L’abbaye de Lisle-en-Barrois: Origines, histoire et chartes (1143-1226) 9782503593807, 2503593801

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L’abbaye de Lisle-en-Barrois: Origines, histoire et chartes (1143-1226)
 9782503593807, 2503593801

Table of contents :
Avant-propos
Préface
Lisle-en-Barrois, une « fille adoptive » de Cîteaux
Les conflits, bonheur de l’historien – Le dossier de l’affaire de Condé
Introduction
L’abbaye de Lisle-en-Barrois : ses origines et son histoire (1143-1226)
Les sources de l’histoire de Lisle au xiie siècle
L’abbaye et la conservation de ses archives
Les armoires à volets
Les autres sources pour le xiie siècle
Le scribe et ses transcriptions
Naissance et développement d’une abbaye (1143-1226)
Le contexte religieux
L’essor monastique en Lorraine
Les chanoines réguliers
Arrouaise et Cîteaux
L’abbé Eustache
La fondation
Le dessein protecteur et sanctificateur des évêques de Verdun
L’implantation à Lisle
La famille des donateurs
Un surnom de lieu
La charte de donation
Le domaine de l’abbaye
Les cisterciens aux Anglecourt
Le transfert de site
L’installation à Merche et la poursuite de l’essor
Le domaine et son évolution
La vie économique de l’abbaye
Les abbés de Lisle-en-Barrois
Abbés des chanoines réguliers
Abbés cisterciens
Le temps des conflits
Les conflits avec Monthiers-en-Argonne
Les démêlés avec Saint-Mihiel
Un aperçu sur la vie de paroisse
Les lignages locaux
Un regard sur les actes
Une analyse typologique des actes
Les donateurs
Un dossier diplomatique
Conclusion
Bibliographie
Sources
Sources manuscrites
Archives départementales
Sources éditées
Ouvrages et articles
Remerciements
Abréviations
Les actes pour l’abbaye de Lisle‑en-Barrois (de 1143 à 1226)
Principes d’édition
Annexes
Annexe A
Actes non inclus dans le Cartulaire
Actes mentionnant l’abbaye ou ses abbés
Annexe B
Le contexte politique et religieux (1140-1226)
Répertoire biographique
Index des noms de personnes
Répertoire topographique
Index des noms de lieu
Index rerum
Liste des actes pour Lisle-en-Barrois
Liste des actes pour Lisle-en-Barrois non inclus dans le Cartulaire (voir Annexe A)
Table des graphiques et des cartes
Table des illustrations
Table des matières

Citation preview

L’abbaye de Lisle-en-Barrois

ARTEM Atelier de Recherches sur les Textes Médiévaux

Volume 30 La collection est publiée à Nancy par le Centre de Recherche Universitaire Lorrain d’Histoire L’accompagnement éditorial a été assuré par Rolf Grosse et Timothy Salemme.

L’abbaye de Lisle-en-Barrois Origines, histoire et chartes (1143-1226)

Par Jean-Pol Evrard

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© 2021, Brepols Publishers n. v., Turnhout, Belgium. All rights reserved. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system, or transmitted, in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, or otherwise without the prior permission of the publisher. D/2021/0095/80 ISBN 978-2-503-59380-7 eISBN 978-2-503-59401-9 DOI 10.1484/M.ARTEM-EB.5.122904 ISSN 1782-0286 eISSN 2565-9278 Printed in the EU on acid-free paper.

À Michel Parisse, à Jackie Lusse, in memoriam.

Avant-propos

La publication des chartes est depuis longtemps l’un des grands investissements de la diplomatique et de l’histoire médiévale. Etudier la tradition, la forme et l’élaboration des actes écrits, en faire la critique, juger leur sincérité, apprécier la qualité de leur texte, enfin les éditer1 a pour finalité de livrer un texte considéré comme fiable, critiqué, daté, dont les noms de personnes et de lieux sont identifiés. Ce travail d’ecdotique ainsi appliqué aux archives de l’abbaye de Lisle-en-Barrois, s’est initialement inscrit dans le cadre chronologique du projet « Originaux 22 », dont le but est de mettre à disposition des chercheurs les actes originaux produits entre 1121 et 1220, actuellement conservés en Lorraine3. Il a également bénéficié des recherches menées pour les projets CHARCIS de collecte des chartes cisterciennes du xiie siècle, et Actépi d’édition des actes des évêques de Verdun (des origines à 1224)4. Le constat est communément établi qu’un énorme travail de publication de chartes médiévales a été mené à bien, mais qu’il reste pourtant encore beaucoup à faire, puisque de nombreux fonds d’archives n’ont toujours pu être étudié, comme c’était le cas pour l’abbaye de Lisle-en-Barrois. L’enjeu a donc consisté, au terme d’un travail d’un peu plus de six ans, à livrer un recueil de chartes inédites, couvrant les abbatiats jusque 1226, afin d’apporter une modeste contribution à la connaissance générale du Moyen Âge ainsi qu’à celle de l’ordre de Cîteaux. Si l’histoire des grandes abbayes cisterciennes est bien connue, force aussi est de reconnaître qu’il n’en va pas de même pour des abbayes de moindre dimension, comme celles qui ont été implantées dans le diocèse de Verdun : La Chalade, Châtillon-en-Woëvre et Lisle (par la suite transférée en Barrois). La publication de leurs actes devrait ainsi progressivement permettre une meilleure appréhension de ces abbayes, du développement de l’ordre et de ses ramifications, ainsi éventuellement que de leur pratique de l’écrit.





1 Cf. : Vocabulaire international de la diplomatique. 2 Venant à la suite du projet « Originaux » lancé par ce qui était alors l’Atelier de recherche sur les textes médiévaux (ARTeM) de l’université de Nancy II, maintenant Université de Lorraine, qui a collecté les « Chartes originales antérieures à 1121 conservées en France » ; ce sont ainsi plus de 5 000 chartes mises en ligne grâce à une base de données accessible via le portail TELMA de l’IRHT : http://www.cn-telma. fr/originaux/index/. 3 Près d’un millier de transcriptions d’actes conservés dans les dépôts d’archives ou bibliothèques relatifs à l’espace lorrain, auxquelles sont progressivement associées des photographies (http://www.cn-telma. fr/originaux2/index). Cette base propose également de multiples modes d’interrogations, par mot, date, auteur, lieu de production ou sujet de l’acte. 4 Le projet Actépi soutenu par l’ANR prévoit l’édition des actes épiscopaux de vingt-six diocèses de la moitié Nord de la France.

Remerciements

Mes remerciements s’adressent à tous ceux qui m’ont accompagné et encouragé au long de cette intense et prenante « aventure cistercienne » : pour ses incitations à la recherche et ses constants encouragements, Michel Parisse (malheureusement décédé en avril 2020 et à qui ce volume est dédié) ; pour les fréquents et fructueux échanges que nous avons eus, Hubert Flammarion et Laurent Morelle (qui outre de judicieux conseils a assuré la préface) ; pour nos passionnantes discussions et convergences de vues sur les origines de l’abbaye, Jackie Lusse ; à ceux aussi qui m’ont convié à publier ce travail, l’Atelier diplomatique du CRULH (Centre de recherche universitaire lorrain d’histoire, de l’Université de Lorraine) et en particulier JeanBaptiste Renault, sans oublier les responsables de la collection de l’Artem, notamment Isabelle Guyot-Bachy ainsi que, pour leurs remarques et leurs conseils, les relecteurs, Rolf Grosse (Institut historique allemand à Paris) et Timothy Salemme (université de Luxembourg) ; une mention spéciale va aux Archives départementales de la Meuse à Bar-le-Duc et l’ensemble de son personnel pour leur appui et leur disponibilité. Je souhaite également citer Sébastien Barret, Marlène Helias-Baron et Dominique Stutzmann des sections Diplomatique et Paléographie de l’IRHT, ainsi que ma famille et en particulier mon épouse dont le soutien au jour le jour s’est montré inaltérable, sans oublier les éditions Brépols qui ont accepté de publier cet ouvrage.

Abréviations

Arch. dép. Archives départementales art. cit. articolo citato (voir l’article cité) archid. archidiaconé arr. arrondissement Aube Arch. dép. de l’Aube bibl. mun. bibliothèque municipale BnF Paris, Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits ca. circa cant. canton chap. chapitre col. colonne coll. collection Copie (1767). Copie dans le cartulaire de Lisle-en-Barrois (1767). Arch. dép. de la Meuse, Fonds de l’abbaye de Lisle-en-Barrois, 18 H 1 corr. corriger dép. départementales (archives) dioc. diocèse dir. direction (sous la direction de) doy. doyenné E. Est éd. édition scientifique, éditeur, édité par et al. et alii fasc. fascicule fig. figure fol. folio ibid. ibidem (au même endroit) idem id. voir ci-après infra Instrum. Instrumenta loco citato (à l’endroit cité) loc. cit. Monumenta Germaniae historica MGH Meuse Département de la Meuse, Bar-le-Duc, Arch. dép. de la Meuse Moselle Metz/Saint-Julien, Arch. dép. de la Moselle ms manuscrit, manuscrits N. Nord n. note no, nos numéro, numéros

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a br é v iati o n s

O. Ouest op. cit. opere citato (voir l’ouvrage cité) o. cist. ordre cistercien o.s.b. ordre de saint Benoît p. page, pages Pr. Preuves ro recto S. Sud SS Scriptores (M.G.H.) voir ci-dessus supra t. tome vo verso vol. volume 18 H  Bar-le-Duc, Arch. dép. de la Meuse, Fonds de l’abbaye de Lisle-en-Barrois

Bibliographie

Sources Sources manuscrites Archives départementales

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Arch. dép. de Haute-Saône – H 293 Bibliothèque nationale de France – Collection de Lorraine, t. 716 (Cartulaire de l’évêché de Verdun) – Collection Moreau, t. 71, 83, 87, 99 – Manuscrits latins, t. 10 946 (Cartulaire de l’abbaye de Monthiers-en-Argonne). Bibliothèque municipale de Bourbonne-les-Bains ms 1 Bibliothèque municipale de Verdun mss : 5, 11, 751 Sources éditées Aimond (Charles), « Le nécrologe de la Cathédrale de Verdun », Jahrbuch der Gesellschaft für lothringische Geschichte und Altertumskunde, Metz, t. XXI, 1910, p. 132-314 et 395-422 (Index). Becquart (Noël) et Colnat ( Jean), Inventaire sommaire de la série H, t. 1 : Ordres d’hommes, Bar-le-Duc, 1958, Archives départementales de la Meuse. Beyer (Heinrich), Mittelrheinisches Urkundenbuch, t. l, Coblence, J. Hölcher, 1860. Billot (Stéphanie), Trois-Fontaines, fille aînée de Clairvaux – Édition et présentations du Chartrier (1118-1231), Paris, 1997, Ecole des Chartes, thèse dactylographiée, 3 t., 575 p. Bloch (Hermann), « Die älteren Urkunden des Klosters Sankt-Vanne zu Verdun », Jahrbuch der Gesellschaft für lothringische Geschichte und Altertumskunde, Metz, t. X, 1898 et t. XIV, 1902 Canivez (dom Joseph-Marie), Statuta Capitulorum generalium Ordinis Cisterciensis ab anno 1116 ad annum 1786, 8 volumes, Louvain, Revue d’histoire ecclésiastique, 1933-1941 ; t. 1, Ab anno 1116 ad annum 1220, 1933. Chrétien (Myriam), Actes de Bertram, évêque de Metz (1180-1212), Mémoire de maîtrise sous la direction de M. Pierre Pégeot, Université de Nancy II, 1996. Crochet-Théry (Marie-Paule), Les nécrologes de l’abbaye Saint-Airy de Verdun (Recueil des Historiens de la France – Obituaires – série in 8o – vol.  XII), Paris, Académie des Inscriptions et Belles Lettres – de Boccard, 2013, 350 p. Denaix ( Jean), Chartes des cisterciens de Saint-Benoît-en-Woëvre, Verdun, Imprimerie Frémont, 1959, 268 p. Evrard ( Jean-Pol), Les actes des évêques de Verdun, des origines à 1156, thèse de IIIe cycle dactylographiée, Université de Nancy II, 1973, 525 p. – Les actes des évêques de Verdun, B – de 1107 à 1156 (Actes des princes lorrains, 2ème série : Princes ecclésiastiques, III : Les évêques de Verdun), Université de Nancy II, 1982, 195 p. – Les actes des évêques de Verdun, A – des origines à 1107 (Actes des princes lorrains, 2ème série : Princes ecclésiastiques, III : Les évêques de Verdun), Université de Nancy II, 1977, 207 p. Flammarion (Hubert), Actes de Pierre de Brixey, évêque de Toul (1165-1191).

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Milis (Ludovicus), L’Ordre des chanoines réguliers d’Arrouaise : son histoire et son organisation, de la fondation de l’abbaye-mère vers 1090 à la fin des chapitres annuels en 1471, De Tempel, 1969 (Rijksuniversiteit Gent, Werken Faculteit Letteren en Wijsbegeerte 147-148). Pacaut (Marcel), Les ordres monastiques et religieux au Moyen Âge, Paris, Nathan Université, 1970. Parisse (Michel), La Lorraine monastique au Moyen âge, Presses de l’Université de Nancy II, 1981. − Noblesse et chevalerie en Lorraine médiévale. Les familles nobles du xie au xiiie. siècle, Publications de l’Université de Nancy II, 1982, 485 p. − « Pratiques féodales en Verdunois au xiie siècle » (Lotharingia 2), Société Thierry Alix, Nancy, 1990, p. 289-295. − « Les prémontrés et la Lorraine », Les prémontrés et la Lorraine xiie-xviiie siècle, Colloque du Centre d’études et de recherches prémontrées, Pont-à-Mousson, octobre 1997, Paris, Beauchesne, 1998, p. 3-22. – « Morimond au xiie siècle », L’abbaye cistercienne de Morimond, histoire et rayonnement, actes du colloque de 2003, Langres, 2005. Rémy (Charles), « L’abbaye de Notre-Dame de Montiers en Argonne », in Congrès archéologique de France, 42e session, Châlons-sur-Marne, 1875, Paris-Tours, 1876, p. 267-351. Robinet (N.) et Gillant ( J.-B.-A.), Pouillé du diocèse de Verdun, Verdun, L. Laurent, t. 2, 1898. Roussel (chanoine Nicolas), Histoire ecclésiastique et civile de Verdun, avec le Pouillé, la carte du diocèse et le plan de la ville, Paris, chez Pierre-Guillaume Simon, 1745 ; réédition, Barle-Duc, Contant-Laguerre, 2 t., 1863 et 1864. Schmitt (Alphonse), « La vente des biens nationaux à Lisle-en-Barrois », Mémoires de la Société des Lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc, ive série, t. VI, 1908, p. 146-175. Vieillard (Françoise) et Guyotjeannin (Olivier), Conseils pour l’édition des textes médiévaux, Paris, Comité des travaux historiques et scientifiques – Ecole des chartes, 3 fascicules, 173, 256 et 253 p. Vos ( Joachim), « L’abbaye de Saint-Médard ou de Saint-Nicolas-des-Prés, t.  1, Notice, chronique, nécrologe », in Mémoires de la Société historique et littéraire de Tournai, t. XI, 1879. Wagner (Anne), « Les collections de reliques à Verdun : essai d’organisation d’un espace urbain au xie siècle », in Reliques et sainteté dans l’espace médiéval, J.-L.  Deufic (éd.), Saint-Denis, PECIA (Ressources en médiévistique), 2006, p. 497-523. Wassebourg (Richard de), Les Antiquitez de la Gaule Belgicque, Paris, 1545.

Préface

Le mouvement monastique médiéval ne compte pas que des abbayes de haut parage. Bien des communautés ont connu une prospérité discrète, un ancrage local, des horizons restreints. L’histoire religieuse du xiie siècle doit beaucoup à ces « obscurs et sans grade », qui méritent pourtant tous les soins de l’érudition. Jean-Pol Évrard l’a bien compris en tirant d’un injuste purgatoire1 l’abbaye de Lisleen-Barrois, sise en son cher pays d’Argonne, dont il publie un siècle de chartes aux quatre cinquièmes inédites et parmi lesquelles on compte tant d’actes des évêques de Verdun qu’il connaît si bien2. En fin limier, il offre à ses pairs médiévistes un objet d’étude savoureux. Les lignes qui suivent auront touché au but si elles en convainquent le lecteur. Osons le pari.

Lisle-en-Barrois, une « fille adoptive » de Cîteaux3 L’abbaye de Lisle voit le jour vers 1143, mais elle n’est alors ni cistercienne, ni à Lisle-en-Barrois. Rappelons quelques faits. Ce qu’on sait de sa fondation tient pour l’essentiel à ce que nous dit le moine verdunois Laurent de Liège dans ses Gesta Virdunensium episcoporum et abbatum Sancti Vitoni, une source contemporaine et bien informée : l’abbaye est fondée par l’abbé Eustache, qui est déjà à la tête de deux communautés canoniales qu’il a créées, Monthiers-en-Argonne et Châtrices ; Eustache s’est installé, avec les huit chanoines (réguliers) qui l’accompagnent, à la périphérie du village des Anglecourt, in insula supra Acram fluvium, « sur une île située sur l’Aire », un modeste cours d’eau. On apprend aussi que cette terre est un





1 Dédain affiché même par les historiens régionaux : l’abbé Clouët la qualifie de médiocre en 1868 dans son Histoire de Verdun et du pays verdunois. 2 C’est Michel Parisse qui les lui avait fait découvrir et rassembler, jusqu’en 1156, dans le cadre d’une thèse de troisième cycle soutenue en 1973. Depuis quelques années, ce travail a trouvé une nouvelle actualité et un prolongement grâce à deux entreprises collectives auxquelles J.-P. Évrard prend une part active et bénévole : 1) le projet « Originaux 2 » piloté par Jean-Baptiste Renault au sein du Centre de recherche universitaire lorrain d’histoire (CRULH, Université de Lorraine), qui vise à réunir les chartes originales de l’espace lorrain produites entre 1121 et 1220 ; 2) le projet ANR des « Actes épiscopaux français du Moyen Âge » (ACTÉPI), dont le CRUHL est aussi partie prenante. 3 J’emprunte l’expression à Jean-Baptiste Renault, « La mémoire des ‘filles adoptives’. Le traitement des archives des abbayes de chanoines réguliers rattachées à l’ordre de Cîteaux en Champagne (xiie-xiiie siècle) », dans Les pratiques de l’écrit dans les abbayes cisterciennes (xiie – milieu du xvie siècle). Produire, échanger, contrôler, conserver. Actes du colloque international (Troyes-Abbaye de Clairvaux, 28-30 octobre 2015), dir. Arnaud Baudin et Laurent Morelle, Paris, 2016, p. 213-240.

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alleu qui vient d’être rendu à l’évêque de Verdun Albéron de Chiny (1131-1156) par un personnage nommé Ulricus. Une charte non datée dudit évêque, constituant la pièce inaugurale du chartrier de Lisle, permet de pousser plus loin : l’initiative vient bien de ce laïc Ulricus qui, en compagnie de son épouse Mathilde (dont on peut présumer qu’elle a joué un rôle), a orienté la donation vers l’abbé Eustache ; par ailleurs, l’alleu a d’abord été remis à ce dernier en tant qu’abbé de Monthiers et à la communauté qu’il dirige en ce lieu : on subodore par conséquent que cette donation préparait l’essaimage vers Insula de quelques chanoines de Monthiers, Châtrices étant, au contraire de Monthiers née en 1134 au plus tard, de fondation encore trop récente (1142) pour fournir un contingent. Enfin, les recherches menées par J.-P. Évrard ajoutent quelques touches sur Ulricus ; c’est le frère d’un archidiacre Gui pris dans la tourmente de la Querelle des Investitures, et on le repère maintes fois dans l’orbite de l’évêque de Verdun entre 1131 et 1146. Quand il fonde Lisle-en-Barrois, l’abbé Eustache a donc tout d’un « startupeur » expérimenté. Chanoine régulier probablement formé à Arrouaise au diocèse d’Arras – Arrouaise est chef d’un ordre canonial prolifique en France septentrionale –, il a la culture de l’essaimage. Quant à Albéron III de Chiny, évêque de Verdun, on le sait favorable à l’installation de communautés d’ordres réguliers nouveaux ; cette faveur est, comme nous le rappelle J.-P. Évrard, l’expression d’une politique d’ensemble visant à doter le diocèse d’une « ceinture spirituelle » protégeant les intérêts, bien temporels ceux-là, du patrimoine épiscopal. Pour Eustache, en revanche, les limites diocésaines importent peu. Ses deux premières maisons, Monthiers-en-Argonne et Châtrices, sont dans le diocèse de Châlons [en-Champagne], limitrophe de celui de Verdun. Eustache rêvait-il de créer un petit ordre canonial ? En ce cas, il dut vite déchanter. Ses fondations sont vite menacées par l’expansion cistercienne si active entre Champagne et Lorraine. L’entreprenante Trois-Fontaines met la main sur Monthiers vers 1144-1146 et Châtrices, où s’est réfugié Eustache qui y meurt en 1147, ne résiste à la vague blanche qu’en s’affiliant à Arrouaise. Quant aux chanoines de Lisle, ils quittent les lieux en 1149 – nul ne sait ce qu’ils sont devenus – et sont remplacés par des cisterciens qui ne viennent pas de Trois-Fontaines, fille de Clairvaux, mais de Saint-Benoît-en-Woëvre, petite-fille de Morimond par La Crête, une maison qui jouit de la faveur de l’évêque de Verdun. Lisle-en-Barrois est un bon exemple de la compétition qui règne au milieu du xiie siècle entre obédiences et entre filiations, où les évêques savent aussi jouer les arbitres. Les cisterciens ne font cependant que passer aux Anglecourt. Dès leur arrivée semble-t-il – J.-P. Évrard relève un indice en ce sens – ils mûrissent le projet de partir, ce qu’ils réalisent probablement en 1162. La communauté migre alors à une dizaine de kilomètres au sud-ouest, en emportant son nom d’Insula. Le nouveau site, donné par l’abbaye de Beaulieu, semblerait plus conforme à l’idéal cistercien, et on peut croire que la logistique d’approvisionnement de la communauté y gagnait en commodité. Ce faisant, l’abbaye quitte le diocèse de Verdun pour celui de Toul, tout en jouxtant celui de Châlons où elle tient de solides points d’ancrage. Une telle migration ne s’est pas faite sans l’accord des évêques concernés, mais aucun acte n’en souffle mot. Au total, Lisle-en-Barrois apparaît comme une abbaye de confins territoriaux, dans une vaste zone boisée et convoitée. Le cas n’est pas exceptionnel – qu’on songe à l’abbaye

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normande de Savigny, aux lisières des diocèses d’Avranches, Le Mans et Rennes, elle aussi absorbée par l’ordre cistercien à la même époque (1147)4.

Les conflits, bonheur de l’historien – Le dossier de l’affaire de Condé Parmi tous les actes ici rassemblés, ce sont sans doute les « écrits de conflit » qui accrochent d’emblée le regard. Conflits internes au monde cistercien, notamment à propos du rattachement de Lisle (Monthiers ou Saint-Benoît-en Woëvre), conflits avec les abbayes verdunoises de Saint-Vanne et Saint-Maur, ou encore avec celles de Beaulieu et de Saint-Mihiel. Le dossier de loin le plus éloquent, le plus étoffé également, oppose Lisle à cette dernière maison. Il vaut la peine de s’y attarder. L’affaire, qui éclate entre 1196 et 1198, porte sur la chapelle de Condé. Cette chapelle est – ou serait puisqu’il y a dispute – une « fille » de l’église-mère de Merche (qui n’est autre que le nom primitif du site où les moines d’Insula ont migré en 1162), et aurait à ce titre été donnée à Lisle par l’évêque de Toul en 1162 (no 20). Saint-Mihiel le conteste auprès de l’archevêque métropolitain de Trèves, assurant qu’elle avait payé les revenus dus par Condé à l’archidiacre de Toul. Pour sa défense, Lisle soutient la validité de la donation de 1162 et le statut de Condé comme dépendance de Merche. Plusieurs actes conservés appuient sa cause : une déclaration solennelle du prêtre local attestant ce statut, transmise verbatim à l’évêque de Toul par les deux enquêteurs que le prélat avait commis pour la recueillir (no 69) ; la confirmation de la donation primitive par l’archidiacre de Toul (no 70) ; enfin, une lettre que ce dernier a adressée à l’archevêque de Trèves et à plusieurs dignitaires de l’église tréviroise, par laquelle il réitère et la donation et le statut de dépendance de Condé, niant farouchement que Saint-Mihiel lui ait jamais versé les droits archidiaconaux dus par la chapelle de Condé (no 71). Mais la pièce de choix du dossier est sans conteste un passionnant rapport que rédige Gui, ancien doyen de Châlons (no 72). Entré depuis peu chez les cisterciens de Jouy-en-Brie (dioc. Sens), c’est via son abbé qu’il transmet son avis d’« arbitre » (arbitrando dicimus et secura conscientia pronunciamus), texte remarquable où s’affiche une culture juridique imprégnée d’adages de droit romain et un art nouveau de l’argumentaire. Voyons cela d’un peu près. Après avoir déclaré que la confessio in jure ne suffit pas à faire gagner celui qui la prononce en sa faveur sans le soutien d’autres preuves, Gui présente successivement celles avancées respectivement par les deux parties. Les moines de Saint-Mihiel produisent une donation de l’église de Condé par le duc Wulfad (722/723) et sa confirmation par le pape Pascal II (1099-1118) ; ils allèguent en outre une charte de donation concernant la même église, cette fois délivrée par l’évêque de Toul Pierre de Brixey (1167-1191), et la confirmation qu’en a donnée son successeur Eudes de



4 Voir Brigitte Galbrun et Véronique Gazeau (dir.), L’abbaye de Savigny (1112-2012). Un chef d’ordre anglo normand. Actes du colloque international de Cerisy-la-Salle (3-6 octobre 2012), Rennes, 2019 (Collection « Art & Société »).

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Vaudémont (1191-1198). De leur côté, les cisterciens exhibent la charte précitée de 1162, donation de l’évêque de Toul Henri de Lorraine (1125-1165) faite au su (de conscientia) de l’archidiacre de Toul et du prêtre de Condé. Notre expert examine alors les preuves de chaque partie. D’abord, celles de Saint-Mihiel : d’un revers de manche, il évacue les donations seconde et troisième des évêques Pierre et Eudes. Elles ne sauraient, dit-il, soutenir la position de Saint-Mihiel puisque les deux prélats n’ont pu donner ce qui l’avait déjà été par le duc Wulfad comme l’affirme Saint-Mihiel. Quant au privilegium de donation du duc Wulfad, « il laisse celui qui l’examine dans l’incertitude » car « il n’apparaît pas en sa facture primitive ni sans défaut, bien plus [il apparaît] détérioré et vicié par l’ajout d’une souscription interlinéaire »5. Si donc la donation primitive de Wulfad n’est pas prouvée, alors la confirmation pontificale de Pascal II n’a aucune valeur. Bref, l’ex-doyen Gui se livre à une démolition en règle des chartes alléguées par Saint-Mihiel. Serait-il partial, ce juriste devenu moine blanc ? Pas si sûr, ou pas si ouvertement ! car son acribie n’est pas moins aiguë à l’égard des pièces présentées par Lisle-en-Barrois. Il juge la charte épiscopale de 1162 insuffisante car elle ne fait pas mention expresse de Condé ; par ailleurs, puisque Condé a son propre pasteur, elle est elle-même « église mère » (matrix ecclesia) et donc ne saurait compter parmi les dépendances de Merche. En conclusion néanmoins, s’il déclare les pièces de Saint-Mihiel « sans poids » (nullius momenti), il estime que la charte de 1162 pèse tout de même un peu à ses yeux, concédant que le témoignage du prêtre de Condé aurait été requis par l’évêque parce que son église faisait partie des « dépendances » de Merche. Comment trancher, dans ces conditions ? Le fin juriste conclut que la position de Saint-Mihiel s’est effondrée au pétitoire (in causa proprietatis) et qu’elle est inférieure à celle de Lisle au possessoire (in causa possessionis). Et de porter le coup de grâce in fine : même s’il en allait différemment, les textes de droit enseignent que lorsque le droit des deux parties est trouvé obscur, il faut se prononcer en faveur du possesseur ! On ignore le retentissement de ce rapport. Toujours est-il que l’affaire de Condé connaît une issue avec l’accord passé le 29 janvier 1198 entre les deux abbayes, sous forme de chirographe (no 73a et b), dont l’exemplaire remis à chaque partie est intitulé au nom de la partie adverse6. Cet accord sur le patronatus de Condé signale certes qu’il y a eu querela entre les deux maisons, mais fait silence sur l’arsenal documentaire déployé, se bornant à consigner les clauses concrètes du règlement, à savoir le partage des revenus et des charges de l’autel entre les deux abbayes, le choix du vicaire par Saint-Mihiel, un desservant tenu de prêter fidélité aux deux communautés monastiques. L’accord est ensuite confirmé par la cascade des autorités mises en action, à savoir l’archevêque Jean et l’archidiacre Guillaume de Trèves en tant que juges délégués (no 74), l’archidiacre de Toul Eudes (no 75), dans une approbation sèche tenant en une seule phrase, enfin le pape Innocent III (no 84), au creux d’une sobre lettre

5 … nec in prima figura nec sine vituperatione apparet, ymo abolitum et interlineari subscriptione viciatum et inspicientem incertum dimittit. 6 On conserve l’exemplaire original remis à Saint-Mihiel (ad Meuse, 4 H 33, no 41), intitulé au nom des cisterciens, tandis que l’exemplaire de Lisle, en copie, est intitulé au nom des moines noirs .

pré face

en date du 13 mai 1199. On conserve aussi un accord complémentaire (no 80), sous forme de reconnaissance passée devant l’official de Toul et le doyen de Bar-le-Duc, qui règle, avec une précision qui comble d’aise l’historien de la paroisse, la nature et la quotité des revenus alloués respectivement au vicaire et au patron (fundator). Et ce règlement subséquent est à son tour confirmé par l’évêque de Toul (no 81), l’archidiacre de Toul (no 82) et l’archevêque de Trèves (no 83). On voudra bien me pardonner de m’être étendu sur ce dossier, magnifique témoignage jeté sur les inflexions prises par la société ecclésiastique dans son rapport à l’écrit : le mille-feuille des notifications et confirmations épousant les rouages huilés de l’administration, le souci d’une parole figée dans une captation écrite qui fait foi, une technicité juridique qui stimule l’exigence de preuves écrites et l’acribie critique, etc. Mais imaginons à présent qu’un malin génie, raisonnable en diable, ait fait le tri en ce dossier pour ne garder que les pièces immédiatement « utiles » au droit et intérêts de la communauté de Lisle. Quelles pièces aurait-il gardées ? Sans doute la compositio chirographaire de janvier 1198 et l’accord sur les revenus du prêtre local, probablement aussi l’une ou l’autre des confirmations des autorités subséquentes, mais pour le reste… ? Les pièces les plus révélatrices de l’esprit du temps auraient-elles survécu, celles où se lisent les stratégies des protagonistes et l’esprit de chicane, l’ivresse d’un raisonnement juridique « new look » sans doute poli par l’enseignement des écoles ? Ce dossier nous est parvenu grâce à des vidimus de 1353, dont on aimerait savoir ce qui en a motivé la réalisation : se pourrait-il que ce coup de projecteur salutaire soit un simple coup de chance archivistique, soulevant le coin d’un voile jeté sur d’autres dossiers similaires disparus ? Laissons-là les spéculations et goûtons ce qui nous est offert. Lisle-en-Barrois, maison d’importance secondaire, est un bel observatoire des pratiques documentaires d’un long xiie siècle. Au seuil de l’ouvrage, redisons toute notre gratitude à JeanPol Évrard qui nous en ouvre grand les portes. Laurent Morelle Directeur d’études à l’École pratique des hautes études (Section des sciences historiques et philologiques) « Pratiques médiévales de l’écrit documentaire »

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Introduction

L’abbaye de Lisle-en-Barrois : ses origines et son histoire (1143-1226) L’abbaye cistercienne de Lisle-en-Barrois, établissement d’importance relative, n’a guère recueilli l’attention des historiens. Quelques travaux lui ont certes été consacrés, mais sans toutefois offrir une vision complète de son histoire, en particulier de ses origines, faute sans doute d’avoir connu les documents d’archives et donc pu les exploiter. Les sources de l’histoire de Lisle au xiie siècle

Les sources permettant d’aborder l’histoire de l’abbaye de Lisle sont, somme toute, peu nombreuses. Une première source – narrative – les Gesta Virdunensium episcoporum et abbatum Sancti Vitoni de Laurent de Liège, mainte fois utilisée, mais pas toujours à bon escient – est consignée dans un ancien manuscrit de l’abbaye Saint-Vanne, conservé à la bibliothèque de Verdun1. Ces Gesta sont d’autant plus intéressants qu’ils sont contemporains de la fondation, et que le moine de Saint-Vanne qui en est l’auteur, est un narrateur fiable. Ensuite, il faut aller chercher les mentions de l’abbaye disséminées dans divers ouvrages d’ordre général, des xviie et xviiie siècles principalement, mais pour certains aussi plus récents2. La source principale – diplomatique – est aujourd’hui constituée par le Fonds de l’abbaye de Lisle-en-Barrois aux Archives départementales de la Meuse, à Bar-leDuc. Cet ensemble qui forme la série 18 H, provenant de ce qui a pu être récupéré au moment de la Révolution, est relativement peu important, même s’il n’est pas tout à fait le plus faible des fonds abbatiaux du département ; comme tant d’autres, il témoigne des pertes substantielles subies à la fin du xviiie siècle, en 1790, d’une part, lors de la fermeture de l’abbaye et de sa transformation en « bien national3 » et, d’autre part, peut-être aussi une quinzaine d’années auparavant lorsque, le qua­ rantième et dernier abbé – commendataire – de Lisle-en-Barrois, Louis-Apollinaire de la Tour du Pin de Montauban devint, en 1777, évêque du tout nouveau diocèse

1 Bibliothèque de Verdun, ms 1, fol. 248vo-256 (Laurent de Liège, Gesta episcoporum Virdunensium et abbatum Sancti Vitoni, éd. Georg-H. Pertz, MGH, SS, X, p. 489-516). 2 Comme nous le verrons plus loin en abordant la partie proprement historique. 3 L’inventaire des biens fut dressé le 10 mai 1790 (Meuse, Q 817) et son récolement eut lieu le 17 décembre 1790. Voir Alphonse Schmitt, « La vente des biens nationaux à Lisle-en-Barrois », in Mémoires de la Société des Lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc, ive série, t. VI, 1908, p. 146-175.

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de Nancy-Toul4, la mense abbatiale insulienne étant alors transférée à la primatiale Saint-Georges de Nancy. La série 18 H comprend neuf cartons, ce qui correspond au double des cartons consacrés à l’abbaye de La Chalade5 ; en revanche, cela représente moins que la moitié de ceux de Saint-Benoît-en-Woëvre6 et surtout onze pour cent seulement des cartons rassemblant les archives de Châtillon-en-Woëvre7, et quatre pour cent du fonds de Saint-Mihiel8. Ce fonds de Lisle-en-Barrois, donc passablement modeste, est également loin d’être richement doté en originaux. Tableau comparatif des fonds abbatiaux et des originaux des Archives de la Meuse

abbaye

Série

nb de cartons

nb d’originaux (1121-1220)

Saint-Mihiel Saint-Airy Saint-Vanne Châtillon La Chalade Lisle Saint-Benoît

4H 5H 6H 14 H 17 H 18 H 19 H

221 9 9 89 4 9 17

60 1 1 37 3 29

En effet si, de la même manière, on compare les originaux de ces différentes abbayes le fonds de Lisle-en-Barrois s’avère également maigre, ne comprenant que trois pièces – deux originaux9 et un fragment d’acte10 –, auxquelles il convient de rajouter le volet d’un chirographe conservé dans le fonds de Saint-Mihiel11, l’exemplaire de l’abbaye de Lisle ayant été perdu, mais nous étant heureusement connu par sa copie dans le Cartulaire12. Ce Cartulaire, qui par chance a pu être sauvegardé, est désormais la source essentielle, pour ne pas dire quasi unique, permettant aujourd’hui d’appréhender l’histoire de l’abbaye. Portant la cote 18 H 1, il se présente sous la forme de deux gros registres en papier filigrané, de respectivement 898 et 1152 pages13. D’assez grandes 4 Cf. Gallia christiana, t. XIII, col. 1120. 5 Série 17 H, particulièrement pauvre, avec seulement cinq cartons. 6 Série 19 H, dix-sept cartons, registres et liasses. 7 Série 14 H, quatre-vingt-neuf cartons, registres et liasses. 8 Série 4 H, riche de 221 cartons, registres et liasses. 9 Arch. dép. de la Meuse, Fonds de l’abbaye de Lisle-en-Barrois, 18 H 2, pièce no 5 (acte no 65) et 18 H 9, pièce no 7 (acte no 15). 10 Ibid., 18 H 2, pièce no 4 (acte no 38). 11 Meuse, 4 H 33, pièce no 41 (acte no 73a). 12 Meuse, 18 H 1, t. 2, p. 265-267 (acte no 73b). 13 Numéros officiellement portés à l’origine, mais le nombre réel est sensiblement moindre ; en effet, comme les cahiers constitutifs de ces deux registres n’avaient pas tous été complètement utilisés, on constate qu’à une date indéterminée entre 1767 et 1790, bon nombre des pages recto-verso restées vierges ont été récupérées ainsi, par exemple, pour le deuxième registre, ce sont 115 folios – représentant donc 230 pages – qui lui ont été enlevés (cf. infra, n. 33).

L’a bbay e d e L i s l e - e n - Bar ro i s  : s e s origine s e t so n h isto ire

dimensions, 345 mm de haut sur 215 de large, ces deux volumes sont constitués de cahiers de douze feuillets. Leur reliure est d’époque, faite d’ais de bois recouverts de basane marron marbré ; les coins ont été renforcés par des plaques de fer cloués qui ont rouillé et fortement abîmé le revers des plats ainsi que les premiers et derniers feuillets. Ces deux gros volumes, outre les actes qui y ont été consignés, nous fournissent de précieux renseignements sur le système d’archives en vigueur à Lisle-en-Barrois au moment de leur réalisation, en 1767. L’abbaye et la conservation de ses archives

Le Cartulaire nous apprend que l’abbaye avait aménagé une salle spécialement réservée aux archives. Nous ne savons malheureusement pas où elle se situait, le plan de l’abbaye de février 174814 ne la mentionnant pas15. En revanche, nous savons qu’elle comprenait deux armoires de taille différente, la plus petite munie d’un volet, c’est-à-dire d’une porte, et la seconde, plus grande, dotée de deux volets. En effet, le premier registre est intitulé Cartulaire des titres de l’abbaye de Lisle-enBarrois enfermés dans l’armoire à un volet dans la salle des archives, et de même pour le second registre Cartulaire des titres de l’abbaye de Lisle-en-Barrois enfermés dans l’armoire à deux volets dans la salle des archives. La page de titre de ces registres nous précise encore, pour le premier volume, qu’il est divisé en 14 tiroirs portant chacun leurs numéros particuliers, lesquels sont aussy sur les titres originaux. Et en-dessous, une note indique que : il y a encore un cartulaire plus volumineux que celui-cy où sont copiés les titres enfermés dans une autre armoire, dite l’armoire à deux volets, dans lequel cartulaire on pourra chercher les titres qui ne se trouveront pas dans celui-cy. De manière identique, le deuxième registre comporte le même type de précisions, à savoir qu’il est divisé en 44 tiroirs portant chacun leurs numéros particuliers, lesquels numéros sont aussy sur les titres originaux. Et en-dessous, comme pour le précédent registre, une note informe également que : il y a encore un autre cartulaire moins volumineux que celui-cy où sont copiés les titres enfermés dans une autre armoire, dite l’armoire à un volet, dans lequel cartulaire on pourra chercher les titres qui ne se trouveront pas dans celui-cy. Il y avait donc une armoire dotée de quatorze tiroirs et une autre d’un volume double, vraisemblablement plus haute puisque sans doute équipée de deux fois vingt-deux tiroirs. L’abbaye désirait manifestement pouvoir conserver ses archives dans de bonnes conditions. Comment l’archivistique était-elle organisée ? Il faut en premier lieu noter qu’il est malaisé d’avoir une vision très exacte de l’archivistique médiévale, car la quasi-totalité

14 Plan édité par Alphonse Schmitt, art. cit., p. 146. 15 Elle a vraisemblablement été organisée après cette date, donc entre 1748 et 1767, et sans doute peu avant 1767 pour y loger les armoires destinées aux archives.

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Fig. 1 et 2 : Les pages de titre des deux cartulaires

des originaux a disparu et, avec eux, les mentions dorsales qu’ils comportaient et que n’ont pas rapporté le ou les cartulariste(s) du xviiie siècle. Toutefois, les deux originaux qui ont survécu nous livrent quelques indications grâce, d’une part, à leurs pliures et, d’autre part, leurs mentions dorsales. Ainsi l’original de l’évêque de Verdun16, Albert Ier de Mercy (1156-1162), a été plié une fois en largeur et trois fois en hauteur ; ces pliures ont servi, à diverses époques, pour le classer en archives, sous différents formats de taille ; les trois pliures verticales apparaissent les plus anciennes (datant probablement du xiie ou xiiie siècle) car elles se présentent nettement plus aplaties ; elles ont manifestement été abandonnées assez rapidement puisqu’au dos du parchemin, une mention du xive siècle s’inscrit de bord à bord sur quatre lignes, couvrant ainsi les anciennes pliures verticales. La pliure horizontale centrale a, quant à elle, marqué durablement ce parchemin, comme l’indique la teinte plus accentuée de la moitié inférieure, révélant ipso facto qu’il a longtemps été conservé plié en deux17, cette face ayant ainsi été plus exposée à la poussière et à la lumière ; d’ailleurs, une mention du xiiie siècle, inscrite sur cette moitié inférieure sur deux lignes, a recouvert l’ancien pli vertical gauche et vient également nous confirmer ce type de rangement, lequel s’est vraisemblablement maintenu jusqu’à la réforme du système d’archives, vers 1767, où le parchemin semble dès lors avoir été rangé à 16 Meuse, 18 H 9 (pièce no 7), voir acte no 15. 17 Pour davantage de détails, voir l’acte no 15.

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Fig. 3 et 4 : Parchemin original 18 H 2 (no 5) – mentions dorsales

plat. On remarque en outre que la bande inférieure est la seule à présenter des cotes d’archives, deux d’époque médiévale (notamment la Cotte M)18 et deux d’époque moderne (dont une Cotte A A)19. Les trois premières témoignent d’anciens systèmes de classement alphabétique tandis que la quatrième, la plus récente, précise le dernier système d’archivage mis en place : No  12, du 26e tiroir / de l’armoire à deux volets, spécifiant par le fait même que ce document se situait classé en douzième position, dans le vingt-sixième tiroir. Le second original d’Albert II de Hierges, daté de 119720, est également marqué par des pliures, mais celles-ci sont moins aisément discernables car très fortement aplaties. La plus intéressante est la pliure horizontale médiane qui, elle aussi, détermine une bande inférieure légèrement plus sombre, portant également des témoignages d’au moins deux, sinon trois anciens classements alphabétiques : Cotte C, dont l’écriture et l’encre sont similaires à celles de la Cotte M de l’acte précédent ; on retrouve également les deux lettres A A, certes non précédées de la mention Cotte, mais dont le tracé présente la même forme que dans le premier original, et donc réalisé par la même main ; il convient encore de signaler la mention, entre cette cote et la double incision destinée au scellement, d’une écriture du xiiie siècle, Bauzeis littera prima, dont on peut se demander si elle ne témoignerait pas d’une ancienne – la première (?) – forme de classement, renvoyant même peut-être aussi à un ancien cartulaire médiéval (?). Quoi qu’il en soit, la cote la plus récente, d’une écriture du xviiie siècle, mentionne : no premier du 3e tiroir de l’armoire à deux volets indiquant que ce parchemin était le premier du troisième tiroir. Si l’on en juge par les cotes transmises par ces deux originaux, il y aurait eu trois systèmes successifs de classement alphabétique ayant sans doute dû évoluer en raison de l’accroissement des pièces d’archive. Cette organisation a ainsi été longuement en

18 Dans le dernier des huit quadrilatères dessiné par les pliures se voit un « I » majuscule que suscrit la lettre « a » (prima), d’une écriture xiiie-xive siècle ; cette lettre isolée fait penser à une cote d’archive. Dans le quadrilatère adjacent à gauche est inscrit Cotte M, d’une écriture du xiiie ou xive siècle. 19 Dans la moitié inférieure gauche, une main du xviie siècle a porté la mention : du 12 ou 13e siècle, et à côté à droite se trouve la Cotte A A. 20 Meuse, 18 H 2 (pièce no 5), voir acte no 65.

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Fig. 5 et 6 : Parchemin original 18 H 9 (no 7) – mentions dorsales

usage à l’abbaye de Lisle-en-Barrois, du xiiie jusqu’au milieu du xviiie siècle, époque à laquelle ont été installées les armoires à volets dans la salle des archives. L’étude des dernières en date des mentions dorsales avec renvoi à un tiroir révèle qu’elles correspondent aux notes que le scribe a portées dans le cartulaire, au regard de l’acte qu’il transcrivait21. Ainsi, le premier original, portant comme on l’a vu la mention No 12, du 26e tiroir / de l’armoire à deux volets », a dans le cartulaire été copié au chapitre « Seraucourt », en indiquant d’une part qu’il correspond au 26e tiroir, et d’autre part avec l’annotation portée en marge : no 12 authentique. Pour l’acte de 1197, on relève le même type d’indications : armoire à deux volets, 3e tiroir et en marge : no 1er authentique. Dès lors, on comprend que le mot authentique, porté immédiatement en-dessous ou à côté des numéros d’ordre, désigne un original. D’ailleurs, le cartulariste l’avait déjà indiqué sur la page de titre de chacun des registres en précisant que l’armoire à un volet était divisée en 14 tiroirs portant chacun leurs numéros particuliers, lesquels sont aussy sur les titres originaux. Ceci permet donc d’authentifier l’ensemble des mentions du cartulaire et de constater que chaque fois que paraît ce terme authentique, il correspond effectivement à une copie d’après l’original coté et conservé dans l’un des tiroirs des armoires aux archives. Dans ces armoires, les parchemins étaient manifestement conservés à plat dans leur tiroir d’affectation. En reprenant l’ensemble de ces annotations, pour la période allant jusque 1226, sur 107 actes issus du Cartulaire de Lisle22, on relève que soixante-sept sont qualifiés comme authentiques23, c’est-à-dire que l’abbaye détenait dans ses archives ce nombre d’originaux sur parchemin24 sans compter les autres originaux qu’étaient les vidimus de 1279, 1281, 1348 et 1353, ce qui porte le chiffre à soixante-et-onze25.

21 Le fragment d’original – 18 H 2 (pièce no 4) – comporte des mentions dorsales médiévales et une annotation contemporaine au crayon de papier, mais aucune référence à l’une des armoires à volets. 22 A noter que cinq actes proviennent de sources extérieures à l’abbaye de Lisle, ce qui porte le total du recueil à 112. 23 N.B. : 40 copies ne portent pas cette mention « authentique », soit 37,38%. 24 Ce qui représente 62,61% du total des actes édités. 25 Soit un pourcentage de 66,36%, quasi les deux tiers.

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Fig. 7 : Acte 18 H 2 (no 5) – transcription dans le Cartulaire, p. 49

Fig. 8 : Acte 18 H 9 (no 7) – transcription dans le Cartulaire, p. 883

Les quarante originaux manquant avaient manifestement déjà disparu en 1767, lors de la création de ces deux registres. Que sont devenus ceux répertoriés comme authentiques ? On ne peut aujourd’hui que porter le constat de leur disparition, qui s’est sans doute produite au moment de la Révolution. Ont-ils servi de bourre pour armes à feu, comme on sait que ce fut parfois le cas26 ? Nous ne connaissons pratiquement rien de l’archivistique antérieure à celle que le Cartulaire de 1767 a permis de découvrir. Nous ne savons pas précisément non plus quand cette salle des archives avec ses deux armoires à volets a été organisée – ou réorganisée – sous la forme que nous présente ledit Cartulaire. On aurait aimé retrouver des comptes de dépenses nous renseignant sur la fabrication des armoires à volets, mais aucune trace d’une telle comptabilité n’a pu être décelée dans les archives de l’abbaye. Nous ne disposons en fait que d’un seul élément d’appréciation qui, comme nous l’avons vu, est l’écriture des mentions dorsales des seuls deux originaux parvenus jusqu’à nous ; il s’agit 26 Exemple de la « collection Salis » des Archives départementales de la Moselle (information transmise par Hubert Flammarion).

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Fig. 9 et 10 : Comparaison des écritures des mentions dorsales et du Cartulaire 2 Acte 18 H 2 no 5 et p. 49

Fig. 11 et 12 : Comparaison des écritures des mentions dorsales et du Cartulaire 2 Acte 18 H 2 no 7 et p. 883

d’une écriture d’époque moderne, datable du xviiie siècle ; ce qui permet d’en déduire que c’est à cette époque que le système des armoires à volets a dû être mis en place. Il est même vraisemblable que l’installation des armoires à volets et la confection des deux registres cartulaires, en 1767, aient été des réalisations concomitantes. En effet, si on compare les écritures des mentions dorsales des deux originaux qui nous sont parvenus avec leur copie dans le Cartulaire relatif à l’armoire à deux volets, on relève de fortes similitudes dans le tracé de plusieurs lettres (d, n, p, t, v), chiffres (3e, 12) ou abréviations (pr), ce qui incite à penser que le scribe du deuxième registre pourrait aussi avoir été en même temps l’archiviste bibliothécaire, et sans doute l’initiateur de ces deux actions conjointes que furent la réalisation des deux armoires à volets et celle des deux registres cartulaires. C’est d’ailleurs souvent au moment de la reconstruction de leurs bâtiments, au xviiie siècle, que des abbayes ont entrepris de confectionner un nouveau cartulaire. Les armoires à volets

L’organisation interne des armoires reflète le chartrier, organisé de manière géographique à partir des biens et possessions de l’abbaye, tels que ceux-ci s’établissaient au moment de la réorganisation des archives, vers 1767.

L’a bbay e d e L i s l e - e n - Bar ro i s  : s e s origine s e t so n h isto ire Reconstitution de l’Armoire à un volet (et correspondance avec le cartulaire 1)

Tiroir Intitulé 1er tiroir Lisle et Lamermont 2e tiroir Bar (Petit couvent), Condé, Behonne, Loxéville, Montplonne, Pierrefitte, Vaubecourt, Saudrupt, Pierrefitte, Mondrecourt, Issoncourt, Paris et Metz 3e tiroir Beauzé 4e tiroir Chardogne, Erize la Grande, Tarincourt, Rembercourt et Mierche 5e tiroir Seraucourt et Deuxnouds, Véel et Revigny 6e tiroir Anglecourt, Cense de la Larniere et Courcelles 7e tiroir Comptes de 1667 à 1736 8e tiroir Comptes de 1737 à 1754 9e tiroir Papiers différents 10e tiroir Ne renferme rien, réservé pour le besoin 11e tiroir Cartulaires 12e tiroir Marchés devis et réparations 13e tiroir Registres des Bois 14e tiroir Registres des Bois

Cartulaire p. 1-348 349-444 445-540* 541-672 673-768 769-864 865-890 ” ”

” ” ”**

*Les pages 529 à 540 manquent. ** Les pages 891 à 898 concernent la « table des matières et des noms de lieux ». Reconstitution de l’Armoire à deux volets (et correspondance avec le cartulaire 2)

Tiroir 1er tiroir

Intitulé

Anglecourt Behonne Beauzé Bar-le-Duc Bois Jappin Thonnance et Suzannecourt  ? Condé Cheminel et Thiébaut-Varennes Courcelles Deuxnouds Deuxnouds et Menoncourt Erize la Grande, Erize la Petite, Thionville, Pierrefitte, Bussy la Côte, Seigneulles, Culey, Loisey, Géry 14e tiroir Jubécourt, Julvécourt, Ville-sur-Cousances 15e tiroir Laheycourt et Laimont 16e tiroir  ?

2e tiroir 3e tiroir 4e tiroir 5e tiroir 6e tiroir 7e tiroir 8e tiroir 9e tiroir 10e tiroir 11e tiroir 12e tiroir 13e tiroir

Cartulaire p. 1-20 25-40 49-62 73-136 145-192 205-242 253-328 349-358 373-414 421-518 541-554 561-584 585-598 609-620

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Tiroir

Intitulé

17e tiroir 18e tiroir 19e tiroir 20e tiroir 21e tiroir 22e tiroir 23e tiroir 24e tiroir 25e tiroir 26e tiroir 27e tiroir 28e tiroir 29e tiroir 30e tiroir 31e tiroir 32e tiroir 33e tiroir 34e tiroir 35e tiroir 36e tiroir 37e tiroir 38e tiroir 39e tiroir 40e tiroir 41e tiroir 42e tiroir 43e tiroir 44e tiroir

Lamermont Lisle ou Mierche Louppy le Château et Ste-Hoïlde Loxéville et Ville-devant-Belrain Montplonne, Veel, Ancerville, Combles, Saudrupt et Mognéville Neuville-en-Verdunois Petit Louppy Revigny Rembercourt aux Pots, Vavincourt, Sarney, St-André Seraucourt Vaubecourt Villotte devant Louppy Vaudoncourt Yvraumont Les Franches Saules Les Merchines Châlons, Metz et Dun Chaumont et Autrécourt Inventaires Actes ne concernant pas l’abbaye Privilèges de l’ordre Inventaires d’archives  ?  ?  ?  ?  ?  ?

Cartulaire p. 633-646 657-680 681-734 749-764 765-773 774-776 777-820 825-832 833-856 869-910 917-936 941-974 985-996 997-1026 1047-1052 1053-1056 1069-1080 1081-1084 1085-1088 1089-1114 1137-1144

On constate que, dans les deux armoires, des tiroirs portent le nom d’une même localité, comme par exemple Les Anglecourt, Beauzée, Condé, Lamermont, Lisle, Merche, Saint-André etc., sans toutefois que l’on parvienne à expliquer cette double répartition. Il convient cependant de noter qu’à quelques exceptions près, la plus petite armoire contient essentiellement des pièces d’époque moderne, principalement des xviie et xviiie siècles. Les deux registres cartulaires de 1767 nous révèlent donc l’organisation du chartrier et de l’archivistique qui existait au moment de leur confection. D’autres classements avaient antérieurement agencé les archives, comme en témoignent les cotes à lettres relevées au dos des originaux. On peut imaginer qu’un cartulaire a pu être réalisé à l’époque médiévale, mais on n’en rencontre pas le moindre témoignage. Certes l’armoire à un volet a dénommé son onzième tiroir cartulaires, mais c’est vraisemblablement

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Fig. 13 : Traces des pages 63 à 72 vierges enlevées du Cartulaire

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pour y ranger les deux registres parachevés en août 1767, lesquels ne recopient pas un éventuel cartulaire antérieur, mais constituent bien une création originale. L’organisation du cartulaire reflète ainsi la réalité domaniale, une vingtaine d’années avant la révolution française et dix ans avant la suppression de l’abbatiat commendataire et le transfert des revenus de la mense abbatiale à la primatiale SaintGeorges de Nancy, devenue la cathédrale du tout nouveau diocèse de Nancy-Toul (1777). Armoires à volets et cartulaires devaient donc être des instruments d’aide à la gestion du domaine. Prévoyant son évolution (donations, ventes, acquisitions, etc.), il apparaît que le concepteur du cartulaire avait aussi prévu l’adjonction de nouvelles pièces, tant dans les armoires à volets que dans les cartulaires, puisque des pages étaient restées vierges, destinées certainement à cet effet. Or le cartulaire semble s’être rapidement figé, soit que l’abbaye n’ait plus eu de moine apte à poursuivre l’œuvre entreprise, soit aussi que la réforme de 1777 ait arrêté tout mouvement : ce qui est certain en tout cas est que les pages restées blanches ont été récupérées27. Les autres sources pour le xiie siècle

Les deux cartulaires de 1767 constituent la source essentielle de l’histoire de l’abbaye de Lisle-en-Barrois. Ainsi pour les 112 chartes recensées jusque 1226, ils apportent à eux seuls 108 textes, soit 96,43% de l’ensemble. Les sources complémentaires sont le cartulaire de l’abbaye Saint-Maur28 de Verdun, celui de Monthiers-en-Argonne29, le volet d’un chirographe du Fonds de Saint-Mihiel30, ainsi que la Veterum scriptorum … amplissima collectio31, éditant une lettre du pape, en 1171/72. Le scribe et ses transcriptions

L’étude des trois originaux, malheureusement en nombre insuffisant, comme nous ne pouvons que le déplorer, est aussi malgré tout l’un des moyens pour appréhender la qualité du travail effectué par le scribe. Là aussi, la comparaison entre transcription et original s’impose. Pour le premier original (18 H 2, no 5), cette étude permet d’abord de constater que les abréviations – classiques – apparaissent correctement résolues (il est vrai qu’elles ne présentent aucune difficulté particulière), mais aussi de noter que, sur l’original, les mots au féminin se terminant par la lettre « e » ont vu cette dernière systématiquement transcrite par la diphtongue « æ »32. D’autre part, il convient également de relever deux fautes

27 Font ainsi défaut les pages 21 à 24, 41-48, 63-72, 137-144, 193-204, 243-252, 359-372, 415-420, 519-540, 599-608, 621-632, 647-656, 735-748, 821-824, 857-868, 911-916, 937-940, 975-984, 1027-1046, 1057-1068, 1115-1136. 28 Meuse, 40 H 21, t. 2, p. 505 (voir acte no 4). 29 BnF, ms latin 10 946, fol. 5vo-6 (voir. acte no 5). 30 Meuse, 4 H 33, pièce no 41 (acte 73a). 31 Martène et Durand, Veterum scriptorum … amplissima collectio, t. II, Paris, 1724, col. 953. Cette lettre a été reprise par Jacques-Paul Migne, Patrologia latina, t. 200, col. 865, no 986 (cf. acte no 27). 32 Par exemple, l’original 18 H 2 (no 5) qui, ligne 2, porte abbas ecclesie Beate Marie de Insula est transcrit dans le Cartulaire 18 H 1 (2), p. 49 par abbas ecclesiæ Beatæ Mariæ de Insula.

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d’étourderie, dont la première a été immédiatement corrigée33, tandis que la seconde le fut postérieurement, d’un trait de plume beaucoup plus épais, peut-être d’une autre main34. La comparaison du second original (18 H 9, no 7) avec sa transcription (Cartulaire 2, p. 883-884) révèle que les « e » cédillés ont également tous été transcrits par la diphtongue « æ », qu’il y a là aussi des étourderies, certes sans notable conséquence, lorsqu’il s’agit de doublons35, mais plus dommageable quand un mot est omis36. En outre, ce scribe prend parfois quelques libertés avec l’orthographe de certains des noms propres qu’il recopie37, ce qui en soi n’est pas spécialement répréhensible, mais toutefois attire l’attention. De plus, il est regrettable que les trois signes alinéaires que compte l’original ne soient pas reportés dans la transcription. Plus inquiétant, en revanche, est la compréhension de l’esperluette (&) : si elle est correctement transmise par et lorsqu’elle est simple38, ce n’est plus le cas quand elle est surmontée d’un tilde, car le scribe a transcrit par le verbe esse à la troisième personne du présent de l’indicatif (c’est-à-dire est) ce qui était simplement l’adverbe etiam39. Les remarques relatives au « e » cédillé, au signe alinéaire40 et à l’orthographe de certains noms propres41 s’appliquent également au fragment d’original coté 18 H 2 (no 4). Ceci conduit donc à considérer avec attention les textes copiés dans les deux cartulaires, et plus particulièrement ceux du deuxième registre. En effet, si apparemment le copiste sait le latin, il ne semble toutefois pas toujours en avoir eu une connaissance très approfondie et, en particulier, de la grammaire. Dès lors, nul ne s’étonnera qu’on ait retrouvé dans les copies des oublis, des erreurs et des incongruités42. Les deux registres paraissent avoir été copiés par deux mains différentes ; toutefois la page de titre de chacun d’eux est de la même main, vraisemblablement celle du 33 Omission dans l’intitulé de Virdunensis ensuite rajouté dans l’interligne au-dessus de Dei gratia et episcopus. 34 Le mot patris, au milieu de la troisième ligne de l’original, dans la transcription, au centre de la sixième ligne, a semble-t-il initialement été écrit fratris. 35 Ainsi duas, premier mot de la ligne 13 de l’original, a été copié deux fois à la suite à l’antépénultième ligne de la page 883 du Cartulaire, de même que ejus persolvent au milieu de la ligne 14 de l’original, porté à la fin de la première ligne de la page 884 ainsi qu’au début de la seconde ligne. 36 Le mot partem qui suit quartam ligne 11 de l’original est oublié dans la transcription lignes 22 et 23, p. 883 où l’expression devient quartam pascuarum, dont le sens peut certes être aisément compris par un éventuel lecteur, mais ne correspond néanmoins pas à la réalité du texte original, sans parler de l’exactitude grammaticale. 37 Ricardo (original, ligne 17) devient Richardo (p. 884, ligne 7), et à la dernière ligne Godefridu se mue en Godfridus. Sans doute est-il inconsciemment marqué par les formes contemporaines de ces noms. 38 Comme, par exemple Sed & par Sed et, après le deuxième signe alinéaire, ligne 10 de l’original. 39 Ainsi, ligne 12 de l’original, ce qu’il faut lire concedente etiam Aberto est devenu sous la plume du scribe concedente est Aberto, et à la fin de cette même ligne donavit etiam duas partes decimę est porté donavit est, duas partes decimae. Toute erreur de ce genre, comme tout mot ou groupe de mots dont la transcription nécessite correction ou explication est signalé par une lettre placée en exposant et renvoyant à l’apparat critique situé à la suite de l’acte. 40 Toutefois, il convient de noter en l’occurrence que cette fois-ci il l’a marqué en passant à la ligne, dans sa transcription (18 H 1, t. 2, p. 09). 41 Haberti, ligne 3 de l’original est ainsi transcrit Haiberti dans le Cartulaire 2, p. 09 ; Sollio ligne 9 devient Solleio (p. 09, deuxième ligne du deuxième paragraphe). 42 44 actes (représentant 39,29% de l’ensemble) n’ont ainsi pas eu besoin d’une note en apparat critique (nos 1, 2, 5, 6, 11, 12, 16, 19, 21, 23, 24, 25, 26, 28, 31, 32, 33, 35, 37, 38, 39, 40, 43, 44, 47, 48, 49, 51, 56, 57, 59, 60, 64, 73a, 75, 82, 83, 86, 87, 91, 94, 102, 107, 111 ; en revanche cela a été nécessaire pour les 68 autres, soit 60,71%.

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moine cistercien de Lisle qui a réalisé le deuxième cartulaire ; on peut imaginer, comme on l’a vu précédemment qu’il était l’archiviste bibliothécaire de l’abbaye, même si l’absence de réels indices ne permet pas d’en avoir une totale certitude. Quoi qu’il en soit, ce considérable travail de copie a été achevé le 6 août 1767 ; on ne sait cependant pas quand il avait commencé, tout comme nous ignorons les noms de ceux qui l’ont mené à bien, comme d’ailleurs le nom de celui qui en était le commanditaire. Le seul patronyme qui nous soit transmis est celui de la personne qui a validé ce travail en apposant son paraphe sur les pages de titre, à savoir le frère Tavernier, « prieur de Lisle »43 et également « vicaire général », ainsi qu’il l’a de sa main précisé sur le deuxième registre44. Néanmoins l’initiative ne semble pas lui appartenir, mais doit vraisemblablement revenir au scribe bibliothécaire archiviste. Il est vrai que, à l’abbaye de Lisle-en-Barrois, les religieux ne sont, depuis environ deux siècles, que de l’ordre d’une douzaine45 et qu’en conséquence chacun était manifestement contraint d’exercer plusieurs fonctions. Pour conclure ce rapide survol de l’ensemble des sources, il convient aussi, tout en regrettant l’absence d’études archéologiques, en particulier du site originel des Anglecourt, de noter les quelques écrits qui, depuis le xviie siècle, ont traité de manière diverse de l’abbaye de Lisle-en-Barrois. En 1642, le moine cistercien espagnol, Angelo Manrique46, situe la fondation en 1151, directement dans le Barrois, comme fille de Saint-Benoît-en-Woëvre47. En 1756, dans le tome premier de sa Notice de la Lorraine48, dom Calmet produit un texte relativement développé et non dénué d’intérêt49, malgré quelques petites inexactitudes50. Manifestement, comme à son habitude, dom Calmet 43 Il l’était toujours en 1790 (cf. Noëlle Cazin, « L’abbaye cistercienne de Lisle-en-Barrois, 1151-1790 », in Actes des xxièmes Journées d’études Meusiennes, Le canton de Vaubecourt, 2-3 octobre 1993, Université de Nancy II, Conseil général de la Meuse, Société des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc, 1996, p. 29-72 (p. 57). 44 Voir photos supra. 45 Selon les indications données par les deux cartulaires, il y avait, en 1753, sept religieux dont le prieur et, en 1790, neuf moines dont le prieur et cinq non-résidents, tous prêtres (cf. N. Cazin, art. cit., p. 54 et 57). 46 Angelo Manrique, (1577-1649), cistercien espagnol, théologien, abbé général de la Congrégation de Castille (1626-1629), nommé par le roi Philippe IV d’Espagne, évêque de Badajoz en Estrémadure (1645-1649), auteur d’une vingtaine d’ouvrages, parmi lesquels celui que la postérité a retenu : Cisterciensium seu verius Ecclesiasticorum Annalium a condito Cistercio (connu sous le nom d’Annales Cistercienses) 4 vol., Lyon, 1642, 1642, 1649, 1659. « C’est une œuvre de maturité aux prétentions universelles. Loin d’être parfaite, elle peut néanmoins être considérée comme une des principales sources de l’histoire cistercienne », voir Dictionnaire des auteurs cisterciens, sous la direction de Émile Brouette, Anselme Dimier et Eugène Manning, La documentation cistercienne, vol. 16, Rochefort, 1975, article « Manrique Angel ». 47 Manrique, op. cit., t. II, Lyon, 1642, à l’année 1151, chapitre XII, p. 198, § no 2 : Insulam Barri Ducis insigne et opulentum monasterium, ut ait recens quidam, in Lotharingia, in ducatu Barrensi, protulit domus S. Benedicti, de linea Morimundi, in dioecesi Virdunensi, filia prima Cristae de qua supra (N.B. : Manrique a une hésitation sur l’identité diocésaine – à savoir Metz – car dans son Index rerum de ce tome ii, il indique : Insula Barri Ducis, abbatia in ducatu Barrensi erigitur, filia S. Benedicti Metensis aut Virdunensis). 48 Dom Augustin Calmet, Notice de la Lorraine, Nancy, 2 vol., 1756 et 1762. 49 Ibid., t. I, col. 663-664 : « Lisle-en-Barrois, abbaye de Cîteaux, située près de Vaubecourt, à une lieue de Rembercourt-aux-pots, à trois lieues de Bar-le-Duc, vers le nord. Cette abbaye fut d’abord commencée aux Anglecourt & ensuite transférée à l’endroit où on la voit aujourd’hui ». 50 Notamment de localisation (comme par exemple Julvécourt au lieu de Seraucourt, voir n. 116).

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a dû directement s’adresser aux moines de Lisle pour obtenir les renseignements51 qu’il nous transmet. Son texte a apparemment bien servi à ceux qui ont pu en avoir connaissance et ont écrit après lui. En 1785, la Gallia christiana52 s’appuyant sur les premières chartes, nous relate également les premières années. Quant à Janauschek, en 1877, il ne fournit qu’un bref aperçu des débuts53, résumant dom Calmet et la Gallia. Qu’en est-il des historiens du Verdunois ? Le chanoine Roussel54, en 1745, ne fait que brièvement évoquer l’origine. L’abbé Clouët, en 1868, ignore superbement l’abbaye. En une phrase lapidaire dans une note de bas de page55, il mentionne que : « L’évêque Albéron prit part à la fondation de Lisle-en-Barrois, abbaye médiocre de l’ancien diocèse de Toul. Voir la charte au tome XIII du Gallia christiana, Instrum., p. 569 ». Trente ans plus tard, le Pouillé56 est un peu plus prolixe57, de même que, plus près de nous, Noëlle Cazin, en 1993, qui s’appuie sur le Cartulaire pour évoquer les débuts58 et en 1996, Franck G. Hirschmann59, mais sans apporter rien de bien nouveau à ce qui a été relaté par dom Calmet, la Gallia et Mme Cazin. C’est donc l’histoire de l’abbaye de Lisle-en-Barrois que nous allons désormais aborder. Des différentes sources, en premier lieu des Gesta de Laurent de Liège, mais surtout d’un examen des 112 actes, que pouvons-nous apprendre ? Dans quel contexte sa fondation s’insère-t-elle ?

Naissance et développement d’une abbaye (1143-1226) Le contexte religieux

Longtemps le monde bénédictin, celui des « moines noirs », avait détenu, en Occident, la première place de la vie régulière. Mais avec le temps, la Règle de saint Benoît qui, depuis le début du ixe siècle normait la vie monastique, avait fini par s’appliquer, en certains lieux, de manière relâchée, suscitant par réaction un vif désir de retour aux origines. Au tournant des xe et xie siècles, un renouveau avait ainsi vu le

51 Vraisemblablement tirés de l’Exordium … (cf. Annexe A no 1) dont on peut d’ailleurs légitimement se demander si les moines de Lisle ne l’aurait pas rédigé à cette occasion (?), afin de répondre à la sollicitation de dom Calmet. 52 Gallia christiana, t. XIII, Provincia Trevirensis, Paris, 1785 (rééd. Paris, 1874), col. 1116-1117 et chartes, Instrumenta, col. 506, 569, 570 dont les auteurs rapportent la donation faite par l’intermédiaire de l’évêque de Verdun, Albéron, à l’abbé de Monthiers-en-Argonne, Eustache. 53 Léopold Janauschek, Originum cisterciensum, t. I, Vienne, 1877, no CCCXX, p. 126 (voir infra n. 195). 54 Nicolas Roussel (chanoine), Histoire ecclésiastique et civile de Verdun, Paris, Pierre-Guillaume Simon, 1745, p. 251 (et édition revue et augmentée, Bar-le-Duc, Contant-Laguerre, t. 1, 1893, p. 275). 55 Louis Clouët (abbé), Histoire de Verdun et du pays verdunois, Verdun, 3 vol., 1867-1870 (t. II, p. 273, n. 1). 56 Abbés Nicolas Robinet et Jean-Baptiste-Antoine Gillant, Pouillé du diocèse de Verdun, Verdun, L. Laurent, t. 2, 1898, p. 743-745. 57 La fondation est située vers 1140 aux Anglecourt où l’abbé Eustache aurait établi huit chanoines. 58 « L’abbaye cistercienne de Lisle-en-Barrois 1151-1790 », art. cit., p. 29-32. 59 Franck G. Hirschmann, Verdun im hohen Mittelalter. Eine lothringische Kathedralstadt und ihr Umland im Spiegel der geistlichen Institutionen [Trierer Historische Forschungen 27], Trèves, 1996, 3 vol., 1027 p.

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jour, se propageant à partir de monastères où la ferveur était restée intacte, ou y avait été réintroduite par de fortes personnalités qui œuvrèrent à la fois à la restauration de la Règle et à celle du temporel. Ce fut le cas en Lorraine, avec Jean de Vandières à Gorze, puis avec l’abbé Richard à Saint-Vanne de Verdun qui réformèrent nombre d’abbayes dans le Saint-Empire mais, à la différence de Cluny, ne créèrent pas d’ordre. Après quelques décades et un certain affadissement, de nouveau resurgit le désir de perfection. Des hommes fuyant les contacts avec le siècle, soucieux de rencontrer Dieu dans la solitude60, tout en menant un genre de vie très strict, se lancèrent dans la vie érémitique. Assoiffé de solitude et de rigueur, un ermite se retirait en un lieu jugé « inhumain », par exemple au cœur d’une forêt où il bâtissait une hutte de branchages, non loin d’un point d’eau61, indispensable à sa vie quotidienne. Par son travail, il se procurait le nécessaire, jardinant, pratiquant un petit élevage, s’alimentant de céréales, de légumes, d’œufs et de laitages. L’érémitisme ne fut pas seulement un phénomène individuel. Tout épris de solitude qu’il était, l’ermite se retrouvait souvent entouré ; des habitants de la région ayant eu vent de son existence, un ou plusieurs disciples venaient le rejoindre, construisant des cabanes autour de la sienne, afin de pouvoir eux aussi mener une vie de foi, entièrement consacrée à Dieu. Ce monde extrêmement divers fut à l’origine de fondations importantes62. L’essor monastique en Lorraine

La fin du xie et le début du xiie siècle se marquent ainsi par un vaste mouvement qui a impulsé une extraordinaire « flambée monastique », pour reprendre l’expression de Michel Parisse63. Nés du rassemblement autour de quelques ascètes, les ermitages s’agrandirent, souvent très rapidement, perdant ainsi leur dimension première de lieux peu peuplés, hors « du siècle ». Des gens de toutes catégories venaient s’y agréger, pour vivre à « l’exemple du maître », du fruit de leur labeur, en communauté, tels les premiers chrétiens, mais sans au départ observer de règle bien définie. Le succès s’affermissant, il s’avéra nécessaire d’organiser et structurer ces nouvelles collectivités, à partir soit de la Règle de saint Augustin, soit de celle de saint Benoît. Naquirent ainsi différents établissements d’où surgirent les ordres nouveaux dont la rapide expansion va caractériser le xiie siècle.

60 A la différence des clunisiens assez engagés dans la vie économique et sociale de leur époque. 61 Ce fut ainsi le cas, pour ne donner que ce seul exemple, de Robert et ses deux compagnons qui s’installèrent au cœur de la forêt d’Argonne, à La Chalade. 62 Comme par exemple Romuald à Camaldoli, Jean Gualbert à Vallombreuse, Étienne de Muret à Grandmont, Robert d’Arbrissel en Normandie, les clercs de Saint-Ruf à Avignon, Bruno à la Grande-Chartreuse, Robert à Molesme, ou en Lorraine, dans les Vosges, Anténor et Séhère, etc. (sur ces derniers, voir notamment Jacques Choux, Recherches sur le diocèse de Toul au temps de la réforme grégorienne. L’épiscopat de Pibon (1069-1107), Société d’archéologie lorraine, Nancy, 1952, (p. 156-158), ou encore Michel Parisse, « Les chanoines réguliers en Lorraine, fondations, expansion (xie-xiie siècles) », Annales de l’Est, 1968 n° 4, Nancy, p. 347-388 (p. 350-353). 63 Michel Parisse, La Lorraine monastique au Moyen âge, Presses de l’Université de Nancy II, 1981, p. 63.

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Les chanoines réguliers

Le mouvement des chanoines réguliers aux xie et xiie siècles favorisa l’essor de la vie régulière. En Lorraine se développèrent ainsi Hérival puis, avec l’abbé Séhère, Chaumouzey et Saint-Léon de Toul. À peu près à la même époque, en 1095, deux chanoines messins, Lubricus et Guacelin, se retiraient au milieu d’un bois des environs de Briey, sur un vaste terrain offert par la comtesse Mathilde de Toscane. Des clercs et des laïcs se joignirent à eux, les aidant à affermir Saint-Pierremont64, au moment où l’ordre de Prémontré65 prenait pied en Champagne et en Lorraine. Bernard de Clairvaux fut d’ailleurs un ardent propagandiste des chanoines réguliers, notamment quand il s’agissait de rétablir la rigueur dans les monastères urbains, comme ce fut le cas à Verdun où l’évêque, Albéron III de Chiny, joua un rôle décisif, tant pour Prémontré66 que pour le soutien que, d’une manière globale, il apporta aux nouveaux établissements s’implantant dans son diocèse ou à ses frontières, prémontrés, cisterciens ou autres tels l’abbé Eustache67. Laurent de Liège68, un moine de Saint-Vanne de Verdun contemporain de ces évènements, nous le narre dans les Gesta qu’il termine en 114469 : après avoir parlé du déploiement des nouveaux ordres religieux, il rapporte comment l’évêque les a accueilli dans son diocèse, relatant les nouvelles fondations, dont aux Anglecourt70 celle de l’abbaye de Lisle par un groupe de chanoines de la mouvance d’Arrouaise. Arrouaise71 et Cîteaux

Vers 1090, deux anciens chapelains de Guillaume le Conquérant, s’étaient installés aux confins des comtés de Flandre et de Vermandois, dans la forêt d’Aridagamantia72, entre Bapaume et Péronne, auprès d’un ermite. Les disciples affluant, en 1097, 64 Le mouvement initié par Saint-Pierremont prit de l’ampleur avec l’intégration de Septfontaines (1123), Freistroff (1130) et la fondation de Belval (1133) grâce à l’évêque de Verdun Albéron de Chiny. 65 Sur l’ordre de Prémontré, voir Bernard Ardura, Prémontrés. Histoire et Spiritualité, Publications de l’Université de Saint-Étienne [C.E.R.C.O.R., Travaux et recherches VII], 1995, 622 p. 66 Il aida ainsi ce nouvel ordre, en 1133, à s’installer à Belval (Belval-Bois-des-Dames : Ardennes, arr. et cant. Vouziers ; dioc. Reims) abbaye établie sur une terre lui appartenant en propre. De Belval est issue, vers 1144, l’abbaye de l’Étanche dans le diocèse de Verdun. Albéron de Chiny introduisit Prémontré dans son diocèse à Saint-Paul de Verdun, en 1135, date à laquelle, après seulement une quinzaine d’années d’existence, l’ordre qui s’était très vite développé comptait déjà près de 120 abbayes. 67 Dont nous reparlerons plus loin. 68 Laurent de Liège, op. cit. 69 Vraisemblablement dans la seconde moitié de l’année, en tout cas après avril 1144, selon les indications qu’il donne : quatorzième année d’épiscopat d’Albéron (19 avril 1144-18 avril 1145), septième année de Conrad (Conrad III de Hohenstaufen, élu roi des Romains le 7 mars 1138 (7 mars 1144-6 mars 1145), première année du pape Lucius (12 mars 1144-15 février 1145), cf. op. cit., p. 516. 70 Les Anglecourt, orthographe officielle portée sur le cadastre au 1/1250e de 1833 (Meuse, 161 FI 29, « section a » dite du village, feuille 5) reprise par les actuelles carte IGN. 71 Sur la congrégation d’Arrouaise, voir Ludo Milis, L’ordre des chanoines réguliers d’Arrouaise : son histoire et son organisation, de la fondation de l’abbaye-mère vers 1090 à la fin des chapitres annuels en 1471, 2 vol., Bruges, De Tempel, 1969 (Rijksuniversiteit Gent, Werken Faculteit Letteren en Wijsbegeerte 147-148). 72 Au sud-est de Bapaume (Pas-de Calais, arr. Arras, chef-lieu de canton ; dioc. Arras), près du petit village de « Le Transloy ».

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la décision se prit d’établir un monastère. Placée sous la protection de l’évêque d’Arras, l’abbaye d’Arrouaise attira les donations. En 1107, la communauté de chanoines adoptait officiellement la Règle de saint Augustin et recevait confirmation du pape. L’ermitage charismatique originel s’était rapidement transformé pour devenir une abbaye bien organisée. Sous l’abbatiat de Gervais de Wissant (1121-1147), le mode de vie particulier d’Arrouaise avait acquis une telle renommée qu’il fut adopté par d’autres établissements et que l’abbaye commença à essaimer. Un petit groupe de chanoines, sous la houlette d’Eustache, vint ainsi s’implanter aux confins de la Champagne et de la Lorraine, dans le diocèse de Châlons, au sud du massif forestier de l’Argonne, à Monthiers. À peu près à l’époque où se créait Arrouaise, une nouvelle expérience se déployait aux confins de la Bourgogne. Robert, abbé de Molesme, en mai 1098, avec vingt-et-un de ses moines, désireux comme lui d’une vie monastique plus authentique selon la Règle de saint Benoît, partit s’installer, à Cîteaux73, dont l’existence fut officiellement reconnue par le pape Pascal II, en 1100. L’abbé Albéric (1100-1109) établit les « usages pour la vie intérieure de l’abbaye74 », et son successeur, Étienne Harding (1109-1133), afin d’organiser et structurer le nouvel ordre, édicta des statuts : la fameuse Carta caritatis. La jeune communauté connut un essor considérable avec l’arrivée, en 1112, de Bernard de Fontaines et ses compagnons. C’est Bernard qu’Étienne Harding envoya, en 111575, sur une terre offerte par le comte Hugues de Champagne, fonder dans une clairière isolée au fond d’un vallon, une nouvelle communauté dénommée « Clara vallis »76. Trois ans plus tard, Clairvaux était en mesure d’établir dans la vaste forêt de Luiz77, sa première fille, Trois-Fontaines, laquelle allait rayonner sur la Champagne et la Lorraine et, entre autres, dans le diocèse voisin de Verdun78. L’abbé Eustache

En ce début de xiie siècle, nombreuses se révélaient les initiatives et nombreux aussi ceux qui s’étaient lancés dans l’aventure canoniale ou monastique. On a vu 73 Abbaye Notre-Dame de Cîteaux, Saint-Nicolas-les-Cîteaux : Côte d’Or, arr. Beaune, cant. Nuits-SaintGeorges ; dioc. Dijon. 74 Ce qu’on appelle parfois de manière impropre la « règle cistercienne ». Voir Jean-Berthold Mahn, L’ordre cistercien et son gouvernement : des origines au milieu du xiiie siècle, 1098-1265), Paris, De Boccard, coll. « Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome » (no 161), rééd. 1951, p. 45. 75 Selon une vieille tradition, c’est au même moment que se crée Morimond (en fait, en 1117). 76 Clairvaux sera la troisième fille de Cîteaux après la Ferté en 1113 et Pontigny en 1114, et avant Morimond, en 1117 ou 1118. Sur l’expansion de l’ordre cistercien, objet d’une vaste bibliographie, on se reportera avec intérêt à René Locatelli, « Les Cisterciens dans l’espace français : filiation et réseaux », in Unanimité et diversités cisterciennes. Filiations – Réseaux – Relectures du xiie au xviie siècle in Actes du quatrième colloque international du CERCOR, Dijon, 21-23 septembre 1998, Saint-Étienne, 2000, p. 51-85. Voir également : Clairvaux, l’aventure cistercienne, sous la direction de Arnaud Beaudin et al., Aube Conseil général-Somogy Editions, Troyes-Paris, 2015, 568 p., et notamment le chapitre « Les origines et la fondation de Clairvaux », p. 41-48. 77 La forêt – avec toutes ses ressources pour les animaux, le bois de chauffage et de construction – n’était pas le seul élément à déterminer le choix d’un site pour les cisterciens ; comptait également la présence de l’eau qui fournissait l’énergie aux moulins et aux forges, de prairies pour les pâtures, voire aussi la proximité de voies de communication. 78 Reprenant et peuplant La Chalade, puis intégrant Châtillon-en-Woëvre.

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qu’était apparu, sans doute peu après 1130, dans la forêt d’Argonne, entre Champagne et Lorraine, un religieux du nom d’Eustache, personnage dont nous ne connaissons que fort peu de choses. Nous ne disposons d’aucune indication relative à ses origines familiales et géographiques. On peut simplement supposer qu’il provenait du Nord de la France, d’une part parce que Eustache est un nom qu’à cette époque l’on rencontre assez fréquemment dans ces contrées79 et, d’autre part, parce qu’il était chanoine d’Arrouaise. Il arriva donc avec quelques compagnons dans le diocèse de Châlons pour établir une communauté religieuse, dans un lieu qui portait déjà le nom de Monthiers80 et que, par charte de 113481, l’évêque de Châlons, Geoffroy Ier, lui avait confié82 avec l’église, la dîme, les terres, les près, la forêt, le tout exempt de coutume et de redevance, avec aussi un alleu à-l’entour donné par des seigneurs locaux, Pierre d’Argers et son neveu Gépuin de Dampierre83. Il semble probable qu’Eustache soit venu à l’appel de l’évêque, car Geoffroy, ancien abbé de Saint-Médard de Soissons (1121-1131), connaissait déjà les chanoines d’Arrouaise fondateurs en 1131, à Soissons, de l’abbaye de Saint-Crépin-en-Chaye84. Cette histoire a autrefois été rapportée, d’assez curieuse manière. En 1875, Charles Rémy85 écrit, en effet, que les évêques de Châlons et de Verdun résolus : de fonder sur les confins de leurs diocèses une abbaye […] envoyèrent de Verdun un vénérable religieux appelé frère Eustache, qui en devint le premier abbé et y établit neuf chanoines de la congrégation d’Arroès. […] C’était du couvent de Saint-Paul de Verdun que l’on tirait les huit ou neuf chanoines qui venaient habiter les maisons fondées par le frère Eustache, que Laurent de Liège, cité par dom Calmet, comme auteur d’une histoire de Verdun, appelle un homme très vénérable – vis (sic) reverendissimus – ; on prétend qu’il était de la famille d’Apremont, alliée aux ducs de Lorraine86. Lorsqu’on reprend les sources, on constate que Charles Rémy a largement brodé à partir d’un texte verdunois non seulement qu’il a mal interprété mais à partir duquel aussi il se met à gloser jusqu’à, pourrait-on dire, affabuler. En effet, Laurent de Liège87 a écrit :

79 Ce nom se rencontre notamment chez les comtes de Boulogne, mais pour autant on ne peut en déduire qu’il serait apparenté à cette célèbre famille comtale. Voir Jackie Lusse, « Les débuts de l’abbaye de Montiers-en-Argonne (1134-1206) », in Études marnaises (Mémoires de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne CXXVII), 2012, p. 41-65 (n. 10, p. 43). 80 L’orthographe de ce lieu varie notamment selon les auteurs et les époques (Monthier, Montier, Montiers), le parti a donc été pris de se conformer à l’orthographe officielle actuelle, que d’ailleurs l’on retrouve sur les cartes de l’IGN. 81 Ed. Gallia christiana, t. X, Instr., col. 167-168 (d’après BnF, ms latin 9 905). 82 Eustache et ses chanoines étaient vraisemblablement là depuis quelques temps. 83 Cf. Jackie Lusse, art. cit., p. 42-43. 84 Ibid., p. 43-44. 85 Charles Rémy, « L’abbaye de Notre-Dame de Montiers en Argonne », Congrès archéologique de France, xliie session à Châlons-sur-Marne en 1875, Paris, 1879, p. 267-356. 86 Ibid., p. 274-275. 87 Op. cit., p. 512-513.

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Eustachius quoque, vir reverentissimus, et Monasterii in Argonna itemque Castri-loci duorum coenobiorum aedificator et pater, abbatiam ex dono praesulis fundavit in insula supra Acram fluvium, in alodio episcopali reddito ab Ulrico, fratre Guidonis archidiaconi, de quo multa retuli ; ubi nunc electus abbas de ordine sancti Augustini cum octo canonicis locum ad majora provehit88. Charles Rémy a donc passablement surinterprété ces deux phrases de Laurent de Liège où, comme on le constate, il n’est nullement question de Saint-Paul de Verdun. D’autres documents – qu’il n’a pas connus – confirment qu’Eustache provenait bien d’Arrouaise dont le nécrologe – qui porte ainsi son anniversaire au 30 mars : III kal. Aprilis, obit domnus Eustachius abbas de Monasterio, canonicus noster89 – l’indique clairement. Le nécrologe de l’abbaye arrouaisienne Saint-Médard et Saint-Nicolas-desPrès de Tournai le mentionne également comme abbé de Monthiers-en-Argonne90. Il ne s’agit donc pas de Saint-Nicolas-du-Pré de Verdun, comme l’avait déclaré un autre auteur, Louis Brouillon91 qui, faisant également une mauvaise lecture de Laurent de Liège, attribue à Châtrices ce qui en fait concernait Lisle/Les Anglecourt et, en outre, fait mourir l’abbé Eustache à Saint-Nicolas de Verdun, un 29 mars92. Quant à Châtrices, si nous ignorons sa date exacte de fondation, on peut toutefois comprendre que ce fut après Monthiers (1134), et avant Lisle/Les Anglecourt, et au plus tard vers 114293. Laurent de Liège nous a en effet mentionné l’ordre de création de ces trois abbayes (voir ci-dessus). Ayant fondé trois abbayes de chanoines réguliers, surgit la question de savoir si Eustache n’aurait pas eu l’idée, à l’image d’Arrouaise, de créer un nouvel ordre de chanoines réguliers. Si rien ne permet de l’affirmer, il n’en appert pas moins que les établissements qu’il a établis ne se sont pas immédiatement affiliés à Arrouaise, n’en ayant pas dès l’origine non plus officiellement adopté les coutumes. Il est possible que

88 Ce que l’on peut traduire de la manière suivante : « Eustache aussi, homme éminemment respectable, constructeur et père des deux communautés de Monthiers-en-Argonne et de Châtrices, fonda, grâce à un don de l’évêque, une abbaye dans une insula au-dessus de l’Aire, sur un alleu épiscopal rendu par Olry, frère de l’archidiacre Guy dont j’ai beaucoup parlé ; c’est là que, maintenant élu abbé de l’ordre de saint Augustin, avec huit chanoines, il fait avancer le monastère vers de grandes choses ». Pour le sens à donner au mot insula, voir infra, le paragraphe relatif à la fondation. 89 Antoine-Alexandre Gosse, Histoire de l’abbaye et de l’ancienne congrégation des chanoines réguliers d’Arrouaise, Lille, Léonard Danel, 1786, p. 375. 90 Eustacius Argonnensis abbas, cf. Joachim Vos, « L’abbaye de Saint-Médard ou de Saint-Nicolas-des-Prés, t. 1, Notice, chronique, nécrologe », in Mémoires de la Société historique et littéraire de Tournai, t. XI, 1879, no 30, p. 357. 91 L’abbaye de Châtrices, Académie nationale de Reims, 1903, p. 11. 92 Ibid., p. 6-11. 93 Ludo Milis, op. cit., p. 149-171, en fonction de la place des abbés au chapitre général, déterminée par la date d’adoption des coutumes, a pu établir que ce devait être vers 1142. Mais Châtrices ne semble pas avoir officiellement adopté les coutumes arrouaisiennes dès sa fondation (qui dès lors doit être reportée de quelques années) – même s’il est vraisemblable qu’elle les ait suivi –, mais sans doute à un moment de fortes pressions de la part de la cistercienne Trois-Fontaines qui intégra Monthiers vers 1144-1146 ( Jackie Lusse, « De Trois-Fontaines à Orval. La tradition claravalienne », Jean-Marie Yante (dir.), Les origines de l’abbaye cistercienne d’Orval – Actes du colloque organisé à Orval le 23 juillet 2011 [Bibliothèque de la Revue d’histoire ecclésiastique 99], Louvain – Turnhout, Brepols Publishers, 2015, p. 27-49 (p. 43).

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Monthiers en ait été proche, et sans doute Lisle aussi, mais c’est manifestement dans l’urgence, face à la main mise de Trois-Fontaines sur Monthiers-en-Argonne et l’expulsion d’Eustache, que le fit Châtrices, où l’abbé vint se réfugier jusqu’à sa mort, le 30 mars 1147. La fondation Le dessein protecteur et sanctificateur des évêques de Verdun

L’implantation de ce nouvel établissement religieux ne s’est pas opérée n’importe où. Nous avons vu que l’évêque de Verdun, Albéron de Chiny, avait apporté son appui à Eustache pour l’installation de sa troisième abbaye dont, il convient de le souligner, la position géographique s’insérait dans un dispositif d’ensemble des établissements religieux de Verdun et du Verdunois. Certes le « donateur » a joué un rôle, mais son don – comme nous le reverrons plus loin – concernait un alleu épiscopal usurpé une trentaine d’années auparavant qu’il vient restituer, vraisemblablement à l’instigation de l’évêque et de l’archidiacre d’Argonne. Dans quel contexte géographique s’inscrivaient donc les établissements religieux de Verdun et du Verdunois ? La cité épiscopale occupe l’antique castrum, sur le promontoire dominant un méandre de la Meuse, au carrefour – qu’elle contrôle – de la vallée et de l’ancienne voie romaine menant de Metz à Châlons et Reims. Elle jouait depuis des siècles, en raison de sa localisation, un rôle politique et militaire94. Les évêques de Verdun ont ainsi bien illustré le système de l’Église impériale95 visant à maintenir un équilibre entre puissances laïques et ecclésiastiques. Leur personnalité, leur attitude et leurs capacités personnelles ont donc joué un rôle déterminant. Marche d’Empire, Verdun s’était progressivement munie d’un double système de protection. La cité, forteresse centrale, utilisait les abbayes périphériques comme autant d’avant-postes, SaintVanne96 et Saint-Paul97 ayant été entourées de fortifications. Ce système défensif, sous l’impulsion de l’évêque Haimon (990-1025)98 et des nouvelles fondations qu’il entreprit, se doubla d’une « forteresse spirituelle »99 que l’évêque Rambert renforça encore, en 1037, en instaurant l’abbaye Saint-Airy. 94 Du coup, ses évêques ont souvent eu à promouvoir et défendre sa position stratégique, comme par exemple lors des rencontres de souverains, en 841 et 843, ou des sièges de 978, 985, 1047. On comprend ainsi l’intérêt que les empereurs ont porté à la ville et à ceux qui y exerçaient alors le pouvoir. 95 L’expression « système de l’Église impériale » est ici employée par commodité, n’ignorant pas que, depuis bien des années, elle a fait l’objet de débats parfois passionnés. Un bon état de la question a été dressé par Rolf Grosse, « L’Église impériale dans la tradition franque. Le temps des Ottoniens et des premiers Saliens », Revue d’Histoire de l’Église de France, t. 96, 2010, p. 11-27. Ce système a façonné, l’histoire de Verdun à cette époque, et pour longtemps. 96 À la sortie de la ville sur l’antique voie menant vers Châlons et Reims. 97 À l’embouchure de la Scance et de la Meuse. 98 Collégiale Sainte-Marie-Madeleine dans le castrum, en 1018, puis vers 1020, l’abbaye Saint-Maur au pied de la cité sur le cours de la Scance et à l’opposé, de l’autre côté de la Meuse, près de l’enclos des marchands, la collégiale Sainte-Croix. 99 Pour reprendre l’expression d’Anne Wagner, « Les collections de reliques à Verdun : essai d’organisation d’un espace urbain au xie siècle », Reliques et sainteté dans l’espace médiéval, éd. Jean-Luc Deufic, SaintDenis, PECIA (Ressources en médiévistique), 2006, p. 497-523.

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De même, le temporel verdunois qui s’appuyait sur un ensemble de châteaux épis­ copaux, comme par exemple Hattonchâtel, ou tenus par des vassaux (Dun, Muraut, Vienne-le-Château, Apremont, Sampigny …), utilisait également les abbayes pour peu ou prou compléter son système défensif. Parmi les plus anciennes, placées aux confins du Verdunois, Saint-Germain de Montfaucon surveillait le nord, SaintMaurice de Beaulieu commandait le passage sud de l’Argonne100 et Saint-Mihiel le cours de la Meuse. Elles étaient situées sur un arc de cercle dont Verdun constituait approximati­vement le centre. Les évêques du xiie siècle complétèrent ce schéma, profitant de l’expansion des nouveaux ordres religieux, notamment cistercien. Henri Ier (1117-1129) autorisa ainsi l’abbaye champenoise de Trois-Fontaines (première fille de Clairvaux) à s’établir dans la forêt d’Argonne à La Chalade101, en 1127. Puis Albéron de Chiny (1131-1156) appuya fortement l’installation des moines de La Crète (filiation de Morimond) au pied de la forteresse épiscopale d’Hattonchâtel, à Saint-Benoît-en-Woëvre, au début des années 1130, certes dans le diocèse de Metz, mais juste sur la frontière des deux diocèses. Vers 1138/40, il accorde aux prémontrés de Belval102 l’autorisation de s’installer à quelques kilomètres de là au sud-ouest, en pleine forêt, à L’Étanche103. En 1143, il accepte qu’Eustache, chanoine d’Arrouaise, s’établisse avec huit chanoines aux Anglecourt, non loin des limites des diocèses de Toul et de Châlons. Enfin, vers 1143/45, il permet à un groupe de moines venus d’Himmerod104 de s’établir dans la forêt de Mangiennes, à Châtillon-en-Woëvre105, au nord-est de la cité épiscopale, près de la frontière de l’archidiocèse de Trèves. La « ceinture spirituelle » de son diocèse ainsi constituée se compléta encore avec l’installation des Templiers à Avillers106 aux environs de 1143/44 et vers 1150, à Marbotte107. La fondation de l’abbé Eustache à Lisle est donc l’un des nombreux établissements s’insérant dans ce système de protection spirituelle qu’appuya Albéron de Chiny,

100 Ce n’est pas sans raison que les comtes de Bar, au xiiie siècle, firent tout pour s’en emparer. 101 La Chalade (le nom de cette commune n’est orthographié en un seul mot que depuis les années 1960) : Meuse, arr. Verdun, cant. Clermont-en-Argonne ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont. 102 Dont il avait également favorisé la fondation (Belval-Bois-des-Dames : Ardennes, arr. et cant. Vouziers), cf. supra et n. 66. 103 L’Étanche, écart de Deuxnouds-aux-Bois, commune de Lamorville : Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Hattonchâtel et depuis 2014 cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel. 104 Dernière fille de Clairvaux sous l’abbatiat de saint Bernard (Himmerod, commune de Grosslittgen, Allemagne, Land Rhénanie-Palatinat, Kreis Trèves). L’évêque de Verdun s’était, semble-t-il, adressé en premier lieu à Trois-Fontaines, mais celle-ci, ayant déjà plusieurs fondations en cours, déclina et relaya l’appel à Himmerod, sans doute via Clairvaux. 105 Cette abbaye fut finalement reprise, vers 1151, dans la filiation de Trois-Fontaines, première fille de Clairvaux (Châtillon-l’Abbaye, écart de Pillon : Meuse, arr. Verdun, cant. Spincourt ; dioc. Verdun, archid. Woëvre, doy. Amel). 106 Aujourd’hui Avillers-Sainte-Croix : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Fresnes-en-Woëvre et depuis 2014 cant. Etain ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel, patron saint Laurent, annexe de Doncourt ; première implantation dans le diocèse de Verdun des Templiers (cf. Laurent de Liège, MGH, op. cit., p. 513). 107 Ancien village à 7 km au S. de Saint-Mihiel, aujourd’hui commune d’Apremont-la-Forêt : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel.

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La “ceinture” du diocèse de Verdun

système qui manifestement culmina à cette époque. Quant à l’histoire de l’abbaye de Lisle, elle reste aujourd’hui encore assez mal connue, même si quelques auteurs, à différentes époques, l’ont abordé. Ce qu’ils ont pu nous apprendre mérite donc d’être rapidement passé en revue, sachant toutefois que, désormais, les origines et l’histoire de l’abbaye peuvent et doivent être reconsidérées au regard de l’ensemble des sources, en particulier des sources diplomatiques, jusqu’ici guère exploitées. C’est pourquoi, comme souvent le répétait Michel Parisse, le « retour aux sources108 » s’avère indispensable.

108 C’est d’ailleurs le titre du volume de Mélanges qui lui a été offert : Retour aux sources – Mélanges offerts à Michel Parisse, Paris, Picard, 2004, 1024 p.

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L’implantation à Lisle

Les origines de l’abbaye de Lisle, avec sa première donation, ont été évoquées par Angelo Manrique (en 1642)109, Nicolas Roussel (en 1745)110, dom Calmet (en 1756)111, la Gallia christiana (en 1785)112, Léopold Janauschek (en 1877)113, le Pouillé (en 1898)114, puis plus proches de nous Noëlle Cazin (en 1993) et Franck G. Hirschmann (en 1996)115. On a vu qu’il fallait ne pas tenir compte de ce qu’avaient écrit au xixe siècle Charles Rémy et Louis Brouillon, en raison de leur mauvaise compréhension et interprétation de Laurent de Liège. Nous savons également que l’évêque de Châlons, Geoffroy Ier, avait offert, en 1134, le site de Monthiers à Eustache, chanoine d’Arrouaise, et qu’ensuite, grâce au succès rencontré, ce dernier avait implanté une seconde abbaye à Châtrices, puis avait accepté une troisième fondation où il vint avec huit chanoines116. Pour cette dernière, la date de 1140 a été donnée par le chanoine Roussel et, à sa suite, reprise par Léopold Janauschek, le Pouillé, Noëlle Cazin et Franck G. Hirschmann. Or Roussel ne fournit aucun élément étayant sa datation ; bien plus, cette date de 1140 interfère avec celle de la fondation de Châtrices117. Pour la troisième fondation de l’abbé Eustache, il semble donc plutôt falloir retenir l’année 1143, date à laquelle fut donnée la première charte relative à la nouvelle abbaye118. C’est indirectement à celle-ci que Laurent de Liège, après avoir cité d’autres fondations dans le diocèse de

109 Cf. supra, n. 56. 110 Nicolas Roussel, chanoine de Sainte-Marie-Madeleine de Verdun, écrit que : « En 1140 Ulric de l’Isle et sa femme fondèrent l’abbaye de l’Isle en Barrois, diocèse de Toul. Ils mirent entre les mains d’Albéron tous les biens qu’ils vouloient donner à cette maison. Elle fut d’abord possédée par des chanoines réguliers », op. cit., p. 251 (cf. supra, n. 54). 111 Dom Calmet, Notice, op. cit., col. 663-664 : « Lisle-en-Barrois, abbaye de Cîteaux, située près de Vaubecourt, à une lieue de Rembercourt-aux-pots, à trois lieues de Bar-le-Duc, vers le nord. Cette abbaye fut d’abord commencée aux Anglecourt […]elle tire son nom d’un seigneur nommé Ulric de Lisle, lequel avec son épouse Mathilde donna sa terre d’Anglecourt & cent journaux de terre situés à Julvécourt (N.B. : en fait à Seraucourt), au vénérable Eustache, abbé des chanoines réguliers ». 112 Op. cit. (cf. n. 52), col. 1116-1117, qui rapporte la donation d’Olry faite par l’intermédiaire de l’évêque de Verdun, Albéron, à l’abbé de Monthiers-en-Argonne, Eustache qui, vers 1144, entreprend la construction d’une nouvelle abbaye avec huit chanoines parmi lesquels figurait Jean, le premier abbé. 113 Qui écrit que, vers 1140, Olry donna à Eustache, prévôt des chanoines de Montiers-en-Argonne, le domaine des Anglecourt où l’on dit que serait né un monastère près de l’Aire dont les biens furent solennellement confirmés quatre ans plus tard, op. cit (cf. n. 53). 114 Il situe la fondation vers 1140 aux Anglecourt où l’abbé Eustache aurait établi huit chanoines « dont l’un deux nommé Jean, premier abbé, reçut de généreuses donations », op. cit. (cf. n. 56). 115 Il date également des environs de 1140 la fondation par Monthiers-en-Argonne « sur une île de l’Aire » (p. 422-423), et cite un certain nombre de donations faites à l’abbaye (p. 424). Mais il ne semble guère avoir pu étudier et utiliser le Cartulaire de Lisle-en-Barrois conservé aux Archives départementales de la Meuse, même si dans sa bibliographie il mentionne la série 18 H, mais sans autre précision (p. 926), op. cit. (cf. n. 59). 116 Cf. supra et n. 88. 117 L’abbaye de Châtrices fut intégrée à la congrégation d’Arrouaise en 1142, mais selon toute vraisemblance sa fondation était antérieure de quelques années (cf. Ludo Milis, op. cit., et n. 93). 118 Cf. acte no 1.

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Verdun, fait allusion en parlant d’Eustache et du don que lui a fait Albéron de Chiny d’« un alleu épiscopal rendu par Olry, frère de l’archidiacre Guy ». Qui sont ces deux hommes et que sait-on d’eux ? La famille des donateurs

Le frère d’Olry, Guy, est surtout connu par ce qu’en rapporte Laurent de Liège119 qui relate les évènements tumultueux vécus par cet archidiacre, en raison de tensions et de vifs épisodes de conflits engendrés par la Querelle des investitures dont, dans les années 1110-1114, il fut à Verdun l’un des principaux acteurs120. Après différents voyages et de multiples péripéties, de retour à Rome, il fut appelé à succéder au légat Richard (ancien chanoine et doyen de Metz121), cardinal évêque d’Albano, mais il mourut avant d’avoir été consacré122, vraisemblablement en 1114. De cet archidiacre Guy, dont Laurent de Liège nous « parle longuement », on ne trouve aucune mention dans les chartes verdunoises de l’époque123. Il n’est pas précisé non plus de quel archidiaconé Guy a été le titulaire, les documents étant plutôt rares pour cette période, et même inexistants pour le temps 119 Laurent de Liège, op. cit., p. 499, nous apprend que Guy était déjà archidiacre du temps de l’évêque Richer (1189-1107), ayant notamment été membre de la délégation verdunoise qui, en 1106, sous la conduite de l’abbé Laurent de Saint-Vanne, alla à Rome solliciter du pape Pascal II l’absolution de l’évêque. Il accompagna ce dernier dans le voyage qu’il avait entrepris vers Veldenz, château des évêques de Verdun, mais Richer mourut en chemin, à Trèves, le 9 mars 1107 et l’archidiacre Guy ramena son corps. Voir aussi Richard de Wassebourg, (Les Antiquitez de la Gaule Belgicque, Paris, 1545, fol. 262vo). 120 L’évêque élu de Verdun, Richard II de Grandpré (1108-1113), avait reçu à Metz la crosse et l’anneau des mains de l’empereur Henri V, ce qui conduisit le pape Pascal II à l’excommunier. L’élu se rendit donc à Rome pour tenter – en vain – d’obtenir son pardon. Sur le chemin du retour, l’archidiacre Guy qui l’accompagnait tomba malade et se vit refuser tout viatique parce qu’également excommunié. Rétabli, il demanda et obtint du pape sa réconciliation, ce qui irrita Richard de Grandpré et le clergé verdunois qui le dépouillèrent de sa fonction et de ses biens. Guy retourna à Rome où le pape le retint dix semaines avant de le renvoyer à Verdun porteur de deux lettres. La première missive le recommandait aux comtes de Mousson et de Toul ainsi qu’à tous les laïcs de son archidiaconé ; elle nous apprend aussi que si Guy avait été nommé archidiacre, il n’avait curieusement pas encore été ordonné puisque le pape leur annonce que cela s’est fait à Rome (Praefatum autem Guidonem noveritis apud nos diaconum ordinatum, Laurent de Liège, op. cit., p. 501), information qu’il renouvelle d’ailleurs dans la seconde lettre. Dans celle-ci, Pascal II ordonnait aux « impériaux » de Verdun que l’archidiacre et l’abbé de Saint-Vanne soient rétablis dans leurs fonctions et leurs biens, et il demandait aux schismatiques de se soumettre. Revenu secrètement à Verdun, Guy s’installa à Saint-Vanne et vint déposer la bulle sur l’autel de la cathédrale, pendant les matines ; mais les chanoines l’ayant expulsé, Guy se réfugia dans l’atrium de la Madeleine où il fut capturé et livré à l’évêque qui l’enferma dans le château de Grandpré. Guy se soumit, mais, sitôt libéré, se rendit auprès du cardinal-légat Richard d’Albano pour lui demander l’absolution. Richard de Grandpré et le clergé verdunois ordonnèrent son retour, et Guy fut une nouvelle fois démis de ses fonctions. 121 Arnoul, le frère de Richard d’Albano, fut convers puis moine de Saint-Vanne de Verdun, du temps de l’abbé Laurent (1099-1140). Voir Laurent de Liège, op. cit., § 14, p. 499. 122 Laurent de Liège, op. cit., p. 502. 123 Il est vrai que, pour cette période, les chartes parvenues jusqu’à nous sont peu nombreuses : sept pour Richer entre 1089 et 1107, et aucun acte pour Richard II de Grandpré (1107-1114). Il est également vrai que pour Guy, plongé au cœur de la Querelle des Investitures, le contexte ne s’y prêtait guère.

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de Richard de Grandpré. Si le nom du princier, Thierry (cité en 1098 et en 1122), est connu, deux des trois autres archidiaconés présentent d’importants hiatus. Pour l’archidiaconé de Woëvre, un Lambert est cité en 1078, puis en 1127, et il semble peu probable que ce soit le même archidiacre quarante-neuf ans plus tard. En titulaire de l’archidiaconé de la Rivière est cité Milon en 1099, puis Jean de Cornay à partir de 1122. L’archidiaconé d’Argonne, depuis environ 1094, était détenu par Richard de Grandpré qui le conserva jusqu’à son élection épiscopale en 1107, puis Richard de Durbuy mentionné en 1126124. Guy est archidiacre depuis au moins 1106, soit de la Rivière, soit de Woëvre125. Notons que, sur les dix-neuf fois où son nom est rapporté par Laurent de Liège, le terme d’archidiacre ne lui est accolé que six fois126 ; il bénéficiait manifestement de la sympathie de celui qui dans les Gesta s’est fait son biographe. Sa famille, semble avoir eu des liens avec l’Argonne, et il apparaît même probable qu’elle ait pu y avoir des possessions. Était-il apparenté aux seigneurs de Clermont dont deux portèrent ce nom127 ? Il convient de noter, en tout cas, que Dudon II, châtelain de Clermont, intervenant après les comtes Renaud Ier de Bar et Frédéric de Toul, donna son accord au frère de Guy, Olry, pour la donation – ou plus exactement la restitution – que celui-ci fit de son domaine de Lisle à l’abbé Eustache128. Ce sont d’ailleurs ces mêmes comtes que le pape Pascal II, une trentaine d’années auparavant avait prié d’accorder leur aide à l’archidiacre Guy. Un lien semble donc bien relier ces seigneurs avec Guy et Olry de Lisle, sans qu’il soit possible d’en savoir davantage. Ce qui est certain est qu’Olry détenait un alleu épiscopal dont nous ignorons totalement le mode précis d’acquisition. On ne peut que présumer qu’il s’en était emparé au moment des troubles ayant émaillé le diocèse lors de la Querelle des investitures. Quoi qu’il en soit, le domaine retournait dans le giron de l’Église de Verdun, après une absence d’environ une trentaine d’années.

124 On ne sait pas qui était archidiacre d’Argonne entre 1107 et 1126. 125 On peut éventuellement penser qu’il aurait pu être archidiacre de Woëvre et donc prévôt de Sainte-Marie-Madeleine, puisque c’est dans cette collégiale qu’à un moment il chercha refuge, mais rien ne permet de l’affirmer. 126 Lorsque, après avoir mentionné au paragraphe précédent l’archidiacre Guy, Laurent de Liège (op. cit., p. 499) évoque le siège de Clermont, en mai 1107, par l’empereur Henri V, alors roi des Romains (1099-1111), à l’instigation de l’évêque Richard de Grandpré (qu’il avait raccompagné à Verdun depuis Metz où il lui avait remis la crosse), et qu’il écrit : ipsius Richardi suggestu idem rex castrum Clari montis obsedit et ad deditionem compulit, quia Guido de ipso castro vexabat res episcopii., le personnage dont il est question n’est pas l’archidiacre, mais le seigneur de Clermont (Voir Jackie Lusse, « Les seigneurs et châtelains de Clermont-en-Argonne aux xie et xiie siècles », Terres d’Argonne, Bulletin no 11, avril 2019, p. 7-20). 127 Jackie Lusse, art. cit., p. 10-11. 128 C’est à cette occasion que l’alleu épiscopal est restitué par Olry, nous déclare Laurent de Liège, op. cit., p. 513.

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Un surnom de lieu

Le frère de l’archidiacre Guy, Olry, est appelé de Insula, surnom de lieu129 qu’il porte manifestement depuis toujours, si l’on se réfère aux mentions qui sont faites de lui dans les huit actes qui précèdent et suivent sa donation. Il apparaît, en effet, en tant que Ulricus de Insula, témoin en : – 1131, d’un acte d’Albéron de Chiny pour Saint-Vanne de Verdun130 ; – 1134, d’un acte d’Étienne de Bar, évêque de Metz, pour Saint-Benoît-en-Woëvre131 ; – 1138, d’une autre pancarte d’Étienne de Bar, également pour Saint-Benoît-en-Woëvre132 ; – 1141, d’un acte de Samson, archevêque de Reims, pour Orval133 ; – 1143, d’un acte d’Albéron de Chiny pour Saint-Benoît-en-Woëvre134 ; – 1144, d’un acte d’Albéron de Chiny pour Saint-Paul de Verdun, où il est qualifié miles de Insula135 ; – 1145, d’un acte d’Albéron de Chiny pour Saint-Benoît-en-Woëvre136 ; – 1146, d’un troisième acte d’Albéron de Chiny pour Saint-Benoît-en-Woëvre137. De Insula, surnom de lieu, se rencontre également en 1138138, où apparaît aussi Werricus de Insula pour le même acte dont Olry est également témoin ; Guéry de Lisle est sans doute un proche parent, peut-être un fils d’Olry, mort jeune, car on ne le trouve plus mentionné par la suite. Dans les huit chartes où Olry est mentionné parmi les témoins, il convient de noter que six concernent des abbayes cisterciennes (Orval et surtout cinq fois SaintBenoît-en-Woëvre139). Il se déplace apparemment dans la région, y compris jusque

129 « La Lorraine ne semble connaître que le surnom de lieu. Si le scribe ajoute au nom une précision complémentaire, elle n’est presque jamais d’ordre familial. Plus caractéristique des nobles que des roturiers […] », écrit Monique Bourin, « France du Midi et France du Nord : deux systèmes anthroponymiques ? », L’anthroponymie, document de l’histoire sociale des mondes méditerranéens [Actes du Colloque international organisé par l’Ecole française de Rome (Rome, 6-8 octobre 1994)], Monique Bourin et al. (éd.), Rome, Ecole française de Rome [Collection de l’Ecole française de Rome 226], p. 179-202. – repris dans Monique Bourin et Pascal Chareille, Noms, prénoms, surnoms au Moyen âge [Les médiévistes français 12], Paris, Picard, 2014, p. 67-79 (p. 77). 130 Cf. Hermann Bloch, « Die älteren Urkunden des Klosters Sankt-Vanne zu Verdun », Jahrbuch der Gesellschaft für lothringische Geschichte und Altertumskunde, Metz, t. X, 1898 et t. XIV, 1902 (no LXXXVIII, t. XIV, p. 116). 131 Cf. Jean Denaix, Chartes des cisterciens de Saint-Benoît-en-Woëvre des origines à 1300, Verdun, Imprimerie Frémont, 1959, 268 p. (no 2, p. 33-35). 132 Ibid., no 3, p. 35-38. 133 Hyppolite Goffinet, Cartulaire de l’abbaye d’Orval [Collection de Documents inédits pour l’histoire de Belgique], Bruxelles, 1879, no 9, p. 15-16. 134 Jean Denaix, op. cit., no 6, p. 42-44. 135 Cartulaire de Saint-Paul, bibliothèque municipale de Verdun ms 751, p. 174. 136 Jean Denaix, op. cit., no 8, p. 45-48. 137 Ibid. no 10, p. 49-50. 138 Cf. acte d’Étienne de Bar, évêque de Metz pour Saint-Benoît-en-Woëvre (Denaix, no 3, p. 35-38). 139 C’est de cette abbaye que vinrent les moines qui remplacèrent les chanoines de la toute jeune abbaye de Lisle.

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Reims. C’est un personnage qui a une certaine « surface sociale » ; qualifié de miles140, on le voit dans l’entourage de lignages locaux tels les Apremont et les Sampigny par exemple. Il semble relativement aisé puisque, sur ses biens propres, il peut faire la donation de 200 jours de terre à Seraucourt, avec l’approbation des comtes de Bar et de Toul, du seigneur de Clermont ainsi que de quelques-uns de ses proches141. L’intervention des comtes de Bar et de Toul, quelque peu surprenante dans un premier temps, se comprend mieux si on se rappelle la lettre que le pape Pascal II (1099-1118) avait adressé à Renaud, alors comte de Mousson, à Renard de Toul (père de Frédéric) et à tous les laïcs de l’archidiaconé de Guy142, au moment où la Querelle des investitures déchirait l’évêché de Verdun143. Dans cette lettre, en effet, le pape les requérait d’apporter aide et soutien à l’archidiacre Guy – afin que lui soient reconnus tous ses droits – ainsi aussi qu’à l’abbé de Saint-Vanne, Laurent144. Ces nobles personnages détenaient manifestement des droits dans cette région de l’archidiaconé d’Argonne, depuis les années 1110-1114. Peut-être était-ce dû à l’appui qu’ils avaient alors apporté au clan pontifical145 ou bien aux usurpations qu’ils avaient opérées ? De même, Olry semble en avoir également profité pour bénéficier de la jouissance du domaine des Anglecourt (et y construire une insula) qu’il finit, vers la fin de sa vie, par restituer à l’évêché de Verdun et qu’ensuite l’évêque Albéron de Chiny confia à l’abbé Eustache146. En résumé, on pourrait dire qu’Olry appartient à ce qu’on appellera plus tard la « petite noblesse ». Reste à éclaircir la question de ce surnom de Insula, autrement dit de quel lieu Olry et Guéry portaient le nom. Pour cela, il faut d’abord prendre en compte l’évidence que le terme « insula » qui les caractérise ne peut pas et ne doit pas être traduit par « île »147 – comme beaucoup l’ont fait148, d’autant plus qu’on ne voit d’ailleurs pas comment, géomorphologiquement et hydrologiquement parlant, des îles dignes de ce nom auraient pu se constituer sur ces petits ruisseaux que sont l’Aire149 – ou éventuellement la Melche – mais qu’il faut le prendre dans son

140 Mot qui à l’époque signifie chevalier, mais qui a aussi le sens de vassal. 141 Voir acte no 1. 142 Cf. Laurent de Liège, op. cit., p. 501 ; voir aussi n. 135. 143 Après l’élection de Richard II de Grandpré et son investiture par l’empereur Henri V qui lui remit la crosse, à Metz. 144 Tous deux, fervents adeptes du clan pontifical avaient, en effet, été exclus de leur fonction et dépouillés de leurs biens. 145 Renaud de Bar en avait d’ailleurs profité pour construire à Verdun une tour à partir de laquelle il rançonnait les habitants : cf. Laurent de Liège, op. cit., p. 509. 146 Cf. acte no 1 et Laurent de Liège, op. cit., p. 512-513 : Eustachius […] abbatiam ex dono praesulis fundavit in insula supra Acram fluvium, in alodio episcopali reddito ab Ulrico, fratre Guidonis archidiaconi. 147 Ainsi que l’avait déjà signalé don Calmet, op. cit., t. 1, col. 663 : « Elle est nommée Lisle, non qu’elle soit située dans une isle, il n’y a ni rivière ni isle à cet endroit, mais elle tire son nom d’un seigneur nommé Ulric de Lisle ». 148 Y compris Franck G. Hirschmann, Verdun im hohen Mittelalter, op. cit., p. 422 : Auf einer Insel der Aire. 149 Il suffit de se rendre sur le terrain pour le constater. Les visites in situ permettent très souvent de mieux appréhender la teneur de chartes décrivant des biens, avec leurs limites.

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second sens de « maison isolée », d’« ilot de maisons »150, qu’utilisaient d’ailleurs couramment les habitants de la Rome antique. Laurent de Liège nous indique donc qu’Eustache fonda une abbaye dans un habitat isolé, au bord de l’Aire151. Dans cette description, il faut reconnaître qu’il ne s’est pas trompé ; huit siècles et demi plus tard, elle correspond encore parfaitement à la situation de la ferme des Anglecourt aujourd’hui. Il semble probable que cette construction isolée se soit située sur une motte de terre dont on a trouvé les traces au bord du ruisseau152, ce qui permet de mieux comprendre les raisons de son implantation : la défense et la maîtrise par Olry de cet alleu « obtenu » du temps de son frère l’archidiacre Guy, et peut-être avec son assentiment (?), ce dernier ayant besoin d’appuis dans son combat contre le parti impérial qui alors dominait Verdun. La charte de donation

La troisième implantation de l’abbé Eustache s’est effectuée, non plus comme les deux précédentes dans le diocèse de Châlons, mais dans celui de Verdun, où vivait Olry, aux Anglecourt, dans l’archidiaconé d’Argonne. Sans doute « invité » à restituer cet alleu épiscopal verdunois, rencontrant des pressions plus ou moins insistantes, Olry, parvenu au soir de sa vie, accepta de se soumettre. C’est dans ce sens, en effet, que l’on peut interpréter le court préambule de la charte initiale153 ; l’évêque de Verdun, Albéron de Chiny, y rappelle que « puisque l’Église est l’épouse du Christ, elle se doit d’être pour Lui pure et immaculée et que le rôle de l’évêque est, par une vigilance de tous les instants, de maintenir la paix, de mettre en paix les affaires temporelles de ceux qui sont en quête d’éternité et donnent aux églises des biens acquis soit par achat, soit de toute autre manière » (cette dernière expression peut laisser sous-entendre bien des choses, y compris donc l’usurpation). L’emploi par deux fois du mot « pax », puis du verbe « pacificare » n’est pas anodin ; cette insistance apparaît ainsi comme une claire allusion à la paix éternelle, à la paix en tant qu’acte de vertu parfait et à la « paix de Dieu »154 qui, depuis la fin du xie siècle, a

150 Cf. Dictionnaire Gaffiot. Voir également le terme « Insula » dans le dictionnaire de du Cange et al., Glossarium mediae et infimae latinitatis, éd. augm., Niort : L. Favre, 1883-1887, t. 4, col. 384b, qui donne cette seule définition : « Domus ab aliis separata ». 151 Cf. Dom Calmet, op. cit. 152 Cf. Noëlle Cazin, « L’abbaye cistercienne de Lisle-en-Barrois », art. cit., p. 29. A noter que la carte topographique au 1/25 000e no 3114E « Pierrefitte-sur-Aire » de l’IGN mentionne le microtoponyme « La Butte », à environ 250 m des Anglecourt et que sur une autre carte au 1/25 000e également, ce lieu est symbolisé par un mégalithe. 153 Voir acte no 1. 154 Ce terme est lesté d’une très forte valeur religieuse, héritée de la Bible, pour laquelle la paix est un bien eschatologique majeur. La paix « béatitude finale » est donc « la paix éternelle que nul ne pourra troubler » (saint Augustin, La cité de Dieu, livre XIX x). Et la « paix de Dieu », mouvement qui s’est développé à partir de la seconde moitié du xe siècle, se voulait une réponse aux violences, pillages et exactions menées par les grands contre l’Église et la paysannerie (cf. Dictionnaire du Moyen âge, Claude Gauvard et al. (dir.), Paris, PUF, 2002 – articles « Paix » par Jean-Luc Solère, p. 1034-1035 et « Paix de Dieu » par Christian Lauranson, p. 1035-1037).

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gagné la Lotharingie pour finir par imprégner l’ensemble de la société dans la première moitié du xiie siècle. Et grâce à Laurent de Liège, on perçoit aussi clairement pourquoi l’expression « d’autre manière » a été utilisée, puisqu’il parle de restitution155. On comprend, dans ce contexte, à la fois sociétal et particulier, les raisons qui poussent Olry, s’approchant du terme de sa vie (cela fait près de trente ans que son frère Guy est mort), à mettre en ordre ses affaires en ce bas monde, à se mettre en paix en restituant l’alleu épiscopal. Et pour faire bonne mesure, en guise de compensation et d’amende honorable, il accorde aux chanoines venus de Monthiers-en-Argonne un autre terrain, à Seraucourt, d’une superficie de 200 jours, avec l’accord des comtes de Bar et de Toul ainsi que du seigneur de Clermont, autorités dont de ce fait il se révèle être vassal, et qui étaient déjà intervenues, à la demande du pape Pascal II, pour soutenir l’archidiacre Guy. Le domaine de l’abbaye

La première donation d’Olry, avalisée par l’évêque de Verdun, en suscita tout naturellement d’autres, de sorte que les biens et droits de l’abbaye vont pouvoir croître progressivement. En 1143, Albéron de Chiny notifie à la toute nouvelle implantation l’exemption des dîmes sur son domaine propre ainsi que la transmission que font Olry et Mathilde de Lisle de leur part de ces dîmes. En quelques mois d’existence, le jeune établissement, placé sous le vocable de la Vierge Marie, commence à affermir ses revenus. L’abbé Eustache, concrétisant l’objectif indiqué dans l’acte de fondation, y a donc bien installé une abbaye156. L’année suivante, en 1144, ce sont les moniales de Saint-Maur qui, par l’intermédiaire de l’évêque de Verdun (per manum) donnent la totalité de l’alleu appelé Hattonmesnil157, dans le diocèse de Châlons158. En 1149, Dudon de Dommartin, miles, fait don de tout ce qui de droit relevait de lui à Vaudoncourt159, première possession dans le diocèse de Toul160. Cette première période que l’on pourrait dénommer « Le temps des chanoines (1143-1149) », marque ainsi l’ancrage de l’abbaye. Mais à peine après six années aux Anglecourt, le tout nouvel établissement des chanoines réguliers de Notre-Dame de Lisle, qui apparemment se développait peu à peu, allait connaître une profonde mutation avec un premier transfert, ouvrant une seconde période dans sa toute jeune histoire.

