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French Pages [215]
Table of contents :
La vie secrète des émotions
Sommaire
Préface de Catherine Aimelet-Périssol
Introduction
Première partie - Comprendre le fonctionnement de notre système nerveux
Chapitre 1 — Sciences et développement personnel
Chapitre 2 — Réagir : un mécanisme biologique
Chapitre 3 — Notre système nerveux
Chapitre 4 — L'émotion, au cœur de tout
Chapitre 5 — Le processus émotionnel
Deuxième partie - Percer les secrets de votre réactivité
Chapitre 6 — À la source de nos comportements : des besoins
Chapitre 7 — J'identifie mes habitudes comportementales les plus fréquentes
Chapitre 8 — Comprendre avant de changer
Troisième partie - Prendre les choses en main
Chapitre 9 — La voie du corps
Chapitre 10 — La voie de l'esprit
Chapitre 11 — Être présent aux autres
Chapitre 12 — Accostage en douceur
Épilogue
Remerciements
Bibliographie et sitographie
Annexes - des outils pour garder le cap
Annexe 1 — S'entrainer aux huit étpes du mécanisme émotionnel
Annexe 2 — Repères pour identifier l'émotion
Annexe 3 — Les étapes de la voie du corps
Annexe 4 — Les étapes de la voie de l'esprit
Annexe 5 — Décrypter une situation à froid
Annexe 6 — La boucle de l'émotion
16,90 €
Création Studio Eyrolles © Éditions Eyrolles Illustrations : © de Drawkman / Shutterstock
Code éditeur : G57366 ISBN : 978-2-212-57366-4
Maître praticien PNL, Clothilde MARCIANO est également coach. Comédienne de formation, elle est consultante et formatrice en communication orale et interpersonnelle auprès des acteurs de l’entreprise et dans les grandes écoles depuis plus de vingt ans. Après une activité de conseil en communication pour les entreprises, Maïté PECQUEUR crée et anime depuis près de quinze ans des stages d’intelligence émotionnelle et relationnelle pour les parents, les coachs et les managers. Elle est par ailleurs professeure de yoga. Formées à la Logique émotionnelle® par le Dr Catherine AimeletPérissol, elles accompagnent les personnes sur la connaissance du processus émotionnel.
Maïté Pecqueur - Clothilde Marciano
Nous sommes tous baignés d’émotions. Il nous arrive aussi de trébucher, d’être pris dans la tourmente émotionnelle, ce qui ne nous semble pas si grave puisque, une fois la tempête passée, nous nous relevons et poursuivons notre route… Mais ces ressentis peuvent devenir pesants, voire nous « pourrir » la vie. Et s’il suffisait de reconnaître le besoin fondamental qui se cache derrière un comportement réactif pour sortir de nos boucles infernales ? Comprendre le processus, décoder le message biologique des émotions, oser plonger dedans pour mieux en sortir… C’est la proposition de la Logique émotionnelle®. Grâce à une grille de lecture simple et une grammaire de l’émotion, il devient possible d’interagir avec ses ressentis. En s’appuyant sur la biologie et les neurosciences, la méthode permet de développer son agilité émotionnelle, de faire coopérer le corps et l’esprit, de se réconcilier avec ses émotions et de gagner en qualité relationnelle.
La vie secrète des émotions
Tous les conseils pour cocréer avec ses émotions et trouver un équilibre
Maïté Pecqueur - Clothilde Marciano Préface de Catherine Aimelet-Périssol, docteure en médecine et psychothérapeute
La vie secrète des
émotions
Agité ? Tendu ? Fatigué ? Enthousiaste ? Comprendre la source cachée de nos comportements pour mieux vivre avec nos émotions Ouvrage dirigé par Anne Ghesquière
Maître praticien PNL, Clothilde MARCIANO est également coach. Comédienne de formation, elle est consultante et formatrice en communication orale et interpersonnelle auprès des acteurs de l’entreprise et dans les grandes écoles depuis plus de vingt ans. Après une activité de conseil en communication pour les entreprises, Maïté PECQUEUR crée et anime depuis près de quinze ans des stages d’intelligence émotionnelle et relationnelle pour les parents, les coachs et les managers. Elle est par ailleurs professeure de yoga. Formées à la Logique émotionnelle® par le Dr Catherine AimeletPérissol, elles accompagnent les personnes sur la connaissance du processus émotionnel.
Maïté Pecqueur - Clothilde Marciano
Nous sommes tous baignés d’émotions. Il nous arrive aussi de trébucher, d’être pris dans la tourmente émotionnelle, ce qui ne nous semble pas si grave puisque, une fois la tempête passée, nous nous relevons et poursuivons notre route… Mais ces ressentis peuvent devenir pesants, voire nous « pourrir » la vie. Et s’il suffisait de reconnaître le besoin fondamental qui se cache derrière un comportement réactif pour sortir de nos boucles infernales ? Comprendre le processus, décoder le message biologique des émotions, oser plonger dedans pour mieux en sortir… C’est la proposition de la Logique émotionnelle®. Grâce à une grille de lecture simple et une grammaire de l’émotion, il devient possible d’interagir avec ses ressentis. En s’appuyant sur la biologie et les neurosciences, la méthode permet de développer son agilité émotionnelle, de faire coopérer le corps et l’esprit, de se réconcilier avec ses émotions et de gagner en qualité relationnelle.
La vie secrète des émotions
Tous les conseils pour cocréer avec ses émotions et trouver un équilibre
Maïté Pecqueur - Clothilde Marciano Préface de Catherine Aimelet-Périssol, docteure en médecine et psychothérapeute
La vie secrète des
émotions
Agité ? Tendu ? Fatigué ? Enthousiaste ? Comprendre la source cachée de nos comportements pour mieux vivre avec nos émotions Ouvrage dirigé par Anne Ghesquière
MAÏTÉ PECQUEUR – CLOTHILDE MARCIANO PRÉFACE DE CATHERINE AIMELET-PÉRISSOL, DOCTEURE EN MÉDECINE ET PSYCHOTHÉRAPEUTE
LA VIE SECRÈTE DES
ÉMOTIONS Agité ? Tendu ? Fatigué ? Enthousiaste ? Comprendre la source cachée de nos comportements pour mieux vivre avec nos émotions
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Éditions Eyrolles 61, bd Saint-Germain 75240 Paris Cedex 05 www.editions-eyrolles.com
Ouvrage dirigé par Anne Ghesquière, fondatrice du magazine FemininBio et du podcast Métamorphose.
Illustrations p. 28 : Arcady/Shutterstock ; p. 29 (bateau et plongeur) : Huhu/Shutterstock ; p. 33 : metamorworks/Shutterstock ; cerveau p. 40 et 42 : Marish/Shutterstock ; p. 55 : EVdesing EV/Shutterstock ; p. 148 : ALaPhoto/Shutterstock
Mise en pages : Sophie Charbonnel En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris. © Éditions Eyrolles, 2020 ISBN : 978-2-212-57366-4
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Sommaire Préface de Catherine Aimelet-Périssol. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Première partie
Comprendre le fonctionnement de notre système nerveux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre
1 — Sciences et développement personnel.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 2 — Réagir : un mécanisme biologique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 3 — Notre système nerveux.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 4 — L'émotion, au cœur de tout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 5 — Le processus émotionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
Deuxième partie
percer les secrets de votre réactivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 Chapitre 6 — À la source de nos comportements : des besoins . . . . . . . . . . . . . . . . . .59 Chapitre 7 — J'identifie mes habitudes comportementales les plus fréquentes. . . 71 Chapitre 8 — Comprendre avant de changer. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
Troisième partie
prendre les choses en main . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139 Chapitre Chapitre Chapitre Chapitre
9 — La voie du corps. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141 10 — La voie de l'esprit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157 11 — Être présent aux autres. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171 12 — Accostage en douceur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189
Épilogue.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195 Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197 Bibliographie et sitographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199 Annexes
DES OUTILS POUR GARDER LE CAP. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200 Annexe Annexe Annexe Annexe Annexe Annexe
1 — S'entrainer aux huit étpes du mécanisme émotionnel . . . . . . . . . 201 2 — Repères pour identifier l'émotion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204 3 — Les étapes de la voie du corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206 4 — Les étapes de la voie de l'esprit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207 5 — Décrypter une situation à froid.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208 6 — La boucle de l'émotion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210
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Préface DE CATHERINE AIMELET-PÉRISSOL
L
orsque Maïté Pecqueur et Clothilde Marciano m’ont sollicitée pour écrire cette préface, j’en ai éprouvé beaucoup de joie et de reconnaissance. À plusieurs titres. D’abord j’ai retrouvé chez elles l’élan qui m’habitait en écrivant, il y a près de vingt ans maintenant, Comment apprivoiser son crocodile. J’y mettais en évidence le principe fondamental du mouvement corporel de l’émotion, initial et vital, à l’origine de nos habitudes comportementales. Ensuite parce que témoigner de ce sujet me semble terriblement urgent dans notre monde de plus en plus happé par le mythe de la performance individuelle et de la satisfaction immédiate. Enfin, parce qu’elles sont devenues des amies dans l’étude et la transmission du langage émotionnel. À l’époque où je pratiquais la médecine générale, j’ai pu réaliser le désarroi affectif de mes patients. Ils vivaient une double peine : non seulement celle de leur pathologie mais aussi celle d’un rapport anxieux à leurs émotions, le stress qui venait s’ajouter à la douleur. Médecin, je pouvais répondre par un diagnostic aux symptômes et les soulager au mieux, mais je me sentais désemparée face à leurs troubles émotionnels. Les réponses de la Faculté me semblaient être un pis-aller. C’était comme si je bâillonnais leur parole. Même en volant quelques instants pour les écouter, toute une part d’eux me demeurait incompréhensible. L’approche psychologique des émotions ne m’aidait guère. Pouvions-nous limiter la compréhension du malaise aux seuls facteurs éducatifs et parentaux ? La peur, la colère ou la tristesse n’étaient-elles que les conséquences de nos apprentissages relationnels ? N’étions-nous tous que des traumatisés de nos enfances ? Ne pouvions-nous pas comprendre la souffrance d’une façon plus précise que dans le seul modèle mimétique ?
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De belles rencontres comme celle d’Henri Laborit, l’observation, l’art de l’écoute et l’étude surtout m’ont aidée à comprendre que l’émotion a rapport au langage de la vie elle-même, à la biologie. Les mots, les comportements, les croyances et autres interprétations, ce que l’on nomme la réalité psychique, peuvent être mieux compris à partir du fonctionnement neurosensoriel du système nerveux. Un choc pour moi qui avais été nourrie de l’approche interprétative analytique et d’une logique selon laquelle les facteurs extérieurs modelaient nos émotions. Celles-ci sont un langage et elles ont leur langage. Elles veulent nous dire quelque chose de nous, individus vivant en collectivité dans un monde de matière et de sens. Devenue thérapeute depuis près de trente ans, à l’écoute de la souffrance des personnes, je comprends que c’est l’ignorance de l’intention vivante de l’émotion qui aggrave le processus naturel de celle-ci et la transforme en stress. Les patients subissent la peur, la colère ou la tristesse tels un poids, un problème, cherchent comment s’en débarrasser, accusent les autres, l’environnement, la société ou eux-mêmes de cette souffrance et se rêvent enfin définitivement soulagés de cette pression intérieure. Bref, ils sont dans une recherche effrénée de contrôle, jusqu’à se demander de gérer leurs émotions ! Or nul ne peut échapper à sa nature corporelle et mentale. Ce n’est pas la psychologie qui peut nous libérer de cet emprisonnement, mais c’est la connaissance de l’enjeu vital qui nous anime, la reconnaissance bienveillante de notre part non consciente, car automatique, qui a son propre langage. Nous nous pensons humains du seul fait de notre capacité à raisonner ; nous oublions que nous sommes d’abord humains par notre capacité à survivre. Cette évidence nous aveugle : nous ne voyons plus que le fruit de nos pensées et de nos productions sans oser regarder notre réalité biologique. Ou bien quand nous la regardons, c’est pour en faire une description physiologique privée de toute intention vitale. Trop loin dans un regard psychologique, trop près dans un regard scientifique. Il nous faut apprendre une voie médiane, un regard qui
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nous fasse toucher notre humanité jusque dans sa part… animale. C’est celle de la biologie, le langage du vivant. Il ne s’agit plus de se contenter d’acquérir une intelligence émotionnelle. Il s’agit de réaliser que l’émotion est un processus et c’est bien lui qui est intelligent ! En d’autres termes, c’est à notre esprit, doué de formidables capacités de raisonnement, d’imagination, de créativité, d’admettre que nos émotions ont un langage et qu’elles ont une intelligence à prendre en considération si nous souhaitons être mieux dans notre peau et surtout, construire de plus saines relations avec les autres et la nature. Il y a urgence ! La psychologie, en mettant l’accent sur la seule conscience cognitive, a favorisé un concept qui aggrave la pression émotionnelle : le stress ou la volonté de gérer ses émotions, d’éviter tout mal-être, de développer toutes nos capacités, de contrôler toute la vie, d’avoir une maîtrise totale du corps ! Cette pression nous pousse vers un futur de plus en plus coupé de notre réalité, de notre nature. De la nature. Cette coupure s’avère une catastrophe et il est bien dommage que la logique psychique conforte cette vision de l’individu. Il y a urgence à rendre à notre nature ses lettres de noblesse, à respecter le langage émotionnel avant de vouloir, coûte que coûte, se comporter autrement. L’approche biologique de soi va à l’encontre de nos croyances culturelles, de la consommation, de l’abondance individuelle et de l’immédiateté de la satisfaction. Le mérite de cet ouvrage en est d’autant plus grand puisqu’il permet aux lectrices et lecteurs de cheminer pas à pas sur des voies nettement plus écologiques, et même éco-bio- logiques, en connaissance des véritables causes. Au fil des pages, chacun pourra découvrir sa nature, la logique de ses émotions, sa façon d’être au monde et d’être en relation avec les autres. Il faut parfois du courage pour se voir dans un miroir. Découvrir ses habitudes d’évitement ou de lutte, ou de soumission, ou encore son avidité de plaisir peut déranger et nous éloigner d’une image de nous-même que nous aimons à conserver : celle du héros, de la victime, ou encore celle du sauveur. Difficile de ne pas attribuer
Préface
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aux autres la responsabilité de ses propres états d’âme ou d’humeur. Nous sommes tous concernés par ces habitudes. Notre erreur collective est de chercher à nous en affranchir plutôt que d’apprendre à vivre avec, inspirés par cet élan vital qui, par définition, échappe à notre contrôle. Non, notre avenir ne passera pas par « avoir toujours plus » de connexion digitale, d’objets de consommation ou d’amis sur les réseaux sociaux. Notre avenir passera par plus de connexions cérébrales. Pour relever le défi des changements déjà en cours, nous devrons passer d’un modèle de contrôle à un modèle de confiance. Pendant des années, nous avons eu la certitude que la seule connaissance psychologique et causale de nos comportements nous permettrait de créer un monde plus juste, plus responsable et plus humain. En réalité, cela nous a surtout fait développer l’individualisme et un fantasme de maîtrise et de performance. La conséquence en est une augmentation du niveau de stress, témoin de ce mécanisme : plus nous cherchons à contrôler les réactions émotionnelles et nos ressentis, plus celles-ci augmentent jusqu’à nous submerger ! Plus nous cherchons à devenir zen et tranquilles, plus nous nous sentons frustrés. Un cercle vicieux que la connaissance du processus peut nous aider à rompre. Vivre, c’est apprendre à donner sens à ce qui est présent et existant. À commencer par soi ! Éclairer d’abord sa lanterne pour agir sainement envers soi, les autres et le monde. À travers cet ouvrage, Maïté et Clothilde nous invitent à suivre le mouvement, joyeux et libérateur, d’une danse, d’un face-à-face corps-esprit, à l’origine de notre véritable responsabilité. Car, même s’il nous semble que nous sommes émus pour un rien, nous ne sommes jamais émus pour rien. Catherine Aimelet-Périssol Décembre 2019
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Introduction Nous sommes régulièrement surpris par certains comportements de notre entourage, voire par les nôtres, que nous ne comprenons pas toujours. Pourquoi Patrick ne répond-il jamais à mes messages ? Pourquoi Apolline s’énerve-t-elle alors que je fais tout pour lui faire plaisir ? Pourquoi mon enfant se met-il en colère dès que je lui adresse la parole ? Pourquoi suis-je tétanisé à l’idée de parler en réunion ? Pourquoi suis-je incapable de réagir face à une situation qui ne me convient pas ? Pourquoi reproduit-on souvent les mêmes comportements dans des situations différentes ? Autant d’interrogations récurrentes au cours des conversations amicales, familiales ou professionnelles. Les conseils ne manquent pas : « Allège ton emploi du temps… », « Mets-toi au sport !», « Rencontre des gens ! ». Nous prenons régulièrement de bonnes résolutions : « À partir de maintenant, je vois le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide ! », « Demain, j’arrête de couper la parole ! », « Promis, après les vacances, j’arrête de crier ! », « La prochaine fois, je dis ce que je pense ! ». Mais, le moment venu… c’est plus fort que nous… nous reproduisons les mêmes comportements et rien ne change. Nous nous comparons, nous nous jugeons, nous culpabilisons, nous subissons les dommages de la surréactivité de notre entourage, nous parlons de comportements toxiques. Chacun semble enfermé dans ses habitudes, ses stratégies, persuadé que c’est « la » solution pour subsister face au danger, à la menace ou à l’incertitude. Entraînés par la société de consommation, nous achetons le dernier produit à la mode. Nous nous racontons que nous avons absolument besoin du dernier smartphone pour télécharger la prochaine mise à jour et avoir plus de rapidité ou pour avoir plus de capacité de
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stockage et tout conserver. Certains investissent dans une voiture plus résistante et d’autres dans une voiture plus luxueuse... Nous nous isolons pour nous ressourcer, ou au contraire nous saisissons toutes les occasions de réunir nos proches pour partager un moment agréable.... Et si ce n’était que des moyens pour répondre à un besoin bien plus fondamental ? Est-il possible de comprendre la genèse de nos comportements, leur raison d’être ? Se pourrait-il que nos habitudes comportementales entretiennent notre stress ? Nos émotions sont-elles en lien avec nos comportements ? Pourquoi la réactivité de l’autre vient-elle nous impacter ? Autant de questions auxquelles nous nous proposons de répondre. Cet ouvrage vous donne l’occasion de mieux comprendre le fonctionnement de votre système nerveux ainsi que les stratégies mises en œuvre pour maintenir un équilibre fragile, nécessaire à la vie, que l’on nomme « homéostasie ». Il vous permet également d’apprendre à mieux vous connaître, en repérant vos habitudes de comportement, de pensée et de langage. Comprendre la logique qui est à la source de nos comportements permet de développer de la bienveillance à l’égard de notre entourage et de nous-mêmes. C’est l’occasion de prendre un peu de recul sur nos émotions et, pourquoi pas, de tenter un premier petit pas pour sortir de ces automatismes qui nous empoisonnent la vie. Tel un iceberg, nous avons une part de nous qui est visible et une autre qui est immergée. Notre partie visible est observable de l’extérieur à travers nos attitudes, nos comportements, nos paroles, nos opinions. Notre partie immergée, secrète, est notre part intime, sensible. Celle qui fait de nous des êtres uniques, construits au fil des expériences vécues et des façons dont nous nous sommes adaptés à notre environnement. Observer la partie visible ne suffit pas. Pour comprendre le processus, la genèse de nos comportements, il est utile d’aller regarder la partie plus secrète, plus archaïque. S’appuyer sur les neurosciences, c’est revenir à la biologie des comportements. Cela permet d’être au cœur de notre fonctionnement biologique, et de mesurer combien le corps et l’esprit sont intriqués. C’est observer et faire l’expérience de ce qui se joue en
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nous lorsque nous nous trouvons face à une situation déstabilisante. C’est regarder autrement ce que nous avons mis en place au fil du temps. C’est aussi s’ouvrir aux nouvelles découvertes scientifiques, prendre conscience de notre forte capacité d’adaptation et du vaste champ des possibles ouvert par la plasticité cérébrale. Nous vous proposons de cheminer à votre rythme, selon vos envies, pour comprendre, connaître et expérimenter votre processus émotionnel. Sortir de ses routines prend du temps. Aussi n’hésitez pas à faire des pauses, à tester les approches proposées, puis à reprendre votre lecture. Conscientes que la lecture d’un livre n’est qu’un début, nous vous encourageons à œuvrer au quotidien en étant attentif aux premiers signaux de déstabilisation ou d’inconfort, et en observant ce qui se joue (chez vous ou chez les autres) avant de chercher à changer. Une fois que vous aurez apprivoisé vos émotions, que vous saurez comment nourrir vos besoins autrement, il sera plus facile de lâcher vos habitudes et de retrouver du libre arbitre. Surtout, ne vous découragez pas si cela s’avère plus long que vous ne l’imaginiez car lorsqu’une route est tracée, il faut un peu de temps pour en créer de nouvelles tant notre mémoire est tenace ! Le chemin que nous vous proposons est le suivant : 1) La première partie se penchera sur les neurosciences. Nous nous attacherons à comprendre comment fonctionne notre système nerveux. Nous parlerons réactivité et émotions, et vous présenterons la démarche de Catherine Aimelet-Périssol, docteure en médecine, psychothérapeute et spécialiste des émotions. Vous pourrez mesurer votre connaissance du processus émotionnel au travers d’un quiz. 2) La deuxième partie vous permettra de percer les secrets de votre réactivité. Le test proposé vous indiquera votre type de réaction favorite (fuite, lutte, repli ou captation). Nous éclairerons la notion de besoins fondamentaux et dévoilerons leurs polarités. Vous découvrirez l’intention positive des comportements, le désir qu’ils cachent et le manque
Introduction
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qu’ils viennent combler. Nous verrons combien nos habitudes entretiennent nos ressentis, nos peurs et participent à construire notre vision du monde, à filtrer nos perceptions. Nous développerons les deux temps du processus émotionnel (temps corporel et temps de l’esprit) et ses huit étapes (perception, sensation, réaction, besoin, désir, habitudes, ressentis, représentations). 3) La troisième partie vous incitera à prendre les choses en main. Vous pourrez expérimenter, vous entraîner à ralentir le film de vos perceptions pour apprendre à repérer les signaux faibles de l’émotion. Distinguer vos véritables besoins derrière les solutions que vous déployez. Identifier ce que vous pouvez ajouter à ce que vous faites déjà pour retrouver votre équilibre en situation déstabilisante et nourrir vos besoins autrement que dans l’urgence, en innovant. Vous trouverez également quelques astuces pour vous rétablir en cas d’urgence émotionnelle et garder le cap face à l’autre.
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Première partie
COMPRENDRE LE FONCTIONNEMENT DE NOTRE SYSTÈME NERVEUX « Nous ne sommes pas seulement corps, ou seulement esprit ; nous sommes corps et esprit tout ensemble 1. » Les liens entre cerveau et corps, esprit et matière, conscience et système nerveux ont mis du temps à être étudiés et reconnus. En Occident, il a fallu plusieurs siècles avant que des ponts soient jetés entre anatomie, biologie, chimie, neurologie, physiologie, psychologie et psychiatrie, pour aboutir aux neurosciences d’aujourd’hui. Ces sciences appliquées à l’étude du système nerveux sont rendues de plus en plus accessibles au grand public. Les articles et revues hors-séries consacrés à ce sujet se multiplient, les émissions de télévision sont en prime time, Internet est une mine d’informations et les neuroscientifiques publient des ouvrages de vulgarisation. Aujourd’hui, raison et passion ne s’opposent plus. Les études scientifiques démontrent chaque jour un peu plus combien le corps (la biologie) et l’esprit (la cognition) sont intriqués.
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George Sand, Histoire de ma vie, Le Livre de Poche, 2004.
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Chapitre 1
Sciences et développement personnel « Le cerveau est une machine, certes complexe, dont nous n’avons pas fini de découvrir toutes les possibilités. Mais comme toute machine, il est doté d’un mode d’emploi 1. »
Les neurosciences au fil du temps Les neurosciences désignent les disciplines scientifiques qui étudient le système nerveux en s’appuyant sur plusieurs disciplines : la biologie, la chimie, l’anatomie, la physiologie, la neurologie, la psychologie, la psychiatrie et, plus récemment, les mathématiques et l’informatique… On y retrouve la neurobiologie (étude biologique du système nerveux), les neurosciences cognitives (lien entre système nerveux et pensée), les neurosciences médicales (neurologie et neuropsychiatrie) ainsi que les disciplines technologiques qui ac- compagnent les neurosciences comme l’imagerie cérébrale, la neuro-informatique et les neurosciences computationnelles 1
Pr Jean-Michel Oughourlian, Optimisez votre cerveau, Plon, 2019, p. 13.
Sciences et développement personnel
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(modélisation informatique du fonctionnement du système nerveux à partir de simulations numériques). Cela fait fort longtemps que les avancées technologiques permettent à ces différentes disciplines de se développer et de gagner en précision. Prenons l’exemple du premier électroencéphalogramme (mesure de l’activité électrique du cerveau), mis au point en 1920 par le neurologue Hans Berger : cette avancée a été rendue possible grâce aux découvertes respectives du physicien Volta en 1776 (mise au point de la pile électrique), du médecin Galvani en 1781 (démonstration que les nerfs sont des conducteurs électriques), et du médecin physicien Von Helmholtz au xixe siècle (mesure de la vitesse de l’influx électrique dans les nerfs). Parallèlement, d’autres chercheurs se sont attelés aux aspects plus biologiques des nerfs, tels que le physiologiste Otto Loewi, qui identifie en 1924 la nature chimique de la transmission des influx nerveux, prélude aux découvertes sur les neurotransmetteurs. Autre exemple : dans les années 1970, la tomodensitométrie et la résonance magnétique nucléaire font leur apparition en imagerie médicale, grâce aux travaux conjoints de physiciens, radiologues, mathématiciens et médecins-chercheurs. La première technique, appelée « scanner », enregistre la trace des rayons X dans les tissus. La seconde, nommée « IRM », magnétise les tissus pour permettre de décrire la composition chimique ainsi que la nature des tissus biologiques explorés. D’abord utilisées pour affiner les diagnostics de maladie des principaux organes, ces techniques ont rapidement servi à mesurer l’activité neuronale du cerveau. Les résultats ont parfois contredit, mais le plus souvent confirmé ou fait évoluer les intuitions de nombreux chercheurs. Ces techniques ont permis d’autres avancées portant sur les neurotransmetteurs, les neurones miroirs, les neurones du repos, les réseaux neuronaux ainsi que sur les effets bénéfiques du stress et du changement pour le cerveau. C’est ainsi qu’aujourd’hui, les chercheurs en neurologie confirment que la biologie joue un rôle important dans la mise en place de nos comportements. En effet, les recherches font apparaître que la réaction du corps précède celle de la conscience d’une demi-seconde, qu’un comportement est associé à une situation déclencheuse
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et que l’émotion est indispensable à la prise de décision. Autres apports des neurosciences, nous savons désormais que nos perceptions sont filtrées, orientées vers certaines informations en fonction de notre vécu et de nos croyances, que la capacité d’adaptation cognitive de l’être humain passe par l’expérience corporelle et que le cerveau présente une plasticité insoupçonnée. En résumé, le corps fait partie intégrante de l’esprit et l’émotion est l’expression de la vie qui nous anime !
La Logique émotionnelle®, une approche fondée sur les neurosciences Tout au long de cet ouvrage, nous utiliserons l’approche de la « Logique émotionnelle® ». Cette démarche pédagogique, qui s’appuie sur les recherches scientifiques en neurosciences, propose une grille de lecture qui intègre les dimensions biologique et psychologique du processus émotionnel. Comprendre la façon dont notre cerveau est au service du corps et de la vie nous permet d’apprivoiser nos émotions, de coopérer avec elles et de développer nos compétences émotionnelles. Catherine Aimelet-Périssol, docteure en médecine et psychothérapeute, en est à l’origine. Persuadée que la compréhension du fonctionnement du corps la conduirait à comprendre le fonctionnement mental, elle se lance dans des études de médecine à la Pitié Salpêtrière et devient médecin généraliste. En écoutant ses patients lors des consultations, elle observe que même si le virus est déclencheur, la maladie s’inscrit dans une histoire. Elle développe alors une vision plus holistique de la personne, suit un double cursus d’homéopathie et de naturopathie à l’hôpital de Bobigny, et devient homéopathe. Dans les années 1980, elle découvre les travaux du neurobiologiste français Henri Laborit sur le stress et les systèmes de défense, vulgarisés par le film Mon oncle d’Amérique du réalisateur Alain Resnais. Catherine Aimelet-Périssol met alors en lien biologie, comportements d’adaptation et émotions. Elle participe et se forme aux groupes
Sciences et développement personnel
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Balint (groupe de formation et de recherche à partir de cas cliniques, qui distingue les compréhensions intellectuelle et émotionnelle), découvre Carl Rogers, psychologue humaniste américain, l’école de Palo Alto (fondée par Gregory Bateson, anthropologue et psychologue américain), s’intéresse à la sémantique générale, plonge dans la lecture des écrits de Freud et de Jung. En 1990, elle devient psychothérapeute. Son premier livre, Comment apprivoiser son crocodile, paraît en 2002 aux éditions Robert Laffont. Résultat de ces années d’investigations et de pratiques, il développe la dimension biologique du processus émotionnel qui se prolonge dans la dimension psychologique. La compréhension du fonctionnement du corps a en effet conduit Catherine Aimelet-Périssol à comprendre celui du mental et les comportements apparemment irrationnels, dont le processus émotionnel est la clé. Nous vous invitons à aller découvrir la liste des neuroscientifiques qui inspirent sa réflexion sur le site Internet de la Logique émotionnelle1. À la fin des années 1990, elle rencontre Sylvie Alexandre-Rochette, instructrice en art martial (Shintaïdo) et thérapeute en harmonisation posturale par le mouvement. Désireuses de transmettre leurs connaissances du processus émotionnel, elles créent en 2006 l’Institut de Logique émotionnelle, dédié à la formation de praticiens et aux stages de développement personnel. Aujourd’hui, la démarche continue d’évoluer en s’appuyant sur les derniers développements des neurosciences. La Logique émotionnelle nous invite, grâce à une meilleure connaissance des processus biologiques à la base de nos systèmes émotionnels et comportementaux, à ralentir pour prendre du recul et mettre plus de conscience dans notre vie, à reprendre le contrôle de nos choix, à retrouver des leviers d’action et notre libre arbitre pour cesser d’être esclave de nos émotions et favoriser des relations interpersonnelles plus sereines, en un mot : plus « adultes ».
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https://www.logique-emotionnelle.com
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Chapitre 2
Réagir : un mécanisme biologique « L’applaudissement, c’est jamais qu’une manifestation tout à fait instinctive du système nerveux cérébro-spinal, par laquelle le chimpanzé ou la ménagère manifestent leur joie frénétique incontrôlée, à la vue d’une banane, ou de Julio Iglesias 1. »
Je réagis, tu réagis, il ou elle réagit… Réagir, qu’y a-t-il de mal à cela ? Rien, bien au contraire. La réactivité est un mécanisme biologique naturel d’adaptation. Nous comprenons facilement que la fièvre est une réaction naturelle du corps pour éliminer les causes d’une infection et que ce phénomène physiologique permet au corps de se rétablir, de retrouver son homéostasie. La réactivité est inhérente à l’Homme, en relation permanente avec son environnement intérieur et extérieur ! Heureusement que Pierre a réagi en retirant sa main de la plaque de cuisson avant qu’il soit trop tard… Heureusement que Sophie a crié pour stopper Noémie alors qu’une voiture arrivait rapidement… Heureusement que Victor est resté au lit pour soigner sa grippe… 1
Pierre Desproges.
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Dans notre société en perpétuelle mutation où tout va très vite, la capacité d’adaptation et de réactivité est perçue comme une qualité. Dans l’univers professionnel, un collaborateur réactif sera apprécié, surtout si ce qu’il fait est en phase avec ce qui est attendu ! Il vous est peut-être arrivé d’entendre la remarque suivante à propos d’un ami ou d’un collaborateur : « Untel est vraiment superréactif. C’est très agréable de travailler avec lui : dès qu’on lui demande quelque chose, il pose les bonnes questions et il s’y met tout de suite. Il est vraiment dynamique ! » Mais comment réagissons-nous lorsque nous sommes confrontés aux retards récurrents d’un proche ou d’un collaborateur sur un dossier, en réunion ou lors d’un rendez-vous client ? Que pensons-nous d’une personne qui ne donne jamais son avis, ne répond pas à nos sollicitations, se dérobe dès qu’il faut prendre une décision ou argumente systématiquement, s’énerve chaque fois que nous lui demandons quelque chose ? Il peut nous arriver d’entendre dire de quelqu’un : « Mais qu’est-ce qu’elle a aujourd’hui, dès que je lui dis quelque chose, elle se met à pleurer ! » Ou encore : « Qu’est-ce qu’il est réactif ! On ne peut rien lui demander. Il se met aussitôt à crier et la dernière fois, il est parti en claquant la porte. Il est vraiment épuisant. » Dans une même situation, chacun réagit à sa façon : rien d’anormal à cela, puisque chacun réagit en fonction de ses expériences passées et des solutions efficaces et satisfaisantes mémorisées. Confrontés à une fièvre de 38 °C, certains vont l’ignorer, d’autres prendre un médicament pour la maîtriser, d’autres enfin se mettre sous la couette et attendre que cela passe ! Alors qu’une réactivité d’enthousiasme est presque toujours appréciée, réagir de manière défensive est souvent mal perçu, mal vécu et peut porter préjudice à l’image de soi, aux relations et à la santé. Sauf quand il s’agit de sauver sa peau ! Contrairement aux apparences, quelles que soient nos réactions, toutes répondent à la même finalité : conserver son intégrité, préserver sa structure corporelle ! Côté dictionnaire, réagir c’est « avoir une action qui contrebalance une agression extérieure, s’opposer activement à l’action de quelque
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chose, résister à une menace, un danger1 ». Jusque-là, tout va bien : il s’agit finalement de s’adapter à son environnement pour poursuivre sa route. Au sens biologique du terme, il s’agit de retrouver son équilibre, son homéostasie. Réagir est alors signe de bonne santé, de vitalité. Ces différentes réactions ont permis à Pierre, Sophie et Victor de s’adapter face à un danger ou une menace dans un mouvement de vie. Et que faisons-nous quand il n’y a ni danger, ni menace imminente ? Nous réagissons aussi : Philippine a sauté de joie en voyant ses résultats du bac. Nathalie, nouvellement promue, est partie en vacances détendue. Max n’est plus le même depuis qu’il a sa nouvelle voiture. Paul a célébré son départ à la retraite. Ici, l’événement est perçu comme une opportunité. Il n’est pas question d’éviter pour se protéger, de lutter pour faire face à un danger ou une menace. Il s’agit de s’élancer pétillant, plein d’enthousiasme, vers la nouveauté, source de satisfaction. Vous l’avez compris : la réactivité est un système qui entretient la vie ! Cela ne veut pas dire que toute réactivité est acceptable d’un point de vue moral, relationnel ou social. Cela veut simplement dire qu’elle est salutaire à un moment donné et qu’elle répond à une exigence non consciente et urgente de survie. Que ce soit en criant, en claquant la porte ou en s’arrêtant brutalement, le même mécanisme est en jeu : sauver sa peau, la face, son intégrité. Vous pouvez remercier votre réactivité et vous réconcilier avec elle !
Avant la réaction : l’information Avant d’agir, notre système nerveux est informé, ce qui lui permet de répondre par une action appropriée à l’information reçue. Nous utilisons notre cerveau pour être en mesure d’agir et d’interagir avec notre environnement. L’information peut emprunter deux voies différentes. Cependant, « son rôle premier consiste à intégrer l’état de plaisir, disons de “bien-être”, de la société cellulaire à laquelle il appartient, autrement dit l’organisme. Le “medial forebrain bundle” 1
Larousse.
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(MFB), le faisceau de la récompense, a été mis en évidence par Olds et Milner au début des années 1950. Il existe également un faisceau de la punition, le “peri ventricular system” (PVS). Ces deux faisceaux réunissent les régions hypothalamique, limbique et corticale de notre cerveau. Ils donnent à l’ensemble cérébral les moyens d’assouvir les pulsions instinctives et d’éviter les expériences désagréables ou dangereuses1 ». Au début des années 1970, Henri Laborit met en évidence le système inhibiteur de l’action (SIA) à partir d’expériences avec des rongeurs. En résumé, si l’animal ne peut ni fuir ni interagir, il y a inhibition de l’action et il se replie. Dans la vie de tous les jours, si l’événement, la situation, la relation est perçue comme bénéfique, satisfaisante, agréable, l’information suivra le circuit de la satisfaction (faisceau de la récompense). Lorsque Philippine a sauté de joie en voyant ses résultats du bac, l’information est parvenue par ce canal. En revanche, si l’événement, la situation, la relation est perçue comme inconfortable, désagréable, frustrante, l’information suivra le circuit de la frustration (faisceau de la punition). Lorsque Pierre a réagi en retirant sa main de la plaque de cuisson, il s’est éloigné de la source de chaleur. Sophie, en criant, ne pouvant échapper à la situation, a fait face au danger. Leurs réactions ont permis d’éviter le pire, elles sont donc reconnues comme satisfaisantes par le cerveau. Laurent, lui, n’a pas eu le choix : il a dû se soumettre à la demande de son manager et reprendre les dossiers de son collègue Victor en arrêt maladie.
