La constitution phonique du mot wallon; et́ude fondée sur le parler d'Orege

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La constitution phonique du mot wallon; et́ude fondée sur le parler d'Orege

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Bibliothèque de la F acuité de Philosophie et Lettres de l'Université de Liège Fascicule CXXXV LÉON WARNANT

LA CONSTITUTION PHONIQUE DU MOT WALLON Étude fondée sur le parler d' Oreye (Hesbaye liégeoise)

1956 Société d'Édition «Les Belles Lettres » Boulevard Raspail, 95 Paris (vre)

ERRATA

P. 57, intervertir les légendes relatives aux palatogrammes.

P. 166, colonne de gauche du tableau, au lieu de« rr28 - - , 756 v -, 429 V v, 187-v 1), lire: (( II28 P. 265,

V - ,

756

V

v, 429 - -, 187- V».

ligne du tableau, au lieu de «a 0,1, â 5,9, SA », lire : «a 0,1, à 5,9, â SA».

lre

P. 282, remplacer la 6e ligne par : «acoustique totale de la longue et être fat ale à la brève, en la rno- ». P . 329, 22e ligne, supprimer« générale» après« voyelle». P . 353, changer le pourcentage 24,6, r elatif à i, en 34,6.

Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université de Liège

D U MÊME AUTEUR: La culture en H esbaye liégeoise. Étude ethnographique et dialect ologique. - Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique, Mémoires couronnés, tome XIX, 255 pages. Bruxelles, Palais des Académies, 1949. Études phonétiques sur le parler wallon d'Oreye. Liège, Michiels, 1953·

180

pages.

Bibliothèque de la Facuité de Philosophie et Lettres de l'Université de Liège Fascicule CXXXV LÉON

WARNANT

LA CONSTITUTION PHONIQUE DU MOT WALLON Étude fondée sur le parler d'Oreye (Hesbaye liégeoise)

1956 Société d'Édition « Les Belles Lettres » Boulevard Raspail, 95 Paris (vie)

L 'impression de ce mémoire comme thèse d'agrégation de l'enseignement supérieur a été autorisé . Nous appellerons mot l'« ensemble acoustique », le« support phonique», l'« ensemble donné de sons» qui, pour .exprimer la pensée, entre dans les multiples combinaisons constituant les phrases. Le mot consiste donc en une pièce mobile, transposable d'une phrase dans une autre selon les besoins de l'expression 2 • La qualité qui lui est nécessaire est la constance dans le signifiant et dans le signifié. 1

Durant ces dernières années, ceux qui ont tenté de donner une dé!'ffiition du m ot en sont toujours revenus à la définition d' A. Meillet; voir àce suj et l'article de J. L\z1czrus, La définition du mot (CS, t. V, pp. 32-37). J . Lacziczius cit e les critiques fa ites par Bumdal (Copenhague, 1938, p. 237) et par Bühler (Sprachlhe,rie, Jena, 1934, pp. 297 et 298) à la défini tion de Meillet. A la fin , il arrive à cette définition : « Les mots ... sont des signes linguistiques composés d'éléments phon iques déterm inés, signes qui sont susceptit les de fo nctionner soit dans u n contexte, soit clans une situation , et q u i, en outre, à un moment donné, au sei n d' une société donnée, fo rment un système ». 2 Voir G. GOUGE N H EIM, Eléments, p. 90.

20

INTRODUCTION

Lorsque des variations se produisent dans le signifiant ou dans le signifié, nous admettons qu'on se trouve en présence de deux mots différents : ainsi ca:tii: '(nous) chantons' est un autre mot que cii:té: '(vous) chantez', et, en français, Pierre, prénom , un autre mot que pierre, corps dur et solide. Du point de vue phonétique, le mot n 'est pas délimitable dans le déroulement de la chaîne parlée. Nul enregis trement, quels que soient les vibrations acoustiques ou les mouvements organiques recueillis, n'a pu apporter la moindre indication sur ce point. On peut se demander si le mot existe comme entité phonétique et on serait tenté de répondre par la négative en considérant les coupures pratiquées clans les phrases par les illettrés 1 . Pourtant, c'est bien à l'ent ité du mot que conclut J. Ven dryes (Langage, p. 68) après avoir longuement montré combien la question est délicate. On peut tirer de l'évolution phonétique un argument en faveur de l'unité du mot sur le plan statique. Il ne s'agit pas pour nous de mêler les deux plans. Cependant, on comprend que, si l'unité est attestée dans l'évolution, il en découle que, dans les différents états de langue qui s'échelonnent su r ce p lan de l'évolution, il doit aussi y avoir unité. Dans les langues romanes, le m ot n'est-il pas le cadre à l'intérieur duquel se réalisent les changements conditionnés ou dépendants, c'est-à-dire les changements qui résultent de l'influence de certains élém ents sur d 'autres éléments voisins ? L '« ensemble donné de sons» dont parle A. Meillet est , en effet, un groupement stable sur le plan synchronique. Cette stabilité entraîne la coexistence des éléments phoniques constitutifs du mot et aussi leur influence réciproque. Elle permet ainsi, sur le plan diachronique, les jeux de l'assimilation, de la dissimilation, etc., jeux qui n'intéressent proprement que le signifiant, le signifié étant hors de cause. Fautil rappeler les allongements compensatoires (lat. PALMA-+ wallon pà:m, avec à long ; anc. fr. maistre, wallon mè:s, avec è long) qui prouvent que le sujet p arlant a conscience d'une certaine longueur du mot ? A. Rosetti dit très bien (Le mot, p. I7) : « La cause du procès est... d'ordre p sychique et le résultat d'ordre phonique». Le mot est donc constitué par un support phonique pourvu d'un i Voir G. GouGENHED1, Éléments, p. 89. En fait, les illettrés ignorent seulement le mode de représentation graphique de la langue.

INTROD UCTION

2I

sens déterminé. Si l'on change un élément du support 1, le mot n 'est plus r econnaissable. C'est un autre mot qui apparaît, ou un ensemble acoustique dénué de signification . Pour étu dier l'entité de ce support phonique pourvu d 'un sens, on a examiné la dépense d 'air, le rythme, l' accent. On a montré que, dans b eau coup de langues, la tranche finale des mots subit des traitemen ts spéciaux que ne connaissent ni la tranche initiale ni les tran ches intérieures (R. Gauthiot, La fin de niot en 1:ndo-e1,tropéen 2 , pp. 35 et 36) . Selon J. Vendryes (Langage, p. 68), ce dernier argument serait assurément le meilleur pour prouver l'existence du mot phonétique. Si notre travail pou vait démontrer - dans les limi tes du seul parler wallon - non seulement que la t ranche finale est différente des autres, mais encore que chacune des tranches possède des caractéristiques qui d'ordinaire font défaut aux autres et, point capita l, que ces différences existen t sur le plan synchronique, la thèse de l'un ité du mot - au moins du mot wallon - se trouvera it singulièrement renforcée. Or, on le verra, les traits que nous notons dans n otre deuxième livre et que nous repn nons dans nos conclusions lorsque nous d éterminons si on peut parler 1 ll faut s'entend re. L orsque nous écrivons: «si l'on c ha nge un élé ment d u support ... >>, n ous voulons d ire: «si l'on remplace un élément d n s upport par u n autre phonè me appartenant au parler"· Il est évident qu e, clans la parole, il y a constamment des variations phonétiques dans la réalisalion d es élémen ts du support. Mais ces var iations ne dépassent pas la marge permise, au delà de laquelle on obtiendrait un élément qui serait compris comme ét ant la réalisation phonétique d'une unité phonologique a utre que celle qui convient. Parce que nous nous occupons du parler d'un village et qu' il existe, tout autour d'Orcyc, une série de ,·illagcs dont les parlers diJTèrent t rès légèrement d u nôtre, il importe, nons semble-t-il, que nous nous demandions comment il faut comprendre ces variations. 11 n ous para ît qu'une série de p a r lers son t t ellement proches du nôtre qu'il ne faut y voir que des réalisations phonétiq ues, d onc s ur le p lan de la parole, d'un seul et même e nsemble phonologique, les h a bitants de tel et t el village ayant t outefois, en comm un, une habitude de réalisation qui perme t de les distinguer de ceux d'un autre Yi!lage ayant une autre habitude. Où sont les limites de l'ensemble phonologique ? Là 0\1, pour nous ca ntonner dans le domaine phonique, le système var ie. Ainsi, les villages contigus à Oreye possèdent Je même système phon ologique q ue cc dernier et co nfonde nt les n asales de a et de o. l\fais, à partir d'un certain endroit, la distinc tion entre les n asales d e ces d eux voy. se man ifeste. A p artir de là, nous avous affaire à un autre système ph on ologique en ce q u i touche aux voy. nasales. A un système qui comprend une opposit ion ë à succède un système qui

â

comprend une opposition /?' "'-\,. è+--+Ô 2

Paris, Geuthner, 1913.

22

INTRODUCTION

de la

1 1

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yelle "e.

Elle ne peut être que longue. C'est une voy. nasale 1 , palatale nonarrondie. Dans le p arler d'Oreye, son timbre est semblable à c~lui du e du français correct 2 • A la finale nue, chez la plupart des sujets des jeunes générat ions, il se réalise un y embryonnaire après la voyelle. Mesures comparées des radiogrammes de se:p 'simple' et de pè: Ouverture des lèvres Projection de la lèvre s up. Projection de la lèvre inf. Ouverture des dents Aperture Point d'articulation Hauteur du thyroïde Projection du thyroïde

se:p

pè:

8,8 17,1 15,4 7 12,7 35,1 62,3 40.4

8,8 16,z 14 5,7 7 34 64,6 40,7

L'abaissement du voile du palais est très net sur le radiogramme. Les m esures montrent que la voy. nasale est plus ouverte que la voy. orale : l'ouverture des dents et l'aperture sont plus grandes pour la nasale. Le r ésonateur bucco-pharyngal ne semble pas beau coup changer de volume. La boîte laryngienne reste à peu près dans la même position; quant aux lèvres, elles sont un peu plus p rojetées en avant pour la voy. n asale, mais cela pourrait résulter simplement de la différence dans l'entourage phonétique. parlers wallons et probablement aussi en frança is est le suivant: les voy. palatales arrondies s'articulent avec une p osition de la boîte la ryngienne p ropre aux voy. v élaires . Il convient donc de dire que les voy. palatales arr ondies résultent de l'artic ulation ling uale des n on-ar rondies se réalisant dans un résonat eur buccophar yngal propre aux voy. vélaires, résonateur allongé non seulement du côté des lèvres, mais aussi - dans u ne m esure parfois impor tante, comme en wallon du côté d e la b oîte laryn gie nne. L es m esures qu'indique P. J. R ousselot (Principes, p . 648) pou r l'aperture et le point d 'articulation du œ français correspond en t presque exactemen t aux mesures que n ous avons déterminées pour le parler wallon d'Oreye. 1 Les voy. nasales du wallon d'Oreye sont fo r tement nasalisées, autant que les voy. du français correct. L eur nasalisation est plus m arquée que celle q ui atteint certaines voy. du portugais ou des patois sud-allemands (voir P . PASSY, Étude sur les changements phonétiques et te ..rs caractères généraux. Paris, Firmin-Didot, 1891, p . 85). Kotons que ce sont seulement les voy. ouvertes q ui son t nasalisées. 2 Il n 'en est pas de même p a r tout en 'i\'allonie (voir L. REMACLE, Orthophonie, p. 5 1). On trouve souvent la nasalisation d'un son p lus fermé que le è, tendant vers le é, tant dans le français régional que d ans le wallon .

LES VOYELLES

1 05

së:p

së:p

- - *pë:p

--------· pè:

Sur le palais artifü:iel, la langue laisse la trace d'un contact plus réduit p our e que pour è. Si les mesures des radiogrammes indiquent une égale ouverture des lèvres pour e et pour è, les photographies mont rent une ou verture légèrement plus grand ~ pour e. 35. -

La voyelle ii.

Elle ne p eut être que longue. C'est une nasale prévélaire. Nous avons déjà dit que, clans le parler wallon d 'Oreye , les nasales cle a et de à se sont confondues en la nasale de à prévélaire. Pour rechercher s'il n 'existait plus aucune trace dans l'articu lation d'un état an térieur à la confusion , nous avons radiographié l'articulation de a+- éï (la:p 'lampe') zt de a+- o (pa:p 'pompe'). A la fina le nue, chez la plupart des sujets des j eunes générations, il se réalise un -w embryonnaire après la voyelle.

DESCRIPTION PHONÉTIQUE

106

Mesures comparées des radiogrammes de

Zà:p Ouv.erture des lè:vre01· Proj'ection de la lèv:re sup. Projection de la.lèvre inf. Ou.vertuœ des dents Aperture Point d'articulation Hauteur du thyroïde Proj ection du thyroïde

Za:p, pa:p et pà: pà: pa:p

4,4 16,9 16,7 5,5 15,8

4,4 17,5 16,7 6,1 15,8

7,9 16,7 14,5

71,1 42,1

74,6 42,1

72 42,l

6,_z 17,5 1

p â:p

fü:p

lâ:p 1 Le voile du p alais n'apparaissant pas a vec une netteté suffisante sur nos radiogrammes, nous ne pouvons être absolument certain des mesures concernant l'aperture et le point d'articulation .

LES VOYELLES

107

L'abaissemen t du voile du palais est très net. Les mesures montrent que la voy. nasale est un p eu plus fermée que la voy. orale : l'ouverture des lèvres et celle des dents ainsi que l'aperture sont plus petites pour la nasale. Le résonateur buccopharyngal n e semble pas changer beaucoup de v olume. La boîte laryngienne se trouve à peu près dans la même position que pour la voy. orale . Les lèvres, elles, sont un peu plus projetées en avan t pour la voy. nasale. Nous avons déjà noté cette caractéristique en comparant les radiogrammes de se:p et de pè:, si bien qu'il est probable que, dans le wallon d'Oreye, les voy. nasales se r éalisent avec une projection des lèvres légèrement plus marquée que celle qu'on note pour les voy. orales correspondantes. Si l'on compare la position des organes sur les radiogrammes de la:p et de pâ:p, on constate de légères différences. Dans quelle mesure dépassen t-elles celles qui pourraient apparaître entre deux radiogrammes relat ifs au même élément phonique ? Il n'est p as possible de le dire. Nous voyons un léger abaissement du prédos de la langue p our là:p et non pour pâ:p. Nous not::ms plus spécialem ent un abaissem ent du larynx pour pa:p et un avancem ent de la lèvre supérieure plus considérable que pour lâ:p. F audrait -il voir là une trace d'un état an térieur où les nasales de a et de à étaien t distinctes ? Comment oser le dire ? Signalons que la confusion des nasales, dans le wallon d 'Oreye et d'autres villages hesbignons, selon les documents, doit remonter au moins à la fin du XVIIe siècle. LE

S Y STÈME

VOCALIQUE.

Nous donnerons d' abord une image du système vocalique en t enant compte des mesures que nous avons obtenues. Nous fixons le point du soulèvement lingual maximum par rapport à deux axes ; sur le vertical, nous indiquons l'importance de l'aperture des voy., sur l'horizontal, nous indiquons l'éloignement du point d'articulation p ar rapport au collet interne des incisives supérieures. En partan t de ce tracé, nous pouvons établir un schéma du syst èm e v ocaliqu e. Nous le donnons ci-après et , pour mieux situer l'ensemble de l'articulation vocalique wallonne, nous donnons en m ême temps le schéma du système vocalique fran çais. Les caractères minuscules et les traits gras se rapportent aux sons wallons, les caractères majuscules et les traits minces se rapportent aux sons français.

108

4

DESCRIPTION PHONÉTI QUE

z._________... 1 ili _______

l

1

10

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œ~·-·-·-·-·-· -·-·-· _._.::.-....

f4

a.. ,,___ __,__ - - -

18

o..