155 Laurent de Liège, op. cit., p. 513. 156 Ad abbatiam construendam : voir acte no 16 ainsi que Exordium, Annexe A no 1. 157 Lieu-dit non identifié, sans doute à proximité de Vieux-Monthiers, Noyers et Auzécourt (cf. charte de l’évêque de Châlons Geoffroi Ier portant confirmation des donations initiales en faveur de l’abbaye de Monthiers, éd. Gallia christiana, t. X, Instr., col. 167-168). 158 Voir acte no 4. 159 Ferme sur la Melche à 1,5 km au Nord de Lisle-en-Barrois : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 160 Voir acte no 6.

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L’établissement du domaine (1143-1162)

Les cisterciens aux Anglecourt

Non loin des Anglecourt, en Champagne, dans le Sud-Est du diocèse de Châlons, une abbaye cistercienne s’avérait particulièrement dynamique. L’abbaye de TroisFontaines, première fille de Clairvaux et septième abbaye de l’ordre, fondée en 1118, connaissait en effet une rapide expansion, intégrant parfois à son profit des initiatives qui jusqu’alors avaient peiné à s’ancrer : ainsi La Chalade en 1127161, dans le diocèse de Verdun, Orval dans celui de Trèves, en 1131. Après avoir essaimé à Hautefontaine, 161 Vingt ans plus tard, en 1147, à son tour La Chalade essaimait à Chéhéry, au diocèse de Châlons.

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dans le diocèse de Chalon, en 1136, elle reprenait, en 1138, aux chanoines d’Arrouaise, l’abbaye Saint-Nicolas de Cheminon, sise à seulement cinq kilomètres et, entre 1144 et 1146, l’abbaye de Monthiers (fondée par l’abbé Eustache) que lui cédait avec toutes ses granges et ses dépendances, l’évêque de Châlons, Guy II (décembre 1143 – janvier 1147)162. Pour ce transfert, Angelo Manrique163 indique la date du 28 mai 1147, mais celle-ci pourrait plus vraisemblablement correspondre à l’arrivée officielle des moines cisterciens164, quoique l’on puisse néanmoins se demander si cette arrivée n’aurait probablement pu avoir lieu plus tôt, en 1146 par exemple, voir même 1145, l’abbé Eustache ayant dû quitter Monthiers pour se réfugier à Châtrices165, où il mourut le 30 mars 1147. Nous ne savons pas exactement ce qui a motivé cette fuite de l’abbé Eustache ; nous ne pouvons que constater l’expulsion des chanoines, semble-t-il sous un mauvais prétexte, un mode de vie particulièrement irrégulier (enormiter) leur étant reproché166. Cela ne s’est pas effectué sans récriminations, contestation et opposition, mais les cisterciens de Trois-Fontaines avaient su s’adresser au pape Eugène III, ancien moine de Clairvaux, pour obtenir de lui, le 17 mai 1148, une bulle en leur faveur mettant fin à toute discussion167. Manifestement, cette reprise de Monthiers par TroisFontaines avait aussi suscité des protestations de la part des deux autres fondations d’Eustache, mais après concertation chacun de leur évêque intimait, l’un à l’abbé et aux chanoines de Châtrices, l’autre à ceux de Lisle/Les Anglecourt, d’approuver sans restriction ce transfert, de ne jamais recevoir ni accueillir en aucune façon un quelconque perturbateur de la tranquillité de l’abbaye de Monthiers168, ou pour le dire en d’autres termes, l’un de ses anciens chanoines ; usant exactement des mêmes 162 Ecclesia de Argonia que, per manum bone memorie Guidonis Cathalaunensis episcopi, Waltero Trium Fontium abbati tradita est et ordini mancipata in subjectione ejusdem ecclesie Trium Fontium et predicto ordine cisterciensi quieta et illibata permaneat cum omnibus grangiis suis et apenditiis (voir acte no 5). 163 Angelo Manrique, Annales Cistercienses, op. cit., t. II, à l’année 1147, ch. XIX, § 1, p. 90. 164 Cf. Jackie Lusse, « De Trois-Fontaines à Orval », art. cit., p. 38). 165 Qui sans doute sentant venir le coup, pour se protéger de l’expansionnisme de Trois-Fontaines, avait demandé, quelques années plus tôt, en 1142, son affiliation à la congrégation d’Arrouaise. 166 Selon Ludo Milis, cité par Jackie Lusse, « Les débuts de l’abbaye de Monthiers-en-Argonne (11341206) », Études marnaises, [Mémoires de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne CXXVII, 2012], p. 41-65 (p. 46). Il convient de souligner que nous ignorons tout du sort qui fut réservé aux chanoines de Lisle. On ne sait ainsi s’ils ont rejoint l’abbaye de Châtrices. En tout cas, il ne semble pas qu’ils aient intégré la nouvelle communauté cistercienne, étant donné les reproches faits sur leur mode de vie. 167 Bulle adressée à l‘abbé Gervais, moine d’origine verdunoise ; JL 9263, éd. par Hermann Meinert, Papsturkunden in Frankreich, t. 1, Berlin 1932-1933, p. 247, no 57. Voir le cartulaire de Monthiers, BnF, mss latins, t. 10 946, fol. 3-3vo : Porro decernimus ut prefata ecclesia de Monasterio super quam inter vos et canonicos qui ibidem enormiter vixerant, controversia fuerat agitata et nostro fuit judicio terminata absque alicujus inquietatione in vestra vestrorumque successorumque de cetero potestate permaneat, et ut nulli eandem litem renovare liceat modis omnibus prohibemus. Nulli ergo omnino hominum liceat prefatum monasterium temere perturbare, aut ejus posessiones aufferre vel ablatas retinere minuere seu quibuslibet vexare molestiis, integra conservetur eorum pro quorum gubernatione et sustentatione concessa sunt usibus omnibus profutura. 168 Et quicumque pacem Monasteriensis ęcclesię turbare temptaverit, ab abbate de Insula in nullo vivabitur et recipietur : acte no 5.

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termes, Barthélémy de Châlons169 s’adressait à l’abbé arrouaisien de Châtrices, Aymar, tandis qu’Albéron de Verdun170 interpellait l’abbé de Lisle, Thierry (ce qui montre qu’après la mort d’Eustache qui à la fois dirigeait Châtrices et Lisle/Les Anglecourt, chacune des deux abbayes avait décidé d’élire son propre abbé). Ces deux actes ont a priori été établis entre 1147 et 1149171 mais, de fait, il semble logique de penser qu’ils sont certainement contemporains du privilège d’Eugène III (mai 1148), et qu’ils doivent le suivre d’assez près, tant leur état d’esprit en est proche. D’autre part, en raison de leur parfaite similitude – seuls diffèrent l’auteur, le destinataire et les témoins –, ils ont indubitablement la même origine châlonnaise, émanant soit de la chancellerie épiscopale, soit du scriptorium de Monthiers172 (avec l’appui de Trois-Fontaines), voire peut-être même de celui de Trois-Fontaines. Quelques années plus tard, après Monthiers-en-Argonne, ce fut donc au tour de Lisle de faire partir les chanoines pour les remplacer par des cisterciens173. Nous n’avons que peu de renseignements sur ce qui a motivé ce départ, sinon qu’il y aurait eu des troubles ; une notice précise en effet que les moines de l’abbaye de Saint-Benoît ont succédé aux chanoines, une fois tous les litiges apaisés174, litiges dont nous ne savons rien. L’exemple de l’expulsion des chanoines de Monthiers-en-Argonne en seraient-ils pour partie cause ? Les chanoines de Lisle ont-ils également été accusés de mener une vie peu conforme ? En tout cas, ils apparaissent n’avoir pu être défendus par Arrouaise, faute sans doute d’en avoir officiellement adopté les coutumes, et il est clair également qu’ils avaient perdu le soutien qu’à l’origine leur avait apporté l’évêque de Verdun. Faut-il y voir une influence de Bernard de Clairvaux que connaissait bien Albéron de Chiny175 ? Ou plutôt une pression de l’abbaye de Trois-Fontaines qui, à cette époque, appuyait l’implantation des cisterciens à Châtillon176 ? Ou bien plus

169 Cf. Cartulaire de Monthiers, op. cit. ; cet acte de Barthélémy de Senlis est partiellement reproduit dans la Gallia christiania, t. IX, col 967-968. 170 Ibid., fol. 5vo-6 : voir acte no 5. 171 L’évêque de Chalons, Barthélémy de Senlis, qui notifie ce transfert, a succédé à Guy II de Pierrepont, décédé le 20 janvier 1147 – terminus a quo – et est mort, le 26 décembre 1151 année où apparaît également dans une charte d’Albéron de Chiny (Original, Marne, 22 H 65, no 2, daté de 1151) le nouvel abbé de Trois-Fontaines, Hugues, successeur de Gautier. Quant à Albéron de Chiny, il s’adresse à Thierry, deuxième et dernier abbé des chanoines de Lisle (Les Anglecourt) jusque 1149, ce qui nous donne le terminus ad quem. 172 Ils sont tous deux transcrits dans le cartulaire de Monthiers-en-Argonne. 173 Angelo Manrique, op. cit., pour l’arrivée des cisterciens, donne la date du 20 avril 1151 (12 des calendes de mai) ; cette date était manifestement celle qui était célébrée par l’abbaye au moment où Manrique rédigeait ses Annales ; elle se fondait, semble-t-il, sur une tradition interne, dont témoigne l’Exordium. (voir Annexe A no 1). 174 monachi Sancti Benedicti ad reformandum ordinem succedentes omnibus pacatis calumpniis, Cartulaire de Lisle-en-Barrois (1767). Meuse, 18 H 1, t. II, p. 985, notice passée sous le sceau d’Albéron de Chiny et datable de 1149-1150 (cf. acte no 7). 175 Il l’avait sollicité pour la reprise de Saint-Paul de Verdun, en 1135, ce à quoi Bernard, défavorable aux implantations urbaines, lui avait conseillé Prémontré. 176 Pour implanter une autre abbaye cistercienne dans son diocèse, Albéron de Chiny s’était en premier lieu adressé à La Chalade qui, comme nous l’apprend Laurent de Liège, occupée par sa fondation de Chéhéry et la construction de son église abbatiale et de divers bâtiments, n’avait pu répondre

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globalement du monde cistercien ? Cela ne semble pas improbable, d’autant plus que les moines qui arrivent à Lisle / Les Anglecourt viennent de Saint-Benoît-enWoëvre, autre abbaye bénéficiaire de l’intérêt et du soutien de l’évêque de Verdun177, mais elle en revanche non liée à Trois-Fontaines et Clairvaux, car fille de La Crète, donc dans la filiation de Morimond. L’évêque de Metz, Étienne de Bar (1121-1162)178, dont deux chartes pour Saint-Benoît mentionnent Olry comme témoin, joua-t-il un rôle ? Les comtes de Bar et de Toul, dont Olry179 était vassal, orientèrent-ils le choix vers Morimond ? Questions auxquelles on aimerait pouvoir trouver réponse. Sans doute aussi qu’à ce moment précis, Albéron de Chiny, évêque depuis près de dix-huit ans et qui appuyait la naissance de Châtillon, désirait que l’établissement de Lisle/Les Anglecourt rejoigne un ordre bien organisé et structuré comme l’était le monde cistercien (alors que les chanoines de Lisle/Les Anglecourt ne représentaient guère qu’eux-mêmes, ne s’étant pas affiliés à Arrouaise).

Le transfert de site L’installation à Merche et la poursuite de l’essor

C’est également en cette année 1149 que l’abbaye de l’insula des Anglecourt réceptionne, comme nous l’avons vu, sa première donation dans le diocèse de Toul, Vaudoncourt180. En 1154, c’est l’autel de cette localité que les moines reçoivent de Boson, évêque de Châlons puis, à peu près à la même date (vers 1153-1154), Julienne, sœur de Dudon de Praye, et ses fils, donnent tout ce qu’ils y possédaient, tandis que l’abbaye de Beaulieu offrait les pâtures de Merche181 et que l’archidiacre de Châlons, Robert, attestait à l’abbaye Notre-Dame de Lisle que dépendaient de sa juridiction les autels qu’elle détenait à Vaudoncourt et Lamermont182 auxquels étaient respectivement liés les autels de Merchette et de Villers183. En plus des autels, se

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positivement. Trois-Fontaines, tout en ne refusant pas, confiait de fait les premiers pas de Châtillon à Himmerod, toute dernière fille de Clairvaux, avant de reprendre l’abbaye dans sa filiation directe, quelques années plus tard. Sept chartes d’Albéron de Chiny, soit 10,00% de son corpus, concernent Saint-Benoît-en-Woëvre. Il était princier de Toul depuis 1107. Sans doute décédé à cette date, car on ne le voit pas intervenir. Ferme sur la Melche à 1,5 km au Nord de Lisle-en-Barrois : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar : en 1149, un chevalier du nom de Dudon de Dommartin donne tout ce qui de droit relevait de lui à Vaudoncourt (cf. : acte no 6), puis ensuite à leur arrivée, les moines de Saint-Benoît récupèrent de Guiard dit Fouace, l’alleu de Vaudoncourt libre et exempt de toute redevance coutumière (cf. acte no 7). Lieu-dit à Lisle-en-Barrois : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. Aujourd’hui écart de Lisle-en-Barrois sis sur le cours de l’Aisne, à environ 3,2 km à vol d’oiseau du village, mais à l’époque appartenant au diocèse de Châlons. Cf. actes nos 8, 9, 10, 11.

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constituait ainsi dans la vallée de la Melche, et à sa proximité, un ensemble foncier comprenant des bois, des pâtures, etc., et qu’allait encore agrandir, entre 1149 et 1156 (mais sans doute plus précisément vers 1149-1150), la famille de Saint-André en accordant le droit de pâture sur le ban de leur localité184, l’entrée et la sortie des chariots et charrettes sur toute leur terre, ainsi que le droit de pâture et de passage sur le territoire de Sarney185 et des Merchines186, seconde et troisième possessions dans le diocèse de Toul187. L’ensemble de la vallée de la Melche s’était étoffé au point d’être devenu l’un des principaux pôles de l’abbaye, notamment par les superficies concernées188, même si le nombre de points d’ancrage était moindre (six pour le diocèse de Toul189, contre dix pour le diocèse de Verdun190). La question de rester aux Anglecourt en était arrivée à se poser puisque deux chartes191 mentionnent une décision – manifestement déjà entérinée sur le principe –, mais non encore effectivement concrétisée quant au lieu précis, les donations étant en effet opérées au profit de l’abbaye, quel que soit le lieu où celle-ci s’établira, ubicumque abbatia fuerit. Pourquoi déplacer le siège de l’abbaye ? Cette décision était-elle liée au passé récent192 du site des Anglecourt ? Les cisterciens voulaient-ils rompre avec un passé qui n’était pas le leur ? En tout cas, il s’avère que l’emplacement des Anglecourt ne correspondait manifestement pas aux vœux des nouveaux venus. Ce site – amplement dégagé, sur le versant oriental en pente douce d’une vallée large, tout proche, au pied du versant opposé, de la voie menant de Clermont à Bar et assez éloigné des forêts – ne coïncidait pas suffisamment avec l’idéal cistercien, tel qu’il a pu être défini : au fond d’un vallon assez plat, communiquant aisément vers l’aval, irrigué par une rivière active, entouré si possible de bois pour accentuer la rupture avec le monde et fournir les matériaux de construction, ou encore le bord d’un ruisseau

184 Saint-André (en-Barrois) : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, patron saint André : voir acte no 13. 185 Ecart de Vavincourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Bar-le-Duc 2 ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 186 Lieu-dit de la commune de Lisle-en-Barrois, aux sources de la Melche, au N.N.E., à environ 1100 m à vol d’oiseau du village : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 187 Voir acte no 13. 188 Du moins, pour autant que l’on puisse en juger par les évaluations des différents territoires à la veille de la Révolution française, qui donne un total de 3300 ha, dont 1800 ha de forêts. Dans cet ensemble, Vaudoncourt représentait environ 150 ha, Lamermont environ 310 ha, Yvraumont environ 86, Les Merchines environ 300 ha, sans oublier Lisle environ 120 ha, soit, en y incluant quelques autres possessions, près d’un millier d’hectares, bien plus que ce que l’on pouvait comptabiliser du côté des Anglecourt, Beauzée, Seraucourt, Mondrecourt, etc. (cf. Noëlle Cazin, art. cit., p. 33-34). 189 Vaudoncourt, Lamermont, Merche/Les Merchines, Villers-aux-Cerises, Sarney, Villotte-devant-Louppy. 190 Les Anglecourt, Seraucourt, Chaumont, Saint-André, Mondrecourt, Beauzée, Récourt, Rambluzin, Heippes, Bulainville. 191 Cf. actes 13 et 16. 192 Notamment aux litiges dont fait mention l’acte no 7.

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en lisière d’une forêt [… ou dans une forêt] offrant une clairière que les religieux transforment en un jardin entouré de quelques champs et d’une prairie193. Le lieu où va se réimplanter l’abbaye est, en effet, celui d’une petite plaine agricole, vallonnée et alimentée par un ruisseau, la Melche ; passablement différent des Anglecourt, il est retiré, à l’écart des grandes voies de communication de l’époque, pas très loin de Bar cependant (à peine 15 km). Surtout, il se situe en lisière d’une très grande forêt dans laquelle l’abbaye détenait de vastes superficies. Celle-ci s’est établie en contrebas d’une petite éminence où, par la suite, s’est développé le village de Lisle. Un ruisseau, la Melche, longe cette colline, et un petit ru vient la rejoindre à quelques mètres en aval de l’enclos abbatial. C’est donc un site qui se révèle davantage conforme aux implantations cisterciennes. Cette vallée se situait à la périphérie du massif forestier de l’Argonne du sud, massif particulièrement compact, et qui formait un entre-deux le long de la frontière entre France et Empire. C’était une zone très peu peuplée, en raison de la médiocrité du sol. Toutefois, dans la région, aucun autre massif ne peut lui être comparé, que ce soit par l’étendue ou la qualité des futaies. Cette forêt jouait donc un rôle essentiel et multiple, fournissant chênes ou hêtres de grande taille si utiles pour les constructions, constituant aussi une excellente zone de chasse pour les évêques de Verdun, de Toul ou de Chalons ainsi que pour les comtes de Bar qui venaient y puiser leur venaison. Ce pôle de la Melche était donc particulièrement attractif à de nombreux points de vue. Quoi qu’il en soit, le transfert s’est donc effectué, situant désormais l’abbaye au diocèse de Toul, pour le spirituel, et au Barrois, pour le temporel. C’est par choix délibéré, en hommage « au premier fondateur »194 que les moines ont choisi de perpétuer le nom de Insula ; s’explique ainsi la dénomination de Lisle-en-Barrois, Insula Barrensis. A quelle date ce transfert a-t-il été entrepris ? S’il faut en croire la tradition rapportée par l’Exordium195, ce serait en 1151196. Mais la charte d’Albert de Mercy197 nous délivrant cette date pose une sérieuse série de problèmes198. En effet, non datée, elle est attribuée à « l’an 1151 »199 par le cartulariste qui, écrit-il, reprend une mention dorsale200, sans que l’on sache à quelle époque celle-ci a été portée. Or, en 1151, l’évêque 193 Marcel Pacaut, Les ordres monastiques et religieux au Moyen Âge, Paris, Nathan Université, 1970. 194 Cf. Annexe A no 1, Exordium, fundatio et translatio abbatiae Beatae Mariae de Insula Barrensi, ordinis Cisterciensis, in dioecesi Tullensy (Cartulaire, t. I, p. 3) : sed quo ad istud vocabulum, de Insula, sortitum fuit a cognomine primi fundatoris. Les moines ont tenu à honorer leur premier fondateur en conservant son nom de lieu, auquel fut par la suite associé la localisation dans le Barrois. 195 Cartulaire, t. II, p. 2. 196 C’est aussi cette date que retient Léopold Janauschek (Originum Cisterciensium, Vienne, 1877, t. 1, no 320, p. 126) qui a consulté les sources de l’ordre sur l’aire européenne, trouvant quatre mentions pour l’année 1149, sept pour 1150, une pour 1152 et dix-neuf pour 1151 (20 avril). 197 Cf. acte no 16. 198 Voir le commentaire critique de cette charte. 199 Année que, par ailleurs, Léopold Janauschek donne pour l’arrivée des cisterciens (cf. supra). 200 Ibid. : « au dos du titre il est écrit : de translatione quam Anglicurt, anno millesimo centesimo quinquagesimo primo, canonici de Insula sumpserunt » (à noter qu’à cette date, depuis près de deux ans, les chanoines avaient été remplacés par les moines cisterciens issus de Saint-Benoît-en-Woëvre !).

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de Verdun est Albéron de Chiny ; d’autre part, à cette date, l’abbé de Lisle a pour nom Jean Ier auquel, en 1154, succédera Hugues, ici mentionné (lequel sera abbé jusqu’en 1170). Albert de Mercy étant monté sur le siège épiscopal de Verdun au printemps 1156, cet acte est donc postérieur à sa nomination ; en outre, il vient remémorer des évènements intervenus auparavant201. Le seul élément nouveau qu’apporte cette charte est la demande de sépulture que font Rainier et son épouse, auquel il convient aussi d’ajouter l’emploi du mot « grangia », caractéristique du vocabulaire cistercien et dont c’est ici la première occurrence dans les chartes de Lisle-en-Barrois202. Texte et langue latine soulèvent aussi de nombreuses interrogations203. La manière dont l’acte a été rédigé est particulièrement surprenante, car ne comportant qu’une seule phrase, ce qui en fait un cas unique dans le corpus des actes d’Albert de Mercy, dont les chartes suivent habituellement une présentation diplomatique classique. Relevons néanmoins que les témoins cités appartiennent bien à l’époque d’Albert de Mercy. Pour finir, l’ensemble de ces éléments conduit d’une part à douter de la sincérité de cet acte, dont le style ne fait pas particulièrement penser au milieu du xiie siècle, et d’autre part incite à remettre totalement en cause la datation. On peut conjecturer que la grange des Anglecourt ait été contestée à un moment de l’histoire de l’abbaye, rendant nécessaire la production d’un document prouvant que ce domaine avait bien été donné à cet effet, incitant de ce fait l’un des moines à le forger. En tout cas, la date de 1151204 ne peut en aucun cas être retenue, car tout nous conduit à celle de 1162, en raison notamment de la confirmation de Rainier et Helwide et surtout de la donation effectuée par les moines de Beaulieu d’une partie du territoire des Merchines205. Le transfert n’a pu se faire qu’avec l’accord de l’évêque de Toul, Henri de Lorraine (1126-1165), dans le diocèse duquel l’abbaye se transportait, mais les archives n’en ont pas conservé trace. Néanmoins, celui-ci, vraisemblablement en cette même année 1162, avec l’accord de l’archidiacre Gautier et du curé de Condé, Dreux, avait concédé aux moines de Lisle l’autel de Merche avec sa dotation, ses dîmes et ses dépendances206. Auparavant, l’évêque de Verdun Albert Ier de Mercy (1156-1162) avait notifié plusieurs

201 Tels la donation du domaine des Anglecourt, en 1143, d’abord par Olry et Mathilde de Lisle – qui semblent tous deux être décédés au moment où est passé cet acte, comme l’indique le terme « predecessor » qualifiant Olry de Lisle, dont on peut situer le décès vers 1150-1153 (cf. Jean Denaix, op. cit., p. 206) – puis ensuite par Rainier et Helvide qui, vers 1161, ont réitéré leur donation, au moment où le site des Anglecourt était sur le point d’être quitté comme l’indique l’expression ubicumque transferatur abbatia. 202 Mot que l’on rencontre, en 1148, dans le privilège adressé par Eugène III à l’abbaye de Monthiers-en-Argonne (BnF, ms latin 10 946, fol. 2) notamment pour Lamermont, future possession de Lisle. 203 Se reporter au commentaire critique de l’acte no 16. 204 Il y a manifestement eu confusion, par le scribe, entre la date qu’il a attribuée à l’arrivée des cisterciens et celle du transfert pour un nouveau site. Il faut se souvenir que le scribe en question est celui de l’Exordium manifestement rédigé au xviiie siècle. 205 Cf. acte no 17, daté de 1162. 206 Acte no 21.

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donations207 faites à l’abbaye par Raoul d’Apremont208, son frère Elie209, Geoffroi La Perche210 et Hécelin de Bussy211. Ces documents nous amènent tous autour de la date de 1162, laquelle nous est également confirmée par l’Exordium qui nous indique, dans sa dernière phrase que, dès leur installation dans leur nouveau site, les moines y entreprirent, en 1162, la construction de l’église abbatiale qui sera consacrée quarante ans plus tard, en 1202212. Le domaine et son évolution

En 1149, au moment de leur « départ », les chanoines disposaient d’un certain nombre de biens, qui bénéficièrent donc aux cisterciens, à savoir quatre territoires, deux dans le diocèse de Verdun (Les Anglecourt et Seraucourt), un dans le diocèse de Châlons (Hattonmesnil) et un dans le diocèse de Toul (Vaudoncourt) ainsi que d’une exemption de dîmes sur leur domaine propre. L’arrivée des moines eut tendance à accentuer le flux des donations. Dans la douzaine d’années qui suivit, l’abbaye reçut seize pâtures213, quatre autels (tous dans le diocèse de Toul)214, le terrain des Merchines qui vint, en 1162, renforcer les possessions de la vallée de la Melche (pâtures de Merche et des Merchines, autels de Merchette et de Villers) et de ses environs (autels de Vaudoncourt et de Lamermont). Le site de la vallée de la Melche s’était ainsi développé pour constituer une unité géographique cohérente, tandis que les possessions dans le diocèse de Verdun, bien que plus nombreuses, se révélaient moins étendues et en même temps un peu plus éparses. Ce fut sans doute aussi l’une des raisons qui motiva le transfert du siège de l’abbaye, en sus d’un emplacement jugé peu conforme aux principes cisterciens. Lisle-en-Barrois se trouvait dès lors bien mieux située pour gérer et organiser les vastes étendues qu’elle détenait aux alentours. Le changement de site n’affecta pas le flux des donations qui se poursuivirent tant aux alentours du nouveau siège de l’abbaye qu’à proximité du pôle initial des Anglecourt, qui d’ailleurs se conforta grâce notamment à la générosité des évêques et du personnel ecclésiastique de Verdun.

207 Actes nos 18 et 19. 208 Droit de vaine pâture à Rambluzin, Heippes et Bulainville. 209 Pâtures de Villotte-devant-Louppy, Louppy-le-Petit et Lamermont. 210 Droit de vaine pâture à Récourt, Rambluzin, Mondrecourt, Seraucourt, Beauzée et Bussy. 211 Le cens qu’il devait pour la terre d’Amoger. 212 Cf. Annexe A no 1, Exordium. 213 Dans le diocèse de Verdun : Chaumont, Saint-André, Mondrecourt, Seraucourt, Rembercourt, Beauzée, Récourt, Rambluzin, Heippes et Bulainville. Dans le diocèse de Toul : les pâtures de Merche, Sarney, les Merchines, Villotte-devant-Louppy et Bussy. Dans le diocèse de Châlons : Lamermont. 214 Vaudoncourt, Lamermont, Merchette et Villers-aux-Cerises, ceci en 1154 ou alentours (cf. actes 8 et 11).

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L’extension du domaine (1162-1180)

Après avoir reçu de Gobert IV, sire d’Apremont, le droit d’usage commun des pâtures sur l’ensemble de ses terres215, l’abbaye accrut son domaine, en 1166, avec l’alleu de Lamermont (au diocèse de Toul) puis ceux de Courcelles et de Wassigny (au diocèse de Verdun)216. Puis l’élu de Verdun, Richard III de Durbuy, conféra l’église de Deuxnouds217. En janvier 1168, le pape Alexandre III accorda un privilège confirmant l’ensemble des biens, droits et possessions218, en exemptant l’abbaye du paiement de toute dîme ; ce document nous fait aussi découvrir les revenus procurés

215 Acte no 21. 216 Donnés respectivement par Foulque de Belrain, Guéry de Belrain, Robert de Souilly et Gautier de Bussy d’une part et, d’autre part, par Philippe, châtelain de Bar (cf. acte 22). 217 Acte no 23. 218 A savoir les territoires de Merche, Vaudoncourt, Lamermont, les Anglecourt, Courcelles et Deuxnouds avec leurs dépendances (acte no 24).

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par les dîmes de Merche, Vaudoncourt, Lamermont et Deuxnouds. Ensuite, les évêques de Toul, Chalons et Verdun notifièrent de nouvelles donations par des laïques de droits de pâture, d’affouage et de marronnage, d’autels, de portions d’alleu et de dîmes, de terres labourables, de droits de charroi, d’usage de forêts, de passage, etc.219. En 1178, surgit la première contestation de ses possessions : l’abbaye de Monthiersen-Argonne vint en effet revendiquer les droits d’usage et de propriété dans la forêt d’Yvraumont, mais par jugement il fut reconnu – tant pour Yvraumont que d’ailleurs pour Hattonmesnil – que ces droits relevaient des seules abbayes de Lisle et de Saint-Maur de Verdun220. Cette même année 1178, l’abbaye recevait également près des Anglecourt un lieu dénommé Croada, le bois Le Chanet et la terre de Long-Conseil ainsi qu’un complément de biens à Hattonmesnil221. Les donations ne s’interrompaient guère : régulièrement, de nouveaux apports venaient enrichir le patrimoine de l’abbaye, comme en 1178222 et en 1180223. Puis encore en 1181224 et 1182, année à la fin de laquelle le pape Lucius III confirmait « tous les biens, possessions, droits et usages obtenus par concession des pontifes, libéralité des rois et des princes, offrandes des fidèles »225. Cette homologation nous apprend aussi que Lisle-en-Barrois avait reçu des vignes à Scy et Rozérieulles (non loin de la ville de Metz) et possédait deux maisons à Verdun. En 1183, c’est à nouveau un droit d’usage de vaine pâture à Sarney, puis en 1186 d’une maison à Metz avec deux journaux de vigne226. Ces maisons à Verdun et à Metz étaient vraisemblablement destinées à faciliter le séjour des moines dans ces deux villes épiscopales (certainement pour y vendre quelques-unes de leurs productions et y acquérir ce qui leur manquait) ainsi que leurs déplacements, notamment vers la place à sel que l’abbaye détenait dans le Saulnois227, d’où sans doute aussi les droits de passage qui leur avaient été accordés sur cette route à Conflans, Dommartin, Hagéville et Moulins-lès-Metz228. À cette date, le domaine de Lisle-en-Barrois a pratiquement acquis sa dimension définitive, ses possessions se répartissant dans les diocèses de Toul, Châlons et Verdun, ainsi qu’accessoirement de Metz. En 1190, les deux principaux centres se situent d’une part dans les diocèse de Toul et de Châlons, avec douze points d’ancrage organisés autour du siège de l’abbaye et de la grange de Vaudoncourt, et d’autre part dans le diocèse de

219 220 221 222 223 224 225 226 227 228

Voir actes 25 à 35. Cf. acte no 36. Actes nos 39 et 40. Donation par Arnoul de Chiny, élu de Verdun, du droit de vaine pâture à Mondrecourt et Issoncourt, ainsi que par Hébrand de Courcelles de près et de terres aux Anglecourt (acte no 37). Nouvelles donations à Hattonmesnil (acte 40). Dîme de Menarval (acte 41). Acte 43. Actes nos 44 et 45. Ce qui est confirmé par le règlement de 1208 (voir Annexe A, no 9). Cf. actes 33 et 55.

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La stabilisation du domaine (1180-1220)

Verdun autour de vingt-et-une localités dont la majeure partie est desservie par la grange des Anglecourt/Deuxnouds (il apparaît vraisemblable que cette grange de Deuxnouds soit venue suppléer et remplacer celle des Anglecourt que d’ailleurs l’on ne voit plus mentionnée, et qui du reste ne se trouve qu’à trois km à peine de Deuxnouds). Aux alentours de 1190, on constate que le domaine est quasiment stabilisé. Dans les trente années qui suivent, il augmente seulement d’un territoire, de deux bois, trois pâtures, trois dîmes et une église. Alors que le nombre de points d’ancrage dans le diocèse de Verdun229 – qui reste le plus largement pourvu – demeure identique, il augmente d’une unité dans le diocèse de Châlons et dans celui de Toul230.

229 Vingt-et-un au total. 230 Respectivement quatre et douze au total.

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Les chartes, notamment les confirmations épiscopales et pontificales, nous fournissent ainsi une vision assez complète du temporel. La répartition des possessions de l’abbaye dans les diocèses de Toul, Châlons et Verdun, tout en permettant d’avoir un aperçu de l’état des richesses de l’abbaye vers 1226231, nous révèle aussi que celles-ci ressortaient essentiellement des deux grands pôles territoriaux : le premier, dans le diocèse de Toul, aux environs immédiats de l’abbaye comprenait douze lieux : Merche/Merchette/Les Merchines, Vaudoncourt, Villers-aux-Cerises, un peu plus loin Louppy-le-Grand, Villotte-devant-Louppy, la Dignée puis Vaubecourt, Rembercourt, Sarney, Ville-devant-Belrain, et enfin sur la route de Metz : Dommartin. Les quatre possessions dans le diocèse de Châlons (Hattonmesnil, Lamermont, Yvraumont et Charmontois) venaient en fait s’articuler avec ce pôle qui se gérait à partir de l’abbaye et de la toute proche grange de Vaudoncourt. Le second grand pôle, dans le diocèse de Verdun, avait également une forte concentration géographique incluant au total vingt-et-une localités, à savoir : Les Anglecourt, Seraucourt, Rignaucourt, Mondrecourt, Issoncourt, Deuxnouds, Lignaumont, Long-conseil, Menarval, Courcelles, Wassigny, Beauzée, Bulainville, Saint-André, puis un peu plus loin Heippes, Rambluzin, Récourt, Chaumont, Souilly, deux maisons à Verdun et enfin sur la route de Metz, Conflans. Ce pôle se gérait à partir de la grange de Deuxnouds. Le troisième lot concernait les possessions de Metz et de sa banlieue : Scy, Rozérieulles et Moulins, étapes sur la route des places à sel de Vic et de Marsal. La vie économique de l’abbaye

L’économie de l’abbaye reste globalement assez mal connue, mais il est clair que cette société monacale vivait des revenus de l’agriculture et de l’élevage, en autarcie, produisant d’une manière générale tout ce qui était nécessaire à sa vie quotidienne. Si, selon les principes de saint Benoît, le travail manuel était censé avoir une place aussi importante que celle de la prière, et que la règle imposait aux moines de résider dans le monastère, l’exploitation à partir des granges était le fait des convers, religieux laïques ayant fait promesse solennelle d’obéissance à l’abbé et dont nous avons quelques mentions232. Notons que parfois des donateurs ont souhaité terminer leur vie en tant que convers de l’abbaye, tels les membres de la famille de Saint-André233, en 1162, ou Garin de Souilly et sa sœur Villava234, en 1199, ou encore, vers 1200, Anselme, citain de Metz235. Le travail des convers profitait d’ailleurs parfois à d’autres comme on le

231 En 1790, l’abbaye était « surtout riche par ses forêts d’une superficie de 1800 ha (à Lisle et dans les communes voisines). […] Outre ces bois, l’abbaye possédait 1500 ha de terres cultivées par grandes fermes (Merchines, Vaudoncourt, Yvraumont, etc.) ». Cette description établie par Alphonse Schmitt, art. cit., p. 148, nous procure un aperçu des superficies de l’époque médiévale qui ne devaient pas être fondamentalement différentes. Page 150, il précise que la ferme des Anglecourt couvrait 300 ha. 232 Cf. actes 79, 85 et Annexe A nos 15 et 16. 233 Cf. acte 17. 234 Cf. acte 79. 235 Cf. acte 85.

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constate, en 1212, où ils avaient été « réquisitionnés » par le comte de Bar236. On voit aussi, ce qui a priori peut sembler plus surprenant, des convers d’autres abbayes apparaître en tant que témoins237, et même en 1209 un convers passer en jugement devant le Chapitre général pour avoir manqué à la « pureté » de l’ordre. Terres labourables, vignes et prés occupaient, au total, une superficie sans doute plus ou moins approximativement égale à celle des forêts qui, comme on le sait, tenaient une place considérable dans l’économie cistercienne, fournissant grumes, bois d’œuvre et bois de chauffe. Une partie de ce bois était d’ailleurs vraisemblablement commercialisée238, une autre transformée en charbon de bois ; les glands approvisionnaient les troupeaux de porcs ; les forêts servaient aussi au pacage des ovins que nourrissaient également les prairies, productrices de foin pour engraisser chevaux et bovins. L’abbaye possédait également des étangs, toujours inscrits dans le paysage, notamment à Vaudoncourt, Lamermont, Hattonmesnil, Yvraumont ainsi qu’aux Anglecourt ce qui devait lui permettre d’y pratiquer la pisciculture239 (sans doute sous forme d’élevage de carpes). Toutefois, on ne rencontre que peu de mentions d’activités de type « industriel » ou artisanal. Ainsi par exemple, si on ne relève aucune mention de forge, on rencontre toutefois à Seraucourt deux moulins foulons servant donc, comme leur nom l’indique, à fouler la laine ainsi éventuellement que les cuirs et les peaux240 ; c’est là l’unique mention d’aménagement hydraulique qui a pu être relevée. Y avait-il des fours pour les tuiles et les poteries, des ateliers de meunerie, de menuiserie, de tissage, de sellerie, de maroquinerie, etc. ? Très certainement, mais cela n’est pas précisé. L’économie de l’abbaye reposait aussi sur les droits et possessions dont elle disposait. Aux environs de 1220. cela constituait un ensemble assez considérable. Il y avait en premier lieu le foncier, constitué d’une quinzaine de terrains, de sept bois, de trois vignes, de huit maisons. En nombre, les droits les plus importants étaient ceux de pâture et d’usage de vaine pâture détenus dans vingt-huit localités au total ; venaient ensuite des droits d’affouage241, de marronage242, d’usage des forêts243, de

236 Avec ses confrères de La Chalade et de Villers Bettnach, l’abbé de Lisle-en Barrois se voit réclamer par le Chapitre général de rappeler d’urgence les convers qui avaient été « prêtés » au comte de Bar (voir Annexe A no 15). Cette anecdote révèle accessoirement que les cisterciens ne vivaient pas, comme on a parfois encore tendance à le croire, dans un strict isolement car ils avaient des contacts avec le monde séculier. 237 Convers de Châtrices (acte 11) et de Châtillon (acte 33). 238 On peut en déceler une preuve, par exemple, dans les statuts du Chapitre général cistercien de 1192 où l’abbaye de Lisle-en-Barrois fut condamnée à fournir 160 troncs de chênes à Monthiers-en-Argonne (cf. Annexe A no 8). 239 On rencontre le terme aquae dans huit chartes (actes 9, 16, 19, 22, 26, 34, 35, 42) qui désigne habituellement de petits cours d’eau où, pour certains, on peut encore pêcher des truites. Ce mot aqua désigne par deux fois le ruisseau « qui court de Deuxnouds à Amblaincourt » (actes 66 et 69). 240 Acte 43, privilège de Lucius III. 241 Droit d’aller ramasser en forêt du bois de chauffe, cf. acte 25. 242 Ce droit de marronnage autorisait certains paysans à prendre du bois pour la construction de maisons et de clôtures, cf. acte 25. 243 Droit accordé par un propriétaire d’user de sa forêt : voir actes 4 et 32.

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charroi244 et autres droits de passage sur les terres245, ou comme nous l’avons vu sur des routes à plus longue distance notamment en direction de Metz246. Un examen « comptable » montre que l’abbaye percevait les revenus de quatre autels, de quatre églises et de seize dîmes (vraisemblablement payées en nature, portant sur les récoltes et les troupeaux) ; elle bénéficiait également de rentes en nature, essentiellement en blé et en froment, la plupart exprimées en muids à la mesure de Condé. En contrepartie de certaines donations de terres, prés ou pâtures, etc., l’abbaye avait aussi des paiements à effectuer. Les dépenses dont on peut avoir connaissance étaient les cens en numéraire, pour un montant total de 267 deniers (pour autant qu’on puisse le calculer) dont la moitié payables à des dates traditionnelles comme la Saint-Jean (le 24 juin)247, la saint Rémy (le 1er octobre)248 ou encore à l’Avent249. D’une manière générale, la vie de l’abbaye au xiie et au début du xiiie siècle semble avoir été globalement plutôt paisible, les moines s’occupant de la vie liturgique et conventuelle et les convers de l’exploitation du domaine à partir des granges de Vaudoncourt et de Deuxnouds, enregistrant aussi régulièrement de nouvelles donations. Nous n’avons que très peu d’éléments relatifs aux cérémonies liturgiques. Quelques rares mentions évoquent simplement la solennité des pompes accordées à des laïques ayant fait demeure de sépulture auprès de l’abbaye, pompes qui devront être similaire à celles des moines250. Les liens de confraternité entre abbayes, notamment avec Beaulieu et Saint-Mihiel, prévoient le même cérémonial pour le décès de l’un des leurs251. La vie de l’abbaye se perçoit, comme nous venons de le voir, non seulement au travers des actes à « dimension économique », mais aussi de ce que l’on parvient à découvrir notamment à partir des décisions du chapitre général relatives à la vie de la communauté ou à celle des abbés. Ainsi, en 1190, soucieux de l’alimentation de sa communauté, l’abbé avait fait servir une ration supplémentaire de fromage le vendredi, action pour laquelle il sera condamné252. Il ne lui était pas permis de laisser des femmes pénétrer dans la clôture, ce qui pourtant se produisit253, ni non plus d’accepter dans l’abbaye un très jeune enfant254. On constate ainsi, au travers de ces « anecdotes », que les abbés et leur communauté étaient surveillés et faisaient l’objet de dénonciations pour manquement à la règle ou au coutumier (on aimerait parfois en savoir plus et notamment connaître l’origine de ces délations !). 244 C’est-à-dire de libre transport pour les charrettes, en quelque sorte un équivalent du droit de passage : cf. acte 32. 245 A Sarney, Bussy, Rembercourt. 246 Ainsi à Conflans, Dommartin, Hagéville et Moulins-lès-Metz (actes 33 et 55). 247 Actes 32, 34, 46, 52, 98. 248 Acte 26. 249 Acte 13. 250 Cf. acte 16. 251 Ainsi avec Beaulieu (acte 48) ou encore avec Saint-Mihiel (acte 73). 252 Annexe A no 5. 253 Annexe A no 4. 254 Annexe A no 43.

l e t ransf e rt d e s i t e

Quoi qu’il en soit, comme dans pratiquement tous les établissements religieux de cette seconde moitié du xiie siècle, l’abbaye attirait des laïques issus des petits lignages locaux, soit pour y faire élection de sépulture, ou bien la servir en tant que moine ou convers. Ainsi, en 1161, juste avant que l’abbaye ne quitte Les Anglecourt, Rainier d’Apremont et Helwide de Lisle avec leur fils Olry recevaient l’autorisation de pouvoir s’y faire inhumer en bénéficiant de la même solennité que pour l’un des frères255. Vers 1186/1191, Richer Trouvé, à l’occasion d’une donation, demandait pour lui et son épouse de pouvoir venir vivre en l’abbaye, si un jour ils désiraient fuir le monde, et que s’ils venaient à décéder dans le siècle, l’abbaye accepte de leur accorder sépulture et obsèques comme à l’un des frères256. En 1197, également en contrepartie d’une donation, Guillaume, chevalier d’Apremont, souhaitait que son anniversaire soit célébré le lendemain de la Purification, et que soit chanté à son intention du temps de son vivant une messe mariale et après son décès celle des défunts. Vers 1200, on apprend qu’un citain de Metz, Anselme, a été reçu comme frère convers, avec l’accord de son épouse Constance257. En 1213, toujours par suite de donations, l’abbaye accordait aux membres de la famille de Saint-André désireux de renoncer au siècle pour revêtir l’habit religieux, de pouvoir être reçu au monastère et, en cas de décès dans le siècle, de leur offrir le même office que pour les frères défunts258. Si la vie monastique semble avoir attiré des membres de petits lignages locaux, la vie de la communauté ne fut pas toujours aussi calme et paisible qu’on aurait pu le supposer, car de troubles épisodes l’émaillèrent de temps à autre. Une lettre d’Innocent III, en 1199, nous apprend ainsi que l’abbaye avait fait l’objet de violences, dommages et rapines de la part de diverses personnes, dont des frères passés à un autre ordre ou retournés dans le siècle259 et, qui plus est, que des moines avaient même été frappés. Cette lettre d’Innocent III se situe peu de temps après la démission de l’abbé Arnoul (1191-1198) dont l’abbatiat paraît avoir été le plus empreint de problèmes260. En tout cas, on constate par ailleurs que la communauté savait aussi faire corps avec son abbé lors de difficultés, comme par exemple, en 1192, au début de l’abbatiat du même Arnoul, dans une querelle qui opposait Lisle à l’abbaye de Monthiers en Argonne261. Référence pour les gens vivant aux alentours de Lisle-en-Barrois ou de ses granges qui lui accordaient des donations et même venaient y finir leurs jours, la vie de l’abbaye se déroulait sous la houlette et l’autorité de ses abbés dont une rapide biographie peut être esquissée, à partir des actes et des statuts du chapitre général.

255 Acte 16. 256 Acte 60. 257 Acte 85. 258 Acte 100. 259 Acte 78. 260 Voir infra. Il semble qu’il ait pu être poussé à la démission par sa communauté, mais peut-être aussi que certains des moines avaient quitté l’abbaye auparavant (?). 261 Voir infra le paragraphe sur l’abbé Arnoul ainsi que Annexe A no 8.

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Les abbés de Lisle-en-Barrois Abbés des chanoines réguliers

Eustache, chanoine d’Arrouaise, fondateur en 1134 de Monthiers-en-Argonne, puis en 1142 de Châtrices et enfin aux Anglecourt de Notre-Dame de Lisle en 1143 ; obit au 30 mars 1147. Thierry, abbé des chanoines réguliers de Notre-Dame de Lisle, succéda au fondateur, l’abbé Eustache, à la mort de ce dernier, le 30 mars 1147 ; il quitta l’abbaye quand celle-ci fut transférée aux cisterciens venus de Saint-Benoît-en-Woëvre, vers 1149. Abbés cisterciens

Jean Ier, venu de Saint-Benoît-en-Woëvre, fut le premier abbé cistercien de NotreDame de Lisle (1149-1154) ; il reçut en 1154 de Boson, évêque de Châlons, l’autel de Vaudoncourt, puis entre 1149 et 1154, il conclut avec Adélaïde, abbesse de Saint-Maur de Verdun, un arrangement relatif à leurs communes pâtures de Chaumont. Il mourut en 1154, et a été inscrit au sanctuaire cistercien262. Hugues (1154-1170), également venu de Saint-Benoît-en-Woëvre, est mentionné pour la première fois en 1154 dans une charte de l’évêque de Châlons, Boson. Rainier et Helwide d’Apremont lui confirmèrent, vers 1161, les donations antérieurement faites par Olry et Mathilde de Lisle. C’est lui qui prépara et organisa le transfert de l’abbaye, lequel s’effectua sans doute en 1162, pour l’installer un peu plus au sud, dans le diocèse de Toul, à Merche, dans la petite vallée de la Melche. Richard de Durbuy, élu de Verdun, lui donna l’église de Deuxnouds. Il obtint la première confirmation du pape Alexandre III en 1168. Il est vraisemblablement décédé en 1170263. Gontier (1170-1191), eut l’abbatiat le plus long de la période et sans doute aussi le plus fécond, les richesses de l’abbaye s’accroissant sensiblement, recevant, en 1175, l’alleu de Menoncourt ; en 1177, le droit de libre passage par Conflans, Dommartin et Hagéville ainsi que de l’abbesse de Saint-Maur tout ce que cette abbaye possédait à Hattonmesnil avec le bois d’Yvraumont ; en 1178, à Deuxnouds, le bois Le Chanet et la terre dénommée Long-Conseil ; en 1181, la dîme de Menarval et l’année suivante il obtenait du pape Lucius III la seconde confirmation des biens de l’abbaye. En 1190, il recevait de Robert de Grandpré, archidiacre d’Argonne, ce qui dépendait de l’église Saint-Sulpice de Bulainville ; vers cette époque, de Bertram, évêque de Metz, le libre passage sur le pont de la Moselle à Moulins, et de l’abbaye Saint-Airy de Verdun des terres au-dessus de la grange de Deuxnouds. Son nom se retrouve dans quelques chartes : ainsi en 1178, il est témoin d’une charte de l’élu de Verdun, Arnoul de Chiny, pour l’abbaye de Saint-Benoît-en-Woëvre, abbaye mère de Notre-Dame de Lisle ainsi que d’un acte du comte de Bar, Henri Ier, prenant sous sa garde l’abbaye de Beaulieu ; en 1183, il est témoin de l’acte portant jugement de la querelle entre les abbayes de

262 Voir actes 8, 12. 263 Cf. actes 9, 16, 21, 23, 24, 26.

l e s ab b é s d e li s le -e n-b arro is

Beaupré et d’Etival ; en 1190, au chapitre général de Cîteaux, c’est peut-être lui qui est condamné à une « pénitence légère » de trois jours (levis culpa264) pour avoir fait servir dans sa communauté une ration supplémentaire de fromage, le vendredi ; à ce même chapitre, lui est reconnu la filiation de Saint-Benoît-en-Woëvre que contestait l’abbé de Monthiers-en-Argonne. Il mourut en 1191265. Son successeur, l’abbé Arnoul (1191-1198) apparaît de loin comme la personnalité la plus contestée. En effet, en 1192, il fut accusé de n’avoir pas exécuté une décision du Chapitre général dans une dispute (sans doute pour une question de forêts) avec l’abbaye de Monthiers-en-Argonne, à laquelle il dut fournir 160 chênes ; plus grave, en raison du mépris qu’il avait manifesté, il fut exclu de sa stalle pendant quarante jours et condamné aussi à six jours de levis culpa, dont un au pain et à l’eau. Dans cette affaire il eut apparemment le soutien de ses principaux collaborateurs ainsi que de la communauté puisque le prieur, le sous-prieur et le cellérier furent également punis de trois jours de levis culpa, et la communauté menacée d’interdiction de célébrer l’office divin. Le Chapitre ajoutait que ces punis, s’ils allaient à l’encontre de cette décision, auraient à se rendre à Morimond où ils seraient démis de leurs offices. Mais la faute devait être collective266, car le Chapitre concluait en précisant que, si la communauté des moines s’avérait récalcitrante, elle ne pourrait plus célébrer le culte tant que satisfaction ne lui aurait pas été apportée. L’abbé Arnoul fut également accusé de fréquents mensonges au Chapitre général cistercien de 1195. Sur un plan plus positif, il accorda à Guillaume, chevalier d’Apremont, de célébrer son anniversaire le lendemain de la Purification et surtout le 29 janvier 1198, il conclut un accord avec l’abbaye de Saint-Mihiel sur leurs droits respectifs dans la paroisse de Condé, mettant ainsi fin à un gros dossier contentieux. Il démissionna semble-t-il peu après, en cette même année 1198, sans doute sous la pression de ses pairs et de ses moines. Il vivait encore en 1201267. De Geoffroi (1198-1202) et de son court abbatiat, nous ne savons pas grand-chose sinon qu’en 1202, année où il mourut, il acheta un bien à l’abbé de Haute-Seille268. Jean II, lui succéda en 1202 ; en 1205, son cas fut abordé au Chapitre général car, selon la rumeur, il aurait reçu un petit enfant en bas âge ; en 1208, l’évêque de Metz, Bertram lui notifie, ainsi qu’à de nombreuses autres abbayes cisterciennes, les redevances dues pour les places à sel détenues à Marsal et à Vic ; en 1209, le cas de l’un de ses convers est examiné en Chapitre général pour avoir gravement fauté envers la pureté de l’ordre ; en 1212, avec les abbés de La Chalade et de Villers-Bettnach, il se 264 Jean-Berthold Mahn, op. cit. p. 206, s’appuyant sur les Instituta capituli generalis, définit ainsi la levis culpa : « le coupable s’abstiendra du travail en commun, mangera hors du réfectoire et fera ‘le grand prosternement’ les jours où le couvent se prosterne ‘sur les formes’ ; les autres jours, il se contentera de s’incliner comme les autres ». En note l’auteur précise : « on appelle encore aujourd’hui ‘le grand prosternement’, l’action qui consiste pendant l’office, à un moment – au Gloria Patri, par exemple – où le couvent s’agenouille, les coudes ‘sur les formes’, c’est-à-dire sur les pupitres placés devant les stalles à aller se prosterner, face contre terre, sous la lampe du chœur ». 265 Cf. actes 30, 33, 35, 38, 41, 43, 52, 54, 55, 57 et Annexe A nos 2, 3, 4, 5, 6, 7. 266 Sans doute, comme nous l’avons vu plus haut, parce que ladite communauté avait vraisemblablement apporté son appui à l’abbé Arnoul. 267 voir actes 64, 65, 73a, 86 et Annexe A nos 7, 8, 9. 268 Annexe A no 10.

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voit enjoint par le Chapitre général de rappeler d’urgence les convers qui avaient été « prêtés » au comte de Bar, Thiebaut Ier. Il vivait encore en 1220, année où il apposa son sceau sur un acte269 et serait décédé en 1226270.

Le temps des conflits Des mentions abbatiales relevées dans les décisions du chapitre général, jouxtées à une analyse des chartes, il ressort qu’un certain nombre de conflits ont émaillé l’histoire de l’abbaye. Notons d’abord que les premiers conflits n’intervinrent qu’après au moins une dizaine d’années d’existence de l’abbaye, et ensuite que la grande majorité d’entre eux a concerné des abbayes se situant dans un rayon d’environ quarante kilomètres. Ces conflits n’apparaissent pas toujours clairement exprimés et parfois il faut parvenir à les discerner au travers de ce qui est énoncé dans une charte. Ainsi, par exemple, vers 1154, on comprend qu’il y a eu contestation lorsque l’archidiacre de Châlons confirme qu’après investigation les autels de Merchette et de Villers dépendaient bien de ceux de Vaudoncourt et Lamermont271. Mais nous ne saurons pas d’où provenait la contestation, ni non plus qui en était à l’origine. À peu près à la même époque, un arrangement se concluait avec l’abbaye Saint-Maur à propos de leurs pâtures à Chaumont272, ce qui là aussi laisse supposer que des tensions avaient vraisemblablement dû se manifester. Pour autant, on découvre aussi que l’abbaye de Lisle-en-Barrois n’honorait pas toujours convenablement ses dettes, car en 1171/1172, le pape Alexandre III demandait à l’archevêque de Reims, Henri de France, de la contraindre à régler ce qu’elle devait à la dame de Maidières et à son fils273 (elle n’était d’ailleurs pas la seule dans cette situation, car l’abbaye de Sainte-Marie-au-Bois était également concernée). Les conflits avec Monthiers-en-Argonne

En 1178, surgissait un conflit avec l’abbaye de Monthiers-en-Argonne qui revendiquait des droits de propriété et d’usage dans la forêt d’Yvraumont, où pourtant seuls Saint-Maur de Verdun et Lisle-en-Barrois en détenaient274. Plusieurs fois, des discordes surgirent entre Monthiers et Lisle, abbayes pourtant peu éloignées et appartenant certes au même ordre cistercien, mais ne relevant pas de la même filiation. Ainsi, en 1190, l’abbé de Monthiers-en-Argonne était puni pour avoir affiché sa mauvaise humeur envers une décision du Chapitre général275, vraisemblablement dans le contexte d’une dispute

269 Annexe A nos 13, 14, 15, 16, 17. 270 Cf. Gallia XIII, Ecclesia Tullensis, col. 1117. 271 Cf. acte 11. 272 Cf. acte 12. 273 Acte 27. 274 Acte 36. 275 L’abbé de Monthiers-en-Argonne pour s’être comporté en chapitre de manière effrontée et irrespectueuse (proterve ac irreverenter) est condamné à trois jours de levis culpa, dont un au pain sec et à l’eau (cf. dom Chrysogonus Waddel, Twelfth-Century Statutes from the Cistercian General Chapter, Commentarii

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avec l’abbaye de Lisle-en-Barrois dont elle revendiquait être l’abbaye mère276 (fondant sans doute sa revendication sur le fait d’avoir été le premier des trois établissements de chanoines créés par l’abbé Eustache). L’arbitrage de l’affaire, confié aux abbés de Beaupré et de Longuay, se conclut par le rejet des prétentions de Monthiers tandis que Lisle se voyait confirmée être bien fille de Saint-Benoît-en-Woëvre (lignée de Morimond). Les relations entre les deux abbayes s’avérèrent souvent tendues et dans ses conflits avec Monthiers, Lisle-en-Barrois ne sortit pas toujours gagnante, notamment sous l’abbé Arnoul, en 1192, où elle fut condamnée, pour des raisons que nous ignorons (mais que l’on peut raisonnablement supposer être liées une fois de plus à des questions de forêts et/ou de droits forestiers du côté d’Hattonmesnil et/ ou d’Yvraumont) à fournir rapidement, avant la Toussaint, à Monthiers 160 chênes. Par la suite les relations entre les deux abbayes semblent avoir pu s’apaiser, en raison sans doute du changement des abbés puisque, en 1203 et 1205, l’abbé de Monthiers, Guillaume, notifiait une donation en faveur de Lisle277. Des conflits se produisirent aussi avec d’autres abbayes proches comme Beaulieuen-Argonne et Saint-Mihiel, toutes deux bénédictines. Avec Beaulieu qui, par ses donations, avait largement contribué à l’implantation dans la vallée de la Melche, un premier différend avait porté, en 1188, sur la question des dîmes de Lamermont. Le problème fut rapidement réglé278 par un échange de terrains et l’établissement de liens de confraternité279. Ceux-ci n’empêchèrent pas que de nouvelles frictions surgissent, vers 1184/1191, cette fois-ci au sujet de Villers [aux-Cerises], Brulleham, Wannees et Lamermont qui se conclurent également par un compromis passé entre l’abbé de Beaulieu, Thierry, et celui de Lisle, Gontier280. Toutefois, cette question ne dut pas être entièrement réglée puisque, quelques années plus tard, Rémy, doyen du chapitre cathédral de Verdun, énonçait un nouvel accord relatif aux limites de Lamermont, Courcelles et Cerisiers, obtenu grâce à la médiation initiée par l’évêque de Verdun, Albert de Hierges, et menée par l’ancien doyen Ponce et deux autres chanoines de Verdun. L’abbé de Lisle qui avait revendiqué comme relevant de son droit ce qui était délimité par les bornes desdits lieux, mit fin à la controverse et promit de ne plus réveiller un litige apaisé281. En 1201, un nouveau différend surgissait encore entre les deux abbayes pour lequel fut requis l’arbitrage de cinq juges dont la décision fut solennelement notifiée par le doyen et l’ensemble du chapitre cathédral de Verdun282.

cistercienses, Studia et documenta, vol. XII, 2002, p. 198, § 19). 276 Ce conflit, selon les Statuta capitulorum generalium ordinis cisterciensis, serait relatif à des possessions, mais la décision du Chapitre général suggère cette autre explication d’appartenance à une filiation (voir Annexe A no 6). 277 Actes 87, 91. 278 Acte 47. 279 Acte 48. 280 Acte 59. 281 Acte 63. 282 Pour le détail du règlement, voir l’acte 86.

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Le temps des conflits (1180-1220)

En 1197, une querelle opposait l’abbé de Lisle à celui de Trois-Fontaines dont nous ignorons le sujet, mais qui devait malgré tout être d’une certaine importance puisque l’affaire était confiée aux abbés de Beaupré et de Larrivour283. Des conflits opposèrent aussi Lisle-en-Barrois aux abbayes verdunoises de Saint-Vanne et Saint-Maur. Avec Saint-Vanne, le désaccord qui portait sur la dîme de Menaucourt, fut réglé par l’évêque de Verdun, Henri de Blieskastel (1182-1186), qui rétablit l’église de Deuxnouds en son droit, faisant taire la revendication de l’église de Bulainville284. La question de Menaucourt, et plus précisément de son alleu, revenait à nouveau en 1203 ; elle devait être d’importance puisqu’elle avait été déférée au Saint-Siège qui avait nommé en tant que juges délégués des religieux de Verdun285. Avec Saint-Maur, en 1220, le débat qui portait sur les droits dans le bois d’Yvraumont fut également réglé par des juges délégués pontificaux286. 283 Annexe A no 10. 284 Acte 46. 285 Acte 98. 286 Acte 109.

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Les démêlés avec Saint-Mihiel

Avec l’abbaye de Saint-Mihiel, il y eut un conflit qui, a priori, n’était sans doute pas plus important que bien d’autres, mais qui se révèle tenir une place toute particulière dans le cartulaire de Lisle-en-Barrois, puisque douze actes au total lui ont été consacrés287. La question concernait les droits respectifs des deux abbayes dans la paroisse de Condé, incluant la nomination du vicaire et le règlement de ses émoluments. Ce qui est notable dans ce dossier, qui remonta jusqu’à la métropole de Trèves est, d’une part son volet diplomatique288 et, d’autre part, le nombre de notifications de l’accord – huit au total –, depuis le chantre et l’évêque de Toul, en passant par l’archevêque de Trèves jusqu’au pape Innocent III. Des conflits furent aussi générés par des laïques. Ainsi, dans les années 1190, avec les héritiers de Thierry de Rignaucourt au sujet d’un pré à Lamermont289 ; vers 1203, avec le seigneur de Louppy qui revendiquait des droits de pâtures, de glandées et d’usage dans les bois de Lisle290 ; en 1203 et 1205, avec Leudon de Vanault à propos d’un champ situé à l’entrée de Deuxnouds291, ou encore en 1208, avec un habitant de Courcelles du nom de Raoul. Il convient également de signaler un conflit avec un chanoine de Verdun, le chancelier Hugues d’Audun292 – qui, parmi toutes ses fonctions, cumulait également celle de curé d’Issoncourt – à propos des dîmes de Menarval ; ce conflit n’avait aucune raison d’être puisque l’évêque de Verdun, Arnoul de Chiny (1171-1181), avait, en accord avec Hugues d’Audun et l’archidiacre d’Argonne, notifié, en 1181, la donation de la dîme de Menarval au profit de l’abbaye de Lisle293. Mais peu après294 se serait développée une querelle, qu’Arnoul de Chiny régla, semble-t-il rapidement, en faisant abandonner toute contestation envers cette donation. Le débat fut malgré tout ranimé, en 1217295, dix-sept ans après le décès d’Hugues d’Audun, par son neveu, le chanoine Hugues Corneille, lequel finalement dut reconnaître la validité de la donation entérinée par son oncle. Lorsqu’on examine l’origine de ces conflits, on constate qu’une grande partie d’entre eux ont été générés par la question des délimitations et des bornages296, problèmes

287 Actes 70 à 75, 80 à 84. 288 Cf. acte 72, et ci-après dans le chapitre sur l’analyse des actes. Voir également la préface de Laurent Morelle. 289 Acte 77. 290 Actes 88, 93. 291 Actes 87, 91. 292 Ce chanoine eut une carrière particulièrement longue à Verdun, servant sous quatre évêques, pendant quarante-trois ans. Apparu en 1157 comme chancelier, chanoine sous-diacre, vingt ans plus tard il devenait également chantre, puis l’année suivante, en 1178, archidiacre de la Woëvre et prévôt de la collégiale Sainte Marie-Madeleine. Il disparut le 26 octobre 1200. Outre sa longévité, Hugues d’Audun constitue le plus important et exceptionnel exemple de cumul de fonctions au sein du chapitre cathédral de Verdun, au xiie siècle. 293 Cf. acte 41. 294 L’évêque Arnoul de Chiny étant en effet décédé le 14 août 1181. 295 Cf. acte 105. 296 Par exemple : actes 49, 63, 66, 86, 98.

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toujours pris au sérieux et dont le règlement n’apparaît jamais avoir été opéré de manière rapide et superficielle, mais généralement après qu’ait été scrupuleusement menée une enquête297 faisant appel à des juges arbitres298 et parfois même à des juges délégués par le Saint-Siège299. Un aperçu sur la vie de paroisse

Quelques paroisses sont mentionnées par les actes de Lisle-en-Barrois, du moins si l’on se réfère au nom des églises citées, mais deux seulement fournissent des aspects particuliers de leur vie, Bulainville et Condé. Du temps de Henri de Blieskastel, évêque de Verdun (1181-1186), une controverse avait opposé la paroisse de Deuxnouds relevant de l’abbaye de Lisle à celle de Bulainville, semble-t-il sur une question de droit ; après enquête menée auprès des habitants de la contrée et la tenue d’une session de la curie épiscopale, l’évêque de Verdun y mit fin en rétablissant l’église de Deuxnouds dans son droit, condamnant l’église de Bulainville à se taire. Un nouveau curé, Jérémie, sans doute nommé après cette affaire, ayant obtenu l’autorisation de son archidiacre, fit don, en 1190, à l’abbaye de Lisle-en-Barrois de ce qui, dans le finage de Menoncourt, relevait de l’église Saint-Sulpice de Bulainville300 dont il était le pasteur. Ce don fut complété l’année suivante, avec l’accord de l’archi­ diacre et de l’évêque de Verdun, par un terrain jouxtant le ban de Saint-André et Long-Conseil301, pris sur la dotation de l’église de Bulainville. Ainsi le curé de Bulainville a pu disposer des droits paroissiaux et biens qui relevaient de son église. D’autre part, de l’examen des textes, ressort également la nette impression que les limites entre les deux paroisses n’étaient pas encore bien nettes ; il est vrai que le processus de territorialisation de la paroisse a été un phénomène qui s’est inscrit dans la durée et que ce qui importait toujours, en cette fin de xiie siècle, plus que la paroisse, était le lieu de culte, avec son desservant et les droits directement attachés à l’église. Ces renseignements sur la vie et l’organisation des paroisses ne sont pas directement liés à l’histoire de l’abbaye de Lisle-en-Barrois. Ce n’est qu’incidemment qu’ils nous sont transmis car ce qui comptait aux yeux des moines de l’époque était la propriété des églises en question. L’aperçu sur les revenus du vicaire de Condé que nous livre le règlement du conflit avec Saint-Mihiel, ainsi que celui sur la manière dont le curé de Bulainville opérait des donations méritait d’être signalé302.

297 298 299 300 301 302

Cf. actes 46, 66, 69, 72, 89, 93. Cf. acte 66, 86, 93, 96 et Annexe A no 3. Actes 98, 105 et 109. Cf. acte 52. Cf. acte 58. Ils permettront peut-être des études comparatives et plus approfondies grâce à des renseignements du même genre apportés par d’autres chartes des évêques de Lorraine, par exemple.

le s li gnage s lo cau x

Les lignages locaux Nombre de donations proviennent en fait de laïcs, même si ces derniers ne sont pas les auteurs des actes qui pour beaucoup émanent des évêques ; à de rares exceptions près303, ces laïcs sont issus de petits lignages locaux – dont on peut ainsi retracer la généalogie sur plusieurs décennies –, quand ils ne sont pas tout simplement des habitants d’un village, comme par exemple Eudes Le Poivre de Possesse ou Raoul de Courcelles304. On retrouve ainsi quatre ou cinq de ces lignages locaux dont on parvient à suivre les membres sur généralement trois générations. En premier lieu vient le lignage Lisle / Apremont, illustré notamment par Olry de Lisle et son gendre Rainier d’Apremont. Le lignage Lisle - Apremont

Guy archidiacre de Verdun

Olry de Lisle ∞ Mathilde

Guéry († jeune)

Helvide ∞ Rainier d’Apremont miles

Abelin

Olry

Guéry

Haibert

Arnoul

Alexandre

Si, souvent, dans un lignage, de nombreux noms sont donnés, pour autant les liens qui les relient entre eux ne sont pas clairement exprimés. C’est ainsi le cas pour la famille de Saint-André que l’on peut suivre depuis 1149/1156 jusque 1213, soit sur près de soixante-dix ans. Nous avons d’abord une fratrie composée de Garin, Constance, Hilduin et Thierry305, lesquels ont pour neveux Bernard et Guéry, fils d’Aubry, dont nous ne savons pas s’il est un frère ou un beau-frère des précédents. Puis nous trouvons ensuite un miles du nom d’André, mentionné de 1162 à 1199306. En 1213, deux groupes familiaux sont cités, sans que, là aussi, l’on sache s’il y avait des liens entre eux ainsi qu’avec ceux qui précédaient : Garin Riddeth, père de Ponce, Raoul et Jacquette et Hawide, mère de Bernaclède, Garnier et Pierre307.

303 304 305 306 307

Le seigneur d’Apremont, Gobert IV (acte no 21) et le comte de Bar, Henri II (nos 106, 108). Actes 42, 96. Actes 13,14, 17. Actes 17, 25, 46, 66, 79. Actes 99, 100.

77

78

In tro duct i o n

Il en va de même avec la famille de Souilly qu’il est possible de suivre sur un peu plus de trois quarts de siècle, depuis 1143 et là aussi sur trois générations, où domine un personnage que l’on voit, de 1143 à environ 1191, progressivement prendre de l’importance, Robert de Souilly308, neveu de Raoul de Chauvency309, marié en premières noces à Agnès dont il eut une fille également prénommée Agnès, et en secondes noces à Taphina qui lui survécut. Robert avait pour frère Renard et tous deux avaient pour neveu Adelin. D’abord qualifié de miles, Robert de Souilly se présente en tant que seigneur, vassal du comte de Bar. Il est vrai qu’il a été le détenteur d’une motte (est-ce lui qui l’a fait construire ?), toujours bien visible dans le paysage actuel. Homme riche, il était également généreux car, outre plusieurs donations pour Lisle, il accorda des biens à l’abbaye cistercienne d’Orval310 ainsi qu’aux prémontrés de Jandeures311. Sa famille se révèle nombreuse ; sont ainsi mentionnés ses héritiers, Herbert avoué de Woimbey et Guillaume de Belrain312 (étaient-ils ses fils ou ses gendres ?). On voit aussi apparaître d’autres membres de la lignée, Arnoul313, Bonne-Mère et ses enfants314 Guillaume, André, Jacques et Mathilde ainsi que Garin et Villava (lesquels en 1199 s’offrirent comme convers à l’abbaye de Lisle) dont malheureusement le lien avec Robert de Souilly n’est pas précisé. On peut également suivre sur deux générations la famille des châtelains de Bar : Girard, miles, époux de Galienne, et leurs cinq enfants : Ricuin-Philippe, l’aîné qui succéda à son père en tant que châtelain de Bar et épousa Comtesse, Robert, Hugues, Thierry (archidiacre de Toul) et Mathilde315. De la même manière, en quelque sorte, que pour ces lignages, les chartes relatives à l’abbaye de Lisle-en-Barrois nous apportent également d’utiles renseignements et compléments sur le personnel ecclésiastique verdunois et toulois. Ainsi par exemple, pour le diocèse de Verdun, trois chartes où interviennent l’archidiacre d’Argonne316, ou bien encore – pour six actes317 – trois doyens du chapitre cathédral qui se succèdent, Ponce, Godefroid et Rémy. Tous ces actes apportent des informations tant non seulement pour les biographies de ces personnages, que pour l’édition des actes épiscopaux en cours de réalisation. Il convient également de souligner que ces neuf actes verdunois n’avaient encore pas fait l’objet d’une édition, de même d’ailleurs que bon nombre des chartes ici rassemblées. C’est ainsi, sauf erreur, le cas pour dix-sept actes relatifs au diocèse

308 Il est mentionné seize fois, cf. actes : 2, 13, 14, 17, 18, 22, 30, 43, 58, 61, 66, 67, 69, 91, 92, 98. 309 Cf. Hippolyte Goffinet, Cartulaire d’Orval, no VI, p. 11, charte d’Albéron de Chiny notifiant le don à Orval de l’alleu de Boëmont. 310 Charte d’Albéron de Chiny dans le Cartulaire d’Orval (Goffinet, op. cit., no 11). 311 Cf. Cartulaire de Jandeures, Arch. dép. de Meurthe-et-Moselle, B 479, t. I, fol. 31. 312 Acte 69. 313 Acte 13. 314 Acte 79. 315 Actes 7, 22, 28, 43. 316 Actes 52,53, 66. 317 Actes 61, 62, 63, 66, 86, 110.

le s li gnage s lo cau x

de Toul318 (inclus les quatre chartes d’abbés de Lisle-en-Barrois319 et cinq actes des comtes de Bar320), onze actes émanant du diocèse de Châlons321 ainsi que huit actes divers322. actes édités et actes inédits

édités

inédits

C’est encore plus le cas pour le diocèse de Verdun où l’on dénombre, outre les neuf actes cités plus haut, six inédits pour l’abbaye de Beaulieu323, un pour l’abbaye Saint Airy324, un pour l’abbaye Saint-Paul325, un acte de Gobert d’Apremont326, et surtout trente-six actes émanant des évêques de Verdun327. Ainsi pour Verdun, cinquante-six chartes sont inédites328 et au total, pour le corpus ici rassemblé, on en dénombre quatre-vingt-seize, ce qui représente 85,71% de l’ensemble des 112 actes présentés par cette édition. Cet examen des inédits nous a ainsi conduit à une première analyse des chartes et actes qui ont pu être collectés, dans les cartulaires de l’abbaye de Lisle-en-Barrois pour leur plus grande part, mais aussi dans quelques autres sources. C’est cette analyse des actes qu’il convient désormais d’approfondir.

318 319 320 321 322 323 324 325 326 327 328

Actes 69, 70, 71, 75, 82, 95, 107, 109. Actes 12, 64, 73, 80. Actes 68, 89, 93, 106, 108. Actes 8, 11, 12, 26, 39, 40, 42, 53, 87, 91, 104 (non répertoriés dans la thèse dactylographiée de l’Ecole des chartes, présentée en 1955 par Marie-Josèphe Gut-Bondil, sous le titre : Les actes des évêques de Châlons, des origines à 1201. Étude diplomatique et catalogue). Actes 72, 74, 83, 88, 89, 107, 109, 112. Actes 10, 47, 59, 77, 94, 105. Acte 57. Acte 98. Acte 21. Actes 2, 4, 5, 6, 7, 14, 15, 17, 18, 19, 23, 28, 30, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 41, 46, 48, 51, 54, 58, 60, 65, 79, 90, 97, 99, 100, 101, 102, 103. Au total, on décompte trente-neuf actes émanant d’évêques de Verdun, dont quatre seulement ont été édités (actes 1, 3, 5, 6). Soit exactement la moitié de l’ensemble des actes et 60,87% des inédits, lesquels émanent des évêques (pour trente-cinq) ainsi que d’abbés, de clercs mais aussi de laïcs (vingt-et-un).

79

80

In tro duct i o n origine des inédits 60

56

50 40 30 20 12

10

11

10 5

2 0 Metz

Toul

Verdun

Châlons

Bar

autres

Un regard sur les actes En bonne logique diplomatique, il conviendrait en premier lieu d’étudier les caractères externes, puis ensuite les caractères internes. Toutefois il apparaît présomptueux de tenter une étude des caractères externes des originaux relatifs à l’abbaye de Lisle-en-Barrois, faute en effet d’en avoir un nombre significatif, car ils ne représentent que 3,57% du total des actes. Nous avons vu que ne subsistent en effet que quatre parchemins, dont l’un d’ailleurs sous forme de fragment. Trois de ces originaux émanent d’évêques de Verdun329, le quatrième étant un chirographe des abbés de Saint-Mihiel et de Lisle-en-Barrois330. Ce que l’on peut néanmoins dire de ces trois originaux épiscopaux est que deux sont des cartae non transversae et que le format du troisième – à l’état de fragment – est difficile à définir331. Quant au chirographe, c’est une carta transversa. Ces originaux émanent de trois évêques différents à savoir Albert de Mercy, Arnoul de Chiny et Albert de Hierges. Les parchemins sont réglés à la mine de plomb avec justification régulière à gauche et moins nette à droite. Leur écriture est une cursive de type gothique, de mains différentes. On ne peut malheureusement déterminer le scriptorium dont ils sont issus, sinon éventuellement opiner pour la chancellerie verdunoise, mais sans aucune certitude. Les actes proviennent donc, pour leur presque quasi-totalité, des copies apportées par les deux registres cartulaires. La question se pose de savoir si certains de ces actes auraient éventuellement pu être rédigés à l’abbaye. En d’autres termes, l’abbaye disposait-elle d’un scriptorium ? Cela n’a pu être déterminé, pas plus qu’une rédaction par le bénéficiaire, pour la période qui nous occupe du moins, car cet ensemble de 112 actes résulte d’une assez grande variété d’auteurs ecclésiastiques et laïcs.

329 Nos 15 (Meuse, 18 H 9, pièce no 7), 65 (Meuse, 18 H 2, pièce no 5) et à l’état de fragment l’acte no 38 (Meuse, 18 H 2, pièce no 4). 330 Acte 73a (chirographe, Meuse, 4 H 33, pièce no 41). 331 Il était, pour autant que l’on puisse en juger, sans doute proche du format carré.

u n regard su r le s act e s

Il convient de souligner que, pour autant qu’on puisse en juger, ces copies semblent bien avoir retranscrit l’intégralité de l’acte original, sans omissions ni raccourcis, notamment pour ce qui est de la mention du scellement ou encore des témoins. Une analyse typologique des actes

On recense six lettres ou privilèges de papes, cinquante-huit chartes d’évêques de cinq diocèses différents332, dix-sept actes émanant de clercs (doyens, archidiacres, official et chanoine) et dix-huit d’abbés de monastères cisterciens ou bénédictins, ainsi que quatorze actes de laïcs, dont huit des comtes de Bar. auteurs des actes 70 60 50 40 30 20 10 0 papes

évêques

abbés

clercs

laïcs

Tenter d’analyser les caractères internes de tous ces actes s’avère également malaisé tant leur origine est variée. Le seul ensemble pour lequel cela s’avérerait éventuellement possible serait celui du corpus des actes des évêques de Verdun (au nombre de trente-neuf), mais nous réservons cette étude à l’édition en cours des actes de ces évêques. Parmi les auteurs des actes, les laïcs ne représentent que 12,50% des intervenants contre 87,50% pour les auteurs ecclésiastiques. On remarque toutefois que le nombre d’auteurs laïcs augmente à partir de 1200, la période 1200-1226 représentant d’ailleurs la moitié du total333. L’examen des actes permet en outre de constater que leur origine géographique était relativement concentrée, provenant de cinq diocèses différents, d’une part les quatre diocèses de la métropole que constituent, en Empire, Trèves, Metz, Toul et Verdun, et d’autre part le diocèse de Châlons, dans le Royaume.

332 Verdun (39), Toul, (6), Châlons (8), Metz (3), Trèves (2). 333 Sept entre 1200 et 1226 (dont quatre actes des comtes de Bar), trois entre 1190 et 1200 qui sont d’ailleurs également des actes des comtes de Bar, trois entre 1162 et 1190 et un avant 1162.

81

82

In tro duct i o n

En rapportant ces actes au diocèse auquel ils se rattachent, on constate que Verdun l’emporte largement avec un peu plus de la moitié des actes (soixante, soit 53,57%), viennent ensuite Toul (vingt-cinq actes334 et 22,32%), Metz (cinq et 4,46%) et le siège métropolitain de Trèves (deux, soit 1,79%), diocèses situés en terre d’Empire ; en Royaume, les diocèses de Châlons avec douze actes (soit 10,71% du total) et de Reims (un acte et 0,89%) et enfin les papes 5,36% (six lettres ou privilèges). Les auteurs des actes

évêques

abbés

clercs

laïcs

Verdun

39

10

9

2

60

Toul

8

3

5

9

25

Metz

2

1

2

5

Trèves

2

Châlons

8

total

2

2

12 6

6

5

112

2 59

Total

2

Papes divers

papes

18

2 16

13

Un peu plus de la moitié des actes (52,67%) sont donc des actes épiscopaux ou passés sous l’autorité de l’évêque, que ce soit par son intermédiaire (per manum), l’apposition de son sceau, la manifestation de sa présence (in conspectu) ou l’attestation de son témoignage. Les deux-tiers des actes épiscopaux émanent d’évêques de Verdun (trente-neuf, soit 66,10% de ce sous-total), et représentent à eux seuls 34,82% de l’ensemble du corpus. L’importance des actes verdunois s’explique, comme nous avons déjà pu le constater, à la fois par l’histoire des origines et, bien que l’abbaye ait été transférée dans le diocèse de Toul, par les importantes possessions que celle-ci détenait dans le diocèse de Verdun, en particulier autour de la grange de Deuxnouds. Poursuivant l’analyse du corpus, on remarque que le nombre des actes va en s’accroissant, au cours des années, suivant en cela l’évolution générale de la production documentaire de l’époque. Un calcul par décennies le révèle, mettant notamment en exergue le pic des années 1191 à 1200, qui s’explique par le nombre de chartes consacré au différend entre Lisle-en-Barrois et Saint-Mihiel relatif à l’église de Condé et à la rémunération de son vicaire. Avec cette particularité aussi pour Lisle-en-Barrois que sa production documentaire diminue légèrement dans les deux premières décennies du xiiie siècle, revenant, semble-t-il, à un rythme plus normal après une excroissance ponctuelle, dans la dernière décennie du xiie siècle, consécutive à cette affaire de Condé.

334 En incluant les huit actes des comtes de Bar.

u n regard su r le s act e s

nombre d’actes par décennies 30

27

25 20

17 14

15 10

13

11 8

12

7 3

5

26 -12 21

12

1112

20

10 12

01

-12

0 12

20 1-1

19

0

0 119

1-1 118

18 117 1-1

0

17 0 116 1-1

11116 115

114

3115

0

0

Le destinataire et en même temps bénéficiaire de tous ces actes est bien entendu l’abbaye de Lisle-en-Barrois. Si l’on porte attention aux scribes qui ont pu être à l’œuvre, on constate qu’un nombre relativement restreint de chartes, dix seulement, comporte des mentions de rédacteurs335. Ces rédacteurs, du moins ceux qui ont pu être repérés, sont tous extérieurs à l’abbaye, étant généralement membres des chancelleries épiscopales. En revanche, les souscripteurs et les témoins sont sensiblement plus souvent mentionnés (cinquante-huit actes), constituant souvent des repères chronologiques aidant à affiner des datations et, d’autre part, permettant aussi de retracer le parcours généalogique de certains lignages seigneuriaux locaux. L’utilisation de témoins a été quasi systématique336 jusqu’à environ 1170, date à partir de laquelle les mentions de témoins vont progressivement diminuer, pour totalement disparaître dans les dernières décennies (1210-1226). Ceci traduit également une évolution de la pratique documentaire, les actes dont le nombre a une forte tendance à augmenter deviennent en même temps beaucoup plus pragmatiques, le discours diplomatique ayant tendance à se simplifier. De la même manière, un regard sur les sceaux, ou pour être plus exact sur les mentions de scellement, car aucun sceau n’a été conservé, nous révèle que soixante-douze actes (soixante-dix-huit si l’on inclut les privilèges et lettres des pontifes romains337) ont été scellés, soit près des deux tiers (64,29%)338. En comparant le nombre de mentions de scellements avec celui des actes, on s’aperçoit que dans les deux premières décennies il n’y a que peu de chartes scellées339, une à chaque fois (soit respectivement 14,29% et 12,50% des actes de la décennie en question).

335 336 337 338 339

Par exemple avec la formule Data per manum : actes 39, 40, 42, 43, 50, 54, 76, 90, 99, 103. Pour les chartes effectivement, mais non pour les lettres et guère pour les notices. Non inclus dans les graphiques. Ou 69,64% en incluant les actes des papes. Sachant toutefois qu’une charte pouvait posséder un sceau sans pour autant qu’il y en ait mention.

83

84

In tro duct i o n

mentions de témoins 30 25 20 15 10 5

nb d'actes

22 6 12 21 -1

12 1112 20

21 0 12 01 -1

19 0

20 0 119 1-1

118 1-1

0

18 0 1-1 117

17 116 1-1

16 0 115 1-1

114 3115 0

0

témoins

mentions de sceaux 30 25 20 15 10 5

nb d'actes

12

21

-12

26

20 12

1112

10 -12 01 12

119

1-1

20

0

0 19 1-1 118

117

1-1

18

0

0 116 1-1 17

0 16 115 1-1

114 3-1

15

0

0

sceaux

Mais à partir de 1161, le pourcentage augmente pour atteindre 45,45% de cette décennie puis 50,00% la décennie suivante (en 1171-1180) pour ensuite ne cesser de continuer d’augmenter (64,71% entre 1181 et 1190 ; 80,48% entre 1191 et 1200 ; 92,31% dans la première décennie du xiiie siècle et 75,00% de 1210 à 1220340). Globalement l’usage du sceau tend à se généraliser et à devenir presque quasi systématique, sauf semble-t-il pour les lettres. Si l’on met en parallèle les mentions de témoins et de scellements, les courbes montrent que des témoins ont été portés pour l’ensemble des chartes des décennies 1151-1160 et 1161-1170 pour ensuite stagner puis inexorablement décroître jusqu’à ne plus concerner aucun acte, alors que l’utilisation du sceau ne cesse de progresser, la courbe des témoins décroissant à partir de la décennie 1181-1190. En ressort ainsi l’impression que peu à peu l’usage du sceau est venu remplacer celui des témoins.

340 100,00% pour les trois chartes entre 1221 et 1226.

u n regard su r le s act e s mentions de témoins et de sceaux 30 25 20 15 10 5

nb d'actes

21

-12

26

20 12

1112

10

témoins

12

-12 01 12

1-1 119

118

1-1

20

19

0

0

0 18

1-1 116

117 1-1

0 16

0

115 1-1

15 114 3-1

17 0

0

sceaux

ecclésiastiques auteurs d'actes de donation et de confirmation 30 25 20 15 10 5

Év

êq u Ve es d Ar r ch dun e id iac Do ye V res ns er de de dun Ve Év rd êq un ue sd Ar ch e id To iac ul re sd Év êq e To ue ul sd e Ch âlo Ar ch ns ev êq ue Év êq Trè s de ue ve de s M Ar et ch z id iac r e Ch s âlo de ns pa pe s

0

catégories d’auteurs ecclésiastiques d’actes de donation et de confirmation papes doyens archidiacres évêques 0

5

10

15

20

25

30

35

40

85

86

In tro duct i o n

Les donateurs

Les donateurs sont nombreux, majoritairement des laïques appartenant à des lignages locaux ; on les rencontre dans plus d’une quarantaine de chartes. Les autres donateurs sont les ecclésiastiques, au premier rang desquels il convient de citer les évêques de Metz, Toul, Verdun, et Châlons ; viennent ensuite des abbayes du diocèse de Verdun : Saint-Maur, Saint-Airy et Beaulieu-en-Argonne et, au diocèse de Châlons, celle de Monthiers-en-Argonne, sans oublier pour Verdun le responsable de l’archidiaconé d’Argonne ou les doyens du chapitre cathédral. répartition des donations

s

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tu

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ts

40 35 30 25 20 15 10 5 0

Au total, sont dénombrées plus de 150 donations « matérielles » de toutes sortes, auxquelles il convient d’ajouter, en quelque sorte en contrepartie des dons, les demandes à l’abbaye de pouvoir y faire élection de sépulture, ainsi que les demandes de célébration de messes. Les quatre-vingt-sept actes – représentant 77,67% du total – portant donation ainsi que confirmation de biens se répartissent de fait en soixante chartes de donation341, vingt-trois actes de confirmation et quatre textes portant à la fois donation et confirmation342. L’ensemble de ces quatre-vingt-sept actes concerne au total 184 biens et droits divers343. Les donations de laïcs dominent largement. Les biens qu’ils donnent – une soixantaine au total (n’étant évidemment pas incluses les confirmations) – apparaissent assez variés344 :

341 N.B. : une même charte pouvant porter plusieurs donations (ainsi les nos 33 et 35 présentent chacun deux donations, et les nos 32, 37 et 57 chacun trois). 342 Actes 16, 33, 85, 100. 343 Trente-six pâtures, trente-deux droits et biens divers dont cinq droits de passage, vingt-neuf terres, vingt-six forêts dont sept droits d’exploitation de bois, vingt accords et règlements, quatorze dîmes, onze droits portant sur les eaux, six maisons, cinq autels et deux églises et trois vignes. 344 Ce calcul ne prétend à aucune valeur scientifique, mais cherche simplement à donner une idée des grandes catégories de donation, et de leur valeur relative.

u n regard su r le s act e s

arrivent en tête les prés, pâtures et droits de pâture pour 23,34% de l’ensemble ; viennent ensuite les terrains, terres et alleux pour 20,00%, puis les dîmes pour 13,34%, des biens et droits divers pour également 13,34%, des forêts et droits de bois, d’affouage, etc. pour 10,00%, des recettes de cens pour 6,66%, des parts de récolte exprimés en muids pour également 6,66%, des vignes pour 3,34%, un droit de passage (1,66%) et une maison (1,66%). total des donations et confirmations 25 20 15 10 5 0 1143-1149

1150-1162

1163-1190

1190-1200

1200-1226

Les dons en provenance du monde ecclésiastique345 sont sensiblement du même type que ceux des laïques, toutefois à deux différences notables près que sont d’une part les dons d’églises et d’autels, qui représentent 17,25% du total, et que d’autre part leur générosité se répartit quelque peu différemment de celle des laïques, car viennent en premier lieu avec un pourcentage identique de 15,62% les terrains, les dîmes ainsi également que ce qui a trait aux forêts et droits dans les bois, puis ensuite pour 13,80% des droits divers, de même que les près et pâtures ; les bois et forêts ainsi que les bien divers représentant respectivement 10,31% et 6,90%. Globalement, les dons émanant des ecclésiastiques apparaissent plus concentrés ne portant que sur six catégories contre dix pour les dons des laïcs. Outre cette répartition des dons entre laïcs et ecclésiastiques, il est également intéressant d’examiner la répartition dans le temps, de l’ensemble des actes portant donation et/ou confirmation, en fonction des cinq grandes périodes qui ont pu être déterminées : le temps des chanoines réguliers (1143-1149), la période des cisterciens aux Anglecourt (1149-1162), l’installation à Merche et la poursuite de l’essor (1162-1190), l’ère des conflits (1190-1199) et la stabilisation (1200-1226). Comme ces diagrammes permettent de le visualiser, on constate que le temps le plus faste en actes de donation et de confirmation est le quart de siècle qui suit l’installation dans le nouveau site de Merche. C’est manifestement la grande période de l’histoire de 345 Là aussi les confirmations n’ont pas été incluses dans le chiffre total des donations.

87

In tro duct i o n

donations et confirmations

18 16 14 12 10 8 6 4 2

26 00

-12

0119 119

confirmations

12

donations

9

0 116

114

114

9116

2119

2

3114 9

0

donations et confirmations

total des donations et confirmations

35 30 25 20 15 10 5 0

0

2

9 114 3-

114

26

9

119 2-

116 9-

114

119 0-

116

12 0-

119

0 12

types de donations 40 35 30 25 20 15 10 5 0

36

32

29

26 20

ais

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3

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u n regard su r le s act e s

Lisle-en-Barrois, qui correspond à la fin de l’abbatiat d’Hugues (1154-1170) et surtout à celui du grand abbé que fut Gontier (1170-1191), qui marque l’apogée de l’abbaye, du moins à cette époque. La période qui suit, celle des conflits, est de fait peu riche en nouvelles donations, car y dominent les actes confirmatifs de l’accord passé entre les deux abbayes de Lisle et de Saint-Mihiel, au sujet de la paroisse de Condé et son vicaire. Nous avons vu que ces donations émanaient essentiellement de petits lignages locaux. Le seul lignage d’importance est celui des comtes de Bar ; leur capitale n’est certes pas très éloignée de Lisle-en-Barrois mais, tout compte fait, ceux-ci n’inter­ viennent que relativement peu, laissant le sentiment que ce n’est pas une abbaye sur laquelle ils ont mainmise et dont ils se soucient, même si parfois, comme ils l’ont pratiqué avec deux autres abbayes, ils ont eu tendance à se servir des convers pour des fins personnelles346. À partir de ces donations, il est possible de déterminer les liens que l’abbaye de Lisle-en-Barrois entretenait avec les autorités épiscopales évoquées dans le présent recueil. Aussi curieux que cela puisse paraître, ce n’est pas avec l’évêque diocésain (Toul) que la relation semble la plus forte, mais c’est d’abord avec les évêques de Châlons et plus encore avec l’ensemble du personnel ecclésiastique du diocèse d’origine (Verdun), évêques, archidiacre d’Argonne, etc. que les liens apparaissent les plus forts. Abbaye touloise depuis 1162, Lisle-en-Barrois, en raison de sa grange de Deuxnouds, continua à maintenir des relations très importantes avec le Verdunois, comme les actes ici rassemblés le montrent. Un dossier diplomatique

Ce recueil des actes de Lisle-en-Barrois comporte d’ailleurs un dossier diplomatique sortant un peu de l’ordinaire, celui d’un différend avec l’abbaye de Saint-Mihiel au sujet de la chapelle de Condé et de son vicaire. Douze actes y sont consacrés347, la majorité d’entre eux étant des confirmations de l’accord passé entre les deux abbayes. Émergent donc de ce lot d’une part un chirographe – détaillant l’accord conclu – dont l’un des volets est conservé en original et l’autre volet copié dans le Cartulaire348, et surtout d’autre part un rapport d’enquête, semble-t-il peu communément rencontré349. Pour en retracer l’histoire, il faut se reporter aux années 1196/1198 où est revenu sur le devant de la scène un débat qui apparaît remonter à un peu plus d’une trentaine d’années, sinon davantage, et fut manifestement de grande importance pour Lisle-en-Barrois, étant donné le nombre de chartes que l’abbaye y consacra et conservera dans son chartrier pour finalement les retranscrire dans son Cartulaire. Cette dispute fort animée s’était développée à propos de l’église de Merche – mère de la chapelle de Condé –, donnée, en 1162, à Lisle-en-Barrois, par l’évêque de Toul,

346 Cf. Annexe A no 16. 347 Actes 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 80, 81, 82, 83 et 84. 348 Nos 73a et 73b. 349 Acte 72.

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Henri de Lorraine350, dans l’objectif d’apporter un appui à la construction de son église abbatiale. Ce que par la suite, vers 1196-1198, confirma une première enquête menée, à la demande de l’évêque de Toul, Eudes de Vaudémont, par l’abbé de Saint-Benoît-en-Woëvre (abbaye mère de Lisle-en-Barrois) qui stipulait que l’église de Merche était effectivement l’église mère de la chapelle de Condé351. Par ailleurs, Eudes de Sorcy, chantre de Toul et archidiacre de Reynel352, dans l’une de ses lettres, rappelait que cela s’était opéré du consentement de son oncle, autrefois archidiacre de Reynel, et il s’adressait également à l’archevêque de Trèves, au doyen de son chapitre et au prévôt de Saint Siméon, pour leur remémorer un précédent jugement en ce sens – dont malheureusement trace n’a été conservée – émis par son prédécesseur, Albéron de Montreuil353. Manifestement cela n’avait pas suffi à éteindre les revendications que portait l’abbaye de Saint-Mihiel, si bien qu’une nouvelle enquête était confiée à Guy, doyen de Châlons. Mais celui-ci, avant d’avoir pu clore son rapport, attiré par une vie spirituelle plus rigoureuse, avait choisi de quitter son diocèse pour se faire moine à Jouy354. C’est donc l’abbé cistercien de Jouy qui fait parvenir le rapport finalisé par son novice. Certes l’acheminement de ce rapport d’enquête s’avérait un peu particulier, mais ce qui l’est plus encore est son contenu. En effet, pour appuyer sa position, Saint-Mihiel avait produit d’anciennes chartes que Guy soumit à un examen diplomatique critique, dont il rend compte, non sans par ailleurs s’appuyer sur des arguments juridiques (qui constituent également une autre facette originale de ce document). L’enjeu portait sur l’une des premières chartes de Saint-Mihiel, la fameuse donation de Condé par le comte Wulfoald, en 722 ou 723, dont Guy livre une critique d’authenticité, lui reprochant notamment des grattages et des rajouts interlinéaires et la jugeant donc fort douteuse (abolitum et interlineari subscriptione viciatum et inspicientem incertum dimittit). De fait, cela n’a pas servi la cause de Saint-Mihiel. Mais au-delà du fond de l’affaire, ce qui est à retenir est la capacité diplomatique de l’enquêteur. Par ailleurs, les gens de Saint-Mihiel n’étaient pas sans savoir que leurs documents laissaient passablement à désirer : l’auteur de la chronique de Saint-Mihiel – qui œuvrait dans le second quart du xie siècle – écrivait déjà que les premiers actes de son abbaye étaient alors en fort mauvais état, endommagés au point d’être illisibles et que, pour en connaître la teneur, il fallait se servir des transcriptions ou, pour reprendre le terme utilisé par André Lesort355, des « récrits »356 qui en avaient été effectués. Moins d’un siècle plus tard, ces récrits devaient être eux-mêmes en fort mauvais état, car une mention ajoutée dans le cartulaire I de Saint-Mihiel précisait que la deuxième charte avait

350 351 352 353 354

Acte 20. Acte 69. Reynel : Haute-Marne, arr. Chaumont, cant. Bologne ; dioc. Toul. Actes 70, 71. Jouy-en-Brie, abbaye cistercienne, fille de Pontigny, fondée en 1124 par Thibaut II, comte de Champagne : Seine-et-Marne, arr. et cant. Provins ; dioc. Sens. 355 Cf. André Lesort, Chroniques et chartes de l’abbaye de Saint-Mihiel (Mettensia VI), no 3, p. 52-54. 356 C’est-à-dire des chartes récrites parce que usées par le temps et devenues peu lisibles.

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été récrite, ainsi que plusieurs autres, en 1093357. Même si la donation du comte Wulfoald a certainement pu exister, le texte en avait été profondément altéré par les copistes successifs qui l’ont transmis. Pour autant, les droits de Saint-Mihiel sur Condé n’étaient pas niés puisque le chirographe portant l’accord entre les deux abbayes détermine les droits de chacune d’elles dans le territoire de la chapelle. L’abbaye de Saint-Mihiel continuera ainsi à percevoir deux tiers des dîmes du village de Condé, étant ainsi implicitement reconnue l’ancienneté de ses droits ; tous les autres revenus seront partagés en parts égales entre lesdites abbayes et chacune règlera sa part de la redevance annuelle due à l’évêque (pensio cathedratici). L’abbaye de Saint-Mihiel, sans consulter l’abbaye de Lisle, choisira le vicaire qui, après avoir reçu de l’évêque diocésain (c’est-à-dire l’évêque de Toul) la cura animarum, prêtera fidélité en premier lieu aux frères de Lisle. Aucune des deux abbayes ne pourra transférer à quiconque les droits qu’elle détient sur l’église de Condé, sans consentement de l’autre. Et pour renforcer leurs liens, elles s’accordent mutuels conseil et aide, établissant aussi une confraternité spirituelle notamment lors du décès de l’un des leurs. Ce « fait divers » de diplomatique et de paléographie de la fin du xiie siècle, méritait d’être évoqué, d’autant plus qu’il ne semble pas particulièrement fréquent358, constituant l’une des notables caractéristiques du corpus ici rassemblé.

Conclusion Lisle-en-Barrois, arrière-petite-fille de Morimond, a été et est restée une abbaye modeste, au sud de la forêt d’Argonne, aux confins de la Champagne et de la Lorraine, en même temps que des diocèses de Verdun, de Toul et de Châlons. Abbaye de marges donc, sa situation quelque peu retirée lui a permis de connaître une relative tranquillité. Elle ne fut pas, pour la maison de Bar, une abbaye « comtale » comme le fut Saint-Mihiel, dont la position stratégique lui servait d’avant-garde pour empiéter et grignoter le comté de Verdun. Elle n’avait pas non plus le rôle de surveillance face à la Champagne que jouait Beaulieu, dont les comtes de Bar s’emparèrent au xiiie siècle. En fait, les comtes de Bar ne sont intervenus en faveur de Lisle-en-Barrois que pour régler quelques problèmes ou transmettre des donations. Et par ailleurs, on ignore qu’elle fut leur position dans le conflit au sujet de Condé, sinon qu’on ne les voit pas intervenir en faveur de Saint-Mihiel. Abbaye locale, Lisle-en-Barrois s’est développée essentiellement dans son environnement immédiat, n’ayant de possessions lointaines que sous forme de pied-à-terre (des maisons) à Verdun et Metz, pour à la fois y écouler le surplus de ses productions et servir d’étape sur la route du sel. Son recrutement est manifestement resté local, mais en nombre insuffisant pour lui permettre d’essaimer.

357 A. Lesort, op. cit., ibid. 358 Aucun autre exemple de ce type n’a jusqu’ici été retrouvé dans les recueils d’actes lorrains.

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Mais tel était le cas de bien d’autres monastères cisterciens que l’histoire des grandes abbayes de l’ordre (Cîteaux, Morimond, Clairvaux, Trois-Fontaines, etc.) a souvent éclipsé. L’étude de ces petites abbayes peut apporter une contribution à l’histoire locale, révéler des chartes jusqu’alors inédites, complétant ipso facto des corpus d’actes épiscopaux359, permettant aussi de mieux connaître des lignages et percevoir de nombreux aspects de la vie locale et régionale. Éditer de tels recueils fait partie intégrante du travail mené par l’Artem (Atelier de recherche sur les textes médiévaux) et que poursuit à l’Université de Lorraine l’Atelier diplomatique du CRULH (Centre régional universitaire lorrain d’histoire).

359 Comme c’est ici le cas pour Châlons et Verdun, par exemple.

Les actes pour l’abbaye de Lisle‑en-Barrois (de 1143 à 1226)

Principes d’édition

Les principes d’édition appliquée aux actes de ce volume correspondent aux normes préconisées par les Manuels de l’Ecole des chartes1 et de diplomatique2. 1. – Classement des actes Les actes sont désignés par un numéro d’ordre (centré, en caractères gras) et sont classés par ordre chronologique. 2. – Analyse Pour l’analyse (corps du texte en italique) qui précéde l’édition de l’acte, les mots ou noms non identifiés sont transcrits, selon l’usage, en caractère romain, sous leur forme d’origine ; si leur traduction est sujette à caution ou trop peu précise, ils suivent, sous la même forme entre parenthèses. Tous les éléments ajoutés au texte de l’acte sont portés entre crochets droits. 3. – Tableau de la tradition L’édition de l’original, quand il est présent, mentionne : matière, dimensions, scellement, état de conservation. Sont portées en notes les indications relatives à l’aspect général du parchemin, la réglure, l’écartement des lignes, la dimension des marges latérales ainsi que les mentions dorsales et les informations sur le scellement. Les copies sont classées par ordre chronologique, ainsi que selon le stemma dans la mesure où il existe et il a été possible de le reconstituer. Ordonnées par ordre alphabétique, elles se différencient par une lettre majuscule en italique et en caractère gras pour les copies ayant servi à l’établissement du texte, et une simple majuscule en italique pour les copies disparues mais utiles à la compréhension du stemma et plus globalement du tableau de la tradition. 4. – Datation Les dates de temps et de lieu sont portées selon l’usage dans la mesure où ces éléments sont indiqués par l’acte. Sauf mention explicite, les millésimes ont été laissés tels qu’ils figurent dans l’acte, c’est-à-dire en ancien style. Les données chronologiques exprimées sous une autre forme dans la formule de date de l’acte (par exemple année

1 Conseils pour l’édition des textes médiévaux, Paris, Comité des travaux historiques et scientifiques-Ecole des chartes, trois fascicules. 2 Olivier Guyotjeannin, Jacques Pycke et Benoît-Michel Tock, Diplomatique médiévale (L’atelier du médiéviste 2), Turnhout, Brepols, 20063.

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d’épiscopat) sont rétablies entre parenthèses. Sont placées entre crochets droits les datations restituées sur la base d’éléments extérieurs à l’acte. 5. – Transcription et annotations des textes Les conventions courantes ont été régulièrement appliquées. Les passages qui, dans quelques originaux, figurent en caractères allongés ont été transcrits en gras ; ceux calligraphiés en majuscules sont portés en petites capitales. Conformément à la tradition française, les « u » et les « i » consonnes ont été rendus par « v » et par « j ». Le choix a été pris de calligraphier par la seule lettre « e » la diphtongue « æ » utilisée par le scribe, mais non de manière systématique, sans doute parfois aussi pour transcrire un « e cédillé ». La résolution des abréviations, portée en italique, n’a guère généré de problème ; en cas de doute, une note indique la forme donnée par la source. Lorsque des personnages sont nommés par leur seule initiale, il a été autant que possible procédé à leur identification ; les noms ainsi rétablis sont édités entre crochets droits ; faute de mention précise, la source utilisée a été soit l’acte lui-même, soit d’autres actes du corpus, soit encore des indications fournies par d’autres actes ou corpus d’actes édités. Les crochets droits sont également utilisés pour indiquer les lacunes restituées. Personnes et toponymes ont été identifiés, aussi souvent que cela a été possible ; une note de bas de page apporte les précisions indispensables. Afin de faciliter la lecture, l’annotation a, sauf exception, été allégée au maximum. Les répertoires des noms de personnes et des noms de lieu ont été conçus pour fournir des précisions complémentaires. Les noms suivis d’un astérisque (*) font, dans le Répertoire bio‑ graphique, l’objet d’une notice plus détaillée que ce que comporte la note infrapaginale. Les noms de lieu font l’objet d’une localisation aussi précise que possible ; afin de pouvoir plus aisément les situer sur une carte, leur appartenance aux anciens cantons d’avant la réforme de 2014 est mentionnée. Par ailleurs, la localisation est complétée par l’appartenance au doyenné et à l’archidiaconé du diocèse. Les citations qui ont pu être repérées sont indiquées entre guillemets pour les citations explicites ; les mots ou passages qui, sans être une citation textuelle, y font allusion, sont portés en italique ; toutes font l’objet d’une note apportant les précisions nécessaires. La ponctuation médiévale, ou sans doute plutôt celle inscrite par le scribe de 1767, n’a pas été systématiquement suivie mais a été adaptée aux usages contemporains. Le parti a également été pris, pour certains actes, d’insérer des sauts de ligne, créant de ce fait un paragraphe, afin d’aider à l’entente du texte et son argumentation. Chaque acte a été considéré comme une entité en soi et, en conséquence, afin d’en faciliter à la fois la compréhension et l’utilisation, toutes les identifications de noms de personnes et de lieux ont été sytématiquement précisées.

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1 [1143] Albéron [de Chiny], évêque de Verdun, notifie à l’abbaye de Monthiers-en-Argonne et à Eustache, son abbé, la donation qu’a consentie par son intermédiaire Olry de Lisle – avec sa femme Mathilde – de ce qu’il détenait 1°) par droit héréditaire ou en bénéfice aux Anglecourt, à l’exception de Courcelles, avec l’accord de leur fille Helwide et son mari Rainier d’Apremont, 2°) ainsi que deux cents jugères de terre à Seraucourt, en accord avec les comtes de Bar et de Toul et le seigneur de Clermont. A. Original perdu, jadis muni du sceau de l’évêque et sans doute aussi d’un scellement pontifical1. B. Copie2 dans le Cartulaire moderne de Lisle-en-Barrois (1767). Bar-le-Duc, Arch. dép. de la Meuse, 18 H 1, t. 2, p. 1-33, sous la rubrique : « numéro premier. Letres d’Albéron, évêque de Verdun, où il est dit qu’Olric de Lisle donne au couvent surnommé Monastère toutes les terres et prez avec leurs dépendances qui sont aux limittes des Anglecourt, plus 200 jours de terre aux bornes et limittes de Sulaucourt, pour construire une abbaye. Titre authentique » (d’après A). a. Gallia Christiana, t. XIII, Instr., col. 569-570, no XXII (d’après B), sous le titre : Carta fundationis abbatiae canonicorum de Insula. Circa 1144. Ind. : Cartulaire de Lisle-en-Barrois (1767)4. Meuse, 18 H 1, t. 1, au chapitre « premier tiroir intitulé Lisle et Lamermont » p. 1, sous la rubrique : « Exordium, fundatio et translatio abbatiae Beatae Mariae de Insula Barrensi, ordinis Cisterciensis, in dioecesi Tullensy »5. – Gallia christiana, t. XIII, Ecclesia Tullensis, col. 1116. Remarque : Cet acte portant donation du domaine des Anglecourt à l’abbaye de chanoines réguliers de Monthiers-en-Argonne (fondée en 1134), constitue de fait la donation initiale de la future abbaye de Lisle, bien que la demande d’érection d’un nouvel établissement ne soit pas expressément formulée. Mais la tradition interne de l’abbaye le considérait comme l’acte de fondation ; sa copie occupe d’ailleurs la première place du Cartulaire6, et l’analyse qui en est donnée précise clairement que le but est de « construire une abbaye ». C’est ce que relate également le récit des origines (Exordium, fundatio et translatio abbatiae Beatae Mariae de Insula

1 Voir infra acte no 3. 2 Copie tirée de l’armoire de la manse abbatiale dite l’armoire à deux volets – Premier tiroir intitulé Anglecourt. 3 Dorénavant 18 H 1 (etc.). 4 Registre recopiant les titres de l’armoire à un volet, voisine et attenant à celle à deux volets, posées dans la chambre destinée à renfermer les archives ; premier tiroir intitulé Lisle et Lamermont. 5 Ulricus de Insula cum uxore sua Mathilde, per manum Alberonis episcopi Virdunensis, dedit ecclesiae canonicorum quae Monasterium dicitur omnem terram cum pratis et omnibus usibus pertinentibus ad fines Anglecourt. item in finibus Suluncourt ducenta jornalia, assensu comitum Rainaldi Barrensis, Friderici Tullensi, et Dudonis de Claromonte, Raineri de Asperomonte et uxoris suae Helvidis, Gaufridi Hastei et uxoris suae Helvidis, quam terram suscipiunt ; venerabilis Eustachius abbas ecclesiam ibi inchoavit : voir Annexe A no 1. 6 Cartulaire des « titres de l’abbaye de Lisle-en-Barrois enfermés dans l’armoire à deux volets dans la salle des archives […], divisée en 44 tiroirs portant chacun leurs numéros particuliers, lesquels numéros sont aussi sur les titres originaux .

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In nomine sancte et individue Trinitatis. Albero, Dei gratia Virdunensis episcopus, Eustachio6 venerabili abbati Monasteriensi7 et canonicis ibidem Deo servientibus in perpetuum. Cum constet ad officium pontificis pertinere ut sponsam Christi que est ecclesia, sponso Christo mundam et immaculatam exibeat, necesse est ut paci ejus non solum presenti sed etiam futurae(a) omni circumspectione provideat, hujus itaque pacis gratia quod nostrum est dissimulare volumus, videlicet eterna querentibus temporalia pacificare et que, vel emptione, vel alio modo(b), per manus

1 Pape du 12 mars 1144 au 23 mars 1145. 2  Cf. Laurent de Liège, auteur des Gesta Virdunensium episcoporum et abbatum Sancti Vitoni, ed. Georg-Heinrich Pertz, MGH, SS, t. X, p. 489-516 (p. 501). 3 Ibid. 4 Histoire ecclésiastique et civile de Verdun, Paris, 1745, p. 251. 5 Laurent de Liège, op.cit., p. 512-513 : Eustachius quoque, vir reverentissimus et Monasterii in Argonna itemque Castri-loci duorum coenobiorum aedificator et pater, abbatiam ex dono praesulis fundavit in insula supra Acram fluvium. 6 Eustache*, venu d’Arrouaise (et non de Saint-Paul de Verdun, comme l’a écrit Charles Rémy, « L’abbaye de Notre-Dame de Monthiers en Argonne », Congrès archéologique de France, 42e session, Châlons-surMarne, 1875, Paris-Tours 1876, p. 267-351), fonda Monthiers, puis par la suite Châtrices et Les Anglecourt, établissements qu’il dirigea jusqu’à sa mort survenue à Châtrices, en 1147. 7 Le Vieux-Monthier : écart d’Auzécourt, aujourd’hui Noyers-Auzécourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse ; abbaye de chanoines réguliers, fondée en 1134 par Eustache, reprise par les cisterciens de Trois-Fontaines vers 1444/1146, qui fut transférée vers 1160 de son site primitif à Monthiers-en-Argonne (à environ 7 km plus à l’O., dans la vallée de la Vière). Le Vieux-Monthier devint dès lors une grange.

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fidelium in jura transeunt ecclesiarum ad eorum petitionem quibus conferuntur modis omnibus confirmare. Notum sit igitur omnibus tam futuris quam presentibus, quod Ulricus de Insula1 cum uxore sua Mathilde, per manum nostrum, dedit ecclesie que Monasterium dicitur, suscipiente venerabili abbate(c) Eustachio, omnem terram cum pratis et omnibus usibus pertinentibus ad fines Anglicurt2, exceptis Corcelis3, et terris vel pratis que jure hereditario sive beneficiario ab aliis possidentur. Item in finibus Suluncourt4, ducenda jornalia, assensu comitum Rainaldi Barrensis5, Frederici Tullensis6, et Dudonis7 de Claromonte8, Raineri9 de Asperomonte10 et uxoris suæ Helvidis11, Gaufridi Hastei12 et uxoris(d) ejus Helvidis. Preterea predictus Ulricus concessit eisdem fratribus ut, quocumque tempore, terras vel prata de finibus Anglicourt que in aliena manu sunt, quocumque legitima causa acquirere potuerunt, cum omni libertate possideant. Hujus beneficii testes assignavimus : Signum Alberti primicerii13, et Guillelmi decani14, et Johannis15 et Richardi16 et Andrae17 archidiaconorum, et Petri cantoris,



1 Lisle : lieu-dit disparu (correspondant vraisemblablement au toponyme actuel « La Butte », où subsistent les traces d’une motte) près des bords de l’Aire, aux Anglecourt, écart de Courcelles-sur-Aire, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 2 Les Anglecourt : écart de Courcelles-sur-Aire, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 3 Courcelles-sur-Aire : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 4 Seraucourt, curtis attenante à celle des Anglecourt (à 1,6 km au Nord-Ouest), aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 5 Renaud Ier, comte de Bar et de Mousson (1105-1149). 6 Frédéric, comte de Dampierre et de Toul (1124-† après 1142 et av. 1149). 7 Dudon II, seigneur de Clermont. 8 Clermont (en-Argonne) : Meuse, arr. Verdun, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy. 9 Rainier*, miles d’Apremont, gendre d’Olry et Mathilde de Lisle. 10 Apremont (la-forêt) : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel. 11 Helwide, fille d’Olry et Mathilde de Lisle, épouse de Rainier d’Apremont. 12 Personnage non identifié, mais dont, au vu de la position dans l’ordonnancement de ceux qui donnent leur consentement à la donation, on peut se demander s’il ne serait pas apparenté à la famille d’Olry et Mathilde de Lisle. Son surnom, hasteus, pourrait se traduire par porteur de lance et semblerait donc désigner un homme d’armes. 13 Albert* de Mercy, princier (1126-1156) puis évêque de Verdun (1156-1163). 14 Guillaume I d’Amel, doyen du chapitre-cathédral (1133-1143/44). 15 Jean de Cornay, archidiacre de la Rivière (1120/21-1156/57). 16 Richard* de Durbuy, archidiacre d’Argonne (depuis 1126), puis princier (en 1163) et évêque élu de Verdun (1163-1171). 17 André* de Muraut, archidiacre de la Woëvre et prévôt de la collégiale Sainte-Marie-Madeleine (1128-1155).

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et Emilini scholaris, et Henrici comitis1, et Widonis manducatoris, et Valteri de Omnibus2, et Hugonis de Grisuncurt3, et Milonis de Usuncurt4. Haec igitur omnia ut in perpetuum rata sint(e) sigillo nostro firmamus, ut ne quis ea temerare presumat sub anathemate prohibemus. (a) : Christique B. – (b) : futuri en B. (la correction futurae est fournie par la Galia). – (c) : Le texte du cartulaire porte volo ce qui ne correspond à aucun substantif ; sans doute s’agit-il d’une mauvaise résolution d’abréviation. – (d) : abbati en B. (corr. Galia). – (e) : uxor en B. (corr. Galia). – (f) : vita sunt en B (corr. Galia).

2 1143 Albéron [de Chiny], évêque de Verdun, notifie l’exemption de dîmes accordée à l’abbaye Notre-Dame de Lisle sur son domaine propre ainsi que la transmission par son intermédiaire de la renonciation que font Olry de Lisle et sa femme, de leur part de ces dîmes. A. Original sur parchemin perdu. B. Copie 18 H 1, t. 1, au chapitre « 1er tiroir intitulé Anglecourt », p. 12-13 (d’après A), sous la rubrique : « à l’année 1143. Lettres d’Albert (sic), évêque de Verdun, qui déclarent l’abbaye de Lisle exempte de toutes sortes de dîxmes, tant pour ce qui concerne les aliments que pour la culture des terres. Plus Ulric de Lisle la décharge de la dixme forestière qu’elle lui faisoit », avec l’annotation en marge « no 2, original en parchemin » (d’après A). Ind. : Cartulaire, 18 H 1, t. 1, p. 1, sous la rubrique : « Exordium, fundatio et translatio abbatiae Beatae Mariae de Insula Barrensi, ordinis Cisterciensis, in dioecesi Tullensi »5. Remarque : Dans la relation qui est faite des débuts de l’abbaye (dans une notice6 rédigée a posteriori et vraissemblablement au xviiie siècle, peut-être même pour répondre à une demande de dom Calmet7), la renonciation aux dîmes est portée à l’année 1144, alors que l’acte la notifiant est lui daté de 1143. Une comparaison des écritures de ces deux textes, placés à quelques pages l’une de l’autre, tout en notant quelques légères variantes, ne permet toutefois pas d’établir avec certitude qu’ils auraient pu être copiés par deux mains différentes ; une possible explication à cette légère variation chronologique, somme toute peu importante, serait que l’auteur de cette



1 Vraisemblablement Henri I, comte de Grandpré (1120-1150) et qui fut comte de Verdun de 1120 à 1124. 2 Non identifié. 3 Griscourt : Meurthe-et-Moselle, arr. Toul, ancien cant. Domèvre-en-Haye, depuis 2014 cant. « Le-Nord-Toulois ». 4 Issoncourt, commune « Les-Trois-Domaines » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 5 Ulricus autem de Insula et uxor ejus Matildis, anno 1144, propter libertatem prædictæ ecclesiæ, per manum ejusdem domini Alberonis remiserunt omnem decimationem fratribus dicti loci qui, ut a summo pontifice confirmationem hujus donationis obtinerent, litteras commendatias ab eodem Alberone ad dominum Lucium papam secundum habuerunt. 6 Cf. Annexe A no 1. 7 Voir Introduction, n. 45.

Le s act e s notice a vraisemblablement retenu l’année de la supposée confirmation par le pape Lucius II de l’acte de fondation (cf. acte suivant). À noter encore que dans ce texte, et pour la première fois, l’abbaye est dénommée de Insula, c’est-à-dire du nom à la fois du lieu de son implantation et de son premier donateur, et qu’elle apparaît dès sa fondation dédiée à la Vierge Marie.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Notum sit omnibus tam futuris quam presentibus ecclesiam sancte Marie de Insula1 liberam esse in perpetuum ab omni decimatione intra fines in proprios, tam in nutrimento quam in terra(a) cultu, aut si que sunt alia de quibus decimari soleat. Ulricus autem de Insula et uxor ejus Mathildis, propter libertatem predicte ecclesie, quicquid eis ejusdem ecclesie decimatione jure seculari debebatur pro remedio animarum suarum fratribus ejusdem loci remiserunt in hoc et in omne tempus, autem per manum venerabilis Alberonis Virdunensis episcopi, assensu Richardi2 archidiaconi, Odonis clericis de Elise3, predicti Ulrici de Insula et uxoris ejus Mathildis. Anno ab incarnatione Domini M C XL III, coram testibus Johanne archidiacono4, Andrea archidiacono5, Wiardo clerico, Johanne, Varino capellani ; Huberto de Rambercort6, Roberto de Sallue7, Hugone de Grismur8 militibus. (a) : terram B.

3 [1144, 12 mars – 1145, 15 février] Albéron [de Chiny], évêque de Verdun, écrit au pape Lucius  II pour le prier de bien vouloir confirmer et garantir par l’autorité de son sceau la donation faite par Olry de Lisle et sa femme à l’abbaye de Monthiers de leur terre patrimoniale des Anglecourt, à l’exception de Courcelles.





1 Lisle : lieu-dit disparu (correspondant vraisemblablement au toponyme actuel « La Butte», où subsistent les traces d’une motte) près des bords de l’Aire) aux Anglecourt, écart de Courcelles-sur-Aire, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 2 Richard* de Durbuy, archidiacre d’Argonne (depuis 1126), puis princier (en 1163) et évêque élu de Verdun (1163-1171). 3 Erize-la-Grande : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 4 Jean* de Cornay, archidiacre de la Rivière (1120/21-1156/57). 5 André* de Muraut, archidiacre de la Woëvre et prévôt de la collégiale Sainte-Marie-Madeleine (1128-1155). 6 Rembercourt (aux-Pots), aujourd’hui Rembercourt-Sommaisne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 7 Souilly : Meuse, arr. Verdun, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy. 8 Vraisemblablement Griscourt (Meurthe-et-Moselle, arr. Toul, ancien cant. Domèvre-en-Haye, depuis 2014 cant. Le-Nord-Toulois) ; on retrouve Hugues de Griscourt comme témoin de plusieurs autres chartes.

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L e s acte s A. Original perdu, jadis muni du sceau de l’évêque. B. Copie1 18 H 1, t. 2, au chapitre « Premier tiroir intitulé Anglecourt », p. 1-3, sous la rubrique : « numéro premier. Letres d’Albéron, évêque de Verdun, où il est dit qu’Olric de Lisle donne au couvent surnommé Monastère toutes les terres et prez avec leurs dépendances qui sont aux limittes des Anglecourt, plus 200 jours de terre aux bornes et limittes de Subaucourt, pour construire l’abbaye. Titre authentique » (d’après A). a. Gallia Christiana, t. XIII, Instr., col. 569-570, no XXII (d’après B), sous le titre : Carta fundationis abbatiae canonicorum de Insula. Circa 11442. Ind. : Gallia christiana, t. XIII, Ecclesia Tullensis, col. 1116. Date : le court pontificat de Lucius II (onze mois et trois jours, du 12 mars 1144 au 15 février 1145) fournit les seuls repères chronologiques, lesquels d’ailleurs ne peuvent être qu’approximatifs en raison du temps nécessaire (quelques semaines) pour que par exemple la nouvelle du changement de pape parvienne jusqu’à Verdun. Remarque3 : Dans une première approche, ressort l’impression que l’évêque Albéron de Chiny aurait demandé au pape Lucius II d’approuver l’acte qu’il a émis pour notifier la donation d’Olry et Mathilde de Lisle, en y appendant son sceau pontifical. Sans toutefois exclure complètement cette procédure, il convient de noter qu’elle n’apparaît guère habituelle au xiie siècle. Sans doute est-il préférable de comprendre que l’évêque demande au pape de bien vouloir confirmer (« laudare ») la teneur de l’acte qu’il a émis et de sceller ladite confirmation. Il convient dès lors de supposer que Lucius II aurait établi un acte pontifical scellé – ce qui aurait été la procédure normale – mais les archives de l’abbaye de Lisle n’en ont pas conservé de trace, signifiant sans doute qu’un tel privilège n’a pas été émis car il aurait nécessairement été conservé et transcrit. L’on peut dès lors se poser la question de savoir si le porteur mentionné dans la demande a pu arriver à Rome à temps, c’est-à-dire avant le 15 février 1145, date du décès de Lucius II. Mais la chancellerie pontificale aurait alors établi un privilège de confirmation au nom du nouveau pape, Eugène III4. Un tel privilège a-t-il été émis ? On peut également s’étonner devant cette demande de l’évêque de Verdun que l’on pourrait qualifier de formulée « à mots couverts » et en conséquence s’interroger sur les raisons motivant cette précaution, pour ne pas dire cette ambiguïté.

Domino suo et patri L[ucio]5, Dei gratia universalis ecclesie summo pontifici, A[lbero], Virdunensium minister indignus, voluntariam debite subjectionis obeden-



1 Copie tirée de l’armoire de la manse abbatiale dite l’armoire à deux volets – Premier tiroir intitulé Anglecourt. 2 À noter que « de Insula » est anticipatoire, le texte ne mentionnant que les Anglecourt ; il convient de noter en effet que cette appellation n’a été adoptée qu’après le transfert sur le nouveau site, en 1162, pour commémorer le souvenir du premier donateur, Olry. 3 Mes remerciements au professeur Rolf Große, responsable de la section médiévale de l’Institut historique allemand à Paris, ainsi qu’à Laurent Morelle, directeur d’études à l’EPHE, pour nos fructueux échanges au sujet de cet acte. 4 Eugène III, pape (15 février 1145-8 juillet 1153). 5 Lucius II, pape (12 mars 1144-15 février 1145).

Le s act e s

tiam. Presentes litteras per presentis vobis latoris manus transmittimus, rogantes ut hec nostre sanctionis pagina in usus pauperum Christi delegata, a vestra paternitate laudata, sigilli etiam vestri auctoritate roboretur. N.B. : sur la copie suit la charte d’Albéron de Chiny datable de 1143 (cf. supra acte no 1), charte qui apparaît ainsi avoir été portée à Rome pour être présentée à la chancellerie pontificale pour confirmation.