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Henri Laborit, La Légende des comportements, Flammarion, 1994, p. 52. Toutes les citations d’Henri Laborit sont extraites de cet ouvrage.
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Événement Perception par les sens e Sensation corporelle
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Mémorisation
Les deux canaux d’information corporelle
La découverte fortuite du circuit de la récompense « Une des découvertes les plus surprenantes réalisées sur le cerveau, dans les années 1950, est celle de l’existence d’un système hédonique dont les “centres du plaisir” sont répartis en différents endroits du système limbique. En 1952, James Olds, chercheur en psychologie, travaillait dans le cadre d’une recherche de doctorat, auprès de Milner, professeur à l’université McGill à Montréal. Ce dernier était spécialisé dans l’étude des fonctions du cerveau qu’il explorait à l’aide d’électrodes implantées dans différentes zones. La recherche d’Olds consistait à vérifier si l’excitation d’un centre impliqué dans la vigilance, et situé en arrière de l’hypothalamus, pouvait amener un rat à éviter certains coins d’un enclos.
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Cela semblait être le cas pour tous les rats testés sauf un qui, au lieu de s’éloigner de ces endroits, y revenait systématiquement après chaque choc. Olds, croyant qu’il s’agissait d’un animal moins sensible que les autres, se mit à augmenter les décharges électriques. Mais, plus les chocs étaient intenses et plus le rat revenait rapidement à l’endroit où ils étaient administrés, pour en recevoir un autre, plus intense encore. Il fallait se rendre à l’évidence, le rat semblait rechercher systématiquement la stimulation électrique au lieu de l’éviter. Après dissection du cerveau de l’animal, Olds s’aperçut que l’électrode avait été implantée, par erreur, à côté de l’endroit où elle aurait dû se trouver, provoquant, suite à la stimulation, une réaction inattendue de “plaisir” . Le chercheur systématisa alors l’expérience. Il plaça les rats dans des cages où ils pouvaient s’autostimuler en appuyant euxmêmes sur un levier qui commandait la distribution des chocs. Les résultats furent stupéfiants. Très vite, les rats atteignirent des scores jamais atteints auparavant, quelle que soit la récompense. Si le sommeil devenait nécessaire, ils s’assoupissaient quelques instants pour reprendre aussitôt leur activité d’autostimulation. Ils préféraient même se priver de manger plutôt que d’abandonner le levier1. »
Sur-réagir, c’est garantir la satisfaction de la réaction ! Surréagir, c’est réagir par anticipation, dans l’espoir d’éviter d’être éprouvé par ce qui peut nous arriver. C’est réagir trop, trop souvent, trop longtemps à ce que nous voyons, entendons, ressentons. Tout est prétexte à… « sur-réagir » ! Un regard, un geste, une phrase… de trop : « Tu as encore oublié le pain ! », « C’est toujours comme ça avec toi ! », un mot déplaisant : « Tu as l’air fatigué ! », « Tu es trop 1
Extrait de Jo Godefroid, Psychologie. Science humaine et science cognitive, De Boeck université, coll. « Ouvertures psychologiques », 2008, p. 239.
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nul(le)… ». Selon le dictionnaire Larousse, surréagir, c’est « avoir des réactions disproportionnées, réagir de manière excessive ». Dans cet ouvrage, nous avons fait le choix d’utiliser les graphies « sur-réagir » et « sur-réactivité » pour mettre en valeur le côté excessif et répétitif de la réaction, qui bien souvent nous dérange. Pourquoi avons-nous sur-réagi face à un événement ou une parole a priori sans conséquences ? Pourquoi avons-nous perdu le sens de la mesure, dit des mots qui ont dépassé notre pensée, eu un geste déplacé ou violent ? – « Je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai proféré des injures incroyables… je suis pourtant une personne mesurée. » – « Cela a été plus fort que moi, je me suis levé et j’ai quitté la table… » – « Chaque fois que je regarde une comédie sentimentale, les larmes me montent aux yeux quand les protagonistes s’embrassent… Pourquoi ? » Si comprendre notre sur-réactivité est complexe, comprendre celle des autres est digne de l’énigme du Sphinx, aux portes de Thèbes, dans la mythologie grecque ! – « Elle était tellement heureuse qu’elle m’a sauté dans les bras et m’a embrassée, alors qu’on se connaît à peine. Étrange, non ?! » – « Mon mari me fait sursauter chaque fois qu’il s’exprime, il ne sait pas parler sans crier, c’est insupportable ! » – « Nous avions pris rendez-vous pour dîner au restaurant, histoire de discuter et régler certains problèmes pratiques. Il a passé toute la soirée à regarder son téléphone et répondre à des messages… C’est dingue, non ?! » – « Théo me demande de l’aide et quand je lui dis quoi faire, il s’énerve et me crie dessus… » – « Je ne comprends pas toujours ma femme. Certains de ses comportements m’exaspèrent… Pourtant je l’aime… » – « J’ai beau chercher, je ne comprends pas pourquoi Lucas ne dit jamais ce qu’il pense. Il répond toujours à mes questions par une question, fait un trait d’humour ou change de sujet… C’est exaspérant. » – « Travailler avec lui est un supplice, il passe son temps à tout dénigrer : les projets, les personnes, tout… »
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Souvent, nous nous contentons de subir la sur-réactivité de l’autre et préférons nous taire, surtout s’il s’agit de notre manager. Parfois, nous nous agitons ou quittons la pièce. Nous pouvons également faire face, argumenter. Pourquoi s’énerver, râler, crier, pleurer, trembler, bouder, ruminer ? Comprendre serait salutaire, car nous sommes fréquemment impactés par ces débordements. Nous avons beau nous dire : « C’est idiot, ça ne sert à rien... », « Que d’énergie dépensée ! », « Cela m’épuise », « La prochaine fois, je ferai autrement… », ça recommence… et nous ne comprenons toujours pas pourquoi ! En réunion ou en famille, nous osons parfois murmurer « Qu’a-t-il/elle donc à prouver ? », nous pensons qu’il n’y a aucun enjeu, et pourtant… Nos réactions ont une raison. Quand crier, mépriser, ridiculiser est devenu une habitude... Quand l’humour est une seconde nature et la vie en solitaire, déconnectée des autres, un refuge... Quand nous sommes trop directifs, contrôlons tout, multiplions les règles et les procédures... Quand nous manquons d’autorité, abandonnons rapidement notre point de vue, nous taisons, alors qu’à l’intérieur nous bouillonnons, ou encore, quand nous sommes laxistes, fatalistes, trop dévoués, que nous nous sacrifions pour les autres... Il devient indispensable de transformer le « Pourquoi ? » en « Pour quoi ? ».
Tout est une question d’équilibre Notre organisme réagit continuellement. Il passe son temps à s’autoréguler grâce à différents systèmes, à la fois autonomes et interdépendants, qui interagissent un peu à la manière d’une télécommande : rapidement et sans grand effort, par le biais d’un signal. Ces échanges d’informations servent à maintenir la stabilité et la croissance de la structure de notre être. « La structure représente l’ensemble des relations existant entre les éléments d’un ensemble. Le cerveau intègre l’état de bien-être ou de mal-être de l’ensemble cellulaire que constitue l’organisme, tandis que les organes des sens renseignent sur l’environnement1. » Le cerveau est capable, à partir 1
Henri Laborit, op. cit., p. 39.
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de ces deux sources d’information, interne et externe, d’agir sur ce même environnement de façon à en maintenir les caractéristiques physicochimiques favorables à son bien-être. À la fin du xixe siècle, le médecin et physiologiste Claude Bernard parlait de « constante du milieu intérieur » pour désigner l’équilibre du milieu liquide dans lequel baignent toutes nos cellules, et signalait que la constance du milieu intérieur est la condition nécessaire à une vie libre et indépendante. Dans les années 1930, le physiologiste américain Walter Bradford Cannon a nommé cet équilibre l’homéostasie. Il s’agit de « l’aptitude de l’organisme à maintenir ou à ramener les différentes constantes physiologiques à des degrés ne s’écartant pas de la normale1 ». Henri Laborit ajoute que l’homéostasie coïncide avec un état de bien-être, ou le principe de plaisir, selon la terminologie freudienne. Pour le neurologue et universitaire Antonio Damasio, « tout organisme vivant nourrit un désir non réfléchi et involontaire de persister et d’avancer vers l’avenir contre vents et marées. Persister en est la forme non consciente, le contrôle physiologique basique préalable au développement de l’esprit. C’est sa forme homéostatique. Avancer vers l’avenir en est la forme évolutive. Issue de l’esprit qui intègre la gestion de l’énergie pour réparer, défendre, croître. Il s’agit de sa forme homéo-dynamique2 ». Ce procédé d’homéostasie, nous le retrouvons dans la vie de tous les jours. Par exemple, lorsque nous trébuchons, notre corps, le plus souvent, retrouve son équilibre très rapidement et très naturellement, sans que nous ayons besoin de réfléchir. Nous avons évité la chute et, soulagés, nous soufflons, sourions ou nous nous exclamons. De façon plus globale, lorsqu’un événement réel ou imaginaire, interne ou externe, vient perturber notre équilibre et stimuler notre système nerveux, nous ne pouvons que réagir pour retrouver l’équilibre perdu. Le processus intérieur enclenche une action observable de l’extérieur. Cette réaction est la partie visible de tout un processus 1
Centre national de ressources textuelles et lexicales.
2 Antonio Damasio, L’Ordre étrange des choses, Odile Jacob, 2017.
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qui s’exécute extrêmement rapidement, de façon non consciente, dans l’urgence du maintien des constantes de notre structure, de notre survie. L’équilibre étant possible grâce au mouvement perpétuel, l’homéostasie se réalise par un double mouvement : l’homéostatique, qui consiste à conserver la structure, et l’homéodynamique, qui consiste à favoriser la croissance. Ce programme de conservation/ croissance est inscrit au cœur même de la cellule. Homéostatique = Conservation
Homéodynamique = Croissance
L’homéostasie
Explorer la partie immergée de l’iceberg Si nous voulons retrouver la juste mesure, il nous faut commencer par regarder à quoi nous servent nos actions. Si elles étaient inutiles, nous serions moins attachés à nos habitudes, nous arrêterions de faire ce qui finit par nous fatiguer. Remonter à la source de nos comportements peut changer bien des choses. Nos habitudes, nos stratégies, même si elles sont pesantes, coûteuses, ne sont pas là pour rien. Elles cherchent à satisfaire des besoins fondamentaux, qui sont la pierre angulaire du processus émotionnel, et donc de nos comportements. Telle la partie immergée de l’iceberg, ils sont invisibles, et nous devons plonger en nousmêmes pour observer comment notre corps nous informe de nos besoins en déséquilibre. Les identifier permet d’éviter le naufrage !
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Espace intime
Espace visible
Perception
Représentations croyances
Réaction Habitudes comportementales
Sensation
Ressentis Besoin
Désir
Les deux espaces du processus émotionnel
Ce que nous avons mis en place au fil du temps, les histoires que nous nous racontons, les croyances que nous ne cessons de vérifier, sont des solutions pour « nourrir » nos besoins avant que la faim se manifeste. Nous pensons ainsi éviter de ressentir à nouveau le manque, la sensation éprouvante d’une perte de vitalité. Chacun de nos comportements est en quelque sorte une ode à la vie !
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Chapitre 3
Notre système nerveux « Finalement la seule raison d’être d’un être, c’est d’être, et fournir l’énergie indispensable aux fonctions de chaque niveau d’organisation est un autre moyen d’y parvenir 1. »
Le veilleur de cet équilibre fragile Quelle que soit la situation, c’est d’abord notre cerveau primordial, le tronc cérébral, qui est aux commandes. Henri Laborit nous l’annonce dans le film d’Alain Resnais Mon oncle d’Amérique : « Un cerveau n’est fait que pour agir ! » Et il agit pour préserver ce bien précieux qu’est la vie, et nous permettre d’évoluer : il est au service de notre structure corporelle. En 1967, le tronc cérébral fut baptisé le « crocodile » par le journaliste essayiste anglo-hongrois Arthur Koestler, en référence au cerveau reptilien de la théorie des trois cerveaux, avancée dans les années 1950 par le neuroscientifique et psychiatre américain Paul D. MacLean. Aujourd’hui, le neurologue français Lionel Naccache, chercheur en sciences cognitives, le nomme le « cerveau corps ». L’objectif du tronc cérébral, lui, n’a pas changé. Il est clair, précis : venir pallier la perturbation, la perte, et rétablir l’équilibre vital, 1
Henri Laborit, op. cit., p. 39.
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l’homéostasie. Ainsi, il vient satisfaire un besoin incontournable pour vivre et continuer à aller de l’avant. Depuis, bien des chercheurs en neurosciences ont confirmé que le « crocodile » impulse nos choix, nos décisions avant que n’apparaisse, 300 millisecondes plus tard, un début de conscience.
La théorie de Paul D. MacLean Dans les années 1950, Paul D. MacLean développe la théorie des trois cerveaux : une superposition de trois cerveaux en un seul, d’où émerge l’idée du cerveau triunique. Cette représentation hiérarchisée du cerveau, issue de la théorie de l’évolution des espèces, distingue un cerveau reptilien (le tronc cérébral), un cerveau paléomammalien (le cerveau limbique) et un cerveau humain, néomammalien (le néocortex). Aujourd’hui, les représentations sur le cerveau ont évolué. L’idée de trois cerveaux « superposés » et cohabitant semble dépassée. Dans le hors-série n° 14 de la revue Sciences humaines (décembre 2011), le sociologue J. F. Dortier explique que cette théorie « ne correspond plus ni aux données de la neuroanatomie du cerveau, ni à la théorie de l’évolution. […] il ne faut pas chercher une structure nouvelle, mais plutôt un mode d’organisation particulier ». Les explorations par imageries médicales montrent que différentes zones du cerveau peuvent être activées en même temps. Cette théorie simple a toutefois permis une première étape dans l’accessibilité de la connaissance du cerveau. De façon imagée, le journaliste essayiste Arthur Koestler écrit : « Pour parler allégoriquement de ces trois cerveaux dans le cerveau, on peut imaginer que le psychiatre qui fait étendre son patient lui demande de partager le divan avec un cheval et un crocodile1. » Henri Laborit utilisa cette théorie pour étudier les comportements et les pathologies liées au stress, ce qui l’amena à parler de la biologie des comportements. Il évoqua trois niveaux d’organisation du système nerveux qui révèlent comment un 1
Arthur Koestler, Le Cheval dans la locomotive : le paradoxe humain, Les Belles Lettres.
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individu reçoit des informations du milieu dans lequel il évolue et comment, après les avoir analysées, il agit sur ce milieu. En 2002, Catherine Aimelet-Périssol reprend l’image du crocodile pour illustrer le cerveau primordial et donne à son premier livre le titre : Comment apprivoiser son crocodile.
À la base de nos comportements, un système nerveux complexe et puissant Encéphale Moelle épinière
〕 〕
Nerfs crâniens et rachidiens
Système nerveux central
Système nerveux périphérique
Système nerveux somatique Système nerveux végétatif
Système nerveux sympathique Système nerveux parasympathique
Notre système nerveux
Notre système nerveux est constitué d’une ligne centrale desservie par de nombreux embranchements qui parcourent tout notre corps. Cette ligne, au centre, est la moelle épinière, protégée par notre colonne vertébrale. Elle démarre au niveau des dernières vertèbres lombaires pour arriver jusqu’en haut du crâne et desservir l’ensemble des parties du cerveau : tronc cérébral, cervelet et néocortex. Les embranchements, ce sont les nerfs et ils sont nombreux ! Certains font des allers et retours entre la moelle épinière et nos organes des sens, d’autres avec la peau, les articulations et les muscles,
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d’autres encore passent par le tronc cérébral. Il y en a même dans notre ventre ! Les nerfs crâniens qui tapissent notre cortex (centre de la réflexion) prennent naissance dans le tronc cérébral (centre de régulation). Donc, avant d’accéder au cortex, les informations provenant de nos sens passent par le tronc cérébral. Cette partie très archaïque du cerveau est encore appelée aujourd’hui cerveau reptilien – ou « crocodile », comme nous l’évoquions plus haut. Et c’est lui qui va prendre les commandes si les informations issues des autres nerfs véhiculent un message alarmant pour l’équilibre du corps, de la structure corporelle.
Le crocodile, accolé à notre mémoire Dans une situation particulière, lorsque notre « crocodile » (cerveau archaïque) est informé d’un danger ou d’une menace par une sensation désagréable, il réagit de façon à conserver notre structure, l’intégrité de notre être : nous sommes sur la défensive, agités, tendus, mous. Lorsqu’il est informé d’une opportunité de croissance1 par une sensation agréable, il réagit de façon à déployer notre être : nous devenons détendus, ouverts, curieux, enthousiastes. Cette réactivité d’origine nerveuse permet de retrouver rapidement un équilibre selon le principe de l’homéostasie qui est à la base de notre système de survie. C’est ainsi que s’exprime la double mission du système nerveux et du principe de l’homéostasie : préservation (principe homéostatique) et croissance (principe homéodynamique). Au quotidien, nous oscillons entre instinct de conservation et instinct de croissance. Compte tenu du nombre très important d’informations que notre cerveau reçoit continuellement, il lui est particulièrement utile qu’il se souvienne de ce qui favorise notre épanouissement et ce qui porte atteinte à notre bon fonctionnement. C’est pourquoi plus un 1
Voir le schéma « Les canaux d’information », p. 23 de cet ouvrage.
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stimulus se manifeste de façon intense ou fréquente, plus la réaction efficace est vérifiée, plus elle s’inscrit dans les circuits neuronaux. Le comportement devient alors une habitude, une stratégie récurrente, voire un comportement conditionné. Nous parlons dans ce cas de mise en place « d’autoroutes neuronales ». Telles des voies rapides sécurisantes, elles sont empruntées par notre cerveau sans réfléchir pour agir de façon efficace et ainsi rester disponible à ce qui peut advenir de nouveau.
Notre système nerveux
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Chapitre 4
L’émotion, au cœur de tout « Les émotions sont le trait d’union entre le corps et l’esprit 1. »
Flux et reflux Lorsque nous parlons de nos émotions, le vocabulaire est proche de celui des tempêtes maritimes : nous nous sentons submergés, puis elles s’estompent et réapparaissent tels le flux et le reflux des vagues… De même que les vagues, l’émotion est un mouvement incessant. Parfois presque invisible, nous la croyons absente. Parfois stimulante, nous pouvons nous laisser porter par son courant et entreprendre. Parfois explosive, déferlante, elle fait irruption tel un tsunami envahissant tout notre être. Pris dans la tourmente, nous cherchons à nous sauver coûte que coûte… Nous nous agitons intérieurement, prenons nos jambes à notre cou pour échapper au danger, nous luttons pour résister face à la tourmente. Si nous ne pouvons ni fuir, ni résister, fatigués par nos efforts, nous laissons tomber toute tentative, il ne nous reste qu’à subir en attendant que cela passe.
1
Christophe André.
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Connaissez-vous la gravure de la vague de Hokusai1 et l’avez-vous déjà regardée attentivement ? La vague peut être interprétée de différentes manières : certains la trouveront menaçante et porteuse de chaos, d’autres protectrice. Pris dans la tourmente, nous pouvons résister – au risque de nous épuiser –, ou nous laisser porter, restant souple. Suivre le courant reste le plus sûr moyen de remonter à la surface. Prenez le temps d’observer cette gravure et de bien la détailler : vous pourrez voir trois barques qui ne semblent pas prises dans la tourmente. La vague peut même sembler enveloppante, servant de rempart contre les intempéries… Il en est de même pour l’émotion : • protectrice, lorsque nous prenons le temps de nous laisser informer par ce signal de déséquilibre afin d’ajuster notre réaction, d’agir en conscience, de nous adapter au mieux et de continuer à avancer. • menaçante, dangereuse, lorsque nous n’entendons pas le signal d’alarme et agissons de manière conditionnée, renforçant notre système de défense pour résister jusqu’à finir submergé, épuisé.
La marée émotionnelle
Espace intime
Espace public
Perception
Habitudes comportementales
Réaction
Sensation
Besoin
Temps corporel
Représentations
Ressentis
Désir
Temps de l’esprit
Flux et reflux de l’émotion 1
La Grande Vague de Kanagawa, de Hokusai, visible sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/ La_Grande_Vague_de_Kanagawa
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La partie basse représente les turbulences sous-marines sousjacentes aux vagues qui se succèdent. Lorsque nous détaillerons la grille de lecture de la Logique émotionnelle, vous retrouverez ce schéma sous la forme d’une boucle dessinée en hauteur. Une façon d’aller dans le sens de notre posture verticale.
L’émotion, un mouvement entre corps et esprit Le mot « émotion » vient du verbe latin e-movere qui signifie « mouvoir », et du préfixe « e » qui indique « un mouvement vers l’extérieur ». L’émotion nous prépare, voire nous pousse à agir. En 1690, le Dictionnaire de Furetière, l’un des premiers dictionnaires de la langue française, nous donne joliment à entendre l’importance du corps sans ignorer l’esprit : « ESMOTION : Mouvement extraordinaire qui agite le corps ou l’esprit, et qui trouble le tempérament ou l’assiette. La fièvre commence et finit par une petite émotion du pouls. Quand on a fait quelque exercice violent, on sent de l’émotion dans le corps. Un amant sent de l’émotion à la vue de sa maîtresse, un brave à la vue de son ennemi. » Bien que très ancienne, cette définition donne à voir l’émotion comme un mouvement, évoquant l’aspect subit, le changement d’un état initial face à un événement. Elle intègre l’environnement interne et l’environnement externe. Elle prend en compte le corps (la dimension physiologique), l’esprit (la dimension psychologique) et nos actions (la dimension comportementale). Autant d’éléments aujourd’hui repris et étudiés par les différentes branches des neurosciences. Pour Antonio Damasio, l’émotion serait même à la source de nos cultures et de nos sociétés. Henri Laborit fut l’un des premiers à parler de la biologie des comportements. Il définit l’émotion comme « un mouvement corporel, neurobiologique, immédiat d’adaptation, lié à la perte de l’homéostasie (une modification transitoire de l’état de l’organisme) déclenché par un événement précis (dont les causes
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sont spécifiques) ». De façon instinctive, non consciente, « le système nerveux primitif réagit de façon à maintenir sa structure, la survie ». La mémoire de ce système est à court terme. Il parle également d’un mouvement qui s’étend dans le temps, mettant « en place une organisation nerveuse plus complexe liée au système limbique, aussi appelé le “cerveau de l’affectivité” ». Ici intervient la mémoire à long terme. Au travers de cette définition, nous distinguons deux temps. Un premier temps, « le temps corporel », correspond aux échanges d’informations dans notre espace corporel. Ultrarapide, inscrit dans l’instant, il concerne le temps réactif d’adaptation au présent. C’est le côté « Sauve qui peut la vie ! » ou « C’est plus fort que moi ! ». On peut le comparer au phénomène météorologique de l’orage : un coup de tonnerre est suivi d’un éclair et souvent d’averses, puis la pression diminue. L’orage passe, le ciel s’éclaircit : c’est le retour du soleil. Il en est de même de l’adaptation dans l’urgence. Cerveau archaïque neurovégétatif Temps corporel
Coup de tonnerre : perception saisie par nos sens comme faisant danger.
Le système sensoriel informe le système central : sensation. Notre corps se mobilise.
Sous la pression, notre système nerveux réagit. Réaction d’adaptation instantanée.
Besoin satisfait, retour à l’équilibre : homéostasie.
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Le second temps, plus lent, fait intervenir le cognitif. Nous l’appellerons le « temps de l’esprit ». Il s’étend dans la durée et correspond au mode de la « sur-réactivité » : ce que nous mettons en place progressivement au fil des expériences vécues. Cette organisation dans le temps se construit en fonction du passé et en regardant vers l’avenir. C’est le côté « Mieux vaut prévenir que guérir » qui s’exprime. Nous devenons stratégiques et anticipons sur la sensation du manque éprouvé dans le passé. En reproduisant ce qui a été satisfaisant dans l’urgence, nous espérons garantir notre besoin d’équilibre propice à la vie et être épargnés de la sensation douloureuse ou de la frustration. La mémoire joue un rôle important dans l’émotion et donc dans nos comportements. Prenons un exemple pour mieux comprendre. Françoise a souvent eu faim dans sa jeunesse, les fins de mois commençant très tôt. Devenue adulte, elle fait des courses chaque jour, achetant souvent plus qu’il n’en faut. Elle a acheté un plus grand réfrigérateur pour pouvoir stocker tout ce qu’elle achète et ses réserves occupent un grand placard. Elle se dit qu’ainsi elle peut préparer un repas à l’improviste et inviter des amis au dernier moment. Régulièrement, son mari s’énerve, lorsqu’il ne trouve pas le sucre caché au fond du placard, ou qu’il doit jeter des produits périmés. Il ne comprend pas cette peur de manquer. Cela participe aux tensions du couple, chacun ne comprenant pas la façon de faire de l’autre. Nous voyons combien l’enfance de Françoise conditionne certains comportements de sa vie d’adulte, comment elle s’organise au long cours, anticipant sur la sensation (douloureuse) du manque… Au risque d’avoir toujours peur de manquer, son attention étant naturellement portée vers le vide des placards ou du réfrigérateur. Rien d’étonnant dans le fait que son mari, qui n’a pas vécu la même expérience, ne puisse pas comprendre ! De façon volontairement caricaturale, nous pouvons dire : tout comme la fièvre défend notre corps d’une infection et le paracétamol en atténue les douleurs, notre réactivité prend soin de nous et notre sur-réactivité est un palliatif. Elle nous permet de remédier provisoirement à une situation difficile. Inutile donc de la juger trop sévèrement, mieux vaut la comprendre pour la faire évoluer. L’émotion, au cœur de tout
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Revenons aux deux temps du processus émotionnel. Reprenons le schéma illustrant les quatre étapes du temps corporel, premier temps du processus émotionnel, et ajoutons la suite : une étape intermédiaire de mémorisation (au centre du schéma) et quatre nouvelles étapes : celles du temps de l’esprit (partie droite du schéma). C’est là que prennent place les ressentiments. Ou, pour rester dans la comparaison météorologique, c’est là que le temps orageux perdure ! Cerveau archaïque neurovégétatif
Néocortex Temps de l’esprit
Temps corporel
Perception faisant choc, tel un éclair.
Sensation : notre corps se mobilise.
Habitudes comportementales : reproduction de ce qui a été satisfaisant.
Sous la pression, réaction : adaptation dans l’urgence.
Pour satisfaire notre besoin vital et retrouver l’équilibre : l’homéostasie.
Désir de conserver l’équilibre vital, l’homéostasie.
Cerveau limbique
M
ém
o r i s ati
Représentations Fictions Croyances
Génère des ressentis douloureux.
on
Les huit étapes du processus émotionnel Observons l’effet de symétrie de ces deux temps. De chaque côté, nous retrouvons un nuage en lien avec les perceptions (représentations), un nuage en lien avec la sensation (ressenti), un nuage en lien avec les réactions (habitudes comportementales) et un nuage en lien avec le besoin vital (désirs). Conscients de la synergie de notre cerveau, sachons l’utiliser. 42
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Chapitre 5
Le processus émotionnel « Nous ne pouvons pas gérer une émotion ; mais nous pouvons, en redonnant du bon sens à celle-ci, apprendre à nous conduire quand l’émotivité psychique s’emballe 1. »
ns
s
Testez vos connaissances Il est toujours intéressant de savoir d’où l’on part pour pouvoir mesurer ses progrès. Ce quiz va vous permettre de tester votre connaissance du processus émotionnel et comportemental. Pour chaque phrase du tableau, repérez et notez dans la colonne vierge le chiffre qui correspond le mieux à votre réponse : 0 = je ne connais pas ces notions 1 = non, jamais 2 = oui, très difficilement 3 = oui, difficilement 4 = oui, facilement 5 = oui, très facilement
1
Catherine Aimelet-Périssol et Aurore Aimelet, Émotions : quand c’est plus fort que moi, Leduc.s éditions, 2017, p. 59.
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0 = je ne connais pas 3 = oui, difficilement
1 = non, jamais 4 = oui, facilement
2 = oui, très difficilement 5 = oui, très facilement
P1. Dans une situation donnée, j’arrive à distinguer ce qui déclenche une émotion chez moi. P2. Je reconnais que mes perceptions sont partielles et filtrées. P3. Je sais distinguer ce qui relève des faits de ce qui relève de mon interprétation des faits. P4. J’arrive à repérer les modifications physiologiques qui témoignent de mon état émotionnel. P5. Je sais nommer l’émotion que j’éprouve : peur, colère, tristesse, joie. P6. J’arrive à différencier ma sensation corporelle de mes pensées. P7. J’arrive à repérer lorsque mon comportement est réactif. P8. J’arrive à identifier quelle est ma réaction : fuite, lutte, repli, captation. P9. Lorsque je réagis, je sais identifier le besoin que je nourris dans l’urgence de ma réaction. P10. Lorsque je réagis, je sais discerner la polarité de mon besoin. P11. Je reconnais le bénéfice immédiat de ma réaction de défense. P12. Lorsque je suis ému, je sais m’appuyer sur le message de l’émotion pour agir plus en conscience. Total
Résultats du quiz Votre total se situe entre 0 et 20 : la lecture de cet ouvrage va très certainement vous aider à y voir plus clair en vous et à optimiser ensuite vos relations. Votre total se situe entre 21 et 35 : vous êtes sur la bonne voie et nous allons vous apporter les éléments d’information qui vous manquent pour avancer en toute tranquillité. Votre total se situe entre 36 et 50 : vous avez déjà intégré des notions importantes que la lecture de cet ouvrage va venir conforter ou compléter facilement. Votre total est supérieur à 50 : bravo ! Vos connaissances ont trouvé leur champ d’application dans votre vie quotidienne et ce livre vous permettra sans doute de les valider ou de les rafraîchir de manière sereine !
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Tissez votre toile Pour avoir une vision d’ensemble de vos connaissances et mieux repérer les items qui méritent une attention particulière de votre part, nous vous proposons de dessiner une toile d’araignée. Pour cela, reportez le résultat que vous avez donné à chaque affirmation en dessinant un point au croisement du cercle et de la ligne adéquats. Par exemple, si vous avez répondu 2 à la première phrase, repérez la ligne « P1 », suivez-la jusqu’au croisement du cercle 2 et dessinez un point. Faites de même pour chacune de vos réponses, puis reliez tous les points entre eux. Vous pouvez alors colorier l’intérieur de la toile et observer la surface occupée dans chacun des quarts de cercle pour repérer ce que vous maîtrisez le mieux.
P2
P1
P12
P11
5
Quadrant des perceptions
Quadrant des besoins
4 3
P3
2
P10
1
P9
P4 Quadrant des sensations
P5
P6
P7
P8
Quadrant des réactions
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Autodébriefing Je note mes quatre résultats les plus élevés : je suis sur la bonne voie ! Note
Nom du quadrant
Je note mes quatre résultats les moins élevés : ce sont mes axes de progrès… Note
Nom du quadrant
L’objectif de cet ouvrage est de vous aider à vous rapprocher de la note 5 dans tous les quadrants et de remplir le maximum d’espace de cette « toile d’araignée » ! À la fin du livre, vous retrouverez ces douze affirmations et pourrez comparer l’évolution de vos connaissances.
La cartographie de la Logique émotionnelle Le moment est venu de détailler chaque étape du processus émotionnel, dont les comportements sont l’une des composantes. La cartographie proposée par la Logique émotionnelle a été élaborée à partir des connaissances neuroscientifiques que nous venons de développer. Son originalité et sa véracité résident dans le fait qu’elle associe le mouvement biologique (le « temps corporel ») et le mouvement cognitif (le « temps de l’esprit »).
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Prendre en compte la dimension cognitive est habituel dans notre société. Considérer la dimension d’adaptation biologique l’est moins et c’est ce qui fait toute la différence lorsque nous souhaitons comprendre la raison de nos comportements. C’est le courant sousmarin de la marée émotionnelle évoquée plus haut. Ce temps adaptatif est primordial, car il est constitutif de l’émotion : une sensation corporelle (consécutive à une perception), suivie d’une réaction qui vient rétablir l’équilibre – l’homéostasie – en satisfaisant un besoin vital. Prêter attention à ce premier mouvement d’adaptation va vous permettre d’agir pour sortir de vos routines comportementales (sources de stress) et de comprendre celles de votre entourage. Ralentir en utilisant cette cartographie permet, à la manière d’un drone, de prendre de la hauteur, d’observer et d’agir de façon ciblée. Cela permet également de développer sa bienveillance. Établi dans une meilleure relation avec vous-même, il est probable que vos relations avec les autres évoluent positivement. En comprenant mieux votre fonctionnement, vous serez à même d’identifier de nouvelles actions à mettre en place en coopérant avec vos émotions. Vous pourrez alors les remercier pour les précieuses informations qu’elles vous transmettent ! Souvenez-vous du schéma « les huit étapes du processus émotionnel1 » : le « temps corporel » et le « temps de l’esprit » se déploient chacun sur quatre étapes et le mouvement cognitif fait écho au mouvement corporel grâce à l’étape de la mémorisation.
Étapes 1 à 4 : sans mon corps, je ne suis rien Le cerveau archaïque – le « crocodile » – réagit au présent. Il traite l’information de façon binaire : soit c’est « bon » (plaisant, favorable au développement de la vie) ; soit ce n’est « pas bon » (déplaisant, frustrant, défavorable au développement de la vie).
1
Voir p. 42.
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Les quatre étapes du temps corporel 1re étape :
Perceptions : les faits
2e étape :
3e étape :
Sensations : l’effet
Effets corporels produits par la perception. La sensation vient nous informer de la perte d’homéostasie et fait pression pour nous pousser à réagir. Les effets dans le corps sont de nature éprouvante, au sens où la sensation bouscule l’équilibre préexistant : la respiration se modifie, le sang circule plus vite, le rythme cardiaque accélère, les muscles se tendent, la température du corps change, l’estomac se serre, la gorge se noue… Les variations sont nombreuses et propres à chacun. Les diverses manifestations préparent le corps à agir.
Réaction
Sous l’effet de la sensation, le corps se rééquilibre naturellement par un mouvement d’adaptation. Une action est mise en place pour compenser la perte, le manque, et venir nourrir un besoin vital. Cette réaction est instinctive, propre à chacun et dépend de ce qui a fonctionné dans les expériences passées. La posture corporelle et l’énergie dégagée nous donnent une indication sur la nature de notre réactivité : • Le corps en arrière pour s’éloigner, éviter le danger. L’agitation prépare la FUITE et l’enclenche. • Le corps en avant, prêt à affronter, à faire face au danger. La tension musculaire prépare la LUTTE et la déclenche. • Le corps vers le bas pour se faire petit, s’effacer. Le relâchement prépare au REPLI. • Le corps vers le haut pour s’élancer, aller vers… Le pétillement prépare et déclenche la CAPTATION.
défensive : ce que je fais
4e étape :
Besoin d’être : les gains que je retire de mon action
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Un événement (interne ou externe) est perçu par le système sensoriel. • Si l’événement est décodé comme favorable pour notre structure, notre corps est informé et le « croco », émoustillé, sourit, ouvre grand les yeux et avance. • Si l’événement est évalué comme défavorable et faisant « danger », le cerveau archaïque prend les commandes pour réagir dans l’urgence.
En faisant ce qu’il fait, le corps retrouve ce qui lui a fait défaut : de l’énergie, de l’air… En bougeant, en criant ou en se taisant, le corps a recouvré sa stabilité, sa force, il s’est rassemblé. Il a retrouvé son intégrité, son homéostasie, ce qui est source de détente et de satisfaction. Le besoin d’existence est notre principal guide.
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Ce mouvement de perte et de récupération se passe en un temps record : quelques millisecondes (à la vitesse de l’éclair !). C’est le « veilleur », notre « cerveau corps », qui a réagi. Le comportement instinctif, non réfléchi, nous fait dire : « Je ne comprends pas ce qui s’est passé, ça a été plus fort que moi… » Il vient pourtant nourrir un besoin essentiel. Lorsque Sophie voit une voiture arriver à vive allure, cela fait danger pour elle. Elle sent une oppression, son souffle est coupé. Elle crie, ce qui l’aide à retrouver de l’air. Ainsi vient-elle nourrir un besoin vital à l’existence ! Ce premier temps a une valeur biologique, en ce qu’il permet à chacun de se sentir vivant. Il peut être si soudain et violent que nous en restons stupéfaits, sans rien y comprendre !
1re passerelle corps-esprit : la mémorisation Le premier mouvement terminé, l’homéostasie retrouvée, le cerveau limbique (principal circuit de la mémoire émotionnelle) range dans sa bibliothèque le contexte, la sensation et l’action qui a été bénéfique sur le moment, pour pouvoir s’en resservir au cas où… L’expérience corporelle s’inscrit dans notre mémoire. Cette mémorisation se fait de façon automatique, non consciente, tout comme le premier mouvement. Plus nous sommes exposés à un même contexte, plus l’action est reconduite, plus le comportement devient habituel. La Logique émotionnelle appelle cette transition « l’inscription du corps dans l’esprit ». Notre bibliothèque personnelle de réactions adaptatives se construit ainsi à partir d’une succession de situations dans lesquelles nous avons enregistré inconsciemment : • « Oui, c’est bon pour moi » : tel contexte est plaisant, telle situation est bénéfique, tel comportement m’apporte bien-être et satisfaction, me permet de me maintenir, de prospérer, d’avancer. Je suis satisfait. • « Non, ce n’est pas bon pour moi » : tel contexte est déplaisant, telle situation est frustrante, mais tel comportement m’apporte satisfaction dans cette situation. Il est donc à reproduire. Ainsi se font les apprentissages.
