La Casa dei Cervi a Herculanum
 88-7689-014-9

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TRAN TAM TINH

LA CASA DEI CERVI A HERCULANUM

GIORGIO BRETSCHNEIDER EDITORE 1988

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Fel. qvinq. d.d. ISSN 0391-9293

ISBN 88-7689-014-9

PRINTED IN ITALY

COPYRIGHT © 1988 by GIORGIO BRETSCHNEIDER EDITORE ROMA Vía Crescenzio, 43

AVANT-PROPOS

II y a un demi-siécle, préfa^ant son livre sur la Casa di Menandro á Pompéi, A. Maiuri fit une trés bella réflexion: « Troppe volte noi studiosi dalla vita antica, o, come non sempre banavolmanta ci si chiama, noi

archeologi, dimantichiamo o, meglio, riteniamo di dovar dimenticare, l'umanitá dalle cose che siamo chiamati a far rivivere ». Pour parlar comme des autaurs de la « naw archaology », l'archéologue risqua d'oublier « Tlndlen darriéra l'artafact». En réalité, c'ast la réve da tout archéologue da décou-

vrir, dans at au-dalá das artefacts, non saulemant la matériau, la forme at las fonctions des objats, mais aussi la culture das personnas qui las ont

fabriqués, las ont utilisés. C'ast la réva da découvrir, á travers rarchitecture, le décor et les mobiliers d'une habitation, l'identité de son propriétaire, son

moda de vie, parfois les vicissitudes d'une existence. Ce réve, compagnon normal de la curiosité scientifique, se heurte souvent á la réalité archéologique. La documantation foumie par les fouilles, méme dans des circonstances privilégiées comme celias de Pompéi et d'Her-

culanum est en général incompléte, les témoignagas diracts ou indiracts sur la propriétaire font souvant défaut, la cadra da sa vie culturelle et sociale ne s'aper^oit — dans las mailleurs des cas — qu'á travers les brumes d'une connaissance analogique. Pourtant c'ast une gageure pour le cher-

cheur, gageure pleine de risques et de plaisir, car si « le style c est 1 homme », qui est l'analyste assez compétant pour prétendre da comprendre et le style de l'homme et l'homme lui-méme derriére son style ? Parallélement,

on pourrait direi « montre-moi ta maison et je te dirai qui tu es ». Mais la maison de notra homme était inhabitée depuis 19 siécles et on la connait

seulement par son nom poétiquei la maison des Cerfs. Etudiant cette maison, nous n'avons pas eu les mémes conditions

que A. Sogliano ou A. Maiuri quand ils suivaient jour aprés jour le dégagement respectif de la casa del Vettii et de la casa di Menandro qui n'avaient pas été violéas par d'autres personnes. Mettant ensamble das résultats des découvertes de 1748-1749 et ceux des fouilles de 1930-1931, nous pouvons

asquisser le dessin assez complet d une résidance assez ^ modame», et imaginer Tambiance oü vivait un homme aisé, possédant un certain goút, une cartaine culture. VII

Dans une publication récente qui constitue le Suppiémcnt 2 des Cronache Ercolanesi de 1983, plusieurs auteurs ont essayé, par des niéthodes diíférentes mais convergentes, de recréer le milieu intellectuel et sociologique oü vivait le propriétaire de la fameuse et somptueuse villa del papiri d'Herculanum. D'autres savants, dans une perspective parallélc, cherchent á mettre en lumiére les concordances intellectuelles et artistiques des Anciens á travers les poésies et les oeuvres d'art décoratif.

Ces tentatives m'encouragent dans l'étude de la Casa del cervi. Scs vestiges archéologiques nous permettent-ils de découvrir l'homme qui a fait construiré cette maison, l'a meublée et peut-étre l'habita - lui ou sa famille jusqu'á la catastrophe inattendue du 24 aoút 79 ? Dans cette recherche, je dois beaucoup au professeur Alfonso De Fran-

ciscis qui, dans les années 70, m'a permis non seulement d'entreprendre

PRINCIPALES ABREVIATIONS

AA

= Archaeotogischer Anzeiger.

Adam

= J. P. Adam, La construction romaine. Matériaux et techniqiies, París, 1984.

