Encyclopédie linguistique d’Al-Andalus. Volume 2 Dictionnaire du faisceau dialectal arabe andalou: Perspectives phraséologiques et étymologiques 9783110450194, 9783110448122

Detailed accounts of the lexical constituent of any language, to which the grammatical array of rules is added in order

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Encyclopédie linguistique d’Al-Andalus. Volume 2 Dictionnaire du faisceau dialectal arabe andalou: Perspectives phraséologiques et étymologiques
 9783110450194, 9783110448122

Table of contents :
Table des matières
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Symboles
Dictionnaire
Bibliographie
Index des termes par langue

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Federico Corriente, Christophe Pereira, Ángeles Vicente Dictionnaire du faisceau dialectal arabe andalou

Encyclopédie linguistique d’Al-Andalus

Éditée par Federico Corriente, Christophe Pereira et Ángeles Vicente

Volume 2

Federico Corriente, Christophe Pereira, Ángeles Vicente

Dictionnaire du faisceau dialectal arabe andalou Perspectives phraséologiques et étymologiques

Cet ouvrage a été élaboré dans le cadre du projet de recherche Patrimonio socioligüístico en el Magreb: tradición oral y capital cultural (FFI2014-54495-C2-1-P), financé par le Ministerio de Economía y Competitividad d’Espagne, auquel les trois auteurs participent.

ISBN 978-3-11-044812-2 e-ISBN [PDF] 978-3-11-045019-4 e-ISBN [EPUB] 978-3-11-044821-4 Library of Congress Cataloging-in-Publication Data A CIP catalog record for this book has been applied for at the Library of Congress. Bibliographic information published by the Deutsche Nationalbibliothek The Deutsche Nationalbibliothek lists this publication in the Deutsche Nationalbibliografie; detailed bibliographic data are available on the Internet at http://dnb.dnb.de. © 2017 Walter de Gruyter GmbH, Berlin/Boston Printing: Hubert & Co. GmbH & Co. KG, Göttingen ♾ Printed on acid-free paper Printed in Germany www.degruyter.com

Avant-propos Le dictionnaire A Dictionary of Andalusi Arabic (Leiden – New York – Köln, Brill, 1997) a été conçu comme un complément lexical de quelques ouvrages antérieurs sur la grammaire de ce faisceau dialectal du néo-arabe occidental,1 mais aussi comme une nouvelle addition au très utile Supplément aux dictionnaires arabes du grand arabisant Reinhart Dozy pour cette partie géographique et historique du domaine arabophone médiéval. Il a rempli ses fonctions pendant des années avec une certaine efficacité, voire un véritable succès, mais il faut avouer qu’aucun dictionnaire dont les matériaux ne cessent de s’accroître ou d’être mieux compris ne peut se passer, après quelques années, d’une révision de son contenu, ainsi que de ses objectifs et de sa méthodologie. C’est pour ces raisons que nous avons décidé d’élaborer une nouvelle édition d’un dictionnaire d’arabe andalou. Nous avons choisi le français pour cet ouvrage, d’une part en témoignage de reconnaissance du mérite immense des arabisants francophones au cours des derniers siècles, dont nous avons tous si bien profité, et d’autre part comme un rappel, surtout adressé à nos disciples et à nos jeunes collègues de plusieurs pays, de la nécessité de ne pas s’astreindre à la connaissance et à l’utilisation d’une seule langue de culture. Car l’ignorance des autres n’est pas seulement un rétrécissement d’une culture voulant et devant être universelle. Elle est aussi un pas en arrière vers le semi-analphabétisme, si agréable aux ennemis du progrès pour des raisons pseudoidéologiques ou pseudo-métaphysiques, et si contraire aux véritables intérêts des gens honnêtes et intelligents. On pourrait aussi s’interroger sur les avantages d’étudier l’arabe andalou, assez négligé depuis les jours glorieux de Georges-Séraphin Colin et d’Evariste LéviProvençal au milieu du siècle dernier, presque avec pour seule exception partielle et peu retentissante que quelques ouvrages parus au cours du dernier quart du XXe siècle ; une négligence prouvée par l’absence assez générale de mentions de ce sujet dans les congrès de dialectologie arabe pendant les décennies suivantes. Cependant, l’arabe andalou n’est pas seulement le dialecte néo-arabe dont les données sont les plus anciennes, sûres et relativement abondantes, donc fondamentales pour la connaissance de l’évolution de cette phase historique de la langue arabe. C’est aussi la langue parlée alors dans le pays européen à travers lequel, plus

|| 1 Voir les ouvrages de F. Corriente : A grammatical sketch of the Spanish-Arabic dialect bundle, Madrid, Instituto Hispano-Árabe de Cultura, 1977 ; Árabe andalusí y lenguas romances, Madrid, Mapfre, 1992 ; et A Descriptive and Comparative Grammar of Andalusi Arabic, Leiden – Boston, Brill, 2013. Ce dernier a été ensuite remplacé par l’Aperçu grammatical du faisceau dialectal arabe andalou. Perspectives synchroniques, diachroniques et panchroniques, Berlin – Boston, De Gruyter, 2015, premier volume de cette Encyclopédie Linguistique d’Al-Andalus, en collaboration avec Christophe Pereira et Ángeles Vicente.

VI | Avant-propos

qu’ailleurs, la culture du Moyen Orient a pénétré en Occident précisément au moment où elle était plus nécessaire à cause de l’extinction presque totale de la culture classique au lendemain du triomphe du christianisme qui ne voyait là que du paganisme empêchant les âmes d’embrasser la foi véritable pour atteindre le bonheur éternel. On sait bien comment nos ancêtres occidentaux voulant à nouveau apprendre les sciences, la philosophie ou les arts des anciens ont accouru en Al-Andalus, c’està-dire la Péninsule Ibérique sous le domaine islamique au Moyen Âge, en quête de ces connaissances qui allaient ensuite leur permettre de développer la Renaissance. Mais on oublie bien souvent que leur transmission ne se faisait pas toujours depuis l’arabe classique vers le latin plus ou moins vulgaire des drogmans juifs ou mozarabes – traductions dont les savants européens durent se servir la plupart du temps – mais qu’elles se sont également transmises à travers l’arabe moyen écrit ou parlé par les traducteurs : un arabe moyen fortement influencé par le dialecte local, c’està-dire un membre du faisceau dialectal andalou. Cela devient évident quand on fouille les centaines de mots d’origine arabe acquises par les langues européennes à cette époque-là, dont la phonétique ne peut pas être expliquée par une dérivation immédiate de l’arabe classique, mais seulement en raison de leur prononciation andalouse.2 Mais il ne s’agit pas seulement des mots et leur étymologie : l’Occident a appris bien de choses et de notions venant d’Orient à travers la Péninsule Ibérique, dont une connaissance parfaite ne peut être atteinte sans être au courant des secrets de la langue parlée par ceux qui les ont transmises. Cela justifie, à notre avis, de nouveaux efforts afin de mieux éclaircir son lexique et notre décision de publier une Encyclopédie Linguistique d’Al-Andalus, afin d’y refléter les derniers progrès dans ce domaine. Les auteurs

|| 2 Par exemple, les mots français d’origine arabe « almanach », « girafe » et « drogue » ne peuvent pas être expliqués uniquement à l’aide des sources classiques, tous comme le nom espagnol de l’étoile « Vega », etc., comme on peut le voir dans le Dictionary of Arabic and Allied Loanwords, Londres-Boston, Brill, 2008, pp. 142, 218 (s.v. azoraba), 280 et 463. Il en est de même dans le cas du vieux français caf(f)re « lépreux » et de l’espagnol gafo, selon les données publiées dans le Bulletin de la SELEFA (Société d’Études Lexicographiques & Étymologiques Françaises & Arabes), Paris, Geuthner, 11.3 (2007) 34-35 ; il ne serait pas difficile d’y ajouter des dizaines d’autres exemples, s’il le fallait.

Table des matières Sigles bibliographiques | IX Système de transcription | XII Symboles | XII Dictionnaire | 1 Bibliographie | 1377 Index des termes par langue | 1389 

Sigles bibliographiques AA AC AL AN AR AŠ AX BB BCT BD BDB BH BL BM BO BR CA CC CD CO CP DC DE DL DM DS DV EG ET EV FA FǦ FM FR FḪ GA GL GM ǦM ǦS GT

Colin 1931a Corriente & Bouzineb 1994 Alcalá 1505 Corriente 1992 Asín & Ribera 1902 Corriente 1988b1 García Gómez 1929 Corriente 1985a Bustamante, Corriente & Tilmatine 2004-20102 Torres Palomo 1994 Brown et al. 1907 Bosch 1957 Qurayšī 1974 Benmrad 1985 Bosch 1954 Borg & Barkay Alarcón 1915 Colin 1928 Corriente 1994 Colin 1931b Pellat 1961 Ayala 1566 Dozy & Engelmann 1869 Díaz 1994 Díaz 1981 Dozy 1881 Dozy 1845 Eguaras 1954 Terés 1990-1992 Corriente 1987a Carabaza 1991 Ferreras 1999 Aguirre 1994 Chalmeta & Corriente 1993 Marín 2007 García Arenal 1982 Corriente 1991a Meyerhof 1940 ʕAbdalwahhāb 1964 Barbera 2005 Granja 1974

|| 1 Renvois aux numéros des poèmes, strophes et verses. Rappelons aussi que les nºs 8, 59, 63, 91 et probablement 7 ont été composés en fait par Ibn Alḫaṭīb et attribués à tort à Aššuštarī. 2 Renvois aux remarques des éditeurs, alors que le texte est abrégé comme UT.

X | Sigles bibliographiques

GV ḪA HB HC IA ID IB IH IǦ IL IM IQ IV IW IḪ IZ JA JT KU LH LO LP LS LU LZ MA MS MT MV NQ PS PZ RA RC RI RM RV SD SG SH

Griffin 1961 Corriente 1997b Hoenerbach 1965 Huici 1965 Marugán 1994 Jiménez 1996 Millás & Aziman 1955 Pérez Lázaro 1990 Ǧarrār & Abū Ṣafiyyah 1982 Eguaras 1975 Corriente 1987b Corriente 2013a Barceló & Labarta 1985 Banqueri 1802 Ibn Alḫaṭīb Corriente 1990b Albarracín 1995 Ferrando 1994 Corriente 1988c Corriente 1984 et 1985c Labarta 1987 Lévi-Provençal 1941 Latham 1964 León 1964 ʕAbdaltawwāb 1964 Millás 1927 Albarracín & Martínez 1987 González 1926-1930 Barceló 1984 Corriente 19983 Payne Smith 1879-1901 García de Linares 1904 Corriente 1981a Corriente 1991c Corriente 1993a Busquets 1954 Corriente 1980 Corriente 1983a Simonet 1888 Colin & Provençal 1931

|| 3 Renvois suivis par les sigles des auteurs : mg = Madġallīs, iġ = Ibn Ġurlah, am = ʕA.b.M. Alšāṭibī, hm = M. b. Ḥassūn Alḥallāʔ, au = Abū Bakr b. ʕUmar, ms = M. b. Ṣāḥib Alṣalāh, ma = Manṣūr AlʔAʕmà, aa = poèmes anonymes chez AlḤillī, yb = Yaḥyà b. ʕAbdallāh Albaḥbaḍah, az = Abū ʕAmr b. Alzāhid, ah = Abū Bakr Alḥaṣṣār, ḫa = Abū ʕAbdallāh b. Ḫāṭib, aṣ= Abū Bakr b. Ṣārim, db = Alḥasan Aldabbāġ, bn = Ibn Nāǧiyah Allūrqī, bz = Albakkāzūr Albalansī, bi = Albalīd Alʔišbīlī, ad = Almaqqarī Aldānī, mi = Ibn Martīn Alʔišbīlī, ab = Albuʕbuʕ, br = Ibn Rāšid Alʔaswad et aw = Alwādīʔāšī.

Sigles bibliographiques | XI

SK SM SN SR TB TD TH TQ UT VA VC VH ZǦ

Corriente 1977 Corriente 1983b Seco 1965 Acién 1974 Tilmatine & Bustamante 2000-2001 Benmrad 1990 Lévi-Provençal 1955 Vázquez 2004 Abulḫayr 2004-2010 Schiaparelli 1971 Vázquez & Bustos 1997-1998 Vázquez & Herrera 1989 Alzaǧǧālī

Système de transcription Les exemples sont reproduits dans leur orthographe originale des langues utilisant les alphabets latin, grec ou cyrillique et, pour les autres langues, en transcription graphémique (entre >x ~ # +

Jointure interne Pluriel Duel Variation phonologique ou morphologique Equivalence sémantique ou fonctionnelle Opposition fonctionnelle élément optionnel équivalent de différent de forme hypothétique résulte de devient séquence en comparaison alternance morphologique jointure fermée jointure ouverte ; ajout de préfixe ou suffixe ; mot rime

(‫ )ا‬Alif *{ʔ} (‫)أ‬ 1) >aa+laysa< (registre haut) « n’est-ce pas? » < Proto-sémitique *ha+, correspond à l’arabe et à l’arabe andalou hal « est ce que ? ».1 Voir {HL}. 2) >a/āa+ṭiflī< « mon enfant ! », 90/12/4 >a+muǧūn< « quelle effronterie ! », ZǦ 9 et 91 >a(l)+ʕuryān< « hé, toi qui es nu ! », 94 >a+ǧuḥā< « eh, Ǧuha ! », >a+man haddad+nī< « hé, toi qui m’as menacé ! », AC 98 >a+ḥāris< « ô le convoitant ! ». 3) >āā+hu yatġazzal< « le voici compositeur de poésie érotique ! ».2 *{ʔB} Voir {ʔB(Ḻ)}. *{ʔBB} (‫)أبب‬ IQ, MT et AC >ibbān< « saison ; moment ».3 *{(ʔ)BBR(L/N)} (‫)أببريله أو ببرياله أو ببريله أو اببرياله أو أببراله أو ببره أو بوبره‬ SG 1–2 >abubrā/īlah / bubriyālah / bbrylhbbryllh< et UT nº 292 >abubriyālahb(w)brh rṭndh< « aristoloche à feuilles rondes (Aristolochia rotunda) ». VA >bubrīn + babārin< « courge à la moëlle ». < Bas-latin apopor(es), surtout avec les suffixes du diminutif roman andalou {+ÉḺ(A)} ou {+ÍN} (cf. portugais abobrinha « courgette »). *{ʔBBWR} (‫)أببور‬ >ʔbbwr< dans Corriente 1997a:1 semble être une erreur, car la graphie du manuscrit pourrait être correcte et il faudrait donc respecter >ʔnbwrh< (q.v.).

|| 1 Ceci est plus sûr dans la fonction interrogative, mais dans les cas des fonctions emphatisante, exclamative et vocative, il pourrait bien s’agir de la marque déictique *hā qu’on retrouve dans les pronoms et adverbes démonstratifs. 2 Assez fréquent en arabe marocain, par exemple ; voir Prémare I : 4, même dans expressions figées comme (IV : 273) ā mǝn ḍṛā « quelles nouvelles ? », littéralement « hé, celui qui sait ! ». 3 Ce mot est attribué à tort dans les dictionnaires à {ʔbn}, en dépit de sa connexion sémantique indubitable avec une racine assez répandue en sémitique du Nord, par exemple, en hébreu ēb « jeune plante » et ābīb « printemps », et du Sud, cf. arabe abb « fourrage ». 4 Les graphies avec un >n< au lieu du >y< suggérant une variante du roman andalou */(A)BOBRINÉLLA/ sont fautives en dépit de leur répétition dans les manuscrit, signalée par Simonet et ne résultent que de l’habitude des auteurs de se copier les uns aux autres en chaîne. En outre, une prononciation avec rétention du /p/ roman andalou aurait été possible. Quant à la graphie ‫أپرپله‬ de DS I : 2, on peut la considérer comme une déformation graphique de ‫ أببرياله‬puisqu’on l’identifie clairement avec la bryone (‫ )كرمة بيضاء‬dans UT nº 292.

2 | *{ʔBČ} *{ʔBČ} (‫)أبج‬ UT nº 5705 >abuǧǧuh< = roman andalou */ABÚČO/ « asphodèle rameux (Asphodelus ramosus) » < latin albūcĭum. *{ʔBǦD} (‫)أبجد‬ VA >abuǧad< « alphabet » (surtout ordonné de l’ancienne façon sémitique).6 *{ʔBD} (‫)أبد‬ VA >niʔabbad k< « perpétuer » ; >atʔabbad taʔabbud mutaʔabbid< « se perpétuer » ; AL hayáti al ebéd (registre semi-correct) « la vie éternelle » ; DC 21 li cúlli ébed el ebidín « pour toute l’éternité » ; GL, VA et IQ >abadan< et >abadāl+al+ʔabad< « toujours ; à jamais », AC 84 et 1233 >abadī< « jamais » ; VA >abadī + āt< « éternel » ; >abadiyyah + āt< « éternité ». UT nºs. 581 et 1935 >ubayd< « pain d’oiseau (Sedum acre) » ou « pennisète (Panicum glaucum) ». AL hiyéza muábede + hiyezít -ín « possession perpétuelle ». Voir {SRMD}. < Pansémitique, cf. hébreu ābad, araméen rabbinique ăbad « périr », accadien abātu(m) « faire périr ».8 *{ʔBDLS} (‫)أبدلس‬ UT nº 357 >abūdālis< « fenouil de porc (Peucedanum officinale) ». Déformation du grec πευκέδανον.9 *{ʔBḎ} (‫)أبذ‬ AL úbeda « Ubeda » (géographie). *{ʔBḎRN} (‫)أبذرن‬ UT nº 208 >abūḏrān< « pavot des jardins (Papaver somniferum) ». Peut-être < berbère.10 *{ʔBR} (‫)أبر‬ I. GL >ibratun< (registre haut), VA et ZǦ >ibrah + ibar< = AL íbra + ibár « aiguille » ; DS >ibrah< « giroflée sauvage » ; >ibrat al+rāʕī / al+rāhib< « géranium

|| 5 Avec les variantes plus tardives, on dirait >abūǧ< et >aġūǧ< dans Ibn Ǧulǧul, selon SG. 6 Dans la vieille séquence dont on a pris les quatre premières consonnes comme nom. On l’a utilisé comme un système alternatif de numération, avec deux variantes, l’orientale : ʔ, b, ǧ, d, h, w, z, ḥ, ṭ, y, k, l, m, n, s, ʕ, f, ṣ, q, r, š, t, ṯ, ḫ, ḏ, ḍ, ḏ̣, ġ, et l’occidentale : ʔ, b, ǧ, d, h, w, z, ḥ, ṭ, y, k, l, m. n. ṣ, ʕ, f, ḍ, q, r, s, t, ṯ, ḫ, ḏ, ḏ̣, ġ, š (= 1–10, 20–90, 100–1000). Au sujet de la relation et explication des divers systèmes de numération utilisés à Al-Andalus à travers les âges, voir Labarta & Barceló 1988 : 16. 7 La nunation étant toujours dans ces cas un classicisme, bien que assez répandue dans tous les dialectes néo-arabes dans le cas des adverbes ; voir, pour l’andalou, Corriente 1977 : 85–86. 8 Avec des évolutions sémantiques différentes : cf. l’arabe abida « s’effaroucher (les animaux) », proche du guèze abdä « devenir fou », en face de l’hébreu, ougaritique >yitbd< et araméen « périr », d’où l’idée d’un chaos, assimilable à l’éternité dans la mentalité primitive. 9 Dans UT nº 357 on le considère berbère, mais sans aucune raison étymologique. 10 Voir TB, nº 8, dont les raisons ne sont pas convaincantes, si on ne se suit pas la tendence chez quelques étymologistes anciens qui attribuent au berbère plusieurs mots composés des dialectes nord-africains commençant par a (a)bū : dans la plupart des cas il s’agit d’arabismes en berbère.

*{ʔPRTL} | 3

colombin ou de Robert (Geranium colombinum / Robertianum) » ;11 VA >abbār< = AL mâállem al ibár « fabricant d’aiguilles » ; IH 359 >maybarun< (registre semi-correct) = VA >maybar + mayābir< « pelote à épingles ». Voir {DḪL}, {ŠBK} et {LBR}. Probablement < pan-sémitique {ʔbr} « être fort », cf. l’accadien abāru, ainsi que l’hébreu ābīr « fort ». II. GL >ʔl+ʔbryatu< (registre haut) « pellicules dans les cheveux ».12 III. GL >nahru ibruh< (registre haut) = AL ébro « Ebre » (géographie) ; UT nº 4902 >ʔbruh< et >ʔbry< « tête de mort (Antirrhinium orontium) » qui pourrait dériver du nom du fleuve (Ebre) après la simplification de la phrase en roman andalou */YÉRBA D(E) ÉBRO/.13 IV. AL ébora « Evora » (géographie, emprunt tardif au castillan).14 V. GM 7 et BM >ubbār< = DS >abār< « étain ou plomb brulé et utilisé comme un collyre » < néo-persan αbαr « plomb brulé ». VI. UT nº 2358 >ubayrah< « variété non-identifiée de centaurée », probablement « centaurée des collines (Centaurea collina) »,15 < roman andalou */UB(R)ÉYRA/, littéralement « mamellaire », car on lui attribuait la vertu de faire tourner le lait qui cessait de s’écouler des mamelles. *{ʔPRTL} (‫)أپرتل‬ UT nº 2576 >abārt.l< (Simonet et DS s’étant tous les deux trompés en supposant une lecture *>abārṭ< dans IW) « espèce ouverte de lin », < latin ăpertĭlis « facile à ouvrir ».16

|| 11 Il n’y avait pas d’accord sur ces identifications : selon UT nº 156 >ibrah< était la moelle du palmier doum (Hyphaene thebaica), ou n’importe quelle partie des végétaux qui ressemble à des aiguilles, et >ibrat al+rāʕī / al+rāhib< (nº 249) était le « pet d’âne (Onopordon acanthium) », ou la « centinode (Polygonum aviculare) », ou encore « l’aiguille de berger (Scandix pecten Veneris) », etc. 12 Probablement *abríyya dans le rabbinique, suggéré par le castillan aprea chez Herrera & Vázquez de Benito 1981–1983 : 8/168. C’est un des cas, en plus d’išfà « alène », (m)infaḥah « ventricule d’agneau » et (m)irzabbah « maillet », pour lesquels les anciens lexicographes n’ont pas suspecté un dialectalisme, car il s’agissait là de la prononciation sudarabique de *mabriyyah « rognure », avec la dissimilation et la chute du /m/ initial faible. 13 Mais il pourrait aussi s’agir d’une identification ratée d’un dérivé du latin ĭbēris < grec ἰβηρίς (Lepidium), avec la même dislocation accentuelle qu’on observe dans le nom de ce fleuve : latin Ibērus > castillan Ebro. 14 Car le nom arabe andalou était >yāburahibrīziyun< (registre semi-correct), VA et IQ >a/ibrīz< « or pur »,17 < araméen rabbinique >ōbrīzā< < bas-grec ὄβρυζον, probablement < égyptien, cf. copte aberēč. *{ʔPRŠM} (‫)أپرشم‬ VA >ibrišmah + āt< « colle ; enduit »18 < grec περίχρισμα. *{ʔBRṬN(N)} (‫)أبرطنن‬ UT nº 180 >abrūṭūnun< « aurone (Artemisia abrotonum) », avec nombre de variantes plus ou moins déformées < grec ἀβρότονον. *{ʔPRFS/ṢY} Voir {BRFS/ṢY}. *{ʔBRFL} (‫)أبرفل‬ SG 554 >ʔbrwfl + ʔbrwflš< « buffle ». < Latin būbălus < grec βούβαλος, cf. catalan brúfol. *{ʔBRQ} (‫)أبرق‬ GL >ibrīqun< (registre haut), IQ >ibrīqibrīq + abārīq< « aiguière » ; ID {swk} >ʔbryq< « pot à huile ». Probablement d’origine iranienne, parallèle au synonyme néo-persan αb riz, traduit par Vullers comme « vas quo in lotione aqua in caput infunditur ». *{ʔBRQṬN} (‫)أبرقطن‬ UT nº 4876 >ʔbārqīṭūn< « sang-de-dragon (Dracaena cinnabari) ». Déformé du grec αἴμα δράκοντος. *{ʔBRQN} (‫)أبرقن‬ UT nº 99 >abriqānabirqānʔbrāqnuh< = ID {ʔyl} >ʔbrqān< « lentisque (Pistacia lentiscus) ». Probablement < latin afrĭcānus.19 *{ʔB/MRQN} (‫)أبرقن أو أمرقن‬ UT nº 13 >ab/mārīqūn< « arbousier commun (Arbutus unedo) ».20 *{ʔBRQNS} (‫)أبرقنس‬ UT nº 129 >aburqānis< « hippophaes des grecs (Euphorbia spinosa) »,21 déformation graphique sévère du grec ἱπποφαές. Voir {ʔPFYS}.

|| comme AL baxátir « hoyeau » < latin versātĭle et xanábir « rejetons » < latin sēmĭnābĭle (voir Corriente 1983a : 59 et DS I : 789) 17 Ce mot semble n’avoir appartenu qu’aux registres hauts, comme le prouve le fait que VA donne dans ses deux parties les deux vocalisations plus et moins « classiques » du alif et qu’il est déformé dans le manuscrit d’IQ 36/5/3, où il faudrait peut-être lire alabríz. 18 La prononciation sourde du /p/ semble soutenue par le grenadin plus récent períxma, voir {PRŠM}. 19 Cependant, l’accentuation variable ne peut pas être expliquée, même à cause d’une contamination avec latin ŏrīgănus, et il y a d’autres problèmes d’identification discutés dans Corriente 2000–1 : 102. 20 Etymologie méconnue, puisque le grec ἀφάρκη « phyliréa » suggéré dans BCT 2007 : 2, n. 19 et 197, n. 3, semble être très différent.

*{ʔBRHM} | 5

*{ʔBRQNṬS} (‫)أبرقنطس أو أبرقيظس‬ DS >abrāqanṭūsabrāqayḏ̣ūsabrīl< = AL Apríl « avril » ; LO Abril « nom propre » < latin Aprīlis. *{ʔBRM} (‫)ابرم‬ FḪ >ʔbrīm< « pot en terre ou en fonte ».23 *{ʔPRMSY} Voir {PRMSY}. *{ʔBRNǦ/Q} Voir {BRNǦ/Q/K}. *{ʔBRNY} (‫)أبرن‬ AL Ibérnia « Irlande » (géographie, emprunt tardif au castillan < latin Hĭbernĭa). Voir {BRN} III. *{ʔBRHM} (‫)أبرھم‬ VA >ibrāhīm< = IQ 6/0/2 >ʔbrahīm< = ZǦ et AC >abrāhīmibrāhim< (avec le diminutif >burayhimun< du registre semi-correct), MT >ʔ.brāh.mdaǧāǧah ʔbrāh.miyyah< « étuvée de poule » > hébreu abrāhām.25 Voir {ʔBW}, {ŠǦR} et {ŠWK}.

|| 21 Nous suivons ici l’identification de Bedevian 1936 : 270, appuyée par l’étymologie populaire arabe abū fāyis. 22 A travers le syriaque >ʔwryklqwn< ou sa variante fautive >ʔwrklyqwn< chez PS 98, et finalement la graphie judéo-arabe du texte utilisé par le traducteur Yehuda Mosca « le jeune ». Cette interprétation nous semble maintenant préférable à celle donnée dans Corriente 2013b : 100, du grec ἄψύκτος – et cela confirme ce qui est dit dans DS. 23 Traduite comme en castillan caldera (« chaudron ») par Marín 2007 : 59, mais sans aucune explication ni étymologie. 24 Les variantes dialectales reflètent la préférence de l’arabe andalou pour un /a/ prosthétique, au lieu d’un /i/, la tendance générale en néo-arabe occidental à faire chuter les voyelles longues en syllabe finale s’il y avait une voyele longue dans la syllabe antérieure (c’est-à-dire Cv:Cv:C > Cv:CvC, ainsi que des formes qu’on pourrait appeler « berbérisées », où la séquence de deux consonnes en début de mot est tolérée, ce qui a ensuite permis la formation de diminutifs quadri-consonantiques, même tri-consonantiques, s’il y avait eu une chute de /h/ dans Burayam = /buráyyam/. 25 Dont l’étymologie problématique est mentionnée dans BDB 1907 : 4.

6 | *{ʔPRY} *{ʔPRY} (‫)أپري‬ AL apório + aporiít « aiguillon ». Voir {LPR(Y)}. > Bas-latin *apporrigium, du latin porrĭgo «diriger en avant, étendre», cf. apporrectus « étendu auprès ».26 *{ʔBRWLY} (‫)أبرولي‬ UT nº 968 >abrawalyuh< « croix de Malte (Tribulus terrestris) » < roman andalou */ÁBRE WÉḺO/ « ouvre ton œil », cf. castillan abrojo. *{ʔBRYR} (‫)إبرير‬ AL Ybráyr « février » < latin fěbrŭārĭus.27 *{ʔBZN} (‫)أبزن‬ SH >abzan< « baignoire » < pehlevi abzān. *{ʔBŠP} (‫)أبشپ‬ AL obíspo + BD 15r >ubišbbīt< « êveque » ; AL dar al obíspo « palais épiscopal ». Emprunt tardif au castillan obispo : voir {SQF} II. *{ʔPŠṬLY} (‫)أپشطلي‬ SG 185 >ʔbšṭlyh< « courte lettre, billet » < latin ĕpistŏlĭum < grec ἐπιστόλιον. *{ʔBṬ} (‫)أبط‬ VA >natʔabbaṭ atʔabbaṭt taʔabbuṭ< « porter sous l’aisselle » ; GL >ibṭun 2 ibṭāni< (registre haut), IQ >ibṭibṭ = yabṭ + ābāṭ / aybāṭabbāṭ< « abbé » >abaṭīšah + āt< « abbesse » < bas-latin abbāt[em] et abbātissa, < grec ἀββᾶ < araméen abbā « père » ; voir {ʔBW}. *{ʔBṬNN} (‫)ابطنن‬ DS >ʔbwṭānūn< « bitume» probablement < latin bĭtūmen. *{ʔBĠ} (‫)ابغ‬ UT nº 207 >abġā< « ronce sauvage (Rubus fruticosus) » < berbère tabġa.28 *{ʔPĠLSN} (‫)إپغلسن‬ BM >ʔbwglwssunʔbwʕlysn< « langue de cheval (Ruscus hypoglossum) » < grec ἱππόγλωσσον.

|| 26 La proposition de SG 18, bas-latin appodium « bâton », ne peut pas être acceptée en considération des lois de l’évolution phonétique, qu’il a si souvent négligées, puisque /dy/ doit devenir /y/ ; ainsi que la sémantique, car il s’agit d’un instrument à aiguillonner le bétail, et pas sur lequel on s’appuie. 27 Cf. arabe marocain bṛāyǝṛ, selon Prémare I : 167, avec dissimilation des consonnes labiales /f/ et /b/ (et haplologie du /f/). 28 La perte du /t/ initial pourrait s’interpréter comme un augmentatif berbère, ou comme un phénomène de dé-berberisation avec d’autres exemples en arabe andalou. La graphie >ābiqā< dans UT nº 3464 serait fautive.

*{ʔBLŠ} | 7

*{ʔPFNY} (‫)إپفني‬ SG 185 >ʔbfnyh< « épiphanie » < latin ĕpĭphānīa < grec ἐπιφάνεια. *{ʔPFYS} (‫)إپفيس‬ BM >ibbūfāyis< « euphorbe épineux (Euphorbia spinosa) » > grec ἱππόφαές. Voir {ʔBRQNS}. *{ʔBQ} (‫)أبق‬ VA >yābaq abaq ibāq(ah) ābiq +īn< « fuir », GL >abiqun< « fuyard » (registre semi-correct). Probablement < sémitique de l’Ouest {ʔbq}, cf. hébreu ābāq « poussière » (qu’on soulève en fuyant) ; extension d’un élément biconsonantique {bq}, cf. {WBQ}. *{ʔPQLPŠN} (‫)إپقلپشن‬ SG 18 >ʔbqlbšīn< « apocalypse » < grec ἀποκάλυψις. *{ʔBL} (‫)ابل‬ I. VA >ibil< « chameaux » = AL ibíl.29 DS >ṭayr abābīl< « huppe ».30 < Pan-sémitique {wbl} « porter », surtout caractéristique du sémitique du Nord et de l’Est. Voir {BWL} I et {TBL} I. II. DS >ubullah< « figues comprimées ».31 III. AL avilí + ín « d’Avilés » (géographie). Emprunt tardif au castillan. *{ʔB(Ḻ)} (‫)أب وأبل أو ابيل‬ UT nº 2521 >ūbah< « raisins » ; nº 461 >ūbah qanīnah< « orpin blanc (Sedum album) » ; SG 557 >ubyāllah kanīnah< « melongène / morelle noire (Solanum nigrum) », 558 >ubyllah ruš/ǧtiqah< « orpin âcre (Sedum acre) » ; UT nº 1624 >ʔwbyāllah ḏ. ṭ.lyāṭuh< « variété d’orpin (Sedum altissimum) » < latin ūva cănīna / rustĭca « raisin de chien / sauvage », avec le suffix diminutif roman andalou, complétée dans le troisième cas comme dans l’expression en roman andalou */ÚBYÉḺA DE TELYÁTO/ « du toit ». *{ʔBLŠ} Voir {BLŠ} III.

|| 29 Évidemment, c’est la signification correcte, pas le « chameau à deux bosses » rapporté par AL, dans ce qui pourrait être une facétie de ses informateurs musulmans, comme cela a été signalé pour d’autres cas. 30 Cette entrée serait documentée seulement dans les dialectes nord-africains, ce qui est confirmé par Mercier 1951 : 1 ṭir ababil « martinet », et Prémare I : 5 ṭēṛ ābābīl « martinets ; hirondelles », mais une telle réinterprétation du passage du Coran CV-3 semble s’être produite sur le sol hispanique, sous l’influx du Castillan abubilla ou ses ancêtre proto-romans. D’autre part, ce passage énigmatique du Coran a reçu une explication rationnelle dans Corriente 2009 : 33–35. 31 La définition du Lisān est « dattes concassées avec deux pierres et mélangées avec du lait caillé », parmi d’autres possibilités mais, s’agissant surtout d’un nom de lieu du Sud de l’Iraq, il faut penser à une expression plus longue, comme « dattes à la mode d’Ubullah », abrégée par la suite.

8 | *{ʔBḺŠ} *{ʔBḺŠ} (‫)أبلش‬ UT nº 2522 >ubāllaš< « navet du diable (Bryonia dioica) ». Déformation du grec ἀμπέλος (λευκή).32 *{ʔPLṬ} (‫)إپلط‬ CP 125.4 >ʔbwlyṭ< « Hippolyte » < grec ἱππόλυτος. *{ʔPLNTYN} (‫)أپلنتين‬ VA >ablantāyin< = UT nº 609 >balantāyinʔblānaš< « avelines (Corylus avellana) » < latin avellāna. *{ʔPLY} (‫)أپلـي‬ DS >ʔblāyah< « plage » < roman andalou */PLÁYA/ < bas-latin *plagia < grec πλάγια « côtés ». *{ʔBM(RS)} Voir {ʔNM} II. *{ʔBN} (‫)أبن‬ I. VA >niʔabban abbant taʔbīn k< « faire l’éloge d’un mort ».33 *{ʔBN} II. VA >nimayban k< « sodomiser » >yatmayban atmayban< « être sodomisé ». VA >maybanah< « sodomie passive ». maybūn +īn < « bardache ».34 *{ʔBNDŠ} (‫)أبندش‬ CP 179.7 >ʔbwndš< « Abundius » (nom propre masculin) < latin ăbundĭus « plus abondant ». *{ʔBNS/Z} (‫)أبنس وأبنز‬ VA >ābunūs/z< et >yābunūzyābanūzun< (registre semi-correct), GL >abanūzun< et >šaǧaru ʔlʔabnūz< (registre haut) « ébène (Ebenus sp.) ». Voir {ʔNBČ}. < Latin ĕbĕnus < grec ἔβενος.35 *{ʔBH} (‫)أبه‬ VA >ab(b)uhah< « splendeur » probablement < pan-sémitique {ʔbb} avec quelques évolutions sémantiques, cf. hébreu ēb « verdure ; fraîcheur », guèze abäba « parfum » et accadien ababu « forêt ».

|| 32 Prouvée par la variante >ubiyāllaš lawqàabun< (registre haut), VA >ab 2 abawayn + ābāabb< « père ».36 AC 317 >abū+k< « ton père », 970 >abū+nā< « notre père ». IQ >abū ʔl+ḥalāwah< « homme plein de douceur ». ZǦ 2030 >abū futuwwah< « homme vaillant ». GL >rayīsu ʔl+ʔābāʔi< < « patriarche » (registre semi-correct) ; MT >alʔābā al+muqaddasūn< « les saints pères » (registre semi-correct). IQ >abn / ban ubay< (diminutif) « nom propre ». IQ et VA >ubuwwah< « paternité ». Voir {ʔḎN}, {ʔSḤQ}, {BRQŠ}, {BKR}, {TLS}, {ǦBH}, {ǦḤR} II, {ǦDD}, {ǦʕR/L}, {ǦʕFR}, {ḤBS(N)}, {ḤSN}, {ḤFṢ}, {ḤKM}, {ḤLQ} I, {ḤMD(Č)}, {ḤNF}, {ḪRM}, {ḪZZ}, {ḪṢL}, {ḪṬR}, {ḪLF}, {ḪYR} I, {DǦN}, {DRHM}, {DNS}, {RʔS}, {RKRK}, {RYŠ}, {ZRʕ}, {ZKR} II, {ZYD}, {STT} I, {SRR} II, {SʕD}, {ŠDD}, {ŠRḤ}, {ŠQŠQ}, {ŠLWB/W}, {ṢBĠ}, {ḌFF}, {ṬLB}, {ṬYB}, {ʕBD}, {ʕŠR}, {ʕṢY}, {ʕMR}, {ʕYŠ}, {ʕYN}, {ĠLB}, {FTḤ}, {FSS}, {FḌḤ}, {FḌL}, {QBS}, {QTL}, {QRN}, {QSM}, {KWR}, {MRR}, {NSʕ}, {NṢR} I, {NWR}, {HRN}, {WRṮ}, {WLD} et {YSN}. < Pan-sémitique connu et attesté dans toutes les branches, cf. ougaritique >abʔbnābà abayt ibāyah ābī + īn ʕanabī abāyatun< (registre semi-correct) « refuser », ZǦ 1861 >abat< « elle refusa », 1493 >yabā+h< « il le refuse » ; DS I 7 >ʔbw ymwt< (lire >abà an yamūtabà (an) yamūt< « verveine (Verbena supina ou officinalis) », littéralement « il refusa de mourir ». 37

|| 36 La gémination du /b/ est exigée par le mètre dans IQ 67/5/1 (voir n. 11 et cf. les cas parallèles avec {ʔḫw}). Il y avait des traces du vieil accusatif dé-morphematisé, par exemple dans ZǦ 503 >abā šarāḥil< et IQ 37/5/2 >abā+k< « ton père », bien que la position de rime pourrait en être la cause ici, au temps que AC 584 >min abī+h< n’est qu’un emploi classicisant de ce mot qui, dans le registre bas avait été remplacé par /wíld/ < /wālid/. Quant à son état construit, on observe l’utilisation de la forme de l’absolu dans plusieurs noms de personne, par exemple chez MT >ab hārūnab zakariyyā< et >ab zaydab+šarāyiḥab zaytūnahab sulaymanabū abrāhimbuǧarāyiṭ< « efféminé adonné aux fardes » et peut-être >baḫšišah< « assassin ismaélien », ce qui proviendrait d’un registre encore censé très bas, où l’on trouve parfois aussi des déformations hypocoristiques assez hardies, comme Bodol(l) pour ʕabdalláh, selon Labarta 1987 : 118. 37 Voir BCT 2007 : 238–239 et n. 1, sur l’attribution de ce nom aux Berbères, quoiqu’il ne semble pas appartenir à leur langue et est plutôt une dénomination métaphorique des arabophones andalous. La lection de DS I : 7 >ʔbw ymwt< semble incorrecte, du même que chez Alġāfiqī, synonyme de ḥašīšatu ʔl+ʔawǧāʕ « herbe des douleurs » ce qui ne peut que compliquer l’identification de cette plante.

10 | *{ʔBYD}

UT nº 74 >ʔabāʔ< « papyrus ; jonc, roseaux ».38 < Pan-sémitique {ʔby}, cf. hébreu ābāh « vouloir », guèze äbäyä « refuser », avec une hésitation sémantique basée sur la fréquence des constructions du type « ne vouloir que ».39 *{ʔBYD} (‫)أبيد‬ AL Oviédo « Oviedo » (géographie). Emprunt tardif au castillan. *{ʔBYLS} (‫)ابيلس‬ DS I 39 >ʔnbwlisabyūlušabiyūn< « anis » doit être biffé, n’étant qu’une déformation graphique du grec ἄνισον, tout comme >anbūn< dans UT nº 583.40 Voir {ʔFYN} et {ʔNSN}. *{ʔTRǦ} et {TRNǦ} (‫)أترج أو ترنج‬ GL >utruǧ(ǧ)un< (registre semi-correct), GM >utruǧǧutruǧturunǧatun< (registre haut), IQ, ZǦ et VA >turunǧah + turunǧturunǧahturunǧabaqlah utruǧǧiyyah< « citronnelle, mélisse (Melissa officinalis) ». VA >turunǧī< « de cédrat ». Voir {ḤBQ}. < Araméen etrog(ā) et etrong(ā) < néo-persan toranǧ < pehlevi vātrang < sanscrit mātulaηga.41 *{ʔTRNT} (‫)أترنت‬ AL Otránto « Otranto » (géographie). Emprunt tardif au castillan. *{ʔTM} (‫)إتم‬ AA 1, 8 et 9 >ʔtm< « item » (emprunt latin non-assimilé).

|| 38 Mais les explications données à son sujet suggèrent que ce mot n’appartenait pas au dialecte arabe andalou. 39 Voir Leslau 1987 : 6 à propos de la sémantique de ce mot dans les dialectes arabes et autres langues. 40 Voir BCT 2007 : 88 et n. 9. On avait déjà suspecté cette erreur dans Corriente 1997a : 4, puisque le grec ἄπιον n’a signifié que la poire et une espèce d’euphorbe. 41 Les lexicographes arabes connaissaient déjà plusieurs formes pour ce mot, surtout le collectif turunǧ et le nom d’unité turunǧah, probablement résultant d’emprunts parallèles au pehlevi et à l’araméen. Ce nom était une désignation générique des citriques, dont les espèces particulières recevaient des noms spéciaux, comme >ṣīnī< « chinois », >qurṭubī< « cordouan » et >qisṭī< « rond, grand et poli », nāranǧ, bustanbūr, lāmūn, etc. (voir Corriente 1997a : 4, n. 1, où il faut biffer un improbable >qusṭī< « sentant le costus », vu le texte de IW I : 314, et BCT 2007 : 38–39). Par la suite, le nombre et les variétés de fruits citriques s’étant beaucoup multipliés à cause des nouvelles importations de l’Orient, on a introduits des noms nouveaux, comme burtuqāl/n dans les dialectes du Moyen Orient, et (l)čīn au Maroc (surtout dans les variétés parlées au nord du pays), sans aucun doute avec l’allusion aux pays auxquels on les attribuait, le Portugal et la Chine.

*{ʔṮR} | 11

*{ʔT/ṮN} (‫)أتن أو أثن‬ BM >ʔwtnnā< = ʔwṯwnā< « othonne ».42 Voir {ʔḪYN}. *{ʔTNS} (‫)أتنس‬ DS I 859 >ʔtānāsiyā< « sorte de panacée mentionnée par Ibn Wāfid » < grec ἀθανασία. *{ʔTY} (‫)أتى‬ VA >nātī atayt ityān ātī = mātī k< « venir ; cohabiter » ; AL néti etéit etí ityén éti + ín « venir », AC 804 n. 3 ate « il vint » (registre semi-correct), 62 >yātī l+al+ġīrān< « il vient aux cavernes », 1289 >yātī+h< « il vint à lui » ; GL >atī min baʕdu< (registre semi-correct) « je viendrai plus tard », >ātin< « venant » (registre haut), >atā+layhi< « il vint à lui » (registre semi-correct) ; IQ 126/4/4 >atā+k bi+zaǧal< « il t’a porté un z. » ; ZǦ 353 >yātī b+al+arzāq< « il apporte les provisions », 1547 >utiya ʕalay+ya< « on m’a détruit » (registre haut). VA >niwattī = niwātī muwātāh k< « être d’accord avec ». nūtī ātayt ītā mūtī k « donner ». yatʔattà atʔattà taʔattī mutaʔattī li < « être posible à ». yatwattà atwattà tawattī mutawattī + īn maʕ = yatwātaw atwātaw « s’accorder avec ». GL >muwāt< (lire >muwātinʔtwaṯāṯun< (registre haut), VA >aṯāṯāṯāṯniʔaṯṯar taʔṯīr k / fī< « faire une empreinte ; laisser une tache ». >nūṯir āṯart īṯār mūṯir mūṯar k ʕalà< « préférer », GL aṯīru « je préfère » (registre semicorrect). VA >yatʔaṯṯar natʔaṯṯar taʔaṯṯur mutaʔaṯṯir bi / min / li< « souffrir une impression, être affecté ». GL >iṯrun< (registre haut), IQ >aṯar + āṯāraṯar + āṯār / uṯurfī aṯr+u< « après lui » ; ḪA ar6 >namḍī ʕalà ʔl+aṯar< « je suis ses traces » ; VA >aṯar al+ǧurḥ + āṯār al+ǧirāḥ< « cicatrice ». IQ 109/1/5 >b+al+aṯarʕalà ʔl+ʔṯr< « ensuite » ; GL >man lā yūǧadu aṯru+hu< « celui dont les traces ne se trouvent pas » (registre haut). IZ 1/2/4 >ḥāzat al+ʔuṯrah< « elle atteignit l’excellence ». GL aṯīrun (registre haut), IQ >aṯīr< « favori ». IQ >maʔāṯir< « exploits ». < Pan-sémitique, cf. accadien ašar

|| 42 Nous prenons cette identification de Bedevian 1936 : 432, car Benmrad ne dit qu’il s’agit d’une « plante de la Syrie et l’Arabie non-identifiée par Dioscoride », alors que Ġālib nº 307 la décrit brièvement et en signale une variété, Othonna cheirifollia, ortographiée >ʔḥywnaḫyūnāḏān< « appel à la prière » : voir {ʔḎN}. Ce mot pourrait dériver de l’égyptien >3ṯt< « lit » (selon Ermann & Grapow I : 23).

12 | *{ʔṮL}

« là ; où », araméen atar « place », hébreu ăšer « lequel », etc.44 Voir {QṢṢ}, {QṬB}, {QṬ‛}, {QFW} et {NDB}.4 *{ʔṮL} (‫)أثل‬ TD 135 >aṯal< « tamaris (Tamarix articulata) ». VA >aṯīl< « noble ». < Pansémitique, cf. hébreu ēšel et araméen atlā « tamaris ». *{ʔṮM} (‫)أثم‬ VA >niʔaṯṯam taʔṯīm k< « faire pécher ; trouver pécheur ». >nattāṯam taʔaṯṯum< « devenir coupable ou pécheur ». GL >iṯmun< (registre haut) + >maʔ.ṯimiṯ(a)miṯm + āṯām< = >maʔṯam + maʔāṯim< « péché, coulpe ». VA >āṯim + īn = aṯīm + īn< « coupable, pécheur » < sémitique de l’Ouest {ʔṯm}, cf. hébreu āšam « être coupable ». *{ʔṮN} Voir {ʔTN} II. *{ʔṮW} (‫)أثو‬ BM 45 >aṯwā< « mouette (Larus marinus) » < grec ἀιθυία. *{ʔYṮB/FS} (‫)إثيوبس أو إثيوفس‬ BM 160 et UT nº 3023 >ʔīṯyūbīs< « sauge d’Éthiopie (Salvia aethiopis) » < grec ἀιθιοπίς. *{ʔČ/Š} (‫)أچ‬ ZǦ 505 >uǧǧušš< « oust(e) ! » ; ZǦ 516 >ušti< « interjection pour éloigner les ânes ». LO Ho(i)x = (H)oys « nom propre masculin, probablement un sobriquet tiré de cette interjection ». Cf. castillan oxte et arabe marocain ǝšš(a), assez proche du yéménite ʔišš, peut-être une déformation de l’arabe ʕuǧ « disparais ! ». *{ʔČP} (‫)أچپ‬ AC 751 et 1375 >uǧǧubniʔaǧǧaǧ aǧǧaǧt tāǧīǧ muʔaǧǧiǧ muʔaǧǧaǧ k< « enflammer ». >yatʔaǧǧaǧ taʔaǧǧaǧt< « être enflammé ». >mā an uǧāǧ< « eau saumâtre ». Probablement < pan-sémitique {ʔgg}, cf. accadien agāgu(m) « se fâcher » et le nom propre masculin hébreu ăgāg. *{ʔČČ} Voir {ʔČR} II. *{ʔǦD} Voir {WǦD}. *{ʔǦR} (‫)أجر‬ I. VA >nāǧur aǧart aǧr āǧir k< « rétribuer ». >nastāǧar astāǧart istiǧār mustaǧīr mustaǧār k< « prendre à louage », GL >astāǧiru< « je prends à louage » (registre

|| 44 Voir BDB 1907 : 81.

*{ʔǦL} | 13

semi-correct). IQ >aǧar< « récompense (divine) ». VA >aǧr + uǧūr = uǧrah + uǧaraǧar = uǧrā/àaǧrun = uǧratun< (registre haut) « récompense, salaire ». MT >uǧrat ḫaṣm< « dépense ». AL çáhib újara + azháb al u. « salarié ». VA >aǧīr + uǧarà< = AL agír + vujár (lire vjará), = AC >aǧiraǧīrun< (registre haut) « salarié ; esclave ». VA >aǧīrah + uǧaràāǧūrah + āǧūraǧūrun< (registre semi-correct) « brique(s) cuite(s) au feu » ; >taḥta ʔl+sūri ʔl+ʔǧūrī< « sous le mur en briques » < araméen āgūrā < accadien agurru(m) < sumérien. Voir {LǦR}. *{ʔČR} (‫)أچر‬ I. ID kfs >ʔǧwrh< « éclats de bois » < roman andalou */AČÚRA/ < latin ascĭāre « doler ». II. UT nº 98 >ʔǧ(ru)< « érable (Acer campestre) » < latin ăcĕr, cf. castillan arce.45 *{ʔǦṢ} Voir {ʔ(N)ǦṢ}. *{ʔČṬL/R} (‫)أچطر أو أچطل‬ UT nº 396 >aǧiṭā/īllah< = >aǧiṭayrah< « oseille (Rumex acetosa ou acetosella) ».46 UT nº 2556 >aǧiṭiyāl< « espèce de poire semblable à la muscadelle » < latin ăcētārĭa et bas-latin acetella, formes suffixées du latin ăcētum « vinaigre ». *{ʔǦL} (‫)أجل‬ I. VA >niʔaǧǧal tāǧīl = niwaǧǧal tawǧīl k< « ajourner ; mettre un terme » ; MT >waǧǧala+hu< « il l’ajourna » ; >uwaǧǧilu< « j’ajourne » (registre haut). VA >yatʔaǧǧal = yatwaǧǧal< « être ajourné ». >min / li+ʔaǧlli+ʔaǧlmin / li+ʔaǧli< (registre haut), AL min éxli = liéxli « à cause de ». IQ 180/3/2 >min / liʔ+aǧli mā< « puisque ». BD 8r.10 >l+aǧla+hāḏā< « à cause de cela ». IQ >aǧ(a)laǧal + āǧāl, AL aj/gél « terme, délai ». ZǦ 221 >al+aǧal< « la morte ». VA >āǧilah< « l’autre vie ». AL >ajal< « bien sûr ». Voir {ḎĀ}, {ʕǦL} I et {NSḪ}. L’hébreu ēgel « goutte (de rosée) » et le sudarabique épigraphique >mʔgl< « réservoir », ainsi que l’arabe maʔǧal et l’arabe andalou (q.v. sous {ʔǦN}), suggèrent une racine commune, mais le guèze ǝgale « un tel » ne semble pas y appartenir sémantiquement. En fait, ce mot pourrait s’expliquer comme issu d’une phrase proto-sémitique de l’Ouest, *ay(n) galī « pas certain », qu’on aurait dit de la pluie, des termes, etc. II. AC 1539 et 1579 >ʔlʔǧwl< « nom de personne ou lieu non-identifiés à Grenade », peut-être *{ʔČL}.

|| 45 On peut se demander si la graphie >aḥrw< du nº 3135 est une déformation du grec αἴγειρος ou simplement du latin ăcer. La graphie >ʔǧ< d’un autre manuscrit semble n’être qu’une erreur de copie. 46 Selon SG 4, Ibn Buklāriš donnait encore la variante >aǧiṭyāllahaǧiṭayraš< (cf. castillan acederas).

14 | *{ʔČL} *{ʔČL} (‫)أچل‬ I. UT nº 3506 >iǧāllah< « chêne à galles (Quercus lusitanica) » < roman andalou */ELIČ+ÉLA/, diminutif du latin īlex.47 Quant à SG 4 >ʔǧālluhaǧīliyyah< « centaurée (Erythrea centaurium) » < latin achillēa < grec ἀχίλλεα. *{ʔǦLPS} (‫)أجلـپس‬ CP 141.8 >ʔǧlybbs< « Eglippus (nom propre masculin) ». *{ʔČLČ} (‫)أچلچ‬ >aǧīlǧ< « marteau de tailleur de pierres ». CP 167.6 >ʔǧlǧ< « Acisclus (nom propre) » < latin ăciscŭlus, d’où aussi le castillan aciche. *{ʔǦM} (‫)أجم‬ VA >aǧamah + āǧām< « fourré de bois ou de roseaux ». Voir {ṢʕTR} et {KRFS} < pan-sémitique {ʔgm}, cf. hébreu ăgam et accadien agammu « étang marecageux ».48 *{ʔČMYL} (‫)اچميل‬ AL ichimáil + ychimaylít « chassie » < bas-latin *stigmacula « petite marque ». *{ʔǦN} (‫)أجن‬ ǦM 27 >māǧ.n< « étang ». Voir {ʔǦL} I. < Arabe maʔǧal.49 *{ʔČN} I. SG 182 et AL echíno « oursin » < latin echīnus < grec ἐχῖνος. II. UT nº 3445 >iǧǧāyinuh< « petie oseille (Rumex acetosella) », avec problèmes d’identification. Probablement < roman andalou */ELIČ+ÁYNO/ < latin īlex, avec apherèse d’un article arabe metanalysé et addition du suffixe péjoratif {+ÁYN}.50 *{ʔḤ(Ḥ)} (‫)أح أو أحح‬ IQ et ZǦ >aḥ (aḥ)< « interjection de douleur ; onomatopée de l’exhalation ». *{ʔḤD} (‫)أحد‬ IQ >(a)ḥad< = >ḥaddiaḥad +āḥādaḥadaḥadda< = 406 >aḥadanaḥadun< (registre haut) « (quelqu’)un ». IQ >aḥad+anā< « un parmi nous » ; IZ 375/3 >lā l+aḥada || 47 La première syllabe du mot étant disparue par haplologie et métanalyse de l’article. Voir Corriente 2000–2001 : 146. 48 Voir BDB 1907 : 8. 49 Voir Behnstedt 2006 : 1145 à propos de ce mot dans les dialectes du Yémen (cf. aussi le sabéen >mʔglkulli aḥadda< « chacun ». VA >aḥad wa+ʔaḥad< « l’un ou l’autre ». >yawm al+aḥād + ḥudūd< = AC 1582 >nahār al+ḥad< « dimanche ». VA >lā aḥad / wāḥidlā aḥad(u)< (registre semi-correct) « personne ». VA >ḥidaʕšar / iḥdà ʕašaraḥadaʕšarḥādī ʕašaraḥdʔḥdiḥnah< « rancune ». Voir {ʔN} II. Variante phonétique d’un élément biconsonantique {ḥn}, qu’on retrouve dans {ḤNṮ} et {ḤNQ}. *{ʔḪ(Ḫ)} (‫)أخ‬ IQ 118/2/2 >aḫ< « interjection de répugnance ». IH 432 >aḫḫaḫat< « elle gémit ».53 *{ʔḪ(Ḏ)} (‫)أخذ‬ GL >aḫaḏa aḫuḏu ḫuḏ aḫḏun< (registre haut), VA >nāḫuḏ = naḫḫuḏ aḫaḏt aḫḏ āḫiḏ māḫūḏ = mawḫūḏ k min(a)ḫaḏtu tā/uḫuḏ aḫḏ(a)ḫad/ḏ kiy+yāḫḫuḏḫūḏḫaḏ ya/uḫuḏaḫaḏ yaḫ(ḫ)uḏ(ak) nuḫuḏ aḫḏ āḫiḏ mawḫūḏaḫāyaḫḫutaḫḫu kiy+yaḫḫu ḫūḫaḏ min+nī< « il me prit » ; 178/4/1 >ḫuḏ l+ak ḥabīb< « prends un amant » ; >aḫaḏ+hā ʕādah< « il prit cet habit » ; >aḫaḏ+nā mawḍaʕan ḫālī< « nous étions dans un lieu solitaire » ; 100/1/5 >yuḫḫuḏ naḥs+u< « il souffrira son mauvais sort » ; 14/1/2 >yuḫḫuḏ qurq+u li+ḫadd+ī< « il frappe mes joues avec son soulier » ; >n.ḫuḏ ilay+h al+ʕamūd< « j’empoignerai la bâcle contre lui » ; >al+ṭalʕa tuḫuḏ lī< « tu regarderas ma mine » ; >nuḫḫaḏ b+al+aḥkām< « on m’applique des sentences » ; 173/2/4 >ḫuḏ+tara< « attention ! » ; NQ hm 3/2/2 >ḫut+tarà ḏā ʔl+mahraǧān< « regarde quelle fête ! » ; CD M2/3 >ḫuḏ niqul+l+ak< « voici ce qui je te dis » ; MT >al+arḍ aṯ+ṯāniyah tāḫuḏ fī šimṭayr< « la deuxième parcelle commence dans un chemin » ; DC 6 ħad lehem incéni « il

|| 52 La deuxième forme serait le féminin du registre haut, après le masculin dialectal. 53 Cet auteur condamne la prononciation vulgaire de ce mot avec un /ḫ/, car la langue classique avait là un /ḥ/. Néanmoins, les puristes n’acceptent aucune des deux formes II, qui ne sont que des dérivations néo-arabes des interjections onomatopéiques exprimant le dégoût ou la douleur. 54 Forme possible de l’impératif, selon Corriente 1992 : 105, pour quelques verbes irréguliers, bien que l’élision du alif ait été plus fréquente, c’est-à-dire ḳo, selon Alcalá, reflétée par le castillan ¡h/jo !, ou traduite comme « ¡toma! » : voir Corriente 2008a : 342, s.v. ¡jodo (petaca)! Cet aphérèse pouvait aussi se trouver dans le perfectif, par exemple, dans AL ḳatt « j’ai pris » et ḳátuhum « vous les avez pris ».

16 | *{ʔḪR}

s’incarna » ; EV 11 quiahado fiha ehlec çoror anquevir « dans laquelle tes gens prenaient grand plaisir » ; AC 21 >ḫuḏ+ū< « prends-le » ; 783 >ḫuḏū+nī< « prenez-moi » ; 145 >aḫaḏ+u al+ǧūʕ< « il fut saisi de faim » ; 1627 >daʕwat al+manḥūr aḫaḏat< « la malédiction de l’égorgé s’accomplit » ; 829 >yaḫuḏ+l+ak wiš yaʕṭī+k< « il te prend et il ne te donne pas » ; IZ 8/5/2 >ḫuḏ b+iday+ya< « prend mes mains » ; 9/3/3 >al+dunyā yaḫuḏ b+al+naḏ̣ar< « il embrasse tout le monde avec son regard ». GL >aḫaḏa< (lire >āḫaḏaniwāḫaḏ muwāḫaḏah k< « blâmer ; punir ». >yattaḫaḏ attaḫaḏt ittiḫāḏ muttaḫiḏ muttaḫaḏʔt.ḫaḏa attaḫiḏ(u) muttaḫiḏ< (registre haut) « adopter ». ZǦ >uttuḫiḏ yuttaḫaḏattaḫaḏat+hu zuhdan< (registre semi-correct) « elle considéra cela raisonnable » ; >yattaḫaḏ+hā zawǧah< « il la prendra comme épouse » ;55 MV 89 >ʔtḫḏ l+ū ʔan masrūq< « on lui a pris cela à titre de marchandise volée ». AL áḳda + ít « prise », áḳda + át « cardage (de la laine)». DS >aḫīḏah< « butin ». Voir {BKR}, {ṮʔR}, {ḤḎR} I, {DWR}, {ṬWQ}, {ʕDD}, {ʕYN}, {ĠFL}, {FʔQ}, {FZʕ}, {QLB}, {LBB}, {MNQ/ǦN}, {WQT} et {WLD}. < Pan-sémitique {ʔḫḏ}, cf. ougaritique >aḫd/ḏʔḫḏtāḫīrunniʔ/waḫḫar tāḫīr / tawḫīr knaʔ/waḫḫar yuʔaḫḫaraḫḫar ḥayāt+ī< « il a prolongé ma vie » ; ḪA āsi 2 >aḫḫar ʕan+nī akwās+ī< « donne-moi un répit entre un verre et l’autre » ; GL >yuwaḫḫiru bi+l+kalām< (registre haut) « il considère cela improbable ». VA >yatʔ/waḫḫar atʔ/waḫḫar taʔaḫḫur< et >yattāḫar attāḫar< « être retardé, remis à plus tard ». IQ et VA >āḫar + uḫaruḫràaḫaru< (registre semi-correct), AL (an)áḳar + (an)oḳár,56 AC >aḫ(ḫ)ar< « autre » ; IQ >al+āḫar + al+ʔāḫarīn< « l’autre » ; >al+sinīn al+ʔuḫar< « les dernières années » ; AL faquí anáḳar « un autre prêtre » ; limáudaâ anáḳar « vers une autre place » ; míta náḳar « d’autrui » ; axiít (an)oḳár « d’autres choses » ; fal axiít anoḳár « dans les autres choses », máâl oḳár « avec les autres » ; xéi áân aḳár = guáhid báḳar « une chose au lieu d’une autre » ; NQ db 1/2/4 >ġuṣan l+āḫar yiqabbal … qaḍīb l+āḫar yiʕannaq< « une rameau embrasse

|| 55 On dirait que ce verbe gardait sa signification active de l’arabe classique, à côté d’une autre passive d’origine vulgaire, par exemple, ḪA a1 >yattaḫaḏ< « il est pris », AL nataḳád acír ataḳátt « devenir captif ». Il y a aussi une graphie comme VA >nattāḫaḏ attāḫaḏt maʕāḫir + īn / awāḫiraḫirun< (registre semi-correct), « final, dernier » ; >aḫiru haḏā / ḏalika< « enfin » ; >aḫiru ʔl+sanati< « la fin de l’année » (registre semi-correct) ; IA >āḫir + awāḫirāḫir< « fin » ; IQ >awāḫiru< « ses buts » ; >āḫir bayt< « le dernier vers » ; >f+āḫir ḏā kull+uh< « après tout » ; VA >āḫir šī / al+amr< « à la fin » ; AL min al áḳir « dès la fin » ; bile áḳir « sans fin » ; DC 18 ajáâl … áħer le dhunúb+ne « mets une fin à nos péchés » ; AL áḳir / aḳirí + ín « final » ; al áḳir « la none (une des prières canoniques) ». VA >āḫirahal+āḫirah< « l’autre vie ». GL >aḫiriyun< (registre semi-correct) « extrême ». AL aḳiría « portion finale ». VA >mawḫar + maw/ʔāḫir< « poupe » ; GL >mawḫ.r< « derrière ». GL et ZǦ >muʔaḫḫar< « tardif » ; VA >muwaḫḫar al+ʕayn< « larmier ». Voir {ʔWL} II, {ḤYW}, {ḪRF(N)}, {DFʕ}, {RMQ}, {RHṬ/T/Ḍ}, {ŠYʔ}, {LĀ}, {MRR} I, {NḤW}, {NḎ̣R}. {NWʕ}, {WǦH}, {WḤD}, {WḌʕ} I, {WQT} et {YWM}. < Pan-sémitique {ʔḫr}, cf. ougaritique >aḫr< « depuis », hébreu aḥar « derrière », araméen rabbinique ăḥar « être derrière », syriaque awḥar et sudarabique épigraphique >hʔḥr< « retarder », guèze aḫarä « être retardé » et accadien aḫāru(m) « rester derrière ». *{ʔḪRḪYN} DS I 13 >ʔḫrwḫywn< n’est qu’une transcription déformée du grec ἡρύγγιον, « chardon-roland (Eryngium campestre) », et l’identification proposée avec baqlah yahūdiyyah est corrigée dans DS I:104, car celle-ci n’est qu’un autre nom de la mulūḫiyā.57 *{ʔḪRSǦ} DS I 1 >āḫrsāǧ< « nom d’un arbre non-identifié » dans Ibn Albayṭār, pourrait n’être qu’une interprétation du terme >āḫar sāǧʔḫrǧšt/ṭh + ʔḫrǧštš< « exorciste » < latin exorcista < grec ἐξορκιστής. *{ʔḪŠLY} (‫)أخشلي‬ SG >ʔḫšlyh< « exile » < latin exĭlĭum. *{ʔḪŠN} (‫)أخشن‬ UT nº 305 et 5033 >ʔḫšīnah< « radis sauvage (Raphanus raphanistrum) » < grec ὀξίνης « aigre ».59

|| 57 Voir BCT 2007, nº 373, à propos de l’identification correcte, et nº 954, à propos des confusions avec d’autres plantes. 58 Décrit dans BCT 2007, nº 4544 ; la construction grammaticale ne serait pas correcte en arabe, mais on a relevé des cas similaires en traduisant du grec ἕτερος ou ἄλλος. 59 La variante >lāḫšīnah< dans UT nº 5033, avec agglutination de l’article roman andalou, semble prouver l’utilisation populaire occasionnelle de ce mot.

18 | *{ʔḪLS}

*{ʔḪLS} Voir {ʔšl(y)s}. *{ʔḪLM} (‫)أخلم‬ GL >ʔḫlāmā< « améthyste » < hébreu aḥlāmā, probablement < égyptien >ḫnm.t< « pierre rouge de Nubie ».60 *{ʔḪLY} (‫)أخلي‬ BM 47 >aḫīlyā< « ancolie des jardins (Aquilegia vulgaris) » < bas-latin aquilegia. *{ʔḪL(Y)S} (‫)أخليس‬ TD >aḫalliyūsaḫyalūs< « achillée millefeuilles (Achillea millefolium) » < grec ἀχίλλειος. *{ʔḪNS} (‫)أخنس‬ BM 47 >aḫīnūs< « erine (Erinus) » < grec ἔρινος, confondu avec ἐχῖνος. *{ʔḪYN} (‫)أخين‬ UT nº 86 >aḫyūn< « vipérine rouge (Echium rubrum) » < grec ἔχιον. Voir {ʔT/ṮN}. *{ʔḪW} (‫)أخو‬ IA >wāḫaw+h< « ils l’ont regardé comme un frère ». VA >aḫ(ū) 2 aḫawayn + iḫwān / iḫwahaḫḫaḫḫun< (registre semicorrect), AL aḳó + íḳva, ZǦ et AC >aḫ(ū)< «frère » ;61 AC 899 >aḫ+ī< « mon frère » ; IQ >aḫū+k< « ton frère » ; MT >iḫwat al+bāyiʕ< « les frères du vendeur ». IQ, ZǦ et AC >uḫtuḫt + (a)ḫawātuḫt< « ma sœur » ; MT >ḫawāt+uh< « ses sœurs ». IQ 165/6/1 et AŠ 91/1/4 >uḫayuḫay+ya< « mon petit frère ». VA >uḫuwwah +ātaḫʔḫniʔ/waddab tādīb / tawdīb kuw/ʔaddibu waddib tādībun muwaddibun muwaddabun< « éduquer » ; IQ >an nuwaddab< « qu’on me punisse » ; AC >lā yiwaddab+nā< « qu’il ne nous punisse pas ». GL >yataʔaddabu< (registre haut), VA >yatʔ/waddab atʔ/waddab

|| 60 Voir Corriente 2013b : 145, à propos de toutes les équivalences capricieuses des noms des pierres précieuses de l’éphod. 61 Voir Corriente 1977 : 82 à propos de l’utilisation des formes de l’état construit au lieu de l’absolu pour les « six noms », ainsi que la gémination occasionnelle des noms bi-consonantiques. 62 Mais il faut se méfier de la correction de ce pluriel, car cet auteur ne donne habituellement pas de formes différentes du féminin pour le pluriel, bien que la différentiation semble avoir parfois existé, en dépit des données de Corriente 1977 : 89–90, dont quelques exemples le prouvent. Voir aussi Corriente 2013c:68 et n. 157. 63 La vocalisation d’Alcalá n’étant probablement qu’une de ses erreurs fréquentes.

*{ʔD/ḎRYS} | 19

taʔ/waddub mutaʔaddib bitaʔaddab taʔaddub mutaʔaddibadabun< (registre haut), VA >adab + ādābadabwadab< « (bonne) éducation ; politesse » ; AL edéb « composition poétique » ; IQ >sūʔ al+adab< « impolitesse » ; AL bi guedéb « avec politesse » ; calíl al guedéb = bile guedéb « impoli » ; quillat guedéb « impolitesse » ; bi quillat guedéb « sans politesse ». IQ et MT >adīb< « lettré » ; IA >adībadīb +udabā< « éducateur » ; AL a/edíb + vdebé « troubadour ». ZǦ 540 >awdab< « mieux éduqué ». >muwaddib< « précepteur » ; AL mu(gu)édib + ín « professeur ; vigie à la proue d’un vaisseau » ; muédib alfaçáha / albalága + ín « rhétoricien ». Probablement une variante phonétique de {DʔB}, q.v.64 Voir {BLD}, {SRYQ}, {SWʔ}, {FSD} et {WQʕ}. *{ʔDD} (‫)أدد‬ UT nº 266 >adād< « atractyle, caméléon blanc (Atractylis gummifera) ». < Berbère addad. *{ʔDḎN} >ʔdāḏīn< « cèdre » dans Corriente 1997a:7 n’est qu’une graphie fautive65 pour >dād/ḏīnudrah + udarudrahadar + ādāradarru< (registre semi-correct), IQ >adar< « hernié ». Probablement < pansémitique {ʔdr}, cf. hébreu eder « magnificence, grandeur ».66 *{ʔD/ḎR} (‫)ادر أو اذر‬ UT nº 212 >ʔdrh< et 5122 >āḏrah< « calebasse d’Europe, cougourde » (Lagenaria vulgaris) < latin cĭtrĕa.67 *{ʔDRS} (‫)أدرس‬ ET E/Ydriz, LO A/Ydriz « Idris (nom propre) ».68 *{ʔDRML} (‫)أدرمل‬ DS >ʔdrwmālī< « hydromel » < grec ὑδρόμελι. *{ʔD/ḎRYS} (‫)أدريس أو أذريس‬ UT nº 366 >d/ḏrys< « faux fenouil (Thapsia garganica) » < berbère adǝryas.69

|| 64 Cf. hébreu dāʔēb « languir », où la connexion sémantique est la fatigue produite par la discipline de l’instruction. 65 Reflétant les données de FA 80, qui transmet l’édition de l’ouvrage d’Ibn Ḥaǧǧāǧ ; voir Al-Dawrī 1982 : 39. Il ne s’agit pas du cèdre, mais du gaînier ou arbre de Judée (Cercis siliquastrum). 66 La connexion sémantique étant l’enflure produite par une hernie. 67 Il y a une confusion évidente chez cet auteur entre les noms du lierre (latin hĕdĕra) et la citrouille (castillan cidra), qu’on ne peut expliquer qu’à l’aide d’une fausse coupure du syntagme avec l’article pluriel, c’est-à-dire */LAŚ C+ÉDRAŚ/, ne manquant pas d’autres exemples en castillan : cf. alambor2 et abacero chez Corriente 1999a : 71 et 111, avec le phénomène contraire à celui de sombra ; voir {ʔMRY}. 68 Voir Jeffery 1938 : 52 à propos des hypothèses sur l’origine de ce nom propre.

20 | *{ʔDRYN} *{ʔDRYN} (‫)أدرين‬ CP 99.3 >ʔdryānniʔaddam k< « donner quelque chose à manger avec du pain ». >yatʔaddam taʔaddum mutaʔaddim + īn bi< = >nattādamt attādamt bi< « manger quelque chose avec son pain ». IQ >idāmidām + udumidīmidāmī< « vendeur de friandises » < sémitique de l’Ouest {ʔdm}, cf. hébreu ĕdom « condiment ». II. VA >ādamadamabn(i) ādam + banī ādamabn ādamabni ādamādam + īn = banī ādamādamiyyah + ātadīm + udum< « peau ». Voir {ḪṢW}, {DHM}, {FRS} et {WṬʔ}. > Hébreu ādām « Adam » et ādōm, accadien adam(m)u « rouge » et guèze adim « cuir rouge », qui semble être en lien avec une racine pan-sémitique {ʔdm} sémantiquement diffuse, où se mêlent la couleur rouge de l’argile et des cuirs, ainsi que celle de la peau (de race blanche).70 *{ʔDW} (‫)أدو‬ VA >adāh + adawātadātun< (registre haut) « outil ». Voir {ʔYD}. Probablement {ʔdw} n’est qu’un allomorphe de {ydw}, d’où le mot pan-sémitique pour la main : arabe yad, hébreu yād, accadien idu(m), guèze ǝd, etc. *{ʔDY} (‫)أدي‬ VA >niʔ/waddī / naddī (w)addayt adā / tawdiyah muwaddī k / bi liuwaddī yūḏī (lire yuwaddī) muʔaddàn< « faire parvenir ; mener ; payer », AL niguad(d)í guad(d)éit taudía « payer » ; ZǦ >yiwaddī< « il suppure » ; IQ >addā+nī an naḏammam< « il me porta au déshonneur » ; GL >tādiyatu ʔl+šukri< (registre haut) « action de grâces ». VA >yatʔ/waddā atʔ/waddà taʔaddī mutaʔaddī< « être mené ou payé ». MT >ad(d)ā< « sou ». Probablement un allomorphe de la racine pan-sémitique {nd/tn}, cf. sudarabique épigraphique >ʔdw< « donner ».

|| 69 C’est le seul signifié de ce mot en berbère (d’où l’arabe marocain dǝryas et les autres variantes arabes, telles que idriyās, darūs et darast chez Ġālib), bien que UT le traduit aussi par « réglisse » et par « férule de Perse (Ferula asafoetida) » dans le nº 558, alors que Steingass identifie le néo-persan αḏaryαs avec la « gomme de la rue sauvage (Ruta montana) ». 70 On a suggéré une connexion sémantique universelle entre cette couleur et l’idée du plaisir (voir Leslau 1987 : 7 ; cf. le cas du russe красивый « beau» et красный « rouge », ainsi que de l’arabe laylatun ḥamrāʔ « orgie »). Cela pourrait signifier l’unité ou l’union des deux {ʔdm}. Mais une connexion avec la couleur du sang (cf. {DMW}) ne serait pas non plus invraisemblable.

*{ʔḎN} | 21

*{ʔDYSMN} (‫)إديسمن‬ TD 223 >īdūyāssamun< « menthe poivrée (Mentha piperita) » < grec ἡδύοσμον.71 *{ʔḎ(Ā)} (‫)إذ أو إذا‬ IQ >iḏ qālat< « lorsqu’elle dit » ; >iḏ tusāq< « quand on les porte » ; 19/6/2 >qabli iḏ rayt< « avant que tu ne voies » ; >iḏ walā bud min daqīq< « puisqu’il faut de la farine ». VA, GL et ZǦ >iḏāiḏā (kīn)< « quand ; si » ; IQ >iḏā rayt+u< « quand je le vois » ; >iḏā tihta< « si tu t’en vantes » ; >wiḏā hū bi+ḥāl kāfūr< « et voilà, il est comme le camphre » ; IZ 8/1/3 >iḏā ḫaṭar< « quand il passe », VA >wa+ʔiḏā bi+hi< « et le voilà » ; IA >iḏā kān al+muḥaddiṯ aḥmaq< « si celui qui parle est sot ». IQ >iḏā+mā ʕǧab+uh< « s’il lui plaît » ; >iḏā+mā šarabnā< « quand nous buvons ». GL >iḏan< (registre haut) « donc, alors » ; IQ >man yanṣaf iḏan< « qui donc payera ? ». Voir {ḎĀB}, {F} et {MĀ}. Probablement dérivé d’une combinaison de la conjonction conditionnelle proto-sémitique *im/n avec l’élément déictique *ḏv, qu’on retrouve en hébreu, araméen, sudarabique épigraphique, guèze, etc. *{ʔḎḪR} (‫)اذخر‬ UT nº 569 >iḏḫir (ḥaramī / bābilī)< « souchet (Andropogum schoenantum) ». Probablement < arabe {ḏḫr}, car il ne pousse pas isolé, probablement sémitique du Sud, cf. guèze zäḫarä « être large ou répandu ». *{ʔḎRŠ} (‫)اذرش‬ UT nº 3040 >ʔyūrš< ou >ʔnwrs< (lire probablement >ʔḏūršaḏariyūn< « souci des jardins (Calendula officinalis) » < néo-persan aḏar gun « à la couleur de flammes ».72 *{ʔḎQ} (‫)أذق‬ DS >āḏiqāḏiqun< (registre semi-correct), VA >īdiq< : voir {ḪLL}. *{ʔḎQL} (‫)أذقل‬ I. VA >aḏāqal< « du tout » < bas-latin *ad atque ille. Voir {ʔḌ/ḎŠ/L} et {YḎḎ}. II. UT nºs. 941 et 3463 >āḏiqal< « pastèque (Citrullus vulgaris) » < berbère adigal.73 *{ʔḎL} Voir {ʔḌ/ḎŠ/L}. *{ʔḎN} (‫)أذن‬ I. VA >nā/iḏan aḏint āḏin + īn li fī< « permettre » ; GL >aḏanu< « je permets », >aḏin l+ī< « permets-moi ». VA >yaḏḏan aḏḏan ā/iḏān muwaḏḏin + īnandārāsīmūnʔndrāsʔusmunʔ.ndiyāsumunʔ.ndiyām.ntàabriyāsimumbūsīmunyaḏḏan aḏḏanyaḏḏanāḏānaḏḏanat yaḏḏan = yiwaddan< « appeler à la prière ; chanter (le coq » ; IH 136 >aḏḏana ʔl+ʔawwalu< (registre semi-correct) « le premier appel à la prière a été fait ». VA >nūḏin āḏant īḏān mūḏin mūḏan k< « informer ». >nastāḏan astāḏant istīḏān mustāḏin mustāḏan k fī< « demander permission pour ». >iḏnʔḏnʕan iḏn+ī< « avec ma permission ». VA >uḏ(a)n 2 uḏnayn + āḏānuḏnaynaḏānun< (registre semi-correct), IA >uḏn 2 uḏnayuḏn(i) 2 uḏnay + aḏānuḏn+ī< « mon oreille » ; >f+uḏnay+ya< « dans mes oreilles », >uḏnay+k< « tes oreilles ». AL úden + adíni « oreille d’une charrue » ; utnéi / vdnéy al cádi « espèce de beignets » ;74 HC 107 et FḪ >āḏān< « crêpes frites farcies avec des amandes et du miel » ; ZǦ >uḏn al+rabāb< « cheville du rebec » ; TH 36.12 >āḏān al+akwāb< « anses des seaux » ; IW II 126.3 >āḏān al+manāqiš< « manches des sarcloirs » ; UT nº 465 >uḏn al+ʔarnab< « langue de chien (Cynoglossum officinale) » ; nº 462 >uḏn al+ṯawr< « bourrache (Borrago officinalis) » ; DS >uḏn al+ǧady< « cacalie sacrée (Cacalia verbascifolia) » ; UT nº 566 >uḏn al+ḥimār< « onosme (Onosma echioides) » ; UT nº 567 >uḏn al+ġazāl< « cynoglosse, langue de chien (Cynoglossum officinale) » ; nº 565 >uḏn al+waṭwāṭ< « véronique à feuilles de lierre (Veronia hederifolia) » ; nº 404 > āḏān al+fār< « pariétaire de Crète (Parietaria cretica) » ou nº 450 « oreille de souris (Myosotis stricta) » ; nº 463 >uḏn al+qird< « lichen fleuri (Usnea barbata) » ; nº 565 >uḏn alwaṭwāṭ< « véronique à feuilles de lierre (Veronica hederifolia) » ; nº 2728 et TD 185 >uḏn al+šāh< « plantain intermédiaire » (Plantago media) ; TD 303 > āḏān al+qissīs< « nombril de Vénus » (Cotyledon lusitanica). VA >ṣāḥib uḏan + aṣḥāb āḏān< « crédule » ; NQ mg 13/0/2 >aʕart āḏān+ī l+al+lawm< « j’écoutai les blâmes ». AL abudnéi « oreillard » ; mítal vdnéy murḳiín « à l’oreille basse ». DS >ʔḏnah< « orpin reprise (Sedum telephium) ».75 IH 182 et IQ >muʔaḏḏanmuwaḏḏanudnʔḏnʔḏnh b(l)b< « euphorbe des vignes, esule ronde (Euphorbia peplus) » < roman andalou */AḎÚN̲E BÚLBAŚ/, littéralement « il répare les vulves ».76 || 74 DS traduit ainsi les definitions d’Alcalá « orejas de abad ; lasanna », mais les données de HC 211, identifiant ce mets avec >frṯlāt< (q.v.) suggèrent plutôt un gâteau farci de viande (cf. les fardeles d’Aragon). 75 Mais l’identification n’en est pas sûre : voir BCT 2007 : 78, n. 11. 76 Voir BCT 2007 : 31, n. 22, à propos des déformations textuelles de cette phrase, auxquelles il faut ajouter le premier mot de TD 273 >ūnah bāǧahna/ūḏī āḏayt īḏā(ʔah) / iḏāyah / aḏā / aḏiyyah + āt mu/ūḏī mūḏā kyaḏīaḏī = aḏiyu yaḏī = ywdy yūḏà a/iḏāʔun = aḏāyatun muḏiyun< (registre semi-correct) « causer du tort » ; AC >aḏī+k< « il te causa du tort » ; >yaḏī+k< « il te cause du tort ». VA >natʔ/taḏḏā atʔ/taḏḏayt taʔaḏḏī = ittiḏā mutaʔaḏḏī = muttaḏī bi< « éprouver un tort ». IQ >īḏāaḏā< « dommage, tort ». ZǦ >ṭayran mūḏī< « oiseau fatidique ». Voir {ʕDY}, {TLF}, {SRF} et {SLM} I. Peut-être < sémitique de l’Ouest {ʔḏy}, cf. araméen rabbinique ādā « chasseur à pièges », mais un lien avec {ḎWY} est aussi possible. *{ʔḎYRZ} (‫)إذيرز‬ BM >īḏāyārīzā< « uvulaire (Uvularia amplexifolia) » < grec ἰδαία ῥίζα.77 *{ʔR} (‫)أر‬ AL ára + árat (lire arát) « autel » (emprunt tardif au castillan ara). Voir {WDY}. *{ʔRB} (‫)أرب‬ VA >irb irbarab< « but ». IQ >ārāb< « ruses ». MT >maʔārib+hā< « ses désirs » ; AŠ 1/3/2 >maʔārib+ak tuqḍà< « tes désirs seront exaucés » ; 8/2/5 >tammat maʔārib+ī< « mes désirs sont été exaucés ». IH 209 >suddu maʔāriba< (registre semi-correct) « la digue de Maʔrib » > sémitique de l’Ouest {ʔrb}, cf. hébreu oreb « intrigue », avec la possibilité de lien avec {RYB}, q.v. *{ʔRBQ} (‫)أربق‬ TD 131 et UT nº 94 >urbāqah< « laurier commun (Laurus nobilis) » < latin lauri bacca.78 *{ʔRBLYŠ} (‫)أربليش‬ UT nº 491 >ʔrbilyaš< « petits pois » < latin ervĭlĭa (cf. portugais ervilha, castillan arveja). *{ʔRBNǦ/Ḫ} (‫)أربنخ أو أربنج‬ UT nº 2580 >ūrubanǧī< et BM >ūrūbanḫī< « orobanche du gaillet (Orobancha caryophyllacea) »79 < grec ὀροβάγχη.

|| « vulves » dans UT nº 5126, qui reste une énigme, si ce n’est de le rapprocher du latin pettia « pièce », présent dans plusieurs langues romanes, et qui aurait acquis cette signification dans le jargon roman andalou, tout comme son synonyme dans le dialecte andalou du castillan moderne, peaz/so, qui est un euphémisme pour la verge. 77 UT nº 577 a >ʔḏārīzā< et une variante encore plus déformée. 78 Voir Corriente 2000–2001 : 166, à propos de la métanalyse comme article et la chute du /l/ initial, bien qu’il puisse simplement s’agir d’une dissimilation des consonnes sonores. 79 La transcription du χ grec avec /ḫ/ n’est pas toujours mieux que /ǧ/, car le phonème grec étant étranger au latin et transcrit avec >ch< était écrit comme un ‫ ج‬et prononcé /č/ en Occident.

24 | *{ʔRBNSŠ/L} *{ʔRBNSŠ/L} (‫)أربنسل أو أربنشل‬ UT nº 1618 >arbānsuš< « pois chiches », nº 2782 >arbansūl< « phagnalon des rochers (Gnaphalium saxatile) » > roman andalou */ARBANCOŚ/ (< grec ἐρέβινθος) et son diminutif avec le suffixe {+ÓḺ}. *{ʔRBYN} (‫)إربين‬ DS >irbiyān< « homard » ; UT nº 478 >urbiyān< « camomille des champs (Anthemis arvensis) »,80 tous deux avec une variante >rūbyān< < néo-persan arb(a)yαn, aussi avec les deux signifiés, sans doute emprunté au pan-sémitique, cf. accadien erbû(m), ougaritique >ʔirby< et hébreu arbeh « sauterelle ». *{ʔRTDḪŠ} (‫)أرتدخش‬ S G >urtuduḫšīn< « orthodoxes » < latin orthŏdoxus < grec ὀρθόδοξος. *{ʔRTQ(Ḻ)} (‫)أرتق‬ UT nº 1621 >urtiqah< « ortie dioïque ou puante, grande ortie (Urtica dioica) »81 et urtiqīlah « ortie brûlante, petite ortie (Urtica urens) » < latin urtīca, avec le suffixe diminutif roman andalou dans le deuxième cas. *{ʔRTKN} Voir {ʔZNKN}. *{ʔRTMṬQ} (‫)أرتمطق‬ SG >ʔrtmāṭīqy< « arithmétique » < latin ărithmētĭca < grec ἀριθμητική. *{ʔRṮ} (‫)إرث‬ Voir {WRṮ}. *{ʔRČ} (‫)أرچ‬ UT nº 3464 et TD 282 >arǧah< « ronce commune ou sauvage (Rubus fruticosus) » < roman andalou */ÁRČA/, cf. catalan arça et castillan zarza. SG 20 árça (graphie ‫ أرصة‬dans Ibn Ǧulǧul) qui est une variante phonétique de l’Est de la Péninsule Ibérique ; les étymologies proposées par l’auteur étant sans valeur.82 *{ʔRČPRŠ(BṬ)R} (‫)أرچپرشبطر أو اربنسش‬ SG >ʔrǧ bršbṭr< = MT >arǧibrište< = SG >arsibrišt< « archiprêtre » < bas-latin archipresbyter < grec ἀρχιπρεσβύτερ. Voir {ʔRČQS}. *{ʔRBST} DS *>ʔrǧu bustyrbh nykhyrbh bnkh< (q.v., sous {YRB}), ce qui laisse présager que le première soit >arǧi qabilluh< q.v. sous {ʔRČQPL}. || 80 Aussi appelée >arǧul al+ǧarādah< « pieds de sauterelle », avec la même métonymie. 81 Avec une variante >urtīġašʔrtālīqà< et >ʔrtyqàarǧu blīṭah< = >uruǧǧa ballīṭah< = TD 298 >arǧuballīṭuh< « mandragore (Mandragora officinarum) » sont toutes des déformations plus ou moins graves de la phrase */ORÉČA BELLÍTA/ en roman andalou, littéralement « grande oreille ». *{ʔRǦBN} Voir *{ʔRǦM/BN}. *{ʔRČDYQN} (‫)أرچديقن‬ MT >arǧidiyāqūn< = SG >ʔrsdyāqn< (lire >ʔršdyāqn latin archĭdiācŏnus < grec ἀρχιδιάκονος. *{ʔRČQPL} (‫)أرچقپل‬ UT nº 391 >urǧi qabilluh< « cheveux de Vénus (Adiantum capillus Veneris) », déformation de >arǧi qabilluhʔrǧqiss< « archidiacre ». Semi-traduit du latin archĭpresbyter. *{ʔRČQN} (‫)أرچقن‬ UT nº 230 >arǧāqan< = DS >ʔrǧyqwn< « centaurée acaule (Centaurea acaulis) » < roman andalou */ÓR(O) ČÉKLO/ < latin *aurum caeculum, littéralement « or petit, or aveugle ».84 *{ʔRČL} (‫)أرچل‬ UT nºs. 301 et 596 >urǧāllah< = nº 463 >urǧīllah< « lichen fleuri (Usnea barbata) » < latin aurĭcilla « lobe de l’oreille ».85 *{ʔRǦLQ} (‫)أرجلق‬ SG >arǧilāqah< « ajonc nain (Ulex nanus) ».86 *{ʔRǦM/BN} (‫)أرجمن‬ UT nº 91 >arǧumūniyah< et 928 >arǧubūniyaharǧān< « arganier (Argania spinosa) »88 < berbère argan. *{ʔRǦWN} (‫)أرجون‬ IQ >arǧuwān< = GL >riǧwān< et >arǧawānun< (registre semi-correct) « pourpre » ; IH 235 >urǧuwān< « laine teintée en rouge ». BM >urǧuwān< « gaînier, arbre de Judée (Cercis siliquastrum) » < araméen argwānā < ougaritique >argmn< ou accadien argamannu(m) < hittite arkamman « tribut ». *{ʔRḪ} (‫)أرخ‬ VA >niwarraḫ tawrīḫ< (k ≠ alqabr)< « dater ; graver un épitaphe ». >yatwarraḫ atwarraḫt< « être daté ; être gravé ». >arḫah + āt< / irāḫarḫatun< (registre haut), IH 92 >arḫatun + arāḫin< (registre semi-correct),89 AL árḳa, AC >arḫā + ZǦ >irāḫ< « génisse ». VA >tārīḫ + tawārīḫ< « date ; epitaphe » ; IQ >at+tarīḫ< « l’histoire » ; AL tári(ê)ḳ + taguári(ê)ḳ « chronique ; histoire ; composition poètique ; martyrologe ; calendrier (= táriḳ a çalehín). mo/uárriḳ + ín « chroniqueur ; historien ; poète. moárriḳa + ín « poétesse ». Voir {ṢFR} I et {QDM}. < Racine pan-sémitique {wrḫ}, surtout à travers le sudarabique épigraphique, cf. hébreu, accadien (w)arḫum, etc. *{ʔRḪS} (‫)أرخس‬ UT nº 311 et 358 >urḫi/īs< « satyrion (Orchis morio) » < grec ὄρχις. *{ʔRDMN} (‫)أردمن‬ IH 369 >ardamūn< « mât d’artimon » < grec ἀρτέμων.90 *{ʔRDB} (‫)أردب‬ FǦ >irdabb< « une mesure de capacité » < araméen rabbinique ardǝbā.91

|| 88 FA >arqāq< n’étant qu’une déformation textuelle, ce qui serait aussi le cas de DS I : 515 >r.ǧānarǧūniyah< dans Corriente 1997a : 10 doit être biffé, car il ne reflète qu’une erreur pour >arǧumūniyahalʔurdunu< (registre semi-correct) « le fleuve Jourdain ». Voir {WRD} I < hébreu yardēn, de racine pan-sémitique {wrd} « descendre », q.v., probablement à travers des déformations araméennes (cf. syriaque yurdyān) du grec Ιορδάνης. II. IQ et VA >ardun< « ingrat ». Probablement < latin ārĭdus « avare », avec le suffixe diminutif roman andalou. *{ʔRDND} (‫)أردند‬ AL ordenado « prêtre ordonné ». Emprunt tardif au castillan. *{ʔRDYR} (‫)أردير‬ MT >aradayrah< « charrue » < roman andalou */ARADÁYRA/, du latin ărāre « labourer », avec le suffixe instrumental roman andalou {+ÁYR}. *{ʔRḎR} (‫)أرذر‬ UT nºs. 400 et 2417 >arḏār(ī)< « bourrache officinale (Borrago officinalis) » < latin ardēre « brûler », moyennant une forme du roman andalou avec un suffixe adjectival, probablement {+ÁL}.92 *{ʔRR} (‫)أرر‬ IQ >arra yadd+ak< « donne-moi ta main » ; >warra qalban yaṣbar< « que j’eusse cœur à patienter ! » ; >arra ʕaǧǧal< « allons, vite ! » ; >arra qaṭ wa+muddi yadd+ak< « allez, tends ta main ! » ; >arra baʕad< « allons, donc ! » ; IA 794 >arra ṭurayfah< « donne-moi un morceau de viande ! » ; AC >arrà baḫt< « donnemoi la chance ! » ; >arr+allī maʕ+ī ʕind+ak< « paie-moi ta dette ! ». >arrī arrī< = ZǦ >arra< = ǦM 21 >ʔr< « hue !, haïe ! ». Probablement le résultat d’une contamination de l’impératif arabe ari « montre » avec le berbère aṛṛa, par exemple en berbère kabyle.93 *{ʔRRY} (‫)أرري‬ SG >ʔwrryh< « étole de prêtre » < latin ōrārĭum. *{ʔRZ} (‫)أرز‬ I. GL >arzun< (registre haut), VA >arzah + arzʔarādāny< d’Ibn Albayṭār, chez SG 19, n’est qu’une déformation de cette même entrée dans UT, sans aucune relation avec {ʕRNYN} et le castillan arándano. 93 Voir Prémare I : 38 et 40 à propos de ces locutions en arabe marocain. Quant à l’interjection pour faire avancer les bêtes, elle est habituelle dans le castillan arre. D’autre part, pour le berbère, Šafīq I : 169 donne >rrāʔaruz< doît être corrigée en *>arizuruz< « riz ». Voir {RZZ} II. < Tamil arici, dont la transmission est obscure, mais semble avoir eu, tout comme le grec ὄρυζα, un stade iranien.95 *{ʔRZL} (‫)أرزل‬ SG 24 >arzullah< « chardon-Marie (Carduus marianus) » < roman andalou, cf. castillan arzolla.96 *{ʔRS} (‫)إرس‬ UT nº 1 >īrisīrīs< « iris de Florence (Iris florentina) »97 < grec ἴρις. *{ʔRS/ṢBSP} (‫)أرسبسپ‬ SG >arṣu/ūbišbu< = AL arçobíspo + s « archévèque ». Emprunt tardif au castillan. *{ʔRSPRŠT} Voir {ʔRČPRŠT}. *{ʔRSPŠPQ} (‫)أرسپشپق‬ MT >arsibišbiqū< « archévèque ». Voir {ʔRS/ṢBSP}. < Latin archĭĕpiscŏpus < grec ἀρχιεπίσκοπος. *{ʔRSDYQN} Voir {ʔRČ/SDYQN}. *{ʔRSṬ(ṬLS)} (‫)أرسططلس أو أرسط‬ VA >arsaṭāṭālīs< = >arsāṭū< « Aristote ».98 *{ʔRSṬLḪY} (‫)أرسطلخي‬ UT nº 2241 >arsaṭūlūḫiyāʔsturḫiyyah< « aristoloche (Aristolochia longa) ».99 Voir {ʔSTRḪY}. < Grec ἀριστολοχία.

|| 95 Quant au rabbinique >ārūzā */AḺ(O)ZÓḺA/ > */ARZÓḺA/. Voir {ʔRČ}. 97 Il y a d’autres variantes comme UT nº 4552 >irsiyāʔwrsyāarsaʕ/ġan< « macis, arille de Myristica fragans ».100 *{ʔRSL} Voir {ʔRṢ/SL}. *{ʔRŠ} (‫)أرش‬ MT >arraš< « arrhes ». Voir {ʕRBN}. < Roman andalou */ARRAŚ/. *{ʔRŠM(N)S} (‫)أرشمنس‬ TD 219 >aršamansah< = 220 >aršimīsah< « armoise maritime (Artemisia maritima) ».101 *{ʔRṢBSP} Voir {ʔRSBSP}. *{ʔRṢ/SL} (‫)أرصل‬ VA >tuffāḥ an urṣāl< et UT nº 2556 >ursāl< « variété de pomme ». Voir {RSL} II et {KMṮR}. Probablement < roman andalou */ORCÁL/, du latin hordĕārĭus « qui mûrit en même temps que l’orge », avec substitution du suffixe {+ÁR} par {+ÁL}, peut-être à cause d’une dissimilation des consonnes sonores. *{ʔRḌ} (‫)أرض‬ VA >arḍ + arāḍī(n)arḍarḍun< (registre haut), MT + >arāḍ(ī)arḍ(an) bayḍā< « terrain non cultivée ». VA >arāḍī< (lire >arḍīaraḍiyyun< (registre semi-correct, lire >arḍiyyunʔbn ʔl+ʔrḍ< « pâture éphimère des montagnes ». AL ardí + ín « terrestre ». Voir {ʔḪḎ}, {ʔSD}, {BR/LBR/L}, {BLṬ} II, {BWR} I, {TFḤ}, {TYN}, {ǦDB}, {ǦRY}, {ǦMR(Ṭ)}, {ǦWZ}, {ḤBŠ}, {ḤBL}, {ḤǦR}, {ḤSM} II, {ḪLL}, {DWD}, {DWQ(D)}, {ḎKR}, {ZR/LZL}, {ZYT}, {SRR} II, {SQY}, {SNDYN}, {SWḪ}, {SYǦ}, {ŠʔM}, {ŠḤM}, {ŠʕR}, {ŠYʔ}, {ŠYL} I, {ṢNBR}, {ḌYQ}, {ʕǦM}, {ʕRB}, {ʕRQ} II, {ʕMR}, {ʕNW}, {FRǦ}, {FRS}; {FSTQ}, {FLSṬN}, {FWZ}, {QRṬL/N}, {QRNFL}, {QṢDN}, {QṬʕ}, {QFR} I, {QLB} I, {KSR} I, {KWKB}, {MDR}, {MṬR}, {MLḤ}, {NBŠ}, {HND}, {WǦH} et {WṬʔ}. < Pan-sémitique {ʔrḍ}, cf. ougari-

|| 99 Une autre déformation étant >asturḫunnah< dans le nº 338 et ailleurs, du même que le nº 353 >asṭarūlūḫiyāʔštrwḫyh< chez Ibn Ǧulǧul, ce qui pourrait être une prononciation hispanisée ou une faute de copiste. 100 Mot tiré d’Ibn Buklāriš, selon DS I : 18, peut-être dérivé du pehlevi ārzōg « désire », d’où le néopersan αrzowαne « objet de désir ». 101 UT 4902 y ajoute les variantes >arsamīsuh< et >arsamīsaṭarṣarṭa/āmisyā< = >arṭamīsā< « armoise commune (Artemisia vulgaris) » < grec ἀρτεμισία. *{ʔRĠRN} (‫)أرغرن‬ UT nº 587 >arīġārūn< « séneçon commun (Senecio vulgaris) » < grec ἠριγέρον. *{ʔRĠS} (‫)أرغس‬ UT nº 541 >arġīs< « épine-vinette (Berberis vulgaris) » < berbère arġis (cf. arabe marocain arġīs et castillan alargue/iz et alguese. *{ʔRĠMN} (‫)أرغمن‬ UT nº 318 et 4868 >arġāmūn(iy)ā< « pavot argémone (Papaver argemone) ». Voir {ʔRǦMN}. < Grec ἀργεμώνη. *{ʔRĠN} (‫)أرغن‬ I. SG >ʔrġn< « orgue ». Voir {ʔRKL}. < Latin orgănum < grec ὄργανον.102 II. UT nº 587 >urīġunuh< (lire >urīġunuhʔryġnh wrtānh< « sarriette (Satureia hortensis) ». < Roman andalou */ORÉGANO/ (WERTÁNO). *{ʔRĠNN} (‫)أرغنن‬ UT nº 385 >arāġūnun< « usnée barbue (Usnea barbata) » < grec φύλον ἀρρενογόνον. *{ʔRFLŠ/N} (‫)أرفلش أو أرفلن‬ UT nºs. 149 et 3470 >ʔ.rful.š/n< « réglisse (Glycyrrhiza glabra) ». Déformation du grec ἄδιψος « qui n’entraîne pas la soif ».103 *{ʔRFY} Voir {ʔRQLY}. *{ʔRQ} (‫)أرق‬ I. ḪA awm 1 >muʔarraqah< « insomnieuse ». Peut-être un ancien causatif de la racine pan-sémitique {ryq} « être vide », cf. hébreu rēq et accadien rīqu(m) « vide ».

|| 102 Cet emprunt a aussi existé dans les dialectes orientaux du néo-arabe, puisque l’égyptien Ibn Sanāʔ Almulk l’utilise dans sa description (Dāru ʔlṭirāz) de la métrique des muwaššaḥāt, selon l’édition de M. Zakariyyā Alʕinānī, Beyrouth, Dar Aṯṯaqāfah, 2001:45. Il est évident que le mot était européen, plus exactement grec, à tel point que le premier éditeur, Ǧ. Rikābī (Damas, Dār Alfikr 1949:191), en donnait deux variantes >arġan< et >ʔrġanūnarġūl< « espèce de flûte », mieux décrit dans Hinds & Badawi 1986 : 15. En outre, dans le cas du syriaque urgano/un, il s’agit d’instruments à cordes, selon PS 91–2. 103 Selon BCT 2007 : 551, par confusion avec ἕρπιλος. Il faut donc biffer l’entrée >ʔr.qʕliš< de DS et son interprétation assez compliquée dans Corriente 1997 : 12.

*{ʔRKN} | 31

II. LZ et IH 328 >arāq< « sorte de bracelet » < arabe yāraq(āni) < pehlevi reflété par le néo-persan yαre. *{ʔRQ(N)} (‫)أرق أو أرقن‬ UT nºs. 170 et 393 >arūqah< et >arūqan< « roquette (Eruca sativa) ». Malgré la proximité avec le latin ērūca, il s’agit du grec εὔζωμον, influencé par le premier.104 *{ʔRQS} (‫)أرقس‬ BM >ārāqūs< « gesse (Latyrus amphicarpus) » < grec ἄρακος. *{ʔRQṬYN} (‫)أرقطين‬ UT nº 101 >arqaṭyūn< « bardane (Arctium tomentosum) » < grec ἄρκτιον. *{ʔRQʕLŠ} Voir *{ʔRFLŠ/N}. *{ʔRQLY} (‫)أرقلي‬ UT nº 4239 >ʔrqilyā< « grémil, herbe aux perles (Lithospermum officinale) »105 < grec ἠρακλεία. *{ʔRQ/KN} Voir {ʔRǦN}. *{ʔRQNS} Cette entrée de DS doit être biffée, n’étant qu’une déformation textuelle du grec ἄρκευθος « genévrier (Juniperus communis) ».106 *{ʔRK} (‫)أرك‬ I. VA >arīkah + arāʔik< « fauteil ». Voir {ḤBB}.107 II. FǦ >arkah< « épautre (Triticum spelta) » < latin ălĭca, cf. castillan álaga. *{ʔRKL} (‫)أركل‬ KU arkela « espèce de flûte ». Peut-être déformé au lieu d’*arkola, si l’on considére la proximité phonétique et sémantique de {ʔRĠN}. *{ʔRKN} (‫)أركن‬ GL >arkūnun< (registre semi-correct) « archonte »108 < latin archon < grec ἄρχων.

|| 104 Comme dans le cas d’UT nº 418 >ʔrtālīqà< et >ʔrtyqàʔrqilyā< est décrite comme étant de la végétation des montagnes, et on sait qu’Alcalá utilisait parfois des sources lexicographiques en graphie arabe, parmi lesquelles VA, qu’il n’arrivait pas à lire correctement, comme dans le cas de carquít ; voir {BHM} II et {QRNṬ}. 106 Ainsi que les variantes >ʔ.rfū(yu)s< et >arfūniyūs< dans UT nºs. 513 et 3463, ainsi que >ʔrqwmn< dans DS. 107 Ce mot du Qurʔān, dont l’étymologie était problématique pour Jeffery 1938 : 52–53, bien qu’il penchait pour une origine iranienne, pourrait n’être que l’araméen arīkā « long », cf. le français chaise-longue. 108 Mais il s’agit probablement d’une forme occidentale du tître arḫūn, utilisé dans les églises orientales.

32 | *{ʔRLND} *{ʔRLND} (‫)إرلند‬ AL Irlanda « Irlande ». irlandí + ín « irlandais ». Voir {BRN}. Emprunts tardifs au castillan. *{ʔRLY(Š)} (‫)إرلي أو ارليش‬ UT nº 237 >urilyah< « poireaux sauvage (Allium ampeloprassum) » ; nº 1624 >urilyah ḏāfrānkuhʔrlyh ḏlābr< « plantain lancéolé, oreille de lièvre (Plantago lagopus / lusitanica) » ; >urilyaš< « poireaux ». < Roman andalou */ORÉḺA(Ś) DE FRÁYLE / LÉPRE/. *{ʔRM} (‫)أرم‬ VA >arūmah< « noblesse ». Probablement une variante phonétique du sémitique de l’Ouest {rwm} « être haut » ; voir {RWM} I. *{ʔRMLŠ} (‫)أرملش‬ UT nºs. 481 >ʔrmuwālliš< et 947 >ʔrmūlliš< « bonne dame, chou d’amour (Atriplex hortensis) » < latin ŏlŭs molle.110 *{ʔRMLṬ} (‫)أرملط‬ DS >ʔrmlyṭ < « betterave » est une erreur d’interprétation du passage probablement une déformation d’IW II : 420, mais l’identification avec {ʔRBLṬ} proposée dans Corriente 1997a:12 ne nous semble pas plus correcte.111 *{ʔRMLN} (‫)أرملن‬ UT nº 3633 >ʔrmllyn< « armeline » 112 < latin armĕnĭus. *{ʔRMNY} (‫)أرمن‬ IH 250 >armīniyahfrylh< « moine » (cf. castillan fraile). 110 Les deux formes se différencient par la présence ou l’absence de diphtongaison, un trait plus diatopique que diachronique dans le roman andalou. La première syllabe du mot latin a été métanalysée et corrigée comme étant l’article arabe, ce qui a engendré le roman andalou */ALMÓḺE/, suivi de la dissimilation des latérales, comme dans le castillan armuelle, le catalan armoll et le portugais armole. 111 Le texte parle de « racines de blette, appelée en persan >kndrʔlʔrmlyṭh< », mais le néo-persan kondor est le mastic. Il paraît évident qu’il y a eu des confusions dans l’identification de ces plantes. Le latin armŏrăcĕa, d’où le castillan remolacha, pourrait avoir subi une substitution de suffixe en roman andalou, */ARMOR+ÁČ/ > */ARMOL+ÉTA/, suffisant pour expliquer cette forme en arabe andalou, selon Corriente 1983a. 112 Avec un suffixe adjectival roman andalou {+ÍN}, dissimilation de /n/ en /l/ et métanalyse de suffixe diminutif, d’où la forme du français et celle-ci. 113 Mais AL aurait emprunté ce mot au latin Armĕnĭa.

*{ʔZD} | 33

II. UT nº 214 >arun< = DS >ārūn latin ărum et ăron < grec ἄρον. III. LO Erina, Herine et Reyna/e « nom propre féminin »114 < latin rēgīna « reine ». *{ʔRNB} (‫)أرنب‬ GL >arnabun< (registre haut), IQ et ZǦ >arnabarnab + arānibarnab baḥrī< « aplysie » (Aplysia depilans). VA >arnabah + āt< « bout du nez ». AL arnabí + ín « de lièvre » ; FḪ >arnabī< « étuvée de bœuf ou de thon sec » ; HC 167 >ʔrnby< « un mets d’aubergines au four ». AL oraynabía +ít « lièvreteau ». Voir {ʔḎN}, {ḤMḌ}, {ḪSS} I, {RǦL} et {ṢNBR}. < Pansémitique {ʔ(r)nb}, cf. ougaritique >anhbarandaluh< « laurier-rose (Nerium oleander) ». < Bas-latin *olearandeum ou oleandrum. *{ʔRNDN} (‫)أرندن‬ UT nº 4230 >arundinah< « roseau » < latin ărundo, -ĭnis. *{ʔRNS} (‫)أرنس‬ AL Orénse « Orense » (géographie). Emprunt tardif au castillan. *{ʔRNYN} (‫)أرنين‬ SG 19 >aranyūnuryūlah< « Orihuela » (géographie). Peut-être < latin aurĕŏla « dorée ». *{ʔZD} (‫)أزد‬ DS >al+swsn al+ʔazād< « lis blanc (Lilium candidum) » < néo-persan αzαd « noble ».

|| 114 MT >zrynh< et >ǧrynh< sont peut-être aussi dérivés du même nom, avec métathèse et contamination sous l’influence du roman andalou du latin Hĕlĕna. 115 Il pourrait s’agir d’une évolution sémantique ou d’une confusion, fréquente chez les botanistes andalous chaque fois qu’ils veulent donner les noms romans andalous des plantes. Selon Coromines, ce mot est le résultat de l’évolution du basque aran « prune » sous l’influx imprécis du latin ou du celtique. 116 Voir Corriente 2008a : 67, s.v. alborín, à propos des avatars de ce mot du vieux égyptien.

