Flore du Gabon 10 Lauracées. Myristicacées. Monimiacées.

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Description bibliographique : Flore du Gabon, tome 10, 1965 Source : Paris - Muséum national d’histoire naturelle/Direction des bibliothèques et de la documentation

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FLORE DU

GABON P U B L I É E SOUS L E S A U S P I C E S D U G O U V E R N E M E N T D E LA R É P U B L I Q U E D U

GABON

E T SOUS LA D I R E C T I O N D E

A. A U B R É V I L L E

MEMBRE

DE

L'ACADÉMIE

DES

SCIENCES

D'OUTRE-MER

P R O F E S S E U R AU MUSÉUM N A T I O N A L D ' H I S T O I R E

NATURELLE

10 LAURACÉES MYRISTICACÉES MONIMIAGÉES PAR

R. FOUILLOY Attaché au laboratoire de

Phanérogamie.

MUSÉUM NATIONAL D ' H I S T O I R E N A T U R E L L E Laboratoire de Phanérogamie 16, nie Buffon, Paris 5 e 1965

BIEL. Dil IMUSCIJM VO'HIÇT./ XNATLR/ \ * 7

Bibliothèque Centrale Muséum

3 3001 00013292 7

FRANÇOIS

PELLEGRIN

(1881-1965)

FRANÇOIS

P E L L E G R I N

M. François P E L L E G R I N , Docteur ès-sciences, Sous-directeur au Muséum National d'Histoire Naturelle, Chevalier de la Légion d ' H o n n e u r , Croix de Guerre 1 9 1 4 - 1 9 1 8 , vient de mourir à Paris le 9 avril ig65. Les botanistes Gabonais sont particulièrement touchés p a r la fin du grand spécialiste de la flore de leur pays. Né à P a r i s le 25 septembre 1881, Fr. P E L L E G R I N fit sa première publication sur la flore gabonaise en 1912. Sans relâche j u s q u ' à la fin de sa carrière en I 9 6 0 , il œ u v r a pour le Gabon. L'origine de cette spécialisation d a t e du d é b u t de son amitié p o u r G. L E T E S T U , a d m i n i s t r a t e u r résidant au Gabon et grand botaniste récolteur, qui expédia t o u t e s ses plantes au laboratoire de Phanérogamie du Muséum. A cause de la dernière guerre, Fr. P E L L E G R I N , à son grand regret, ne p u t j a m a i s connaître le Gabon. Spécialiste de laboratoire, son œ u v r e très i m p o r t a n t e (166 titres de t r a v a u x pour p o u r l'Afrique occidentale et équatoriale) porte la m a r q u e vivifiante des contacts p e r m a n e n t s et des amitiés profondes qui le liaient à des botanistes voyageurs, comme il aimait à les appeler. Ces derniers tiraient le meilleur profit de ses conseils et redoublaient d ' a r d e u r en v o y a n t combien était active l'exploitation scientifique de leurs m a t é r i a u x . Les botanistes gabonais sont p r o f o n d é m e n t émus p a r la disparition de cet h o m m e bon, dévoué et au labeur efficace, qui f u t le précurseur de la Flore du Gabon. Professeur de b o t a n i q u e à l'École Supérieure d'Application d'Agriculture Tropicale, Secrétaire général de la Société Botanique de France, François Pellegrin est u n a n i m e m e n t regretté p a r tous ceux qui o n t connu sa valeur scientifique et ses qualités humaines. Nicolas

HALLÉ.

PRINCIPAUX

TRAVAUX

SE R A P P O R T A N T

DE

FRANÇOIS

A LA F L O R E

DU

PELLEGRIN GABON

Plantae Le-Testuanae novae, ou plantes nouvelles récoltées au Gabon par M. Le Testu à partir de 1907. Notes I à X X X I , parues alternativement dans le Bulletin du Muséum de Paris et le Bulletin de la Société Botanique de France de 1920 à 1956. La Flore du Mayombe d'après les récoltes de M. G. Le Testu, parties 1 à 3, Mémoires de la Société Linnéenne de Normandie ( 1 9 2 4 , 1928 et 1938), l'ensemble comporte 33o pages et 22 planches. Les Annonacées du Gabon, parties 1 à 4> Bull. Soc. Bot. Fr. (de 1947 à

1949).

Dichapétalacées, ibidem, 12 : 5^8-585 et 64o-648 (1912). Les Flacourtiacée8 du Gabon, ibidem, Mémoire : io5-i22 (ig5 2 ). Les Guttifères d'Afrique équatoriale, ibidem, 106 : 2i6-23o (1959). Les Légumineuses du Gabon, Institut d'Etudes Centrafricaines, Mémoire I : 1-284, 8 pl. (1948-1949). Révision des Méliacées d'Afrique occidentale, Notulae Systematicae 9 : 1-42 (ig4o). Les Rhizophoracées d'Afrique équatoriale, ibidem, i4 : 2g2-3oo (ig52). Les Sapindacées du Gabon, Bull. Soc. Bot. Fr., Mémoire : 51-78 (ig55). Les Sterculiacées du Gabon, ibidem, Mémoire : 2g-4g (ig5o-ig5i). Lentibulariées (= Utriculariacées), ibidem, i4 : i3-2i, 1 pl. (igi4).

Une notice détaillée de l'œuvre scientifique de Fr. Pellegrin est publiée dans Adansonia N. S. V, 3 (ig65).

SOMMAIRE DU VOLUME 10 F a m i l l e des L a u r a c é e s F a m i l l e des Myristicacées F a m i l l e des M o n i m i a c é e s I n d e x des genres espèces et v a r i é t é s I n d e x des n o m s v e r n a c u l a i r e s

7 83 103 111 115

T o u s les dessins s o n t de l ' a u t e u r , ils o n t été r é d u i t s de i / 4 au clichage.

