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French Pages [176]
PIERRE VIGNE
A REINCARNATIO Sur les traces des vies antérieures: les preuves de leurs existences
EDITIONS DE VECCHI
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LA REINCARNATION Sur les traces des vies antérieures:
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LA REINCARNATION Sur les traces des vies antérieures: les preuves de leurs existences
EDITIONS DE VECCHI S.A. 20, rue de la Trémoille _ 75008 PARIS
Du méme
auteur
Pleins feux sur lVaprés-vie (éd. Friant) Les Tarots (éd. Encre)
Les Chiffres du bonheur (éd. Encre) Oui, la vie existe aprés la mort... (¢d. de Vecchi)
© 1988 Editions De Vecchi S.A. - Paris Imprimé en Italie
La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d’une part, que les «copies ou reproductions strictement réservées 4 l’usage privé du copiste et non destinées 4 une utilisation collective» et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et dillustration, «toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement
de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illiciten (alinéa 1° de l'article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefacon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal.
PREMIERE
PARTIE
DES INDICES IRREFUTABL ES DE NOS VIES ANTERIEURE S
Digitized by the Internet Archive in 2023 with funding from Kahle/Austin Foundation
https://archive.org/details/larincarnation000Opier *,
TOUS LES PEUPLES ONT CRU (OU CROIENT) EN LA REINCARNATION
A LA MORT, L’AME ABANDONNE SON VIEUX CORPS COMME UN VETEMENT USE La réincarnation est une croyance aussi vieille que I’humanité. Les hommes ont toujours pensé qu’ ils reviendraient dans un autre corps apres leur mort. Les derniéres recherches archéologiques semblent bien le prouver. La psychologie le montre avec encore plus de certitude. On a mis au jour dans certains sites privilégiés d’Europe datant du Paléolithique inférieur, c’est-d-dire d’au moins 500 000 années, des ossements humains concassés. Pourquoi ces os ont-ils été brisés? L’intention rappelle étrangement et intensément une coutume courante chez les aborigénes d’ Australie et chez les Esquimaux qui croient en la réincarnation et manifestent leur foi par des pratiques identiques. Les os sont cassés pour permettre a l’Ame de voyager, puis de revenir dans un corps nouveau. La philosophie des vies successives, ou réincarnations, également appelée ‘‘palingénésie’’’ a été formulée dés |’aurore de la religion. En Inde, la chose est évidente. L’ Inde est, avec l’Egypte, le berceau initiatique de l’humanité et dans la Bhagavad Gita, le Livre sacré, on lit: ‘‘L’Ame ne nait ni ne meurt
jamais. Comme l’on quitte des vétements usés pour en prena Palingénésie: du grec palin = de nouveau et génesis = naissance.
dre des nouveaux, ainsi l’@me quitte les corps usés pour revétir de nouveaux corps. Nous avons tous eu bien des naissances, mais nous ne le savons pas’’. Pourquoi n’avons-nous aucun souvenir de nos vies antérieures? Parce que, expliqua Pla-
ton, la vie antérieure ressemble a un songe dont il ne nous reste le plus souvent que des traces, que des fragments. Nous verrons qu’a partir de ces pauvres éléments, il est toutefois possible de retrouver ses existences passées. Mais l’Inde ne fut pas la seule a croire en la palingénésie. Pythagore, |’‘‘inventeur’’ du nombre d’or a partir duquel furent construits tous les temples, les temples grecs comme nos églises gothiques, introduisit cette philosophie dans son pays, c’est-a-dire en Gréce. II] l’avait apprise lors de ses voyages en Perse et en Egypte. Il précise qu’il y a ‘‘métempsycose’’ c’est-a-dire que les Ames mauvaises se réincarnent sous une forme inférieure, dans un animal par exemple. L’un de ses disciples écrit: ‘‘Les Ames des meurtriers passent dans le corps de bétes féroces pour y recevoir leur punition; celles des impudiques dans les porcs et les sangliers, celles des inconstants dans les oiseaux, celles des fainéants, des paresseux, des ignorants et des fous dans les formes d’animaux aquatiques comme
les harengs, les otaries, etc.’’.
Résumons-nous: — palingénésie = réincarnations; — métempsycose = le fait que l’on passe aprés sa mort dans un corps en rapport avec sa vie.
Si je me conduis mal, je deviendrai un animal (une hyéne puante ou un oiseau, selon la gravité de mes fautes). Si je me conduis bien, je deviendrai un homme heureux. Ainsi le chatiment ou la recompense sont donnés sur terre et nous som-
mes ici bas pour améliorer notre destin (notre ‘‘karma’”’ disent les Hindous). La réincarnation répond a toutes nos attentes.
Grace a elle, nous n’avons plus peur de la mort, puisque nous Savons que nous reviendrons et, grace a elle encore, la vie
a un sens hautement moral. Tout s’explique: nos malheurs actuels sont dus a des fautes commises dans une vie antérieure et nous devons nous battre, nous activer, nous humaniser, pour obtenir aprés notre mort, une autre existence meilleure que celle-ci. La réincarnation n’est pas un fatalisme, elle n’est
pas une paresse du corps et de l’esprit. Au contraire!
LES PERSES, LES HEBREUX ET LES CELTES, TOUT COMME LES HINDOUS ET DE NOMBREUX AUTRES PEUPLES CRURENT EN LA REINCARNATION En Perse, le berceau des aryens, les prétres présentaient les transmigrations — encore un terme pour réincarnation — sous le symbole d’une échelle mystérieuse, d’un escalier avec sept pointes, chacune d’un métal différent et figurant les sept astres: Saturne, Vénus, Jupiter, Mercure, Mars, le Soleil et
la Lune. Les Perses nous ont, en effet, transmis une astrologie de la réincarnation. L’individu ne se réincarne pas n’importe comment: nous |’avons vu avec |’idée de karma, mais ce karma lui-méme est placé sous un signe astrologique. C’est tous ces mystéres passionnants que ce livre vous invite a découvrir.
Chose inattendue: chez les Hébreux |’idée des vies antérieu-
res était généralement admise. Elle se trouve indiquée de manieére voilée dans la Bible, mais c’est le Christ qui la remit en plein honneur. L’Evangile de Nicodéme, Evangile secret mais tout a fait authentique dit: ‘‘Comment peut renaitre un homme qui est déja vieux? Peut-il rentrer dans le sein de sa mére pour renaitre une seconde fois?’’ A cette question posée
|
par Nicodéme, Jésus répondit ‘‘Oui’’. Il expliqua qu’il s’agissait la d’un mystére connu d’Israél depuis toujours. Ce secret fut ensuite caché mais pieusement conservé par ses sages. Le Christ, ajoute Nicodéme, est venu notamment pour dévoiler ce secret. Et il est vrai que dans la Kabbale, le livre le plus occulte du judaisme, il est question tout a fait expressément de la transmigration des ames.
Les Romains se référérent également a la palingénésie. I] ne semble pas y avoir eu un seul continent en Europe et en Asie ot l’on n’ait pas cru aux vies successives. Les Gaulois, les
Celtes, guidés par leurs druides témoignérent, eux aussi, en faveur d’une telle vérité. Jules César, leur conquérant, écrivit: ‘‘Une croyance qu’ils cherchent toujours a établir, c’est que les Ames ne périssent point apres leur mort, mais qu’elles passent d’un corps a un autre’’. C’est sirement cette foi qui leur donna leur extraordinaire courage admiré par leurs adversaires eux-mémes. Cela explique pourquoi lorsqu’ils brilaient leurs morts, ils jetaient dans le bticher des lettres adressées a leurs parents ou amis défunts comme si ceux-ci devaient les recevoir et les lire. Les druides enseignaient qu’il existait trois cycles cosmiques: — un cycle n’appartenant qu’a Dieu; — un cycle de bonheur (celui de |’Ile bienheureuse d’ Ava lon, ou du Paradis du bout du monde, ou les héros et les sages sont accueillis); — lecycle dit ‘‘d’Abred’’, ou cycle des Voyages — nous traduisons le mot — auquel appartient la terre et également toutes les planétes. Les planétes sont en effet. des lieux de passage pour s’élever vers les mondes supérieurs, pour se préparer a tre digne de l’Avalon. Un texte célébre prouve, entre mille autres, que les Celtes croyaient en la palingénésie. Ce texte dit: ‘‘J’ai été vipére dans le lac, j’ai été couleuvre achetée sur la montagne, j’ai été étoile, j’ai 10
été prétre. Depuis que j’ai été pasteur, un long temps s’est écoulé; j’ai dormi dans cent mondes’’.
LES CATHARES,
CES DRUIDES
REINCARNES
Les premiers chrétiens ont évidemment cru en la réincarnation, ce bien précieux de toute l’humanité. Un Pére de l’Eglise, Clément d’ Alexandrie (220 aprés J.-C.), s’y référa. Son disciple Origéne écrivit: ‘‘L’A4me étant immatérielle, invisible,
ne peut exister en aucun lieu matériel sans revétir un corps; mais 4 un moment donné, elle rejette ce corps dont elle n’a plus besoin maintenant et elle le change pour un autre’’. Logique! L’4me est immortelle, nous disent les religions et les initiations.
Si elle est immortelle
et immatérielle,
elle peut
se vétir d’un corps comme un individu s’habillant d’un vétement. I] ne viendra a l’idée de personne de dire que cet individu se confond avec son vétement! L’4me comme I’individu se débarrasse de |’habit lorsqu’il n’en a plus besoin. Je change de costume quand il est trop vieux. De méme, mon ame change de corps quand ce dernier est usé. Ce n’est qu’en 553, trés exactement au Concile de Constantinople, que Justinien fit brutalement condamner la réincarnation. Il déclara que ‘‘quiconque pense ou dit que les 4mes ont préexisté, qu’il soit anathéme’’. Pour |’Eglise désormais, il n’y aura qu’un passage sur terre, l’Ame n’a jamais préexisté, c’est-a-dire existé physiquement et pour étre encore plus précis, revétu un corps dans une vie antérieure. Cette condam-
nation s’explique par des raisons politiques. L’Eglise ayant connu des persécutions, il s’agissait de galvaniser les martyrs en leur promettant tout de suite la vie éternelle. Pendant tout le Moyen Age, la philosophie de la palingénésie resta ésotérique, cachée au plus grand nombre. Elle s’était 11
réfugiée chez les seuls initiés, attendant des jours meilleurs. Ces jours faillirent bien venir avec les cathares qui étaient eux- | mémes des druides réincarnés selon |’alchimie et selon des indices troublants que nous évoquerons plus loin dans cet ouvrage. La révolution cathare, une révolution d’amour, éveilla la croyance en la réincarnation, puisque les ‘‘parfaits’’ (les prétres cathares) la préchaient dans les chateaux, les villes et les campagnes. Malheureusement, l’Eglise aidée par le roi de France les combattit durement en allumant des bichers et en donnant tout pouvoir a la sinistre Inquisition. Une telle croyance ne pouvait toutefois entiérement mourir: elle se réfugia de nouveau chez les initiés, pour réapparaitre par la suite dans certaines loges de francs-macons. Elle se réfugia également chez les sorciéres. Une tradition trés tenace et fort probable aprés tout affirme que Jeanne d’Arc croyait en la palingénésie.
LA CROYANCE EN LA REINCARNATION TOUJOURS VIVANTE
EST
Dans les temps modernes, la presse et les grands médias sont restés longtemps sans aborder le probléme de la réincarnation... comme s’ils avaient peur de se ridiculiser. Et pourtant, les plus grands esprits peuvent servir de caution en cette affaire. Le philosophe Leibniz, inventeur du calcul infinitésimal, si utile dans la science moderne, |’économiste Dupont de Nemours qui vivait au XIII® siécle, et bien d’autres. En 1774, le francmacon Lessing, dramaturge et penseur allemand, écrivit: ‘‘Qui
empéche que chaque homme ait existé plusieurs fois dans le monde? Cette hypothése est-elle si ridicule pour étre la plus ancienne? Pourquoi n’aurais-je pas fait dans le monde tous les pas successifs dans mon perfectionnement qui, seuls, peu2
vent constituer pour l’homme des punitions et des récompenses temporelles?’’ Pourquoi pas, en effet? A l’époque moderne, les gens continuent de croire en la réincarnation de toute leur Ame. Ils en ont la conviction intime, seulement, ils n’osent le clamer. Interrogez des personnes autour de vous; osez la question en toute confiance, vous serez surpris du résultat. Nous avons nous-mémes procédé a un sondage. Sur un échantillon de mille cing cents personnes choisies dans toutes les classes de la société et dans toutes les tranches d’ages, nous avons obtenu les résultats suivants: croient en la réincarnation, 58% des personnes interrogées; n’y croient pas, 20%; sans opinion, 22%.
Le résultat est probant. 58% est un chiffre assez extraordinaire. D’autant qu’il se pourrait fort bien que sur les 20% n’y croyant pas ou sur les 22% ne se prononcant pas, certaines personnes croient certainement en la réincarnation de facon confuse et refoulée mais n’osent pas |’avouer. D’ailleurs, en poussant cette enquéte un peu plus loin, 75% des 58% croyant en la réincarnation déclarent y croire absolument et 65% des 22% sans opinion affirment qu’ils lui sont plutéot favorables. Passionnant sondage d’opinion que nous n’avons pas encore tout a fait exploité, mais qui réserve bien des surprises! Lors d’une émission de télévision consacrée aux vies antérieures, ‘‘aux dossiers de |’écran’’ qui est l’une des émissions les plus regardées de France, le taux d’écoute fut pulvérisé. On n’avait jamais vu cela. Le comédien Jean le Poulain, administrateur de la Comédie francaise et l’écrivan André Nataf, spécialiste en occultisme et en parapsychologie ainsi qu’un lama thibétain de haut grade participaient a cette manifestation. Et les questions posées par le public étaient étonnantes d’intelligence. On sentait les gens passionnés par le sujet et 13
non seulement passionnés, mais encore tout a fait au courant des problémes posés par la palingénésie.
La réincarnation n’est pas une superstition archaique comme veulent le laisser entendre quelques scientifiques de plus en plus rares. C’est une réalité de la psyché collective europeenne et asiatique. Et quand nous écrivons réalité de la psyché, nous entendons toutes classes sociales confondues, toutes professions confondues, tous niveaux de culture confondus. Metteurs en scéne (comme J. Le Poulain), savants du CNRS (nous en connaissons plusieurs), écrivains, ouvriers, paysans, hommes, femmes; la réincarnation semble étre inscrite dans les genes puisque, le psychologue suisse Jung l’a prouvé, on la retrouve méme dans les réves d’enfant. Nous aborderons tout cela au cours des chapitres suivants. Une longue pratique des phénoménes métapsychiques, une connaissance de I|’initiation et des enquétes que nous pouvons nous vanter d’avoir menées avec obstination et rigueur, nous incite a nous ranger dans le camp du Dr Geley, l’un des parapsychologues les plus célébres. ‘‘Je suis réincarnationiste et je le suis pour trois raisons déclare le Dr Geley: — premiérement parce que la doctrine palingénésique me semble, au point de vue moral, parfaitement satisfaisante; — deuxi¢mement au point de vue philosophique absolument rationnel; — troisiémement au point de vue scientifique, vraisemblable, ou mieux encore probablement vraie’’. Le Dr Geley est un savant et ne céde pas a de faciles enthousiasmes. Ses conclusions ne dérivent pas d’un feu de paille, mais d’une raison mirement réfléchie et s’appuyant sur des connaissances scientifiques approfondies.
La réincarnation explique notre destin; de plus, elle nous incite a nous améliorer. Elle est, de ce fait, une trés haute philoso14
phie spiritualiste. Mais, par ailleurs et cela est tout a fait extraordinaire, elle est également confirmée par la science. Jusqu’a présent, les croyances religieuses ne se confondaient en rien avec la science. C’est que la réincarnation n’est pas une croyance, mais une vérité que l’expérience confirme, comme vous allez le constater. Z
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PREMIERES ENQUETES DES REINCARNES
SUR
UN MINEUR DE FOND APPELE PAR UN ESPRIT A DE HAUTES DESTINEES Les cas de réincarnations sont beaucoup plus nombreux qu’on ne le croit habituellement. II suffit d’y étre attentif pour les découvrir. Ainsi d’ Augustin Lesage dont la presse parla dans les années d’aprés-guerre. Son histoire fit beaucoup de bruit et puis les médias, versatiles comme a leur habitude, |’oubliérent pour passer a d’autres sujets plus a la mode. Ouvrier sans instruction, né le 9 aoat 1876 a Auchel dans le Pas-de-Calais, d’une longue lignée de mineurs, il descendit dans la mine dés l’Age de quatorze ans. Le métier, a |’époque, était extrémement dur et ne permettait que de travailler pour subsister. Pas d’économies, ni de plaisirs. Pendant vingt et un ans, Augustin Lesage ne connaitra dans la journée que les longs boyaux obscurs et vivra dans la crainte des coups de grisou qui, avec la silicose, ravagent les rangs des mineurs.
Un jour, la vie d’ Augustin Lesage changea, mais laissons-lui la parole. Cela en vaut la peine: “‘Je travaillais dans un petit boyau de cinquante centimétres donnant sur une galerie éloignée de la mine. Dans le silence, il n’y avait pour moi que le bruit de ma pioche. Tout a coup, j’entendis une voix trés nette me dire: ‘Un jour, tu seras peintre’. Je regardai de tous 17
cétés pour voir de qui venait cette voix. Personne n’était la. J’étais bien seul. Je fus stupéfait et effrayé. Remonté de la mine, je ne dis rien a personne: ni a mes amis, ni a mes enfants, ni a ma femme. Je craignais qu’on ne me prenne pour un halluciné ou pour un fou. Peu de jours aprés, également dans la mine et travaillant seul, la voix se fait entendre
de nouveau. Cette fois encore, personne n’était autour de moi. Je fus épouvanté. Je gardai cet événement secret tant j’étais inquiet et craignais de perdre la raison. J’ignorais a l’époque qu’il pouvait y avoir des choses inexplicables’’. A la fin, Lesage se confia a l’un de ses amis qui avait entendu parler de métapsychique. Cet ami organisa une séance de spiritisme. Dans la pénombre, les assistants firent la chaine en se tenant les mains au-dessus d’un guéridon, et ils convoquérent l’esprit qui avait parlé a Lesage. La méthode était curieuse: d’habitude les participants ne se tiennent pas la main, mais font en sorte que leurs auriculaires se touchent, la paume posée a plat sur la table. Quant a la communication, elle s’effectua de maniere classique. L’esprit frappait sur la table, selon un code convenu: — A = un coup; — B = deux coups; — C = trois coups, etc. Il suffisait ensuite de reconstituer les mots d’abord, les phrases ensuite. 7k
COMMENT AUGUSTIN LESAGE DEVINT UN PEINTRE DE RENOM
L’esprit ne se fit pas prier et insista: Lesage devait peindre. C’est par sa peinture qu’il révélerait une vérité a certains cercles dont, lui, l’esprit, devait taire le nom. Lesage en fut tout étonné. Sa scolarité s’était arrétée au certificat d’études primaires, et pendant les années passées a l’école, il n’avait fait 18
preuve d’aucune prédisposition particuliére pour le dessin. Il obéit cependant et se rendit chez un marchand de couleurs de Lille. La, il choisit au hasard une quinzaine de tubes de peinture et quelques pinceaux. Le soir méme, il étala ses couleurs sur une assiette ébréchée (sa femme ne voulait pas entendre parler d’esprits) et barbouilla une pauvre féuille de papier. Il n’obtint qu’une esquisse sans formes. Le samedi suivant, malgré sa déception, une nouvelle séance de spiritisme eut lieu chez ses amis. Cette fois-ci, l’esprit se montra optimiste contre toute attente. ‘‘I] s’agit maintenant
de travailler sur une toile, dit-il. La période d’apprentissage est terminée’’. Toujours obéissant et tout a fait fasciné, Lesage, comme dédoublé acheta une toile de trois métres sur trois. Ses amis se cotisérent. La voix lui avait dit qu’elle le guiderait. Lorsqu’il se mit a peindre sur la toile, il laissa sa main se déplacer toute seule. I] obtint un résultat assez plaisant; une sorte de kaléidoscope de couleurs. Cela le passionna et il y revint les soirs suivants. Finalement, il acheva son premier tableau en 1912. La vie de Lesage fut, en effet, bouleversé comme le lui avait annoncé I’esprit. Il abandonna la mine et ne vécut que pour sa peinture. C’était folie, mais il eut raison de le faire. Lesage suscita alors une grande curiosité qui dépassa bientdt le cadre de sa région. La presse a sensations d’abord, la presse sérieuse ensuite s’emparérent de |’affaire. Des collectionneurs se passionnérent pour ses toiles. Celles-ci représentent de magnifiques sujets décoratifs minuscules, sans rapport logique, mais dont l’ensemble offre une harmonie indiscutable. Interrogé, Lesage déclara qu’il était influencé par Marius de Tyane, un peintre de l’Antiquité, dont aucun document n/’avait laissé trace jusqu’alors. Peu a peu, il acquit une plus grande sireté de trait et en méme temps les motifs qu’il choisissait se précisaient. I] peignit alors des scénes ou des symboles de l’Egypte 19
ou de I’Inde anciennes. Certaines de ses toiles sont exposées aujour d’hui encore a I’Institut métapsychique de Paris' ou le public peut les voir. L’aventure aurait pu s’arréter la: Marius de Tyane aurait pu passer pour une aimable fantaisie de Lesage et non pour le souvenir d’une vie antérieure, si un homme riche et passionné d’occultisme ne s’était intéressé 4a Lesage. Ce dernier depuis 1923 s’était refusé a vendre ses toiles — la misére plutdt que trahir sa mission! — et vivait chichement de sa maigre retraite. Cet homme s’appelait Fournier et il décida un jour d’aller en Egypte en compagnie de Lesage. IIs s’embarquerent le 20 février 1939. Arrivés a destination les deux amis visitérent les temples, la vallée des Rois, remontérent le cours du Nil, etc. Un beau voyage dans le temps! A chaque étape, Lesage avouait une ‘‘impression de déja vu’’, si caractéristique des souvenirs d’une vie antérieure. Cette impression, reconnaissait-il, était illogique, mais elle s’imposait avec force. I] ne semblait pas 4a Augustin Lesage €tre la en touriste, mais de retrouver une patrie perdue. I] se sentait revenir en des lieux familiers et déja connus.
AUGUSTIN
LESAGE MINEUR
FRANCAIS
ET PEINTRE EGYTIEN
DANS UNE VIE ANTERIEURE
Au moment ou ils arrivérent dans l’imposante vallée des Rois, Fournier et Lesage apprirent que des archéologues venaient de dégager un petit village occupé 1 500 ans avant notre ére
par sept ou huit cents habitants qui étaient tous des spécialistes de la décoration funéraire. Leur chef s’appelait Méra et l’on avait découvert son tombeau. On y accédait par un
‘institut métapsychique:
.
1, place des Ternes Paris XVII°.
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escalier étroit débouchant sur un couloir d’une quinzaine de metres. Lesage et Fournier s’y engouffrérent. Et la, stupéfaction! La fresque ornant le tombeau de Méra et qui représentait des scenes de moisson était identique, absolument identique, au dernier tableau peint par Lesage. Le sentiment de déja vu qu’éprouvait Lesage se mua alors en certitude: il était un réincarné. Les cercles métapsychiques se penchérent évidemment sur le cas de Lesage qui devint vite une vedette, ainsi que le sujet de nombreuses discussions. Quelques mauvais coucheurs criérent a la supercherie sans se rendre compte que leur théorie n’avait aucun sens: — Lesage avait peint son tableau bien longtemps avant de venir en Egypte et bien longtemps avant que |’on découvre celui de Méra; — il n’existait pas de reproduction de cette ceuvre; — on peut aujourd’hui encore comparer les deux toiles, celle de Méra et celle de Lesage, toujours a |’ Institut métapsychique.
UN ENFANT RETROUVE CELLE QUI AVAIT ETE SA ‘“FEMME”’ DANS UNE VIE ANTERIEURE Mais Lesage n’est pas le seul cas qui, s’appuyant sur une impression de ‘‘déja vu’’, finit par avoir la chance de prouver que ce sentiment correspond 4a la réalité d’une vie antérieure. Ainsi en a-t-il été du petit Mauricien Chetanadeva dont la presse rapporta le cas a la fin des années 50. Né dans le village de Oastel (Ile Maurice), Chetanadeva étonna tout son entourage quand il se mit a parler. Il affirma, en effet, qu’il était un réincarné et qu’il avait été dans une vie antérieure un autre Mauricien du nom de Sreeram Jankoo maintenant décédé. 21
Sreeram avait un dans sa qu’avant
Jankoo, le défunt, était un pécheur dont la barque jour chaviré. L’enfant qui n’en savait rien dit que. vie antérieure ‘‘il était mort en mer’’. II précisa de couler, il fut entouré de poissons. Son vocabu-
laire était extrémement limité, aussi pauvre que celui du mort qui était un illettré. Le plus curieux était que Chetanadeva qui n’avait que deux ans et demi parlait avec une extréme volubilité comme le faisait Sreeram du temps ou il était en vie. Pressés par leurs amis, les parents de l’enfant voulurent en savoir davantage. Ils l’emmenérent donc chez la veuve de Sreeram sans lui dire ot ils le conduisaient. Aussit6t qu’il la vit, l’enfant reconnut son ‘‘épouse’’, comme il reconnut son fils qui entra un instant plus tard. L’affaire, on s’en doute fit sensation. De nombreux psychologues vérifiérent que lenfant n’était pas un affabulateur et l’écrivain Malcolm de Chazal n’hésita pas a écrire que Chetanadeva ‘‘donnait des détails fort convaincants de sa vie antérieure’’.
UNE ENQUETE
ENFIN (VRAIMENT)
SCIENTIFIQUE
Un Américain du nom de Ian Stevenson, psychologue et parapsychologue, décida de voir d’un peu plus prés de quoi il retournait dans les affaires de réincarnation. Son université le subventionna pour qu’il méne une enquéte approfondie sur des cas semblables a ceux de Chetanadeva et qu’il s’assure avec toute la rigueur scientifique nécessaire qu’il n’y avait nulle fraude et si ces cas pouvaient étre pris en considération. Ian Stevenson parcourut alors le monde: il étudia surtout l’Inde et le Moyen Orient, et il rapporta des dizaines de cas dont on peut étre sir, tout a fait sir, qu’ils furent contrdlés avec toute la méticulosité du savant.