34 | *{ʔZD/ḎRḪT} *{ʔZD/ḎRḪT} (‫)أزدرخت أو أزذرخت‬ BM >azādiraḫt< et >azdādraḫt(a)zāḏaraḫt< = VC 2.14 >zaraḫt< « azédarach (Melia azidarachta) »117 < pehlevi αzαd draḫt « arbre noble ». *{ʔ/YZR} (‫)أزر أو يزر‬ VA >niʔazzar k< « envelopper avec un izār ». >yatʔazzar atʔazzar taʔazzur mutaʔazzir< « s’envelopper avec un izār ». > izār + uzur< « espèce de voile ou vêtement de dessus sans manches, parfois caractéristique des chrétiens » ; ZǦ >izār< = IH 321 >al+yizāru< « toile de lin », AL yzár + ozór et diminutif uzáyar + ít « drap de lit » ; FR 194.5 >izār l.+l+šams< « parasol ». IQ et IH 321 >mayzarmayzarun< (registre semi-correct) « écharpe » ; SH >mayāzi/īr< « caleçons des baigneurs ». Voir {ʕFF}. < Sémitique de l’Ouest {ʔzr}, cf. ougaritique >mizrtm< « vêtement double », hébreu et araméen rabbinique āzar « ceindre ». *{ʔZR} (‫)أزر‬ UT nº 2556 >azarrahazarrah +āt< « petite variété de poires », appelée ainsi à cause de sa similitude avec les boutons ; UT nº 3128 >ʔzrt ʔlʔrḍ< « variété de trèfle (Trifolium tomentosum) ». Voir {ZRR} et {KMṮR}. < Racine sémitique de l’Ouest {zw/rr} « presser », cf. syriaque zwar « comprimer ». *{ʔZRD} (‫)أزرد‬ UT nº 93 >azarūd< « mélilot (Melilotus) » > berbère az/ẓrud.118 *{ʔZZ} (‫)أزز‬ I. VA >azz< « bourdonnement ». Probablement d’origine onomatopéique. II. UT nº 161 >āzāzlazāz< et nº 279 >āṣāṣ< « garou (Daphne gnidium) »119 < berbère aẓẓaẓ. *{ʔZL} (‫)أزل‬ VA >azal< « éternité ». MT >azalan< et >azalā< « à toujours ». MT et VA >azalīazaliyun< (registre semi-correct), AL azelí « éternel ». GL >azaliyatun< (registre semi-correct) « éternité ». Probablement < proto-sémitique {zl} et ses extensions (cf. hébreu āzal, araméen rabbinique ăzal et syriaque ezal « partir », arabe zāla « cesser » et hébreu zūlat « hormis ». *{ʔZNKN} (‫)أزنكن‬ DS >ʔznknartakān< et >ʔrtkyn< et dans TD 320 >ḥaǧar alʔart.knʔlzāḏaraḫt< de plusieurs entrées d’UT. 118 Les données de Šafīq I : 294 et TB nº 112 invalident la prononciation *azūrd, transmise par Ibn Albayṭār, selon BM II : 63, et donnent raison à DS >āzrwdaṣaṣizā< et >bi+ʔizāʔibi+ʔizā< « en face de » < proto-sémitique {ḥḏy}, cf. araméen ḥazā « voir », avec l’équivalence normale en arabe ḥiḏāʔa, mais dans le premier cas à travers l’accadien izēzum « se tenir debout (en face de) ».120 *{ʔS} (‫)إس‬ I. VA >i/īs< « ne » ; IQ 90/8/3 >iss+i aǧwad la+kum< « n’est pas cela mieux pour vous ? » ; 126/1/5 >bi+ḥāl+u is l+u< « il n’a pas de pareil », MV 93.2 >ʔšṭrt ʕlà nfs+y ʔnʔs nḫrǧ< « je m’engage à ne pas sortir » ; 147.27 >ʕl+š ʔs tmšy l+ʕnd+nā< « pourquoi ne viens-tu pas chez nous ? » ; 169.4 >is+hum ḥḍwr< « ils ne sont pas présents » ; 270.13 >asa+nī nġdr naḥṭi+šī< « je ne peux rien donner » ; 270v.9 >ʔlss+uwat ahnā< « il n’est pas ici » ; 20v.10–11 >ʔlss+ū ʕād ʔl+quṭun mazbuġ< « le coton n’est pas encore teinté ». DC 19 en quen eç híet el míssa matál meuté « si ce n’est pas la messe des morts ». Voir {LYS} I. II. ZǦ 471 >us< « psitt ! ». Probablement onomatopéique. *{ʔSB} Voir {ṢB}. *{ʔSP} (‫)أسپ‬ AL gébel / gíbil aspa « les montagnes d’Aspe » (géographie). Emprunt tardif au castillan. *{ʔSB/FD/ḎǦ} (‫)أسبدج أو أسبذج أو أسفدج أو أسفذج‬ GM 7 >ʔsb/fīdāǧ al+raṣāṣʔsfīd/ḏāǧ< « céruse ». Voir {ǦṢṢ}. < Pehlevi spēdag. *{ʔSBRĠ} = {ʔS/P/FR(N)Ǧ} (‫)أسبرغ أو أسبرنج أو أسفرنج أو أسفرج‬ IH 339 >asbarāǧisbaranǧah + isbaranǧisbaranǧahʔsfrǧʔsfrāǧʔsfrānǧʔl+ʔsfrānǧ ʔl+faḥṣī< « asperge commune »< AL izparánja gebelí + izparáng gebeliín « asperge sauvage121 (Asparagus acutifolius) » ; UT nº 2580 >asbāraǧ b.līṭuh< « champignon de Malte (Cynomorium coccineum) ».122 < Latin aspărăgus < grec ἀσπάραγος. || 120 Ceci ne serait qu’un autre vieil emprunt direct de l’araméen à l’accadien. On note en effet que la forme sémitique orientale de cette racine a été curieusement empruntée non seulement par l’hébreu mazzāl « fortune » et mǝzūzah « poteau d’une porte », mais aussi par l’arabe {nzl}, q.v., tout comme dans le cas de l’euphémisme devenu grossier zubb « pénis » < accadien zibbatum « queue » (avec perte de la marque du féminin par « accord de genre »). Voir d’autres cas, parfois discutables, de ces curieux emprunts dans Jeffery 1938 : 298. 121 Le singulier est suspect, comme plusieurs autres constructions grammaticales d’Alcalá, faible connaisseur de l’arabe, car les noms d’unités étant toujours du genre féminin, on s’attendrait plutôt à avoir izparánja gebelía. 122 Les formes avec un >b< semblent refléter le latin, et celles avec un >f< seraient des transcriptions orientales du /p/ grec, mais il y a encore des cas avec un >š< au lieu de >s< et avec un >w< à la fin du mot, clairement hispaniques, d’autres sans l’alif initial, etc., dont on peut trouver les exemples chez SG et UT.

36 | *{ʔSBṬ} *{ʔSBṬ} (‫)أسبط‬ IH 374 et FǦ >isbāṭah< « timon ». Voir {ʔŠPṬ} < bas-latin spătha < grec σπάθη. *{ʔSPQTKLŠ} (‫)أسپقتكلش‬ SG >ʔsbqtāklūš< « spectacles » < roman andalou */EŚPEKTÁKULOŚ/ < latin spectācŭlum. *{ʔSBL} (‫)إسبل‬ AL Ysabel « Isabelle » (nom propre féminin). Emprunt tardif au castillan. *{ʔSPLT} (‫)أسپلت‬ I. AL espélta « épeautre ». Voir {ʔŠBRT/ṬL}. Emprunt tardif au castillan espelta. II. AL Espoléto « Spoletto » ; espolití + ín « de Spoletto » (géographie). Emprunt tardif au castillan. *{ʔSPM} (‫)أسپم‬ TD 321 >ʔswmh< (lire >ʔsbwmhisbināḫasbināḫasfānāḫ< « épinard (Spinacia olaracea) » < pehlevi espenāḫ, influencé par le roman andalou, cf. castillan espina « épine ». *{ʔST/D/Ṭ} (‫)است‬ VA >ast + astāhast/ṭast/ṭ + asṭīn< = >isd< « cul » ; 939 >asṭī+nā< « nos culs » ; 1133 >al+asṭayn< « les parties honteuses ». Voir {ŠDD}. < Sémitique de l’Ouest {št}, cf. hébreu šēt, syriaque eštīn, peut-être une utilisation métonymique de {ʔSS}, q.v. *{ʔST/ṬP} (‫)أستپ‬ UT nº 549 >istibusṭub< (lire >isṭibmaṣtabbah< « lieu planté de ciste ». Voir {ʔŠTPR}. < Bas-latin stip(p)a. *{ʔSTB/FN} (‫)أستبن‬ CP 183.7 >ʔstbnš< au lieu de >s< aurait aussi existé, ce qui pourrait être appuyé par l’arabe marocain štāppa « ciste à fleurs blanches (Cistus monspeliensis) » ; voir Prémare VII : 27.

*{ʔSTNBT/Ḏ} | 37

*{ʔS(T)Ǧ} (‫)أستج‬ GL >astiǧah< « Ecija », IH 248 >assiǧahissiǧahistabraq< « gaze » < pehlevi stabrag. *{ʔSTḪDS} Voir {ʔSṬḪD/ḎS}. *{ʔSTD/Ḏ} (‫)أستذ‬ VA >ustāḏ + in / asātīḏ / asātiḏahustādustāḏ + asātīḏ< « professeur », AL uztíd + acítid « professeur ; joueur ». uztída + acítid « joueuse ». < Pehlevi awestαd, à travers le néo-persan ostαd. *{ʔSTRḪN/Y} Voir {ʔRSṬLḪY}. *{ʔSTRLMQ} (‫)استرلمق‬ SG >ʔstrlūmīqā/à< « astronomie » < latin astrŏnŏmica < grec ἀστρονομική. *{ʔSTRNGL} (‫)استرنگل‬ AL Estrongél (lire Estrongól) « Stromboli » (géographie). Emprunt tardif au castillan. *{ʔSTRY} (‫)استري‬ AL Aztúria « Asturies ». Azturí + ín « asturien » (géographie). Emprunts tardifs au castillan. *{ʔSTFTN} Voir {ʔFSNTN}. *{ʔSTFN} Voir {ʔSTBN}. *{ʔSTNBT/Ḏ} FA >ʔstnbūḏʔstnbūtī< « cedrat ». Voir {ZNBʕ} et {DSTNBK} Déformation du néo-persan dast anbūy(e) « parfum pour les mains ». 126

|| 126 L’identification de ce fruit n’est pas sûre en dépit de Dozy I : 605 et même Corriente 2008a : 50, à propos de ses descendants hispaniques alambor, azamboa, etc., à côté d’autres termes dans les dialectes arabe, tel que le nom des mandarines en égyptien, yūsafandi, yūsufiyya et des variantes décelant des déformations graphiques, qui nous avaient échappé jusqu’à maintenant, n’y voyant qu’un écho du Qurʔān XII-31 et ses remaniements populaires. Dans UT on observe que les formes commençant par un >b< (nºs 545, 650, 1067, ainsi que IW I : 318.14 >bstnbwā< et 508.20 >bstnbwnd< (UT nºs. 941, 1863 et 3066) sont des variétés très parfumées de melon. Cela suggère qu’on aurait d’abord appelé ces petits melons parfumés dast anbūy(e) « parfum pour les mains » (car on les portait dans ce but, cf. arabe šammām « melon » au Moyen Orient), qu’on retrouve dans UT nº 1863 >dastanbūyah< et 941 >d.stanbūkah< ; ensuite on aurait changé cette phrase, toujours en Iran, par bostαn buy « parfum du jardin », comme nom d’un nouveau citrique venant d’Inde et au-delà, mais les dictionnaires persans n’ont pas gardé cette innovation lexique. Il y a encore d’autres déformations, par exemple, IW I : 314.11 >ʔllsmwʔstbwnʔstinkuh< « satyrion (Orchis hircina) » < latin stingus. *{ʔSTY} (‫)استي‬ DC 12 teħód al hóstia « tu communies » < latin hostĭa « victime expiatoire », à travers le technicisme chrétien bas-latin et roman. *{ʔSTYB} Voir {ʔSTNBD}. *{ʔSǦ} Voir {ʔS(T)Ǧ}. *{ʔSḤFN} (‫)اسحفن‬ UT nº 561 >usḥufān< « varieté médicinale de courge non-identifié et méconnue en Al-Andalus127 < peut-être pan-sémitique {sḥf}, cf. araméen sǝḥaf et accadien saḥāpu(m) « jeter par terre », assez approprié pour une plante traçante. *{ʔSḤQ} (‫)اسحق‬ IQ et VA >isḥāq(ab)isḥaqasad(un)< (registre haut), IQ, ZǦ et AC >asadasad + āsād / us(ū)dasad al+ʔarḍ< « bois joli / gentil (Daphne mezereum) » ;129 nº 240 >asad al+ǧabal< « chèvrefeuille (des jardins) (Lonicera caprifolium) » ; AL farḳ / jaró al acéd « lionceau » ; a. mutéyeg + vçúd ín « lion couronné ». acéda + vçúd « lionne ». Voir {ʔST}, {ḤŠŠ} et {KFF}. < Sémitique de l’Ouest {ʔšd}, cf. araméen rabbinique ăšad « verser (du sang) », arabe asada « causer du désordre ».130 *{ʔSR} (‫)اسر‬ I. VA >niʔasar (!) asart asr māsūr k< « faire prisonnier ». AL nataçár ataçárt « devenir captif ». IQ >astāsar< « se constituer prisonnier ». AL azr / eerz (lire

|| Al-Anṭākī, comme nom du citrique et corrigé à tort par >istiyūb< dans BM 67–68 ; celles-ci pourraient être le résultat d’une simple aphérèse du /d/ initial, que les romanophones auraient considéré comme étant leur préposition « de », comme cela s’est produit ailleurs, ou bien refléter une phrase en néo-persan αsitαn buy « parfum du palais », inventée pour l’occasion. 127 Ce phytonyme apparaît déjà dans le Lisān ; il faut donc corriger l’entrée >ʔsḥqān< de DS I : 21. 128 Questionnable, comme presque toujours dans ces cas, puisque si la très agée Sarah était celle qui rit lorsqu’on lui annonça qu’elle enfanterait, on s’attendrait au féminin tiṣḥaq. Probablement s’agissait-il d’un nom porteur de bonheur : « celui qui rira ». 129 Où le grec χαμελαία a été interprété à tort comme χαμαιλέων. 130 Il s’agirait donc d’une désignation antonomastique évitant le nom sémitique occidental du lion, cf. hébreu aryē, araméen aryā, qui n’a pas survécu en arabe, de même que le pan-sémitique attesté par l’accadien lābu(m) et presque toutes les langues sémitiques anciennes n’a survécu en arabe que dans le féminin labuʔah ; de même, dans les phases plus modernes de l’accadien, il a été remplacé par nēšu(m).

*{ʔSṬ} | 39

ézer), AC >as/ṣarasar< « capitivité » ; >asr+ī< « ma captivité ». VA et MT >bi+ʔasr+uhbi+ʔisri+hi< « totalement ». VA >asīr + usarà / asràasīr + usārahasīr + asràasīrʔsrʔs3r< et accadien esēru(m) « capturer ». II. SG 24 >ʔsruh< ne semble pas être qu’une déformation graphique de UT nº 543 >ašaruisrāʔilʔsrāyil< « Israël » ; AC 419 >banī isrāyil< « les israëlites ». AL Izrailí + ín, féminin Izrailía + ín « israëlite ». Voir {ṢNDQ}. < Hébreu yiśrāʔēl.131 *{ʔSRB/F} (‫)اسرب أو أسرف‬ BM >ʔsrubusruf< « plomb » < néo-persan osrob < pehlevi srub. *{ʔSRBQR} Voir {ʔSRN}. *{ʔS/ŠRS/Š} (‫)أسرش أو أشرس‬ UT nºs. 433 >ūsīruš< et 87 >ūšīrus< « ansérine (Chenopodium scoparia) » < grec ὄσιρις. *{ʔSRĠNT} Voir {SRĠN}. *{ʔSRN} (‫)اسرن‬ UT nº 543 >asārūn< « asaret, nard sauvage (Asarum europaeum) » < grec ἄσαρον.132 *{ʔSRNǦ} (‫)اسرنج‬ GM >usrunǧʔsrnǧ< (lire probablement >isrinǧniʔassas tāsīs k ʕalàyatʔassas atʔassas< « être fondé ». IQ >us< « base ». IH 136 >isāsa/isās + ususasāsun< (registre haut), IQ et AC + >usūss3ṯ.wašarumurdāsanǧ< q.v., en dépit d’IW, où tous les deux, méconus des éditeurs, sont expliqués par l’auteur comme étant du « plomb brûlé ». 134 En dépit de l’hébreu ešed et de l’accadien išdu(m) « fondament ».

40 | *{ʔSṬB}

*{ʔSṬB} Voir {ʔST/ṬB}. *{ʔSṬ/TḪDS} (‫)اسطخدس أو استخدس‬ UT nºs. 118 >ʔsṭwḫdwsʔsṭūḫūdūssitaḫāḏūsstḫāḏus< et >stḫādysʔsṭūḫūdūs< et >ʔsṭūḫudusʔsturksaṭārakušʔṣṭrk< AL (e)storáq « storax (Styrax officinale) »135 < grec στύραξ. *{ʔSṬRṬQS} (‫)اسطرطقس‬ UT nº 316 >asṭirāṭīqūs< « aster attique / maritime (Aser tripolium) »136 < grec ἀστὴρ ἀτικός. *{ʔSṬRĠLS} (‫)اسطرغلس‬ UT nº 579 >asṭarāġālīs< « astragale (Astragalus sp.) ». < Latin astrăgălus < grec ἀστράγαλος. Voir {PRKYR} et {PRKN}. *{ʔSṬRLB} (‫)اسطرلب‬ VA >usṭurlāb + ātusṭuqus(s) + ātmurakkab min al+usṭuqussāt< « composé d’éléments » ; AL rih aloztocoçát « l’air, un des quatre éléments ». VA >usṭuqussīusṭūl< « flotte » < grec στόλος. *{ʔSṬNK} Voir {ʔSQ/KṬL/N}. *{ʔSṬWN} (‫)اسطون‬ IQ >usṭuwānusṭuwān + ātisṭiwānsurāq< et >srāqàsaṭārakbušbuskurus< et >ʔsṭarātkyhsṭirkāʔstbrqʔsṭrāsah< « styrax » semble appartenir aussi à cette série. 136 Avec plusieurs variantes plus ou moins déformées par les copistes, par exemple, UT nºs. 1342 >asṭarāṭ/kīfūssaṭrāṭīfūsyāsaf asaf asaf min< « s’attrister » ; >nāsaf asaft ʕalà< « désespérer de ». >natʔassaf taʔassuf li / ʕalà< « avoir pitié de ». IQ >yā asaf+ī< « quel dommage ! ». Probablement < sémitique de l’Ouest {ʔsf}, cf. hébreu āsaf avec le sens de « soigner ».138 *{ʔSFTN} Voir {ʕFSNTN}. *{ʔSFDBǦ} (‫)اسفدبج‬ TH et HC 85 >ʔsfīdbāǧahʔsfīdbāǧāt< « varieté de mets appelée tafāyā (q.v.) ». < Pehlevi spēdbāg « soupe de fromage blanc ».139 *{ʔSFD/ḎǦ} Voir {ʔSB/FD/ḎǦ}. *{ʔSFRK} (‫)اسفرك‬ BM 651 et DS >ʔsfrk< « sorte de camphre ».140 Peut-être < pehlevi spurrīg « parfait, complet », cf. néo-persan asfore « prêt ». *{ʔSFRM} Voir {MRDSFRM}. *{ʔSFRN} Voir {ʔSFNR}. *{ʔS/ṢFRN} (‫)اسفرن أو اصفرن‬ UT nº 77 >asūfūrūnis/ṣūfūrūn< « corydale à éperon en massue (Corydalis claviculata) »141 < grec ἰσόπυρον « similaire au blé ». *{ʔSFRNǦ} Voir {ʔSBRĠ}. *{ʔSFRY} (‫)إسفري‬ HC 22, 23 et 120 >ʔsf(ī)ryā< ou >ʔsfyryhʔsfryhisfiryahisfīriyyah< « sorte d’omelette coupée en bandes pour décorer quelques mets ». Peut-être < néo-persan espari « complet, parfait ».

|| portugais saguão (cf. l’arabe marocain sǝṭwān), n’est pas facile à en dériver. La clé de ces énigmes pourrait se trouver dans la phrase syriaque esṭūnā d+esṭwā « colonnes du portique », formé par les deux mots grec στύλος et στοά « portique », qui se seraint contaminés phonétiquement et sémantiquement pour produire *esṭwānā « portique de colonnes », ou « colonne(s) » ; cf. rabbinique īsṭwānā « balcon », à côté du dérivé īsṭwānit « colonnade ». L’influence sémantique du néo-persan ostovαn « ferme, solide » ne peut pas être exclue. 138 Mais il pourrait aussi s’agir d’un cas assez fréquent d’agglutination de la préposition fī à {ʔSY} I, q.v. 139 Poursuivi dans le néo-persan sapid bα « mets avec de la viande, des oignons, du beurre, des olives et du fromage sec, sans épices », selon Steingass 1892 : 658. Pour cette raison on l’appelait sādiǧ « simple » ou maslūq « bouilli » (DS I : 22). 140 Ibn Albayṭār, selon BM, le place entre les variétés āzād (< néo-persan αzαd « pur ») et azraq « bleu », qu’on explique comme ayant été mêlé avec son bois ou obtenu par sublimation. 141 Déformé dans UT nº 2731 comme >ṣarfūrūn< et >lṣfūrūnašflīnus< « dorade, cétérach officinal (Asplenium ceterach) » < grec ἄσπληνον.143 *{ʔSFNǦ} (‫)إسفنج‬ GL >asfanǧatun< (registre semi-correct), VA et IA >isfanǧahisfinǧah baḥriyyahʔsfnǧah< = s.fa/inǧ< + >isfunǧ al+baḥrʔsfanǧ al+baḥrʔl+ʔasfunǧatu ʔllatī yumsaḥ (lire yamsaḥ) bihā ʔl+ḥaǧǧāmūnisfanǧat al+biḥār< « éponge » ; SG >ʔšbnǧ/yah< « éponge » ; DS >ḥaǧar al+ʔsfnǧ< « pierre d’éponge, cysthéolite ». < Latin spongĭa < grec σπογγία. *{ʔSFNḪ} Voir {ʔSBNḪ}. *{ʔSFNR} (‫)اسفنر‬ I. VA >isfannāriyah + ātʔsfnnāriyahʔsfannāriyat(un)< (registre semi-correct), IH 258 >ʔl+safannaryatus/ṣfnāryh< « carotte (Daucus carota) ».144 Voir {BǦRN(Y)}. > Grec σταφυλῖνη ἄγρια. II. DS >ʔsfinār< « moutarde blanche » n’est qu’une erreur graphique chez Ibn Alǧazzār pour >asfīdār< (voir BM 77).145 *{ʔSFYS/Š} (‫)اسفيس أو اسفيش‬ UT nº 73 >asfayūsasfiyūsisfiyūš< « herbe aux puces (Plantago psyllium) ». Probablement < pehlevi asp gōš.146

|| 142 Cet auteur (p. 247) propose >isfi/īriyāʔ< comme étant la forme correcte, que les dictionnaires ne mentionent pas. DS I:22 signale un >sfyryh< plus moderne en Afrique du Nord, composé de viande, d’œufs et d’oignons. 143 Déformé dans DS I:25 comme >ʔšqālānsmifilyuš< (nº 3002), >ʔntfilyas< (nº 3456), >ʔntfīluš< (nº 4332), >ašbulyūn< (nº 127), etc. Il ne s’agit pas non plus du galbanum. 144 Il y a aussi des variantes avec metathése du /n/, AL içfernía + izferniít, AC >isfarniyāal+safannaryatu< (registre semi-correct), HC 235 >s/ṣfnāryh /ss/ et l’haplologie de la séquence des sonores /l/ et /n/ et de celle de /ġ/ et /r/, ainsi que la métanalyse et chute optionnelle de l’article arabe. IH 258 rapporte l’utilisation en Syrie d’une forme plus proche du grec, >ʔasṭuflīn nom d’unité + ahʔsqālah< « échelle, port » < latin scāla. *{ʔSQLBN} (‫)اسقلبن‬ AL Eslauonía « pays des slaves ». esclavoní + ín « slave ». Emprunts tardifs au castillan ; voir {Ṣ/SQLB}. *{ʔSQLB/FYS} (‫)اسقلبيس أو اسقلفيس‬ UT nº 206 >ʔsqbyās< (lire >ʔsqlbyāssqalībyās< (lire >ʔsqlbyāsasqlib/fyās< « asclépiade (Asclepias vincetoxicum) » < grec ἀσκληπιάς. *{ʔSQLFNDRYN} (‫)اسقلفندرين‬ DS >ʔsqwlwfndrywnsuqūlūfunduryūn< et 4233 >suqūlūfūd.ryūnsuqūlūfandriyūn< « langue de cerf (Scolopendrium vulgare) » < grec σκολοπένδριον. *{ʔSQLFYS} Voir {ʔSQLB/FYS}. *{ʔSQLN} (‫)اسقلن‬ AL Escalóna « Escalona ». Escalóni + ín, féminin escalónia + ít « d’Escalona » (géographie, emprunts tardifs au castillan). *{ʔSQLYR} (‫)اسقلير‬ AL escaláyra + ít « escalier » < latin scālae, avec le suffixe instrumental roman andalou {+ÁYR}. *{ʔSQNḺ} Voir {LṢQN}. *{ʔSKBḺ} Voir {ʔŠKPḺ}. *{ʔSKRSL} (‫)اسكرسل‬ UT nº 342 >aska/ursūl< « (aubépine) azérolier (Crataegus azarolus) ». Probablement < bas-latin *excurtion(em), avec suffixation du diminutif roman andalou147 ; voir {ʔŠKRČN/R}.

|| 146 Une combinaison non mentionnée dans les dictionnaires du pehlevi, aussi bien que ceux du néo-persan, qui donnent les formes a/espaġil, espaġun, espeḫul, etc., qui paraît étranger, comme s’il s’agissait d’un emprunt réintégré mais plus reconnu. 147 Voir Corriente 2000–2001 : 134. Le cas ne serait pas très différent pour escuero « aubépine (Crateaegus monogyna) » à La Rioja.

44 | *{ʔSKR/LFČ} *{ʔSKR/LFČ} (‫)اسكرفچ أو اسكلفچ‬ VA >iskirfāǧ + ātiskirfaǧ< ; FḪ >iskirfāǧʔsklfāǧ< « râpe ; racloir » < latin scărīfĭcāre à travers une suffixation du roman andalou.148 *{ʔSKSY} (‫)اسكسي‬ AL Escócia « Écosse ». Emprunt tardif au castillan. < Latin Scōtĭa. *{ʔSKLFČ} Voir {ʔSKR/LFČ}. *{ʔSKNDR} (‫)اسكندر‬ VA >iskandar = alaskandarmadynt ʔl+ʔaskandariyati< (registre semi-correct), AL Yzcandaría « Alexandrie ». ZǦ >askandarānīmin issal< « de dessous ». Voir {DRǦ} et {WǦH}. < Arabe asfal.149 *{ʔSMS} (‫)اسمس‬ VA >asamas< « banquet » < berbère smǝns « donner à souper ». *{ʔSMʕL} (‫)اسمعل‬ VA >ismāʕīlʔsmaʕīlʔsma/āʕīl ʔsmānǧūn< « saphir ».150 DS >ʔsmānǧūnī< « azur ». Voir {SWSN}. < Pehlevi asmān gūn « couleur de ciel ». *{ʔSN} (‫)أسن‬ VA >usūn< « corruption des eaux » < sémitique de l’Ouest {šʔn}, cf. araméen rabbinique ăšan « être dense ou dur ».

|| 148 L’hypothèse de Simonet, basée sur le latin scalpellum « bistouri », ne semble pas viable à cause des différences sémantiques, ce qui est aussi applicable à la connexion avec grec σκολόπαξ « bécasse », commentée par DS I : 23. Une forme *scarificium pourrait avoir existé en bas-latin, sa portion finale ayant eté métanalysée en roman andalou comme contenant le suffixe péjoratif {+ÉČ}. 149 A propos de cette assimilation, voir Corriente 1977 : 36. 150 Identification probable car, dans sa position dans la relation de pierres de l’ephod, il coïncide avec yāqūt kuḥlī, sabbīr et le latin zaffirus ; voir Corriente 2013b : 141–142. Le saphir s’appele aussi asmαnguni en néo-persan.

*{ʔŠ} | 45

*{ʔSW} (‫)أسو‬ I. VA >niwassī wassayt tawsiyah muwassī muwassà k bi< = >niwāsī muwāsāh k biuwāsī muwāsātun< (registre haut), ZǦ >wāsī< (impératif) « donner une partie de ses biens à quelqu’un ». VA >natʔassa atʔassayt taʔassī mutaʔassī< « imiter ». IQ et VA >iswahiswatun< (registre haut) « exemple, modèle ». DS >asiyyah + asāyā< « colonne ».151 Probablement une variante phonétique de {SWY}, q.v. II. VA >āsī< « médecin ». En dépit d’une considérable diffusion en sémitique, cf. araméen rabbinique assi et guèze asäwä « guérir », ce mot serait partout un emprunt à l’accadien asû(m) « médecin », d’origine sumérienne. *{ʔSY} I. (‫ )أسي‬: VA >yāsā asā asà(n) / isāʔah āsī + īn < « être triste ». IQ >asà< « chagrin ». Voir {ʔSF}. < Sémitique de l’Ouest {ʔsy}, cf. hébreu āsōn « dommage ». II. AL Asia « Asie ». Emprunt tardif au castillan. < Latin Asĭa < grec Ἀσία. III. IH 325 >ʕirq alʔasàʕrqʔlʔsā< « nerf sciatique ». Voir {ʕRQ(N)S}. *{ʔSYS} (‫)أسيس‬ BM >(ḥaǧar) assyūs< « sorte de talc »152 < grec ἄσσιος « de la region de l’Assos ». *{ʔŠ} (‫)اش‬ I. 1) VA, ZǦ et IA >aš(w)aš< et >aššan+huaš(š+u)ašš+i< « quoi, quelle chose » (interrogatif, exclamatif et relatif) ; IQ >aš ḫabar+ak< « que t’arrive-t-il ? » (littéralement « quelles sont tes nouvelles ? »), >waš naqdar< « que puis-je (faire) ? », >ašš+u ḏā ʔl+misk< « quelle sorte de musc est-ce ? » ; >aššan+hu ḏā ʔl+kalām< « quelle façon de parler est celleci ? » ; >aš yiṭīb lī ḥadīṯ+ak< « que ta conversation me plaît ! », >waš kān yurà min ʕiwaǧ< « quelles fourberies ne verrait-on pas alors ! », >yā wašš+u naʕmal bi+rūḥ+ī< « que ne ferais-je pas de ma personne ! », AŠ 83/0/2 >aš ʕalà ʔn+nāsi min+nī< « pourquoi les gens se soucieraient de moi ? », 83/4/2 >āš narā+k tattabaʕ+nā< « pourquoi semble-t-il que tu nous suives ? », ḪA ūs2 >aš kunta murri< « que tu étais amer ! », IA >ašš+u šayyan lā yudrā< « qu’est ce qu’une chose qu’on ne connaît pas ? », BD 3r >aš+hu naṣrānī< « qu’est-ce-qu’un chrétien ? » ; IQ et ZǦ >(ʕa)la+šila+š< « pourquoi ? » ; IQ >lašš+u ġaḍab< « pouquoi s’est-il faché ? », > la+ššan+hum al+ṣibyān maḫāḏil< « pourquoi les garçons sont-ils si malhonnêtes ? », >šurrāfah ʕala+š taʕtalī< « une créneau pour te précipiter dans le vide », >qaṣriyyah f+aš yukūn ḏā ʔl+šaḥm< « une terrine

|| 151 Ce mot utilisé par Ibn Ǧanāḥ (voir aussi Blau 2006 : 12) semble n’être qu’une erreur pour l’arabe āsiyah + awāsin, cf. accadien asītu, hébreu āšyāh « tour dans une muraille ». 152 Cf. PS 1945, où la graphie grecque en transcription syriaque >lytws ʔssyws< a été déformée en arabe >ḥǧr ykwn mn bāswsʔssywsb+aš< « avec quoi ? », BD 3v >biy+aš naʕrafū< « afin que nous sachions », MV 20.4 >fiy+aš yanʕaṭanī ṣilaḥ< « pour qu’on nous donne des armes », NG mg 9/2/2 >ʕaṭaytu+hā … qalb+ī f+aš taskun< « je lui ai donné mon cœur pour qu’elle y habite » ; AL 247 (ea que) áya ax « eh bien ? ». 2) IQ, IA et ZǦ >išiš nirīd naḥlaf< « je ne veux pas jurer », >iš ḏanb al+ḥadīd< « c’est ne pas la faute de l’acier » ; VA, MT, AC et ZǦ >aš+māaš(šumm)+mā< « n’importe quoi » ; MT >waš+mā tirīd tāmur amur+uh< « ordonne n’importe quoi ». Voir {ʔŠḤL}, {ṮMM}, {ǦRY}, {ǦYR}, {ḤTT}, {ṢDQ}, {FNN}, {QDR}, {K}, {KLL} I, {KWN}, {WDY} et {YDW}.153 II. AL ix « en échec ! ». Probablement une contamination du néo-persan keš avec arabe andalou iššáh « le roi (des échecs) », or avec l’interjection /úč/, q.v. dans {ʔČ}. *{ʔŠBR} (‫)أشبر‬ AL a(â)xbóra + a(â)xbór « dental (poisson) » < roman andalou */EŚPÁURA/ > gothique spaura « éperon », à cause de ses longues dents. *{ʔŠBRT/ṬL} (‫)اشبرتل أو اشبرطل‬ UT nº 1372 >ʔšbirtāl< = 1935 et 4230 >ʔšbar(ī)ṭāl< « (panic) millet (Panicum miliaceum) » ; nº 388 et 575, >ašbartāllahʔšbrtylh< « orge des mûrs / rats (Hordeum murinum) ». Voir {ʔSPLT} I. < Roman andalou */EŚPELTÉL/ < latin spelta « épautre », avec un suffixe diminutif et dissimilation des latérales. *{ʔŠPRṬ} (‫)اشپرط‬ CP 115.4 >ʔšbrāṭ< « Speratus » « nom propre » < latin spērātus « attendu ». *{ʔŠPRĠN} (‫)اشپرغن‬ UT nº 4969 >ʔšbaraġīnnuh< « asperge sauvage (Asparagus albus) » < roman andalou */EŚPARAGÉN̲O/ « semblable à l’asperge ». *{ʔŠPRN} (‫)اشپرن‬ UT nº 415 >ašburūn< « navet (Brassica rapa) ». Probablement < roman andalou */EŚPÁUR(A)/ > gothique spaura « éperon », avec le suffix augmentatif roman andalou.154 *{ʔŠPṬL} (‫)اشپطل‬ MT >ušbiṭāl< « hôpital » < latin cŭbĭcŭlum hospĭtāle « chambre d’hôte ».

|| 153 La contraction de l’arabe ayyu šayʔ(in) « quelle chose, quoi » > ayš se produit assez tôt dans le néo-arabe (voir Corriente 1975 : 53, pour des traces orientales à l’époque abbaside) et les formes qui en découlent abondent dans tous les dialectes orientaux et surtout occidentaux (selon Fischer & Jastrow 1980 : 85), mais seul l’arabe andalou dans ses dernières traces a differencé fonctionnellement la variante sans imālah (qui est un interrogatif) de celle avec imālah intense (qui est une particule de négation), répétant plusieur siècles plus tard le procès suivi par l’interrogatif mā dans la préhistoire de l’arabe. 154 Voir Corriente 2000–2001 : 112.

*{ʔŠTPR} | 47

*{ʔŠPṬ(Ḻ)} et {ʔŠPṬLYN} (‫)اشپطلي أو اشپطليون‬ UT nº 4552 >ʔšbāṭah< « iris de Florence (Iris florentina) ». UT nº 1655 >ʔšbaṭallah< « orge d’Espagne (Hordeum distichum) » et « iris fétide (Iris foetidissima) ».155 UT nº 355 >ʔšbṭlyūn< « iris des marais (Iris pseudacorus) », avec le suffixe augmentatif roman andalou. Voir {ʔSBṬ}. *{ʔŠPṬYR} (‫)اشپطير‬ MT >ʔšbiṭayr< « hôtelier » > bas-latin hospitarius. *{ʔŠPĠ/QL} (‫)اشپـغل أو اشپـقل‬ UT nºs. 291 >ʔšbiqluh< et 4902 >ʔšbġluh< « lavande (mâle) (Lavandula spica) » < latin spīcŭlum. *{ʔŠPQNRD} (‫)اشپقنرد‬ SG >ʔšbyqwnārd(h)< et >ʔšbk nrt< « spicanard (Andropogon nardus) » < baslatin spica nardi. *{ʔŠP/BLṬ} (‫)اشپلط‬ DS >ʔšblṭ< « asphalte »156 < grec ἄσφαλτος. *{ʔŠP/BLY} (‫)اشبلي‬ IH 286 >išbilyahišbilyāišbīlīʔšbnūzah< = >išbīnah albah< « chardon acanthin (Picnomon acarna) » < latin spīna alba « aubépine » et spīnōsa « épineuse ». *{ʔŠPNǦ/Y} Voir {ʔSFNǦ}. *{ʔŠPT} Voir {ʔČ}. *{ʔŠT/ṬP(L)} (‫)اشتپ أو اشطپ أو اشتپل‬ IH 109 >uštub157 nom d’unité +ahuštubbušt/ṭubbah< « étoupe » ; UT nº 557 « mousse marine (Corallina officinalis) ». MT >ʔštubl< « sobriquet de quelqu’un », diminutif avec le suffixe roman andalou {+ÉḺ}. < Latin stuppa < grec στύπ(π)η. *{ʔŠTPR} (‫)اشتپر‬ IQ >ištibār< « lieu planté de ciste ». Voir {ʔST/ṬP}. < Latin stippa.

|| 155 Dans ce cas, il s’agit du diminutif roman andalou avec le suffixe {+ÉḺ(A)}. Il faut remarquer que la variante >ʔšbṭānah< dans l’edition de Rabat d’UT n’est qu’une erreur, comme on peut le constater dans nº 4552 (p. 522) de BCT 2004, bien que cette graphie pourrait se trouver dans Ibn Albayṭār, selon SG 193, appuyé par le castillan espadaña et le catalan espadanya, avec une substitution de suffixe. 156 Selon Ibn Ǧanāḥ (voir aussi Blau 2006 : 12), la transcription en suggérant un emprunt à travers le latin asphaltus, confirmé par les vieilles variantes du castillan aspalto et espalto mentionées par Coromines. 157 Corrigé en >uṣṭubbʔštirġār< (lire >ʔštrġāzʔštrġnyh< « colchique d’automne, tue chien (Colchicum autumnale) » < grec στραγγαλιά « cordon pour étrangler ». *{ʔŠTRNY} (‫)اشترني‬ UT nº 1587 >ʔštirnyah miyāṭuš< « moutarde sauvage, cresson des champs (Lepidium campestre) » < roman andalou */EŚTRÉN̲E MEÁTOŚ/ « il restreint l’urine ». *{ʔŠTNBR} Voir {ŠTNBR}. *{ʔŠTY} (‫)اشتي‬ AL óxtia « Ostia ». oxtí « d’Ostia » (géographie). Emprunts tardifs au castillan. *{ʔŠǦ} Voir {ʔŠQ/Ǧ}. *{ʔŠḤL} (‫)اشحل‬ VA, IA et ZǦ >aš+ḥālaš+ḥāl< « de quelque manière que ce soit » ; VA >aš+ḥāl mā< « si bien que » ; ZǦ 157 >aš+ḥāl+ak< « comment vas-tu ? » ; 235 >aš+ḥāl mā huwwa al+ʕayn< « peu importe comment est l’œil ». Voir {ʔŠḤL}. < Aš (q.v.) + ḥāl (q.v., sous {ḤWL}). *{ʔŠR} (‫)اشر‬ I. Voir {ʔSRN}. II. IQ >išir< « garçon »158 < berbère iššir. *{ʔŠRS} Voir {ʔS/ŠRS/Š}. *{ʔŠRS/Z} (‫)اشرز أو اشرس‬ BM >išrāsašrās/z< = >išrīs< = >ʔšrās.n< « asphodèle, bâton royal (Asphodelus ramosus) » < néo-persan seriš et ešrαs. *{ʔŠṬP} Voir {ʔŠT/ṬP(L)}. *{ʔŠFQS/Š} Voir {ʔLLSFQS/N}.

|| 158 Mais ce passage (41/10/3) est douteux.

*{ʔŠQ/KL(Ḻ)} | 49

*{ʔŠFQLṬR} (‫)اشفقلطر‬ SG 194 >ʔšffqulāṭūr< « spectateur » < latin spĕcŭlātor. *{ʔŠFQN} Voir {ʔLLSFQS/N}. *{ʔŠFLNS} Voir {ʔS/ŠFLNS}. *{ʔŠQ/Ǧ} Voir {W/ʔŠǦ/Q}. *{ʔŠQBYR} (‫)اشقبير‬ AC 1616 >išqub+ayr< « balai des forgerons ».159 Voir {ʔŠ/SKPḺ}. > Latin scōpa, avec le suffixe instrumental roman andalou {+ÁYR}. *{ʔŠQRN} Voir {ʔŠKRY}. *{ʔŠQ/KṬL/N} (‫)اشقطل أو اشقطن‬ UT nº 541 >ašqīṭal(a/uh)aškīṭlah< « épine de Christ / noire (Paliurus spina-Christi) ».160 VA >asqīṭan< « collyre ». Déformation du grec ὀξυάκανθα. *{ʔŠ/SQṬYR} (‫)اشقطير أو اسقطير‬ VA et IA >ušquṭ+ayr< « écuyer », MT >sāyir ʔsquṭ+ayrī+hi< (registre semicorrect) « ses autres écuyers » < latin scūtārĭus. *{ʔŠQQR} (‫)اشققر‬ VA >išqāqūrah + išqāqūr< « colère » < roman andalou */EŚKAK+ÚRA/, nom verbal obtenu avec le suffixe {+ÚRA}, d’un verbe */EŚKAKÁR/, reflétant une transcription écrite bas-latin scacus, de l’arabe andalou iššáh « le roi (des échecs) », qu’on utilisait aussi pour signaler la mise en échec, d’où la métaphore avec « harceler, irriter ».161 *{ʔŠQQR/L} Voir {ŠQQL}. *{ʔŠQ/KL(Ḻ)} (‫)اشقل أو اشكل أو اشقلل‬ UT nºs. 163 >išq/kīl< = >šqylāʔšqilālʔšklh< « scille, oignon marine (Urginea maritima) » < grec σκίλλα.162

|| 159 Appelé >maknasat ḥaddād< dans ZǦ 679. 160 Avec d’autres variantes encore plus déformées comme UT nº s. 377 et 541 >usṭi/īnkuhʔs/škyṭn(h)šaqāqulašqāliyāʔšqāliyatun< (registre semi-correct) « blé de Jérusalem (Triticum dicoccum) ». < Latin scandŭla. *{ʔŠQN} Voir {ʔŠKN}. *{ʔŠ/SKPḺ} (‫)اشكبلي أو اسكبلي‬ UT nº 414 >ʔškubāllah< « variété d’euphorbe (Euphorbia cyparissias) ». SG 187 >ʔskbylh< « herbe aux cure-dents (Ammi visnaga) ». Voir {ʔŠQBYR}. < Roman andalou */EŚKOP+ÉḺA/ « petit balai ». *{ʔŠK(YR)} (‫)اشك أو اشكير‬ IQ >iškah< « amadou » ; UT nº 1708 >iškuh< « échinope azuré (Echinops ritro) ». AL exquéro + axíquir « boîte à amadou ».163 UT nºs. 263 et 264 >ʔšk+ayrah< « variété de conyze (Conyza rupestris) » et « armoise (Artemisia herba-alba) ». < Roman andalou */ÉŚKA/ « amadou », < latin esca « appât, amorce », avec l’addition occasionnelle du suffixe instrumental {+ÁYR}.164 *{ʔŠKR} (‫)اشكر‬ IZ 11/0/1 >uškar< «Huéscar» (géographie). *{ʔŠKRBN} (‫)اشكربن‬ MT >ʔskrbān< « greffier ». < Bas-latin scriban(us). *{ʔŠKRČN/R} (‫)اشكرچن أو اشكرچر‬ VA >uškurǧ+ūn + āt< « hérisson ». MT >ašqurǧ+ayr< « sobriquet de quelqu’un », probablement « tueur de hérissons ou vipères ». Probablement < bas-latin *excurtio(nem)165 , avec suffixes augmentatif et agentif, respectivement. Voir {ʔSKRSL}.

|| 163 On dirait qu’Alcalá n’a entendu qu’une forme castillanisée selon le modèle de yesquero, mais l’arabe andalou a probablement connu une forme *iškáyr, dont la ressemblance avec un pluriel quadri-consonantique aurait généré un singulier *iškára, préservé en arabe marocain škāṛa + škāyǝṛ « bourse ». Curieusement, l’arabe marocain a emprunté škirrọ « petit sachet pour les balles et les capsules du fusil à pierre » au castillan (Prémare VII : 147). 164 En dépit de la vocalisation constante du manuscrit, ce qui pourrait être interprété comme une masculinisation du nom de cet arbrisseau, ou comme une ultracorrection des copistes que connaissaient la tendence des Andalous à convertir /uh/ (final) en /ah/ : voir Corriente 2008a : 110. Quant aux deux plantes appelées en castillan manzanilla yesquera et ajea yesquera, assez différentes, UT nº 4902 explique, dans le cas de la deuxième au moins, qu’elle flambe facilement. 165 Les questions étymologiques soulevées par ce mot ont été étudiées par Griffin 1961 : 227–228 et Corriente 1980 : 200. A présent, nous lui donnons la raison qu’il avait contre Menéndez Pidal, puisque nous avons appris davantage au sujet des mutations sémantiques dans les noms des animaux redoutés ou hideux chez les Andalous : une désignation euphémistique basée sur le latin curtus « courteaud, sans queue » serait appropriée pour le hérisson, aussi bien que pour le crapaud (cf. castillan escuerzo) et la vipère (cf. catalan escurçó). En outre, le prefixe latin ex+ pourrait ne pas

*{ʔŠKN} | 51

*{ʔŠKRDY} (‫)اشكردي‬ UT nº 59 >ʔškrdiyuh< «marrube blanc (Marrubium vulgare) ». < Latin scordĭum < grec σκόρδιον.166 *{ʔŠKRLṬ} (‫)اشكرلط‬ MT >ʔškarlāṭahbanū iškurnah< « nom propre » d’une famille de Murcia, Beniscornia en graphie du castillan. *{ʔŠKRY} (‫)اشكري‬ VA >iškariyah< « étoffe de luxe ».168 Probablement < néo-persan šakari « jaune rougeâtre », cf. castillan escarín, peut-être reflété dans MT >ʔšqrnyaškālatun< (registre semi-correct), IQ >iškālahiškālah +āt / ašākil< « large coupe » < bas-latin scala d’origine germanique. Voir {ʕŠQ/KL(Ḻ)} et {ʔŠKN/L}. II. MT >ʔškūlah< « école » < latin schŏla < grec σχολή. *{ʔŠKLN} (‫)اشكلن‬ IL 143 >iškalūnā< « échalote ». Emprunt tardif au castillan escalon/ña < latin ascălōnĭa cēpa « oignon d’Ascalon ». *{ʔŠKLY} Voir {ʔŠQ/KLY}. *{ʔŠKM} (‫)اشكم‬ VA >iškāmah + ātiškān + ašākin< « banc » ; MT >ʔšqannu< « banc à dossier » < latin scamnun.

|| être necéssaire, puisqu’il y a d’autres cas où une sifflante initiale a resulté d’une fausse coupure après l’article pluriel (par exemple, en castillan zarza, sombra, alambor, etc.). 166 Ce nom correspond plutôt au Teucrium scordium, à cause d’une confusion terminologique. 167 DS I : 25 rapporte une variante >ʔškylāṭ< dans un manuscrit des Mille et Une Nuits, et PS 2718 rapporte le syriaque sqellaṭ prouvant la transmission orientale du mot grec, dont la dissimilation de >ll< et la chuintante initiale décèlent une évolution andalouse. 168 On trouve son pluriel >iškariyāt< dans le Kitābu ʔlǧaʕrafiyyah d’Azzuhrī, déformé en >ʔškrbātaškīn(uh)< et >ʔškīl< « lentisque (Pistacia lentiscus) » ; nº 2360 >aškīnuh mantūǧah< (lire >muntūǧuhiškawriyahušnah< « usnée barbue (Usnea barbata) » < néo-persan ošne. II. AL Oxúna « Osuna » (géographie). *{ʔŠNṢ/ṬY} (‫)اشنصي‬ GM 4 >ʔšynṣhʔšnṭyā< « absinthe (Artemisia absinthium) ».170 Voir {ʔFSNTN}, {ʔNŠNS/Š(Y)} et {ʔŠNṢ/ṬY}. < Latin absinthĭum < grec ἀψίνθιον. *{(ʔ)ŠNN} (‫)اشنن‬ IH 197 >šunānun< (registre semi-correct) « potasse » ; UT nº 246 >ušnān (al+qaṣṣārīn / ʕarabī)< « soude (couchée) » (Salsola kali) ; >u. fārisī< « mésembryanthème à fleurs noueuses (Mesembryanthemum nodiflorum) », >u. dāwūd< « hyssope (officinale) (Hyssopus officinalis) » < néo-persan ošnαn. *{ʔṢBHN} (‫)اصبھن‬ IQ >ʔṣbahānī< « sorte d’étoffe orientale imitée à Al-Andalus » ; HC 78 >ʔṣbahānī< « sorte de pain ». > Néo-persan aspahαni « d’Ispahan ».171 *{ʔṢṢ} Voir {ʔZZ} II. *{ʔṢṬB} Voir {ʔŠT/ṬP(L)}. *{ʔṢṬBL} VA >iṣṭabl + ātʔ.ṣṭabliṣṭaball< « écurie ». Voir {ṢBL}. < Latin stăbŭlum. *{ʔṢṬRK} Voir {ʔS/ṢṬRK(Š)}. *{ʔṢṬMḪQN} (‫)اصطمخقن‬ DS >aṣṭumāḫīqūn + āt< « remède purgatif » < grec στομαχικόν.

|| 169 Etonnamment, on retrouve cet adjectif quatre fois dans UT, ainsi que */FÍKO/, */TRIḎQÁYRA/ et zanbúqa. 170 La deuxième forme semble appartenir au registre semi-correct, ne reflétant pas l’évolution /ty/ > /c/ caractéristique des langues romanes occidentales. 171 A propos de l’origine du nom de cette ville persanne, voir Vullers 91–92.

*{ʔṬRBŠYR} | 53

*{ʔṢF} Voir {LṢF}. *{ʔṢFRN} Voir {ʔSFRN}. *{ʔṢL} (‫)أصل‬ VA >niʔaṣṣal k al+ṯamarah< « planter un arbre pour quelqu’un » ; >n. tāṣīl + āt< « signer un billet de reconnaissance de dette ». >yatʔaṣṣal atʔaṣṣal taʔaṣṣul< « être signé (un tel billet) » ; >tatʔaṣṣal atʔaṣṣalat< « s’enraciner ». >nastāṣal astāṣalt istīṣāl mustāṣil mustāṣal kʔstāṣal astāṣilu yastāṣalu< « déraciner ». GL >aṣl(un) + uṣūlun< (registre semi-correct) IQ >aṣ(a)l + uṣūlaṣl + uṣūl< « racine ; modèle, original ». MT >aṣl + uṣūl< « tige, pied d’arbre » ; >a. al+ǧabal< « pied d’une montagne » ; AL azl a dín « fondament de la religion » ; IQ >ʕalà ʔl+aṣalmin al+aṣalšarāb al+ʔuṣūl< « sirop de racines ». NQ au 0/2 >mā niṭīʕ+uh aṣlā< « je ne lui obéis absolument pas ». GL >aṣliyun< (registre semi-correct), AL acilí +ín « natif ». VA >aṣālah< « noblesse ». >aṣīl + īn< « noble ». >aṣīl + āṣāl< « heure du soir ». Voir {ʔ(N)ǦṢ}, {TWT/Ṯ}, {ǦRM(YR)}, {ǦWR}, {DRZNŠ}, {RMN} I, {FSTQ}, {KSB}, {WṢL} et {WQF}. < Sémitique de l’Ouest {wṣl} avec les connotations de proximité et noblesse, cf. hébreu eṣel « à côté de », āṣīl « chef », probablement une variante phonétique de {WṢL}, q.v. *{ʔḌ/ḎŠ/L} (‫)أضش أو أضل أو أذل‬ VA >aḍašš< = >aḍālahaḏalla< « du tout ». Voir {ʔḎQL} I. < Latin ad ista / illa.172 *{ʔṬBṬ} Voir {ʔṬMṬ}. *{ʔṬČR} Voir {ṬWČ(R/L)}. *{ʔṬR} Voir {ṬRR II}. *{ʔṬRBŠN} (‫)اطربشن‬ VA >iṭrabašaynʔṭrabaššān< « barre pour assurer une porte ». < Baslatin *transversaneum < latin tra(ns)versārĭum « placé en travers ». *{ʔṬRBŠYR} (‫)اطربشير‬ VA >a/iṭrabašayrah< « manteau » < latin tra(ns)versārĭa.173

|| 172 A propos de ces adverbs d’origine roman andalou, voir Corriente 1983b. Ils semblent se refléter dans l’arabe marocain yādǝlli « bien sûr, de toute façon, etc. », que Laoust voulait faire provenir du berbère, selon Prémare XII : 295. 173 Voir SG 273 et Griffin 1961 : 92 à propos de ce mot, avec les anciennes témoignages du Libro de Alexandre et de Ducange ; il s’agissait probablement d’un manteau assez long pour qu’on puisse s’y envelopper et se protéger du vent et de la pluie.

54 | *{ʔṬRČL} *{ʔṬRČL} (‫)اطرچل‬ FR >ʔṭrǧāl< « blé avrillet » < roman andalou, cf. castillan trechel. *{ʔṬRŠ(N)} (‫)اطرش أو اطرشن‬ UT nºs. 2997 >aṭiršnah< et 252 >aṭrīšah< « variété de pastel (Isatis agrestis) ». Probablement < latin *lāthyrĭdĭna.174 *{ʔṬRṬ} (‫)اطرط‬ VA >aṭriṭah + āt< « soupe » < latin adtrīta « écorchée ». *{ʔṬRFL} (‫)اطرفل‬ IH 224 >iṭrīfal< = DS >iṭrīfāl< « mélange de plusieurs sortes de myrobolan ».175 *{ʔṬRLL/N} (‫)اطرلل أو اطرلن‬ UT nº 323 >aṭ(ā)rīlāl/n< « cerfeuil (Ptychotis verticillata) » < berbère aḍar (n) yilal « pie d’oiseau ». *{ʔṬRM} (‫)اطرم‬ AL ytráma + atárim « bubon, tumeur ». < Grec τραῦμα.176 *{ʔṬRMḺ} (‫)اطرمل‬ UT nº 571 >aṭram+āllah< « variété d’euphrasia (Euphrasia trixago) ». > Latin trāma « corde de tissue », avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÉḺ(A)}. *{ʔṬRN} (‫)اطرن‬ UT nº 2551 >ʔṭrīnah< et >laṭirnuh< (lire >(l)aṭirnuh< « Phyllirée à feuilles étroites (Phyllirea angustifolia) » < latin ălăternus. *{ʔṬRNK} (‫)اطرنك‬ VA >iṭrankah< « barre pour assurer une porte » < roman andalou */TRÁNKA/, cf. castillan tranca.177 *{ʔṬRY} (‫)اطري‬ IH 247 >aṭriyahaṭriyyahal+aṭriyyah< « sorte de pâte alimentaire ». Voir {RŠT} I. < Grec ἴτρια.

|| 174 D’où UT 2615 >lyt qrdnh< (lire trdnh), adjectif derivé de lāthyris, et qui a donné le castillan lechetrezna. Voir Corriente 2000–2001 : 152–153. Il ne faut octroyer aucune foi à l’affirmation de l’auteur qui traduit >lyt qrdnh< par « lait mauvais », car il ne fait que répéter les réponses des Mozarabes, qui n’avouaient jamais leur ignorance du latin et souvent aussi du roman andalou. 175 IH voulait le corriger par >iṭrīfulṭrwmā< rendu par l’arabe qarḥah « plaie ». 177 Les étymologistes ne sont pas d’accord sur l’origin de ce mot. Il pourrait s’agir du latin trabs « poutre », avec le suffixe adjectival fréquemment employé du roman andalou {+ÍK(A)}, c’est-à-dire, */TRÁB+IKA/, où la chute de la voyelle atone aurait mis en contact deux consonnes pour lesquelles une évolution /bk/ > /pk/ > /mk/ > /nk/ ne serait pas étonnante. 178 La correction comme >iṭriyah< suggérée par cet auteur et acceptée par BM 89, à cause de l’étymologie admise, « pain d’épices au miel et au sésame », serait diachroniquement certaine et appuyée par le rabbinique iṭṭrī(tā), et pas nécessairement par le syriaque >ʔṭryn< (non-vocalisé).

*{ʔĠRQ/KN} | 55

*{ʔṬṬ} (‫)اطط‬ VA >yaʔiṭṭ aṭṭ< « gémir ». Probablement une racine onomatopéique, bien qu’on la retrouve dans l’hébreu iṭṭīm « chuchoteurs ». Voir aussi {ʔṬ(M)Ṭ}. *{ʔṬF} (‫)اطف‬ ZǦ 332 >aṭṭaf< « prends(-le) », AC 21 >aṭṭif+u< « prends-le », 1369 >aṭṭifū+h< « prenez-le »179 < berbère iṭṭǝf. *{ʔṬLS} (‫)اطلس‬ AL atláç « satin » < syriaque aṭlas (voir PS 1479). *{ʔṬLQ} (‫)اطلق‬ AL Itálica « Italica » (géographie). *{ʔṬLY} (‫)اطلي‬ AL Italia « Italie ». Itálij + italiín, féminin italía + ín « Italien » (géographie). Emprunt tardif au castillan. *{ʔṬM} (‫)اطم‬ ḪA ūm1 >aṭṭūm< « tortue » < sémitique de l’Ouest {ʔṭm}, cf. hébreu et araméen rabbinique āṭam « fermer, boucher » et syriaque aṭīm(ā) « fermé ; dense ». *{ʔṬ(M)Ṭ} (‫)اطمط‬ BM >aṭmā/ūṭ< et >ʔṭbūṭaṭ(mū/y)ṭ< et >aṭmīṭā< « (césalpinie) bonduc (Caesalpina crista) » < néo-persan aṭmαṭ, probablement d’origine indienne. *{ʔĠČ} (‫)أغچ‬ AL Agóch « août ». Voir {ʔĠŠT}. *{ʔĠRṬŠ} (‫)أغرطش‬ DS >aʕārāṭs< (lire >ʔġrāṭšʔġrāṭūn< « achillée agératoire (Achillea ageratum) » < grec ἀγήρατον. *{ʔĠRQ} (‫)أغرق‬ VA >iġrīqī + īn< « grec ». >iġrīqiyah< « la langue grecque » < latin graecus. *{ʔĠRQ(N)} (‫)أغرق‬ UT nºs. 150 et 3594 >(ʔ)ġārīqū(n)aġrūġūn< « coloquinte (Citrullus colocynthis) »180 < grec ἀγροῖκον. || Cependant, on ne peut pas exclure la possibilité d’une prononciation arabe andalouse alternative aṭríya, suggérée aussi par le castillan aletría. 179 Les graphies de ce berberisme, relevé par notre collègue H. Bouzineb, ont eté déformées dans AC, et peut-être aussi dans IQ 137/7/4 >ḫuḏ ḏā kattafʔṭf< dans la version originale. 180 La variante du nº 516 >akrāqūn< semble suggérer une prononciation populaire du roman andalou */AGREKÓN/ ; voir Corriente 2000–2001 : 202–203.

56 | *{ʔĠRQNT} *{ʔĠRQNT} (‫)أغرقنت‬ UT nºs. 1584 et 2268 >aġraqunṭiyyah< « serpentaire (Arum dracunculus) ». Voir {ĠRĠNT} II. *{ʔĠRḺ} (‫)أغرل‬ VA >aġri/īl + aġrilyātaġranāṭah< et 2151 >aġranāṭaš< « grenade(s) » ; nº 1207 >ʔġranṭīn< « fleur du grenadier ». Voir {ĠRNṬ(Š)}. < Latin grānāta. *{(ʔ)ĠRNN} (‫)أغرنن‬ VA >ġaraynūn + ātiġrannūn< « semoule de blé » < bas-latin *granion(em). *{ʔĠRWY(Š)} (‫)أغروي أو اغرويش‬ UT nº 517 >aġrūy< « pin (Juniperus communis) » ; nº 3599 >aġrūyaš< « géranium (Geranium tuberosum) » < roman andalou */GRÚYA(Ś)/ « grue(s) » < latin grūs.181 *{ʔĠŠ} Voir {LḪ/ĠŠ}. *{ʔĠŠT} (‫)أغشت‬ VA et AC >aġuštaġušt(uh)< « août ». SG >ʔġšt(h)< « majestueux, majestueuse ». Voir {ʔĠČ}. < Latin augustus. *{ʔĠṬ} (‫)أغط‬ CP 41.6 >ʔġṭā< « Agathe » (nom propre). *{ʔĠLČN} (‫)أغلچن‬ UT nº 3040 >ʔlwḫn< et 3483 >ġlǧwn< (lire >ʔġlwǧwn Grec ἀγάλλοχον. *{ʔĠLR} (‫)أغلر‬ AC >aġylrā< « Aguilera » (géographie). Emprunt tardif au castillan. *{ʔĠLL} (‫)أغلل‬ FḪ et ZǦ >aġlāl< « escargots » < berbère aġlal. *{ʔĠNŠ} (‫)أغنش‬ BD 33r >al+aġnūš< « agnus-dei » (prière) < latin agnus. *{ʔFB/FQṬS} (‫)أفقطس أو افبقطس‬ BM >afīfāqṭīs< et >afībaqṭīs< « hélléborine (Epipactis grandiflora) » < grec ἐπιπακτίς.

|| 181 Dans le premier cas, il semble s’agir d’une métaphore, à cause de la hauteur de ces arbres-là ; dans le deuxième, le grec γεράνιον, transcrit comme >ġarānīnch< pour le grec >χ< étaient prononcées avec /č/ en roman andalou. Il y a d’autres variantes plus déformées, par exemple, UT nºs. 3040 >ʔlwḫn< et 3483 >ġlǧūnafayṯumūnʔlfayṯamūnfayṯamūn< « petite cuscute (Cuscuta epithymum) » < grec ἐπίθυμον. *{ʔFRBYN} Voir {FRBYN}. *{ʔFRǦ} (‫)افرج‬ I. AL Ifrígia « Phrygie » (géographie). Emprunt tardif au castillan. II. SG >ʔfrīǧh< « frise ». Probablement < castillan fricha.183 *{ʔFRQ} (‫)افرق‬ VA >ifrīqībaladu afrīqiyata< (registre semi-correct) « Afrique ». Voir {ḤǦR}. < Latin Afrĭca < grec Ἀφρική. *{ʔFRQDLF} (‫)افرقدلف‬ UT nº 543 >afrqadulf< et >farqndwf< « nard sauvage, oreillette (Asarum europeum) » < roman andalou */FRÁGAT D+ÓLF/ « il sent l’encens ».184 *{ʔFRG} (‫)افرقدلف‬ DS >ʔfr(ā)q/k/ǧ< « enceinte de(s) tente(s) du souverain »185 < berbère afrag « enclos ». *{ʔFRNTL} Voir {FRNTL}. *{ʔFRNǦ} (‫)افرنج‬ AL Yfránja « France ». Yfrángi + ín « français » ; VA et MT >ifranǧ< « franc ; français ; catalan ». UT nº 527 >ʔfranǧiyyah< « varieté de pervinche (Vinca diformis) ». Voir {DRDR/L}, {ZNǦBL} et {QWS}. < Bas-latin Francia. *{ʔFRNǦMŠK} (‫)افرنجمشك‬ UT nºs. 71 >afranǧamškbaranǧamašk< et >faranǧmiškb/faranǧamuškḥabaq afranǧimušk < « basilic velu (Ocimum pilosum) » < pehlevi brinǰ mušk « musc bronzée ». *{ʔFRND} (‫)افرند‬ MT >ʔfrndah< « offrande » < latin offĕrenda. *{ʔFRNS} (‫)افرنس‬ AL Yfráncia « France ». yfránci « français ». Emprunts tardifs au castillan.

|| 183 Les documents d’Almérie où ce mot apparaît sont assez récents pour povoir refléter un emprunt à n’importe quelle langue des puissances commerciales du Bas Moyen-Âge et début de l’Age Moderne, il arrive néanmoins que la forme castillane soit la plus proche phonétiquement de la graphie notée. 184 Voir Corriente 2000–2001 : 104 au sujet de ce mot attribué au roman de la Marque Supérieure. 185 Aussi chez Ibn Ǧanāḥ et Ibn Danān, selon Blau 2006 : 500. Voir Corriente 2008a : 103 à propos des emprunts romans de ce mot.

58 | *{ʔFR *{ʔFRN̲WŠŠ} (‫)افرني وشش‬ UT nºs. 78 >afrānyh wšuš< et 2348 >ʔfrānnah wašuš< « menthe aquatique / rouge (Mentha aquatica) »186 < roman andalou */FRÁN̲E WÉŚOŚ/ « il casse les os ». *{ʔFRYQN} (‫)افريقن‬ AL yfaraycóna + yfaraycón « mille-pertuis (Hypericum perforatum) » < grec ὑπέρικον. *{ʔFSNTN} (‫)افسنتن‬ VA >ifsintīn = istiftīnʔfsantīn< = 1436 >afsntynrb ʔlʔstftn< « sirop d’absinthe », probablement = BM 96 >duhn ʔfsntynufuq + āfāq< « horizon » ; IQ >āfāq< « contrées lointanes ». VA >afāq< (lire >affāqabbāqī< (lire >afāqīafīquyūn< « cumin cornu, hypécoum (Hypecoum procumbens) ». > Grec ὑπήκοον. *{ʔFK} (‫)أفك‬ VA >yāfak afik ifk afīk māfūk< « mentir ». GL >ifkun< (registre haut) « mensonge ». MT >zūr afikah< « mensonge effronté » < sémitique de l’Ouest {ʔ/hpk}, cf. hébreu hāfak, araméen rabbinique hăfak et syriaque hǝfak « renverser ». *{ʔFLNǦ} Voir {FLNǦ}. *{ʔFMḎYN} (‫)افمذين‬ UT nº 530 >afīmīḏyūn< « chapeau d’évèque, épimède des Alpes (Epymedium alpinum) »188 < grec ἐπιμήδιον. *{ʔFN} (‫)افن‬ ZǦ >afan< « démence ». Peut-être une variante du pan-sémitique {pny} cf. hébreu pānāh « se détourner », guèze fännäwä « renvoyer » et accadien panû(m) « s’adresser ».189 || 186 Avec des variantes encore plus déformées, telle que >afrāšūna. sāḥilī< (Bombycilaena erecta), >a. rūmī< « armoise maritime (Artemisia maritima) », >a. ǧabalī< (Artemisia granatensis) >a. baḥrī / sūrī / ṭurṭūšī< (A. gallica), selon les identifications proposées par J. Bustamante. Quant à la variante >ʔfṭh(ā)ǧ< de DS I : 29, elle semble déformée sans possibilité de récupération. 188 Néanmoins, J. Bustamante (p. 51) penche pour « sagittaire, flèche d’eau (Sagittaria sagitifolia) ».

*{ʔQRND} | 59

*{ʔFNT} (‫)افنت‬ MT >ʔfānt< « prince de la famille royale » < castillan infante. *{ʔFYS} (‫)افيس‬ BM >āfyūs< « euphorbe à racine de navet (Euphorbia apios) » < grec ἄπιος. *{ʔFYN} (‫)افين‬ UT nº 584 >afyūn< « pavot blanc (Papaver somniferum) »190 < grec ὄπιον. *{ʔQPL} (‫)اقپل‬ TH 36.14 >ʔqlyāt< et >iqāmlāt< (lire >iqāblātʔquǧillah< = 1327 >ʔquǧālah< = 2648 >ʔqǧāylh< = 3892 >ʔqǧylah< « aiguille de berger, peigne de Vénus (Scandix pecten Veneris) ». Voir {ʔQL(Y)LŠ}. < Roman andalou */AKUČ+(Y)ÉLA/ < latin acŭcŭla avec un deuxième suffixe diminutif. *{ʔQRDWL} (‫)اقردول‬ BD 34r >iqraduwāl< « graduel (dans la messe) » < castillan gradual. *{(ʔ)QRŠT} et {QRČ} (‫)اقرشت أو قرشت أو قرچ‬ VA >iqrištah + āt = qirištah + ātiqrīḍ/ḏu< « credo » < latin crēdo « je crois ». *{ʔQ/ḪRF} (‫)اقرف أو اخرف‬ VA >uqrūf + aqārif< = DS >uḫrūf< « bonnet ».192 Voir {ʕBRQ}. *{ʔQRN} (‫)اقرن‬ I. UT nº 354 >ʔqārūn< = >qwrwn< « iris de marais (Iris pseudacorus) » < grec ἄκορον. II. HC 106 >ʔqrūn< « crêpes coupées en carrés et mangées avec du miel ». Peutêtre < berbère aġrum « pain ».193 *{ʔQRND} (‫)اقرند‬ VA >aqrand< « seulement ». Peut-être < latin hac rē mŏdŏ.

|| 189 Dont la connexion sémantique serait la perte de la raison, cf. castillan ido et le russe с+ума+шедший « fou », littéralement « ayant perdu la raison ». 190 Une variante >abyūn< semble refléter une trasmission latine. 191 L’alif initial reflétant probablement un prefixe ad+ ou +in, fréquents dans les derivées du roman andalou, ou bien une gémination secondaire du /q/ à cause de la tension du /p/ (voir Corriente 2013c : 9). 192 Sans étymologie connue et seulement proche de l’arabe marocain ʕabṛōq « voile que portent les femmes sur la tête ». 193 Dont la portion finale pourrait avoir être métanalysée en Al-Andalus comme le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN}, souvent ajouté même aux mots arabes (voir Corriente 2013 : 60).

60 | *{ʔQRYN/L(Š)} *{ʔQRYN/L(Š)} (‫)اقرين أو اقريل أو اقريلش أو اقرينش‬ HB 93.16 >ʔqrywnaqruyūniš< = nº 2570 >uquryūn(iš)< = >quryyūn< « cresson (Nasturtium officinale) ». Voir {QRNNŠ}. < Roman andalou */AGRYÓN/ < grec ἄγριον. *{ʔQZML} (‫)اقزمل‬ SG 404 >uqzmāl< « oxymel » < grec ὀξύμελι. *{ʔQSYQNṮS} (‫)اقسيقنثس‬ UT nº 2229 >ʔaqsiyāqanṯus< « buisson ardent (Mespilus monogyna / pyracantha) »195 < grec ὀξυάκανθα. *{ʔQṬ} (‫)اقط‬ UT nº 164 >ʔqṭī< = >āqṭā< « (petit) sureau (Sambucus nigra ou ebulus) ». < Grec ἀκτῆ. *{(ʔ)QQY} (‫)اققي‬ UT nº 3866 >qāqiyā(a)qāqyā< « jus de l’acacia d’Arabie » < grec ἀκακία. *{ʔQLDS} (‫)اقلدس‬ IH 208 >iqlīdas< (corrigé en >uqlīdusaqūliṭ< « acolyte ». Voir {SNBL/R}. < Latin ăcŏly/ūthus < grec ἀκόλουθος. *{ʔQLM} (‫)اقلم‬ GL >aqlīmun< (registre semi-correct), MT et IH 248 >aqlīmaqlīm + aqālīmiqlīmiyā< = >qalīmiyā< « cadmie » ; BM 106 >ʔqlymyā ḏahabiyyah wafiḍḍiyyah< = IW II:580.14 >iqlmiyā ʔḏ+ḏahab ≠ ʔl+fiḍḍah< « cadmie avec l’addition d’une quantité d’or ou d’argent». Voir {QDMY}. < Grec καδμεία. *{ʔQLY} (‫)اقلي‬ VA >aqilay + āt< « éperon » < roman andalou */AKIL+ÁYR/ < latin ăcŭlĕus, avec substitution du suffixe.196

|| 194 Le /ʕ/ dans cette graphie doit être une ultra-correction d’Alcalá ; de même, SG 3 >ʔqrywlš< avec un /l/ ne serait qu’une erreur graphique. Il est remarquable que le mot grec significant « sauvage » ait été compris comme un dérivé du latin ācer « aigre », cf. portugais agriões. 195 Avec plusieurs variantes déformées, telles que >ʔqswqnt/ṯsʔqsnāṯntsʔqynā ʕqnysʔnynāʔqysbwqsāqnṯsaqulyāl< « clou de fer à cheval »197 < bas-latin *aculearis « semblable à une aiguille ». *{ʔQL(Y)LŠ} (‫)اقليلش‬ UT nº 583 >aqulyūlaš< « variété de cerfeuil » (Scandix australis) ; nº 1802 >aqallūlaš< « variété d’érode (Erodium malacoides) » < latin ăcŭcŭla, avec un deuxième suffixe diminutif roman andalou {+ÓḺ(A)}. *{ʔQN} (‫)اقن‬ UT nº 289 >aqīn< « chardon étoilé (Centaurea calcitrapa) »198 < latin ĕchīnus « hérisson ». *{ʔQNṮ(YN)} (‫)اقنث أو اقنثين‬ UT nº 4840 >aqanṯā arābiyā< « variété de cirse » (Carduus syriacus) ; nº 4267 >a. lūqà< « épine jaune » (Scolymus maculatus) ; nº 4269 >a. māluš< « variété d’épine jaune (Scolymus hispanicus) ». Nº 4283 >ʔqnṯyn< « artichaut sauvage, cardonette (Onopordon acanthium) ». < Grec ἀκανθά Ἀραβική ≠ λευκή ≠ μέλαινα et ἀκάνθιον.199 *{ʔQND} (‫)اقند‬ UT nº 449 >aqund< « fausse chamonille (Anthemis arvensis) ». Probablement < bas-latin*accomptus < latin comptus « orné ».200 *{ʔQ/KNM} (‫)اقنم أو اكنم‬ VA >uqnūm + aqānīmʔq/kūnum< « économe ». < Syriaque qǝnūmā ou < bas-latin economus < grec οἰκονόμος. *{ʔQ/KTBR} (‫)اقتبر أو اكتبر‬ ZǦ >uktūbaruk/qtūbar< et >uqtūfarḥǧr aktamiktā< « sorte de noisette indienne utilisée par les médecins » (selon BM 109) < néo-persan aket maket.202

|| 197 Il faut corriger l’interprétation de DS II : 395 : « corne du sabot ». 198 UT nº 560 >aqīmun< en serait une déformation. La forme et le signifié de cette entrée est confirmée par beaucoup de citations. 199 Les déformations de ces mots étant évidentes, aussi bien que dans le cas d’autres variantes ; voir BCT 2004 : 707. 200 Voir Corriente 2000–2001 : 109. 201 Mais cette graphie pourrait aussi représenter un /ḫ/, selon une évolution du groupe /kt/ avec d’autres exemples dans MV 175, telle que >uḫtuba/ārniwakkad wakkadt tākīd / tawkīd k fī / ʕalàuwakkidu< (registre semicorrect) « presser » ; VA >niwakkad al+maḥabbah w+al+ṣuḥbah< « resserrer les liens d’amitié ou d’amour ». IQ >awkad īday+k< « fais plus vite ! ». VA >tatwakkad atwakkadat tawakkud< « être renforcé ». TQ 1r >wakd< « hâte, besoin ». DS et GL >wakīdun< « urgent » ; AL caquíd (lire oaquíd) « urgent, nécessaire » ; MV 149.7 >al+ḥāǧah l+h fī+hā akīdah< « il a un besoin pressant de cela ». DS >awkad = ākad< « plus important ou nécessaire »¸ MT >awkad< « plus fort » ; IA et AC >awkad< = IQ >awkad ʕalà< « plus urgent pour » ; >al+awkad f+al+awkad< « selon l’ordre d’urgence » ; MV 150.21 >awkad mā taqdar< « aussi vite que tu pourras », IQ >muʔakkad< « confirmé ». Voir {KDD}, {KWD} et {WKD}. Probablement < pansémitique {kdd}, cf. accadien kadādu « frictionner », arabe kadda « fatiguer », etc. *{ʔKF} (‫)اكف‬ IH 248 >ikāf + akiffah< « bât d’âne » ; NQ yb 1/1/3 >šuddū ʔl+ʔakiffah< « pliez bagage ». Probablement < sud-sémitique {wkf}, en connexion avec le pansémitique {kff}, cf. guèze mukaf « réceptacle ». *{ʔKK} (‫)اكك‬ CP 155.3 >ʔkh< « Egea » (géographie). *{ʔKL} (‫)اكل‬ VA >nākul / nakkul akalt akl / maʔkal + maʔākil ākil + īn maʔkūl / mawkūl + āt kakal akaltum yukul nukkul / nākul yukal< , GL >akala akūlu tākūlu yāku/ūlu mākūlun< (registre semi-correct), IH 281 >kūlakal takul nuk(k)ulya/uk(k)ul yukkalya/ākul mawkūlyakul+nī akalnī laḥm+ī< « éprouver une démangeaison ». >niwākal muwākalah k< « manger avec quelqu’un ». AC >yātikal< « être mangé ». VA >nastākal k< « demander à manger ». AC >akalakilatun< (lire >ākilatun< syriaque semi-correct), AL íquile « cancer ». GL >akūlun< (registre haut) « gourmand ». AL équil + ín / vquelé « mangeur » ; équil arrigíl « cannibale ». GL >maʔkulun (lire maʔkalun) + maʔākilun< (syriaque) « aliment » ; AL meguíquil « comestibles ». MT >mutāk(k)īl min sūs< « rongé de vers ». Voir {PṬṬ(N)}, {ʕRḌ} et {NWY}. < Pan-sémitique {ʔkl}, cf. ougaritique >ʔklʔkl< « blé, farine » etc. *{ʔKLS/ŠY} (‫)اكلس أو اكلش‬ MT >ʔk/qlāšiyah< = >ʔklasiyah< « église ». Voir {KN/LS}. *{ʔKM} (‫)اكم‬ VA >akamah + ākāmakāmun< (syriaque semi-correct) « colline ». Probablement < pan-sémitique {ʔkm} « être obscur ou noir », cf. araméen ukām(ā) « noir » et accadien akāmu « nuage de poussière ». *{ʔKNM} Voir {ʔQ/KNM}.

*{ʔLB/FN} | 63

*{ʔL} (‫)الـ‬ I. AL a(l) « le(s) ≠ la ».203 II. UT nº 394 >ālah< « aunée (Inula helenium) » ; nº 2160 >ālah ḏibuqtur< « fougère mâle (Dryopteris filix-mas) » ; nº 3456 >ālh ḏ+āqlh< « variété de doradille (Asplenium ceterach) » ; 558 >ālah qabrūnah< « férule assafétide (Ferula assafoetida) », nºs. 1254 et 1631 « feuilles de l’artichaut ». < Bas-latin ala,204 avec les additions roman-andalouses « aile de vautour ≠ d’aigle ≠ de bouc ». *{ʔLB} (‫)الب‬ I. IH 206 >hum ilbun ʕalà fulān< (hourrite) « ils se sont ligués contre lui » ; AC >kullu ilbin< « chaque partie » (hourrite). Probablement une variante phonétique de {ʔLF}, q.v. II. SG 6 >albah< « aube (des prêtres) » < latin alba « blanche ». III. AL élba « Elbe » (géographie, emprunt tardif au castillan). *{ʔLBČ} (‫)البچ‬ UT nº 1936 >ʔlbiǧǧuh< « ivraie (Lolium temulentum) » < latin albus, avec le suffixe péjoratif roman andalou {+ÉČ}, c’est-à-dire « blanchâtre ». *{ʔLBR} (‫)البر‬ GL >ʔlbīrahalbišah< et >albāššah< « hellébore noir (Helleborus niger) » ;205 nº 550 >ʔlbāllah< « espèce de ciste » (Tuberaria variabilis) < latin albus, avec les suffixes de diminutif du roman andalou {+ÉŚ(A)} et {+ÉḺ(A)}. *{(ʔ)LBŠTR} (‫)البشتر‬ UT nºs. 3344 >ʔlābāštar< et 2621 >lubāštar< « olivier sauvage » < latin ŏlĕaster, mais sous l’influx d’ŏlīva, tout comme la variante ŏlīvastellus.206 *{ʔLBN} (‫)البن‬ AL Albánia « Albanie » (géographie). albáni + ín « albanais ». Emprunts tardifs au castillan. *{ʔLB/FN} (‫)البن أو الفن‬ BM >alūb/fun< « globulaire, séné sauvage (Globularia alypum) » < grec ἄλυπον.207

|| 203 Les explications confuses données par cet auteur à propos de l’article défini (éd. Lagarde 1882 : 26.8 et 28, 209.6b et 294.10–11b) reflètent son ignorance de la langue arabe et de la grammaire, en général. 204 La note par Isidore (SG 6) et DS I : 223 suggèrent que cet usage du latin hispanique a été copié par l’arabe andalou ǧanāḥ, et puis propagé vers l’Est par les botanistes. 205 Appellé ainsi à cause de ses fleurs blanches, bien qu’il s’agisse de la variété noire de cette espèce ; voir Corriente 2000–2001 : 106. 206 Par contre, UT nº 5020 >lāštar< est plus proche du catalan ullastre. 207 Mais il faut se garder des confusions dans les manuscrits de cette plante avec quelques variétés d’aloès (voir BCT 2007 : 6).

64 | *{ʔLBYN} *{ʔLBYN} (‫)البين‬ UT nº 550 >ʔlbāyinu(h)< « bouillon blanc, herbe bon-homme (Verbascum thapsus) » < latin albus, avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÁYN(O)}. *{ʔLTMQ} (‫)التمق‬ VA >yaltamaq altamaq iltimāqaltamaq< « mettre des bottes de cavalier » ; IQ >iltimāq< « départ ». VA >ittimāqiltimāqaltiyyah< « guimauve (Althaea officinalis) »209 < latin althaea < grec ἀλθαία. *{ʔLČ} (‫)الچ‬ UT nº 3506 >ʔlǧ< « chêne à galles (Quercus faginea ou lusitanica) ». Voir {ʔLČN}. < Latin īlex, -ĭcis.210 *{ʔLČPLŠ} (‫)الچ پلس‬ UT nº 122 >ʔlǧa mīlūs< « chardon à bonnetier / foulon (Dipsacus fullonum) ». Probablement à considérer comme provenant du roman andalou */ALČA PÉLOŚ/ « il sert à tirer les cheveux (tombés dans le lait) ».211 *{ʔLČPYN} (‫)الچ پين‬ UT nº 4731 >ʔlǧabbīīn< « peuplier blanc (Populus alba) » < roman andalou */ÁLČA (EM)PÉYN/ < latin impĕtīgo, -igĭnis.212 *{ʔLČMṬRŠ} (‫)الچ پلس‬ UT nº 123 >ʔlǧa māṭriš< « nom commun de plusieurs plantes utiles pour le traitement du prolapsus utérin, par exemple l’hellébore noire (Helleborus niger),

|| 208 La structure de ce mot a favorisé sa métanalyse comme un verbe de forme VIII. En outre, en Afrique du Nord on a métanalysé et supprimé l’article arabe de ce mot reçu des Andalous, avec pour résultat t/ṭmāg, d’où le turc a emprunté son tomak, dont les étymologistes parmi lesquels Dozy I : 152 et Prémare II : 92 on considéré à tort le mot originel, bien que l’explication véritable apparaisse dans Corriente 1985c : 149–150, répetée dans Corriente 1989a : 276, etc. 209 Avec plusieures variantes graphiques, comme >altāʔātāʔ< et >ṯāʔ(ā)ʔlǧynah< « yeuse (Quercus ilex) » < latin īlex, -ĭcis, avec le suffixe d’adjectif roman andalou {+ÍNO/A}. Voir {ʔČL} I. *{ʔLČYN} (‫)الچين‬ UT nº 524 >ilǧāyin< = >iǧǧāyin< « lavande stoechas (Lavandula stoechas) ». Sans doute < roman andalou, mais la dérivation du latin īlex, -ĭcis, avec le suffixe adjective roman andalou {+ÁYN}, n’est pas sûre. *{ʔL(Ḏ/T)} (‫)الذي والتي واللي‬ VA >allaḏīall(aḏ)īʔūlīḏā< (lire >ʔūlīrāʔūlasṭiyūn< « euphorbe des vignes (Euphorbia peplus) »215 < grec ὁλόστεον. *{ʔLSN} (‫)السن‬ UT nº 597 >alūsun(ʔl)wsn< « lunetière (Biscutella sp.) ». < Grec ἄλυσσον. *{ʔLṬ} (‫)الط‬ BM >alāṭīʔlʔṭāʔ< = 265 >ʔṭà/y/āʔ< = 3849 >ʔlʔṭā< « sapin hellénique (Abies cephalonica) » < grec ἐλάτη.216 *{ʔLṬN} (‫)الطن‬ UT nº 314 >ʔlāṭīnī< « (muflier) élatine (Linaria elatine) » < grec ἐλατίνη. *{ʔLF} (‫)الف‬ VA >alif yālaf ulfah = niʔālaf k = yatʔallaf atʔallaft maʕ< « avoir des rapports d’amitié avec quelqu’un ». >niwallaf tawlīf / tālīf + tawālīf kallafa allifu

|| 213 Les romanistes ont accepté sans objection pour le roman andalou les deux acceptions du verbe castillan alzar, c’est-à-dire « re(tirer) » et « lever » pour ces entrées botaniques, mais on pourrait se demander si dans le dernier cas il ne s’agirait pas d’une contamination par {ʔRČQPL}, q.v. 214 Néanmoins, les formes du pluriel masculin et des féminins singulier et pluriel n’ont pas existé en l’arabe andalou : dans le cas du pluriel féminin, il s’agirait d’une invention d’Alcalá lui-même ou des lettrés natifs qui l’aidaient, ou peut-être encore, comme dans d’autres cas, d’une blague pour se moquer de ce prêtre chrétien, assez ignorant. 215 Mais voir BCT 2007 : 41 à propos des difficultés d’identification de cette plante. 216 Mais voir BCT 2007 : 27 et 360 à propos de confusions avec son homonyme grec « spathe du palmier », et avec le grec ἰτέα « saule ». Les graphies décèlent la métanalyse de l’article arabe dans la première syllabe de ce mot.

66 | *{ʔLF}

(lire uʔallifu) yuwal.fu tālīfun + talifātun m.wallafunyiwallafkin+niwallaf< « rassembler ; compiler » ; VA >n. bayna< « réconcilier ». >yatwallaf atwallaft tawalluf maʕtatallaftaʔallafū ʔ.taʔallafu mutaʔallifun féminin mutaʔallifatun< (registre haut) « être rassemblé ou compilé » ; VA >yatʔallaf atʔallaft maʕ< « se réconcilier ». AC >tatilif< « ils se rassemblent » ; DM >yatilafu< « ils se rencontrent ». IQ et AC >alfalf + ālāfalfun< (registre haut), AL elf + ulúf « mille ». AL elf márra « mille fois » ; elféy/i « deux mille » ; ĉaláĉ élef « trois mille » ; arbáâ élef « quatre mille » ; ḳámce élef « cinq mille » ; céte élef « six mille » ; çábaâ élef « sept mille » ; ĉamínia élef « huit mille » ; tíçaâ élef « neuf mille » ; áâxara élef « dix mille » ; ayxerín elf « vingt mille » ; ĉaliĉín elf « trente mille » ; arbâín elf « quarante mille » ; ḳamcín elf « cinquante mille » ; citín elf « soixante mille » ; çábaâ míat elf (lire çabaâín) elf « soixante-dix mille » ; ĉaminín elf « quatre-vingt mille » ; tiçâin elf « quatre-vingt-dix mille » ; míat elf « cent mille » ; mitéi elf « deux cent mille » ; ĉaláĉ míat elf « trois cent mille » ; arbaâ míat elf « quatre cent mille » ; ḳámçu míat elf « cinq cent mille ; cétu míat elf « six cent mille » ; çábaâ míat elf « sept cent mille » ; ĉémen míat elf « huit cent mille » ; tiçáâ míat elf « neuf cent mille » ; élf al vlúf « un million » ; elféi al vlúf « deux millions » ; ĉaláĉ elfe (lire élef) al vlúf « trois millions » ; arbá élef al vlúf « quatre millions » ; ḳámçe élef al vlúf « cinq millions » ; céte élef al vlúf « six millions » ; çábaâ élef al vlúf « sept millions » ; ĉamínia élef al vlúf « huit millions » ; tíçaâ élef al vlúf « neuf millions » ; aîxerin elf al vlúf « vingt millions » ; ĉaliĉín elf al vlúf « trente millions » ; arbaâín elf al vlúf « quarante millions » ; ḳamcín élef (lire elf) al vlúf « quarante millions » ; cetín elf al vlúf « soixante millions » ; çabaâín elf al vlúf « soixante-dix millions » ; ĉaminín elf al vlúf « quatre-vingt millions » ; tiçaâín elf al vlúf « quatre-vingt-dix millions » ; míat elf al vlúf « cent millions » ; elféi elf al vlúf marra « deux millions de fois » ; GL >aṣḥābu ʔl+ʔalf< « chiliarque » ; UT nº 299 >alf waraqah< « myriophylle à épi, volant d’eau » (Myriophyllum spicatum) ; nº 300 >alf ʕuqdah< « centinode (Polygonum aviculare) » ; nº 340 >alf dīnār< « chèvrefeuille (des jardins) (Lonicera caprifolium) » ; nº 302 >alf rās< « chardon-roland, barbe de chèvre (Eryngium campestre) » ; nº 4902 >ʔlf w+māʔh< « lavande stoechas, quereillet (Lavandula stoechas) ».217 VA >ilf< « associé ». >ulfahʔlfatun< (registre haut) « société » ; AL úlfati « mon affection ». alif + ét, ZǦ >alif< « l’alif ». IQ >alīfaʔytilāfun< (registre semi-correct) « connexion ». MT >īstilāf< « réconcilia-

|| 217 Aussi appelée >al+fum(m)iyyahmuʔallaf< « composé » ; AL muéllef « un mets de viande ; râpe ».218 muélif = muállif féminin muálifa + ín, GL >m.walfun< (registre semi-correct), VA >muwallif + īn< « auteur ; complilateur ». Voir {ʔḤD}, {TSʕ}, {ṮLṮ}, {ṮMN}, {ṮNY}, {ḤBB}, {ḪMS}, {DNR}, {RBʕ}, {ZWǦ}, {SBʕ}, {STT}, {ʕŠR}, {ʕQD}, {MʔY}, {NṢṢ} II et {WRQ}. < Sémitique de l’Ouest {ʔlp} pour l’acception arithmétique, ignorée par l’accadien,219 cf. ougaritique >ʔlpʔlf< « mille », et guèze ǝlf « dix mille », mais il s’agit d’une racine pan-sémitique exprimant une réunion d’êtres en paix, cf. ougaritique >alpʔlfunšalfunš< « Alphonse ». Voir {FNŠ}. *{ʔLQ} (‫)الق‬ VA >taʔalluq< « éclat ». Racine synesthétique à rapprocher de l’arabe {rqrq}.221 *{ʔLKT} (‫)الكت‬ MT >alaktuh< « élu » < latin ēlectus (emprunt non-assimilé chez les prêtres chrétiens, avec une prononciation vulgaire >alaytuhʔllsfāqsalāli/īsfāqun< et >ʔsfāqusalamu< « je souffre » (registre semi-correct). VA >niʔallam k< « causer de la douleur ». >natʔallam atʔallamt taʔallum bi / minnatʔallam li+ / ʕalà< « prendre pitié ». >alam + ālāmalamun< (registre haut) « douleur » ; IQ >alam bi+k< « tu as

|| 218 Il faut ignorer le pluriel +ín, attaché par l’ignorance d’Alcalá à beaucoup de singuliers, même là où il était impossible pour la morphologie arabe. 219 Qui emprunta pour ce chiffre le sumérien lim. Quant au nom de la lettre alef, elle fut ainsi nommée en cananéen à cause de sa ressemblance avec la tête d’un bœuf ; voir Driver 1976 : 170. 220 Cet auteur préfère >uḏfūnšuašfāqūš/nalīmalīm + īn< « douloureux ». Probablement < sémitique de l’Ouest {ʔlm}, où l’hébreu illēm et araméen rabbinique īllē/ǝmā « mute » et syriaque elam « contenir sa colère » offrent les connotations de mutité et d’être ligoté. II. UT nºs. 488 et 1344 >āl(a)mū< « peuplier (Populus sp.) ».223 < Gothique *alms. *{ʔLMD} (‫)ألمد‬ AL Olmédo « Olmedo (géographie) ». olmedí « d’Olmedo ». Emprunts tardifs au castillan. *{ʔLMS} (‫)ألمس‬ VA >ḥaǧar al+mās< « diamant »224 < pehlevi almās(t) < grec ἀδάμας. *{ʔLMN} (‫)ألمن‬ AL Alemán « Allemagne ».225 Alemáni + ín « Allemand » (géographie). Emprunts tardifs au castillan. *{ʔLN} (‫)ألن‬ AL Aláni + ín « alain ». Emprunt tardif au castillan. *{ʔLNṮ} (‫)ألنث‬ UT nº 598 >ʔllyt/ṯy< est une déformation pour >allant/ṯī< « filipendule, spirée » (Filipendula vulgaris)226 < grec οἰνανθή. *{ʔLNČ} (‫)ألنچ‬ AL alóncha « souchet à nattes (Cyperus alopecuroides) » < roman andalou*/ÓNČA/ < latin juncĕa, avec agglutination de l’article arabe. *{ʔLNYN} (‫)ألنين‬ UT nº 2174 >ʔlʔbyūn< (lire >alāniynniʔallah allaht tālīh muwallih muwallah k< « déifier ». >yatʔallah atʔallah taʔalluh mutaʔallih ʕalà< « se déifier ». >ilāh +āt / ālihahal+ʔilāh< « Dieu » ; >ilāh+ī< « mon Dieu ». AL elíha/e + ét = aléte « déesse » ;227 élihet al baḳt « la déesse Fortune ».228 iléhi + ín « divin ». IQ, VA et AC >al+lahʔl+lahu< (registre haut), AL alláh « Dieu » ; IQ >yā al+lah = || 223 Déformé comme >awalmà< (nº 497) et confondu avec l’ormeau dans nº 3135 >ʔwlmalaytal+lah al+lah< = >w+al+lah(i)< = >b+allah ʕalay+k < « par Dieu » ; >al+lah māʕ+ak< « adieu » ; AL gualláh, AC >l+al+lah< « par Dieu » ; >mā hū min al+lah< « ce qui est décrété par Dieu » ;229 >al+lah al+lah f+al+ḥasab< « qu’il est bon avoir du prestige ! » ; >al+lah al+lah f+al+ḫayr< « qu’il est bon être bon ». BD 9v >al+lahi+nā< « notre Dieu ». VA >ilāhiyat = lāhūtilāhiyatun< (registre semi-correct), AL aluluhía = léhut « divinité ». BD 14r >bi+ʔallahuti+hi< « avec sa divinité ». Voir {ʔMN}, {ʔY(H)}, {BLW}, {ḤZB}, {ḤSB(Š)}, {ḤŠY}, {ḪŠʕ}, {ḪLṢ}, {ḪLQ} I, {ḪYR}, {DʕW}, {RǦʕ}, {RḪṢ}, {RZQ}, {SBḤ}, {SBL}, {STR}, {SLṬ}, {SMY}, {SNW}, {ŠTW}, {ŠǦR}, {ŠRK} I, {ŠHD}, {ŠYʔ}, {ṢLW}, {ʕBD}, {ʕǦB}, {ʕDW}, {ʕZZ}, {ʕSY}, {ʕLW}, {ʕMR}, {ʕNW/Y}, {ʕWḎ}, {ʕWN}, {ĠḌB}, {ĠWṮ}, {FTḤ}, {FʕL}, {QDS} I, {QRB} I, {QSM} I, {KBR} I, {KSR}, {LQY}, {NḎR}, {NŠD} I, {NṢR} I, {NṢF}, {NWB}, {HMM}, {WǦH}, {WDʕ}, {WFY} et {WQY}. < Pan-sémitique {ʔl}, cf. ougaritique >ilʔl(h/m)< et accadien ilu(m). *{ʔLW} (‫)ألو‬ I. VA >nūlī ālayt īlā mūlī + īn bi< « jurer par » < variante phonétique de {wly}.230 II. IH 222 >alʔamr yālū ilà kaḏā< « ses affaires arrivent au point où … » (corrigé par >yaʔūluʔlāwmālī< identifié avec le « daucus de Candie (Athamante cretensis) » et d’autres substances,231 il s’agit en fait du grec ἐλαιόμελι « gomme découlant des oliviers ». *{ʔLY} (‫)إلى‬ I. VA, GL, IQ et ZǦ >ilà< « à ; jusqu’à » ; AC >ilay+ya< et ZǦ >iliy+ya< « à moi » ; >ilī+h< « à lui » ; AL y/iléina « à nous » ; VC 3/6 >ilà ṯalāṯīna šahran< « après trente mois » ; VA >ila+hna< « jusqu’ici » ; >il+ayna< « jusqu’où » ; IQ >ilay+k qalīl< « il est peu de chose à ton côté ». Voir {ʔŠ}, {ʔYĀ} II, {ʔY(N)}, {B}, {SWʕ}, {ṢYR}, {ʕWM} et {HNĀ}. Probablement < pan-sémitique {ʔn/l}, cf. hébreu el et accadien ina. II. IH 248 >iliyā< (corrigé par >iliyāʔuūliyā = ʕwliyyah = ūly< « olive » < roman andalou */OLÍA/ < latin ŏlīva.

|| 229 Cf. le castillan está de Dios. 230 A rapprocher de la racine proto-sémitique de ilà, ce qui vaut aussi pour {ʔWL} II, où le semanthème basique est la priorité. 231 Chez BM 115, selon Ibn Albayṭār, le suc doux du palmier de Palmyre (Borassus flabellifer), aussi appelé ʕasal dāwūd « miel de David ». GM en rapporte une variante racourcie par métanalyse et chute de l’article arabe >ūmālīalyuš< « ails ». Voir {ʔLYL/N}. *{ʔLYT} Voir {ʔLNṮ}. *{ʔLYQ} (‫)اليق‬ UT nºs. 903 >bulyāqah< et 4256 >balbāqah< (lire >ilyāqahalyūlah< (lire >ulyūlahubyūn< (lire >alyūnʔlyālh< « germandrée sauvage (Teucrium scorodonia) » < roman andalou */ÁLYO/ < latin ālĭum « ail », avec les suffixes du diminutif roman andalou {ÉḺ(O)} et {+ÓN}, et le suffixe du pluriel dans >alyušwādi ʔlyān< « nom de lieu près de Ceuta » < latin Jūlĭānus (nom propre).235 *{ʔLYTRN} TD 290 >alyantarnah< n’est probablement qu’une erreur graphique.236 *{ʔM} (‫)ام‬ VA >am< = >immāimmā< « ou ». IQ >immā … (wa+)ʔimmā / aw< « soit … soit » ; >bayn immā … wa+ʔimmāam (lā)< « ou (non) ». VA >im lim< « si non » ; GL >fa+ʔimmā< « autrement ». IQ >ammā … faammāw+ammi hilīl+u< « quant au croissant » ; MV 270.8 >immā min al+ṯaman< « quant au prix » ; BD 25v >yā+mā maḥbūban yā+mā ʕaduwan< « ami ou ennemi ». Voir {BʕD} et {YĀ} II. Variante fonctionnelle de {ʔN} I, q.v. *{ʔM(B)RBRS} (‫)امبربرس أو امربرس‬ TD 250 >ambirbārīsamīrbārīs< et >barbārīsanbarbārīs< « épine-vinette » (Berberis vulgaris). Peut-être < latin barbărus « étranger ».237

|| 233 Avec agglutination de la préposition bi+, selon Corriente 2000–2001 : 147. 234 Voir Corriente 2001–2002 : 113 et 2008 : 112 à propos de l’affaiblissement et de la chute de /b/ et de /v/ intervocaliques en roman andalou. 235 Il s’agirait, selon cet auteur, du renommé comte « Don Julián », gouverneur bizantin de la ville, qui aurait aidé les Musulmans à envahir la Péninsule Ibérique. 236 Difficile à restituer. Du point de vue graphique, il y a une grande ressemblance avec >bunturnah< dans UT nº 550, mais sa description ne coïncide pas avec celle du grec χρυσόγονον « bongardie (Bongardia chrysogonum) », sous le nº 1784.

*{ʔMR} | 71

*{ʔMBRS(Y)} (‫)امبرسي‬ UT nºs. 114 et 126 >amīrūs(iy)ā< (lire >ambarūs(iy)ā< avec TD 250) « ambrosie, absinthe bâtarde< (Ambrosia maritima) »238 < grec ἀμβροσία. *{ʔMT} (‫)امت‬ VA >amt< « inégalité du terrain ». Peut-être proche de {myd} « se pencher ».239 *{ʔMD} (‫)امد‬ VA >niʔammad ammadt tāmīd k< « accorder un délai ». >amad + āmādamad + >umūdamādit< « délai (accordé) » ; AL améd calíl « bref délai » ; améd li ĉaláĉa ayím « un délai de trois jours ». Voir {ǦWZ} I, {ṢRM} et {NǦZ}. Probablement une variante du pan-sémitique {mdd}, cf. hébreu mad et araméen rabbinique middāh « mesure », accadien madādu(m) « mesurer » et guèze mädädä « étendre ». *{ʔMḎRYN} (‫)امذرين‬ UT nºs. 226 et 360 >amḏiryān< « alkékenge (Physalis alkekengi) ».240 *{ʔMR} (‫)امر‬ I. VA >nāmur amart amr āmir + īn māmūr + īn k bi = nāmur lak bikaḏāmūryāmur(nī) amaryamir+nāyamuru+ka< (registre semi-correct), AL namír amárt « ordonner », yamíru al focahá « les prêtres ordonnent » ;241 MT >amarat la+humā an< « elles leur ordonna ». AC >amira< « être chef » (registre haut). VA >naʔtamar iʔtimār< « obéir ». >amr + umūr< = IQ « affaire ; chose » ; GL >amrun mā< « une certaine affaire » ; AC + >umūr< « affaires » ; CC 5 >fy ʔl+ʔmr ʔl+mtābʕ< « de la façon suivante » ; MT >fī amr< « à propos de » ; IQ >fī amri< « à cause de » ; >anā (hu) min amr+ī (wa+min šān+ī)< « je n’appartiens pas à n’importe qui » ; IW II 19.16 >mā hy mn ʔmr+h< « le meilleur qui soit ». GL >amrun< (registre haut), AC >amaramīrūsa< serait « joubarbe arborescente (Sempervivum arboreum) ». 239 Dont une variante vélarisée ou glottalisée est plus répandue en sémitique, cf. arabe māṭa « s’éloigner », syriaque māṭ « s’incliner », guèze meṭä « se détourner », etc. 240 Mais cette identification est incertaine, à côté d’autres comme « coix-larme (Coix lachrimaJobi) » et « lierre (grimpante) (Hedera helix) », de même que son étymologie. 241 Ces vocalisations restreintes aux ouvrages des deux missionaires chrétiens à Grenade, dont l’ignorance de la langue arabe est évidente, avec le /i/ au lieu de du /u/ habituel pour ce verbe dans tous les formes d’arabe qui sont suspectes, et il pourrait s’agir d’une autre blague de ses informateurs musulmans, remplaçant la forme véritable avec nimír « donner du fourrage ».

72 | *{ʔMRBRS}

aguámir « ordre, commandement ; impératif »¸ IQ >amr+u< « son ordre » ; AL naâtí amr « donner des ordres » ; bí+le amr « sans permission ». GL >imratun< (registre semi-correct), VA >imrah + āt = imārah< « commandement ». IQ >imārah< « émirat » ; VA >imārah + ātʔmāratun< (registre haut), IQ >ʔmārah + ātimārah< « signal ; signe » ; IH 203 >bi+ʔimārat< « en signe de ». GL >amīrun< (registre haut), IQ et VA >amīr + umarāumārahamīr< « commandant ; émir ». VA >amīrahamīrah< « nom propre féminin ». GL >māmūrun< féminin >māmūratunmāmūr+km< « votre délégué ». MV 206.7 >mamuryh< « commission ». Voir {ʔḪR}, {ʔLW} II, {BLĠ} I, {RFʕ}, {ZHD}, {SʕY}, {SLL} I, {ŠHR}, {ṢLB} II, {ṢWB}, {ḌRB}, {FʕL}, {FWT}, {FYʔ}, {QṢR} I, {MṮL}, {NHY} et {WṢY}. < Pan-sémitique {ʔmr}, cf. ougaritique >ʔmr< et accadien amāru(m) « voir », hébreu āmar, araméen rabbinique ămar, syriaque emar et guèze ammärä « dire », et sudarabique épigraphique >ʔmr< « signe ; oracle ». II. UT nº 348 >amārh< « chêne garouille / au kermès (Quercus coccifera) ».242 < Latin ămārus « amer ». *{ʔMRBRS} Voir {ʔM(B)RBRS}. *{ʔMRQN} I. (‫ )امرقن‬: UT nº 572 >ʔmāra(y)qwnamarqūn< « euphorbe de Corse (Euphorbia myrsinites) » < baslatin amaricus < latin ămārus « amer », avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN}. *{ʔMRN} Voir {ʔMYRN}. *{ʔMRNṬN} (‫)امرنطن‬ UT nº 6 >ʔmārayṭūn< (lire >amāranṭūnumriyyah< « clinopode (Clinopodium vulgare) » < roman andalou */OMBRÍYA/244 < latin umbra « ombre ».

|| 242 La vocalisation finale et le genre de ce mot roman hispanique n’étant pas certains, car le féminin latin de plusieurs noms d’arbres est souvent devenu masculin dans les variétés de roman andalou. 243 La forme avec la diphthongue n’est phonétiquement explicable que par contamination avec le bas-latin *amaricon[em]; voir {ʔMYRN}. 244 Mais ce /b/ n’existait pas pour l’ouïe andalouse : donc, il ne faut pas supposer {ʔMBR} selon Corriente 1997a : 25. Il est aussi remarquable que le castillan. et portugais sombra, mais pas le catalan ombra et le roman andalou que voici, ont ajouté à ce mot le /s/ du pluriel del article défini dans (l)as s+ombras « les ombres », à peu près comme dans le cas de zarza ; voir {ʔRČ}.

*{ʔMM} | 73

*{ʔMR(Y)QN} Voir {ʔMRQN}. *{ʔMS} (‫)امس‬ ǦM 28 >āmasams< « hier » ; >awwal amsawwa/il min ams< et >ams w+allaḏī yalī+hawwal amsawwil (min) amsayn< « il y a deux jours » ; LZ >muḏ awwala amsimunḏu awwali amsi< « depuis avant-hier ». Voir {MSY}. < Pansémitique {mšw/y}, cf. hébreu emeš et accadien amšali « hier (soir) », guèze mǝset « soir », etc. *{ʔMŠYN} (‫)امشين‬ SG 407 >umūšywn l+l+ʔb< « consubstantiel au Père » < grec ὁμούσιον. *{ʔML} (‫)امل‬ I. IQ >niʔammal tiʔammal ummil yuʔammal muʔammal< « espérer » ; >ammil+u< « mets ton espoir en lui » ; >nuʔammal šay< « on me promet quelque chose » ; MT >muwammil l+n+nuhūḍ< « dans l’attente d’y assister ». GL >taʔammala ataʔammalu mutaʔammilūna< (registre haut), VA >natʔammal atʔammalt / taʔammalt taʔammul mutaʔammil + īn mutaʔammal kamal + āmālamal (fī) + āmālamalun< (registre haut) ; BH 22.4 >ʔml+y< « nom propre féminin » (= « mon espoir »). IH 322 >amālī+h< « ses espoirs ». GL >māmūlun< (registre semi-correct) « espéré ». Voir {DNW}. < Sémitique de l’Ouest {ʔml}, cf. hébreu āmal « languir », araméen rabbinique umlāl « faible, abatu ». II. AL ímola « Imola » (géographie). Emprunt tardif au castillan. III. Voir {ʔLWML}. IV. VC 22.13 >amīl< « amidon » < latin ămylum < grec ἄμυλον. *{ʔMLLS} (‫)امللس‬ UT nºs. 319 et 3918 >ʔ/āmallīlas< « alaterne, bourg-épine (Rhamnus alaternus) »245 < berbère imlilǝs. *{ʔMM} (‫)امم‬ VA >nuʔumm amamt amm / imāmah b+al+nās< « diriger la prière des gens ». IQ >ʔalà nawāl+u ammam< « poursuis ses grâces ». VA >yaʔtamm bi< « imiter » ; >y. aʔtamm b+al+imām< « suivre l’imam dans la prière ». IQ et MT >ummummun< (registre haut), VA >umm + ummahātum(m)yā mmahyā ummā< « maman » ; GL >zawǧ ʔl+ʔumummu ʔl+ḥasan< (registre haut), VA et ZǦ >umm al+ḥasanumm al+ṣibyān< « chouette » ; UT nº 405 >ʔm ġaylān< « acacia d’Arabie, gommier d’Égypte (Aca-

|| 245 Avec une variante dé-berbérisée >m.līl.s< dans SH.

