Histoire de l'Antiquité [2, 1 ed.]

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EDUARD MEYER

HISTOIRE

DE L’ANTIQUrrÉ TOME II L 'É G Y P IE

JUSQU’A

L ’ÉPOQUE DES

HYKSOS

TRADUIT PAR

ALEXAND R E M O R E T C O N SE R V A T E U R D U M U SEE « C i ^ lE T i > i « p r T n U A i» JO iN T A i. 'É c o i . E

i> i:s i i a i t e s - î ;t u u ;s

PARIS LIBRAIRIE PAUL GEUTHNER 13, RUE JACOB, V I“ 1914

D É D IÉ A A D O L F E R M A N

en lémoignage d ’une vieille am itié.

TABLE

DES M ATIÈRES P a g e s.

P h k f a c e .........................................................................

v il

T r A N SC IU FTIO .N .................................................................................................................

X III

A|5Iu ':V!ATIONS................................................................................................................. XXIII

LES PLUS ANCIENNES CIVILISATIONS HISTORIQUES L\\[\E PHK M IER l ’kg y pti : j c s q u ’a la f in dk l ' é p o q u e d e s iiy k so s

Sources pour l ’histoire de l’É g y p te ........................................................

*1

Le décliîfTrcment des hiéroglyphes, | | H 8-IU1, p. 1 .— Monu-». ments et écrivnîns, 1.50-158, p. C. — Chronologic, 5^.^ 1.59 à K)3, p. 27.

1. Commencements de la civilisation et de 1 histoire de l'Égypte.

. 30

Les Égyptiens et leurs voisins. Les races du nord de l’Afri(juc. KU-1C7, J». 30. — La plus ancienne civilis.nlion dans la valTée du Nil, DiSàl 7.5, p. 57. — Les N oincs,étals indépendanls et les dieux des nomc La Irodition, g 192, p. loi),— Le royaume le jdus ancien de Ba.ssc-Kgyple, l.e développement de la religion. Le calendrier, 55 193 197, p. I l l , — Les adorateurs d’IIorus et les deux royau­ mes, Il 198 à 2ui, p. 118. — La formalion île l’écriture, | | 202-203, p. 127. — Le plus ancien développement du culte des morts, 55 204, 20.5, p. 132.

111. L'Égypte sous les T h i o i t e s ............................................................. 13& Les prédécesseurs do Mènes, 55 200-208. p. 130.— Le roi Menes cl la !'• dynastie. |5 2ik)-2I2. p. 142. — II- dynastie, | | 213 à 215, p. 1.52. — La civilisation de l’époque lliiiiilc. L’art, 216-218, p. 1.58— L’Kl.nt. Loyauté et administration, | | 219-224, p. 163. — La civilisation maléi-ielle. Liltératui'o et science, | | 225-226, p. 171. — Rapports dos L'ivpliens avec leurs voisins, gg 227-229, p. 177.

ZS9

T A B L E D ES M A TIER ES P ages.

I V . L’Ancien E m p ire .................................................................................. .

\Si

La III- dynastie, %%230-231, p. ISl. — La IV* dynastic, | | 232 à 23.5, p. lyo. — Les tombeaux de l'Ancien Empire, | | 236-240, |). l‘J8. — État et Administration sous l’Ancien Empire, §§ 2U213, p. 207. — V* dynastie et le culte du soleil, | | 249-252, p. 222. — Relations extérieures de l’Ancien Empire, 253-254, p. 231. — La civilisation de l’Ancien Empire. L’art, 253-260, p. 234.

V . La fin de l'Ancien Empire et lepoque de t r a n s i t i o n .....................

•il7

Le développement de la féodalité et la VI* dynastie, §§ 261-26.J, I». 217, — Relations extérieures. La Nubie. Combats en Syrie, 265-21)6, p. 2.37.— VIII* dynastie. Dissolution de l'unité du royaume, !§ 267-268, p. 2.)9. — Évolution de la civilisation pendant l'époque de transition. Les commencements du mono­ théisme solaire, §| 260-272, p. 266. — Les Ilérakléopolilains, 1% 273-274, p. 274.

V I. Le Moyen Empire.............................................................................

•27!)

L’avèncmcnl de Tlièbes cl la XI* dynastie, 275 é 279, p. 279. — Amenemhet I*' et la XII* dynastie, §§ 230à 231, p. 203. — Orga­ nisation et histoire intéi’icure du royaume, SI 282 h 2.37, p. 298. — Guerres et relations extérieures. Nubie. Syrie. Grèce, 51 287a à 291, j). 310. — Constructions. Le Fayoum, |§ 292-293, p. 320. — Art cl littérature. Prophéties, 294-297, p. 324.

V IL Décadence du Moyen Empire et domination étrangère . . . 332 La XIII* dynastie, §1 298-302,p. 332.— Le royaume des Ilyksos, I l 3U3-308, p. 346. — Lcs vassaux dc.s Ilyksos. La XVII* dy­ nastie, Il 309-310, p. 3.>9.

• T o u r s , im p rim e rie E . A rrault c l C *.

PR E F A C E

La prem ière partie de mou H istoire de V Antiquité, dont j ’ai donné une nouvelle édition rem aniée, au com m encem ent lie l’année 1909, retrace le d éveloppem ent de tous les peu­ ples connus dans l’histoire et des civilisations p ropres au g ro u p e des peuples m éditerranéens, j u s q u ’au seizième siècle avant Jésus-C hrist. A partir de cette époque, les rap ­ ports entre les pays divers s’accroissent et se multiplient tellem ent qu’une étude d ’ensem ble s ’impose au lieu de l’étude séparée de ces peuples distincts, qui ju s q u ’ici avaient suivi leur développement particulier, non sans exercer to u ­ tefois l ’un su r l’autre une influence réciproque. Cette façon d ’ordonner notre su jet offre un p rem ier avantage : les nomlireux problèmes qui se rattachent aux origines historiques de chaque peuple, en particulier les questions connexes, rela­ tives à l’ethnographie et à la civilisation, sont abordés dans le présent volume et n ’encom breront plus la suite de cette Histoire. Cette division du su jet nous p erm et encore d ’em ­ brasser ces civilisations diverses sous u n point de vue d ’en­ semble : à savoir, comm ent se sont accomplis les p ro g rèsd e l’humanité et comment s’est développée la vie historique, question su r laquelle je reviens au d ern ier chapitre, pour

V III

PnÉFA CE

ressei'i’c r le lieu entre cette partie et la précédente, où j ’ai examiné en théorie les "Çi-andes ortants et ju s q u ’au milieu du deuxième millénaire; chaque trouvaillenouvelle nousplace devant une énigm enouvelle, n o tam ­ m ent cette date q u ’on a retrouvée p o ur les tablettes d ’argile provenant de la colonie assyrienne en Cappadoce (§ 435) fl). (1) J'ai mallieureuscmeiil oublié de signaler la tablette cappadocienne publiée par S ayce dans les Babyloniaca (éd. VinoLLEAUD), IV, 1911, 6ü; clic nous montre un sceau du Sarrou(kin) (avec délerminatif du dieu), palesi de Asir, du fils de I(kounoum), patesi de Asir, sur lequel est gravé, comme le texte l’explique, le dieu de la lune assis, avec un prôtré (?) et un oranl(ce

Aussi comprendra-t-on rémaUirée. l i e n va de même pour toute l ’histoire de laMésopolamie et pays avoisinants, dans la prem ière moitié du deuxième millénaire ; mais nous devons nous attendre à ce c[u’un a v en ir prochain nous appoiie ici des documents tout à fait nouveaux'. En revanche, notre satisfaction est d ’autant plus g r a n d e à c o n s la le r que l'Iiisloiro de la Babylonie au troisième millénaire se raccorde toujours plus étroitem ent et gagne en intensité de vie; il nous est perm is d ’envisager avec cer­ titude l’accroissement continu de trouvailles qui complé­ teront les lacunes encore existantes. \ vrai dire, j ’avais compté in sérer à celte place d ’im por­ tants su pplém ents tirés des fouilles entrep rises à W ark a par la Deutsche O rientgeseU schaft, au cours des mois d e r ­ n iers; mais cet espoir ne s’est pas réalisé. Le directeur des fouilles, agissant en opposition formelle avec les intentions do ceux qui l’envoyèrent en mission, s ’est entêté, avec une obstination à peine concevable, à exhumer des édifices de J ’époque des Séleucides et des Parlhes, ce qui lui a fait négliger tout le reste. Après celte négligence, il faut s ’at­ tend re sû rem en t à ce que les fouilles clandestines rep ren ­ nent de plus belle ; elles nous ont rapporté ces derniers temps beaucoup de précieux documents de W a r k a ; elles m ettront encore au jo u r bien d ’autres monum ents de l’époque de l’e m ­ pire de Sum er et d’Akkad et des dynasties antérieu res de ü u ra c k , que le fouilleur allemand aura dédaigné de'chercher. Dans le troisième livre, les chapitres su r la C rète ont eu sceau est donc dans le style des cylindres de t’empire de Sumer et d’Akkad). A reporter au S 463 n.

Ijcsoin d ’être remaniés de fond en comble, car, fourvoyé par la fâcheuse teiminologie d'EvANs, j ’avais, dans ma précé­ dente édition, donné une interprétation tout à fait faussedu ^Minoéen moyen III. Ici, j ’ai eu recours à p lu sieu rs reprises à liuGol’m.Nz, mais je lui dois su rto u t de la gratitude pour m ’avoir fourni une série de sug g estio n s et de rem arques précieuses su r les m onum ents d es Cliétites. J ’ai cto heureux d ’avoir l ’aide d ’IluBERT S chm idt qui a revu le chapitre concernant les comm encements de la civi­ lisation en E urope et le chapitre de la fin, et je sais g ré à E. VON L u sc h a n des corrections q u ’il m ’a proposées poul­ ie § GOO. Quant aux chapitres qui ont trait aux Indo-Germains et Aryens, il y a eu peu de chose à y ajouter, sauf l’in te r­ prétation correcte de Varouna donnée par L ü d e r s (§ 586). Berlin-Lichterfelde, le 12 juin 1913, E duard M e y e r .

TRANSCRIPTION

Rendre les sons d’une langue étran g ère par les lettres de notre alphabet courant, et de telle sorte que le lecteur les com prenne et q u ’il puisse se figurer approximativement la prononciation correcte du mot étran g er, c’est une tâche que la science regard e comme insoluble. Toute langue étrangère, en effet, possède do nombreux sons qui nous m anquent ; or nous-m êm es nous im aginons par une illusion bi/.arreque nous écrivons comme nous parlons, tandis q u ’en réalité nous écrivons avec un alphabet étranger, qui est p u rem en t conventionnel, qui s ’est adapté tant bien que mal à notre langue, mais qui n ’en peut re n d re certains sons q u ’imparfaitemcnt, ou même pas du tout, l ’ar exemple, nos sons alle­ mands ch et sch, nous ne pouvons les rep résen ter que par une combinaison arbitraire de plu sieurs lettres, et, chose p articulièrem ent néfaste, nous n ’avons point de signe en allemand pour l's sonore (s doux) si familier à notre langue, et nous l’exprimon =, comme l ’s sourd, par le mêm e s. De mêm e, nous m anquons de signes pouf re n d re des sons qui sont courants dans les mots é tran g ers : tels que le son du j français et de l ’anglais ch, tandis q u ’en revanche nous pos­ sédons plusieurs signes pour d ’au tres sons : f et v , k ot q ; c = tantôt Is, tantôt = k \ à ce défaut s ’ajoute une in te rp ré ­ tation des voyelles et diphtongues qui est tantôt insuffisante, tantôt à reb ou rs. Le résultat est celui-ci : quelle que soit

T R A N S C n ir T lO N

notre transcription, le lecteur, s’il ne connaît pas la langue étrangère, prononcera toujours de travers ; aussi toute tr a n s ­ cription fjue nous employons scra-t-ellc insuffisante et se prêtera, non sans raison ,à lacriti([ue. A vrai dire, c’est une cliose assez indifférente en soi que d'écrire ou prononcer un mot étran g er de telle ou telle façon, pourvu q u ’il ne |)uisse y avoir aucun doute su r la personne ou la localité dont il s’agit. Mais pour la recherche scienti­ fique, et dans un livre co nim ecclui-ci,ily a nécessitéahsolue à employer une transcription aussi é.xacle q ue possible, car c’est par là seulem ent ropre à étendre le champ des combinaisons. Il est clair ({u’à la base du p résen t travail, il devrait y avoir un alphabet de transcription unique et que celui-ci devrait se fonder su r la vocalisation des langues sém itiques et de l’égyp­ tien, à la(|uello la vocalisation des langues indogerm aniques aurait à s’adapter. A cause de cette raison, la transcription en usage parmi les sanscritistes, si prati(|ue soit-elle pour reu d re les tc.vtcs indiens, était pour nous inutilisable;, d’ailleurs, d ’une façon générale, elle serait inappropriée à un ouvrage qui ne s’adresse pas aux seuls spécialistes, car elle se base su r la prononciation anglaise des lettres, et elle donne aux signes c, c h ,j , y une valeur à laquelle nul lecteur allemand ne saurait s ’accoutumer, s’il n ’a pas appris le sanscrit. Toutefois, aucune transcription ne peut éviter certains écarts entre elle et la valeur allemande des lettres. L’eniidoi de la lettre c par exemple s ’est partout généralisé pour rep résenter le son de la sifflante sonore (notre s initial et intcrvocaliqne) comme en français et en anglais, tandis que la lettre s désigne toujours la sifllante « dure » et sourde. E n outre, les sons em phatiques, dans lesquels la consonne est émise avec force, sont re|)résentés par un point q u ’on

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place SOUS cette consonne ^î ,); ce n ’est que pour le k que nous disposons d ’un signe renforcé correspondant, le q. Notre son do sch, je le note par s ( = s des sanscritistos; la p a latales des Aryens, p resqu e toujours rendue par f , je la transcris par s), tandis que p o ur la spirante vdlaire nous pouvons, sans hésiter, g a rd e r notre ch familier. Quant à l’explosive glottale, Valeph sémitique, qui est to u ­ jou rs, mais très faiblement, prononcé eu allemand, quoi­ q u ’il ne soit pas m arqué dans l’écriture — lacune qui est souvent très regrettable dans les c o m p o s és—'-on la transcrit le plus souvent par l’esp rit d o u x ’; p o ur le b u t que nous avons en vue, on peut l’omettre dans le comm encement des mots, tandis q u ’à l’intérieur dos mots, et aussi p o ur plus de clarté, nous le représenton s par un tiret ■ — . Ce môme son renforcé, le 'ain sémitico-égyption, est rep résenté p ar', l’our la s|)irantc palatale, le j français, j ’ai adopté la tr a n s ­ cription i ; par conséquent, pour ce son combiné avec une explosive (le j anglais) j ’ai adopté d z, et souvent aussi d j (l’écritui’O populaire en est g én éralem en t dsch) ; la tén u e correspondante est rendue p ar is ; quant à v et w, il faut les p rononcer comme on an g lais; v a le son du w allemand, et II’ celui de ou consonne. Certes, cette transcription ne p eut s ’appliquer à tout sans, exception, car il y a beaucoup de nom s qui ont conquis d ro it de cité chez nous, sous des formes toutes spéciales ; il serait par exemple de bien mauvais goût de vouloir écrire Sa’ûl,. Dawîd, Slômô; quant à ces formes m on strueu ses qu'ont créées les Masorètes, Tiglatpileser, Sanherib, Assarhaddon,, Neboukadnezar, Ninivc, etc., nous ne pouvons son g er à lesabolir, puisqu’elles ont été adoptées par L u th er (et dans, une m esure plus large encore p a r l e s réform ateurs anglais), et encore qu’il nous soit pénible de ne pouvoir em ployerles si belles transcriptions grecques, telles que ysva/yiptêoç et NaÇouxoSpicopo;. En revanche, quand il s’agit de noms rares et peu connus, il n ’y a plus de raison pour ne pas les transcrire,

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correctem ent. C’est le procédé que j ’ai appliqué largem ent aux n om s bibliques, et, comme j e l ’avais déjà fait dans ma prem ière édition et dans m es au tres ouvrages, p artout où dans les Septante les formes correctes no u s sont conservées, j ’ai employé celles-là au lieu des formes masoréliques. En effet, p o u rp r e sq u e tous les nom s étrangers qui ne lui étaient pas très familiers et p o u r un nom bre considérable de noms indigènes, la vocalisation masorétiijue de nos bibles en h ébreu forge des m onstres épouvantables, car les au teu rs de celte vocalisation avaient p erd u tout so uv en ir de la tradition. A pparem m ent, ils ont, de façon tout arbitraire, équipé les consonnes des nom s propres avec des voyelles, de sorte que c’est p u r h asard lo rsque, une fois ou autre, ils ont à peu près renco ntré la forme correcte. Si on so livrait à une étude des transcriptions dans les Septante (et aussi dans .Josèphe, Philon, etc.), cette étude donnerait, non seulem ent au point de vue historique, mais encore au point de vue linguistique, les résultats les plus in téress an ts; il est étran ge qu’un su jets! exceptionnellement fécond n ’ait encore tenté aucun travailleur. Vis-à-vis des nom s grecs, nous som m es dans la même situ alionq ue pour les noms hébraïques, depuis que par un idéal de classicisme, d ’ailleurs très peu pratique, on a aban­ donné la vieille habitude do rem placer les noms g recs par leu rs équivalents latins. On a créé ainsi une confusion à laquelle il n ’y a point de rem ède, car, conserver e n tièrem en t et intégralem ent les formes grec(|u es,il faut y ren o n cer une fois pour to u te s; en outre, toute transcription, meme la plus correcte, n ’aboutit en som m e q u ’à une prononciation qui est aussi éloignée, plus éloignée même, de la vraie que la transcription latine. La limite où le savant doit s’arrêter en pareil cas dépend uniquem ent de son tact ; elle sera donc parfois incertaine et nous exposera p ar conséquent à des objections justifiées, mais inévitables. A ces difficultés d ’o rd re général v iennent s’ajoulcr les