Le cas que nous allons relater se rapporte 4 Imad Elawar né IDs
en 1958 (donc relativement récemment) et appartenant a la secte des Druzes qui se dissémine entre Israel, la Syrie et le Liban. (Un point chaud, non seulement du point de vue politique, mais encore du point de vue spirituel!). Les Druzes sont musulmans, mais considérés comme hérétiques. Leurs croyances rappellent étrangement celles des cathares. Une certaine tradition et quelques historiens, fouineurs mais sérieux, pensent que les cathares, du moins certains d’entre eux, se réfugiérent dans les montagnes du Liban aprés la terrible répression de l’Inquisition dans le midi de la France. Quoi qu’il en soit, dés qu’il fut en mesure de s’exprimer, Imad affirma avoir vécu une vie antérieure dont, disait-il, il se sou-
venait parfaitement. Sa grand-mére raconta qu’a l’age de deux ans, un jour qu’ils se promenaient dans leur village de Konayel au Liban, il se précipita sur un inconnu qui les croisait pour V’embrasser. Surpris, l’inconnu lui demanda s’il le connaissait. ‘Oui, répondit l’enfant, tu étais notre voisin’’... Les premiers mots qu’Imad prononca furent les noms de ‘‘Jamile’’ et ‘‘Mahmoud’’. Or, personne ne portait ces noms dans sa famille. Il parlait pourtant de la trés grande beauté de Jamile qu’il paraissait beaucoup admirer. Une fois, il raconta un accident auquel il prétendit avoir assisté et déclara qu’un homme avait été écrasé par un camion et qu’il en était mort peu de temps aprés. Puis ses visions devinrent de plus en plus précises. Il déclara alors qu’il était membre de la famille Bouhamzi du village de Khribi. Les parents d’Imad croyaient en leur enfant et croyaient en la réincarnation. Ils pensérent tout naturellement que leur fils s’était souvenu d’une vie antérieure, d’autant plus que le village de Khribi existait réellement. Ses parents conclurent donc que dans une vie antérieure, Imad avait habité le village de Khribi, qu’il s’était appelé Mahmoud Bouhamzi et que sa femme s’était prénommée Jamile. Ils en furent d’autant persuadés qu’ils apprirent que l’inconnu 23
embrassé par Imad habitait, en effet, le village de Khribi. Ils conclurent aussi qu’il avait été renversé par un camion dans | sa vie antérieure. Cependant, le jour ot le pére d’Imad se rendit a Khribi — c’était en 1963 et Imad avait donc cing ans
— il ne trouva pas la moindre trace de la famille Bouhamzi. La belle histoire s’effondrait. Et pourtant, non! Car Imad n’avait jamais dit qu’il avait été accidenté, ni que Jamile avait été son épouse. Le fait a son importance, nous allons le voir. C’est ici que Stevenson entre en scene. Ayant été mis au courant de cette histoire par un informateur, il se rendit en 1964 a Khribi, le fameux village, et y enquéta a son tour avec toute
l’obstination qui le caractérisait. Il y apprit qu’en effet une famille Bouhamzi y avait bien habité. Il apprit encore que l’un de ses membres, un dénommé
Said, avait été renversé
par un camion en 1943. Mais il découvrit en comparant ses fiches que les récits d’Imad ne concordaient pas avec la vie de ce Said. De méme, il apprit que la maison décrite par Imad comme étant la sienne n’était pas celle ot Said avait habité. Bref! Imad n’avait jamais été Said. Cela ne faisait aucun doute. Quelqu’un du village qui travaillait avec Stevenson s’apercut alors que les déclarations d’Imad rappelaient d’une maniere extrémement précise la biographie d’Ibrahim, cousin et ami de Said. Ibrahim avait provoqué un immense scandale dans son village en vivant en concubinage avec sa belle maitresse Jamile. Celle-ci avait déménagé en 1949, quelque temps apres la mort d’Ibrahim. Les choses commengaient a se clarifier, mais il y eut plus intéressant encore: Ibrahim avait été effectivement chauffeur de camion et avait assisté au moins a deux accidents de la circulation. La mort de son cousin Said, lui-méme écrasé par un camion, l’avait profondément affecté. En outre, un oncle d’Ibrahim se prénommait Mahmoud, il portait donc le nom que l’enfant pronon¢a dés qu’il sut parler. Quant a l’homme 24
embrassé dans la rue par Imad se promenant en compagnie de sa grand-mére, il avait été un voisin d’Ibrahim! Enquéte policiére extraordinaire: Stevenson montra que les cas de réincarnation doivent étre étudiés a la loupe si l’on veut en étre sir. Stevenson avait chaussé les lunettes de Sherlock Holmes. I] demanda a Imad et a son pére de se rendre avec lui a Khribi. La ils inspectérent la maison d’Ibrahim. Ils se rendirent compte qu’Imad connaissait parfaitement les lieux et s*y déplacait comme chez lui. Imad répondit d’ailleurs avec une précision stupéfiante aux questions relatives sur le mobilier au moment de la mort d’Ibrahim. II faut préciser que cette maison avait été fermée a clef pendant des années et qu’elle avait été réouverte a cette occasion. Stevenson avait évidemment posé ses questions avant qu’ils n’y pénétrent. D’autre part, avant cette visite, Stevenson avai noté une cin-
quantaine d’informations données par Imad et qui concernaient sa vie antérieure. I] put en vérifier quarante-sept. Et lors de sa visite de la maison, Imad donna d’autres détails d’ordre personnel et méme intime comme si la mémoire lui revenait peu a peu. Imad affirma, entre autres choses, qu’Ibrahim possédait deux fusils de chasse, dont un a double canon. II indiqua méme I’endroit ot ce dernier était caché. D’autre part Ibrahim était un grand chasseur, or, Imad, chose rare pour un garcon de son age, s’intéressait beaucoup a ce sport. Autres détails, parmi des dizaines: — Ibrahim avait été sergent dans l’armée francaise, Imad était trés doué pour le frangais; — Ibrahim était d’un naturel colérique, Imad aussi; — Ibrahim, avons-nous rapporté, avait assisté a des accidents de la route or Imad avait peur des camions et des autobus, etc.
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Les enquétes de Ian Stevenson sont spectaculaires: elles se lisent comme des romans policiers et l’université américaine | les étudie, les déchiffre, les épluche, sans pouvoir leur trouver la moindre faille. D’autres cas, qui présentent moins de garanties mais qui sont fort probables, des cas qui se sont produits en Inde, méritent d’étre rapportés, parce qu’ils sont infiniment plus spectaculaires.
CHIDA ET LE VOLEUR Un Indien de naissance illégitime, nommé Chida, du village
de Mhowa dans la province de Gwalior, avait pour maitresse la fille d’un brahmane de ce méme village. Le brahmane (c’esta-dire le prétre) voyait cette liaison d’un mauvais ceil. Il tenta de nuire a Chida et fit tant et si bien qu’il réussit a le faire accuser d’un vol de sacs postaux. Un mandat d’amener fut donc lancé contre l’accusé. Celui-ci, averti par sa maitresse,
s’enfuit et se cacha dans des ravins proches de la riviére qui traversait la province. Quelques jours s’écoulérent, un colporteur vint a passer. C’était une connaissance. Chida lui donna cing roupies (monnaie du pays) et il lui demanda d’acheter une clochette sacrée, afin de l’offrir en son nom au temple du dieu Shiva. Peu aprés, Chida, traqué par la police, fut tué par un agent, alors qu’il se cachait derriére les arbres. Le colporteur pensa alors qu’il était dégagé de sa mission: désormais Chida n’avait plus besoin de faire des offrandes aux dieux. Le colporteur n’acheta pas la clochette et garda l’argent pour lui. Cinq ans plus tard, a l’occasion de I’une de ses tournées, le colporteur arriva dans un village voisin ou il se présenta dans une famille de brahmanes pour leur vendre sa marchandise. Alors qu’il entrait dans la maison ot tout le monde I’accueillit
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avec joie, l’enfant de la famille 4gé de quatre ans, s’approcha subrepticement de lui, s’empara de quelques objets et s’enfuit en les emportant. On le poursuivit. Quand le colporteur l’eut rejoint, l’enfant lui dit gu’en commettant cet acte, il n’était pas coupable, puisqu’il ne faisait que rentrer dans son bien. Il se souvenait, disait-il, d’avoir, dans sa vie précédente, donné de |’argent au colporteur pour acheter une cloche. Or, ajoutait-il, ce dernier s’était indiment approprié la somme.
Cet incident fit grand bruit dans le village et aux alentours. Une vieille femme, la mére de Chida, vient rendre visite a
Penfant. Celui-ci la reconnut immédiatement. Elle le conduisit a son village et l’enfant trouva sans aucune hésitation la maison qu’il habitait lorsqu’il était Chida. Ce cas, comme le suivant, a été rapporté et vérifié par le docteur Sunderlal.
L’EXTRAORDINAIRE
CAS DE KASHI RAMM
Kashi Ramm fut tué par Chotey, fils de Bjagwant Singh, propriétaire au village de Nonenta. Le crime fut commis alors qu’ils se rendaient tous deux au tribunal de Suba pour suivre un procés dans lequel le pére de Chotey était impliqué. Une sombre affaire de cadastre. Les paysans sont partout les mémes! Au cours de ce procés en tout cas, le pére de Kashi devait témoigner contre le pére de Chotey qui était tout excité a l’idée que sa famille pat étre déboutée. Aprés avoir traversé a sec une riviére, les deux jeunes gens arrivérent prés d’un champ de concombres. Chotey offrit alors du tabac a son ami, tout en l’adjurant de tout faire aupreés de son pére pour qu’il ne témoignat pas. Kashi refusa avec un peu de sadisme, il faut le dire. Chotey entra dans une rage folle. Il le tua et le mutila. J/ lui coupa les doigts de la main Zt
droite, en prit un, le mit dans l’écritoire que Kashi transportait avec lui, placa cet écritoire sur la poitrine du mort et. s’enfuit en territoire voisin. La police langa un mandat d’amener. En vain. Il disparut pour toujours. Or a quelque temps de 1a, dans le village tout proche de Risalpur, naquit un enfant dont /e corps portait toutes les traces des violences que Kashi avait subies au moment ou ilfut tué. Cet enfant avait la main droite privée de doigts, les c6tes comme brisées et lorsqu’il sut parler, il déclara avoir gardé le souvenir de sa vie précédente et du drame qui y avait mis fin. Le Dr Sunderlal étudia également ce cas (ce fut méme l’un de ses préférés). Il hébergea le garcon pour |’observer attentivement. L’enfant disait se souvenir de tous les événements marquants de son incarnation précédente et le docteur put en vérifier une grande partie.
QUAND ON RECHERCHE LAMA DEFUNT
LE SUCCESSEUR
D’UN
La réincarnation, la croyance en des vies antérieures se heurte, lorsque les sceptiques en parlent, au peu de souvenirs que nous en avons. Or, de nombreuses études sont venues corroborer ce que l’enfant mutilé dont nous venons de parler dit un jour au Dr Sunderlal: /es détails précis, les souvenirs conservés des vies antérieures finissent peu a peu par s’effacer. Cela se concoit: on ne peut vivre qu’une seule vie a la fois, autrement ce serait une épouvantable confusion. Imaginez un individu vivant au XX® siécle et qui retrouverait ses souvenirs, ses réflexes, ses habitudes, de l’époque pharaonique. Imaginez un cadre de |’industrie tracassé par les préoccupations d’un scribe égyptien (en supposant, qu’il ait été scribe il y a des milliers d’années). Ce serait invivable! 28
Cependant si les souvenirs s’estompent, le sentiment reste dans l’inconscient'. Il céde la place A une impression de ‘‘déja vu’? comme nous |’avons constaté avec Augustin Lesage quand il mit le pied sur la terre d’Egypte. Cette impression de ‘‘déja vu’’, de nombreuses personnes |’ont éprouvée au cours de leur vie de tous les jours. Et il est possible de tirer un fil conducteur par l’hypnose ou d’autres méthodes, comme nous le verrons bient6t, pour remonter dans un passé vraiment antérieur. Avant de clore ce chapitre, et pour rappeler que les Hindous et les Tibétains sont plus attentifs que nous ne le sommes a la réincarnation, nous allons raconter ce qui se passe a la mort d’un lama au Tibet. Cela prouve simplement non pas que la réincarnation soit plus courante en ces contrées lointaines qu’elle ne l’est en Europe, mais que la civilisation du Tibet, par exemple, se met plus en quéte de spiritualité que la notre et découvre de ce fait ce qui, pour nous, reste inapercu. Lorsque meurt un lama, on lui recherche un successeur qui doit €étre sa réincarnation. On cherche un enfant qui pourrait l’étre. Cette recherche peut durer plusieurs années, se dérouler en des provinces lointaines, et atteindre méme des familles misérables et incultes. ‘‘Le vent de l’esprit souffle ou il veut comme dit le poéte!’’ En tout cas, lorsqu’un enfant répond aux conditions exigées, on lui fait passer toute une série de tests pour s’assurer qu’il est bien celui que l’on espére. Alexandra David Neel, une grande voyageuse, fut mélée a l’une de ces affaires. Nous avons pu interroger un authentique lama tibétain qui nous a confirmé la version qu’elle donne, point par point. Ce lama est devenu notre ami par la suite. Alexandra David Neel raconte que sept ans s’étaient
‘Ves occultistes disent dans l’akasha, mais cela revient au méme.
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écoulés depuis la mort d’un lama sans que !’on ait trouvé son incarnation actuelle et son siége (sa royauté spirituelle) restait vacante. Cela ne pouvait durer. De ce fait, l’intendant du défunt lama administrait les biens du couvent sans se faire trop de soucis. Or au cours d’un voyage d’affaires, cet intendant entra un jour dans une pauvre ferme pour se restaurer et se reposer. On l’accueillit avec tous les honneurs dus a son rang, mais au moment ou il tira une tabatiére de son gousset, l’enfant de la maison se précipita sur lui en lui demandant sur un ton de reproche: ‘‘Pourquoi as-tu pris ma tabatiére?’’. Il en fut foudroyé. La tabatiére ne lui appartenait pas, elle était, en effet, la propriété du défunt lama. L>homme s’inclina alors devant son maitre réincarné. Quelques jours plus tard, l’enfant fut conduit en grande pompe dans son monastére-palais. Au moment ou le cortége pénétra dans la cour, l’enfant eut un mouvement d’impatience ‘*Pourquoi, demanda-t-il, tournons-nous a gauche? La porte est a droite!’’. En effet, la porte se trouvait autrefois a droite et on l’avait murée pour en ouvrir une autre. Lorsqu’ensuite enfant fut conduit dans son appartement — un appartement somptueux — et qu’on lui servit le thé, il exigea qu’on lui apportat son grand bol de porcelaine. Or, personne ne connaissait ce bol! L’enfant le décrivit minutieusement et tout d’un coup, la mémoire sembla lui revenir. I] dit que le bol était caché dans un vieux coffre rouge que l’on avait oublié dans une piéce désaffectée. On se précipita et on le trouva. Et l’enfant de dire: ‘‘Le lama lui-méme ou son prédécesseur ont da le mettre dans ce coffre que l’on n’a pas ouvert depuis plusieurs années’’. Le lama ou son prédécesseur, c’est-a-dire des incarnations antérieures de l’enfant lui-méme.
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SUR LES TRACES DES VIES ANTERTIEURES
EN REVANT, ON DECOUVRE (PARFOIS) UNE (OU PLUSIEURS) VIE ANTERIEURE La réincarnation peut se constater tous les jours, ou presque: il suffit d’ouvrir les yeux, d’étre attentif aux dizaines de petits faits inexplicables qui plaident en sa faveur. Avez-vous vécu une sensation de ‘‘déja vu’’? Etes-vous entré dans un village, une ville ou une maison, avez-vous découvert un paysage ou
méme un monument, avec l’impression absurde que vous Vaviez déja connu? L’impression est-elle absurde mais tenace? Est-elle seulement fugitive et l’avez-vous aussit6t oubliée (ce qui est dommage!). Et bien tous ces faits auxquels les initiés prennent une grande attention sont des indices de la réincarnation, sont des symboles d’une vie antérieure! Ne pas comprendre ces indices, ces sympt6mes, ce serait agir comme un médecin qui, déchiffrant de petits faits tels le pouls, les battements cardiaques ou la couleur de la peau, n’en tirerait pas des conclusions sur |’état de son patient. Ce serait stupide! Et bien, m’a dit mon ami lama déja cité, c’est ce que nous faisons tous les jours, parce que nous n’avons pas été éduqués spirituellement. Seuls les étres d’exception, les initiés par exemple, certains francs-macons de haut grade ou des rose-croix peuvent comprendre et sentir leurs vies anté31
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rieures. Nous verrons pourtant que cela n’est pas tout a fait exact. Ou du moins que ce ne |’est plus, puisque des méthodes modernes, tout a fait éprouvées, permettent d’établir des preuves irréfutables d’incarnations antérieures. En tout cas, pour aborder ce sujet de la réincarnation sans se perdre dans la confusion ou dans la complexité, procédons par ordre et progressivement. Sensibilisons-nous peu a peu a la question avant d’entrer dans ses mystéres. Aprés avoir donné en exemples quelques cas au chapitre précédent, commencons par recueillir les indices, les menus faits qui nous
mettront sur la piste. Chacun a des souvenirs, avons-nous dit, des impressions de **déja vu’’; malheureusement bien rares sont ceux qui ont eu le goiit, le temps, les moyens, la volonté, de mener sur leur propre cas des enquétes approfondies a la manieére de celles de Ian Stevenson. Le Dr Nils O’Jacobson, un Suédois qui est notre contemporain, cite l’exemple d’une femme qui fit a plusieurs reprises le méme réve. Elle se voyait avec l’une de ses amies trés chéres dans un chalet de montagne au milieu d’une grande forét. La premiére fois qu’elle fit ce songe, la réveuse s’efforca pendant qu’elle révait de ‘‘retenir’’ le chemin pour ne pas s’égarer lors du retour. C’était un petit sentier bordé de sapins et de bouleaux. II est trés difficile d’intervenir au cours méme de son réve comme le fit cette femme qui, alors méme qu’elle révait, se dit qu’elle devait se souvenir par ou elle passait. Mais cela reste possible, tous les initiés le font. C’est méme le premier travail initiatique dans certaines sociétés secretes de Peaux Rouge d’Amérique. Cette femme possédait de réelles prédispositions. A un moment donné, la réveuse et son amie — nous racon-
tons encore le réve — quittérent le sentier en question pour en suivre un autre, plus étroit. Puis elles franchirent un ruis32
seau et arriveérent dans une clairiére ou se trouvait une maison rouge. Cette maison appartenait a la grand-mére de l|’amie morte depuis longtemps'. Les deux jeunes femmes étaient sires de découvrir un trésor dans cette maison. Elles cherchérent partout, mais ne trouvérent rien du tout. Elles se contentérent alors d’écrire leurs noms sur un morceau de papier qu’elles cachérent derriére une pierre. Trois ans plus tard, la femme qui raconta son réve au doc-
teur O’ Jacobson fit le méme réve. Celui-ci était identique au précédent. Seulement cette fois-ci, elle découvrit a sa grande surprise le morceau de papier qu’elle avait placé derriére une pierre dans son premier réve. Et, cela devient extraordinaire, un peu plus tard, au cours d’une promenade, elle entra dans une grande forét qu’elle n’avait jamais visitée auparavant. Elle découvrit qu’elle était dans la forét de ses réves. Tout y était: le sentier, les arbres, le ruisseau; mais a la place de la maison, il y avait un trou. Elle interrogea alors les habitants qui lui apprirent qu’il y avait eu 1a, il y a fort longtemps,
une maison rouge. Plusieurs explications sont possibles, mais les cercles parapsychologiques qui se penchérent sur ce cas en conclurent que le réve portait des traces d’une vie antérieure qui tentait d’affleurer a la conscience. Dans cette vie antérieure, direntils, la grand-mére vivait dans cette maison rouge en compagnie d’une enfant qu’elle avait recueillie et qui était la réveuse elle-méme.
Dans la réalité, la grand-mére ne possédait aucune maison.
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PARLER LES LANGUES N’A JAMAIS APPRISES
ETRANGERES
QUE L’ON
Mais il y a beaucoup plus extraordinaire; c’est la xénoglossie, c’est-a-dire la faculté de parler des langues inconnues, que |’on n’a pas apprises, mais que l’on pratiquait dans une vie antérieure. Le cas le plus célébre fut celui d’une certaine Rosemary,une jeune anglaise qui parlait l’égyptien ancien. Cette langue fut authentifiée par des égyptologues patentés! Et le cas de Rosemary est loin d’étre unique. Nous pouvons porter a la connaissance du public le cas de notre cousine germaine, une provinciale n’ayant jamais fréquenté I’ université et dont l’instruction était plus que sommaire. Au cours d’une grave opération elle se mit a parler chinois. La chose est certifiée par les médecins qui l’opérérent. Parmi eux se trouvait un docteur né en Chine. Ce médecin affirma — et pourquoi raconterait-il des histoires — que notre cousine avait rapporté la longue histoire d’une princesse de la dynastie Ming enfermée par amour et qui était morte au cachot. Renseignements pris, il s’agit bien d’un fait historique. Et nous ne savons ce qui doit le plus nous stupéfier de cette vérification historique ou du fait que ma cousine parla chinois. Il nous faut ajouter qu’a son réveil, elle ne se souvenait de rien.
DEUX
CATHARES
REINCARNES
DE NOS JOURS
Un cas est rapporté par le Dr Guirdham de Londres qui, en 1962, recevait la visite d’une certaine Mme Smith qu’un réve répétitif tracassait. Dans ce réve, elle était une Cathare du nom de Puérilla et avait été la compagne de Roger de Mazerolles, un hérétique qui avait fini sur le biicher. Le Dr Guirdham crut d’abord qu’il avait affaire 4 un beau 34
roman inventé de toutes piéces, mais Mme Smith lui donna des détails extrémement précis. Elle finit par lui dire qu’elle aussi était montée sur le biicher et que lui, le Dr Guirdham, était Roger de Mazerolles réincarné. Pour donner une idée de l’intense réalité de ses visions, voici le passage ou elle narre son supplice: ‘‘Je ne savais pas que l’on saigne quand on meurt par le feu. Je pensais que le sang s’asséchait tout d’un coup dans cette effroyable chaleur. Mais je me suis mise a saigner
abondamment. Le sang se répandait a flots en sifflant dans les flammes. Le pire était les yeux. Je déteste l’idée de devenir aveugle. J’ai essayé de fermer les paupiéres mais je n’y suis pas parvenue. Alors ces flammes ont commencé a m/’arracher les yeux avec leurs doigts infernaux’’. Le plus stupéfiant (nous pesons nos mots) était que Mme Smith donnait des précisions sur les Cathares, sur leurs vétements, sur leurs moeurs, connus de personne, pas méme des spécialistes, et qui tout récemment se sont avérés authenti-
ques. Et que l’on ne dise pas qu’elle avait accés aux documents que les spécialistes eux-mémes n’avaient pas encore découverts.
LA REINCARNATION Dr DURVILLE
DE L’ASSISTANTE
DU
Un autre cas que nous ne résistons pas au plaisir de conter est a peine plus ancien. II fut étudié en France par le Dr Durville a l’époque de la Premiere Guerre mondiale et de nombreux témoignages le confirment. Il concerne Laure Reynaud qui possédait un don de guérisseuse. L. Reynaud disait au Dr Durville dont elle était l’assistante qu’elle avait vécu au cours d’une vie antérieure dans un pays du Midi. Sa maison était alors trés grande avec sur le devant une terrasse. Les 35
fenétres étaient larges, nombreuses, cintrées en haut. Il y avait deux étages et comme une terrasse au-dessus. C’est sur cette terrasse qu’elle aimait se promener, elle, jeune, brune, avec des yeux trés grands et trés noirs (dans la réalité de cette vie présente, Laure était tout a fait blonde). Elle était triste et gravement malade. Elle toussait beaucoup. La mort allait bient6t la surprendre. Mais un siécle plus tard, elle se réincarnerait dans un village d’Aumont dans la Somme. Voila donc ce que racontait Laure Reynaud. Mais comment le vérifier? Aucun indice n’existait qui pit mettre sur la piste. Or, au cours de l’année 1913, le Dr Durville fut appelé en consultation 4 Génes. Occupé par un congrés, il pria Laure qu’il avait formée de le remplacer. Celle-ci s’exécuta avec plaisir. A peine arrivée a Génes, elle fut en proie a une trés forte impression de ‘‘déja vu’’ avec laquelle nous sommes maintenant familiarisés. Plus elle approchait de Génes et plus cette impression s’accentua. Elle s’en ouvrit a un collégue du Dr Durville qui l’accompagnait. Celui-ci lui proposa alors de trouver la fameuse maison dans laquelle elle prétendait avoir vécu au cours d’une incarnation antérieure. Ils partirent en voiture et aprés quelques recherches, ils la retrouverent. Laure sentait avec certitude que c’était une maison belle qui se tenait non loin de la route et a cdté de laquelle ils venaient de s’arréter. Des souvenirs lui revinrent alors en foule. Elle déclara en particulier ne pas avoir été enterrée au cimetiere, mais a l’église. Il fut facile de savoir a qui appartenait cette maison (la famille S..., tres connue dans la région). Pour le reste, on mena une enquéte trés serrée. On apprit alors que les actes de décés des S... se trouvaient dans l’église de San Francisco d’Albaro et l’on tomba notamment sur le texte suivant: ‘*23 octobre 1809. La dame Jeanne S., veuve de B.,
habitant depuis plusieurs années dans la maison d’Alabaro, toujours maladive et dont l’état de santé s’est aggravée ces 36
derniers jours par suite d’un refroidissement, est morte le 21 courant, munie de tous les sacrements de |’Eglise, et aujourd’hui, sur notre permission par écrit et avec l’autori-
sation de M. le maire également par écrit, son corps a été transporté en forme privée et enseveli dans 1’église NotreDame du Mont’’. Tout cela correspondait aux descriptions de Laure qui précisait que, dans son incarnation antérieure, au cours de laquelle elle était malade, elle avait en effet perdu son mari et était donc veuve.
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- DEUXIEME
PARTIE
LES MYSTERES DE LA REINCARNATIO N
LAME PEUT DES CETTE VIE MEME QUITTER SON CORPS PHYSIQUE
QUE L’AME PUISSE QUITTER LE CORPS EST UNE CONDITION NECESSAIRE La réincarnation est une évidence pour les orientaux et pour * tous les initiés du monde, Europe incluse. Dans un autre livre paru aux mémes éditions (Oui, la vie existe aprés la mort), nous avons montré en menant une enquéte serrée et une analyse approfondie de cas de personnes ayant frdlé la mort, que la mort n’était pas un trou noir. La vie, avions-nous dit, recommence apres la mort sur de nouvelles bases. Ceux qui ont effectué le voyage, a la suite d’un accident de la route ou d’une trés grave opération, sont si heureux de connaitre le monde de la survie qu’ils ont grande peine a retourner sur terre. Ils découvrent tous un réel bonheur. Dans cet ouvrage, nous n’avions pas cherché a savoir ce que devenaient alors les défunts. Une fois dans cet univers fascinant, que leur arrivait-il? Nous verrons qu’ils subissent de multiples trans-
{
formations, qu’ils passent un moment dans |’Au-Dela, qui, dans certains cas, peut durer des siécles, puis se réincarnent.
Le chapitre précédent du présent livre donne des indices irréfutables en faveur de la palingénésie, cette sublime conception que tous les peuples partageaient lorsqu’ils étaient encore proches des enseignements de la Tradition. 41
Des indices ou.de fortes présomptions ne suffisent pourtant pas aux sceptiques. Il leur faut davantage, il leur faut des preuves palpables leur prouvant l’existence du mysteére. Cela est possible. L’idée toute simple, tellement simple, tellement naturelle que l’on finit par ne plus préter toute l’attention qu’elle mérite, est que l’4me du défunt quitte le corps qu’elle habite aprés la mort. Or, pour qu’elle puisse le faire, il faut qu’elle soit distincte de ce corps. Y a-t-il des faits qui le prouvent? Un certain nombre d’exemples démontrent que, pendant la vie, l’@me peut sortir de son corps physique pour se montrer au loin avec un second corps identique au premier, a fortiori apres la mort. De nombreux parapsychologues sont capables de matérialiser un double d’eux-mémes. Des expériences rigoureusement contrélées par des universités américaines et méme soviétiques prouvent qu’ils sont capables tout en restant dans leur lit de faire en sorte que leur double, leur esprit, apparaisse dans une piéce a cété. Cela, les initiés peuvent également le faire et certains saints aussi. Cela s’appelle dans le jargon ““sorties hors du corps’’, ou ‘‘bilocations’’ ou encore ‘‘Out of Body Experiment’’ (OOBE) qui en francais signifie: ‘‘Expérience de sortie hors du corps’’.
Ces expé€riences qui sont plus courantes qu’on ne le croit se produisent généralement a la suite d’un accident. Elles se produisent lorsque l’on approche du royaume de la mort. Mais les initiés effectuant sans cesse des voyages du royaume de la mort a celui des vivants les vivent tous les jours. Parfois méme, un individu ‘‘commun’’ peut se biloquer; cela signifie qu’il est appelé a étre initié et nous lui conseillons vivement de préter attention 4a ce signal. Il est possible, en certaines circonstances, de sortir de son corps. Voici comment se produisent les sorties hors du corps. 42
Nous citons ici des cas que nous avons pu contrGler avec la sévérité requise. Une opérée raconte: ‘‘A l’4ge de vingt-deux ans, je fus opérée et l’on m’administra un anesthésique. Au moment ou jallais reprendre connaissance, j’eus soudain l’impression d’étre libérée de mon corps. D’étre projetée en dehors de lui tout en restant moi-méme. Je me sentis transformée en un esprit et je pensai que par suite de la douleur, j’avais atteint l’état de paix que je désirais de toutes mes forces. Je contemplai alors mon corps étendu au-dessous de moi sur le lit. Il y avait dans la chambre deux infirmiéres et ma belle-mére. L’une était assise sur le lit et réchauffait mes mains tandis que l’autre me regardait’’. Ce cas est typique: le sujet quitte son corps et se regarde vivre. Vraiment miraculeux, mais tout a fait véridique. De son coté une personne ‘‘ordinaire’’ raconte: ‘‘Ma premiere expérience fut de trés courte durée et se produisit il y a de nombreuses années. Un matin je me réveillai tot. Je me trouvais debout dans ma chambre, en train de regarder mon corps physique qui gisait sur le lit devant moi, profondément endormi. Avant d’avoir eu le temps de réfléchir a cette chose extraordinaire, j’eus trés peur que mon plus jeune fils entre dans la chambre et me réveille sans ménagement. Instantanément, un trés grand désir de rentrer dans mon corps, de le réintégrer, me prit. ‘Je dois me hater et rentrer dans mon corps’ me dis-je ‘Je dois étre en vie quand mon fils va m’appeler’. Je m’approchai alors de mon corps et ensuite ressentis une sensation tout a fait étrange: comme si un sac était poussé a partir de mon front jusqu’a mes pieds. Finalement cette sensation bizarre cessa et je m’éveillai. J’entendis mon fils m’appeler:
‘Maman,
Bad bir}
c’est l’heure de te lever’.
Il s’agit la d’une expérience spontanée. Cette personne est 43
appelée a étre initiée. D’ailleurs, a la suite de nombreuses expériences de ce genre, elle finit par acquérir une grande sagesse, . aidée en cela par un guide qu’elle rencontra a point. Mais ce qui nous intéresse dans ce cas comme dans des milliers d’autres c’est qu’ils donnent a penser: il ne suffit pas, en effet, si l’on veut comprendre quelque chose a la réincarnation, de s’ébahir, de s’étonner devant ce mystére, il faut oser se poser des questions. C’est comme cela que l’on avance. En améliorant les connaissances que l’on a sur le sujet. Alors posonsnous une question: comment est-il possible de regarder son corps dormir dans son lit? Eh bien, la réponse est simple, trés simple, évidente: c’est l’A4me qui regarde le corps! Nous sommes ame d’une part et corps de l’autre. Nous sommes donc doubles. Regardez-vous dans un miroir, est-ce votre corps qui regarde votre corps ou bien votre Ame? Vous nous direz que ce sont vos yeux. Oui, mais vos yeux seuls suffisentils? Ne faut-il pas qu’ils soient au service d’une entité capable d’englober le corps, qui soit a la fois plus fine, plus vaste, plus puissante, plus spirituelle que ce dernier?