Alcubierre

= Roque Joachin de Alcubierre, Noticias de ¡as Atajas

antiguas que se han descubierto en las Escavaciones de Resina, y otras, en las diez y ocho anos, que han

ce travail, mais aussi de faire des sondages sous le niveau de 79 (sondages

dont la publication est en préparation). Son encouragement et son aide

corrido desde 22 de Octubre de 1738 en que se em

m'accompagnent toujours dans mes recherches campaniennes. J'ai rencontré cette générosité non moins égale chez ses successeurs

pezaron hasta 22 de Octubre de 1756 que se van con tinuando (manuscrit á la Soprintendenza alie anti

et collégues notamment chez Mmes G. Cerulli Irelli, Enrica Pozzi, MM. Fau sto Zevi, Giuseppe Maggi et B. Conticello qui m'ont accordé beaucoup

chitá di Napoli).

de facilités tant au Musée de Naples qu'á Herculanum. A Herculanum, M. Femando Balzano était toujours prét á me rendre service. Mme Eva Nardella a fait pour moi des dessins d'architecture et

Allrogen-Bedbl, CrErc

99-103.

Allrogen-Bedbl, Masken

= J. M. PÉROUSE DE Montclos, Principes d'analyse scien-

Architecture

sont toujours aimablement accueillants et me permettent de me resourcer

tifique. Vocabulaire de VArchitecture, París 1972.

dans leur riche bibliothéque.

La Soprintendenza alie Antichitá de Naples et l'Institut Archéologique

A. Barbet, PMR

= A. Barbet, Im peinture múrale romaine. Les styles décoratifs pompéiens, París 1985.

Bastet-db Vos

= F. L. Bastbt-M. de Vos, Proposta per una classificazione del terzo stile pompeiano, Gravenhagen, 1979.

Allemand de Rome m'ont permis de reproduire des photographies.

Le National Geographic Society m'a permis de reproduire le dessin de la reconstitution d'Herculanum, effectué par Louis S. Glanzman. Le Conseil de Recherches en Sciences Humaines du Cañada m'a accordé des subventions pour mes recherches en Italie.

= A. A. Bayardi, Catalogo degli antichi monumenti dissotterrati nella discoperta cittá di Ercolano per ordine delta Maestá di Cario, Naples 1755.

Catalogo

Dans la recherche sur le terrain comme á l'Université, ma collégue le

professeur Marie-Odile Jentel et plusieurs de mes étudiants de l'Université

Cerulli Irelli, CdAM

Laval m'ont réconforté de leur collaboration. Mme M. O. Jentel a en outre Croisille, Natures

mortes

= J. M. Croisille, Les natures mortes campaniennes

(Coll Latomus 76), Bruxelles 1965.

A Rome, enfin, l'éditeur Giorgio Bretschneider a bien accueilli ma

proposition de publier ce travail dans sa collection « Archaeologica ».

= G. Cerulli Irelli, Casa delVatrio a mosaico (Pifia re antiche d'Italia, sez. UL Herculanum I) Rome 1971.

relu en entier le manuscrit et l'a enrichi de nombreuses et judicieuses observations.

= A. Allrogen-Bedel, Maskendarstellungen in der ró-

misch-campanischen Wandmalerei, Münich 1974.

d'artefacts.

A Rome, le Deutsches Archaeologisches Institut et l'Ecole Fran^aise

= A. Allrogen-Bedel, « Der Hausherr der " Casa dei cervi" in Herculaneum », Cronache Ercolanese 5,1975,

CrErc

= Cronache ercolanesi. Bollettino del Centro intema-

zionaíe per lo studio dei papiri ercolanesi, Naples.

Que tous acceptent ici mes remerciements sincéres. CrPomp

= Cronache Pompeiane. Rivisía delVAssociazione internazionale « Amici di Pompei». IX

VIII

RSGR

Crypíoporíiques

= Les crypíoporíiques dans

Varchitccturc

rumaine

= S. Reinach, Répertoire de la statuaire grecque et romaine, París 1913-1931.

{Colloques internationaux du CNRS, n. 545), París 1973.

Rl'GGIEaU

= M. Rugciero, Storia degli scavi di Ercolano, Naples 1885.