74 | *{ʔMN}

cia arabica) » ; nº 444 >ʔm al+nisāʔ< « scordion, germandrée aquatique (Teucrium scordium) » ; nº 443 >ʔm ʔl+šaʕrāʔ< « chèvrefeuille (des jardins) (Lonicera caprifolium) » ; nº 442 >ʔm ʕumar< « variété de dattes » ; ZǦ >umm zaynab< « nom propre féminin », >umm alḫayrummatunummah + umamummiyun< (registre semicorrect), VA >ummī + īnamāma< (registre haut), IQ et VA >ama/ām< « en face de » ; IQ >min amāmu< « devant » ; >l+amāmmn hnā ilà ʔmām< « dorénavant » ; EV 16 mexayt amim « j’allai tout droit ». GL >ʔmāmimām + ayimmah< « imam, président de la prière ; fil à plomb » ; AL ymém + aíme « prêtre ». IQ >imāmah< « présidence de la prière ». AL yméma « sacerdoce ; papauté ». Voir {ǦDD}, {ČNČQ(Š)}, {ḤBŠ}, {ḤRR} II, {ḎĀB}, {RBY}, {ZW/YL}, {SʕD}, {FRǦ}, {QBL} I et {HDY}. < Pansémitique {ʔmm}, cf. ougaritique >umʔmnāman amant min< « être en sûreté de ». >niʔamman tāmīn k< « rassurer » ; >n. ammant k ʕalà ka+ḏānaʔtaman aʔtamant iʔtimān muʔtamin muʔtaman k ʕalà = nastāman astāmant istīmān mustamin mustaman k ʕalà ka+ḏā / fī< « confier quelque chose à quelqu’un » ; AC >allah yaman+nā summ+u< « que Dieu nous protège de son venin ».246 VA >niʔamman ammant tāmīn ʕalà ʔl+duʕā< « dire amen ». >nūmin āmant īmān mūmin biaymān+ak< « il se fia à toi » ; >lā taymān< « ne te fie pas ». VA >yatʔamman atʔamman taʔammun mutaʔammin< « se rassurer ». GL >aytumintu< « on m’a cru ». VA >amnaman< « sûreté ». LZ >āmān< « saufconduit » ; IQ >amān minamān< « sûreté ; sauf-conduit » ; AL bi emén « avec sûreté » ; nafcéd al e. « trahir la confiance ». GL >amānatun< (registre haut), VA >amānah + ātamīnamīn + umanāamīn = māmūnun< (registre semi-correct) « de confiance » ; SH >amīn ʔl+sūq< « inspecteur du marché » ; MT >amīn al+faḫḫārīn< « inspecteur des pottiers ». VA >āmin + īn< « sûr ; sauf » ; LO >āminah< « nom propre féminin ». GL >īmānun< (hourrite), VA >īmān(al+lah+umma) amīnāmīn< « amen, ainsi-soit-il ». AL temén (lire teimén) « consécration d’une

|| 246 L’auteur nous rapporte ici quelques vers du zaǧǧāl de Malaga Addabāġ ; voir Corriente & Bouzineb 1994 : 83, n. 5 et Corriente 1994 : 93–98 à propos de ce poète, dont la plupart de la production est perdue.

*{(ʔ)MYRN} | 75

église » ; bi teymín « avec sûreté », muémen gua bi taimín « complètement sûr ». ET Almemon (< al+maʔmūn) « nom propre masculin ».247 AL muyémen + ín « rassuré ». múmin + ín « croyant ». < Sémitique de l’Ouest {ʔmn}, cf. hébreu āman « confirmer », araméen rabbinique āmēn « être fort », syriaque amīn « vrai ; durable », sudarabique épigraphique >ʔmn< « être sans inquiétude ; faire impunement », et guèze amnä « se fier ». II. SG >ʔmnū< « hymne » < latin hymnus < grec ὕμνος. *{ʔMNDL(Š)} (‫)امندل أو امندلش‬ UT nº 274 >amindālamindulī< et >ʔmnduluš< « amandes »248 < roman andalou */AMÉNDOLAŚ/ < latin ămygdăla < grec ἀμυγδάλη. *{ʔMNQ/K(N)} (‫)امنق أو امنك أو امنكن‬ GL >aminqun< (registre semi-correct), VA >aminqaminqān< (registre semi-correct) « sabot ; galoche ; chaussure en cuir des paysans ». UT nºs. 211 >ʔmānk< et 3466 >ʔmānkh< = DS I 36 >ʔmykūn< (chez Ibn Luyūn, lire >ʔmnkūnamatun< (registre haut), VA >amah + imā< « esclave, servante ». >umuwwah< « esclavage ». ET Humeya (= /umáyya/) « nom propre masculin » ; IQ >banī umayyā< « les Omeyyades ». < Pan-sémitique {ʔmw}, cf. ougaritique >amtʔmtʔmayruh< « plantain d’eau (Alisma plantago) ». Peut-être < latin mărĭum « des mers », qu’on ajoutait à son nom grec στρατιώτης.250 *{(ʔ)MYRN} (‫)اميرن‬ UT nº 169 >(l)amayrūnʕušbatu l+ʔamayrūnmaʔmūn< « vigne noire (Tamus communis) » dans l’édition marocaine d’UT (p. 471), c’est une lection fautive, corrigée dans BCT nºs. 2948 et 2523. 248 Il est remarquable que la prononciation de l’arabe andalou ait contaminé le grec ἀμυγδάλη γλυκεῖα dans la variante du nº 2751 >ʔmndāl ʕlwqyā */AMÍKNO/ > /AMÉNK(O)/. Ce /n/ est preservé dans le portugais tamanco, mais pas dans les dérivés arabes andalous mentionés dans {ʔLTMQ}. Ducange rapporte un bas-latin amignus témoignant de cette évolution, selon SG 16 qui, néanmoins, attribua à tort l’étymon latin medica(go) à ces noms romans hispaniques, ignorant leur appelation métaphorique, castillan zapatones. 250 Mais la première syllabe ajoutée semble révèler une contamination phonétique avec {ʔMYRN}.

76 | *{ʔMYNṬS} *{ʔMYNṬS} (‫)امينطس‬ UT nº 3456 >ʔmywnyṭs< « scolopendre, herbe à la rate (Asplenium petrarchae) ». < Grec ἡμιονῖτις. *{ʔN} (‫)ان‬ I. 1) /an/ et /a/in(na)/ : VA, IQ et ZǦ >an(na)yaḥsun an yašākal+ak al+tīh< « il faut que cet outrecuidance t’aille bien » ; >yuqūl an+nī ġulām+u< « il dit que je suis son esclave » ; >ḥalaf anna lam yuqul+l+ī ka+ḏāk< « il jura ne m’avoir pas dit cela », EV 3 arath hu huleynch amlach en quitahaçar « il voulu que tu perdes ces possessions » ; ḪA cdi6 >w+al+nabī ann+ak malīḥ< « que tu es beau, par le Prophète ! ». GL >(fa).+nna = fa+ʔinna(+mā) = bi+ʔanna = li+ʔanna(+hu)a/inna = li+ʔan(na)fa+nna = li+ʔannaannali+ʔanna+hu maḫlūq li+ġayri zamin+ak< « car il est né dans un temps autre que le tien » ; GL >ʕalà an< « pourvu que » ; VA >ka+ʔanna< « comme si » (souvent suivie des suffixes pronominaux) ; IQ >li+ʔal+lā yuġaddar< « afin qu’il ne soit pas trahi » ; /an/ « afin de, afin que, pour que » : IQ 88/1/1 >qāmat al+ḫādim an tarà man kān< « la servante se leva afin de voir qui était là », AŠ 56/6/4 >maḍayt an nazūr+u< « je suis allé pour le visiter ». 2) /in/ « si » : VA et IQ >in (kān)in kāna< (registre haut), AL yquín, AC >in = ik+kīnin muttu< « si je meurs » ; >in ʕaraḍ l+ak sa+tadrī+h< « s’il te rencontre, tu le reconnaîtras » ; >in kān wa+tarḍà< « s’il te plaît » ; VA >wa+ʔin kānwa+ʔin (kāna)< (registre haut) « bien que ». VA, IQ, ZǦ et AC >il+lāil+lā wa+naṣfar< « sans que je pâlisse ». VA >inniyah + āt< « essence ». 3) /ínna(+ma)/ : IQ >inna ayyām+ī titam< « mes jours seront finis » ; >inn+ak mutayyah< « tu est bien outrecuidant ! » ; VA, IQ, GL et ZǦ >inna+māinna+mā hu mā raytu< « dès que je l’ai vu ». Voir {ʔS} I, {BʕD}, {ŠHD}, {ḐMḤL}, {Ḏ̣NN}, {ʕḎB}, {ʕML}, {ĠYR}, {QBL}, {QTL}, {QSM}, {QWY}, {K}, {LW}, {NŠD} I et {YDW}. < Pan-sémitique et même afroasiatique {ʔn/m}, étant un élément deictique multi-fonctionnel utilisé comme démonstratif, marque du degré de détermination, conjonction, etc. II. IQ >anā + naḥan = nuḥunanāanā/ī + naḥnu = niḥin(at) = nuḥunanī + nuḥunnaḥnuniḥnaaḥīnḥinat< « je + nous ». ZǦ et VA

|| 251 En plus d’une évolution phonétique particulière, confirmée par le portugais almeiro, à cause d’une forme intermédiaire du bas-latin *amaricon[em] : voir Corriente 2000–2001 : 229. La variante sans diphthongue dans DS et TD, >amīrūn< pourrait refléter un phénomène fréquent dans les dialectes arabe, que confirme le castillan almirón.

*{ʔNBQ} | 77

>ant(a)ʔntaantaanta = at(ta) + antummuwannibun< (registre semi-correct) « qui blâme ». Peut-être < protosémitique {ʔnn} « se plaindre, gémir » (en arabe anna et araméen ănan, à côté de l’accadien unnīnu « supplier »), avec agglutination de la préposition bi-. Voir {ʔNN}. *{ʔNBČ} (‫)انبچ‬ UT nº 3020 >ʔnbǧ(ǧuh)< « sorbier torminal / alisier (Sorbus torminalis) ». Probablement < roman andalou */ENBÚČ/252 < latin ĕbĕnus < grec ἔβενος. *{ʔNBR} (‫)انبر‬ SG 184 >ʔnbrh< « genévrier (Juniperus sp.) »253 < latin jūnĭpĕrus (cf. castillan enebro). *{ʔNBRḪS} (‫)انبرخس‬ UT nº 21 >ʔwlūbarūḫīs< (lire >ūnūbarūḫīsʔnbiraṭ/ḏūrʔnblṭwr< « empérateur » < latin impĕrātor. *{ʔNPRN̲BḺŠ} (‫)انبرني بليش‬ UT nº 2547 >ʔnbrānyh bālyš< « variété non identifiée de renoncule (Ranunculus) » < roman andalou */EMPRÉN̲A BÉḺAŚ/ « il rend les vieilles femmes grosses ». *{ʔNPRYS} (‫)انپريس‬ AL Enpúries « Ampurias » (géographie). Emprunt tardif au catalan. *{ʔNPṬRN} (‫)انپطرن‬ UT nº 431 >ʔsṭrwn< (lire >ʔnbṭrwnʔnbyq< « alambic » < syriaque anbīqā < grec ἄμβιξ. Voir {DBB}.

|| 252 Avec un suffixe péjoratif marquant la différence de qualité entre l’ébène et cet arbre dont le bois pouvait être utilisé par les menuisiers. La métathèse des deux consonnes centrales n’a rien d’extraordinaire, puisqu’elle rendait la prononciation plus aisée. 253 Chez Ibn Ǧulǧul. 254 C’est l’identification habituelle du synonyme >waḫšīrakʔnbālš aġriyā< « bryone blanche / monoïque (Bryonia alba) » ; >lbāls māls< (lire >ʔnbālš mālaynāabyālš lwqà< (lire >ʔnbālš lawqàʔnbawrah mwrškah< « variété noire du pavot (Papaver somniferum) ». Voir {ḤB/PB/PR(Š)}. < Arabe andalou ḥappappáwra, un hybride de l’arabe ḥabb et du latin păpāver, suivi de l’adjectif roman andalou */MAWRÉŚKO/ « mauresque ».255 *{ʔNT} Voir {ʔNṬ(N)}. *{ʔNTB} Voir {ʔNṬBY}. *{ʔNTR} (‫)انتر‬ SG >untūrah< « beurre » < roman andalou */UNTÚRA/ < latin unctūra « graissage ». *{ʔNTḎ̣} Voir {ʔNṬ/TḎ̣/Ḏ}. *{ʔNTL} (‫)انتل‬ UT nº 539 >untuluh< (lire >antulahantulah (sawdāʔ)< « curcuma zédoaire (Curcuma cedoaria) ». < Baslatin an(ti)thora < grec ἀντιφθορά. *{ʔNTL(Y)Š} (‫)انتلش‬ UT nº 143 identifie >antalīš< avec les lentilles, à cause de la ressemblance avec le roman andalou */LENTÍḺAŚ/ (cf. portugais lentilhas), mais ne laisse pas de signaler l’existence d’un quasi-homonyme, à savoir dans le nº 605 >antilyašḥababawraš< qu’on trouve dans le même article. 256 Cette vocalisation est confirmée par les formes orientales préservées à l’Est, selon Bedevian et Ġālib, introduites ici par Ibn Albayṭār. Les pseudo-corrections de /vh/ sont caractéristiques de l’arabe andalou, selon Corriente 1978a : 424–425, n. 8, dont les exemples peuvent être ajoutés au cas du latin Rĕgĭo, reflété dans le castillan Zafarraya, à travers l’arabe andalou fáḥṣ arráyya « campagne de R. » ; voir EI2 VIII : 489 à propos des vocalisations successives de ce nom de lieu. 257 Les deux graphies ont été permutées à tort évidemment. BM 133 présente encore les graphies >anṯullīs< et >ʔnṯūlīsʔntnāṭantināṭ + īn< « beau-fils » < bas-latin antenatus (cf. vieux castillan alnado). *{ʔNṮ} (‫)انث‬ VA >niwannaṯ k< « rendre féminin ; efféminer ». >yatwannaṯ atwannaṯ tawannuṯ< « devenir féminin ; s’efféminer ». GL et ZǦ >unṯàunṯà = unṯah + ināṯunṯà = unṯatun< (registre semi-correct), AL unĉé + yníĉ, diminutif vnéyĉa + ít « femelle » ; unĉé fi dacár + yníĉ gua docór « crochet et œillet ». VA >unṯayayn< « testicules ». AC >tawnīṯ< « adoption du genre féminin ». AL bi teníĉ « d’une façon féminine ». GL >muwannaṯun< (registre semi-correct), VA >muwannaṯ + īnaṯt< « épouse », hébreu iššāh, araméen rabbinique i/īttǝtā, syriaque attā, sudarabique épigraphique >ʔ(n)ṯtʔnāṯmh< « anathème » < latin ănăthĕma < grec ἀνάθεμα. *{ʔNǦBR} (‫)انجبر‬ DS >inǧibār< « terre à potier »,259 AL ingibár « argille vert ». UT nº 2159 et 3128 >inǧibār (nahrī)< « salicaire commune (Lythrum salicaria) ». < Néo-persan rang bαr « coloré ». *{ʔNǦḎN} (‫)انجذن‬ UT nºs. 558 et 1031 >anǧuḏān (aswad)< « férule asefétide (Ferula assafoetida) » ; nº 2552 >anǧuḏān rūmī / ṣīnī< « séséli de Crète (Tordylium officinale) ». HC 133 >ʔnǧdān(iyyah)< « un mets qu’on sert avec de l’asefétide mangeable ». < Néopersan angodαn. *{ʔNǦR} (‫)انجر‬ UT nº 282 >anǧurah< « ortie (Urtica pilulifera) »260 < néo-persan anǧare. *{ʔNǦRK} (‫)انجرك‬ UT nº 282 >anǧarak< « marjolaine (Origanum majorana) » < néo-persan anǧerak.

|| 258 D’où la série hébreu ānaš, accadien enēšu(m), guèze nǝʔsä « être faible ou petit », etc. 259 Tiré de IW, Ibn Ǧulǧul et Ibn Albayṭār. Il n’y a pas d’accord sur la couleur de cet argile, d’où la plante tirerait son nom, et pas de la racine {ǧbr} « remettre un os cassé », à cause d’une étymologie populaire. 260 On peut douter que DS >anǧurah ḥaršāʔ< soit une variété d’ortie, car le texte d’UT nº 1669, à propos de la plante appelée ḥaršāʔ, rapporte qu’elle a des velosités comme les orties, ce qui suggère une lecture fautive.

80 | *{ʔ(N)ǦṢ} *{ʔ(N)ǦṢ} (‫)انجص أو اجص‬ VA > inǧāṣah + inǧāṣinǧāṣin/ǧǧāṣiǧǧāṣʔl+ʔaǧǧāṣu< (registre haut) « poire(s) » ; MT >aṣl inǧāṣ + uṣūl inǧāṣ = ṯimār al+ʔiǧāṣ< « poirier(s) » ; UT nº 193 >iǧāṣ šatawī< « azéroles (Crateaegus azarolus) » ou « nèfles (Mespilus germanica) ». Voir {BṬḪ}. < Araméen rabbinique aggās < accadien angašu. *{ʔNǦL} (‫)انجل‬ VA >inǧīl + anāǧīlinǧīlī + īn< « évangéliste » < grec εὐαγγέλιον. *{ʔNǦHR/L} (‫)انجھر أو انجھل‬ IQ >ʔnǧazmāl< (lire >inǧihālanḫasà< et 2118 >anǧusà< (lire >anḫusàandūǧar< « Andújar » (géographie). >anduǧa/ārī< « d’Andújar ». *{ʔNDRS(MN)} (‫)اندرس أو اندرسمن‬ UT nº 1600 >ʔndrūsāandarūsāmun (bīlumun)< « androsème (Hypericum androsaemum) » < grec ἀνδρόσαιμον. *{ʔND/ḎRSYN} (‫)اندرسين أو انذرسين‬ UT nºs. 238 et 5118 >andara/āsiyūnanḏarāsyn< « fenouil de porc (Peucedaneum officinale) » < grec, mais probablement déformé.264 *{ʔNDRŠ} (‫)اندرش‬ CP 53.8 >ʔndrāšʔndryšandaraš< « Andarax » (géographie) < grec Ἀνδρέας.

|| 261 Cet auteur en mentionne les variétés sukkarī, dullarī, dunniqāl, qarʕī, bannūš, ursāl, sirāǧī, burǧīn, burluyūn = ṣīnī, azarrah et muštahà. IW I : 260.0 >ḏkry< semble être une erreur au lieu de >dlry /č/, selon Corriente 1977 : 68, dissimilation haplologique de la séquence des affriquées et adoption de la forme {in1i2ā3} des noms verbaux de la VIIème forme. 263 Raccourci du mot grec et déformé dans DS I : 40 comme >ʔndrwnyāandarūmāqās< (lire >andarūṣāqās< « androsace (Androsaces lactea) ».Voir {KŠM(L)Ḫ}. < Grec ἀνδρόσακες.265 *{ʔ/ʕNDRN} (‫)اندرن‬ DS II : 618 et IW II : 572.8–9 >mlḥ ʔndrānīmilḥun ʕ.nḏ.rānī< (registre semi-correct) « sel gemme (de l’Inde) ». Voir {ḤḎR} II. < Arabe milḥun ḏarʔānī.266 *{ʔNDSY} (‫)اندسي‬ SG 270 >ʔndysywh/ʔ< « indiction » < latin indictĭo. *{ʔNDLS} (‫)اندلس‬ IQ >al+andalūsal+andalus< « Al-Andalus, la Péninsule Ibérique sous domination islamique ». AL andalúsi + ín « andalou ». Andalucía « Andalousie » (réintroduit du castillan tardivement au lieu du terme originel). Voir {BṢL}, {BNDQ} I, {SNY}, {ṬYN}, {QṢB}, {KRT/Ṯ} et {KRNB}. Probablement < copte amend e ris « le Sud de l’Ouest ».267 *{ʔNDLYNŠYŠ} (‫)اندلينشيش‬ SG 271 >ʔndlyānšyš< « indulgences » < latin indulgentĭae. *{ʔNDMBT} (‫)اندمبت‬ UT nº 1385 >ʔndamūniti< et >ʔndmwlyā< (lire >ʔndamūbitiǧinǧibāsah< « centipéde », q.v., une des petites bêtes parmi les plus redoutables chez les Andalous.

82 | *{ʔ/ʕNZRT} *{ʔ/ʕNZRT} (‫)انزرت أو عنزرت‬ UT nº 329 >(ʕ)anzarūtʕanzarūt< « astragale (Astragalus sarcocolla) ».269 < Néo-persan anzarut. *{ʔNS} (‫)انس‬ I. VA >niʔannas tānīs k< « humaniser ; apprivoiser » ; >n. k = niwānas muwānasah k = nūnis ānast īnāsānas< (impératif) « amuser ; consoler » ; AL niguéneç guénezt muéniç + (c)ín « consoler ». VA >yūnis ānas īnās< « voir ». >yatʔannas atʔannas taʔannus mutaʔannis = nastānas astānast istīnās mustānis bi< « s’humaniser ; s’apprivoiser ». AL teénece (registre haut) « s’incarner ». natguéneç aguénezt « se consoler ». VA >natʔannas maʕ< = >natwānas atwānast tawānus maʕ = nastānas maʕ / bi< « s’amuser avec ». >insinsī< « être humain ». VA, IQ, AC >unsanīsanīs< féminin >anīsah / ānisah + awānis< « affable ; aimable ». >insān + (u)nās / anāsīinsān + nāsinsān + nis / nāsnāsunayyasun< (registre semi-correct), AL incén + niç / vnéç « personne » ; (xéi) mita niç « propriété communale » ; GL >baʕḍu unās< (registre haut) « quelquesuns » ; IQ >insān ʕayn+ī< « ma pupille » ; >insān yuqul l+ī< « on me dira ». VA >insāninsāniyah = nāsūtnāsūt(iyat)un< (registre semi-correct) « humanité » ; UT nºs. 1920 et 2925 >muʔnis al+mūḥaš / al+waḥš< « arbre de Judée (Cercis siliquastrum) ».270 IQ >muʔānismuwānis< « affable » ; AL muéniç « consolateur ». Voir {ʔḪḎ}, {ʔMM}, {ǦMʕ}, {ḤRR} I, {ḤLQ} II, {ḪLṬ}, {ḪYR}, {DḪL}, {DRN}, {ZRʕ}, {ṬBQ} I, {ʕRQB}, {ĠRW}, {FWḐ}, {QBL}, {QDR}, {KṮR}, {KLL} I et {MRʔ}. < Pan-sémitique {ʔnš}, cf. ougaritique >ʔnš< « tenir compagnie, devenir familier », hébreu ĕnōš, araméen rabbinique īnšā, syriaque našā « le genre humain ; les gens », sudarabique épigraphique >ʔ(n)s1< « homme » et accadien nišū « gens ».271 II. VA >annass+īannass+ī ≠ annass+ak ≠ annass+uf+al+ṣāʕah annas+ah< « à la même heure », CA 6 >li+ruḥ+ū wa+li+nis+ū< « pour lui seulement ». < Arabe bi+nafs+ī ≠ +k ≠ +ih. *{ʔNSN} (‫)انسن‬ VA et UT nº 325 >anaysūn< « anis (vert) (Pimpinella anisum) » ; UT nºs. 583 et 1050 >a. barrī / ṣaḫrī< « caucale (Caucalis) ». < Grec ἄνισον.

|| 269 L’attribution de la forme avec un /ʕ/ à l’arabe andalou dans nº 4758 n’est pas justifiée, car elle existe partout dans les dialectes arabes, résultat d’une étymologie populaire qui l’a rapproché de ʕanz « chèvre ». Mais ce mot, avec les variantes >anǧarūt< et >ʔnḏrwb< chez Vullers, n’a pas un air persan natif et il y a aussi un anzaru « bézoard » suggérant une origine indienne. 270 Littéralement « consolateur de l’afflit ou affliction », mais il y a des problèmes d’identification et de confusion avec Hypericum perforatum, qui a parfois été appelé munsiyah « celle qui fait oublier », par exemple dans nºs. 2909 et 4976. 271 Mais cette racine est souvent contaminée par {ʔNṮ} dans plusieurs langues sémitiques ; voir {NSW}.

*{ʔNĠR} | 83

*{ʔNŠ} (‫)انش‬ TD 248 >anūšah< « stachyde, épi fleuri (Stachys germanica) » n’est qu’une erreur par déformation du roman andalou */BENTÓŚO/, selon UT nºs. 4256 et 4808 >bantūšahanāštah< « rétama (Retama monosperma) ». Voir {YNŠT(Ḻ)}. *{ʔNŠNS/Š(Y)} (‫)انشنسي أو انشنش‬ SG 18 >ʔnšānsyh< et >ʔnšānšh< « absynthe ».273 Voir {ʔFSNTN} et {ʔŠNṢ/ṬY}. *{ʔNṢL} Voir {ʕNṢL}. *{ʔNṬ/T(N)} ( ‫)انط أو انطن‬ UT nºs. 315 >ʔnīṭuhʔnynwn< et >ʔnbṭwn< et 522 >ʔnīṯūn< (lire >anīṭ/tū(n)ʔnṭwbyā< « endive (Cichorium endivia intybus) ». Voir {HNDB}. < Syriaque anṭūbiyā < bas-grec ἐντύβια < grec ἴντυβον/ς. *{ʔNṬ/TḎ̣/Ḏ} (‫)انطذ أو انتظ‬ UT nºs. 3822 >ʔntyḏ̣ah< et 2552 >ʔnṭnḏh< (lire >ʔnṭyḏhanṭaras< (lire >ʔntrynnanṭīfunah< « antiphone » < latin antĭphōna < grec ἀντιφώνη. *{ʔNṬKY} (‫)انطكي‬ VA >anṭakiyah< « Antioche ». >anṭākī< « d’Antioche ». < Grec Ἀντιόχεια. *{ʔNṬYN} (‫)انطين‬ UT nº 1946 >ʔnṭāyn< est déformé du grec ἐυπέταλον « laurier des bois (Daphne laureola) ». *{ʔNĠR} (‫)انغر‬ AL Ungría « Hongrie ». ungarí féminin ungaría + ín « hongrois ». Emprunts tardifs au castillan.

|| 272 SG 18 ne corrigea pas l’erreur d’Ibn Albayṭār, en dépit de connaître le nom véritable de cette plante, donné par Ibn Ǧulǧul mais, au moins, il n’accepta pas l’étonnant *marua hianusa de Laguna. 273 A côté d’autres variantes encore plus déformées chez Ibn Buklāriš, >l/nšānšhsynsh< et >ʔbznṭwnʔnṭnḏ̣h< et 3227 >ṭyd/ḏh(ʔn)ṭwbywnʔbṭrsʔmārsanāġīrīn< (lire >anāġīrūsanāġālīs< « mouron des champs (Anagallis arvensis) » ; nº 453 >anāġālīs azraq annawr< « variété coerulea du précédent » < grec ἀνάγαλλίς. *{ʔNF} (‫)انف‬ VA >yānaf anif anaf ānif mānūf k / min< « détester ». >anf + unfanfu+ka< (registre haut) « ton nez ». UT nº 585 >ʔnf ʔl+ʕǧl< « mufflier de veau, pantoufle (Antirrhinum maius) ». AC >anafah< « haine ». JT 36 >ʔl+mstʔnf< « le futur ». Voir {DMW} et {ŠMḪ}. < Pan-sémitique {ʔnp}, cf. ougaritique >apanfid/ḏ/liyaṭuhʔnflyāṭ< « filleul », >ʔnflyāṭah< « filleule » ; MT >anfiliyāṭat+hā< « sa filleule ». > Bas-latin adfiliatus. *{ʔNF/B(R)ŠRY} (‫)انفرشري أو انبرشري‬ MT >ʔnfiršariyuh = ʔnifšāriyuh = anib(r)šāriyuh = anbšāriyuh = nb/fšāriyuh + nb/fšāriyāt< « obit » < latin annĭversārĭus. *{ʔNFŠT} (‫)انفشت‬ SG 271 >ʔnfšt< « malheureux» < latin infaustus.277 *{ʔNFQ} (‫)انفق‬ BM >(zayt al+)unfāqzayt infāq< « huile d’olives vertes » < grec ὀνφάκιον. *{ʔNFLBY} (‫)انفلبي‬ UT nºs. 242, 567 et 2643 >ʔnfu/illah biyyah / bwy< (lire >infullah buy(yih)ʔbāġ(y)ry(w)nʔmāġyrwnʔbāġrqwnnatʔannaq atʔannaqt taʔannuq mutaʔanniq + īn fī< « s’appliquer » < protosémitique {ʔnq}, cf. hébreu ānaq et accadien nāqu(m) « se plaindre ; crier », guèze anäqä « crier ; sangloter ». *{ʔNQL} (‫)انق‬ FḪ >anqilah< « anguille » < latin anguilla. *{ʔNK} (‫)انك‬ DS >ānuk< « estaño » < syriaque ānkā < accadien anāku(m).279 *{ʔNKS} (‫)انكس‬ DS >ankūsā< « buglosse (Anchusa officinalis) » chez Ibn Buklāriš est une étrange transcription du grec ἄγχουσα, habituellement reflétée par >ʔnḫsā< ;280 voir {ʔNḪS}. *{ʔNKLY} (‫)انكلي‬ VA >inkilyah + ātinkiliyyatuninkilyah< « sentine, fond de cale » < grec ἀγκυλή. *{ʔNKN} (‫)انكن‬ AC >unkūnʔnulyuh kambiyānah< « aunée (Inula helenium) ».282 *{ʔNM} (‫)انم‬ I. VA et IQ >anām< « le genre humain ».283

|| 279 D’origine non-sémitique, arménienne ou indienne. 280 Ou parfois >ʔnǧs< (UT nº 2118), conséquence dʔune transmission écrite en latin, où >ch< était interprété comme une affriquée romane. Il semble s’agir d’une transcription du syriaque >ʔankūsā /Cíyya/, selon Corriente 1977 : 84. 282 L’auteur explique, «c’est-à-dire, le genou des champs », une nouvelle preuve de l’ignorance du roman par les Mozarabes, surtout les prêtres, consultés à l’époque par les botanistes andalous ; ici, on a confondu le latin ĭnŭla avec le résultat de l’évolution du bas-latin genuculum, roman andalou */INÓḺO/ (cf. castillan hinojo, portugais joelho). En fait, il s’agissait du latin ĭnŭla Campānia « aunée de la Campanie » ; voir, à propos des bévues des nationalistes qui se sont occupés de ce sujet, aveuglés par leurs croyances, Corriente 2008b, avec quelques exemples de l’ignorance simple ou composée des uns et des autres. 283 L’isolement de ce mot dans l’ensemble sémitique, et pas seulement dans l’arabe, excepté le sudarabique épigraphique >ʔnm< « bas-peuple », pose une énigme étymologique, que Beeston a voulu résoudre à l’aide du guèze anämä « tisser » : il serait donc question de « tisserands », un terme péjoratif désignant les classes inférieures (voir Beeston, Ghul, Müller & Rickmans 1982 : 6), mais il faut reconnaître la faiblesse d’une seule occurrence douteuse. Dans ces circonstances, il faut considérer la possibilité d’un emprunt isolé à une langue extérieure prestigieuse avec laquelle les Sémites, ou plus particulièrement les Arabes ont eu des rapports fréquents à travers les siècles, telle que l’égyptien. En copte, on trouve nim « quelqu’un, un quidam » (rendu par fulān chez Crum 1939 :

86 | *{ʔNML}

II. TD 257 >ūnūmāabūmā(rs) ūnūmālī< « mélange de vin et de miel » < grec οἰνόμελι. *{ʔNN} (‫)انن‬ VA >niʔann anant anīn ānn + īn minniʔanniyiʔann≠tiyyan< « gémir ». VA >niwannan al+ṣabī< « perdre un enfant ». GL >anīnun< (registre haut), AL a/enín « gémissement ». muénin + ín, DC + mueninín « gémisseur ». Voir {ʔNB}. < Proto-sémitique {ʔnn} « se plaindre, gémir », cf. rabbinique ănan et accadien unnīnu « supplier »). *{ʔNY} (‫)اني‬ I. NQ mg 9/4/3 >hawān+ī yiwānī< « mon humiliation se soumet ». VA >natʔannā atʔannayt taʔannī mutaʔannī + īn< « temporiser ». GL >ināʔun< (lire >anātun< registre haut), VA >anāh< « lenteur ». IQ >taʔannī< « lenteur ». GL >mustanī< « traînard ». < Sémitique de l’Ouest {ʔwn}, cf. hébreu āwen « peine, difficulté ». II. GL >ināʔun + awānin< (registre haut) = >anyatun< (registre semi-correct), IH 338 >āniyatun (registre semi-correct) + awānīāniyah = inā + awānīawānīaniyahāniyahinā + awānī< « vase ; vaisselle ». GL >awāni ʔl+faḫḫār = anyatu faḫḫār = anā ʔl+turābi< « poterie, vaisselle en terre ». >awāni fiḍḍatin  ḏahabin< « vaisselle en argent  or ». MT >ḫābiyah awāniyyah l+al+ḫamr< « jarres utilisées comme récipients pour le vin ». Voir {ṬFʔ} et {NḤS} II. < Pan-sémitique {ʔnw/y}, cf. accadien anūtu « vaisselle », hébreu ŏniyāh « bateau ». III. UT nº 2364 >unyah ḏi ġātuh< (Plantago serraria), et >unyah ḏi qabāluh< (Plantago albicans), variétés de plantaine < roman andalou */ÚN̲A DE GÁTO  KABÁḺO/ « ongle de chat  cheval ». *{ʔNYS} (‫)انيس‬ AL Enéas « Enée ». Emprunt tardif au castillan. < Latin Ænēās < grec Αἰνείας. *{ʔHB} (‫)اھب‬ GL >taʔahhaba ataʔahhabuyatʔahhab taʔahhab taʔahhub liihāb< « cuir ». Peut-être un développement secondaire du proto-sémitique {whb} « donner », à cause de la coutume de garder les armes et les cuirasses chez les chefs, jusqu’au moment de les distribuer pour aller à la guerre.

|| 225, un autre mot égyptien adopté en sémitique, voir {FLN}), continuation de l’ancien în m (selon Malon 1956 : 49, plus exactement >ỉnm< « qui ? » dans Erman & Grapow 1982 I : 96, avec la définition « Fragewort m durch ỉn hervorgehoben. Offenbar früh zu einem Wort verwachsen »), ce qui permettrait d’envisager plusieures constructions aptes à produire le signifié du mot arabe. 284 La déformation de cette forme est survenue à cause d’une confusion avec le grec ὄσμαδας, synonyme d’ὄνοσμα, nom d’une autre ḥašīšatu ʔṭ+ṭalq ; voir UT nºs 1471 et 1472.

*{ʔWǦ} | 87

*{ʔHL} (‫)اھل‬ VA >niʔahhal tāhīl k< « habiliter, rendre capable ». >yatʔahhal atʔahhal taʔahhul< « se rendre capable ». >natʔahhal bi< « se marier avec ». GL >yastāhalu istīhālun (registre semi-correct)nastāhal / nastahall astahalt istihlāl mustāhil mustahill + īn kahlun< « natifs ». IQ >ah(a)lahl + īn< « gens ». VA >ahl< « épouse ». AL áhl(i) « famille ». min ahl « familier ». MT >ahl al+baqā< « les vivants » ; >ahl al+sutrah< « les ascètes » ; CD M 1.9 >ahlin al+dunyā aǧmaʕ< « tout le monde ». GL >ġayru mustāhal< « non méritant », >mustāhalun< (registre semi-correct), IH 352 >mustaʔhilun li+ka+ḏā< (registre haut), VA >ahl li+ka+ḏā = mustāhil + īn bi< « méritant, digne de ». >ahlan wa+sahlan< « bienvenu ! ». AL quíllat al iztihíl « démérite ». VA >muʔahhal< « qualifié ; approprié ». Voir {ʔḪḎ}, {BDW}, {BLD}, {ḤDD} I, {DǦL}, {STR}, {SYḤ}, {ŠṬR} I, {ṢWF}, {ṬBʕ}, {ʕRF}, {ĠFR}, {MDN} et {MSK} I. < Pan-sémitique {ʔl}, élément deictique surtout du pluriel, cf. hébreu ēlleh, araméen rabbinique ellū, syriaque hālēn, sudarabique épigraphique >ʔln/tawaw naʕannaq< « si je n’étreins pas » ; ḪA vli4 >fa+ǧūr aw fa+ʕdalī< « que tu sois juste ou injuste ». Voir {ḤYN}, {NḤW}, {WḤD} et {WDD}. < Pan-sémitique, cf. ougaritique >uʔw< et accadien ū. *{ʔWB} (‫)أوب‬ VA >nuʔūb ubt awb< « retourner ». >maʔāb< « retour ». AŠ 19/5/3 >in kan (l+uh) l+al+ʕawdah iyāb< « s’il revient une autre fois ». < Pan-sémitique {ʔw/yb}, cf. hébreu ōyēb, accadien ayyābu(m) « ennemi ».286 *{ʔWP} (‫)أوپ‬ AL aguapí « petit-vin ». Emprunt tardif au castillan aguapié, portugais águapé.287 *{ʔWǦ} (‫)اوج‬ VA >awǧ< « apogée » < néo-persan owg « le haut ».288

|| 285 Dans ce dernier cas, deixis lointaine, proche dans les autres. L’évolution sémantique était « ceux (de) » > « les gens de, famille » (cf. arabe āl), même « la tente » (cf. hébreu ohel). 286 La connexion sémantique étant « revenir à l’attaque », tout comme l’arabe ʕadā yaʕdū « courir (contre) », d’où ʕaduww « ennemi ». 287 Mais le concept semble avoir existé jadis, car on le traduit par nabīḏu ʔl+ʔarǧul chez Ibn Alḥaššā, selon DS II : 643, un passage mal compris par le grand savant qui vécut loin des pays du vin. Le mot roman hispanique a également survécu dans quelques dialectes judéo-arabes marocains comme ma wape, selon Lévy 1995a : 192. 288 Néologisme scientifique ignoré par les puristes.

88 | *{ʔWD} *{ʔWD} (‫)اود‬ VA >awad< « épine du dos » < sémitique de l’Ouest {ʔwd} « être courbé ».289 *{ʔW(Ḏ)} (‫)أوذ أو أو‬ SH >fulānah a+wa qad ǧīt< « une telle, te voilà déjà venue ! ». IQ >awwa+ḏā< « le voilà » ; >aw(wa)+ḏā+nī< « me voici » ; >awwa+ḏāk « te voilà » ; >aw+ḏā+hu qad ḫaraǧ< « le voici sorti » ; >aw+wa+ḏā bi+h nuʕmān< « le voici, comme un nouveau Nuʕmān ». < Arabe hā huwa ḏā, avec chute du /h/ initial. Voir {ʔ} et {HĀ}. *{ʔWḎM} (‫)اوذم‬ I. VH >ʔwḏīmā< « gonflement, tumeur » < grec οἴδημα. II. GL >ʔwḏim< « cornaline ». Probablement < égyptien >ỉdbwʔwrāsālinūnʔwrasāliyūn< (lire >ʔwrusālinūnāwurmī< et 521 >āʔurmī< « rue des jardins (Ruta graveolens) » < berbère a/iwurmi. *{ʔWRY} (‫)اوري‬ LO (H)auria « nom propre féminin » < latin Aurĕa. *{ʔWZZ} (‫)اوز‬ GL >iwazzatun< (registre haut) « oie ». Voir {QRṬ} I et {WZZ}. < Araméen rabbinique ăwāz(ā).291 *{ʔWS} (‫)اوس‬ GL >ʔl-ʔasu< (registre semi-correct), VA et IQ >āsās bustānī / šāmī / mašriqī< « myrte (Ruscus communis) » ; UT nºs. 134 et 2140 >ās barrī / ǧabalī< « fragon piquant, petit houx (Ruscus aculeatus) ». < Araméen rabbinique >āsāʔwd< « niveau ; ligne de démarcation » et l’hébreu ūd « crochet ». 290 Voir Corriente 2013b : 142/143, à propos de l’identification de cette pierre précieuse de l’éphod, douteuse comme dans tous les autres cas. 291 Mais voir Corriente 1989a : 324–325 à propos des probables origines non-sémitiques de ce mot, indo-européen, égyptien ou sumérien. 292 Voir Behnstedt 2006 : 1256, qui signale aussi adäs pour l’amharique, identification confirmée par Baeteman 1929 : 622, mais non par Guidi 1953 : 495, qui décrit l’arbrisseau sans l’identifier : en vue des différences climatiques entre les pays méditerranéens et l’Abysinie, il est douteux qu’il s’agisse d’une seule variété végétale, mais le mot en semble être le même, donc, commun au sémitique de l’Ouest.

*{ʔWQRŠT} | 89

*{ʔWSB/NN} (‫)اوسبن او اوسنن‬ DS I 44 >ʔwsb/nwn< «lapis-lazzuli». Sans doute une déformation du grec ὁ κύανος, à travers une transcription latine et puis arabe >ʔwsyns/nawsaʕāṭis< « serpentine » est une déformation graphique du grec ὀφίτης. *{ʔWṬR} (‫)اوطر‬ MT >ḫaraǧ l+uh awṭūr< « il se porta garant pour lui » < latin auctor (cf. castillan le salió fiador).293 *{ʔWF} (‫)اوف‬ GL >afatun< (registre semi-correct), VA >āfah + ātafat (construit) + afātafat al+zaman + afāt ʔl+zamān< « les dégâts de l’âge ». VA >maʔūf< « affecté par un fléau ». Peut-être une variante antiphrastique ancienne et restreinte à l’arabe du sémitique de l’Ouest {wfy} « apporter, octroyer ». *{ʔWFMY} (‫)اوفمي‬ CP 141.2 >ʔwfymy< « Euphémia » (nom propre féminin)294 < grec Ἔυφημία. *{ʔWQ} (‫)اوق‬ GL >ʔwqiyatun< (registre semi-correct), VA >ūqiyyah / waqiyyah + awwāqṯulṯ ʔwqyat< « tiers d’une once ». Voir {ṮLṮ}. < Araméen u(n)qiya < grec οὐγκία < latin uncĭa. *{ʔWQFFR} (‫)اوقففر‬ UT nº 351 >awqūfāfārī< « poivre d’eau (Polygonon hydropiper) ». Semitraduction296 sous l’influx du latin, ou du roman andalou, du grec ὑδροπέπερι. *{ʔWQRŠT} (‫)اوقرشتي‬ SG 188 >ʔwqrštyā< « eucharistie » < latin euchăristĭa < grec εὐχαριστία.

|| 293 À propos de la préservation, pas seulement de partie du droit romain dans la législation islamique, mais aussi de quelques termes techiques latin dans l’arabe andalou, cf. des cas comme IQ 7/15/1 >ḏ̣ayṭur< < latin dēbĭtŏr « débiteur », avec chute du /b/ intervocalique. 294 Aussi dans CP 185.4 >ʔwqnyhdr< aurait été lue comme >qwuwāqinṯūs< « jacinthe étoilé (Scilla hyacinthoides) » < grec ὑάκινθος. *{ʔWL} (‫)اول‬ I. GL >hāʔulāʔi< « ceux-ci » (registre haut). VA >ūlāʔik< (registre semi-correct) « ceux-là ». >ūlū (registre haut) féminin ūlāt (registre semi-correct)< « doué(e)s de ». < Pan-sémitique {`l}, cf. {ʔHL}. II. VA >nuʔūl ult awl / maʔāl< « revenir ». >niʔawwal< « interpréter ». >natʔawwal taʔawwalt / atʔawwalt taʔawwul mutaʔawwil mutaʔawwal< « être interpreté ». GL >alatunālah + ātālat al+maʕṣarah< « machine d’un moulin à huile ». GL >alatun li+l+ʕaḏābi< « aiguillon ». IQ >awwal(ī)awwa/il + īn / awāʔilawwīl = aw.l< + aw.liyyātawwa/il< féminin >awwiliyyāawwalahāwil< « commencement » ; AL ávilen = aguelén, IH 261 >awwalan< « en premier lieu » ; AL águil alhadíĉ « préambule » ; bile águil guál áḳir « sans début ni fin » ; ávil nahár, AA 1 >ʔl+wl nhār< « le premier jour du mois » ; MV 91 >ʔwl ykwn ʔl+mnb ʕly+hm< « avant qu’ils ne soient redevables d’une surtaxe ». GL >awwaliyun< (registre semi-correct) « ancien », AL avilí+ ín « principal ; fils aîné ; matines ». úle « commencement ». GL tāwīlun « interprétation ». Voir {ʔḎN}, {ʔLW} II, {ʔMS}, {BRḤ}, {DMĠ}, {DHR}, {SMR} II, {SMN/Y}, {SWʕ}, {ŠHD}, {ŠHR}, {ŠYʔ}, {ṢWR}, {ʕWM}, {LYL}, {MRR} I, {MNQ/ǦN}, {NFS}, {NHR}, {WLD} et {WHL}. < Sémitique de l’Ouest {ʔWL}, cf. hébreu ayil « chef », sudarabique épigraphique >ʔwl< « obtenir, revenir » et guèze awl « vapeur ; humidité », avec plusieurs évolutions sémantiques. III. VA >tawīltāwīl< « instrument », AL tavíl « appareil ; attirail ; agrès » ; cf. catalan atuell, selon Corriente 2008a : 209. Voir {TBL} I. *{ʔWLY} (‫)اولي‬ SG 188 >ʔwlyāt< « rémunérations du prêtre » < latin eulōgĭa < grec εὐλογία. *{ʔWLLY} (‫)اوللي‬ CP 179.3 et 43.2 >ʔwlālyh< « Eulalie » (nom propre féminin). Voir {ŠNT}. < Grec εὔλαλος « au beau langage ». *{ʔWN} (‫)اون‬ I. VA >ānā< « une fois, un jour » ; GL >ʔl+ʔanaal+ān(a)al+ʔanaal+ʔān< (registre semi-correct) « maintenant ». GL >mina ʔlʔ+ana< « dorénavant » ; AL çaréâ el éne « tout de suite ». MT >awān< « époque, âge » ; AŠ 44/5/2 >fī kulli awān< « à n’importe quel moment » ; AL fi águen (lire aguén) « une fois, un jour ». VA >bi+yawān< « opportunément ». IW II : 595.13 >liǧām

*{ʔYĀ} | 91

īwān daqīq< « petite bride provisoire » (pour une bête blessée). < Sémitique de l’Ouest {ʔwn} « être à son aise », cf. hébreu ōn « vigueur, santé ».297 II. GL >wādī anah< « Guadiana » (géographie) < latin Ana ou Anās, d’origine pré-romane. *{ʔWNPČ} Voir {ʔḎN} II. *{ʔWH} (‫)اوه‬ IQ >āhaāha = ahāhāha< « ah ! (exclamation de douleur) » ; >āha min ḍanā ǧasd+ī< « malheur à mon corps émacié !». AL aguéh aguéh « O (exclamation d’horreur) » ; IA >awwāh ʕalà ʔl+ʕazbah< « malheur à la femme célibataire ! ». < Eléments onomatopéiques ou synesthétiques. *{ʔWY} (‫)اوي‬ I. VA >nāwī awayt ʕinda< « loger »¸ IA et AC >yāwī< « il habite ». VA >nuʔwī āwayt īwā muʔwī muʔwà k< « donner hospitalité », GL >awīmāwāʔun< (registre semi-correct), VA >maʔwàmāwī< « logis ». Voir {ǦNN}. Peut-être un ancien causatif du pan-sémitique {hwy} « être, avoir lieu », cf. hébreu hāyāh et araméen rabbinique hǝwā « être », arabe hawà « tomber », accadien ewûm « devenir ». II. GL >ayyatun< (registre semi-correct), IQ >āyahāyah + ātayāy< « c’est-à-dire ». < Pehlevi ay. II. Voir {ʔY(H)}. *{ʔYĀ} (‫)أيا‬ I. IH 313 >ʔiyyā+ka ʔl+ʔasada< (registre semi-correct) « gare au lion », GL >iyyā+hu< « le même ». AC >iyyā+kum wa+ḫaḍrāʔa ʔl+dimani< (registre haut) « faites attention à la verdure des fumiers ! » ; IQ >ayyā+k< « gare à toi ! », >ayyā+k tasāl< « garde-toi de demander », >ayyā+k an taṣaddaq< « garde-toi de croire », 94/3/4 >ayyā+k lā tamšū< « gardez-vous d’aller ». Voir {FZʕ}, {MṬL} I et {NSY}. Préfixe pronominal résultat de la métanalyse de suffixe +ni(ya), suivi par un deuxième suffixe pronominal, comme s’il s’agissait d’un interfixe, par exemple, arā+niya+hū > arā+nī ʔiyya+hū « il me le montra ».298

|| 297 Le /n/ final pourrait être le résultat d’une nunation agglutinée, ce qui mettrait ce mot en rapport avec l’accadien awātum « chose, affaire ; parole », étymologiquement isolé, sauf peut-être pour l’ougaritique >hwt< « parole ». 298 Cette construction est probablement calquée du sémitique du Nord-Ouest (cf. hébreu ot, syriaque lǝwat), autant que le sémitique du Sud a préféré la double affixation, par exemple en guèze

92 | *{ʔYB}

II. VA, IH 207 et LZ >ayyāayya< « allez ! ; allons ! » ; AL áya áya baâd « allons donc » ; áya ylléi « alors, où ? », áya áy « alors, où ? », áya men « alors, qui ? » : LZ >ayya fulān< « allons, un tel ! ». < Latin ēiă, cf. castillan ea. *{ʔYB} (‫)ايب‬ IQ, VA et MT >ayyūbniʔayyad k< « assister, consolider » ; IQ >ayyad allah bi+saʕd+ak al+ʔislām< « que Dieu fortifie l’islam avec ta bonne étoile ». VA >yatʔayyad atʔayyad taʔayyud bi< « être assisté ». >ayd< « force ; géant ». ET Abuied « Abū Iyād » (nom propre masculin). MT >adām allah tāyīd+hum< « que Dieu continue à les assister ». >muʔayyad< « assisté par Dieu ». < Proto-sémitique *(y)ad « main », probablement à travers un causatif. *{ʔYR} (‫)اير‬ I. IQ >ayrayr + uyūrayr = īr< « pénis, verge ».299 II. GL >ay(y)ārun< « air ; brise ». Probablement < grec ἀήρ.300 *{ʔYRBṬN} (‫)ايربطن‬ UT nº 232 >abārānūṭānī< (lire >ayārābūṭānīʔyāriǧ< « antidote » < néo-persan eyāreǧ < grec ἱεράκιον. *{ʔYS} (‫)ايس‬ AL ayíç « désespoir », naqtaâ al aíç quatáât « désespérer » ; IQ >aqṭaʕ minn+u l+ayās< « perdre tout espoir en lui » ; EV 14 catao alayz min maradach « ils t’ont enlevé tout espoir de guérir ». Métathèse de {YʔS}. *{ʔYḌ} (‫)ايض‬ GL, IQ et AC >ayḍāiyyalun< (registre haut), IH 135 >ayyilun< (registre semi-correct), LZ >ayyalayyil + uyūlʔylaylūl< « septembre »301 < syriaque īlūlā < accadien ulūlu. *{ʔYM} (‫)ايم‬ IH 226 >ayyim< « veuf » ; VA >ayyim + ayyāmà< « veuve ».302 *{ʔY(N)} (‫)اين‬ I. IQ >ayn(a)aynay(n)ayn+u< « où estil ? », >ayna+kum< « où êtes-vous ? », >ay kān< « peu importe où il est », >ay bi+ḥāl+ī< « où serait-il mon égal ? », AC >ayn+u ḥabīb+ak< « où est ton ami ? », EV yamxi ay liz quen lu yamxi « il va où il ne doit pas aller » ; AŠ 5/4/4 >al+ʔayn< « la topicité » (philosophie) ; VA >l+ay(na) = il+ayn(a)il+aymin aynmin aymin ay ʕādah< « depuis quand a-t-il eu une telle coutume ? » ; VA >ḥattà il+ay< « jusqu’à quel endroit ? » ; >ayna+māay māay+māmin ay+mā< « de n’importe où » ; AC >laymāʔy< « quiconque » et l’adverbe hébreu ayin et accadien ayyānum « où ». II. IH 350 >amrun lam yaʔān< (registre semi-correct), LZ >ʔmr lm yāʔin< « une chose encore non avenue », où les deux savants sont en contradiction car le premier préférait yaʔin, et le deuxième yaʔni, bien que les dictionnaires acceptent les deux formes.303

|| 301 Le mot chez cet auteur n’est qu’un cultisme démandé par la rime, car les noms des mois solaires en Al-Andalus étaient ceux du calendrier roman, à la différence du cas au Moyen Orient, où les noms empruntés à l’accadien, à travers le syriaque ou directement, sauf en Égypte, Perse et Abyssinie, avec leurs propres systèmes. 302 Plutôt qu’une évolution sémantique de la racine pan-sémitique {ʔym} (cf. hébreu āyōm « terrible », accadien im/nṭu « perte »), on dirait que ce mot est en rapport avec ses synonymes arabe armal, hébreu almānāh, accadien almattu « veuve », probablement composés d’un préfixe négatif al+ ou a(y)n+, et un signifiant d’« homme » de la racine {mrʔ}, c’est-à-dire *al+mar ou semblable. 303 Dérivables de {ʔWN}, q.v., et d’une évolution sémantique de {ʔYN}, avec confusion des concepts de temps et de lieu, très caracteristique de la mentalité primitive.

94 | *{ʔYN}

*{ʔYN} UT nºs. 38 et 1655 >īnuh< (lire probablement >aynahayyīh< « certes », IZ 10/5/4 >īh īh< « mais oui ». IQ >ay< « ah ! (exclamation de douleur) ». AL y gualláh = ygualáy (registre semi-correct) « oui, certes ». 305 *{ʔYY} (‫)ايي‬ I. GL >ʔy šy< « quoi », >li+ʔayyi šayʔin< (registre haut) « pour quoi », >biʔay mā ʕahdin< (registre semi-correct) « en vertu de quel accord », >fī ʔy+mā mawḍiʕ< « n’importe où », VA >(i)l+ay naḥyah / ḥawmah / ǧihah< « peu importe jusqu’où », >ayyu+hum = min ayy+imay ḥabs< « quelle prison ! », >b+ay ḏanb< « pour quel péché ? », >kunt qultu ay< « j’ai déjà dit lequel », >ay+hum< « lequel parmi eux ? », AC >ay nawār … ay liqāḥ< « quelles fleurs … quel rejeton ! », AL ay guáqt = ayguát me « n’importe quand ». Voir {ǦZʔ}, {QDD} et {WṢF}. Variante phonétique et fonctionnelle de {ʔY(N)}, q.v. II. ZǦ >ayyu+hā< marque du vocatif suivi par l’article défini (registre haut). AL ayuhaníç « populace » (puisque les suzerains s’addressaient à eux avec la phrase ayyuhā nnās « ô gens ! ». D’origine omomatopéique.

|| 304 Voir Corriente 2001–2002 : 113 et 2008a : 112 à propos de l’affaiblissement et de la chute de /b/ et /v/ intervocaliques en roman andalou. 305 La connection sémantique entre l’exclamation de douleur et l’affirmation emphatique se répète ici et dans {ʔWH}.

(‫ )ب وپ‬Bāʔ et Pāʔ *{B} (‫)بـ‬ GL, VA, IQ, ZǦ >bi+b+ī ≠ bī+nā ≠ bī+k(um) ≠ bā+h(ā)biy+ya ≠ bī+k ≠ bī+h ≠ bi+hā< « avec moi ≠ nous ≠ toi ≠ vous ≠ lui ≠ elle ≠ eux » ; IQ >aš bī+k< « quel mal as-tu ? » ; IZ 8/4/1 >bī+hā ila+y< « qu’on me les donne ! ». IQ, AC et ZǦ >bi+lābā+h< « là », >la+bā+h< « en delà ».1 < Sémitique de l’Ouest {ba/i}, cf. ougaritique et sudarabique épigraphique >bbā< « le /b/ ».2 *{PĀP} (‫)پاپ‬ IH 230 >bābat fulān< « le beau-père d’un tel ». < Latin papa, d’origine hypocoristique. *{BĀB(R/Š)} (‫)باب أو بابر أو بابش‬ VA >bābah + ātbābūš< « mousse verte des eaux croupissantes ». Voir {BBṬYR}. < Bas-latin baba,3 avec les suffixes du roman andalou {+ÁYR} et {+ÓŚ}. *{B/PĀB/PĀ} (‫)بابا أو پاپا‬ MT >bbābbahbabbi< (lire >babbabāǧah< « Beja » (géographie) ; >bāǧatayn< « deux villes telles que Beja ». < Latin Pax (Jūlĭa). *{PĀD/Ḏ} (‫)پاد أو پاذ‬ UT nºs. 624 >bā+ḏ+ānāṭī< et 928 >bāḏiḏānṭ< (lire >bā+ḏ+ānāṭbaǧ+bullīn< = nº 1661 >bāḏ+ḏi+bullālah< = nº 4241 >by+ḏ+blyālbāḏ(+ḏi+)burǧīl< ou >bā+ḏ burkīn< « chrysantème (Chrysanthemum segetum) » ; nº 626 >bāḏa+ḏi+ṭurḏuh< « variété d’orpin (Sedum altissimum) » ; nºs. 627 >bā+ḏa+qulumbuh< et 1626 >bāḏ+ḏ+iqulumbuh< « cardamome (Amomum cardamonum) » ; nºs. 622 >bā+ḏa+libbīnah< et 2541 >bāḏ+ḏ+lbbuh< ou >bā+ḏ+lbynh< « renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus » et 628 >bāḏaġatinah< (lire >bāḏaġattinuhbāḏaġillīnah< (lire >bā+ḏa+ġallīnahbāḏ+librīnuh< « salsifis noir (Scorzonera hispanica) ». > Roman andalou */PÉD(E) D+ANÁT(E)/ « pied de canard », /P. DE POḺÉḺ(O) POḺÍN/ « pied de poulet », /P. DE PORČÉL - PORKÍN/ « pied de porcelet », /P. DE TÓRDO/ « pied de grive », /P. DE KOLÓMBO/ « pied de pigeon », /P. DE LÓPO – LOPÍNO/ « pied de loup », /P. GATÍNO/ « pied de chat », /P. (DE) ĠAḺÍNA/ « pied de poule » et /P. LEPRÍNO/ « pied de lièvre ».5 Voir {PLM(Š)}. *{BĀR} (‫)بار‬ AL bára + át « baguette des officiers de justice, etc. ». Emprunt tardif au castillan vara < Latin vāra « bâton ». *{BʔR} (‫)بأر‬ VA >bīr + ābārbuwayyar + ātabyārbīrbīr + ābār / awbārbīr + awbār< ; VA >bīr an muṭwī< « puits garni de maçonnerie à l’intérieur » ; FǦ >biʔr sāniyah< « noria, roue à irrigation » ; DS >bīr ʕarabī ≠ fārisī< « puits rond dans le fond ≠ de forme oblongue à l’orifice et à la base » ; AL bir agéfen « sentine du navire » ; EV 8 huet alujar « le fleuve Guadalaviar ».6 VA >bayyār + īn< « puisatier ». Voir {TNR}, {ǦDD}, {ḤBL}, {FTḤ} et {KZBR}. < Pan-sémitique {bʔr}, cf. ougaritique >birbāḏbullālʔl+mʕrūf b+ʔlbāḏyah bullāl ʔy ḏ̣ifrt ʔl+furrūǧ< (Madrid p. 153, Rabat p. 84 >ʔlbādyhʔl+mʕrūf b+ʔnyah ḏy bullāl< « connu comme */ÚṈA DE POḺÉL/, c’est-à-dire ongle de poulet », ce qui ne fut decélé par Asín ni dans l’édition marocaine, ni encore dans BCT 2007 : 145. 5 On constate l’alternance des noms d’animaux au génitif avec des adjectifs dotés d’un suffixe {+ÍNO/A} encore très effectif, dérivé du latin {+īnus} (tels que pullīnus, cattīnus, lupīnus, passĕrīnus, etc.), que les romans andalous ont perdu par la suite presque complètement dans cette fonction. 6 Voir Terés 1986 : 312-318 à propos de l’étymologie discutée de ce nom, en fait une discrète réfutation de l’hypothèse si répandue < wád abyáḍ « fleuve blanc ».

*{PĀL} | 97

binique bǝʔērā, syriaque bīrā, sudarabique épigraphique >bʔrbāz< + buzā / bīzān / abwāzbāzbā/īzbayyāz + īnbīs al+raǧul fulān< « quel vilain homme est un tel ! », >bīs al+marā fulānah< « quelle vilaine femme est une telle ! », IQ >bis+u< « pauvre diable ! », >biʔs al+qarīnbīs al+badīl< « quel mauvais pair ! ». VA >nabtaʔis abtaʔast< (registre haut) « être affligé ». >baʔs = bās< « malheur ; maladie » ; IQ 97/2/2 >kilmatayn bi+lā bās< « deux mots sans malice », 100/4/4 >ḏū bās< « héros redoutable ». IQ >būs(à)< « disgrâce ». Voir {ŠKW} et {FYS}. < Pan-sémitique {bʔs}, cf. hébreu bāʔaš « se sentir mal », ougaritique >bʔšbāġah< « paie ». Emprunt tardif au castillan paga < latin pāco « pacifier ».9 *{BĀQ} (‫)باق‬ HC 42 >bāqyh dmšqyh< « grand plat d’une qualité supérieure à la >bāqyah< ; écuelle en bois » (voir DS I:49). < Latin bacc/hia « base à vin ; pot à eau », transmis par le berbère tabaqit.10 *{PĀL} (‫)پال‬ TH 91.8 >bālahšaǧaratu ʔl+bānbān< « ben blanc (Moringa aptera) » ou « saule d’Égypte (Salix aegyptiaca) ». Peut-être < copte p+an « le parfum ».12 *{BBP} (‫)ببپ‬ VA >bububbah + ātbubūbah< « huppe ». < Latin ŭpŭpa.13 *{PP} (‫)پپ‬ AC >babbat+u< « sa nourriture », AL pípi « nourriture » (langage enfantin). < Latin pāpa ou papa, cf. castillan papa et arabe marocain bābba = pāppa.14 *{BPČN} (‫)بپچن‬ UT nº 4894 >bubuǧǧīnah< « cerfeuil cultivé (Scandix cerefolium) ». > Roman andalou */BOPEČÍNA/ < latin vulpĕcŭla « petit renard », avec le suffixe {+ÍN}.15 *{PPR} (‫)پـپر‬: UT nº 929 >babīr< « papyrus, jonc du Nil (Cyperus papyrus) ». < Latin păpyrum/s < grec πάπυρος.16 *{PBR(Ṭ)} (‫)پبر‬: UT nºs. 1611 >bibruh< « variété d’astragale (Astragalus annularis) », 397 et 4848 >bābruh< « poivre » ; 3804 >bibruh ʔqwānt/buh< (lire >ʔqwānyuhbabrāṭuh< « chardon-roland (Eryngium campestre) ». Voir {PBRN}. > Roman andalou */PÉBRO/ < latin pĭpĕr (dans le dernier cas, suffixé dans pĭpĕrātum) < grec πέπερι < sanscrit pippalī. *{BBR(Ḻ/Ṉ)} Voir {(ʔ)BBR(Ḻ/Ṉ)}.

|| 12 Les lexicographes natifs sont embarrasés par ce mot, connu des anciens poètes, mais sémantiquement étranger à la racine {bwn} où on le range habituellement. Crum 1939 : 11 rapporte sti+an « parfum », mais l’adjectif avec l’article aurait aussi été une explication logique donnée à quelqu’un ne connaissant pas ce produit et son nom en égyptien ancien. Le saule n’aurait reçu ce nom qu’à cause d’une certaine ressemblance avec les parfums ; quant au sudarabique épigraphique >ʔbwn< (Moringa aptera), il a la forme d’un pluriel brisé. 13 Aux déformations du mot latin à cause des interférences onomatopéiques étudiées par Griffin 1961 : 113-114, il faudrait encore ajouter deux autres possibilités : la contamination par le castillan ave « oiseau » (cf. {BQSṬ} et l’arabe (a)bū). 14 Voir Prémare I : 126. On en a dérivé un verbe, papear « manger », dans le dialecte andalou du castillan moderne. 15 Si fréquent avec les noms d’animaux, voir {PĀD/Ḏ}. 16 Ce mot, devant logiquement être égyptien ancien, pourrait être le résultat d’un ancêtre du copte pi+rōti « brousailles » (d’où l’arabe bardī, puis le castillan albardín, le catalan albardí et le portugais albardim) qui, après avoir agglutiné l’article pour devenir un nom spécifique de cette plante ou du « papier » qu’on en tirait, put le recevoir une fois encore et produire le modèle du grec παπυρώδης, puis métanalysé comme contenant un suffixe, qu’on aurait supprimé pour obtenir la forme connue. 17 Soutenu par UT nº 4256 >šānsuh ʔqwynh< « absinthe d’eau », cet adjectif semble dériver d’un latin *aquāněus, calqué sur le rare terrāněus, raté par les deux graphies où les copistes n’ont pas su placer les points diacritiques au bon endroit. Il faut donc corriger BCT 2007 : 593 sur ce sujet.

*{BBLY(R)} | 99

*{PBRN} (‫)پـپرن‬ UT nº 2220 >bābarūnah< « variété andalouse du gingembre ». Voir {PBR(Ṭ)}. Probablement < roman andalou /PÉBRO/ < latin pĭpĕr, avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN}. *{BBŠ} (‫)ببش‬ I. Voir {BĀB(R/Š}. II. ET Avenvives (= abán bíbaš) « nom propre masculin ».18 *{BBṬYR} (‫ )ببطير‬: IH 320 >babaṭayr< « bavette ». > Roman andalou */BABATÁYR/, cf. castillan babero. Voir {BĀB(R/Š}. *{BBĠ} (‫)ببغ‬ IH 252 >bibbaġā< « perroquet ». < Néo-persan bapġα, d’origine inconnue, peutêtre indienne. *{PPĠL} Il s’agit d’une fausse entrée à biffer dans Corriente 1997 : 36, puisque GB 232 n’a pas bien reproduit la graphie >blġālh< des manuscrits, elle-même une erreur au lieu de >blṭālhbābilbābilībābls< « Babylas » (nom propre). *{PPLS/Ṣ} (‫)پـپلس أو پـپلص‬ UT nºs. 825 et 826 ne permet pas l’identification de >bābulus< avec « cornillet, silène enflé (Silene inflata ou vulgaris) »,20 mais seulement avec l’euphorbe des vignes (Euphorbia peplus ou peplis). < Grec πέπλος. *{PPLN} (‫)پـپلن‬ SG 457 >bublīnahbubulyuh< et 4240 >bubullayrah< « chrysanthème (Chrysanthemum sp.) ». > Roman andalou */BOB+ÓḺO/ < latin bŏvis ŏcŭlus « œil de bœuf », parfois augmenté du suffixe {+ÁYR(A)}.

|| 18 Cette entrée de Terés 1990 : 152, avec plusieurs exemples en graphie latine et arabe suggère, comme dans le cas de Benavides et ses variantes, une romanisation de l’hébreu ḥayyim, bien que les familles portant ce nom puissent aussi être devenues chrétiennes ou musulmanes. 19 Soutenue par UT nºs. 770 et 4563 >billiṭāllah< ; voir {BLṬḺ}. 20 Suggérée dans BM 167, peut-être une lecture fautive du deuxième élément de μὴκον ἀφρήδης. 21 Mais l’identification avec baqlat al+ʕarūs « plante de la fiancée » dans UT nº 959 pourrait suggérer < roman andalou */PUBEḺÍNA/ < latin pūber « pubère », dont on aurait formé un féminin (cf. catalan pubilla), auquel on aurait en outre ajouté le suffixe diminutif {+ÍN(A)}.

100 | *{B/FBN} *{B/FBN} (‫)ببن‬ VA >bībanb/fmun< (lire >b/fmanbābūnaǧ/q/k (ṭulayṭulī)bābūnahb. aswad< « fausse camomille (Anthemis arvensis) » ; nº 4256 >b. aṣfar< « camomille des teinturiers (Anthemis tinctoria) » ; autres variétés : nº 572 >b. ǧabalī / aswad = rūmī / ḫarīfī< (Hymenostemma pseudoanthemis, arabe tinctoria, fuscata) ; nº 4158 >b. ʕarabī< (Coleostephus myconis), et nº 1788 >b. abyaḍ< « non identifié ».23 < Pehlevi *bābūnag, reflété par le néo-persa bābune. *{PPHG} (‫)پپـھـگ‬ AL papahígo « becfigue ». Emprunt tardif au castillan, où le nom de cet oiseau, comme dans les autres langues romanes, exprime qu’il est un mangeur de figues. *{PBY} (‫)ببن‬ AL Pauia « Pavie ». pabii + ín « de Pavie » (géographie). Emprunt tardif au castillan. *{BTT} (‫)بتت‬ VA >nubutt batatt batt k< « répudier définitivement ». >batāt< « qualité de définitif (du divorce) ». MT >al+bayʕ al+batt< « vente définitive ». GL >battata = ʔl+battatu< (lire >al+battata< registre haut) « absolument ». Voir {BṬṬ}. < Pansémitique {btt}, cf. hébreu bātāh « fin », guèze bätätä « être usé » et accadien battu(m) « côté », en fait l’extension minimale d’un élément bi-consonantique pan-sémitique {bt} « couper », qu’on retrouve dans {btr}, {btq}, {btl}, etc. *{BTR} (‫)بتر‬ VA >nibattar tabtīr k< « écourter, couper la queue ». >yatbattar atbattar tabattur< « avoir sa queue coupée ». >abtar + but(a)rabtarbtwr< « aunée (Inula hele-

|| 22 Ce curieux phénomène affecte aussi palábra, q.v. dans {PLBR(Ḻ)}. Dans ce cas, le vol très lent et lourd des paons, comparable à celui du frelon, aurait pu produire une contamination. Cette assimilation sémantique pourrait aussi expliquer XA cbi 2 >yamšī bi+būb.nnah< « il paonne ». 23 Il semble y avoir quelques confusions dans l’attribution des divers adjectifs aux variétés de cette plante.

*{PČPSRN} | 101

nium) » dans DS I : 50, tiré d’Ibn Buklāriš, ce mot est >bnwr/z< dans UT nºs. 690 et 2174, où on le considère berbère sans aucune attestation.24 *{BTL} (‫)بتل‬ VA >yatbattal atbattal tabattul< « vivre dans le célibat ». MT >al+bayʕ al+ṣaḥīḥ al+batl = bayʕan mabtūlan< (registre haut) « vente définitive ». VA >batūl< « vierge ». >tabtīl< « ascétisme ». >mutabattil + īnnubuṯṯ baṯaṯt baṯṯ bāṯṯ + īn mabṯūṯ< « disperser, disséminer ». >yanbaṯṯ anbaṯṯ inbiṯāṯ< « être disséminé ou dispersé. >baṯṯ< « souci, tristesse ». < Sémitique de l’Ouest {bṯṯ}, cf. araméen rabbinique bǝšaš « condiments ».25 *{BṮR} (‫)بثر‬ VA >baṯrah + ātbuṯūrun< (registre haut) « pustule (surtout dans les paupières ou la cornée) ».26 Voir {YʔS}. Peut-être, une contraction (naḥt) de la phrase arabe *bi+ʔaṯar « avec une cicatrice ». *{BṮQ} (‫)بثق‬ GL >anbaṯiqu munbaṯiqun< (registre haut), VA >yanbaṯaq anbaṯaq inbiṯāq munbaṯiq< « procéder, émaner ». >baṯq< « procéssion, émanation » (théologie). < Pan-sémitique {btq} cf. hébreu bātaq et accadien batāqu(m) « couper, retrancher».27 *{BṮN} (‫)بثن‬ ET Abenbothaina (nom propre), diminutif de baṯnah « femme au corps tendre ». Voir {FTN}. *{PČPSRN} (‫)پچـپسرن‬ UT nº 1585 >baǧbasrīn< (lire >buǧbasrīn Roman andalou */PÓČ(E) PAŚRÍN/ < latin pōdex passĕrīnus « cul de moineau ».

|| 24 Bustamante (dans BCT 2007 : 100, n. 1) suggère qu’il pourrait s’agir d’une déformation du grec κόνυζα « aunée visqueuse (Inula viscosa) ». 25 Qu’on entremêle avec un mets, surtout la « rue » (cf. syriaque baššāšā), comme Al-Idrīsī l’explique dans son traité de botanique : le mets appelé isfīḏābāǧ serait utile aux malades atteints de pleurésie en lui ajoutant le suc de rue et du miel. 26 Voir Vázquez & Herrera 1989 : 120, à propos de ce terme et de ses dérivés du castillan botor, abuzos, etc. 27 Malgré la correspondance fautive, mais il s’agit d’un réseau de racines bilitères {b/ft/ṯ}, augmentées par l’adjonction d’un élément déterminatif ou simplement complémentaire, dans ce cas sonore (voir Fleisch 1961 : 252-261), dont les résultats se sont souvent influencés les uns les autres. D’un autre côté, le petit nombre de dérivés de cette racine suggère la possibilité d’un emprunt à l’araméen, très probable pour ce qui concerne les mots techniques chrétiens, bien qu’on ne le relève pas dans les dialectes connus.

102 | *{PČPḺN} *{PČPḺN} (‫)پچـپلن‬ UT nº 939 >baǧbullīnbaǧbanṭayrah< (lire >buǧabanṭayrah Roman andalou */PUǦ+ABÁNṬ/ « paroir », < latin pulsat « il frappe » + ab ante « par devant », nom de cet instrument des maréchaux-ferrants (cf. castillan pujavante), avec le suffixe {+ÁYR(A)}, désignant les rognures qu’on tire ainsi des sabots, selon la description de l’auteur d’UT dans cette entrée. *{BǦǦ} (‫)بجج‬ VA >nubuǧǧ baǧaǧt baǧǧ bāǧǧ + īn mabǧūǧ al+dābbah< « saigner une bête ». >mabaǧǧ + āt< « trou d’évacuation d’une clepsydre ». La racine {bgg} n’étant pas fréquente en sémitique, il semble s’agir d’une contamination avec le bilitère {pg}, cf. araméen rabbinique pǝgag « casser », hébreu pāgaʕ et arabe faǧaʕa « frapper », etc. *{PČČ} (‫)پچچ‬ IQ >aban baǧǧā< « Avempace » ; ET Bache (nom propre). Peut-être < roman andalou */PÁČE/ « paix ».29 *{PČČ/Q(Ṭ)} (‫)أو بجق أو بجقط بجج‬ VA >buǧuǧ< « imbécile », LO >baǧu/ūq< et Bachoquet « nom propre masculin », probablement des sobriquets. Peut-être < roman andalou */BAǦ+ÓČ/KO/, cf. portugais bajoujo, catalan bajoc.30 *{BǦḤ} (‫)بجح‬ VA >tabǧaḥ baǧaḥat baǧḥ / baǧaḥāh mabǧūḥ k al+kilāb w+al+sibāʕ< « mettre bas les chiennes et les femelles des bêtes farouches ». Métathèse et métaphore de l’arabe {ǦBḤ} « jeter (les dés) ».31 Voir {BḤǦ}. *{BǦ/ZD/Ḏ} (‫)بجد أو بجذ أ بزد أو بزذ‬ GL >ʔl+biǧāḏī< et >yāqūtun bizādī< « agathe » ; >biǧādy aḥmar< « grenat » ; >ʔl+bzādī< «hyacinthe » ; >ḥaǧar bizādiyun wa+hw ʔl+yāqūt ʔl+mulawwan

|| 28 Cette altération, déclarée incorrecte dans UT nº 1664, semble être le résultat d’une contamination par des cas comme celui de {PČPSRN} ; voir Corriente 2000-2001 : 173. 29 Voir Corriente 1993c : 25, n. 1, avec une possible explication de ce nom de famille. 30 Le mot basique restant énigmatique, il pourrait néanmoins s’agir du latin badĭus (cf. castillan bayo « bai »), puisque la pâleur était le symptôme de plusieurs maladies : cf. aussi castillan machucho « vieilli » et pachucho « valétudinaire », ainsi que le maltais beġejġu « sot », dont Aquilina 1987 : 59 & 95 ferait un diminutif de l’arabe égyptien b/faġan, ce qui est maintenant douteux. Incidemment, l’utilisation par M. Rabadán de machuches pour l’arabe coranique māǧūǧ (voir Lasarte 1991 : 274) ne serait qu’une coïncidence phonétique et nous ne pensons pas non plus à une dérivation pour ces mots du castillan macho ou du portugais machudo, selon Corriente 1985c : 139. 31 Cependant, en vue du maigre contenu de cette racine et son alternance avec {ǦBḪ}, on pourrait s’interroger sur son éventuelle relation avec {ČPḪ}, q.v.

*{BǦL(Š)} | 103

bi+sawādi fī ḫuḍrat< « béryl ». < Néo-persan biǧαd(e), probablement < pehlevi be žadag « sans mauvais augures », cf. grec ἀχάτης interprété comme ἀχῆτoς. *{BČRN(Y)} (‫)بـچرن أو بـچرني‬ UT nºs. 698 et 1376 >baǧārniyyuh = biǧārniyat al+ḥirzāb (lire ḥinzāb) = biǧārnah< « variété de carotte sauvage (Daucus carota silvestris) ». Peut-être une agglutination (naḥt), *bičarníyya, de >bišti-nāqah< et /isf-arníyya/ ; voir {PŠ(T)NǦ/Q} et {ʔSFRN}. *{BǦS} (‫)بجس‬ VA >inbiǧās< « jaillissement ». D’une racine apparentée avec d’autres commençant par {bg/q}, d’origine onomatopéique et exprimant le bruit de l’eau qui coule, cf. hébreu bāqaq « vider », baqbuq « bouteille », syriaque bagbūgā « cruche », guèze bäqbäqä « produire le glougou », etc. *{BČ/ŠĠṬ} (‫)بـچـغط أو بشغط‬ VA >nibaǧġaṭ yibašġaṭ bašġaṭt baš/ǧġaṭah ʕalà< « vociférer ». < Bas-latin *vocicatum, participe raccourci du latin vocĭfĭco « annoncer à haute voix ». *{PČ/Q(T)} Voir {PČČ/Q(T)}. *{PČK} (‫)پچك‬ AL Pachéco « nom propre ». Emprunt tardif au castillan, du basque Patxiko, adaptation du castillan Francisco « François ». *{BǦL} (‫)بجل‬ GL >tabǧīlun< (registre haut), VA >nibaǧǧal tabǧīl k / binabaǧǧal+u yubaǧǧal tabǧīl mubaǧǧal< « honorer », VA >yatbaǧǧal atbaǧǧal tabaǧǧul ʕinda< « être honoré ». Probablement < arabe bi+ǧalāl « avec majesté », la préposition ayant eté agglutiné à une racine pan-sémitique {gll}, avec connotations de mouvement et puissance, cf. hébreu gālal et accadien galālu « rouler », syriaque gallā « vague », guèze gäl(ä)lä « retirer », etc. *{BČL} (‫)بـچـل‬ NQ yb 1/2/2 565 >samīnah bi+ḥāl biḫillah< (lire >baǧillahbuǧǧūlbuǧǧūnbuǧǧūn + baǧāǧīn Roman andalou */PEČÓL/N/ < latin pĕcĭolum « pétiole ». *{BČḺYR(DG) (‫)بـچـلير أو بـچـليردگ‬ AL bachillér « bachelier ». bachireradgo « baccalauréat ». Emprunts tardifs au castillan, < latin bac(c)a « baie » et laurĕa « couronne de laurier », avec les évolutions et suffixations du roman andalou. *{BǦL(Š)} (‫)بجل‬ MT >biǧilyah< + BD 19r >biǧilyaš< « vigile » (religion). < Latin vĭgĭlĭa.

104 | *{PČ/ŠMṬ} *{PČ/ŠMṬ} (‫)پچـمط أو پشمط‬ VA >nibašmaṭ< « cuire comme un biscuit ». >yatbašmaṭ atbašmaṭ< « être cuit comme un biscuit » ; >bišma/āṭ + bašāmiṭbiǧmāṭb.šmāṭbuǧūn + āt< « hie, pilon ». < Latin pīsōn(em). *{PČN} (‫)پچن‬ I. AL nipachán pachánt mupáchin + ín « clignoter ». pechéina + pacháchin, + AC baǧaynit « cil ». Voir {PČL/N}. > Roman andalou */PEŚTÁṈA/.33 II. HC 44 >bwǧwn< « pigeon boulant ». > Roman andalou */BUČÓN/ < */BÚČE/ « gossier »,34 avec le suffixe augmentatif {+ÓN}. III. ZǦ 1880 >baǧǧānah< « Pechina » (géographie). *{BǦY} (‫)بجي‬ AC >biǧāyah< « Bougie » (géographie). >biǧīwī< « de Bougie ».35 *{BČY} (‫)بـچـي‬ SG 565 >bǧyh< « vesce (Vicia sativa) ». Voir {BYQY}. < Latin vĭcĭa < grec βικία. *{BḤBḤ} (‫)بحبح‬ AL nibahbáh bahbáht « enrouer ». natbahbáh atbahbáht tabahbóh mubahbáh + ín « être enroué ». Forme {1212} de {BḤḤ}, q.v. *{BḤṮ} (‫)بحث‬ GL >abḥaṯu an abḥaṯa baḥṯun< (registre haut), VA >nabḥaṯ baḥaṯt baḥṯ bāḥiṯ + īn baḥḥāṯ + īn ʕalà< et >nibāḥaṯ mubāḥaṯah ʕalànatbaḥḥaǧ atbaḥḥaǧt tabḥīǧ mutabaḥḥiǧ< « se vanter ». Metathèse de l’arabe {bǧḥ}.36 Voir {BǦḤ} I. *{BḤḤ} (‫)بحح‬ VA >nibaḥḥ abaḥt< (lire >baḥaḥtyatbaḥḥaḥ atbaḥḥaḥ< « être enroué ». >nibaḥḥaḥ k< « enrouer ». GL >buḥūḥatun< (registre haut), VA >baḥaḥ = buḥūḥah< « enrouement ». GL >abaḥḥun< féminin >ʔbḥḥatun< (registre semicorrect), VA >abaḥḥ + īn< « rauque ». IQ >baḥḥa baḥ< « onomatopée du bruit d’une partie de plaisir ». Voir {BḤBḤ} ; dans les deux cas il s’agit d’une racine onomatopéique. *{BḤR(Q)} (‫)بحر أو بحرق‬ AC >yabḥar< « il navigue ». nibahhár bahhárt, VA >nibaḥḥaryatbaḥḥar atbaḥḥar tabaḥḥurbaḥrun< (registre haut), VA >baḥ(a)r + buḥūr / biḥār / abḥurbaḥ(a)r + buḥūrbaḥar + buḥūrbaḥrī + īn< « marin » ; AC >baḥrībaḥrī< « tortue » ; MT >al+ḥūt al+baḥrī< « poison de mer » ; GL >ṭayrun baḥriyatu< (registre semi-correct) « foulque, poule de mer ». VA >buḥayrah + āt< « lac » ; TA Buheiroga (géographie) < buḥáyrah, avec le suffixe péjoratif roman andalou {+ÓK(A)}. GL >ayāmu ʔl+buḥrān< (registre semicorrect) « crise d’une maladie ». IA >bāḥir< « indiscret ». Voir {ʔRNB}, {ʔSFNǦ}, {ʔFSNTN}, {ǦRD}, {ǦRY}, {ḤǦR}, {ḤŠW}, {ḤṢR} III, {ḤṬB}, {ḤKK} I, {ḪTM}, {ḪṢW}, {ḪLF}, {ḪNZR}, {DBB}, {DǦǦ}, {DYS}, {RTǦ}, {RĠW}, {RKB}, {RYF}, {ZBD} I, {ZFT}, {ZHR}, {SBʕ}, {SFL}, {ŠǦR}, {ŠFN}, {ŠQWṢ}, {ŠYḪ}, {ṢḪR}, {ṢWF}, {ḌYQ}, {ṬḤLB}, {ʕSǦ}, {ĠRB}, {ĠRY}, {FRǦ}, {FRS(N)}, {FQS/Ṣ}, {QSṬ} II, {QṬʕ}, {QṬF}, {QWQN}, {KLB} et {MLʔ}. < Sémitique du Sud, cf. sudarabique épigraphique >bḥr< et guèze baḥr « mer », bǝḥer « région, pays ».37

|| 36 La répétition du phénomène dans toutes les formes de VA semble exclure une faute de copie. D’un autre côté, il ne s’agirait pas du seul cas de métathèse dans des racines arabe commençant par /g/ (cf. {ǧḏb} > {ǧbḏ} et {ǧbḥ} > {bǧḥ} et, d’un point de vue comparatif, on ne trouve des mots étymologiquement et sémantiquement apparentés qu’en hébreu gābōah « haut », en accadien gabʔu « sommet », etc. 37 On a signalé un mot apparenté en accadien baḫrû, nom d’une pierre précieuse, peut-être une perle, proposant une étymologie proche de l’arabe baḥrī « marin », mais cette hypothèse n’a été pas confirmée et il pourrait s’agir d’un emprunt ancien à l’arabe, comparable à ceux que cette langue à fait directement à l’accadien.

106 | *{PḤ/ʕŠŠ} *{PḤ/ʕŠŠ} (‫)پحشش أو پـعشش‬ VA >baḥšašah< « cajolerie ». AL tapahxúx et tapâxúr (lire tapaâxúx) « débauche ; friandise. mupahxáx « gourmet ». Contamination des racines {BḤBḤ} et {PŠŠ}, q.v., à cause de leur proximité sémantique. *{BḤN} (‫)بحن‬ AL adhán (lire abhán) « plutôt, naguère ». Un curieux élatif formé sur la phrase arabe bi+ḥīn « à temps ».38 Voir {ḤYN}. *{BḪT} (‫)بخت‬ VA >yubḫat buḫit bi< « avoir de la chance ». >nibaḫḫat tabḫīt k = nubḫit abḫat ibḫāt mubḫit mubḫat< « donner de la chance ». AL nanbaḳát anbaḳátt « prendre des risques ». IQ >baḫtbaḫt + buḫūtqalīl al+baḫt< « malheureux » ; AL mabḳáta + mabáḳit, BD + >mabaḫītin< « béatitude » (religion). VA >mabḫūt + īnmabḫūt< « béni ; heureux ». AL mubáḳit + in « qui donne de la chance ». Voir {ʔRR}, {ʔLH} et {RZQ}. > Pehlevi baḫt « fortune ». *{BḪTR} (‫)بختر‬ VA >nibaḫtar baḫtarah k< « faire marcher en se balançant ». >yatbaḫtar atbaḫtar tabaḫtur mutabaḫtir + īnnatbaḫtar tatbaḫtar lā tatbaḫtar< « marcher en se balançant, dandiner ». Peut-être issu du néo-persan baḫtiyαr « riche, fortuné ».39 *{BḪTRN(YḺ)} (‫)بخترن أو بخترنيل‬ UT nº 550 >buḫ/ġturnah< = 4051 >bḫtrnyālh< « épiaire érissée (Stachys ocymastrum) ». < Latin vultŭrīnus « de vautour ».40 *{BḪTNṢR} (‫)بختنصر‬ IH 366 >buḫtu naṣarin< (registre semi-correct)41 « Nabuchodonosor ». < Hébreu nǝbūkadr/neṣṣār < accadien nābu kudduri uṣur « Nebo, protège la frontière ! ».

|| 38 Il semble s’agir d’un yémenisme, comme ceux décrits dans Corriente 1989b, puisque le même cas se retrouve dans Behnstedt 1992 : 62, avec le développement d’une racine {BḤN}, d’où a été formé un verbe baḥḥan « arriver à temps » ; la phrase était déjà dans Piamenta I : 118. D’un autre côté, les cas de nouvelles racines obtenues de cette façon ne sont pas rares, cf. {BḪS}, {BḪL}, etc. 39 Selon l’arabe Širr, rapporté par J.C. Rolland 2015 : 39. 40 La dislocation de l’accent étant le resultat d’une contamination avec vulturnus « vent du SudOuest ». Quant à la variante >buġturnahbuḫtu naṣṣarayabḫar baḫar< = >yatbaḫḫar atbaḫḫar< « s’évaporer ». GL >ubaḫḫiru yubaḫḫiru< (registre haut), VA >nibaḫḫar knibaḫḫarū+hā mubaḫḫaryatbaḫḫar atbaḫḫar< « être parfumé d’encens ». buḫār + abḫirah, AL buḳár + abḳíra « vapeur ; haleine ». IQ >baḫūrbuḫūr< « encens » ; AL bo/uḳór + abḳíra « parfum » ; SH et UT nº 856 >buḫūr al+sūdān< « élémi, mélange de substances végétales pour fumigation » ; nºs. 855 et 2880 >b. (al+barbar / mawriškuh / al+malik)< « télèphe (Telephium imperati) » ; nº 857 >b. ʕāʔišah< « athamante / daucus de Créte (Athamante cretensis) » ; nº 858 >b. al+ǧinn< « bdellium de l’Inde (Commiphora mukul) » ; nº 859 >b. al+nabī< « oliban, arbre à l’incense (Boswellia carteri) » ; nº 860 >b. al+ḥummà< « fumigation de plantes contre la fièvre » ; nº 984 >b. maryam< « léonure commune (Leontice leontopetalum) » ;42 nº 2582 >b. al+qaṭāh< « variété de lycopside (Nonea / Lycopsis vesicaria) » ; nº 914 >b. al+hayākil< « storax (Styrax officinalis) ». AC >bawāḫir+ah< « ses parfums ». VA >laḥyat an baḫrah + buḫar< « barbe malpropre ». AC et ZǦ >tabāḫir< « vapeurs de fumigation ». VA >mabḫarah + mabāḫirmabḫūr< « qui a l’haleine fétide ». Voir {ŠYḪ} et {ṬLQ}. Pour {bḫr} il y a peu des témoins sémitiques, hormis sar. >bḫr< « encens » et accadien baḫāru « être bien cuit », dans ce dernier cas la connexion sémantique étant douteuse. II. IQ >al+buḫārī< « nom propre masculin », attributive de Buḫārā en Asie Centrale. *{BḪS} (‫)بخس‬ VA >abḫas baḫast bāḫis mabḫūs k< « escroquer » ; AL nabḳáç abḳáct « mépriser ». VA >yanbaḳas anbaḳas< « être escroqué ». AL baqç (lire baḳç) « incomplet ». Probablement cette racine arabe est le résultat de l’agglutination de la préposition bi+ avec {ḪSS}, q.v. *{BḪŠ} (‫)بخش‬ IQ >al+baḫšayn< « nom de lieu non identifié ».43 *{BḪŠṬR(YR)} (‫)بخشطر أو بخشطرير‬ UT nº 847 >baḫšaṭūr< « calotrope (Calotropis procera) » ; nº 3447 >bḫšṭuwyrh< (lire >bḫšṭuryrhbaq/ksbuḫš< serait plus en accord avec une transmission populaire.

108 | *{BḪʕ}

goût, doux au début, puis amer, avec l’addition dans le deuxième cas du suffixe agentif roman andalou {ÁYR(A≠O)}. *{BḪʕ} (‫)بخع‬ VA >yabḫaʕ baḫaʕ baḫʕ bāḫiʕ mabḫūʕ k< « être abîmé ou ruiné ». Cette racine arabe, sans connexions pan-sémitiques et avec une rare séquence de consonnes pharyngo-laryngales, est peu employée et pourrait s’être formée à partir d’une interjection exprimant le dégoût.44 *{BḪL} (‫)بخل‬ IQ >lā tabḫal< « ne sois pas avare », AC >yabḫal binabḫal baḫalt ʕalà bi< « être avare de quelque chose envers ». >nibaḫḫal tabḫīl k< « faire l’avare ». GL >buḫlun< (registre haut), VA >buḫlbaḫīlun< (registre haut), IQ >baḫīl< féminin >baḫīlah< ; VA >baḫīl + biḫāl / buḫalābaḫīlfīḫyūn< (lire >biḫyūnbadā abdaʔu yabdā bady/wun< = >ʔbtadī tabtadī ibtidāʔun< (registre semicorrect), VA >nabdā/aʔ badaʔt / badayt badʔ bidāyah bādī mubdī k< = >nabtadī abtadayt ibtidā mubtadī mubtadā kbadā tabdā yabdī+h nabdī+k< « commencer » ; IQ >badayt an nuqūl< « je commençai à dire » ; >yabdā+nī b+al+minan< « il fut le premier à me faire des faveurs », >abtadā+nī yaḍḥak min+nī< « il commença à se moquer de moi », >abtadayt li+madḥ al+kibār< « je commençai à louer les gens importantes », >nabtadī f+al+ʕiwaǧ< « je commence à agir tortueusement » ; ZǦ >badayta+nī< « tu m’as provoqué ». GL >min ʔl+badīfī badyi+hā< « à son début ». VA >badʔah = bidāyah + āt = mabdā/aʔ + mabādīmabdābidiyyahbadyātu il+ṣalātu< (registre semi-correct) « le début de la messe ». ZǦ et IQ >mubtadā< ; AL mubtedé « nominatif ; sujet (grec) ». mubtedí+ ín débutant ». ZǦ >mubtadī šarr< « bretailleur». Voir {SLḤ} et {ʕQD}. < Sémitique du Sud {bdʔ} (cf. sudarabique épigraphique >bdʔn< « délinquant premier »), qui semble dériver du pan-sémitique {bdd}, q.v. ; cf. aussi araméen baddāaʔī « mensonge(r) ».46

|| 44 En fait, baḫ(in) baḫ(in) exprime l’admiration pour quelque chose, mais l’expressivité des interjections admet l’ironie et d’autres changements de significations. 45 UT nº 992 n’a que des transcriptions fautives pour ce phytonyme, comme >b/fanǧīnbaddad lā tabaddad baddadū+h fīubaddidu tabdīdun mubaddadun< (registre haut), VA >nibaddad tabdīdyatbaddad atbaddad tabaddud< « être dissipé ou dispersé ». >nastabadd astabadt istibād mustabidd bi< « s’approprier », IQ >astabaddū b+al+infāq< « eux seuls se sont adonnés à faire des dépenses ». GL >ʔl+baddu< (registre haut), FǦ >badd + buddlā budda min< « il faut absolument » ;48 IQ >lā budda min kabš< « il faut absolument un mouton », >lā budd an taḫallī< « tu dois laisser cela », >lā bud l+u an yusammà< « il faut qu’on le nomme », >la budda yurfaʕ< « il faut qu’on l’emporte », 158/3/5 >las budda l+ī an natbaʕ+u< « il faut que je le suive », >bud an yukūn maʕ al+tays maʕizzah< « il faut qu’une chèvre soit avec le bouc » ; ḪA li9 >lā budda min ḥabīb+ī yiʕūd< « il faut que mon bien-aimé revienne », āti2 >lis bud an tarā+nī< « il faut que tu me voies », cra3 >lā bud l+ī min naǧǧam< « je dois odorer » ; NQ br 2/1/4 >buddi l+al+ġulām yaḫdaʕ< « l’esclave doit se soumettre », ZǦ >lis budd+uh yiqūl< « il doit dire ». AL bedíd (lire beddíd) + ín « meunier d’un moulin à huile ». GL >mustabiddun bi+rāyi+hi< (registre semi-correct) « entêté ». < Pan-sémitique {bdd}, cf. hébreu bādad « séparation », guèze bäddä « séparer » et accadien badādu « dissiper ». *{BDR} (‫)بدر‬ GL >abduru< (registre haut) « je m’empresse de venir ». >ʔbādiru< (hourrite), VA >nibādar bādir mubādarah k = yatbādar atbādar< « s’empresser de venir ». >badr + budūrbad(a)r + budūrbadraban badr< et IQ >aban badar< « nom propre masculin » VA >badarah + bidar< « bourse ». IQ >bidār< « rapidité dans la réponse », AC >bidār< « empressement » GL >bādirun< (registre haut) « antérieur ». IQ >badārah< « nouveauté (des habits) ». >badārī< « (habit) nouveau ». Voir {TMM}. Cette racine ne semble caractériser que le sémitique du Sud, cf. guèze bädärä « arriver le premier ». *{PDR} (‫)پدر‬ AL Pédro « Pierre ». Emprunt tardif au castillan, au lieu de l’arabe chrétien oriental buṭrus < latin Petrus.

|| 47 D’origine inconnue, la dérivation d’une forme à partir de l’autre n’étant pas scientifiquement établie ; voir Díaz Esteban 1996 : 11-19. 48 Dans cette phrase on peut remplacer la négation par la/is ou simplement l’omettre, ajouter ou non min et an, etc., comme les exemples le montrent.

110 | *{PDRN} *{PDRN} (‫)پدرن‬ AL Padrón « Padrón » (géographie). Emprunt tardif au castillan. *{BD/ḎZHR} (‫)بدزھر أو بذزھر‬ BM >bādzahrbāzahr< « bézoard ».49 HB 96.4 >bāḏzharyah< « antidote contenant le bézoard ». < Néo-persan pαd zahr « protecteur du poison ». *{BDS} (‫)بدس‬ ET Bediz, RC Benbidis « nom propre masculin », d’origine berbère, cf. arabe marocain bādǝs, en castillan Peñón de Vélez de la Gomera, au Nord du Maroc. *{BDSTR} (‫)بدستر‬ AL bedústar « castor » ; júnd bedúçtar, VA >ǧundubādustar< « castoréum ». < Néo-persan (gond e) bidastar « (testicule de) castor ; castoréum ».50 *{BD/ḎSQ/KN} (‫)بدسقن أو بدسكن أو بذسكن أو بذسقن‬ BM >badiskān< et >baḏaskānbd(ā)sq/kn< « spartier gènet (Spartium junceum) ». < Néo-persan badisgαn.51 *{BDʕ} (‫)بدع‬ GL >ʔbdaʕu< « j’innove » ; IQ >abdaʕtu … bidaʕ< « j’ai fait des prodiges ». VA >nibaddaʕ tabdīʕ ʕalà< « vociférer contre ». >nubdiʕ abdaʕt ibdāʕ mubdiʕ k = nabtadaʕ abtadaʕt k< « inventer ». >nastabdaʕ k< « s’étonner ». GL >bidʕatun< (registre haut), IQ >bidʕah< « prodige ; nouveauté extraordinaire » ; VA >bidʕah< « tumulte ». GL >badīʕunbadīʕ< « prodigieux », IQ >abdaʕ< « plus prodigieux », >mā abdaʕ< « quel prodige ! », AC >a+mi+bdāʕ mā hu< « qu’il est prodigieux ! » ; AL badéâ/ê + bidáâ « élégant ; beau ; excellent » ; IQ >badīʕ al+zamān< « nom propre masculin ». AL badíâ « gentilesse ». FḪ >badīʕī< « sorte d’étuvée ». AL tabadó « vocifération ». GL >ibtidāʕun< (registre haut) « hérésie ». La racine arabe {bdʕ}, isolée dans le pan-sémitique semble s’être développée à partir d’une alternance ou d’une contamination de {bdʔ}, q.v. *{BDL} (‫)بدل‬ I. VA >nabdal badalt bādil mabdūl badīl = nibaddal tabdīl = nubdil abdalt ibdāl kubaddil yubad.l tabdīlun< (registre haut), ZǦ >abdal< « changer » ; IQ >kin nabdal+hā< « si je la changeais », >abdal+hum bi+ʔanfas< « échange-les

|| 49 Mais l’affirmation qu’il transmet d’Ibn Buklāriš selon laquelle ce mot signifierait aussi le galbanum, bārzad, ne semble pas pouvoir être qu’une erreur. 50 La vocalisation originelle est mieux préservée dans TD 162 >ǧundabād/ḏastarǧītu nabdal< « je voulus changer ma position » ; >baddal< « il changea d’avis » ; >nabaddal makān< « je change ma place » ; >ramaq baddaltu ḫadd+ak< « je vis pour tes joues » ; AC >baddal ǧanb< « il changea de position ». AL nibeddél beddélt ta/ebdíl mubéddel + ín « changer, altérer ; sodomiser » ; nibeddél alléun « changer le couleur » ; GT 165.19 >baddaltu qadam+ī< « je fis un pas » ; GL >baddala+hum ṣūrata+hu< (registre semicorrect) « il se transfigura devant eux », VA >nibaddal hayʔat+u aw ṣūrat+u aw šakl+utibaddal zawǧ aḍāris< « elle change deux molaires ». GL >tabaddulun< (registre haut), IQ >yatbaddal tatbaddal< = >anbadalyatbaddal atbaddal tabaddul bi< = >yanbadal anbadal bi< « être échangé contre » ; AL netbedél a/etbedélt « pâlir de peur ; être sodomisé » ; netbidél atbedélt máâ áḳar « être sodomisé ». VA >badal< « ce qui remplace quelque chose ou personne » ; MT >ʕawḍan wa+badalan ʕan< (registre semi-correct), AL fédle (lire bédle) « au lieu de ». IA >badlat lawn< « changement de mets ». IQ et ZǦ >badīl< « substitut » ; AC >lā yiqaʕ badīl< « il ne peut pas tenir sa place ». GL >tabdīlun< (registre haut) « sodomie ». AL mutebédil + ín « changeant » ; GL >ġayru mutabaddil< (registre haut) « immuable ». Voir {BDW}, {RYŠ} I, {ʕWḌ}, {WǦH} et {WQʕ}. < Sémitique de l’Ouest {bdl}, cf. hébreu bādal et syriaque bǝdal « être séparé ».52 II. LZ >badlah< « vêtement complet ». < {BḎL}, q.v. III. AL Vidál « nom propre ». Emprunt tardif au castillan. *{BDLYN} Voir {BḎLYN}. *{BDMNY} (‫)بدمني‬ TD 157 >bdmūniyah< « cheval marin ».53 *{BDN} (‫)بدن‬ VA >nibaddan tabdīn< « rendre corpulent ». >yatbaddan atbaddan< « devenir corpulent ». >badan + abdān< = IQ, AC + >abdīn< « corps ». GL >badanun qaṣīrun< (registre haut) « corps petit ou chétif » ; AŠ >al+badan< « le corps d’une chemise ». VA >badanah + budun< « chamelle (corpulente) immolée ». >mubaddan< « corpulent ». Voir {ḤFḎ̣}, {RṬB}, {ŠQQ}, {QŠʕR} et {NʕM}. < Sémitique du Sud {bdn}, cf. guèze bädän « cadavre », probablement dérivé du sémitique d’Ouest {bṭn}, q.v.

|| 52 Les attestations éthiopiennes semblent être des emprunts à l’arabe, selon Leslau 1987 : 86, mais le sudarabique épigraphique >bdl< « maladie » et le guèze bädälä « faire mal » semblent aussi appartenir à cette racine, probablement développée en partant de {bdd}, q.v., avec plusieurs évolutions sémantiques. 53 Mais cet hapax du manuscrit de Dioscoride (Bibliothèque Nationale de Paris) ne peut être qu’une déformation du roman andalou */PÓḺ(O) MARÍNO/, sa portion finale étant probablement >mrynh< « marin », et le commencement, également à corriger comme >blbadanǧ< « ribelier (Embelia ribes) ». Voir {BRNǦ/Q/K}. < Néo-persan berang < sanscrit viḍaŋga.54 *{BDH} (‫)بده‬ AC >baḏīhā< (lire >badīhahʕalà / b+al+badīhahʔalà ʔl+badīh< « soudainement ». La racine arabe semble être une extension du pan-sémitique {bdd}, q.v., avec un ajout phonétique (cf. hébreu bad « paroles vaines »). *{BDW} (‫)بدو‬ IQ >badā yabdūnabdū badayt badw / ba/udū / bidāyah bādī li< « paraître ; sembler » ; >yabdū badā lī = badāl līqad badā l+īyabdā l+ī< « changer d’avis » ; >mā badā l+ak< « ce qui tu trouves le mieux », >yabdū b+al+farḥa< « il semble heureux » ; >nabdū b+al+ʕuṯār< « je me montre balbutiant ». VA >nubdī abdayt ibdā mubdī mubdā k< « montrer » ; IQ >sa+nubdī ilay+k< « je vais te montrer ». GL >badawiyun + badawiyyūna / ahl ʔl+bādiyati< (registre semi-correct et registre haut), VA >badawī + īn / bādiyah / badūbadwībadawībada/āwī< féminin >badāwiyā< « paysan ». FḪ >badawiyyah< « certain mets de poulet épicé et servi avec des œufs ». IQ et MT >bādiyahbādiyah + bawādībudayyah< « campagne, champs ». Voir {ḤRṮ}, {ḤKR} et {ʕṮR}. Cette racine arabe semble être aussi une extension du pan-sémitique {bdd}, q.v., avec un ajout phonétique.55 *{PDW} (‫)پدو‬ AL Pádua « Padoue » (géographie). Emprunt tardif au castillan. *{BDWRD} Voir {BḎWRD}. *{BḎ/ḌḪ} (‫)بذخ أو بضخ‬ VA >nibaḏḏaḫ tabḏīḫ k< « faire vivre dans le luxe ». >natbaḏḏaḫ atbaḏḏaḫt bi< « s’adonner au luxe ». >baḏaḫ< « luxe ». IH 190 >mutabaḍḍiḫun fī ʔl+niʕmah< « vivant dans le luxe ». < Sémitique du Sud {bḏḫ}, cf. guèze bäzḫa « être abondant ».56

|| 54 Sans doute, à travers une forme persane plus ancienne que celle qu’on trouve dans les dictionnaires, beranǧ+e kαboli, d’où l’arabe birinǧ et baranq chez Bedevian 1936 : 254, influencés par le néo-persan bera/enǧ « riz ». 55 Son lien sémantique étant l’isolation des champs ou des déserts et, métaphoriquement, des idées qui se présentent soudainement à l’esprit. Dans le réseau dialectal arabe andalou, on remarque la contamination morphologique et sémantique avec {BDʔ}. 56 Selon l’avis de Nöldeke, rejeté à tort par Leslau 1987 : 117. L’équivalence « fautive » avec l’arabe *bazḫ « abundance of wealth » ne peut empêcher ce rapprochement, puisqu’un tel mot n’existe pas dans les dictionnaires arabe ; il pourrait bien s’agir d’une agglutination de la préposition bi/a+, comme dans de nombreux cas, avec une ancienne racine bilitère {ZḪ}, à partir de racines sémanti-

*{BḎRNB/Ǧ(YH)} | 113

*{BḎḎ} Voir {FḎḎ} I. *{BḎR} (‫)بذر‬ I. GL >ʔbḏr bāḏirun< (registre semi-correct), IQ >yabḏarnabḏar baḏart bāḏir mabḏūr knibaḏḏar tabḏīr k = nubḏir abḏart ibḏār mubḏir mubḏar kyatbaḏḏar atbaḏḏar tabaḏḏur mutabaḏḏir< « être disséminé ou gaspillé ». >baḏr + buḏūr< « semence ». < Sémitique de l’Ouest {bḏr}, cf. hébreu bāzar, araméen bǝdar « disséminer » et guèze bǝzr « semence ».57 II. VA >nibawḏar k< « blâmer ». >yatbawḏar atbawḏar< « être blamé ». Probablement < latin pŭdēre « causser de la honte ».58 *{BḎRǦ} (‫)بذرج‬ UT nº 466 et TD 191 >bāḏarūǧbudmurḫ< (lire >baḏarūǧalbaḏ/ḏ̣raqatu< (registre semi-correct et registre haut) « escorte obligatoire et payée pour traverser le territorire des bédouins ». Peut-être < latin perdūco « conduire à destination ».59 *{BḎRNB/Ǧ(YH)} (‫)بذرنبيه أو بذرنجيه‬ UT nº 680 >bāḏaranb/ǧūyahbāḏ.ranǧah {pwḏr}, moyennant un phénomène assez fréquent de quadri-consonantisation. 59 Les lexicographes arabe attribuent ce mot au néo-persan, où il existe effectivement, mais sans apparence native, ayant plutôt l’air d’un emprunt à l’arabe : malgré la faute de traces araméennes auxquelles il faudrait s’attendre (peut-être le rabbinique bardēq « pénétrer » ?), la coïncidence phonétique et sémantique suggère cette origine latine, qu’on pourrait poser dans le lexique militaire de la Syrie. Le /ḏ̣/ de la prononciation arabe andalou, censuré par l’auteur, n’est qu’une des pséudocorrections affectant les réalisations de la vélarisation dans ce faisceau dialectal, selon Corriente 1977 : 67 et n. 96. 60 Mais cette forme abrégée n’est rapportée que par Ibn Ǧazzār.