LA REALITE PHYSIQUE
DU DEDOUBLEMENT
Dans la vie courante, la séparation de l’Ame et du corps s’effectue spontanément, sans que nous nous en rendions compte, et infiniment plus souvent que nous le croyons. Nous avons précisé que le fait de se regarder dans un miroir, ou le fait tout simple de se faire son examen de conscience, est déja un dédoublement a l’occasion duquel |’4me se sépare légerement du corps. Autrement, cet examen pourrait-il avoir lieu? Certes, il s’agit alors d’un dédoublement tout a fait infime et qui ne peut absolument pas se comparer a ce qui se produit au moment de la mort, mais il s’agit malgré tout d’un dédoublement. Et dans les réves éveillés? Ne révons-nous set
pas que nous voyageons dans des contrées inconnues? Que nous gravissons de trés hautes montagnes? Que nous explorons le fond des océans? Ne nous sentons-nous pas alors affranchis de notre corps et de toutes les impossibilités? Ne nous trouvons-nous pas véritablement dans un autre monde? Le réve n’est-il pas la voie royale de l’occulte Gomme |’affirme la tradition?
Pendant le réve, la nuit, l’Ame quitte le corps et va explorer les mondes paralléles. Ces mondes, pour les initiés, sont ceux de la mort et de la survie. Pour le commun des mortels, ce sont ceux de ses incarnations antérieures, comme nous le verrons dans une autre partie de cet ouvrage. Pour le moment, retenons que le r€ve est, avec une infinité d’autres éléments, la preuve irréfutable que l’Ame peut dés cette vie méme quitter le corps.
Alexandra David-Neel a raconté a ce propos une curieuse histoire. L’un de ses domestiques du nom de Wangdu était parti en ville acheter des provisions et ne revint pas dans les délais prévus. Précisons que la scéne se déroule au Tibet. A. DavidNeel pensa alors qu’il l’avait quittée. Le regrettant, elle réva de lui. Le lendemain au réveil, on lui annonga le retour de Wanedu. Elle alla l’accueillir et le vit, en effet, qui rentrait,
en gravissant la pente conduisant a la maison. Puis, elle le vit contourner une petite construction et... disparaitre. Elle eu beau faire et le chercher partout, il était devenu introuvable. Il s’était littéralement volatilisé! Le méme jour, Wangdu réapparu vers dix-sept heures. Cette fois-ci, c’était le vrai Wangdu en chair et en os.
Que s’était-il passé? Simple stratageme d’un domestique facétieux? Rien n’est moins sir. A. David Neel démontra que l’événement fut... tout a fait réel. J/ a été prouvé, en effet, 45
que Wangdu se trouvait a un autre endroit au moment ou il lui apparaissait.
A. David Neel rapporta d’ailleurs d’autres faits aussi étonnants: en particulier celui d’un individu qui sortit de son corps et réussit ainsi sans qu’on puisse l’accuser a assassiner son frére dont il était jaloux.
DES EXPERIENCES STUPEFIANTES
SCIENTIFIQUES
Dédoublement, sorties hors du corps, bilocations, OOBE, certains occultistes préférent l’appellation de ‘‘phénomenes d’extorisarisation du corps astral’’’. Peu importe le vocabulaire! L’important reste le phénoméne. La science moderne a voulu voir d’un peu plus prés de quoi il en retournait. Une série d’expériences tout a fait probantes ont été effectuées par le Dr Robert Morris a l’Université de Duke en Virginie (USA).
Blue Harary (un bien joli nom!) décida un jour de visiter son chat qui se trouvait en un autre lieu, chez une amie. Au moment de |’expérience, le chat se mit aux aguets. II avait donc senti une présence indéfinissable. Pour plus de sireté, on renouvela l’expérience avec des humains. Les observateurs furent simplement informés que Blue leur rendrait visite a une période donnée, sans précision d’heure. Or, au moment ou Blue sortit de son corps, ces observateurs percurent effectivement des sortes d’ombres lumineuses. Malgré toutes les précautions prises, le Dr Morris voulut malgré tout se prouver de maniére définitive qu’aucun phénoméne parasite n’était venu troubler l’expérience et que l’on avait véritablement affaire a des sorties hors du corps et non a des illusions col1
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Le corps astral est une image de l’4me.
46
lectives par exemple. Il placa dans une piéce des objets et des appareils ultra sensibles capables de déceler les modifications les plus infimes qui se produiraient dans la piéce le cas échéant. Blue effectua son OOBE et les appareils enregistrérent effectivement des déplacements d’objet. Le compte rendu de ces expériences est a la disposition de quiconque veut le consulter. I] a en été traité a la Convention de parapsychologie qui s’est tenue en 1973 4 Charlottesville en Virginie (USA). Plus extraordinaire encore: les doubles furent photographiés.
Comme le fit le savant William Crookes a la fin du siécle dernier. William Crookes opérait chez lui toutes portes fermées. I] travailla avec un médium trés célébre (Mlle Cook) qui se dédoubla a plusieurs reprises; son double (du nom de Katie) se matérialisa plusieurs fois, c’est-a-dire, chose extrémement rare, qu’il prit une apparence physique et un corps de personne humaine. William Crookes photographia Katie et compara avec Mlle Cook. Voici ce qu’il écrivit: ‘‘J’ai la certitude la plus absolue que Mlle Cook et Katie sont deux individualités distinctes, du moins en ce qui concerne leurs corps’’. Le double de Mile Cook a-t-il été capable de se tisser un corps d’emprunt. L’expérience a-t-elle permis d’assister en direct a une réincarnation. Ecoutons encore Crookes: ‘‘Une des photographies les plus intéressantes est celle oi je suis debout a cété de Katie; elle a son pied nu sur un point particulier du plancher. J’habillai ensuite Mlle Cook comme Katie; elle et moi nous nous placdmes exactement dans la méme position et nous fimes photographiés par les mémes objectifs placés absolument comme dans |’autre expérience et éclairés par la méme lumiére. Lorsque ces deux dessins sont placés l’un sur l’autre, les deux photographies de moi-méme coincident parfaitement quant a la taille, etc., mais Katie est plus grande d’une demi-téte que Mlle Cook et, auprés d’elle, elle semble une grosse femme. Dans beaucoup d’épreuves, la largeur de 47
son visage et la grosseur de son corps différent essentiellemet de son médium (Mlle Cook), et les photographies font voir plusieurs autres points de dissemblances. :
Mais la photographie est aussi impuissante a dépeindre la beauté parfaite du visage de Katie que les mots eux-mémes sont incapables de décrire le charme de ses maniéres. La photographie peut, il est vrai, donner un dessin de sa pose; mais comment pourrait-elle reproduire la beauté brillante de son teint, ou l’expression sans cesse changeante de ses traits si mobiles, tant6t voilés de tristesse quand elle contait quelque amer événement, tant6t souriant avec toute l’innocence d’une jeune fille, lorsqu’elle avait réuni mes enfants autour d’elle et qu’elle les amusait en /eur racontant des épisodes de ses aventures dans |’Inde’’.
Mlle Cook est un médium, capable de matérialiser physiquement son double. Mlle Cook a, précise W. Crookes, retrouvé
des souvenirs de vies antérieures. Une foule d’interrogations passionnantes se posent a propos de ce cas hors pair. Nous les résumons briévement.
UNE FOULE DE QUESTIONS Le double est-il capable de tisser un nouveau corps physique? Cela est-il la réincarnation? Cela demande des précisions. Pourquoi le corps de Katie est-il moins fin, infiniment moins
agréable que celui de Mile Cook? Katie est-elle l’incarnation d’une vie antérieure? Ou bien estelle une incarnation future?
Les médiums évoquent-ils forcément des réincarnations? Le 48
spiritisme prouve-t-il assurément la réincarnation comme le croyait son fondateur, le Francais Allan Kardec? Ces questions sont nombreuses et difficiles. Nous verrons au chapitre suivant que nous ne nous les sommes pas posées par simple curiosité. Nous constaterons qu’elles ne sont pas simplement théoriques et qu’elles ont leur importance. Nous allons voir qu’elles permettront de nous repérer un peu mieux dans ce mystére profond des vies antérieures.
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LESPRIT PEUT SE MATERIALISER (EXPERIENCES
DE MATERIALISATION
DU CORPS ASTRAL)
LES DOUBLES ONT UN CERVEAU, DES POUMONS, DES NERFS, DES MUSCLES La premiere question qui vient a ]’esprit et en résume de nombreuses autres est la suivante: si l’4me peut quitter son corps, ou du moins le corps ou elle a habité, peut-elle s’en créer un autre? Autrement dit, le double tisse-t-il lui-méme le nouveau corps ou il va habiter aprés la mort. La tradition répond affirmativement. Aprés la mort, dit-elle, l’Ame quitte son enveloppe et monte au ciel. Et la, aprés une période variable, elle crée elle-méme son propre corps. Ses pouvoirs sont extraordinaires lorsqu’elle se libére du physique. La magie le prouve. Mais avons-nous la preuve qu’une ame puisse elle-méme se créer un corps? Aprés la tradition, bien longtemps apres elle mais avec des moyens plus rigoureux, la science contemporaine répond également oui. Les matérialisations des défunts, des doubles comme Katie, ont eu lieu dans tous les pays, et l’on en a souvent gardé des traces physiques qui sont autant de preuves irréfutables, de ces matérialisations. Ces traces sont aujourd’hui exposées a la vue de tous. II suffit d’aller les voir dans les sociétés parapsychologiques. On pourra alors constater que les apparitions matérialisées de doubles (ou de corps 51
astraux) sont des étres autonomes qui ont un coeur, un cerveau, des poumons, des muscles, des nerfs, une intelligence
différente de ceux du médium et qui, bien qu’étant désincarnés, possédent encore un mécanisme physiologique terrestre.
UNE NUEE BLANCHE D’OU SE DEGAGE CORPS D’UNE JEUNE FILLE
LE
Citons a titre d’exemples quelques expériences homologuées par les cercles parapsychologiques pour étudier d’un peu plus prés ce dont il s’agit. Dans la séance du 28 septembre 1919 organisée par |’ Institut métapsychique de Paris, et en présence de plusieurs personnes dont deux médecins, il se produisit une formation de fluide dans l’obscurité. L’entité spirituelle qui déclara se prénommer Jao donna une main aux doigts courbés et un rameau de rose de l’espéce dite angélique (pour cette séance comme pour toutes celles que nous commenterons les témoins attachérent la plus grande importance au contréle rigoureux des issues de la piéce ot se produisirent les phénomeénes. IIs s’étaient donc prémunis contre les supercheries provoquées par un éventuel comparse du médium).
**Le 17 avril 1920 (nous recopions intégralement le compte rendu en respectant le style télégraphique), trente assistants dont l’identité a été vérifiée. Vérification du cabinet et de Pescalier. Demi-lumiére. Nuée blanche d’ou se dégage une face claire, puis tout le corps d’une jeune fille. ‘Entité Anita’ dit le médium. Anita s’approche de M. Prado et lui baise la main. Elle salue les autres personnes. Vétue de blanc. Longs cheveux. Elle travaille aussit6t a la paraffine et tend le bras parfois pour montrer la suite des opérations (la paraffine permet de faire un moule). Le moule sera parfait. Elle y aura 52
ajouté des fleurs modelées. Elle s’agenouille enfin, et chante un cantique’’.
L’ECTOPLASME SORT DE LA BOUCHE MEDIUM POUR FORMER LE DOUBLE
DU
“Le 30 avril 1920, c’est une main d’enfant qui est moulée. Le 14 juin 1930, en présence de M. Kouma, ministre du Japon au Brésil, du Dr. V. de Mendoza et de quinze autres témoins. Demi-obscurité. Emploi du ventilateur pour aider au refroidissement rapide des moules. Messages invitant le Dr Mendoza a s’approcher pour un contr6le sévére, en compagnie du ministre japonais. Apparition de l’esprit Jao qui serre la main du médecin et celle de M. Kouma. A la vue de tous, il travaille a la paraffine, fait toucher a trois personnes sa main peu a peu gantée. Le moule terminé, il le remet a un assistant qui le donne a Kouma. Un autre moule est ensuite produit. Départ de Jao que remplace Anita. Priére a genoux. Séjour d’un quart d’heure. Pressions de mains. Retraite. Jao revient. Oraison. Puis |’entité remonte vers le médium et le réconforte’’. Extraordinaire: l’esprit crée méme ses gants, son corps, puisque ceux-ci, comme le reste, se forment progressivement. Ces doubles habiteraient-ils des corps vétus alors que dans les réincarnations, lors des naissances, les corps des bébés sont nus?
Tout cela est inoui. Voyons donc d’un peu plus pres comment cela se produit. Autrement dit, demandons-nous de quoi est composée la matiére dont sont faites ces apparitions. On enferme le médium dans une cage pour éviter a la fois qu’il soit géné et pour s’assurer qu’il ne triche pas. On fait la pénombre. Les assistants se recueillent. Et puis, soudain, une matiére ectoplasmique sort de sa bouche. C’est cette matiére a3
qui donne naissance a des moules. Impressionnant. On n’a pas de mots pour rendre compte de ces expériences. I] faut y avoir assisté pour croire! Le double se forme peu a peu, en sortant de la bouche du médium. Et c’est le double lui-méme, guidé par la voix du médium qui lui a donné naissance comme une mére donne naissance a un enfant, qui crée les moulages que l’on a conservés dans les cercles parapsychologiques. Nous avons participé a l’une de ces séances. C’est €mouvant, trés émouvant. Cet étre immateériel peut venir vous serrer la main ou méme vous embrasser. Nous n’avons pas eu la chance d’entrer en contact direct avec ces matérialisations mais on nous a affirmé que leur toucher était trés agréable.
A LONDRES, UNE FILLETTE DE SEPT ANS SE MATERIALISE Encore une expérience qui confirmera ce que nous savons déja et que l’on nous a rapporté. Le 15 décembre 1929, une séance de matérialisation se tint a Londres sous le contr6éle de Harry Price, célébre pour ses connaissances pratiques de trucage et d’illusionnisme. Ce dernier pour assainir le milieu spirite avait décidé de traquer les faux médiums. Price s’était livré a une inspection approfondie de l’appartement: il avait sondé les murs et les cloisons, supprimé toutes les tentures. et répandu de l’amidon sur le sol. On éteignit la lumiére en ne laissant allumé que le cadran d’un poste de radio; les six assistants prirent place autour du médium qui s’apprétait 4 évoquer Rosalie, sa fillette morte quelques années auparavant. Lorsque Rosalie apparut, Price la toucha; i/ découvrit le corps tiéde d’une enfant de sept ans. I] placa son oreille sur sa poitrine, le coeur battait. Lui prenant le pouls, il compta 97 pulsations a la minute. Approchant enfin un petit miroir fluorescent il distingua le visage de la fillette. Il ’interrogea: ‘‘Ou 54
es-tu en ce moment? Comment t’occupes-tu? Joues-tu avec d’autres enfants?’’. Il entendit Rosalie murmurer ‘‘Oh oui!”’ et il vit son visage s’éclairer d’un sourire. Le médium prit alors lenfant dans ses bras, tandis que les femmes présentes éclataient en sanglots.
L’APPARITION PREND FORME GRADUELLEMENT A PARTIR D’UNE MASSE NEBULEUSE Et voici de nouveau le témoignage de William Crookes dans une lettre restée inédite jusqu’a ce jour et qu’il convient désormais de verser au dossier: ‘‘I] m’arrivait souvent d’entrer dans le cabinet a la suite d’une forme matérialisée et alors je la voyais en méme temps que le médium. Par le fait, je crois avoir obtenu /a certitude la plus scientifique qu’il soit possible d’obtenir, que chacune de ces formes apparues était une individualité distincte de l’enveloppe mateérielle du médium, car je les ai examinées a l’aide de divers instruments. J’ai constaté chez elles /’existence de la respiration et de la circulation; j’ai mesuré leur taille, la circonférence du corps, etc. ‘*Ces apparitions avaient |’air noble et gracieux au moral et au physique; elles semblaient s’organiser graduellement aux dépens d’une masse nébuleuse, alors qu’ elles disparaissaient instantanément et de maniére absolue. Ayant eu souvent l’occasion (en présence de témoins compétents) de me tenir entre le médium et l’esprit matérialisé, de serrer la main a ce dernier et Jui causer pendant plus d’une heure je ne me sens plus disposé a accepter les hypotheses fantaisistes, telles les illusions de la vue, de l’ouie, la cérébration inconsciente, etc. qu’on dit avoir provoqué nos prétendues erreurs. La vérité en ce qui touche les questions de la matiére et de l’esprit ne pourra étre acquise qu’a force de recherches’’. 55
Crookes a raison. Les fantaisistes ne sont pas ceux qui croient ce qu’ils voient, mais les autres: les sceptiques de tout bord. D’autre part, nous savons peu de choses sur les rapports de la matiére et de l’esprit, et il nous faut nous tourner vers la tradition de tous les peuples si nous voulons commencer a comprendre quelque chose. L’idéal serait évidemment que la tradition et la science collaborent. C’est a ce vaste programme, c’est a ce programme urgent que la parapsychologie s’est attelée. Et nous sommes fiers encore une fois d’avoir découvert cette lettre de W. Crookes au cours de nos recherches, car W. Crookes fut l’un des pionniers de la parapsychologie. Cette parapsychologie a effectué des progrés gigantesques de nos jours. Et les savants se sont demandés de quoi était faite cette matiére ectoplasmique qui donnait naissance aux doubles et dont on a obtenu des moulages. Les théories sont nombreuses et nous les laisserons de c6té pour ne pas ennuyer le lecteur qui ne veut pas se perdre dans des calculs trés compliqués. Signalons tout de méme que la communauté scientifique, ou du moins la frange qui s’intéresse au paranormal et a la survie, s’achemine vers une synthése des travaux de
Crookes en la matiére et de la relativité d’Einstein. Tout est relatif, la vie comme la mort. Rien n’est absolu. La vie provient de la mort comme la mort nait de la vie. Tout est énergie dans l’univers — on sait que c’est la découverte d’Einstein qui se trouve a l’origine de la fabrication de la bombe atomique —. Tout est énergie et tout se transforme, les étres comme les choses et rien donc ne meurt. La philosophie de la palingénésie ne dit pas autre chose. On pourra répondre que la théorie d’Einstein, elle, s’appuie sur des expériences concrétes. Et celles de Crookes ne |’étaientelles pas? Et celles de l’Institut métapsychique de Paris? Et celles de tous les cercles parapsychologiques actuels? Nous 56
langons un défi aux sceptiques de nous montrer l’erreur ou la fraude. Tous les défis solennels lancés par des parapsychologues se sont retournés a la confusion de ceux qui les ont relevés, croyant facilement venir 4 bout de ce qu’ils appelaient une “‘illusion’’. C’est ce défi que nous renouvelons ici. of
LA MATERIALISATION PREHISTORIQUE
D’UN HOMME
D’ailleurs, une expérience qui fit, ces derniéres années, beau-
coup de bruit met le point final 4 ces polémiques souvent malveillantes. On soupconne toujours les parapsychologues alors que, pour leur majorité, ils travaillent de maniére tout a fait désintéressée! Le héros de cette expérience fut Keit Tinehart né dans le Colorado (USA) en 1936 et contrélé par la parapsychologue Suzy Smith. Au cours des séances, Tinehart se tint les yeux fermés. On colla sur ses paupiéres une bande adhésive dont on put vérifier ensuite, grace a des marques, qu’elle ne s’était pas déplacée. En outre, pour éviter le soupcon de ventriloquie, lorsqu’il entendait des voix, Tinehart prenait du lait dans sa bouche qu’il rejetait a la fin de la séance. Enfin, le local ou se déroulérent les expériences était filmé en permanence par plusieurs caméras de télévision. Or, dans ces conditions — toute possibilité de fraude étant absolument exclue —, Keit Tinehart réalisa des matérialisations que Suzy Smith consigna scrupuleusement dans des comptes rendus pour étre archivés. Invité au Japon en 1958, il fut soumis a des contrdles plus stricts encore, ou plut6t maniaques: on le mit entiérement nu pour l’inspecter, puis on le vétit d’un kimono; on l’assit sur un siége spécialement construit pour I’occasion, on 57
lui passa les bras dans des ouvertures reliées 4 un systeme de détection et on le ligota fermement. L’assemblée, elle, était composée de chimistes, de physiciens, de techniciens et de nombreux professeurs d’université. Or, malgré ces conditions défavorables, un ectoplasme sortit des oreilles et du nez de Tinehart et le recouvrit presque entiérement. Inutile de préciser que les nombreuses caméras de télévision purent filmer le phénoméne en direct. Ajoutons seulement que lors d’une autre séance, la substance prit la forme du peére défunt du professeur Goto de l’université de Tokyo et qu’elle fit le tour de la salle avant de disparaitre. Composées de matiére ectoplasmique se laissant photographier et se laissant mouler, ces formes ont été mieux connues
il y a quelques années grace aux travaux du médium Ted Serios, sévérement contrdlés par le professeur Hans Bender de réputation internationale. Ted Serios a pu produire un double représentant un homme préhistorique. J/ réussit méme a produire des images directement sur un écran sous le regard médusé des techniciens de Denvers qui n’en croyaient pas leurs yeux. Nous n’avons malheureusement pas assisté nous-mémes a ces expériences, mais un technicien nous en a adressé des vues avec le commentaire suivant. ‘‘Voici ces vues. Regardez bien la structure diffuse de la partie droite de l’écran qui, pour des raisons d’ordre technique n’apparait toujours que pendant quelques secondes, a été photographiée a partir de l’écran de contrdéle: on peut déceler sur ces photographies un autobus assez singulier, pourvu d’un phare central qui se déplace le long des voitures en stationnement’’. De l’4ge des cavernes aux temps modernes, la survie, les scénes de survie et les réincarnations sont une réalité incontournable.
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LES ANIMAUX,
EUX AUSSI...
QU’EST-CE QUE LA MATIERE DE QUOI EST-ELLE FAITE?
ECTOPLASMIQUE?
Sans vouloir entrer dans le domaine de la philosophie et en prenant uniquement cette idée simple qu’un enfant comprendrait, que tout dans la nature se transforme. On ne voit pas pourquoi l’homme qui est fait de matiére (donc transformable) et d’esprit (immortel) échapperait a la régle. Oui, vraiment, on ne voit pas pourquoi |’étre humain mourrait définitivement. Notre sentiment le plus intime, nos réves, la pensée des grands philosophes, les dires de la tradition universelle et les expériences que nous sommes en train de rapporter nous prouvent que la survie est une réalité. Comme nous |’avons vu au chapitre précédent, ceux qui ont des illusions ne sont pas ceux que l’on croit. Ce sont les sceptiques qui, en ce domaine, sont la proie des fantasmes négatifs. Ce sont eux quivivent un cauchemar. Ainsi donc, pour reprendre le fil secret de cet ouvrage, nous avons vu et montré qu’aprés la mort l’4me se détachait du corps physique. Nous avons également vu que cette dissociation pouvait avoir lieu dés cette vie méme: a la suite d’un accident par exemple, ou lors des séances spirites avec |’aide d’un médium. Nous avons constaté que lors de ces séances,
59
des entités se manifestaient. Et plus précisément que le médium laissait sortir de sa bouche le plus souvent une matiere ectoplasmique qui, graduellement, donnait naissance a un étre constitué comme tout étre, avec des organes, des poumons, un cerveau, un cceur, etc. Ces doubles, car ce sont des esprits ayant choisi de s’incarner un moment, parlent a l’assistance, l’invitent parfois a faire une priére et se mettent a genoux avec elle pour la dire, serrent les mains ou embrassent quelqu’un. Et pour finir, car l’émotion de les rencontrer disparait avec eux — aucun humain jusqu’a nouvel ordre n’est tombé amoureux de Il’une de ces entités — pour finir donc, ces entités ont laissé des traces concrétes de leur apparition, de leur bref passage sur la terre. Ce sont des moulages de main, de visages, de jambes, etc. qui, aujourd’hui encore, sont exposés, répétons-le, dans les musées de parapsychologie.
Mais alors, qu’est-ce que cette substance ectoplasmique? On n’a jamais eu le temps d’en faire l’analyse chimique et c’est bien dommage! Cela se comprend pourtant: elle ne se manifeste que fugitivement dans le monde des humains. Et pour cause! Cette substance véritablement magique, c’est simplement de l’esprit en train de se matérialiser. Allan Kardec, le fondateur du spiritisme, qui était a la fois un homme de pensée et d’action, et qui réfléchissait en méme temps qu’il travaillait concrétement, l’appelle le périsprit. Est-ce l’4me? Pas tout a fait! C’est une matiére subtile qui permet a l’Ame de se tenir liée dans une synthése parfaite au corps physique.
L’>HOMME EST LE DERNIER L’ESPECE ANIMALE
MAILLON
DE
L’ame est donc liée au corps grace a la matiére ectoplasmique. Cette matiére existe bien dans nos étres, puisque les mé60
diums de haut niveau sont capables de la faire sortir de leur bouche ou deleurs oreilles. C’ est de cette matiére dont le médium vient d’‘‘accoucher’’ que les doubles sont composés. Les médiums sont pourtant des hommes comme les autres qui ont eu la possibilité, la chance, de développer certaines facultés qui sommeillent dans tous les autres humains. On peut apprendre a devenir un médium produisant des entités. Cela se fait dans certaines écoles secrétes du Tibet et méme dans certaines loges des francs-macons hermétiquement cachées aux profanes. On ne saurait révéler ici la méthode qui permet d’y aboutir et ce pour plusieurs raisons: d’abord, elle serait trop longue a exposer, cela nous entrainerait trop loin et ensuite nous ne sommes pas autorisés a le faire. Mais nous donnerons plus loin d’autres méthodes qui conduisent a une étude pratique, précise et beaucoup plus facile, de ses vies antérieures. La réincarnation, avons-nous dit, part de l’idée que tout dans la nature se transforme et nous avons vu qu’un homme ayant mal vécu dans sa vie peut se réincarner sous la forme d’un animal. Cela veut dire que l’>homme se réincarne dans son espéce. On n’a jamais eu connaissance d’étre humain réincarné dans un rocher, ce serait tout a fait absurde! Chaque espéce évolue dans un cadre bien défini: /a substance magique, ectoplasmique concerne l’espéce animale dont l’homme est le maillon final. Mais alors pourquoi, direz-vous peutétre, n’a-t-on jamais produit de double animal? Pourquoi les entités qui se manifestent lors des séances spirites restent-elles toujours humaines? La raison est simple quand on y pense; c’est la loi du karma qui la donne. Un médium n’est pas un étre humain quelconque: il a déja atteint un stade évolué au point qu’il n’aura jamais plus a se réincarner dans un corps d’animal (se réincarner dans le corps d’un animal marque une régression!). 61
LES ANIMAUX SONT EN RELATION TELEPATHIQUE AVEC NOUS D’autres expériences montrent toutefois les liens qu’entretiennent l’espéce humaine et l’espéce animale’ sur le plan de l’esprit. Dire des animaux qu’ils ont un esprit peut sembler étonnant et pourtant comment dire autrement qu’ils sont constitués de la méme substance ectoplasmique que nous? Ce n’est pas parce qu’ils sont démunis de conscience, qu’ils sont de pauvres choses! Et le Christ ne disait-il pas que les pauvres en conscience seraient admis dans son royaume. Le Christ dit bien ‘‘en conscience’’ et non ‘‘en esprit’? comme on le traduit habituellement. La linguistique moderne, retrouvant l’enseignement de la tradition, l’établit avec certitude et l’on
attend des éditeurs qu’ ils corrigent les nouvelles éditions des Evangiles. Voici un témoignage publié par la ‘‘Société anglaise des Recherches psychiques’’: M. Haggard raconte qu’il était couché tranquillement vers une heure de la nuit du 10 juillet. Mme Haggard qui couchait dans la méme chambre, entendit son mari gémir et émettre des sons inarticulés, tels ceux d’une béte blessée. Inquiéte, elle l’appela. M. Haggard entendit la voix comme dans un réve, mais ne parvint pas a se débarrasser tout de suite du cauchemar qui l’oppressait. Quand finalement il se réveilla, il raconta a sa femme qu’il avait révé de Bob, le vieux chien braque appartenent a leur fille ainée et qu’il l’avait vu se débattre dans une lutte terrible comme s’il allait mourir.
L’animal, en définitive, reste notre semblable.
que différent.
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Il n’est pourtant moins inférieur
““Je voyais, dit M. Haggard, le bon vieux Bob étendu entre les roseaux d’un étang. J/ me semblait que ma personnalité méme sortait mystérieusement du corps du chien qui soulevait sa téte d’une manieére bizarre. Bob s’efforcait de me parler et, ne parvenant pas a se faire comprendre par la voix, me transmettait d’une autre facon indéfinissable l’idée qu’il était en train de mourir’’.
