La formation du vocabulaire scientifique et intellectuel dans le monde arabe 2503370071

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La formation du vocabulaire scientifique et intellectuel dans le monde arabe
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ETUDES SUR LE VOCABULAIRE INTELLECTUEL DU MOYEN AGE

VII LA FORMATION DU VOCABULAIRE SCIENTIFIQUE ET INTELLECTUEL DANS LE MONDE ARABE

CIVICIMA COMITE INTERNA TIONAL DU VOCABU LAIRE DES INSTITUT IONS ET DE LA COMMUN ICATION INTELLE CTUELLE S AU MOYEN AGE Président

Jacques Monfrin Secrétaire

Olga Weijers Représentants nationaux

Allemagne Belgique Canada Espagne Etats-Unis France Grande Bretagne Italie Pays-Bas Pays Scandinaves Pologne Portugal Tchéquie

Helmut Walther Jacqueline Hamesse Claude Lafleur Antonio Garcia y Garcia Richard Rouse Jacques Verger John Fletcher Francesco del Punta Onno Kneepkens Eva Odelman Aleksander Gieysztor Maria Candida Pacheco Pavel Spunar

Coordination générale

Olga Weijers CHI, Section d'études médiévales Postbus 90754 2509 LT La Haye Pays-Bas

CIVICIMA ETUDES SUR LE VOCABULAIRE INTELLECTUEL DU MOYEN AGE

VII

La formation du vocabulaire scientifiq ue et intellectu el dans le monde arabe sous la direction de

DANIELLE JACQUART

BREPOLS TURNHOUT BELGIQUE 1994

© 1994@) BREPOLS Ali rights reserved. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system, or transmitted, in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, or otherwise, without the prior permission of the publisher. Printed in Belgium Dépôt légal D/1994/0095/ 38 ISBN 2-503-37007-1

TABLE DES MATIÈRES. Danielle Jacquart

Préface

Gérard Troupeau

La terminologie grammaticale

Henri Hugonnard-Roche

La formation du vocabulaire de la logique en arabe 22

Pierre Thillet

La formation du vocabulaire philosophique arabe 39

Paul Kunitzsch

Die astronomische Terminologie 1m Almagest SS

H.H. Biesterfeldt

Zur medizinischen Terminologie des arabisch-islamischen Mittelalters 66

Pierre Lory

Mots d'alchimie, alchimie de mots

Index des termes arabes Liste des auteurs

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Publications précédentes

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DANIELLE JACQUART

PRÉFACE "Le lexicologue qui excelle dans les lettres, s'il considère l'un des livres qui ont été composés dans les domaines des sciences et de la philosophie, sans avoir un vernis en cette technique, n'y comprend rien et se trouve comme l'étranger illettré lorsqu'il le regarde". Cette phrase tirée d'un passage du Uvre des clés des sciences d'al-l;;lwll.rizml, cité par Gérard Troupeau dans l'article qui suit, souligne une difficulté dont la langue arabe du xe siècle ne fut pas la seule à souffrir. Fruits d'un "accord et d'une convention entre chaque classe de savants", ainsi que le dit encore al-l;;lwllrizml, les termes techniques échappent souvent à la perspicacité des lexicographes qui ne peuvent avoir un savoir universel. Pourtant, ces termes constituent d'excellents révélateurs des capacités d'invention et de renouvellement d'une langue 1 . Le cas des sciences arabes est exemplaire à cet égard et peut fournir une base de réflexion même aux non-arabisants. Le faible niveau d'abstraction de la langue pré-islamique et le caractère particulier de la révélation coranique firent que les philosophes et les savants durent inventer tout un vocabulaire en arabe classique. A l'exception de l'article de Pierre Lary sur le vocabulaire alchimique, les études présentées ici sont centrées sur la formation du lexique et elles retracent les diverses étapes qui l'ont jalonnée. La plupart des disciplines envisagées appartiennent à ce que les classifications arabes médiévales qualifient de "sciences des Anciens", empruntées à des cultures étrangères, principalement grecque, par opposition aux sciences proprement arabo-islamiques dont les objets sont la religion et l'application de ses règles, la langue et la littérature. On ne s'étonnera donc pas de voir privilégier le rôle des traductions dans les processus de formation du lexique de ces "sciences des Anciens". Les traducteurs constituèrent les principaux créateurs du langage intellectuel, mais, dans bien des cas, contrairement à ce qui peut être noté chez leurs homologues de l'Occident médiéval latin, ils étaient eux-mêmes engagés dans une recherche d'ordre philosophique ou scientifique et auteurs d'ouvrages originaux. Ce trait spécifique est particulièrement perceptible au IXe siècle, l'étape la plus brillante des mouvements de traductions qui paracheva en quelque sorte les efforts menés aux siècles précédents dans des conditions qui, parfois, restent mal connues. Le plus prolifique des traducteurs, f:Iunain ibn Isl_i.àq, fut aussi auteur d'ouvrages, prin1. Pour une vue d'ensemble de la langue technique arabe, voir: G. ENDRESS, Die wissenscbeftlicbe Literatur; Die Entwicklung der Facbspracbe, dans W. FlsCHER (éd.), Gnmdri/) der Arabiscben Philologie, Bd. III, Supplement, Wiesbaden, 1992, pp. 3-23.

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DANIELLE JACQUART

cipalement médicaux; Tàbit ibn Qurra figure parmi les savants les plus éminents du monde arabe médiéval, notamment en astronomie. Cette double qualité ne fut pas sans incidence sur les choix lexicaux: dans une discipline qui, malheureuse ment, ne se trouve pas représentée dans ce volume, du fait de la défection tardive de l'auteur pressenti, Qus!à ibn Lüqà donna une coloration algébrique aux Arithmétiques de Diophante2 • A travers l'exemple de la logique présenté par Henri HugonnardRoche, les différentes étapes qui ont marqué les techniques de traduction, et par conséquent le vocabulaire, apparaissent avec clarté, depuis les versions syriaques entreprises dès le VIe siècle jusqu'au corpus rassemblé par J:Iunain ibn Isl_iàq et son fils Isl_iàq ibn J:Iunain. Avec ces derniers, le lexique subit une rationalisatio n et une normalisatio n. En suivant l'expression, en philosophie, des concepts d'"être" et de "matière", Pierre Thillet souligne les capacités d'invention des traducteurs lorsqu'ils s'efforcèrent de combler les lacunes de la langue arabe et de la plier à des formes de pensée étrangères à sa nature originelle. Certains de leur choix échappent encore à une interprétatio n univoque, susceptible d'être admise par tous les érudits. La création de néologismes par les traducteurs du grec est également évoquée par Paul Kunitzsch, à propos de la mise en arabe de l'Almageste de Ptolémée et par H.H. Biesterfeldt dans son étude de la terminologie médicale 3 . Dans l'ensemble des disciplines, la transcription de mots grecs (ou syriaques), surtout utilisée par les plus anciens traducteurs, voisine avec des termes créés suivant divers procédés relevant de "l'engendrem ent" à partir de racines arabes existantes, la transposition métaphoriqu e ou le calque étymologiqu e; des transferts sémantiques d'une discipline à une autre sont également illustrés 4 . Mais en astronomie et en médecine, comme le rappellent Paul Kunitzsch et H.H. Biesterfeldt, pour tout un lot de termes non-abstraits propres à ces disciplines, la langue pré-islamiqu e ou du début de l'Islam offrait des possibilités qui furent évidemment exploitées: des noms de planètes ou d'étoiles fixes, la désignation des principaux organes furent repris de l'arabe ancien. 2. Voir l'introduction à: DIOPHANTE, Les Arithmétiques, tome III, Livre IV, texte établi et traduit par Roshdi Rashed, Paris, 1984 (Collection des Universités de France). Signalons qu'à la fin du tome IV de cette même édition est placé un lexique des termes techniques. Sur l'algébrisation des Arithmétiques de Diophante voir aussi: R. RASHED, Problems of the Transmission of Greek Scientific Thought into Arabie: Examples from Mathematics and Optics, dans History of Science 27 (1989), pp. 199-209. 3. Signalons en complément à la bibliographie donnée dans cette étude, les exemples fournis par: G. TROUPEAU, Les problèmes posés par la traduction de !arabe médical ancien en français moderne, dans Meta-Journal des traducteurs, 31 (1986), pp. 11-15. 4. Une entreprise est en cours sur le lexique des traducteurs du grec en arabe: G. ENDRESS et D. GuTAS (éd.), A Greek and Arabie Lexicon, materia/s for a dictionary of the medieval translations from Greek into Arabie, Leyde, 1992-1994 (fasc. 1-3).