4 1144 Albéron [de Chiny], évêque de Verdun, confirme la donation que fait par son intermédiaire (per manum) l’abbesse de Saint-Maur de Verdun à l’abbaye Notre-Dame de Lisle de la totalité de l’alleu appelé Hattonmesnil, comprenant forêts, près, terres cultes et incultes, tous les droits d’usage ainsi que deux tiers des dîmes, moyennnant un cens annuel de vingt sous payables en la fête de saint Jean-Baptiste, étant réservé le droit d’usage des habitants de Chaumont dans ces forêts – mais où ils ne possèdent pas le droit de vendre ou de donner le bois –, Saint-Maur y conservant également les mêmes droits d’usage avec en plus celui de glandée pour ses porcs. A. Original perdu. B. Copie dans le Theodericus (cartulaire médiéval de Saint-Maur perdu), fol. 506vo. – C. Copie dans le cartulaire de Saint-Maur (xviie-xviiie siècle). Meuse, 40 H 21, t. 2, chapitre « Chaumont », no 55, p. 505 (d’après B).

In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Albero, Dei gratia Virdunensis episcopus, notum fieri volo omnibus tam presentibus quam futuris, quod domna abbatissa1 sancti Mauri2 dedit, per manum meam, ecclesie sancte Marie de Insula3 totum allodium quod vocatur Hattun Masnil4 in silvis, pratis, terris cultis et incultis, et in omnibus usibus, cum duabus partibus decime, libere possidendum in perpetuum, sub annuo censu viginti solidorum in festo sancti Joannis Baptiste5 singulis annis ecclesie sancti Mauri persolvendorum, salvo usuario virorum Calmontensium6 quibus licet de usuali nemore sibi necessaria accipere, nullam dandi sive vendendi potestatem habentibus. Preterea permittitur prenominate ecclesie sancti Mauri tempore pastus



1 Pour cette date, le nom de l’abbesse de Saint-Maur est incertain ; peut-être s’agirait-il de l’abbesse Ide, qui apparaît en 1128 et 1137. 2 Saint-Maur, abbaye de moniales bénédictines à Verdun. 3 Abbaye Notre-Dame de Lisle aux Anglecourt. 4 Lieu-dit non identifié, sans doute à proximité de Vieux-Monthier, Noyers et Auzécourt (cf. charte de l’évêque de Châlons Geoffroi Ier portant confirmation des donations initiales en faveur de l’abbaye de Monthiers, éd. Gallia christiana, t. X, Instr., no XXII, col. 167-168). 5 Le 24 juin. 6 Non identifié.

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proprios porcos absque pretio in silvam mittere, et ad ejusdem ecclesie officinas reficiendas ligna facere. Haec conventio facta est laude sororum Hadvydis, Fredesensis, Dada totiusque capituli omniumque ministrorum. Testes sunt : Albertus primicerius1, Willelmus decanus2, Joannes archidiaconus3, Petrus cantor4, Hugo thesaurarius5, magister Emelinus6 ; Hugo de Grisencurth7, Vivianus milites ; Boso, Theodoricus, Hugo. Anno ab incarnatione Domini M C XL IV, indictione Ia8, concurrente VIo, epacta XIVa. 5 [1147, 20 janvier – 1149] Albéron [de Chiny], évêque de Verdun, notifie l’approbation donnée par l’abbé Thierry et les chanoines de Lisle, au transfert de l’abbaye de chanoines réguliers de Monthiers-en-Argonne à l’abbaye de Trois-Fontaines et à l’ordre cistercien pour qu’elle y demeure paisiblement et dans son intégrité, stipulant encore que tout éventuel contradicteur soit excommunié et expulsé, et qu’un quelconque perturbateur ne soit en aucune façon accueilli et reçu par l’abbé de Lisle. A. Original perdu, jadis porteur du sceau de l’évêque de Verdun, Albéron de Chiny. B. Copie dans le cartulaire de Monthiers-en-Argonne (xiie siècle). BnF, Mss latins, t. 10 946, fol. 5vo-6, sous la rubrique : « S[igillum] Virdunensis episcopi ». Date : Guy II de Pierrepont, évêque de Chalons, étant qualifié « de bonne mémoire », l’acte se situe donc après son décès, le 20 janvier 1147, en conséquence sous l’épiscopat de Barthélémy de Senlis, mort le 26 décembre 1151, année où apparaît (également dans une charte d’Albéron de Chiny9) Hugues, successeur de l’abbé de Trois-Fontaines, Gautier, ici mentionné. Mais le terminus a quo pourrait sans doute aussi être reporté au 17 mai 1148, date à laquelle le pape Eugène III adressa une bulle à l’abbaye de Monthiers-en-Argonne10 (mais rien ne permet de le vérifier). Quant au terminus ad quem, il peut être fixé à 1149, année où dans une charte du

1 Albert de Mercy*, princier de Verdun (1126-1156), puis évêque (1156-1162). 2 Guillaume II*, doyen du chapitre-cathédral (1144-1177/79) assuma également à partir de 1156/57 la charge d’archidiacre de la Woëvre/prévôt de La Madeleine. 3 Jean de Cornay*, archidiacre de la Rivière (1133-1156). 4 Pierre*, chantre, apparaît en 1143 et, en 1152, Emelin lui a succédé dans cette charge. 5 Hugues, trésorier du chapitre de Verdun est cité de 1133 à 1152. 6 Emelin*, écolâtre en 1143, cumula la charge de chantre à partir de 1152 (en succédant à Pierre) dans laquelle il est encore cité en 1155. 7 Griscourt : Meurthe-et-Moselle, arr. Toul, ancien cant. Domèvre-en-Haye, depuis 2014 cant. Le-Nord-Toulois. 8 Pour l’année 1144, l’indiction est VII (l’indiction I correspond aux années 1138 et 1153) ; en revanche, concurrents et épactes sont conformes. 9 Original sur parchemin, Marne, fonds de Trois-Fontaines, 22 H 65, no 2, daté de 1151, sans autre précision. 10 Cf. Cartulaire de Monthiers, BnF, Mss latins, t. 10 946, fol. 3-3vo ; bulle éditée par Hermann Meinert, Papsturkunden in Frankreich, Neue Folge, I. Band. Champagne und Lothringen. Berlin, Weidmannsche Buchhandlung, 1932-1933, no 58, p. 247 ; JL 9263.

Le s act e s même Albéron de Chiny, les moines cisterciens de Saint-Benoît-en-Woëvre sont annoncés avoir succédé aux chanoines réguliers1. Remarque : Cet acte est rédigé en termes identiques à ceux d’un acte que l’évêque de Châlons, Barthélémy de Senlis (1147-1151), a adressé aux chanoines arrouaisiens de Châtrices2. Seules diffèrent l’adresse et la liste des témoins. On peut donc penser qu’il pourrait s’agir d’une rédaction par le bénéficiaire, l’abbaye de (Vieux) Monthier, mais sans toutefois exclure la chancellerie châlonnaise (ni non plus le scriptorium de Trois-Fontaines), notant en outre que, dans le cartulaire de Monthiers, l’acte donné par l’évêque de Châlons, Barthélémy précède immédiatement celui d’Albéron de Chiny.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Religiosos fovere et eorum prout possibile est procurare quietem, bonum et beneplacitum coram Deo et ad episcopale cognoscitur officium pertinere. Unde ego Adalbero, Dei gratia Virdunensis episcopus, notum fieri volo tam presentibus quam futuris, venerabilem fratrem nostrum Teodericum3 abbatem de Insula4, in presentia mea et ecclesie nostre, ex parte sua et totius capituli sui, laudasse et concessisse ut Monasteriensis5 ecclesia de Argonia que, per manum bone memorie Guidonis Cathalaunensis episcopi6, Waltero7 Trium Fontium8 abbati tradita est et ordini [cisterciensi](a) mancipata in subjectione ejusdem ecclesie Trium Fontium et predicto ordine cisterciensi quieta et illibata permaneat cum omnibus grangiis suis et apenditiis. Quod si forte aliquis de Insula actioni huic contradicere voluerit, a suo abbate commonitus si non destiterit excommunicatus projicietur. Et quicumque pacem Monasteriensis ęcclesię turbare temptaverit, ab abbate de Insula in nullo vivabitur et recipietur. Testes : Albertus primicerius Virdunensis9, Villelmus decanus10, Andreas archidiaconus11, Teodericus cellerarius12, Johannes et Richerus canonici, Vibardus prior de Insula. (a) : mot oublié par le copiste, mais se trouvant dans l’acte de Châlons qui précède.



1 Voir acte ci-après. 2 Cf. Cartulaire de Monthiers, Paris, BnF, Mss latins, t. 10.946, fol. 5-5vo (cet acte de Barthélémy de Senlis est partiellement reproduit dans la Gallia christiania, t. X, col. 967-968). 3 Thierry, deuxième abbé des chanoines réguliers de Lisle-en-Barrois, succéda à Eustache mort à l’abbaye de Châtrices, sans doute le 30 mars 1147. 4 Abbaye de chanoines réguliers Notre-Dame de Lisle (Les Anglecourt). 5 Monthier-en-Argonne (le Vieux-Monthier), abbaye de chanoines réguliers. 6 Guy II de Pierrepont, ancien doyen du chapitre de Laon, évêque de Châlons (1142, après le 28 mai-1147, 26 janvier). 7 Gauthier, abbé de Trois-Fontaines (… 1141-1147 …). Son successeur Hugues est cité en 1151. 8 Trois-Fontaines-l’Abbaye (Marne, arr. Vitry-le-François, cant. Sermaize-les-Bains), abbaye cistercienne, fondée en 1118, fille aînée de Clairvaux ; après avoir essaimé à La Chalade (diocèse de Verdun) en 1127, Orval (diocèse de Trèves) en 1131, puis dans le diocèse de Châlons à Hautefontaine en 1136 et Cheminon en 1138, elle reprit aux chanoines qui l’avaient créée l’abbaye de Monthiers-en-Argonne, vers 1144-1146. 9 Albert* de Mercy, princier (1127-1156) puis évêque de Verdun. 10 Guillaume II*, doyen du chapitre cathédral de Verdun. 11 André* de Muraut, archidiacre de Woëvre. 12 Thierry, cellérier.

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6 1149 En présence (in conspectu) d’Albéron [de Chiny], évêque de Verdun, Dudon de Dommartin, miles, avec l’approbation de ses neveux, fait don à Dieu et aux frères de l’abbaye Notre-Dame de Lisle de tout ce qui de droit relevait de lui à Vaudoncourt. A. Original perdu1, jadis muni du sceau d’Albéron de Chiny. B. Copie 18 H 1, t. 2, p. 985, au chapitre : « 29e tiroir intitulé Vaudoncourt », sous la rubrique : « de l’an 1149. Titre portant donation à l’abbaye de Lisle par Dudon, écuyer de Dommartin, de tout ce qu’il a à Vaudoncourt », et en marge : « no 1er » (d’après A). Remarque : L’adresse de cette notice adressée « aux frères de Lisle » aurait pu laisser penser que les frères en question pourraient bien être, plutôt que les chanoines réguliers, les moines cisterciens, car l’on sait que c’est en cette année 1149 que le remplacement des religieux a vraisemblablement dû s’opérer. Mais ce n’est pas la première fois qu’apparaît le mot frère dans le corpus des actes de Lisle – il est déjà utilisé pour les chanoines dans le premier acte (portant donation des Anglecourt) –, si bien qu’on ne peut en tirer argument pour estimer que l’acte s’adresse aux cisterciens. Cet acte fait manifestement partie d’une pancarte (voir remarque de l’acte qui suit).

In nomine sancte et individue Trinitatis. Notum sit omnnibus tam futuris quam presentibus quod Dudo, miles de Domno Martino2, fratribus de Insula, Domino et sancte Marie foventibus, quicquid sui juris apud Vadonis curiam3 erat, pro salute anime sue et antecessorum suorum, dederit, laudantibus hoc nepotibus suis Petro et fratre suo cum ceteris amicis suis et heredibus, promittens se nunquam deinceps pro hac re fratribus calumniaturum neque per se neque per quemlibet alium. Testes hujus rei sunt : Johannes4 archidiaconus de Karnai5, Garinus cappellanus et clericus, Paganus(a) nomine de Domno Martino6, Milo advocatus de abbatia Sancti Mauritii7, Hubertus de Rembercurt8, Hugo de Grisincurt9.

1 Au moment de la rédaction du cartulaire (1767), cet original était archivé dans « l’armoire à deux volets, 29ème tiroir intitulé Vaudoncourt ». 2 Non identifié avec certitude, pourrait être Dommartin-sur-Yèvre (mentionné au Cartulaire de Monthiers, cf. Dictionnaire topographique de la Marne, p. 90), aujourd’hui Dommartin-Varimont, Marne, arr. Sainte-Menehould, ancien cant. Givry-en-Argonne, depuis 2014 cant. « Argonne-Suippe-et-Vesle ». 3 Vaudoncourt, écart de Lisle-en-Barrois sur la Melche : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 4 Jean de Cornay*, archidiacre de la Rivière. 5 Cornay : Ardennes, arr. Vouziers, cant. Grandpré. 6 Non identifié avec certitude, voir n. 259 supra. 7 Beaulieu (en-Argonne) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieuesur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont. 8 Rembercourt (aux-Pots), aujourd’hui Rembercourt-Sommaisne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 9 Griscourt : Meurthe-et-Moselle, arr. Toul, ancien cant. Domèvre-en-Haye, depuis 2014 cant. « Le-Nord-Toulois ».

Le s act e s

Actum est hoc anno ab incarnatione Domini millesimo centesimo quadragesimo nono, in conspectu domni Alberonis præsulis. (a) : Paginus B.

7 [1149] Albéron [de Chiny], évêque de Verdun, confirme par l’apposition de son sceau l’acte notifiant que les moines de Saint-Benoît-en-Woëvre, successeurs à Lisle des chanoines réguliers, une fois apaisés tous les litiges, ont récupéré de Guiard dit Fouace, l’alleu de Vaudoncourt libre et exempt de toute redevance coutumière, moyennant le paiement annuel, à la saint Jean-Baptiste, de la somme de dix sous. A. Original perdu1, jadis muni du sceau d’Albéron de Chiny. B. Copie 18 H 1, t. 2, p. 985, sous la rubrique : « Suit sur le même parchemin, titre de la donation d’un certain Wiard de ce qu’il possédait à Vaudoncourt sous un cens annuel de 10 sous » (d’après A). a. Gallia Christiana, t. XIII, Inst., col. 570, no XXIII2. – b. Denaix (abbé Jean), Chartes de Saint-Benoît, no 15, p. 58-59. Ind. : Cartulaire de Lisle-en-Barrois (1767). 18 H 1, t. 1, p. 2, sous la rubrique : « Exordium, fundatio et translatio abbatiae Beatae Mariae de Insula Barrensi, ordinis Cisterciensis, in dioecesi Tullensi »3. – Gallia christiana, t. XIII, Ecclesia Tullensis, col. 1116. Date : Le premier acte est daté de 1149, ce qui permet de supposer que celui qui le suit sur le même parchemin (original disparu) doit donc aussi lui être peu éloigné dans le temps, voire lui être contemporain. En effet, l’historique de l’abbaye intitulé Exordium, fondatio et translatio (Cartulaire, t. 1), qui de fait est une compilation des documents d’archives, porte mention de « l’année 1150 » pour relater la sérénité retrouvée de l’abbaye « après le départ des chanoines réguliers » et leur remplacement par des moines de Saint-Benoît4, ce qui leur a permis de récupérer l’alleu de Vaudoncourt. Il semble donc que l’on puisse suivre ce récit, manifestement fondé, outre les textes, sur la memoria de l’abbaye (telle que celle-ci pouvait s’établir au moment de sa rédaction, vraisemblablement – comme nous l’avons vu – au milieu



1 Au moment de la rédaction du cartulaire (1767), cet original était archivé dans « l’armoire à deux volets (armoire de la manse abbatiale), 29ème tiroir intitulé Vaudoncourt ». 2 Cette édition présente dix variantes légères avec C, comme l’a signalé l’abbé Denaix. 3 […] Deinde sicut annum 1150, in præfata ecclesia Beatæ Mariæ de Insula, post translationem canonicorum regularium, monachi cisterciences ad reformandum ordinem succedentes, omnibus paccatis calumniis, allodium de Waudonis curia liberum et absolutum ab omnibus custumiis a domino Viardo cognomine Foatia, et ab omnnibus hæredibus et cohæredibus ejus susceperunt quod per chartam sigillo supra dicti Alberonis episcopi Virdunensis munitam constat : voir Annexe A no 1. 4 Léopold Janauschek (Originum cisterciensum, Vienne, 1877, in-4°, t. 1, no 320, p. 126) qui a vérifié en divers lieux d’Europe les sources de l’ordre cistercien a trouvé quatre textes situant la fondation de Lisle-en-Barrois en 1149, sept en 1150, un en 1152 et dix-neuf en 1151 (20 avril), année qu’il a retenue (N.B. : cité par Denaix, op. cit. p. 59).

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L e s acte s du xviiie siècle, peut-être en réponse à une demande de dom Calmet1) et ainsi dater la reprise par les cisterciens de cette année 1149. Remarque : Cette notice a été transcrite sur le même parchemin que la notice précédente, selon l’annotation du copiste du cartulaire. Si ces deux actes ont été copiés à la suite l’un de l’autre sur le même support, l’on est donc en droit de penser qu’il pourrait s’agir d’une pancarte. Comme il y avait donation par deux personnes différentes, le cartulariste du xviiie siècle en a fait deux actes distincts. Quoi qu’il en soit, en l’absence de l’original, et faute de renseignements qu’il aurait pu fournir, ou que le cartulariste aurait pu recopier2, on ne peut qu’émettre l’hypothèse de la pancarte. Par ailleurs, il convient de se demander si l’annonce de sceau de cette seconde notice ne servirait pas à valider l’ensemble de la pancarte et donc les deux donations.

Noverint omnes tam futuri quam presentes quod in ecclesia sancte Marie de Insula, post translationem canonicorum, monachi Sancti Benedicti3 ad reformandum ordinem succedentes, omnibus pacatis calumpniis partim præcibus partim muneribus, allodium de Valdonis curia4 liberum et absolutum a omnibus customiis a domino Wiardo cognomine Fuatia5 et ab omnibus heredibus et coheredibus ejus, persolvendo singulis annis ad festivitatem Beati Joannis6 decem solidos, receperint. Quod ut in perpetuis temporibus inviolata conservetur concordia, scripto sigillo Alberonis episcopi Virdunensis confirmato commendaverint. Hujus igitur conventionis testes sunt : Girardus castellanus7, Gauffridus de Munctione8, Anchereus de Hona9, magister Falco10, Joisbertus presbiter. 8 1154 Boson, évêque de Châlons, concède à l’abbaye Notre-Dame de Lisle l’autel de Vaudoncourt, à charge de lui payer un cens de douze deniers une année, dix-huit deniers l’autre.

1 Voir Introduction et no 45. 2 On ne peut aussi d’ailleurs que regretter, de manière plus générale, que les copistes du xviiie siècle n’aient pas donné de description des originaux, ni non plus des diverses mentions dorsales. 3 Saint-Benoît-en-Woëvre, village aujourd’hui intégré à la commune de Vigneulles-les-Hattonchâtel (Meuse, arr. Commercy, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Saint-Mihiel ; dioc. Metz, archid. Vic, doy. Gorze), abbaye – première implantation cistercienne dans le diocèse de Metz – fondée vers 1131/1132 par douze religieux venus de La Crète sur un domaine initial octroyé par le comte Airard de Reynel. 4 Vaudoncourt, écart de Lisle-en-Barrois, sur la Melche, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 5 Guiard Fouace*, père de Baudouin Fouace. 6 Le 24 juin. 7 Girard*, châtelain de Bar (1135-1160). 8 Mousson, commune de Pont-à-Mousson : Meurthe-et-Moselle, arr. Nancy, cant. Pont-à-Mousson ; dioc. Metz, archid. Vic, chef-lieu de doy. 9 Non identifié. 10 Peut-être Foulque de Bar qui souscrit en 1162/65 un acte de l’évêque de Toul, Henri de Lorraine (cf. no 19).

Le s act e s A. Original perdu. B. Copie 18 H 1, t. 2, au chapitre « 29ème tiroir intitulé Vaudoncourt », p. 986-987 : « De l’an 1154, titre de donnation faite à l’abbaye de Lisle de l’autel de Vaudoncourt et ses dépendances », et en annotation en marge : « no 3. Authentique ». Ind. : Gallia christiana, t. XIII, Ecclesia Tullensis, col. 1116 et 1117.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Boso1, Cathalaunensis2 episcopus, justis religiosorum virorum precibus tanto magis benivolas aures accomodare nos convenit quanto propensius eos ecclesiasticis utilitatibus cognoscimus desudare, hoc siquidem rationis intuit precibus Joannis3 abbatis Beate Marie de Insula, viri religiosi inclinati, concessimus ei ejusque successoribus in perpetuum altare de Vaduncurte4 cum dote sua et omnibus appenditiis suis, salvo episcopali jure. Statuimus etiam quod abbas Beate Marie de Insula solvet pro custumia altaris alternis successoribus in uno semper annorum duodecim denarios, in altero vero decem et octo. Ut autem omnia litigandi occasio futuris temporibus subtrahatur, presentie pagine scripto confirmavimus auctoritate pontificali, interminantes ne aliqua ecclesiastica secularisve persona prætaxatam donationem attemptare presumat. Quod si quis temerario ausu attemptaverit neque dignam satisfactionem tertio submonitus agerit illo quo Deus iratus percalit anathematæ feriatur. S. Zacharie thesaurarii, S. Joannis capellani, S. magistri Henrici, S. Odonis iterumque Odonis, S. Warnerii. Actum Cathalaunensis, anno incarnati Verbi Mo Co Lo IIIIo, indictione IIIIa, concurrente IIIIo, regnante in Francia Ludovico5 Francorum rege nobilissimo, præsidente Cathalaunis Bosoni6 venerabili episcopo, anno episcopatus sui sæcundo. 9 [1149-1154] Jean, abbé de Notre-Dame de Lisle et Adélaïde, abbesse de Saint-Maur de Verdun, notifient l’arrangement conclu entre les deux abbayes au sujet de leurs pâtures à Chaumont, qui seront communes, à la condition que l’abbé paye chaque année, en la fête de saint Jean-Baptiste, deux sous de châlonnais à l’abbesse et deux deniers à son avoué. A. Original perdu. B. Copie 18 H 1, t. 2, au chapitre : « 34e tiroir intitulé Chaumont et Autrécourt », no 1, p. 1081, sous la rubrique : « Titre sans datte portant accord entre l’abbaye de St Maur de Verdun d’une part



1 Boson, évêque de Châlons (1153-1162). 2 Châlons (en-Champagne) : Marne, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de dioc. 3 Jean Ier, premier abbé cistercien de Notre-Dame de Lisle (1149-1154). 4 Vaudoncourt, écart de Lisle-en-Barrois, sur la Melche, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 5 Louis VII le Jeune (1137-1180). 6 Boson, évêque de Châlons (1153-1162).

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L e s acte s et celle de Lisle d’autre part, à l’occasion de la vaine pasture sur le ban de Chaumont », et en marge : « authentique » (d’après A). Date : Jean, premier abbé cistercien de Lisle-en-Barrois (1149-1154).

Notum presenti scripto facimus pactionem que facta est inter abbatem de Insula Joannem1 et abbatissam ecclesie Sancti Mauri2 Adeledim, quod consensu totius capituli sui et Alberti advocati et domine Leuchardis uxoris sue, concessit abbati et ecclesie sue habere communem pascuam omnibus pecudibus suis per omnes fines ville Calvimontis3, ea conditione quod unoquoque anno solvet abbas duos solidos Cathalaunensium abbatissæ et duos nummos advocato ejusdem monetæ, et hoc in festo sancti Joannis Baptiste4. Sed si forte contigerit quod pecudes sive in agris sive in pratis aliquid deliquerint, sine vadio sine alio jure damnum restituetur. Testes Alberti advocati : Milo advocatus, Garsirius de Merauval5, Johannes de Sanctæ Manehot6. Testes capituli : Joannes de Villa canonicus7, Evrardus præpositus8, Bovo villicus, Theodericus domicellus, et alii qui interfuerunt. 10 [1153-1154] L’abbé Gervais et toute la communauté de Saint-Maurice de Beaulieu concèdent à Jean, abbé de Notre-Dame de Lisle, les pâtures de Merche moyennant le règlement annuel, à la saint Jean-Baptiste, d’un droit de passage de douze deniers et à la condition que si jamais un dommage était causé dans les près ou par des pâtres ignorant les moissons dans les champs, il soit rendu au triple sans autre redevance de dédommagement. A. riginal écrit sur parchemin (cf. B) perdu. B. Copie 18 H 1, t. 2, au chapitre : « Lisle ou Mierche », no 8, p. 663, sous la rubrique : « Titre sans datte, signature ni sceau, portant donation à l’abbaye de Lisle par celle de Beaulieu du droit de pâturage de Mierche, sous un cens annuel de 12 deniers », et en marge : « no 8 » (d’après A).

1 Jean Ier, premier abbé cistercien de Notre-Dame de Lisle (1149-1154). 2 Saint-Maur, abbaye à Verdun. 3 Chaumont (sur-Aire), Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 4 Le 24 juin. 5 Pourrait être Merauvaux (?), écart de Villers-sous-Bonchamp, ancienne commune de Mont-Villers et aujourd’hui commune de Bonzée : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Fresnes-en-Woëvre et depuis 2014 cant. Etain ; dioc. Verdun, archid. Woëvre, doy. Pareid. 6 Sainte-Menehould : Marne, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Châlons, archid. Astenois, chef-lieu de doy. 7 Vraisemblablement chanoine de Sainte-Croix, collégiale affectée au service des moniales de Saint-Maur. 8 Sans doute prévôt de Sainte-Croix.

Le s act e s Date : Gervais II fut abbé de Beaulieu de 1153 à 1156/621 et Jean abbé de Lisle de 1149 à 1154.

Noverint omnes tam presentes quam futuri quod abbas Gervasius et totus ecclesie Sancti Mauricii conventus abbati Johanni ecclesie Sancte Marie de Insula ejusque successoribus pascua Marchie sub transcensu duodecim denariorum, singulis annis in festivitate sancti Johannis Baptiste2 thesaurario persolvendorum in perpetuum concesserint, sub tali videlicet conditione quod si in pratis vel in agrorum messibus ignorantibus pastoribus aliquid deliquerint, dampnum tantum IIIo sine jure wadii restituatur. Hujus rei testes sunt : Theodericus prior3, Evrardus, Albertus, Guido sacerdotes4, Albertus miles5, Dudo6 et Martinus frater ejus. 11 [Vers 1154] Robert, archidiacre de Châlons, ayant entendu dire que l’abbaye Notre-Dame de Lisle qui possède dans son archidiaconé les autels de Vaudoncourt et de Lamermont, s’était emparée de deux lieux désertés, Merchette et Villers, au prétexte que c’étaient des dépendances des susdits autels, après avoir demandé à l’abbé de Châtrices et au doyen de Seleres de mener les investigations nécessaires, notifie que Merchette et Villers dépendent bien respectivement desdits autels de Vaudoncourt et Lamermont. A. Original perdu. B. Copie 18 H 1, t. 2, au chapitre « 29ème tiroir intitulé Vaudoncourt », p. 987-988, sous la rubrique : « Titre sans datte portant attestation qu’il appartient à l’abbaye de Lisle les autels de Vaudoncourt et Lamermont, et que l’autel de Merchette dépend de celui de Vaudoncourt, et celui de Villers de celui de Lamermont », et en marge : « no 4. Authentique » (d’après A). Date : acte que l’on peut rapprocher de celui de l’évêque Boson, abordant le même sujet, daté de 1154, et situé juste avant dans le Cartulaire (p. 986-987).

In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Robertus, Cathalaunensis ecclesie archidiaconus7, ne possint ea que rationabiliter decisa sunt, rursus in litem et discordiam revocari, sicque pacis bona turbari, notum esse volumus tam futuris quam presentibus quod, cum possideret ecclesia monachorum de Insula8 in archidiaconatu

1 Cf. Jean Denaix, « Liste des abbés de Beaulieu », Annales de l’Est, Nancy, 1958, no 1, p. 69-76. 2 Le 24 juin. 3 Vraisemblablement prieur de Beaulieu. 4 Sans doute moines de Beaulieu. 5 Il ne semble pas qu’il puisse s’agir d’Albert* de Clermont, fils de Dudon. 6 Il ne semble pas non plus qu’il puisse s’agir de Dudon*, seigneur de Clermont, père d’Albert. il pourrait éventuellement s’agir de Dudon de Dommartin, mentionné à l’acte no 6. 7 Vraisemblablement archidiacre d’Astenois, Robert apparaît dans les actes des évêques de Châlons depuis 1147, d’abord comme écolâtre, puis archidiacre en 1153 jusque 1174/75 (cf. Marie-Josèphe Gut-Bondil, op. cit.). 8 Abbaye Notre-Dame de Lisle (aux Anglecourt).

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L e s acte s

nostro duo altaria, videlicet Vauduncurtis1 et Lamermuntis2 cum suis appenditiis, suggestum est nobis quod prædictæ ecclesiæ monachi duo deserta loca nostri juris quasi prænominatis altaribus appenditia sibi usurpassent, unum qui vocatur Merchette3, alterum vero qui dicitur Villare4. Qua suggestione permoti misimus ad hoc investigandum Ymarum5 Castriciensis6 ecclesie abbatem et Garnerum decanum nostrum de Soleres7, qui diligenter et fideliter etiam tertio per seniores provincie rei veritatem investigantes renunciaverunt nobis pro vero quod illa duo deserta loca que supramemoravimus ad predicta altaria pertinerent, Merchota8 scilicet ad altare Vaudoncurtis, Villare vero ad altare Lamermontis. Nos itaque veritate cognita ecclesiam super hoc deinceps inquietare noluimus, sed eam in quieta(a) possessione sua permanere concessimus. Nomina autem eorum qui interfuerunt sunt hec : Ymarus abbas Castriciensis, Petrus dapifer, Rogerus Jordanis canonicus Sancti Stephani9, Guillelmus magister, Joannis canonici Sancti Trinitatis10, magister Gillelmus et Mauritius frater ejus cognati archidiaconi, Radulphus clericus, Alardus conversus Castriciensis. (a) : la copie porte : inqueta.

12 [Vers 1154] Boson, évêque de Châlons, notifie que Julienne, sœur de Dudon de Praye, et ses fils, donnent à l’abbaye Notre-Dame de Lisle les biens qu’ils possèdent à Vaudoncourt. A. Original perdu. B. Copie 18 H 1, t. 2, au chapitre « 29ème tiroir intitulé Vaudoncourt », p. 986, sous la rubrique : « Titre sans datte portant donnation à l’abbaye de Lisle par dame Julienne, sœur de Dudon



1 Vaudoncourt, écart de Lisle-en-Barrois, sur la Melche, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 2 Lamermont, écart de Lisle-en-Barrois, sis sur le cours de l’Aisne, à environ 3,2 km à vol d’oiseau de la commune. 3 Merchette, site sur lequel vint s’implanter l’abbaye Notre-Dame de Lisle. 4 Sans doute Villers-aux-Cerises, territoire qui appartenait à l’abbaye (indiqué comme ferme de la commune de Lisle-en-Barrois par le Dictionnaire topographique de la Meuse) et que l’on voit apparaître plusieurs fois (cf. actes nos 43, 48, 49, 59, 63, 86). 5 Ymard, élu second abbé de Châtrices (1147-1170 …), à la mort du fondateur, l’abbé Eustache. 6 Châtrices : Marne, arr. Sainte-Menehould, ancien cant. Sainte-Menehould, depuis 2014 cant. « Argonne, Suippe et Vesle » ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Sainte-Menehould ; abbaye de chanoines réguliers fondée en 1142 par l’abbé Eustache* (qui fonda également Monthiers-en-Argonne et Lisle/ Les Anglecourt), et affiliée à l’ordre d’Arrouaise. 7 Pourrait être Soulières (?) : Marne, arr. Châlons-en-Champagne, cant. Vertus-Plaine Champenoise ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Vertus, patron saint Martin. 8 Merchette, site sur lequel vint s’implanter l’abbaye Notre-Dame de Lisle. 9 Saint-Etienne, cathédrale et chapitre cathédral de Châlons. 10 Sainte-Trinité, collégiale à Châlons fondée en 1023/24.

Le s act e s de Praye, de ce qu’elle et ses enfans ont et croyent avoir au territoire de Vaudoncourt », et en marge : « no 2. Authentique » (d’après A). Ind. : Gallia christiana, t. XIII, Ecclesia Tullensis, col. 1117. Date : Boson est évêque de Châlons entre 1153 et 1162. Bien que, dans le Cartulaire de Lisle, cet acte précède un autre acte de Boson, daté de 1154, il convient pourtant de le placer après ce dernier qui mentionne le premier abbé cistercien de Lisle, Jean (1149-1154), et ainsi dater la présente charte des environs de 1154, année où apparaît Hugues, le deuxième abbé cistercien de Notre-Dame de Lisle, ici mentionné.

Ego Boso, Dei gratia Cathalaunensis episcopus, notum fieri volo presentibus et futuris quod Juliana, soror Dudonis de Prieus1, et filii ejus Albricus et Petrus et Dudo, dederunt(a) in elemosinam et perpetuam possessionem ecclesie Sancte Marie de Insula per manum Hugonis2 abbatis ejusdem loci quicquid aliquomodo habebant aut habere se putabant(b) in territorio de Vadoncurt3, in silvis et aquis et pratis et terris cultis et incultis. Testes : Gervasius4 Monasteriensis5 abbas, et Joannes(c) dominus de Possessa6, Hugo Truncus et Burnart, Herbertus et Adam de Possessa, milites. (a) le scribe a porté : dederint. – (b) : seputabant. – (c) : Jonnes.

13 [1149-1156] Garin de Saint-André, ses frères et toute la famille accordent aux frères de Lisle, en quelque lieu où sera transférée l’abbaye, le droit de pâture sur le ban de Saint-André, l’entrée et la sortie des charriots et charrettes sur toute leur terre, l’autorisation pour leurs bergers de prendre du bois de leur forêt pour construire une maisonnette et faire du feu, avec la possibilité de cultiver des terres à condition de régler le terrage ou les dîmes, moyennant le paiement annuel, à l’Avent, de la somme de douze deniers ; ils donnent également le droit de pâture et de passage sur le territoire de Sarney.





1 Donné par le cartulariste de Lisle-en-Barois comme étant Praye, lieu qui ne peut être identifié avec certitude. À noter qu’une localité portant ce nom, Praye-sous-Vaudémont, existe en Meurthe-et-Moselle, arr. Nancy, ancien cant. Vézelise, depuis 2014 cant. Meine-au-Saintois. 2 Hugues*, deuxième abbé cistercien de Notre-Dame de Lisle (1154-1170). 3 Il ne semble pas certain qu’il puisse s’agir de Vaudoncourt, écart de Lisle-en-Barrois, sur la Melche (Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain) qui relevait du diocèse de Toul (archid. Reynel, doy. Bar) et par conséquent non d’un archidiaconé du diocèse de Châlons, à moins que cet archidiacre ait disposé d’un droit de nomination pour cet autel. 4 Gervais, originaire du diocèse de Verdun, premier abbé cistercien de Monthiers-en-Argonne (1144/1146-1164). 5 Monthier-en-Argonne, site primitif de l’abbaye avant son transfert et aujourd’hui dénommé Vieux-Monthier, écart de Auzécourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain. 6 Possesse, Marne, arr. Vitry-le-François, ancien cant. Heiltz-le-Maurupt, depuis 2014 cant. Sermaize-les-Bains.

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L e s acte s A. Original perdu. B. Copie 18 H 1, t. 2, au chapitre « 25e tiroir intitulé Rambercourt aux Pots. Renferme aussi Vavincourt et Sarney, de même que Saint-André », no 1, p. 833, sous la rubrique : « Titre sans datte pour la vaine pâture du ban de Sarney, finage de Rambercourt et aussi du ban de Saint-André », et en marge : « no 1er », et en-dessous « St-André et Sarney, vaine pâture ». Date : Barthélemy fut abbé de St-Paul de 1149 à 1169. Adressée aux frères de Lisle, en l’occurrence aux cisterciens qui ont remplacé les chanoines en 1149, cette donation a été confirmée par l’évêque de Verdun, Albéron de Chiny, ce qui permet ainsi de déterminer le terminus ad quem, à savoir la date de fin d’épiscopat d’Albéron de Chiny, dans les premiers mois de 1156. remarques : De même que la charte d’Albéron de Chiny (1131-1156) qui a confirmé la présente donation1, cette notice comporte la subordonnée de lieu, « ubicumque abbatia fuerit », que l’on peut traduire par « en quelque lieu où sera l’abbaye » et interpréter « en quelque lieu où sera transférée l’abbaye » ou « peu importe le lieu où va être implantée l’abbaye ». L’on peut ainsi dès lors formuler l’hypothèse que la donation de la famille de Saint-André ici rapportée se serait située au moment où les cisterciens, nouvellement arrivés de Saint-Benoît-en-Woëvre pour reprendre l’abbaye de Lisle aux chanoines réguliers, se seraient déjà interrogés sur son implantation et envisageaient donc un transfert des Anglecourt pour un lieu non encore définitivement déterminé à ce moment précis (car sinon il aurait été clairement exprimé). Il apparaît en effet que le site des Anglecourt, largement ouvert et peu boisé, ne correspond pas à l’idéal cistercien2. Le transfert ne s’opérera qu’en 11623.

Tam futuris quam presentibus notificamus quod Varinus, Hulduinus, Theodericus, Constancius, fratres de Sancto Andrea4, et uxores et filii et filie eorum, filii quoque Alberici fratris eorum Bernardus et Virricus, dederunt fratribus Sancte Marie de Insula, ubicumque abbatia fuerit, usuaria pasture per totum bannum Sancti Andree, omni tempore ab omnibus animalibus suis de pascenda, insuper ingressus et egressus carris et bigis eorum per totam terram suam. Pastoribus quoque eorum concesserunt ad bordam(a) construendam(b) et ad ignem faciendum ligna de suo nemore. Si vero terram arrare voluerunt, a gregibus suis firmatam licebit eis, ita tamen quod terragium vel decimas inde persolvent, quod si animalia eorum damnum aliquem fecerint, absque jure damnum restituent. Hoc tali conditione factum est quod singulis annis in adventu Domini villico eorum apud Sanctum Andream XII nummi persolventur.





1 Voir acte suivant no 14. 2 Marcel Pacaut (Les ordres monastiques et religieux au Moyen Âge, Paris, Nathan Université, 1970) a ainsi décrit les lieux d’implantation des cisterciens : « Le fond d’un vallon assez plat, communiquant aisément vers l’aval, irrigué par une rivière active, entouré si possible de bois pour accentuer la rupture avec le monde et fournir les matériaux de construction, ou encore le bord d’un ruisseau en lisière d’une forêt représentent les meilleurs sites en offrant une clairière que les religieux transforment en un jardin entouré de quelques champs et d’une prairie ». 3 Voir Introduction, § « Le transfert de site : l’installation à Merche ». 4 Saint-André (en-Barrois) : Meuse, arr. Verdun, cant. Souilly ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly.

Le s act e s

Dederunt etiam(c) esse omnes hi supradicti heredes unanimiter(d) pasture vane usuaria de Sarney1 cunctis animalibus suis, quocumque modo eorum indiguerit necnon ingressus et egressus carris et bigis eorum. Testes : Bartholomeus(e) abbas de Sancto Paulo2, Albertus3 de Clermont4, Robertus de Sullei5, Helias de Aspremont6, Rambaudus de Chavencei7, Petrus(f), Arnulphus, Rodulphus, Wibaudus de Solle…i …a (g)8. (a) : d’abord écrit borvat, puis le v a été expontué par la lettre d. – (b) : construenda B, sans doute non prise en compte de deux tildes suscrits en fin de mot et donc lire ad bordam cosntruendam. – (c) : est B, sans doute mauvaise lecture d’une abréviation pour etiam. – (d) : sic. – (e) : Barthomeus B. – (f) : Betrus B. – (g) : sic, lettres transcrites telles quelles, vraisemblablement pour marquer à l’identique (?) la fin de la dernière ligne de l’original par cette sorte d’étirement afin d’atteindre la justification à droite, et mises pour Solleia.

14 [1149-1156] Garin [de Saint-André] et ses frères font don à l’abbaye Notre-Dame de Lisle du droit d’usage sur les pâtures et les chemins pour tous ses troupeaux dans les finages de Sarney et des Merchines, sous la réserve que, si le bétail venait à abîmer champs ou prés, il soit restitué sans gage ou autre redevance, dans une notice dont Albéron [de Chiny], évêque de Verdun, est témoin. A. Original perdu. B. Copie 18 H 1, t. 2, au chapitre « 25e tiroir intitulé Rambercourt aux Pots. Renferme aussi Vavincourt et Sarney, de même que Saint-André », p. 834, sous la rubrique : « Sarney et Mierche, tiroir de Rambercourt – autre titre sans datte de la vaine pasture des territoires de Sarney et Mierche »9. Date : voir supra, no 13.



1 Sarney, écart de Vavincourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Bar-le-Duc 2 ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 2 Barthélémy I, troisième abbé prémontré de Saint-Paul de Verdun (1149-1169). 3 Albert* dit Pichot, seigneur de Sainte-Menehould, devenu seigneur de Clermont après avoir épousé l’héritière de Dudon II de Clermont. 4 Clermont (en-Argonne) : Meuse : arr. Verdun, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy. 5 Souilly : Meuse, arr. Verdun, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy. 6 Apremont (la-Forêt) : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel. 7 Chauvency (la-Forêt) : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel. Chauvency (le-Château) : Meuse, arr. Verdun, cant. Montmédy ; dioc. Trèves, archid. Longuyon, doy. Juvigny. 8 Peut-être des parents (des fils ou des neveux ?) de Robert de Souilly. 9 Une note en marge indique : « voir le no 9 du 18ème tiroir ; c’est un titre pour la vaine pasture du territoire de Mierche et autres, page 663 cy devant ».

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L e s acte s Remarque : La donation de cette fratrie mentionnée dans une autre notice précise qu’ils sont originaires de Saint-André (voir acte précédent). Est témoin de cette donation l’évêque de Verdun, Albéron de Chiny, dont le nom est clairement porté par le scribe. Il n’en reste pas moins qu’un sérieux doute subsiste ; le scribe n’aurait-il pu se tromper, surtout s’il y avait un tilde, comme on a pu constater que cela malheureusement lui arrivait ? N’aurait-il pas dû lire « dominus Albertus episcopus », c’est-à dire Albert de Mercy qui fut évêque de 1156 à 1161, ce qui cadrerait mieux avec la datation du transfert de site ? Dans ce cas, il conviendrait donc de reporter la datation aux années de son épiscopat.

Noverint tam presentes quam futuri quod dominus Warinus et fratres sui, scilicet Holduinus, Theodericus, Constancius et duo filii Albrici, laudantibus haeredibus suis, dederunt in perpetuum fratribus de Insula, pro salute animarum suarum, usum pascuarum ac viarum omnibus pecoribus in finibus Sarnei1 et Marchie2, tali conditione ut si pecudes in agris, sive in pratis aliquid deliquerint, sive vadio sive alio jure damnum restituetur. Hujus rei testes sunt : dominus Albero3 episcopus, Willelmus decanus Sancte Marie4, Robertus et Raynardus fratres de Subliaco5, Adelinus nepos eorum, Milo Marollus, Petrus Mollis. 15 [1156-1161] Albert [Ier de Mercy], évêque de Verdun, confirme à l’abbaye Notre-Dame de Lisle les donations des droits de vaines pâtures dans les bans de Mondrecourt, Seraucourt, Rembercourt, Beauzée et Récourt, avec le droit d’usage qu’accordent Rainier d’Apremont de sa grande forêt, Garnier de Beaumont du quart des pâturages du ban de Beauzée, Jean de Marat de l’autre quart de ces pâturages et des deux tiers des dîmes sur les deux cent jugères de terre de Seraucourt et Guiard de Bulainville du troisième tiers des dîmes sur lesdits deux cent jugères de terre de Seraucourt. A. Original sur parchemin, larg. 325/313 × haut. 171/153 (dont repli 15/27 mm), jadis porteur d’un sceau appendu sur languette de parchemin. 18 H 9 (pièce no 7)6.



1 Sarney, écart de Vavincourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Bar-le-Duc 2 ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 2 Les Merchines, écart de Lisle-en-Barrois. 3 Albéron de Chiny, évêque de Verdun (1131-1156). 4 Guillaume II doyen* du chapitre cathédral de Verdun, depuis environ 1143, devint également, en 1156, archidiacre de la Woëvre et donc prévôt de la collégiale Sainte-Marie-Madeleine. 5 Souilly : Meuse, arr. Verdun, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy. 6 Ce parchemin porte une réglure à la mine de plomb, avec justification à gauche et à droite où elle est plus aléatoire en raison des terminaisons de ligne ; interlinéation de 7 mm. Cette pancarte, écrite en lignes continues,, présente des signes alinéaires (qui sont reportés dans la transcription) pour marquer et identifier les différentes donations.

Le s act e s B. Copie (1767), 18 H 1, no 2, p. 883-884 (d’après A), au chapitre « Seraucourt », sous la rubrique : « titre fondateur de la vaine pâture des finages de Mondricourt, Seraucourt, Darrescourt, du milieu du ban de Bauzé, et l’usage de la grande forêt d’Arrescourt, et pour deux parts des dixmes de 200 jours de terre au ban de Seraucourt », avec en marge l’annotation « no 12. Authentique ». Date : Le premier élément de datation est l’épiscopat d’Albert de Mercy que viennent préciser les mentions parmi les témoins de Gervais, abbé de Beaulieu de 1153 à vers 1160/62, et d’Eudes de Cornay attesté entre 1144 et 1160/61.

|1| Ego Albertus, Dei gratia Virdunensis episcopus, precavens ne aliqua circumventione secularium servi Dei inquietentur tam futuris |2| quam presentibus notificare decrevi quod Rainerus1 de Asperomonte cum uxore sua Helvidi, laude filiorum filiarumque suarum, |3| per manus nostras dedit fratribus de Insula pro remedio animę suę, usuaria vanę pasture quę est in banno de Mundricurt2, |4| de Seroucurt3,



Le parchemin a été plié une fois en largeur et trois fois en hauteur, déterminant de ce fait huit quadrilatères ; ces pliures, semblent de différentes époques, les trois pliures verticales étant sans doute plus anciennes (probablement xiie-xiiie siècle) car relativement aplaties, et ayant été sans doute assez rapidement abandonnées puisqu’une mention du xive siècle s’inscrit de bord à bord au dos du parchemin, couvrant les anciennes pliures verticales. La pliure horizontale a plus longuement marqué le parchemin, si l’on en juge d’après la teinte plus foncée de la moitié inférieure, avec sur deux lignes, à l’encre de couleur brun foncé, une mention du xiiie siècle de part et d’autre du pli vertical gauche : de pascuis de Beauzeis, de Mondricurt, de Serocurt, de Arescurt / et de III partibus decimæ et CC jornalium in territorio de Serocurt, montrant qu’il a longtemps été conservé plié en deux. Autre mention juste en dessous, d’une écriture du xviie ou xviiie siècle : du 12 ou 13e siècle, et à côté à droite : Cotte À A, et au bas à gauche, d’une écriture xiiie-xive siècle, à l’encre brun foncé : Seroucourt. En haut du parchemin, sur quatre lignes dont trois courant de bord à bord, s’inclinant sur la droite car sans réglure, d’une écriture du xive siècle, à l’encre brun foncé, d’une autre main : Rainerus de Asperomonte / pro pascuis de Mondricurt, Seroucurt, Rambercurt, avec en suscription : et de Arescurt et usuaria magne silve, puis le texte reprend : Bauzeis, pro duabus partibus. Warnerus de Sambumont quartam partem pascuarum de Bauzeis, debendum II denarios / Johannes de Marres reliquam quartam partem pascuarum de Bauzeis et dedit duas partes decime, IIc jornalium apud Seroucurt, debendum apud Bauzeis VI denarios. / Guiardus de Bullaniville dedit aliam terciam partem dictorum CCorum jornalium pro quibus debemus II denarios. Dans le dernier quadrilatère dessiné par les pliures, le long du bord extérieur droit, de haut en bas sur deux lignes, d’une écriture du xviiie siècle, à l’encre noire : No 12, du 26e tiroir / de l’armoire à deux volets. À noter à la gauche de cette mention, d’une encre brun foncé, un « I » majuscule que suscrit la lettre « À » (prima) qui pourrait être une cotte d’archive ; une autre mention d’archivage, à l’encre brun pâle se trouve d’ailleurs en haut du quadrilatère voisin : Cotte M. Tout laisse à penser que, dans l’armoire à volets, ce parchemin était conservé à plat dans le tiroir. 1 Rainier, chevalier castral d’Apremont, époux de Helwide de Lisle (fille d’Olry de Lisle et de Mathilde). 2 Mondrecourt, aujourd’hui commune « Les Trois-Domaines » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, annexe d’Issoncourt. 3 Seraucourt, aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly.

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L e s acte s

de Renbercurt1 et in dimidio banno de Bauzeis2 et de Arescurt3, cum usuario magnę silvę. Si vero ani-|5|-malia rusticis aliquid damnum in agris seu pratis fecerunt absque juris satisfactione dampnum restituetur. Testes Warnerus4 |6| junior de Sampiniaco5, Balduinus6 de Asperomonte, Alexander de Brachio7, Radulfus de Ursuncurt8, Milo de Fremerivilla9. |7| ¶ Illud ętiam notificamus quod Varnerus10 de Sambumunt11 quartam partem pascuarum banni de Bauzeis, laude uxoris suę |8| filiorum filiarumque suarum, concedente etiam Valtero de Baruncurt12, de quo illam tenet in fiedo, eisdem fratribus donavit et ne |9| hoc beneficium oblivioni tradatur idem fratres singulis annis in festo sancti Johannis villico ejus IIos nummos cathalaunenses persolvent. Testes |10| magister Achardus13, Odo14 de Quarnaio15, Radulfus de Asperomonte et Falco nepos ejus. ¶ Sed et notum facimus illud quod Johannes de |11| Marex16 supradictis fratribus dedit residuam quartam partem pascuarum banni de Bauzeis, fratribus suis Adone et Falcone annu-|12|-entibus, concedente etiam Alberto17 de Claromonte18 de quo eam tenebat cum uxore sua, filiis filiabusque suis, donavit etiam duas |13| partes decimę



1 Rembercourt (aux-Pots), aujourd’hui Rembercourt-Sommaisne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 2 Beauzée (sur-Aire), aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 3 Récourt (le-Creux), Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 4 Garnier II de Sampigny fils de Garnier Ier de Sampigny et Dieulouard, frère d’Olry de Hattonchâtel, est attesté peut-être depuis 1149/52 (mais il peut aussi à cette date s’agir de son père) jusque 1177/78. 5 Sampigny, Meuse, arr. Commercy, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Saint-Mihiel. 6 Baudouin d’Apremont, fils de Folmar, époux d’Isabelle, père de quatre garçons : Simon, Hugues, Folmar et Albert ainsi que de deux filles, Alburge et Comtesse, apparaît entre 1133 et 1163. 7 Bras (sur-Meuse) : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Charny-sur-Meuse, depuis 2014 cant. Belleville-surMeuse ; dioc. Verdun, archid. Princerie, doy. Chaumont, patron saint Maurice. 8 Issoncourt, commune « Les-Trois-Domaines » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 9 Fromeréville (les-Vallons) : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Charny-sur-Meuse, depuis 2014 cant. Clermont-en-Argonne ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont. 10 Garnier de Beaumont*, apparaît à plusieurs reprises, entre 1156 et environ 1180. 11 Beaumont : Meurthe-et-Moselle, arr. Toul, ancien cant. Domèvre-en-Haye, depuis 2014 cant. « Le-Nord-Toulois » ; dioc. Toul, archid. de Port, doy. Prény ; fief dans la mouvance de Bar puis d’Apremont. 12 Baroncourt autrefois écart de Bouvigny, aujourd’hui commune de Dommary-Baroncourt : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Spincourt, depuis 2014 cant. Bouligny ; dioc. Verdun, archid. Woëvre, doy. Amel. 13 Achard*, diacre et écolâtre, a dû entrer en fonction à la fin de l’année 1155, après le décès de son prédécesseur Emelin le 21 octobre 1155 ; il est attesté jusqu’en 1176. 14 Eudes de Cornay*, frère de Jean, archidiacre de la Rivière, est attesté entre 1144 et 1160/61. 15 Cornay : Ardennes, arr. Vouziers, cant. Grandpré ; dioc. Reims, Petit archid., doy. Grandpré. 16 Marat (la-Grande), aujourd’hui commune Les-Hauts-de-Chée : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 17 Albert* de Clermont (Albert Pichot), miles, beau-fils de Dudon II de Clermont dont il hérita la seigneurie. 18 Clermont (en-Argonne) : Meuse : arr. Verdun, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy.

Le s act e s

ducentorum jornaliorum que sunt in territorio de Seroucurt1, tali scilicet conditione quod in festivitate sancti |14| Johannis2 vel infra octavas sex nummos cathalaunenses apud Bauzeis villico ejus persolvent. Si animalia eorum alicui dampnum aliquod |15| intulerint absque jure facto dampnum restaurabitur. Testes Haibertus de abbatia3, Haibertus de Lavois4, Oto de Salice5, Teo-|16|-dericus Rufus de Claromonte. ¶ Terciam vero partem supradictę decimę Guiardus de Buslenivilla6, Vidricus quoque filius ejus, annuen-|17|-te Ricardo archidiacono7, tali conditione dederunt quod sibi vel eorum successoribus IIos nummos infra octavas sancti Johannis apud Se-|18|-roucurt predicti fratres persolvent. Testes Bartholomeus8 abbas Sancti Pauli9, Girvasius10 abbas de Bello loco11, Achardus scolaris12, |19| Godefridus presbiter. 16 [1162]

Acte suspect

Albert [de Mercy], évêque de Verdun, notifie que, de même que Olry et Mathilde de Lisle avaient fait donation du domaine des Anglecourt, afin qu’y soit établie une abbaye, Rainier d’Apremont et son épouse Helwide de Lisle l’ont confirmé puis l’ont à nouveau concédé comme grange, quel que soit le lieu où sera transférée l’abbaye, à la seule condition qu’eux-mêmes et leur fils Olry, s’ils en expriment le désir, puissent y avoir sépulture, et qu’à leur décès les frères procurent la même solennité de pompe que pour l’un des moines. A. Original perdu. B. Copie 18 H 1, t. 2, au chapitre « premier tiroir intitulé Anglecourt », p. 3, sous la rubrique : « no 2 – Translation de l’abbaye au lieu de Lisle et confirmation de la donation cy dessus13. En l’an 1151 », avec en fin de texte, l’annotation suivante : « au dos du titre il est écrit : de



1 Seraucourt, aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 2 Le 24 juin. 3 À interpréter semble-t-il comme avoué de l’abbaye (cf. no 30 : Heribertus, advocatus de abbatia). 4 Lavoye : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont. 5 La Saulx (?), rivière du sud du département de la Meuse. 6 Bulainville, ancienne commune intégrée en 1973 à celle de Nubécourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne et depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 7 Richard de Durbuy*, archidiacre d’Argonne, prévôt de la collégiale Saint-Germain de Montfaucon. 8 Barthélémy I, troisième abbé prémontré de Saint-Paul (1149-1169). 9 Saint-Paul, abbaye prémontrée à Verdun. 10 Gervais, abbé de Saint-Maurice de Beaulieu (1153-vers 1160). 11 Beaulieu (en-Argonne) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieuesur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont. 12 Achard, diacre et écolâtre de Verdun (1155-1176/78). 13 cf. no 1.

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L e s acte s translatione quam Anglicurt, anno millesimo centesimo quinquagesimo primo, canonici1 de Insula sumpserunt » (d’après A.). a. Gallia christiana, t. XIII, op. cit., Ecclesia Tullensis, Instr., col. 506, sous la rubrique : Carta de futura translatione abbatiae de Insula. Ind. : Cartulaire de Lisle-en-Barrois, 18 H 1, t. 1, p. 2, sous la rubrique : « Exordium2, fundatio et translatio abbatiae Beatae Mariae de Insula Barrensi, ordinis Cisterciensis, in dioecesi Tullensi »3. – Gallia christiana, t. XIII, Ecclesia Tullensis, col. 1116 et 1117. Date : Le seul élément permettant une datation est l’épiscopat d’Albert de Mercy (1156-1162) ; il apparaît toutefois que cet acte soit à placer plutôt vers la fin de son épiscopoat, au moment où s’était prise la décision du transfert de l’abbaye, vraisemblablement vers 1161. authenticité : Cet acte, non daté, est attribué à « l’an 1151 » par le cartulariste qui reprend une mention dorsale qu’il a vue sur l’original (sans que l’on sache à quelle époque celle-ci a été inscrite). Cette date soulève un problème, puisque, en 1151, l’évêque de Verdun est Albéron de Chiny ; elle pourrait être éventuellement acceptable, à la condition toutefois d’admettre l’hypothèse que l’original aurait porté simplement l’initiale « A » ou « Al » et que, par méconnaissance de la liste des évêques de Verdun, le copiste l’aurait développé par Albertus au lieu d’Albero. Mais cette hypothèse ne peut convenir car, en 1151, l’abbé de Lisle a pour nom Jean Ier auquel succéda, en 1154, Hugues, ici mentionné (et sera abbé jusqu’en 1170) ; dès lors, il conviendrait de retenir comme terminus a quo l’année 1154, en considérant que la mention dorsale a pu être mal lue à moins que, inscrit en chiffres romains, l’un des derniers chiffres ne se soit effacé avec le temps (MCLI au lieu de MCLIV). Mais si l’on prend en compte qu’il s’agit bien d’Albert de Mercy, monté sur le siège épiscopal de Verdun au printemps 1156, ce terminus a quo de 1154 ne peut donc être retenu. En outre, l’examen de la teneur de l’acte permet de constater qu’il vient en fait remémorer des évènements intervenus antérieurement que de précédentes chartes nous ont fait connaître, comme la donation du domaine des Anglecourt, en 1143, d’abord par Olry et Mathilde de Lisle4, puis ensuite par Rainier et Helwide qui ont réitéré leur donation, au moment où le site des Anglecourt repris, en 1149, par les moines cisterciens de Saint-Benoît-en-Woëvre, était, une dizaine d’années plus tard, sur le point d’être quitté5, pour un lieu qui n’est pas désigné, mais



1 Depuis 1149, les chanoines avaient été remplacés par les moines cisterciens. 2 On ne sait quand cette relation des origines de l’abbaye a été composée, sinon qu’elle semble contemporaine de la confection du cartulaire dont elle résume les premiers actes ; elle a ainsi été placée en tête du premier registre dans « l’armoire à un volet » et que le « premier tiroir intitulé Lisle et Lamermont renferme les titres et pièces cy-après transcrites et extraites par ordre de numéros », ainsi que « un ancien chartrier » (cf. 18 H 1, t. 2, p. 658). 3 «  Tempore autem Alberti episcopi Virdunensis, Rainerius de Asperomonte et uxor ejus Helvidis cum filiis et filiabus idem territorium de Anglecourt, sicut praedecessor eorum Ulricus videlicet de Insula et uxor ejus Mathildis bonae memoriae Eustachio Monasteriensi abbati ad abbatiam construendam in terris, pratis, silvis, aquis et decimis et omnibus proficiis, dederat in elemosinam, jure perpetuo cum omni libertate ». 4 Olry et Mathilde semblent tous deux être décédés au moment où est passé cet acte, comme l’indique le terme « predecessor » qualifiant Olry de Lisle, dont on peut situer le décès vers 1150-1153 (cf. Denaix Jean, Chartes des cisterciens de Saint-Benoît-en-Woëvre, p. 206). 5 Si l’on suit l’expression ubicumque transferatur abbatia.

Le s act e s sera Lisle-en Barrois. L’annotation en fin de texte d’une mention dorsale – non datée, mais sans doute d’époque moderne – indiquant « le transfert des Anglecourt que, en l’an 1151, les chanoines de Lisle ont entrepris » est révélatrice du flou historique ou plus exactement du peu de connaissance que ces scribes avaient de l’histoire des origines de leur abbaye. En effet, en 1151, ce ne sont plus les chanoines qui occupent Notre-Dame de Lisle mais, depuis près de deux ans, les moines cisterciens, lesquels ont effectivement décidé et opéré ce transfert. En conséquence, il faut plutôt penser à une erreur d’un scribe ayant omis le chiffre romain « X », et donc opter pour la date de 1161/1162. Le seul élément nouveau qui apparaît dans la charte est la demande de sépulture, auquel il convient aussi d’ajouter l’emploi du mot « grangia », caractéristique du vocabulaire cistercien et dont c’est ici la première occurrence dans le corpus des chartes de Lisle1. D’autre part, texte et langue latine soulèvent également de nombreuses interrogations : en premier lieu, les erreurs de syntaxe (predecessorum au lieu de predecessores ; ab à la place de ad), ensuite le groupe de mots et est decimis (où l’on peut formuler l’hypothèse que est pourrait en fait être une mauvaise interprétation d’un signe abréviatif signifiant cum), et enfin fratris au lieu de fratres, viennent mettre en doute la qualité du copiste ainsi que sa connaissance de la grammaire et de la langue latine2. La manière dont l’acte a été rédigé pose également question : il ne comporte qu’une seule phrase, ce qui en fait un cas unique dans le corpus des actes d’Albert de Mercy, dont les chartes suivent une présentation diplomatique classique, avec invocation trinitaire (que certes l’on ne retrouve pas ici) et généralement un court préambule (également absent dans cet acte) ; avec aussi une formule de notification impersonnelle (notum sit), alors qu’ici est employée la première personne du singulier de l’indicatif présent : notifico3, ce qui apparaît être un usage encore peu courant au milieu du xiie siècle (à noter toutefois que dans un autre acte pour l’abbaye Notre-Dame de Lisle, à savoir une charte notice conservée en original (acte no 15), Albert de Mercy utilise l’expression « notificare decrevi »). Les quelques personnes citées comme témoins appartiennent bien à l’époque d’Albert de Mercy. Pour Apremont, on retrouve un membre de la lignée des seigneurs (Gobert IV) et deux chevaliers castraux, Jean4 et Jocelin. Pour finir, la réunion de ces éléments conduit ainsi à s’interroger sur la sincérité de cet acte, dont le style pourrait faire parfois davantage penser au xiiie siècle qu’au milieu du xiie. On est aussi en droit de se demander si la grange des Anglecourt n’aurait pas été contestée à un moment de l’histoire de l’abbaye, ce qui aurait rendu nécessaire la production d’un document prouvant que ce domaine avait bien été donné à cet effet, et aurait de ce fait incité l’un des moines à une forgerie. Tout compte fait, il semble plutôt que cet acte, certes de facture insolite,



1 Mot que l’on rencontre, en 1148, dans le privilège adressé par Eugène III à l’abbaye de Monthiers-en-Argonne (BnF, ms latin 10 946, fol. 2) notamment pour Lamermont, future possession de Lisle. 2 Est-ce le copiste du xviiie siècle, ou un scribe d’une époque antérieure, fidèlement recopié par le cartulariste du xviiie siècle ? On ne peut que soulever la question, sans toutefois avoir le moindre moyen de pouvoir y apporter réponse. 3 À noter que dans la pancarte qui suit (no 17), la deuxième partie emploie la première personne du pluriel de l’inficatif présent : notificamus. 4 Ce nom a été donné à l’un des fils de Geoffroi Ier d’Apremont (petit-fils de Gobert IV) qui deviendra évêque de Verdun en 1217, puis évêque de Metz, en 1224.

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L e s acte s a été rédigé à la hâte, au moment où avait été prise la décision d’opérer le transfert de l’abbaye. Les moines cisterciens tenaient en effet non seulement à se faire confirmer la donation initiale – qu’ils ne voulaient pas perdre1 – mais surtout que le changement de statut du site initial, en l’occurence sa réduction à l’état de grange, soit avalisé par ceux qui, en 1143, avaient participé à la fondation et étaient encore en vie à ce moment précis, à savoir la fille et le gendre d’Olry et Mathilde de Lisle qui, devenus âgés, s’intéressent désormais à leur lieu de sépulture. Ces éléments concourent aussi à dater tant cet acte de confirmation que le déplacement du siège de l’abbaye, en 1162 environ. Autre élément à apporter à la réflexion est la mention des fils de Rainier et Mathilde dits tunc militibus, c’est-à-dire chevaliers adoubés ; cette expression semble peu courante pour l’époque et conduit à se demander si l’acte n’aurait pas été refait.

Ego Albertus, Dei gratia Virdunensis episcopus, presentibus pariter et futuris notifico quod Rainerus2 de Asperomonte3 et uxor ejus Helwidis4, concedentibus filiis eorum tunc militibus Abelino, Ulrico caeterisque filiis et filiabus eorum, terrritorium de Anglicurt5 sicut predecessores(a) eorum, Ulricus videlicet de Insula6 et uxor ejus Mathildis, bonæ memoriæ Eustachio7 Monasteriensi8 abbati ad(b) abbatiam construendam in terris, pratis, silvis, aquis [cum](c) decimis et omnibus proficiis dederat in elemosinam jure perpetuo cum omni libertate possidendum, Hugoni9 abbati et fratribus ejusdem loci, iterato concessit pro grangia, ubicumque transferatur abbatia, tali dum taxat conditione quod ipse Rainerus et uxor ejus Helwid et Ulricus filius eorum in abbatia sepulturam habebunt, si voluerint, et tantum obsequii pro uno quo eorum defuncto persolvent fratres(d) quantum pro uno monachorum.





1 D’où aussi le nom de Lisle qu’ils donnèrent au nouveau site en hommage aux fondateurs. 2 Rainier*, chevalier castral d’Apremont, gendre d’Olry de Lisle. 3 Apremont (la-Forêt) : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel, château d’un lignage seigneurial alors en pleine expansion, hébergeant aussi un prieuré de l’abbaye messine de Gorze. 4 Helwide, fille d’Olry de Lisle et de Mathilde. 5 Les Anglecourt, écart de Courcelles-sur-Aire : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 6 Olry de Lisle*, frère de l’archidiacre de Verdun Guy, mari de Mathilde et avec elle fondateur de l’abbaye Notre-Dame sur le site primitif des Anglecourt. 7 Eustache*, chanoine d’Arrouaise, fondateur en 1134 de Monthiers-en-Argonne puis de Châtrices et enfin aux Anglecourt de Notre-Dame de Lisle en 1143 ; son obit est porté au 30 mars à Arrouaise (canonicus noster) ainsi qu’à Saint-Médard de Tournai (Eustacius Argonensis abbas). 8 Monthiers-en-Argonne*, abbaye de chanoines réguliers, fondée par l’abbé Eustache, d’abord établie sur la paroisse de Sommeilles (Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain) devenue grange sous le nom de Vieux-Montier en raison du transfert de l’abbaye, vers 1160. 9 Hugues*, deuxième abbé cistercien de Lisle (1154-1170).

Le s act e s

Testes Herbertus1 presbiter ; Gobertus2, Johannes3, Jocelinus4 de Asperomonte ; Gunterus de Sanctissimis5 ; Alexander de Brachio6. (a) : predecessorum. – (b) : a. – (c) : et est. – (d) : fratris.

17 1162 Albert Ier [de Mercy], évêque de Verdun, notifie et confirme la donation que font l’abbé et les moines bénédictins de Saint-Maurice de Beaulieu à leurs confrères cisterciens de Notre-Dame de Lisle d’une partie du territoire de Merche contre un cens annuel de cinq sous et six deniers de châlonnais, et de l’accensement à des conditions identiques par Holduin de Saint-André et sa famille de la moitié de ce même territoire. A. Original perdu7. B. Copie (1767), 18 H 1, t. 2, p. 658-659, au chapitre « Lisle ou Mierche », sous la rubrique : « L’an 1162. Titre pour une portion du territoire de Merche sous un cens annuel de 5 s », et en marge : « no 3. Authentique » (d’après A et surtout B). Remarque : Cette confirmation par Albert Ier de Mercy de la donation par l’abbaye de Beaulieu du territoire sur lequel va se transplanter l’abbaye Notre-Dame de Lisle – qui de ce fait quitte le Verdunois pour le Barrois et le diocèse de Verdun pour celui de Toul – permet d’une part de dater le transfert de cette année 1162, et d’autre part de constater que celui-ci s’est implicitement opéré avec l’accord de l’évêque de Verdun.

Ego Albertus, Dei gratia Virdunensis episcopus, considerans fraudulentorum versutias contra monasticam simplicitatem insolenter passimque possessiones ecclesiasticas ob defectum veritatis et justitiae violentas et circumventione(a) velle



1 On rencontre, dans une autre charte d’Albert de Mercy, en 1157, un chanoine de ce nom qui est chantre de la collégiale Sainte-Marie-Madeleine (Verdun, ms 751, Cartulaire de St-Paul, p. 98), ainsi qu’un doyen de Chardogne, témoin en 1162/65 de la charte de l’évêque de Toul, Henri de Lorraine (cf. no 19). 2 Sans doute Gobert* IV d’Apremont (1138/41-1161/65) mari d’Adelaïde de Dun (veuve de Pierre de Muraut). 3 Jean*, miles d’Apremont, est témoin en 1149/51 d’un acte de l’abbé de Saint-Mihiel, Manegaud, (original Meuse, 4 H 70 no 69, éd. Lesort, Cartulaire de Saint-Mihiel, no 93, p. 318-320) où intervient également Olry, fils de Rainier (d’Apremont) ainsi que Jocelin. 4 Jocelin*, miles d’Apremont, est également témoin de l’acte de Manegaud, abbé de Saint-Mihiel (cf. supra) ainsi que d’un acte du jeune Gobert V, en 1166 (Cartulaire de Saint-Paul, no 384, p. 175-176). 5 «  Sanctisssimis » est une désignation non identifiée. a noter toutefois qu’un abbé de La Chalade (de 1143 à 1159) porte le nom de Gontier, auquel cas « sanctissimis » pourrait désigner les moines de cette autre abbaye cistercienne (?) – mais fille de Trois-Fontaines – exprimant ainsi une confraternité d’appartenance en même temps qu’une appréciation de la qualité monastique (?). 6 Alexandre de Bras apparaît comme témoin d’autres chartes de cette époque (cf. no 15). 7 Au terme de sa transcription, le copiste a porté en : « Nota : le titre original est moitié rongé, le sceau emporté et il a été cydessus copié que d’après une copie sur un ancien chartrier ».

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L e s acte s

diripere provida circumspectione operam dedi quatenus possessiones ecclesiasticae nostris temporibus, a religiosis legitime acquisite, remota omni controversia, sibi suisque successoribus perpetua libertate pacifice permaneant. Hanc igitur de causa testimonii nostri auctoritate et sigilli impressione presenti scripto confirmamus, confirmata noticiae futurorum destinamus quod Albertus1 abbas Sancti Mauritii de Bello loco2, concedentibus monachis Rodulpho, Theoderico, Girberto, Wiardo omnique conventu ejusdem loci, dedit fratribus Sanctae Mariae de Insula quamdam partem territorii quod dicitur Melchia3 in omnibus proficiis, sicut metes circumquaque designate determinant ab omni decimatione liberam, sub annuo censu quinque solidorum et sex nummorum Cathalaunensium, infra octavas sancti Johannis Baptiste4 apud Bellum locum, thesaurario solvendorum. Testes Bartholomeus5 abbas Sancti Pauli6, Willemus7 decanus, magister Achardus8, Willelmus Lingueolus, Giraudus de Tilleyo9. Idem notificamus quod Holduinus10, Constancius, Andreas, Bernardus11, Wirricus12, Adam, Albertus, Albricus de Sancto Andrea13 dederunt eisdem fratribus, in omnibus proficiis, medietatem designate partis praedicti territorii Melchiae, que sui juris est, in elemosinam et perpetuam possessionem, ab omni decimatione liberam, sub annuo censu quinque solidorum et sex nummorum cathalaunensium, infra octavas Johannis Baptiste, apud Sanctum Andream, willico suo solvendorum, concedente domino suo Richero de Salemanna14 et uxore sua Ermeniarde cum filiis suis et Bernacrio, Waufrido, Letardo et ceteris heredibus suis. Concessit preterea idem Richerus cum uxore sua et universis heredibus quod si fratres de Insula praedictum censum quoque in eo acquirere poterant, acquirant.



1 Albert, abbé de Beaulieu (1161/62-1178). 2 Beaulieu (en-Argonne) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieuesur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont. 3 Merche, écart de Lisle-en-Barrois : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 4 Le 24 juin. 5 Barthélémy I, troisième abbé prémontré de Saint-Paul de Verdun (1149-1169). 6 Abbaye prémontrée à Verdun. 7 Guillaume* II doyen du chapitre cathédral de Verdun, depuis environ 1143, est encore attesté en 1177. 8 Achard*, diacre et écolâtre, entré en fonction à la fin de l’année 1155, est attesté jusqu’en 1176. 9 Tilly (sur-Meuse) : Meuse, arr. Verdun, cant. Souilly ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Saint-Mihiel. 10 Mentionné en 1148/50-1156 comme ayant entre autres pour frère Constance* et Aubry*, ainsi que Garin* et Thierry* qui, non cités ici, doivent vraisemblablement être décédés. 11 Bernard* de Saint-André, fils d’Aubry. 12 Guéry* de Saint-André, fils d’Aubry et frère de Bernard. 13 Saint-André (en-Barrois) : Meuse, arr. Verdun, cant. Souilly ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 14 Salmagne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Ligny-en-Barrois ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar.

Le s act e s

Testes Varnerus1 de Sampineio2, Theobaldus de Salemanna, Helias3 de Asperomonte4, Wirricus de Grangia5. Sciendum vero quod si quis de predicto territorio predicte ecclesie calumpnias moverit, abbas Sancti Mauritii et Holduynus ceterique quos prenominamus de Sancto Andree, in seculari et ecclesiastica justiciia ubique tutores erunt ; si quis autem prenominatorum tantum conversus fieri voluerit et a debiti oppressione et excommunicationis obligatione liber fuerit, aut leprosus non fuerit, pro eodem beneficio a fratribus ejusdem ecclesie recipietur. Testes Robertus6 de Solleyo7, Reimbaldus de Calvenceio8, Petrus Mollis9, Rodulphus de Ursuncourt10, Hugo de Esche11, Stephanus de Prée12, Marius de Lammes13. Acta sunt hec anno Domini millesimo centesimo sexagesimo secundo, epacta tertia, concurrente septimo, indictione decima14. (a) : le scribe a ici inséré une virgule.

18 [1156-1162] Albert [Ier de Mercy], évêque de Verdun, notifie les donations faites à l’abbaye NotreDame de Lisle, par Raoul d’Apremont du droit de vaine pâture à Rambluzin, Heippes et Bulainville et que de même accorde son frère Elie qui en plus concède les pâtures de Villotte-devant-Louppy, Louppy-le-Petit et Lamermont.

1 Garnier II de Sampigny* fils de Garnier Ier de Sampigny et Dieulouard, frère d’Olry de Hattonchâtel, est attesté peut-être depuis 1149/52 (mais il peut aussi à cette date s’agir de son père) jusque 1177/78. 2 Sampigny : Meuse, arr. Commercy, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Saint-Mihiel. 3 Elie* d’Apremont était frère de Raoul d’Apremont. 4 Apremont (la-Forêt) : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel. 5 Non identifié. 6 Robert*, miles, frère de Renard de Souilly, mari en premières noces d’Agnès puis ensuite de Taphina, père d’Agnès, oncle d’Adelin, neveu de Raoul de Chauvency, vassal du comte de Bar, seigneur de Souilly et en tant que tel seigneur de Richer Trové, connu depuis 1143 à 1191 environ, décédé avant 1197 (cf. nos 2, 12, 14, 18, 22, 30, 43, 58, 61, 66, 67, 69). 7 Souilly : Meuse, arr. Verdun, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy. 8 Chauvency (le-Château) : Meuse, arr. Verdun, cant. Montmédy ; dioc. Trèves, archid. Longuyon, doy. Juvigny. 9 Pierre Le Souple était déjà témoin d’une charte d’Albéron de Chiny datable de 1149-1156 (cf. no 14). 10 Issoncourt, commune « Les-Trois-Domaines » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 11 Esch (sur-Sûre) : Grand-Duché de Luxembourg, circonscription Nord, cant. Wiltz ; dioc. Trèves. 12 La Prée, écart de Braquis : Meuse, arr. Verdun, cant. Etain ; dioc. Verdun, archid. Woëvr, doy. Pareid. 13 Lemmes : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 14 Ces données computiques concordent.

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L e s acte s A. Original perdu. B. Copie (1767), 18 H 1, t. 2, p. 777, no 1, sous la rubrique : « Titre sans date du droit de vain pâturage aux finages de Petit-Louppi, Villotte, Lamermont, Ramblusin, Heippe et Bullainville », avec en marge : « vaines pâtures de Petit Louppy, Vilotte, Lamermont, Ramblusin, Heippe et Bullainville. Voyès la page 683 cydevant ». Date : l’épiscopat d’Albert de Mercy (1156-1162). Remarque : Bien que cet acte non daté mentionne seulement le nom de l’évêque, Albert, on ne peut l’attribuer à Albert de Hierges (1187-1208) car les témoins cités apparaissent essentiellement dans les années 1150 et 1160.

Ego Albertus1, Dei gracia Virdunensis2 episcopus, tam futuris quam presentibus notifico quod Rodulphus3 de Asperomonte4 et uxor sua Sibilla, concedentibus filiis suis et filiabus, dedit fratribus de Insula usuaria vane pasture de Rembleuvisin5, de Heippe6, de Bullenvilla7, pro remedio anime sue et antecessorum suorum. Testes Rainerus8, Abelinus9 de Asperomonte. Item notifico quod Helyas10, frater ejus, cum uxore sua et Alberto filio suo, idem concessit insuper et pascua de Villula11 et de Lopei minore12 et de Lamermont13. Si vero animalia eorum in agris vel pratis damnum aliquid rusticis fuerint, absque jure restituent.

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Albert de Mercy (1156-1162), évêque de Verdun. Verdun : Meuse, chef-lieu arr. et cant. ; chef-lieu, dioc., archid. et doy. Raoul d’Apremont, frère d’Elie, mari de Sibille. Apremont (la-Forêt) : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel. 5 Rambluzin, aujourd’hui Rambluzin-et-Benoîte-Vaux, village sur le ruisseau de Récourt, à 5 km au S.E. de Souilly : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 6 Heippes, village sur le ruisseau de Récourt, à 4 km au S. de Souilly : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 7 Bulainville, village sur la rive droite de l’Aire, ancienne commune intégrée en 1974 à celle de Nubécourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne et depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, patron Saint Sulpice. 8 Rainier, époux de Helwide de Lisle (fille d’Olry de Lisle et de Mathilde), père de plusieurs fils – dont Abelin et Olry, qualifiés de chevaliers (les autres fils étant peut-être Alexandre, Arnoul, Guéry et Haibert) – et de plusieurs filles. 9 Abelin, miles, fils de Rainier d’Apremont et Mathilde de Lisle, frère d’Olry et peut-être aussi d’Arnoul, miles, Guéry, Haibert et Alexandre (cf. no 16). 10 Elie d’Apremont, frère de Raoul, père d’Albert et Raoul, apparaît approximativent entre 1154/56 et avant 1177 (cf. nos 15, 17, 20, 26, 30, 41). 11 Villotte (devant-Louppy), village sur le Fluant, à 6 km au S de Vaubecourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Brice. 12 Louppy-le-Petit, village sur les bords de la Chée, à 4 km au S. de Vaubecourt, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Amand. 13 Lamermont : écart de Lisle-en-Barrois sis sur le cours de l’Aisne, à environ 3,2 km à vol d’oiseau du village.

Le s act e s

Testes : Falco1 et Wirricus2 filius ejus et Virricus filius ejus et Virricus infans de Belloramo3, Theobaldus de Salamanna4, Wiardus di Mares5, Robertus6 de Sollei7, Warnerus8 de Samboimont9. 19 [1156-1162] Albert [Ier de Mercy], évêque de Verdun, notifie les donations faites à l’abbaye de Lisle-en-Barrois par Geoffroi Le Lancier des droits de passage et de vaine pâture à Récourt, Rambluzin, Mondrecourt, Seraucourt, Beauzée et Bussy et par Hécelin de Bussy du cens qu’il devait pour la terre d’Amoger. A. Original perdu. B. Copie (1767), 18 H 1, t. 2, p. 834-835, no 3, au chapitre « Rambercourt », sous la rubrique : « Titre sans date pour la vaine pâture des finages de : Arescourt, Ramblusin, Mondrecourt, Rambercourt, Seraucourt, Bauzé et Bussy » et en marge : « no 3 » et en-dessous à nouveau : « Arescourt, Ramblusin, Mondrecourt, Rambercourt, Seraucourt, Bauzé et Busy. Vaine pâture. Voyès la page 883 cy après, et la page 412 du cartulaire de l’armoire à un volet ». Date : l’épiscopat d’Albert de Mercy (1156-1162). Remarque : Bien que cet acte non daté mentionne seulement le nom de l’évêque, Albert, on ne peut l’attribuer à Albert de Hierges (1187-1208), car dans cet acte les témoins cités apparaissent essentiellement dans les années 1150 et 1160/70.



1 Foulque de Belrain, mari de Hadwide, père de Guéry, surnommé le Grand appparaît depuis 1116 jusqu’au présent acte. 2 Guéry de Belrain, surnommé le Grand (cf. no 40), fils de Foulque, mari d’Alaïs et père de Guéry. 3 Belrain, village sur le ruisseau de Belrain, à 4 km au sud de Pierrefitte-sur-Aire, Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Pierrefitte-sur-Aire, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu doy. 4 Salmagne, village sur le ruisseau de Salmagne à 7 km au N. de Ligny-en-Barrois, Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Ligny-en-Barrois ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Martin. 5 Marat-la-Grande alias Les-Marats, village sur le ruisseau de Marat, à 10 km à l’E de Vaubecourt, aujourd’hui commune « Les-Hauts-de-Chée », Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Médard, écart Marat-la-Petite. 6 Robert*, miles, frère de Renard de Souilly, mari en premières noces d’Agnès puis ensuite de Taphina, père d’Agnès, oncle d’Adelin, neveu de Raoul de Chauvency, vassal du comte de Bar, seigneur de Souilly et en tant que tel seigneur de Richer Trové, connu depuis 1143 à 1191 environ, décédé avant 1197 (cf. nos 2, 12, 14, 17, 22, 30, 43, 58, 61, 66, 67, 69). 7 Souilly, bourg sur la Cousance, à 16 km au S. de Verdun, Meuse, arr. Verdun, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy., patron saint Martin. 8 Garnier* de Beaumont apparaît à plusieurs reprises dans les chartes de la région, entre 1156 et environ 1180 et notamment pour Lisle-en-Barrois (cf. actes 15, 18, 28). 9 Beaumont : Meurthe-et-Moselle, arr. Toul, ancien cant. Domèvre-en-Haye, depuis 2014 cant. « Le-Nord-Toulois » ; dioc. Toul, archid. de Port, doy. Prény, patron saint Laurent ; fief dans la mouvance de Bar puis d’Apremont.

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L e s acte s

Ego Albertus1, Dei gracia Virdunensis2 episcopus, precavens ne aliqua circumventione saecularium serviaci inquietentur, tam futuris quam presentibus notificare decrevi, quod Jofridus Hasteid3 cum uxore sua Helvy, laude filiorum filiarumque suarum, maxime autem Haiberti, per manus nostras dedit fratribus de Insula, pro remedio anime sue, ingressus et egressus carruum et bigarum usuaria quoque vane pasture de Arescurt4, de Ramblarvisin5, de Mondricurt6, de Serocurt7, de Bause8 et de Bucei9, cujuscumque generis animalibus eorum in silvis, agris, aquis, pratis, in omni usu et utilitate, non solum autem in his sed(a) ubicumque terram pro uxore sua possidet vel possessum est eadem libertate donavit. Si vero animalia eorum rusticis damnum aliquod in agris seu pratis fuerint, damnum absque juris satisfactione restituent. Testes : magister Falco de Bar10, Warnerus11 de Sambuimont12, Theobaldus et Richerus de Salemanna13, Rainerus Paganus de Novilla14, Theodericus Bellard de Bar, Hecelinus de Bucei supradicti Jofridi miles. Sub predictis testibus donavit eisdem fratribus usuaria vane pasture ubicumque terram habuerit nichilominus notum facimus quod idem Hecelinus de Bucei censum qui debebatur pro terra Amogeri, sicut nepos ejus Walterus Moricus predictis fratribus in perpetuum remiserat et ipse donno(c), laude uxoris suae filiorum filiarumque suorum, concedente Hugone Trunco a quo eam tenebat, remisit.



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Albert de Mercy (1156-1162), évêque de Verdun. Verdun : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de dioc., archid. et doy. Geoffroi Le Lancier apparaît dès la fondation de l’abbaye (cf. no 1). Récourt (le-Creux) : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. Rambluzin, aujourd’hui Rambluzin-et-Benoîte-Vaux, village sur le ruisseau de Récourt, à 5 km au S.E. de Souilly : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. Mondrecourt, commune « Les-Trois-Domaines »: Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. Seraucourt, village sur le Bunet, aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. Beauzée (sur-Aire), aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. Bussy-la-Côte, aujourd’hui commune de Val-d’Ornain : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne. Bar-le-Duc : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. Garnier* de Beaumont apparaît à plusieurs reprises dans les chartes de la région, entre 1156 et environ 1180 et notamment pour Lisle-en-Barrois (cf. actes 15, 18, 28). Beaumont : Meurthe-et-Moselle, arr. Toul, ancien cant. Domèvre-en-Haye, depuis 2014 cant. « Le-Nord-Toulois » ; dioc. Toul, archid. de Port, doy. Prény, patron saint Laurent ; fief dans la mouvance de Bar puis d’Apremont. Salmagne, village sur le ruisseau de Salmagne à 7 km au N de Ligny-en-Barrois : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Ligny-en-Barrois ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. Neuville (sur-Ornain), village sur la rive droite de l’Ornain, à 5 km à l’E. de Revigny : Meuse, arr. Bar-leDuc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne.

Le s act e s

Testes : magister(b) Falco de Bar, Theobaldus de Salamanna, Falco de Arembercurt1, Almaricus de Perfida2. (a) : si. – (b) : magistro. – (c) : sic.

20 [1162] Henri [de Lorraine], évêque de Toul, avec l’accord de l’archidiacre Gautier et de Dreux, curé de Condé, notifie concéder aux moines de Notre-Dame de Lisle l’autel de Merche avec sa dotation, ses dîmes et toutes ses dépendances. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie dans un vidimus du 19 octobre 1353 par les notaires de la cour de Toul, perdu. – C. Copie de ce vidimus, 18 H 1, t. 2, au chapitre : « 8ème tiroir. Condé », p. 253-2543. – D. Copie 18 H 1, t. 2, au chapitre : « 18ème tiroir. Lisle ou Mierche », p. 652, sous la rubrique : « titre sans datte portant donnation de l’autel de Mierche par l’évêque de Toul » et en marge : « no 1er ». a. Montjauze (Claude) et Vallette (Monique), Chartes d’Henri de Lorraine, évêque de Toul (1126-1165), mémoire de maîtrise sous la direction de Michel Parisse, Université de Nancy II, 1970, no 292. Ind. : Gallia christiana, t. XIII, Ecclesia Tullensis, col. 1116. Date : l’épiscopat d’Henri de Lorraine (1126-1165) fournit le terminus ad quem. Toutefois cette donation est à rapprocher des autres donations liées au nouveau site d’implantation des moines de Lisle, en 1162, notamment par l’abbaye de Beaulieu de ce qu’elle détenait sur le territoire de Merche (cf. acte no 17). L’abbé d’Evaux, Richard est mentionné en 11634, sans que l’on connaisse ses dates exactes d’abbatiat. Remarque : Cette donation de l’autel de Merche est incontestablement à lier au transfert des moines de Notre-Dame de Lisle sur le nouveau site de la vallée de la Melche, implantation qu’implicitement approuve Henri de Lorraine. A noter également que l’évêque de Toul s’adresse à « ses frères de Lisle », ce qui laisse supposer que le transfert décidé est sans doute non seulement en cours de réalisation, mais peut-être même déjà effectué.



1 Rembercourt (aux-Pots), village sur le Marnusson, à 6 km à l’E. de Vaubecourt, aujourd’hui Rembercourt-Sommaisne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 2 Pierrefitte (sur-Aire) : Meuse, arr. Commercy, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Dieue-surMeuse ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Belrain. 3 Avec l’annotation en marge : « donnation de l’église de Mierches par Henry, évêque de Toul. L’original au no premier du 18ème tiroir ». 4 Cf. abbé Jacquot, Notice sur l’abbaye d’Evaux, Nancy, Crépin-Leblond, 1882, 54 p. (p. 26).

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L e s acte s

Ego Henricus1, Dei gracia Leuchorum episcopus, omnibus fidelibus in posterum. Quoniam nostrum est justis servorum Dei petitionibus acquiescere, dignum duximus quod nostris actum constat diebus futurorum noticiæ destinare. Notum sit igitur cunctis legentibus hec quod ego Henricus, Tullensis episcopus, concedentibus archidiacono Waltero2 et Drogone proprio pastore de Conde3, dilectis filiis et fratribus nostris de Insula altare de Merchia4 cum dote sua et omni decimatione atque cum omnibus appenditiis suis perpetuo jure cum omni libertate concessimus et donavimus. Et ut predicta donatio rata persistat nec ullus circumveniendi pateat ingressus, sigilli nostri auctoritate et religiosorum virorum attestatione confirmamus. Testes : [S.](a) Richardi abbatis de Vallibus5, [S.] Haymonis archidiaconi et decani, [S.] Urrici archidiaconi, [S.] magistri Aynardi, [S.] Herberti6 decani de Cardonia7, [S.] magistri Falconis8 de Barro9. (a) : Le génitif utilisé par D pour les noms des témoins indique que ceux-ci devaient être précédés du mot signum (que C a porté).

21 [1154-1165] Gobert IV, sire d’Apremont, avec l’assentiment de tous ses héritiers, fait don à l’abbaye Notre-Dame de Lisle du droit d’usage commun des pâtures sur l’ensemble de ses terres, convient que pour les moines cela se fera sans encourir de dommage, que s’ils devaient en endurer un, cela leur soit rendu sans droit de gage et, en outre, il leur concède tout le droit de péage partout où il y en existe. A. Original perdu. B. Copie, 18 H 1, t. 2, au chapître « 1er tiroir intitulé Anglecourt », p. 8, no 6, sous la rubrique : « Gobert d’Apremont donne l’usage de la pâture par toutes ses terres, spécialement d’Anglecourt, à l’abbaye de Lisle10. Authentique » (d’après A.).



1 Henri* de Lorraine, évêque de Toul (1126-1165). 2 Gautier est archidiacre de Reynel, archidiaconat dans lequel se situe Condé. 3 Condé (en-Barrois), aujourd’hui commune « Les-Hauts-de-Chée » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 4 Lieu-dit à Lisle-en-Barrois (Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar) sur lequel vint s’implanter l’abbaye Notre-Dame de Lisle. 5 Evaux ou Vaux-en-Ornois, écart de Saint-Joire : Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Gondrecourt, depuis 2014 cant. Ligny-en-Barrois ; dioc. Toul, archid. Ligny, doy. Gondrecourt. 6 Peut-être le même Herbert, alors simple prêtre, que mentionne en 1161, une charte de l’évêque de Verdun, Albert de Mercy (?). 7 Chardogne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vavincourt, depuis 2014 cant. Bar-le-Duc 2 ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 8 Peut-être le même Foulque qui souscrit en 1149 un acte de l’évêque de Verdun, Albéron de Chiny (cf. no 7). 9 Bar-le-Duc : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 10 Originellement était écrit : « d’Anglecourt », puis une autre main a rayé cette mention pour écrire dans l’interligne au-dessus : « de Lisle ».

Le s act e s Date : Gobert IV d’Apremont apparaît entre 1138 et 1161/651 et l’abbé Hugues à partir de 1154.

Noverint universi quod Gobertus2 de Asperomonte, laude et assensu omnium heredum suorum, Domino(a) et ecclesie Sancte Marie de Insula dedit omne usuarium communium pascuarum per totam terram suam, absque dampno faciendo sed et, si dampnum intulerunt, absque jure vadii(b) restituetur. Insuper et omne pedagium ubicumque habere debet, eis fideliter et integre condonavit. Testes sunt : abbas de Sancto Benedicto3, Hugo4 ; canonicus Virdunensis, Ulricus ; abbas Simon de Ganneis5 ; Ebraldus d’Orne6 ; Manasses7 de Sancto Michaele8. (a) : le scribe a écrit domno. – (b) : le scribe a porté vadit.

22 1166 Pierre [de Brixey], évêque de Toul, notifie la donation de la moitié de l’alleu de Lamermont à l’abbaye Notre-Dame de Lisle-en-Barrois par Foulque de Belrain, Guéry de Belrain et Robert de Souilly, et de l’autre moitié par Gautier de Bussy, ainsi que la donation de tout l’alleu de Courcelles par Philippe, châtelain de Bar. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie dans le Cartulaire de Lisle-en-Barrois (1767), Meuse, 18 H 1, t. 2, au chapitre « 17ème tiroir, Lamermont », p. 633-634, sous la rubrique : « De l’an 1166. Titre pour moitié du ban de Lamermont et pour le ban de Courcelles, etc. », avec annotation en marge : « no 1er. Authentique ». a. H. Flammarion, Actes de Pierre de Brixey, évêque de Toul (1165-1191), no 2. Anal. : Grosdidier de Matons (Marcel), Catalogue des actes des comtes de Bar, de 1022 à 1239, thèse complémentaire pour le doctorat, Bar-le-Duc, Imprimerie Contant-Laguerre, 1922, no 95, p. 48.

1 Cf. Mathias Auclair, « Le lignage d’Apremont », art. cit, p. 137. 2 Gobert IV d’Apremont (1138/41-1161/65). 3 Saint-Benoît-en-Woëvre, village aujourd’hui intégré à la commune de Vigneulles-les Hattonchâtel (Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant. ; dioc. Metz, archid. Vic, doy. Gorze), abbaye – première implantation cistercienne dans le diocèse de Metz – fondée vers 1131/32 par des moines venus de La Crète, abbaye mère de Notre-Dame de Lisle. 4 Venu de Saint-Benoît-en-Woëvre, Hugues* était en fait abbé de Lisle-en-Barrois ; à noter qu’il n’y a aucun Hugues dans la liste des abbés de Saint-Benoît (cf. Denaix, op. cit., p. 16). C’est sous l’abbatiat d’Hugues, deuxième abbé cistercien de Notre-Dame de Lisle (1154-1168/70 † 1170), vers 1162 que l’abbaye quitta le site de Lisle/Les Anglecourt (qui dès lors devint grange) et donc le diocèse de Verdun, pour s’installer un peu plus au sud, dans le diocèse de Toul, à Merche, dans la petite vallée de la Melche. 5 Non identifié. 6 Ornes, village détruit en 1916 : Meuse, arr. Verdun, cant. Belleville-sur-Meuse : dioc. Verdun, archid. Princerie, doy. Chaumont. 7 Manassés de Saint-Mihiel apparait également dans une charte d’Arnoul de Chiny datée de 1178. 8 Saint-Mihiel : Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Rivière, chef-lieu de doy.

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L e s acte s Ind. : Grosdidier de Matons (Marcel), Le comté de Bar, des origines au Traité de Bruges (vers 950-1301), Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc 43 [ve série, t. III], Bar-le-Duc, Imprimerie Contant-Laguerre, 1918-1921, 741 p. (p. 179, 550).

Ego Petrus, Dei gratia Leuchorum episcopus, credens in pontificali dignitate ad hoc me divina vocatione provectum, quatinus paci et quieti ecclesie sollerti pervigilem in his maxime diebus quando plus solito perversorum fraudulenti impetus insolescunt, in eos qui pie in pace vivere desiderant. Hac igitur de causa, ut totius circunventionis obstruatur ingressus, pontificali authoritate et sigilli nostri impressione confirmamus et pagine presentis inscriptione tam futurorum quam presentium notitie destinamus quod Falco de Belloramo1 cum uxore sua Hawi et cunctis filiis et filiabus suis universisque heredibus, et Wirricus de Belloramo cum uxore sua Alait et cunctis filiis et filiabus suis universisque heredibus, Robertus quoque de Soleio2 cum uxore sua Agnete et universis heredibus suis, et Elias3 de Asperomonte4 cum uxore sua Sibilla et filio suo Alberto, dederunt in elemosinam fratribus Sanctae Mariae de Insula medietatem totius allodii de Lamermont5 in terris, pratis, silvis, aquis et omnibus proficuis jure perpetuo cum omni libertate possidendum. Sed nec illud duximus obmittendum quod Walterus de Bussi6 et uxor ejus Elisabeth cum filio suo Varino et filiabus cunctisque heredibus medietatem supradicti allodii cum omnibus pertinentiis ejus fratribus praedictae ecclesiae in elemosinam contulerunt, exceptis V solidis Catalaunensis monete quos sibi suisque heredibus praedicti fratres infra octaves sancti Johannis Baptiste7 annuatim persolvent. Illud etiam innotescimus quod Philippus castellanus de Barro, concedente matre8 et uxore sua Comitissa fratribus quoque et filiis universis, dedit in elemosinam cum omni libertate totum allodium de Curcellis9 et de Wassineio10, in pratis, terris, silvis et omnibus pertinenciis cum pascuis de Teuleio11, jure perpetuo possidendum.



1 Belrain ; Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Pierrefitte-sur-Aire, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 2 Souilly : Meuse, arr. Verdun, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy. 3 Elie* d’Apremont, frère de Raoul. 4 Apremont (la-Forêt) : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel. 5 Lamermont, écart de Lisle-en-Barrois sis sur le cours de l’Aisne, à environ 3,2 km à vol d’oiseau de la commune. 6 Bussy-la-Côte, aujourd’hui commune de Val-d’Ornain : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne. 7 Le 24 juin. 8 Galienne, épouse de Girard, châtelain de Bar (cf. no 7). 9 Courcelles (sur-Aire) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 10 Lieu non identifié, vraisemblablement disparu et à proximité de Courcelles, mais non trouvé dans le cadastre de 1833 en 19 feuilles (Meuse, 161 FI 29). 11 Sans doute Tilly-sur-Meuse : Meuse, arr. Verdun, cant. Souilly ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Saint-Mihiel.

Le s act e s

Testes : comes Reinaldus1 de Barro, magister Falco de Barro, Drogo sacerdos de Condeio2, Galfridus de Muncurt3, Reinerus de Bulmunt4, Warinus de Leimunt5 ; hii sunt ex parte Walteri de Buxi et Philippi castellani. Ex parte Wirrici de Belreim : Wido de Barro, Wiardus Fuas6. Ex parte Falconis, Roberti et Elie : Hugo Walflard, Theobaldus de Salemane7, Wiardus de Mareis8, Viardus de Perfite9. Acta sunt hec anno Dominice incarnationis millesimo centesimo sexagesimo sexto. 23 [1163-1167] Richard [III de Durbuy], élu de Verdun et archidiacre [d’Argonne], donne à l’abbaye Notre-Dame de Lisle-en-Barrois et son abbé Gontier le fonds et biens-fonds de l’église en ruines de Deuxnouds et lui confirme la possession de l’alleu et de la moitié de la dîme de ce fonds qu’elle détient pour partie par don de Holduin [de Saint-André], chevalier, et pour partie par achat, moyennant un cens annuel de six deniers à payer à l’archiprêtre du doyenné dans lequel le bien-fonds est situé. A. Original perdu. B. Copie du mois de février 1279 par l’official et l’archidiacre d’Astenois du diocèse de Châlons dans un vidimus en parchemin de plusieurs lettres faisant mention de la ville de Deuxnouds et des revenus appartenant à l’abbaye de Lisle-en-Barrois, perdu (cf. D). – C. Copie (1281) dans un autre vidimus de plusieurs lettres concernant Deuxnouds et des revenus de l’abbaye […] copiées d’après les originaux, perdu. – D. Copie du vidimus de 1279, 18 H 1, t. 2, au chapitre « 11e tiroir intitulé Deuxnouds », p. 421-422 (d’après B). – E. copie du vidimus de 1281, ibidem, p. 432 (d’après C). Date : Raoul fut abbé d’Himmerod jusque 1167 et Gilbert abbé de Châtillon de 1161 à 1167/68 (son successeur Thibault étant mentionné en 1168).



1 Renaud II, comte de Bar (1142-1170, 25 juillet). 2 Condé (en-Barrois), aujourd’hui commune Les-Hauts-de-Chée : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 3 Moncourt ou Montcourt, village disparu vers le xve siècle, aujourd’hui chapelle isolée, commune de Sauvigny : Meuse, arr. Commercy, cant. Vaucouleurs ; dioc. Toul, archid. Vitel, doy. Neufchâteau. 4 Beaumont : Meurthe-et-Moselle, arr. Toul, ancien cant. Domèvre-en-Haye, depuis 2014 cant. « Le-Nord-Toulois » ; dioc. Toul, archid. de Port, doy. Prény, patron saint Laurent ; fief dans la mouvance de Bar puis d’Apremont. 5 Laimont : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne. 6 Guiard Fouace, père de Baudouin Fouace. 7 Salmagne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Ligny-en-Barrois ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 8 Marat-la-Grande, aujourd’hui commune « Les-Hauts-de-Chée » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 9 Pierrefitte-sur-Aire : Meuse, arr. Commercy, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Belrain.

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L e s acte s

In nomine domini nostri Jesus Christi. Notum sit omnibus veritatem scire volentibus quod ego Richardus1 electus et archidiaconus per Dei gratiam Virdunensis, dedi dilecto fratri Hugoni2 abbati ceterisque fratribus ecclesie Sancte Marie de Insula, pro salute anime mee et animarum antecessorum meorum, fundum et dotem eccclesie dirute de Dounous3, confirmavique eis allodium et decimam ipsius fundi dimidiam, que a Houduino4 milite, partim emptione, partim beneficii donatione possident. Hoc itaque fratres cum omnibus appenditiis que ad ipsam spectant ecclesiam fructus jure perpetuo possidebunt ab omni gravamine liberi, excepto quod unoquoque anno(a) pro censu decime VI nummos persolvent decano presbitero in cujus decanie idem fundus situs est. Testes : Robertus abbas de Frummaco5, Radulphus6 abbas de Claustro7, Gilbertus8 abbas de Castellione9, Willelmus10 decanus, Richerus de Satanatho11, Wiardus de(b) Buslanvilla12, Joannes presbiter de Doya13. (a) : annuo D. – (b) : manque en E.

24 1168, 15 janvier (n. st.). – Bénévent Alexandre III reconnaît que l’abbaye de Lisle-en-Barrois a été établie conformément à la règle de saint Benoît ainsi qu’à l’institution cistercienne et confirme à l’abbé Hugues les biens, droits et possessions de l’abbaye, à savoir les territoires de Merche, Vaudoncourt, Lamermont, Les Anglecourt, Courcelles, Deuxnouds avec leurs dépendances et exempte l’abbaye de toute dîme.



1 Richard* de Durbuy, prévôt de Montfaucon et archidiacre d’Argonne (1126-1169), élu de Verdun (1163-1171). 2 Hugues*, deuxième abbé cistercien de Notre-Dame de Lisle (1154-1168/70). 3 Deuxnouds (devant-Beauzée), commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 4 Holduin* de Saint-André, frère de Garin, Constance et Thierry, oncle de Bernard et Guéry, les fils d’Aubry. 5 Non identifié. 6 Raoul, abbé d’Himmerod (1134-1168). 7 Himmerod (commune de Grossslittgen : Allemagne, Land Rhénanie-Palatinat, Kreis Trèves), abbaye cistercienne fondée en 1134 sous le nom de Claustrum par des moines venus de Clairvaux, sous la conduite de Raoul qui en fut le premier abbé et vécut jusqu’en 1167. 8 Gilbert, premier abbé de Châtillon jusqu’en 1167, puis second abbé d’Himmerod (1167-1189). 9 Châtillon-l’Abbaye, écart de Pillon : Meuse, arr. Verdun, cant. Spincourt ; dioc. Verdun, archid. Woëvre, doy. Amel (abbaye cistercienne fondée vers 1142 par l’évêque de Verdun, Albéron de Chiny qui s’était adressé à Raoul, abbé d’Himmerod alias Claustrum). 10 Guillaume* II doyen du chapitre cathédral de Verdun, depuis environ 1143, devint également, en 1156, archidiacre de la Woëvre et prévôt de la collégiale Sainte-Marie-Madeleine. 11 Stenay : Meuse, arr. Verdun, chef-lieu de cant. ; diocèse Trèves, archid. Longuyon, doy. Ivois. 12 Bulainville, ancienne commune intégrée en 1973 à celle de Nubécourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne et depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 13 Sans doute Dieue-sur-Meuse : Meuse, arr. Verdun, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly.

Le s act e s A. Original perdu. B. Copie 18 H 1, t. 2, au chapitre « 37e tiroir intitulé Privilèges de l’ordre », p. 1089-1091, sous le titre : « du 18 des calendes de février, l’an 1168. Bulle d’Alexandre trois pape portant privilège et exemption de dixmes en faveur de l’abbaye de Lisle, et confirmation de tous leurs droits et possessions » et avec l’annotation en marge : « no 1er. Authentique. Y joint une copie sur papier. Nota : voyés au no 5 du 8e tiroir intitulé Condé, après la letre D en marge est une bulle d’Innocent 3, 4e année de son pontificat, concernant les dixmes novales pour tout l’ordre de Cisteaux, page 268. Et la page 271, no 9, indique l’original de ladite bulle » (d’après A). – C. Copie partielle, 18 H 1, t. 1, p. 797. Anal. : Meinert, Papsturkunden in Frankreich, p. 289 no 100. – JL 11588. – Parisse, Bullaire de la Lorraine, no 258. Ind. : Gallia christiana, t. XIII, Ecclesia Tullensis, col. 1117.

Alexander1 episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis Hugoni2 abbati monasterii Sanctae Mariae de Insula ejusque fratribus tam presentibus quam futuris regularem vitam profectis, in perpetuum. Religiosam vitam eligentibus apostolicum suffragium tanto adesse presidium, ne forte cujuslibet temeritatis incursus aut eos a proposito revocet vel robur, quod absit, sacre religionis infringat. Eapropter, dilecti in Domino filii, vestris justis postulationibus clementer annuimus et praefatum monasterium beate Dei genitricis semperque virginis Marie, in quo divino estis obsequio mancipati, sub beati Petri et nostra protectione suscipimus et presentis scripti privilegio communimus. In primis siquidem statuentes ut ordo monasticus qui secundum Dominum et beati Benedicti regulam et institutionem Cisterciensium(a) fratrum in eodem monasterio institutus esse dinoscitur, perpetuis ibidem temporibus inviolabiliter observetur. Preterea quascumque possessiones, quecumque bona, idem monasterium in presentiarum juste et canonice possidet aut in futurum concessione pontificum, liberalitate regum vel principum, oblatione fidelium seu aliis justis modis, prestante Domino, poterit adipisci firma vobis vestrisque successoribus et illabata permaneant. In quibus hec propriis duximus exprimenda vocabulis : territorium de Merchia3 et possessiones que fuerunt ecclesie de Marchia, cum decima et pertinentiis suis ; territorium de Valduncurt4 et possessiones que fuerunt de Walduncurt cum decima et omnibus pertinentiis suis ; territorium de Lamermunt5 et possessiones que fuerunt ecclesie de Lamermunt cum decima et omnibus pertinentiis suis ; territorium de



1 Alexandre III, pape (1159, 7 septembre – 1181, 30 août). 2 Hugues*, deuxième abbé cistercien de Notre-Dame de Lisle (1154-1168/70). 3 Site sur lequel est venue s’implanter l’abbaye Notre-Dame de Lisle, lieu-dit à Lisle-en-Barrois : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 4 Vaudoncourt, écart de Lisle-en-Barrois, à 1,2 km au N., sur la Melche : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 5 Lamermont : écart de Lisle-en-Barrois sis sur le cours de l’Aisne.

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L e s acte s

Curcellis1 et Vachineio2 ; territorium Anglicurie3 cum decima et omnibus pertinentiis suis ; territorium de Dusnau4 cum decima et omnibus pertinentiis suis ; pasturarum(b) usuaria in diversis locis monasterio vestro concessa, sicut in autenticis instrumentis exinde factis noscitur contineri. Paci quoque et tranquillitati vestre paterna sollicitudine providere volentes, auctoritate apostolica prohibemus ut infra clausuras locorum seu grangiarum vestrarum, nullus molestiam vel violentiam inferre aut rapinam sive furtum committere seu hominem capere vel interficere audeat. Prohibemus etiam ut nulli fratrum vestrorum, post factam in loco vestro professionem, fas sit de monasterio vestro discedere, discedentem vero absque communium litterarum cautione, nullus audeat retinere. Liceat quoque vobis clericos vel laicos e seculo fugientes liberos et absolutos ad conversionem vestram accipere et absque contradictione alicujus retinere. Preterea cum generalem interdictum terre fuerit, liceat vobis clausis januis, non pulsatis tintinnabulis, exclusis interdictis et excommunicatis, suppressa voce divina officia celebrare. Sane laborum vestrorum quos propriis manibus aut sumptibus colitis sive de nutrimentis vestrorum animalium, nullus a vobis decimas exigere presumat. Decernimus ergo ut nulli omnino hominum fas sit prefatum monasterium temere perturbare aut ejus possessiones auferre vel ablatas retinere, minuere seu quibuslibet vexationibus fatigare, sed omnia integra conserventur, eorum pro quorum gubernatione ac sustentatione concessa sunt usibus omnimodis profutura, salva sedis apostolice auctoritate. Si qua igitur in posterum ecclesiastica secularisve persona, hanc nostre constitutionis paginam sciens, contra eam temere venire temptaverit, secundo tertiove commonita, si non reatum suum congrua satisfactione correxerit, potestatis honorisque sui dignitate careat reamque se divino judicio existere de perpetrata iniquitate cognoscat et a sacratissimo corpore ac sanguine Dei et Domini redemptoris nostri Jhesus Christi aliena fiat atque in extremo examine districte ultioni subjaceat. Cunctis autem eidem loco sua jura servantibus sit pax Domini nostri Jhesu Christi, quatinus et hic fructum bonae actionis percipiant et apud districtum judicem praemia aeternae pacis inveniant. AMEN. (rota figurée) Ego Alexander catholice Ecclesie episcopus. (B. V. figuré) † Ego Hubaldus5 Hostiensis episcopus(c). † Ego Bernardus6 Portuensis et Sancte Rufine episcopus.





1 Courcelles (sur-Aire) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 2 Wassigny (?), toponyme non identifié près de Courcelles-sur-Aire. 3 Les Anglecourt, écart de Courcelles-sur- Aire ; Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly (site primitif de l’abbaye de Lisle). 4 Deuxnouds (devant-Beauzée) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 5 Ubaldo Allucingoli, o. cist., nommé cardinal au titre de Sainte-Praxède par Innocent II (1130-1143) lors de son onzième consistoire en 1141, promu cardinal évêque d’Ostie par Adrien IV (1154-1159) lors de son deuxième consistoire en 1158, élu pape sous le nom de Lucius III, le 1er septembre 1181 († 25 novembre 1185). 6 Non trouvé dans la liste des cardinaux (pourrait être Bernard, moine du Mont-Cassin, nommé cardinal par Eugène III (1145-1153), lors de son deuxième consistoire, en 1146).

Le s act e s



† Ego Conrardus1 Moguntinensis archiepiscopus et Sabinensis episcopus. † Ego Hubaldus2 presbiter cardinalis tituli [Sancte](d) Crucis in Jherusalem. † Ego Joannes3 presbiter cardinalis Sancte Anastasia. † Ego Albertus4 presbiter cardinalis tituli Sancti Laurentii in Lucina. † Ego Boso5 presbiter cardinalis Sancte Prudentiane tituli pastoris. † Ego Petrus6 presbiter cardinalis tituli Sancti Laurentii in Damaso. † Ego Theodinus7 presbiter cardinalis Sancti Vitalis tituli Vistine. † Ego Ardicius8 diaconus cardinalis Sancti Theodori. † Ego Hugo9 diaconus cardinalis Sancti Heustachii juxta templum Agrippe.

Datum Beneventum, per manum Gratiani, sancte Romane ecclesie subdiaconi et notarii, decima octava calendas februarii, indictione secunda, incarnationis dominice anno Mo Co LXo VIIIo, pontificatus vero Alexandri pape III anno decimo. (a) : Cisterciensis B. – (b) : pasturas B. – (c) : on aurait pu s’attendre au verbe subcripsi, mais le scribe ne l’a jamais porté. – (d) : mot oublié.

25 1168 Pierre [de Brixey], évêque de Toul, notifie les donations faites à l’abbaye de Lisle-enBarrois du droit de pâture sur les territoires de Merche et la Dignée avec les droits d’affouage







1 Conrad de Wittelsbach, archevêque de Mayence, nommé cardinal évêque au titre de Sainte-Sabine par Alexandre III, lors de son premier consistoire, le 18 février 1160, mort en octobre 1200. 2 Ubaldo Caccianemici, chanoine régulier de Sainte-Marie di Reno, nommé cardinal prêtre au titre de Sainte-Croix de Jérusalem, lors du premier consistoire de Lucius II (1144-1145), en juin 1144. 3 Giovanni Pizzuti, nommé cardinal prêtre au titre de Saint-Anastase par Adrien IV (1154-1159), lors de son deuxième consistoire en 1158, décédé vers 1182. 4 Alberto di Mora, né à Bénévent vers 1105, chanoine prémontré à Saint-Martin de Laon, puis professeur de droit canonique à Bologne, nommé cardinal diacre au titre de Saint-Adrien par Adrien IV (1154-1159), lors de son premier consistoire en décembre 1155, promu cardinal prêtre au titre de Saint-Laurent-inLucina lors du deuxième consistoire d’Adrien IV le 14 mars 1158, légat pontifical sous Alexandre III, nommé chancelier pontifical en février 1178, élu pape sous le nom de Grégoire VIII le 21 octobre 1187 († 17 décembre 1187). 5 Boson Breakspear, nommé cardinal au titre de Saint-Côme-et-Saint-Damien par Adrien IV (1154-1159), lors de son premier consistoire, en décembre 1155, ensuite nommé camerlingue en 1158 puis préfet du château Saint-Ange, semble-t-il promu au titre de Sainte-Pudentienne par Alexandre III, lors de son quatrième consistoire, en décembre 1165. 6 Pierre, cardinal prêtre au titre de Saint-Laurent-dans-la-Maison-de-Damase. 7 Theoduino degli Atti, o.s.b., nommé cardinal prêtre au titre de Saint-Vital par Alexandre III, lors de son troisième consistoire, en 1164. 8 Ardicio Rivoltella, nommé cardinal diacre au titre de Saint-Théodore par Adrien IV (1154-1159), lors de son premier consistoire en décembre 1155 (1155-1186). 9 Ugo Ricasoli, nommé cardinal diacre au titre de Saint-Eustache par Alexandre III, lors de son troisième consistoire, en 1164, décédé vers 1182.

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L e s acte s

et de marronage par les frères Garin, Vivien et Gautier de Laimont, ainsi que par Pierre de Maisonvisinos, et par Guiard de Laimont de l’avouerie d’Hattonmesnil. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie 18 H 1, t. 2, au chapitre « 18e tiroir intitulé Lisle ou Mierche », p. 663-664, sous la rubrique : « de l’an 1168. Titre pour l’usage de la pature au territoirre de Mierche et bois d’icelui et du territoire Digney, plus pour ce que possédait un certain Viard de Leymont à Hattonmesnil », et en marge : « no 9. Authentique » (d’après A). a. H. Flammarion, Actes de Pierre de Brixey, évêque de Toul (1165-1191), no 09.

Ego Petrus, Dei gratia Leucorum episcopus, tam futuros quam modernos pariter scire volo quod Varinus de Laymont1 et fratres ejus Vivianus et Valterus, concedentibus uxoribus suis universisque heredibus eorum, dederunt fratribus Sancte Marie de Insula in elemosinam usuaria pasture totius territorii de Merchia2 et de Dignei3 et de omni terra sua, ubicumque eam habuerint vel acquisierint, omnibus animalibus eorum ad pascuenda. Dederunt etiam ligna totius praedicti territorii tam ad marimandum quam ad ignem faciendum, insuper egressus et ingressus per totam terram suam quod, si animalia eorum damnum aliquod intulerint, damnum absque jure restituent. Testes : Amarricus sacerdos de Lope4, Theodericus sacerdos de Leimont5, Letardus miles de Denou6, Dodo de Longavilla7, Huho de Feburc8, Andreas de Sancto Andrea9, Richerus de Firnevoi10. Sed illud innotescimus quod Petrus de Maisonvisinos11, cui jure hereditario contingit medietas Merchiae, usuaria pasturae et nemus omne predicti territorii, concessu conjugis sue Mirabel et omnium heredum suorum, pari conditione in elemosinam fratribus ejusdem ecclesie contulerint(a) et si animalia eorum damnum aliquod intulerint, damnum absque jure restituent.



1 Laimont : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne. 2 Merche : site sur lequel vint s’implanter l’abbaye Notre-Dame de Lisle et ensuite prendre le nom de Lisle-en-Barrois, lieu-dit à Lisle-en-Barrois, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 3 Sans doute la Dignée, ruisseau qui prend sa source au N.N.E. de Villotte-devant-Louppy (au Fond de Baucourt, à environ 1700 m au sud de Lamermont et 2850 m à l’O. de Lisle-en-Barrois) coule d’Est en Ouest sur 4 km pour se jeter dans la Chée, en amont de Laheycourt (un bois à proximité porte le nom de « Bois les moines »). 4 Louppy (le-Château), village sur la rive gauche de la Chée au S.E. de Vaubecourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 5 Laimont : cf. supra. 6 Deuxnouds (devant-Beauzée) : cf. supra. 7 Longeville, village sur la rive droite de l’Ornain au S.E. de Bar-le-Duc : Meuse, arr. et cant. Bar-le-Duc ; dioc. Toul, archid et doy. Ligny. 8 Non identifié. 9 Saint-André (en-Barrois), village sur le Flabussieux à 4 km à l’O. de Souilly, Meuse, arr. Verdun, cant. Souilly ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 10 Non identifié. 11 Non identifié.

Le s act e s

Testes : Theodericus sacerdos de Leimunt, Varinus sacerdos de Revigney1, Petrus miles de Rambercurt2, Valterus de Maisonvisinos, Varinus de Leimunt et fratres ejus Vivianus et Valterus. Illud vero non duximus obmittendum quod Viardus de Leimunt, concedente matre sua Ascelina universisque fratribus suis atque sororibus, dedit fratribus Sancte Marie de Insula partim pro mercede anime sue, partim pro temporali commodo, advocatiam quam jure hereditario possidebat apud Hattunmaisnil3 et in omnibus appenditiis suis. Hujus rei testes sunt : Theodericus sacerdos de Leimont, Varinus avunculus ejus, Adam de Comarceio4, Petrus de Greives5. Ut etiam hec dona predicta firma et inconcussa in perpetuum maneant, pontificali autoritate et sigilli nostri impressione confirmamus, et ut violatores eorum anathematis retibus feriantur praecimimus. S. Friderici decani6 et Theoderici archidiaconi7, S. Theobaldi abbatis de Vallibus8, S. Petri abbatis de Belloprato9. Data sunt hec anno ab incarnatione Domini millesimo centesimo sexagesimo octavo. (a) : contulerit B.

26 1170 Guy [III de Joinville], évêque de Châlons, notifie le don de l’autel de Lamermont avec toutes ses dépendances que font l’abbé Gervais, le chapitre et les frères de Monthiers-enArgonne à l’abbaye de Lisle-en-Barrois, en investit l’abbé Hugues, et en retour ladite abbaye reconnaît devoir payer à l’évêque, à la saint Rémy, un cens annuel de trois sous de châlonnais. A. Original perdu, jadis scellé.



1 Revigny, bourg sur le canal de l’Ornain : Meuse, arr. Bar-le-Duc, chef-lieu de cant. ; dioc. Toul, archid Reynel, doy. Robert-Espagne. 2 Rembercourt (aux-Pots), aujourd’hui Rembercourt-Sommaisne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 3 Lieu-dit non identifié, sans doute à proximité de Vieux-Monthier, Noyers et Auzécourt. 4 Commercy, ville sur la Meuse : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid Ligny, chef-lieu de doy. 5 Peut être Grèves, lieu-dit à Issoncourt, commune « Les-Trois-Domaines » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 6 Frédéric, grand doyen de Toul, et neveu de Piere de Brixey (cf. Cartulaire de Saint-Gengoult, Arch. Nat., LL 986, fol. 28 – H. Flammarion, Actes de Pierre de Brixey, no 176), devint également archidiacre et apparaît à de nombreuses reprises depuis environ 1168 et tout au long de l’épiscopat de son oncle. 7 Thierry, chancelier et archidiacre (sans doute de Reynel), souscrit de 1168 à 1191. 8 Evaux ou Vaux-en-Ornois, écart de Saint-Joire, Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Gondrecourt, depuis 2014 cant. Ligny-en-Barrois ; dioc. Toul, archid. Ligny, doy. Gondrecourt. 9 Beaupré, abbaye cistercienne fondée en 1135 par le comte de Metz Folmar V, commune de Moncel-lezLunéville : Meurthe-et-Moselle, arr. et cant. Lunéville ; dioc. Toul, archid. Port, doy. Deneuvre.

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L e s acte s B. Copie 18 H 1, t. 2, au chapitre « 17ème tiroir intitulé Lamermont », p. 634, sous la rubrique : « De l’an 1170, titre d’une lettre attestant la donnation de l’autel de Lamermont et ses dépendances », et en marge l’annotation : « no 2. Authentique ». Ind. : Gallia christiana, t. XIII, Ecclesia Tullensis, col. 1117.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Guido1, Dei gratia Cathalaunensis2 episcopus, notum sit3 tam futuris quam presentibus quod dominus Gervasius4, abbas Monasterii in Argonna5, voluntate et assensu capituli et fratrum suorum, altare de Lamermunt6 quod cum omnibus appendiciis suis longo tempore et pacifice possederat, fratribus Beate Marie de Insula perpetuo habendum concessit et in manu nostra resignavit. Nos vero dominum Hugonem7 qui tunc temporis ecclesie illi preerat, et fratres ejusdem loci ex eo, cum omnibus appenditiis in pratis, in terris, in silvis, in aquis, absque omni contradictione et calumpnia investivimus, et præfata ecclesia Beate Marie de Insula singulis annis tres solidos Cathalaunensis monete in festo sancti Remigii8 pro altari de Lamermont episcopo Cathalaunensi persolvet. Ut hoc autem ratum et inconcussum permaneat, litterarum nostrarum attestatione et sigilli nostri impressione firmavimus, eorum(a) qui adfuerunt subnotatis nominibus : S. magistri Roberti archidiaconi9, S. Johannis capellani, S. magistri Jacobi, S. Rollandi decani, S. Hugonis de Brevereio10, S. magistri Petri de Breuil11, S. Garneri decani de Escleriis12, S. Rogeri monachi Monasterii in Argonna, S. fratris Theobaldi. Actum Cathalaunensis, anno ab incarnatione Domini millesimo centesimo septuagesimo. Data per manum Gerardi cancellarii. (a) : forum en B.



1 Guy III de Joinville, évêque de Châlons (1164-1190). 2 Châlons (en-Champagne) : Marne, chef-lieu d’arr., cant. et dioc. 3 Étant donné la formulation Ego Guido, etc., on se serait en bonne logique attendu à trouver notum facio, la formule notum sit intervenant généralement après l’invocation trinnitaire (voir actes 1, 2, 6, 11, 20, 23, 26, 41, 48, 53, 72, 101). 4 Gervais*, originaire du diocèse de Verdun, premier abbé cistercien de Monthiers-en-Argonne (1144/461164), élu abbé de Trois-Fontaines en 1164, puis de nouveau abbé de Monthiers (1167-1180). 5 Monthiers-en-Argonne*, commune de Possesse : Marne, arr. Vitry-le-François, ancien cant. Heiltz-leMaurupt intégré en 2014 au nouveau canton de Sermaize-les-Bains ; dioc. Châlons, archid. Astenois, chef-lieu de doyenné. 6 Lamermont : écart de Lisle-en-Barrois, sis sur le cours de l’Aisne. 7 Hugues, deuxième abbé cistercien de Notre-Dame de Lisle (1154-1168), mourut en 1170. 8 Le premier octobre. 9 Robert*, apparaît comme écolâtre depuis 1147, comme archidiacre d’Astenois (dans lequel se trouvait l’abbaye de Monthiers-en-Argonne) depuis 1153 et jusque 1174/75. 10 Breuvery (sur-Coole) : Marne, arr. Châlons-en-Champagne, ancien cant. Ecury-sur-Coole, désormais cant. Châlons 3 ; dioc. Châlons, Grand archidiaconé, doy. Coole. 11 Le Breuil, écart de Plichancourt : Marne, arr. Vitry-le-François, ancien cant. Thiéblemont, désormais cant. Sermaize-les-Bains ; dioc. Châlons, Grand archidiaconé, doy. Vitry-en-Perthois. 12 Eclaires : Marne, arr. Sainte-Menehould, ancien cant. Dommartin-sur-Yèvre, désormais cant. « Argonne, Suippe et Vesle » ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse.