Le matin a déjeuner, M. Haggard raconta son réve a ses filles. Il en rit beaucoup et attribua le cauchemar a une mauvaise digestion. Quant a Bob, personne ne s’en préoccupa, puisque le soir précédent, il avait été vu en compagnie des autres chiens de la villa et avait fait la cour a sa maitresse comme a son habitude. Seulement, lorsque I’heure du repas quotidien fut passée sans que Bob se fit voir, Mlle Haggard commeng¢a a éprouver quelque inquiétude. On procéda alors a des recherches actives qui durérent quatre jours au bout desquels M. Haggard lui-méme trouva le pauvre chien flottant sur l’eau d’un étang, a deux kilométres de la villa, le crane fracassé et deux pattes brisées. Un premier examen fait par le vétérinaire fit supposer que la malheureuse béte avait été prise a un piége, mais |’on trouva ensuite des preuves indiscutables que le chien avait été écrasé par un train sur un pont qui traversait l’étang et qu’il avait été ensuite projeté par le choc parmi les plantes aquatiques. Le matin du 19 juillet, un cantonnier du chemin de fer avait trouvé sur le pont le collier ensanglanté de Bob. II ne restait donc aucun doute sur le fait que le chien était bien mort dans la nuit du réve. Par hasard cette nuit-la, un train supplémentaire avait été affrété et il semble bien qu’il ait été la cause de l’accident. Or, c’est au moment du passage de ce train que M. Haggard fit son cauchemar. Mme Haggard avait consulté une pendulette sur sa table de nuit. 63
LE SIXIEME SENS DES ANIMAUX Les amis des bétes, tous ceux qui ont un chien ou un chat savent que cela est bien possible et que les animaux sont doués d’un sens par lequel ils communiquent avec leur maitre. Ce n’est pas sans raison que la sagesse populaire dit d’un animal qu’il ne lui manque que la parole. Les journaux abondent d’ailleurs d’histoires qui le prouvent. L’animal appartient télépathiquement a |’humanité, ou plutét il émet des ondes que certains humains savent déchiffrer. Ces ondes qui avaient atteint M. Haggard dans son sommeil. Les animaux sont méme souvent plus sensibles que leurs maitres aux événements paranormaux et cela tient précisément au fait qu’ils sont encore plus proches de la nature. Le métapsychiste Carington rapporte |’anecdote suivante: un monsieur et deux dames se promenaient dans la campagne, lorsqu’une des dames qui est clairvoyante déclara qu’elle voyait un chien marcher devant eux. Elle le décrivit minutieusement aux deux autres personnes qui ne voyaient rien. Comme ils en parlaient, un chat sortit d’une maison voisine et s’approcha trés tranquillement jusqu’au point ou la dame accusait la présence d’un chien. Arrivé 1a, il s’arréta brusquement, fit le gros dos, cracha et donna des coups de griffe dans la direction de l’animal fant6me, puis se retourna subitement et regagna sa demeure 4a toute vitesse. Une autre anecdote (on pourrait encore en citer des milliers): (c’est une jeune fille qui parle) ‘‘C’était un soir d’hiver. Je me trouvais dans ma chambre assise au coin du feu, en train de caresser ma chatte. Elle était blottie sur mes genoux, dans une attitude presque réveuse, les yeux fermés, comme accroupie. Quoiqu’il n’y eit pas de lumiére dans la chambre, les reflets du feu éclairaient parfaitement tous les objets. La piéce 64
ou nous nous trouvions avaient deux portes, dont l’une donnait dans un appartement provisoirement fermé. L’autre, placée vis-a-vis de la premiére, ouvrait sur le couloir. Ma mére m’avait quittée depuis quelques minutes, ma chatte était de plus en plus somnolente et je pensais aller me coucher. Tout a coup, je m’apercus que quelque chose d’inattendu avait troublé la tranquillité de ma chatte. Elle avait brusquement cessé de ronronner et donnait des signes évidents d’une inquiétude croissante. Je m’étais courbée sur elle en m’efforcant de la calmer par mes caresses. Tout a coup, elle se leva sur ses quatre pattes et commenca a souffler fortement en faisant le gros dos.
“‘Cette maniére d’agir me fit lever la téte 4 mon tour et j’apercus avec frayeur une figure petite, laide, ridée, de vieille mégére, qui occupait le fauteuil de ma mére. Elle tenait les mains sur les genoux et son corps incliné de facon a porter sa téte aupres de la mienne. Les yeux pénétrants, luisants, méchants me fixaient immobiles. Les vétements et l’ensemble de son aspect étaient ceux d’une femme de la bourgeoisie francaise, mais je ne me souciais pas de cela, car ses yeux aux prunelles si étrangement dilatées et d’une expression si méchante absorbaient complétement mes sens. Aprés quelques efforts désespérés, la chatte que je maintenais fortement, réussit a se libérer et, sautant sur les chaises et les tables, elle s’élanca avec rage sur le chassis de la porte. Ma terreur augmenta. Machatte devenait de plus en plus enrageé, elle secognait contre les meubles en poussant des cris atroces. ‘*A la fin, j’eus la force de pousser des cris déchirants. Maman accourut. Aussit6t qu’elle eut ouvert la porte, la chatte sauta littéralement sur sa téte et pendant une bonne demiheure elle continua a courir du haut en bas de l’escalier comme si quelqu’un la poursuivait. Je me retournai pour montrer ama mére la cause de mon épouvante. Tout avait disparu. 65
‘En de pareilles circonstances, il est bien difficile d’apprécier la durée du temps. Toutefois, j’estime que l’apparition a persisté pendant cinq minutes’’: On apprit ensuite que cette maison avait jadis appartenu a une femme qui s’était pendue dans cette chambre méme.
DES CHEVAUX
QUI... SAVENT
COMPTER
(!)
Pour compléter ce chapitre sur |’intelligence animale (il s’agit d’ailleurs d’un instinct particulier plutdét que d’une intelligence véritable), rapportons, entre autres, deux expériences réalisées recemment par deux parapsychologues. ‘*Je suis en relation télépathique avec le cheval Hans et je pense qu’il posséde un double, souvenir humain d’une incarnation antérieure. Je crois assurément pouvoir le prouver’’. ‘*Je collais sur des cartes a jouer du papier blanc et mettais sur chacune des chiffres pour de petites opérations, par exemples
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‘“‘Comme nous en étions convenu avec mon assistant S., celuici devait se placer au coin gauche de la cour de |’écurie, tandis que moi-méme je me placais au coin droit; ensuite il devait m’envoyer Hans qui est un beau cheval de course au pedigree de race. Cela fut fait. Hans vint vers moi et je lui dis: ‘Hans, je te montrerai une carte sur laquelle il y a un calcul a exécuter; va auprés de mon assistant et si tu donnes la réponse juste, tu auras du sucre’. Hans répondit affirmativement en baissant la téte’’.
““Je sortis les cartes de ma poche, je les mélai de telle sorte que j’ignorais quelle était la carte du dessous et la montrai a Hans. Je lui demandai: ‘As-tu compris?’. Il répondit en66
core ‘oui’ de la téte. ‘Alors va auprés de S., et donne-lui la réponse’; Hans alla devant mon assistant. Celui-ci lui demanda: “Alors qu’elle est la réponse?’. Hans frappa du pied cing fois. ‘Quel est le premier chiffre?’. Réponse: 2 (il frappa deux fois). ‘Quel est le second chiffre?’. Réponse: 3’’.
““C’est seulement alors que je regardai la cdrte du dessous du paquet. En effet, sur cette carte, il y avait 2+3 que Hans avait lu, compris et calculé correctement. Tout cela sans que personne eit pu l’aider et méme sans étre aidé par une suggestion inconsciente qui, dans ce cas, était impossible’. “‘Quant a mol, j’ignorais les chiffres et mon assistant n’aurait pu en prendre connaissance de |’autre cété de la cour’’.
Cette expérience fut répétée de la méme facon dans une écurie de Hambourg (Allemagne) et Hans trouva toujours la bonne réponse. Le grand écrivain et poéte Maeterlinck, qui s’intéressait a la survie et qui croyait en la réincarnation comme beaucoup d’autres intellectuels de renom, rapporta les deux anecdotes suivantes qui lui avaient été racontées par un certain M. Krall. Ces anecdotes démontrent a tout le moins la spontanéité de l’intelligence des chevaux. On pourrait parler des chiens et des chats, mais cé serait trop facile. Chacun a sur ce point des faits 4 rapporter et surtout les personnes qui vivent en familiarité avec ces animaux pourraient en apprendre aux savants. “‘Un matin, raconte M. Krall, j’arrive a l’écurie et me dispo-
se a donner a mon poney sa lecon d’arithmétique. A peine devant le tremplin, il se met a taper du pied. Je le laisse faire et je suis stupéfait d’entendre une phrase toute entiére, une phrase absolument humaine sortir, lettre par lettre, du sabot de la béte (un coup de sabot = A, deux coups = B, etc.). Cette phrase était: ‘Albert a battu Haenschen’. Ce jour-la, je fus stupéfait. Une autre fois, il me dit: ‘Haenschen a mordu 67
Kama’. Comme un enfant qui revoit son pére, il éprouvait le besoin de me mettre au courant des petits événements de l’écurie. Il faisait l’humble et naive chronique d’une vie sans — aventure’’. ‘‘Dans une autre circonstance, Zarif, c’est le nom du poney, épela de lui-méme ‘Moi fatigué’ ’’.
D’autre part, M. Krall acheta un beau cheval qui malheureusement était aveugle. II lui enseigna le calcul par le toucher en désignant les chiffres avec un doigt posé sur la peau de l’animal. Cela réussit parfaitement. En trés peu de temps, vraiment en peu de temps, le cheval apprit le code de communication. J/ apprit a frapper le nombre de coups correspondant aux chiffres que l’on dessinait sur sa peau. I) réussit ainsi a donner le résultat exact de nombreuses additions posées a haute voix. 72+ 35; 36+ 12; etc.
IL NE LUI MANQUE
QUE LA PAROLE
Le cas que nous consignons maintenant, et pour finir sur ce point, est rapporté par le métapsychiste DuchAatel et il est paru dans les revues spécialisées. Un article de la grande presse quotidienne informa M. Duchatel des faits curieux que l’on rapportait sur le chien Rolf. Il résolut d’aller voir par lui-méme ce dont il s’agissait. (En effet, c’est la meilleure méthode, celle de la parapsychologie scientifique). M. Duchatel se rendit chez Mme Moekel habitant Manneheim. M. Moekel était un avocat honorablement connu dans la ville. Voici quelques-unes des expériences conduites par M. Duchatel (nous ne pouvons les reproduire toutes, elles constituent la matiére d’un ouvrage!).
Rolf était un chien agé de 3 ans. C’était un terrier écossais 68
au poil roux.
Il avait 60 centimétres de hauteur environ.
M. Duchatel commenga par lui demander de calculer 26-19 C’était jouer avec la difficulté. Combien d’éléves de l’école primaire sont, en effet, capables d’effectuer correctement ce calcul? Or Rolf lui répondit immédiatement 9. Lui ayant demandé s’il y avait un reste, le chief répondit sans hésiter: 5. I] résolut également de nombreuses autres opérations. Mais le plus extraordinaire est qu’au bout d’un moment, le chien, que la présence d’un étranger intriguait, demanda a Mme Moekel, toujours par l’intermédiaire du code: ‘‘Mais qui est donc ce monsieur?’’. Pour finir, M. Duchatel ayant montré a Rolf la couverture d’un illustré, le chien la regarda
et dit: ‘‘Vase avec petites fleurs’’... Or sur la couverture de Villustré était photographié un vase, un joli vase de faience contenant des petites fleurs des champs.
LES ANIMAUX
EUX AUSSI SE REINCARNENT
Des exemples, encore une fois pris entre des centaines d’autres, donnent a réfléchir. Ils prouvent incontestablement que
certains animaux sont capables d’agir comme les médiums humains: entrer en relation télépathique avec leur maitre, évoquer les entités spirituelles, etc. Cela prouve surtout qu’ils sont habités par un double plus intelligent, plus sensitif que leur étre attribué par la nature. Les animaux portent eux aussi au fond d’eux-mémes des entités invisibles. Ils ont ce qu’il faut bien appeler l’équivalent d’une ame. Cette ame se distingue de leur corps physique, peut le quitter et le quitte (pourquoi pas?) a la mort. On objectera que certains animaux ont beau étre des médiums 69
chiens, des médiums chevaux, ou des médiums chats, il n’en demeure pas moins qu’ils sont incapables d’exciper la substance magique, la substance ectoplasmique. Or cela n’est plus. vrai. Certaines expériences en cours semblent incontestablement prouver le contraire. Nous-mémes avons réussi a apprivoiser un chat qui nous était trés attaché. Nous avons réussi a l’endormir par l’hypnose, a le mettre dans un état second et a lui faire cracher de la subtance ectoplasmique. Nous avons obtenu — non sans mal, il faut bien le reconnaitre — la matérialisation de pattes de chat. Malheureusement nous n’avons pas pu les mouler. L’opération se passait, en effet, alors que nous étions en vacances et nous n’avions pas emporté notre matériel. Pour comble de malheur, notre chat fut a quelque temps de la écrasé par un chauffard et tous les soins du vétérmaire appelé a la hate n’y purent rien. Avant de mourir, Panimal nous lanca un regard que nous avons interprété comme un message. I] semblait nous dire: ‘‘Ne crains rien. Je reviendrai sous une forme plus évoluée’’.
Nous n’avons pas renouvelé ces expériences. Le chagrin causé par la perte de notre chat favori ne nous en a pas donné le coewr. Nous les reprendrons un de ces jours prochains. Nous savons que personne n’est obligé de nous croire sur parole, mais nous savons également que d’autres personnes, de simples particuliers et des savants réputés, ont effectué ce méme type d’expériences et que le résultat de leurs travaux sera bientot pwblié au grand dam des sceptiques. Les animaux comme les humains sont donc eux aussi habités par des entités pouvant se manifester et constituer des doubles. (Dans notre exemple n° 2, nous avons vu qu’un chat était capable de voir le double d’un chien). Ce double peut quitter le corps de l’animal et rencontrer d’autres doubles animaux ou humains (c’est en cela que réside le phénoméne télépathique). Ces doubles peuvent étre soit des souvenirs de 70
vies antérieures, soit des prémonitions d’incarnations futures. Dans notre exemple n° 4, M. Haggard dit que, Bob le chien qui se noyait, semblait sortir de lui-méme pour aller rencontrer M. Haggard lui-méme. C’était comme si cet animal avait voulu communiquer a son maitre qu’il se réincar-
nerait en étre humain dans une vie postérieure. Comme s’il avait voulu dire qu’il lui ressemblerait, qu’il deviendrait comme lui. C’est d’ailleurs la méme impression que nous avons nous-méme ressenti lorsque notre chat dont nous venons de parler mourut des suites d’un accident. Nous avons d’ ailleurs mené une longue enquéte auprés de gens possédant un chien ou un chat et leur conviction intime est pour presque tous (87% des personnes interrogées) que tel est le cas. A sa mort, leur animal a voulu leur communiquer qu’il se réincarnerait bient6t en un étre humain. La tradition n’enseigne-t-elle pas que les animaux passant a un stade supérieur de leur karma prendront enveloppe humaine? Les animaux de compagnie sont souvent des animaux tout a fait évolués comme le montrent nos exemples. Leur karma était de venir vivre a cOté d’un maitre compréhensif et compatissant pour s’habituer a la gent humaine dont ils feront partie sous
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REINCARNATIONS ANNONCEES LAVANCE LIEUX HANTES, ETC.
IDENTITE,
MEMOIRE
A
ET TRADITION
Pour qu’ily ait réincarnation, c’est-a-dire pour qu’un méme étre revienne dans un corps nouveau, il faut qu’il y ait mémoire. S’il n’y avait pas de mémoire, il n’y aurait aucune continuité. C’est évident! Ce ne serait plus le méme étre (la vie est mémoire dit le grand philosophe Bergson). Si je ne me souviens pas de ce que j’ai fait les jours précédents, je ne suis plus un étre normal. Je suis ballotté par les impressions du moment. Je perds ma qualité d’étre humain, mon identité. S’il n’y avait pas la tradition, si les parents ne transmettaient pas leur savoir a leurs enfants et les maitres a leurs disciples et cela depuis le commencement du monde, et cela jusqu’a la fin du monde, il n’y aurait pas vie mais chaos, désordre épouvantable. De méme, pour que |’étre qui prend un nouveau corps en se réincarnant soit identique a lui-méme en son essence, il faut qu’il y ait continuité d’une certaine facon. Qui dit continuité dit mémoire inscrite dans les genes, ou peut-étre dans I’hélice d’ADN! qui, dans chaque humain, inscrit le programme de
IDeut-étre, mais on n’est pas stir de ce fait, est-ce dans I’hélice d’ADN que se loge
la source de la substance magique ou ectoplasmique.
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“sa vie. Cette double hélice réunit tous les éléments d’une existence, tous les éléments primordiaux et la maniére dont ces éléments sont agencés forment l’existence particuliére de Vindividu en question. Cela veut dire qu’il y a une infinité d’agencements possibles et que cela dépend de |’individu, ou de son karma...
ETONNANTES
SEANCES
SPIRITES...
Laissons 1a la biologie qui prouve que rien ne se perd dans la nature, que les étres sont programmés comme dans le karma et bien d’autres choses encore toutes aussi €tonnantes. Revenons plutét a la mémoire. Pour qu’un étre vive et se réincarne, il faut qu’il ait une mémoire sans cesse en action Mais, direz-vous avec raison, il est trés difficile de se souvenir de ses vies antérieures. Oui, mais pourtant cela ne prouve pas du tout que la mémoire n’existe pas. Elle est simplement refou-
lée. Platon dans un texte célébre montrait que l’individu qui se réincarne, avant de quitter l’au-dela ou il a fait un voyage, boit a la source de l’oubli. J/ refoule ses vies antérieures pour se focaliser sur ce qu’il va vivre. D’ailleurs, les étres humains laissent des traces de leur pas-
sage sur terre, et ce sont ces traces qui sont retrouvées au cours des séances spirites. L’assistance entoure un médium, se concentre. La piéce est plongée dans |’obscurité, puis les manifestations se produisent.
Ces manifestations sont de plusieurs sortes: e Les esprits frappeurs qui signalent leur présence en frappant des coups sur la table. (Il existe d’autres procédés, mais celui-ci est le plus cité). Ces esprits sont, le plus souvent, ceux de parents ou d’amis morts de l’un ou de plusieurs des parti74
cipants. Ils ont un message a délivrer a tous ceux pour lesquels ils sont venus sur terre. Ils viennent les consoler et leur dire que le monde de la survie est un monde merveilleux. En effet, c’est le monde ow |’4me va faire ses comptes et ensuite se purifier avant de redescendre sur terre pour une nouvelle existence.
4
e Les matérialisations d’ectoplasmes et de doubles ont également lieu pendant ces séances. L’égrégrore (c’est-a-dire esprit communautaire des assistants qui aide le médium) facilite ces apparitions. Et ces apparitions (nous l’avons déja dit) donnent souvent des moulages. e Des renseignements peuvent étre donnés sur une vie antérieure soit par l’esprit convoqué, soit par le médium. Nous connaissons un ami qui apprit ainsi qu’il avait été fusillé par les Versaillais, sous la Commune de Paris en 1871, parce qu’il était du cdté des révolutionnaires. Ces révélations lui permirent de comprendre certains faits de son existence actuelle, comme son aversion pour le conservatisme et son tempérament révolté. Du jour ou il eut cette révélation, un immense bien-étre commenca a l’habiter. e Des réincarnations d’animaux peuvent étre décelées. Un jour devant nous, une femme d’un certain Age apprit que son chien — un bouledogue — n’était que douceur en apparence et cachait bien sa férocité. Il était la réincarnation d’un tyran asiatique. Le médium lui conseillait de s’en débarraser au plus vite. La dame ne voulut pas écouter ce conseil. Mal lui en prit. Un jour, le chien, on ne sait a la suite de quelles circonstances, ne put se contenir plus longtemps et lui sauta a la gorge, alors qu’il se montrait habituellement tout a fait obéissant. Heureusement pour la dame, son fils, un militaire dé carriére en permission, se trouvait la et put intervenir. 75
LES REINCARNATIONS PEUVENT ANNONCEES A L’AVANCE
ETRE
Sont annoncées des réincarnations imminentes dont voici quelques cas méritant d’étre rapportés, parce qu’ils illustrent parfaitement notre sujet.
Voici un cas cité par Gabriel Delanne qui a écrit un livre sur la réincarnation. G. Delanne vécut entre 1857 et 1926. Groupe Nazareth, 6 rue Terraille, Lyon. Jeudi 8 octobre 1896 a 8h30, la séance est ouverte. Sont présents: Mme Vernay, merciére, M. et Mme Valette, serrurier; Mme Guérin; Mme et Mile Pisenti, Mlle Mourli, sage-femme; Mme Vanel, épiciére; M. et Mme Toupet, magnétiseur. ‘‘La séance ne devait pas avoir lieu, écrit l’auteur du rapport, car ma femme était en proie aux douleurs de l’accouchement; mais comme la sage-femme nous dit qu’il y en avait encore
pour longtemps, nous fimes la séance quand méme. Nous commencames par une séance d’écriture (c’est-a-dire par laisser l’esprit habiter le médium et guider la main de celui-ci qui tient un crayon placé sur une feuille de papier. I faut vraiment laisser la main aller). Puis le médium, Mme Vernay est habitée par un esprit qui cherche son frére pour le ramener a sa mere. ‘O mon Dieu, ils l’ont peut-étre tué aussi’,
dit-il. Nous lui demandames s’il s’agissait d’un crime. ‘Non, répondit-il, c’est pendant la bataille de Reichshoffen que mon frére a disparu’. Nous lui fimes reconnaitre |’état dans lequel il se trouvait, c’est-a-dire que son 4me avait quitté son corps, puis nous lui fimes rechercher son frére; i/ vit alors deux cadavres: le sien et celui de son frére. ‘Les misérables, s’écria-t-il,
ils ont frappé mon frére Alfred d’une balle en plein front’. 76
A ce moment, le médium se réveille. Et tout d’un coup, elle tombe en extase. ‘Mes amis, dit-elle, je suis la mére de ces deux fréres morts a Reichshoffen dont l’un, Alfred, va se réincarner chez vous’. Je remerciai cet esprit et je lui dis que je
ferai tout mon possible pour en faire un homme. ‘Non, s’écria-t-elle, pas un homme’. Puis le médium se réveille brusquement en nous disant: ‘J’ai le mot fille qui ne veut pas sortir de mon cerveau’. Le lendemain 9 octobre a 7 heures du matin, ma femme mettait au monde un enfant de sexe féminin auquel nous donnions le nom d’Emilie. Elle avait au milieu du front une cicatrice en relief de la grosseur d’un grain de ble.
Voila le fait tel qu’il est arrivé. Voici les réminiscences que j’ai obervées sur l’enfant dans sa prime jeunesse. Jusqu’a trois mois, lorsque j’imitais la trompette de cavalerie, elle.se mettait 4 pleurer sans pouvoir étre consolée. En s’amusant, elle prend toujours la position a cheval en imitant le mouvement du cavalier en marche. Emilie est maintenant 4gée de dix-sept mois et son jouet favori est le cheval qu’elle préfére aux poupées; mais dans la rue on ne peut pas l’approcher d’un cheval: elle crie avec épouvante’’.
LE SCEPTICISME
N’EST PLUS DE MISE
Tous, ou presque tous, les spirites et les parapsychologues se sont intéressés a ces cas d’annonces de réincarnation. Assez impressionnants,
ces cas rencontrent
souvent les réticences
de certains milieux, mais emportent la conviction de tout étre de bonne foi. Voici ce que raconte, entre autres, Léon Denis te
dans son livre Le Probléme de |’étre et de la destinée qui a été un succés de librairie:
‘‘M. Jaffeux, avocat ala cour d’appel de Paris, nous a com- — muniqué le fait suivant: ‘Depuis le commencement de 19..., j’avais comme esprit-guide (nous dirions de nos jours comme gourou) une femme que j’ai connue dans mon enfance et dont toutes les communications présentaient un caractére de précision rare: noms, adresses, soins médicaux, prédictions d’ordre familial, etc. Au mois de juin de l’année 19..., je transmis a cette entité, de la part du pére Henri, directeur spirituel du groupe auquel j’appartenais, le conseil de ne pas prolonger indéfiniment son état stationnaire dans l’espace’. L’entité me répondit a cette époque: ‘J’ai l’intention de me réincarner. J’aurai sucessivement trois réincarnations tres breves’. Vers le mois d’octobre 19..., elle m’a annoncé spontanément qu’ elle allait se réincarner dans ma famille et elle m’a désigné le lieu de cette réincarnation: un village de |’Eure-etLoir. J’y avais, en effet, une cousine enceinte a ce moment. ‘A quel signe pourra-t-on vous reconnaitre?’ Réponse qu’elle me fit: ‘J’aurai une cicatrice de deux centimetres sur le cété droit de la téte’. Le 15 novembre, la méme entité m’annonca qu’elle cesserait de venir au mois de janvier suivant et serait remplacée par un autre esprit. Je songeais dés ce moment a donner a cette preuve toute sa portée et rien ne m’ eit été plus facile, aprés avoir fait constaté officiellement la prédiction,
de faire dresser un certificat médical a la naissance de |’enfant. Malheureusement, je me trouvais en présence d’une famille
qui manifestait une facheuse hostilité contre le spiritisme (notons que le spiritisme est condamné par |’Eglise catholique, bien qu’on en trouve mention dans la Bible). Au mois de janvier 19..., l’enfant naquit avec une cicatrice de deux centimetres sur le cété droit’’. 78
LES REINCARNATIONS
SONT PROGRAMMEES
Et pour finir, voici une lettre adressée 4 Gabriel Delanne déja cité: “*(...) Vous me demandez que vous soient communiqués des
faits tendant a prouver la réincarnation: ces faits ne doivent pas étre fréquents, c’est pourquoi je vous en communique un qui, bien que n’offrant rien de transcendant, est cependant assez caractéristique du genre (nous verrons que ce fait qui n’offre rien de transcendant comme le dit l’auteur de cette missive est cependant tout a fait sensationnel). En aoitit 1886, nous faisions une séance d’évocation au cours
de laquelle se présenta d’abord par |’écriture médiumnique une enfant perdue en bas age par mes parents. (...). Elle assure attendre pour se réincarner la naissance de mon premier enfant, précisant que ce serait un garcon et qu’il viendrait dans environ dix-huit mois. Dix-huit. Veuillez retenir ce chiffre qui écartait clairement l’idée de double vue ou de suggestion puisqu’a cette époque, il ne pouvait encore étre question d’enfant a venir.
Etaient présents a cette communication, x
ma mere et mes
sceurs, dont l’une était médium, ma jeune femme et moiméme. Cette communication fut diversement appréciée par les assistants, procés-verbal en fut conservé et l’oubli se fit ensuite sur cette manifestation.
Or, en février 1888, naissait notre fils ainé qui recut entre autres prénoms celui d’Allan, en hommage au pionnier du spiritisme Allan Kardec, a la date prévue avec le sexe prévu, fournissant une preuve, ou tout au moins une présomption, en faveur de la réincarnation. Vous savez que depuis notre premier-né est tombé glorieusement face a l’invasion (la 79
guerre). Je suis certain qu’il s’est, d’un coup d’aile, élevé aux
plus hautes régions de la vie spirituelle, du fait de son sacrifice librement consenti. Mais je ne sais rien de trés précis, car nous n’avons eu de lui que de trés vagues messages, tou-
jours par le canal des séances spirites’’.