PRÉFACE

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L'emprunt à d'autres langues, comme le persan, voire le sanscrit, est assez peu représenté dans ce volume; une contribution sur la botanique aurait été hautement souhaitable de ce point de vue, mais l'état de la recherche actuelle dans un domaine exigeant de multiples compétences à la fois linguistiques et techniques rendait son élaboration des plus délicates. Ressort des articles publiés ici un intérêt très marqué dans le monde arabo-islamique médiéval pour la lexicologie et l'élaboration de lexiques, soit bilingues, par exemple syro-arabes, soit porteurs de définitions de termes techniques. Le grand nombre des synonymes, propre à la langue arabe en général et aux vocabulaires spécialisés en particulier, ne fut probablement pas étranger au développement de tels instruments lexicographiques, mais celui-ci est aussi intimement lié à une réflexion sur le langage particulièrement élaborée. Partie intégrante des sciences arabo-islamiques, par opposition aux "sciences des Anciens" ou étrangères, la grammaire ne fut pas imperméable aux influences extérieures, en raison du lien évident qu'elle entretint avec d'autres disciplines rationnelles. En comparant la terminologie employée par Sibawayhi, dans la seconde moitié du VIIIe siècle, à celle des grammairiens du xe siècle, Gérard Troupeau signale les principaux types de changement qu'a apportés la connaissance de la logique aristotélicienne. Au-delà de son intérêt pour l'étude de la terminologie grammaticale, l'article de Gérard Troupeau nous livre d'utiles éclairages sur les définitions données des termes techniques par les lexicographes arabes. La notion de "convention", utilisée par les grammairiens de la fin du xe siècle pour référer à l'origine du langage non révélé, servit à désigner le terme technique, "conventionnel", ainsi défini par al-GurganI au xve siècle: "Expression de l'accord des gens sur la nomination d'une chose au moyen d'un nom qui a été transposé de son premier objet". Mais Galien déjà, comme le rappelle H.H. Biesterfeldt, mettait en garde, dans son ouvrage Des noms médicaux, uniquement conservé en arabe, contre l'opacité ou la duperie que pouvaient contenir ces termes aux origines multiples et à l'histoire parfois ancienne. Pour Ibn Jjaldün, au XIVe siècle, les divergences des termes conventionnels sont le signe évident que l'enseignement de la science n'est qu'un art, dont le caractère labile se différencie de l'unicité de la science elle-même. Le vocabulaire alchimique est sans doute celui dont l'opacité et le caractère changeant d'un auteur à l'autre sont poussés au point le plus extrême. En insistant sur les limites d'une étude lexicographique appliquée à la littérature alchimique, Pierre Lory montre, à travers trois extraits de textes allant du plus descriptif au plus chargé de symboles, la fonction qu'y tient le langage. Censé rendre compte non

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DANIELLE JACQUART

pas d'états stables, mais de processus et de dynamismes, il tend à susciter des transformations psychiques chez le lecteur, en fonction du niveau d'appréhension de celui-ci. Selon l'heureuse formulation de Pierre Lory, le langage est "le ferment, l'agent transmutatoire de bien des phases de l'esprit humain". Au terme de cette rapide présentation des articles rassemblés en ce volume, il est légitime de se demander si tous les objectifs qu'avaient indiqués Olga Weijers, en prenant l'heureuse initiative d'ouvrir la collection des "Etudes" du CIVICIMA aux cultures non-latines, ont été atteints. Plusieurs disciplines n'ont pas trouvé de spécialistes prêts à en rendre compte. Nous espérons néanmoins que les quelques exemples présentés ici apporteront aux arabisants d'utiles précisions. Nous souhaitons aussi qu'ils offrent aux non-arabisants d'intéressants points de comparaison, tout en encourageant certains d'entre eux à entreprendre eux-mêmes ou à susciter, chez leurs jeunes disciples, l'apprentissage d'une langue qui les mènera à des découvertes assurées, en raison de l'immensité des domaines peu exploités, et au renouvellement des perspectives d'ensemble sur la culture médiévale, tant orientale qu'occidentale.

GÉRARD TROUPEAU

LA TERMINOLOGIE GRAMMATICALE "Sache que la multiplicité des ouvrages et la divergence des termes conventionnels dans l'enseignement, font partie de ce qui porte préjudice aux hommes dans l'acquisition de la science et la connaissance de sa finalité". Ibn IJaldün, al-Muqaddima. Malgré cette mise en garde de l'historien maghrébin Ibn IJaldün (m.1406) contre le danger que représente la divergence des termes techniques, une terminologie est absolument indispensable à toute science. Voici, d'ailleurs, comment Ibn IJaldün lui-même, dans ses célèbres Prolégomènes, nous décrit la formation de la terminologie grammaticale arabe: "Les savants ayant constaté le changement de signification obtenu par le changement des voyelles (finales des mots), ils ont été d'accord (if!ala~n) pour nommer ce changement 'flexion' (rrab) et ce qui le nécessite 'rection' (camai). Semblables noms sont devenus des termes conventionnels (if!ila~at) propres aux savants, qui les ont consignés par écrit et en ont fait une technique (sjna&a) particulière, qu'ils ont été d'accord pour nommer 'science de la grammaire' (naqw)" 1 . Grâce aux dépouillements exhaustifs et chiffrés d'un certain nombre de traités et de lexiques, la terminologie grammaticale arabe nous est relativement bien connue, et nous pouvons suivre les principales étapes de sa constitution et de son développement.

1. LA TERMINOLOGIE DU KIT.AB DE SïBAWAYHI.

Le plus ancien ouvrage grammatical arabe qui nous soit parvenu est le livre intitulé al-Kitab .fr 1-na~w de Sibawayhi, grammairien d'origine persane (m. ca 796). De ce volumineux traité, qui peut être considéré comme l'ouvrage fondateur de la grammaire arabe selon la méthode de Ba~ra, nous avons la chance de posséder une bonne édition 2 et un lexique exhaustif'.3. Grâce à ce lexique, nous connaissons de manière 1.

IBN l;IALDÜN,

Prolégomènes, éd. E.

QUATREMÈRE,

dans Notices et Extraits des Manuscrits,

t. XVIII, Paris 1868, p. 281.

2. Le Livre de Sibawaihi, Traité de grammaire arabe, éd. H. DERENBOURG, Paris 18811889. 3. G. TROUPEAU, Lexique-Index du Kitab de SibawavOLç et npÔTOOLÇ. Dans le De interpretatione (17a27), Aristote indique que l'objet de son étude n'est pas toute phrase signifiante (Myoç 01-iµavnKôç), mais seulement celle qui est susceptible d'être vraie ou fausse, et qu'il appelle Myoç onocj>avTLKÔÇ. Cette distinction a donné lieu, chez les commentateurs grecs, à une division devenue traditionnelle de la phrase signifiante en cinq sortes: interrogative (f:pWTT"]µOTlKOÇ), vocative (KÀT)TLK6ç), déprécative (EUKTLK6ç), impérative (npoornKTLK6ç) et apophantique (onocj>avnKôç) 11 . Les commentateurs syriaques ont repris cette division, et ils ont désigné la phrase apophantique, seul objet de la logique, par l'expression memra pasüqa, qui signifie littéralement "phrase décisive" 12. Par une conséquence de 9. Ed. Kh. GEORR, Les Catégories d'Aristote dans leurs versions syro-arabes, Beyrouth, 1948, aux pp. 253-305 (avec une étude sur les "procédés spéciaux des traducteurs" en syriaque et en arabe, pp. 33-108). 10. Cf. l'édition du traité de Paul le Perse dans J.P.N. LAND, Anecdota ~riaca, t. IV, Leyde, 1875, pp. 11, 8-10. 11. Cf. par exemple AMMONIUS, dans De int., p. 2, 9-23 Busse. 12. Cf. par exemple le commentaire de PROBUS sur le De interpretatione, dans HOFFMANN, De Hermeneuticis apud ~ros Aristoteleis, pp. 66, 115.

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HENRI HUGONN ARD-ROC HE

cette division issue des comment ateurs grecs, l'express ion memrâ pasnqâ a servi d'abord à expliciter le mot apnpansis translitté ré du grec, puis elle lui a été substituée . A son tour, cette expressio n syriaque a été littéralem ent traduite en arabe sous la forme qawl gâzim, qui est devenue d'usage courant pour expliciter , sinon pour traduire, le terme cmôcpa va tç. Ainsi, dans la version du De interpretatione faite par Is~liq b. J:Iunayn (t910) 13, 'A.ôyoç ànocpavnKÔÇ est traduit par qawl gâzim, alors que anôcpavatç est rendu par ~ukm ("jugeme nt"). Mais l'express ion syriaque a suscité aussi d'autres transposi tions arabes de ànôcpavmç, qui reprennent l'idée de jugement "décisif" présente dans pasnqâ: ce sont, notamme nt, Jas/ ("séparat ion", "décision ") ou qatfiyya ("jugeme nt'', "sentence "), qui se trouvent dans l'Epitom e d'Ibn al-Muqaf fac pour désigner précisém ent la phrase apophant ique. Le terme qatfiyya, issu donc d'une transposi tion effectuée en syriaque comme conséque nce d'une analyse logico-gr ammatica le de la phrase signifiant e, s'est imposé par la suite dans l'arabe pour désigner la "proposi tion" de la logique aristotéli cienne, en concurre nce avec muqaddama (littérale ment "prémisse"). Les transposi tions effectuées par l'intermé diaire du syriaque paraissen t avoir été les plus fréquente s au tout début des études arabes de logique. D'autres, ensuite, ont pu se faire à partir du persan, plus souvent à partir du grec, notamme nt chez les traducteu rs qui ont travaillé dans l'entoura ge du philosoph e al-Kincb et c.870), au cours de la première moitié du IXe siècle 14. Par exemple, le mot ouaia est rendu dans le traité d'Ibn al-Muqaffac par le terme cqyn ("individ u"), mais celui-ci est remplacé ensuite par le terme d'origine persane gawhar qui signifie à l'origine "joyau". Parmi les termes qui n'ont pas été forgés à partir du syriaque, citons par exemple: gadal (dont la racine a pour significat ion première "tordre une corde") pour rendre 6taÀEKTLKf]; qiyas ("mesure ", puis "analogie ") pour rendre au'A.'A.oytaµôç; istiqrâ' ("recherc he") pour f:naywyf]; ùfâfo ("adjonct ion") pour npôç n. Les moyens linguistiq ues utilisés par les traducteu rs ou érudits pour constitue r le vocabula ire logique ont été de diverses sortes. Des termes existants ont été pourvus d'une nouvelle significat ion ad hoc, comme on l'a vu ci-dessus, par métonym ie ou par transposi tion métaphor ique. 13. Ed. A. BADAW1, Mantjq Aristy, 3 vol., Le Caire, 1948-1952, t. 1, pp. 59-99. 14. Sur ces auteurs, cf. G. ENDRESS, The circ/e ef al-Kindi. Ear!J Arabie translations from the Greek and the rise ef Islamic philosopqy, à paraître dans Autori classici in lingue del Vicino e Medio Oriente. Atti del VI Seminario sui tema: "Recupero di testi classici attraverso recezioni in lingue del Vicino e Medio Oriente", Napoli, 1988. Sur la terminolog ie employée par les traducteurs de la première moitié du IXe siècle, cf. aussi G ..~NDRESS, Procl11s Arab11s. Zwanzig Abschnitte a11s der "lnstillltio Theologica" in arabischer Ubersek,llng, Beyrouth, 1973, pp. 62-193.