1.0

u

ü

rkü:r, Compte tenu de ces variations. dans le nombre des syllabes, nous pouvon s établir le classement suivant : · Formes pleines Dis.j, m ono-

' MonoDisTriQu a d riQuiutiSexti-

'Formes r éduites

975 2761 1276 174 13 l

+ 99 - 99

T ri·.j,

d is-

+ 305 -305

Total

Pourc. p . rapp. à 5 .200

)

Quadri- Q uinti.j, .j, t riquadri-

+ 13 -

13

+

l

-

l

1074 2967 984 162 12 l

20,,7 57,r r8,9 3,1 0,2

-

% % % % %

r+ Un graphique simple (n° r) nous offre une image visuelle de l'état du lexique wallon d'Oreye en ce qui concerne la répartition 1 Dans la parole, après un mot qui se termin e par une voy., de nombreux mots .à préfixe (l,is- connaissent une double forme; ainsi voisinent, danslepai:ler d~ Oreye , gi sà dgàsté:. et gi sà d·isgàsté: 'je suis dégo ûté' . 2 L e contact des deux cons . qui n e sont p lus séparées par .la v,o y. donn e parfois lieu à des assimila;tions régressives: kibèn 'combien'.-> gbèii, Ci-và: 'cheval' -+ gvà.;, dislwàli: 'décrocher' -+ tkràli:, d~kàré : ou dé:hàré:. 'décorer' - > tkàré:, dènà .'.si: o u dé:·1~à:si: 'dénoncer' -+ nnà:si:.

r4r GRAPl-JÎ UC N'1

NOMBRE DE SYUABE.S DANS LES MOTS WALLONS

HOT$ SOUS LEUR rORHE Pl.l!:ÏNI!:

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MOTS SOUS Lt:UR

FORME RÉDVÏTE:

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142

ASPECT GÉNÉRAL DES :MOTS

r.4

des mots selon leur nombre de syllabes. Il montre très clairement que, pour s'exprimer, le paysan d'Oreye dispose surto1Jt de mots de une, de deux et de trcis syllabes, et, tout spécialement, de mots de de ux syllabes. Les mots de cette espèce allient, de toute évidence, deux avantages précieux. Au point de vue phonétique, ils ne d emandent qu'un travail articulatoire réduit, plus réduit que ne le feraient des tri- et surtout des quadri- et des quintisyllabes ; au point de vue phonologique, ils comprennent des combinaisons d'éléments très variées, beaucoup plus variées que celles qui seraient p ossibles clans des monosylla bes. La diversité de ces combinaisons suffit à la modeste richesse de notre lexique. Si l'on se reporte en r.2, on constatera que le français , qui possède un lexique beaucoup p lus étendu que le wallon, connaît aussi une n ette prédominance des mots de une, de deux et de trois syllabes, mais que les trisyllabes (37,05 %) jouissent d'une fréquence aussi élevée que les dissyllabes (36,18 %). Dans son lexique, qui est très riche, le français concilie autrement que le wallon les deux avantages dont nous venons de parler. Au point de vue phonétique, les m ots de deux et de trois syllabes demandent moins de travail articulatoire que ceux de quatre, cinq, six, sept ou huit syllabes , et, certes, ceux de deux en demandent moins que ceux de trois; mais, au point de v ue phonologique, grâce à une plus grande fréquence d es trisyllabes qu 'en vvallon, il se tait que le parler connaît un nombre bien plus considérable de combin aisons différent es d'éléments . Ni le français, ni le wallon - ni au cun idiom e n 'épuisent t oute la série des combinaisons possibles. S'il n 'en était pas ainsi, le seul type CVCVC, type très courant de dissyllabe wallon, fournirait à lui seul 2.352.240 m ots différen ts, compte t enu de ce que 22 cons. - en position finale de mot, 15 cons . - et r8 voy. pourraient cccuper chaque position . En poussant les choses à leur extrêm e limite, toutes les possibilités d'agencement étant exploitées, il se ferait que toutes les langues du globe présenteraient d'innombrables séries d'homonymes. Il n 'en est pas ainsi. Toutes les combinaisons ne se réalisent pas. C'est just em ent le but de ce travail de relever, dans les mots du wallon d'Oreye, les élément s qui apparaissent le plus sou vent dans telle et telle position, et aussi, par conséquent, les combinaisons les plus nombreuses. Que la fréquence des élément s résulte d'une préférence de la langue, c'est une question que n ous ne voulons pas a border ici. Ces réflexions à propos des lexiques du wallon et du français nous

NOMBRE DE SYLLABES

143

sont inspirées par une étude de l' état actuel des deux idiomes. Nous devon s tou tefois éclairer notre recherche en examinant la question à un autre point de vue, celui de la diachronie. N ous a vons déjà dit plus haut que les deux parlers So.'1t issus d'une m ême souche, mais que l' un des deu x surtout a d éveloppé son lexique par la création et par l'emprunt de mots polysyllabiques. R even ons sur ce p oint. Anciennem ent, le francien et le wallon devaient p osséder des vocabulaires qui, s'ils avaient ét é étudiés comme nous le faisons aujourd'hui, auraient paru beaucou p plus proches l'un de l'aut re qu'ils n e le paraissent maintenant. Mais le francien est devenu le français, langue de civilisation , et le wallon est resté le wallon , patois d'une communauté p aysanne 1 . Le fran çais a enrichi son lexique p ar divers m oyens : création de m ots savants, de mot s com posés, emp runt de mots, et c., et aussi, et surtout, emploi des préfixes et des suffixes. P a rtant de termes qu'il possédait déjà , il en a créé de nouveaux m it par préfixation , soit par suffixation, soit par les deux moyens à la fois. Des mon o- et des dissyllabes on t gagné une, deu x, trois syllabes et même p lus. Sans doute le vocabulaire wallon s'est-il aussi élargi grâce aux mêmes procédés, mais c'est dans une mesure bien moins considérable ; les idées et les réalités dont on lui demande d'être le véhicule sont beaucou p moins nombreuses, moins variées, moins nuan cées que celle qu 'on doit exprimer en français. Si le lexique du français compte plus de p olysyllabes que celui du wallon, cela résulte donc, nous semble-t-il , uniquement de faits d'ordre historique ; l'on ne doit pas voir une cause dans les constatations que nous avons nom mées avantages. Les lan gues se sont transformées ; il se fait que leur vocabulaire est arrivé à un certain état, et qu e cet état , conditionné par le développemen t hist orique, se révèle, à l'étude, comme présentant des caractérist iques qui n ous semblent h eureuses et qui nous p araissent pouvoir être appelées, à bon droit , des avantages. Les causes sont dans le passé. L'état actu el est un aboutissement. Iotre graphique nous mon t re aussi non seulement que les varia1 B ien sîtr, n o us schéma tisons. L a réalité est plus comp lexe . D 'abord, si le francien ne s'était p as d éveloppé en français, q ue serait-il devenu ? On ne peut le savoir. Mais, selon toute vraisemblance, il a urait différé du wallon . D'autre part, le wallon n'est pas si simplement c resté le wallon •. Il n'a, par exemple, p as cessé de recevoir des a pports d u français, même des mots sa vants.

ASPECT . GÉNÉRAL DES :MOTS

I44

tions qui peuvent affecter l'aspect phonique du· lexique par suite de la chute des voy. caduqu es n e sont pas très important es (mono-, dis- et trisyllab es r estent de loin les plus nombreux et les dissyllabes l'emportent toujours sur les mono- et les trisyllabes), mais encore que ces variations accentuent la prédominan ce des mots d'articulation p lus réduite (m ono- et dissyllabes) au désavantage des mots d'articulation plus ch argée (trisyllabes) . L'apparition d e la forme réduite des mots dépend de l'association de ces mot s avec d 'aut res tem1es, c'est-à-dire qu'elle a lieu dans la parole. Nous noterons que le i bref - la voy. caduque est presque touj ours un i bref - est la voy. q ui se réalise d'ordinaire avec la moindr e durée temporelle (nos Études phonétiques, pp. I8, zo, 27, 32, 39 et 40). L'élém ent qui disparaît de la fo rme pleine du mot est le plus réduit de tous ceu x du parler. Il n e se produit donc qu'un changement minimum, quant à la longueur temporelle totale du mot. I.5 . La fréquence des m ots du type C diminue et celle des mots du type V s'élève au fu r et à m esure qu'augment e le nombre de syllabes dans les unités lexicales. Le tableau ci-dessous in dique la répartition des m ots selon qu'ils possèdent un début consonantique ou vocalique, c'est-à-dire selon qu'ils appartiennent à ce que nous appelons couramment le type C ou le type V. Nous ét ablissons le rapport des uns aux autres en ramenant à I O le nombre des moins fréquents. .Mono- 975

c

1

V

. 918 1 57

Dis- 276r

T r i- 1276

c

c

1

V 1

1

V

l

Quadri- 174

C

1

V

c

1

9

1

2500 1 261

978 1 298

rr9 / 55

96/10

33/10

22 /ro

Rapports 161/ro

Quinti- i3 V

4

1

Sexti-

l

c

V

1 1

I

23 /10

On s'aperçoit que si, dans les monosyllabes, nous dénombrons r6I mots du type C pour IO mots du type V, nous arrivons, dans les quadrisyllabes, à ne plus noter que 22 mots du type C pour ro mots du type V. Phonolo gi qu e m e n t, tout se présent e comme si, avec l 'augmentation du nombre des syllabes, donc du nombre des é'ié:ments phoniques, l'importance de la fonction différenciative remplie par chacun des élém ents se réduisait et comme si le mot se passait plus facilem en t de l'un ou de l'autre phonème, en l'occurrence de la

2

TYPES DE MOTS

r45

cons. initiale .. Cette dernière qui se trou ve être à la· source d'un très grand rendement d'oppositions p honologiques 1 dans les monosyllabes (pèS 'pièce' -' fèS 'fesse' ++ vès 'vesse'· hès 'éch asse' ++ lès 'lacet (pièger +-+ rès 'reste' ++ wès 'guêpe' +-+ mès 'messe') , n'assure plus la différenciation qu'assez rarement dans les dissyllabes (pillè 'piquet' +-> hillè 'moment d'effort (désagréable) ', pènâ': 'pignon' plu:r 'pleuvoir', apèrsii: ' (il) aperçoit'_. apèrsii:r 'apercevoir'. Nous ajouterons encore la distinction entre les deuxièmes personnes du plur. de l'imparfait, d u conditionnel présent etde l'imparfai t du subjonctif qui se ter minent par -i: (và tà:ti:, écî:tri:, éà:tahi: ' vous chantiez, chanteriez, c hantassiez') et les p remière et t roisième pers. du p lur. de ces mêmes temps (nà, i éci:ti:n , tà:tri:n, éà:tahi:n 'nous chantions, chanterions, chantassion s, ils chantaient, chanteraient , chantassent' ). 2 Nous cherchons t oujours à donner, autant q ue possible, des exemples où les oppositions appa raissent clan s des paronymes. Il est bien e n tendu que les oppositions subsistent dans les cas oit les mo ts ne sont pas des paronymes. Ainsi dans les dissyllabes V, où les mots sont peu n o mbre ux , si n o us n'avions pas trouvé des termes qui diffèrent par la ou les cons. intérie ures, cela ne pou vait nullement signifier que les cons. n'étaient pas à la base de d ifférenciatio ns. Cela montrait seulement qu'elles re mplissaient ce rô le en collaboration avec d'autres éléments. Voici un exemple. Il est hors de doute qu',i l y a un rendement de l'opposit ion des cons. simples intérieures dans èti:r 'entier' +->- èkà:r 'écart'. L es deux mots se d ifférencient p ar le t qui s'oppose au k et p a r lei : qui s'oppose a u à :. D u moment qu'on sait que, dans le parler d'Oreye, t, k, i: et à: sont des unit és phonématiques, c'est-àdire que le t n 'est pas une variante combinatoire de k ou vice versa, et que le i: n'est pas m\e variante combinatoire de à : o u v ice versa, il no us p a raît indubitable que la disti nction de èti:r et de èkà:r repose sur deux oppositions, celle de t et de k et celle de i: et de à: . li nous paraît indubitable a ussi q ue la distinction des d eux termes ma nifeste le rendement des oppositions. Il y a donc deux façons d'entendre l'ei-.1>ression «rendement». Dans la première, qui est étriquée, on ne considère q u 'il y a rendement que lorsque cieux mots sont d ifférenciés uniquement par une seule opposition (ex. èr.è·11 ~-> èbèii) ; dans la deuxième, on donne au mot un sens plus large: il y a re ndement dès q u'un élément, par son op position avec tout autre qu i pourrait se trouver dans la même position, ou avec le signe zéro, intervient pour une part dans l'individua lisation d'un mot. C'est le cas d e tous les phonèmes. ' ous arrivons ainsi à ce que nous étudions tout au cours de ce travail: le rendement des éléments phoniques.

2.12

ASPECT GÉNÉRAL DES MOTS

'admettre', apsè 'abcès' ++ aprè 'après', akwè:r 'accord' 'arrière', ast èé 'étage' +-> atèé 'épingle'.

+->·

aryè:r

2.13. Ce son t les t ermes du type VCVC, constitués par une suite voy. cons. simple, qui sont les plus nombreux. Nous noterons t outefois la grande fréquence des t ermes du t ype VCCVC.

+

2.14. Dans les types qui ne diffèrent que par la présence ou l'absence d'une cons. finale, c'est celui avec cons. qui est le plus fréquent (VCVC 33,7 % contre VCV 19,2 %, VCCVC 24,9 % contre VCCV 17,2 %, VCCCVC 1,9 % contre VCCCV l , l %). Nous avons constaté une situation inverse dans les dissyllabes C, sauf pour les t ypes les plus simples CVCV et CVCVC. On ne manquera pas de rapprocher la situation que nous trouvons ici de celle que nous trouvons pour CVCV et CVCVC, en se rappelant que les mots à initiale vocalique comptent toujours un élément en moins que les mots de type correspondant à initiale consonantique. TRISYLLABES C.

2.15. Classement obtenu : 340 196

cvcvcv cvccvcv

II3 CVCVCVC 103 cvcvccv 42

cvccvcvc

40

cvccvccv

35 CVCVCCVC 28 ccvcvcv 18 CVCCCVCV 14 ccvcvcvc 12 ccvcvccv 9 CCVCCVCV 8 cvccvccvc

soit 34,8 % binamé: 'bien-aimé' ; soit 20 % po:triné: 'pouliner', barbàté: 'gronder' ; soit n,6 % baraki:y 'marchand forain'; soit ro,5 % baragwe: 'baragouin', lii: ge:nme: 'lentement' ; soit 4,3 % sàsyalis 'socialiste', éèsmanèé ' visite domiciliaire' ; soit 4,2 % vadrulyé: 'aller en vadrouille', mè:stàvri: 'contremaître', bastà:rdé: 'abâtardi' ; soit 3,6 % simagraw 'simagrée', sipirle:k 'genre de côtelette de porc' ; soit 2,9 % krüsifi 'crucifix' ; soit 1,8 % wastruyi: 'abîmer, gaspiller' ; soit 1,4 % frèdèrik 'Frédéric' ; soit 1,2 % gràsi:rme: 'grossièrement' ; soit 0,9 % frà:fitiné: 'tricher (au jeu)' ; soit o,8 % kàrbilyà:r 'corbillard' ;

2.16

TYPES DE MOTS

7 3 3 2

cvcccvccv ccvccvccv cvcvcccv ccvccvcvc

soit soit soit soit

2

cvvcv ccvcvccvc cvcvcvcc cvcccvcvc

soit 0,2 % soit O, l % soit O,l % soit O,I %

l l l

159

dèstrüksii: 'destruction' ; glàrycé:sme: 'glorieusement' ; rimàstré: 'remontrer' ; plakmadam 'capit ule de la bardane'; lad:ri 'laurier' ; trakasri:y 'tracasserie' ; dé:kitvert 'découverte' ; pàrtsigà:r ' porte-cigare'.

0,7% 0,3 % 0,3 % 0,2%

978

E n partant de ce classement, nous pouvons dresser le t ableau qu i suit : Cons. initiale(s) C-

1

340 196 r13 103 42 40 35

18

-

-

340

-

196

-

II3 103

-

-

42 40

-

-

-

28

35 28

-

-

12 9 8 7 3

-

r4 12

-

2

3

-

I

-

-

340 196 rr3

-

-

-

103

42

-

-

40 35

-

28 18

-

14

-

-

-

8

-

3

-

2

-

-

-

-

-

8 7 3 -

2 2

-

-

12 9

7

-

-

-

-

-

-

18

I

-

-

-

-

-

-

9

3 2

-

-

-

-

intérieure(s)

-C- 1-CC- 1-CCC- -C- 1 -CC- 1-CCC-

.14

-

CC-

2•(sl consonne(s)

consonne(s) intérie ure(s)

lrccsJ

-

-

Voy. et cons. finale(s) -V

34° 196

-

I

-

909 69 650 300 92,9% 7.1 % 66,6 % 30, 7%

26 2,7%

I

209 766 78,3% 21 ,4%

3

0,3%

-CC

-

-

II3

-

-

-

-

42

-

40

-

-

28 18

-

-

-

-

-

-

-

8 7 3 3

-

-

-

-

-

2

2

-

35

14

12 9

l 1 l I - -- - - -- -- - - - - - - - - I

1

103

3

-

1 -C

-

-

I

-

-

I I

-

- - --

216 7û r n. 8% 22 ,1 %

l

0,1%

2.16. Dans les trisyllabes C, les t ypes à cons. initiale sont les plus fréquents (92,9 % contre 7,1 %) . Les types à voy. finale sont

ASPECT GÉKÉRAL DES :MOTS

160

2.16

beaucoup plus fréquents que les t ypes à cons. simple finale ; quan t au type à groupe consonantique final, il est exceptionnel. Qu'il nous suffise de signaler que les trisyllabes sont des mots composés d'un grand nombre d'éléments, que , au point de vue p h onolog i qu e, ils permettent de multiples combinaisons et que, au point de vue phonétique, ils exigent un travail de réalisation plus considérable que des mots moins longs. 2.17. Les types à cons. simples intérieures, premières et deuxièmes, sont plus fréquents que les types à groupes consonantiques, et, parmi ces groupes, ceux de deux cons. sont beaucoup plus fréquents que ceux de trois consonnes.