T R A N S C R IP T IO N

problèmes extr êm em ent complexes que présente la tr a n s ­ cription de l ’égyptien. Je ne décrirai pas ici tout au long les étapes douloureuses de la transcription des hiéroglyphes ; je rem arquerai seulement que la théorie d ém ontrée par B r u g sc h , dés 1857, a savoir que l’alphabet égyptien était à l’origine, comme l’alphabet sém itique, pure écriture de consonnes, a dû se frayer lentem ent son ch em in ; elle a été adoptée par une partie au moins des égyptologues alle­ mands, d’abord en théorie, puis dans la pratique, mais ils sont encore nombreux ceux qui continuent à se cabrer opiniâtrement contre l’évidence des faits (cf.§149n). Néan­ moins cette question ne touche encore q u ’à une partie du problème ; car il s ’agit, en outre, de savoir comm ent on prononcera ce squelette de consonnes en y intercalant des voyelles; or, quelles sont les voyelles correctes, nous ne le savons que dans un petit nom bre de cas. •l’ai discuté lon guem ent ces problèmes avec A d . E r m a n , 11. Scii.TîFiiR et su rto u t avec G . S t e in d o r f f ; nous nous sommes trouvés d ’accord su r les principes,m ais dés q u ’on aborde l’ap­ plication pratique à tel ou tel cas particulier, les questions deviennent si complexes, le point de vue où il faut se placer si varié e ts i différent, que bien souvent une règle uniform e n ’est plus possible à appliquer. Moi-môme, je l’ai constaté notamment en d ressan t m on index, j e n ’ai pu être rig o u reu ­ sem ent conséquent avec mes p rin cip es; en réalité et, pour arriver du moins à une graphie uniform e (encore resteraitil à savoir si elle serait la plus correcte), il faudrait avoir déjà la totalité des mots chacun à le u r place et parcourables d ’un coup d’ceil. Ees principes fondamentaux que nous avons à considérer sont les suivants : En général, j ’ai transcrit les consonnes comme les tr a n s ­ crivent E r m a n , ses élèves, et VAegyplische Z eilsch rifl;\.o u lefois il a bien fallu employer ici, au lieu des signes spéciaux a l’égyptologie, les signes d ’un usage général que nous

T B A N S C m P T lO N

avons énumérés plus haut. C’est pourquoi j ’écris pour © ch {et non pas /() (1) et j ’ai introduit pour s = s (/) la tran scrip ­ tion z; p o u r " * ^ (rf) la transcription z {2'. En réalité, la soûle différence c’est que je rends c s s | ) a r / et non par d, car la dentale médiane a été dès les o rigines inconnue à l’égyp­ tien, et la prononciation do ce signe semble vraiment' se rapprocher du sémitique 13, alors même que dans certains cas il apparaisse équivalent au d sém itique i . La plus grande difficulté est de rendre | j . Pour nous le sigle d ’i d’EnMAN est n atu rellem en t inutilisable. Dans beaucoup de cas, il s ’agit sû rem en t d ’un j et c’est pourquoi je l’ai rendu ainsi. Toutefois, je n ’ai pu me résoudre à le transcrire partout p a r y , p u is q u ’il est certain que dans beau­ coup d ’exemples tels que Atoumou, Amon, Apôpi, Atôli, Anubis, ebôt (le mois , amenlit (l’ouest), etc., et déjà dans les temps anciens, il n ’avait pas la valeur du j , mais celle d’un aleph. Aussi n ’ai-jo employé le j que là où il est p ro ­ bable ou certain que ce son était ])rononcé (par exemple, dans jo 'h , lune, jolroii, jo 'e r =z'\vs~[ « Nil « etc.; c’est p o u r­ quoi j ’écris aussi je b , « cœ ur a, ja r o u ,jc r z c l, elc.j ; dans les autres cas, j ’ai traité /| comme un aleph, c’est-à-dire je l ’ai laissé non accompagne de signe (ou à l’occasion, je l'ai accom­ pagné d ’un ’ coiiimo le véritable a l e p h ^ ^ , et j ’ai intercalé comme voyelle a ou e. C ’est ainsi (|uc j ’écris par exemple le nom du réform ateur égyptien Echenaton (3) (correctement r ’Ech-n-’aton), et non pas Jechenjeton (Jechouenjeten), et, do même, Akeouhor, etc. au lieu de Jekoouhor, Asosi au lieu, do Jessej, etc. (1) Quant au.x signes

h, et

s, je ne les ai différenciés de © /i [ch) et

de —H— s, avec lesquels ils se sont confondus de bonne heure, que dans les cas peu nombreux où la qualité spéciale du son a une importance. (2) Non pas s, comme dans la première édition. (3) Dans la première édition, Chenenaten ; j ’ai omis le ou [w] sur le désir de SjEiNnonrF, quoique, à l’origine, il existât du moins dons la première partie du composé.

T H A N S C R IP T IO N

2“ Là OÙ nous possédons des transcriptions grecques, soit dans des inscriptions, soit dans Manéthon, etc., celles-ci ont été conservées. C’est pourquoi j ’écris Ramsès, Thoütmosis, Achlhoes, Anicnopliis, Menes, Glieops, etc., et de même, T houth, Anuhis, Tefénot ; dans ma prem ière édition, au contraire, j ’avais donné p ou r ces noms la transcription usuelle de leurs signes hiéroglyphiques, qui a le défaut d ’être incertaine dans sa vocalisation. Dans le détail, il est naturellement difficile de fixer la limite q u ’il ne faudrait' pas franchir; aussi ai-je conservé p ou r Ounas, Pepi, etc., la forme traditionnelle, au lieu des formes de Manéthon : Onnos, et Phios ou Phiops. 3" Dans tous les autres cas, il faut que nous complétions par des voyelles le squelette hiéroglyphique des consonnes, voyelles fournies soit par le copte, soit p ar l’analogie; par­ fois les transcriptions de l ’assyrien ou de l’h éb reu nous d o n ­ nent un point d ’appui, [)ar exemple pour le nom de Sosenq (le Sesonchis de Manéthon s ’explique probablem ent p ar la métathèse des voyelles dans la prononciation de la basse époque). Là où ne s ’oITre aucun secours, la vocalisation reste arbitraire, et l’on en vient inévitablement au procédé commode de farcir de voyelles e l’in térieur d u mot. S u r ce sujet, nous nous trouvons n atu rellem en t en présence d ’opi­ nions fort divergentes. S t e in d o r f f est le protagoniste de la méthode qui consiste à intercaler des e dans le squelette des consonnes, et c'est ainsi q u ’il appelle le pays de l’encens Pewenei. A nton avis.au contraire, lo rsqu ’une forme de nom, si arbitraire q u ’elle soit, est déjà passée dans l ’usage, et devenue populaire, nous ne devrions pas la rem placer par une forme nouvelle, to ut aussi arbitraire (à moins que le maintien de cette forme traditionnelle ne devienne une source d ’autres erreurs). Ainsi, par exemple, il est extrê­ m em ent probable que le pays de l’encens ne s ’appelait ni Pount, ni Pewenet, ni Pouanit comme Maspero l ’écrit; c’est pourquoi je m ’en suis tenu au Pount traditionnel. Autre-

TRANSCniPTIO N

ment, nous nous exposons au d an g er d ’avoir à o pérer, d ’ici quelques années, d ’autres bouleversem ents, soit q u ’on vienne à découvrir la prononciation correcte, soit que s u r ­ gisse une théorie différente su r les principes q u ’il faut ap ­ pliquer ; et je tiens que ces changem ents, aussi longtemps q u ’on ne peut les considérer comme définitifs, causent plus do trouble et de confusion que le m aintien d ’une forme sans doute très problématique, mais qui n e saurait être r e m ­ placée que par une forme, à la vérité plus systématique, mais à peine plus correcte. J u s q u ’à ce que nous ayons acquis en quelque sorte une base de certitude, ce sont les considé­ rations pratiques q u ’il faut envisager avant tout. C’est p o u r­ quoi j ’écris Pount, Ti, Ai, etc.; par contre, j ’ai rem p lacé,p ai’ exemple, le Uouzenou (Uouthenou) traditionnel p arR ezenou, car ici, le ou de la prem ière syllabe pourrait induire le lec­ te u r en e rr e u r et lui d on ner l’illusion q u ’il existe quelque raison pou r cela dans l ’écriture égyptienne. Il va de soi que, vu l’état actuel de la question, un certain arbitraire se glissera toujours dans les détails. La transcription des noms cunéiform es nous offre infini­ m ent moins de difficultés. Un seul fait nous cause quelque em barras (1) ; c’est que les A ssyriologues ren d en t m ainte­ n an t d ’une façon générale les sons de s d ’après la p ro n o n ­ ciation de Babylone (qui est conforme avec l’étymologie sémitique) alors que l’s et l’s assyriens ont modifié leu r p r o ­ nonciation (cf. § 395). Je transcris par conséquent les noms assyriens (et aussi les noms d ’au tres peuples transm is par les Assyriens) d ’après la prononciation, non d ’après l ’écri­ ture, et j ’écris en babylonien samas et soum, mais en assy­ rien samas et soum ; de même j ’écris A sso u r, etc. En outre. (1) Le Bignc qu'on écril avec À '+ A a sûrement le son de >ai, quoique les assyriologues le rendent dans la plupart des cas par >â. — Pour le mot « Als » dans les noms propres, je garde la forme traditionnelle qui dérive des transcriptions IBNSsnSjn, lEJtSN, p tiS a sn O , NaSonataMpoî, S»p5»vxndcXo;, c’est'à-dire que je traduis par pal ou bal, bien qu'à l’origine cl notamment à la fin des mots, on le prononçât aplou (a6/ou) et apil [abll).

TB*NSCnIPT10N

il faut rem arqu o r que dans le babylonien sémitique l’/n . \ .............................. = {Proceedings o f the Society o f liibUcal Ar­ cheology. I. { { .= V. li ....................... = IVvwLiNSON, Cuneiform Inscriptions o f U>slern Asia, 5 vol. Itec ....................................... = {{ectieil de Travaux relatifs à ln philologie et à l'archéologie égyptiennes et assy­ riennes. H. T . ......................................= l*ii;TRiE, lioyal Tombs (§ 206 n). Tr ............................................= Transactions; Tr. S. li. A . = Transactions o f the Society o f Diblical Archeology.

7 vol. Z .............................................= Zeitschrift. Z. -U'ü.....................................-■= Zeitschrift f u r Assyriologie und verwandte Gebiete. Z. D. M. G..........................= Zeitschrift der Deutschen Morgenlnndischen Gesellsclutfl.

Voir en outre le tableau de la littératu re : pour l’Égypte, §§ 154 n, 158, 169 n. ; po u r la Babylonic, 314 n., 318 n., 322 n., 383 n .; pour la Crète et la m er Kgée, § 504 n. J'ai cité les tablettes d ’A m arna soit d'après W inckler (Keilinschriftliche Bibliothelc, berausgegcben von E. S chradeh, vol. V, 1896), soit d ’après Knudtzo.n (Die El-Ainarnalnfcln, parues par livraisons depuis 1907).

L E S PLUS ANCIENNES CIVILISATIONS HISTORIQUES L ÉGYPTE JDSQU'A LA FIN DE L'ÉPOQÜE DES HYKSOS

SOURCES POUR L H IST O IR E DE L EGYPTE

Le (iécliilJ'remeiit des hiéroglyphes.

l'iS. A paiTir du ti'lomplie du chiistiaiiisme, vers la fin du troisième siècle après J.-C., riiilelligenco de récritu re « sucrée » de l’ilgypto se perd, et on ne comprend plus les liiéi-oglyplies, ni sous leur forme monumentale, ni sous la forme parallèle, l’écriture cursive dite « hiératique » ; mémo l’écriture « démotique », dérivée de celle-ci dès le prem ier millénaire, mais plus abrégée encore et utilisée |>our les ali'aires, les lettres et les récits populaires, cesse d ’être en usage après le triomphe de la religion nouvelle. Les chré­ tiens la rem placent désormais par les divers dialectes où s’est divisée la langue populaire de l’époque impériale — et as un mythe inventé par l ’imagination populaire ni sorti des croyances reli­ gieuses ; c ’est une fiction destinée! à e.\pll(|uer an peuple l’aspect bizarre de l’année, à lui faire accepter la réforme hardie p^r laquelle on introduisait cinq jo u r s su p plém en ­ taires l'estant en’dehors des mois et de l’année, et à donner à cetlo nouveauté une consécration religieuse. On a fait de ces cinq jo urs (surtout du p rem ier et iln dernier) des jours de fêtes solennelles. C’est ainsi q u ’ils ont pu s’introduire dans l’usage et s’y maintenir. Le calendrier nous confirme donc tant la tradition d 'u n ancien empire de Hasse-l'igypte, (|ue les hypothèses q u ’on peut tirer de la religion pour les appliquer à celui-ci, et donne en même te m ps une date fixe comme point de départ. Le 10 juillet (julien = 15 ju in grégorien^ de l’année 4241 avant Jésus-Christ, jo u r où le cale ndrier de 365 jo u rs fut introduit eu Basse-Egypte, est la plus ancienne date certaine de l’histoire du monde; c’e stan ssi,p o u r nue longue période de tem ps, la seule qui soit certaine.

Les rirloraleiirs d'Horiis el les deux roijnnmes.

198. La dernière dynastie avant Ménès est appelée par la tradition celle des « adorateurs d ’ilorus ». On désigne sous ce nom les souverains des deux royaumes dont la réunion sous un seul roi constitua l’empire pharaonique. 11 nous e st facile dès cette époque de saisir la physionomie de ces deux royaumes, celui du « Sud {res), ou « pays du Sud » {to sem a') et le « pays du Nord » {lo mehï), car, après la réunion des deux étals, leurs institutions respectives se sont

LES A n O B A T E U n S

d ’h

ORUS

et

les

deux

royaum es



s

119

mninleniies encore pendant des siècles dans la pratique, et n ’ont jamais cessé d ’exister en théorie. Ils offrent dans leur configuration une similitude Irès frappante. L eur fro n ­ tière passait par Dahshoiir (Akautliosi à la frontière sud du nome de Memphis, environ à cin(| lieues en amont du delta. Les deux capitales, au co ntraire,so n t voisines des frontières extérieures de chaque empire ; chacune d ’elles est coupée par le fleuve en deux villes, dont l une adore la déesse protectrice du royaume, l’autre le dieu Horus. La capitale du Sud était dans le troisièm e nome, là où la vallée su p é ­ rieure du Nil se rétrécit, et >in |)eu en aval d ’Edfou, sanc­ tuaire principal d'IIorns en Haute-Égypte: c’est Nechab (Elkab), dont le grand m ur d ’enceinte, bâti en b riques crues, rem onte peut-être ju s q u ’à cette époque. Sur la rive orien­ tale était la résidence de la déesse-vautour, Nechbet ^grec; Eileithya) ; en face, à l'ouest, sur une colline de sable, soutenue par un m u r elliptique (d’où le signe \in , p. 224 S(|., la palette des girafes, bm.ia:, pl. 7 ; le recto de la palette de \ a r m c r (| 208),. planche jinbliéc p ar B éakditi’., Mtfiiuin. de IWr. tics inscr., X, et en o u tre d 'au tres petits objets, dans pl. 8 ; le m anche de couteau aj). de Moikjvn, Hccherches, II, pl. 5 ; P eiuik , Diospolis, 20, 20 ; Capaut, pj). (>8, 90. S ur la p alette des soldats aussi (S 167), il y a deux taureaux, dont les parties an térieu res se com binent en une ii{jurc fantastique bridos(Xi;wui;uav, Sm rubs, p. 49 ; s u r ce point encore, Kvaas, J. Hcll. Sincl., 17, 1897, adm et rinnuen ce Imbylonienne) e lo n les voilsouvent su r les sceaux en forme de boulons à p artir de la VP d yuaslic (5^ 291) ; com m e ces figures de fantaisie sc prêtaient très bien en clTct á faire des m arques de pro­ priété, on les a toujours g ardées d ans l’a rt de Crète, d ’Asie Mineure et de Rabylonc. En Égypte au co ntraire, on les a vile abandonnées, sauf le grillon cl le sphinx. S u r le grilïon ailé de l’Égypte, qui a un corps de lion, une tète d ’oiseau e t des ailes, et qui dilTère absolum ent (lu grition-lion de Hubyloiie (d o n t la tète est d'un lion et la partie pos­ térieure d ’un oiseau) et du grifîoii-serpeiit, v. l ’iuxz, a rt. Oryps dans P\tL\-W isso\vA, VII ; après l’époque de Mènes, on ne trouve plus que très rare m e n t des figures fantastiques de ce genre, jiar exemple isolé­ m ent à Bemliassan ; nous c.xceptons naturellem ent les textes m agiques et funéraires. — Les assim ilations qu’on a tentées autrefois en tre les hiéroglyphes de l’Égypte et ceux de Babylone, en tre les pyram ides et les tours des tem ples à Babylone (et nous passons sous silence les essais de llom m cl po u r identifier les m ythes et les dieux) nous m on­ tren t avec quelle prudence on d oit poser la question des dépendances historiques. 11 se rait aussi aventureux, par exem ple,de com parer l’élé­ phant rep résen té à Jlierakonpolis, pl. 6, 6 = pl. 16, franchissant les cim es des m ontagnes, e t à Koptos gravé au revers des statues de Min

126

LES

E TA TS P R IM IT IF S D E L E G Y PT E

(§ 171), avec les ligures analogues que nous connaissons en Asie Mineure ; en tre celle-ci et les prem ières il n’y a iialurclienieiit aucun lien. Cf. aussi §1102 u. — Il y a m atière à un rapprochem ent sîir ilaiis le fait (dém ontré p ar llitoz.M, Vba' dns Hier ini nllen Hnbyionien niai Aetjypien, {\ii:eiijer der Wiett. .1/*. P/u’/., CL IÎH8, De/..) que les liai »yIonien s com m e les ég y p tien s connaissaient depuis très longtem ps la bière, et la préparaien t de la môme façon avec la drèclie de m alt m orcelée et mise à ferm enter rians t'eau ; llro zn y indique aussi une sorte tic bière dont le nom sém itique est /dqoa, ce qui concorde avec l’égyptien lu// ; il m ontre de même que l’égyptien bulrl « épeautre n est identique avec' le babylonien bonloullou ; mais sa conclusion, d ’après laquelle ce seraien t les É gyptiens qui o n t em prunté auv au tres (il p rétend que hîqon dérive de lidtjoii, « m élanger a) n’est nullem ent prouvée.