114 | *{BḎRNYL)} *{BḎRNYL)} (‫)پبذرنيل‬: MV 270.5 >biḏrinyal< « pétrinal ». Emprunt tardif au castillan pedreñal. *{BḎZHR}: voir {BDZHR}. *{BḎQ} (‫)بذق‬ IH 331 >salaḫa ʔl+ǧāziru ʔl+kabša baḏqan< (registre semi-correct) « le boucher écorcha le mouton à partir d’une patte », littéralement « comme un guide habile ».61 *{BḎL} (‫)بذل‬ I. GL >abḏilu< (registre haut), MT >baḏal yabḏal ibḏālnabḏal baḏalt baḏl bāḏil mabḏūl k< « donner généreusement, dépenser » ; GL >ʔlḏy baḏal ayāma+hu fī ʔl+šarri< (registre semi-correct) « celui qui a passé ses jours dans l’iniquité ». VA >yanbaḏal anbaḏal< « être donné généreusement ». GL >baḏlatun< (registre haut) « cadeau ». IQ >baḏlah< « habit usé ». VA >baḏlah + āt< « boucle d’oreilles ». GL >baḏḏālun< (registre haut) « prodigue ». >mutabaḏḏalatun< (registre semi-correct) « prostituée ». La racine arabe {bḏl} semble être une variante de {bḏr}, q.v. II. AL na/ebdúl ba/edúlt badúl (lire abdúl) « se flétrir » ; xéi yebdúl « ce qui peut se flétrir ». ma/ebdúl + ín « flétri ». Métathèse de l’arabe {ḏbl}, q.v. *{PḎL} (‫)پذل‬ AC >al+baḏūl< « Padul » (géographie). *{PḎḺ(Y)R} (‫)پذليير أو پذلير‬ UT nº 1382 >(yarbah) buḏulyayrah< = >buḏulyār< « variété de pouliot (Teucrium capitatum) ». < Latin pēdŭcŭlārĭa et pēdŭcŭlāris « (herbe) aux poux ». *{BḎLYN} (‫)بذلين‬ TD 125 >biḏliyūn< « bdellium de l’Inde (Commifora mukul) ».62 < Grec βδέλλιον. *{BḎNǦL/N} (‫)بذنجن أو بذنجل‬ IB 39 >bāḏnǧālbāḏinǧānun< (registre semi-correct), UT nº 942 >bāḏanǧānbāḏinǧānbiḏinǧīnamāḏilyūnb. barr(ān)ī< « aubergine sauvage (Solanum melongena insanum) ».64 Voir {ŠQQ} et {ʕFR}. < Néo-persan bαtengαn < sanscrit bhaṇṭ/ḍākī. *{BḎ/DWRD} (‫)بذورد‬: UT nºs. 971 et 2357 >bāḏā/awardbādrwrd< (lire >bādaward< avec CP 133.3) « carthame laineux (Carthamus lanatus) ».65 < Néopersan bαd αvarde « poussé par le vent ». *{BRʔ} (‫)برأ‬ VA >baraʔ< « créer ». GL >abrā yabrā barʔun< (registre semi-correct), VA >barā yabrā burʔyabrā< « curer ». VA >nabrā baraʔt / barayt barāʔah< « être innocent » ; IQ >baraytu minn+u wa+hu min+nī barī< « nous serons quitte à quitte », IQ 17/3/2 >barāʔī min zammat al+ḫuṭūb< « ma délivrance des adversités ». VA >nibarrī< « exculper ». >nabrī abrayt ibrā kal+masīr abrīt< « tu as épargné le voyage ». GL >abrā< « j’acquitte ». IH 280 >tabarrī< (maṣdar) VA >yatbarrā atbarrā tabarrī mutabarrī + īn min< « se déclarer innocent de » ; >natbarrā atbarrayt tabarrī mutabarrī mutabarrā min< « rénoncer à » ; HC 104 >ytbrʔ min< « être tiré des outils de cuisine ». LZ >ʔstabraytu ʔl+ʔamata< (registre semi-correct) « s’absténir des relations sexuelles pendant le période légal avec l’esclave achetée». VA >barā + barāwāt = barāʔah + āt< « diplôme, document », ZǦ >barā< « acte de répudiation », SH >barāʔah< « étiquette des marchandises », AL bará + baraguát « récépissé, contrat », b. mitál gofrán « bulle du pape », çáhib al bará + açháb albaraguát « distributeur des bulles ».66 boráya + ít, IZ 14/2/3 et 4/5/4 >burayyah< « petit écrit, amulette ou récépissé ». GL >bariyun< (registre semi-correct), VA >barī + īn / abriyābārī ʕan< « innocent (de) ». GL >ʔl+birriyyatu< (registre semicorrect, lire >ʔl+bariyyatubariyyahbarīʔah + āt / barāyā< « créature, creátion ». VA, IQ et AC >bārī< « creáteur ». VA >mubārāh + ātmubārāh< « divorce consensuel » ; AL mubára +át « virement ». Voir {Ḏ̣HR}, {ʕWN} et {FWZ}. La racine {brʔ} dans l’acception de « créer » est au moins sémitique de l’Ouest, cf. hébreu bārā et ar. bǝrā.67 || 63 Avec les variétés aswad andalusī « noire andalouse » (aussi appelée sirāǧī « de flambeau »), abyaḍ « blanche » ou šāmī « syrienne », muwarrad miṣrī « rosée égyptienne », muǧazzaʕ ṣīnī « bigarrée chinoise » et qurṭubī « cordouane » ou >mansanāl< (voir {MNSNL}. 64 Selon Ibn Albayṭār (dans le passage signalé de BM), la populace andalouse appelait cette plante >mrmʕwy< parce qu’elle se collait aux vêtements, probablement une déformation de múr máʕi « viens avec moi », d’une classe de mots avec d’autres exemples, comme dúr ḥáwlah (UT nº 1832), fúz laqqám (UT nº 3661), etc. 65 Voir BCT 2007 : 139 à propos de son identification très discutée. 66 Traduit par Alcalá par le terme castillan pertiguero, c’est-à.dire « porte-verge, huissier », à cause d’une confusion entre bará et bára « verge », q.v., sous {BĀR}, bien que le nom composé *çáhib albára existât aussi dans le dialecte grenadin. 67 Mais il est difficile d’expliquer la connotation de « guérir » et l’interférence sémantique de {bry} « couper », attesté dans plusieurs langues sémitiques. Le cas du rabbinique, où on a bǝrā « créer ;

116 | *{BRBṮ/Ḏ}

*{BRBṮ/Ḏ} Voir {BRYN}. *{BRBḎY} Voir {BLBḎY}. *{BR/LBR/L} (‫)بربر أو بربل‬ VA >yatbar/lbar/l atbar/lbar/l bar/lbarah< « parler le berbère ». GL >barbariyyun< (registre haut), VA >birbir/l + īn / barābir / barbar/lbirbiriyyun< (registre semi-correct), IQ féminin >birbiriyya< + barābirbirbirī + birbirbirbirī< « berbère » ; >arḍ al+barbar< « Berbérie ». IQ >birbiliyyah< « langue berbère ». AL boraybaría +ín (lire ít) « fronde ». Voir {BḪR}, {LʕB} et {LWZ}. La racine {brbr}, d’origine onomatopéique et présente presque partout en sémitique,68 semble avoir acquis du grec, à travers l’araméen, la signification de « balbutier ; parler une langue étrangère ; être étranger ». *{BRBRS} Voir {ʔM(B)RBRS}. *{BRBŠ} (‫)بربش‬ IW II 51.9 >bryšāt< (lire >brbyšātbrbūšt< et >brābušt< « prevôt ». < Latin praepōsĭtus. *{BRBŠK} (‫)بربشك‬ UT nº 608 >bārbaškuh développer une nature solide > être livre de maladies ou de dettes, etc. ». 68 Cf. accadien barbaru(m) « loup » ; quant au guèze bärbärä « piller », il semble s’agir du dénominatif de l’adjectif. Selon Jastrow 1926 : 192, le rabbinique barbaryāh « pays barbare » serait déjà dans la Pǝsiḵtā rabbathi. 69 Selon une correction habile de SG 33, approuvée par DS I : 64, le résultat phonétique ayant été altéré par métanalyse du suffixe roman andalou {+ÁČ} et son remplacement par {+ÉŚ}. 70 La deuxième identification mettrait en évidence une confusion populaire à cause de la propriété qu’ils partagent : celle d’être des poisons. Dans AL on retrouve le traitement caractéristique de /u#/ > /a#/, ce qui a permis l’obtention d’un nom d’unité et le collectif par élimination de cette marque. 71 Car le mot >barbāṭah< de DS I : 64, apparemment appuyé par l’édition marocaine d’UT, p. 761, >barbāṭuhburbiṭuhburbiṭl< « tourbillon ». Probablement < bas-latin *volutabulum < latin vŏlūtāre « tourner », avec un suffixe locatif. *{BRBL} Voir {BR/LBR/L}. *{BRB(Ḻ)} (‫)برب أو بربل‬ UT nºs. 737 et 1380 >bārbah ḏī qunilyuh / ḏi lābr< « carotte (Daucus carota) » ; nº 916 >bārbah nanǧah (lire lanǧah)72 = barbāllah< « guède (Isatis tinctoria) » ou « espèce de centaurée (Centaurea sonchifolia) ». > Roman andalou */BÁRBA DE KONÉḺO ≠ LÉBRE /≠ LÁNČA/ « barbe de lapin / lièvre / lance » et */BARBÉḺA/ « petite barbe ». Voir {RŠQ}. *{BRBL} (‫)بربل‬ SG >burbulah< « gale sèche ». < Bas-latin bulbula « bulle ». *{BRBN} (‫)بربن‬ UT nº 3587 >barbīnā< « variété de scrofulaire (Scrofularia peregrina) ».73 < Baslatin verbena. *{BRBNQ} Cette entrée dans Corriente 1997 : 42 doit être biffée.74 *{BRBYRY} (‫)بربيري‬ MT >brbiyāriyuh< « bréviaire » (religion). < Latin brĕvĭārium. *{PRT} Voir {PRT(L)}. *{BRTČḺ} (‫)برتچل‬ UT nº 1149 >burtiǧāl< « variété de figues » ; nº 2159 >birtiǧāllah< « salicaire commune (Lythrum salicaria) ».75 < Latin vertĭcillus « peson du fuseau ». *{PRTĠR} (‫)پرتغر‬ AL pertiguéro + s « porte-verge d’église » (emprunt tardif au castillan pertiguero). *{PRTĠLŠ} (‫)پرتغلش‬ MT >burtu/ūġlāš< « portugais ». Emprunt du vieux castillan portugalés. *{PRT(L)} (‫)پرت أو پرتل‬ MT >burt + āt< = burtālburtāl + āt / barātil< « port de montagne ». < Baslatin portellum.

|| 72 Voir Corriente 2000-2001 : 114, à propos de cette correction nécessaire. 73 GM 185 tire de SG 154 une identification de cette plante avec une sorte de verveine. 74 Car >birbināqah< et variantes dans UT nºs. 641, 1244 et 1619 ne serait qu’une déformation de {BYḎ(Š)MN}, q.v., selon Corriente 2000-2001 : 116, n. 64, et pas une suffixation de {BRBN}. 75 Il est impossible de déterminer si le traitement caractéristique de /u#/ > /a#/ dans l’arabe andalou a eu ou non lieu dans ce cas ou dans d’autres similaires, bien que la forme courte puisse suggérer qu’on gardait le masculin *>birtiǧālluhbrtqāruh< « portier ». < Bas-latin *porticarius. *{PRTQL} (‫)پرتقل‬ AL porto/ucáli + ín « portugais ; alain ».76 *{BRTQŠ} Cette entrée dans Corriente 1997a : 43 doit être biffée.77 *{BR/LTNQ} et {BNTR(N)Q} (‫)بلتنق أو بنترنق أو بنترق‬ UT nºs. 679 >burtnqh< et 980 >bartunqahbltwnqhbltw/rqh< « betoine (Stachys officinalis) ». Peut-être < roman andalou */BÓNA TÚRIKA/ « bonne et parfumée », < latin bŏna et tūs-, -ūris « encens », avec le suffixe adjectival {+IKO≠A} et métathèse des sonores, bien qu’il ne s’agisse que d’une étymologie populaire, générée par la déformation des noms latins. *{PRTYR} (‫)پرتير‬ MT >burtayr< « portier ». < Latin portārĭus. *{BRṮN} (‫)برثن‬ VA >burṯun< « griffe ». Peut-être < sémitique de l’Ouest {prṯ}, cf. araméen rabbinique pǝrat « diviser », arabe faraṯ « percer, crever », hébreu pereš « entrailles arrachées à la victime » et guèze färäsä « être détruit ». *{BRǦ} (‫)برج‬ I. VA >nibarraǧ knatbarraǧ atbarraǧ tabarruǧ< « être fortifié avec des tours ». GL >burǧun< (registre haut), AC >burǧburǧ + abrāǧ / burūǧburūǧ< « signe du Zodiaque » ; AC et ZǦ >al+burǧ< « nom de lieu (probablement) » ; >burǧi ḥamāmburǧi ḥamīmburǧī = barrāǧ< « gardien d’une tour ». AL hamíma/e borgía + hamím barági / borgiín « pigeon domestique ». Voir {ǦDY}, {ḤML}, {ḤMM}, {DNS} et {ṢDM}. < Syriaque būrgā ou pehlevi burg < grec πύργος. II. IH 269 >burǧahburǧah + buraǧ< « petite fenêtre (parfois fausse) ». < Arabe furǧah ; voir {FRǦ}.

|| 76 La deuxième signification n’étant évidemment qu’une des fréquentes inventions d’Alcalá. 77 Car les graphies d’UT nºs. 549 >brtyqašbartaqaš< et 2566 >bartiqaš< ne sont que des déformations du grec νάρθηξ « canne », bien qu’assez acceptées, puisque l’auteur parle de leur étymologie, *barātiq, un pluriel brisé arabe, formé sur le roman andalou */PÉRTIKA/ < latin pertĭca « perche ». 78 En plus d’autres variantes, telles que >bunturunqahrunbtunqahbuntūnkah< (UT nº 980), ainsi que >burṭunqah murrah< « b. amère », à cause des confusions entre les termes latins bētŏnĭca et brĭtannĭca (voir BCT 2007 : 99, n. 3, ajoutant une difficulté aux identifications et aux étymologies, selon Corriente 2000-2001 : 124-125 et 191.

*{PRČṬ} | 119

III. ZǦ >barǧah< « Berja (géographie) ». RC bergi « de B. » ; IW I : 254.12 >brǧī< « variété de marrons ».79 *{BRǦS} (‫)برجس‬ IH 288 >barǧīsal+brǧīs< « Jupiter ». Peut-être < pehlevi pīr gēs « le vieillard aux cheveux frisés ».80 *{PRČŠ} (‫)پرچس‬ SG >brāǧš< « prières ». < Latin prĕces. *{BRǦL} Voir {ǦWZ}. *{B/PRČL} (‫)پرچل أو برچل‬ VA >barǧāl(l)ah + ātbrǧlh< « modius, boisseau ». AL bérchele + baráchil = párchelle + paríchil « grenier ; mansarde ». > Roman andalou */BARČÉLA/ et */BARČÍNA/ < bas-latin *particella81 < latin pars, -tis, avec le suffixe roman andalou {ÉḺ(O≠A)}. *{PRČṬ} (‫)پرچط‬ AL bárchat + barçachit, diminutif buráychat + ít « brassée, faisceau ». > Roman andalou */BRAČÁT/ > latin brāchĭum, avec le suffixe participial {+ÁT(O≠A)}.

|| 79 Il pourrait néanmoins s’agir de cette ville d’Almeria, ou de certaines des nombreuses villes contenant l’arabe andalou búrǧ « forteresse ». 80 Il s’agirait d’un nom facétieux, inventé par les chrétiens ou les zoroastriens qui se moquaient de la vieille religion et son panthéon, et allusif aux représentations de leur dieux suprêmes par les sculpteurs gréco-romans. Le Lisān rapporte un ḥadīṯ où Muḥammad aurait nommé les planètes de la façon suivante : zuḥal « Saturne », bahrām (< pehlevi wahrām) « Mars », ʕuṭārid « Mercure », al+zuharah « Vénus » et al+birǧīs, où les termes arabe s’entremêlent avec les persans. Cette hypothèse est renforcée par le cas de ʕuṭārid « Mercure », une autre énigme étymologique, dont la solution pourrait être le syriaque ʕawf(ā) ṭāred(ā) « l’oiseau en poursuite », mais aussi parfaitement clair en arabe, surtout pour les bilingues chrétiens du Moyen Orient, allusif aux ailes dans les pieds caractéristiques de ses représentations. Incidemment, la faiblesse et la chute de ce /f/ n’est pas un phénomène isolé en syriaque, cf. nafšā > nawšā (voir Costaz 1955 : 28). D’un autre côté, Jupiter est parfois appelé en néo-persan pire haft falak « le vieillard des cent cieux » et Saturne pire falak « le vieillard du ciel » ; voir Steingass 264. 81 Griffin 1961 : 102 hésitait à admettre cette étymologie, en s’étonnant des mots apparentés en castillan barchilla et en catalan barcella, avec un /b/ au lieu du /p/ latin ; à présent on sait que ce phonème ne s’est pas toujours conservé dans la transmission par le roman andalou, que les locuteurs bilingues avaient comme marginal en arabe andalou, cf. latin pastĭnāca > castillan biznaga, portŭlăca > castillan verdolaga, păpāver > castillan ababol, etc. Corriente 1997a : 43 a attribué l’entrée d’AL au roman andalou */BÁRCENA/ « haie » à cause de l’accentuation différente, en dépit du changement sémantique mais, sans aucune violence de ce genre, on peut expliquer la dislocation accentuelle par la tendance pré-paroxytone dans les séquences {CvCCcCv} ; voir Corriente 1977 : 65, où cette solution est adoptée pour la plupart des cas avec une voyelle finale. En plus, il y a eu une influence de {B/PRČL} par {BRČN} dans quelques cas, comme dans VA >barǧāl(l)ah + āt< et MV 43 >brǧlh< « modius, boisseau ».

120 | *{PRČL/N} *{PRČL/N} (‫)پرچل أو پرچن‬ VA et UT nº 2151 >burǧīn< « sorte de grenade (de mauvaise qualité) » ; dit aussi des noix (nº 767), figues (nº 1149), caroubes (nº 1807) poires (nº 2556), jujubes (nº 3508) et pistaches (nº 3808), et avec la variante >burǧīl< pour les prunes (nº 927) ; MT >ṯimār al+burǧīn< « grenadiers de cette sorte » ; IW I:292.23 et 349.22 >trḥ/ǧyn< (lire >burǧīnburǧulūnahbarǧilūnī< « barcelonnais ».82 < Latin Barcĭno, -ōnis. *{BRČN} (‫)برچن‬ VA >barǧīn< « sac ». > Roman andalou */BARČÍNA/ < latin barcella « petite barque », métaphoriquement des corbeilles à cause de leur forme (cf. castillan barquilla, barquín, etc.). *{PRČN} (‫)پرچن‬ UT nº 2229 (n. 2341) et IW I : 429.5 >brǧūnburruǧūn Roman andalou */PERUČÓN/ < latin pĭrus, avec les suffixes roman andalou péjoratif {+ÚČ} et augmentatif {+ÓN}. *{BRǦNS} (‫)برجنس‬ MT >al+barǧansī< « nom propre masculin », attributif d’un nom de lieu nonidentifié. *{PRǦY} Voir {PRQ/KY}. *{BRḤ} (‫)برح‬ VA >nabraḥ baraḥt barāḥ bāriḥ + īn< « cesser, s’arrêter » ; IQ 57/6/3 >lā tabraḥ min haḏā ʔl+balad< « ne quitte pas cette ville ». IQ >barraḥ< (impératif), GL >yubarriḥu< (registre semi-correct), VA >nibarraḥ tabrīḥ ʕalàmbrrḥynburrīḥat al+dār< « on annonça la vente aux enchères de la maison ». AL baráh « désert » ; GL >fī ʔl+barāḥ< (registre haut) « en plain air » ; IQ >lam yukun l+u ʕann+u barāḥ< « il ne put s’enfuir ». GL >burīḥun< (registre semi-correct), VA, ZǦ et IA >burīḥbarrāḥun< (registre semi-correct), IQ, MT et AC >barrāḥbarrāḥ + īn< « crieur publique ». >al+bāriḥ(ah)albāriḥah< « hier » ; AL albíreh « la nuit dernière » ; ávil albíreh « avant-hier au soir ». GL, VA et UT nº 5123 >yabrūḥ< « mandragore (Mandragora officinarum) » et variétés dans UT nº 5123 >y.

|| 82 Une variante >barsilūnī< n’est probablement due qu’à l’omission des diacritiques du >šy. aswad< (Mandragora autumnalis) ; DS + >yabārīḥ< ; >y. ṣanamī / waqqād< « aspidie (Serapias lingua) ». Voir {ṬLQ}. < Sémitique de l’Ouest {brḥ}, cf. hébreu bāraḥ « passer, fuir », guèze bärrǝḥa « fuir dans le désert ou les forêts ».84 *{BRD} (‫)برد‬ I. GL >abrudu< (registre haut) « j’ai froid », VA >yabrud baru/ad burūdah bārid + bawāridbarad< « il resta figé » ; >lā tabrad< « ne reste pas coi ! » ; AC >abrud< « reste coi ! » ; VA >yabrud barud ʕalà< « rester dans une situation ». VA et IQ >nibarrad tabrīd kyatbarrad atbarrad tabarrud< « se refroidir » ; >yatbarrad atbarrad tabarrud / burūdah ʕalà< « faire mauvaise mine à quelqu’un ». GL >bardun< (registre haut), IQ et AC >bardbard + abrādbard+uh< « son effronterie » ; UT nº 707 >bard wa+salām< « grand plantain (Plantago major) ». GL >baradun< (registre haut), IQ et VA >baradbaradah< « indigestión ». >burādahbarīd< « soupe de pain ». VA >barūd< « collyre ». GL >bāridun< (registre haut), IQ >bāridabrad< (élatif) ; VA >bārid + burrādbārid< féminin >bāridah< « désagréable » ; MT >al+bayt al+bārid< « chambre froide (dans les bans) ». VA >bāridah + bawāridbawārid< « mets froids ». VA >burūdahbārūd< « poudre de talc » (voir {ʔSYS}). AL barráda + barárid « jarre » ; RC albarrada « terre froide ». LH 4 *bardán « effronté » (cf. castillan albardán). IZ 10/5/4 >burd< « manteau ».85 DS >mabrūd< « celui qui a un tempérament froid ». HC 56 >farrūǧ mubarrad< « étuvée de poulet aux épices ».86 Voir {SRD} II, {ŠǦR}, {FRN(YR)}, {QRṢ}, {QFQF} et {MLḤ}. < Sémitique de l’Ouest {brd}, cf. hébreu bārād, araméen rabbinique et syriaque bardā, sudarabique épigraphique >brd< et guèze bäräd « grêle ; temps froid ». II. VA >nabrud baradt bard mabrūd kmabrūdun< (registre haut), IQ >nabrudyanbarad anbarad inbirād< « être li-

|| 84 Quant au phytonyme, il s’agit d’un emprunt à l’araméen rabbinique et au syriaque yabrūḥ(ā) mais, parmi les propriétés de cette plante magique, la plus remarquable est sa similitude avec la forme humaine, on pourrait suspecter qu’on l’ait conçue comme un homme en train de fuir. 85 Le lien sémantique est mis en évidence par le syriaque bārdā « grandinatus, qui colore albo est cum nigro commixto », souvent dit des toiles ; voir PS 603-604. 86 Mais DS I : 68 en donne une version plus simple, de la viande bouillie avec du sel uniquement.

122 | *{BRD/Ḏ}

mé ». IH 178 et GL >mabradunmabradmabrad + mabārid< « lime ». Probablement < pehlevi burdan ou néo-persan bordan « (re)tirer, porter ».87 III. VA >barīd + burūd< « courrier ». Probablement < syriaque >brydā< < latin vĕrēdus « cheval de poste ». IV. VA >bardiyah + ātšāhi bardī< « étouffement du roi (dans les échecs) ».88 < Néo-persan šαh e barde « roi captif ». *{BRD/Ḏ} (‫)برد أو برذ‬ GL >ʔl+bardī = barḏiyun< (registre semi-correct), UT nº 973 >bardīburḏālʔl+tyn ʔl+brdly< « variété de figues ». Probablement < roman andalou */BERDÁL/, castillan verdal « fruit de couleur verte même étant mûr ». *{BRDČN} (‫)بردچن‬ AL perdichín « muscat » (variété de raisin), Probablement < latin vertex, -ĭcis « sommet », avec le suffixe adjectival {+ÍN}.89 *{BRD/Ḍʕ} (‫)بردع أو برضع‬ AL nibardáâ bardáât « embâter ». bardáâ + barádiê, ZǦ >bardaʕahbarḍaʕah< « bât ». AL bardaâí + ín « bâtier ». Peut-être une utilisation métaphorique de l’arabe barḏaʕah « sol de moyenne dureté ».90 *{BRDĠŠ} (‫)پردغش‬ UT nº 899 >burūdīġuš< « variété de saule » (Salix purpurea). Peut-être < roman andalou */BERDÚGOŚ/ « baguettes »,91 < latin vĭridis « vert », avec le suffixe péjoratif roman andalou {+ÚK}.

|| 87 On rettrouve le même lien sémantique dans le berbère ttǝkkǝs afuhri « elle enlève l’excès de métal », nom de la pierre à aiguisser ; voir DS I : 139 sous >tksāfhrbrdrdyqšbrdiqt< « abbé ». < Latin praedictus. *{BRDLQŠ} (‫)بردلقش‬ UT nº 2098 >bardilāqaš< « pourpier (Portulaca oleracea sativa) ». Voir {BLČQŠ}. < Latin portŭlāca, probablement influencé par le roman andalou */BÉRDE/ « vert ».92 *{BRḎČ} Voir {BRḎNŠ}. *{BRḎQ} (‫)برذقن‬ IQ >nabarḏaqnibarḏaq barḏqt barḏaqah min / ʕan< « fuir ». >burḏuqūn< (= ZǦ) « perdreau ». < Bas-latin *perdicon(em). *{BRḎLK} (‫)برذلك‬ IQ 82/3/4 >brḏlūk< entre dans la description d’un très gros mouton rétif, peutêtre une métaphore basée sur barḏáwn, q.v., avec le suffixe péjoratif roman andalou {+ÚK} et remplacement du /n/ par /l/.93 *{BRḎN(Š)} (‫)برذن أو برذنش أو برذج‬ UT nºs. 712 >barḏūnašburḏūn< et >barḏāǧ< et 4269 >burḏūnišbarḏūnīš< et >barḏāǧǧuh< « scolyme (Scolymus hispanicus ou maculatus) ». > Roman andalou */BÁRDA/ « haie » (pré-roman), avec les suffixes péjoratif {+ÁČ} ou augmentatif {+ÓN}, dans le dernier cas optionnellement avec le suffixe du pluriel.94 *{BRḎWN} (‫)برذون‬ GL >birḏawnbarḏawnun< (registre semi-correct), VA >barḏawn + barāḏinbarḏawnnibarr barart birr / burūr bā/arr mabrūr + īnbarru nibarri yibarra+nī burūr / mabarrah< « honorer » ; >tibarri yamīn< « elle est vraie dans son serment ». VA >yanbarr anbarr ʕinda< « être honoré ». >barr + abrār< « pieux ». || tionner avec les descendants romans andalous du latin portŭlāca, mais on ne peut pas rejeter le fait qu’il s’agissait du pluriel quadriconsonantique d’un mot en rabbinique, plutôt proche de */BERDÚK/ suggéré ici, et pas du latin pertĭca d’Asín à propos de portŭlāca, ou prōdĭgus dans Corriente 2000-2001 : 175, à propos de cette sorte de saule. L’influence sur le castillan barda « couverture d’un mur de clôture » pourrait expliquer l’étrange vocalisation de bardaguera, au lieu de *verduguera, avec l’intention d’éviter la deuxième et sinistre signification de verdugo « bourreau ». 92 Cette étymologie populaire doît être très ancienne, car on a en castillan et en catalan verdolaga, et en portugais beldroega, également avec /b/ au lieu de /p/. 93 Voir Corriente 1977 : 42. 94 Les vocalisations avec /u/ suggèrent des influences occassionnelles du roman andalou */BORDÓN/ « bâton », un mot assez courant, cf. castillan bordón. 95 Curieusement, le maltais bo/urdnar « muletier » (Aquilina 1987 : 153) atteste aussi de la survivance de ce mot, mais seulement avec le suffixe roman {+ÁR}.

124 | *{PRR}

GL >birrun< (registre haut), VA >birr / burūr / mabarrah + ātbir(ri)< « piété ; bienfaisance ; vérité dans le serment » , AC >burūr< « respect d’une femme pour son mari ». AL baráratun (registre haut), BD 35v >al+bararatin< (registre semi-correct) « les justes ». Voir {ʕBD}, {QWM} et {WǦB}. < Sémitique de l’Ouest {brr}, cf. ougaritique >brhbrrn< « exécuter fidèlement une obligation ». II. VA >nibarrar tabrīr k< « rendre sauvage ». >yatbarrar atbarrar min / bi< « devenir sauvage ». ZǦ et IA >barr< « terre ferme » ; IQ >al+barr al+bar< « ramez vers la terre ! ». AŠ 24/2/4 et ḪA īna 4 >barārī< « déserts ». GL >barratun< (registre semi-correct), VA et IQ >barrahbarrmin barrā< « de dehors » ; AC >barrā al+qamāṣil< « en dehors des coupes » ; DC 11 várra ménn+u « hors de cela ». VA >barrībirriyatun< « sauvage » ; GL >maʕzatun biriyyatun< (lire >birriyatunbarrānīburr< « blé (Triticum vulgare) ». Probablement < égyptien ancien >brt< « céréale ». *{PRR} (‫)پرر‬ UT nº 985 >būrrah< « poireaux ».96 AL pórra + ít « massue » ; porra (lire pórrat) al bauíb + porrát mital bavibín « masse de portier ». < Latin porrum/s. *{PRRY} Voir *{PR(W)L/R}. *{BRZ} (‫)برز‬ GL >abruzu< (registre haut), VA >yabruz baraz burūz bāriz barrāz< = >yatbarraz atbarraz tabarruz< = >yanbaraz anbaraz inbirāz li< « paraître, se montrer » ; IQ 174/4/4 >yabruz al+qamar< « la lune se lève » ; AC >baraza la+hā qarn< « un bout saillant parut dans ses organes génitaux ». VA >nibarraz tabrīz k = nubriz

|| 96 Il n’est pas nécessaire de corriger la voyelle finale, puisque l’adoption du morphème féminin était fréquente dans ces cas, cf. arabe andalou qunílya < roman andalou */KONÉḺO/ < latin cŭnīcŭlus. Voir {PRL}, où le roman andalou */PORRÁḺA/ attesterait le féminin de ce mot.

*{BRZN} | 125

abrazt ibrāz mubriz mubraz / mabrūz k< « faire sortir au grand jour ; montrer » ; IQ >nabarrazu< « nous défilerons ». MT >abraz(at) ibrāz li< « rendre, donner ». VA >nibāraz mubārazah k< « lutter en combat singulier ». >natbāraz(u) atbārazt maʕburūz< « parade des troupes » ; 189/2/3 >addaʕà ʔl+burūz< « il fit signe de parader ». LZ et IH 271 >birāz< « excrément ». >mubarraz< « extraordinaire ». AC >madīnat mubarraz< « la ville où l’on montre tout = des prostituées ». AL mubára/iza « combat singulier ». mubáriç « champion ». La racine {brz} semble être empruntée à l’araméen (cf. rabbinique bǝraz « perforer »), à travers l’arabe dans le cas du guèze.97 *{PRZ} (‫)پرز‬ AL Perez « nom propre ». Emprunt tardif du castillan. *{PRZBṬRŠ} (‫)پرزبطرش‬ SG 464 >bryzbṭrš< « veuves qui aidaient les prêtres ». Voir {PRŠBT/ṬR}. < Baslatin presbiterae. *{BR/YZḪ} (‫)برزخ‬ VA >barzaḫ + barāziḫbārzaḏbāzar(a)d< (lire >bārzadzawǧ barzūnš< « deux anneaux du joug ». < Castillan barzón, emprunt nonassimilé avec le suffixe castillan du pluriel < latin brāchĭum, avec le suffixe augmentatif {+ón}.

|| 97 Voir Leslau 1987 : 109. 98 L’auteur traduit ce concept chrétien avec un mot signifiant l’intervalle, surtout comme technicisme islamique, le temps qui s’écoule entre la mort et la résurrection. La variante d’AL témoigne du phénomène descrit dans Corriente 1977 : 43, à cause de la faiblesse articulatoire du /r/ en fin de syllabe. 99 Un des rares cas où Jeffery 1936 : 77 s’est trompé, suivant les fantasies d’Addai Širr. Ce mot n’est pas emprunté au zoroastrisme, qui avait pour ce concept le technicisme pehlevi hammistagān ; il avait été adopté avec le sens d’obstacle entre deux espaces et n’acquit la connotation religieuse que dans l’environnement judéo-chrétien de l’Arabie pré-islamique. 100 La graphie d’AL et UT (encore nºs. 3258 et 3848 >bāzrdbāzrwd< dans UT nº 709, après une identification étrange avec le suc de carotte sauvage, elle rappelle la zrūdīya de l’Afrique du Nord, occassionnellement la carotte, selon Prémare V : 297.

126 | *{PRS} *{PRS} (‫)پرس‬ AL natparráç atparrázt « échouer (un bateau) ». Probablement < latin pressus « pris ». *{PRSPR} (‫)پرسپر‬ AL Prospero « nom propre masculin ». Emprunt tardif au castillan, < latin prospĕrus « heureux ». *{BRSṬR} (‫)برسطر‬ DS >bā(r)saṭūr< « espèce de coton parfumé qu’on trouve à l’intérieur de la myrtille (Vaccinium myrtillus) », selon UT nº 924, semble être un mot roman andalou avec le suffixe {+ÚR(A)}, mais l’identification de la base n’est pas facile.101 *{BR/LSM} (‫)برسم أو بلسم‬ IH 140 >bulsima mubalsamun< (registre semi-correct) « être atteint de pleurésie », VA >nibar/lsam< « rendre muet ». >yatbar/lsam atbar/lsam tabarsum< « devenir muet ». GL >barsāmun< (registre haut) « pleurésie » ; VA >bir/lsām = birsam< « mutité » ; AL bárçam « frénésie ». VA >mubar/lsam + īn< « muet ». Voir {ŠRS/ŠM}. < Néo-persan barsαm « pleurésie, littéralement douleur de poitrine », par confusion avec sar sαm « frénésie », littéralement « douleur de tête ». *{PRSN} (‫)پرسن‬ VA >nibarsan barsanah mubarsan + īn mubarsin + īnbarsanahyatbarsan atbarsan< AL taparçón « être accusé ». < Latin perdĭtĭō(nem). *{BRSYN} (‫)برسين‬ DS I:71 >brsiyānābars/šiyāwušānbaršiyāwašān (dwr)< « adiante (Adiantum capillus Veneris) ». < Néo-persan parseyαvošαn.103 *{BRŠ} (‫)برش‬ I. VA >nibarraš k< « bigarrer ». >yatbarraš atbarraš< « se bigarrer ». >baraš< « bigarrure ». >abraš + burš< « bigarré ». IQ >abn alabraš< « nom propre masculin ». Peut-être un cas d’agglutination de la préposition bi+ avec {RŠŠ} I, q.v.

|| 101 Autrement, il pourrait s’agir de l’abréviation d’une phrase comme le castillan pan de pastor, nom de la substance blanche entre l’écorce et la pulpe des oranges et fruits similaires ; voir {BNBŠTR}. 102 Dans Steingass, « une plante dont la semence ressemble au persil ». Mais il s’agit probablement d’une forme syrianisée de parseyαn dαru « centinode (Polygonum aviculare) », littéralement « médecine des Persans », une étymologie populaire. 103 Probablement en lien avec la légende de Persée et Méduse, mais voir d’autres interprétations dans BCT 2007 : 93, n. 14. Les graphies y attachent >dwrdārw< ou >dāwrānburšā< « bourse (aussi celle des testicules) ». Voir {BRṢN}. < Latin bursa < grec βύρσα. *{PRŠ} (‫)پرش‬ MT >barīšbršbitar = barašbitār = brbiṭayr< « prêtre ». Voir {PRZBṬRŠ}. < Latin presbytĕr < grec πρεσβύτερος « vieillard ». *{PRŠF} (‫)پرشف‬ SG 422 >bršfā< « vendredi saint ».104 < Latin părascĕve < grec παρασκευή. *{BRŠQ} (‫)برشق‬ AL braxíqua + braxíq « silène (Silene vulgaris) ». < Latin brassĭca.105 *{PRŠL/N} ( ‫)پرشل أو پرشن‬ SG 435 >bršylbaršīnbršiyān dārū< « centinode (Polygonum aviculare) ». Voir {BRSYN}. *{BRŠYWŠN} Voir {BRS/ŠYWŠN}. *{BRṢ} (‫)برص‬ VA >nibarraṣ tabrīṣ k< « affliger avec la lèpre blanche ». >yatbarraṣ atbarraṣ< « être affligé de la lèpre blanche ». >baraṣabraṣun< (registre semi-correct) = >mabrūṣun< (registre haut), VA >mabrūṣ< « affligé de la lèpre blanche ». Voir {ḤŠŠ} I. < Pan-sémitique {brṣ} « scintiller » (cf. accadien barāṣu et guèze täbaräṣä, ainsi que syriaque barreṣ et abreṣ « montrer clairement »).106 *{BRṢN} (‫)برصن‬ AL borçón + barácin, AC >bursūn< « cabas pour les bêtes de somme ». < Latin bursa, à travers le castillan avec le suffixe augmentatif {+ón}.107 Voir {BRŠ} II.

|| 104 La transmission écrite a confondu >sc< avec >xburšīqābrṣwtā< « morbus quidam » (PS 618). 107 Le traitement du /s/ latin, différent de celui qu’on trouve dans {BRŠ} II, et l’absence de traces anciennes suggèrent qu’il s’agit d’un emprunt récent (cf. castillan bolsón).

128 | *{PRṬR} *{PRṬR} (‫)پرطر‬ UT nº 1157 >bariṭruh< « pyrèthre (Anacyclus pyretrum) ». < Latin pyrĕthrum < grec πύρεθρον. *{BRṬS} (‫)برطس‬ IH 183 >mubarṭas< « loueur de bêtes de somme ». Peut-être dérivé du grec ἱππιατρός « vétérinaire », dont la dégradation sémantique est déjà évidente dans l’arabe bayṭār, devenu « maréchal-ferrant » dans plusieurs dialectes du néo-arabe et en castillan albéitar ; voir {BYṬR}. *{BRṬS} (‫)پرطس‬ BM (tiré d’Ibn Albayṭār) >būrīṭas< « pyrite ». < Grec πυρῖτης. *{BRṬS/Ṣ} (‫)برطس أو برطص‬ SG 460 >burṭas/ṣuh< « péage ». Emprunt tardif au castillan portazgo. *{PRṬŠ} (‫)پرطش‬ CP 99.7 >brwṭš< « Protais (nom propre masculin) ». < Latin Prōtăsĭus. *{BRṬL} (‫)برطل‬ IH 272 >barṭīl< ne signifie pas « subornation d’un juge », malgré Corriente 1997 : 46, une connotation ignorée par l’arabe classique, mais une « sorte de pierre ou de pièce en fer utilisées pour certains travaux ».108 *{PRṬL} (‫)پرطل‬ I. MT >burtāl + barāṭilbarṭal + barāṭilbarṭālun< (registre semi-correct) + >barāṭīlbarṭāl + barāṭilbarāṭīlbarṭal + barāṭilbarṭāl< « oiseau » ; >barṭāl al+dārbarṭal dārbrṭlwmāz< « Barthélemy (nom propre masculin) ». < Latin Barthŏlŏmaeus. *{BRṬNQ} (‫)برطنق‬ UT nºs. 667 et 2258 >barṭānīqà/ābāṭarnīqà< et 679 >bāṭūnīqànabraʕ baraʕt barāʕah bāriʕ + īn fīfī+h baraʕ< « être supérieur, surtout en éloquence ». VA >nibarraʕ tabrīʕ k< « rendre supérieur, surtout en éloquence » ; IQ >yubarraʕ< « il est considéré supérieur ». VA >yatbarraʕ atbarraʕ tabarruʕ< « devenir supérieur ». SH >barʕ< « beauté ; excellence ». VA >barāʕah + āt< « excellence ; éloquence ». >bāriʕ + īn / burrāʕbāriʕ< « excellent ; éloquent ». Peut-être, < sémitique du Sud {brʕ}, cf. guèze bärʕa « trembler », avec une considérable évolution sémantique. II. AL yabróâ « mandragore (Mandragora officinarum) ».111 *{BRĠ} (‫)پرغ‬ AL bárga + barguát « cabane ». > Roman andalou */BÁRGA/ < celtique *barga. *{PRĠ(TYR)} (‫)پرغ أو پرغتير‬ VA >barġah + ātbarġa(t)barġāt< « espadrille en cuir ou sourtout en alfa » ; AL parga min hálfe + át « espadrille en alfa » ; mulébeç al parguát « qui a chaussé des espadrilles ». pargatáyr + ín « sandalier ». Voir {BLĠ} II. < Basque abarka.112 *{BRĠṮ} (‫)برغث‬ VA >nibarġaṯ k< « infester de puces ». >yatbarġaṯ atbarġaṯt< « être infesté de puces ». GL >burġūṯun< (registre haut), IQ >barġūṯburġūṯ + barāġīṯḥašīšat / šaǧarat al+barāġīṯ< « auné visqueuse (Inula viscosa) ».113 AL borgóĉi + ín « noirâtre ». mubárgaĉ « infesté de puces ». Voir {ḤŠŠ} I et {ŠǦR}. < Pan-sémitique {prġṯ}, cf. ougaritique >prġṯbarġ/qariyyah< et >barġaliyyah< « auberge gérée par des moines ». < Castillan alberguería < gothique haribaírgo « refuge de l’armée », avec métanalyse et déglutination de l’article arabe andalou. *{BRĠS/ŠT} (‫)برغست أو برغشت‬ UT nºs. 633 et 754 >barġa/istbrġšt< « acantholimon aciculaire (Acantholimon echinum) » ou lentilles.114 *{BRĠLŠ} (‫)برغلش‬ UT nºs. 2580 e 3793 >barġalašyaraġlluš< (lire >burġulluš Roman andalou */GORGÓḺOŚ/ < latin curcŭlĭo « charançon », cf. castillan gorgojo.115 *{BR/LĠWṬ} (‫)برغوط أو بلغوط‬ IH 190 >biraġwāṭah< et >balaġwāṭahal+barfī< « nom propre masculin », probablement patronymique. *{PRFS/ṢY} (‫)پرفسي أو پرفصي‬ AL profácio, BD 32r >alibrifaṣyū< « préface de la messe » (emprunt tardif au castillan prefacio). *{BRFNYR} (‫)برفنير‬ MT >brafunayrāt< « brassard, épaulière ». < Castillan brafonera < catalan braó < franc brado « partie molle du corps », avec les suffixes romans augmentatif et instrumental. *{BRQ} (‫)برق‬ I. VA >nabruq yabruq baraq burūq bāriqn. ʕalà / fī< « attaquer ». >nibarraq barraqt tabrīq mubarraqah< « bourgeonner » ; >n. k ʕalà< « ouvrir grand (les yeux) pour regarder quelque chose ». >abraq yubriq ibrāq< « lancer des éclairs ». >yatbarraq atbarraq alʕayn burūqah< « être grand ouverts (les yeux) ». GL >barqun< (registre haut), IQ >barqbarq + burūqbaraq< « éclair ». DS >turbat barqah< « terre de Barqah (Libye) ».117 >bryq< « semence du carthame ». GM 7 >bārūq< « céruse ». ḪA āḍi1 >barrāq< « éclatant ». MT >burāq< et >burqān< « nom propre ». TD 11 >abraq< « raie torpille ». Voir {ḤǦR}, {RʕD} et {ʕWD}.

|| 114 Voir BCT 2007 : 96, à propos de l’identification de ce phytonyme. 115 Cf. UT nº 3529 >ġarġalyūnburrūqah + barāriq Roman andalou */BERRÚKA/ < latin verrūca. III. UT nºs. 853 et 2359 >burūqā/ī< = >barwīqā< « tamaris (Tamarix sp.) ». Déformation du grec μυρίκη.118 IV. VA >barqī + barāqī< « gifle ». < Berbère abǝrqi. V. LZ >burrayqburrayqun< (registre semi-correct) « agneau ». > Roman andalou */BORRÁYK/ « couvert de bourre », < latin burra, avec le suffixe adjectival {+ÁYK}. VI. Voir {BRK} III. *{BRQṮ} (‫)برقث‬ GL >bāryqṯ< « émeraude ». Peut-être < sanscrit marakata, influencé par le sémitique {brq}, q.v.119 *{BRQR} Voir {BRĠ/QR/L}. *{BRQŠ} (‫)برقش‬ VA >abū barāqiš< « pinson ».120 *{BRQʕ} (‫)برقع‬ VA >nibarqaʕ k< « voiler » ; IQ >barqaʕū+hā mubarqaʕyatbarqaʕ atbarqaʕ< « être voilé ». >burquʕ + barāqiʕ< « voile ». Probablement < pan-sémitique {rqʕ} avec agglutination de la préposition bi+, cf. hébreu rāqaʕ et araméen rǝqaʕ « étendre », arabe raqaʕ « rapiécer » et accadien raqû(m) « cacher ». *{BRQQ} (‫)برقق‬ UT nº 927 >burqūqbarqūq< « abricots ». < Syriaque barquqyā < grec πραικόκια < latin [persĭca] praecŏca. *{BRQL} (‫)برقل‬ MT >b.rru/ūqāl< « lieu parsemé de roches granitiques ». < Castillan berrocal, peut-être < latin verrūca « hauteur, éminence », avec un suffixe adjectival {+ÁL}. *{BRQLṬ} (‫)برقلط‬ SG 421 >al+brqlyṭburūqā< serait aussi la semence de l’héliotrope ou verrucaire (Heliotropum europeum) et dans ce cas, cette étymologie est correcte. 119 Mais cela laisse sans explication la voie de transmission et les formes avec un sifflante initiale, grec (ζ/σ)μάραγδος et latin smaracdus, face à l’arabe zabarǧad et zumurrud, plus proches du pehlevi uzumburd ; voir Corriente 2013b : 144. 120 L’auteur semble s’être trompé en traduisant le mot arabe par le latin stellĭo « gecko », à cause de sa ressemblance avec abū burayṣ.

132 | *{BRQN}

*{BRQN} Toute cette entrée de Corriente 1997a : 48 doit être biffée car, à côté de la variante >ʔlrqān< rapportée par DS I:74 pour >brqān< de IW I : 226.27, une lecture soigneuse d’UT nº 3258 offre la lection plus correcte >ʔlʔabruqānbārūq/kyhbrwǧyh< et >ffwǧyh< « paroise ». < Latin păroecĭa < grec παροικία. *{BRK} (‫)برك‬ I. >abruku< (registre haut), VA >yabruk barak burūk bārik al+ǧamāl< « s’agenouiller (le chameau) » ; IQ >barak yabruk abruk ʕalà< « s’asseoir » ; AL nabruq baráqt « s’accroupir ». VA >nibarrak k al+ǧamāl< « faire agenouiller (le chameau) ». GL >mubārakun< (registre haut), IQ >mubāraknibarrak / nibārak mubārakah ʕalà / fī / libārak al+lah fī = al+lah yabārak fī< « que Dieu bénisse » ; ḪA āh 12 >bārak ḏāk ʔlʔaḥ< « que cette haleine soit bénie ! ». VA >yatbarrak atbarrak tabarruk mutabarrik bi< « être béni ». IQ >tabārak< « qu’il soit béni ! » ; AC >tabārak al+lah< « que Dieu soit béni ! ». IZ 6/1/5 >sūrat tabārak< « la sourate 67 (aussi appelée sūratu ʔlmulk )». VA >nastabrak astabrakt< « demander la bénediction ». >barakah + ātbaraka(t)< « bénediction » ; GL >barakātun< (registre haut) « miracles » ; AC >barakah< « assez ! » ; ZǦ >b+al+barakah< « bonne chance ! ». VA >mabrak + mabārik< « endroit pour s’agenouiller ». DC 5 mouáreq féminin mouáreca, AL mubáraqua + ín « béni » ; IH 181 >mubārik< et ET Mobaric « nom propre masculin ». CA 4 >ḏy ʔl+mbrk (lire mabrúk) myn ṣulḥ< « cette paix bénie ». < Pan-sémitique {brk}, cf. ougaritique >brk< « bénir ; genou », sudarabique épigraphique « bénir », syriaque bǝrak « s’agenouiller », hébreu berek, araméen rabbinique birkā, accadien birku(m), guèze bǝrk « genou » et baräkä « bénir », en lien avec les prières qu’on faisait à genoux pour démander des bénedictions. II. IH 200 >barkatun< (registre semi-correct), VA >barkah + birakbirkahbarkahal+birkah< « Alberca (géographie) ». IH 341 >burakatun< (registre semi-correct), LZ >burakahburākah + burakbrktburuk + ātburrūq< « jeune sauterelle sans ailes ».122 < Latin brūchus < grec βροῦκ/χος. *{BRKKŠ} (‫)برككش‬ ZǦ >barkūkaš< « couscous à très gros grains ».123 Peut-être < latin praecox « précoce ». *{BRKN} (‫)بركن‬ I. DS I 76 >barrakān< = >burrukānbarkānāt< « bouracan ». < Néopersan purkαr « gros, épais ».124 II. RC barrican< « nom propre ». Probablement < berbère abǝrkan « noir ». *{PRKN} Voir {PRKYR}. *{PRKY} Voir {PRQ/KY}. *{PRKYR} et {PRKN} (‫)پركير أو پركن‬ UT nº 579 >burkīnuh = burkayruh< « astragale (Astragalus sp.) ». > Roman andalou */PORKÍNO/ et */PORKÁYRO/ < latin porcīnus et porcārĭus. Voir {PĀD/Ḏ}.125 *{BRL} (‫)برل‬ UT nº 959 >burallah< « morgeline, stelaire (Stellaria media) ». Peut-être < roman andalou */BARÁḺA/ « mélange » (cf. castillan morralla, portugais baralha et catalan barreja).126

|| ancien. Les variantes arabe andalou du type burák(a) ont été obtenues du pluriel brisé burák, auquel on a attaché le morphème des noms d’unité, comme il arrive souvent. Le mot existe aussi en arabe marocain bo/ǝrk « canard (sauvage) », selon Prémare I : 204, où il faut néanmoins corriger la notion d’une étymologie turque : si un tel mot avait existé dans cette langue, en dépit de son absence dans Alderson & Iz et le Türkçe Sözlük de l’Académie Turque, cela ne serait qu’un emprunt à l’arabe 122 On retrouve cette définition dans GL s.v. >brucus, al+ǧundubu wa+huwa ǧaradun bi+lā ǧanāḥ< « espèce de sauterelle sans ailes », ce qui témoigne l’utilisaton du mot dans le latin hispanique, auquel l’arabe andalou l’aurait emprunté. Quant à la variante d’UT, sa gémination pourrait être une simple erreur de transmission, ou résultat de l’adoption d’une forme hypocoristique {1v22ū3} ; voir Brockelmann I : 363 et, pour {1v23ū4}, Corriente 1969a. 123 Mot caractéristique des dialectes néo-arabes et du berbère de l’Afrique du Nord ; voir Prémare I : 204, à propos de sa préparations, très compatible avec l’étymologie latin suggérée. 124 Déjà le Lisān recommendait barkān en face du vulgaire barankān, mais IH préfèrait barnakānī. Peut-être, les différentes vocalisations ont résulté de la concurrence du néo-persan pargαle « pièce d’étoffe épaise », qu’on considère l’origine du français percale et le reste des mots européens apparentés. Néanmoins, les mots persans ne sont que déformations des termes indiens originaux. 125 Les botanistes arabes depuis Ibn Albayṭār on affirmé à tort que le grec ἀστράγαλος signifiait « cheville du porc », probablement à cause d’une consultation, du genre qu’on a vu plusieurs fois, à un mozarabe ignorant, qui ne se rappelait que du latin scrōfa « truie ». Cela expliquerait l’étrange traduction du phytonyme par les adjectifs mentionnés ; incidemment, la confusion graphique entre >ʔsṭrġl< et >ʔskrfl< pourrait aussi avoir aidé. 126 Voir Corriente 2000-2001 : 124 à propos de cette étymologie.

134 | *{PRL/N} *{PRL/N} (‫)پرل أو پرن‬ UT nº 1807 >burrāl< « variété de caroube ». VA >burūn + barārīn< « carafe à bec » (cf. castillan porrón « carafe à bec »). Dans le premier cas, il s’agit du roman andalou */PORRÉḺ(A)/, à cause de sa forme, selon nº 4263, où l’on explique ce terme, >burrallahbrulyūn< « variété de poire ». > Roman andalou */PÉRA/ < latin pĭrus, avec les suffixes diminutif {+ÉL O≠A} et augmentatif {+ÓN}. Voir {PR(W)L/R}. *{BRM} (‫)برم‬ GL >ʔ.brumu< (registre semi-correct) « je m’ennuie » ; VA >yabrum barum baram = yatbarram atbarram tabarrum< « être pressé ». >nibarram< « presser ». >nubrim abramt ibrām mubrim mubram kibrām< « finir, compléter » ; GL >abrimu wa+ʔdabbiru ʔl+rāya< (registre semi-correct) « je prends une décision ». VA >yanbaram anbaram inbirām bi< « être fini ou complété ». >burmah + buramburmā = burmahqudayr burmī< « marmite ». UT nº 548 >baram< « espèce de Salvadora persica ».127 DS >barām< « terre ollaire ; serpentine».128 AL barrám + ín « chaudronnier ». VA >mabrūm + īn / mabārim< « fini, achévé » ; IQ >mabrūm< « tressé » ; AL mabrúm + mabárim / ín (le deuxième probablement faux), diminutif mubáyram + ít « cordeau, lisse » ; ZǦ >mabrūm< « ennuyé » ; AC >mabrūm< « tordu ; ennuyé ». < Pan-sémitique {brm}, cf. hébreu bǝromīm « tissu en couleurs » et accadien barāmu « avoir plusieurs couleurs (comme un tissu) ». *{PRM} (‫)پرم‬ I. MT >brīm< « cousin » ; >brīmat+uh< « sa cousine ». > Latin [consobrīnus] prīmus, cf. castillan et portugais primo≠a. II. AL Párma « Parme (géographie) ». parmí + ín « parmesan ». Emprunts tardifs au castillan.

|| 127 Mais noms des fleurs d’autres plantes à identification douteuse dans UT nºs 1498 et 4545, ce qui pose des questions concernant toutes les identifications de DS I : 77. 128 On l’appele piedra de Baran dans le Lapidario d’Alphonse X, et il est également attesté par birām « marmite » dans le dialecte égyptien ancien, selon Hinds & Badawi 1986 : 71. Selon le Lisān, burmah était une variété de pierre dont on faisait les marmites, connue au Yémen et dans Alḥiǧāz, probablement un nom de lieu.

*{BRN} | 135

*{PRMČRY} (‫)پرمچري‬ I. SG 464 >brmrǧāryh< « archiprêtre ».129 < Latin prīmĭcērĭus. *{PRMSY(S)} (‫)پرمسي أو پرمسيس‬ AL primícias, BD 19r >al+ibrimisyā< « prémices ». Emprunt tardif au castillan primicia(s). *{PRMṬ} (‫)پرمط‬ MT >bir(i/ī)māṭ = barīmāṭūn< « évèque ». Voir {FRMṬ}. < Bas-latin primatus. *{BRMK} (‫)برمك‬ HC 48 >barmakiyyah< « un mets d’agneau ou de volaille » attribué aux célèbres vizirs abbassides. *{BRML} (‫)برمل‬ VA >barmīl + barāmīlbarumunār< « gardien d’église ». < Bas-latin para/omonarius < grec παραμονάριος. *{BRN} (‫)برن‬ I. AL nibarrén/m berrén/mt berrén/m « vriller ».130 ba/irrína + barírin / ít, VA >birrīnah + barārinbarrānah< « vrille ». Voir {BRNN}. < Latin vĕrŭīna. II. UT nº 1004 et IW I 577.4 >burnī< « variété de datte ». < Arabe barnī, consideré par le Lisān un emprunt au néo-persan avec des données inexactes, bien que les dictionnaires persans l’attribuent à l’arabe.131 III. AL bo/urni + beríni « espèce de faucon » (probablement irlandais, cf. castillan borní). bérnia + ít, DS I:78 >burniyyah< « manteau (à la façon des Irlandais) ».132 Voir {ʔBRNY}. < Latin Hĭbernĭa « Irlande ». IV. AL birni « viorne (Viburnum opulus) ». >bas-latin alburnum < latin laburnum.

|| 129 La variante >ffrmklāruyh< réflet du bas-latin, primiclerus, avec un système de transcription oriental, fut introduite artificiellement par des prêtres très fiers de leur condition de membres du clergé. 130 Les variantes avec >m< ne résultant que de l’ignorance ou de la mauvaise oreille d’Alcalá. 131 Quant à IH 230 >burniyyah< « sorte de cuvette émaillée », cet auteur ne donne pas la signification de ce mot, à la différence du Lisān, qu’il suit en corrigeant la vocalisation >barniyyahburāniyyatun< (registre semi-correct), HC 120 et 164 >b(w)rānyhburāniyyah< « un mets d’aubergines et de viandes, inventé par Būrān, épouse du caliphe abbasside Almaʔmūn, cf. castillan alboronía). Voir {ṬBHǦ}. *{PRN} Voir {PRL/N}. *{BRNT} (‫)برنت‬ AL brunéta « sorte de toile ». Emprunt tardif au castillan bruneta. *{BRNČ} (‫)برنچ‬ AL bornácha + baránich « petite outre portative ». < Castillan borracha, avec dissimilation des sonores, probablement < latin burrus « rougeâtre », avec le suffixe péjoratif {+ÁČ}, appliqué a ceux dont les joues ont acquis ce teint à cause de la boisson. *{BRNǦ/Q/K} (‫)برنج أو برنق أو برنك‬ UT nºs. 553 >ʔbranǧ< et 716 >barannaǧʔbrnǧ/q< et >biranǧabranǧburinǧ< et >buranq/k< « ribelier (Embelia ribes) » ;133 DS >ǧawz ʔl+ʔbrnǧ< « noix vomique (Strychnos nux-vomica) ». Voir {BDNǦ}. < Néo-persan berang < sanscrit viḍaŋga. *{BR/LNǦSF} (‫)برنجسف أو بلنجسف‬ UT nºs. 8 >barunǧāsaf< et 742 >burunǧāsifbar/lanǧāsaf< « armoise en arbre (Artemisia arborescens) ». < Pehlevi brinǰ e asp « riz des chevaux ». *{BRNǦL} Voir {TYN}. *{BRNǦMŠK} Voir {ʔFRNǦMŠK}. *{BRNS} (‫)برنس‬ VA >nibarnas k< « rendre avare ». >yatbarnas< « devenir avare ». >burnūs + barānisbarnūsun< (registre semi-correct), GL >burnusun< (registre haut), IQ >burnusburaynas< « manteau à capuchon ». < Grec βίρρος « sorte de casaque ».134 *{PRNS} (‫)پرنس‬ DS >brīnus< (Quercus rotundifolia, selon UT nº 919, >brbysqrnywšalbarnīṭībayʕu ʔl+barnāmiǧi< (registre semi-correct) « vente de vêtements selon un catalogue ».135 < Pehlevi *bar nāmag « livre des fruits », cf. néo-persan barnαme « livre de compte ». *{BRNN} (‫)برنن‬ AL nibernén bernánt tabernún « bourdonner » ; AC >barnan< « percer ». >tabarnūnah< « blague ». < {BRN}, à cause du bruit produit par une vrille. *{B/MRHM} (‫)برھم‬ VA >b/marham + b/marhimbarhamun< (registre haut), AC >barhamburhah< « laps de temps » ; GL >burhatun min arbaʕati aʕwām< (registre haut) « une période de quatre années ». Probablement la même racine que {BRHN}, q.v. *{BRHT} (‫)برھت‬ IH 229 >barhūt< « nom d’un puits mytique dans le Ḥaḍramawt ».137 *{BRHLY} (‫)برھلي‬ DS I:79 et UT nºs. 756 et 976 >barhilyā< « fenouil (Foeniculum vulgare) ».138 < Syriaque bar ḥalyā. *{BRHM} Voir {ʔBRHM}. *{BRHN} (‫)برھن‬ VA >nibarhan barhant barhanah mubarhin mubarhan k ʕalà< « démontrer ». >yatbarhan atbarhan tabarhun ʕalà< « être démontré ». >burhān + barāhīnburhānun< (registre haut) « preuve, argument » ; >ġayru ḏī burhānin< « indémontrable ». >burhāniyun< (registre semicorrect) « démonstratif ». ZǦ >barhūn< « nom propre ». < Guèze bǝrhan « lu-

|| 135 Cet auteur corrige >barnāmaǧbarahūtburhūttrhlyātbarhānis< probablement un nom propre, du castillan Pero Háñez ou Alvar Háñez. *{BRWQ} (‫)بروق‬ UT nº 617 >barwa/āqbirwāqbirwāqunburulluh< et 3020 >brwlhbrwānyābarwaynānabrībarāyah< (maṣdar), VA >nabrī barayt / abrayt birāyah + āt mubrī< « tailler, couper (comme une plume) ». >nanbarī anbarayt< « être taillé ou coupé » ; NQ db 24/3 >tanbarī anyāṭ+u< « ses veines sont retranchées ». Voir {BRR} et {RQB}. La racine {bry} semble, tout comme {brʔ}, q.v., être une extension d’une ancienne racine biconsonantique pan-sémitique exprimant la notion de couper.

|| 139 Une autre possibilité serait l’hébreu et l’arabe {bhr}, suggéré par Jeffery 1938 : 78, bien que les compléments des racines biconsonantiques soient le plus souvent attachés comme des suffixes à la fin et pas interdigités. Ce sujet fut étudié par Majzel’ 1983 ; voir le compte-rendu de Corriente dans EDNA 2005 : 273-278. 140 Corrigé par la forme classique barwaq. Quant à son étymologie, on pourrait penser à une dérivation de la racine {brq} « briller », car cette plante pousse dès qu’il y a très peu d’humidité, mais la forme en est étrange. Le mot est présent dans les dictionnaires persans comme étant arabe ; par contre, on retrouve cette racine dans un autre phytonyme sémitique : l’hébreu barqōnīm « épine » et, pour la notion de l’éclat, dans le guèze bäräq « pierre blanche qu’on utilise pour crépir ». On pourrait donc suggérer une dissimilation de *barqāq. 141 Dans Corriente 1997a : 50, on attribuait à ce mot l’étymologie latine pălĭūrus mais, cet hellénisme du latin étant assez rare et sans descendents romans, il est plus probable que le mot grenadin ne soit qu’une variante phonétique, avec rhotacisme et peut-être préservant un /y/, trace de la vieille palatalisation dans le roman andalou */PER+ÓḺO/, bien qu’il n’existe pas dans la variante de DL. 142 Ainsi que >bar(b)ūniyābarbūliyābarwāwīnā< et d’autres déformations.

*{BZR} | 139

*{PRYPSM} (‫)پريپسم‬ AL priapismo « priapisme » (emprunt de l’auteur au castillan). *{PRYR} (‫)پرير‬ MT >buryūr< « prieur ». >bryūrah< « prieure ». < Latin prĭor « prémier ». *{PRYM} (‫)پريم‬ AL Priamo « Priam ». Emprunt de l’auteur au castillan. *{BRYN} Cette entrée de Corriente 1997a : 50 doit être biffée, car il ne s’agit pas d’une sorte de’anis, mais de deux variétés d’anis sauvage (barriyyāni, duel de barriyyun) décrit ci-après. *{PRYN} (‫)پرين‬ AL porrojón = porroyén (lire porroyón) « engelure aux pieds ». < Latin pernĭōn(em). *{PZPZ} (‫)پزپز‬ RC pezpiz, LO Pezpez « nom propre masculin » (un sobriquet pour « oiseau »). AL pizpizáir + ín, AC >bizbizayr< « chasseur d’oiseaux ». Voir {BṢ/SBṢ/S}. Ce mot semble dériver du terme roman andalou qui est à l’origine du castillan pizpita « hochequeue », d’origine onomatopéique, influencé par l’arabe baṣbaṣa « remuer la queue ». *{BZBʕ} (‫)بزبع‬ AL bizbáâ « macis ». Probablement une déformation du néo-persan bazbαz.143 *{PZČ} (‫)پزچ‬ UT nº 702 >bizāǧ< « petit pois (Pisum sativum) ». Voir {PSL} I, {PZḺ} et {ǦLB} I. < Latin pĭsum, avec le suffixe roman andalou péjoratif {+ÁČ}.144 *{BZD/Ḏ} Voir {BǦ/ZD/Ḏ}. *{BZR} (‫)بزر‬ VA >nibazzar k< « épicer ». >yatbazzar< « être épicé ». GL >bazrun< (registre haut) « épice » ; VA >bazr + buzūr< « semence » ; UT nº 722 >bazr (al+kattān)< et 1399 >ḥabb bazr< « linette ». SH >abzārmabzūr< « épicé ». Voir {FḌL}.

|| 143 Voir DS I : 83, où il suggère la correction bizbáç, bien que cet auteur ait bizbiça + bizbíç, avec une forte imālah ; voir {BSBS}. En fait, une altération afin d’éviter la quasi-synonymie avec bisbás « fenouil » ne serait pas un cas isolé : dans {ZNBʕ}, q.v., on a attaché un /ʕ/ dans un procès de raccourcissement d’un mot étranger trop long et difficile à prononcer. 144 Voir Corriente 2000-2001 : 173 à propos de l’histoire compliquée de ce mot dans la Péninsule Ibérique, pour lesquels Coromines & Pascual, s.v. guisante, ont écrit 4 colonnes de texte. Quelques variantes avec /b/ au lieu du /p/ latin, comme l’aragonais bisalto et le cantabre bisán, suggèrent une précoce adoption du mot par l’arabe andalou, avec élimination des phonèmes marginaux et dévolution aux dialectes romans.

140 | *{BZRD}

< Pan-sémitique {bḏr}, q.v., à travers une contamination assez précoce avec le synonyme {zrʕ}.145 *{BZRD} Voir {BRZD/Ḏ}. *{BZRQṬN} (‫)بزرقطن‬ UT nº 974 >bazraqaṭūnābazarqaṭūnā< « herbe aux puces (Plantago psyllium) ». Voir {PSL}. Semi-traduction du syriaque zǝraʕ qaṭṭūnā »herbe du petit chat ».146 *{BZZ} (‫)بزز‬ I. VA >yubuzz bazz min k(a+ḏā) = yabtazz abtazz (ka) ḏā min ka+ḏā< « enlever, arracher des mains ». >bazz + buzūzbazz< « toile, tissue ». VA >bazzāz + īn< « drapier ». LH >al+mubtaz< « planète de rang supérieur ».147 < Sémitique de l’Ouest {bzz}, cf. hébreu bāzaz, syriaque baz et guèze bäzbäzä « piller ». II. IA >bizz< « mamelon » ; >abzāz al+qiṭṭah< « orpin brûlant (Sedum acre) ».148 ZǦ >bazzah< (probablement) « le bout de l’axe d’une noria ». Voir {BZN}.149 Peutêtre une variante phonétique de {MṢṢ}, q.v. *{BZʕ} (‫)بزع‬ VA >nibazzaʕ tabzīʕ k< « embellir ». >yatbazzaʕ atbazzaʕ< « être embelli ». >bazāʕah< « beauté ». >bazīʕ + īn / bizāʕ< « beau ». Évolution sémantique du sémitique de l’Ouest {bzʕ}, laquelle aurait commencé à partir de l’arabe bazuʕa « être gracieux et de bonnes manières »,150 cf. syriaque bǝzaʕ « fendre, traverser », peut-être aussi accadien buzzuʔu(m) « malmener ». *{BZĠ} (‫)بزغ‬ GL >ʔbzuġuyabzuġ bazaġ buzūġ bāziġ + bawāziġ< « se lever (le soleil) ». >nibazzaġ k< « faire se lever (le soleil) ». >mabzaġ + mabāziġ< « lancette ». Voir {BZʕ}, probablement une variante phonétique, à propos de l’étymologie de ces mots. *{BZ/ṢQ} (‫)بزق أو بصق‬: GL >abṣuqu buṣāqun< (registre haut), IQ >abzuq ʕalànabz/ṣuq baz/ṣaqt baz/ṣq bāziq + īn bazzāq + īnqtwnh< « puce » signalé par GM 28 (nº 52) n’existe pas. 147 Voir Corriente 2008 : 160, s.v. almu(b)tat, à propos des variantes en castillan et en catalan de ce mot technique, et des précisions sémantiques dans G. Hilty 2005 : 189. 148 DS I : 82 rapporte le phytonyme homonyme bazzūlat al+qiṭṭah, de Cherbonneau pour l’Afrique du Nord, identifié comme « pain des souris » ou « raisins d’ours (Arctostaphylos uva-ursi) ». 149 Ces mots ne semblent pas appartenir au réseau sémantique de {BZZ} I et sont probablement d’origine onomatopéique : imitation du bruit de la suction, comme dans le cas de l’arabe {bss}. 150 Et aussi « avoir de l’esprit ; s’accroîre ; inspirer de la terreur », où l’on peut apprécier l’enchaînement des significations à partir de l’idée de sortir du vulgaire. C’est une variante de {bzġ}, probablement plus originale.

*{PZW} | 141

>baṣaq yabzuq fī< « cracher » ; >abzuq l+al+samī< « crache au ciel ». VA >nibazzaq kyatbazzaq atbazzaq< « se faire cracher dessus ». VA et IQ >buṣāqbaz/sqahbazqah + buzāqbaṣqu ʔl+dami< « hémopthyse ». < Sémitique de l’Ouest {bzq}, cf. hébreu bāzāq « éclair », araméen rabbinique bazzeq « jeter des projectiles » et syriaque bǝzaq « disperser, semer ». *{BZL} (‫)بزل‬ IQ >mabzāl< « percolateur ». < Araméen bazzel « répandre, distribuer », une extension du sémitique de l’Ouest {bzz}, q.v.151 *{PZLL} (‫)بزلل‬ UT nº 655 >b.zāllah< « espèce de pois chiches ». nº 549 >bizlīl< « semence d’une espèce de ciste ». < Latin pĭsum, avec le suffixe roman andalou diminutif {+ÉḺ}, doublé dans le deuxième cas. *{BZM/N} (‫)بزم أو بزن‬ IH 247 et LZ >bazīmbizīn / abzīn + abzinah / buzūn / abzun< « boucle ».152 *{BZN} (‫)بزن‬ I. AL bozón + bazázin « vulve ». Voir {BZZ} II. Probablement < arabe bizz « mamelon » avec le suffixe roman andalou augmentatif {+ÓN}.153 II. FḪ >bāzīn< « un mets de couscous, viande et légumes ». Voir {ZBZN}. < Berbère abazin.154 *{BZHR} Voir {BD/ḎZHR}. *{PZW} (‫)پزو‬ VA >bazwah + ātbazwībazwī + īn< « hernié ».

|| 151 Avec une évolution sémantique et une relation étroite avec le lexique du vin, évidemment emprunté à la Syrie et à l’araméen. Cet instrument était en principe le foret avec lequel on perçait le tonneau du vin ; plus tard, il devint le filtre qu’on utilisait afin de le clarifier. 152 La racine arabe {bzm} « presser » semble dérivée de {zmm} avec agglutination d’une préposition bi+, un procédé assez commun. Les cas de /m#/ > /n#/ sont fréquents dans l’arabe andalou à cause du substrat hispanique ; voir Corriente 1977 : 36. 153 Cette dislocation sémantique dans le cas des noms des parties honteuses n’est pas isolée, selon Corriente 1993b : 284-285, avec des exemples comme qúl « verge » dans ZǦ. Elle est également présente dans l’arabe marocain bǝẓẓa « derrière, cul (Prémare I : 219). Il semble s’agir d’une gradation euphémistique, par laquelle les mots « cul » (= parties honteuses), ainsi que « mamelle » et « mamelon » résultaient moins obscènes que les noms vulgaires du pénis et la vulve, se substituant à eux, avec ou sans suffixes. 154 Aussi dans l’arabe marocain ābāzīn, selon Prémare I : 5, qui ne mentionne pas la viande et les légumes, mais il est connu que les recettes changent avec le temps.

142 | *{BSB}

< Hébreu pǝṣūaʕ dakkāh « qui a les testicles écrasées », sans doute à travers le latin hispanique ou le roman andalou mais pas attesté ailleurs. *{BSB} (‫)بسب‬ IZ 10/2/3 >busaybah< « petit baiser », semble être l’imitation du bégaiement d’un ivrogne, au lieu de busáysa. Voir {BSS} II. *{BSBS} (‫)بسبس‬ I. GL >bisbāsun< (registre semi-correct), IH 250 >bisbāsb(a)sbāsbisbās, nom d’unité bisbāsah + basābisbisbās ṣaḫrī / rūmī< « variété de fenouil », mais UT nº 977 >bisbās rūmī< « anis (Pimpinella anisum) » ; > nº 979 >b. ḥabašī< « peigne de Vénus (Scandix australis ou pecten Veneris) » ; nº 978 >b. nabaṭī< « variété de scandix (Scandix cerefolium) ». UT nº 920 et TD 132 >basbāsah< « macis ». DS >busayb.sah< « aneth sauvage (Meum athamanticum) ». FḪ et HC 159 >bisbāsiyyah< « un mets d’agneau ou de poisson assaisonné avec du fenouil ». < Néo-persan bazbαz « macis ». II. Voir {BṢBṢ}. *{BSB/FYǦ} (‫)بسبس‬ I. UT nº 965 >bsbāyǧbasbāyiǧbsfāyǧ< « polypode commun / de chêne (Polypodium vulgare) ». < Néo-persan baspαyak < pehlevi waspādag « à plusieurs pieds ». *{PSTQ} (‫)پستق‬ IW I:665.8 >bstūqah< « récipient de poterie vernie ». Peut-être < latin pasta « pâte de farine », avec le suffixe péjoratif roman andalou {+ÚQ}. *{PSTQL} (‫)پستقل‬ AL piztícal + ít « chiquenaude ». < Bas-latin pisticulare. *{PSTL} (‫)پستل‬ AL pastél + ít « pastel ; pièce de four ». Emprunt tardif au castillan. *{BSTN} (‫)بستن‬ VA >nibastan k< « apprivoiser (une plante) ». >yatbastan atbastan< et DS >ytbstn< « être apprivoisé ». VA >bustān + basātīnbustānbustān< « jardín » ; UT nº >bustān abrūz< « amarante tricolore (Amaranthus tricolor) ». Voir {ʔSTNBḎ}, {ṮWM}, {ḤBQ(Ḻ)}, {ḤRŠF}, {ḪSS} I, {RZYNǦ}, {RMN} I, {RWḤ}, {RWND}, {ZNǦBL}, {ŠYĠ(L)},

|| 155 Cette identification est caracteristique du néo-arabe occidental (comme l’arabe marocain bǝsbās, selon Prémare I : 226), alors que le mot est méconnu en Orient, à l’exception du Yémen, où bisbās(un), selon Behnstedt 1992 : 83, est le terme pan-yémenite pour le piment d’Amérique. Les lexicographes du Moyen Âge, à l’instar de l’auteur du Lisān, connaissaient le mot, mais ne savaient pas lui donner une signification exacte et cela suggère qu’il a été amené en Occident par les Yémenites avec une connotation qui a changé, comme dans le cas de plusieurs plantes, à cause de l’évolution, de l’apparition des espèces américanes, etc. Voir BM 198-199 à propos de confusions dans l’identification de basbāsah, qu’il attribue au néo-persan bazbαz, ce qui semble correct.

*{BSṬ} | 143

{ʕBQR}, {ʕNB}, {KRT/Ṯ} II, {KRF/BS}, {KRWY} et {HNDB}. > Néo-persan bostαn (afruz) « (fais briller le) jardín ». *{BSTNB(R)} (‫)بستنب أو بستنبر‬ UT nºs. 545 >bustanbūr< et 1067 >bustanbū< « cedrat». Voir {ʔSTNBT/Ḏ}. < Néopersan bostαn buy « parfume du jardin ». *{PSTNČ} (‫)پستنچ‬ UT nº 715 >bistināǧ + ít< « panais (Pastinaca sativa) ». < Latin pastĭnāca, avec métanalyse d’un suffixe {+ÁK} et remplacement par le suffixe péjoratif {+ÁČ}. Voir {BČRN(Y)}, {BSNČ} et {PŠ(T)NǦ/Q}. *{BSD} (‫)بسد‬ UT nº 940 >basadbus(s)ad< « corail ». < Néo-persan bo/essad < pehlevi wassad. *{BSR} (‫)بسر‬ I. VA >nibawsar k< « atteindre avec des hémorroïdes ». >yatbawsar atbawsar< « être atteint d’hémorroïdes ». >bawāsiralbawāsiru< (registre semicorrect), AL baguácir = beguícir « hémorroïdes ». VA >mubawsar + īn< « atteint d’hémorroïdes ». Probablement < araméen rabbinique biśrā et syriaque besrā « chair », adoptant une forme participiale {1ā2ū3}, ignorée par les dictionnaires. II. VA >absar (al+lā) taʕmal ḏā< « gare à toi de faire cela ». > {BṢR}. *{BS(S)} (‫) بس أو بسس‬ VA >bas(s)wa+bas< « seulement, et rien de plus » ; NQ mg 11/5/3 >bass+ak timaḫraq< « tu as assez carilloné ». < Néo-persan bas < pehlevi was « beaucoup, trop ». *{BSS} (‫)بسس‬ I. ǦM 13 >bisī< « onomatopée pour faire faire pipi à un enfant ». VA >bassās + ātbassīsbāsis< (lire >bassīsnubuss basast bassbas+su bass+ak bassah yubus bussa+nībus fī< « embrasser, baiser ». VA >yanbass anbast< « être embrassé ». >bussah + āt / busasbassa(t)busaysāt< « baiser ». Voir {BSB}. < Pehlevi, cf. néo-persan bus, un ancien emprunt déjà attesté dans le Lisān. *{BSṬ} (‫)بسط‬ I. VA >basuṭ basaṭt basṭ bāsiṭ mabsūṭ y≠tabsuṭ absuṭabsuṭu an yabsuṭu (sic) bāsiṭun< (registre semi-correct) « étendre » ; IQ >busiṭ< « il fut tapissé » ; >basaṭtu ʔl+maʕānī basṭ al+šuwār< « j’étalai les idées comme un trousseau » ; AŠ 19/2/2 >basaṭ l+ī basṭah< « il me procura du plaisir » ; IZ 6/4/4 >basaṭ al+lah fī ʔqtidār+ak< « que Dieu accroîsse ton pouvoir ! ». VA >yanbasaṭ anbasaṭ inbisāṭ< « être étendu » ; >yanbasaṭ maʕ< « jouir » ; JT 36 >ʔnbsṭ ʔl+m.dād< « s’étendre (une tache d’encre) ». AC >inbisāṭ< « affabilité ». IH 270 >al+basāṭubisāṭun< (registre haut), IQ >bisāṭbisāṭ + busṭbasāṭah< « simplicité ». >basīṭ + basāʔiṭbasīṭah< « simple ». MT >yad al+bāyiʕah … bāsiṭah ʕalà bayʕ< « elle vent en tant que représentante ». IQ >mabsūṭ< « simple » ; VA >mabsūṭ al+yad< « généreux ». GL >munbas.ṭun< « étendu » ; AC >munbasiṭ< «affable ». Voir {ḪṬṬ} et {ṢṬB}. < Pan-sémitique {pšṭ}, cf. araméen rabbinique et syriaque. pǝšaṭ « étendre », hébreu pāšaṭ et accadien pašāṭu(m) « piller ; dévaster ». II. IZ 15/3/3 et AC >basṭahbasṭī< « de B. ». < Latin hispanique Basti. *{BSṬM} (‫)بسطم‬ LZ >basṭām< « nom propre masculin ».156 *{BSFYǦ} Voir {BSB/FYǦ}. *{PSKWL} (‫)پسكول‬ AL Pascual « nom propre masculin ». Emprunt tardif au castillan < bas-latin pasqualis « pascal », dérivation adjectival de pascha < hébreu pesaḥ « pâche ». *{BSL} (‫)بسل‬ I. VA >basālah< « courage ». Peut-être < sémitique de l’Ouest {psl}, cf. hébreu pāsal et araméen rabbinique et syriaque pǝsal « tailler, sculpter », avec le lien sémantique de l’effort requis par cette tâche. II. ǦM 11 >bsl< « dattes commençant à être mûres ». < Arabe busr, peut-être < pan-sémitique {bšl}, cf. hébreu bāšal « cuire, mûrir », guèze bäsälä et accadien bašlu « cuit, mûr ». *{PSL} (‫)پسل‬ UT nº 701 >basīlbslh< « petit pois ». UT nº 700 >basīlahbasillah< « lupin ».157 Voir {ǦLB}. < Latin pĭsum, avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÉḺ}. *{BSLQ} Voir {BṢLQ}. *{BSLQN} (‫)بسلقن‬ UT nº 2528 >bāsilīqūn< « ammi, sison (Carum copticum) » ; DS >marham al+bāsilīqūn< « basilicon (onguent) ». < Grec βασιλικόν « royal ». *{BSM} (‫)بسم‬ VA >nibassam k< « faire sourire ». >natbassam atbassamt tabassum = abtasam abtasamtyatbassam atbassam tabassum = t≠yabtasambassām< « souriant ». ET Baçem, LO Baç/zen = Pasin,

|| 156 Issu du persan >bisṭāmbsyl< à >bazraqaṭūnā< « herbe aux puces (Plantago psyllium) » n’est qu’une confusion entre les langues, assez fréquente chez les botanistes de cette époque, car il s’agit d’une forme mutilée du nom grec.

*{PŠBNT} | 145

Baç/ssema « noms propres masculin et féminin ». VA >mabsam< « bouche ». Probablement < sémitique de l’Ouest {bśm}, cf. araméen rabbinique bās/śēm, syriaque bǝsem « être agréable / gai », cf. aussi hébreu bośem, araméen rabbinique būsmā et syriaque besmā « baume ». *{BSML} (‫)بسمل‬ MT >al+basmalah< « l’invocation du nom de Dieu ». < Arabe b+ismi l+lāhi « au nom de Dieu ». *{BSN} (‫)بسن‬ MT >mabāsi/īn< « hangars des outils ». Probablement un mot « yémenite ».158 *{BSNT} (‫)بسنت‬ AL Vicente « Vincent ». Emprunt tardif au castillan < latin Vincentĭus. *{BSNČ} (‫)بسنچ‬ UT nºs. 715 et 2356 >bi/asnāǧ< « panais (Pastinaca sativa) ».159 Voir {PSTNČ} et {PŠTNǦ/Q}. *{BSNN} (‫)بسنن‬ DS >bwsnwn< « menthe (Mentha piperita) » doit être biffé car, selon UT nº 837, il s’agit d’une déformation de >būsīmūnb+aš< « afin de ; afin que » ; IQ >b+aš< « avec quoi », >b+aš ǧīt< « ce que j’ai apporté » ; EB vix nansi (= biš namší) « afin que j’aille ». Voir {ʔŠ}, {DʕW}, {FYŠ} et {ʕRF}. Contraction de l’arabe bi+ayyi+šayʔin, caractéristiquement devenue une conjonction finale dans le néo-arabe occidental (ce qui inclue le maltais biex). *{BŠBŠ} (‫)بشبش‬ DS et BM >bušbuš< « feuilles de la coloquinte ». < Néo-persan bošboš. *{PŠBNT} (‫)پشبنت‬ AL puxauánt + ít « paroir ». Peut-être un emprunt tardif au castillan ancien puxavante (moderne pujavante), mais voir {PǦBNṬYR}.

|| 158 Car le Lisān rapporte baʔsinah ou bāsinah « sacoche », baʔsinah « outils des ouvriers » et bāsinah « soc de charrue » comme des mots pas complètement arabe, comparables à ceux proposés dans Behnstedt 1992 : 86 : baysaneh « sacoche » et mabsam « fourreau du poignard ». A propos des nombreux « yémenismes » de l’arabe andalou, voir Corriente 1989b. 159 Il s’agit évidemment d’une prononciation plus populaire du mot roman andalou, qui a subi l’assimilation caractéristique de l’arabe andalou /st/ > /ss/ (voir Corriente 1977 : 68) et la dissimilation optative des voyelles /a-a/ > /i-a/ (ibid. 70-71), l’emprunt castillan biznaga suggérant aussi l’élimination du phonème marginal /p/, remplacé par /b/ (ibid. 35), bien que cet emprunt ne réflète pas la substitution du suffixe péjoratif {+ÁČ} au lieu d’{+ÁK}. Voir BCT 2007 : 102, n. 1, à propos des identifications de ce phytonyme.

146 | *{PŠT/Ṭ} *{PŠT/Ṭ} (‫)پشت أو پشط‬ UT nºs. 779 >bištuh = bišṭ< et 4885 >bišṭuh< « blé d’oiseau (Phalaris sp.) ». < Latin pistum. *{BŠTR} (‫)بشتر‬ I. AL baxátir « hoyeau à dents ». buxáytara « scabieuse (Scabiosa arvensis) ». < Latin versātĭle « qui tourne aisément ».160 II. MT >bišūtārah< « bijoutière ». < Castillan bisutera. *{PŠTR} (‫)پشتر‬ CP 125.1. >bštr< « Pastor » (nom propre masculin). < Latin pastor « pasteur ». *{PŠTRĠŠ} (‫)پشترغش‬ UT nº 3808 >bušturġuš< « pistaches ». > Roman andalou */PEŚTÓRGOŚ/ < latin pistŏr « pâtissier », avec le suffixe roman andalou attributif {+IK}, ce qui laisse suggérer que la pistache s’utilisait de préférence dans la pâtisserie. *{PŠTLQ} (‫)پشتلق‬ SG 462 >bštlqāt< « nom d’une nation qui aurait envahi la Péninsule Ibérique avant les Goths » n’est qu’une obscure réminiscence des viri apostolici, premiers missionaires du christianisme, mentionnés par Isidore. *{PŠ(T)NǦ/Q} (‫)پستنچ أو پستنق‬ UT nºs. 800 et 1376 >bištināqah (ḥaršāʔ)< « carotte sauvage (Daucus carota) » ; nº 714 >b. malsāʔ< « herbe aux cure-dents (Ammi visnaga) » ; Voir {BČRN(Y)}, {PSTNČ} et {BSNČ}. *{BŠTYRY} (‫)بشتيري‬ MT >bštiyāriyuh< « vestiaire ». < Latin vestĭārĭum. *{BŠD} (‫)بشد‬ UT nº 2747 >bwšādbūšād< « navet (Brassica rapa) ». < Néo-persan bušαd. *{BŠR} (‫)بشر‬ I. GL >(y)abšuru< (registre haut), VA >nabšur bašart bašr bāšir + īn baššār mabšūr kyabšarū bi+karm< « ils glanent les raisins d’une vigne ». VA >nibāšar mubāšarah k< « être en contact direct avec ». >yanbašar anbašar< « être raclé ». VA et IQ >bašar< « genre humain ». AL baxarí « humain ». baxaría « humanité ». GL >bašaratun< (registre haut), VA >bašarah + āt / bašar< « épiderme, peau ». VA >bušārah< « raclure ». < Pansémitique {bśr} I, cf. ougaritique >bšrbs2r< « viande ; hommes », et peut-être accadien bišru « petit enfant », à signification douteuse.

|| 160 Cf. français versoir (de la charrue). Le nom de la plante n’est que le diminutif de celui de l’outil, à cause de la forme de ses feuilles. 161 Avec une variante déformée >buršādabšar b+al+nuqṣān< « annonce une diminution ». GL >(y)ubašširu< (registre haut), VA >nibaššar tabšīr bi kbaššarū+h bi+ʔizārat+ih< (registre semi-correct) « on lui annonça sa désignation comme vizir ». VA >yatbaššar atbaššar< « être évangelisé ». GL >astabširu istibšārun< (registre haut), VA >nastabšar astabšart istibšār mustabšir + īn b+al+ḫayr< « se réjouir avec une bonne nouvelle ». >yastabšar astabšar istibšār mustabšir< « demander un cadeau (celui qui apport une bonne nouvelle) ». RC abenbexer « nom propre masculin ». >bušārah + āt / bašāʔir = bušràb.šārah = bušràbušrāʔun ḥasanun< (registre semi-correct) « bonne nouvelle ». ḪA āra 2 >naʕṭī+h al+bišārah< « je lui donnerai un présent pour avoir apporté une bonne nouvelle » ; AŠ 3475/5 >naʕṭī+h f+al+bišārah< « je le donnerai comme cadeau pour la bonne nouvelle ». GL >bašīrun< (hr.), VA et IQ >bašīr< « héraut ; porteur de bonnes nouvelles, évangeliste » ; AL baxíren « en héraut » ; ET Bexir « nom propre masculin ». < Pan-sémitique {bśr} II, cf. ougaritique >bšr< « recevoir une bonne nouvelle », hébreu bǝśorah, araméen rabbinique bǝs/śōr(t)ā et syriaque sǝbartā « (bonne) nouvelle », sudarabique épigraphique >tbs2ralbušārrah< « Alpujarra » (géographie). RC alpuxarri « d’Alpujarra ». Peutêtre < roman andalou */ÁLBA ŚÉRRA/ « chaîne blanche de montagnes ».163 *{BŠŠ} (‫)بشش‬ I. VA >nibašš bašašt bašāšah ilay+h< « recevoir avec un visage souriant ». ID yfʕ 2 >tbššt b+rʔy+hm< « elle accueillit bien leur avis ». >bašāšah< « disposition amicale » ; IQ >bašāšat /AḎAMAṬŪR/< « affabilité d’un amoureux ». VA >bašūš + īn< « affable ». Cette racine, peut-être onomatopéique et synesthétique, est sans parentage connu en sémitique. II. UT nº 618 >bāšāšā = bušāšā = bašūš< et 699 >bašīš< « rue (Peganum harmala) ». < Syriaque baššāšā. *{PŠŠ} (‫)پشش‬ AL nipax(x)éx pax(x)éxt « cajoler, mignoter ». píx(a) + ít, AL >biš(š)buššahbušayšā< et IQ >bušayšah< « verge ». MT >aban b.šāt< « nom propre masculin, ou plutôt un sobriquet ». Voir {ḤRR} II et {PḤ/ʕŠŠ}.

|| 162 La disparité sémantique de {BŠR} I et II semble évidente, sans qu’on puisse lui trouver d’explication. 163 Avec /p/ ultra-correct et labialisation de la deuxième voyelle.

148 | *{PŠṬ}

> Roman andalou */PÍŚŚA/ « verge », d’origine onomatopéique, comme imitation du bruit de la miction.164 *{PŠṬ} (‫)پشط‬ I. AL poxóta « merlan ». > Roman andalou */PÉŠE/ « poisson », avec le suffixe augmentatif {+ÓT(A)}, cf. castillan pijota. II. SG 446 >bšūṭ< « espèce d’haricot (Phaseolus) ». Voir {PŠT}. < Latin pĭsum, avec le suffixe suffixe augmentatif {+ÓT}, cf. castillan pesoto. *{BŠṬN} (‫)بشطن‬ IQ >bašṭūn< « bâton ». < Latin bastum, avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN}. *{BŠʕ} (‫)بشع‬ VA >nibaššaʕ baššaʕt tabšīʕ mubaššiʕ k ʕalà< « faire abhorrer ». >yatbaššaʕ atbaššaʕ ʕalà< « devenir odieux ». >nastabšaʕ astabšaʕt istibšāʕ< « considérer odieux ». GL >bašāʕatun< « mauvais goût ». ZǦ >mā abšaʕ< « qu’il est odieux ! ». Peut-être < sémitique de l’Ouest {pšʕ}, cf. hébreu pešaʕ « transgréssion », syriaque pāšūʕ « insipide ».165 *{BŠĠṬ} Voir {BČ/ŠĠṬ}. *{BŠQ} (‫)بشق‬ HC 123 >bāš.q< « sorte de canard sauvage ».166 *{BŠKRYN} (‫)بشكرين‬ UT nº 970 >baškarāyin< = >baškarāynah< « caméléon blanc (Atractylis gummifera) » ; TD 213 >biškarāyin aswad< « caméléon noir (Cardopatium corymbosum) ». < Latin viscārāgo, -ĭnis « carline ». *{BŠL} (‫)بشل‬ VA >nibaššal k = yatbaššal atbaššal tabaššul ʕalà< « guetter ». >natbaššal atbaššal tabaššul< « flatter ». >bašālah< « curiosité ». >baššāl + īn< « curieux, indiscret ». Peut-être une racine innovée du sémitique du Sud, par préfixation de la préposition bi- à {śll}, cf. arabe šalal « tache qui ne s’en va pas », et mehri bǝśōl « distraire ». *{PŠLḎRY} (‫)پشلذري‬ UT nº 841 >bušūlah ḏi+rāy< « espèce de salicaire (Lythrum borysthenicum) ». > Roman andalou */PIŠÓLA DE RÉY/ « verge du roi ».167

|| 164 Dans le cas du verbe, il semble s’agir aussi d’une contamination avec le latin pascĕre « pacifier ». 165 Possiblement un emprunt, plutôt qu’un mot apparenté, où l’arabe aurait /f/ au lieu du /p/. 166 Trop isolé pour qu’on puisse émettre une hypothèse étymologique, il pourrait contenir le suffixe attributif latin {+ĭcus}. 167 Le premier mot a survécu dans l’arabe marocain bǝššūla ou bǝssūla « verge, pénis », selon Prémare I : 242, aussi bien que dans le suivant bǝččōn « vulve », avec le changement de sexe expli-

*{BŠNY} | 149

*{BŠLŠK} (‫)بشلشك‬ UT nºs. 731 et 1378 >ba/išliškuh< « gentiane jaune (Gentiana lutea / purpurea) ». < Latin băsĭlisca < grec βασιλίσκη. Voir {ǦNSYN}. *{BŠLQ(YR)} (‫)بشلق أو بشلقير‬ SG 42 >bšālqh< « basilique ». >bšlqšāryh< « prêtre dans une basilique ». < Latin băsīlĭca < grec βασιλική, avec le suffixe adjectival roman andalou {+ÁRYO} dans le deuxième cas. *{BŠM} (‫)بشم‬ I. IH 251 >bašama mabšūmun< (registre semi-correct), IQ >nabšamyabšam bašam bāšim mabšūm = yatbaššam atbaššamnibaššam tabšīm< AL mubéxim + ín « causer du dégoût ». GL >bašamatun< (registre haut), VA >bašamah + āt / bašambaššīmah< « placenta ». < Arabe mašīmah.168 III. UT nº 925 >bašām< « baume (Commiphora opobalsamum) ». < Sémitique de l’Ouest {bśm}, cf. hébreu bōśem, araméen rabbinique būsmā et syriaque besmā. *{PŠMṬ} Voir {PČ/ŠMṬ}. *{PŠMN} (‫)پشمن‬ AL paxamán + ít, IV 60 >bašamanu< « passement » (emprunt tardif au castillan pasamano). *{BŠN} (‫)بشن‬ UT nº 937 >bišnah< « espèce de sabline (Arenaria hispanica) ». Sans lien avec DS bišnah « eleusine (Eleusine coracana) » en Afrique du Nord. Peut-être < latin albūgĭn(em) « tache blanche », à cause de la couleur de ses fleurs. *{BŠNN} (‫)بشنن‬ UT nº 695 >bišnīn< « nénuphar bleu (Nymphaea coerulea) ». < Néo-persan bošnin. *{BŠNY} (‫)بشني‬ SG 445 >bšānyhbšāwī< = >bswyh< « bourre du lin ». Peut-être du copte *p+at+šaw « ce qui est inutile ». *{BŠYLR} (‫)بشيلر‬ MV 237.4 >ibašaylar< « il devient un vassal ». < Catalan vassall < bas-latin vassallus. *{BṢ/SBṢ/S} (‫)بصبص أو بسبس‬ VA >al+kalb yibasbas basbasah / baṣbaṣah< « le chien remue sa queue ». AC >busbus/ṣānabṣur baṣart bāṣir mabṣūr k = nubṣir abṣart ibṣār mubṣir mubṣar knabṣar yubṣar abṣur(+nī)baṣartu< (registre haut), AL nabçór baçárt = nubçír baçúrt abcír « regarder » ; IQ >abṣur+ka qad ǧīt< « me voici venu! ». GL >ubaṣṣiru mubaṣṣirun< (registre haut), AŠ 48/3/3 >baṣṣarū+nī< « ils m’ont rendu conscient ». 34/3/3 >atbaṣṣar< « considérer ». VA >yanbaṣar anbaṣar< « être vu ». >baṣarbaṣar + abṣārbaṣarun + abṣarun (lire abṣārun)< (registre haut), AL baçár « vue ». ǦM >al+biṣrah< « Bassora (géographie) ».169 GL >baṣīrun< (registre haut), VA >baṣīr + īn< « clairvoyant ; aveugle » ; IQ >b. bi+< « connaisseur ». GL >baṣīratun< (registre haut), VA >baṣīrah + baṣāʔir< « clairvoyance ». ZǦ >abṣar< « doué d’une vision meilleure ». Voir {BSR} II, {ḤDD} I, {RQQ}, {SḪN}, {ḌWʔ}, {ĠḌḌ} I, {FQD}, {LMḤ}, {MDD} II et {NWR}. < Pansemitique {bṣr}, avec une évolution sémantique considérable, à partir de l’hébreu bāṣar et guèze bäṣärä « séparer, couper », accadien baṣāru(m) « déchirer avec les dents », vers la notion de « détacher du reste, distinguer visuellement ». *{BṢṢ} (‫)بصص‬ IQ >yubaṣṣaṣ bi+kiswah< « on exhibe ses beaux habits ». AL nibazzáç bazzázt « regarder les yeux fixes ». VA >baṣīṣ< « éclat ». < Pan-sémitique {bwṣ} ou {bṣbṣ} « jaillir, surgir », cf. araméen rabbinique baṣbēṣ « surgir » et accadien baṣāṣu « dégoutter ». *{PṢṢ} (‫)پصص‬ SG 431 >bṣṣah< « pièce de toile ». Probablement < italien pezza170 < celtique pĕttĭa.

|| 169 Un cas évident d’ultra-correction, selon Corriente 1977 : 25, semblable à celui du nom de lieu Alquézar, dont le nom rapporté par les historiens était naturellement alqáṣr « le château », témoigné par la forme normale castillan Alcázar, catalan Alcàsser et portugais Alcácer dans la plupart des cas. Il pourrait aussi s’agir d’Albaṣrah, ville du Rif. 170 Plutôt que du castillan pieza, avec difficultés phonétiques et sémantiques, au temps que les documents tardifs de Grenade et Almería conténant ce mot réflètent souvant le commerce du royaume des Naṣrides avec l’Italie, surtout, Gênes.

*{BḌʕ} | 151

*{BṢQ} Voir {BZ/ṢQ}. *{BṢL} (‫)بصل‬ GL >baṣalatun< (registre haut), VA >baṣalah + baṣalrās min baṣalb. ʔl+ḫnzyr / ʔl+faʔr / ʔl+barr< « scille (Urginea maritima) », >b. ʔl+ḫuṣà< « satyrion (Orchis sp.) » ; nº 233 >b. ʔl+zīrb. aḫḍar< « ciboule », AL zarréat al baçal « semence d’oignon », zarréat baçal alḳanzir « semence de poireaux » (lire « scille »). ZǦ et IA >baṣṣālīn< « marchands d’oignons ». Voir {ḪṢW} et {ŠWṬ} II. En dépit des traces en sémitique de l’Ouest, hébreu bǝṣālim, syriaque beṣlā et guèze bäṣäl, il semble s’agir partout d’un emprunt très ancien à l’égyptien ancien, cf. copte (e)mčōl. *{BṢ/SLQ} (‫)بصلق أو بسلق‬ IH 297 >ʕirqu ʔl+bāṣālīqʕirq al+bāsilīq< « veine basilique ». < Syriaque bāsīlīqāyā < grec βασιλική « royale ». *{BḌḪ} Voir {BḎḪ}. *{BḌḌ} (‫)بضض‬ VA >baḍḍ< « frais, récent ». >baḍāḍah< « fraîcheur ». < Pan-sémitique {bḍḍ}, cf. hébreu biṣṣāh « marais » et accadien bāṣu(m) « sable », avec des évolutions sémantiques considérables. *{BḌʕ} (‫)بضع‬ VA >biḍʕa sinīn< « quelques années ». >baḍ(a/ā)ʕah + baḍaʕāt / biḍāʕ (min laḥm)baḍʕa + biḍaʕbiḍaʕun< (registre haut), AL badáâ + badáy(e)ê, ZǦ >baḍāʕ nom d’unité +ahbuḍayʕah< « pièce de viande desossée ». >baḍāʕah< « vulve ». VA >biḍāʕah + āt / baḍāʕiʕ< « marchandise ; métier ; piéce de viande ». IQ >biḍāʕah< « marchandise ». GL >mabḍaʕun< (registre semi-correct) « bistouri ». AC >mustabḍiʕ< « importeur ».

|| 171 Il est connu que le castillan escaloña continue le latin ascălōnĭa (cēpa) « ail d’Ascalon », mais le remplacement de b. ʕasqalānī dans Ibn Albayṭār, comme la forme castillane qui semble être une des manipulations si fréquentes d’Alcalá, lorsqu’il ne connaissait pas bien le lexique arabe andalou Autrement, UT nºs. 985, 986 et 988 mentionne les variétés abyaḍ « blanche » (comprisant les subtypes bayḍī = zubdī = maǧūsī et ḫurāsānī = fārisī), aḥmar « rouge » (comprisant le šawṭī = mansanāl et šarġalī = šalawbinnī = rūmī), ainsi que d’autres espèces comme les poireaux (dont le šāmī, mulūkī, andalūsī = qalafūṭ, rīfī, ǧillīqī et muwallad), et encore le b. al+ǧawārī ou ʕuqābī, sinānī, b. ʔl+ṭāqāt, b. ʔl+hām, b. ʔl+qayʔ, etc., dont les identifications ne sont pas certaines. 172 Ainsi toujours dans UT, en face de TD 201 >ʔlzāz< et GM 10 >ʔlzīz(y)abṭī baṭwun / ibṭāʔun< (registre semi-correct), VA >nibaṭṭī baṭṭayt k = nubṭī abṭayt ibṭā k< « retarder ». IH 280 >al+tabāṭī< (maṣdar) « lenteur ». VA >nastabṭī k< « considérer lent ». >buṭʔ = baṭā< « lenteur, retard ». GL >baṭiyun< (registre semi-correct), VA >baṭī + īnbaṭī< « lent ». < Sémitique de l’Ouest {bṭʔ}, cf. hébreu bāṭaʔ « parler sans réfléchir », avec une évolution sémantique de l’inaction à la précipitation. *{BṬBṬ} (‫)بطبط‬ I. AC >baṭbūṭahal+baṭūǧīn< probablement un sobriquet « qui marche comme un canard », < castillan patoj/so < pato, voir {BṬṬ}. *{BṬḤ} (‫)بطح‬ ZǦ >abṭaḥ< « terrase » (impératif). GL >ʔnbaṭiḥu< « je me prosterne ». >baṭḥatun + biṭāḥun< (registre haut), VA >baṭḥah + biṭāḥbiṭāḥbaṭṭīḫatbaṭṭīḫah + baṭṭīḫ / baṭāṭiḫbaṭṭīḫbaṭṭīḫahbaṭṭīḫah + baṭṭīḫbaṭṭīḫat al+hind< « citrouille ». UT nº 5123 >b.ṭiḫiyāllah< « espèce de mandragore (Mandragora autumnalis) ».175 Voir {SND} II. < Sémitique de l’Ouest, cf. hébreu ăbaṭṭiḥīm, rabbinique ăbaṭṭīḥā, mais probablement emprunté à une langue non-sémitique.

|| 173 La trace d’AC dans un proverbe « comme le b., avec son lit sur le dos » confirme l’identification d’Alcalá, malgré le texte du manuscrit d’Urrea de Jalón (128r.), où butbuta est clairement l’huppe du Qurʔān 27/20-28 et Aṭṭabarī I : 489-490, pour laquelle la racine arabe onomatopéique {bṭbṭ} »barbotter » pourrait offrir une étymologie, mais pas pour le silencieux escargot. S’agirait-il d’une confusion avec arabe andalou (a)bu tabúta « celui qui porte une caisse » ? 174 UT nºs. 941, 1620 et 4263 distingue le variétés rīfī (comprisant miʕnāq, ǧazīrī et mursī = masāwirī), filasṭīnī = dullaʕ = hindī = sindī = šāmī, šatawī, maʔmūnī = sukkarī = ʕuqābī, damasī = dimašqī = hawzanī, nufāḥ = armīnī = miṣrī, iǧǧāṣī, baṭṭī et ṣaḫrī. 175 Avec le suffixe diminutif roman andalou {IYÉḺ(A)}, diphtongué, comme quelques dialectes du castillan ancien.

*{PṬRWČ} | 153

*{PṬḎ} (‫)پطذ‬ I. UT nº 812 >buṭḏah< « trèfle bitumineux (Psoralea bituminosa) » ; nº 966 « livèche (Levisticum officinale) ». < Latin pūtĭda « puante ». II. GL >biṭḏā< « topaz ou chrysolyte », simple transcription de l’hébreu piṭḏāh.176 *{BṬR} (‫)بطر‬ VA >nabṭur baṭart baṭ(a)r baṭṭār + īn fī< « se montrer insolent ». Voir {BYṬR} Probablement une évolution sémantique du sémitique de l’Ouest {pṭr}, comme dans l’hébreu pāṭar « fuir », ou surtout dans la phrase yafṭirū bǝ+śāfāh « ils ouvrent leur bouches avec mépris », rabbinique pāṭar « répudier ». *{PṬR} (‫)پطر‬ UT nº 812 >buṭrah< « mule ». > Roman andalou */PÓTRA/ < latin pullus, avec une addition discutée. *{PṬRS} (‫)بطرس‬ AL Pétruç « Pierre ». < Latin Petrus.177 Voir {PDR} et {ŠNT}. *{PṬRSLN/YN} (‫)پطرسلنن أو پطرسلين‬ TD 234 >baṭrāsālīnūnbaṭrāsāliyyūn< « persil » (Carum petroselinum). < Grec πετροσέλινον. *{PṬRQ} (‫)پطرق‬ AL petríq + patáriq « patriarche » (de l’Eglise). Voir {P/FṬRYRČ}. *{PṬRQYR} (‫)پطرقير‬ UT nº 2173 >baṭraqayrah< « espèce de genêt (Genista tridentata) ». > Roman andalou */PETREQÁYRA/ « de terrain pierreux » < latin petra avec les suffixes {+ÁYK} et {+ÁYRA}.178 *{PṬRN} (‫)پطرن‬ MT >baṭrūn< « cens ». >baṭrīn< « parrain ». < Latin pătĕr, avec les suffixes augmentatif {+ÓN} et adjectival {+ÍN} du roman andalou. *{BṬRNQ} Voir {BRṬNQ}. *{PṬRWČ} (‫)پطروچ‬ AL pe/itráucha + pe/itráuch « marron ».179 < Roman andalou */PETRÓČA/, < latin petra, avec le suffixe péjoratif roman andalou {+ÓČA}.

|| 176 Mais voir nos réserves dans Corriente 2013b : 143 à propos des identifications traditionnelles des noms des pierres de l’ephod, qui n’étaient probablement pas que mythiques déjà pour les auteurs de ce passage biblique. 177 Une simple adaptation du sobriquet araméen rabbinique kēfā « pierre », porté par ce Simon des Evangiles. 178 Les confusions avec {BṬRYR} sont fréquentes chez les botanistes à cause de la similitude phonétique des deux mots romans andalous. 179 Il semble s’agir des marrons secs, donc semblables à des pierres et appelés pilongas en castillan, car autrement on utilisait qasṭál ; voir {QSṬL}.