ECO

= Enciclopedia dell'aríe aníica classica ed oriéntale, I-VII, Rome.

Grimal, Jardins romains

= P. Grimal, Les jardins romains, París 1%9'.

Helbig

= W. Helbig. Wandgemdlde der vom Vesuv verschütíeíen Stadte Campaniens, Leipzig 1868.

ICCD

ScHEFOLD, Peinture pomp.

= K. ScHEFOLD, La peinture pompéienne (Coll. Latomus 108), Bruxelles 1972.

SclIOHOLD. VP

= K. SCHEFOLD, Vergessenes Pompeji, Bem 1962.

Spinazzola, Arti dec.

= V. Spinazzola, Le Arti decorative in Pompei e nel Museo nazionale di Napoli, Naples 1928.

= Istítuto Céntrale per íl Catalogo e la Documenta-

zíonc, Pitíure e pavimeníi di Pompei, I, Rome 1981. Laurentine

= Instítut Frangaís d'Archítecture, La ¡Murentine et l'inveníion de la villa romaine, París 1982.

Lugli, Técnica

= G. Lugli, Técnica edilizia romana, Rome 1958.

Maiuri, Ercolano V. I.

= A. Maiuri, Ercolano, col. « Visioni líaliche », RomeNovara-Paris 1932.

Maiuri, Ercolano

= A. Maiuri, Ercolano. I nuovi Scavi, Rome 1958.

Maiuri, Ultima jase

= A. Maiuri, L'ultima fase edilizia di Pompei (Campania Romana II), Rome 1942.

Mau, Wandmalerei

= A. Mau, Geschichte der decoraíiven Wandmalerei in Pompeji, Berlín 1882.

MededRom

= Mededelingen van het Nederlandsche Historisch Insíiíuuí íe Rome.

Neue Forsch.

= Neue Forschungen in Pompeji und den anderen von Vesuvausbruch 79 n. Chr. verschüíteíen Síddíen, Recklinghausen 1975.

PAH

= Pompeianarum Aníiquiíaíum Historia (quam ex Cod. Mss et a schedis diiimisque quae in publlcis aut

privatis bibliothecis servantur, nimc primum colligit indicibusque instruxit Jos. Fiorelli), I-III, Naples 1860-1864. Pd'E

= Le pitíure d'Ercolano e contorni incise con qualche spiegazioni, Naples, 1979.

Pompei 1919

= Pompei 1979, Naples 1979.

Pompei AD 79

= J. Ward-Perkins, a. Claridge, J. Hermann, Pompei AD 79, Boston 1978.

Pompei 1748-1780

= Pompei 1748-1980. I tempi della documentazione, Rome 1981.

RB

= Roux-Barré, Herculanum et Pompéi, París, 1875-1877.

RPGR

= S. Reinach, Répertoire des peintures grecques et romaines, París 1922. XI

INTRODUCTION

HISTORIQUE DES FOUILLES

1. La fouille des Bourhorts

Excepté dans le cas de l'exploration et de la cueillette des objets d'art au théátre ct á Tintérieur de la villa del papiri, il est presque impossible de suivre les « cavamonti » dans leurs pérégrinations souterraines á Herculanum dans la premiére moitié du xviii® siécle. Les « Noticias » rédigées assez soigneusement, presque une fois par semaine, d'aprés les critéres « scientifiques » de Tépoque, et signées de Roque Joachin de Alcubierre le 22 octobre 1756'nous permettent de connaitre les résultats de « récoltes » d'oeuvres d'art, mais non Templacement oü ees objets avaient été retrouvés.