20J. Aux scènes de la vie réelle, gravées sur les palettes à fard, s ’ajoute la représentation, (|iie j ’ai déjà plusieurs fois mentionnée, des g u e rr ie rs partant p o ur la chasse (§107). Nous faisons un pas en avant avec une autre palette do schiste, décorée, su r un côté, de deux girafes, et sur l’autre, d ’un champ de bataille. Des cadavres de g u e rr ie rs nus, dont la plupart portent des chaiiies, gisent à terre ; l’un est dévoré par un lion, l’autre est la proie de vautours et de corbeaux ; au-dessus, apparait un Egyptien à rolie longue (c’est jirobablement le roi, la tète a disparu, (jui conduit un pri sonnier nu et enchaîné, auquel on a attaché une pierre au cou. Plus haut encore, nous voyons des enseignes portant le faucon llorus et l’ibis, et ces e n seign es allongent des bras et des mains pour saisir les p risonniers nus. Cette tablette, évidemment, est déjà un monum ent commémoratif de certaine grande victoire. Nous som mes également en pleine histoire avec le fragm ent d ’une a u tre p ierre dont le revers m ontre des tro up es d ’animaux au pâturage ; bœufs, ânes, béliers, parm i lesquels s’élèvent des arb res ; s ur l’autre face, on voit sept m urs d ’enceinte couronnés de cré­ neaux ; ils renferm ent, outre des niasses carrées qui sont des maisons, les arm es héraldiques de certaines villes ; un hibou, une plante, deux homm es qui luttent, deux bras qui

LA FO R M A TIO N D E

l ’É C H IT U B E



I5 202

se lèveiil (le signe syllabique Aa), ete. ; et voici que des ani­ maux liéi'aldiques, munis de hoyaux, sont occupés à démoHt ces iiiui-s ; de ceux-ci, on a conservé le faucon, le lion, le scorpion, deux faucons su r des enseignes. C ’est là une description pu rem en t symbolique d’une g u erre, où un certain nom bre de nomes alliés — on distingue à ses deux faucons celui de Koptus — ont compiis et détruit sept loca­ lités. Une troisième palette à fard exhibe su r ses deux faces un taureau, symbole du roi victorieux, (|ui perce à coups de corne un ennem i renversé à terre ; cet adversaire est dis­ tinctement un Kgyptien portant le costume décrit plus haut (§107). .Vu-dessous, on voit d ’un coté deux m u rs d ’enceinte, avec le nom de la ville ; de l’autre côté, cinq enseignes munies de mains (deux loups, ibis, faucon, et le symbole de Minou de l’anopolis) em poignent une corde au bout de laquelle un ennemi e s ta n ie n é ; le reste du morceau manque. Telles sont les plus anciennes sources de l’histoire d ’Egypte ; il s ’en ajoute d ’autres qui portent déjà des noms de rois et de véritables signes d 'écriture (§207); elles nous ont con­ servé les noms de quel([ues rois qui furent les derniers sou­ verains du Sud. Los palettes de schiste d o n t il vient d’être question sont ; 1. Ltiaa;, /'X/i.t., 22, pl 7 ; C vi'AitT, pp. 230-233 . 2. S t r im îo iik f dans les ÆfjypUaco, p. 123 = DK Mokc\>, HecUi'f., II, pl. 3 = /*N’/i.t., 22, pl. il = C ai' a u t , VArl ctjyp iien , p. 228 s. ; 3. S i e i .a d o u f f , p. 12G = liC ll , XVi, pl. t = d e M o iio a a , II, pl. 2 = P S n . i . , 22, pl. i = C a f a u t , j i . 234sq.

L a form ation de l'écriture.

202. Les d erniers m onum ents que nous avons examinés témoignent d’un p rogrès ; au lieu d'employer dans un but purement décoratif des figures et des scènes em pruntées à la vie, comme su r les peintures des vases préhistoriques (§ 172),

LES E TA TS P R IM IT IE S IlE L E G Y P T E

il essayé d ’exp rim er des symboles par ces im ages, de fixer par elles tout le développement d ’une action et d ’on faire saisir le sens an spectateur. Ce sont ces d erniers essais (|ui préparent l’écriture égpytienne, et celle-ci a été inventée sous le règne des adorateurs d ’Ilorus, puisi|ue, à l’époque de Mènes, nous la trouvons déjà pleinement développée. L’écriture est en g erm e dans ces im ages très anciennes, dans ces dessins symboliques au trait où nous avons déjà reconnu des reproductions de bateaux, des blasons de nomes et de localités, puis encore des amulettes, etc. ; quant à ces combinaisons de lignes varices que l’on trouve à toutes les époques su r les tessons des polci ics iSj 172 n.j, ce sont aussi probablement des m arques de propriété. \'e r s la fin de l’époque préhistorique, on eiu|)loic, comme sceaux, des cylindres ; ils sont ornés de figures anim ales et bumaincs (parmi lesi|uelles parfois dos monstres fantastiques), de branches et de traits ; on les imprime, en faisant rouler le cylindre su r l’argile molle qui sert de bouchon aux cruches de vin, d’huile, etc. On utilise aussi comme signes symboli(|ues les attributs, sceptres et couronnes des dieux et des rois, et les représentation s figurées de la divinité en g é n é ­ ral. Dans tous ces cas, en elFct, l’objet figuré se rt en meme tem ps à personnifier une idée, et c’est dans le symbole (|uc réside sa signification. Cela devient très clair lorsque l’un met entre les m ains du dieu ou du roi l ’Iiiéroglyphe do la vie ou d’autres signes pris comme amulettes. Voilà les idées (|ui ont conduit aux re|iréscntations (|ue nous avons vues su r les palettes de schiste ; elles prétendent moins reproduire un événem ent que provoquer par leurs im ages une traduction en paroles ; au trem en t, elles n ’a u ­ raient pas de sens. Elles ressem b lent aux débuts île l’écri­ tu re chez les Indiens. Ce g enre de représentations sym­ boliques, qui ne sont pas les im ages d ’évcnem enls réels, mais qui cherchent à exprim er une pensée, s ’est maintenu en E gypte à toutes les époques ; il y en a des exemples nom-.

OU

L\ ForniATioN DE i.’ÉcRi n lu-: — ^ 202 b r c u x : a in s i la s c è n e o ù P h a r a o n f r a p p e d e so n g la iv e le s r e p r é s e n t a n t s d e p e u p le s é t r a n g e r s , j e t é s à t e r r e , o u c e lle de la r é u n i o n d e s d e u x p a y s , e tc . L e s s i g n e s s y lla b iq u e s q u e c o m p o r te l ’é c r i t u r e d év < ;lo p p ée o n t é g a l e m e n t la m ê m e o r i­ g in e . O n l e p r é s e n t e u n m o l

u n e id é e ) j)ar l ’im a g e d ’u n

o b je t o u d ’u n e a c tio n q u i d é s ig n e c e m o t o u c e lte id é e ; p a r e x e m p le , « a lle r » s ’e x p r im e p a r

d e s ja m b e s e n

m ouve­

m e n ts A , u n e a c tio n v io le n te , l ’id é e d o fo rc e , e tc ., p a r un h o m m e q u i fra p p e ^

; le fa u c o n d ’H o r u s d é s i g n e H o r u s , m a is

a u s s i « d ie u » o u « ro i »

1 9 9 '. K n s u ile , o n e m p lo ie le s im a g e s

p o u r d é s i g n e r d ’a u t r e s m o ts q u i c o n t i e n n e n t le s m e m e s s o n s , p a r e x e m p l e l ’o ie .sc/ s ’e m p lo ie a u s s i j)o u r le m o l .se « fils » ; l’(eil i r l s ’e m p lo ie a u s s i p o u r //• « f a i r e » ; le p a n i e r

pour

/leù, « s e i g n e u r » ; la m a is o n p e r p o u r /)/* /, « s o r t i r d e h o r s ». L e s h ié r o g l y p h e s d e villE L K iiV P T K

la réléb râ t lé^MiliÎ.'rcmcnl «luo ilaiis la Irciitiêinc auiiôe «lu rè g n e ; pour la chronologie, on ne jieul donc s'en servir q u ’avec j)rndence; ci. N a c lilr ih ie z ti r n n iJ '.l ir o i io l . 321. Nous voyons parexojnpie (jue Thouliuosis IV a IVl«^ nu m oins par «leux fois la lete Sel, «l'apres les inscrij)tions du lem ple «rAmada (l)m;vsn:u, T h r i r n ip le s o f L o w e r Xubia, A llie r , .f. nf S e in il. ÎM inj. X X I I I , IDIH), 31), cl pourlnnl d'aju’és rexam en aiialom ique «le son cadavre, il avail au maximum 25 ans lorsqu’il est niorl {Ann. . — La pierre de P aïenne altrib u a il à la prem ièie «Jynasliè (lignes 2, .3) une d u rée d'environ 210 ans, V. C lin n io l. 107, si(., t n n l . p. 2H3 sq. CL la liste des rois ci-dessus.

l)eii X ièm e dij n as lie. 2J3. Au lieu (le I50 roi Zoser. . . Zoscr T. S. A. 2 To'îopio; 19 ans, début d ’une nouvelle dviiastie.

S

158

L KGY PTE SO U S LES T llIN IT E S

les (locumotils actuels ne perm ettent d ’arriv er à aucune so lu ­ tion assurée. Une seule chose semble claire, c'est q u ’il v eut alois autour du troue iiiariites compétitions et tjiierelies. Zoseï* a peut-être, le premier, lestau ré l’unité d(‘ l’empire et rompu en même temps, d'une manièi'e définitive, av(‘C l('s ancieniK's ti’aditioiis des IMiinites vers 21)00 av. J.'-C;. M onum ents de Clin'secheinoui (sou nom i)crsonnel s'écrit à |)cu près HX eteriuu {'i) wonet'-liotep » ce qui à la rig u eu r, pouri'ait être icienliné avec Ni/^Êpa>sr;;); li., T. Il, i), sq. ; IlierufioitpoUs, pl. 2, ; 51i, 8; .Wo'dos, III, 9-8; l'orteresse royale de Sliounet cz-Zebîb : P ktiui:, .\hydos, II, I». X em a'alhapi s'appelle sous ce r o i : « m ère des enfants royaux m. H. T., II, 2i, 240 ; sous Zoser, « m ère du roi •>, (ivusi-wc, />v/. hftallaf, 10, 7 ; elle jou il d ’un culte funéraire près de M cmpliis; s u r les biens de ce culte, Snol'rou attrib u a une ren te à Melen, L. l>., Il, G. D’autres sceaux «le Cha'secliem oui, de. X em a'alhapi e t de Zoscu-, |n*ovenanl du m onum ent d ’Abydos, ont été publiés par N kuukuh^, Aitniih of Arefunud. tind Anlhroi>ol. Uvrrpool, 11, pl. 22-2'). Le roi Ncbka qui nous est connu par les m onum ents est lu'oboblenient le roi de la Ill*dynaslie (§ 231;. La p ierre de P aïen n e attribm* aux lignes 4-;> = It* dynastie (y com pris p eu t-être le com m encem ent d e là Ht* dynastie), environ 240 a n s; le papyrus de T urin atlribuc' aux 18 prem iers rois jusqu'à Zoser (exclus;, environ 420 ans (= e n v iro n de 3.345 à 2.89.5 nv. au lieu lie 565 ans donnés p ar Manélhoii. P our la liste des rois, voir le tableau.

L a ciüilisation de Pépofjiie thin îic. L 'a r l.

216. Les iiiaisüiis royales de Thiiiis oui siégé su r le Irène d ’Uorus pendaiil plus de 4O0 ans (environ araisscnt les cham bres vofitécs e t les lom bes en form e de puits auquel on accède p ar un escalier. En Hasse-Nubie, au contraire, l’ancienne civilisation s’est conservée slal)le (§ 163 n.), de sorte qii r e r h e r è \ p. 79. D'après i>i: Mo u g v n , on m élange déjà l'étain avec le cuivre dès l’Ancien Empire ; d'on vient Télain, rions l’ignorons com plètem ent. I.es signes qui servent à écKrc « arg en t » so n t gravés an-dessus d ’iine b arq u e, sur une coupe d-

L E G Y PT E SO U S L E S T H IN IT E S

leur nationale du Sud, en opposition à la « m aison rouge » du royaum e du Nord (/f. T., II, 191, 192, 19G, 21, 20G ; Bel Khallaf, 9,6). S ur les m ines d ’o ren Nubie, v. S(:u\\■^n^^■UKTU, Ann. tin aen'., IV, 268 sq. On a trouvé à N'aga-ed-Der (§169 n.) de beaux objets en o r de l'époque ttdnitc.

Parm i les conquêtes techniques des te m ps les plus anciens, il faut citer aussi les sciences pratiques. Nous avons déjà vu à quelle époque ancienne rem onte la fixation du calendrier; il faut rep o rter au même te m ps l’art de s ’orien­ ter en observant le firmament, les noms donnés aux con­ stellations im portantes, la distinction des étoiles fixes en celles « qui ne s ’cii vo ntp as » (les étoiles circumpolaires) et celles« qui ne restent pas », et la désignation des planètes, etc. Toutefois, ces connaissances ii’ont pas reçu le déveluppemeiit qu’elles ont pris par exemple à Babyloiie. Sans doute, dans les textes des Pyramides, les étoiles jouent un rôle im portant : c’est en elles que réapparaissent les esprits des rois défunts au cours de leu rs p érég rin a­ tions (§204) ; mais leur rôle est nul dans la religion et le culte, et leur signilication peu im portante dans la concep­ tion égyptienne de l'univers. Le culte p roprem ent dit des astres, l’astrologie et l’astronomie sont des choses qui r e s ­ tèren t complètem ent étrangères aux Egyptiens. Us réali­ sèren t des progrès bien plus considérables dans les arts du calcul et de l’arpentage, qui étaient enseignés dans les écoles de scribes au.x futurs fonctionnaires; de bonne h eure, on composa s u r ces matières des livres d ’école d ’un carac­ tère pratique, qui contenaient les élém ents des mathéma­ tiques appliquées. Mais c’est surtout dans la médecine que les Égyptiens accomplirent de rem arquables prog rès dès les te m ps anciens. La profession médicale s’est développée très tôt, dans les tem ples, et il y eu t une littérature médicale abondante, qui conservait par écrit des observations pratiques su r ie traitem ent des maladies in ternes et externes, sur les rem èdes et les opérations. C ertes, on a aussi recours à des

H A I 'P O I I T S

DKS

K G Y P T IE N S

AVEC

L E U I tS

V O IS IN S

S 227

•177

moyens niaoi(jues, à des ineanlalions ciiii nous causent sou­ vent une extrême sui-|)i'ise, mais ce (|ui remporte, ce sont les leçons d'un einpirisnie sain et do l’observation directe. Dans l’anatomie, les médecins égyptiens ont ('u dos con­ naissances assez étendues. Les documents médicaux ([ue nous avons conservés font i-emonter l’origine de certaines lecettes, et même de chapitres étendus, aux rois les plus anciens, üusaphaïs, Senti, Cheops, et la tradition recueillie par iSIanéllion cite encore à ce sujet les noms de Alùli I"' et de Zoser. On trouve ce caractère archaïque, ])Our le fond comme pour la langue, dans de nombreux documents ; un en peut donner comme preuve la haute situation qu’avaient acquise à la cour les médecins sous l’Ancien Enqiire. On fait remon­ ter aux mêmes rois très anciens nombre de textes magiques qui font pai tiedu Livre des morts, et, à la basse époque, on leur attribue aussi les plans des temples ; il est hors de doute que ce fut aussi en ce lemps-là (|ue l’on consigna par écrit la plupart des textes des Pyramides que nous avons conservés, et aussi un grand nombre de légendes, d’hymnes et de rituels. Pourtant, une cliose manque à cette littéra­ ture, comme à toute la culture sclentidque des Egyptiens, c’est le goût de la théorie. Le sens pratique les domine ex­ clusivement ; il ne leur vient jamais à l’esprit do rechercher un |)roblème pour lui-même, et quand, pai- hasard, ils s’élèvent jusqu’à la sphère de la spéculation, ccllerci se meut toujours dans le domaine du mysticisme et de la théologie.

R a p p o r t s (les E g y p t i e n s a v e c l e u r s v o i s i n s .