154 | *{P/FṬRYRČ} *{P/FṬRYRČ} (‫)پطريرچ أو فطريرچ‬ SG 428 >bṭryārǧ = ffaṭryārǧ< « patriarche » (de l’Eglise). Voir {PṬRQ}. < Latin pătrĭarcha < grec πατριαρχής. *{PṬRYR} (‫)پطرير‬ UT nº 1478 >biṭrayrah< « mercuriale annuelle (Mercurialis annua) ». > Roman andalou */BITRÁYRA/ « vitreuse », < latin vitrum avec le suffixe {+ÁYRA}. *{PṬRYN} (‫)پطرين‬ UT nº 659 >buṭriyūn< « astragale arnacanthe (Astragalum poterium) ».180 < Grec ποτίρριον. *{BṬZ} (‫)بطز‬ MV >buṭizza mn ʕsl< « une jarre de miel ». Emprunt tardif au catalan botija < bas-latin buttis, avec en suffix diminutif Voir {BṬṬ} II. *{PṬSṬS} (‫)پطسطس‬ UT nº 907 >bāṭāsīṭus< « herbe aux teigneux (Petasites officinalis) ». < Grec πετασῖτης. *{BṬŠ} (‫)بطش‬ VA >nabṭuš baṭašt baṭš bāṭiš + īn baṭṭāš fī< « fondre ». AL nabtóx batáxt batáx (lire abtóx) « s’empresser ». nibattáx battáxt « poignarder ». IQ >baṭš< « empressement »bi+baṭš< « vite ». >baṭūš + īn = baṭṭāš + īn< « rapide ». AL battáx + batátix, diminutif butáytax + ít « poignard ». Voir {ḌRB}. Cette racine arabe pourrait être empruntée à l’araméen, cf. rabbinique bǝṭaš « fouler ; assoler ; écraser », cf. aussi guèze bäṭäsä « casser ; retrancher », mais elle peut aussi refléter le très commun phénomène d’agglutination de la préposition bi+ avec {ṬYŠ}, q.v. *{BṬṬ} (‫)بطط‬ I. ZǦ >yibuṭṭ< « il coupe ». Voir {ZṬṬ}. Cette racine arabe est apparentée a plusieurs autres du sémitique de l’Ouest partageant au moins les deux premières consonnes avec la connotation de « couper, ouvrir », cf. rabbinique bǝṭaṭ « crever ; piétiner », accadien baṭālu(m) « cesser », etc. II. IH 247 >biṭṭatun< « cruche à huile » ; GB 261 >bṭṭ< « récipients pour le vinaigre ». AL bo/utía + batíti / ít, diminutif butéitia + ít « barrique » ; máâlem albuteitít « barilleur ». < Latin vulgaire buttis.181 Voir {BṬZ} et {BWṬ}. *{PṬṬ(N)} (‫)پطط أو پطن‬ VA >baṭṭah + baṭṭ< « canard ; oie », ZǦ >baṭṭahnibaṭṭaq baṭṭaqt tabṭīq mubaṭṭaqbuṭṭiq< « breveter, autoriser ». >biṭāqahbiṭāqah + baṭāʔiq< « brevet ; permis ; billet », IQ >biṭāqah< « billet ; ordre de paiement » ; AL bitáqua + batáiq « épitaphe ». < Grec πιττάκιον. *{PṬQ} (‫)پطق‬ SG 452 >būṭīqà< « poétique ». < Latin pŏētĭca < grec ποιητική. *{BṬQ(YR)} (‫)بطق وبطقير‬ MT >bu/ūṭiqah + āt< « cave, cellier ». >b.ṭīqayr< « magasinier, boutiquier ». < Latin ăpŏthēca < grec ἀποθήκη. *{BṬL} (‫)بطل‬ GL >ʔbṭilu mabṭūlun< (registre semi-correct) « inutiliser », >ʔl+lā ybṭila< (registre semi-correct) « qu’il ne soit pas inutile » ; VA >nabṭal baṭalt baṭālah< « cesser ». >nibaṭṭal tabṭīl k< « faire cesser ; abîmer », AL nibattál battált « annuler ; invalider ». nabtíl abtált « émousser ; abîmer » ; GL >ʔbṭalu ibṭālun mubṭilun mubṭalun< (registre semi-correct) « abîmer ; invalider ». VA >yatbaṭṭal atbaṭṭal buṭlān bi< « être abîmé » ; AL natbatál atbatált « rester oisif ». IB 122 >ynbṭl mn+hā šyʔ< « une partie se gâte », IQ et VA >baṭal + abṭāl< « champion ». >buṭūlah< « héroïcité ». IQ >baṭālah< « oisivité ». AL but/dlán « être émoussé ; invalidité ; être abîmé ». IA, ZǦ et AC >buṭlān< « être abîmé ». IQ, VA, ZǦ et AC >bāṭilbāṭilun< (registre haut) « fausseté, erreur » ; >bāṭilan< « gratis ; faussement » ; >qāyilu ʔl+ʔabāṭil< (registre semi-correct) « menteur ». AL bauatíli = baguatilí + ín = mubátil + ín « faussaire ». IQ >baṭṭāl< « mauvais ; malheureux » : VA >baṭṭāl + īn< « oisif, inactif » ; AŠ >yā baṭṭāl< « ah le filou ! ». AC >mabṭūlmabāṭilmabṭūl< « nulle » ; >al+karm al+mubawwar al+mabṭūl< « la vigne en friche et improductive » ; LZ >mabṭūl alyadmabṭūlu ʔl+yadi< (registre semi-correct) « manchot » ; VA >mabṭūl al+yad aw al+raǧal + mabāṭil< « manchot ou boiteux ». Voir {ḪDM}, {RDD} I, {ʕZZ}, {KTB} et {MḌY}. < Pan-sémitique {bṭl}, cf. hébreu bāṭal et accadien baṭālu(m) « cesser », guèze bäṭälä « être inutile », etc. *{BṬL(Y/N)} (‫)بطل أو بطلي أو بطلن‬ UT nºs. 631 >būṭalbwṭly< et >bwṭwlwn< « renoncule scélérat (Ranunculus sceleratus) ». < Grec βούτελος.183

|| l’arabe andalou par le castillan et le portugais pato. Aussi la forme paṭṭūn avec le suffixe dans ce cas diminutif {+ÓN} est particulière. 183 La dernière variante réflète une des confusions fréquentes chez les botanistes orientaux entre les morphèmes masculin et neutre des masculins grecs, d’un autre côté, il pourrait aussi refléter une étymologie populaire en arabe andalou (a)bu ṭaylún « celui du crapaud », à cause de sa toxicité. Quant aux premières variantes, elles témoignent d’une adoption par le roman andalou avec métanalyse d’un suffixe diminutif {ÉḺ}, parfois reproduit comme /ly/ ; voir Corriente 2000-2001 : 126. Peut-être aussi une étymologie semi-populaire, proche du sens grec, interpréta le mot de cette

156 | *{BṬLŠ}

*{BṬLŠ} Cette entrée de Corriente 1997a : 56 doit être biffée. Voir {QṬLŠ}. *{BṬLYS} (‫)بطليس‬ IQ >baṭalyūsībṭlūsiyyah< « de Badajoz » (géographie). Voir {BDǦS}. *{BṬM} (‫)بطم‬ UT nº 651 >buṭm< « térébinthe (Pistacia terebinthus) ». Voir {ʕRQ}. < Pansémitique {bṭm/n}, cf. hébreu bŏṭnīm, syriaque beṭmā et accadien buṭnu = buṭumtu(m).184 *{BṬN} (‫)بطن‬ VA >nibaṭṭan tabṭīn ʕalà< « cacher, couvrir » ; AL nibattán battánt « fouler ; doubler ». GL >baṭnun< (registre haut), VA >baṭ(a)nbaṭn + buṭūnbaṭ(ā)n< « ventre » ;185 MT >baṭan< « verso d’un document » ; GL >bābu ʔl+baṭni< (registre semi-correct) « anus » ; VA >baṭni wād ≠ baṭn al+wād< « (le) fond d’une vallée » ; >b. / bāṭin al+qadam< « plante du pied » ; AL bátan muaxí + botón muaxiín (lire mohxí et mohxiín) « saucisse ». VA >baṭniyyah + āt< « ceinture » IH 207 >baṭānatunbiṭānah< « intérieur ; doublure d’un vêtement » ; MT >baṭānah + baṭāyinbaṭāyin< « doublure », AL bi(t)tána + batáin « doublure ; basane ». VA >baṭnī = baṭīn(ī)buṭaynī< « ventru ». IQ et IA >bāṭinbāṭinun< (registre haut), AL batín (lire bátin) « intérieur ». AŠ 40/3/4 >sīrah bāṭiniyyah< « conduite ésotérique ». AL mubáttan « doublé », GL >ṯawbun mubaṭṭanun maḥšūʔun< (registre semi-correct) « un manteau doublé et rembourré ». < Sémitique du NordOuest {bṭn}, cf. hébreu beṭen et araméen rabbinique biṭnā.

|| langue comme */BÓY TÁḺA/ « il taille, c’est-à-dire tue les bœufs », cf. son équivalent français mortaux-vaches. 184 Les formes plus anciennes de l’hébreu et de l’accadien suggèrent une assimilation de la dernière consonne par la première. 185 IH 220 dénonce l’utilisation de baṭn comme féminin, ce qui n’est pas attribuable à l’influence substratique des descendants du latin venter (masculin), qui ont toujours appartenu plutôt au langage cultivé, mais du plus courant pantex, -ĭcis (devenu féminin, cf. castillan panza, portugais pança et catalan panxa). Le cas est similaire à celui du maltais qalb « cœur » (voir Aquilina 1990 : 110), féminin à cause du substrat grec καρδία, ce qui a forcé l’apparition d’un synonyme qalba, tout comme l’arabe marocain qmaṛ (parfois féminin) = gǝmṛa « lune ». Dans ce dernier cas, le changement de genre doit s’attribuer aux romanophones de l’Afrique du Nord, puisque les mots berbères pour « lune » sont masculin ; voir Corriente 1977 : 148-149 à propos de ce phénomène dans l’arabe andalou.

*{BʕBR} | 157

*{PṬN} (‫)پطن‬ I. VA >baṭin + ātbaṭīn Roman andalou */PÁTA/ « patte »,186 avec le suffixe adjectival {+ÍN}. II. NQ db 3/4/2 >biṭannā< (lire >baṭānahbṭynhbāṭnh< et >ffāṭynh< « patène ». < Bas-latin patena < lire pătĭna. *{BṬNQ} Voir {BRṬNQ}. *{BṬN(Y)} (‫)بطن أو بطني‬ UT nº 630 >būṭānyahbūṭānah< « vigne noire (Tamus communis) ». < Latin vītĭnĕa « de vigne ».187 *{BḎ̣R} (‫)بظر‬ VA >baḍrah< « femme (chrétienne) », AL bádra +át « sale femme ». IH 357 >abḏ̣aru< (registre semi-correct) « doué d’une longue langue ».188 *{BḎ̣RQ} Voir {BḎ/Ḏ̣RQ}. *{BʕBR} (‫)بعبر‬ VA >nibaʕbar = natbaʕbar< « grogner (le chien) ; roucouler », AL nibaâbér baâbért « roucouler ». RC babul, el baabur, LO Baabur « sobriquet, probable-

|| 186 Voir Coromines & Pascual, DCECH IV : 423 à propos de l’étymologie problématique de ce mot qui serait selon eux d’origine onomatopéique. 187 Traduction du grec ἄμπελος μέλαινα, en arabe al+karmatu ʔl+sawdāʔ, aussi « vigne noire ». 188 Le Lisān rapporte la pratique barbare, mais habituelle déjà chez les anciens Arabes, de l’ablation du clitoris, dont la présence ou la grandeur constituaient un motif de honte pour les femmes : plus tard, sa conservation, vue comme une saleté, était attribuée aux chrétiennes ou, généralement, aux non-musulmanes. Métaphoriquement, on comparait la longueur de ce membre avec celle de la langue, bien que les puristes n’acceptassent pas cela pour l’adjectif abḏ̣ar, qu’on dirait seulement de l’homme incirconcis ou ayant une protubérance sur la lèvre supérieure, d’où le blâme d’IH à propos de cet emploi en arabe andalou. Il est curieux que l’auteur du Lisān mentionne l’expression insultante yumiṣṣu fulānan wayubaḏ̣ḏ̣iruhu, sans en donner le sens par pudeur, c’est-àdire « il lui dit : muṣṣa baḏ̣ra ummi+ka ʕva sucer le clitoris de ta mère’ », à la différence d’Alfayrūzābāḏī dans son Alqāmūsu ʔlmuḥīṭ, qui explique, au moins, « suce le clitoris d’une telle », une expression qui semble avoir survécu dans les registres plus bas du castillan, cf. mandar al coño de su madre. A la fin de son entrée, Ibn Manḏ̣ūr souligne le remplacement de /ḏ̣/ par /ḍ/ chez plusieurs Arabes ; pour l’arabe andalou, voir Corriente 1977 : 46. Ce mot semble être une variante phonétique de {BNṢR}, q.v.

158 | *{BʕṮ}

ment signifiant celui qui roucoule comme un pigeon ». < Dissimilation de la racine arabe {bʕbʕ}.189 *{BʕṮ} (‫)بعث‬ I. GL >abʕaṯu< (registre haut), VA >n≠yabʕaṯ baʕaṯt baʕṯ bāʕiṯ + īn mabʕūṯ k< « envoyer ; ressusciter » ; AL nabáâĉ báâĉt « envoyer » ; IQ >baʕaṯ ʕan qalb+ī< « il envoya chercher mon cœur », >baʕaṯ+nī lak< « il m’envoya à toi », >baʕaṯt ilay+h fī qubayla insān< « j’ai envoyé quelqu’un m’apporter un baiser de lui ». GL >anbaʕiṯu< (registre semi-correct) « je me précipite » ; VA >yanbaʕaṯ anbaʕaṯ inbiʕāṯ munbaʕiṯ + īn< « être envoyé ou ressuscité ». GL >baʕṯun< (registre haut), VA >baʕṯbaʕṯarah(y)ubaʕṯiru baʕṯir baʕṯaratun mubaʕṯirun< (registre haut), « disperser, disséminer ; mettre en désordre, fourrager » ; >baʕṯir kulāyi< (lire >kulā+yaġayru mubaʕṯaratin< « (choses) inscrutables ». Peut-être une contamination de {BʕṮ} et {BḎR}, q.v. Voir aussi {DʕṮR}. *{BʕD} (‫)بعد‬ GL >baʕudabaʕud ʕaliy+ya< « arrière ! », IQ >baʕud< « il était invraisemblable ». AL nibáâd/t bàât/dt tab(a)âíd mubáîd + ín mubáâd + ín, GL >abʕada (y)abʕidu yubʕadūna ʔ.bʕādun mabʕūdun = mubʕadun + ūnanibaʕʕad tabʕīd k = nibāʕad mubāʕadah k = nubʕid abʕadt ibʕād mubʕid mabʕūd + īn k< « éloigner » ; IQ >lā abʕad al+lah … ǧalīs< « que Dieu n’enlève pas un compagnon », >abʕid al+qaṣīra ʕan+nī< « éloigne la courte de moi ». VA >yatbaʕʕad atbaʕʕad tabaʕʕud = yatbāʕad atbāʕad tabāʕud mutabāʕid = nabtaʕad abtaʕadt min / ʕan< « s’éloigner ». >baʕdabaʕda/i< = >baʕadbaʕdibaʕdi ḏā< « après cela », >baʕdi mā / anmin baʕd anmin baʕdi mābaʕdi+mā< « après que », >baʕd+ak< « après ta mort », IQ et AC >baʕd+ī< « après ma mort », IQ >baʕdi mā qāl+l+ī āhā ṯumma nadam< « après qu’il m’avait dit oui, il se repentit ». GL >baʕda< « puisque », >baʕda ḏalika = baʕda+hā = baʕda haḏā = baʕd(u) = min

|| 189 Onomatopée de plusieur bruits sans précisions chez les lexicographes anciens, mais spécifiés chez les lexicographes modernes, comme la voix du chameau (DS I : 98 et Hinds & Badawi 85), des moutons (Prémare I : 258), etc. 190 Mais les traces en sémitique du Nord-Ouest peuvent refléter {bġt}, comme PS 567 et BDB 129130 l’ont signalé.

*{BʕḌ} | 159

baʕd+u< (registre haut), IZ 15/8/2 >min baʕdi ḏābaʕdi ḏāk = min baʕd+u< « après cela » ; >li+baʕdi ḏāk < « à plus tard » ; VA >wa+baʕd+u< « et puis » ; >ammā baʕd+u< « quant à cela » ; IQ 185/1/2 >ṣaġīr baʕad hū< « il est encore jeune » ; AŠ 34/1/3 >w+adrī baʕad aš mā ṯam< « sais donc ce qu’il y a », NQ mg 4/2/2-3 >ṣār baʕad yaskun … fī+h kull aḥad< « il arrive que tout le mond habite là maintenant », CD M 3/14 >baʕad qul< « dis donc ». GL >buʕdun< (registre haut), AL bóôt / buôút / buáat / buôt, VA et IQ >buʕd< « distance » ; >ʕalà buʕd = min baʕīdmin / ʕalà baʕīdbuʕdan l+al+baʕīd< « puisse-t-il être toujours loin! ». >baʕīd ʕanbaʕīd(un)biʕīdun< (syriaque), ZǦ >baʕīdbaʕīd + biʕād< « éloigné » ; GL >baʕīdan< « loin » ; + >abāʕidu< « distants », AL >baâíd min alháq< « loin de la vérité », b. min a xéq « hors doute ». IQ >mutabāʕidah< « (choses) diverses ». Voir {ʔTY}, {ʔYĀ} II, {ḤYN}, {ḎĀB}, {SWʕ}, {ʕRF}, {ĠDW}, {QLL}, {QWM}, {KFY}, {KYF}, {WDʕ}, {WLD} et {YĀ} II. Malgré l’attestation de la préposition en hébreu baʕad « vers ; au travers », un cas isolé et peu productif d’utilisation du même procedé, il s’agit d’une racine developpée dans le sémitique du Sud moyennant l’agglutination de la préposition ba/i+ à la racine pansémitique {ʕwd}, cf. sudarabique épigraphique >bʕd< « lointain » et guèze bäʕadä « séparer ». *{BʕR} (‫)بعر‬ VA >baʕarah + baʕar< « crotte » ; UT nº 753 >baʕr al+ḏubāb< « semence du pavot » (Papaver somniferum, littéralement « excrément des mouches »). IH 105 >biʕīrun< (registre semi-correct), ZǦ >baʕīrbaʕīr + buʕrān< « chameau ». HC 35 >mabʕar< « caecum ». AL bóôra « courage ».191 Voir {bʕl} II. < Pansémitique {bʕr}, cf. hébreu bǝʕīr et sudarabique épigraphique >bʕr< « bétail », guèze bǝʕǝr et accadien būru(m) « veau ». *{BʕḌ} (‫)بعض‬ VA >nibaʕʕaḍ tabʕīḍ k< « diviser en parties ». >yatbaʕʕaḍ atbaʕʕaḍ tabaʕʕuḍ mutabaʕʕiḍ< « être divisé en parties ». >baʕḍ + abʕāḍbaʕḍun< (registre haut), AL báâd(d), ZǦ >baʕḍ< « portion, partie » ; VA >baʕḍu+hum< « un d’entre eux », >baʕḍu+hum li+baʕḍbaʕḍun li+baʕḍin< (registre haut), AC >baʕḍ li+baʕḍ< « l’un à l’autre », GL >baʕḍu šayʔin< « quelque chose » ; IQ >baʕḍu+hum ʕuššāq< « quelques amants », >baʕḍu+hum ṣār li+baʕḍu+hum ʕuššāq< « ils sont devenus amants les uns des autres », AC >baʕḍa+hu< « une partie de cela », >baʕḍ al+ǧawz< « quelques noix », >baʕḍan ʕalà baʕḍ< « l’un contre l’autre », MT >baʕḍa+hā bi+baʕḍ< « l’un avec l’autre ». IH 196 >baʕūḍun nom d’unité +atunbaʕūḍun< (registre haut), VA >baʕūḍ/ṯah + >baʕūḍ/ṯbaʕūḍbaʕūḍ al+ḏukkār< « une

|| 191 L’inclusion de ce mot dans cette racine et lui même sont énigmatiques : serait-il une variante ou une reproduction imparfaite par l’ouïe d’Alcalá de bógda ?

160 | *{BʕL}

plaie du figuier sauvage » ; VA >bawd< « moucheron ». Voir {ʔNS} I, {ḤYN}, {SDD}, {MRR} et {YWM}. Cette racine de l’arabe est le résultat d’une métathèse de {bḍʕ}, fréquente dans le sémitique de l’Ouest, cf. arabe baḍaʕa, hébreu bāṣaʕ, araméen rabbinique bǝṣaʕ « couper », et guèze bäṣʕa « dédier ». *{BʕL} (‫)بعل‬ I. VA >baʕ(a)l + buʕūlbaʕl< « morceau de terre sans irrigation artificielle ».192 < Proto-sémitique {bʕl} « seigneur », cf. ougaritique >bʕlbʕl< « propriétaire ; terre arrosée par la pluie ». II. VC 18/8 et 31/14 >baʕl al+ḥarḍūn< « excréments du lézard ». < {bʕr}, q.v.193 *{BĠT} (‫)بغت‬ GL >baġtatan< (registre haut), VA >baġtahbaġdādbiġdādun< (registre semi-correct), VA >baġdād/ḏ/n< « Baghdad » ; GL >nahru biġdād< (registre semi-correct) « le fleuve Tigre » ; AL ḳalífat

|| 192 On l’appelait ainsi, cer elle était arrosée par « le Seigneur » : cette étymologie assez évidente n’était pas connue des lexicographes arabes anciens et semble ignorée par les auteurs de l’excellent Dictionnaire sabéen, Beeston, Ghul, Müller et Ryckmans, qui ont établi deux racines {bʕl} I et II, si ce n’est qu’ils ont voulu souligner l’importante évolution sémantique dans le deuxième cas. Voir à propos de ce terme, qui a survécu dans le castillan albar, Corriente 2011 : 27-28 ; curieusement, les dictionnaires les plus utilisés du castillan définissent ce mot comme « terreno de secano, y especialmente tierra blanquizca en altos y lomas », reflétant seulement la conviction académique à la faveur d’une fausse étymologie tirée du latin albus « blanc », et non la réalité de la langue. D’un autre côté, il semble que cette racine sémitique se soit développée par l’agglutination de la préposition ba/i+ à la racine {ʕlw} « être haut », car « le très haut » était l’appellation habituelle du seigneur des cieux dans cette mentalité primitive, cf. hébreu ʕelyon, arabe al+lāhu taʕālà, et accadien elû(m). 193 Voir Corriente 1977 : 52 à propos du rhotacisme de /l/ en arabe andalou. 194 Il ne s’agirait plus d’un >abaġdībaġr< « pagre ». < Latin păgrus or phăgĕr < grec φάγρος. *{BĠḌ} (‫)بغض‬ GL >(y)abġiḍu mubġiḍun< (registre haut), LZ et IH 214 >mabġūḍun< (registre haut), IQ >nabġiḍ bāġiḍkumnabġiḍ baġadt buġḍ bāġiḍ + īn baġġāḍ mabġūḍ k = nubġiḍ abġaḍt ibġāḍ mubġiḍ mubġaḍ kbaġaḍ yabġaḍ tabġaḍunibaġġaḍ tabġīḍ k< « rendre haïssable », AC >yibaġġaḍ al+lah l+al+insān ṣanʕat+uh< « Dieu fait les gents haïr leurs métiers ». VA >yatbaġġaḍ atbaġġaḍ< « devenir haïssable ». >yanbaġaḍ anbaġaḍ< « être haï ». GL >bu/iġḍahbuġḍahbaġīḍun< féminin + >atun< (registre haut), VA, ZǦ et IQ >baġīḍ< « haïssable » ; IQ >abġaḍ< « plus haïssable ». Voir {ḤBS} et {KTB}. L’absence de parallèles sémitiques suggère une métathèse de {ġḍb}, q.v. ; une autre possibilité étymologique serait un autre cas d’agglutination de la préposition bi+ à la racine {ĠḌḌ}, q.v. *{BĠL} (‫)بغل‬ VA >baġ(a)l + biġālbaġlbaġal + abġālbaġlah + ātbaġlī< « mortier », AL baglí « boue ».195 Voir {ḤFR} et {ʕŠB}. Caracteristique du sémitique du Sud, cf. sudarabique épigraphique >bġl< et guèze bäql, car syriaque baglā est un emprunt à l’arabe, la diffusion de ce mot en couchitique196 suggère cette origine partout. *{BĠM} (‫)بغم‬ SG 47 >byġm< « bigame ». < Latin bĭgămus. Voir {DĠM} III. *{BĠY} (‫)بغي‬ VA >nabġī baġayt bāġī + īn ʕalà< « agir avec injustice envers », IQ >baġà ʕalay+habġī baġyun bāġī = bāġin< (registre semi-correct) « calomnier »,

|| 195 Il ne s’agit pas d’un emprunt au turc, comme Dallet 1982 : 32 proposait pour le berbère kabyle abeġwli, et on rapporte encore dans Prémare I : 272 pour l’arabe marocain bǝġli, car l’adjectif bağlı n’a aucune signification similaire dans cette langue-là, mais il faut aussi reconnaître que nos étymologies hypothétiques du latin fingĭbĭlis (Corriente 1981a : 26) et non-attestée du néo-persan *pα+gel+i « de boue solide » (Corriente 1989a : 45) manquent de solidité nécessaire pour expliquer ce mot, qu’on trouve souvent dans les dialectes arabes et berbères de l’Occident islamique. Puisqu’on a appelé baġla « mule » aux piliers des constructions et on a appliqué l’attributif baġlī a quelques monnaies, comme synonyme de wāfī « de bon aloi et poids » (DS I : 101), il nous semble plus probable maintenant que la boue dûment preparée pour faire les murs de pisé (castillan tapia, voir {ṬBY}) a pu également recevoir ce qualificatif. 196 Voir Leslau 1987 : 101.

162 | *{BFF}

AC >baġā min< « il procura », VA >nabġī baġayt biġyah bāġī + īn k = nabtaġī abtaġayt ibtiġā mubtaġī + īn mubtaġā minabtaġī min< (registre haut) « procurer, chercher ». GL >yanbaġī l+ī munbaġiyun< (registre semi-correct), VA >yanbaġī anbaġā inbiġāyanbaġī an ≠ l+īnabtaġī abtaġayt ibtiġā mubtaġī k< « désirer, chercher ». >biġyahb.ġya< « dessein ». VA >baġiyyah + ātbaġāyāt< « prostituée ». Voir {LYS} I. < Sémitique de l’Ouest {bġy}, cf. hébreu bāʕāh et araméen rabbinique et syriaque bǝʕā « chercher, poursuivre», et peutêtre ougaritique >bġy< « montrer », avec une évolution sémantique. *{BFF} (‫)بفف‬ VA >buff + āt< « poumon ». IQ >buf buf< « onomatopée du souffle ». En définitive, ce mot est sans doute onomatopéique, mais l’isolation de bofe en castillan et portugais parmi les langues romanes et la documentation de l’arabe andalou suggèrent la possibilité d’un emprunt d’un terme argotique de cette langue, luimême issu de l’égyptien ancien.197 *{PFLĠNY} (‫)پفلغني‬ AL Pafalgónia « Paphlagonie » (géographie). Emprunt tardif au castillan, déformé par l’ignorance de l’auteur. *{BQBQ} (‫)بقبق‬ IQ et ZǦ >baq baqbaqbāq< « onomatopée du glou glou de l’eau ». RC pocpoc, LO bocboch et MT >albaqbāqī< « sobriquets (probablement bravache) ». AC >mubaqbaq< « embouteillé ». Vieille onomatopée du sémitique du Nord-Ouest, cf. hébreu baqbuq « flacon », guèze bäqbäqä « faire glou glou », et syriaque bagbugā « cruche ».198 *{PQPQ} (‫)پقـپق‬ AL nipaqpáq paqpáqt « hacher ». < {PQQ}, q.v.199 *{BQDNS} Voir {MQDNS}.

|| 197 Cf. copte ouof or bof (Crum 505) selon Corriente 2008c : 74, où sont étudiés les emprunts de l’arabe, surtout par le dialecte égyptien moderne à l’ancienne langue du pays, à travers le copte, avec quelques allusions à des cas semblables dans l’arabe andalou, parmi lesquels le nom même d’Al-Andalus, à cause de la présence dominante parmi les premiers conquerants d’Arabes yémenites ayant sejourné longtemps en Egypte avant de s’attaquer à la conquête de l’Occident, de l’Afrique du Nord et de la Peninsule Ibérique. Cette situation ne fut pas considérée par Coromines & Pascual, DCECH I : 610. Il faut aussi souligner que le mot castillan et portugais est resté argotique, n’ayant pas occupé tous les domaines sémantiques de pulmón et pulmão. 198 Voir Corriente 1985 : 108-109 à propos de la citation de ce mot dans une fable de D. Juan Manuel, extraite du Conde Lucanor. 199 Témoignant de la vitalité de la forme {1212} afin d’exprimer l’itératif, le diminutif, etc., surtout dans les racines biconsonantiques.

*{PQṬ} | 163

*{BQR} (‫)بقر‬ GL >baqaratun< (registre haut), VA >baqarah + āt / baqarbaqarah + baqarbaqārahbuqayra(t)< « vache » ; GL >baqaru ʔl+waḥaš< « vaches sauvages ».200 IQ et AC >baqarbaqqārbqr< « gros bétail, bovins ». *{BQRN} (‫)بقرن‬ AL bocornía + ít « bigorne ». < Latin (incus) bĭcornis « enclume à deux cornes ». *{BQRY} (‫)بقري‬ MT >biqāriyuh< « vicaire ». < Latin vīcārĭus. *{BQ/KS} (‫)بقس أو بكس‬ GL >baqsun< (registre semi-correct), UT nº 923 >baqsunbaq/ksnibaqqaṭ baqqaṭ tabqīṭ k bibaqqaṭmubaqqaṭah< « coller », IA >baqqaṭuh falḥayṭ< « il le colla sur le mur ». VA >natbaqqaṭ atbaqqaṭt tabaqquṭ mutabaqqiṭ fī / bi< « être collé » ; AL marad yatpacát + amrád yatpacátu « maladie infectieuse ».203 tapacúta + tapacút « collage ; contagion ». < Latin pĭcātus « fixé avec de la colle ». II. AL pocóta + ít « pilori ». Malgré l’harmonisation vocalique, ce mot semble être un emprunt du castillan picota.204 || 200 Voir DS I : 102 à propos de l’imprécision de ce terme, mais dans le cas de GL il s’agit probablement de l’oryx, arabe mahāh ou riʔm, rǝʔēm de l’hébreu biblique, d’où on tira la légende de l’unicorne. Voir Gesenius 1847 : 838. 201 Mais cet auteur donne >buqš< comme son nom latin, ce qui suggére que la forme de l’arabe andalou est un compromis semi-lettré, à la vocalisation hypercorrecte, à cause de la fréquente labialisation du /a/ après /b/ dans le dialecte ; voir Corriente 1977 : 26. 202 Voir {BBP} à propos de l’évolution de la première syllabe de ce mot ; du reste, la phonétique historique permet d’exclure un emprunt plus ancien au roman andalou. Cette identification traditionnelle, expliquée parce que cet oiseau était jadis sacré en Espagne, est en conflit avec la définition de Nebrija comme une espèce de canard (ex genere anatum). 203 Calque sémantique du castillan pegarse (una enfermedad). 204 Dont l’étymologie est discutée dans Corominas & Pascual 1980-1981 IV : 526, suggérant un dérivé du roman andalou */PÍKO/ (< celtisme du bas-latin beccus), car les têtes de condamnés

164 | *{BQʕ} *{BQʕ} (‫)بقع‬ VA >buqʕah + āt / buqaʕbuqʕahbaqqun< (registre haut), VA >baqqah + āt / baqqtibiqqy≠tibiq< « becqueter » ; AL nipíq pequéqt piq « piquer ; mordre ; becqueter ». péqque + ít « piqûre ; morsure ; becquetage ». VA >biqq + āt< « pointe ; bec ». > Roman andalou */PÍKO/ (< bas-latin beccus « bec », d’origine celtique), avec une expansion sémantique atteignant plusieurs objets pointus. *{BQL} (‫)بقل‬ VA >nibaqqal k< « fournir des légumes ». >yatbaqqal atbaqqal< « se procurer des légumes ». IH 198 >al+baqalu< (registre semi-correct), GL >baqlun< (registre haut), IQ >baqalbaqlah + āt / baqal / buqūlbaqlibuqaylah< « légume, plante qu’on cueille » ; IQ >baqlahbaqlah + ātbaqlat al+rumāh< « hellébore (Helleborus albus) » ; UT nº 2098 >baqlah bāridah / ḥamqāʔ / mubārakah< « pourpier (Portulaca oleracea sativa) » ; 947 >baql al+rūm = baqlah rūmiyyah / ḏahabiyyah < « bonne dame, chou d’amour (Atriplex hortensis) » ; 948 >baqlah yamāniyyah< = 2348 >baql yamānī< « variété d’ansérine (Chenopodium foliosum) » ; FA >buqūl al+ṣabiyyah< « fumeterre (Fumaria capreolata) » ; TD 231 >buqūl ʔl+šuʕāl< « séséli de Crète (Tordilium officinale) » ; AL baglitúneç (lire baqli túneç) « bourrache (Borago officinalis) ».206. HC 144 >baqliyyah< « soupe de

|| étaient publiquement clouées à la point d’un pieu. Dans les villes de l’Occident musulman on faisait de même, mais on n’arriva pas à réserver un lieu spécial à cet effet, comme le (castillan) rollo ou picota, (catalan) costell et (portugais) pelourinho des villes chrétiennes de la Péninsule Ibérique. 205 Cette imprécision sémantique est déjà présente dans les anciens lexicographes, p.e.., l’auteur du Lisān, qui commence son entrée avec une identification avec le cousin (baʕūḍ), et puis parle d’un insecte comme le pou, à l’odeur mauvais, qui se cache dans les murs et les lits, aussi appelé banātu ʔl+ḥaṣīr « les filles des nattes », pendant que dictionnaires comme celui de Kazimirski attribuent la signification de « punaise » à l’Égypte et l’Afrique ; pourtant, le syriaque baqqā pouvait aussi l’avoir, selon PS 573. Néanmoins, UT nº 4701, en parlant du frêne, šaǧaratu ʔlbaqq, dit que ce mot signifie « moustiques » chez quelques Arabes, ce qui est correct dans le cas de ce phytonyme. 206 Il s’agit évidemment d’une déformation du grec μακεδόνιος, d’où le néo-arabe maqdūnis (aussi connu à Al-andalus, voir {B/MQDNS}) et arabe marocain mʕadnus « parsil », quoique l’identification des descendants arabe de ce patronymique et phytonyme grec a été variable, selon les entrées d’UT nºs. 988 et 2881, étant aussi bien connu qu’Alcalá se souciait très peu d’exactitude dans ses transcriptions et définitions des mots arabe En converse de juif qu’il semble avoir été (selon Corriente

*{BQY} | 165

légumes ». MT >ḥānūt li+bayʕ al+biqālah + ḥawānit al+baqqālīnbaqqāl + īn< « verdurier ». VA >bāqillā< « fève ». Voir {ʔTRǦ}, {ʔḪRḪYN}, {DŠT}, {RʔS}, {RṬB} et {KRṮ/T}. < Pan-sémitique {bql}, cf. accadien buqlu « rejeton », ougaritique >bql< « gruau », sudarabique épigraphique >bql< « plantes ; plantation », guèze bäqwl « plante, végétation ».207 *{PQLYR/L} (‫)پـقلير أو پـقليل‬ SG 430 >buqulyār< « pécule d’un fils ou d’un serf ». AL puculiál « raisin muscat ».208 < Latin pĕcūlĭāris. Voir {PĠǦR}. *{BQM} (‫)بقم‬ VA >nibaqqam tabqīm k< « teindre avec du brésil ». >yatbaqqam atbaqqam tabaqqum< « être teint avec du brésil ». >baqam + buqmbaqamun< (registre semi-correct), AL bácam « brésillet des Indes, bois de sapan ». < Néo-persan bakam, probablement d’origine indienne.209 *{PQN} (‫)پقن‬ AL poqcón « bourdon ». Probablement un descendant du latin ăpĭcŭla « abeille », influencé par le celtique bekos et la racine {PQQ}, q.v., et completé avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN}, cf. aragonais apacón, catalan abegot et portugais abegão.210 *{BQY} (‫)بقي‬ IQ >baqà/ī baqīt baqat yabqà buqyā / baqā bāqībaqiya abqā = abqaʔu yabqā bāqin / bāqī + īn< (registre semi-correct), VA >nabqà baqayt baqā / buqyā bāqī + īn< = >yatbaqqā atbaqqā tabaqqībaqā baqat baqaynā yabqà kit+tabqàkān baqā l+u ġayr yasīr< « il ne lui resta qu’un peu », >baqayta fī karāmah< « que tu demeures dans l’honneur ! », >las nabqa

|| 2005 : 101, concernant aussi D. de Guadix), il ne serait pas un bon connaisseur des condiments de la cuisine mauresque ; d’un autre côté, sa dépendence étroite du dictionnaire castillan-latin de Nebrija, où borraja (Borago officinalis) est rendue (à tort) par buglossa (Anchussa officinalis), put le décider à adopter une déformation du mot gr, à savoir, une étymologie populaire « légume de Tunis », avec une erreure typographique assez fréquente dans cet ouvrage. 207 L’absence quasi-totale de traces du sémitique du Nord Ouest est remarquable, car le syriaque baqqālā est un emprunt à l’arabe, et même le mot accadien reste isolé, probablement emprunté au sémitique du Sud, où cette racine est représentée partout. 208 Il semble s’agir d’une dénomination métaphorique ; autrement, on ne trouve cet adjectif dans aucune de listes de variétés de raisins, s.v. ʕinab. 209 Mais pas le sanscrit pattaṅga, suggéré par Vullers I : 254 et identifié par Monier-Williams 1899 : 582 précisément avec Caesalpina Sappan, sauf s’il y a eu des phases intermédiaires pour expliquer les changements phonétiques assez sevères. 210 Voir Coromines & Pascual I : 12-13 à propos des noms de l’abeille et de ses dérivés, et surtout CCELC. Nénamoins, la contamination par {PQQ} permettrait de se passer du mot celtique et de partir plus simplement du latin ăpĭcŭla, diminutif mais souvent synonyme d’ăpis « abeille ».

166 | *{PQYR}

ḫāyib< « je ne serai pas déçu », >lam tabqa l+u sūrah< « il ne lui reste aucune force », >abqa ʕàlà ma ʕawwadta+nī< « ne change pas tes habitudes envers moi », >w+abqa salām+ī ʕalay+k = abqà musallam< « veuille agréer mes saltations » ; AC >yabqa b+al+ǧūʕ< « il reste affamé ». VA >nibaqqī tabqiyah k = nubqī abqayt ibqā mubqī mubqā kabqayt yubqī(+k)abqī< (registre semi-correct), AC >baqqayt baqqaynā baqqī< « laisser, préserver », IZ 14/9/1 >al+lah yubqī+h< « que Dieu le garde ! », 9/4/1 >al+lah yibaqqī dawlat+uh< « que Dieu préserve sa dynastie ! ». MT >lam tastabqi< (registre haut) « on n’en a pas gardé une partie ». AL bacá = baquá « permanence ; immortalité », bi bacá « à toujours » ; AC >bakāyi+hinna< (registre semi-correct) « leur permanence » ; MT >abī ʔl+baqābaqiyyah + āt / baqāyābaqiyyahbaqiyyah + baqāyābaqiyatun + baqāyā< (registre semi-correct), AC >bāqiyā< « reste » ; AL baquiát (lire baquía) açalehín + baquiyét arabe « reliques des saints ». AC >al+bāqī< « le reste ». IQ >ba/āqī< « nom propre ». MT >abqà< « plus durable ». IQ >istibqā< « préservation de l’affection ». Voir {ʔHL}, {ḎRR}, {SWQ} I, {ṬWL} et {WǦH}. Cette racine de l’arabe est sémantiquemente isolé dans le sémitique, à l’exception du sudarabique épigraphique >ybqy< « laisser sans irrigation ».211 *{PQYR} (‫)پقير‬ AC >buqayrah< « Poqueira (géographie) ». Peut-être un euphémisme, avec dissimilation du premier /r/, au lieu du roman andalou */PORKÁYRA/ « soue », fréquent parmi les noms de lieu de la Péninsule Ibérique. *{BKT} (‫)بكت‬ VA >nibakkat tabkīt k< « faire taire ». >yatbakkat atbakkat< « être réduit au silence ». La signification primitive de ce verbe, d’une racine isolée dans le sémitique, étant « asséner des coups de bâton ou d’epée », il semble s’agir d’un autre cas d’agglutination de la préposition bi-, cf. hébreu kātat « battre ; concasser », guèze kättä « frapper ; mincer », etc.212 *{BKDNS} Voir {MQDNS}. *{BKR} (‫)بكر‬ VA >yabkar abkar ibkār mubkir mubkirah (lire mubkarah) + āt k< = >yabtakar abtakar ibtikār mubtakir mubtakar + īn mubtakarah + āt< « déflorer ; cueillir les prémices » ; IZ 11/2/4 >banāt al+suḥbi tubkar< « les filles des nuages sont déflorées = il pleut ». VA >nibakkar bakkart k = yatbakkar atbakkarbakartu || 211 Mais l’araméen, rabbinique et syriaque bǝqā « prouver, scruter », suggère une possible évolution sémantique, où « laissé » s’utiliserait pour les choses o les personnes ayant passé une épreuve avec succès. Ce {bqy/w} serait apparenté avec guèze bäqäwä « fendre » et puis avec d’autres racines sémitiques reflétant {bq} « casser », avec ou sans complément phonétiques, comme en guèze bäqqä, en hébreu bāqaʕ, en araméen bǝqaʕ, etc. 212 En définitive, probablement une onomatopée.

*{BKM} | 167

ilàbakkar ilàbakkartabtakar< « se lever ou arriver de bon matin ». IQ 169/1/1 >bākar+hā< « atteinsla avant les autres ». AC >bakr< « chameau (mâle) », IH 279 >abū bakarinabū bakr = bukarbakr< « vierge » ; GL >bikrun< (registre haut), VA >bikr + abkār< « vierge ; premier-né ». AL bicrí + ín « virginal ». búcra + bucár, VA >bukrah + bukar< « grand matin ». ZǦ >bakr(i)< « de bon matin ; tôt ». ZǦ et AC >bakīrbakīrun< (registre haut), VA >bakīr< féminin >bakīrah + bikār< « précoce, hâtif » ; >(min) bakīr< « de bon matin ; tôt ». GL >bākūrun< (registre haut) « prémices ; premier-né ». IH 251 >bākūrun< (registre haut), AL bacóra + bacór, ZǦ et AC >bakūr< « figue précoce ». VA >bukūr(iyy)ah = bakārah< « virginité » ; >yaḫuḏ bukūriyyathā< « déflorer ». LZ >bakaratun = bakārahbakratun< (registre semi-correct), ZǦ >bakkārahbkrbkrbukkārbk(k)ār + bakāki/īr< « trou, déversoire ». > Roman andalou */PIKÉRA/. *{BKRR} (‫)بكرر‬ UT nºs. 894 et 3022 >bakrīr< « pilulles de mézeréon (Daphne mezereum) ». Sans étymologie connue. *{BKS} Voir {BQS}. *{BKM} (‫)بكم‬ VA >yibakkam kyatabakkamu< (registre haut), VA >yatbakkam atbakkam tabakkum< « devenir muet ». >bakam = bukūmahbukūmahabkamabkamu< (registre haut), VA >abkam + bukam< féminin >bakmā/ah + ātbakà bakayt tabkī tabkū+nī kin+nabkī bukānabkī bakayt bukā bākībakā (y)abkī bukāʔun< (registre haut), ZǦ >bakā baka/īt bukābakā bakat yabkī bukābukā/īnibakkī k = nabkī abkayt ibkā mubkī mubkā kabkaytyibakkī< « faire pleurer ». VA >yatbakkā atbakkā tabakkī mutabakkī + īn< « pleurnicher ». MT >aban al+bak/qā< (lire >bakkābkybal< « mais ». Sans parallèles dans tous les domains du sémitique,215 il s’agit probablement d’un emprunt au guèze bäl « dis », impératif du verbe bählä. *{BLB} (‫)بلب‬ VA >bulbah + bulabbulb< « vulve ».216 < Latin vulva.

|| 214 C’est le sobriquet arabe bakkāʔ « pleurer », appliqué aux hommes pieux qui pleurent beacoup pendant leurs prières, parfois hypocritement comme dans le cas du zaǧǧāl celèbre Abu Zayd Alḥaddād Albalansī, qui était connu comme al+bakká zúr « le pleurer menteur » ; voir Almuġrib II 341 et Corriente 1994 : 98. Le même mot, sous la forme bǝkkāy, est fréquent au Maroc ; voir Prémare I : 289-230. 215 Sauf le syriaque bal, emprunté à l’arabe, car le bal exprimant la prohibition de l’hébreu et de l’araméen rabbinique est fonctionnellement très différent. Ce fut donc une grande erreur, celle d’Alice Faber, qui a considéré que le développement du « bal négatif » était un trait génétique commun à l’arabe et le sémitique du Nord-Ouest, puisque ce mot n’a jamais été une marque de négation en arabe, comme cela est souligné dans Corriente 2003 : 192, avec d’autres remarques constituant une réfutation totale de l’hypothèse « à la mode » du « sémitique central ». Les grammariens natifs, comme l’auteur du Lisān le rapporte, se montrent perplexes sur la nature morphologiquement étrange de ce mot, qui n’était nullement une conjonction adversative, puisqu’il n’exigea pas une négation antérieure. Il faut aussi rapporter que VA >balà< « im(m)o » n’est qu’une erreur par >bal< à cause de l’ignorance de l’auteur des détails de la langue classique. 216 Ayant perdu le morphème féminin apparemment, car >bibāb< dans les deux manuscrits doit être corrigé comme >bblbbulbbul/rbūḏiyuh< « polypode commun (Polypodium vulgare) ». < pŏly̆ pŏdĭum < grec πολυπόδιον. *{BLBR} Voir {BR/LBR/L}. *{PLBR(Ḻ)} (‫)پلـبر أو پلـبرل‬ VA >balabrah + ātbalabrābalabrāllah< = 1342 >balabriyālah< « chardon-roland (Eryngium campestre) ».218 < Latin ălăbra, augmenté dans le phtonyme avec le suffixe diminutif roman andalou {ÉḺA}, avec ou sans diphtongaison. *{BLBS} (‫)بلبس‬ UT nº 601 >balabūs< « muscari chevelue, ail des champs (Muscari comosum) » ; 985 « serpentaire (Arum dracunculus) » 986 ;219 >b. barrī< « colchique d’automne (Colchicum autumnale) ».220 < Grec βολβός. *{BLBL} (‫)بلبل‬ I. IQ >bulbulbalābil< « rossignol ». < Néo-persan bolbol, d’origine probablement onomatopéique. II. Voir {BR/LBR/L}. *{PLBN} (‫)پلـبن‬ UT nº 808 >balbūnuh< « micocoulier (Celtis australis) ». > Roman andalou */PÁL(O) BÓNO/ « bon bois ».221

|| 217 Le mot existe encore en arabe marocain pū/ōlp (Prémare I : 389), probablement pas comme un emprunt au français, mais préservé par les Andalous emigrés ou expulsés au Maroc au long des siècles, qui auraient aussi introduit un autre nom andalou de ce molusque, čǝŗnōṭ, mentionné auparavant par Lerchundi 1932 : 670 ainsi que par Prémare II : 5, sans une étymologie, bien qu’il s’agisse évidemment de la même chose que l’arabe andalou qarníṭ, q.v. 218 Quant à UT nº 2552 (p. 395 de l’édition marocaine), il faut biffer dans Corriente 1997a : 61 toute l’entrée {BLBRL}, puisqu’il n’y a pas lieu de corriger >blbrylhbalabūš< « plante bulbeuse » n’est que la transcription du même mot, à travers le latin bulbus, selon la prononciation du roman andalou.

170 | *{BLBNT} *{BLBNT} (‫)بلبنت‬ UT nºs. 761 et 2552 >bu/ūlah bāntuh< « séséli de Marseille (Seseli tortuosum) ». > Roman andalou */BÓLA (AD) BÉNTO/ « il vole avec le vent, c’est-à-dire le vent l’emporte ».222 *{BLT} (‫)بلت‬ SG 48 >blāthballāt< « blatte ».223 < Latin blatta, cf. portugais barata « caffard ». *{BLTNQ} Voir {BR/LTNQ}. *{BLǦ} (‫)بلج‬ I. IQ >balaǧ kit+tabluǧyanbalaǧ anbalaǧ inbilāǧ = ibtilāǧ munbaliǧ< « se faire jour » ; GL >ʔnbilāǧu ʔl+ṣubḥi< « le point du jour ». ET Belgi, MT >aban blǧ< « nom propre masculin». < Sémitique du Nord-Ouest {blg}, cf. hébreu bālag « sourire », mais il s’agit d’une évolution phonétique et sémantique du pan-sémitique {plg}, cf. hébreu pālag « séparer, ouvrir », accadien palgu(m) « fosse, canal », guèze fälägä « diviser ; creuser », etc. II. et {BRLǦ} VA >bullūǧah + āt / balālīǧburlūǧatun< (registre semicorrect),224 CO 49.8 + >blwǧbuluǧa< « nom propre féminin, ou plutôt sobriquets ». Forme hyporistique {1a22ū3} de >bullārǧbālaǧ< « chêne (Quercus coccifera) ». Il semble s’agir du latin īlex, -ĭcis (cf. castillan encina, catalan alzina, portugais azinheira), avec une énigmatique agglutination d’une labiale initiale, peut-être un reste du roman andalou */PÁL(O)/ « bois » (cf. {PLBR}. *{PLČ} (‫)پلچ‬ I. VA >niballaǧ al+bāb tablīǧyatballaǧyatballaǧ atballaǧ< « être verrouillé ». >bilǧ + ablāǧalbilǧu< (registre semi-correct), AC >bilǧbūlābīṭūš< une autre trace de cette expression en roman andalou an pluriel, car il s’agit, selon l’avis raisonné de Bustamante, d’une déformation du grec θυλακῖτις. 223 L’identification est douteuse, car le mot latin s’appliquait déjà à des insectes différents et, même dans le cas du caffard, dont il existe des espèces assez differenciées dans tous les continents. 224 Cette dissimilation ne pouvant être qu’un trait hispanique, cf. castillan escarlata < siǧillāṭ. 225 Cette hypothèse fut très discutée, comme Griffin 1961 : 109-110 le rapporte. Il semble que le castillan pestillo = catalan pestell < {PLČ} prouvent l’existence de cette forme en bas-latin, peut être influencée par pisto « piler », car on poussait le verrou avec force afin d’assurer la fermeture et de

*{BLD} | 171

II. FḪ et SH >balāǧah< « un mets de viande très épicée et servi avec des œufs ». ǦS >ballāǧī< « vendeur de ce mets dans les marchés ». > Roman andalou */PLÁČA/ < latin plătĕa « place »,226 métaphoriquement dit des poêles plats pour la préparation de ce mets. *{BLČQ(Š)} (‫)بلچق أو بلچقش‬ IW II : 155 >blḥāq< (lire >blǧāqbulǧāqu/iš< « pourpier (Portulaca oleracea sativa) ». Probablement < roman andalou */BOLČÁQAŚ/ « petites bourses », à cause de la forme des feuilles du pourpier (cf. catalan butxaca « poche »). Voir {BRDLQŠ}. *{BLǦN} (‫)بلجن‬ MT >albuliǧānī< « nom propre masculin ». Sans doute un attributif. *{PLČN} (‫)پلچن‬ MT >bilǧīnah< « fourrure vraie ou imitée ». < Latin pellĭcĕus, avec le suffixe adjectival roman andalou {+ÍN}. *{BLḤ} (‫)بلح‬ DS >balaḥiyyāt< « parfums contenant des dattes fraîches ». UT nº 611 >bulayḥāʔ< « espèce d’ornithope (Ornithopus compressus) ». Peut-être une composition des racines {BLL} et {LḤḤ}, q.v. *{BLḪ} (‫)بلخ‬ UT nº 4979 >blḫḫilāf balḫī< « saule de Balkh ». *{PLḪT} (‫)پلخت‬ AL peliḳta / piléḳta + ít « moule de jonc pour le fromage ». UT nºs. 802 >blḫth< et 887 >bulāḫtah< « espèce de molluginée (Glinus lotoides).227 < Latin plecta, cf. castillan pleita. *{BLD} (‫)بلد‬ VA >yablud balud bulūdah / balādah = yatballad atballad taballud< « être stupide ». >niballad tablīd kuballidu< (registre semi-correct) « faire le stupide ». >baladun< (registre haut), IQ et AC >balad + bilādbalad + bilād / buldānal+balad< « Grenade ». IQ 158/3/3 >baldahbaladībaladī + īn< « compatriote ; natif, du pays ; urbain ». >balīd + buld / buladābalīd< « stupide ». >balādah< « stupidité ». Voir {ʔFRQ}, {ǦWL}, {ḤBŠ}, {ḪZR(N)}, {ḪSS} I, {DǦL/N}, {DRDR/L}, {RBʕ}, {RMN} I, {ZNǦBL}, {SRYN}, {SʕR}, || vaincre la resistence de la rouille ; d’un autre côté, la datation du phénomène /st/ > /č/ fut révisée dans Corriente 1977 : 68, où sont montrées des traces plus anciennes que celles imaginées, comme une tendence sub-standard reprimée. 226 Ce qui confirme l’existence du bas-latin plat(t)us < grec πλατύς, -εῖα « large et plat ». 227 L’identification de cette plante (biliḫtah dans DS I : 109) est compliquée. Il ne s’agit probablement pas du cresson (Nasturtium officinale), en dépit de BTC 2007 : 108.

172 | *{BLḎR}

{ʕRB}, {FRS(N)}, {FLSṬN}, {QWD} I, {MĀḎ} et {HND}. Excepté le sudarabique épigraphique >blwd< « établissement, colonie », il n’y a pas des traces d’une racine sémitique {bld} avec des connotations sémantiques similaires, ce qui suggère qu’il s’agit en arabe et en sudarabique épigraphique d’un emprunt au guèze muläd « pays natal ».228 *{BLḎR} (‫)بلذر‬ IH 329 >albalāḏūru< (registre semi-correct), GL >balāḏurun< (registre haut), UT nº 990 >balāḏur< « anacarde oriental (Semecarpus anacardium) ». < Pehlevi balādur < sanscrit bhallāta.229 *{BLR} (‫)بلر‬ GL >ʔl+billawru< registre haut), VA >bullārah + āt / bullār< = >billawrah + āt / billawrbullārī = billawrībullārī< « cristalin ». < Pehlevi bēlūr, du tamil.230 *{BLR(Š)} (‫)بلر أو بلرش‬ MT >billārayn< « deux villages », >billāraš< « villages ».231 < Roman andalou */BILLÁR/ < latin villāris « de village », cf. castillan villar. *{BLRǦ} (‫)بلرج‬ IH 217 >ballāriǧun< (registre semi-correct), UT nº 1802 >ballāriǧahbullāriǧalbullāriǧ< dans Almuġrib I : 300, simple résultat de la labialisation de la voyelle en contact avec le /b/. Le mot et aussi caractéristique de l’arabe marocain, bǝllārǝž ou bǝrrārǝž (Prémare I : 296), et on le retrouve dans quelques dialectes berbère, comme celui d’Ifni (selon Ibáñez 1954 : 80) et le berbère kabyle (ibellirej, selon Dallet 1982 : 25), mais il n’est pas mentionné par Šafīq. Bien que les légendes relatives à la cicogne, provoquées par l’observation de ses migrations, soient bien connues, il est remarquable que son nom latin ait été remplacé par le grec en l’Occident islamisé et arabisé (avec l’exception du maltais ċikonja, emprunté à l’italien), bien que l’oubli de son nom arabe chez les arabophones ne peut pas surprendre, puisque cet oiseau n’était pas très familier aux Arabes : le Lisān le défine, s.v. laqlaq, onomatopée du claquement, comme aʕǧamī « étranger ». Malgré l’absence de traces du mot grec dans les dictionnaires du copte, on peut suspecter, comme dans le cas susdit du nom d’al-Andalus, que les Arabes aient trouvé ces notions et les mots correspondants pendant leur longue occupation de l’Égypte avant d’entamer la conquête de l’Ouest. Cela expliquerait l’étrange retranchement du mot en arš, selon DS I : 108, où le /b/ serait métanalysé est supprimé comme un article copte, et puis le /l/ aussi, comme un article roman. Il y a aussi une variante

*{BLSK} | 173

*{PLZNS} (‫)پلزنس‬ AL Plazencia « Placencia (géographie) ». plazencí + ín « de Placencia ». Emprunts tardifs au castillan. *{PLZYL} (‫)پلزيل‬ UT nº 1161 >buluzyāllah< « germandrée d’eau (Teucrium scordium) ». > Roman andalou */PELOZYÉLA/ < latin pĭlōsa, avec le suffixe diminutif roman andalou {ÉḺA}, avec diphtongaison. *{BLS} (‫)بلس‬ I. VA >nublis ablast iblās mublis mublas k< « écarter ». >yanbalas anbalas< « s’écarter ». Probablement une variante phonétique de {fls}, q.v. II. VA >balasah + balas< « figue ». Malgré l’hébreu bālas « couper les points mangeables des fruits du sycomore », probablement emprunté au sémitique du Sud, les mots arabe balas, bien connu comme un yémenisme,233 et guèze bäläs semblent être empruntés au couchitique. III. VA >niballas tablas k< « diaboliser ». >yatballas atballas taballus = yatʔablas atʔablas< « se conduire comme un démon ». >iblīs + abālīsiblīsalabalisa< « démon, diable ». AL mubá/é(u)leç + ín « démoniaque ; possédé ». Voir {ZRʕ} et {QRN}. < Grec διάβολος.234 IV. UT nº 2508 >bālūs< « espèce adulterée de camphre ». < Néo-persan bαlus/š. *{PLS} (‫)پلس‬ SG 432 >blysyh< « pelisse », MT >blīsat+uh< « sa pelisse ». < Latin pellīcĕa « de fourrure », avec une évolution phonétique du roman andalou oriental (cf. catalan pellisa).235 *{BLST/ṬYR} (‫)بلستير أو بلسطير‬ MT >bal.sṭayr + bal.stayrīn< « arbalétrier ». Voir {BLŠTYR} < latin ballistārĭus. *{BLSK} (‫)بلسك‬ TD 242 >balaskà< « espèce de cynoglosse (Cynoglossum cheirifolium) ». < Néopersan palasgi.

|| >brārīǧ< dans la légende d’Alexandre éditée par D. Zuwiyya, et on ne peut pas expliquer la variante préferée dans IH >ballawraǧʔblys< ; voir Corriente 2009 : 35-36. 235 Le même avis chez Coromines & Pascual IV : 537.

174 | *{BLSM}

*{BLSM} Voir {BRSM}. *{BLSN} (‫)بلسن‬ GL >balsānun< (registre semi-correct), VA >balasānballīšbillīšabni balāš< « vaurien » (littéralement « fils de rien »). < Arabe bi+lā šayʔ « sans rien ».237 III. UT nº 757 >balīšah = ablīšah< « dentelaire (Plumbago europea) ». > Roman andalou */BELÉŚA/.238 *{BLŠTYR} (‫)بلشتير‬ VA >ballaštayrah + āt< « créneau, meurtrière ». Voir {BLST/ṬYR}. *{BLŠN} (‫)بلشن‬ GL >balšūn< « héron ». < Copte p+elc/čōb. *{BLṬ} (‫)بلط‬ I. AL niballát ballátt « paver », VA >niballaṭ k< « paver ; rendre vulgaire ». >yatballaṭ atballaṭ< « être pavé ; devenir vulgaire ». >balaṭ + āt = muballaṭah + āt< « chaussée ». >balaṭī + īn< « plébéien ». >balāṭah< « manières vulgaires ». TH 60.6 >balāṭī< « espèce de chaussure pour les femmes ».239 DS I : 112 >balālīṭ
al+bulluṭ< (registre haut), IQ + >ballūṭbullūṭatun< (registre semi-correct), VA >bullūṭah + bullūṭ / balālīṭ< « gland » ; UT nº 919 >bullūṭ (ḥlw)šaǧarat + šaǧar ʔl+bullūṭ< « chêne » ; UT nº 730 >blwṭ ʔl+ʔarḍ< « germandrée officinale, petit chêne (Teuchrium chamaedrys) » ; nº 2992 >b. murr< « chène-liège ». DL 54 Fajal Bolaylata (= fáǧǧ al+buláylaṭa « port du petit chêne ». AL bolóti + ín « vendeur de glands ». VA >mablaṭah + mabāliṭbuluṭī = bullūṭī< « marrube noir (Ballota nigra) ».242 < Grec βαλλωτή. IV. IH 339 >balāṭun< (registre semi-correct) « palais ». < Araméen rabbinique palāṭīn et syriaque palaṭi(yo)n243 < grec παλάτιον < latin pălātĭum. *{PLṬ} (‫)پلط‬ I. AL pol(ó)ta + palálit « espèce de jupe ». Probablement < latin pellis « peau », avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓT} et harmonisation vocalique, cf. castillan polote.244 II. AL polót + palálit « espèce d’azérolier ou aubépine (Crataegus monogyna) ». Voir {ZʕRR}. > Roman andalou */PELÓTA/ < latin pĭla « boule », avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓT} et harmonisation vocalique, nom allusif à la forme des fruits de cet arbuste. III. SG 467 >bulīḏ̣uh< (lire >bulīṭuhballūṭà< (DS I : 112) dont un certain nombre assez déformées chez UT, comme >blwṭynā/àblwṭwy< et >flwṭynāʔlfānṭh< du grec ἐλέφαντος.

176 | *{BLṬR} *{BLṬR} (‫)بلطر‬ UT nº 3136 >blāṭur< « nénuphar (Nymphaea sp.) ». > Roman andalou */BELÁTOR/ < latin vĭgĭlātor « veillant », à cause de ses cycles d’apparition pendant la nuit et disparition pendant le jour. *{PLṬR} (‫)پلطر‬ IQ >bal(a)ṭār Roman andalou */PALATÁR/ < latin pălātum, avec le suffixe adjectival {+ÁL/R}. *{BLṬ(Š/Ḻ)} (‫)بلط أو بلطش أو بلطل‬ UT nºs. 771 >billīṭah = iblīṭahbalīṭahbalīṭaš< et 760 >balīṭuš< « b(l)ette (Beta vulgaris) » ;247 nº 770 >billiṭāllah< « oseille aquatique (Rumex hydrolapathum) ». < Latin blĭtum, avec les suffixes romans andalous du pluriel ou diminutif. *{BLṬḺ} (‫)بلطل‬ I. UT nº 981 >bulluṭāllah< « germandrée officinale, petit chêne (Teuchrium chamaedrys) ». < Diminutif de >bullūṭahbilliṭāllah murk(all)īnahblṭayr = blṭār< « pelletier ». < Latin pellītus « vêtu de fourrure », avec le suffixe agentif roman andalou {+ÁYR}. *{BLʕ} (‫)بلع‬ IQ >balaʕtu nablaʕ = nabtalaʕ kin+nabtalaʕ+hāʔblaʕu = abtal(i)ʕu< (registre haut), VA >nablaʕ balaʕt balʕ bāliʕ mablūʕ k< « avaler », AC >balaʕ yablaʕnablaʕ dumūʕ+ī< « j’avale mes larmes ». VA >niballaʕ tablīʕ k = nubliʕ ablaʕt iblāʕ mubliʕ< « faire avaler ». >yanbalaʕ anbalaʕ< « être avalé ». AL bállaâ (= /bálʕa/) « grand repas ». AC >ballaʕ< « gourmand », AL bal(l)áâ + ín « gourmand ; corrompu par des pots de vin » ; diminutif buláylaâ + ít « petit gourmand » ; balláâ (= /balláʕa/) + baláliê « tourbillon ». GL >mubtaliʕun< (registre haut) « avaleur » ; >mubtaliʕatun< « engloutie ». AL mubáliê (= /mubálliʕ/) + âin « (eaux)

|| 246 Chacun des deux attestations dans cet ouvrage (IQ 20710/4 et 88/3/4) diffère de l’autre en présence de la deuxième voyelle, ce qui n’est pas surprenant surtout dans un emprunt. 247 Les vocalisations avec /a/ final, marque du féminin et du nom d’unité ont pu exister, selon la tendence connue de l’arabe andalou, mais les pluriels confirment le masculin, cf. aussi UT nºs. 831 >ba/īlīṭuš< et 2253 >ba/īlīṭušbuluṭāllahbalʕām< « Balaam (nom propre masculin) ». < Hébreu bilʕām. *{BLĠ} (‫)بلغ‬ I. IQ >balaġ balaġtu ilà / li / k(y)abluġu< (registre haut), VA >nabluġ balaġt bulūġ bāliġ + īn mablūġ k< « atteindre ». >n≠yabluġ balaġt bulūġ bāliġ + īn’l+ḥulm< « atteindre la majorité » ; IQ >nabluġ fī+k murād+ī< « j’atteins mon désir de toi » ; MT >balaġ ilà waqt rušd+uh< « il atteignit la majorité », >bāliġ mā balaġ< « aussi loin qu’il puisse atteindre ». VA >niballaġ tablīġ k< « faire parvenir », ḪA ūli 1 >ballaġ+nī sūl+ī< « il réalisa mon désir » ; VA >niballaġ al+salām li+fulānballaġ< « dénoncer » ; >ballaġ ʕan+nī al+manāzih salāman kaṯīr< « transmets un grand salut aux parcs ». VA >nibālaġ mubālaġah k fī< « exagérer ». IQ 189/5/1 >abliġu ʔl+maqāl< « transmettez les paroles ». VA >yatballaġ atballaġ taballuġ< « être transmis ». >balāġah + ātbalāġahbalīġun< (registre haut), VA >balīġ + bulaġābalīġbāliġ< « éloquent ». IQ >bulūġ aǧl+ī< « la fin de ma vie ». IQ >bāliġbāliġ + īnbāliġatun< (féminin registre haut), AL báleḳ + baleguín « majeur, adulte », gáiri bálleg « mineur ». IQ et AC >ablaġ< « plus éloquent » ; IZ >ablaġ< « plus efficace ». VA >mablaġ + mabāliġ< « terme ; somme » ; >mablaġ al+amr an yakūn< « le plus que puisse devenir de cette affaire ». IQ >muballaġ al+āmāl< « ayant atteint ses espoirs ». Voir {ʔDB}, {ḤDD} I, {ḪṢR}, {SKK} I, {QRḤ}, {QṢD}, {QṢR} et {WṬR}. Sans aucun parentage sémitique, cette racine semble innovée par l’arabe.250 II. VA >bulġah + āt< « sandale de spart ».251 Voir {BRĠ(TYR)}, dont ce mot est une arabisation. *{BLĠM} (‫)بلغم‬ VA >nibalġam k< « faire expectorer ». >yatbalġam atbalġambalġamun< (registre haut), VA >balġa/ām + balāġim< « flegme ». >balġamībalġamiyyun< (registre semi-correct) « flegmatique ». < Grec φλέγμα.

|| 249 Le terme en accadien belû « détruire » apporté par BDB 118 n’est pas acceptable, car il s’agit clairement de la racine pan-sémitique {bly}, comme Von Soden 1985 le suggère. 250 On pourrait suggérer un mot composé (naḥt), obtenu à partir de l’expression bāʔa ilà āḫiri+hī / ġaraḍi+hī, etc. « arriver à sa fin » > {blḫ/ġ}. 251 Ce détail est rapporté par une note dans VA et confirmé par DS I : 113 pour cette portion du Moyen Âge en al-Andalus, mais plus tard au Maroc la bǝlġa est devenue un paire de babouches d’homme, en cuir et sans talon: voir Prémare I : 302.

178 | *{BLĠN}

*{BLĠN} Voir {BLQN}. *{BLĠNṬN} (‫)بلغنطن‬ UT nº 993 >bālūġānāṭūn< « sceau de Salomon multiflore (Polygonatum multiflorum) ».252 < Grec πολυγόνατον. *{BLQ} (‫)بلق‬ I. VA >niballaq tablīq k< « Bigarrer en blanc et noir ». >yatballaq atballaq = yablaq ablaq balaq / bulūqah< « devenir bigarré ». >nibawlaq bawlaqah k< « inutiliser ». >yatbawlaq atbawlaq< « être inutilisé ». >ablaq + bulq< « bigarré en blanc et noir » ; IQ et ZǦ >ablaqablaqu< (registre haut) « pie ». IH 210 >bullayq< « un oiseau non identifié ».253 FḪ >muballaqah< « étuvée de mouton servie avec des croutons ». Les mots apparentés sémitiques, hébreu bālaq et peut-être accadien balāqu « détruire »,254 semblent refléter des notions dérivées du semantème principal en arabe, la couleur bigarrée du désert ou d’un terrain brûlé. II. SG 30 >blwqh< « folle avoine (Avena fatua) » ; cf. castillan ballueca.255 *{PLQ} (‫)پلق‬ VA >niballaq k< « faire porter des jambières ». >yatballaq atballaq< « porter des jambières ». >bullūq + balālīq< « jambière (dans l’armure) ». Étymologie énigmatique.256

|| 252 Parfois confondu avec « cirse à racine bulbeuse (Cirsium tuberosus) », avec le même nom en grec, et avec « polygale (Polygala vulgaris) » < grec πολύγαλον. 253 Dont le nom est corrigé comme >bulayq< sans accepter qu’on donne ce nom a un oiseau et ignorant la fréquence de la forme {1u22ay3} pour les noms de plantes et d’animaux petits dans le néo-arabe. En fait, c’est le bǝ/ullēq de l’arabe marocain (Prémare I : 304 « oiselet non identifié, chardonneret croisé ? »), évidemment nommé ainsi à cause de sa couleur ; il a pu donner son nom aux poèmes populaires comiques et licencieux (DS I : 114). Il faut donc biffer l’interprétation de ce mot dans Corriente 1997 : 64. 254 Rapporté par BDB 118, mais pas confirmé par Von Soden 1985, il pourrait s’agir d’une erreur de lecture au lieu de palāq/ku(m) « combattre » (ibid. 814). Il est bien connu qu’on dérive souvent les noms des couleurs des objects ainsi caractérisés, comme blanc < lait ou oeuf, rouge < terre, vert < plante, etc. 255 Selon Coromines et Pascual, un mot pré-roman qui aurait survécu dans le basque balekio, défini par Azkue 1905-6 : 129 comme une « mauvaise herbe qui croît dans les champs de blé ». Néanmoins, l’identification avec l’ivraie vivace (Lolium perenne) ne peut être correcte puisqu’il s’agit d’un produit mangeable. 256 Griffin 1961 signala la ressemblance de ce mot avec le vieux portugais balugas, et Corriente 1997a : 64 signale le néo-persan palug « poutre », probablement sans lien sémantique avec ce que croie Corriente alors partie d’une armure, jambière ou guêtre, puisqu’on le rendait par le latin ŏcrĕa. Mais les données de SG 52 et son ajout des variantes balegoens et bellegins, expliquées comme une sorte de chaussure, rappelle le latin pēro, -ōnis « demi-botte », dont l’évolution normale en roman andalou aurait été */PERÓN/, où l’alternance fréquente des suffixes pouvait facilement produire */PER+ÚK/, et puis */PELÚK/ par lambdacisme (selon Corriente 1977 : 43), et finalement, *p/bullúq

*{PLL} | 179

*{PLQR} (‫)پلقر‬ VA >pulliqār +ātbalqīsbalqīsu< (registre semi-correct) « Bilqīs, reine de Saba ». Etymologie douteuse.258 *{PLQN} (‫)پلقن‬ DS >bulqūnbqlwn< (lire >blqwnblġwn< « puceron ». < Latin pūlex, -ĭcis « pouce », avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN}. *{PLQYR} (‫)پلقير‬ UT nº 636 >bulqayrah< « herbe aux puces (Pulicaria vulgaris) ». < Latin pūlex, ĭcis « pouce », avec le suffixe agentif {+ÁYR}. *{BLL} (‫)بلل‬ I. VA >nubull balalt ball / balal ballāl + īn mablūl = niballal kabullu mablūlun< (registre haut), IQ >mablūlbulyatballal atballal taballul = yanball anball = yabtall abtall ibtilāl biyanbalballahf+al+bal< « en trempage ». < Pansémitique {bll}, cf. hébreu bālal et accadien balālu(m) et guèze bällä « mêler », et syriaque bǝlil « mêlé ».259 II. UT nº 1926 >ballbbalbll< a developpé la signification d’abondance. 260 Le fruit de l’aspalathe, dont l’identification problematique est traitée dans BCT 2007 : 296, n. 6, aussi selon DS I : 107, suivant Ibn Ǧulǧul. Mais, selon Bustamante, ce nom et donné au « coing de Bengale (Aegle, Belou ou Crataeva marmelos) » < sanscrit b/vilva (selon Monier-Williams 732) ; voir BCT 2007 : 137, n. 2. 261 IǦ 9 >yall< « louchet » doit être ajouté ici, une erreur graphique au lieu de >ballbull marīn< « veau marin » ;262 MV 12 >bulal< « poules ». LO el Buleylet « nom propre masculin », en fait un sobriquet, « poussin », avec le suffixe diminutif catalan < latin pullus « petit d’un animal », d’où le roman andalou */PÓḺ/, qui a également formé un féminin. *{BLLǦ} (‫)بللج‬ VA >balīlaǧbalīlǧ< « myrobalan belleric (Terminalia belerica) ». Voir {HL/RLǦ}. < Pehlevi, continué par néo-persan balile. *{BLM} (‫)بلم‬ AC >ballam< « vive (Trachinus sp.) » ;263 stupide ». < Arabe {blm}, avec des connotations comme le gonflement et le silence. *{BLMBN} (‫)بلمبن‬ VA >bulumbīnah< « colombine ». < Latin palumbīna.264 *{PLM(Š)} (‫)پلم أو پلمش‬ ZǦ >balmah< « Palma del Río (géographie) » ; SG 417-418 >blmt lwbh< « léonure commun (Leontice leontopetalum) ».265 UT nº 694 >balmaš< « palmiers ». Voir {PWMŠ/L}. *{PLMTČ} (‫)پلمتـچ‬ VA >bulumtaǧǧ< « boisson faiblement enivrante », probablement mélangée avec de l’eau, ce qui la fait blanchir. > Roman andalou */PALOM+ET-ÁČ/, < latin palumba, avec le suffixes roman andalou diminutif et péjoratif.266 *{BLMŠ} (‫)بلمش‬ UT nº 693 >bulmuš< « ormeau (Ulmus sp.) ». > Roman andalou < */ÓLMOŚ/ (pluriel)267 < latin ulmus.

|| 262 SG 60 rapporte une variante >bwāy mrynblānth (ḏ) lbh< = roman andalou */PLÁNTA DE LÓBO/ « pied de loup » (< latin planta « plante du pied »), aussi appelé kaff al+sabuʕ en arabe ou bāḏlubīnuh (= /PÉDE LOPÍNO/, voir {PĀD/Ḏ}) en roman andalou (Ranunculum bulbosum), il était bien connu qu’en Al-Andalus on confondait les noms du lion et du loup. 266 La même opération est appelée palomita « petite colombe » en Andalousie et autres régions d’Espagne des nos jours (voir Moliner 2161).

*{PLNS} | 181

*{PLMNYN} (‫)پلمنين‬ UT nº 995 >būlāmūniyūn< « valériane grecque (Polemonium caeruleum) ».268 < Grec πολεμώνιον. *{BLN} (‫)بلن‬ I. VA >ballīnah + ballīnballīn< « baleine ». < Latin ballēna. II. AL bulín « blanc d’œuf ». < Latin albūmen.269 III. DS I:115 >šūšat al+ba/illān< « hypophaë » (littéralement « touffe du garçon de bain »). *{PLN} (‫)پلن‬ MT >blānah + āt< « plaine ». < Latin plāna « terrain plat ». *{PLNT} (‫)پلنت‬ I. IH 270 >bulintah< « farine de l’orge précoce ». < Latin pŏlenta « bouillie de farine d’orge ».270 II. Voir note à {PLM(Š)}. *{BLNTN} (‫)بلنتن‬ CO 43.17 >blāntyn< « Valentin, nom propre » > latin Valentinus. *{PLNTYN} Voir {ʔPLNTYN}. *{BLNǦSF} Voir {BRNǦSF}. *{BLNS} (‫)بلنس‬ AL Ualéncia « Valence (géographie) ». valénci + ín, IQ >balansī< « de Valence » ; GL >ziyy balansī< « costume de Valence ». Voir {ŠDNQ} et {KRNB}. < Latin Vălentĭa. *{PLNṬ} (‫)پلنط‬ I. SG 449 >blānāṭah< « sorte de chasuble très large ». < Bas-latin planeta casula < grec πλανητή « errante ». *{BLNQ} (‫)بلنق‬ AL âyxerín blánca « 20 monnaies appelées blancas, c’est-à-dire blanches, en castillan, dont une valait un demi maravedí ». *{PLNS} (‫)بلنق‬ AL Paléncia « Palencia (géographie) ».271 palencí + ín « de Palencia ».

|| 267 L’ajout d’un /b/ initial, auparavant expliquée par Corriente comme un cas de fausse coupure d’une préposition arabe /bi+/, pourrait n’être qu’une solution intra-roman andalou au problème de la rareté des mots commençant par /u/. 268 Avec les variantes >f/wlmynw< (UT nº 2520) et >fūlāmūnyūn< (TD 272). 269 Avec assimilation du /m/ au /n/, dissimilation en /l/ du premier /n/ et métanalyse et chute d’un article arabe. 270 Il faut garder la lection de manuscrits et revenir sur la correction introduite par l’éditeur, suivant notre avis de jadis, par >bulyatahyabluh baluh balah / bulūhahbalāhniballah tablīh k< « rendre stupide ». >yatballah atballah taballuh< « devenir stupide ». IQ et AC >ablahablahu< (registre haut), VA >ablah + bulhbalī yablāablaʔu< (registre semi-correct), VA >yablà balā bilan / bālī + bawālīnablà (b+al+ṣudūd)< « je souffre le dédain » ; >bulī biy+ya< « il s’est épris de moi » ; IA >bulīt bal+saʕī< « tu as éprouvé le besoin de mendier ». VA >niballī k = yublī ablà iblā< « faire vieillir ». >niballī k = nabtalī abtalayt ibtilā k byabtalī+hmubtalaʔun< (registre semi-correct) « affliger ; éprouver » ; IQ >ballā+nī< « il m’affligea ». GL >ubālī< (registre haut), VA >nubālī balayt mubālāh mubālī + īn k< « se soucier de » ; IQ >w+aš nabālī< « pourquoi me soucierais-je ? », >ablā+k al+lah< « que Dieu te punisse ! ». AC >tanbalī b+al+fuḍūl< « tu as le malheur de la curiosité ». GL >balāʔun< (registre haut), IQ >balā = baliyyahbalā + balawāt = baliyyah + āt / balāyābalā< « malheur, disgrâce » ; VA >naʕraḍ ʕaraḍt al+balā ʕalà< « tirer vengeance de » ; AL líâb albelí « le jeu de hasard », bíli + bavíli, IQ et MT >bālībāliyun< (registre semi-correct) féminin >bāliyatun< « vieux » ; >ḫamrun bālī< (registre haut), IQ >al+šarāb al+bālī< « le vin généreux ». Voir {ʕŠB}, {NṢR} II et {HWY}. < Pan-sémitique {blw}, cf. ougaritique >blyblyt< « être enterré » et probablement accadien balûtu « inexistence ».273 *{BLY} Voir {BL}. *{PLY} (‫)پلي‬ I. IH 332 >bulayyūʔbulāyuh< « (menthe) pouliot (Mentha pulegium) » ; nº 3811 >b. ǧurbūnuh< « menthe des champs (Mentha cervina) » et

|| 271 Il semble s’agir d’un emprunt tardif au castillan, car cette ville est mentionnée par les auteurs andalous comme >balansahb. qabrūnuh< « romarin (Rosmarinus officinalis) ». > Roman andalou */POLÉYO (ČERBÚNO ≠ QABRÚNO)/ < latin pūlēgĭum (cervīnus ≠ caprīnus).274 II. AL Peláyo « Pélage ». Emprunt tardif au castillan Pelayo, < latin Pĕlăgĭus. *{BLYR} (‫)بلير‬ I. UT nº 833 >bulyār< « alkékenge (Physalis alkekengi) ». > Roman andalou */BOḺÁR/ < latin bulla « bulle ou boule à plusieurs fonctions », avec le suffixe adjectival roman andalou {+ÁR/L}.275 II. ZǦ >balyūr< « Válor » (géographie). *{BLYŠ} (‫)بليش‬ MT >albalyūšī< « nom propre (attributif) ». *{PLYṬ} (‫)پليط‬ VA, ZǦ et IQ >bulyāṭbulyāṭī< « vendeur de ce mets ». < Latin pūlēiātum. *{BLYQ} Voir {ʔLYQ}. *{PLYL} (‫)پليل‬ GL >balyūlun< (registre semi-correct) « mantelet, petit manteau ». < Latin pallĭum, avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÓL}. *{BLYNŠ} (‫)بلينش‬ IH 249 >balyūnašu< (registre semi-correct)276 « nom d’un village près de Sebta ». Probablement < latin vĭgĭlĭa « sentinelle », avec le suffixe roman andalou augmentatif {+ÓN} et la marque du pluriel *{BMŠT} (‫)بمشت‬ IQ 103/5/2 >bāmušt wa+šahmāt< « encore un coup et mat ». < Néo-persan bα mošt « avec un coup de poing ».277 *{BMM} (‫)بمم‬ IZ 7/3/4 >bam< « bourdon d’un instrument musical ». < Néo-persan bam.278

|| 274 Avec remplacement du suffixe adjectival par le péjoratif, nullement exceptionnel en roman andalou, à cause de la quête d’expressivité. 275 A cause, on suppose, des bractées contenant le fruit de cette plante. Mais on ne peut pas exclure une dérivation du latin fŏlĭum « feuille », le remplacement de /f/ par /b/ et viceversa étant assez fréquent. 276 La correction par >banywnš< exigée par l’auteur serait donc une erreur étymologique. 277 Selon l’interprétation de Corriente de ce passage obscure, voir sa dernière édition du Dīwān d’Ibn Quzmān, Rabat, 2013 : 338, n. 5, plus détaillée que les antérieures de Madrid 1980 : 694 et du Caire 1995 : 327. D’autres iranismes du jeu d’échecs en arabe andalou, étaient fíl, rúḫḫ, báydaq, bardíyya, šáh et šahmát, fárza et firzán, bánd et tabníd, etc., ce qui n’est pas surprenant et pousse à en accepter encore un autre, bien qu’il ne soit pas rapporté par les dictionnaires persans. DS II : 594 connaît aussi mušṭ < néo-persan mošt « coup de poing ».

184 | *{BMN} *{BMN} (‫)بمن‬ UT nº 3560 >b/fymn< « osier (Salix viminalis) ». < Latin vīmen. *{BNB} (‫)بنب‬ AL Bámba « Wamba, roi des Wisigoths ». Emprunt tardif au castillan. *{BNBŠTR} (‫)بنبشتر‬ UT nº 63 >banbuštarbanbuštur< « camomille des champs (Anthemis arvensis) ». Peut-être < latin ăpĭastrum, probablement déformé par une étymologie populaire comme le roman andalou */PAN (DE) PAŚTÓR/ « pain de berger ». *{PNPLN} (‫)پنـپلن‬ AL Panplóna « Pampelune » (géographie). Emprunt tardif au castillan. *{BNBNT} (‫)بنبنت‬ AL Benauente « Benavente » (géographie). Benaventí + ín « de B. ». Emprunt tardif au castillan. *{BNBN} (‫)بنبن‬ DS I : 117 >banban< « pampre, branche de vigne avec feuilles » (tiré d’Ibn Luyūn). < Latin pampĭnus. *{BNT(T)} (‫)بنتت‬ AL punt + abnít « point ». IQ >buntāt< « points de couture ». VC 60.15 >bantat ḏalika ʔl+mawḍaʕ< « perce ce point-là ». < Latin punctum « piqûre ; point », à travers le roman andalou */PUNT+ÁT+A/, avec le suffixe roman andalou de participe passif et nom d’action, toujours avec la marque du féminin. *{BNTRQYR} (‫)بنترقير‬ UT nº 1789 >bintirqayrah< « hellebore noir (Helleborus niger) ». > Roman andalou */BENTR+A(Y)K+ÁYRA/, < latin venter « ventre », avec les suffixes roman andalou attributif {+ÁYQ} et agentif {+ÁYR}, puisqu’il s’agit d’une plante qui protège l’utérus et son fruit.279 *{BNTR(N)Q} Voir {BR/LTNQ}. *{BNTŠ} Voir {MRY} IV.

|| 278 Selon la déclaration des lexicographes natifs, comme l’auteur du Lisān, bien que Steingass affirme le contraire, mais la même séquence des deux consonnes labiales est étrange dans les racines sémitiques. 279 A cause de cette vertue on l’appelait aussi ráfiʕa « qui lève » (l’utérus en évitant le prolapse) et ḍábiṭa « qui retient » ; voir Corriente 2000-2001 : 118-119 à propos des étymologies absurdes données aux botanistes andalous par des mozarabes ne voulant pas reconnaître l’ignorance de leur ancienne langue. Il y a eu dissimilation du premier /y/, mais en roman andalou */BENTR+ÁYKA/ est défendu par le castillan ventregada « ventrée d’une seule délivrance », peut-être sous l’influence sémantique de l’arabe baṭn.

*{BNǦ} | 185

*{BNT/ṬFLN} (‫)بنتفلن أو بنطفلن‬ UT nºs. 928 >binṭāfilūn< et 3831 >bntflūnbint qābth< et 3226 >bnt qābiyš< (lire >qābīsašbntquštān< et >bnṭyqsṭy< « Pentecôte ». < Bas-latin pentecoste(n) < grec πεντεκοστή. *{PNTN} (‫)پنتن‬ VA >nibantan bantant bantanah mubantin + īn< « menacer ». Probablement < latin pūnītus « puni ».281 *{BNTWM} (‫)بنتوم‬ UT nºs. 818 et 1924 >bi/antawmah< « cuscute (Cuscuta epithymum) ». Déformation graphique du grec ἐπίθυμον, probablement à travers le syriaque >ʔptymwnnibannaǧ tabnīǧ k< « narcotiser, anesthésier ». >yatbannaǧ atbannaǧ tabannuǧ< « être narcotisé ou anesthésié ». >banǧ + bunūǧbanǧ< « jusquiame (Hyoscyamus sp.) ». < Néo-persan bang < sanscrit bhaηgā.282 II. Voir {BNŠ}.

|| 280 Ces deux formes d’un même phytonyme soulèvent des questions étymologiques. La deuxième, avec une correction graphique assez simple, rend la forme habituelle en roman andalou */KABÉCA/ < bas-latin *capitia < latin căpŭt, reflétée dans d’autres phytonymes en arabe andalou comme >qabsayrah< et >qabsayrūlah căpĭta or *capitem, avec une dislocation de genre, fréquente pour les neutres en bas-latin, cf. >qābṭah< chez les géographes écrivant en arabe). 281 Avec l’ajout d’un /n/ complétant une racine quadri-consonantique (cf. VA >farkanbarsanǧaṣṭankaršan< et >qawṭan */PER(DI)CÓN/ > /parsán/, ou jactātĭōn(em) > */ǦA(Y)TACÓN/ > */ǦACTÓN/ > /ǧaṣṭán/, mais l’adoption du même procédé dans les cas des racines arabes, comme karšán « horripiler » ou bahtán « menacer », n’est pas probable : là il faut penser aux adjectifs ou aux noms d’action arabes avec le suffixe arabe {+ān}. 282 Ce mot signifiait vraiement « chanvre indien (Cannabis sativa) », mais en arabe on a appelé ainsi toute substance stupéfiante.

186 | *{BNČ} *{BNČ} (‫)بنج‬ I. VA >binaǧǧah + āt / banāʔiǧnibannaǧ tabnīǧ k< « leurrer les oiseaux ». >yatbannaǧ atbannaǧ< « être leurré ». < Latin būcĭnum « trompette (utilisée comme leurre) », avec métathèse. *{BNǦŠKRWN} (‫)بنجشكرون‬ UT nº 2735 >binǧaškarwān< « mâche (Valeriana locusta) ». Déformé, ainsi que beaucoup de variantes, du néo-persan benǧešk zovαn « langue d’oiseau ». *{PNČ(YN)} (‫)پنچ أو پنچـين‬ IQ, IB 113 et 115 et FḪ >banīǧbaniǧbaniǧǧuh< « (panic) millet (Panicum miliaceum) ». LO Ponayai/yg « nom propre » (un sobriquet, diminutif). UT nº 647 >binǧāyin< « panic / millet d’Italia (Setaria italica) ». < Latin pānĭcĭum « panic », dans le dernier cas avec un suffixe péjoratif roman andalou {+ÁYN}.284 *{BNǦN} Voir {TYN}. *{BNČNT} (‫)بنچـنت‬ CP 33.8 et 155.10 >bnǧy(n)t< « Vincent » (nom propre). < Latin Vincentĭus. *{BNǦNKŠT}: Voir {FNǦNKŠT}. *{PNČYR)} (‫)پنچـير‬ SG 469 >bnǧyrah< « bourgépine (Rhamnus lycioides ou cathartica) ». > Roman andalou */PUNČÁYRA/ < latin pungĕre, avec le suffixe agentif roman andalou {+ÁYR}. *{PNČYN} Voir {PNČ(YN)}. *{BND} (‫)بند‬ I. IQ >bannad< « défendre la reine avec un pion (dans les échecs) ». VA >nibannad tabnīd k< « donner un étendard ; armer (une arbalète) »,285 >yatbannad at-

|| 283 Il faut corriger la traduction de ce terme dans Corriente 1997 : 66, et l’ambigüité de DS I : 117, car l’expression « pie de uvas pisadas » d’Alcalà suggère le castillan aguapié (voir {ʔWP}) et pas un produit distillé. Ceci serait en plus anachronique, puisque la distillation de boissons enivrantes ne commencerait à se repandre en Europe que plusieurs décennies après les dates plus probables de composition du VA. 284 Absent dans Corriente 1983a : 59 et 1992 : 130, car les examples de {+ÁṈ} qui y sont mentionnés reflètent le latin {+anĕus}. Il s’agit de la continuation du suffixe latin -ago, -agĭnis, comme dans plantāgo « plantain » (voir {PLNTYN}, farrāgo, etc., peu utilisé, bien qu’encore présent dans quelques mots castillans, comme azotaina, chanfaina, dulzaina, garambaina, tontaina, etc. E. Náñez s’occupa de ces mots et des opinions des savants à leur égard, dans 1977 : 401-430, voir surtout 418419. 285 Bien que ce verbe soit simplement inclus sous « balista », cette signification semble maintenant plus probable que celle proposée dans Corriente 1997 : 66, puisque le néo-persan band « cord,

*{BNSNT/S} | 187

bannad< « se donner un étendard ». >band + bunūdbundun< (registre semi-correct), AL bend + bunúd « étendard » ; IZ 6/5/2 >b+al+karam ʕaqadti band+ak< « tu as hissé l’étendard de la générosité ». VA >bannād + īn< « porteétendard ». < Néo-persan et pehlevi band « lien de toute sorte ». II. AL vanda mucálaba + vandát mucalabín (lire >ç< dans les deux cas) « bande croisée » (emprunt tardif du castillan banda, d’origine germanique).286 *{PND} (‫)پند‬ AL panáda + ít « paté de viande ou de poisson ». Emprunt tardif au castillan empanada. *{PNDYR} (‫)پندير‬ IQ et ZǦ >bandayrbandayr + bandirbndqhybndqnibandaq< « faire des boulettes ou des croquettes ». >yatbandaq atbandaq< « être fait comme des boulettes ». >bandaqah< (lire >bundu/aqahbanādiqbunduq< « boulette(s) ». UT nºs. 734 et 790 >bunda/uq (andalusī / fārisī)< « noisette, aveline (Corylus avellana) » ; nº 733 >bunduq hindī< « bonduc (Caesalpina crista) ». < Syriaque pundǝqā < grec κάρυον ποντικόν. II. VA >bandaq + banādiq< « petit paquet ». < Néo-persan band+ak, avec le suffixe diminutif. III. AŠ 42*/3/3 >arḍ al+banādiq< « Venice ». Voir {BNSY}. < Latin Vĕnĕtĭca, à travers le bas-grec et une étymologie populaire (« pays des noisettes »). *{BNR} (‫)بنر‬ MT >b.nārah< « espèce de medaille en forme de coquille ». < Castillan venera < latin vĕnĕrĭae « sorte de coquille ». *{BNS} (‫)بنس‬ IA >binnīsbannīs + banānīsbanānis< « sorte de cruche ou corbeille ». Peut-être < égyptien ancien ballāṣ(ī) « sorte de cruche à deux anses fabriquée dans un village de l’Haute Égypte ». *{PNS} (‫)پنس‬ AL Ponce « nom propre ». Emprunt tardif au castillan. *{BNSNT/S} (‫)بنسنت أو بنسنس‬ AL Vincencia « Vincenzo » (géographie). vincentí + ín « de Vincenzo » Emprunt tardif au castillan.

|| tresse » était apte à signifier celle des arcs et des arbalètes, que les Arabes avaient imité des Persans. Cela ne serait pas comparable au tatwíz (voir {TWZ}, ou il s’agissait de recouvrir la poignée de l’arc. 286 Voir Coromines & Pascual I : 485.

188 | *{BNSY} *{BNSY} (‫)بنسي‬ AL Uenécia « Venise ». venecí + ín « vénitien ». Voir {BNDQ} III. Emprunt tardif au castillan. *{BNŠ} (‫)پنش‬ IW I : 338.27 et 339.2 >nbwš< (lire >bnwšbunūš< « variété de pêche » ; UT nº 2556 >bnnwš< « variété de poire ». < Latin pannōsus « qui ressemble à des haillons ». *{PNŠ} Cette racine doit être biffée car la lecture >bnyšh< de l’édition marocaine d’UT n’est qu’une erreur au lieu de >šayyinah< (voir BCT 2007 : 209). *{BNṢR} (‫)بنصر‬ GL >ʔl+binṣaru< (registre semi-correct), VA >binṣir + banāṣirbinṭahbanaṭayruh< « boulanger ». Emprunt tardif au castillan panadero, contaminé par le suffixe agentif roman andalou {+ÁYR}. *{B/MNFSǦ} (‫)بنفسج‬ IH 202, AL menéfcig nom d’unité +e « violette ». VA >banafsiǧībanīqah + banāʔiqbanīqahbanīqah< « coiffe ; partie flottante d’une chemise ». AŠ 96/3/2 >banāyiq< « partie flottante d’une chemise ». IH 356 >mubannaq
j< suggéra {PNǦ} et une autre étymologie latine dans Corriente 1997 : 66, mais la majorité de celles qui ont >š< nous a fait changer d’avis et attribuer cette irrégularité à l’ouïe mal entraînée d’Alcalá.

*{BNY} | 189

« (re)courbé ». < Rabbinique pā(gā)nīqā « vêtement de paysan » < latin pāgānĭca. *{PNQ(Y)Ǧ/Š} ( ‫)پنقج أو پنقيش‬ UT nº 1665 >bān qayšuh< « bourse à pasteur (Capsella bursa-pastoris) ; cf. castillan pan y quesillo. VA >binniqāǧah< « belette ». > Roman andalou */PANEKÉŽA/ (littéralement « pain et fromage », un euphémisme déviant l’attention des couleurs de sa peau, qui rappelleraient les deux produits que les bergers portent le plus souvent dans leurs bissacs, comme dans le cas de cette plante-là).288 *{BNK} (‫)بنك‬ I. UT nº 932 et FḪ >bunk< « nascaphton ». < Néo-persan bonk.289 II. UT nº 751 >binkah< « variété de pervenche (Vinca diformis) ». < Latin vinca. III. AL bánc(o) + bancuít / bunúq « banc ». Emprunt tardif au castillan banco. *{PNḺ} (‫)پنلل‬ UT nº 671 >binālluh< « herbe aux puces (Plantago psyllium) » ; nº 2585 « ivette (Ajuga chamaepitys) ». < Latin pīnus, avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÉḺO}. *{BNN} (‫)بنن‬ I. VA >nibannan tabnīn k< « donner bon goût ». >yatbannan atbannan< « prendre bon goût ». VA et ZǦ >binnahbinnābannatun< « bon goût ». VA >banānah + banān< « orteil », IQ >banān< « doigts ». VA >banīn + binānbannūn + āt< « étendard ». < Latin pinna, avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN}. III. AC >bunūn< « nom propre d’un nègre ». *{PNN} (‫)پنن‬ AL pínna + pinn, ZǦ >ban< « bogue de la châtaigne, etc. ». < Latin pīnĕa. *{BNY} (‫)بني‬ I. GL >abnī bunyān(un) mabniyatun< (registre semi-correct), IQ >banà yabnīnabnī banayt binā / bunyān bānī ma/ubnīyabnī abnībanà ʕalà qatl+ī< « il s’est proposé de me tuer » ; >iṯnayn hi ʕalay+hā nabnī< « il y a deux choses sur lesquelles je compte » ; >ʕalà ṣabriyya nabnī< « j’en vise une usée » ; >banayt w+aḥtazamta l+al+qitāl< « ta décision et ton propos sont de combattre » ; >banayt an na|| 288 Voir Griffin 1961 : 111. Le tašdīd sur le /n/ est sans doute deplacé du >bbunak< d’Ibn Albayṭār.

190 | *{BNY}

faddī+h< « je me proposais de lui payer » ; >banà yasardaq< « il decida de camper » ; IH 203 >banà bi+ʔahli+hi< (registre semi-correct) , MT >yabtanī bi+hānabnī banayt binā bānī b+al+marā = nabtanī b+al+marā< « consumer le mariage ». >natbannī atbannayt tabannī mutabannī mutabannā kanbanāyanbanī anbanā = yatbanī abtanā ibtinā< « être bâti ». MT >abtanā< « il se bâtit ». VA >binyah + āt< « construction ; constitution physique » ; IQ >binyat al+wizārah< « les fondements du vizirat ». VA >bi/unā + abniyah = mabnā + mabānībunayyah + ātb.niyyahmabānībunyān + āt< « construction, bàtiment » ; SH >bunayyāt< « petites mosquées ». GL >ʔbn(un)< (registre semi-correct), VA >ibn + banūn ≠ banīn / abnābunayy + īnbunayibn = ab(a)naban(a)ban = abni + banībanī+k< « tes fils » ; ZǦ >banī ḥāǧah< « ceux qui ont besoin d’une chose » ; AC >abni šuǧāʕ< « nom propre » ; NQ mg /5/2 >ya bn+ī< « mon fils » ; GL >ʔbnu šarīf wa+maǧhūlatin< (registre semi-correct) « fils illégitime d’un noble » ; > ʕibnu maʕrūfatin wa+maǧhūlatin< « fils illégitime d’une femme noble » ; AC >abnā al+ḥalīl< « gents honnêtes » ; >abnāʔ/y al+qaḥbāt< « fils de putain » ; AL ibn rauháni + ebné rauhaniín « filleul ». íbne + benít, diminutif bunéyta = bonáita + ít, ZǦ >bint + banātibnah = bint = (a)bantbunayyah + āt = bunaytah + tbunaytah/tbintba/int = ibnah/t = abant + bant< « fille » ; >al+banāt< « Grande et Petite Ourse » ; AL bent rauhanía + benít rauhaniín « filleules ». NQ mg 2/0/1 >abnat fulān< « la fille d’un tel » ; UT nº 729 >bint / banāt al+nār< « ortie (Urtica sp.) » ; ZǦ >abnāt+uh< « ses filles ». LO >fāṭmh ft ṭāhirnzhā ft ʔlznwnmryh ft šāšitbunuwwah< « qualité de fils ». GL >bannāʔun< (registre haut), VA >bannā + īnbannā + bannāyīntabannī< « adoption » ; >waladu ʔl+tabannī< « fils adoptif ». Voir {ʔBW}, {ʔDM} II, {ʔSḤQ}, {ʔSRʔL}, {ʔŠKRN}, {ʔMW}, {PČČ}, {BDR}, {BRŠ} I, {PŠŠ}, {BLŠ} II, {BHL} I, {TŠFN}, {ṮBT}, {ǦDD}, {ǦRǦ}, {ǦZY}, {ḤBB}, {ḤDD} I, {ḤRZ}, {ḤZM}, {ḤLL}, {ḤMM}, {ḤYW}, {ḪZZ}, {ḪṢL}, {ḪṬB}, {ḪLD}, {ḪNDF}, {ḪWL}, {ḪYR}, {ḪYṬ}, {DBR}, {DRK}, {DRHM}, {DSM}, {DLW}, {DNN} I, {ḎBB}, {RʔS}, {RʔM}, {RǦW}, {RḎMR}, {RŠD}, {RṢṢ}, {RʕD}, {ZRWL}, {ZNN}, {ZNY}, {ZHR(N)}, {ZYD}, {SRǦ} II, {SʕD}, {SMDʕ}, {SNN} II, {SYN} II, {ŠBL}, {ŠǦʕ}, {ŠRḤ(B)L}, {ŠRF}, {ŠQQ}, {ŠKR} I, {ŠLMN} II, {ŠHD}, {ṢBḤ}, {ṢBĠ}, {ṢḪR}, {ṢMDḤ}, {ṢND}, {ṢWR}, {ṬBṬB}, {ṬBʕ}, {ʕBD}, {ʕTB}, {ʕDS}, {ʕRS(Ḻ)}, {ʕRF}, {ʕSKR}, {ʕṢL}, {ʕṢM}, {ʕṬR}, {ʕQB}, {ʕLW}, {ʕMR}, {ʕMM}, {ʕWR}, {ʕYS}, {ʕYŠ}, {ʕYN}, {ĠZL}, {ĠLB}, {ĠNY}, {ĠWṮ}, {FRǦ}, {FRḪ}, {FRS(N)}, {FRḌ}, {FḌL}, {FLFL}, {QTL}, {QḤB}, {QDR} II, {QRŠ}, {QZM}, {QSM}, {QṢD}, {QṬṬ/S}, {QMNL}, {QWQW}, {KTM}, {LBR} I, {LḤḤ}, {LYL}, {MDR}, {MDN}, {MRTN}, {MKḪ}, {MYQ}, {NBH}, {NṢḤ}, {NṢR} I,

|| 290 Cette variante >ftbnt< reste sans explication, sauf celle de Corriente 1977 : 32.

*{BHǦ} | 191

{NṢF}, {NʕŠ}, {NʕM}, {NMR}, {HDY}, {HRǦ}, {HNʔ}, {HWD}, {WǦB}, {WRD} I, {WṬʔ}, {WLD}, {WLY} I et {YḤY}. < Pan-sémitique {bny}, ainsi dans la signification de « fils », cf. hébreu ben, accadien binu(m), sudarabique épigraphique >bn(m)< et guèze bǝntä ʕayn « pupille (littéralement « fille du œil »), comme celle de « construire », cf. ougaritique >bnw/ybnybinyat ḫurūǧ< « permission de sortir ». < Latin vĕnĭa. *{PNY} (‫)پني‬ IQ >bunyāt< »coups de poing ». > Roman andalou */PÚṈO/ < latin pugnus « poing », avec le suffixe pluriel féminin arabe. *{BNYN} (‫)بنين‬ UT nº 917 >būnyūn< « bunion (Bunium ferulaceum) ». < Grec βούνιον. *{BHBT} (‫)بھبت‬ VA >nibahbat bahbaht k< « stupéfaire ». Forme dérivée {1212} de {bht}, q.v. *{BHT} (‫)بھت‬ GL >abhatu baht(a)tun / ʔl+bahtyabhatnabhat bahat baht bāhit + īn mabhūt + īn min< « devenir stupéfait » ; AL nebhét/d behétt beht « regarder avec respect » ; IQ >bahat fī ḥusn+ak< « il fut ébloui par ta beauté » ; >bahat ʔl+nās l+ī< « les gents sont étonnés de moi ». VA >nibahhat tabhīt k< « rendre stupéfait ». IQ >abhat+nī< « il m’étonna ». DS >baht(ah) = bāhit< « aétite», BM >ḥaǧar al+baht< « semences d’iktamat, q.v.292 IQ >bāhit = mabhūt< « étonné ». >aḥlām bahta< « rêves incohérents ». Voir {bhbt}. Probablement emprunté à l’araméen {bht}, cf. rabbinique bǝhēt, syriaque bǝhet « être confondu ; avoir honte », un développement à partir d’une ancienne racine bi-consonantique {bh} exprimant l’étonnement ou l’éblouissement par la lumière du soleil ou autrement, cf. {BHǦ} et {BHR}. *{BHTN} (‫)بھتن‬ VA >nibahtan bahtant bahtanah mubahtin + īn ʕalà< « menacer, traiter avec arrogance ». < {bht}, avec l’extension d’un /n/.293 *{BHǦ} (‫)بھج‬ IQ >nabtahaǧabtahiǧunabhaǧ bahaǧt bahǧah = yatbahhaǧ = nabtahaǧ abtahaǧt ibtihāǧ mubtahiǧ< « se réjouir ». >nibahhaǧ tabhīǧ k = nubhiǧ abhaǧt ibhāǧ mubhiǧ mabhūǧ k bi< « réjouir ». UT nº 720 >bahaǧ (andalusī)< || 291 L’attestation en guèze est suspecte, car il pourrait s’agir d’un emprunt à une autre langue sémitique du Sud, puisque cette racine semble avoir été oubliée par le guèze avec toutes ses significations. Il faut aussi remarquer le parentage sémantique entre {bny} et {brʔ}, qui pourrait ne pas être uniquement une alternance phonétique, comme l’araméen bar « fils » semble le suggérer. 292 On attribue ce mot au néo-persan bαhat, rapporté effectivement par les dictionnaires, mais sans une racine où le ranger, ce qui suggère plutôt un emprunt à l’arabe. 293 Voir note à {BNTN}, dont la sémantique pourrait avoir eu une influence sur la nouvelle racine.

192 | *{BHR}

« satyrion (Orchis hircina) ». GL >bahǧatun< (registre haut), VA >bahǧah< « splendeur, beauté » ; IQ >bahǧat al+ʕāšiq< « la joie de l’aimant ». VA >bahīǧbahiǧun< (registre semi-correct) « splendide ». Cette racine arabe semble être aussi un développement d’une ancienne racine bi-consonantique {bh} exprimant l’étonnement ou l’éblouissement par la lumière du soleil ou autrement, cf. {BHT} et {BHR}. *{BHR} (‫)بھر‬ I. VA >yabhar bahar buhūr bāhir< « éblouir ». IQ >yanbahar ʕalay+h nahad< « un sein se hausse là ». IH 258 >albihāru< (registre semi-correct), UT nº 987 >bihār abyaḍ / alriyāḍ< « narcisse tazette (Narcissus tazetta) » ; nº 580 >b. al+barr /aṣfar al+nawr< « marguerite des champs (Chrysanthemun coronarium) ».294 VA >buhrbuhr = inbihār< « essouflement ». VA >mabhūrmunbaharā< « essouflé(e)». < Sémitique de l’Ouest {bhr}, cf. hébreu baheret et araméen rabbinique bǝhartā « clarté », guèze bärha « briller ». II. VA >buhūr< « javelot » ; >nalʕab liʕb al+b.< « participer dans un tournoi de lancement de javelots ». < franc bihordan « construire un enclos pour ces tournois ». *{BHRǦ} (‫)بھرج‬ VA >nibahraǧ bahraǧt bahraǧah mubahriǧ mubahraǧ k< « décorer avec de faux bijoux ». >yatbahraǧ atbahraǧ tabahruǧ < « se décorer avec de faux bijoux ». < Pehlevi nē bahrag « sans utilité ».295 *{BHRM} (‫)بھرم‬ UT nº 774 et 3493 >bahra/ām = bahru/amān< « carthame (Carthamus tinctorius) ». < Néo-persan bahrαmen. *{BHRMǦ} (‫)بھرمج‬ UT nº 638 >bahrāmaǧ al+barr< « clématite flammette (Clematis flammula) ». < Pehlevi, representé par le néo-persan bahrαme. *{BHRMN} (‫)بھرم‬ VA >bahramānbahš< « chêne-liège (Quercus ilex suber) » ; nº 4979 « fruits frais du bdellium de l’Inde (Commiphora mukul) ». < Néo-persan bahš. *{BHQ} (‫)بھق‬ VA >nibahhaq k< « transmettre le dartre ». >yatbahhaq atbahhaq = yanbahaq anbahaq< « être affecté par le dartre ». >bahaq< « dartre ». >mabhūq + īn< « affecté par le dartre ». Probablement < syriaque behqitā « éruption », de {bhq}, une des extensions de la racine bi-consonantique {bh} « briller », voir {BHǦ}.

|| 294 Voir BCT 2007 : 87, n. 10 à propos des deux identifications de ce phytonyme en arabe andalou. 295 Etymologie connue des lexicographes natifs, comme l’auteur du Lisān.

*{BHM} | 193

*{BHL} (‫)بھل‬ I. VA >ibtihāl< « supplication ». GL >mubtahilu ʔl+fuʔādi< (registre haut) « contrit ». ET Vahalul, MT >aban bahlūl< « nom propre masculin ». < Sémitique de l’Ouest {bhl}, cf. hébreu bāhal « être troublé ou terrifié », rabbinique bǝhal « être anxieux ou empressé ».296 II. UT nº 221 >abhalbahīmatun< (registre haut), VA >bahīmah + bahāʔimbahāyimbahīmiyybahīmī + īn< « bestial ». GL >māšiyatun bahīmiyatun< (registre semi-correct) « bétail ». >ibhāmun< (registre haut), VA >ibhām + abāhīmbuhmà nom d’unité buhmah< « folle avoine (Avena fatua) ». IQ >mubhammubh(a)mun féminin >mubhamatun< (registre haut), AL mubhém + ín « obscure, inintelligible ». Voir {ČRR}, {ḤWL}, {SMM}, {ṬRD} et {QLB} I. < Sémitique de l’Ouest {bhm}, cf. ougaritique >bhm(t)< « bétail », hébreu bǝhēmāh « bête »,299 et guèze bǝhmä « être muet ». II. GL >buhāmun< « pélican ; chouette », AL buhém + ít « pélican ». Peut-être > arabe hāmah « chouette », renforcé avec un (a)bū caracteristique de beaucoup de zoonymes.300

|| 296 Apparemment, la même racine apparaît mais avec la signification de « supplier », à l’instar de l’accadien bâlu, et avec le sens de « dire » en guèze bǝhlä. 297 Les lexicographes natifs comme l’auteur du Lisān savaient que ce mot n’est pas arabe. 298 Les lexicographes natifs expliquent ce mot et son inclusion dans cette racine, « car il sert à fermer la main », mais sa forme {ʔi12ā3} reste sans motivation morphologique, et l’hébreu bōhen pourrait avoir été plus conservateur à partir d’une autre racine sémitique. Lorsqu’on compare {bhl} « se hâter » avec le guèze bähanä « s’évaporer » et bahnänä « échapper », on peut imaginer un proto-sémitique *bāhin/l « celui qui échappe » comme designation métaphorique du pouce, puisqu’il se distingue des autres doigts par sa position et fonction ; voir {BNṢR} et {ḪNṢR} qui donnent leur noms aussi métaphoriques à quelques-uns des autres doigts. 299 L’étymologie copte de Gesenius *p+ehe+mau « bœuf d’eau, buffle » ne semble pas acceptable, car ce mot composé n’est pas attesté dans les dictionnaires de cette langue-là, et par le fait que leur nom arabe ǧāmūs (voir {ǦMS}), d’origine néo-persane, suggère une introduction plus récente de ces animaux en Egypte. 300 Cela expliquerait assez bien le cas de la chouette, mais pas celui du pélican, qui n’a jamais reçu un nom pareil dans l’arabe et ses dialectes. Il faut penser que l’auteur du GL s’est trompé en voulant rendre le nom d’un oiseau méconnu dans son pays et objet des légendes religieuses. AL l’aurait simplement copié comme dans d’autres occasions.