LES LIEUX HANTES Ainsi donc, lorsqu’a la mort l’Ame se détache du corps, passé un certain délai, elle vient a se réincarner. C’est-a-dire qu’on la retrouve habitant un nouveau corps. Parfois, il existe, pour une raison ou pour une autre, des Ames qui sont condamnées a errer un certain temps, ou plus rarement pour |’éternité. Ce sont elles qui sont a l’origine de phénomeénes, comme ces bruits, que nous ne nous expliquons pas, mais qui se produisent en certains lieux et finissent par avoir une réputation d’étre des lieux hantés. Un jour, ma sceur et moi (nous étions alors agés de treize ans), nous revenions chez nous en voiture conduite par un employé de la ferme parentale, lorsque, vers quatre heures de l’aprés-midi, nous vimes tout a coup flotter, au-dessus d’une haie, une forme de femme qui glissait sans bruit en travers de la route. Cette forme était blanche, en position oblique a quelques centimétres du sol. Le chauffeur, aussi intrigué que nous, arréta le véhicule pour voir d’un peu plus prés. Le chien qui somnolait sur les genoux de ma sceur se réveilla soudain, vit la forme et se mit a trembler de toutes ses formes. II jappait, gémissait, était devenu intenable. La forme franchit la haie, traversa la route et passa par-dessus le champ, puis nous la perdimes de vue. Nous croyons que
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nous l’observames pendant au moins deux minutes. Elle ne toucha jamais le sol et flotta toujours a une faible distance du sol. En arrivant chez nous, nous racontames ce que nous avions vu. Nous n’avions eu auparavant aucune autre vision, nous étions en excellente santé, il faisait beau et personne n’avait suggéré en nous |’idée d’une apparition avarit le passage de celle-ci. Plus tard, nous apprimes que |’on supposait cette route hantée et que plusieurs habitants de la région y avaient également vu une apparition. Bien que notre aventure soit assez’ extraordinaire et bien qu’ elle ait énormément impressionné |’enfant que j’étais, elle n’est pas chose rare. Un de mes amis, savant réputé au Centre national de la recherche scientifique, rapporte deux faits curieux. I] était malade, nous raconte-t-il, et il recevait habituellement la visite d’un chat qui appartenait a sa logeuse. Chaque soir avant la complete obscurité, ce chat venait dans sa chambre en faisait le tour d’un air solennel, puis sortait. Sa logeuse lui dit un jour que le chat avait été tué. Pourtant le fait sortit de son esprit: il n’y préta pas attention comme l’on fait avec un commérage ou une superstition. Et chaque soir, le chat revint comme a son habitude. Un jour notre ami se souvint soudain de ce que lui avait dit sa propriétaire, il se rappela que le chat était mort. ‘‘Comme a cette époque, nous dit-il, je ne savais rien des faits psychiques, comme cependant je voyais le chat distinctement, je pensai que la souffrance m’avait rendu fou, mais au bout de quelque temps je cessai de recevoir la visite du chat’’. Pour la seconde anecdote racontée par notre ami, nous lui laissons la parole, car nous l’avons enregistré sur magnétophone. ‘‘Une fois, dit-il, m’étant trouvé en séance avec une famille de spirites j’étais en pleine conversation avec mon héte,
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lorsque je vis soudain un grand sa téte sur mes genoux. Le chien le décrivis et mon héte reconnut en Nous avons interrogé la famille de par point le récit de notre ami.
LA FIANCEE
chien brun qui alla placer me paraissait si réel que je lui un favori de la famille’. spirites, elle confirma point
DU TEMPLIER
Il m’est récemment arrivé une aventure que je verse également au dossier des lieux hantés. Nous étions en vacances dans la maison provencale d’amis trés chers. Un soir, je montai me coucher en compagnie de mon €pouse éprouvant tous deux une appréhension bizarre et qui n’avait aucune raison d’étre. A peine au lit, nous entendimes un grand bruit: c’était le chauffe-eau qui explosait. Un chauffe-eau tout neuf qu’il fut impossible de réparer. Nous épongeadmes donc la salle de bain attenante a notre chambre a coucher. II faisait beau, cela n’avait pas grande importance. Nous nous recouchames fourbus, mais de bonne humeur. Nous avions oublié le malaise éprouvé au moment de nous coucher.
Nous é€tions couchés depuis trois heures environ, la fenétre ouverte sur un beau clair de lune, lorsque j’entendis des bruits dans la salle de bains. Encore? me dis-je. Je me levai et tatonnai vers |’interrupteur, lorsque je vis une forme debout prés du lavabo qui me contemplait. C’était une belle jeune fille en chemise blanche, mais une jeune fille d’un autre age et qui semblait éplorée. Elle avait une longue chevelure blonde et une expression de grande tristesse, elle semblait me lancer un appel au secours. Puis, quelques secondes plus tard, cette forme glissa dans |’obscurité. Elle disparut vers la fenétre ot elle sembla étre absorbée par le clair de lune. C’ était comme si elle était devenue une lueur lunaire. 82
J’allumai au moment ot ma femme me rejoignit. Ma femme n’avait pas eu le temps de voir l’apparition. Je lui en parlai rapidement, lui disant qu’aprés tout, je pouvais tout aussi bien avoir eu une hallucination. Je pouvais, en effet, avoir continué de réver sans m’en apercevoir. Ma femme ne dit mot. Elle me montra simplement /e mur blanc sur lequel était dessinée une trainée dorée. Je touchai du doigt. Cette trainée était encore fraiche: elle ressemblait 4 une dorure semblabe a celle que l’on utilise pour les tableaux. Ce qui nous était arrivé était sensationnel. Nous y réfléchimes. Et le soir, avec nos amis tout aussi stupéfaits que nous,
nous organisames une séance de spiritisme. Nous appelames Vesprit qui s’était ainsi manifesté. Nous obtinmes une réponse un peu plus tard. L’esprit nous apprit qu’elle avait été une jeune fille séduite par un templier. Ce dernier lui avait promis qu’il quitterait l’Ordre pour |’épouser, mais il ne tint pas promesse. La jeune fille s’était suicidée de chagrin, mais aimant encore son templier, elle revenait toujours le voir. Nous lui dimes que le templier était mort lui aussi depuis longtemps. Elle nous répondit alors des choses inaudibles sur la fidélité et sur une purification qu’elle devait subir avant de connaitre la paix. Nous entreprimes des recherches historiques. Ce que nous apprimes nous stupéfia: — une petite commanderie templiére s’élevait jadis sur les lieux de la maison de nos amis; — une ancienne tradition rapporte les amours tumultueuses d’un templier avec une belle et naive villageoise; — on raconte que la commanderie fut longtemps hantée.
Cela nous permit de comprendre beaucoup de choses. Une question pourtant restait en suspens: pourquoi raconte-t-on
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que la commanderie aujourd’hui?
fut
jadis
hantée?
Jadis
et
pas
Avons-nous eu une hallucination? Notre maitre tibétain nous apprit que ces apparitions sont trés connues au Tibet — on les y appelle des tulkous —. Il nous dit que le fait de signaler que la maison fut jadis hantée ne signifie pas du tout qu’elle ne le soit pas aujourd’hui. // se pourrait que la maison refoule ses hantises, c’est-a-dire les oublie, alors qu’elles sont toujours présentes. Que la fiancée du templier se soit manifestée lors de notre présence signifie qu’elle nous appelle au secours, comme si, précisa mon maitre, elle avait senti que nous pourrions peut-étre quelque chose pour elle.
Accompagnés de notre maitre, dans le plus grand secret, faisant briler de l’encens et psalmodiant des priéres, nous aida-
mes l’esprit de la fiancée du templier a se délivrer de la malédiction qui l’attachait, qui la rivait, pourrait-on dire, a la maison de notre ami. Cette 4me put reprendre son voyage vers
la lumiere.
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REFLECHISSONS
UN PEU...
LES VIES SUCCESSIVES SONT PROGRAMMEES POUR CONDUIRE MALGRE TOUT VERS LA LUMIERE On pourrait citer et recenser d’autres phénoménes de réincarnation et il faut le faire ne serait-ce que pour prouver indubitablement que l’on a affaire a une réalité concréte et pour réfléchir 4 ce que sous-entend la palingénésie. Dés lors que l’on veut réfléchir et classer tous ces exemples, toutes ces communications faites aussi bien par des gens simples que par des savants, on se voit contraint d’utiliser les méthodes de la science moderne. De la science, nous avons appliqué le strict controle, la rigueur et le sérieux pour ne retenir que les faits de réincarnation et mettre de cété ceux débordant du cadre strict du sujet. De méme, nous emprunterons a la science deux idées modernes qui ont fait merveille, l’idée de programmation et celle de communication. En ce qui concerne la programmation, les rapports sont évidents. La réincarnation est fonction du destin cosmique de individu, de son karma, comme disent les Indiens, de sa conduite passée. Chacun vient sur terre pour accomplir son destin, se racheter de ses fautes passées, se transcender, s’améliorer. Donc, en cela, l’existence humaine est programmée 85
par avance. Cela s’inscrit dans les génes diraient les biologistes. Les occultistes précisent que c’est plutét inscrit dans la substance magique ectoplasmique. Si nous pouvions analyser cette substance disent-ils, nous nous apercevrions qu’elle varie trés finement d’un individu a l’autre. Elle a une intensité lumineuse propre a l’individu. La substance ectoplasmique de saint Francois d’ Assise est trés lumineuse, celle de Hitler, a l’opposé, est d’une affreuse noirceur. Mais alors si chaque indivu est programmé, quia écrit le programme? J/ faut bien un programmateur pour qu’il y ait un programme! Ici, les avis divergent. Certains disent que ce grand programmateur c’est Dieu; d’autres parleront de la Nature, les initiés évoquent un Grand Architecte de l’Univers, etc. Cela dépend chaque fois de la conviction intime de la personne qui s’exprime. Et notre maitre tibétain nous a fait remarquer que peu importait la dénomination ou le chemin que !’on avait pris, pourvu que |’on arrive au but. La Grande Lumiére est sur le sommet d’une montagne. Peu importe le versant par lequel on la gravit. L’essentiel est de bien la gravir. Il faut pour cela avoir de l’amour, rejeter les préjugés de toutes sortes et savoir que tous les hommes sont des fils de Dieu... Mais un programme a toujours un but. Dans une entreprise de stockage le programme a pour but de tenir a jour les stocks. Dans une entreprise scientifique, il a pour but d’effectuer tous les calculs scientifiques complexes et qui demanderaient un temps infini, si l’on voulait les faire 4 la main. Un programme, c’est une conduite vers un but. Une conduite dont on ne peut dévier, malgré les sollicitations et les difficultés de la vie. De méme pour la réincarnation: il y a un but et l’on ne peut y échapper que ce soit dans cette vie ou dans une vie future. La spiritualité, la liberté karmique, réside dans la réalisation du programme ainsi tracé en pointillé. Nous sommes tous programmés pour le bien et nous ne le 86
savons pas. Ou parfois, parce que nous sommes méchants ou simplement paresseux, nous refusons de le savoir. La conscience, c’est d’apprendre a le comprendre. L’étre humain est une charge infime de lumiére emprisonnée sur la terre et se libérer, c’est reprendre le voyage vers la source qui est au sommet de la montagne. 7
COMMUNIQUER
EST LE FIN MOT DE LA VIE
Mais alors la communication? La science moderne a montré que tout dans la nature, se trouve en communication avec tout. Ce faisant, elle a retrouvé une idée fondamentale de l’initiation et de |’ésotérisme pour lesquels chaque fragment de nature, chaque étre, chaque espéce est en relation avec tous les autres. La science a montré que les maladies proviennent d’une insuffisance de communication de l’organisme avec la vie, comme elle a montré que les crises historiques (nous en traversons une en ce moment) sont dues a une absence de communication entre les peuples et les classes sociales. Qu’appelle-t-on communication? Sans étre trés savant, on peut dire que pour communiquer il faut au moins étre deux: VEMETTEUR (celui qui émet le message) et le RECEPTEUR (celui qui le recoit). Cette communication peut avoir lieu entre deux machines, entre deux cellules (Oui! Les cellules communiquent entre elles) ou entre deux étres humains. Voyons un schéma bien simple:
émetteur
récepteur
87
Soit l’émetteur et le récepteur face a face.
Si l’émetteur émet, il y a deux possibilités: — ou le flux d’informations (le message) passe; — ou il ne passe pas. Lorsque le message passe, il ya communication. Pour qu’il y ait communication, il faut: — que l’émetteur émette bien, autrement dit qu’il soit audible;
—
que le récepteur soit a l’€coute.
Les messages de |’au-dela, ou ceux des doubles, répondent eux aussi a ces critéres. Si un esprit ne sait pas émettre, s’il ne réussit pas a se faire entendre, il n’y pas de message. Ce qu’il a a dire est inaudible, comme quelqu’un qui ne réussit pas a se faire entendre.
Si un récepteur, c’est-a-dire un €tre qui se trouve a |’écoute des esprits, ou des présences de ses vies antérieures, ne réussit pas a trouver la bonne longueur d’ondes, le message ne passe pas non plus. C’est pour cela que les spirites passent souvent par un médium, autrement dit un étre ultra-sensitif. Ce peut étre indifféremment, un homme ou une femme, bien que les femmes soient souvent plus douées en ce domaine. Les femmes et les enfants. Cagliostro faisait lire l’avenir a des enfants dans un verre d’eau. Et les jeunes filles en puberté sont souvent la cause de phénoménes paranormaux tels que bruits, déplacements d’objets, voire apparition. Comment explique-t-on tout cela? Selon le grand hermétiste Rudolf Steiner, ces jeunes filles, comme les enfants, n’ont pas encore coupé le cordon ombilical avec le monde astral. Ils appartiennent encore en partie au monde des esprits. C’est en grandissant qu’ils s’incarneront tout a fait. Ils sont de fait des étres télépathiques. Eh bien, les médiums sont ce genre d’étres! 88
Ou plutét, ce sont des artistes qui ont su grandir sans endommager les qualités de leur enfance.
UN ESPRIT A L’ASSEMBLEE
NATIONALE
Dans notre exemple de la fiancée du templier, il tombe sous le sens que passé un certain nombre de siécles, le souvenir de son histoire s’étant estompée, la fiancée du templier n’a plus trouvé de récepteur susceptible de l’entendre et son message devenait sans objet. Il a fallu que nous venions dans la maison de nos amis pour qu’il y ait quelqu’un qui puisse faire office de récepteur. Cela est d’ailleurs di a des caractéristiques de notre karma personnel qui sont trop intimes pour pouvoir les révéler au public. Mais ce n’est pas un hasard qu’avec notre maitre nous ayons été ses libérateurs. Comme ce n’en est pas un qu’il ait fallu attendre ce jour d’été 1985 pour qu’elle puisse enfin reprendre son voyage aprés la mort, au lieu de rester bloquée dans les pierres de la vieille commanderie templiére. Tout a son temps, tout a un sens, qui reste entre les mains du Grand Architecte et que nous autres qui n’avons pas encore effectué la roue entiére des réincarnations, ne pouvons pas comprendre. L’esprit de la jeune fille avait erré pendant des siécles sans méme que les gens s’en apercoivent. Cela est dQ au scepticisme qui longtemps régna sur nos moeurs et qui voit aujourd’hui sa fin comme le montrent de nombreux signes. Parmi ses signes, l’intérét nouveau et trés répandu pour la réincarnation et la survie ainsi que les recherches parapsychologiques qui ont désormais droit de cité comme science a part entiére. Ainsi, si des esprits rodent autour de pierres sans que personne, ou presque, ne les entende, cela peut aussi bien se produire avec les traces de réincarnation que nous por89
tons tous en nous-mémes avec tant de discrétion mais aussi tant de sireté. Comment serait-il possible de pressentir I’existence de son double si l’on se ferme obstinément au paranormal? Comment peut-on voir, si l’on ne veut pas voir? Un exemple pour illustrer cela: nous étions un jour dans le bureau d’un député a |’Assemblée Nationale, un ami a nous, et nous bavardions avec ce dernier quand nous eimes une vision singuliére dont nous lui fimes part. Nous lui dimes que nous voyons un esprit, un monsieur, un personnage, que nous décrivimes. Au méme instant, nous apparut également un huissier dont nous dépeignimes I’aspect. II était a chaque instant interpellé par le monsieur qui était a vrai dire imposant et dont il nous semblait que le visage ne nous était pas inconnu. ‘‘Ce monsieur est mort depuis de nombreuses années. Tu l’as bien reconnu. C’est M... (Mon ami me cita le nom d’un homme politique célébre qui avait fait beaucoup pour notre pays). Quant a l’huissier il est mort il y a un an. C’était le dernier d’entre les huissiers 4 avoir connu M...’’. Pourquoi M... continuait-il d’apparaitre a l’Assemblée Nationale? Notre maitre nous expliqua que lorsqu’un grand homme meurt, il peut revenir en esprit pour voir comment les humains s’occupent de sa tache. Bien plus, i/ peut étre en recherche sur cette terre d’une occasion de se réincarner toujours pour le bien de sa mission.
LES OBJETS
SE SOUVIENNENT
Il est évident que nous ne pouvons dire de l’esprit de quel grand homme il s’agissait. Et d’ailleurs si nous le disions, nous nuirions a son action. Certains faits doivent étre gardés secrets pour ne pas perdre leur force, car l’obscurité, le secret redonnent des forces s’ils ceuvrent pour le bien. 90
Cela les initiés le savent bien et vous le diront (Les loges maconniques, par exemple, sont des endroits de pénombre).
Ce qui est intéressant dans le cas de cet homme politique, comme dans celui de la fiancée du templier et comme dans bien d’autres, c’est encore une fois que la réincarnation est en partie li¢e a la mémoire. Tout se passe comme si la matiére ectoplasmique avait la mémoire de ses vies antérieures et comme si elle savait, par un instinct trés sir, ou elle doit aller
pour accomplir son programme cosmique. Pour communiquer avec la vie et le cosmos.
Notre exemple de la fiancée du templier est des plus instructifs. Nous avions dit que la fiancée avait laissée une trainée dorée aprés son passage. Cette trainée finit par disparaitre en quelques minutes. Mais alors que devint-elle? Aprés de multiples recherches nous en sommes arrivés a la conclusion que cette trace dorée donnait pour ainsi dire une mémoire aux choses. Des expériences trés rigoureuses montrent, en effet, que les OBJETS
SE SOUVIENNENT.
II suffit a cer-
tains médiums de tenir un objet en main pour raconter son histoire: comment il a été fabriqué, a qui il a appartenu et tout ce qui lui est arrivé. ‘‘Objets inanimés avez-vous donc une ame?’’ demande le poéte Lamartine. En fait, ce n’est pas une ame qu’ont les objets (Comment serait-ce possible?) mais des traces de l’Ame des étres humains qui les ont eu en leur possession.
De nombreuses expériences ont été faites 4 propos des objets qui ‘‘se souviennent’’, qui ont gardé trace d’une histoire. Elles ont surtout été menées en Suéde. Pourquoi en Suede? On ne sait au juste. C’est peut-étre en raison du karma de ce pays, car les pays, les peuples, comme les individus ont un karma. Celui de la Suéde, pays froid, est de retrouver un temps pendant lequel les choses se tenaient au chaud les unes les autres. L’ explication vaut ce qu’elle vaut. C’est celle en tout cas qui 91
commence a étre admise dans les cercles parapsychologiques. Il n’empéche que d’importantes expériences sur des objets qui se souviennent ont été faites 4 Stockholm. La police s’en est méme servie quelquefois dans ses enquétes. Nous allons donner un exemple qui nous a été communiqué par un parapsychologue suédois du nom de Ullman (il va d’ailleurs bientét publier un ouvrage dans sa langue).
Cet exemple concerne une pierre, une pierre banale polie par les ans, pas trés grosse et pouvant tenir dans une main fermée. Une pierre comme on en rencontre sur tous les chemins et a laquelle on ne préte pas attention, le plus souvent. Cet ami nous expliqua que parfois, sans savoir pourquoi, nous ramassons une pierre pour jouer avec ou pour la jeter et que cela veut dire que nous avons senti inconsciemment, mais instinctivement, que cette pierre avait un message a nous transmettre. Les enfants qui jouent avec les galets ou avec des pierres le pressentent bien. Dommage qu’ils ne soient pas éduqués pour écouter ces messages! Dans d’autres civilisations, la chose est courante. Et pour remonter trés loin, a l’Age de pierre, lorsque l>homme était encore proche de ses origines, il dressait des pierres (dolmens, etc.) et elles lui transmettaient
la parole des dieux, venus il y a bien longtemps en visite sur terre: Pour en revenir a notre exemple, un jour une jeune fille italienne visitait avec ses parents Montségur, la forteresse des cathares, ces hérétiques que l’inquisition de l’Eglise catholique pourchassa et briila sur des biichers. Elle ramassa machinalement une pierre et se mit a jouer avec. La visite finie, elle n’eut pas envie de se séparer de cette pierre et la garda dans son sac avec le sentiment absurde qu’elle faisait une bonne action, ou plus précisément qu’elle se protégeait du malheur. Plus tard, notre ami, le parapsychologue suédois 92
qui connaissait ses parents, leur rendit visite alors qu’il était de passage a Parme. II en vint a parler de ses expériences. La jeune fille qui l’écoutait, vivement intéressée, lui dit qu’elle était sire d’avoir trouvé une pierre ‘‘qui parle’’. Le parapsychologue demanda 4 voir et la jeune fille accepta de se soumettre aux tests.
Ces tests étaient fort simples: il fallait que l’assistance fasse le silence le plus complet, que la jeune fille prenne la pierre dans sa main et dise tout ce qui lui passe par la téte. La pierre ainsi s’exprimerait par son intermédiaire. Ce qui fut dit fut fait et histoire rapportée par la jeune fille fut assez extraordinaire. Cette pierre avait vécu tout le siége de Montségur et méme bien avant. Elle avait subi les attaques des Croisés du roi de France et avait senti la chaleur, |’intense chaleur, du bicher qui au bas de la colline avait dévoré plus de deux
cents parfaits (prétres cathares) qui n’avaient pas voulu abjurer et étaient morts pour leur foi. La pierre donna des détails connus d’aucun historien jusque-la et dont par chance extraordinaire, nous avons pu depuis vérifier (authenticité. Un autre ami, historien professionnel, dépouilla pour nous de vieux registres de |’ Inquisition qui dormaient dans les caves de la Bibliothéque nationale.
Le plus sensationnel que nous ayons pu également vérifier concerne plus directement la jeune fille elle-méme, ou ce qu’il faut bien appeler l’une de ses vies antérieures. La pierre raconta qu’elle assista un jour a une querelle entre Ramon de Perella, le chef militaire de Montségur et un chevalier de Mirepoix. Ce chevalier était follement amoureux de la fille de Perella et celuici ne voulait pas du chevalier pour gendre car sa fille se destinait au couvent. Furieux, le chevalier saisit la pierre et la projeta avec force: heureusement elle n’atteignit que le casque de Perella. En plein siége, le chevalier décida de déserter. La jeune fille qui aimait le chevalier ne voulut pas abandonner sa famille 93
et les autres cathares. Ne décolérant pas, le jeune homme décida malgré tout de s’enfuir. Il passa les lignes ennemies la nuit. A peine était-il hors de la zone des combats que le chevalier, homme d’honneur, se reprit. Il se dit qu’a quelque chose, le malheur est bon, et décida de recruter du renfort pour les assiégés. A un mois de la, il revint a Montségur avec une petite troupe d’hommes décidés a tenter un coup de main. II arriva au moment précis ou la forteresse était tombée entre les mains de ses assiégeants. Les cathares montaient au biicher. II eut V’immense douleur de voir sa bien-aimée se faire briler. Ses amis eurent toutes les peines du monde a le retenir et a l’empécher de se précipiter 4 son tour dans les flammes.
Revenons au présent. La jeune fille italienne qui faisait ‘‘parler’’ la pierre déclara étre sire d’avoir été la fille de Ramon de Perella dans une vie antérieure, mais aussi qu’elle n’était pas morte désespérée: elle savait que le chevalier n’était pas un traitre. Elle venait d’avoir une révélation: elle allait bientot retrouver son amant. Nous fimes des recherches comme nous |’avons dit et nous aboutimes a la conclusion que la jeune fille savait de quoi elle parlait. Tout ce qu’elle raconta sur la vie quotidienne de Montségur, les détails les plus quotidiens et les plus inconnus s’avérérent exacts. Il y eut mieux encore. A quelque temps de 1a, la jeune fille retrouva son “‘chevalier’’, il s’agissait évidemment d’un jeune homme moderne, exercant la profession de cadre dans une maison d’import-export, etc. Le jeune homme toucha a son tour la pierre et retrouva lui aussi l’histoire racontée par la jeune fille. Il dit qu’il avait eu toute l’éternité pour se repentir de sa colére et que, s’étant enfui de France, il était venu se réfugier en Italie. Quant a la jeune fille qui par la suite l’épousa, elle raconta qu’elle l’avait rejoint en esprit aprés étre montée sur le baicher, mais qu’il avait fallu de nombreux siécles pour que vienne le temps de sa réincarnation. 94
TRACES,
DEMONS
ET MERVEILLES
C’EST BIEN L’ESPRIT QUI CONTINUE... Lorsqu’il y a une réincarnation, et cela se passe a toutes les secondes, cette réincarnation individuelle ne se fait pas au hasard. Nous avons déja précisé qu’elle était programmée pour transmettre la mémoire. En effet, c’est un individu qui se réincarne mais aussi une partie de son décor, comme disent les parapsychologues modernes. Nous voulons exprimer par la le fait que quelque chose de l’esprit de la civilisation, de l’esprit dans lequel a vécu l’individu se transmet aussi. Ainsi, dans notre exemple précédent sur Montségur, nous avons eu affaire a une magnifique histoire d’amour. Or, la civilisation provencale, celle des cathares, était également la civilisation des troubadours qui, comme chacun le sait, furent de grands amoureux. Que deux étres puissent se retrouver ainsi a travers les siécles, les Provencaux de l’époque en étaient convaincus, comme le sont aujourd’hui quelques rares amoureux et initiés.
Nous etimes d’ailleurs l’occasion d’étre présenté a ces jeunes gens (la fille de Ramon de Perella et le chevalier félon) et nous pames les observer tout a loisir. Nous avons retrouvé des traits de caractére tout a fait singuliers. La jeune fille n’aime pas la viande (les cathares étaient végétariens), elle a horreur du fy
mensonge (comme les cathares) et veut qu’on la croie sur parole (les cathares détestaient préter serment, leur parole leur suffisait). Quant au jeune homme, c’est un étre d’honneur, comme les chevaliers et d’un courage a toute épreuve. On sent qu’il a profondément souffert dans une vie antérieure et qu’il se tient maintenant sans faille sur le chemin de I’honneur.
Si l’on veut bien pénétrer dans le monde touffu, trés riche et extrémement passionnant de la réincarnation, il faut com-
prendre que c’est un esprit qui se réincarne, un esprit individuel coloré par un esprit collectif, celui d’un peuple, d’une époque, d’une culture. Cela expliquerait entre autres que dans les sociétés industrielles d’Europe et d’Ameérique, ceux qui se réincarnent ont tant de mal a retrouver leurs vies antérieures. Nous ne vivons pas en Inde ou la réincarnation, l’idée de palingénésie, fait partie de la philosophie courante. Un Indien qui se réincarne sait qu’il poursuit un chemin cosmique, un Occidental non.
LES RETOURS
DE NICOLAS
FLAMEL
Du fait que les pierres ou les différents objets sont capables de se souvenir, il semble bien que les incarnations successives laissent des traces. Comme si le double voulait marquer son passage sur la terre en laissant un témoignage de sa présence. Nous avons constaté ce fait avec la fiancée du templier qui a laissé une trainée dorée. Cette trace, c’est évidemment la substance ectoplasmique qui permet de la manifester. Ensuite, elle devient invisible, comme I’esprit lui-méme, en exercant malgré tout son influence. Les étres humains, ou plus précisément les esprits qui les habitent, aiment ainsi marquer la terre, la vie. L;>homme politique que nous avons évoqué et qui revenait al’ Assemblée nationale aprés sa mort ne 96
voulait-il pas surveiller les affaires de son pays? On raconte d’ailleurs des histoires fabuleuses 4 ce propos. On dit que certains alchimistes peuvent revenir sur terre le temps d’achever une ceuvre trés importante qui était en cours lors de leur vie terrestre. De trés nombreux témoins ont pu rencontrer Nicolas Flamel, Valchimiste le plus célébre qui soit. Nicolas et sa femme Pernelle qui était aussi sa collaboratrice ont été vus chez eux, dans leur maison du Marais a Paris, en train de travailler sur leur fourneau (en langage alchimique, ce fourneau s’appelle un athanor). Ces témoignages sont trop nombreux, ont été faits par trop de gens sérieux auxquels on a fait subir de trés séveres contréles psychologiques pour que |’on ne puisse pas les prendre en considération. Nous avons voulu aller voir nous-mémes de quoi il s’agissait au juste et nous croyons pouvoir dire que Nicolas et sa femme Pernelle ainsi que tout leur matériel ne reviennent pas en chair et en os mais sous la forme de doubles désincarnés. I] existe au musée de Cluny a Paris une pierre tombale de Nicolas Flamel, nous sommes allés l’interroger avec l’aide d’un médium ultra-sensitif trés connu sur la place de Paris et cette pierre nous a livré des informations intéressantes. L’alchimiste, nous a-t-elle appris, revient épisodiquement pour recharger en spiritualité les lieux dans lesquels il travailla de son vivant. Pourquoi n’attend-il pas une réincarnation future pour ce faire? Nicolas Flamel ne se réincarnera plus. I] est enfin devenu un pur esprit qui peut, a sa guise, si cela lui chante, revétir ou non un corps physique. Il a franchi la roue des réincarnations. Son karma est achevé. Peut on formuler ici une hypothése? Nicolas Flamel faisait de l’or. II avait la pierre philosophale. Cela veut dire qu’il avait pouvoir sur tout; sur les métaux comme sur la vie, comme sur son karma. Or que fit la fiancée du templier? Elle 97
laissa une trainée dorée. Ne voulait-elle pas nous signifier qu’il fallait la sauver pour qu’elle s’affranchisse elle aussi de sa
malédiction? Pourquoi une trainée dorée et non argentée comme cela se produit trés souvent? La fiancée du templier ne se trouvait-elle pas sur le chemin de Nicolas Flamel?