227. Le royaume d’Egypte unifié n’embrassqil pas seule­ ment la vallée égyptienne du Nil, mais débordait aussi de tous côtés. Au nord-ouest, les Libyens de Marmarica { ^ e l j e ^ n o n ) avaient été vaincus ; les oasis voisines de l’Egypte II.

12

L E G Y PT E SOUS LES T IIIN IT E S

reconnaissaient dès cette é|)oque la suzeraineté du Pharaon, car leur bien-être dépendait essentiellem ent de leu r trafic avec la vallée du Nil ; entre autres marchandises, on tirait de Libye une huile parfumée que l’on jirisait fort. A l’est, les Egyptiens, après avoir soumis les Troglodytes (§ 212), les avaient placés sous le gou vern em en t d ’un « adm inistrateur des m ontagnes du d ésert » {Abijdos, 111, ü, 8) ; de même ils s'assujettiren t les Sémites nomades [Menziou) établis près dos mines du Sinaï. La route très ancienne qui conduit de la vallée du Nil en Syrie à travers le désert du Sinaï, était appelée « les chemins d'H orus », parce q u ’Horus avait p o u r­ suivi Sèth ju s q u ’en Asie, et iniligé une défaite aux habi­ tants du désert ; cette route passe sur « le pont du pays » .à Kl-Qantara, entre les lacs MenzSleh et Ballâch. Ici s’élevait la forteresse de Zarou (à l’époque rom aine Sile), qui était la capitale du quatorzièm e nome de Basse-Egypte, la « pointe de l’o rie n t» . Il y avait, plus à l’écart, une seconde roule d ’ac­ cès en Egypte ; elle partait plus au sud du lac Tim sâh, et conduisait à travers l’oasis de W â d i Tùmilât (colonisée bien plus tard seulement) v ersG osen (Saft el Henne) et Bubastis. Cette route, elle aussi, était aux te m ps anciens protégée par une forteresse, que l’on appelle plus tard le « m u r du prince pour rep o u sser les Asiatiques [Setiou) » ou bien « pour ne pas laisser re n tre r les Sémites {'Amou) en E gypte». — (.luant à la Nubie, nous avons déjà m entionné plusieurs e.xpéditions qui eu ren t p ou r résultat d ’incorporer à l’empire tout au moins la région de la cataracte. Ici s’élevait dans uiu! petite Üe, au-dessous des rapides du fleuve, la «ville de l’ivoire », Jêb (Eléphantine), la ville frontière de l’Égypte proi)roment dite, siège de l ’administration du nome le plus méi iilional (§ 165 n.), et, en même tem ps, entrepôt pour le trafic d’échanges avec la vallée nubienne. De tous ces peu­ ples, qui sont soumis ou censés soumis aux rois d’Égypte, on a fait dans les tem ps très reculés une liste de N e u f |)euples, caractérisés par le port de l’arc de g u erre (§167) et à la

R A P P O R T S D ES É G Y P T IE N S AVEC L E U R S V O IS IN S —

§ 227

179

tête desquels se placen tles sujets Égyptiens eux-m êm es, le royaume du sud et le royaume du nord. Cette liste des « Neuf peuples de Tare » a été étudiée par B kui ; s c i i , Die nltaegyp. Vôlkertafel, Abh. des Berl. O rientalistenkongresse, lli, 75 sq., d'ap rès les in terp rétatio n s des temps postérieurs d o n t m aintesne m éritent aucune conllance ; puis, par W . M. M c l l e u , Asien und Enropa, p. U sq., qui cherche à retro u v er leur signification prim ilivo, et avance, à cette occasion, des hypotlièses par tro p hardies. Cette liste, qui n’ap p araît pas avant le Nouvel Empire, est extrêm em ent ancienne ; son contenu même rin d iq u e, ainsi que les nom breuses allusions tpi’y font les textes des Pyram ides. — On n’a pas encore identifié les P ettiou-Sou ni les Satiou(enN ubie?l ; les sept autres peuples sont: le pays du Sud, le pays du Nord, les lountiou (Troglodytes) de Nubie, les Menziou de S etet (c’est-à-dire d’Asie), les Zehenou, les habitants des oasis {Secheiioa am ?) et les I^anebou (§ 228). Les N ègreset les habi­ tants de F o u n t ne paraissent pas dans cette liste fcf. §§165 n. et 465 n.) Setet désigne l’Asie comme dans les tem ps postérieurs ; preuve en est, m algré l’opinion contraire de W . M. M c l l k k e t de N. w i l l i :, la légende inscrite su r une figurine en ivoire trouvée tlans le tom beau de Sen, /î. T. 1,12 = 17 (§ 167 n.), qui représente un A siatique dont les traits sont absolum ent sém itiques. Les habitants de la péninsule du Sinaï s’appellent sous Cheops LD, II, 2 c « T roglodytes (lountiou) » ; sous Sahourô', LD, II, 39 sq., N ew oserrê', LD, II, 152 a, et Pépi 1, LD, II, 116 a, « les Menziou de tous les pays étran g ers » ; de Siiofrou, LD, II, 2 a, cl d ’Asosi, S k t i i k , iJrk. des A. /?., p, 56, on dit se u lem en t: « celui qui vainc tous les peuples étran g ers ». S ur le texte qui accom ­ pagne les prisonniers, au tem ple funéraire de Sahourê*, nous lisons à la suite du nom de peuple Menziou, l’au tre nom Senziou, déterm iné p a rle s mêm es signes ; il en est de môme dans l’inscription du griffon où Soptou assom m e les p riso n n iers; ceux-ci viennent par conséquent de l'O rient, v. § 165 n. ; y a-t-il là deux peuples différents, ou s’agit-il d ’une variante dans ré c ritu re ? Ou bien les Senziou appartiendraientils aux pays civilisés de Syrie, du côté de la Palestine ? — K ü th m a x n {Die Osigrenze Aegyptens ; Diss. Berlin, 1911) a fait la lumière* com plète su r ces p roblèm es relatifs à l’O rient. C ontrairem ent à l’opinion très répandue, qui repose su r de fâcheuses m éprises, que, dans l’antiquité, la Mer Rouge s'éten d ait ju sq u 'au lac Tim sâh (voir ce tracé dans les cartes de S i e c u n et dans le Bihelatlas de G ü t u k , 1911), K ü t i ima nn a dé­ m ontré que la confîgu ration de l’isthm e dans l’antiquité était, sauf quel­ ques m odilicaiions apportées p a r le canal de Suez, exactem ent la même

L EGYPTL:

sous

LKS T IIIN IT E S

q u ’aujourd'liui ; de plus le nom e du Hai-ptm ori(‘ntal(nom c 8), celui de Pilhom -Sukkotli, est d ’origine plus réccnle ; la WAdi TùmilAt n'a été eolonisée (ju’apivs le Moyen lànpiri' ; eniin, Zarou est silne près d’KlOantara (ruines de Ahoii iSèfe) el s’ideulilie avec rem placem ent d(5 la gnrnlsüu rom aine Silo. C’est près de Zaroii (jue sont les »< chem ins d’JIonis )), V. E iim \ À ./., Vi, 7'2 s., mais E iiman situe Zarou j)fès(rism a'illje de inèm oquv Di micukn et Smi.Vi i;u, hUn, IV, cela est coniredit par Ki'TiiMANN. — La pyram ide de T cti, îi74 sq., donneles nom s de cinq m ers (cl*. Ka\u>, :Î9, ik) Kemouf'r : les lacs am ers (en parliciilicr le lac de TimsAli); Onnipnèr, la m er Rouge ; Se/toiifh', l’ocèan (Indien ?) ; Teben psr flnucboii, « le cercle qui entoure les llaneboii »,1a M éditer­ ranée, el Senosch, « le C rand Océan », c'est-à-dire, sans doute, cet océan universel (|ui, d’après les conceptions égyptiennes, entoure la tei’i’e (et. à ce sujet H. Sciivria» dans Kh'o, IV, p. 1ü2, dont riiypollièse se trouve en p artie jiisLitiée par l’iu lerp ié ta tio n donnée par E uman du conte du NaulVagé, A. Z., 43). Le nom Kemotièr est délcrininé par un m ur de forteresse ; il faut croire (pie celle fortilication, qu’on reneoiiIrait à la sortie du W adi TùiuihU, au bord du lac de TimsAh (près d ’tsiiia'îlije) était très ancienne; elle (‘st m cnliom iée d ’ailleurs à m aintes reprises (Sinonhcl ; Papyrus de CoLKMcsiirrr à P élersbourg, d . l i , 110; Itec., lo, 80, §280 n.).

228. Aux racus citées par la liste J e s peiiplesappartiennent les lianebou (prononciation incertaine) peuple ilii nord, habitant les îles de la Méditi'rranée. On est tenté d é p e n s e r tout d ’abord à la Crète, dont nous avons déjà vu les rapports extrèniemont anciens avec l ’iigyptc (§ 172), peut-être aussi à Chypre, etc. E ntre ces régions et l’Egypte, il a toujours existé un comm erce par m er qui, déjà sous les Thinites, a p o ur point de d épart le delta, mais, inversement, nombre d ’habitants de ces côtes lointaines venaient aussi vers l’Egypte soit comme pirates, soit en m archands pacifiques ; ces dern iers rendaient homm age au Pharaon en lui appor­ tant des présents. Les tombeaux de Client, Ousapliais cl Semempses à Abydos contiennent beaucoup de débris de vases d ’argile qui n ’ont point un caractère égyptien ; ils sont tantôt d’un rouge b run , tantôt d ’un b ru n tirant su r le jaune mat, et décorés de lignes rouges et de triangles remplis d ’un

RAPPORTS DES ÉGYPTIENS AVEC LEURS VOISINS --- S 229

semis (le |ioiiils. II est |U'ol>alile (|u’ils venaient des centres de culture de la m e r ligée et que ce sont les Ilanehou qui les importiirent eu Kgypte. A la basse (‘poiine, on désigne les Ioniens iiirecs) sons le nom de IJanebon ; la preuve ipi’ils liabilaient la M édilerranée est dans U‘ nom même que poide celle-ci en égyplien (,^ 227 n.)- Sur la iioterie égéenne, V. I’ etiiik , I t . r . , II, o4 et p. Ibydos, 1,8 et p. li; pour les vases noirs Vtytios, pl. 12, 21)7 sq., 42, 20 sip ; cf. pp.28 et 88. Les vases de pierre égyptiens que l'on trouve encore assez souvent dans l'ile de Cr(;le et (|ui dalen t parfois de r.Vncien Kmpirc, ne proviennent pas, comme le croyait Kvans, des anciennes couebes ndnoénnes, mais de couebes beaucoup pins récentes (aux environs de lliÜO); elles ne ]ienvent donc servir de tém oignage en faveur de rap]iorts très anciens ; cf. I ' immkn , /.fit nnd I)iitifr ttfr ln‘flisfh-myhfn. Kiilliir, p. .'>8 sq.

229. La liste des Neuf peuples est loin d ’em b rasser toute les régions qui sont connues à l’époque thinile. Si d(;jà le roi Snofrou envoyait des vaisseaux en Sy l ie p o ur j' chercher les po utres de cèdre néce.ssaires à ses constructions (§232j, >1 est probable que ses prédécesseurs en avaient fait .au­ tant ; le port où on em barquait le ccnlre était celle ville de liyblos, au pied du Liban, déjà familière aux Kgypliens depuis des tem ps anciens (§357). Les résines et l’encens, dont on avait besoin pour le service des dieux et le culte des • morts, faisaient l’objet d ’un commerce régulier d ’échanges, mais il est probable qu'on ne s’en est pas tenu à ces produits. Ce n ’est pas par onï-dire seulem ent que les Lgypliens con­ naissaient le pays d ’origine de ces aromates, l ’ount, sur la cô tedes Somalis (§ 105), le lointain « pays des dieux » § 187), leurs vaisseaux y firent certainem ent ([uelques visites. 11 est vrai cpie nous en entendons parler pour la prenrièref ois sous la V“ dynastie ; mais c’est par hasard, car nous voyons déjà un homme de l ’ou nt parmi les serv iteurs d’un seigneur de la quatrièm e dynastie (LD, II, 23, § 107 n.). L’Lgypte, ])ays des dieux et de la civilisation, se croyait située au centre du monde, q u ’elle imaginait entouré d ’un océan, où

L E G Y PT E C H E Z L E S T H IN IT E S

le Nil lui-même, au dire de quelques ligyptiens, prenait source. En face des autres p euples etrang ers, l’homm e d ’Égypte se considère comme le seul être civilisé; sans doute, les autres lui pouvaient ap p o rter tels et tels prod u its qui ne croissent pas dans la vallée du Nil ; mais combien inférieure était leu r race do B arbares! fiux-mèiues, ces étrangers, on ont conscience ; dès l’époque thinite, les no­ mades des pays du désert, les n èg res de Nubie, les pirates de 1a mer, et mêm e les tribu s de Syrie et les habitants de ses cités, auront regardé l’em pire d ’Égypte avec des yeux pleins d ’admiration, tout en préférant ne pas éch an g er leu r liberté contre la domination du Pharaon. Au delà de ces régions s ’étendait la Babylonie, et, vers l’époque thinite, commença de s’y développer une civilisa­ tion arrivée à peu près au d egré où en était l’Egypte au te m ps des deux royaum es d es adorateurs d’Horus. 11 est hors de doute que les rapports de la monarchie pharaonique s’étendaient ju s q u e-là, car de tous temps. É gyptiens et Babyloniens ont dû se rencontrer su r les marchés de Syrie et dans les tentes des chefs Bédouins. Comme H u o z .n y l’a m ontré, on a fait de la bière, en Egypte comme on Baby­ lonie, depuis les tem ps les plus anciens, avec le malt p ro ­ venant de l ’orge germ ée, que l’on brise en morceaux pour les faire ferm enter dans l’eau ; le mot hql, qui en égyptien signifie bière, s’emploie égalem ent pour désign er une autre espèce de bière q u ’on fait à Babylone, hiqoii. De même, on trouve dans les deux langues un mot identique pour dési­ g n er 1’ « am ido nn ier », le g en re de froment trè s répandu dans le pays ; égyptien bolel ; babyl. bouloullou. Avec les pro­ grès de la science on découvrira certainem ent beaucoup d ’autres rapports entre les deux pays, et on p ourra égale­ m ent d éterm iner, dans chaque cas particulier, lequel des deux pays a donné ou em p ru n té à l ’autre (cf. § 200). La priorité est du côté des Egyptiens : cela resso rt dès à pré­ sent de la chronologie : cela n ’empêche pas q u ’ils aient

B A P P O B T S DES É G Y P T IE N S AVFX L E U R S V O ISIN S

— §229

183

p u f a ire b e a u c o u p d ’e m p r u n t s à l ’é t r a n g e r , a u x te m p s a n ­ c ie n s c o m m e a u x te m p s p lu s r é c e n t s ; m a is d i r e q u e

to u te

la c u l t u r e é g y p t i e n n e v ie n n e d e B a b y lo n e , c ’e s t là u n e c h i ­ m ère cré é e

p a r q u e lq u e s c e rv e a u x

f a n t a i s i s te s d e

n o tre

te m p s . A u c o n t r a i r e , s ’il e s t u n p o i n t s u r le q u e l o n p u is s e s e p r o n o n c e r c a t é g o r i q u e m e n t , e t q u i s o i t b ie n é t a b li h i s t o ­ r i q u e m e n t , c ’e s t q u ’à to u s l e u r s m o m e n ts d é c is if s , c e s d e u x c iv ilis a tio n s s e s o n t d é v e lo p p é e s e n u n e p a r f a ite in d é p e n ­ d a n c e l’u n e d e l ’a u t r e . S u r Byl)los (qu’on retro u v e aussi m aintenant dans Thisloire de S inouhet : fiAuntMcu, Her. Berl. Ak,. 1907, 148 et liec.^ 32, 24 s, cf. § 289) cf. E uman, a . Z., 42,409, qui souligne avec raison que la traduction tout à fait archaïque du nom indigène Goubal p a r ftpry prouve l’origine très ancienne de ces rap p o rts (ils so n t m entionnés aussi, com m e on sait, dans le papyrus Ebers). S k t i i k , À.Z.,ATi, 7, in terp rète aussi le vieux m ot kbnt (sous le Nouvel E m pire, kpnt) « l>ateau de m er» dans le sens de « b a te a u de Byblos » et il adm et com m e la forme la plus ancienne du m ot égyptien le m o l Koubl : sénùt. Goh6/; com m e preuve il cite des cercueils de la XII* d y n astie ; « H albôr (m aîtresse de Kbn (Byblos) qui tien t le gouvernail de ces navires(les barques d esm orts); cf. aussi §§ 258, 265. S iirla bière et l'am idonnier (4 v. l’étude très sug­ gestive de H h o z .n y , Uberdas Bierim alten Babylonien nnd Aegypten, PiX\zc\ger W ien. Ak. phil. Cl., Dez, 1910 ; nous avons déjà parlé de cet ouvrage p a r an ticipation (au § 200 n.). (1) D’après A. de Candolle Emmer = amidonnier. Donc au 2 20i> n. (p. 126) corrigez la traduction « èpeautre » on « amidonnier. *•

IV

L ANCIEN EM PI RE

La Iroisième dynastic.