C'est le type constitué par une suite cons. simple + voy. qui est le plus fréquent (CVCVCV 34,8 % et CVCVCVC n,6 %). Nous noterons cependant une fréquence assez élevée du type à groupe intérieur de deux cons. (CVCCVCV 20 % et CVCVCCV 10,5 %) . 2.18.

Des types qui ne diffèrent que par la présence ou l'absence d'une cons. finale, celui sans cons. est toujours le plus fréquent. 2.19.

%

CV CVCV

34,8 20

%

CV CVCC V

10,5

%

cvccvcv ccvcvcv

2,9%

cvcvcvc cvccvcvc cvcvccvc ccvcvcvc

II,6

°Io

4,3 % 3,6% IA°lo

Si l'on relit nos explications en 2.9, en t enant compte de ce que les trisyllabes comportent de nombreux éléments, on comprendra la situation que nous constatons ici. 2.20. Des types qui ne comptent qu 'un groupe consonantique intérieur, celui qui possède ce groupe entre les deux premières voy. est le plus fréquent.

cvccvcv cvccvcvc cvcccvcv

20

4,3 1,8

% % %

cvcvccv cvcvccvc cvcvcccv

% 3,6 % 0,3 %

10,5

2 .2:r

l6r

TYPES DE MOTS TRISYLLABES

V.

Classement obtenu :

2.21.

105 VCVCV 48 vccvcv

%

soit 35,z soit 16,1

àpèré: 'opérer' ; 6:trimë: 'autrement', àspità: 'hôpital' ; soit 14,1 % èkà:dré: 'encadrer', cé:rcé:smë: 'heu42 VCVCCV reusement'; soit 13,r % èma:éŒr 'moyen habile (emman39 vcvcvc chure)' ; soit 7A % èklamŒr 'cri' ; à:rbalèt 'arbalète' ; 22 vccvcvc soit 5,7 % ë:tritni ' entretenir', àpsèrvé.J!>' ob17 VCCVCCV server', èkwètlé: ' engourdi' ; I I VCVCCVC soit 3,7 % ipàl~rit 'hypocrite', 6:ré:myèl 'loriot' ; soit I,7 % èstr·i tpi 'estropié' ; 5 vcccvcv 4 vccvccvc soit I,3 % ë:triprë:t 'entreprendre', ë:tritnàw ' entret enue' ; I VCCCCVCV soit 0,3 % èkspl6:za: 'explosion' ; I VCCC\TCCVC soit 0,3 % èkspé:ryë:s 'exp érien ce' ; soit 0,3 % üni/ànn 'uniforme' ; I VCVCVCC I VCCCVCCV soit 0,3 % ë:strüksii: ' instruction' ; I VVCV soit 0,3 % aitrcé: 'heureux'. 298

%

En partant de ce classement, nous pouvons d resser le tableau qui suit: 1•(• )

-C-

105

-

1

cons. in térie ure(s) -CC-

48

42 39 -

Il

-

-

17 -

I

198 66, 4 %

-

5

-

-

-

l

4

-

-

-

22

-

-

-

-

-

1 -CCC- 1 -CCCC-

-

-

l

-

-

91 30,5 %

7 2,4%

2•(•) cons. intérieure(s)

Voy . et cons. finale(s)

-C-

-CC-

-V-

-

105 48 42

105

48

-

-

42

39 22

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

17

[

0,3 %

74,5 %

76 25,5 %

-

-

-

-

-

-

-

-

4

-

1

-

-

-

1 1

-

--;;;-1-7_7_

n s%

-CC

-

-

II

5

I

222

I

-

1

22

17

-

-C

39

-

I

I

1

-

4

T

-

-

II

5 J

I

1

25,s %

I

-

I

0,3 %

I 62

ASPECT GÉNÉRAL DES MOTS

2.22

2.22 . Nous tirerons de l'examen des trisyllabes V les mêmes conclusions que pour les trisyllabes C, sauf évidemment en ce qui concerne l'initiale de mot. Les types à voy. finale sont beaucoup plus fréquents que les types à cons. simple finale, et les types à groupe consonantique final sont exceptionnels (2.r6) . Les types à cons. simple intérieure sont plus fréquents que les types à groupe con sonantique, et, parmi ces groupes, ceux de deux cons . sont b eaucoup plus fréquents que ceux de trois ou de quatre cons. (2.17). Les types constitués par des suites voy. + cons. simple sont les p lus fréquents (VCVCV 35,2 % et VCVCVC 13,1 %). Cependan t, ceux qui possèdent un groupe intérieur de deux con s. sont assez fréqu ents aussi (VCCVCV 16,1 % et VCVCCV 14,1 %) (2.r8) . Des t ypes qui ne diffèrent que par la présence ou l'absence d'une cons. simple finale, celui sans cons. est touj ours le plus fréquent (2.19).

vcvcv vccvcv vcvccv vccvccv

35,2 I6,l I4,I 5,7

% % % %

vcvcvc vccvcvc vcvccvc vccvccvc

13,r % 7A% 3,7

r ,3

% %

Des types qui n e comptent qu 'un groupe consonantique intérieur, celui qui possède ce groupe entre les deux premières voy. est le plu s fréquent (2.20). V CC V CV

vccvcvc

r6,r % 7A%

VCVCCV

vcvccvc

CONCLUSIONS.

2.23. La confrontation des pourcentages indiquant la fréquence des divers élément s consonantiques dans les mots est des p lus intéressante. Dans le premier t ableau ci-après, nou s comparons entre eux, d'une part, les types qui comm encent par une cons., et, d 'autre part, les t ypes qui commen cen t par une voyelle. Dans le deuxième t ableau , nous comparons les types qui commencent par une cons. avec les t ypes correspondants qui commen cent par une voyelle. Un problème s'est posé. Fallait-il comparer les pourcentages propres aux cons. intérieures des dissyllabes avec les pourcentages propres aux premières ou aux deuxièmes cons. intérieures des trisyllabes ? Nous l'avons fait avec ceux des deuxièmes, tenan t compte de ce

IV

r er

!\)

w

tableau. ire(s) in térieure(s)

J ni tia le(s)

CMono- C Dis- C Tri- C

1

73, [ 84,3 92,9

CC26,9 r5,7 7, 1

-C-

66 ,6

- - - - - - - --

Mono- V Dis-V Tri- V

1

2e(s) intérieure(s)

-CC- 1 -CCC- 1-CCCC-

30,7

2,7

--- - - -

- - -

-C-

1

Finale(s)

-CC- 1 -CCC- 1-CCCC-

69'4 78,3

29 2f '4

1,6 0,3

53,5 74,5

42, 7 25,5

3, r

-V 1 r 9,2 .53, 8 77,8

30,5

2,4

0,3

1

-CC

79 45,8

l ,7 0,3

22, I

O, I

80,7 61,7 25,8

5,3

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - -l4

66,4

-C

o ,8

38 ,3 73, 8

r, r 0,3

::'1

...:: >--!

ll1

""'&1 i:;

ze tableau

tT1

Cf)

~e(s )

i re(s) intérieure (s)

Ini t iale (s)

intlr:eure(s)

~

Final, (s)

0 >--!

Cf)

C-

CC-

-C-

1 Mono- V Mono- C Dis-V D is-C T r i- V Tri- C

n .1

- -84,3

1 26,9

- -15,7

- --

---

92,9

7, I

-CC- 1 -CCC- 1-CCCC-

- -- - - -

--- ---

-C1

- -- -

-CC- 1 -CCC- 1-CCCC-

-- -

-V

1

-C

14 19,2

80,7 79

38,3 53,8

6 1,7 45,8

1,1 0,3

73 ,8 n 8

25,8

0,3

22 , I

0 ,T

- - --- - - - - - -

53,5 69,4

42,7 29

3, 1 r ,6

74,5 78,3

25 ,5 21 ,4

0,3

o,8

1

-CC 5,3 l ,7

- --

- - - - - - - -- - - - - - - - - - - - -- -- - - - -- - - - 66,4 66,6

30, 5 3o,7

2A

2,7

0,3

H

0\

w

ASPECT GÉNÉRAL DES MOTS

2.23

que les cons. intérieu res des dissyllabes occupent la même place que les deuxièmes cons. intérieures des t risyllabes par rapport à la partie du mot qui reçoit l'accent d'intensité. 2.24. Selon le premier tableau, au fur et à mesure que le nombre des syllabes augmente, les mots possèdent de plus en plus souvent une cons. simple, et par conséquent de moins en moins sou vent un groupe consonantique, en position initiale et en position intérieure 1 . En position finale, ils possèdent de plus en plus rarement w1e cons. ou un groupe consonantique, et par conséquent de plus en plus fréquemment une voy. tonique qui est en même t emps finale de mot. 2 .25 . Selon le deux ième tableau, lorsque le n ombre des éléments composant le mot est plus élevé, c'est-à-dire lorsqu'on a affaire aux mots du type Cau lieu d'avoir affaire aux mots du ~ype V 2 , les 1 Si nous avions choisi, dans notre tableau, de rapprocher les cons. intérieures des dissyllabes et les premières cons. intérieures des trisyllabes, nous nous abstien drions de conclure pour les cous. intér ieures des mots du type C; les pourcentages en présence seraient à peu près les mêmes. -C-CC-CCCD issyllabes C 69,4 % 29 % 1,6 % Trisyllabes C 66,6 % 30,7 % 2,7 % 'Au cou rs de cette étude, nous reprenons plusieurs fo is cette idée: les mots d u type Csout plus compliq ués en élémen ts phoniques que les mots du type V. Ils comportent , en effet, au moins un élément consonantique initial qui n'existe pas chez les autres. On ne manquera pas d'observer pourtant que les mots d u type V, spécialement les dissyllabes, sont, parfois, plus chargés d'éléments intérieurs ou finals que ceux du type C. Nous pouvons cependant mainten ir notre p remière affirmation. En voici la preuve:

Nombre d'éléments

Dissyllabes C X ombre de mots

3 4 5 6 7 8

él. él. él. él. él. él.

l

722 1254 472 45 6

Dissyllabes V

P ourc.

Nombre de mots

Pourc.

0,04 28,9

5c 13 2 70 8

l9.5 50,6 26,8 3,1 -

50,2

18,9 l ,8 0,2

-

Trisyllabes C

T risyllabes V

4 él. 5 él.

2

O,l

6 él. 7 él. 8 él. 9 él.

3'1°

34, 8

440 174 22

4.5 17,8

2,2

105 r 29 56 6

0,3 35,3 43,3 18,8 2

0,3

RYTHME DES MOTS

3

m êm es caractéristiques que nous avons notées ci-dessus, en 2.24, se manifestent aussi. Ainsi donc, d'une manière générale, ces caractéristiques apparaissent lorsque les mots sont plus compliqués en éléments constitutifs, soit qu'ils comptent plus de syllabes, soit qu'ils commencent par une consonne.

3. Rythme des mots . Dans le chapitre précédent, pour étudier les types de mots, nous avons spécialement porté notre attention sur les consonnes, ici nous la porterons tmiquem ent sur les voyelles. L'imp ression de brièveté ou de longueur que produit une syllabe dépend, en effet, de la durée de sa partie la plus audible, c'est-à-dire, de son élém ent vocalique. A Oreye, ce dernier est toujours simple le parler ignore les diphtongues et les triphtongues - et il ne connaît que deux durées vocaliques phonologique m en t distinctes, la brève et la longue. Au point de vue ph on é tiqu e, plusieurs problèmes restent à résoudre : ainsi. en ce qui concerne la durée auditive, on se demande encore à quelle syllabe il faut rattacher la longueur temporelle de l'occlusive sourde intervocalique, si cette longueur doit entrer en ligne de compte quand l'occlusive est initiale de mot, et ce qu'il advient quand l'occlusive est sonore. Nous ne pouvons nous attarder sur ces suj ets et nous renvoyon s aux Variations de la durée de la syllabe par A. Grégoire 1 , aux P rincipes de R ousselot, p. rooo, et à un très intéressant article de M:. D urand, Perception de diirée dans les phrases rythmées 2 . Nous ne pouvon s non plus envisager ici les discussions relatives à la syllabe phonétique. Pour nous, une syllabe est brève ou longue selon que la voy. en est brève ou longue ; c'est pourquoi nous par~ lcrons tour à tour de syllabes et d e voy. brèves et longues. Nous nous p ermettrons , sous notre titre «rythme des mots ll, de traiter des monosyllabes, bien qu'on n e puisse parler de rythme lorsque le mot ne possède qu'une seule syllabe. 1

~

La Parole, 1889, spécialemen t p. 269. ]011rnal de psychologie normale et pathologiq1,e, t. XXXIX, pp. 305-32r.

166

3

ASPECT GÉNÉRAL DES MOTS

Si, à la différence du français, qui ne connaît de voy. longues qu'en position tonique, le wallon comporte des voy. longues dans toutes les positions, dans la très grande majorité des mots cependant la voy. tonique est de la même durée phonologique ou d'une durée plus longue que la ou les voy. non-toniques. Dans les dissyllabes, on trouve les quatre rythmes possibles : v v (bref+ bref), papa ' papa', aprèm 'seulement'; v - (bref+ long), papi: 'papier', asi:r 'asseoir' ; - -, pa:pé: ' pomper', è:di: 'aider'; - v, pu:ri 'pourri', à:hi 'aisé'. DISSYLLABES

C.

3.r. Examen du rythme dans les dissyllabes C: Class. selon la fréq. des rythmes rr28 756v 429V 1872500

V V

Syll. protoniques Brèves

1 L o ng ues

II28 756

1884

Syll. toniques Brèves 756

1

Longues II28 42 9

429 187

187

6 16

943

1557

Un seul rythme présente la durée longue en position protonique+ la durée brève en position tonique (-v ). Il se trouve 187 fois dans les d issyllabes C, c'est-à-dire dans 7,5 % des cas. Ce pourcentage n'est pas élevé. On a fait remarquer que, dans des mots de ce rythme, il s'est produit un déplacement de l'accent d 'inten sité et que le mot n'est plus oxytonique 1, et on a cru entendre spécialement ce déplacement d 'accent lorsque la voy. longue protonique est ouverte, donc très audible, tandis que la brève tonique est fermée, donc peu audible. Devons-nous redire qu'à notre avis, ou mieux selon notre oreille, les termes d u wallon d'Oreye t els bà:hi 'baisé', bla:ki 'blanchi', sont indubitablement accentués sur la dernière syllabe 2 ? 1 S ur ce déplacem ent, voy. Ch. BRUNEAu , Études phonétiques des patois d' A i•denne, Paris, Champion, r913, pp. 530-533, 535 et 536. Pour les régions où il a enquêté (vallées de la Meuse moyenne, de la basse Sem ois et d e la basse Chiers). Ch. Bruneau a noté l'existence d'un fort accent initial. On connaît la malheur euse formule fin a le de son travail : les parlers ardenna is son t un langage roman parlé avec l'accent germanique. 2 Voir L. REMACLE, Bilinguisme et orthophonie, BT, t. XVII, p . r 22, qui est très sceptique quant au déplacement d'accent.

3.2

RYTHME DES MOTS

Le tableau indique que des voy. longues occupent la posit10n protonique pour 616 mots des dissyllabes C. Il convient de rappeler que, selon le système phonologique du parler, les voy. d 'un certain timbre ne peuvent être que longues, ainsi à :, a:, ê :, é :, 6 :, cé :, tandis que les autres peuvent être longues ou brèves (pp. 123 et 124). Il est intéressant de savoir que, des 616 voy. protoniques longues (p. 264), 473 le sont nécessairement, étant donné leur timbre. Il ne reste donc plus, pour les 2.500 dissyllabes C, qu e 143 (616 - 473) voy. longues protoniques qui auraient pu être brèves, soit 5,7% . Et il faut encore noter qu'une partie de ces longues se trouvent dans des mot s qui possèdent une voy . tonique longue (rythme - - ) . D I SSYLLABES

V.