Le s act e s

27 [1171-1172], 29 septembre. – Tusculum Alexandre III demande à Henri [de France], archevêque de Reims, de contraindre les abbés de Lisle-en-Barrois et de Prény [Sainte-Marie-au-Bois], à payer leurs dettes à Hodiarde de Maidières et à ses fils, soit vingt-six livres châlonnaises pour Lisle et treize livres pour Prény. A. Original perdu. B. Copie dans le ms 964 de la bibliothèque municipale d’Arras, fol. 761. a. Martène et Durand, Veterum scriptorum … amplissima collectio, t. 2, Paris, 1724, col. 953. – b. Migne, P.L., t. 200, col. 865, no 986. Anal. : JL 12125. – Parisse, Bullaire de la Lorraine, no 268. Remarques : Cette missive du pape Alexandre III est la 415e d’un dossier – édité par Martène et Durand – de 495 lettres adressées à l’archevêque de Reims, Henri de France, lequel est sollicité à trois reprises, à cette date du 29 septembre, pour les plaintes adressées par Hodiarde de Maidières et ses fils envers d’une part les abbayes Saint-Paul de Verdun, Riéval et TroisFontaines (lettre 413, col. 952, sous la rubrique Pro Hodeardi vidua et filius ejus adversus tres abbates), d’autre part de Saint-Benoît-en-Woëvre, de Villers (Bettnach) et Saint-Léon de Toul (lettre 414, col. 952-953) et enfin de Lisle et de Prény. Baudouin de Maidières, défunt mari de Hodiarde, avait en effet concèdé à ces huit abbayes diverses sommes de monnaie châlonnaise que ses héritiers ne parviennent pas à récupérer. N.B. : ce texte est manquant dans le Cartulaire de Lisle-en-Barrois.

Alexander2 episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri Henrico3, Remensi4 archiepiscopo, salutem et apostolicam benedictionem. Ex parte Hodeardis de Maderiis5 mulieris et filiorum suorum ad aures nostras est querela perlata, quod cum abbati et fratribus de Insula6 XXVI libras, et abbati et fratibus de Prisneio7 XIII libras Catalaunensis monetae, sine usuris mutuo concessisset, et ab ipsis pecuniam illam rehabere non poterat. Unde quia nemini debemus vel possumus in suo jure deesse, fraternitati tue per apostolica scripta mandamus quatenus memoratos abbates et fratres moneas et auctoritate nostra districte compellas ut

1 Renseigment transmis par M. Rolf Grosse, que je remercie. 2 Alexandre III, pape (1159, 7 septembre – 1181, 30 août). 3 Henri de France, fils du roi Louis VI le Gros, évêque de Beauvais (1149-1162) puis archevêque de Reims (1162-1175). 4 Reims : Marne, chef-lieu d’arr., cant. et diocèse. 5 Maidières : Meurthe-et-Moselle, arr. Nancy, cant. Pont-à-Mousson ; dioc. Toul, archid. Port, doy. Prény. 6 Abbaye de Lisle-en-Barrois, selon toute vraisemblance, car a priori il ne semble pas qu’il puisse s’agir de l’abbaye prémontrée de Lisle-en-Rigault (alias Jeandeures), fille de Riéval, qui elle aussi est dénommée Insula avec parfois l’épithète Rigalt ou Rigaut (sans toutefois en exclure totalement l’hypoyhèse). 7 Prény : Meurthe-et-Moselle, arr. Nancy, cant. Dieulouard ; dioc. Toul, archid. Port, chef-lieu de doy.

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prescriptam pecuniam prefate mulieri et filiis suis cum integritate restituant aut ipsis exinde coram te, appellatione remota, justitie non differant plenitudinem exhibere. Data Tusculanum, IIIo kalendas octobris. 28 [1163-1171] Richard [III de Durbuy], élu de Verdun, notifie la donation faite par son intermédiaire (per manum) aux frères de Notre-Dame de Lisle-en-Barrois, par Thierry de Bar, archidiacre de Toul, du droit d’usage des pâtures de Heippes et Rambluzin et par Robert de Souilly du droit d’usage de toutes ses pâtures de Souilly, Heippes, Rambluzin et Bulainville. Il notifie également le don d’usufruit des vaines pâtures de Bulainville et Menarval par Richer de Bulainville, des droits que Herbrand d’Issoncourt détenait sur les pacages de Rignaucourt, Issoncourt et Menarval, ainsi que le don des pacages de Vaubecourt par Thierry de Montigny. A. Original perdu. B. Copie 18 H 1, t. 2, p. 07-08, au chapitre « 1er tiroir intitulé Anglecourt », no 5, sous la rubrique : « Titre authentique pour la vaine pâture du finage de Ramblusin, Menarval, Heppes, Bullenvilles, Souilly, Issoncourt, Rignaucourt et Vaubecourt » (d’après A). Date : les seuls éléments de datation sont ceux de l’épiscopat de Richard de Durbuy.

Ego Richardus1, Dei gratia ecclesie Virdunensis electus, modernis pariter et futuris notifico quod Theodericus2 de Barro3, Tullensis4 archidiaconus, concedente matre5 sua et fratre suo Philippo6 castellano cum uxore7 sua et filiis et filiabus et fratribus universis, dedit per manus nostras in elemosinam, jure perpetuo, usuaria totius pasture de Heppes8 et de Ramblusin9 fratribus Sancte Marie de Insula. Si vero animalia eorum in pratis vel agris damnum aliquid fuerint, absque jure restituent.



1 Richard* III de Durbuy, archidiacre d’Argonne et prévôt de Montfaucon (en 1126), devint également camérier (en 1158) puis princier (1163-1169) et élu de Verdun (1163-1171). 2 Thierry* de Bar, archidiacre de Toul, fils de Girard et Galienne, frère de Philippe, châtelain de Bar. 3 Bar-le-Duc : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 4 Toul : Meurthe-et-Moselle, chef-lieu d’arr, cant. et diocèse. 5 Galienne* épousa Girard miles et châtelain de Bar dont elle eut cinq enfants : Philippe, Robert, Hugues, Thierry et Nathalie. 6 Philippe, fils de Girard et Galienne, châtelain de Bar. 7 Comtesse, épouse de Philippe, châtelain de Bar. 8 Heippes : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse : dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 9 Rambluzin : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly.

Le s act e s

Testes : Valterus, Albertus de Bullenvilla1 clerici, Robertus2 de Solleio3, Wiricus4 de Belrain5 filius Falconis, et Balduinus de Barro, Scibaudus de Commarie6, Robertus Liptait, Theobaldus Judas de Barro. Robertus quoque de Solleio predictis fratribus dedit similiter per manus nostras, concedente uxore sua Agnete, usuaria totius pasture de Solleio, de Heppes, de Ramblauvisin, de Bullenvilla jure perpetuo posssidenda damna tamen ab animalibus in pratis vel agris illata sine jure restituent. Testes sunt (a) : Villermus de Sancto Michaele7, Viardus de Bullenvilla clerici ; Varnerus8 de Sambumont9, Hugo Waflait de Vellanes10, Luardus de Marevie11, Andreas de Sancto Andrea12. Richerus vero de Bullenvilla et soror sua Aubors, laude omnium filiorum suorum, dederunt supra dictis fratribus, in omnibus usibus usuaria vane pasture de Bullenvilla, de Menarval13 et quicquid in eis possidebant. Inde testes sunt : Theobaldus de Salemanne14, Adilis de Arenbercort15. Herbrannus quoque de Ursuncort16, concedente uxore sua cum heredibus universis et Balduinus frater ejus cum filiis et filiabus suis eisdem fratribus dederunt quicquid sui juris erat in pascuis de Renaucourt17, de Ursuncurt, de Menarvalle.



1 Bulainville : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne et depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 2 Robert* de Souilly, miles, frère de Renard de Souilly, mari d’Agnès, oncle d’Adelin. 3 Souilly : Meuse, arr. Verdun, ancien chef-lieu de cant. et depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy. 4 Guéry, fils de Foulque de Belrain et Hadwide, mari d’Alaïs. 5 Belrain : Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Pierrefitte-sur-Aire, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 6 Combres (sous-les-Côtes) : Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Fresnes-en-Woëvre et depuis 2014 cant. Etain ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel. 7 Saint-Mihiel : Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Rivière, chef-lieu de doy. 8 Garnier* de Beaumont apparaît à plusieurs reprises, entre 1156 et environ 1180, notamment comme bienfaiteur des cisterciens de Lisle-en-Barrois. 9 Beaumont : Meurthe-et-Moselle, arr. Toul, ancien cant. Domèvre-en-Haye, depuis 2014 cant. « Le-Nord-Toulois » ; dioc. Toul, archid. de Port, doy. Prény ; fief dans la mouvance de Bar, puis d’Apremont. 10 Velaines : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Ligny-en-Barrois, depuis 2014 cant. Ancerville : dioc. Toul, archid. et doy. de Ligny. 11 Non identifié. 12 Saint-André (en-Barrois) : Meuse, arr. Verdun, cant. Souilly ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 13 Menarval, toponyme non identifié, situé vraisemblablement au S.E. de Deuxnouds puisque sa dîme relevait de la paroisse d’Issoncourt (cf. no 41). 14 Salmagne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Ligny-en-Barrois ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 15 Rembercourt (aux-Pots), aujourd’hui Rembercourt-Sommaisne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 16 Issoncourt, commune « Les-Trois-Domaines » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 17 Rignaucourt, commune « Les-Trois-Domaines » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly.

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Hujus rei testes sunt(a) : Jianne presbiter de Deri1, Brocardus2 de Crispeio3. Theodericus autem de Montineio4, laude uxoris sue filiorum filiarumque suarum dedit sepedictis fratribus pascua de Vars boncourt5. Inde testes sunt(a) : Helyas6 de Asperomonte7, Albertus de Wimbeia8. (a) : le scribe a transcrit Sanctae ce qui devait être le mot abrégé st.

29 1174 Pierre [de Brixey], évêque de Toul, annonce qu’Hugues Le Blanc a fait construire la Maison-Dieu de Vaucouleurs et que, libre de toute servitude, à la demande et avec l’accord de Geoffroi de Joinville, son suzerain, il l’a mise à la disposition du prieur de Vaucouleurs. A. Original perdu. B. Copie dans le Cartulaire de Vaucouleurs (xive siècle), Arch. dép. de Côte d’Or, cartulaire 147, 7 H 1774, p. 4. – C. Vidimus par des notaires royaux des bailliage et prévôté de Troyes (6 décembre 1515), 18 H 2 (pièce no 6). a. Flammarion (Hubert), Les actes de Pierre de Brixey, évêque de Toul (1165-1191), no 41.

P[etrus]9, Dei gratia Leuchorum episcopus, omnibus tam futuris quam presentibus imperpetuum. Cum nostrum est omnium in Christo pie viventium paci providere ac saluti presentis scripti attestatione posterorum memorie mandare dignum duximus Hugonem Album domum Dei de Valle Colloris10 liberam ab omni servitute, de



1 Non identifié. 2 Brocard de Crépion, marié à Ponce, fit don à l’abbaye Saint-Paul de Verdun du moulin qu’il avait fait construire sur l’un des bras de la Meuse et auquel son nom resta longtemps attaché (jusqu’à ce que revendu par l’abbaye à la municipalité il prenne le nom de « Moulin-la-ville »). 3 Crépion, aujourd’hui Moirey-Flabas-Crépion : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Damvillers et depuis 2014 cant. Montmédy ; dioc. Verdun, archid. Princerie, doy. Chaumont. 4 Sans doute Montigny-les-Vaucouleurs (plutôt que Montigny-devant-Sassey, Motigny-sur-Chiers ou Montigny-les-Metz), village sur le ruisseau de Sépifonds, à 3 km au S.O. de Vaucouleurs : Meuse, arr. Commercy, cant. Vaucouleurs ; dioc. Toul, archid. Ligny, doy. Meuse-Vaucouleurs. 5 Vaubecourt, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien chef-lieu cant., depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse. 6 Elie*, frère de Raoul d’Apremont, époux de Sibille et père d’Albert d’Apremont. 7 Apremont (la-Forêt) : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel. 8 Woimbey, Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Pierrefitte-sur-Aire, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Saint-Mihiel. 9 Pierre de Brixey, évêque de Toul (1165-1191). 10 Vaucouleurs : Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant. ; dioc. Toul, archid. Ligny, chef-lieu de doyenné.

Le s act e s

voluntate et assensu Josfridi1 de Joinville2 domini senioris, construxisse et ipsam domum dispositioni prioris Vale coloris delegasse, ita sane quod idem prior tam in vita quam in morte fratribus ibi degentibus providebit nec de rebus ipsius domus aliquid attenuabit, quod factum ob pacis caritatisque custodiam ratum habemus et sigillo nostro confirmari decrevimus. Anno Verbi incarnati Mo CoLXXo IIIIo, testibus his Friderico decano3, Terrico cancellario4, Alberico5 de Doncel6 cappellano, Johanne7 notario. 30 1175 Arnoul [de Chiny], élu de Verdun, notifie les donations qu’avec son accord et celui de Robert [de Grandpré] archidiacre [d’Argonne], font à l’abbaye de Lisle-en-Barrois d’une part Robert de Souilly du quart de son alleu de Ménoncourt que signalent les bornes posées jusqu’à la grange de Deuxnouds, avec le quart de la dîme qui lui échoyait par droit de bien-fonds et d’autre part le clerc Jérémie d’un autre quart qui lui revenait par droit pastoral, ainsi que la dîme sur quelques journaux de terre avoisinant Saint-Airy. A. Original perdu. B. Copie par l’official et l’archidiacre d’Astenois de Châlons (février 1279) dans un vidimus en parchemin de plusieurs lettres faisant mention de la ville de Deuxnouds et des revenus appartenant à l’abbaye de Lisle-en-Barrois (cf. D), perdu. – C. copie dans un autre vidimus (1281) perdu. – D. Copie (août 1767) du vidimus de 1279, 18 H 1, t. 2, au chapitre « 11e tiroir intitulé Deuxnouds8 », p. 424 (d’après B). – E. Copie du vidimus de 1281, 18 H 1, t. 2, au chapitre « 11e tiroir intitulé Deuxnouds » p. 438-439 (d’après C). – F. Autre copie 18 H 1, t. 2, au chapitre « 12e tiroir intitulé Deuxnouds et Menoncourt », p. 542-543, sous la rubrique : « de l’an 1175. Titre d’autre bien allodial et dixme au ban de Menoncourt », avec l’annotation en marge : « no 3. Authentique » (d’après A).

In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Arnoldus9, Dei gratia Virdunensis electus, notum facio et tam futurorum quam presentium memorie commendo



1 Geoffroi III, sire de Joinville (vers 1137-vers 1188), fils de Roger de Joinville et frère de Guy de Joinville, évêque de Châlons. 2 Joinville : Haute-Marne, arr. Saint-Diziers, chef-lieu de cant. ; dioc. Châlons, chef-lieu d’archid. et doy. 3 Frédéric, grand doyen de Toul, et neveu de Pierre de Brixey (cf. Cartulaire de Saint-Gengoult, Arch. Nat. LL 986, fol. 28 – Hubert Flammarion, Actes de Pierre de Brixey, no 176), devint également archidiacre et apparaît à de nombreuses reprises depuis environ 1168 et tout au long de l’épiscopat de son oncle. 4 Thierry, chancelier et archidiacre (sans doute de Reynel), souscrit également de 1168 à 1191. 5 Albéric, chapelain et archidiacre mentionné régulièrement de 1165 à 1191. 6 Non identifié. 7 Jean, chanoine et notaire, est aussi un personnage se retrouvant fréquemment dans les actes de Pierre de Brixey qui, en 1174, l’indique comme notarius noster. ; il souscrit pour semble-t-il la dernière fois en 1179 (H. Flammarion, op. cit, no 71) et est remplacé par le notaire Martin. 8 Onzième tiroir de l’armoire à deux volets. 9 Arnoul* de Chiny, neveu de l’évêque Albéron de Chiny, élu (fin 1171-mi 1178) puis évêque de Verdun (mi 1178-14 août 1181).

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L e s acte s

quod dominus Robertus1 miles de Solliolo2, laude uxoris3 sue et liberorum suorum, contulit libera donatione pro salute anime sue, domno Gontero4 abbati ceterisque fratribus ecclesie Sancte Marie de Insula quartem allodii sui de Mannuncort5 quod pars distinguitur a metis impositis usque ad horreum de Dounou6. Dedit etiam idem Robertus memoratis fratribus quartam partem decime ejusdem allodii que cum jure fundi contingebat contulitque hanc donationem assensu et laude notra, et domini Roberti7 archidiaconi. Jeremias8 etiam clericus noster, laude et assensu nostro et Roberti archidiaconi, contulit pro salute anime sue memoratis fratribus quartam partem decime ejusdem allodii que eum jure pastorali contingebat. Dedit etiam decimam suam aliquot jornalium Sancti Agerici9 in affinitate illa jacentium, has annotatas donationes laudamus et confirmamus. Et ne quis perturbare audeat, interdicimus. Testes Hugo cancellarius10, Richerus de Sathaneri11, Lambertus canonicus, Dominicus de Lavois12, Sigardus et Johannes clerici, et Fulco canonicus. Actum ab incarnatione Domini anno millesimo centesimo sexagesimo decimo quinto. 31 1175 Renaud Ier, comte de Bar, fait don à l’abbaye de Lisle-en-Barrois du droit d’usage de toutes les pâtures à Louppy-le-Grand avec libres entrées et sorties, à charge pour elle de réparer tout éventuel dommage occasionné par les troupeaux, donation que confirme par l’apposition de son sceau son fils, Henri Ier, en sa première année de chevalerie. A. Original perdu, jadis scellé.



1 Robert* de Souilly, connu de 1143 à 1178 environ. 2 Souilly : Meuse, arr. Verdun, ancien chef-lieu de cant. et depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy. 3 Dénommée Agnès (cf. no 20). 4 Gontier*, troisième abbé cistercien de Lisle-en-Barrois (1168/70-1191). 5 Menoncourt, ancien toponyme, aux limites de Deuxnouds et Bulainville, disparu. 6 Deuxnouds (devant-Beauzée), commune de Beausite, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, grange de l’abbaye de Lisle-en-Barrois. 7 Robert* de Grandpré, prévôt de Montfaucon et archidiacre d’Argonne (mentionné pour la première fois dans cette fonction en 1171), puis princier, en 1190, et élu de Verdun, en 1208, après la mort tragique d’Albert de Hierges. 8 Jérémie apparait ensuite comme curé de Bulainville (actes 52, 58, 98). 9 Saint-Airy, abbaye bénédictine à Verdun, mais apparemment ici nom d’un lieudit. 10 Hugues* d’Audun, chantre, chancelier, prévôt de La Madeleine et archidiacre de Woëvre, connu de 1157 à 1200. 11 Stenay : Meuse, arr. Verdun, chef-lieu de cant. ; diocèse Trèves, archid. Longuyon, doy. Ivois. 12 Lavoye : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont.

Le s act e s B. Copie (1767), 18 H 1, t. 2, p. 681-682, au chapitre : « Louppy-le-Château et Ste-Hoïde », sous la rubrique : « de l’an 1175. Titre pour les droits de pâturage pour tout le finage de Louppy le Grand », et en marge : « no 2, authentique ». – C. Copie xixe siècle, Bibl. mun. Bar-le-Duc, Fonds Servais, carton 5 (an 1175). a. M. Grosdidier de Matons, Le comté de Bar, op. cit., Pièces justificatives, no1, p. 677. – b. M. Parisse, Actes des comtes de Bar, no 35. Anal. : Grosdidier de Mâtons, Catalogue no 110. – Ind. : Le comté de Bar, op. cit., p. 195, 539.

Ad extirpandas contentionis(a) spinas tam futuros quam modernos scire volumus quod Renaldus1, comes Barrensis, dedit fratribus Sancte Marie de Insula usuaria omnium pascuarum de Lupeio Magno2 insuper ingressus liberos et egressus. Quod si negligentia pastorum animalia alicui damnum forte intulerunt, absque aliquo jure ipsum damnum restituent. Hoc etiam domnus(b) Henricus3, filius ejus, anno primo militiae suae dedit et, ut ratum et stabile maneat in perpetuum, sigilli sui impressione signavit, concessu fratrum suorum. Hujus rei testes sunt : Petrus4 miles de Vertu5, Theobaldus sagittarius6, Richardus venator. Data sunt haec anno ab incarnatione Domini millesimo centesimo septuagesimo quinto. (a) : contentionum dont les deux dernières lettres ont été rayées pour suscrire is. – (b) : domnum.

32 1177 Arnoul [de Chiny], élu de Verdun, annonce les donations consenties à l’abbaye NotreDame de Lisle-en-Barrois par :



1 Renaud II, comte de Bar (1149-1170). 2 Louppy (le-Château), Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 3 Henri Ier, comte de Bar (1170-1190). 4 Ce chevalier apparaît encore en 1188 dans un acte du même Henri, mais en tant que comte de Mousson, notifiant que Pierre, chevalier de Vertus, qui prenait à l’abbaye de Morimond les aumônes qu’avaient faites Renaud de Mons, son beau-père, a cessé toute usurpation, avec l’accord de son épouse Poince (M. Parisse, Actes des comtes de Bar, no 49). 5 Non identifié. Plutôt que de Vertus (Marne, arr. Châlons-en-Champagne, chef-lieu de cant. ; dioc. Châlons, chef lieu d’archidiaconé et doyenné), située a 35 km à l’O. de Châlons-en-Champagne, donc localité très éloignée de Lisle-en-Barrois, il pourrait peut-être s’agir – comme l’a suggéré M. Grosdidier de Matons – de Vertuzey, village sur La Laie, à 6 km à l’E. de Commercy (aujourd’hui commune d’Euville : Meuse, arr. et cant. Commercy ; dioc. Toul, archid. Ligny, doy. Meuse-Commercy) où le Dictionnaire topographique de la Meuse indique la présence d’une maison forte vers 1339. 6 C’est, selon Grosdidier de Matons, l’une des rares mentions d’un archer des comtes de Bar.

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L e s acte s

1°) Albert, fils d’Elie d’Apremont, de cent cinquante jugères sur son alleu de Heippes et, dans le cas où il décèderait sans héritier, du reste de son alleu de Heippes et son alleu de Bulainville ainsi que de tout ce qu’il possède ailleurs comme droit d’usage et de fréquentation des pâtures, des terres labourables, de charroi ainsi que l’usage de ses forêts mais sans possibilité de défricher et d’essarter ; 2°) par Goufaud de Génicourt et sa famille de leur terre des Anglecourt que les moines tenaient d’eux moyennant un cens annuel, lesquels en reconnaissance de cette aumône payeront quatre deniers à la saint Jean-Baptiste et que si par insouciance le terme de paiement était dépassé, ce soit aimablement accepté sans indemnité de dédommagement ; 3°) par Herbert, avoué de l’abbaye, des droits d’usage sur toutes ses pâtures et de charroi ou passage pour tout déplacement dont ils auraient besoin, tant à Rembercourt que sur le reste de sa terre. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie (août 1767), 18 H 1, t. 2, au chapitre « 1er tiroir intitulé Anglecourt », p. 4-6, sous la rubrique : « Lettres d’Arnoul évêque de Verdun où Haybert de la famille d’Apremont donne à l’abbaye de Lisle 150 jours de bien allodial de Heippes et s’il meurt sans héritier, il lui donne tout ce qu’il a à Heippes, Bullainville ou ailleurs, en outre le pâturage de ses terres et l’usage de ses bois sans permission de déffricher. Plus, un Volfand de Genercourt donne aussi en legat pieux la terre qu’il a aussi aux Anglecourt que laditte abbaye tenoit de lui à cens ; enfin un nommé Aubert donne le droit de pâturage dans ses terres tant de Rembercourt que d’ailleurs. Titre authentique »1, et l’annotation en marge : « no 3. Année 1177 ».

In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Arnoldus2, Dei gratia Virdunensis electus, tam futurorum quam presentium memorie presentis pagine attestatione commodo quod Albertus3, filius Helye4 de Asperomonte5, laude et hortatu ejusdem patris sui et matris sue Sibille, dedit atque(a) in perpetuum contulit ecclesie Beate Marie de Insula centum quinquaginta jugera(b) allodii sui de Hepia6. Si vero sine herede obierit, legitime dat eis etiam quidquid reliquam(c) habebat allodii ad Hepiam et ad Buslainvillam7, vel alias ubicumque que contulit etiam eis usum et frequentationem pascuarum terre sue et carricationem per eam, et usum silvarum



1 En marge, en haut de page, à hauteur de la rubrique : « no 3. Année 1177 » et à mi-page, à hauteur du début du texte : « Anglecourt et Heippes, voyez la page cy-après ». 2 Arnoul* de Chiny, neveu de l’évêque Albéron de Chiny, élu (fin 1171-mi 1178) puis évêque de Verdun (mi 1178-14 août 1181). 3 Déjà mentionné en 1166 (cf. no 20). 4 Elie d’Apremont, frère de Raoul d’Apremont, époux de Sibille et père d’Albert et Raoul (cf. nos 15, 17, 20, 26). 5 Apremont (la-Forêt), village à 8 km à l’E. de Saint-Mihiel : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel. 6 Heippes, village sur le ruisseau de Récourt, à 4 km au S. de Souilly : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 7 Bulainville, village sur la rive droite de l’Aire, ancienne commune intégrée en 1973 à celle de Nubécourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne et depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly.

Le s act e s

suarum in omnnibus proficiis et necessitatibus excepta extirpatione ad excolendam(d) terram seu eradicatione. Testes hujus donationis : Hugo1 cancellarius, Drogo presbiter, Varinus et Constantius de Escleres2, Savarinus et Viricus fratres. ¶(e) Preterea(f) vero Volfaudus de Genercurte3 et Elisabeth uxor ejus et Ponsardus et Hugo filii eorum contulerunt libera donatione prefate ecclesie de Insula, pro salute animarum suarum, terram suam apud Anglicurtem4 quam ejusdem ecclesie fratres de eis sub trecensu annuo tenebant, remiseruntque eis ipsum trecensum tam(g) annone quam nummorum in perpetuum. Pro recognitione vero hujus donationis et elemosine memorati fratres sepedicte ecclesie solvent eis annuatim, in festo sancti Johannis Baptiste5, quatuor denarios. Si vero per incuriam dies solutionis transierit, postea amicabiliter sine gravamine emendationis recipient. Testes hujus donationis : Petrus de Cusancia6, Varnerus7 de Sampigneio8 et Viricus9 nepos suus, Fredericus de Dagonvilla10, Viricus Adillius. ¶(e) Annectimus etiam quod Heribertus advocatus de abbatia, pro salute anime sue et pro salute animarum patris sui Andree et matris sue Nicholdis, contulit jam dicte ecclesie de Insula usum omnium pastuarum suarum et carricationem sive transitum in omni possessione sua, vero fratres necesse habuerunt(g) tam apud Rambercurtem11 quam per reliquam terram suam. Has itaque donationes suscriptas approbamus,



1 Hugues* d’Audun eut une longue carrière, servant sous quatre évêques, pendant quarante-trois ans. Il apparait en 1157, du temps d’Albert de Mercy (1156-1162) comme chancelier ; sous l’épiscopat de Richard de Durbuy (1163-1171) il est noté comme chanoine sous-diacre, puis sous Arnoul de Chiny (1172-1181), en 1177 comme chantre, et en 1178 comme également archidiacre de la Woëvre, et donc prévôt de la collégiale Sainte-Marie-Madeleine. 2 Eclaires : Marne, arr. Sainte-Menehould, ancien cant. Dommartin-sur-Yèvre, depuis 2014 cant. « Communauté de communes de l’Argonne » ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse, patron Saint-Vanne. 3 Génicourt (sur-Meuse), village sur la rive droite de la Meuse, à 14 km au S. de Verdun : Meuse, arr. Verdun, cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Saint-Mihiel. 4 Les Anglecourt, écart de Courcelles-sur-Aire : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly (site primitif de l’abbaye de Lisle). 5 Le 24 juin. 6 Vraisemblablement Cousances-aux-Bois, village sur la Deuë petit affluent de la Meuse, aujourd’hui Cousances-les-Triconville : Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Commercy et depuis 2014 cant. Vaucouleurs ; dioc. Toul, archid. et doy. Ligny. 7 Garnier II de Sampigny fils de Garnier Ier de Sampigny et Dieulouard, frère d’Olry de Hattonchâtel et de Richard de Sampigny, archidiacre de la Rivière, est attesté peut-être depuis 1149/52 (mais il peut aussi à cette date s’agir encore de son père) jusque 1177/78. 8 Sampigny : Meuse, arr. Commercy, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Saint-Mihiel. 9 Guéry, fils de l’un des frères de Garnier II de Sampigny (Olry, Henri ou Thierry). 10 Dagonville, village à 15 km à l’O. de Commercy, sur le ruisseau du même nom qui se jette dans l’Aire après un cours de 4 km : Meuse, arr. Commercy, cant. Vaucouleurs ; dioc. Toul., archid. Ligny, doy. Belrain. 11 Rembercourt (aux-Pots), aujourd’hui Rembercourt-Sommaisne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar.

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L e s acte s

confirmamus fratribus et ecclesie de Insula factas, et sigillo nostro corroboramus et, ne quis in posterum contraire seu perturbare audeat, interdicimus. Testes hujus donationis : Warnerus1 presbiter de Excleres2, Albertus3 de Sancta Menehot4, Bertrannus, Garnerus de Sampineio, Milo de Sancti Hilarii monte5. Data anno ab incarnatione Domini millesimo centesimo septuagesimo septimo. (a) : adque. – (b) : le scribe a transcrit vigera (terme qui n’existe pas ; il semble manifestement avoir fait une mauvaise interprétation des trois premiers jambages). – (c) : sic. – (d) : excolendera – (e) : signe alinéaire porté par le copiste. – (f) : Præster ex. – (g) : terra. – (h) : habuerint.

33 1177 Arnoul [de Chiny], élu de Verdun, atteste et conforte de son sceau le droit de libre passage par Conflans, Dommartin et Hagéville, exempt de toute redevance, réclamation et coutume, qu’a accordé à l’abbaye de Lisle-en-Barrois son beau-frère, Gobert V d’Apremont, et le beau-frère de celui-ci, Hugues de Mussy, afin que, lors du passage des frères ou de leurs biens, plus rien ne soit exigé. A. Original perdu6, jadis scellé. B. Copie (août 1767), 18 H 1, t. 2, au chapitre « 1er tiroir – Anglecourt7 », p. 6-7, sous la rubrique : « no 4. Titre pour le libre passage par les finages de Dommartin, Hagéville et autres lieux qui appartenaient à un Gobert d’Apremont et un Hugo de Mussey, pour tout ce que lesdits de Lisle auront besoin de transporter en passant par leurs seigneuries. Titre authentique » (d’après A).







1 Garnier, curé d’Éclaires, apparaît comme doyen dans un acte de l’abbé de Beaulieu, Albert, portant donation à La Chalade et datable d’entre 1162 et 1181 ; il est accompagné de Constantius clericus que l’on retrouve également ici (cf. BnF, coll. Moreau, t. 71, fol. 225). 2 Eclaires : Marne, arr. Sainte-Menehould, ancien cant. Dommartin-sur-Yèvre, désormais cant. « Argonne, Suippe et Vesle » ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse, patron saint Vanne. 3 Albert* dit Pichot, châtelain de Sainte-Menehould qui, par la suite, exerça rapines et brigandages, prit les armes contre l’évêque de Verdun obligeant Arnoul de Chiny à assiéger la ville, siège au cours duquel l’évêque trouva la mort, le 14 août 1181 (voir continuateur de Laurent de Liège, MGH, SS, X, p. 515 et 517). Il était également seigneur de Clermont, ayant épousé l’héritière de Dudon II. 4 Sainte-Menehould : Marne, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Châlons, archid. Astenois, chef-lieu de doy. 5 Soit Saint-Hilaire-en-Woëvre, village sur le Longeau à 6 km à l’E. de Fresnes-en-Woëvre (Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Fresnes-en-Woëvre et depuis 2014 cant. Etain ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel), soit Mont Saint-Hilaire, lieu-dit à Marville (Meuse, arr. Verdun, cant. Montmédy : dioc. Trèves, archid. Longuyon, doy. Juvigny). 6 En fin de copie le scribe a noté : « au dos est écrit / Gobertus de Asperomonte, de libero transitum [sic] per Conflans Dommatin et Hagisvillam ». 7 Premier tiroir de l’armoire à deux volets.

Le s act e s

In nomine sancte et individue Trinitatis. Notum sit omnibus tam futuris quam presentibus quod ego Arnoldus1, Dei gratia Virdunensis electus, attestor et sigillo meo confirmo et communio quod Gobertus2 de Asperomonte, laude Ide3 uxoris sue et Ludovici filii sui, et Hugo4 de Musseio5, laude uxoris suae Beatricis6 et Robini filiastri sui, contulerunt pro salute animarum suarum atque concesserunt domno Guntero7 abbati et ceteris fratribus de Insula in perpetuum liberum transitum et immunem ab omni questu et exactione et consuetudine gravi per Conflans8 et Dommartin9 et Hagisvillam10 ubique transitum habent, ne ministra ad custodiam transitus deputatus tale quid a memoratis fratribus vel a rebus eorum transeuntibus praesumat exigere. Testes Hugo11 cancellarius(a), Raynardus, Ponsardus12, Hugo de Asperomonte canonici ; Joannes et Nicolaus clerici : Videricus et Olricus13 milites de Asperomonte ; et de dono Robini, testes : Rodulphus prior de Insula, Dodo monachus, Petrus monachus et Rayrus conversus de Castelluns14. Actum ab incarnatione Domini anno millesimo centesimo septuagesimo(b) septimo. (a) : cancellaria B. – (b) : septengentimo B.

34 1177 Arnoul [de Chiny], élu de Verdun, notifie le don que fait à l’abbaye de Lisle-en-Barrois Raoul de Clermont de tout ce qui à partir de son droit d’avouerie relevait de lui à Yvraumont et Hattonmesnil, tant en terres de labour qu’en près, bois, pâtures et eaux, ne conservant rien pour lui.



1 Arnoul* de Chiny, neveu de l’évêque Albéron de Chiny, élu (fin 1171-mi 1178) puis évêque de Verdun (mi 1178-1114 août 1181). 2 Gobert V*, seigneur d’Apremont et de Dun (1162-1190, 26 novembre). 3 Ide de Chiny, fille d’Albert de Chiny (1131-1162) et Agnès de Bar, et sœur notamment de Louis III comte de Chiny (1162-1189) et d’Arnoul, évêque de Verdun (1171-1181). 4 Hugues de Mussy*, régulièrement cité depuis 1060 (Hugo puer) jusque 1197 apparaît souvent dans l’entourage de son beau-frère, Gobert V, ainsi que dans huit chartes pour Orval. 5 Mussy (sous-Longuyon), ancien château (aujourd’hui lieu-dit dans les bois à 1 km de Longuyon) : Meurthe-et-Moselle, arr. Briey, cant. Longuyon ; dioc. Trèves, archid. et doy. Longuyon. 6 Béatrice* d’Apremont, sœur de Gobert V, mariée à Hugues de Mussy. 7 Gontier*, troisième abbé cistercien (1168/70-1191) de Lisle-en-Barrois. 8 Conflans-en-Jarnisy : Meurthe-et-Moselle, arr. Briey, cant. Jarny ; dioc. Verdun, archid. Woëvre, doy. Pareid. 9 Dommartin-la-Chaussée : Meurthe-et-Moselle, arr. Toul, ancien cant. Thiaucourt, depuis 2014 cant. « Le-Nord-Toulois » ; dioc. Toul, archid. Ligny, doy. Rivière de Meuse ; fief qui relevait de la seigneurie d’Apremont (cf. Dictionnaire topographique de la Meurthe, p. 44). 10 Hagéville : Meurthe-et-Moselle, arr. Briey, ancien cant. Gorze, depuis 2014 cant. Jarny ; dioc. Metz, archid. Vic, doy. Gorze. 11 Hugues* d’Audun eut une longue carrière, servant sous quatre évêques, pendant quarante-trois ans (1157-1200). 12 Ponce* sans doute le futur doyen du chapitre de Verdun. 13 Sans doute le fils de Rainier d’Apremont et Mathilde de Lisle. 14 Châtillon*, abbaye cistercienne au nord-est de Verdun.

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L e s acte s A. Original perdu. B. Copie (août 1767), 18 H 1, t. 2, au chapitre : « 30e tiroir intitulé Yvraumont1 », p. 997, sous la rubrique : « no 1er. De l’an 1177. Titre de la donation faite par Rodolphe de Clermont de ce qu’il possedoit à Yvraumont et Hattonmesnil, en terres, près, bois, eaux, pâturages, etc. », avec l’annotation en marge : « no 1er. Authentique » (d’après A). Anal. : M Grosdidier de Matons, Catalogue, no 114, p. 52. Ind. : Grosdidier de Matons, Le comté de Bar, op. cit., p. 189.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Arnoldus2, Dei gratia Virdunensis electus, tam futuris quam presentibus, praesentis pagine attestatione notum facio quod Rodulphus3 de Claromonte, assensu meo et laude Cecilie uxoris sue, contulit, pro salute anime sue et animarum antecessorum suorum, Gontero abbati coeterisque fratribus ecclesie de Insula quidquid ad eum ex jure advocatie spectabat apud Hattunmasnil4 et apud Evraumontem5, tam in arvis quam in pratis et silvis et pascuis et aquis, nihil sibi retinens ut fratres in perpetuum possident. Actum ab incarnatione Domini anno millesimo centesimo septuagesimo septimo. Testes Hugo6 cancellarius, Gippuinus praesbiter, Henricus comes Barrensis7, Joffridus8 de Montione9, Ulricus de Sarnay10, Virricus de Belrain11, Balduinus de Bar12, Rigalinus, Joffridus de Domno voto13.



1 Trentième tiroir de l’armoire à deux volets intitulé Yvraumont. 2 Arnoul* de Chiny, neveu de l’évêque Albéron de Chiny, élu (fin 1171-mi 1178) puis évêque de Verdun (mi 1178-1114 août 1181). 3 Raoul, fils d’Albert et petit-fils de Dudon (cf. actes 1, 10), seigneur de Clermont. 4 Hattonmesnil (Hattunmasnil) : lieu-dit non identifié, sans doute à proximité de Vieux-Monthier, Noyers et Auzécourt ; diocèse de Châlons. 5 Yvraumont, aujourd’hui écart de Lisle-en-Barrois sur l’Aisne (à environ 7 km au nord-ouest du village, au pied de la vaste forêt domaniale de Lisle-en-Barrois), alors au diocèse de Châlons. 6 Hugues* d’Audun eut une longue carrière, servant sous quatre évêques, pendant quarante-trois ans (1157-1200). 7 Henri Ier, comte de Bar (1170-1190, 19 octobre), fils de Renaud II et Agnès de Champagne. 8 Vraisemblablement membre de la famille des châtelains de Mousson, Geoffroi* apparaît déjà vers 1149/50 (cf. acte no 7) jusque vers 1184/1189). 9 Mousson, commune de Pont-à-Mousson : Meurthe-et-Moselle, arr. Nancy, cant. Pont-à-Mousson ; dioc. Metz, archid. Vic, chef-lieu de doy. 10 Sarney, écart de Vavincourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Bar-le-Duc 2 ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 11 Belrain : Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Pierrefitte-sur-Aire, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu doy. 12 Baudoin Fouace* (fils de Guiard Fouace, cf. nos 7, 30), chevalier de Bar (1177-1189), premier mari de Oda de Latour. 13 Peut-être Dannevoux : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Montfaucon-d’Argonne, depuis 2014 cant. Clermont-en-Argonne ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Sainte-Menehould.

Le s act e s

35 1177 Arnoul [de Chiny], élu de Verdun, notifie le don que font à l’abbé Gontier et aux frères de l’abbaye de Lisle-en-Barrois l’abbesse Elisabeth et les moniales de Saint-Maur de tout ce qu’elles possédaient à Hattonmesnil en provende, terres, près, eaux, bois, dîmes, pâtures, ainsi que le bois d’Yvraumont, contre un cens annuel de dix-huit deniers que les frères doivent payer aux moniales à la nativité de saint Jean-Baptiste. A. Original perdu, jadis porteur du sceau de l’évêque et de celui de l’abbaye Saint-Maur. B. Copie (août 1767), 18 H 1, t. 2, au chapitre « 30e tiroir intitulé Yvraumont1 », p. 998-999, sous la rubrique : « De l’an 1177. Titre de la donation faite par l’abbaye Saint-Maur de Verdun de ce qu’elle possédait à Hattonmesnil et au bois d’Yvraumont, à l’abbaye de Lisle », avec l’annotation en marge : « no 3. Authentique » (d’après A). Ind. : Gallia christiana, t. XIII, Ecclesia Tullensis, col. 1117.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Arnoldus2, Dei gratia Virdunensis electus, omnibus fidelibus imperpetuum. Ut veritas processu temporis non obnubiletur tam futurorum quam presentium memorie presentis pagine scripto commendare curavimus, quod dilecta soror nostra Elizabeth abbatissa et cetere sanctimoniales ecclesie Sancti Mauri3 dederunt assensu nostro atque in eternum possidendum contulerunt, dilecto fratri nostro Guntero4 abbati et ceteris fratribus ecclesie de Insula quicquid habebant apud Hattunmasnil5 in omni proventu, in terris, pratis, aquis, silvis, decimis, pascuis, cum nemore de Evraumont6, sub censu decem et octo denariorum quos annuatim persolvent monialibus fratres, in nativitate beati Johannis Baptiste7, persolventes apud Chaumont8 ministeriali earum, petitionem etiam de hac possessione feceret(a) abbatissa et ecclesia Sancti Mauri memoratis fratribus contra quemlibet qui eis inde injuriam facere voluerit. Dedit etiam hec eadem abbatissa jam dictis fratribus assensu sororum suarum usum et frequentationem in communibus pascuis de Domno Joanne9 et de Wippercort10

1 Trentième tiroir de l’armoire à deux volets, intitulé Yvraumont. 2 Arnoul* de Chiny, neveu de l’évêque Albéron de Chiny, élu (fin 1171-mi 1178) puis évêque de Verdun (mi 1178-14 août 1181). 3 Saint-Maur : abbaye de moniales bénédictines, fondée à Verdun vers 1020 par l’évêque Haimon (990-1025). 4 Gontier, troisième abbé cistercien de Lisle-en-Barrois (1168/70-1191). 5 Hattonmesnil : lieu-dit non identifié, sans doute à proximité de Vieux-Monthier, Noyers et Auzécourt. 6 Yvraumont : écart de Lisle-en-Barrois sur l’Aisne (à environ 7 km au N.O. du village, au pied de la vaste forêt domaniale de Lisle-en-Barrois). 7 Le 24 juin. 8 Chaumont (sur-Aire) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 9 Saint-Jean, lieu-dit (ancien ermitage ruiné) à Ippécourt. 10 Ippécourt, village sur la Cousance : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly.

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L e s acte s

et de Flureio1 quantum ad jus ecclesie Sancti Mauri pertinent ; infra que pascua si fratres fecerint dampnum, resartient et aliam emendationem facere non tenebuntur. Dederunt etiam sibi mutuo ecclesia Sancte Marie de Insula et ecclesia Sancti Mauri communionem omnium orationum et beneficiorumque facient, ita ut monachi audito obitu monialis trigesimale missarum celebrant, et moniales audito obitu fratris quoque pro anima defuncti(b) psalterium cante[n]t(c). Has itaque inscriptas donationes et pactiones confirmamus et sigillo nostro et ecclesie Sancti Mauri sigillo corroboramus et ne quis in posterum contraire audeat, sub sententia transgressoribus debita interdicimus. Testes Willerm[us](d) decanus2, Richardus3 archidiaconus, Hugo4 cancellarius, Raynerus5, Ponsardus6, Balduinus canonici, Robertus praesbiter, Johann[e]s(e) clericus, Theodericus Cacabus, Giraudus7 de Tilleio8, Gibous(f) Galterus Cocus. Actum ab incarnatione Domini anno millesimo centesimo septuagesimo septimo. (a) : feret B. – (b) : deffuncti B. – (c) : cantet B. – (d) Willermo B. – (e) : Johannis B. – (f) : sic, peut-être faut-il comprendre gibbosus.

36 [1177-1178, avant le 15 juin] Arnoul [de Chiny], élu de Verdun, écrit aux abbés en charge du différend survenu entre Lisle et Monthiers-en-Argonne que, se référant aux moniales de Saint-Maur et leurs plus vieux serviteurs, ni abbaye, ni quiconque, depuis plus de quatre-vingt ans, avait un droit d’usage ou de propriété dans la forêt d’Yvraumont ou de Hattonmesnil, sauf les abbayes Saint-Maur et de Lisle, et qu’intimement persuadé de cette vérité, ils les prient de vérifier qu’aucun préjudice vienne affecter soit les moniales sur lesquelles il est tenu de veiller et préserver de tout dommage, soit l’abbé et les frères de Lisle dont il n’a qu’à se féliciter. A. Original perdu. B. « Copie collationnée des deux titres cy-dessus nos 3 et 4 », perdue (mention à la suite de C). – C. Copie (août 1767), 18 H 1, t. 1, p. 999-1000, no 4, au chapitre « Yvraumont », sous la



1 Fleury, anciennement Fleury-en-Argonne, aujourd’hui Fleury-sur-Aire, ancienne commune intégrée en 1973 à celle de Nubécourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne et depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont. 2 Guillaume* II doyen du chapitre cathédral de Verdun, depuis environ 1143, devint également, en 1156, archidiacre de la Woëvre et prévôt de la collégiale Sainte-Marie-Madeleine. 3 Richard* de Sampigny, fils de Garnier Ier de Sampigny et d’Hattonchâtel, frère de Garnier II de Sampigny et d’Olry de Hattonchâtel, archidiacre de la Rivière (1156/7-1178/80. 4 Hugues* d’Audun servit sous quatre évêques, pendant quarante-trois ans (1157-1200). 5 Sans doute Rainier* de Cornay, futur archidiacre de la Rivière (1180-1201). 6 Ponce*, prêtre, simple chanoine en 1176, écolâtre (à partir de 1178) et doyen du chapitre cathédral de Verdun (1181/82-1190, avant le 19 septembre), redevenu simple chanoine après s’être démis de sa charge (mort après 1201). 7 Egalement mentionné dans l’acte no 17. 8 Tilly (sur-Meuse) : Meuse, arr. Verdun, cant. Souilly ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Saint-Mihiel.

Le s act e s rubrique : « autre titre sans date concernant le bois d’Yvraumont et Hattonmesnil », avec l’annotation en marge : « no 4. Authentique » (d’après A). Date : L’abbaye Saint-Maur a donné à celle de Lisle tout ce qu’elle possédait à Hattonmesnil avec le bois d’Yvraumont, en 1177, terminus a quo, et Arnoul de Chiny, ici encore qualifié d’élu, ne fut consacré évêque qu’après le 15 juin 11781, sans doute à Trèves (cf. Hans-Jürgen Krüger, « Ist Arnold von Verdun als Elekt gestorben ? », Jahrbuch für westdeutsche Landesgeschichte, t. 1, 1975, p. 47-58 [p. 52-54]).

A[rnulfus], Dei gracia Virdunensis electus2, dilectis suis T[eobaldus]3 de Vallibus4 et P. de Houwe5 abbatibus, salutem et obsequium ejus. Controversie que inter abbatem de Insula et abbatem6 Monasteriensem7 vertitur, ab ecclesia Sancti Mauri8 plenam accepi veritatem. Monialibus enim et antiquioribus ipsarum ministris referentibus, intellexi quod, ab octoginta annis retro, in silva de Hattonmesnil9 et de Evraumont10, nulla ecclesia, nulla persona aliquid vel usus vel proprietatis habuerit, exceptis earum et fratrum de Insula ecclesiis. Hujus igitur veritatis fidem mihi fideliter intimatam presentium insinuatione vestrae discretioni significo, monens et supplicans ne quid in prejudicium monalium Sancti Mauri, quarum indempnitati teneor providere, vel abbatis et fratrum de Insula quorum debeo justo congaudere, proventui fieri omnino permitatis. 37 [1178, avant le 15 juin] Arnoul [de Chiny], élu de Verdun, notifie avoir donné à l’abbaye de Lisle-en-Barrois, le droit de vaine pâture à Mondrecourt et Issoncourt ; par la même charte, il notifie également

1 Ce que confirme une autre de ses chartes, datée de 1180, seconde année de sa consécration (BnF, coll. Moreau, t. 83, fol. 219 : Actum apud Montem Falconis, anno ab incarnatione Domini Mo Co LXXXo, ordinationis et consecrationis nostre secundo anno). 2 Arnoul* de Chiny, neveu de l’évêque Albéron de Chiny, élu (fin 1171-mi 1178) puis évêque de Verdun (mi 1178-14 août 1181). 3 Thibault, troisième abbé d’Evaux, apparaît en 1168 dans une charte pour Lisle-en-Barrois (cf. no 22), et souvent comme arbitre, ainsi entre les abbayes de Beaupré et Flabémont en 1174, et en 1183 entre Etival et Beaupré ou encore entre Cheminon et Val-Secret. 4 Vaux-en-Ornois alias Evaux, sur la commune de Saint-Joire (Meuse, arr. Commercy, cant. Ligny-enBarrois ; dioc. Toul, archid. Ligny, doy. Gondrecourt), abbaye cistercienne, fille de La Crète. 5 Non identifié. 6 Gervais* fut le premier abbé cistercien de Monthiers-en-Argonne (1144/46-1164) dont il organisa le déplacement ; il fut élu abbé de Trois-Fontaines en 1164 puis revint comme abbé de Monthiers en 1167 jusqu’à sa mort en 1180. 7 Monthiers-en-Argonne, commune de Possesse, Marne, arr. Vitry-le-François, ancien cant. Heiltz-leMaurupt intégré en 2014 au nouveau canton de Sermaize-les-Bains ; diocèse Châlons, archid. Astenois, chef-lieu de doyenné. 8 Saint-Maur : abbaye bénédictine de moniales, à Verdun. 9 Hattonmesnil : lieu-dit non identifié, sans doute à proximité de Vieux-Monthier, Noyers et Auzécourt. 10 Yvraumont : écart de Lisle-en-Barrois sur l’Aisne (à environ 7 km au nord-ouest du village, au pied de la vaste forêt domaniale de Lisle-en-Barrois.

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L e s acte s

la donation de près et de terres aux Anglecourt par Hébrand de Courcelles, ainsi que la concession du droit de vaine pâture accordé sur ses terres par Pierre le Tendre de Souilly. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie (août 1767), 18 H 1, t. 1, p. 412-413 (d’après A), sous le titre : « Mondrecourt et Issoncourt. Donnation d’Arnould, eleu évêque de Verdun, du consentement de ses archidiacres, du droit de pâture en faveur de l’abbaye de Lisle sur les finages de Mondrecourt et Issoncourt. Sans datte mais scellées », avec l’annotation en marge : « Voyès les pages 834 et 896 du cartulaire de l’armoire à deux volets », et en marge : « Mondrecourt et Issoncourt, no 24 ». Date : Arnoul de Chiny ne fut consacré évêque qu’après le 15 juin 1178 (cf. Krüger, art. cit., p. 52-54), or il est ici encore qualifié d’élu. D’autre part, Rainier de Cornay, archidiacre de la Rivière, mentionné par cet acte, succéda à Richard de Sampigny, attesté pour la dernière fois en 1178.

Notum sit omnibus [tam](a) futuris quam presentibus quod ego Arnoldus1, Dei gratia Virdunensis electus, laude et assensu fratrum Virduni archidiaconorum videlicet Roberti2 Grandis prati3, Rainneri4 et Hugonis5 cantoris, contuli libera donatione, pro remedio anime mee et antecessorum successorumque meorum, fratribus ecclesie Sancte Marie de Insula usuaria totius pasture de Mundricurt6, de Usuncurt7, si vero animalia eorum alicui aliquod dampnum negligentia pastorum intulerint(b) absque jure restituante. Item notifico quod Hebraudus de Curcelles8, laude filiorum filiarumque contulit eisdem fratribus de Insula pro remedio anime sue totam partem tam pratorum quam terrarum que eum jure fundi contigebat que pars jacet infra bannum Anglicurie9. Item notifico quod Petrus Molez de Solleio10, ad laudem uxoris sue Miracle et filiorum filiarumque suarum dedit predictis fratribus de Insula pro remuneratione



1 Arnoul* de Chiny, neveu de l’évêque Albéron de Chiny, élu (fin 1171-mi 1178) puis évêque de Verdun (mi 1178-14 août 1181). 2 Robert* de Grandpré, prévôt de Montfaucon et archidiacre d’Argonne (1171-1208), princier en 1190, puis élu de Verdun (1208-1217). C’est dans son archidiaconé que se trouvaient les localités concernées de Mondrecourt, Issoncourt et Courcelles. 3 Grandpré : Ardennes, arr. Vouziers, chef-lieu de cant. ; dioc. Reims, archid. Champagne, chef-lieu de doyenné. 4 Rainier* de Cornay, archidiacre de la Rivière (1178/80-1201 …). 5 Hugues* d’Audun, servit sous quatre évêques, pendant quarante-trois ans (1157-1200) : chancelier (depuis 1157), il devint chantre en 1177 et archidiacre de la Woëvre en 1178 ; il mourut le 26 octobre 1200. 6 Mondrecourt aujourd’hui commune « Les-Trois-Domaines » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, annexe d’Issoncourt. 7 Issoncourt, aujourd’hui commune « Les-Trois-Domaines » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 8 Courcelles (sur-Aire) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 9 Les Anglecourt, écart de Courcelles-sur-Aire, où en 1143 l’abbé Eustache de Monthier-en-Argonne avait établi sa troisième fondation. 10 Souilly : Meuse, arr. Verdun, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy.

Le s act e s

divina, usuaria pasture totius terre sue, omnibus animalibus eorum depascenda quod si animalia incuria pastorum alicui dampnum intulerint(b) sine jure restituent. Ut autem hec omnia(c) rata perseverent(d), sigilli nostri munimine confirmamus. (a) : mot omis par le copiste. – (b) : le scribe a écrit intulinte n’ayant apparemment pas saisi le sens de l’abréviation qui devait surmonter le mot. – (c) : le scribe a transcrit homia en surmontant ce mot d’un tilde. – (d) : perseverente.

38 1178, [après le 15 juin] Arnoul de Chiny, évêque de Verdun, confirme les donations faites à l’abbaye de Lisleen-Barrois par Arnoul d’Apremont, avec le consentement de ses frères et autres héritiers, des terres qu’il possède entre les bans et finages des Anglecourt, à savoir Croada et le bois Le Chanet, ainsi que par Théodore et André de Souilly, moitié par vente, moitié par donation, de la terre aux limites des Anglecourt dénommée Long Conseil. A. Original sur parchemin (fragment), larg. 127 × haut. 204 mm1. Meuse, 18 H 2 (pièce no 4), jadis scellé. B. Copie (1767), 18 H 1, t. 2, p. 8-10, au chapitre « Anglecourt », sous le titre : « De l’an 1178. Lettres d’Arnoul, évêque de Verdun, qui atteste qu’un Arnulphe d’Aspremont, du consentement de ses frères et de ses autres héritiers, donne à l’abbaye de Lisle les terres qu’il possède entre les bans et finages d’Anglecourt, savoir Croade et le bois appelé le Chesnoy. Plus Théodore et André de Souilly leur cèdent partie par vente et partie par don la terre dite de Long Conseil aux limites d’Anglecourt. Titre authentique ». Ind. : Krüger (Hans-Jurgen), art. cit., p. 51-52 (n. 28, no 12). Date : Arnoul de Chiny se présente dans cette charte, pour la première fois, avec le titre d’évêque de Verdun ; dans une charte d’Agnès de Bar, datable de 1178 et datée du 15 juin, il est encore qualifié d’élu ; sa consécration épiscopale a dû avoir lieu, sans doute à Trèves, à l’été 1178 (cf. Krüger, art. cit.), ce que confirme une autre de ses chartes, datée de 1180, seconde année de sa consécration2.

|01|3 In nomine sanctę et individuę Trinitatis. Ego Arnoldus, Dei gratia Virdunensis

|02| episcopus, tam futuris quam presentibus presentis(a) paginę attestatione notum





1 En mentions dorsales, en bas, d’une écriture xiiie-xive siècle, à l’encre brune : « Arnulphi carta », en dessous « de Aspero monte por Le Chenoi et Croadis » et encore en-dessous, d’une autre main, à l’encre brun foncé : « terrra de Longeconci » ; en haut, d’une écriture d’époque contemporaine, au crayon de papier : « fragment d’une charte de l’abbaye de L’Isle, de l’an 1178 ; voir cartulaire de l’amoire à 2 volets pages 9 et 10 ; cette charte n’existait déjà plus au xviiie siècle comme le prouve l’omission voulue du mot ‘ceti’ (ceteri) à la 1ère ligne de la page 9 dudit cartulaire ». 2 BnF, coll. Moreau, t. 83, fol. 219 : Actum apud Montem Falconis, anno ab incarnatione Domini M° C° LXXX°, ordinationis et consecrationis nostre secundo anno. 3 Les numéros de ligne ont été – approximativement – placés par déduction, en fonction d’une part du texte donné par la copie et d’aure part de ce qu’il reste du parchemin original.

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L e s acte s

facio quod |03| Arnulphus miles de Asperomonte1, laude Wirici, Ulrici, Haberti, Alexandri fratrum suorum |04| et omnium aliorum heredum suorum, donavit pro salute animę suę adque juri perpetuo |05| possidendum contulit domno Gontero2 abbati ceterisque fratribus de Insula quicquid habeat intra |06| fines banni de Anglecourt3 croadas4 videlicet et nemus quod Chasnoi5 appellant. Hujus |07| donationis testes sunt : Hugo de Troion6, Drogo et Rothardus de Condei7, Wiricus de Bannoncourt8, |08| Manasses de Sancto Michaele9, Adam de Bauzei10. ¶(b) Attestor etiam quod |09| Theodericus et Andreas milites de Sollio(c)11 partim venditione partim donatione |10| contulerunt supradictis fratribus supradictę ęcclesię de Insula terram de Longo Conci12 |11| quam infra fines banni de Sancto Andrea13 possidebant et hoc laude Garedi ; debeat de quo |12| Andreas iste memoratam terram in feodum tenebat et assensu aliorum heredum qui de Andrea |13| eandem terram in feodum susceperant pro censu vero XII denarios annuatim ecclesia memoratis |14| heredibus persolvet. Si vero quilibet heredum sepedictę ęcclesię de Insula hos XII denarios |15| donare pro beneficio studuerit, ceteri heredes hanc donationem ratam esse sanxerunt. |16| Has igitur donationes seu ęcclesię de Insula prossessiones laudamus et sigillo nostro |17| confirmamus, et ne quis infringere presumat sub sententia transgressoribus debita |18| interdicimus.



1 Apremont (la-Forêt) : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel. 2 Gontier, abbé de Lisle-en-Barrois (1168/70-1191). 3 Les Anglecourt, écart de Courcelles-sur-Aire : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souillly. 4 Non localisé. 5 Le Chesnoy, sans doute aujourd’hui Le Chanet, monticule boisé au Nord du domaine des Anglecourt. 6 Troyon : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Saint-Mihiel. 7 Condé (en-Barrois) aujourd’hui commune « Les-Hauts-de-Chée » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Vaubecourt ; dioc. Toul, archid. Rinel, doy. Bar. 8 Bannoncourt : Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Pierrefitte-sur-Aire, depuis 2014 cant. Dieue-surMeuse ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Saint-Mihiel. 9 Saint-Mihiel : Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de canton ; dioc. Verdun, archid. Rivière, chef-lieu de doyenné. 10 Beauzée (sur-Aire), aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Seuil-d’Argonne ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 11 Souilly : Meuse, arr. Verdun chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy. 12 « Terre dite de Long Conseil, aux limites d’Anglecourt » (copie B.) : non autrement localisée. 13 Saint-André (en-Barrois) : Meuse, arr. Verdun, cant. Souilly ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly.

Le s act e s

Testes Richardus1 archidiaconus, Hugo2 cantor, Ulricus3 de Hattonis |19| castro4, Albertus5 de Bello loco6. Actum ab incarnatione Domini anno M C LXX° VIII°. (a) : B : presentis. – (b) : emplacement d’un crochet alinéaire, marqué par le copiste en allant à la ligne. – (c) : Solleio B.

39 1178 Guy III [de Joinville], évêque de Châlons, donne à l’abbaye de Lisle-en-Barrois l’autel de Hattonmesnil en possession à perpétuité, sous la réserve de conserver les redevances coutumières dues à l’évêque et à l’archidiacre du lieu. A. Original perdu. B. Copie (1767), Meuse, 18 H 1, t. 2, au chapitre « 30e tiroir intitulé Yvraumont », p. 997, sous la rubrique : « De l’an 1178, titre de la donnation de l’autel de Hattonmesnil par Guidon eveque de Chalons », et avec l’annotation en marge : « no 1er. Authentique ». Ind. : Gallia christiana, t. XIII, Ecclesia Tullensis, col. 1117.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Guido7, Dei gratia Cathalaunensis8 episcopus, propter inevitabilem temporum mutationem et casum decedentium quotidie personarum, necesse habemus litteris annotare quod dampnosa delere non possit oblivio. Eapropter notum fieri volumus tam futuris quam presentibus quod, pro remedio anime mee et predecessorum nostrorum, abbati et fratribus de Insula altare de Hattunmaisnil9 dedimus et perpetuo habendum concessimus, salvis custumiis nostris et archidiaconi loci illius. Ne hoc ergo malignorum hominum perversitate aut temporis alteratur incommodo presentem paginam sigilli nostri impressione firmavimus, testibus subnotatis : S[igna]



1 Richard* de Sampigny, archidiacre de la Rivière (1156/58-1179/81). 2 Hugues* d’Audun apparait en 1157, d’abord comme chancelier, puis en 1177 comme chantre, et en 1182 comme également archidiacre de la Woëvre. Il vécut jusqu’au 26 octobre 1200. 3 Olry* d’Hattonchâtel, fils de Garnier Ier de Sampigny et Dieulouard, frère de Garnier II de Sampigny. 4 Hattonchâtel, village aujourd’hui intégré à la commune de Vigneulles-les-Hattonchâtel : Meuse, arr. Commercy, ancien chef-lieu cant., depuis 2014 cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, chef-lieu de doy. 5 Albert, abbé de Beaulieu (1161/62-1178). 6 Beaulieu (en-Argonne) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Seuil-d’Argonne ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont, abbaye bénédictine. 7 Guy III de Joinville*, évêque de Châlons (1163-1190). 8 Châlons (en-Champagne) : Marne, chef-lieu d’arr. et cant., chef-lieu de dioc., archid. et doy. 9 Hattonmesnil : lieu-dit non identifié, sans doute à proximité de Vieux-Monthier, Noyers et Auzécourt.

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L e s acte s

Raynardy capellani, Roberti Remensis1, Mathei de Waisseio2, Michaeli decani, Hugonis de Monasterio3, Hervaudi de Panceio4. Data per manum Gerardi cancellarii, anno ab incarnatione Domini millesimo centesimo septuagesimo octavo. (a) : le scribe a transcrit Armensis (qui apparemment ne correspond à aucun toponyme), mais dans la charte suivante du même Guy de Joinville se trouve Robertus Remensis.

40 1180 Guy III [de Joinville], évêque de Châlons, notifie qu’Isembard de Nettancourt et ses frères ont donné à l’abbaye de Lisle-en-Barrois tout ce qu’ils possédaient sur le territoire de Hattonmesnil, moyennant un cens annuel de deux sous. A. Original perdu. B. Copie (1767), 18 H 1, t. 2, au chapitre « 36ème tiroir intitulé Yvraumont », p. 1013, sous la rubrique : « De l’an 1180, titre du don fait à l’abbaye de Lisle par Ysambard de Nettancourt et ses frères de tout ce qu’ils ont en bois, pré et terres cultes et incultes et tous autres profits au territoire dit Hattonmesnil soubs un cens annuel de deux sols monnoye de Chalons », et avec l’annotation en marge : « no 26. Authentique. Hattonmesnil ».

Ego Guido5, Dei gratia Cathalaunensis6 episcopus, notum fieri volo presentibus et futuris Ysambardum de Nettuncourt7, assensu fratrum suorum Guarini et Varneri, dedisse in elemosinam et perpetuam possessionem ecclesiæ Sancte Marie de Insula quicquid aliquomodo habebat in advocatione, in silvis, pratis, terris cultis et incultis, et omnibus proficuis in toto territorio et possessione que dicitur Hattunmanix8, sub annuo censu duorum solidorum Cathalaunensis monete in festo sancti Johannis9 sine emendatione solvendorum. Quos Ysambardus nulli ecclesiarum, nulli hominum dare vel vendere vel in elemosinam conferre vel aliquomodo a se alienare poterit, nisi tantum modo heredibus suis aut prefate ecclesie Sancte Marie de Insula.



1 Reims, Marne, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de diocèse, archid. et doy. 2 Wassy : Haute-Marne, arr. Saint-Dizier, chef-lieu de cant. ; dioc. Châlons, archid. et doy. Joinville. 3 Monthiers-en-Argonne, commune de Possesse : Marne, arr. Vitry-le-François, ancien cant. Heiltz-leMaurupt intégré en 2014 au nouveau canton de Sermaize-les-Bains ; diocèse Châlons, archid. Astenois, chef-lieu de doyenné. 4 Pancey : Haute-Marne, arr. Saint-Dizier, cant. Poissons ; dioc. Toul, archid. Ligny, doy. Dammarie. 5 Guy III de Joinville*, évêque de Châlons (1163-1190). 6 Châlons (en-Champagne) : Marne, chef-lieu d’arr. et cant., chef-lieu de dioc., archid. et doy. 7 Nettancourt, village sur la rive droite de la Chée : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse. 8 Hattonmesnil : lieu-dit non identifié, sans doute à proximité de Vieux-Monthier, Noyers et Auzécourt. 9 Le 24 juin.

Le s act e s

Testes sunt : Gervasius1 abbas Monasteriensis2, Hugo et Rogerus monachi, Rainardus capellanus, Matheus de Wasseio3, Robertus Remensis4, Petrus de Costa5. Datum per manum Girardi cancellarii, anno incarnati Verbi millesimo centesimo octogesimo(a). (a) : octingentesimo.

41 [1178, après le 15 juin – 1181, avant le 14 août] Arnoul [de Chiny], évêque de Verdun, notifie, en accord avec l’archidiacre [d’Argonne] Robert [de Grandpré] et du chantre Hugues [d’Audun], la donation à l’abbé et aux frères de Lisle-en-Barrois de la dîme de Menarval, relevant de la paroisse d’Issoncourt, sur les champs et les près qu’ils ont déjà défrichés ou qu’ils défrichent encore. A. Original perdu. B. Copie du mois de février 1279 par l’official et l’archidiacre d’Astenois du diocèse de Châlons dans un vidimus en parchemin de plusieurs lettres faisant mention de la ville de Deuxnouds et des revenus appartenant à l’abbaye de Lisle-en-Barrois, perdu (cf. D). – C. Copie dans un autre vidimus de plusieurs lettres concernant Deuxnouds et des revenus de l’abbaye […] copiées d’après les originaux, perdu. – D. Copie (1767), 18 H 1, t. 2, au chapitre « Deuxnouds », p. 421 (d’après B). – E. Autre copie, ibidem, p. 432-433 (d’après C). Date : Arnoul de Chiny ne fut consacré évêque qu’en 1178, apprès le 15 juin (cf. H.-J. Krüger, art. cit., p. 52-54), titre dont il est ici intitulé. Il mourut le 14 août 1181.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris quod ego Arnoldus6, Dei gratia Virdunensis episcopus, laude et assensu fratrum nostrorum Roberti7 archidiaconi et Hugonis8 cantoris, pastoris ecclesie de



1 Gervais* fut le premier abbé cistercien de Monthiers-en-Argonne (1144/46-1164 ; il fut élu abbé de Trois-Fontaines en 1164 puis revint comme abbé de Monthiers en 1167 jusqu’à sa mort en 1180. 2 Monthiers-en-Argonne*, abbaye cistercienne, commune de Possesse, Marne, arr. Vitry-le-François, ancien cant. Heiltz-le-Maurupt intégré en 2014 au nouveau canton de Sermaize-les-Bains ; diocèse Châlons, archid. Astenois, chef-lieu de doyenné. 3 Wassy : Haute-Marne, arr. Saint-Dizier, chef-lieu de cant. ; dioc. Châlons, archid. et doy. Joinville. 4 Reims : Marne, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de diocèse, archid. et doy. 5 Non identifié. 6 Arnoul* de Chiny, élu (1171-1178) puis évêque de Verdun (1178-1181). 7 Robert* de Grandpré, prévôt de Montfaucon et archidiacre d’Argonne (mentionné pour la première fois dans cette fonction en 1171), puis princier, en 1190, et, en 1208, après la mort tragique d’Albert de Hierges, élu de Verdun (1208-1217). 8 Hugues* d’Audun, chancelier en 1157, chantre en 1177, archidiacre de Woëvre et prévôt de La Madeleine en 1178, apparaît ici également comme curé d’Issoncourt. Après avoir servi quatre évêques, pendant quarante trois ans, il mourut le 26 octobre 1200.

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L e s acte s

Ursuncurt1, contuli Gontero2 abbati et fratribus ecclesie de Insula atque in eternam possessionem confirmavi decimam de Menarvalle3 pertinentem ad parrochiam de Ursuncort tam in agro quam in prato universi videlicet laboris sui, tam earum terrarum quas jam excoluerunt quam earum quas adhuc excolent. Hanc igitur donationem memoratis fratribus confirmamus et sigillo nostro corroboramus, et ne quis eos inde molestare seu perturbare audeat, pontificali auctoritate interdicimus. Testes : Hugo cantor, Albertus canonicus, Agubrant, Jocelinus miles, Hecelinus decanus, Warnerus gener ejus, Ghiltanus. 42 1182 Guy III [de Joinville], évêque de Châlons, notifie que Eudes Le Poivre de Possesse, a donné en perpétuelle aumône à l’abbaye de Lisle-en-Barrois tout ce qu’il possédait sur le territoire de Hattonmesnil, moyennant un cens annuel de deux deniers. A. Original perdu. B. Copie (1767), Meuse, 18 H 1, t. 2, au chapitre « 36ème tiroir intitulé Yvraumont », p. 1013-1014 : « De l’an 1182, titre de la donnation faite à l’abbaye de Lisle par un certain Odon Piper de Possesse de ce qu’il avoit à Hattonmesnil », et en marge : « no 27, authentique ».

In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Guido4, Dei gratia Cathalaunensis5 episcopus, notum fieri volumus tam futuris quam presentibus sancte matris ecclesie fidelibus quod Odon Piper de Possessa6 dedit ecclesie Sancte Marie de Insula in perpetuam elemosinam, laude et assensu uxoris sue et heredum suorum, quicquid juris habebat in villam que dicitur Hattonmaisnil7, in silvis et pratis et in aquis et in omnibus commodis, ita que præfata ecclesia singulis annis duos denarios de censu in festo sancti Johannis ei reddet, qui nisi prædicto termino redditi fuerint tamen sine forefacto et sine emendatione aliqua Odoni Piperi vel ejus heredibus ab ecclesia reddentur.



1 Issoncourt, commune « Les-Trois-Domaines » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 2 Gontier, abbé de Lisle-en-Barrois (1168/70-1191). 3 Menarval, toponyme non identifié, situé vraisemblablement au S.E. de Deuxnouds puisque sa dîme relevait de la paroisse d’Issoncourt (cf. no 41). 4 Guy* III de Joinville, évêque de Châlons (1163-1190). 5 Châlons (en-Champagne) : Marne, chef-lieu d’arr. et cant., chef-lieu de dioc., archid. et doy. 6 Possesse : Marne, arr. Vitry-le-François, ancien cant. Heiltz-le-Maurupt, depuis 2014 cant. Sermaize-les-Bains. 7 Hattonmesnil : lieu-dit non identifié, sans doute à proximité de Vieux-Monthier, Noyers et Auzécourt.

Le s act e s

Testes sunt : Renaldus capellanus, Matheus de Wesseio1, Adam de Bellomonte2, Hugo presbiter, Werricus Magnus de Belloramo3, Adillus, Petrus de Costa4, Garnerus de Nettoncort5 et fratres ejus6, Joannes senescallus, Stephanus buticularius, Adam de Busseniaco7. Actum anno incarnati Verbi millesimo centesimo octogesimo secundo. Datum per manum Gerardi archidiaconi et cancellarii. 43 1182, 23 décembre. – Velletries Le pape Lucius III annonce à l’abbé Gontier et aux moines de Lisle-en-Barrois qu’il place l’abbaye sous la protection de saint Pierre et la sienne, qu’il reconnaît que la vie monastique y a été instituée selon la règle de saint Benoît et l’institution des frères cisterciens pour y être perpétuellement observée, et il leur confirme, tant pour les temps présents que futurs, tous leurs biens, possessions, droits et usages obtenus par concession des pontifes, libéralité des rois et des princes, offrandes des fidèles ou par toute autre juste manière, à savoir le territoire de Merche, les granges de Vaudoncourt et des Anglecourt, les territoires de Lamermont, Cerisiers, Hattonmesnil et Courcelles avec toutes leurs dépendances, les pâtures de Louppy-le-Grand, les vignes à Scy et Rozérieulles, les deux maisons à Verdun, les pâtures, droits d’usage et autres à Merche donnés par Garin de Laimont, à Heippes par Albert, fils d’Elie d’Apremont, sur le terroir de l’abbaye par Hébert et Renaud, avoués de Beaulieu, à Heippes et Rambluzin par Thierry de Bar, archidiacre de Toul, et Robert de Souilly, à Bulainville et Ménarval par Richer et sa sœur, à Rignaucourt par Herbrand et Baudouin d’Issoncourt, à Vaubecourt par Thierry de Mousson, à Chaumont et Beauzée par Raoul d’Apremont. A. Original perdu, jadis muni d’une bulle appendue sur fils de soie (litteras non cancellatas, non abolitas, nec in aliqua sui parte violatas, cum filo et bulla pendentes cf. B). B. Copie (1767), 18 H 1, t. 2, au chapitre « 37e tiroir intitulé Privilèges de l’ordre », p. 1093-1096, sous la rubrique : « du 10 des calendes de janvier l’an 1182, deuxième du pontificat du pape Lucius III. Bulle portant confirmation à l’abbaye de Lisle de tous ses biens, possessions, droits et usages rapportés dans ladite bulle dont copie suit », avec l’annotation en marge : « no 3. Authentique » (d’après A). – C. BnF, coll. Duchesne, t. 22, fol. 81.



1 Wassy : Haute-Marne, arr. Saint-Dizier, chef-lieu de cant. ; dioc. Châlons, archid. et doy. Joinville. 2 Beaumont (?) : Meurthe-et-Moselle, arr. Toul, ancien cant. Domèvre-en-Haye, depuis 2014 cant. « Le-Nord-Toulois » ; dioc. Toul, archid. de Port, doy. Prény. 3 Belrain : Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Pierrefitte-sur-Aire, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 4 Non identifié. 5 Nettancourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse. 6 Garnier de Nettancourt avait pour frères Garin et Ysembard (cf. no 40). 7 Bussy-la-Côte (?), aujourd’hui commune de Val-d’Ornain : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne.

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L e s acte s Anal. : Neues Archiv, VII, 109. – JL 14719. – Regesta Imperii IV, 4, 4, 1 (Lucius III) no 414. – Meinert, Papsturkunden in Frankreich, p. 66, no 72, 155. – Parisse, Bullaire de la Lorraine, no 334. Ind. : Gallia christiana, t. XIII, Ecclesia Tullensis, col. 1117. Remarque : Le préambule de ce privilège reprend celui d’Alexandre III du 15 janvier 1168 (cf. no 23). À noter également que Lucius III ne fait aucune référence, comme c’est pourtant souvent le cas, à son prédécesseur.

Lucius1 episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis Guntero2 abbati monasterii Sancte Marie de Insula ejusque fratribus tam presentibus quam futuris regularem vitam professis, in perpetuum. Religiosam vitam eligentibus apostolicum convenit adesse praesidium, ne forte cujuslibet temeritatis incursus aut eos a preposito revocet aut robur, quod absit, sacre religionis infringat. Eapropter, dilecti in Domino filii, vestris justis postulationibus clementer annuimus et prefatum monasterium Sancte Dei genitricis semperque virginis Marie de Insula, in qua divino mancipati estis obsequio, sub beati Petri et nostra protectione suscipimus et presentis scripti privilegio communimus. In primis siquidem statuentes ut ordo monasticus qui secundum Deum et beati Benedicti regulam atque institutionem Cisterciensium fratrum in eodem monasterio institutus esse dinoscitur, perpetuis ibidem temporibus inviolabiliter observetur. Preterea quascumque possessiones, quecumque bona idem monasterium in presentiarum juste et canonice possidet aut in futurum concessione pontificum, largitione regum vel principum, oblatione fidelium seu aliis justis modis, prestante Domino, poterit adipisci, firma vobis vestrisque successoribus et illabata permaneant. In quibus hec propriis duximus exprimenda vocabulis : locum ipsum in quo prefatum monasterium situm est cum omnibus pertinentiis suis, territorium de Merchia3 sicut mete ostendunt et quicquid habetis in fundis terrarum, pasturis animalium et decimis ; grangiam de Wadencort4 cum omnibus pertinentiis suis, cum decimis, pasturis animalium et cœteris usuariis ; grangiam de Anglecurt5 cum molendino adjacente, domo fullonum, ducentis jugeribus terre in banno de Syrocurt6, cum decimis, pasturis, usuariis et aliis pertinentiis suis ; territorium de Lamermunt7 et possessiones que fuerunt ecclesie de Lamermunt, cum decima et omnibus perti-



1 Lucius III (Ubaldo Allucingoli, o. cist.) pape (1er septembre 1181-25 novembre 1185). 2 Gontier, abbé de Lisle-en-Barrois (1170-1191). 3 Merche, site sur lequel vint s’implanter l’abbaye Notre-Dame de Lisle et ensuite prendre le nom de Lisle-en-Barrois, lieu-dit à Lisle-en-Barrois : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 4 Vaudoncourt, écart de Lisle-en-Barrois, à 1,2 km au nord, sur la Melche. 5 Les Anglecourt, site primitif de l’abbaye de Lisle, écart de Courcelles-sur-Aire : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 6 Seraucourt, aujourd’hui commune de Beausite, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 7 Lamermont, écart de Lisle-en-Barrois sis sur le cours de l’Aisne, à environ 3,2 km.

Le s act e s

nentiis suis ; territorium de Cerise1, cum omnibus suis pertinentiis ; territorium de Hattonmesnil2 et possessiones que fuerunt ecclesie de Hattunmasnil, cum decima et omnibus pertinentiis suis, de quibus ecclesie Sancti Mauri3 Virdunensis4 singulis annis persolvitis ; territorium de Curcellis5, cum decima et omnibus pertinentiis suis ; quartam partem de Waigney6, excepto quodam orto, quadam hemdumenia(a) que soli debetis habere ; grangiam de Domno7 et possessiones que fuerunt ecclesie de Domno, cum decima et omnibus pertinentii suis : Longam consciam(a)8 que jacet ante portam de Domno de banno Sancti Andree9, Euvallem Parvam10 et Euvallem Magnam11, Menarval12, Menuncort13, sicut mete ostendant, cum decima et omnibus pertinentiis suis ; pasturas de Lupeio Magno14 et nemus usibus abbatiæ necessarium, et pasturas et usuaria in diversis locis vobis concessa ; vineas quas possidetis apud Sye15 et apud Roseroles16 ; duas domos quas habetis apud Virdunen(a), quarum una est ante portam(b) Campanensem17, altera vero intra castrum ; pasturas et usuaria totius territorii de Merchie18 et de Digney19, et ligna ejusdem territorii [tam](c) ad marrimandum quam ad ignem faciendum necessaria, que omnia dederunt Varinus de Laimont20 et fratres21 ejus cum ceteris suis heredibus ; centum allodii jugera



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Cerisiers, aujourd’hui Villers-aux-Cerises, ferme de la commune de Lisle-en-Barrois. Hattonmesnil, lieu-dit non identifié, sans doute à proximité de Vieux-Monthier, Noyers et Auzécourt. Saint-Maur, abbaye de moniales bénédictines à Verdun. . Verdun, Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de dioc., archid. et doy. Courcelles-sur-Aire : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. Non identifié. Deuxnouds (devant-Beauzée), commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. Long Conseil, terre sise en-dessous des limites de Saint-André, à Deuxnouds aux limites des Anglecourt. Saint-André (en-Barrois) : Meuse, arr. Verdun, cant. Souilly ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. Le scribe a noté en marge de la page 1094 « Einval le petit », toponyme non identifié. De même pour « Einval le Grand ». Menarval, toponyme non identifié, situé vraisemblablement entre Bulainville et Deuxnouds, et dont la dîme relevait de la paroisse d’Issoncourt (cf. no 41). Menoncourt, ancien toponyme, aux limites de Deuxnouds et Bulainville, disparu. Louppy (le-Grand ou Louppy-le-Château) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. Scy, aujourd’hui Scy-Chazelles : Moselle, arr. Metz, cant. Montigny-les-Metz ; dioc. Metz, archid. Metz, doy. Val-de-Metz. Rozerieulles : Moselle, arr. Metz, ancien cant. Gorze, depuis 2014 cant « Les côtes de Moselle » ; dioc. Metz, archid. Metz, doy Val-de-Metz. Porte Champenoise, aujourd’hui Porte Châtel à Verdun. Merche : voir ci-dessus. la Dignée, ruisseau qui prend sa source au N.N.E. de Villotte-devant-Louppy (au Fond de Baucourt, à environ 1700 m au sud de Lamermont et 2850 m à l’Ouest de Lisle-en-Barrois) coule d’Est en Ouest sur 4 km pour se jeter dans la Chée, en amont de Laheycourt (un bois à proximité porte le nom de « Bois les moines »). Laimont : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne. Garin de Laimont avait pour frères Vivien et Gautier (cf. no 22).

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L e s acte s

que Albertus1 filius Helie2 dedit vobis in Hepas3, et usum et frequentationem pasturarum in omni terra sua, et usus nemorum suorum ad omnia vobis necessaria ; trecensum tam annone quam nummorum quem Volfardus de Gilmoncurt4 remisit vobis, quem ei debebatis pro terra que est apud Anglicort, retentis quatuor denariis annuatim pro recognitione ; pasturas quas Haibertus et Reinaldus advocati de abbatia Sancti Mauricii5 dederunt in omni terra sua ; usuaria pasture totius de Heipes et de Ramblamvisin6, que Theodericus7 de Barro8, Tullensis9 archidiaconus, vobis dedit, universis heredibus consentientibus ; et usuaria totius pasture de Solio10 et de Hepes et de Ramblamvisin et de Buslinvilla11, que Robertus12 de Soleio vobis dedit ; usuaria vanae pasturae de Buslenville et de Menervalle13, quas Richerus et soror sua Abors vobis dederunt, et quicquid in eisdem locis habebant ; quicquid Hebrannus et Balduinus de Orsoncourt14, fratres, vobis dederunt in paschuis de Renaucort15 ; pascua de Varbecort16, que Theodericus17 de Montione(d)18 vobis dedit ; pasturas quas



1 Albert, fils de Elie d’Apremont et Sibille. 2 Elie d’Apremont, frère de Raoul d’Apremont, époux de Sibille et père d’Albert et Raoul (cf. nos 16, 17, 20, 26, 30). 3 Heippes : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 4 Gimécourt : Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Pierrefitte-sur-Aire, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Toul, archid. Ligny, doy. Belrain, patron saint Etienne. 5 Saint-Maurice de Beaulieu-en-Argonne, abbaye bénédictine : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont. 6 Rambluzin, aujourd’hui Rambluzin-et-Benoîte-Vaux, village sur le ruisseau de Récourt, à 5 km au S.E. de Souilly : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 7 Thierry de Bar, archidiacre de Toul, fils de Girard et Galienne, frère de Philippe, châtelain de Bar, de Robert, Hugues et Mathilde (il apparaît déjà aux nos 7, 26). 8 Bar-le-Duc, Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 9 Toul : Meurthe-et-Moselle, chef-lieu d’arr. et cant ; chef-lieu de diocèse. 10 Souilly : Meuse, arr. Verdun, ancien chef-lieu de cant. et depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy. 11 Bulainville, ancienne commune intégrée en 1973 à celle de Nubécourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne et depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 12 Robert, miles, frère de Renard de Souilly, mari d’Agnès, oncle d’Adelin, neveu de Raoul de Chauvency, vassal du comte de Bar, connu de 1143 à 1178 environ : outre ses donations en faveur de Lisle (cf. nos 2, 12, 14, 17, 20, 28) il exerça sa générosité en faveur des abbayes cisterciennes d’Orval et de Saint-Benoîten-Woëvre ainsi que des abbayes prémontrées de Jandeures et Saint-Paul de Verdun. 13 Menarval : voir ci-dessus. 14 Issoncourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 15 Rignaucourt : commune « Les-Trois-Domaines » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 16 Vaubecourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse. 17 Thierry de Mousson, vraisemblablement de la famille des comtes de Bar, où ce nom a été porté au xiie siècle par deux comtes et un élu de Metz, le château de Mousson leur appartenant. 18 Mousson, commune de Pont-à-Mousson : Meurthe-et-Moselle, arr. Nancy, cant. Pont-à-Mousson ; dioc. Metz, archid. Vic, chef-lieu de doy.

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habetis in banno de Chamont1 et in banno de Bazees2, et pasturas de Asperomonte3 in terra Rodulphi4. Sane laborum vestrorum quos propriis manibus aut sumptibus colitis sive de nutrimentis animalium vestrorum nullus a vobis decimas exigere vel extorquere praesumat. Liceat quoque vobis clericos vel laicos e sæculo fugientes liberos et absolutos ad conversionem recipere et eos absque contradictione aliqua retinere. Prohibemus insuper ut nulli fratrum vestrorum post factam in eodem loco professionem fas sit sine abbatis sui licentia de eodem loco discedere, discedentem vero absque communium litterarum cautione, nullus audeat retinere. Paci quoque et tranquillitati vestre paterna volentes sollicitudine providere, auctoritate apostolica prohibemus ut infra clausuras locorum seu grangiarum vestrarum nullus violentiam vel rapinam seu furtum committere, ignem apponere, hominem capere vel interficere aliqua temeritate presumat. Preterea si episcopus, in cujus parrochia domus vestra fundata est, tertio per intervalla temporum cum humilitate ac devotione qua convenit requisitus substitutum abbatem benedicere forte noluerit, licitum sit eidem abbati proprios novicios benedicere et alia que ad officium ipsum pertinent exercere, donec idem episcopus duritiam suam recogitet et benedicendum abbatem benedicere non reviset. Liceat etiam vobis, in causis vestris, fratres vestros idoneos ad testificandum adducere atque ipsorum testimonio, si rectum fuerit, et propulsare violentiam et justitiam vendicare. Decernimus ergo ut nulli omnino hominum fas sit prefatum monasterium temere perturbare vel ejus possessiones auferre vel ablatas retinere, minuere seu quibuslibet vexationibus fatigare, sed omnia integra conserventur, eorum pro quorum gubernatione ac sustentatione concessa sunt usibus omnimodis profutura, salva sedis apostolice auctoritate. Si qua igitur in futurum ecclesiastica saecularisve persona, hanc nostre constitutionis paginam sciens, contra eam temere venire temptaverit, secundo terciove commonita, nisi reatum suum congrua satisfactione correxerit, potestatis honorisque sui dignitate careat, reamque se divino judicio existere de perpetrata iniquitate cognoscat et a sacratissimo corpore ac sanguine Dei et Domini Redemptoris nostri Jesus(a) Christi aliena fiat atque in extremo examine districte ultioni subjaceat. Cunctis autem eidem loco sua jura servantibus sit pax Domini nostri Jesus(a) Christi, quatinus et hic fructum bone actionis percipiant et apud districtum judicem premia eterne pacis inveniant. AMEN. AMEN. Amen. (rota figurée) Ego Lucius catholicæ Ecclesiæ episcopus. (B. V. figuré) † Ego Theodinus5 Portuensis et Sanctae Rufinæ sedis episcopus.



1 Chaumont (sur-Aire) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 2 Beauzée (sur-Aire), aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 3 Apremont (la-Forêt) : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel. 4 Raoul d’Apremont, frère d’Elie, oncle d’Albert et de Foulque (cf. no 15). 5 Teodino degli Atti, o.s.b., nommé cardinal prêtre au titre de Saint-Vital par Alexandre III (1159-1181) en son troisième consistoire de 1164, puis promu cardinal évêque de Porto et Sainte-Ruffine en son quatorzième consistoire de mars 1179, lors du troisième concile du Latran, mort mi 1186 (déjà mentionné au no 21).

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† Ego Henricus1 Albanensis episcopus. † Ego Petrus2 presbiter cardinalis tituli Sancte Susanne. † Ego Vivianus3 tituli Sancti Stephani in Celio Monte presbiter cardinalis. † Ego Arduinus4 presbiter cardinalis tituli Sanctæ Crucis in Jherusalem. † Ego Laborans5 presbiter cardinalis Sanctae Mariaæ trans Tiburtina [tituli](a) Calixti. † Ego Ranerius presbiter cardinalis Sanctorum Joannis et Pauli tituli Pamachii. † Ego Jacinctus6 diaconus cardinalis Sanctæ Mariæ in Cosmydyn. † Ego Arditio7 Sancti Theodori diaconus cardinalis. † Ego Gratianus8 Sanctorum Cosme et Damiani diaconus cardinalis. † Ego Albinus9 diaconus cardinalis Sancte Marie Nove.

Datum Velletri, per manum Alberti10, Sancte Romane Ecclesie presbiteri, cardinalis et cancellarii, decima calendas januarii, indictione prima, incarnationis dominice anno Mo Co LXXXo IIo, pontificatus vero domni Lucii pape III anno secundo. (a) : sic. – (b) : porta D. – (c) : mot oublié. – (d) : Montine D.

1 Henri de Marsiac (v. 1136-1er janvier 1189), o. cist., abbé de Hautecombe en 1160, puis abbé de Clairvaux (1176-1179), nommé cardinal-évêque d’Albano par Alexandre III (1159-1181) en son quatorzième consistoire de mars 1179, lors du troisième concile du Latran, légat du pape en 1181. 2 Pietro de Bono, chanoine régulier, nommé cardinal prêtre au titre de Sainte-Suzanne par Alexandre III (1159-1181) en son huitième consistoire de septembre 1173, mort en 1187. 3 Vibiano Tomasi, nommé cardinal diacre au titre de Saint-Nicolas in-Carcere-Tulliano par Alexandre III (1159-1181) en son neuvième consistoire du 7 mars 1175, puis ensuite promu cardinal prêtre au titre de Saint-Etienne-le-Rond au Mont-Coelius, mort après novembre 1185. 4 Ardouin, chanoine régulier de Santo Frediano di Lucca, nommé cardinal prêtre au titre de Sainte-Croix de Jérusalem par Alexandre III (1159-1181) en son douzième consistoire, le 22 septembre 1178. 5 Laborans, nommé cardinal diacre au titre de Sainte-Marie du Portique d’Octavie par Alexandre III (1159-1181) en son septième consistoire, en 1171, puis promu cardinal prêtre de Sainte-Marie du Trastevere au titre de Saint-Calixte, mort vers 1189/1190. 6 Giacinto Bobone, de la famille Orsini, né vers 1106, nommé cardinal diacre au titre de Sainte-Marie en Cosmedin par le pape Célestin II (1143-1144), le mercredi des cendres 1144, puis élu pape Célestin III le 20 mars 1191 (mort le 8 janvier 1198). 7 Ardicio Rivoltella, nommé cardinal diacre au titre de Saint-Théodore par le pape Adrien IV (1154-1159) en son premier consistoire de décembre 1155, mort en 1186 (Ardicio Rivoltella est déjà mentionné dans le privilège d’Alexandre III du 15 janvier 1168 : cf. no 21). 8 Gratien, nommé cardinal diacre au titre de Saint-Côme-et-Saint-Damien par le pape Alexandre III en son onzième consistoire de mars 1178, fut ensuite légat pontifical en Angleterre, et mourut en 1203. 9 Albino, chanoine régulier de Santa-Maria di Crescenziano, nommé cardinal diacre au titre de SainteMarie-la-Neuve par le pape Lucius III (1181-1185) en son troisième consistoire de mi 1182, mourut vers 1197. 10 Sans doute Alberto di Mora, né à Bénévent vers 1105, chanoine prémontré à Saint-Martin de Laon, puis professeur de droit canonique à Bologne, nommé cardinal diacre au titre de Saint-Adrien par Adrien IV (1154-1159), lors de son premier consistoire en décembre 1155, promu cardinal prêtre au titre de Saint-Laurent-in-Lucina lors du deuxième consistoire d’Adrien IV le 14 mars 1158, légat pontifical sous Alexandre III, nommé chancelier pontifical en février 1178, élu pape sous le nom de Grégoire VIII le 21 octobre 1187 († 17 décembre 1187), est déjà mentionné dans le privilège d’Alexandre III du 15 janvier 1168 (cf. no 21).

Le s act e s

44 1183 Pierre [de Brixey], évêque de Toul, notifie la donation faite par Albert de Marat aux moines de Lisle-en-Barrois du droit d’usage de vaine pâture à Sarney où pourront aller leurs bêtes de somme, lorsque cela sera nécessaire, mais que si, dans les essarts ou les près, survenait quelque dommage, la contre-valeur en soit réglée sans faire appel à la justice, à la condition que lesdits frères lui paient annuellement les deux sous que, pour le salut de son âme, il a consacré à l’éclairage de l’église. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie (1767), 18 H 1, t. 2, au chapitre « 25e tiroir intitulé Rambercourt aux Pots. Renferme aussi Vavincourt et Sarney, de même que Saint-André », p. 835, sous la rubrique : « de l’an 1183. Titre pour la vaine pature du ban de Sarney », et en marge : « no 4. Sarney, vaine pasture. Voyes le no 2 cy devant ». a. H. Flammarion, Actes de Pierre de Brixey, évêque de Toul (1165-1191), no 110.

Ego Petrus1, Dei gratia Leucorum episcopus, tam futuris quam presentibus notum facio quod Albertus de Mares2, concedente uxore et fratre suo universisque heredibus suis, dedit fratribus Sancte Marie de Insula ad nutrimentum animalium suorum usum vane pasture . . . . .(a) Sarnei3 ubi carri eorum, cum necesse fuerit, ire poterunt. Si vero in sartis(b) vel in pratis aliquid damnum intulerint estimationum damni absque jure restituent, ea conditione quod predicti fratres ei duos nummos annuatim persolvent quos et ipse in luminare ecclesie pro remedio anime sue constituit. Hujus rei sunt testes : Theodericus4, sacerdos de Leymunt5 ; Varinus, sacerdos de Loppe6 ; Savaricus de Belrain7 ; Warinus8 de Bussoel9. Data sunt hec anno ab incarnatione Domini millesimo Co LXXXo IIIo. (a) : sic : emplacement marqué de cinq points par le scribe pour un mot que certainement il n’a pas dû comprendre, et dont la longueur correspond approximativement à celle du



1 Pierre de Brixey, évêque de Toul (1165-1191). 2 Marat-la-Grande, aujourd’hui commune Les-Hauts-de-Chée : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 3 Sarney, écart de Vavincourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Bar-le-Duc 2 ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 4 Thierry, curé de Laimont, apparaît dans une précédente charte de Pierre de Brixey, en 1168 (cf. no 22). 5 Laimont : arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne. 6 Louppy (le-Grand ou Louppy-le-Château) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 7 Belrain : Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Pierrefitte-sur-Aire, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 8 Garin de Bussy est déjà mentionné, en 1166, dans une charte du même Pierre de Brixey (cf. no 20). 9 Bussy-la-Côte, aujourd’hui commune de Val-d’Ornain : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne.

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L e s acte s mot pasturae. – (b) : le scribe a transcrit le mot satis que l’on propose de corriger par sartis, une mesure de capacité (satum) n’ayant pas de rapport immédiat avec le contexte.

45 1186 Bertram, évêque de Metz, notifie la donation qu’Anselme, citain de Metz, et Constance son épouse font à l’abbaye Notre-Dame de Lisle-en-Barrois de leur maison avec ses dépendances et deux journaux de vigne aux confins de l’abbaye de Saint-Arnoul. A. Original perdu. B. Copie dans un vidimus du 20 mai 1348 par les abbés Renaud de Morimond et Pierre de Bithaine, perdu. – C. Copie (1767), au « 33e tiroir, Metz ». Meuse, 18 H 1, t. 2, p. 1071-1072, sous la rubrique : « De l’an 1186. Titre sans datte pour une maison à Metz et deux jourx de vigne au confinage de Saint-Arnoul », avec l’annotation en marge : « no 5. Authentique » (d’après B). – D. Copie du vidimus du 20 mai 1348 dans le Cartulaire de Lisle. Meuse, 18 H 1, t. 1, p. 429-430, sous la rubrique : « Déclaration de quelques maisons et héritages scitués à Metz appartenans à l’abbaye de Lille en Barrois ». a. Chrétien (Myriam), Actes de Bertram, évêque de Metz,(1180-1212), Mémoire de maîtrise sous la direction de M. Pierre Pégeot, Université de Nancy II, 1996, no 29. Anal : Parisse, Complément, no 10.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Bertrannus1, Dei gracia Mettensis episcopus, notum facio omnibus tam futuris quam presentibus decorem domus Dei et locum habitationis glorie ejus2 diligentibus, quod Anselmus, civis Mettensis, et Constantia uxor ejus, in nostri et curie nostre presentia, solemni donatione domum suam cum omnibus appenditiis et duo vinee jornalia in confinio Sancti Arnulfi jacentia ecclesie Sancte Marie de Insula, in elemosinam jure perpetuo possidenda contulerunt. Nos igitur, sicut pontificali auctoritate tenemur possessiones ecclesiasticas sanctione canonica confirmare, confirmata ecclesiastica censura munire eadem auctoritate hanc donationem confirmamus et sigilli nostri impressione et testium subscriptione contestamur. Actum est hoc anno ab incarnatione Domini nostri Jesus Christi millesimo centesimo octogesimo sexto. Hii testes sunt : Willelmus de Sancto Martino, canonicus ecclesie Beati Stephani3 prothomartiris ; Robertus, ejusdem ecclesie magister ; Willelmus juvenis ; Gervasius, sacerdos. De laicis : Richerus de Chaseles4 et Jacobus, filius ejus, et Stephanus, gener

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Bertram, ancien chanoine de Saint-Géréon de Cologne, évêque de Metz (1180-1212). Ps 25, 8 (le verset complet porte : Domine, dilexi decorem domus tuae, et locum habitationis gloriae tuae). Chapitre cathédral de Metz. Chazelles, aujourd’hui Scy-Chazelles : Moselle, arr. Metz, cant. Montigny-les-Metz ; dioc. Metz, archid. Metz, doy. Val-de-Metz.

Le s act e s

ejus ; Ugo ; Bertrannus juvenis ; Garsilius, gener domine Clementie ; Neimericus de Joigney1 et filius ejus Johannes. 46 [1183-1186] Henri [II de Blieskastel], évêque de Verdun notifie – à la suite du désaccord surgi entre les abbés de Saint-Vanne et de Lisle à propos de la dîme de Menoncourt, à l’enquête réalisée et à la session tenue en curie épiscopale avec des habitants de la contrée qui ont témoigné de ce qu’ils avaient entendu, vu et appris – que pour rétablir la concorde et mettre fin à la controverse, il a rétabli l’église de Deuxnouds en possession de son droit et condamné l’église de Bulainville à un silence perpétuel. Il notifie également la donation du bois de Lignaumont faite par Thierry de Souilly et d’autres à l’abbaye de Lisle, d’accord avec le propriétaire dont il le tenait en fief, pour un cens de douze deniers payables en l’octave de saint Jean-Baptiste au villicus de Saint-André. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie « du mois de février 1279 » dans un « vidimus en parchemin de plusieurs lettres faisant mention de la ville de Deuxnouds et des revenus appartenant à l’abbaye de Lisle-en-Barrois » par l’officialité de Châlons, perdu (cf. C). – C. Copie de ce vidimus, 18 H 1, t. 2, p. 422-423, au chapitre « Deuxnouds », avec en marge l’annotation : « sentence de l’évêché de Verdun entre les abbayes de Saint-Viton d’une part et de Lisle d’autre part, à l’occasion des dixmes de Menaucourt » (d’après B). – D. « Autre vidimus (1281) concernant Deuxnouds et des revenus de l’abbaye de Lisle », perdu (d’après A). – E. – Copie de ce vidimus, 18 H 1, t. 2, p. 433-434. – F. Copie (août 1767), 18 H 1, t. 2, p. 550-551, au chapitre « Deuxnouds et Menoncourt », sous la rubrique : « titre sans date, portant d’abord confirmation de l’accord cy-dessus, ensuite le don fait à l’abbaye de Lisle des bois dit Lineumont et Gœuval joignant ceux de Dahir et St Viton », avec l’annotation en marge : « no 9. Authentique » (d’après A). Ind. : Sentence arbitrale par Robert princier et Godefroid doyen, en 1197, 18 H 1, t. 2, p. 543-545 et p. 436-438. Date : Henri de Blieskastel, élu en 1181, a été consacré en 1183.

Ego H[einricus]2, Dei gracia Virdunensis episcopus, inscriptione presentis pagine noticie futurorum transmitto quamdam querelam nostris temporibus inter abbatem3 sancti Vitoni et abbatem4 de Insula nimis importune versari super decima cujusdam



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Jouy (aux-Arches) : Moselle, arr. Metz, ancien cant. Gorze, depuis 2014 cant. « Les-Côteaux-de-Moselle ». Henri* II de Blieskastel, évêque de Verdun (1181-1186). Thomas, abbé de Saint-Vanne (1184-1187, 19 avril). Gontier*, abbé de Lisle-en-Barrois (1170-1191).

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territorii quod dicitur Menuncort1, contigui finagiis de Donois2 et de Buslonville3, nos igitur prout tenebamur inter pacis filios pacem reformare, tali eam tenore reformavimus, utrisque namque abbatibus consuluimus, veritati circummanentium, neutri parti faventium, causam suam prorsus imponere, et cui veritas decimam jure possidendam contestaretur, assensum cum suis conventibus preberent. Huic ergo nostro consilio minime resistentes, sed cum suis capitulis benigne consentientes, pari consilio circummanentes elegerunt qui die sibi constituto ad nostram curiam convocati et super hac re diligenti inquisitione conventi sicut audierant et viderant, et a suis predecessoribus didiscerant(a), ecclesiam de Donois predictam decimam in pace tenuisse, voce libera gratulerunt et ne ullus cuiquam scrupulus hesitationis remaneret addito juramento quod totius controversie finis est contestati sunt. Nos vero pontificali auctoritate presenti quoque scripto et sigilli nostri impressione, ecclesie de Donois jus antiquum restituimus et confirmamus ; ecclesie vero de Buslenville de presenti querella perpetuum silencium judicimus. Testes Pontius4 decanus, Hugo5 archidiaconus et cantor, Robertus sacerdos Sancti Amantii6, Johannes7 clericus et medicus. Item notificamus quod Theodericus8 de Solio9, et uxor Andreae de Herpont10 fratris suis, Albertus quoque de Solio nepos ejus et Andreas11 de Sancto Andrea12 et Garinus de Ewres13 et Widericus frater ejus, laude uxorum, filiorum filiarumque suarum dederunt ecclesie Sancte Marie de Insula quoddam nemus quod dicitur



1 Toponyme, aux limites de Deuxnouds et Bulainville, disparu. 2 Deuxnouds (devant-Beauzée), commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, grange de l’abbaye de Lisle-en-Barrois. 3 Bulainville, ancienne commune intégrée en 1973 à celle de Nubécourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne et depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 4 Ponce*, prêtre, simple chanoine en 1176, écolâtre (à partir de 1178) et doyen du chapitre cathédral de Verdun (1181/82-1190, avant le 19 septembre), redevenu simple chanoine après s’être démis de sa charge (mort après 1201). 5 Hugues* d’Audun eut une longue carrière, servant sous quatre évêques, pendant quarante-trois ans ; chancelier en 1157, sous l’épiscopat de Richard de Durbuy (1163-1171) il est noté comme chanoine sous-diacre, puis sous Arnoul de Chiny (1172-1181), en 1177 comme chantre, et en 1178 comme également archidiacre de la Woëvre, et donc prévôt de la collégiale Sainte-Marie-Madeleine. Il apparaît aussi comme curé d’Issoncourt (cf. charte no 39). 6 Saint-Amant, église paroissiale sur le Mont-Saint-Vanne à Verdun, jouxtant l’abbaye Saint-Vanne et également église de Rarécourt (Meuse, arr. Verdun, cant. Clermont-en-Argonne ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont). 7 Un clerc de ce nom est déjà mentionné aux nos 28, 31, 33, soit dans les années 1175-1177. 8 Thierry de Souilly, miles, est précédemment mentionné en 1178 (cf. no 36). 9 Souilly :Meuse, arr. Verdun, ancien chef-lieu de cant. et depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy. 10 Herpont : Marne, arr. Sainte-Menehould, ancien cant. Dommartin-sur-Yèvre, depuis 2014 cant. « Argonne, Suippe et Vesle » ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Sainte-Menehould. 11 André de Saint-André est déjà mentionné en 1162 et 1168 (cf. nos 17, 22). 12 Saint-André (en-Barrois) : Meuse, arr. Verdun, cant. Souilly ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 13 Evres (en-Argonne) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-surMeuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly.

Le s act e s

Linesmont1 et Goeuval2 usque ad nemus quod dicitur Daher3 et usque ad proprium nemus Sancti Vitoni4, certis limitibus designatum, concedente etiam Jerredo domino suo, cum uxore sua et filiis filiabusque suis, de quo eum in feodo tenebant sub annuo censu duodecim denariorum infra octavas Sancti Johannis Baptiste5 villico de Sancto Andrea persolvendorum. Testes Pontius decanus, Hugo cantor et archidiaconus, Walterus Albus et Theodericus nepos ejus et Balduinus6 miles de Asperomonte7 et Balduinus miles. (a) : sic D, E et F, sans doute faut-il comprendre didicerant.

47 [1188] Les abbayes de Beaulieu et de Lisle s’accordent sur la question des dîmes de Lamermont qui les avait opposées : les moines de Lisle jouiront des dîmes complètes, menues et grosses, sur tout le finage, à l’exception de la terre de Beaulieu, et paieront annuellement cinq setiers de froment et cinq d’avoine en mesure de Condé, au villicus du trésorier de Beaulieu, à Vaudoncourt, dans l’octave de la saint Rémy. A. Original perdu. B. Copie (1767). Meuse, 18 H 1, t. 2, au chapitre « Lamermont », no 3, p. 634-635, sous la rubrique : « Titre pour les dixmes de Lamermont » et en marge : « authentique » (d’après A). Date : Faute d’indication plus précise, on peut s’appuyer (mais sans certitude) sur le cartulaire, qui, dans le dossier de transcription, place le présent acte en troisième position entre un acte daté de 1170 et un autre de 1188 où l’élu de Verdun, Albert de Hierges, confirme un accord, obtenu après arbitrage, entre les deux mêmes abbayes, où d’ailleurs se retrouve cité un clerc du nom de Constance. Remarque : Cet acte fait penser à un chirographe, dont serait ici la partie destinée à l’abbaye de Lisle portant les témoins de Beaulieu (la partie pour l’abbaye Saint-Maurice aurait, elle, porté les noms de témoins issus de Lisle).



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Lignémont, lieu-dit à Deuxnouds-devant-Beauzée, à la lisière du bois de Deuxnouds. Toponyme apparemment disparu. Bois Dahaie à Deuxnouds, au nord-est de Lignémont. Bois Saint-Vanne : ancien bois sur le territoire de Deuxnouds jouxtant le bois Dahaie et appartenant manifestement à l’abbaye de ce nom. 5 Le 24 juin. 6 Baudouin* d’Apremont, fils de Folmar, époux d’Isabelle, père de quatre garçons : Simon, Hugues, Folmar et Albert ainsi que de deux filles, Alburge et Comtesse, apparaît entre 1133/1138 et 1186 ; il est cité pour Lisle-en-Barrois comme témoin d’une charte d’Albert de Mercy, évêque de Verdun (cf. supra no 15). 7 Apremont (la-Forêt) : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel.

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Quoniam summa diligentia inter pacis filios totius est occasio contentionis ac discordie radicitus destruenda scripto presenti futurorum noticiæ duximus destinandum qualiter sit paccata controversia que erat inter ecclesiam Sancti Mauritii1 de Bello loco2 et Sancte Marie de Insula, de tertia parte decime territorii de Lamermunt3. Utriusque igitur ecclesie abbatis atque capituli consensu, confirmatum est ecclesiam Sancte Marie de Insula omnem decimationem minorem atque majorem per totum finagium, cujuscumque sit terra, excepta terra Sancti Mauricii, jure perpetuo possidere. Fratres vero predicte ecclesie villico thesaurarii Sancti Mauricii apud Vauduncurt4 V sextarios Condatensis5 mensure frumenti et avene V infra octavas sancti Remigii6 annuatim persolvent. Testes : Girbertus, Guido, Raynerus, monachi Sancti Mauricii ; Warnerus et Constancius, clerici ; Stephanus et Dudo, milites. 48 1188 Albert [II de Hierges], élu de Verdun, est témoin de l’accord conclu après arbitrage entre les abbayes de Beaulieu et de Lisle pour mettre fin à leur différend et régir leurs relations fondées sur le lien de confraternité ; ainsi en cas de décès d’un moine, l’autre abbaye célèbrera le même service d’obsèques ; si un moine devait sur ordre de l’abbé et des frères quitter l’abbaye pour faire pénitence, il sera reçu dans l’autre abbaye grâce à la lettre apportée avec lui et sera pourvu comme l’un des frères ; si l’un des moines devait s’emparer d’un bien de l’autre abbaye, il sera excommunié et n’obtiendra absolution que par totale restitution. En outre, l’abbaye de Lisle-en-Barrois cède ce qu’elle détenait à Waigney et Vaubecourt à l’abbaye de Beaulieu, qui en contrepartie lui donne ce qu’elle avait à Filicem et lui rend également ce qu’elle possédait à Lamermont. A. Original perdu, jadis porteur du sceau de chacune des deux abbayes. B. Copie (1767). Meuse, 18 H 1, t. 2, au chapitre « 17e tiroir intitulé Lamermont », p. 635-636, no 4, sous le titre : « de l’an 1188. Accord entre les abbayes de Beaulieu et de Lisle à l’occasion des limites de Lamermont, Courcelles et Cerisiers », et en marge : « no 4. Lamermont, Courcelles et Cerisiers, limites » (d’après A).



1 Saint Maurice, patronage sous lequel est placé l’abbaye de Beaulieu. 2 Beaulieu-en-Argonne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieuesur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont. 3 Lamermont : écart de Lisle-en-Barrois. 4 Vaudoncourt : territoire devenu grange, écart de Lisle-en-Barrois, à 1,2 km au N. sur la Melche : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 5 Condé (en-Barrois), aujourd’hui commune « Les-Hauts-de-Chée » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 6 Le 1er octobre.

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In nomine sancte et individue Trinitatis. Notum sit universis ecclesiam Belli loci1 et ecclesiam de Insula de omni controversia que inter eas versabatur, in quatuor arbitros compromississe, magistrum scilicet Godfridum, Garnerum et Richerum presbiteros, et Constancium clericum, arbitrii autem ipsorum forma hec est : predicte ecclesie eo sibi invicem fraternitatis vinculo tenebuntur quod, si monachus cujus alter utriusque ecclesie ecclesia decesserit, simile pro eo servicium et pares exequie fient in utraque. Si autem monachum ita ostendisse contigerit ut de mandato abbatis et fratrum de ecclesia sua sub remedio penitentie egredi debeat, allato secum litterarum testimonio in alia recipietur ecclesia, et ei tanquam uni ex fratribus servato quidem habitu providebitur in omnibus. Si vero fratrum aliquis de possessionibus vel rebus ecclesie alterius usurpaverit, excommunicabitur, nec aliquam nisi facta integre(a) restitutione absolutionem impetrabit. Quod si ecclesia ecclesie alteri quicquam lesionis intulerit, abbas ecclesie illius que passa erit injuriam capitulum ejusque intulit deposita ibidem querela conveniet, nec ordinarium judicem adire debebit, si sue ibi poterit consequi satisfactionem lesionis. Preterea quicquid ecclesia de Insula habebat apud Waigney2, quartam scilicet partem et unum jardinum(b) et mansum unum et quicquid apud Waubeicort3 possidebat, ecclesie Belli loci in omni proventu collatum est. Vice autem versa quicquid ecclesia Belli loci habebat ad Filicem4, Astagus5 videlicet neque ad terram de Lopey6 in campis, pratis et nemoribus et in omni proventu, ecclesie de Insula est collatum similiterque et illud quod fratres Belli loci Lamermont7 possidebant, in jus fratrum de Insula redactum est, exceptis redditibus antiquitus constitutis, X scilicet sextariis annone et duodecim denarios. Adjutum est autem ex dicto arbitrorum, quod ecclesia de Insula cum predictis X sextariis ecclesie Belli loci singulis annis sex persolvendis(c), media autem pars erit frumenti media vero avene, contenti quoque et VIII solidos pro commutationis recumpensatione eidem ecclesie, semel dedit. Metes autem de Lamermont et de Corcelles8 et de Scirise9 que antea communi consilio utriusque ecclesie et sacramento rusticorum circumanentium posite erant in perpetuum servabuntur. Ut autem hujus compositionis tenor semper inconvulsus perseveret, placuit presentem paginam utriusque ecclesie sigillis communire et eos sub quorum presentia hec facta sunt eodem comprehendi.



1 Beaulieu-en-Argonne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieuesur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont. 2 Waigney : territoire non identifié appartenant à l’abbaye de Lisle-en-Barrois (cf. no 41). 3 Vaubecourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse. 4 Toponyme non identifié. 5 Idem. 6 Louppy (le-Grand ou Louppy-le-Château) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 7 Lamermont, écart de la commune de Lisle-en-Barrois, sur le cours de l’Aisne. 8 Courcelles (sur-Aire) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 9 Cerisiers, aujourd’hui Villers-aux-Cerises, territoire qui appartenait à l’abbaye et de nos jours est une ferme de la commune de Lisle-en-Barrois.

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Hujus rei testes sunt : Albertus1 tunc electus, Pontio2 dictus decanus, Hugo3 archidiaconus et cantor, Robertus4 archidiaconus, Godfridus5, Remigius6 et Stephanus sacerdotes canonici Sancte Marie7, magister Robertus8 diaconus et Willermus sacerdos et canonicus Sancte Marie Magdalene9. Actum ab incarnatione Domini anno millesimo centesimo octogesimo octavo. (a) : integrum B. – (b) : le scribe a écrit iaid, ce qui est incompréhensible. Toutefois, il semble qu’il aurait pu mal lire un mot abrégé et voir un « i » à la place d’un « r », auquel cas l’original aurait ainsi porté iard avec abréviation par suspension, ce qui donne jardinum, mot cohérent avec le contexte, même si c’est la seule occurrence dans le corpus. – (c) : persolvos B.

49 [1188] Pierre [de Brixey], évêque de Toul et juge délégué commis par le pape, notifie la fin des querelles qui opposaient les moines de Beaulieu et ceux de Lisle-en-Barrois à propos des limites de leurs terres à Hattonmesnil, Villers, Cerisiers, Lamermont, Vaudoncourt et Valhin. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie (1767). Meuse, 18 H 1, t. 2, au chapitre « 30e tiroir intitulé Yvraumont », p. 1012, sous la rubrique : « Titre sans datte constatant un accord entre les abbayes de Beaulieu et de Lisle-enBarrrois à l’occasion des terres scises et confinage de Hattonménil, Villers, Cerisiers, Lamermont, Vaudoncourt et Valhin », et en marge : « no 23. Authentique » (d’après A). a. Flammarion (Hubert), Actes de Pierre de Brixey, évêque de Toul (1165-1191), no 232. Date : cet accord entre les abbayes de Lisle et de Beaulieu a fait l’objet d’un acte similaire, daté de 1188, émanant de l’élu de Verdun, Albert de Hierges (cf. acte précédent).



1 Albert* II de Hierges, neveu de l’évêque de Verdun Arnoul de Chiny, trésorier et princier de Verdun en 1172, élu (1187-1191), puis évêque de Verdun (1191-1208, 26 juillet). 2 Ponce*, prêtre, simple chanoine en 1176, écolâtre (à partir de 1178) et doyen du chapitre cathédral de Verdun (1181/82-1190, avant le 29 septembre), redevenu simple chanoine après s’être démis de sa charge (mort après 1201). 3 Hugues* d’Audun, servit sous quatre évêques, pendant quarante-trois ans (1157-1200) : chancelier (depuis 1157), il devint chantre en 1177 et archidiacre de la Woëvre en 1178 ; il mourut le 26 octobre 1200. 4 Robert de Grandpré, prévôt de Montfaucon et archidiacre d’Argonne (mentionné pour la première fois dans cette fonction en 1175), à la suite de Richard de Durbuy, puis comme ce dernier il devint princier, en 1197, et élu de Verdun, en 1208, après la mort tragique d’Albert de Hierges. 5 Godefroid*, chanoine prêtre du chapitre cathédral de Verdun, devint doyen, charge dans laquelle il et est mentionné de 1196 à 1213 ; obit au 24 juin. 6 Rémy : chanoine prêtre du chapitre cathédral de Verdun (1187-1190), puis doyen de 1191 à 1195/96, charge dans laquelle il succéda à Ponce avant de la laisser à Godefroid. 7 Chapitre Note-Dame de Verdun. 8 Robert, écolâtre, mentionné en 1186/87 et 1188/89. 9 Sainte-Marie-Madeleine, collégiale à Verdun dont le prévôt est aussi archidiacre de la Woëvre.

Le s act e s Remarque : Cet acte évoque également la structure d’un chirographe : en effet l’auteur est l’évêque de Toul, Pierre de Brixey, mais les témoins sont l’abbé de Saint-Paul et des chanoines du chapitre cathédral de Verdun.

Ego P[etrus], Dei gratia Leuchorum episcopus, notum facio tam futuris quam presentibus querelas quasdam que erant inter monachos Sancti Mauricii1 de Bello loco2 et fratres Sancte Marie de Insula de confiniis terrarum suarum, scilicet de Hattonmasnil3, de Villers4, de Cerisiers5, de Wahineio6, de Lamermont7 et de Wadoncort8, que nobis ex domini Pape9 precepto seu judicio seu compositione commisse sunt terminande tali sunt fine pascate, assensu namque utriusque partis, circummanentes electi metis fideliter et sufficienter appositis terras certis et ab omnibus approbatis divisionibus designaverunt. Nos igitur domini pape auctoritate et nostra quod factum est presentis scripti attestatione et sigilli nostri impressione confirmamus et ne deinceps a quoquam violetur sub anathemate prohibemus. Hujus rei testes sunt : Henricus10 abbas de Sancto Paulo(a)11, Pontius12 decanus ecclesie Sancte Marie Majoris13, Hugo14 cantor, Martinus et Hugo fratres et ejusdem ecclesiae canonici. (a) : le scribe a transcrit Paulo, mais ce pourrait être une erreur de sa part, car Agerico paraît plus logique, vu le nom de l’abbé.



1 Abbaye Saint-Maurice de Beaulieu-en-Argonne. 2 Beaulieu-en-Argonne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieuesur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont. 3 Hattonmesnil, lieu-dit non identifié, sans doute à proximité de Vieux-Monthier, Noyers et Auzécourt. 4 Lieu-dit disparu sans doute aux alentours de Lamermont (pourrait-être Villers-aux-Cerises). 5 Territoire qui appartenait à l’abbaye, aujourd’hui ferme de la commune de Lisle-en-Barrois. 6 Sans doute le même toponyme que Waigney : territoire non identifié appartenant à l’abbaye de Lisle-en-Barrois. 7 Lamermont : écart de Lisle-en-Barrois sis sur le cours de l’Aisne, à environ 3,2 km à vol d’oiseau de la commune. 8 Vaudoncourt : territoire devenu grange, écart de Lisle-en-Barrois, à 1,2 km au nord, sur la Melche, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 9 Cf. privilège de Lucius III, en date du 23 décembre 1182 (voir supra no 41). 10 Cet abbé de Saint-Paul de Verdun n’est connnu que par cette mention et viendrait donc s’intercaler entre les abbés Tiercelin (vers 1182-vers 1188) et Gautier Ier (vers 1188-1190, 7 janvier). À noter qu’à cette même époque, un abbé Henri gouverne l’abbaye Saint-Airy de Verdun, et tout porte à croire qu’ici il s’agirait bien de ce dernier. 11 Saint-Paul, abbaye implantée aux portes de la cité de Verdun, près de l’embouchure de la Scance, bénédictine de 970 à 1135, année où elle fut confiée aux chanoines de l’ordre de Prémontré par l’évêque Albéron de Chiny. Mais en l’occurrence, il s’agit plus vraisemblablement de Saint-Airy, abbaye bénédictine à Verdun, fondée en 1037, par l’évêque de Verdun Rambert (1025-1038/39), près des bras de la Meuse, au sud de l’enclos des marchands. 12 Ponce*, prêtre, simple chanoine en 1176, écolâtre (à partir de 1178) et doyen du chapitre cathédral de Verdun (1181/82-1190, avant le 19 septembre), redevenu simple chanoine après s’être démis de sa charge (mort après 1201). 13 Chapitre cathédral Notre-Dame de Verdun. 14 Hugues* d’Audun, servit sous quatre évêques, pendant quarante-trois ans (1157-1200) : chancelier (depuis 1157), il devint chantre en 1177 et archidiacre de la Woëvre en 1178 ; il mourut le 26 octobre 1200.

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50 1189 Guy [III de Joinville], évêque de Châlons, notifie que Jean de Vanault, en accord avec sa famille, a remis à l’abbaye de Lisle-en-Barrois en perpétuelle aumône le cens annuel de dix sous que celle-ci lui payait, en contrepartie de quoi les frères le reçoivent dans leur fraternité. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie (1767), Meuse, 18 H 1, t. 2, au chapitre « 18e tiroir intitulé Lisle ou Mierche », p. 666, sous la rubrique : « De l’an 1189, titre de la remise d’un cens de 10 sols dont l’abbaye de Lisle etoit chargée », avec l’annotation en marge : « no 12. Authentique ».

In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Guido1, Dei gratia Cathalaunensis2 episcopus, notum fieri volumus tam futuris quam presentibus quod Johannes de Wasnou3, consensu et voluntate uxoris sue et heredum suorum, X solidos de censu quos annuatim ei solvebat ecclesia Beate Marie de Insula, pro redemptione anime sue necnon et predecessorum suorum, in perpetuam elemosinam eidem prefate ecclesie remisit et quittos clamavit, et ipsi fratres illius loci receperunt eum in confraternitatem et participationem omnium orationum et beneficiorum que deinceps fierint in sua ecclesia. Et nos, ad perpetuandum testimonium hujus elemosine prefatam cartam annotatione insignimus et ipsam sigilli nostri impressione roboravimus. S. Roberti, S. Rainardi, archidiaconorum ; S. Nicolai, S. Pagani, decanorum ; S. Warini, S. Milonis, presbiterorum. Actum anno ab incarnatione Domini Mo Co LXXXo nono. Datum per manum magistri Petri. 51 [1187-1190/91] Albert [II de Hierges], élu de Verdun, notifie la reconnaissance par l’abbesse de SaintMaur, Elisabeth, en présence de l’évêque, des moniales et des juges enquêteurs (les abbés de Saint-Paul, Saint-Vanne et Saint-Airy), de la donation du bois d’Yvraumont faite à l’abbaye de Lisle-en-Barrois par l’abbesse précédente qui avait reçu approbation et accord de son évêque, Arnoul de Chiny. A. Original perdu, jadis scellé.



1 Guy III de Joinville, né en 1124, élu évêque de Châlons en 1163, consacré l’année suivante, mort en Terre sainte le 18 janvier 1190. 2 Châlons (en-Champagne) : Marne, chef-lieu d’arr. et cant., chef-lieu de dioc. 3 Vanault (le-Châtel) : Marne, arr. Vitry-le-François, ancien cant. Heiltz-le-Maurupt, depuis 2014 cant. Sermaize-les-Bains ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse.

Le s act e s B. Copie (1767). Meuse, 18 H 1, t. 2, p. 1004-1005, no 12, au chapitre « Yvraumont », sous la rubrique : « Titre sans date portant approbation de la dame abbesse de Saint-Maur de Verdun de la donation faite par ses prédécesseuses à l’abbaye de Lisle, du bois d’Yvraumont », avec l’annotation en marge : « no 12. Authentique » (d’après A). Date : Gautier Ier fut abbé de Saint-Paul jusque 1191/92 (il souscrit encore en 1191 une charte du comte de Bar Thiébaut Ier, cf. Annexe A no 7). Albert de Hierges a été consacré évêque au cours de l’année 1191. En effet, une autre charte pour Lisle-en-Barrois datée de 11911 le note encore comme élu, alors qu’une charte du 27 septembre 1192 [Moselle H 872 (4)] le présente doté du titre épiscopal et qu’une charte pour St-Airy, dont la date est malheureusement incomplète, mais que l’on peut penser être de 1191/1192, le cite comme étant dans la première année de sa consécration.