LES LIEUX QUI PUENT FANTOMES
LA MORT
ET LES
Parfois, ces traces peuvent étre maléfiques. Si a Montségur, haut lieu des purs cathares, on respire un air spirituellement bénéfique, peut-on en dire autant autour des bunkers nazis qui parsément nos plages du Nord? II suffit d’autre part d’entrer dans une maison pour savoir en sentant simplement Vatmosphére a qui l’on a affaire. Les maisons des poetes dégagent l’inspiration, celles des assassins des effluves maléfiques. Cela est évident, tout le monde peut en faire l’expérience tous les jours. Plus encore, il y a certaines maisons abandonnées puant littéralement la mort et le sang. D’affreux crimes y ont été commis. En veut-on un exemple trés simple et facilement vérifiable. I] y a aujourd’hui un théatre dans les locaux des anciens abattoirs de la Villette 4 Paris. Nous défions n’importe quelle personne sensible de ne pas ressentir, de ne pas sentir en esprit, un souvenir de sang, de mort et de mugissements de pauvres bétes abattues dans cette salle. Nous défions toute personne sensible de ne pas éprouver un malaise pendant le spectacle. Il existe aussi des maisons qui puent littéralement la mort. Nous étions en compagnie d’une amie nous promenant dans la campagne normande quand nous découvrimes une maison abandonnée. Une charmante maison en apparence. Nous entrames. Nous fiimes aussit6t pris d’un malaise et notre amie 98
s’évanouit un bref moment. A son réveil, elle nous raconta qu’elle avait vu du sang partout sur les murs et qu’il y avait dans un berceau un bébé coupé en plusieurs morceaux. L’atmosphere y était en effet tout a fait intenable. Une fois sortis, l’air frais nous lava de cette désagréable sensation; nous tombames sur un paysan avec lequel nous 1iames conversation. Ce paysan nous apprit alors qu’un crime atroce avait été commis ici méme il y a une dizaine d’années. Un rédeur, un fou, un dément, un étre inhumain était entré la nuit dans cette maison qui appartenait a un couple de jeunes fermiers qui avaient un enfant en bas age. Il massacra tout le monde a la hache, le sang giclant sur les murs. II n’épargna méme pas le bébé qui dormait dans son berceau et qui fut réveillé par les hurlements de ses parents. Lorsque les voisins alertés maitrisérent le dément, celui-ci ne put expliquer les raisons de son acte. Avait-on affaire a une sorte de possédé? Il le semble si l’on en croit les traditions rapportées par les vieilles gens du coin. Cette maison est maudite disent-ils. Episodiquement un esprit mauvais s’empare des corps des rodeurs pour tout massacrer sur leur passage.
Nous ne savons que penser de cette histoire. On dira que c’est une légende. Peut-étre. Mais les légendes recélent souvent un fond de vérité. Elles sont les messagéres de la tradition comme le dit joliment un ésotériste moderne. Ainsi de l’antique légende juive du dibbouk qui est, pour ainsi dire, une forme inversée du cas de la fille du chef de Montségur que nous avons rapporté au chapitre précédent. Le dibbouk est l’esprit d’un jeune kabbaliste mort d’amour qui s’empara du corps de sa bien-aimée, laquelle ne put alors s’exprimer qu’ avec sa voix. Il fallut qu’un savant rabbin exorcise la jeune fille, mais l’amour fut si fort qu’il conduisit a la mort. Le dibbouk ne voulut pas lacher sa proie qui mourut. Ou, plutét qui fut ravie par le dibbouk et qu’elle rejoignit dans ]’au-dela. II parait
99
que cette histoire est authentique et qu’elle se déroula dans le ghetto de Prague au Moyen Age. De toute manieére les lieux gardent trace des événements marquants qui s’y déroulérent. Ici, on peut avoir affaire a deux sortes de phénomenes: —
ou bien, les odeurs, les malaises, les crimes inexplicables;
—
ou bien carrément l’apparition de fant6mes. Les chateaux hantés sont connus de tous. Un esprit se manifeste en tel ou tel endroit, une tour par exemple. Un esprit qui réussit @ prendre pour un moment apparence humaine et que le jour chasse avec les ténébres.
Mais quel lien y-a-t-il avec les traces dont nous sommes en train de parler? Eh bien, cela se laisse facilement comprendre! Lorsque l’4me quitte le corps, elle peut laisser trace de son passage, il faut pour cela qu’il se soit produit un événement marquant, comme dans I’histoire de la fille de R. de Perella. Dans les histoires criminelles, c’est une autre affaire! Si le crime n’est pas atroce, on a affaire a un esprit errant qui, pendant un certain temps, ne peut ni se recharger dans Vau-dela, ni se réincarner. Si le crime est ignoble (cas du r6deur) /es traces restent exclusivement matérielles et a un moment donné elles donnent naissance a une chose monstrueuse qui échappe a la loi du cosmos.
MONSTRES
ET CATHEDRALES
Les monstres sont plus nombreux qu’on ne |’imagine habituellement. Ils sont aujourd’hui perdus dans la foule, mais ne demandent qu’un signal ou une circonstance favorable pour se r€unir et exercer leurs méfaits. Nous l’avons vu avec les nazis lors de la derniére guerre mondiale (qui a vu un SS Sait ce qu’est un monstre et il apprend aussi que le mal n’est 100
pas un vain mot.) Au Moyen Age, l’homme étant encore proche de certaines de ses origines (pas de toutes) il était sensible a ce qui se passait autour de lui dans la dimension invisible. On savait alors percevoir l’aura des gens, des animaux et des plantes. A l’époque, si les esprits bienfaisants s’incarnaient dans les chevaliers errants qui, toujours sur les routes, recherchaient le Graal et qui défendaient la veuve et Vorphelin, les monstres faisaient tout de méme la loi. Aujourd’hui (voir la Seconde Guerre mondiale) ils ne réussissent a souiller la terre que si on les lache, ou si on leur permet par laxisme d’avoir droit de cité, et d’avoir accés par
exemple aux médias. Le Moyen Age était une époque ou la voyance, le sens de Vinvisible, étaient pratiques courantes. C’était aussi une époque tres dure, une €poque d’injustices et d’exploitation par les féodaux, une époque de famines, de rapines et de maladies, une époque ou les esprits malfaisants avaient pouvoir de faire ce qui leur plaisait. Et lorsque l’Eglise catholique, soit dit en passant, dressa ses bichers, inventant son atroce Inquisition, elle se trompa de cible. Ou plutét, des forces mauvaises détournérent la main du bourreau de ceux sur lesquels elle devait tomber pour s’abattre sur des innocents et des esprits du bien. L’Eglise brila les cathares, qui étaient des étres de bien, des initiés. Elle briila les sorciéres dont certaines ne faisaient que se livrer a la pornographie. (Nous ne disons pas que nous approuvons la pornographie, mais simplement que cela ne mérite pas la mort! OU irions-nous...!) D’ailleurs, toutes les sorciéres ne se livraient pas au sabbat, certaines détenaient la tradition primordiale. Un savoir, une
science qui se manifestaient au travers de leurs incarnations. N’étaient-elles pas des sages-femmes et des guérisseuses? Les druides ne leur avaient-ils pas transmis le secret des plantes que certaines paysannes conservent encore pieusement. Ne 101
prédisaient-elles pas le destin? N’étaient-elles pas d’extraordinaires pédagogues? Des historiens sérieux commencent a le comprendre et commencent a 1’écrire. Quoi qu’il en soit, les initiés du Moyen Age, les macons, les constructeurs des cathédrales, les alchimistes, les rose-croix, les mages blancs et un certain nombre de sociétés secrétes (qui le sont restées jusqu’a aujourd’hui), tous ces sages qui croyaient en la palingénésie et savaient que l’univers, lui aussi, avait son karma comprirent que le moment était arrivé de faire quelque chose. On ne pouvait laisser les choses en I’état. Les initiés se dirent alors qu’il était temps de redonner force et vigueur au message de la longue lignée de sages dont le Christ était le dernier maillon. L’antique philosophie disait que tous les étres humains étaient les fils de la nature, ou de Vunivers. Elle disait qu’un moment viendrait ot cet univers vieillirait et qu’il fallait que les humains |’aident a mourir et a se réincarner. Comme le Christ avait symbolisé par sa mort la fin du paganisme et la réincarnation de la spiritualité dans le christianisme, nouvelle religion d’amour adaptée aux temps modernes. Ce moment crucial était évidemment consigné astrologiquement c’est-a-dire que l’on pouvait l’identifier en scrutant simplement les étoiles, comme jadis les rois mages qui suivirent ’étoile jusqu’a Bethléem. C’étaient des astrologues qui avaient compris qu’ils étaient en train de vivre la fin d’un cycle cosmique et l’apparition d’un nouveau, celui des Poissons (Le Christ se situait, en effet, sous le signe des Poissons). II fallait donc, se dirent les initiés marquer ce moment en construisant des monuments qui, parce qu’ils étaient des condensateurs d’énergie cosmique ou l’humanité viendrait se recharger, aideraient l’univers a changer ‘‘de peau’’, c’est-d-dire encore une fois a se réincarner. Nous approfondirons cette idée dans la suite de cet ouvrage. 102
La France et les pays d’Europe, tous les pays chrétiens, se couvrirent alors de cathédrales, ou de ‘‘vaisseaux cosmiques’”’ comme le dit la Tradition. Or a quoi visent les cathédrales? A mettre les fidéles en communication avec l’univers. Comment étaient-elles construites géométriquement parlant? Au nombre d’or (nous retrouvons encore une fois cette idée de Vor). Quelle philosophie sous-tend la pensée de Pythagore, ““du grec Pythagore, initié en Egypte’’ et qui inventa le nombre d’or? Tout simplement la réincarnation. Pour Pythagore, comme pour tous les initiés, on ne peut se passer de la palingénésie. Et toute leur pensée, comme toute la beauté et toute
la spiritualité des cathédrales pour qui sait les déchiffrer, ouvre, sensibilise, rend présente la conviction intime que ]’étre humain de méme que la nature se réincarnent sans cesse. C’est la tout le secret (aujourd’hui perdu) des temples, aussi bien des temples chrétiens que des autres. Observer la cathédrale, bien la comprendre, bien la sentir, c’est faire son premier pas dans l’univers de la réincarnation. C’est entrer dans ses mystéres, découvrir ses vies antérieures et ses vies futures. Ce secret s’est, disons-le encore une fois, perdu pour
l’immense majorité des gens, mais il sommeille dans quelques lieux ot se réunissent des initiés de haut grade. Sachons-le non pas pour essayer de le découvrir (nous ne le pourrions pas!), mais simplement pour savoir qu’il existe, et nous tourner avec courage vers l’étude. Nous allons dans les deux parties suivantes faire progresser notre enquéte et laisser filtrer d’autres révélations et méme des méthodes pratiques. Notre lecteur a maintenant parcouru en notre compagnie un peu de chemin et il est tout a fait susceptible de nous suivre.
103
TROISIEME
PARTIE
LA REINCARNATION
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LE VOYAGE DE LAME APRES LA MORT
UN GUIDE POUR L’AU-DELA La parapsychologie moderne, la parapsychologie scientifique, celle que l’on enseigne dans certaines universités tant aux USA qu’en URSS, rejoint la tradition primordiale. Les hommes lorsqu’ils n’€étaient pas encore préoccupés de science se trouvaient proches de leurs origines. De ce fait, certains disent qu’ils avaient un instinct trés sir et que cela suffit a expliquer leurs connaissances préservées et transmises a nous par la tradition. D’autres affirment que cette tradition, que ces connaissances comme |’Astrologie ou les médecines naturelles, furent apportés par des étres extra-humains, c’est-a-dire des extraterrestres venus d’une autre planéte, des dieux ou des supersages. Ces supersages furent les premiers initi€és qui, avant de mourir, transmirent leur savoir a un disciple en lui faisant promettre de le transmettre a son tour. Et cela jusqu’a nos jours. Quoi qu’il en ait été au juste, il nous importe surtout dans ce livre de souligner que la parapsychologie (et donc la science) rejoint de nos jours la tradition, en ce qui concerne le probléme de la mort et de la réincarnation. Que se passe-t-il apres la mort? Nous avons dit que l’Ame se séparait du corps, mais plus précisément? Et ensuite d’ailleurs? Toutes ces questions 107
sont aujourd’hui au centre de recherches trés actives. Découragés par le scepticisme ambiant, elles furent écartées pendant un certain temps, mais les preuves s’accumulant, il fallut se rendre a |l’évidence: ‘‘oui, il y a une vie aprés la mort’’.: Et une fois cette évidence acceptée, une fois ce fait reconnu, on voulut |’étudier. Rappelons que nous avons a notre disposition deux types de connaissances: la tradition et la parapsychologie, et que ces deux types se rejoignent. La tradition est consignée dans Le Livre des morts égyptien, le trés célébre livre égyptien que les prétres enfouissaient parfois dans les momies. Livre composé de formules magiques a la puissance redoutable, puisque capables de lutter avec les démons de la mort. Livre qui est aussi une sorte de guide pour l’au-dela, car il décrit les différentes étapes de cet étrange voyage. Nous avons également Le Livre des morts tibétain, le non moins fameux Bardo Tho Tol qui constitue l’un des trésors les plus précieux de l’humanité et raconte plus précisément comment |’ame se réincarne. Ces deux livres ne sont pas a la portée de tous. Seuls les initiés de haut grade comprennent tous leurs secrets.
UNE LUEUR BLANCHATRE MOURANT
SORT DU CRANE
DU
Lorsqu’une personne meurt, lorsque la mort est scientifiquement, légalement constatée par arrét du cerveau, l’ame de cette personne quitte son corps. C’est-d-dire, pour étre extrémement concret, qu’une petite nuée blanchdatre sort de son crane en tourbillonnant. Cette lueur est-elle visible? Oui! Il faut pour cela étre un supersensitif: les personnes capables de percevoir les auras s’avérent tout a fait aptes a le constater. L’aura, on le sait peut-étre, est le double invisible de la personne et 108
qui entoure celle-ci pendant tout le temps qu’elle est en bonne santé. On a réussi a photographier l’aura. C’est un Soviétique qui le premier en a donné des clichés et maintenant cela est devenu chose courante. En tout cas, de nombreuses personnes ont vu, ala mort d’étres proches, une nuée blanchatre, l’Ame de ces proches, quitter brusquement leur cerveau et tourbillonner ‘au-dessus d’eux
avant de disparaitre. C’est ce que disent les initiés tibétains, on entend a ce moment-la un petit bruit trés caractéristique comme celui d’un bouchon de champagne qui saute. En France, des témoins ont assisté au méme phénomeéne sans comprendre ce qui se passait. L’information sur ce sujet manque malheureusement en nos pays de civilisation industrielle avancée. Pourtant des collectifs, comme on les appelle, se mettent en place depuis peu pour pallier cette absence. Des expériences ont méme été faites que certains ont refusé de considérer parce qu’elles manquaient, disaient-ils, de respect pour le défunt. L’expérimentateur disposait par des mécanismes trés ingénieux des balances trés sensibles sous le lit de mourants, pesant ainsi le malade et son lit. Ce dispositif décelait
de la sorte toute modification de poids qui survenait. Or, il est apparu — l’expérience a été répétée un nombre de fois suffisant pour qu’on puisse la prendre en considération — qu’au moment ou des témoins voyaient |’4me quitter le corps du mourant, la balance marquait une modification de poids. Entre 3 et 12 grammes de moins! 3 ou 12 grammes dans lesquels est inscrite toute la vie d’un étre humain! Et quand, a quel moment, l’Ame quitte-t-elle le corps physique? Quelques secondes aprés la mort légale. Comme s’il lui fallait le temps de se détacher du corps qu’elle habitait, de ce corps vieux compagnon d’infortune, de misére et de joies. Ce moment correspond a celui ot le mourant, l’accidenté ou le mort contemple son corps comme une vieille dépouille. 109
Les Cathares disaient ‘‘tunique de chair’’. Pour eux l|’4ame était emprisonnée dans un sac d’ot elle sortait a la mort. Cette sortie était évidemment une libération, l’Aame étant trop grande, trop riche pour se contenter de cette vie mesquine que lui fait le corps physique. Et s’il n’y avait l’amour, cela deviendrait réellement insupportable. II ne resterait plus qu’a s’étourdir dans les plaisirs sans, frein.
AU BOUT DU TUNNEL, LA PUANTEUR OU L’ACCUEIL DES PARENTS
ATROCE,
L’ame est ensuite aspirée dans un immense tunnel noir. Un trou sans fond. Qu’est-ce que ce tunnel? C’est la premiére épreuve. Les individus tout a fait monstrueux, les tyrans sanguinaires de l’histoire, comme Hitler ou Néron, sont aspirés dans ce trou sans fond. Et, dit la Tradition, une puanteur sans pareille, une affreuse odeur de soufre,d’ceufs pourris et d’excréments empéche ces morts de respirer. Nous sommes dans la zone la plus sale de l’univers, celle qui est pire que les monstres, car les monstres malgré tout sont au moins des €tres constitués. Ici rien de tel: une masse gélatineuse, informe, obscure, noire, puante. Non pas l’Enfer, car de l’Enfer on peut étre racheté mais le summum de I’abjection. Ceux qui y tombent perdent le souffle, sont asphyxiés et finissent par se dissoudre en cette puanteur méme. Ils s’agglutinent et perdent toute existence. Ce ne sont plus des humains, ce ne sont plus des entités, ni des monstres. Ils sont le néant. Ces cas sont heureusement extrémement rares et ne concernent que quelques tyrans sanguinaires de |’histoire, ceux qui ont tenté de ramener |’humanité a une barbarie révolue. Que deviennent-ils? Notre maitre tibétain nous a expliqué qu’ils se dissolvaient dans le néant pour servir d’engrais a l’univers, comme le fumier sert d’engrais aux 110
champs. Tout a un sens, m’a-t-il répété, et l’univers s’achemine malgré tout vers le bien.
Mais les autres, c’est-a-dire l’immense masse des humains? Eh bien, aprés une chute vertigineuse, ils établissent soudain un redressement et se tiennent en équilibre dans |’atmosphere! Un peu comme les cosmonautes dans |’état d’apesanteur. Et c’est a ce moment-la que des ombres commencent a rdder autour d’eux. Quelques-uns, ils sont encore trés rares et ce sont les tyrans sanguinaires comme Staline ou Mussolini, resteront longtemps a |’état d’ombres. Trés longtemps (il sera ensuite statué sur leur cas). Puis les ombres deviennent familiéres: ce sont des amis ou des parents du défunt morts eux-mémes qui sont venus accueillir celui qui entre maintenant dans l|’au-dela. Et le mort — ou du moins son ame — vit un intense sentiment de bien-étre. Car ici le sentiment s’est simplifié: l’4me ne connait que la félicité parfaite ou la terreur atroce. La terreur est évidemment réservée aux méchants.
LA RENCONTRE
AVEC
LA LUMIERE
Une fois le mort familiarisé avec l’au-dela, une fois sa surprise passée, il voit une lumiére se profiler a l’horizon, puis se rapprocher de plus en plus de lui jusqu’a devenir insoutenable tellement elle est intense. Le Bardo, véritable guide pour V’au-dela, dit qu’il ne faut pas ‘‘s’endormir dans le creux de cette lumiére’’. Il incite le mort a s’en détacher pour la contempler avec lucidité. Celui qui se laisse séduire, celui qui ne fait aucun effort pour comprendre ce qu’est cette lumiére, celui-la est un paresseux. ‘‘I] a vu le Grand Architecte de l’Univers et il ne l’a pas reconnu’’. II ne mérite pas le titre d’étre humain. II se réincarnera dans un animal aquatique, dans une 111
fleur, ou dans un légume. (On peut se réincarner en tout, dit le Bardo, mais pas en lotus qui est la fleur sacrée). Le Bardo comme d’ailleurs /e Livre des morts égyptien est un guide qui donne des indications précises sur les contrées visitées aprés la mort, sur les rencontres que l’on y fait et qui trace des cartes trés complétes; comme les cartes de géographie. Il est également un passeport pour l’au-dela. En effet, il donne les mots de passe, les mots magiques qui permettent de traverser les dangers multiples sans encombre, et sans crainte. Car, on s’en doute, il faut beaucoup de courage. Le mort qui ne s’endort pas dans le creux de la lumieére (dans son ‘‘foyer’’ brilant), le mort qui reste lucide, qui ouvre ses yeux et ses oreilles, celui-la verra aprés quelque temps cette lumiére devenir une divinité. Et la, il se passe une chose peu compréhensible mais qui prouve que tous les hommes, malgré leurs différences, sont les fils de la nature. En effet, un chrétien verra Jésus-Christ, un Juif apercevra Moise, un musulman contemplera Mohamed, un Indien découvrira Bouddha, un athée verra Socrate, etc. L’esprit de l’univers est capable de contenir tous les dieux des religions et tous les philosophes. Chacun de ces dieux est une image de cet Esprit. L’important est d’atteindre la lumiére qui se trouve sur la montagne secrete, comme dit la Tradition, peu importe la pente que l’on gravit. Cette montagne secréte, nous le voyons maintenant que c’est l’au-dela.
LA PESEE DE L’AME Que se passe-t?il alors quand l’Ame se trouve face a son créateur? Ou plutdt face a la lumiére de |’univers? Cette lumiére dont le Christ disait qu’elle ne devait pas rester sous le boisseau. Eh bien, commence le Jugement, la pesée des Gmes, dont 12
parle le Livre des morts égyptien et qu’évoquent toutes les religions! Les religions sont les expressions exotériques (vulgaires, accessibles a la masse) des vérités ésotériques (secrétes, cachées, réservées aux initiés).
Le livre égyptien met ici en scéne un tableau impressionnant: le juge dans son fauteuil 4 haut dossier, un dieu faucon qui pése l’ame, des assistants (animaux monstrueux ou familiers) qui dénudent I’accusé, etc. Une voix, la voix de la conscience du prévenu, s’amplifie et retentit dans la salle. Les coupables s’accusent d’eux-mémes et les justes restent silencieux, sans crainte. L’aAme est pesée sur une balance par le dieu faucon sous Voeil vigilant du Grand Architecte de |’Univers. Sur l’autre plateau de la balance est placée une plume de Pheenix. Le phoenix est un animal fabuleux qui, chaque fois qu’il meurt, chaque fois qu’il se consomme dans le feu, renait de ses cendres. Une image trés parlante de la réincarnation! Si lors de la pesée, c’est le plateau de la plume qui est le plus pesant, on a affaire a un sage ayant achevé le cycle de ses réincar-
nations. Un étre dont le karma s’est heureusement conclu. (Nous verrons par la suite ce qu’il advient de tels étres.) Si les deux plateaux se trouvent en équilibre, c’est que |’individu est sur le point d’atteindre a la transcendance. Mais dans l’immense majorité des cas, c’est le plateau de l’4me qui pése le plus lourd. Cela veut dire que l’4me ne s’est pas affinée, que les mauvaises actions l’alourdissent encore. L’ame des libérés, de ceux qui se sont affranchis de leur karma ne pése pas plus qu’une plume! Celle des autres est pleine de regrets, de remords, d’affliction, etc. Il tombe
sous le sens qu’une gradation s’établit dans les V3
péchés ou plutét dans les mauvaises actions!, que le plateau de la balance penche plus ou moins et cela indique le chemin, les épreuves et le nombre de réincarnations que le défunt
devra encore connaitre avant de se libérer définitivement. Chose étonnante en effet, la réincarnation que nous, terrestres, appelons de toutes nos forces devient une chose sans intérét, presque une punition, pour ceux qui dans |’au-dela ont connu l’intense sentiment de bién-étre que nous avons évoqué. Les témoignages de ceux qui ont frdlé la mort a la suite d’un accident et qui en sont miraculeusement revenus corroborent tout ce qu’enseigne la tradition: on se trouve si bien dans l’au-dela qu’on ne désire pas en revenir et que l’on se réincarne avec déplaisir.
ASSISTER A LA NAISSANCE
DE L’UNIVERS
Maintenant, l’4me entreprend son voyage dans |’au-dela, dans chacun des recoins, dans ses contrées les plus lointaines. Maintenant, les mystéres les plus cachés se révélent au défunt. Celuici n’a plus de corps, il est entiérement substance ectoplasmique. Il communique avec les autres défunts, avec les divinités bénéfiques ou maléfiques, les monstres et méme avec |’univers par télépathie. Oui, il communique avec l’univers! Cela paraitra étrange, mais c’est la stricte vérité. Les initiés, les libérés, ne dialoguent-ils pas eux aussi avec l’univers, comme s’il était une personne vivante? Pourquoi les défunts en seraientils incapables? II s’agit d’une communication non verbale évidemment et qui est trés instructive comme nous allons le voir. ! S’agit-il de péchés? Le terme est trop religieux pour s’appliquer a la réincarnation qui est une réalité naturelle, une réalité universelle. I] s’agit plut6t d’une mauvaise action qui empéche |’individu de s’approcher de la lumiére. L’individu est libre de ses actes, responsable, et les mauvaises actions sont néfastes pour lui-méme. La loi générale de la bonne action? L’amour, le respect d’autrui, la tolérance mutuelle.
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Le défunt arrive dans un gouffre en plein désert. Un gouffre entouré d’un éboulement de pierres. II est dans la région du chaos, dit la tradition. Au fond de ce gouffre, il y a un feu
tres brfilant. C’est comme un volcan qui crache des étoiles. Ces étoiles vont prendre leur place au ciel et briller avec toutes les autres. Une ancienne tradition affirme, chose stupéfiante, que les étoiles elles-mémes se réincarnent, car tout dans l’univers se transforme, se transmute comme disent les alchi-
mistes. Le défunt est en train d’assister a la naissance de Vunivers'. S’il ne le comprend pas, un sommeil le prendra et il perdra sa route. La tradition répéte sans cesse qu’il faut étre lucide. Ensuite, une force irrésistible pousse le défunt a poursuivre son voyage. Il arrive devant des cavernes: a |’intérieur sont réfugiés des hommes préhistoriques. Des bétes féroces et des bétes atroces les attaquent et les mangent. Si le défunt céde a la peur, il sera lui aussi mangé par ces bétes. S’il réussit a résister a sa crainte, il continuera le voyage. il visitera alors le fond des flots, comme s’il était amphibie (a l’origine, V’humanité le fut). Il visitera aussi les airs. Il passera au travers du feu: s’il en sent les bralures, il sera consumé. Comment est-il possible de passer au travers du feu? Avons-nous demandé a notre maitre. L’étre humain, nous a-t-il répondu, est composé de matiére, c’est-a-dire des quatre éléments (le feu, l’eau, la terre, l’air), et le défunt est en état de dissolution et de reconstitution. Le feu peut-il craindre le feu?
Puis, le défunt entre dans l’époque de |’age d’or ot I’humanité était heureuse, comme le seront les sages qui s’affranchissent de leur karma. Mais il ne fera que passer rapidement pour traverser également les autres ages de l’humanité. L’age Une naissance qui s’est produite il y a des millions d’années mais a laquelle il peut assister grace a la mémoire télépathique.
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d’argent, de cuivre, etc. jusqu’ a l’actuel age de fer qui a commencé avec la disparition des druides et la victoire des Romains sur le reste de la planéte. I] a vu non seulement l’univers naitre mais encore évoluer. L’univers dans toutes ses merveilles, dans toutes ses cruautés, ses miséres, ses terreurs, ses injustices, ses miracles, etc. Il sera en communication télépathique avec lui, comme s’il s’agissait d’une personne. Et
s’il écoute les messages que |’univers voudra lui transmettre, eh bien sa réincarnation sera faste! Il gravira un échelon dans V’évolution.
LE MOMENT
DE LA REINCARNATION
Le moment finit par venir ot l’Ame va se réincarner et revenir sur la terre malgré son désir de rester au ciel. Cela se passe brusquement. Au détour d’une route, le défunt rencontre deux étres humains, ou deux animaux, en train de faire l’amour. (Que le lecteur excuse la crudité de nos propos: nous rapportons intégralement les termes de la tradition). Si ce sont des animaux qui sont accouplés, l’4me se réincarnera dans le corps
d’un animal. Si ce sont des chats par exemple |’4me se carnera en chat. Si ce sont des caimans, elle deviendra man, etc. Si ce sont des princes, l’4me se réincarnera une famille princiére. Si ce sont des bandits de grand min, dans une fainille de bandits, etc.
réincaidans che-
A la vue en tout cas de cette scéne, l’Ame est prise d’un violent désir sexuel et elle veut imiter les partenaires qu’elle voit s’aimer. Comme |’4me est encore télépathique, elle se crée un corps pour assouvir ses désirs. C’est-a-dire que la substance ectoplasmique dont |’ame est tissée se matérialise. Ainsi donc ce n’est pas comme on le croit souvent un corps d’enfant que l’ame choisit, mais un corps qu’elle se crée elle-méme. 116
Comment cela? Eh bien, |’4me étant en ce moment extrémement télépathique, en un éclair elle entre dans le ventre d’une femme (la femme choisie au ciel méme, comme nous venons de le voir) et dans ce ventre, elle se faconne un corps.
Ce moment est trés mystérieux, c’est méme |’énigme cosmique par excellence. Le yoga tantrique, autrement dit le yoga de l'amour sexuel, dit que c’est au moment ow le spermatozoide rencontre l|’ovule que |’étincelle de la vie jaillit, c’esta-dire que l’Ame pénetre le corps de la femme. C’est une énigme, car on ne comprend pas comment les deux événements peuvent coincider. Comment |’4me est prise de son désir au moment précis ol un spermatozoide rencontre un ovule. Cela se complique d’autant quand on rappelle que ce n’est pas n’importe quel spermatozoide et n’importe quel ovule, puisqu’il faut que les parents répondent au destin karmique de l’individu! Une loi de l’hermétisme dit que ‘‘tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas’’. Le monde de I’audela est un double du monde d’ici-bas. Tout ce qui se passe sur la terre a son équivalent dans le ciel. Et vice-versa. Cela peut paraitre complexe. Disons-le autrement, tout a fait autrement: rien dans l’univers n’est laissé au hasard. Si un événement a lieu, c’est qu’il devait avoir lieu. Tout est relié; tout posséde un lien, les petites causes comme les grandes.