La technique des « cavamonti » était de creuser des timnels (cunicoli) dans la boue volcanique pétrifiée qui recouvrait la ville antique, presque á l'avcuglette, en longeant souvent les murs ou en les pergant de temps á autre fconsciemment ou inconsciemment). Suivant ees couloirs étroits,

et éclairés sculcment par des lampes á huile, ees « mineurs » archéologues ramassaient des objets en métal, en marbre, en terre cuite ou détachaient

des pcintures murales, des mosaíques, des dallages á'opus sectile qui méritaient d'étre appréciés par le Roi. La technique d'excavation se falsait verticalement par des puits (50 puits de 1739 á 1759) et horizontalement

par ees « cunícoli»

A cause des difficultés d'orientation et du manque

1) Don Roque Joachin de Alcubierre, Noticias de las Alajas antiguas que se han descubierto en las Escavaciones de Resina, y otras, en las diez y ocho anos, que han corri do desde 22 Octubre de 1738 en que se empezaron, hasta 22 de Octubre de 1756 que se van continuando, Manuscrit conservé dans les archives de la Soprintendenza alie antichitá

di Napoli. Voir aussi M. Ruggiero, Síoria degli scavi di Ercolano ricomposta su documenti siiperstiti, Napoli 1885.

2) Cf. L. DU Bois, Lettres sur l'ltalie et ses Musées, Napoli 1874, 359; A. F. Gori, Symbolae Utterariae I, II. Collectanea antiquitatum Herculanensium, Firenze 1751, I, 20; M. Ruggiero, XIII: « Fu questo delle grotte un dure e disgraziato lavoro, ed a fatica si

immaginerebbe in qual modo si sia potuto disegnare, levar piante, staccar pitture, statue, 1

dequipements professionnels, ¡1 arrivait souvcnt que ees füuillcurs en

el dans l'cspacc, avcc beaucoup de chances de succés, les premiéres ex-

contournant les murs ou Ies blocs domiciliaires rencontraienl les anciens

plorations de la Casa del cervi*'.

tunnels remblayés aprés leur precédent passage ^ Les rapports de ees travaux nous décevraicnt immanquablemeni surtout si nous voulions identifier topographiquement les monuments fouillés ou

vérifíer la provenance exacte^ des objets par rapport aux maisons mises au jour dans les fouilles de dégagement plus recentes. Pourtant, la com-

paraison des tableaux détachés du mur et de ceux qui ont été laissés - heureusement non détruits ^ - nous permcttent de localiser dans le temps mosaici e tirarli fuori per luoghi tanto intricati, tanto angustí, umidi c .scnza luce, ollrc a pericolo per i lavoranti ».

L'entreprise employait en moyenne une cinquantaine d'ouvricrs, y comprís les escla ves d'Algérie et de Tunisie.

II semble que les fouilleurs d'Alcubierre, aprés avoir exploré la Casa dell'atrio a trtosaico, s' introduisirent dans la Casa dei cervi en praliquant

était encore intense dans le triclinium de la Casa delí atrio a mosaico.

Ce méme jour, on a ramené á la lumiére un tableau détaché du crypto- Fig. 99 portique de notre maison et représentant deux Amours sur un char tiré par deux dauphins®. Trois jours plus tard, le rapport dit qu'une autre Fig. 100 peinture de mémes dimensions que la précédente a été découverte. elle

ville dessiné par le colonel Bardet, souvent des ouvriers, s'avangant á tátons, creusant

représente un Amour poursuivant deux cervidés. Des peintures mises au jour le 13 aoüt, une partie provenait de la Casa delVatno a mosaico,

ici et lá, toumaient en rond longtemps dans un méme édifice (Ruggiero, XIII). La Vega

l'autre de la Casa dei cenñ. De petits tableaux apportés par les « cava-

écrit dans son rapport que ees plans aidaient beaucoup rorlentation des fouilleurs:

monti » le 17 aoüt, le 24 aoüt et le 7 septembre sont soit des tableaux encadrés de dimensions presque identiques qui ont été détachés des bras Ouest, Nord et Est du cryptoportique, soit des fragments carrés

3) Jusqu'au 25 octobre 1766, avant que Francesco la Vega n'ait re?u le plan de la

« Puo giovare questa planta moltissimo nel caso che si voglia altra volta scavare in Ercolano, perché non si retomerebbe a cavare nelli stessi siti come pur troppo é accaduto per lo avanti per mancanza di simili piante » (Ruggiero, 481, rapport du 25/10/1766).