N o t e d u s e c r é t a r i a t de l a F l o r e d u G a b o n : les n u m é r o s d ' h e r b i e r s é t u diés p o u r le G a b o n s o n t tous cités, sauf m e n t i o n p a r t i c u l i è r e . C e t t e r e m a r q u e est aussi v a l a b l e p o u r les v o l u m e s p r é c é d e m m e n t publiés (N. H . ) .

LAURACÉES (4 genres, 30

espèces)

PAR

R. FOUILLOY Appareil végétatif soit herbacé (Cassytha) soit ligneux. Ainsi, le genre Cassytha se sépare de tous les autres de cette famille par son aspect : fines tiges volubiles, sans feuilles, et par son mode de vie : parasite à la façon des Cuscutes. P a r contre, les autres Lauracées sont des arbustes ou des arbres parfois très grands : Beilschmiedia congolana Robyns et Wilczek atteint 5o m de h a u t avec un f û t de 3o m de long et 90 cm de diamètre à la base. L'écorce est souvent aromatique et peut être utilisée comme condiment à la manière de celle du Cannellier de Ceylan (Cinnamomum zeylanicum NeesJ autre Lauracée introduite dans les cultures. Les feuilles sont toujours simples, sans stipules, à limbe entier (du moins dans les espèces africaines) ordinairement persistantes et souvent coriaces, avec un pétiole canaliculé dessus. Le plus souvent elles sont glabres et brillantes; cependant certaines espèces du genre Beilschmiedia ont les feuilles pubescentes sous les nervures comme B. Corbisieri Robyns et Wilczek ou tomentelleuses sous les nervures comme B. alata Rob. et Wilcz. ou même tomentelleuses sur toute la face inférieure comme B. fulva et B. congolana des mêmes auteurs. La nervation est penninerve, rarement palminerve. Des poches sécrétrices isolées dans l'épaisseur du limbe donnent parfois des ponctuations ± visibles à la loupe par transparence : B.fulca Rob. et Wilcz., B. Mannii (Meissn.) Benth. et Hook. les m o n t r e n t dans les feuilles jeunes, minces. Quelques espèces présentent un limbe auriculé ou ± cordé à la base.

Les inflorescences sont axillaires, subterminales. Ce sont, pour les espèces africaines, des grappes de cymes, à ramifications i velues, avec bractées. Les fleurs, parfois odorantes, sont toujours petites, de i à 10 m m de long, trimères, rarement dimères, hermaphrodites, polygames ou dioïques, régulières. Les divisions du périanthe sont sépaloïdes mais parfois aussi colorées en jaune ou en rouge; ces tépales sont libres, insérés en deux cycles de trois pièces sur un réceptacle en coupe de forme variable. Le tépale médian du i e r cycle est postérieur; la préfloraison est imbriquée ou valvaire.

L'androcée comprend quatre verticilles de trois pièces chacun; le plus souvent, les deux verticilles externes, soit 6 étamines, sont de forme voisine, avec les anthères introrses; le 3 e verticille est accompagné de deux masses de tissus mous, dites glandes, arrondies ou réniformes, soudées au filet ou au réceptacle; les anthères sont latérales ou extrorses dans les espèces africaines. Parfois (Hypodaphnis) les glandes sont fixées au filet du 2E cycle. Q u a n t e au 4 cycle, il est représenté par des staminodes i développés, parfois nuls. F r é q u e m m e n t le 3 e cycle est stérile; le i e r et le 2E peuvent l'être également mais jusqu'à présent dans des genres non africains. La division des Lauracées en tribus p a r Nees von Esenbeck (i836) n'était pas basée sur l'androcée. P a r contre, les auteurs a y a n t étudié la famille après Nees ont fondé les définitions des genres et des tribus surtout sur les caractères staminaux. La connaissance précise des étamines est donc nécessaire pour l'étude de toute Lauracée. C'est ainsi que les anthères p o u v a n t comporter

une, deux ou quatre loges polliniques fermées par un, deux ou quatre clapets, on peut en tirer une première division en trois sous-familles. Ce mode très particulier de déhiscence des anthères

est caractérisé par des valvules discoïdes obturant la loge pollinique; ces valvules se détachent circulairement par la partie inférieure pour donner issue au pollen et restent longtemps après l'ou-

verture relevées et retenues par un bord sur le haut de la loge vide; il est commun aux Lauracées, Berbéridacées et à certaines Monimiacées.

a

s



Le pistil est au contraire très uniforme dans t o u t e la famille, t o u j o u r s formé d ' u n ovaire supère (infère chez Hypodaphnis) à une seule loge uniovulée (rarement à 2 ovules) surmonté d ' u n seul style (du moins dans les genres africains) avec stigmate effilé ou capité. L'ovule est anatrope, p e n d a n t . Le fruit est une baie ou une drupe, libre ou enveloppée entièrement ou partiellement dans le calice accru. La graine est sans albumen, l'embryon est droit, à cotylédons charnus, plans-convexes, à radicule supère. Les genres de Lauracées représentés au Gabon p e u v e n t se grouper dans trois des sept tribus retenues p a r Lemée (Dictionnaire V I I I b : 124, I 9 43). 1.