3.2. Examen du rythme dans les dissyllabes V : Class. selon la fréq. des rythmes 95v 79v V

1

Longues

Brèves

50 37 174

Longues

79

50 - V

1

95

95 79

37 -

261

Syll. toniques

Syll. protoniques

1 Brèves

87

50

-

37

u6

145

Du rythme - v c'est -à-dire présentant une voy. longu e en position initiale alors que la voy. tonique est brève, nous notons 37 mots sur 261, soit 14,2 %· Des 87 voy. protoniques longues (p. 266), 70 le sont nécessairement à cause de leur timbre; il rest e 17 voy. p rot oniques, soit 6,5 %, qui auraient pu être brèves, et un cert ain nombre de ces voy. font partie de mots dont la voy. tonique est longue (rythme - -) . Dans les trisyllabes, il existe les huit rythmes possibles :

v v - ,

ldhaéi: 'hacher menu', arèté ; 'arrêt er' ; v - - , riéà:si: 'rechausser', èmâ:éi: 'emmancher' ; v v v , paraplü 'parapluie', èsèvli 'ensevelir'; - v - , hà:bz"té: 'fréquenter', à:rmàni:y 'harmonie'; - v v , pà:kàlè ' talisman', à:litwèt 'alouette' ; v - v, malà:lii 'malaisé', apre:dis 'apprenti' ; - - - , pré:te:sa: 'prét ention', e:trà:yi: 'éclaircir (un . ), ; - - v , e:, po:' l e't ' epau ' 1ett e, . semis

r68

3.3

ASPECT GÉNÉRAL DES MOTS T RISYLLAB"E S

G. .

3.3. Examen du rythme dans les trisyllabes C : Class. selon la fréq. des r ythmes

487v 156v J46v 103 3227V 252-

V V V V -

Syll. in it iales

1 Brèves 1L ongues

V V V V

487 156 146

Syll. protoniques 1 B rèves 1 L ongues

487 156

156 146 103 32

146 103

27

27 25 2

8r6

Brl!ves 1 Lon gues

487

103 32

978

Syll. toniques

162 .

32 27 25

25

768

2

2

210

207

77t

Relevons spécialement le nombre desî. mots · dont " le rythme offre, en position non-tonique, une ou deu.x voy. d'une durée phonologique supérieure à celle de la voy. tonique. Nous trouvons 32 termes de rythme - V V , 27 de rythme V .- V et 2 de rythme - - v. Au n ombre de 6r, ces t ermes forment les 6,3 % de l'ensemble. Des r62 voy. initiales longues (p. 268), r 34 le sont nécessairêment ; il en reste 28, soit 2,9 %, qui auraient pu être brèves. Des 2ro voy. protoniques longues (p. 27r), r79 le--sent-·néeessairement; il en reste 3r, soit 3,2 %. qui auraient pu être btèves. Un certain nombre de ces voy. initiales et p rotoniques font encore partie de mots. dont la voy. tonique est longue (rythmes - v -, v . - .'..:et - - -) . T RISYLLABES

V.

3.4. Examen du rythme dans les trisyllabes V : Class. selon la fréq. des rythmes

I J2 V V 42v V 41 V .37 - '-: J6 - V 13 -.:.... 13V 4- 298

V - . V V V

Syl l. init iales 1 Brèves 1 Longues

I32 42 4r .,

1 Syll. protoniques 1

B rèves

Longues

Brèves \ Longues

132

132 42

42 41 37

41 37 rG 13

37 16

13 4 228

1

Syll. toniques

70

227

16

13 13

13

13

4

4

7I

75

223

3.5

r69

RYTHME DES MOTS

Ici encore nous retien drons le nombre des mots dont le rythme présente, en position non-tonique, une ou deux voy. phonologiquement plus longues que la voy. en position t onique. Nous trouvons r6 termes de rythme - v v , r 3 de rythme v - v et 4 de ry thme - - v. Au nombre de 33, ces t ermes forment rr % de l'ensemble. Des 70 voy. initiales longues (p. 273), 69 le son t n écessairement ; il en rest e r , soit 0,3 %, qui aurait pu être brève. Des 7r voy. protoniques longues (p . 276), 5r le sont nécessairement ; il en reste 20, soit 6,7 %. qui auraient pu être brèves . Un certain n ombre de ces voy. initiales et proton iques font encore partie de mots qui possèdent une voy. tonique longue (rythmes - v - , v - - et - - -) . 3 .5. Pa r comparaison avec les voy. brèves, les voy. de d urée phon ologiquement longue sont plus fréquentes si elles se trouv ent plus proches de la tonique et moins fréquentes si elles se trouvent moins proches de la tonique. C'est en position tonique que la fréquen ce des longu es atteint son maximum. Le t ableau suivant est parlant à ce suj et. Nous y établissons les rapports entre les totaux des voy. brèves et des v oy. longues dans chaque position du mot , puis, pour faciliter la comparaison, nous convertissons tous ces rapports en d'autres dont ro est le terme commun.

1

Syll . initiales Totaux 1Rappo1i:s

DisDi3Tri T1i-

C V C V

816/162 228/70

50,'f /rn 32,6 / 10

Syll. protoniques T otaux !Rapports 1884. /6 16 174/87 768 /210 227/71

30, 6 /r o 20 /IO 36,6/10 32 / 10

1

Syll. t oniques T ota ux / Happor ts 943/r5 57 u6 /r 45 207/771 75 /223

6,1 /to 8 / ro 2,7 / 10 3 ,4 /10

Rappelons que la longueur temporelle d 'une même voy., brève ou longue, diminue au fur et à mesure que la voy . s'éloigne de la position tonique (voir n os É titdes phonétiqites, pp. 37 et 39). Ainsi donc, dans la constitution du mot, non seulement la longueur temporelle diminue, mais encore, comme nous le constatons ici, la fréquence des voy. de durée brève (de petite longueur t emporelle) a ugmente, au fur et à mesure que la voy. s'éloign e de la position t onique. Pour les dissyllabes C, le rapport cc durée brève/ durée longue » passe de 6,r /ro à 30,6 /ro ; pour les dissyllabes V, il passe de 8 /r o à 20 /ro. Pour les trisyllabes C, il passe de 2,7 / ro en

;r70

ASPECT GÉNÉRAL DES MOTS

3.5

position tonique à 36,6 /ro en position protonique et à 50,4 /ro en position initiale . Pour les trisyllabes V, il passe de 3.4 /ro en position tonique à 32 /ro en position protonique, mais, au lieu d'augmenter dans le même sens, il reste à peu près le même, 32,6 /ro, en position initiale. Ceci n'infirme cependant pas notre remarque : les trisyllabes V sont, en effet, les moins nombreux de tous les mots que nous avons examinés . 3.6. Plus les mots comptent de syllabes, plus les voy. de durée longue sont fréquentes en position tonique. Nous obtenons (voir le tableau) un rapport 6,r /ro pour les voy. toniques des dissyllabes C ; ce rapport passe à 2,7 /ro pour les trisyllabes C ; de même, de 8 /ro dans les dissyllabes V, il passe à 3.4 /ro dans les trisyllabes V. Si l'on sait que la longueur temporelle des voy. toniques ne varie pour ainsi dire pas avec l'augmentation des syllabes dans les mots (voir nos Études phonétiques, p. 37), on note la particularité suivante : plus les mots sont compliqués en éléments constitutifs, plus souvent les voy. toniques sont de durée phonologique longue, et ces voy. longues, malgré l'augmentation du nombre des syllabes dans les mots, ne diminuent pas de longueur temporelle. On a donc de plus en plus souvent des voy. longues qui, phonétiquement, ont" du corps. 3.7. Au fur et à mesure que les mots comptent plus de syllabes, les voy. brèves sont de plus en plus fréquentes dans la position protonique. Selon le tableau , le rapport 30,6 /ro obtenu pour les voy. prot oniques des dissyllabes C passe à 36,6 /ro pour les trisyllabes C ; de même, le rapport 20 /ro obtenu pour les voy. protoniques des dissyllabes V passe à 32 /ro pour les trisyllabes V. Il semble, en général, que plus les mots sont compliqués en élément~ constitutifs, plus souvent les voy. protoniques sont des brèves ; elles possèdent peu de corps et laissent la prédominance aux voy. toniques (3.3). 3.8. Les voy. non-toniques sont plus souvent brèves et les voy. toniques sont plus souvent longues dans les mots du type C que dans les mots du type V. Selon le tableau, en position initiale, le rapport «brèves /longues» monte de 32,6 /ro pour les trisyllabes V à 50,4 /ro pour les trisyllabes C ; en position protonique, il monte de 20 /ro pour les dissyllab es V à 30,6 /ro pour les dissyllabes Cet de 32 /ro pour les trisyllabes V à 36,6 /ro pour les trisyllabes C. En position tonique , le rapport« brè-

3.9

RYTHME DES MOTS

171

ves /longues» qui est de 8 /10 pour les dissyllabes V, passe à 6,I /IO pour les dissyllabes C, et le rapport 3.4 /IO pour les trisyllabes V passe à 2,7 /IO pour les trisyllabes C, ce qui, dans les deux cas, indique que les voy. longues se font plus nombreuses. Le trait que nous consignons ici confirme ce que nous avons dit plus h aut (3 .6 et 3.7), savoir que plus les mots sont compliqués en éléments constitutifs, plus souvent les voy . toniques sont des longues et les voy. non-toniques des brèves. Notons toutefois qu'ici, à la différence de ce que nous notons en 3.6 et en 3.7, la complexité plus grande du mot ne provient pas d 'une augmen tation dans le n ombre des syllabes, mais d'une augmentation dan3 le nombre des éléments qui commencent les mots ; le type C comporte, en général, un ou deux éléments de plus que le type V correspondant. 3.9. C'est dans les monosyllab es C que le nombre des voy. brèves et celui des voy. longues se rapprochent le plus et, par conséquent que le rendement des oppositions de durée vocalique est le plus important. Dans ce type de mot. où l'on ne peut parler de rythme mais bien de longueur, les rapports « voy . brèves /voy. longues» s'établissent comme suit : pour les monosyllabes C, 474 /444, ou 10,7 /IO, et, pour les monosyllabes V, 22 /35, ou 6,3 /ro. Nous ne nous attarderons pas sur le rapport 6,3 /10 obtenu pour les monosyllabes V; il est basé sur un trop p etit nombre de mots, 57. Le rapport 10,7 /10 nou s retiendra, car il est significatif. Les monosyllabes C comptent peu d'éléments constitutifs (voir les types CV, CVC, etc., en 2.1) , et ils représentent cependant 18,8 % du lexique (r.1) . Il se trouve que ce peu d'éléments, par leur opposition avec d'autres éléments ou avec le signe zéro , assurent la différenciat ion d'un a ssez grand n ombre de m ot s (975) et que non seulement ch aque élément part icip e à de nombreuses oppositions, m ais encore qu'aucun genre de rendement d'opposition , ainsi celui d'opposition de durée, n'est négligé. Si l'on considère que les v oy. brèves et les voy. longues sont en nombre à p eu près égal dans les monosyllabes C, on comprend aisément que le jeu des oppositions de durée p eu t être plus considérable, bien plus considérable que lorsqu'une des deux dur ées est b eaucoup plus fréquente que l'autre. Voici quelques t ermes où s'illustrent ces opposit ions de durée : ris 'risqu e' ++ ri:s ' versoir (de charrue)', mès 'messe' ba: c 'exclamation de dégoût', rus 'russe' ++rü:s 'ruse', nu 'nu' wall. Cimi:h) ; le ii apparaît seulement dans quelques mots qui contenaient autrefois la suite n y (nyè:r --+ wall. mod. îiè:r). S'il y a peu de m ots qui commencent par w , c'est que le w du lat. class . (écrit v) s'ét ait déjà transformé en v dès le premier siècle de n otre ère ét que les termes d'origine germanique qui ont fourni des mots à w initial au wallon ne sont pas très nombreux.

+

+

TRISYLLABES .

4.6. Du classement des t risyllabes, nous tirons les constatations suivantes:

l On n églige le C, issu du ge rmaniq ue, de cii:zi 'choisir' +- gotique (DL).

KAUSJ AN

r 8o

LES CONSONNE S D ANS LA CONSTITUTION PHONIQUE

4.6

a) Les quatre cons . les plus fréquent es sont d'articulation lingualeapicale (r 29,8 %, d r6,4 %, s ro,8 %) ou d'articulation linguale m obile (k I I %) ;

b) D e ces cons., une seule est sonore (d) tout en possédant une correspondante sourde ; les autres son t sourdes (k , s ) ou sonore sans correspondant e sourde (r) ; c) Les quatre cons . qui suivent sont d'articulation non-linguale (m 6,6 %, p 6,4 %. f 3 %. b 2,6 %) ; d) Les cons. d'articulation linguale-dorsale, k excepté, n'accusent que de faibles fréquences. 4.7. Dans les trisyllabes, cc sont les cons. linguales-apicales qui sont en tête du classemen t. Déjà , dans les dissyllabes, la fréquence de ces cons. a augmenté par rapport à ce qu'elle est dans les monosyllabes . Cela parce que, dans notre lexique, nous avons consigné des mots avec la voy. caduque (sipaté: ' écraser'), et aussi parce qu'il existe d'assez n ombreux t ermes à préfixes ri- et dis- (di-) ; voyez p. r76, en note. Il résulte de cet état de choses que la constitution de nombreu x trisyllabes diffère par sa cons . init iale de la constitution des autres mots. Nous avons, en effet, noté que la non-lingualité est le caract ère le plus courant des cons. initiales de mot. Il convient donc de ret enir que, en wallon, le mot composé d'un préfixe (les trois que nous citons ci-dessus sont les plus fréquents) présente, quant à la cons. initiale, une constitution différen te de celle qui est la plus commune pour les mots sans préfixes.

5 . Groupes consonantiques initiaux . 5. r. Rappelons d'abord ce que nous avons déjà noté (2.24), savoir que, au fur e t à m esure que les mots comptent plus d e syllabes, ils commencent d e moins en moins souvent p ar un g roupe consonant ique : 26,9 % dans les mono-, r5,7 % d ans les dis- et 7,r % dans les trisyllabes. Nous allons relever mainten ant les cons. qui entrent dans la formation des groupes et d ét erminer la fréquence d e ces groupes ainsi que des élém ents qui les composen t :

5.r

r8r

GROUPES CONS. INITIAUX

lVI ONOSYLLABES.

Deuxièmes consonnes Prem. cons.

Total r

1

y

1

pl 2!

p t k

kl 12

pr tr kr

c

-

-

b

bl

d g

-

g

-

f

s s

3

br dr gr

fl

rS

fr

sl

I

gl

7

si

I

V

sl

I

vr

z

-

-

r y w m

1

64

-

5

by

-

14

fy sy

I

2 2

I

vy

-

-

-

-

ly

4

pw tw kw cw bw

-

17 l

I

4

27 8

-

17

-

fw sw sw

2

5

1

2

V'-V

'2

8

zw -

1

lw rw mw

-

-

-

-

-

II 6

45

28 57

-

-

my

7

,,,

'f

2

18

38

I

-

-

2

-

-

-

fi

1

py

14

-

-

n

15 8

-

-

h 1

I2 24 28

-

z

w

1

l

3

1

I

-

5

3 -

,,s

246

Il faut ajouter sn- (sn·i k 'genièvre'), ce qui nous donne 3 s comme premier élément, r n comme deuxième, et 247 au t otal. Exemples : plès 'place', près 'presse', pwèt 'porte', très ' natte', twèt 'tordre', klàk 'cloche', krmn 'mousse', (p 6:) cwè 'chose', b lam 'flamm e', b rè 'bras', byès 'bête', bwè ' bois', drà:h 'drêche', glà 'friand', grà 'gros', fl à:w 'faible', frà:w 'tricherie', fyès 'fête', fwès 'force', shk 'ma rc de café', syé:k ' siècle', swat 'soit', slam ' combus tible fait de boue de charbon', swèt ' chouette (exclamation)', v lu :r 'velours', vra:y 'vrai', vyè:r ' ver', vwè ' voix', zwe: 'j oint', lyœ: 'lieu', lwè 'loi', rwè 'roi', rnyèt 'miet te', mwè:r 'mort' .

182

LES CONSONNES DANS LA CONSTITUTION PHONIQUE

5.1

Classement des groupes les plus fréquents ; pourcentages par rapport au total, 247 :

% kr 28 tr 24 pl 21 fl 18 kw 17

% br 15 gr 14 fr 14 pr I2 kl 12

lI,3 9,7 8,5 7,3 6,9

6,1 5,7 5,7 4,9 4,9

Classement des premiers éléments; pourcentages par rapport à 247:

%

%

% g 17 8 V 8 s 5 m 5

23,1 18,2 15.4 t 28 11,3 b 27 ro,9

k 57 p 45 f 38

d

3 1,2 3 I,2

6,9 3,3 3.3 2

1

z

I

2

r

I

s

c

OA OA OA

I

Classement des deu xièmes éléments ; pourcentages par rapport à 247:

% 47 25,9

y

18

ll

I

I9A DISSYLLABES.