LE VOCABULAIRE DE LA LOGIQUE

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D'autres ont été forgés conformément aux processus du développement morphologique de l'arabe, par formation d'un mtJ.fdar (sorte de nom verbal) tel que man~q ("logique") à partir de la racine du terme nt4{q ("discours raisonné"), ou par adjonction du suffixe -iyya. Un certain nombre de néologismes ont été façonnés selon ce dernier procédé, pour produire des noms abstraits très usités en logique et en philosophie, dont quelques-uns ont été directement repris en latin par les traducteurs du XIIe siècle: a/-mâhiyya ("quiddité", TO Tl EOTL) formé à partir de l'interrogatif mâ ("quoi"); al-kulliyya (Tà Ka8ôÀou) à partir du mot kull ("tout"); al-kammiyya ("quantité") à partir de l'interrogatif kam ("combien"); al-kayfiyya ("qualité") à partir de l'interrogatif kayfa ("comment"); alhuwiyya (TO OV) à partir du syriaque hâwyâ ("étant"). Autre moyen de formation possible de termes techniques, les translittérations directes de mots grecs ont été beaucoup moins fréquentes en arabe qu'elles ne l'avaient été en syriaque: citons qa{âfiisïs ou abnfasïs qui se rencontrent dans les traductions faites par Ustàt, ou Ibn alBitriq, traducteurs du "cercle d'al-KindI", qui travaillèrent probablement directement sur les textes grecs. Ce sont les transcriptions des titres d'ouvrages qui se sont le plus longtemps maintenues: qât_fgnryas, bârl'armïn!Jiis, anùlüt_fqâ. Par contre, des termes grecs déjà introduits en syriaque où ils s'étaient imposés, après avoir été adaptés à la phonétique araméenne, sont passés plus aisément en arabe, au prix de faibles changements: par exemple, yt.voç devenu gensâ en syriaque, gins en arabe; ÜÀfl, hywlâ en syriaque, hayùlâ en arabe; OTOLXEîov, es{ukra en syriaque, us{uquss en arabe; nnte man als "etymologisierende Übersetzung'' kennzeichnen, da sie Bildungskomponent en oder - prinzipien griechischer Wôrter aufspürt und daraus entsprechende Übersetzungsformeln konstruiert. In jüngeren Handschriften und in abgeleiteten Texten findet man vereinfacht ffira "(Stern-)Bild" sowie die Formel kawakib + Genit., "die Sterne von N.N.". Haufig zahlt Ptolemaus unter einem Sternbild Sterne mit auf, die zwar in enger raumlicher Nahe zu dem betreffenden Bild stehen, die aber nicht konstituierend an seiner Ausgestaltung teilhaben; solche Sterne bezeichnet Ptolemaus mit dem Ausdruck àµôpwrnç (D nicht in das Bild miteinbezogen, von anderen oft "externe Sterne" genannt; E outside the constellation); hierfür schwankt die arabische Wiedergabe, am haufigsten findet sich laisa(t) .fr ffira = L non est/sunt in forma. Neun Sterne bezeichnet Ptolemaus, anstatt ihnen eine der von ihm aufgestellten sechs Grôssenklassen (G µÉyE:8oç, A ciz,am) zuzuordnen, als àµaupôç "dunkel" = H muzJim (= L tenebrosus), I/T IJa.fry (= L occultus). Astronomisch interessant ist im Sternkatalog vor allem noch die Farbangabe unôKtppoç (D rë>tlich, E reddish), die Ptolemaus sechs Sternen27 beigegeben hat. H übertragt (infolge eines sprachlichen Missverstandnisses: unÔKLppoç falsch mit KT]pôç "Wachs" in Verbindung gebracht) den Terminus an allen Stellen als fam~f "wachsern" (so auch L: cerea, aber bei a Boo mit abweichender Punktierung als audiens); I/ T hat eine Formel des Typus yatfribu ilii /-... , "er schlagt in Richtung, neigt hin zu ... ", wobei das eigentliche Substantiv der Farbangabe in den erhaltenen Handschriften an allen Stellen zu einem unkenntlichen

26. Gleichsam "Gestirnung, Gestaltung ais Sternbild", zu dem Verb OCHEpiÇE1v. 27. BAILY Nr.110, a Boo; cf. KUNITZSCH 1974 (wie Anm. 14), S. 230, Nr. 71; 393, a Tau; 267, 279; 425, p Gem; 271, 300; 553, a Seo; 291, 386; 735, a Ori; 310, 491; 818, a CMa; 320, 531. Die Bezeichnung von a CMa, Sirius, ais "rëtlich" bzw. "orangefarbig" ist seit langem ein bekanntes astronomisches Skandalon, da dieser Stern weder heute noch vor zweitausend Jahren ahnlich wie die anderen fünf Sterne diese Farbe gezeigt haben kann. Eine befriedigende Erklarung für das Vorkommen der Farbangabe ûn6K1ppoç bei a CMa im Almagest konnte - trotz zahlreicher Hypothesen - bis heute nicht vorgebracht werden.

DIE ASTRONOMISCHE TERMINOLOGIE IM ALMAGEST

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Wort mit dem rasm al-~w~ (mit leichten Varianten) entstellt ist (= L tendit ad aerem / aerem clarum ualde / rapinam / ceram [--+ tetTam]). Philologisch und lexikalisch bietet der Sternkatalog mit den Positionsbeschreibungen der Sterne innerhalb der Bilder viel interessantes, teilweise abgelegenes Material, dessen Verfolgung durch die Versionen für Philologen sehr reizvoll sein kann. Für die reine Astronomie und ihre Terminologie ist daraus jedoch kein Gewinn zu ziehen28 • Was nun letztlich die astronomische Terminologie des Almagest im eigentlichen Sinne angeht, so lassen sich daraus gegenwartig nur willkürliche Proben vorführen; eine umfassende systematische Darstellung ist noch nicht môglich, da die einschlagigen Texte (H, I/f, L) noch nicht ediert sind29 . Wir folgen dabei dem Verfahren von J. Klamroth (vgl. Anm. 23) und führen im folgenden einige Stichwôrter nach griechischen Lemmata (aus G) vor, zu denen wir die arabischen Entsprechungen in H und l/f (nach den Handschriften von Leiden und Tunis) sowie in Auswahl auch deren lateinische Wiedergabe in L 30 setzen. Wie bei Klamroth sind diese Termini aus den Texten der Kapitelüberschriften entnommen, die den einzelnen Büchern vorangestellt sind31 . Auch dieses Verfahren ist unzulanglich, da durchaus damit zu rechnen ist, dass im Text selbst gelegentlich andere Termini verwendet werden. Die arabische Fachliteratur ist für das Schwanken und die Unbestiindigkeit im Gebrauch der Fachsprache leidig bekannt. Doch bleibt angesichts des Mangels kritischer Editionen im Augenblick kein anderer Weg, als dies verkürzte Verfahren anzuwenden, um wenigstens einige Beispiele vorführen zu kônnen. 28. Wer Naheres über die Nomenklatur der Sternbilder und der Einzelsterne sucht, sei auf die in Anm. 20-21 genannten Verzeichnisse und Analysen sowie auf die in Anm. 19 genannten Texteditionen verwiesen. 29. Der alte Druck Venedig 1515 des Almagest zeigt Gerhards Text in einer "Mischversion" (aus den beiden Rezensionen A und :Zi; cf. die in Anm. 19 erwahnte Edition des Sternkatalogs) und kann daher nicht zur Ermittlung des genauen Wortlauts einzelner Stellen herangezogen werden. 30. Um Zeugnisse beider Rezensionen von Gerhards Übersetzung einzubeziehen, stützen wir uns einmal auf die Exzerpte bei Kunitzsch 1974 (wie Anm. 14), 131ff., und darüber hinaus auf Mikrofilme der Handschriften Paris, B.N. lat. 16200 (dat. 1213, eine Abschrift aus der altesten erhaltenen Handschrift B.N. lat. 14738, Ende 12. Jh., von der kein Film vorlag- als Vertreter der A-Klasse, welche eine noch unvollkommene Frühfassung von Gerhards Version darstellt; Sigle in der in Anm. 19 genannten Edition: pa) sowie Vat. lat. 2057 (13. Jh. - ais Vertreter der ))-Klasse, welche die ausgereifte überarbeitete endgültige Fassung darstellt; Sigle in der Edition: vl). 31. Mit ziemlicher Gewissheit stammen diese Überschriften nicht von Ptolemaus selbst. Sie sind - bereits im griechischen Bereich - hinzugewachsen und gehôrten fortan zum Textcorpus. Sowohl aile uns vorliegenden griechischen Handschriften (die beiden frühesten darunter aus dem 9. Jh.) enthalten sie wie sie auch in den Vorlagen enthalten waren, die die arabischen Übersetzer benutzten. Für den von uns behandelten Zeitraum und in unserem thematischen Zusammenhang erscheint es daher zulassig, sie für die interkulturellen Text- und Terminologievergleiche heranzuziehen.