A n t h è r e s à 1 loge, 1 v a l v e sous-famille des S Y N D I C L O I D É E S . A n t h è r e s à 2 loges, 2 v a l v e s sous-famille des L A U R O I D É E S . 2. H e r b e s p a r a s i t e s , volubiles, s a n s feuilles t r i b u des C A S S Y T H É E S . 2 ' . A r b r e s ou a r b u s t e s à feuilles n o r m a l e s . . . . t r i b u des C R Y P T O C A R Y É E S . 1 " . A n t h è r e s à 4 loges, 4 v a l v e s . . . sous-famille des P E R S É O I D É E S . 3. A n t h è r e s d u 3 E cycle e x t r o r s e s t r i b u des C I N N A M O M É E S .

1'.

3'.

Anthères du

3E

cycle i n t r o r s e s t r i b u des L I T S É E S . (Cette d e r n i è r e t r i b u i n c o n n u e e n Afrique.)

Répartition géographique. — P o u r le monde entier, environ 5o genres et plus de mille espèces ont été décrits si l'on estime à 85 le n o m b r e des espèces de Lauracées reconnues en Afrique intertropicale, le Gabon en possède 3o, soit sensiblement le tiers; ces données se décomposent ainsi : Genres, sous-genres e t sections Cassytha Beilschmiedia d o n t : I. Synthoradenia If. Stemonadenia

N o m b r e d'espèces d'Afr. intertropicale

N o m b r e d'espèces gabonaises

1

....

— Sections A et B ensemble — S e c t i o n C Acrothecon Ocotea Hypodaphnis

77 19 47 12 6

1

1 2

7 °

5 1 1

(1) Consulter également Monographia Lauracearum de A. J. G. H. Kostermans 1964, Bogor, Indonésie.

Observations : i° Sept de ces plantes n ' o n t pas encore été vues hors du Gabon; ce sont : Ocotea gabonensis et six Beilschmiedia : preussioides, paulocordata, Pellegrini, neoletestui, Tholloni et calcitranthera. 2° Dix sont communes au Gabon et au Cameroun; ce sont : Hypodaphnis Zenkeri et neuf Beilschmiedia : anacardioides, Staudtii, cinnamomea, minutiflora, Pierreana, Dinklagei, Klainei, gaboonensis et obscur a. 3° Quatre se t r o u v e n t au Gabon et au Congo ex-belge; ce sont : Beilschmiedia oblongijolia, insularum, alata et yangambiensis. 4° Trois croissent au Gabon, au Cameroun et au Congo ex-belge : Beilschmiedia Corbisieri, versicolor et fulva. 5° Beilschmiedia ngriki se trouve au Gabon, au Cameroun et en Centrafrique. 6° Deux espèces sont communes au Gabon, au Cameroun, au Congo ex-belge et au Centrafrique Beilschmiedia congolana et piya. 7° Enfin, l'aire de B. Mannii et de B. mannioides s'étend de la Sierra Leone au Congo ex-belge sur presque tous les pays intermédiaires. Celle de Cassytha filiformis est plus vaste encore : régions tropicales du monde entier.

SOUS-FAMILLE DES LAUROIDÉES I. Tribu des Cassythées — Nees v o n E s e n b e c k , S y s t . L a u r . : 63g (i836). U n seul genre.

1. CASSYTHA Linné — L i n n é , Sp. Pl., éd. i : 35 (1753). B e n t h . in H o o k . f. Gén. Pl., 3 : — F . T . A . 6, i : 188 (1909).

164. (1880).

Plantes parasites, dont les rameaux fins, glabres ou i velus, sont munis de suçoirs. Feuilles réduites à des écailles ovales ou lancéolées. Inflorescences en épis solitaires. Fleurs hermaphrodites, sessiles ou subsessiles, insérées à l'aisselle de bractées et pourvues de 2 bractéoles. Réceptacle se développant après la floraison pour envelopper complètement le f r u i t ; 6 tépales, les 3 extérieurs plus petits; les deux verticilles externes de l'androcée sont à anthères introrses, le 3 e à anthères extrorses avec glandes à la base du filet, le 4 e staminodial. Drupes entièrement enfermées dans le réceptacle charnu couronné des tépales. E n faisant abstraction de l'appareil végétatif, ce genre se placerait au voisinage de Cryptocarya par la fleur et le fruit. Genre répandu dans les régions tropicales du monde entier, comportant une quinzaine d'espèces. Au Gabon, une seule espèce.

1. Cassytha filiformis L. (pl. XVI) — L i n n é , Sp. Pl. É d . 1 : 35 (1753).

Tiges atteignant plusieurs mètres, finement pubescentes, volubiles à droite. Épis de 1-6 cm, lâches, de 3-io fleurs glabres; brac-

téoles ciliées ; tépales externes semblables a u x bractéoles, tépales internes trois fois plus longs. Plante parasite p o u v a n t s'introduire sur des plantations. Nom vernaculaire : Owasa-wa-gélo (dialecte Nkomi). Chez les Nkomis, la plante porterait bonheur à la pèche : pour cela, on place les filets dans la fumée d'un feu où brûlent des Cassytha. Au Sénégal, la décoction serait u n remède contre la chute des cheveux; elle pourrait aussi arrêter la lactation (Dalziel). MATÉRIEL

GABONAIS

D e b e a u x : l 8 3 , Libreville. T h o l l o n : 433, O g o o u é .