230. La troisième dynastie qui arrive nu trône avec le le roi Zozer (§ 215) est désignée par Manéthon sous le nom de mernphite ; par conséquent, le centre de gravité de l’em ­ pire est définitivement transféré à la fronlière sud du Delta. En corrélation avec ce fait, nous voyons disparaître des annales de l’empire la fête de l’adoration d ’Horiis, que les Thinites avaient héritée de leurs prédécesseurs. Nous cons­ tatons aussi, dans d ’autres domaines, le progrès (|ui s’est accompli sous les Thinites et qui nous saute aux yeux sous Zoser ; nous approchons de l’apogée de la vieille civilisa­ tion égyptienne. 11 est certain que Zoser a régné sur la tota­ lité de riig y p te. 11 existe de lui un bas-relief, com m ém ora­ tif d’une victoire, près des mines du Sinaï, et une tradition, (pii vient de la basse époque, mais contient un fond de vérité, raconte ceci : le Nil n ’ayant pas inondé les terres pendant sept ans, il y eut en Egyjite une grande famine ; alors Zoser, pour re n tre r dans les faveurs du Nil, qui s’échappe des cataractes, fit présent an dieu Chnouinou d ’i;lé|)hantine du « pays des douze lieues » (Dodécaschène), qui s ’étend su r les deux rives du Nil, en amont de la pre-

LA ÏR O IS IK M E DYN ASTIE —

S 2H 0

inière cataracte. I æ dieu |ii'opriétaire de ce domaine était libre de l’impôt su r les champs, et avait le droit au contraire de |)rélever la dîme su r la chasse et la pèche, s u r les produits des carrières et toutes les importations de la Nubie. D’après cette tradition, Zoser aurait incorporé à son empire le pays frontière de Nubie jus(|u'à llierasykaminos. Nous pouvons supposer qu'il existe quebjue relation entre ces événem ents, les expéditions ])récédentos de (iha'sec)iem (§214), celles q u ’e n trep rendron t plus tard Suol'rou (§ 222) et ses succes­ seurs, et le fait o

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ü "c ) e ti l implore encore « un beau lieu de sépulture, dans la nécropole de l’occident »; cela veut dire q u ’il parle de sou tombeau comme peut le taire un homm e vivant et non du [lointde vue d ’uii mort. U sait que dans l’au-delà il aura à ren d re compte de ses actions devant « le dieu g ran d , le seign eu r du trib u ­ nal » et que c’est uniquem ent par une vie laite de piété et de justice (|u’il peut se jiromettre une survie heureuse. Alors

L E S TO M B EA U X DE

l ’a N C IE N

E M P IR E —

S 240

son espoir sera de « se p ro m en er en paix dans les beaux sentiers du royaume de l'occident, où se p rom ènent les hommes pieux devant le dieu grand », et de contem pler les dieux dans leur gloire. Ces formules, que nous voyons répé­ tées constamment depuis la fin de la IV' dynastie, prouvent bien que, meme en Egypte, en dépit du fatras îles supersti­ tions qui environnent les morts, ce sont des vues saines et limitées par une sage appréciation des conditions t e r ­ restres, qui prévalent dans la niasse des homm es cullivés. Les représentations su r les m urs des tombeaux jirennent alors le sens de tableaux de la vie réelle; elles servent à fixer la mém oire d u d is p aru et à rappeler les événements qui ont rempli son existence. 240. Mais — et c’est là un trait important pour l'histoire politique et l'étude de la civilisation — le culte des morts, à la belle époque de l’Ancien Empire, n ’a pris cette forme que dans l'entourage du Pharaon, dans sa ville royale et à sa cour. Pyramides et mastabas sont en relation étroite : on ne les trouve que dans la nécropole immense qui, su r une lon­ g u eu r de plus de quatre lieues, d ’Abou-lîoàs à Dahsour, occupe le rebord du plateau ilésertique, à l’ouest de Mem­ phis, comme au sud de cette région, vers Medoum etla pyra­ mide de .Snol'roii. Les hauts fonctionnaires eux-mèmes, ceux qui administraient les nomes et y possédaient de grands domaines, adoptent pour d ern ier lieu de repos le, voisinage de la cour ; si la forme de tombeau q u ’ils choisissent est un mastaba, décoié de sculptures et d ’inscriptions, nous som mes sû rs que ce mastaba sera installé près de la pyra­ mide du roi régnant ou d ’un de ses prédécesseurs. T oute­ fois, dans le reste du pays, l ’ancienne forme de -sépulture prévaut encore : ce son t, pour les classes moyennes et pour les |iauvrre d e c o rv é es ilaiis ies d é c re ts li et (t d e I^epi II. a p . \ V e i i . i ., p . 29. — S u r l a c o u d é e é g y p tie n n e p rim itiv e , V. I . e k s i u s , .t W i . Ilrrl. \k, ISfi.“); cf. a u ss i (iE u m r r i, I'SUA,, .\IV , 403 ,sT a examiné dans /Eijyptiacu les fragm enls d'nn livre de com ptes ayant trait à l’adm inistration agricole, à la cour d’Asosi; . \ a vii.T.E a en sa possession des com ptes analogues, d a ta n t de Nefcrerkerè*. Cf. po u r le .Moyen Empire,'Iîoin.n\RUT, À. Z.,28, G”i sq. ;37,8i)sq. i-tO. lIS sq . Les pro p riétés foncières de Echouthotcp.'qiii était vizir d ’Asosi et fils du célèbre P lahhotep, sont situées dans les trois nom es les plus au nord de la H aute-Égypte et dans cinq nom es du Delta ( G i i i f f i t i i , ap. Mastabas of Plahhotep and Akhethotep //, p. 25 sq.); une des te r ­ res provient déjà de 'TelefnV, d ’au tres terres, des prem iers rois de la V' dynastie, mais le plus g ran d nom bre, de beaucoup, provient d’Asosi. — lie n est de même p o u r S a b o u , M a i u k t t k , ,1/nsl.,.S 8 3 ; d k 1î o c c . k , laser, hier. 93. Dans les énum érai ions du bétail, nous rem arquons 1rs exa­ g ératio n s usuelles, to u jo u rs énorm es.

246. S ur ces g ran ds domaines des seig neu rs, comme su le domaine royal, nous trouvons que l’activité agricole i'qiii

É T A T E T A U M IM S T R A T IO N SOUS

l ’a N C IE N

E M P IR E —

S 247

embrasse aussi la construction des barques pour la naviga­ tion su r le Nil et le transp o rt des marchandises) s'accom­ pagne d ’une industrie laborieuse, qui a dû faire une forte concurrence aux artisans des villes. Dans le tombeau du grand propriétaire foncier Ti (milieu de la V dynastie) à Sakkara, nous voyons su r les murs des tableaux re p ré se n ­ tant des m enuisiers, corroyeurs, tailleurs de pierres, ou­ vriers façonnant des vases de pierre ; dans d ’autres tombeaux, iio\is voyons des fondeurs de cuivre, des hommes qui fabri­ quent des cylindres àsceaux,etc., et on nous p e in t.c n outi’c, des scènes du marché, des achats et ventes de marcbau(lises; on nous montre des sculpteurs modelant les statues du propriétaire de la tombe, et les reliefs sur les murs. Ces artistes étaient certainem ent des hommes libres q u ’on fai­ sait travailler moyennant salaire. Pour ces diverses branches du travail les grands domaines ont leurs bureaux privés, avec un grand nom bre de surveillants et de scribes. A la cour du pharaon, toute cette administration est encore bien plus vaste et compliquée. Ici, les directeurs des divers services sont eux-m êmes des seig neu rs d ’im portance; par exemple, nous avons le directeu r des p réparateurs d ’onguents, ou des travailleurs su r cuir, le perrinpiier en chef, le directeur du chant et le maître de chapelle; en outre, les médecins p e r ­ sonnels du roi, etc., même le nain de cour, tous reçoivent des honneurs du roi et parfois des dons en terres et la con­ cession d'un mastaba. 247. Ces fonctionnaires de l’Ancien Em pire com prenne encore les prêtres attachés par carrière aux grands tem ples et qui se dis tinguent de la foule des « Purs » (S 189) qui ]irennent part au culte. Les rois de l’Ancien Empire ont con­ struit un grand nombre de teiii|)les dont malheureusement presque rien ne nous est parvenu ; le domaine des temples n ’a cessé depuis lors de s’accroitre par des fondations en’ terres et colons, et par des riches présents (par exemple, on attribue au temple des rations d ’offrandes déterminées, qui

L A N C IE N

EMIMIIE

sont ensuite partagées selon leur rang aux ayanis-ilroit . (je liien des temples est exempté des corvées et redevances ; en revanclie, le g rand -prêtre est tenu de lever des troupes en temps de gu erre et de maiclier à leur tète, tout comme les « nomar(|nes et cliefs des villes ». 11 était donc d ’un extrême intérêt pour l’Iitat de tenir en main le bien des temples. Aussi trouvons-nous toujours, du moins sous la IV" dynastie, des princes royaux institués gran d s-p rêtres des sanctuaires les plus riches et les pins im portants ; celui d’Atoum-lUVà Héliopolis, de Thoiit à llermopolis, de «Pttdi, au sud de son m u r ». c’est-à-dire à .Memphis. Dans la p lu ­ part dos cas, ce titre se combine avec une haute fonction officielle, comme celle de vizir et de chancelier; sauf cette exception, les fonctions ])uhlitc. La (iéslgnatioîi u fils de Itê' » se trouve dtîjà s u r un sceau de Mykorinos (X iiw m aïU Y , Sennibs, j)l. V , 3) et môme auparavant su r quelques statues (le Cliepliren, n c(*)lé des inenlions : « le grand dieu >►et « le bon Korus» (noiu'.uMU)T, Kalaluf/, n®* 13, 47); sous la V® dynastie, nous la i*(‘ncontrons à W adi Mngliara, appll(]uêc à XeweseiTê' e t à T elken'', 11,452 a, 39 d, mais nulle p art celte désignation ne constitue un titre distinct, elle s’ajo u te an contraii-c après le nom du couronnem ent ou le nom d ’H o n is; enfin, elle est appliquc'^c à O iinnsdans son temple fuiKTaire, A nn . fin arrv . , H, 25, et à Pepi P ^ A/>., Il, 115e. PonrTeM , celte appcllal ion « fils de Hé' » se trouve incluse dans le cartouche royal [mais non pas aux textes de sa pyramide.]; elle apparaît dans h u arlo n ch e une fois | ) O u r Pej)i l " (S ktui:, Urk. fies t./L ,p . 97) et pourP epi 11 (ibitl., lli) , (*tde ini'ine encore sous la XI® dynastie. Le premi(*r cas, excej)lioii faite du cartouclie royal, où elle précède le nom du roi est*celui d'A clitocs. — C’est S k tim ; primé leurs sujets, d ’avoii* augmenté la prospérité du nome » ; ils se confient à la protection de leur dieu local, a dieu de la ville », dont ils sont très souvent les grand s-prêtres, et ils se glorifient de leur noble origine, ce qui est en opposition totale avec l’état d ’esprit qui régnait sous l’Ancien F^mpiro. In scrip tio n sd an s les carrières : /./)., Il, I \V>, HU ; S ktiik, Urk. (les \ . IL, î)| e t t l 2 ; cf. l’inscription (rO una. S ur l’ex'pédition de Pepi à llam inainAt, v. Sen kkki», À ./.., n. Dos tom beaux de la VP dynastie nous o n t été conservés à Dcisaie, Z aoiiictel Mcitin, Scliocli Saïd, I)er ol O ebrawi (sons Pepi II, les noniarqnos du nom e enterrés ici fimnienl aussi en leur pouvoir le S'* nom e Uiinite, m ais seulem ent p o u r un temps), v. 2IJ1 n. ; en o u tre, à Q osoir cl 'A m arna, en fac(* de ^)As, H" nom e : Aim. iln xcrc., I, 13; tll, 2.‘‘»0sq. ; îiOcbcl Selin, au sud d ’A bontig, 11° (?) nom e : U h , Ti’.cl., lî, !o!l ; à KauaimU (Atliribis, 10'* (?)nom ej ; LU., II, 113 s. ; à (Junnniis (Panopolis, 7" nome), M muktti;, Won. dfi'c/N, 21 b ; H Osar es Soljad(C henoboskion, 7*'nom e): L D ., II, 113 g. 114 ; a D cndera(b'‘ nome) : Pin iui;, Dpnilrrrh , 1900; à U orm onthis-T hèbes (4'^ nom e, 27rù : .\i:\vm:mn, \nn. du son-., IV, 07 sq. ; à É léphan tin e (!'"■ nom e) : De Mono w , CahiL di'n nioinnn., 1.143 sq. ; Hotnu^T, /{ec., 40 ; Bunr.r, DS It \ ., X, 4sq . ; S ktiik, î >A*. dc.^' \. !i., 120 .sq. Cf encore les inscriptions d'E) Kab, LIl M, 117 et les m astabas près du m astaba el F ar'o n n à Sakkara : Mém. de In mission au Caire, 1, fasc, 2, 191 sq., et S ktiie, Urk., 131. A utres tom beaux à S akkara, ap. ijumn.i., Exeav. al Sakkara, 1, 1007. Il faut y ajo u ter les m astabas de la V P dy­ nastie dans M vuiRTTE el les tom beaux d ’Abydos. (Résum é ap. .Makiettk, Catalogne d'Ahydos.) — l l e s t significalif que presque tous les tom beaux au sud du nom e du Lièvre de ilerniopoljs (13” nom e; appartiennent l’époque de Pepi | le t de ses successeurs qui ne sont pas nom m és; |a contiimc ad o p tée p ar les nom arques de se faire creu se r el «lécorcr avec luxe un hypogée s’est donc éten d u e peu à peu de M emphis à tout le sud. — La nom enclatureofficiclle des tilresn o u s p erm ctd e reconnaître très nettem en t la transform ation progressive des iiomes en princi­ pautés : hri za:n'o est un titre que nous trouvons dans le nom e du U èvro, LD., II, 113 a et S rtmr, i/rfr.. p. 93 s, I. 8 , sons le règne de Pepi 1" ;

L E D É V E L O P PE M E N T D E LA F É O D A L IT É —

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204

253

à Kaiianult, LO., 11,113s. ot à T>cr elOebrawi, dans tons les tombeaux; ensuite à Tbèbes, jusiiu’à ce qu’enfin il devienne, sons la XII® dynas­ tie, le titre régulier du nomarque. Oéjà sous Merenré’, le jirince dn nome Abi, à Der el r.cbrawi, 1, 23(Setiik, I, 42) ; porte le titre de h e H o mais le fils de ce prince Za'mi (qui ne porte pas ce litre hcfC o dans le tombeau de Abi, I, pl. 3. 5, In') ne l’a reçu qu’après la mort, par faveur de Pepi II, sur la prière de son ills qui s'appelle Za'oii comme lui : II, 23, 20 sq. (Sktiie, 147). Ce titre se trouve encore à /nouiet el Mcitin, L/)., Il, 1000, à Uendera, Tbèbes, h^léphanline ; en même temps on emploie le titre de r/>'/i à Qùs et à Qasr Sai jad, L D . , II, 114 s. Nous voyons mentionnés, 1. 17 de l’inscription d’Ouna : » les chefs et régents de ville [ I j r i o n : _ n z fi l i q n o i i h a t ) du Sud et dU Nord » à côté des «comtes » { h e ti' o ), « chanceliers » el « amis uniques», qui appartiennent visible­ ment à l’administration royale. Le nomarque du nome du Lièvre, Tboutholep (milieu ni‘ilinii dans les toiiihcanx des parlicnliers sous la XI* dy­ nastie (exemiilaÎTCS du .Musée de lierlin, ap. S t e i m 'O io r, C, m h J 'n m h ' des MilUeint Itfirtu’s; puis GuisTvxr., liiirini a i s l o i n a o f . ani\ Hfjyitl,', S ciiafkh , l'rii'alijraher mis item Ti-iniu'l i/cs Wiecsi-m") cl aussi dans les lom bes royales, très sim ples, de Oral.i aboul negga à Thébes. De même le cha­ pitre 17 du Ui're lies Moiis nous offre déjà sous ta .XII* dynastie uu double com m en taire; il est ilonc beaucoup p lu s, ancien que cette dynastie; d ’ailleurs, tout le fond du Lirve des Morls a[iparlient bien à l'époque prétliébaine (au trem en t le rùle d ’.Ainon u'y serait pas ou­ blié) et, quelques nom breuses q u ’aient été les interpolai ions posté­ rieures, se trouve fdre très ancien.