Ces « incidents » arrivérent plusieurs fois surtout á partir de 1754, si Ton en croit

décorés chacun d'un animal, chévre, cerf, griffon, cheval, oise^, etc... en somme d'animaux qui s'intégraient dans un décor du quatri me sty e

les rapports de fouilles. Le 5-V-1754, J. de Alcubierre constata que ses ouvriers rencontraient des « grottes anciennes » et qu'il existait entre les grottes plusieurs murs et locaux non explorés (Ruggiero, 154). « On rencontre des anciennes grottes », notent

de jeter par terre les peintures non récupérées par le service des antiquités ou de

les rapports 5-VIIM755 (Ruggiero, 173), des 7, 17, 31 aoút, 14 septembre de la méme année (Ruggiero, 174, 174). Dans un des rapports (du 7-VIIM755), il est souligné:

les détruire en les martelant avec des pioches (Cf.

«lo que muchas vezes sucede». Le 19 juin 1756, J. de Alcubierre dit au Roi qu'il

Relaz.ione 20-VM761: « fare gcttare a ten-a quelle

a trouvé des grottes antíques, Sa Majesté lui répondit qu'il ne devait pas s étonner,

gono nei reali scavi»; méme ordre á Pompei: «per ordme di

car d'aprés une inscription trouvée dans le royaume, plusieurs Romains avaient été envoyés de Rome, aprés l'éruption du Vésuve, pour faire des excavations et pour découvrir des trésors enterrés dans ces parages (Ruggiero, 193).

4) Dans un travail publié en 1968, María Pia Rossignani essaie de faire la liste des peintures détachées d'HercuIanum et de Pompéi et en étudie le probléme de restauration á cette époque («Saggio sui restauri settecenteschi ai dipinti di Ercolano e Pompei », Contributi dell'Istituto di archeologia delVUniversitá cattoUca. I, 1968, 7-134).

On y volt la grande diffículté de déterminer la provenance exacte, surtout en ce qui concerne Herculanum. A. Allrogen-Bedel fait actuellement un travail de «détective archéologique» qui a porté d'excellents fruits, cf. «Herkunft und ursprunglicher Dekorationzusammenhang einiger in Essen ausgestellter Fragmente von Wandmalerei», Nene Forsch 115-122, fig. 96-101. Id., «Das sogenannte Forum von Herculaneum und die borbonischen Grabungen von 1739 », CrErc 4, 1974, 97-109; Id., «Documente des 18. Jahrhunderts zur Topographie von Herculaneum », CrErc 13, 1983, 139-158; Id., « n frammento di dipinto », CrErc 13, 1983, Suppl. 2, 65-68. ^ 5) II est intéressant d'utiliser comme « preuve négative » la découverte par Maiu de plusieurs peintures en bon état dans la Casa del cervi pour savoir que cette ^aison a été fouillée avant 1759, date oü l'ordre fut donné, et depuis mamtes fois réitéré.

Fig. 9.10,15

un large passage dans le mur mitoyen c'est-á-dire le mur Ouest du bras occidental du ci'yptoportique de cette derniére maison (passage laissé tel qiiel par Maiuri en 1930). Ce fut probablement vers le début daoüt 1748. En effet, en comparant les médaillons détachés le 6 aoút 1748 (MN inv. 9129) avec les autres encore in sitii"^, on se rendra compte que le travail

ra/«m Historia. I ,139: Relazione 20-1-1759; I, 112: Relazione

V'' rlüo LdIZ

r pitture . . da . . .. ^ inutili venivano vpnivano destrutte, rumpendosi piccioni le che luí. SI. stimavano TTmnouT con pahi Ji . . ní»ln7Íone 25-1-1764, cf. FlORELLI, FAH 11, IW). le toniche su cui esse stavano dipinte », Reiazio i^o npintnre, t

1 in rn"5 une mention p.-écise dans le rapport. E" «spectivement de 1,60 et 1,6 ^-vés 8 rubans, collés ensemble dans deux panuca "'e haut ct 0,48 de large (inv. 9687 et 96 h rencontrent dans le rapp

_ portique oriental: seu.ement le d-U Nord du port.que c ns v de^

petit tableau no 13, infra; cf. Alcubterre, 223, n ^

up tympanon avec des

indéfinissable. Au-dessus, au centre, es

a» in niinthe et de la zone médiane

rien de la plinthe; sur la paroi Est, une part.e de Ientre la demiére fenétre et la porte de la salle XXIX,

y seys palm; alta y contiene quatro mascaron aoút 1748 en méme temps que les

extérieure. le som-

n^et de la tige porte un sphinx aile guirlandes vers les cótés.