ÉTUDIÉ

II. Tribu des Cryptocaryées — N e e s v o n E s e n b e c k , S y s t . L a u r i n : 191 ( i 8 3 6 ) .

Sur les vingt-cinq genres cités par Lemée, un' seul est connu au Gabon : Beilschmiedia. Le genre africain le plus voisin du genre Beilschmiedia est caractérisé par le fruit complètement recouvert à m a t u r i t é par le calice accrescent; d'où son nom : Cryptocarya (littéralement, noix cachée) t y p e de la tribu. Au contraire, le calice est caduc chez Beilschmiedia et le fruit reste nu. Comme beaucoup de plantes gabonaises ne sont connues que par des échantillons fleuris mais non fructifères, l'attribution au premier ou au second genre pourrait sembler douteuse. Heureusement, dans les espèces malgaches et est-africaines de Cryptocarya, les pédicelles floraux portent trois petites bractées étagées alors que tous les Beilschmiedia africains ont les pédicelles nus, les bractées se t r o u v a n t seulement à l'insertion des rameaux principaux de l'inflorescence. Cependant la présence ou l'absence de bractées sur les pédicelles n'est pas un caractère générique valable hors d'Afrique car Beilschmiedia Roxhurghiana Nees, du Bengale, type du genre précisément, porte une grande bractée à mi-hauteur des pédicelles floraux. J u s q u ' à présent, aucun Cryptocarya n'a été signalé ni au Gabon, ni au Congo; l'aire du genre n'atteindrait que l'Afrique orientale et l'Afrique du sud.

2. BEILSCHMIEDIA 1 Nees von Esenbeck — W a l l i c h , P l a n t a e a s i a t i c a e r a r i o r a e , 2 : 669 ( I 8 3 I ) . — R o b y n s e t W i l c z e k , B u l l . J a r d . B o t . B r u x . : 45g (1949) : 197 ( i g 5 o ) .

(1) Genre dédié à C. T. Beilschmied, b o t a n i s t e de Breslau (Silésie), ami de Nees.

0,8 ram; pist. 1,5 m m ; b, B. versicolor Kost. (Le Testu 8796), étam. 1 mm, pist. 1,5 m m ; c, B. Staudtii R . et W. (Le T. 5549), étam. 1 mm, pist. 1,5 m m ; d, B. cinnamomea R . et W. (Le T. 2095), étam. 0,6 m m ; pist. 1,5 m m ; e, B. mannioides R . et W. (Jean Louis 1469) ; étam. 1 mm, pist. 1,5 m m ; / , B. Pierreana R . et W. (Zenker 3766) étam. 0,6 m m ; pist. 1,5 m m ; g, B. KlaineiR. et W. (Le T 9623) étam. 2 m m ; pist. 3 m m ; h, B. Dinklagei R. et W. (Le T 2038) étam. 1 m m ; pist. er 2 mm. — Vertic. : 1,1',1", étam. du I cycle, face int., profil, face ext.; 2, étam. du 2 e cycle, face int.; 3,3',3", é t a m . d u 3 e cycle, face int., profil e t f a c e ext.; 4,4',4", staminodes du 4 e cycle, mêmes vues; 5, pist. — N o t a : en d, e , f , h anthères fermées; en 3 et 3", une glande est coupée en long; I à 4, même échelle.

Arbres ou arbustes; feuilles alternes ou sub-opposées, plus ou moins coriaces, penninerves; inflorescences axillaires en grappes ou panicules de cymes; bractées plus ou moins caduques. Fleurs hermaphrodites à périanthe brièvement tubuleux à 6 (rarement 8) segments sub-égaux (tépales) finalement caducs. Androcée à

4 cycles ou verticilles : les deux premiers à l'extérieur de 3 étamines chacun à anthères introrses, le 3e cycle à anthères extrorses ou latérales, parfois stérile ; le 4 e cycle réduit à l'état de staminodes, mais non nul. Ovaire sessile, libre, mais plus ou moins enfoncé dans le réceptacle, à x loge, uniovulé, atténué en style; baie presque sèche, de forme variable (sphérique, ovoïde, pyriforme) nue ou entourée par la base persistante du calice. Espèce type : B. Roxburghiana Nees, du Bengale. E n accord avec les t r a v a u x de Robyns et Wilczek, sont donnés comme synonymes ou désignent des sections, les anciens genres : Hufelandia (i) Nees (Plant. Laurin. sec. affin. natur. expos. : I I - 2 i , 1833) ; Nesodaphne Hook. f. (Flor. Nov. Zéland. I : 217, i855); Tylostemon Engler (Bot. J a h r b . 26 : 38g, 1899) ; Afrodaphne Stapf. (Journ. Linn. Soc. Lond. bot. 37 : 110, igo5). Le genre Beilschmiedia ainsi compris compte environ 200 espèces des régions intertropicales du monde entier, dont 80 pour l'Afrique et Madagascar. Les divisions du genre sont données d'après Robyns et Wilczek avec quelques retouches. B E I L S C H M I E D I A

1.

:

C L É

D E S

D I V I S I O N S

S O U S - G É N É B I Q U E S

Glandes r é n i f o r m e s soudées au réceptacle, p a r paires, e n t o u r a n t le 3 e cycle d ' é t a m i n e s ; é t a m i n e s fertiles : 9 ; les d e u x premiers cycles à a n t h è r e s sessiles ou subsessiles, i n t r o r s e s ; le 3 e cycle à filets étroits et à a n t h è r e s latérales ou s u b - i n t r o r s e s ; t é p a l e s velus à l ' i n t é r i e u r ; espèces t o u t e s africaines sous-genre S Y N T H O R A D E N I A ( 2 ) R o b . et Wilcz. ( 1 9 4 9 ) . T y p e d u sous-genre : B. ugandensis

R e n d l e (Bagshawe 142).