Deuxièmes consonnes P rem.cons.

Total

l

r

y 1

1

p t k

b d g f s V

m

gl

10

pr tr kr br dr gr

fl

27

fr

pl

kl bl

-

39 21 13

-

-

lfO

w

vr -

1

32

py

48

34

-

45

by

8 39 24

-

-

fy

l

vy

4

3

9 2

84 50

18 3

64

2

IO

2

49 57

'f [

231

pw tw kw bw dw

12

fw sw vw mw

73

I

I

2

4

I

I

40

393

5.r

GROUPES CONS. INITIAUX

Exemples : plal~i: 'coller', prùni: 'premier', pyètri ' perdrix', pwèza: 'poison', trigü 'décombre', twèrei: 'tordre', klawé: 'clouer', krama 'crémaillère', kwèpi: 'cordonnier', blawèt 'étincelle', brübŒ: 'mendiant', 1b yèstri:y 'bêtise', bwès·a: 'boisson', drèné: 'ployer les reins (sous un fardeau trop lourd)', dwèrmi 'dormir', glisà:t 'glissoire', gràna: 'groin', flày è: 'fléau', frümih 'fourmi', fyèrme: 'serpe', fwèrsi 'forcer', swèsâ':t 'soixante', vrè:me: 'vraiment', vyèrœ: ' véreux (fruit)', vwèlèt ' voilette ', mwèrti: ' mortier'. Classement des groupes les plus fréquents: pourcentages par rapport au total, 393 :

% tr br pl gr kr pr

% I2,2 rr,5 9,9 9,9 8,7 8,I

48 45 39 39 34 32

fi fr

27 24 kl 2I kw IR bl I3 gl IO

6,9 6,I 5,3 4,6 3,3 2,5

Classement des premiers éléments; pourcentages par rapport à 393:

% p

k b f t

84 73 64 57 50

% g d

2I,4 I 8,6 I6,3 I4,5 r2,7

V

s m

49 IO 4 I I

I2.4 2,5 I 0,3 0,3

Classement des deuxièmes éléments; pourcentages par rapport à393 :

% r

1 w y

23I IIO 40 12

58,8 28 I 0,2 3,I

LES CONSONNES DANS LA CONSTITUTION PHONIQUE

5.I

TRISYLLABES.

Deuxièmes consonn es P re m .cons.

Total

1'

r

1 1

p

pl

t

-

k d

kl

-

g

gl

f

fl

s

-

9

pr

22

tr

I I

kr

5

dr

2

I

gr

6

I

fr -

4

'I

1

I2

y

w 1

-

-

- ·

-

-

-

3r II

kw

3

9

fw

I

SW

3

7 6 3

7

69

2

50

Exemples : pl afàné: 'plafonner', prèsë:ti 'pressentir', trèfèlé: ' t répigner de joie impatiente', klikàti:y 'chiffonnier', krèvë:té: 'crever', kwizifié:r 'cuisinière', brütiné: 'dire sourdement', dràldimë: 'drôlement', gl àrycé:smë: 'glorieusement', grüzali:y ' groseillier', flàrâ':tin 'Florentine', frà: fïtincé: 'tricheur', fwèrsé:më: 'forcément', swèsêi:të:m 'soixantième' : Classement des groupes les plus fréquents ; pourcent ages par rapport au total, 69 :

% pr tr pl

22 II 9

3r,7 I5,9 I3

% gr 6 kr 5 fr

4

8,7 7,2 5,8

Classem ent des premiers éléments ; pourcentages par rapport à 69 .

% p t k

g

3I II 9 7

%

44,9

f

6

I5,9 I3 IO,I

s d

3 2

8,7 4,3 2,9

5.2

GROUPES CO NS . I NITIAUX

185

Classemen t des deuxièmes éléments ; pourcentages par rapport à69:

% r

1

50 12

w

7

72,5 17,4 10, l

y

5.2. Des classements ci-dessus, nous tirons les constatations suivantes : a) Les premières cons . sont pour la plupart de petite aperture (degrés o ou l) ;

b) Les premières cons. sont le plus souvent des sourdes lorsqu e les articulations connaissen t nne variété sourde et une V?-riét é son ore. Pour les monosyllabes, n ous comptons 176 éléments de variété sourde contre 6r éléments correspondants de variété sonore; dans les dissyllabes, 265 contre 127, et, dans les trisyllabes, 60 contre 9.

c) Les deuxièmes cons. son t de grande aperture (degrés 3 ou 4)'.

Graphiqite n° 4. On notera, p our les premières cons., l'impor tance croissante, en passant des mono- aux dis-, puis aux t risyllabes, des plus fortes d'entre les sourdes (fortes), p et t, pour les deuxièmes cons., l'importance croissante de r. La fréqu en ce croissante des cons. les plus fortes comme premier élément et de la cons. déjà la plus fréquente (r) comme deuxième élément n ous permet d'attirer l'attention sur ce que n ous n ommerons une loi de compensation des difficultés articulatoires : lorsqu'on examine les mots qui, articulat oirement, se chargent de plus en plus, on s'aperçoit que certains éléments (ici r, deuxième con s., de groupe initial, par exemple) deviennent de plus en plus fréquents. Ces éléments sont presque toujours ceux qui sont déjà les plus fréquents dans les mots d'articulation ·peu chargée. Tout se présente comme si la complication qui se manifeste d 'un côté (augmentation du nombre des syllabes par exemple) était · atténuée par une fréquence accrue d'éléments ou d'associations d'éléments très habituels.

r86 GRAP~/QUé NP4.

GROUPES CONSOf'IAf'ITiQUE.S iNiTiAUX :zg_

-

~

mMONOSYLLABES

65

1DiSSYLLABE.S

~

DTRÏS YLLABE.S

60

'-----

55

~

50

,_____

45

..__

M_

~

PREMIÈRES COl'ISOl'INE.5

~

DEUXIÈMES CONSONNES ..____

~

..____

&

....___

~

.___

JJ

'--

1-

>-

.1Q

-9._

~

rri

~~ L~ ~ _1

p l k 'ébdgf s svzl rm

-

-

1 l r y w

5.3

GROUPES CONS. I NITIAUX

Les éléments et les associations d'éléments très habituels peuvent être considérés comme d'articulation facile pour ·ceux qui usent du parler. P eut-être d'ailleurs n'ont-ils subsisté au cours de l'évolution et ne sont-ils devenus très habituels que parce qu'ils étaient d'articulation facile. 5.3. Au point de vue ph on étique, on notera tout d'abord qu'il s'agit toujours de groupes combinés ; les deux cons. se trouvent dans la même syllabe et sont toutes deux de tension croissante. Seuls les groupes combinés se trouvent en position initiale de mot. L'association de la première cons. du groupe, le plus souvent d'aperture o (p, t, k, b, d, g), se fait avec une cons. d'aperture 3 (1, r ) ou 4 (Y, w) 1 . Cette association est excellente 2 , la syllabe étant, comme l'écrit M. Grammont (Traité, p. 99), cc une suite d'apertures croissantes suivie d'une suite d'apertures décroissantes. » Nous avons ici des apertures nettement croissantes. En concordance avec cette con stitution syllabique, on trouve que les premières cons. constrictives d'aperture r (f, s, s, v, z , z) s'associent, comme les occlusives, à des cons. d'aperture 3 et 4, tandis que les premières com. d'aperture 2 (m) et 3 (r, 1) le font uniquement à des cons. d 'aperture 4 (y , w ). Nous constatons aussi que les combinaisons des premières cons. f et v, d'aperture r, avec celles d'aperture 3 et 4 l'emportent par leur fréquence sur les combinaisons des cons. s, s, z, z, également d'aperture I, avec celles d'aperture 3 et 4. Ceci, indubitablement, résulte de ce que les groupes consonantiques initiaux latins n'ont guère évolué au cours des siècles (5.6) - ainsi fr et fi subsistent ~fous suivons la classification de M. Grammont (Traüé, p. 99). •On pourrait nous faire remarq uer que ces associa tions, et plus spécialement kl, que n ous dison s excelle ntes, existaient a ussi en latin et qu'elles se sont altérées d ans la p lupart des lang ues romanes (vV. MEYER-LÜBKE, Gramm. des tangues roma11es, t. l , pp. 368-374) . On voudra bien admettre cependant q ue, en wallon, en ce qui concerne la sylla bation, kl dans k.lawé : 'clouer' p ar exemple, s'articule plus a isément que kp. La preuve en est que, dans la p a role, le i caduc de kipisi: 'pincer so uven t ' n e tombe et ne laisse se former la séq uen ce kp qu e s i le k et le p appa rtiennent à des syllabes différentes : g èl va k -pis·i : 'je vais le (la) pincer plus d'une fois'. Autrement il subsiste. Ce n'est pas parce qu'une suite d'éléme nts est solide dans un état d e langue qu'elle ne peut varier au cours des temps. Il suffit qu' un des éléments s'altère dans l'u ne o u l'autre de ses qualités et l'évolution peut se mettre en route. De quoi dépend l'altération ? Des causes qui font q ue la langue évolue. En ce qui concerne le groupe kl, c'est la palatalisation du 1 qui a entraîné l'évolution. 1

188

LES CONSONNES DANS LA CONSTITUTION PHONI QUE

5.3

toujours ...:...._ et qu·e le lat in ignorait le îi, 1e z et le z, ainsi que les groupes consonantiques initiaux si, sr, sy et sw 1 . Il se t rouve ainsi qu'en wallon, lorsque les cons . en présence ne diffèrent que d'une· manière peu importan t e quant au degré d'aperture, comme c'est le cas pour f, v et s, s, z, z devant 1, r, y, w, tout se présente comme si d'au t res différen ces que celle de l'aperture ent raient en jeu, notamment celle des organes articulan ts et celle des modes articulatoires. En effet, si le f et le v, non-linguaux, s.e distinguent des deuxièmes cons. du groupe, l, r, y, w, linguales et cont inùes, et si les combinaisons f1 , fr, ... sont assez nombreuses, il n 'en va pas de m ême pour s, s, z, z, lingüaux et con tinu.> comme les deuxi:èines cons., et les combinaisons si, sr, ... sont p eu nombreuses ou inexistantes. · P arfois mêr~e, quand les apertures des cons. en présence sont bien distinctes, le mode d 'articulation semble avoir une importance. Ainsi, nous trouvons de nombreux groupes pl , kl, bl, gl, m ais nous n e rencontrons p as de groupes t1, dl. Ces dernières cons., t, d et l, ont, en effet , le même ou presque le m ême p oint d'articulation. Cepen dant, les group es tr et dr se rencontrent bel et bien . Or le r, tout comme le 1, a le m ême ou presque le même point d 'articulation que le t ou le d. Ce qui diffère entre 1 et r, c'est le mode d'articulation ; pour le r , la p oüite de la langue, d'abord appuyée au x dents, se met à vibrer ; p our le l, elle continue à s'appuyer, comme pour t ou d . Sans aucun doute, la situation. actuelle du wallon dépend de la situation du latin , qu i connaissait les groupes initiaux tr et dr et qui ignorait tl et dl, et de l'évolution phonétique, qui n 'a pas entraîné une formation tl ou dl 2 . En ce qui concerne la force articulatoire, les premiers éléments sont représentés le plus souvent par la v ariété forte de la cons. qui, par nature, est déjà à grand débit d'air. E. Kruisinga fait une

1 Si le v q u'on t rouve comme prem ier élément d a ns un certain n o m bre de group es n 'existait pas en latin classique, l'évolution l'a fait naitre du w latin (écrit v). L es group es vw et vy son t a ppa rus à la s uite d'une conson ification d u premier é léme nt des diphtongues issues des v oy . latines o et E ouver1cs. ~ On se demander a t o ut de suite si cette formation eüt véc u. P our les groupes consonantiques initiaux dans d'autres parlers, voir A. SCHONHAGE, Stmktur, p . 44 (monosyll. fra nçais) ; M . F E USER, S truktwr, p . 1 36 (monosyll. anglais) ; E. KRUISINGA, T he phonelic structure, p p . 22-34, 39-43 , 68-69 (a nglais) ; vV. F. TWADDELL, Combinations of consonants, AL, t. 11, pp. 31 et 3 2 (allemand) ; A. M AR TINE T , L a phon ologie du mot en danois, p. 229 ; H . V OGT , Structure, p . r 4 (norvégien).

5-4

GROUPES

coi·s.

IN ITIAUX

remarque semblable pour l'anglais (Striictiwe, p. 33), mais uniquem ent en ce qui concerne les con strictives. Nous m ettrons encore en relief ici, comme nous l'avons fait en 4.3 pour les cons. simples initiales, l 'économie du travail articula~oire due à l'articulation non-linguale ou linguale mobile du premier élément (k) et à sa non -sonorité. Il y a, pour l'articulation du mot, une mise en activité progressive des organ es phonateurs. R emarquons qu'il n'existe nulle contradiction entre les deux faits : économie du travail articulat oire et présen ce d'éléments à grand débit d'air. D 'abord, les organes dont dépendent ces deux particularités n e sont pas les m êm es ; ensuite, n ous avons peut-être, dans les deux cas, le genre d'activité qui est le plus facile . On l'admet sans p eine pour l'articulation . En ce qui concerne le débit d'air, disons que le début du m ot, comme le début de la rhèse, b énéficie d 'une pression pulmonaire plus grande g Lte la fin ; voyez, sur ce suj et, notre note en 6.ro.

5+ Parmi les deuxièm es élém ents de groupe, ceux d'aperture 3 et d 'articulation linguale-apicale sont plus fréquents que ceux d 'aperture 4 et d 'articulation linguale-dorsale (116 r et 64 1 contre 48 W et I 8 y). Ceux-là sont d 'ordinaire associés avec des premiers éléments d 'articulation non-lingu ale (P , b, f, v) ou lin guale très m obile (k ) ou, seulement pour r deu xième cons., apicale (t , d ). Leur degré d'aperture, 3, contribue à créer un passage graduel régulier d u p remier élément, d 'ap erture o ou I, qui les précède, à l'élém ent vocalique de la syllabe , d'aperture 5, 6 ou 7, gui le.; suit . La séquence phonique (o ou I + 3 + 5, 6 ou 7) présen t e ainsi de la solidité. Exemp les : plumé: 'plumer', primi: ' premier', blèsi: ' blesser ', brayèt 'braguette', :fiàhè 'noeud de rubans', fr iété: ' se sau ver prest em ent', vra:y 'vrai', kraké: 'casser', trèpse: 'palonnier à crans'. Lorsque le deuxième élément est cl' aperture 4 (Y, w ), la voy. suivan te est p resque toujours d'aperture 6 (è , ë:, pwèt 'porte', pyèrzèf1, 'persil', pwèrté: 'porter', fyèsti: 'fêter ', vyèé 'village', pwe:t 'point e', kwè:s ' quinze' ) ou parfois 7 (a , kway ' caille', kwahi: 'couper avec un tran chant'). Elle n 'est que rarem ent d 'aperture 5 (i), et seu lem ent d ans des mots empruntés au fran çais (pwi 'puis', !mit 'quitte', /wit 'fuite', swit ' suite', pwisa: 'puissant', kwita:s

190

LES CONSONNES DANS LA CONSTITUTION PHONIQUE

5.4

'quittance', kwiziné:r 'cuisinière' ). Il en résulte une solidité de la séquence 1 .