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Avez-vous déjà observé la patience des enfants dans leurs apprentissages, combien de fois ils recommencent le même geste pour arriver à leurs fins ? Que ce soit apprendre à mettre la cuillère dans la bouche ou s’habiller, ce fut laborieux. Aujourd’hui, nous accomplissons ces actions sans même y penser. Cette étape intermédiaire est essentielle à comprendre. Elle symbolise l’alliance du corps et de l’esprit, le dialogue permanent entre eux pour servir un même objectif : la conservation et l’évolution de la structure du vivant. C’est dans ce moment charnière que le besoin d’existence mute subtilement en désir d’avoir toujours de l’existence… Nous passons de l’auxiliaire « être » à l’auxiliaire « avoir ». Et le néocortex entre en jeu.
Étapes 5 à 8 : mon esprit au service de mon corps Le néocortex continue d’évoluer après notre naissance. À partir de ce que nous avons vécu et mémorisé, il s’applique à donner du sens. Il va évaluer et interpréter les situations à partir de ce qu’il connaît. Fort de sa connaissance du passé, il agit au présent en vue du futur ! En se projetant dans le futur, le néocortex devient stratège. Il cherche à éviter de ressentir de l’inconfort ou de la frustration et va s’attacher aux actions qui lui ont permis de rétablir l’équilibre et d’obtenir satisfaction. D'où la mise en place d'habitudes comportementales, de stratégies pour répondre aux « désirs d’avoir » de quoi être et nourrir ses besoins fondamentaux avant même qu’il y ait un signe de déséquilibre. Cette anticipation est source de ressentis et de peurs : peur de manquer d’air, de compétences, de reconnaissance, de contrôle, de tranquillité, de sens… En pratiquant de la sorte, le cerveau gagne du temps, de l’énergie, et peut développer des mécanismes de plus en plus complexes pour s’adapter et évoluer au fil du temps. Ainsi nous avons, en regard du besoin, le désir. Les habitudes comportementales sont le reflet des réactions défensives. Les ressentis font écho aux sensations. En miroir des perceptions, nous trouvons les représentations, les croyances. Chacune des quatre premières étapes va résonner, se prolonger dans le temps au travers des quatre étapes suivantes :
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Perception Représentation Sensation Ressenti Réaction Habitude comportementale Besoin Désir Les quatre étapes du temps de l'esprit 5e étape :
Désir d’avoir Motivation à agir
6 étape : e
Habitudes comportementales, stratégies
Réaction qui s'installe
7e étape :
Ressentis Sensations réactivées
8e étape :
Représentations Part subjective de chacun
Au nom d’avoir toujours de quoi « être », ... Par exemple de l’air, du mouvement, de l’espace, de la force, de la place, de l’amour, de l’harmonie… … je mets en place des habitudes, des stratégies, … J’ai tendance à tout contrôler, à bloquer face au changement, à improviser, à bouger beaucoup, à m’opposer, à revendiquer, argumenter, à nouer beaucoup de relations, à m’oublier, à supporter l’intolérable, à faire des choses pour me réaliser... Ce que nous mettons en place dépend de notre expérience et de notre histoire. Cela dépend également des moments et du contexte de notre vie. Nous le faisons pour éviter de ressentir le manque, la douleur. Les ressentis sont des sensations conscientisées réactivées par nos comportements habituels. Ressentir, c’est en quelque sorte sentir de nouveau. … ce qui génère des ressentis ou des peurs de… Ressentis de stress, d’angoisse (peur par anticipation), de jalousie (peur de la rivalité), de fatigue (peur de ne pas se réaliser). Les représentations sont en quelque sorte des perceptions modifiées, amplifiées par les jugements, les commentaires. Elles sont fonction des expériences et aussi du sens donné à ce qui est vécu et mémorisé. Chacun se raconte sa propre histoire et organise ses fictions. … qui me font voir les choses, les gens, le monde de façon binaire : bien/mal, gentils/méchants… C’est ainsi que se mettent en place les croyances, que nous allons vérifier au cours des événements. Analysant et tirant des conclusions de ce qui vient de se jouer, notre esprit nous pousse à sélectionner certains aspects d’un événement et oriente nos perceptions.
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2de passerelle esprit-corps : les filtres À l’issue des huit étapes précédentes, notre cerveau jette, en quelque sorte, un voile sur l’expérience. Tel un photographe, il pose un filtre sur l’objectif, choisit un angle, sélectionne ce qu’il décide de prendre. Notre cerveau oriente nos perceptions vers les faits les plus significatifs pour nous, vers ce qui nous est favorable ou défavorable. Nos filtres, qui sont d’abord anatomiques, deviennent ainsi émotionnels, éducatifs et… culturels. La boucle est bouclée : le processus peut se réenclencher, c’est reparti pour un tour !
Une boucle à deux faces Cette cartographie du processus émotionnel représente une boucle qui se révèle vertueuse ou vicieuse selon notre habileté à ralentir son mouvement naturel : soit le corps et l’esprit coopèrent, dialoguent, soit le système s’emballe car nous n’en connaissons pas le fonctionnement. Tout comme la vague de Hokusai peut être perçue comme protectrice ou dangereuse, l’émotion peut être perçue comme bienveillante ou dévastatrice. Puisque les émotions nous guident vers nos objectifs primordiaux et jouent un rôle déterminant dans nos comportements, apprendre à les reconnaître et à les écouter est le meilleur moyen de les « gérer » ! La deuxième partie de cet ouvrage vous apprendra à mieux comprendre votre propre processus émotionnel.
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CORPS F
ESPRIT
DE PERCEPT RES IO N ILT
1
Perceptions
Représentations
8
2
Sensations
Ressentis
7
3
Réactions
Habitudes
6
4
Besoin d'Être
Désir d'Avoir
5
D
E
L'
ÉM
OT IO
MÉ
MO R I SATI O
N
N N DU DA CO R P S
CORPS
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P ES
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T
ESPRIT
Cartographie de la Logique émotionnelle1
1
Schéma inspiré de l’illustration parue dans l’ouvrage Émotions : quand c’est plus fort que moi !, d’Aurore Aimelet et Catherine Aimelet-Périssol. Avec l’aimable autorisation de Leduc.s éditions.
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En résumé 1) Les neurosciences ont révélé le rôle indispensable des émotions dans notre vie. Elles sont nécessaires à notre équilibre et influencent toutes nos décisions. 2) Nos émotions sont une information qui déclenche un système d’alarme situé dans le tronc cérébral qu’on appelle aussi cerveau neurovégétatif primitif ou « crocodile ». Ce cerveau, très ancien et primordial, est le garant de notre intégrité. Il veille en permanence à assurer notre survie et celle de l’espèce humaine. Le tronc cérébral fonctionne en étroite collaboration avec la partie du cerveau qui mémorise les événements (le cerveau limbique) en y associant une émotion. Il conserve ainsi le fruit de nos expériences. Ce système est très puissant et il s’assure par le phénomène naturel de la réactivité que nous satisfaisons nos besoins pour assurer la continuité de notre évolution d’Homo sapiens. Le tronc cérébral fonctionne de façon binaire. Il évalue les événements selon les contextes et les filtres en : bon/pas bon pour la vie ; satisfaisant/frustrant. 3) Au sens biologique, l’émotion se définit par le mouvement qui va de la sensation à la réaction et qui permet au corps de retrouver l’homéostasie. Au sens cognitif, elle est une extension du mouvement corporel dans l’esprit qui cherche à satisfaire le besoin sur la durée, ce qui donne lieu à des ressentis émotionnels tels que la peur, la colère, la tristesse ou la joie.
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4) Le processus émotionnel sur le bout des doigts Nous vous proposons ce schéma pour nous assurer que l’essentiel soit entre vos mains, et que vous puissiez vous entraîner avec doigté !
Ressentis ions ntat rése Rep
Habitudes
Per cep tion s Sen satio ns Réactions Besoin Désir
Filtres
Mémorisation
CORPS
ESPRIT
Petits mais précieux, les auriculaires vous murmurent que le besoin est collé au désir. Les annulaires vous rappellent combien vous pouvez être attaché à vos habitudes. Les majeurs sortent du lot pour marquer l’importance d’écouter vos sensations et vos ressentis. Les index pointent que vos perceptions sont filtrées, et que vos représentations partielles sont de votre fait. Les pouces vous invitent à ralentir pour prendre conscience de ce qui se joue dans la situation présente.
Le processus émotionnel
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Deuxième partie
PERcER LES SECRETS DE VOTRE RÉACTIVITÉ « Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent, et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici, cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change 1. » Nous espérons que la première partie de cet ouvrage vous a permis de comprendre le fonctionnement des différents systèmes au service de l’équilibre nécessaire à la vie et le lien qu’entretiennent le corps et le néocortex. À ce stade, nous imaginons, si ce n’était déjà le cas, que vous comprenez que les comportements et les émotions sont en étroite relation. Nous avons détaillé la cartographie de la Logique émotionnelle qui permet de différencier la réactivité (le temps corporel) de la sur-réactivité (le temps de l’esprit). Nous vous proposons maintenant de passer du général au parti culier, à savoir vous ! Au cours de cette deuxième partie, vous allez « remonter » à la source de vos comportements en identifiant le besoin fondamental qu’ils viennent satisfaire. Vous allez pouvoir repérer quelle polarité de chaque besoin vous avez tendance à privilégier et développer une meilleure connaissance de votre mode de fonctionnement. 1
Henri Laborit, dans le film Mon oncle d’Amérique d’Alain Resnais, 1980 (il s’agit de la dernière réplique).
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Chapitre 6
À la source de nos comportements : des besoins « Les passions sont les vents qui enflent les voiles du navire ; elles le submergent quelquefois, mais sans elles il ne pourrait voguer 1. » Nous avons vu que la réactivité fait partie du processus émotionnel qui se déroule aussi bien dans le corps que dans l’esprit. Le « cerveau-corps » réagit sur l’instant, dans l’urgence de la situation, le « cerveau-esprit » agit par anticipation en fonction du passé. Ce processus se déploie lorsque ce qui est perçu (en interne ou en externe) génère un signal sensoriel de perte d’homéostasie, qui nécessite un mouvement d’adaptation. L’information de perte, de déséquilibre, nous est donnée par la sensation corporelle. Cela permet à notre organisme de fournir l’énergie nécessaire à l’action d’adaptation. Nous pouvons alors agir de manière ciblée pour satisfaire notre besoin vital, qui se décline en plusieurs besoins fondamentaux.
1
Voltaire.
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Connaître et comprendre ces différents besoins fondamentaux est essentiel, car ils sont à la base de nos comportements. En d’autres termes, remonter à la source de ces comportements, c’est comprendre le besoin qu’ils viennent satisfaire. Ces besoins aspirent à être satisfaits en permanence et cette tâche est à la base de notre motivation. Aux besoins primaires, physiologiques ou corporels, viennent s’ajouter des besoins secondaires, psychologiques. Nous parlerons de besoins psychocorporels pour qualifier l’ensemble des besoins primaires et secondaires.
Le mille-feuille des besoins et des désirs Les besoins physiologiques Également nommés les besoins primaires, ils désignent nos besoins corporels essentiels : boire, manger, dormir, mais aussi respirer, digérer et se reproduire. Il nous semble évident que boire, manger et dormir sont indispensables à notre équilibre physiologique. Certes, il nous est possible de ne pas boire ou manger pendant quelques jours, mais au-delà de quarante jours de jeûne, notre vie est en danger. Quant à respirer, c’est un mouvement tellement automatique qu’il disparaît le plus souvent de notre écran radar, à l’exception de celui des asthmatiques ! Pourtant, lorsque nous sommes en apnée sous l’eau, trois minutes semblent constituer le délai moyen de survie sans respirer. Nous avons également appris à nous organiser pour éviter de ressentir la faim, la soif ou la fatigue. Nous avons pris l’habitude de manger à heures fixes, d’avoir une bouteille d’eau avec nous, de respecter notre sommeil… Notre corps nous informe si nous tardons trop. Une crispation de l’estomac, le ventre gargouille… C’est la faim. Nous nous entendons dire : « À table, mon ventre crie famine ! » Ma bouche est sèche… C’est la soif… Hydratons le corps. Mes yeux piquent, je bâille… C’est la fatigue… Il est temps d’aller dormir. L’insomnie perturbe fortement notre métabolisme. Au-delà de vingt-quatre heures de veille,
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les premiers dysfonctionnements apparaissent. D’ailleurs le record de onze jours sans sommeil, enregistré en 1964 en Californie, n’est toujours pas battu ! Pour digérer, ou éliminer, c’est le processus péristaltique quasi automatique, qui se rappelle à nous pour vider notre intestin lorsque nécessaire. Se reproduire apparaît peut-être comme le besoin physiologique sur lequel nous avons une certaine marge de manœuvre. Mais si aucun être humain ne se reproduisait, l’espèce humaine finirait par disparaître !
Les besoins psychologiques Ces besoins se sont précisés avec la socialisation, l’organisation de la vie en groupe et la complexification de notre système nerveux. Il revient au psychologue américain Abraham Harold Maslow (19081970) de les avoir identifiés au cours de ses recherches sur la motivation. Il met en avant le fait que la motivation d’une personne à agir résulte de l’insatisfaction de ces besoins et précise que plusieurs besoins peuvent être présents simultanément chez une personne. La Logique émotionnelle s’appuie sur ces travaux pour proposer quatre besoins psychologiques fondamentaux, réunissant les besoins d’amour et d’estime au sein d’un même besoin : celui d’identité. Plaisir Sens
Besoins secondaires ou psychologiques
Identité Sécurité Boire, manger, digérer, respirer, dormir, se reproduire
Besoins primaires ou physiologiques
Nos besoins psychocorporels
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Quand nos besoins se transforment en désirs Au fil du temps, nous avons appris à répondre à nos différents besoins car notre survie et notre épanouissement en dépendaient. Les besoins primaires ont évolué en désirs : désir d’avoir toujours de quoi manger, désir de manger mieux, plus équilibré... Nos habitudes alimentaires se sont modifiées pour répondre à nos « désirs d’avoir toujours » de la santé, de l’énergie, de la forme, du plaisir… À force d’être répétés, nos comportements sont devenus progressivement des habitudes comportementales. Certains neuroscientifiques parlent de comportements conditionnés.
Deux plateaux pour une balance L’ensemble de nos besoins fait partie intégrante du double mouvement de vie inscrit au cœur de nos cellules, qui fluctue entre conserver ce qui est et se développer pour s’adapter à l’environnement. La Logique émotionnelle s’appuie sur ce double mouvement biologique pour enrichir la notion de besoin en identifiant deux polarités pour chaque besoin : une polarité statique (correspondant à la conservation) et une polarité dynamique (correspondant à la croissance). La satisfaction du besoin repose sur l’équilibre entre chacune des polarités, dans un mouvement homéodynamique. Distinguer les polarités permet d’identifier plus précisément l’action à entreprendre pour répondre de façon adéquate à nos besoins, comme nous le verrons plus loin. Au fil de l’évolution, l’espèce humaine a pris conscience de certaines nécessités : • Avoir un toit pour se protéger tout en restant libre de ses mouvements : le besoin de Sécurité s’équilibre entre un besoin de sûreté et un besoin de liberté. • Vivre ensemble et s’entraider, créer un langage pour communiquer, donner un prénom aux membres de la tribu pour se différencier et trouver une place : le besoin d’Identité s’équilibre entre un besoin d’appartenance et un besoin de différence.
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• Transmettre son savoir-faire à sa progéniture ou à ses proches, contribuer à l’évolution de l’espèce humaine : le besoin de Sens s’équilibre entre un besoin d’harmonie et un besoin d’initiative personnelle. • Manifester notre élan personnel de vie et partager les plaisirs de la vie, se réjouir : le besoin de Plaisir s’équilibre entre un besoin de coopération et un besoin d’élan individuel. Nous pouvons nous représenter chacun de ces besoins et leurs polarités sous la forme d’une balance. Le socle symbolise le besoin principal et chaque plateau représente une polarité, statique à gauche et dynamique à droite. Ces deux extrémités de la balance semblent opposées, elles sont néanmoins complémentaires et indispensables à l’équilibre de l’ensemble. polarité statique Coopération
Harmonie
Appartenance
Sûreté
polarité dynamique Plaisir
Sens
Identité
Sécurité
Élan individuel
Initiative personnelle
Différence
Liberté
Les polarités des besoins psychologiques
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Dans le secret de nos besoins psychologiques Les besoins psychologiques font partie intégrante de notre nature psychocorporelle et sont très importants dans notre développement. Ce sont eux qui sous-tendent notre motivation et nos désirs tout autant que notre réactivité et nos habitudes comportementales. Prenons le temps de les examiner en détail.
Le besoin de Sécurité La sécurité est le besoin psychologique le plus proche des besoins physiologiques. Il oscille entre sûreté et liberté. Il se fonde sur la nécessité d’avoir un refuge protégé, un chez-soi réconfortant, mais dont on peut s’évader pour aller « chasser », ou faire des courses. Être chaudement enfermé chez soi est un gage de sûreté. Ne pas être libre d’en sortir peut mettre notre vie en péril si personne ne vient à nous : notre sécurité n’est alors plus assurée. La sécurité repose bien sur ces deux composantes : sûreté du cocon d’un côté, liberté de mouvement de l’autre. Sûreté
Liberté Sécurité
L’émotion qui nous informe du manque de sécurité Imaginez-vous tranquillement chez vous. Vous vous sentez en sé curité car le verrou de sûreté est poussé. Imaginons maintenant que ce verrou se bloque et que vous n’arrivez pas à le débloquer… Vous êtes enfermé chez vous et n’avez plus la liberté de sortir pour aller chercher le pain, ou partir travailler ! Certes, vous êtes vivant, mais ne serez plus tout à fait en sécurité si le feu se déclarait dans la cuisine. Cela pourrait déclencher très rapidement de l’affolement, voire une grande panique chez vous.
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À votre avis, quelle émotion est en lien avec cette situation ? Lorsque le besoin de sécurité est mis à mal, c’est l’émotion de peur qui émerge. Cette émotion se manifeste pour nous inciter à échapper à un danger réel ou imaginaire, éviter un obstacle ou encore l’inconnu. La peur est l’émotion qui est en amont de toutes les autres. C’est pour nourrir dans l’urgence notre besoin de sécurité que l’émotion de peur nous alerte, nous mobilise pour réagir et éviter le danger grâce à la fuite. Retenons, à ce stade, le lien entre le besoin de sécurité, l’émotion de peur et l’incitation à fuir !
Le besoin d’Identité Le besoin d’identité est né, au fil de l’évolution, de la conscience de groupe, de la nécessité de reconnaître et d'identifier chaque membre du groupe. Il oscille entre appartenance et différence. S’y sont ajoutés ensuite les concepts de territoire, de répartition, de vie en groupe. Administrativement, l’identité se matérialise de façon concrète par notre carte d’identité où figure un nom patronymique, signe de notre appartenance à une famille, et des prénoms qui qualifient notre singularité dans la famille. Notre identité n’est entière que si elle comprend ces deux éléments. Elle s’est d’abord construite sur l’appartenance, lorsque bébés nous dépendions totalement des soins maternels. Pendant l’enfance, nous avons progressivement gagné en autonomie, et pendant l’adolescence, notre différence s’est exprimée, plus ou moins facilement. En tant que jeunes adultes, notre identité a fini par s’équilibrer entre appartenance (polarité statique) et différence (polarité dynamique), reconnaissant l’apport indispensable de nos proches et la nécessité de nous différencier pour avancer dans la vie de manière autonome.
Appartenance
Différence Identité
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L’émotion qui nous informe du manque d’identité Prenons l’exemple d’un adolescent qui manifeste sa singularité de manière excessive (tatouages, cheveux rouges, vêtements gothiques ou autres signes distinctifs de singularité…) en prenant le risque de déplaire à ses parents. La moindre remarque mettant en cause ses choix peut rapidement déboucher sur : « Tu ne comprends rien ! », « T’es naze ! », « T’es nul ! », ou encore claquements de porte et hurlements… À votre avis, quelle émotion est en lien avec cette situation ? La colère est l’émotion qui se manifeste lorsque notre intégrité identitaire ou sociale est menacée. Elle se réveille face à une menace, une injustice. Dans l’urgence, notre réaction immédiate est de lutter pour faire face, maîtriser cette menace ou ce qui nous apparaît comme tel. Nous verrons en détail plus loin toutes les nuances que peut prendre la colère et toutes les formes que peut prendre la lutte. Retenons, à ce stade, le lien entre le besoin d’identité, l’émotion de colère et la réaction de lutte.
Le besoin de Sens La prise de conscience de la finitude humaine s’est traduite par le besoin de donner du sens à cette existence terrestre. Il oscille entre harmonie et initiative personnelle. Nous ne cessons de construire, d’inventer, de créer dans tous les domaines : des habitations de plus en plus solides et sophistiquées, des moyens de transport de plus en plus ingénieux et rapides, des produits alimentaires de plus en plus variés et raffinés, des œuvres d’art pour interroger, dénoncer, magnifier le monde qui nous entoure ou s’émerveiller de sa beauté, des religions pour se rassembler autour de valeurs communes… Ce besoin de sens s’appuie sur les deux besoins précédents de sé curité et d’identité : en fait, il en est la somme. La polarité dynamique prend en compte à la fois la liberté et la différence. Elle démontre un besoin de réalisation de soi, de réalité d’être. Ce besoin se construit dans l’action personnelle. Nous sommes seuls à pouvoir librement
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nous « réaliser », dans notre différence, personne d’autre ne peut le faire à notre place : c’est la raison pour laquelle on qualifie aussi le besoin de sens de besoin de « réalité d’être ». La polarité statique prend en compte la sûreté et l’appartenance et se nomme harmonie, harmonie à la fois avec soi et avec les autres. Harmonie
Initiative personnelle Sens
L’émotion qui nous informe du manque de sens Parfois la vie devient complexe, les obstacles s’accumulent, certaines menaces apparaissent. Un déménagement nécessitant de changer de ville ou de pays, l’arrivée d’un nouveau collaborateur, la perte d’un emploi, d’un être cher… Nous ne comprenons plus ce qui se passe. Nous pensons avoir tout essayé et n’y arrivons plus. Lorsque votre existence vous semble absurde, dénuée de sens, quelle est, à votre avis, l’émotion qui émerge ? Face à la complexité, fatigue et abattement vont se manifester, et la tristesse risque de suivre, avec une envie urgente de rester sous la couette et de nous replier sur nous-mêmes, voire de disparaître. Nous verrons en détail par la suite toutes les nuances que peut prendre la tristesse et toutes les formes que peut prendre le repli. Retenons, à ce stade, le lien entre le besoin de sens et l’émotion de tristesse qui peut aboutir au repli sur soi. Ces trois premiers besoins psychologiques sont en lien avec les émotions de peur, colère et tristesse, qui sont parfois qualifiées de négatives. Mais, vous l’avez compris, ces émotions ne sont pas négatives en soi, elles sont simplement l’expression d’un besoin à nourrir, et servent à nous informer. Encore faut-il savoir décoder leur message pour éviter de les nourrir dans l’urgence par notre réactivité !
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Le besoin de Plaisir Le plaisir est un besoin essentiel à notre équilibre d’être humain. Il est satisfait lorsque l’information parvient par le circuit de la ré compense. Il oscille entre coopération et élan individuel. Il repose sur le plaisir que chacun peut contacter grâce aux sens dont nous sommes dotés : le toucher, le goût, la vue, l’odorat et l’ouïe. Ce plaisir, d’abord personnel, est à la base de l’élan qui nous anime et nous donne envie d’avancer, de progresser. Il se nourrit aussi du partage avec les autres, de la coopération indispensable à notre équilibre. Ce besoin est aussi le reflet de la vie de nos cellules qui vivent chacune leur vie et sont en constante relation les unes avec les autres. Aujourd’hui, notre société met ce besoin en avant au travers de publicités, d’émissions ou d’articles sur le bien-être, le bonheur au travail… Il est certes un besoin fondamental mais comme les autres besoins nous encourons quelques risques s’il y a déséquilibre, comme nous le verrons par la suite. L’émotion qui nous informe du plaisir satisfait Vous savez maintenant que la peur, la colère et la tristesse se manifestent lorsque notre intégrité est, ou semble, menacée, provoquant une sensation désagréable dans le corps. Mais lorsque la perception donne lieu à une sensation agréable, plaisante quelle émotion vous apparaît ? La joie est l’émotion qui suit une sensation de bien-être du corps qui se met en posture de captation pour s’approprier ce qui fait du bien et répondre à notre besoin de plaisir. Coopération
Élan individuel Plaisir
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Quand nous en voulons toujours plus Comme nous l’avons vu, nos besoins se transforment naturellement en désirs d’avoir toujours ce qui nous est bénéfique. Nous mettons alors en place des stratégies pour être sûrs de pouvoir les satisfaire. C’est ainsi que nos comportements deviennent peu à peu de mauvaises habitudes… Si, pour une majorité d’entre nous, il est facile d’avoir une idée sur les moyens d’assurer notre protection, de construire notre identité ou de donner du sens à notre existence, il est difficile d’identifier précisément les signaux précurseurs d’un déséquilibre dans la façon de nourrir ces besoins essentiels qui sous-tendent notre motivation et nos désirs, tout autant que notre réactivité et nos habitudes comportementales. Avoir conscience des liens entre réactivité et besoins, entre désirs et comportements récurrents, c’est se doter de compétences indispensables qui, par ailleurs, seront de plus en plus demandées dans le monde professionnel des années à venir.
Deux circuits pour satisfaire nos besoins Associons maintenant les besoins, les émotions et les réactions que nous venons de présenter avec les deux canaux d’information corporelle présentés en page 23. Le « circuit de la punition » est activé en cas de perte d’homéostasie en lien avec les besoins psychocorporels de sécurité, d’identité ou de sens. C’est le circuit qui génère peine, douleur ou frustration et qui est emprunté lorsque notre cerveau archaïque perçoit un danger, une menace ou une forme de complexité. Lorsqu’un danger est perçu, la première réaction consiste à chercher à s’y soustraire, par exemple en prenant la fuite. Mais fuir n’est pas toujours possible. On cherche alors à lutter et à maîtriser ce qui apparaît comme menaçant pour l’intégrité. Lutter n’étant pas non plus toujours possible, la solution ultime se trouve être alors le repli pour passer inaperçu du danger.
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Ces réactions sont toujours bénéfiques et efficaces à court terme. Elles remplissent leur mission : sauver sa peau, sauver la face, s’extraire d’une situation complexe. Mais elles finissent par devenir coûteuses à long terme : coûteuses en énergie corporelle, coûteuses sur le plan relationnel, coûteuses sur le plan mental. Nous approfondirons cela dans le chapitre suivant. Le « circuit de la récompense » s’active lorsque le cerveau archaïque perçoit une opportunité en lien avec le besoin de plaisir. La perception est alors empreinte de satisfaction. Elle est lue comme une opportunité plaisante, génère une sensation de détente, ou un ressenti de joie.
La dynamique du processus émotionnel En assemblant les besoins, leur signal d’alarme (sensations/ressentis) et le comportement générique associé, nous obtenons la trame du processus émotionnel et de la racine de notre sur-réactivité. Avoir à l’esprit la dynamique permet de se repérer et de développer son agilité. Vous pourrez y accéder par l’entrée que vous voudrez sans jamais vous perdre.
Circuit « punition » Douleur/Frustration
Circuit « récompense » Plaisir/Satisfaction
Danger
Menace
Complexité
Opportunité
2) Sensation
Peur
Colère
Tristesse
Joie
3) Réaction
Fuite
Lutte
Repli
Captation
4) Besoins
Sécurité sûreté/ liberté
Identité appartenance/ différence
Sens harmonie/initiative personnelle
Plaisir coopération/élan individuel
1) Perception vécue comme un(e)...
polarités
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Chapitre 7
J’identifie mes habitudes comportementales les plus fréquentes « Une suite de petites volontés fait un gros résultat 1. » Nous vous avons présenté en page 53 la cartographie de la Logique émotionnelle, qui permet d’observer l’effet de symétrie entre les deux temps du processus émotionnel. Nos habitudes comportementales étant le reflet, au niveau cognitif, de nos réactions corporelles, nous vous proposons de commencer par étudier les habitudes comportementales de votre vie quotidienne.
Repérez vos habitudes Nous entendons souvent : « Il faut que je sois moins réactif » ou « Il est temps que j’apprenne à gérer mes émotions ! ». Si vous avez ce livre entre les mains, c’est que vous souhaitez comprendre, voire modifier certaines de vos réactions.
1
Charles Baudelaire.
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Nous vous l’avons dit : face à une même situation, chacun réagira de manière originale, selon la façon dont il s’est organisé et construit au fil de ses expériences vécues. D’où les précautions à prendre avant de juger ou d’interpréter hâtivement les réactions de notre entourage… Surtout en sachant que nous avons nos propres filtres et ne pouvons pas faire autrement que d’interpréter pour donner du sens. La bienveillance est donc de mise ! Pour ce faire, en rester aux explications globales n’est pas suffisant. Passons du général au particulier et intéressons-nous à vous, plus exactement à vos habitudes comportementales. C’est le moment d’oser plonger pour explorer la partie immergée de votre iceberg !
À vous de jouer ! Voici une liste de comportements qui peuvent être pour vous habituels, exceptionnels, peu utilisés ou inconnus. Pour chacun d’entre eux, vous allez noter le chiffre correspondant : 0 = jamais ou je ne sais pas 1 = rarement 2 = quelquefois 3 = souvent 4 = très souvent
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N°
Dans la vie courante, j’ai tendance à ...
1
Hésiter, douter
2
Suivre un chemin balisé, respecter les procédures
3
Vérifier les choses plusieurs fois, aller dans les détails
4
Vouloir tout contrôler
5
Mentir
6
Bafouiller
7
Anticiper
8
Arriver très en avance
9
Focaliser sur une solution connue
10
Faire de l’absentéisme
Sous-total 1 (lignes 1 à 10) 11
Changer de sujet, éluder, esquiver
12
M’écarter des balises, ignorer les procédures
13
Survoler
14
Faire vite les choses
15
Improviser
16
Faire de l’humour
17
Reporter, procrastiner
18
Arriver en retard
19
Prendre des risques
20
Bouger, partir en voyage, m’évader
Sous-total 2 (lignes 11 à 20) 21
Éviter la confrontation, les conflits
22
Demander l’avis des autres, concilier les points de vue
23
Respecter la hiérarchie
24
Abandonner mon point de vue, céder facilement
25
Me vexer, me froisser
26
Faire du zèle
27
Favoriser la convivialité
28
Préférer le travail en équipe
J’identifie mes habitudes comportementales les plus fréquentes
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Ne pas exprimer ma contrariété
30
Écouter, parler avec tact
Sous-total 3 (lignes 21 à 30) 31
Confronter, contredire, m’opposer
32
Argumenter, avoir le dernier mot
33
N’en faire qu’à ma tête, faire comme je veux
34
Faire pression
35
Dédaigner, me moquer, railler
36
Dominer, contraindre, insister
37
Imposer mon point de vue
38
Faire cavalier seul
39
Hausser le ton, insulter, injurier, crier
40
Couper la parole, parler vite
41
Montrer de l’empathie
42
Faire plaisir
43
Rendre service, me dévouer
44
Me sacrifier
45
Privilégier l’harmonie
46
Faciliter les échanges, les contacts
47
Tolérer facilement, minimiser
48
Renoncer, me résigner
49
Me soumettre
50
Abandonner, déprimer
Sous-total 4 (lignes 31 à 40)
Sous-total 5 (lignes 41 à 50) 51
Me détourner des autres
52
Faire pour moi
53
M’isoler, m’effacer, me retirer
54
M’engager, défendre mes valeurs
55
Privilégier mon idéal
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56
Guider, « Qui m’aime me suive ! »
57
Analyser, expliquer, transmettre
58
Avancer, décider seul
59
M’affranchir, me libérer
60
Me détacher
Sous-total 6 (lignes 51 à 60) 61
Célébrer les occasions
62
Favoriser les rencontres, rassembler
63
Partager, cocréer
64
Donner sans compter
65
Parler, échanger
66
Faire bonne figure
67
Dire « oui » à tout
68
Me montrer laxiste, laisser faire
69
Relativiser
70
Faire preuve de fatalisme
Sous-total 7 (lignes 61 à 70) 71
Rire, jouer, me faire du bien
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M’enthousiasmer, m’émerveiller
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Entraîner, encourager
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M’exclamer, m’extasier
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Faire la fête
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Faire preuve d’audace
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Faire preuve d’optimisme
78
Montrer l’exemple
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Exprimer ma joie
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Manifester de la fierté
Sous-total 8 (lignes 71 à 80)
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Découvrez vos besoins et désirs les plus présents Regardons maintenant, à partir des comportements que vous avez pu observer chez vous, à quels besoins/désirs ils correspondent, et quelle est la réactivité sous-jacente. Reportez le nombre total de points obtenus pour chaque sous-total. comportements
Total
Rang
Polarité
de points
Besoin/ Désir
Réactivité
Sous-total 1
Sûreté
Sécurité
Fuite
Sous-total 2
Liberté
Sécurité
Fuite
Sous-total 3
Appartenance
Identité
Lutte
Sous-total 4
Différence
Identité
Lutte
Sous-total 5
Harmonie
Sens
Repli
Sous-total 6
Initiative personnelle
Sens
Repli
Sous-total 7
Coopération
Plaisir
Captation
Sous-total 8
Élan personnel
Plaisir
Captation
Quel désir et quel besoin correspondent au total le plus important ? ......................................................................................................................................... Avez-vous des résultats exæquo ? Si oui, lesquels ? ......................................................................................................................................... Avez-vous des résultats très proches ? Si oui, lesquels ? .........................................................................................................................................
Le secret de mes habitudes comportementales Nous l’avons évoqué dans la première partie : il y a toujours une motivation derrière ce que nous faisons. Nous parlerons de « l’intention positive du comportement ». Cette intention positive cherche à venir nourrir un besoin soit dans l’urgence (« c’est plus fort que moi »), soit par anticipation (« mieux vaut prévenir que guérir »).
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Il est donc important de se poser les questions suivantes : « À quel désir est-ce que je réponds en faisant ce que je fais ? » et « À quel besoin vital correspond ce désir ? ». En prenant l’habitude de nous questionner ainsi, nous pourrons progressivement envisager d’autres manières de satisfaire notre besoin et sortir de ce qui, à la longue, nous agace, nous fatigue, sans rien perdre de notre sécurité ou de notre identité.
Analyse des résultats Voici l’occasion de vous faire un mémo personnel de votre réactivité aujourd’hui. Nous vous proposons d’avancer sur le chemin de la connaissance de votre propre dynamique en reprenant le dernier tableau de résultats du test. Construire le mille-feuille de vos propres besoins psychocorporels va vous aider à prendre conscience de ce que vous faites déjà pour vous, alors que vous avez peut-être l’impression de souvent vous oublier !
De quel côté mon cœur balance • Je recopie le score de chacune des polarités de désir/besoin dans les cercles correspondants. • Je dessine un rond au niveau du chiffre correspondant à mon score sur la réglette, de chaque côté de l’axe fléché, comme dans l’exemple ci-après. • Après avoir reporté tous les scores, je reporte le rang de chaque polarité dans les carrés, de chaque côté des polarités de besoins. • Je peux dessiner ma propre balance pour identifier s’il y a déséquilibre, comme dans l’exemple ci-après.
J’identifie mes habitudes comportementales les plus fréquentes
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Exemple Comportements
Total de
Polarité du
points
besoin nourri
Besoin/ Désir
Réactivité
Sous-total 1
14
Sûreté
Sécurité
Fuite
Sous-total 2
20
Liberté
Sécurité
Fuite
Score 14
Sûreté • Mes habitudes répondent à un désir de sûreté. • Ce désir est en lien avec le besoin générique de sécurité nourri par la réactivité de la fuite.
Rang
❏
40 35 30 25 20 15 10 5
Liberté • Mes habitudes répondent à un désir de liberté. • Ce désir est en lien avec le besoin générique de sécurité nourri par la réactivité de la fuite.
Score 20 Rang
❏
5 10 15 20 25 30 35 40
Sécurité
La balance penche du côté de la liberté. 14 Sûr eté Désir de sécurité
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20 Lib
erté
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C’est à vous ! Besoin/Désir de Sécurité Score
❍ Rang
❏
Sûreté • Mes habitudes répondent à un désir de sûreté. • Ce désir est en lien avec le besoin générique de sécurité nourri par la réactivité de la fuite.
40 35 30 25 20 15 10 5
Liberté • Mes habitudes répondent à un désir de liberté. • Ce désir est en lien avec le besoin générique de sécurité nourri par la réactivité de la fuite.
Score
❍ Rang
❏
5 10 15 20 25 30 35 40
Sécurité
Besoin/Désir d’Identité Score
❍ Rang
❏
Appartenance • Mes habitudes répondent à un désir d’appartenance. • Ce désir est en lien avec le besoin générique d’identité nourri par la réactivité de la lutte.