194 | *{BHMT} *{BHMT} (‫)بھمت‬ VA >bahmūt + bahāmit< « abîme ». Evolution sémantique de l’hébreu bǝhēmōt « le monstre ».301 *{BHMN} (‫)بھمن‬ UT nº 934 >bahman abyaḍ< « béhen blanc (Centaurea behen) » ; nº 933 >b. aḥmar< « variété de sauge (Salvia haematodes) » ou « béhen rouge (Statice limonium) ».302 Peut-être < néo-persan behmαn « méconnu », à cause des doutes sur son identification. *{BHW} (‫)بھو‬ VA >nibāhī mubāhāh k< « rivaliser ». >bahā< = IQ et ZǦ, GL >bahāʔun< (registre haut) « beauté, splendeur ». VA >bāhī< « beau ; magnifique ». IQ >bahiyya< féminin « splendide ». >abhà< « plus magnifique ». Cette racine semble être aussi un développement d’une ancienne racine bi-consonantique {bh} ; voir {BHǦ}. *{BWʔ} (‫)بوء‬ I. VA >bāʔah< « gîte ; copulation ». < Pan-sémitique {bwʔ}, cf. hébreu bā, accadien bâʔu(m) et guèze boʔa « entrer ». II. Voir {WBʔ}. *{BWB} (‫)بوب‬ I. VA >nibawwab tabwīb k< « diviser en chapitres ; classifier ». >yatbawwab atbawwab< « être divisé en chapitres ou classifié ». IQ >bābbābun + abwābun< (registre haut), VA >bāb + a(b)wābbā/ībbā/ib + awbā/ibbuwayyabbuwaybā< « porte » ; AL béb + abuéb, VA >bāb + abwāb< « chapître » ; >b. al+kum< « anus » ; GL >bābu ʔl+samāʔi< « les cataractes du ciel ». VA >bābah< « catégorie, classe » ; >bābah li+kaḏābābah kunt an nuraqqaṣ< « je méritais qu’on me mît à danser ». MT >bawwāb féminin +ahbawwābbawwābun< (registre haut), VA >bawwāb + īnnubūḥ buḥt bawḥ bāʔiḥ< « révéler », AC >buḥta bi+hi< (registre haut) « tu as révélé » ; IQ >bāḥ bi+sirr+ī< « il a révélé mon secret ». VA >nubīḥ abaḥt ibāḥah mubīḥ mubāḥ k li< « permettre » ; GL >ʔbḥ ibāḥatun mubīḥun< (registre haut) « publier », >mubāḥan< « publiquement ». >astabīḥu< « je confisque ». AŠ 28/ 2/1 >bawwāḥ< « indiscret ». La racine {bwḥ} est caracteristique du sémitique du Sud, cf. guèze boḥa « être révélée ; avoir la permission ».304 *{BWḪ} (‫)بوخ‬ HB 9.20 >būḫah min ḥarīr< « gaze de soie ». Peut-être une altération de {bḫr}, cf. arabe marocain buwwǝḫ « souffler de la vapeur ».305 *{BWD} Voir {BʕḌ}. *{BWD/Ḏ/Ḍ/Ḏ̣(Č)} (‫)بود أو بوذ أو بوض أو بوظ‬ VA >būḏahbūḏ̣ā/ī = abūḏībūḍahtābūḏā< « massette (Typha angustifolia) » ; UT nº 814 >būḍāǧǧuh< « espèce d’euphorbe (Euphorbia acanthotamnos) ».306 Voir {SʕD}. < Latin bŭda,307 avec le suffixe péjoratif {+ÁČO} dans le dernier cas. *{BWḎQ} (‫)بوذق‬ FḪ >bwḏq< « certaines boules de farine d’orge utilisées dans la préparation du murī (q.v.). Probablement une altération de >bunduqbār< « être vain ou inutile, n’avoir pas de débit » ; IQ >ḏikr+u qad bār< « sa mémoire s’est perdue » ; >bārat al+ašʕār< « la poésie classique s’est dévalorisée » ; IA >bāratbara/āt< « elle est devenue une vieille fille ». VA >nibawwar tabwīr k< « mettre en jachère ; réduire au silence » ; CD M 3/1 >bawwarat l+al+musk< « elles ont laissé le musc sans débit ». VA >yatbawwar atbawwarbūrun< (registre semi-correct), VA >būrarḍ(an) būr = arḍ

|| l’arabe marocain būja « litière de mariée » semble être un des nombreux termes arabe andalou dans ce dialecte. 304 Mais la relation avec guèze bǝḥtä « avoir pouvoir ou capacité » pourrait suggérer un autre cas d’agglutination de la préposition ba/i+, si fréquent dans le dictionnaire sémitique. 305 Selon Prémare I : 340, qui rapporte aussi bwāḫ « vapeur qui se dégage d’un liquide bouillant », suggérant une relation avec bāḫo, étymologiquement vraisemblable quoique plus proche du castillan vaho, que de {bḫr} et {fwr}. 306 Avec les variantes >fwḏāǧuh< et >bwdāǧhbawārun< (registre haut) « ruine ». >bāyrun< (registre semi-correct) « en jachère ». >bayrahbāyirah< « vieille fille ». < Sémitique du Nord-Ouest {bwr}, cf. araméen rabbinique būr et syriaque bar « (terrain) inculte».308 II. VA >būrī + būriyātbūrī< « mulet ». < Copte bōrē.309 III. AL bur + abuár « billon, monticule entre deux sillons ». Probablement < roman andalou */BÚRRO/ « âne » ; cf. {QBLYN}. *{BWRQ} (‫)بورق‬ AL bawráq « borax ».310 DS >bawraqiyyah< « contenu de borax ». < Pehlevi representé par le néo-persan bure. *{PWZ} (‫)پوز‬ AL Púza « Ponza » (géographie). Emprunt tardif au castillan. *{BWS} (‫)بوس‬ AL báuç « citerne ». < Bas-latin balsa, considéré pré-Roman.311 *{BWS/Ṣ} (‫)بوس أو بوص‬ VA >būs/ṣ + abwāṣ< « barque ». < Arabe būṣī < néo-persan buzi.312 *{BWŠ} (‫)بوش‬ I. BM >būš darbandī< « onguent oculaire de Darband ». < Néo-persan buš. II. AC >buš< « petit tonneau ».313 Probablement < latin vās « vase, pot ». *{BWḌ/Ḏ̣} Voir {BWD/Ḏ/Ḍ/Ḏ̣(Č)}. *{BWṬ} (‫)بوط‬ IH 251, VA et ZǦ >būṭʔbwāṭnibawwaʕ tabwīʕ k< « mesurer par pas ». >yatbawwaʕ atbawwaʕ tabawwuʕ< « être mesuré par pas ». >bāʕ + abwāʕabwāʕun< (registre haut), AC >bāʕbāʕ bi+bāʕbāʕan fī bāʕ< « pas à pas » ; >yumuddū al+bāʕ< « ils allongent leurs bras » ; >daʕ+nī f+al+qawāfī ʕalà bāʕ+ī< « laisse-moi montrer ma capacité poétique ». ZǦ et AC >būʕ< « condyle de la main ». Voir {KLL} I et {MDD} I. < Sémitique de l’Ouest {bwʕ}, cf. rabbinique buʕătā « chose saillante », syriaque būyaʕ « dilation ». *{BWQ} (‫)بوق‬ I. VA >nibawwaq bawwaqt tabwīq k = naḍrab al+būq< « sonner de la trompette ».315 >būq + āt / abwāq< « trompette » ; >būq + abwāqbūqun< (registre haut), IQ et ZǦ >būqbawwāqbawwāq + īn< « joueur de trompette ou flageolet ». >bawwāqah + ātbūqālbawqal + bawāqil< « cruche » < grec βαύκαλις. *{B/PWQL} (‫)بوقل أو پوقل‬ VA >yatbawqal atbawqal bawqalah< « roucouler ». Probablement une onomatopée, comparable au catalan parrupar et marrucar. *{BWL} (‫)بول‬ I. VA >nubūl bult bawl bāʔil + īn bawwāl + īnkin+nubūlbul b+al+wāqif< « pisser débout ». VA >nibawwal kbawwalyatbawwal atbawwal< « pisser dans sa culotte ». >bawl + abwālbawlbawlun< (registre haut), AL béule + ít / béul, diminutif IA >buwaylah< « urine » ; UT nº 3588 >bawl al+ḥimār< « variété de centaurée (Centaruea diluta) ». IA >bawwīl< « pisseur ». AL mabuél + mabíguil « urinoir ». mabuéla + ít « vessie ». Voir {ḪNQ} et {MSK} I. Cette racine si caractéristique de l’arabe n’est qu’une évolution euphémistique du pan-sémitique très répandu et avec plusieurs évolutions sémantiques {wbl} « porter, amener », cf. hébreu (yǝ)bul

|| 314 Les graphies d’AL posent une racine alternative {BṬṬ}, peut-être sous l’influence de {BṬṬ} II, q.v. IH préferait būṭah, comme le Lisān, alors que l’arabe moderne a retenu būt/daqah, plus proche de l’araméen et de la forma pehlevi perdue, directement empruntée au grec. 315 Dans IQ 87/23/4 c’est un signe de moquerie. 316 Voir Oman 1966 : 92 pour la diffusion de cet ichtyonyme dans le Nord de l’Afrique, et Prémare I : 353 pour les differentes identifications au Maroc : bogue, paget blanc, rousseau et barbeau.

198 | *{PWL}

« produit », syriaque awbel et accadien (w)abālu(m) « porter », arabe ibil et sudarabique épigraphique >ʔbl< « chameaux ». II. VA et IQ >bālmā bāla+ka< (registre semicorrect) « qu’est ce que tu as ? » ; VA >narmī / nalqī bāl< « je prête attention » ; IQ >yuqūm bi+bāl+u< « il vient à son esprit » ; >yamḍī bi+bāl+ī< « il vient à mon esprit » ; >fī bāl+ī an naštarī< « j’ai l’intention d’acheter » ; AŠ 45/2/1 >ruddi bāl+ak< « gare ! » ; AC >arqi ba/il+ak min< « gare à toi de », SN >bāl+k tdḫl ʔl+krm< « gare à toi d’entrer dans la vigne ! ». C’est un araméisme, cf. rabbinique bāl « souci », syriaque bālā « esprit, cœur », en fait, un dérivé de {blw}, q.v. III. SG 60 >bwālh< « bol d’Arménie ». < Grec βῶλος « motte de terre », avec une diphtongation hispanique qui témoigne un latin *bŏlus, autrement sans documentation. *{PWL} (‫)پول‬ I. VA >bālah + ātbālahbwlh< « Paulette » (nom propre féminin). AL Pollo « Polo » (nom propre masculin). Emprunts tardifs au castillan. *{BWLS} (‫)بولس‬ IH 252 >bawlīs< « sonde ».317 < Grec βολίς. *{PWLS} (‫)پولس‬ AL Páuluç « Paul ». < Latin Paulus. *{BWLQ} Voir {BLQ} I. *{PWLL} (‫)پولل‬ GL >bawlālahbawlālah + ātbwlillābūm + abwāmṭyru ʔl+būmbūmm< « Eule » d’Erman & Grapow II : 1.

*{BYT} | 199

*{BWM(Š/L)} (‫)بومش أو بومل‬ UT nº 1915 >bawm(iš)< « palmier doum (Hypahene thebaica) ». UT nº 1916 >bawmāllah< « fougère mâle (Dryopteris filix-mas) ». < Latin palma avec les suffixes du pluriel et du diminutif du roman andalou. *{BWN} (‫)بون‬ VA >bawn< « distance ». < Sémitique de l’Ouest {bw/yn}, cf. hébreu et araméen bēn = arabe bayna et guèze bä+bäynä+ « entre ». Voir {BY(N)}. *{BWW} (‫)بوو‬ UT nº 1346 >ǧawz bawwā< « muscadier (Myristica fragans) ». DS >bw ʔl+mā< « cardamome ». Voir {ǦWZ} et {ḪYRBW}. < Néo-persan buy « parfum » < pehlevi bōy ou buyα « parfumé », à travers la prononciation des arabophones. *{BWY} Voir {PLL(Ṭ)}. *{PYP} Voir {PP}. *{BYT} (‫)بيت‬ VA >nibt bitt bayāt / mabīt bāʔit + īn = yatbayyat atbayyat tabayyut fī / ʕindabit yibit mābit (lire /mabít/)ʔl+mubītu< (registre semi-correct), IQ >bit< (impératif), AL nibít/d bit/dt bit/d mabít « passer la nuit » ; IQ >nibītū< « nous couchons ensemble », >tibīt māʕ+u< « tu couches avec lui », >bitt anā ʕarūs< « je passai la nuit comme un nouveau marié » ; >bāt ḥirmān+ak mukattaf< « ta misère a été garrottée ». VA >nibayyat k< »faire passer la nuit » ; AL nibeyét beyétt « se rafraîchir au serein » ; IQ >bayyattu ʔl+qamar< « j’eus la lune comme compagnon de lit » ; DC 13 teueyét lal garíb « tu reçois l’étranger ». VA >bayt + buyūt / abyātbuwayyatun< (registre semi-correct), MT >buwayyat< « maison » ; AL buéyet + ít « boudoir » ; IQ et AC >baytbayt + buyūt< « maison ; chambre » ; GL >baytun + buyūtun< (registre haut) « maison ; temple » ; AḪ >bayt< « case de l’échiquier » ; SH >bayt + buyūt< « case dans le peigne d’un atelier de tisserand » ; « AL béit + buyút « chambre au permier étage » ; béit al mí / arráha + buyút almí, VA >bayt al+mābayt al+mī< « lieu d’aisance », AC >bayt al+ḫayl< « écurie » ;319 VA et IQ >bayt + abyātbuwaytātbuyūt zaǧl+ī< les vers de mon zaǧal » ; IQ >bayt al+qaṣīd< « le meilleur vers du poème » ; >baytan bayt< « vers à vers ». >baytahāt< « bonne maison » ; VA >min baytah = baytūtī + īn< « noble » ; >baytūtah< « famille noble ». ZǦ >bāyitʔl+bāytu< (registre semi-correct), AL bíite + buyít « surveillant, sentinelle ». mubíta « de trois nuits ». IQ >al+mabīt barra< « passer la nuit dehors sa maison ». Voir {ʔḪR}, {ǦWZ} I, {ḤLQ} II, {ḤMR(Č)}, {ḤMM} I, {RBB} I, {RFʕ}, {SḪN}, {SLḤ}, {ŠʕR}, {ṢRF}, {ṢFF}, {ṬBḪ}, {QDS} I,

|| 319 Cf. le synonyme >bayt ʔl+markūb< dans Almuqtabis II (ed. M.ʕA. Makkī) fol. 169v.

200 | *{BYD}

{MWL} et {HWY}. < Pan-sémitique {byt}, cf.ougaritique >btbytbādyibīd bād bayd< « périr ». >nubīd abadt ibādah mubīd mubād kabīdu yabīd< (registre semi-correct) « faire périr ». VA >baydā + bayādī< « désert ». La seule attestation en sémitique de cette racine arabe, sudarabique épigraphique >byd< « défricher un terrain avant le labourage », où l’on suspecte l’agglutination d’un syntagme *b+yd « avec la main », suggère une évolution sémantique d’une opération de nettoyage à la main. *{BYDR} (‫)بيدر‬ VA >baydar + bayādir< « aire pour battre le grain ». Cet ancien mot arabe que les lexicographes natifs considéraient déjà comme « syrien » est un emprunt à l’araméen, cf. rabbinique bē dārē.320 *{BYDQ} Voir {BYḎQ}. *{BYDM} (‫)بيدم‬ VA, ZǦ et IA >bayd+mābayda+m(in)bayda+m anā ḥarīṣ< « autant que je le désire ». Voir {BY(N)} et {MNDM}, < arabe bayda+mā, une contraction du proto-sémitique *bv+yadi-mā, cf. guèze bäʔǝdä « grâce à », avec une évolution sémantique différente.321 *{BYḎ/D/ḌQ} (‫)بيذق أو بيدق أو بيضق‬ VA >bayḏaq + bayāḏiqbayḏaqbaydaqbayḍaq< « pion des echecs ; soldat de l’infanterie » ; IQ >šadadtu bi+fardi bayḏaq< « je le protegeai avec un pion ». Voir {ḤŠW}, {ŠDD}, {ṢDR} et {FRZ} II. < Pehlevi payādag « pion des echecs ; soldat de l’infanterie ». *{BYR} (‫)بير‬ I. GL >bīrun< (registre semi-correct) « hydromel ». < Néo-persan pire « miel vierge ».

|| 320 C’est-à-dire « maison ou place pour battre le grain », rapporté par Behnstedt 2005 : 116, selon Fraenkel et Dalman. Quant à son synonyme arabe andar, un autre mot morphologiquement obscure, il serait aussi le résultat de la même racine araméenne, cf. rabbinique iddǝrā et syriaque eddar, dont l’équivalent sémitique se retrouve dans {ḎRW}, q.v. Il n’est pas surprenant que cette forme aie été « regularisée », avec le préfixe des noms de lieu, comme mandra dans les dialectes tunisiens, ou que quelques dialectes aient remplacé le singulier par son pluriel nāder, selon DS II : 660. Néanmoins, le mot araméen semble avoir perdu cet espérable préfixe de nom de lieu par dissimilation des deux consonnes nasales. 321 Amorcée aussi par l’arabe qui connaît deux fonctions contraires pour ce mot : « puisque » et « quoique ».

*{PYS} | 201

II. IW I:92.27 >ʔl+byrarḍ bayriyyah< « terrain blanchâtre ». < Latin albārĭus « relatif au crépi ».322 *{BYRL} (‫)بيرل‬ MT >bayrāl = brāl< « breuvage avec sel et grueau pour le bétail ». > Roman andalou */BEYRÁḺ/ < bas-latin biberaculum, cf. catalan beurall et castillan brebajo. *{BYRN} (‫)بيرن‬ I. VA >bayrūn< « raisins mûrs ». < Latin vărĭus « changeant », avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN}, cf. catalan verol et castillan envero « raisin commençant sa maturation ». II. IQ 98/2/2 >bayrūn< « tunique avec manches ». < Néo-persan birune « manteau, vêtement extérieur » < pehlevi bērōn « dehors ».323 *{BYZBZN} (‫)بيزبزن‬ UT nº 713 >bayzabazīnuh< « chardon d’Espagne (Scolymus hispanicus) ». > Roman andalou */BÉYZA BAZÍN/ « il baise les pots de chambre » < latin bāsĭat vas, avec un suffixe roman andalou adjectival {+ÍN}.324 *{BYZḪ} Voir {BRZḪ}. *{BYZR} (‫)بيزر‬ VA >yibayzar bayzar bayzarah< « chasser avec le faucon ». >bayzarī + īn< « fauconier ». Voir {BʔZ}. < Néo-persan bαzyαr. *{BYZ(Š)MN} (‫)بيزمن أو بيزشمن‬ UT nºs. 968 >bayzamānuh< et 4881>byzš mānuh< « espèce de chardon étoilé (Centaurea solsticialis) ». > Roman andalou */BÉYZA(Ś) MÁNO/ « il baise la main ».325 *{BYS} (‫)بيس‬ ZǦ >bayyāsahṭarayṭurbibrināqahbirbināqahbyšamānuhbnzǧ mānh< et >bnǧmānuh< (où >n< est une erreur au lieu de >ybayṣārbayṣarbaysārah + baysārbīš< « aconit (féroce) (Aconitum ferox / napellus) ».326 >bīš mūš bīšā< « aconit anthora (Aconitum anthora) ». < Néo-persan biš (muš) < pehlevi wiš (mušk) « souris du poison ». *{BYḌ} (‫)بيض‬ VA >tibīḍ bāḍatnibayyaḍ tabyīḍ k< « blanchir ; badigeonner, plâtrer ; mettre au net » ; NG mg 21/0/2 >bayyaḍ al+rūm< « il a donné de la veine aux Chrétiens ». VA >yatbayyaḍ atbayyaḍ tabayyuḍ< « être blanchi ou mis au net ». >nabyaḍ abyaḍt ibyiḍāḍyabyaḍbayḍah + bayḍbayḍā + bayḍ< « œuf ; testicule », >naṭbuḫ al+bayḍ< « cuire les œufs » ; UT nº 989 >bayḍ al+ʔiwazz< « sorte de champignon (Phallus impudicus) » ; TD 242 >b. al+ʕankabūt< « gratteron (Gallium aparine) ». MT >bayḍahbayḍatu ʔl+ḥadīd = bayḍāʔu ʔl+ḥarbi< (registre semi-correct), VA >bayḍah + āt< « casque (en fer) » ; VH >bayḍah< « douleur affectant la tête entière ». FǦ >bayḍāʔ< « terrain inculte ». GL >bayāḍun< (registre haut), VA >bayāḍ< « blancheur ; charbon ; goudron » ; >b. al+bayḍah = raqīq albayḍ< « blanc d’œuf » ; AL bayád « blancheur ; céruse » ; bayád mucárib + baâyadín mucaribín « faux blancheur » ; GL >šadīdu ʔl+bayāḍi< « très blanc » ; >ʔl+bayāḍu li+taʕṭīr ʔl+nisāʔi< « céruse » ; IQ >(yā) bayāḍ+ī< « que j’ai eu la veine ! » ; >bayāḍan a+ʕalī< « O ʕAlī, donne-nous du succès ! » (cri de guerre), 20/13/2 >yā bayāḍ baḫti man zurt+uh< « quelle veine celle de ceux qui tu as visités ! » ; ḪA cdi5 >yā bayāḍ saʕd+ī< « quelle veine la mienne ! » ; >bayāḍ ṣabāḥ+ī< « quel heureux matin le mien ! ». VA >bayūḍ< « qui pond des œufs ». AC >aban bayyāḍah< « nom propre masculin ». IQ >abyaḍ + bīḍbayḍā + ātbuyayḍatunabyaḍu< (registre haut), AC >abyaḍabyaḍ, féminin bayḍā + āt< « joyeux » ; >mā abyaḍ< « qu’il est blanc ! ». AL tabiíḍa +tabií/t « blanchissage ; bagigeonnage ». AC >mubayyaḍ< « badigeonné » ; AL mubáyad + ín, féminin mubéyeda + ín « blanchi avec de la céruse » ; mubáyad + át « faux, masqué ». mubiáda + át, VA >mubayyaḍah + āt< « copie en net ». Voir {BṢL}, {ḤRK},

|| 326 Quant à l’entrée >bīš mūš bīšā< « aconit salutaire » (Aconitum anthora, voir PS 522), on y voit la légende de l’aconit mangeable, surtout par les souris et les quailles, à Hulāhil, près de la muraille de Chine, voir UT nº 991. Cette addition d’un troisième mot bīšā pour distinguer la souris de la plante n’est pas claire.

*{BYʕ} | 203

{ḤFR}, {ḤLB}, {ḪMR}, {DǦǦ}, {RǦ/ŠN}, {SWSN}, {ṢFQ}, {ṢMT} I, {ṢNDL}, {ĠRĠL}, {NŠM}, {NFS} et {NWR} I. < Pan-sémitique {byḍ}, cf. hébreu bēṣāh, araméen rabbinique bēʕătā, syriaque bīʕtā « œuf », guèze beṣä « devenir blanc ou jaune » et accadien peṣû(m) « blanc ». *{BYḌMN} (‫)بيضمن‬ UT nº 620 >bayḍamūn< « jusquiame noir (Hyoscyamus niger) ». Déformation du grec πυθώνιον.327 *{BYṬR} (‫)بيطر‬ VA >yatbayṭar fī< « ferrer une bête ». >bayṭa/ārbayṭarbyāṭquh = byāṭqā< « viatique ». < Latin vĭātĭcum. *{BYṬYR} (‫)بيطير‬ MV >byṭyr< « publicain ». > Roman andalou */PEYTÁYR/ (cf. vieux catalan piter, castillan pechero) < latin pactum, avec le suffixe agentif roman andalou {+ÁYR}. *{BYʕ} (‫)بيع‬ I. VA >nibīʕ biʕt bayʕ bāʔiʕ + īn bayyāʕ mabyūʕ k minbāʕ biʕtu min+k nibīʕ tubāʕabīʕu< (registre haut), MT >bāyiʕ bayyāʕ mabīʕ = mabyūʕbāʕ yibīʕ ubīʕatubīʕa< (registre semi-correct), AC >bāʕat lā tibīʕ biʕ bīʕu bayʕnibayyaʕ bayyaʕt tabyīʕ lak = nibāyaʕ k< « reconnaître pour chef » ; AL nibayáa bayáât « canoniser ». MT >tabāyaʕā tabāyuʕ mutabāyiʕayn< « faire un contrat de vente ». VA >yanbāʕ anbāʕyanbaʕnabtāʕ abtaʕt ibtiyāʕ mubtāʕ k minabtāʕu< (registre haut), LZ >mibtāʕ< et IH 179 >mibtāʕun< (registre semi-correct agentif) « acheter » ; PZ >ʔbtāʕ+h mn+h ʔbtāʕatan ṣaḥīḥah< « il se l’acheta légalement ». MT >bayʕ nom d’unité +ahbayʕatayn + buyūʕ(āt)bayʕah + āt = mubāyaʕah + ātbūsīrbūsāmūnbūmiqdāmis< et >barsiyā< : voir BCT 2007 : 94. Néanmoins, dans Corriente 2004 : 47, à propos de la variante >abalyāḏūn< il est suggéré la possibilité d’une étymologie ou au moins une influence phonétique du bas-latin bella domina. 328 Les emprunts castillan albéitar et portugais alveitar, à côté de l’équivalence latine minutor du VA, prouvent que le mot grec avec subi une dégradation sémantique et signifiait le maréchalferrant, et pas le vétérinaire.

204 | *{BYQ}

II. VA >bayʕah + biyaʕbayʕah + āt< « chaîne d’une toile » ; SH >bayʕah< « pièce de toile ». < Syriaque bīʕtā « sommet », une évolution sémantique du pan-sémitique {byḍ}. *{BYQ} (‫)بيق‬ MT >bayqahbayq/ġah = bāqah< « prairie ». > Roman andalou */BÁYQA/, d’origine pré-romane (cf. castillan vega). *{BYQY} (‫)بيقي‬ UT nº 1618 >bīqyah< « vesce (Vicia sativa) ». < Araméen, cf. rabbinique bīqyā < grec βίκια < latin vĭcĭa. *{BYK} (‫)بيك‬ AL beca « bande que portent les élèves d’un collège » (emprunt tardif au castillan beca). *{BYKND} (‫)بيكند‬ IH 345 >al+baykandiyyu< (registre haut). nisbah de Baykand,329 ville de l’Asie Centrale. *{BYL} (‫)بيل‬ ID ʕr 4 >bywlh< « espèce de guitare ». Cf. occitan viula. *{PYL} (‫)پيل‬ MT >bīlah< « abreuvoir » ; AL pílla + ít « bénitier ». < Latin pīla. *{BY(N)} (‫)بين‬ IQ >bānyabin bān bayn bāʔin min / ʕan< « disparaître » ; >yibīn bān bayn bayyin< « être évident » ; IQ >bintu min ʕazb+ī< « je quitte mon célibat ». >bayyan(tu) nabayyan ʕalī+k tabyīnʔbynu yubay(y)inu tabyīnun< (registre haut), VA >nibayyan tabyīn k li< « expliquer » ; >n. k li / ʕalà = nubīn abant ibānah mubīn mubān k li / ʕalà min / ʕanabīnu< « je coupe » ; >mā ʔbayinu bi+l+kalāmi ʔl+ḫafī< « ce que j’explique avec des énigmes » ; >bayyin bi+l+qawli< « explique-toi ». AL netbeyén etbeyént, VA >yatbayyan atbayyan tabayyun mutabayyin< « être expliqué ou démontré ». >natbāyan atbāyan tabāyun mutabāyin min< « se séparer ». ID byn 4 >ʔstbynt+h< « je le vis ». VA >baynabaynbayn … wa = mā bayn (… wa)baynuhum bi /li / maʕ bayn = baynu+hum b+al+bayn< « les uns les autres » ; IQ >bayna+hum< « entre eux » ; >bayn+ī wabayn+ak< « entre toi et moi », >bayna bayn< « de qualité moyenne », >bayn šuffatay+ya< « entre mes lèvres », >mā bayn al+ʕabīd< « parmi les esclaves » ; >min || 329 C’est-à-dire le turc bey kent « ville du seigneur ». Cet auteur se trompe donc, en accord avec cette étymologie turque, en voulant corriger cette prononciation par *al+bīkandiyyu, ce qui est aussi le cas de Yāqūt, dans son Muʕǧamu ʔlbuldān (Beyrouth, Sadir I : 533), avec la vocalisation >bīkandbayn al+šarāb fa+maḥbūb+ī< « entre la boisson et mon bien-aimé » ; >mā bayn ǧidd+u ila ʔl+muzāḥ< « entre sérieux et facétieux » ; BD 3 >al+waṣīṭā mā bayna al+lahu wa+mā bayna ʕabdi+hi< (registre semi-correct) « le médiateur entre Dieu et ses serfs » ; IZ 15/9/4 >ma bay wald+uh wa+mā bay rabīb+uh< « la différence entre son père et son beaupère ». VA >bayna+māfī+mā bayna = bayna+mābayānun< (registre haut) « clairté » ; >ʕalà bayānin = bi+bayān wa+ʔīḍāḥin = baynan< (registre semi-correct) « clairement ». MT >bayānat+uh< « sa déclaration ». IQ >bayyinbayyinun< (registre haut) « clair ». >bayyinatunbayyinah + āt / buyūnmutabāyinah< « distante ; différente ». AL mubín « évident ». Voir {ḪṬṬ}, {SWR} I, {SWQ} I, {ŠRK}, {ṢLḤ}, {ḌYQ}, {ĠRB}, {QRB} I, {KTF} et {YDW}. Sémitique de l’Ouest {bw/yn}, cf. hébreu et araméen bēn = arabe bayna et guèze bä+bäynä+ « entre ». *{BYN} I. IQ >bīnu< « vin » (mot roman andalou non-assimilé : */BÍNO/ < latin vīnum). II. ZǦ >bayānah< « Baena » (géographie). IQ >bayyānī< « de Baena ». III. AL bayóni + ín « galion de Bayonne ». IV. AL Uiana « Viana » (géographie). uianí + vianiín « de V. » Emprunt tardif au castillan. *{PYN} (‫)پين‬ AL pina « peine » (emprunt tardif au castillan pena < latin poena). *{PYN(Š)} (‫)پين أو پينش‬ AC >binubīnnuh< et >bīnnušbynh rštqh< « pistachier (Pistachia terebinthus) ». > Roman andalou */PÍNO RÓŚTIQO/ < latin pīnus (rustĭcus) « pin (des champs) ». *{BYNB} (‫)بينب‬ UT nº 921 >bayunbu(h)< « busserole (Arctostaphylus uva-ursi) ». Mot pré-roman (cf. castillan gayuba). *{BYLNT} (‫)بيلنت‬ AL Uiolante « nom propre féminin ». Emprunt tardif au castillan Violante. *{PYW} (‫)پيو‬ IA nº 356 >ʕamal biw< « il lâcha un pet » ;332 nº 593 >biyyu labwahbiyyu lubbi< « vesses de loup (Lycoperdon tuber) ».333 < Roman andalou */PÉYO (DE LÓBO/ < latin pēdĭtum (lŭpi).

|| 330 Influencé par {BYDM}, q.v. 331 La marque de gémination s’est déplacée du /b/ initial, où il marquait un /p/. 332 Le mot est rapporté pour l’arabe marocain par Mercier 1951 : 157, dir piu « péter ». 333 UT nº 3829 ne donne que son nom arabe andalou >faswat al+ḍabaʕ< « pet de hyène ».

206 | *{PYY} *{PYY} (‫)پيي‬ AC >buyyabuyyātt< ».1 *{TĀǦ} Voir {WDY}. *{TʔR} (‫)تأر‬ AC >tiyārah< « effronterie » ; AL tiára + ít « élégance » ; bi t. élégamment. tíir « élégant ». < Sémitique du Nord-Ouest {tʔr}, cf. hébreu toʔar « forme », syriaque tirotā « esprit, conscience ».2 *{TʔM} (‫)تأم‬ GL >tawwamun< (registre semi-correct), VA >tawʔam 2 tawʔamāntābūtun< (registre haut), diminutif >tuwaybatun< (registre semi-correct), VA >tābūt = taybūt + tawābīt< « cercueil » ; MT >tābūt< « caisse ; arche » ; AL ta/eibút = taybút = tébut + ta/evíbit « cercueil ; arche ; caisse, poupe de vaisseau, tabernacle d’église ; hune, gabie ; monument sur un tombeau » ; ZǦ >tābūt< « caisse » ; IW I : 145.5 >t. (al+bīr)< « maçonnerie à l’interieur d’un puits » ; GL >tābūtu ʔl+ṣadaqati< (registre semicorrect) « tronc d’église ». Voir {KRB} II. < Araméen, cf. rabbinique tēbūtā < hébreu tēbāh < égyptien ancien >ḏbʔ.tyatbar tabar tabār tābir matbūr< « périr ». >tibr< « or pur ».3 Probablement de l’araméen tǝbar « casser », comme la racine pan-sémitique {ṯbr}, q.v., le prouve. II. AL Tíbre « le Tibre » (géographie, emprunt tardif au castillan). < Latin Tĭbĕris.

|| 1 Le nom originel sémitique du Nord de cette lettre, reflété par l’hébreu tāw « marque », semble avoir perdu son dernier phonème en arabe à cause de la métanalyse d’une marque de nominatif dans un mot ne signifiant plus que cette lettre. Le guèze a préféré une autre solution, la marque de nisbah : tawi. 2 Peut-être aussi l’accadien têrtu(m) « instruction ». Tous ces mots sont probablement des développements du pan-sémitique {rʔy} « voir », avec des évolutions sémantiques différentes, cf. arabe atʔara ʔl+naḏ̣ar « fixer des yeux », d’où l’effronterie et, d’un autre côté l’élégance d’arabe andalou. 3 Les lexicographes natifs rapportent qu’on n’appelle pas ainsi que l’or cassé en pièces, confirmant la connexion sémantique avec la racine {tbr}.

208 | *{TBʕ} *{TBʕ} (‫)تبع‬ GL >atbaʕu tabaʕatun tābiʕun féminin tābiʕatun = (t)attabiʕu attabaʕa< (registre haut), IQ >yatbaʕ atbaʕ< (impératif) >yattabaʕnīnatbaʕ tabaʕt tabaʕ tābiʕ matbūʕ k = nattabaʕ attabaʕt ittibāʕ muttabiʕ muttabaʕ kyattabaʕattabaʕ< « (pour)suivre » ; >attabaʕ+u< « suisle ». AL bi tibáâ « conséquemment ». BD 1v >attābʕatan wa+tartiban< « la séquence et l’ordre » ; 11v >manni+hi bā+tabʕat+u< « en conséquence de cela ». MT >tibāʕah + āt< « séquelle, conséquence ». IQ >tabāʕ+u< « sa conséquence ». VA >tābiʕ< « écuyer ; servant ». ZǦ >tābiʕah< « diablesse ». AC >tatābuʕ al+nafas< « halètement ». AL mutábiê + ín « suivant ; persécuteur » ; mutabíê + mutabeâín = míḍbi (lire mutabíê) « conséquent, suivant ». GL >mutābaʕatun< « persécution ». >mutbāʕatun< (registre semi-correct) « (femelle) grosse ». Voir {ḎHB}. Probablement un araméisme, cf. rabbinique tǝbaʕ « démander ; chercher », d’une racine {tbʕ}, développée à partir du sémitique de l’Ouest {bġy}, q.v.4 *{TBL} (‫)تبل‬ I. GL >tābilun< (registre haut), VA >tābi/īl = tāwīl + tawābīlatābiluatābil< « condiments » ; >al+tābil al+rūmī< « semence de carotte sauvage ». IQ >mutawbal< « orné ». Voir {ʔBL} et {ṮFL} II. < Araméen tablā < accadien tābīlu(m), de la racine pan-sémitique {wbl}, car il s’agissait de produits importés par les caravanes de pays lontains. II. BM >tūbāl< « morceaux de cuivre dans les mines ou dans les fours après la fusion » ; >t. al+nuḥās al+ʔabyaḍ< « scories de cuivre après la fusion ». < Néopersan tupαl. *{TBN} (‫)تبن‬ I. LZ >tabnun< (registre haut), IH 254 >al+tabanu< (registre semi-correct), ZǦ >tibni nom d’unité tabnahtabnatun + tibnun< (registre semi-correct), VA >ta/ibnah + tabantabantubaynātubaynahtibn makkah / makkī / ḥaramī< « jonc odorant (Andropogon schoenantus) », 582 >t. al+ǧabal< « espèce de grémil (Lithospermum sp.) ». ZǦ >tabbānīn< « marchands de paille ». MT >matbanmatban(ah)< « meule de paille ». < Pan-sémitique {tbn}, cf. hébreu teben, araméen rabbinique tibnā, syriaque tebnā et accadien tibnu(m). II. VA >tubbān + tabābīnnitabban tatbīn k< « boucher ». >yattabban attabban tatabbun< « être bouché ». >tabbūn + tabābīn< « bouchon (surtout dans une clepsydre)».5 < Roman andalou */TAPÓN/ < gothique *tappa, avec le suffixe roman andalou augmentatif {+ÓN}, cf. castillan tapón, catalan tap et portugais tampa ou tampão, avec ou sans ce suffixe et dissimilation en nasale du double /pp/. *{TTMM} Voir {TMTM}. *{TǦR} (‫)تجر‬ GL >atǧur tiǧāratun< (registre semi-correct), ZǦ >yaǧǧur taǧr / tiǧārahnaǧǧur (= /načúr/) taǧart taǧr matǧūr fī maʕ = nitāǧar mutāǧarah fī = nattāǧar attāǧart maʕ fīkiy+yatāǧar bihānitāǧarū fītiǧārahtiǧāratiǧārah + āt / taǧāʔir = matǧar + matāǧirmatāǧiru< « marchandise » ; IZ 5/4/4 >mā l+uh tiǧārah< « il n’a pas de gagne-pain ». GL >tāǧirun< (registre haut), VA et IQ >tāǧir + tiǧārtāǧirʔl+tāǧir< « souci des jardins (Calendula sp.) ». IA >matǧar< « trafic, commerce ». Voir {ḪSR}, {RBḤ} et {RDD} I. < Araméen taggārā < accadien tamkāru(m) < sumérien dam-gàr. *{TḤT} (‫)تحت‬ GL et IQ >taḥtataḥt(a)taḥt(i)taḥttaḥt+u< « sous lui » ; >rās+ī taḥt+ī< « ma tête baissée » ; 85/7/2 >taḥt+ak< « dans tes parties honteuses » ; >taḥti ḏā kull+u< « en fait / somme ». AC >min taḥttḥtytḥfu< (registre haut), VA >natḥif atḥaft itḥāf mutḥif + īn matḥūf + īn k< « faire un cadeau ». >tuḥfah + tuḥaf< « cadeau » ; IH 337 >tuḥfatun< (registre haut) « cadeau de fruits ». Sans parentage en sémitique, il pourrait s’agir d’un vieil emprunt à l’égyptien ancien >ḥtp< « grâce, faveur d’un supérieur », avec une métathèse.6

|| 5 L’arabe marocain t/ṭǝbbūn «vulve» est habituellement considéré comme une métonymie de ce mot ; voir Prémare VIII : 265. N’étant pas rapporté avec cette signification dans les sources arabes andalouses, si riches pour cette catégorie de mots, selon Corriente 1993b, il s’agirait d’une contribution à l’arabe marocain d’argot des Moriscos expulsés. 6 Cf. copte hōtp « faire grâce » ; voir Erman & Grapow III 194 et VI 239. Ce mot est souvent présent dans l’onomastique, comme dans les noms de plusieurs pharaons.

210 | *{TḪT(Ǧ/L/N)} *{TḪT(Ǧ/L/N)} et {ṬḪT} (‫)تخت أو تختج أو تختل أو تختن أو طخت‬ VA >nitaḫḫat taḫtīt k< « relier un livre avec une couverture en bois ; enrouler une toile autour d’une planche en bois ». >yattaḫḫat attaḫḫat< « être relié ou enrouler de cette façon ». >taḫt + tuḫūt< « planche en bois à cet effet » ; AC >taḫt< « moule (pour redresser ce qui s’est tordu ou déformé) ». IH 254 >ṭaḫtun< (registre semi-correct), LZ >ṭaḫt< « garde-robe » ; AL táḳt(e) + toḳót, ǦS cclxxv >taḫtūn< « arbre de pressoir ».7 IQ >taḫtak< « ta couchette ». DS >taḫta + taḫātiǧ< « planche ».8 FǦ >taḫātīl< « planches formant la coque d’un navire ». VA >matḫūt< « triste ». < Pehlevi taḫt(ag). *{TḪM} (‫)تخم‬ I. GL >utaḫḫimu< (registre semi-correct), AL nitaḳán/m taḳan/mt mutáhim + ín « mettre des bornes ». táḳam/n + toḳóm / tuḳúm/n, VA et MT >taḫ(a)m + tuḫūm< « borne, limite » ; GL >taḫmun + tuḫūmun< (registre haut) « limite ; abîme à la fin du monde ». < Accadien taḫūmu « frontière », emprunté aussi par le syriaque tǝḥūmā.9 II. Voir {WḪM}. *{TDD} (‫)تدد‬ VA >tadd + tudūdtaddu ʔlmarʔah< (registre semi-correct) « mamelle ». Probablement < araméen, cf. rabbinique taddā, syriaque tǝddā.10 *{TDRǦ} (‫)تدرج‬ BM >tadruǧ< « faisan ». Voir {TḎ/DR(Ǧ)} et {RʕY}. < Pehlevi représenté par le néo-persan tadru. *{TDŠ} (‫)تدش‬ AL T/tudúxi « allemand ». < Gothique thiudisko « gentil », à travers une langue romane.11 *{TDL} (‫)تدل‬ AL Tudélla « Tudela » (géographie, emprunt tardif au castillan).12

|| 7 Quoique utilisé comme le sobriquet de quelqu’un ayant un très gros pénis, tiré d’un texte satyrique de la Ḏaḫīrah III, 274. 8 Forme conservatrice de la forme plus longue du pehlevi, selon Blau 2006 : 63, ou addition du suffixe roman andalou péjoratif {+ÁČ}, ce qui explique son replacement par {+ÉḺ} dans le mot suivant. 9 Ce mot semble influencé sémantiquement par {thm/w} en hébreu, araméen rabbinique et ougaritique, même en arabe du GL, pour exprimer l’océan ou l’abîme profond entourant la Terre, selon les Anciens. Voir aussi {TYH}. 10 Il s’agirait donc d’un syrisme en arabe andalou, comme ceux rapportés par Corriente 1999 [2000]. 11 Pas le castillan tudesco, sauf s’il était contaminé par le pluriel italien tedesci, peut-être apporté par les marchands génois qui trafiquaient avec Grenade. 12 Car son nom arabe andalou était tuṭíla.

*{TRTLYR} | 211

*{TḎ/DR(Ǧ)} (‫)تذر أو تدر أو تدرج‬ UT nº 3129 >tūḏarī< et BM >twdryǧ< « sisymbre (Sisymbrium irio) » ; 13 UT nº 1017 >tūḏarī abyaḍ< « variété blanche du même » ; nº 3129 >tūḏarī aḥmar< « espèce d’alliaire (Erysimum linifolium) » ; nº 4868 >tūḏarī aswad< « cornillé (Silene inflata) ». < Pehlevi et néo-persan tudari. *{TRB} (‫)ترب‬ VA >natrab tarab(t) tarb / matrabah< « tomber dans la misère ». >nitarrab tatrb kyattarrab attarrab< « être souillé avec de la boue ». IQ >turbi naʕl+u< « la poussière de ses souliers ». GL >tarbun< (registre semi-correct), VA >tirb + atrāb< « contemporain ». >turāb = turbahturābun< (registre haut), IQ, MT et ZǦ >turābtrbh< « parcelle de terrain ». BM 325 et GM nº 69 >turbat al ʕasal< « lécanore comestible (Lecanora Sphaerotallia esculenta) » ; BM 697 >turb al+qayʔ< « branche-ursine (Acanthus mollis) ». VA >turābī< « de terre ». AL mátrab + matárib « parcelle de terrain ». matrába + matráb « tas de terre ». IQ >mutarrab< « tombé dans la misère ». Voir {ʔNY} II, {BRQ} I, {ǦZR} I, {ḤRR} I, {ḪŠN}, {RML}, {SYL} I, {ŠRD}, {ŠLQ} II, {ṢYD}, {ṬBʕ}, {KDS}, {KLS}, {MSḤ} I et {WQʕ}. Sans parentage sémitique, ni possibilité d’emprunt aux autres langues voisines, cette racine arabe semble un développement du pan-sémitique {rbw}. *{TRBD/Ḏ} (‫)تربد أو تربذ‬ UT nºs. 1155 >turbud (abyaḍ)< et 1030 > trbḏ< « aster amelle (Aster amellus) » ; nº 1155 >t. aḥmar< « euphorbe monnoyer (Euphorbia chamaesyce) ». < Néopersan torbe/od < sanscrit trivṛtā. *{TRTR} (‫)ترتر‬ AL Tartária « Tartarie ». T/tartári = tartarí + ín « tartare ». Emprunt tardif au castillan.14 *{TRTQ} Voir {ṬRṬQ}. *{TRTLYR} (‫)ترتلير‬ UT nºs. 1098 et 5075 >(yarbah) turtulayrah< « tournesol (Chrozophora tinctoria) ». < Roman andalou */(YÉRBA) TORTOLÁYRA/ < latin turtur « tourterelle », avec le suffixe attributif roman andalou {+ÁYR}.15

|| 13 Avec plusieurs variantes déformées et une identification douteuse : voir BCT 2007 : 497-498. La forme avec un >ǧ< final est la seule à être rapportée dans Ġālib I 559, s.v. sammārah. 14 Car l’arabe tatār reflète le turc tatar (selon M. Vasmer IV : 27), et le /r/ répercussif, probablement contaminé par le latin tartărus « l’enfer », n’apparaît que dans quelques langues d’Europe Occidentale. 15 L’étymologie est précisée par l’auteur avec des détails qui permettent de savoir que ces oiseaux étaient appelés en arabe andalou >šawāhīntrǧylhtarǧamatun mutarǧimun< (registre haut), VA >nitarǧam tarǧamah knitarǧam al+kitāb< « faire l’index d’un livre » ; IQ >tatarǧam l+ak ʕammā f+ʔl+ḍamīr< « elle t’exprime ce qui est dans son esprit ». VA >yattarǧam attarǧam< « être traduit ». >tarǧamah + tarāǧim< « index » ; AL tárjama + tarágim « traduction ; index, titre ». turjumín + ín, IQ >turǧumānturǧumān + tarāǧim(ah)< « traducteur ». < Araméen targem « traduire » < accadien ta/urgamānu(m) « traducteur », d’origine hittite. *{TRḪT} (‫)ترخت‬ SG 552 >trḫth< « truite ». < Latin hispanique tructa. *{TRḪṢ} (‫)ترخص‬ ZǦ >taraḫṣah< « nom alternatif de la bays/ṣārah, q.v. ». < Berbère.17 *{TRD} (‫)ترد‬ VC 53/3 >šafrat al+matrād< « lame d’instrument pour égorger les animaux » (< arabe miṯrād). *{T/ṬRḎ(N)} (‫)ترذ أو طرذ أو ترذن‬ SG 540 >ʔltryḏh< et >ṭryḏy< « catapuce (Euphorbia latyris) » ; UT nº 5126 >tiriḏnuh< « une autre variété d’euphorbe (Euphorbia characias) ». < Latin lāty̆ ris, ĭdis, avec métanalyse et élimination de l’article arabe, et dans le dernier cas avec l’addition d’un suffixe adjectival.18 *{TRR} (‫)ترر‬ UT nº 558 >tārrah< « férule assa-fétide (Ferula assa-foetida) » ; >t. qabrūnah< « variété plus grande (Ferula tingitana) ». < Néo-persan tar(r)e « herbe », avec l’addition du roman andalou */KABRÚNO/ < latin capra « chèvre », avec le suffixe adjectival {+ÚNO≠A}.

|| qui échappa à Asín dans son édition de ces matériaux (p. 312) d’une manière surprenante, puisqu’on donne le synonyme ḥamām « pigeons », qu’il écrit ḥammām « bain ». 16 Il y a plusieurs noms de lieu comme celui-ci ; quelques-uns dérivables du bas-latin Turgalium, d’origine pré-romane, et les autres, probablement du latin turris « tour », avec les deux suffixes romans andalous péjoratif {+ÉČ} et diminutif {+EḺO}. 17 Bencherifa rapporte une forme >tlḫš< que nous n’avons pas trouvée dans les lexiques de cette langue, mais confirmée par notre collègue H. Bouzineb comme tlǝḫša, courante dans le Sous, et documentée pour le Sud du Maroc par Prémare II : 17, tālǝḫša. Il pourrait s’agir d’un dérivé de la racine berbère {lḫs} « tremper », sinon d’une simple berbérisation d’arabe raḫṣah « tendre ». L’hésitation entre /s/ et /š/ se laisserait mettre en rapport avec une ultra-correction au sein des dialectes juifs nord-africains. 18 Voir Corriente 2000-2001 : 152-153, à propos de */LÉYTE T(E)REḎNO/A/.

*{TRṬL} | 213

*{TRS} (‫)ترس‬ VA >nitarras tatrīs k ʕalà< « armer d’un bouclier». >yattarras attarras< « s’armer d’un bouclier ». >turs + atrās / tirāstursun< (registre haut), ZǦ + /atrās/, IQ + >tirāsturstursun min ḥabl< « bouclier de corde » ; AŠ 47/10/2 >narmī turs+ī< « je fais une halte » ; 79/973 >aḍrab bi+turs+ak w+alqī ʕaṣāt+ak< « dépose tes effets et fais une halte » ; UT nº 1034 >turs ʔl+māʔ< « nénufar jaune (Nuphar lutea) » ; nº 1035 >tirās ʔl+turk< « piedde-veau (Arum esculentum) » ; 1036 >tirās ʔl+daylam< « feuilles du bananier ». UT nº 1128 >tursī< « herbe aux teigneux (Tussilago petasites) ». MT >tarrās< « fabricant de boucliers ».19 Probablement < Pehlevi tarsīdan « craindre ».20 *{TRSTǦ} Voir {ṬRSTǦ}. *{TRŠ} (‫)ترش‬ I. SG 527 >trš + turūš< « écueil ». Probablement < latin tŏrus « objet qui saillit ».21 II. LH1 *tarráša « filière » (d’où le castillan terraja et portugais tarraxa). < Néopersan tarαšidan « couper ».22 *{TRŠŠ} (‫)ترشش‬ GL >taršīš< « chrysolite ». < Hébreu taršiš.23 *{TRṬL} (‫)ترطل‬ CA 4 >tatraṭal fi< « traiter (un sujet) ». Emprunt tardif au castillan tratar.

|| 19 Quant à DS >tars< « barre d’une porte », tiré d’Ibn Ǧanāḥ, mais omis pas Blau 2006 : 64, il n’est probablement qu’une erreur au lieu de >mtrsnatriʕ atraʕt itrāʕ mutriʕ mutraʕ / matrūʕ< « remplir ». Probablement < araméen, cf. syriaque tǝraʕ « faire couler ». *{TRF} (‫)ترف‬ VA >natraf atraft itrāf mutrif mutrifun< (registre haut) « devenir riche ». MT >trāfah< « aisance ». Probablement < Araméen, cf. rabbinique tǝraf « être mou » et tarpūt « débauche ». *{TRFS} (‫)ترفس‬ TH 43.15 et FḪ >tirfās< « truffes ». < Bas-latin tuferas < latin tūbĕra, à travers le berbère.24 *{TRQ/K(W)} (‫)ترقو أو تركو‬ VA >tarquwah + tarāqītarkuwahtarakah< « clavicule ». Cette racine arabe n’est qu’un développement particulier de {rqw/y} « monter », q.v.25 *{TRK} (‫)ترك‬ I. GL >(y)atruku atruk (impératif) matrūkun< (registre semi-correct), VA >natruk tarak tark tārik matrūk katruk lā tatruk tarklam yatruk+u hazzān< « il ne cessait pas d’agiter » ; AŠ 91/4/4 >taraktu ʔl+kuray< « je fais grâce du petit loyer » . VA >yantarak antarak< « être laissé ». GL >attarakū attara/ikū< « cesser ». AL tarq al húquem « renonce au pouvoir ». taríqua + taráiq « héritage ». UT nº 1043 >tarīkah + tarāʔik< « grappe de dattes » ; CP 143.6 >tarāʔik< « œufs qui n’éclosent pas ». L’isolation de cette racine en arabe et l’absence de parentage sémitique ou dans d’autres langues proches26 posent une énigme étymologique ; on pourrait songer à une préfixation avec /t/ de {rkw} « arranger solidement », d’où on aurait tiré le mot tarikah « héritage », car il maintient les propriétés attachées à une famille, et puis l’évolution sémantique aurait fait le reste. II. AL Turquía « Turquie ». IQ 191/2/3 >turkīturkiyyah< « un mets de poulet farci ». Voir {LḤḎ̣}. < Pehlevi turk < turc türk.27 III. Voir {TRQ/K(W)}.

|| 24 Qui aurait emprunté le mot bas-latin, selon Coromines & Pascual V : 677-678, et pas le contraire, comme DS 145 le veut. Une racine {rfs} ne semble pas exister en berbère. 25 Curieusement dans ce cas, les lexicographes natifs ont cru détecter l’ajout d’un /w/ au lieu de suspecter la préfixation du /t/ à la véritable racine. 26 Car l’accadien tarāku(m) « frapper ; être obscur » ne semble se prêter à une connexion sémantique. Par contre, le copte tarko « adjurer », causatif de ōrk « jurer » (Crum 430, < ancien égyptien ancien >ʕrḳtarkurḏūzah< «consoude (Symphytum officinale) ». < Roman andalou */TER+KORD+ÓZA/, < latin ter « de trois tortis » + chorda « corde », avec le suffixe adjectival {+ÓS/Z}.28 *{TRKN} (‫)تركن‬ IH 259 >tarrakūnah< « Tarragone » (géographie).29 < Latin Tarrăco, -ōnis, d’origine pré-romane, voir {ṬRQN}. *{TRKWT} Voir {ŠNT}. *{TRLŠ} (‫)ترلش‬ FǦ 241 >luš taralluš< « poutres soutenant la maçonnerie du puits ». < Roman andalou */TRÁḺO/.30 *{TRM} (‫)ترم‬ IA nº 312 + >tarāmī< « le derrière ». Probablement arabe marocain tǝrma + trām(ī) et maltais tirma + triemi « cul ».31 *{TRMDN} (‫)ترمدن‬ IW I 160.7-9 et 162.6 >trmdānāt< « serres pour les plantes ». On est tenté de soupçonner une erreur de graphie au lieu de *>qarmdānātturmūsah + turmūsturmūsturmusun< (registre haut), UT nº 1151 >tarmus< « lupin(s) » ; GL >tarāmis< « mamelons » ;32 UT nº 487 >t. barrī< « bois puant (Anagyris foetida) » ; nº 1151 >turmus al+ḫinzīr< « sorte de tragacanthe (Astragalus boeticus) » ; >t. ʔl+ṯaʕlab< « lupin sauvage (Lupinus

|| 28 Ce qui s’accorde très bien avec les propriétés et autres noms de la consoude. L’auteur n’aurait attribué ce nom au berbère qu’à cause du /t/ initial. Il faut donc corriger les conclusions de T & B 418 et n. 17. Quant aux autres graphies, >twkrḏwrh< et >ʔbw krbwzht. ʔl+ḥaǧal< « variété de lupin sauvage (Lupinus varius) ». < Syriaque t(h)ermūsā < grec θέρμος. *{TRMNTN} (‫)ترمنتن‬ AL trementína « terébenthine » (emprunt tardif au castillan trementina). *{TRNTL} (‫)ترمنتن‬ AL tarántola + ít « tarantule » (emprunt tardif au castillan tarántula < italien tarantola). *{TRNǦ} Voir {ʔTRǦ}. *{TRNǦBN} (‫)ترنجبن‬ UT nº 1077 >taranǧabīn< « manne ». < Néo-persan tar anga/obin « miel frais ». *{TRNǦL/N} (‫)ترنجل أو ترنجن‬ AL torongíl,33 UT nº 998 >turunǧān< « mélisse (Melissa officinalis) » ; nº 999 >turunǧān al+sawāqī< « variété de moschosme (Mentha suaveolens) » ; nº 1000 >turunǧān ṣīnī / barrī< « variété de lamier (Lamium flexuosum) », nº 1001 >turunǧān ǧabalī< « dictame de Crète (Origanum dictamus) » ; nº 1614 >turunǧān ʔl+ṯaʕlab< « calotrope (Calotropis procera) ». FḪ >turunǧāniyyah< « un mets de mouton assaisonné avec de la mélisse ». Voir {ḤBQ(L)} et {RWḤ}. < Néo-persan torongαn. *{TRH(L)} (‫)تره أو ترھل‬ VA >turrāhah + āt< « bagatelle ». UT nºs. 1130 >tarhillāt< = >turihhāttarhillāt< « sorte de champignon (Pleurotus eryngii) ». Probablement < néopersan tar(r)e « herbe », avec l’ajout d’un suffixe diminutif roman andalou dans le cas du phytonyme, peut-être aussi contaminé par d’autres noms de plantes phonétiquement similaires. *{TRHLY(N)} (‫)ترھلي أو ترھلين‬ UT nºs. 1127 et 1940 >ti/urhilyuh< = >tirhilyān< « variété de jonc (Juncus congomeratus / effusus) ». < Berbère tirhǝlǝt.34 *{TRHL(L)} (‫)ترھلل‬ DS >tarhlahtarrahlah = tarhillāl = trhlān< « inule / aunée viqueuse (Inula or Dittrichia viscosa) ». < Berbère tarhillan35. *{TRYQ} (‫)تريق‬ AL nitariáq atariáqt atariáq (lire tariáqt tariáq) « faire devenir rance ». natariaq atariáqt « devenir rance ». tariaq = mutáriaq + ín « rance ». tiriáca, ZǦ, IA et AC >tiryāqtiryāq< + āttiryāq(un)< (registre haut) = >mushil ʔl+tiryāq< || 33 Peut-être influencé par le castillan toronjil, car cette forme serait isolée parmi toutes les autres. UT nº 1632 rapporte aussi comme grec (!) la forme >turunǧāruštīrrīhlatiryāl +āt< « tambour de basque ». Peut-être < néo-persan taryαn « blutoir », à cause de la ressemblance des formes.36 *{TRYN} (‫)ترين‬ CP 168.8 >tryān qysār< « Trajan ». < Latin Trājānus. *{TSTR} (‫)تستر‬ DS >tustariyyahtusturiyyah< « variété d’anémone (Anemone palmata) ». Patronymique arabisé de la ville iranienne de Šoštar.37 *{TSRĠNT} Voir {SRĠN}. *{TSʕ} (‫)تسع‬ VA >tisʕahtisaʕ aʕwām< « neuf ans » ; >tisʕa asṭār< « neuf lignes » ; AL tíçaâ mirár « neuf fois » ; tíçaâ mía « neuf cents » ; tíçaâ eléf « neuf mille ». VA >tisʕīnal+tisʕīn< « l’âge de quatreving-dix ans ». VA >tāsiʕtšʔts1ʕ(t)tāsmmt< « oseille sauvage (Rumex acetosa) ». < Berbère, cf. berbère kabyle (t)asemmum(t).39 *{TŠTWN} (‫)تشتون‬ UT nº 1087 >tištāwun< « polypode commun (Polypodium vulgare) ». < Berbère tištawǝn.40 *{TŠŠ} (‫)تشش‬ AL téja « tilleul (Tilia sp.) ». Emprunt tardif au castillan teja.41

|| 36 Il n’y a aucune relation avec le berbérisme >tāryāl< dans UT nº 5123, nom de la mandragore, à propos duquel voir BCT 2007 : 774, n. 4. 37 Voir EI2 IX : 531-533. 38 Voir Corriente 1977 : 96 à propos des ordinaux avec suffixation de nisbah en arabe andalou. 39 Cf. aussi Šafīq I : 290 >tās.mmā/ūm< « l’oseille ». 40 Selon T & B nº 608, étant un des rares cas où des phytonymes roman andalou ou berbère, ont circulé au Moyen Orient, grâce aux ouvrages et voyages d’Ibn Albayṭār : taštiwān est connu de Bedevian et Ġālib. Quant à la variante >ṭištāʔūn< d’UT nº 2255, elle n’est qu’une contamination avec le très fréquent ṭíšt « terrine ». 41 Voir Coromines & Pascual V : 490-491 à propos de l’étymologie et du remplacement de ce vieux mot qui fut simplement copié par Alcalá du langage castillan de ses jours.

218 | *{TŠFN} *{TŠFN} (‫)تشفن‬ IQ >(aban) tāšufīntašmīzaǧ< « grains noirs servant à traiter les maladies des yeux ».42 Voir {ǦŠMK}. < Pehlevi čašmīzag « petit œil ». *{TŠN} (‫)تشن‬ AL tixína + texéin « bague sans châton ». < Latin tersus « propre, net », avec le suffixe adjectival {+ÍNO≠A}. *{TʕB} (‫)تعب‬ VA >natʕab taʕabt taʕab tāʔib + īn fī / bitaʕbun< (registre semi-correct), IQ >taʕabyatʕab matʕūbmatʕūbun< (registre semicorrect), AL nataáb ataábt táâb matûúb + ín « être fatigué » ; bi taáb « avec fatigue ». VA >nitaʕʕab k = nutʕib atʕabt itʕāb mutʕib + īn mutʕab / matʕūb< « fatiguer ». VA >taʕib + īnʕan taʕas< « guère ». Probablement calqué du roman andalou, cf. castillan apenas et latin pǣ/ēne. *{TĠR} (‫)تغر‬ I. SG 521 >tāġar< « espèce de petite rousette (Scyliorhinus caniculus) ».44 II. AL Tigre « Tigre » (calque simple du castillan, de transmission latine Tigris < grecΤίγρης, au lieu de l’arabe diǧlah < araméen rabbinique dīglat < accadien idiqlat > sumérien idigna). *{TĠRT} (‫)تغرت‬ AL tagarote « espèce de faucon » (calque simple du castillan, sans doute d’origine berbère).45

|| 42 Evidemment l’origine au Yémen d’un nom de plant persan n’est pas croyable et le traitement du /č/ est caractéristique des dialectes marocains du Nord, avec un /ţ/ fortement affriqué. 43 Car l’hébreu tāʕab « être abominable », sémantiquement proche, est aussi très isolé. 44 Selon Davidson 1972 : 28. Il pourrait s’agir de ce qu’on appelle cágalo à Malaga. Mais ce nom rappelle le cagaou ou cacaouaglia « requin chagrin » de la côte oranaise (Squalus lepiorhinus dans Oman 38) et, considérant la fréquence des noms de poissons d’origine grecque dans toutes les langues de la Méditerranée, il pourrait s’agir de τακαρός « mou, tendre », dans la tradition des pêcheurs locaux de donner noms attractifs aux espèces les moins savoureuses afin de pouvoir les vendre, selon Davidson 1972 : 26, à propos des requins. Une assimilation des occlusives dans un mot incompréhensible dans l’Ouest et peut-être une contamination avec les dérivés romans du latin căco « aller à la selle » visant à détruire l’euphémisme et exprimer la véritable basse qualité de cette espèce pourraient expliquer ces noms à Malaga et Oran.

*{TFḤ} | 219

*{TĠNDS(T)} (‫)تغندس أو تغندست‬ UT nº 1038 >tāġandasttuffāḥatun< (registre haut), UT nº 1148,48 IQ >tuffāḥa + tuffāḥtuffāḥah + tuffāḥ / tafāfīḥtuffāḥtuffāḥ ʔl+ʔarḍ / ʔl+baqar +al+maʕizz< « camomille commune (Matricaria camomilla) » ; 1069 >tuffāḥ armīnī / yamānī< « abricot (Prunus armeniaca) » ; 1074 >tuffāḥ ʔl+baqar< « camomille des teinturiers (Anthemis tinctoria) » ; 1075 >tuffāḥ šāmī / fārisī< « pêche (Prunus persica) » ; 1061 >tuffāḥ ʔl+ǧinn< « mandragore (Mandragora officinarum) » ; 1064 et 1629 >tuffāḥ ḫubṯ / ḫabīṯah / ʔl+ṣaḥrāʔ< « coloquinte (Citrullus colocynthis) » ; 1067 >tuffāḥ ḏahabī< « pamplemousse (Citrus maxima) » ; 1068 >tuffāḥ ʔl+zawānī< « oranger (Citrus aurantium) » ; 1070 >tuffāḥ al+fiyalah< « pastèque (Citrullus vulgaris) » ; 1072 >tuffāḥ ʔl+mulūk< « cantaloup (Cucumis dudaim) » ; TD 149 >tuffāḥ māhī< « cédratier (Citrus medica) » ;50 GL >ḥabbu (lire rubbu) ʔl+tuffāḥ< « jus de pomme ». HC 161 >tuffāḥiyyah< « étu-

|| 45 Voir Coromines & Pascual V : 374-375 à propos des hypothèses étymologiques sur ce mot. Les difficultés phonétiques et historiques semblent ne pas appuyer un adjectif patronymique, tandis que sa description comme le faucon plus petit de toutes les espèces pourrait favoriser notre proposition du berbère (comme en berbère kabyle) taqǝrrut « petite tête ». 46 La variante >tīqandast< dans TD 235, n. 3, ne semble représenter qu’une différente transcription de la prononciation du mot berbère. 47 Cf. arabe marocain tǝftǝf « bafouiller ; balbutier » avec quelque évolution sémantique (Prémare II : 58-59). 48 Avec les variétés douces ʕulwī, ruḫāmī, murayyaš, sulaymānī et baqsī, et acides šaʕbī, layṯī, šawṭī, qulaybī, šatawī, munahhad, rūmī et ḫazāʔinī. 49 L’arabe andalou ne semble pas avoir différencié les fonctions du pluriel et des collectifs, sauf dans cas comme ceci et baṭṭíḫa + baṭṭíḫ ≠ baṭáṭiḫ « melon » et rummána + rummán ≠ ramámin « grenade », où le pluriel brisé sert à distinguer les variétés. D’un autre côté, on ne manque pas de cas en arabe de différentiation sémantique de plusieurs pluriels, tels que buyūt « maisons » ≠ abyāt « verses », iḫwah « frères véritables » ≠ iḫwān « amis », etc. 50 Avec la graphie >t. māʔī< dans UT nº 1066.

220 | *{TFR}

vée aux pommes ». >tuffāḥayn< « pommes douces et acides ». Voir {ʔRṢ/SL}, {ČṬR}, {ǦLYN} I, {ḤLW/Y(L)}, {ḤMḌ}. {ŠRQ} I, {MZZ} et {MWZ}. Ce mot arabe est emprunté au sémitique du Nord, cf. hébreu tappuaḥ, < pan-sémitique {npḥ} « se répandre (un parfum) », cf. hébreu nāfaḥ et accadien napāḫu(m) « souffler », etc.51 *{TFR} (‫)تفر‬ I. TD 254 >ta/āfūrātīfūrā< « évernie (Evernia sp.) ». < Berbère tfuri « eczéma ».52 II. Voir {ṮFR}. III. Voir {ṬFR}. *{TFRM} (‫)تفرم‬ VA >tafurmah + āttuf(a)l + atfāl< « saleté » ; >tuf(a)l al+ḥadīd< « scorie du fer » ; >tuf(a)l al+šaḥm< « rillons ». Voir {ṮFL} I et {TFTF}. L’arabe {tfl} dérive de l’onomatopée uff exprimant la répugnance, et retrouvée avec des différents compléments phonétiques dans des adjectifs et des verbes du sémitique de l’Ouest avec le sens de « insipide », «insignifiant», « cracher », etc. II. IH 260 >atāfilu< (registre semi-correct), AL atífil « trépied ». < Arabe aṯāfī, probablement contaminé par atábil ; voir {TBL} I et {TWL} II. *{TFH} (‫)تفه‬ MT >tāfihtāfihun< (registre haut) « insignifiant ». Voir {TFTF} et {TFL} I. *{TFY} (‫)تفي‬ KU tefeia, ZǦ et FḪ >tafāyah< « étuvée de mouton à la coriandre fraîche (>ḫaḍrā< « verte ») ou sèche (>bayḍā< « blanche ») ». < Berbère aman / a/isswi ntifiyi/a « eau / sauce de viande ».54

|| 51 Le cas est identique pour le guèze tǝffā/ūḥ, pour lequel Leslau 1987 : 571 renvoie à F. Buhl, Wilhelm Gesenius’ Hebräisches und Aramäisches Handwörterbuch über das alte Testament, p. 886. Le mot cananéen fut aussi introduit en berbère adǝffu(y) par la colonisation punique. 52 Selon T & B 186 et 275, dont l’identification diffère de celle du Prof. Benmrad dans le TD, Mercurialis annua. 53 Cf. arabe marocain tfǝrrma « genre de rapace entre l’aigle et le faucon » (Prémare X : 92), mais l’absence d’une telle racine en berbère et la quête connue de faucons en Afrique du Nord pendant le Moyen Age, sans doute la raison d’emprunts comme le berbère kabyle afalku + ifulka (Dallet 206, aussi dans Šafīq 678, cf. italien falco), suggèrent une berbérisation du latin fēmĭna ou, plus tard et plus probablement, de l’italien femmina « femelle », sous les effets du rhotacisme zénatien. Le mot est passé en castillan atahorma et portugais altaforma, noms de plusieurs oiseaux du genre Circus. 54 Noms dans le dialecte tašǝlḥit d’une sauce pour le couscous, comme la tfāya marocaine, « garniture d’un plat de viande, etc. » (Prémare II : 63), mais dans le Moyen Age ce mets était une sorte

*{TQW} | 221

*{TGT} (‫)تـگـت‬ ZǦ >tuqūt< « nom propre d’un Berbère ».55 *{TQD/Ḏ} (‫)تقد أو تقذ‬ TD nºs. 1015 et 3124 >tiqd/ḏah< « coriandre (Coriandrum sativum) » ; 1057 >tiqdat ʔl+tulūl< « fumeterre (Fumaria sp.) ». < Berbère tiqidda.56 *{TQR} (‫)تقر‬ VA >tāqrah + tawāqir< « terrine », AL téqra + tequér « petite caisse ». < Berbère tagra(t) « seau en bois pour la traite ».57 *{TQRNN} (‫)تقرنن‬ UT nº 1107 >tāqirnīnahatqantu itqānʔtqinu ʔtqnŭ mutqanun féminin mutaqanatn< (registre haut), VA >nutqin atqant itqān / taqānah mutqin mutqan< « faire à la perfection » ; AC >yutqal+l+u< « on le fait à la perfection ». VA >yattaqqan attaqqan fī< « exceller ». IQ >mutqan al+ḫiyāṭa< « cousu à la perfection ». < Pan-sémitique {tqn}, cf. hébreu tāqan « être droit » et accadien taqānu(m) « être bien ordonné ».59 *{TQNDST} Voir *{TĠNDS(T)}. *{TQW} (‫)تقو‬ IQ >taqī = ṣāḥib tuqà + ahl ʔl+tuqà< « pieux » ; >mā atqà< « qu’il est pieux ! ». IZ 4/3/4 >taqiyyah< « dissimulation ». Forme secondaire de la racine {WQY}, q.v.

|| d’asfidbáǧa¸ voir {ʔSFDBǦ}. Il est à l’origine de l’ancien castillan atafea, jamais compris avant son explication par Bustamante 1994. 55 On trouve souvent dans les collections de proverbes des noms non-islamiques, surtout de Berbères et autres Africains, avec des propos satirique. Dans ce cas, il semble s’agir de la racine {gwt} « être abondant ». 56 Voir T & B nº 295. Il ne s’agit donc pas du néo-persan, comme UT nº 2573 le rapportait. 57 L’évolution sémantique qu’on observe entre VA et AL est aussi présente dans l’arabe marocain tāgra (Prémare II : 16) dont les significations oscillent entre « terrine, ustensile de cuisine en terre cuite » et « seau en bois » : on dirait que la tradition berbère de fabriquer ces outils en bois a produit l’idée de « caisse », alors que la fabrication plus pratique en terre a généré « terrine ». 58 Mais l’arabe marocain a gǝrnīn(a) (Prémare X : 716), qui semble se retrouver sous IW II : 397 >qrṭnynātākawt< « sémence de tamaris ; euphorbe (Euphorbia sp.) ». Confusion par les botanistes andalous de deux mots berbères similaires : takkawt dans le premier cas et tikiwt dans le deuxième.60 *{TKSFHR} (‫)تكسفھر‬ DS I : 139 >tāksāfhr< « pierre à aigiser ». < Berbère, comme en berbère kabyle ttǝkkǝs afuhri « elle enlève l’excès ». *{TKK} (‫)تكك‬ LZ >takkahtakkatun< (registre semi-correct), VA >takkah + āt / tikaktukayka< « ceinture qu’on passe dans les coulisses du pantalon pour le serrer » ; cf. portugais ataca. < Araméen rabbinique tikkā et syriaque tǝktā « ceinture » ; probablement résultat d’une racine biconsonantique {tk}, cf. hébreu tōk « oppresion », accadien tē/īkītu(m) « réclamation ». *{TLB} (‫)تلب‬ IQ >talb< « ruine ». Probablement une variante phonétique de {TLF}, q.v. *{TLD} (‫)تلد‬ VA >tilād = tāli/īdtilādiyun< (registre semi-correct) « de la propre maison ou pays » ; AC >tilādtīlād< et IH 255 >ʔl+tīlādu< (registre semi-correct) « enfant ou esclave né dans la maison ; biens héréditaires ». Dérivation avec agglutination du préfixe {tv+} du pan-sémitique {wld}, cf. hébreu yālad, guèze wälädä et accadien (w)alādu(m) « générer ». *{TLS} (‫)تلس‬ ZǦ et AC >tillīsabū tillīs< « héméralopie ».61 Voir {ṬRLǦ}. < Latin trĭlix « tissu de trois fils ». *{TLF} (‫)تلف‬ GL >yatlafu talafun< (registre haut), IQ >talaf = antalafnatlaf talaft talaf tālif + īn / talif = yantalaf antalaf intilāfantalafattantalafutallifu< (registre haut), VA >nutlif / natlaf atlaft itlāf mutlif + īn mutlaf / matlūf k< « perdre ; gaspiller » ; AŠ 42*/4/2 >tallaf+nī< « il m’égara » ; AC >atlaf ruḥ+u< « il se perdit » ; IQ >lā tatlaf+u< « ne le gaspille pas » ; >yantalaf ʕind+uh al+ḏakā< « aucune intelligence ne vaut à son côté ». AL teléf « perplexité » ; IQ >maḍaytu f+al+talaf< « je suis perdu / ruiné ». GL >tallāf< « prodigue ». VA >matlūfġayr matlūf bi+ʔaḏā wa+bi+dā< « sauf de dommage et maladie ». AC >matlafa< « occasion de perte ». Voir {RWḤ}. La racine {tlf}, caractéris-

|| 60 Voir BCT 2007 : 163 et n. 13. 61 Déformation par étymologie populaire du grec ἐφιάλτης. C’est la signification suggérée par le latin cecu(cien)s de VA, plutôt que « cauchemar », quoique l’arabe marocain bū+tǝllīs rappelle les deux connotations (Prémare II : 82).

*{TMR} | 223

tique du sémitique du Sud (cf. sudarabique épigraphique >tlf< « ruine, perte »), peut-être une métathèse du pan-sémitique {lft}, cf. hébreu lāfat « tordre » et accadien lapātu(m) « battre ; égorger ». *{TLL} (‫)تلل‬ GL >ʔtillunutull talalt tāll matlūl bi ʕalà< « delivrer ». >tall + tulūltilāltulūl< « tertre ». VA >tilālah + talāʔil< « collier ». ID tltl >mutllh< « cheveux frisés ». < Pan-sémitique {tll}, cf. hébreu tēl, syriaque tellā et accadien tillu « hauteur ». *{TLMḎ} (‫)تلمذ‬ IH 255 >tilmīdun< (registre semi-correct), GL + >talāmīḏtilmīḏ + talāmīḏtilmīḏ li+ṣināʕat al+bannāyīn< « apprenti maçon ». Voir {ĠRL(Š)}. < Araméen talmīdā < pansémitique {lmd}, cf. hébreu lāmad, accadien lamādu(m) « apprendre » et guèze lämädä « s’habituer ». *{TLMSN} (‫)تلمسن‬ AL Tilimcén « Tlemcen » (géographie). Probablement de la racine berbère {(l)ms} « être dans le milieu ». *{TLW} (‫)تلو‬ GL >atlū< « je continue » ; VA >natlū talawt tilāwah +āt tālī + īn< « continuer ». >n. talaw/yt talw tālī + īn matlū kyutlà< « lire » ; AC >yatlū+h< « il le lit ». >talīhā< « après elle ». Voir {WLY}. < Pan-sémitique {tlw}, cf. hébreu tālāh, araméen rabbinique tǝlā/ē, syriaque tǝlā et accadien tullû « (sus)pendre », sudarabique épigraphique >tlw< « continuer » et guèze täläwä « suivre », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{TLYŠ} (‫)تيلش‬ UT nº 1032 >tulliyaš< « arroche (Atriplex halimus) ». < Latin ātrĭplex.62 *{TMTM} (‫)تمتم‬ UT nºs. 104 >tamtam< et 1141 >tatmam< « sumac ». < Néo-persan tot(o)m ou tatom. *{TMR} (‫)تمر‬ I. IH 254 >tamarun< (registre semi-correct), GL >tamru ʔl+naḫli< (registre haut), IQ >tam(a)rtamrah + tamartamrʔl+tamrī al+ʔaḥmar< « espèce de raisin rouge » ; UT nº 1523 >tamar hindī< « tamarin ». < Sémitique de l’Ouest {tmr}, cf. hébreu tāmar, araméen rabbinique tamrā, syriaque tǝmartā et guèze tämr « palmier », sudarabique épigraphique >tmr< « (vin de) dattes ». II. AL Tamará (lire Támra) « le fleuve Tambre » (géographie). Emprunt tardif au castillan.

|| 62 Mas une variante >blyš< dans UT nº 3028 suggère une possible déformation de *>tryblyštāmšāwrt< « aneth sauvage, meum (Meum athamanticum) ». < Berbère sans attestations. *{TMĠR} (‫)تمغر‬ VA >tamaġrah + āt< « banquet ». < Berbère, cf. berbère kabyle tamǝġra « fête ».63 *{TMK} (‫)تمك‬ UT nºs. 583 et 1089 >ta/mak = tāmūk< « cerfeuil cultivé (Scandix cerefolium) ». < Araméen tamkā. *{TML} Voir {TNBL}. *{TMM} (‫)تمم‬ GL >tamma tāmun< (registre semi-correct), IQ >tammat titam(mi) tām / tammnitamm tamamt tamām matmūm k = yattamman attammanyitammtammtamma titam(m) matmūmqad tamma l+ī zaǧal+ī< « j’ai fini mon z. » ; ZǦ >qad tammi ṣarf+u< « il est hors d’usage » ; IQ >tam(ma) tamamt< « achever » ; VA >nitammam tatmīm k< « finir, achever ». GL >atimmu< (registre semi-correct) « j’achève » ; IQ et IZ >titamm+u< « tu l’achèves » ; AC >yitamm+u< « il l’achève » ; IQ >ʕaṭā+k w+atamm+ak< « il te donna et paracheva (son faveur) » ; >ahyabu daʕwat an yitamm al+lah ʕalay+ya< « la plus terrible malédiction que Dieu puisse exécuter sur moi » ; ḪA īna1 >w+atamm al+lah ʕalī+nā< « plût à Dieu de nous parachever sa faveur ! » ; vdā1 >atammi waʕd+ī< « accomplis ce qui tu m’avais promis ». AL yemtému « ils sont finis ». ḪA am1 >qamar al+tambadr ʔl+tamām< « pleine lune » ; >tamām ʔl+ʔumūr< « perfection des affaires » ; >tamāman< « parfaitement » ; 165/7/2 >las baʕda zaǧl+ī šay tamām< « rien n’y reste après mon z. » ; MT >t.māmtamīmah + tamāʔim< « collier d’amulettes ». IQ >atammu+hum siyāda< « le meilleur seigneur » ; >atamm al+nās ḥusni manḏ̣ar< « la personne qui a l’air plus belle ». Voir {ʔRB} et {ṢRF}. < Sémitique de l’Ouest {tmm}, cf. hébreu et syriaque tam « être fini ».64 *{TMNT} (‫)تمنت‬ VA >tumānt< « étoupe ». < Latin tōmentum.

|| 63 De la racine {ġṛ} « appeler », selon Dallet 620 et 623, tandis que Šafīq II : 159 rapporte amǝġriw « fête ». 64 Néanmoins, le très discutés ūrīm et tummīm de la Bible (voir BBD 22) et l’accadien tamû(m) « jurer », qu’on peut aussi lier avec la racine arabe {wmʔ}, à côté des cas en arabe où ce verbe signifie l’accomplissement d’un vœu, suggèrent un vieux pan-sémitique {tm} « idole ou amulette sur lequel on jurait », ce que la religion primitive des Hébreux aurait toléré comme un mal mineur pour éviter la profanation du nom divin.

*{THRT} | 225

*{TNB} (‫)تنب‬ UT nº 1003 >tanūb< « faux sapin (Picea excelsa ou abies) ».65 < Néo-persan tanub. *{TNBL} (‫)تنبل أو تمل‬ BM >tānbūl< et UT nº 1154 >tāmūl< « bétel (Piper betel) ».66 < Néo-persan tα(n)bul < sanscrit tāmbūla. *{TND} L’entrée de DS >tnd< « coriandre », tirée d’Ibn Buklāriš, proposée avec une interrogation dans Corriente 1997a : 80 doit être biffé car il s’agit d’une erreur graphique de >tiqd/ḏahtannūr + tanānīrtannūr< « four » ; AL tannór + tanínir « four ; cuirasse » ; tannór albír + tanínir « maçonnerie intérieure du puits » ; UT nº 1029 >tannūr almalik< « cresson (Nasturtium officinale) ». AL mutánnar + ín « cuirassé ». Voir {ḪZF}. < Araméen, cf. syriaque tannūrā déjà avec les deux sens,67 < accadien tinūru(m). *{TNS} (‫)تنس‬ IH 288 >tannīs< « Ténès » (géographie).68 *{TNKR} (‫)تنكر‬ BM >tankār< « borax ».69 < Néo-persan tangαr. *{TNM} (‫)تنم‬ UT nº 1082 >tannūm< « tournesol (Chrozophora tinctoria) ». < Syriaque tannūmā. *{TNN} (‫)تنن‬ I. GL >tinnīnun< (registre haut), VA >tinnīn + āt / tanānīn< « serpent énorme ; dragon » ; IH 368 >ḏanabu ʔl+tannīn< (registre semi-correct) « la Queue du Dragon (astronomie) ». Voir {DMW} et {ŠǦR}. < Araméen tannīnā < ougaritique >tnn< « Leviathan ». II. FḪ >tunntuntāhart< « Tahert » (géographie).

|| 65 TD 126 et les dictionnaires arabes ont tannūb, avec l’adoption de la forme hypocoristique {1a22ū3}. D’autre part, l’identification avec le cèdre dans UT n’est pas correcte. 66 Dèjà rapporté par le Lisān comme fréquent dans le pays d’Oman. 67 A cause d’une métaphore qui donne ce nom à la poitrine (voir PS 4473). 68 Cet auteur préfère la prononciation avec harmonisation vocalique, tinnīs, tandis que l’arabe andalou préférait la séquence /a … i/u/ dans ces cas ; voir Corriente 1997a : 81-82. 69 Mais l’arabe andalou disait tinkár, avec dissimilation vocalique, comme les emprunts en castillan atincar et en portugais atincal le prouvent ; voir Corriente 2008a : 207-208.

226 | *{THM}

*{THM} Voir {WHM}. *{TWB} (‫)توب‬ VA >nutūb tubt tāʔib + īn min tawwāb + īn = yattawwab attawwabtāb tubtum nutūb tūb ʕantib tībat tawbahtūb ʕaliyya< « accueille ma repentance ». VA >nitawwab tatwīb k< « faire se repentir ». >nastatāb astatabt istitābah kyustatāb< « engager à se repentir ». >tawbahtawbah + āttawbatun< (registre haut), AL téube « repentance » ; DC 14 téube « pénitence » (religion) : AL téib + ín, IQ >tāyibtāyibūna< (registre semi-correct) « pénitent ; repenti ». AL tevéb + ín « enclin au pardon ». Voir {NKS}. < Araméen tāb « retourner » (< pansémitique {ṯwb}, cf. arabe ṯāba, guèze sobä et hébreu šāb, même accadien šâbu(m) chanceler »), ayant acquis la signification de « se repentir » dans les milieux chrétiens, comme le syriaque. *{TWT/Ṯ} (‫)توت أو توث‬ UT nºs. 1150 >tūt/ṯtūt ʕarabī / alḥarīr / šāmī / bustānītūtah + tūttūtatun + tūtun< (registre haut), AC >tūtah(al)aṣl tūtah + ṯimār al+tūt< « mûrier » ; GL >rubbu ʔl+tūti< (registre haut) « jus de mûres » ; UT nºs. 1019 et 5123 >tūt waḥšī / barrī / aswad< « mûre sauvage » (Rubus fruticosus) ; TD 281 >tūt ʔl+ṯaʕlab = tuwaytah< « pimprenelle » (Poterium sanguisorba). AL tuáyta a xáuq + tuaitanít a xáuq « mûre sauvage ».70 Voir {ʕLQ}. < Araméen, comme en rabbinique tūt(ā) et en syriaque tūtā, probablement emprunté à une langue d’Anatolie. *{TWTY} (‫)توتي‬ IH 254 >ʔl+tūtiyyatu< « tutie ». Voir {ḤǦR}. < Sanscrit tuttha.71 *{TWTQN} Voir {ṮWṬQŠ}. *{TWǦ} (‫)توج‬ VA >nitawwaǧ tatwīǧ knattawwaǧ attawwaǧ tatawwuǧ mutatawwiǧ< « être couronné ». >tāǧ + tīǧāntāǧtāǧun< (registre haut), AC >tiǧtāǧu ʔl+niswati< (registre haut) « couronne de femme ». Voir {ʔSD}. < Araméen tāgā < vieux persan taka. *{TWR} (‫)تور‬ I. IQ >tāra … tāratārah ka+ḏā wa+tārah ka+ḏā< « une fois (ainsi)…, une autre fois (ainsi) ». Il y a partout en sémitique des racines {twr}, {dwr} et {ṭwr} avec les significations de « tourner, girer, passer, etc. », comme en hébreu dūr « cercle », tūr « tour » et ṭūr « file », sudarabique épigraphique >drm< « fois », arabe dawr « cercle, tour », ṭawr « phase », et accadien dārû(m) « éternel », târu(m) « tourner », d’où se dégage facilement le concept de « fois ». II. VA >tawr + atwār< « chandelier ». Peut-être < copte tōre « manche », s’il s’agissait d’un type moyen. III. VA >tawrāhtawrātun< (registre haut), IQ >ʔl+tawrāh< « Torah ». < Hébreu tōrāh « enseignement », d’une racine {yrw/y}, dérivée du pan-sémitique {rʔy} « voir ». IV. AL Tóro « Toro » (géographie, emprunt tardif au castillan). *{TWZ} (‫)توز‬ I. VA >nitawwaz al+qaws tatwīz< « recouvrir de liège la poignée d’arc » ; UT nº 1028 >twz< « écorce du peuplier noir ». < Pehlevi toz « liège ». II. IH 372 >ʔl+tawaziyyu< (registre semi-correct) « nom propre masculin », patronymique de Tawwaz/ǧ, ville iranienne.72 *{TWSM/N} (‫)توسم أو توسن‬ AL tavízin + ít « caleçon ». < Arabe tāsūmah < néo-persan tαsme. On peut se demander si le remplacement de la dernière consonne /m/ par /n/ n’est qu’un autre cas d’audition fautive de cet auteur castillan, ou bien s’il reflète la tendance connue de l’arabe andalou.73 *{TWŠ} (‫)توش‬ UT nº 4754 >tūš< « encens ». < Latin tūs.74 *{TWQ} (‫)توق‬ VA >nutūq tuqt tawq tāʔiq ilàtāyiqun< (registre semi-correct) « souhaiter ». Sans parentage sémitique, cette racine arabe serait un cas d’agglutination d’un préfixe {ta+} par {ʔwq} « jeter un poids sur » et, secondairement, « s’incliner », peut-être un dérivé du grec οὐγκία, sémantiquement aidé par la similitude phonétique de {ŠWQ}. Voir {ʔWQ}.

|| 72 Voir EI2 X 427. On trouve dans le Tāǧu lʕarūs une relation d’hommes célèbres portant ce nom. 73 Voir Corriente 1977 : 36. On a tiré de tāsūmah un pluriel brisé tawāsīm, qui a ensuite été dépluralisé, comme cela se produit souvent avec les objets doubles, où la position finale de /m/ était plus apte à subir ce changement phonétique. 74 Ce mot est donné comme venant du latin, ce qui est probablement vrai, puisque les autres traces de sa présence en roman andalou, UT nº 1382 */ŚENTEŚ+ṬÚRA/ « pouliot de montagne (Teucrium polium) » et nº 5089 */YERBA+TÓRA/ « fenouil de porc (Peucedaneum officinale) », ne reflètent pas que les cas obliques.

228 | *{TWL} *{TWL} (‫)تول‬ AL nitéguel téguelt távil / téguil « interpréter ; commenter ». ZǦ >atwal< « plus sage ». Dérivé de la racine {ʔWL}, q.v. *{TWLY} Voir {QWL}. *{T/ṮWM(L/N/S)} (‫)توم أو تومل أو تومن أو ثومس‬ SG 550 >twmu = twmlluhtwmwnṯūmustūnisiyun< (registre semi-correct) « tunisien ; toile de lin de Tunis ». Voir {BĠL}. *{TWW} (‫)توو‬ IQ 176/1/3 >taw ḏā< « jusqu’à maintenant ». Exactement comme le sudarabique épigraphique >ṯw< « jusqu’à (ce que) », mais avec la prononciation arabe tawwan « exprès ; seulement ».75 *{TWY} (‫)توي‬ I. ZǦ >yattāwi rās+u b+al+ḥinnah< « sa tête s’accorde avec le henné ».76 < {ʔTY}, q.v. II. UT nº 2290 >tyyah< et >twāytūyah< « espèce de gênet (Genista falcata et autres) ».77 < Roman andalou */TÓYO/ ou */TWÉYO/, avec diphtongaison, d’origine pré-romane, cf. castillan tojo et galicien toxo. *{TYḎRṬS} (‫)تيذرطس‬ DS I 861 >tyāḏrīṭūs< « purgatif mentionné par Ibn Wāfid ». < Grec θεοδώρητος. *{TYR} (‫)تير‬ IQ >tayyārtayyār + āt / atyār< « courant, torrent » ; VA >tayyār< « rapide ». < {TʔR}, q.v. *{TYS} (‫)تيس‬ VA >nitayyas tatyīs k< « rendre stupide ». >yattayyas attayyas< « devenir stupide ». >tays + tuyūs< « bouc ; stupide » ; IQ et ZǦ >taystaysun< (registre haut) « bouc » ; ZǦ >atyas< « plus stupide ». Voir {ǦNḤ}, {DWQ(S)}, {ḎKR}, {ŠǦR} et {LḤW}. < Sémitique de l’Ouest {tyš}, cf. hébreu tayiš et rabbinique tǝyāšā « bouc ».

|| 75 Les explications des lexicographes natifs, comme l’auteur du Lisān, décèlent pour ce mot une certaine perplexité sémantique, fréquente dans les emprunts aux dialectes du Sud, son origine probable. Probablement ce *ṯaw est en rapport avec guèze so+bä « lorsque » (voir Leslau 1987 : 482, et cf. le himyaritique >swṯ< et >ṭtaymaṭ< « caméléon noir (Cardopatium corymbosum) ». Probablement < berbère timǝṭ « nombril », à cause de son aspect.78 *{TYN} (‫)تين‬ VA >tīnah + tīntīntīnah / tīnā + tīnšaǧar ʔltīn< « figuiers » ; UT nº 1052 >tīn aḥmaq< « sycomore (Ficus sycomorus) » ; 1027 >t. ǧabalī< « figuier de Sumatra (Ficus variegata) » ;80 1059 >t. barrī< « figuier sauvage (Ficus carica silvestris) » ; 1060 >t. al+ʔarḍ< « sorte de champignon (Amanita ponderosa) » ; GL >maḫzanu ʔl+tīn< « panier de figues » ; >ǧamʕu šaǧari tīnin< « figuerie » ; ZǦ >ʔl+tīn ʕl+muḫaṭṭaṭ< « figues rayées ». IQ >tīnah< « vulve » (cf. catalan figa, une métonymie commune). VA >tayyānī +īn< « vendeur de figues ». Voir {QTL}, {KTL}, {KSR}, {LBN} I et {YBS}. < Pan-sémitique {tʔ/yn}, cf. hébreu tǝʔēnāh, rabbinique tīntā et accadien tittu(m).81 *{TYH} (‫)تيه‬ VA >nitīh tiht tāʔih + īn bi = yattayyah attayyah< « s’égarer » ; IQ >tāh tihta yitīh tih ʕalayya< « regarder avec dédain » ; >fī ǧamāl+hā tāhat al+afkār< « les esprits sont confondus par sa beauté » ; AŠ 95/2/3 >nitīh ʕalà ʕl+akwān< « j’erre dans || 78 Voir T & B nº 245 avec des informations solides qui corrigent Corriente 1997a : 82 et prouvent que les variantes >tymq< et >tyfq< sont déformées. D’autre part, l’attribution de ce phytonyme à l’arabe andalou par l’auteur d’UT peut être une simple erreur, très courante dans ces ouvrages. 79 UT nº 1149 en mentionne les variétés >ǧildāsīqillārī< (tous deux déjà dans le Lisān), >ḏ̣ayyālī< (peut-être déformé de >ḏ̣ayyānīṭubbār< (déjà dans le Lisān), >banǧānī< (= >flǧānī< ou >ʕylǧānī< chez DS, peut-être < latin Pīcēnus, contrée dont les oliviers étaient célèbres), >ṣaddàmullāḥīwaḥšīazġabšuyūlī< = >brǧīn< (< latin sŭillus et porcīnus « de porc », cf. castillan sayuelo et porcino), >lṭyl/n< (probablement < latin lātus « large », avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÉL}), >qurṭubī< (plus probablement >qūṭī< « goth », selon d’autres sources), >fāḫirqaṣabīburtiǧāl< ou >burunǧāl< (probablement < latin vertĭcillus « peson de fuseau »), >suhaylī< (« de Fuengirola »), >fušk< (probablement < latin fuscus « foncé ») ; >šaʕrī< (castillan jaharí), >frāṭ< (probablement < latin ferrātus « ferreux »), >qurašīnġrār< (castillan negral), >ǧaʕfarīmalǧī aswad< et >m. abyaḍnġryl< (castillan negrillo), >bībar< (< latin bĭfĕr « qui porte deux fois », d’où le castillan breva « figue fleur »), >burḏāl< ou >bwdāl< (probablement castillan verdel), >qaṣrīqrbāl< (probablement < latin corvus « corbeau », avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÉL}), >dnqāl< (< latin dŏmĭnĭcālis, cf. castillan doñegal), >qbyṣbāḥīʕasalīumm ʕumarqḥlāl< (probablement < arabe andalou akḥál « noir », avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÉL}), >brǧy< (« de Berja », mieux que >r/ṣuhābīrayyī< (« d’Almeria »), >ǧillīqī< « galicien » et >murtīnī< (peut-ètre < latin murtĭnus « comme les baies du myrte »), auxquelles il faut ajouter >lanbadār< dans FǦ, dont la maturation coïncidait avec la fête de Saint Jean, voir {LNBḎR}. 80 Probablement différent du >tīn ǧbly< de FR 49.4. 81 L’absence de traces de ce mot dans le sémitique plus méridional, sudarabique épigraphique et éthiopen, suggère un emprunt de la chose et son nom aux langues d’Anatolie, comme dans les cas des mûres, grenades, olivier, etc.

230 | *{TYH}

l’univers ». VA >nitayyah tatyīh k< « égarer ». >tīh< « perplexité » ; IQ >tīh< « dédain ». >tayyāh = mutayyahtayyāhun< (registre haut) « dédaigneux ». Voir {ʔḎ}. Cette racine arabe n’est qu’une métathèse du pan-sémitique {thw/y},82 cf. hébreu tohū « chaos, confusion » et tǝhōm « abîme », rabbinique tǝhē « être étonné », ougaritique >thm< « l’abîme », accadien tiâmtu(m) « la mer et ses dangers », et guèze täyyahi « écumeur de marmittes ; effrayé ».

|| 82 Ayant parfois agglutiné la mimation. En principe, elle signifiait les lieux où on s’égare facilement par faute de jalons, comme le desert ou la mer ; ensuite on l’a utilisé pour la confusion ou l’effroi de ceux qui sont dans ces lieux.

(‫ )ث‬Ṯāʔ *{ṮĀʔ} (‫)ثاء‬ AL ĉe « la lettre >ṯ< ».1 *{ṮʔB} (‫)ثأب‬ VA >nataṯāʔab taṯāʔabt taṯāwubtaṯāwaba< (registre semi-correct) « bâiller ». IH 321 >ṯuwabā< « langueur ». Le sémanthème basique de cette racine arabe étant la lassitude, elle semble se rapporter au pan-sémitique {ṯʔb}, cf. ougaritique >šʔbs1tʔbṯ/tārṯaʔrṯāraṯarnāḫuḏ bi+ṯār+u< « je le venge » ; ḪA āri 2 >ḫuḏū umm+ī bi+ṯār+ī< « vengez-moi de ma mêre ». < Pansémitique {ṯʔr}, cf. hébreu šǝʔēr « parenté consanguine », sudarabique épigraphique >ṯʔr< « talion » et accadien šē/īrtu(m) « punition ». *{ṮʔL} (‫)ثأل‬ VA >niṯawlal ṯawlalah k< « couvrir de verrues ». >yaṯṯawlal aṯṯawlal< « se couvrir de verrues ». >ṯaylūlah + āt / ṯawālīlṯalūlah + ṯalūlṯaylūlatun< (registre semi-correct), GL + ṯawālīlun< (registre semi-correct) « verrue » ; UT nº 1197 >ṯaʔālīl al+ǧannāt< « aubergines ». VA >muṯawlal + īn< « couvert de verrues ». Cette racine arabe, qui ne contient plus que ces mots, semble empruntée à l’araméen rabbinique tǝlūlā ou au syriaque tǝlūltā « monticule », probablement avec le lexique technique des médecins.3 *{ṮBT} (‫)ثبت‬ GL >ṯabata aṯbatu yaṯbutu ṯabātun / ṯubūtun ṯābit(un)< (registre semi-correct), IQ >ṯabat taṯbut aṯbutyaṯbut aṯbat ṯabāt ṯābit + īnṯabat ʕind+ak ʕiwaǧ+ī< « tu es rassuré de mon caractère sournois ». GL >ṯabbata uṯabbitu ṯabbit taṯbītun = aṯbitu yaṯbatuniṯabbat taṯbīt k = nuṯbit / naṯbat aṯbat iṯbāt muṯbit muṯbat / maṯbūt k< « raffermir ; affirmer » ; IQ >fī iṯbāt< « certainement ». VA >yaṯṯabbat = yataṯabbat aṯṯabbat taṯabbut mutaṯabbit + īn = || 1 Les noms de lettres arabes qui n’existaient pas dans l’alphabet cananéen imitent ceux des lettres graphiquement modifiées pour rendre ces phonèmes, dans ce cas, celui du >tqalīl al+taṯabbut / al+ṯabāt< « chancelant ». AL gáiri ĉebét « inconstance » ; ĉ. faxarr « obstination dans le mal » ; biĉebét = biĉabít « fermement » ; bile ĉ. « sans constance ». ĉé/íbit « constant » ; gáiri ĉ. « inconstant ». ET Tebite, Çibit « nom propre masculin » ; ḪA ām 3 >banī ṯābit< « nom d’une fraction tribale ». DC 14 tethbit « confirmation » (religion). MT >maṯbūt ʕalay+h< « confirmé ». AL muĉébet ba zéit al mubáraq « confirmé » (religion). < Pan-sémitique {ṯbt}, cf. hébreu šābat « cesser ; rester », sudarabique épigraphique >ṯbt< « réservoir » et accadien šappatu(m) « nuit de pleine lune ». *{ṮBR} (‫)ثبر‬ VA >niṯabbar ʕalà< « imputer faussement ». >niṯābar muṯābarah k< « combattre ». >niṯābar ʕalàuṯābiru ṯābir muṯābirun< (registre semi-correct) « être persistent » ; >muṯābiran< « avec persistence ». VA >ṯubūr< « ruine ». >taṯabbur< « fausseté ». ID bnʔ 16 >mṯbr< « siège de parturition ». Voir {ṬLB}. < Pan-sémitique {ṯbr}, cf. hébreu šābar, araméen tǝbar, guèze säbärä et accadien šebēru(m) « casser ». *{ṮBṬ} (‫)ثبط‬ VA >taṯbīṭ< « entrave ». AL maĉbútt + maĉbutín « bourré, gavé ». Probablement < pan-sémitique {ṯbṭ}, cf. accadien šabāṭu(m) « battre ; détruire » et guèze zäbäṭä « battre ».4 *{ṮḪN} (‫)ثخن‬ VA >niṯaḫḫan taṯḫīn / iṯḫān< « rendre épais ». GL >taḫīnun< (registre semicorrect) « gros, corpulent ». Cette racine isolée dans l’arabe semble être une extension avec un /n/ « complémentaire » du pan-sémitique {ṯḫḫ}, cf. hébreu šaḥ « être abaissé » et accadien šaḫāḫu(m) « faiblir ; disparaître », avec une considérable évolution sémantique attestée dans les dictionnaires arabes. *{ṮDM} (‫)ثدم‬ MT >aṯdam< « crétin ». Peut-être déformé de l’araméen rabbinique (ben) taddāl « nom inventé et onomatopéique pour un bavard stupide ». Voir {FDM}. *{ṮDY} (‫)ثدي‬ VA >ṯady + ṯudī / ṯadāyāṯadyān(un)< (registre semi-correct) « mamelle » ; >aṭrāfu ʔl+ṯadyayn< « tétins ». Voir {TDD} et {ḤǦR}. < Sémitique de l’Ouest {ṯdy}, cf. hébreu šādayim et rabbinique tǝdayyā « mamelles ».5

|| 4 Avec assimilation de sonorité dans la première consonne. Quant à l’hébreu šēbeṭ « sceptre ; tribu », bien qu’emprunté à l’égyptien ancien >šbdṯarṯār + īn< « bavardeur » ; >ʕayn an ṯarṯārah< « une source qui murmure ». Racine onomatopéique, sans parentage sémitique. *{ṮRD} (‫)ثرد‬ I. IQ >aṯrudaṯradṯardnaṯrad ṯaradt / aṯradt iṯrād ṯārid + īn ṯarrād + īn maṯrūd k = niṯarrad taṯrīd< « émietter le pain (pour tremper la soupe) ». >yaṯṯarrad aṯṯarrad = yanṯarad anṯarad< « être émietté ». ZǦ >ṯurdah = ṯarīdṯuraydahṯurdah + ṯurad = ṯarīdah + ṯarāʔidṯarīdṯurād< « soupe » ; HC 99 >ṯrdat al+ʔamīr< « crêpes mélangées avec des noix pour farcir les muǧabbanāt, q.v. ». >AC >ṯurdāmaṯradmaṯradun< (registre semi-correct) « grand plat », VC 53.3 >šafrat al+matrād< « lame d’instrument à égorger les animaux ». Voir {ʔṬRṬ}, {ʔṬRY} et {ZBRBD}. < Rabbinique iṭṭrī(tā) « vermicelle » < latin adtrīta. II. ZǦ >ṯard< « lie ». Voir {TRD}. Variante phonétique de l’arabe {ṯrṭ}, cf. ṯaraṭ « fiente liquide de chameau ». *{ṮRR} (‫)ثرر‬ UT nº 187 >iṯrār< « espèce d’oseille (Rumex papillaris) ». < Berbère atrar.7 *{ṮRQ} Voir {ḤǦR}. *{ṮRW} (‫)ثرو‬ GL >aṯrī iṯrāʔun< (registre semi-correct), VA >nuṯrī aṯrayt iṯrā< « s’enrichir ». >ṯarwah< « richesse ». VA >ṯurayyā/ah + āt< « lustre » ; IQ >ʔl+ṯurayyāʔl+ṯurayāʔl+ṯurayyatu< (registre semi-correct) « les Pléiades ; lustre » ; UT nº 1181 >ṯurayyā< « scabieuse étoilée (Scabiosa stellata) ». < Pan-sémitique {ṯrw}, cf. hébreu šārāh « lâcher », guèze säräyä « pardonner » et accadien šarû(m) « riche », c’est-à-dire « affranchi des entraves de la misère ». *{ṮRY} (‫)ثري‬ VA >yaṯrā ṯarā< « être humecté ». >niṯarrī taṯriyah k< « humecter ». >nuṯrī aṯrayt iṯrā muṯrī k< « arroser ». >yanṯarà anṯarà< « être arrosé ». >ṯarà/āṯarà< « sol, terre » ; BD 6v.4 >taḥta ʔl+ṯarī< « sous la terre ». Sans parentage sémitique évident,8 il pourrait s’agir d’un emprunt iranien, cf. pehlevi tarr et néo-persan tar « humecté, frais ».

|| 6 Appelé ainsi, on dirait, à cause de la souplesse du cuir utilisé dans ce but. 7 Selon Šafīq 164, comme équivalent d’arabe barbārīs, q.v. sous {ʔM(B)RBRS}. La prononciation témoignée est affectée par la spirantisation zénètienne et une assimilation morphologique au maṣdar {i12ā3}. 8 Car l’hébreu mišrāh « jus » appartendrait plutôt à {ṯrw}.

234 | *{ṮʕB} *{ṮʕB} (‫)ثعب‬ GL et IQ >ṯuʕbānṯuʕbān + ṯaʕābīnṯuʕbin< féminin >ṯuʕbinā + ṯaʕābinṯuʕaybānṯuʕbān + ṯaʕābin< « serpent » ; GL >ǧinsun mina ʔl+ṯaʕābīn< (registre haut) « boa » ; >rayīsu ʔl+ṯaʕābīn< (registre semi-correct) « basilic ». Voir {ǦBN} et {DMW}. Probablement < Araméen tǝʕēb « abhorrer » < hébreu toʕēbāh « abomination », avec agglutination du préfixe dans la racine reflétée par l’arabe {ʕyb}, q.v.9 *{ṮʕL(B)} (‫)ثعل أو ثعلب‬ UT nº 1186 >ṯuʕālah< « alkékenge (Physalis alkekenge) ». GL >ṯaʕlabun< (registre haut), IQ, ZǦ et IA >ṯaʕlabṯaʕlab + ṯaʕālibaṯġara ʔl+ġulāmunuṯġir aṯġar iṯġār muṯġir alṣabī =yaṯṯaġir aṯṯaġar muṯṯaġir< « perdre les dents de lait (un enfant) ». ǦM >ṯiġr< « dents de devant ». IQ >ṯaġr< « bouche » ; VA >ṯaġ(a)r + ṯuġūr< « bouche ; frontière ». >ṯaġarī + īn< « homme de la frontière ». GL >ṯuġratun< (registre haut) « ouverture ». < Sémitique de l’Ouest {ṯġr}, cf. hébreu šaʕar, araméen rabbinique et syriaque tarʕā « porte ». *{ṮĠW} (‫)ثغو‬ VA >taṯġū ṯaġat ṯuġā ṯāġiyah ʔl+šāh< « bêler (la brébis) ». Sans parentage sémitique et aparemment une onomatopée. *{Ṯ/Ḏ/Ḏ̣/TFR} (‫)ثفر أو ذفر أو ظفر أو تفر‬ VA >ṯ/ḏ/ḏ̣afar + ṯ/ḏ̣ufūrṯafartafaru ʔl+dābbati< « croupière ». < Araméen rabbinique tafrā « couture ».10 *{Ṯ/T/ṬFSY} (‫)ثفسي أو تفسي أو طفسي‬ UT nº 4561 >tāfsiyā< et >ṭafisyāṯāfsiyā< « thapsie (Thapsia garganica) ». < Grec θαψία. *{ṮFL} (‫)ثفل‬ I. IH 184 >ṯafalanaṯful ṯafalt ṯafl ṯāfil< « cracher ». >ṯufal< « crachat ». GL >ṯuflun< « lie » ; >ṯuflu ʔl+zayt< « lie d’huile ». Voir {tfl}. II. VA >aṯāfil< « trépied ». < Arabe aṯāfī, contaminé par {TBL}, q.v.

|| 9 Théoriquement, rien n’aurait empêché le pluriel féminin tǝʕībān « créatures abominables » d’être devenu le nom euphémistique des serpents, mais il n’y a pas de traces de ces formes araméennes intermédiaires. 10 D’une racine {šfr}, cf. arabe šafr « bord (du vagin) » et ṯafar « (canal du) vagin », ce qui prove que les formes avec une consonne dentale sont des araméismes. L’explication d’IH dans le sens que la croupière tire son nom de sa proximité avec le vagin n’est évidemment pas crédible.