1'. Glandes oblongues ou globuleuses fixées à la base des filets d u 3 e cycle d ' é t a m i n e s ; é t a m i n e s fertiles : 6-9; les six e x t é r i e u r e s ( i e r e t 2 E cycle) (1) Genre dédié à Hufeland, médecin contemporain de Nees. (2) Du grec : ouv, avec. — 0opoa, réceptacle. — aSrjv, glande.

r r 2 3 3' 3" l 4' V 6 4 PL II — Horizont. : a, Beilschmiedia (?) calcitranthera R . Fouilloy (Le Testu 6015) étam 0 3 mm, pist. 1,5 m m ; b, B. Mannii Benth. et Hk (Mann, type), étam. 1 mm, pist. 2 m m ; c, B. minuùflora Benth. et Hk. (Z 1695), étam. 1,5 m m ; pist. 2 m m ; d, B minuùflora (Klaine 286) étam. 1 mm, pist. 2 m m ; e, B. minuùflora \L 1063) étam. 0,5 m m ; pist. 1 m m ; / , B. gaboonensis Benth. et Hk. (Z 2065) ; étam. 0,8 mm, pist 1 5 m m ; g, B. gaboonensis (Mann 979, type) étam. et pist. 0,5 m m ; h, B. Wilczekii R . Fouilloy (Z 451) étam. 0,8 mm, pist. 1,5 min. — Vertic. : 1,1 ,1, étam du 1 « cycle, face int., profil et face ext. ; 2, étam. du2° cycle, face m t . ; 3,3 ,3 , étam du 3 e cycle, face int., profil et face ext.; 4,4',4", staminodes du 4« cycle, mêmes vues; 5, pistil : N o t a e , f , g, h, en anthères encore fermées; en 3 , une glande est coupée en long.

à filets d i s t i n c t s ( r a r e m e n t nuls) à a n t h è r e s i n t r o r s e s ou a p i c a l e s ; é t a m i n e s d u 3 e cycle à a n t h è r e s l a t é r a l e s o u s u b - e x t r o r s e s ; t é p a l e s g l a b r e s à la f a c e i n t e r n e ou r a r e m e n t p u b é r u l e n t s ; espèces a f r i c a i n e s , a s i a t i q u e s ou a m é r i c a i n e s s o u s - g e n r e : STEMONADENIA (I) R o b . e t W i l c z .

(1949).

F i l e t s d e s é t a m i n e s d e s IER et 2 E cycles p l u s é t r o i t s q u e l ' a n t h è r e et distinctement plus longs; glandes globuleuses plus petites q u e le filet d u 3 e c y c l e ; t é p a l e s g l a b r e s à l ' i n t é r i e u r (sauf B. Cheva-

2.

lieri) Gén. Pl. 2'.

III :

162

(1880).

S e c t i o n A . Eubeilschmiedia B e n t h . H o o k . f. T y p e : B. Roxburghiana N e s s ( W a l l i c h 26O5).

F i l e t s d e s é t a m i n e s d e s IER e t 2 E cycles d e l a r g e u r e t l o n g u e u r s e n s i b l e m e n t égales à celles d e l ' a n t h è r e (ou filets nuls) ; a n t h è r e s i n t r o r s e s ou s u b a p i c a l e s ; g l a n d e s d u 3 e cycle p l u s ou m o i n s o b l o n g u e s e t p l u s ou m o i n s égales en l o n g u e u r a u filet; t é p a l e s g l a b r e s c e n t s à p u b é r u l e n t s à la f a c e i n t e r n e S e c t i o n B . Hufelandia G e n . Pl.

III :

i5i

(1880).

T y p e : B. pendula

(Nees) B e n t h . H o o k . f. (Sw) B e n t h ( S w a r t z . s. n.).

2 " . F i l e t s d e s é t a m i n e s d e s IER e t 2 E cycles l o s a n g i q u e s , p l u s larges e t p l u s longs q u e les a n t h è r e s a p i c a l e s s u b e x t r o r s e s ; é t a m i n e s d u 3 e cycle o r d i n a i r e m e n t stériles a v e c d e p e t i t e s g l a n d e s g l o b u leuses; tépales glabres intérieurement S e c t i o n C. Acrothecon (2) B o b . e t W i l c z . T y p e : B. Zenkeri

E n g l e r ( S t a u d t 10G).

La section B dite Hufelandia se divise elle-même en trois sous-sections selon le tableau suivant : 1.

A n t h è r e s des IER e t 2 E cycles r o n d e s o u s u b a r r o n d i e s , ou s u b a p i c a l e s ; filets l i n é a i r e s

S o u s - s e c t i o n Latae

introrses, Rob. et Wilcz.

T y p e : B. pendula 1'.

ER

(Sw) B e n t h .

E

A n t h è r e s des I e t 2 cycles allongées, i n t r o r s e s ; filets a t t é n u é s v e r s la b a s e , é g a l a n t l ' a n t h è r e , l a q u e l l e est g l a b r e ou p u b é r u l e n t e . . S o u s - s e c t i o n Atténuâtes Bob. et Wilcz. T y p e : B. Dinklagei (Engl.) R o b . et W i l c z . ( D i n k l a g e 1140). 1". A n t h è r e s d e s IER e t 2 E cycles e l l i p t i q u e s allongées, i n t r o r s e s , filets n u l s eou t r è s c o u r t s ; a n t h è r e s p u b é r u l e n t e s s u r les 2 f a c e s S o u s - s e c t i o n Sessiles R o b . et W i l c z T y p e : B. euryneura

(Stapf.) R o b . e t W i l c z .