40 35 30 25 20 15 10 5
Différence • Mes habitudes répondent à un désir de différence. • Ce désir est en lien avec le besoin générique d’identité nourri par la réactivité de la lutte.
Score
❍ Rang
❏
5 10 15 20 25 30 35 40
Identité
J’identifie mes habitudes comportementales les plus fréquentes
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Besoin/Désir de Sens Harmonie • Mes habitudes répondent à un désir d’harmonie. • Ce désir est en lien avec le besoin générique de sens nourri par la réactivité du repli.
Score
❍ Rang
❏
40 35 30 25 20 15 10 5
Initiative personnelle • Mes habitudes répondent à un désir d’initiative personnelle. • Ce désir est en lien avec le besoin générique de sens nourri par la réactivité du repli.
Score
❍ Rang
❏
5 10 15 20 25 30 35 40
Sens
Besoin/Désir de Plaisir Coopération • Mes habitudes répondent à un désir de coopération. • Ce désir est en lien avec le besoin générique de plaisir nourri par la réactivité de la captation.
Score
❍ Rang
❏
40 35 30 25 20 15 10 5
Élan individuel • Mes habitudes répondent à un désir d’élan individuel. • Ce désir est en lien avec le besoin générique de plaisir nourri par la réactivité de la captation.
Score
❍ Rang
❏
5 10 15 20 25 30 35 40
Plaisir
Maintenant regardons ce qui se cache derrière vos habitudes comportementales, les bienfaits de ce que vous avez mis en place, lentement mais sûrement, pour maintenir votre structure, votre élan de vie.
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Chapitre 8
Comprendre avant de changer « Certains changements vous sembleront négatifs en apparence, mais vous vous rendrez vite compte que cet espace est créé dans votre vie pour que quelque chose de nouveau émerge 1. » C’est toute une logique de vie qui se cache derrière nos habitudes comportementales, à commencer par les désirs qui nous animent et les besoins vitaux qui les appellent. Nous vous proposons de détailler chacun des désirs et besoins répertoriés dans les habitudes pour apprivoiser la dynamique de votre processus émotionnel.
Les habitudes comportementales en lien avec le circuit de la punition Répondre au besoin de Sécurité Face au danger, face à la nouveauté (peur des serpents venimeux, du vide, de parler en public, du changement…), nous pouvons facilement adopter des réactions dites de « fuite » pour éviter le danger, 1
Eckhart Tolle.
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nous mettre à l’abri et ainsi gagner en sécurité. La fuite s’exprime différemment selon les personnes et leur vécu. Certaines iront vers le pôle statique de la « sûreté », d’autres vers le pôle dynamique de la « liberté ». Et lorsque les pôles s'équilibrent, nous avons confiance. Les habitudes comportementales en lien avec le désir de sûreté Reprenons la liste des habitudes comportementales correspondant aux lignes 1 à 10 de la page 73 : • Hésiter, douter • Bafouiller • Anticiper • Mentir • Suivre un chemin balisé, respecter les procédures
• Vouloir tout contrôler • Faire de l’absentéisme • Vérifier les choses plusieurs fois, aller dans les détails
• Arriver très en avance • Focaliser sur une solution connue
Si votre tendance bascule vers cette polarité du besoin de sécurité, vous devez être quelqu’un qui aime bien demander conseil, qui pose des questions pour être sûr d’avoir compris et de ne pas se tromper. Vous avez tendance à vérifier plusieurs fois ce que vous avez fait. Vous aimez probablement que des règles soient posées, le cadre établi. Peut-être renoncez-vous facilement lorsque cela devient flou. Vos pensées sont proches de « Je n’y arriverai jamais » ou « Je n’ai pas le temps ». Peut-être avez-vous l’impression de manquer de confiance, ou avez-vous du mal à faire confiance. Se pourrait-il que vous portiez votre attention à distinguer ce qui est fiable de ce qui ne l’est pas ? Ceux à qui vous pouvez faire confiance de ceux à qui vous ne pouvez rien confier ? Si vous ne penchez absolument pas de ce côté de la balance, peutêtre cela vous fait-il penser à une connaissance… J’ai bien raison de faire ce que je fais
Cette liste de comportements évoque une personne qui cherche des points d’appui, des repères, qui va vers le connu, vers ce qui rassure. Quelqu’un qui veut être sûr de faire bien, de ne pas se tromper et qui, pour cela, peut même être amené à mentir ou à être dans le déni.
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Si le cadre n’est pas structuré ou trop lâche, il se sent vite perdu. Cette personne demandera souvent des conseils, des précisions sur les tâches à accomplir. Si vous vous reconnaissez dans certains de ces exemples, vous pourriez en déduire que vous manquez un peu de confiance. Disons que vous recherchez plutôt à ne pas prendre trop de risques, à ne pas vous faire réprimander, à mettre la sûreté en priorité, quitte à rester immobile s’il le faut… C’est sans doute en procédant de cette manière que vous avez pu nourrir votre besoin de sécurité par le passé : en prenant mille précautions, en prenant le temps, parfois même jusqu’au blocage. C’est le moyen que vous avez trouvé pour échapper à ce qui vous est apparu comme un danger à un moment donné de votre vie. Ralentir, contrôler, vous arrêter, attendre que le danger soit passé pour redémarrer. Prudence n’est-elle pas mère de sûreté ?... L’immobilité est une solution réactive bénéfique lorsqu’elle vous sauve la vie, une sorte de fuite immobile. Quelle émotion pointe son nez ?
Imaginons maintenant une situation inattendue qui nécessite de devoir modifier vos plans à la dernière minute, comme changer d’itinéraire à cause de travaux alors que vous avez un rendez-vous important, devoir emprunter un chemin non balisé en pleine forêt, trouver une solution parce que vous ne pouvez pas être à la sortie de l’école pour récupérer vos enfants ou remettre un document que vous n’avez pas eu le temps de relire… Il est fort probable que vous ressentiez instantanément de l’appréhension, de l’inquiétude ou même de l’anxiété, une anxiété qui peut vous amener à vous figer. Ces différents degrés d’inquiétude appartiennent à l’émotion de peur. Souvenez-vous, la peur est l’émotion suscitée par la perception d’un danger, d’un obstacle ou de ce qui est perçu comme tel par notre cerveau « vigile ».
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On ne change pas une équipe qui gagne
Votre réaction ayant été bénéfique par le passé, votre cerveau a mémorisé le contexte, la sensation et la réaction mise en place. Aujourd’hui, dans chaque contexte présentant une similitude, votre système nerveux vous conduit à reproduire ce qui vous a été favorable dans le passé. Cela vous conduit à reproduire le comportement efficace de manière automatique pour éviter de ressentir la peur, quand bien même vous pourriez faire autrement aujourd’hui. Toutes ces habitudes répondent à un désir de SÛRETÉ. Ce désir de sûreté est en lien avec le BESOIN DE SÉCURITÉ qui est nourri par la réactivité de FUITE générant un ressenti de PEUR. Les habitudes comportementales en lien avec le désir de liberté Reprenons la liste des habitudes comportementales correspondant aux lignes 11 à 20 de la page 73 : • Changer de sujet, éluder, esquiver • M’écarter des balises, ignorer les procédures • Faire de l’humour
• Prendre des risques • Reporter, procrastiner • Survoler • Improviser
• Arriver en retard • Bouger, partir en voyage, m’évader • Faire vite les choses
Si votre tendance bascule vers cette polarité du besoin de sécurité, vous devez être quelqu’un qui reporte facilement ses rendez-vous, vous avez tendance à changer de sujet, à « noyer le poisson », à répondre à une question par une question, vous pourriez même faire preuve, parfois, de mauvaise foi… Vous connaissez bien le sourire de convenance ou la séduction. Imaginatif, vous pouvez avoir mille idées à la minute, et vous faites facilement preuve d’audace. Vous aimez la nouveauté, le changement, la variété et vous vous adaptez aisément. Vous pouvez passer pour une personne pleine d’assurance. Vous aimez l’air et pouvez facilement vous sentir enfermé. Vous n’aimez pas les contraintes. Vous auriez tendance à classer votre entourage entre ceux qui sont actifs et ceux qui sont passifs, les entrepreneurs
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et les assistés… Votre attention est facilement orientée sur ce qui bouge (ce qui est vivant !) et ce qui est immobile (ce qui est mort !). Si vous ne penchez absolument pas de ce côté de la balance, peutêtre cela vous fait-il penser à une connaissance… J’ai bien raison de faire ce que je fais
Cette liste de comportements évoque une personne qui cherche plutôt à garder sa liberté de mouvement et de pensée. Quelqu’un qui se détourne de ce qui pourrait l’empêcher, le bloquer. Au risque parfois de quelques acrobaties aussi bien physiques qu’intellectuelles, et de quelques libertés vis-à-vis des normes ! Cette vivacité pourrait même laisser imaginer une personne sûre d’elle, confiante. Alors qu’en fait, elle ne cherche qu’à éviter ce qui pourrait la contraindre ou l’empêcher de rester libre. Un peu comme une fuite en avant face aux contraintes. Quelle émotion pointe son nez ?
Cette fuite en avant est aussi une réactivité en lien avec l’émotion de peur ! Un cadre trop rigide, où les contraintes sont multiples, va vous faire prendre aussitôt vos distances, avant même d’avoir éprouvé quelque inquiétude à ce sujet. Et pourtant la peur, même fugitive, est bien là. Et il y a bien eu perception d’une forme de danger pour susciter cette peur qui « donne des ailes » ! On ne change pas une équipe qui gagne
Vos réactions ayant été bénéfiques par le passé, dans chaque contexte présentant une similitude, vous avez actionné le levier d’action efficace. Cela vous conduit à reproduire ce comportement de manière automatique pour éviter de vous sentir contraint, bloqué et de ressentir la peur, même si vous pourriez faire autrement aujourd’hui. Toutes ces habitudes répondent à un désir de LIBERTÉ. Ce désir de liberté est en lien avec le BESOIN DE SÉCURITÉ qui est nourri par la réactivité de FUITE générant un ressenti de PEUR.
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Marchons sur nos deux jambes Reprenons maintenant l’image de la balance pour illustrer ces deux premières listes d’habitudes comportementales qui peuvent sembler opposées à première vue, et qui répondent en fait au même besoin de sécurité. Elles sont l’expression de deux façons différentes de nourrir ce besoin. Souvenez-vous, l’équilibre s’opère dans un mouvement homéodynamique entre points d’appui et liberté de mouvements. Nous vous invitons à replacer vos curseurs et à observer dans le tableau ci-dessous ce que vous faites déjà pour prendre soin de vous !
Chercher des repères, des points d’appui, se sécuriser : au nom de la sûreté
Multiplier les activités, les projets, bouger : au nom de la liberté
Besoin de sécurité
40 35 30 25 20 15 10 5
5 10 15 20 25 30 35 40
Habitudes comportementales
Polarité Sûreté
Polarité Liberté
Hésiter, douter
Changer de sujet, éluder, esquiver
Suivre un chemin balisé, respecter les procédures
M’écarter des balises, ignorer les procédures
Vérifier les choses plusieurs fois, aller dans les détails
Survoler, éviter
Vouloir tout contrôler
Faire vite les choses
Mentir
Improviser
Bafouiller
Faire de l’humour
Anticiper
Reporter, procrastiner
Arriver très en avance
Arriver en retard
Focaliser sur une solution connue
Prendre des risques
Faire de l’absentéisme
Bouger, partir en voyage, m’évader
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Ces deux listes sont en lien avec les deux polarités d’un même désir : le désir d’avoir toujours de la sécurité, qui peut s’exprimer tantôt du côté de la sûreté, tantôt du côté de la liberté. Selon les moments de notre vie ou les situations, nous pouvons osciller d’un côté ou de l’autre. Nous verrons dans la troisième partie comment faire évoluer le curseur si la balance penche trop d’un côté. L’impétueux besoin de sécurité Notre besoin/désir de sécurité repose sur un équilibre entre sûreté et liberté. Rappelez-vous : je suis tranquille chez moi en sûreté, mais libre de sortir pour aller faire des courses. Je peux aussi être tout le temps chez moi, ou tout le temps dehors. Cela dépend parfois des moments de la vie. C’est ainsi que lorsque j’étais bébé, j’ai surtout penché du côté de la sûreté (enfin, c’est surtout ma maman qui a assuré !). Puis, progressivement, j’ai appris les gestes essentiels de la motricité et de l’autonomie : marcher, manger, me déplacer, aller à l’école, sauter, faire du sport, etc. J’ai ainsi testé et renforcé ma liberté de mouvement, parfois en prenant des risques mais en les dosant dans le respect du bon équilibre de ma sécurité ! Et puis, par la suite, il m’est arrivé de privilégier la liberté : partir en voyage seul ou avec des copains, faire des compétitions de ski, relever certains défis… J’ai ensuite à nouveau privilégié la sûreté, sûreté matérielle en trouvant un job et des revenus fixes, sûreté affective en ayant des amis fidèles. Puis à nouveau la liberté en changeant de travail, en rencontrant des gens nouveaux, en suivant de nouvelles formations… Ma vie est une recherche constante d’équilibre entre sûreté et liberté, privilégiant tantôt l’une, tantôt l’autre ! Cela m’a permis, au fil du temps et de mes expériences, de développer certaines qualités et compétences. Cela m’a aussi joué des tours dans certaines situations et j’ai alors pris conscience des limites de mon système. Un peu de gratitude…
La réactivité, permettant de rétablir l’homéostasie, s’est inscrite dans notre esprit jusqu’à créer des automatismes comportementaux qui participent à notre construction structurelle. Nos expériences ont Comprendre avant de changer
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ainsi donné naissance à des qualités et des compétences bien utiles. En les regardant de plus près, vous allez peut-être aussi découvrir ou comprendre pourquoi certains de vos proches (ou vous-même) ont choisi telle voie professionnelle plutôt que telle autre ! D’un côté du tableau, vous trouverez les qualités et les compétences développées lorsque l’on privilégie un désir de sûreté. De l’autre, les qualités et les compétences développées lorsque l’on privilégie un désir de liberté.
Qualités développées au nom de mon désir de sûreté
Qualités développées au nom de mon désir de liberté
Prudence, organisation, structuration, analyse, évaluation Prévoyance, anticipation des difficultés, planification Ponctualité, précision, rigueur, sens du détail, contrôle, vérification, gestionnaire, méthodique, respect des règles et des procédures
Prise de risque, audace, tâtonnement, expérimentation, exploration Improvisation facile, adaptation, vivacité d’esprit, humour Tourné vers la nouveauté, la variété, délégation facile, souplesse Imagination, ouverture aux idées, curiosité, facteur d’associations d’idées
Qualités de : structuration, stabilité, fiabilité
Qualités de : créativité, mobilité, innovation
Désir de sécurité
C’est ainsi que nous rencontrerons le plus souvent des professionnels du droit, de la comptabilité ou de la gestion du côté de la sûreté, et des professionnels de l’innovation ou de la créativité, du côté de la liberté ! Sans aucun jugement de valeur de l’une ou de l’autre de ces professions qui participent toutes deux à l’équilibre de la société, entre préservation et croissance, homéostasie oblige ! Attention : on trouve aussi de nombreux exemples d’équilibre réussi entre gestion et créativité, normes et innovation ! Mais il arrive qu’on ne développe qu’une seule polarité au détriment de l’autre, au risque d’un déséquilibre périlleux.
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Risques de dérapage
Lorsque mon besoin/désir de sécurité devient trop pressant, ou lorsqu’il privilégie fortement une polarité au détriment de l’autre, mes comportements peuvent s’emballer ou se verrouiller. Avec le temps, ou à certains moments de ma vie, mon désir de sûreté peut devenir très prégnant, voire s’exacerber et faire trop pencher la balance d’un côté. Je développe alors un attachement excessif à mes habitudes d’avoir toujours des repères et des points d’appui, au risque d’oublier l’autre polarité et de créer un déséquilibre ! Et si un changement, un imprévu ou une urgence se présentent, mes repères sont mis en péril et je risque fort de stresser, de me figer dans mes habitudes. Du côté de mon désir de liberté, c’est la même chose : l’attachement à mes habitudes de liberté de mouvement peut s’accentuer, et si cette liberté est entravée à un moment ou à un autre, je vais m’agiter et prendre des risques pour rester libre ! Quelques limites
Si mes habitudes comportementales ont pu me permettre de développer des qualités et des compétences, dans certains cas elles peuvent très vite montrer leurs limites… Ainsi, au nom de mon désir d’avoir toujours de la sécurité, mes comportements peuvent s’amplifier au point de devenir comme des caricatures... avec le risque d’entraîner une escalade dans les moyens mis en œuvre ! Avez-vous repéré un comportement que vous avez déjà eu à un moment donné de votre vie ? Votre quête de sécurité vous a-t-elle amené à privilégier une polarité plutôt qu’une autre ? ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………
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Au nom de mon désir d’avoir
Au nom de mon désir d’avoir
toujours de la sûreté, je peux…
toujours de la liberté, je peux…
Devenir maniaque, tatillon, obsessionnel Renforcer les contrôles, devenir procédurier Prendre beaucoup de temps pour décider Me perdre dans les détails Freiner le changement Tout prévoir, multiplier les avis M’immobiliser, me scléroser = Escalade dans les moyens pour rester sûr
Papillonner, me disperser, passer d’une idée à l’autre, décaler, reporter, brasser de l’air Tricher, nier, oublier Ne pas concrétiser, ne pas choisir Devenir imprécis, rester flou, éluder Changer d’avis fréquemment Devenir instable, fuyant, imprudent = Escalade dans les moyens pour rester libre
Risque me figer
Risque m’agiter sans fin
Désir de sécurité
C’est lorsque la pression des événements s’accentue et que le stress commence à s’insinuer dans notre vie que les risques de déséquilibre sont les plus fréquents. Nos comportements s’accentuent jusqu’à nous verrouiller et nous enfermer dans un cercle vicieux difficile à briser. Où sommes-nous dans le processus ? Nous venons de « remonter le courant », d’explorer la dimension intime du processus en parcourant les étapes 6, 5, 4 et 3. Nous avons pris conscience de la perméabilité entre Réactions/Habitudes d’une part et Besoins/Désirs d’autre part. Vous pouvez revenir à la page 53 pour visualiser la boucle du processus et ses étapes. Poursuivons la suite du mouvement et remontons à la surface (de l’iceberg) pour observer la dimension visible du processus. Gardons à l’esprit la perméabilité et la relation entre le mouvement du corps et le mouvement de l’esprit : les ressentis sont le prolongement des sensations, et les représentations orientent les perceptions.
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Mes ressentis Lorsque mes comportements deviennent des habitudes de fonctionnement ou s’emballent, mes ressentis perdurent, s’intensifient et mon stress s’amplifie. Apparaît alors l’angoisse, la rancœur, l’écœurement, la confusion, l’incohérence. Cela peut aller jusqu’à des troubles corporels (sclérose, phobies ou névrose hystérique). Les premiers signaux d’inconfort sont des ressentis de manque (manque de repères fiables d’un côté, manque de liberté de mouvement de l’autre…), accompagnés de toute une gamme de peurs : peur d’être lâché, perdu, peur du flou ou peur d’être contraint, selon la polarité. Mes interprétations, représentations et projections Ces ressentis viennent ensuite alimenter mes représentations et mes croyances. C’est alors que mes interprétations et mes jugements se cristallisent et deviennent binaires. D’un côté ce qui est bien, de l’autre ce qui est mal. Nous retrouvons en miroir ce que notre cerveau archaïque, le veilleur, évalue de façon rapide en « bon/pas bon ». Si l’on reprend maintenant le tableau des qualités développées par les comportements orientés par la sûreté, les représentations seront de l’ordre de : • les gens qui organisent/les gens qui improvisent, • le monde fiable/le monde incontrôlable. De l’autre côté, nous pourrions trouver des représentations comme : • les gens passifs/les gens dynamiques, • le monde conservateur/le monde innovant. Et vous quels sont vos ressentis et vos représentations ? ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………
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DÉROULONS LE PROCESSUS 8 – Représentations Croyances
Les fiables/ les incontrôlables
Les dynamiques/ les passifs
7 – Ressentis de manque, peurs de
Peur d’être instable, désorienté, perdu
Peur d’être contraint, immobile
6 – Habitudes comportementales
Stabiliser des repères fiables
Ménager sa liberté de mouvement
5 – Polarités du désir
Sûreté
Liberté
Étapes du processus
Polarité statique
Polarité dynamique
Désir de sécurité
Prenons l’exemple de Nicolas : « Quand je suis arrivé dans la société, il y a cinq ans, cela me semblait être le rêve : superambiance, organisation horizontale, travail en mode projet ! Je venais de quitter une équipe où il y avait peu d’autonomie. Le N +1 faisait une réunion tous les lundis pour lancer la semaine, donner des objectifs à chacun, distribuer les tâches. Rebelote les vendredis pour faire le point sur la semaine. C’est sûr que je n’avais pas de questions à me poser… Il n’y avait qu’à exécuter. J’avais l’impression d’être à l’école avec distribution des devoirs et ramassage des copies ! Le dimanche soir, j’avais un nœud à l’estomac à l’idée de ce qui m’attendait le lundi matin et en entrant dans la salle de réunion, je me sentais oppressé. Et je faisais des petits dessins sur mon bloc pendant que mon chef parlait… Aujourd’hui, c’est tout l’inverse : j’arrive le lundi matin avec la peur du vide ! C’est à moi de m’organiser, et quand mon N +1 me dit :
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« Alors, Nicolas, c’est quoi ton objectif cette semaine ? », je me mets à bafouiller et lui réponds, avec un nœud à l’estomac, que j’ai prévu une table ronde avec l’équipe pour voir où chacun en est sur le projet. Pourtant il me fait confiance et je peux m’organiser comme je le souhaite… »
1re étape
Perceptions (Les faits)
Événement (interne ou externe) perçu par les sens, qui vient faire choc (danger, obstacle, complexité ou chaos). L’événement est ici perçu comme « pas bon » par le cerveau archaïque.
Quand Nicolas entend « C’est quoi ton objectif cette semaine ? »...
2 étape
Sensations
e
(L’effet)
Effets produits dans le corps : respiration courte ou accélérée, rythme cardiaque modifié, jambes molles ou agitées… qui m’informent de la perte d’équilibre.
il sent un nœud à l’estomac, la gorge serrée...
3 étape e
Réaction défensive
(La réaction adaptative)
Action mise en place pour combler le déséquilibre, le manque. Se traduit par une fixation ou un mouvement du corps : immobilisme ou agitation (la fuite par l’immobilité ou la fuite par le mouvement).
il bafouille... 4 étape
Besoin d’être
e
(Ce qui est récupéré)
Mon corps retrouve son équilibre, son homéostasie. • De la sûreté (solidité, volume…), • ou de la liberté de mouvement (espace, air).
et en bafouillant, il récupère un peu d’air et du temps. Mémorisation du corps dans l’esprit
Ma réactivité a nourri mon besoin de sécurité. Cette solution trouvée par mon corps et mon système nerveux s’inscrit dans mon esprit et génère un désir issu du besoin : avoir toujours de la sûreté ou toujours de la liberté.
En récupérant un peu d’air et du temps, le corps de Nicolas retrouve de la sécurité, côté sûreté.
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5e étape
Désir d’avoir toujours ce que j’ai récupéré
6e étape
Habitudes comportementales, stratégies (Ce que je reproduis)
7e étape
Ressentis
(Reflet de la sensation)
8e étape
Représentations, croyances
(Reflet de la perception)
Au nom d’avoir toujours de la sûreté ou de la liberté, j’anticipe mes besoins pour ne jamais manquer.
Au nom d’avoir toujours de la sûreté, ...
… Je mets en place des habitudes, des stratégies… J’ai tendance à vérifier les choses plusieurs fois, ou à faire vite les choses.
Nicolas prend l’habitude de s’organiser, de prévoir, de planifier… Se reposer sur les directives de son N +1 était sécurisant (mais enfermant). … ce qui génère des ressentis ou des peurs de…
ce qui entretient ses ressentis d’oppression et sa peur de manquer de liberté... … qui me font voir les choses, les gens, le monde… de façon binaire : le bien/le mal, les gentils/les méchants… C’est ainsi que se mettent en place les croyances et les fictions.
… et lui fait voir les choses et les gens de façon binaire : les gens qui exécutent et les gens autonomes...
Filtres de perception (Ce qui oriente les perceptions)
Retour étape 1
Mes représentations et mes croyances viennent s’ajouter à mes filtres de perception pour constituer de nouveaux biais et parasites.
Ce qui lui fait porter une attention particulière aux situations imprécises, ou à l’opposé trop précises… Et c’est reparti sur les perceptions !
Avez-vous observé la bascule des comportements en lien avec chacune des polarités du besoin de sécurité ?
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Répondre au besoin d’Identité Face au comportement des autres, nous pouvons facilement prendre peur : peur d’être rejeté, jugé, dominé, voire anéanti. Nous pouvons alors adopter des réactions dites de « lutte » pour maîtriser cette menace, y faire face. Ainsi, nous récupérons de quoi continuer à exister face à l’autre, nous tenons bon. Lutte ouverte, lorsque nous défendons notre différence, lutte rentrée ou « ravalée » lorsque nous cherchons à rester dans l’appartenance. Lorsque les pôles s'équilibrent, nous avons de l’estime. Les habitudes comportementales en lien avec le désir d’appartenance Reprenons la liste des habitudes comportementales correspondant aux lignes 21 à 30 des pages 73-74 : • Éviter la confrontation, les conflits • Demander l’avis des autres, concilier les points de vue
• Respecter la hiérarchie • Abandonner mon point de vue, céder facilement • Me vexer, me froisser • Faire du zèle
• Favoriser la convivialité • Préférer le travail en équipe • Ne pas exprimer ma contrariété • Écouter, parler avec tact
Si votre tendance bascule vers cette polarité du besoin d’identité, vous devez être quelqu’un qui recherche la conciliation, la convivialité, le partage… comme une solution nécessaire pour éviter le conflit considéré comme menaçant. La lutte ouverte vous est pénible, insupportable, dévastatrice. Vous préférez vous taire et rejoindre l’avis général plutôt que d’affirmer votre point de vue. Vous pensez probablement qu’en agissant de la sorte vous serez mieux accepté dans un groupe, apprécié par vos collègues, votre hiérarchie, aimé par votre entourage. Garder du lien est important pour vous. La confrontation n’est pas envisageable et renvoie à votre difficulté ou votre refus de vous défendre par la force ou les mots. Les habitudes comportementales listées ici sont le reflet
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d’une lutte passive, inefficace, voire impossible. Vous bouillonnez à l’intérieur mais vous préférez vous taire. Si vous ne penchez absolument pas de ce côté de la balance, peutêtre cela vous fait-il penser à une connaissance… J’ai bien raison de faire ce que je fais
Cette liste de comportements évoque une personne qui recherche une forme de sécurité affective dans le groupe. Pour elle, avoir une place au sein d’un groupe est essentiel. Il s’agit pour elle de se reconnaître et d’être reconnue dans le groupe. Elle soigne son image, a le sens du contact, est fédératrice. Elle est attentive aux avis des uns et des autres, fait preuve de tact, de diplomatie. Elle a le sens du compromis et peut abandonner facilement son point de vue face aux résistances. Elle a du mal à dire, à recadrer, elle est conciliante. Elle peut être perçue comme quelqu’un de passif, qui ne prend pas de responsabilités, qui se fond dans la masse. Elle peut faire penser au caméléon ! Pour elle, il est important de se faire bien voir, et essentiel d’appartenir à une équipe, un groupe, une famille, pour se sentir exister. Si vous vous reconnaissez dans certains de ces exemples, vous pourriez en déduire que vous manquez un peu d’affirmation, d’estime de soi. Disons que vous recherchez plutôt à éviter le conflit, à ne pas faire de vagues. L’appartenance est votre priorité, quitte à abandonner vos idées et vos projets s’il le faut, de peur d’être rejeté. C’est sans doute en procédant de cette manière que vous avez pu nourrir votre besoin d’identité, d’existence, par le passé : en étant dévoué, fidèle, respectueux, consensuel, en vous fondant dans le décor pour ne pas être vu… C’est le moyen que vous avez trouvé pour lutter contre ce qui vous est apparu comme une menace, résister à la tempête à un moment donné de votre vie et faire face à des situations difficiles : concéder, créer du lien, vous taire est une solution réactive bénéfique lorsqu’elle vous sauve la vie. Il est parfois utile d’abandonner, de lâcher prise.
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Quelle émotion pointe son nez
Imaginons que vous vous faites marcher sur les pieds dans les transports en commun ou que vous êtes tenu à l’écart d’une réunion sans avoir été prévenu. Il est fort probable que vous ressentiez de l’agacement, de la contrariété et que vous bouillonniez intérieurement. Mais au nom de votre désir de lien ou de respect de la hiérarchie, vous allez « ravaler » votre contrariété, minimiser l’événement, voire en sourire. Vous allez avoir ce que l’on appelle une colère froide. Ces différents degrés de contrariété, d’agacement appartiennent à l’émotion de la colère. Souvenez-vous, la colère est l’émotion suscitée par la perception d’une menace ou de ce qui est perçu comme tel par notre cerveau « vigile », et dans le cas présent, la menace d’être rejeté. On ne change pas une équipe qui gagne
Votre réaction ayant été bénéfique par le passé, votre cerveau a mémorisé le contexte, la sensation et la réaction mise en place. Aujourd’hui, dans chaque contexte présentant une similitude, votre système nerveux vous conduit à reproduire ce qui vous a été favorable dans le passé. Cela vous conduit à reproduire le comportement efficace de manière automatique pour éviter de ressentir la peur d’être rejeté, quand bien même vous pourriez faire autrement aujourd’hui. Toutes ces habitudes répondent à un désir d’APPARTENANCE. Ce désir d’appartenance est en lien avec le BESOIN D’IDENTITÉ qui est nourri par la réactivité de LUTTE générant un ressenti de COLÈRE.
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Les habitudes comportementales en lien avec le désir de différence Reprenons la liste des habitudes comportementales correspondant aux lignes 31 à 40 de la page 74 : • Confronter, contredire, m’opposer • N’en faire qu’à ma tête, faire comme je veux • Dédaigner, me moquer, railler
• Dominer, • Couper la parole, contraindre, insister parler vite • Imposer mon point • Argumenter, avoir de vue le dernier mot • Faire cavalier seul • Faire pression • Hausser le ton, insulter, injurier, crier
Si votre tendance bascule vers cette polarité du besoin d’identité, vous devez être quelqu’un qui affirme facilement son point de vue et qui aime être reconnu comme occupant une place spécifique au sein d’un groupe. Marquer votre différence par vos paroles ou votre tenue vestimentaire n’est pas un problème pour vous ! Vous aimez certainement entreprendre, relever des défis et gagner, être en compétition permanente. Les challenges vous motivent. Vous aimez maîtriser, repousser les limites, faire avancer les choses, faire fructifier. Vous avez le sens du leadership. Vous pouvez vous montrer exigeant, impatient, avoir tendance à vous énerver, vous opposer, argumenter, imposer vos idées, votre vérité. Au risque d’être peu attentif aux points de vue des autres et de montrer peu de signes de reconnaissance, voire injurier, dévaloriser, ridiculiser… Vous cherchez à (vous) prouver que vous contrôlez la situation en étant directif, vindicatif, en réprimant. De l’extérieur, vous pouvez passer pour quelqu’un d’engagé, d’entreprenant, possédant une grande force de caractère ou quelqu’un d’autoritaire, de fatigant, de méprisant, de rebelle. Si vous ne penchez absolument pas de ce côté de la balance, peutêtre cela vous fait-il penser à une connaissance… J’ai bien raison de faire ce que je fais
Cette liste de comportements évoque une personne qui cherche plutôt à se démarquer, à gagner, à avancer, à affirmer son point
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de vue face à ce qui pourrait éventuellement la menacer. Il devient essentiel pour elle de maîtriser ce qui pourrait venir menacer sa trajectoire. Ces personnalités, souvent charismatiques, pourraient nous laisser imaginer des personnes pleines d’assurance avec une bonne estime d’elles-mêmes. En fait, elles ne cherchent qu’à exister grâce à la différence. À ressortir de la mêlée au risque de se faire exclure du groupe ! La peur de se retrouver fondu, dilué dans la masse, leur est tout juste inconcevable. Se distinguer est important, voire vital ! Ce qui s’apparente également à de la lutte… sous sa forme ouverte et efficace ! Quelle émotion pointe son nez ?
Cette fuite en avant est aussi une réactivité en lien avec l’émotion de la colère. Dès qu’une menace se profile, vous bombez le torse, vous vous raidissez et grondez. Vous endossez votre armure pour défendre votre territoire, avant même que les hostilités commencent ! On ne change pas une équipe qui gagne
Vos réactions ayant été bénéfiques par le passé, dans chaque contexte présentant une similitude, vous avez actionné le levier d’action vous permettant d’obtenir satisfaction. Cela vous conduit à reproduire le comportement efficace de manière automatique pour éviter de vous sentir noyé, fondu dans la masse, et de ressentir la peur de ne pas être à la hauteur des attentes à votre égard, même si vous pourriez faire autrement aujourd’hui. Toutes ces habitudes répondent à un désir de DIFFÉRENCE. Ce désir de différence est en lien avec le BESOIN D’IDENTITÉ qui est nourri par la réactivité de LUTTE générant un ressenti de COLÈRE. Marchons sur nos deux jambes Reprenons maintenant l’image de la balance pour illustrer ces deux premières listes d’habitudes comportementales qui peuvent sembler
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opposées à première vue, et qui répondent en fait au même besoin d’IDENTITÉ. Elles sont l’expression de deux façons différentes de nourrir ce besoin, deux faces d’une même médaille. Souvenez-vous, l’équilibre s’opère dans un mouvement homéodynamique entre appartenir à un groupe et se différencier pour exister dans le groupe. Lorsque nous œuvrons pour prendre une place à la fois singulière et reconnue au sein du groupe, nous construisons l’estime de soi. Nous vous invitons à replacer vos curseurs et à observer dans le tableau ci-dessous ce que vous faites déjà pour prendre soin de vous !
Privilégier le consensus, la convivialité : au nom d’avoir une place au sein du groupe
= appartenance
S’affirmer en tant qu’individu unique. Se reconnaître et être reconnu comme occupant une place spécifique au sein du groupe
Besoin d’identité
40 35 30 25 20 15 10 5
= différence
5 10 15 20 25 30 35 40
Habitudes comportementales
Polarité Appartenance
Polarité Différence
Éviter la confrontation, les conflits
Confronter, contredire, m’opposer
Demander l’avis des autres, concilier les points de vue
Argumenter, avoir le dernier mot
Respecter la hiérarchie
N’en faire qu’à ma tête, faire comme je veux
Abandonner mon point de vue, céder facilement
Faire pression
Me vexer, me froisser
Dédaigner, me moquer, railler
Faire du zèle
Dominer, contraindre, insister
Favoriser la convivialité
Imposer mon point de vue
Préférer le travail en équipe
Faire cavalier seul
Ne pas exprimer ma contrariété
Hausser le ton, insulter, injurier, crier
Écouter, parler avec tact
Couper la parole, parler vite
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Ces deux listes sont en lien avec les deux polarités d’un même désir : le désir d’avoir toujours de l’identité, qui peut s’exprimer tantôt du côté de l’appartenance, tantôt du côté de la différence. Selon les moments de notre vie ou les situations, nous pouvons osciller d’un côté ou de l’autre. Nous verrons dans la troisième partie comment faire évoluer le curseur si la balance penche trop d’un côté. L’impétueux besoin d’identité Notre besoin/désir d’identité repose sur un équilibre entre appartenance et différence. Rappelez-vous : j’ai un nom de famille qui signifie mon appartenance à cette famille et j’ai un prénom qui me donne une place unique, une spécificité au sein de la famille. Mon identité se bâtit sur ces deux polarités. Enfant, je suis pris en charge par ma famille et je suis dépendant d’elle. C’est la polarité d’appartenance qui est privilégiée jusqu’à ce que progressivement, je forge mon autonomie et je construise mon identité en développant ma différence. J’affirme progressivement mon point de vue en prenant parfois le risque de déplaire à ceux qui ont jusqu’à présent assuré mon appartenance, à savoir mes parents ou mes proches ! Et si la confrontation devient difficile ou si mon point de vue est rejeté, je peux renchérir, trouver de nouveaux arguments, continuer à lutter ou chercher ailleurs un lieu propice à l’expression de ma différence : groupe de copains, classe de lycée, troupe de théâtre, ou autre tribu « familiale »… Mais je pourrais aussi me résigner, continuer à accepter les principes de cette famille, privilégier l’affection de mes proches, préférer cette vie en commun plutôt que risquer le rejet. Ma vie est une recherche constante d’équilibre entre appartenance et différence, privilégiant tantôt l’une, tantôt l’autre ! Favoriser l’appartenance au groupe ou au contraire, développer ma différence, m’a permis, au fil du temps et de mes expériences, de développer certaines qualités et compétences. Cela m’a aussi parfois joué des tours et j’ai alors pris conscience des limites de mon système.