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PAUL KUNITZSCH

avwµaÀ1a (III, 4 etc.; D Anomalie, E anomaly): H, I/f i/Jtilâf L diuersitas. anoyELov (IX, 7 etc.; D Apogeum, E apogee): H, I/T al-btfd aJ-alfad: L Jongitudo Jongior. Das Gegenstück hierzu ist mp1ynov (z.B. am Anfang

von X, 1; D Perigeum, E perigee): H, I/f al-btfd aJ-aqrab: L Jongitudo propinquior3 2 • acnpoM.~ov opyavov (V, 1; D das Astrolab, E an 'astrolabe' instrument): H a/a min qalaq tu'IJatf.u biha aJ-k.awâkib wa-ttfraju mawât[fuhâ bi-1-tül wa-/Jartf = L instrumentum armiJJarum quo accipiuntur steJJe et sciuntur Joca earum in Jongitudine et Jatitudine, I/T âla yuqasu bihâ aJ-k.auk.ab [var. alk.auk.ab al-tabit, al-k.awâkib al-[âbita].

nEpLoÔLKal anoKaTaoTéioELÇ (IX, 3; D periodische Wiederkehren, E periodic returns): H aJ-caudât aJ-dauwârTya = L reditiones uoiubiles [Ms. Paris reditiones reuolutionum], I/T caudât adwâr + Genit. ÔlaKpLotç (V, 19 etc.; D Berechnung, E determination): H tamyfz, = L cognitio, I/T taqWfm. - ÔLE:UKptvrimç (XI, 11; D Berechnung, E determination): H tamyrz, I/T ta'dTJ = L equatio. füéiornmç (XIII, 9; D Elongation, E elongation): H btfd: L Jongitudo. fü6p8woLç (IV, 7 etc., X, 4 etc.; D Korrektion, E correction): H taqWfm [in IV] equatio, I/T t(lfqTq = L [in X] uerificatio [bei X, 9 beide Hss. in der vorangestellten Kapitelliste: certificatio, aber in der Kapitelüberschrift im Inneren des Textes wieder: uerificatio].

=L

EKKEVTp6T1lÇ (X, 3 etc.; D Exzentrizitat, E eccentricity): H folak + 32. Es gab auch eine arabische Transkription: ém6yEtov = 'jj!.Jwn [aflgryiin] und nEpiyEtOV = 'fry!.Jwn [afegryiin] (cf. z.B. MUJ:IAMMAD IBN AHMAD AL-l;;IWARIZMI, Mafiiti~ al-'uliim, ed. G. VAN VLOTEN, Leiden 1895, 221, 5), die ihrerseits ins Lateinische weitertranskribiert wurde: efegion und efagion, mit vielen Varianten, wobei auch haufig beide Worter ineins zusammenfielen als ejfegion u. a.Cf. auch NALLINO (wie Anm. 17) I 282 (dazu noch Anm. 8 von S. XXXVI, Forts. auf S. XXXVII), der dort die Kolumnentitel einer Tabelle bei al-Battanl bespricht, die aus Almagest XIII, 5 übernommen ist. Erganzend zu Nallino sei hier mitgeteilt: G hat in diesen Kolumnentiteln ~épElOV / vénov nf.paç: H a/-bu'd a/-affad a/-famiilï / a/-bu'd al-aqrab al-ganiibï; besser in I/f al-bu'd al-affad wa-huwa ft 1-famâl / a/-bu'd al-aqrab wa-huwa ft 1-ganiib = L, Ms. Vat. efagion - septentrio / efregion - meridies [in Ms. Paris schlecht: ejfegion bzw. ejfegun septentrio / ejfegun - meridies]; um zu entscheiden, wie die Begriffe efagion / efregion in Gerhards Version hineingekommen sind, müsste die Überlieferung in allen arabischen und lateinischen Handschriften geprüft werden (Nallino hatte nur den unzuverlassigen Druck von 1515 herangezogen).

DIE ASTRONOMISCH E TERMINOLOGIE IM ALMAGEST

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Genit. ai-}Jàri!, ai-markaz, I/f }Jurllf, ai-faiak ai-}Jàri!, ai-markaz... can aimarkaz = L egressio orbis egredientis centri... a centra; ai-}J.urllf, can ai-markaz = L egressio a centra. EKÀrnjHç, oEÀflVLGK~ / ~ÀLaK~ (VI, 9. 10; D Mondfinsternis Sonnenfinsternis, E lunar eclipse - solar eclipse): H ai-kuslif ai-qamarï / ai-famsï, I/f kusnf ai-qamar /ai-Jams. f:niKUKÀoç (V, 5 etc.; D Epizykel, E epicycle): H, I/f faiak (ai-) tadwïr orbis reuoiutionis.

=L

Ë:noxfi (III, 7 etc.; D Epoche33 , E epoch): H mauqf (aber in IV, 9: ibtida'), I/f ~as_il (aber im Text von X, 1 und Überschrift XI, 4, im Plural: t~fïliit). 6 loriµEptvéç (Il, 2; D Aquator, E equator): H [faiak] mvaddii ai-nahiir orbis equationis diei, I/f da'irat mvaddii ai-nahar.

=L

KLVflOLÇ [µtari] (III, 2 etc.; D [gleichfürmige] Bewegung, E [mean] motion): H, I/f ~arakat + Genit. [ai-wusta]. KGTà Kopucp~v [yivnm] (II, 4; D [in den] Zenit [kommt], E [reaches the] zenith): H [ary ah/ biiiid yaknnu maf,rii + Genit. calà] samt ru'nsihim = L [quas terras inhabitent iiii super] summitatem capitum [quorum .. . transit], I/f [man aiiaqïn ftJffr ... calà] samt ru'nsihim. 6 µrnriµ~ptvàç KUKÀOÇ (II, 10; D Meridian, E meridian):fo/ak 34 nisf ai-nahiir = L orbis meridiei, I/f da'irat nisf ai-nahàr. 6 ÀoÇàç KUKÀOÇ (II, 2; D Ekliptik, E ecliptic): H ai-faiak al-mà'ii, I/f ai-da'ira ai-ma'iia. Für "Ekliptik" G auch (II, 7 etc.): 6 ôtà µÉowv TWV s4JÔLWV KUKÀoç: H foiak ai-burflf,, I/f ai-da'ira aiiatf tamurru biausat ai-burflf,. µnétmwotç (IX, 7; D Weiterbewegung, E displacement): H intiqai, I/ T naqia. 6piÇwv (II, 2; D Horizont, E horizon): H da'irat ai-ufq, I/f ai-ufq. 33. Zu "Epoche" gibt D I 182 Anm. a folgende Erklarung: Unter Epoche ist der in Ekliptikgraden ausgedrückte Ort (T6noç) zu verstehen, welchen die Sonne zu einem bestimmten Zeitpunkt, der ais Ausgangspunkt ihrer gleichformigen Bewegung gilt, innehat (tntxt:L) oder innegehabt hat. 34. K.LAMROTH (wie Anm. 23) 31 schreibt abweichend: ka~.

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PAUL KUNITZSC H

napaÀÀaÇtç (V, 11 etc.; D Parallaxe, E parallax): H, l/f i}Jtilaf almanzPr = L diuersitas aspectus. napaxwpT]aLÇ (XIII, 6; D Abweichung, E deviation): H tabifud, l/f haraka. ol Ë nÀavwµEvot (IX, 1; D die fünf Wandelsterne, Ethe five planets): H, l/f al-kawakib al-}Jamsa al-muta~aiyira = L stelle quinque erratice3 5 • npoflYT]OLÇ (XII, 1 etc.; D Rücklaufigkeit, E retrogradation): H taqaddum al-kawakib allatfï huwa rugU'uha, l/f taqaddum = L precessio [nur bei XII, 6 Ms. Vat.: antecessio]3 6 • OTT]ptyµ6ç (XII, 7 etc.; D Stillstand, E station): H (Plur.) maqamat alkawakib wa-rugU'uha, l/f al-wuqnfat = L stationes. al ouÇuyiat (VI, 2. 4; D Syzygien, E syzygies): H, l/f al-ittifiilat L applicationes [H in V, 1O. 14: al-igtimif wa-1-istiqba!J.