270. La conception de la vie future n ’est pas moins ré a liste q u ’auparavant. Le défunt en tre dans le royaume d ’Osiris, dieu qui s’est transformé complètem ent en un souverain de rO ccid ent ; il cultive les champs de .laroii, ou bien il rame daiisla barque solaire en compagnie de l i é ' ; eto n même temps il continue, sons une forme magique, à résider sur te r re ; on croit, aussi fortem ent q u ’avant, q u ’il est indispen­ sable de recevoir une bonne sépulture, de graver et do. réciter les formules magiques, d ’équiper le cadavre avec les amulettes prescrites. Néanmoins, l’élém ent spirituel que renferme le culte des morts se fait jo u r avec une force beaucoup plus grande que dans les sobres formules funéra ir e s d e l’Ancien Em pire 239). Ce q u ’on e sp èreav an t tout, c’est une vie heureuse dans l’au-delà, dont la représentation détaillée est toujours iilentique à elle-même. Ün espère con­ tem pler les dieux eux-m êmes dans leur sp len d eu r; mais la condition nécessaire pour arriv er à cette vie h eu reu se est d ’avoir mené su r terre une vie coiiforine à la justice et à la morale. Désormais, on p ren d l’habitude d’ajouter au nom du mort la fo rm u le: « celui dont la parole est j u s te » . Elle ne fut tout d ’abord q u ’une réminiscenee du procès d ’Osiris ou d’Horus, que plaida Thot devant les g ran d s dieux de l’Ennéade et qu ’il gagna su r Sêth, mais elle rappelait aussi aux Ég 3’ptieiis le ju g e m e n t que le défunt sera obligé de subir à son tour dans la grandi' salle de l’Occident 239),

EVO LUTION O E LA C IV IL IS A T IO N ■

- S 271

lorsque sou cœur, placé dans la balance afin de témoigner pour O U contre lui, décidera de sa destinée future. Le défunt devra affirmer q u ’il ne s’est ren du coupable d ’aucune faute, d ’aucun péché, confession i[ui sera plus tard incorporée au Livre des .Morts (cliap. 12.5 et [iréseutée en une liste scliéiiiatiqiie de 'i2 péchés. 271. .\ ces conceptions élevées ne répondent plus suffi sammciiL les formules magiques des vieux tem ps (|ue le Chriheb continue de réciter su r la tombe, et q u’on grave, depuis le roi Ûunas, su r les m urs des chambres funéraires dans les pyramides. Certes, elles redeviendront en vogue sous le Nouvel E m pire, mais, pour l’iristant, elles se laissent complètemeni supplanter par les textes nouveaux q u ’on inscrit su r les murs des tombeaux, sur les cercueils, et ipii ont contriliué à former ce vaste recueil, intitulé : « Livre de sortir au jou r », que nous appelons u Livre des Morts » Sans doute, l’Egyiitieii, malgré les nouvelles croyances, n ’arrive-t-il pas à se détacher de la magie; la t e r re u r s ’em ­ pare d elui à l’id é e d e s m o n s tre s e t des sp ectresq u i menacent le repos de l’esprit, qui pourraient le tourm enter, l'anéantir et lui faire souffrir une mort nouvelle, épouvantable; le seul moyen de bannir toute crainte c’est que le mort soit « instruit» des dangers, q u ’il connaisse ces êtres maléfiques, leurs noms, et les incantations qui les rendent inoffensifs. Ici s’ouvre à l’imagination une carrière sans lim ites; dés qu’elle a créé une superstition, elle forge aussitôt comme remède, la formule magique salvatrice; de ces 42 ju ges, qui connaissent chacun d'un des jiéchés mortels, elle a tait des monstres. Or, pour rédu ire les monstres, les livres magiques en seignent un procédé essentiel, qui sert à tous les besoins de la vie te r re s tre : il consiste à s’identifier à un dieu q u el­ conque (surtout les grands dieux de la lumière), qui s ’est trouvé autrefois dans le même d an g er et qui a terrassé le démon ennem i en prononçant une formule magique. En outre, les cultes et les mythes locaux ont aussi leurs exi-

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E M P IR E , É P O Q U E D E T R A N S IT IO N

gences, car le défunt ne place pas seulem ent son espoir dans le dieu du soleil et les dieux de l’Occident, mais il se confie aussi à son dieu local et mêm e à tout être dont il a constaté, à un mom ent donné, le pouvoir miraculeux. De toutes ces idées qui se mêlent et se croisent, naît un fatras de formules embrouillées qui, to u te n la issan tsu rg ir certaines pensées au sens profond, ne sont pas moins déconcertantes en leurbi/.ai-rerii^ que les vieilles formules des pyramides. Malgré q u ’on nous parle constamm ent de l’âme humaine, identifiée au dieu solaire Atoumou-Uê',et à tous les autres dieux, il n’en résulta pas vraiment de spéculation théosophique su r l’identité de l’âme et de la divinité ; cette assimilation n ’e s t et ne reste q u ’un procédé magique. Le même phénomène sc renouvelle dans toute l’histoire spirituelle de l’Egypte : les idées nou­ velles, qui de temps à autre percent la couche des traditions, n ’ont pas la force de vaincre les formules ou les idées reçues et de les faire rejeter complètem ent ; au contraire, elles se placent, souvent sans nulle liaison, à le u r côté ; aussi arrive-t-il assez fréquem m ent que les forces tenaces de la tradition les recouvrent de leur végétation persistante et finalement les étouffent. 272. Pourtant, c’est p ar l’iulluence de ces formules qu s’est opérée dans la religion égyptienne une transformation continue et profonde. Les spéculations d ’Héliopolis sur l’unité de la puissance divine, manifestée dans la force créatrice du soleil, et (|ui avaient trouvé leu r prem ière expression religieuse dans le culte solaire de la V ' dynastie, deviennent à ce moment les croyances de to u t le peuple (!j252). 11 n’y a eh vérité q u ’un dieu unique, le Soleil, issu de l’eau primitive Nounou ; mais le dieu qui vit en lui, p eu t s ’appeler Atoumou, Ré' ou Cheperi, le u créateur », ou de tout autre nom. 11 s ’est créé lui-m ême, il s ’est en g e n ­ dré et enfanté et il renouvelle chaque jo u r au ciel ce p h é­ nomène mystérieux : toujours à nouveau, le soleil-enfant naît à l’horizon, puis grand it ju s q u ’à devenir un mâle vigou-

ÉV O LU TIO N D E LA C IV IL IS A T IO N —

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i-eux qui s ’engt'iidre lui-mèiae dans le sein de sa iiièi-e, la gl ande vache, déesse du ciel. G’csl lui, le Soleil, qui crée el éveille toute vie, qui donne au monde sa forme el qui le régit. Tel est le monothéisme solaire de la théologie égyp­ tienne. Tous les autres dieux q u ’on adore dans le reste de l ’Egypte sont réd uits à n ’être plus que de simples noms, ou des com parses et des serviteurs d e l ’ « Unique ». Ces théories, développées à Héliopolis, où le culte solaire a g ardé par conséquent sa forme la plus pure, se sont répan­ dues su r toute l’Egypte; enveloppées de mystère, elles for­ maient le tréso r de sagesse des p rêtres qui initient à elles les classes cidtivées,les « Instruits », etn o u s le s rencontrons à chaque pas, exprimées dans le Livre des Morts. Dans la pra­ tique, il faut bien le dire, on opposait à ces théories mono­ théistes d'iniiornbrahles divinités locales, et celles-ci revendi([uaient leurs droits d ’autant plus àprem ent q u ’elles avaient regagné en im portance depuis l'émancipation des nomes el leur indé])endance politique du pouvoir central. P o u rto u s les besoins de la vie terrestre, elles étaient les seules cajjables de venir en aide, et le sacerdoce avait le plus g ran d intérêt matériel à soutenir leu r prestige, tout en maintenant les théories q u ’il était chargé d ’enseigner. A cette théologie en partie double, il n’y avait q u ’une issue, où le clergé d’Iléliopolis s ’était engagé depuis bien des siècles : c’était d'identi­ fier les divinités locales avec les grands dieux. Ces assimila­ tions s’o|)èrent p en dan t toute l ’époque de transition : lié' el Iforus trouvent le u r u n il é dans un dieu hiéracocéjihale, llê Horechouti, « llè'-l’Horiis dans l’horizon » ; le dieu crocodile Sobek, Chnoumou d ’Eléphantine, le nouveau dieu Amon de T h èb es,et m êm eparfolsS èth, deviennent des formes de Rè' ; on identifie .Minou de Koptos et de Panopolis avec Horus, et on déclare que toutes les g ran d es déesses sont déesses du ciel et mères du soleil. Thout, d ’ilerm opolis, se subordonne comme dieu de la lune à Rê', dont il est le vizir. Un domaine séparé est réservé au dieu des morts, Osiris, dont le sanc-

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DE L A N C IE N E M K IK E.

E K ü y U E D E T liA N S lT lD N

tu aiie le plus sacré est iiiaiiilenaiit Al)}dos: il a pour su'ur et épouse Isis « la grande uiagicieiine » (|ui joue un rôle iniportaiit dans la magie et dans le culte des morts, mais qui ne connaît guère encore de culte indé|)endaiit. Le s e u l ' dieu , évidem ment un prince de nome, qui s'est déjà ren d u indépendant en fait, to ut en reconnais­ sant officiellement un suzerain. Il est probablement iden­ tique avec le personnage dont le tombeau nous a été con­ servé au nord de la nécropole thébaine (à Drah Abou’l Negga), et qui s’appelle « prince et comte, nomarque ilu nome thébain, qui rem plit le cnuir du roi, d irecteu r de la Porte du Sud » — sa puissance s ’étendait donc déjà ju s q u ’à . Eléphantine (§264) — «la grande colon ne, i[ui no u rrit ses deux pays, le grand-prêtre Antef ». Après lui suivent sur la table de Karnak, un Mentouholep et doux Antef, accompagnés tous trois de leur nom d ’Horus (inalheureusement détruit), ce qui les distingue de tous les autres rois énu m érés sur la table. Cette particularité s ’accorde avec le fait que s u r les rares monuments qui nous restent d ’eux, les p rem iers souverains de la XI* dynastie p ortent effectivement le titre de rois, mais n’ont pas un nom de couronnem ent: or celui-ci est on usage depuis la V" dynastie et les llérakléopolilains avaient suivi la tradition. Au lieu du nom de couronnem ent, ces rois thébains ont ajouté à leu r nom personnel l’épithète « fils de Rè‘ », et c’est avant cette désignation (|ue se place le nom d ’Horus, dans toutes les inscriptions de leurs fonction­ naires et celles des te m ps postérieurs. Ainsi, ils avaient beau prétendre q u ’ils étaient les vrais Pharaons, le fait qu'ils n ’étaient reconnus que par une partie du pays trouve son expression dans leur titulaluro. H erm onthis ap p artien d ra plus tard au 3* nom e, de L utopolis; mais à l’origine il faisait partied u nom e th éb ain ; preuve en est l’inscription funéraire de Ahi [Ann.dtt serv., lV ;9 7 )ctle g ran d prestige dont jo u issait auprès des rois théhains le dieu Monton (Monzon) considéré comme

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(liiHi d e là g u erre, .doni le nom sert à forincM* beaucoup de noms pro ­ pices. — S ur la form ation de Tbôbos qui a englobé plusieurs Jocalilcs, cf. MvsrKuo, \iéni. tie Ut miasitm nn Oiùv*, I, 181 sq. Nous avons une idée pins claire de la XT dynastie depuis que STi;iM)onKF,.\.X., 33. 77 sq. a prouvé q u ’un g ran d nom bre de rois (|u’on lui alirib u n ii autrefois, apparliennont aux XIII*’et XVII'' dynasties (§309). N éanm oins,elle re n ­ ferm e encore pour nous beaucoup d ’obscurités. B u k a s t k u a fait uii essai de restitution que j ’avais adopté dans mon dcr;. C/im/io/., 156 sq.. {frn d .fr.\). "i'il sq.) mais qui a été réfuté com m e insoutenable par .Sltue, i. y.., i!2, 131 sq. (cf. aussi ("«a l t u i k u , lîiilL doiil les deux d ern iers seuls son t con ser­ v é s ', et leur attribuait une d u rée de tdO ans = 2100 à 2000 avant .lésus-Clirisl. Or les inscri|>tions nous font connaître un plus grand nom bre de noms de rois, de sorte que le papyrus de Turin n ’a pas cité tous les souverains tliébains de cette épO(|ue; mais pour le moment il est impossible de rétablir la liste du papyrus. Les rares documents de cette époque nous révélent la g ran d eu r croissante de la puissance thébaine et même nous possédons — fait unique dans l’histoire égyptienne — des tém oignages des deux camps adversaires. N'oici ce que nous dit une stèle datant de la cinquantièm e année du lègrie d ’un roi llorus üual.i'oncli .Vntof I \ ’, surnom m é « l’ancien » : le roi « a établi la frontière nord de son royaume dans le 10" nome (Aphroditopolis du Sud), il,a débarolitains et de la XI' dynastie, tes plus anciens tom beaux de nom arques à Itersc : (I iuffitii, El Hcrxheh, 11, avec les grafl'itti de ttatn o u b , il) 47 sq. Ici, le titi*e : « D irecteur du Sud » n’est q u ’honorifique ; il en est de même pour le titre que reçoit Achtoi 11 de Siout : « g ran d com m andant en ctief du Sud » (,Siid, pl. 13,23), Le graffitto d’Am cnem het sous S esostris I " (n” 40) m ontre clairem ent, com m e Griffith l’a fait observer, le changem ent qui s’est produit sous la X II' dynastie, — A Benihassan, nous avons conservé cinq tom beaux de nom arques de la X II'd y n a stie (qui portent tous seulem ent le titre de M i'o , mais non celui de rp'nti) ; ils sont tous

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XI* D Y N A ST IE

— § 280

293

iioiiiarqnes du nom e de la Chèvre et de la même ramillc (ii“* 29, 33, 27, hS, 17, \ k«'hk« u\, lienihassan. H, p. 5 sq.) ; encore plus ancien est Chneinhotep, fils de X etcrouliotep, lonibeau 13. Dans le tom beau de l’avaiit-d cin ier (15, vol. 11, pl. 15) on nous a représenté, d ’abord des combats et le siège d'une forteresse, tableaux répétés pour son fils Achloi (II, pl. 5 ) et aussi p o u r Ameni pl- li-16), com m e ceux des luttes dans rarèiie-A ppartieninnit encore à celle époque de nom breuses inscri|)lions funéraires, notam m ent ù Abydos. Ces données sonl com plé­ tées par des docum ents de la XII® dynastie, su rto u t par l’inscription funérairede lla'pizefaide Siout, E a M A N , Â . Z . , 2 0 , l 5 D s q .— A Benihassan, sous la X ll^dynastie, on conserve encore pour Ameni Tusage de datei* d ’après le nom arque, com m e un souvenir du passé. Les nom arques du nom e du Lièvre qui o n t été vizirs sont : W hanacht (Berse, tom ­ beau 5, § 274 a.) et Kai (grafiitli 7 et 8, §276 n.); cl nous trouvons déjà dans leurs bouches beaucoup de lilres e t de |)hrnsos q u ’Am eneinhel em ploiera e n su ite ,e t qui se retrouveront égaiem enl sous la XIP' dy­ nastie.

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et la AV/“ dynastie.

280. Ce n’est pas sans combattre que le roi Amenemhet a pu conquérir la couronne et se maintenir, et nous savons aussi que des g uerres extérieures, peut-être liées au change­ ment dynastique, mais déjà commencées sous Mentouhotep III et IV, furent continuées en Asie, en Libye et en N u­ bie (cf. § 287 n.). Un de ses lieutenants, Chnemhotep, nous raconte dans son inscription funéraire, malheureusem ent criblée de lacunes, qu’il appareilla avec le roi su r une flotte de 20 vaisseaux en bois de cèdre, q u ’il vainquit l’ennemi en Égypte et subjugua les N ègres et Asiatiques au service du camp rival. En récompense, Chnemhotep fut installe comte de la ville de Mena'atchoufou (Benihassan, en MoyenneEgypte, au-dessous de Hermopolis), qui avait appartenu jusque-là au nome de la Chèvre et fut ainsi séparée du g o u­ vernement du nome ; on lui rattacha l’administration du d é­ sert oriental (§ 278) ; plus lard, elle s ’accrut encore du comté du nome de la Chèvre (prés de .Minje). Nous devinons quq

LK MOYEN E M P IH E

rancieiino famille princière avait p iis parti clans le camp adverse et tnt dcipossédée. (,)natre vlngts ans plus tai'd, le fils de sa fille, Clineml.iotep 11, nous raconte comment Amen em het !'■' récompensa son g rand -père, « lorsqu’il vint pour cliàtier le crime, rayonnant c o m m e -\toumou lui-même, afin de restau rer l’ordre détruit, de ren d re à toute ville de nome ce ((u’uno autre lui avait arraché, de faire connaitre à chacuue sa frontière envers l’autre, en érigeant ses bornes comme le ciel, en se fondant su r les écrits pour connaître les eaux de chacune i^ce qui lui revenait des bras du Nil et des canaux) et en refaisant le cadastre su r la foi des anciens documents, parce qu'il avait à cccuir Injustice a. A travers cc;s allusions voilées, nous voyons très n ettem ent de quoi il s ’agit : Anien e m h e t l " 'a rétabli en Egypte le pouvoir de la monarchie et a fait peser sa forte main su r les grands seigneurs. A ce. GaKssMA>>, Mtoriental. Texte and Bilder, I, 201 sq.)co n tien t des renseignem ents j)récieux sur la genèse historique - . ÿo

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ditaire ([ii’ils licilaent feup |ioiivoii', mais seu lem en t de l'iiivestlture du pol ; e’est lui qui les a nomm és après la mort de leur père, qui leur assigné leurs liornes-frontières et « leu r pari du grand lleiive, selon la ligne de partage des eaux ». On ne date donc plus d’a|)i è s le s années des princes de nomes (Si 279); li^s noms des rois reparaissent dans les tombeaux. lai puissance des uoinaï qnes est lonjours consiili'rahlo ; jiai eil à ceux do la VI“ dynastie, Aiueiii, comte du nome de la Chèvre sous Sesostris I“', se vante de n ’avoir pas « fait violence à la fille du pauvre, opprim é la ven\ e, enti avé dans sou travail le laboureur ou le berger, ni enlevé au bailli des corvées (littéralement ; au directeur d ’une troupe de cinq homm es k ses g ens pour des services de corvées»). « Lorsque survinrent des années de famine, ajoute-t-il, j ’ai fait labourer tous les champs du nome, de la frontière nord à la frontière sud, et donné des subsistancesà tous les habitants, à la veuve comme à la fem me mariée, au vieillard comme à l’enfant,de sorte q u’il n’y avait point d ’affamé; et lorsque le Nil recommença sa crue et prépara de riches moissons, je ne fis [las payer les arrérages de l’impôt des champs. » Nous voyons par là que toute la population agricole du nome d é­ pend du bon vouloir du iioniarque, non seulement les serfs de ses domaines, mais aussi les paysans libres et les te nan­ ciers. La jeunesse paysanne est organisée en troupes de recru es (zamou) qui doivent au nom arque des services de corvées et probablement composent aussi la milice d u no n ie q u ’il amène au roi en cas de g u e rre ; lors(|ue le nome s’étend su r les deux rives du Nil, on distingue, comme dans les temps anciens (§ 177 n.), le contingent de l’est et !Icment les fer­ m iers du dom aine du tem ple.