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Un peu de gratitude
La réactivité, permettant de rétablir l’homéostasie, s’est inscrite dans notre esprit jusqu’à créer des automatismes comportementaux qui participent à notre construction structurelle. Nos expériences ont ainsi donné naissance à des qualités et des compétences bien utiles. En les regardant de plus près, vous comprendrez mieux certains profils de votre entourage ! D’un côté du tableau, vous trouverez les qualités et les compétences développées lorsque l’on privilégie un désir d’appartenance. De l’autre, les qualités et les compétences développées lorsque l’on privilégie un désir de différence. Qualités développées au nom de mon désir d’APPARTENANCE
Qualités développées au nom de mon désir de DIFFÉRENCE
Bon relationnel, sens du contact
Grand sens du leadership
Attentif aux avis des uns et des autres
Donne son point de vue
Tact et diplomatie
Supprime les obstacles
Sens du compromis, consensuel
Courageux face aux difficultés
Fort esprit d’équipe, souple
Capacité à trancher, décideur
Dévouement, loyauté, fidélité
Fermeté, efficacité
Cherche à éviter les conflits
Sens du défi, amateur de défis
Respectueux de la hiérarchie
Prise d’initiatives, détermination Qualités de combattivité, de persévérance
Qualités de convivialité, de rassembleur
Désir d'identité
C’est ainsi que les diplomates se situent plutôt du côté de l’appartenance, et les grands leaders du côté de la différence ! Et toujours sans jugement de valeur de l’un ou de l’autre car tous deux participent à l’équilibre de la société. L’idéal étant bien sûr de se situer au centre : à la fois leader et fédérateur. Entre préservation et croissance, homéostasie oblige !
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On trouve de nombreux exemples d’équilibre réussi mais il peut arriver qu’on ne développe qu’une seule polarité au détriment de l’autre, au risque d’un déséquilibre néfaste. Risques de dérapage
Lorsque mon besoin/désir d’identité devient trop pressant ou lorsqu’il privilégie fortement une polarité au détriment de l’autre, mes comportements peuvent s’emballer ou se verrouiller. Avec le temps ou à certains moments de ma vie, mon désir d’appartenance peut devenir très prégnant, voire s’exacerber et faire trop pencher la balance d’un côté. Je deviens alors très attaché à mes habitudes d’avoir toujours une place au sein du groupe, d’exister par le groupe au risque d’en oublier ma singularité. Si ma place dans le groupe est remise en question, je risque fort d’être déstabilisé et de constater mon impuissance à être reconnu. Du côté de mon désir de différence, c’est la même chose : l’attachement à mes habitudes d’avoir toujours une place unique et « spéciale » au sein du groupe peut m’amener à la défendre de manière revendicatrice, au risque d’indisposer le groupe, voire de me faire rejeter, ce qui du point de vue de celui qui le vit est préférable à l’idée d’être comme les autres, donc de disparaître, d’être « fondu » dans le groupe. Quelques limites
Si mes habitudes comportementales ont pu me permettre de développer des qualités et des compétences, dans certains cas elles peuvent très vite montrer leurs limites… Ainsi, au nom de mon désir d’avoir toujours une place, mes comportements peuvent s’exagérer, s’exacerber, s’amplifier au point de devenir comme des caricatures… avec le risque d’entraîner une escalade dans les moyens mis en œuvre.
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Au nom de mon désir d’avoir
Au nom de mon désir d’avoir
toujours de l’APPARTENANCE,
toujours de la DIFFERENCE,
je peux…
je peux…
Abandonner rapidement mon point de vue face aux résistances
Devenir autoritaire, trop directif, sévère, rigide, inflexible
M’affirmer difficilement
Porter peu d’attention aux points de vue des autres
Hésiter à prendre parti
M’opposer systématiquement
Avoir du mal à recadrer
Devenir rebelle, électron libre, marginal
Chercher à éviter les débats, les conflits
Devenir très exigeant, faire peu de compliments
Me taire tout en bouillonnant
Ne pas respecter l’autorité, la hiérarchie
Me vexer, devenir susceptible Montrer de l’indifférence, de la froideur, de la distance
Me mettre en compétition permanente
Chercher à me faire bien voir =
=
Escalade dans les moyens pour rester dans le groupe
Escalade dans les moyens pour rester différent, unique
Risque me taire, abandonner
Risque dominer, confronter
Désir d'identité
Avez-vous repéré un comportement que vous avez déjà eu à un moment donné de votre vie ? Votre quête de place, d’identité vous a-t-elle amené à privilégier une polarité plutôt qu’une autre ? C’est lorsque la pression des événements s’accentue et que le stress commence à s’insinuer dans notre vie que les risques de déséquilibre sont les plus fréquents. Nos comportements s’accentuent jusqu’à se verrouiller et nous nous enfermons dans un cercle vicieux difficile à briser.
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Mes ressentis Lorsque mes comportements (étape 6) prennent une tournure excessive, mes ressentis s’intensifient (étape 7) : susceptibilités, rancunes, ressentiments, jusqu’à des troubles corporels possibles (raideurs, tensions, contractures, problèmes cardio-vasculaires). Les premiers signaux d’inconfort sont des ressentis de manque (manque de contact d’un côté, manque d'affirmation de l'autre), accompagnés de toute une gamme de peurs telles que la peur d’être rejeté, abandonné, ou celle d’être dominé, anéanti, fondu dans la masse, selon la polarité. Mes interprétations, représentations et projections Ces ressentis viennent ensuite alimenter mes représentations et mes croyances (étape 8). C’est alors que les interprétations et les jugements se cristallisent et deviennent très vite binaires. D’un côté ce qui est bien, de l’autre ce qui ne l’est pas, ceux qui autorisent/ceux qui empêchent. Nous retrouvons en miroir ce que notre cerveau archaïque, le veilleur, évalue en « bon/pas bon »... Si l’on reprend maintenant le tableau des qualités développées par les comportements orientés par l’appartenance, les représentations seront de l’ordre de : • les gens altruistes/les gens égoïstes, • le monde solidaire/le monde narcissique. De l’autre côté, nous pourrions trouver des représentations comme : • les dominés/les dominants, • le monde démissionnaire/le monde combatif. Et vous quels sont vos ressentis et vos représentations ? ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………….…
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DÉROULONS LE PROCESSUS 8 – Représentations Croyances
Les solidaires/ les égoïstes
Les dominants/ les dominés
7 – Ressentis de manque, peurs de
Peur d’être rejeté, abandonné
Peur d’être dominé, « fondu »
6 – Habitudes comportementales
Avoir une place au sein du groupe
Avoir ma place au sein du groupe
5 – Polarités du désir
Appartenance
Différence
Étapes du processus
Polarité statique
Polarité dynamique
Désir d'identité
Prenons l'exempe de Pierre : « Vous savez que, de plus en plus, les entreprises favorisent le travail en open-space. Leur idée est que cela favorise la cohésion, la coopération, mais ce n’est pas vrai du tout. La semaine dernière, par exemple, je devais travailler sur un dossier important. Cela a été impossible : Jean-François était au téléphone avec un client, il parlait fort et vite. Je n’arrivais pas à me concentrer pour réfléchir. J’avais beau mettre mes mains sur mes oreilles pour ne pas entendre, je n’y arrivais pas. Je me suis surpris à marmonner, bouillonnant intérieurement. J’ai fini par me lever brusquement pour aller prendre un café et fumer une cigarette en espérant qu’il aurait terminé à mon retour. »
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Entraînez-vous à replacer les différentes étapes dans l’ensemble du processus : 1re étape
Perceptions (Les faits)
Événement (interne ou externe) perçu par les sens, qui vient faire choc (danger, obstacle, complexité ou chaos). L’événement est ici perçu comme « pas bon » par le cerveau archaïque.
Quand Pierre entend/voit : …………………
…………………………………………………………………… …………………………………………………………………….
2e étape
Sensations (L’effet)
Effets produits dans le corps : respiration et rythme cardiaque modifiés, bouillonnement intérieur, tensions… qui informent de la perte d’équilibre.
il se sent
…………………………………………………………………....
3 étape e
Réaction défensive
(La réaction adaptative)
Action mise en place pour combler le déséquilibre, le manque qui se traduit par une crispation, un mouvement de tension vers l’avant, une posture de lutte soit exprimée, soit empêchée (ce qui provoque fuite ou repli)
Ce qu’il fait, c’est
………………………………………………………………...… …………………………………………………………………… ……………………………………………………………………
4e étape
Besoin d’être
(Ce qui est récupéré)
Mémorisation du corps dans l’esprit
5e étape
Le corps recouvre son équilibre, son homéostasie.
et en faisant ……………………………………… ……………………….………….………….………….………., il retrouve plus de ………………………………………………………..………….. La réactivité a nourri le besoin de ………………….. Cette solution trouvée par le corps et le système nerveux s’inscrit dans l’esprit et génère un désir issu du besoin : avoir toujours de ………………………………….…………..
Désir d’avoir toujours Au nom d’avoir toujours de …………………., il y a anticipation des besoins pour ne ce que j’ai récupéré
jamais manquer.
Au nom d’avoir toujours
……………………………………………………….…………. (reprendre ce que vous avez écrit à l’étape 4) Comprendre avant de changer
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6e étape
Habitudes comportementales, stratégies (Ce que je reproduis)
7e étape
Ressentis
(Reflet de la sensation)
8e étape
Représentations, croyances
(Reflet de la perception)
… je mets en place des habitudes, des stratégies…
Pierre prend l’habitude de ………………. …………………………………………………………………… …………………………………………………………………… …………………………………………………………………… … ce qui génère des ressentis ou des peurs de…
ce qui entretient des ressentis de ……… ……………………………………………………………………. .……………………………………………………………………
… et font voir les choses, les gens, le monde… de façon binaire : le bien/le mal, les gentils/les méchants…
…et lui fait voir les choses et les gens
de façon binaire : les ……………… et les ………………………………..…. …………………………………….……………………………..
Filtres de perception (Ce qui oriente les perceptions)
Retour étape 1
Les représentations et les croyances viennent s’ajouter à ses filtres de perception pour constituer de nouveaux biais et parasites.
ce qui lui fait porter une attention
particulière vers ………………………………………… ………………………………………………………………….… ………………………………………………………………....… Et c’est reparti sur les perceptions !
Peut-être avez-vous réussi à tout compléter, ou peut-être avez-vous rempli seulement quelques cases. Dans tous les cas, nous vous invitons à relire ce que vous avez écrit en prenant votre temps.
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Exercez-vous à retrouver les étapes du mécanisme émotionnel dans la situation racontée par Brigitte. « Mercredi, je suis rentrée fatiguée du travail. J’avais eu une journée un peu stressante après une nuit d’insomnie. Quand je suis arrivée chez moi, j’ai eu l’impression de débarquer sur un champ de bataille : trois paires de chaussures dans l’entrée, des manteaux par terre… Les enfants prenaient leur bain. Je suis entrée leur dire bonjour : ils étaient en train de faire une bataille de mousse ! La baby-sitter préparait leur dîner et il y en avait partout dans la cuisine… Cela a été plus fort que moi : j’ai explosé en hurlant qu’il fallait être un peu plus ordonné ; que si je faisais appel à elle, ce n’était pas pour passer deux heures à remettre de l’ordre après son passage et que j’avais besoin de me sentir chez moi au calme plutôt que d’avoir l’impression d’arriver dans un champ de bataille ! Elle m’a répondu qu’elle avait aidé les enfants à faire leurs devoirs, que ce n’était pas sa faute s’ils n’en faisaient qu’à leur tête, et que si je n’étais pas contente, je n’avais qu’à trouver quelqu’un d’autre. Elle est partie en claquant la porte et j’ignore si elle reviendra mercredi prochain… Vraiment, en ce moment, j’accumule les problèmes et ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase… »
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Répondre au besoin de sens Lorsque dans l’urgence nous avons tenté de fuir, de maîtriser la situation et de faire face sans succès, le moment du repli sonne. Les troupes battent en retraite pour se reconstituer et reprendre des forces avant de repartir en campagne ! Le repli, la passivité nous permet de récupérer, quand plus rien ne semble fonctionner, que nous ne savons plus quelle direction suivre, quel sens donner à notre existence. Nous nous sentons perdu, vidé, fatigué, accablé. Nous pouvons entrer dans une certaine passivité, devenir discrets, désireux de nous effacer, de passer inaperçu pour mieux nous préserver. Tel l’escargot, nous rentrons dans notre coquille pour survivre et laisser passer la tempête. Nous mettons en place des actions destinées à nous aider à retrouver l’harmonie intérieure, à stabiliser le corps, ou des initiatives personnelles pour rester en mouvement, pour donner un sens à notre existence en allant chercher à l’extérieur de nous. Rappelons ici que le besoin de sens est une synthèse des deux besoins précédents : sécurité et identité. Les habitudes comportementales en lien avec le désir d’harmonie Reprenons la liste des habitudes comportementales correspondant aux lignes 41 à 50 de la page 74 : • Montrer de l’empathie • Faire plaisir • Rendre service, me dévouer • Me sacrifier
• Privilégier l’harmonie • Abandonner, déprimer • Faciliter les échanges, les contacts
• Tolérer facilement, minimiser • Renoncer, se résigner • Me soumettre
Si votre tendance bascule vers cette polarité du besoin de sens, vous devez être quelqu’un qui prend en compte les autres, vous avez le sens de l’entraide, de la solidarité. Vous aimez les relations harmonieuses. Vous représentez le bon ami, toujours disponible. Face à certaines situations les bras vous en tombent ! Vous pouvez vous résigner, renoncer, devenir fataliste ou vous effacer. Parfois tout vous
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semble chaotique : vous, vos relations, la société, le monde… Vous aspirez à la tranquillité, à la paix. Vous pouvez vous réfugier dans des activités solitaires ou développer une richesse intérieure. Vous pouvez aussi rester enfermé chez vous sans voir personne, plonger sous la couette et vous réfugier dans le sommeil, histoire de vous reconnecter à votre corps, de vous retrouver. Vous avez tendance à vous dévaloriser, à avoir peur de déranger. Certains disent de vous que vous êtes gentil, serviable, empathique, facile à vivre. D’autres disent que vous êtes hypertolérant, laxiste, que vous vous oubliez ou que vous êtes trop effacé. Nous, nous préférons dire qu’au fond de vous, vous souhaitez préserver l’essentiel, sauvegarder l’énergie vitale et rester en lien. Une sorte de repli, côté statique ou conservation du besoin. Si vous ne penchez absolument pas de ce côté de la balance, peutêtre cela vous fait-il penser à une connaissance… J’ai bien raison de faire ce que je fais
Cette liste de comportements évoque quelqu’un qui prend en compte les autres, qui privilégie la générosité, recherche l’harmonie. Vous aimez prendre soin des autres… Et vous avez bien raison : c’est une manière de prendre soin de vous. En plus des thèmes propres à la polarité « appartenance » du besoin d’identité, nous y trouvons aussi une dimension de sauvegarde, de préservation de sa propre harmonie. Une manière de revenir à sa réalité d’être, en revenant à l’essentiel, quand l’esprit exige trop… Quand il y a surcharge électrique, les plombs sautent ! Mais la maison ne brûle pas… Quelle émotion pointe son nez ?
Imaginons une suite d’événements à laquelle vous ne pouvez échapper, contre laquelle vous ne pouvez lutter. Imaginons certaines décisions prises par vos proches ou par la direction de votre entreprise et qui vous paraissent absurdes. C’est alors une grande fatigue qui se manifeste lorsque le sens de l’existence est en jeu. Le découragement, l’abattement risquent de vous gagner, vos forces de
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diminuer. Face à la perte, quelle qu’elle soit (un être cher, un travail, le sens de notre existence…), le ressenti de tristesse nous gagne. La fatigue, la lassitude en sont les premiers signaux. La tristesse est l’émotion suscitée par la perception d’un désordre, d’une complexité ou de ce qui est perçu comme tel par notre cerveau « vigile ». On ne change pas une équipe qui gagne
Votre réaction ayant été bénéfique par le passé, votre cerveau a mémorisé le contexte, la sensation et la réaction mise en place. Aujourd’hui, dans chaque contexte présentant une similitude, votre système nerveux vous conduit à reproduire ce qui vous a été favorable dans le passé. Cela vous conduit à reproduire le comportement efficace de manière automatique face à la complexité, pour éviter de ressentir la peur du chaos, la peur d’être négligé, abandonné. Pourtant, aujourd’hui vous pourriez vous détendre et explorer d’autres manières de satisfaire vos besoins… Toutes ces habitudes répondent à un désir d’HARMONIE. Ce désir d’harmonie est en lien avec le BESOIN DE SENS qui est nourri par la réactivité de REPLI générant un ressenti de TRISTESSE. Les habitudes comportementales en lien avec le désir d’initiative personnelle Reprenons la liste des habitudes comportementales correspondant aux lignes 51 à 60 des pages 74-75 : • Me détourner des autres • Faire pour moi • M’engager, défendre mes valeurs
• Privilégier mon idéal • Analyser, expliquer, transmettre • Guider, « Qui m’aime me suive ! »
• Avancer, décider seul • M’affranchir, me libérer • Me détacher • M'isoler, m'effacer, me retirer
Si votre tendance bascule vers cette polarité du besoin de sens, vous devez être quelqu’un qui a le sens de l’initiative. Vous cherchez à comprendre, à vous réaliser à travers l’action, les projets, quitte
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à faire sans les autres. Vous avez tendance à faire pour vous plus que pour les autres. Au travail, vous n’êtes pas très concerné par les objectifs de l’équipe. En famille, vous organisez tout par rapport à vous et pouvez facilement sortir seul pour une soirée entre amis. Prendre sur les vacances communes pour faire une croisière ou une randonnée, prendre un peu de recul qui vous fera du bien et laisser votre conjoint avec les enfants n’est pas un souci. Autonome, un brin perfectionniste, vous cherchez à faire tout bien. Vous avez tendance à donner du sens à tout ce qui se passe, à raisonner, voire à moraliser. Réfléchir, expliquer, transmettre vous plaît. Vous savez prendre du recul, innover. Vous pouvez vous accrocher à un idéal non partagé par les autres. Il est important pour vous de donner du sens, de la valeur à votre existence. Certains vous voient détaché, pensent que vous êtes solitaire, distant, déconnecté, marginal. D’autres voient en vous un guide charismatique, vous trouvent inspirant, visionnaire. J’ai bien raison de faire ce que je fais
Cette liste de comportements évoque quelqu’un qui prend des initiatives, qui privilégie l’action, cherche à avancer. Vous aimez ce qui bouge, les projets qui se développent… Et vous avez bien raison : c’est une manière de prendre soin de vous en privilégiant la dimension croissance de votre réalité d’être. En plus des thèmes propres à la polarité différence du besoin d’identité, nous y trouvons aussi une dimension de liberté, de créativité nécessaire à sa propre harmonie. Tout cela s’apparente également à du repli, du recentrage sur soi… côté croissance. Quelle émotion pointe son nez ?
Cette fuite en avant par le mouvement et l’initiative personnelle, ce repli dynamique est aussi une réactivité en lien avec le ressenti de la tristesse.
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On ne change pas une équipe qui gagne
Vos réactions ayant été bénéfiques par le passé, dans chaque contexte présentant une similitude, vous avez actionné le levier d’action vous permettant d’obtenir satisfaction. Cela vous conduit à reproduire le comportement efficace de manière automatique pour éviter de ressentir la peur d’être bloqué, absorbé, de disparaître… au risque d’entretenir ces peurs. Toutes ces habitudes répondent à un désir d’INITIATIVE PERSONNELLE. Ce désir d’initiative personnelle est en lien avec le BESOIN de SENS qui est nourri par la réactivité de REPLI générant un ressenti de TRISTESSE. Marchons sur nos deux jambes Reprenons maintenant l’image de la balance pour illustrer ces deux listes d’habitudes comportementales, qui peuvent sembler opposées et qui répondent en réalité au même besoin du SENS à donner à son existence. Elles sont l’expression de deux façons différentes de nourrir ce besoin, deux faces d’une même médaille. Souvenez-vous, l’équilibre s’opère dans un mouvement homéodynamique entre harmonie et initiative personnelle. Nous vous invitons à replacer vos curseurs et à observer dans le tableau du dessous ce que vous faites déjà pour prendre soin de vous !
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Se rendre utile au groupe pour le faire évoluer
= harmonie
Besoin de sens
40 35 30 25 20 15 10 5
Faire quelque chose de soi, pour soi, pour se réaliser
= initiative personnelle
5 10 15 20 25 30 35 40
Habitudes comportementales
Polarité Harmonie
Polarité Initiative personnelle
Montrer de l’empathie
Me détourner des autres
Faire plaisir
Faire pour moi
Rendre service, me dévouer
M’isoler, m’effacer, me retirer
Me sacrifier
M’engager, défendre mes valeurs
Privilégier l’harmonie
Privilégier mon idéal
Faciliter les échanges, les contacts
Guider, « Qui m’aime me suive ! »
Tolérer facilement, minimiser
Analyser, expliquer, transmettre
Renoncer, me résigner
Avancer, décider seul
Me soumettre
M’affranchir, me libérer
Abandonner, déprimer
Me détacher
Ces deux listes sont en lien avec les deux polarités d’un même désir : le désir d’avoir toujours du sens, qui peut s’exprimer tantôt du côté de l’harmonie, tantôt du côté de l’initiative personnelle. Selon les moments de notre vie ou les situations, nous pouvons osciller d’un côté ou de l’autre. Nous verrons dans la troisième partie comment faire évoluer le curseur si la balance penche trop d’un côté. L’impétueux besoin de sens La prise de conscience de la finitude humaine s’est traduite par le besoin de donner du sens à cette existence terrestre, qui se transforme en désir d’avoir une réalité d’être que l’on peut aussi nommer réalisation de soi. Ce désir se concrétise grâce à l’action personnelle : vous êtes le seul à pouvoir vous « réaliser », personne d’autre ne peut le faire à votre place. Cette réalisation va trouver son équilibre si elle prend en compte la polarité opposée, à savoir l’harmonie. Harmonie avec soi-même d’abord puis avec les autres, avec le monde qui nous entoure. Nous sommes alors centré, en cohérence, serein, proche de la sagesse !
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Un peu de gratitude
La réactivité, permettant de rétablir l’homéostasie, s’est inscrite dans notre esprit jusqu’à créer des automatismes comportementaux qui participent à notre construction structurelle. Nos expériences ont ainsi donné naissance à des qualités et des compétences bien utiles. En les regardant de plus près, vous comprendrez mieux certains profils de votre entourage ! D’un côté du tableau, vous trouverez les qualités et les compétences développées lorsque l’on privilégie un désir d’harmonie. De l’autre, les qualités et les compétences développées lorsque l’on privilégie un désir d’initiative personnelle.
Qualités développées au nom de mon désir d’HARMONIE Sens des autres, de la solidarité, du dévouement, du soutien, de l’entraide Serviabilité, sens du service, du don de soi, générosité Gentillesse, empathie, bonté, cœur, rayonnement Tolérance, compréhension, facilitation, encouragement Valorisation de l’autre
Qualités développées au nom de mon désir d’INITIATIVE PERSONNELLE Sens de l’initiative, de l’action, de la mobilisation, de l’engagement Qualités de pédagogue, d’enseignant, de chercheur, de philosophe Analyse, exploration, innovation Inspiration, guide, charisme Vision Valorisation de l’action
Sens des valeurs
Sens de la transmission
Qualités de solidarité, générosité
Qualités de guidance, d’exploration
Désir de sens
On peut identifier facilement certains profils « associatifs » du côté harmonie et d’autres profils très engagés du côté initiative personnelle. À titre d’exemples : Mère Teresa d’un côté et le dalaï-lama de l’autre !
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Avez-vous repéré un comportement que vous avez déjà eu à un moment donné de votre vie ? Votre quête se tourne-t-elle plutôt vers la tolérance, la solidarité, ou plutôt du côté de la recherche, de l’engagement dans l’action ou la transmission ? Avez-vous trouvé une forme d’équilibre entre les deux polarités ? Risques de dérapage
Lorsque mon besoin/désir de sens devient trop pressant ou lorsqu’il privilégie fortement une polarité au détriment de l’autre, mes comportements peuvent s’emballer ou se verrouiller. Avec le temps ou à certains moments de ma vie, mon désir d’harmonie peut devenir très présent et faire pencher fortement la balance d’un côté. Je deviens alors très attaché à mes habitudes de faire plaisir, de consacrer mon temps à la communauté, d’exister par mon désir d’harmonie à tout prix. Si mon action pour les autres est remise en question, je risque fort d’être déstabilisé et de constater mon impuissance à agir aussi pour moi-même. Du côté de mon désir d’initiative personnelle, c’est la même chose : l’attachement à mes habitudes d’avoir toujours un projet en cours, de pousser toujours plus loin l’exploration ou la quête d’un idéal, au risque d’aller trop loin, de ne plus être en accord avec mes proches ou le monde qui m’entoure. Quelques limites
Si mes habitudes comportementales ont pu me permettre de développer des qualités et des compétences, dans certains cas elles peuvent très vite montrer leurs limites. Ainsi au nom de mon désir d’avoir toujours du sens, mes comportements peuvent s’exagérer, s’exacerber, s’amplifier au point de devenir comme des caricatures… avec le risque d’entraîner une escalade dans les moyens mis en œuvre !
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Au nom de mon désir d’avoir toujours de l’HARMONIE, je peux…
Au nom de mon désir d’avoir toujours de l’INITIATIVE PERSONNELLE, je peux…
Me sacrifier pour les autres, m’oublier, me dévaloriser
M’accrocher à un idéal non partagé par les autres
Me résigner, me soumettre, abandonner
Devenir un « gourou » dictateur… « fou »… potentat, tyran, despote, oppresseur...
Renoncer, obéir toujours
Devenir un envahisseur, « vampire », « cannibale »
Devenir moutonnier, uniforme M’aliéner, m’embrigader
Devenir mythomane
Devenir laxiste, hypertolérant
Devenir solitaire, déconnecté des autres, détaché, distant
=
=
Escalade dans les moyens pour rester en accord avec les autres
Escalade dans les moyens pour rester dans l’action, donner du sens Risque idéaliser, m’isoler
Risque me soumettre
Désir de sens
Avez-vous repéré un comportement que vous avez déjà eu à un moment donné de votre vie ? Votre quête de sens, votre désir de vous réaliser, vous ont-ils amené à privilégier une polarité plutôt qu’une autre ? C’est lorsque la pression des événements s’accentue et que le stress commence à s’insinuer dans notre vie que les risques de déséquilibre sont les plus fréquents. Nos comportements s’accentuent jusqu’à se verrouiller et nous enfermer dans un cercle vicieux difficile à briser. Mes ressentis Lorsque mes comportements prennent une tournure extrême, mes ressentis s’intensifient : faiblesse, lassitude, découragement,
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apathie, prostration, jusqu’à des troubles corporels possibles (atonie, dépression). Les premiers signaux d’inconfort sont des ressentis de manque (manque de tonus d’un côté, manque de mouvement de l’autre) accompagnés de toute une gamme de peurs : peur d’être en désaccord, d’être arrêté, d’être récupéré, ou autre selon la polarité. Mes interprétations, représentations et projections Ces ressentis viennent ensuite alimenter mes représentations et mes croyances (étape 8). C’est alors que mes interprétations et mes jugements se cristallisent et deviennent très vite binaires. D’un côté ce qui est bien, de l’autre ce qui ne l’est pas. Nous retrouvons en miroir ce que notre cerveau archaïque veilleur évalue en « bon/pas bon ». Si l’on reprend maintenant le tableau des qualités développées par les comportements orientés par l’harmonie, les représentations seront de l’ordre de : • les gens qui ont du cœur/les gens qui n’ont pas de cœur, • le monde généreux/le monde égoïste. De l’autre côté, nous pourrions trouver des représentations comme : • les actifs/les dépressifs ou les inactifs, • les explorateurs/les « touristes ». Et vous, quels sont vos ressentis et vos représentations ? ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………
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DÉROULONS LE PROCESSUS 8 – Représentations Croyances
Les généreux/ les égoïstes
Les actifs/ les dépressifs
7 – Ressentis de manque, peurs de
Peur d’être seul, dévalorisé, découragé
Peur d’être inactif, démotivé, incompris
6 – Habitudes comportementales
Faire quelque chose avec les autres
Faire quelque chose de soi
5 – Polarités du désir
Harmonie
Initiative personnelle
Étapes du processus
Polarité statique
Polarité dynamique
Désir de sens
Prenons l'exemple de Sylvie : Sylvie se dit réservée, parfois très timide. Par exemple, lorsqu’en réunion quelqu’un lui demande « Et toi, qu’en penses-tu ? », elle rougit, fait un grand sourire et répond qu’elle est d’accord avec l’opinion de la majorité des personnes présentes. Elle s’accommode de beaucoup de situations sans dire un mot, en restant aimable et souriante. Elle est plutôt conciliante et accepte facilement de remplacer sa collègue qui est souvent absente. Ponctuelle le matin, elle est aussi prête à rester plus longtemps le soir si nécessaire. Mais quand Sylvie rentre chez elle, elle ne sourit plus : elle se sent fatiguée, abattue, sans ressort et elle se met à pleurer facilement. Elle n’a qu’une envie : se mettre sous la couette et dormir. Et ses idées noires reviennent : elle pense que la vie est très compliquée, que son travail n’a pas de sens et qu’elle n’arrivera jamais à dire ce qu’elle pense vraiment.
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Elle se dit même qu’elle fait partie de ceux qui n’arriveront jamais à rien et qu’autour d’elle les gens ont l’air plus déterminés et plus efficaces.
1re étape
Perceptions (Les faits)
Événement (interne ou externe) perçu par les sens, qui vient faire choc (danger, obstacle, complexité ou chaos). L’événement est ici perçu comme « pas bon » par le cerveau archaïque.
Quand Sylvie entend/voit : ………………… …………………………………………………………………… …………………………………………………………………… …………………………………………………………………… 2e étape
Sensations (L’effet)
3e étape
Réaction défensive
(La réaction adaptative)
Effets produits dans le corps : respiration lente, atonie, faiblesse musculaire, épuisement.
Elle se sent ………………………………………………………………….... Action mise en place pour combler le déséquilibre, le manque : se traduit par un relâchement, un mouvement vers le bas, un soupir.
Ce qu’elle fait, c’est …………………………………………………………………… …………………………………………………………………… …………………………………………………………………… …………………………………………………………………… 4e étape
Besoin d’être
Le corps retrouve son équilibre, son homéostasie.
et en faisant ……………………………………………………………………, elle retrouve plus de ……………………………………………………………………
Mémorisation du corps dans l’esprit
La réactivité a nourri le besoin de …………… ……………………………………..………………………….….. Cette solution trouvée par le corps et le système nerveux s’inscrit dans l’esprit et génère un désir issu du besoin : avoir toujours ……………………………………….……………..
(Ce qui est récupéré)
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5e étape
Dési d’avoir toujours ce que j’ai récupéré
Au nom d’avoir toujours de ………………………, il y a anticipation des besoins pour ne jamais manquer.
Au nom d’avoir toujours
…………………………………………………………………… (reprendre ce que vous avez écrit à l’étape 4)
6e étape
Habitudes comportementales, stratégies (Ce que je reproduis)
7e étape
Ressentis
(Reflet de la sensation)
8e étape
Représentations, croyances
(Reflet de la perception)
Filtres de perception (Ce qui oriente les perceptions)
Retour étape 1
… je mets en place des habitudes, des stratégies…
Sylvie prend l’habitude de ………………… …………………………………………………………………… …………………………………………………………………… ……………...……………………………………………………
… ce qui génère des ressentis ou des peurs de…
ce qui entretient des ressentis de
…………………………………………………………………… ……………………………….………………………………….. … qui font voir les choses, les gens, le monde… de façon binaire : le bien/le mal, les gentils/les méchants…
…et lui fait voir les choses et les gens
de façon binaire : les ……………… et les ………………………………….. Les représentations et les croyances viennent s’ajouter à ses filtres de perception pour constituer de nouveaux biais et parasites.
ce qui lui fait porter une attention
particulière vers ………………………..……………… ……………………………………………….……………..……. Et c’est reparti sur les perceptions !
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Les habitudes comportementales en lien avec le circuit de la récompense « Le bonheur n’est pas un but, encore moins une carrière ou une obligation, mais une surprise ou une récompense de ceux qui ne passent pas leur temps à le cultiver 1. » Nous l’avons vu dans la première partie, l’information peut parvenir au système nerveux par deux canaux différents selon qu’elle est source de frustration (circuit de la punition) ou de satisfaction (circuit de la récompense). Pour les trois besoins que nous venons de développer, l’information est source de frustration. Les émotions qui les caractérisent sont souvent qualifiées de négatives, au vu des comportements qu’elles engendrent. Or la réaction est utile : elle répond au besoin de conservation et c’est pourquoi nous avons tendance à la reproduire… Lorsque l’information est source de plaisir, elle passe par l’autre canal et l’action entreprise vient nourrir le besoin de croissance. Nous avons alors tendance à parler d’émotions positives… et les comportements qu’elles engendrent posent souvent moins de problèmes ! Reprenons le schéma de la page 23 et précisons les réactions génériques et les émotions associées.
1
Jean d’Ormesson, Guide des égarés, Gallimard, 2016, p. 72.
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Événement Perception par les sens e Sensation corporelle
bl
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a
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ation
gratifi
ante
ns
Fa is
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n
d
és c ag pu eau ré ni d tio e l ab n a le
Réaction de captation (joie) Adap t
Se
Satisfaction du besoin vital Homéostasie
Réaction de défense fuite (peur) lutte (colère) repli (tristesse) cace n effi
tatio Adap
Mémorisation du contexte de la sensation de l’action
Réactions et émotions des deux canaux d'information
Répondre au besoin de plaisir Préférez-vous rire ou pleurer ? Aller à un mariage ou à un enterrement ? Le labeur ou le plaisir ? Une voie dégagée ou bouchée ? Force est de constater que nous préférons aller vers ce qui nous fait plaisir, ce qui nous fait nous sentir plus pétillant, plus vivant ! Pas de raison de culpabiliser, c’est naturel ! Nous sommes naturellement portés vers ce qui vient satisfaire la croissance, l’épanouissement, la vie. Il devient alors tentant de saisir toutes les opportunités d’y répondre, que ce soit faire un bon repas, rencontrer de nouvelles personnes, faire du sport…
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Les habitudes comportementales en lien avec le désir de coopération Reprenons la liste des habitudes comportementales correspondant aux lignes 61 à 70 de la page 75 : • Célébrer les occasions • Favoriser les rencontres, rassembler • Partager, cocréer
• Donner sans compter • Parler, échanger • Faire bonne figure • Dire « oui » à tout
• Me montrer laxiste, laisser faire • Faire preuve de fatalisme • Relativiser
Si votre tendance bascule vers cette polarité du besoin de plaisir, vous devez être une personne très sociable, aimant les moments de convivialité, de partage. Vous saisissez toutes les occasions d’inviter des amis, d’organiser des dîners. Vous acceptez les sorties, les fêtes. Votre carnet d’adresses est bien rempli, vous mettez facilement les gens en relation. Vous appréciez les bonnes choses, ce qui vous fait du bien, surtout lorsque vous le partagez avec d’autres. Vous faites preuve de générosité, vous savez donner de votre temps et de votre personne pour les autres. Vous savez encourager, féliciter. Le conflit n’est pas votre ami, vous pourriez aller jusqu’à faire bonne figure et laisser de côté vos convictions pour l’éviter et continuer à sourire ! Certains vous apprécient pour votre bonne humeur, votre côté altruiste et votre côté « Tout va bien », « Pas de problème », « C’est ok ! ». Ceux-là disent de vous que vous êtes épicurien, facile à vivre, agréable, apaisant. Ils pensent que vous êtes bien dans votre tête et votre corps ! D’autres peuvent vous trouver superficiel ou flegmatique, fatigant, voire envahissant à force de générosité, ou trop tendre, ne sachant que passer les caprices et chercher à faire plaisir… Ils peuvent aller jusqu’à penser que votre optimisme vous fait perdre le sens de la réalité. Nous, nous préférons dire qu’au fond de vous, vous souhaitez préserver la dynamique de vie qui est au cœur de votre être. Si vous ne penchez absolument pas de ce côté de la balance, peutêtre cela vous fait-il penser à une connaissance…
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J’ai bien raison de faire ce que je fais
Cette liste de comportements évoque une personne qui avance et puise son énergie dans le contact, le partage et la coopération. Elle peut se fier à elle-même, trouver sa place au sein d’un groupe et contribuer de manière collective. En faisant ce qu’elle fait, cette personne se sent pleinement vivante ! Quelle émotion pointe son nez ?
Que ressentez-vous lorsque votre générosité vous comble, que vous célébrez des événements qui rassemblent vos amis, votre famille, ou encore lorsque vous faites plaisir à quelqu’un de votre entourage ? Votre cœur se réchauffe et vous éprouvez de la gaieté, de l’énergie plaisante, agréable. La joie est l’émotion suscitée par la perception d’une opportunité, d’une récompense ou de ce qui est perçu comme tel par notre cerveau « vigile ». On ne change pas une équipe qui gagne
C’est sans doute en vous appuyant sur les autres que, par le passé, vous avez pu vous sentir plus joyeux, plus vivant et nourrir votre besoin de plaisir. C’est le moyen que vous avez trouvé pour vous sentir vivre pleinement. Comme pour les émotions précédentes, votre cerveau a mémorisé le contexte, la sensation et la réaction de captation mise en place. Aujourd’hui, dans chaque situation présentant une similitude, votre système nerveux vous conduit à reproduire ce qui vous a été favorable dans le passé. Cela vous incite à reproduire le comportement efficace de manière automatique face aux opportunités qui s’offrent à vous pour conserver votre énergie et pouvoir vous déployer. Toutes ces habitudes correspondent à un désir de COOPÉRATION. Ce désir est en lien avec le BESOIN DE PLAISIR qui se nourrit par la CAPTATION, générant un ressenti de joie. La captation est une réaction bénéfique pour soi lorsqu’elle favorise la dynamique de vie.