*{ṮQL} | 235

*{ṮQB} (‫)ثقب‬ GL >ṯaqaba aṯqubu maṯqūbun< (registre haut), VA >naṯqub ṯaqabt ṯaqb ṯāqib + īn ṯaqqāb + īn maṯqūb k = niṯaqqab kmuṯaqqabṯaqab ṯaqbṯaqab f+al+quṭūn niṣf al+qalam< « il cloua la moitié de la plume dans le flocon de coton d’encrier ». VA >yaṯṯaqqab aṯṯaqqab = yanṯaqab anṯaqabtanṯaqab< « être percé ». >ṯaqb uḏnay+hā< « se percer les oreilles (pour porter des boucles) ». VA >ṯuqbah + ṯuqabṯuqbahṯāqib< « sagace » ; UT nº 1189 >ṯāqib ʔl+ḥaǧar< « polypode ». IH 293 >maṯqabun< (registre semi-correct), VA >maṯqab + maṯāqibniṯaqqaf taṯqīf k< « renforcer » ; IQ >ṯaqqaf< « redresse » ; GL >ṯuqqifa muṯaqqafun< (registre semi-correct), AL niĉacáf ĉacáft muĉácaf féminin a + ín, MT >taṯqīf< « arrestation » ; >ṯuqqif(at)< « être séquestré » ; GT >ṯaqqafā ʔl+bāb< « eux deux ont barré la porte ». VA >yaṯṯaqqaf aṯṯaqqaf taṯaqquf< « être redressé ». IQ >ṯaqf+ī< « escrimer avec moi ». AL ĉicáf « prison, menottes ; séquestration » ; MT >qabḍ / taṯqīf fī ṯiqāf< « arrestation, emprissonement ». VC >ʔl+ḫall ʔl+ṯaqīf< « vinaigre fort ». VA >muṯaqqaf< fem. >+ah< « redressé » ; MT >muṯaqqaf ʕalà< « inéluctable ». < Sémitique de l’Ouest {ṯqf}, cf. hébreu šeqef « charpente », rabbinique tǝqaf « être fort », mais il s’agit d’un autre cas d’agglutination du préfixe {t+} à la racine {wqf}, q.v. *{ṮQL} (‫)ثقل‬ VA >yaṯqul ṯaqul ṯiql / ṯuqūlah / ṯaqālahniṯaqqal taṯqīl ʕalà< «ennuyer ; être désagréable» ; GL >uṯaqqilu muṯaqqalun = muṯq.lun< (registre haut) « (sur)charger ». VA >nastaṯqal astaṯqalt istiṯqāl mustaṯqil mustaṯqal< « trouver pénible ou désagréable ». >ṯiq(a)lṯiqalṯiqlun + aṯqālun< (registre haut), AL ĉícal / ĉíqual « poids, pesanteur, charge », diminutif ĉuquáyal « poids léger » ; GL >aṯqālun šadīdatun< (registre haut) « charges lourdes ». AŠ 42/9/2 >ṯaqlah< « fardeau » ; IQ >ṯaqlat ʔl+ʕīd< « la besogne de la fête ». AC >ṯiqlṯaqīl+ahṯaqīlun< (registre haut), IQ et VA >ṯaqīl + ṯiqāl ʕalà< « lourd ; ennuyeux » ; >ṯaqīl ʔl+rūḥ< + ṯiqāl ʔl+arwāḥǧuṯṯatun ṯaqīlatun< (registre haut) « un corps lourd » ; AL ĉaquíl + ít « buis de cordonnier » ; ĉaquíl açámaâ (lire açamáâ) « dur d’oreille ». bi ĉucúla « avec pesanteur ». IQ, IA et AC >aṯqal< « plus lourd ». >miṯqālmiṯqālun< (registre haut), VA, MT et IQ >miṯqāl

236 | *{ṮLB}

+ maṯāqīl< « dinar ». Voir {SKK} I, {ṬRW} et {MRN} III. < Pan-sémitique {ṯql}, cf. hébreu šāqal, rabbinique tǝqal, guèze säqälä et accadien šaqālu(m) « peser ». *{ṮLB} (‫)ثلب‬ VA >yaṯlab ṯalab maṯlabah k< « blâmer ». Probablement une variante phonétique de {ṯlm}, q.v. *{ṮLṮ} (‫)ثلث‬ VA >niṯallaṯ taṯlīṯ k< « tripler »< ; AL niĉalléĉ ĉal(l)éĉt taĉlíĉ « mettre en jachère » ; niĉeléĉ ĉeléĉt, MT >taṯlīṯ< « donner les vignes un troisième labour ». VA >yaṯṯallaṯ aṯṯallaṯ< « se tripliquer tripler ». IQ >ṯulṯi + aṯlāṯṯulṯ< 2 >ṯulṯay = ṯuluṯaynṯulṯu dirhamin< (registre haut) « un tiers de dirham » ; DM R1 >fa+ṯuluṯay al+aḫiriʔa< « dans les deux derniers tiers de la nuit ». AL ĉulĉí + ĉalíĉi « galiote ». VA et AC >ṯalāṯahṯalāṯaṯalāṯ ayyām< « trois jours » ; >ṯalāṯat ašyāṯalāṯ(at) ašyā< « trois choses » ; AL min ĉaláĉ xohór « âgé de trois mois » ; ĉaláĉ mirár dilqued « trois fois ce nombre ». IQ >ṯalaṯ miyyatmaqsūm ʕalà ṯalāṯah< « divisé par trois », IH 223 >ṯalāṯah ṯalāṯah< « trois à trois » ; UT nº 3805 >ṯalāṯat iḫwah ṭawīl / mudawwarīn< « poivre, poivre long et gimgembre ». IQ >ṯalaṭṭaʕšarṯalaṯīnmuwaffī ṯalāṯīn< « le trentième » ; IQ >ḏī ʔṯṯalāṯīn yawm< « ces trente jours ». AL ĉaliĉíni + ín « âgé de trente jours ». aĉéluĉ, BD 10r >al+ṯaliṯu al+muqaddasu< (registre semi-correct), VA >ṯulūṯiyah< « la (Sainte) Trinité ». VA et IQ >ṯāliṯṯiliṯ féminin +āʔl+sāʕat al+ṯāliṯah< « les trois heures » ; IQ >ṯāliṯ al+ʕīd< « le troisième jour de la fête » ; AL ĉáliĉ áâxar « trezième ». aĉalíĉa, IQ >al+ṯalaṯāyawm al+ṯalaṯahal+ṯalāṯā< « mardi ». >muṯallaṯ< « triangle ; treillis » ; IQ « treillis ; soupe de trois ingrédients » ;11 DS « salsifis sauvage (Tragopogon crocifolius) » ; GM 12 « jus de raisins réduit par coction à un tiers ». AL muĉál(l)eĉ « composé de trois éléments ; triangle » , hímia/e muĉéliĉa/e « fiévre tierce » ; SH >qilāl al+muṯallaṯ< « jarres d’un tiers » ; IH 123 >ḥablun muṯallaṯun< (registre haut) « corde de trois tresses ». DS >muṯallaṯah< « parfum composé de trois » ; HC 201 >muǧabbanah muṯallaṯah< et FḪ >muṯallaṯah< « sorte de m. (q.v.) à trois ingrédients ». MT >bi+l+muṯālaṯah< « moyennant une division par trois ». Voir {ʔLF}, {ʔMD}, {ʔWQ}, {ǦDD}, {ḤBB}, {SNH}, {ṢFF}, {ṬRD}, {ʕRF}, {FLQ}, {KLL}, {LYL}, {MRR} I, {M(N)Ḏ}, {WRṮ}, {YḎR} et {YWM}. < Pan-sémitique {ṯlṯ}, cf. ougaritique et sudarabique épigraphique

|| 11 Mais le mutheleth de KU est probablement le mets décrit dans HC 220, avec de la viande et des légumes assaisonnées avec du vinaigre et du safran.

*{ṮMR} | 237

>ṯlṯ(t)yaṯlaǧ ṯalaǧ ṯalǧ ṯāliǧ maṯlūǧ ṣadr+u bi< « se réjouir ». AC >aṯlaǧatṯalǧun< (registre haut), IQ >ṯalǧṯalǧ + ṯulūǧ< « neige » ; >yanzal ʔl+ṯalǧ< « neiger ». AC >sana maṯlūǧa< « une année avec beaucoup de neige ». IQ >muṯallaǧ< « gelé ». Voir {ʔSYS}. < Pan-sémitique {ṯlg}, cf. hébreu šeleg, araméen rabbinique et syriaque talgā et accadien šalgu(m) « neige ». *{ṮLḪ} (‫)ثلخ‬ DS >maṯlaḫ< « fumier ».12 *{ṮLM} (‫)ثلم‬ VA >ṯalam< « brèche ». GL >ṯulmatun< « cassure ; trou ». MV 102 >ʔl+ṯlm< (= /al+aṯlám/) « le brèche-dent ». IH 371 >abū ʔl+muṯallam< « nom propre masculin ». < Araméen tǝlāmā, cf. ougaritique >tlm< et hébreu telem, ainsi qu’en guèze tǝlm « sillon », ce qui suggère un mot du sémitique de l’Ouest, oublié par l’arabe et emprunté plus tard à l’araméen. *{ṮMD} (‫)ثمد‬ IH 254 >aṯmadun< (registre semi-correct) « antimoine ». < Egyptien ancien >smtyṯammara+hā ʔl+lah< « que Dieu la fasse fructifier ! ». GL >aṯmiru< (registre semi-correct), VA >yuṯmir aṯmar iṯmārtaṯmarṯamaratun< (registre haut), VA >ṯamarah + ṯamaraṯmārġayru ḏī ṯamaratin< (registre haut), VA >ġayri muṯmir< « infructueux ». AL ĉimára + ĉimár, diminutif ĉumáyara, AC >ṯimārahṯamarah + āt / ṯimārṯimār< « arbre fruitier » ; UT nº 1182 >ṯamarat ʔl+barāġīṯ< « herbe aux puces (Plantago psyllium) » ; nº 1192 >ṯamarah fārisiyyah< « pêche » ; nº 1193 >ṯamarah ḏahabiyyah< « cédrat (Citrus medica ou cedrata) » ; nº 3020 >ṯamarat ʔl+dubb< « arbousier » (Arbutus unedo) », GL >mawḍaʕun ǧāmiʕun li+l+ṯimāri< (registre semi-correct), AC >muṯmirahṯimār muṯmirah< « arbres fruitiers » ; VA >ǧanā iṯmār an muḥabbas< « droit reconnu aux pauvres de cueillir quelques fruits ». UT nº 2731 >ṯāmir< « haricot ».14 GL >muṯmirun< (registre haut) « frondescent ». IW I:686.9 et 687.20 >mṯmr< « olive noire mûre assaisonné ». Voir {ʔ(N)ǦṢ},

|| 12 En dépit d’une courte attestation dans le Lisān, la racine de ce mot tiré d’Ibn Ǧanāḥ (Voir Blau 2006 : 74) ne semble être qu’une prononciation dialectale de {slḥ}. 13 Voir Bustamante 1998 à propos des déformations textuelles qu’a généré la forme européenne de ce mot et, pour la Péninsule Ibérique, Corriente 2008a : 183, s.v. antimoni. 14 Rapportée par UT comme néo-persan sans aucune preuve, et connue des lexicographes natifs.

238 | *{ṮMS}

{PRČL/N}, {TWT/Ṯ}, {ǦWZ} II, {ŠǦR}, {ĠLQ}, {QDS}, {NHR} et {WRQ}. < Sémitique de l’Ouest {tmr}, q.v., dont une variante dialectale avec /ṯ/ a été spécialisée pour des fruits autres que les dattes. *{ṮMS} Voir {T/ṮWM(L/N/S)}. *{ṮML} (‫)ثمل‬ IQ et AC >ṯamal maṯmūlmaṯmūl(an)maṯmūlun< (registre semicorrect), VA >naṯmal ṯamalt maṯmūl + īn = yaṯṯammal aṯṯammal< « s’enivrer ». >niṯammal k< « enivrer ». >ṯamal = ṯamlahṯamlatun< (registre semicorrect) « ivresse ». ZǦ >ṯamūl< « ivre ». TD 220 >ṯumaylah< « armoise maritime (Artemisia maritima) ». Voir {ĠRQ}. Le sémanthème basique de cette racine arabe isolée dans le sémitique semble être la provision très abondante de nourriture ou de boisson, ce qui suggère qu’il peut s’agir d’une agglutination du préfixe {t+}15 au pan-sémitique {mlʔ}, q.v. *{ṮMM} (‫)ثمم‬ IQ et ZǦ >ṯam(ma)ṯamma< « là » ; >min ṯamma< « de là » ; IQ >ṯamm al+lah< « Dieu existe » ; >ṯamma mā hū aʕazzi l+ī< « il y a quelque chose qui m’est plus cher » ; 7/1174 >lā ṯamma marfaʕ< « il n’y a là aucun gain » ; >aš at ṯamma< « que fais-tu là ? ». GL et IQ >(wa)ṯumma< « et puis » ; BD 6v 5 >ṯumma wa+naʕarafū< « et nous savons aussi » ; 10r >ṯumma wafī ǧamīʕi ʕamali+hi< (registre semi-correct) « et aussi dans toutes ses actions ». Voir {FMM} et {LĀ}. < Pan-sémitique {ṯmm}, cf. hébreu šām, araméen rabbinique tammāh, syriaque tammān « là », accadien šumma « lorsque ».16 *{ṮMN} (‫)ثمن‬ I. AC >ṯumnṯumun + aṯmānaṯmān< « huitièmes de dinar » ; GL >ṯumnu dirham< « huitième de dirham » ; SH >ṯumn al+rubʕ< « mesure entre 2 et 2,75 livres ». AL ĉumnía + ĉamíni « petite jarre ». IH 299 >ṯama/inyatun< (registre semi-correct), IQ >ṯamānyaṯamānya taʕšar< « dix-huit ». AL ĉaminín « quatre-vingt ». ĉamíni + ín « octogénaire ». IQ >ṯ.mānī< « liard » (cf. castillan ochavo). >ṯāminṯmn(t)ṯmn(y)(t)niṯamman taṯmīn k< « apprécier ». >yaṯṯamman aṯṯamman< « être apprécié ». AL ĉemén, IQ, ZǦ et AC >ṯamanṯaman + aṯmān< « prix » ; >bi+lā ṯaman< « gratis ». AL muĉmén + ín = ĉemín + ín, GL >ṯamīnun< (registre haut), VA >ṯamīn< « précieux ». Voir {RQY} II, {ṬWY} et {QBḌ}. < Egyptien ancien >śmnṯumnuš< « arbuste ».18 < Grec θάμνος. *{ṮNY} (‫)ثني‬ IQ >ṯanà< « il se détourna ». AL niĉen(n)í ĉen(n)éit « donner un deuxième labour » ; IA >ṯannī< « répète » ; VA >niṯannī taṯniyah k< « doubler ; plier ; faire se balancer » ; >niṯannī al+isma< (registre semi-correct) « mettre au duel » ; IQ >ṯannī ʕalayh< « donne-lui encore une mesure » ; IZ 2/2/1 >ʔl+nufūs naʕṭū ʕalī+hā wa+niṯannū ba+l+arwāḥ< « pour eux nous donnons nos vies ainsi que nos âmes ». IQ >ṯanà aṯnayt yaṯnī (ḫayr) ʕalay+ya aṯnī ṯanāaṯnī ṯanāʔun< (registre haut), VA >nuṯnī aṯnayt ṯanā / iṯnā muṯnī muṯnā ʕalà< « louer ». >yaṯṯannā aṯṯannā taṯannī mutaṯannī + īn< « être doublé ; se balancer ; être mis au duel ». >yanṯanī anṯanā inṯinā munṯanīanṯanà yanṯanī inṯinā< « se balancer » ; >haḏā ʔl+ṯanī ʔllaḏī yanṯanī< « cette façon qui est la sienne de se balancer ». VA >nastaṯnī astaṯnayt istiṯnā mustaṯnī mustaṯnā k min< « exempter ». IA >iṯnayiṯnāni< (registre haut), IQ >iṯnayniṯnayn< féminin >iṯnatayn / ṯintayn< « deux » ; >i. fī i.iṯnayn iṯnayn< « deux à deux » ; VA >naǧʕal iṯnayn iṯnayn< « doubler » ; VA et ZǦ >al+iṯnaynyawm al+iṯnaynīt naḥšarʔṯnā ʕašariṯnaʕšar< « douze » ; AL iĉnáxar élf(e) « douze mille ». VA >ṯanā + aṯniyahṯunayṯānī< (= /ṯaní/), AL ĉení « louange ; réputation » ; narbáh ĉáni (lire ĉení) « se faire une réputation » ; ĉení mucárib « mauvaise réputation » ; ĉéni jáid máv « il a une bonne réputation » ; máv ĉení mucárib « il a une mauvaise réputation » ; MT >ṯanā< « deuxième labour dans les vignes ». VA >ṯanī< féminin >ṯaniyyah< « qui a sa dentition définitive ». IZ 2/4/5 >ṯaniyyah< « coline » ; ǦM 39 « chemin » ; VA >ṯaniyyah + āt< « dent de devant ». >ṯānī< = IQ, AL ĉéni, AC féminin >ṯaniyyā< « deuxième ». AL ĉéni áâxar « douzième ». ḪA csi1 >ṯāniyāṯāniyatan< (registre haut) « à nouveau ». VA >fī aṯnāʔi alkalām< « cependant ». NQ db 1/2/1 >maṯānī< « deuxièmes cordes du luth ». AL muĉní + ín « célèbre ». GL >muṯniyun< (lire >muṯannàḥablun muṯnī< (registre semi-correct) « corde de deux tresses ». Voir {ʔḪḎ}, {ḤFR}, {ḪDʕ}, {SHM}, {ṬBʕ},

|| 17 Voir Erman & Grapow IV : 135 ; il en est de même avec {SʔR} II, q.v. 18 Cette forme « hispanisée » est en contraste avec >ṯmnsṯn(t)ṯn(t)y< et accadien šinā ≠ šitta.19 *{ṮWB} (‫)ثوب‬ VA >nuṯīb aṯabt iṯābah / ṯawāb k< « récompenser ». >ṯawb + aṯwāb / ṯiyābṯawbun + ṯiyābun< (registre haut), IQ et AC >ṯawb + ṯiyābṯawbayaṯwābun< (registre haut), AL ĉéub + ĉiéb / aĉuéb, IQ diminutif >ṯuwayyabtwybāt< « vêtement, habit » ; AL ĉéub + aĉuíb, MT + >ṯiyāb< « froc » ; AL návê min ĉiéb + anuáâ « mode, costume ». DS >ṯawb ʔl+ṯaʕlab< « pimprenelle (Pimpinella saxifraga) ». IQ >ṯawbṯawbun = maṯūbatun< (registre haut) « récompense ». ET Thoaba « nom propre masculin ». VA >bi+maṯābah< « comme, à la façon de ». Voir {BṬN}, {ḤZN}, {ḤŠM}, {ḤLW/Y(Ḻ)}, {ḤWL}, {ḪḌR(L/N)}, {DSTR} II, {RǦW}, {ŠBB} III, {ŠWK}, {Ṣ/S(Y)QL}, {ṢWN}, {ṬRF}, {ṬWY}, {ʕǦB}, {QSS} I, {QṢR} III, {QNDR}, {LBN} I, {LWY}, {MRW} II, {NSL},{NKB} I, {NMṬ}, {WǦH} et {WRNĠL}. < Sémitique d’Ouest {ṯwb}, cf. hébreu šāb, araméen rabbinique et syriaque tāb et guèze sobä « retourner », sudarabique épigraphique >ṯwbn< « réparer ». *{ṮWR} (‫)ثور‬ VA >nuṯīr ṯurt ṯawarān ṯāʔir + īn / ṯuwwār ʕalà< « se révolter ». >nuṯīr aṯart iṯārah kʔ.ṯru< « révolter ». >ṯawrun ≠ ʔlṯawr< (registre haut), IQ >ṯawrṯawr + aṯwār / ṯīrānṯawratun< (registre haut), ZǦ >ṯawra(t)< « révolte ». Voir {ʔḎN}, {ʕYN}, {FTL}, {QLM}, {LSN} et {LʕB}. < Pan-sémitique {ṯwr}, cf. hébreu šōr, araméen rabbinique tōrā, sudarabique épigraphique >ṯ(w)rṯāwṭūš< et >twtqn< (lire >ṯawṭuqūšṯayyil< « gros chiendent » (Cynodon dactylon).20 Peut-être une extension différente de {ṮWY}, q.v. *{ṮWM} (‫)ثوم‬ GL >ṯawmun< (registre semi-correct), IH 257 >ṯawmun nom d’unité +atun< (registre semi-correct), VA >ṯawm + aṯwāmṯawmṯawm ǧabalī< « espèce d’ail sauvage (Alium lusitanicum / senescens / montanum) » ; nº 1187 >ṯawm alḥayyah< « gentiane jaune (Gentiana lutea) » ; nºs. 4404 >ṯawm barrīṯawm ʔl+ḍafādiʕ = (ḥašīšah) ṯūmiyyah< « germandrée aquatique (Teucrium scordium) » ; nº 985 >ṯawm kurrāṯī< « espèce de rocambole (Alium descendens) » ; DS >ṯawm bustānī / rīfī< « ail (Alium sativum) » ; >ṯawm ḥulū< « ail d’Espagne (Alium scordoprasum) » ; UT nº 988 >ṯawm qašṭanyūlīṯawm ʕuqābīṯawm sinānī< et >ṯawm ṣiqillī< « variétés d’ail »FḪ et HC 46 >ṯawmiyyah< « étuvée de poulet assaisonnée avec de l’ail ». VA >maṯwmah + maṯāwim< « terrain semé d’aulx ». AL muĉéguem + ín « assaisonné avec de l’ail ». muĉégueme + ít « sauce à base d’ail ». FḪ >muṯawwamah< « soupe d’ail ». Voir {ḤBB}, {ḤBL}, {ḤŠŠ} I, {ḤYW}, {RʔS}, {SNN} I et {QŠṬNLY}. < Pan-sémitique {ṯwm}, cf. hébreu šūm, araméen rabbinique et syriaque tūmā, guèze sum et accadien šūmu(m) « ail ». *{ṮWY} (‫)ثوي‬ VA >yaṯwà ṯawā ṯawī + īn fī< « habiter ». >maṯwà + maṯāwī< « habitation, demeure ». L’isolation de cette racine arabe suggère une agglutination du préfixe {t+} à la racine {ʔwy} I, q.v. *{ṮYB} (‫)ثيب‬ IH 239 >ṯayyibun< (registre haut), VA >ṯayyib + ṯuyyab< « femme qui n’est plus vierge ». Probablement une évolution sémantique de {ṯwb}, developpée à partir du concept d’épouse retournée dans la famille des ses parents après un divorce.

(‫ )ج وچ‬Ǧīm et Čīm *{ǦĀǦ} Voir {ḤWǦ}. *{ǦĀD} (‫)جاد‬ UT nº 1230 >ǧādī< « safran des Indes » (Curcuma longa). < Néo-persan ǧαdi.1 *{ǦʔF} (‫)جأف‬ DS >muǧʔaf< « imbécile » n’est qu’une erreur d’interprétation d’un mot qui n’était pas vulgaire, ni avait une telle signification.2 La racine arabe {ǧʔf} est une variante du sémitique de l’Ouest {gwf}, cf. hébreu gūfāh et araméen gūfā « corps », arabe ǧawf « ventre ». *{ǦĀQ} (‫)جاق‬ AL Jáca « Jaca » (géographie). jaquí + ín « de Jaca ». Voir {ǦKǦ/Z}. *{ǦĀL} (‫)جال‬ SG 241 >ǧālah< « noix de galle ». < Latin galla, par transmission écrite. *{ČĀN} (‫)چـان‬ IH 265 >ǧānū< « boue ». < Latin coenum. *{ǦBB} (‫)جبب‬ I. VA >ǧubb + aǧbābǧubbun< (registre haut), GL >ǧub(b)unǧub< « citerne », AL jubb + axbáb « citerne ; cachot ». GL >maǧbūbun< « châtré ». < Pan-sémitique {gbb}, à rapprocher des significations « excaver ; couper, etc. », cf. syriaque gūbā, guèze gǝbb et accadien gubbu « citerne ». II. IH 219 >ǧubbatun + ǧibabun< (registre semi-correct), VA >ǧubbah + āt / ǧibabǧubbahǧubaybahḏbʔyt< « sorte de vêtement ou de tissu ».4

|| 1 Rapporté par les dictionnaires persans comme le safran. Quant à la grahie alternative avec >ḏǧubābah< « idiot ». Probablement < roman andalou */ČÚPA BÁBA/ « suceur de sa bave ». *{ČPP(Ḻ)} (‫)چپپ أو چپپـل‬ AL chipp « pilori ». mánḳar muchápap + manáḳir muchapapín « nez plat ». JA 70 >rabṭ al+ǧbāl< « attacher le billot ».5 < Latin cippus « cipe, pieu dans les trous de loups », qui devint « piège ; billot » dans la Péninsule Ibérique, cf. castillan et portugais cepo, catalan cep. Voir {ČYP}. *{ǦBḤ} (‫)جبح‬ VA >ǧubḥ + aǧbāḥ / ǧibāḥ = maǧbaḥah + maǧābiḥmaǧbaḥatun< (registre semi-correct), AL jubh + gibáh = maxbáha + majábih / magibiêh « ruche ». ID ʕlh 14 >ǧbḥ< « creux du mortier ».6 AL jabbah + ín, VA, MT et ZǦ >ǧabbāḥ + īn< « apiculteur ». *{ČPḪ} (‫)چپـخ‬ VA >niǧabbaḫ al+ḫaddayn tabǧīḫ< « gonfler les joues pour souffler ». >yaǧǧabbaḫ aǧǧabbaḫ< « être gonflées (les joues) avant de souffler ». >ǧubbāḫah + āt / ǧabābi/īḫ< « son de l’air qu’on expire par la bouche ; bulle de savon » ; AL chupáḳa « son de l’air qu’on expire par la bouche ». Peut-être le résultat de la contraction d’une phrase hybride roman andalou + arabe */ŚOPLÁR/ nuffāḫah « faire une bulle ».7 *{ǦBD/Ḏ} (‫)جبد‬ IH 186 >ǧabada< (registre semi-correct), ZǦ >ǧabad yaǧbaḏǧabadtu (y)aǧbidu maǧbūdun = muǧabbadun< (registre semi-correct), VA >naǧbad ǧabadt ǧabd ǧābid + īn ǧabbād + īn maǧbūd k< « (at)tirer ; extraire » ; >yaǧbad || 5 Passage qui resta énigmatique jusqu’à son explication dans Corriente 1999a : 76, n. 37, en lien avec l’emprunt alchiperre « piège de chasseur ». Il s’agissat d’un petit billot où on emprisonnait les élèves rétifs dans les écoles coraniques avant de leur asséner des coups de bâton sur la plante des pieds ; voir DS II : 280, s.v. falaqah. 6 Mais ce mot isolé est douteux et il pourrait ne s’agir que d’une erreur au lieu de >ǧbhnaḍrab ašdāq+ī< dans IQ 7/16/4, où ce verbe est utilisé, comme souvent, d’une façon métaphorique. L’évolution irrégulière du latin sufflāre, décrite par Coromines & Pascual V : 305, par laquelle le /f/ a abouti à /p/, une consonne tendue en arabe andalou dont le trait tend à se propager dans son entourage et vice versa (voir Corriente 1977 : 34-35, cf. aussi le cas similair de {ČČN}), qui est probablement la cause de l’apparition du /č/ initial au lieu de /š/ sans, néanmoins, exclure une contamination avec le roman andalou */ČUPÁR/ (cf. castillan chupar « sucer » et voir {ČBB}), son antonyme d’origine onomatopéique.

244 | *{ǦBR}

rasan< « faire le maquereau (proxénète) » ; IQ >ǧabad yaǧbad yuǧbad aǧbadū maǧbūd< « (at)tirer ; extraire; dégainer » ; AC >taǧbad< « elles traînent » ; >aǧbad+u l+abant+ak min unkūn+u< « traine-le vers ta fille par les hanches » ; AL nexbéd gebétt « mentionner souvent ; tendre un arc ; provigner ». VA >yanǧabad anǧabad< « être (at)tiré » ; NQ am 1/2/1 >ʔl+suyūf ilī+h tanǧabad< « on dégaine des épées contre lui ». VA >ǧabdi rasan< « proxénétisme » ; AL héin lal gebt + heinín l.g. « facile à tirer ». j/gébde + ít « scion ». jabbíd+ jabíbid = japít + japípit, diminutif jubéybed + ít « ceinture ; brayer ». GL >ǧabbādatun< (registre semi-correct), VA >ǧabbād + ǧabābid< « croc d’une arbalète ». >ǧabbād rasanǧabbād al+taʕāliq< « maquereau (proxénète) ». IB 177 >maǧābid< « attachements d’une bête à sa noria ». Voir {ĠBṬ}. Métathèse de {ǧḏb}, q.v., avec perte presque systématique du trait interdental de /ḏ/.8 *{ǦBR} (‫)جبر‬ I. GL >aǧbirunaǧbur ǧabart ǧabr ǧābir maǧbūr knaǧbur ʕalà< « traiter hautainement ». MT >uǧbir iǧbār / ǧabry≠nuǧbar ǧabri< « réparer » ; >ǧubir al+ǧaddi ba+l+ḥafīd< « le grand-fils compense la perte du grand-père » ; MT >ʔl+ayyām ʔltī yaʕṭalū … fa+l+yǧbirū+hā< « ils devront compenser les jours pendant lesquels ils ont été oisifs ». VA >nuǧbir aǧbart iǧbār maǧbūr k ʕalàaǧbarat< « contraindre, forcer ». >yaǧǧabbar< « se montrer hautain ». VA >yanǧabar anǧabar li< « être récupéré ou remis » ; ZǦ >yanǧabar< « il se ressoude » ; IA >anǧabaratanǧabar l+ī ṣibāʔ+ī< « j’ai retrouvé ma jeunesse » ; >anǧabar liy+ya saʔd+ī< « j’ai récupéré ma veine ». GL >ǧabratun< (registre haut) « rémission d’un os ». TD 273 >ǧabrah< « holoste umbellé (Holosteum umbellatum) ». AL algébra « algèbre » (retour du castillan). gíbir + ín « bailli » ; MT >ǧābirǧabraʔutun< et GL >ǧubruwatun< (registre semi-correct, lire >ǧabarūtuntaǧabbur< « fierté ». >ǧabbār + īn / ǧabābirah< « géant » ; ZǦ >ʔl+ǧabbār< « le Tout-Puissant ». UT nºs. 8 et 4256 >ǧābūr< « hélicryse (Helichrysum stoechas) », 583 >ǧabrūn< « espèce de cerfeuil (Scandix cerefolium) ». RC muxber, diminutif mujaybar « nom propre masculin ». VA >mutaǧabbir + īnmutaǧabbirun< (registre haut) « hautain ». Voir {ŠʕR}. < Sémitique de l’Ouest {gbr}, cf. hébreu geber, araméen gǝbar « homme » et guèze gäbr « esclave ».

|| 8 Voir Corriente 1977 : 44-45 à propos de cette tendence occasionnelle en arabe andalou, bien que pas systématique comme dans la plupart des dialectes urbains du néo-arabe.

*{ǦBS/Ṣ(N)} | 245

II. AL jabáyra + ít « porte-feuille ». < Arabe ǧayb « poche », avec le suffixe instrumental roman andalou {+ÁYR}, et dissimilation du premier /y/, cf. portugais algibeira, vieux castillan linjavera et catalan angevera.9 *{ČPR} (‫)چپر‬ AL Chipr « Chypre » (géographie). Emprunt tardif au castillan. *{ČPRŠŠ} (‫)چپرشش‬ UT nº 3227 >ǧībriyuš< (lire >ǧībrišuš< « cyprès » (Cupressus sempervirens). < Bas-latin cypressus < latin cupressus. *{ǦBRṬ} (‫)جبرط‬ IZ >yiǧabraṭ ʕalī+hā< « il la malmène ». Hybridation de l’arabe ǧabarūt (voir sous {ǦBR}) avec le suffixe péjoratif roman andalou {+ÓT}.10 *{ǦBRL} (‫)جبرل‬ VA >ǧibrīlǧuburruyūl< « aubépine (Crataegus oxyacantha) », selon l’identification de cet ouvrage, mais son nom suggère plutôt l’épine rouge-sang (Crataegus sanguinea). < Roman andalou */ČÉP(O) ROY+ÓL/ < latin cippus rŭbĕus « cep roussâtre », avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÓL}. *{ČP/BRYN} (‫)چپرين أو چبرين‬ CP 139.7 >jfryān< (lire >jibryānniǧabbas taǧbīs kyaǧǧabbas aǧǧabbas< « être (re)plâtré ». >ǧabs + ǧubūsǧabsun< (re-

|| 9 Voir Corriente 2008a : 121 et 293, à propos de son synonyme fald/triquera, avec une structure morphologique et sémantique similaire. 10 Voir Corriente 1992 : 129 à propos de ce suffixe parfois intégré même avec des mots arabes. La base arabe pourrait être ǧabbār « tyran », à laquelle on aurait directement lié le suffixe roman andalou. 11 Voir BCT 2007 : 232 et n. 4 à propos de la possible déformation de ce nom sous le phytonyme >ḥbrbān< « bardane (Arctium lappa) » dans UT nº 1623, mais ignoré dans d’autres sources botaniques, avec l’équivalent arabe andalou abulqásim alʕayyár « le coureur de jupons A.Q. », ainsi appelé parce que les femmes mettaient ses feuilles sous leurs voiles afin de prévenir les taches produites par le henné. Il s’agit d’un personnage populaire, Cyprien en roman et Abulqāsim en arabe (probablement une réminiscence du célèbre juriste, accompagnant Mālik b. Anas dans le proverbe anticlérical accusant les docteurs de la loi islamique de s’emparer de tout, comme Mālik (= « possesseur ») et de distribuer les propriétés à leur propre profit comme Abulqāsim (« le père du partageur »). Ce Cyprien ou Abulqāsim « le coquin », l’habile séducteur des femmes, fut plus tard confondu avec le célèbre Ǧuḥà des anecdotes islamiques, qui semble être devenu Joãzinho en portugais et Jaimito en castillan, mais son nom ancien et sa réputation auraient peut-être survécu dans une chanson populaire piquante à propos des dances aux partenaires enlacés : « Cipriano, Cipriano, no bajes más la mano, no seas aprovechao… », c’est-à-dire « Cyprien, Cyprien, ne place pas ta main si bas, n’en tire pas profit ». L’envie des poètes aux voiles qui sont dans un baiser ininterrompu avec les êtres aimés est un sujet qu’on retrouve en arabe andalou dans Ibn Quzmān 70/3.

246 | *{ǦBSYQ}

gistre semi-correct), AL gebç, SH >ǧbṣ< « gypse, plâtre » ; DS >ǧabs al+farrānīn< « gypse blanc tirant vers le rouge ». GM 11 >ǧibsīn< « gypse ». SH >ǧabbāṣūn< « plâtriers ». Voir {ǦṢṢ}. < Grec γύψος. *{ǦBSYQ} (‫)جبسيق‬ SG 163 >ǧbsyāqūǧbsyq< « jour funeste ». < Latin Aegyptiăcus.12 *{ǦBL} (‫)جبل‬ I. VA >yuǧbal ǧubil maǧbūl ʕalà< « avoir une disposition naturelle ». >niǧabbal< « rendre sauvage ». >yaǧǧabbal aǧǧabbal taǧabbul< « devenir sauvage ». >ǧabal + ǧibālǧablun< (syriaque), ZǦ >ǧab(a)lǧabalǧabal fārū< « Gibralfaro » (géographie) ; >ṣaḥb al+ǧabal< « le Seigneur de la Montagne » (sobriquet du rebelle ʕAbdulmuʔmin au commencement de sa révolte contre les Almoravides). AL gebelí + ín, VA >ǧabalī + īn< « montagnard ; sauvage ». >ǧibillah + āt< « disposition naturelle ». NQ mg 87x/2 >al+ǧubaylah ʕalà madḥ al+amīr< « le truc de louer le prince ». VA >muǧabbal< « tourné sauvage ». Voir {ʔSP}, {ʔṢL}, {TYN}, {ṮWR}, {ḤWR} II, {ḪZR(N)}, {RʔS}, {RQʕ}, {RMN} I, {RWND}, {ZBB}, {SLṬ(N)}, {SYḤ}, {ṬBQ} I, {ṬRF}, {ṬWR} II, {ʕBQR}, {ʕSǦ}, {ʕNB}, {FDNǦ}, {QSṬL/N(N)}, {KRF/BS}, {KRWY}, {KLL} III, {LḤM}, {LQS}, {MRY} IV et {NFʕ}. < Sémitique de l’Ouest {gbl}, cf. hébreu gǝbūl « frontière », sudarabique épigraphique gblt « terres cultivés autour d’un village ». II. AC >ǧābil< (lire >ǧabīlǧābila ʔl+ṣāliḥāti< (registre semi-correct) « Sainte Isabelle ». Emprunt tardif au castillan Isabel. *{ČPL(Ḻ/N)} (‫)چپل أو چپلين أو چپلل‬ UT nº 985 >ǧubullah< « oignon » ; nº 3461 >ǧubullah ḏibūrkuh< « scille (Urginea maritima) » ; nº 987 >ǧubulāllah< « narcisse tazette (Narcissus tazetta) » ; nº 985 >ǧubullīn< « ciboulette (Allium schoenoprasum) ». < Roman andalou */ČEPÓḺA DE PÓRKO/, /ČEPOḺÉḺA/ et /ČEPOḺÍN/, < latin caepa « oignon » avec le complément « du porc » ou suffixation du diminutif. *{ǦBLHNK}, {ǦBLNHK} et {ǦLBHNK} (‫)جبلھنك أو جبلنھك أو جلبھنك‬ BM >ǧablahankǧablahankǧablanhak< « réséda blanc (Reseda alba) ». < Pehlevi gabr αhang « réparation du ventre ».13

|| 12 On appela ainsi les jours pendant lesquels ils furent punis avec les plaies d’Egypte. 13 Avec plusieurs variantes déturpées déjà en néo-persan (par exemple >ǧabl(α)hngǧlbhnk< et >ǧblhnǧ< chez Vullers 508) et en arabe, comme celles d’UT, >ǧalbahankǧalanhakǧahlīk< et nº 2447 >ǧlmnuknaǧbun ǧabant min< « être effrayé ». >niǧabban taǧbīn k< « effrayer ». IA >niǧabban< « faire du fromage » ; ZǦ >niǧabbal+l+ak< « je te ferai des beignets de fromage ». VA >yaǧǧabban aǧǧabban< « se faire du fromage ». >ǧubnah + ǧuban / aǧbānʔl+ǧubanuǧubanǧūbān< « fromage » ; UT nº 1275 et 1276 >ǧubn ʔl+qurūd / ʔl+ṯuʕbān< « racine d’estragon (Arum dracunculus) », nº 1277 >ǧ. ʔl+ġurāb< « racine du gouet à capuchon (Arisarum vulgare) » ; 1252 >ǧ. ʔl+naḫlah< « palmite ». AC >ǧabān + īnǧabānun< (registre haut) « peureux ». IQ >ǧabīn< « front ». VA >muǧabbanah + ātmuǧabbanah + muǧābbanit< « beignet de fromage ». Voir {ṬLṬL}. < Sémitique de l’Ouest {gbn}, cf. hébreu gǝbīnāh, araméen gūbnā et guèze gǝbnät « fromage ».14 *{ČPN} (‫)چپن‬ AL chipín + ít « sabot » ; mulébeç (a) chapín « chaussé avec des sabots ». Emprunt tardif au castillan chapín. *{ǦBH} (‫)جبه‬ VA >ǧabha + ǧibāhǧabhatun< (registre haut), ZǦ >ǧabhahḏū ǧabhatayn< « bifrons ». IQ >ǧabhat al+aṣlaʕ< « le front du chauve ». < Sémitique de l’Ouest {gb} « être convexe », avec la possibilité de compléments phonétiques, cf. hébreu gab « dos, dessus ; haut lieu », gabbaḥat « front chauve ». *{ǦBW} (‫)جبو‬ VA >naǧbī ǧabayt = aǧbayt iǧbā ǧābī muǧbī k< « lever l’impôt ». >yanǧabī anǧabā< « être levé ». >naǧtabī aǧtabayt iǧtibā muǧtabī muǧtabā kʔǧtibāʔun< « choisir ». >ǧibāyah + āt = maǧbā + maǧābī< « impôt, tribu ». < Sémitique de l’Ouest {gbʔ}, cf. araméen gǝbā « lever l’impôt », guèze gäbʔa « retourner ». *{Č/SPYR} (‫)چبير أو سبير‬ UT nº 1655 >ǧ/sibayrah< « blé ». < Latin cĭbārĭa, cf. castillan cibera. *{ǦṮṮ} (‫)جثث‬ I. VA >ǧuṯṯah + āt / ǧuṯaṯǧuṯṯatun bi+lā rūḥǧaṯṯ< « génuflexion ». Voir {ǦṮW}.

|| 14 L’accadien gubnatu est considéré comme un emprunt à l’araméen. Quant aux significations « peureux » et « front », on peut se demander s’il s’agit de métaphores assez particulières ou d’une deuxième racine {gbn} « se courber », en lien avec {gb} et d’autres variantes.

248 | *{ǦṮǦṮ} *{ǦṮǦṮ} (‫)جثجث‬ UT nº 1219 >ǧaṯǧāṯah + ǧaṯǧāṯ< « herbe aux puces (Inula pulicaria) ». Forme intensive de {ǧṯṯ}, parce qu’on la coupait. *{ǦṮLQ} (‫)جثلق‬ SG 156 >ǧaṯ.līq rūmah< « le primat de Rome ». < Grec καθολικός, à travers le syriaque qāṯūlīqā, prouvant ainsi l’origine orientale du Codex Escurialensis. *{ǦṮW} (‫)جثو‬ VA >naǧṯū ǧaṯaw/yt ǧaṯw ǧāṯī ʕalà rukab+ī< « s’agenouiller ». Peut-être une variante de {ǦṮṮ}. *{ČČR(Š)} (‫)چچر أو چچرش‬ UT nºs. 1384 >ǧāǧaruh< et 1323 >ǧāǧaraš< « petits pois ». < Roman andalou */ČÍČARO/ < latin cĭcĕra. *{ǦǦRM} (‫)ججرم‬ IV 63 >ǧiǧramniǧaǧʕan ǧaǧʕanah k< « rendre stupide ». >yaǧǧaǧʕan aǧǧaǧʕan< « devenir stupide ». ǧuǧʕūn « stupide ». LO Xa/exon « nom propre masculin » (probablement un sobriquet). Le parentage avec le maltais ċuċun et le sicilien sciuciuni « archifou » suggère une origine romane, malgré le /ʕ/, en rapport avec le castillan chocho « radoteur ». Il s’agit de mots expressifs très aptes à la contamination par des synonymes, pour lesquels on peut proposer plusieur explications. Dans le cas de la Péninsule Ibérique, on peut le considérer comme dérivé du latin stultus, avec le traitement castillan /lt/ > /č/ et plus tard l’évolution vulgaire de l’arabe andalou /st/ > /č/, mais il n’est pas aisé de déterminer la raison de l’insertion du /ʕ/.16

|| 15 Dévolution à l’arabe andalou, à travers plusieurs formes romanes, comme le castillan jacerina, le portugais jazerina, à côté d’autres plus étranges comme le vieux catalan gesaran < français jasera/on (voir Coromines & Pascual III : 480), dont la vocalisation est difficile à expliquer. Malgré le refus de Coromines déjà en 1951, l’italien ghiazzerino (avec la palatalisation du /k/ caractéristique du turc et qui expliquerait son évolution vers /ǧ/ dans les autres langues), et les formes arabes occidentales du néo-persan kaž αġand « (jaquette) rembourrée de soie crue (en guise de cuirasse) », probablement importés dans le Nord de l’Afrique par les soldats turcs appelés ġuzz, telles que >kazġand< (voir DS II : 462 et Corriente 2008a : 122, s.v. algoz), suggèrent l’évolution d’un vieux modèle *gyazran, avec dissimilation de la séquence /g…ġ/ > /g … r/, du français et du catalan, aidée par l’étymologie populaire, bien avant qu’on fabriquât cette attribution douteuse à Alger. 16 Ce phénomène arrive d’une façon spontanée et irrégulière dans quelques mots du néoaraméen, tels que maʕkarūne « macaroni », ṣalṭaʕā/ūn « écrevisse » < saraṭān (Barthélemey 1936 : 794 et 443 pour la Syrie, mais le premier est très répandu au Moyen Orient) et en Occident, en arabe andalou zanbúʕ et arabe marocain zǝnbūʕ « cédrat » < néo-persan bustαn buy « parfum du jardin » (voir Corrriente 1997 : 234 et Prémare V : 381). Selon cette hypothèse, le castillan chocho, tout

*{ǦḤŠ} | 249

*{ČČN} (‫)چچن‬ AL nichechén chechént « blanchir, cuire légèrement ». < Latin subcoctĭon(em), cf. castillan sancocho.17 *{ǦḤǦḤ} (‫)جحجح‬ ḪĀ āḥ 5 >ǧaḥǧāḥ< « seigneur ». Variante du sémitique de l’Ouest {gw/yḥ}, cf. hébreu gāḥ, syriaque gūḥ « jaillir » et guèze goḥa « éclater, scintiller (lumière) ».18 *{ǦḤD} (‫)جحد‬ GL >aǧḥadu ǧaḥdunnaǧḥad ǧaḥadt ǧaḥd ǧāḥid + īn ǧaḥḥād + īn maǧḥūd kǧaḥad ǧuḥūdlas yaǧḥad+u ǧāḥid< « personne ne peut le dénier ». >yanǧaḥadyanǧaḥad anǧaḥad ʕan / min / fī< « être dénié ». AL johd = juhé (lire juhd ou júhde), nom d’unité júhda + ít « dénégation » ; ba jóhda = géhyden « en cachette ». GL >ǧāḥidun< « hérétique ». MT >maǧḥūd< « renégat ».19 Voir {ʕDW}, {ʕML} et {NʕM}. < Sémitique de l’Ouest {kḥd}, cf. hébreu nikḥad « être caché ou détruit » et guèze kǝḥdä « renier ».20 *{ǦḤDB} (‫)جحدب‬ DS >ǧaḥdab< « plante non-identifiée » (chez Ibn Albayṭār).21 *{ǦḤR} (‫)جحر‬ I. VA >naǧḥir aǧḥart iǧḥār muǧḥir maǧḥūr kyanǧaḥar anǧaḥar inǧiḥār< « se retirer dans un trou ou un endroit étroit ». VA >ǧuḥr + aǧḥār / ǧaḥirah (lire ǧiḥarah ?) / ǧuḥrānǧaḥš+ aǧḥāšǧuḥūš< « ânon ». Peut-être un ancien emprunt de l’arabe au sémitique du Nord {kḥš}, cf. hébreu kāḥaš et rabbinique kǝḥaš « être || comme son quasi-synonyme loco « fou », seraient des emprunts au Sud, romanophone ou arabophone. 17 La contamination du trait de tension au phonème initial est un autre cas de la tendence mentionnée à propos de {ČPḪ}. 18 Avec des variantes redupliquées en éthiopien et syriaque, selon Leslau 1987 : 207. Ce mot arabe ancien est un des aḍdād, c’est-à-dire ayant deux significations tout à fait opposées, « chef » et « homme de basse classe », voir à propos de ce sujet l’article de Cohen 1961 : 1. 19 Calque sémantique du castillan renegado, cf. le synonyme marfuz dans Corriente 2008 : 368. 20 Probablement aussi le syriaque kǝḥad « vénérer » par une évolution sémantique connue en relation avec les tabous, comme dans les significations de la racine pan-sémitique {kpr}. La forme de la racine {ǧḥd} en arabe suggère un emprunt, qui aurait échappé à l’attention de Jeffery, au lexique religieux d’une communauté juive ou chrétienne, plus probablement en Arabie du Sud. 21 Le Lisān rapporte seulement raǧulun ǧaḥdab « homme de courte taille ».

250 | *{ǦḤF}

maigre », quoique la même racine existe aussi dans le guèze kwǝḥsä avec la même signification. *{ǦḤF} (‫)جحف‬ ET Abingi/ahaf « nom propre masculin » (= Ibn Ǧaḥḥāf, nom du fameux juge de Valencia brûlé par ordre du Cid). *{ǦḤFL} (‫)جحفل‬ VA >ǧaḥfalah + ǧaḥāfil< « armée ». Probablement une contraction (naḥt) de ǧayšun ḥāfil « armée nombreuse ». *{ǦḤLQ} (‫)جحلق‬ TD >ǧaḥlīq< 190 et UT nº 1327 >ǧiḥliq = ǧiḥlīq< « anis sauvage (Scandix pecten Veneris) ». Sans étymologie connue ni mention dans la lexicographie native et avec une variante métathétique >ḥǧlqǧaḥīmǧaḥīmun< (registre haut) = >ʔl+ǧaḥīmuǧuḥā< « nom propre masculin ».22 *{ǦḪǦḪ/Ġ} (‫)جخجخ أو جخجغ‬ VA >ǧuḫǧūġah + ǧaḫāǧiḫ< « touffe de cheveux ». Forme rédupliquée de l’élément bi-consonantique {ǧḫ}, d’origine onomatopéique, exprimant des bruits ou des mouvements soudains. *{ČḪD/Ḏ/ḌN} (‫)چخدن أو چخذن أو چخضن‬ VA >niǧaḫḏan< « remplir de grenouilles ». >yaǧǧaḫḏan aǧǧaḫḏan< « se remplir de grenouilles ». >ǧuḫḏ/ḍūn + ǧaḫāḏīnǧuḫḏ/dūnšuḫdūn + ǧaḫāḏīn< « grenouille » ; DL 52 Aynechahaden (= /ʕáyn aččaḫádin/ « fontaine des grenouilles »). Voir {ČRDN}. Probablement un mot roman andalou onomatopéique (cf. castillan chirrido « cri, grincement, braillement »), avec le suffixe augmentatif {+ÓN}.23 *{ČḪṬ/Ḏ̣B} (‫)چخطب أو چخظب‬ LZ >ǧuḫṭub< et IH 327 >ǧuḫḏ̣ub< « petite bête qui vit dans l’eau » ne sont probablement que variantes de l’entrée précédante, où ces auteurs puristes ont voulu

|| 22 Voir l’entrée par C. Pellat à propos de ce personnage proverbial dans EI2 II : 605-607. 23 Ce qui serait une allusion au croassement caractéristique de ces animaux, qui, à côté des crapauds, des lézards et des serpents, des hérissons, etc., étaient à l’époque l’objet de superstitions et craintes souvent immotivées, à tel point que leurs noms étaient altérés et remplacés par des euphémismes : voir {ʔSKRČN}, {ṬYLN}, {KYLḪ}, etc. Il y a d’autres cas d’harmonisation vocalique et de sonorisation du /t/ intervocalique en arabe andalou et en roman andalou, ce qui permet d’envisager une évolution */ČIRR+IT+ÓN/ > */ČORT/DÓN/ > arabe andalou /čurḍún/.

*{ǦDD} | 251

retrouver le mot arabe >ǧuḫdūb< « espèce de sauterelle », évidemment très différente des grenouilles, même du caméléon, parfois nommé aussi comme cela. *{ǦDB} (‫)جدب‬ GL >ǧadībun< (registre haut) « stérile » ; >ʔl+ʔrḍu ʔl+ǧadibbatu< (registre semicorrect) « terrain stérile ». Voir {ǦḎB} II. La racine arabe {ǧdb} semble être une extension du pan-sémitique {gdd}, cf. hébreu gad et rabbinique gǝdad « couper », guèze gǝdud « pillard » et accadien gadādu « séparer ». *{ǦDD} (‫)جدد‬ VA >nuǧudd ǧadadt ǧidd muǧidd + īn< « être diligent » ; AC >la taǧid maʕ al+laʔīm li+ʔanna ǧidd+hu hazlun< (registre semi-correct) « ne sois pas sérieux avec un ignoble, parce que son sérieux est une blague ». VA >niǧaddad taǧdīd kuǧaddidu ǧaddid< (registre haut), IQ >yuǧaddad taǧdīd< « renouveler » ; 174/0/2 >taǧaddad ʕalay+ya mā qad nasīt< « tu me redonnes ce que j’avais oublié ». VA >yaǧǧaddad aǧǧaddad< « se renouveler ». >ǧadd + ǧudūd / aǧdādǧad(di)ǧadd féminin +ahǧad(d) féminin ǧadda(t)ǧaddun wa+huwa abū ʔl+wālidayn< (registre haut) « grand-père ; ancêtre » ; >abū ʔl+ǧaddi = ǧaddu ʔl+ʔabi wa+hwa biǧaddu (lire abū ǧaddi) ʔl+ʔ.bni< « arrière-grand-père » ; >wālidu ǧad ʔl+ǧad = wālidu biǧada (lire abī ǧaddi) ʔl+ʔabi< « arrière-arrière grand-père » ; IQ >ǧadday+h< « ses deux grands-pères, VA >ǧadd al+bīr< « limace » ; AL jédd ĉáliĉ ≠ rábie + judúd « aïeul d’une troisième ou quatrième génération ». VA >ǧadd< « fortune ». >ǧaddah + ātǧaddatun< (registre haut), AL j/gédda + jedé/ít / judúd « grand-mère » ; jédda rábia « arrière-arrière grand-mère » ; VA >umm al+ǧaddah = ǧaddat al+umm< « arrière grand-mère ». IQ >ǧid(di)< « sérieux, effort » ; VA >ǧiddanǧid(dā)< « très » ; >ba+l+ǧidd< « vraiement » ; VC 65.10 >tāḫuḏ zayt infāq ǧiddan kaṯīran< « tu prendras beaucoup d’huile d’olives pas encore mûres » ; BD 31r >qaddi ǧuddi+ka< « tant que tu pourras ». AL bi gídd « sérieusement ». gídda, AC >ǧiddā< « nouveauté » ; AL bigídda « d’une nouvelle façon ». gidíd + judúd, diminutif judéyed + ít, IQ >ǧadīd féminin ǧadīdahǧadīd + ǧududǧadīdun féminin ǧadīdatun< (registre haut), ZǦ >ǧidīd< « nouveau » ; IQ >min ǧadīd< « à nouveau ». VA >ǧāddah + āt< « avenue ».24 Voir {ḤBB}, {ḪṬR}, {ʕḎ̣M}, {QČL} et {NṢR} II. La polysémie de cette racine arabe suggère la possibilité de confluences toujours faciles avec les racines biconsonantiques. Pour la signification de « fortune » on peut le retrouver dans le sémitique de l’Ouest, cf. hébreu gad et araméen gaddā, tout comme dans le cas de « couper » comme cela a été vu à la racine {ǦDB} et on sait que les Sémites concevaient la fortune comme des arrêts « coupés » par le destin. On

|| 24 Quant au >ǧadāʔid< « sillons » de DS I : 175, tiré d’Ibn Ǧanāḥ, mais omis par Blau 2006 : 80, il pourrait n’avoir été qu’un trou de mémoire visant l’arabe aḫādīd. Aurait-il formé un pluriel brisé à partir de l’hébreu gǝdūdā ?

252 | *{ǦDR}

pourrait peut-être encore proposer que ce qu’on vient de couper soit conçu comme « nouveau », mais une connexion sémantique avec le « grand-père »25 n’est pas aisée. *{ǦDR} (‫)جدر‬ GL >ǧudratun< (registre semi-correct), VA >ǧadr< « poutre » ; AL júdra + judár, MT + >ǧudar al+aʕnāb< « plant de vigne ». >ǧidriǧidriyyun< « petite vérole ». VA >ǧidār + ǧudur / ǧudrān< « mur » ; FǦ >ǧidār ḥāǧiz< « cloison ». VA >ǧadīr + īn bi< « digne de ». IH 123 >muǧaddarun< « marqué de petite vérole ». Voir {ǦʕD}. La signification « mur » est bien établie dans le sémitique du NordOuest, cf. hébreu gādēr et araméen gǝdērā, ou encore ougaritique >gdr< « haie », dérivée de l’idée de « cloîtrer ; couper », fréquent dans les racines contenant {gd}, comme {gdr}, d’où on peut aussi faire dériver le sens de « poutre », comme partie coupée d’une pièce de bois et celle de « digne », comme celui qui appartient à un groupe de personnes séparé des autres. Quant à la petite vérole, elle semble avoir été nommée ainsi métaphoriquement à cause de la ressemblance des pustules avec les bourgeons d’un cep de vigne, ǧadarah. Voir {ǦḎR} III. *{ǦDʕ} (‫)جدع‬ VA >ǧadʕ< « coupure, mutilation ». AC >aǧdaʕ « (nez) coupé ». ZǦ 777 >ǧaddāʕ< « injurieux ». Voir {ǦḎʕ}. Cette racine étendue de {gd} avec un complément phonétique est aussi attestée dans l’hébreu gādaʕ et le rabbinique gǝdaʕ « tailler, couper », et peut-être en guèze gwädʔa « battre ; écraser, etc. ».26 *{ǦDL} (‫)جدل‬ IQ 7/7/2 >niǧaddal+ak< « je te combats ».27 >GL >uǧāḏilu muǧāḏalatun< (registre semi-correct), VA >niǧādal muǧādalah / ǧidāl ky/naǧǧādal aǧǧādal(t) taǧādul maʕ< « disputer ». IQ 60/1/1 >naǧǧaddal< « je lutte ». AL gidél calíl « petite querelle ». > Sémitique de l’Ouest {gdl} « être grand », cf. hébreu gādōl et ougaritique >gdl< « grand », rabbinique gādēl « adolescent », ayant développé dans le sémitique du Sud, à travers la forme conative {1ā2a3}, des connotations d’émulation jusqu’à arriver à la signification de « tuer » en éthiopien. *{ǦDM} Voir {ǦḎM}. || 25 Isolé en sémitique sauf pour le sudarabique épigraphique >gdd< « grand ». Sachant qu’un tel mot est souvent assimilé aux hypocoristiques, on pourrait le lier à l’idée de « grandir » exprimée par la racine {gdl} du sémitique de l’Ouest, comme en hébreu gādal, araméen gǝdal et arabe ǧadala, q.v., sous {ǦDL}. 26 Selon Leslau 1987 : 180, en dépit de quelques difficultés surtout sémantiques. 27 Cette trace, à côté des graphies hésitantes d’AL, prouvent encore un cas d’équivalence des formes II et III du verbe, selon Corriente 1977 : 103, n. 160.

*{ǦḎB} | 253

*{ǦDW} (‫)جدو‬ VA >nastaǧdī kyastaǧdī< « mendier, demander un don ». >ǧadwāh< « sa générosité ». La racine {gdy} surtout attestée dans le sémitique du Sud, cf. sudarabique épigraphique >hgd gdyt< « faire une concession de terres » et guèze gada « cadeau », ne serait qu’une extension phonétique et l’évolution sémantique de {gd(d)}, q.v. *{Ǧ/ZDWR} (‫)جدور أو زدوار‬ UT nºs. 539, 1289 et 1370 >ǧu/i/adwār< et BM >zadwār< « zédoaire (Curcuma zedoaria) ». < Néo-persan zadwαr. *{ǦDWL} (‫)جدول‬ VA >niǧadwal k< « je divise une page en colonnes ». >yaǧǧadwal aǧǧadwal< « être divisé en colonnes ». >ǧadwal + ǧadāwil< GL >ǧadwalun< (registre haut) « colonne d’une page ». Utilisation métaphorique de l’arabe ǧadwal « rigole », une autre extension de la racine pan-sémitique bi-consonantique {gd(d)}. *{ǦDY} (‫)جدي‬ GL >ǧadyun< (registre haut) = >ǧadī + ǧadyānun< (registre semi-correct), IQ >ǧadīǧady / ǧidī + ǧidyānǧidyānunǧidīburǧ al+ǧady / al+ǧidīʔl+ǧadī = ʔl+ǧadyu< (registre haut) « Capricorne ». < Racine pan-sémitique {gdy}, cf. hébreu gǝdī, araméen gadyā et accadien gadû.29 *{ǦḎB} (‫)جذب‬ I. VA >naǧḏab ǧaḏabt ǧaḏb bi< « (at)tirer ; entraîner » ; IQ >taǧḏab al+burnus< « tu tires (les manches) de son burnous » ; FḪ >yaǧḏab< « il tire sur (un goût ou une odeur) ». Voir {ǦBD}. Probablement une variante phonétique du sémitique de l’Ouest {gḏm}, cf. rabbinique gǝdam et guèze gäzämä « couper », ainsi qu’en sudarabique épigraphique >gḏm< « délivrance » et hébreu gāzām « langouste », où on constate une évolution sémantique vers le concept de « trancher et / ou attirer vers soi quelque chose pour en profiter ».30

|| 28 Ce pluriel est une erreur, comme on le voit sous {NWL}, car ce mot n’appartient pas à ceux qui ont hérité des marques de la vieille opposition « collectif ≠ nom d’unité » ; voir Corriente 1977 : 91. 29 Mais l’accadien est reputé pour être un emprunt à l’araméen. Bien que les dictionnaires n’ajoutent pas de précisions, il est probable que, jadis, on appelât ainsi le chevreau sevré uniquement, donc un dérivé de la racine {gdd}, q.v. 30 Mais, en fait, il s’agit toujours d’une racine biconsonantique {gḏ}, variante phonétique de {gd}, à laquelle on a attaché un complément phonétique ou un « définisseur sémantique », selon les diverses hypothèses sur la conversion des anciennes racines biconsonantiques en triconsonantiques et, plus généralement, sur le développement de l’ensemble des racines sémitiques, selon l’expression de Majzel’ 1983, dont un compte-rendu a été publié dans EDNA 9 (2005) 273-278 (Corriente 2005).

254 | *{ǦḎḎ}

II. VA >yaǧḏab ǧaḏab ǧāḏib< « souffrir de la disette ». >ǧaḏbǧaḏbun< (registre semi-correct) « disette ». Altération phonétique de {ǦDB}, q.v.31 *{ǦḎḎ} (‫)جذذ‬ VA >ǧaḏḏ< « coupure ; retranchement ». < Pan-sémitique {gḏḏ}, cf. hébreu gēz, rabbinique gizzā et accadien gizzu(m) « tonte », avec une spécialisation sémantique absente dans le guèze gäzzä « couper, trancher ; égorger ».32 *{ǦḎR} (‫)جذر‬ I. IH 353 >kam ǧiḏru haḏa ʔl+ʕadad< « quelle est la racine de ce nombre ? ». Variante phonétique de {ǦDR}, q.v. II. ḪĀ aǧ1 >ǧaʔāḏir< « génisses sauvages ».33 < Pehlevi *gaw dar « espèce de vache ». III. DS I 178, BM 32 et UT nº 1288 >ǧawḏar< et IW I:324.23 >ḥwdr< (lire >ǧawḏar(ḥabb ʔl+)ǧawḏar< « fruit de cet arbrisseau ». Il semble s’agir d’une utilisation, en Afrique du Nord, du pluriel ǧudar de ǧudrah « poutre, bouture » (voir {ǦDR}) afin de donner un nom arabe au berbère tazaġt, réinterpreté par les botanistes andalous comme un mot arabe qui leur était familier, mais dont la signification était très différente. *{ǦḎʕ} (‫)جذع‬ I. VA >ǧiḏʕ + ǧuḏūʕ< « tronc de palmier ». < Sémitique de l’Ouest {gḏʕ}, cf. hébreu gezaʕ, syriaque gūzʕā et guèze gǝzzaʕ « tronc d’arbre », variante du pan-sémitique {gḏḏ} « couper » ; voir {ǦḎḎ}, {ǦḎM}, etc. II. IH 361 >ǧaḏaʕtu anfa+hu< « je coupai son nez ». Altération phonétique de {ǦDʕ}, q.v. *{ǦḎF} (‫)جذف‬ VA >miǧḏāf + maǧāḏif< « rame, aviron ». La racine {gḏf}, une autre variante nord-sémitique du pan-sémitique {gḏḏ}, cf. araméen gǝdaf « couper », produit un substantif, comme en rabbinique gadpā « objet découpé à partir d’un autre », qui acquit à travers une métaphore la signification de « plumage d’un oiseau » et puis, emprunté par l’arabe comme un verbe, la connotation

|| 31 A cause d’une ultra-correction déclenchée par le phénomène décrit dans Corriente 1992 : 46. 32 L’arabe ǧa/izzah serait donc un emprunt à l’araméen. 33 Les lexicographes natifs ne semblent avoir connu que ǧawḏar «génisse », qui était un mot persan, sauf partiellement Ibn Sīdā, qui aurait dit, selon le Lisān, que « ǧaw/yḏar était arabe, tandis que ǧuʔḏar était du persan ». Etrangement, les dictionnaires persans donnent ǧawdar pour « vache ; bœuf » sans l’attribuer à l’arabe et n’ont aucun mot équivalent sous gaw, ce qui suggère un emprunt très ancien au pehlevi. 34 Voir BCT 2007 : 185 et n. 9 à propos de l’identification de cette substance et la plante d’où on la tire, ce qui permet de corriger les confusions de DS dans cette entrée.

*{ǦRB} | 255

d’avancer à l’aide des plumes dans l’air, ou des rames dans l’eau, ce qui aboutit à la formation du nom d’instrument miǧḏāf.35 *{ǦḎL} (‫)جذل‬ GL >ʔǧḏilu ǧaḏalunyaǧḏal ǧaḏal ǧaḏl ǧāḏil = maǧḏūl< « être gai ou content ». Cette racine arabe, isolée en sémitique, et également avec la signification de « se tenir debout » semble être un emprunt à l’araméen gǝdal, avec une ceraine évolution sématique ; voir {ǦDL}. *{ǦḎM} (‫)جذم‬ VA >yiǧaḏḏam taǧḏīm< « rendre lépreux ». >yaǧǧaḏḏam aǧǧaḏḏam< « avoir la lèpre ». IH 187 >ǧudāmunǧadam = ǧuḏām< « lèpre ». >aǧḏam féminin ǧaḏmā< = >muǧḏam + īn / maǧāḏimǧuḏamǧuḏaymahmiǧḏāmmuǧḏa/im + maǧīḏimmuǧḏamyaǧrū ǧaraʔ ǧurʔah / ǧarāʔah = naǧǧarrā aǧǧarrayt taǧarrī = nanǧarr anǧarrayt = naǧtarī aǧtarayt iǧtirā muǧtarī li / ʕalàištarʔa ʕalàn/y/taǧǧarràaǧrā yuqdim al+mawt ʕalà ḏāk al+ʔiqdām< « la morte osa avancer si hardiment ». GL >ǧurʔatun< (registre haut) « audace » ; >ǧurʔatan< « audacieusement ». VA >ǧarī + īn< « hardi, vaillant ». < Pan-sémitique {grʔ/y}, cf. hébreu gārēh, rabbinique gārē « exaspérer, exciter » et accadien gerû(m) « faire la guerre ». *{ǦRB} (‫)جرب‬ I. VA >yaǧǧarrab aǧǧarrab< « avoir la gale ». >ǧarabah + ǧarabǧarābmaǧrūb + īn / maǧāribǧirāb + aǧribah< « bourse ». < Araméen, cf. rabbinique gǝrab ou garbā et syriaque grābā « bouteille ; outre ».36 III. IQ >ǧarrab(tu) naǧarrab muǧarrabuǧarribu taǧribatun muǧarrabun< (registre haut), VA >niǧarrab kǧurrib ʕalay+h< « il a été prouvé ». VA >yaǧǧarrab aǧǧarrab< « être (é)prouvé ou tenté ». >taǧribah + taǧāribǧirbinnah< « paille de la Mecque (Andropogum schoenantus ». Probablement < roman andalou */ǦÍR(O ḎE) BÍMNE/ « cercle d’osier », < latin gӯrus et vīmen.37 *{ǦRṮM} (‫)جرثم‬ VA >ǧurṯūmah< « noblesse » (littéralement « racine »). Extension avec un /m/ d’une racine pan-sémitique {grṯ}, plutôt rare, mais attestée au moins par l’hébreu gereš « produit, récolte » et peut-être aussi par l’accadien garāś/šum « copuler ». *{ǦRǦ} (‫)جرج‬ AL Jorge « Georges » (probablement un emprunt au castillan Jorge, quoique IQ et ZǦ connaisaient déjà >aban ǧurǧ (i)alǧarǧuǧirǧǧarǧīrun< (registre semi-correct), VA et UT nº 1213 >ǧirǧīr< « roquette (Eruca sativa) » ; UT nº 2418 >ǧarǧīrun barrī< « roquette sauvage (Brassica erucastrum) » ; nº 1212 >ǧarǧīrun al+kilāb< « sisymbre (Sisymbrium officinale) » ; nº 1211 >ǧarǧīrun al+māʔ< « cresson de fontaine (Nasturtium officinale) ». DS >muǧarǧar< « assaisonné avec de la roquette ». < Araméen, cf. rabbinique gargīr(ā) et syriaque gargīrā < accadien gergirû ou egem/ngiru. II. UT nº 1208 >ǧarǧar< « fèves ». < Néo-persan gerger, un emprunt ancien déjà présent dans le Lisān.

|| 37 Correction de Corriente 2000-2001 : 129-130, toujours fondée sur l’information de cette entrée à propos de l’utilisation des branches de cette plante, mais plus proche des données phonétiques. Quant à l`hypothèse étymologique de BCT 2007 : 80, n. 2, basée sur le latin cervīna « des cerfs », on ne trouve aucune indication que cette plante fût mangée ou mangeable par eux et, en outre, l’adjectif roman andalou attesté est toujours /ČÉRBUNO/A:/ voir Corriente 2000-2001 : 130. 38 Le mythique St. Georges, identifié avec Alḫiḍr (à qui on fait allusion sans mentionner son nom dans Qurʔān XVIII.65-82), s’était répandu bien avant l’Islam et avait atteint la Péninsule Ibérique, où il s’éteignit avec l’essor de l’église mozarabe pour n’être récupéré qu’avec les Croisades et surtout dans le Royaume d’Aragon.

*{ǦRD} | 257

*{ǦRǦRT} (‫)جرجرت‬ GM nº 55 >ǧarǧarītiyyah< « pain de pourceau (Cyclamen europaeum) ». C’est un hapax sans explication jusqu’à présent. *{ǦRǦM} Voir {ǦWǦM}. *{ǦRḤ} (‫)جرح‬ GL >aǧriḥu ǧāriḥun maǧrūḥun féminin maǧrūḥatun< (registre semi-correct), VA >naǧraḥ ǧaraḥt = aǧraḥt ǧāriḥ + īn ǧarrāḥ + īn maǧrūḥ + maǧāriḥ = ǧarīḥ + ǧarḥà kniǧarraḥ taǧrīḥ k< « appeler ; récuser (un témoin) ». >yaǧǧarraḥ al+šāhid< « être récusé (le témoin) ». >yanǧaraḥ anǧaraḥ< = IQ « être blessé ». GL >ǧarḥatun + ǧirāḥun< (registre haut), VA >ǧarḥah + ǧirāḥ = ǧurḥ + ǧurūḥǧurǧ + ǧarḥāt / ǧirāḥyaʕmal ǧirāḥ< « il cause des blessures ». VA >ǧurḥah< « récusation ». >ǧāriḥah + ǧawāriḥǧarīḥ = maǧrūḥǧarīḥ< « blessé ». VA >ǧarāʔiḥī + īnǧarāyiḥī = ǧarrāḥ< « chirurgien ». MT >aban ǧarrāḥ< « nom propre masculin ». Voir {ʔṮR}, {ǦNY}, {ʕML}, {ĠLQ} {MDD} I, {NSR} II et {WLD}. Cette racine arabe, isolée en sémitique sauf en sudarabique épigraphique >grḥ< « blessé », pourrait être une déformation euphémistique du sémitique de l’Ouest {qrʕ}, cf. hébreu qāraʕ, rabbinique qǝraʕ « déchirer » et guèze qärʕa « donner un coup à la tête ». *{ǦRD} (‫)جرد‬ VA >naǧrud ǧaradt ǧard ǧārid ǧarrād + īn = maǧrūd kuǧarridu muǧarradun< (registre haut), IA >ǧarrad yiǧarrad muǧarradniǧarrad taǧrīd k< « dépouiller, dénuder, déshabiller » ; IQ >ǧarrad+nī< « déshabillemoi » ; >ǧarradt al+aqrāq< « j’ôtai mes souliers » ; >ṣiḥḥat+ī ǧarrad+nī< « il enleva ma santé » ; AL nijarrát alhijár « bretteler les pierres » ; nijerréd aciláh jerrett tagirída + tagiríd mugérred (a ciláh) + ín « désarmer » ; n. a çapat jerrédt « ôter les souliers ». na(t)gerréd a(t)gerrétt etgerréd, GL >taǧarradūyaǧǧarrad aǧǧarrad< « se déshabiller ». >yanǧarad anǧarad< « être raclé ou rasé » ; AL héin la járd(a) + ín lajárd « facile à racler ». VA >ǧarādah + ǧarādǧarādǧarādun< (registre haut), AC >ʔl+ǧarādu< (registre haut), AL jaráda + jarád « langouste » ; jarádat al bahár + jarád al bahár « homard » ; GL >ǧarādun bi+lā ǧanāḥ< (registre haut) « sauterelles sans ailes ». ḪĀ īd >ʔl+ǧarīd< Eljerid (géographie).39 HC 231 >ǧrydāt< (lire >ǧurayyadātǧurādahaǧrad< « chauve » ; VA >aǧrad + ǧurd< « cheval excellent ». >maǧradah + maǧāridmaǧāridmuǧarrad< « râpé, usé », AC >muǧarrad< « nu ». Voir {ḪWḪ} I, {SǦL}, {SʕD} et {FLSF}. < Sémitique de l’Ouest {grd}, cf. hébreu gārad, araméen rabbinique et syriaque gǝrad « racler ; gratter », ainsi que guèze gärädä « cribler, vanner ». *{ǦRD/Ḏ} (‫)جرد أو جرذ‬40 VA >naǧrud ǧaradt ǧard ǧārid ǧarrād + īn = maǧrūd k< « roder ». VA >ǧurd + ǧurdān< « rat », GL >ǧurdun< (registre semi-correct) « taupe » ; >ǧurḏānatun< (registre semi-correct) « rat » ; DS >ǧuraḏah< « rate ».41 LZ et IH 187 >ǧaradun< « tumeur aux jarrets des bêtes ». Peut-être < sémitique de l’Ouest {grḏ}, cf. hébreu higgārēz « être coupé » et guèze gäräzä mais, comme dans le cas de {grd}, il s’agit de l’extension d’une vieille racine bi-consonantique {gr}, ayant reçu des compléments phonétiques ou des définisseurs sémantiques ; voir {ǦRZ}. *{ǦRDQ} (‫)جردق‬ VA >ǧardaqah + ǧarādiq< « sorte de pain rond ». < Pehlevi girdag « rond », d’où néo-persan girde « sorte de pâtisserie ronde ». *{ČRḎ/ḌN} (‫)چرذن أو چرضن‬ AL chordón + charadín (lire charádin) « grenouille ». Voir {ČḪD/Ḏ/ḌN}. *{ǦRR(N)} (‫)جرر أو جررن‬ VA >nuǧurr ǧarart ǧarr ǧarrār + īn maǧrūr k = niǧarrar taǧrīr k< « traîner » ; AL nu/ijúrr jarárt jurr « traîner ; remorquer » ; yjúrr bi çáq(u) féminin tijúrr bi çáqu (lire çáqa) + yjúrru bi çacáihum « boîter ». ḪĀ āri3 >ayyā+k tuǧurr+ak al+ʕādah< « gare à ne pas te laisser entraîner par l’habitude » ; āti2 >niǧurri qanāt+ī< « je traîne ma lance » (métaphore de la milice et du sexe). IQ >nuǧurr aḏyāl< « je traîne mes robes (métaphore de la fierté) ». VA >yaǧǧarrar aǧǧarrar< « être traîné ». >yanǧarr anǧarr inǧirārnanǧar inǧirār< « se traîner, ramper » ; AC >yanǧarryaštarʔštarrat< « ruminer ». AL charr « rumination ». GL >ḥarfu ǧarr< (registre haut) « préposition ». >ǧarratun + ǧarrātun< (registre haut), VA >ǧarrah + āt / ǧirār< « jarre, pot ». AL járra + á/ít « traction ». IQ >ǧurrūn< « grande jarre » (avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN} et harmonisation vocalique). >ǧarīr< « nom propre mas|| 40 Ces mots dérivent d’une racine {ǧrḏ}, dont les réalisations oscillaient entre /d/ et /ḏ/, à cause de la faible distinction de ces deux phonèmes en arabe andalou, selon Corriente 1977 : 37-38. 41 Tiré d’Ibn Ǧanāḥ et confirmé par Blau 2006 : 84. La langue classique ignorait les marques de genre des animaux de petite taille, mais le substrat roman andalou de l’arabe andalou les exigeait parfois, ce qui pouvait produire une confusion avec le nom d’unité, comme à propos de la colombe, ḥamāmah, dans IH 237.

*{ČRSY} | 259

culin ». VA >ǧarīrah + ǧarāʔir< « péché », IQ >ǧarrār< « qui traîne » ; VA >ǧayš an ǧ.< « armée nombreuse ». AL jarrára « drague, traîne ». bal ingirár « successivement ». IQ >al+maǧarrah< « La Voie Lactée ». IW I:146 et DS >maǧarrah< « poutre d’une machine hydraulique ».42 >maǧarr< « armée ».43 ID ṣnr >maǧarr mā< et ʕfq4 >mǧrāt ʔl+syl< « cours d’eau ». AL majárr + ít « courant d’eau ou conduit souterrain ». mijár adem + majár « vaisseau sanguin ». Voir {ŠRR} II et {HLM}. < Pan-sémitique {grr}, cf. hébreu gārar, araméen rabbinique gǝrar, syriaque gar « traîner », guèze gärrä « être soumis » et accadien šugarruru(m) « fair rouler ». *{Č/ǦRR} (‫)چرر أو جرر‬ VA >ǧarrah + āt / ǧarrǧarrahjárra + járr< « quenouillée de laine ou lin ». chirr + churúr mítal behíme « fanon des bêtes ».44 < Latin cirrus. *{ǦRZ} (‫)جرز‬ VA >niǧarraz taǧrīz k< « faire avaler ». >naǧǧarraz aǧǧarrazt< « avaler ». >ǧarāzahǧarāzatun< (registre semi-correct) « gourmandise ». >ǧarūzun< (registre haut) « gourmand » ; LH « gouttière ».45 Cette racine arabe n’est qu’une variante phonétique de {ǧrḏ}, q.v. *{ǦRS/Ṣ} (‫)جرس أو جرص‬ VA >ǧaras/ṣ< « cloche, grelot ». >ǧarrās< « fondeur ou sonneur de cloches ».46 Le sémanthème basique de cette racine arabe isolée dans le sémitique étant « son léger », il est possible qu’elle soit le résultat de la contraction d’une phrase arabe *ǧarà ḥiss « un bruit eu lieu ».47 *{ČRSY} (‫)چرسي‬ UT nº 1223 et 4279 >ǧarāsiyā< « cerise ».48 Voir {QRS/ṢY}. < Cěrāsĭum < grec κεράσιον.

|| 42 Cf. portugais almanjar(ra) et variantes du castillan et aragonais, avec et sans le /n/ répercusif et d’autres phénomènes phonétiques ; voir Corriente 2008a : 142-143. 43 Blau 2006 : 82 signale qu’on a commis ici une erreur de vocalisation et qu’il faut lire le classique maǧr, mais on peut se demander si cette vocalisation-là n’était pas caracteristique de l’arabe andalou et même si le mot classique n’est qu’une évolution de ce *maǧarr, puisqu’il n’appartient pas sémantiquement à {mǧr}. 44 Dans ce dernier cas on a préservé le /č/ étymologique, tandis que dans les autres on a l’évidence dans AL d’une contamination phonétique avec {ǦRR}, que la graphie arabe ne permet pas de confirmer pour le reste. 45 Reflété dans le portugais algeroz ou aljaroz, voir Corriente 2008a : 120. 46 Les anciens castillan et portugais aljaraz confirment aussi la signification de sonnaille ou clarine pour quelques animaux. 47 Les deux mots se rencontrent dans la locution mā samiʕtu la+hū ḥissan wa+lā ǧirsan « je n’ai entendu aucun bruit de sa part », selon le Lisān. 48 Néanmoins, les données de cet auteur montrent, malgré l’affirmation d’Ibn Luyūn transmise par DS I : 180, que le nom habituel et vulgaire de ce fruit état ḥabb al+mulūk, comme c’est toujours le cas au Maroc et en Libye, et que le mot gréco-latin designait surtout la prune sauvage.

260 | *{ǦRŠ} *{ǦRŠ} (‫)جرش‬ I. VA >niǧarraš taǧrīš k< « (con)casser, piler gros ». >yaǧǧarraš aǧǧarraš taǧarruš< « être pilé ». < Sémitique de l’Ouest {grś}, cf. hébreu gereś, syriaque gārsā « gruau » et guèze gäräsä « manger un aliment broyé ». II. IH 224 >ǧawārišun + ātun< (registre semi-correct),49 SH >ǧ.wāriš< « digestif ». < Néo-persan govαriš, substantif dérivé du verbe govαridan « cuire, digérer ». *{ǦRṢ} Voir {ǦRS/Ṣ}. *{ČRṬ} (‫)چرط‬ VA >ǧuruṭṭuǧur(r)ūṭǧurrūṭbi+ǧarāyiṭ< « fardé ». < Latin cērōtum < grec κηρωτόν, dont la portion finale a été métanalysée comme étant le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓT}, ajouté à une base triconsonantisée comme {ǧrr} dans les phases plus tardives. *{ǦRʕ} (‫)جرع‬ GL >aǧraʕu< (registre haut), VA >naǧraʕ ǧaraʕt ǧarʕ ǧāriʕ maǧrūʕ k< « avaler » ; IQ >aǧraʕ ṣibar< « j’avale l’amertume » ; >ǧurriʕtu al+sumūm< « on m’a fait avaler des poisons ». VA >yanǧaraʕ anǧaraʕ< « être avalé ». AŠ 28/1/1 >ǧurʕatī< « ma dose ». La signification basique en arabe « boire par gorgées » confirmerait l’attribution de cette racine arabe au sémitique de l’Ouest {grʕ}, cf. hébreu gāraʕ « diminuer, découper », rabbinique gǝraʕ « couper les cheveux », mais il s’agit en somme d’une extension de la racine pan-sémitique biconsonantique {gr}.50 *{ǦRʕD} (‫)جرعد‬ ZǦ >ǧurʕūdǧarʕūd ǧ.rrʕūdah< « scarabée ». Déformation de {ǦʕR/L}, q.v., cf. arabe marocain jǝṛṛʕūd « sorte de ver blanc, asticot ».51 Probablement < arabe ǧuʕl, à travers la variante dialectale ǧuʕrān, q.v., avec le suffixe péjoratif roman andalou {+ÓT}, avec une évolution phonétique affectée par l’étymologie populaire. *{ǦRF} (‫)جرف‬ VA >ǧurf + aǧrāf / ǧurūfǧurf(i) + aǧrāfaǧrāfǧurf< « digue » ; ZǦ >al+ǧurf< « nom de lieu non identifié ». IB 55 >ǧārūf< « pelleteuse traînée par des bœufs ».52 VA >ǧarrāfah + ǧarārif
ǧawārišnǧarrāfah< « daurade (Sparus auratus) »53. IH 176 >al+maǧrafatumaǧrafah< « pelle ». < Sémitique de l’Ouest {grf}, cf. hébreu gāraf, rabbinique gǝraf « enlever avec une pelle ou un balai » et, avec une évolution sémantique, guèze gäräfä « piéger ». *{ǦRFN} (‫)جرفن‬ AL jarafán « gerfaut » (emprunt tardif au castillan gerifalte < ancien français girfalt < ancien scandinave geirfalk). *{ČRK} (‫)چرك‬ UT nºs. 1322 et 2248 >ǧārk(uh)ǧrkh/āǧ.rk.m< « petit poisson qui apparaît en septembre ». Sans identification ou etymologie certaine. *{ǦRKN} (‫)جركن‬ UT nº 1243 >ǧār(i)kūn< « macis ».55 < Néo-persan ǧαrgun. *{ǦRM(YR)} (‫)جرم أو جرمير‬ VA >naǧrum arumt ʕalà< « oser ». >nuǧrim aǧramt ǧurm / iǧrām muǧrim + īnmuǧrimun + muǧrimūna = iǧtirāmun muǧtarimun< (registre haut) « commettre un crime ». VA >ǧirm + aǧrām< « corps ». >ǧurm = ǧarāmah + āt< « hardiesse ». IQ >ǧurmǧurmun< (registre haut) « crime ». ID ʕqr 1 >ʔṣl ǧrmy< « origine véritable ». VA >ǧarīm + īn = ǧurmayr< « audacieux » (avec le suffixe roman andalou agentif {+ÁYR} dans le deuxième cas). >ǧarīmah + ǧarāʔim< « crime ». Voir {RKB}. < Sémitique de l’Ouest {grm}, cf. hébreu gāram et syriaque gǝram « couper », hébreu gerem, rabbinique garmā « os » et guèze gärämä « être formidable », suivant une évolution sémantique « couper des gros morceaux > gros morceau ou partie principale > oser entreprendre des actions hardies ». *{ǦRMQN} (‫)جرمقن‬ Voir {ǦNṬYN}. *{ČRMM} (‫)چرمم‬ UT nºs. 623 >ǧ.rmām< et 1380 >ǧirmāmah< « salsifis noir (Scorzonera hispanica) ». Probablement < roman andalou */ČER(RO) MÁMA/ < latin cirrus « rameau filiforme » + mamma, dont la signification vulgaire est renversée, « succe ».56 || 53 Selon Oman 1966 : 82, qui rapporte ǧarrāf pour la Tunisie et l’Algérie, tandis que le poisson de lac appelé ǧarafah selon DS I : 187 serait l’alose. 54 Voir Coromines & Pascual I : 892 à propos de carrasca et les dérivés arabes nord-africains des noms des variétés de chênes. 55 Quant à UT nºs. 976 et 1271 où ce mot est rendu par rāziyānaǧ « fenouil », cela semble être une erreur à cause des confusions entre bisbās et basbāsah, q.v. 56 Voir Corriente 2008b : 157-158 et n. 185, cf. castillan churrimam/na.

262 | *{ǦRMN} *{ǦRMN} (‫)جرمن‬ CP 155.4 >ǧirmān< « Germain, nom propre masculin ». < Latin Germānus. *{ČRMṈŠ} (‫)چرمنش‬ UT nº. 2556 >ǧ.rmnš< « sorte de pommes aussi appelée qulaybīǧwy< = ǧwn/fy< (etc., lire >ǧurnā/īǧurānah< est un mot énigmatique, probablement une variante de kurānah « grenouille » chez IH 335, q.v.60 III. AL jor(r)ón + jarárin « lambeau » (probablement un emprunt tardif au castillan jirón < ancien français giron < franc *gairo). IV. AL Giróna « Gérone » (géographie). giróni « de Gérone ». Emprunt tardif au castillan. *{ČRN} (‫)چرن‬ AL chorró (lire chorrón) + charárin « jet, jaillissement ». Emprunt tardif au castillan chorro,61 avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN}. *{ǦRNS} (‫)جرنس‬ NQ db 3/0/2 >al+ǧurnīsī< « nom propre masculin » (patronymique d’un lieu non-identifié). *{ǦRNL} (‫)جرنل‬ MV 227.24 + >ǧaranīl< « journées, salaires ». Emprunt tardif au castillan ou au catalan jornal < latin dĭurnālis.

|| 57 Peut-être de Jurumenha (Portugal, dans les sources en arabe andalou >ǧulmāniyahry< toutes les graphies à tort et ne tira aucun profit de l’explication (p. 356, l. 20) « du mot grec >ḥunāh< » donnée par l’auteur. 59 Ce mot se retrouve en arabe égyptien, cf. Hinds & Badawi 1986 : 157, « gurn 3 (baptismal font) », étymologiquement différent de « 1a. threshing floor …1b. open space in a village », < araméen rabbinique goren « aire ; circle, rencontre ». La même confusion est répétée chez BDB 175 qui donne l’arabe gurn dans toutes ses significations comme équivalent de l’hébreu goren. 60 Rendu en catalan par brandar « secouer », au lieu du latin, ce qui arrive lorsque l’auteur ne connaît pas une équivalence proche dans cette langue. Le mot est suivi par >qayaṭirah< et un verbe >yatqayyarǧaruwun< (registre semi-correct), VA >ǧarū + aǧrāǧarūǧrwāš< « Gervais » (nom propre masculin). < Latin Gervăsĭus. *{ǦRY} (‫)جرى‬ IQ >ǧarà ǧarat n≠y≠taǧrī aǧriǧarā ǧaraytu ʔ≠yaǧrī ǧaryun< (registre haut), VA >naǧrī ǧarayt ǧary / ǧarī ǧārī + īnǧarā yaǧrī ǧurīal+ʕurfi … ǧarà b+iṣlāḥ< « l’usage est d’entreprendre des réparations » ; >aǧri fī+mā yirīd ʕalà+l+iḫtiyār< « satisfais ses désirs comme il le veut » ; >ʕan ḍaḥiyyah las taǧrī< « elle ne tient pas lieu de brebis sacrifiable » ; VA >n. maǧrà ġayr+ī< « faire comme les autres » ; >n. warā+h< « poursuivre » ; AŠ >ǧarat ʕalay+ya ḫudʕah< « je fus dupé » ; NQ db 3/1/4 >raziyyah ǧarat ʕalà ʔl+šuṭṭār< « une disgrâce affligeant les coquins » ; IZ >ǧarà ḏikr+uh< « il fut mentionné » ; AC >ǧārī< « il courut » ; >yaǧrī warā< « il court après » ; >ǧurī warā+h / fī aṯr+u< « on le poursuivit », >ǧirī< (lire >ǧīrīallā yaǧrū+hā< « qu’ils ne parcourront pas (ce terrain) ». VA >yaǧrī ǧarā ǧarayān liǧarā yaǧrī ǧarayān liǧarat aḫyāṭ+hā< « ses mailles ont échappé » ; IQ >in ǧarà šay fiy+ya< « si quelque chose m’arrive » >ǧarrā+nīniǧarrī taǧriyah< « faire courir » ; >n. al+arḍ< « faire des incursions dans un pays » ; AL nijarrí çaqf taxríat a çocóf + tagirí a çáqf (lire tagríat a çaqf + çocóf) « couvrir de tuile ».63 IQ >naǧarrī< et >tuǧāràniǧārī muǧārāh k = yaǧǧārà aǧǧārayt taǧārī maʕ< « rivaliser » ; IQ >nuǧārī naww al+ʕiḏār< « je lutte pour anticiper l’apparition du duvet », VA >naǧrī aǧrayt iǧrā muǧrī k< « faire courir ou avoir lieu » ; IZ 1/7/2 >al+fulki qad aǧrà la+hā bi+mā taḫtār< « les sphères célestes lui ont octroyé ses désirs » ; MT >maṯāqil ṣurūfan k+allaḏī tuǧri al+ʔān al+sakkah< « dinars courants comme ceux frappés maintenant par l’hôtel de la monnaie ». VA >yaǧǧarrā aǧǧarrā =

|| 62 Dont l’étymologie n’est pas établie avec une certitude raisonnable ; voir Corriente 2008a : 263. 63 Voir Corriente 2008a : 455 à propos des emprunts d’origine catalane teginat, traginada, etc., auxquels il faut ajouter le castillan trajín, trajinar, etc.

264 | *{ČRY}

taǧarrā aǧǧarrat< « souffrir des incursions ». AC >ǧurība+l+ǧarī< « sur le champ » ; VA >ǧarī al+baṭan< « diarrhée » ; MT >ʕala ǧarī ʕawāyid a+lqaštillānīn< « selon la coutume des Castillans ». AL jérie + ít « course ». MT >ʕalà ǧārī ʔl+sunnah< « selon la coutume » ; >ǧāriyan l+al+ṣidqilà ʔl+ḥaqqi ǧārī< « faisant honneur à la vérité ». >ǧārya f+a+lkās ḥurūb< « des batailles ont lieu à cause de la boisson ». GL >ǧāriyatun + ǧawārī< (registre haut), VA >ǧāriyah + ǧawārǧawārmiǧrāmaǧirī< (lire >maǧīrimaǧrà + maǧārī< « égout » ; >maǧrā al+mā / al+sayl = maǧrà al+wād< « lit du fleuve » ; MT >maǧrā mā< « courant d’eau » ; ZǦ >miǧrā+h< « son lit » ; GL >maǧrā ʔl+marākibu< « port, mouillage ». FǦ >al+maǧārī ʔl+maʕlūmah< « les échelles habituelles » ; MT >maǧārmaǧārin< (registre haut) « conduits d’eau ; canaux » ; >maǧārī ʔl+māʔi< (registre haut) « cours d’eau ». AL macáriê muxarriín « espalier ». Voir {ḪṬṬ}, {DMW}, {ʕRQ} et {QNW}. La racine arabe {ǧry} est une variante du pan-sémitique {ǧrʔ}, q.v. *{ČRY} Voir {ŠRY}. *{ǦRYL} (‫)جريل‬ IQ >ǧiryāl< (registre haut) « vin ».65 *{ǦZʔ} (‫)جزء‬ VA >niǧazzī k< « diviser ». >yaǧǧazzā aǧǧazzā = yataǧazzā taǧazzā taǧazzī mutaǧazzī< « être divisé». >ǧuzʔ + aǧzāǧuzʔun (min ayyi šayʔin kāna)< (registre haut), MT >ǧuzǧuzayǧuzʔ< (lire >ǧuzʔiyyahātǧuzziyāt+ī< « mes traits particuliers » (mysticisme). MT >māǧūz min< « separé de ». GL >ġayru mut(a)ǧ.z(z)ī< « indivisible ». Cette racine arabe n’est qu’une variante

|| 64 Quant à AL jarrí « polissoir », accepté par DS I : 190, et puis par Corriente 1977 : 52, comme une évolution phonétique de ǧallāʔ, q.v. à {ǦLW}, avec d’autres cas similaires en arabe andalou, des doutes furent émis à ce propos dès Corriente 1988a : 35, où une erreur fut suggérée au lieu de *jarráda. En fait, le berbère aǧǝrr+ak (Šafīq 678, sous {ṣql}) semble confirmer un cas de rhotacisme zénètien, rendant la raison à DS. 65 Selon les lexicographes natifs, c’est un nom emprunté par l’arabe aux langues étrangères pour le vin rouge et d’autres substances de cette couleur. S’agissant d’un mot presque exclusivement poétique, il pourrait s’agir d’une déformation graphique du rabbinique gurdǝli « vin âpre, de qualité inférieure », selon l’entrée de Jastrow 1926 : 227.

*{ǦZʕ} | 265

du pan-sémitique {gz(z)} « couper ; tailler ; tondre, etc. », cf. hébreu gāzāh, rabbinique gǝzā « couper » et accadien gazāzu(m) « tondre ». *{ǦZR} (‫)جزر‬ I. GL >ǧazīratun< (registre haut), VA >ǧazīrah + ǧuzur / ǧazāʔiral+ǧazīrah< « la Péninsule Ibérique ». IH 250 >ǧazīriyyun< (registre semi-correct) « d’Algéciras ou d’autres cités appelées ǧazīrah » ; DS I : 192 (selon IW) >turbah ǧazīriyyah< « terre d’alluvion ». VA >ǧazūr + ǧuzūr< « pièce de bétail égorgé ». >ǧa/izzār + īnǧazzārǧizzār< « boucher ». SH >r.ṭl ǧazzārī< « livre utilisée par les bouchers ». AL magzára, GL >maǧzaratun< (registre haut), VA >maǧzarah + maǧāzir< « boucherie ». Voir {BṬḪ}, {ḪMN} II, {ṬRF} et {QṬʕ}. < Sémitique de l’Ouest {gzr}, cf. hébreu gāzar, araméen rabbinique gǝzar « couper ; diviser » et guèze gäzärä « circoncire ». II. VA >ǧazarǧazar barrī< « carotte sauvage, panais (Daucus carotta) » ; DS >ǧazar al+šayṭān< « cerfeuil (Chaerophyllum cerefolium) ». < Néo-persan gazar. *{ǦZZ} (‫)جزز‬ GL >aǧuzzu< (registre haut) VA >nuǧuzz ǧazazt ǧazz ǧazzāz + īn maǧzūz kyi/uǧuzzūyanǧazz anǧazz< « être tondu ». >ǧazzah + āt / ǧizzǧazzatu ṣūfinǧazzatun< (registre haut), AL jéza + gizét « (laine d’une) tonte ». jezzíz + ín « tondeur ». magézz + mejezít « lieu où on fait la tonte ». < Pan-sémitique {gz(z)}, cf. hébreu gāz, rabbinique gǝzāz et accadien gazāzu(m) « tondre ». *{ǦZʕ} (‫)جزع‬ GL >(y)aǧzaʕu ǧazʕun ǧāziʕun< (registre haut), AL naxzáâ jazáât « craindre ». ḪĀ aʕ 3 et AŠ 92/0/1 >(ayyā+k) lā taǧzaʕ< « ne crains pas ». VA >niǧazzaʕ taǧzīʕ muǧazzaʕ< « bigarrer ». >yaǧǧazzaʕ aǧǧazzaʕ< « être bigarré ». >ǧazaʕǧazaʕ< « grains de verre qu’on enfile ». GL >ʔl+ǧazʕu = yāqūtatun muǧazzaʕatun< (registre haut) « onyx ». >ġayru ǧāziʕin / ǧazūʕ< (registre semi-correct) « impavide ». >muǧazzaʕ< « (cheval) bigarré ». Voir {ḪYR} III. Évolution sémantique particulière67 du sémitique de l’Ouest {gzʕ}, cf. hébreu gezaʕ, syriaque gūzʕā « souche », guèze gäzʕa et arabe ǧazaʕa « couper ».

|| 66 Il faut ignorer l’identification d’AL avec pinillo « ivette (Ajuga chamaepytis) », accepté par DS I : 191, ayant en cet auteur une confiance qu’il ne méritait pas souvent, surtout dans les domaines spécialisés. 67 Cf. castillan cortarse « se déconcerter, s’interdire ». Le semanthème d’interruption pourrait aussi expliquer l’application de cette racine à des objects ou animaux avec des couleurs variées.

266 | *{ǦZF} *{ǦZF} (‫)جزف‬ AL nacharí gizéf acharéit « acheter en bloc ». < Arabe ǧizāfan < néo-persan gozαf « innombrable ».68 *{ǦZL} (‫)جزل‬ GL >ʔ.ǧziluyaǧzal ǧazal< « être généreux » ; IQ >taǧzal+l+ī< « tu me donnes généreusement ». VA >niǧazzal taǧzīl k< « rendre généreux ». >yaǧǧazzal aǧǧazzal< « devenir généreux ». >ǧazal + ǧuzzāl< « généreux ». GL >ǧazīlun< (registre haut) et IQ >ǧazal< « abondant ». >aǧzal< « plus abondant ». >ǧazālah< « abondance ». VA >ǧazālah< « générosité ». GL >ǧazīlan< « abondamment ». DS >ǧawzal< « petit d’oiseau ».69 Evolution sémantique du sémitique de l’Ouest {gzl}, cf. hébreu gāzal et rabbinique gǝzal « piller », car on ne tenait pas compte des quantités lorsqu’on pillait. *{ǦZM} (‫)جزم‬ VA >naǧzam ǧazamt ǧazm ǧāzim maǧzūm k< « couper, détacher ». >yanǧazam anǧazam< « être coupé ». >ǧazmah + āt< « souche, moignon ». jézme = mazjún (lire majzúm) « consonne ».70 IQ >ǧazam< « irrévocablement ». Cette racine arabe n’est qu’une extension du pan-sémitique {gz(z)}, cf. {ǦZR} I, {ǦZʕ}, etc. *{ǦZY} (‫)جزي‬ VA >yaǧzī aǧzā k< « suffire ». ZǦ >yaǧzī allaḥm< « la viande suffit ». GL >uǧāzī yuǧāzā ǧazāʔun< (registre haut), VA >naǧzī ǧazayt = aǧzayt ǧazā ǧāzī muǧzī + īn k = niǧāzī muǧāzāh< « rétribuer » ; IQ >ǧaz+āk al+lah ḫayr ʕan al+nās< « Que Dieu te récompense pour le bien que tu fais aux gens ». VA >niǧazzī taǧziyah k< « payer des impôts » ; >niǧazzī qāʕat al+dār< « payer l’impôt sur la propriété foncière ». BD 8v 3 >b+aš … ʔi ǧazī hu bā+mawti+hi< « afin qu’il payât de sa mort ». VA >yaǧǧazzā aǧǧazzā< « être payé ». >naǧǧazzā aǧǧazzayt taǧazzī bi = naǧtazī aǧtazayt bi< « se contenter / payer de ». IQ et ZǦ >ǧazāǧazā = ǧizyah + ātǧizyatun< (registre haut), IA >ǧizyahǧasāʔ< « sclérophtalmie ». La racine arabe {ǧsʔ} « être dur au toucher » est le résultat d’une évolution phonétique et sémantique de {ǧss}, q.v., sans parentage intra-sémitique.71 *{ǦSP} (‫)جسـپ‬ AL jaspe « jaspe » (emprunt tardif au castillan jaspe).72 *{ǦSD} (‫)جسد‬ AL nigecéd gecédt mujéced + ín « corporifier ». netgecéd etgecédt tegécede « se corporifier, s’incarner ». gecéd + agcéd, diminutif juçéyed + ít, GL >ǧasad(un)< (registre haut), VA et IQ >ǧasad + aǧsādǧasad< « corps » ; MT >inna+hu ǧasadan ʕaḏ̣īman< (registre semi-correct) « (cette pièce) a le poids juste » ; AL min jecedéi = min zéuch a gicíd « bicorporel ». Voir {ḤFḎ̣}, {ḤLL} et {QḎR}. Cette racine arabe, isolée dans le sémitique, quoique proche phonétique et sémantiquement de {ǧsm}, q.v., pourrait être un autre dérivé du sémitique de l’Ouest {gšš} « toucher » ; voir {ǦSS}.73 *{ǦSR} (‫)جسر‬ I. IQ >ǧasar ǧasar (maṣdar)ǧasarnaǧsur ǧasa/urt ʕalà = naǧǧassar aǧǧassart ʕalà< « oser ». >niǧassar taǧsīr k< « enhardir ». >ǧasar = ǧasrahǧasratun< (registre semi-correct) « hardiesse ». >ǧasran< (registre semi-correct) « audacieusement ». AC >ǧasūrǧasūr + īn = ǧassār + īn / ah< « hardi ». < Pan-sémitique {ǧšr}, apparemment attesté qu’en arabe et en accadien gašāru(m) « être très fort ». II. GL >ǧisrun< « radeau » ; MT >ǧisr< et VA >ǧisr = ǧasar + ǧusūr< « digue ». >ǧassār + īn / ah< « constructeur de digues». < Araméen rabbinique et syriaque gīšrā < accadien gišru(m), probablement un emprunt au sumérien giš.ùr « poutre », sans lien génétique avec {ǦSR} I. *{ǦSS} (‫)جسس‬ GL >aǧussu< « tâter ». VA >niǧassas k< « toucher, tâter ». DS >aǧassa< « faire toucher ». VA >yaǧǧassas< « être touche ou tâté ». >natǧassas taǧassas = naǧǧassas aǧǧassas taǧassus mutaǧassis + īn ʕalà< « épier, espionner ». GL >ǧas(s)un< (registre haut) « pouls ». >ǧassāsun = ǧasūsun< (registre haut), VA >ǧāsūs / ǧaysūs + īn / ǧawāsīsǧawāsis< « espion ». DS >taǧsīs< « espionnage ». GL >maǧsūs< « tangible ». < Sémitique de l’Ouest {gšš}, cf. hébreu

|| 71 Sauf, peut-être, en araméen rabbinique gēs « rude, grossier ». 72 Qui n’est ni plus ni moins qu’un dérivé de l’accadien (y)ašpu, dans ce cas à travers le grec ἴασπις et le latin ĭaspis, tandis que l’emprunt araméen rabbinique yašpē et syriaque yašpeh est à l’origine l’arabe yašb et l’ancien castillan alioj. 73 Pourtant, il ne s’agirait pas d’un complément phonétique ou définisseur sémantique, mais d’une contraction de deux racines, peut-être avec {(sd(d)}, cf. araméen saddā « billot », arabe sadd « tout ce qui ferme », etc.

268 | *{ǦSM}

giššēš, araméen rabbinique gǝšaš, syriaque gaš et guèze gäsäsä « toucher », etc. Voir {DSS} II. *{ǦSM} (‫)جسم‬ VA >niǧassam taǧsīm k< « corporifier ; rendre corpulent ». >yaǧǧassam aǧǧassam< « être corporifié ; devenir corpulent ». >ǧism + aǧsām / ǧusūmǧism + aǧsāmǧasīm< « énorme » ; GL >ǧasīmun< (registre haut), VA >ǧasīm + īn / ǧisām = muǧassam + īn< « corpulent ». >ǧasāmah< « corpulence ». >ǧusmānīmuǧassamun< (registre semi-correct) « géant ». Voir {ḪṬB}, {ḪNZR}, {ḎBL} et {FḪM}. Racine arabe dérivé du sémitique de l’Ouest {gšš} « toucher », avec un complément phonétique et une évolution sémantique amorcée aussi par l’araméen gūšmā « corps » ; voir {ǦSD}. *{ǦSNT} (‫)جسنت‬ AL jacínt « hyacinthe (minéral) » ; naguár a jacínt « hyacinthe (fleur) » (invention effrontée de cet auteur, plutôt qu’un véritable emprunt tardif au castillan jacinto). *{ǦŠʔ} (‫)جشء‬ VA >niǧaššī taǧšiyah k< « faire roter ». >yaǧǧaššā aǧǧaššā ǧušā / ǧašwahataǧaššaʔu< (registre haut) « roter ». Voir {DŠY}. < Pan-sémitique, quoique probablement onomatopéique {gsʔ/y}, ce qui explique quelques correspondances irrégulières, cf. rabbinique gāsāh, accadien gešû, guèze gwäśʕa et hébreu gāʕaš (avec métathèse et remplacement de /ʔ/ par /ʕ/). *{ǦŠR} (‫)جشر‬ IH 359 >ǧašrun = maǧšarun< (registre semi-correct), GL >ǧaš(a)run = maǧšarun + maǧāširun< (registre semi-correct), VA >ǧišār + ǧušur = maǧšar + maǧāširmaǧāširmuǧayšarun< (registre semi-correct), RC almachar / majar + magiger / mixicer / almegiger « métairie, ferme ». Voir {DŠR} I. Racine arabe isolée dans le sémitique et sans parentage dans les autres langues voisines, dont la signification fondamentale semble être celle de « mener paître les bestiaux, sans les ramener le soir ». Il pourrait s’agir d’une dérivation sémantique basée sur ǧušūr ou ǧāširiyyah « pointe du jour », à relier avec les racines biconsonantiques {gs/z/š} avec la signification de casser. *{ǦŠŠ} Voir {DŠŠ}. *{ǦŠṬ(Š)} SG 170 >ǧ(w)šṭh = ǧwšṭwš =< « juste, exacte ». Emprunt tardif au castillan justo(s). *{ǦŠM} (‫)جشم‬ VA >naǧšam ǧašamt ǧašm / ǧasāmah ǧāšim maǧšūm k< « assumer ». >nuǧsim aǧšamt iǧšām< « imposer ». Racine arabe isolée dans le sémitique et sans parentage dans les autres langues voisines, dont la signification fondamentale

*{ǦṬRY} | 269

semble être celle de « porter ou faire porter une charge lourde », à rapprocher de {ǧsm}, q.v., malgré la correspondence fautive des sifflantes, peut-être à cause de contaminations sémantiques. *{ǦŠMK} (‫)جشمك‬ UT nº 1032 >ǧašmak< « sorte de cassie (Cassia absus) ». < Néo-persan časmak « petit œil ». *{ǦŠN} (‫)جشن‬ GL >ǧawšan< « cuirasse ». La signification basique de ce mot sans parentage sémitique ou étymologie connue étant « poitrine, partie centrale ». On pourrait suggérer une contraction d’une phrase *ǧanbu ʔl+šaʔn « le côté plus important », comparable avec les mots composés avec le syriaque gabbā. *{ǦŠW} Voir {ǦŠʔ}. *{ǦṢṢ} (‫)جصص‬ VA >niǧaṣṣaṣ k< « enduire de plâtre ». yaǧǧaṣṣaṣ aǧǧaṣṣaṣ « être enduit de plâtre ». ǧiṣṣ, GL >ǧaṣṣunʔl+ǧaṣṣuasfīḏaǧ al+ǧaṣṣu< « plâtre ». < Pehlevi gač.74 Voir {ǦBS}. *{ǦṢṬN} (‫)جصطن‬ VA >niǧaṣṭan ǧaṣṭanah k< « abattre, faire tomber». >yaǧǧaṣṭan aǧǧaṣṭan taǧǧaṣṭun< « s’abattre, tomber ». < Latin jactātĭōn(em), à travers une évolution du roman andalou assez compliquée,75 *>/ǦAYTACÓN/ >*/ǦAT(A)CÓN/ (avec dissimilation du /y/ après une autre consonne palatale et chute de la voyelle prétonique) > */ǦACTÓN/, avec métathèse de /tc/ et perte postérieure du trait affriqué du /c/ par dissimilation. 76 *{ǦṬR} (‫)جطر‬ VA >tuffāḥ an ǧiṭār< « pommes aigres ». Voir *{ʔČṬL/R}. < Roman andalou */AČETÁL/R/ < latin ăcĭdus, avec le suffixe adjectival roman andalou {+ÁL/R}. *{ǦṬRY} (‫)جطري‬ UT nº 1287 >ǧiṭriyā< « cédrat (Citrus medica cedrata) ». < Latin cĭtrĕa. || 74 Directement, car ce mot, probablement racourci de gerač, selon Vullers 1885: 950-951, serait à l’origine du grec, emprunté par l’arabe ǧibs. Il faut donc corriger Coromines & Pascual VI : 18 où on considère l’arabe ǧiṣṣ (d’où l’ancien castillan aljez) un emprunt au grec ou au latin. L’articulation affriquée du /č/, que les anciens Sémites imitaient avec leur /ṣ/, explique le psi grec. 75 Prouvée par la longue entrée de onze colonnes chez Coromines & Pascual II : 540-545, dont les explications ne sont pas toujours convincantes. Ce verbe arabe andalou semble avoir été très connu, car Ibn Alḫaṭīb ose l’utiliser dans l’Iḥāṭah 470, pour faire un calembour, ṣāraʕta l+maǧisṭī fa+ǧasṭanta+hu « tu as lutté avec l’Almageste et tu l’as abattu ». L’adoption de verbes roman andalou à travers cette sorte de nom d’action avec le suffixe {+ÓN} (< latin +o, -ōnis) se retrouve dans {PRSN} et {BNTN}, q.v. 76 L’égyptien ancien (obsolète selon Hinds & Badawi 1986 : 161) gaṣṭan = itgaṣṭan = iggaṣṭan « s’étaler sur sa chaise » serait un emprunt aux très abondants pèlerins andalous en transit vers La Mecque, comme ṭābya « forteresse » et tumāq « botte de cavalier », qu’on a attribué à tort au turc.