24) Sont conservés: _ portique occidental: sur

adornos»; deux autres, le 13 «otros dos son contiene quatro mascarones,

dos fajas de medio pal y seys palm ^ fALCUDiERRB 225, no 11, 12; et un autre y otros adornos coma otra expressada el día 6 » (ALCtmiERRE,

g. ,

Z

bas par une courbe verte et soutiennent un

panneau archi^ barre est supportée au

Les panneaux intermédiaires ne sont pas ici des panneaux arcbdec^^

77

omée de fleurs de Idus.

Le premier motif est const.tué dune barre horizontale, placee un peu plus

mérídionale de la paroi Est du portique occidental, et trois sur la pa

Fig. 65. 76.

médiane est séparée de la zone supérieure par une bande rosée F.g. 59

haut, décoré dans sa partie supérieure

i/o

.

^ 26) Des men.ions de ces motifs détachés se r un ramo dro demuestra unmismo pabo •;realP- sop ^ P. 226, no 5, le 17/8/48: « un pal en qua 2 , ^ "o 6: „ otra companera de la antece quadro ca a • ^ 3'/8/48: .dos pabos reales... de menos de J

^20, ,ele ,4/9/1748: 14/9/1748: «medio «medio pal pai en «"^^ro re . Manioc neo^ (5 ^^Ples, inv. 8586

paonso romllés recoHés avcc avec 7 cerrs;.

. Actuellement au m

soit par un rectangle bordeaux dans lequel est un losange vert, soit par un élément floral vrillé. Le « trépied », dont deux pieds visibles souticnncnt au sommet un chaudron semi-globulaire, cst flanqué de deux tigcs coiirbcs

qui, montant directement du pied, forment á ellcs deux un bulbe gracieux 3

et se terminent en volutes fleuries. De chaqué cóté, sur la barre horizontale^ omée de rais-de-coeur téte-beche, ou de chcvrons, un bouc ou un che-

vreuil se tient debout ou gambado^. Dans la partie septentrionale, sur Ja paroi occidentale, au-dessus du chaudron est suspcndu un masque flanqué de deux guiriandes arquées. Dans la partie septentrionale, lá oü les parois touchent la toiturc en pente, le décor pictural est couronné par une bande rouge brun de 0,06 m de hauteur, tandis que dans la partie méridionale, lá oü les parois touchent le plafond plat, elle est couronnée par une corniche moulurée en stuc peint. Cette moulure est constituée d'une cyma recta ct d'un kimation formé d'une sénie continué de coquilles bleues flanquées chacune de deux dauphins plongeant leur téte vers le bas; l'espace entre oes dauphins est rempli par une palmette á trois nervures.

Comme nous l'avons dlt plus haut, c'est surtout dans le portique occidental que les Bourbons ont détaché une grande partie des petits tableaux représentant les amorini s'adonnant á des activités profcssionnelles (armuriers, menuisiers, cordonniers, forgcrons, marchands, pécheurs) ou aux Joisirs fchasse, peche, musique, dansc, théátre, jeu.. .)• Nous croyons que les tableaux décrits ci-dessous, conserves soit au musée de Naples, soit au musée du Louvre, proviennent de ce portique; primo á cause

de la couleur rouge du fond sur lequel sont peints les tableaux; secundo, á cause des dates des découvertes qui sont groujDées pratiqucment pendant un mois(6 aoút - 7 septembre 1748) ce qui prouve que le travail des ouvriers d'Alcubierre était rapíde (60 métres en un mois) et celuí des techniciens, remarquable (des dizaines de tableaux détachés dans un laps de temps

assez bref); tertio, á cause des dimensions assez réguliéres des tableautins;

et quarto, parce que le portique oriental fut probablement déjá en grande partie détruit durant l'éruption du Vésuve.

Dans la descríption qui suit, nous décrívons d'abord les tableaux in

situ aux portiques occidental et oriental, cnsuite les autres devaáent en provenir, d'aprés la date de leur découverte. 9) Portique Occidental, paroi Est, cóté Sud, in situ (0,23 m x 0,37).