Ego Albertus2, Dei gracia Virdunensis electus, modernis pariter et futuris [notum facio](a) quod Elisabeth de Sancto Mauro3 abbatissa, in presentia sororum suarum et mea, astantibus juris fidelibus Wautiero4 de Sancto Paulo5 et Hugone6 de Sancto Vitone7 et Henrico8 de Sancto Agerico9 abbatibus, donationem a predecessore sua factam de nemore de Evraumont10 fratribus Sancte Marie de Insula recognovit et quam laude et assensu domni pie memorie predecessoris mei Arnoldi11 facta fuit benivole approbavit. Super hoc igitur facto litteratis apicibus sigillo meo signatis testimonium exhibeo ut omnis circumeundi obstruatur aditus. (a) : oublié par le scribe.

52 1190 Robert [de Grandpré], archidiacre [d’Argonne] notifie le don que fait, avec son assentiment et sa permission, Jérémie, curé de Bulainville, à l’abbé Gontier et à l’abbaye de Lisle de ce

1 Cf. no 60. 2 Albert II de Hierges*, neveu de l’évêque de Verdun Arnoul de Chiny, trésorier et princier de Verdun en 1172, élu (1187-1191), puis évêque de Verdun (1191-1208, 26 juillet). 3 Saint-Maur, abbaye de moniales bénédictines, fondée à Verdun vers 1020 par l’évêque Haimon (990-1025). 4 Gautier Ier, abbé de Saint-Paul (1186-1190, 6 février). 5 Saint-Paul, abbaye prémontrée à Verdun, située hors les murs de la ville, près de l’embouchure de la Scance. 6 Hugues, abbé de Saint-Vanne (1187-1197). 7 Saint-Vanne, première abbaye bénédictine de Verdun, fondée en 951. 8 Henri, abbé de Saint-Airy (1157/58-1190/91). À noter qu’il est possible que deux abbés de ce nom se soient succédé de 1157/58 à 1176/77 et de 1176/77 à 1190/91. 9 Saint-Airy, abbaye bénédictine à Verdun, fondée en 1037, par l’évêque de Verdun Rambert (1025-1038/39), près des bras de la Meuse, au sud de l’enclos des marchands. 10 Yvraumont, écart de Lisle-en-Barrois sur l’Aisne (à environ 7 km au nord-ouest du village, au pied de la vaste forêt domaniale de Lisle-en-Barrois). 11 Arnoul* de Chiny (oncle d’Albert de Hierges), évêque de Verdun (1171-1181).

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qui, relevant du droit de l’église Saint-Sulpice, est contenu dans le finage de Menoncourt, moyennant un cens annuel de six deniers payables en l’octave de la saint Jean-Baptiste. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie (1767), Meuse, 18 H 1, t. 2, au chapitre « Deuxnouds et Menoncourt », no 6, p. 547, sous la rubrique : « de l’an 1190. Titre du don fait à l’abbaye de Lisle par Jeremie propre pasteur de Bullenville de ce qu’il avoit au finage de Menoncourt qui dependoit de l’autel de Saint Supplice », et l’annotation en marge « authentique ». Ind. : Gallia christiana, t. XIII, Ecclesia Tullensis, col. 1117. Remarque : Cette donation a été confirmée à l’abbaye de Lisle par acte de l’évêque de Verdun, Albert de Hierges, en 1191.

Ego Robertus1, Dei gracia Virdunensis2 archidiaconus, notum fieri volo presentibus et futuris, Jheremia proprium pastorem de Bullenvilla3, laude et permissione nostra, dedisse Guntero4 abbati et ecclesie de Insula, quicquid intra finagium de Menuncort5 continetur de jure Sancti Supplicii6, sub annuo censu sex denariorum infra octavas sancti Joannis Baptiste7 persolvendorum, exceptis illis terris de quibus rustici tunc temporis investiti erant. Ut autem donatio hec rata in perpetuum haberetur, sigilli nostri impressione firmavimus. Actum est hoc anno ab incarnatione Domini Mo Co LXXXXo. 53 [1190, avant le 29 septembre] Robert [de Grandpré], archidiacre [d’Argonne] donne en perpétuelle aumône aux frères de l’abbaye Notre-Dame de Lisle l’église de Courcelles avec toutes ses dépendances, étant sauf son droit pour toutes choses et en toutes choses. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie (1767), Meuse, 18 H 1, t. 2, au chapitre « 10e tiroir intitulé Courcelles », no 1er, p. 373, sous la rubrique : « Titre sans datte portant donnation à l’abbaye de l’église de Courcelles avec toutes ses appartenances » et en marge : « authentique » (d’après A).



1 Robert* de Grandpré, prévôt de Montfaucon et archidiacre d’Argonne (dès 1171), puis princier, en 1190, et élu de Verdun, en 1208, après la mort tragique d’Albert de Hierges. 2 Verdun : Meuse, chef-lieu d’arr et cant. ; chef-lieu de dioc. 3 Bulainville, commune de Nubécourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne et depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 4 Gontier*, troisième abbé cistercien de Lisle (1168/70-1191). 5 Menoncourt : ancien toponyme, aux limites de Deuxnouds et Bulainville, disparu. 6 Saint Sulpice, patron de l’église de Bulainville. 7 Le 24 juin.

Le s act e s Ind. : dans un privilège du pape Innocent III (Latran, 13 mai 1199) confirmatif de cette donation, 18 H 1, t. 2, au chapitre « Condé », no 9, p. 2681. – autre ind. : dans une copie d’un privilège d’Urbain IV (29 août 1261-1262 octobre 1264)2, 18 H 1, t. 2, au chapitre « Courcelles », no 3, p. 374, sous le titre : copie d’une bulle d’Urbain pape concernant le patronage de l’église de Courcelles, la concertation entre l’abbaye de Lisle et l’église de « Montfaucon »3. Date : cette donation de l’archidiacre d’Argonne a été confirmée le 29 septembre 1190 par l’élu de Verdun, Albert de Hierges (cf. infra no 54).

Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris quod ego Robertus4, Dei gracia Virdunensis archidiaconus, in perpetuam dedi elemosinam, pro remedio animae meae, ecclesiam de Corcellis5 cum omnibus appenditiis suis, fratribus Sanctae Mariae de Insula, salvo tamen jure meo per omnnia et in omnibus. Et ut hoc firmum atque inconvulsum perseveret, presentem paginam volui sigilli mei munimine et testium fidelium attestatione roborari, quorum nomina sunt hec : Valterus, Hugo6 de Asperomonte7, majoris ecclesie canonici ; Willermus8 Sancte Marie Magdalene9 canonicus et sacerdos ; Robertus de Monte Vitonius [sic] decanus, Sigardus, clerici. 54 [1186-1190], 29 septembre Albert [II de Hierges], élu de Verdun, notifie la donation à l’abbaye de Lisle-en-Barrois qu’a faite avec son accord Robert de Grandpré, archidiacre d’Argonne, de l’église de Courcelles

1 […] ecclesiam de Corcelles quam vobis concessit venerabilis frater noster Al[bertus], Virdunensis episcopus, de consensu archidiaconus ejusdem loci, sicut eam juste ac pacifice possidetis. 2 Jacques Pantaléon dit aussi Jacques de Troyes, fut évêque de Verdun (1253-1255) puis patriarche latin de Jérusalem. 3 […] ecclesia Monti Falconis […] quod quondam Robertus prepositus ipsius ecclesiae ecclesiam de Corcellis, Virdunensis diocesis, in qua ratione praepositus dictae eccclesiae Monti Falconis jus patronatus habebat cujusque rectoris institutio ad ipsum approbata et hactenus pacifice observata consuetudine pertinebat, abbati et conventui monasterii Sanctae Mariae de Insula, Cisterciensis ordinis, Tullensis diocesis, de facto pro sua contulit, voluntate decani et capituli ejusdem ecclesiae Montifalconis, ad id minime accedente consensu. Id que bonae memoriae, A[lbertus] Virdunensis electus post modum confirmavit, sic que praedicti abbas et conventus praedictam ecclesiam de Corcellis, aliquandum pretextu collationis hujusmodi tenuerunt. […]. 4 Robert* de Grandpré, prévôt de Montfaucon et archidiacre d’Argonne (mentionné pour la première fois dans cette fonction en 1171), puis princier, en 1190, et élu de Verdun, en 1208, après la mort tragique d’Albert de Hierges. 5 Courcelles (sur-Aire) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 6 Précédemment cité en 1177 (cf. no 31). 7 Apremont (la-Forêt) : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel. 8 Déjà mentionnné en 1188 (cf. no 46). 9 Sainte-Marie-Madeleine, collégiale à Verdun, sise dans le castrum, dans l’angle SE dominant la chaussée vers la Meuse.

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L e s acte s

avec son patronage et toutes ses dépendances, étant sauvegardé le droit de l’évêque et de l’archidiacre en tout et pour tout. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie (1767), 18 H 1, t. 2, p. 373-374, no 2, au chapitre « 10e tiroir intitulé Courcelles », sous le « titre sans date portant donation de l’église de Courcelles et appartenance », avec en marge l’annotation « authentique » (d’après A). Ind. : dans une copie d’un privilège du pape Innocent III (Latran, 13 mai 1199) confirmatif de cette donation, Meuse, 18 H 1, t. 2, au chapitre « Condé », no 9, p. 268-2691 (cf. infra, no 81). – autre Ind. : dans une copie d’un privilège d’Urbain IV2 (1767), 18 H 1, t. 2, au chapitre « Courcelles », no 3, p. 374, sous le titre : copie d’une bulle d’Urbain3 pape concernant le patronage de l’église de Courcelles, la concertation entre l’abbaye de Lisle et l’église de « Montfaucon »4. Date : Ponce, écolâtre de 1178 à 1181/1182, époque à laquelle il devint doyen, exerça cette dernière charge jusqu’en 1191, année au cours de laquelle il la résigna, vraisemblablement avant la consécration épiscopale d’Albert de Hierges. Une charte de cet élu (1186-1191), un original pour l’abbaye cistercienne de Châtillon5, daté de 1190, nous le présente encore en tant que doyen en exercice6. Corrélativement, la date du 29 septembre du présent acte permet ainsi de le situer au plus tard en 1190, et donc entre 1186 et 1190. Ponce continuera d’apparaître pendant encore une vingtaine d’années.

Ego Albertus7, Dei gracia Virdunensis electus, dignum duxi tam futurorum quam presentium notitie commandandum, dominum Robertum8 archidiaconum

1 […] ecclesiam de Corcelles quam vobis concessit venerabilis frater noster Al[bertus], Virdunensis episcopus, de consensu archidiaconus ejusdem loci, sicut eam juste ac pacifice possidetis. 2 Jacques Pantaléon dit aussi Jacques de Troyes, fut évêque de Verdun (1253-1255), puis patriarche latin de Jérusalem. 3 Pape du 29 août 1261 au 2 octobre 1264. 4 […] ecclesia Monti Falconis […] quod quondam Robertus prepositus ipsius ecclesiae ecclesiam de Corcellis, Virdunensis diocesis in qua ratione praepositura dictae eccclesiae Monti Falconis jus patronatus habebat cujusque rectoris institutio ad ipsum approbata et hactenus pacifice observata consuetudine pertinebat, abbati et conventui monasterii Sanctae Mariae de Insula, cisterciensis ordinis, Tullensis diocesis, de facto pro sua contulit, voluntate decani et capituli ejusdem ecclesiae Montifalconis, ad id minime accedente consensu. Id que bonae memoriae, Albertus Virdunensis electus post modum confirmavit, sic que praedicti abbas et conventus praedictam ecclesiam de Corcellis, aliquandum pretextu collationis hujusmodi tenuerunt. Cum autem collationis hujusmodi, sic praesumpta de facto alioque consensu eorumdem decani et capituli, nullum robur obtinere debent firmitatis, […]. 5 Fonds de Châtillon, 14 H 56 (pièce no 1). 6 Et de ce fait, cette charte pour Châtillon peut dès lors être établie d’avant le 29 septembre de ladite année 1190. 7 Albert* II de Hierges, neveu de l’évêque de Verdun Arnoul de Chiny, trésorier et princier de Verdun en 1172, élu (1187-1191), puis évêque de Verdun (1191-1208, 26 juillet). 8 Robert* de Grandpré, prévôt de Montfaucon et archidiacre d’Argonne (mentionné pour la première fois dans cette fonction en 1171), puis princier, en 1190, et élu de Verdun, en 1208, après la mort tragique d’Albert de Hierges.

Le s act e s

de Grandi Prato1, me laudante et concedente, domino Guntero2 abbati et fratribus Sancte Marie de Insula in elemosinam, pro remedio animarum nostrarum, perpetuo possidendam ecclesiam de Corcelles3 cum omnibus appenditiis suis, salvo jure episcopi et archidiaconi, in omnibus et per omnia. Ut igitur donatio ista pacifice imperpetuum possideatur, pagine presentis inscriptione et sigilli nostri impressione qua possumus et debemus auctoritate confirmamus. Testes : Pontius4 dictus decanus ; Hugo5, cantor et archidiaconus ; Remigius6, Godefridus7, Stephanus8, canonici ; magister Robertus9 et Hugo de Asperomonte, canonici. Datum per manum Hugonis10 cancellarii, III kalendas octobris. 55 [1180-1190] Bertram, évêque de Metz, fait don à Lisle-en-Barrois de la liberté complète de passage, sans aucun péage, pour les gens et les biens de l’abbaye sur le pont de la Moselle à Moulins-lès-Metz. A. Original perdu. B. Copie dans un vidimus daté du 20 mai 1348, par les abbés Renaud de Morimond et Pierre de Bithaine, perdu. – C. Copie de ce vidimus (1767), 18 H 1, t. 1. p. 430-431. a. Chrétien (Myriam), Actes de Bertram, évêque de Metz (1180-1212), Mémoire de maîtrise sous la direction de M. Pierre Pégeot, Université de Nancy II, 1996, no 99. Anal. : Parisse, Complément, no 39.



1 Grandpré : Ardennes, arr. Vouziers, chef-lieu de cant. ; dioc. Reims, archid. Champagne, chef-lieu de doy. 2 Gontier*, troisième abbé cistercien de Lisle (1168/70-1191). 3 Courcelles (sur-Aire) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 4 Ponce*, prêtre, simple chanoine en 1176, écolâtre (à partir de 1178) et doyen du chapitre cathédral de Verdun (1181/82-1190, avant le 19 septembre), redevenu simple chanoine après s’être démis de sa charge (mort après 1201). Ponce*, prêtre, simple chanoine en 1176, écolâtre (à partir de 1178) et doyen du chapitre cathédral de Verdun (1181/82-1190, avant le 19 septembre), redevenu simple chanoine après s’être démis de sa charge (mort après 1201). 5 Hugues* d’Audun, servit sous quatre évêques, pendant quarante-trois ans (1157-1200) : chancelier (depuis 1157), il devint chantre en 1177 et archidiacre de la Woëvre en 1178 ; il mourut le 26 octobre 1200. 6 Rémy chanoine prêtre du chapitre cathédral de Verdun (1187-1190, puis doyen de 1190/91 à 1195/96, charge dans laquelle il succéda à Ponce, avant de la laisser à Godefroid, déjà cité en 1188 (cf. no 46). 7 Godefroid, chanoine prêtre du chapitre cathédral de Verdun (cité à maintes reprises depuis environ 1178/81, dans divers actes verdunois) devint doyen à la suite de Rémy, déjà mentionné en 1188 (cf. no 46). 8 Etienne, chanoine prêtre du chapitre cathédral de Verdun, déjà cité en 1188 (cf. no 46). 9 Robert, diacre et écolâtre (1186/7-1190). 10 Hugues* d’Audun : voir ci-dessus.

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L e s acte s Remarque : Cette donation de l’évêque de Metz, Bertram (1180-1212), est antérieure à sa mention rappelée dans une notice passée sous le sceau de la cité de Metz que l’on peut dater d’après 1200 (cf. infra acte no 85).

Bertrannus1, Dei gratia episcopus Mettensis2, universis Christi fidelibus ad quos littere iste pervenerint, salutem in Domino. Benefacere dum vivimus et a malo divertere debemus, eo nobis significante qui ait : omnes stabimus ante tribunal Christi3, bonum aut malum prout gessimus in corpore recepturi. Nos ergo dilectis nostris abbati4 et fratribus de Insula concessimus quod ipsi et currus, bige et peccora et eorum bona, sive empta, sive vendenda, ad pontem super Mosellam5 juxta villam que Molendinus6 dicitur in perpetuum sine pedagio, sine calumpnia, sine exactione aliqua, libere et pacifice transibunt, statuentes et sub anathemate pontificali auctoritate perhibentes ne quis in transitu predicto aliquid ab eis exigere vel extorquere presumat, quod si fecerit excommunicatus donec ipsis congruo satisfecerit habeatur. 56 [1186-1190] Sous le sceau de la ville de Metz, et pour témoins quelques personnages importants de la ville, dont des échevins, il est notifié que Emery de Jouy[aux-Arches] et son épouse Wiburge avaient donné à l’abbaye de Lisle un journal de vigne, ce que par la suite contestèrent leurs héritiers qui se virent offrir par l’abbé de Lisle de le tenir contre paiement d’un cens annuel de six sous de monnaie messine payables en la fête de l’Annonciation, mais auquel finalement ils renoncèrent et furent donc déclarés quitte de toute redevance. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie (1767), 18 H 1, t. 2, au chapitre : « 33e tiroir Metz », p. 1071, sous la rubrique : « Titre sans datte pour un jour de vigne à Metz », avec en marge l’annotation : « no 4. Authentique. Voyes encore sur Metz la page 429 de l’armoire à un volet » (d’après A). Date : Emery de Jouy apparaît avec son fils dans l’acte de l’évêque Bertram (cf. no 45) notifiant la donation d’une maison à l’abbaye de Lisle en 1186 (Cart. Lisle, t. 2, p. 1071). Henri de Port-Sailly est le premier à prendre le titre de maître-échevin en 1190, titre dont ici il ne se qualifie pas.



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Bertram, ancien chanoine de Saint-Géréon de Cologne, évêque de Metz (1180-1212). Metz : Moselle, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de dioc., archid. et doy. Rom., 14, 10. À cette époque, l’abbé de Lisle est Gontier (1168/70-1191). La Moselle, fleuve. Moulins-lès-Metz : Moselle, arr. Metz, ancien cant. Gorze, depuis 2014 cant. « Les côteaux de Moselle » ; dioc. Metz, archid. Metz, doy. Val de Metz.

Le s act e s

Noverint universi presentium inspectores quod dominus Nemericus de Joweigney1 et uxor ejus Wiburgis que vulgo Torteres dicebatur, ecclesie Beate Marie de Insula, pro salute animarum suarum, unum jornalem vinee in Herberticlauso, qui emptus fuit a Godfrido Damage, libere et absolute contulerunt. Tandem processu temporis heredes ipsorum donum quod factum fuerat(a) concedere noluerunt(b). Abbas vero de Insula, ad bonum pacis laborans, eisdem heredibus ipsum jornalem in censu pro sex solidis Mettensis monetæ contulit, singulis annis in Annunciatione2 Domini solvendis. Quamdiu ipsi jornalem tenere recusaverint, ipsi ecclesie de Insula eum resignabunt et a predicto censu sex solidorum quos annuatim solvere tenebantur, liberi erunt et penitu absolute et ecclesia de sæpedicto jornali voluntatem suam erit facture. Ut igitur pactiones iste rate sint et firme nec ab aliquot posterorum iniqua et fraudulenta occasione infringi possint vel immutari, sigillo Mettensis3 in testimonium veritatis sunt confirmate. Hujus rei testes sunt : Amicus Parvus Episcopus, Rodulphus de Vico Judeorum4, Rodulphus de Porta Mozelle5, Symon Raimondus gener ejusdem Nemerici, Lebuinus, Henricus6 de Porta Saliæ7, Otto, Ugo, Mathæus, fratres, Bonus Malum Os. (a) : fuerant B. – (b) : voluerunt B.

57 [1168/70-1190/91] Henri, abbé, et les moines de Saint-Airy de Verdun, accordent et abandonnent à l’abbé Gontier et aux frères de Lisle les terres qu’ils possédaient à Piésart, Crevel, et sur la colline au-dessus de la grange de Deuxnouds. A. Original perdu. B. Copie (1767), t. 2, au chapitre « 11e tiroir intitulé Deuxnouds », p. 471, sous la rubrique : « Titre sans datte portant donnation à l’abbaye de Lisle par celle de St Airy des terres qu’elle possedoit à Piesart et Crevel », et en marge : « no 29. Piésart et Crevel ».



1 Jouy-aux-Arches : Moselle, arr. Metz, ancien cant. Gorze, depuis 2014 cant. « Les-Côteaux-de-Moselle » ; dioc. Metz, archid. Metz, doy. Val de Metz. 2 Le 25 mars. 3 Metz : Moselle, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de dioc., archid. et doy. 4 La rue aux juifs, à Metz, est devenue En Jurue, lieu qui a donné son nom à l’un des cinq paraiges (lignages) de la cité. 5 La Porte Moselle était percée dans l’ancienne enceinte gallo-romaine, au niveau de l’actuelle place Jeanne-d’Arc, à Metz et a aussi donné son nom à l’un des cinq paraiges messins. 6 Henri de Porte-Sailly fut le premier, en 1190, à prendre le titre de maître échevin. 7 La Porte Sailly avait également été percée dans les fortifications romaines du iiie siècle ; elle se situait au niveau de l’actuelle place des Paraiges, à Metz, et donnait sur le pont Sailly construit sur la Seille qui ne disparut qu’aux alentours de 1905 au moment du comblement du bras intérieur de la Seille. Cette porte a également donné son nom à l’un des paraiges de Metz.

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L e s acte s Date : L’abbé Gontier* de Lisle apparaît en 1170 (son prédécesseur Hugues est encore cité cette même année) et est en fonction jusque 1190/91. Remarque : Situer l’abbé Henri de Saint-Airy est, en l’état actuel de la documentation, plutôt problématique. Le nécrologe de Saint-Airy1 porte au 20 mai l’obit de Henricus, monachus sacerdos, quondam abbas hujus loci. Dans la liste des abbés2 établie par les auteurs de la Gallia christiana, (t. XIII, col. 1306), son décès est porté au 20 mars 11763. Or un Henri, abbé de Saint-Airy apparaît dans les chartes des évêques de Verdun jusqu’en 1190 : on ne peut dès lors déterminer s’il s’agit du même personnage ou de deux abbés successifs portant le même nom siégeant, l’un de 1157/58 à 1176 et l’autre de 1176 à 1190/91. Et pour encore davantage compliquer la situation, la Gallia indique comme successeur à Henri, un moine de Saint-Vanne proposé par l’évêque Arnoul de Chiny, l’abbé Simon, décédé le 25 avril 11864.

In nomine Domini. Ego Henricus abbas ceterique fratres ecclesie Sancti Agerici5 concedimus atque werpimus in perpetuum domno Gontero6 abbati ceterisque fratribus de Insula illud terre quod habebamus apud Piesart7 et apud Crevel8 et super grangiam eorum de Domnoy9 in monte, ut sine lite de cetero possideant, sopitiis(a) omnibus querelis que ad Juvicem10 habebamus. (a) : sopitius C.

58 1191 Albert [II de Hierges], élu de Verdun, notifie le don que fait avec son accord et celui de l’archidiacre [d’Argonne], Robert [de Grandpré], à l’abbé Gontier et à l’abbaye de Lisle, 1 Crochet-Théry (Marie-Paule), Les nécrologes de l’abbaye Saint-Airy de Verdun [Recueil des Historiens de la France – Obituaires – série in8o – vol. XII], Paris, Académie des Inscriptions et Belles Lettres – de Boccard, 2013, p. 23 et 164. 2 Liste reprenant en très grande partie le Catalogus compendiosus abbatum Sancti Agerici venant à la suite du Nécrologe 1 de Saint-Airy (Verdun, ms 11, fol. 79-85 [fol. 80]). Mais ce catalogue qui a été rédigé vers 1640 et par la suite intégré au ms 11, le rendant composite, n’apparaît pas d’une totale fiabilité, s’appuyant semble-t-il sur une tradition orale (Marie-Paule Crochet-Théry, op. cit., p. 17). 3 En précisant que, sur la fin de sa vie, il fut atteint de cécité, ce qui aurait ainsi pu le contraindre à résigner sa charge, expliquant ipso facto l’expression quondam abbas. 4 Il convient de souligner que la liste des abbés de Saint-Airy pour le xiie siècle est d’autant plus difficile à déterminer qu’il n’y a pas totale cohérence entre les sources, certains abbés inscrits aux nécrologes ne figurent ni dans le Catalogus ni dans la Gallia, et a contrario certains abbés répertoriés dans ces ouvrages ne se retrouvent pas dans les nécrologes (M-P. Crochet-Théry, op. cit., p. 18). 5 Saint-Airy, abbaye bénédictine à Verdun. 6 Gontier, troisième abbé cistercien de Lisle-en-Barrois (1170-1191). 7 Toponyme non identifié. 8 Idem. 9 Deuxnouds (devant-Beauzée) commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, grange de l’abbaye de Lisle-en-Barrois. 10 Juvigny (en-Perthois) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Ancercille ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Dammarie.

Le s act e s

Jérémie, curé de Bulainville, de biens pris sur la dotation de son église, à savoir une terre sise sous le ban de Saint-André et jouxtant Longconseil ainsi que tout ce qui est contenu dans le finage de Menoncourt, moyennant un cens annuel de six deniers. A. Original perdu, jadis porteur des sceaux de l’élu et de l’archidiacre. B. Copie (février 1279) dans un vidimus en parchemin de plusieurs lettres faisant mention de la ville de Deuxnouds (cf. C), perdu. – C. Copie (1767), t. 2, p. 425, au chapitre « Deuxnouds » (d’après B). – D. Autre copie, t. 2, p. 548, no 3, au chapitre « Deuxnouds et Menoncourt », sous la rubrique : « de l’an 1191. Titre confirmatif ».

Ego Dei gracia Albertus1, Virdunensis electus, notum fieri volo presentibus et futuris, Jheremiam proprium pastorem2 de Bullenville3, laude et permissione nostra et assensu domini Roberti4 archidiaconi, dedisse Gontero5 abbati et ecclesie de Insula quamdam terram infra bannum Sancti Andree6 jacentem, juxta Longi consi7, et quicquid intra finagium de Menuncort8 continetur, de dote et jure Sancti Supplicii9, sub annuo censu sex denariorum infra octavas Sancti Joannis Baptiste10 persolvendorum, exceptis illis terris de quibus rustici tunc temporis investi erant. Ut autem donatio hec rata imperpetuum haberetur, tam sigilli nostri quam domini Roberti archidiaconi sigilli impressione confirmamus et testes ydoneos adnotari fecimus. Testes Hugo11 archidiaconus et cantor, Rainerus12 archidiaconus, Theodericus13 levita majoris ecclesie canonicus. Actum est hoc anno ab incarnatione Mo Co LXXXIo.



1 Albert* II de Hierges, neveu de l’évêque de Verdun Arnoul de Chiny, trésorier et princier de Verdun en 1172, élu (1187-1191), puis évêque de Verdun (1191-1208, 26 juillet). 2 Le curé de Bulainville, Jérémie, apparaît déjà dans une charte de 1190 (cf. no 50). 3 Ancienne commune intégrée en 1973 à celle de Nubécourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne et depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, patron Saint Sulpice. 4 Robert de Grandpré, archidiacre d’Argonne depuis 1171. 5 Gontier, troisième abbé cistercien de Lisle-en-Barrois (1168/70-1191). 6 Saint-André (en-Barrois) : Meuse, arr. Verdun, cant. Souilly ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 7 Long-Conseil : terre sise en-dessous des limites de Saint-André, à Deuxnouds aux limites des Anglecourt. 8 Menoncourt : ancien toponyme, aux limites de Deuxnouds et Bulainville, disparu. 9 Saint Sulpice : patron de l’église de Bulainville. 10 Le 24 juin. 11 Hugues* d’Audun, servit sous quatre évêques, pendant quarante-trois ans (1157-1200) : chancelier (depuis 1157), il devint chantre en 1177 et archidiacre de la Woëvre en 1178 ; il mourut le 26 octobre 1200. 12 Rainier de Cornay, chanoine de Verdun, puis écolâtre (1175), puis archidiacre de la Rivière (1180-1201). 13 Thierry, chanoine diacre, succéda en 1201 à Hugues d’Audun comme chancelier et en 1213 à Godefroid en tant que doyen du chapitre cathédral de Verdun, charges qu’il occupa jusque vers 1219/1221.

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L e s acte s

59 [1184-1191] Thierry, abbé de Saint-Maurice de Beaulieu, notifie le compromis qu’il a passé avec Gontier, abbé de Lisle, au sujet de leurs différends à Villers [aux-Cerises], Brulleham, Wannees et Lamermont, avec cette convention que les deux abbés arbitres s’adjoignent une troisième personne, le clerc Jean, qu’à trois, serment prêté, ils examinent de bonne foi, avec diligence, les plaintes et qu’ainsi ils accordent à chacun ses droits ; si après la sentence finale, l’une des parties voulait revenir en arrière, elle devra payer en dédommagement quarante livres de provinois. A. Original perdu. B. Copie (1767), t. 2, au chapitre « Lamermont », p. 641-642, no 12, sous la rubrique : « Lettre sans datte portant compromis entre les abbayes de Beaulieu et de Lisle de se rapporter aux arbitres par luy choisis pour leurs débats concernant des droits à Villers, Brulleham, Vanne et Lamermont » et en marge : « voyès la page 683 du présent cartulaire » (d’après A). Date : Thierry, abbé de Beaulieu-en-Argonne, est surtout connu entre 1195 et 1198, comme arbitre de conflit1 ; il a succédé à Gervais III, attesté en 1184 (charte d’Henri de Blieskastel, évêque de Verdun BnF, coll. Moreau, t. 87, fol. 187) sans que l’on connaisse sa date d’entrée en fonction. Mais le compromis qu’il passe ici avec Gontier de Lisle permet de préciser davantage, car cet abbé tint sa fonction de 1158/70 à 1191, ce qui, d’une part, permet de tirer la conclusion qu’en 1191 Thierry était déjà abbé de Beaulieu et, d’autre part, fournit le terminus ad quem.

Ego Th[eodericus]2, abbas Sancti Mauricii Belli Loci3, notum facio universis, de assensu capituli nostri, in unam personam compromisisse(a), scilicet Gal[terum]4 abbatem de Insula compromisisse in Johannem clericum, de quatuor querelis de Vilers5, de Varenas6, de Brulleham7, de controversia de Wannees8, Lamermont9,



1 Il apparaît en effet dans trois actes entre 1195 et 1197, relatifs au différend opposant le comte de Bar, Thiébaut 1er, et Burchard de Saint-Arnroul de Metz au sujet des biens de l’abbaye à Cheminot et Lay. Cf. Jean Denaix, « Liste des abbés de Beaulieu », Annales de l’Est, Nancy, 1959, no 1, p. 69-76 (p. 73-74). 2 Thierry II, abbé de Saint-Maurice de Beaulieu (1184/91-1198 …). 3 Abbaye Saint-Maurice de Beaulieu-en-Argonne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont. 4 Gontier, abbé de Lisle-en-Barrois (1168/70-1191). 5 Villers, lieu-dit disparu aux alentours de Lamermont, sans doute Villers-aux-Cerises, territoire qui appartenait à l’abbaye, indiqué comme ferme de la commune de Lisle-en-Barrois par le Dictionnaire topographique de la Meuse. 6 Pourrait être « Les Varennes », lieu-dit à Brabant-le-Roi (Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne, où – précise le Dictionnaire topographique – se trouvait un prioratus de Brabancia) dont le patron est saint Maurice (ce qui permet de supposer un lien avec l’abbaye de Beaulieu). 7 Non identifié. 8 Non identifié. 9 Lamermont : écart de Lisle-en-Barrois sis sur le cours de l’Aisne, à environ 3,2 km à vol d’oiseau de la commune.

Le s act e s

tali pacto quod predicti arbitri tertiam personam secum assumant, qui tres partes bona fide prestito juramento de predictis querelis diligenter exquirent, tam per instrumenta quam per legitimas personas scientes rei veritatem, et sic utrique parti jus suum fideliter attribuunt. Si autem una pars a sententia trium personarum, vel duarum si tres non consenserint, a diffinitiva sententia resilire(b) voluerit, xla libras Pruviniensis monete pro pena alteri parti persolvet. Cujus pene plegii(c) sunt a parte abbatis Belli Loci : magister N., Joh[annes]1 clericus ; a parte abbatis de Insula est(d) : magister N. clericus. Statutum est quod neutra pars arbitrum de suo ordine assumere poterit nec duo arbitri tertium secum de ordine utriusque partis assumerint qui tres arbitri super sancta jurabunt quod nec odio nec amore nec dono nec promisso sententiam suam proferent. Similiter de Bello Loco et de Insula abbates in capitulis suis excommunicabunt omnis qui pro commodo adippiscendo aliquid alicui dederint vel promiserint. (a) : compromisse. – (b) : resilre. – (c) : plegi. – (d) : sunt.

60 [1187-1191] Albert [II de Hierges], élu de Verdun, notifie que Richer Trové avait autrefois donné en perpétuelle aumône à l’abbaye de Lisle un alleu appelé Menoncourt, avec l’accord de tous ses héritiers, mais sans l’assentiment de son seigneur, Robert de Souilly, lequel l’a donné une seconde fois avec en sus l’alleu qu’il possédait en ce lieu avec toutes ses appendances et avantages à la condition que si un jour, dédaignant le mode de vie du monde, il choisissait de vivre en l’abbaye de Lisle, il y soit reçu avec bienveillance, que s’il décède dans le siècle, l’abbaye lui accorde sépulture et obsèques comme à l’un des frères, de même pour son épouse, si elle le souhaite, et que l’un et l’autre y bénéficient de leur prébende leur vie durant. A. Original perdu. B. Copie (février 1279) dans un vidimus en parchemin de plusieurs lettres faisant mention de la ville de Deuxnouds (cf. C), perdu. – C. Copie de ce vidimus (1767), t. 2, p. 425-426, au chapitre « Deuxnouds » (d’après B). – D. Copie dans un autre vidimus (1281), perdu (cf. E). – E. Copie, t. 2, p. 436 (d’après D). – F. Copie, t. 2, p. 541, no 1, au chapitre « 12e tiroir intitulé Deuxnouds et Menoncourt », sous la rubrique : « titre sans date d’un bien allodial à Menoncourt » et en marge : « Authentique » (d’après A). Date : le seul élément de datation est la mention d’Albert de Hierges en tant qu’élu.

Ego Albertus2, Dei gracia Virdunensis electus, tam futurorum quam presentium noticie transmitto quod Richerus Trovez allodium quoddam quod dicitur Menuncort3,

1 Un clerc du nom de Jean se rencontre en 1175 et 1177 (cf. nos 28, 31, 33). 2 Albert* II de Hierges, neveu de l’évêque de Verdun Arnoul de Chiny, trésorier et princier de Verdun en 1172, élu (1187-1191), puis évêque de Verdun (1191-1208, 26 juillet). 3 Menoncourt : ancien toponyme, aux limites de Deuxnouds et Bulainville, disparu.

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L e s acte s

laude omnium heredum suorum tamen absque consensu domini sui Roberti1 de Solleio2, ecclesie Beate Marie de Insula quondam in perpetuum in elemosinam contulit. Post modum vero dominus ejus Robertus de Solleio, annuente uxore sua Agnete cum filia sua Agnete, allodium quod predictus Richerus dederat, insuper et(a) allodium quod ibidem de proprio habebat cum omnibus appendiciis suis in omnibus proficuis, tali conditione predicte ecclesie de Insula iterato donavit, quod si aliquando mondane conversationis(b) contempnans in ecclesia de Insula pacifice et quiete venire(c) delegerit, a fratribus benigne recipietur. Si autem in seculo obierit et eum ecclesia receperit sepulturam et obsequium sicut unus de fratribus habebit ; uxor vero ejus, si voluerit, sepultura tantum et obsequio in eadem ecclesia non carebit et utrique(d) prebendam suam quoad vixerint(e) ibidem habebunt. (a) : manque en C. – (b) commiserationis C. – (c) : unire C. – (d) : uterque : D. – (e) : inaerint C.

61 [1190-1191] Ponce, ancien doyen, et tout le chapitre cathédral de Verdun attestent que l’abbesse de Saint-Maur de Verdun, Elisabeth, en présence de ses sœurs et d’Albert de Hierges, élu de Verdun, confirme avoir reconnu, avec l’approbation et l’accord de l’évêque de pieuse mémoire, Arnoul de Chiny, la donation du bois d’Yvraumont qu’avait faite la précédente abbesse à l’abbaye de Lisle. A. Original perdu, jadis porteur du sceau du chapitre. B. Copie (1767). Meuse, t. 2, au chapitre « 30e tiroir intitulé Yvraumont », no 13, p. 1005, sous la rubrique : « Autre titre sans datte portant attestation de la confirmation cy dessus ». Date : Ponce, écolâtre de 1178 à 1181/82, devenu doyen à cette époque, exerça cette charge jusque vers la fin de l’année 1190, époque où sans doute il la résigna : en effet, il est encore qualifié de dictus decanus le 29 septembre 11903 et une autre charte du même élu Albert de Hierges – un original pour l’abbaye cistercienne de Châtillon4 –, datée de 1190, le présente également en tant que doyen en exercice5. En 1191 est nommément désigné son successeur, Rémy. Ponce continuera d’apparaître pendant encore une vingtaine d’années. Remarque : Le bois d’Yvraumont a été concédé par l’abbesse de Saint-Maur, en 1144, par l’intermédiaire de l’évêque de Verdun, Albéron de Chiny, donation qu’a reconnue la nouvelle

1 Robert*, miles de Souilly, mari d’Agnès, vassal du comte de Bar, connu de 1143 à 1191 environ, apparaît assez régulièrement comme bienfaiteur de l’labbaye de Lisle (cf. nos 2, 12, 14, 17, 20, 28, 41). 2 Souilly : Meuse, arr. Verdun, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy. 3 Cf. acte no 54. 4 Meuse, Fonds de Châtillon, 14 H 56 (pièce no 1). 5 Et de ce fait cette charte pour Châtillon peut dès lors être datée d’avant le 29 septembre de ladite année 1190.

Le s act e s abbesse, Elisabeth, vers 1177/1178, avec l’approbation de l’évêque Arnoul de Chiny, et qu’elle a réitérée en 1190/91, en présence de l’élu Albert de Hierges, ainsi que l’atteste la notice qui suit.

Ego Pontius dictus decanus et omnis conventus1 canonicorum Sancte Marie majoris ecclesie Virdunensis, testificamur quod Elisabeth2 de Sancto Mauro3 abbatissa, in capitulo suo, astantibus sororibus suis necnon domino Alberto4 electo presente, donationem de nemore Evraumontis5 a predecessore sua, laude et assensu domni Arnoldi6 pie memorie factam, recognovit fratribus Sancte Marie de Insula et benivole approbavit. Unde necessarium adjudicavimus litteras sigillo capituli nostri signatas eundem abbatem de Insula accepere, ne aliqua in eodem super hoc pravorum hominum prevaleat versutia. 62 [1191-1195], en synode (septembre) à Verdun Rémy, doyen du chapitre cathédral, notifie qu’en synode de Verdun ont été adjugés à l’abbaye de Lisle la part de la dîme et les droits de pâture pour tout genre d’animaux dans le bien-fonds et le bois de Villers, sous réserve qu’ils n’utilisent ni bâton ni verge pour faire tomber les glands des chênes ni ne le fassent faire, car l’abbaye possède l’église mère de Lamermont dont relève la chapelle de Villers ; que ces droits d’usage lui sont concédés et adjugés à perpétuité et sans redevance, et que si jamais cela devait advenir, les dépenses leur seraient remboursées sans autre dédommagement. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie (1767), t. 2, au chapitre « 17e tiroir intitulé Lamermont », no 11, p. 641, sous la rubrique : « Titre sans datte constatant que les dixmes et le vain paturage de Villers appartiennent à l’abbaye de Lisle, et que la chapelle de Lamermont est mère église dudit Villers », et en marge : « authentique ». Date : Le doyen du chapitre cathédral de Verdun, Remy, a succédé à Ponce (1184-1190/91) lorsque celui a abandonné sa charge, et Godefroid son successeur apparaît en 1196.

Ad reprobandam versutiam falsitatis, necessario inducitur testimonium veritatis. Eapropter ego Remigius7, Dei gracia Virdunensis majoris ecclesie decanus, notum



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Chapitre cathédral de Verdun. Elisabeth, abbesse de Saint-Maur (… 1177-1191 …). Saint-Maur, abbaye bénédictine à Verdun. Albert* II de Hierges, neveu de l’évêque de Verdun Arnoul de Chiny, trésorier et princier de Verdun en 1172, élu (1187-1191), puis évêque de Verdun (1191-1208, 26 juillet). 5 Yvraumont, écart de Lisle-en-Barrois sur l’Aisne (à environ 7 km au nord-ouest du village, au pied de la vaste forêt domaniale de Lisle-en-Barrois). 6 Arnoul* de Chiny, évêque de Verdun (1171-1181). 7 Rémy*, chanoine prêtre du chapitre cathédral de Verdun (1187-1190, puis doyen de 1190/91 à 1195/96, charge dans laquelle il succéda à Ponce avant de la laisser à Godefroid.

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facio universis presentibus et posteris totius decimationis partem et usuaria pasture ac omne genus animalium in fundo et nemore de Villex1, in omnibus commodis ecclesie de Insula, excepto quod a quercubus glandem baculo vel virga non excutient nec excuti facient in synodo Virdunensis de jure esse adjudicate, eo quod matrem ecclesiam scilicet de Lamermont2 legitime possidet ad quam pertinet capella predicte Villex. Sciendum autem quod predicta usualia cum glande concessa sunt et adjudicate memorate ecclesie perpetuo sine dampno faciendo ; quod si forte factum fuerit, jactura tantum sine alia emendatione restituetur. Ut autem hec omnia rata et inconcussa permaneant, sigilli nostri munimine cum testimonio subscriptarum personarum diligenter confirmare curavimus. Testes : Hugo3 cantor et archidiaconus ; Bonardus, magister Godfridus4, canonici Sancte Marie Majoris. 63 [1191-1196], en chapitre cathédral Rémy, doyen du chapitre cathédral de Verdun, énonce l’accord réglant le litige survenu, après un premier arrangement, entre l’abbaye de Beaulieu et l’abbaye de Lisle au sujet des limites de Lamermont, Courcelles et Cerisiers grâce à la médiation initiée par l’évêque de Verdun, Albert de Hierges, et menée par l’ancien doyen Ponce et deux autres chanoines : l’abbé de Lisle a revendiqué relever de son droit ce qui était délimité par les bornes desdits lieux ainsi que ce que les gens de Rignaucourt s’étaient efforcés subtilement de se réserver, et posant un terme à la controverse, il promet avec l’assentiment de la partie adverse de veiller à ce que quiconque ne puisse réveiller un litige apaisé. A. Original perdu, jadis muni du sceau du doyen. B. Copie (1767), 18 H 1, t. 2, au chapitre « 17e tiroir intitulé Lamermont », no 5, p. 636-637, sous la rubrique : « Témoignage de l’accord cy dessus » (il s’agit de l’accord conclu en 1188, après arbitrage, entre les abbayes de Beaulieu et de Lisle, dont fut témoin l’élu de Verdun, Albert de Hierges (cf. supra nos 45, 46). Date : Rémy est devenu doyen à la résignation de Ponce, en 1190 (après le 29 septembre), et exerce sa fonction jusque 1195/1196. Albert de Hierges a été consacré évêque en 1191.



1 Villers : lieu-dit disparu aux alentours de Lamermont, sans doute Villers-aux-Cerises. 2 Lamermont, écart de Lisle-en-Barrois sis sur le cours de l’Aisne, à environ 3,2 km à vol d’oiseau du village. 3 Hugues* d’Audun, servit sous quatre évêques, pendant quarante-trois ans (1157-1200) : chancelier (depuis 1157), il devint chantre en 1177 et archidiacre de la Woëvre en 1178 ; il mourut le 26 octobre 1200. 4 Godefroid*, chanoine prêtre du chapitre cathédral de Verdun (cité à maintes reprises depuis environ 1178/81, dans divers actes verdunois), succéda à Robert comme écolâtre en 1190/91, devint doyen à la suite de Rémy, charge dans laquelle il et est mentionné de 1196 à 1213.

Le s act e s

R[emigius]1 decanus et universum Virdunensis ecclesie capitulum2, omnibus ad quos littere presentes pervenerint. Cum inter ecclesiam Belli loci3 et ecclesiam de Insula de confiniis de Lamermunt4 et de Corcelles5 et de Cerisers6 quod primam compositionem veteribus litteris comprehensam iterum contentio orta esset, et venerabilis A[lbertus]7 Virdunensis episcopus dilectis suis P[oncio]8 quondam ecclesie nostre decano, T[heoderico]9 etiam et C. ejusdem canonicis negocium commisit terminandi, illis autem cum partibus in capituli nostri presentia constitutis, abbas de Insula sui esse juris asseruit quicquid infra metas predictorum continebatur locorum et illud etiam quod homines de Ruaucourt10 cavillose excipere nitebantur, unde et prefatus abbas toti controversie finem imponens legitimum religionis sue super hoc contrarie partis assensu prestitis juramentum, caventes igitur ne lis sopita cujusquam temeritate suscitetur, in testimonium rei legitime terminate de mandato eorum qui vices agebant episcopi, nostro sigillo presentem paginam fecimus communiri. Testes H[ugo] abbas Sancti Vitoni11, et Valterus sacerdos de Nuvil12 et Bertranus clericus. 64 [1197] Arnoul, abbé de Lisle-en-Barrois, sur le conseil de l’abbé Gemmon de Saint-Benoîten-Woëvre et avec l’accord de son chapitre, notifie avoir accordé à Guillaume, chevalier d’Apremont, de célébrer, le lendemain de la Purification, l’anniversaire pour les âmes de son



1 Rémy*, chanoine prêtre du chapitre cathédral de Verdun (1187-1190, puis doyen de 1190/91 à 1195/96, charge dans laquelle il succéda à Ponce avant de la laisser à Godefroid. 2 Chapitre cathédral Notre-Dame de Verdun. 3 Beaulieu (en-Argonne) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieuesur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont. 4 Lamermont, écart de Lisle-en-Barrois sis sur le cours de l’Aisne, à environ 3,2 km à vol d’oiseau du village. 5 Courcelles (sur-Aire) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 6 Villers-aux-Cerises, territoire qui appartenait à l’abbaye, indiqué comme ferme de la commune de Lisle-en-Barrois par le Dictionnaire topographique de la Meuse. 7 Albert* II de Hierges, neveu de l’évêque de Verdun Arnoul de Chiny, trésorier et princier de Verdun en 1172, élu (1187-1191), puis évêque de Verdun (1191-1208, 26 juillet). 8 Ponce*, prêtre, simple chanoine en 1176, écolâtre (à partir de 1178 et jusque 1181/82), doyen du chapitre cathédral de Verdun (1181/82-1190/91), redevenu simple chanoine après s’être démis de sa charge (en 1190, avant le 29 septembre), continue d’apparaître pendant une vingtaine d’années. 9 Thierry*, chanoine diacre, déjà cité en 1191 (cf. no 56), succéda en 1201 à Hugues d’Audun comme chancelier et en 1213 à Godefroid en tant que doyen du chapitre cathédral de Verdun, charges qu’il occupa jusque vers 1219/1221. 10 Rignaucourt, commune « Les-Trois-Domaines » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 11 Hugues I, abbé de Saint-Vanne (1187-1197). 12 Vraisemblablement Neuville (en-Verdunois) : Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Pierrefitte-sur-Aire et depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Toul, archid. Ligny, doy. Belrain.

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père, sa mère, ses frères et sa parentèle, de chanter à son intention le temps de son vivant une messe mariale et après son décès celle des défunts, en contrepartie de quoi ledit Guillaume fait don d’une rente de soixante setiers de froment en mesure de Condé à valoir sur la dîme de Beauzée, sachant que tout setier de froment incomplet devra être remplacé par deux setiers d’avoine et que, sur ces soixante setiers, tant qu’il vivra et que cela lui plaira, les frères devront lui en rendre quarante-quatre. A. Original perdu, jadis muni des sceaux de l’abbé Gemmon de Saint-Benoît-en-Woëvre et de l’abbé Arnoul de Lisle-en-Barrois. B. Copie (1767), 18 H 1, t. 2, au chapitre « 3e tiroir intitulé Bauzé », p. 50-51, sous la rubrique : « Lettre double1 acceptant par l’abbaye de Lisle et sous l’agrément de M. l’abbé de Saint-Benoît, alors supérieur immédiat, la donation cydessus2 et promettant de remplir les conditions », et en marge « no 2. Authentique » (d’après A). Date : Cette action de l’abbé Arnoul, initiée par l’évêque de Verdun, Albert de Hierges, (voir ci-dessus no 63) a reçu confirmation dudit évêque par acte daté de 1197 (voir infra acte 65). Remarque : L’acte suivant – un original portant confirmation de cet accord par l’évêque de Verdun, Albert de Hierges – offre une teneur identique, reprenant textuellement la majeure partie du texte, illustrant bien de ce fait qu’il s’agit d’une confirmation, – mais curieusement le scribe du cartulaire de Lisle-en-Barrois l’a placé juste avant le présent acte de l’abbé Arnoul, sans doute par inadvertance3, à moins qu’il n’y ait eu une erreur de classement dans le chartrier que le scribe n’aurait pas relevée.

Notum sit omnibus quod ego, Arnulphus4 de Insula, consilio patris5 nostri abbatis Sancti Benedicti6, G[emmone]7 nomine, et assensu capituli nostri, concessi Vilermo militi de Asperomonte8, per singulos annos, in crastino purificationis beate Marie9, fieri anniversarium a fratribus ecclesie nostre, pro animabus patris et matris sue et fratrum ac consanguineorum suorum, ipsius quoque post mortem ejus ; cantabitur pro(a) eo una missa de sancta Maria quamdiu vixerit et post mortem ejus una pro defunctis. Ipse vero Willermus tantis beneficiis ingratus fieri nolens, annuente uxore Bona Filia, concessit et dedit annuatim ecclesie nostre de Insula in elemosinam, in



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Cet acte a en effet été confirmé par l’évêque de Verdun (voir acte suivant). Acte de l’évêque de Verdun, Albert de Hierges, daté de 1197 (cf. ci-après no 65). Comme l’avait déjà noté l’abbé Denaix, Chartes de Saint-Benoît, op. cit., p. 17. Arnoul*, quatrième abbé cistercien de Lisle-en-Barrois (1191-1197), démissionna en 1197. Cette appellation prend tout son sens lorsqu’on se souvient que l’abbaye Notre-Dame de Lisle est fille de Saint-Benoît-en-Woëvre. Saint-Benoît-en-Woëvre, village aujourd’hui intégré à la commune de Vigneulles-les Hattonchâtel : Meuse, arr. Commercy, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Saint-Mihiel ; dioc. Metz, archid. Vic, doy. Gorze. Gemmon*, abbé de Saint-Benoît-en-Woëvre (1182/96-1198/1201). Apremont (la-Forêt), village à 8 km à l’E. de Saint-Mihiel : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel. La Purification de la Vierge Marie est célébrée le 2 février.

Le s act e s

decima de Bazeis1, sexaginta sestaria frumenti ad mensuram Condatensem2. Si vero tanta habundantia frumenti non fuerit ut supradicta mensura supleri non valeat, predicti fratres de Insula pro uno sestario frumenti duos sestaria avene accipient in prefata decima. Illud autem sciendum quod ex predictis sexaginta sestariis, prefato Vilermo a predictis fratribus quadraginta iiiior reddentur quamdiu vixerit et sibi placuerit. Post obitum vero suum idem Willermus, pro remedio animarum tam sue quam antecessorum suorum, ecclesie nostre contulit omnia et remisit. Et ut hoc ratum habeatur, sigilli abbatis Sancti Benedicti et nostri impressione confirmare curavi. (a) : per B.

65 1197 Albert II [de Hierges], évêque de Verdun, notifie que l’abbé Arnoul de Lisle-en-Barrois a accordé à Guillaume, chevalier d’Apremont, de célébrer le lendemain de la Purification l’anniversaire pour son père, sa mère, ses frères et sa famille, de chanter à son intention du temps de son vivant une messe mariale et après son décès la messe des défunts, de l’ensevelir si tel était son désir dans l’abbaye, en contrepartie de quoi ledit Guillaume fait don en perpétuelle aumône d’une rente de soixante setiers de froment à valoir sur la dîme de Beauzée en stipulant que tout setier de froment incomplet ou manquant sera remplacé par deux setiers d’avoine. A. Original sur parchemin3, larg. 303/292 × haut. 173/192 mm (dont repli 25/23 mm)4, jadis muni du sceau appendu de l’évêque. Meuse, 18 H 2 (pièce no 5).





1 Beauzée (sur-Aire), aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 2 Condé (en-Barrois), aujourd’hui commune « Les-Hauts-de-Chée » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 3 Parchemin réglé à la mine de plomb avec marge haute d’environ 2 cm, marge gauche de 1 cm et droite d’approximativement 1,5 cm et une interlinéation variant de 12 à 15 mm. Cet original, en 1767, était conservé dans « l’armoire à deux volets, 3e tiroir intitulé Bauzé » (cf. B.) de la salle des archives de l’abbaye de Lisle-en-Barrois. 4 En notes dorsales, dans le sens de la largeur, à gauche, d’une écriture xiie-xiiie siècle : domini Willermi de Aspero monte et en bas, à gauche de l’incision de scellement, à hauteur de la 1ère entaille, d’une écriture xiiie-xive siècle : Willermi de Aspero monte scilicet LX sestariis frumenti ; à droite, d’une autre main, apparemment un peu plus tardive : decima de Bauzeis. Dans le sens de la hauteur, en haut à gauche après une série de traits de plume, d’une écriture xve-xvie siècle : cession d’une partie des dismes de Bauzey et à l’opposé, d’une écriture du xviiie siècle : no sept du 3e tiroir de l’armoire a deux volets. À noter, au milieu de la bande inférieure, la mention « Cotte C », peut-être de la même main qui a porté la mention « Cotte M » de l’autre original conservé (cf. no 15). Entre cette cotte et la double incision pour appendre la queue de parchemin sigillaire on relève la mention d’une écriture du xiiie siècle, Bauzeis littera prima, dont on peut se demander si elle ne témoignerait pas d’un ancien – le premier (?) – système de classement alphabétique, renvoyant même peut-être aussi à un ancien cartulaire médiéval.

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L e s acte s B. Copie (1767), 18 H 1, t. 2, au chapitre « 3e tiroir intitulé Beauzé », p. 49-50, sous la rubrique : « De l’an 1197. Titre de 60 sepstiers de froment sur les dixmes de Beauzé, et a defaut de froment, deux sepstiers d’avoine pour un de froment manquant », avec l’annotation en marge : « no 1er. Authentique » (d’après A).

|1| Ut tollatur ambiguitas et veritas teneatur, ego Albertus1, Dei gratia Virdunensis episcopus, notum facio universis presentibus et posteris quod Arnulphus2 |2| abbas ecclesie Beate Marie de Insula, assensu capituli sui, concessit Willermo militi de Aspero monte3 per singulos annos in crastino Purificationis |3| beate Marie4 a fratribus suis fieri anniversarium pro animabus patris, matris, fratrum ac consanguineorum suorum, ipsius quoque post obitum suum. |4| Concessit etiam quod in predicta ecclesia pro eo cotidie cantabitur quamdiu vixerit una missa de sancta Maria, post obitum suum una pro defunctis |5| et si in eadem ecclesia sepeliri voluerit et eccclesia eum receperit in capitulo fratrum sepulturam et ubicumque jacuerit tantum obsequium quantum unus |6| ex fratribus habebit. ipse vero Willermus pro tantorum largitione beneficiorum, laude et permissione mea et assensu uxoris sue Bonefilie omniumque heredum |7| suorum, concessit et contulit annuatim in perpetuam elemosinam prefate ecclesie et fratribus de Insula sexaginta sextaria frumenti ad mensuram |8| Condatensem5 in decima de Bazeis6 perpetualiter possidenda. Illud sane sciendum quod si forte aliquando tanta habundantia frumenti non |9| fuerit, ut supradicta mensura frumenti suppleri non valeat, fratres de Insula pro uno sestario frumenti duo sestaria avene accipient |10| in prefata decima. Ut autem hec omnia rata et inconcussa perpetuo teneantur vel a nemine de cetero perturbentur presentis pagine scrip-|11|-to et sigilli mei munimento dignum duxi confirmare. Anno actum incarnati verbi millesimo centesimo nonagesimo VII°. 66 1197 Robert [de Grandpré] princier, Godefroid, doyen de la cathédrale de Verdun, juges pontificaux délégués, appuyés par Garin de Laimont, André de Saint-André et la médiation de Thiébaut de Bar, notifient la fin de la controverse ayant opposé l’abbaye de Lisle, Taphina, veuve de Robert seigneur de Souilly, et les habitants de Beauzée et Bulainville au sujet

1 Albert II de Hierges, neveu de l’évêque de Verdun Arnoul de Chiny, trésorier et princier de Verdun en 1172, élu (1187-1191), puis évêque de Verdun (1191-1208, 26 juillet). 2 Arnoul, abbé de Lisle-en-Barrois (1191-1197), démissiona en 1197, mourut en 1201. 3 Apremont (la-Forêt) : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel. 4 La Purification de la Vierge Marie est célébrée le 2 février. 5 Mesure de Condé, vraisemblablement Condé-en-Barrois, aujourd’hui commune « Les Hauts-de-Chée » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Vaubecourt ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 6 Beauzée (sur-Aire), aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly.

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des limites de l’alleu de Menoncourt dans le ressort de la grange de Deuxnouds : après avoir enquêté auprès des hommes les plus âgés – presque centenaires – de ces villages qui rapportèrent l’ancienneté du bornage et les erreurs constatées du temps de l’évêque Henri [de Blieskastel], puis la confirmation par Robert de Souilly de ce bornage et de sa donation à l’abbaye de Lisle, ils précisent l’emplacement desdites bornes. A. Original perdu, jadis muni du sceau du princier et du doyen. B. Copie dans un vidimus de 1281, par les officiaux des cours des archidiacres de Joinville et de l’Astenois, d’après A, perdu. – C. Copie (1767), t. 2, au chapitre : « 12e tiroir intitulé Deuxnous et Menoncourt », no 4, p. 543-545, sous la rubrique : « De l’an 1197, sentence arbitrale portant reglement et limittes de ce qui appartient à l’abbaye de Lisle au ban de Menoncourt et au finage de Deuxnouds contradictoirement rendüe par les doyen et princier de Verdun », avec annotation en marge : « authentique » et en fin de texte : « nota, il y a une double expédition sous le même numéro 4 » (d’après A). – D. Copie du vidimus (1767), t. 2, au chapitre « 11e tiroir intitulé Deuxnouds », p. 436-438 (d’après B).

Ego(a) Robertus1, Virdunensis primicerius, et ego Godefridus2, majoris ecclesie Virdunensis decanus, notum facimus universis presentibus et posteris quod pro controversia que erat inter ecclesiam Beate Marie de Insula et Taphinam uxorem Roberti3 quondam domini de Solleio4 et homines quoddam de Bauzeis(b)5 et de Bullenvilla(c)6 super allodio de Menuncort7 quod est de tenemento(d) grangie de Domnos8, auctoritate apostolica dati sumus judices ut querelam ipsam remoto appellationis obstando fine debito terminaremus. Nos autem ad diem statutum citatis partibus et hinc et inde auditis allegationibus, tandem abbas prædicte ecclesie et Taphina, filiabus suis et hominibus de Bauzeis(b) et de Bullenvilla(c), omnibus qui de controversia erant annuentibus, in me Godefridum Virdunensis ecclesie decanum et Garinum militem de Leinmunt(e)9 et Andream10 militem de Sancto Andrea11,

1 Robert* de Grandpré, prévôt de Montfaucon et archidiacre d’Argonne (mentionné pour la première fois dans cette fonction en 1171), puis princier, en 1190, et élu de Verdun, en 1208, après la mort tragique d’Albert de Hierges. 2 Godefroid*, chanoine prêtre du chapitre cathédral de Verdun (cité depuis environ 1178/81), écolâtre en 1190/91, devint doyen à la suite de Rémy, charge dans laquelle il et est mentionné de 1196 à 1213. 3 Robert* de Souilly, miles, puis seigneur de Souilly, vassal du comte de Bar, mari en premières noces d’Agnès puis ensuite de Taphina, connu de 1143 à 1191 environ. 4 Souilly : Meuse, arr. Verdun, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy. 5 Beauzée (sur-Aire), aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 6 Bullainville, commune de Nubécourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne et depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 7 Menoncourt : ancien toponyme, aux limites de Deuxnouds et Bulainville, disparu. 8 Deuxnouds (devant-Beauzée), commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, grange de l’abbaye de Lisle-en-Barrois. 9 Laimont : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne. 10 André de Saint-André est mentionné depuis 1162 (cf. no 17). 11 Saint-André (en-Barrois) : Meuse, arr. Verdun, cant. Souilly ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly.

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Theobaldo1 comite Barrensi2 mediante, compromiserunt quatenus per circummanentes antiquos et legitimos viros controversie veritatem diligenter inquireremus, qua exquisita jus suum cuique parti attribueremus, quod sollicite facere studuimus. Nam prefixa die circummanentes prolixioris temporis viros, ut dictum est, et presbiteros convocavimus, qui adjurati detulerunt nobis quod vidissent et presentes fuissent quando antiquissimi viri et fere centenarii ad jussionem domini Henrici3 quondam Virdunensis(f) episcopi, jurati de assensu predicti Roberti de Solleio metas terrarum de quibus jamdicta controversia erat, certis limitibus fideliter ostenderunt, quorum ista sunt nomina : de Amblecort(g)4, Dominicus, Rohardus, Johannes cognomento Popens ; de Bauzeis(b), Joscelinus sacerdos, Gilbertus senex, Rogerus Beveis ; de Mundricort5, Guiardus. Postea autem aliquanto tempore transacto idem Robertus de Solleio predictarum metarum veritatem certius scire volens, per circummanentes antiquissimos et fideles viros eadem mete ei veraciter ostense sunt et ipse easdem metas ecclesiæ de Insula perpetuo manendas concessit. Sciendum etiam quod presbiteri circumadjacentium villarum de confessione parrochianorum suorum easdem [metas antiquissimas et veraces esse nobis retulerunt et quod nullus infra](h) metas illas quippiam juris habebat nisi jamdicta ecclesia de Insula et ecclesie Sancti Petri de Domnos et Sancti Supplicii de Bullenville(i), scilicet aliquantulum dotis et hoc ipsum fratres de Insula legitime possident ; quod etiam jamdicto Roberto de Solleio, de assertione eorum qui et metas ei ostenderant, certissime jam constiterat, cum autem prememorati circummanentes de predictis metis nos certos reddidissent, etiam ad locum accedentes, jamdictas metas perambulantes, diligenter assignarunt, sicut consequenter expresse sunt. Collimitatio vero metarum ita consistit : in summitate pratorum Dahirs(j)6 est una meta de Longiconcil7, ab ista recta linea de meta in metam pervenitur ad illam que est in angulo campi de Rimeham8, inde ad illam que est in angulo de Longiconcil in strata publica Sancti Andree, ab ista pervenitur ad illam que est ante Runceam9 in strata publica in angulo de Rucelenchamp10, qui Rucelenchams(k) est de allodio de Menuncort, inde ad illam que est ad alium angulum de Rucelenchamp versus occasum solis, ab ista recta linea pervenitur in fundo vallis que dicitur Gillenvals11, et in colle ejusdem vallis ad alium angulum de Rucelenchamps, versus meridiem est



1 Thiebaut I, fils de Renaud II, comte de Mousson (1190-1197), comte de Bar, comte de Luxembourg (par son troisième mariage, en 1197, avec Ermesende de Luxembourg). 2 Bar (le-Duc) : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 3 Henri II de Blieskastel, évêque de Verdun (1181-1186). 4 Amblaincourt : aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, patron saint Maur. 5 Mondrecourt : commune « Les-Trois-Domaines » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 6 Dahaie, bois à Deuxnouds, au N.E. de Lignémont. 7 Long-Conseil : terre sise en-dessous des limites de Saint-André, à Deuxnouds près du bois Dahaie. 8 Toponyme non identifié sur le territoire de Deuxnouds. 9 Idem. 10 Idem. 11 Toponyme non identifié.

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una meta, inde juxta pirum ante fossam pervenitur ad illam que est juxta stratam publicam qua itur de Bauzeis(b) ad Sanctam Andream, ad istam incipit finagium de Menuncort, ab ista pervenitur ad foveam(l) que Vulpine1 dicitur que pro meta habetur, inde ad Juniperum2, inde ad fontem qui dicitur Velepichomont3, inde ad fluvium Ere4, ultra fluvium etiam predictum allodium de Menuncort per partes protenditur, a dicto vero fluvio pervenitur ad pomerium quod est in angulo vallis que dicitur Domilivals5, inde ascendendo ad medium terminum qui separat terram de Menuncort et de Bauzeis(b) pervenitur ad illam que est versus meridiem, ab ista(m) ad illam que est in strata publica de Amblecort(n), inde pervenitur ad illam que est super collem Magne Euvallis6, scilicet ad acervum lapidum qui separat tres terras, scilicet de Bauzeis(b), de Menuncort et de Deusnus(o), inde prosequendo ipsum collem pervenitur usque ad parvam Euvallem7, inde ascendando a Parva scilicet Euvalle gradiendo per supradictum collem de meta in metam pervenitur ante Guidonis Vallem8, ab ista valle pervenitur ad metam que est juxta aquam que decurrit a Deusnus(o) ad Amblecort(n). Preterea extra memoratas metas ecclesia de Insula in confinio de Bauzeis(b) et de Bullenvilla quasdam terras legitime acquisitas habet. Ne autem hec omnia aliqua malignitate aliquando ab aliquo possint immutari, sigillorum nostrorum impressione diligenter confirmare curavimus. Actum anno Verbi incarnati(p) millesimo centesimo nonagesimo septimo. (a) : insertion d’une croix pointée en D. – (b) : Bazeis C. – (c) : Bullenvill C. – (d) : detenimento C ; detenemento D. – (e) Leimont C. – (f) : Virduni C. – (g) : Hambleincore D. – (h) : entre crochets : mots répétés en C. – (i) : Buslenvilla D. – (j) : Dahers C. – (k) : qui Rucelenchamps manque en D. – (l) : fovem D. – (m) : istam C. – (n) : Hambleincort D. – (o) : Domnos C. – (p) : incarnati Verbi C.

67 [1190-1197] Thiébaut, comte de Mousson, rappelle que Richer Trouvé avait donné à l’abbaye de Lisle-en-Barrois un alleu dénommé Menoncourt avec l’accord de ses héritiers mais sans le consentement de son seigneur, Robert de Souilly, et notifie que ce dernier a renouvelé cette donation en y ajoutant son propre alleu avec toutes ses dépendances et revenus, demandant

1 Idem. 2 Idem. 3 Idem. 4 L’Aire, rivière. 5 Toponyme non identifié sur le territoire sans doute de Beauzée ou de Bulainville. 6 Einval-le-Grand, toponyme non identifié sur le territoire d’Amblaincourt ou de Deuxnouds. 7 Einval-le-Petit, toponyme non identifié sur le territoire d’Amblaincourt ou de Deuxnouds. 8 Idem.

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aussi que les frères bénéficient de la tutelle et protection du comte afin qu’ils n’encourent aucun dommage. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie dans un vidimus par les officiaux de Châlons (1281) perdu. – C. Copie de ce vidimus, 18 H 1, t. 2, au chapitre « 11e tiroir intitulé Deuxnouds », p. 439-440. – D. Autre copie (1767), 18 H 1, t. 2, au chapitre « 12e tiroir intitulé Deuxnouds et Menoncourt », p. 541-542, sous la rubrique « autre titre sans datte portant confirmation du précédent1 » et avec l’annotation en marge : « no 2. Authentique » (d’après A). a. J. Laplace, Actes des comtes de Bar, no 22 Date : 1190 est l’année d’accession de Thiébaut au comté de Bar. En septembre 1197, il devint en plus comte de Luxembourg, titre dont ici il ne se pare pas.

Ego Theobaldus2, comes Montionum(a)3 tam futurorum quam presentium noticie transmitto quod Richerus Trovez allodium quoddam quod dicitur Menuncort4, laude omnium heredum suorum, tamen absque consensu domini sui Roberti5 de Solleio6, ecclesie et fratribus Beatae Marie de Insula quondam imperpetuum in elemosinam contulit. Postmodum vero dominus ejus, Robertus de Solleio annuente uxore sua cum filiabus eorum, allodium quod predictus Richerus dederat, insuper et allodium quod ibidem de proprio habebat, cum omnibus appenditiis suis in omnibus proficuis, predicte ecclesie et fratribus de Insula iterato donavit et, ne quis de predicto allodio quod ipsi multis annis pacifice et quiete possederant, predictis fratribus aliquam injuriam, violenter inferre presumeret, rogati(b) Roberti de Solleio et uxoris ejus sub tutela nostre protectionis et deffensionis ipsam elemosinam predicti alodii benigne suscepimus et sigilli nostri attestatione roboravimus. (a) : sic, on trouve plus habituellement Montionis. – (b) : rogatu.

68 [1197, après septembre] Thiébaut, comte de Bar et de Luxembourg, notifie le règlement du contentieux qui avait surgi entre l’abbaye de Lisle-en-Barrois et les héritiers de Robert de Souilly quant à la

1 Acte d’Albert II de Hierges, élu de Verdun (cf. no 60). 2 Thiebaut I*, fils de Renaud II, comte de Mousson (1190-1197), comte de Bar, comte de Luxembourg. 3 Mousson, colline de la commune de Pont-à-Mousson au sommet de laquelle était établi un château : Meurthe-et-Moselle, arr. Nancy, cant. Pont-à-Mousson ; dioc. Metz, archid. Vic, chef-lieu de doy. 4 Menoncourt : ancien toponyme, aux limites de Deuxnouds et Bulainville, disparu. 5 Robert* de Souilly, miles, vassal du comte de Bar, seigneur de Souilly et en tant que tel seigneur de Richer Trové, connu de 1143 à 1191 environ. 6 Souilly : Meuse, arr. Verdun, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doyenné.

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donation [de son alleu de Menoncourt] que celui-ci avait accordée : en présence de l’évêque de Verdun et avec son accord, Herbert avoué de Woimbey a concédé et conféré, comme cela se doit, dans les mains du comte les droits d’usage de toutes les pâtures de Souilly et autres lieux hérités de Robert, en accord avec les autres héritiers ; de même Guillaume de Belrain cède ses droits à Souilly et Bulainville ; le comte reprend la délimitation portée par l’acte du princier et du doyen de Verdun ainsi que la donation d’Yvraumont faite par Isembard de Nettancourt. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie dans un vidimus de 1281 par les officiaux de Châlons, perdu. – C. Copie de ce vidimus, 18 H 1, t. 2, au chapitre « 11e tiroir intitulé Deuxnouds », p. 440-442 (d’après B). – D. Autre copie (1767), t. 2, au chapitre « 12e tiroir intitulé Deuxnouds et Menoncourt », p. 545-547, sous la rubrique « titre sans datte pour la pature de Souilli et autres lieux relatifs au titre cy-dessus et confirmatif d’icelui et quelques lieux à Yvraumont et Hamblaincourt » et avec l’annotation en marge : « no 5. Authentique. Voyes les pages 1006 et 1007 » (d’après A). Date : Thiébaut comte de Bar depuis 1190 devient, en septembre 1197, comte de Luxembourg, en raison de son mariage en troisièmes noces avec Ermesinde de Luxembourg. Comme la description du bornage est intégralement reprise de celle donnée par un acte de 1197, émis par le princier et le doyen du chapitre cathédral de Verdun (acte qui d’ailleurs mentionne la médiation du comte de Bar), il semble probable que cette notice puisse être datée de la fin de l’année 1197 (notant que l’acte qui le suit dans le Cartulaire – donation de Jérémie, curé de Bulainville, p. 547-548 – est daté de 1190, et dans le vidimus c’est le privilège de confirmation de Lucius III, le 23 décembre 1182). Remarque : L’affaire dont il est ici question avait déjà fait l’objet d’un acte de l’évêque de Verdun, Albert de Hierges, quelques années plus tôt, vers 1187-1191 (cf. supra no 60 portant notamment donation de l’alleu de Menoncourt). D’autre part, référence est faite à un acte (cf. no 28) de Richard de Durbuy, élu de Verdun (1163-1171) relatif à diverses pâtures dont celle de Bulainville et Menarval, ainsi qu’à une nouvelle donation d’Isembard de Nettancourt dont une précédente avait été confirmée par l’évêque de Châlons, Guy de Joinville, en 1180 (cf. supra, acte no 40).

Ego Theobaldus1, comes Barri2 et Lucelburgensis3, notum facio omnibus tam futuris quam presentibus quod, cum contentio inter ecclesiam de Insula et inter heredes domini Roberti4 de Solleio(a)5 de elemosina quam idem Robertus eidem ecclesiæ contulerat, in



1 Thiebaut I, fils de Renaud II, comte de Mousson (1190-1197), comte de Bar, comte de Luxembourg (par son troisième mariage, en 1197, avec Ermesende de Luxembourg), † 11 ou 12 novembre 1214. 2 Bar-le-Duc : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 3 Luxembourg : capitale du Grand-Duché de Luxembourg, chef-lieu de circonscription du Centre, chef-lieu de cant. ; dioc. Trèves, archid. Longuyon. 4 Robert* de Souilly, miles, vassal du comte de Bar, seigneur de Souilly et en tant que tel seigneur de Richer Trové, connu de 1143 à 1191 environ. 5 Souilly : Meuse, arr. Verdun, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy.

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hunc modum sopita est : Herbertus advocatus de Wimbees1, Virduni2 in presentia episcopi3 et ejusdem assensu, elemosinam illam concessit et laudavit et in manus nostras, sicut solet fieri, contulit, videlicet usuaria totius pasture de Solleio et aliorum locorum ubi aliquid juris habuit ex parte domini Roberti, cui donationi uxor sua Contasse, et heredes ejus apud Wimbees(b), Renardo de Villeriis4 et Garino5 de Bussey6, aliisque(c) quam pluribus astantibus et in testimonium adhibitis, assensum prebuerunt. Item Willermus de Belrem7 et uxor ejus Taphina nomine et Agnes soror ejus et heredes eorum hanc elemosinam laudaverunt et concesserunt in omnibus predictis, in usariis scilicet totius pasture de Solleio(a) et de Bullenville8 et aliorum locorum qui nominata sunt in carta9 domini Richardi10 Virdunensis electi, metas etiam allodii de Manuncort(e)11, de quibus inter predictam ecclesiam et inter predictos heredes domini Roberti contentio habebatur, approbaverunt et concesserunt, et si quis vellet super hiis ecclesiam inquietare, distare(f) ecclesie promiserunt. Collimitatio vero metarum, sicut in carta12 primicerii13 Virdunensis et decani14 continetur, ita consistit : in summitate pratorum de Dahirs15, cum una meta de Longiconcil16, ab ista recta linea de meta in metam pervenitur ad illam que est in angulo campi de Dimehan17, inde ad illam que est in angulo campi de Longiconcil in strata publica Sancti Andree18, ab ista pervenitur ad illam que est ante Runceam19 in strata publica in angulo de



1 Woimbey : Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Pierrefitte-sur-Aire, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Saint-Mihiel. 2 Verdun : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de diocèse. 3 Albert II de Hierges, élu (1187-1191) puis évêque de Verdun (1191-1208). 4 Pourrait être Villers (aux-Vents) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne. 5 Un Garin de Bussy, fils de Gautier de Bussy et d’Elisabeth, apparaît déjà en 1166 (cf. no 20), mais il n’est pas certain que ce soit le même. 6 Bussy (la-Côte), aujourd’hui commune de Val-d’Ornain : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne. 7 Belrain : Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Pierrefitte-sur-Aire, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 8 Bulainville : ancienne commune intégrée en 1973 à celle de Nubécourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne et depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 9 Cf. supra no 26 (acte non daté). 10 Richard III de Durbuy, élu de Verdun (1163-1171). 11 Menoncourt : ancien toponyme, aux limites de Deuxnouds et Bulainville, disparu. 12 Charte datée de 1197 (cf. supra no 66) dont une partie de la teneur est ici textuellement reproduite (et dans l’édition de l’acte portée en italiques). 13 Robert* de Grandpré, prévôt de Montfaucon et archidiacre d’Argonne (mentionné pour la première fois dans cette fonction en 1171), puis princier, en 1190, et élu de Verdun, en 1208, après la mort tragique d’Albert de Hierges. 14 Godefroid, chanoine prêtre du chapitre cathédral de Verdun (cité à maintes reprises depuis environ 1178/81) puis doyen (1196-1213). 15 Dahaie : bois au N.E. de Lignémont sur la colline dominant Deuxnouds. 16 Long-Conseil : terre sise en-dessous des limites de Saint-André, à Deuxnouds près du bois Dahaie. 17 Toponyme non identifié sur le territoire de Deuxnouds. 18 Idem. 19 Idem.

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Rucelenchamp1, qui Rucelenchams(j) est de allodio de Manuncort, inde ad illam que est ad alium angulum de Rucelenchamp versus occasum solis, ab ista recta(g) linea pervenitur in fundo vallis que dicitur Gillenvals2, et in colle ejusdem vallis ad alium angulum(h) de Rucelenchamps, versus meridiem est una meta, inde juxta pirum ante fossam pervenitur ad illam que est juxta stratam publicam qua itur de Bauzeis3 ad Sanctam Andream, ad istam incipit finagium de Manuncort, ab ista pervenitur ad foveam(k) que Vulpina4 dicitur que pro meta habetur, inde ad Juniperum5, inde ad fontem qui dicitur Velepichomont6, inde ad fluvium Ere7, ultra(i) fluvium etiam predictum allodium de Manuncort per partes(j) protenditur, a dicto vero fluvio pervenitur ad pomerium quod est in angulo vallis que dicitur Domilivals8, inde ascendendo ad medium terminum qui separat terram de Manuncort et de Bauzeis pervenitur ad illam que est versus meridiem, ab ista ad illam que est in strata publica de Amblencort9, inde pervenitur ad illam que est super collem Magne Euvallis10, scilicet ad acervum lapidum qui separat tres terras, scilicet de Bauzeis(b), de Manuncort et de Domnos(k)11, inde prosequendo ipsum collem pervenitur usque ad Parvam Euvallem12, inde ascendando a Parva scilicet Euvalle gradiendo per supradictum collem de meta in metam pervenitur ante Guidonis Vallem13, ab ista valle pervenitur ad metam que est juxta aquam que decurrit a Domnos(k) ad Anblancort(l). Preterea extra memoratas metas ecclesia de Insula in confinio de Bauzeis(b) et de Bullenvilla quasdam terras legitime acquisitas habet. Item Ysembardus14 de Natuncort(m)15, laude et assensu uxoris sue et heredum suorum, quicquid juris habebat in advocatia vel in nemore de Avraumont(n)16, et quicquid habuit in alodio de Hamblencort(l) eidem ecclesie in elemosina contulit.

1 Idem. 2 Idem. 3 Beauzée (sur-Aire), aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 4 Toponyme non identifié sur le territoire de Deuxnouds. 5 Idem. 6 Idem. 7 L’Aire, rivière. 8 Toponyme non identifié sur le territoire sans doute de Beauzée ou de Bulainville. 9 Amblaincourt : village sur l’un des affluents de l’Aire, entre Beauzée et Deuxnouds, aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 10 Einval-le-Grand, toponyme non identifié sur le territoire d’Amblaincourt ou de Deuxnouds. 11 Deuxnouds (devant-Beauzée), commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, grange de l’abbaye de Lisle-en-Barrois. 12 Einval-le-Petit, toponyme non identifié sur le territoire d’Amblaincourt ou de Deuxnouds. 13 Toponyme non identifié sur le territoire d’Amblaincourt ou de Deuxnouds. 14 Ysembard de Nettancourt était déjà apparu, en 1180, comme bienfaiteur de l’abbaye de Lisle qu’il avait gratifiée de ce qu’il possédait à Hattonmesnil, ce qu’avait confirmé Guy de Joinville, évêque de Châlons (cf. no 38). 15 Nettancourt, village sur la rive droite de la Chée : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse. 16 Yvraumont : écart de Lisle-en-Barrois sur l’Aisne (à environ 7 km au N.O. du village, au pied de la vaste forêt domaniale de Lisle-en-Barrois).

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Ne autem hec omnia aliqua malignitate aliquando ab aliquo possint immutari, sigilli nostri impressione diligenter confirmare curavimus. (a) : Sollerio D. – (b) : Vimbees D. – (c) : alasque D. – (d) : karta C. – (e) : Manoncort D. – (f) : destare D. – (g) : rata D. – (h) : manque en C. – (i) : utra C. – (j) : partem D. – (k) : Donnos D. – (l) : Hambleincort D. – (m) : Nettoncort D. – (n) : Evraumont D.

69 [1196-1198] Gemmon, abbé de St-Benoît [en-Woëvre], et Garin, doyen de Louppy, rendent compte à Eudes [de Vaudémont], évêque de Toul, de l’enquête qu’il ont conduite et retransmettent l’attestation de Dreux, vicaire de Condé, qui certifie que l’église de Merche est mère de la chapelle de Condé et qu’elle a été donnée avec la totalité de ses possessions pour la construction de l’église abbatiale. A. Original perdu, jadis porteur du sceau de l’abbé Gemmon de Saint-Benoît-en-Woëvre et de celui de l’abbé de Monthiers-en-Argonne, Guy. B. Copie dans un vidimus (1353) par des notaires de la Cour de Toul, perdu. – C. Copie de ce vidimus (1767, t. 2, au chapitre « 8e tiroir intitulé Condé », p. 254-256, avec l’annotation en marge : « Enqueste des droits de Lisle sur les églises de Mierche et Condé. L’original est au no 2 ». Date : Eudes de Vaudémont fut êvêque de Toul de 1191 à 1198. Gemmon, abbé de Saint-Benoîten-Woëvre, apparaît entre 1196 et 1198.

Venerabili O[doni]1, Dei gratia Leuchorum2 episcopo, Gerardus(a)3 dictus abbas de Sancto Benedicto4, salutem et obsequium. Quoniam attestatio vive vocis plurimum in negocio confert auctoritatis, ego et Varinus, decanus de Lupeia5, gratia veritatis perscruptende ex precepto vestro apud Insulam convenimus, ut ibi a domino Drogone6 sacerdote quando et qualiter, abbas et fratres de Insula acquisierunt

1 Eudes Ier de Vaudémont, chanoine à Toul en 1154, archidiacre en 1161, trésorier avant 1162, évêque en 1191 ; il mourut lors du pèlerinage qu’il fit en Terre sainte en 1198. 2 Les Leuques, nom des habitant de la civitas romaine et qui a perduré au Moyen âge. 3 Il n’y a pas d’abbé Gérard à Saint-Benoît-en-Woëvre à cette époque ; sans doute l’original devait-il simplement porter l’initiale qu’un copiste a malencontreusement développé ; il s’agit en fait de Gemmon, dont d’ailleurs le nom se retrouve un peu plus loin dans le texte (copie de la lettre de Dreux, curé de Condé, adressée précisément à l’abbé Gemmon). 4 Saint-Benoît-en-Woëvre : village aujourd’hui intégré à la commune de Vigneulles-les Hattonchâtel (Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant. ; dioc. Metz, archid. Vic, doy. Gorze), abbaye – première implantation cistercienne dans le diocèse de Metz –, fondée vers 1131/1132. 5 Louppy (le-Grand ou Louppy-le-Château), village sur la rive gauche de la Chée à 8 km au S de Vaubecourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 6 Dreux est curé de Condé depuis au moins une vingtaine d’années ; il apparaît en effet déjà en 1178 (cf. no 36).

Le s act e s

ecclesiam de Melchia1 et que ejus esset auctoritas, diligenter audiremus. Quem nos, ad nos accersitum(b) in virtute obedientie, et in periculo anime sue ex parte vestra adjuravimus ut nobis veritatem declararet qui sicut nobis cum verbis recitavit, sic vobis litteris per decanum plurimis adhibitis testibus significavit. Id ipsum vero abbati2 de Monasterio3 tam ipse Drogo quam subscripti testes et eisdem litteris et verbo intimaverunt. Ego igitur et abbas Monasteriensis testimonium nostrum super hiis que audivimus et vidimus sigillorum nostrorum impressione dignum duximus roborandum contenentia vero manifestatione(c) veritatis hec est : « Ego Drogo sacerdos Gemmoni abbati de Sancto Benedicto et Varino4 de Lupei decano ministerii nostri, ex parte venerabilis Odonis Leuchorum episcopi, ad me venientibus et ipsius auctoritate et virtute obedientie, et in periculo anime mee, mihi precipientibus quatinus inquisitorum veritatem minime negarem, sub disciplina divine correptionis constitutus et discrimen(d) tanti examinis pertimescens(e) a tramite veritatis deviare non presumens, benigne accensi. Igitur quoniam suum est veritatis tam a servitute peccati perhenniter quam a temporalibus tribulationibus presentialiter liberare ne expers tante libertatis sed particeps offici merear, in primis in verbo veritatis confiteor ecclesiam de Melchia matrem esse capelle Condatensis(f)5, sicut a predecessoribus meis audivi et didici, scilicet Joanne cognomine Nigro et Lamberto proprio pastore et Dodone ejusdem ecclesie vicario, quibus ego Drogo sucessi, qui in predicta Melchie ecclesia divina celebrarunt, et que ritum matris eclesie pertinet, dum adhuc parochiani ibi moraretur prosecuti sunt, hoc etiam vicini sacerdotes antiquiores, laici ex quibus adhuc multi super sunt absque ulla contradictione concorditer attestantur, quorum nomina presenti pagine judicavi ascribenda : Theodericus6 sacerdos de Laymont7, Varinus decanus8, Dodo de Raimbercourt9, Petrus





1 Merche, site sur lequel vint s’implanter l’abbaye Notre-Dame de Lisle et ensuite prendre le nom de Lisle-en-Barrois ; aujourd’hui lieu-dit à Lisle-en-Barrois : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 2 À cette date est abbé de Monthiers-en-Argonne, Guy (1196-1203). Cf. J. Lusse, « Les abbés de Montiers-en-Argonne aux xiie et xiiie siècles. Les apports d’une liste abbatiale quasi inédite », in Ex animo. Mélanges d’histoire médiévale offerts à Michel Bur, Éditions Dominique Guéniot, Reims, 2009, p. 139-175 (p. 157 et p. 175). 3 Monthiers-en-Argonne, commune de Possesse : Marne, arr. Vitry-le-François, ancien cant. Heiltz-leMaurupt intégré en 2014 au nouveau canton de Sermaize-les-Bains ; diocèse Châlons, archid. Astenois, chef-lieu de doyenné. 4 Garin apparaît déjà en tant que curé de Louppy en 1183 (cf. no 42). 5 Condé (en-Barrois), aujourd’hui commune « Les-Hauts-de-Chée » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 6 Thierry, curé de Laimont est précédemment cité en 1168 et 1183 (cf. nos 22 et 42). 7 Laimont : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne. 8 Peut-être Garin de Louppy que l’on voit cité dans l’acte suivant. 9 Rembercourt (aux-Pots) : aujourd’hui Rembercourt-Sommaisne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar.

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de Salemanne1, Dodo de Josaincuria2, Bernacledus de Erise3, Valterus monachus, Urricus de Erise, Joannes de Barro4. Laici vero : Varinus et Andreas milites, Petrus, Richerus, Maurredus, Drogo de Condei. Ipsam vero ecclesiam de Melchia5 ad quam capella Condatensem(b) pertinet, tam laude et permissione Valteri6 archidiaconi quam mee, personarum etiam Tullensis, ut ibi abbatia construeretur, cum suarum integritate possessionum, esse donatam in veritate contestor ». (a) : comprendre Gemmo. – (b) : accertium C. – (c) : manifestate C. – (d) : discrimens C. – (e) : pertinescens C. – (f) : Condatensem C.

70 [1196-1198] Eudes [de Sorcy], chantre et archidiacre de Toul, confirme la donation de l’église de Merche et de sa fille, la chapelle de Condé, avec la dotation, la dîme et toutes les dépendances qu’avaient faite à l’abbaye de Lisle-en-Barrois l’évêque Henri [de Lorraine] et son oncle Gautier archidiacre [de Toul] pour y construire l’église abbatiale. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie dans un vidimus de 1353 par les notaires de la cour de Toul, perdu. – C. Copie de ce vidimus (1767), t. 2, p. 256, avec l’annotation en marge : « confirmation de la donnation de l’église de Mierches par Odon archidiacre de Toul ». – D. Copie (1767), t. 2, au chapitre « 18ème tiroir, Lisle ou Mierche », p. 657-658, sous la rubrique : « no 2. Titre sans datte portant confirmation de la donation cy-dessus7 et de la chapelle de Condé avec le lot de dixme et toutes ses appartenances ». – E. Copie dans l’Exordium, fondatio et translatio abbatiae Beatae Mariae de Insula Barrensi, ordinis cisterciensis, in dioecesi Tullensy, 18 H 1, t. 1, p. 3. – F. Copie partielle 18 H 1, t. 1, p. 798. a. Gallia christiana, t. XIII, op. cit., Ecclesiae Tullensis Instr., col. 506, sous la rubrique : Datur Henrico episcopo Tullensi locus de Melchia ut ibi abbatia de Insula construetur. Date : Dans le vidimus consacré à cette affaire de Condé, cette charte suit celle (supra no 69) de l’abbé Gemmon (1182/96-1198/1201)8 et a également le même objet, à savoir le lien entre l’église de Merche et la chapelle de Condé. Cet abbé de Saint-Benoît-en-Woëvre apparaît dans une



1 Salmagne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Ligny-en-Barrois ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 2 Non identifié. 3 Erize (la-Grande), aujourd’hui commune de Raival, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 4 Bar-le-Duc, Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 5 Annnotation en marge : « La chapelle de Condé appartient à l’église de Mierche ». 6 Gautier, sans doute l’archidiacre de Reynel, oncle d’Eudes* de Sorcy. 7 Donation par Henri de Lorraine, évêque de Toul, de l’autel de Merche (cf. supra no 19). 8 Cf. Denaix, Saint-Benoît, op. cit., p. 16-17.

Le s act e s charte de Guillaume d’Apremont en faveur de Lisle-en-Barrois, datable de 11971, et au total à trois reprises dans cette affaire de l’église de Condé (cf. nos 69, 70, 73).

Ego Odo2, Dei gracia Tullensis3 ecclesie cantor et archidiaconus, tam futuris quam presentibus notum fieri volo ecclesiam de Melchia4, cujus filiam capellam Condatensem5 constat esse, sicut veridica circummanentium tam clericorum quam laicorum attestatio confirmat, cum dote et decima ceterisque omnibus appenditiis, Henrico6 episcopo et Valtero7 archidiacono avunculo meo, quorum juris erat proprium eidem ecclesie inducere pastorem, ecclesie de Insula, ut ibi abbatia construeretur, perpetue donatione confirmasse. Hanc donationem iterato laudo et concedo et manutenere promitto, insuper et sigilli mei impressione confirmo. Testes : Gemmo8 abbas Sancti Benedicti9, Haimo10 quondam abbas de Vallibus11, Albricus Tullensis canonicus et capellanus12, Varinus decanus de Lupeio13, Gilbertus

1 Cf. no 65. 2 Eudes* de Sorcy qui apparaît comme archidiacre de Reynel en 1178, devint chantre de Toul, à la suite de son oncle Gautier de Sorcy, puis évêque de Toul (1219-1228). 3 Toul : Meurthe-et-Moselle, chef-lieu d’arr. et cant ; chef-lieu de diocèse. 4 Merche, site sur lequel vint s’implanter l’abbaye Notre-Dame de Lisle et ensuite prendre le nom de Lisle-en-Barrois ; aujourd’hui lieu-dit à Lisle-en-Barrois : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, église-mère de Condé. 5 Condé (en-Barrois), aujourd’hui commune « Les-Hauts-de-Chée » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Michel, chapelle fille de l’église de Merche. 6 Henri* de Lorraine, évêque de Toul (1126-1165). 7 Gautier* de Sorcy, archidiacre de Reynel, apparait déjà, quelques trente-cinq années plus tôt, vers 1162/63, dans une charte de l’évêque de Toul, Henri de Lorraine, concèdant aux moines de Lisle-en-Barrois l’autel de Merche avec sa dotation, ses dîmes et ses dépendances (cf. no 19), ce que vient de fait confirmer le présent acte. 8 Gemmon*, abbé de Saint-Benoît-en-Woëvre (1182/96-1198/1201) : cf. Denaix, Saint-Benoît, op. cit., p. 16-17. 9 Saint-Benoît-en-Woëvre, village aujourd’hui intégré à la commune de Vigneulles-les Hattonchâtel : (Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant. ; dioc. Metz, archid. Vic, doy. Gorze), abbaye – première implantation cistercienne dans le diocèse de Metz – fondée vers 1131/1132 par douze religieux venus de La Crète sur un domaine initial octroyé par le comte Airard de Reynel. 10 Haimon, outre cette mention, n’a été retrouvé que dans un seul acte du fonds de l’abbaye, un original daté de 1190 d’Agnès, comtesse de Bar, notifiant des donations accordées à l’abbaye (Meuse, Fonds de l’abbaye d’Evaux, 16 H 5, pièce no 33). À noter que de la mention de cet abbé dans le préseent acte, il se déduit que Haimon avait résigné sa charge abbatiale. 11 Evaux (alias Vaux-en-Ornois), écart de Saint-Joire : Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Gondrecourt, depuis 2014 cant. Ligny-en-Barrois ; dioc. Toul, archid. Ligny, doy. Gondrecourt – abbaye cistercienne créée en 1130 par Ebles, comte de Montfort, Thibaut II, comte de Champagne, et les moines de la Crête. 12 Vraisemblablement Aubry que l’on voit par la suite vicaire de la chapelle de Condé. 13 Louppy (le-Grand ou Louppy-le-Château), village sur la rive gauche de la Chée à 8 km au S de Vaubecourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar.

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sacerdos de Vavincourt1, Simon canonicus Sancti Theobaldi2 Mettensis3, Radulphus clericus dictus Præpositus, Petrus clericus de Salmania4. 71 [1196-1198] Eudes [de Sorcy], archidiacre de Toul, écrit à l’archevêque de Trèves, au doyen du chapitre et au prévôt de Saint-Siméon au sujet du différend entre les abbayes de Saint-Mihiel et de Lisle concernant la chapelle de Condé pour notamment remémorer le jugement de l’archevêque de Trèves Albéron [de Montreuil] qui avait confirmé les droits de l’Eglise de Toul sur l’église de Merche et sa chapelle, et rappelle que celles-ci ont été données à Lisle-en-Barrois pour qu’y soit construite l’église abbatiale. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie dans un vidimus (1353) par des notaires de la Cour de Toul, perdu. – C. Copie de ce vidimus (1767), t. 2, au chapitre « 8ème tiroir intitulé Condé », p. 256-258, avec l’annotation en marge : « attestation nouvelle que lesdites églises de Mierche et de Condé ont été données au monastère de Lisle. L’original est au no 3 » (d’après B). Date : Cet acte venant à la suite de celui confirmant la donation de l’église de Merche à l’abbaye de Lisle-en-Barrois (cf. vidimus de 1353) semble donc pouvoir être daté de la même époque ou des années qui suivent immédiatement : en effet, dans l’ensemble des documents ayant trait aux émoluments du vicaire de Condé, se trouve une notice de Mathieu de Lorraine, élu évêque de Toul fin 1198 (ou début 1199), après le décès d’Eudes de Vaudémont, le 23 ou le 27 novembre 1198.

Venerabilibus dominis suis, Dei gracia Treverensi5 archiepiscopo6, Villermo7 majoris ecclesie decano, Villermo ejusdem ecclesie archidiacono et Gerardo preposito Sancti Simeonis8 totoque capitulo Treverensi, O[do]9 Tullensis10 archidiaconus salutem et debite subjectionis obsequium. Quoniam in curia equitatis dignum duximus subjectione falcitatis manifesta veritate deprimere, ideo tam per fideles nuntios quam



1 Vavincourt, village sur le Nivolot, à 6 km au N de Bar-le-Duc : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Bar-le-Duc 2 ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 2 Saint-Thiébaut, collégiale à Metz comprenant huit chanoines, créée en 1161, dans une chapelle sous ce vocable qu’avait fondée deux clercs messins. 3 Metz : Moselle, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de diocèse. 4 Salmagne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Ligny-en-Barrois ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 5 Trèves : République fédérale allemande, Land Rhénanie-Palatinat, chef-lieu d’arr. (Kreis) ; siège métropolitain (suffragants : diocèses de Metz, Toul et Verdun). 6 À cette époque, l’archevêque de Trèves est Jean Ier (1189-1212). 7 Selon la Gallia christiana, XIII, col. 512-513, le doyen du chapitre de Trèves, Guillaume, apparaît de 1193 à 1212. 8 Collégiale fondée par l’archevêque de Trèves, Poppon, peu après la mort de saint Siméon, en 1035. 9 Eudes* de Sorcy qui apparaît comme archidiacre de Reynel en 1178, devint chantre de Toul, à la suite de son oncle Gautier de Sorcy, puis évêque de Toul (1219-1228). 10 Toul : Meurthe-et-Moselle, chef-lieu d’arr. et cant ; chef-lieu de diocèse.

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litteris nostris sigillatis super querela que versatur inter abbatiam Sancti Michaelis1 et abbatiam de Insula, sicut a predecessoribus meis et plurima circummanentium testium copia, didicimus rei veritatem vobis ad siquidem notificamus relatum nobis quippe est, abbatem Sancti Michaelis auribus vestris intimasse capellam Condatensem2 quam filiam esse accepimus, sicut veridicas relationes honestarum personarum asseritur sui juris esse et census et redditus nobis et predecessoribus nostris annuatim persolvisse quod omnino a tramitte veritatis alienum affirmamus. Illud est notificamus quod tempore venerabilis Alberonis3 archiepiscopi, abbas4 qui tunc temporis ecclesie Sancti Michaelis preerat, Drogoni5 qui adhuc super est quem in proprium pastorem, Henricus archidiaconus6 cognomine Apostolicus induxerat ne ibi divina celebraret, quoniam ab ipso et a capitulo suo donum non acceperat, interdicit et ad fedem metropolitanam appellavit. Quo comperto Henricus archidiaconus cum Hugone Albo7 decano8 et magistro Bonone archidiacono ad presentiam archiepiscopi venerunt, et jus et tenorem antiquum Tullensis ecclesie abbate presente rationabiliter exposuerunt. Archiepiscopus vero auditis utrorumque allegationibus, consilio et judicio honestarum personarum sibi assistentium, totius juris ecclesie probationem archidiacono sociisque suis adjudicavit qui peractis(a) probatione a die illa usque nunc pacifice absque contradictione possederunt. Hec autem omniaque vobis perscripsimus per decanum et clericos ministerii nostri presentes et absentes probare parati sumus. Propterea notificamus venerabilem virum episcopum, concedente Valtero archidiacono et Drogone proprio pastore, abbati et ecclesie de Insula ecclesiam Merchie cum omnibus appenditiis suis, ut ibi abbatia construeretur, in perpetuum contulimus. (a) : per acta C.

72 [1196-1198, avant le 27 novembre] Jean, abbé de Jouy, transmet le rapport d’enquête et d’arbitrage établi par frère Guy, son novice, ancien doyen de Châlons, sur la question de la chapelle de Condé qui opposait les



1 Saint-Mihiel (Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant ; dioc. Verdun, abbaye bénédictine. 2 Condé (en-Barrois), aujourd’hui commune « Les-Hauts-de-Chée » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Michel, chapelle fille de l’église de Merche. 3 Albéron de Montreuil, ancien princier de Metz (1123-1131), archevêque de Trèves (1131-1152). 4 Durant l’archiépiscopat d’Albéron de Montreuil, quatre abbés se sont succédé à Saint-Mihiel : Albert III (1128-1133), Lanzon II (1133-1139, 10 juillet), Kalo (1139-1149, 8 septembre) et Manegaud (1149-1178, 1er novembre). 5 Dreux, curé de Condé, est déjà mentionné en 1166 (cf. no 20). 6 Archidiaconé sans doute de Reynel, dans lequel se situait Condé. 7 Sans doute est-ce le même Hugues Le Blanc qui, en 1174, faisait construire la Maison-Dieu de Vaucouleurs (cf. no 27). 8 Sans doute doyen de Bar, doyenné dans lequel se situait Condé.

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abbayes de Saint-Mihiel et de Lisle-en-Barrois. Après avoir étudié les documents présentés par les deux parties, entendu leurs arguments et procédé à des auditions, jugeant la charte de donation par le comte Goufaud du domaine de Condé soumise par Saint-Mihiel trop altérée et en partie récrite pour être retenue comme valable, estimant que la lettre du pape Pascal II et les chartes des évêques Pierre de Brixey et Eudes de Vaudémont confirmant cette donation se retrouvent de ce fait sans valeur, que les chartes de l’évêque Henri de Lorraine et de l’archidiacre Eudes de Sorcy produites par l’abbaye de Lisle-en-Barrois témoignent pour elle, l’arbitre se prononce donc en faveur de cette dernière. A Original perdu, jadis scellé. B. Copie dans un vidimus (1353) par des notaires de la Cour de Toul, perdu. – C. Copie de ce vidimus (1767), t. 2, au chapitre « 8ème tiroir intitulé Condé », p. 258-262, avec l’annotation en marge : « Décision sur la donation de l’église de Mierche. L’original est au no 4 » (d’après B). Date : Le terminus ad quem est fourni par la mention de l’évêque de Toul, Eudes de Vaudémont, décédé le 23 ou le 27 novembre 1198.

Frater Joannes1, abbas Joiaci2, omnibus ad quos littere iste pervenerint, in Domino salutem. Notum sit omnibus fratrem Guidonem, novicium nostrum, quondam Cathalaunensem3 decanum, super negocio quod vertitur inter domnum abbatem et fratres Sancti Michaelis4 de Sancto Miherio5 ex una parte, et abbatem et fratres de Insula ex altera, de ecclesia de Condeio6 sic arbitratum esse, sicut in subsequenti serie continetur : « Frater Guido pauperum Joiaci minimus, cum divina miseratione simus in Dei servitium congregati, veritatis nos decet vestigiis efficienter inherere, unde super altercatione abbatum et conventus(a) Sancti Michaelis scilicet et de Insula, quantum exiguitatis nostre nobis ratio subministrat, visis et intellectis assertionibus et munimentis partium, sic arbitramur et motum animi sic expressimus(b), et hoc ipsum duobus venerabilibus viris, Garino scilicet de Setenvilla7 et Joanni de Porta8, presentiarum constitutis, diximus : abbas et fratres Sancti Michaelis confitentur

1 Jean Ier, cinquième abbé de Jouy (1188-1218). Cf. abbé Alfred Bonno, Histoire de l’abbaye de la forêt de Jouy-le-Châtel (Seine-et-Marne), Provins, Charles Louage, 1902, 162 p. (chapitre VII, p. 43-55). 2 Jouy-en-Brie, abbaye cistercienne, fille de Pontigny, fondée en 1124 par Thibaut II, comte de Champagne : Seine-et-Marne, arr. et cant. Provins ; dioc. Sens. 3 Châlons (en-Champagne) : Marne, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de diocèse. 4 Abbaye o.s.b. Saint-Michel qui a donné son nom à la ville de Saint-Mihiel. 5 Saint-Mihiel : Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Rivière, chef-lieu de doy. 6 Condé (en-Barrois) : aujourd’hui commune Les-Hauts-de-Chée, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Michel. 7 Stainville, village sur la Saulx : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Ancerville ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Dammarie. 8 La Porte, nom de l’un des quatre lignages patriciens de Verdun.

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Condatensem ecclesiam sibi donatam fuisse a duce Wlfado1 et sicut ille donavit a sancte recordationis Pascali2 papa(c) confirmatam3. Petri4 quoque quondam Tullensis(d) episcopi litteras(e) exhibent continentes quod ipse dictam ecclesiam eis donavit, Odonis5 et qui modo Tullensis preest ecclesie ipsum eandem istis donasse protestantes litteras in medium deducunt. Abbas et fratres de Insula dicunt a pie recordationis Henrico6 Tullensi(f) episcopo sibi donatam esse ecclesiam de Melchia cum omnibus appenditiis, litteras donationis proferunt, facte de conscientia Odonis7 archidiaconi Tullensis et presbiteri Condatensis ad(g) hoc vocati. Testes induxerunt ad probandum quod Condatensis ecclesia capella fuit Merchie unde cum esset de appenditiis Merchie Condatum sui juris esse contendunt. Nos igitur, hiis et aliis que circa hoc dicuntur, prout nobis desuper datum est, intellectis, ratione previa sic diffiniendo quam in nobis est procedimus : in primis considerandum est quod confessio facta in jure, in eo in quo pro confitentibus facit rata non habetur nisi aliis aminiculis adjuvetur, in eo autem in quo contra eos facit confitentes pro judicatis habentur, et in eos nulle sunt partes judicantium. Confitetur(h), abbas Sancti Michaelis et sui sibi datam ecclesiam Condati a duce Wlfaldo, datam nihilominus a Petro episcopo eandem et confitentur sibi datam ab Odone episcopo.



1 Donation de la villa de Condé par le comte Wulfoald (722 ou 723, janvier), éd. André Lesort, Chroniques et chartes de l’abbaye de Saint-Mihiel, Mettensia VI, no 3, p. 52-54. N.B. : il s’agit d’un acte faux. André Lesort relève en effet, p. XLI, que « l’auteur de la Chronique – qui écrivait dans le second quart du xie siècle – nous apprend que les premiers actes étaient alors endommagés au point d’être illisibles et que, pour en connaître la teneur, on devait se servir des transcriptions ou récrits qui en avaient été effectués : modo jam vetustate confecta vix nisi rescriptorum amminiculo legi queunt. Moins d’un siècle plus tard, ces récrits devaient être eux-mêmes en fort mauvais état, car une mention ajoutée dans le cartulaire I nous fait connaître que la charte 2 avait été récrite, ainsi que plusieurs autres, en 1093 ». Il précise, p. LVI, que l’acte 3 « n’offre, dans son aspect général, aucun des caractères de l’époque mérovingienne ; on y trouve le mot mansis qui ne se trouve pas avant l’époque carolingienne ; et, s’il a jamais existé une charte authentique du comte Goufaud pour donner à l’abbaye de Saint-Mihiel le domaine de Condé, elle était assurément rédigée dans un tout autre style. De bonnes raisons nous permettent d’ailleurs de penser que cette charte authentique a réellement existé, car nous trouvons dans notre pièce 3 certaines traces des habitudes courantes sous les rois de la première race. Le mot farinariis n’aurait sans doute pas été employé à une époque plus tardive, où le mot molendina fut d’un usage courant. D’autre part, l’expression quorum basilicae ibidem sunt constructae nous reporte à des temps très anciens, où il y avait dans les monastères plusieurs églises, généralement une en l’honneur de chacun des saints patrons ; c’était là un usage qui tendit à disparaître dès la fin de la période mérovingienne. Ainsi la charte 3 présente quelques caractères se rapportant à l’époque à laquelle elle est attribuée. Mais la correction de son style et la divergence de ses éléments chronologiques nous prouvent avec certitude qu’elle a été profondément altérée par les copistes qui nous l’ont transmise, et cette altération nous empêche de lui accorder la confiance que mériterait un texte plus conforme aux usages des premières années du huitième siècle ». 2 Pascal II, pape (30 août 1099-1021 janvier 1118). 3 Voir le privilège du pape Pascal II, daté du Latran le 30 avril 1105, confirmant les biens de l’abbaye de Saint-Mihiel, copie dans le cartulaire I (xiie siècle), ch. XLIII, p. 105 (éd. A. Lesort, no 60). 4 Pierre* de Brixey, évêque de Toul (1167-1191). 5 Eudes* de Vaudémont, archidiacre, puis évêque de Toul à la mort de Pierre de Brixey (1191, après le 27 août – 1198, 26 novembre). 6 Henri* de Lorraine, évêque de Toul (1125-1165). 7 Eudes* de Sorcy, archidiacre de Toul en 1178, puis chantre, et enfin évêque de Toul (1219-1228).

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Jus dicit : « quod meum est, meum amplius fieri non potest »1, alibi lex dicit « dare est accipientis facere »2. Sic ergo proceditur. Confesssio abbatis Sancti Michaelis de donatione dicti ducis(i) « officit, non proficit »3 sibique, non adversariis, prejudicium parit. Si dux dedit, ergo accipientium fecit, si accipientium fecit, ergo amplius eorum fieri non potuit. Ergo Petrus episcopus dando nihil fecit, quia et si dare voluit, dare ut dictum est non potuit ; de donatione Odonis episcopi, idem propter eandem causam. Sic igitur concluditur quod prima donatio secundam et tertiam tollit et perimit ; quam ratam accipimus quantum ad eos qui eam sibi in patrocinium assumunt, quantum ad Insulanos autem nulla est, quia privilegium ducis quod proponitur nec in prima figura nec sine vituperatione apparet, ymo abolitum et interlineari(j) subscriptione viciatum et inspicientem incertum dimittit. Unde nullam merito fidem facit sic privilegium Pascalis pape nihil prodest quia si nihil probatur in primo datum, nihil est in secundo confirmatum. Contrario sic proceditur. Littere Henrici episcopi videntur insufficientes quia nihil exprimunt nominatim de Condato. Unde contra eos ipsas debemus interpretari qui facere debuerunt ut res apertius conscriberetur, sed nec in attestationibus eorum nominatim data reperitur Condatensis ecclesia quod etiam capella Merchia fuerit. Tantum de auditu probatur, testimonium de auditu constat, non admittendum, nisi specialiter in casibus. Denique videtur, quod ex donatione Henrici episcopi non possint obtinere Condatum, quia tunc habebat Condatum proprium pastorem sicut in hisdem litteris continetur. Si ergo proprium pastorem habebat, jam matris ecclesia erat sicut videtur, ergo jam nec ad Merchiam nec ad aliam appendebat, immo per se sensebatur ; ergo ex interpretatione illius clausule, cum appenditiis videntur non obtinere(k) Condatensem ecclesiam. Hiis et aliis rationibus quas brevitas pagine prosequi non permittit ex utroque latere constringimur et artamur, tamen quia sic opportet dicimus tres donationes ducis scilicet, Petri et Odonis episcoporum propter predictas rationes nullius esse momenti. Litteras Henrici episcopi plus aliquid facere sentimus, quibus attestatur Condatensis presbiteri testimonium et aliorum testium depositiones ; ad hoc enim videtur presbiter Condatensis ab episcopo Henrico in donatione evocatus ut eum non lateret matricis ecclesie donatio, de cujus appenditiis sua erat, sicut idem ipse a suis se testatur predecessoribus accepisse. Alii quoque testes non omnimodis inutiles sunt, licet de auditu tantum loquantur, siquidem cum hujusmodi antiquitates non nisi per relationem et auditum valeant(l) probari et saltem quia ad consentientem famam nos inclinare videntur que et ipsa – sicut lex dixit : « fidem facit rei de qua queritur4 » – accedit ad hoc(m) quod, sicut in attestationibus legitur, super ecclesiam Condatensem questio pullulavit inter abbatem et conventum Sancti Michaelis et archidiaconum



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Adage de droit romain. Cf. Saint Ambroise, Opera omnia, De incarnatione Domini, livre 1, chap. 4, § 30. Justinien, livre IV, titre VI : De actionibus. Thomas d’Aquin. Citation extraite du Rescrit de l’empereur Hadrien, repris dans le Digeste (Digesta Justiniani, second recueil établi par Justinien), Loi VII, 2 (de testibus) qui aborde le rôle du juge qui se doit de rechercher la vérité et établir sa conviction :

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Tullensem, coram Alberone venerabili quondam Trevirensi archiepiscopo, et abbas(n) cum suis contrarium carentum(o) reportavit et a causa per sententiam cecedit. Postremo causa eadem de qua nunc agitur venerabili Joanni1 archiepiscopo, decano et archidiacono Treverensibus qui nunc sunt apostolice sedis legati(p), est auctoritate commissa sublato appellationis remedio, qui testibus receptis ex parte Insulani et suorum abbate Sancti Michaelis appellante quanvis non pateret aditus appellandi, tamen ad aliquid appellationem interpositam sustinentes, proprietatis questione adversariis reservata. Domnum abbatem Insulanum et conventum in possessionem ecclesie Condatensis per sententiam induxerunt, singulis igitur equitatis lance pensatis cum donationes prenotate nullum robur obtineant, abbatemque Sancti Michaelis et suos prius in causa proprietatis succubuisse, tandem in causa possessionis inferiores exitisse luce clarius constet, precipueque cum testium depositiones donationi Henrici episcopi suffrangentur et, fama consentiens, arbitrando dicimus et secura conscientia pronunciamus in jure Condatensis ecclesie domnum abbatem de Insula et conventum esse potiores, et ut eam tanquam propriam perpetua pace possideant, domnum abbatem Sancti Michaelis suumque conventum eadem de cetero carituros nec habituros ulterius super hoc locum vel licentiam refragandi. Nam si nihil aliud esset quod ad arbitrandum sic impelleret, id tamen nostre moneret quod in juris apicibus legitur promulgatum ubicumque partis utriusque jus obscurum reperitur semper pro possessore pronuntiatur ». (a) : exprimimus C. – (b) : conventum C. – (c) papae C. – (d) : Tullesis C. – (e) : litteris C. – (f) : Tullensis C. – (g) : manque en C. – (h) : sic, alors qu’on attendrait plutôt Confitentur. – (i) : duci C. – (j) : intelleneari C. – (k) : obstinere C. – (l) : valleant C. – (m) : hec C. – (n) : abas C. – (o) : sic. – (p) : mot manquant en C restitué par le contexte.

73-a 1198, 29 janvier Arnoul, abbé de Lisle, et Gemmon, abbé de Saint-Benoît-en-Woëvre, notifient l’accord conclu entre les abbayes de Lisle-en-Barrois et de Saint-Mihiel sur leurs droits respectifs dans la paroisse de Condé : l’abbaye de Saint-Mihiel continuera à recevoir, comme cela se pratiquait depuis toujours, deux tiers des dîmes du village de Condé, tous les autres revenus étant partagés en parts égales entre lesdites abbayes ; chacune règlera sa part de la redevance annuelle due à l’évêque (pensio cathedratici) ; en cas de retard de paiement du cens, le litige sera traité par l’abbaye de Saint-Mihiel et les débiteurs lui règleront leur pénalité selon la coutume. L’abbaye de Saint-Mihiel, sans consulter l’abbaye de Lisle, choisira le vicaire qui,

quae argumenta et ad quem modum probandae cuique rei sufficiant, nullo satis certo modo definiri potest. Sicut non semper, ita saepe sine publicis monumentis cujusque rei veritas deprehenditur. Alias numerus testium, alias dignitas et auctoritas, alias veluti consentiens fama, confirmat rei, de qua quæritur, fidem. Hoc ego solum tibi rescribere possum summatim, non utique ad unam probationis speciem cognitionem statim alligari debere ; sed ex sententia animi tui te æstimare debere, quid aut credas, aut parum probatum tibi opineris. 1 Jean Ier, archevêque de Trèves (1189-1212).

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après avoir reçu la cura animarum de l’évêque diocésain, prêtera fidélité en premier lieu aux frères de Lisle ; si, malgré son serment, le vicaire venait à agir à l’encontre de l’abbaye de Lisle, elle le citera et pourra lui retirer son vicariat, sans opposition des frères de Saint-Mihiel ni d’autres. Aucune des deux abbayes ne pourra transférer à une autre personne les droits qu’elle détient sur l’église de Condé sans consentement de l’autre. Elles s’accordent mutuels conseil et aide et établissent une confraternité spirituelle notamment pour le décès de l’un des leurs. A1. Original sur parchemin, sous forme de charte partie (volet gauche) par cy ro gra phum (moitié basse des lettres de la devise à droite, de haut en bas), larg. 220 × haut. 570 mm, dont repli 20/18 mm, jadis muni du sceau des abbés Arnoul de Lisle-en-Barrois, Gemmon de Saint-Benoîten-Woëvre, Nicolas de Saint-Mihiel, du prieur Hugues de Saint-Mihiel, ainsi que de celui de l’abbé de Beaulieu Thierry. Meuse, Fonds de Saint-Mihiel, 4 H 33 (pièce no 41)1. 2 A . Second volet (partie droite intitulée au nom de Saint-Mihiel) du chirographe, autrefois conservé dans les archives de Lisle-en-Barrois, perdu. B. Copie dans un vidimus (1353) par des notaires de la Cour de Toul, perdu. – C. Copie de ce vidimus dans le Cartulaire de Lisle-en-Barrois (1767), t. 2, au chapitre « 8e tiroir intitulé Condé », p. 265-267, avec en marge l’annotation : « transaction du mois de février 1198 entre les abbayes de Lisle et saint Michel de Saint-Mihiel sur le patronage de l’église de Condé et dixmes » (d’après B). – D. Copie de dom Colloz (18 mars 1789). BnF, coll. Moreau, vol. 99, fol. 155 (d’après A). a. Lesort, Cartulaire de Saint-Mihiel, no 140, p. 41-42. Ind. : Lettre d’Innocent III (1199, 15 mai – Latran), 18 H 1, t. 2, au chapitre « Condé », p. 8, qui confirme l’accord entre les deux abbayes […] et compositionem quam cum fratribus Sancti Micaelis super ecclesia Condatensi fecistis […] confirmamus.

|01| Ad repellendam versutiam falsitatis, necessario inducitur |02| testimonium veritatis. Eapropter ego Arnulfus2, dictus abbas de |03| Insula, et ego Gemmo3, dictus abbas Sancti Benedicti4, notum |04| facimus presentibus et futuris quod, de assensu capituli dictę ecclesię nostrę |05| de Insula, quęrela quę inter ipsam et ęcclesiam Sancti Michaelis5 versabatur |06| super patronatu ecclesię Condatensis6

1 No 80 du catalogue de la coll. Marchand. 2 Arnoul, quatrième abbé cistercien (1191-1197), démissionna semble-t-il en 1198, vivait encore en 1201 (cf. Series abbatum, 18 H 1, t. 1, p. 45). 3 Gemmon, abbé de Saint-Benoît-en-Woëvre (1182/96-1198/1201), prit une part active dans cette affaire de la chapelle de Condé. 4 Saint-Benoît-en-Woëvre, commune de Vigneulles-les-Hattonchâtel : (Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant. ; dioc. Metz, archid. Vic, doy. Gorze), abbaye – première implantation cistercienne dans le diocèse de Metz – fondée vers 1131/1132 par douze religieux de La Crète et le comte Airard de Reynel, abbaye mère de Notre-Dame de Lisle. 5 Abbaye Saint-Michel de Saint-Mihiel : Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Rivière, chef-lieu de doyenné. 6 Condé (en-Barrois), commune « Les-Hauts-de-Chée » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Michel, chapelle fille de l’église de Merche (Lisle-en-Barrois).

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et quibusdam aliis proventibus ipsius in hunc |07| modum sopita est. Ecclesia itaque Sancti Michaelis duas partes decimę villę |08| Condatensis, sicut ab antiquo solebat, possidebit. Cetera autem omnia |09| ad ipsam ecclesiam pertinentia predicta monasteria ex equo divident inter se |10| in omnibus commodis, sive in oblationibus, sive in decimis, sive in dote |11| altaris, aragiis etiam et censibus. Pensionem vero cathedratici utraque ęc-|12|-clesia ex equo persolvet. Si autem debitores censuum statutis diebus eos non per-|13|-solverint, justitia ad ęcclesiam Sancti Michaelis specialiter spectabit et penam more eidem |14| ecclesię tantum debitores persolvent. Porro ecclesia Sancti Michaelis vicarium eliget, |15| personam videlicet honestam, legitimam et ad hoc idoneam que in eadem villa pie|16| Deo deserviat, inconsulta ecclesia de Insula ; quę persona, suscepta cura animarum a |17| diocesano episcopo, primo loco fidelilatem jurabit fratribus de Insula tam in fructibus ad e-|18|-os pertinentibus quam in justitiis faciendis, secundo fratribus Sancti Michaelis. Predictus autem vica-|19|-rius institutus, si contra ecclesiam de Insula maliciose et contra juramentum suum in a-|20|-liquo egerit, fratres de Insula coram suo judice eum convenient et pro posse suo eum a vi-|21|-caria amovebunt, non impedientibus fratribus Sancti Michaelis nec aliis pro se. Neutra autem ec-|22|clesiarum jus quod habet in ecclesia Condatensi poterit transferre in aliam personam sine consensu al-|23|-terius. Predicte autem ęcclesię mutuum consilium et ausilium in jure suo conservando in-|24|-vicem sibi impendent et in spiritualibus mutua erit fraternitas, ita ut, decedente aliquo |25| fratrum de Insula, fratres de ecclesia Sancti Michaelis spirituale obsequium ei celebrabunt, et simili |26| modo fratres de Insula pro fratribus Sancti Michaelis. Ut autem hec omnia rata permane-|27|-ant, sigillorum nostrorum impressione cum testimonio subscriptarum personarum diligenter confir-|28|-mare curavimus. Testes Wido, Trium fontium1 monachus ; Petrus2, prior3 Barri4 ; Ga-|29|-rinus, prepositus Sancti Maximi5 Barri ; Johannes, presbiter de Porta6, quibus mediantibus predictę pacis |30| bonum Deo volente provenit ; Theodericus7 etiam, abbas Belli loci8, dicte paci fideliter insistens |31| ad ferendum testimonium sigillum suum decrevit apponere ; Ulricus, prepositus ; Dodo, |32| thesaurarius predictę ecclesię ; magister Nicholaus Virdunensis9 ; Willelmus et Robinus, mo-|33|-nachi Sancti Michaelis ; Albericus, capellanus Condati.

1 Trois-Fontaines (l’abbaye) : Marne, arr. Vitry-le-François, cant. Sermaize-les-Bains, abbaye cistercienne, fondée en 1118, fille aînée de Clairvaux, abbaye mère notamment de La Chalade, Orval, Monthiers-en-Argonne, etc. 2 Pierre, prieur de Bar-le-Duc, se rencontre à nouveau en 1219 (cf. no 106). 3 Il existait à Bar-le-Duc un prieuré, sous le titre de Notre-Dame, fondé en 1088 (cf. Dictionnaire topographique de la Meuse, p. 14). 4 Bar-le-Duc : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doyenné. 5 Collégiale Saint-Maxe à Bar-le-Duc. 6 Peuet-être Port, aujourd’hui Saint-Nicolas-de-Port : Meurthe-et-Moselle, arr. Nancy, ancien chef-lieu de cant., désormais cant. Jarville-la-Malgrange ; dioc. Toul, chef-lieu d’archid. et doy. 7 Thierry II, abbé de Beaulieu (… 1191-1198). 8 Beaulieu (en-Argonne) (abbatia Sancti Mauritii) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont. 9 Verdun : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de dioc., archid. et doy.

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Actum anno Verbi incarnati Mo |34| Co XCo VIIIo, IIIIo kal.. Februarii. 73-b 1198, 29 janvier Nicolas, abbé, et Hugues, prieur, de Saint-Mihiel notifient l’accord qu’ils ont conclu avec l’abbaye de Lisle-en-Barrois sur leurs droits respectifs dans la paroisse de Condé : l’abbaye de Saint-Mihiel continuera à recevoir deux tiers des dîmes du village de Condé, tous les autres revenus étant partagés en parts égales entre lesdites abbayes ; chacune règlera sa part de la redevance annuelle due à l’évêque (pensio cathedratici) ; en cas de retard de paiement du cens, le litige sera traité par l’abbaye de Saint-Mihiel et les débiteurs lui règleront leur pénalité selon la coutume. L’abbaye de Saint-Mihiel, sans consulter l’abbaye de Lisle, choisira le vicaire qui, après avoir reçu la cura animarum de l’évêque diocésain, prêtera fidélité en premier lieu aux frères de Lisle ; si, malgré son serment, le vicaire venait à agir à l’encontre de l’abbaye de Lisle, elle le citera et pourra lui retirer son vicariat, sans opposition des frères de Saint-Mihiel ni d’autres. Aucune des deux abbayes ne pourra transférer à une autre personne les droits qu’elle détient sur l’église de Condé sans consentement de l’autre. Elles s’accordent mutuels conseil et aide et établissent une confraternité spirituelle notamment pour le décès de l’un des leurs. A². Volet de droite du chirographe perdu. B. Copie dans un vidimus (1353) par des notaires de la Cour de Toul (d’après A²), perdu. – C. Copie de ce vidimus (1767), t. 2, au chapitre « 8e tiroir intitulé Condé », p. 265-267, avec en marge l’annotation : « transaction du mois de février 1198 entre les abbayes de Lisle et saint Michel de Saint-Mihiel sur le patronage de l’église de Condé et dixmes » (d’après B).