5.5. Surleplanp honol og iqu e,lesvariations des groupements de cons . au début du mot différencient beaucoup de termes, surtout parmi les monosyllabes. Ainsi, par la combinaison d'une cons. avec la suite -re:, s'opposent tre: 'train', kre: 'cran', drè: 'drain', grè: 'grain', fre: 'frein'; avec la suite -wè, pwè 'poid s', t wè 'toi', k wè 'quoi', cwè 'chose', bwè 'bois', f wè 'foi', swè 'choix', vwè ' voix', lwè 'loi', rwè 'roi'. Par la variation de la deuxième cons. du groupe s'opposent, par exemple, plès 'place', près 'presse', pyès 'pièce de théâtre', pwès 'durée de travail (d'une équipe) '. On constate que ce moyen de différenciation possède un grand ren dem ent dans les monosyllab es ; il est un des quelqu es moyens possibles. Dans les dis- et dans les trisyllabes, la diversification s'opère grâce à des variations qui portent sur plus d 'éléments. 5.6. De l'état latin à l'état wallon actuel, les groupes consonantiques initiaux n'ont guère évo lu é. W. Meyer-Lübke (Grammaire, t. I , p. 344) remarque que« c'est au commen cement des mots que les cons. présentent la plus grande force de résistance ... Parmi les sonnantes qui suivent ces cons., r ... n'exerce acucune influence ... ». Le 1, lui, peut exercer une influence palatalisante, et, en fait, l'exerce t rès souvent. Mais ce n 'est le cas ni en wallon ni en français : lat . CLAVE, esp. llave, port. chave, ital. chiave, mais wall. klé: , fr. clef; lat. PLENU, esp. lleno, port. cheio, ital. pieno, mais wall. ple:, fr. plein. Quant aux groupes consonantiques initiaux à deuxième élément w , ils étaient très peu fréquents en latin; on doit toutefois excepter le groupe k w. On ne manquera pas de remarquer que c'est ce même groupe kw que nous relevons comme le plus fréquent de tous ceux dont le deuxième élément est y ou w (r7 cas dans les mono-, 18 dans les dis- et 3 dans les trisyllabes) . Cepen dant le kw du wallon ne provient que dans q uelques t erm es du KW latin (k wà:r 'quart', kwat 'quatre', kway 'caille', kwasi: 'écraser' - wall. vyè:r, lat. PORTA -+ wall. pwèt, lat. :tVIORTU -+ wall. mwè:r). Le premier élément de la diphtongue ancienne (ie, ue) s'est consonantisé en y ou en w. Si, de nos jours, comm e deuxième élém ent, le w l'emporte en fréquen ce sur le y , c'est sans doute en partie parce que le groupe kw existait déjà en latin, mais c'est aussi parce que le wallon a emprunté des noms français à diverses époques (rwè 'roi', lwè 'loi', à côté de swa 'choix', swat 'soit'). Un certain n ombre des c01nbinaisons de con s. d'aperture I ou 2 4 (w ) sont donc apportées par le français (fwè 'foi', fwit 'fuite', swit 'suite', swè 'choix', vwè ' voix', vwèl ' voile', zwè: 'joint', lwè 'loi', rwè 'roi', mwe: 'moins', m wè:t 'moindre') . Nous remarquerons que, dans plusieurs cas, le français n'a pas conservé cette suite r ou 2 4 6 (voy. è) et l'a changée en une suite I ou 2 4 7 (wè évoluant en wa). L'évolution française, née selon E. Bourciez (Précis, p . 75) «d'une paresse à élever la pointe de la langue audessus de la position du w >> 1 , a été favorisée par la tendance vers une série phonique aux éléments d'apertures plus distinctes et, par conséquent, mieux stabilisée 2 . Nous aurions affaire à un renforcem ent de la différenciation des apertures. lVI. Grammont (Traité, p. *COACTIARE ,

SIARE,

+

+ +

+ +

1 li nous faut, ici, faire une remarq ue à propos de l'attitude des phonéticiens. Cette remarque nous paraît importante et l'on voudra bien en t enir compte tout a u lo ng de la lecture de ce travail. Bourciez parle d'une cc p aresse» à élever la pointe de la langue ; nous parlons, nous, d'un e cc tendance» vers u ne série p)1onique... ; de telles expr essions sont facilement comprises comme indiquan t une cause du fait phonétique. Or il n'en est r ien. Après ces explications, d'autres questions se posent naturellement à l'esprit. Pour Je cas qui nous occupe, on se demande: p ourquoi y a-t-il eu paresse à élever la pointe de la langue en français et pas ailleurs ? pourquoi. y a -t -il e u, en français et pas ailleurs, tendance vers une série aux éléments d'apertures p lus distinctes ? Répondre, à ces questions serait fournir les véritables causes des évolutions. Et pour le faire on devra porter ses recherches d'abord vers l 'histoire de la langue, ensuite vers l'état phoniq ue de la langue dans lequel l'évolution s'est produite. 'Voir G. MrLL ARO tn, Lingi1istiq1te et dialectologie romanes, Paris, Champion , 1923, p. 3 16.

r92

LES CONSONNES DANS LA CONSTITUTIO N PHONI QUE

5.6

23r) ne tiendrait pas compte de cette particularité pour expliquer le passage de wè à wa. On a pu remarquer que les combinaisons comportant un f comme prèmier élément sont assez fréqu ent es, au moins dan s les monoet les dissyllabes. Il convient de noter que les groupes fl et fr étaient déjà fréquents en latin . Indiquons enfin que le v, qui n'existait pas en latin classique et qui provient de l'évolution du w latin, écrit v, entre aujourd'hui en composition dans quelques cas.

6. Consonnes simples finales. 6.I. Dans ce chapitre, comme dans la plupart de ceux qui suivront, les données paraîtront plus complexes que dans les deux chapitres précédents. Elles se rapporteront en effet, dorénavant, aux deux types de mots, type C et t ype V, ce qui n 'a pas été Je cas pour les cons. simples et les groupes conson antiques à l'initiale de mot. Nous donnons trois classements des finales consonan tiques simples ; le premier est fondé sur un total brut, le deu xième concerne les cons. finales après voy. brèves, le troisième les cons. :fi.nales après voy. longues.

6.1

193

COKS. SIMPLES FI NALE S

MONOSYLLABES

C.

D es 918 monosyllabes C, 742, soit 80,7 %, se terminen t par une consonn e. Des 742 finales consonantiqu es, 725, soit 97,7 %, sont simples et lJ, soit 2,3 %, sont complexes. Les pourcentages que nous notons ci-après sont calculés d 'après le total des finales simples, 725. Après voy. b rève

Total brut

Pourc.

Pou rc. s t

r

k p

ë f l y Il

m ii h

104 97 90 66

w

s ,;;

1

1

Pourc.

6,r 5,8 4,3

y

22

Il

20

+·3 4, [ 3,4 3 ,2 3 2,8

18

2,5

n

f4

4, 1

n

17

h

Il

1,5

3,6 3 ,3

h r

13 Il'

2 ,l

w

rr

s

6

2,3 1,8 r ,5 r ,5 o,8

s

57 56

1 2,+

k

+I

b,2

44 42 31 30 26 24

voy. IOOI- dàer, L UNA -'>làen, PRUNA -'>- pràen. Signalons que toutes les voy. toniques des polysyllabes wallons ne dérivent pas uniquement des anciennes voy. toniques latines. Un certain nombre de mot s sont formés à l'aide d'un suffixe dont la voy. porte l'accen t d 'intensité puisque l'accentuation wallonne est oxytonique. Une étude systématique de la suffixation wallonne n 'a pas encore été entreprise jusqu'à présent. Il y a aussi des mots empruntés, principalement au français, mots simples ou pourvus d' un suffixe, qui sont accent ués sur la dernière syllabe.

a,

16 . F inal es vocaliques. I6.I. On d oit examiner les finales vocaliques sous deux angles différents. Il s'agit d'abord de déterminer l'aspect général des fu1alcs vocaliques dan s le wallon d'Oreye. Nous conduirons notre recherche selon le mode déjà utilisé pour les voy. non-toniques et les voy. toniques : classement scion la fréquence en distinguant les voy. brèves des longues, tableaux s'inspirant de ceux relatifs aux syst èmes vocaliques, avec indication des pourcentages propres à chaque voy., constatation s tirées de ces tableaux, exemples des termes examinés. Mais on ne peut se borner à cette étude. Il est évident que, pour les monosyllabes C, le è qui apparaît I 3 I fois en position tonique générale, c'est-à-dire en finale couverte et en finale nue, a des chances de l'emporter numériquement, dans les finales vocaliques, c'est-à-dire dans les voy. toniques en fu1ale nue, sur le œqu'on ne trouve que 7 fois en position tonique générale. C'est pourquoi, après le p remier examen, nous en entreprenons un deuxième dans lequel nous tenons compte de la fréquence de chaque voy. en position ton ique générale. En n ous fondant sur cette fréquence et sur celle de la Yoy. comme fina le vocalique, nous voulons dét erminer si certains éléments vocaliques sont plus fréquemment finals de mot que d'aut res et quelles sont leurs qualités particulières. C'est

r6. 2

3r5

FINALES VOCALIQUES

à cette deuxième rech erche que nous serviront les chiffres et les pourcentages notés sou s la rubrique : compara ison avec la fréquence des voy. toniques. r6.2. MONOSYLLABES

C.

Les pourcentages relatifs à la fréquence de chaque voy. comme finale vocalique sont calculés par rapport au total des finales vocaliques, r76. Classement des voyelles : Voy. brèves

% è ô

a i u ii

œ

Comparaison avec la fréquence des voyelles toniques : Nombre de voy. t on. %

22

IJI

I6,8

r6

IOO

r6 9,8 18,3

r2,5 9,r I2 6,8 II 6,3 6 3A 6 3A 73

4r,5

I22 60 30

20

24 25 _]_ 474

Voyelles longues

%

% a l

e cé é è

r8 r6 I5 r3

u ü

a

1

9 à, 9 ô .

66

24,7

9,r 8,5 7A 5,7 5,I

53

30,2

44 35

34,r 37,r

2

2,8 I,I

44 22,7 43 20,9 72 9,7 40 17,5 28 17,9 13 15,3

I

0,5

1 IOO

IO

9 à 6

I0,2

7 7 5

4 4

5 444

16.2

LES VOYELLES D ANS LA CONSTITUT IO N PHONIQUE

Tablea u des finales vocaliques, brèves, avec indicat ion des pourcentages : a

l

6,8

6,8 1

è 12,5

I o 9,

1 1

i

3,4

25,6

3,4 1

2 I ,6

3,4

13, 1

1



6,3

T

lu

28, 4

}

13,1

Tot a l

12,5

41,5

J ~

29

15,9

Constatations : a) prédominance des voy. de grande aperture sur celles de petit e aperture, 28,4 % contre 13,1 %, rapport 21,7 / ro ; b) des antérieures sur les postérieur es, 29

% contre 12,5 %,

rapport 23,2 /ro ;

c) des non-labiales s ur les lab iales, 25,6 port 16,1 / 1 0 ;

% contre

15,9

d) des antérieures non -labia les su r les mixtes, 25,6 3.4 %. rapport 75,3 / ro ; e) des post érieures labiales sur les mix tes, 12,5 rapport 36,8 / ro.

% rap -

%

% contre

contre 3.4

%

16.2

FINALES VOCALIQUES

317

Tableau des finales vocaliques, longues, avec indication des pourcentages :

1a 10,2

à 4

è é i

5, Î



9, 1 1

1

1œ8,5 1

7.41 5,1 1

1

ü

18,2 l ~ ~~-9 ,'I 1

1 ,1

9,6

27,3 !1

-

j

:

œ

1

l 10,2

0.61 16 4 1 1u 2,8 1 ?·61 1~,81;. . -~o_._2_

15, 4

}

1

1 -~

i i

2I

r9,9

}

9 Tot a l

28,9

58,5

i i

!

~__,.~~~l ~~~~~~i-~

i 37.5

.

!3

l,'.!

.

~----- ---- -------ï·- ------ - - ----------------- --i· ---- ---·--··

38,6

14,2

il,

1i

i

i !i

: • 1 ·-----------------------------------·-+

Constatations : a) égalité des voy . de grande aperture et des voy. de petite aperture, 29,6 % contre 28,9 %, rapport ro,2 / ro ; b) prédominance des ant érieures sur les postérieures, 37,5 % contre 21 %. rapport r7,9 /10; c) non-prédominance des non-labiales sur les labiales, 27,3 % contre 31,2 %. rapport 8,8 / ro ; d) prédominance des antérieures n on-labiales sur les mixt es, 27,3 % contre 10,2 %, rapport 26, 8 / ro; e) prédominance des postérieures labiales sur les mixtes, 21 % contre ro,2 %, rapport 20,6 /ro ; f) prédominance des orales sur les nasales, 38,6 % cont re 19,9 %, rapport l9A / ro . Exemples. Voyelles brhes: mi 'moi', twè ' toi', ra 'rat', grà 'gros', nu 'nu', lü 'lui'. Voyelles longu es : ·1ni: 'mieux', fé: 'faire', pè: 'peau', mà: ' ma l', h6: 'haut', nu: 'nouveau', vü: ' vide', /rœ: 'froid', f è: 'faim', blfl: 'blanc', gŒ: 'juin'.

LES VOYELLES DANS LA CONSTITUTION PHONIQUE

MONOSYLLABES

16.2

V.

Il est évident qu'un monosyllabe à initiale vocalique et à finale vocalique ne p eut consister qu'en une voy. ou en une diphtongue. Le wallon d'Oreye ignore les diphtongues . Voici la série des 8 mots const itués par une voy. brève : i 'il', è 'et', a 'ail', u 'ou'. Voyelles longues : i: 'y', à: 'au', 'aux', u: 'œuf', a: 'an (année) , on'. DISSYLLABES

C.

Les pourcentages relatifs à la fréquence de chaque voy. comme finale vocalique sont calculés par rapport au total des finales vocaliques, 1346. Classement des voyelles : Voyelles brèves

% 106 86 u 37 a 34 0 31 ü 14

7,9 6,4 2,7 2,6 2,3 I

308

22,9

i è

œ

Comparaison avec la fréquence des voyelles t oniques: Nombre de voy. ton .

%

197 53,8 379 22,7 48 77 133 25,6 126 24,6 30 46,7 30 943

Voyelles longues

% é 372 27,6 a 1 170 12,6 139 10,3 œ 132 9,9 è 5,9 79 ê 5,9 79 à 3,2 43 I ,6 6 21 l

42 à , 128 ô .

% 395 201 274 179 III 146 II7 39

94,2 81

50,7 73,7 71,2 54,1 36,8 53,8

r6.2

319

FINALES VOCALIQUES

% u

%

3

0,2

28 55 12

ro38

77,2

1557

a ü

ro,7

Tableau des finales v ocaliques, brèves, avec indication des pourcentages : a

2,6

2,6 1

è

i

-

6,4

7,9

1

1

1

1



8,7

U I

II ,6

2,7

16,9

2,7 1

I9,6

1

_I 6

}

0 2,3

3,3

-

l

Total

II ,3

!I,6

22,9

Constatat ions : a) égalité des voy . de grande aperture et des voy. de petite aperture, rr,3 % contre rr,6 %, rapport 9,7 /ro; b) prédominance des antérieures sur les post érieures, 19,6 % contre 3,3 %, rapport 59.4 /ro; c) prédominance des non-labiales sur les labiales, 16,9

% contre

6 %, rapport 28,2 / ro ; d) prédominance des ant érieures non-labiales sur les mixtes, 16,9 % contre 2,7 %, rapport 62,6 /10;

e) prédominance des postérieures labiales sur les mixtes, 3,3 contre 2,7 %, rapport 12,2 / ro.

%

L ES VOYELLES DANS LA CONSTITUTIO)I PHONI QUE

320

16.z

Tableau des finales vocal iques, longues, avec indication des pourcentages : à 3,2 1

è

5,9

é

27,6

i

ë 1

5,9

-

1

49,7

6 r,6

_I

1

i !

1

9, 9

-

!59,6

i

1

10, 5

} 49,6

1

12,6

5

27, 5

~-- - --- - --- ---- --,- - --- -·-·-- - -- · - ---- ---- -- - - ··· --·------ - -·

58,7

39, T 1

1

9,9

5,9

1

'

1

} 27,6

1

1

œ 9 ,9

1

1

43, S

1

u 0 ,2

10,3

15,8 TI,8

1

1

à 12,6

1

Total

n.2

1

17,6

i i i i i

-

ii

-----·-----·-·-·-·- ·-----·-·-·-·-·-·---·-,.i

1

r8,5

Constatations : a) non-prédominance des voy. de grande aperture sur celles de pet ite aperture, 27,6 % cont re 49,6 %, rapport 5,6 /ro; b) prédominance des antérieures sur les postérieures, 59,6 % contre 17,6 %, rapport 33,9 / ro ; c) prédominan ce des non-labiales sur les labiales, 49,7 % contre 27,5 %, rapport 18,1 / ro; d) prédominance des antérieures non-labiales sur les mixtes, 49,7 % contre 9,9 %, rappo rt 50,2 / ro ; e) prédominance des postérieures labiales sur les m ixtes, 17,6 % contre 9,9 %, rapport 17,8 / ro ; f) prédominance des orales sur les nasales, 58,7 % contre 18,5 o/o, rapport 31,7 / 10.

E xemples. Voyelles brèves : piti 'petit', plmnè 'plumet', traka ' tracas', tiirtà ' tous', kuku 'espèce de trèfle', kabü 'chou'. Voyelles longues : cà:spi: 'chausse-pied', bagé : 'déménager', blàkè: ' bloc, billot', brèyà: 'braillard', dèj6: 'défaut', bà:gu: ' bonjour', gà:ii& : 'celui qui gagne', g1"iigâ: ' petit m orceau', gère: 'dernier'.

16.2

321

F INALES VOCALI QUES '

D I SSYLLABES

V.