=

al oûvoôot (VI, 1 etc.; D Konjunkti onen, E conjunctions): H, l/f al-igtimifat = L coniunctiones. Es ist zu beobachten, dass H und l/f zum Teil die gleichen Termini benutzen - hier legte vielleicht das griechische Original nur die eine Wiedergabe nahe, oder beide Übersetzer befolgten bereits vorher gepragte Muster; zum Teil sind aber auch H und l/f verschieden - vermutlich strebte der (spatere) Isl)àq mit seinen neu gepragten Formulier ungen grossere Genauigkeit in der Sache oder im sprachlichen Ausdruck gegenüber seinem Vorganger al-I:IaMàg an. Ganz allgemein verhalt sich al-I:IaMàg in seiner Übersetzung des Almagest relativ frei 3 7 , wahrend lsJ:iaq alle Einzelheiten im Wortlaut des komplizierten griechischen Textes pedantisch (natürlich nicht mit Beibehaltung der griechischen Wortstellung) nachgestaltet, so dass seine Version zwar sachlich zuverlassiger, dafür aber sprachlich schwerer verstlindlich ist3 8 • In der Überlieferung hat freilich IsJ:iaq (mit 9 erhaltenen Handschri ften 39) die 35. S. hierzu KUNITZSCH 1974 (wie Anm. 14) 141f. (Anm. b zu IX, 1 - L). 36. Hier wird "Rücklaufigkeit" etymologisierend (zu npo~yT]otç) mit taqaddum (= L precessio) wiedergegeben; der eingebütgert e klarere Ausdruck dafür ist sonst rugir, cf. NALLINO (wie Anm. 17) II 333 und Mafotiq al-culüm (wie Anm. 32) 221, 9ff. 37. Cf. KUNITZSCH 1974 (wie Anm. 14) 66, 72f. 38. Ibid., 69f., 72. 39. Cf. die Edition (wie in Anm. 19) II 4; die dort unter Nr. 10 erwiihnte Handschrift aus Jaipur ist zu streichen. Wie eine Untersuchun g durch Prof. G. Saliba und Dr. R. Lorch in loco (anliisslich eines Kongresses im Dezember 1991) ergab, enthiilt sie vielmehr

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Version von al-J:Iaggag (mit nur zwei erhaltenen Handschriften40 ) ausgestochen. Immerhin hatten sich al-Far~nI, al-YacqübI und al-KindI in ihren Bearbeitungen bzw. Auszügen des Almagest auf H gestützt41 , wahrend I/f die Ausgangsbasis für die weitverbreitete Bearbeitung (ta~rïr) von Na~Ir al-Din al-':füsI (vollendet 1247) stellte4 2 . Gerhard von Cremona ist unter allen mittelalterlichen arabischlateinischen Übersetzern derjenige, der am engsten und wërtlichsten an der arabischen Vorlage klebt. Man kann seine Übersetzung von Fall zu Fall sogar zur Emendation des arabischen Textes heranziehen. Für mittelalterliche westliche Leser ohne Arabischkenntnisse dürfte seine Version nur sehr schwer, in Teilen vielleicht gar nicht verstandlich gewesen sein. Auch moderne Bearbeiter kënnten (im Falle einer Edition) seinen Text nur unter standiger Beiziehung des Arabischen etablieren. Als praktischer Hinweis sei hinzugefügt, dass Gerhard den Text von Buch I-IX nach H und den Rest von Buch X-XIII nach I/f übertragen hat; der Sternkatalog (in VII-VIII) erscheint auf der Basis von I/T, aber mit vielen eingearbeiteten Einzelheiten aus H (die sich in gleicher Weise in der arabischen Handschrift in Tunis, als mit Siglen gekennzeichnete Randnotizen, finden) 43 • Die Zitate aus L sind daher in den Beispielen oben je nachdem H oder I/f zugeordnet (sofern diese beiden verschiedene Termini oder Formulierungen haben). Die oben vorgestellten Beispiele bieten nur eine erste kurze oberflachliche Übersicht. Ein vollstandiges, rundum erschlossenes Glossar der astronomischen Terminologie des arabischen Almagest von der Güte desjenigen, das Nallino seiner Edition des Zl/, von al-BattanI beigegeben hat, bleibt bis auf weiteres ein Desiderat. Es kann erst erstellt werden, wenn einmal der arabische Almagest nach den beiden Versionen H und I/f vollstandig ediert ist.

dieselbe anonyme Bearbeitung des Almagest, die auch in Ms. Teheran, Na~Irl 789 vorliegt (zu dieser vgl. die zitierte Edition, III 200: Nachtrag). 40. Ibid., II 3; die eine dieser beiden (London, Brit. Libr. Add. 7474) enthalt nur die Bücher I-VI. 41. Cf. KuNITZ5CH 1974 (wie Anm. 14) 48f., 16, 38 Anm. 89. 42. Ibid., 4 7f. 43. Ibid., 104ff., und P. KUNITZ5CH, Gerhard von Cremona ais Übersetzer des Almagest, in M. Forstner (Hgb.), Festgabe far Hans-Rudolf Singer, Zum 65. Geburtstag am 6. April 1990.. ., Frankfurt am Main etc. 1991, I 347-358.

H.H. BIESTER FELDT

ZUR MEDIZINISCHEN TERM INOLO GIE DES ARABISCH-ISLAMISCHEN MITTELALTERS 1

Über Probleme der medizinischen Terminologie hat sich Galen, der bekannt lich die wissenschaftliche Medizin der Spatantike mindestens so stark gepragt hat wie die des islamischen Mittelalters, in einer Abhand lung Über die medizinischen Namen verbreitet. Die Notwen digkeit der Spezialisierung und die damit einhergehende Exklusivitat einer gegebenen Fachterminologie formuli ert Galen einleitend: "Es ist kein Wunder , daB ein jedes Fach, wie es seine besonderen Werkzeuge (adawât) hat, welche die Mehrzahl der Menschen nicht kennt, ebenso auch Namen (asmâ') und Bezeichnungen (alqâb) 1 besitzt, die nur derjenige versteht, welcher das betreffende Fach ausübt" (De nomin. med. 8, 13-15). Worauf es ihm vor allem ankomm t, ist Verbindlichkeit und Konsistenz in der "fachwissenschaftlichen Method e" (al-!arTq al-!ina'i), welche Willkürlichkeit vermeidet, die einmal etablierte Terminologie berücksichtigt und stets auf die Phanom ene, die Sachen, rekurrie rt und sich eben nicht in terminologischen Spiegelfechtereien verliert. Darum sollte auch der medizinische Unterric ht nicht mit den Namen, sondern mit den Sachen beginnen, "welche Namen tragen" (a.a.O. 14, 33f.), und, wenn es dann um die Einführ ung der Terminologie geht, den Weg vom Bekann ten zum Unbeka nnten gehen: "Diesen Pfad haben auch wir beschritten, wenn wir die Menschen über die Arten der Fieber, die Arten des Pulses, die Arten der Krankh eiten, die Arten der Symptome und anderes aus dem ganzen Gebiete der Heilkun de belehrten. Und zwar haben wir zuerst die Zahl der Arten jedes einzelnen dieser Gegenstande auf fachwissenschaftlichem Wege festgestellt (und) dann klargemacht, daB jene Arten weder mehr noch weniger sind, als wir nachgewiesen hatten. Sodann haben wir jede Art mit einem Namen benannt und dabei darauf geachtet, daB er zu jenen gehôrte, an welche die Mensch en am meisten gewôhn t sind und welche für sie am deutlichsten sind. Wenn uns aber die Namen fehlten, welche die beiden Bedingungen erfüllten, so wahlten wir diejenigen Namen, an welche die Alten am meisten gewôhn t waren, und wenn wir auch diese nicht zur 1. Für laqab im Sinne von "Fachausdruck, terminus technicus" (mit der mehrfach belegten griechischen Entsprech ung prosegoria) vgl. WKAS s.v., Bd. 2, S. 1054.