Ad repellendam versutiam falsitatis, necessario inducitur testimonium veritatis. Eapropter ego Nicolaus1, abbas Sancti Michaelis, et ego Hugo, prior ejusdem ecclesie et totum capitulum nostrum, notum facimus presentibus et futuris quod, de assensu nostro, querela que inter nos et ecclesiam de Insula versabatur super patronatu ecclesie Condatensis et quibusdam aliis proventibus ipsius in hunc modum sopita est. Ecclesia itaque nostra duas partes decime ville Condatensis, sicut ab antiquo solebat, possidebit. Cetera autem omnia ad ipsam ecclesiam pertinentia predicta monasteria ex equo divident inter se in omnibus commodis, sive in oblationibus, sive in decimis, sive in dote altaris, aragiis etiam et censibus. Pensionem vero cathedratici utraque ecclesia ex equo persolvet(a). Si autem debitores censuum(b) statutis diebus eos(c) non persolverint, justitia ad ecclesiam Sancti Michaelis specialiter spectabit et penam more eidem ecclesie tantum debitores persolvent(d). Porro ecclesia Sancti Michaelis vicarium eliget, personam videlicet honestam, legitimam et ad hoc idoneam que in eadem villa pie Deo deserviat, inconsulta ecclesia de Insula ; que persona, suscepta cura animarum a diocesano episcopo, primo loco fidelitatem jurabit fratribus de Insula tam in fructibus ad eos pertinentibus quam in justitiis faciendis, secundo fratribus Sancti



1 Nicolas, abbé de Saint-Mihiel (1191-1198).

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Michaelis. Predictus autem vicarius institutus, si contra ecclesiam de Insula maliciose et contra juramentum suum in aliquo egerit, fratres de Insula coram suo judice eum convenient(e) et pro posse suo eum a vicaria amovebunt, non impedientibus fratribus Sancti Michaelis nec aliis pro se. Neutra(f) autem ecclesiarum jus quod habet in ecclesia Condatensi poterit transferre in aliam personam sine consensu alterius. Predicte autem ecclesie mutuum consilium et auxilium in jure suo conservando invicem sibi impendent et in spiritualibus mutua erit fraternitas, ita ut, decedento aliquo fratrum de Insula, fratres de ecclesia Sancti Michaelis spirituale obsequium ei celebrabunt, et simili modo fratres de Insula pro fratribus Sancti Michaelis. Ut autem hec omnia rata permaneant, sigillorum nostrorum impressione cum testimonio subscriptarum personarum diligenter(g) confirmare curavimus. Testes Wido, Trium fontium monachus ; Petrus, prior Barri ; Garinus, prepositus Sancti Maximi Barri ; Johannes, presbiter de Porta, quibus mediantibus predicte pacis bonum Deo volente provenit ; Theodericus etiam, abbas Belli loci, dicte paci fideliter insistens ad ferendum testimonium sigillum suum decrevit apponere(h) ; Ulricus, prepositus ; Dodo, thesaurarius predicte ecclesie ; magister Nicholaus Virdunensis1 ; Willelmus et Robinus, monachi Sancti Michaelis ; Albericus, capellanus Condati. Actum anno Verbi incarnati millesimo centesimo nonagesimo octavo, IIIIo kal. Februarii. Variantes et erreurs de B : (a) : persolvent. – (b) : scensuum. – (c) : absent. – (d) : persolventer. – (e) : convenerint. – (f) : neutrarum. – (g) : deligenter. – (h) : imponere.

74 [1198, février] Jean, archevêque de Trèves, juge pontifical délégué, ratifie la transaction conclue entre les abbayes de Saint-Mihiel et de Lisle-en-Barrois relative au patronage de l’église de Condé ainsi qu’à ses dîmes. A. Original perdu, jadis scelllé. B. Copie dans un vidimus de 1353 par les notaires de la cour de Toul, perdu. – C. Copie de ce vidimus (1767),, t. 2, au chapitre « 8e tiroir intitulé Condé », p. 267, avec en marge l’annotation : « autorisation de ladite transaction par l’archevêque de Trèves audit mois de février 1198. L’original est au no 8 » (d’après A et B). Date : L’accord entre les abbayes de Saint-Mihiel et de Lisle réglant leur différend sur la chapelle de Condé étant daté du 29 janvier 1198 (voir ci-dessus no 71), il est donc logique, ainsi que l’a porté le scribe dans son annotation en marge, que cette ratification de l’archevêque de Trèves soit intervenue dans la foulée, au mois de février donc.



1 Bien qu’ils soient contemporains, il ne s’agit vraisemblablement pas du célèbre orfèvre, né à Verdun en 1130 et mort à Torunai en 1205.

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L e s acte s

Ego Joannes1, Dei gracia Trevirorum2 archiepiscopus, et Villermus archidiaconus ejusdem ecclesie omnibus ad quos presens pagina pervenerit, salutem in Domino. Universitati vestre notum facimus quod cum a sede apostolica in mandatis accepissemus ut causam que(a) inter fratres Sancti Michaelis3 et monasterium de Insula super patronatu de altari de Condeyo4 et decimis ejus vertebatur, fine canonice fineremus utramque partem ad bonum pacis commonuimus totamque ad hoc opus(b) et diligentiam impedentes. Sciat itaque universitas vestra quod ipsam transactionem ad quam(c) faciendam partes induximus modo de nostra conventione(d) et voluntate factam, sicut in quartis(e) predictorum monasteriorum Insule videlicet et Sancti Michaelis sigillis eorum munitis continetur, attestamus et auctoritate apostolica et nostra presentis rescripti testimonio et sigillorum nostrorum appositione perpetuo confirmamus sub pena excommunicationis attentius inhibentes ne quis predictam compositionem infringere vel cassare presumat. (a) : causamque C. – (b) : operam C. – (c) : conventio C. – (d) : le scribe avait d’abord écrit ipsam, mot qu’il a rayé pour suscrire quam. – (e) : sic.

75 [1198, février] Eudes [de Sorcy], chantre et archidiacre de Toul, notifie approuver l’accord conclu entre les abbayes de Lisle-en-Barrois et de Saint-Mihiel au sujet de la chapelle de Condé. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie dans un vidimus (1353) par des notaires de la Cour de Toul, perdu. – C. Copie de ce vidimus (1767), t. 2, au chapitre « 8e tiroir intitulé Condé », p. 267-268, avec en marge l’annotation : « confirmation de la transaction ci-dessus » (d’après B). Date : L’accord entre les abbayes de Saint-Mihiel et de Lisle réglant leur différend sur la chapelle de Condé étant daté du 29 janvier 1198 (cf. supra no 71), il est donc logique, ainsi que l’a porté le scribe dans son annotation en marge de l’acte (no 72) ci-dessus, que les ratifications de l’archevêque de Trèves et de l’archidiacre Eudes de Sorcy soient intervenues dans la foulée, au mois de février.

1 Jean Ier, archevêque de Trèves (1189-1212). 2 Trèves : République fédérale allemande, Land Rhénanie-Palatinat, chef-lieu d’arr. (Kreis) ; siège métropolitain (suffragants : diocèses de Metz, Toul et Verdun). 3 Saint-Mihiel : Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant. ; abbaye bénédictine du diocèse de Verdun, archid. Rivière, chef-lieu de doy. 4 Condé (en-Barrois) : aujourd’hui commune « Les-Hauts-de-Chée » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Michel, chapelle fille de l’église de Merche (Lisle-en-Barrois).

Le s act e s

Ego Odo1, Tullensis2 ecclesie cantor et archidiaconus, universis ad [quos] presens scriptum pervenerit notum facio et sigilli mei impressione confirmo quia pacem inter ecclesiam de Insula et ecclesiam Sancti Michaelis3, de capella Condatense4 ratam habeo et approbo. 76 1198 Thiébaut, comte de Bar, donne en perpétuelle aumône aux frères de Lisle-en-Barrois sa grange sur la côte près de Bar, avec toutes ses dépendances à savoir la corvée, les terres de labour et le bois appelé Morsol dont, pour contrer la destruction, il donne le pré de Pontesilva ainsi que les pâtures qu’il possède tant dans le bois qu’en plaine. A. Original perdu. B. Copie (1767), t. 2, au chapitre « 4e tiroir intitulé Bar le Duc », p. 73-74, sous la rubrique : « de l’an 1198. Titre d’une grange proche de Bar et de l’usage du bois dit bois de Morsolles », et avec l’annotation en marge : « no 1er. Authentique. Après les titres de Bar du présent cartulaire, voyes encore la page 349 du cartulaire de l’armoire à un volet » (d’après A). a. J. Laplace, Actes des comtes de Bar, no 26 Anal. : Grosdidier de Mâtons, Catalogue, no 165, p. 61. – Le comté de Bar, op. cit., p. 230.

Ad removendam falsitatis versutiam, necessaria est veritatis agnitio cumque a mente mortalium sicut humane fragilitatis est de facili recedat contractum series nisi scripto commendetur. Ego Theobaldus5, Barrensis6 comes, litterarum testimonio decrevi commendare quod, tam pro mea quam predecessorum meorum salute, dedi in perpetuam elemosinam fratribus de Insula grangiam meam que est in colle7 prope Barrum8 cum omnibus ejus appenditiis, croata scilicet et terris aratoriis et nemore [quod] Morum silva9 dicitur, ad omnes usus grangiae illius praeter nemoris

1 Eudes* de Sorcy qui apparaît comme archidiacre de Reynel en 1178, devint chantre de Toul, à la suite de son oncle Gautier de Sorcy, puis évêque de Toul (1219-1228). 2 Toul : Meurthe-et-Moselle, chef-lieu d’arr. et cant ; chef-lieu de diocèse. 3 Saint-Mihiel : Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant. ; abbaye bénédictine du diocèse de Verdun, archid. Rivière, chef-lieu de doyenné. 4 Condé (en-Barrois) : aujourd’hui commune « Les-Hauts-de-Chée », Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Michel, chapelle fille de l’église de Merche (Lisle-en-Barrois). 5 Thiebaut Ier, fils de Renaud II, comte de Mousson (1190-1197), comte de Bar, comte de Luxembourg (par son troisième mariage, en 1197, avec Ermesende de Luxembourg), † 11 ou 12 novembre 1214). 6 Le Barrois, dont la capitale est Bar-le-Duc (voir ci-dessous). 7 Vraisemblablement la côte Sainte-Catherine à Bar-le-Duc, au sud, en face de la ville et du château. 8 Bar-le-Duc, Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doyenné. 9 Morsol, lieu-dit sur les communes de Bar-le-Duc et Behonne (cf. Dictionnaire topographique de la Meuse, p. 160).

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destructionem dedique eis pratum de Pontesilva1 decimationem(a) Sancti Maximi2, pasturas quoque que mee propria sunt, tam in nemore quam in plano eis contuli. Sed sciendum est, quod si jam dicti fratres convicaneis suis dampnum aliquod, vel in pratis, vel in segetibus suis intulerunt, sine emendatione dampnum factum restaurabunt. Sunt autem hec supradicta sub hiis conventionibus data eis quod de communibus fructibus illius grangie vivent homines et equus unus et si plura quam duo aratra ibi instituantur, plures addentur homines de communi consideratione comitis et fratrum ; de reliquis vero fructibus exceptis nutrimentis eorum medietas erit comitis ; de parte tamen ipsius comitis reddentur annuatim quinque modia segetis canonicis(b) Sancti Maximi ; dominus(c) comes dictam segetem eis in alio loco assignaverit. Ceterum animalia illius grangie ad opera mea facienda nulla coactione distraentur. Ad hoc itaque legitimorum virorum addimus testimonium : Th[eobaldi] comitis ; A[rnulfi]3 abbatis ; domini Garini, domni Joannis, canonicorum4 Barrensium ; domini Therrici militis de Novavilla5 ; Radulphi ; Theobaldi ; Gujardi de Molendinis6. Que ut rata permaneant, sigilli mei impressione muniri. Datum per manum meam, anno incarnati Verbi millesimo centesimo nonogesimo octavo. (a) : decimatione B. – (b) : canonici B. – (c) : Domine B.

77 [… 1191-1198 …] Thierry II, abbé de Saint-Maurice de Beaulieu, notifie la fin du différend qui opposait l’abbaye de Lisle à la famille de Thierry de Riaucourt au sujet d’un pré à Lamermont auquel, à raison du droit héréditaire qu’il revendiquait être sien, Bertrand de Riaucourt renonce absolument, promesse inviolable que personne ne viendra perturber. A. Original perdu. B. Copie (1767), t. 2, au chapitre « 17e tiroir intitulé Lamermont », p. 640, no 10, sous la rubrique : « Titre sans datte pour un pré à Lamermont, en forme de transaction ou accord avec Bertrand de Ruaucourt et ses cohéritiers ». Date : Thierry II, abbé de Beaulieu-en-Argonne, principalement rencontré entre 1195 et 1198, a succédé à Gervais III, attesté en 1184 (charte d’Henri de Blieskastel, évêque de Verdun : BnF,



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Lieu-dit non identifié. Saint-Maxe, collégiale à Bar-le-Duc, fondée à la fin du xe siècle. Arnoul, abbé de Lisle-en-Barrois (1191-1198). Chanoines de Saint-Maxe. Neuville (sur-Ornain) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne. 6 Sans doute Maulan : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Ligny-en-Barrois, depuis 2014 cant. Ancerville ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Dammarie.

Le s act e s coll. Moreau, t. 87, fol. 187). Un compromis qu’il passa avec Gontier de Lisle (cf. no 57), en fonction de 1168/70 à 1191, nous apprend qu’en cette année 1191 Thierry était donc déjà abbé de Beaulieu.

Ego Theodericus1, Dei gracia abbas Sancti Mauricii2, tam futurorum quam presentium noticie manifesto inter ecclesiam de Insula et familiam Teheri de Ruaucourt3, Bertranum scilicet et coheredes suos, quandam extitisse querelam de quodam prato(a) apud Lamermont4, quod idem Bertranus et coheredes sui censualiter(b) ab abbate de Insula tenere debebant ; que querela ita est sopita et in presentia mea terminata quod abbas de Insula, tam divino respectu quam mea prece(c) obtentu, Johannem cognomine Canutum de Ruacort, quem(d) in manu mea tenebam, a me et in elemosinam datum benigne recepit. Hoc itaque facto Bertrannus juri hereditario quod in predicto prato sibi vendicabat, omnibus heredibus suis annuentibus, prorsus abrenunciavit et hoc inviolabiliter teneatur vel a nemine decetero perturbetur sigilli capituli mei impressione et qui affuerunt eorum attestatione ecclesie de Insula perpetualiter possidendo testificor et confirmo. Ego vero propter pacis caritatisque custodiam hereditate predicti Johannis cognomine Canuti, salvo tamen jure ecclesie Sancti Mauricii, Bertrannum et coheredes suos investivi. Dudo, Girbertus5, Theodericus, monachi Sancti Mauricii Belliloci ; Arnoldus, monachus de Insula ; Dominicus, Arnulphus, Henricus de Ruacort, hii sunt testes. (a) : pratum B. – (b) : sensualiter B. – (c) : precis B. – (d) : quas B.

78 [1199], 26 avril. – Latran Innocent III s’adresse à l’ensemble des archevêques, évêques, doyens, archiprêtres, prêtres et prélats de l’Eglise pour les informer que l’abbé et les frères de Lisle-en-Barrois, dévoués au service du Très Haut et protégés par les privilèges d’immunité du siège apostolique, lui

1 Thierry II, abbé de Beaulieu-en-Argonne (… 1191-1198 …). 2 Abbaye Saint-Maurice de Beaulieu (en-Argonne) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont.  : Pourrait être Riaucourt que le Dictionnaire topographique de la Meuse, déclare être encore, au xixe siècle, 3 le nom d’une ferme, à l’emplacement d’un ancien village disparu en 1636, sur la commune de Vaubecourt (Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain), mais les cartes IGN contemporaines n’en font aucune mention. En revanche, sur la commune d’Evres-en-Argonne (Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly) se rencontre le toponyme de « Vallée de Riaucourt », distant de Vaubecourt d’un peu moins de 5 km, mais plus proche de Beaulieu, à environ une dizaine de km à vol d’oiseau. Il semble également possible d’identifier ce Ruaucort avec Rignaucourt (commune « Les-Trois-Domaines », (Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly) – ce que nous ne retiendrons pas. 4 Lamermont : écart de Lisle-en-Barrois sis sur le cours de l’Aisne, à environ 3,2 km à vol d’oiseau du village. 5 Peut-être le futur abbé de Beaulieu, Gerbert II (?).

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ayant fait part du problème des violences, dommages et rapines perpétrés par de perfides gens, y compris de frères passés à un autre ordre ou retournés dans le siècle, pour leur demander d’en rechercher les coupables, de les amener à résipiscence et au besoin de les y conduire au moyen de l’excommunication et de l’interdit, mais ceux qui ont levé la main sur les moines seront excommuniés et devront venir à Rome, avec une lettre de l’évêque diocésain, pour y recevoir l’absolution. A. Original perdu. B. Copie (1767), t. 2, au chapitre « 37e tiroir intitulé Lettres de l’ordre », p. 1102-1103, sous la rubrique : « Autre bulle ou indult d’Innocent 3, d’environ l’an 1200, portant mandement aux archevêques, évêques, doyens, achiprêtres, prélats, etc. de l’Eglise de faire faire chacun en droit les réparations des injures faites et restitution des biens indheument détenus envers l’abbaye de Lisle », et avec l’annotation en marge : « no 12. Authentique » (d’après A).

Innocentius1 episcopus, servus servorum Dei, venerabilibus fratribus archiepiscopis, episcopis, et dilectis filiis decanis, archipraesbiteris, præsbiteris et aliis prælatis ad quos littere iste pervenerint, salutem et apostolicam benedictionem. Gravem dilectorum filiorum abbatis et fratrum de Insula, Cisterciensis ordinis, recepimus questionem, quod quidam maligni – Dei timore postposito et ad religionem ipsorum considerationem debitam non habentes, qui diebus ac noctibus devotum prestant Altissimo famulatum –, res eorum diripiunt violenter et domos frangere non verentur que per apostolice sedis privilegia immunitate noscuntur non modica premunite. Quidam vero res monasterii nominati quas fugitivi ad aliam ordinem transeuntes vel in seculo remanentes asportant contra ipsorum fratrum voluntatem non metuunt retinere. Nonnulli etiam, quod est gravius, in monachos et conversos ejusdem monasterii violentas manus inicere non formidant. Cum itaque predicti fratres, post Deum, Romanam(a) ecclesiam habeant specialiter adjutricem, nolentes eis apostolice protectionis subsidium et graciam denegare ne, si pravorum hominum molestiis agitentur, profectus religionis ipsorum exinde minuatur, universitati vestre per apostolica scripta precipiendo mandamus quatinus malefactores ipsos in vestris diœcesibus et parrochiis constitutos et eos qui res sepedicti monasterii a fugitivis ablatas illicite detinere presumunt nisi, a vobis moniti de dampnis et injuriis prefatis fratribus irrogatis et restituendo que habent de bonis ipsorum, eis satisfecerint competenter, vos illos ad id per excommunicationis et interdicti sententiam appellatione remota cogatis, quas usque ad satisfactionem congruam precipimus inviolabiliter observari. Eos vero qui in monachos vel conversos ejusdem monasterii manus injecerint violentas excommunicatos publice nuntietis et tamdiu appellatione cessante faciatis certius evitari, donec passis injuriam satisfecerint competenter et cum diocesani episcopi(c) litteris veritatem continentibus ad sedem apostolicam venerint absolvendi. Datum Lateranensis(b), VI calendas maii, pontificatus nostri anno secundo.



1 Innocent III, pape (1198, 8 janvier – 1216, 16 juillet).

Le s act e s (a) : Romanum B. – (b) : sic. – (c) : episcopis B.

79 1199 Albert II [de Hierges], évêque de Verdun, notifie le don que Garin de Souilly et sa sœur, Villava, font d’eux-mêmes comme convers à l’abbaye de Lisle-en-Barrois, avec l’accord de leur mère, leurs frères, leur sœur, leurs héritiers et leurs associés, ainsi qu’en perpétuelle aumône de la somme de cinq deniers et d’une demie obole que leur devaient les frères pour Lignémont et Long-Conseil, d’un pré dans le fond de Dahaie et Rimehan, avec le quart dudit fond, ainsi que sa forêt et ses près, délimités d’une part par les bans de Saint-André et de Moineville, le bois de Saint-Vanne, la chènevière de feu Raoul de Saint-André et gravissant la colline jusqu’aux champs de Saint-André, et d’autre part jouxtant le finage de la grange de Deuxnouds. A. Original perdu, jadis porteur des sceaux de l’élu et de l’archidiacre. B. Copie dans un « vidimus (1281) concernant Deuxnouds et des revenus de l’abbaye de Lisle », perdu (d’après A). – C. Copie de ce vidimus (août 1767), au chapitre « Deuxnouds », Meuse, 18 H 1, t. 2, p. 434-435 (d’après B). – D. Autre copie, au chapitre « Deuxnouds », 18 H 1, t. 2, no 30, p. 472, sous la rubrique : « De l’an 1199. Titre portant quittance de cinq livres et moitié d’une obole de cens annuel que l’abbaye de Lisle devait à un certain Varin de Souilly avec autres choses. Authentique » (d’après A).

Ego Albertus1, Dei gracia Virdunensis2 episcopus, notum facimus presentibus et futuris quod Warinus de Soleio3 et soror ejus que vocatur Villava se dederunt ad conversionem perpetuo Beate Marie de Insula, et laude et assensu matris sue Bone matris et fratrum suorum, Villermi, Andree, Jacobi sororisque sue Mathildis et heredum et participum suorum Andree4 scilicet de Sancto Andrea5 et Warini Ridel militum et Herbilini6 de Herpun7 dederunt in perpetuam elemosinam predicte ecclesie de Insula quinque nummos censuales et medietatem oboli quos fratres jam dicte



1 Albert II de Hierges, élu (1187-1191), puis évêque de Verdun (1191-1208, 26 juillet). 2 Verdun : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de dioc., archid. et doy. 3 Souilly : Meuse, arr. Verdun, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doyenné. 4 André de Saint-André, miles, est mentionné depuis 1162 (cf. nos 17, 22, 44, 54). 5 Saint-André (en-Barrois), village sur le ruisseau de Flabussieux à 4 km à l’O.S.O. de Souilly et à 4,6 km au N. de Deuxnouds : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 6 Herbelin, peut-être le fils d’André de Herpont, beau-frère de Thierry de Souilly, miles (cf. no 44). 7 Herpont : Marne, arr. Sainte-Menehould, ancien cant. Dommartin-sur-Yèvre, depuis 2014 cant. « Argonne, Suippes et Vesle » ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Sainte-Menehould, patron saint Georges.

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eccclesie annuatim debebant eis pro Lanneimont1 et pro Longiconsi2 ; contulerunt etiam quandam particulam prati in fundo qui vocatur Dahirs3 et Rimehan4 ecclesie de Insula ex toto liberam que excidit ab hominibus qui eam tenere solebant sub annuo censu duorum denariorum, et insuper dederunt in omnibus commodis quartam partem totius predicti fundi qui dicitur Dahirs et Rimehan, cum nemore et pratis ejusdem fundi, qui fundus cum pratis et nemore subjectis metis includitur, scilicet sicut bannum Sancti Andree et bannum de Monneville5 et nemus Sancti Vitoni6 dividuntur, per cannabiam quondam Rodulphi de Sancto Andrea, ascendendo per collem7 usque ad agros Sancti Andree, et sicut ex altera(a) parte conjungitur finagio grangie de Donnox8. Ut autem hec omnia perpetuo rata permaneant, presenti scripto et sigilli nostri munimine diligenter confirmare curavimus. Actum anno ab incarnatione Domini millesimo centesimo nonagesimo(b) nono. (a) : alia C. – (b) : nonogesimo D.

80 [1198-1199, avant le 13 mai] Les abbés de Saint-Mihiel et de Lisle-en-Barrois ayant traité le problème de la vicairie de Condé, en présence de l’official de Toul et du doyen de Bar, ces derniers notifient le consensus publiquement obtenu sur la part des revenus accordés au vicaire de Condé, à savoir cinq deniers pour les confessions, les baptêmes, les visites aux malades, les revenus de l’autel et tous les autres revenus de l’église, douze deniers pour les mariages, mais rien sur les dîmes. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie dans un vidimus (1353) par des notaires de la Cour de Toul, perdu. – C. Copie de ce vidimus (1767), t. 2, au chapitre « 8e tiroir intitulé Condé », p. 282, avec en marge l’annotation : « accord par devant l’official de Toul et le doyen de Bar pour la portion du vicaire de Condé, par autorité de l’évêque de Toul » (d’après B).



1 Lignémont, lieu-dit au N. du village de Deuxnouds, au S. du bois de Deuxnouds et au pied de la colline du bois Dahaie. 2 Long-Conseil : toponyme apparemment aujourd’hui disparu, terre qui se situait en-dessous des limites de Saint-André, à Deuxnouds près du bois Dahaie. 3 Bois au sommet de la colline dominant Deuxnouds, au N.E. de Lignémont, sur la limite communale entre Deuxnouds et Saint-André. 4 Rimehan : toponyme non identifié sur le territoire de Deuxnouds, sans doute près du bois Dahaie. 5 Moineville : nom d’une forêt sur le versant S.O. d’une colline, à 1 km à l’E. du village de Saint-Andréen-Barrois et au Nord du bois Dahaie, de l’autre côté du ruisseau de Flabussieux, à 400 m d’un lieu-dit « Le prieuré ». 6 Saint-Vanne : abbaye bénédictine à Verdun. 7 Colline au N. du village de Deuxnouds sur laquelle se trouvent Lignémont et Dahaie. 8 Deuxnouds (devant-Beauzée), commune de Beausite, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, grange de l’abbaye de Lisle-en-Barrois.

Le s act e s Ind. : dans une copie d’une lettre d’Innocent III (1199, 13 mai – Latran) dans le Cartulaire de Lisle-en-Barrois (1767), t. 2, au chapitre « Condé », p. 8 : « […] et compositionem quam cum fratribus Sancti Michaelis super ecclesia Condatensi fecistis […] confirmamus » (cf. infra no 84). Date : Cet accord entre les deux abbayes sur les ressources allouées au viciaire de Condé a été confirmé par lettre du pape Innocent III (cf. infra no 84) donnée au Latran, le 13 mai 1199, terminus ad quem maximal ; il fait suite au premier réglement qu’elles ont conclu le 29 janvier 1198, ce qui ainsi porte fortement à croire que ledit accord a dû s’établir dans la foulée, et si pas immédiatement dans les jours d’après, au moins dans les semaines qui suivirent, c’est-à-dire globalement au printemps 1198, et de toute façon avant le 23 ou le 27 novembre, date du décès de l’évêque de Toul, Eudes de Vaudémont.

Noverit omnium universitas quod, cum super vicaria Condatensis1 ecclesie inter Sancti Michaelis2 et Insule abbates, et A[lbricum]3 vicarium loci questio verteretur, coram me J[oanne] domini Tullensis officiali et me R[emigio] decano Barrensi4 abbatum nuntiis(a), et A[lbricus]5 vicarius constituti de communi in eorum consensu a toto consilio divisiones partium vicarie reportate fuerunt in hac forma. Portio vicarii talis esse debet : confessiones, baptisteria, reconciliationes mulierum, infirmorum visitationes singulares, denarii in altari, medietas spisarum6 in receptiis et in omnibus aliis ecclesie proventibus ; quintum denarios cedit in portionem vicarii, duodecim vero in nuptiis, et omnes decime cedunt in partem fundatoris, in his vicarius nullam debet habere portionem. Ego J[oannes] officialis7 episcopi Tullensis huic(a) testimonio sigilli mei impressionem apposui, cum decanus sigillum non haberet. (a) : nuntii B. – (b) : hinc B.



1 Condé (en-Barrois) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Michel, chapelle fille de l’église de Merche (Lisle-en-Barrois). 2 Saint-Mihiel (Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Rivière, chef-lieu de doyenné), abbaye bénédictine Saint-Michel. 3 Les noms sont aisément restitués car transmis par l’acte de l’évêque de Toul, Mathieu de Bitche, notifiant cette même décision (cf. ci après n° 81). 4 Bar-le-Duc, Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doyenné. 5 Aubry apparait précédemment avec le titre de chapelain (cf. n° 81). 6 Spisa semble être un terme utilisé en Lorraine. Du Cange dans son dictionnaire n’en donne qu’une seule occurrence, à savoir une charte de Bertram évêque de Metz. De fait, on relève ce mot quatre fois dans le corpus des actes de Bertram : « servicia que vulgo spise vocantur » expression utilisée dans deux chartes de 1194 pour l’abbaye Saint-Clément (Arch. dép. Moselle, H 528 no 1 et H 648 no 1) ainsi que : « vocationes, confessiones, baptisteria, oblationes pani et vini, spisarum quoque nuptiarum » dans deux chartes pour la collégiale Saint-Thiébaut (Moselle, G 1806 no 1 et Cartulaire de Saint-Thiébaut, 2 G 65, fol. 19vo). Il est utilisé à trois autres reprises dans le présent corpus (actes 81, 82, 83), ce qui au total, dans l’état actuel de la recherche, donne huit occurrences de ce mot pour la Lorraine. 7 Jean de Bar apparait fin 1197, avec le titre de clerc, comme témoin d’un acte du comte de Bar, Thiébaut (cf. no 66).

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81 [1198, après le 27 novembre – 1199, avant le 13 mai] Mathieu [de Lorraine], évêque de Toul, notifie que les abbés de Saint-Mihiel et de Lisle-en-Barrois ayant étudié le problème de la vicairie de Condé, en présence de l’official de Toul et du doyen de Bar, un consensus s’est publiquement établi sur la part des revenus accordés au vicaire de Condé, à savoir cinq deniers pour les confessions, les baptêmes, les visites aux malades, les revenus de l’autel et tous les autres revenus de l’église, à l’exception de douze deniers pour les mariages et d’aucune part sur les dîmes qui, elles, reviennent en totalité au fondateur. A. OrIginal perdu, jadis scellé. B. Copie dans un vidimus (1353) par des notaires de la Cour de Toul, perdu. – C. Copie de ce vidimus (1767), t. 2, au chapitre « 8ème tiroir, Condé », p. 282-283, avec en marge l’annotation : « L’original est au no 13. Confirmation dudit accord » (d’après B). Date : Mathieu de Lorraine devint évêque de Toul à la mort d’Eudes de Vaudémont, le 23 ou le 27 novembre 1198, terminus a quo (mais il est plus que probable qu’il n’ait en fait été élu qu’au début de 1199) ; l’accord sur les revenus attribués au vicaire de Condé a été confirmé par le pape Innocent III (cf. infra no 84), dans une lettre donnée au palais du Latran, le 13 mai 1199, terminus ad quem.

Ego Matheus1, Dei gracia Leuchorum2 episcopus, paci ecclesiarum quantum sufficio providere sollicitus, presentium et futurorum notitie transmitto quod, cum super vicaria Condatensis3 ecclesie inter Sancti Michaelis4 et Insule abbates et Albricum5 ejusdem loci vicarium coram Joanne6 de Bar7 nostro officiali et Remigio decano Barrensi questio verteretur, nuntii predictorum abbatum, et A[lbricus] predictus vicarius, in eorum presentia(a) constituti, communiter in hoc consenserunt quod totius consilii dicto et reportationi de portione vicarii assisterent, a toto itaque consilio divisiones partium vicarie reportate fuerunt in hac forma. Portione(b) vicarii talis esse debet : confesssiones, baptisteria, reconciliationes mulierum, infirmorum



1 Mathieu de Lorraine (dit aussi Mathieu de Bitche, son père ayant été seigneur de Bitche avant de devenir duc de Lorraine), évêque de Toul (1198-1206). 2 Les Leuques, ancien nom – qui a perduré au Moyen âge – des habitants de la cité gallo-romaine et du diocèse de Toul. 3 Condé (en-Barrois) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Michel, chapelle fille de l’église de Merche (Lisle-en-Barrois). 4 Saint-Mihiel (Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Rivière, chef-lieu de doyenné), abbaye bénédictine Saint-Michel. 5 Ce vicaire ou chapelain apparaît précédemment aux nos 70, 76. 6 Jean de Bar apparait fin 1197, avec le titre de clerc, comme témoin d’un acte du comte de Bar, Thiébaut (cf. no 66). 7 Bar-le-Duc, Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doyenné.

Le s act e s

visitationes singulares, denarii in altari, medietas spisarum1 in receptiis et in omnibus aliis ecclesie proventibus, quintum denarios cedit in portione vicarii, exceptis istis que subsequentur : duodecim denarii in nuptiis, et omnes decime in partem fundatoris cedunt sine vicarii portione. Quod itaque in officialis nostri scilicet Joannis presentia qui auctoritate nostra fungebatur et R[emigii] predicti decani actum est, ratum habeo et presentis pagine attestatione et sigilli nostri impressione confirmo, et ne istuc a quoquam immutetur vel violetur sub anathemate prohibeo. (a) : omis par le copiste. – (b) : sic.

82 [1198, après le 27 novembre – 1199, avant le 13 mai] Eudes, chantre et archidiacre de Toul, notifie la confirmation par l’évêque de Toul, Mathieu [de Lorraine], de la décision relative à la portion de revenus attribuée au vicaire de Condé. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie dans un vidimus de 1353 par les notaires de la cour de Toul, perdu. – C. Copie de ce vidimus (1767), t. 2, au chapitre « 8ème tiroir, Condé », p. 283-284, avec l’annotation suivante en marge : « confirmation de l’accord par l’archidiacre de Toul. L’original est au no 19 ». Date : Mathieu de Lorraine devint évêque de Toul à la mort d’Eudes de Vaudémont, le 23 ou le 27 novembre 1198, terminus a quo (mais il est possible qu’il n’ait en fait été élu qu’au début de 1199) ; l’accord sur les revenus attribués au vicaire de Condé a été confirmé par le pape Innocent III (cf. infra no 84), dans une lettre donnée au palais du Latran, le 13 mai 1199, terminus ad quem.

Ego Odo2, Dei gracia Tullensis3 ecclesie cantor et archidiaconus, notum facio universis presentibus et posteris quod dominus noster Matheus4, Leuchorum5 episcopus, paci ecclesiarum providere sollicitus, illam portionem quam vicarius capelle Condatensis6 debet habere in vicaria, sigillo suo confirmavit in hac forma. Portio vicarii talis esse debet : confessiones, baptisteria, reconciliationes mulierum, infirmorum visitationes singulares, denarii in altari, medietas spisarum7 in nuptiis et in omnibus aliis ecclesiæ



1 voir note de l’acte précédent. 2 Eudes* de Sorcy qui apparaît comme archidiacre de Reynel en 1178, devint chantre de Toul, à la suite de son oncle Gautier de Sorcy, puis évêque de Toul (1219-1228). 3 Toul : Meurthe-et-Moselle, chef-lieu d’arr. et cant ; chef-lieu de diocèse. 4 Mathieu de Lorraine (dit aussi Mathieu de Bitche, son père ayant été seigneur de Bitche avant de devenir duc de Lorraine), évêque de Toul (1198-1206). 5 Les Leuques, ancien nom – qui a perduré au Moyen âge – des habitants de la cité gallo-romaine puis du diocèse de Toul. 6 Condé (en-Barrois) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Michel, chapelle fille de l’église de Merche (Lisle-en-Barrois). 7 Voir note de l’acte 81.

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proventibus, quintus denarius cedit in portione vicarii, exceptis istis que subsequntur ; duodecim denarii in nuptiis et omnes decime in partem fundatoris cedunt sine vicarii portione. Hujus itaque forme confirmationem ratam habeo et approbo. Et ne quis eam violare presumat, sigilli nostri munimine iterato, sicut dominus noster episcopus confirmavit, testificor et confirmo. 83 [1198, après le 27 novembre – 1199, avant le 13 mai] Jean Ier, archevêque de Trèves, notifie, en en reprenant les termes, la confirmation par l’évêque de Toul, Mathieu [de Lorraine], de la décision relative à la portion de revenus attribuée au vicaire de Condé. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie dans un vidimus de 1353 par les notaires de la cour de Toul, perdu. – C. Copie de ce vidimus (1767), t. 2, au chapitre « 8ème tiroir, Condé », p. 284, avec l’annotation suivante en marge : « autre confirmation dudit accord par l’archevêque de Trèves. L’original est au no 20 ». Date : Mathieu de Lorraine devint évêque de Toul à la mort d’Eudes de Vaudémont, le 23 ou le 27 novembre 1198, terminus a quo (mais il est possible qu’il n’ait en fait été élu qu’au début de 1199) ; l’accord sur les revenus attribués au vicaire de Condé a été confirmé par le pape Innocent III (cf. infra no 84), dans une lettre donnée au palais du Latran, le 13 mai 1199, terminus ad quem.

Ego Joannes1, Dei gracia Trevirensis2 archiepiscopus, tam futurorum quam presentium notitie transmitto quod, cum super vicaria Condatensis3 ecclesie inter Sancti Michaelis4 et Insule abbates et Albricum ejusdem loci vicarium, coram Joanne5 de Bar6 officiali episcopi Leuchorum7 Mathei8 et Remigio decano Barrensi questio verteretur, nuntii predictorum abbatum, et A[lbricus] predictus vicarius, in eorum presentia constituti, communiter in hoc consenserunt quod totius consilii dicto et reportationi de portione vicarii assisterent, a toto itaque consilio divisiones partium

1 Jean Ier, archevêque de Trêves (1189-1212). 2 Trèves : République fédérale allemande, Land Rhénanie-Palatinat, chef-lieu d’arr. (Kreis) ; siège métropolitain (suffragants : diocèses de Metz, Toul et Verdun). 3 Condé (en-Barrois) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Michel, chapelle fille de l’église de Merche (Lisle-en-Barrois). 4 Saint-Mihiel (Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Rivière, chef-lieu de doyenné), abbaye bénédictine Saint-Michel. 5 Jean de Bar apparait fin 1197, avec le titre de clerc, comme témoin d’un acte du comte de Bar, Thiébaut (cf. no 66) et ensuite en tant qu’official de Toul (actes 76 et 77). 6 Bar-le-Duc, Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doyenné. 7 Les Leuques, ancien nom – qui a perduré au Moyen âge – des habitants de la cité gallo-romaine puis du diocèse de Toul. 8 Mathieu de Lorraine (dit aussi Mathieu de Bitche, son père ayant été seigneur de Bitche avant de devenir duc de Lorraine), évêque de Toul (1198-1206), à la suite d’Eudes de Vaudémont.

Le s act e s

vicarie reportate fuerunt in hac forma. Portio vicarii talis esse debet : confesssiones, baptisteria, reconciliationes mulierum, infirmorum visitationes singulares, denarii in altari, medietas spissarum1 in receptiis et in omnibus aliis ecclesie proventibus, quintus denarius cedit in portione vicarii, duodecim vero denarii in nuptiis ; et omnes decime cedunt in partem fundatoris in his vicarius nullam debet habere portionem. Quod itaque in Joannis presentia qui auctoritate episcopi fungebatur et R[emigii] predicti decani actum est, ratum habeo et sigilli nostri impressione confirmo, et ne istud a quoquam immutetur vel violetur sub anathemate prohibeo. 84 1199, 13 mai. – Latran Innocent III confirme la donation de l’église de Courcelles-sur-Aire à l’abbaye de Lisle-en-Barrois faite par Albert [de Hierges], évêque de Verdun, ainsi que la transaction intervenue entre les abbayes de Saint-Mihiel et de Lisle, au sujet de l’église de Condé. A. Original perdu. B. Copie dans un vidimus par des notaires de la Cour de Toul (1353), perdu. – C. Copie de ce vidimus,, t. 2, au chapitre « 8e tiroir intitulé Condé », p. 268, avec l’annotation en marge : « bulle d’Innocent 3, 2e année de son pontificat concernant les pâturages et les églises de Condé et Courcelles. L’original est au no 9 »2. Date : Innocent III, élu pape le 8 janvier 1198, a été consacré le 22 février de cette même année, sa deuzième année de pontificat court donc à compter du 22 février 11993.

Innocentius episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis fratribus Sancte Marie de Insula, salutem et apostolicam benedictionem. Justis petentium desideriis dignum est nos facilem prebere consensum et vota que a rationis tramitte(a) non discordant effectu prosequente complere. Eapropter, dilecti in Domino filii, vestris justis postulationibus grato concurrentes assensu, ecclesiam de Corcellis, quam vobis concessit venerabilis frater noster Al[bertus], Virdunensis episcopus, de consensu archidiaconi(b) ejusdem loci, sicut eam juste ac pacifice possidetis, et compositionem quam cum fratribus Sancti Micaelis(c) super ecclesia Condatensi fecistis, sicut sine pravitate facta est et recepta a partibus et hactenus observata, devotioni vestre autoritate apostolica confirmamus et praesentis(d) scripti patrocinio communimus. Nulli ergo omnino hominum liceat hanc paginam nostre confirmationis infringere vel ei ausu temerario contraire. Si quis autem hoc attemptare presumpserit,



1 Voir note de l’acte 81. 2 Ce privilège d’Innocent III, de même que le no 78 supra, n’est pas répertorié dans Potthast, Regesta pontificum romanorum. N’a pu être consulté l’ouvrage de Othmar Hageneder, Anton Haidacher, Alfred A. Strnad, Die Register Innocenz’ III. 1, Pontifikatsjahr, 1198-1199. 3 Léopold Delisle, « Mémoire sur les actes d’Innocent III », Bibliothèque de l’école des chartes, 1858, t. 19, p. 1-73 (p. 60).

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L e s acte s

indignationem omnipotentis Dei et beatorum Petri et Pauli apostolorum ejus se noverit incursurum. Datum Lateranensi(e), III° idus maii, pontificatus nostri anno secundo. (a) : sic. – (b) : archidiaconus C. – (c) : sic. – (d) : praesentes C. – (e) : sic.

85 [après 1200 …] Notice, sous le sceau de la communauté des citains de Metz, relatant qu’Anselme, citain de Metz, avec l’accord de sa femme Constance, avait donné à l’abbaye de Lisle-enBarrois où il a été reçu comme frère convers, la maison qu’il habitait Porte Serpenoise avec la grange attenante et trois jugères de vigne ; après son décès, son épouse renouvela et augmenta cette donation en accordant le mobilier, la vaisselle, les tonneaux, la literie, les tapis et tout l’équipement de la maison. A la suite de quoi, l’abbé et le convent de Lisle acquirent trois maisons dans la rue adjacente rapportant annuellement trente-cinq sous de messins. Est mentionné également le don par Ermengarde de deux maisons dans le nouveau faubourg et d’un jardin à Saint-André. De ces dons et acquisitions l’abbé et le convent reçurent l’investiture en plaid annuel ayant payé les droits dus aux échevins ; ils obtinrent aussi le droit de libre passage sur le pont de la Moselle à Moulins. De ces actions sont témoins de nombreux paraiges. A. Original perdu, jadis porteur du sceau de l’université des citains de Metz. B. Copie dans un vidimus de 1348 par les abbés Renaud de Morimond et Pierre de Bithaine, perdu, jadis scelllé du sceau de ces abbés. – C. Copie (1767) de ce vidimus, 18 H 1, t. 1, au chapitre « Metz », p. 431-434. Date : Cette pancarte a pour témoin l’un des jurés de la cité, Nicole Corbels (Nicholaus Corpes) qui fut maître échevin en 1200, ce qui permet de la dater d’après 1200, sans doute de peu après.

Noverint universi presentium inspectores quod Anselmus civis Mettensis1, fratris Simonis canonici Sancti Theobaldi2, ad laudem et consensum uxoris sue Constancie que vulgo Floria dicitur, et omnium parentum tam suorum quam uxoris sua, abbati de Insula et conventui dedit pro salute anime sue et uxoris sue et omnium predecessorum suorum, domum suam ad Portam Serpentinam3 in qua manebat et orreum juxta domum, et tria jugere vinee. Tandem autem a predicto abbate et conventui, vitam suam emendare cupiens, in fratrem et conversum est receptus. Sic quis defunctus, uxor vero imperius, post mortem mariti sui, donum(a) a marito suo tam rationabiliter factum coram multis viris prudentibus et honestis renovavit et potius ampliavit quam minuerit. Dedit enim predictis abbati et conventui cum dono mariti omne mobile



1 Metz : Moselle, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de dioc., archid. et doy. 2 Saint-Thiébaut, collégiale de huit chanoines, créée à Metz en 1164. 3 Porte Serpenoise à Metz : porte sud de l’enceinte romaine du iiie siècle.

Le s act e s

et superlectilem domus in cunctis usibus, in doliis, in culcitris, in pulvinaribus, in fratilliis, in omni ornamento domus. Hoc autem factum est ne parentes sui post mortem ipsius aliquid viris in domo, in orreo, in mobili vel superlectili sibi fallaciter vellent usurpare. Notandum preterea quod abbas et conventus de Insula tres domos in viculo(b) juxta predictam domum sitas acquisiverunt et domum juxta portam cum logis domui coherentibus et aliam domum tulam retro eandem domum sitam et merunt que singulis annis XXXV solidos Mettensium in censu reddunt. Nec est tacendum quod Ermengardis duas domos in novo suburbio et unum ortum ad Sanctam Andream1, pro salute anime sue, eidem ecclesie de Insula contulit, cum mobili et superlectili et cum omnibus ornamentis que ipsa domus habebat. Abbas vero et conventus de omnibus his donis et acquisitionibus in placitis anualibus investituram acceperunt, jura scabinis debita persolventes. Illud quisquis sciendum quod abbas et conventus de Insula acquisiverunt quod ipsi et eorum boves ad pontem super Mosellam2, juxta villam que Molendinus3 dicitur, in perpetuum sine calumpnia, sine exactione aliqua, libere et pacifice transibunt. Ut igitur pactiones iste rate sint et firme, nec ab aliquo posterorum fraudulenta occasione infringi possint vel immutari, abbas et conventus eas sigillo mettensi in testimonium veritatis communiri fecerunt et confirmari. Hujus rei testes sunt : Nicholaus de Porta Salie4, Henricus5 frater suus, Ugo villicus, Otto, Mattheus, Nicholaus Corpes tunc temporis major scabinus6, Simon Malum Os, Bonus Amicus Parvus Episcopus, Baldinus(c) Flandrensis, Jacobus Pilatus, Libinnus, Philippus de Montignei7, Bertrannus nepos suus, Philippus de Vico Judeorum8, Albertus, Rodulphus Medulla, Hugo de Curia, Nicholaus Teccasinus, Nicholaus Segar, Bonus Puer de Ultra Mosellam9, Nicholaus Barba, Anselmus de Ultra Saliam10, Rodulphus de Porta Moselle11, Henricus frater suus, Albero, Ugo Ad Dentem, Gerardus villicus, Simon scabinus.



1 Sans doute le nom du quatier où, sous les murs de Metz, se trouvait le prieuré Saint-André appartenant à l’abbaye bénédictine Saint-Clément ; il était situé au delà de Saint-Pierre-aux-Arènes, entre la porte de ce nom et la porte Mazelle, et fut détruit lors du siége de 1552. 2 La Moselle, fleuve. 3 Moulins-lès-Metz, localité de la banlieue de Metz : Moselle, arr. Metz, ancien cant. Gorze, depuis 2014 cant. « Les-Côteaux-de-Moselle » ; dioc. Metz, archid. Metz, doy. Val de Metz. 4 Port-Sailly, nom donné à un quai de la Seille (rivière, affluent de la Moselle, à Metz, près du quartier des Arènes) et qui s’est transmis à l’un des cinq paraiges (lignages héréditaires) de la cité. 5 Henri de Port-Sailly fut le premier, en 1190, à prendre le titre de maître échevin. 6 Nicolle Corbels, maître échevin en 1200. 7 Montigny (les-Metz) : Moselle, arr. Metz, chef-lieu de cant. ; dioc., archid. et doy. Metz. 8 La rue aux juifs, à Metz, devenue Juifrue puis En Jurue, lieu et nom qui ont servi à désigner l’un des cinq paraiges (lignages héréditaires) de la cité. 9 Outre-Moselle. 10 Outre-Seille, nom d’un quartier de la banlieue de Metz et de l’un des paraiges messins. 11 La Porte Moselle était percée dans l’ancienne enceinte gallo-romaine (au niveau de l’actuelle place Jeanne-d’Arc) de Metz, et qui désignait également l’un des paraiges.

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L e s acte s

De transitu libero ad pontem Moselle juxta villam que Molendinus dicitur, testes sunt cives predicti et alii multi : Henricus de Castris1, Widericus de Dugnei2, Albertus de Muro3, Matheus, Isembardus de Lacei4, Albertus, Richardus et Johannes de Roserueles5, Albertus de Vas6, Bonus Puer, Malus Vicinus, Petrus et Thomas fratres, Falco de Labrie7 et Pontius frater ejus, Albertus Chauvis, Valterus filius suus, Hermannus, Petrus Vaudar et Desiei et Petrus juvenis. (a) : domini (mauvaise interprétation des jambages). – (b) : vitulo. – (c) : sic.

86 1201 Godefroid, doyen, et l’ensemble du chapitre cathédral de Verdun notifient, après l’arbitrage de cinq juges, l’accord intervenu entre les abbayes de Beaulieu et de Lisle à propos de leur différend. L’abbaye de Beaulieu remet à l’abbaye de Lisle les droits qu’elle possédait dans le finage de Menoncourt et de même l’abbaye de Lisle apporte à celle de Beaulieu ce qu’elle réclamait à Villers, à l’exception des biens légitimement possédés, à savoir les dotes dudit Villers, la continuité des linières des près adjacents, le tiers des dîmes de Gris, le tiers des dîmes de Villers si jamais il y est construit, et il est transféré au droit de l’abbaye de Beaulieu tout ce que l’abbaye de Lisle possédait à l’intérieur des bornes depuis « la mare aux grenouilles » en droite ligne à mi-colline jusqu’au marécage du clocher et de là en suivant le vallon jusqu’à la pommeraie, puis à Hoderuth et la rivière Aisne, ainsi que la moitié de la garenne devant Yvraumont. A. Original perdu, jadis muni du sceau du chapitre cathédral de Verdun et des sceaux de l’abbé et de l’abbaye de Beaulieu. B. Vidimus du 30 octobre 1509 (d’après mention Cart. Lisle p. 1009), perdu. – C. Copie de ce vidimus (1767), t. 2, p. 1008-1009, au chapitre « Yvraumont », sous la rubrique : « De l’an 1201, lettres portant témoignage d’un arbitrage rendu entre l’abbaye de Beaulieu et celle de Lisle sur leurs prétentions respectives aux finages de Menuncourt et Villers et la Varenne d’Yvraumont », et l’annotation en marge : « no 17, authentique. Yvraumont, Villers et Menoncourt ».



1 Blieskastel : République fédérale allemande, Land Sarre, Landkreis Sarre-Palatinat. 2 Dugny (sur-Meuse), village sur le ruisseau de Lempire, à 9 km au S. de Verdun : Meuse ; arr. Verdun, cant. Verdun 2 ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 3 Non identifié. 4 Lessy : Moselle, arr. Metz, ancien cant. Gorze, depuis 2014 cant. « Les côteaux de Moselle » ; dioc. Metz, archid. Metz ; doy. Val de Metz. 5 Rozérieulles : Moselle, arr. Metz, ancien cant. Gorze, depuis 2014 cant « Les côteaux de Moselle » ; dioc. Metz, archid. Metz, doy. Val-de-Metz. 6 Non identifié. 7 Labry : Meurthe-et-Moselle, arr. Briey, cant. Jarny ; dioc. Metz, archid. Vic, doy. Hatrize.

Le s act e s

Ego Godefridus1 decanus et universum majoris ecclesie Virdunensis2 capitulum3 notum facimus presentibus et futuris ecclesiam Belli Loci4 et ecclesiam de Insula de controversia que inter eas versabatur in quinque arbitros compromisisse, Arnulphum5 scilicet quondam abbatem de Insula, Ulricum monachum Belli Loci, Johannem de Porta de Bar6, fratrem Hugonem Chapusun, et Walterum de Bello Loco. Arbitrii autem ipsorum forma hec est : ecclesia Belli Loci quicquid juris habebat in confinio de Menuncourt7 juxta Bauzeis8 in jus fratrum de Insula redactum est ; versa vice quicquid ecclesia de Insula clamabat in Vilers9 in jus ecclesiæ Belliloci collatum est, exceptis illis que fratres de Insula ibi legitime possident, scilicet dotes ipsius Vilers, tenor linearum in pratis adjacentium, tertia pars decime in Gris10, tertia pars decimarum Ville si forte ibi constructa fuerit ; quicquid predicta ecclesia de Insula habebat infra metas que continentur a stillicidio scilicet ranarii recta linea per medium collem usque ad noam(a) clocherii, inde prosequendo vallem ipsius clocherii ad pomeriam, a pomeria in Hoderuth11, inde in fluvium de Haine12, et medietas varenne adjacentis ante Euvraumont13, in jus ecclesie Belliloci redacta sunt. Ut autem hujus compositionis tenor semper inconvulsus permaneat, sigilli capituli nostri munimine et sigillorum abbatis14 Belliloci et capituli sui attestatione presentem paginam confirmamus. Actum anno Verbi incarnati Mo CCo primo. (a) : autre mot pour naudam.



1 Godefroid*, chanoine prêtre du chapitre cathédral de Verdun (cité à maintes reprises depuis environ 1178/81, dans divers actes verdunois), écolâtre en 1190/91, devint doyen à la suite de Rémy, charge dans laquelle il et est mentionné de 1196 à 1213 (cf. nos 48, 54, 66, 69). 2 Verdun : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de dioc., archid. et doy. 3 Chapitre cathédral de Verdun. 4 Beaulieu (en-Argonne) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieuesur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont. 5 Arnoul*, quatrième abbé cistercien (1191-1198), démissionna semble-t-il en 1198, et vivait donc encore en 1201. 6 Bar-le-Duc, Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 7 Menoncourt : ancien toponyme aux limites de Deuxnouds, Bulainville et Beauzée, disparu. 8 Beauzée (sur-Aire), aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 9 Villers, lieu-dit disparu aux alentours de Lamermont, sans doute Villers-aux-Cerises, territoire qui appartenait à l’abbaye, indiqué comme ferme de la commune de Lisle-en-Barrois par le Dictionnaire topographique de la Meuse. 10 Non identifié. 11 Non identifié. 12 l’Aisne, rivière qui prend sa source à Sommaisne, passe à Pretz-en-Argonne, Vaubecourt, Yvraumont et après Sénart entre dans le département de la Marne. 13 Yvraumont, écart de Lisle-en-Barrois sur l’Aisne (à environ 7 km au N.O. du village, au pied de la vaste forêt domaniale de Lisle-en-Barrois). 14 À cette date, l’abbé de Beaulieu est soit Thierry II, soit Gerbert II (cf. Denaix, « Liste des abbés de Beaulieu », art. cit., p. 73-74).

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87 1203 Guillaume, abbé de Monthiers-en-Argonne, notifie que Leudon de Vanault – qui pendant longtemps avait tourmenté l’abbaye de Lisle au sujet d’un champ, sis à l’entrée de Deuxnouds, que son frère Gérard avait vendu sans son consentement à l’abbaye de Lisle et pour lequel ledit Gérard percevait annuellement douze deniers qu’il avait conféré à l’abbaye – a, en sa présence et celle de certains de ses moines, abandonné toute réclamation. A. Original perdu. B. Copie (1767), au chapitre « 11e tiroir intitulé Deuxnouds », p. 472-473, sous la rubrique « de l’an 1203, accord entre Leudon de Wasnou et l’abbaye de Lisle pour la vente d’un champ faite à ladite abbaye par le frère dudit Leudon », avec l’annotation en marge « no 31, authentique ».

Ego Villermus1, abbas de Monasterio2, presentibus et futuris notum facio quod Ludinus de Wasnou3 qui diu domum de Insula inquietaverat pro campo quodam qui est ante portam de Donnou4, quem Gerardus ejus frater, absque ejus assensu, domui de Insula vendiderat et pro duodecim denariis pro quodam allodio annuatim solvendis quos praedictus Gerardus in elemosinam praenominatae domui contulerat, in presentia nostra positus, astantibus etiam quibusdam fratribus nostris, omnem querelam remisit et acquitavit. Et ne hoc factum temporum processu ab hominum memoria labi aut alicujus malitia immutari possit, sigilli nostri munimine roboravi. Actum ab incarnatione Domini anno Mo CCo IIIo. 88 [1203] Les abbés de Trois-Fontaines, de Cheminon et de Clairlieu, assistés du comte de Bar et des chevaliers Guéry de Beurey et Damien de Rembercourt arbitrent le conflit surgi avec le seigneur de Louppy au sujet des pâtures, des glandées et des droits d’usage dans les

1 Guillaume Ier, abbé de Monthiers-en-Argonne (vers 1203-1206/7) : cf. J. Lusse, « Les abbés de Montiers-en-Argonne aux xiie et xiiie siècles. Les apports d’une liste abbatiale quasi inédite », in Ex animo, Mélanges d’histoire médiévale offerts à Michel Bur, Éditions Dominique Gueniot, Langres, 2009, p. 139-175 (p. 157-158, 175). 2 Monthiers-en-Argonne, abbaye cistercienne, commune de Possesse : Marne, arr. Vitry-le-François, ancien cant. Heiltz-le-Maurupt, depuis 2014 cant. de Sermaize-les-Bains ; diocèse Châlons, archid. Astenois, chef-lieu de doyenné. 3 Vanault (le-Châtel) : Marne, arr. Vitry-le-François, ancien cant. Heiltz-le-Maurupt, depuis 2014 cant. Sermaize-les-Bains : dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse. 4 Deuxnouds (devant-Beauzée), commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, grange de l’abbaye de Lisle-en-Barrois.

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bois de Lisle : Ysembard, chevalier de Nettancourt, et de nombreux autres attestent que ni Geoffroi, ni les gens de Louppy ont jamais eu le moindre droit sur lesdites pâtures, forêts et appendances de Lisle et qu’ils n’y bénéficieront de toute façon d’aucun droit d’usage. A. Original perdu. B. Copie (1767), t. 2, p. 682-683 sous la rubrique : « titre portant informations faites et rapport d’icelles par forme de compromis passé entre l’abbaye de Lisle d’une part et Geofroy, seigneur de Louppy, à l’occasion de l’usage de la vaine pâture de bois, glandée et finage de Lisle dans laquelle ledit Geofroy prétendoit droit. Titre qui est sans datte », avec l’annotation en marge : « no 3, authentique » et en-dessous en regard de la première ligne du texte : « Pasture et glandée ». Date : Les dates d’abbatiat de Roger de Trois-Fontaines (1180-vers 1203) et d’Henri de Cheminon (vers 1203-vers 1213) se recoupent en l’année 1203. Remarque : Ce jugement a été confirmé, sans doute peu de temps après, par acte du comte de Bar, Thiébault, daté de 1204 (cf. no 89 suivant).

Ego frater R[otgerus]1 Trium fontium2 et frater H[enricus]3 de Cheminon4 et frater S[tephanus]5 Clari loci6 dicti abbates, notum facimus omnibus hanc paginam inspecturis quod, cum quedam controversia esset de pascuis, glandis et usuariis nemorum de Insula inter Gaufridum de Lopei7 et fratres de Insula, tandem utraque pars in arbitros videlicet supradictos abbates et comitem8 Barri9 et milites Virricum scilicet de Burei10 et Damianum de Arambercourt11, in hunc modum compromisit



1 Roger II, abbé de Trois-Fontaines (1180 – v. 1203). 2 Trois-Fontaines (l’abbaye), abbaye cistercienne, fondée en 1118, fille aînée de Clairvaux : Marne, arr. Vitry-le-François, cant. Sermaize-les-Bains. 3 Henri, abbé de Cheminon (v. 1203 – v. 1213). 4 Cheminon, abbaye fondée au début du xiie siècle par des chanoines réguliers d’Arrouaise (à l’emplacement d’un ancien prieuré Saint-Nicolas de l’abbaye Saint-Vanne de Verdun), reprise en 1136 par les cisterciens de Trois-Fontaines (lignée de Clairvaux), Marne, arr. Vitry-le-François, cant. Sermaize-les-Bains ; dioc. Châlons, archid. Châlons, doy. Vitry-en-Perthois. 5 Etienne, abbé de Clairlieu mentionné dans une charte de Bertram, évêque de Metz, du 20 novembre 1201. 6 Abbaye N-D de Clairlieu, o. cist., fille de l’abbaye de Bithaine (lignée de Morimond), commune de Villers-les-Nancy : Meurthe-et-Moselle, arr. Nancy, cant. Laxou ; dioc. Toul, archid. Port, doy. Dieulouard. 7 Louppy, village sur la rive gauche de la Chée à 8 km au S. de Vaubecourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 8 À cette date, le comte de Bar est Thiébaut Ier*. 9 Bar-le-Duc, Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 10 Sans doute Beurey, village sur la Saulx à 9 km au S. de Revigny : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne (mais pourrait aussi éventuellement être Burey-en-Vaux ou Burey-la-Côte, villages au S. de Vaucouleurs : Meuse, arr. Commercy, cant. Vaucouleurs ; doc. Toul, archid. Ligny, doy. Rivière de Meuse). À noter que la confirmation de cet acte par le comte de Bar (cf. acte suivant, no 89) porte Barreio, toponyme non identifié, qui certes fait penser à « Barrois », mais n’est pas indiqué dans les Dictionnaires topographiques. 11 Rembercourt (aux-Pots), village sur le Marnusson, à 6 km à l’E. de Vaubecourt, aujourd’hui Rembercourt-Sommaisne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar.

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quod predicti arbitri a circummanentibus veritatem sub jure jurando diligenter inquirerent et, rei fideliter inquisite, testimonium adhiberent veritati(a). Ad diem ad quam convocati circummanentes pro veritate manifestanda convenerunt. In primis Ysembardus1 miles de Nettuncort2 juravit quod nec premio, nec servitio, nec gracie, nec amore, nec odio, veritati testimonium adhiberet ; addidit : « nunquam(b) vidit, nec a predecessoribus suis audivit, nec ab aliquo didicit Gaufridum militem vel homines de Lopei aliquid juris habuisse in predictis pascuis nemorum de Insula, vel in usuariis ». Super hec adjecit quod omnino nullum haberit usuarium. Hoc idem simili modo juraverunt, Johannis Tornarius, Dudo filius ejus, Hacelinus et Martinus filius, Biteri de Chamontois3, Albericus scabinus et Martinus li Richart de Senart4, Herbertus de Donno5, Johannes, Dominicus, Bertrannus, Arnoldus, Albericus, Johannis Libathes et Arnoldus Libuthis de Rualcort6, Theodericus parvus et Theobaldus de Vaubecort7. Ut autem quod audivimus et vidimus ratum permaneat, sigillorum nostrorum testimonio roboravimus. (a) : ventioni B. – (b) : nonquod nec B (vraisemblablement mauvaise compréhension d’abréviations).

89 1204 Thiébaut, comte de Bar et de Luxembourg, notifie le résultat de l’enquête relative aux droits de pâtures, glandées et d’usages dans les bois de Lisle – pour laquelle il a mandaté les abbés de Trois-Fontaines, Cheminon et Clairlieu avec les chevaliers Guéry et Damien, qui apprirent en interrogeant Ysembard de Nettancourt et les habitants du voisinage que Geoffroi de Louppy et ses hommes ne possédaient aucun droit ni usage dans les pâtures des bois de Lisle ou leurs appendances, ce qu’attestèrent de nombreux témoins – et décrète que cela doit être inviolablement observé à perpétuité. A. Original perdu, jadis porteur du sceau du comte de Bar.





1 Ysembard de Netttancourt, frère de Garin et Garnier, apparaît en 1180 (cf. no 40) et en 1196/98 (cf. no 69). 2 Nettancourt : village sur la rive droite de la Chée, Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse. 3 Charmontois (l’Abbé) ou Charmontois-le-Roi, fusionnés en 1946 sous le nom de « Les Charmontois », village sur l’Aisne dont l’est du territoire jouxte Yvraumont : Marne, arr. Sainte-Menehould, ancien cant. Dommartin-sur-Yèvre, depuis 2014 cant. « Argonne, Suippe et Vesle » ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse. 4 Senard, village sur la rive droite de l’Aisne, à 8 km à l’O. de Triaucourt, aujourd’hui commune de Seuil-d’Argonne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse. 5 Deuxnouds (devant-Beauzée), village sur la Sault, aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly ; grange de l’abbaye de Lisle-en-Barrois. 6 Riaucourt, écart de Vaubécourt (voir ci-après). 7 Vaubecourt, village sur l’Aisne  : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse.

Le s act e s B. Copie (1767), t. 2, p. 683, au chapitre « Louppi le Château et Sainte-Hoilde », sous la rubrique : « De l’an 1204. Sentence arbitrale à l’occasion des débâts mentionnés cy-devant » et en marge : « no 4, authentique » et en-dessous au regard des deux premières lignes : « pasture et glandées ».

Ego Theobaldus1, comes Barri2 et Lucelburgis3, presentibus et futuris notum facio quod fratres de Insula et Gaufridus miles de Lopeio4 super controversia que versabatur inter eos de pascuis, glandis et usuariis nemorum de Insula, in nos et in abbates Trium fontium5 et de Cheminon6 et Clari loci7 et Virricum scilicet de Barreio8 et Damianum de Arambercort9 compromiserunt quod predicti vero abbates et milites per mandatum nostrum a circummanentibus veritatem inquirentes ex relatione Ysembardi10 militis de Netoncourt11 et circummanentium juramento precedente didiscerunt et nobis retulerunt quod Gaufridus miles de Lopeio vel homines sui in predictis pascuis nemorum de Insula, vel in usuariis, nihil juris, nihil usuarii habent et hoc idem juravit [ Johannes](a) Tornarius, Dudo filius ejus, Acelinus et Martinus Bitteri de Chaumontois12, Albericus scabinus et Martinus li Richart de Senart13,

1 Thiébaut Ier*, comte de Mousson (1190-1197) puis comte de Bar et comte de Luxembourg (par son troisième mariage, en 1197, avec Ermesende de Luxembourg), † 11 ou 12 novembre 1214. 2 Bar-le-Duc : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 3 Luxembourg : capitale du Grand-Duché de Luxembourg, chef-lieu de la circonscription du Centre, chef-lieu de cant. ; dioc. Trèves, archid. Longuyon. 4 Louppy, village sur la rive gauche de la Chée à 8 km au S. de Vaubecourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 5 Trois-Fontaines (l’abbaye), abbaye cistercienne, fondée en 1118, fille aînée de Clairvaux : Marne, arr. Vitry-le-François, cant. Sermaize-les-Bains. 6 Cheminon, abbaye fondée au début du xiie siècle par des chanoines réguliers d’Arrouaise (à l’emplacement d’un ancien prieuré Saint-Nicolas de l’abbaye Saint-Vanne de Verdun), reprise en 1136 par les cisterciens de Trois-Fontaines (lignée de Clairvaux), Marne, arr. Vitry-le-François, cant. Sermaize-les-Bains ; dioc. Châlons, archid. Châlons, doy. Vitry-en-Perthois. 7 Abbaye N-D de Clairlieu, o. cist., fille de l’abbaye de Bithaine (lignée de Morimond), commune de Villers-les-Nancy : Meurthe-et-Moselle, arr. Nancy, cant. Laxou ; dioc. Toul, archid. Port, doy. Dieulouard. 8 Sans doute Beurey, village sur la Saulx à 9 km au S. de Revigny : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne (mais pourrait aussi être Burey-en-Vaux ou Burey-la-Côte, villages au S. de Vaucouleurs : Meuse, arr. Commercy, cant. Vaucouleurs ; doc. Toul, archid. Ligny, doy. Rivière de Meuse). Cet acte porte Barreio, toponyme non identifié, qui certes fait penser à « Barrois », mais n’est pas indiqué dans les Dictionnaires topographiques. 9 Rembercourt (aux-Pots), village sur le Marnusson, à 6 km à l’E. de Vaubecourt, aujourd’hui Rembercourt-Sommaisne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Renel, doy. Bar. 10 Ysembard de Netttancourt, frère de Garin et Garnier apparaît en 1180 (cf. no 40), en 1196/98 (cf. no 69) et en 1203 (voir acte précédent). 11 Nettancourt : village sur la rive droite de la Chée, Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse. 12 Charmontois (l’Abbé) ou Charmontois-le-Roi, fusionnés en 1946 sous le nom de « Les Charmontois », village sur l’Aisne dont l’est du territoire jouxte Yvraumont : Marne, arr. Sainte-Menehould, ancien cant. Dommartin-sur-Yèvre, depuis 2014 cant. « Argonne, Suippe et Vesle » ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse. 13 Senard, village sur la rive droite de l’Aisne, à 8 km à l’O. de Triaucourt, aujourd’hui commune de Seuil-d’Argonne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse.

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Herbertus de Donno1, Johannes, Dominicus, Bertrannus, Arnoldus, Albericus, Johannis Libathes et Arnoldus Li Bahiers de Ruaucourt2, Theodericus parvus et Theobaldus de Vaubecort3. Nos autem veritatis hujus tenorem juste tam honeste diligenter inquisitum et juramentum predictorum circummanentium confirmatum decrevimus et statuimus inviolabiliter in perpetuum observari et, ne predictus miles Gaufridus vel aliquis hominum suorum fratres de Insula super predictis pascuis vel usuariis presumat de cetero molestare, presentem paginam sigillo nostro confirmamus. Anno Verbi incarnati millesimo ducentesimo quarto. (a) : nom manifestement oublié par le scribe et que l’on trouve dans l’acte précédent.

90 1205, Noël [dimanche 25 décembre] Albert [II de Hierges], évêque de Verdun, notifie la donation du tiers des dîmes de Beauzée que fait à l’abbaye de Lisle Guillaume, chevalier d’Apremont, du consentement de son épouse Bonne-Fille et de Thomas, son neveu. A. Original perdu. B. Copie (1767), t. 2, p. 51, au chapitre « Bauzé », sous la rubrique : « de Noël 1205. Titre de la 3e partie de dixme de l’église de Bauzé qui appartenait audit4 Guillaume d’Apremont », et en marge : « no 3. Authentique ».

Albertus5, Dei gracia Virdunensis6 episcopus, omnibus ad quos presens(a) pagina pervenerit, in perpetuum. Justis petentium desideriis dignum est nos facilem prebere assensum et vota que a rationis tramitte(b) non delirant, effectu consequenti adimplere. Eapropter notum facimus universitati vestre quod, cum Willermus7 miles de Asperomonte8 nomine feodi haberet a nobis tertiam partem decimationis in omni proventu in ecclesia de Bauseis9, ipse eandem partem dicte decimationis ecclesie Beate Marie de Insula, pro remedio anime sue et predecessorum suorum, etiam assensum



1 Deuxnouds (devant-Beauzée), village sur la Sault, aujourd’hui commune de Beausite, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly ; grange de l’abbaye de Lisle-en-Barrois. 2 Non identifié. 3 Vaubecourt, village sur l’Aisne, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse. 4 Cf. la donation de Guillaume d’Apremont de 1197 (au no 64), et son acceptation par l’abbé Arnoul (no 65). 5 Albert II de Hierges, neveu de l’évêque de Verdun, Arnoul de Chiny, trésorier et princier de Verdun en 1172, élu (1187-1191), puis évêque de Verdun (1191-1208, 26 juillet). 6 Verdun : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de dioc., archid. et doy. 7 Guillaume d’Apremont apparait pour la première fois huit ans auparavant, en 1197 (cf. nos 64 et 65). 8 Apremont (la-Forêt), village à 8 km à l’E. de Saint-Mihiel : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel. 9 Beauzée (sur-Aire), aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly.

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prebuerunt uxor ejus Bona Filia1, Thomas nepos ejus, Renaldus Brognus sororius ejusdem Thome, Pontia uxor Cononis2 de Muceio3, Evrardus de Orna4 et ejus filii. Ut hec autem donatio rata permaneat et inconcussa, sigillo nostro presentem paginam placuit communiri. Actum anno Verbi incarnati millesimo ducentesimo quinto, die sancto Natalis Domini. Datum per manum Th[eoderici]5 cancellarii. (a) : praesentes B. – (b) : sic.

91 1205 Guillaume, abbé de Monthiers-en-Argonne, notifie que Leudon de Vanault, en accord avec son épouse Marguerite, sa sœur Adelaïde et le mari de celle-ci, Thierry, a fait don en perpétuelle aumône à l’abbaye des douze deniers de cens qu’elle lui devait pour la terre de Deuxnouds. A. Original perdu. B. Copie (1767), t. 2, au chapitre « Deuxnouds », p. 473, sous la rubrique « de l’an 1205. Quittance et remise par le même Leudon de Vasnou des 12 deniers mentionnés de l’accord cydessus6 », et en marge : « no 32. Authentique ».

Ego frater Willermus7, abbas Monasterii in Argonna8, notum facio presentibus et futuris quod Leudo filius Hilduini de Wasnou9, assensu Margarete uxoris sue et assensu Adelidis sororis sue et Theoderici mariti ipsius, dedit in perpetuam elemosinam ecclesie de Insula XII denarios quos eadem ecclesia predicto Leudoni debebat pro

1 Bonne-Fille est déjà mentionnée en 1197 (cf. no 64). 2 Conon, seigneur de Mussy (1199-1243/48). 3 Mussy (sous-Longuyon), ancien château (aujourd’hui lieu-dit dans les bois à 1 km de Longuyon) : Meurthe-et-Moselle, arr. Briey, cant. Longuyon ; dioc. Trèves, archid. et doy. Longuyon. 4 Ornes, village détruit en 1916 : Meuse, arr. Verdun, cant. Belleville-sur-Meuse : dioc. Verdun, archid. Princerie, doy. Chaumont. 5 Thierry, chanoine diacre, succéda en 1201 à Hugues d’Audun comme chancelier, et en 1213 à Godefroid en tant que doyen du chapitre cathédral de Verdun, charges qu’il occupa jusque vers 1219/1221. 6 Cf. acte no 87 ci-dessus. 7 Guillaume Ier, abbé de Monthiers-en-Argonne (vers 1203-1206/7) : cf. J. Lusse, « Les abbés de Monthiers-en-Argonne aux xiie et xiiie siècles », art. cit., p. 157-158, 175. 8 Monthiers-en-Argonne, abbaye cistercienne, commune de Possesse : Marne, arr. Vitry-le-François, ancien cant. Heiltz-le-Maurupt, depuis 2014 cant. de Sermaize-les-Bains ; diocèse Châlons, archid. Astenois, chef-lieu de doyenné. 9 Vanault (le-Châtel) : Marne, arr. Vitry-le-François, ancien cant. Heiltz-le-Maurupt, depuis 2014 cant. Sermaize-les-Bains : dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse.

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terra de Donnou1. Idem etiam Leudo data fide firmavit ad eandem elemosinam nec per se nec per alium reclamaret, nec ab aliquo promitteret reclamari. Hoc autem factum est in presentia nostra et fratris Albrici monachi nostri, anno gracie Mo CCo Vo. Quod ut ratum permaneat, presentes litteras sigilli nostri munimine roboravimus. 92 1205, 11 juin. – Saint-Pierre de Rome Innocent III confirme à l’abbaye la totalité du droit de pâture à Souilly et dans tous les lieux où feu le chevalier Robert de Souilly détenait droit, ainsi que tout ce qu’Ysembard de Nettancourt possédait à Yvraumont en avouerie et en bois. A. Original perdu. B. Copie (1767), t. 2, p. 1007-1008, sous la rubrique : « du 3 des ides de juin de l’an 1206 ou 1207, la 8e année du pontifcat d’Innocent III. Bulle portant confirmation de la donation de la pâture de Souilly et autres lieux et aux bois d’Yvraumont », et en marge : « no 15. 1205 » et juste en-dessous : « pâturage de Souilly, bois d’Yvraumont et autres lieux »2. Date : Innocent III, élu pape le 8 janvier 1198, a été consacré le 22 février de cette même année3, la huitième année de pontificat court donc à compter du 22 février 1205.

Innocentius4, servus servorum Dei, dilectis filiis abbati et conventui de Insula, salutem et apostolicam benedictionem. Justis petentium desideriis dignum est nos facilem prebere consensum et vota que orationis tramitte(a) non discordant effectu prosequente complere. Eapropter, dilecti in Domino filii, vestris justis postulationibus grato concurrentes assensu donationes fidelium, videlicet usuaria totius pasture de Solioes5 et omnium locorum ubi quicquam juris Robertus6 quondam miles habuit et quicquid etiam juris Isembardus7 de Notuncort8 in advocatia vel in nemore de



1 Deuxnouds (devant-Beauzée), commune de Beausite, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, grange de l’abbaye de Lisle-en-Barrois. 2 Comme les précédents (nos 78, 84), ce privilège d’Innocent III n’ pas été connu de Potthast, op. cit. N’a pu être consulté l’ouvrage de Othmar Hageneder, Anton Haidacher, Alfred A. Strnad, Die Register Innocenz’ III. 1, Pontifikatsjahr, 1198-1199. 3 L. Delisle, art. cit., p. 60. 4 Innocent III (Lotario da Segni), pape (1198, 8 janvier-1216, 16 juillet). 5 Souilly, bourg sur la Cousance, à 16 km au S. de Verdun, Meuse, arr. Verdun, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy. 6 Robert* de Souilly, miles, vassal du comte de Bar, seigneur de Souilly, connu de 1143 à 1191 environ (cf. nos 2, 12, 14, 17, 18, 22, 30, 43, 58, 61, 66, 67, 69). 7 Ysembard de Nettancourt apparaît en 1180 et 1196/98 (cf. nos 40 et 69). 8 Nettancourt, village sur la rive droite de la Chée, Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse.

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Avradmont1 olim possidebat, sicut juste et pacifice possidetis, auctoritate apostolica vobis confirmamus et presentis scripti patrocinio confirmamus et preter scripti patrocinio commonuimus. Nulli ergo omnino hominum liceat hanc nostre paginam confirmationis infringere vel ei ausu temerario contraire. Si quis autem hoc attemptare presumpserit indignationem omnipotentis Dei et beatorum Petri et Pauli apostolorum ejus se noverit incursurum. Datum Romae apud Sanctum Petrum, III idibus junii, pontificatus nostri anno octavo. (a) : sic.

93 [1190-1207, avant le 7 août] Agnès, comtesse de Bar, après avoir fait mener une enquête auprès des anciens et des habitants du voisinage par l’intermédiaire de Paulin, son prévôt, et de ses serviteurs, notifie le jugement confirmant le bon droit de l’abbaye de Lisle sur les terres que lui contestaient Guillaume de Louppy, son frère et tous leurs héritiers. A. Original perdu. B. Copie (1767), t. 2, p. 681, au chapitre : « 19e tiroir intitulé Loupy-le-Château et Ste-Hoïlde », sous la rubrique : « Titre sans datte portant accord entre les vénérables de Lisle d’une part et Willerme de Louppi et ses frères à l’occasion d’une terre dont la scituation n’est pas dénommée », et en marge : « no 1er ». Date : Agnès de Bar, devenue veuve en 1190, est décédée le 7 août 20072, terminus ad quem. Il est vraisemblable que ce jugement ait pu être plus ou moins concommittant avec celui également concernant des usurpations, – mais par Geoffroi de Louppy (sans que l’on sache s’il y a un lien entre ce dernier et Guillaume) – notifié par son fils Thiébaut, en 1204 (cf. no 89).

Ego Agnes3, Dei gracia Barrensis(a)4 comitissa, notifico tam presentibus quam futuris quandam extitisse querelam inter fratres de Insula et Willermum de Lupei5 et fratrem ejus Awucinum et omnes coheredes eorum de quibusdam terris quas ecclesia de Insula per multos annos pacifice possederat. Cum ergo ad meam noticiam querela(b) pervenisset, accercito preposito meo Paulino et ministerialibus meis, precepi quatenus tam fratres de Insula quam omnes conclamatores adjunctis

1 Yvraumont : écart de Lisle-en-Barrois sur l’Aisne (à environ 7 km au nord-ouest du village, au pied de la vaste forêt domaniale de Lisle-en-Barrois). 2 Cf. M. Parisse, Noblesse et chevalerie, op. cit, tableau no 7, p. 354. 3 Agnès de Champagne, comtesse de Bar par son mariage avec Renaud II de Bar (1142-1170), mère des comtes Henri Ier (1170-1190) et Thiébaut Ier (1190-1197), décédée le 7 août 1207. 4 Bar-le-Duc : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 5 Louppy (le-Grand, maintenant dénommé Louppy-le-Château), village sur la rive gauche de la Chée à 8 km au S. de Vaubecourt, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar.

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etiam pluribus senioribus vicinis et circummanentibus diem eis auctoritate mea perquirende veritatis imponerent, et quibus concors circummanentium contestatio jus possidendi attribueret de cetero pacifice possiderent, parti vero adverse silentium perpetuum imponerent. Actum est itaque hoc utriusque partis assensu, cumque ad diem constitutum advenissent vicini et circummanentes juris esse ecclesie de Insula omnem illam possessionem, sicut ab antiquo audierant et viderant, confirmaverunt. Ego igitur litterarum mearum inscriptione et sigilli mei impressione attestor et confirmo. Testes : Theodericus1, sacerdos de Leimont2 ; Verricus, decanus de Lupei ; Drogo3, sacerdos de Conde4 ; Dodo5, sacerdos de Jesaunicuria6 ; Albricus, sacerdos de Villula7 ; Albricus, clericus de Lupei ; Warinus8 et Arnoldus milites de Leimont ; frater Lambertus de Jesauni curia ; frater Albricus Glocehaste de Sancto Michaele9 ; Gerardus Li Avernetz et Johannes filius Archenbat de Conde ; Petrus et Rodulphus de Varbercourt10 ; Dominicus, Henricus11 et Herbertus de Ruacort12 ; Albricus vicinus. (a) : Barrensi B. – (b) : querelam B.

94 1207 Gerbert II, abbé, et le chapitre de Saint-Maurice de Beaulieu notifient avoir vendu à l’abbaye de Lisle la moitié qui leur était revenue de la garenne, tant en fonds qu’en bois, située devant la maison d’Yvraumont, avec cette condition qu’aussi longtemps que cette

1 Thierrry, curé de Laimont, est mentionné en 1168, 1183 et 1197 (cf. nos 24, 44 et 68). 2 Laimont, village à 4 km à l’E. de Revigny : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne. 3 Dreux, curé de Condé apparaît en 1178 et 1197 (cf. nos 38 et 68). 4 Condé (en-Barrois), aujourd’hui commune « Les-Hauts-de-Chée » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Michel, chapelle fille de l’église de Merche. 5 Selon toute vraisemblance le même Dudon, que celui mentionné comme clerc de Josaincuria, en 1197 (cf. no 68). 6 Non identifié ; sans doute le même toponyme que Josaincuria (cf. no 68). 7 Villotte (devant-Louppy), village sur le Fluant, à 6 km au S. de Vaubecourt, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 8 Ce Garin, chevalier de Laimont, est précédemment cité en 1197 (cf. no 66). 9 Saint-Mihiel, abbaye Saint-Michel et ville sur le cours de la Meuse : Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Rivière, chef-lieu de doy. 10 Vaubecourt, village sur l’Aisne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse. 11 Dominique et Henri de Riaucourt paraissent déjà vers 1191/98 (cf. no 77). 12 Riaucourt, nom d’une ferme, à l’emplacement d’un ancien village disparu en 1653, sur la commune de Vaubecourt (Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain), ou plutôt « Vallée de Riaucourt », à environ une dizaine de km à vol d’oiseau de Beaulieu, sur le territoire d’Evres-en-Argonne (Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-surMeuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly).

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garenne portera fruit, les frères de Lisle leur en rendent la moitié ou que, si elle est convertie en pré, ils leur paient annuellement deux deniers châlonnais. A. Original perdu, jadis muni du sceau de l’abbaye de Beaulieu. B. Copie (1767), t. 2, p. 1009-1010, sous la rubrique : « de l’an 1207. Titre pour moitié de la varenne d’Yvraumont » et l’annotation en marge : « no 19 authentique » (d’après A).

Ego Girbertus1, Dei gracia Sancti Mauritii Belli loci2 abbas et totum capitulum nostrum notum facimus universis presentibus et futuris quod medietatem varenne adjacentis ante domun Evraumontis3 – que varenne medietas in jus ecclesie nostre redacta erat – fratribus Beate Marie de Insula in omnibus commodis, tam in fundo quam in nemore, vendidimus, tali conditione quod quamdiu terra predicte varenne cujuslibet generis fructum portabit, fratres de Insula de medietate terragium et decimam ecclesie nostre reddent. Si vero conversa fuerit in prata, de qualibet falcata duos denarios Cathalaunenses annuatim persolvent. Et ut hoc ratum firmiter perpetuo teneatur, sigilli capituli nostri munimine confirmamus. Actum anno incarnati Verbi millesimo ducentesimo septimo. 95 1208, aux environs de l’Ascension [jeudi 15 avril] Baudouin, seigneur de Belrain, notifie le don qu’avec l’accord de Marguerite, sa femme, et tous ses héritiers, il fait pour le salut de son âme à l’abbaye de Lisle-en-Barrois d’un muid de blé à recevoir annuellement à Ville-devant-Belrain ainsi que ce qu’il viendra à posséder dans ce fief qu’il tient du comte de Bar. A. Original perdu, jadis muni du sceau de Baudouin de Belrain. B. Copie (1767), t. 2, p. 757, au chapitre : « Ville devant Belrain – même tiroir 20e », sous la rubrique : « de l’an 1208, vers l’Assension. Titre d’un muid de bled annuellement donné à l’abbaye de Lisle par Baudouin seigneur de Bellerains, du consentement de sa femme et de tous ses héritiers, à recevoir chaque année sur son fief de Ville devant Bellerain », et en marge : « no 7 authentique » (d’après A).



1 Gerbert II, abbé de Beaulieu (…1207-1217/20) : cf. J. Denaix, « Liste des abbés de Beaulieu », art. cit., p. 74. 2 Abbaye Saint-Maurice de Beaulieu-en-Argonne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont. 3 Yvraumont : écart de Lisle-en-Barrois sur l’Aisne (à environ 7 km au N.O. du village, au pied de la vaste forêt domaniale de Lisle-en-Barrois).

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Ego Balduinus1, dominus de Bello Ramo2, notum facio universis presentem paginam inspecturis quod ego, laude et assensu Margaretae uxoris meae et omnium heredum meorum, pro salute animae meae et predecessorum meorum, in elemosinam contuli ecclesiae Beatae Mariae de Insula Barrensi unum modium bladi annuatim recipiendum apud Villam3 que sita est ante Bellum Ramum super hoc quod apud eandem Villam possidebo de feodo domini comitis Barri, perpetuo fratres praedicte ecclesie dictum modium bladi possidebunt. Et ut hoc ratum et firmum habeatur, presentem paginam sigilli mei munimine roboravi. Actum anno Domini millesimo ducentesimo octavo, verum(a) circa Ascentione Domini. (a) : sic.

96 1208 L’official de l’évêque de Verdun notifie que, comme un contentieux avait surgi entre les frères de Lisle-en-Barrois et Raoul, un laïc de Courcelles, au sujet d’un pré que les moines revendiquaient faire partie de la dot de l’église du village, ce qu’ils déclaraient pouvoir prouver en présence d’un juge, ledit Raoul a reconnu que le pré relevait de la dot et le leur a rendu, concédant qu’ils étaient libres d’en faire ce qu’ils voulaient. A. Original perdu. B. Copie (1767), t. 2, p. 408, sous la rubrique : « de l’an 1208. Accord entre Rodolphe de Courcelles et l’abbaye de Lisle à l’occasion d’un pré dépendant dudit Courcelles », et en marge : « no 25 ».

Magister F.4, domini Virdunensis officialis, omnibus ad quos littere iste pervenerint, salutem. Noverint universi quod cum causa verteretur inter fratres de Insula et Rodulphum laicum de Cursoles5 super quoddam prato quod predicti fratres nomine dotis ecclesie de Corcelles repetebant et se(a) coram judice ordinario per sententiam hoc probare asserebant, tandem prefatus R[odulphus], sicut fratres dicebant, dotem

1 Baudoin, seigneur de Belrain (1200-1226), fils de Savary de Belrain et Mathilde de Sorcy, frère d’Anselme Mauvoisin, seigneur de Sorcy et de Belrain. 2 Belrain, village sur le ruisseau de Belrain, à 4 km au sud de Pierrefitte-sur-Aire : Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Pierrefitte-sur-Aire, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 3 Ville-devant-Belrain, village sur la rive gauche de l’Aire à 4 km au S. de Pierrefitte : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Pierrefitte-sur-Aire, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Toul, archid. Ligny, doy. Belrain. 4 Sans doute la même personne qui, en 1207, assiste à la donation et appose son sceau sur l’acte par lequel Gilbert de Rampont accorde deux journaux de terre au chapitre cathédral de Verdun (Verdun, ms 5, fol. 131vo). 5 Courcelles (sur-Aire) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-­ Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly.

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esse recognovit et eis pratum illud acquitavit et libere quicquid de ea vellent posse facere concesssit. Hujus rei testes sunt prepositus monis(b) et comitis de Novavilla1 apud Summedeu2 et Domenginus servicus. Actum anno Domini millesimo ducentesimo octavo. (a) : se in coram B. – (b) : sic. Sans doute une mauvaise lecture de la part du scribe ou bien une mauvaise résolution d’une abbréviation ; quoi qu’il en soit, outre que manifestement il manque au moins un mot sinon davantage, cette partie de phrase est d’autant plus difficilement compréhensible que ne se rencontre aucun comes de Novavilla dans la région de Sommedieue.

97 1210 Robert [de Grandpré], évêque de Verdun, confirme la donation faite à l’abbaye de Lisle-en-Barrois par Simon de Bar, chevalier, de tout ce que les moines ont acquis ou pourront acquérir dans le fonds et le bois dénommé Dahaie en tous profits, à l’exception des près et champs devant cens. A. Original perdu. B. Copie dans un vidimus de 1281 « de plusieurs letres concernant Deuxnouds et des revenus de l’abbaye de Lisle », perdu. – C. Copie (1767) de ce vidimus, t. 2, p. 434, au chapitre : « Deuxnouds » (d’après B).

Quoniam que(a) scripto non tenentur facile a memoria elabuntur, ego Robertus3, divina gracia Virdunensis ecclesie episcopus, notum facio omnibus presentibus et futuris, et sigilli nostri impresssione confirmo, quod Symon de Bar miles concessit fratribus ecclesie de Insula Barrensi quicquid acquisierunt vel acquirere poterunt in fundo et nemore quod Dahir4 dicitur in omnibus commodis, exceptis pratis et agris qui census debent. Actum Dominice incarnationis anno millesimo ducentesimo decimo. (a) : Quamque B.



1 Non localisé. 2 Sommedieue, village sur le ruisseau de Dieue, à 10 km. au S. de Verdun : Meuse, arr. Verdun, cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 3 Robert Ier de Grandpré, ancien prévôt de Montfaucon et archidiacre d’Argonne, ancien princier, évêque de Verdun (1208-1217). 4 Dahaie, bois au sommet de la colline dominant Deuxnouds, au N.E. de Lignémont, sur la limite communale entre Deuxnouds et Saint-André.

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98 1213, mai Jean, abbé de Saint-Paul de Verdun, le prieur de ce même monastère et un chanoine du chapitre cathédral de Verdun, juges délégués par le pape – pour régler le différend surgi entre d’une part l’abbé Louis [de Hierges] et la communauté de Saint-Vanne et d’autre part l’abbé et la communauté de Lisle-en-Barrois, à propos de l’alleu de Menoncourt qu’avait autrefois donné Robert de Souilly, des dîmes dudit Menoncourt et d’autres terres –, notifient l’arrangement intervenu à l’amiable, avec le concours du chancelier Thierry et du chantre de la collégiale Sainte-Marie-Madeleine : Saint-Vanne abandonne à Lisle tout ce qui était délimité par les bornes de Menoncourt, chaque abbaye conservant en intégralité ce qu’elle détenait au-delà desdites bornes ; en signe de paix et de mutuelle affection, Lisle donne à l’abbaye Saint-Vanne soixante-cinq livres de provinois et quatorze journaux de terre pour la dote de Saint-Sulpice et s’engage à payer à perpétuité, dans l’octave de saint Jean-Baptiste, au prévôt de Saint-Vanne, un cens annuel de sept sous provinois. A1. Premier volet du chirographe, perdu, jadis muni du sceau de l’abbé et de l’abbaye de Lisle-en-Barrois. A². Second volet du chirographe, perdu, jadis muni du sceau de l’abbé Louis de Hierges et de l’abbaye de Saint-Vanne. B. Copie « du mois de février 1279. Vidimus en parchemin de plusieurs lettres faisant mention de la ville de Deuxnouds et des revenus appartenant à l’abbaye de Lisle-en-Barrois », perdu. – C. Copie de ce vidimus (1767), t. 2, p. 426-427, au chapitre « 11e tiroir intitulé Deuxnouds ». – D. Autre copie (1767), au chapitre « Deuxnouds et Menoncourt », t. 2, p. 548-550, sous la rubrique : « du mois de May 1213. Sentence arbitrale entre l’abbaye de St-Viton d’une part et celle de Lisle d’autre part, sur leurs débats à l’occasion de leurs prétentions respectives au ban et au finage de Menoncourt (d’après A), et en marge : « no 8 authentique ».

J[ohannes]1, divina permissione Sancti Pauli2 in Virduno3 dictus abbas, M. quoque prior ejusdem monasterii et magister N[icholaus]4 majoris ecclesie5 canonicus Virdunensis, judices a domino papa6 delegati, omnibus ad quos littere presentes pervenerint, veritatis testimonium acceptare. Vita brevis hominum et labilis est memoria, unde ad modum necessaria est et utilis litterarum instructio que et emergentis fallatie refellat argumenta et rerum bone gestarum seriem stabili declaret veritate. Noverit igitur





1 Jean II, abbé de Saint-Paul de Verdun (1208-vers 1213) : cf. Gallia XIII, col. 1332. 2 Saint-Paul, abbaye implantée aux portes de la cité de Verdun, près de l’embouchure de la Scance, bénédictine de 973 à 1135, année où elle fut confiée aux chanoines de l’ordre de Prémontré par l’évêque Albéron de Chiny. 3 Verdun : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de dioc. 4 Nicolas est le seul nom avec l’initiale « N » mentionné par le Nécrologe de la Cathédrale de Verdun, lequel célèbre, au 3 avril, l’obit de magister Nicholaus, sacerdos et canonicus Sancte Marie qui dedit nobis XII solidos cathalaunenses supra domum et horreum et terram extra portam Scantie qui doit vraisemblablement être le juge délégué en question (cf. Ch. Aimond, Nécrologe …, art. cit., p. 198). 5 Chapitre cathédral de Verdun. 6 À cette date, le pape est Innocent III (1198, 8 janvier – 1216, 16 juillet).

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universitas vestra quod cum questio verteretur coram nobis auctoritate apostolica, inter dominum L[udovicum]1 abbatem Sancti Vitoni2 et conventum suum, qui nos judices impetraverant ex una parte, et dominum abbatem et conventum de Insula, Cisterciensis ordinis, ex altera, super decimis cujusdam territorii quod Manuncort3 dicitur, et in terris scilicet de Euvarcampo4, de Sorvilinvalle5, de Johannis campo6, de terra Sancti Agerici7, super metis etiam ejusdem territorii quas preter voluntatem suam et assensum fixas esse dicebant et positas, et alodium de Manuncort quod bone memorie R[obertus]8 miles de Sullues9 eis quondam in elemosinam contulerat ; quinquaginta quoque jornalibus et universo alodio quod inter metas supradicti territorii de Manuncurt Hawidim Parvam10 sibi contulisse in elemosinam asserebant ; terra quoque Roberti et terra Adeneth11, terra Rayneri Guz12, terra Herberti13, valle Haudvidis14 et valle Pileth15 cum censu et decimis utriusque et falcata prati ; prato ad Insulas et Laforiere16, alodio de Longiconci17 et terris de dote Sancti Supplicii18 que erant in territorio de Manuncurt de quibus, ut dicebant fratres Sancti Vitoni, jacent ad Longiconci duo jornales, in Euvarcampo octo, in Serienvalle sex, juxta campum Sancti Petri19 tres ; prato quoque quod Jheremias20 contra voluntatem suam, ut asserebant, memoratis fratribus de Insula dimiserat(a) ; usuario quoque totius pascue de Bullenvilla21 in omnibus



1 Louis de Hierges, frère de l’évêque Albert de Hierges, abbé de Saint-Vanne (1197-1237, 16 juin). 2 Saint-Vanne, abbaye bénédictine à Verdun, établie sur le Mont-Saint-Vanne, à quelques centaines de mètres de la partie occidentale du castrum, sur la route vers Reims et Châlons. 3 Menoncourt : ancien toponyme, aux limites de Deuxnouds, Bulainville et Beauzée, disparu. 4 Non identifié. 5 Non identifié. 6 Terrain non localisé, appellation sans doute disparue. 7 Non identifié. Saint-Airy était une abbaye bénédictine, fondée en 1037 dans le faubourg Sud de Verdun, près de l’un des bras de la Meuse. 8 Robert* de Souilly, miles, mari en première noces d’Agnès puis ensuite de Taphina, vassal du comte de Bar, seigneur de Souilly, connu de 1143 à 1191 environ (de toute façon, décédé avant 1197) est mentionné à de nombreuses reprises dans les actes de l’abbaye de Lisle-en-Barrois (cf. nos 2, 12, 14, 17, 18, 22, 30, 43, 58, 61, 66, 67, 69, 91, 92). 9 Souilly, bourg sur la Cousance, à 16 km au S. de Verdun : Meuse, arr. Verdun, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy. 10 Non localisé. 11 Id. 12 Id. 13 Id. 14 Id. 15 Id. 16 Id. 17 Long-Conseil : toponyme aujourd’hui disparu, terre qui se situait en-dessous des limites de Saint-André, à Deuxnouds près du bois Dahaie. 18 Saint-Sulpice, vocable de l’église de Bulainville. 19 Champ Saint-Pierre : non localisé. 20 Jérémie, curé de Bulainville, est mentionné en 1190 et 1191 (cf. nos 52 et 58). 21 Bulainville, village sur la rive droite de l’Aire, ancienne commune intégrée en 1976 à celle de Nubécourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne et depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, patron Saint Sulpice.

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modis et commodis et in omnibus que ecclesia Sancti Vitoni1 infra metas sepedictas de Manuncurt reclamaverat. Tandem, mediantibus nobis et viris honestis domino Th[eoderico]2 cancellario, magistro F. cantore Sancte Marie Magdalene3, compositio amicabiliter intercessit in hunc modum quod hec omnia que infra metas saepedictas erant, saepedicti abbas et conventus Sancti Vitoni jam dictis abbati et conventui de Insula guerpiverunt in perpetuum et acquitaverunt, omnia enim in integrum utraque ecclesia sibi retinuerunt(b) que extra metas illas habebunt(b). Ecclesia vero de Insula pacis et mutue dilectionis ac prefate acquitationis intuitu ecclesie Sancti Vitoni sexaginta quinque(c) libras Pruvinensium(d) donare curavit et quatuordecim(e) jornales terre pro dote Sancti Supplicii sibi retenta infra metas sepedictas nomine concambit, assignavit et in annuo censu septem solidorum Pruvinensium(f), infra octavas(g) sancti Johannis Baptistae4 preposito Sancti Vitoni solvendorum sepedicta ecclesia de Insula se ipsam in perpetuum obligavit. Ut autem hec(h) omnia rata permaneant et inconcussa, placuit cyrographo conscribi et sigillis nostris et compositorum roborari, pars etiam altera sigilli domini abbatis et conventus Sancti Vitoni, reliqua vero sigillis domini abbatis et conventus de Insula roborabitur(i). Quia vero ego M. prior sigillum non habui, usus sum sigillo J. decani Sancte Marie Magdalene. Actum anno graciae millesimo ducentesimo tertio decimo(j), mense mayo(k). (a) : dum serat C. – (b) : sic. – (c) : sexagesimo quinto C ; LXV D. – (d) : Pruvium C. – (e) : decimo quarto C ; xiiii D. – (f) : septima C. – (g) : octavae C. – (h) : hoc C. – (i) : Sancti Vitoni, reliqua vero sigillis domini abbatis et conventus manque en C. – (j) : Mo CCo XIIIo D. – (k) : maïo D.

99 1213 Robert [de Grandpré], évêque de Verdun, notifie la donation faite au profit de Lisle-en-Barrois par Bernaclède, Garnier et Pierre de Saint-André, au décès de leur mère, Hawid, d’une partie des dimes que leurs ancêtres possédaient sur le territoire de la grange de Deuxnouds, en apposant leurs mains sur l’autel de l’abbaye. A. Original perdu. B. Copie dans un vidimus (1281) : « de plusieurs lettres concernant Deuxnouds et des revenus de l’abbaye de Lisle », perdu. – C. Copie (1767) de ce vidimus, t. 2, au chapitre « Deuxnouds », p. 432 (d’après B). – D. Copie (1767), t. 2, au chapitre « Deuxnouds », no 22, p. 464-465, sous la



1 Il y avait sur le territoire de Deuxnouds la « Pièce Saint-Vanne », ainsi que le montre le cadastre de 1836 (Meuse, 161 FI 36, feuille 04. 2 Thierry, chanoine diacre, succéda en 1201 à Hugues d’Audun comme chancelier et, en 1213, à Godefroid en tant que doyen du chapitre cathédral de Verdun, charges qu’il occupa jusque vers 1219/1221. 3 Sainte-Marie-Madeleine, collégiale à Verdun dont le prévôt était, depuis 1049, en même temps archidiacre de la Woëvre. 4 La fête de saint Jean-Baptiste se célèbre le 24 juin.

Le s act e s rubrique : « de ladite année 1213, autre titre pour les dixmes audit Douynouds » et en marge : « authentique » (d’après A).

Ego R[obertus]1, divina miserante gracia episcopus Virdunensis2, tam presentibus quam futuris notum facio quod nobiles viri Bernacledus, Garnerus et Petrus de Sancto Andrea3 fratres dederunt ecclesie de Insula, jure perpetuo possidendam, quamdam portionem decimarum quam in terrritorio grangie de Dunous4 predecessores eorum possederant, hoc donum in obitu matris eorum Hawidis, pro remedio anime ipsius et reliquorum parentum suorum, et manu propria super altare ejusdem in presentia multorum posuerunt. Actum anno Verbi incarnati millesimo ducentesimo tertio decimo. 100 1213 Robert [de Grandpré], évêque de Verdun, notifie la donation que fait, avec l’accord de ses enfants Ponce, Raoul et Jacquette, Garin de Saint-André, au moment de sa prise d’habit à l’abbaye de Lisle-en-Barrois, de toute la dîme qu’il possédait sur le territoire de Deuxnouds. De même, Bernaclède, Garnier et Pierre de Saint-André, avec l’accord de Ponce de Dieue dont ils les tenaient en fief, donnent à l’abbaye toutes les dimes que leurs ancêtres possédaient sur le territoire de la grange de Deuxnouds, en apposant leurs mains sur l’autel de l’abbaye, le jour même de l’obit de leur mère, Hawid. En remerciement, l’abbaye de Lisle-en-Barrois leur concède que s’ils désirent renoncer au siècle pour revêtir l’habit religieux, elle ne s’opposera pas à leur entrée au monastère et dans l’ordre cistercien, et que s’ils décèdent dans le siècle, il leur sera célébré le même office que pour les frères défunts. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie dans un vidimus (1281) « de plusieurs lettres concernant Deuxnouds et des revenus de l’abbaye de Lisle », perdu. – C. Copie (1767) de ce vidimus, t. 2, au chapitre « Deuxnouds », p. 435 (d’après B).

1 Robert Ier de Grandpré, ancien prévôt de Montfaucon et archidiacre d’Argonne, ancien princier, évêque de Verdun (1208-1217). 2 Verdun : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de dioc, archid. et doy. 3 Saint-André (en-Barrois), village sur le ruisseau de Flabussieux à 4 km à l’O.S.O. de Souilly et à 4,6 km au N. de Deuxnouds : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 4 Deuxnouds (devant-Beauzée), village sur la Sault, aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, grange de l’abbaye de Lisle-en-Barrois.

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R[obertus]1, Dei gratia Virdunensis2 episcopus, omnibus ad quos presentes littere pervenerint, in perpetuum. Que in bone fidei geruntur actibus, utile est scripta commendari ; per scriptum enim suscitatur memoria et rerum series declaratur. Proinde ad notitiam tam presentium quam futurorum pervenire volumus quod Garinus Riddeth de Sancto Andrea3, in monasterio Sancte Marie de Insula habitum religionis assumens, laude et assensu filiorum suorum Pontii et Radulphi et filie sue Jacobe, eidem contulit monasterio in elemosinam perpetuo possidendam totam decimam quam possidebat in terrritorio de Donnoux4. Simili modo Bernacledus, Garnerus et Petrus fratres de Sancto Andrea et sorores eorumdem, de laude et assensu Pontii de Devia5 a quo habebant in feodum, dederunt prefato monasterio de Insula in perpetuum possidendam totam decimam quam in prefato territorio grangie de Donnoux predecessores eorum possederant. Et hec donatio de manu eorum facta est super majus altare de Insula, ipso die obitus Hawidis matris eorum, pro remedio animae ipsius et reliquorum parentum suorum. Ecclesia vero de Insula graciam pro gracia recompensans eisdem viris gratis concedere voluit, quod si seculo abrenunciare voluerint et habitum religionis assumere, sic(a) eos libere retinere poterit et absolute eis ingresssum monasterii sui et ordinis non negabit. Si vero in seculo decesserint, officium quantum pro fratribus defunctis plenarie tenebitur imponere(b). Ut autem donatio rata in evum permaneat et inconcussa, sigillo meo placuit communiri. Data per manum Th[eoderici]6 cancellarii nostri, anno gracie millesimo ducentesimo decimo tertio. (a) : si B. – (b) : impondere B.

101 1213 Robert [de Grandpré], évêque de Verdun, notifie la donation en perpétuelle aumône que fait à l’abbaye de Lisle-en-Barrois, en accord avec son fils et son petit-fils, dame Flandrine

1 Robert Ier de Grandpré, ancien prévôt de Montfaucon et archidiacre d’Argonne, ancien princier, évêque élu de Verdun (1208-1217). 2 Verdun : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de dioc, archid. et doy. 3 Saint-André (en-Barrois), village sur le ruisseau de Flabussieux à 4 km à l’O.S.O. de Souilly et à 4,6 km au N. de Deuxnouds : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 4 Deuxnouds (devant-Beauzée), village sur la Sault, aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, grange de l’abbaye de Lisle-en-Barrois. 5 Dieue (sur-Meuse), village sur la rive droite de la Meuse, à 11 km au S. de Verdun : Meuse, arr. Verdun, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 6 Thierry, chanoine diacre, succéda en 1201 à Hugues d’Audun comme chancelier et en 1213 à Godefroid en tant que doyen du chapitre cathédral de Verdun, charges qu’il occupa jusque vers 1219/1221.

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de Rembercourt d’un muid de froment en mesure de Condé à percevoir annuellement sur les terres labourables de Rembercourt. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie (1767), t. 2, p. 836, au chapitre : « Rambercourt », sous la rubrique : « De l’an 1213. Titre d’un muid de froment sur les terrages de Rambercourt », et en marge : « no 6. Titre authentique. Rambercourt, un muid de froment » (d’après A) et après la copie de l’acte : « Nota, à ce titre est joint un double d’icelui, qui ne diffère en tout qu’au stile qui est peu différent ».

Ego Robertus1, Dei gracia Virdunensis2 episcopus, notum sit universis presentibus et futuris quod domina Flandrina de Arambercort3, pro remedio anime sue nec non et antecessorum suorum, laude pariter et assensu filii sui Damiani et filii ipsius Damiani(a) de Asperomonte4 dedit ecclesie et fratribus Beate Marie de Insula in perpetuam elemosinam, unum modium frumenti ad mensuram Condatensem5, in arragium de Rembercort annuatim percipiendum Hanc donationem, ut perpetuum rata permaneat, laudo et concedo et sigilli mei impressione confirmo. Actum anno incarnati Verbi Mo CCo XIIIo. (a) : le sribe a inscrit sui après Damiani.

102 1215 Robert [de Grandpré], évêque de Verdun, notifie la donation que fait à l’abbaye Notre-Dame de Lisle-en-Barrois dame Théophine de Bulainville, en accord avec ses fils Eudes, Guéry et Jean ainsi qu’avec sa fille Elisabeth, du quart du terrage de Bulainville, pour le salut de son âme et de celle de son mari Jean. A. Original perdu, jadis scellé. B. Copie (1767), t. 2, p. 507, au chapitre : « Deuxnouds », sous la rubrique : « De l’an 1215. Titre pour la 4e partie des terrages de Bulainville », et en marge : « no 47 authentique. Bullainville terrages contigus à Deuxnouds ».

1 Robert Ier de Grandpré, ancien prévôt de Montfaucon et archidiacre d’Argonne, ancien princier, élu de Verdun (1208-1217). 2 Verdun : Meuse, chef-lieu darr. et cant. ; chef-lieu de dioc, archid. et doy. 3 Rembercourt (aux-Pots), village sur le Marnusson, à 6 km à l’E. de Vaubecourt, aujourd’hui Rembercourt-Sommaisne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 4 Apremont (la-Forêt), village à 8 km à l’E. de Saint-Mihiel : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel. 5 Condé (en-Barrois), aujourd’hui commune « Les-Hauts-de-Chée » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Michel, chapelle fille de l’église de Merche (Lisle-en-Barrois).

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Ego Robertus1, Dei gracia Virdunensis2 episcopus, notum facimus tam futuris quam presentibus quod nobilis matrona Theophina nomine de Bullenvilla3, laude et assensu filiorum suorum Odonis, Wirrici, Joannis et filie sue Elisabeth, contulit ecclesie Beate Marie de Insula, pro remedio anime sue et mariti sui Joannis nec non et aliorum predecessorum suorum, quartam partem terragii de Bullenvilla in omnibus proficiis, in elemosinam jure perpetuo possidendam. Ut hoc ratum permaneat, presentem paginam sigilli nostri impressione confirmare curavimus. Actum anno incarnati Verbi millesimo ducentesimo quinto decimo. 103 1215 Dreux de Nettancourt, avec l’accord et sous le sceau de Robert [de Grandpré], évêque de Verdun, son haut suzerain et avec l’accord de Guillaume d’Apremont, son suzerain, notifie la donation à perpétuité qu’il fait aux frères de Lisle-en-Barrois des vingt-sept deniers de Provinois que ceux-ci lui devaient annuellement, à la saint Jean-Baptiste. A. Original perdu, jadis muni du sceau de l’évêque de Verdun. B. Copie (1767), t. 2, p. 667, au chapitre : « Lisle ou Mierche », sous la rubrique : « De l’an 1215, titre portant remise d’un autre cens de 27 deniers », et en marge : « no 13. Authentique ».

Ego Drogo de Netuncurt4, laïcus, notum facio universis ad quos presens pagina pervenerit, quod ego viginti septem denarios Pruvinensium(a) qui debebantur mihi singulis annis a fratribus de Insula, in festo sancti Johannis Baptiste5, de laude et assensu domini mei Guillermi6 militis de Asperomonte7, a quo eos habebam et tenebam nomine feodi, consentiente etiam in hoc venerabili Roberto8 episcopo Virdunensi, a quo habebat in feodo dominus meus prefatus Guillermus miles de Asperomonte, pro anime mee et predecessorum meorum remedio, dedi et concessi in perpetuum possidendos fratribus prenotatis de Insula.

1 Robert Ier de Grandpré, ancien prévôt de Montfaucon et archidiacre d’Argonne, ancien princier, évêque de Verdun (1208-1217). 2 Verdun : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de dioc, archid. et doy. 3 Bulainville, village sur la rive droite de l’Aire, ancienne commune intégrée en 1976 à celle de Nubécourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne et depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, patron Saint Sulpice. 4 Nettancourt, village sur la rive droite de la Chée : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse. 5 Le 24 juin. 6 Guillaume, miles d’Apremont, époux de Bonne-Fille, apparaît en 1197 et 1205 (cf. nos 64, 65, 90). 7 Apremont (la-Forêt), village à 8 km à l’E. de Saint-Mihiel : Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel. 8 Robert Ier de Grandpré, ancien prévôt de Montfaucon et archidiacre d’Argonne, ancien princier, évêque de Verdun (1208-1217).

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Quod ut ratum sit, placuit sigillo prefati episcopi Virdunensis presentem paginam communiri. Datum per manum Th[eoderici] cancellarii1, anno gracie millesimo ducentesimo quintodecimo. (a) : Privinius B.

104 1216 Guillaume, évêque de Châlons, notifie la cession en perpétuelle aumône que fait à l’abbaye de Lisle-en-Barrois, Herbert, avoué de l’abbaye de Beaulieu, avec l’accord de son épouse Marie et de ses enfants André, Jean, Milon, Nicolas, Béatrice et Comtesse, l’accord de Renard seigneur de Dampierre dont il le tenait féodalement, du droit de pâture à Charmontois, ainsi que l’abandon qu’il fait également de ses revendications sur le fond et le bois du côté d’Yvraumont, avec l’accord de sa famille et de Renard de Dampierre duquel ils les tenaient en fief. A. Original perdu. B. Copie (1767), t. 2, p. 1014, au chapitre : « Yvraumont », sous la rubrique : « de l’an 1216. Titre de l’usage de la pâture du finage de Charmontois donné par devant l’évêque de Châlons et du consentement de Renard seigneur de Dampierre de qui ce droit était tenu en foy et hommage et qui consent ledit don », et en marge : « no 28. Authentique ».

Quoniam que scripto non tenentur facile(a) a memoria elabuntur, ego Guillermus2, Dei(b) miseratione Cathalaunensis3 episcopus, notum facio omnibus tam presentibus quam futuris ad quorum noticiam presens carta pervenerit quod Herbertus4, advocatus abbatiae Sancti Mauricii5, laude et assensu conjugis sue Marie et liberorum suorum Andree, Joannis, Milonis, Nicolai clerici, Beatricis et Udelatte cognomento Contasse, ac Rainardi domini de Dompetra6 a quo feodaliter tenebat, donavit in perpetuam elemosinam fratribus de Insula Barrensi usuaria omnium pascuarum suarum de



1 Thierry, chanoine diacre, succéda en 1201 à Hugues d’Audun comme chancelier et en 1213 à Godefroid en tant que doyen du chapitre cathédral de Verdun, charges qu’il occupa jusque vers 1219/1221 (cf. nos 52, 58, 90, 98, 100, 103). 2 Guillaume II du Perche, évêque de Châlons (1215-1226). 3 Châlons (en-Champagne) : Marne, chef-lieu d’arr. et cant., chef-lieu de dioc. archid. et doy. 4 Un avoué de ce nom apparaît déjà en décembre 1182 (cf. no 43) : s’agit-il du même personnage, ou bien éventuellement du père et du fils ? 5 Abbaye Saint-Maurice de Beaulieu-en-Argonne : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont. 6 Dampierre-le-Château, village sur la Yèvre : Marne, arr. Sainte-Menehould, ancien cant. Dommartin-sur-Yèvre, depuis 2014 cant. « Argonne, Suippe et Vesle » ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse.

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Chamontois1 sine damna facienda. Quod si factum fuerit, sine emendatione capitale restituetur. Acquitavit etiam quicquid adversus eosdem fratres reclamabat super pascuis suis et hominum advocatie sue quondam perditis, similiter quicquid in fundo et nemore eorumdem fratrum querelebat, scilicet a termino de Thyl2 versus Auvramont3 usque ad rivum de Corbaruth4 et de Corbarum5 usque ad Theobaldi varennam6, laude et assensu sepedictorum videlicet conjugis sue et liberorum, ac domini Rainardi de Dompetra a quo in feodum tenebat, in perpetuam elemosinam sepedictis fratribus de Insula benigne remisit ac penitus acquitavit. Actum anno ab incarnatione Domini millesimo ducentesimo decimo sexto. (a) : facilem B. – (b) : Deo B. – (c) : advocatos suos B.

105 1217 G[erbert], abbé, le prieur et le prévôt de l’abbaye de Beaulieu, après avoir rappelé la querelle qui avait opposé, à propos de Menarval et ses dîmes, l’abbaye de Lisle-en-Barrois et Hugues d’Audun, chantre de Verdun et curé d’Issoncourt, qui s’était soldée, du temps de l’évêque Arnoul [de Chiny], au profit de l’abbaye par l’abandon de toute prétention et la concession en perpétuelle aumône de tout de que Hugues possédait dans le vallon de Menarval par une charte qu’il avait pris soin de sceller, querelle qu’avait ranimée le chanoine Hugues Corneille, neveu d’Hugues d’Audun, en faisant appel au souverain pontife qui les avait délégué comme juges, notifient que Hugues Corneille a reconnu l’autorité de la donation de son oncle. A. Original perdu, jadis scellé. B. Vidimus en 1279 par les officiaux de Châlons, perdu. – C. Copie de ce vidimus (1767), t. 2, p. 427, au chapitre : « Deuxnouds ».



1 Charmontois-l’Abbé ou Charmontois-le-Roi, depuis 1946 « Les Charmontois », villlage sur l’Aisne : Marne, arr. Sainte-Menehould, ancien cant. Dommartin-sur-Yèvre, depuis 2014 cant. « Argonne, Suippe et Vesle » ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse. 2 Non localisé, ancien lieu-dit de la commune de Lisle-en-Barrois. 3 Yvraumont, écart de Lisle-en-Barrois sur l’Aisne (à environ 7 km au N.O. du village, au pied de la vaste forêt domaniale de Lisle-en-Barrois). 4 Non localisé. 5 Id. 6 « Thibaut-Varenne », lieu-dit, situé à l’extrême pointe N.O. de la commune de Lisle-en-Barrois (près des limites de Belval-en-Argonne), jouxtant le cours de l’Aisne et contigu au ru de « Noire Vallée » faisant limite avec l’Est de la commune de Triaucourt-en-Argonne (cf. Cadastre de 1833, commune de Lisle-en-Barrois, Meuse, 161 FI 61, section À de Yvraumont, feuille 01).

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Ego G[erbertus]1 abbas, A. prior, et M. prepositus Belliloci2, universis fidelibus in perpetuum. Sciant quos scire oportuerit quod dominus Hugo3, majoris ecclesie4 Virdunensis5 cantor et pastor ecclesie de Usuncurt6, olim super quibusdam terris in valle de Menarval7 sitis et quadam portione decime que ad ecclesiam de Usuncurt pertinere dicebantur, contra ecclesiam et fratrum de Insula querimonia suscitavit. Tandem vero, eodem Hugone a proposito suo resipiscente(a), venerabilis Arnoldus8 Virdunensis episcopus, rei veritate comperta ipsum Hugonem eandem querimoniam ecclesie de Insula penitus guirpire fecit, et quicquid idem Hugo in prefata valle de Menarval calumniabatur, laude et assensu ipsius Hugonis, in perpetuam elemosinam ecclesie de Insula liberaliter contulit. Et ne quis in posterum eandem ecclesiam injuste fatigare posset, sigillo suo donationem suam fideliter confirmare curavit et insuper sigillum domini Roberti9 archidiaconi apponi fecit10. Successu vero temporis Hugo cognomento Corneile, majoris ecclesie Virdunensis canonicus et nepos prefati domini Hugonis, ea que jamdudum sopite fecerant, in litem volens revocare predictos fratres super prelibatis terris et parte decime, ad summi pontificis curiam appellavit, nosque pro exequenda appellatione judices elegit. Nos vero ex more convocatis partibus et utrarumque partium auditis allegationibus et responsionibus pro pace inter eos reformanda plurimum laboravimus, sed eum nostrum propositum ad effectum perducere non possemus. Tandem ut in arbitros compromitterent ipsis complacuit qui, inspecto instrumento fratrum et rei veritate comperta, inter eos pacem reformare studuerunt, ita quod predictus Hugo auctoritate prioris donationis convictus et testimonio proprie consciencie redargutus, eandem querimoniam prædictis fratribus de Insula bona fide remisit. Nos autem, ex consensu

1 Gerbert II (…1207-1217/20), abbé de Beaulieu-en-Argonne. 2 Beaulieu (en-Argonne) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieuesur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont. 3 Hugues* d’Audun (de Avedeus) eut une longue carrière, servant sous quatre évêques, pendant quarante-trois ans. Apparu en 1158, du temps d’Albert de Mercy (1156-1163), avec le titre de chancelier, noté sous l’épiscopat de Richard de Durbuy (1164-1171) comme chanoine sous-diacre, puis sous Arnoul de Chiny (1172-1181), en 1177 en tant que chantre (charge dans laquelle il est ici encore mentionné), en 1178 comme également archidiacre de la Woëvre, et donc prévôt de la collégiale Sainte-Marie-Madeleine, il se révèle aussi comme curé d’Issoncourt en 1181 (cf. charte no 41). Il a également transmis une charte, sans doute rédigée de sa main. Régulièrement cité, Hugues d’Audun constitue le plus important et exceptionnel exemple de cumul de fonctions au sein du chapitre cathédral de Verdun, dans la seconde moitié du xiie siècle ; manifestement l’un des principaux personnages de l’entourage de l’évêque, il vécut jusqu’au 26 octobre 1200. 4 Chapitre cathédral. 5 Verdun, Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de dioc., archid. et doy. 6 Issoncourt, village sur le Bunet, au N. de Souilly, commune « Les-Trois-Domaines » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 7 Menarval, toponyme non identifié, situé vraisemblablement entre Bulainville et Deuxnouds ; sa dîme relevait de la paroisse d’Issoncourt (cf. no 41). 8 Arnoul* de Chiny, évêque de Verdun (1171-1181). 9 Robert* de Grandpré, alors archidiacre d’Argonne depuis au moins 1171, élu de Verdun (1208-1217, 24 août). 10 Cf. no 41, acte d’Arnoul de Chiny, en 1181.

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partis utriusque hujus actionis et pacis paginulam, sigillis nostris confirmare curavimus, auctoritate qua fungimur inhibentes ne quis, super hiis que fine legitimo sunt decisa, ecclesiam de Insula ulterius temere audeat perturbare. Actum anno gracie millesimo ducentesimo decimoseptimo. (a) : recipiscente C.

106 1219, 26 février Henri II, comte de Bar, notifie que dame Félicité de Beauzée, avec l’accord de ses fils Geoffroi et Adam ainsi que de sa suzeraine, Cécile de Clermont, dont elle le tenait en fief, a constitué, pour le salut de l’âme de ses père et mère et de son mari Geoffroi, au profit de l’abbaye de Lisle-en-Barrois, une rente annuelle d’un muid de blé en mesure de Condé, moitié en froment et moitié en avoine, à percevoir sur les dîmes de Seraucourt. A. Original perdu, jadis muni du sceau du comte de Bar. B. Copie (1767), t. 2, p. 884, au chapitre « Seraucourt », sous la rubrique : « De l’an 1219. Titre pour un muid de bled moitange sur les dixmes de Seraucourt », et en marge : « no 13, authentique » (d’après A). Anal. : M. Grosdidier de Matons, Catalogue, no 299, p. 85.

Ego Henricus1, comes Barry2, notum facio presentibus et futuris quod domina Felicitas cognomento Felisia de Bauzeis3, laude et permissione mea et assensu domine sue nomine Ceciliae Clarimontis4, de quam(a) in feodum tenebat, laude etiam filiorum suorum Gaufridi et Adam, pro remedio anime sue, patris et matris sue, et Gaufridi mariti sui et antecessorum suorum, ecclesie et fratribus Beate Marie de Insula dedit in elemosinam unum modium bladi ad mensuram Condatensem5, cujus medietas est frumenti et medietas avene, in decimas de Serocurt6 annuatim percipiendum. Ut autem hec donatio in perpetuum rata permaneat, sigilli mei impressione dignum duxi confirmare. Actum anno gracie millesimo ducentesimo decimo nono, quarto kalendas martii. (a) : sic.

1 Henri II, comte de Bar (1214-1239, 13 novembre), fils de Thiébaut Ier. 2 Bar-le-Duc, Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 3 Beauzée (sur-Aire), aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 4 Clermont (en-Argonne) : Meuse : arr. Verdun, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy. 5 Condé (en-Barrois), aujourd’hui commune « Les-Hauts-de-Chée », Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Michel, chapelle fille de l’église de Merche (Lisle-en-Barrois). 6 Seraucourt, curtis attenante à celle des Anglecourt (à 1,6 km au N.-O.), village sur le Bunet, aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieuesur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly.

Le s act e s

107 1219, 1er mai Pierre, prieur de Bar[-le-Duc], notifie la donation à l’abbaye de Lisle-en-Barrois que fait avec son consentement Richard de Bar, d’accord avec son épouse Helwide de la moitié d’une vigne sise à Bar. A. Original perdu, jadis muni du sceau du prieur Pierre. B. Copie (1767), t. 2, p. 75, au chapitre « Bar-le-Duc », sous la rubrique : « du 1er may 1219, titre pour une moitié de vigne à Bar » et en marge : « no 3, authentique » (d’après A).

Ego Petrus1, prior2 Barri ville3, notum facio tam presentibus quam futuris ad quorum noticiam presens scriptum pervenerit quod Richardus Barri ville contulit in elemosinam ecclesie de Insula medietatem vinee apud Barrum, laude et assensu meo, de quo eandem pro censum unius nummi annuatim tenebat, insuper et assensu uxoris suæ Helwiz et liberorum suorum. Igitur, ut prefata elemosina rata et firma permaneat, præsentes litteras sigilli nostri munimine roboravi fecimus. Actum anno ab incarnatione Domini millesimo ducentesimo nonodecimo, prima die maii. 108 1219, 1er mai Henri II, comte de Bar, notifie la donation que son homme lige, Geoffroi de Louppy, avec l’assentiment d’Adélaïde, son épouse, ses enfants et ses héritiers, accorde à l’abbaye de Lisle-en-Barrois du tiers de la grosse dîme de Louppy-le-Grand, ainsi que d’un muid de blé en mesure de Condé, moitié en froment et moitié en avoine, portant sur le quart d’un autre tiers de ladite dîme qu’il tenait en fief dudit comte. A. Original perdu, jadis muni du sceau de Geoffroi de Louppy et de celui du comte de Bar Henri II. B. Copie (1767), t. 2, p. 685-686, au chapitre « Louppi le Château et Ste-Hoïlde », sous la rubrique : « Du premier may 1219, titre pour un tiers des grosses dixmes de Louppy le Château, et un preciput d’un muid de bled moitange sur un autre quart des mêmes dixmes », et en marge : « no 8, authentique, dixmes » (d’après A). Anal. : Marcel Grosdidier de Matons, Catalogue, no 293, p. 84.