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Les habitudes comportementales en lien avec le désir d’élan individuel Reprenons la liste des habitudes comportementales correspondant aux lignes 71 à 80 de la page 75 : • Rire, jouer, me faire • M’exclamer, du bien m’extasier • M’enthousiasmer, • Entraîner, m’émerveiller encourager • Faire la fête • Montrer l’exemple • Faire preuve d’audace
• Faire preuve d’optimisme • Exprimer ma joie • Manifester de la fierté
Si votre tendance bascule vers cette polarité du besoin de plaisir vous devez être une personne qui sait se satisfaire, qui se réjouit en étant seule. Un beau paysage, un coucher de soleil vous émerveille. Vous aimez déguster, vous faire plaisir en vous faisant du bien. Vous savez exprimer votre contentement. Votre joie intérieure rayonne à l’extérieur. Vous aimez rire, faire le clown de temps à autres. Vous êtes quelqu’un de passionné, qui sait s’affirmer et qui trouve plaisir à s’engager dans de nouveaux projets. Saisir chacune des opportunités qui s’offrent à vous vous permet de progresser, de vous enrichir, de vous réaliser. Au sein d’un groupe, vous savez trouver votre place : votre bonne humeur, votre sourire vous permettent d’emmener les autres avec vous. Selon les situations vous pouvez vous montrer leader, coach ou entraîneur. Vous plébiscitez tout ce qui est source d’élan, au risque d'un enthousiasme débridé, facteur d'épuisement, d'isolement, voire de rejet de la part de votre entourage. Vous avez tendance à être dans la captation permanente, guettant tout ce qui pourra vous être profitable. Certains vous trouvent confiant, inspirant, courageux, authentique. Ils apprécient votre ouverture d’esprit, votre exigence, votre facilité à donner votre avis, votre dynamisme, votre capacité à puiser dans vos ressources et à vous émerveiller. D’autres vous trouvent parfois égocentré, égoïste dans vos plaisirs et aimeraient partager un peu plus avec vous. Ils vous reprochent votre exigence, votre côté grandiloquent, utopique, vos discours de croissance ou votre désir de vous accaparer les choses, les idées.
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Nous, nous préférons dire qu’au fond de vous, vous souhaitez préserver l’élan de vie et d’expansion qui est au cœur de votre être en cherchant ardemment à vous épanouir. Si vous ne penchez absolument pas de ce côté de la balance, peutêtre cela vous fait-il penser à une connaissance… J’ai bien raison de faire ce que je fais
Cette liste de comportements évoque une personne qui avance et puise son énergie dans l’action, l’enthousiasme, un élan personnel et qui se détourne de tout ce qui pourrait l’en empêcher. Son enthousiasme pourrait même laisser imaginer qu’elle est sûre d’elle, libre et optimiste. Alors qu’en fait, elle cherche à se sentir plus en vie, et repère toutes les opportunités possibles pour y parvenir. C’est ainsi qu’elle se sent heureuse et pleinement vivante ! Quelle émotion pointe son nez ?
Vous l’avez probablement déjà à l’esprit… Que ressentez-vous lorsque votre cœur est léger ? N’avez-vous pas envie de chanter « Y’a d’la joie, bonjour, bonjour les hirondelles… » ou « I am happy »? La joie est l’émotion suscitée par la perception d’une opportunité de progression, de développement, d’une récompense ou de ce qui est perçu comme tel par notre cerveau « vigile ». On ne change pas une équipe qui gagne
C’est sans doute en vous appuyant sur vous et votre imaginaire que, par le passé, vous avez pu vous sentir joyeux, plus vivant et nourrir votre besoin de plaisir. C’est le moyen que vous avez trouvé pour vous sentir vivre pleinement. Cela se retrouve aujourd’hui dans vos habitudes comportementales : face à une opportunité, une ouverture, vous ressentez une impulsion qui vous procure du plaisir. Ces habitudes correspondent à un désir d’ÉLAN INDIVIDUEL. Ce désir est en lien avec le BESOIN DE PLAISIR qui se nourrit par la CAPTATION, générant un ressenti de joie.
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La captation, l’appropriation pour soi est une réaction bénéfique lorsqu’elle vous maintient en vie et vient nourrir le besoin fondamental de croissance inscrit au cœur de nos cellules. Marchons sur nos deux jambes Reprenons maintenant l’image de la balance pour illustrer ces deux listes d’habitudes comportementales qui peuvent sembler opposées mais qui répondent au même besoin de plaisir et le nourrissent de façon complémentaire. Souvenez-vous, l’équilibre s’opère dans un mouvement homéodynamique entre coopération et élan individuel. Nous vous invitons à replacer vos curseurs et à observer dans le tableau du dessous ce que vous faites déjà pour satisfaire votre besoin de plaisir !
Comprendre avant de changer
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Être soi avec les autres Contribuer, partager
= coopérer
Besoin de plaisir
40 35 30 25 20 15 10 5
Être soi avec soi Se développer, avancer
= s’élancer
5 10 15 20 25 30 35 40
Habitudes comportementales
Polarité Coopération
Polarité Élan individuel
Célébrer les occasions
Rire, jouer, me faire du bien
Favoriser les rencontres, rassembler
M’enthousiasmer, m’émerveiller
Partager, cocréer
Entraîner, encourager
Donner sans compter
M’exclamer, m’extasier
Parler, échanger
Faire la fête
Faire bonne figure
Faire preuve d’audace
Dire « oui » à tout
Faire preuve d’optimisme
Me montrer laxiste, laisser faire
Montrer l’exemple
Relativiser
Exprimer ma joie
Faire preuve de fatalisme
Manifester de la fierté
L’impétueux besoin de plaisir Certes la croissance est inscrite en nous, mais comme toute chose il est bon de garder une certaine mesure si nous souhaitons conserver notre équilibre. Aujourd’hui nous pouvons surfer sur la vague du bonheur au travail, de la psychologie positive, mais attention de ne pas basculer dans une sorte de diktat du bonheur… À chacun d’ajouter du partage, de la coopération et de trouver ce qui lui est source de plaisir et de satisfaction personnelle. Un peu de gratitude
La réactivité, permettant de rétablir l’homéostasie, s’est inscrite dans notre esprit jusqu’à créer des automatismes comportementaux qui participent à notre construction structurelle. Nos expériences ont ainsi donné naissance à des qualités et des compétences bien utiles. En les regardant de plus près, vous comprendrez mieux certains profils de votre entourage !
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D’un côté du tableau, vous trouverez les qualités et les compétences développées lorsque l’on privilégie un désir de coopération. De l’autre, les qualités et les compétences développées lorsque l’on privilégie un désir d’élan individuel. Qualités développées au nom de mon désir de COOPÉRATION
Qualités développées au nom de mon désir d’ÉLAN INDIVIDUEL
Sens des autres, de l’entraide
Sens de l’action, de l’engagement
Met de la gaieté dans un groupe
Cherche à aller de l’avant, à aller plus loin
Empathique
Analyse, explore, innove (chercheur, philosophe…)
Tolérant, compréhensif, facilitateur, encourageant
Fait avancer l’humanité, inspire, guide
Valorise l’autre, élève
Infatigable, plein d’énergie, optimiste
Sens des valeurs, de la transmission
Visionnaire, montre la voie
Qualités de coopération, de solidarité
Qualités de dynamisme, d’énergie
Désir de plaisir
On peut identifier facilement certains « coopérateurs engagés » d’un côté et d’autres leaders plus individualistes de l’autre côté. À titre d’exemple : Pasteur d’un côté et Steve Jobs de l’autre ! Avez-vous repéré un comportement que vous avez déjà eu à un moment donné de votre vie ? Votre quête se tourne-t-elle plutôt vers le plaisir partagé ou vers le plaisir individuel ? Avez-vous trouvé une forme d’équilibre entre les deux polarités ? Risques de dérapage
Lorsque mon désir de plaisir devient proche de la démesure, ou lorsqu’il privilégie une polarité au détriment de l’autre, mes comportements peuvent s’emballer ou se verrouiller. Mon désir de coopération peut m’amener à être envahissant, à vouloir le bonheur de l’autre à tout prix et parfois sans qu’il me le demande, à minimiser les obstacles de fonctionnement du groupe, voire à l’idéaliser.
Comprendre avant de changer
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Mon désir d’élan individuel et d’enthousiasme peut provoquer un engagement sans limites, déconnecté de la réalité et me pousser vers l’épuisement, l’isolement. Quelques limites
Si mes habitudes comportementales ont pu me permettre de développer des qualités et des compétences, dans certains cas elles peuvent vite montrer leurs limites. Ainsi au nom de mon désir d’avoir toujours du plaisir, mes comportements peuvent s’amplifier au point de devenir caricaturaux… avec le risque d’entraîner une escalade dans les moyens mis en œuvre ! Au nom de mon désir d’avoir
Au nom de mon désir d’avoir
toujours de la COOPÉRATION,
toujours mon ÉLAN INDIVIDUEL,
je peux…
je peux…
Voir tout le temps la vie en rose pour rester fidèle à mon idéal d’optimisme Prendre des risques pour avoir toujours de la détente, du plaisir M’oublier au nom du bonheur du groupe M’épuiser à force de tout accepter, de vouloir toujours partager tout le temps
M’épuiser à force d’être toujours dans l’action, aux aguets de ce qui m’est favorable Détériorer mes relations, m’isoler à force de faire pour moi sans tenir compte de mon entourage Passer pour un illuminé
=
=
Escalade dans les moyens pour rester optimiste et solidaire
Escalade dans les moyens pour rester actif
Risque m’isoler
Risque m’oublier
Désir de plaisir
Mes ressentis Lorsque mes comportements se reproduisent régulièrement, sans plus y penser, ils génèrent mes ressentis : satiété, contentement, plénitude, ravissement, douceur, détente, plaisir, ardeur, amusement,
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entrain, jubilation, jouissance, extase, euphorie… Nous devenons des stratèges du plaisir et du bonheur, quitte à en devenir monomaniaques. Et plus je fais de la même chose, plus la solution initiale devient le problème. En cherchant à m’emplir de bonheur, à toujours me faire plaisir, j’entretiens la flamme et mes peurs de manquer s’accentuent. Mes interprétations, représentations et projections Ces ressentis viennent ensuite alimenter mes représentations et mes croyances. C’est alors que mes interprétations et mes jugements se cristallisent et deviennent très vite binaires. Il y a les gens heureux et ceux qui font la « gueule », les contextes où je peux gagner et ceux où je perds, ceux qui coopèrent et ceux qui font cavalier seul… Nous retrouvons, en miroir, ce que notre cerveau archaïque évalue en bon/pas bon. Et vous quels sont vos ressentis et vos représentations ? ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………….… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………….… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………….… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………
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DÉROULONS LE PROCESSUS 8 – Représentations Croyances
Les optimistes/ les pessimistes
Les actifs/ les passifs
7 – Ressentis de manque, peurs de
Peur de se sentir seul, abandonné
Peur de se sentir démotivé, sans tonus
6 – Habitudes comportementales
Entretenir ses relations
Entretenir son énergie
5 – Polarités du désir
Coopération
Élan individuel
Étapes du processus
Polarité statique
Polarité dynamique
Désir de plaisir
Prenons l'exemple de Céline : « Un jour, alors que je suis à mon bureau occupée à répondre à mes e-mails, le téléphone sonne. Je décroche, mon esprit encore à mes e-mails. En reconnaissant la voix de l’assistante d’un client important pour moi, j’ai un pincement au cœur et je me mobilise. Je détourne les yeux de mon ordinateur pour être plus disponible et me concentrer. Elle me parle d’un nouveau projet de formation et me dit qu’ils ont pensé à moi pour y participer. Mon cœur se serre, je me redresse, je respire profondément. Je jubile intérieurement, je me sens sourire béatement, cela me fait tellement plaisir. Je me sens alors ouverte et disponible, tout mon corps pétille, j’ai comme une bulle de chaleur qui se diffuse dans tout le corps à partir de la poitrine. Je suis doublement touchée car j’adore la nouveauté qui me stimule, et entendre que l’on a pensé à moi m’est très agréable. Je me sens comblée. » Replaçons les différentes étapes dans l’ensemble du processus.
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1re étape
2 étape e
Perceptions (Les faits)
Événement (interne ou externe) perçu par les sens comme une opportunité.
Quand Céline entend : « On a pensé à
Sensations
Effets produits dans le corps : chaleur douce, pétillement intérieur, modification du rythme cardiaque qui informent de la perte d’équilibre.
(L’effet)
toi. »
Céline sent une chaleur au niveau du plexus et du thorax (une bulle de chaleur qui se diffuse dans tout le corps).
3e étape
Réaction défensive
(La réaction adaptative)
4e étape
Besoin d’être
(Ce qui est récupéré)
Mémorisation du corps dans l’esprit
5e étape
6e étape
Céline sourit, ce qui lui procure du plaisir... Le corps retrouve son équilibre, son homéostasie.
et en souriant, elle récupère du contentement, de la plénitude. La réactivité a nourri le besoin de plaisir. Cette solution trouvée par le corps et le système nerveux s’inscrit dans l’esprit et génère un désir issu du besoin : avoir toujours de la plénitude.
Désir d’avoir toujours ce que j’ai récupéré
Au nom d’avoir toujours …………………………..., il y a anticipation des besoins pour ne jamais manquer...
Au nom d’avoir toujours de la plénitude,
Habitudes comportementales, stratégies
… je mets en place des habitudes, des stratégies…
(Ce que je reproduis)
7e étape
Action mise en place pour combler le déséquilibre. Se traduit par une ouverture, un étirement, un mouvement vers le haut.
du contentement...
Céline recherche la nouveauté, tant dans
les concepts, les idées, que les relations, les nouvelles formations, et s’intéresse à tout ce qui est innovant...
(Reflet de la sensation)
Ressentis
… ce qui génère des ressentis ou des peurs de…
ce qui entretient des ressentis ou des peurs de stagnation, voire de régression...
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8e étape
Représentations, croyances
(Reflet de la perception)
… qui font voir les choses, les gens, le monde… de façon binaire : le bien/le mal, les gentils/ les méchants…
… et lui fait se représenter de manière optimiste tout ce qui lui permet d’avancer, de rassasier son envie d’évolution…
Filtres de perception (Ce qui oriente les perceptions)
Retour étape 1
Les représentations et les croyances viennent s’ajouter à ses filtres de perception pour constituer de nouveaux biais et parasites.
ce qui lui fait porter une attention particulière vers les opportunités de progression. Et c’est reparti sur les perceptions !
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En résumé 1) Assemblons nos besoins pour les mémoriser dans leur ensemble :
Polarité statique : conservation
Polarité dynamique : croissance
Coopération
Plaisir
Élan individuel
Harmonie
Sens
Initiative personnelle
Appartenance
Identité
Différence
Sûreté
Sécurité
Liberté
Besoins psychocorporels
Un besoin repose sur deux jambes, indépendantes à première vue, mais reliées au même corps, donc inséparables et complémentaires ! Je suis debout sur mes deux jambes, en sécurité parce que solide et libre de mes mouvements. Les polarités de la Sécurité = sûreté et liberté. Le témoin du besoin de sécurité bien nourri est la confiance. J’ai un nom et un prénom qui définissent mon identité, donc mon appartenance et ma différence. Les polarités de l’Identité = appartenance et différence. Le témoin du besoin d’identité bien nourri est l’estime. Je donne du sens à ma vie en agissant pour me réaliser, tout en veillant à l’harmonie de mon action avec le monde qui m’entoure. Les polarités du Sens = harmonie et initiative personnelle. Le témoin du besoin de sens bien nourri est la sagesse.
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Je suis né doté de sens qui me procurent du plaisir à conserver mon être et à me développer. Mon environnement participe à ce plaisir. Les polarités du Plaisir = coopération et élan individuel. Le témoin du besoin de plaisir bien nourri est le contentement. 2) Les besoins s’expriment par des signaux = les sensations Les besoins sont ressentis dans le corps (avant d’être parlés, pensés et conscientisés). De même que la faim et la soif sont des signaux de nos besoins corporels, nos émotions de peur, de colère, de tristesse ou de joie nous signalent un besoin psychocorporel à satisfaire. • J’éprouve une sensation de faim qui me pousse à manger pour conserver mon intégrité. • J’éprouve une sensation d'oppression qui me pousse à fuir pour me sécuriser. • J’éprouve une sensation de tension qui me pousse à lutter pour m’identifier. • J’éprouve une sensation d'effondrement qui me pousse à me replier pour retrouver ma réalité d'être et donner du sens. • J’éprouve une sensation de joie qui me pousse à capter ce qui nourrit mon plaisir. Ces besoins s’imposent à nous et on ne peut pas les désirer (par exemple, on ne peut pas désirer avoir soif), d’où l’importance d’être à l’écoute de nos sensations (physiques). On pourrait dire que la sensation est le langage du besoin. 3) Nos besoins aspirent à être satisfaits. Ils nous mobilisent, sans nous dicter notre conduite. La faim nous indique que nous avons « besoin » de manger et nous met en mouvement. Mais cette sensation de faim ne nous indique pas ce que nous allons manger et en quelle quantité. La faim n’indique pas le menu ! 4) Nos besoins sont à l’origine de nos désirs et de notre motivation. 5) Un besoin n’est jamais nourri une fois pour toutes. Il est indispensable de le nourrir régulièrement.
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Troisième partie
Prendre les choses en main « Nul ne sait ce qu’il peut faire avant d’avoir essayé 1. » En faisant le bilan des conséquences de vos habitudes comportementales, vous avez pu identifier ce qui était efficace pour vous et ce qui l’était moins. Réagir est toujours vital et bénéfique pour vous, mais parfois coûteux. À vous maintenant de prendre les choses en mains et de décider ce que vous souhaitez faire évoluer. Deux voies s’offrent à vous, la voie du corps et la voie de l’esprit. Deux voies qui poursuivent un même but : privilégier l’équilibre et l’harmonie. Deux voies en miroir l’une de l’autre : en écoutant le corps, vous éclairerez l’esprit, et en réfléchissant avant d’agir, vous apaiserez le corps.
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Publilius Syrus, poète latin (85-43 av. J.-C.).
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Chapitre 9
La voie du corps « Être libre c’est tenir compte des faits. Et se soumettre aux faits... “On ne commande au vent qu’en lui obéissant”, disent les marins. C’est ça la liberté, c’est d’entrer dans la situation telle qu’elle est. C’est-à-dire prendre le vent comme il est, et jouer en fonction de ça 1 ! » Emprunter la voie corporelle, c’est écouter le corps pour remettre du calme et de la clarté dans l’esprit. Le corps enregistre tout, sans que nous en ayons toujours conscience ! S’attarder sur ce qu’il a à nous dire nous permet de développer empathie et bienveillance à notre égard, une étape incontournable pour s’ouvrir aux autres. Rappelez-vous : la voie du corps, c’est celle qui emprunte les quatre premières étapes du processus émotionnel décrit dans la première partie en page 48.
La Perception : ralentir pour identifier les faits Nos sens en éveil Constamment connectés à notre environnement, nos sens sont toujours en éveil. Notre corps passe son temps à s’adapter, sans que 1 Léonard Anthony, Qu’est-ce que l’hypnose de François Roustang ?, Flammarion, 2019.
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nous en soyons nécessairement conscients, ce qui permet à notre « cerveau-esprit » de rester disponible pour d’autres tâches. Étant donné le fonctionnement de notre système nerveux, nos perceptions sont, la plupart du temps, fugaces ou tronquées. De plus, nos sens sont limités et ne peuvent pas capter l’intégralité des éléments d’une situation. Tout peut se jouer très vite. Avant même de réaliser ce que vous avez perçu, la sensation et la réaction sont déjà là, et ce sont surtout elles qui vous informent de votre émotion ! Pour éviter de se laisser dépasser par nos émotions, il est essentiel de RALENTIR au niveau de l’étape de la « perception ». L’exercice de décodage est délicat et consiste à distinguer la perception (les faits), de la sensation (l’effet produit à l’intérieur de nous).
Identifier ce qui fait choc Pour arriver à identifier précisément le déclencheur, il est important d’apprendre à ralentir le film et de le visionner du début à la fin, image par image, pour repérer ce qui est venu faire choc, ce qui a résonné en vous au point de déclencher tout ce processus. Plus l’information sera précise, mieux vous agirez par la suite. Cet exercice nécessite un peu d’entraînement et de vigilance. Vous le savez maintenant : nos perceptions sont filtrées, incomplètes, partielles… et orientées par nos besoins et désirs ! Elles sont certes vraies pour nous, mais étant filtrées, sélectionnées, elles ne sont pas vraies dans l’absolu. Les commentaires, les justifications et les jugements peuvent arriver très vite. Oubliez-les et revenez aux faits : balayez la scène sur les plans visuel, auditif, olfactif, kinesthésique… • Si c’est une phrase qui a fait choc, de quel mot s’agissait-il dans la phrase ? • Si c’est un ton de voix, comment était-il ? • Était-ce un bruit ? Lequel ? • Ou était-ce plutôt un regard, un geste, une masse corporelle, une couleur, une odeur, une saveur, une texture… ? • Par quel canal sensoriel cette perception est-elle arrivée ? L’audition, la vue, le toucher, le goût, l’odorat ?
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La délicatesse de l’exercice provient de la difficulté à s’en tenir aux faits, à rester au plus près de la réalité, sans basculer dans les commentaires qui vont vous faire perdre le fil. Même si ce que vous identifiez vous paraît stupide, impossible ou exagéré. Oui, cela peut être quelque chose d’apparemment anodin ou subtil : des paupières qui se ferment, un front qui se plisse, une bouche en cœur, des doigts qui tapotent… Cela peut être plus évident : un doigt qui pointe vers vous, une main qui repousse, une masse corporelle qui avance ou qui recule, une voix qui s’amplifie… Soyez attentif aux mots, à la sonorité des mots, aux mots empreints de plusieurs sens, au ton de la voix, à l’intensité des bruits entendus, aux déplacements des personnes, à leurs gestes, leurs mimiques… Tout peut faire danger ou représenter une menace. La première fois que vous effectuerez cette recherche, vous allez nécessairement tâtonner. Faites preuve de curiosité et de persévérance dans votre démarche car votre corps vous dira quand vous aurez trouvé : il éprouvera alors une sensation comparable à celle qu’il a éprouvée dans l’instant de la situation explorée. Si vous ne trouvez pas, ne vous découragez pas. Il y a tellement d’occasions dans une journée ! Dès que vous sentez en vous une modification, même minime, ou un déséquilibre, même léger, arrêtez-vous et observez la scène.
Explorons ensemble une situation Victor est dans le métro à une heure de forte affluence. Au fur et à mesure des entrées de passagers, il a été repoussé progressivement au fond de la rame. Il est loin de la sortie et la station où il doit descendre approche. Alors que la porte s’ouvre et qu’il doit descendre, les personnes placées devant lui ne bougent pas. Victor ressent quelque chose à l’intérieur de lui…
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Trouver « l’impact », le fait déclencheur À votre avis, quel fait déclenche la sensation de Victor ? Cochez ce qui vous semble être la bonne réponse : ❑❑ la porte qui s’ouvre ❑❑ le fait que personne ne bouge devant Victor ❑❑ la distance qui le sépare de la sortie ❑❑ la masse représentée par les personnes entre lui et la sortie ❑❑ une pensée : « Je ne vais pas arriver à descendre. » ❑❑ ou : « Je vais rater mon rendez-vous. » ❑❑ autre chose : …………………………………………………. Trouver l’effet La sensation qui s’ensuit est-elle : ❑❑ de l’agitation ❑❑ de l’oppression ❑❑ de la tension ❑❑ du découragement Nous abordons déjà l’étape 2 tant la sensation arrive vite, quelques millisecondes après la perception. Quand la vie est en jeu, la rapidité de la sensation est précieuse : notre système d’alarme est bien là pour nous maintenir en vie. Merci à lui. Que s’est-il donc joué pour que ce mécanisme se mette en route dans cette situation sans danger apparent… si ce n’est risquer de rater son arrêt ? Vu de l’extérieur, cela ne semble pas si grave. Et pourtant… La sensation est toujours « vraie » pour celui qui la vit et c’est elle qui déclenche l’alarme !
La Sensation : oser plonger pour observer l’effet Souvenez-vous de l’iceberg page 29 : avant de réagir – partie publique et visible du processus –, il se passe immanquablement quelque
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chose dans le corps – partie intime et non visible du processus – du fait de notre contact permanent avec notre environnement. Et lorsque notre « cerveau-corps » reçoit un signal, si faible soit-il, il actionne un mécanisme réactif, même minime, selon le principe de l’homéostasie. Ainsi, au plus tôt vous repérerez ces signaux, au mieux vous apprendrez à repousser le mouvement réactif pour prendre le temps de revenir sereinement aux perceptions et identifier ce qui génère l’émotion. Les sensations sont une réponse intérieure, intime, à ce que nous venons de percevoir. Cette sensation nous est personnelle, elle est toujours vraie pour nous, et uniquement pour nous. Les autres en vivront certainement d’autres dans la même situation. Notre sensation correspond à notre histoire, à la façon dont nous nous représentons notre monde, intérieur et extérieur. La sensation n’est pas dangereuse en soi. Certes, elle est éprouvante mais elle reste un instrument de mesure de notre équilibre. Nous sommes éprouvés et… en vie ! Pour illustrer notre propos et rire un peu, nous vous invitons à regarder sur Internet une vidéo intitulée : « Mr Ramesh : la peur1 ».
Oser plonger Pour les uns, le signal peut être un mal au ventre, un nœud à l’estomac, une gorge serrée ou une respiration qui s’accélère… Pour les autres, ce sera des mains moites, des palpitations cardiaques, une respiration saccadée… Ou encore, de la tension dans les mâchoires, une crispation des mains ou du cou… Cela peut être aussi de la lourdeur dans les muscles ou les membres, du relâchement, une sensation cotonneuse ou une sensation de vide, d’être à plat… Mais on peut aussi sentir de la détente, une chaleur douce ou du pétillement ! Ces signaux sont fonction de la tonalité émotionnelle du moment et ils peuvent varier en substance ou en intensité d’un individu à l’autre. Voyons les principaux signaux des sensations émotionnelles.
1
https://www.youtube.com/watch?v=Muin_AeXzV8
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Peur Sensations
Colère
Tristesse
Joie
Oppression
Tension
Fatigue
Excitation
Étouffement, fébrilité, nœud à l'estomac, nausée, bouche sèche, apnée, jambes en coton
Bouillonnement, échauffement, rougeurs, tension du buste, contraction des muscles des bras, des mâchoires
Relâchement, affaissement, tassement, effondrement, épuisement, sensation d’être vidé, à plat
Pétillement, vibration douce, chaleur, détente
Agitation légère, nœud à la gorge ou au ventre
Contraction des doigts ou des mâchoires
Perte soudaine de tonus
Léger sourire
corporelles
Signaux forts les plus habituels
Signaux faibles possibles
Et vous ? Apprendre à repérer en vous ces signaux, et qui plus est, les signaux faibles, va vous permettre d’accueillir plus facilement vos sensations et de les laisser se diffuser. Même si cela peut être éprouvant, cela ne dure jamais très longtemps (1 à 2 minutes). Sachez que plus vous chercherez à les repousser, plus elles voudront s’installer ; plus vous les laisserez se frayer un passage en vous, plus elles disparaîtront vite. Le « cerveau-corps », cerveau vigile, vous laissera tranquille et vous donnera accès à votre néocortex.
Mes signaux personnels En vous inspirant de cette description générale des sensations, nous vous proposons de constituer votre propre répertoire de sensations. Pour cela, repensez à des situations précises où vous avez eu peur, où vous étiez en colère, triste ou joyeux. Prenez le temps de faire remonter vos souvenirs en passant en revue la situation au travers des cinq sens (ce que j’ai vu et entendu précisément…) et soyez attentif à ce qui se passe dans votre corps. Vous pouvez ralentir encore davantage le film en vous posant plusieurs fois de suite cette question : « Qu’est-ce qui, précisément, a fait choc dans cette phrase, ce ton de voix ? » Rassemblez vos trouvailles dans le tableau ci-dessous.
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Peur
Colère
Tristesse
Joie
J’identifie mes sensations corporelles de…
… Et je repère un signal faible de cette sensation…
Nous vous proposons maintenant de vivre une expérience. Regardez la photo placée p. 148 et soyez attentif à ce qui se passe en vous, puis complétez le tableau ci-dessous. Ce que vous avez vu en premier…
Ce que vous avez senti…
Ce que votre corps a fait …
Vous avez sans doute observé combien la pensée arrive très vite… N’est-ce pas une bonne façon d’éviter la sensation ?!… Le cerveau ne fait pas de différence entre une photo et la réalité. Ici, le danger n’est pas réel, mais notre cerveau a intégré l’information comme si elle était vraie, et face au danger ou à la menace… il réagit… pour nous garder en vie. C’est lorsque nous continuons à croire que le danger est réel que nous devenons « sur-réactifs » et que les problèmes arrivent : nous pouvons aller jusqu’à développer des phobies, des tocs…
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La Réaction : identifier ce que fait votre corps Vous avez vu l’araignée. Vous avez éprouvé une sensation.…. Et qu’a fait votre corps en voyant cette araignée ? ❑❑ Vous avez sursauté. ❑❑ Vous avez fait la moue. ❑❑ Vous avez dit « beurk ! » ❑❑ Vous avez crié. ❑❑ Vous avez caché la page. ❑❑ Vous avez tourné la page. ❑❑ Vous avez jeté le livre. ❑❑ Vous avez ri. ❑❑ Vous avez pleuré. ❑❑ Vous avez fait autre chose. En fait, quelle que soit l’action que vous avez choisie ci-dessus, il s’est passé quelque chose juste avant. Ce « juste avant », c’est la réaction intime du corps avant la réaction visible. Cette réaction intime est souvent difficile à identifier du fait de sa fugacité, mais en vous entraînant à ralentir, vous pourrez y accéder.
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Reprenons l’exemple de Victor La porte s’ouvre et les personnes devant lui ne bougent pas. Victor se sent alors très fugitivement oppressé. Sa toute première réaction – en quelques dixièmes de secondes – est d’inspirer profondément. En inspirant, il récupère de l’énergie. Ce n’est qu’après qu’il peut rassembler ses forces et se mettre en mouvement vers la sortie… Dans la situation de Victor...
Victor se trouve dans une rame de métro bondée, coincé loin de la porte de sortie. Le métro s’arrête et la porte s’ouvre.
Le déclencheur est…
Victor voit une masse immobile et compacte devant lui.
Sa sensation est… Sa réaction corporelle est…
Il se sent oppressé, comprimé, aplati, repoussé. Il inspire.
Ce premier mouvement – inspirer – permet à Victor de retrouver l’équilibre. Inspirer mobilise le système nerveux sympathique, le circuit de l’action. Par opposition, expirer active le circuit de la détente, celui du système nerveux parasympathique. En faisant… Ce qu’il récupère c’est…
Victor inspire. Il récupère ainsi du volume, de l’espace intérieur, de l’énergie.
Victor aurait également pu se redresser, se raidir ou se figer… et ré cupérer alors de la hauteur, de la contenance, ou de la solidité. Et ensuite, que se passe-t-il ? Fort de cette inspiration qui l’a regonflé, Victor s’avance vers la sortie en se frayant un passage, en poussant, voire en bousculant les gens… Une fois dehors, il souffle, marque de son soulagement. Expirer lui permet de se détendre. Le tout a duré dix secondes maximum ! Ce que Victor a récupéré ici, c’est du volume, composante essentielle du besoin de sécurité.
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Exercice d’entraînement En vous inspirant de cet exemple, retrouvez une situation dans laquelle vous avez été impacté, ému, et complétez le tableau ci-après en revisitant les quatre étapes du temps corporel. Pour vous entraîner, commencez par choisir des situations de moindre enjeu, où votre réaction n’a pas porté à conséquence, avant de passer à des situations qui vous ont marqué. Décrivez le contexte de la façon la plus précise possible et passez en revue tout ce qui a pu déclencher votre émotion. Attention aux commentaires que vous pouvez ajouter involontairement : tâchez de rester au plus près des faits réels. Vous savez que vos perceptions sont filtrées. Vos sens ne peuvent pas tout appréhender mais soyez honnête et bienveillant avec vous-même. Démêlez le vrai du faux autant que faire se peut : c’est la seule façon de progresser dans la connaissance de vos mécanismes. Ma situation Le contexte est le suivant… Ma perception Le déclencheur est… Ma sensation est… Ma réaction corporelle est… Mon besoin Ce que je récupère c’est… Observer combien votre réaction corporelle vous permet de ré cupérer une forme d’équilibre est plutôt réconfortant ! Cela devrait même vous réjouir et vous permettre de vous réconcilier avec votre mécanisme émotionnel…
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Le Besoin : reconnaître ce que vient satisfaire votre réaction La réaction défensive vient nourrir dans l’urgence l’un de nos besoins primordiaux. Elle vient combler une perte, un manque. Elle contribue à redonner vie à la matière corporelle. Voici quelques exemples de réactions reliées aux différentes émotions pour vous aider à identifier les différentes expressions de ces besoins. Émotion
Peur
Colère
Tristesse
Joie
Réaction
Reculer (corps vers l’arrière)
Avancer (corps vers l’avant)
S’affaisser (corps vers le bas)
S’élever (corps vers le haut)
Reculer, s’agiter, bouger, trembler, frissonner, se figer, respirer vite, se mettre en apnée, déglutir, avoir la bouche sèche, le regard agité ou fixe
S’avancer, se redresser, se tendre, serrer les poings, bouillonner, chauffer, palpiter, respirer fort, crier
S’affaisser, s’avachir, se ramollir, s’affaiblir, souffler, se refermer, se recroqueviller, pleurer
S’élever, s’étirer, s’élancer, se délier, s’ouvrir, esquisser un pas de danse, chanter, rire
Espace, air, volume, poids, consistance, appui, solidité, stabilité…
Énergie, force, vigueur, ressort, fermeté, résistance, puissance…
Accalmie, calme, apaisement, paix, détente, unité, tranquillité…
Contentement, satiété, plénitude, complétude, légèreté, bienêtre, félicité…
générique
Réactions corporelles possibles
Besoin Ce qui est récupéré pour rééquilibrer le besoin vital d’Être
Nous espérons que revisiter de façon concrète les quatre premières étapes du processus émotionnel vous a permis d’apprécier le bienfondé de votre réaction et de développer de la bienveillance à son égard. Prendre conscience que la sensation éprouvante est le signal à écouter et que le besoin caché est vital représente une
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étape importante de la connaissance de soi et de ses mécanismes. Découvrir l’intention positive de notre réaction permet également de prendre conscience que celle-ci est une solution (parmi d’autres) pour satisfaire notre véritable besoin.
Que faire en cas d’urgence émotionnelle ? Connaître un mécanisme ne signifie pas que l’on puisse entraver son fonctionnement. Cela n’empêchera ni la sensation de continuer à vous envahir à certains moments, ni votre réactivité et ses conséquences probables. N’oubliez pas que l’émotion, c’est la vie qui s’exprime ! Et la sensation qui l’accompagne peut rester intense et inconfortable. Dans ce cas, il existe quelques moyens très efficaces pour faire redescendre cette pression émotionnelle.
Respirer Solution puissante à deux conditions : la respiration doit se situer au niveau abdominal et l’accent doit être mis sur l’expiration. Vous allez inspirer en poussant le nombril vers l’avant, puis expirer en rentrant le nombril. Comme c’est l’expiration qui actionne le système nerveux de la détente, essayez d’expirer plus longtemps que vous n’inspirez. Si, par exemple, vous inspirez en comptant de 1 à 4, expirez ensuite en comptant de 1 à 6 ou 7. Répétez cet exercice à deux ou trois reprises, plus si nécessaire.
La cohérence cardiaque La respiration abdominale n’est pas très habituelle pour certains. C’est pourtant celle qui oxygène le mieux les poumons et facilite la détente. En pratiquant cette respiration selon les principes de la cohérence cardiaque, vous serez mieux armé contre le stress, votre cœur deviendra plus résistant et plus à même
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d’absorber les variations et les chocs émotionnels. Ses bienfaits sont innombrables. Le principe est le suivant : inspirez par le nez pendant cinq secondes (par exemple en comptant de 1 à 5), puis expirez doucement par la bouche pendant cinq secondes (en comptant de 1 à 5). Chronométrez-vous jusqu’à ce que vous arriviez à faire six respirations (inspire puis expire) par minute. Lorsque vous y arrivez, faites-le cinq fois de suite, soit cinq minutes au total. Faites cela trois fois par jour : une fois le matin au réveil, une fois avant le déjeuner et une fois en fin d’après-midi ou avant le coucher. 3 fois par jour, 6 respirations par minute pendant 5 minutes = 3-6-5 ! Vous pouvez télécharger l’appli RespiRelax+ pour vous aider à tenir le rythme.