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Verfügung hatten, so verwandten wir alle Namen, die unsere Vorganger angewandt hatten, welche die Namen auf dem Wege der Metapher (isti'ara; die Leidener Handschrift hat freilich isti'mal 'Anwendung') oder auf dem Wege der Wortableitung (Etymologie, iftiqaq) oder ohne Wortableitung überliefert hatten; so erreichten wir unseren Zweck und waren nur selten genôtigt, einen Namen zu erfinden." (a.a.O. 16, 32-17, 1) Für die willkürliche Setzung von Bedeutungen hat Galen wie manche spateren Kritiker drastische Beispiele: " ... es bliebe uns infolgedessen nur noch übrig, die Namen von ihren Objekten auf irgendein beliebiges Ding zu übertragen, und wenn uns das freisteht, so mogen wir ja den Baum (Stock), welcher die Weintraube hervorbringt, Platane nennen, den Baum, dessen Frucht die Feige ist, Ôlbaum, die gehornten Tiere Anemonen, das, was man ergreift, um sich an den Feinden zu rachen, Schmuckstücke und das Becken, in welchem man sich die FüBe wascht, Wein! Führt denn nicht, mein Lieber, jede derartige Übertragung der Namen von ihren Bedeutungen weg (naqli 1-asma'i 'an ma'ànfha) zur Zerstôrung (... ) ?" (a.a.O. 30, 7-13) Auf der Suche nach Reprasentanten des allgemeinverbindlichen Sprachgebrauchs der "Alten" môchte Galen von Medizinern und Philosophen eher absehen und empfiehlt stattdessen das Studium eines Vertreters der ôffentlichkeit par excellence, des Komôdiendichters Aristophanes, dessen Sprache sich am Verstandnis und Horizont des groBen Publikums orientiere. Ein Zitat dieses Vorbildes der Attizisten ist in der arabischen Fassung ausgelassen; der Autor der syrischen Zwischenversion, I:Iunayn b. Is~aq, gibt an, seine griechische Vorlage sei voller Fehler und Versehen, und bekennt, er sei mit der Sprache des Aristophanes bei weitem nicht so vertraut wie mit der Galens und habe sich deshalb entschlossen, das Zitat auszulassen, zumal es keine neuen Argumente zur Sache bringe2 . Von Galens Traktat Über die medizinischen Namen ist das griechische Original verloren, im Arabischen ist nur der erste seiner fünf Teile erhalten; die kodikologischen Schwierigkeiten, mit denen I:Iunayn zu kampfen batte, scheinen auch in der Textgestalt des Leidener Unicums durch. Das fachspezifische Interesse scheint gering geblieben zu sein; Brüche und Wiederholungen in der (hauptsachlich an der Terminologie der Fieberarten exemplifizierten) Argumentation, nicht zuletzt Galens weitschweifige Polemiken, vor allem gegen "die schmutzigen Sophisten", beeintrachtigen die Lektüre der Abhandlung. Dennoch sind wesentliche 2. a.a. O. 32, 13-25; vgl. auch ROSENTHAL 1965, 36. Zur Übersetzung vgl. das Zeugnis von J:Iunayn, Ma turf/ma, 38, Nr. 114.

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Grundsiitze wissenschaftlicher Terminologie auf den Punkt gebracht: sie ist für jede professionelle Arbeit notwendig , und notwendig spezifisch; sie soll einmal verbindlic h und in sich konsistent sein, zum andern das Vorverstiindnis der gebildeten wie der ungebildeten Ôffentlich keit berücksichtigen; sie soll den Blick auf"die Phanomen e" nicht verstellen. Das sind Grundsiitze des common sense, die auch für die Fachtermi nologien des arabisch-islamischen Mittelalters Geltung haben - einerseits. Andererseits ist hier, im Islam, die Situation insofern ganz anders als im griechisch-hellenistischen Bereich, als wir mit keiner einheitlich en sprachlich -kulturelle n Tradition rechnen kônnen, sondern es mit einer Konfronta tion zwischen altarabischer Heilkunst und, vor allem, griechischer Medizin zu tun haben 3 . Das bedeutet zu allererst auch eine Auseinandersetzung auf terminologischem Gebiete: die althergebrachten arabischen Begriffe etwa für die menschlic hen Organe, Krankheit en und Heilmittel wurden mit der reichen und differenzierten Terminolo gie der griechischen Medizin konfrontie rt, wie sie zwischen dem achten und zehnten Jahrhunde rt durch Übersetzungen ins Arabische Eingang fand. lm Zuge dieser Übersetzungen muBten terminolog ische Aquivalenzen etabliert, Differenzierungen berücksichtigt werden, vor allem galt es, Begriffe, für die es von Hause aus kein Aquivalen t im Arabische n gab (etwa in der gesamten, für die antike Medizin zentralen Disziplin der Humoralphysiologie), durch Neuschôpf ung verfügbar zu machen. Es liegt auf der Hand, daB sich in einer solch komplexen Situation die von Galen formuliert en Grundsatz e für die Herleitung einer konsistent en wissenschaftlichen Terminologie nur bedingt durchhalte n lassen. Bevor auf das für unser Thema zentrale Problem der griechischarabischen Übersetzungen einzugehen ist, sollen in aller Kürze drei Genera der arabischen wissenschaftlichen Literatur vorgestellt werden, in denen der Gesichtspu nkt der Terminologie eine besondere Rolle spielt: Klassi:fikationen der Wissenschaften, Handbüch er (in unserem Fall der Medizin) und Glossare.

2 Wissenschaftsklassifikationen haben die Rezeption der antiken Wissenschaften im Islam von Anfang an begleitet. Sie sind Ausdruck des Bemühens, der Plut neuer Wissensgegenstande, Diszipline n und prak3. Zur altarabischen Heilkunde s. ULLMANN 1970, 15-24; die "prophetisch e Medizin", a/-tibb al-nabawf, welche vorislamisch en Volksbrauch mit Versat2stücken der islamischen Tr~dition verbindet und eine verbreitete Reaktion gegen die hellenistisch gepr!igte Medizin darstellt, wird ebendort 185-189 skizziert. - Für Übersetzung en aus dem Syrischen und dem Indischen ins Arabische vgl. ebenfalls ULLMANN 1970, 100-107.

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tischen Fertigkeiten verschiedenster - auch iranischer und indischer Provenienz systematisch Herr zu werden, weiterhin eine umfassende Reaktion auf den Stimulus des Einteilungsinstrumentariums der aristotelischen Philosophie, sie sind ferner als normative Entwürfe zu verstehen, die den relativen Wert der Wissenschaften bestimmen, und dienen schlieBlich, implizit oder explizit, stichwortartig oder detailliert, als systematisch gegliederte Inventare von Fachbegriffen. Ein frühes Exempel für die zuletzt genannte Funktion ist das enzyklopadische Handbuch Die Schliissel ZJI den Wissenschaften von M. b. A. al-.U:wàrazml, entstanden kurz nach 977. Exemplarisch ist dies Werk auch in der grundlegenden Unterscheidung der Wissenschaften nach einheimischen und fremden: "Ich habe mein Werk in zwei Bücher eingeteilt. Eins ist den Wissenschaften des islamischen Religionsgesetzes und den damit zusammenhangenden arabischen Wissenschaften gewidmet und das zweite den Wissenschaften, die von Fremden wie den Griechen und anderen Nationen herrühren" (Mafotih 5, 6-8; nach der Übersetzung von Rosenthal 1965, 79). Die Medizin findet ihren Platz im Kanon der "fremden Wissenschaften", und zwar, nach Philosophie und Logik und im Verein mit Mechanik und Alchemie, assoziiert mit dem klassischen Quadrivium der "mathematischen Wissenschaften" Arithmetik, Geometrie, Astronomie und Musik4 • Über die terminologische Orientierung seines Werkes sagt al-.U:wàrazml einleitend (3, 1-5; vgl. auch Endrefi 1992, 3), es sammle solche "konventionellen und technischen Termini (al-muwat!a'at wa-1-i~~laqat) aller Klassen von Gelehrten, die in den Büchern, die sich auf die Sprachwissenschaft (oder Lexikographie: 'ilm al-luga) beschranken, ganz oder zum grofiten Teil fehlen, so dafi etwa ein Philologe (oder Lexikologe), der auf dem Gebiete der Literatur exzellent sein mag, beim Studium eines wissenschaftlichen oder philosophischen Buches ohne spezifische Kenntnis der betreffenden Disziplin nichts davon versteht". Das Medizin-Kapitel (Mafanq 152183) nun ist in acht Abschnitte gegliedert: Anatomie (al-talrtq), Krankheiten und Leiden (al-amrat! wa-1-adwa'), Nahrungsmittel (ai-agr]iya), einfache Arzneimittel (al-adwiya al-mufrada), Arzneimittel zweifelhafter Benennung (a. muftabihat aJ-asmiJ'), zusammengesetzte Arzneimittel (ala. al-murakkaba), Medizinalgewichte und Mafie (awzan al-a~ibba' wamakayïluhum), "Besonderheiten" (al-nawiidir). lm Unterschied zu den vorhergehenden Abschnitten behandeln diese nawadir allgemeinere Konzepte v.a. des galenischen Humoralsystems: die "Mischungen" und "Kardinalsafte" (amziga, alJJat, gr. kraseis, cqymo1), die "leitenden Organe" (al-a'qa' al-ra'ïsa) Gehirn, Herz, Leber, Hoden, die "Saftemischung'' 4. Zum Autor vgl. z.B. EI 2 s.n. al-Khwarazml, Abu 'Abd Allah Mul:ammad b. AJ:imad (A.I. SABRA).