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CEUX QUI SONT SORTIS DU CYCLE DES REINCARNATIONS TRAVAILLENT AU BONHEUR DE VLHUMANITE FUTURE
LES DEUX
POLES DE L’UNIVERS
Nous venons de rapporter ce que la tradition, corroborée par la parapsychologie scientifique, nous apprend du voyage de l’4me aprés la mort et comment elle se réincarne. Nous avons laissé cependant deux questions importantes en suspens.
1. Que deviennent les bienheureux qui se sont affranchis de la roue des réincarnations, qui se sont libérés? 2. Au bout de combien de temps se réincarne-t-on? Combien de temps dure le voyage dans |’au-dela. Nous traiterons ces deux questions successivement.
Que deviennent les bienheureux? La réponse est tout a fait symétrique (dans le bien) de celle que l’on peut faire pour les tyrans sanglants qui, comme Hitler ou comme Neéron, ont voulu entrainer |’humanité vers une barbarie révolue. Ceuxla, avons-nous vu, deviennent puanteur et noirceur. Eh bien a l’inverse, les initiés deviennent lumiére et odeur suave. L’univers est une immense sphére cosmique.
Vers sa base,
nous avons la puanteur (ce que les religions appellent |’Enfer) et vers le haut la lumiére, le lever du jour cosmique. Les deux poles sont tout a fait opposés, mais chacun joue son rdle. Le péle de la lumiére, c’est celui de la création. Et le pdle 119
de la puanteur, c’est celui des déchets, du mal. Mais enseignent les cathares, si Dieu n’a pas voulu que le mal soit, il l’a tout de méme créé. II] entre dans ses desseins pour collaborer a son insu et a sa maniére, a la marche de |’univers. Lorsque le Christ détruisit le vieux monde qui s’écroulait, i/ fit appel aux puissances du mal, mais il les mit au service de l'amour et du bien. De méme, sur un autre plan, lorsque les hommes proclamérent la ‘‘Déclaration des droits de Vhomme’’ ils durent lutter contre les forces qui voulaient enchainer l’homme. De méme, les Résistants qui combattirent le nazisme furent bien obligés de tuer. On pourrait donner une infinité d’exemples.
Pour laisser la ces considérations et pour étre plus précis, plus ‘‘nointu’’ comme |’on dit aujourd’hui, le bien, l’initiation, la lumiére sont le contraire absolu de l’obscurité, de la puanteur. Le bien, l’étre qui s’est détaché de son karma atteint le monde de l’4ge d’or que le voyageur n’a fait qu’entrevoir.
Il vient de se dépouiller méme de son Gme et est devenu un pur esprit, comme Nicolas Flamel, qui peut a loisir semblet-il, revenir sur la terre ou demeurer au ciel.
L’INITIE EST ACCUEILLI L’AU-DELA
COMME
UN DIEU DANS
Lorsqu’un individu a achevé son karma, lorsqu’il s’est affranchi de la nécessité de se réincarner pour payer ses fautes passées, pour se racheter, pour faire la preuve qu’il est apte a devenir un étre de bien, un étre de lumiére, il passe évidemment par tous les stades du voyage aprés la mort. Sortie de la nuée s’échappant du haut de son front, l’Ame quitte le corps physique, puis chute dans le noir tunnel et cela se termine par l’accueil des parents et amis défunts.-Enfin, elle rencon120
tre l’Etre de Lumiére,
c’est-a-dire le Grand Architecte de
l’Univers, et elle passe en jugement. Le dieu faucon pése alors lame et elle n’est pas plus lourde qu’une plume de pheenix. Des cris de joie retentissent: le plateau de la balance a penché en faveur du mort et il va étre recu par les habitants du ciel supérieur, dit /e Livre des morts égyptien. Les textes anciens s’expriment toujours de maniére voilée;
ils cachent la vérité sous le voile des symboles. Que veut donc dire accéder au ciel supérieur? Que signifie devenir un nouveau dieu? Ceux qui ont la foi penseront que le défunt se transforme en ange. Les autres, ceux qui ont besoin d’ésotérisme, ceux qui ont besoin de scruter l’essence derriére les apparences, creuseront cette image pour essayer de compren-
dre. En compulsant de nombreux documents, en interrogeant les initiés que nous avons eu la chance de rencontrer et qui ont bien voulu nous recevoir, en nous faisant aider par notre maitre, en nous conformant a la tradition et aussi en nous appuyant sur les travaux les plus récents, nous pouvons et nous devons conclure que celui qui a achevé son karma, celui qui a épuisé le cycle des réincarnations,.ou la roue de son destin cosmique, celui-la une fois que son ame passe en jugement, une fois que le plateau de la balance penche en sa faveur, se débarrasse méme de son ame. Ou plutdt, pour étre plus précis, son Gme s’entrouvre et laisse apparaitre son esprit qui s’en échappe comme une colombe. Son esprit se délivre de son ame exactement comme celle-ci s’était débarrassée de son corps physique. L’étre humain, nous enseigne la tradition, est ternaire. II est composé du corps physique, de l’Ame et de |’esprit. On retrouve une telle vérité aussi bien dans |’alchimie que dans le yoga ésotérique que pratiquent certains sages de |’ Inde ou du Tibet. CORPS, AME, ESPRIT, |’étre devient de plus en plus subtil. Et les réincarnations successives ont pour but de 121
laffiner. Symboliquement en alchimie: il s’agit de transformer le plomb en or. Car la pierre philosophale ne consiste pas seulement a faire de l’or matériel, mais aussi a atteindre a la spiritualité initiatique la plus haute. Nous l’avons vu avec Nicolas Flamel que des personnes dignes de foi affirment avoir rencontré. Et d’ailleurs il faut comprendre qu’il est impossible a un alchimiste de faire de.]’or s’il n’a pas effectué une partie du chemin sur la voie de la purification de son étre. Il n’est pas donné a quiconque de fabriquer de |’or! Corps, Ame et esprit. Le fait de commander a son ame est déja une chose extraordinaire. Certains étres sont capables de le faire sur la terre méme. Ce sont les magiciens et dans une certaine mesure les médiums. En parapsychologie moderne, on explique la chose en disant qu’i/s ont su conserver vivant un souvenir de leur passage dans |’au-dela ou ils étaient télépathiques. Etre magicien est un don et cela résulte en partie d’un apprentissage de techniques, de conjurations adéquates. Pour ce qui est de l’apprentissage, on comprend facilement qu’il puisse étre donné par un autre magicien. N’existe-t-il pas des écoles de magie en Inde et dans certains pays arabes? Mais le don,que faut-il en penser? Eh bien, les savants qui s’intéressent a la question ont conclu que le magicien était capable d’éveiller le souvenir de |’état télépathique dans lequel il fut lorsque dans |’au-dela il effectua son long voyage et assista a la naissance de |’univers!
LA PHASE ULTIME, C’EST DE SE VETIR D’UN CORPS DE LUMIERE Mais alors,si pouvoir se servir des facultés de l’"4me, comme un sportif se sert de celles de son corps, donne un grand pouvoir sur les choses et méme sur les étres, qu’en est-il si l’on
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peut se servir de l’esprit, potentiel supréme de la vie? La question a une réponse évidente, immédiate: ceux qui détiennent la puissance de l’esprit, ces demi-dieux, plus puissants que les magiciens sont des étres qui, comme Nicolas Flamel et quelques autres, n’ont plus besoin de se réincarner. Ils n’ont plus besoin d’un corps physique pour revenir sur terre quand ils le veulent. L’univers leur appartient. Ils sont partout chez eux. Ils peuvent devenir invisibles, prendre des formes curieuses, comme en Inde se transformer en fleur de lotus, ou ressem-
bler aux étres humains ordinaires. Nicolas Flamel ne fut pas le seul initié passant dans les cieux supérieurs, c’est-a-dire capable d’étre chez lui aussi bien dans |’au-dela que sur terre. Tant s’en faut! Il semble étre établi que ce fut aussi le cas de Cagliostro, ce mage franc-macon et du comte de SaintGermain qui détenait |’élixir de longue vie le rendant immortel. Il parait, mais on n’en a pas de preuves que certains poetes relativement modernes comme Rimbaud qui alla chercher la lumiére en Orient puisqu’il voyagea en Arabie soit également devenu un immortel.
On est tout a fait stir que ce fut le cas des druides les plus accomplis, des cathares de haut grade, des kabbalistes et des francs-macons de trés haut niveau. En tout cas, ces initiés qui ont vaincu la mort comme leur maitre le Christ ont acquis un corps de lumiére. C’est-a-dire un corps immateériel, fait dans la substance lumineuse qui s’est levée sur le monde le premier jour de sa création. Un corps que nul humain ne peut contempler sans mourir. Cet initié est pour ainsi dire devenu Il’univers. ‘‘Rien ne se perd, rien ne se crée’’ dit le roi Salomon dans sa sagesse infi-
nie. L’initié qui a achevé son karma et qui peut contempler l’Esprit s’active alors a agir sur le karma de l’univers et prépare ainsi la voie aux générations futures. 123
L’UNIVERS LUI AUSSI MEURT REINCARNE
ET SE
L’idée peut sembler inattendue au premier abord que 1’univers ait un karma, autrement dit qu’il ait un destin cosmique, mais la tradition indique qu’il n’est point immobile et qu’il participe lui aussi de la vie. Comment d’ailleurs ne le pourrait-il pas lui qui est la source méme de la vie? Oui, la science, la géologie comme la physique ou la chimie ont montré que l’univers avait une histoire et qu’il était en agitation perpétuelle. Aprés l’explosion initiale, le ‘‘big bang’’ ainsi que le disent les astrophysiciens, la vie a commencé de se manifester et a prendre des formes inférieures, puis a se perfectionner pour étre enfin telle que nous la connaissons aujourd’hui. Mais de nombreuses théories scientifiques affirment que la planéte terre retournera un jour au néant pour laisser place a d’autres formes de vie. Eh bien ces théories rejoignent, corroborent, confirment. l’idée de réincarnation de la terre et de loin en loin de l’univers. La physique et l’astronomie ont prouvé que toutes les planétes, toutes les étoiles, notre terre comme le reste, un jour, dans des millions d’années, rentreront dans la néant d’ou elles étaient sorties pour nous accueillir. Il a été prouvé qu’elles deviendront des trous noirs. Ces trous noirs que l’astronomie connait ne sontils pas le profond tunnel dans lequel l’Gme du monde chutera lorsque le monde disparaitra? La science a également montré que lorsqu’un monde nouveau commence a naitre, il se produit un embrasement. Ne s’agit-il pas de l’équivalent de la rencontre que fait homme qui est mort avec le Grand Architecte, la grande lumiére éblouissante? L’ univers comme |’€étre humain change de peau! C’ est la loi du cosmos. Tout cela est fabuleux et donne le vertige. Mais il est passionnant de poursuivre l’exploration. Les super initiés qui ont 124
achevé leur karma travaillent maintenant a améliorer l’univers. Et pour cause! L’univers est devenu leur maison pour ainsi dire. La tradition enseigne que cet univers et les hommes qui l’habitent sont passés par différents Ages qui vont de l’Age d’or des origines a l’Age de fer dans lequel nous sommes entrés depuis quelques siécles. Certains, soit dit en passant, situent l’entrée de l’Age de fer au moment de la victoire des Romains sur les druides celtes. D’autres pensent que cela date du moment ou |’Eglise catholique qui, disent-ils, a hérité non seulement du message du Christ mais aussi malheureusement de l’esprit de rapine qui caractérisait les anciens Romains, depuis donc le moment ou |’Eglise catholique a massacré et briilé les cathares. Quelques ésotéristes vont jusqu’a prendre la date précise de la chute de Montségur, la forteresse cathare. Cette date (le 16 mars 1244) marque en effet un tournant dans l’histoire aussi bien visible qu’invisible. Mais peut-étre ne faut-il pas en ce domaine se vouloir aussi précis. Que comptent quelques années ou méme quelques siécles a V’échelle de l’univers?
Ce qu’il est plus intéressant de savoir, c’est ce qui va suivre. Les immortels travaillent a débarrasser l’univers de son pdle de puanteur et a revigorer son pdle de lumiére. Les individus, les hommes, les femmes, les enfants, les animaux, les plantes, qui montent au ciel pour se délivrer de leur vieille “‘tunique’’, de leur incarnation, sont bien obligés de laisser leur dépouille quelque part. Vous direz qu’ils ont déja abandonné leur corps physique sur la terre. Soit! Mais la partie de leur Ame! dont ils doivent se défaire pour s’adapter a leur nouvelle incarnation? Tout cela est jeté, avec les mauvaises
actions, dans le tunnel noir et sans fond. Le tunnel a l’extrémité duquel est la grande puanteur.
De leur aura pour les plantes.
125
Ainsi donc, plus ce tunnel est remplid de déchets, plus il péese lourd, plus il attire l’univers vers les gouffres du néant, et plus la terre traverse de mauvais moments. Les Indiens croient que nous sommes en train d’atteindre maintenant une crise sans précédent, mais ils ajoutent que le monde ne meurt jamais, qu’il se métamorphose sans cesse. Les immortels travaillent en ce sens, car eux ont retrouvé l’age d’or. Lage d’or, n’était-ce pas celui ou l’humanité était en accord parfait avec univers? N’avons-nous pas dit que les initiés étaient capables de dialoguer avec l’univers?
L’univers meurt pour renaitre. C’est ce qui nous attend. Et l’age d’or, comme le dit le poéte Rimbaud, est non seulement
derri€re nous, mais il est également devant nous. Au passé comme au futur. Il y aurait encore beaucoup de choses 4a relever ace sujet. Retenons seulement car la place nous manque que |’astrologie planétaire confirme le point de vue de la tradition et montre que les différents Ages ou cycles ne sont pas sans influence sur l’histoire mondiale. Ne l’oublions pas, l’humanité est par tous ses pores, toutes ses cellules, reliée
a Vunivers. N’est-elle pas elle-méme une partie de l’univers? Ne retourne-t-elle pas a cet univers lorsque son karma s’est achevé?
126
ULTIMES INFORMATIONS SUR L-AU-DELA ET SUR LES CYCLES DE REINCARNATIONS
UNE SECONDE DE L’AU-DELA VAUT DES MILLIERS D’ANNEES TERRESTRES L’une des questions les plus complexes est celle de savoir au bout de combien de temps un individu qui meurt se réincarne. De savoir aussi combien de temps dure son voyage dans I’audela. Nous avons précisé que l’4me désincarnée, 4 un moment donné, assistait a la création de l’univers, ou plutét se rejouait la scéne de cette création avec sa mémoire télépathique!. Mais la création de l’univers a pris des millénaires. L’individu se réincarne-t-il donc plusieurs millénaires aprés sa mort? Rien n’est moins sir, comme le prouvent a la fois les expériences, les enquétes et la tradition. En fait, et cela est évident, le temps qui existe entre deux incarnations successives dépend de |’étre humain. Certains comprennent plus vite que d’autres ce qui leur arrive quand ils se retrouvent dans |’au-dela et ils se débarrassent trés vite de leurs déchets, du déchet mental de leurs mauvaises actions. ! Mais alors, s’il peut se souvenir de cette scéne de la création de l’univers, c’est
que celle-ci git quelque part au fond de sa mémoire. En effet, l’univers tout entier, ou plut6t V’univers en raccourci, est inscrit dans nos génes. C’est pour cela que la
tradition appelle l’homme ‘‘petit univers’’. L’homme, la science l’a montré, se souvient du fait qu’il a été jadis poisson, singe, etc. I] s’en souvient, a condition d’acti-
ver sa mémoire par des moyens appropriés.
127
.
D’autres sont évidemment plus lents. Chacun a sa nature. Mais cette différence reste minime par rapport aux millénaires que nous avons évoqués. Or, alors que nous parlons de millénaires, la tradition, le Bardo Tho To/ et d’autres textes, disent que ce voyage de l’4me s’effectue en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. L’Ame, disent-ils, se trouve en état télépathique: il lui suffit de désirer pour étre comblée, de vouloir avoir telle ou telle chose pour la posséder aussitdt, de désirer se trouver a des milliers de kilométres pour aussitot, instantanément, y étre transportée. L’ame, ses désirs et sa volonté vont a la vitesse de l’éclair cosmique. Plus vite que la lumiére (Einstein a calculé que celle-ci avait une vitesse astronomique de 300 000 kilometres a la seconde). N’y a-t-il pas alors contradiction entre croire que l’ame avant de se réincarner assiste a la création de l’univers, ou plut6t s’en souvient comme nous |’avons noté, et croire d’autre part que tout cela se passe en un éclair? Comment concilier: les milliers d’années de la création de I’univers et le temps d’un éclair? Cela n’est pourtant antinomique, contradictoire, voire incohérent, que dans notre logique courante, mais tout a fait recevable dans la logique initiatique et méme dans la théorie de la relativité d’Einstein qui pense que le temps ne se déroule pas partout dans l’univers de la méme maniére, ni a la méme vitesse. Sur une planéte donnée, le temps pourra s’accélérer; sur une autre, perdre de la vitesse. Et méme sur la terre, a certains moments, le temps passe plus vite (ou moins vite) que d’autres. Dans |’au-dela, dans ces zones qui sont tout a fait proches de l’éternité et de l’Age d’or, une seconde vaut des milliers de nos siécles terrestres. LA-HAUT, LE TEMPS EST BIEN
PLUS PLEIN. Ce qui s’y passe a tellement d’importance, tellement de richesses, que le moindre instant suffit pour combler les vies de centaines et de centaines de générations de 128
terrestres. Les Celtes et d’autres peuples le savaient déja ainsi que les kabbalistes qui calculaient le temps du ‘‘Grand Ancétre’, c’est-a-dire du Grand Architecte de l’Univers. Les kabbalistes sont arrivés a la conclusion que ce temps était humainement insaisissable. Ils l’appellent l’En-Soi, l’En-Soi de l’Infini cosmique, le secret des secrets enfoui dans les millé-
naires. On s’est récemment demandé si l’ordinateur pouvait quelque chose en ce domaine. Des occultistes ont répondu que l’opération ferait disjoncter l’ordinateur.
L’ACTE PASSE TROUVE CELUI QUI L’A PRODUIT COMME LE VEAU SA MERE I] vaut mieux se fier, pour y comprendre quelque chose, a la tradition qui, aprés tout, semble bien avoir été apportée par des dieux ou des demi-dieux, en tout cas par des initiés, c’est-a-dire dans tous les cas par des individus qui sont allés faire un tour dans |’autre dimension (la quatri¢me dimension) pour en rapporter des informations et des enseignements. La tradition nous a été donnée par des ‘‘missionnés’’, et aprés tout pourquoi pas, par les gens qui, comme Nicolas Flamel, travaillent pour le bonheur de l’humanité. Cette tradition a été recueillie par les sages de tous les peuples (Moise, Bouddha, etc.) et elle s’est pieusement conservée dans les temples les plus secrets de |’Inde, de la Perse ou des francs-macons comme des Rose-Croix.
Cette tradition prend sa forme la plus claire dans les textes sacrés de I’Inde. Voici ce que rapportent ces textes. Le ‘‘karma’’ est une force invisible, d’une grande puissance, qui affecte l’4me et |’ oblige a subir une nouvelle renaissance dans une condition humaine ou animale déterminée par la qualité des actes passés. Cela nous le savons déja. ‘‘Tout 129
acte, toute intention, précise un spécialiste de la philosophie indienne’, inscrit dans la personne un effet qui mirit, soit dans cette vie, soit, le plus souvent dans une vie future, et qui constitue le destin de l’étre. C’est le Seigneur qui déclenche le karma, lequel d’ailleurs est censé fonctionner automatiquement’’. Le Seigneur dont parle ce spécialiste représente évidemment le Grand Architecte de l’Univers, ou la sublime
Lumiére éblouissante que rencontre le défunt. Quant au fonctionnement automatique du karma, nous le savons déja puisque nous avons suggéré au cours d’un chapitre précédent que l’étre humain était programmé pour ses réincarnations. Poursuivons. Le karma atteint tout ce qui vit: les hommes, comme les animaux comme I’univers lui-méme. L ’acte passé suit celui qui l’a produit,
le trouve sans erreur ‘‘comme le
veau trouve sa mére dans un troupeau de mille vaches’’ dit un texte sacré. ‘‘Nous sommes ce que nous avons fait, nous serons ce que nous faisons ou ferons’’ continue ce méme texte. Mais tout en étant le produit des actes passés, le karma n’est pas une nécessité absolue. II est aussi liberté: l’>homme peut par des efforts répétés de vie en vie s’affranchir de son destin. I] se réincarne méme dans ce but. Et s’affranchir de son karma, de réincarnations successives, de la roue des transfigurations, pour revétir un corps de lumiére, ce corps flambant neuf qui nous attend de toute éternité, c’est cela précisément se libérer. Et c’est devenir un bienheureux, superinitié.
ou un
Mais, de maniére concréte, quelles conséquences ont ces propos? Nous allons y venir.
Louis Renou /’Hindouisme, collection ‘‘Que Sais-je?’’ (Presses universitaires de France).
130
IL EXISTE UNE COMPTABILITE OU MAUVAIS
DES ACTES BONS
Supposons maintenant qu’une 4me ait a son actif 1000 actes bons et 1500 mauvais: elle en ‘‘consomme’’ durant sa vie actuelle 50 bons et 50 mauvais. Elle tombe en ‘‘enfer’’ (c’esta-dire dans le noir tunnel) ow elle se préparera a expier 800 actes mauvais. Renaissant dans la condition humaine, elle consomme 600 d’entre les 950 actes bons qui restaient, 500 d’entre les 650 mauvais: il en demeure 350 actes bons et 150 mauvais non consommeés. Les nombres de base (c’est-a-dire 1 000 et 1 500) forment le Karma d’‘‘arrivée’’, les nombres intermédiaires, le karma ‘‘en cours’’, enfin, le solde (350 et 150) est le karma qui s’‘‘accumule’’. La réincarnation est véritablement une roue qui tourne. Le mécanisme en est parfaitement compréhensible: l’4me revient sur la terre avec un ‘“‘reste’’ (un reliquat) de karma qui Vaffecte. C’est ce reste qui détermine la condition précise dans laquelle Vindividu renaitra.
C’est également en fonction de ce reste qu’il naitra au Moyen Age ou bien pendant la Premiére Grande Guerre de 1914-1918, ou a une toute autre époque et qu’il vivra dans une famille princiére, une famille de mendiants ou de commercants. Manu, un sage indien dit: ‘‘En quelque état d’esprit qu’on accomplisse un acte, on en recueille le fruit dans un corps
de qualité correspondante’’. Un voleur d’huile renaitra en teigne, parce qu’en sanskrit (la langue sacrée de l’Occident), la teigne s’appelle ‘‘buveuse d’huile’’. Un voleur de joyaux renaitra orfévre. Un mangeur impénitent, un goinfre, un individu grossier renaitra en porc, etc.
131
ESSAI DE CALCUL REINCARNATION
DU TEMPS
DE LA
Pour ce qui est enfin du temps calculé en unités terrestres de . la réincarnation d’une ame, on sait peu de choses, il faut bien
le reconnaitre. Nous savons seulement que l’aAme retourne dans le corps d’un homme aprés avoir effectué 84 lakshas! Or 84 lakshas veut dire: 84 x 100 000 fois: 20 lakshas comme plante, 9 comme béte aquatique, 11 comme insecte 10 comme oiseau, 30 comme bétail, 4 comme singe. En outre, l’Aame aura a renaitre 2 x 100 000 fois dans les diverses catégories d’>hommes, de la plus basse a la plus évoluée avant d’étre libérée de la roue des réincarnations. // faut revivre tous les états de lunivers et de ’-humanité pour devenir un bienheureux. L’absence de réincarnations, l’affranchissement de tous les déterminismes, est donc la Délivrance, comme |’appellent les Indiens. I] faut évidemment, si l’on veut la hater, veiller a
ne faire que de bonnes actions qui sont tout simplement amour, l’absence de préjugés raciaux ou sociaux et la tolérance mutuelle. Un assassin retardera d’autant sa délivrance, car il chutera brusquement de trés nombreux échelons sur échelle de l’évolution. La pratique du yoga peut étre un excellent adjuvant a une bonne conduite. Yoga signifie ‘‘union’’ avec les forces cosmiques et les flux bénéfiques.
'Lakshas peut se traduire par séquence cosmique.
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LE YOGA, UNE VOIE ROYALE REINCARNATION
VERS LA
L’action physiologique du yoga consiste en un contréle de la respiration. Il faut, en particulier, allonger l’intervalle qui est entre l’inspiration et l’expiration. Cela, passé un certain temps, permet d’agir sur l’invisible, autrement dit sur son double cosmique, celui-la méme qui passera dans l’au-dela sous forme d’ame aprés la mort. Puis l’étudiant (ou celui qui pratique les exercices du yoga) concentre son attention sur un point situé soit dans son propre corps, soit a l’extérieur. I médite longuement en imaginant une rose ou un lotus et finalement cette rose ou ce lotus se matérialiseront avec leur odeur ou leur fraicheur. Ce résultat n’est évidemment pas a la portée de tout le monde. Au stade ultime, le yogi accéde a un état extatique. On a repéré, a l’aide d’appareils ultra sophistiqués, qu’il produisait alors des ondes trés fines, trés délicates et en méme temps trés puissantes se transformant parfois en chaleur intense. Cela lui donne des pouvoirs supranormaux, une maitrise mystique. Quand on accéde a cet état, on ne se concentre sur une chose que si l’on ne veut pas retomber en |’état inférieur. Cette chose: c’est la préparation de son corps de lumiére. Le yogi achevé, le maitre en yoga, s’appréte a passer dans |’au-dela pour travailler a la restauration de |’univers et au bonheur de l’humanité future.
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QUATRIEME PRATIQUES
PARTIE
SUR LA PALINGENESIE
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LE DEDOUBLEMENT SOMNAMBULIQUE (OU HYPNOTIQUE) PERMET DE RETROUVER SES VIES ANTERIEURES
Les maitres secrets du yoga — il y en a trés peu en Europe — sont capables d’éveiller leur mémoire télépathique et de revivre leurs vies antérieures. Mais il ne faut pas étre nécessairement un maitre secret du yoga pour obtenir un tel résultat. Il suffit d’étre médium ou hypersensitif. I] suffit méme, comme nous le verrons plus loin, d’étre simplement psychanalysé.
Procédons par ordre.
SOUS HYPNOSE, LES MEDIUMS PEUVENT RETROUVER LEURS PERSONNALITES ANTERIEURES Un cas assez célébre date du début du siécle. (C’est G. Delanne qui le rapporte). C’était en Espagne avec un groupe spirite nommé la Paix. Un jour, le président de ce groupe magnétisa le médium a un haut degré et lui demanda de dire ce qu’il avait fait la veille, l’avant-veille, une semaine, un mois, un an auparavant. II lui intima l’ordre d’arriver ainsi jusqu’a son enfance. En le poussant toujours, le médium lui raconta sa vie dans V’espace, la mort de sa derniére incarnation et, sans cesse 137,
incité, il arriva jusqu’a quatre incarnations, dont la plus ancienne était une existence tout a fait sauvage. // est intéressant de remarquer qu’a chaque existence les traits du médium se modifiaient continuellement. Le médium devenait physiquement celui qu’il disait avoir été. C’ était impressionnant! Un autre phénoméne rapporté par un auteur aujourd’hui injustement oublié, Henri Saussier: Sophie, une jeune fille, demanda un jour a l’auteur d’essayer de I’hypnotiser. A la fin d’une séance spirite, H. Saussier demanda a la médium en titre (Mlle Louise) avant de la réveiller: ‘‘Aidez Sophie a se dégager de la matiére, je vais l’endormir’’. Mlle Louise répondit qu’elle ne pouvait pas. Le lendemain, Saussier endormit de nouveau Louise et lui demanda la raison de sa conduite de la veille. ‘‘Je m’y refuse, répondit Louise, parce que dans une existence antérieure, Sophie a été la cause de mon malheur. Oh je la hais!’’. A une prochaine séance, Saussier endormit simultanément Louise et deux autres médiums, puis il se placa en face de Sophie pour tenter de la faire entrer en somnambulisme. Aus-
sitot les deux autres médiums prirent Louise par la taille et lui dirent: ‘‘Allons, Louise, courage. I] faut pardonner’’. Sophie venait de s’endormir a son tour. Alors Louise la prit par la main et lui dit: ‘‘Souvenez-vous’’. Sophie resta un moment stupéfaite, puis se mit a pleurer a chaudes larmes. “‘J’ai honte’’, disait-elle. Louise se mit a pleurer a son tour, ainsi que les deux autres. Puis se levant spontanément, les quatre femmes se prirent par la taille et pleurérent de joie cette fois-ci en disant: ‘‘Rien n’est plus beau que le pardon des offenses’’. Les autres membres du groupe qui avaient suivi la scene ne la comprirent évidemment pas. Saussier leur donna la clef de l’énigme. C’ était, dit-il ‘‘la fin d’une haine tenace’’. 138
QUELLE EST LA TECHNIQUE
ADEQUATE?