( W h y t e s. n)

Ces coupures semblent commodes, mais leur application stricte s'est révélée difficile, surtout pour la séparation des sections (1) Du grec : ÇTEM- fasc. 2 : 320 (1964)-

Arbre (?). R a m e a u x présentant au stade jeune une pubérulence blanche et rare, puis glabrescents, rouge-noirâtre et striés en long; bourgeons terminaux aciculés, soyeux argentés; entre-

nœuds de 1-2 cm. Feuilles alternes; pétiole de 8-12 m m ; limbe long de I O - I 5 cm, large de 3-4, papyracé à subcoriace, glabre, olivâtre, concolore ou i rougeâtre dessous. Nervure principale rougeâtre, 5-6 paires de nervures secondaires, peu distinctes au sommet; réseau des nervures tertiaires très fin, les ultimes for-

mant des alvéoles d'environ 0,5 mm de diamètre surtout sur la face supérieure. Inflorescences terminales dont le rachis long de 2-3 cm porte 4-5 ou 6 r a m e a u x divariqués de i 5 cm de long et munis chacun de 5-io fleurs à l'extrémité; pédoncules cannelés, rougeâtres à pubérulence blanche. Bractées (inconnues) laissant une cicatrice à chaque ramification et à chaque fleur. Réceptacle conique, glabre à l'intérieur, p o r t a n t 6 tépales de 2 m m de long, concaves, pubérulents vers le centre sur les 2 faces et ciliés au bord. Androcée comportant u n premier cycle subpétaloïde, c'est-à-dire sessile ou brièvement stipité à 0-2-4 loges par anthère; les étamines du 2 e cycle sont à 4 loges superposées 2 par 2 et introrses comme celles du i e r cycle; celles du 3 e sont extrorses et munies de glandes. Pistil dont l'ovaire porte un style à stigmate capité. Fruit très jeune brun clair dans une cupule noire. 29

Type : Le Testu 8637, Bouzimbi, région de Lastoursville, déc. 1930. MATÉRIEL

GABONAIS

ÉTUDIÉ

:

Le t y p e é t a i t le seul é c h a n t i l l o n c o n n u j u s q u ' a u 4 j a n v i e r 1965 où u n e 2 e récolte a é t é f a i t e s u r u n e c r ê t e r o c h e u s e , à 1000 m d ' a l t . à Bélinga : N. H a l l é 3649 (jeunes f r . ) .

LAURACÉES

I N T R O D U I T E S AU

GABON

LAURUS (Tourn.) L. •—• L i n n é . G é n . É d . I : 120 {1737). —- T o u r n e f o r t . I n s t . : 597.

Arbustes à feuilles persistantes, à fleurs hermaphrodites ou dioïques, en ombelles, incluses dans un involucre globuleux a v a n t

la floraison; les mâles terminales, les femelles latérales. Périanthe à 4 divisions égales, caduques. Etamines généralement au nombre de 12, les intérieures portant 2 glandes aux filets; anthères toutes introrses, biloculaires.

Laurus nobilis L. Laurier

d'Apollon.

î!s=- L i n n é . S p e c . 5 2 9 .

Arbuste de 2-3 m à rameaux dressés, à feuillage coriace; limbes brièvement pétiolés, lancéolés, de 5-12 cm de long sur 3-4 cm de large, souvent ondulés au bord, vert-brillant dessus, pâles dessous. Fleurs pédicellées; ombelles de 4~6 fleurs, pédonculées, en groupes de i-3 à l'aisselle des feuilles. Baie subglobuleuse, noire, de 8-10 m m de diamètre. C'est le type de la famille des L A U R A C É E S . Le Laurier d'Apollon a été introduit au Gabon et quelques pieds ont réussi à se maintenir bien qu'il soit loin des conditions de climat de son aire géographique naturelle : le pourtour de la mer Méditerranée. Il est signalé ici, bien que son introduction au Gabon soit sans grande importance, plutôt en t a n t que type de la famille. De ses branches, on tressait des couronnes aux héros; on le cultive encore pour l'ornement mais aussi plus prosaïquement pour la cuisine, ses feuilles étant aromatiques. L'origine du mot laurier serait le celtique blawr : toujours vert.

CINNAMOMUM (Tourn.) L. — L i n n é . S y s t . É d . 1 ( 17^5).

Arbres aromatiques; feuilles opposées, coriaces, à 3-5 nervures sub-parallèles p a r t a n t du pétiole (nervation palminerve à la base du limbe); fleurs petites, non involucrées, groupées en panicules ou grappes axillaires ou terminales. Fleurs hermaphrodites ou

polygames par a v o r t e m e n t ; périanthe à t u b e court, cupuliforme ou campanulé; limbe à 6 segments subégaux, persistants, accrescents ou caducs; 9 étamines fertiles sur 3 cycles, 4 loges aux anthères; staminodes pédicellés, cordiformes ou en alêne. Baie sessile dans une cupule formée par le périanthe plus ou moins persistant et accru. Le genre comprend une centaine d'espèces asiatiques et australiennes. Le cannellier de Ceylan a été introduit au Gabon.

Cinnamomum zeylanicum Nees (pl. XXI). Cannellier

de

Ceylan.

—- N e e s v o n E s e n b e c k . S y s t . L a u r . i 8 3 6 .

Introduit dans des plantations, le cannellier s'est naturalisé puisque l'échantillon figuré provient d'un arbuste trouvé en forêt aux environs d'Ebimangha (à moins qu'il ne s'agisse d'une ancienne culture envahie par la forêt). Cet arbuste mesurait 2 m de h a u t ; les feuilles sont très caractéristiques avec les trois nervures p a r t a n t du pétiole, cheminant à peu près parallèlement, la médiane trifurquée à l'extrémité; le limbe est très brillant dessus; les fleurs sont blanches. L'écorce, très odorante, constitue la cannelle utilisée en fragments ou en poudre brun-rouge dans les préparations culinaires. MATÉRIEL

ÉTUDIÉ

POUR

LE

GABON

:

F l e u r y : 26 435, collection Chevalier, E b i m a n g h a , s u r le l a c A y e m (il. a o û t ) .