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(kïmüs, von gr. chymos), den "Saft" (aus dem Speisebrei durch die erste Digestion entstehend: kïlliS, von gr. c'51os), ferner Begriffe der allgemeinen Pathologie, Nosologie und Semeiologie (speziell Pulsarten) 5 • Wie man sieht, strebt al-Jjwllrazmls Werk keine Vollstandigkeit an: die Fi:icher Chirurgie und Hygiene fehlen ganz, das Gebiet der Aitiologie ist nur am Rande gestreift. Auch die Terminologie im einzelnen ist nicht erschë>pfend abgehandelt, sondern nur soweit, wie sie als problematisch gilt bzw. auBerhalb des kommunen Lexikons steht. Andere Wissenschaftsklassifikationen prasentieren die Medizin summarischer, etwa al-Farabis (gest. 950) Katalog der Wissenschaften 6 und Ibn Sinlls (gest. 103 7) kurzes Sendschreiben über die Teile der intellekt11ellen Wissenschaften 7 . Freilich verbinden sie ihre wesentlich taxonomisch e Orientierung mit terminologis chen Gesichtspunkten: wenigstens die Ober- oder Kernbegriffe sollen genannt sein. So führt der christliche Arzt Abu Sahl al-MaslJ::il (gest. 1010), der Lehrer Ibn Sinlls, in seiner Abhandlung Die Teile der philosophischen Wissenschajten8 die Medizin als "partikulare" (gtlz'(yya) 9 Wissenschaft an, definiert ihren theoretische n Teil als Untersuchun gdes menschliche n Kë>rpers hinsichtlich Gesundheit und Krankheit und deren Ursachen (asbab), ihren praktischen Teil als Erhaltung @fo.. al-fi~~a) bzw. Wiederherst ellung (izalat al-maratf) der Gesundheit und nennt in Form von Lektüreempf ehlungen einige zentrale Disziplinen, z.B. Diatetik und Pharmakolog ie (Galen) sowie praxisorientierte Sammelwerke therapeutisc hen Inhalts (die sog. kunniiliit) 10 • Auch Ibn al-Akfllnls (Arzt und Literat, gest. 1348) spatere und offenbar vielbnutzte Enzyklopadie Des Suchenden Wegleitung ZJI den hiichsten Zielen 11 verbindet Klassifikation mit terminologis cher Information sowie Angaben zur Fachliteratur. Der einleitenden Definition der Ziele der Medizin, subsumiert unter" die N aturwissenschaft", al-'ilm al-tabtf, folgen 5. Zum Medizin-Kapite l der Mafotiq vgl. Übersetzung und Kommentar von SEIDEL 1915. - Für kïmiis und kïliis s. WKAS s.vv. 6. Der philosophische n Kritik al-Farabis an der Medizin (und an der Stellung ihres berühmtesten Vertreters GALEN) geht ZIMMERMANN 1976 nach. Für die eher marginale Position der Medizin im System der Wissenschaften bei al-Farabi und anderen vgl. auch PLESSNER 1972 und BIESTERFELDT 1984, 24-26. 7. Ibn Sina gruppiert die Medizin unter die "abgeleiteten" (jar'iyya) Hi.cher der Naturwissenschaft, nicht die "fundamentale n" (afliJya); s. MICHOT 1980, 66 f. 8. Resümiert nach dem ms. Leiden, Acad. 44 (1), K. fi Afnaf al-'11/iim al-qikmiJya, fol. 8 a f. Zum Verhaltnis dieses Curriculums und der Ausbildung Ibn Sinas vgl. GuTAS 1988, 149-154. 9. Und zwar als nicht-mathema tisches Fach assoziiert mit Mechanik, Agrikultur und Alchemie. Zusammen mit den mathematische n partikularen Standardfacher n dienen sie als Propaedeutica zum Studium der Physik und Metaphysik. 10. Genannt sind die von Paulus von Aegina, Ahrun, MasIJ:l al-DimasqI, YüJ:lanna b. Sarabiyün, al-Razl. 11. Zum Autor s. EI 2 , Supplement, s.n. O.J: WITKAM) und die Einleitung zum Irfad, 23-108.

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in Stichworten die wesentlichen Untersuchungsaspektedes menschlichen Korpers: arkiin (Grundelemente), amziga, alJlàt, a'tfa' (Organe), arwaJ? (pneumata), quwa (4Jnameis), a/a/(Handlungen), aJ?wal Geweilige Beschaffenheit, hexis) sowie asbab, Ursachen, die unterteilt sind nach ma'akil/ mafarib (Nahrung), al-ahwiya al-muJ?lta bi-1-abdan (Atmosphare), J?arakiit/ sukunat (Bewegung und Ruhe), isti.fragat/iJ?tiqanat (Ausscheidung und Retention), ~ina-'at/'adat (Beruf und Gewohnheiten) usw. (Ir!ad 46, 610 f. - ich folge der Zahlungam Rande 12). Hieran schlieBen sich Stichworte zur Diatetik (tadb1r) und Therapie (612), zur medizinischen Theorie und Praxis und zu prominenten Arzteschulen (613 f.) und, recht ausführlich, Literaturangaben unter besonderer Berücksichtigung des Qanün fi 1-tibb von Ibn Sinâ (615 ff.). Ebenso wie die Wissenschaftsklassifikationen bemühen sich die systematischen Lehrbücher, in diesem Falle der Medizin, um die genaue Ausdifferenzierung und die logische Abfolge in der Prasentation des Stoffes und erleichtern so, implizit oder explizit, den Zugriff auf die Fachterminologie vom Allgemeinen zum Besonderen. Ibn Sinâs eben genannter Qanün hat nicht zuletzt wegen seiner ausgefeilten Systematik eine wahrlich kanonische Stellung im islamischen (und christlichen) Mittelalter behauptet 13 . Seine fünf Bücher (kutub) sind in Disziplinen ifunün) geteilt, diese in Lektionen (ta'alim) bzw. Summen (!,umal) und diese in Abschnitte (ju~ül, maqalat). Innerhalb der Abschnitte sind Stichworter und Namen, bzw. Termini, in vielen Manuskripten durch Überstreichung oder mit roter Tinte hervorgehoben, in den Drucken (sparsamer) durch verzierte oder einfache Klammern markiert 14• Auch der Kâmil des MagüsI (2. Halfte des 10. Jh.s) hat im ganzen Mittelalter wegen seiner Vollstandigkeit und seiner klaren Systematik hochstes Ansehen genossen. In der Vorrede zu seinem Handbuch laBt der Autor die Werke seiner Vorganger Revue passieren und kontrastiert seine eigene Darstellung mit der des (ansonsten als grundlegend anerkannten) K. al-FfiiWivon al-RâZI (nach der Übersetzung von Ullmann 1970, 143 f.; vgl. Kâmil guz' 1, S. 5, 21 ff.): "Zudem hat er (al-RâZl) seinen Stoff nicht in gehüriger Anordnung und Reihenfolge dargestellt, auch nicht nach einer irgendwie gearteten didaktischen Methode; er hat seinen Staff auch nicht in Abhandlungen, Abschnitte und Kapitel eingeteilt, wie man es bei seinen Kenntnissen und Fahigkeiten in der 12. Diese Aspekte decken sich zum groBen Teil mit den sog. naturalia und nonnaturalia, nach denen sich z.B. al-Magusis Kami/ gtiedert; vgl. das Resümee bei ULLMANN 1978, 97 f. 13. Über Stellung, Anlage und die wichtigste Literatur zum Qiiniin vgl. ULLMANN 1970, 152-154. 14. Zu den wichtigsten Kommentaren und Kompendien des Qiiniin, die ihrerseits z.T. terminologisch akzentuiert sind, vgl. z.B. ENDREJl 1992, 123 f.

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medizinischen Kunst und im Bücherschreiben eigentlich hatte erwarten sollen 15." Wenn auch gegenüber den Handschrifte n des Qannn in denen des Kami/ die sinnfàllige Markierung von Fachbegriffen sparlicher zu sein scheint (ausgenommen die Namen der materia medica), so erleichtern doch die durchsichtige Systematik und detaillierte Inhaltsverzeichnisse den Zugriff auf die Terminologie 16• Beide Summen des medizinischen Wissens der Jahrtausendwende, Kami/ und Qannn, bewahren wesentliche Merkmale des Instrumenta riums der systematischen Lehrbücher der Antike, voran die Diharese, "die bewegende Kraft bei der stufenweise fortschreitenden Entfaltung von Systemen, ferner die sich hieraus ergebende Bestimmung von Begriffsrelationen (genos und eidos), sodann die Definition und schlieBlich die Gegenüberstellung von Artbegriffen, die derselben Gattung angehôren (diaphora) u.a." (Fuhrmann 1960, 7 f.). Zur Veranschaulichung der diharetischen und hierarchischen Struktur des Lehrstoffs sind manche Kompendien gerade der Medizin auch in Stammbaum -Manier notiert (so Yül_iannà b. Màsawayhs K. al-Mulalf,ar und die Masa'il des J:Iunayn b. Isl_iàq 'a/a !arfq al-taqsfm wa-1-tafglr) 1 7 ; haufiger noch findet sich der Lehrstoff nach einem Frage-Antwort-Schema organisiert, das ebenfalls den didaktischen Vorteil der Fokussierung auf den einzelnen Terminus hat. Die eben genannten Masa'il .fr 1-!ibb des Hunayn sind auch als fortlaufender Text notiert, hier heiBt es z.B. einleitend: "In wieviele Teile zerfallt die Medizin? - In zwei Teile. - Und welche sind sie? - Theorie und Praxis. - In wieviele Teile zerfallt die Theorie? - In drei Teile. - Und welche sind sie? - Erstens die Theorie der physischen Gegebenheiten (von jener leitet sich, für den Fall der Abweichung von den [normalen] Zustanden, die Wissenschaft von den Krankheiten her), zweitens die der Ursachen, drittens die der Symptome. - Wieviele physische Gegebenheiten gibt es? - Sieben Dinge. - Welche sind das? - Die Grundeleme nte, die Mischungen, die Kardinalsafte, die Organe, die 'Vermôgen' (quwa), die Handlungen, die Pneumata. - Wieviele Grundeleme nte gibt es? - (usf.)" (Masa'il 1 f.) 18 15. Zur Anlage des Kami/ s. ULLMANN 1978, 55-65; ENDREB 1992, 122. 16. Für die unterschiedlich e Einschiitzung von Kami/ und Qiiniin durch die professionellen Benutzer der folgenden Generationen vgl. ENDREB 1992, 123 mit Belegen in Anm. 39. 17. Diese Kompendien gehôren in den Bereich der Isagogik, die, ausgehend von den (allerdings ganz ungeordneten, dennoch vie! benutzten und kommentierten ) hippokratischen Aphorismen, das medizinische Grundwissen übersichtlich darstellte; vgl. dazu ENDREB 1992, 126 f. 18. Über die scholastische und didaktische Tradition der Frage-und-Ant wort-Literatur informiert H. DAIBER in EI 2 s.v. masii'il wa-adjwiba.