Cadre brun souligné d'un filet blanc. Fond beige clair. La scéne représente deux amorini armuriers(?). Le premier, assis sur une estrade est en train d'examiner un bouclier appuyé contre un pilastre derriére lequel apparait la partie supéricure du corps d'un second amorino. D'autres parties de I'armure sont aussi exposées: un casque jaune á cimier rouge sur l'estrade

derriére le premier amorino, une cnémide brun clair appuyée contre le pilastre, une autre gísant par terre^®.

Portique oriental, paroi Oucst: prés de la jonction entre ce demier et le portique septentrional sont conservés trois tableaux, dans trois panneaux contigus, tous trois de natura morte ^ cncadrés de brun souligné par un filet blanc.

10) ín situ. (0,23 m X 0,37). Fond rosé clair. Corbeille píate de van- Fig. 120

nene sur laquelle sont déposés des fruits, parmi lesquels ont peut identifíer une figue, des noix, des noisettes, peut-étre une courgette. Au milieu de ees fruits en désordre est un skyphos vert (d'argent ou de bronze ?) h deux anses verticales et á la panse décorée de reliefs; en dehors de la corbeme. au premier plan, une noisette et une aubergine ou une poire(?). Les fruits sont rendus avec beaucoup de naturalisme, des noisettes blanchátres avec ^es ombres bruñes, des figues bruñes avec des reflets beiges, lombre port e

^ droite. dans la direction réelle de la lumiére venant de la fenétre située ^ gauche.

11) /« silu, (0,23 X 0,36). Fond bedge rosé. Décor

^

27) Plusieurs cerfs, boucs et chévres ont été détachés en aoút et septembre 1748,

""

f^fFacé. En bas, un plateau vide auprés duqucl on voit á gauc e ^

eux amorini ñus, ailés, danseurs. Le premier danse sur la pointe des

20) Musée de Naples. ánv. 9177 (0,22 m x 0,35). Fond blcu elair

2o"rlTeh

Deux

pieds, agitant des crótalos tenues dans les mains, tandis que son compa gnon, de profil, a la jambe gauche en l'air; ce dernier porte sur son épaule

gauche une harpc dont i! pincc Ies cordes avec des doigts de sa main droite *K

rJnÍ

""

""e belle téte barbue de face, les yeux gr I>es méches de cheveux collent sur son r

'

— sur la paroi Ouest, la plinthe et la partie inférieure de la zone médiane á gauche. — sur la paroi Est, moitié droite, la plinthe et la partie inférieure de la zone médiane— sur la paroi Nord, angle Nord-Ouest, un fragment de plinthe et de zone médiane.

moustaches et une épaisses. De

barbe raidesse hérlssent autour de sa boucbe larg . «

69) Sont conservés:

^^~

chapelet de coquilles blanches sur fond roug^,^ ^

á I'enseveÜsscment de la cité, le rouge de la partie inférieure des pilastres est devenu actuellement jaune ocre. Ces pilastres supportent une architrave (de 0,34 m de haut) qui est surmontée d'un frontón composé d'une comiche

(longueur max.: 1,40 m), et un peu au-dessus du sommet du pilastre de gauche, est en mosaiques polychromes, bordées en haut par un listel

^

Les carnations de la Néreide et des amorin. sont ombres rosé beige. Le corps des animaux est

69) Cf. A. Maiuri, Ercolano V no 72, pl. 41.1.

fiff 246: Sear, op. cit..

fig. P- 74; Id., Ercolano. 312, S

grandes feuilles vertes couvrcnt sa tete, et un objet cubique (?) jaunc oí blanc est posé sur son front. Le masque cst remarquablcmcnt rcndu. Los sourcils rouges, épais, forment deux ares au-dcssu.s dos yeux profondóment enfoncée dans Ies orbites. Les paupiéres supórieures arquees blouá-

des tesscllcs rouges en céramique.

tres sont soulignées par des cils rouges. Les prunellcs bmn foncé sont vivantes, le blanc est clair aux angics extérieurs mais teinté de blcuáíro

Rappelons aussi que ce magnifique décor constitué, en dehors des nymphécs, la sculc connuc au premier siécle pai-mi les mosaiques murales,

au milieu. La barbe ot Ies moustaches sont vertes, bleu turquoisc, blcuá-

d'autant plus qu'ici il recouvrc une architeclure ornementale extrémement rare tant ñ Herculanum qu'á Pompéi. En effet, le portad surplombant un

tres et blanchátres.