Boire de l’eau S’hydrater est essentiel à la vie du corps qui contient 60 à 70 % d’eau. Outre ses bénéfices au niveau physiologique (élimination des déchets, maintien de la souplesse de la peau et des articulations, activateur chimique des cellules, entre autres), l’eau est un conducteur électrique qui entretient l’activité neurologique du cerveau. Ayez toujours une bouteille d’eau à portée de main. Vous constaterez assez vite que boire un peu d’eau lorsque la sensation est vive permet de prendre du recul très simplement.
Se connecter à son centre de gravité Notre centre de gravité, l’hypogastre, nommé « hara » par les Japonais, ou « tanden » par les Chinois et « svasdhisthana » (2e chakra) dans la tradition hindouiste, se trouve à environ deux doigts en dessous du nombril. Vous pouvez le mobiliser énergétiquement en contractant le plancher pelvien (muscles du périnée et de l’anus) tout en inspirant. Retenez votre respiration une à deux secondes, puis relâchez doucement et expirez ensuite. Faites-le deux ou trois fois.
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En vous reconnectant symboliquement à vos ressources intimes et profondes, vous rééquilibrerez votre posture.
Le point d’équilibre du corps Le centre de gravité d’un corps humain est situé à la rencontre de trois axes : l’axe longitudinal ou vertical (terre-ciel), l’axe antéro- postérieur (avant-arrière) et l’axe latéral (gauche-droite). C’est le point d’équilibre de notre corps, son point de stabilité et d’harmonie. Il est en relation avec notre système nerveux entérique (de l’intestin). Ce dernier joue un rôle majeur dans nos émotions, nos humeurs et notre bien-être en produisant plus de 90 % de la sérotonine du corps (hormone de régulation, notamment de l’anxiété et de l’agressivité), et en conversant en permanence avec notre système nerveux central.
Détourner son énergie sur un autre mouvement Se lever, marcher, aller ouvrir la fenêtre, ranger son bureau, classer des papiers... En un mot, changer d’activité permet de se donner du temps pour prendre du recul et ne pas réagir tout de suite.
Verbaliser son état émotionnel Attention, le contexte n’est pas toujours favorable à cette possibilité ! À vous d’apprécier le risque pris en le faisant. Exprimer son état simplement à son interlocuteur, c’est mettre à distance sa douleur, se décoller de l’épreuve intérieure. Lorsque vous le faites, il est important de suivre les étapes et de ne parler que de vous (parler en disant « je »), de votre « expérience » dans la situation : votre perception, votre sensation, etc. Évitez tout commentaire, évaluation ou jugement.
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Vous pouvez formuler les choses ainsi : « Quand je vois faire... ou que j’entends dire... (soyez factuel et précis dans votre retour), je me sens... (silence) et j’ai besoin de temps pour... (récupérer, réfléchir, approfondir…). » À vous de formuler calmement, avec une voix posée et en parlant lentement, ce qui vous touche et ce que vous ressentez. Vous pouvez aussi reporter l’échange pour vous entraîner par écrit avant de reparler de l’événement.
Laisser la sensation se diffuser À expérimenter lors de situations où vous pouvez vous isoler quelques secondes, soit en vous tournant, soit en vous éloignant de quelques mètres. Laisser la sensation se diffuser, c’est se laisser traverser par elle et faire appel à sa capacité naturelle de régulation émotionnelle. Notre corps a beaucoup de ressources et il sait comment faire. Au moment où la sensation arrive, fermez les yeux et laissez-la se diffuser en vous. Respirez normalement en observant comment cela évolue. Cela prend quelques secondes à quelques minutes. Vous serez étonné du résultat.
Et vous, que faites-vous pour sortir de la pression émotionnelle ? Peut-être avez-vous expérimenté autre chose qui vous a été utile ? ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………….… ……………………………………………………………………………………………………………………….… ……………………………………………………………………………………………………………………….… ……………………………………………………………………………………………………………………….…
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En conclusion de la voie du corps… La voie du corps est ce que nous pouvons appeler la voie royale pour retrouver rapidement ce qui s’est joué pour nous. Au plus près du corps, sans l’écran de fumée de la pensée et des jugements. Au plus près de soi, en laissant de côté l’autre. Revenir à soi, à sa structure, reste le meilleur moyen de gagner en confiance. Certes, cela demande un peu d’entraînement et n’est pas toujours facile dans l’instant. Aussi n’hésitez pas à revenir à froid sur les situations qui vous ont impacté. Remplissez pas à pas les différentes étapes du temps corporel. Cela facilitera votre intégration. Avant d'aborder la voie de l’esprit, autre voie d’accès à votre évolution et à votre intelligence émotionnelle, rappelons que le passage du corps à l’esprit emprunte une voie neuronale de mémorisation. C’est ce passage qui transforme notre besoin d’existence en désir d’avoir toujours de quoi exister. Et nous allons voir comment mieux vivre avec nos désirs.
L’ expérience du citron Comme nous l’avons vu précédemment, le cerveau ne fait pas la différence entre la réalité et les représentations. Nous vous proposons de vivre une nouvelle expérience pour observer le pouvoir de la pensée et les manifestations corporelles qui en découlent. Après avoir lu la consigne, fermez les yeux et visualisez un citron que vous saisissez : imaginez sa couleur, son poids, sa texture, son odeur… Visualisez-vous en train de le couper en deux et pressez son jus dans votre bouche… Le jus arrive sur votre langue : est-il frais, tiède ou chaud ; sucré ou acide… Quelle est votre réaction corporelle à cette évocation ? Notez ce que vous pouvez observer au niveau de vos réactions physiologiques et corporelles. Avez-vous salivé, frissonné, pensé à une situation passée, ou encore avez-vous fait des commentaires ?
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Chapitre 10
La voie de l’esprit « Tout ce qui augmente ou diminue le pouvoir d’action du corps augmente ou diminue le pouvoir d’action de l’esprit. Et tout ce qui augmente ou diminue le pouvoir d’action de l’esprit, de même augmente ou diminue le pouvoir d’action du corps 1. » La voie de l’esprit prolonge en quatre nouvelles étapes les quatre étapes du corps que nous venons d’explorer. Rappelez-vous : votre désir, inscription du besoin dans l’esprit (étapes 4 et 5), suscite des habitudes comportementales (étape 6), qui entretiennent vos ressentis (étape 7). Ces ressentis génèrent des représentations (étape 8) qui viennent alimenter vos filtres de perception… La voie de l’esprit commence au moment où le processus émotionnel mémorisé dans le corps s’inscrit dans l’esprit, où le besoin vital d’existence se transforme en désir d’avoir toujours de quoi exister. Les besoins (d’être) se transforment en désirs (d’avoir toujours) et dictent nos habitudes comportementales. Ce sont ces deux premières étapes du temps de l’esprit qu’il importe maintenant de questionner. Nous avons vu précédemment que nos besoins aspiraient à être satisfaits en permanence. Le système émotionnel est là pour garantir cette nourriture en toutes circonstances. La voie de l’esprit va donc 1
Baruch Spinoza.
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porter son attention sur la nature de ces besoins, leur transformation en désirs, notre façon d’y répondre par nos habitudes comportementales et ce qui pourrait y être ajouté pour nourrir ces besoins/désirs de façon plus posée, plus réfléchie, plus distanciée.
Nos désirs : repérer nos motivations à agir Le désir « d’avoir toujours » vient de notre expérience émotionnelle de déséquilibre ou de manque insupportable. « Plus jamais ça ! » devient notre leitmotiv. Nos désirs se changent alors en diktats, régissant nos comportements et la teneur de nos échanges. Au nom de ce désir devenu impérieux, nous mettons en place des moyens, des solutions qui peuvent à la longue s’avérer coûteuses ou idéalisées. Et nous mélangeons allègrement ces solutions avec nos besoins fondamentaux.
Évitons de confondre « besoins » et « solutions » Pour exprimer nos désirs, nous avons coutume de dire « J’ai besoin de… ». Besoin… d’un superjob, besoin d’argent, besoin de faire la fête, d’une belle voiture, d’amis, de reconnaissance, de temps… Et si ces « besoins » n’étaient que des solutions, des moyens pour nourrir nos véritables besoins que sont la sécurité, l’identité, le sens et le plaisir ? Nous vous proposons un exercice d’identification des vrais besoins dissimulés derrière ce qui ne sont finalement que des solutions. Dans la colonne de gauche, vous allez lire des exemples de phrases qui sont des solutions pour un besoin/désir. Essayez de décrypter le véritable besoin caché derrière cette solution et cochez la case du besoin satisfait.
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« J’ai besoin… »
Sécurité
Identité
Sens
Plaisir
D'être augmenté De faire ce que je veux D’un programme précis D'être prévenu à l’avance De faire du sport De tout vérifier De faire confiance à mon entourage D'être aimé De méditer De faire comme je veux De faire du yoga D'être respecté D'avoir du temps D'avoir de l’argent D'optimiser De rire De changer de job D'être seul
Dans le tableau ci-dessous, vous pouvez ajouter quelques expressions qui vous sont familières et vous entraîner à retrouver le besoin caché derrière votre solution ! « J’ai besoin de… »
Sécurité
Identité
Sens
Plaisir
…………………………………… …………………………………… …………………………………… …………………………………… ……………………………………
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Pour chaque phrase, voici le besoin satisfait : « J’ai besoin… »
Sécurité
Identité
D'être augmenté
x
x
De faire ce que je veux
x
D’un programme précis
x
D'être prévenu à l’avance
x
De faire du sport
x
De tout vérifier
x
De faire confiance à mon entourage
x
D'être aimé
x
De méditer
x
De faire comme je veux De faire du yoga
Sens
Plaisir
x
x x
x
x
x
x x
D'être respecté
x
D'avoir du temps
x
D'avoir de l’argent
x
x
x
D'optimiser
x
De rire
x
De changer de job
x
D'être seul
x x
Faire ce travail de discernement permet de prendre du recul par rapport à ce que nous appelons communément nos besoins, de préciser le véritable besoin qui est nourri par nos actions et de nous interroger sur notre véritable désir.
Définir ce qui nous anime vraiment ! Si nos besoins fondamentaux sont clairement identifiés, relativement peu nombreux, universels et reconnus par une majorité de spécialistes, nos désirs, eux, sont infinis ! Tout en étant très personnels dans leur expression, ils se regroupent autour des mêmes principes que
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les besoins, du fait même du lien existentiel qui les unit. L’esprit ne peut émettre de pensée sans un corps qui s’exprime : tout désir d’être humain s’ancre dans un besoin corporel (étapes 4 et 5). Au nom de ces désirs, nous mettons en œuvre une multitude de comportements et nous développons des stratégies que nous avons longuement abordées dans la deuxième partie. Nous avons vu leur utilité mais aussi leurs limites et les dérives qu’elles pouvaient engendrer lorsque nous étions sous stress ou dans l’urgence émotionnelle. Nous vous proposons maintenant de les aborder sous l’angle d’une optimisation de vos comportements et stratégies à plus long terme. Vous exercer à retrouver plus facilement l’équilibre, tel est désormais notre objectif. Tout comme un entraînement de votre respiration vous permet de renforcer votre cohérence cardiaque, un entraînement à nourrir vos besoins/désirs de manière mesurée vous permettra à l’avenir de rester centré en toutes circonstances.
Vers des stratégies plus écologiques pour nourrir nos besoins/désirs Le besoin/désir de Sécurité Notre besoin/désir de sécurité est, rappelons-le, le besoin/désir le plus proche de nos besoins corporels basiques. Comment le reconnaître à travers votre langage ? Vous arrive-t-il de dire : « J’ai besoin d’espace, j’ai besoin d’air, j’ai besoin de faire le point, j’ai besoin d’appui, de stabilité, de confort, je manque de confiance en moi... », ou, au contraire, « J’ai besoin de mouvement, de légèreté, de liberté… » ? Si oui, vous êtes en train d’exprimer un désir de sécurité, qu’il penche du côté de la sûreté ou de la liberté. Votre désir est tout à fait légitime tant qu’il reste mesuré et que vos comportements se manifestent dans les limites explorées au chapitre 8.
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Le témoin d’un besoin de sécurité nourri de manière équilibrée est la confiance. Pour obtenir cette confiance, il est impératif de pouvoir se fier à son corps et à ses sens et d’avoir un corps prêt à fuir. Pour cela, un corps souple et solide sera préférable à un corps sans force ni consistance.
Prendre soin de son corps est le premier pas conscient vers plus de sécurité.
Veiller à la qualité de son alimentation, de son sommeil, de ses moments de détente tout autant que de ses activités sportives, est le gage d’un corps confiant dans ses possibilités d’adaptation. Les recherches diététiques, nutritionnelles et les propositions culinaires sont suffisamment nombreuses pour y trouver ce qui vous convient. N’hésitez pas à tester de manière raisonnable ce qui est proposé en recherchant l’équilibre entre saveur, plaisir et nutriments. Les activités sportives seront également choisies en fonction de votre âge et de vos possibilités. Pratiquez en conscience de l’objectif à atteindre : optimiser votre confiance corporelle.
Les polarités : sûreté et liberté. Revenez à vos habitudes comportementales et regardez si vous faites trop pencher la balance d’un côté ou de l’autre. é Libert
té
Sûre
Si vous constatez que c’est la polarité sûreté qui prend le dessus, vous gagneriez à rééquilibrer les choses en faisant bouger le curseur vers la polarité de la liberté. Peut-être en anticipant un peu moins, en prenant le risque de ne pas tout prévoir : l’improvisation est parfois l’occasion de belles découvertes. Appuyez-vous sur ce que vous avez
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déjà réussi. Procédez par étapes. Et même si vous vous trompez, ou faites des erreurs, c’est un apprentissage qui vous fait progresser. Ne choisissez pas tout de suite des situations à fort enjeu. Testezvous d’abord en prenant un peu de liberté avec votre cadre habituel. Changez de parcours pour vous rendre dans un lieu familier. Imaginez-vous en train de le faire. Sûre
té
Libe
rté
Si, au contraire, vous penchez du côté liberté, avec des risques d’escalade dans la fuite en avant, revenez sur l’utilité d’un cadre, l’intérêt d’avoir des repères sur lesquels vous pouvez vous appuyer. Apprenez à anticiper en visualisant les étapes et le premier pas que vous pouvez faire. Usez de votre créativité pour augmenter votre sûreté tout en préservant votre liberté. Et vous, que choisissez-vous d’ajouter pour vous rapprocher de l’équilibre ? Notez une action que vous pourriez ajouter à vos habitudes et qui vous rapprocherait du côté opposé : …………………………………………………..… ………………………………………………..…………………………………………………..………………… ………………………………..…………………………………………………..………………………………… ………………..…………………………………………………..…………………………………………………..
Sûreté
Liberté
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Le besoin/désir d’Identité Rappelons que le besoin d’identité repose sur la possibilité d’avoir une place au sein d’un groupe, d’être reconnu comme appartenant au groupe et d’y occuper une place spécifique. Le témoin d’un besoin d’identité bien nourri est l’estime de soi. S’estimer, c’est être en mesure d’évaluer ses points forts et ses points faibles, avec bienveillance et justesse. C’est savoir où est sa place, c’est pouvoir s’affirmer, faire valoir sa différence. Dire ce qu’on a à dire, donner son opinion, exprimer ses aspirations, savoir dire « oui », savoir dire « non », prendre le risque d’être apprécié ou d’être rejeté. Cette affirmation de soi passe par la parole et par l’écriture.
La parole que l’on acquiert tout au long de l’enfance et de l’ado-
lescence participe au processus d’identification. Les mots ont pour vocation de définir les choses, ce qu’on voit, ce qu’on entend, ce qu’on est. Parce que parler engage donc son auteur, la parole est parfois difficile à mettre en œuvre.
L’écriture représente à cet égard un bon tremplin vers l’expression
orale. En relatant nos expériences, nos sentiments, ou en imaginant des histoires, nous apprenons à prendre conscience de ce qu’on est, de ce qu’on fait. C’est une belle façon de façonner son identité, de donner de la valeur à notre existence.
L’expression corporelle par la danse ou le théâtre est une autre
façon d’affirmer sa différence tout en nourrissant l’appartenance à une compagnie ou à une troupe.
Les polarités : appartenance et différence.
Vous avez pris connaissance au chapitre 8 des conséquences possibles lorsque le désir d’identité donne lieu à des habitudes comportementales en déséquilibre. Le risque majeur est d’entretenir des ressentis de frustration, de colère, et de déboucher sur des conflits. Conflit d’abord intérieur entre appartenance et différence, conflit larvé ou conflit ouvert avec les autres. Comment rééquilibrer ces deux polarités ?
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Si vous avez trop penché du côté de l’appartenance, il serait bienvenu de valoriser vos qualités, vos succès, de vous encourager à vous affirmer, à donner votre point de vue pour en faire bénéficier le groupe. Affronter les conflits peut aussi être source de progrès, d’évolution vers des solutions mutuellement satisfaisantes. Appuyezvous sur votre sens du contact et votre esprit de convivialité. À l’opposé, un désir d’avoir toujours du succès ou du pouvoir engendre souvent des dérives de domination. Il serait important de vous reconnaître comme différent tout en acceptant que les autres le soient aussi ; de regarder ce que les autres peuvent vous apporter dans un échange gagnant-gagnant ; d’être plus ouvert à la négociation, à la coopération. La diplomatie a des atouts que la lutte n’a pas toujours. En principe, elle fait moins de dégâts. Sachez que la coopération fait partie intégrante du système de survie des individus sur notre planète. Et vous, que choisissez-vous d’ajouter pour vous rapprocher de l’équilibre ? Notez une action que vous pourriez ajouter à vos habitudes et qui vous rapprocherait du côté opposé : …………………………………………………… …………………………………………………………………….…………………………………………………..
Le besoin/désir de Sens Dans le prolongement du besoin de sens, qui nous emmène sur les rivages de la sagesse, de la philosophie, de la recherche, de l’enseignement, mais aussi du bénévolat, de la modestie, le désir « d’avoir toujours » du sens peut nous conduire à l’activisme. Au risque de ressentir encore plus la complexité du monde, d’en rajouter, de la subir ou de tenter de la sublimer. De se réfugier dans un monde idéalisé, de perdre pied ou d’abandonner, voire de disparaître. Sans voir le subtil mouvement permanent entre ordre et chaos, entre néguentropie (force naturelle de cohésion) et entropie (désorganisation liée à la transformation). À force de vouloir l’harmonie partout et toujours, ou d’en faire trop pour nous réaliser, nous risquons le découragement, la déprime ou
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l’isolement suscité par une action frénétique ou forcenée. La dépression d’un côté, le burn-out de l’autre ne sont pas loin. Précisons que le témoin d’un besoin de sens bien nourri est la sérénité ou la sagesse.
Apprenons à ralentir l’esprit, à méditer, sans autre objectif que
de s’observer en train de faire cet exercice. Méditer, c’est tout simplement s’asseoir un instant, chaque jour, pieds bien à plat sur le sol, dos droit étiré vers le ciel, mains posées sur les genoux ou les cuisses. C’est déposer, autant que faire se peut, vos préoccupations avant de démarrer (si cela vous aide, vous pouvez vous imaginer les placer dans un joli coffre). Puis c’est laisser faire le mouvement de la vie dans votre corps, dans votre cœur, dans vos veines, dans vos poumons. C’est se connecter à ce qui se passe au présent, porter son attention à sa respiration dès que les pensées reviennent ; et elles ne manqueront pas de revenir, de moins en moins souvent, jusqu’au jour où… vous n’y penserez plus. Vous pouvez aussi fixer une image, ou la flamme d’une bougie, en laissant flotter votre regard. À l’issue d’une méditation, vous serez surpris de la clarté de votre esprit.
La visualisation créatrice est une autre approche méditative centrée sur un objectif particulier : préparer une conférence, un rendez-vous, réfléchir à un projet, mûrir une hypothèse de travail, envisager un choix, affiner vos désirs, donner du sens. Proposition : installez-vous confortablement et mettez, si vous le souhaitez, une musique que vous aimez. Écrivez le contexte à « travailler » sur une feuille de papier que vous allez relire ensuite silencieusement. Énoncez éventuellement vos hypothèses les unes après les autres et imaginez-vous en train d’agir : laissez-vous porter, laissez-vous guider en posant l’intention de trouver ce qui est juste pour vous, ce qui a du sens pour vous, pour vous réaliser pleinement, pour être en harmonie avec vous-même et avec les autres… Observez ce qui se passe, où vous êtes, ce que vous faites, ce que vous sentez, comment les choses prennent forme… puis imaginez un premier pas, une première action qui vous met sur le chemin de la réalisation de vos désirs. Envoyez de la gratitude à l’univers et ouvrez doucement les yeux pour noter ce qui vous est apparu pendant la visualisation. 166
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Les polarités : harmonie et initiative personnelle.
Rappelons que le désir de sens étant la somme des désirs de sécurité et d’identité, nous allons retrouver des thèmes connus. Ainsi, si vos habitudes penchent trop du côté de l’harmonie à tout prix, en accentuant l’appartenance et la sûreté, il serait utile pour vous de développer pas à pas des actions plus personnelles, d’oser révéler vos talents, tout en continuant à valoriser le partage et la coopération. Si c’est votre initiative personnelle qui se trouve exagérément mise en avant, au risque de vous accrocher à un idéal non partagé, ou de décrocher de votre environnement, revenez doucement vers l’harmonie en resituant vos actions dans un cadre plus large, en insistant sur ce que vous apportez aux autres et en reconsidérant ce qu’ils peuvent vous apporter. Déplacer doucement le curseur vers le centre, quel que soit votre désir, c’est rechercher l’équilibre porteur de confiance, d’estime, de sagesse et de motivation. C’est chercher à concilier la préservation et la croissance, inhérentes à toute forme de vie. Et vous, que choisissez-vous d’ajouter pour trouver l’équilibre ? Notez une action que vous pourriez ajouter à vos habitudes et qui vous rapprocherait du côté opposé : ………………………………………………………… …………………………………………………………………….………………………………………………….. .
Le besoin/désir de Plaisir Tout comme nos cellules sont organisées pour se protéger, s’adapter et croître, nous sommes mus par ce même besoin de croissance et de progrès associé au plaisir que nous procure le mouvement de la vie. Le secret d’un besoin de plaisir bien nourri repose autant sur la conscience du présent que sur un équilibre entre « élan individuel » (ardeur individuelle à progresser, à avancer) et « coopération » (partage de cet élan avec les autres). Votre témoin sera alors le contentement, la satiété que vos actions vous procurent.
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S’accorder des pauses régulières et s’interroger au présent reste
le moyen le plus précieux pour apprécier le juste milieu entre ce qui vous enthousiasme et ce qui vous comble, entre prendre soin de vous et prendre soin des autres, entre une vision égocentrique et une vision allocentrique.
Contempler et contribuer régulièrement à la beauté de notre planète, ses paysages variés, bords de mer, montagnes, savourer les instants joyeux, s’imprégner de l’énergie de nos arbres et de nos plantes, s’émerveiller devant la vie qui s’éveille et s’anime, sont autant d’instants de bonheur à capter et à engranger.
Faire preuve de tendresse et faire l’amour activent le circuit de la récompense et les hormones propices à notre épanouissement.
Les polarités : coopération et élan individuel.
Vous le savez maintenant : alimenter une polarité au détriment de l’autre présente quelques dérives possibles. Ainsi, partager tout, tout le temps, en s’oubliant soi, peut, bien sûr, correspondre à un désir de vie. Consacrer totalement son existence aux autres apporte une grande satisfaction à ceux qui le mettent en pratique. Cela implique des qualités de générosité, d’abnégation, de renoncement et une grande force morale qui ne sont pas à la portée de tous. Mais partager n’est pas seulement donner, distribuer ou diviser. C’est aussi répartir, coopérer, prendre part ou contribuer, par exemple, à l’harmonie, au bien-être et à l’évolution de son environnement. Cela demande de l’énergie que vous pouvez entretenir en prenant soin de vous, en vous ménageant des moments personnels de ressourcement. À l’opposé, si vous ne pensez qu’à vous, à votre bien-être, à vos ressources, à la réalisation de tous vos projets, à votre réussite personnelle – qu’elle soit physique, matérielle ou intellectuelle –, vous oubliez ce que vous devez au monde qui vous entoure, ce que d’autres ont créé ou pensé avant vous, vous oubliez finalement une part de vous-même qui est en contact permanent avec son environnement.
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François Flahault, philosophe et anthropologue français, fait l’hypothèse que la société précède l’individu, même si elle semble aller à l’encontre de nos tendances individualiste actuelles. Encore une fois, la justesse est dans l’équilibre, fragile par définition, entre les deux polarités du désir. « Où mettre le curseur ? » « Quel premier petit pas suis-je en mesure de faire ? » N’allons pas trop vite, au risque de réveiller notre cerveau vigile. Tâtonnons, testons, essayons… Apprenons en jouant. Apprenons en faisant des erreurs. Tout un programme qui n’est pas encore très fréquent dans les écoles, ni dans les entreprises. Apprenons aussi en coopérant, en écoutant les autres et en les observant, eux qui sont tout aussi fragiles, vulnérables et fatigués que nous, mais également déterminés, impatients ou joyeux, empêtrés, comme nous, dans leurs habitudes, leurs maladresses, leurs quêtes et leur désir d’exister coûte que coûte… C’est ce lien à l’autre que nous vous proposons d’explorer maintenant. Lorsque nous sommes en contact avec des proches – ou des inconnus – qui ont peur, qui sont en colère ou abattus, nous sommes souvent tentés par des attitudes ou des comportements contre- productifs. Voici donc quelques façons éprouvées et efficaces d’aider des personnes émues et de mieux communiquer avec elles.
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Chapitre 11
Être présent aux autres « Être soi-même implique l’interdépendance avec les autres 1. » « En cherchant à connaître l’autre avant de lui parler, on apprend à se connaître soi-même : à voir de quoi on est capable, de quelle maîtrise on peut faire preuve dans son rapport à l’autre. C’est en connaissant l’autre que l’on se connaît soi-même, c’est en analysant après coup l’échange, le dialogue, que l’on met au jour les mécanismes dont nous sommes le jouet2. » Être présent aux autres nécessite d’abord d’être présent à soi-même. Une rencontre, un échange, une conversation, une réunion, une négociation sont des situations qui convoquent souvent l’émotion. Celle de l’autre, la vôtre ou les deux. Désormais, vous savez vous reconnaître ému. Vous avez identifié votre système d’alarme. Ses premiers signes n’ont plus de secret pour vous. Vous avez même appris à vous récupérer dans l’urgence avant d’accueillir l’émotion de l’autre. Si vous n’arrivez pas encore à identifier rapidement ce qui se passe en vous, à le nommer, à l’identifier sans jugement et à le mettre provisoirement de côté, il vous sera difficile d’être dans une totale ouverture à l’autre. Vous pourrez bien sûr laisser votre réactivité opérer si votre émotion est trop forte, mais 1
François Flahault, L’Homme, une espèce déboussolée, Fayard, 2018.
2 Pr. Jean-Michel Oughourlian, Optimisez votre cerveau, Plon, 2019.
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l’objectif à terme est bien d’apprendre à la réserver ou à l’oublier le temps de l’échange, tout en ayant conscience du processus en cours qui vous appartient. Nous verrons si l’exprimer est envisageable dans certaines situations. Pour l’instant, apprenez à vous mettre en pause !
Votre posture face à l’autre Si la rencontre est programmée à l’avance, vous pouvez vous préparer avec quelques exercices de respiration, un peu de calme et d’ouverture : soyez dans la curiosité de cet échange et dans la découverte du moment présent. Si la rencontre est fortuite et que votre interlocuteur est ému, vérifiez d’abord qu’il vous est possible d’aller plus loin dans l’échange (en cas de besoin, reportez-vous à la page 152 pour vous récupérer dans l’urgence). Soyez dans l’écoute attentive des mots, observez le visage, les gestes et les mouvements du corps de votre interlocuteur. Ayez présentes à l’esprit les étapes du mécanisme et soyez convaincu que son émotion parle de lui et lui appartient.
Observer et écouter ! Votre interlocuteur présente-t-il des signes d’anxiété, de contrariété, de fatigue, d’excitation ? Est-ce qu’il s’agite, est-ce qu’il râle, est-ce qu’il pleure, ou est-ce qu’il est complètement excité ? Éprouve-t-il de la peur, de la colère, de la tristesse ou de la joie ? Tâchez d’identifier son émotion en vous fiant aux signaux qui émanent de lui pour pouvoir vous adapter, développer votre empathie et l’accompagner dans la satisfaction de son besoin.
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Repérer les émotions de votre interlocuteur pour mieux communiquer La peur Les signes extérieurs de la peur Repérer la peur chez l’autre est parfois un exercice difficile tant elle peut être intériorisée, à peine exprimée par le corps et peu visible. Un visage qui se fige, une torsion des mains, une légère agitation des yeux ou au contraire une grande fixité, quelques impatiences dans les pieds ou des doigts qui tapotent sur une table... La peur se repère plus visiblement par l’agitation : la personne a envie de bouger, se lève, va vers la fenêtre ou la porte et revient. Elle se met à déplacer des dossiers sur son bureau, comme si elle cherchait quelque chose. À l’opposé, elle peut rester figée sur son siège, ne plus bouger, ne rien dire. Les mots de la peur Soyez attentif au vocabulaire de votre interlocuteur. Quand la peur est en lien avec la polarité sûreté du besoin de sécurité, les mots qui en parlent relèvent des champs lexicaux du souci (« Un souci de plus… »), de la crainte (« Je crains que… »), de l’inquiétude (« C’est inquiétant… »), de l’affolement (« C’est affolant… »), du doute (« Je doute de… »), de la désorientation (« Je suis perdu… »), d’une anticipation négative (« Je ne vais pas y arriver, je n’ai pas le temps, cela va trop vite… »). Quand la peur est en lien avec la polarité liberté du besoin de sé curité, les mots qui en parlent s’inscrivent dans les champs lexicaux du manque de liberté (« J’ai trop de contraintes, je suis forcé de, on m’oblige à… ») et du manque d’espace ou d’air (« J’étouffe ici, je manque d’air… »).
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Identifier la fuite dans les habitudes comportementales Si l’émotion de peur s’est installée de façon durable chez la personne, c’est dans ses comportements de fuite que vous pourrez l’identifier. Est-ce qu’il lui arrive souvent de douter, de mentir, de bafouiller, de s’absenter facilement, de vouloir tout contrôler, de refuser le changement (polarité sûreté) ou, au contraire, d’esquiver, de changer de sujet, de procrastiner (« Ça peut attendre demain ! »), d’improviser, d’arriver continuellement en retard, de bouger beaucoup (polarité liberté) ? Quelques points clés en lien avec la fuite pour vous guider dans votre repérage : Besoin de Sécurité Polarité sûreté
Polarité liberté
Peurs de…
D'être perdu, de mal faire, faire le mauvais choix, se tromper, rater quelque chose, d'arriver en retard, de changer ses repères, bouger…
D'être contraint, être arrêté, attaché, être en panne, être rattrapé, stoppé, immobilisé…
Habitudes
Être toujours sûr au risque de… Se figer, refuser le changement, tout vérifier, anticiper en permanence
Rester toujours libre au risque de … S’agiter, bouger, survoler, esquiver, mentir, avoir cent idées à la minute
comportementales en lien avec la fuite
Attitudes inappropriées face à une personne qui a peur et qui fuit Une fois que vous avez identifié que la personne a peur, vous savez que son besoin de sécurité n’est pas loin ! La première tentation serait de chercher à la rassurer : « Je vois que tu as peur, mais tu n’as aucune raison d’avoir peur. Tu as déjà réussi dans telle ou telle occasion. Tu vas y arriver, c’est sûr ! Ne t’inquiète surtout pas ! » Votre interlocuteur va penser qu’il a bien raison d’avoir peur puisque vous cherchez à le rassurer : vous prenez alors le risque de verrouiller son système de défense. Si vous avez en face de vous un interlocuteur qui nourrit son besoin de sécurité dans sa polarité liberté, il ne comprendra pas votre remarque
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puisqu’il est persuadé de ne pas avoir peur. En revanche, lui n’aimerait pas qu’on cherche à le contraindre, à lui imposer des normes. Il n’aimerait pas que vous lui disiez « Arrête de bouger ! », « Est-ce que tu pourrais te concentrer cinq minutes sur… » ou encore « C’est impératif que tu sois à l’heure à cette réunion ! ». Plus vous cherchez à le retenir ou à l’attraper, plus il se dira qu’il a raison de bouger ! Tentation face à une personne qui a peur Rassurer
Contraindre
ne fait que justifier
ne fait que justifier
la peur
la fuite
Risque = verrouiller le système de défense
Je me fige car j’ai peur, donc plus on me rassure, plus j’ai raison d’avoir peur !
Je m’agite par peur d’être contraint, donc plus on cherche à me contraindre, plus je m’agite !
Conclusion Ne pas rassurer une personne en fuite impossible
Ne pas contraindre une personne en fuite en avant
Attitudes appropriées face à une personne qui a peur et qui fuit Accueillir une personne qui a peur consiste d’abord à l’écouter avec une juste distance, une distance empathique qui ne soit ni sympathique (qui vous pousserait à dire « Comme c’est effrayant »), ni apathique (« Je ne vois pas pourquoi vous avez peur »), encore moins antipathique (« C’est nul d’avoir peur »). Aidez-la à revenir aux faits, à ce qui fait danger ou obstacle pour elle. Identifiez avec elle de quel côté de la polarité elle se situe (sûreté ou liberté). Accompagnez-la dans sa recherche de ce qu’elle pourrait ajouter à ce qu’elle fait déjà dans le but de retrouver un peu d’équilibre.
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Si elle « penche » du côté de la sûreté, vous pouvez lui rappeler son sens de l’organisation, de l’anticipation, l’encourager à oser, à prendre des risques mesurés, à faire autrement, à tâtonner, à s’autoriser à faire des erreurs (c’est ce qui permet d’apprendre et d’évoluer). Encouragez-la à sortir de temps à autre de son cadre habituel, en changeant une habitude, un trajet. Proposez-lui un espace de liberté où elle pourra s’exercer sans risque. Un projet ambitieux peut être découpé en sous-projets ou en étapes intermédiaires dimensionnées de façon à être réalisables plus facilement. Accompagnez-la dans la rédaction de son plan d’action. Si elle « penche » du côté de la liberté, vous pouvez vous appuyer sur sa créativité pour redéfinir le cadre avec elle en reprécisant son rôle, ses tâches et ce qu’on attend d’elle. Il est important de lui rappeler l’utilité d’une obligation ou d’une procédure nécessaire à sa sécurité, de lui donner des informations fiables, de faire preuve de transparence à son égard. Restez aussi ouvert à ses propositions, ses idées et restez présent en échangeant régulièrement avec elle.
La colère Les signes extérieurs de la colère Repérer la colère chez l’autre est en apparence aisé. La personne se met à parler fort, à crier, à serrer les poings, à accuser en pointant l’index. Le torse est bombé, les épaules redressées, la respiration forte, les gestes rapides et saccadés, les mâchoires sont serrées, les joues rougissent, le corps est en tension. S’il s’agit d’une colère froide, toutefois, la tension est moins visible : le visage pâlit, les mâchoires se serrent, les doigts se crispent sur la table ou autour d’un stylo, les lèvres se pincent... Les mots de la colère Quand la colère est en lien avec la polarité différence du besoin d’identité, les mots qui en parlent sont : agacement (« Il/elle m’agace… »), énervement (« Il/elle m’énerve… »), exaspération (« Il/elle m’exaspère »), rage (« J’enrage »), furie (« Je suis furieux »), jugement
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(« Tous des nuls »), accusation (« Ils m’en veulent »), compétition (« Tu vas voir ce qui l’attend »), vengeance (« Je n’ai pas dit mon dernier mot »). On peut entendre des phrases impératives, autoritaires : « Tu feras ce que je te dis », « C’est comme ça et pas autrement », « Jamais de la vie… », « Ça ne va pas se passer comme ça », des jugements : « Il est nul… ridicule… mauvais… incapable… idiot… stupide… bon à rien… incompétent ». Quand la colère est en lien avec la polarité appartenance du besoin d’identité, les mots qui en parlent sont : frustration (« Je ne suis pas entendu »), conflit (« Je déteste les conflits »), allégeance (« Il a peutêtre raison, c’est son droit »), soumission (« Il est comme ça, il faut s’y faire »), offense (« Quand même, il abuse un peu »), dépit (« Qu’est-ce que vous voulez que je réponde à ça ? »), bouderie (« Je ne dirai rien »)… Identifier la lutte dans les habitudes comportementales Si la colère s’est installée de façon durable chez la personne, c’est dans ses comportements de lutte ouverte ou rentrée que vous pourrez l’identifier. Lui arrive-t-il souvent d’être extrêmement directif, impatient, agressif, de vouloir toujours avoir le dernier mot, de crier, de faire du chantage, d’être en compétition permanente ? Ou encore de vouloir trouver des solutions très vite, de céder facilement, de laisser faire ou de se taire ? Rappelons ici les mots-clés en lien avec la lutte qui vous guideront dans votre repérage. Besoin d’Identité Polarité Appartenance Peurs… Habitudes comportementales en lien avec la lutte
Polarité Différence
D'être rejeté, mis de côté, oublié, ignoré, abandonné
D'être dissous, commun, conforme De disparaître dans la foule
Rester dans l’appartenance au risque… D'abandonner son point de vue De se taire, ravaler sa colère De fuir les conflits
Conserver sa différence au risque… De dominer, confronter, imposer, injurier, exiger, D'entrer en conflit, argumenter sans fin
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Attitudes inappropriées face à une personne qui est en colère et en lutte Une fois que vous avez identifié que la personne est en colère, vous savez que son besoin d’identité n’est pas loin ! Si vous-même êtes impacté, une première tentation pourrait être de lui répondre du tac au tac, de la contrer, la contredire : « Tu as tort », de la juger : « Tu es trop colérique, tu es dangereux » ou encore de chercher à la maîtriser. Vous pourriez également vouloir calmer le jeu : « Tu n’as pas à t’énerver comme ça. » Si la colère est froide, vous pourriez faire comme si vous ne l’aviez pas vue, l’ignorer, l’écarter ou vous entendre dire : « Vous êtes au-dessus de ça, n’est-ce pas ? » Tentation face à une personne en colère Ignorer ou négliger
Contredire ou dominer
l’impuissance
la lutte
ne fait que justifier
ne fait que justifier
Risque = verrouiller le système de défense
Je lutte pour maîtriser la menace, donc… plus on me contredit, plus je lutte !