PERSEA Plum. ex L. — L i n n é , É d . I : 94 (1737).

Arbres ou arbrisseaux à feuilles alternes penninerves ou pseudo-triplinervées, un peu coriaces et souvent pubescentes. Inflorescences axillaires en cymes ou panicules; fleurs vert-jaunâtre

Pl. X X l f f l - là 6, Persea gratissima Gaert. (Jeffrey 138) : 1, rameau florifère, feuille de 25 cm ; 2, fleur de 10 mm de diam. ; 2', coupe ; 3, étamine du 1 e r cycle, face interne, 3', face externe; 4, étamine du 3 e cycle, face externe; S, pistil; 6, fruit, un quart enlevé. — 7 à 12, Cinnamomum zeylanicum Nees. (Chevalier 26435) : 7, rameau florifère, feuille de 11 cm; 8, fleur, diam. 4 m m ; 8', coupe; 8,étamine du 1 « cycle face interne; 9', profil; 9", face externe; 10, 3° cycle, face interne; 10', profil; 10", face externe; 11,11',11", mêmes vues du staminode; 12, fruit et sa coupe.

hermaphrodites, parfois polygames. Périanthe à t u b e court, à six segments caducs ou persistants, les extérieurs souvent plus courts. Étamines en 3 cycles de 3 pièces chacun, à 4 loges aux anthères (2 chez P. urbaniana Mez.); staminodes du 4 e cycle grands, cordés ou sagittés, plus ou moins stipités. Baie globuleuse, ovoïde ou pyriforme à pédicelle peu dilaté. Environ 3o espèces américaines, dont une, l'Avocatier, cultivée dans tous les pays tropicaux.

Persea gratissima Gaertn. (pl. X X I ) . Avocatier — G a e r t n e r , F r u c t . 3 : 222 (l8o5). = Persea americana Mill., G a r d . D i c t . E d . 8.

Introduit depuis longtemps au Gabon, il est cultivé u n peu partout, au voisinage des habitations. C'est un arbre de 5-10 m, à feuilles alternes vert foncé, penninerves, gaufrées-papyracées, légèrement velues sur les 2 faces. Les fleurs, groupées en cymes, sont vert-jaunâtre, odorantes; sur plusieurs fleurs examinées, lé périanthe présente les 6 tépales classiques, sur 2 rangs et un tépale supplémentaire u n peu plus petit qui pourrait être une bractée placée t o u t contre la fleur. Les étamines ont 4 loges superposées 2 à 2; les staminodes sont sagittés et stipités; l'ovaire est velu. Le fruit, ou poire d'avocat, est très variable dans sa couleur : vert, violacé ou rougeâtre; dans sa forme : arrondi ou pyriforme, lisse ou verruqueux; dans ses dimensions : de 8 à 20 cm de long. La graine, très grosse, formée de 2 cotylédons charnus, planconvexes, adhère ou non, selon les variétés, au péricarpe charnu que l'on consomme en hors-d'œuvre ou au dessert. Les noms vernaculaires, très nombreux, dérivent presque tous du mot caraïbe « avoka », puisque l'arbre est originaire de l'Amérique tropicale. Ont été relevés : Ovaka (dialectes Mpongwé, Galoa, Nkomi, Ovongu, Mitsogo, Apindji, Simba, Ivéa). fc Movoka (dial. Bavové). — Mvoka (dial. Loango). — Muvoka

(dial. Eshira, Bavarama, Bavungu, Bapunu, Balumbu, Bavili, Baduma, Banzabi, Massangu, Ngowé). — Avoga (dial. Fang).— Ivoka (dial. Masango). — Dèye (dial. Benga, Béséki). — D'après A. Walker et R. Sillans, Plantes utiles du Gabon, igôr. MATÉRIEL

GABONAIS

ÉTUDIÉ

:

Griffon d u B e l l a y : 63 (i 863). J e f f r e y : 138. M e d o u n e u (11. juill.). J o l l y : i 5 6 , Libreville (fr. avr.). C h e v a l i e r : 2 1^8 Libreville (fl. juill.); 26 280, D i a b o m a g o l a (11. a v r . ) .

MYRISTICACÉES (4 genres, 4 espèces) PAR

R. FOUILLOY Arbres, rarement arbustes, fréquemment aromatiques, à feuilles isolées, simples et sans stipules, à limbe penninerve entier avec glandes translucides. Fleurs petites, régulières, dioïques, apétales, disposées en grappes d'ombelles ou de capitules, ou en ombelles ou capitules isolés. Le calice compte 3 (rarement 2-5) lobes valvaires. Dans les fleurs mâles, de 2 à 3o étamines à filets soudés en colonne, à anthères extrorses s'ouvrant par deux fentes, libres ou soudées en massue, ovaire rudimentaire ou nul. Dans les fleurs femelles, pas de staminodes; pistil comprenant un seul carpelle antérieur; ovaire supère contenant un seul ovule anatrope ascendant à raphé ventral; stigmate subsessile. Fruit charnu, généralement déhiscent en deux valves. Graine pourvue d'un arille charnu ou sec, entier ou lacinié, souvent coloré en rouge ou en orange; tégument dur; albumen abondant plus ou moins profondément ruminé; embryon petit, à cotylédons souvent divergents. Longtemps considérées comme ne constituant qu'un seul genre : Myristica Linné, les Myristicacées ont été divisées en i5 genres avec 235 espèces par Warburg (Monographie 1897). Ces genres ont été admis dans des t r a v a u x plus récents comme ceux

de Smith et Wodehouse (1937). L'étude des pollens et de l'embryologie a montré la parenté de ces plantes avec les Annonacées (Joshi. Journ. Ind. soc. bot. 25 : 139 (ig46). Caractérisées surtout par l'unisexualité des fleurs, la monadelphie de l'androcée et la présence d'un arille à la graine, les Myristicacées comptent 5 genres américains, 4 asiatiques et 6 africano-malgaches. Voici la clé des genres reconnus au Gabon : 1. N e r v u r e s latérales n o m b r e u s e s (plus de 7 paires) arille entier ou lacinié. 2. De i 5 à 60 paires de n e r v u r e s latérales; fleurs en ombelles sans involucre; graine sans cavité 3. Fleurs ¿ sessiles en p e t i t s capitules groupés