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Neben Wissenschaftsklassifikationen und systematischen Handbüchern, die beide mehr oder minder explizit auch auf die jeweilige Fachterminologie hin orientiert sind, müssen schlieBlich auch die Fachglossare genannt werden, deren ausschlieBliches Interesse in der Erlauterung der termini technici eines bestimmten Faches oder einer Teildisziplin, seltener auch eines bestimmten Werkes, bestand 19. Diese glossographische Literatur stützte sich hauptsachlich auf die Ergebnisse der Übersetzer medizinischer Texte aus dem Griechischen (via Syrisch) ins Arabische und cliente den Fachleuten, angehenden und etablierten, zur Vergewisserung und Verbindlichmachung der Terminologie in dem von Galen geforderten - anfangs zitierten - Sinne. Die syrische Komponente, die schon von der Provenienz der Übersetzer her angefangen mit dem Nestorianer J:Iunayn b. Is~àq20 - angelegt ist, wird sichtbar in Spuren einsprachiger Synonymenlisten, die auf solche griechischer Sammlungen zurückzuführen sein dürfte 21 , und aus dem Titel von "Namenserklarungen", pulfiiq fmiihë, unter dem im 9. und 10. Jh. einige Glossare vier- oder fünfsprachiger Entsprechungen zusammengestellt wurden. Nach dem bio-bibliographischen Werk des Ibn abl Usaybi'a enthielt der siebte Teil des (nicht erhaltenen) K. alGami'al-kabïrvon al-RàZl (gest. 925 ?) ein Glossar der Apothekergewichte und -maBe sowie der Organe und Krankheiten in griechischer, syrischer, indischer und arabischer Sprache "nach Art der buffaq-fimiihï genannten Bücher" (hierfür und für die folgenden Titel vgl. Ullmann 1970, 235237). Spatere, selbstandige Glossare sind z.B. das mit al-I:;Iwàrazmls "Schlüssel zu den Wissenschaften" zeitgenôssische "Buch der Erlauterung der medizinischen Fachbegriffe" eines Medizinlehrers von Ibn Slnà, alJ:Iasan b. Nü~ al-Qumrl (gest. nach 990), das unter anderem die Namen der Krankheiten (a capite ad calcem), der auBeren Krankheiten, der Fieberarten, der Organe, der verschiedenen Arten der Therapie, der Speisen und Getranke aufführt22, und das Buch "Nutzbringer für die Wissenschaften und Vertreiber der Sorgen" von A. b. M. al-J:Iassà' (1. 19. Über einsprachige Synonymenlisten und Glossare als Hilfsmittel für die Übersetzer sowie Definitionen (f?11diid) und Wôrterbücher zur Etablierung einer bestimmten Fachterminologie unterrichtet ENDRE.B 1992, 4 f. und 13 f. 20. Zu l:Iunayn s. z.B. EI2 s.n. (G. STROHMAIER) und ULLMANN 1970, 115-119. I:Iunayns Interesse an dem Verhaltnis zwischen syrischer und arabischer Terminologie spiegelt sich in seinem syrisch-arabischen Wôrterbuch, das auch von spateren syrischen Lexikographen benutzt wurde. 21. Für den môglichen EinfluB hellenistisch-byzantinischer Wort- und Synonymenlisten und antiker Etymologika auf die syrische und arabische Übersetzungsliteratur bietet DAIBER 1980, 55-61 Belege. 22. Zur Ausgabe von Taqraddln (s. unten, Bibliographie) vgl. jetzt auch die von Ga.da al-Karml, al-Kuwayt 1992. Ibn Babtlsü's (gest. nach 1058)Rawefa ("Der medizinische Garten") ist im wesentlichen den philosophisch gepragten Prinzipien der Medizin und den Begriffen der Seelenhygiene gewidmet.

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Halfte des 13. Jh.s), das die Fachtermini des groBen Handbuchs K. a/Mansur! von al-RàZl kommentiert. Von M. b. Yüsuf al-Harawl waren schÜeBlich das medizinische Glossar "Preziosen des Lexikons" (1492) und das sehr umfangreiche, alphabetisch geordnete Nachschlagewerk (1518) "Meer der Preziosen. Identifizierung der medizinischen Fachbegriffe" (... al-mu{tala~ât al-tibbiyya) zu nennen, das teils arabisch, teils persisch abgefaBt ist. Wahrend die spateren Glossare eher den Charakter von abgeschlossenen Summen haben, mit Variationen und Zuwachs allenfalls auf den Gebieten der Heilmittel und der Pflanzenkunde - beide Terminologien kônnen in diesem Beitrag nicht berücksichtigt werden -, zeigen die Glossare aus der Zeit der Übersetzungen durchaus noch verschiedene Gesichtspunkte der Auswahl und Offenheit in der Wiedergabe neuer, exogener Termini, ganz wie die Übersetzungsliteratur selbst.

3 Es ist oft und zu Recht betont worden, wie groB die Leistung der Übersetzer naturwissenschaftlicher, medizinischer und philosophische r Werke aus dem Griechischen ins Arabische gewesen ist. Die beiden Sprachen "sind ihrer Wortbildung und Syntax nach bekanntlich sehr verschieden; die Wortzusammensetzungen des Indo-germanisc hen sind dem semitischen Arabisch von Haus aus fremd, ebenso die recht freie, wort- und satzverschachtelnde Syntax des Griechischen. Vor allem aber erforderten die neuen Ideen die Pragung einer angemessenen arabischen Terminologie. (... ) Obgleich immer noch vieles in der Übersetzungsliteratur dem unvorbereiteten arabischen (und modernen) Leser sonderbar und schwerverstandlich anmuten muB, ist es doch wahr, daB durch Hunain und seine Schule dem fremden Ideengut in der arabischen Sprache eine Heimat geschaffen worden ist und daB die Pragung einer brauchbaren wissenschaftlichen Terminologie im Arabischen in erster Linie (obwohl natürlich nicht ausschlieBlich) seinen Bemühungen zu verdanken ist" (Rosenthal 1965, 21-239). J:Iunayn hat selber über den Bestand der von ihm betreuten Übersetzungen (mehr als hundert Galenica, Hippocratica und sonstige) und über seine Textkritik und Übersetzungsmethodik Auskunft gegeben in einem "Sendschreiben an 'All b. YaJ:iyà über die seines Wissens übersetzten Bücher Galens und einige der nicht übersetzten"23 • Die Redlichkeit, mit der J:Iunayn hier über die verschiedenen Stadien und Instanzen der Übersetzungen im 23. Ediert und übers. in Mâ turgima; über die zwei Rezensionen des Sendschreibens und spatere Zusatze von anderer Hand unterrichtet BERGSTRABER 1932, 31-52; dazu vgl. auch DEGEN 1981.

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einzelnen Rechenschaft ablegt, pragt auch seinen Umgang mit den Problemen der Terminologie. Wo eine frühere Generation von Übersetzern noch eher zur bloBen Transliteration der fremden Wôrter Zuflucht nahm, bemüht sich J:Iunayn mit seiner Schule um plausible Lehnübersetzungen griechischer und syrischer Worter unter Berücksichtigung des zugrundeliegenden Sinnes ihrer Bestandteile. Ohne der Klarung der schwierigen chronologischen Probleme vorzugreifen (auf diese geht der letzte, sechste, Abschnitt in Kürze ein), laBt sich wohl ganz allgemein sagen, daB der Phase der Lehnübersetzungen eine letzte folgt, in der schon existierende arabische Worter mit spezifisch terminologischen Bedeutungen besetzt werden. Am charakteristischsten für die medizinische Terminologie des arabisch-islamischen Mittelalters dürfte die von I;Iunayn gepragte Phase der Lehnübersetzungen sein (zu denen gewiB auch syntaktische Adaptationen treten, auf die hier nicht weiter einzugehen ist). Für die drei Phasen der Transliteration, Lehnübersetzung und "schôpferischen Anwendung arabischer Erbworter'' (EndreB 1992, 13) sollen im folgenden einige Beispiele aus dem medizinischen Bereich aufgeführt werden 24. Sie werden erganzt und im Kontext zweier Disziplinen vertieft in den folgenden Abschnitten: Anatomie (Abschnitt 4) und Humoralphysiologie (Abschnitt 5). Als Beispiele für Begriffe in Transliteration konnen neben den oben genannten kïmlis