1 Pierre, prieur de Bar-le-Duc, se rencontre déjà en 1196/1198 (cf. no 72). 2 Il existait à Bar-le-Duc un prieuré, sous le titre de Notre-Dame, fondé en 1088 (Dictionnaire topographique de la Meuse, p. 14). 3 Bar-le-Duc : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy.

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L e s acte s Ind. : Marcel Grosdidier de Matons, Le comté de Bar, p. 563. Date : bien que l’acte porte nonogesimo, il convient de considérer qu’il s’agit d’une erreur d’interprétation pour nonodecimo. Entre 1214 et 1239, est en effet comte de Bar Henri II, tandis que Henri III ne le fut que bien plus tard, de 1291 à 1302. La rubrique indique d’ailleurs le 1er mai 1219, jour où le même comte Henri II a donné un autre acte pour Lisle-en-Barrois (cf. acte précédent). En outre, Geoffroi de Louppy est déjà mentionné quinze ans auparavant (cf. no 89). Remarque : Cette donation a été confirmée, en août 1223, par l’évêque de Toul, Eudes de Sorcy (voir infra no 111).

Ego Henricus1, comes Barri Ducis2, notum facio universis presentes litteras inspecturis quod dominus Joffridus3 de Loppi4, fidelis meus ligius, tertiam partem totius grosse decime de Lopeio Magno dedit abbati et conventui de Insula, Cisterciensis ordinis, in elemosinam ab ipsis in perpetuum possidendam, laude et assensu Aelidis uxoris sue et liberorum suorum et heredum, salvis tamen sex modiis bladi vicario parrochie predicte ville pertinentibus de totali decima. Dedit etiam dictis(a) fratribus eodem modo modium bladi ad mensuram Condatensem5, medietatem frumenti medietatem avene, in quarta parte alterius tertie partis totius decime ab ipsis similiter in perpetuum possidendum, que de me in feodo possidebat, quem modium illi vel ille qui eandem tertiam possidebunt dictis fratribus annuatim reddere tenebuntur. Ego vero has donationes prædictis in elemosinam perpetuam collatas, ratas habens et firmas, presentem paginam prescriptis fratribus tradidi in concessionem, cum sigillo ejusdem Joffridi, sigilli mei munimine roboratam. Actum anno ab incarnatione Domini millesimo ducentesimo nonodecimo(b), prima die maii. (a) : dicti. – (b) : nonogesimo.



1 Henri II, comte de Bar (1214-1239, 13 novembre), fils de Thiébaut Ier. 2 Bar-le-Duc, Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 3 Geoffroi de Louppy apparait auparavant, en 1204 (cf. no 89), alors qu’avec ses hommes il revendiquait, à tort, des droits dans les bois de Lisle. 4 Louppy (le-Grand, aujourd’hui dénommé Louppy-le-Château), village sur la rive gauche de la Chée à 8 km au S. de Vaubecourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 5 Condé (en-Barrois), aujourd’hui commune « Les-Hauts-de-Chée » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Michel, chapelle fille de l’église de Merche (Lisle-en-Barrois).

Le s act e s

109 1220, décembre. – Châlons L’abbé et le prieur de Jovilliers avec le doyen de chrétienté de Bar, juges délégués par le pape, statuent en faveur de l’abbaye de Lisle dans le conflit qui l’opposait à l’abbaye Saint-Maur de Verdun à propos des droits sur le bois d’Yvraumont. A. Original perdu, jadis muni des sceaux de l’abbé de Jovilliers, du doyen de Bar et du prévôt de la collégiale Saint-Maxe de Bar-le-Duc au nom du prieur de Jovilliers. B. Copie (1767), t. 2, p. 1000-1001, au chapitre : « Yvraumont », sous la rubrique : « Du mois de décembre 1220, sentence des juges délégués du St Siège en faveur de l’abbaye de Lisle contre celle de St Maur de Verdun, concernant le bois d’Yvraumont », et en marge : « no 6, authentique ».

P. abbas et P. prior de Jauvilliers1, et R., decanus christianitatis de Barro2, judices a domino papa3 delegati, omnibus presentes litteras inspecturis, in Domino salutem. Universitati vestre significamus quod, cum abbatissa4 et conventus Sancti Mauri5 Virdunensis6 coram decano majoris ecclesie7 Virdunensis et suis conjudicibus in causam traxissent abbatem et conventum de Insula super nemoribus de Evraumonte8 et rebus aliis, predicti abbas et conventus exceperunt quod coram eis non tenebantur respondere, eo scilicet quod predicta abbatissa et conventus super eodem negotio duo paria litterarum impetrassent nulla mentione facta de prioribus litteris insessis(a), tantum nihilominus predicti judices interloquendo dixerunt quod nonobstantibus prioribus litteris licebat eis cognoscere de causa supradicta. Predicti vero abbas et conventus de Insula sentientes se indebite gravari ob hoc sedem apostolicam appellarunt et a domino papa super predicta appellatione litteras impetratas ad nostram audientiam apportarunt. Nos vero mandatum apostolicum(b) volentes exequi, ad nostram presentiam partes citavimus memoratas, lite vero super appellatione predicta contestata, productis testibus, publicatis attestationibus et juris ordine in omnibus observato per depositiones ad id probandum ab abbate et conventu productos(c) ipsos sententialiter(d) protulimus suam legitime probasse appellationem et causam appellationis unumquicquid post hujusmodi temere invenimus, attentatum in irritum revocamus, predictis abbati et conventui de Insula suam veram possessionem restitui



1 Jovilliers, abbaye de l’ordre de Prémontré, fondée par Godefroy de Joinville (mort vers 1184), aujourd’hui écart de Stainville, village sur la Saulx : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Ancerville ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Dammarie ; l’église abbatiale était sous l’invocation de saint Pierre et de saint Paul. 2 Bar-le-Duc, Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 3 À cette date, est pape Honorius III (1216, 18 juillet – 1227, 18 mars). 4 Selon dom Calmet, Histoire de Lorraine, 2e éd., t. VII, Nancy, 1767, col. 136, à cette date, Elisabeth II (Isabelle), citée en 1219, 1225 et 1238, est abbesse de Saint-Maur. 5 Saint-Maur, abbaye de moniales bénédictines, fondée à Verdun vers 1020 par l’évêque Haimon (990-1025). 6 Verdun : Meuse, chef-lieu d'arr. et cant. ; chef-lieu de dioc., archid. et doy. 7 Chapitre cathédral de Verdun. 8 Yvraumont : écart de Lisle-en-Barrois sur l’Aisne (à environ 7 km au N.O. du village, au pied de la vaste forêt domaniale de Lisle-en-Barrois).

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L e s acte s

judicantes, et partem adversam in expensis legitimis condemnavimus, nobis super principali juridictione reservantes. Et quia ego prior sigillum non habeo, sigillo prepositi Sancti Maximi1 de Barro usus fui. In usus itaque rei testimonium presentem paginam sigillorum nostrorum fecimus munimine roborari. Actum apud Cathalaunum2, anno Domini Mo CCo XXo, mense decembris. (a) : in sedis B. – (b) : apostolicam B. – (c) : productorum B. – (d) : sentialiter B

110 1221, 2 janvier. – Verdun Geoffroy de Norroy, chanoine de Verdun, en présence de l’évêque de Verdun, Jean d’Apremont, du princier Thierry et de Gobert VI, seigneur d’Apremont et de Dun, approuve et confirme la vente de la dîme de Laimont faite par son frère, Renaud de Briey, à l’abbaye de Lisle-en-Barrois. A. Original perdu, jadis muni des sceaux de l’évêque et du princier de Verdun ainsi que de Gobert VI, seigneur d’Apremont et de Dun. B. Copie (1767), t. 2, p. 618, au chapitre : « Laymont même tiroir de Lahaycourt », sous la rubrique : « Du 2 janvier 1221. Titre portant confirmation et approbation de la vente de la partie des dixmes de Laymont, faite à l’abbaye de Lisle », avec annotation en marge : « no 19. Authentique ».

Ego Joifridus3 de Norroy4, canonicus Virdunensis, notum facio omnibus Christi fidelibus quod ego, in presentia domini J[ohannis]5 Virdunensis episcopi, G[oberti]6 domini Asperimontis7 et Duni8 et venerabilis Th[eoderici]9 primicerii Virdunensis

1 Saint-Maxe : collégiale à Bar-le-Duc, fondée à la fin du xe siècle. 2 Châlons (en-Champagne) : Marne, chef-lieu d’arr. et cant., chef-lieu de dioc., archid. et doy. 3 Geoffroy de Norroy, chanoine de Verdun (…1219-1246…), fils de Huard de Norroy, frère de Renaud de Briey et d’Ameline de Mussey (voir M. George, Le chapitre cathédral de Verdun, t. 2, no 331, p. 156). 4 Norroy (le-Sec) : Meurthe-et-Moselle, arr. Briey, cant. « Pays-de-Briey » ; dioc. Metz, archid. Marsal, doy. Rombas. 5 Jean Ier d’Apremont, frère de Gobert VI d’Apremont, évêque de Verdun (1217-1224). 6 Gobert* VI, dit le Bienheureux (1190/91-1263, 20 août), fils de Geoffroi Ier d’Apremont (1190-1204) et d’Elisabeth de Dampierre, frère de Jean d’Apremont (évêque de Verdun, puis de Metz), seigneur d’Apremont et de Dun. 7 Apremont (la-Forêt), village à 8 km à l’E. de Saint-Mihiel, Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel. 8 Dun (sur-Meuse), ville sur la rive droite de la Meuse, à 13 km au S. de Stenay : Meuse, arr. Verdun, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Stenay ; dioc. Reims, archid. Champagne, chef-lieu de doy. ; Dun possédait un château qui passa aux Apremont à la suite du mariage d’Adélaïde de Dun, veuve de Pierre III de Murant, avec Gobert IV. 9 Thierry devint princier de Verdun (1208-1221 …), lorsque le princier Robert de Grandpré fut élu évêque de Verdun.

Le s act e s

constitutus, venditionem quam fecit frater meus Renaldus de Brieio1 cum dominis de Insula super decima de Loinmont2, ratam habeo et approbo. In hujus rei testimonium factas(a) presentes litteras sigillis domini J[ohannis] Virdunensis episcopi, G[oberti] domini Asperimontis et Duni et memoratii primicerii Virdunensis communire(b). Datum Virduni, anno dominice Incarnationis millesimo ducentesimo vicesimo primo, festivo inventionis sanctae Crucis. (a) : facta B. – (b) : communiri B.

111 1223, août Eudes [de Sorcy], évêque de Toul, notifie avoir approuvé la donation du tiers de la grosse dîme de Louppy-le-Grand faite à l’abbaye de Lisle par Geoffroy, seigneur de Louppy, étant réservés au vicaire de la paroisse six muids de blé sur la dîme totale. Il confirme de même aux moines le muid de blé en mesure de Condé, moitié en froment et moitié en avoine, sur le quart d’un autre tiers de la dîme que ledit Geoffroy leur a accordé, muid que celui ou ceux qui détiendront ce tiers seront tenus de remettre chaque année aux moines, ainsi que l’exprime la charte munie du sceau du comte de Bar, Henri, et du sceau dudit Geoffroy. A. Original perdu. B. Copie (1767), t. 2, p., au chapitre « Louppi le Château et Ste-Hoïlde », sous la rubrique : « Du mois d’aoust 1223. Confirmation de la donation cy-dessus » (voir supra no 108), et en marge : « no 9, authentique, mêmes dixmes » (d’après A).

O[do]3, Dei gracia Tullensis episcopus, universis Christi fidelibus salutem in vero salutari. Universitati vestre notum facimus quod nos donationem tertie partis grosse decime de Loppeio Magno4 quam Joffridus dominus predicti Loppei fecit abbati et conventui de Insula Cisterciensis ordinis in elemosinam, salvis sex modiis bladi vicario parrochie predicte ville pertinentibus de tota decima, confirmamus et approbamus. Confirmamus etiam dictis fratribus eodem modo modium bladi ad mensuram Condatensem5, medietatem frumenti et medietatem avene, in quarta



1 Briey, ville sur le Woigot, Meurthe-et-Moselle, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Metz, archid. Marsal, doy. Rombas. 2 Laimont, village à 4 km à l’E. de Revigny : Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne. 3 Eudes de Sorcy, archidiacre et chantre de Toul, évêque de Toul (1219-1228). 4 Louppy (le-Grand, aujourd’hui dénommé Louppy-le-Château), village sur la rive gauche de la Chée à 8 km au S. de Vaubecourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 5 Condé (en-Barrois), aujourd’hui commune « Les-Hauts-de-Chée » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Michel, chapelle fille de l’église de Merche (Lisle-en-Barrois).

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parte alterius tertie partis totius decime quam predictus Joffridus predictis fratribus contulit in elemosinam, quem modium illi vel ille qui eandem tertiam partem possidebunt sepedictis fratribus annuatim redere tenebuntur, sicut in carta sigillo nobilis viri Henrici1 comitis Barri Ducis2 necnon et sigillo dicti Joffridi roborata continetur, sub poena excommunicationis inhibentes, ne quis ausu temerario predictam donationem audeat infringere vel perturbare, precipue cum jura canonica non permittant decimas a laicis possideri. Actum anno gracie millesimo ducentesimo vicesimo tertio, mense augusto. 112 1224 L’abbé et le prieur de Saint-Rémi de Reims avec le chantre du chapitre cathédral de Sens, juges pontificaux délégués, notifient le règlement intervenu sur la question des dîmes de Louppy que contestait à l’abbaye de Lisle-en-Barrois Aubert, clerc de Heiltz, frère de Milon et fils du chevalier Gautier. Aubert et Milon dédommageront l’abbaye, promettant de lui apporter due et légitime garantie contre tous ceux qui viendraient l’inquiéter. A. Original perdu, jadis muni des sceaux des trois juges arbitres. B. Copie (1767), t. 2, p. 687, au chapitre : « Louppy le Chateau et Sainte-Hoilde », sous la rubrique : « De l’an 1224. Sentence arbitrale rendue par des juges délégués du Saint-Siège entre Aubert clerc de Heys et son frère à l’occasion des dixmes de Louppy le Château », avec annotation en marge : « no 10. Authentique ».

Universis tam presentibus quam futuris presens scriptum inspecturis, abbas et prior sancti Remigii3 et cantor majoris ecclesie Senonensis4, salutem in vero salutari. Universitati vestre significamus quod, cum ex delegatione domini pape5 causa verterertur coram nobis inter Aubertum clericum de Heys6, filium Galteri(a) militis cognomento Ploiemont ex una parte, et abbatem7 et conventum de Insula Barrensi Cisterciensis ordinis ex altera, super decimis quas predicti abbas et conventus possidebant in territorio Lupei8 et quas idem clericus jure hereditario petebat, ab eisque et nos prenominato clerico, cum minoris esset citatis, ut acta judicii certam



1 Henri II, comte de Bar (1214-1239, 13 novembre), fils de Thiébaut Ier. 2 Bar-le-Duc, Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 3 Sans doute abbaye bénédictine Saint-Rémi de Reims, dont Pierre (1212-1236) est à cette date l’abbé (Gallia christiana, t. IX, col. 235). 4 Sens : Yonne, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de dioc. 5 À cette date, le pape était Honorius III (1216-1227). 6 Heiltz (le-Maurupt) : Marne, arr. Vitry-le-François, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Sermaizeles-Bains ; dioc. Châlons, Grand archidiaconé, doy. Vitry. 7 À cette date, l’abbé de Lisle-en-Barrois est Jean II (1202-1226). 8 Louppy (le-Grand, aujourd’hui Louppy-le-Château), sur la rive gauche de la Chée à 8 km au S. de Vaubecourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar.

Le s act e s

coram nobis haberent firmitatem, Milonem fratrem ejus tutorem dedissemus, tandem, partibus in presentia nostra constitutis, prefatus A[ubertus] clericus predictas decimas et fructus […](b) perceptos et si quod jus in eis habebat de consensus et voluntate predicti M[ilonis] fratris ejus predictis abbati et conventui penitus acquitavit. Similiter predictus M[ilo] si quid juris in predictis decimis habebat in perpetuum acquitavit ; premiserunt quoque sepedicti A[ubertus] clericus et M[ilo] frater ejus fide prestita quod adversus omnes qui sepedictos abbatem et conventum super sepedictis decimis inquietarent et juri parere vellent, ipsis legitimam et debitam garantiam portarent vel viginti libras Provinum eis restaurarent. Nos vero ad partium intantiam ea que coram nobis acta fuerunt et concessa testificamus, et presentes litteras sigillorum nostrorum appositione communimus. Actum anno Domini millesimo ducentesimo vicesimo quarto. (a) : Galterus B. – (b) : points de suspensions laissés par le scribe, sans doute pour un mot qu’il n’a pas su déchiffrer.

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Annexes

Annexe A

Actes non inclus dans le Cartulaire 1 Relation de la fondation, des débuts et du transfert de l’abbaye Notre-Dame de Lisle-en-Barrois Copie dans le Cartulaire de Lisle-en-Barrois (1767), Meuse, 18 H 1, t. 1, p. ­1-3, au chapitre : « premier tiroir intitulé Lisle et Lamermont », sous la rubrique : « Exordium, fondatio et translatio abbatie Beate Mari de Insula Barrensi, ordinis cisterciensis, in dioecesi Tullensy », et en marge « no premier ». Remarque : Ce texte qui retrace les débuts de l’abbaye en résumant ses premiers documents, apparaît a priori difficile à dater ainsi qu’à en déterminer l’auteur. On pourrait supposer, dans une première approche, que le scribe du cartulaire, dont le nom ne nous a pas été transmis, l’aurait transcrit depuis un document ancien qu’il a trouvé dans les archives, si l’on devait en croire la mention qu’il a placée en tête de la première page du volume : « Armoire à un volet voisine et attenante à celle à deux volets, posées dans la chambre destinées à renfermer les archives – Premier tiroir intitulé Lisle et Lamermont – renferme les titres et pièces cy-après transcrites et extraites par ordre de numéros ». Cette première pièce (suivant en cela la numérotation apportée au classement des archives, mais qu’à examiner de plus près, on constate ne pas respecter un strict ordre chronologique) devait vraisemblablement se présenter sous forme d’un petit cahier ; toutefois, comme le révèle son contenu et notamment la liste des abbés, elle n’a pu être rédigée au Moyen âge, mais bien plutôt à l’époque moderne, vraisemblablement au moment où s’opérait la réorganisation des archives ou que celle-ci venait d’être réalisée. L’on est même en droit de se demander si ce texte n’aurait pas été rédigé pour répondre à la demande faite par dom Calmet, au moment où celui-ci préparait sa Notice de la Lorraine, parue à Nancy en 1766. Après l’Exordium, ce document présente une liste des abbés dont le dernier à être mentionné est « Antoine–Clériade de Choiseul-Beaupré1, grand aumônier de la reine de Pologne et du duc de Lorraine et de Bar, primat de l’insigne église primatiale de Nancy2,





1 Cf. Cartulaire, t. 1, p. 11 : illustrissimus et eminentissimus dominus Antonius-Cleriadus de Choiseul Beaupré, regia Polonie et ducis Lotaringie et Barri magnus elemosinarius, primas insignis ecclesie primatialis Nanceyanae, princeps sacri imperii romani, archiespiscopus Bisuntinensis et sancte romane ecclesiae cardinalis. Abbas modernus de Insula Barrensi, nominatus anno 1742, die julii 17a. 2 Et à ce titre, primat de Lorraine.

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a n n e xe s prince du Saint Empire Romain, archevêque de Besançon1 et cardinal2 de la Sainte Église Romaine, nommé abbé de Lisle-en-Barois le 17 juillet 1742 », sixième abbé commendataire (et trente-septième abbé)3, fonctions qui nous permettent d’établir une fourchette de datation entre 1761 et 1767, cohérente donc avec ce que l’on sait par ailleurs, notamment la date de rédaction des cartulaires. Notons également une annotation en marge, en face du titre, qui conseille : « voyès les pages 254, 256, 258, 633 et 657 du cartulaire de l’armoire à deux volets, après que vous aurez parcouru celui-cy », et laisse passablement perplexe. Ces renvois que, dans une première approche, l’on pourrait croire concerner l’histoire des origines, ont de fait trait à tout autre chose4, ce que l’on ne parvient pas à s’expliquer, même s’ils nous rapportent l’un des plus importants différends que Lisle ait eu avec d’autres abbayes – en l’occurrence l’abbaye de Saint-Mihiel –, du moins si l’on en juge par le nombre de chartes qui ont été conservées dans les archives et que le cartulaire nous a transmis.

Ulricus5 de Insula cum uxore sua Matilde, per manum Alberonis6 episcopi Virdunensis, dedit ecclesie canonicorum quod Monasterium7 dicitur omnem terram cum pratis et omnibus usibus pertinentibus ad fines Anglecourt8. Item in finibus Suluncourt9 ducenta jornalia, assensu comitum Rainaldi10 Barrensis11, Friderici12



1 Nommé le 17 mars 1755 et sacré le 25 mai de cette même année. 2 Créé cardinal par le pape Clément XIII le 23 novembre 1761, et depuis lors connu sous le nom de cardinal de Choiseul. 3 Il mourut le 7 janvier 1774, à l’âge de 66 ans. 4 Les p. 256 et 657-658 renvoient à la donation de l’église de Mierche et de sa fille la chapelle de Condé (acte no 70), les p. 254-256 et 256-258 au différend avec l’abbaye de Saint-Mihiel au sujet de la chapelle de Condé (actes 69 et 71). Les p. 633 et 634 transmettent la notification par l’évêque de Toul, Pierre de Brixey, de la donation de la moitié de l’alleu de Lamermont (acte no 22). 5 Olry de Lisle*, frère de l’archidiacre Guy, était un personnage d’une certaine importance puisqu’il se rencontre dans les chartes une dizaine de fois, entre 1131 et 1146. 6 Albéron [de Chiny], évêque de Verdun (1131-1156). 7 Monthiers-en-Argonne, à l’origine abbaye de chanoines réguliers – fondée par l’abbé Eustache, chanoine issu de l’abbaye d’Arrouaise –, établie à l’origine sur la paroisse de Sommeilles : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain. 8 Les Anglecourt, écart de Courcelles-sur-Aire : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly (site primitif de l’abbaye de Lisle, ensuite devenu grange après le transfert de l’abbaye). 9 Seraucourt : curtis attenante à celle des Anglecourt (à 1,6 km au N.-O.), village sur le Bunet, aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieuesur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 10 Renaud Ier senior, comte de Mousson et de Bar (1105-1149, 10 mars), marié à Gisèle de Vaudémont, frère d’Etienne de Bar, évêque de Metz (1120-1163). 11 Bar-le-Duc : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 12 Frédéric III de Dampierre, comte de Toul (1124 – † après 1142 et av. 1149).

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Tullensis1, et Dudonis2 de Claromonte3, Raineri4 de Asperomonte5 et uxoris suae Helvidis6, Gaufridi Hastei7 et uxoris sue Helvidis, quam terram suscipiunt, venerabilis Eustachius8 abbas ecclesiam ibi inchoavit9. Ulricus autem de Insula et uxor ejus Matildis, anno 1144, propter libertatem predicte ecclesie, per manum ejusdem domini Alberonis, remiserunt omnem decimationem10 fratribus dicti loci qui, ut a summo pontifice confirmationem hujus donationis obtinerent, litteras commendatias11 ab eodem Alberone ad dominum Lucium12 papam secundum habuerunt. Deinde sicut annum 1150, in præfata ecclesia Beate Marie de Insula, post translationem canonicorum regularium13, monachi cisterciences ad reformandum ordinem succedentes, omnibus paccatis calumniis, allodium de Waudonis curia14 liberum et absolutum ab omnibus custumiis a domino Viardo cognomine Foatia15, et ab omnnibus heredibus et coheredibus ejus susceperunt quod per chartam sigillo supra dicti Alberonis16 episcopi Virdunensis munitam constat. Tempore autem Alberti episcopi Virdunensis, Rainerius de Asperomonte et uxor ejus Helvidis cum filiis et filiabus idem territorium de Anglecourt, sicut predecessor eorum Ulricus videlicet de Insula et uxor ejus Mathildis bone memorie Eustachio Monasteriensi abbati ad abbatiam construendam in terris, pratis, silvis, aquis et decimis et omnibus proficiis, dederat in elemosinam, jure perpetuo cum omni libertate



1 Toul : Meurthe-et-Moselle, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de dioc., archid. et doy. 2 Dudon* II, seigneur de Clermont (…1131/39-1156…). 3 Clermont (en-Argonne) : Meuse : arr. Verdun, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy. 4 Rainier*, de la famille des châtelains d’Apremont, époux de Helwide de Lisle. 5 Apremont (la-Forêt) : village à 8 km à l’E. de Saint-Mihiel, Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel. 6 Helwide de Lisle, fille d’Olry de Lisle et de Mathilde. 7 Geoffroi le Lancier devait être un proche de la famille de Lisle, sans que l’on puisse déterminer son lien exact de parenté. 8 Eustache (1134-1147), sans doute originaire d’Artois, venu avec quelques compagnons de l’abbaye Saint-Nicolas d’Arrouaise pour fonder, en 1134, à Monthiers-en-Argonne, que lui octroie l’évêque de Châlons, Geoffroi 1er (1131-1143), une abbaye de chanoines réguliers à la tête de laquelle il fut placé comme premier abbé (1134-1144/46). 9 Cf. acte no 1. 10 Cf. acte no 2, daté de 1143. 11 Voir acte no 3, datable de mars 1144-mars 1145. 12 Lucius II, pape (1144, 12 mars-1145, 23 mars) : cf. actes 1 et 3. 13 Les chanoines de Lisle se sont sans doute transférés à l’abbaye de Châtrices qui, vers cette époque, s’affilia à l’ordre d’Arrouaise. 14 Ecart de Lisle-en-Barrois, à 1,2 km au nord, sur la Melche : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar. 15 Guiard Fouace, père de Baudouin Fouace (cf. actes 7, 22). 16 Cf. no 7.

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Henrico1 Tulllensi2 episcopo, archidiacono Valtero3 et Drogone4 proprio pastore de Condey5, postea confirmante estam Odone6 archidiacono, sic7 : « Ego Odo, Dei gratia Tullensis ecclesie cantor et archidiaconus, tam futuris quam presentibus notum fieri volo ecclesiam de Melchia8, cujus filiam capellam Condatensem9 constat esset, sicut veridica circummanentium tam clericorum quam laicorum attestatio confirmat, cum dote et decima ceterisque omnibus appenditiis, Henrico episcopo et Valtero archidiacono avunculo meo, quorum juris erat proprium eidem ecclesie inducere pastorem, ecclesie de Insula, ut ibi abbatia construeretur, perpetue donatione confirmasse. Hanc donationem iterato, laudo et concedo et manutenere promitto, insuper et sigilli mei impressione confirmo10 ». Itaque novum monasterium de Insula Barrensi, ordinis Cisterciensis, in diocesi Tullensi, pluribus succesive ditatum possessionibus, Deo cooperante, sic effectum fuit in Melchia, ut manu scripta fidem faciant, fondatum fuisse ipsius ecclesiam anno 1162, et dedicatam anno 1202, sed quo ad istud vocabulum, de Insula, sortitum fuit a cognomine primi fundatoris.

Actes mentionnant l’abbaye ou ses abbés Au cours des recherches ont été rencontrés quelques actes et mentions non inclus dans le Cartulaire de Lisle-en-Barrois mais qui permettent d’apporter des éléments complémentaires à l’histoire de l’abbaye. Est également présentée une lettre que, par erreur, le cartulariste qui l’a copiée dans le Cartulaire, a attribuée au pape Innocent III.

1 Henri de Lorraine, évêque de Toul (1125-1167) : voir acte no 20. 2 Toul : Meurthe-et-Moselle, chef-lieu d’arr. et cant ; chef-lieu de dioc., archid. et doy. 3 Gautier* de Sorcy, oncle d’Eudes de Sorcy, chancelier de Toul (1138-1166), archidiacre de Reynel (cf. actes nos 21, 68, 70, 71). 4 Dreux, curé de Condé (voir actes nos 22, 69). 5 Condé (en-Barrois), aujourd’hui commune « Les-Hauts-de-Chée » : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Michel, chapelle fille de l’église de Merche (Lisle-en-Barrois). 6 Eudes* de Sorcy (neveu de Gautier de Sorcy), d’abord chanoine de Toul, apparaît comme archidiacre en 1178, puis entre le 16 novembre 1183 et 1189 comme chantre de Toul à la suite de son oncle, devint évêque de Toul en 1219 (cf. actes nos 70, 71, 73, 75, 78). 7 Voir acte no 70. 8 Merche, site sur lequel vint s’implanter l’abbaye Notre-Dame de Lisle et ensuite prendre le nom de Lisle-en-Barrois, aujourd’hui lieu-dit à Lisle-en-Barrois : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, église-mère de Condé (voir actes : 17, 21, 23, 24, 43, 68, 70). 9 Condé : voir supra. 10 N’est pas ici reportée la liste des témoins (pour les connaître, se reporter au no 70).

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2 s. d. (1178-1181, avant le 14 août) Gontier, abbé de Lisle-en-Barrois est témoin de la charte du comte de Mousson, Henri Ier, prenant, sur intervention de l’évêque de Verdun Arnoul [de Chiny], sous sa garde l’abbaye de Beaulieu et ses domaines. A. Original sur parchemin, haut. 53 × larg. 122 mm. Meurthe-et-Moselle, B 481, no 99, scellé d’un sceau de cire jaune pendant sur lacs de cuir. B. Cartulaire de Bar (xiiie siècle), BnF., ms fr. 11853, fol. 173 ro. a. Roussel, Histoire de Verdun, Pr., p. 13, no 18. – b. Dom Calmet, Histoire de Lorraine, 1ère éd., t. 2, Pr., col. 366 ; 2e éd., t. VI, Pr., col. 19. Anal. : Grosdidier de Mâtons, Catalogue, no 116, p. 52. Ind. : Gallia christiana, t. XIII, Ecclesia Tullensis, col. 1117. – Grosdidier de Matons, Le comté de Bar, op. cit., p. 190 et n. 1. Date : Les dates extrêmes nous sont fournies par la consécration et la mort de l’évêque de Verdun Arnoul de Chiny. C’est également en 1178 que l’abbé de Saint-Mihiel Lanzon, ici mentionné, a succédé à Manegaud (cf. A. Lesort, Saint-Mihiel, op. cit., p. 318, n. 2).

|01| Noverit omnium fidelium nostrorum tam presentium quam futurorum sollertia quod ego comes Hen-|02|-ricus1 de Montione, interventu domini Arnoldi2 Virdunensis episcopi et aliorum bonorum virorum et |03| amore domini Alberti3 Belliloci4 abbatis et fratrum inibi Deo servientium, pro remedio anime mee et a-|04-nimarum antecessorum meorum, recepi sub tutela mea montem Belliloci et omnes dominicaturas |05| ad eundem locum pertinentes, scilicet molendina, furnos, domos, horrea et omnes homines apud |06| eos manentes qui sine advocato sunt et omnes homines casatos qui beneficia tenent de abbate boves, |07| oves, equos et omnia pecora et omnia mobilia ad eundem locum pertinentia. Et ut hoc ratum |08| habeatur illibatumque permaneat, appositione sigilli sancti Mauritii confirmare curavi. Hujus |09| rei testes sunt : Lanzo5,



1 Henri Ier, comte de Mousson (1170, après le 25 août-19 octobre 1190). 2 Arnoul de Chiny, élu (1171 après le 7 septembre-1178) puis évêque de Verdun (1178-1181,14 août). 3 Albert, abbé de Saint-Maurice de Beaulieu (1162/63-1178/81). 4 Beaulieu (en-Argonne) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieuesur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont. 5 Lanzon III, abbé de Saint-Mihiel (1178-1190).

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abbas Sancti Michaelis1 ; Gunterus, abbas de Insula2 ; Jofridus3 de Barro4 ; Jofridus de Vi-|10|-enna ; Balduinus Foace5 ; Garnerus6 de Senbeumont7 et multi alii. 3 1183. – Toul, en synode [septembre] Gontier, abbé de Lisle-en-Barrois, est témoin de l’acte par lequel les abbés prémontrés Vivien de Belval, Gautier de Riéval, Guillaume de Mureau, Hugues de Flabémont, Garnier de Sainte-Marie-au-Bois et Frédéric de Jandeures sont juges de la querelle entre les abbayes de Beaupré et d’Etival, dont les frères abandonnent leurs prétentions. A. Original sur parchemin, Arch. dép. Meurthe-et-Moselle, H 343 (pièce n°3). B. Cartulaire de Beaupré (vers 1200), Paris, BnF, ms lat. 11024, fol. 16 : VI. Karta abbatum de ultima compositione Stivagensium.

|01| in nomine patris et filii et spiritus sancti. Ego Vivianus8 Bellevallis9, et Galterus Regievallis10, et Guillelmus |02| de Mirewaldo11, et Hugo de Flabonismonte12, et Garnerus Sancte Marie de Nemore13, et Fridericus de Jandoria14, dicti abbates, |03|



1 Abbaye Saint-Michel de Saint-Mihiel : Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Rivière, chef-lieu de doy. 2 Gontier, troisième abbé cistercien de Lisle-en-Barrois (1169/70-1191). 3 Sans doute un chevalier de Bar. 4 Bar-le-Duc, Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 5 Baudouin Fouace, chevalier de Bar (1177-1189). 6 Garnier de Beaumont apparaît à plusieurs reprises dans les chartes de la région, entre 1156 et environ 1180, d’abord comme bienfaiteur des cisterciens de Lisle-en-Barrois (1156-1163) auxquels il accorde le quart des pâturages du ban de Beauzée ainsi que comme témoin de la charte notice de Richard de Durbuy pour Lisle-en-Barrois (1166-1171) et de deux actes d’Henri Ier, comte de Bar. 7 Beaumont : Meurthe-et-Moselle, arr. Toul, ancien cant. Domèvre-en-Haye, depuis 2014 cant. « Le-Nord-Toulois » ; dioc. Toul, archid. de Port, doy. Prény. 8 Vivien, abbé de Belval (1180-1194). 9 Belval (commune de Belval-Bois-des-Dames) : Ardennes, arr. Vouziers, cant. Buzancy ; dioc. Reims), abbaye prémontrée fondée grâce à l’évêque de Verdun Albéron de Chiny, par Raoul, deuxième abbé de Saint-Pierremont. 10 Riéval (commune de Ménil-la-Horgne, Meuse, arr. Commercy, cant. Vaucouleurs ; dioc. Toul, archi. Ligny, doy. Meuse-Commercy), première abbaye prémontrée du diocèse de Toul, fondée vers 1140 par Renaud Ier, comte de Bar. 11 Mureau (commune de Pargny-sous-Mureau, Vosges, arr. et cant. Neufchâteau), abbaye prémontrée, fille de Septfontaines, fondée vers 1147. 12 Flabémont (commune de Tignécourt, Vosges, arr. Neufchâteau, cant. Darney : dioc. Toul), abbaye prémontrée fondée vers 1140 par Philippe, abbé de Belval. 13 Sainte-Marie-au-Bois (commune de Vilcey-sur-Trey, Meurthe-et-Moselle, arr. Toul, cant. « Le-Nord-Toulois » ; dioc. Toul), plus ancienne abbaye prémontrée de Lorraine, fondée entre 1130 et 1139 par Simon Ier, duc de Lorraine, à proximité de son château de Prény. 14 Jeandeurs ou Lisle-en-Rigault (Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Ancerville ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne), abbaye prémontrée, fondée par Riéval, en 1143.

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notum facimus posteris et presentibus quali fine querimonia que vertebatur inter ecclesiam Belliprati1 et ecclesiam Stivagii2, nobis |04| mediantibus sopita quievit. Olim siquidem cum grangia de Relleycort3 cepisset edifficari a fratribus Belliprati, controversia |05| surrexit a fratribus Stivagii de quodam alodio Cononis de Murinviler4 et Seguini nepotis ejus et aliorum coheredum |06| suorum in quo calumniabantur, sed abbatibus utriusque ordinis Cisterciensis scilicet et Premonstratensis mediantibus, compositione facta |07| et sigillis eorundem abbatum confirmata, querimonia terminata quievit. Fratres deinde Stivagii conquerentes quod consensu capituli |08| sui non fuisset facta transactio, a sancte recordationis papa Eugenio minus caute quod calumniabantur sibi inprivilegiari |09| fecerunt. Processu vero temporis cum fratres Belliprati in sua jam tricenaria possessione gauderent, a nullo unquam judice de justi-|10|-cia interpellati, fratres Stivagii rursus a pie memorie papa Lucio privilegium inde petierunt et impetraverunt. Verum tamen |11| cum querimonia abbatis Belliprati ad aures ejusdem domini pape inde devenisset, episcopo Tullensi mandavit ut si constaret |12| in privilegio talis confirmatio, idem privilegium sibi remittere non omitteret. Nos autem periculum domus de Stivagio preca|13|-vere et privilegia sua sibi retinere cupientes, hoc modo decidere litem et pacem reformare curavimus. Abbas siquidem |14| Stivagii et fratres communi consilio et consensu totius capituli sui nobis mediantibus quicquid in suis privilegiis continebatur |15| fratribus Belliprati contrarium, omnem scilicet querimoniam quam habebant quoquo modo in omni territorio de Relleycort guirpiverunt ac |16| remiserunt in perpetuum scripto suo atque sigillo confirmantes, quod nichil inde calumniabuntur amodo usque in sempiternum. |17| Nos autem pacis hujus compositores, presens scriptum nostro testimonio nostrisque sigillis roboramus, statuentes ut ista pacis |18| compositio, confirmatione generalis capituli Premonstratensis, per nos similiter auctorizata, roboretur. Et ut majori devo-|19|-tione rata jugiter teneatur, istam fraternitatis et caritatis confederationem inter utramque domum constituimus, ut fratres Sti-|20|-vagii post obitum suum servitium habeant in Belloprato quantum unus ex fratribus domus illius, et fratres Belliprati in domo Stivagii |21| similiter habeant. Et dicimus anathema in omnem hominem qui prescriptam querimoniam rursus suscitare taliter consopitam presump-|22|-serit et hanc nostram confirmationem ulterius infringere.



1 Beaupré, abbaye cistercienne, fille de Morimond, fondée en 1135 par le comte de Metz, Folmar V, commune de Moncel-lez-Lunéville, Meurthe-et-Moselle, arr. et cant. Lunéville ; dioc. Toul, archid. Port, doy. Deneuvre. 2 Etival, collégiale fondée au milieu du viie siècle, aujourd’hui commune d’Etival-Clairefontaine : Vosges, arr. Saint-Dié-des-Vosges, cant. Raon-l’Etape ; doc. Toul. 3 Relécourt, écart de Moriviller, Meurthe-et-Moselle, arr. et cant. Lunéville, dioc. Toul. 4 Moriviller : Meurthe-et-Moselle, arr. et cant. Lunéville, dioc. Toul.

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Hujus autem compositionis auctores et testes nobiscum fuerunt : Theo-|23|-baldus abbas de Vallibus1, Fulco abbas Altesilve2, Gunterus3 abbas de Insula, Guido abbas de Chalmosiaco4. Actum |24| legitime et confirmatum in synodo Tullensi, anno ab incarnatione Domini Mo Co LXXXo IIIo. 4 1190, [14 septembre]5 L’abbé de Lisle [en-Barrois]6 est condamné en chapitre général de l’ordre de Cîteaux à trois jours de petite pénitence (levis culpa) pour avoir admis des femmes dans la clôture de l’abbaye. a. dom Edmond Martène & dom Ursin Durand, Thesaurus novus anecdotorum, t. IV, Paris, 1717, Selecta statuta capituli generalis ordinis cisterciensis, Statuta anni MCXC, col. 1266, § 2 – b. dom Joseph-Marie Canivez, Statuta Capitulorum generalium Ordinis Cisterciensis ab anno 1116 ad annum 1786, 8 volumes, Louvain, Revue d’histoire ecclésiastique, 1933-1941 ; t. 1, 1933, Ab anno 1116 ad annum 1220, 1990, § 18, p. 122 – c. dom Chrysogonus Waddel, Twelfth-Century Statutes from the Cistercian General Chapter, Commentarii cistercienses, Studia et documenta, vol. XII, 2002, p. 193, § 2.

« Abbas de Insula7 qui mulieres intra septa monasterii admisit, tribus diebus sit in levi culpa8 ».

1 Evaux ou Vaux-en-Ornois (écart de Saint-Joire) : Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Gondrecourt, depuis 2014 cant. Ligny-en-Barrois ; dioc. Toul, archid. Ligny, doy. Gondrecourt), abbaye cistercienne fondée en 1130 par le comte de Champagne Thibaut II, le comte Ebles de Montfort et les moines de La Crète. 2 Haute-Seille, abbaye cistercienne fondée en 1140 (fille de Theuley, elle-même fille de Morimond) sur la commune de Cirey-sur-Vezouze : Meurthe-et-Moselle, arr. Lunéville, cant. Baccarat ; dioc. Toul. 3 Gontier, troisième abbé cistercien de Lisle-en-Barrois (1169/70-1191). 4 Chaumousey (Vosges, arr. et cant. Epinal), abbaye de chanoines réguliers fondée vers 1090 par un prêtre du nom de Séhère, épris de solitude de pauvreté. 5 Très tôt, le chapitre général des abbés cisterciens avait fixé la date de début de sa réunion, à Cîteaux, au jour de la fête de l’Exaltation de la Sainte-Croix, le 14 septembre. C’est le chapitre de 1210 qui décida que les séances commenceraient la veille de la Sainte-Croix, le 13 septembre, et celui de 1233 à l’avant-veille de la fête, le 12 septembre (cf. Jean-Berthold Mahn, L’ordre cistercien et son gouvernement, des origines au milieu du XIIIe siècle (1098-1265), 2e éd., Paris, de Boccard, 1951, p. 174). 6 L’abbé de Lisle-en-Barrois est alors Gontier (1169/70-1191). 7 Il est a priori difficile de savoir quelle abbaye est concernée, plusieurs abbayes cisterciennes portant en effet le nom de Insula, et en particulier deux d’entre elles celui de Insula Dei, la première fondée en 1172 à Holme au Danemark (fille de Herrevad, dans la lignée de Cîteaux) ; la seconde, « L’Isle-Dieu », également fondée en 1172, première fille de l’abbaye de Buzay (elle-même fille de Clairvaux), sur l’île du Pilier, au nord de Noirmoutier, au diocèse de Luçon (mais vivant dans des conditions très rigoureuses et exiguës, elle sera déplacée en 1205, à Noirmoutier et prendra aussi le nom de Notre-Dame-la-Blanche). Dom Chrysogonus Waddel, à l’année 1192, § 39, p. 193, note que si effectivement de nombreuses abbayes cisterciennes portent le nom de Insula, celles de moindre importance ou situées dans des régions éloignées de la France, étaient qualifiées par leur nom composite et que « Insula tout court » doit être considéré comme se référant à Insula Barrensis, c’est-à-dire Lisle-en-Barrois. 8 La levis culpa est l’une des peines « légères » imposée aux abbés ; elle constitue la peine qui se rencontre le plus fréquemment. Les Instituta capituli generalis précisent que le coupable devra s’abstenir du travail en commun, prendra ses repas hors du réfectoire et fera « le grand prosternement » les jours où la

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5 1190, [14 septembre]1 L’abbé2 de Lisle [en Barrois] qui, contrairement à la décision du chapitre, avait fait servir dans sa communauté une ration supplémentaire de fromage le vendredi, sera soumis à la petite pénitence (levis culpa) pendant trois jours dont un au pain et à l’eau, et d’autre part ceux qui avaient accepté le fromage recevront également une punition. a. Martène & Durand, op. cit., t. IV, Paris, 1717, Statuta anni MCXC, col. 1267, § 20 :

« Abbas de Insula3, qui contra institutionem capituli pitantiam ministrari fecit in conventu in sexta feria de caseo, tribus diebus sit in levi culpa4, uno eorum in pane & aqua5, qui autem caseum concederint, unam disciplinam accipiant ». 6 1190, [14 septembre] La filiation de l’abbaye de Lisle-en-Barrois à celle de l’abbaye de Saint-Benoît-en-Woëvre que contestait l’abbé de Monthiers-en-Argonne est confirmée par jugement des abbés de Beaupré et de Longuay. Ind. : Martène & Durand, op. cit., t. IV, Paris, 1717, Statuta anni MCXC, col. 1268, § 25 – dom Chrysogonus Waddel, 1190, § 26, p. 201 :



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communauté se prosterne « sur les formes » (c’est-à-dire sur les pupitres placés devant les stalles), le grand prosternement consistant à aller se prosterner, face contre terre, sous la lampe du chœur. D’une durée de trois ou de six jours, la levis culpa comportait presque toujours un ou deux jours au pain sec et à l’eau (cf. J.-B. Mahn, op. cit., p. 206, 209 qui en relève d’ailleurs trois exemples dans la même année 1190 – ce à quoi l’on peut ajouter que, par deux fois, il pourrait s’agir de l’abbé Gontier de Lisle-en-Barrois). Voir note ci-dessus. L’abbé de Lisle-en-Barrois est alors Gontier (1169/70-1191). Voir les remarques de la mention précédente (no 4) qui s’appliquent également au cas présent. Toutefois, sachant que l’abbaye de L’Isle Dieu, à côté de Noirmoutier, connaissait des conditions de climat très rigoureuses, on peut se demander si ce ne serait pas de celle-ci dont il pourrait s’agir, son abbé ayant voulu mitiger la rudesse de l’environnement par une ration supplémentaire le vendredi (?). Cf. note de la page précédente. À noter que l’abbé de Monthiers-en-Argonne a été condamné à la même peine (c’est lui le « troisième larron » de l’année 1190 condamné au pain et à l’eau, qu’a relevé J.-B. Mahn, op. cit., p. 209, n. 4) pour s’être comporté en chapitre de manière effrontée et irrespectueuse (Martène & Durand, op. cit., col. 1267, § 18).

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« Querela que versabatur inter abbatem1 de Insula2 & abbatem3 de Monasterio in Argona4, committitur abbatibus Belli-prati5 & Longe vallis6 de posessionibus de quibus modo est questio terminanda & abbatia pro bono pacis in pace possidenda remaneat abbati Sancti Benedicti7 ». Anal. : Janauschek, op. cit., no CCCXX, p. 126 : « controversia autem coenobio Sancti Benedicti Metensis de Insulae paternitate cum abbate Argonensi orta, capitulum generale anno 1190 statuto XXV ». Remarque : A priori et dans une première lecture, le texte laisse penser que cette querelle aurait trait à des possessions, mais la mention de l’abbaye de Saint-Benoît-en-Woëvre amène de fait à une toute autre interprétation, surtout que la dernière partie de la phrase précise que la question doit se terminer et que l’abbaye – sous-entendu de Lisle en Barrois – doit pour le bien de la paix rester paisiblement en possession de l’abbé de Saint-Benoît. L’on comprend dès lors qu’il était question de la filiation dans laquelle s’inscrivait l’abbaye de Lisle. Certes, elle a été créée par l’abbaye de Monthiers, mais du temps des chanoines réguliers, or après le départ des chanoines elle a été refondée par les cisterciens de Saint-Benoît, filiation dans laquelle elle s’est donc inscrite. C’est d’ailleurs ce qu’avait compris et indiqué Janauschek (voir ci-dessus).

7 1191. – Saint-Mihiel Gontier, abbé de Lisle en Barrois, est témoin de la charte de Thiébaut Ier, comte de Bar et de Mousson, accordant en perpétuelle aumône à l’abbaye de Morimond le libre passage de la Moselle au pont et au gué de Mousson. A. Original sur parcheminhaut. 249/254 (dont repli 19 mm) × larg. 205 mm, jadis scellé sur double queue de parchemin. Chaumont, Arch. dép. de Haute-Marne, 8 H 38. a. Flammarion (Hubert), Recueil des chartes de l’abbaye de Morimond au xiie siècle, Brépols [ARTEM 21] Turnhout, 2014, no 258, p. 300-301.



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Gontier, troisième abbé cistercien de Lisle-en-Barrois (1169/70-1191). L’abbé de Lisle-en-Barrois est Gontier. Amédée, abbé de Monthiers-en-Argonne (1182/83-1195/96). Monthiers-en-Argonne (commune de Possesse, Marne, arr. Vitry-le-François, ancien cant. Heiltz-leMaurupt, depuis 2014 cant. Sermaize-les-Bains ; diocèse Châlons, archid. Astenois, chef-lieu de doyenné), abbaye cistercienne, fille de Trois-Fontaines. 5 Beaupré, abbaye cistercienne fille de Morimond, commune de Moncel-lez-Lunéville, Meurthe-et-Moselle, arr. et cant. Lunéville ; dioc. Toul, archid. Port, doy. Deneuvre. 6 Abbaye de Longuay (Longumvadum) : commune de Aubepierre-sur-Aube, Haute-Marne, arr. Chaumont, cant, Châteauvillain, fille de Clairvaux en 1149. 7 Saint-Benoît-en-Woëvre (commune de Vigneulles-les-Hattonchâtel : Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant. ; dioc. Metz, archid. Vic, doy. Gorze), abbaye – première implantation cistercienne dans le diocèse de Metz – fondée vers 1131/1132 par douze religieux venus de La Crète, elle-même fille de Morimond.

anne xe a Ind. : Laplace ( Jacqueline), Actes des comtes de Bar, t. 2, Thiébaut Ier (1190-1214), Université de Nancy II, 2014, no 7, d’après le Cartulaire de Morimond (1476-1480). Bibl. Bourbonne-les-Bains, ms 1, p. 41 et 50 sous la rubrique : « Th. comes Barri et Moncionis dedit nobis passagium ad pontem de Moncione, tam in ponte quam in vado, in quadrigis, equis, et in omnibus modis liberum et absolutum ».

|01| Ego Theobaldus1, comes Barri2 et Montionis3, presentibus et futuris notum fieri volo |02| concessisse me monasterio Morimundi4, ob remedium anime mee et antecessorum me-|03|-orum in perpetuam elemosinam, transitum fluminis Moyselle5 juxta Montionem tam vado |04| quam ponte, illis dumtaxat qui vadunt in equis sine curribus et quadrigis, nam qua-|05|-drigis eorum et curribus vel ceteris rebus que perinde venales transeunt nichil ad pre-|06|-sens concedere possumus, donec pedagium quod ibi accipitur a nobis redimatur. |07| Quo redempto et in nostram proprietatem reducto totum illud quod ibi additum fuit super |08| antiquam consuetudinem a pie memorie patre6 nostro pro faciendo ponte jamdicte do-|09|-mui et omnibus rebus ejus penitus relaxamus. Ne vero ulla hoc oblivio oblitteret |10| vel malitia immutet, scriptum hoc fieri et meo volui sigillo premuniri. Lauda-|11|-vit hoc homo meus Theodericus miles Montionis qui etiam totum quod ibi |12| juris habebat jamdicte liberaliter remisit. Factum est hoc apud Santum |13| Michaelem7, anno incarnationis Domini millesimo centesimo nonagesimo |14| primo, cum nundum esset mihi filius nisi unus et ille trium aut quatuor |15| annorum. Hujus rei testes sunt : Walterus8 abbas Sancti Pauli9 de Verdun10, |16| Gunterus abbas de Insula, Walterus de Espinal11 miles, Pontius advocatus |17| Montionis, Arnulphus de Brie12. 8 1192, [14 septembre] [Arnoul] abbé de Lisle-en-Barrois, faute d’avoir obéi au Chapitre général quant à la querelle avec l’abbé de Monthiers-en-Argonne, est condamné à fournir aux frères de 1 Thiébaut Ier, comte de Mousson et comte de Bar (1190-1214). 2 Bar-le-Duc, Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. 3 Mousson : colline de la commune de Pont-à-Mousson au sommet de laquelle était établi un château, Meurthe-et-Moselle, arr. Nancy, cant. Pont-à-Mousson ; dioc. Metz, archid. Vic, chef-lieu de doy. 4 Morimond : commune de Parnoy-en-Bassigny : Haute-Marne, arr. Langres, cant. Bourbonne-les-Bains, abbaye cistercienne, quatrième fille de Cîteaux. 5 la Moselle, fleuve. 6 Renaud II, comte de Bar (1142-1170, 23 juillet). 7 Saint-Mihiel : ville sur le cours de la Meuse : Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Rivière, chef-lieu de doy., plus ancienne abbaye bénédictine du diocèse de Verdun. 8 Gautier, septième abbé prémontré de Saint-Paul de Verdun (vers 1188-1191/92). 9 Saint-Paul : abbaye prémontrée implantée aux portes de la cité de Verdun, près de l’embouchure de la Scance. 10 Verdun : Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. 11 Épinal : Vosges, chef-lieu d’arr. et cant. 12 Briey : Meurthe-et-Moselle, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Trèves, archid et doy. Longuyon.

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Monthiers-en-Argonne cent soixante chênes, avant la fête de Toussaint. En raison du mépris dont il a fait preuve, l’abbé [Arnoul] est condamné à siéger quarante jours hors stalle et à six jours de levis culpa, dont un au pain et à l’eau. Le prieur, le sous-prieur et le cellérier sont également punis à trois jours de levis culpa, dont un au pain et à l’eau ; en cas de non-acceptation de la sentence, ils devront se rendre à Morimond pour y être démis de leur charge. Si un moine de cette même communauté prétendait s’y opposer, ce qu’à Dieu ne plaise, l’office divin ne pourra plus être célébré tant que satisfaction n’aura pas été apportée au Chapitre. a. dom Canivez, op. cit, t. 1, 1192, § 42, p. 154 25 – b. dom Chrysogonus Waddel, 1192, § 39, p. 251 – c. Hubert Flammarion, Recueil des chartes de l’abbaye de Morimond, op. cit., p. 341 :

« Abbas Insule1 qui generali Capitulo fuit inobediens de querela que inter eum et abbatem2 Monasterii in(a) Argona3 vertebatur, quercus CLX juxta primum Capituli preceptum fratribus Monasterii in(b) Argonna usque ad(c) festum Omnium Sanctorum ex integro et in pace persolvat. Pro contemptu autem abbas(d) quadraginta diebus sit extra stallum suum(e), sex diebus in levi culpa, uno eorum in pane et aqua. Prior vero, subprior et cellerarius(f) tribus diebus sint in levi culpa, uno(g) eorum in pane et aqua. Si vero de cetero contradixerint, Morimundum4 veniant, et ibi(h) a suis officiis deponantur. Quod si conventus contraire praesumpserit, quod absit, divina ibidem usquedum Capitulo(i) satisfaciant nullatenus celebrentur ». (a) : abbatem de Argona : b et c. – (b) : fratribus de Argona : b et c. – (c) : intra : b et c. – (d) : manque en b et c. – (e) : abbatiale : b et c. – (f) : cellerarii : b et c. – (g) : tribus diebus levi culpae subjaciant cum uno : b et c. – (h) : ibique : b et c. – (i) : capitulo generali : b et c.







1 Don Canivez identifie cette abbaye avec L’Isle-Dieu, au diocèse de Luçon, en Vendée. On ne voit pas pourquoi l’abbaye de Monthiers-en-Argonne se serait querellée avec cette lointaine abbaye. Il semble plus logique de penser qu’il s’agit ici de Lisle-en-Barrois qui n’était distante que d’une trentaine de kilomètres. En outre, Monthiers-en-Argonne et Lisle-en-Barrois avaient des possessions qui étaient proches, notamment dans le vaste massif forestier du sud de l’Argonne, d’où vraisemblablement l’objet et l’origine de leur dispute. Autre argument pour que ce soit Lisle-en-Barrois, il y a la mention de Morimond dans la filiation de laquelle celle-ci se situait, via Saint-Benoît-en-Woëvre et La Crète, alors que L’Isle Dieu était petite fille de Clairvaux. En outre, Insula employé seul désigne, selon dom Chrysogonus Waddel, Lisle-en-Barrois 2 À cette date l’abbé en est Amédée (1182/3-1195/6). 3 Monthiers-en-Argonne (commune de Possesse, Marne, arr. Vitry-le-François, ancien cant. Heiltz-leMaurupt, depuis 2014 cant. Sermaize-les-Bains ; diocèse Châlons, archid. Astenois, chef-lieu de doyenné), créée par l’abbé Eustache comme abbaye de chanoines réguliers et reprise, en 1144, par les cisterciens de Trois-Fontaines. 4 Morimond (commune de Parnoy-en-Bassigny : Haute-Marne, arr. Langres, cant. Bourbonne-les-Bains), abbaye cistercienne, quatrième fille de Cîteaux, fondée en 1115, selon la tradition, au même moment que Clairvaux, mais en réalité un peu plus tard, en 1117 ou 1118.

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9 1195, [14 septembre] [Arnoul]1, abbé de Lisle-en-Barrois ayant été accusé de fréquentes tromperies et de désobéissance envers son père abbé immédiat [Saint-Benoît-en-Woëvre] devra se rendre à Morimond et se soumettre au jugement de son abbé2. a. Martène & Durand, op. cit., t. 1v, Statuta anni MCXCV, § 48, col. 1285-1286 – b. dom Canivez, op. cit., p. 190, § 58 – c. dom Chrysogonus Waddel, 1195, § 55, p. 337 – d. Hubert Flammarion, Recueil des chartes de l’abbaye de Morimond, op. cit., p. 347.

« Abbas de Insula3, qui de frequenti mendacio arguitur et de inobedentia patris abbatis(a), eat in instant(b) Morimundum, & stet ad arbitrium abbatis Morimundi ». (a) : Erga patrem abbatem : b et c. – (b) : Waddell note statim, en fonction des manuscrits qu’il a vus, dont à Paris, le ms 926 de la Bibliothèque de l’Arsenal. – (c) : stetque : b et c.

10 1197, [14 septembre] La querelle opposant les abbés de Trois-Fontaines et de Lisle-en-Barrois est confiée aux abbés de Beaupré et de Larrivour. Ind. : dom Canivez, op. cit., 1197, § 53, p. 220 – dom Chrysogonus Waddel, 1197, § 53, p. 399 :

« Querela que vertitur inter abbates Trium Fontium4 et de Insula5, committitur abbatibus de Belloprato6 in Lotaringia et de Ripatorio7 »





1 Arnoul (1191-1198), vivait encore en 1201. 2 L’abbé de Morimond est le père abbé de la filiation. 3 Nous sommes assurés qu’ici il s’agit bien de Lisle-en-Barrois étant donnée la mention de Morimond, dans la filiation de laquelle elle se situait. À noter que cette fois-ci, Dom Canivez l’a bien identifié, mais en la notant au diocèse de Nancy qui ne fut créé qu’en 1777 (il s’agissait alors du diocèse de Toul). 4 Trois-Fontaines (l’abbaye) : Marne, arr. Vitry-le-François, cant. Sermaize-les-Bains), abbaye cistercienne, fondée en 1118, fille aînée de Clairvaux et mère notamment de Monthiers-en-Argonne. 5 À cette date, Arnoul, était abbé de Lisle-en-Barrois, et il démissionna peu de temps après, en 1198. Il semble avoir eu un certain nombre de difficultés, ainsi que le montrent les Statuta (accusé de mensonges, problèmes avec les abbayes de Monthiers-en-Argonne et de Trois-Fontaines), ce qui donne largement à penser que sa démission n’était pas volontaire mais qu’au contraire elle lui aurait été très vraisemblablement imposée. 6 Beaupré, abbaye cistercienne, commune de Moncel-lez-Lunéville, Meurthe-et-Moselle, arr. et cant. Lunéville ; dioc. Toul, archid. Port, doy. Deneuvre. 7 Abbaye Notre-Dame de Larrivour (commune de Lusigny-sur-Barse : Aube, cant. Vandeuvre-sur-Barse ; dioc. Troyes), fondée en 1140 par Bernard de Clairvaux, à la demande de Thibault IV de Blois, comte de Champagne et de l’évêque de Troyes, Hatton.

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11 [1201, 11 octobre. – Lyon] 1246, 11 octobre. – Lyon Innocent IV s’adresse à l’abbé de Cîteaux et aux abbés de tout l’ordre sur la question des dîmes portant sur les terres nouvellement cultivées. A. Original perdu. B. Copie dans un vidimus par des notaires de la Cour de Toul (1353), perdu. – C. Copie de ce vidimus, 18 H 1, t. 2, au chapitre « 8e tiroir intitulé Condé », p. 268-269, avec l’annotation en marge : « autre bulle du même pape1, de la 4e année de son pontificat à l’abbé de Cisteau et autres de tout l’ordre concernant les dixmes novales ». Date et Remarque : Innocent III, élu pape le 8 janvier 1198, a été consacré le 22 février de cette même année, sa quatrième année de pontificat court donc à compter du 22 février 12012. Or si le cartulariste a attribué cette pièce à Innocent, Léopold Delisle3 a fait remarquer, à propos de Lyon, que « Innocent III ne vint jamais dans cette ville », mais qu’en revanche « Innocent IV siégea à Lyon de la deuxième à la huitième année de son pontificat ». Ainsi, puisque promulguée à Lyon, c’est donc au pape Innocent IV qu’il convient d’affecter cette lettre, ici publiée pour mémoire en raison de l’attribution – même si après étude elle s’avère erronée – qu’en avait fait le copiste de Lisle-en-Barrois. A noter aussi, la forte similarité de ces deux lettres émanées de la chancellerie pontificale, à quelques quarante-cinq années de distance4.

Innocentius episcopus, servus servorum Dei, dilectis filii abbati Cistercii ejusque coabbatibus et conventibus universis Cisterciensis ordinis, salutem et apostolicam benedictionem. Justis petentium desideriis dignum est nos facilem prebere consensum et vota que a rationis tramitte non discordant effectu sunt prosequente complere. Eapropter, dilecti in Domino filii, vestris justis precibus inclinati auctoritate vobis pretium indulgemur ut in parrochiis illis in quibus veteres decime sunt concesse, novalium quoque de quibus aliquis hactenus non percepit proportionem qua veteres vos contingunt. Nulli ergo omnino hominum liceat hanc paginam nostre concessionis infringere vel ei ausu temerario contraire. Si quis autem hoc attemptare presumpserit, indignationem omnipotentis Dei et beatorum Petri et Pauli apostolorum ejus se noverit incursurum. Datum Lugduni, Vo idus octobris, pontificatus nostri anno quarto.

1 Innocent III (1198, 8 janvier-1216, 16 juillet). 2 Ibid., p. 60. 3 Ibid., p. 66. 4 Non répertoriée par Potthast.

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12 1202 Geoffroy, abbé de Lisle en Barrois, fait l’acquisition auprès d’Henri, abbé de Haute Seille, d’une grange à Aracost1. Ind. : Gallia christiana, t. XIII, Ecclesia Tullensis, col. 1117 :

« Joffridus2 acquirit an. 1202 ab Henrico Alte-silve3 abbate grangiam apud Aracost4 ». 13 1205, [14 septembre] La question de l’abbé de Lisle-en-Barrois que l’on pense avoir reçu un petit enfant en bas âge et s’être porté garant de son état séculier, dont diverses choses ont été dites, est confiée à l’abbé de Morimond qui, avec dignité et selon la charte de l’ordre, corrigera ce qu’il jugera nécessaire de corriger. Ind. : dom Canivez, op. cit., 1205, p. 313, § 27.

« De abbate5 de Insula qui creditur puerulum infra annos recepisse et fidejussisse pro seculari, de quo dicuntur et alia, committitur domino6 Morimundi7 qui digne et secundum Ordinis formam8 corrigat quod invenerit corrigendum ». 14 1208, 6 octobre. – Metz L’abbaye de Lisle-en-Barrois qui, comme d’autres abbayes cisterciennes (Clairvaux, Trois-Fontaines, Cherlieu, Bithaine, La Chalade, Villers-Bettnach, Saint-Benoit-en-Woëvre, Vaux-en-Ornois, Beaupré, Monthiers-en-Argonne, Haute-Seille, Clairlieu, Châtillon-en-



1 Pourrait être Arracourt : Meurthe-et-Moselle, arr. Lunéville, cant. Baccarat ; dioc. Toul. 2 Apparemment, seule citation que l’on ait de cet abbé. 3 Haute-Seille, abbaye cistercienne fondée en 1140 (fille de Theuley, elle-même fille de Morimond) sur la commune de Cirey-sur-Vezouze : Meurthe-et-Moselle, arr. Lunéville, cant. Baccarat. 4 toponyme non identifié, pourrait être Récourt (Arescurt) ? 5 À cette date, Jean II (1202-1220 …) est abbé de Lisle-en-Barrois. 6 À cette date, Guy Ier (1199-1239) est abbé de Morimond. 7 Morimond, commune de Parnoy-en-Bassigny : Haute-Marne, arr. Langres, cant. Bourbonne-les-Bains, abbaye cistercienne, quatrième fille de Cîteaux, fondée en 1115, selon la tradition et dans la la filiation de laquelle se trouvaient les abbayes de Saint-Benoît-en-Woëvre et de Lisle-en-Barrois. 8 Allusion à la Carta caritatis.

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Woëvre, Worschweiler et l’Etanche) détient une place à sel dans le Saulnois, se voit notifier par Bertram, évêque de Metz, les redevances dues à Marsal et à Vic. A. Original sur parchemin, muni d’un sceau appendu sur lacs de soie. Arch. dép. de Haute-Saône, H 293. a. M. Chrétien, Actes de Bertram, évêque de Metz (1180-1212), Mémoire de maîtrise sous la direction de M. Pierre Pégeot, Université de Nancy II, 1996, no 137.

|01| Bertranhus1, Dei gratia Mettensis episcopus, universitati fidelium has litteras intuentium, salutem in Domino. Pax inter homines reformata tenacius coheret, cum dis-|02|-cordantium benivolus existit in ejus reformatione consensus. Controversiam itaque quam adversum nos quidam Cisterciensis ordinis : Clare vallis2, Trium Fontium3, |03| Cari Loci4, Bethanie5, Chaladie6, Vilari7, Sancti Benedicti8, Vallium9, Belli prati10, Monasterii11, Alte silve12, Insule13, Clari loci14, Castellionis15, ac Warneri

1 Bertram, évêque de Metz (1180-1212). 2 Clairvaux, commune de Ville-sous-la-Ferté : Aube, arr. et cant. Bar-sur-Aube, abbaye cistercienne (troisième fille de Cîteaux) fondée par Bernard de Fontaines, en 1115. 3 Trois-Fontaines : Marne, arr. Vitry-le-François, cant. Sermaize-les-Bains, dioc. Châlons, archid. doy. Vitry : abbaye cistercienne, fondée en 1118, fille aînée de Clairvaux. 4 Cherlieu, commune de Montigny-lès-Cherlieu, réion Bourgogne Franche-Comté, Haute Saône, arr. Vesoul, cant. Jussey, dioc. Saint-Claude, abbaye cistercienne fondée en 1131, fille de Clairvaux. 5 Bithaine, commune « Adelans et Le-Val-de-Bithaine » : région Bourgogne Franche-Comté, Haute Saône, arr. et cant. Lure, dioc. Besançon : abbaye cistercienne, fondée en 1133, fille de Morimond et mère de l’abbaye de Clairlieu. 6 Lachalade (ainsi orthograhiée en un seul mot depuis seulement la fin du xxe siècle) : Meuse, arr. Verdun, cant. Clermont-en-Argonne, dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont : abbaye cistercienne (La Chalade) fille de Trois-Fontaines, elle-même fille de Clairvaux. 7 Villers-Bettnach : commune de Saint-Hubert, Moselle, arr. Metz, cant. « Le-Pays-Messin », dioc. Metz : abbaye cistercienne, fille de Morimond, fondée vers 1130. 8 Saint-Benoît-en-Woëvre, commune de Vigneulles-les-Hattonchâtel, Meuse, arr. Commercy, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Saint-Mihiel ; dioc. Metz, archid. Vic, doy. Gorze, première abbaye cistercienne du diocèse de Metz, fondée vers 1131/1132 par La Crète. 9 Evaux ou Vaux-en-Ornois, écart de Saint-Joire : Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Gondrecourt, depuis 2014 cant. Ligny-en-Barrois ; dioc. Toul, archid. Ligny, doy. Gondrecourt. 10 Beaupré, commune de Moncel-lez-Lunéville : Meurthe-et-Moselle, arr. et cant. Lunéville ; dioc. Toul, archid. Port, doy. Deneuvre : abbaye cistercienne, fille de Morimond, fondée en 1135. 11 Monthiers-en-Argonne, commune de Possesse : Marne, arr. Vitry-le-François, ancien cant. Heiltz-leMaurupt, depuis 2014 cant. Sermaize-les-Bains ; diocèse Châlons, archid. Astenois, chef-lieu de doyenné : abbaye cistercienne fille de Trois-Fontaines. 12 Haute-Seille, commune de Cirey-sur-Vezouze : Meurthe-et-Moselle, arr. Lunéville, cant. Baccarat, dioc. Toul : abbaye cistercienne fondée en 1140, fille de Theuley, elle-même fille de Morimond. 13 Lisle-en-Barrois. 14 Clairlieu, commune de Villers-les-Nancy : Meurthe-et-Moselle, arr. Nancy, cant. Laxou ; dioc. Toul, archid. Port, doy. Dieulouard ; abbaye cistercienne fondée vers 1150 par Gérard II, comte de Vaudémont, qui fit appel à l’abbaye bourguignonne de Bithaine (lignée de Morimond). 15 Châtillon-en-Woëvre, écart de Pillon : Meuse, arr. Verdun, cant. Spincourt ; dioc. Verdun, archid. Woëvre, doy. Amel : abbaye cistercienne, fondée vers 1142 par l’abbaye d’Himmerode et l’évêque de Verdun, Albéron de Chiny, entrée ensuite dans la filiation de Trois-Fontaines.

anne xe a

villarii abbates et abbatissa de |04| Stagno1 sessas et alia bona apud Marsallum2 et Vicum3 possidentes habebant, coram judicibus a summo pontifice delegatis, ad hanc pacis formam nostra et ipsorum sciat-|05|-tis voluntate, deductam quod de patellis salventibus nichil omnino preter jus debitum ab eis et eorum erit deinceps successoribus exigendum ita scilicet quod de qua-|06|-libet patella solvente apud Marsallum existente quinque modii et una mina salis cum XXVI denariis Mettensis monete et de patellis solventibus, quas apud Vicum ha-|07|-bent abbates et abbatissa memorati tres effusiones salis cum sexdecim nummis quolibet anno tempore salisfactionis solventur. Si autem pro excubiis portarum, mundatio-|08|-ne putei, vel reparatione viarum, aliquid accipiendum fuerit illi semper acceptioni duo Cisterciensis ordinis intererunt conversi, et hec ipsa acceptio et ejus in necessitatibus predictis |09| expensa, nullatenus erit absque ipsorum assensu ac testimonio facienda. A dictis etiam abbatibus singulis annis XL solidi apud Marsallum et XV solidi apud Vicum Met-|10|-tensis monete, de servitio medii maii communiter et precise solventur et horum facta solutione cujuslibet exactionis expertis in libera et quieta omnium que illic habente posse-|11|-ssione manebunt. Preterea abbatibus antedictis aliquid sine episcopi Mettensis assensu consilioque Cisterciensis capituli generalis acquirere non licebit nisi ipsis in elemosinam confera-|12|-tur. Quibus licitum erit, inter se vel quibuscumque voluerint, res quas ibi possident vendere vel donare ut id igitur […] ia stabilitate gaudeat et vigore, nec ullius ma-|13|-lignitate valeat immutari, sygilli nostri auctoritate presentem cartam fecimus roborari, illos omnes qui ei contraire, vel ipsam ausu temerario turbare seu infringere |14| presumpserint, donec satisfecerint competenter, auctoritate Dei et nostra anathematis vinculo vincientes. Datum Mettis, ex parte nostra cancellaria nobis vacante, |15| II nonas octobris, anno dominice Incarnationis Mo CCo VIIIo, pontificatus nostri anno XXo IXo, indictione XIa, epacta XIIa, concurrente IIo. Amen. 15 1209, [14 septembre] Un convers de Lisle-en-Barrois, nommé Nerpaud, accusé d’avoir beaucoup agi contre la pureté de l’Ordre, a jusqu’à la Toussaint pour se présenter à Cîteaux, et s’il n’obtempère pas, il sera expulsé de l’ordre et ne pourra être réintégré que par le Chapitre général. L’abbé de Saint-Benoît-en-Woëvre est chargé de lui notifier cette décision.



1 L’Etanche, commune de Rollainville : Vosges, arr. et cant. Neufchâteau : abbaye cistercienne féminine, fondée en 1148, fille de l’abbaye Notre-Dame de Tart, première abbaye féminine cistercienne fondée en 1132. 2 Marsal : commune du Saulnois, au Sud du département de la Moselle, à 8 kilomètres au S.E. de Château-Salins et à 4 kilomètres à l’E. de Moyenvic : Moselle, arr. Sarrebourg-Château-Salins, ancien cant. Vic-sur-Seille, depuis 2014 cant. « Le Saulnois » : dioc. Metz, chef-lieu d’archid. et doy. 3 Vic-sur-Seille, localité du Saulnois, au sud du département de la Moselle, à 8 kilomètres au S.E. de Château-Salins et à 4 kilomètres à l’E. de Moyenvic : Moselle, arr. Sarrebourg-Château-Salins, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. « Le Saulnois » : dioc. Metz, chef-lieu d’archid., doy. Delme.

283

284

a n n e xe s Ind. : dom Canivez, op. cit., 1209, § 11, p. 359 :

« Conversus de Insula, Nerpaudus nomine, qui multa dicitur agere contra Ordinis puritatem, usque ad festum Omnium Sanctorum Cistercio1 se presentet et si inobediens fuerit de Ordine expellatur, non reversurus nisi per generale Capitulum. Abbas2 Sancti Benedicti3 hoc ei denuntiet ». 16 1212, [13 septembre]4 Les abbés de La Chalade, Villers-Bettnach et Lisle-en-Barrois qui avaient prêté des convers au comte de Bar se voient enjoints de les rappeler d’urgence, et si lesdits convers refusaient de revenir, ils seront tenus pour fugitifs ; d’autre part, les abbés qui avaient donné leur accord auront six jours de levis culpa, dont deux au pain sec et à l’eau. Ind. : dom Canivez, op. cit., 1212, § 45, p. 399-400 :

« Abbatibus Caleriae5 et Villeri6 et de Insula qui commodaverunt conversos comiti7 de Bar, precipitur ut conversos suos revocent in instanti ; qui, si reverti noluerint, pro fugitivis habeantur. Abbates autem qui licentiam dederunt, sex diebus sint in levis culpa, duobus eorum in pane et aqua ». 17 1220 Acte passé sous le sceau de l’abbé de Lisle-en-Barrois par lequel Guillaume, chevalier de Beauzée, notifie le règlement conclu avec son suzerain, l’évêque de Verdun, sur le mariage de leurs dépendants.



1 Cîteaux, commune de Saint-Nicolas-lès-Cîteaux : Côte-d’Or, arr. Beaune, cant. Nuits-Saint-Georges ; dioc. Chalon. 2 À cette date, l’abbé de Saint-Benoît-en-Woëvre est Martin (1201-1210) (cf. Denaix, op. cit., p. 16). 3 Saint-Benoît en Woëvre, village aujourd’hui intégré à la commune de Vigneulles-les-Hattonchâtel (Meuse, arr. Commercy, chef-lieu de cant. ; dioc. Metz, archid. Vic, doy. Gorze), première abbaye cistercienne du diocèse de Metz, fondée vers 1131/1132, et abbaye mère de Lisle en Barrois. 4 Le chapitre général de 1210 décida que désormais les séances commenceraient la veille de la fête de l’Exaltation de la Sainte-Croix, le 13 septembre (cf. J.-B. Mahn, op. cit., p. 174). 5 Lachalade (ainsi orthograhiée en un seul mot depuis seulement la fin du xxe siècle) : Meuse, arr. Verdun, cant. Clermont-en-Argonne ; abbaye cistercienne (La Chalade) fille de Trois-Fontaines, elle-même fille de Clairvaux. 6 Villers-Bettnach, aujourd’hui écart de Saint-Hubert : Moselle, arr. Metz, cant. « Le-Pays-Messin » ; dioc. Metz : abbaye cistercienne, fille de Morimond, fondée vers 1130. 7 Thiébaut Ier, comte de Mousson (1190-1197), puis comte de Bar (1197-1214).

anne xe a A1. Premier volet du chirographe, jadis muni du sceau de Guillaume de Beauzée, perdu. A². Second volet du chirographe, jadis muni des sceaux de Guillaume de Beauzée et de l’abbé de Lisle-en-Barrois, perdu. B. Copie dans le Cartulaire de l’évêché de Verdun (xive siècle), BnF, coll. Lorraine, ms 716, fol. 21vo-22, sous la rubrique : « Guillermus de Bauzei fecit quitatem ». – C. Copie dans le Cartulaire de l’évêché transcrit par Charles Buvignier (xixe siècle), Verdun, ms 181, p. 45-46.

Ego Guillermus, miles de Bauzeis1, notum facio omnibus presentes litteras inspecturis quod ego domino meo venerabili Johanni2, Dei gratia Virdunensis episcopo, super matrimonio contracto inter filiam Ade, Mariam nomine, et Renaldinum filium Gileberti et inter uxorem futuram Martini fratris Remuzeti, feminam domini episcopi, qui Renaldinus et Martinus mei sunt homines, communitatem legitimam concessi, ita quod tempori precedente contingit quod femine mee cum hominibus domini episcopi matrimonium contrahant, in voluntate ejus erit utrum commutatio de ipsis fiat ad feminas suas an duret et existat imperpetuum communitas. Quod ut ratum perseveret cyrographo placuit conscribi cujus altera pars sigillo suo, reliqua vero suo etiam sigillo et sigillo abbatis3 de Insula roborata erit. Actum anno gratie Mo CCo XXo.



1 Beauzée (sur-Aire) : aujourd’hui commune de Beausite : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly. 2 Jean Ier d’Apremont, évêque de Verdun (1217-1224), puis évêque de Metz. 3 À cette date, l’abbé de Lisle-en-Barrois est Jean II (cf. Gallia christiana, t. XIII, col. 1117).

285

Annexe B

Le contexte politique et religieux (1140-1226) date

Angleterre

1140

Etienne

Conrad III Louis VII Mathieu Ier Renaud Ier

Allemagne

France

1141

de Blois

(1138-1152)

1142

(1135-1154)

le Jeune

Lorraine (1139-1176)

Bar

Lisle-en-Bs

(1105-1149)

(1137-1180)

Verdun

Toul

Metz

Châlons

Albéron III

Henri Ier

Etienne

Geoffroy Ier

de Chiny

de Lorraine

de Bar

(1131-1142)

(1131-1156)

(1126-1165)

(1121-1162)

Guy II de

1143

Eustache

Pierrepont

1144

(1143-1147)

(1142-1147)

1147

Thierry

Barthelémy

1148

(1147-1149)

de Senlis (1147-1152)

1145 1146

1149

Renaud II

Jean Ier

1150

(1149-1170)

(1149-1154)

1151 1152

Frédéric Ier

1153

Barberousse

1154

Henri II

Aymon Boson Hugues

(1152-1190)

1155 Plantagenêt 1156

(1153-1163)

(1154-1169) Albert Ier

(1154-1189)

1157

de Mercy

1158

(1156-1162)

1159 1160 1161 1162 1163

Richard III

1164

de Durbuy

Thierry III de Bar

Guy III

1165

(1163-1171)

(1163-1171)

de Joinville

1166

(1164-1190)

1167 Pierre

1168 1169 1170

Henri Ier

1171

(1170-1190)

1172

Gontier

de Brixey

(1169-1191)

(1168-1191) Frédéric Arnoul

(1171-1173)

1173

de Chiny

Thierry IV

1174

(1171-1181)

de Lorraine

1175

(1173-1179)

anne xe  b date

Angleterre

Allemagne

France

Lorraine

1176

Simon II

1177

(1176-1205)

Bar

Lisle-en-Bs

Verdun

Toul

Metz

287 Châlons

1178 1179 1180

Philippe II

1181

Auguste

Henri II de

Bertram

1182

(1180-1223)

Blieskastel

1183

(1180-1212)

(1181-1186)

1184 1185 1186 1187

Albert II

1188

de Hierges

1189

Richard

(1187-1208)

1190 Cœur de Lion

Henri VI

Thiebaut Ier

1191

(1190-1197)

(1190-1214)

(1189-1199)

1192

Rotrou Arnoul

Eudes Ier de

du Perche

(1191-1198)

Vaudémont

(1190-1200)

1193

(1191-1198)

1194 1195 1196 1197 1198 1199

Jean

1200

sans Terre

1201

(1199-1216)

Othon IV

Geoffroy

Mathieu

(1198-1220)

(1198-1202)

de Lorraine Gérard

(1198-1206)

de Douai

1202

Jean II

1203

(1202-ap 1220)

(1200-1214)

1204 Ferry Ier

1205 1206

Ferry II

1207

(1205-1213)

1208

Robert Ier

1209

de Grandpré

1210

(1208-1217)

Renaud de Chantilly

1211 1212

(1210-1217)

1213

Thiebaut I

Henri II

1214

(1213-1220) (1214-1239)

(1212-1224)

1216

Henri III

1217

(1216-1272)

(1215-1226) Jean Ier

1218

d’Apremont

Gérard II

1219

(1217-1224)

(1218-1219)

1220

Frédéric II

Eudes II

1221

(1220-1250)

de Sorcy

1223

Guillaume II du Perche

1215

1222

Conrad de Scharfenberg

(1219-1228)

Répertoire biographique

Index des noms de personnes Les chiffres renvoient aux numéros des actes Les noms des lignages principaux sont portés en caractères gras

A Abors, avec son frère Richer, donatrice de droits de vaine pâture à Bulainville et Menarval : 43 Achard, maître : voir écolâtre, Verdun. Adalbéron : voir Albéron. Adam - de Beauzée : voir Beauzée. - de Commercy : voir Commercy. Adelin de Souilly : voir Souilly Adillus : 42 Agubrant : 41 Alard, convers de Châtrices : voir Châtrices. Albericus : voir Aubry. Albéron - de Chiny, évêque de Verdun : voir Verdun – évêques. - de Montreuil, archevêque de Trèves : voir Trèves. Albert : - avoué : voir Saint-Maur. - évêque : voir Verdun. - miles : 10 - de Souilly : voir Souilly. Albricus : voir Aubry. Alexandre III, pape : voir pape. Alexandre de Bras : voir Bras. Amaury (Amarricus), prêtre de Louppy : 25 Amédée : voir Monthiers-en-Argonne, abbé. Amicus Parvus Episcopus, citain messin : 56 Amblaincourt (habitants de) : - Dominique : 66 - Jean dit Popens : 66 - Rohard : 66 Amoger, oncle de Gautier Moricus : 19 Ancher (Anchereus) de Hona : voir Hona.

290

r é p e rto i r e b i o g r ap h i q u e

André : - fils de Herbert avoué de Beaulieu : 104 - mari de Nicole, père d’Haibert, avoué de l’abbaye de Lisle : 32 - de Herpont : voir Herpont. - de Saint-André : voir Saint-André. - de Souilly : voir Souilly. - miles : 68 Apremont : lignage issu des premiers avoués de l’abbaye Saint-Vanne de Verdun, détenant une importante seigneurie du S.E. du diocèse de Verdun liée aux abbayes bénédictine de Gorze (qui y établit un prieuré) et cistercienne de Saint-Benoît-en-Woëvre ; son château est défendu (comme à Belrain, Mussy, etc.) par des milites qui également y habitent et dont on parvient parfois à établir la généalogie : - chevaliers d’Apremont : * Abelin, miles, fils de Rainier d’Apremont et Mathilde de Lisle, frère d’Olry et peut-être aussi d’Arnoul miles, Guéry, Haibert et Alexandre : 16, 18 * Albert, fils d’Elie d’Apremont : 18, 22, 32, 43 * Alexandre, frère d’Arnoul miles, Guéry, Olry et Haibert, peut-être aussi frère d’Abelin et donc fils de Rainier d’Apremont et Mathilde de Lisle : 38 * Arnoul, miles, frère de Guéry, Olry, Haibert et Alexandre, peut-être aussi frère d’Abelin et donc fils de Rainier d’Apremont et Mathilde de Lisle : 38 * Baudouin d’Apremont1, miles, fils de Folmar et frère de Richer2, époux d’Isabelle, père de quatre garçons : Simon, Hugues, Folmar et Albert et de deux filles, Alburge et Comtesse, est cité près d’une quinzaine de fois en tant que donateur ou témoin pour Saint-Benoît-en-Woëvre (entre 1143 et 11533), donateur d’une part de dîmes pour Sainte-Marie-au-Bois4, du tiers de l’église et d’un alleu à Chaumont pour Saint-Vanne de Verdun5, de sa part d’un alleu à Chaumont-devant-Damvillers pour le chapitre cathédral de Verdun6, et également en tant que témoin de chartes pour Saint-Mihiel7, Saint-Paul de Verdun8 ; des deux Baudouin d’Apremont qui apparaissent entre 1102 et 1186, l’un d’entre eux, vraisemblablement le second, est mort un 22 octobre9 : 15, 46 1 Il semble qu’au moins deux personnes aient porté ce nom au xiie siècle. En effet, on trouve une première mention d’un Baudouin d’Apremont dans une charte pour Saint-Mihiel du comte de Bar, Thierry II, en 1102 (original, Meuse, 4 H 102, no 1 ; éd. Parisse, Actes des comtes de Bar, no 6), et il n’apparait donc guère possible que ce soit le même Baudouin quelques quatre-vingts ans plus tard. Impossible également de connaître le lien de parenté entre ces deux hommes (oncle et neveu ?), mais un lien de parenté est vraisemblable. On ne peut non plus discerner à quel moment disparait l’un et apparaît l’autre. 2 Denaix ( Jean), Chartes de Saint-Benoît, no 3, p. 38, charte datée de 1138. 3 Denaix, op. cit., nos 6, 10, 11, 12, 13. 4 Hugo (Charles-Louis), Annales praemonstratenses, t II, p. 126. 5 Bloch (Hermann), « Die älteren Urkunden des Klosters Sankt-Vanne zu Verdun », J.G.L.G.A., 1902, no 92, p. 120. 6 Aimond (Charles), Le Nécrologe de la Cathédrale de Verdun, J.G.L.G.A., t. XXI, 1910, p. 283-284. 7 Lesort (André), Chronique et chartes de l’abbaye de Saint-Mihiel, Mettensia VI, no 93, p. 318-320. 8 Original, BnF, coll. Lorraine, t. 335, fol. 9, éd. Denaix ( Jean), Hattonchâtel, Verdun, imprimerie Huguet, 1950, p. 40-41, n. 24 et 25 (édition partielle) et Parisse (Michel), « Pratiques féodales en Verdunois au xiie siècle », Lotharingia, t. II, Société Thierry Alix, Nancy, 1990, p. 289-295. 9 Aimond, op. cit. supra, ibid.

I n d e x d e s no ms d e pe rso nne s

* Bonne-Fille (Bona Filia), épouse de Guillaume, miles d’Apremont : 64, 90 * Damien d’Apremont, fils de Damien de Rembercourt, petit-fils de Flandrine de Rembercourt : 101 * Elie (Helyas), frère de Raoul d’Apremont et père d’Albert et Raoul, vraisemblablement décédé avant 1177 (cf. acte 32), date à laquelle son fils Albert donne une part de son alleu de Heippes : 15, 16, 18, 22, 28, 32, 43 * Foulque, neveu de Raoul d’Apremont : 15 * Guéry, frère d’Arnoul, miles, Olry, Haibert et Alexandre, peut-être frère d’Abelin, miles, et donc fils de Rainier d’Apremont et Mathilde de Lisle : 33, 38 * Guillaume, miles d’Apremont, époux de Bonne-Fille (Bona Filia) : 64, 65, 90, 103 * Haibert frère d’Arnoul, miles, Guéry, Olry, et Alexandre, peut-être frère d’Abelin et donc fils de Rainier d’Apremont et Mathilde de Lisle : 38 * Jean, miles d’Apremont, est témoin en 1149/51 d’un acte de l’abbé de Saint-Mihiel, Manegaud10, où interviennent également Olry, fils de Rainier (d’Apremont) et Jocelin ainsi que d’un acte d’Albert de Mercy (1156-1163) notifiant la donation que fait Rainier d’Apremont de sa part des Anglecourt : 16 * Jocelin miles d’Apremont, est également témoin de l’acte de Manegaud, abbé de SaintMihiel (cf. supra) ainsi que d’un acte du jeune Gobert V, en 1166 (Cartulaire de SaintPaul, no 384, p. 175-176) : 16 * Olry, miles, fils de Rainier d’Apremont et Mathilde de Lisle, frère d’Abelin et peut-être aussi d’Arnoul, miles, Guéry, Haibert et Alexandre : 16, 33 * Rainier, époux de Helwide de Lisle (fille d’Olry de Lisle et de Mathilde), père de plusieurs fils – dont Abelin et Olry, qualifiés de chevaliers (les autres fils étant peut-être Alexandre, Arnoul, Guéry et Haibert) – et de plusieurs filles. À noter que dans une charte de l’évêque de Verdun, Richard de Durbuy, datée de 1166, portant règlement du conflit qui a opposé Gobert d’Apremont à l’abbaye Saint-Paul de Verdun11, dont il est témoin, il prend le nom du fief hérité par son épouse (Reinerus de lnsula et Abelinus, filius ejus) : 1, 16, 18, Annexe A no 1 (Exordium) * Raoul d’Apremont, frère d’Elie, mari de Sibille, oncle d’Albert et de Foulque : 15, 18, 43 * Sibille, épouse d’Elie d’Apremont, mère d’Albert et Raoul : 22, 32 * Thomas, neveu de Guillaume d’Apremont, beau-frère de Renaud Brognus : 90 - seigneurs d’Apremont : * Béatrice d’Apremont, fille de Gobert IV, sœur de Gobert V, épouse de Hugues de Mussy : 33 * Gobert IV (1138/43-1162/63), seigneur d’Apremont puis de Dun par son mariage avec Adelaïde de Dun (veuve de Pierre de Muraut) : 16, 21 * Gobert V, seigneur d’Apremont et de Dun (1163-1190, 26 novembre), fils de Gobert IV, frère de Béatrice (épouse de Hugues de Mussy) marié à Ide de Chiny (sœur d’Arnoul de Chiny, évêque de Verdun), père de Louis et de Geoffroi Ier, seigneur d’Apremont et de Dun : 33 * Gobert VI, dit le Bienheureux (1190/91-1263, 20 août), fils de Geoffroi Ier d’Apremont (1190-1204) et d’Elisabeth de Dampierre, frère de Jean d’Apremont (évêque de Verdun, puis de Metz), seigneur d’Apremont et de Dun : 110

10 Original Meuse, 4 H 71, no 70, éd. Lesort, op. cit., no 93. 11 Cf. Cartulaire de Saint-Paul, Bibl. mun. Verdun, ms 751, p. 174-175.

291

292

r é p e rto i r e b i o g r ap h i q u e

* Louis d’Apremont, fils de Gobert V et Ide de Chiny : 33 archevêque : - de Reims : voir Reims. - de Trèves : voir Trèves. archidiacre : - de Châlons : voir Châlons. - de Metz : voir Metz. - de Toul : voir Toul. - de Verdun : voir Verdun. Arnoul (Arnoldus, Arnulphus) : - abbé : voir Lisle-en-Barrois. - évêque de Verdun : voir Verdun. - moine : voir Lisle-en-Barrois. - de Briey : voir Briey. - de Riaucourt : voir Riaucourt. - de Souilly : voir Souilly. - Libuthis/Li Bahiers de Riaucourt : 88, 89 - témoin : 88, 89 Arnulphus : voir Arnoul. Aubry (Albericus) : - chapelain / vicaire de Condé : voir Condé. - chapelain et archidiacre : voir Toul. - clerc de Louppy : voir Louppy. - curé de Villotte : voir Villotte. - échevin : 88, 89 - Glocehaste, frère de Saint-Mihiel : 93 - de Praye : voir Praye. - de Saint-André : voir Saint-André. - témoin : 88, 89 Audun, Hugues (d’) chancelier et archidiacre : voir Verdun avoué : voir Albert, Milon Awucinus de Louppy : voir Louppy. Aynard, maître : voir Toul. B Bar - collégiale Saint-Maxe (fondée à la fin du xe siècle) : 72, 75, 109 * chanoines : · Garin : 75 · Jean : 75 * prévôt : 72, 109 - doyen : voir Toul * doyen de chrétienté : 109

I n d e x d e s no ms d e pe rso nne s

- châtelains12 : * Comtesse, épouse de Philippe, châtelain de Bar : 22, 28 * Galienne, épouse de Girard, miles et châtelain de Bar (1135-1163) dont elle eut cinq enfants : Ricuin-Philippe, Robert, Hugues, Thierry et Mathilde : 7, 28 * Girard, chevalier, fils de Thierry et Hastica13, châtelain de Bar (1135-1161), épousa Galienne dont il eut cinq enfants : Robert, Ricuin-Philippe, Hugues, Thierry et Mathilde : 7 * Philippe, aussi appelé Ricuin-Philippe, fils de Girard et Galienne, châtelain de Bar (1166-1172), mari de Comtesse : 22, 28 * Thierry de Bar, archidiacre de Toul, fils de Girard et Galienne, frère de Philippe, châtelain de Bar, de Robert, Hugues et Mathilde : 7, 28, 43 - comtes : * Agnès de Champagne, comtesse de Bar par son mariage avec Renaud II de Bar (11421170), mère des comtes Henri Ier (1170-1190) et Thiébaut Ier (1190-1197), décédée le 7 août 1207 : 93 * Henri Ier, comte de Mousson puis comte de Bar (1170-1190, 19 octobre), fils de Renaud II et Agnès de Champagne : 34, Annexe A no 2 * Henri II, comte de Bar (1214-1249, 13 novembre), fils de Thiébaut Ier : 108, 109 * Renaud Ier senior, comte de Mousson et de Bar (1105-1149, 10 mars), fils de Thierry Ier, comte de Montbéliard et de Bar (1093-1105, 2 janvier), marié à Gisèle de Vaudémont, était le frère d’Etienne de Bar, évêque de Metz (1120-1163) : 1, Annexe A no 1 (Exordium) * Renaud II, comte de Bar (1142-1170, 23 juillet), fils de Renaud Ier, marié en 1155 à Agnès de Champagne : 22, Annexe A no 7 * Thiébaut Ier, fils de Renaud II, comte de Mousson (1190-1197) puis comte de Bar et comte de Luxembourg (par son troisième mariage, en 1197, avec Ermesende de Luxembourg), † 11 ou 12 novembre 1214) : 66, 67, 69, 75, 88, 89, Annexe A nos 7, 16 - habitant de Bar-le-Duc, Richard : 107 - maitre Foulque (Falco) de Bar : voir Toul. - miles : * Geoffroy : Annexe A no 2 * Simon : 97 - prévôt de la comtesse Agnès de Bar, Paulin : 93 - prieur : Pierre : 73, 107 - Guy de Bar, témoin : 22 - Jean de Bar, clerc, puis official de Toul : 68, 81 - Richard de Bar, donateur, mari de Helwide : 107 - Thierry Bellard de Bar : 19 Bannoncourt : Guéry : 38

12 Sur les châtelains de Bar à cette époque, voir Grosdidier de Matons, Le comté de Bar, p. 549-552 (avec arbre généalogique p. 551). 13 Hastica était fille de Ricuin, seigneur de Commercy, et sœur de Ricuin de Commercy, évêque de Toul (1108-1126). Voir Simone François-Vivès, « Les Seigneurs de Commercy au Moyen Âge : xie siècle-1429 », Mémoires de la Société d’archéologie lorraine et du musée historique lorrain, t. LXXIV, Nancy, 1936, p. 85-162 (p. 110), ainsi que Grosdidier de Matons, Le comté de Bar, op. cit., p. 550-551.

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Baroncourt : - Gauthier : 15 Barthélémy Ier, abbé de Saint-Paul : voir Verdun Saint-Paul. Baudouin : - d’Apremont : voir Apremont. - Fouace : voir Fouace. - de Maidières : voir Maidières. Béatrice, fille de Herbert avoué de Beaulieu : 104 Beaulieu (en-Argonne) (abbatia Sancti Mauritii, Bellus locus), abbaye bénédictine SaintMaurice, fondée vers 650 par un moine du nom de Rouin (Rodingus) venu de Saint-Maurice de Tholey, et qui s’installa en forêt d’Argonne, dans un lieu dénommé Vaslogium14, d’où elle fut transférée, vers 1020, du temps de Richard de Saint-Vanne, sur un coteau voisin où elle prit le nom de Beaulieu : 6, 10, 15, 17, 38, 43, 47, 49, 59, 73, 77, 86, 94 - abbés : * Albert (1162/63-1178/81)15 : 17, 38, Annexe A no 2 * Gerbert II (…1207-1217/20)16 : 94, 105 * Gervais III (1153-1184…)17 : 10, 15 * Thierry II (…1191-1198…)18 : 59, 72, 77 - avoués : * Milon : 6 * Herbert, époux de Marie, parents d’André, Jean, Milon, Nicolas clerc, Béatrice et Udelatte dite Comtesse : 43, 104 * Renaud : 43 - moines prêtres : * Albert : 10 * Evrard : 10 * Guy : 10 - moines : * Dudon : 77 * Gerbert : 17, 47, 77 * Gui : 47 * Guiard : 17 * Rainier : 47 * Raoul : 17 * Thierry : 17, 75

14 Waly : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont, annexe d’Autrecourt. 15 Cf. Jean Denaix, « Liste des abbés de Beaulieu », Annales de l’Est, Nancy, 1959, no 1, p. 69-76 (p. 72-73). 16 Ibid., p. 74 en notant que l’acte de Lisle se trouve ainsi être le premier le concernant et permet de ce fait de le trouver mentionné dès 1207. 17 Ibid. p. 73. À ces indications, il convient d’ajouter que cet abbé est, encore attesté en 1184 (charte d’Henri de Blieskastel, évêque de Verdun : BnF, coll. Moreau, t. 87, fol. 187). 18 Denaix, art cit., p. 73-74. La date de 1191 est apportée pat le compromis qu’il passe avec Gontier qui fut abbé de Lisle jusqu’en 1191 (cf. no 59).

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- prévôt : * M : 105 * Olry : 72 - prieur : * A. : 105 * Thierry : 10 - trésorier : Dudon : 72 Beaumont : - Adam : 42 - Garnier de Beaumont apparaît à plusieurs reprises dans les chartes de la région, entre 1156 et environ 1180, d’abord comme bienfaiteur des cisterciens de Lisle-en-Barrois (1156-1163) auxquels il accorde le quart des pâturages du ban de Beauzée19 ainsi que comme témoin de la charte notice de Richard de Durbuy (1166-1171)20 et de deux actes d’Henri Ier, comte de Bar21, l’un par lequel, à la demande de l’évêque Arnoul de Chiny, il prend sous sa garde l’abbaye de Beaulieu et ses domaines (1178-1181) et l’autre où il donne à l’abbaye de Saint-Mihiel une rente annuelle de quinze livres sur la vente banale du vin à Bar-le-Duc (1175-1189)22 : 15, 18, 28, Annexe A no 2 - Rainier : 22 Beaupré : abbaye cistercienne, fille de Morimond, fondée en 1135 par le comte de Metz Folmar V et son épouse Mathilde : Annexe A nos 3, 6, 10, 14 Beauzée - curé : Jocelin : 66 - Adam, fils de Geoffroi et Félicité, frère de Geoffroi : 106 - Félicité, dite Félicie, vassale de Cécile de Clermont, veuve de Geoffroi, mère de Geoffroi et Adam : 106 - Geoffroi, mari de Félicité, père de Geoffroi et Adam : 106 - Geoffroi, fils de Geoffroi et Félicité, frère d’Adam : 106 - Guillaume, miles : Annexe A no 17 - habitants : * Gilbert le vieux : 66 * Roger Beveis : 66 Belrain23 : comme Apremont, Belrain est une seigneurie que servent des milites24. - Alaïs, épouse de Guéry de Belrain, dit le Grand : 22 - Baudoin, chevalier, seigneur de Belrain, fils de Savary de Belrain et Mathilde de Sorcy, frère d’Anselme Mauvoisin, seigneur de Sorcy et de Belrain, ainsi que de Guillaume de Belrain25, mari de Marguerite : 95

19 Cf. acte no 15. 20 Cf. no 28. 21 Dans la mouvance duquel il semble se situer ; par la suite le fief de Beaumont se situera dans la mouvance des Apremont (Lepage, Dictionnaire topographique de la Meurthe). 22 Lesort, no 124, p. 382-383 et Parisse, Actes des comtes de Bar, no 61. 23 Cf. M. Parisse, Noblesse et Chevalerie, tableau 10, p. 358. Voir également M. Grosdidier de Matons, Le comté de Bar, p. 561-562. 24 Ainsi apparaît Milon, en 1144, dans un acte du Cartulaire de Saint-Hilaire (Meuse, 13 H 2, fol. 6). 25 Cf. M. Parisse, Noblesse …, op. cit., tableau 10, p. 358.

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- Foulque de Belrain, mari de Hadwide, père de Guéry le Grand, Thierry et Hugues, apparaît en tant que témoin, dès 1135, dans l’acte 79 du Cartulaire de Saint-Mihiel, en 1152 d’une charte d’Albéron de Chiny, évêque de Verdun, pour Saint-Benoît-en-Woëvre26, puis pour des donations à Lisle-en-Barrois du temps d’Albert de Mercy et en 1166, année de sa dernière mention : 18, 22 - Hadwide, épouse de Foulque de Belrain : 22 - Guéry de Belrain, surnommé le Grand, fils de Foulque et Hadwide, mari d’Alaïs, père de Guéry II et grand-père de Guéry l’enfant (Virricus infans) : 18, 22, 34, 42 - Guéry II, fils de Guéry le Grand, père de Guéry l’enfant 18 - Guéry l’enfant (Virricus infans), fils de Guéry II, petit-fils de Guéry le Grand, arrière-petitfils de Foulque de Belrain : 18 - Guillaume de Belrain (frère de Baudouin de Belrain), héritier de Robert de Souilly, mari de Taphina : 69 - Marguerite, épouse de Baudouin de Belrain : 95 - Savaric de Belrain : 44 Annexe A no 10 Bernaclède, clerc d’Erize : voir Erize. Bernacre de Salmagne : voir Salmagne. Bernard de Saint-André : voir Saint-André. Bertram, évêque de Metz : voir Metz. Bertrand (Bertranus, Bertrannus) : - témoin : 32, 88, 89 - le Jeune, témoin : 45 - de Riaucourt : voir Riaucourt. Beurey : Guéry, miles : 88, 89 Biteri de Charmontois : voir Charmontois. 88, 89 Blieskastel : Henri : voir citain de Metz et voir également évêque de Verdun. Bon-enfant (Bonus Puer) : 85 Bonne-mère de Souilly : voir Souilly. Bonon (Bono), archidiacre : voir Toul. Bonus Malum Os : citain de Metz : voir Metz. Boson : - évêque de Châlons : voir Châlons. - témoin : 4 bouteiller (buticularius) : 42 Bras : - Alexandre : 15, 16 Breuil : Pierre (maître) : voir Châlons. Breuvery : Hugues de : 26 Briey : - Arnoul de : Annexe A no 7 - Renaud de : 110

26 Meuse, 19 H 7 (no 11), éd. Denaix, Saint-Benoît, op. cit., p. 53-54.

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Brixey : - Frédéric, neveu de Pierre de Brixey, doyen de Toul : voir Toul. - Pierre, évêque de Toul (1167-1191) : voir Toul. Bulainville : - Elisabeth, fille de Jean et Théophine de Bulainville, sœur d’Eudes, Guéry et Jean : 102 - Eudes, fils de Jean et Théophine de Bulainville, frère de Guéry, Jean et Elisabeth : 102 - Guiard, père de Guéry : 15, 23 - Guéry, fils de Guiard de Bulainville : 15 - Guéry, fils de Jean et Théophine de Bulainville, frère d’Eudes, Jean et Elisabeth : 102 - Jean, mari de Théophine de Bulainville père d’Eudes, Guéry, Jean et Elisabeth : 102 - Jean, fils de Jean et Théophine de Bulainville, frère de Guéry, Eudes et Elisabeth : 102 - Jérémie, curé : 30, 52, 58, 98 - Théophine de Bulainville, épouse de Jean, mère d’Eudes, Guéry, Jean et Elisabeth : 102 Beurey : Guéry, miles : 88, 89 Bussy : - Adam : 42 - Elisabeth, épouse de Gautier de Bussy, et mère de Garin : 22 - Garin, fils de Gautier de Bussy et Elisabeth : 22 - Garin, héritier d’Herbert avoué de Woimbey : 69 - Gautier, mari d’Elisabeth et père de Garin : 22 - Hécelin : 19 C cardinaux : - Alberto di Mora, né à Bénévent vers 1105, chanoine prémontré à Saint-Martin de Laon, puis professeur de droit canonique à Bologne, nommé cardinal diacre au titre de SaintAdrien par Adrien IV (1154-1160), lors de son premier consistoire en décembre 1155, promu cardinal prêtre au titre de Saint-Laurent-in-Lucina lors du deuxième consistoire d’Adrien IV le 14 mars 1159, légat pontifical sous Alexandre III, nommé chancelier pontifical en février 1178, élu pape sous le nom de Grégoire VIII le 21 octobre 1187 († 17 décembre 1187) : 24, 43 - Albino, chanoine régulier de Santa-Maria di Crescenziano, nommé cardinal diacre au titre de Sainte-Marie-la-Neuve par le pape Lucius III (1181-1185) en son troisième consistoire de mi 1182, mourut vers 1197 : 43 - Ardicio Rivoltella, nommé cardinal diacre au titre de Saint-Théodore par Adrien IV (11541160), lors de son premier consistoire en décembre 1155 (mort en 1186) : 24, 43 - Ardouin, chanoine régulier de Santo Frediano di Lucca, nommé cardinal prêtre au titre de Sainte-Croix de Jérusalem par Alexandre III (1160-1181) en son douzième consistoire, le 22 septembre 1178 : 43 - Bernard, moine du Mont-Cassin, nommé cardinal par Eugène III (1145-1153), lors de son deuxième consistoire, en 1146 : 24 - Boson Breakspear, nommé cardinal au titre de Saint-Côme-et-Saint-Damien par Adrien IV (1154-1160), lors de son premier consistoire, en décembre 1155, nommé camerlingue en 1159 puis préfet du château Saint-Ange, semble-t-il promu au titre de Sainte-Pudentienne par Alexandre III, lors de son quatrième consistoire, en décembre 1167 : 24

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- Conrad de Wittelsbach, archevêque de Mayence, nommé cardinal évêque au titre de Sainte-Sabine par Alexandre III, lors de son premier consistoire, le 18 février 1161, mort en octobre 1200 : 24 - Giacinto Bobone, de la famille Orsini, né vers 1106, nommé cardinal diacre au titre de Sainte-Marie en Cosmedin par le pape Célestin II (1143-1144), le mercredi des cendres 1144, puis élu pape Célestin III le 20 mars 1191 (mort le 8 janvier 1198) : 43 - Giovanni Pizzuti, nommé cardinal prêtre au titre de Saint-Anastase par Adrien IV (11541160), lors de son deuxième consistoire en 1159, décédé vers 1182 : 24 - Gratien, nommé cardinal diacre au titre de Saint-Côme-et-Saint-Damien par le pape Alexandre III en son onzième consistoire de mars 1178, fut ensuite légat pontifical en Angleterre, et mourut en 1203 : 43 - Henri de Marsiac (v. 1136-1er janvier 1189), o. cist., abbé de Hautecombe en 1161, puis abbé de Clairvaux (1176-1179), nommé cardinal-évêque d’Albano par Alexandre III (1160-1181) en son quatorzième consistoire de mars 1179, lors du troisième concile du Latran, légat du pape en 1181 : 43 - Laborans, nommé cardinal diacre au titre de Sainte-Marie du Portique d’Octavie par Alexandre III (1160-1181) en son septième consistoire, en 1171, puis promu cardinal prêtre de Sainte-Marie du Trastevere au titre de Saint-Calixte, mort vers 1189/1190 : 43 - Pietro de Bono, chanoine régulier, nommé cardinal prêtre au titre de Sainte-Suzanne par Alexandre III (1160-1181) en son huitième consistoire de septembre 1173, mort en 1197 : 43 - Pierre, cardinal prêtre au titre de Saint-Laurent-dans-la-Maison-de-Damase : 24 - Teodino degli Atti, osb, nommé cardinal prêtre au titre de saint Vital par Alexandre III (1160-1181) en son troisième consistoire de 1165, puis promu cardinal évêque de Porto et Sainte-Ruffine en son quatorzième consistoire de mars 1179, lors du troisième concile du Latran, mort mi 1186 : 24, 43 - Ubaldo Allucingoli, o. cist., nommé cardinal au titre de Sainte-Praxède par Innocent II (1130-1143) lors de son onzième consistoire en 1141, promu cardinal évêque d’Ostie par Adrien IV (1154-1160) lors de son deuxième consistoire en 1159, élu pape sous le nom de Lucius III, le 1er septembre 1181 († 23 novembre 1185) : 24 - Ubaldus Caccianemici, chanoine régulier de l’abbaye Sainte-Marie di Reno, nommé cardinal prêtre au titre de Sainte-Croix de Jérusalem, lors du premier consistoire de Lucius II (1144-1145), en juin 1144 : 24 - Ugo Ricasoli, nommé cardinal diacre au titre de Saint-Eustache par Alexandre III, lors de son troisième consistoire, en 1165, décédé vers 1182 : 24 - Vibiano Tomasi, nommé cardinal diacre au titre de Saint-Nicolas in-Carcere-Tulliano par Alexandre III (1160-1181) en son neuvième consistoire du 7 mars 1175, puis ensuite promu cardinal prêtre au titre de Saint-Etienne-le-Rond au Mont-Coelius, mort après novembre 1185 : 43 Cécile : voir Clermont. chapelain : voir Garin, Jean Châlons : - archidiacres : * Renard (Rainardus) : 50

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* Robert, archidiacre d’Astenois parent (cognatus) de maître Guillaume et son frère Maurice, apparaît dans les actes des évêques de Châlons depuis 1147, d’abord comme écolâtre, puis archidiacre en 1153 jusque 1174/7527 : 11, 26 * Robert : 50 - chancelier : * Gérard : 26, 39, 40 - chapelain : * Jean : 26 * Renaud (Renaldus) : 42 * Renard (Raynardus) : 39, 40 - chapitre cathédral Saint-Etienne : * chanoine : • Roger Jourdain : 11 - chapitre collégial Sainte-Trinité, fondé vers 1024/25 par le prévôt du chapitre cathédral qui obtint de l’évêque Roger Ier un terrain jouxtant la cathédrale et dont l’église fut consacrée en 1026 où furent installés six chanoines : * chanoine : • Jean : 11 - doyens : * Guy : 72 * Michel : 39 * Nicolas : 50 * Payen : 50 * Roland : 26 * d’Eclaires : Garnier : 26 - écolâtre : * Pierre : 50 * Robert : voir archidiacre d’Astenois. - évêques : * Boson (1153-1163) : 8,12 * Guy  II de Pierrepont, ancien doyen du chapitre de Laon, évêque de Châlons (1142, après le 28 mai – 1147, 26 janvier) : 5 * Guy III de Joinville, né en 1125, fils de Roger de Joinville et Adélaïde de Vignory, frère de Geoffroi III, sire de Joinville, élu évêque de Châlons en 1164, mais ne fut consacré que l’année suivante en raison de l’hostilité de l’archevêque de Reims, Henri de France, mort en Terre sainte le 18 janvier 1190 : 26, 29, 39, 40, 42, 50 - maître : Jacques : 26 - prêtre : * Garin : 50 * Hugues : 42 * Milon : 50

27 cf. Marie-Josèphe Gut-Bondil, Les actes des évêques de Châlons des origines à 1201. Étude diplomatique et catalogue, thèse de l’Ecole des chartes, Paris, 1955.

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Charmontois : Biteri de – : 88, 89 chancelier : - Alberto di Mora, chancelier pontifical : voir cardinaux. - Gautier de Sorcy : voir Toul. - Gérard : voir Châlons. - Hugues d’Audun : voir Verdun - Thierry : voir Toul et Verdun. chanoines : - de Châlons : voir Châlons. - de Metz : voir Metz. - de Toul : voir Toul. - de Verdun : voir Verdun. - Jean : 5 - Richer : 5 chapelains : - Garin : voir Verdun. - Jean : voir Châlons et Verdun - Renard : voir Châlons. Châtillon (abbaye cistercienne du diocèse de Verdun, fondée par Himmerod, puis passée dans la filiation de Trois-Fontaines) : - abbés : * Geoffroi, abbé de Châtillon : (1187-1190) * Gilbert, premier abbé de Châtillon jusqu’en 1168, puis second abbé d’Himmerod (1168-1189) : 23 - convers : * Rayrus : 33 Châtrices (abbaye arrouaisienne, diocèse de Châlons) : - abbés : * Eustache (1142-1147) : 11 * Ymar (1147-1170 …) : 11 Chaumousey, abbé Gui : Annexe A no 3 Chauvency : - Raimbaud : 13, 17 Chazelles : - Etienne, gendre de Richer, et beau-frère de Jacques : 45 - Jacques, fils de Richer, et beau-frère d’Etienne : 45 - Richer, père de Jacques et beau-père d’Etienne : 45 Cheminon, abbaye cistercienne : - abbé : Henri (v. 1203 – v. 1213) : 88 chevalier : voir miles. Chiny : - Albéron, évêque de Verdun (1131-1156) : voir Verdun. - Arnoul, évêque de Verdun (1171-1181) : voir Verdun.

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- Ide de Chiny, fille d’Albert, comte de Chiny (1131-1163), et d’Agnès de Bar, nièce d’Albéron de Chiny, évêque de Verdun, sœur d’Arnoul, évêque de Verdun, épouse de Gobert V d’Apremont (voir Apremont), mère de Louis et de Geoffroi Ier d’Apremont : 33 Christ (voir aussi Jésus Christ) : 1, 3, 23, 24, 29 Clairlieu, abbaye cistercienne : - abbé : Etienne (mentionné dans une charte de Bertram, évêque de Metz, du 20 novembre 1201) : Clémence (dame), belle-mère de Garslius : 45 clercs : - voir Constance : 47, 48 - Eudes : 2 - Garnier : 47 - Guiard : 2 Clermont (voir aussi Sainte-Menehould28) : - Albert, dit Pichot29, miles, seigneur de Sainte-Menehould, fils de Raoul, seigneur de Sainte-Menehould, père de Raoul, épousa l’héritière de Dudon Ier de Clermont, ce qui lui conféra le titre de seigneur de Clermont ; il avait pris l’habitude de régulièrement ravager les terres de l’évêché de Verdun ; dans l’une de ses expéditions contre l’évêque de Verdun Albéron de Chiny, il fut fait prisonnier et l’était encore en 114430 ; il apparaît régulièrement pendant une quarantaine d’années où il continue à ravager les évêchés de Verdun et de Châlons ; le 14 août 1181, l’évêque de Verdun, Arnoul de Chiny, trouva la mort à Sainte-Menehould en venant assiéger son château : 13, 15, 32 - Cécile, épouse de Raoul, seigneur de Clermont, mentionnée en 1219 comme étant suzeraine de Félicité de Beauzée : 106 - Dudon II31, seigneur de Clermont (…1131/39-1156…), eut une fille qui épousa Albert de Sainte-Menehould : il se trouve ainsi être le grand-père de Raoul de Clermont : Annexe A no 1 (Exordium) - Raoul, fils d’Albert, seigneur de Sainte-Menehould, et petit-fils de Dudon, seigneur de Clermont, lui-même seigneur de Clermont, bienfaiteur en 1219 de l’abbaye de Lisle-enBarrois : 34 - Thierry Rufus : 15 Commercy : Adam : 25 Comtesse (Udelatte dite), fille de Herbert avoué de Beaulieu : 104

28 Cf. Jackie Lusse, « Les seigneurs, les châtelains et les châteaux de Sainte-Menehould (Marne) », Études marnaises (Mémoires de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne), t. CXXXIII, 2018, p. 17-82 (p. 26-39). 29 Jackie Lusse, art. cit., p. 31-33. 30 Cf. Laurent de Liège, Gesta, op. cit., p. 515. 31 Dudon II de Clermont apparaît à plusieurs reprises comme témoin de chartes d’Albéron de Chiny : donation à l’abbaye Saint-Vanne de Verdun, en 1131-1139, de la fontaine Saint-André sise sur le ban de l’abbaye (Bloch, no LXXXVIII, p. 116) ; en 1143-1148, il est cité à deux reprises comme témoin de la charte d’Albéron de Chiny notifiant l’installation des moines cisterciens d’Himmerode à Châtillon-en-Woëvre (original, Meuse, 14 H 1, pièce no 3). En 1156, il est à nouveau témoin d’une charte du même évêque pour Châtillon (original, Meuse, 14 H 1, pièce no 5).

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Condé : - chapelain / vicaire * Aubry : 70, 72, 80, 81, 83 * Dreux (Drogo) : 38, 69, 93 * Dudon : 69 * Jean dit Le Noir, prédécesseur de Dreux : 69 * Lambert, prédécesseur de Dreux : 69 - Gérard L’Avernetz : 93 - Jean, fils d’Archenbat : 93 - Rothard : 38. Conon : voir Mussy. Constance : - clerc : 47, 48 - de Saint-André : voir Saint-André. Cornay - Eudes (Odardus) de Cornay (fils de Garin de Cornay), frère de l’archidiacre de la Rivière, Jean, est attesté entre 1144 et 1161/62 : 15 - Jean de Cornay (fils de Garin et frère d’Eudes), archidiacre de la Rivière : voir Verdun, archidiacres de la Rivière. - Rainier de Cornay, archidiacre de la Rivière : voir Verdun, archidiacres. Costa : Pierre de : 40, 42 Courcelles : - Hebraud : 36 - Raoul, laïc : 96 Cousances : Pierre : 32 D Damien : - d’Apremont : voir Apremont. - de Rembercourt : voir Rembercourt. Dampierre : - Renard, seigneur de Dampierre : 104 Desiei, témoin : 85 Deuxnouds : - Herbert : 89 - Letard miles : 25 Dieue : Ponce, détenteur d’un fief à Deuxnouds : 100 Dominique (Dominicus) : - de Riaucourt : voir Riaucourt. - témoin : 66, 89 Dommartin : - Dudon, miles : 6 - Payen (Paginus) : 6 - Pierre, neveu de Dudon de Dommartin : 6

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doyen : - Hecelin, oncle de Garnier : 41 - Roland : voir Châlons. - d’Eclaires : voir Châlons. - de Verdun : voir Verdun. Drogo : voir Dreux. Dreux (Drogo) : - curé de Condé : voir Condé. - de Nettancourt : voir Nettancourt. - prêtre : 32 Dudon : - moine : voir Beaulieu. - trésorier de Beaulieu : voir Beaulieu. - de Clermont : voir Clermont. - de Dommartin : voir Dommartin. - de Josaincuria : voir Josaincuria. - de Longeville : voir Longeville. - de Praye : voir Praye. - de Rembercourt : voir Rembercourt. - fils de Jean le potier (tornarius) : 88 - frère de Martin : 10 - miles : 47 - vicaire de Condé : voir Condé. Dugny : Guéry : 85 E échanson : voir bouteiller. Eclaires : - Constance : 32 - Garin : 32 - Garnier, prêtre : 32 Elie d’Apremont : voir Apremont. Elisabeth de Bulainville : voir Bulainville. Emelin : voir écolâtre, Verdun. Erize : - Bernaclède, clerc : 68 - Olry, clerc : 68 Ermenarde de Salmagne : voir Salmagne. Etienne : - abbé de Clairlieu : voir Clairlieu. - miles : 47 Eudes : - citain de Metz : voir Metz - clerc de Erize : 2 - témoin en 1154 : 8

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- de Bulainville : voir Bulainville. - de Cornay : voir Cornay. - de Saulx : 15 - de Sorcy, archidiacre : voir Toul. Eustache, abbé : voir Monthier-en-Argonne. Evaux, abbaye cistercienne créée en 1130 par Ebles, comte de Montfort, Thibaut II, comte de Champagne, et les moines de la Crête, sur le ban du village de Frescourt, village disparu au xviie siècle : 25, 36, 70 - abbé : * Haimon n’apparait que dans un seul acte du fonds de l’abbaye, un original daté de 1190 d’Agnès, comtesse de Bar, notifiant des donations accordées à l’abbaye (Meuse, Fonds de l’abbaye d’Evaux, 16 H 5, pièce no 33). Sa mention (quondam abbas) dans le Cartulaire de Lisle-en-Barrois permet de déduire que vers 1195/98, il avait résigné sa charge abbatiale : 70. * Thibaut, troisième abbé d’Evaux, apparaît en 1169 dans une charte pour Lisle-en-Barrois (no 25), et souvent comme arbitre, ainsi entre les abbayes de Beaupré et Flabémont en 1174, et en 1183 entre Etival et Beaupré ou encore entre Cheminon et Val-Secret : 25, 36 Evêques : - de Châlons : voir Châlons. - de Metz : voir Metz. - de Toul : voir Toul. - de Verdun : voir Verdun. Evres : - Garin, frère de Guéry : 46 - Guéry, frère de Garin : 46 F Falco : voir Foulque. Félicité : voir Beauzée. Firnevoi : Richer : 25 Flabémont (abbaye prémontrée), abbé Hugues : Annexe A no 3 Flandrine de Rembercourt : voir Rembercourt. Fouace : - Baudouin Fouace, chevalier de Bar (1177-1189), fils de Guiard Fouace, fut le premier mari de Oda-Everade de Latour (fille de Thiery de Latour) dont il eut trois enfants : Geoffroi (1216-1234) seigneur de Latour, avoué de Harville, Baudouin et une fille : 34, Annexe A no 2 - Guiard Fouace, père de Baudouin Fouace : 7, 22, Annexe A no 1 (Exordium) Foulque : - clerc : voir Verdun, chapitre. - de Bar, maître : voir Toul. - de Labry : voir Labry. - de Rembercourt : voir Rembercourt. - maître : 7 Frédéric : - abbé de Jandeurs : voir Jandeurs. - doyen de Toul : voir Toul.

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frère : - Thibaut : voir Monthiers-en-Argonne. Fromeréville : Milon : 15 Fulco : voir Foulque. G Galfridus : voir Geoffroi. Ganneis, Simon de, abbé : 21 Garin (Garinus, Varinus) : - chanoine de Saint-Maxe : voir Bar. - chapelain et clerc : 2, 6 - curé de Revigny : 25 - doyen de Louppy : voir Toul. - prévôt de Saint-Maxe : voir Bar. - oncle de Thierry, curé de Laimont : 25 - d’Evres : voir Evres. - de Laimont : voir Laimont - de Saint-André : voir Saint-André. - de Souilly : voir Souilly. - de Stainville : voir Stainville. - miles : 68 - Ridel : 79 Garnier (Warnerus, Warnerius) : - abbé de Sainte-Marie-au-Bois : voir Sainte-Marie-au-Bois. - clerc : 47 - de Beaumont : voir Beaumont. - de Nettancourt : voir Nettancourt. - neveu du doyen Hecelin : 41 - témoin en 1154 : 8 - prêtre d’Eclaires : 32 Garsilius, gendre de dame Clémence : 45 Gautier (Valterus, Walterus) : - abbé de Riéval : voir Riéval. - abbé de Saint-Paul : voir Saint-Paul de Verdun. - abbé de Trois-Fontaines : voir Trois-Fontaines. - archidiacre de Reynel : voir Toul. - de Moncourt : voir Moncourt - de Laimont : voir Laimont. - de Maisonvisinos : voir Maisonvisinos. - de Omnibus : 1 - fils d’Albert Chauvis : 85 - le Blanc (Albus), oncle de Thierry : 46 - le cuisinier (cocus) : 35 - moine : 68 - Moricus, neveu d’Amoger : 19

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Gimécourt : Goufaud : 43 Génicourt : - Elisabeth, épouse de Goufaud, mère de Ponce et Hugues : 32 - Goufaud, mari d’Elisabeth, père de Ponce et Hugues : 32 - Hugues, fils de Goufaud et Elisabeth, frère de Ponce : 32 - Ponce, fils de Goufaud et Elisabeth, frère de Hugues : 32 Geoffroi (Galfridus, Godefridus, Godfridus) : - abbé de Châtillon : voir Châtillon. - de Norroy, chanoine de Verdun : voir Verdun. - évêque de Châlons : voir Châlons. - Damage : 56 - d’Apremont : voir Apremont - de Beauzée : voir Beauzée. - de Dannevoux : voir Dannevoux. - de Joinville : voir Joinville. - de Moncourt : voir Moncourt - de Mousson : voir Mousson. - de Salmagne : voir Salmagne. - le Lancier (Gaufridus Hasteus), mari de Helwide et père d’Haibert, était manifestement un proche de la famille d’Olry de Lisle : 1, 19, Annexe A no 1 - prêtre : 15 Gépuin, prêtre : 34 Gérard : - chancelier : voir Châlons. - prévôt de Saint-Siméon : voir Trèves. - Gérard L’Avernetz : voir Condé. - de Vanault : voir Vanault. Gerbert : - moine : voir Beaulieu. Gervais : - abbé de Beaulieu : voir Beaulieu. - abbé de Monthiers-en-Argonne : voir Monthiers-en-Argonne. - prêtre : 45 (voir Metz). Ghiltanus : 41 Gilbert, curé de Vavincourt : 70 Gippuinus : voir Gépuin. Girard, châtelain de Bar : voir Bar. Godefridus : voir Geoffroi Gontier : - abbé de Lisle : voir Lisle. - de Sanctissimis : 16 Goufaud (Volfaudus) - de Gimécourt : voir Gimécourt. - de Génicourt : voir Génicourt.