Les corniches - admirablement restaurées - surplombent Ies oótós inclinés du frontón et sont couronnées au faite par un acrotére (malheurousement mutilé). Comme on peut s'y attendre, la composilion du décor est symétríque. Au sommet, á remplacement do I'acrotore, figure un cratére en cloche á la panse cótelée jaune d'or, posé sur une base quadrangulaire et muni de deux rinceaux qui partent de la carénc pour rejoindix: la base. Le vase est flanqué de deux animaux fantastiques, au protomé chevalin, aux ailes en coquillcs, au corps effilé et aux pattes de dcrriérc en rinceaux, dont I'un s'enroule en avant sous la forme d'une large feuille dentelée, et 1 autre en arriére est couronné d'un fleuron central. L'animal

qui subsiste - celui de gauche - semble se dresser pour attcindre une des anses du cratére avec ses pattes de devant.

Comme Ja comiche horizontale, Ies rampantes sont bordees d'un chapelet de coquilles contenues dans une succession d'arceaux blancs. A

I intérieur de cette bordure, le décor est constitué d'un seuI motif répété I'un á la sulte de Tautre.

L élément central du motif est un « putto » légérement toumé vers la droite, sur le rampant de droite, ou vers la gauche sur le rampant de gauche; il a deux petites ailes en coquilles et des jambes transformées en rinceaux. II tend ses deux mains comme pour donner de la páture ou comme pour offrír de I'amusement aux animaux fantastiques probablement chevalms analogues á celui figuré sur l'acrotére. Cependant ici, les animaux ne se dressent pas, mais s'allongent pour former avec leur dos des lignes courbes gracieuses de chaqué cote du « putto ». Des courbes tangentes des rinceaux postérieurs sortent deux tiges curvilignes qui encadrent une surface cordiforme au centre de laquelle est une petite tete de Gorgoge de face.

A la différence de Tarchitrave et de la corniche horizontale, le fond n'esí pas uniformément coloré: rouge derriére les rinceaux fleuris, rougo égallement derriére le putto, vert dans la surface cordiforme autour du gorgoneion et bleu lapis lazuli derriére Ies animaux fantastiques.

Enfin, le dessous de ees corniches garde encore partiellement un décor floral semblable á celui de la corniche horizontale.

Du point de vue technique, notons que les matériaux utilisés pour

les mosaiques sont: a) des coquilles blanches du type cardium'^; b) des tesscllcs de marbre de couleurs blanche, rose, beige; c) des tesselles de

verrc de couleurs bleu lapis lazuli, bleu clair, verte, jaune; d) et enfin

jardin n'est rcncontré que dans la Casa deU'atrio a mosaico á Herculanum et dans la Casa degli amoritii dorati á Pompéi^'.

La tcchniquc ne difrére pourtant pas de celle utílisée dans les nymphees

de la mémc époque en Campanie^^ avec les bordares omées de coquilles, 70) Les coquilloges utilisís dans les mosaiques murales des "y"»""" f; « d'HercuIanum sont surlout le cnrdúnn et le muruv, cf. M. in dcr An.ikc Knns. BuU. l,,s,. ArC. Búlgara 12, 1938,,

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"ngen zur Technik der pompeianischen Wand

A. BARDirr, op. cit., 963-967. 129) A. Mau pertse que les corniches de

inconnues au IIP style (A. Mau, rares, cf, Bastet-de Vos.

Wapdmalerei, 301); en réalité, elles 5 f¡g. 28, 29 (Caldarium. ambiente >30-131; pl. LXI, fig. 115; de Franciscis, Neue For . Buben, «The

8 de la villa d'Oplonti). Sur les corn.ches du IV Technique of Stucco Ceilings at Pompe.», JRS.^ Tu casa Re,. IX, 5, 18-21 a Pompei e 26; DE Vos, MededRom, 39, 1977. 38, fig-
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