Les pourcentages relatifs à la fréquen ce de chaque voyelle comme finale vocalique sont calculés par rapport au t otal des finales vocaliques, roo. Classement des voyelles : Voyelles brèves

% è i

a ü

0 u

Comparaison avec la fréquence des voyelles toniqu es : Tombre de voy. ton.

r 6 r6 13 13 7 7 4 4 2 2 I l

52

43 43

rr6

24 20 8 IO 2

% 30,8 54,2 35 50 20 50

œ Voyelles longues

%

% é

15 15

a i 15 15

œ

6

8 5 4 4 2 2

8 5 4 4 2 2

u

2

2

ë i

è à

a ü

57 57

1

7 a,s o.

16 23 20 15 19 r8 13 5 5 8 3 145

93,8 65 ,2 40 33,3 2I ,I 22,2 I 5A

40 40

322

16.2

LE S VOYELLES DANS LA CONSTITUTION PHONI QUE

Tableau des :finales vocaliques, brèves, avec indication des pourcentages : a

7

è 16

i

36

18

\ U I

18

1 1

1

-

1 40

2

1



13

l l

7

1

4 4

1 7

0

3

Total

-

25

18

43

Const atations : a) prédominance des voy. de grande aperture sur celles de petite aperture, 25 % contre 18 %, rapport 13,9 / ro ; b) prédominance des ant érieures sur les postérieures, 40 3 %. rapport 133,3 / ro ;

c) prédominance des non-labiales sur les labiales, 36 rapport 51.4 /ro; 36

% cont re

% contre 7 %

d) prédominance des antérieures non-labiales sur les mixtes, % contre 4 %, rapport 90 /10 ;

e) non-prédominance des postérieures labiales sur les mixtes, 3 % contre 4 %, rapport 7,5 /10.

FINALES VOCALIQUES

16.2

Tableau des finales vocaliques, longues, avec indication des pourcentages : 17

è

4

é

15

4

i

1

ë

5

1

1

!

!œ s

!o

1

1

1 u 2

-_..;.. 23 __;...... l_

s-:---' :

2

1

9

!

25

1 }

6

1

1 ~1 ~6---'-I ~

Total

57

1

2!

[ ------~

i

'

! 36

:

.

---29

:c··---------·-----------------------------------------------37

i1 i

--------------------- ---~--- --- - ------- -- ~

20

Constatations : a) non-prédominance des voy. de grande aperture sur celles de petit e aperture, 26 % contre 3 1 %, rapport 8,4 /ro; b) prédominance d es antérieures sur les p ostérieures, 36 % cont re 2 1 %, rapport 1 7,1 / ro ; c) égalité d es n on-labiales et des labiales, 28 % contre 29 %. rapport 9,7 /ro; d) prédominan ce des ant érieures non-labiales sur les mixtes, 28 % contre 8 %, rapport 35 / 10 ; e) prédominance des postérieures labiales sur les mixt es, 21 % contre 8 %. rapport 26,3 /ro; j) p rédominance des orales sur les nasales, 37 % contre 20 %, rapport 19 /ro. Exemples. Voyelles brèves: asi 'essieu', è:rgè 'arc-en-ciel', èta 'ét at', èkà ' encore'. avu ' avec'. Voyelles longues: àvri : 'ou vrier' e:tré: 'entrer', u:hè: 'oiseau', à:nnà: ' armoire', èkl6: ' enclos', à:tu: ' a utour', Œ:rœ: 'heureu x', êi:bya: ' ombre (projet ée par un corps) ', ' a-·.1-e: 'enfin.

LES VOYELLES DANS LA CONSTITUTIO:-f PHO NIQUE

TRISYLLABES

I6.z

C.

Les pourcentages relatifs à la fréquence de chaque voy. comme finale vocalique sont calculés par rapport au total des finales vocaliques, 76r. Classement des voyelles : Voyell2s brèves

%

ü u

60 r8 II 5 4

0

2

7,9 2,4 I ,4 0,7 0,5 0,3

I OO

I3, 2

è a

œ

Comparaison avec la fréquence des voyelles toniques : Nombre de voy. t on. % 79 72 28 8 6 6 7 206

75,9

25 39,5 62,5 66,7 33,3

Voyelles longues :

% è

e

al œ à 6 u

è a

%

340 44,7 I22 I6 82 I0,8 67 8,8 36 4,7 6 o,8 5 0,7 2 0,3 O,I r

347 149 r oo 72 45 26 9 4 9 7

66Ï

768

ü

86,9

98 8r,q 82 q3,I 80 23, I 55,6 50 I I, I

16.2

FINALES VOCALIQUES

Tableau des finales vocaliques, brèves, a·vec indication des pourcentages : a

r,4

r,4 1

è

2,4 1

1

i

7,9

-

rr,7

2,7

1 0 0,3



0,7

4,1

}

9,1

1

1 u 0,5 o,8

0,7 1

12 ,4

l

1 l,j

9,1

-

Tota l

r3,2

Constat ations : a) non-prédominance des voy. de grande aperture sur celles de petite aperture, 4,1 % contre 9,1 %. rapport 4,6 /ro;

b) prédominance des antérieures sur les postérieures, 12,4 contre o,8 %. rapport 155 /10 ; c) p rédominance des non-labiales sur les labiales, n,7

1,5

%

% contre

%, rapport 78 /IO ;

d) prédominan ce des antérieures non-labiales sur les mixtes, n,7 % contre 0,7 %. rapport 167,1 /IO;

c) égalité des postérieures labiales et des mixtes, o,8 %, rapport II,4 /10.

0,7

% contre

r6.z

LES VOYELLES DANS LA CONSTITUTION PHONIQUE

Tableau des finales vocaliques, longues, avec indication des pourcentages : à o,8

è

0,1 1 è

é 44,7 i

10.s

i

16 1

_

6o:s

4,7

1

71,6

-

i i

j

1

1

16 0,7

l

1

1

\~c_I

4, 7

~'

u 0,3

16,3 8,8 1

20,5

50, 1

1

r,8

l 1

Total

;

ro,6

--.~~~~~~-~~~~i -~

i 76, 3

15,3

1 • • î-----------·-··1················--·····-------------·------·

67,3

9,6 r o ,9

iœ4,7

1

1 à 8,8

1

i

!

i i i i j

-----------------------------------------"' 19,6

Constatations : a) non-prédominance des voy. de grande aperture sur celles de petite aperture, 20.5 % contre 66,4 %, rapport 3,r / IO;

b) prédominance des antérieures sur les postérieures, 76,3 contre l0,6 %, rapport 72 /IO; c) prédominance des non-labiales sur les labiales, 71,6 15,3 %, rapporl 46,8 /10 ;

%

% contre

d) prédominance des antérieures non-labiales sur k s mixt~s,

7r,6

% contre 4,7 %, rapport 152,3 / IO;

e) prédominance des postérieures labiales sur les mixtes, ro,6 cont re 4,7 %. rapport 22,6 / IO;

f) prédominance des orales sur les n asales, 67,3 rapport 34,3 / ro.

%

% contre r9,6 %

Exemples. Voyelles brèves : parvini 'pa rvenir', tii:rn·ihè ' tourniquet', dètika 'délicat', bigarà 'higarreau', lœ:waru 'loup-garou', rivàlü 'revoulcir'. Voyelles longues : frib •u hi: 'trébucher', p6:triné: ' pouliner', sipé:sè: 'pinceau', s6:kàlà: 'chocolat', nümèro: 'numéro',

I6.2

327

FINALES VOCALIQUES

rèmilm: 'Remicourt (commune)', mà:ha:tœ: 'éhonté', làkà:Sà 'location', zàlimë: 'joliment'. TRISYLLABES

V.

Les pourcentages relatifs à la fréquence de chaque voy. comme finale vocalique sont calculés par rapport au total des finales vocaliques, 220. Classement des voyelles : Voyelles brèves

% i è

a 6 u

3r 3 3 l I

r4,r I,4 I,4

0,5 0,5

ü

Comparaison avec la fréquence des voyelles toniques : Nombre de voy. t on. 39 22 4 6

%

84,6 13,6 75 16,7

I IOO I

œ 39

17,9

2 75

Voyelles longues 0/.

% é i ë

9q 45

al

29 25 r8

cé à

7 2

6

I

13,2 Il ,4

8,2 3,2 0,9 0,5

è

a u 1 81

6 à,

I2 Ô.

102 97,r 38 76,3 28 89,3 24 75 12 58,3 6 3:-u 2 50 3 5 l

ü

1

10

82,4

2 223

328

I 6.2

LES VOYELLES DANS LA CONSTITUTION PHONI QUE

Tableau des finales vocaliques, brèves, avec indication des pourcentages : a

l,4

è

l

l,4

1

l,4

0 0,5

l,9

1 u 0,5

14,6

1

1 1

1

i 14, l 1

16,9

Total

l

1

1

}

3,3

14,6

17,9

Constatations : a) non-prédominance des voy. de grande aperture sur celles de petit e aperture, 3.3 % contre I 4,6 %, rapport 2,3 /IO ; b) prédominance des antérieures sur les postérieures, I6,9 % contre I %, rapport I 69 /IO ; c) prédominan ce des non-labiales sur les labiales, I6,9 % contre I %, rapport I69 /IO.

Tableau des finales vocaliques, longues, avec indication des pourcentages : à 0,9 1

è

i

1

9,l II, 4

1

1 1

œ 3,2

1

1

0 0,5

13,2

58,2

1

1

69,6

_J

3,2

IT,4 1

1

1

i i

.,

3.-

r ,4

i:

8,2 1

9,6

'i

i

.i

1.

1

!

~ --- - - - - ---- ---· ·i-· ·--- - -

1

62,S

1 2,S ----- - ----!------------------ - - --~

i .L_ _______

20 ,5

} 6 1,9

1

1

i 72,8

l

48,7

1

13,2 1

-

à 8,2

xr ,4

1

é 45

1

i i

i

!1

----------------- --------------i

19.6

Total

82,4

r6.3

FINALES VOCALIQUES

Constatations : a) non -prédominance des voy. de grande aperture sur celles de petite aperture, 20,5 % contre 6r,9 %, rapport 3,3 /ro; b) prédominance des antérieures sur les postérieures, 72,8 contre 9,6 %, rapport 75,8 /ro; c) prédominance des non-labiales sur les labiales, 69,6 r 2,8 %, rapport 54.4 /ro ;

%

% contre

d) prédominance des antérieures n on-labiales sur les mixtes, 69,6 % cont re 3,2 %, rapport 217,5 / ro ; e) prédominan ce des postérieures labiales sur les mixtes, 9,6 contre 3,2 %. rapport 30 /ro ; f) prédominance des orales sur les nasales, 62,8 rapport 32 /ro.

%

% contre r 9,6 %.

Exemples. Voyelles brèves : èràgi ' rouillé', ë:tèrè 'intéret', ii:bara 'embarras', à:briko 'ab ricot ', akafo 'acajou'. Voyelles longues : èvàyi: 'envoyer', ahàré: 'égorger', avàkà: 'avocat', a:trèep6: 'ent repôt', anàycé: 'ennuyeux', italye: 'italien', é:tiigà: 'étudiant'.

Graphiqites n°• 16 et 17. Ces deux graphiques relatifs aux finales vocaliques se fondent sur les pourcent ages résultant du rapport de la fréquence de chaque voy. tonique et finale de mot à la fréquence de cette m ême voy. générale en tant que tonique générale. On notera que les pourcentages augmentent, presque sans except ion, en passant des m ono- aux dis-, puis aux trisyllabes. On n otera a ussi que les pourcentages sont, en gén éral, beaucoup plus élevés pour les voy. fermées, i, u, ü, i : , é:, 6 : , cé : , et pour les voy. nasales, e:, a:, que pour les voy. ouvertes non-nasales. L ES VOYELLES FINALES DANS LA LANGUE.

r6.3. Rappelons, avant d'entreprendre l'examen des données contenues en r6. 2 que le nombre des finales vocaliques augmente au fur et à mesure que le mot compte plus de syllabes (2.24, 2.25). Plus le travail articulat oire et la dépense de souffle exigés pour l'émission de l'ensemble du mot sont considérables, plus souvent

330 GRAPUÎ{Jues 16

..

17

FiNA LES VOCALiQUE5 m

F1i-tA.4t VOC. Da l'fON0.3'JIL.LA&CS

l 0

MOTS DU TYPE C

frlNALt' VOC'.DCJ

DÎSSYL.l.AIJ~S

FINALE VOC. Dl!S TR;S Yt.LA8C.S

VOY ELLES LONGUE.5

\/OYELLE.S BRÈVES fntl

.,... ""

-

- -

1-

- -

0

;!

§.&. ~ ~

1-

-

~

11 ~ !t ldl1 è a ô u ü

~

1 l

!

-

l

l 1 1 ~ ~ é è a à 6 -uückeêi

MOTS DU T YPE V

VOYELLES BRÈVES

VOYEL LES LONGUES

100

~~

-

0

~ t

.-, ~ 50

,_____

0 Cl

~

~

~

l

-

1-

-

1-

.~

i è a à u ii

1

1-

1 l

~

1-

L-

'--

i é è a àô uü ck eà

FINALES VOCALI QUES

331

ce t ravail est diminué et ce souffle épargné par l'absence d ' une cons. finale. 16-4. Voici maintenant les comparaisons entre les divers rapports que nous avons notés en 16.2: Voyelles brèves Dissyll. C

Trisyll. C

9,7 /ro 59A / ro 28,2 /ro 62,6 /ro 12,2 /ro

4,6 /ro 155 /ro 78 /10 167,1 / ro II A /ro

Dissyll. V.

Trisyll. V

13,9 / ro 133,3 /ro 51,4 /10 90 /ro 7,5 /ro

2,3 /ro 169 /10 169 /10

Monosyll. C.

Dissyll. C.

Trisyll. C.

ro,2 /ro 17,9 /ro 8,8 /10 26,8 /10 20,6 /10 19,4 /10

5,6 /ro 33,9 / ro 18,1 /ro 50,2 /ro 50,2 /ro 31,7 /10

3,1 /10 72 /10 46,8 /ro 152,3 /10 22,6 /ro 34,3 /ro

Dissyll. V.

Trisyll. V.

8,4 /IO 17,1 /ro 9,7 /ro 35 /ro 26,3 /ro 19 /ro

3,3 /10 75,8 / ro 54A /ro 217,5 /ro 30 / ro 32 /ro

J\IIonosyll. C gr. ap. /pte ap. ant. /post. non-lab. /Jab. ant . n.-lab. /mixtes post. lab. /mixtes

21,7 /ro 23,2 / ro 16,1 /ro 75,3 /ro 36,8 /10

gr. ap. /pte ap. ant. /post. non-lab . /1ab. ant. n .-lab. /mixtes post. lab. /mixtes Voyelles longues

gr. ap. /ptc ap. ant. /post. non-lab. /!ab. ant. n.-lab . /mixtes post . lab. /mixtes orales /nasales

gr. ap. /pte ap. ant. /post. non-lab. /lab. ant . n.-lab. /mixtes post . lab. /mixtes orales /nasales

332

LES VOYELLES DAN S LA CONSTITUTION PHONIQUE

Si nous comparons ce t ableau avec celui que nous avons obtenu pour l'ensemble des voy. t oniques, finales de mot ou non, nous trouvons que les rapports sont à peu près les mêmes. Il est cependant un trait important à relever, c'est que, pour tous les types de mot, mono-, dis- et trisyllabes C et V, le rapport «grande aperture /petite aperture » indique une u tilisation nettement plus poussée des voy. de petite aperture à la finale vocalique qu'à la tonique générale. Nous aurons l'occasion d'en reparler.

LES VOYELLES FINALES PAR RAPPORT A L E UR FRÉQUENCE COMME TONIQUES.

16.5. D 'après les données consignées en 16.2, nous allons maintenant établir le classement des voy. selon leur fréquence comme finales de mot, compte t enu de leur fréquence en tant que voy. toniques générales. MONOSYLLABES

Voyelles brèves

C.

Voyelles longues

% ü u

è 6

a

œ

25 20 18,3 16,8 16 9,8

œ

%

100 1 é 37,1 cé 34,1 ê 30,2 â 24,7 è 22,7 i 20,9 u 17,9 6 17,5 ü 15,3 à 9,7

a

1 ·ous ne p ouvons tenir compte de ce pourcent age qui dépend de l'existence d 'un seu l mot en -âi : consigné dans le lex ique.

16.5

FINALES VOCALIQUES DISSYLLABES

Voyelles brèves

C. Voyelles longues

% ü

i u

a 0 è

333

% é

94,2 81 œ 73,5 è 71,2 ê 54,r 6 53,8 i 50,7 à 36,8 u ro,7

77 53,8 46,7 25,6 24,6 22,7

a

œ

a ü

V.

DISSYLLABES

Voyelles longues

Voyelles brèves

%

% é â

54,2 50 u 50 a 35 è 30,8 0 20 i ü

œ 6 u

e

œ

è i à

93,8 65,2 40 40 40 33,3 22,2 21 ,I ISA

a ü TRISYLLABES

Voyelles brèves

C.