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Grandpré (comte de) : - Henri Ier, comte de Grandpré (1120-1150), comte de Verdun de 1120 à 1125 : 1 - Robert : voir Verdun, archidiacre d’Argonne et évêque. Grangia, Guéry de : 17 Grèves : Pierre : 25 Griscourt : - Hugues, miles : 1, 2, 4, 6 Guéry (Vidricus, Viricus, Virricus, Werricus, Widericus) - Adillius : 32 - de Bannoncourt : voir Bannoncourt. - de Beurey ou de Burey : voir Beurey ou Burey. - de Bulainville : voir Bulainville. - de Dugny : voir Dugny. - d’Evres : voir Evres. - de Saint-André : voir Saint-André. - de Sampigny : voir Sampigny. - frère de Savarin : 32 Guiard (Gujardus, Wiardus) : - clerc : 2 - Fouace : voir Fouace. - voir Maulan. Guillaume - abbé de Mureau : voir Mureau. - archidiacre : voir Trèves. - de Saint-Martin, chanoine : voir Metz. - de Souilly : voir Souilly. - le Bavard (Wilhelmus lingueosus) : 17 - le jeune (Juvenis) : 45 Guy : - abbé de Chaumousey : voir Chaumousey. - évêque de Châlons : voir Châlons. - le Mangeur (Wido manducator) : 1 H Haibert - avoué de l’abbaye de Lisle : voir Lisle. - de Lavoye : 15 - fils de Geoffroi Le Lancier : 19 Haimon : - abbé d’Evaux : voir Toul. - archidiacre de Toul : voir Toul. Haymo : voir Haimon. Hattonchâtel : - Olry d’Hattonchâtel, fils de Garnier Ier de Sampigny et Dieulouard, frère de Garnier II de Sampigny : 38

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Haute-Seille, abbé Henri : Annexe A no 12 Hecelin : - doyen : 41 - père de Martin : Helwide : - de Lisle : voir Lisle. - épouse de Geoffroi le Lancier (Gaufridus Hasteus), mère d’Haibert : 1, 19 - épouse de Richard, habitant de Bar-le-Duc, donateur de la moitié d’une vigne à Bar : 107 Helyas : voir Elie. Henri : - abbé de Cheminon : voir Cheminon. - abbé de Haute-Seille : voit Haute-Seille. - de France, archevêque de Reims : voir Reims. - de Lorraine, évêque de Toul : voir Toul. - de Riaucourt : voir Riaucourt. - maître : 8 - comte de Bar : voir Bar. - comte de Grandpré : voir Grandpré. - de Blieskastel : voir citain de Metz et évêque de Verdun - de Porte-Sailly, citain paraige de Metz : voir Metz. - de Riaucourt : voir Riaucourt. Herbert : - doyen de Chardogne : voir Toul. - prêtre : 16 - de Riaucourt : voir Riaucourt. Heribertus : voir Haibert. Hermann, témoin : 85 Herpont : - André beau-frère de Thierry de Souilly, miles : 46 - Herbelin (Herbelinus), peut-être le fils d’André de Herpont (?) : 79 Hilduin de Saint-André : voir Saint-André. Himmerod (abbaye cistercienne) : - abbé : Raoul (1134-1169) : 23. Honorius III (1216, 18 juillet – 1227, 18 mars) : 109 Hubert de Rembercourt : voir Rembercourt. Hugues : - abbé : voir Flabémont et Lisle-en-Barrois. - d’Audun, chancelier et archidiacre : voir Verdun. - d’Esch : 17. - prieur : voir Saint-Mihiel. - frère de Mathieu, citain de Metz : voir Metz. - Le Blanc : 29, 71 (voir aussi : Toul, doyen de Bar) - le Mutilé (Truncus) : 19 - témoin : 4 - Walflard, témoin : 22

I n d e x d e s no ms d e pe rso nne s

Hona : non identifié - Ancher : 7 Hulduinus : voir Hilduin. I Isembard - de Lessy : voir Lessy. - de Nettancourt : voir Nettancourt. Issoncourt : - Baudouin, frère d’Hebrand : 43 - Hebrand, frère de Baudouin : 43 - Milon : 1 - Raoul : 15, 17 J Jacques de Souilly : voir Souilly. Jean : - archevêque de Trèves : voir Trèves. - chanoine de Saint-Maxe : voir Bar. - chanoine de Sainte-Trinité : voir Châlons. - chapelain : 2, 8 - clerc : voir Verdun, chapitre. - curé de Port : voir Port. - dit Le Noir, curé de Condé : voir Condé - de Bulainville : voir Bulainville. - de Cornay : voir Verdun, archidiacre. - de Rozérieulles : voir Rozérieulles. - fils d’Archenbat : voir Condé. - fils de Herbert avoué de Beaulieu : 1044 - le potier (tornarius), père de Dudon : 88, 89 - Libathes : 88, 89 - notaire : voir Toul. - prêtre de Dieue : voir Verdun. - sénéchal : 42 - témoin : 88, 89 Jean-Baptiste (fête de la nativité de saint) : 4, 7 Jandeurs ou Lisle-en-Rigault (abbaye prémontrée), abbé Frédéric : Annexe A no 3 Jérémie (Jeremias) : - clerc : voir Verdun. - curé de Bulainville : voir Bulainville. Jesaunicuria, Josaincuria : - Dudon, clerc, puis curé : 68,93 - Lambert, frère : 93 Jésus Christ (voir aussi Christ) : 23, 24 Jobert (Joisbertus), prêtre : 7

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Jocelin, miles : 41 Joifridus : voir Geoffroi. Joffridus : voir Geoffroi. Joinville : - Geoffroi III, sire de Joinville (vers 1137 – vers 1188), fils de Roger de Joinville et Adélaïde de Vignory, frère de Guy de Joinville, évêque de Châlons : 29 - Guy de Joinville, évêque de Châlons (1164-1190) : voir Châlons. Jovilliers, abbaye prémontrée : 109 - abbé : 109 - prieur : 109 Jouy : - Emery (Neimericus), citain de Metz, mari de Wiburge, père de Jean : 45, 56 - Jean, fils d’Emery : 45 - Simon Raimond, gendre d’Emery de Jouy : 56 - Wiburge (Wiburgis) dite Torteres, épouse d’Emery de Jouy, mère de Jean : 56 L Labry : - Foulque, frère de Ponce : 85 - Ponce, frère de Foulque : 85 Laimont : - Arnoul, miles : 93 - Asceline, mère de Guiard : 25 - Garin, frère de Vivien et Gautier : 22, 25, 43 - Garin, miles : 66, 93 - Gautier, frère de Garin et Vivien : 25 - Guiard, fils d’Asceline : 25 - Vivien, frère de Garin et Gautier : 25 - curé de Laimont : Thierry : 25, 44, 68, 93 Lambert : - chanoine : voir Verdun, chapitre. - curé de Condé : voir Condé. Laurent de Liège, moine de Saint-Vanne de Verdun, auteur des Gesta episcoporum Virdunensium et abbatum Sancti Vitoni (M.G.H., SS, t. XIII) : 1, 33 Lavoye : - Dominique : 30 - Haibert : 15 Lebuin, citain de Metz : voir Metz. Lemmes, Marius de : 17 Lessy, Isembard de : 85 Letard de Salmagne : voir Salmagne. Leucharde, femme d’Albert, avoué de Saint-Maur : 13 Leudon de Vanault : voir Vanault. Leuques (ancien nom – qui a perduré au Moyen âge – des habitants de la cité gallo-romaine et du diocèse de Toul) : 20, 22, 29, 68, 81

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Lisle : - abbaye : passim. * abbés : • Arnoul, quatrième abbé cistercien (1191-1198), fut accusé, en 1192, de désobéissance envers son père abbé dans une dispute avec Monthiers-en-Argonne à laquelle il dut envoyer 160 chênes ; il fut également accusé de fréquents mensonges au chapitre général cistercien de 1195 ; il accorda à Guillaume, chevalier d’Apremont, de célébrer son anniversaire le lendemain de la Purification ; le 29 janvier 119832, il conclut un accord avec l’abbaye de Saint-Mihiel sur leurs droits respectifs dans la paroisse de Condé ; il démissionna semble-t-il peu après, en cette même année 119833 ; il vivait encore en 120134 : 64, 65, 73a, 86 et Annexe A nos 7, 8,12. • Eustache, chanoine d’Arrouaise, fondateur en 1134 de Monthier-en-Argonne, puis en 1142 de Châtrices et enfin aux Anglecourt de Notre-Dame de Lisle en 1143 ; son obit est porté au 30 mars, sans doute de 1147, au Nécrologe d’Arrouaise (canonicus noster) ainsi qu’à celui de Saint-Médard de Tournai (Eustacius Argonensis abbas) : 1, 16, Annexe A no 1 • Geoffroi (1198-1202), en 1202, acheta un bien à l’abbé de Haute-Seille ; il mourut en 120235 : Annexe A no 10. • Gontier, troisième abbé cistercien (1170-1191), reçut en 1175 de Robert de Souilly l’alleu de Menoncourt ; en 1177, le droit de libre passage par Conflans, Dommartin et Hagéville accordé par Gobert V d’Apremont et son beau-frère Hugues de Mussy et, d’autre part, de l’abbesse Élisabeth de Saint-Maur tout ce que son abbaye possédait à Hattonmesnil ainsi que le bois d’Yvraumont ; en 1178, du bois Le Chanet et de la terre dénommée Long-Conseil ; cette même année, il est témoin d’une charte de l’élu de Verdun, Arnoul de Chiny, pour l’abbaye de Saint-Benoît-en-Woëvre36, abbaye mère de Notre-Dame de Lisle et d’un acte du comte de Bar, Henri Ier, prenant sous sa garde l’abbaye de Beaulieu ; en 1181, il reçut la dîme de Menarval ; il obtint la seconde confirmation des biens de l’abbaye par le pape Lucius III en 118237 ; en 1183, il est témoin de l’acte de jugement réglant la querelle entre les abbayes de Beaupré et d’Etival ; en 1190, au chapitre général de Cîteaux, c’est peut-être lui qui est condamné à une pénitence de trois jours (levis culpa) pour avoir fait servir dans sa communauté une ration supplémentaire de fromage, le vendredi ; à ce même chapitre, lui est reconnu la filiation de Saint-Benoît-en-Woëvre que contestait l’abbé de Monthiers-en-Argonne ; en 1190 également, Robert de Grandpré, archidiacre d’Argonne, lui accorde ce qui dépendait de l’église Saint-Sulpice de Bulainville ; vers cette époque, Bertram, évêque de Metz, accorde le libre passage sur le pont de la Moselle à Moulins, et l’abbaye Saint-Airy de Verdun des terres au-dessus de

32 Cf. no 73. 33 Et non en 1197, comme l’indique la series abbatum, p. 4. 34 Cf. Series abbatum, 18 H 1, t. 1, p. 4 et 5. Voir aussi no 86. 35 Ibid., p. 5. 36 Denaix, Chartes de Saint-Benoît, no 23, p. 70-71. 37 Cf. no 43.

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la grange de Deuxnouds ; il mourut en 1191 : 30, 33, 35, 38, 41, 43, 52, 54, 55, 57, ainsi que Annexe A nos 2, 3, 4, 5, 6, 7 • Hugues, venu de Saint-Benoît-en-Woëvre, fut le deuxième abbé cistercien de NotreDame de Lisle (1154-1170). Il est mentionné pour la première fois en 1154 dans une charte de l’évêque de Châlons, Boson. Vers 1161, il se voit confirmer par Rainier et Helwide d’Apremont les donations antérieurement faites par Olry et Mathilde de Lisle. Dans une notice de Gobert  IV d’Apremont, il est par erreur qualifié d’abbé de Saint-Benoît en-Woëvre (alors qu’il n’y a jamais eu d’abbé de ce nom dans cette abbaye). C’est sous son abbatiat, sans doute vers 1162/1163 que l’abbaye quitta le site de Lisle/Les Anglecourt (qui dès lors devint grange) et donc le diocèse de Verdun, pour s’installer un peu plus au sud, dans le diocèse de Toul, à Merche, dans la petite vallée de la Melche). Entre 1163 et 1167, Richard III de Durbuy, élu de Verdun, lui donna l’église de Deuxnouds. Hugues obtint la première confirmation du pape Alexandre III en 116938. En 1170 (dans une charte de l’évêque de Châlons, Guy de Joinville39) il est dit « tunc temporis ecclesiæ illi preerat » ce qui laisse supposer soit qu’il se serait démis de sa charge abbatiale, ou plus vraisemblablement qu’il était décédé : 12, 16, 21, 23, 24, 26 • Jean Ier, venu de Saint-Benoît-en-Woëvre, premier abbé cistercien de NotreDame de Lisle (1149-1154), reçut en 1154 de Boson, évêque de Châlons, l’autel de Vaudoncourt ; entre 1149 et 1154, il conclut avec Adélaïde, abbesse de Saint-Maur de Verdun, un arrangement relatif à leurs pâtures de Chaumont, qui seront communes, à la condition que l’abbé paye chaque année, en la fête de saint Jean-Baptiste, deux sous de châlonnais à l’abbesse et deux deniers à son avoué ; il mourut en 115440 ; il a été inscrit au sanctuaire cistercien : 8, 22 • Jean II, succéda à Geoffroy en 1202 ; en 1205, son cas est abordé au chapitre général car, selon la rumeur, il aurait reçu un petit enfant en bas âge ; en 1208, les redevances dues pour les places à sel détenues à Marsal et à Vic lui sont notifiées par l’évêque de Metz, Bertram ; en 1209, le cas de l’un de ses convers est examiné en chapitre général pour avoir gravement fauté envers la pureté de l’ordre ; en 1212, avec les abbés de La Chalade et de Villers-Bettnach, il se voit enjoint par le chapitre général de rappeler d’urgence les convers qui avaient été prêtés au comte de Bar Thiebaut Ier ; il vivait encore en 1220, année où il apposa son sceau sur un acte : Annexe A nos 13, 14, 15, 16, 17. • Thierry, abbé des chanoines réguliers de Notre-Dame de Lisle, succéda au fondateur, l’abbé Eustache, à la mort de ce dernier, le 30 mars 1147 ; sur demande d’Albéron de Chiny, évêque de Verdun, il se vit obligé d’approuver avec l’ensemble de ses chanoines le transfert de l’abbaye de chanoines réguliers de Monthier-en-Argonne à l’abbaye de Trois-Fontaines et à l’ordre cistercien, recevant également l’ordre d’excommunier et d’expulser tout éventuel contradicteur et de ne pas accueillir un quelconque perturbateur : il quitta vraisemblablement l’abbaye quand celle-ci fut transférée aux cisterciens venus de Saint-Benoît-en-Woëvre, vers 1149 : 5

38 Cf. no 25. 39 Cf. no 26. 40 Series abbatum, 18 H 1, p. 4.

I n d e x d e s no ms d e pe rso nne s

* convers : Nerpaudus : Annexe A no 15 * moines : • Dudon : 33 • Pierre : 33 - prieur de l’abbaye de Lisle : * Raoul : 33 * Vibard : 5 - avoué de l’abbaye de Lisle : * Haibert (Haibertus, Heribertus), fils d’André et de Nicole, apparaît sous Albert de Mercy (1156-1162) et sous Arnoul de Chiny (1177) : 15, 32 - lignage : * Helwide, fille d’Olry de Lisle et Mathilde, épouse de Rainier, miles d’Apremont, mère d’Abelin et Olry et peut-être aussi d’Arnoul, miles, Guéry, Haibert et Alexandre : 1, 16, Annexe A no 1 * Mathilde, épouse d’Olry de Lisle (cf. infra) : 1, 2, 16, Annexe A no 1 * Olry, frère de l’archidiacre de Verdun Guy41, mari de Mathilde et avec elle fondateur de l’abbaye Notre-Dame sur le site primitif des Anglecourt qu’ils dotèrent de terrains offerts à l’abbé Eustache apparaît dans les sources depuis 113142 ; leur fille, Helwide, épousa Rainier d’Apremont : 1, 2, 15, Annexe A no 1 Longeville : Dudon : 25 Louis VII le Jeune, roi des Francs (1137-1180) : 8 Louppy : - clerc : Aubry : 93 - curé et doyen : Garin : 44, 68 - doyen, Guéry : 93 - Adélaïde, épouse de Geoffroi de Louppy : 108 - Awucinus, frère de Guillaume de Louppy : 93 - Geoffroi, miles puis seigneur de Louppy, homme lige du comte de Bar Henri II, mari d’Adélaïde : 89, 108, 112 - Guillaume, frère d’Awucinus : 93 Lucius, pape : voir pape. Luxembourg (comte de) : voir Thiébaut, comte de Bar.

41 Laurent de Liège (M.G.H., SS, t. X, p. 501-502) a raconté la lutte menée contre le clan impérial et l’évêque Richard II de Grandpré par cet archidiacre verdunois qui en récompense de ses services fut nommé par le pape Pascal II évêque d’Albano, au décès de Richard (26 février 1115) mais il mourut, avant d’avoir pu être consacré, le 14 octobre 1115 (obit au Nécrologe de la cathédrale, éd. Aimond, J.G.L.G.A. p. 284 et n. 10). C’est en évoquant la fondation des Anglecourt / Lisle que Laurent de Liège signale le lien de parenté : « Eustachius quoque, vir reverentissimus et Monasterii in Argonna itemque Castri-loci duorum coenobiorum aedificator et pater, abbatiam ex dono praesulis [Alberonis] fundavit in insula supra Acram fluvium, in alodio episcopali reddito ab Ulrico, fratre Guidonis archidiaconi, de quo multa retuli » (Laurent de Liège, op. cit. p. 512-513). 42 Il est témoin de deux chartes pour Saint-Vanne de Verdun (cf. Bloch : no 88, datée de 1131-1139, et no 92, de 1136 à 1148 environ). En 1141, il souscrit la charte de l’archevêque Samson de Reims pour Orval (cf. Goffinet no 9). Il apparait également dans cinq chartes pour Saint-Benoît-en-Woëvre (cf. Denaix nos 2 (1134), 3 (1138), 6 (1143), 8 (1145) et 10 (1146). On le rencontre ainsi une dizaine de fois entre 1131 et 1146.

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M Maidières : - Baudouin : 27 - Hodiarde, veuve de Baudouin de Maidières : 27 Maisonvisinos : - Gautier : 25 - Mirabel, épouse de Pierre : 25 - Pierre, mari de Mirabel : 25 maître (magister) : - Achard : voir écolâtre, Verdun. - Aynard : voir Toul. - Foulque (Falco) de Bar : voir Toul. - Guillaume, frère de Maurice, apparentés à Robert, archidiacre de Châlons : 10 - Henri : 8 - Jacques : voir Châlons. - Nicolas : voir Verdun. - Pierre de Breuil : voir Châlons. - Robert : voir Châlons Manassés de Saint-Mihiel : voir Saint-Mihiel. Marat : - Adon, frère de Jean et Foulque : 15 - Foulque, frère de Jean et Adon : 15 - Guiard : 18, 22 - Jean, frère (sans doute aîné) d’Adon et de Foulque : 15 Marie, épouse de Herbert, avoué de Beaulieu : 104 Marius de Lemmes : voir Lemmes. Marolles, témoin : 14 Martin : - fils d’Hecelin : - frère de Dudon : 10 - li Richart : voir Senard. Mathilde : - de Lisle : voir Lisle. - de Souilly : voir Souilly. Mathieu : 85 - frère de Hugues, citain de Metz : voir Metz. Maulan : - Guiard : 75 Maurredus, témoin : 68 Maurice, frère de maître Guillaume, apparentés à Robert, archidiacre de Châlons : 11 Mauvoisin (Malus Vicinus), citain de Metz : 85 Merauvaux, Garsirius de : 222 Metz : - chanoine du chapitre cathédral Saint-Etienne : * Guillaume de Saint-Martin : 45

I n d e x d e s no ms d e pe rso nne s

* Robert, écolâtre : 45 - chanoine de la collégiale Saint-Thiébaut : * Simon, frère d’Anselme citain de Metz : 85 - citains : * Albert : 85 * Albéron : 85 * Amicus Parvus Episcopus : 56, 85 * Anselme, frère de Simon chanoine de Saint-Thiébaut, et mari de Constance dite Floria : 85 * Anselme d’Outre-Seille, paraige : 85 * Baudouin Le Flamand (Flandrensis) : 85 * Bertrand, neveu de Philippe de Montigny : 85 * Bon-enfant (Bonus Puer) : 85 * Bon-enfant d’Outre-Moselle (Bonus Puer de Ultra Mosellam) : 85 * Bonus Malum Os : 56 * Constance dite Floria, épouse d’Anselme : 85 * Eudes : 56 * Foulque de Labry : 85 * Gérard, villicus : 85 * Henri de Porte-Moselle, frère de Raoul, paraige : 85 * Henri de Port-Sailly, citain paraige de Metz, frère de Nicolas : 56, 85 * Hugues à la Dent (Ad Dentem) : 85 * Hugues de Curie : 85 * Hugues, frère de Mathieu : 56, 85 * Jacques Pilate (Jacobus Pilatus) : 85 * Lebuin (Libinnus) : 56, 85 * Mathieu, frère de Hugues : 56, 85 * Mauvoisin (Malus Vicinus) : 85 * Nicolas de Port-Sailly, frère d’Henri, paraige : 85 * Nicolas Segar : 85 * Nicolas Teccasinus : 85 * Nicolle Corbels, maître échevin en 1200 : 85 * Philippe d’En-Jurue, paraige : 85 * Philippe de Montigny, oncle de Bertrand : 85 * Pierre, frère de Thomas : 85 * Raoul d’En-Jurue, citain paraige de Metz : 56 * Raoul de Porte-Moselle, citain paraige de Metz : 56, 85 * Raoul Le Cœur (Medulla) : 85 * Simon Malbouche (Malum Os) : 85. * Simon, échevin : 85 * Thomas, frère de Pierre : 85 - témoins : * Albert Chauvis : 85 * Albert de Muro : 85 * Albert de Vas : 5 * Gautier, fils d’Albert Chauvis : 85

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* Guéry de Dugny : 85 * Henri de Blieskastel : 85 *Hermann : 85 * Isembard de Lessy : 85 * Jean de Rozérieulles : 85 * Mathieu : 85 * Pierre le Jeune : 85 * Pierre Vaudar : 85 * Richard de Rozérieulles : 85 - évêque : * Bertram, ancien chanoine de Saint-Géréon de Cologne, évêque de Metz (1180-1212) : 45, 55, Annexe A no 14, Annexe D - prêtre : * Gervais : 45 miles : - Abelin d’Apremont : voir Apremont. - Adam de Possesse : 9 - Albert : 10 - André : 68 - Arnoul d’Apremont : voir Apremont. - Burnart : 12 - Damien de Rembercourt : voir Rembercourt. - Dudon : 47 - Dudon de Dommartin : 6 - Etienne : 47 - Garin : 68 - Guéry de Beurey/Burey : - Herbert de Possesse : 12 - Hubert de Rembercourt : 2 - Hugues de Griscourt : 2, 4 - Hugues le mutilé (Hugo Truncus) : 12 - Jocelin, 41 - Letard de Deuxnouds : 25 - Olry d’Apremont : voir Apremont. - Pierre de Rembercourt : 25 - Robert de Souilly : voir Souilly - Vivien : 4 Milon : - avoué : 222 - fils de Herbert avoué de Beaulieu : 104 - témoin : 14 - de Fromeréville : voir Fromeréville. - d’Issoncourt : voir Issoncourt. - de Mont-Saint-Hilaire : voir Mont-Saint-Hilaire. Mirabel de Maisonvisinos : voir Maisonvisinos.

I n d e x d e s no ms d e pe rso nne s

Mollis, Moliz : voir Pierre le Tendre de Souilly. Mont-Saint-Hilaire : Milon : 32 Monthiers-en-Argonne : - abbaye : 1, 5, 12, 16, 26, 36, 40, 68, 87 - abbés : * Amédée, quatrième abbé cistercien (1182/3-1195/6) : Annexe A no 543 * Eustache (1134-1147), sans doute originaire d’Artois44, venu avec quelques compagnons de l’abbaye Saint-Nicolas d’Arrouaise45 pour fonder, en 1134, à Vieux-Monthier46, en accord avec l’évêque de Châlons Geoffroi Ier (1131-1143)47, sinon à sa demande, en un lieu que celui-ci lui octroie48, une abbaye de chanoines réguliers à la tête de laquelle il fut placé comme premier abbé (1134-1144/46). Eustache est également à l’origine des abbayes de Châtrices49 et des Anglecourt (Lisle), vers 1143 ; il semble avoir été chassé de son abbaye lors du passage de Monthiers-en-Argonne aux cisterciens de Trois-Fontaines, vers 1144. Eustache se retira à l’abbaye de Châtrices50 où il mourut vraisemblablement en 1147 ; son obit est noté au 30 mai à Arrouaise51 ainsi qu’au nécrologe de Saint-Médard de Tournai52 : 1, 5, 16 * Gervais, originaire du diocèse de Verdun, premier abbé cistercien de Monthiers-enArgonne (1144/46-1165), reçut du pape Eugène III confirmation du passage à l’ordre cistercien en même temps que des biens et possessions de l’abbaye. C’est sous son abbatiat que, vers 1161, l’abbaye fut transférée de son site primitif (devenu grange sous le nom de Vieux-Monthier) sur son nouveau site. Gervais fut élu abbé de Trois-Fontaines

43 Cf. Jackie Lusse, « Les abbés de Montiers-en-Argonne aux xiie et xiiie siècles. Les apports d’une liste abbatiale quasi inédite », in Ex animo. Mélanges d’histoire médiévale offerts à Michel Bur, Éditions Dominique Guéniot, Reims, 2009, p. 139-175 (p. 154-157). 44 Cf. Jackie Lusse, « Les débuts de l’abbaye de Monthiers-en-Argonne 1134-1206) », Études marnaises, Société d’agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne, t. CXXVII (2012), p. 41-67 (n. 10, p. 43). 45 Charles Rémy, « L’abbaye de Notre-Dame de Monthiers en Argonne », Congrès archéologique de France, 42e session, Châlons-sur-Marne, 1875, Paris-Tours 1876, p. 268-351, pensait qu’Eustache, issu de la famille d’Apremont, était religieux à Verdun, peut-être à Saint-Paul d’où provenaient les chanoines qui l’accompagnaient pour la fondation de Montier (et qui vers 1147 y retournèrent lorsque Monthiers fut reprise par des cisterciens de Trois-Fontaines). Ces assertions erronées ont longtemps été reprises. 46 Ferme de la commune d’Auzécourt, aujourd’hui Noyers-Auzécourt : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain. 47 Ancien abbé de Saint-Médard de Soissons, il y avait peut-être connu Eustache (cf. J. Lusse, art. cit., p. 42). 48 Voir charte de confirmation de l’évêque de Châlons, Geoffroi 1er (août 1131 – mai 1143), éd. Gallia christiana, t. X, Instr., col. 168-169. 49 Marne, arr. et cant. Sainte-Menehould ; dioc. Châlons. 50 Jackie Lusse, « De Trois-Fontaines à Orval, la tradition claravalienne », Les origines de l’abbaye cistercienne d’Orval – Actes du colloque organisé à Orval le 24 juillet 2011, Bibliothèque de la Revue d’histoire ecclésiastique (fascicule 99), Louvain-le Neuve–Leuven–Turnhout, Brepols, 2015, p. 30. 51 III kal. Aprilis Obiit domnus Esutachius, abbas de Monastrerio, canonicus noster (cf. Antoine-Alexandre Gosse, Histoire de l’abbaye et de l’ancienne congrégation de chanoines réguliers d’Arrouaise, Lille, 1786, p. 375). 52 Cf. Joachim Vos, « L’abbaye de Saint-Médard ou de Saint-Nicolas-des-près, t. 1, Notice, chronique, nécrologe », Mémoires de la société historique et littéraire de Tournai, t. XI, 1879, no 30, p. 358 : « Eustacius Argonensis abbas » (cité par Jackie Lusse, « Les débuts de l’abbaye de Montiers-en-Argonne (1134-1206) », Mémoires de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne, t. CXXVII, 2012, n. 25, p. 46).

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en 1165 puis revint comme abbé de Monthiers en 1168 (lorsque Nicolas qui lui avait succédé, résigna sa charge53) jusqu’à sa mort en 1180/82, avant le 30 avril54 : 12, 26, 36, 40 * Guillaume Ier, sixième abbé de Monthiers (vers 1203-1206/7)55 : 87, 91 * Guy (1196-1203), cinquième abbé de Monthiers56 : 68 - frère : Thibaut : 26 - moine : * Aubry : 91 * Hugues : 40 * Roger : 26, 40 - lignage : * Hugues de Monthiers : 39 Morimond, abbé Gui Ier (1199-1239) : Annexe A no 13 Mousson, château des comtes de Bar : - avoué : Ponce : Annexe A no 7 - châtelain : * Geoffroy (Gauffridus, Joffridus), fils de Garin de Mousson et frère d’Isembard, Pierre et Garin57, apparaît comme témoin dans de nombreux actes : en 1160 (Cartulaire de Jeandeures, Meurthe-et-Moselle, B 479, no 37), 1164 et 1171 (ibid. nos 5 et 12), en 1184 (Cartulaire de Rengéval, Meurthe-et-Moselle, B 477, fol. 32vo et Gallia christiana, t. XIII, Pr., col. 1153), entre 1170 et 1189 (Cartulaire de Trois-Fontaines, BnF, coll. Champagne, t. 45, fol. 80) : 7, 34 * chevalier : Thierry : Annexe A no 7 - comte (Bar) : * Henri : voir Bar * Thiébaut Ier : voir Bar. * Thierry de Mousson : 43 Mureau (commune de Pargny-sous-Mureau, Vosges, arr. et cant. Neufchâteau), abbaye prémontrée, fille de Septfontaines, fondée vers 1147 : Annexe A no 3 Muriviller : Philippe de : Annexe A no 3 Mussy, au xiie siècle, l’une des principales seigneuries de la région Montmédy-LonguyonBriey, avec à sa tête un dominus que secondent des milites qui habitent également le château (comme à Apremont et Belrain) ; ce fief des archevêques de Trèves passa en 1161 aux évêques de Verdun (année où le tout jeune Hugues de Mussy prêta hommage lige à Albert de Mercy) : - Béatrice d’Apremont (voir Apremont), épouse d’Hugues de Mussy : - Conon de Mussy (fils d’Hugues de Mussy et Béatrice), mari de Poince : 90

53 Cf. Jackie Lusse, « Les abbés de Montiers-en-Argonne », art. cit., p. 154 et 175. 54 Ibidem, p. 154. 55 Ibid. p. 157-158 et 175. 56 Ibid., p. 158-159. 57 Acte de Pierre de Brixey, évêque de Toul, en 1182, pour l’abbaye de Trois-Fontaines (original Marne, 22 H 94 no 5 – Hubert Flammarion, Actes de Pierre de Brixey, no 99) : Gaufridus miles de Montione, Ysenbardus quoque et Petrus et Warinus, fratres, filii Warini de Montione.

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- Hugues de Mussy (fils de Payen de Mussy), régulièrement cité depuis 1061 (Hugo puer) jusque 1197 apparaît souvent dans l’entourage de Gobert V d’Apremont58, son beau-frère59, ainsi que dans huit chartes pour l’abbaye cistercienne d’Orval60, il confirma hommage, en 1163, à l’élu de Verdun, Richard de Durbuy61 ; il dut mourir avant 119962 : 33 - Poince (Pontia), première épouse de Conon de Mussy : 90 - Robin, filiaster (beau-fils, gendre ou bâtard) d’Hugues de Mussy : 33 N Nettancourt : - Dreux, vassal de Guillaume d’Apremont : 103 - Garin, frère de Garnier et Ysembard : 40 - Garnier, frère de Garin et Ysembard : 40, 42 - Ysembard, miles, frère de Garin et Garnier : 40, 69, 91 Neimericus : voir Emeric. Neuville (sur-Ornain) (Novavilla, Novilla) : - Rainier Payen : 19 - Thierry, miles : 75 Nicolas : - abbé : voir Saint-Mihiel. - clerc, fils de Herbert avoué de Beaulieu : 104 - (maître) : voir Verdun. Nicole (Nicholdis), épouse d’André et mère d’Haibert avoué de l’abbaye de Lisle : 32 Norroy : Geoffroi, chanoine de Verdun : voir Verdun. O Odo : voir Eudes. Olry (Olricus, Ulricus, Urricus) : - archidiacre de Toul : voir Toul. - chanoine de Verdun : voir Verdun. - clerc d’Erize : voir Erize. - prévôt de Beaulieu : voir Beaulieu. - de Lisle : voir Lisle. Ornes : - Ebraud : 21 - Evrard : 90

58 En 1166 (Cartulaire de Saint-Paul, bibl. mun. Verdun, ms 751, p. 184), en 1177 (acte no 30), entre 1183 et 1189 (Denaix, Chartes de Saint-Benoît, no 28), en 1189 (Cartulaire de Rengéval, Meurthe-et-Moselle, B 477, fol. 39vo). 59 il avait en effet épousé Béatrice d’Apremont, sœur de Gobert V. 60 Cf. Goffinet, Cartulaire d’Orval. 61 Cf. bibl. mun. Verdun, Cartulaire du Chapitre, ms 5, fol. 115vo. 62 A cette date, son fils Conon s’intitule dominus de Muscei (cf. Goffinet, Cartulaire d’Orval, no 1).

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P P. de Houwe, abbé : 36 Pancey : - Hervé (Hervaudus) : 39 Pape : - Alexandre III (Orlando Bandinelli), pape (1160, 7 septembre – 1181, 30 août) : 24 - Honorius III (Cencio Savelli), pape (1216, 18 juillet – 1227, 18 mars) : 109, 112 - Innocent III (Lotario da Segni), pape (1198, 8 janvier63 – 1216, 16 juillet) : 78, 84, 92, 98 - Lucius II (Gerardo Caccianemici dell’Orso), pape (1144, 12 mars – 1145, 24 mars) : 1, 3, Annexe A no 1 (Exordium). - Lucius III (Ubaldo Allucingoli, o. cist.) pape (1181, 1er septembre – 1185, 23 novembre) : 43, 49 Paulin, prévôt de la comtesse Agnès de Bar : 93 Philippe de Muriviller : Annexe A no 3 Pierre : - prieur de Bar : voir Bar. - et Paul, apôtres : 92 - de Breuil : voir Châlons. - de Grèves : voir Grèves. - de Maisonvisinos : voir Maisonvisinos. - de Praye : voir Praye. - de Salmagne : voir Salmagne. - de Souilly : voir Souilly. - de Vaubecourt : voir Vaubecourt. - de Vertus : voir Vertus. - frère de Thomas : 85 - le Jeune : 85 - le Tendre (Mollis, Moliz) : voir Souilly. - sénéchal (dapifer) : 11 - témoin : 68 - Vaudar, témoin : 85 Pierrefitte : - Amaury : 19 - Guiard : 22 Poince (Pontia), : voir Mussy. Ponce : voir Verdun, doyen. Poppon, archevêque de Trèves : voir Trèves. Port (archid. et doy. du diocèse de Toul) : - curé : Jean : 72 Possesse : - chevaliers (milites) : * Adam : 12 * Herbert : 12

63 Dernier pape élu le jour de la mort de son prédécesseur, Célestin III.

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- seigneurs : * Jean, seigneur de Possesse, favorisa vers 1161/63 le transfert de l’abbaye de Monthieren-Argonne sur son nouveau site et en 1164 se fit moine à Clairvaux : 12 * Eudes le Poivre : 42 Praye : - Aubry, fils de Julienne, neveu de Dudon de Praye : 12 - Dudon, frère de Julienne : 8 - Dudon, fils de Julienne, neveu de Dudon de Praye : 12 - Julienne, sœur de Dudon de Praye, mère d’Aubry, Pierre et Dudon : 12 - Pierre, fils de Julienne, neveu de Dudon de Praye : 12 prêtre (curé) : voir Amaury, Dreux, Garin, Gépuin, Godefroid, Herbert, Jean, Jobert, Thierry. princier : - de Verdun : voir Verdun. R Radulfus : voir Raoul. Raimbaud de Chauvency : voir Chauvency. Renaldus : voir Renaud. Rainardus, Raynardus : voir Renard. Rainerus, Reinerus : voir Rainier. Rainier de Beaumont : voir Beaumont. Rambaudus : voir Raimbaud. Raoul : - abbé d’Himmerod (1134-1169) : 23 - clerc (Châlons) : 11 - clerc, dit Le Prévôt (Metz) : 70 - d’En-Jurue, citain paraige de Metz : voir Metz. - de Porte-Moselle, citain paraige de Metz : voir Metz. - d’Issoncourt : voir Issoncourt. - de Souilly : voir Souilly. - de Vaubecourt : voir Vaubecourt. - témoin : 75 Reims : - archevêque : * Henri de France, fils du roi Louis VI le Gros, né en 1121, moine à Clairvaux en 1146, évêque de Beauvais (1149-1163), puis archevêque de Reims (1163-1175) : 27 Rembercourt : - Damien, fils de Flandrine de Rembercourt, père de Damien d’Apremont : 101 - Dudon, clerc : 68 - Flandrine, mère de Damien : 101 - Foulque : 19 - Hubert, miles : 2, 6 - Pierre, miles : 25 Remy (Remigius) : - doyen de Bar : voir Toul

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Renard de Souilly : voir Souilly. Renaud : - comte de Bar : voir Bar. - de Briey : voir Briey. - Broguus, beau-frère de Thomas d’Apremont : 90 Riaucourt : - Arnoul : 77 - Bertrand, héritier de. Thierry de Riaucourt : 77 - Dominique : 77, 93 - Henri : 77, 93 - Herbert : 93 - Jean, dit Le Chenu (Canutus) : 77 - Jean Libathes : 88, 89 - Thierry : 77 Richard (Ricardus, Richardus) : - chasseur : 31 - de Rozérieulles : voir Rozérieulles. - habitant de Bar-le-Duc, mari de Helwide, donateur de la moitié d’une vigne à Bar : 107 Richer (Richerus) : - chanoine : voir Châlons. - de Firnevoi : voir Firnevoi. - de Salmagne : voir Salmagne. - de Stenay : voir Stenay. - frère d’Abors, donateur de droits de vaine pâture à Bulainville et Menarval : 43. - témoin : 68 - Trové, vassal de Robert de Souilly : 60, 67 Riéval, abbé Gauthier : Annexe A no 3 Rigalinus : 34 Robert : - de Grandpré : voir Verdun, archidiacre d’Argonne et évêque. - de Reims : 39 - de Souilly : voir Souilly. - écolâtre : voir Metz. Rodolphe : voir Raoul. Rodulphus : voir Raoul. Roger : - abbé de Trois-Fontaines : voir Trois-Fontaines. - moine : voir Monthiers-en-Argonne. - Jourdain, chanoine de Saint-Etienne de Châlons : voir Châlons. roi : - Louis VII le Jeune, roi des Francs (1137-1180) : 8 Rothard de Condé : voir Condé. Rozérieulles : - Jean : 85 - Richard : 85

I n d e x d e s no ms d e pe rso nne s

S Saint-Airy, abbaye à Verdun : voir Verdun. Saint-Amant, église paroissiale sur le Mont-Saint-Vanne à Verdun : - curé : Robert : 46 Saint-André : - Adam : 17 - Albert : 17 - André, miles : 17, 25, 46, 66, 79 - Aubry, père de Bernard et Guéry : 13, 17 - Bernaclède, fils de Hawide, frère de Garnier et Pierre de Saint-André : 99, 100 - Bernard, fils d’Aubry, frère de Guéry, neveu de Garin, Constance, Hilduin et Thierry : 13, 17 - Constance, frère de Garin, Hilduin et Thierry, oncle de Bernard et Guéry, fils d’Aubry : 13, 17 - Garin, frère de Constance, Hilduin, et Thierry, oncle de Bernard et Guéry, fils d’Aubry : 13, 14, 17 - Garin Riddeth de Saint-André, père de Ponce, Raoul et Jacquette : 100 - Garnier, fils de Hawide, frère de Bernaclède et Pierre de Saint-André : 99, 100 - Guéry, fils d’Aubry, frère de Bernard, neveu de Garin, Constance, Hilduin et Thierry : 13, 17 - Hawide de Saint-André, mère de Bernaclède, Garnier et Pierre : 99, 100 - Holduin (Hilduin), miles, frère de Garin, Constance et Thierry, oncle de Bernard et Guéry, fils d’Aubry : 13, 17, 23 - Jacquette, fille de Garin Riddeth de Saint-André, sœur de Ponce et Raoul : 100 - Pierre, fils de Hawide, frère de Bernaclède et Garnier de Saint-André : 99, 100 - Ponce, fils de Garin Riddeth de Saint-André, frère de Raoul et Jacquette : 100 - Raoul : 79 - Raoul, fils de Garin Riddeth de Saint-André, frère de Ponce et Jacquette : 100 - Thierry, frère de Garin, Constance et Hilduin, oncle de Bernard et Guéry, fils d’Aubry : 13 Saint-Benoît-en-Woëvre, première implantation cistercienne dans le diocèse de Metz, fondée vers 1131/1132 par douze religieux venus de La Crète sur un domaine initial octroyé par le comte Airard de Reynel, abbaye mère de Notre-Dame de Lisle : 7, 21, 27, 64, 66, 68, 70, 72 - abbé : * Gemmon (1182/96-1198/1201), prit une part active dans l’affaire qui opposa les abbayes de Saint-Mihiel et de Lisle à propos de leurs droits respectifs sur l’église de Condé, en étant notamment l’un des conducteurs d’une enquête : 64, 68, 70, 73a Saint-Maur : voir Verdun, abbaye Saint-Maur. Saint-Maxe, collégiale : voir Bar. Saint-Mihiel : - abbaye : 21, 28, 38, 70, 71, 72, 73, 74, 80, 81, 93 - abbé : * Lanzon III, abbé de Saint-Mihiel (1178-1190) : Annexe A no 2 * Nicolas (1191-1198) : 73b - moines : * Guillaume : 72 * Robin : 72 * Aubry Glocehaste, frère de Saint-Mihiel : 93

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- prieur : Hugues : 73b - Manassés : 21, 38 Saint-Paul : voir Verdun, abbaye Saint-Paul. Saint-Thiébaut, collégiale à Metz : - chanoine : Simon : 70 Saint-Vanne, abbaye bénédictine : voir Verdun. Sainte-Marie-au-Bois, abbé Garnier : Annexe A no 3 Sainte-Menehould (voir aussi Clermont-en-Argonne) : - Jean : 13 - Albert Pichot (beau-fils et héritier de Dudon II de Clermont), châtelain de Sainte-Menehould qui, exerçant rapines et brigandages dans toute la contrée, prit régulièrement les armes contre les évêques de Verdun, obligeant ainsi Arnoul de Chiny à venir l’assiéger, évènement au cours duquel l’évêque trouva la mort, le 14 août 118164 (voir aussi Clermont) : 9, 15, 32 Salmagne : - Bernacre, fils de Richer et Ermenarde, frère de Geoffroi et Letard : 17 - Geoffroi, fils de Richer et Ermenarde, frère de Bernacre et Letard : 17 - Letard, fils de Richer et Ermenarde, frère de Bernacre et Geoffroi : 17 - Manassés : 21 - Pierre, clerc : 68, 70 - Richer, mari d’Ermenarde et père de Bernacre, Geoffroi et Letard : 17, 19 - Thiébaut : 17, 18, 19, 22 Sambumont : voir Beaumont. Sampigny : - Garnier II de Sampigny fils de Garnier Ier de Sampigny et Dieulouard, frère d’Olry de Hattonchâtel et sans doute aussi de Richard, archidiacre de la Rivière65, est attesté peutêtre depuis 1149/52 (mais il peut aussi à cette date s’agir encore de son père) jusque 1177/78 : 15, 17, 32 - Guéry, fils de l’un des frères de Garnier II de Sampigny (Olry, Henri ou Thierry) : 32 - Richard, archidiacre : voir Verdun, archidiacre de la Rivière. Sarney, Olry de : 34 Saulx, Eudes de : 15 Savaric (Savaricus) de Belrain : voir Belrain. Savarin (Savarinus), frère de Guéry : 32 Seguin, neveu de Philippe de Moriviller : Annexe A no 3 Senard : Martin li Richart : 88, 89

64 Continuateur de Laurent de Liège, MGH, SS, X, p. 515 et 517 : surrexit quidam miles Albertus nomine, cognomento Pichot, dominus de Sancta Manehilde, vir spurius et tocius malitie presumptor. Iste furcifer et filius ire cepit episcopatum Virdunensem et Cathalaunensem infestare, bona ipsorum diripere, villas depredari, domos conflagrare. Arnulphus igitur episcopus Virdunensis calamitati suorum condolens, confederatis undecumque principibus, deliberavit, ut castrum quo ille minister sathane divertebat obsideret. Congregato quippe exercitu et agminibus ordinatis cum armorum apparatu et ceteris ad usus bellicos necessariis, illo diverterunt, castra locaverunt et excubitores posuerunt, Evolutis itaque aliquantisper diebus, cum jam gravioribus pugnis desudassent, a quodam sagittario e murorum propugnaculis idem episcopus capite sagitta percussus interiit. 65 Voir Verdun, archidiacres.

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Sénéchal (dapifer, senescallus) : voir Jean, Pierre. Sigard, clerc : voir Verdun. Simon - chanoine de Saint-Thiébaut de Metz : 70 - Raimond : voir Jouy. - de Ganneis, abbé : 21 Souilly : - Adelin, neveu de Robert et Renard de Souilly : 14 - Agnès, épouse de Robert de Souilly : 22, 30, 58 - Agnès, fille de Robert et Agnès de Souilly : 58 - Albert, neveu de Thierry de Souilly : 46 - André : * miles : 38 * fils de Bonne-mère et frère de Garin, Villava, Guillaume, Jacques et Mathilde : 79 - Arnoul : 13 - Bonne-mère (Bona mater), mère de Garin de Souilly, Villava, Guillaume, André, Jacques et Mathilde : 79 - Garin de Souilly, fils de Bonne-mère et frère de Villava, Guillaume, André, Jacques et Mathilde : 79 - Guillaume, fils de Bonne-mère et frère de Garin, Villava, André, Jacques et Mathilde : 79 - héritiers de Robert de Souilly : Herbert avoué de Woimbey, Guillaume de Belrain : 69 - Jacques, fils de Bonne-mère et frère de Garin, Villava, Guillaume, André et Mathilde : 79 - Mathilde, fille de Bonne-mère et sœur de Garin de Souilly, Villava, Guillaume, André et Jacques : 79 - Miracle, épouse de Pierre Le Tendre : 36 - Pierre le Tendre (Mollis, Moliz), mari de Miracle : 13, 14, 17, 36 - Rodolphe : 13 - Renard, frère de Robert de Souilly, oncle d’Adelin : 14 - Robert, miles, frère de Renard de Souilly, mari en première noces d’Agnès puis ensuite de Taphina, père d’Agnès, oncle d’Adelin, neveu de Raoul de Chauvency66, vassal du comte de Bar, seigneur de Souilly et en tant que tel seigneur de Richer Trové, connu de 1143 à 1191 environ (de toute façon, décédé avant 119767) : outre ses donations en faveur de Lisle, il exerça sa générosité en faveur des abbayes cisterciennes d’Orval68 et de Saint-Benoît-en-Woëvre69 ainsi que des abbayes prémontrées de Jandeurs70 et Saint-Paul de Verdun71 : 2, 13, 14, 17, 18, 22, 30, 43, 58, 61, 66, 67, 69, 91, 92, 98 - Taphina, seconde épouse et veuve de Robert de Souilly : 66 - Thierry, miles, beau-frère d’André de Herpont, oncle d’Albert de Souilly : 38, 46 - Wibaud : 13 66 Goffinet, Cartulaire d’Orval, no VI, p. 11. 67 Cf. no 66 où apparaît sa veuve Taphina. 68 Goffinet, Cartulaire d’Orval, no 11. 69 Denaix, Chartes de Saint-Benoît, no 21. 70 Arch. dép. de Meurthe-et-Moselle, B 479, t. 1, fol. 31. 71 Bibl. mun. Verdun, ms 751, p. 93-94.

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Stainville : Garin : Stenay : Richer : 23, 30 T Théophine de Bulainville : voir Bulainville. Thiébaut (Theobaldus, Teobaldus) : - frère : voir Monthiers-en-Argonne. - archer (sagittarius) : 31 - comte : voir Bar. - de Vaubecourt : voir Vaubecourt. Thierry (Theodericus, Therricus, Teheri) : - abbé de Beaulieu : voir Beaulieu. - abbé d’Evaux : voir Evaux. - abbé de Notre-Dame de Lisle : voir Lisle. - archidiacre et chancelier : voir Toul. - moine : voir Beaulieu.- de Riaucourt : voir Riaucourt. - de Souilly : voir Souilly. - de Vaubecourt : voir Vaubecourt. - mari d’Adélaïde de Vanault : 91 - miles : voir Neuville-sur-Ornain. - le petit (parvus) : 88, 89 - neveu de Gautier le Blanc : 46 - prêtre de Laimont : 25 - la marmite (cacabus) : 35 - témoin : 4 Thomas : - d’Apremont : voir Apremont. - frère de Pierre : 85 Tilly : - Giraud : 17, 35 Toul : - archidiacres : * de Reynel : · Eudes de Sorcy, fils de Barthelémie-Bonnefille de Sorcy et d’Hugues de Reynel, apparait jeune enfant en 116772 ; son oncle Gautier guida ses premiers pas dans la carrière ecclésiastique : d’abord chanoine de Toul, il apparaît comme archidiacre en 117873 ; entre le 16 novembre 1183 et 1189, il devint chantre de Toul, à la suite de Gautier74. Elu évêque de Toul en 1219, il décède en 1228 : 70, 71, 73, 75, 78, 111, Annexe A no 1

72 Acte d’Henri de Lorraine pour Riéval (cf. Denaix, Saint-Benoît, op. cit., p. 223). 73 Donation à Saint-Mihiel par Pierre de Brixey de l’église et de l’autel de Condé (cf. Lesort, Chartes de Saint-Mihiel, no 113, p. 358-364). 74 cf. H. Flammarion, Actes de Pierre de Brixey, no 143.

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· Gautier de Sorcy (frère de Barthelémie-Bonnefille de Sorcy), oncle d’Eudes de Sorcy, chancelier de Toul (1138-1166)75, archidiacre de Reynel : 20, 68, 70, 71, Annexe A no 1 · Henri dit l’Apostolique, sans doute archidiacre de Reynel : 71 · Thierry (sans doute archidiacre de Reynel) et chancelier : voir chancelier. * Aubry, archidiacre et chapelain, régulièrement mentionné sous Pierre de Brixey : 29 * Bonon (maître), archidiacre (peut-être de Reynel) : 71 * Haimon, archidiacre et doyen : 20 * Olry : 20 - chancelier : * Gautier de Sorcy : voir archidiacre de Reynel. * Thierry, chancelier et archidiacre (sans doute de Reynel), souscrit les chartes de Pierre de Brixey entre 1169 et 1191 : 25, 29 - chapelain : * Aubry, chanoine, vicaire de Condé : 70, 72, 80, 81, 83 - chanoine : * Aubry : voir chapelain. - clerc : * Bertrand : 63 * Jean : voir official. * Raoul dit Le Prévôt : 70 * de Salmagne : Pierre : 68, 70 - curé (prêtre) : * de Condé : Dreux (Drogo) : 22, 69, Annexe A no 1 * de Laimont : Thierry : 25 * de Louppy : Amaury : 25 * de Neuville : Gautier : 63 * de Revigny : Garin : 25 * de Vavincourt : Gilbert : 70 - doyen : * du chapitre : • Frédéric, grand doyen de Toul, neveu de Pierre de Brixey76, devint également archidiacre et apparaît à de nombreuses reprises depuis environ 1169 et tout au long de l’épiscopat de son oncle : 29 * de Bar : • Remy : 80, 81, 83 * de Chardogne : Herbert : 20 * de Louppy : Garin : 70 * Haimon, archidiacre et doyen : 20 * Hugues Le Blanc (Hugo Albus) : 71

75 M. Parisse, Noblesse et chevalerie en Lorraine médiévale, Publications de l’Université de Nancy II, 1982, p. 251, n. 13. 76 cf. Cartulaire de Saint-Gengoult, Arch. Nat. LL 986, fol. 28 – H. Flammarion, Actes de Pierre de Brixey, no 176.

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- évêques de Toul : * Eudes de Vaudémont (1191-1198, 24 ou 27 novembre), fils d’Hugues Ier, comte de Vaudémont, et d’Aigeline de Bourgogne, chanoine à Toul en 1154, archidiacre en 1162, trésorier avant 1163, évêque en 1191 ; il mourut lors du pèlerinage qu’il fit en Terre sainte : 68 * Henri de Lorraine (1123-1167), fils de Thierry  II, duc de Lorraine et de Gertrude de Flandre, frère cadet de Simon Ier duc de Lorraine (1115-1139) et de Thierry d’Alsace, comte de Flandre (1127-1169), après la mort de Ricuin de Commercy fut élu évêque de Toul en mai 1126 et sacré évêque à Metz en juillet 1126 : 21, Annexe A no 1 * Mathieu de Lorraine (1198, après le 27 novembre – 1206), né en 1170, fils de Ferry Ier, seigneur de Bitche, puis duc de Lorraine, et de Ludmilla de Pologne ; en 1178, chanoine de la collégiale de Saint-Dié, il devint en 1188, archidiacre à Toul et grand-prévôt du chapitre de Saint-Dié ; élu évêque de Toul, en 1198, il dissipe rapidement les biens de son diocèse et est déposé en 1206, à la demande des chanoines ; il se retire à Saint-Dié où il meurt en 1217 : 78, 81, 83 * Pierre de Brixey, évêque de Toul (1168-1191), fils de Pierre de Brixey et de Mathilde de Reynel. Chanoine en 1152, puis archidiacre de Toul en 1156, il est élu en 1168 pour succéder à Henri de Lorraine, mort deux ans auparavant : 22, 25, 29 - maîtres : * Aynard : 20 * Foulque de Bar : 7, 19, 20, 22 - notaire : * Jean, chanoine et notaire de Pierre de Brixey77, souscrit pour la dernière fois semble-t-il en 117978 et est remplacé par le notaire Martin : 29 - official : * Jean de Bar apparait fin 1197, avec le titre de clerc, comme témoin d’un acte du comte de Bar, Thiébaut, puis ensuite comme official de Toul : 68, 80, 81, 83 - comtes de Toul : * Frédéric III de Dampierre, comte de Toul (1125 – † après 1142 et av. 1149) fils de Frédéric II de Dampierre, comte de Toul (1070-1078) et frère de Renard III de Dampierre, comte de Toul (1078-1117/1125), marié à Hedwige de Loraine, fille de Simon 1er, duc de Lorraine : 1, Annexe A no 1 Trésorier : voir Zacharie Trèves : - archevêque : * Albéron de Montreuil (1131-1152), ancien princier de Metz (1124-1131) : 71 * Jean Ier (1189-1212) : 71, 72, 74, 83 * Poppon (1016-1047) : 71 - archidiacre : * Gérard : 71 * Guillaume : 73

77 Dans un acte de 1174, Pierre de Brixey l’indique comme notarius noster. 78 Cf. H. Flammarion, Actes de Pierre de Brixey, no 71.

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- collégiale Saint-Siméon : * prévôt : Gérard : 71 - doyen du chapitre : * Guillaume (1193-1212)79 : 71 Trévires (Treviri), nom des habitants de la ville et de l’archidiocèse de Trèves : 73 Trois-Fontaines(Marne, arr. Vitry-le-François, cant. Sermaize-les-Bains), abbaye cistercienne, fondée en 1118, fille aînée de Clairvaux ; après avoir essaimé à La Chalade (diocèse de Verdun) en 1127, Orval (diocèse de Trèves) en 1131, puis dans le diocèse de Châlons à Hautefontaine en 1136 et Cheminon en 1138, elle reprit aux chanoines qui l’avaient créée l’abbaye de Monthier-en-Argonne, vers 1144-114680 : 5, 27, 73, - abbés : * Gautier (Walterus) (… 1141-1147/51) : 5 * Roger II (1180 – v. 1203) : 88, 89. - moine : Guy : 72 Troyon : Hugues : 38 U Udelatte dite Comtesse, fille de Herbert avoué de Beaulieu : 104 Ulricus, Urricus : voir Olry. V Valterus : voir Gautier. Vanault : - Adélaïde, fille d’Hilduin, sœur de Leudon et Gérard, épouse de Thierry : 91 - Gérard, fils d’Hilduin, frère de Leudon et Adélaïde : 87 - Hilduin, père de Leudon, Gérard et Adélaïde : 91 - Jean : 50 - Leudon, fils d’Hilduin, frère de Gérard et Adélaïde, mari de Margareth : 87, 91 Varinus : voir Garin. Vaubecourt : - Pierre : 93 - Raoul : 93 - Thiébaut : 88, 89 Verdun : - abbayes : * Saint-Airy, abbaye bénédictine à Verdun, fondée en 1037, par l’évêque de Verdun Rambert (1023-1038/39), près des bras de la Meuse, au sud de l’enclos des marchands : 30, 49, 51, 57 • abbé : · Henri : 49, 51, 57

79 Cf. Gallia christiana, XIII, col. 512-513. 80 La règle cistercienne ainsi que les biens de l’abbaye furent confirmés par le pape Eugène III, le 17 mai 1148.

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* Saint-Maur, abbaye de moniales fondée vers 1020, par l’évêque de Verdun Haimon (990-1023), sise sur les bords de la Scance, au pied du Mont-Saint-Vanne et desservie par les chanoines de Sainte-Croix : 4, 9, 13, 35, 51, 61, 109 • abbesses : 4, 9, 35, 51, 61, 109 · Adelaïde : 222 · Elisabeth eut un abbatiat de plus d’une vingtaine d’années entre au moins 1177 et 1191, années extrêmes auxquelles elle est attestée : 35, 51, 61 · Elisabeth II (Isabelle) : 109 · Ide : 4 • avoué de Saint-Maur · Albert, mari de Leucharde : 222 • religieuses : · Dada, Fredesinde, Hadvide : 4 • domesticité · domicellus (écuyer) : Thierry : 222 · villicus (fermier) : Bovon : 222 * Saint-Paul, abbaye prémontrée, située hors les murs de la ville, près de l’embouchure de la Scance dans la Meuse, instaurée en 1135 par l’évêque de Verdun, Albéron de Chiny, en remplacement des moines bénédictins : 13, 15, 17, 27, 49, 51, 98 • abbés : · Barthélémy Ier, troisième abbé prémontré de Saint-Paul de Verdun (1149-1170) : 13, 15, 17 · Gautier Ier (vers 1188-1191/92) : 51, Annexe A no 7 · Henri (1188 ?) : 49 · Jean (1208-vers 1213) : 98 • prieur : · M. : 98. * Saint-Vanne, première abbaye bénédictine de la cité de Verdun, fondée en 951, établie sur le Mont-Saint-Vanne, à quelques centaines de mètres de la partie occidentale du castrum, sur la route vers Reims et Châlons : 51, 98 • abbés : · Hugues (1187-1197) : 51, 63 · Louis de Hierges (1197-1247, 16 juin), frère de l’évêque Albert de Hierges, abbé de Saint-Vanne : 98 - archidiacres : * princier et archidiacre de la Princerie (Grand archidiacre) : - Albert de Mercy, princier (1127-1156) puis évêque de Verdun (1156-1162), chapelain impérial sous Conrad III : 1, 4, 5 - Robert de Grandpré : voir archidiacre d’Argonne. - Thierry : devint princier de Verdun (1208-1221…), lorsque le princier Robert de Grandpré fut élu évêque de Verdun : 110 * archidiacre d’Argonne, prévôt de la collégiale Saint-Germain de Montfaucon : - Richard de Durbuy, dit Richard l’enfant (Richardus puer) en raison de son jeune âge lors de sa nomination comme archidiacre d’Argonne et prévôt de Montfaucon (en 1126), également camérier (en 1159) puis évêque de Verdun (1164-1171) : 1, 2, 15

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- Robert de Grandpré, surnommé « sine terra »81, fils de Henri II, comte de Grandpré (1151-1188/90), et de Liutgarde de Luxembourg, frère du comte Henri III de Grandpré, prévôt de Montfaucon et archidiacre d’Argonne (mentionné pour la première fois dans cette fonction en 1171), à la suite de Richard de Durbuy, puis comme ce dernier il devint princier, en 1190, et élu de Verdun, en 1208, après la mort tragique d’Albert de Hierges. En tant qu’archidiacre, outre Lisle-en-Barrois, il se rencontre au total dans au moins vingt-et-un actes82 : 30, 36, 41, 48, 51, 52, 53, 54, 66, 69, 99, 105 * archidiacre de la Rivière : - Jean de Cornay, fils de Rainier de Cornay, frère de Rainier et d’Odard83, archidiacre de la Rivière de 1121 à 1156/58 : 1, 2, 4, 6 - Rainier de Cornay (sans doute fils d’Ursion de Cornay frère de Rainier et Elisabeth, tous trois enfants de Pierre de Cornay, arrière-arrière-petit-neveu de l’archidiacre Jean, chanoine de Verdun, puis écolâtre (117584) et archidiacre de la Rivière (11801201) : 35, 36, 58 - Richard de Sampigny, fils de Garnier Ier de Sampigny et d’Hattonchâtel, frère de Garnier II de Sampigny et d’Olry de Hattonchâtel, archidiacre de la Rivière (1156/71178) : 35, 38 * archidiacre de la Woëvre, prévôt de la collégiale Sainte-Marie-Madeleine de Verdun : - André de Muraut, fils de Pierre  II de Muraut85 et d’Adelaïde de Dun (remariée en secondes noces à Gobert IV d’Apremont), frère de Gauthier de Muraut ; archidiacre de la Woëvre et prévôt de la collégiale Sainte-Marie-Madeleine (1128-1155), il démissionna en 1155 pour se faire moine cistercien à Clairvaux : 1, 2, 5 - Guillaume II, doyen (1144/45-1177) : voir doyen. - Hugues d’Audun : voir chancelier. - chancelier : * Hugues d’Audun (de Avedeus) eut une longue carrière, servant sous quatre évêques, pendant quarante-trois ans. Il apparait en 1158, du temps d’Albert de Mercy (1156-1163) comme chancelier86 ; sous l’épiscopat de Richard de Durbuy (1164-1171) il est noté comme chanoine sous-diacre, puis sous Arnoul de Chiny (1172-1181), en 1177 comme chantre et en 1178 comme également archidiacre de la Woëvre, et donc prévôt de la collégiale Sainte-Marie-Madeleine. Il apparaît aussi comme curé d’Issoncourt (cf. charte nos 41 et 105). Ainsi régulièrement cité, il a également transmis une charte, sans doute rédigée de sa main87. Outre sa longévité, Hugues d’Audun constitue le plus important et exceptionnel exemple de cumul de fonctions au sein du chapitre cathédral de

81 Charte d’Albert de Hierges pour Saint-Benoît-en-Woëvre (Denaix, no 31, p. 81). 82 Cf. Jean Denaix, Chartes de Saint-Benoît, p. 218. 83 Rainier et Odard de Cornay qui, exhortés par leur frère Jean, donnèrent au chapitre cathédral de Verdun des alleux (Laurent de Liège, Gesta, MGH, SS, t. X, p. 515-516) : Johannes item archidiaconus, cujus hortatu fratres ejus Raynerus et Odardus ecclesiae nostrae dederunt alodia Chemeium cum ecclesia, Duncheium, Bruncurt et Villare). 84 Cf. Jupille, Cartulaire de Beaurepart, Archives de l’Evêché de Liège, G IV 7, fol. 51vo. 85 Filiation mentionnée, entre autres, par Laurent de Liège (MGH, S, X, p. 515). 86 Il souscrit la confirmation des biens de l’abbaye prémontrée de l’Etanche (Meuse, 11 F 95, XI, no 1). 87 Cf. Arch. dép. de la Meuse, Fonds de l’abbaye de Châtillon.

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Verdun, au xiie siècle ; il devait manifestement être l’un des principaux personnages de l’entourage de l’évêque. Deux de ses neveux sont cités comme chanoines de Verdun, dont Hugues Corneille88. Il vécut jusqu’au 26 octobre89 120090 ; plutôt aisé, vues les charges qu’il détenait, il consentit d’importantes donations au chapitre de Verdun91 : 30, 33, 34, 35, 37, 38, 41, 46, 49, 58, 62, 105 * Thierry, chanoine diacre, succéda en 1201 à Hugues d’Audun comme chancelier et en 1213 à Godefroid (mort le 24 juin) en tant que doyen du chapitre cathédral de Verdun, charges qu’il occupa jusque vers 1219/1221 : 52, 58, 90, 98, 100, 103 - chapitre cathédral : 9, 48, 53, 58, 61, 62, 66, 86, 98, 105, 109 * chanoines : • Albert : 41 • Baudouin : 35 • Bonnard : 62 • Etienne, chanoine prêtre du chapitre cathédral de Verdun : 48, 54 • Foulque : 30 • Geoffroi de Norroy, frère de Renaud de Briey, chanoine de Verdun : 110 • Godefroid, chanoine prêtre du chapitre cathédral de Verdun : voir doyen. • Hugues : d’Apremont : 33, 53, 54 Corneille, neveu du chancelier Hugues d’Audun : 105 frère du chanoine Martin : 49 • Lambert : 30 • Martin, frère du chanoine Hugues : 49 • Olry : 21 • Rainier de Cornay : 35 (voir archidiacre de la Rivière). • Remy, chanoine prêtre du chapitre cathédral de Verdun : voir doyen. • Renard : 33 • Ponce (Ponsardus, Pontio, Pontius) : prêtre, simple chanoine en 1176, écolâtre (à partir de 1178 et jusque 1181/82), doyen du chapitre cathédral de Verdun (1181/82-1190), redevenu simple chanoine après s’être démis de sa charge (en 1190, avant le 29 septembre92) ; ensuite qualifié d’ancien doyen (decanus veterus en 1199, quondam decanus en 1200), ou simple chanoine, il continue d’apparaître pendant une vingtaine d’années ; son obit est porté au 12 janvier93, sans doute entre 1201 et 1212 : 33, 34, 35, 46, 48, 49, 54, 58, 61, 63 • Thierry, chanoine diacre, : voir chancelier. • Gautier : 53

88 Cf. no 105. 89 Date à laquelle son obit est inscrit au Nécrologe de la Cathédrale. 90 Est ensuite cité le nouveau chantre Thierry qui prit également, à la suite d’Hugues, la charge de chancelier dans laquelle il est mentionné dès 1201. 91 « Le Nécrologe de la Cathédrale de Verdun », éd. Ch. Aimond, p. 289. 92 Une charte de l’élu Albert de Hierges, un original pour l’abbaye cistercienne de Châtillon (Arch. dép. de la Meuse, Fonds de Châtillon, 14 H 56, pièce no 1), datée de 1190, le présente encore en tant que doyen en exercice. 93 Nécrologe de la Cathédrale et au 14 janvier au Nécrologe de Saint-Nicolas-du-Pré.

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* chantre : • Hugues d’Audun : voir chancelier. • Pierre, insignis sapientiae et magnanimitatis94 : 1, 4 * clerc : · Jean : 30, 33, 35, 59 clerc et médecin : 46 · Jérémie : 30 · Nicolas : 33 · Robert de Mont-Saint-Vanne, doyen : 53 · Sigard : 30, 53 * dépendants de l’évêque (homo) : · Martin, frère de Rémuzet : Annexe A no 17 · Renaud, fils de Gilbert : Annexe A no 17 * doyen : · Godefroid, chanoine prêtre du chapitre cathédral de Verdun (cité à maintes reprises depuis environ 1178/81, dans divers actes verdunois), succéda à Robert comme écolâtre en 1190/91, devint doyen à la suite de Rémy, charge dans laquelle il et est mentionné de 1196 à 1213 ; obit au 25 juin : 48, 54, 66, 69, 86 · Guillaume II doyen du chapitre cathédral de Verdun, depuis environ 1144/45, devint également, en 1156, archidiacre de la Woëvre et prévôt de la collégiale Sainte-MarieMadeleine, (au départ d’André de Muraut devenu moine) ; il est encore attesté en 1177 ; obit porté au 25 juin au Nécrologe de la Cathédrale95 (son successeur comme archidiacre de la Woëvre, Hugues d’Audun, apparaît en 1180/81) : 1, 4, 5, 14, 17, 23, 35 · Ponce (1181/82-1190, avant le 29 septembre) : voir chanoine du chapitre. · Rémy : chanoine prêtre du chapitre cathédral de Verdun (1187-1190, puis doyen de 1190/91 à 1195/96, charge dans laquelle il succéda à Ponce avant de la laisser à Godefroid : 48, 54, 58, 63 · Thierry, doyen : voir chancelier. * écolâtre : · Achard (Achardus), diacre et écolâtre, a dû entrer en fonction à la fin de l’année 1155, après le décès de son prédécesseur Emelin le 21 octobre 1155 ; il est attesté jusqu’en 1176 : 15, 17 · Emelin, (Emelinus, Emmelinus), insignis sapientiae et magnanimitatis vir96, neveu du doyen Evrard, chanoine de Verdun, écolâtre en 1135, cumula la charge de chantre à partir de 1152, charge dans laquelle il est encore cité en 1155 et dans laquelle lui succéda Robert, mentionné en 1156 ; son obit est au 21 octobre97 de l’année que l’on peut donc fixer à 1155 : 1, 4

94 Laurent de Liège, Gesta, MGH, SS, t. X, p. 515. 95 VIII. Kal. Julii : obiit Willelmus, Virdunensis ecclesie decanus, qui dedit nobis X solidos de furno in Macello et IX de alodio de Billei et leprosis XII denarios. 96 Laurent de Liège, Gesta, MGH, SS, t. X, p. 515. 97 Cf. Nécrologe Cathédrale : « obiit Emmelinus sacerdos et canonicus et cantor Sancte Marie, qui dedit nobis domum super pontem Sancte Crucis, solventem in ejus anniversario X solidos ».

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· Godefroid, chanoine prêtre du chapitre cathédral de Verdun, écolâtre : voir doyen. · Ponce, écolâtre (1178-1181/82) : voir chanoine du chapitre. · Robert, diacre et écolâtre (1186/7-1190) : 48, 54 * maitre : Nicolas : 72 * official, maître F. : 96 * prêtre : Robert : 35 * trésorier : · Hugues (cité de 1133 à 1152) : 4 - chapelains : * Garin : 2 * Jean : 2, 8 - chapitres (collégiales) : * Sainte-Croix : • chanoines : · Jean de Ville : 222 • prévôt · Evrard : 222 * Sainte-Marie-Madeleine, collégiale à Verdun, fondée en 1018, dont le prévôt est aussi, depuis 1049, archidiacre de la Woëvre : 48, 53, 98 · Guillaume (Willermus), chanoine prêtre : 48, 53 · J., doyen : 98 - Évêques : * Albéron III de Chiny, évêque de Verdun (1131-début 1156) : fils du comte Arnoul de Chiny98, chanoine du chapitre cathédral de Verdun depuis 1124, puis archidiacre, il succéda comme évêque de Verdun à l’abbé des chanoines réguliers de Saint-Denis de Reims, Ursion, élu en 1129 mais qui ne se fit pas consacrer et quitta Verdun au printemps 113199. Pour occuper le siège redevenu vacant, les autorités d’alors, le pape Innocent II et l’empereur Lothaire, réunis en synode à Liège au milieu du Carême 1131100, ayant entendu les raisons d’Ursion quant à son impossibilité d’assumer la fonction épiscopale, confirmèrent le choix d’Albéron de Chiny, fait en urgence par le chapitre de Verdun ; le pape le consacra à Paris, d’abord comme prêtre le samedi de Pâques puis comme évêque le jour de Pâques suivant (19 avril 1131)101. Il exerça pendant 23 ans la charge épiscopale et l’abandonna au début de 1156 pour terminer ses jours (le 2 novembre 1158) à l’abbaye prémontrée Saint-Paul de Verdun : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 14, Annexe A no 1 * Albert Ier de Mercy, évêque de Verdun (1156-1162), ancien princier (1127-1156) et chapelain impérial sous Conrad III, résigna sa charge en 1162 pour se faire moine à Saint-Vanne où il mourut le 14 avril 1163102 : 15, 16, 17, 18, 19, Annexe A no 1

cf. Laurent de Liège, MGH, SS, t. XII, p. 508, lignes 8 et 9. Ibid., p. 507. Ibid. p. 507, ligne 51. ibid., p. 508, lignes 17-18 ; Parisse Michel, « Les prémontrés et la Lorraine », in Les Prémontrés et la Lorraine xiie-xviiie siècle, Paris, Beauchesne, 1998, p. 3-22 (p. 4). 102 Nécrologes de la Cathédrales et de Saint-Paul ; obit au 15 avril aux deux nécrologes de Saint-Airy. 98 99 100 101

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* Albert II de Hierges, fils de Manassés de Hierges et d’Alix de Chiny, neveu de l’évêque de Verdun Arnoul de Chiny, trésorier et princier de Verdun en 1172, élu103 (1187-1191)104, puis évêque de Verdun (1191-1208, 26 juillet), eut à affronter les revendications des citains de Verdun et trouva la mort au cours de l’un de leurs soulèvements : 48, 51, 54, 58, 60, 61, 52, 79, 90 * Arnoul de Chiny, évêque de Verdun, fils du comte Albert de Chiny et d’Agnès de Bar, neveu de l’évêque Albéron de Chiny, succéda à Richard de Durbuy († 7 septembre 1171), resta élu environ six ans et demi105 et se fit consacrer à Trèves vers le milieu de l’année 1178106, mort tragiquement le 14 août 1181, en assiégeant Sainte-Ménehould : 30, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 41, 51, 61, 105, Annexe A no 2 * Henri II de Blieskastel, évêque de Verdun (1181-1186), fils de Folmar Ier, comte de Blieskastel (1135-1179) et de Clémence de Metz, frère d’Hugues, seigneur de Lunéville, archidiacre de Sarrebourg (diocèse de Metz) de 1177 à 1181, élu à Verdun en 1181 et sacré en 1183 : 46 * Jean Ier d’Apremont, évêque de Verdun (1217-1224) puis évêque de Metz (1224-1238, 10 décembre), fils de Geoffroi Ier, seigneur d’Apremont et de Dun (1190-1204), et d’Elisabeth de Dampierre, frère de Gobert VI « le Bienheureux », seigneur d’Apremont et de Dun (1204-1239) devenu moine cistercien à Villers-en-Brabant où il mourut le 20 août 1263 : 110, Annexe A no 17 * Richard III de Durbuy, fils de Godefroid de Durbuy et d’Alix de Grandpré107 (et donc arrière petit-neveu de Richard II de Grandpré, évêque de Verdun de 1108 à 1114) ; surnommé Richard l’enfant (Richardus puer) en raison de son jeune âge, lors de sa nomination comme archidiacre d’Argonne et prévôt de Montfaucon (en 1126), devint également camérier (en 1159) puis princier (1163-1170) et élu de Verdun (1163-1171, 7 septembre) : 23, 28 * Robert Ier de Grandpré, ancien prévôt de Montfaucon et archidiacre d’Argonne, ancien princier, évêque de Verdun (1208-1217, 25 août) : 97, 99, 100, 101, 102, 103 Vertus : Pierre, chevalier : 31 Viardus : voir Guiard. Vidricus : voir Guéry. Villava de Souilly : voir Souilly. Villers : Renard, héritier d’Herbert, avoué de Woimbey : 69

103 Après la démission forcée de Henri II de Blieskastel, bien qu’une partie du clergé verdunois ait accordé ses suffrages au prévôt de Montfaucon et archidiacre d’Argonne, Robert de Grandpré, et entamé un procès qui fut porté devant l’empereur Henri VI, lequel finalement, en 1189, trancha en faveur d’Albert de Hierges. 104 Il est encore qualifié d’élu, en 1191, dans un acte pour Lisle-en-Barrois (cf. no 58 : Meuse, 18 H 1, t. 2, p. 423 et p. 548). 105 Cf. H.-J. Krüger, « Ist Arnold von Verdun als Elekt gestorben ? », Jahrbuch für westdeutsche Landesgeschichte, t. 1, 1975, p. 52-54. 106 Dans une charte d’Agnès de Bar, datable de 1178 et datée du 15 juin, il est encore qualifié d’élu ; sa consécration épiscopale a dû avoir lieu, à Trèves, à l’été 1178, comme l’indique une autre de ses chartes, en 1180, seconde année de sa consécration (cf. BnF, coll. Moreau, t. 83, fol. 219 : Actum apud Montem Falconis, anno ab incarnatione Domini M° C° LXXX°, ordinationis et consecrationis nostre secundo anno). 107 Fille d’Henri Ier, comte de Grandpré (1120-1150) qui fut aussi comte de Verdun de 1120 à 1125.

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villicus (régisseur) : - de Saint-Maur, Bovon : voir Saint-Maur Vilotte : - curé, Aubry : 93 Vivien (Vivianus) : - abbé de Belval : voir Belval. - de Laimont : voir Laimont. - miles : 4 Viricus, Virricus ; voir Guéry. Volfaudus : voir Goufaud. W Walterus : voir Gautier. Warnerius : voir Garnier. Wassy : Mathieu de : 39, 42 Waufridus : voir Geoffroi. Wautierus : voir Gautier. Wiardus : voir Guiard. Wilhelmus : voir Guillaume. Wibaud de Souilly : voir Souilly. Wibaudus : voir Wibaud. Wido : voir Guy. Woimbey : - Comtesse (Contasse), épouse d’Herbert, avoué de Woimbey, peut-être une fille de Robert de Souilly (?) : 69 - Herbert, avoué de Woimbey, héritier de Robert de Souilly : 69 - héritiers d’Herbert, avoué de Woimbey : Renard de Villers et Garin de Bussy Y Ymar, abbé de Châtrices : voir Châtrices. Z Zacharie, trésorier (de Châlons) : 8

Répertoire topographique

Index des noms de lieu Les chiffres renvoient aux numéros des actes

A l’Aire (Ere), rivière qui traverse une grande partie de l’Argonne du S. au N. et après un cours d’une centaine de km se jette dans l’Aisne, en-dessous de Grandpré : 64 l’Aisne (Haine), rivière qui prend sa source à Sommaisne, passe à Pretz-en-Argonne, Vaubecourt, Yvraumont et après Sénart entre dans le département de la Marne : 86 Alta silva : voir Haute-Seille. Amblaincourt (Amblecort, Amblencort, Anblancort, Hambleincort, Hamblencort), village sur l’un des affluents de l’Aire, entre Beauzée et Deuxnouds, aujourd’hui commune de Beausite, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil d’Argonne depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, patron saint Maur : 66, 69 Anglecourt (Les) (Anglecort, Anglecourt, Anglecurt, Anglicurt, Anglicuria, Anglicurtis), écart de Courcelles-sur-Aire (Cadastre de 1833, Meuse, 161 FI 29, feuille 5) : Meuse, arr. Bar-leDuc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly (site primitif de l’abbaye de Lisle, devenu grange après le transfert) : 1, 16, 24, 32, 36, 38, 43, Annexe A no 1 Apremont (la-Forêt) (Asperus mons), village à 8 km à l’E. de Saint-Mihiel, Meuse, arr. Commercy, cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel : 1, 13, 16, 17, 18, 22, 28, 32, 33, 38, 43, 46, 53, 64, 65, 90, 101, 103, Annexe A no 1 Arambercort, Arambercourt, Arembercurt, Arenbercort : voir Rembercourt. Aracost : voir Arracourt. Arescurt : voir Récourt (le-Creux). Arracourt (Aracost) : Meurthe-et-Moselle, arr. Lunéville, cant. Baccarat ; dioc. Toul : Annexe A no 2 Asperus mons : voir Apremont. Astagus : toponyme non identifié. Avradmont, Avraumont : voir Yvraumont. B Bannoncourt : Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Pierrefitte-sur-Aire, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Saint-Mihiel : 38 Bar (Bar, Barrensis, Barrivilla, Barrum) : Bar-le-Duc, Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy. : 1, 7, 19, 22, 28, 20, 34, 43, 65, 67, 69, 68, 73, 76, 80, 81, 83, 86, 87, 93, 97, 106, 107, 108, 112, Annexe A nos 2, 7, 14, 16

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Baroncourt (Baruncurt), autrefois écart de Bouvigny, aujourd’hui commune de DommaryBaroncourt : Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Spincourt, depuis 2014 cant. Bouligny ; dioc. Verdun, archid. Woëvre, doy. Amel, patron saint Maurice : 15 Bause, Bauseium, Bauzeium, Bazees, Bauzeis, Bazeis : voir Beauzée Beaulieu (en-Argonne) (abbatia Sancti Mauritii, Bellus locus) : Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont : 6, 10, 15, 17, 38, 43, 47, 49, 59, 73, 77, 86, 94, 104, 105, Annexe A no 2 Beaumont (Bellus mons, Bulmunt, Samboimont, Sambumont, Sambumunt) : Meurthe-et-Moselle, arr. Toul, ancien cant. Domèvre-en-Haye, depuis 2014 cant. « Le-Nord-Toulois » ; dioc. Toul, archid. de Port, doy. Prény, patron saint Laurent ; fief dans la mouvance de Bar puis d’Apremont : 15, 18, 19, 22, 28, 42, Annexe A no 2 Beaupré (Bellum pratum), commune de Moncel-lez-Lunéville, Meurthe-et-Moselle, arr. et cant. Lunéville ; dioc. Toul, archid. Port, doy. Deneuvre ; abbaye cistercienne, fille de Morimond, fondée en 1135 par le comte de Metz, Folmar V : 25, Annexe A nos 3, 6, 10, 14 Beauzée (sur-Aire) (Bause, Bauseium, Bauzeium, Bazees, Bauzeis, Bazeis), aujourd’hui commune de Beausite, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly : 15, 19, 38, 43, 65, 66, 69, 86, 90, 93, 106, Annexe A nos 7, 15, 17 Bellum pratum : voir Beaupré. Bellum ramum : voir Belrain. Belrain (Belrem, Belreim, Bellum ramum), village sur le ruisseau de Belrain, à 4 km au sud de Pierrefitte-sur-Aire, Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Pierrefitte-sur-Aire, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Toul, archid. Reynel, chef-lieu de doy., patronage Nativité de Marie : 18, 22, 28, 34, 42, 44, 69 Belrem, Belreim : voir Belrain. Belval (commune Belval-Bois-des-Dames), Ardennes, arr. Vouziers, cant. Buzancy ; dioc. Reims ; abbaye prémontrée fondée avec l’appui de l’évêque de Verdun Albéron de Chiny par Raoul, deuxième abbé de Saint-Pierremont : Annexe A no 3 Bethania : voir Bithaine. Beurey (sur-Saulx) (Burei), village sur la Saulx à 9 km au S. de Revigny, Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne : 87 Bithaine (Bethania), commune Adelans-et-Le-Val-de-Bithaine, région Bourgogne FrancheComté, Haute Saône, arr. et cant. Lure, dioc. Besançon ; abbaye cistercienne, fondée en 1133, fille de Morimond et mère de l’abbaye de Clairlieu : Annexe A no 14 Bosseniacum : voir Bussy Bras (sur-Meuse) (Brachium, Braz), Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Charny-sur-Meuse, depuis 2014 cant. Belleville-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Princerie, doy. Chaumont, patron saint Maurice : 15, 16 Breuil (Le), écart de Plichancourt, Marne, arr. Vitry-le-François, ancien canton de Thiéblemont, depuis 2014 cant. Sermaize-les-Bains ; dioc. Châlons, Grand archidiaconé, doy. Vitry-en-Perthois : 26 Briey (Brie), Meurthe-et-Moselle, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Trèves, archid et doy. Longuyon : 110. Annexe A no 7 Brulleham : toponyme non identifié. Bucei, Buceium : voir Bussy

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Bulainville (Bullenvilla, Buslanvilla, Buslani villa, Buslinvilla, Buslonville), village (Cadastre au 1/1230e de 1836, Meuse, 161 FI 20) sur la rive droite de l’Aire, ancienne commune intégrée en 1976 à celle de Nubécourt, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil d’Argonne et depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, patron Saint Sulpice : 15, 18, 23, 28, 32, 43, 46, 51, 52, 58, 64, 69, 98, 102 Burei : voir Beurey ou Burey. Burey-en-Vaux ou Burey-la-Côte, villages à 4 km et 11 km au S. de Vaucouleurs, Meuse, arr. Commercy, cant. Vaucouleurs ; doc. Toul, archid. Ligny, doy. Rivière de Meuse : 87 Buslanvilla Buslani villa, Buslinvilla, Buslonville : voir Bulainville Bussi : voir Bussy-la-Côte. Bussy (la-Côte) (Bucei, Buceium, Bosseniacum, Bussey, Bussi, Buxi), village sur la rive droite de l’Ornain, à 8 km à l’E. de Revigny, aujourd’hui commune de Val-d’Ornain, Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne : 19, 22, 42, 44, 69 C Calaria : voir La Chalade. Calvenceium : voir Chauvency. Calvusmons : voir Chaumont. Cardonia : voir Chardogne. Carus locus : voir Cherlieu. Castellio, Castellulum : voir Châtillon. Castriciensis : voir Châtrices. Cathalauniae, Cathalaunensis : voir Châlons. Cerisae : voir Villers-aux-Cerises. Cerisiers : voir Villers-aux-Cerises. Chalmosiacum : voir Chaumousey. Châlons (en-Champagne) (Cathalauniae, Cathalaunensis, Cathlaunum), Marne, chef-lieu d’arr. et cant., chef-lieu de dioc., archid. et doy. : 5, 8, 11, 26, 39, 40, 41, 50, 72, 104, 109 - cathédrale Saint-Etienne : 11 - chapitre collégial Sainte-Trinité : 11 Chamont : voir Chaumont. Le Chanet (Chasnoi), monticule boisé au N. du domaine des Anglecourt : 38 Chardogne (Cardonia), Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vavincourt, depuis 2014 cant. Bar-le-Duc 2 ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar : 20 Charmontois (l’Abbé) ou Charmontois-le-Roi (Chamontois, Chaumontois), fusionnés en 1946 sous le nom de « Les Charmontois », village sur l’Aisne dont l’Est du territoire jouxte Yvraumont1, Marne, arr. Sainte-Menehould, ancien cant. Dommartin-sur-Yèvre, depuis 2014 cant. « Argonne-Suippe-et-Vesle » ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse : 89, 104 Châtillon-l’Abbaye (Castellio, Castellulum), écart de Pillon , Meuse, arr. Verdun, cant. Spincourt ; dioc. Verdun, archid. Woëvre, doy. Amel ; abbaye cistercienne fondée vers 1142



1 Cf. Cadastre de 1833, commune de Lisle-en-Barrois, Arch. dép. de la Meuse, 161 FI 61, section A de Yvraumont, feuille 01.

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par l’évêque de Verdun, Albéron de Chiny qui s’était adressé à Raoul, abbé d’Himmerod Claustrum – dont Châtillon fut la première fille. Installée dans une large plaine agricole, ouverte et vallonnée, l’abbaye de Châtillon se situe à 35 km au N.E. de Verdun et surtout à environ une quinzaine de km au S. de la forteresse de Montmédy et du château de Louppy-sur-Loison, et peut donc être considérée comme un monastère de frontières, face à Montmédy (vaste château fort construit au xiie siècle par la famille des comtes de Chiny, puissante lignée très impliquée dans la vie religieuse locale) et Louppy (également érigé au xiie siècle par le comte Thiebault Ier de Bar) : 23, 33 Châtrices (Castriciensis), Marne, arr. Sainte-Menehould, ancien cant. Sainte-Menehould, depuis 2014 cant. « Argonne-Suippe-et-Vesle » ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Sainte-Menehould ; abbaye de chanoines réguliers fondée en 1142 par l’abbé Eustache (qui fonda également les abbayes de Monthiers-en-Argonne et de Lisle/Les Anglecourt), affiliée à l’ordre d’Arrouaise : 11 Chaumont (sur-Aire) (Calvusmons, Chamont, Chaumont), Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly : 9, 35, 43, 87 Chaumousey (Chalmosiacum), Vosges, arr. et cant. Epinal ; dioc. Toul ; abbaye de chanoines réguliers fondée vers 1090 par Séhère : Annexe A no 3 Chauvency (le-Château) (Calvenceium, Chauvencei), Meuse, arr. Verdun, cant. Montmédy ; dioc. Trèves, archid. Longuyon, doy. Juvigny : 14, 17 Cheminon, abbaye fondée au début du xiie siècle par des chanoines réguliers d’Arrouaise (à l’emplacement d’un ancien prieuré Saint-Nicolas de l’abbaye Saint-Vanne de Verdun), reprise en 1136 par les cisterciens de Trois-Fontaines (lignée de Clairvaux), Marne, arr. Vitry-le-François, cant. Sermaize-les-Bains ; dioc. Châlons, archid. Châlons, doy. Vitryen-Perthois : 87 Cherlieu (Carus locus), commune Montigny-lès-Cherlieu, région Bourgogne Franche-Comté, Haute Saône, arr. Vesoul, cant. Jussey, dioc. Saint-Claude ; abbaye cistercienne fondée en 1131 par Clairvaux : Annexe A no 14 Cîteaux (Cistercium), commune de Saint-Nicolas-lès-Cîteaux, Côte-d’Or, arr. Beaune, cant. Nuits-Saint-Georges ; dioc. Chalon : Annexe A no 15 Clarus locus : voir Clairlieu. Clairlieu (Clarus locus), abbaye cistercienne sous le vocable de Notre-Dame, fondée vers 1150 à Ferrières par Gérard II, comte de Vaudémont, qui fit appel à l’abbaye bourguignonne de Bithaine (lignée de Morimond) puis, vers 1159, transférée à Clairlieu donné par le duc de Lorraine, Mathieu Ier, commune Villers-les-Nancy, Meurthe-et-Moselle, arr. Nancy, cant. Laxou ; dioc. Toul, archid. Port, doy. Dieulouard : 87, Annexe A no 14 Clairvaux (Clara vallis), commune Ville-sous-la-Ferté, Aube, arr. et cant. Bar-sur-Aube ; abbaye cistercienne (troisième fille de Cîteaux) fondée par Bernard de Fontaines, en 1115 : Annexe A no 14 Clarus locus : voir Cherlieu et Clairlieu. Clarus mons : voir Clermont. Clara vallis : voir Clairvaux. Clermont (en-Argonne) (Clarus mons), Meuse, arr. Verdun, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Argonne, chef-lieu de doy. : 1, 10, 13, 15, 34, 106, Annexe A no 1 Comarceium : voir Commercy.

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Combres (sous-les-Côtes) (Commarie), village sur l’un des affluents du Longeau, à 5 km au S. de Fresnes-en-Woëvre, Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Fresnes-en-Woëvre et depuis 2014 cant. Etain ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Hattonchâtel : 28 Commarie : voir Combres. Commercy (Comarceium), ville sur la Meuse, Meuse, chef-lieu d’arr. et cant. ; dioc. Toul, archid Ligny, chef-lieu de doy. : 25 Condé (en-Barrois) (Condatensis, Condeium, Condey, Condeyum), (Cadastre de 1850 au 1/2000e : Meuse, 161 FI 27), aujourd’hui commune « Les-Hauts-de-Chée », Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Michel, chapelle fille de l’église de Merche (Lisle-en-Barrois) : 20, 22, 38, 47, 64, 65, 68, 70, 71, 72, 73, 74, 80, 81, 82, 83, 93, 101, 108, Annexe A no 1 Conflans (en-Jarnisy) (Conflans), Meurthe-et-Moselle, arr. Briey, cant. Jarny ; dioc. Verdun, archid. Woëvre, doy. Pareid : 33 Corbarum : lieu-dit non localisé dans le secteur d’Yvraumont : 104 Corbaruth : ru non localisé dans le secteur d’Yvraumont : 104 Corcelae : voir Courcelles. Cornay (Karnai, Quarnaium), Ardennes, arr. Vouziers, cant. Grandpré ; dioc. Reims, Petit archid., doy. Grandpré, patron saint Nicolas : 6, 15 Costa : non identifié : 40 Courcelles (sur-Aire) (Corcelae, Corcellae, Corcelles, Cortis cellae, Curcellae, Curcelles), Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly : 1, 22, 24, 43, 48, 53, 63, 96 Cousances (aux-Bois) (Cusancia), village sur la Deuë petit affluent de la Meuse, aujourd’hui Cousances-les-Triconville, Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Commercy et depuis 2014 cant. Vaucouleurs ; dioc. Toul, archid. et doy. Ligny : 32 Crépion (Crespeium, Crispeium), village sur l’un des affluents de la Tinte à 4 km au S. de Damvillers, aujourd’hui « Moirey-Flabas-Crépion », Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Damvillers et depuis 2014 cant. Montmédy ; dioc. Verdun, archid. Princerie, doy. Chaumont : 28 Crevel, lieu-dit non identifié : 57 D Dahaie (Daher, Dahir, Dahirs), bois au sommet de la colline dominant Deuxnouds, au N.E. de Lignémont, sur la limite communale entre Deuxnouds et Saint-André : 46, 64, 66, 69, 79, 97 Daher, Dahirs : voir Dahaie. Dampierre-le-Château (Dompetra), village sur la Yèvre, Marne, arr. Sainte-Menehould, ancien cant. Dommartin-sur-Yèvre, depuis 2014 cant. « Argonne-Suippe-et-Vesle » ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse : 104 Dannevoux (Domnus votus), Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Montfaucon-d’Argonne, depuis 2014 cant. Clermont-en-Argonne ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Sainte-Menehould : 34 Deri, toponyme non identifié : 28 Deuxnouds (devant-Beauzée) (Denou, Domno, Domnos, Domnoy, Donois, Donno, Donnou, Donnoux, Dounou, Dunous, Dusnau), (Cadastre de 1836 au 1/1230e : Meuse, 161 FI 36) village sur la Sault, aujourd’hui commune de Beausite, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil d’Argonne, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne,

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doy. Souilly, patron saint-Pierre, grange de l’abbaye de Lisle-en-Barrois : 24, 23, 30, 43, 46, 57, 66, 69, 79, 87, 88, 91, 99, 100 Dieue (sur-Meuse) (Devia, Doya), village sur la rive droite de la Meuse, à 11 km au S. de Verdun, Meuse, arr. Verdun, chef-lieu de cant. ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly : 23, 100 La Dignée, ruisseau qui prend sa source au N.N.E. de Villotte-devant-Louppy (au Fond de Baucourt, à environ 1750 m au sud de Lamermont et 2850 m à l’Ouest de Lisle-en-Barrois), coule d’Est en Ouest sur 4 km pour se jeter dans la Chée, en amont de Laheycourt (un bois à proximité porte le nom de « Bois-les-moines »), ruisseau qui a donné son nom à un territoire appartenant à l’abbaye de Lisle-en-Barrois : 25, 43 Dimehan, toponyme non identifié sur le territoire sans doute de Beauzée ou de Bulainville : 66, 69 Domilivals, toponyme non identifié sur le territoire sans doute de Beauzée ou de Bulainville : 66, 69 Dommartin (la-Chaussée) (Dommartin), Meurthe-et-Moselle, arr. Toul, ancien cant. Thiaucourt, depuis 2014 cant. « Le-Nord-Toulois » ; dioc. Toul ; fief qui relevait de la seigneurie d’Apremont (cf. Dictionnaire topographique de la Meurthe, p. 44) : 33 Dommartin (sur-Yèvre), aujourd’hui Dommartin-Varimont, Marne, arr. Sainte-Menehould, ancien cant. Givry-en-Argonne, depuis 2014 cant. Argonne Suippe et Vesle : 5, 6 Domnus votus : voir Dannevoux. Domno, Domnos, Domnoy : voir Deuxnouds. Dompetra : voir Dampierre. Doncel : non identifié. Donois : voir Deuxnouds. Dounou, Donnox : voir Deuxnouds. Dusnau : voir Deuxnouds. Doya : voir Dieue. Dugny (sur-Meuse) (Dugnei), village sur le ruisseau de Lempire, à 9 km. au S. de Verdun, Meuse ; arr. Verdun, cant. Verdun 2 ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly : 85 Dun (sur-Meuse) (Dunum), ville sur la rive droite de la Meuse, à 19 km au S. de Montmédy, Meuse, arr. Verdun, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Stenay ; dioc. Reims, archid. Champagne, chef-lieu de doy. ; Dun possédait un château qui passa aux Apremont à la suite du mariage d’Adélaïde de Dun, veuve de Pierre III de Murant, avec Gobert IV : 110 E Eclaires (Escleres, Escleriae, Excleres), Marne, arr. Sainte-Menehould, ancien cant. Dommartinsur-Yèvre, désormais cant. « Argonne-Suippe-et-Vesle » ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse, patron saint Vanne : 26, 32 Einval-le-Grand (Euvallis magna), toponyme non identifié sur le territoire d’Amblaincourt ou de Deuxnouds : 43, 66, 69 Einval-le-Petit (Euvallis parva), toponyme non identifié sur le territoire d’Amblaincourt ou de Deuxnouds : 43, 66, 69 Elise : voir Erize. Épinal (Espinal) : Vosges, chef-lieu d’arr. et cant. : Annexe A no 7 Ere : voir l’Aire, fleuve. Erize (la-Grande) (Elise, Erise), aujourd’hui commune de Raival, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly : 2, 68

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Esch (sur-Sûre) : Grand-Duché de Luxembourg, circonscription Nord, cant. Wiltz ; dioc. Trèves : 17 Escleriae : voir Eclaires. Etival (Stivagium), aujourd’hui commune d’Etival-Clairefontaine, Vosges, arr. Saint-Diédes-Vosges, cant. Raon-L’étape, dioc. Toul ; collégiale fondée au milieu du viie siècle : Annexe A no 3 Euvallis : voir Einval. Euvarcampus, territoire près de Menoncourt : 98 Evaux ou Vaux-en-Ornois (Vallibus, Vallium), écart de Saint-Joire, Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Gondrecourt, depuis 2014 cant. Ligny-en-Barrois ; dioc. Toul, archid. Ligny, doy. Gondrecourt ; abbaye cistercienne fondée en 1130 par le comte de Champagne Thibaut II, le comte Ebles de Montfort et les moines de La Crète : 20, 25, 36, 70, Annexe A nos 3, 14 Evraumons, Evraumont : voir Yvraumont Evres (en-Argonne), village sur le ruisseau de Marque, à 5 km à l’E. de Triaucourt, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly : 46 F Feburc : toponyme non identifié. Filicem : toponyme non identifié. Firnevoi : toponyme non identifié. Flabémont (Flabonismons), commune de Tignécourt, Vosges, arr. Neufchâteau, cant. Darney : dioc. Toul ; abbaye prémontrée fondée vers 1140 par Philippe, abbé de Belval : Annexe A no 3 Fleury (Flureium), anciennement Fleury-en-Argonne, aujourd’hui Fleury-sur-Aire, commune intégrée en 1976 à celle de Nubécourt, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil d’Argonne et depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont, patron saint Eloi : 35 France : 8 Fromeréville (les-Vallons) (Fremerivilla), Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Charny-sur-Meuse, depuis 2014 cant. Clermont-en-Argonne ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont : 15 Frummaio : non identifié : 23 G Ganneis, non identifié : 21 Génicourt (sur-Meuse) (Genercurtis), village sur la rive droite de la Meuse, à 14 km au S. de Verdun, Meuse, arr. Verdun, cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Rivière, doy. Saint-Mihiel : 32 Gillenvals : toponyme non identifié sur le territoire de Deuxnouds : 66, 69 Goeuval : toponyme non identifié: 46 Grandpré (Grandum pratum), Ardennes, arr. Vouziers, chef-lieu de cant. ; dioc. Reims, archid. Champagne, chef-lieu de doy. : 36, 54 Grangia, non identifié : 17 Greives : voir Grèves. Grèves (Greives), lieu-dit à Issoncourt, commune « Les-Trois-Domaines », Meuse, arr. Barle-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly : 25

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Gimécourt, Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Pierrefitte-sur-Aire, depuis 2014 cant. Dieuesur-Meuse ; dioc. Toul, archid. Ligny, doy. Belrain, patron saint Etienne : 43 Gris, toponyme non identifié : 86 Griscourt (Grismur, Grisuncurt), Meurthe-et-Moselle, arr. Toul, ancien cant. Domèvre-enHaye, depuis 2014 cant. « Le-Nord-Toulois » : 1, 2 Grismur : voir Griscourt. Grisuncurt : voir Griscourt. Guidonis Vallis, toponyme non identifié sur le territoire d’Amblaincourt ou de Deuxnouds : 66, 69 H Hagéville (Hagisvilla), Meurthe-et-Moselle, arr. Briey, ancien cant. Gorze, depuis 2014 cant. Jarny ; dioc. Metz, archid. Vic., doy. Gorze : 33 Haine : voir l’Aisne, rivière. Hattonchâtel, (Hattonis castrum), village sis sur un éperon dominant la Woëvre et aujourd’hui intégré à la commune de Vigneulles-les-Hattonchâtel, Meuse, arr. Commercy, ancien cheflieu de cant., depuis 2014 cant. Saint-Mihiel ; dioc. Verdun, archid. Rivière, chef-lieu doy. : 38 Hattonmesnil (Hattonmesnil, Hattun Masnil, Hattunmanix, Hattunmaisnil, Hattunmasnil), lieu-dit non identifié, sans doute à proximité de Vieux-Monthier, Noyers et Auzécourt2 : 4, 25, 34, 35, 36, 39, 40, 42, 49 Haute-Seille (Alta silva), commune de Cirey-sur-Vezouze, Meurthe-et-Moselle, arr. Lunéville, cant. Baccarat, dioc. Toul ; abbaye cistercienne fondée en 1140 (fille de Theuley, elle-même fille de Morimond) : Annexe A nos 3, 9, 14 Hepa, Hepia : voir Heippes. Heiltz (le-Maurupt) (Heys) , Marne, arr. Vitry-le-François, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Sermaize-les-Bains ; dioc. Châlons, Grand archidiaconé, doy. Vitry : 112 Heippes (Heipes, Heippe, Hepa, Hepia, Heppes), village sur le ruisseau de Récourt, à 4 km au S. de Souilly, Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly : 18, 28, 32, 43 Heppes : voir Heippes. Herpont (Herpun), Marne, arr. de Sainte-Menehould, ancien cant. Dommartin-sur-Yèvre, depuis 2014 cant. « Argonne-Suippe-et-Vesle » ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Sainte-Menehould, patron saint Georges : 79 Himmerod (commune de Grosslittgen, Allemagne, Land Rhénanie-Palatinat, Kreis Trèves), abbaye cistercienne fondée en 1134 sous le nom de Claustrum par des moines venus de Clairvaux, sous la conduite de Raoul qui en fut le premier abbé et vécut jusqu’en 11703 ; ce sont des moines d’Himmerod qui vinrent fonder l’abbaye de Châtillon dans le diocèse de Verdun : 23 Hona : toponyme non identifié : 7 Houwe : non identifié : 36



2 Cf. charte de l’évêque de Châlons Geoffroi 1er portant confirmation des donations initiales en faveur de l’abbaye de Monthier, éd. Gallia christiana, t. X, Instr., no XXII, col. 170-171. 3 Cf. : Gallia christiana, t. XIII, col. 664-665 ; Beyer, Mittelrheinisches Urkundenbuch, t. l, p. 753.

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I Insula : voir Lisle / Les Anglecourt. Insula Barrensis : voir Lisle-en-Barrois. Ippécourt (Wippercort), village sur la Cousance, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuild’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, patron saint Jean-Baptiste : 35 Issoncourt (Orsoncourt, Ursuncourt, Ursuncort, Ursuncurt, Usuncurt), village sur le Bunet au N. de Souilly, commune « Les-Trois-Domaines », Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly : 1, 15, 17, 25, 28, 36, 41, 43, 105 J Jauvilliers : voir Jovilliers. Jandeurs : voir Lisle-en-Rigault. Jesaunicuria, Josaincuria toponyme non identifié : 68, 93 Johannis campus, territoire près de Menoncourt : 98 Joinville (Joinville), Haute-Marne, arr. Saint-Diziers, chef-lieu de cant. ; dioc. Châlons, cheflieu archid. et doy. : 29 Joigney : voir Jouy-aux-Arches. Jovilliers (Jauvilliers), abbaye prémontrée, fondée en 1132 par Geoffroi II de Joinville et l’abbaye de Riéval, aujourd’hui écart de Stainville, village sur la Saulx, Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Ancerville ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Dammarie ; église abbatiale sous l’invocation de saint Pierre et saint Paul : 109 Jouy-aux-Arches (Joigney, Joweigney), Moselle, arr. Metz, ancien cant. Gorze, depuis 2014 cant. « Les-Côteaux-de-Moselle » ; dioc. Metz, archid. Metz, doy. Val de Metz : 45, 56 Joweigney : voir Jouy-aux-Arches. Juniperum : toponyme non identifié sur le territoire de Beauzée ou de Bulainville : 66, 69 Juvicem : voir Juvigny. Juvigny (en-Perthois) (Juvicem), Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Ancercille ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. : 57 K Karnai : voir Cornay. L Labry, Meurthe-et-Moselle, arr. Briey, cant. Jarny ; dioc. Metz, archid. Vic, doy. Hatrize, patron saint Gorgon : 85 Lacei : voir Lessy. Lachalade (Calaria) (ainsi orthograhiée en un seul mot depuis seulement la fin du xxe siècle), Meuse, arr. Verdun, cant. Clermont-en-Argonne, dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont ; abbaye cistercienne (La Chalade) fille de Trois-Fontaines, elle-même fille de Clairvaux : Annexe A nos 14, 15, 16 Laforiere, territoire près de Menoncourt : 98 Laimont (Laymont, Leinmunt, Leimont, Leimunt), Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revignysur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne : 22, 25, 43, 44, 64, 68, 93, 110

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Lamermont (Lamermont, Lamermunt, Lamermuntis), écart de Lisle-en-Barrois sis sur le cours de l’Aisne, à environ 3,2 km à vol d’oiseau du village, relevant autrefois du diocèse de Châlons : 11, 18, 22, 24, 26, 43, 47, 48, 49, 59, 62, 63, 77 Lanneimont : voir Lignémont. Larrivour (Ripatorium), commune de Lusigny-sur-Barse, Aube, cant. Vandeuvre-sur-Barse ; dioc. Troyes ; abbaye cistercienne fondée en 1140 par Bernard de Clairvaux, à la demande de Thibault IV de Blois, comte de Champagne, et de l’évêque de Troyes, Hatton : Annexe A no 10 Lavoye (Lavois), Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Dieuesur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Clermont : 15, 30 Leinmunt, Leimont, Leimunt : voir Laimont. Lemmes (Lammes), Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly : 17 Lessy (Lacei), Moselle, arr. Metz, ancien cant. Gorze, depuis 2014 cant. « Les-Côteaux-deMoselle » ; dioc. Metz, archid. Metz ; doy. Val de Metz : 85 Lignémont (Lanneimont), lieu-dit au N. du village de Deuxnouds, au S. du bois de Deuxnouds et au pied de la colline du bois Dahaie : 79 Lisle (Les Anglecourt) (Insula), lieu-dit disparu (correspondant vraisemblablement au toponyme actuel « La Butte », où subsistent les traces d’une motte, près des bords de l’Aire) aux Anglecourt (écart de Courcelles-sur-Aire, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly), où l’abbé Eustache de Monthiers-en-Argonne fonda, en 1143, sur un alleu épiscopal rendu par Olry de Lisle et sa femme Mathilde, avec l’appui de l’évêque Albéron de Chiny, une abbaye de chanoines réguliers, sous le vocable de Notre-Dame, et qui fut reprise par un groupe de cisterciens venus de Saint-Benoîten-Woëvre, vers 1149/50 lesquels, en 1162, la transférèrent sur son site actuel de Lisle-en-Barrois : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 11, 9, 13, 14, 15, 16, 17, 20 Lisle-en-Barrois (Insula Barrensis) (Cadastre au 1/5000e de 1833 : Meuse, 161 FI 61), Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar ; abbaye sous le vocable de Notre-Dame, fondée vers 1143 par Olry de Lisle, avec sa femme Mathilde, sa fille Helvide et son gendre Rainier d’Apremont, sur le site initial des Anglecourt, par des chanoines réguliers venus de Monthier, sous la direction de l’abbé Eustache (ancien chanoine d’Arrouaise), puis en 1149/50 reprise par des cisterciens venus de l’abbaye de Saint-Benoît-en-Woëvre et transférée sur son emplacement définitif en 1162, au lieu-dit Melche, sur le ruisseau du même nom et à laquelle les moines conservèrent la dénomination initiale, en l’honneur du fondateur, Olry de Lisle : 20 à 109 et Annexe A Lisle-en-Rigault (alias Jeandeures), abbaye prémontrée, fille de Riéval, Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Ancerville ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne : 27 Longuay (Longumvadum), commune de Aubepierre-sur-Aube, Haute-Marne, arr. Chaumont, cant, Châteauvillain, abbaye cistercienne fille de Clairvaux en 1149 : Annexe A no 6 Long-Conseil (Longam consciam, Longiconsi Longiconcil, Longum covum), toponyme aujourd’hui disparu, terre qui se situait en-dessous des limites de Saint-André, à Deuxnouds près du bois Dahaie : 38, 43, 58, 64, 66, 69, 79, 98 Longeville (Longavilla), village sur la rive droite de l’Ornain au S.-E. de Bar-le-Duc, Meuse, arr. et cant. Bar-le-Duc ; dioc. Toul, archid et doy. Ligny : 25 Lope, Lopeium, Lopey, Loppi, Lupeia, Lupeium : voir Louppy.

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Louppy (le-Grand, aujourd’hui dénommé Louppy-le-Château) (Lope, Lopeium Magnum, Lopey, Loppi, Lupeia, Lupeium, Lupeium Magnum), village (Cadastre au 1/2300e de 1833 : Meuse, 161 FI 66) sur la rive gauche de la Chée à 8 km au S. de Vaubecourt, Meuse, arr. Barle-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patrons saint Timothée et sainte Apollinaire : 25, 43, 44, 48, 68, 87, 108, 112 Louppy-le-Petit (Lopeium minor), village sur les bords de la Chée, à 4 km au S. de Vaubecourt, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Amand : 18 Luxembourg (Lucelburgensis), capitale du Grand-Duché de Luxembourg, chef-lieu de circonscription du Centre, chef-lieu de cant. ; dioc. Trèves, archid. Longuyon : 69, 89 M Maidières (Maderiae), Meurthe-et-Moselle, arr. Nancy, cant. Pont-à-Mousson ; dioc. Toul, archid. Port, doy. Prény : 27 Maisonvisinos, toponyme non identifié : 25 Mannuncort : voir Menoncourt. Marat-la-Grande alias Les-Marats (Mareis, Mares, Marex), village sur le ruisseau de Marat, à 10 km à l’E. de Vaubecourt, aujourd’hui commune « Les-Hauts-de-Chée », Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, patron saint Médard, écart Marat-la-Petite : 15, 18, 22, 44 Marchiae : voir Merche. Mareis, Marex : voir Marat. Marevie, toponyme non identifié : 28 Maulan (Molendina), village entre l’Ornain et la Saulx, à 5 km au S.O. de Ligny-en-Barrois, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Ligny-en-Barrois, depuis 2014 cant. Ancerville ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Dammarie : 76 Menarval, Menarvalle, toponyme non identifié, situé vraisemblablement au S.E.  de Deuxnouds puisque sa dîme relevait de la paroisse d’Issoncourt : 28, 41, 43, 105 Menoncourt (Manuncort, Menuncort, Menuncourt), ancien toponyme aux limites de Deuxnouds, Bulainville et Beauzée, disparu : 30, 43, 46, 51, 52, 58, 60, 61, 66, 67, 69, 86, 98 Merauval : voir Merauvaux. Merauvaux (Merauval), écart de Villers-sous-Bonchamp, ancienne commune de Mont-Villers et aujourd’hui commune de Bonzée, Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Fresnes-en-Woëvre et depuis 2014 cant. Etain ; dioc. Verdun, archid. Woëvre, doy. Pareid : 222 Merche (Marchiae, Melchia, Merchia) : site sur lequel vint s’implanter l’abbaye Notre-Dame de Lisle et ensuite prendre le nom de Lisle-en-Barrois (Cadastre au 1/2300e de 1833, section C de Lisle : Meuse, 161 FI 61, feuille 05) ; aujourd’hui lieu-dit à Lisle-en-Barrois, Meuse, arr. Barle-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar, église-mère de Condé : 17, 20, 24, 25, 43, 68, 70, Annexe A no 1. Merchette (Merchette, Merchota), écart de Lisle-en-Barrois, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar : 11 Les Merchines (Marchiae), écart de Lisle-en-Barrois à environ 2 km du village (Cadastre au 1/2300e de 1833, Meuse, 161 FI 61, section C de Lisle, feuille 01), Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar : 13

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Merchota : voir Merchette Mettensis : voir Metz. Metz (Mettensis), Moselle, chef-lieu d’arr. et cant. ; chef-lieu de dioc., archid. et doy. : 45, 56, 85, Annexe A no 14 Mierche : voir les Merchines. Mirewaldum : voir Mureau. Molendinus : voir Moulins-lès-Metz. Monasterium in Argonna, Monasteriensis in Argonna : voir Monthiers-en-Argonne. Moineville (Monneville), nom d’une forêt sur le versant S.O. d’une colline, à 1 km à l’E. du village de Saint-André-en-Barrois et au Nord du bois Dahaie, de l’autre côté du ruisseau de Flabussieux, à 400 m d’un lieu-dit « Le prieuré » : 79 Moncourt ou Montcourt (Muncurt), village disparu vers le xve siècle, aujourd’hui chapelle isolée, commune de Sauvigny, Meuse, arr. Commercy, cant. Vaucouleurs ; dioc. Toul, archid. Vittel, doy. Neufchâteau : 22 Mondrecourt (Mondricurt, Mundricort, Mundricurt), commune « Les-Trois-Domaines », Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly, annexe d’Issoncourt : 19, 36, 64 Monneville : voir Moineville. Mont Saint-Hilaire (Sancti Hilarii mons), lieu-dit à Marville, Meuse, arr. Verdun, cant. Montmédy : dioc. Trèves, archid. Longuyon, doy. Juvigny : 32 Monthiers-en-Argonne (Monasterium in Argonna, Monasteriensis in Argonna), abbaye de chanoines réguliers, fondée par l’abbé Eustache, chanoine issu d’Arrouaise, établie à l’origine sur la paroisse de Sommeilles, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain, reprise en 1144 par les cisterciens de Trois-Fontaines, et devenue grange sous le nom de Vieux-Montier en raison du transfert de l’abbaye, vers 1163/64, sur son site définitif de Monthiers-en-Argonne, commune de Possesse, Marne, arr. Vitry-le-François, ancien cant. Heiltz-le-Maurupt, depuis 2014 cant. Sermaize-les-Bains ; diocèse Châlons, archid. Astenois, chef-lieu de doyenné : 1, 5, 12, 16, 26, 36, 39, 40, 68, 87, 91, Annexe A nos 1, 3, 6, 7, 8, 14 Montigny (les-Metz) (Montignei), Moselle, arr. Metz, chef-lieu de cant. ; dioc., archid. et doy. Metz. : 85 Montigny (les-Vaucouleurs) (Montineium), village sur le ruisseau de Sépifonds, à 3 km au S.O. de Vaucouleurs, Meuse, arr. Commercy, cant. Vaucouleurs ; dioc. Toul, archid. Ligny, doy. Rivière-de-Meuse : 28 Montineium : voir Montigny. Morimond (Morimundum), commune de Parnoy-en-Bassigny, eHaute-Marne, arr. Langres, cant. Bourbonne-les-Bains, abbaye cistercienne, quatrième fille de Cîteaux, fondée en 1115, selon la tradition (mais en réalité en 1117 ou 11184) et dans la filiation de laquelle se trouvaient les abbayes de Saint-Benoît-en-Woëvre et de Lisle-en-Barrois : Annexe A nos 7, 8, 12, 13 Moriviller (Murinviler), Meurthe-et-Moselle, arr. et cant. Lunéville, dioc. Toul : Annexe A no 3

4 cf. Parisse (Michel), « Morimond au xiie siècle », L’abbaye cistercienne de Morimond, histoire et rayonnement, actes du colloque de 2003, Langres, 2005.

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Morsol, lieu-dit sur les communes de Bar-le-Duc et Behonne (cf. Dictionnaire topographique de la Meuse, p. 160) : 76 la Moselle (Mosella), fleuve : 56, 85, Annexe A no 7 Moulins-lès-Metz (Molendinum), localité de la banlieue de Metz, Moselle, arr. Metz, ancien cant. Gorze, depuis 2014 cant. « Les-Côteaux-de-Moselle » ; dioc. Metz, archid. Metz, doy. Val de Metz : 56, 85 Mousson (Montio, Munctio, Mouces), colline de la commune de Pont-à-Mousson au sommet de laquelle était établi un château des comtes de Bar : Meurthe-et-Moselle, arr. Nancy, cant. Pont-à-Mousson ; dioc. Metz, archid. Vic, chef-lieu de doy. : 7, 34, 43, 6, Annexe A no 7 Mureau (Mirewaldum) : commune de Pargny-sous-Mureau, Vosges, arr. et cant. Neufchâteau, abbaye prémontrée, fille de Septfontaines, fondée vers 1147 : Annexe A no 3 Murinviler : voir Moriviller. Muro : toponyme non identifié. Mussy (sous-Longuyon) (Muceium, Musceium, Musseium), ancien château (aujourd’hui lieudit dans les bois à 1 km de Longuyon), Meurthe-et-Moselle, arr. Briey, cant. Longuyon ; dioc. Trèves, archid. et doy. Longuyon : 33, 90 N Natuncort : voir Nettancourt Nettancourt (Natuncort, Nettoncort, Nettuncort, Nettuncourt, Notuncort), village sur la rive droite de la Chée, Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Châlons, archid. Astenois, doy. Possesse : 40, 42, 69, 87, 91, 103 Neuville (en-Verdunois), village sur le ru de Bouvroy, à 6 km au N.N.O. de Pierrefitte-surAire, Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Pierrefitte-sur-Aire et depuis 2014 cant. Dieuesur-Meuse ; dioc. Toul, archid. Ligny, doy. Belrain : 63 Neuville (sur-Ornain) (Novavilla, Novilla), village sur la rive droite de l’Ornain, à 5 km à l’E. de Revigny, in Barrensi comitatu5, Meuse, arr. Bar-le-Duc, cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Robert-Espagne : 19, 76 non identifié : Astagus, Brulleham, Costa, Domilivals, Doncel, Deri, Euvallis, Feburc, Filicem, Firnevoi, Frummaio, Ganneis, Gillenvals, Goeuval, Grangia, Gris, Guidonis Vallis, Hattun Masnil, Hona, Houwe, Jesaunicuria, Josaincuria, Juniperum, Maisonvisinos, Marevie, Menarval, Muro, Omnibus, Pontesilva, Rimehan, Rucelenchamp, Runcea, Sanctissimis, Vas, Vachineium, Velepichomont, Vulpinæ, Wannees Norroy (le-Sec), Meurthe-et-Moselle, arr. Briey, cant. « Pays-de-Briey » ; dioc. Metz, archid. Marsal, doy. Rombas : 110 Notuncort : voir Nettancourt. Novavilla : voir Neuville (sur-Ornain). O Omnibus : toponyme non identifié : 1. Ornes (Orne), village détruit en 1916, Meuse, arr. Verdun, cant. Belleville-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Princerie, doy. Chaumont : 21



5 Cf. Cartulaire de Saint-Vanne, en 965.

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P Pancey, Haute-Marne, arr. Saint-Dizier, cant. Poissons ; dioc. Toul, archid. Ligny, doy. Dammarie, patron saint Brice : 39 Pierrefitte (sur-Aire) (Perfida, Perfite), Meuse, arr. Commercy, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Belrain, annexe de Nicey : 19, 22 Piésart, lieu-dit non identifié : 57 Pontesilva, lieu-dit non identifié à Bar-le-Duc ou ses environs : 76 Porte Serpenoise (Porta Serpentina), porte sud de l’enceinte romaine du iiie siècle à Metz : 85 Possesse, Marne, arr. Vitry-le-François, ancien cant. Heiltz-le-Maurupt, depuis 2014 cant. Sermaize-les-Bains : 9, 42 Praye (Prieus) également dénommée Praye-sous-Vaudémont, Meurthe-et-Moselle, arr. Nancy, ancien cant. Vézelise, depuis 2014 cant. Meine-au-Saintois : 12 Prée (la), écart de Braquis, Meuse, arr. Verdun, cant. Etain ; dioc. Verdun, archid. Woëvre, doy. Pareid : 17 Prény (Prisneium), Meurthe-et-Moselle, arr. Nancy, cant. Dieulouard ; dioc. Toul, archid. Port, chef-lieu de doy. : 27 Prieus : voir Praye. Prisneium : voir Prény. Q Quarnaium : voir Cornay. R Rambercort, Rambercurtis : voir Rembercourt. Rambluzin (Ramblarvisin, Ramblauvisin, Ramblusin, Rembleuvisin), aujourd’hui Rambluzinet-Benoîte-Vaux, village sur le ruisseau de Récourt, à 5 km au S.E. de Souilly, Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly : 18, 19, 28, 43 Récourt (le-Creux) (Arescurt), Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly : 15, 19 Regievallis : voir Riéval. Reims (Remensis), Marne, chef-lieu d’arr. et cant. ; siège d’archidiocèse : 112 Relécourt (Relleycort), écart de Moriviller, Meurthe-et-Moselle, arr. et cant. Lunéville, dioc. Toul : Annexe A no 3 Rembercourt (aux-Pots) (Arambercort, Arambercourt, Arembercurt, Arenbercort, Rambercort, Rambercurt, Rembercurt), village sur le Marnusson, à 6 km à l’E. de Vaubecourt, aujourd’hui Rembercourt-Sommaisne, Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain ; dioc. Toul, archid. Reynel, doy. Bar : 2, 6, 15, 25, 28, 32, 87, 101 Renaucourt : voir Rignaucourt. Revigny (Revigney), bourg sur le canal de l’Ornain, Meuse, arr. Bar-le-Duc, chef-lieu de cant. ; dioc. Toul, archid Reynel, doy. Robert-Espagne : 25 Riaucourt (Ruaucort), nom d’une ferme, à l’emplacement d’un ancien village disparu en 1653, sur la commune de Vaubecourt (Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien chef-lieu de cant., depuis 2014 cant. Revigny-sur-Ornain), ou plutôt « Vallée de Riaucourt », à environ une dizaine de km à vol d’oiseau de Beaulieu, sur le territoire d’Evres-en-Argonne (Meuse, arr. Bar-

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le-Duc, ancien cant. Seuil-d’Argonne, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly) : 77, 93 Riéval (Regievallis), commune de Ménil-la-Horgne, Meuse, arr. Commercy, ancien cant. Void, depuis 2014 cant. Vaucouleurs ; dioc. Toul, archid. Ligny, doy. Rivière-de-Meuse, première abbaye prémontrée du diocèse de Toul, fondée vers 1140 par Renaud Ier, comte de Bar : 27, Annexe A no 3 Rimehan : toponyme non identifié sur le territoire de Deuxnouds, sans doute près du bois Dahaie : 64, 79 Rignaucourt (Renaucort, Renaucourt, Ruaucourt), village sur le Bunet au N.N.O. de Souilly, commune « Les-Trois-Domaines », Meuse, arr. Bar-le-Duc, ancien cant. Vaubecourt, depuis 2014 cant. Dieue-sur-Meuse ; dioc. Verdun, archid. Argonne, doy. Souilly : 28, 43 Ripatorium : voir Larrivour. Rozérieulles (Roseroles, Roserueles), Moselle, arr. Metz, ancien cant. Gorze, depuis 2014 cant. « Les-Côteaux-de-Moselle » ; dioc. Metz, archid. Metz, doy. Val-de-Metz : 43, 85 Ruaucort : voir Riaucourt. Rucelenchamp : toponyme non identifié de l’alleu de Menoncourt, sur le territoire de Deuxnouds : 66, 69 Runcea : toponyme non identifié sur le territoire de Deuxnouds : 66, 69 S Saint-Airy, abbaye bénédictine à Verdun, fondée en 1037, par l’évêque de Verdun Rambert (1023-1038/39), près de l’un des bras de la Meuse, au S. de l’Enclos des marchands : 49, 51, 98 Saint-Amant, église paroissiale sur le Mont-Saint-Vanne à Verdun, jouxtant l’abbaye SaintVanne : 46 Saint-André (en-Barrois) (Sanctus Andreas), village sur le ruisseau de Flabussieux à 4 km à l’O.S.O. de Souilly et à 4,6 km au N. de Deuxnouds, Meuse, arr. Verdun, ancien cant. Souilly, depuis 2014 cant. Dieue-sur