28Ô. Il semble que le progrès sc soil poursuivi iiu cours de la X l l “ dynastie. T o us les tombeaux de iiomarques, aux­ quels on p e u la s s ig u e r une date, appartiennent à la prem ière moitié de la dynastie ;le s g ra n d s hypogées que les noniarques co nstruisirent sous Sesostris 11 et Sesostris 111, aux envi­ rons de 1880 avant Jésus-C hrist; ceux du comte de Mena'atchoufou Chnemhole|) 11, à Beniliassau; du comte t , V. ^ .,28. 9*2 sq., (revu p a r ilu irm ii, /\. 29, 102): su r les .Vu^oi, cl‘. p. 94 s. 1^’ « o r » : LU, II, 138 a. : dk Mouoan, l ' o n i l l e i t rotégé par la déesse-vautour, jette à terre des .Asia­ tiques et des Nègres. De mêm e, nous voyous, s u r un bijou de même g en re, Ameneml.iet III saisissant un liédouiii d ’Asie par la chevelure et levant son épée recourbée pour lui trancher la tète. Inscription d o .Menlouhotep : .M-v u i e t i e , A b y ilu a , 11,23, 1. tO ; U. Scii.ua'Eit, 20539; quelques textes sem blables, ap. W . M. Mllleu, iin d E u r o p n , i). 34. Fem m es esclaves li’Asio, i b ., p. 391 ; G i u i f i t i i , K iiliiin p. 35. Inscription de Sebekebon, ( î .vust .i .m ;, E l- A n ib iü t , 1901, ]). -4; liuK.vsTKij, t/ic. l i f e ., I, 079 sq. P aru re en o r à D alisoûr, ni; àloiui.vx, l'v iiU lfs à D a lic lid u r, 1, pl. 15, 19, 20 et p. 03 sq.

2'JI. Les relations du Delta avec les [lays d ’outre-m er n ’ont pas été davantage interrom pues. Depuis la VI' dynas­ tie, nous trouvons en Egypte des sceaux qui ont la forme d ’un bouton et sont souvent munis d ’une anse annulaire ; ce sont des marques de propriétaire, (jui nous offrent des combinaisons de lignes variées ou des figures d ’animaux

LE MOYEN EMPIRE

hybrides et fantastiques, analof^ues à ces m onstres gravés su r les [inlettes à fard des temps anciens ; o r cos sceaux se sont retrouvés également en Crète et dans des tombes ilaliotes. A [lartij'de la Xll» dynastie, les sceaux p ren n en t eu Ixgyple la forme d ’un scarabée, et celle-ci finit par supplan­ ter complètem ent les anciens cylindres et l)Outons. Les signes gravés su r ces scarabées fie plus souvent, c’est le nom du propriétaire) sont en général en to u rés de lignes en spirales aux entrelacs répétés ; il n’est pas douteux que cette apparition de la spirale eu Egypte n ’ait quelque rapport avec sa large diffusion simultanée dans les contrées crétoégécniies. Il est hors de doute également (pie les Phai aons de la X l l “ dynastie ont eu su r la Méditerranée une flotte, comme leurs devanciers de l’Ancien Empire, et il est très possible que parfois ils soient intervenus dans les affaires des îles. A vrai dire, les inscriptions ne parlent g uère de ces lies ; un chancelier de .Mentouhotep VI (S 278) Henoip se vante entre autres choses« d’avoir réduit à l’impuissance les Hanebou » (peuples de la mer, !j 228) ; un autre fonction­ naire, probablement sous Sesostris b ', nous dit, dans le lan­ gage allécté de cette éjioipie, (pie » son calaïue prend et comp ren d les llauebou n ; c’est dire (|u’il faisait partie d’uu bureau (jui présidait aux rapports avec les peuples de la m er et par conséquent, d’après le point de vue égyptien, (pii leur d o n ­ nait des ordres. Des traces de ces peuples de la m er nous parviennent, comme sous les Thinites, par les tessons de poterie étrangère q u’on retrouve en E gypte dans certaines localités, l'entrée du Eayoïini, Sesostris II avait construit auprès de sa pyramide, à Kahoiin près d ’Illahoun, (S 293) une résidence qui dès le début de la XI11» dynastie était aban­ donnée ; par conséquent elle n ’a g uère subsisté au delà d ’un siècle (de 1906 à 1780 environ); on y a trouvé, outre de nombreux fragments de jioterie égyptienne, d ’autres débris du style dit de Kamares,' style qui régnait alors en Crète et dans les Gyclades et dont la date est ainsi fournie par

GUKRRLS E r RELATIONS EXTÉRIEURES —

l’Iigypte (§515). Donc, des Cretois avaient ici des établis­ sem ents, soit q u ’ils fussent des prisonniers (peut-être des pirates), soit des tiMri([uants, soit des aventuriers venant chercher fortune en hgypte, comme le firent [)lus tard les Sirdana. Un toirdtoau tl’Abydos nous a conservé un sp len­ dide vase Kamares, à côté de cylindres de Sesostris II et d’Ameneinhet III. A Kahoun et dans les ruines de la ville de Chataana, prés de Faqùs, à l’est du Delta, on a mis an jo u r un grand nombre de débris de poterie noire, p résen ­ tant des lignes en pointillé blanc, et qui sem blent venir de Chypre. Inversement, on a trouvé à Knossos, dans les couches les plus anciennes du palais, une statuette funéraire d ’un Egyptien ; elle date à peu |>rès de la X III“ dynastie (§ 518). Si le Delta pouvait nous fournir un plus g ran d nombre de documents, nous en apprendrions cei tainmiient beaucoup p lu s su r ces rapports. Le fait q u ’on a trouvé dans un ancien puits funéraire d e là ville étrus([ue d eT aïq u in ii u nefigurine représentant un e divinité égyptienne (liastet) et un scaiabée de Sebekhotep VI § 300) montre à lui seul Jusqu’où on a pu transporter les produits égyptiens. I.lancbou : In s c rip tio n rie lic n o n 278), 1. 8 ; M ahi kttk , Calalwjne d'Ahydus, 030. =: I. anîjk und SciiÄrrii, Grnbsttdin: des M. H., 2042a. — Ivahoun ; P kti ii k, Katiini, Ortroh nml llirwirni, 1890 et II lalutn, K aliw unid Otiroh, 1891 (s u r sa ilié o ric c o n c e rn a n t le s sig n e s a lp h a b é tiq u e s , cl*, g 172 1 1 .). — S u r les s ce a u x en fo rm e d é b o u to n s : E vans, J. hell. sük L, X IX , 33a s q . ; G aksi ' anu, /ici. K lutüaf, p. 33 e t pl. 39 ; ^siMiKiutv, Scarabsy p. uO s q . ; cf. § 200 n. — C lia taa n a : llu .i., Oldesl riviliinrioii u f Greece, p . 68 {notice u]>. X ayii . i. k, S a ß el llenne, [). 2 1 ; ( î k i f e i t u , Tell el tliye, i>. oG). — S ta tu e é g y p tie n n e d e Ci*t*to : l'X.vxs, Annual o f the J>riliiih School al Allteiis^ V I, 27 ; ( i u i e k i t h , ArchneoL / îc/ îo/'/, 1899-liK)0, p. Go. — T a rq u in ii : G ihkuu >i .m , Xot. deijli sc.ari, 48H2, 183 e t pl. 13 6/»', 10; lluLn ic, lloiner. 24. — Le v a s e K a m a r e s t r o u v é p a r G arstam ; à A b y d o s (il e s t à O x f o r d ) e s t m a i n t e n a n t p u b l i é p a r G aiistang d a n s les Annales o f Arcimeol. and \nlhropot.j L i v e r p o o l , 1913, V, 107 s q . (l.c v a s e d ’A n i b c e n X u b i e : Masenm Jotirn. Uitiv. o f Pennsylvania, l, 47, j>rov i e n t d ’u n t o m b e a u d u

Nouvel

L m pire et a p p a rtie n t au m inoéen

r é c e n t 1 ; cf. R ej si xge r , Kretische Vasenmalerei, T a f . I, 6 e t p. 12 .)

LE MOYEN EMIMBE

Construclions. L e Fayoum. 292. Les descendanls d’Ameuemhet L' semblent avoii' liérjté son énergie. Le caractère individuel de ces rois n ’esl g u ère saisissable pour nous; soit dans leu rs litres protoco­ laires, soit dans les inscriptions de leurs sujets, soit d ’apres leurs statues q u ’ils placent dans les temples des dieux, ils nous apparaissent toujours comme les dieux vivants de (|ui dépend la prospérité du pays; ou ne peut les approcher q u ’en trem blant lors même que leurs intentions sont bienveil­ lantes et . Te.ct., I, l.‘l ; yv.wttKfww, Searnh.s, iO, '2, 3 ; M a iuk ttk , Cülnl. d'Abydos, 1383 ; M a iu k t tk , Moninn. d/u. 48 j = i>i: RouoÉ

Inst'i'., 298; P k tiu k , Wsf . srarnbs, 290 S(|. .Stèle : Lo uvre, C. 8, P r is .sk Mon. égyii., 8 = Pi;TUiK, Hisl., 1,2'H (cl*. O a c t h ik r , iinU .dcV inst. f r . du Cuire, V .,ü l sq.;. — 10. Clia'seses-ré* N'eferhote]) U K . 34) : L. D., 11,131, e-h ; M aiukttk , Kurnnb, 8 ; \hydos. 11, 28-30, 40 g. (stèle usurpée, ap. M acivkr and M ack, E lA m vuh und y\bydos, pl. 29;. Cotai. dW b.. 1383; Mon. i-: Boeui:, Insrr., 76; ('ii outre, P kthii-:. Ahydtts, ï, Î19 ; N i-:wiikuu\, /*. 8. /î. .A., 23, 220, 25, 131, 338 ; M-viuf-ttk, /éaraak, K, k. n. p. ; Mon. div., AS, et P ktjui:, Xnqada and Ballns, pl. 80,19. M esures prises p o u r le culte de M entouhotep IV, en se réclam ant de S esostris 11 el III, ap. N wm.i.r, Dàr el Bnhari, 1, p. 58. S carabées : Xi:w»Biun, 10, 6t3 ; en o u tre à T arquinii, § 291 n. — 13. Cha'onehré* Sebekhotep V (K. 47,) nom gravé avec celui de son prédécesseur s u r un scarabée : Xknyukiuo, P. S. lî. .1., 2.5, 136 ; Sca­ rabs., 10, 13; ceci nous prouve que la place qui lui est assignée su r la liste de Karnak est correcte. S tatue et inscriptions d’Abydos au Louvre ; autel : Aey. Mon. le Leiden, I, 37 ; pierre à Thébes : NKWHKiut^, P. S. /i. A., 25, 106. — 14. Cha'liotepnV .Sebekhotep VI (K. 46) ; MalUKTTK, Mon. div. 48 p. — 15. O uahjcbrè' Ja 'je b : N ewbkuuy, P. S. B. A., 25, 13) ; P ktiuk, Kohnn, pl. \ , 72 : . \ k\viu:iiuv, 7, 5. 10, 17. — C’est du règne d ’un S ebekhotep (peut-être de S. 11, cf. ^ 301 n.) (juc provient le livre de com ptabilité de Boiilaq, étudié par Boacuom r, À. Z., 28,65sq., e l OaiFFiTii, À. Z., 29. l02 sq. : cl*. Bohchaiuît dans les Aeyypliaca, p. 8. Le vizii’ 'A nchou (v. son .sceau ap. A'knvukhh» , Scnrnbs, 7, 13) qui a|)parait dans ce livre de com ptabilité, est identiiié par C uiffitii, A .Z ., 29, 106 ^cf. Piia’KU, p. 31} avec le vi/.irdn même nom cité su r les stèles du Louvre, C. I l , el 12 (Piossi;, Mon. 9 ; .Siiviiri:, Êgyfd. Iniivr. 23, 24 : ne Houuack , ap. Ch.m»as, Mèlmiyes, 3® sér. Il, 203 sq.) qui vivait sous le roi X eina'nclia'rè' (>heiiier ; le lits — On peut encore rattach er ici des rois d o n t plusieurs po u rraien t ccpériodc des Ilyksos : les Tanites p araissen t co rresp o n d re aux Ilyksos, q u e le Idvre de Sotliis désigne égalem ent sous le nom de T anites (Syncelle, p, 193; Cliroiwtoyie, p. 83, ) , cf. p. 84 sq., trnd., p. H8 sq.|, les H erm opolites paraissent eprpoiidrc aux rois de la XVIII" dynastie, d o n t les non»s prouvent qu'ils rendaien t un culte aux dieux de la lune Poli e t 3'hout d'Ilerm opplis ; im|)ossil)Ic d’en in férer davanlage.

310. Lus rares mouum ents qpu nous possédons no nou d onnent pas d'autres ren seignem ents, et il ne nous est pas possible de savoir par quels moyens la puissance des Thébains est arrivée à se fortifier. Ju s q u ’à la fin de la dynas­ tie, les changem ents de trône ont été très rapides, et cette longue série se clôt p ar deux ou trois rois que nous avons déjà mentionnés et qui ont le môme nom : Seqenjen-rô' Ta'a, contemporains de 'A qen jen -rê' Apôpi 111 1^308), et leu r successeur Kamose. C’est sous un de ces rois Ta'a, pro­ bablem ent sous le d ern ier surnom m é (]cn, « le brave »qu’a éclaté la g u e rre avec les Hyksos, vers 1590env. av. J.-C., g u erre qui eu t pour résultat de rétablir dans toute sa sp lend eu r l’em­ pire des l ’haraons. Soit de g ré, soit de force, il est probable que les dynastes indépendants et rois de la Haute-Kgypte p riren t part à cette lutte, à titre d ’alliés ou de subordonnés des souverains de Thèbes; aussi plu sieurs d’en tre eux portentils encore, sous les prem iers pharaons de la XVIII* dynastie qui comm encent à expulser les Hyksos, ce titre de roi q u ’on leur a laissé. iMais avec cotte restauration d ’un puissant empire égyptien commence aussi une époque où l’histoire des peuples du monde oriental est si in tim em ent mêlée q u ’aucun d’eux ne peut plus être étudié isolément. Par conséquent, avant de poursuivre notre histoire de l’Iigypte, nous devons nous

D EC A D E N C E DU M OYEN E M P IR E

to u rn er vers ces au tre s peuples et étufiier le développem ent de le u rs civilisations. Les rois Seqenjeiirô' Ta'a — que nous connaissons aussi par quelques m onum en ts: leurs tom beaux, pap. A u h o t t ; P kiuik , iUsf., II, 6; MvHicTTK, Mon. (liv., 51 b., 52 c. ; liet-., II, 151) = S kthk, Urk. der 7N'® 12 sq.) et une m om ie, — s'ap p ellen t avec leurs nom s personnels com­ plets : I. T a'a ; 2. Ta'a 'o « le g ran d », c’est-à-dire Taîné, par consé­ quent sans doute le frère du su iv an t; 3. T aa'q en « le brave » (il s’aj)pelle ainsi dans la liste des rois de Der cl Medine). Il est possible que les n"* 1 et 2 soient identiques. P o u r d’au tres renseignem ents su r ce d ern ier roi et su r Kaniose [v. Cercueil ap. D . v u h s s y , Hec., IX, 61 et Cata­ logue du Caire, Cercueils des cachettes royales de D eirel liahari, 61001; sa lance : ap. P ktktk, // îsL, H, 14; S ktuk, Urk. der 18 f)yn., 13; Kamosc et Amosis su r un rocher de T oskeh en Hasse-Xubie : W kk-.a u ,, Ant. o f Lower Nuhia, pl. 65J, je renvoie au volume suivant*

INDEX Les chiffres de Vindex renvoient aux paragraphes et rindicalion n. à Vannolation en petits caractères qui termine le paragraphe.

l . — L es iio is é g y p t ie n s . n . = n o m d ’ilo n is . C. = nom de c o iiro n n eiu e iit, D., su iv i d 'u n cliilTrc, «lésignc la liste des n»is de la \ l l l « e t de la \IV * d y n a s tie , p . B42 e t sn i> ., cl le n u m é ro d a n s c e lle liste . L., a p rè s le n u m é ro d 'u n p a ra g ra p h e , d é sig n e la lisle d es ro is a n n ex ée à la m d e . — Les nom s dos rein e s fig n ren i é g a le m e n t d an s cet in d e x .

Aa‘hhol«’p, l‘(•ino; origino, 301) ii. AaMuiios Uinpou, 309 n. Ar.hcs, 231 I.. Aclillioes — 111 (Aolitòi), 273, 273 n., 230 n. 'Ahiii, II ( = Monos?) 208 n., 210, 212 L. Ai^ 301, 301 n„ 305, Ü 29. Akonhor ( = Monkunihor), 219 n., 249 L. Akenhor-noz-hri-iilof, 309 n. Amnsts, cnloul d’apiTS los niinéos royulos, 160 n. Amenomlu‘1 I, 279-281; 281 n,. 282, 283, 287 n., 289, 292, 293, 281 I-; « (loclrino d’A. o, 280, 294, 296. Ainoiioiiihol II, 280, 287 a í*I n., 288 n., 281 1,. Aniomíiiihol III, 281 ii., 285, 287 ol n., 290, 292, 293, 294, 299, 281 I,. Amonemhcl IV, 299, 281 L.