Voyelles longues

%

% u

75,9 66,7

é

a

98 93,r

334

LES VOYELL ES DANS LA CONSTITUTION PHONI QUE

%

16.5

%

ü

62,5 a 39,5 ô 33,3 è 25

82 i 81,9 œ 80 6 55,6 u 50 à 23,r è II,! a ê

œ

ü TRISYLLABES

Voyelles brèves

V.

Voyelles longues

% u

i

IOO

84,6 a 75 ô 16,7 è 13,6

ü

œ

% é ë i

â

œ 6 à è a

97,I 89,3 76,3 75 58,3 50 33,3

u ü

16.6. Nous avons déjà noté plus haut (I5-4) qu e tout se présente comme si la p etite aperture des voy. toniques préparait la fin de mot . L'exam en des finales vocaliques n ous permet de préciser cette remarque. La préparation à u n état de non-articulation, ou plus précisément l'acheminemen t vers cet état, est amorcé sur un seul élément lorsque le mot comporte une finale vocalique, et sur deux éléments, voy. et cons . finale, lorsque le mot comport e une finale consonantique. Dans le deuxième cas, en ce qui concerne l'aperture, la cons. est to ujours d'un degré inférieur à celui de la voy. et const itue une bonne fm de mot. Dans le premier cas, toujours en ce qui concerne l'aperture, la voy. finale du plus petit degré d'apert ure constitue la moins mauvaise fin de mot. C'est cette espèce de voy.,

16.7

FINALES VOCALIQ"CES

335

au moins en ce qui regarde les brèves, que n ous rencontrons le plus fréquemmen t comme finale vocalique, compte tenu de la fréquence en posit ion tonique générale (monosyll. C, ü 25 %, u 20 %, i 18,3 % ; dissyll. C, ü 77 %, i 53,8 %, u 46,7 % ; dissyll. V, i 54,2 %. ü 50 %. u 50 % ; trisyll. C, i 75,9 %, u 66,7 %. ü 62,5 % ; trisyll. V, u roo %, i 84,6 % ; dans ce dernier type, le ü ne se rencontre qu'une fois en position tonique) . Si n ous examinons le classement des finales vocaliques longues, à première vue, il semble y avoir discordance avec la sit uation décrite pour les brèves . Ni le i , ni le u , ni le ü ne se trouvent en tête des classements . Mais il n 'en rest e pas m oins que les voy. de petite aperture comme é et œoccupent les premières positions (2e et . 3e d ans les monosyll. C, le et 3e dans les dissyll. C, re et 3e dans les disyll. V, le e t 5e dans les t risyll. V). D 'autre part, les nasales se trouvent aussi au x premières places (4e et 5e dans les mon osyll. C, 2e et 5e dans les dissyll. C, 2e et 6e dans les dissyll. V, ze et 3° dans les trisyll. C, ze et 4e dans les trisyll. V). Or si celles-ci ne préparent pas la fin de m ot quant à l'aperture, comme i l en est pour les voy. de petite aperture, elles la préparent cependant q uant au jeu du voile du palais. On sait que, pendant la non-locution, le voile du palais est abaissé et qu'il en est de même pen dant l'a rticulation des voy. nasales 1 . 16.7. De ce qui précède nous pouvons déduire qu'en wallon d'Oreye la voy. finale d e m ot prépare le plus souvent un état de non-articulation soit pa r son aperture, soit par sa nasalité. A cette 1 Redisons ici qu'à Oreye dans le p arler des jeunes génération, bina: V

t

17.3. Substantifs et adjectifs variables. Fi na les masc ul.nes

-i

-è -a

-o

F inales fém inines

-it - i:s - i :y

-èt - ès

4 1 7



- i:

7

-at

-ot

3 4

-ot -ow -ow

14

- i: r

3

-i :y - é:

.t 2

4

3

-os -u

Total

15

-+

-é: r -i: r

-è :

-a: y

3

-èt

2

- èl -al

5

2 2

6

IJ.3

FORMATION DU FÉMININ

F inales m asculines

-à :

Finales fém inines

- à:t - à: s -à:l

-6:

I9

2

- u:f - u:s

2

- ü:

- ü:t

I

-cé :

- cé: t - cé:f - cé:s

5

-è:

- à:

Total

17

-6:t -6:1

-u:

339

3

2

I09

102

-è:t

3

-è: n

2

-èn

6

- à:t - à:k

37 3

II

-an

-on

3

Total général

44 244

Nous ajouterons quelques termes qui se terminent au masculin par une consonne . F inales masculines -if -i:y -é:k - èii -è:r -uk -u: r -cé:r -à:k

P inales fé minines

Total

-i:f

-i:r - é :n - èn - èt - 01 -u:t - cé:s

-œn Total général

3 3

3 3

5

5

2

2

18

Signalons enfin 6 t ermes dont la forme masculine perd ou gagne· une syilabe en passant au féminin (ex. mà:va 'mauvais ' mà:l 'mauvaise', p1'e:s 'prince', pre:sès ' princesse' ) ou dont la forme féminine comporte des t ransformations de la forme masculine qui dépassent la voy. toniqu e et la cons. finale (tra/tcé: 'celui qui trotte bruyam-

340

LES VARIATIONS DANS LA CONSTITUTION PHONIQUE

17.3

ment', tra/très 'celle qui t rotte bruyamment' ; kaflŒ: 'celui qui a l'habitude de boire du café', lw/très 'celle qui ... ' ; sa/tœ: 'celui qui ' ' , ne:gres ' ' ' ' ce11e qm. ... ' ; ne:1l ' 1 ' n egre trot 1. e avec des sava t es,' sa /t 1es 'négresse'). La somme des termes qui subissent des variations en passant de la forme masculine à la forme féminine se ch iffre donc à 268 (244 18 6). 1

+

+

Exemples de la formation du féminin : piti, -it 'petit, -e', gri, -i:s 'gris, -c', ge:ti, -i:y 'gentil, -le', kadè, -èt 'luron, -ne', ti:gwè, -ès 'liégeois, -e', pla, -at 'plat, -e', sà, sàt 'sot, -te', grà, -às 'gros, -se', gal'u , -àt 'jaloux, -se', pà:sit, -àw 'gourmand, -e', fàr bii, -àw 'fourbu, -e', primi:, -i:r 'premier, -ière', vi:, vi:y 'vieux, vieille', bnSé:, -sé:r 'bouch er, -ère', pri:zàiié:, -i:r 'prisonnier, -ière', fàrsà:lé: -a:y ' t rop bien nourri, -e', pà:kè:, -èt 'communiant, -e', bè:, bèl 'beau, belle', mallrè:, -al 'sorcier, -ière', tètà: -à:t 'celui qui tette, celle qui tette', krà:, -à:s ' gras, -se', pre:sipà:, -à:l 'principal, -e', ho: , h6:t 'haut, -e', s6:, s6:l 'saoul, -e', nit:, nit:/ 'neuf, neuve', du:, dit:s 'doux, -ce', vii:, vii:t ' vide', drœ:, -Œ:t 'droit, -e', blœ:, -Œ:j 'bleu, -e', éâ:tœ:, -Œ:s 'chan-. n 'lanb· ' ce:,-en ·- ' 'Clrel ' e:, s-·t e. 'sam·t ,- e' , la-.;.ç-. . 5 e., -e. I 111,-e'k , .re: t eur,-eus e •, stien, -ne', pèzâ:, - â:t 'pesant, -e', blii:, -ii:k 'blanc, -che', payi:zâ:, -an (à côté de pay1::zii:t) 'paysan, -ne', walii:, -àn ' wallon, -n e', V1:/, vi:f 'vif, v ive', 1•e:ti:y , -i:r ' rentier, -ière', lishé:k, -é:n 'lequel, laquelle' 1, llalèfi, -èn 'coquin, -e', fwè:r, -èt 'fort, -e', mtll, nàl 'aucun, -e', ku:r, lm:t 'court, -e', vàlŒ:1', -Œ:s 'voleur, -euse', faskà:k, -Œn 'chacun, -e' 2 .

I7-4· Particip es passés . Fina les mascu lints

-é: -i

Finales fémin ines

- a:y -i :y

-u

-ôw

-i -i -ü

-i:s - it -ü:t



-èt

-i -il - è:

-i:t -ü:t - ë:t

Total général

Il fau t ajouter !lé:l, M:n 'quel, -le'. 211 fau t aj o u ter li:k, àm 'uu (n um éral), une'.

i

ToLal

650 34.5 118

650 345

9

9 7

7 7 4 3

11 8

7 4 3

FOR~IA TION DU FÉMINI N

r7.6

34r

Jous avons compté tous les participes passés des verbes de notre glossaire qui peuvent être employés comme adjectifs et , de ce fait, être employés au fém inin ; tous connaissent une form e féminine différente de la forme masculine. Exemples : éa:té:, -a:y 'chanté, -e', è:mé:, -a:y 'aimé, -e', bla:hi, -i :y 'blanchi, -e', loyi, -i:y 'lié, -e', è:di, -i:y 'aidé, -e', molit, - ow 'moulu, -e', tinu, - ow 'tenu, -e', abatu, -ow 'abattu, -e', sürpri, -i:s 'surpris, -e', di, dit 'dit, -e', l~ü:, kü: t 'cuit , -e', di'ovyè, -èt 'ouvert, -e', asi, -i :t 'assis-, c', apèrsü, -ü:t 'aperçu, -e', krè:, -e:t 'craint, -e' . r7.5. Partt"cipes p1'ésents. Notre glossaire comprend une série d'adj ectifs en -a:, dérivés de verbes, t els riknohà: 'reconnaissant', amii:zà: 'amusant', pèziï: 'pesant ', et c. , dont nous avons déjà tenu compte dans nos ca lculs relatifs au féminin des adjectifs et des substantifs. Mais un certain nomb re de verbes du parler p euvent connaître un dérivé en -a: susceptible d'être utilisé sous une forme féminine, donc en t ant qu'adjectif. Nous en relevons 59. Ils forment tous leur féminin en -a:t. Exemples : llühéi:, -a:t 'cuisant , -e', displè:hâ:, -â:t 'déplaisant, -e', èdwèrrnà.:, -iï:t 'endormant, -e'. r7.6. En reprenant" toutes les données (r7.2, r7. 3, I7-4 et r7.5), nous arrivons aux résultats suivants pour les différents m odes de format ion du féminin. Il y a r24 termes finissant par une cons. qui ne changent pas au féminin (r7.2), r 8 t ermes :fin issant par une cons. qui changent au féminin (17.3) et 6 term es que n ous dirons irréguliers. Quant aux termes qui finissent par une voy. et qui varient au féminin, nous pouvons maintenant en établir le tableau . Finales masc. 1 Final es fém . 1

:'\ombres détcrmin6s en l

-i

-è -a

Ï·3

l

Ï ··I

Total

] Ï·5

-it - i:t

4

7 3

lI

-i:s

I

IO

-i:y

ï

9 3·15

-èt - ès

4

4

3

8 3

-a t

l

I

3 3:;2

LES VARIATIONS DANS LA CONSTITUTION PHONI QUE

342

Finales masc. 1 Finales fém. 1

:'.\'ombres déterm inés en 17.3

-o -u -ü

-ot -os -ot -ow -ow

17.4

3

r7.6

Total

17.5 3

J

14

118

13 2

-ü:t -i:

- i:r -i:y

-é :

- é:r -i:r

-è:

- a:y

3

-èt

2

-èl -a l

2

-à :

- à :t - à :s -à:l

-6

-6:t -6:1

- u:

3

-u:f

3

650

2

2

2

-u:s -li:

- ü:t

-cè :

-cé:t

5

- Œ:f

2

2

- cé:s

T02

10 2

- ë :t - è:n -èn

3

4

2

-è:



- à :c - à:k

7

5

6

6

37 3

96 3

3

3

- an

-on Total gtlaéral

Nous arnvons à ce rés ultat remarq uable que sur les r.596 cas envisagés, nombre qui est bien près d e représenter tous les cas possibles de la formation d'un féminin dans le wallon d 'Oreye , il y en a r. 448, soit 90,7 %. qui connaissent l'addition d'une cons.

17.7

FORMATIOK DU FÉ:\ID!I~

343

à la voy. fin ale de mot au masculin. Cette voy. finale de la forme masculine garde sa durée lorsque son timbre ne peut coexister qu'avec une seule durée ; elle la garde ou la change lorsque son timbre s'accommode des deux qualités, brève ou longu e. Ce qui est donc particulièrement caractéristique, c'est que le féminin se réalise clans 90,7 % des cas par l'addition d'une cons. à la forme masculine 1 . 17.7. Comment s'inscrit cette formation du féminin clans la constitution phonique du mot wallon t elle que nous l'avons déterminée précédemment ? Nous ne nous préoccupons pas ici de distinguer les mono-, les dis- et les trisyllabes C et V. C'est , en effet, uniqu ement la partie terminale du mot qui varie . 1 La format ion du féminin a pparaît bien différ ente en wallon de ce qu'elle est en français. Pour permettre une comparaison très intéressante, no us allons dresser un tableau du genre de celui que donne M. Durand aux pp. 105 et 106 de son ouvrage sur Le genre gra.mmatical en /rançaù parlé. Sous la rubrique" pourcentages », nous tra nscrivons, p our le français, les nombres obtenus par M. Durand .

:\Iodes de formation du féminin

1. Aucu ne distinction de genre

I I. Addition d' une cons. occlusi\'c 1 11. Addition d'une cons . continue IV. Dénasalisation d'une voy . final " C't a ddition d 'u ne cons . nasale (10); si mple add ition cl 'un e cons. nasale (2) V . Alternance -if / -i:f VI. Alternance -i:y I -i:r VII. Alternance - é:k / é:n VIII. Alternance - èii /è n [X. Alternance - è:r / - èt X. Alternance -uk ! - 01 XI. Alterna nce -u:r 1' - U : t XII. Alterna nce -œ:r f - Œ:s XIH. Alternance - à:k / œn X I V. Irréguliers

Pourcentages

T ctal en wallon

Wall.

124 164 1279

7,8 10,3 79,7

12 I

o,8 0, 1

I

o, r

1

0,1 0,2 0, 3

3 3 l

O,I

I

0,1 0, 3

5 2 6

0,2

0,4

1

Franç .

42 19,6 9,1

7,7

.,"' "'~

.::v

~ 0 Cf.)

o"

"

.ti "'u ~

c'-"' ~ o! c .;:: ....

B c (;l

1.:.1

Deux différences principales. Dans p resque la m oitié des cas, 42 %. on n'op ère pas la distinction en tre le mascul in et le féminin e n frança is (de Paris), alors qu'une telle p a rticularité n'existe que po ur 7,8 % d es cas en wallon d'Oreye. Lorsque le français ajoute une cons. pour marquer le fém inin, il emplo ie plus souvent une occlusive qu'une continue (19,6 % contre 9,1 %) ; c'est t rès nettement l'inverse pour le wallon, q ui utilise 79,7 % de cons. continues (mode principal d e forma t io n du féminin) et seulement 10,3 % d 'occlusives.

344

LES VARI ATIO NS DAN S LA COl\ STITUTIOl\ PHONI QUE

r7.7

Nous avons remarqué jusqu'ici que, en général, les mots présentent de plus en plus souvent une finale vocalique au fur et à mesure qu'augmente le nombre des éléments q ui les constit uent. Or, pour former le féminin, on a jout e un élément phonique à la forme du masculin et cette addition crée des mots à finale consonantique . Cela va à l'encontre des habitudes que nous pensons avoir décelées. On peut se demander cc qu' il y a de vrai dans cette vue exprimée par l\II. Durand, à la p . 27 de son étude sur Le genre grammatical : « ... Les formes masculines et féminines ne sont pas, dans notre esprit, des symétriques exacts ; nous nous rappelons, nous pensons Je m ot sous sa forme m asculine; celle-ci ne se présente pas à notre esprit comme un m ot pourvu d'un genre ou d'une forme quelconque, c'est le mot lui-même ; le féminin n 'en est que la forme dériYée . .. », et encore à la p. 290 : ;...•!" , ·,,-;·.

GRA P U/QLIE: Nf21

DiS.SYLLABE.S V

VOYEL LES INITIALE.:i BRÈVë:s

CONSONNé.S SIMPLE.:i INTÉRIEURES

LONGUES

GROUPES CONSONANTIQUES iNTÉ RIEUR.S COMBÏNÉ.S

DiSJOINTS

FÎNALE..S

VOYELLES TONIQUES

CONSONANTIQUES A PRÈS

1"'" ÉL.ÉMENTS

z~• ÉL.ÉME.NT.S

z"ÉL

"1"' É.Lt!Mf!NT.S

8Rè.VE$

LOl'fGU~.S

A PPÈ.S VOYELLE: l_ONGUE

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FINALE.5

VOCALIQUES 1

BRÈVES LDNGUES

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