Plus on m’ignore, plus je valide mon impuissance à me (faire) reconnaître.
Conclusion Ne pas ignorer une personne en lutte impossible
Ne pas contredire une personne en lutte ouverte, efficace
Attitudes appropriées face à une personne qui est en colère et en lutte Sauf colère agressive vous mettant en danger (l’évitement ou la fuite est alors la meilleure solution), il faut prendre le temps d’accueillir la colère en écoutant deux fois plus que d’habitude. Écouter, écouter, 178
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encore écouter… c’est reconnaître la personne dans sa difficulté, lui accorder de la place. Si elle se sent entendue, la tension va obligatoirement baisser. Si cela ne suffit pas à faire baisser la pression, proposez-lui de revenir plus tard. Identifiez ensuite la part juste de son discours et reconnaissez-la. Cela ne veut pas dire que vous êtes d’accord avec l’ensemble de son propos. Revenez aux faits et à ce qui lui apparaît comme menaçant. Décodez avec quelle polarité elle a tendance à nourrir son besoin : appartenance ou différence ? Cherchez avec elle ce qu’elle pourrait ajouter pour recouvrer un peu d’équilibre. Si elle penche du côté de l’appartenance, vous pouvez l’orienter vers la polarité opposée en la valorisant prudemment et en encourageant sa différenciation : lui faire prendre conscience de ses capacités, de sa valeur, s’appuyer sur son potentiel, ses succès. Lui rappeler le chemin déjà parcouru peut l’encourager à s’exprimer, à s’affirmer, à se différencier, à tenir son point de vue face à l’autre et contribuer à son développement. Valoriser les débats et les discussions, montrer que les conflits peuvent être source de solutions nouvelles et mutuellement satisfaisantes. Si elle penche du côté de la différence, vous pouvez l’orienter vers la polarité opposée en valorisant sa différence tout en mettant en avant les bénéfices du partage. Reconnaître sa différence, la valoriser tout en lui rappelant les avantages qu’elle peut aussi retirer de l'échange. Faites-lui prendre conscience des conséquences de ses actes pour la relation, aidez-la à accepter les autres en étudiant toutes les solutions possibles sans perdant. Vous pouvez l’amener à développer tact et diplomatie, à assouplir ses exigences, à être plus ouverte à la négociation, à écouter davantage.
La tristesse Les signes extérieurs de la tristesse La tristesse se repère à une apparence de fatigue, d’abattement. Le visage est comme tiré vers le bas, avec un regard vide, sans éclat et des paupières tombantes, la poitrine est rentrée, les épaules
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affaissées, la voix est faible. La personne semble sans ressort, à plat, comme plombée. Elle sourit peu ou difficilement. Elle semble absente. Les mots de la tristesse Quand la tristesse est en lien avec la polarité harmonie du besoin de sens, les mots utilisés sont : résignation, fatalisme (« C’est comme ça, c’est la vie… »), mélancolie, nostalgie (« C’était mieux avant… »), peine (« Ça me fait de la peine… »), plainte (« C’est toujours à moi que ça arrive… »), sacrifice (« Malgré tout ce que j’ai fait pour eux… »), cafard (« J’ai le blues… »), déprime, dépression (« Je suis déprimé… »), accablement (« Je n’en peux plus… »), apathie (« Je préfère rester couché »)… Quand la tristesse est en lien avec la polarité initiative personnelle du besoin de sens, les mots utilisés sont : découragement (« Je suis démotivé, je laisse tomber… »), isolement (« Je me sens seul, on me laisse tomber... »), plainte (« À quoi ça sert ? … »), incompréhension (« Ils ne comprennent rien… »), impuissance (« Je suis fatigué de me démener, de me battre en vain… »), désarroi (« C’est trop compliqué… »). Identifier le repli dans les habitudes comportementales Si la tristesse s’est installée au long cours, c’est le repli qui s’établit en prenant la forme de comportements de gentillesse excessive, de sacrifice, de dévalorisation, de résignation, de soumission, de retrait, d’absence prolongée. À l’autre extrême, vous pourrez observer des comportements d’engagement démesuré, d’idéalisation excessive, de distanciation, d’isolement, de retranchement, de fermeture. Besoin de Sens Polarité Harmonie
Polarité Initiative personnelle
Peurs… Habitudes comportementales en lien avec le repli
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D'être repéré, mis en avant
D'être récupéré, façonné, banal, ordinaire…
Vouloir l’harmonie au risque… De se sacrifier, se résigner, renoncer, D'être fataliste, hypertolérant
Vouloir se réaliser au risque… De s’épuiser, se déconnnecter, De s’isoler, idéaliser
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Attitudes inappropriées face à une personne qui est triste et en repli Lorsque la tristesse fait suite à un deuil, une perte, nous nous sentons parfois si démunis, gênés ou malheureux, que nous cherchons à éviter la rencontre. Tant que nous ne sommes pas prêts à accueillir cette tristesse, la fuite ou le repli sont parfois préférables à un excès de compassion. Nous pouvons aussi manifester un trop-plein d’empathie et être tentés d’évoquer notre propre expérience. Mais si la tristesse est liée à un manque de sens et d’harmonie, la tentation est grande de vouloir consoler la personne en la valorisant, en la mettant en avant. À l’inverse, si son abattement et son repli sont suscités par un débordement d’activités, que vous la voyez proche du burn-out, ou s’isoler dans un idéalisme démesuré, vous pouvez être tenté de vouloir la freiner ou la faire revenir dans la communauté.
Tentation face à une personne en repli Mettre en avant
Récupérer, freiner
ne fait que justifier le
ne fait que justifier son
renoncement à être soi
isolement
Risque = verrouiller le système de défense
Je m’isole pour passer inaperçu, plus on cherche à me freiner ou à me récupérer, plus je m’éloigne et m’isole.
Je devrais agir pour moi mais je n’y arrive pas, et plus on me met en avant, plus je culpabilise.
Conclusion Ne pas mettre en avant une personne en repli inefficace
Ne pas récupérer ou freiner une personne en repli efficace
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Attitudes appropriées face à une personne qui est triste et en repli L’écoute reste la posture appropriée face à une personne découragée ou abattue. Même si la rencontre est jalonnée de longs silences. Être présent, se montrer chaleureux ou garder le silence, est souvent apprécié. Vous pouvez tenter de revenir aux faits et identifier avec elle ce qui lui paraît compliqué, chaotique, incertain. Entre harmonie et initiative personnelle, quelle polarité a-t-elle tendance à privilégier ? Si elle se soucie exagérément d’harmonie, rappelez-lui que son sens des autres, son dévouement seront plus justes si elle se soucie aussi d’elle-même et de ses projets. Lui faire prendre conscience que révéler ses talents, ses valeurs et son point de vue est important, même si parfois cela peut menacer l’harmonie du groupe. À l’opposé, faire exclusivement pour soi a un impact sur l’harmonie du groupe. En s’appuyant sur son sens de l’initiative, vous pourrez amener votre interlocuteur à comprendre qu’il peut contribuer à la cohésion d’un groupe, à la création d’une vision inspirante pour sa communauté. Resituer son action dans un cadre plus large lui permettra, par exemple, d’inclure plus facilement les autres dans un processus de décision ou un projet. Cela l’aidera également à donner du sens à sa vie de manière plus complète.
La joie Les signes extérieurs de la joie Faciles à reconnaître, les signes extérieurs de la joie ! Le visage est tout sourires, le regard est vif, éveillé, les joues s’animent, la voix se fait chantante, le corps est vibrant, détendu, souple. Il s’étire vers le haut. Les bras se déploient, les mains s’ouvrent. La joie se déploie comme une onde bienfaisante en soi et autour de soi. À la fois élan individuel et coopération, elle nourrit le besoin de plaisir et d’expansion de tout être humain.
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Les mots de la joie Quand la joie s’exprime, c’est le besoin de plaisir qui est nourri et les mots qui en parlent sont : émerveillement (« C’est merveilleux »), enthousiasme (« C’est super, géant, exaltant ! »), optimisme (« Tout va bien »), bonheur (« Quel bonheur ! »), euphorie (« C'est épanouissant, je suis euphorique »), zèle (« C’est excitant ! »), accomplissement (« Quelle prouesse ! quel exploit ! quel triomphe ! quelle apothéose ! »). Lorsque la joie est en lien avec la polarité élan personnel du besoin de plaisir, le « je » reste individuel : « Je suis heureux, passionné, emballé… », « Je jubile, je kiffe… » Quand c’est la polarité coopération qui s’exprime, le « je » se fond dans le « on » ou le « nous » : « On s’amuse, on s’éclate », « Nous sommes comblés, contents, émerveillés, fiers ». Identifier la captation dans les habitudes comportementales La joie est une émotion plutôt bien accueillie car elle n’est pas perçue comme un problème ! Et pourtant, l’excès de joie ou l’injonction à la ressentir peut engendrer des difficultés personnelles ou relationnelles. Si la joie ou le plaisir sont devenus une nécessité existentielle, voire une addiction, vous pourrez le repérer dans les comportements de votre interlocuteur. Lorsqu’elle penche du côté de la polarité élan individuel, la personne s’exige d’être toujours enjouée, en forme, de bonne humeur, curieuse, courageuse, entreprenante, enthousiaste, passionnée, prête à l’action. Et lorsqu’elle penche vers la polarité coopération, l’enjeu consiste à rester accueillante, souriante, prévenante, amicale, généreuse, altruiste...
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Besoin de Plaisir Polarité Coopération
Polarité Élan individuel
Peurs… Habitudes comportementales en lien avec la captation
D'être égoïste, isolé, diminué De se rencontrer soi
D'être défaillant, désenchanté… De stagner
Vouloir faire ensemble au risque… D'envahir l’espace, simuler la bonne humeur, l’optimisme, devenir opportuniste
Avancer avec alacrité au risque… De s’emballer, s’entêter, devenir illuminé, utopiste, se mettre dans sa bulle, décrocher de la réalité
Attitudes inappropriées face à une personne en excès de captation Lorsque la recherche de plaisir est exacerbée au point de devenir addictive, il serait imprudent de chercher à la stopper brutalement. Un sevrage est toujours difficile et il est urgent d’identifier d’abord le bénéfice retiré de cette addiction ou le manque qu’elle vient combler. Si l’addiction de votre interlocuteur repose sur une dépendance aux autres, vouloir le ramener à sa propre réalité ne fera que pointer sa peur d’être vide, seul et incomplet. Il risque de redoubler d’efforts pour coopérer et être généreux avec les autres. À l’opposé, une addiction égocentrée, qu’elle soit tournée vers la réussite, le pouvoir, ou qu’elle soit alimentaire, liée aux drogues, sexuelle, sportive ou digitale, suscite souvent un isolement et un décrochage avec la réalité. Tenter de remettre une personne dépendante dans la réalité factuelle risque de renforcer sa peur d’être désenchantée, de la conforter dans son mécanisme et de la figer dans sa bulle addictive.
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Tentation face à une personne en excès d’ouverture et d’optimisme Ramener la personne à ellemême, à sa propre réalité
Ramener la personne à la réalité factuelle ne fait que
ne fait que justifier sa peur
justifier sa peur de stagner
d’être vide
Risque = verrouiller le système de satisfaction
Je me mets dans ma bulle pour rester utopiste, donc plus on cherche à me ramener dans une réalité factuelle, plus je cherche à m’éloigner !
Je m’efforce d’être bienveillant, généreux pour les autres, donc plus on cherche à me ramener à ma propre réalité, plus j’ai raison de faire des efforts !
Conclusion Ne pas ramener à sa propre réalité une personne qui a peur du vide
Ne pas ramener à la réalité factuelle un utopiste
Attitudes appropriées face à une personne en excès de captation Participer à son enthousiasme, partager son bonheur lui donneront confiance dans votre bienveillance à son égard. Vous pourrez ensuite vérifier avec elle si son désir de plaisir est compatible avec la réalité qu’elle pourrait éventuellement refuser ou écarter. En identifiant la polarité nourrie par ses habitudes comportementales, vous chercherez avec elle comment ajouter une action qui permettra un rééquilibrage entre coopération et élan individuel. Si votre interlocuteur privilégie le partage, l’altruisme, la coopération en négligeant sa propre personne, vous pouvez lui faire prendre conscience des opportunités de récompense personnelle présente dans chaque situation. Valorisez le fait que se récompenser est un
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moteur, voire un carburant précieux qui l’aidera à poursuivre ses actions solidaires et généreuses. Voyons maintenant comment rétablir l’équilibre si la polarité favorisée est l’élan individuel. Tout être a besoin des autres et cette conscience n’est pas toujours activée dans nos sociétés individualistes. Faire découvrir le bénéfice personnel, l’enrichissement que chacun peut retirer de la coopération procure une grande satisfaction aux parties prenantes. Proposer de l’expérimenter pas à pas facilitera son acceptation et son intégration progressive.
Ouvrir aux joies de la coopération Il est souvent plus facile de s’entraîner à partir d’une situation qui ne nous concerne pas. Aussi, nous vous proposons de relever dans la situation suivante ce qui permet à Tim de recouvrer son équilibre. Tim, 7 ans, est dans sa chambre en train de jouer avec ses petites voitures. Son frère Tom, 5 ans, entre et lui prend une voiture. Tim hurle à son frère : « Rends-la moi tout de suite ! » Son frère sort en courant. Tim est furieux et descend voir sa mère en criant et en pleurant. –– Qu’est-ce qui se passe ? –– Je jouais avec et Tom me l’a pris. –– Tu jouais et Tom t’a pris quelque chose ? –– Oui, il m’a pris ma voiture. –– Il t’a pris ta voiture ? –– Oui, je jouais avec, et je la veux, c’est mon jeu. –– Tu jouais avec et tu la veux ? –– Oui, il m’embête toujours et ça m’énerve. –– Tu te sens énervé quand Tom te prend ta voiture ? –– Oui ! J’ai envie de le frapper. –– Quand tu te sens énervé, c’est comment ?
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–– Ben j’ai envie de le frapper. –– Quand tu as envie de le frapper, c’est comment dans ton corps ? –– Je suis tendu comme si j’allais le frapper avec mes poings. –– Tu te sens tendu comme si tu allais frapper avec tes poings ? –– Oui et ça chauffe à l’intérieur. –– C’est chaud à l’intérieur ? –– Oui, c’est énervé, brûlant. –– Énervé et brûlant ? –– Oui. –– C’est toujours dans tes mains ? –– J’ai aussi mes joues qui se gonflent comme un chat hérissé. –– Les joues gonflées comme un chat hérissé ? –– J’ai l’impression d’être un chat qui sort ses griffes. –– Et si tu me montrais comment est un chat hérissé qui laisse sortir ses griffes… –– Je me sens mieux maintenant. J’ai moins chaud et je me sens plus calme. –– Tu veux boire un verre d’eau ? –– Oui, et je vais aller demander à Tom s’il a encore besoin de ma voiture… ou s’il veut jouer avec moi…
Être présent aux autres
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Chapitre 12
Accostage en douceur « Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage 1… » Enrichi de votre lecture et de la pratique proposée au fil des pages, prenez le temps de répondre à quelques questions pour mesurer l’évolution de vos connaissances du processus émotionnel. Rassemblez ce que vous souhaitez conserver de votre lecture, de vos découvertes, de vos expérimentations. Observez l’évolution de votre connaissance générale et personnelle, et osez poser une première action pour innover.
Mesurer l’évolution de vos connaissances : cibler le processus émotionnel Pour chacune des 12 phrases figurant dans ce tableau, nous vous invitons à repérer et à noter dans la colonne vierge le chiffre qui correspond le mieux à votre réponse :
1
Joachim du Bellay, Les Regrets, 1558.
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0 = je ne connais pas ces notions 1 = non, jamais 2 = oui, très difficilement 3 = oui, difficilement 4 = oui, facilement 5 = oui, très facilement
P1. Dans une situation donnée, j’arrive à distinguer ce qui déclenche une émotion chez moi. P2. Je reconnais que mes perceptions sont partielles et filtrées. P3. Je sais distinguer ce qui relève des faits de ce qui relève de mon interprétation des faits. P4. J’arrive à repérer les modifications physiologiques qui témoignent de mon état émotionnel. P5. Je sais nommer l’émotion que j’éprouve : peur, colère, tristesse, joie. P6. J’arrive à différencier ma sensation corporelle de mes pensées. P7. J’arrive à repérer lorsque mon comportement est réactif. P8. J’arrive à identifier quelle est ma réaction : fuite, lutte, repli, captation. P9. Lorsque je réagis, je sais identifier le besoin que je nourris dans l’urgence de ma réaction. P10. Lorsque je réagis, je sais discerner la polarité de mon besoin. P11. Je reconnais le bénéfice immédiat de ma réaction de défense. P12. Lorsque je suis ému, je sais m’appuyer sur le message de l’émotion pour agir plus en conscience. Total
Vous pouvez retourner à la page 44 pour comparer vos totaux.
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Poser un premier petit pas Pour équilibrer les deux plateaux d’une balance, il est nécessaire d’ajouter quelque chose sur le plateau le plus léger. Équilibrer les polarités de nos besoins revient un peu au même ! Dans les tableaux suivants, nous vous proposons de noter une action – facile à mettre en place – du côté de la polarité à renforcer. Ce que je peux ajouter facilement pour satisfaire au quotidien mon besoin de… sécurité côté sûreté
côté liberté
Ce que je peux ajouter facilement pour satisfaire au quotidien mon besoin de… identité côté appartenance
côté différence
Ce que je peux ajouter facilement pour satisfaire au quotidien mon besoin de… sens côté harmonie
côté initiative personnelle
Ce que je peux ajouter facilement pour satisfaire au quotidien mon besoin de… plaisir côté coopération
côté élan individuel
Assurez-vous que les actions envisagées sont à la fois réalistes et acceptables pour vous et votre entourage. Si tel est le cas, il vous sera facile de les mettre en œuvre. Gardez à l’esprit que l’évolution se fera progressivement, mettant parfois votre patience à l’épreuve… Vous trouverez en annexe des outils qui vous permettront de garder le cap dans votre vie quotidienne.
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Tel Candide, œuvrez à cultiver votre jardin intérieur. Restez persuadé que chaque petit pas ouvre un nouveau chemin. Vivez-les comme une expérience, avec curiosité et bienveillance.
L’Éclaireur éclairé Notez ici ce que vous souhaitez conserver de votre lecture, de vos découvertes, de vos expérimentations :
e
ait je souh Ce que retenir
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Épilogue « Être n’est pas un état, c’est une activité1. » Le langage des émotions n’a maintenant plus de secret pour vous. Vous avez découvert pas à pas leur utilité et leur puissance. Les besoins vitaux que vos comportements réactifs viennent nourrir dans l’urgence se sont révélés à vous. Vous savez désormais que ces besoins intimes, inscrits au plus profond de vous-même, peuvent se transformer en désirs absolus, voire tyranniques. Ce que vous faites pour les satisfaire contribue au développement de qualités mais présente aussi des limites et le risque de se transformer en comportements conditionnés. Ces automatismes se révèlent efficaces, ils font gagner du temps mais, faute de remise en question, ils finissent par entretenir et renforcer ce qu’ils étaient censés effacer, à savoir vos peurs, vos ressentis et vos ressentiments. Ils colorent vos représentations, orientent vos perceptions et vous enferment dans des habitudes néfastes. Comprendre l’importance des émotions dans nos prises de décisions, décoder les premiers signaux de réactivité et le besoin à satisfaire permet d’arriver à distinguer ce qui nous appartient de ce qui appartient à l’autre, de développer confiance, estime et affirmation. Comme nous l’avons vu, deux voies s’offrent à vous pour apprivoiser et coopérer avec vos émotions. La voie corporelle, lorsque quelque chose vous touche : il s’agit alors d’identifier ce qui fait choc (un mot, un son, une attitude), d’observer ce qui se passe dans votre corps et ce qui vous manque, ce qui apaisera aussitôt votre réactivité. Et la voie cognitive, à tout moment : repérer vos habitudes comportementales (paroles, pensées, actions) et identifier ce que cela vient
1
François Flahault, L’Homme, une espèce déboussolée, op. cit.
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compenser. Vous pourrez ainsi ajouter une action en conscience pour trouver un alignement et vous affirmer. Nous savons que la lecture d’un livre n’est qu’un début. Nous avons souhaité vous inciter à découvrir votre propre processus au fil des pages. Nous vous invitons à poursuivre en décryptant les situations déstabilisantes après coup. Vous trouverez en annexe de quoi vous y aider. Entraînez-vous avec patience et bienveillance. Faites confiance à la plasticité de votre cerveau qui sait trouver de nouvelles voies si vous lui en offrez l’opportunité. Avec la pratique, vous développerez vos compétences en intelligence émotionnelle et vous vous sentirez plus aligné face aux situations complexes. Vous avez maintenant tous les atouts en main pour accueillir plus sereinement votre vitalité, et celle de votre entourage : les bas comme les hauts, les coups de tonnerre comme les rayons de soleil. Nous vous souhaitons bon vent et belles croisières sur la mer des émotions !
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Remerciements Nous tenons à remercier chaleureusement : Catherine Aimelet-Périssol et Sylvie Alexandre-Rochette, pour nous avoir transmis leurs connaissances et leur expérience qui nous ont permis d’apprivoiser et d’aimer nos émotions. Nos guides spirituels respectifs, qui nous accompagnent depuis toujours avec présence et discrétion. Nos maris, nos enfants, pour leur amour et leur patience. Véronique, Roger, Jacques, Myriam, Juliette et Sophie, relecteurs attentifs et exigeants. Tous les praticiens de la Logique émotionnelle, pour leur enthousiasme. Tous les scientifiques et chercheurs qui contribuent à la découverte de l’être humain. Notre éditeur et notre directrice de collection pour leur confiance. Les personnes que nous avons accompagnées et formées. Vous, chers lecteurs, pour avoir partagé avec nous vos émotions !
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Bibliographie et sitographie • Aimelet-Périssol Catherine, Comment apprivoiser son crocodile, Pocket, 2007. • Aimelet-Périssol Catherine et Aimelet Aurore, Émotions, quand c’est plus fort que moi, Leduc.s éditions, 2017. • Chneiweiss Hervé, Notre cerveau, L’iconoclaste, 2019. • Damasio Antonio, L’Ordre étrange des choses, Odile Jacob, 2017. • D’Ansembourg Thomas, Cessez d’être gentil, soyez vrai !, Éditions de l’Homme, 2014. • Flahault François, L’Homme, une espèce déboussolée, Fayard, 2018. • Hüther Gerald, Biologie de la peur, Le Souffle d’Or, 2011. • Jeammet Philippe, Quand nos émotions nous rendent fous, Odile Jacob, 2017. • Laborit Henri, La Légende des comportements, Flammarion, 1994. • Laborit Henri, Éloge de la fuite, Folio, 1985. • Lethenet Géraldine, 50 Exercices pour ralentir, Eyrolles, 2019. • Le Van Quyen Michel, Cerveau et Silence, Flammarion, 2019. • Lledo Pierre-Marie, Le Cerveau, la Machine et l’Humain, Odile Jacob, 2017. • Naccache Lionel et Naccache Karine, Parlez-vous cerveau ?, Odile Jacob, 2018. • Oughourlian Jean-Michel, Optimisez votre cerveau !, Plon, 2019. • Van der Kolk Bessel, Le corps n’oublie rien, Albin Michel 2018. Pour vous informer sur la Logique émotionnelle® et connaître les stages proposés par l’ILE (Institut de Logique émotionnelle) : www.logique-emotionnelle.com Pour en savoir plus sur les auteurs et leurs activités : www.laviesecretedesemotions.com www.agirenconscience.com 199
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Annexes
Des outils Pour garder le cap
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Annexe 1
S’entraîner aux huit étapes du mécanisme émotionnel
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1re étape
Perceptions (Les faits)
2e étape
Sensations (L’effet)
3e étape
Réaction défensive
(La réaction adaptative)
4e étape
Besoin d’être
(Ce qui est récupéré)
Mémorisation du corps dans l’esprit
202
Événement perçu par les sens, qui vient faire choc (danger, obstacle, complexité ou chaos). L’événement est ici perçu comme « pas bon ». Quand j’entends, je vois ………………… …………………………...…………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… Effets produits dans le corps qui m’informent de la perte d’équilibre. je me sens …………………………………...… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… Action mise en place pour combler le déséquilibre, le manque. Ce que je fais, c’est ………………………… ………………………………………………………………… …………………………..…………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… Mon corps recouvre son équilibre, son homéostasie. et en faisant …………………………………… …………………….…………………………………………… …………………………………………………………………, je retrouve plus de ………………………………… ...……………………………………………………………… ………………………………………………………………… Ma réactivité a nourri mon besoin de …………………………………...……………………. Cette solution trouvée par le corps et le système nerveux s’inscrit dans mon esprit et génère un désir issu du besoin. Respirez profondément et savourez ce que votre corps a eu de plus (………………………..) en faisant ce qu’il a fait (…………………………………..).
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5e étape
Désir d’avoir toujours ce que j’ai récupéré
6e étape
Habitudes comportementales, stratégies
(Ce que je reproduis)
7e étape
Ressentis
(Reflet de la sensation)
8e étape
Représentations, croyances
(Reflet de la perception)
Filtres de perception (Ce qui oriente les perceptions)
Retour étape 1
Au nom d’avoir toujours de ……………. , j’anticipe mes besoins pour ne jamais manquer. Au nom d’avoir toujours ………………… ………………………………………………………………… …………………………………..…………………………… ………………………………………………………………… (Reprenez ce que vous avez écrit à l’étape 4.) Je mets en place des habitudes, des stratégies… J’ai tendance à vérifier les choses plusieurs fois, ou à faire vite les choses. J’ai pris l’habitude de ……………………. ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… (Observez vos habitudes comportementales.) … ce qui génère des ressentis ou des peurs de… ce qui entretient des ressentis de ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… … qui me font voir les choses, les gens, le monde… de façon binaire : le bien/le mal, les gentils/les méchants… C’est ainsi que se mettent en place les croyances et les fictions. …et me fait voir les choses et les gens de façon binaire : les ……………………………….. et les ……………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… Mes représentations et mes croyances viennent s’ajouter à mes filtres de perception pour constituer de nouveaux biais et parasites. ce qui me fait porter une attention particulière vers ……………………………………. ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… Et c’est reparti sur les perceptions !
S’entraîner aux huit étapes du mécanisme émotionnel 203
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Annexe 2
Repères pour identifier l’émotion
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J’identifie
Peur
Colère
Tristesse
Joie
Inquiet, craintif, apeuré soucieux, inhibé, dérouté, désorienté, anxieux, affolé, horrifié, effaré, épouvanté, paniqué, terrifié, hébété
Agacé, contrarié, bougon, renfrogné, exaspéré, irrité, excédé, fâché, froissé, furieux, haineux, hostile, dépité, jaloux, mécontent, outragé, ulcéré, violent, en rage
Lassé, abattu, fatigué, affligé, déprimé, découragé, démotivé, dans le désarroi, désolé, éploré, esseulé, malheureux, mélancolique, maussade, navré, peiné
Amusé, content, comblé, joyeux, satisfait, excité, gai, émerveillé, enchanté, enthousiaste, euphorique, optimiste, serein, soulagé, tonique, triomphant
Tension
Fatigue, effondrement
Excitation
l’émotion de
Mots qui parlent de l’émotion (vocabulaire et nuances) « Je suis… »
Manifestations Fébrilité, corporelles
agitation
Visage
Très expressif, en mouvement
Crispé, tendu
Inexpressif, triste
Souriant, animé
Regard
Surpris, mobile ou fixe
Incisif, froid, dur
Absent, détaché
Vif, rayonnant, brillant
Hésitante, haletante
Forte, saccadée, « éructante »
Faible, fluette, au débit lent
Claire, chantonnante
« Il faut que je m’en sorte », « Je ne vais pas m’en sortir »
« Ils m’en veulent », « Tous des nuls », « Je ne suis pas à ma place »
« Je m’ennuie », « C’est trop compliqué », « Cela n’a pas de sens »
« Tout va bien », « Tout est ok », « Pas de problème »
« Pourvu que je m’en sorte »
« Pourvu que ça marche »
« Pourvu que j’y arrive »
« Pourvu que ça dure »
Le flou/les contraintes
Les conflits /les contradictions
Les compliments
Les rabat-joie
Sécurité
Identité
Réalité d’être
Plaisir
Voix Commentaires principaux
Expression favorite
N’aime pas Besoin
Repères pour identifier l’émotion 205
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Annexe 3
Les étapes de la voie du corps Peur
Colère
Tristesse
Joie
Danger/ obstacle masse, geste, bruit
Menace sourcils froncés, doigt pointé, buste bombé
Désordre complication, complexité, chaos
Opportunité attraction, bienfait, progrès
Oppression étouffement, fébrilité, nœud à l’estomac, nausée, bouche sèche, apnée
Tension bouillonnement, échauffement, rougeurs, serrement des muscles et des mâchoires
Fatigue relâchement, affaissement, effondrement, épuisement, se sentir vidé, à plat
Excitation pétillement, vibration douce, chaleur, détente
Signal faible en exemple… et vous ?
Agitation légère, nœud à la gorge ou au ventre …………………………
Contraction des doigts ou des mâchoires …………………………
Perte de tonus …………………………
Onde de bienêtre …………………………
Réactions
Se reculer s’agiter, trembler, se figer, se glacer, frissonner, respirer vite, regard agité ou fixe
S’avancer se redresser, se tendre, serrer les poings, « bouillonner », chauffer, palpiter, respirer fort
S’affaisser se refermer, se recroqueviller, s’avachir, se ramollir, s’affaiblir, souffler
S’élever s’étirer, s’élancer, se délier, s’ouvrir, sourire, rire
Espace, air, volume, poids, consistance, appui, solidité, stabilité
Fermeté, énergie, force, résistance, vigueur, ressort, puissance
Détente, accalmie, calme, apaisement, paix, unité, tranquillité
Légèreté, contentement, plénitude, complétude, bien-être, félicité
émotion
Perceptions de quelque chose ou quelqu’un qui fait choc…
Sensations corporelles possibles
(signaux forts les plus habituels)
corporelles possibles
Besoin = ce qui est récupéré pour être en vie
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Annexe 4
Les étapes de la voie de l’esprit Besoin
Sécurité
Identité
Sens
Plaisir
Du Besoin d’être au Désir d’avoir toujours de …
Espace, air, volume, poids, consistance, appui, solidité, stabilité Et aussi ancrage, repère...
Force, fermeté, résistance, vigueur, ressort, puissance Et aussi place, lien, cohésion...
Calme, apaisement, paix, détente, unité, tranquillité Et aussi avancée, réalisation...
Contentement, plénitude, complétude, légèreté, bienêtre, félicité Et aussi progrès...
Habitudes
• Anticiper hésiter, douter, contrôler, suivre un chemin balisé, vérifier, mentir, arriver en avance, changer de sujet • Improviser esquiver, éluder, faire de l’humour, ignorer les procédures, reporter, arriver en retard
• Favoriser la convivialité éviter les conflits, respecter la hiérarchie, se dévouer, écouter, se rallier au groupe • S’opposer confronter, faire pression, se moquer, dominer, contraindre, parler vite
• Faciliter les échanges, les contacts faire plaisir, rendre service, minimiser, se résigner • Faire pour soi s’engager, guider, rechercher, avancer, décider seul, s’isoler
• Partager célébrer, favoriser les rencontres, rassembler, laisser-faire • S’élancer s’enthousiasmer, s’extasier, optimiser, montrer l’exemple, exprimer sa joie
• Manque de confiance, de repères, peur d’être perdu, peur du vide • Manque de liberté, de mouvement, peur d’être retenu, contraint, attaché
• Manque de lien, d’estime, peur d’être mis de côté, rejeté, abandonné • Manque de distinction, de reconnaissance, peur de perdre, d’être dominé, « fondu dans la masse »
• Manque de sérénité, de sens, peur du chaos, de l’incohérence • Manque de motivation, d’action, peur de l’inertie, de l’apathie, de la stagnation
• Manque de partage, de plénitude, peur de la solitude • Manque de vibration, de de jouissance, peur du fade, de l’ordinaire conventionnel
Les fiables/les incontrôlables Les audacieux/ les conservateurs
Les gentils/les méchants Les dominants/ les dominés
Les conciliateurs/ les dissidents Les actifs/les passifs
Les solidaires/ les égoïstes Les utopistes/les réalistes
comportementales
Ressentis (manque de… et peurs de…)
Représentations « binaires » du monde comme…
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Annexe 5
Décrypter une situation à froid
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1- Identifier ce qui a fait choc
Filtres 8- Noter mes représentations, « … ce qui oriente croyances, interprétations mes perceptions vers… »
Revenir aux faits pour trouver le déclencheur, ce qui a fait choc : • un mot, une intonation, un rythme, un son, un bruit (l’ouïe) • quelque chose vu, une masse, un vide, un mouvement (la vue) • une vibration, un toucher, un effleurement (le toucher) • une odeur (l’odorat) • un goût (le goût) « Ce qui a fait choc précisément c’est… »
Repérer la façon dont je vois les choses, le côté binaire de ce que je me raconte, ma représentation des personnes, de la situation, de la société, du monde. Cela est-il en lien avec mes croyances ? « … et me fait voir ceux qui… et ceux qui… » « … et renforce ma croyance… » « … et me fait voir le monde comme… »
2- Repérer l’effet produit corporellement
7-Repérer mes ressentis dans la situation
Ralentir pour reconnaître une sensation corporelle intime, une sensation de perte qui survient entre le nombril et la gorge : • nœud à l’estomac, gorge nouée, papillons dans le ventre, chaleur • oppressé, serré, tendu, vidé, mou, pétillant « … quand j’ai entendu/vu…, ma gorge s’est nouée… »
Identifier mes sentiments, mes manques et mes peurs de… • angoissé, jaloux, écœuré, impuissant • manque de confiance/d’estime/de reconnaissance/de motivation • peur d’être contraint/de la solitude, etc. « … Ce qui entretient mes ressentis de…/mes peurs de… »
3- Décrire la réaction de défense
6- Lister mes habitudes
Ce qu’a fait mon corps sous la pression : souffler, inspirer, se raidir, se statufier, s’agiter, pleurer… Mouvement arrière (fuite), avant (lutte), en bas (repli), en haut (ouverture) « … ce que mon corps a fait immédiatement, c’est… »
Ai-je eu un comportement que je connais bien, une habitude ? Avais-je anticipé de faire cela ? Anticiper, improviser, s’opposer, favoriser la convivialité, faire pour soi, partager, etc. « … j’ai pris l’habitude de…/souvent je… »
4- Dire ce que mon corps a récupéré en faisant cela
5- Identifier le désir « d’avoir » en lien avec le besoin « d’être »
Force, solidité, espace, air, détente, relâchement Plus de quoi ? pour ÊTRE « … en faisant…, j’ai récupéré…/j’ai eu plus de…/j’ai retrouvé… »
Inscription dans l’esprit « Ce besoin de... s’est inscrit dans mon esprit en… »
Ce que j’aimerais préserver Plus de quoi ? pour AVOIR à long terme « … désir d’avoir toujours… » « Au nom de mon désir d’avoir toujours… »
Décrypter une situation à froid 209
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Annexe 6
La boucle de l’émotion Vous pouvez compléter cette boucle en vous aidant de l’annexe 5 « Décrypter une situation à froid ». En vous entraînant, cela deviendra de plus en plus facile. Commencez par décrire la situation pour identifier le plus précisément possible le déclencheur. CORPS
ESPRIT
FILT R ES
1
Perceptions
Représentations
8
2
Sensations
Ressentis
7
3
Réactions
Habitudes
6
4
Besoin d'Être
Désir d'Avoir
5
MÉM
O RI SATI O
N
CORPS
ESPRIT
Cartographie de la Logique émotionnelle1
1
Schéma inspiré de la boucle de l’émotion publiée dans Émotions : quand c’est plus fort que moi ! et dans Ma bible des émotions, d’Aurore Aimelet et Catherine Aimelet-Périsso, Leduc.s éditions. Avec l’aimable autorisation de Leduc.s éditions.
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Merci d’avoir choisi ce livre Eyrolles. Nous espérons que votre lecture vous a plu et éclairé(e).
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Merci pour votre confiance. L’équipe Eyrolles
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