Aiiionomliol \ , 1)3. AinoiuMiihol-Sobokliolop, 301 n. Anionomhol-soiiobf, 309 n. Amoni, íibrÓNialioii d’Ainonombol, 277 n., 280 n., 287 a. Auu'iii-Aiitcf-Anioiiemhol, 299 n., L 6.

Aiiioriopliís 1, dale 163. — III c l l \ , époque, 163, 326. Vinoros ( = .Xinoiiomhol 111), 281 n. .\minanemcs, Animoncincs, 281 !.. Aminoris, Aolhiopo, 151 n. .Vinosis, vniiKpicur dosllyksos, 151, 131 n., 190 n. *.\nat-ber, roi llyksos, 304 n., 308. *Anjcb, 309 n. Aniof, chanl du harpiste do sa mai­ son, 295, 295 n. — 1, prince de norm', 275, 275 n. Aiilcf le Grand, fils do .Ikouj, 275 n. — Il et III, 275,275 n.—IV (Horns Ouairancli), 276, C f. 275 n., 276 n., 277, 277 L. — V (llonis Nechl-neb-lepnofer), 276 n., 277, 277 h. — Qa-kaiô*

(Ilorus SnelVrlaouW), 277 n. — De Siiltcrrigàl, 277 ii. — VI el VII, HOü n . —

MH

(^oub(■lR*|^c‘m '• '),

: m , 309 n., cf. 302 ii. ‘Aiiou (Snefcrka II), 267 n. 'A n /jeb , II (Miobis), 212, 212 L. A padm an, roi Hyksos, 304 n ., 303, 303 L. \{)ôpi, A poplüs, roi Ilyksos, 303, 301 n., 303, 307, 303 L. — 1, 307, 307 1 1 ., 308, 308 n. — Il, 307 n . — 308, 308 II. 'A qciijciirù' G (Apôpi III), 308, 308 II. Vieilles ( = A sdh), 303, 303 K. 'A sait, épouse de. Aleiilouhotep III, 277 II. 'A sd i?-re‘, roi Hyksos, 308 n. Asolli, roi Ilyksos, 30} n., 303, 303 !.. Asi, 249 1 1 . Asosî (^Tetkciè'^, 249 cl n., 243 ii., 230 1 1 ., 233 n., 234, 201, 203. Vli, 2(i2 I I., 207 11. Aïoli, Vlhollils 1. — 11!, 211, 211 n., 2 2 0 , 2 I 2 L . - I\ (Telî) = Z o /erII, 230 n ., 231, 231 I,. Amibnonrè*, préleiidii ro i, 301 ii. 'Aweserrè*, C (Apùpl I), 307 ii., 308, 308 II.

ni,

H llaziiod, 213, 213 n., 215 L. lîeouiioiitcr, 212, 212 I,. — Il (Xcferkeiihor), 207 ii. Hidicris, 233 L. Hiencclics, mal écrit, 212 b. liliiolhris (lloriis Nontereii), 213,224 11., 215 b vBeoiiiionlereli). liiyres, 235 ii. lliiôn, roi Ilyksos, 304 ii., 305, .308 11., 30,3 b . lioelhos = lïaxaii, 213, 215 b. lis { = Cba'secliem?) 214 ii.

C h a 'h a , H 231 ii.

G lia'clieperrè' G (Scsoslris II), 281 b. Gha*liotepré‘ G (Sobekiiolep ^ I), 300 I I . , I) 27. Ghnires, 213 b. (Jlia'keourè', G (S esoslris III), 281 n. Glia'inetoii (?) rè ', O 39. C h a'n eferrè' G (dyii. 5), 249 n., 250 I I . , 249 b . ~ {Sebekholi’P I ' ), 300 I I . , 1) 25. G lu ro iid i-ré', G (S ebekholep V), 300 n., I) 20. G lia'sedicm , Il 214, 218, 215 b. G lia'seclictnoni, Il 215, 217, 215 b. G lia'sesesrè', G (X efrrholep I), 300 I I . , I) 23. Glia'oiUVO', voir Glieplireii. I^ iaonlou, voir Glieo|)'i. (3 in icp h res, 151 ii., 301 ii. (3ieiieres, 215 b. Gheiil. Il 206 1 1 ., 211, 210, 221 n., 228, 2G3, 212 b. Glioiilou (X erorkeré' IV), 207 ii. Ghenzer, 300 ii., 302. Glieups, 220, 232 it., 234 el it., 235 b ; s la liid le , 234 ii., 257; lî\r e d-ré' 1,*D 15. — II, D C9.

INDEX

(; riorglaouir, il 277 ii. Il M(*rji‘brc', I) 70. I.lor (XII* clyti.), 293 n, I.Ior4, 1) 33. Molop (Netoik(‘r(V) liitoitiiln, 207 ii. I.Iolepjcbrc*, C 309 ii. Hotep-scchnnoiii, Il 213 n., 221 n., ' 213 L. Houiii, 231 (‘t 11., 231 b. I.iouzcfa, 213 b. ï J .Ta'jcit, 300 n., I) 28. laiinas, lOÎ Ilyksos = (3iîan, 305, 303 L. .ïa'qobhcr, roi liyksos, 30i ii., 308. Jeh, 267 L. .Tkbni, roi liyksos, 308 ii. .l'iii, roi liyksos, 308 ii. Imholep, 233 ii., 262 u ., 267 ii. IiK'ii (JlorsccÎicinn''), 2i9, 230 n., 219 L. — Mcriiolcprô'), 309 ii. .lonfiii, 299, 299 u., U 3.

Ka (poul-rire = Client), 211 n., 212

!..

Knkai (Xefcrcrkerc'), 249, 230, 230 II., 249 L. Kuinbyscs, légende, 157 n. Kainose, 309 n., 310 el ii. Ka-séth-rè% roi liyksos? 308 n. Kecliùos, 215 b. Kckaou, 213 b. Keiikem's, 211, 212 !.. borplKTes, 231 b. b bachuros, bnm arcs=Aiiiciiüpliîslll, 28l n., 293 ü.,281 b.

M

Ma'achronrè', C (.\inoilcliilU'l IV), 281 L. Mciiclm'ourc*, C ('Anjeb), 309 ii. M(*ncheporou, roi incertain, 207 il. Mctichcres, McnchoHnos = Myke'riilos, 150 n., 253 n. — = Meiikaonhor, 249 b. Mènes, 156, 163, 192, 199 n., 206, 209 s., 223 II-, 212 b ; peül-ctrc identique avec Xariner, 208 n. ; . tombeau, 217; résidence, 221 ii. Menkcrc', 267 11. Meiikeoiilior, 249 cl ii., 250 n., 253 11., '249 b. Mcnkeourc', 234 = Mykerinos. Menopbres (ère de), 163. Meiitliesoiipliis, 267 b. Mentouehisaf, 301 n. M(mtonl.iolej) I (llorus Tcp'a), 275, 273 n.— Il (llorus S’iiliciijebtaoui), 276 M ., 277, 277 b. — III fXcbhcpi'Irè*}, 277 el n. — IV (Xobbepelrè‘), 277 el n., 274 n., 293. — V (Nèblaoüirè'), 277 el n., 278. — VI (S'onebkeré'), 277 et ii., 278, 291. — VII (.'^eclia'kci'é*), 3()9 n. — VIH (Mer'onciieré*), 298 n., 309 n. — Rfiirie, 301 n. Mcrchepei’rè', I) 33-37. MerenUor, 267 n. Merch(-ô‘ I, 262, 264, 265, 207 b. — II, 267, 267 il. Merbo|)leprè* C (Sebekhotép VÎI), 298 n., 30l ii., I) 31). — ilnl), 309 n. MeriJebnV, (i (Aciillioes Î*''), 273 n. Merikerè', 273 el n., 274, 276. Merii'è', C (l’e|)î l’"''), 202, 267 b. Meriliieii, reliic, 212, 212 n., 218. >lërkerè‘, vÉ’aiscinblableiiienl== Me­ rikerè*, 273 n. Merkeourè', C (Sebokholeb VIU), 301 u., 1) 35-37.

>íerniesa\ 300et n., 301, 308; D 19. \l('ni(*ferrè', C. (Ai), 301 n.. I) -JO. Merne/einrè', J) 3i. Mor'onclirr*, (Î (Menlouhoíep \ III), ^298 n.. 309 II. Merscchcmrò', G (Nefcrholop H), 298 n., 301 n. — (liien), 1> 32. Merweserru', G (Ja'qoblior), 308 n. Mcr/el‘aourê‘, I) 02. Mosochris, 231 !.. Melhrsmiphis, 1, 202, 207 I,. — II, 267, 207 !.. Miehis, 212 cl n . , 220, 221 n., 212 !.. Moeris = Aiiiy Nezemjebrc', D 12. Nitokris, 267, 267 I,. Noubcha's, reine, 299 n., 302. Noubcheperrè*, C (Anief \ III), 309, 309 11. Noubjebré', 309 ii. Noubkeniè', C (Aineiiemhcl II), 281 i.. \o u b ti, roi Ilyksos, 303, 300. Noiiteren, Il (liiiiolbris), 213 u., 215 !..

O Oimos ( = Onnas), 2-i9 1«. Üsyinaiidyas, 150 u. Olhoos, 202, 207 !.. Oiiahjebrè', C ('Ja'jeb), 300 n., 1)28. OuahkcnV, (i (Achllioes 11, 273 ii.). Oiiah'onch, Il (Antef IV), 275 n., 270, 270 I,. Onaz'anz, roi dr* liassi'-Kgyple, 192 11.^ Ouazclic|H'iT(''', Va ( K î i i u o s c ) , 309 ti. OuazCt, 309 n. Ouazkcrè*, 207 n., 208 a. — Oiia/kere Sgi*rseiili, 277 n. Oubenrù' 1, 301 n., D 35-57. — II, D65. — III, I) 68. Oubienibis ( = nuounouU*r;, 212, 212 L. Ouchoreiis = Bokclioris, 210 n. Oiicnepbos, 211 el n., 212 I,. Oiigaf, 299 11., l) 1. Ounas, 219, 250 ii., 251, 201,202, 271, 219 L. Oiipouaout-i'msaf, 301 ii. Onsaphais, 211 n., 212, 210, 217, 220, 228, 212 L. Ousorclieres, 249 b. Ouscrkaf, 219, 230 et ii., 249 b. Ouserkerô', 262 et ii., 267 !.. Ouserneler, 249 n. Oiiser...rô', D 18. Oiiziias, 215 b.

P Penzeiii {'!). 301 n. Pepi, I, 262-260, 230 n., 253 n., ^67 L. Décret, 233, 241 ii., 244 n.» 201, 262 II. Staliic de cuivre, 257. — Il, 262-267, 241 ii., 250 n., 253 I I ., 254. lidit, 264, 203 n. Pepi (ou Scsi), roi Ilyksos, 308 n. Pepiseneb (Neferkerè'Vlllj, 207 nPereunia'al (llorus Seclieinjeb), 215 et n., 215 b. Pcrjebscii, 213 et ii., 215, 217, 220, 215 b. Phios ( = Pepi 1"), 267 b. Pbiôps ( = Pepi II), 267 b. Pî'anclii, in.scripliüii, 250 u. Praniares (Aineneiiihel TU), 281 ii. Ptolémée III, dal«‘ 163.

Qil, II ( = Sen;, 212, 170 n., 221 n., 212 b, ksos, 303. Sethenes, 213, 215 b. Sciveser-eii-ré\ C (Cliiaa), roi Hjk SOS, 306. Sczefa...rè', l> 16. Sczes, 231 !.. Sgerseiiti, 277 b. Sisircs, 249 b. Ska, roi de Basse-Égypte, 192 a. Skemiophris, reine, 281 b. Skt, roi Ilyksos, 308 a.

Sina, picleiidii roi do la plus haute antiquité, 208 ii. Snia (Tetkcrê 11), 267 ii. Smcwehkerè', (Menuesa), 800 ii., I) i[). 8iiieiikerù', I) T. Sm erdiet, Il 212, 212 h. Snechl-enrè', 800 n. Sneferjebrc', C (8esoslris l \ j , 208 n., 800 n. Siiüfcrka 1 et II (Sneforkerè'), 267 n. (1). Siicferlaouif, Il (Aiilcf), 277 ii. Snofroii, 288 s., 220, 287, 287 a., 281 L, 283 L. 8'oiichcni‘ô*, D 81. S'onchjebrè', 200 n., 1) 6. S'onchjeblaoui, Il (Mcnlouholep II), 276 n., 277 h. 8'onchkerè'C (Meiilüuholi'p VI), 277 et n, 277 I,. Sôris (= S n o fro u ), 282 et n., 281 L, 285 h. Soscnq l®*', date, 163. Sôyphis, 281 L. Souahcnrè', C (Sciiebinaion), 800 n. Souazenrè'. 800 n. Souazkerc', D 33. Soupbis (Cheops), 28i u., 283 b.

Ta'a l-lll (Seqenjcnrc'), 808, 810. Tanchcrcs, 249 b. Ton, II (Oiisaphais), 212, 212 b. 'Fererou (Neferkerc'VII i, 267 u. 'l'elcfrè', 234, 245 u., 285 1^. 'Folhmosis, chez Maiiéthoniiilerpolc pour Aiuosis, 151 n.

Telholcprè', C ('retoumcs II), 301 n. l'eti (Aloti) = Zoscr 11, 280 ii.,23b Tcü (VI® dyn.), 262, 241 n., 250 n., 267 b. ’l'elkerè', C, 1 (Asosi), 240, 250 ii., 258 II., 254, 261, 249 b. - 11, 267 cl n. Tetnol'crrè', C rFelomncs l'^'},80l n., I) 8rî-57. ’Fcl'oncbrc',11 (^Moiiloueiiisarj,801 u. Tclbunies P ’’ et II, 301 n., I) 35-57. 'l’haniphlhis, 285, b 240. 'i'bouli, 301 n. Tlionhnosis 111, Annales, 135, 156. Date soUiiaque, 163. — IV et le Sphinx, 157 ii. ; fêle Set, 212 n. 'Fjou, roi do Masse-Kgyptc, 192 n. 'Fias, 215 b. Tmzkerè', Il (Ouazkerè'), 267 n. Toscrtasis, 231 b. 'Fosorlhos (Zoser), 230 n., 215 b, 231 b. Toutiinaios, 308. Cf. 301 n. 'Fyrcis, 231 b. U = voir ()L .

/ Zazai, 215 n. Zefacmsaf(Mereiirè' 11), 267 b. Zer, voir Chenl. Zcs, roi de Basse-Égypte, 102 ii. Zet, H (roi-serpent), 211, 218, 221, 212 b. Zoser, prétendu roi de lu plus haute antiquité, 208 n . — I, 2l5, 230 s., 157, 217, 221 n., 226, 287 a, 215 b, 231 b. — il (=i: Aloti IV), 230 n., 231,231 b.

(1) ScTiii:, GÖU. Ofl. A n: . 1912, 718, a p e u l-è lre raiso n d e \o u lo ir lire ce nom p lu tô t : N eferkem in.

INDEX GENERAL

Abi, uomarqiie do Dôr ol Ccbrawi, 2C3 n., 2Ci. Abou üouràb on Kgyplo. templo du Soleil, 250 II., 23't. Abou Hoàs, pyramide, o( n. Ahoiisir, pyrninide.s et tombeaux, 2i9 n., 255, 257. Abousii* cl Meleq, nécropole pré­ historique, iC9 n .; tombeaux des Myksos, 306 ii., 307. Aboutig (-H® nome), tombeaux, 263 II. Abydo.s d'Égypte. Cultes, 178 n., 180,182. — Restes préhistoriques, 170 et n. — Nécropoles des 'l'hiiiitcs, 206 n., 200, 217; de r.Vnc. Kiiip., 201 n., 231 n.; du Moyen Lmi)., 281 n. — Ué.sidencc d’Osil'is, 178 n., 263, 260, 272. — Con­ struction de temples, 263, 277, 202, 300; sous la \ | e dynastie, 276; sous la XVll*, 300. — Vase Kainares, 291. .Vccroupis, cadavres — dans les tombeaux, 170. Achmim = C h cm m is, 180. Achloi I®**,nomarquedeSiont,273 ii., 27i. — U, 273 II.. 274, 276, 270 n. — Chancelier de Menlouhotep V,

277 11. — Nomarqne du Nome de la Clièvi’i', 270 n. .Nchoulhotep, 243 n., voir Echoiithotei). Africain(l'),clironiqiic siii-rÉgyptc, 451 et 11., 231 n. .\grirulture,développcm ent, 20 .sq. ; en Égypte, 168, 171. Aha, du nome du Lièvre, 274 n. et 270 n. 'A hanacht,du nome du Lièvre, 271 n. et 270 n. Alu, d ’Mermonthis, 275. Ahnàs = llorakicopolis magna, 180. Akanthos, ville d ’Égypte, 108. Alexandre le Crand, roman en K^jple, 157 II. Aloa sur le Nil Rien, inscri[)tions, 165 a et n. Alphabet, invention en Egypte, 123, 203; développement, 123. .\m am , pays de Nubie, 265, 266.. Amarna Tell el —, tablettes d’ar­ gile, 154, 463. Ame el corps, cliez les Egyptiens, 170, 180, 204, 237; âmes des dieux, 181. Amencmhet, vi/ir de .Menloiiholep V, 278, 270. Aineni, forme abrégée d