C’est le colonel de Rochas, de l’Ecole polytechnique, qui toutefois mit au point le véritable protocole de ces séances de somnambulisme quelques années plus tard. Son procédé consiste a faire des passes afin d’endormir de plus en plus profondément les sujets. Ainsi ceux-ci retrouvent tous les souvenirs de leur vie actuelle jusqu’a leur naissance. Dans un deuxiéme temps, Rochas obtient d’eux des révélations sur leurs existences antérieures. Quiconque s’en sent la force, ou a appris a hypnotiser, peut procéder comme Rochas. Seulement, il faut savoir que l’expérience peut devenir dangereuse si l’on ne maitrise pas parfaitement le processus, si l’on ne sait pas doser l’influx, si l’on ne sait pas réveiller a temps le sujet quand cela devient nécessaire. Certains souvenirs, en effet, sont si intenses qu’ils peuvent provoquer la folie ou d’autres dommages psychiques et méme parfois, bien que cela soit trés rare, la mort.
Ecoutons de Rochas: “‘I] est certain qu’au moyen de certaines opérations magnétiques, on peut ramener progressivement la plupart des sensitifs a des époques antérieures de leur vie actuelle avec des particularités intellectuelles et physiologique caractéristiques de ces époques. Ce ne sont pas les souvenirs qu’on €veille, ce sont les états successifs de la personnalité qu’on évoque. Ce phénomene se produit toujours a travers une succession d’états léthargiques et somnambuliques. L’ explication est que le phénoméne de concentration du corps fluidique (ou de la substance ectoplasmique) fait que celui-ci reprend les formes qu’il a eues successivement pendant le développement de la vie du sujet. En continuant ces opérations magnétiques au-deld de la naissance, on fait passer le sujet par des états analogues correspondant a des incarnations precédentes’’. De régression en régression a un état antérieur de 139
la psyché, on atteint le fond et on retrouve de la sorte le processus de la réincarnation.
DES INDES A LA PLANETE PHENOMENE INOUI
MARS, UN
Le cas le plus inoui a peut-étre été constaté et analysé par le célébre psychologue Flournoy, professeur a la faculté des sciences de l’Université de Genéve. II se rapporte 4a un médium remarquable et trés sérieux du nom de Héléne Smith.
Héléne Smith affirma avec force détails plus véridiques, plus frappants, les uns que les autres, qu’elle fut la réincarnation de la reine Marie-Antoinette, décapitée par la Terreur lors de la Révolution, puis la femme d’un prince indien qui vivait au XIV® siécle et qui régnait sur une belle province, le Kanara,
trés exactement.
En remontant
toujours
dans
le
temps, Héléne dit qu’elle avait été habitante il y a bien longtemps de la planéte Mars. Ce qui est extraordinaire, c’est qu’ Héléne lorsqu’elle ‘‘est’’ Marie-Antoinette a la méme écriture que la reine. Des graphologues peuvent en témoigner! Et voici ce qu’écrit Flournoy: “*Héleéne s’assied a terre, les jambes croisées ou a demi étendues, ses bras ou sa téte nonchalamment appuyés contre son époux Sivrouka. La religieuse et solennelle gravité de ses prosternements lorsqu’elle croise sur sa poitrine ses mains étendues et par trois fois s’incline, le front frappant le sol, ses mélopées trainantes et plaintives, lorsqu’elle s’amuse avec son singe imaginaire, le caresse, |’excite ou le gronde en riant, toutes ces mimiques et ce parler exotique ont un tel accent d’originalité, de naturel, qu’on se demande avec stupéfaction d’ou vient a cette fille du bord du lac Léman une telle perfection de jeu. (...) 140
“Tl reste deux points qui compliquent le roman indien et semblent défier toute explication normale, parce qu’ils dépassent les limites d’un jeu d’imagination. Ce sont les renseignements précis donnés par Léopold le guide du médium (son guide spirituel de l’au-dela) dont on a pu en vérifier quelques-uns. La langue parlée par Simandini (la princesse que Mlle Smith prétend €tre) renferme des mots plus ou moins reconnaissables dont le sens réel s’adapte a la situation ou ils ont été prononcés. Or, si l’imagination d’Héléne peut avoir reconstruit d’aprés les informations générales, flottantes en quelque sorte, de notre atmosphére de pays civilisé, les moeurs, usages et scénes de |’Orient, on ne voit pas d’ou a pu lui venir la connaissance de la langue hindoue et de certains épisodes peu marquants de l’histoire de I’Inde’’.
141
LA PSYCHANALYSE ENRICHIT CE QUE NOUS SAVONS DE NOS VIES ANTERIEURES
LES FANTASTIQUES BRIDEY MURPHY
REINCARNATIONS
DE
La méthode de régression mise au point par le colonel de Rochas a heureusement été reprise aprés lui et méme améliorée ces derniéres années. Elle a prouvé sa valeur, et le matériau qu’elle a permis de recueillir a permis de faire considérablement avancer nos connaissances sur la réincarnation. Disons méme que cette méthode s’est parfois popularisée, puisque se sont formés des groupes de personnes (et pas forcément d’initiés) qui la pratiquent en commun, s’hypnotisant les uns les autres a tour de rdle pour mieux se connaitre et mieux maitriser leur destin. Nous verrons d’ailleurs un peu plus loin comment la connaissance de ses vies antérieures peut avoir un effet bénéfique sur son existence actuelle, sur la santé psychique en général.
Le cas le plus spectaculaire’ s’est produit aux Etats-Unis avec Bridey Murphy. L’affaire a commencé en 1952 quand
Toute réflexion faite, ce cas n’est pas le plus spectaculaire que nous connaissions, mais celui sur lequel on a fait le plus grand battage. Les Etats-Unis ont le génie et les moyens de la publicité et des médias.
143
Morey Bernstein, un homme d’affaires passionné d’hypnose et d’occultisme, rencontra au cours d’une soirée une jeune femme de vingt-neuf ans (Ruth Simmons, de son nom d’état civil) dans laquelle il devina un sujet exceptionnellement sensible. Il décida d’expérimenter avec elle la technique de Rochas avec laquelle il s’était familiarisé en théorie. La méthode de Bernstein est fort simple: hypnotiser d’abord la jeune femme en tenant une bougie allumée dévant ses yeux aprés |’avoir installée sur un divan, et enregistrer ensuite ce qu’elle raconterait pendant son sommeil. Nous avons assisté a ce genre de séances. Elles s’effectuent aujourd’hui trés souvent a l’aide d’une caméra vidéo. De régression en régression, Ruth atteignit un soir l’age de six mois. Elle revécut les souvenirs de cette €poque avec une intensité extraordinaire. Puis aprés un moment d’hésitation, elle déclara subitement qu’elle était maintenant une autre femme (Bridey Murphy précisément), qu’elle était née a Cork, en Irlande et qu’elle était morte a Belfast en 1846. Au cours de séances ultérieures, celle-ci l’avait littéralement épuisée, Bridey Murphy déclara étre la fille de l’avocat (Duncan Murphy) et d’une mére prénommeée Kathleen. Elle avait eu deux fréres. L’ainé avait le méme prénom que son pére (Duncan) et le cadet était mort dans sa prime jeunesse. Bridey s’était mariée a dix-sept ans. Elle avait épousé un collégue de son pére, l’avocat McCarthy. Et elle donna une foule d’informations et de menus détails sur elle-méme et sur la vie quoti-
dienne a Cork. Elle parla tout ce temps avec un trés fort accent irlandais. Une fois méme, elle se mit a danser une gigue qu’elle aimait beaucoup. Bernstein se dit qu’il valait la peine de pousser |’expérience plus avant. I] continua a intimer l’ordre a Ruth, toujours sous hypnose, de régresser encore davantage. Ruth se trouva, au cours d’une autre réincarnation, 4aNew Amsterdam — c’était 144
le nom originel de New York lorsque les premiers immigrants commenceérent a la batir — dans le corps d’un bébé en train de mourir pendant l’accouchement. Trés impressionné — on le serait 4 moins — Bernstein n’osa continuer. I] se contenta de poser des questions sur l’existence que méne |’Ame entre deux réincarnations successives. Ruth raconta qu’a la mort de Bridey Murphy, elle avait assisté 4 son propre enterrement et qu’elle était entrée chez elle ot elle avait trouvé son mari en larmes. Elle avait essayé de le consoler, mais en vain (il ne pouvait ni l’entendre, nila voir). Puis Bridey Murphy fut appelé dans |’au-dela. Ruth Simmons donna aprés cette sortie hors du corps de l’4me des informations qui confirmerent de maniére éclatante ce que nous savons déja. Elle raconta en particulier que l’au-dela était un univers régi par la télépathie: il suffit de vouloir pour aussit6t se retrouver la ou on le désire, méme a des milliers de kilométres. C’est un monde ou l’on commence a étre perdu, puis ot |’on se fait accueillir par des proches défunts et ot enfin on rencontre la sublime Lumiere.
UNE RENCONTRE QUI VA BOULEVERSER PROBLEME DE LA PALINGENESIE
LE
Actuellement, les recherches sur la palingénésie sont plus actives que jamais et cela pour deux raisons: d’une part, les résultats encourageants que l’on a obtenus, la belle moisson de faits, de preuves, que l’on a faites incite a persévérer d’autre part, l’?engouement actuel pour la réincarnation et pour les problémes paranormaux incitent a travailler sur le sujet. Nous l’avons dit: les parapsychologues ne sont plus pris pour des farfelus; ils sont aujourd’hui subventionnés par des universités. 145
x
D’autre part des groupes se sont constitués, des groupes de gens éclairés qui ont beaucoup étudié et qui expérimentent de leur cété. Mais le fait qui a bouleversé de fond en comble le probleme de la palingénésie, qui permet a la fois de le poser et de le résoudre sur des bases tout a fait nouvelles, tout a fait passionnantes, est di a la collaboration de Grant et de Kelsey dont nous allons évoquer maintenant les faits. Rencontre entre instinct métapsychique et la psychanalyse.
LES DONS ET LES VIES MULTIPLES GRANT
DE JOAN
Joan Grant, l’héroine de notre histoire, est née a Londres en
1907. Son pére était un scientifique qui militait pour l’athéisme. La seule fois of un invité, le chanoine Daly, avait
évoqué l’immortalité de l’Ame, la conversation se termina par une colére du savant. Le chanoine conclut en disant qu’aprés sa mort, il reviendrait voir le savant. Celui-ci se contenta de hausser les épaules. Or deux ans aprés cet incident, Daly entra un soir sans crier gare dans la chambre de la petite Joan. Lorsqu’il apprit la chose, son pére crut qu’elle mentait. Mais sa stupéfaction fut sans bornes Jorsqu’il sut quelques jours plus tard que le chanoine mourait a des centaines de kilometres de la au moment méme ou Joan affirmait qu’il lui rendait visite.
Cela fut une révélation pour Joan qui avait alors cing ans et l’encouragea a croire qu’elle avait un don qui se développa d’ailleurs avec l’Age. Ce don était double au moins: Joan allait, en effet, étre capable de libérer les morts de leur angoisse (c’est-a-dire les aider 4 voyager dans de meilleures conditions dans |’au-dela) et aussi de retrouver ses vies antérieures. Ainsi, 146
sans quitter physiquement son logement, Joan pendant la guerre de 14-18 passera en esprit (enverra son double) sur le front pour aider les soldats a entrer dans I’au-dela. Elle eut d’ailleurs l’occasion de confirmer le fait: un jour, un officier blessé que ses parents hébergeaient lui confirma qu’un soldat canadien, un certain Andrew, qu’elle disait avoir aidé spirituellement la veille, avait bien été tué au moment et a Pendroit qu’elle avait dits. r A vingt ans, au cours d’un voyage en Allemagne, Joan passa une nuit a Bruxelles, a l’hdtel Palace. On lui attribua une chambre au cinquiéme étage qui lui déplut, lui causant un malaise. Au moment ou, fatiguée, elle éteignit la lumiére pour dormir, elle vit un jeune homme sortir de la salle de bain et aller subitement se jeter par la fenétre. Terrifiée, elle se précipita sur le balcon: la cour était vide. Elle se recoucha, mais aussito6t la méme scéne se reproduisit. Elle comprit alors qu’elle avait affaire 4 une 4me perdue qui implorait qu’on la sauve. Elle se mit en communication avec cette Ame. Une terreur atroce la saisit. Comme si, dit André Nataf, la terreur qui habitait l’4me du défunt s’ était déversée en elle. Joan ressentit aussit6t la sensation d’une chute. C’était comme si elle tombait elle-méme dans le vide. Et comme la scéne ne cessait de se répéter, comme le jeune homme ne cessait de sortir de la salle de bain pour se précipiter a la fenétre, elle se mit a gémir en répétant: ‘‘Vous étes libre! Votre peur est passée en moi’’. Elle finit par avoir une crise de larmes et elle eut alors la certitude qu’elle avait libéré le mort. Le lendemain matin, se renseignant a la réception de |’h6tel, elle apprit que cing jours auparavant un jeune homme qui avait habité sa chambre s’était jeté par la fenétre. En 1956, Joan avait été invitée par des amis qui avaient acheté une maison a Dublin. Lorsqu’elle entra dans la maison, elle
fut surprise du froid qui y régnait alors que les radiateurs 147
étaient allumés. Elle devina tout de suite de quoi il s’agissait: elle avait télépathiquement vu |’ancien propriétaire de la maison maintenant décédé qui contemplait avec tristesse son propre corps allongé dans un cercueil. Elle fit ce qui était nécessaire et la maison retrouva spontanément sa chaleur normale... L’autre don de Joan consiste a retrouver ses vies antérieures. Joan est capable de changer spontanément de niveau d’incarnation c’est-a-dire de retrouver tout de suite une vie antérieure sans passer par un processus de régression et par l’hypnose comme nous |’avons vu au chapitre précédent pour les médiums ou méme pour les amateurs éclairés. Et cela est de la plus haute importance. Joan fut Sajita, une Egyptienne de la premiére dynastie pharaonique. Quelque mille ans plus tard, elle se retrouva sous les traits d’un homme!: ceux du gouverneur de la province de Ra-ab Hotep sous le régne du pharaon Amenemhat. Au second millénaire avant J.-C., elle fut femme de nouveau, mais elle habitait 1’Amérique du Nord. Au II® siécle de l’ére chrétienne, elle fut Lucina, une jeune
philosophe grecque. Au XII siécle, elle devint homme encore: sous les traits cette fois-ci d’un féodal qui aimait batailler et qui recut un coup de poignard dans |’ceil droit. La derniére fois qu’elle décéda, ce fut en 1874. Elle s’appelait alors Lavina et fit une chute de cheval. Mais qu’en est-il de l’autre héros de cette histoire? C’est le Dr Kelsey, psychiatre assez connu qui, rencontrant Joan, l’épousera quelques années plus tard.
Si l’on en croit
Joan, certaines personnes dans certaines conditions mal élucidées
pour le moment, se réincarnent dans le corps de personnes du sexe opposé au leur.
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UN PSYCHIATRE SANS PREJUGES ET QUI, PARCE QU’IL CROIT CE QU’IL VOIT, FAIT FAIRE DES PROGRES A LA SCIENCE La méthode de Kelsey est a peu prés celle de la psychanalyse mise au point par Sigmund Freud. Selon cette méthode, la maladie est due au fait que le malade a subi, dans son enfance le plus souvent, un choc, un TRAUMATISME, qui |’a endommagé nerveusement et dont il ne peut plus se souvenir. Mais comme Kelsey était délivré de tous préjugés, il lui arriva une aventure extraordinaire.
En 1952, l’une de ses patientes qu’il soignait depuis plusieurs semaines lui déclara quelle était sire que le traumatisme qui provoquait son mal /ui avait été causé avant sa naissance. Kelsey lui répondit, a la suite d’une inspiration, qu’il allait malgré tout l’aider a le découvrir. Agée de vingt-cing ans, la malade souffrait d’une dépression nerveuse et elle éprouvait un dégofit incontrélé pour les choses touchant a la vie sexuelle. C’était un excellent sujet hypnotique. Elle rétrograda assez vite juste apres sa naissance, au moment, dit-elle, ou elle étouffait parce que quelque chose s’était enroulé autour de son cou. Elle porta la main a son cou puis sa main redescendit vers son nombril. ‘‘Cela vient de mon abdomen’’ dit-elle. Ensuite elle fut prise d’épouvante: elle s’écria qu’on la piquait au bras avec une seringue et que tout cela faisait partie des tentatives faites par sa mére pour avorter. Au cours de la séance suivante, Kelsey fit remonter sa patiente jusqu’au stade intra-utérin, c’est-a-dire au moment ou elle se trouvait encore dans le ventre de sa mere. Elle éprouva aussit6t une grande souffrance, elle était briilée a l’estomac et cela se passait alors qu’elle n’avait que sept mois. Kelsey poussa encore plus avant. Au bout d’un moment, elle dit dans un souffle: ‘‘Je suis toute petite, je ne peux remuer ni mes 149
bras, ni mes jambes’’. Elle était A4gée de sept semaines. Le docteur lui intima ensuite l’ordre de progresser en sens inverse jusqu’au moment de l’accouchement. Elle se retrouva dans un tunnel noir. Quelqu’un lui saisissait les jambes, un instrument froid lui ensérra la téte et la tourna et elle entendit la voix de sa mére qui criait: ‘‘Je ne la veux pas! Je ne la veux pas!’’. Signalons que la mére de-la jeune femme confirmera plus tard qu’a sa naissance, sa fille s’était présentée par le siege et qu’elle avait manqué d’étre asphyxiée par le cordon ombilical qui s’était enroulé autour de son cou. Elle confirmera également avoir voulu avorter. A la séance suivante, la malade déclara a son médecin: ‘‘J’ai l’impression que si ma mére ne voulait pas de moi, c’était ma faute’’. Et aussi. ‘‘I] me faut découvrir maintenant comment j’ai pu faire pour mal partir dans la vie’’. Kelsey la plongea de nouveau dans un état somnambulique. Elle affirma alors que le traumatisme s’etait produit avant sa naissance, avant méme qu’elle ne soit un foetus! Plongée dans sa transe, elle dit étre devenue (redevenue) un tout petit point et qu’elle se trouvait en un lieu trés étroit. Soudain, elle s’écria: ‘‘Touché’’. Elle haleta de douleur et dit en se tenant la téte: ‘‘Je n’aurai jamais di le toucher’’. La malade comprit au cours des séances ultérieures que ‘‘toucher ce qui bougeait’’ représentait le moment méme de sa conception. Cette expérience fut une révélation pour Kelsey: ‘‘Cliniquement et intuitivement, écrivit-il plus tard, la réponse a cette énigme me vint a l’esprit: il doit y avoir chez l’étre humain un élément qui existe et qui peut fonctionner en |’absence d’un corps physique’’. La patiente, elle, prit conscience de son destin et cette prise de conscience suffit, comme dans la psychanalayse classique, a la guérir, c’est-a-dire a se souvenir de son traumatisme pour pouvoir le surmonter. Mais jamais une exploration n’avait en psychanalyse été allée aussi loin dans 150
le temps. Et cela eut des conséquences incalculables pour la compréhension de la réincarnation.
LE TRAUMATISME EST SOUVENT UNE VIE ANTERIEURE
ENFOUI
DANS
“Tl doit y avoir chez l’@tre humain un élément qui existe et qui peut fonctionner en |’absence d’un corps physique’’. Ces conclusions auxquelles Kelsey était parvenu changérent entiérement sa conception de la vie. Imaginez ce que cela peut étre: reconnaitre une telle vérité pour un scientifique formé a lancienne mode, un scientifiqué qui ne croyait qu’a la matiere! Et cela resta confus pour Kelsey jusqu’au jour ou il rencontra Joan Grant. Celle-ci, lui racontant ses expériences, lui ouvrit des horizons insoupconnés. Elle le poussa a envisager l’idée de la palingénésie. Bien plus, elle collabora a ses recherches. Et ainsi de nombreux malades psychiques qui semblaient incurables furent soignés parce que, dans de nombreux cas, le traumatisme était enfoui dans une vie anté-
rieure. Un jeune homme vint un aprés-midi confier aux époux Kelsey sa peur de devenir alcoolique. Trés intelligent et trés équilibré par ailleurs, il jugeait cependant les idées de réincarnation comme des fadaises. Denys Kelsey le prit en main et l’hypnotisa. Le malade eut un spasme, s’endormit, puis eut de violentes contorsions de la téte et du tronc. Paraissant vouloir échapper a des liens qui lui maintenaient les bras en croix, il rejetait la téte en arriére et émettait des sanglots ainsi que des gémissements: ‘‘On me coupe la langue au rasoir’’.
Pendant ce temps, Joan l’assistait en essayant de partager sa crise sans toutefois pouvoir se faire une idée précise du traumatisme. Le jeune homme était revenu a une vie antérieure qui se déroulait du temps de la guerre civile entre les Repu154
blicains et le général Franco. Devant faire partie d’un service clandestin, il portait un message derriére les lignes ennemies. Il avait été fait prisonnier et subissait la torture. Pour lui faire donner les renseignements en sa possession ses bourreaux (des franquistes) le martyrisérent. Ils avaient sauvagement battu dans une masure de pierre, lui avaient attaché
les pieds puis lui liaient maintenant les mains a un anneau. Ayant entendu un bruit suspect, ils avaient décidé de fuir; toutefois avant de partir, ils lui avaient coupé la langue. Le jeune homme était mort seul dans d’affreuses souffrances. La soif dominant son agonie. Les Kelsey eurent bien du mal a ramener ce patient au présent. Si on lui saisissait la main, il croyait avoir affaire a l’un de ceux qui |’avaient capturé et devenait violent... Ce n’est que progressivement gu’il retrouva son identité actuelle. Revenant a lui, il demanda un verre d’eau qu’il vida d’un trait sans pouvoir étancher sa soif. I] en demanda alors un autre, puis il cria: ‘‘Apportez-moi une cruche pleine!’’. Denys s’apercut qu’il n’€tait pas encore revenu tout a lui et qu’i/ souffrait encore de la soif dont il était mort. I) le pria de se détendre et compta lentement jusqu’a 20. Cela le ramena entiérement au présent. ‘‘Je n’ai plus la moindre soif’’ finit-il par s’exclamer. Ensuite, il raconta aux Kelsey qu’il avait toujours souffert d’une soif maladive. OU qu’il se trouva, dit-il, il n’était tranquille qu’aprés s’étre assuré qu’il pourrait boire dés qu’il en aurait envie. Cela l’avait préoccupé dés l’enfance, et plus tard il avait commencé a prendre de I’alcool. En tout cas, il se délivra de sa maladie aprés cette séance.
IL EST POSSIBLE DE SOIGNER UNE INCARNATION ANTERIEURE L’autre exemple a pour personnage central Joan elle-méme. 152
Denys avait été intrigué par le fait que lorsque Joan lisait ou mangeait au lit, elle restait toujours couchée sur le dos. Un jour que dans cette inconfortable position, elle avait renversé un verre de lait, Denys fut frappé que cette position lui rappelait celle d’un malade paralysé de la téte aux pieds. II le lui dit. Elle raconta immédiatement un accident qui s’était passé alors qu’elle avait quatre ans: elle s’était cassée une jambe. Denys demanda alors a Joan de changer de niveau. Or au lieu de rétrograder vers son enfance, elle se retrouva en jeune femme de vingt ans paralysée entiérement a la suite d’un accident de cheval. Il s’agissait évidemment d’une incarnation antérieure. Tout a coup, Joan s’écria: ‘‘Ramenez-moi vite au présent! Je m’identifie tellement a l’incarnation antérieure que je crains de devenir paralytique’’. Chose curieuse, elle revint au présent sans pouvoir remuer les jambes. Denys un peu inquiet lui demanda de changer encore de niveau. Elle raconta alors qu’elle avait été une jeune femme enfermée a clef par son mari qui voulait l’empécher de suivre une chasse au renard. Elle descendit par la fenétre... Revenue au présent, Joan déclara: ‘‘Le corps de cette jeune femme ne pourra disparaitre que lorsqu’il sera guéri’’. “*L’idée de guérir un supra-physique passé, raconte Denys, ne m’était jamais venue’’. Placant Joan sur le ventre, en lui recommandant de changer de niveau, j’ai posé mes mains sur son dos a!’endroit oll je supposai que se trouvait la fracture. Puis je me suis représenté mentalement |’accident avec netteté en faisant passer un flux d’énergie. ‘‘Tl réussit. Joan remua faiblement les jambes puis elle se leva. Depuis, elle ne prend plus cette position couchée et change spontanément autant de fois qu’elle le désire.
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EN CONCLUSION
On ne peut évidemment conclure définitivement un livre sur la réincarnation, parce qu’il s’agit la d’un sujet inépuisable. Peut-on conclure sur la vie elle-méme? Elles sont toutes deux inépuisables. On peut toutefois condenser en quelques pages tout ce que |’on a dit et survoler cela. Non pas pour nous répéter, mais afin de faire une idée générale et précise a la fois de la palingénésie. La croyance en la réincarnation, répétons-le, se trouve a I’ori-
gine de la philosophie de I’humanité, -elle est le message le plus important de la tradition. C’est non seulement une haute vérité morale mais encore une merveilleuse et fascinante vérité concrete que nous avons explorée au cours de cet ouvrage et dont on peut se rendre compte par quelques méthodes. Parmi ces méthodes, la plus évidente est l’hypnose. C’est, nous l’avons dit, le colonel de Rochas qui mit au point cette méthode que |’on peut expérimenter aujourd’hui encore. Mais il faut prendre garde aux dangers qu’elle comporte. Ceux qui entrent en transe hypnotique peuvent ne plus se réveiller ou méme perdre la raison. Ils peuvent étre captés par une vie antérieure comme cela faillit arriver 4 Joan Kelsey. La deuxiéme méthode est réservée aux initiés de haut grade, mais de nombreuses personnes peuvent la comprendre. C’est du yoga dont il s’agit. Pratiquer cette discipline, devenir un 155
maitre, permet d’agir sur son double. Cela permet de sortir de soi. Ou plus précisément, cela permet a son ame (ou a son double!) de quitter son corps physique et de voyager dans l’au-dela pour préparer la fin de son karma (c’est-a-dire de son destin cosmique). Rappelons que les bienheureux, comme Bouddha, sont des étres qui n’ont plus besoin de se soumettre a la roue des réincarnations: Qu’ils peuvent, ou non, reve-
nir sur terre selon leur bon plaisir. Qu’ils ont acquis un corps de lumiere. La derniére méthode pour retrouver ses vies antérieures est la psychanalyse de Kelsey. Elle permet non seulement de soigner des malades psychiques réputés incurables, comme nous l’avons vu, mais de montrer comment la cause de certains malaises (le traumatisme) remonte a des vies antérieures. C’est la rencontre de la science psychologique la plus sophistiquée et de la tradition la plus pure! Un ou deux centres Kelsey commencent a s’ouvrir en France. Mais nous n’aurions pas terminé ce rapide tour de la question sans révéler que l’astrologie commence a pouvoir dresser des horoscopes qui concernent non seulement la vie actuelle, mais les incarnations antérieures et méme futures. Cette sensationnelle méthode n’est pas entiérement au point, mais il suffira de quelques années encore pour qu’elle le soit. Ses deux principes sont simples: — le premier est que les astres sont en rapport les uns avec les autres et qu’ils sont hiérarchisés. Le soleil est plus puissant que la lune par exemple, et Vénus plus que Saturne, etc. Par conséquent une incarnation réussie se placera sous le signe des meilleurs astres. Ainsi, un individu qui s’est placé dans une vie antérieure sous le signe d’une planéte
1
Ce sont des synonymes comme
7
nous |’avons montré.
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donnée se placera sous le signe d’une autre planéte plus élevée si son karma a progressé;
—
le second principe est que l’individu au cours de ses réincarnations successives effectue un zodiaque complet.
Mais direz-vous, des centaines de milliers d’individus répondent a ces définitions. Oui, mais |’ordinateur permet aujourd’hui d’affiner les calculs et de leur donner une précision extraordinaire. Ainsi, il suffit de dépouiller les états civils pour se trouver sur la voie. Les résultats obtenus jusqu’a aujourd’hui sont tout a fait parcellaires (Les états civils ne sont tenus avec rigueur que depuis peu!) mais encourageants tout de méme.
Il s’agit la d’une recherche de longue haleine. Et il faut étre patient, mais lorsqu’elle aboutira, elle trouvera l’un des secrets de la vie. Imaginez! l’horoscope du destin cosmique des individus. Ce jour-la (que nous espérons proche) l’humanité aura effectué un pas de géant.
1S
TABLE DES MATIERES
PREMIERE PARTIE - DES INDICES DE NOS VIES ANTERIEURES —
IRREFUTABLES
Tous les peuples ont cru (ou croient) en RAUCH PIPA ENOL cs... qucehecinn ce sbaeccaealsve etka Raeeeue page: A la mort, l’4me abandonne son vieux corps COMME” UM, VELeIMeNte USC s:. oF Lio tpit ass Bakbeieseeess »