; albumen ruminé ; $ en panicules ou intérieure. en panicules d i v a -

riquées; 2-4 a n t h è r e s ; arille lacinié I. Pycnanthus. 3'. Fleurs çj pédicellées en p e t i t e s ombelles; 6-10 a n t h è r e s ; arille entier 2. Scyphocephalium. 2'. De 7 à 10 paires de n e r v u r e s latérales; fleurs ¿ d a n s u n involucre c a d u c ; graine p r é s e n t a n t u n e cavité i n t é r i e u r e ; arille lacinié 3. Cœlocaryon. 1'. N e r v u r e s latérales p e u n o m b r e u s e s (5-10 paires); a l b u m e n non r u m i n é ; arille e n t i e r ; fleurs solitaires ou en petites ombelles axillaires. 4Staudlia.

1. PYCNANTHUS (*) Warb. — W a r b u r g , Ber. p h a r m a c . Ges. : 226, 1892. — N o v . Act. Kais. Leop. Carol. D e u t s c h . A k a d . 48 : 252, 1897. = Myristica L . sect. Irya B e n t h . q u o a d . afric. p. p.

Arbres monoïques ou dioïques de 25-35 m de h a u t et de I-I,5 m de diamètre, à branches rassemblées au sommet ¿ perpendiculairement au tronc, à écorce laissant échapper par les blessures un exsudât coloré. Feuilles pétiolées, à limbe oblong, densément pubescentestomenteuses dans la jeunesse, les adultes i glabrescentes; nombreuses nervures latérales : 25 à 4® paires. Inflorescences en panicules axillaires densément tomenteuses-ferrugineuses p o r t a n t de (1) Du grec

dru, serré, et av8o;, fleur.

petits capitules sphériques formés de nombreuses fleurs à une seule enveloppe florale 3-4 lobée. Etamines à filets réunis en une colonne p o r t a n t une couronne d'anthères (2-4 anthères) s'ouvrant par des fentes. Infrutescences de 10-20 cm portant des fruits pédonculés, velus dans le jeune âge, puis glabres et brillants, de 3-4 cm de long. Graines munies d'un arille rose, lacinié. Les cinq espèces d'Afrique occidentale et centrale créées par W a r b u r g n'ont pas été maintenues dans des études plus récentes. P a r contre, une nouvelle espèce : Pycnanthus Marchalianus Ghesq. a été découverte au Congo ex-belge et retrouvée en Oubangui (Tisserant) en 1952 et au Cameroun (Letouzey) en ig63. Sa présence au Gabon est donc possible. D'après Stapf (F.T.A. 6, 1) l'espèce P. microcephala Stapf = Myristica microcephala Benth. et Hook. se distinguerait de P. angolensis Welw. par les feuilles aux nervures secondaires plus nombreuses : 4o-6o paires et par la présence de poils étoilés. Cette distinction avait aussi été faite par W a r b u r g mais les auteurs modernes décrivent P. angolensis comme possédant aussi des poils étoilés. Voici, d'après Gilbert et Troupin (Flore du Congo belge ig5i), la clé des deux espèces du genre Pycnanthus retenues pour l'Afrique centrale : 1.

Feuilles n e t t e m e n t cordées, f e r r u g i n e u s e s dessous; 25-4o paires d e n e r v u r e s secondaires, d é p r i m é e s à la face supérieure, saillantes dessous, b i e n visibles; f r u i t de m o i n s de 4 c m ; e x s u d â t cortical rose;

forêts de terre ferme ; f û t sans e m p a t t e m e n t 1. P. angolensis. 1'. Feuilles à b a s e a r r o n d i e sub-cordée, dessous b l a n c - s o y e u x ; 25-3o paires d e n e r v u r e s s e c o n d a i r e s p e u visibles à la face i n f é r i e u r e ; f r u i t de p l u s d e 5 c m ; e x s u d â t cortical c a r m i n ; f o r ê t s m a r é c a g e u s e s ; f û t souv e n t m u n i de c o n t r e f o r t s et de r a c i n e s - é c h a s s e s . P. Marchalianus Ghesq.

La seconde espèce n'a pas encore été trouvée au Gabon; elle figure dans la planche X X V ; en plus des différences signalées ci-dessus, on peut ajouter que les feuilles de P. Marchalianus sont subcoriaces, de 14-18 cm de long sur 4-6 cm de large, que les inflorescences mesurent de 3 à 5 cm de long et de large avec des fleurs de 1,2-2,5 m m de long à 3-4 lobes tomenteux-roussâtres à l'extérieur; que les infrutescences atteignent i5-20 cm, groupant par 3 ou 4 des fruits subglobuleux de 7-10 cm de long pour 5-8 cm de

X X I I . — Pycnanthus angolensis (Welw.) Exell. : 1, feuille de 21 cm (Chevalier 26501) ; 2, inflorescence