270 | *{ǦʕB} *{ǦʕB} (‫)جعب‬ GL >ǧaʕbatun< (registre haut), VA >ǧaʕba + āt / ǧiʕāb< « carquois ». Cette racine arabe isolée dans le sémitique et sans parentage évident dans les autres langues voisines est une énigme étymologique ; on pourrait peut-être la lier avec le copte kabai « panniers d’osier ». *{ǦʕǦʕ} (‫)جعجع‬ VA >niǧaʕǧaʕ ǧaʕǧaʕah< « vociférer ». Dérivation par réduplication du sémitique de l’Ouest biconsonantique {gʕ}, cf. hébreu gāʕāh et araméen gǝʕā « mugir, bêler ». *{ǦʕD(Ḻ)} (‫)جعد أو جعدل‬ VA >niǧaʕʕad taǧʕīd k< « friser ». >yaǧǧaʕʕad aǧǧaʕʕad< « être frisé ». UT nº 1382 >ǧaʕdah< « variété de germandrée (Teucrium capitatus / botrys) » ; >ǧaʕdat ḥarrān< « trèfle bitumineux (Psoralea bituminosa) » ; >ǧaʕdat al+ǧudrān< « variété de laiteron (Soncus tenerrimus) » ; DS >ǧaʕdat al+qunī< « adiante (Adiantum capillus Veneris) » ; UT nº 1382 >ǧuʕaydah< « variété de germandrée (Teucrium luteum) » ; >ǧaʕdāʔ< « ache aquatique (Sium latifolium) », >ǧuʕaydīllah< « lavande dentée (Lavandula dentata) ». MT et LZ >aǧʕadaǧʕadu (al+šaʕri)uǧayʕadǧaʕ(a)d (ʔl+šaʕr) = aǧʕad + ǧuʕad< « qui a les cheveux crépus ». >ǧuʕūdah< « qualité de crépu ». Cette racine arabe isolée dans le sémitique et sans parentage évident dans les autres langues voisines pourrait être un cas de composition du sémitique de l’Ouest biconsonantique {gʕ} « rouler » avec pan-sémitique {ʕwd} « revenir ». *{ǦʕR/L} (‫)جعر‬ GL, VA, ZǦ et AC >abū ǧuʕrānabū ǧiʕrānǧuʕal< « scarabée ». Voir {ǦḤR} II et {ǦRʕD}. Evolution phonétique assez simple de l’arabe ǧuʕal, proche du sémitique du Nord-Ouest {gʕl}, cf. hébreu gāʕal et rabbinique gǝʕal « avoir en horreur », probablement d’origine onomatopéique avec la séquence des consonnes guturales exprimant le dégoût d’une façon synaesthétique.77 *{ǦʕRFY} (‫)جعرفي‬ VA >ǧaʕrafiyyah + āt< « charte du monde » ; AL jaârafía « cosmographie ». jaârafí + ín « cosmographe ». > Grec γεωγραφία.78 *{ǦʕFR} (‫)جعفر‬ ET J/Xafar, LO Jafa/er = I/Yafar = Iaffer, IQ >ǧaʕfar < et >ab(ū) ǧaʕfar< « noms propres masculins ». AL Jaâfaría « Saragosse » (mais il s’agit seulement de cette célèbre fortresse). UT nº 2347 >ǧaʕfariyyah< « herbe de St. Jacques (Senecio jacobea) » ; FḪ « étuvée de poulet rôti » ; HC 40 « le même avec beaucoup de sa-

|| 77 L’évolution de la consonne finale peut se relationner avec l’arabe ǧaʕr « fiente » et les variantes avec /ḥ/ au lieu de /ʕ/, avec ǧuḥr « trou, gîte ». 78 Voir Corriente 1992 : 57 à propos de la dissimilation de /ġ/ en /ʕ/ dans l’entourage de /r/, caractéristique aussi du sudarabique épigraphique, selon Bauer 1966 : 37-38.

*{ǦʕM} | 271

fran ». FR 92.6 et 140.3 >(al+ʕuyūn) al+ḏahab al+ǧaʕfariyyah< « monnaies d’or frappées par Ǧaʕfar b. ʕUṯmān Almuṣḥafī ».79 Voir {TYN} et {SKK} II. L’arabe ǧaʕfar « ruisseau », qui est à l’origine de ce nom propre, est une extension du sémitique de l’Ouest biconsonantique {gʕ} « rouler », avec un complément phonétique ou définisseur sémantique. *{ǦʕFL} (‫)جعفل‬ TD >ǧaʕfīl< « orobanche du gaillet (Orobanche caryophyllacea) ». La dérivation de ce phytonyme de la racine arabe {ǧʕf(l)} « abattre, renverser » est évidente à cause de la forte toxicité de cette plante ; il semble s’agir du sémitique de l’Ouest biconsonantique {gʕ} « rouler », avec un complément phonétique ou définisseur sémantique ; voir {ǦʕD} et {DʕFL}. *{ǦʕL} (‫)جعل‬ IQ >taǧʕal ǧaʕalt aǧʕal(y)aǧʕalu aǧʕal< (registre semi-correct), VA >naǧʕal ǧaʕalt ǧaʕl / ǧuʕūl ǧāʔil maǧʕūl k< « mettre » ; IA >(y≠t≠naǧʕalǧaʕal+hum salāṭīn< « il fit d’eux des sultans » ; >ǧaʕal al+lah min+ka wamin+nī … ḥuzaymah< « que Dieu fasse un petit faisceau de toi et moi » ; >ǧaʕal+k al+lah tarā+nī< « que Dieu te fasse me voir », >ay taġazzul ǧaʕaltu fī+k< « quelle poésie érotique ai-je composée sur toi ! », >naǧʕal al+ḥāsid an yaḥsad< « je fais envier l’envieux » ; AŠ 43/4/2 >ǧaʕaltu qalb+ī ilay+k suknà f+aǧʕal liʕaynay+ya an narā+k< « j’ai fit de mon cœur ta demeure : fais donc que me yeux te voient ». GA >maǧʕūl ʕan al+malik< « nommé par le roi » ; AL nijáâl jáâlt « condamner à payer une amende ». MT >iǧʕāl kulli farīq min+humā naqḍ+uh< « faire les deux parties annuler cela ». AL najáâl ajáâlt ajáâl (= /aǧǧaʕʕál/) « se porter caution ». VA >yanǧaʕal anǧaʕal< « être mis » ; >nanǧaʕal inǧiʕāl ʕalà< « se brouiller avec ». AL juáâl = jó(a)âl = jóô(a)l = joáll + aja/áâl = ajaál / ajaâlít « salaire ; amende ; récompense ; tâche ». Voir {ʔḪR}, {ṮNY}, {ǦʕR/L}, {ḤLL}, {QYL} I et {YDW}. Cette racine arabe isolée dans le sémitique et sans parentage évident dans les autres langues voisines semble être un cas de composition du verbe arabe ǧāʔa « venir », q.v. dans {ǦYʔ}, avec la préposition ʕalà, caractéristique du sémitique de l’Ouest, de la racine {ʕlw} « monter ». *{ǦʕM} (‫)جعم‬ IQ >ǧaʕam< « démangeaison ». VA >maǧʕūm + maǧāʕim< « maigre ». AL majóâma + majoômín « galeuse ». Evolution phonétique assez simple de l’arabe ǧuʕal, proche du sémitique du Nord-Ouest {gʕl}, cf. hébreu gāʕal et rabbinique gǝʕal « avoir en horreur », probablement à d’origine onomatopéique avec la séquence des consonnes guturales exprimant le dégoût d’une façon synaesthétique.

|| 79 Pendant le caliphat d’Alḥakam II.

272 | *{ǦĠǦĠ}

*{ǦĠǦĠ} Voir {ǦḪǦḪ}. *{ǦĠRF} Voir {ǦʕRF}. *{ǦFT} (‫)جفت‬ ZǦ >ǧaftǧift al+ballūṭ< « godet, cupule du gland » ; IW I:639.6 >ǧift< (selon la correction de DS) « sarcloir ». BM >ǧift afarīd< « satyrion ».80 < Néo-persan ǧuft « joug ; pair d’objets ». *{ǦFF} (‫)جفف‬ IQ >ǧaffaaǧiffu ǧufūfun maǧfūfun< (registre semi-correct), VA >yiǧaff ǧaff ǧaff = yaǧǧaffaf aǧǧaffaf< « se sécher ». AL nijefféf jefféft taxfíf nom d’unité taxfífa mugéffef + ín, GL >uǧaffifu< (registre haut), VA >niǧaffaf taǧfīf k< « sécher ». >ǧaffāfah + ātǧaffāfah< « éponge ; serpillère ».81 AL jaffífa + jafféif,82 diminutif jufáyafa + ít « éponge ». Voir {ḤǦR}, {SṬḤ} et {ʕWD}. Cette racine arabe isolée dans le sémitique et sans parentage évident dans les autres langues voisines pourrait refléter une évolution sémantique du pan-sémitique bi-consonantique {g/kf} « se plier ou courber », un effet fréquent de la sécheresse, cf, syriaque gǝfīfā « courbé », hébreu kāfaf et accadien kapāpu(m) « se courber ». *{ČFLṬ} (‫)چفلط‬ AL chifláta + chiflát « barbotage ou coup dans l’eau ». L’origine romane et onomatopéique de ce mot est évidente, mais le basque zaplada « gifle » et même zapla-zapla « flic-floc, onomatopée des pas que l’on fait dans une flaque d’eau »83 ont une structure morphophonétique suggérant un emprunt aux langues romanes voisines. Néanmoins, le mot originel est difficil à préciser à cause des contaminations phonétiques et sémantiques dans ces cas : voir {ČP(Ḫ)}, en rapport avec castillan chapa.

|| 80 Selon cet ouvrage, Alġāfiqī connaissait ce phytonyme comme étant le nom d’un arbre, mais Ibn Albayṭār, qui donne la vraie étymologie persane « creé en double », l’identifie comme le satyrion (Orchis sp.). 81 Cf. castillan aljofifa. 82 DS I : 199 suspectait ici une erreur au lieu de *jafféfif, probablement à tort et ignorant une règle particulière de quelques dialectes néo-arabes occidentaux dans le cas des racines « sourdes », dont les structures morphologiques quadri-consonantiques ignorerent la gémination dans les pluriels brisés, comme dans VA >muḫadda + maḫādid = maḫāyidmaḥaǧǧah + maḥāyiǧ< « avenue », cf. arabe marocain mḫadda + mḫādǝd / mḫāyǝd et mḥažža + mḥūža, mais maltais mħadda + mħaded. Il est propable que la même chose arrivât dans les diminutif, à structure également « brisée » ; voir Corriente 2013c : 56, n. 120 à propos de ces cas et d’autres de « métanalyse radicale ». En fait, une ultra-correction de la forme des tels diminutifs pourrait avoir déclenché les diminutifs irréguliers de forme {1u2áy2a4} de l’arabe andalou et de l’arabe marocain ; voir Corriente 1977 : 94. 83 Voir Azkue 1969 II : 414.

*{ČQČQ} | 273

*{ǦFN} (‫)جفن‬ I. IQ >ǧifan< « ceps de vigne ». < Pan-sémitique {gfn}, cf. hébreu gefen, syriaque gǝfettā et accadien gapnu « vigne ». II. AL nigeffén geffént « clignoter ». gefn + axfé/ín, IQ >ǧafan + ǧufūn / aǧfānǧaf(a)n + aǧfān / ǧufūn< « paupière ». Voir {ḤWR} I. Cette signification d’une racine {gfn} n’a pas de parallèles dans le sémitique ; il pourrait s’agir d’une contraction (naḥt) d’une variante arabe *ǧa(na)f « aile » (témoignéee par ǧaffa « agiter les ailes ») du pan-sémitique {knp}, cf. hébreu kānāf, araméen kanfā, guèze kǝnf et accadien kappu(m), avec ʕayn « œil », nommant ainsi les paupières comme « les ailes des yeux ». III. AL jéfna + gifén, VA >ǧafnah + ǧifān< « grande écueille ». >ǧafnah + aǧfānǧafānʕfn< ?86 *{ǦFW} (‫)جفو‬ IQ >ǧafānī ǧufī yaǧfū ǧafā (maṣdar)aǧfī ǧafwatun< (registre semi-correct), VA >naǧfū ǧafaw/yt ǧafā ǧāfī maǧfū kǧafā/ūǧafā ǧafā (maṣdar) ʕalà< « traiter avec dédain ». ZǦ >ǧafūh< « son dédain ». ḪA vf 1 >ašš+u haḏā ʔl+ǧafā< « quelle impudence ! ». VA >ǧāfī + ǧufā< « déplaisant ». Etymologiquement, cette racine isolée dans l’arabe semble être une variante de {ǧff}, où l’on utilise la métaphore de la sécheresse comme rudesse. *{ǦQǦQ} Voir {ČNČQ}. *{ČQČQ} (‫)چقـچق‬ AL tachaqchúq « fracas de choses tombant ». choqchóqca + choqchóq « merle ». < {šqšq}, racine arabe d’origine onomatopéique, quoique ayant subi l’influence phonétique, et dans le premier cas aussi sémantique du roman andalou, cf. castillan chocar « se heurter ». || 84 Quant à la signification « navette d’encens » attribué dans AL à ce mot, il pourrait n’être qu’une de ses audaces inventions, tirée dans ce cas du castillan naveta. 85 Cf. arabe marocain žfǝn « embarcation » (Prémare II : 200) et maltais ġifen (Aquilina 1987 : 403). 86 Selon Erman & Grapow I : 183. La chute du /ʕ/ étant un des traits caractéristiques des formes plus récentes de l’égyptien ancien, on peut supposer une combination avec >ḏʔt< (> copte čē, selon Crum 747), qui expliquerait la première consonne du mot arabe.

274 | *{ČQRM} *{ČQRM} (‫)چقـرم‬ VA >niǧaqram ǧaqramah< « orner ». >yaǧǧaqram aǧǧaqram< « s’orner ». MT >al+ǧuqurmān< « nom propre ». Probablement < roman andalou, peut-être */ČÉRA KRÉMA/ < latin *cera cremi « cire de crème »,87 avec dissimilation haplologique d’un des deux /r/. *{ǦQŠ} Voir {ǦKǦ/Z}. *{ČQṬ} (‫)چقـط‬ UT nº 1365 >ǧuqūṭah< « cigüe », 2570 >ǧuqūṭah sawdāʔ< « oenanthe (Oenanthe crocata) ». < Latin cĭcūta. *{ČQQ} (‫)چقـق‬ AL chuq + uít, diminutif chucayáq (lire chucáyaq) « chicot d’un arbre ». < Roman andalou */ČÓKA/, à l’origine germanique ou celtique. *{ČQL} (‫)چقل‬ VA >niǧaqqal ǧaqqalt taǧqīl< « crier (la cigale) » ; AL nichacál chacált « tenailler ».88 chicála + chicál = chiquála + chiquál, IQ >ǧiqālahǧiqālah + ātǧiqālah + ǧiqāl< « cigale » ; LO Chical(a) et SG 161 >ʔl+ǧql(ā)lh< « nom propre » (sobriquet). < Latin cĭcād/la. *{ČQLL} (‫)چقلل‬ UT nºs. 935 et 2745 >ǧuqlāl< « liseron tricolore (Convolvulus tricolor) ». < Roman andalou */ČINGOL+ÉḺ/ < latin cingŭlus « ceinture », avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÉḺ}. *{ǦQM} (‫)جقم‬ CP 81.1 >ǧaqmy< « Jacques » (nom propre masculin). < Latin Iācōb(us) < hébreu yaʕăqob. *{ČQN} (‫)چقن‬ AL chicán « citronelle (Melissa officinalis) ». Identification douteuse et sans rapport avec aucun des noms de cette plante chez les botanistes andalous. Il pourrait s’agir d’une déformation, par métanalyse et élimination de l’article, du nom de la centaurée (Centaurea acaulis) chez UT nº 230 >arǧāqanal+furūd / al+ašlād al+ǧakāǧiyyahal+ašlād al+ǧakāziyyaǧakāǧiyyahǧaqāšiyyah< « monnaies frap|| 87 Le fait que >ǧurrūṭ< soit rendu par « ornatus » et >niǧaqram< soit une des équivalences du verbe « ornare », parmi d’autres mots étymologiquement claires dans cet ouvrage, semble suggérer l’utilisation des produits cosmétiques, généralment contenant de la cire à cette époque-là, quoique le deuxième élément de cette phrase est incertain. 88 A cause d’une métaphore mettant en rapport le bruit des tenailles avec le cri de la cigale. L’attribution de ce mot à {ŠKL} dans DS I 778 semble être une erreur.

*{ǦLǦL} | 275

pées à Jaca, parfois nommées aussi qanāšīr, q.v., et castillan sueldos jaqueses, Voir {ǦĀQ}. *{ǦLB} (‫)جلب‬ I. GL >(y)aǧlibu yuǧlabu maǧlūbun féminin maǧlūbatun = (y≠t)aǧtalibu yuǧtalabu< (registre haut), IA >taǧlabnaǧlab ǧalabt = aǧlabt ǧalab = iǧlāb ǧālib maǧlūb k = naǧtalab iǧtilāb k = nastaǧlab ʔl+šay< « importer ». >yanǧalab< « être importé ». AC >ǧallīb< et ZǦ >ǧallāb< « importeur », >ǧallāb< « écluse de moulin ». Cette racine arabe est vraisemblablement un emprunt à travers l’araméen, composé du sémitique de l’Ouest {glw/y}, cf. hébreu gālāh « exiler », araméen gǝlā et guèze gäläyä « révéler », et de la préposition bi+. II. GL >ǧilbābǧilbāb + ǧalābīb< « robe », >ǧallābiyah + ātǧallābiyyahǧulbānah + āt / ǧulbānǧulbānǧulbān al+ḥabašǧullubān al+ḥabašah< « poivre d’Éthiopie (Xylopia aethiopica) ». < Guèze gǝlbab, une connexion sémantique étant vraisemblabe entre la robe et la cosse des légumes.89 III. VA >šarāb ǧullāb< « sirop d’eau de roses ». HC 41 >ǧullābiyyah< « étuvée de poulet assaisonnée avec du sirop d’eau de roses ». Voir {RBB}. < Pehlevi gul āb « eau de roses ». *{ǦLBHNK} Voir {ǦBLHNK}. *{ǦLT} (‫)جلت‬ ET Abenjeylut « nom propre masculin » < arabe ǧālūt,90 forme coranique de Goliath < hébreu golyat. *{ǦLǦ} (‫)جلج‬ FḪ >ǧalǧah< « sauce ». Voir {ŠLŠ(L)}. < Latin salsa. *{ǦLǦBN} Voir {ǦL(N)ǦBN}. *{ǦLǦL} (‫)جلجل‬ I. ZǦ >yiǧalǧal< « crépiter ». VA >niǧalǧal ǧalǧal< « sonner une clochette ou un grelot ». >yaǧǧalǧal aǧǧalǧal taǧalǧul< « retentir (une clochette ou un grelot) ». >ǧulǧa/ul + ǧalāǧilǧulǧalun< (registre semi-correct), IQ >ǧulǧalǧulǧalun< (registre semi-correct), AL júlgel + gelígil « clochette ; grelot » ; AL

|| 89 Les lexicographes natifs se disputent à propos de la correction de la forme légère ǧulbān, au lieu de ǧulubbān ; dans tous cas, le mot à un air rébarbatif et pourrait être également emprunté à l’éthiopien, comme le vêtement appelé ǧilbāb, dont la racine {glb} « couvrir » ne semble exister qu’en éthiopien. 90 Avec la diphtongaison caractéristique de l’arabe andalou; voir Corriente 1977 : 26 et n. 12. A propos de la déformation du nom hébreu, voir Jeffery 1938 : 97-98, suggérant une confusion avec l’araméen rabbinique (rēš) gālūtā « chef des exilés ». Quant à l’étymologie de ce nom propre, nous n’avons pas que des spéculations sur un mot qui n’était probablement pas sémitique.

276 | *{ǦL/NǦL}

júlgel, UT nº 549 >ǧlǧl< « jonquille ; fleur d’une variété de ciste »,91 AL jálgel (lire júlgel) + gelígil « saleté suspendue à la peau ou aux habits » (cf. cencerrete dans le dialecte andalou du castillan). Cette racine arabe semble être onomatopéique, quoique une relation est possible avec le sémitique du Nord-Ouest {glgl}, cf. hébreu gilgēl et araméen galgēl « faire rouler », puisque le bruit de ce qui roule peut rappeler celui d’une cloche. II. GL >ǧilǧāl< « Galilée » (géographie). < Hébreu gilgāl, peut-être « cercle de pierres », à cause des fortresses abondantes dans un pays frontière et toujours partagé avec d’autres nations. *{ǦL/NǦL} (‫)جلجل أو جنجل‬ AL jul/njulín = jonjolí(l), IH 207 >ǧulǧalānǧulǧulān< « sésame » ; UT nº 1250 >ǧulǧulān al+ḥabaš< « variétés blanche ou noire de pavot ». FḪ >ǧulǧulāniyyah bayḍāʔ< « sorte de nougat au sésame ». Voir {LQY}. Probablement du néo-persan golgolαn « très fleuris ».92 *{ǦLD} (‫)جلد‬ AL naglét gelét maxlúd + ín « rejeter » ; VA >naǧlad ǧaladt ǧald ǧālid ǧallād maǧlūd k< « fouetter ». >niǧallad taǧlīd k< « relier ; encourager » ; AL nigellét gellétt « couvrir de cuire ». IQ >aǧǧallad< « se montrer fort ». VA >yaǧǧallad aǧǧallad taǧallud< « être lié ». >yanǧalad anǧalad inǧilād< « être fouetté< ». IQ >ǧalad< « fermeté ». VA >ǧa/ild + ǧulūdǧaldun< (registre semicorrect), GL >ǧildun< (registre haut), ZǦ et AC >ǧaldǧulayyad< « peau ; cuir ». AL geld raquíq + julúd riquáq « cuir fin ». j/gelíd, VA >ǧalīdǧalīdun< (registre haut) « glace, gel » ; >zamānu ʔl+ǧalīd< (registre haut) « saison des gelées ». HC 45 et FḪ >ǧalīdiyyah< « étuvée de poule aux noix ». IH 346 >al+ǧulūdī< « nom propre masculin ».93 VA >ǧallād + īnǧallādah + āt< « fouet ». Voir {ŠĀŠ}, {ŠTW}, {QLMS} et {KMD}. < Sémitique de l’Ouest {gld}, cf. hébreu geled, araméen rabbinique gildā, syriaque geldā et guèze gäld « peau ; cuir ».94 *{ǦLDS} Voir {TYN}. *{ČLDNYŠ} (‫)چلدنيش‬ CP 53.8 >ǧldwnyš< « nom propre masculin ». < Latin Chĕlīdŏnĭus.

|| 91 AL rend le mot arabe par nazaren, c’est-à-dire le castillan andalou nazareno < arabe nisrīn « jonquille (Narcissus jonquilla) » dont les fleurs ressemblent effectivement à des clochettes, données auxquelles il faut ajouter celles habituellement plus sûres d’UT. 92 Ce qui coïncide avec l’aspect de cette plante, dont le nom sémitique simsim est l’habituel, q.v. Le suffixe {+αn} du pluriel pouvait être utilisé en dehors des humains dans les phases plus anciennes du persan. 93 Corrigé comme >alǧalūdīǧalḏuniyā/ahǧ/ḫalduniyā/ah< « chélidoine (Chelidonium majus) ».95 < Latin chĕlīdŏnĭa < grec χελιδόνιον. *{ǦLS} (‫)جلس‬ IQ >ǧalas(tu) naǧlas aǧlas ǧulūs ǧālisnaǧ/llas ǧalast ǧulūs ǧālis fīallasǧalas yallas allas ǧulūs ǧalīs< (lire >ǧālisǧilisah< « s’asseoir » ; >ǧalasat al+maǧilis< « les assemblées ont siegé » ; >lā tallasū ǧulūs< « ne restez pas assis » ; SH >ǧalas< « travailler comme fournisseur aux halles » ; NQ mg 19/1/3 >yaǧlas l+uh< « il lui tient compagnie ». AL nijelléç jellézt mugeléç + ín, IQ >ǧallasniǧallas taǧlīs k = nuǧlis aǧlast iǧlās k< « asseoir » ; AL nigelléç geléçt taglíç + tegéliç « faire échouer un navire » ; nigeléç geléçt « verser lentement afin d’éviter l’écume ».96 VA >niǧālas muǧālasah k< « s’asseoir souvent avec quelqu’un ». >yaǧǧallas aǧǧallas< « être assis ». IW II:332.12 >ḥattà ytǧls< « jusqu’à ce qu’il dépose ». IA >ǧalsahǧalsah< « façon de s’asseoir » ; IQ >ǧalsat ḫaṭīb< « le temps qu’un prédicateur reste assis (c’est-àdire jamais) ». GL >ǧulūsun< (registre haut) « action de s’asseoir » ; >taqaddamu fī ǧulūsi+hi< (registre semi-correct) « présidence ». ZǦ >aš ǧilās+uh maʕ+nā< « pourquoi s’assoirait-il avec nous ? ». IQ >ǧalīs + ǧullāsmuǧālis + īnmuǧālis< « compagnon » ; AŠ 84/1/2 >ǧullās< « confrères (soufis) ». SH >ǧallās< « fournisseur aux halles » ; AL gelíç + ín « marchand de soie » ; gelíç + gelíliç « garde-nappe de nattes de sparte ».97 megléç = még/xleç + magíliç, VA et IQ >maǧlis + maǧālismuǧaylas< « salle (des réunions) » ; GL >maǧlisun + maǧālisun< (registre semi-correct) « cour de justice » ; AL mégleç áâli + megíliç aâliín « conseil suprême ». Voir {ḤKM}, {ḌYF}, {ʕKR}, {FTL} et {KRB} II. Cette racine arabe semble avoir subi une forte évolution sémantique, mais elle n’est pas tout à fait sans rapport avec l’hébreu gālaš « glisser, débor-

|| 95 Mais les graphies avec un >ḫ< ne semblent pas représenter la prononciation habituelle de ces mots en Occident, bien que les botanistes orientaux connussent souvent leur prononciation grecque. 96 C’est ainsi qu’il faut rendre le castillan embrocar, plutôt que la définition académique « verser d’un vaisseau dans un autre », reflété par DS I : 207. Quant au nom de cette action, galá embrocadura de vaso, il semble déformé, puisque qu’on s’attendrait à une forme comme *teglíç ; peut-être l’auteur et ses informateurs ne se sont pas bien compris et on lui a fourni un perfectif jalláç, mutilé par la suite. 97 Le pluriel brisé, qui serait très étrange dans un nom de profession donne la raison à DS dans son interprétation du castillan posadero, dont la signification plus habituelle d’« aubergiste » induit Corriente 1997a : 100 en erreur, outre le fait que l’arabe marocain gǝllās « gérant de hammam » (Prémare II : 213) semblait l’appuyer. DS et AŠ ont encore un ǧallās « lampe », comparable à l’arabe marocain gǝllās « pot de chambre », malgré la différence sémantique, car il s’agit d’objets habituellement placés dans un endroit à portée de main.

278 | *{ǦLṬ}

der »,98 le rabbinique gǝlaš « apparaître, se montrer », ainsi que l’accadien galāšu « aplanir ». *{ǦLṬ} (‫)جلط‬ VA >niǧallaṭ taǧlīṭ k< « érafler ». >yaǧǧallaṭ aǧǧallaṭ< « être éraflé ». Cette racine arabe est sémantiquement très compliquée, avec le sémanthème basique de « découvrir », mais aussi d’autres significations pas toujours aisées à dériver ; elle appartient à un réseau très peuplé dans toutes les langues sémitiques où le composant biconsonantique {gl} a reçu des compléments phonétiques ou définisseurs sémantiques, sans exclure la composition (nḥt) avec d’autres racines ;99 voir {ǦLW}. *{ǦLF} (‫)جلف‬ VA >ǧilf + aǧlāfḫalf< (lire >ǧalfǧuluft< « pomme aigre ». Peut-être déformé d’un adjectif patronymique de Ǧīruft, région de Kirman, dans l’Iran, selon le Tāǧ. *{ǦLFṬ} Voir {Q/KLFṬ}. *{ǦLQ} (‫)جلق‬ MT >ǧal.yāqiyyah< « galicienne ». Contamination de l’arabe andalou ǧallīqiyyah par le castillan gallega. Tous deux < latin gallaeca. *{ǦLL} (‫)جلل‬ VA >yiǧall ǧall ǧalālǧalla< « être sublime » ; >ǧalla ʕan al+tašbīh< « être incomparable » ; AL azeguejél « (Dieu) Tout-puissant et Sublime ». VA >nuǧlil aǧlalt iǧlāl ʕan< « honorer trop quelqu’un pour ». >ǧull< = IQ et IA « majorité, plupart » ; ZǦ >bi+ǧulluh< « totalement ». >ǧull< « housse, couverture ». AL gílla

|| 98 Ainsi, très inexactement, (dans Elmaleh 1951:110), à cause d’une interprétation traditionnelle, mais ratée, d’une même phrase dans deux passages isolés (Cantique IV.1 et VI.5), où l’on compare les cheveux de l’aimée avec les troupeaux de chèvres dans la montagne de Gilead : on a imaginé, selon les images des nos poètes, qu’elles tomberaient de haut en bas, en cascade, comme une chevelure abondante, tandis que l’idée du poète hebreu plus familier avec la vie des bergers, semble avoir été qu’elles se levaient en se remuant, ce qui est aussi une métaphore très acceptable pour une telle chevelure. C’est ainsi que cette phrase était comprise dans les traductions plus anciennes de la Vulgata (ascenderunt) et Septuaginta (ἀνέβασαν), comme le remarquait Gesenius dans son Lexicon manuale hebraicum et chaldaicum (Leipzig 1847 : 195), alors que BDB 167, en ignorant cette tradition, consideraient le passage plutôt étrange. L’ancienne interprétation est aussi plus en accord avec la notion des lexicographes arabe natifs selon laquelle ǧalasa signifie « s’asseoir quand on est couché » et qaʕada « s’asseoir quand on est débout ». 99 On pourrait lui assigner un parent proche dans le guèze gäläṣä « révéler, montrer ». 100 Voir Leslau 1987 : 190 concernant l’erreur d’attribuer à cette racine une origine grecque (γλύφω).

*{ǦLW} | 279

« obésité ». IQ >ǧalāl(ah)ǧalālun< (registre haut), AL gelél « majesté, sublimité ». gelíl + gilél, FḪ et IW 265.18 >ǧalīl< « énorme ; gras » ; IH 105 >ǧilīlǧalīlǧalīlun< (registre haut), VA >ǧalīl + aǧillā< « sublime, majestueux ». IH 375 >ǧulūlī< « patronymique de >ǧalūlāʔu< », IQ >aǧal(li)< « plus sublime » ; AC >a+mi+ǧall+ak bi+ʕaynīn< « quels grands yeux tu as ! ». IQ >muǧallal b+al+ṣabāyā< « regorgeant de jeunes filles ». ET Mugellel « nom propre masculin ». < Pan-sémitique {gll}, dont le sémanthème basique semble être « rouler », ainsi l’hébreu gal, araméen rabbinique gallēl et syriaque gallel, mais accadien galālu « couler » et guèze gällä « écarter ». D’autres significations comme « être grand ; envelopper ; couvrir, etc. » en dérivent aisément. *{ǦLM} (‫)جلم‬ VA >ǧalam + aǧlām< « ciseaux ». La racine arabe {ǧlm} est une altération phonétique du pan-sémitique {grm}, cf. syriaque gǝram, arabe ǧarama « couper » et accadien garāmu « parcourir son orbite ».101 *{ǦLMD} (‫)جلمد‬ VA >ǧalmad = ǧulmūd + ǧalāmid< « rocher ». La racine {glmd}, un cas évident de composition de {gl} + {gmd} fait déjà une apparition dans l’hébreu galmūd « stérile, improductif » et rabbinique galmūd « objet déforme ». *{ǦL(N)ǦBN} (‫)جلنجبن أو جلجبن‬ BM >ǧulunǧubīnǧulǧabīn< « électuaire de miel et roses ». < Néopersan gol angobin « miel de roses ». *{ǦLNR} (‫)جلنر‬ UT nº 1260 (et passim) >ǧullinārǧullanār< « fleur du grenadier ».102 Voir {RMN} I. < Néo-persan gole anαr de la même signification. *{ǦLNS} (‫)جلنس‬ VA >ǧālaynūs< « Galien ».103 < Grec Γαληνός. *{ǦLNSRN} (‫)جلنسرن‬ BM >ǧulnisrīnǧāsryn< (lire >ǧlnsrynnaǧlī ǧalaw/yt = aǧlayt ǧalw / ǧalā/ī iǧlā muǧlī / maǧlū k< « polir, fourbir ; montrer » ; AŠ 47/13/2 >naǧlī bi+hā karb+ī< « avec elle je chasserai mon chagrin » ; IQ >aǧlayt āmāl+ī< « je levai le voile de mes espoirs ». VA >niǧallī< « polir ». >yaǧǧallà aǧǧallà = ataǧallà taǧallà taǧallī mutaǧallī< « apparaître, se découvrir » ; >yaǧǧallà aǧǧallà taǧallī = yanǧalī anǧalà inǧilā munǧalī< « se

|| 101 L’attestation du guèze galmi/en (voir Leslau 1987 : 191) se bornerait à celui d’un emprunt à l’arabe. 102 AL julinár tornasol, c’est-à-dire « héliotrope (Heliotropum europaeum) », n’est qu’une de ses bévues. 103 Voir {ǦLT} à propos de cette diphtongaison anomale et caractéristique de l’arabe andalou.

280 | *{ǦLWZ}

montrer ; être poli ». IQ >anǧalū tanǧalī< « s’évanouir ». AL nangelí angeléit « se montrer poli ». gélu (lire gélua) + ít = ingilé « apparition ». IH 164 >ǧalwah< et IQ >ǧalwa(t)< « levée du voile de la nouvelle mariée ; meilleur moment de toute chose ». VA >ǧilwī + ǧalāwī< « voile de la nouvelle mariée ». >ǧālīǧāliyun< (registre semi-correct) « émigré ». AŠ 2/1/4 >ḫamrah … ǧaliyyah< « vin clair ». >aǧlà< « plus brilliant ». TD 320 >ǧallāʔ al+ṣāġah< « pâte à polir des orfèvres ». AL tegelé « fête de la transfiguration ». VA >ma/iǧlà + maǧālī< « siège d’épouse pendant la céremonie nuptiale ». IH 215 >muǧlī< « poli, fourbi » ; AL muxlí + ín « poli, correct ». mutegélle + ét « déesse ». < Sémitique de l’Ouest {glw/y}, cf. hébreu gālāh « découvrir ; déplacer », araméen gǝlā et guèze gäläyä « révéler ».104 *{ǦLWZ} (‫)جلوز‬ UT nº 1341, IQ et ZǦ >ǧillawzǧallawzun< (registre semi-correct), VA >ǧillawzah + ǧillawztuffāḥat an ǧilyāniyyah + tuffāḥ an ǧilyānī< « pommes de Graena ».106 < Latin Jūlĭānus. *{ČMČ} (‫)چمـچ‬ AL chimíchat a ramát « pichenette ou coup avec un chiffon plein de cendre comme blague ». Probablement un vieux mot du folklore hispanique, à lier au nom castillan et portugais de la punaise chinche (voir {ČMČR} à continuation), et son dérivé castillan chinchar « enquiquiner » ;107 cf. aussi le basque zimiko « pinçure ».

|| 104 Voir Leslau 1987 : 192 à propos d’unité de cette racine, dont les significations de « découvrir, séparer, polir, émigrer, etc. » découlent les unes des autres par des évolutions sémantiques raisonnables. 105 La fréquence des noms de plantes et animaux de forme {1i22aw3} et l’étymologie populaire, à cause du très commun lawz « amande », ont pu aboutir à la forme connue en arabe. D’autres ont preféré le néo-persan čel+ġuze « quarante noix », nom du sapin. Il est curieux que le galicien ait répété le phénomène avec son xilmendreiro « noisetier », où on a calqué la première syllabe de l’arabe avec l’ajout du nom local de l’amandier. 106 On a suggeré dans ce dernier cas Galiana, mais la phonétique et la fréquence du nom sont plus favorables à une proprieté d’un Jūlĭānus. 107 Qui a pu glisser facilement vers « battre, blesser », cf. {ČNČP(Ḏ/N)S}, {ČNČPNY} et {ČNČBR}, où il s’agirait de « blesser les pieds, les poignets ou sérieusement ».

*{ǦMD} | 281

*{ČMČR} (‫)چمـچر‬ UT nº 947 et 1222 >ǧimǧurah bukūnah< « ansérine fétide, vulvaire (Chenopodium vulvaria) ». < Roman andalou */ČINČÁYRO BOKÚNO/, < latin cīmex, -ĭcis « punaise » et bucca « bouche », puisqu’on attribue à cette plante la puanteur des punaises et de l’haleine forte, avec le suffixes adjectivaux {+ÁYR} et {+ÚNO} respectivement.108 *{ǦMǦM} (‫)جمجم‬ VA >ǧamǧamah + ǧamāǧimǧamǧamahǧumǧum< « racine médicinale chinoise similaire au gingembre » ; IW I : 285.7 >ǧumǧumah< « cône (des pins) » ; FḪ >ǧamǧamah + ǧamāǧim< « boule de pâte ; pain de sucre ». On dirait que cette racine arabe, avec un sémanthème basique de sphéricité, est une variante phonétique du sémitique de l’Ouest {glgl}, cf. hébreu gulgolet et araméen gulgaltā ; voir {ǦLǦL}. *{ǦMḤ} (‫)جمح‬ VA >yaǧmaḥ ǧamaḥ ǧamḥ< « être rétif ». >niǧammaḥ taǧmīḥ k< « rendre rétif ». >yaǧǧammaḥ aǧǧammaḥ< « devenir rétif ». >ǧamūḥ féminin +ah< + ǧimāḥ< « rétif ». Cette racine arabe, isolée dans le sémitique, semble être une extension avec une troisième consonne, complément phonétique ou définisseur sémantique, de la racine pan-sémitique bi-consonantique {gm}, cf. arabe ǧamiʔa « être irrité », ǧamaḫa « être fier », araméen gǝmam et guèze gämʕa « couper, arracher », accadien gamāmu « couper », ainsi que l’hébreu gammeʔ et rabbinique gǝmi = gǝmaʕ « avaler ». *{ǦMD} (‫)جمد‬ GL >yaǧmuduyaǧmad ǧamad ǧamd ǧāmid maǧmūdniǧammad k< « congeler ». AL g/jemd « glace, gel » ; xéi la gemd + axiít « chose congelable » ; GL >ǧamdu ʔl+dam< « apoplexie ». VA >ǧamād + āt< « être inanimé ; suie ». >ǧumāda< et DS >ǧumād< « nom des cinquième et sixième mois du calendrier islamique » ; LZ >ǧumādī ʔl+ʔūlà< = BH 35.22 et 38.20 >ǧumādà ʔl+ʔwl< « cinquième mois du calendrier islamique » ; 47.7 >ǧumādà ʔl+ʔāḫr< « sixième mois du calendrier islamique ». AL jumúda + ít « froideur ». gímid + jummíd, diminutif juméymed + ín « froid, gelé » ; MT >ǧāmid wa+mutaḥarrik< « biens immeubles et meubles ». AC >ǧamīda< (lire >ǧāmidaǧammarǧammārū< « mettre la marmite à cuire sur la braise ». AL natjammár atjammárt adjammár « être rôti ou grillé ». FḪ >taǧammar< « être mis à cuire sur la braise ». VA >yastaǧmar astǧamar istiǧmār< « s’essuyer les parties honteuses avec des cailloux ». >ǧamrah + ǧamarāt / ǧimārǧamrah + ǧamarǧamratun< (registre haut), AL jámra + gimár « braise » ; UT nº 1273 et 2350 >ǧamr(at) ʔl+ʔarḍ< « oseille sanguine (Rumex sanguineus) ». AL jámor + javámir « chapiteau » ; ZǦ >ǧāmūrʔl+ǧāmūruǧamūr + āt< « pointe d’un mât ».109 >ǧummārah + ǧummārǧummārǧummār nom d’unité +ahǧummār< « palmier nain ». RC aljumari, LO >ǧmryṭh = ǧumarīṭ< « nom propre masculin ».110 AL mixmár + magímir, AC >miǧmārʔl+miǧmārumuǧmārun< (registre semi-correct), VA >maǧmar + maǧāmir< « brasero ». On observe que la racine pan-sémitique {gmr} « compléter », hébreu gāmar, araméen gǝmar, guèze agmärä et accadien gamāru(m) ont subi en arabe une évolution sémantique vers l’idée de « rassembler », comme pour des branches avec lesquelles on prépare un feu. *{ǦMZ} (‫)جمز‬ I. VA >yanǧamaz anǧamaz inǧimāz< « finir ». Cette racine arabe pourrait être un cas de métathèse de {ǦZM}, q.v., ou une extension avec une troisième consonne, complément phonétique ou définisseur sémantique, de la racine pan-sémitique bi-consonantique {gm}. II. GL >ǧummayz< « sycomore (Ficus sycomorus) ». L’absence de traces sémitiques d’un tel mot antérieurs au rabbinique gamzūz « figue caprifiée » et dérivés suggère que ces mots soient empruntés au grec γαμίζω « donner en mariage », en dépit de son inclusion sans commentaires par les lexicographes natifs, puisqu’il n’y a aucune affinité sémantique avec {ǦMZ} I. *{ǦMS} (‫)جمس‬ VA >ǧāmūs + ǧawāmīs< « buffle ». < Pehlevi gāw mēš « brebis bovine ».

|| 109 Souvent ornée, comme l’arabe marocain žāmōṛ « hampe de fer avec deux ou trois boules, etc. » (voir Prémare II : 135). 110 En fait, sobriquets, à cause de la métaphore « palmier nain = belle allure », cf. castillan palmito, avec les deux significations. Dans les deux derniers cas, on a ajouté le suffixe diminutif castillan {+íto}.

*{ǦMʕ} | 283

*{ǦMSB/FRM} (‫)جمسبرم أو جمسفرم‬ BM >ǧamsibram = ǧamsaframǧumusfaram< « basilic, herbe royale (Ocimum pilosum / basilicum) ». < Néo-persan ǧam esparam « herbe d’empereur ». Voir {ŠHS/ŠB/FRM}. *{ČMṬR} (‫)چمطر‬ SG 158 >ǧmyṭāryh< « cimetière ». < Latin coemētērĭum. *{ǦMṬRQ} (‫)جمطرق‬ SG 167 >ǧwmṭryqà/ā< « géometrie ». < Latin gĕōmetrĭca < grec γεωμετρική. *{ǦMʕ} (‫)جمع‬ IQ >ǧamaʕ ǧamaʕta = aǧmaʕta ǧamaʕtum = aǧmaʕtum naǧmaʕʔ≠yaǧmiʕu ǧamʕun maǧmūʕun< (registre semi-correct), VA >naǧmaʕ ǧamaʕt ǧamʕ ǧāmi ʕ + īn maǧmūʕ = niǧammaʕ taǧmīʕ ktuǧammaʕ< ; AL naxmíê = nexméê axmá(â)t axméê muxmíê + ín maxmóô + ín « réunir, rassembler » ; VA >naǧmaʕ ǧamaʕt ǧāmiʕ k< « former le pluriel » ; IQ >aǧmaʕ+nī bī+h / mā+ʕu< « rapproche-moi de lui » ; >ǧamaʕ ʕalà ḫulq+ak kulli šayyan ḥasan< « il ajouta à ton naturel toutes les bonnes choses » ; LU 340.18 >tǧmʕū< « vous récoltez ». AL nijamáâ jamáât, VA >niǧāmaʕ muǧāmaʕah / ǧimāʕ k< « avoir un commerce charnel ». >nuǧmiʕ aǧmaʕt iǧmāʕ muǧmiʕ muǧmaʕ ʕalà< « resoudre d’un commun accord ». AC >atǧammaʕat< « se réunir ». VA >yanǧamaʕ anǧamaʕyaǧtamaʕ aǧtamaʕ iǧtimāʕ muǧtamiʕaǧtamaʕnā taǧtamaʕ iǧtimāʕ muǧtamaʕiǧtimāʕun + ātun muǧtamiʕun< (registre haut) « se réunir ou rassembler » ; IH 338 >iǧtamaʕa fulānun maʕ fulānin< (registre haut) « un tel s’est réuni avec un tel » ; IQ >naǧtamaʕ bi+k< « je te rencontre » ; >ʕalà tafḍīl+uh aǧtamaʕū< « ils ont été d’accord pour le préférer » ; IZ 15/7/2 >ma aǧtamaʕ šimāl insān maʕ yamīn+u< « personne n’arrivait à joindre sa droite avec sa gauche (à cause de la peur et le frémissement) ». VA >ǧamʕ + ǧumūʕ< « pluriel » ; GL >ǧumūʕun< « groupes » ; AŠ 92/1/4 >ǧamʕ+ak ʕala+y< « ta réunion avec moi ». VA >ǧumuʕah + ǧumaʕǧumʕah 2 ǧumʕataynǧumʕāal+ǧumuʕah(nahār) al+ǧumʕahal+ǧumʕahyawm ʔl+ǧumʕatyawm al+ǧumuʕahaǧ+ǧumʕa< « vendredi » ; AL ḳadím ajúmaâ féminin ḳadíma (lire ḳadímat) arabe « servant(e) engagé(e) à la semaine ». jumáây féminin jumayá (lire jumâia) « semanal, hebdomadaire ». VA >ǧumaʕ + aǧmāʕǧumʕun< (registre haut), AL júmaâ + axmáâ « poing » ; IQ >ǧumʕ+ak< « ton poing », AC >ǧūmāʕ< « coups de poing ». >ǧamāʕahǧamāʕahǧamāʕah + ātǧamāʕatun< (registre haut) « troupe, compagnie ; communauté » ; MT >ǧamāʕat kanisyah< « paroisse » ; DC 8 jemáâ a çalehín = 6 al moçtamáâa calehín « communion des saints » ; LU 6 >al+ǧīmah< « la communauté musulmane » ; AL jamáâ + jamâát « communauté musulmane ou juive » ; jamâá (lire jamâát) níç « foule » ; guáhid min ajamáâ « un parmi plusieurs ». GL >ǧamāʕiyun< (registre semi-correct) « catholique ». CD M 5/2 >hawl al+ǧumayʕah< « cette racaille ». AL jamáâ (lire

284 | *{ǦML}

jimáâ), AC >ǧimāʕ< « commerce charnel ». AL jamíâ, GL >ǧamīʕ(un)< (registre haut), VA >ǧamīʕ = aǧmaʕ + īn< « tous » ; IQ >aymān+ī al+ǧamīʕ< « tous mes serments » ; >al+makārim aǧmaʕ< « toutes les bonnes qualités » ; >min adab ʕind+ak aǧmaʕ< « quant aux belles lettres, tu les possèdes toutes » ; IH 327 >biʔ+aǧmaʕi+him< (registre haut) « tous ensemble » ; AL jamíat al cadáyer « toutes les salétés » ; GL et IQ >ǧamīʕā< « ensemble ». IQ et ZǦ >ǧāmiʕ< « grande mosquée » ; AL gi/ímiê + javímiê, VA >ǧāmiʕ + ǧawāmiʕ< « mosquée ; église » ; DC 6 al gímeê almuquéddeç, BD 12v >alǧamīʕ = ǧāmīʕi + ǧawamīʕ< « la (Sainte) Église ». AL juáyma « petite église ». GL >ǧumayʕatun< (registre semicorrect) « petit point de rencontre ». UT nº 2158 >ǧāmiʕ al+buḍʕ< « espèce de liseron (Corrigiola telephifolia) » ; 3821 >ǧāmiʕ al+laḥm al+ʕarīḍ< « grande consoud (Symphytum officinale) », 825 >ǧāmiʕ al+laḥm al+daqīq< « euphorbe des vignes (Euphorbia peplus) ». GL >ǧāmiʕatun< (registre haut) « générale » ; LH */ǧámiʔa/ « menottes » (posé par le portugais algemas). AL yxmaâ « réunion », ixmáâ alacími « dictionnaire ». ixtimáâ « réunion ; synagogue » ; yxtimá « sénat » ; bi ixtimá « ensemble » ; GL >iǧtimāʕu ʔl+miyāti< (lire >miyāhimaǧmaʕ(un)< (registre haut) « assemblée » ; AL magímiê/e + ét, VA >maǧmaʕ + maǧāmiʕ< « menottes ; entrave ; conseil » ; MT >maǧmaʕ al+muslimīn< « la communauté musulmane » ; AL maxmáâ + majámiê, VA >maǧmaʕ al+ṭuruq< « carrefour ». >maǧmaʕ(ah) + maǧāmiʕ< « cloche » ; MT >ṣāniʕ al+maǧāmiʕ< « fondeur de cloches ». >maǧmūʕ< « récollection » ; VA >maǧmūʕ< « collection ; total ». AL muxtamáâ « réunion, concile ». muxtamaâín « tous ensemble ». Voir {TYN}, {ṮMR}, {ǦWZ} II, {ḤRM}, {DWR}, {ŠML}, {ḌRB}, {FQ(H)}, {QḌY}, {QLB} I, {WSḪ} et {WFR}. Faute de parentage sémitique, sauf sudarabique épigraphique >gmʕ< « rassembler », la racine arabe {ǧmʕ} semble être le résultat de la agglutination par le pan-sémitique {gm} de la préposition ʕalà. *{ǦML} (‫)جمل‬ I. GL >ǧamalun< (registre haut), VA et ZǦ >ǧamal + ǧimālǧamalǧumayyal< « chameau » ; AL gimél ôxóri « dromadaire » ;111 NQ ḫa l/x/3 >aǧmāl+ak< « tes chameaux ». FḪ >ǧamalī< « étuvée de bœuf ou poisson assaisonnée avec des œufs ». ZǦ >ǧammālaǧmal< « plus beau» ; >mā aǧmal+u< « qu’il est beau ! ». Voir {BRK} I, {ḤDW} I et {ZMM}. La racine {gml} est pan-sémitique pour le nom du chameau, cf. hébreu gāmāl, araméen gamlā, guèze gämäl et accadien gammalu (mais dans ce cas il s’agit d’un emprunt au sémitique de l’Ouest).

|| 111 Mais, selon DS II : 130, la vocalisation correcte de ce mot serait ʕašarī, mais il pourrait également s’agir de l’expression al+nūqu ʔl+ʔušr « chamelles avec très peu de lait » (selon le Lisān), qui étaient considérées meilleures à la course.

*{ǦML/N} | 285

II. GL >yaǧm(u)lu< (registre haut), IQ >yaǧmul< « être convenable ». GL >yǧmlu< « embellir » ; VA >niǧammal taǧmīl k< « embellir ; faire la somme » ; AL nij/gemmél = nigemél j(gemmélt = gemélt gemmél mugémel + ín « faire la somme » ; IQ >naǧammal zimām< « je tiens les comptes ». VA >yuǧmil aǧmalt iǧmāl = naʕmal ǧamīl< « faire une faveur » ; IQ >aǧmal iǧmāl< « faire une bonne action » ; >yuǧmil f+al+tawdīʕ< « il prend congé de la plus belle façon ». VA >yaǧǧammal aǧǧammal taǧammultaǧammul< « s’embellir ; être sommé » ; GL >ataǧammalu< « s’embellir ». VA >ǧamlah + āt< « chamelle ». >ǧumlah + ǧumalǧumlatun< (registre haut), AL júmla + ít / jumél « total » ; MT >bi+ǧumlat+hum aw frād< « en bloc ou isolément » ; IQ >ǧumlah + ǧumal< « phrase » ; >ǧumlat al+qiṣṣa< « au demeurant » ; >(b+al+)ǧumlahbi+l+ǧumlati< (registre haut), AŠ 94/3/5 >f+al+ǧumlahʕalà / b+al+ǧumlah< « en somme » ; >ǧumlat al+ṣāliḥīnǧumlatu ʔl+ṣāliḥīna< « la communion des Saints ». AL gemé/íl = jemíl, GL >ǧamālun< (registre haut), VA, IQ et AC >ǧamāl< « beauté » ; ḪA ad2 >yā ǧamāl al+šuḏāniq< « quel beau faucon ! ». IQ >ǧamīlǧamīlun féminin +atun< (registre haut), VA >ǧamīl féminin +ah< + >+īn< « beau » ; GL >ǧamālun fāyiqun< (registre semi-correct) « très beau » ; >ǧamīlan< « bellement ». MT >ǧamīlahtaǧammul< « réunion ; total ». Voir {ŠRY}, {ṢRF}, {KSR} I et {NKR}. Dans les acceptions de « completer un nombre, faire bien, être beau, etc. » la racine arabe {ǧml} est une extension avec une troisième consonne, complément phonétique ou définisseur sémantique, de la racine pan-sémitique biconsonantique {gm}.112 III. MT >ṯalaṯat aǧmul al+ǧinān< « trois parties du verger ».113 >maǧmūlah fī šml zaytūn< « compris dans le nombre total des oliviers ». Déturpation phonétique de {ŠML}, q.v. *{ǦML/N} (‫)جمل أو جمن‬ AL gémal (probablement /ǧímmal/) « bourre du lin ». IQ >ǧummaliyyaǧumminiyā< « câble ». < Grec ἡγουμένη « directrice », nom qu’on donnait aux gros câbles à remorquer.114

|| 112 Avec quelques traces d’autres domaines du sémitique, comme en hébreu gāmal « completer ; rétribuer » et accadien gamālu(m) « rétribuer ». On ne peut pas exclure une relation sémantique entre {ǦML} I et {ǦML} II, en supposant que le chameau serait devenu chez les Sémites une métaphore des valeurs positives, mais nous n’oserions pas insister sur ce point. 113 Ce pluriel {a12ú3} semble appartenir à un singulier šaml « chose séparée », c’est-à-dire partie, confirmé par un texte parallèle qui porte >qiṭʕāt< ; voir Ferrando 1995 : 121. 114 A travers le langage technique des marins méditerranéens, cf. arabe syrien ḥabǝl jǝmmēli (Barthélemy I : 122). Pour le tunisien gumana (Gateau II : 67), maltais gumna (Aquilina 450) et arabe marocain gū/ōmna (Prémare X : 750), ainsi que le castillan gúmena, une transmission à travers l’italien gomena est plus probable ; voir Corriente 2008 : 487.

286 | *{ČMLǦ} *{ČMLǦ} (‫)چملج‬ UT nºs 947 et 1464 >ǧimla/ǧ (muntin)ǧimliǧuh< « variété d’arroche (Atriplex patula) ». < Bas-latin chamaelygos < grec χαμαίλυκος. *{ǦMM} (‫)جمم‬ IQ >ǧummaǧummatun< (registre haut), VA >ǧummah + āt / ǧimām< « chevelure » ; AL júm(m)a + gim(m)ám, diminutif jumáyma + ít, ZǦ >ǧumaymah< « toupet » ; AL ajánin + janniít (lire ajám + jammít) « qui n’a pas des cornes » ; VA >kabš an aǧamm + kibāš an ǧumm< « mouton sans cornes ». Il s’agit sans doute de la racine pan-sémitique biconsonantique {gm}, sans aucun complément phonétique ou définisseur sémantique, mais avec plusieurs connotations, comme, dans le premier cas, celle de « réunion », qu’on retrouve dans {ǧmʕ}, {ǧml} II, etc., et dans le deuxième, celle de « suppresion », cf. araméen gǝmam, guèze gämʕa « couper, arracher » et accadien gamāmu « couper ». *{ǦMN} Voir {ǦML/N}. *{ČMNS} (‫)چمنس‬ MT >ǧmānsas = šmansāt< « terrains pierreux bons uniquement pour les lapins ». Probablement < bas-latin caementia. *{ǦMHR} (‫)جمھر‬ VA >ǧumhūr + ǧamāhīrǧumhūrī< « jus de raisins réduit par decoction à la moitié».115 < Racine pansémitique bi-consonantique {gm}, avec un complément phonétique ou un définisseur sémantique, ou ayant subi une composition (naḥt) avec une autre racine. *{ǦNB} (‫)جنب‬ IQ >yaǧannabū+h ǧannabyuǧannabūna uǧannibu = uǧānibu = aǧtani/ību yaǧtanibu iǧtinābun< (registre semi-correct), AL nigennéb = nijenéb gen(n)ébt mugénib = nagen(n)éb agen(n)ébt tegenúb, VA >niǧannab taǧnīb k = niǧānab muǧānabah k = naǧtanab aǧtanabt iǧtināb muǧtanib = yaǧǧannab aǧǧannab minǧannab< « éviter », BD 8r 8 >rūḥi+hi aǧtanaba wa+ḫaraǧa hu min ǧismi+hi< « son âme partit et sorta de son corps » ; IQ >naǧannab min maʕrifat sirr+ī al+ʕadū< « j’empêche mon ennemi de connaître mon secret ». VA >nuǧnib aǧnabt iǧnāb< « éjaculer ». >ǧanb + aǧnāb / ǧunūbǧanbun 2 ǧanbān< (registre haut), AC >ǧanbbi+ǧanbifī / bi / li+ǧanbǧanb< « à côté de » ; >fī aǧnib+u< « près de lui ». AC >ǧanbiyā< « de côté ». AL janbía + janíbi « pente ». LH */jináb/ « rêne » (posé par le portugais algenibe). VA >ǧanūb + ǧunub< « souillé par l’écoulement du sperme ». >ǧanābah< « impureté par écoulement du sperme ». >ǧanūbʔl+ǧunūbu< (registre semi-correct) « sud ». VA

|| 115 Appelé ainsi, selon le Lisān, parce que les gens du peuple l’aimaient beaucoup.

*{ČNTNḎ} | 287

>ǧanūbī< « méridional » ; >al+quṭb al+ǧanūbī< « le pôle Sud » ; GL >rīḥu ʔl+ǧunūbi< (registre semi-correct) « vent du sud » ; IZ 14/4/4 >al+ǧanāyib< « les vents du sud ». VA >ǧānib + ǧawānibǧawānib< « côté » ; IQ >al+ǧamīl fī ǧānib+ī ṣanaʕ+u< « il me fit des faveurs ». AL axnabí + ín, GL >aǧnabiyun< (registre semi-correct), VA >aǧnabī + īn< « étranger ». >muǧannabahmuǧannabatān< « tapisserie ». GL >muǧtana/ibun< « exécrable ». Voir {ḤDD} I, {SYF}, {ʕDL}, {NḎ̣R} et {WǦʕ}. < Pan-sémitique {gnb}, bien préservé dans le sémitique du Sud, cf. sudarabique épigraphique >gnb< « se trouver à côté de quelqu’un » et parfois dans celui du Nord, cf. hébreu gānab et rabbinique gǝnab « voler », c’est-à-dire « mettre à côté », mais souvent masqué comme {gbb} dans ceux-ci et dans le sémitique de l’Est, à cause de l’assimilation du /n/, cf. hébreu gab « dos », mais syriaque gabbā sans déplacement sémantique et accadien gabbu « totalité ».116 *{ǦNBD/Ḏ} (‫)جنبد أو جنبذ‬ UT nºs. 1207 et 2151 >ǧunbud/ḏ (ʔl+rummān)< « bouton des fleurs du grenadier ». < Néo-persan gombad « cupule ; bouton de fleur ». *{ČNTPDS} Voir {ČNČP/ḎNS}. *{ČNTDṬŠ} (‫)چنت دطش‬ UT nº 1200 >ǧintu dīṭuš< « variété de sagine (Sagina subulata) ». < Roman andalou */ČÉNTO DÉTOŚ /« cent doigts ». *{ČNTWRY} (‫)چنتوري‬ UT nºs. 713 et 1199 >ǧintawriyah = ǧintu awriyah< « petite centaurée (Erythrea centaurium) ». < Latin centaurĕa. *{ČNTFLYŠ} (‫)چنتفليش‬ UT nº 1202 >ǧintu fūlyaš< « variété de centinode (Polygonum aviculare) ». < Roman andalou */ČÉNTO FÓḺAŚ/ « cent feuilles ». *{ČNTQPṬ} (‫)چنت قـپط‬ UT nº 1342 >ǧintu qābṭuh< (lire < qābṭahǧintīnuh< et SG 159 >ǧntnwʔ< « seigle ». < Latin centēnum. *{ČNTNḎ} (‫)چنتنذ‬ UT nºs. 1198 et 3457 >ǧintu nūḏuh< « centinode (Polygonum aviculare) ». < Roman andalou */ČÉNTO NÚDO/ « cent nœuds ».118 || 116 Mais le cas du guèze gäbo « côté » confirmerait une contamination hâtive de cette racine avec {gbb}, {gbw}, etc., qui a dérouté BDB 146 vers une identification avec {gbb} et même Leslau 1987 : 176, voulant séparer le mot guèze du {gnb} pan-sémitique. 117 La forme latine semble s’être préservée parmi les botanistes, puisque l’auteur s’en surprit et écrivit dans UT nº 1201 qu’il fallait la corriger comme >qābuhǧntwlyh< « centon ». < Bas-latin centonium < latin cento, avec remplacement du suffixe par le diminutif roman andalou {+ÓḺ}. *{ČNČP(Ḏ/N)S} ( ‫)چنـچـپس أو چنـچـپنس أو چنتـپذس أو چنـسـپس‬ SG 159 >ǧntbāds< et >ǧnsbāshǧinǧbāsah< « mille-pattes », UT nºs. 1278 et 1385 >ǧinǧibā(n)sah = ǧunǧabā(n)sah< « scolopendre (Scolopendrium vulgare) ». < Roman andalou */ČÉNTO PÉDEŚ/ « cent pieds », dont le premier élément a été contaminé phonétiquement par le roman andalou */ČÍNČE/ (voir {ČMČ}), et le deuxième a reçu l’ajout du morphème du nom d’unité.119 *{ČNČBR} (‫)چنـچـبر‬ UT nºs. 1316 et 1335 >ǧinǧibār(uh)< « aconite (Aconitum napellus ) ». Tire sans doute son origine du roman andalou, avec un premier élément contaminé au moins par */ČÍNČE/ (voir {ČMČ} et cf. {ČNČP(Ḏ/N)S} et {ČNČPNY}), tandis que le deuxième, trop court, est difficile à définir.120 *{ČNČPNY} (‫)چنـچـپني‬ UT nº 1244 et 1619 >ǧunǧu/abunyuh)< (lire >ǧinǧabunyuhǧinǧīḏiyūn< « grande passerage (Lepidium latifolium) ». < Grec γιγγίδιον. *{ǦNǦR} (‫)جنجر‬ UT nº 1253 >ǧunǧur< « centinode (Polygonum aviculare) ». < Néo-persan ǧonǧor.121 *{ČNČQ(Š)} (‫)چنـچق‬ VA >niǧanǧaq ǧanǧaqt k< « déchirer ». >yaǧǧanǧaq aǧǧanǧaq< « être déchiré ». IQ 22/473 >ǧaǧqaqat< (lire >ǧanǧaqahǧāniǧiq< « lambeau » ; UT nº 1319 >ǧinǧiquš< « morgeline, stelaire (Stellaria media) », avec le suffixe roman andalou pluriel AL munchéncheq (lire muchéncheq) « déchiré ». Voir {ŠNŠQ}. < Bas-latin *siccinicare « couper la viande en bandes pour la sécher » ; cf. castillan cecina.123

|| 118 L’inteference de l’arabe andalou aurait entraîné l’accord au singulier du deuxième élément. 119 Quant au /n/ ou /ḏ/ avant le /s/ final, on pourrait penser à une simple erreur graphique ou à une dissimilation /ss/ > /ns/, après l’assimilation /ḏs/ > /ss/. 120 Peut-être du roman andalou */ČÍNČE BÁRA/ « frappe, ô verge » ou */ČÍNČE BÉRA/ « frappe vraiement », etc. 121 Néanmoins, ce mot néo-persan est le chardon à foulon (Dipsacus fullonum) et l’auteur d’UT hésite entre >ǧunǧur< et >ḫunǧurǧunǧul< « plante identifiée par DS avec le houblon (Humulus lupulus) ».124 II. Voir {ǦL/NǦL}. *{ǦNḤ} (‫)جنح‬ I. IQ >naǧnaḥnaǧnaḥ ǧanaḥt ǧanḥ / ǧunūḥ ǧāniḥ ilà = yaǧǧannaḥ aǧǧannaḥ< « s’incliner » ; IZ 5/3/1 >mā kin+naǧnaḥ l+al+taṣābī< « je ne m’adonnerai pas aux amourettes ». VA >niǧannaḥ taǧnīḥ k< « incliner ; doubler ; munir d’ailes » ; AL nijannáh jannáht texníh + tegénih « séparer une partie d’un troupeau ». VA >yaǧǧannaḥ aǧǧannaḥ< « acquérir des ailes ». >ǧunḥǧunḥ (al+layl)< « ténèbres (de la nuit) ». >ǧanāḥǧanāḥ + aǧniḥah / aǧnāḥǧanāḥun + aǧniḥatun< (registre haut), AC + >aǧā/aniḥ< « aile », AL janáh + axnáh « aile (aussi d’une armée) ; partie d’un troupeau ; éponge du fer à cheval ; harpe » ; janáh min áâxara autár « harpe à dix cordes » ; janáh min mahále « aile d’une armée » ; janáh min ganám « troupeau du menu bétail » ; janáh al héiquel + axnáh « voile du temple ». janáh, UT nº 1259 et DS >ǧanāḥ< « aunée (Inula helenium) » ;125 UT nº 1254 >ǧanāḥ al+tays< « feuilles d’artichaut » ; nº 965 >ǧanāḥ al+zurzūr< « polypode commun (Polypodium vulgare) » ; nº 1258 >ǧanāḥ al+baṭṭah< « feuilles de polypode» ; nº 1256 >ǧanāḥ al+ʕuqāb< « feuilles de scolopendre » ; >ǧanāḥ al+nasr< « fougère » ; >ǧanāḥ al+naʕām< « fougère mâle (Dryopteris filix-mas) » ; TD 297 >ǧanāḥ al+ruʕāh< « morelle de Linné (Solanum sodomeum) » ; IQ >ḍarab b+al+ǧanāḥ< « battre l’aile » ; ID snfr >ʔǧnḥt ʔl+ḥwt< « nageoires ». AL diminutif junáyh (lire junáyah) « petite aile » ; IQ >ǧunayyaḥ< « partie flottante d’un habit ». >ǧawāniḥ+ī< « mes côtés ». >miǧnāḥgnẖǧunāḥ< « crime ». < Néo-persan gonαh.127 *{ǦND} (‫)جند‬ I. VA >niǧannad k< « mobiliser, engager dans une armée ». >yaǧǧannad aǧǧannad taǧannud< « être mobilisé ». IQ >ǧund< + GL >ǧunūdun / aǧnādun< (registre haut) « armée » ; >rabbu ʔl+ǧunūd< « le Seigneur des armées ». >ǧundī< = IQ, VA >ǧundī + ǧunūd / aǧnād< « soldat ». VA >ǧundi(y)yah< « milice » ; AL

|| 124 Confirmé par Bedevian et Ġālib, mais son absence des traités botaniques médiévaux suggère une réassignation du nom technique. En fait, le Lisān la rapporte comme étant une plante qui se mange cuite, de Syrie, ressemblant aux asperges. 125 DS ajoute optionnellement >šāmī< « syrien », mais il pourrait s’agir d’une confusion avec le synonyme zanǧabīl šāmī selon TD 119. Quant à ǧanāḥ aḥmar chez DS I 223, il s’agit d’une erreur évidente au lieu de ǧanà aḥmar, q.v. 126 Voir Erman & Grapow V : 176. 127 Voir Jeffery 1938 : 102-103.

290 | *{ǦNDB}

jundía + ít « couverture de cheval ». MT >ǧunayd< « nom propre masculin ». Voir {FRS}. < Pehlevi gund, directement ou à travers l’araméen rabbinique gūndā. II. DS (tiré d’Ibn Buklāriš mais ignoré ailleurs) >ǧanad< « safran » pourrait n’être qu’une confusion graphique avec >ǧādīǧundub< « sauterelle dévorante ». GL >ʔl+ǧundubu< (registre haut) « petite sauterelle ». Voir {ČḪṬ/Ḏ̣B}. Sans parentage sémitique, ce mot arabe dérive de {ǧdb}, q.v., avec le développement d’un /n/, probablement à cause de la dissimilation d’une gémination de la deuxième consonne. *{ǦNDBD/ḎSTR} Voir {BDSTR}. *{ǦNDL} (‫)جندل‬ GL >ǧandalun< (registre haut), IQ >ǧandalǧandal + ǧanādilmuǧandalah< « terrain pierreux ». Voir {ḌRB}. Le sémanthème basique de cette racine arabe serait « rouler », très proche du rabbinique gander, hébreu kaddūr « boule » et accadien kudru « cordon », apparemment des extensions avec des compléments phonétiques ou des définisseurs sémantiques de {kd}, avec quelques traces dans le sémitique du Nord-Ouest, comme en rabbinique kad « rond, non-pointu ». *{ǦNDM} Voir {ǦWZ}. *{ǦNR} (‫)جنر‬ UT nº 1274 >ǧunnār< « platane d’Orient » (Platanus orientalis). < Néo-persan čanαr. *{ǦNZ} (‫)جنز‬ AL geníza + genéiç, AC >ǧānizah = ǧanīzah< (lire /ǧaníza/), ZǦ >ǧanāzahǧanāyizun< (registre semi-correct) « brancard ; convoi funèbre ». < Sémitique de l’Ouest {gnz}, cf. guèze gänäzä « couvrir, envelopper dans un linceul » et sudarabique épigraphique >gnzt< « enclos funéraire ». Mais les attestations en sémitique du Nord Ouest, toujours en lien avec l’idée de « garder quelque chose de précieux », à côté de l’arabe {knz} suggèrent que toute cette racine n’est qu’un emprunt assez hâtif au vieux persan préservé dans le pehlevi ganž « trésor ».128 *{ǦNS} (‫)جنس‬ I. VA >niǧānas muǧānasah k< « ressembler, être du même genre ». >ǧins + aǧnāsǧinsun + aǧnāsun< (registre haut), AL gínç + axneç « genre ; nation » ; izmu gínç + acími gínç « nom commun » ; VA >min ḏā ʔl+ǧins< « ainsi » ; IQ >ʕalà aǧnās< « de plusieurs sortes » ; >w+ay ǧinsi ḥin+ḏāk< « et quel genre, donc ! » ; >w+ay ǧinsi qaṭ min widād< « et quel genre unique d’amour ! ». GL

|| 128 Dont la fortune a été considérable, puisqu’il est représenté dans le castillan alcancía « tirelire ».

*{ǦNN} | 291

>ǧinsu ʔl+ʔināyati< « soin extrême ». Voir {ṮʕB}, {SMY}, {ṬRD} et {KYL}. < Syriaque gensā < grec γένος. II. AL júnça « souchet long (Cyperus longus) ».129 *{ǦNSBS} Voir {ČNČP(Ḏ/N)S}. *{ǦNSYN} (‫)جنسين‬ SG 281 >ǧnsyānā ʔl+rāy< « gentiane (du roi) » est une combination d’un des noms de cette plante, roman andalou */ǦENCYÁNA/ < latin gentĭāna < grec γεντιανή, et d’une traduction de l’adjectif roman andalou « royal » donnant aussi nom à la même plante en grec et latin. Voir {BŠLŠK} et {ǦNṬYN}. *{ČNŠ(Y)L} (‫)چنشل أو چنشيل‬ UT nº 1981 >ǧinšāllah< et 1325 >ǧinšiyālh< « cumin imberbe (Hypecoum imberbe) ». < Roman andalou */ČENIŚ+(Y)ÉḺA/ < bas-latin *cinisia < latin cĭnis « cendre », avec le suffixe diminutif {+ÉḺA}, avec ou sans diphtongaison. *{ǦNṬYN} (‫)جنطين‬ UT nº 1378 >ǧinṭiyānā (rūmī)ǧinṭiyānā ǧarmuqānī< « petite plante ressemblant à l’oseille » ; 1379 >ǧinṭiyānā sūsī< « réglisse ». Voir {ǦNṬYN}. *{ČNK} (‫)چنك‬ AL nichannáq channáqt « marcher avec des pantoufles » ; chánca = chánqua + chináq, diminutif chonáyca + quít, VA >ǧankah + ǧināk< « pantoufle surtout fort usée » (cf. castillan chancla). Il pourrait s’agir du latin zanca ou tzanga < basgrec ζάγχη, aussi présent dans le syriaque zanqā, d’origine persanne ancienne, mais la transmission ne semble pas avoir eu lieu à travers les langues sémitiques130 et la présence de {ZNK}, q.v., penche vers una origine basque. *{ǦNN} (‫)جنن‬ VA >yiǧann ǧann< « couvrir » ; >yiǧann ǧann ǧann al+layl ʕalà< « couvrir la nuit de son obscurité » ; >niǧann ǧanant k< « posséder (un esprit) » ; IA >yuǧannū< « ils deviennent fous » ; IQ >nuǧanni< « je deviens fou ». VA >niǧannan k< « rendre fou ; faire posséder ». >yaǧǧannan aǧǧannan taǧannun< « devenir fou

|| 129 Pas «gentiane», une erreur de cet auteur assez ignorant que SG 281 et DS I 225 ne corrigeront pas. Mais le mot est ignoré par les botanistes andalous, étant assez probable que Alcalá se borgna à emprunter le mot castillan juncia ou sa variante dialectal junza < latin juncĕa, sans même connaître bien sa signification, comme il faisait souvent. 130 Ce qui semble étrange, car ce type de chaussure est plus caractéristique des populations musulmanes. Peut-être une forme *zanqā, calquée sur le syriaque, a été contaminé en al-Andalus par des mot empruntés au basque txangi « boiteux » ou txanga « pièce de fer sur laquelle tourne la porte » (Azkue II : 309), changeant par la suite l’equivalence phonétique normale. D’un autre côté, le mot latin a survécu dans le castillan zanco « échasse », ce qui confirme la bifurcation sémantique et phonétique du vieil emprunt. Quant à l’arabe marocain t/čǝnka « vieille savate » (Prémare II : 101), il s’agit d’un emprunt aux émigrés andalous.

292 | *{ǦNW}

ou possédé ». >ǧannah + āt / ǧinān / aǧannahaǧannahǧannatun + ǧinānun< (registre haut), IA diminutif >ǧunaynah< « jardin » ; IQ >(al+)ǧannahǧannah + āt = ǧannat almaʔwàǧannah/t< « (le) Paradis » ; IH 220 >al+ǧinānu< (registre semi-correct), AC >ǧinā/īnǧinānkarman … ǧinniyyan< (registre semi-correct) « une vigne utilisée comme jardin ». FḪ >ǧinniyyah< « potage d’aubergines et de citrouilles ». VA >ǧinn + ǧunūnǧin(n)ǧinnīal+ǧīnn + al+ǧunnun< « génie ; démon ». IQ >ǧinniyya< « fée ». >ǧunūn< = AC « folie ». VA >ǧunnah = miǧann + ātǧunanmiǧannun< (registre haut) « écu ». IZ 10/1/2 >ǧanān+ī< « mon cœur ». ǦM 34 >ǧanīǧanīn + aǧinnah< « fœtus ». >ǧannān + īnǧannānǧannānun< (registre haut), féminin ḪA āna 3 >ǧannānahǧannānmaǧnūn + maǧānīn< « fou ; possédé ». GL >muǧan(n)un< (registre semi-correct) « épileptique ». Voir {BḪR}, {TFḤ}, {ḤNʔ}, {ḤNŠ}, {ḪLD}, {RWḤ}, {SQM}, {ŠǦR}, {ŠʕR}, {ḌFR}, {ʕBRQ}, {MǦN} et {NSW}. La racine pan-sémitique {gnn}, avec le semanthème basique de « couvrir, garder, protéger » (cf. hébreu gan « défenser », accadien ganānu « enfermer », guèze gǝnun « notable », a acquis plusieurs connotations, parfois restreintes à quelques langues, comme le nom d’instrument arabe miǧann, hébreu māgēn et araméen rabbinique māginnā « écu », ou empruntées par les autres, comme l’hébreu gan(nāh) « jardin », partagé par l’arabe, mais emprunté par le guèze gännät avec le sens de « paradis » et par l’accadien gannu et l’araméen avec le sens de « jardin », tandis que l’acception euphémistique d’« être tabou, génie, démon » n’est caractéristique que de l’arabe et du guèze ganǝn. *{ǦNW} (‫)جنو‬ I. VA >ǧināwī + īn< « guinéen ; nègre ». < Berbère agnaw « muet ».132 Voir {QNW} II. II. AL Jénua « Gênes » (géographie). genuí + genuyín, AC >ǧinwī< « génois ». < Italien Genova. *{ǦNY} (‫)جنو‬ I. IQ >y/naǧnī ǧanā< (maṣdar) = >yaǧtanī yuǧtanānaǧnī ǧanayt ǧanā / iǧnā ǧānī / muǧnī k< « cueillir, récolter » ; >naǧnī ǧanayt ǧināyah + āt / ǧaniyyah + āt ǧānī / muǧnī ʕalàyaǧnī ḏā ʔl+ǧirāḥ< « il cause ces blessures ». VA >yanǧanī

|| 131 Car ce mot est un de ceux qui ont été dépluralisés en arabe andalou, selon Corriente 1977 : 9394. Un cas comme IZ 9/3/1 >ǧannat al+ʕarīf< « le jardin du Generalife », au lieu de >ǧinānǧanà aḥmar< « arbousier (Arbutus enedus) » ; CC 11 >kl fākhh w+ʔaǧnyh ǧnā fī+hā< « n’importe quel fruit ou cueillette recoltée là ». IQ >ǧināyāt< « crimes ». >taǧannī< « dédain ». Voir {ṮMR} et {ǦNN}. Cette racine arabe, telle quelle isolée en sémitique,133 est assez proche de {ǧnʔ} « tomber de son long », araméen gǝnā « coucher », guèze gänäyä « s’incliner » et accadien genû « pousser », suggérant une évolution sémantique dans deux directions, faire tomber au sol les fruits qu’on récolte ou l’ennemi qu’on attaque. II. AL Junio « juin ». Emprunt tardif au castillan junio < latin Jūnĭus. *{ǦHD} (‫)جھد‬ IQ >ǧāhad ǧihād muǧāhiduǧāhidu muǧāhadatun muǧāhidun< (registre haut), VA >niǧāhad ǧihād / muǧāhadah + āt ky/naǧtahad aǧtahadmuštahidun< (registre semi-correct), GL >aǧtaha/idu ʔǧtihādun< (registre semi-correct), VA >naǧtahad aǧtahadt iǧtihād muǧtahid + īn< « s’efforcer ». >ǧuhdb+iǧtihādiǧtihādan< « diligemment » ; NQ au 6/0/1 >ǧuhd+ī naṣbar< « je supporte autant que je peux » ; SN >in kān l+ak ǧuhd an taʕmal+uh ḏīb fa+ḫayr< « si tu peux le faire maintenant, alors cela sera bien ». ZǦ >maǧhūd< « effort ». AL ávil mugíhid + mugehidín « protomartyr » ; ET Mugihid « nom propre masculin ». Voir {RFQ}. Cette racine arabe méconnue dans les autres langues sémitiques, semble s’être développée à partir du bi-consonantique {gd}, qu’on retrouve partout avec différents compléments phonétiques ou définisseurs sémantiques, comme {gyd} : cf. hébreu gīd, araméen gīdā et accadien gīdu(m) « tendon », à côté de l’arabe ǧāda « être excellent » et du guèze gedä « être rapide ».134 *{ǦHR} (‫)جھر‬ VA >naǧhar ǧahart ǧahrah / ǧihār ǧāhir + īn fī / bi< « publier ». IQ 189/2/3 >muǧǧahhar< « brandant (une épée) ». >(b+al+)ǧahrǧihāran< (registre haut), IQ >ǧahrāǧahar< « publiquement » ; 16/1/3 >naǧʕal ǧahr+ī fī nuṭqi sirr+ī< « je me mets en évidence lorsque je dévoile mon secret ». VA >ǧuhūrah< « nyctalopie ». >aǧhar + ǧuharʔǧharu< (registre haut) « nyctalope ». ET Jahuar « nom propre masculin ». Voir {MLʔ}. Le semanthème basique de cette racine arabe, sans parentage évident dans le sémitique, semble être la clairté éblouissante, en lien avec un élement bi-consonantique {gh}, toujours attesté avec différents compléments phonétiques ou définisseurs sémantiques,

|| 133 Quant au sudarabique épigraphique >tgn< « récolter », il semble être fortement contaminé par >gnt< « verger », c’est-à-dire s’être assimilé à {GNN}. 134 Il y a peut-être aussi un rapport phonétique indubitable avec le guèze gähadä « être evident », mais sémantiquement douteux ; voir {ǦHR}.

294 | *{ǦHZ}

comme le syriaque gǝhar « éblouir », l’araméen rabbinique gǝhaṭ ou giheṣ « polir » et surtout le guèze gǝhdä « être visible », gähǝha « être brilliant » et goha « aube. *{ǦHZ} (‫)جھز‬ VA >niǧahhaz taǧhīz binaǧǧahhaz bi< « être équipé ». >ǧihāz + aǧhizahli+ǧihāzati ʔl+munkaḥah< « pour le trousseau de la fiancée ». Sans parentage évident dans le sémitique, cette racine arabe serait un cas d’insertion de /h/, similaire à {ǧhd}, dans une racine empruntée au syriaque gazzā « trésor », un iranisme très répandu qu’on retrouve en grec γάζα et guèze gaz(a).135 *{ǦHL} (‫)جھل‬ IQ >yaǧhal ǧah(a)l ǧāhil + ǧuhhāllam yaǧhīlā< (registre semi-correct), GL >aǧhilu yaǧhalu ǧahlun / ǧahālatun ǧāhilun féminin ǧāhilatun maǧhūlun féminin maǧhūlatun< (registre semi-correct et haut), VA >naǧhal ǧahalt ǧahl ǧāhil + īn maǧhūl kǧahal yaǧhal ǧahlnaǧhal+u< « je l’ignore ». VA >niǧahhal taǧhīl k< « faire ignorer ». >naǧǧahhal aǧǧahhalt taǧahhulǧahlan< (registre haut) « par ignorance ». VA >ǧahālah + āt< « ignorance ». AL gíhil + ín / juhíl / gehéla « ignorant ; maladroit » ; jéhil + jehilía / gehéla/e « gentil, païen ». AŠ 58/1/4 >ǧahūl< « très ignorant ». IQ >mā aǧhal+u< « quel ignorant il est ! » ; >mā aǧhal+hā< « quelle sotise ! ». Voir {BNY} et {FTL}. < Sémitique de l’Ouest {ghl}, assez rare, mais cf. syriaque gǝhīlā « lascif » et guèze gwähanä « occulter », peut-être hébreu gāhar « se pencher (affligé) », probablement une extension d’un élément biconsonantique. *{ǦHM} (‫)جھم‬ VA >ǧahm< « renfrogné ». Avec seuls quelques attestations dans le sémitique du Sud, comme le sudarabique épigraphique >ghmy< « dernière partie de la nuit » et peut-être guèze gwähanä « occulter », il semble s’agir d’un cas d’insertion de /h/, similaire à {ǧhd}, {ǧhz}, etc. dans une racine {gm(m)} avec le sémanthème basique de « réunir, fermer, etc. ». *{ǦHNM} (‫)جھنم‬ GL >ǧahann.munǧahannamniǧāwab muǧāwabah k = n/yuǧīb aǧabt iǧābah muǧīb muǧāb kyiǧawwabaǧībun iǧābatun muǧībun< (registre semi-correct) « répondre (favorablement) ». VA >yaǧǧāwab aǧǧāwab< « se répondre l’un à l’autre ; correspondre ». >n/yastaǧīb astaǧabt astaǧāb istiǧāb(ah) mustaǧīb + īn mustaǧāb (al+duʕā / al+raġbah) li< « exaucer (une prière), répondre favorablement » ; IQ >yastaǧā/īb yastaǧābū li< « répondre » ; >lā tastaǧīb< « ne réponde pas ». >ǧawābǧawāb + āt / aǧwibahǧawibǧawābun = muǧāwabatun< (registre haut) « réponse ». VA >ǧawabayr< « discutailleur » (avec le suffixe roman andalou {+ÁYR}). >ǧawāb< (lire >ǧawwābīn< « voyageur infatigable ». AL mugeguíb + mugeguybín « rapporteur (dans les cours de justice) ». IH 346 >al+tuǧībiyyu< « membre de la tribu de Tuǧīb ». IQ >al+muǧīb< « Celui qui exauce (Dieu) ». Voir {RʕD}. Seul l’araméen parmi les langues sémitiques possède une racine {gwb} sémantiquement équivalente à l’arabe, comme en rabbinique agēb et en syriaque agīb « répondre », empruntée évidemment par l’arabe.137 *{ǦWBK} (‫)جوبك‬ FḪ >ǧawbak< « rouleau de pâtissier ». < Néo-persan čubak. *{ČWČ} (‫)چوچ‬ AL nichúch chúxt « sucer » ; NQ bz 1/2/2 >ǧūǧ al+kāsǧuǧǧ al+kās< « vide la coupe ». Voir {ŠWŠ} II. < Latin sūgĕre. *{ČWČL} (‫)چوچل‬ VA >naǧǧawal aǧǧawalt ǧawǧalah maʕ< « chuchoter » ; IQ >yaǧǧawalū ballayl< « ils cancanent pendant la nuit ». ZǦ >ǧawǧalah + ǧawāǧilǧuwayǧal< « chuchotement » ; DS et ID l >ǧawǧalah< « boucle d’oreille».138 < Roman andalou */ČUČÁR/, d’origine onomatopéique, cf. castillan chuchear et cuchichear. Voir {ČWČW}. *{ǦWǦM} (‫)جوجم‬ UT nº 1315 >ǧawǧamah< « bruyère (en arbre) (Erica arborea) ».139 Probablement < néo-persan ǧuǧam « branche avec fleurs et fruits ».

|| 137 Selon Jastrow 203 et 234 cette racine se serait originé à partir de l’expression dǝbārim bǝ+gab « mots ou raisons derrière une opinion », ce qui est assez probable. Une dérivation par agglutination de la préposition, *ǧāʔa bi, tout comme dans le pan-néo-arabe. ǧāb « apporter » est moins probable, puisqu’elle n’expliquerait pas la forme causative, à la différence de l’hypothèse araméenne. 138 La mention du même mot dans Ibn Ǧanāḥ et la variante pluriel ǧawāǧin de Dombay (selon DS I : 230) ne sont pas reflétées par Blau 2006 ni par Prémare. 139 La variante >ǧarǧamah< de UT nº 1790 semble déformée. Autrement, c’est un mot isolé, sans aucune mention connue dans les textes et les dictionnaires.

296 | *{ČWČW} *{ČWČW} (‫)چوچل‬ AL nichaucháu chaucháut « gazouiller, piauler ».140 D’origine onomatopéique de {ČWČL}, q.v. *{ǦWḤ} (‫)جوح‬ GL >ǧāyiḥatun< (registre semi-correct), VA >ǧāʔiḥah + ǧawāʔiḥǧawāyiḥ< « plaie, fléau » ; MT >ǧāyiḥah + ǧawāyiḥǧawāyiḥ< « calamités » ; MT >al+ǧawāyiḥ< « nom propre ou plutôt sobriquet ». < Sémitique de l’Ouest {gw/yḥ}, cf. hébreu gaḥ, syriaque gāḥ et guèze goḥa « jaillir ; percer ». *{ǦWD} (‫)جود‬ I. VA >yaǧūd ǧād ǧawdah< « être excellent » ; GL >(y)aǧūdu ǧūdun< (registre haut), VA >nuǧūd ǧād ʕalà< « donner généreusement » ; AC >ǧād bi+mā ʕind+ah< (registre semi-correct) « il donna généreusement ce qu’il avait ». VA >niǧawwad taǧwīd k< « rendre excellent ; réciter le Qurʔān selon les règles ». >nuǧīd aǧadt iǧādah muǧīd muǧād k< « faire bien ». >y≠naǧǧawwad aǧǧawwad taǧawwud< « devenir excellent ; être correctement récité ». >ǧawdah = ǧūd(ah)< « excellence ». >ǧūd< = IQ et AC « générosité » ; AL jud « bonté » ; bi jud « bien ». VA >ǧawād + ǧiyād< « coursier, cheval excellent ». >ǧawwād + īnǧawādǧawādun< (registre haut) « généreux ». >ǧay(y)idun< (registre haut), IH 105 >ǧīdun< (registre semi-correct), IQ >ǧayyid = ǧidǧayyid + ǧiyādǧāyid féminin ǧāyidahǧuwayyad< « bon, excellent » ; IQ >ǧayyid al+ǧūdā< « le plus excellent » ; >ǧaydāǧayyid< « bien » ; EV 8 gid magdum « bien servi ». ET Judi et Alget « noms propres masculins ». ZǦ, VA, AC et IQ >aǧwad (min)< « mieux (que) » ; >mā ǧwad+u< « qu’il est bon ! ». Voir {ṮNY}, {ḪLṬ}, {ṢWT}, {ṬBʕ}, {FĀM}, {FṢL} et {MZǦ}. < Pansémitique {gyd}, cf. hébreu gīd et araméen gīdā et accadien gīdu(m) « tendon », avec une évolution sémantique caractéristique du sémitique du Sud vers les qualités positives, cf. à côté de l’arabe, du sudarabique épigraphique >gwd< « monture rapide » et guèze gedä « être rapide ». Voir {ǦYD}. II. CP 157.1 >ǧūdā< « Judas » (nom propre). < Latin Jūda.141 *{ǦWD/ḎB} (‫)جودب أو جوذب‬ FḪ et IQ >ǧūḏabāh< « un mets d’oublies farcies avec des amandes et des épices, ainsi que, souvent, du poulet » ; HC 131 >ǧwdābh biqaṭāyif< « le même mets auquel on ajoute des œufs, du sucre ou du miel, etc. ».142 < Néo-persan gowzαb « eau de noix ».

|| 140 Cf. arabe marocain towtow ou čowčow « gazouiller » et čāw « gazouillement » (Prémare II : 110 et 19), probablement empruntés à l’arabe andalou. 141 Qui était le fils de Jacob et non l’Iscariote des Évangiles, appelé en latin Jūdas mais, dans les deux cas, il s’agissait de l’hébreu yǝhūdāh. 142 Voir DS I : 231, avec quelques différences.

*{ǦWZ} | 297

*{ǦWR} (‫)جور‬ IQ >ǧār yuǧūr ʕalay+ya ǧur ǧawrnuǧūr ǧurt ǧāʔir + īn ʕalàǧāyirun< (registre semi-correct) « opprimer ; être injuste avec quelqu’un ». VA >niǧāwar muǧāwarah k< « être voisin ou prochain de » ; AC >ǧawār+u< (= /ǧáwar+u/) « sois son voisin ». VA >nuǧīr aǧart iǧārah muǧīr muǧār + īn< « protégér ». VA >naǧǧāwarū aǧǧāwarna< « être voisins ». >nastaǧīr istiǧārah bi< « chercher protection chez quelqu’un ». >ǧār + ǧīrānǧār féminin ǧārah + ǧirānǧār féminin ǧāra(ht) + ǧīrānǧārun aṣliyun< (registre semi-correct) « citoyen » ; TD 306 >ǧāru ʔl+nahr< « potamogéton flottant / nageant (Potamogeton natans) ». GL >ǧawrun< (registre haut), VA >ǧawr + aǧwār< « injustice » ; GL >ǧawran< « injustement ». VA >ǧūrahǧa/uwar< « voisinage » ; MT >biǧūratǧuwārǧuwāra< (registre semi-correct), AC >bi+ǧiwār< « à côté de » ; GL >ʕan ǧuwārin< « de près » ; >ǧuwārun< « immédiatement » ;143 IQ >sakan ǧuwār+ī< « il habitait à mon côté ». VA >muǧāwir + īnmuǧāwirun< (registre haut) « voisin, proche ». Voir {QHR}. < Pan-sémitique {gwr}, cf. hébreu gēr et ougaritique >gr< « client étranger », syriaque giyūrā « étranger », sudarabique épigraphique >gwr< « associé en affaires » et guèze gor « voisin », les connotations négatives étant la conséquence normale de ces formules de cohabitation, cf. hébreu gār « se bagarrer » et accadien gā/ērû(m) « ennemi ». *{ǦWRB} (‫)جورب‬ IQ, MT et AC >ǧawrabǧawrab + ǧawāribǧuwayrab< « chaussette ; bas ».144 < Néo-persan gura/αb. *{ǦWRS/Š} (‫)جورس أو جورش‬145 UT nº 1210 >ǧāwars< « (panic) millet (Panicum miliaceum) » ; nº 1371 >ǧāwars hindī< « grand millet (Sorghum vulgare) » ; nº 2403 >ǧāwars ʔl+māʔ< « cératophyle (Ceratophylum demersum) ». < Pehlevi gāwars. *{ǦWZ} (‫)جوز‬ I. IQ >yuǧūzǧāza (y)aǧūzu< (registre haut), VA >nuǧūz ǧuzt ǧawāz / maǧāz ǧāʔiz + īn k / ʕalà = naǧtāz aǧtazt iǧtiyāz ʕalàǧīz ǧawizǧāz tiǧūzyiǧūzu< « il passe les pages » ; >lā tiǧūz+u< « ne le traverse pas » ; >ǧūz ilà ʔl+waraqati talī+hā< « passe à la page suivante » ; IQ >ǧāz yuǧūz li (an)yaǧūzu an ǧāyizun< (registre semi-correct), VA >yuǧūz ǧāz ǧāʔiz liǧiz ʕind+u< « être licite ou permis » ; MT >kulli yawm yaǧūz / yaǧtāz< « chaque jour qui passe ». IA || 143 Avec un synonyme >fi l+ḥīni< suggérant une vocalisation >ǧuwāranšǧawwazniǧawwaz taǧwīz k li< « laisser passer ; permettre » ; AL nigeguéç geguéçt geguéç giguíz mugégueç + ín / zin « faire passer ; donner un diplôme, grade ou brevet ; ordonner prêtre ; canoniser » ; AC >ǧawwaz al+wīd< « il croisa le fleuve », >yiǧawwaz+ak al+wīd< « il te fait croiser le fleuve » ; IQ >tiǧawwaz ʕalay+h maḫāriq< « il avale les bobards ». >ǧāwazta< « tu as surpassé ». GL >ʔ.ǧīzu< « je fais ou laisse passer » ; VA >nuǧīz aǧazt iǧāzah muǧīz muǧāz k< « donner un diplôme, grade ou brevet ». >yaǧǧawwaz aǧǧawwaz< « être permis ». >nataǧāwaz taǧāwuz k ʕan< « détourner les yeux, tolérer ; pardonner ». VA >ǧawzāʔl+ǧawzā< « Gémeaux ». VA >ǧawāz< = GL « passage » ; AL giguíz « passage entre édifices ». jáiç « permis, légal » ; gáiri jáiç + ín, GL >ġayru ǧāyiz< (registre semi-correct) « illégal, injuste ». LZ >ʔiǧāzahǧayzatu ʔl+bayt + ǧawayzǧayzah + ǧawāyizǧayzah + āt / ǧawāz = ǧāʔizah + ǧawāʔizǧawayzun< (registre semicorrect) « poutre ». AL y/ijéze « examen pour obtenir un certificat ». MT >iǧtiyāz amad< « expiration d’un délai ». GL >ʔ.stiǧāzatun< « convenance sociale ». AL tejuíç « ordination ; canonisation ». mejéç + zít « passage ». mugéguiç + zín « publique, communal ; examinateur ». ZǦ >muǧtāz< « étranger ». Voir {FTL} et {QṢD}. < Sémitique de l’Ouest {gwz}, cf. hébreu, rabbinique et syriaque gāz, ainsi que sudarabique épigraphique >gz< « passer ; traverser ». II. VA >ǧawzah +ǧawz< « noix ;146 noix d’arbalette » ; AC >ǧawza(t)ṯimār ǧawz< « noyer » ; IQ et AC >ǧawzǧawzun< (registre haut), UT nº 1343 > ǧawzah rūmī< « noix » ; AL g/jéuxe + g/jéuç « noix ; pomme d’Adam ; houppe, flocon » ; maâjún a géuç + maâgin « électuaire de noix ». GL >ǧamʕu šaǧar ǧawzin< (registre semi-correct) « noiseraie ». UT nº 1358 >ǧamʕu al+ʔarḍ / al+ʔansār / al+qaṭāh / al+murūǧ< « espèce de nonée (Nonea vesicaria) » ; nº 1346 >ǧamʕu bawwāǧamʕu al+hind / al+ṭībǧamʕu ǧundam / ʔl+nuʕās< « garcinie (Garcinia mangostana) » ; nº 1345 >ǧamʕu al+ḥabašah / al+širkǧamʕu al+ḥaǧar< « grémil (Lithospermum officinale) » ; nº 1364 >ǧamʕu ḥinnā = ḥawḥannā< « paille de La Mecque (Andropogon schoenantus) » ;147 nº 1355 >ǧamʕu dāʔūd< « sorte de zédoaire » ; nºs. 1347 et 1348 >ǧamʕu al+dafʕ / al+qayʔ / al+ruqaʕ< « trichilie musquée (Trichilia emetica) » ; nº 1353 >ǧamʕu rūt / rūz / māṯā / māṯal / murqid< « noix vomique (Strychnos nux-vomica) » ; nº 1350 >ǧamʕu al+rīḥ< « cœur des Indes (Cardiospermum halicacabum) » ; nº 1351 >ǧamʕu al+rīḥ āḫar< « alkékenge (Physalis alkekenge) », nº 1359 > nº 1350 >ǧamʕu zahraǧ< « laurier rose (Nerium oleander) » ;148 nº 1204 >ǧamʕu al+sarw / surwà< « fruit du cyprès commun » ; nº 1363 >ǧamʕu sūdār
imlīsīmuḍarrasburǧīlqandafī< et >ṣanawbarīǧawzahraǧ< serait plus fidèle au pehlevi gāw zahrag « fiel de vache ».

*{ǦWʕ} | 299

« bruyère en arbre (Erica arborea) » ; nº 1360 >ǧamʕu šiyawašān< « dragonnier (Dracaena draco) » ; nº 1362 >ǧamʕu al+marǧ< « raisin de renard (Paris incompleta) » ; nº 4473 >ǧawzat ʔl+rāʕī< « dentelaire (Plumbago europea) » ; nº 552 >ǧawzat al+qurūd< « usnée barbue (Usnea barbata) ». Voir {ZYT}, {ʕǦB}, {LQḤ} et {NQW}. Emprunt hâtif aux langues iraniennes,149 représentées par le néopersan guz, cf. hébreu ĕgōz, guèze gäwz, etc. *{ǦWZNQ} (‫)جوزنق‬ IH 373 >al+ǧawzīnaqu< (registre haut), FḪ >ǧawzīnaq< « sorte de nougat ». < Pehlevi gōzēnag « confiture de noix ». *{ǦWZHR} (‫)جوزنق‬ IQ >al+ǧawzahar< « les deux nodes d’intersection d’orbite lunaire et d’écliptique ».150 < Pehlevi gōzihr. *{ǦWŠR} (‫)جوشر‬ UT nº 1389 >ǧāwašīr< « latex d’opopanax (Opopanax chironium) ». < Néopersan gαvar šir « lait d’opoponax ». *{ǦWŠṢY} (‫)جوشصي‬ DS >ǧwšyṣyā< « nom d’un arbre et son fruit » (tiré d’Ibn Albayṭār, mais autrement isolé). Il pourrait être une déformation de >ǧawz šiyawašānyuǧūṭ< « braillier ». VA >ǧūṭ< « chuette ».151 Probablement des mots onomatopéiques dérives du bruit de la succion, cf. castillan chotar « sucer » et aragonais chuta « chouette », assez proche du français. *{ǦWʕ} (‫)جوع‬ ZǦ >ǧāʕ ǧuʕnā yuǧūʕyiǧāʕnuǧūʕǧuʕt ǧāʔiʕ + īn / ǧiyāʕ< « avoir faim ». >niǧayyaʕ = niǧawwaʕ k< « affamer ». >yaǧǧayyaʕ aǧǧayyaʕ = yaǧǧawwaʕ aǧǧawwaʕ< « être affamé ». >ǧūʕ< (= IQ, ZǦ et AC), GL >ǧūʕun< (registre haut), AL joó = jóô « faim » ; bajoó = jáycâ (lire jáyaâ) + ín = mujáguâ + ín, DC 13 mojahuâ, VA >ǧayʕān + īnǧayʕānun féminin ǧayʕānatun< (registre semi-correct) « affamé ». ZǦ >aǧwaʕ< « plus affamé ». VA >maǧāʕah< « famine ». >miǧwāʕ + īn< « avare ». IH 354 >ma/uǧīʕun< (registre semi-correct)

|| 149 Ou hittite, selon Rabin 1964 : 151, rapporté par Leslau 1987 : 207. 150 Voir EI2 II : 514-515 à propos des données astronomiques et folkloriques concernant ce technicisme. Ibn Quzmān, qui ignorait souvent la signification exacte des mots qu’il utilisait, semble avoir cru qu’il s’agissat d’une constellation. 151 La correction de Griffin 235-236 du latin noctiluca par noctua doit être faite aussi dans DS I : 235 « ver luisant ». L’arabe marocain žūṭēya « marché au puces ; rassemblement tumultueux, vacarme, etc.» serait un dérivé du mot arabe andalou, calque sémantique de son parallèle du castillan buhonería apporté par les Moriscos bilingues, ce qui expliquerait l’étymologie problématique de buhonero ; voir Coromines & Pascual I : 691-692 : on aurait appelé buhón, sans relation avec l’italien buffone, le camelot, comparant ses cris avec ceux des hibous ou des chouettes.

300 | *{ǦWF}

« gourmand ».152 Voir {ʔḪḎ}, {MRḌ} et {MWT}. < Sémitique de l’Ouest {gwʕ}, cf. hébreu gāwaʕ « périr » et rabbinique « faillir » (emprunté à l’hébreu), ainsi que sudarabique épigraphique >gwʕ< « faim ; affamé ».153 *{ǦWF} (‫)جوف‬ VA >niǧawwaf taǧwīf k< « étriper ». >natǧawwaf atǧawwaf< « être étripé ». >ǧawf + aǧwāfǧūf< « ventre » ; GL >ǧawfun< (registre haut), IQ >ǧawf< « cavité, intérieur » ; AL gévf « estomac » ; jéuf a jéfen « fond de cale » ; GL >ǧihatu ʔl+ǧawfǧawf< « le Nord » ; AL ja/evfí, VA >ǧawf = rīḥ an awfīʔl+rīḥu ʔl+ǧawfiyyatu< (registre haut) « vent du Nord » ; MT >ǧawfī< « septentrional » ; AL jaufí + javiçin « lieu ombreux » ; EG 4-5 >ǧwfy+hā ʔl+sāqyh< « le canal est sa limite au Nord ». GL >muǧawwafatun< « concave » (féminin). Voir {ǦYF} et {ḤLL}. < Sémitique de l’Ouest {gwf}, cf. hébreu gūfāh et rabbinique gūf(ā) « corps ». *{ǦWQ} (‫)جوق‬ DS >ǧawq + aǧwāq< « troupe, bande».154 < Néo-persan ǧowḫ.155 *{ǦWL} (‫)جول‬ VA >nuǧūl ǧult ǧawalān ʕalàǧawwalānun< (registre semi-correct) « tourner, voltiger, faire des tours ». VA >niǧawwal taǧwīl k< « faire tourner ou voltiger ». >yaǧǧawwal aǧǧawwalt taǧawwul ʕalà ʔlbilādǧawlah< « tour, course ». IA >ǧawwīlǧawwālǧawwālun = mutaǧawwilun< (registre haut) « vagabond » ; AC >ǧāwilah< (= /ǧawwíla/) « flâneuse ». ID sḥr 2 >mtqlb w+mtǧwl< « (cœur) excité et palpitant ». IZ 4/1/1 >ay maǧāl fī+h l+al+nazīhah< « quel lieu excellent pour la promenade ! ». Voir {MŠY}. Cette racine arabe semble être le développement d’un vieux {gl}, qu’on retrouve plus souvent en sémitique avec les variantes {gll} et {glw/y} ; voir {ǦLL} et {ǦLW}.156 *{ǦWLQ} (‫)جولق‬ I. VA >ǧawlaq + ǧawāliqǧawāliq< « sac à dos ». < Arabe ǧuwāla/iq < pehlevi *guwāl+ak, diminutif du mot représenté par néo-persan guvαl « sac ».157

|| 152 L’auteur ne semble pas avoir compris l’attribution de ce mot à {ǦWʕ}, ni même avoir suspecté que {MǦʕ} n’en est qu’une dérivation morphologique. 153 Peut-être un mot onomatopéique, imitant le bâillement de l’affamé. 154 Tiré d’Ibn Ǧanāḥ, entre autres, et confirmé par Blau 2006 : 104. 155 Dont la signification était « groupe d’hommes ou animaux », pas encore technique. 156 On peut se demander si le nom de lieu hébreu gōlān (= arabe al+ǧawlān) dérive de cette racine, comme l’écrivaient BDB ; dans d’autres cas, comme en sudarabique épigraphique >gwl< « avec la plénitude des droits de propriété », il y a eu une forte évolution sémantique. 157 L’emprunt par l’arabe, où le mot a été métanalysé comme un pluriel brisé, ce qui a génére le singulier ǧawlaq que VA porte, a été très hâtif, au point de pouvoir retourner au néo-persan, comme dans ǧulaḫ « toile forte pour en faire des besaces ; habit des soufis ».

*{ǦYʔ} | 301

II. UT nº 1375 >ǧawlaqniǧawwan taǧwīn k< « creuser autour ». >yaǧǧawwan aǧǧawwan taǧawwun< « être creusé ». >ǧawn + aǧwān< « baie ». Peut-être une variante phonétique de {ǦWL}, q.v., ou bien une variante du sémitique de l’Ouest {gyn}, cf. rabbinique egīn « couvrir, protéger ».158 II. IA et CP 101.9 >ǧwānǧiwānǧāh< « gloire, honneur » ; GL >ʕaḏ̣īmu ʔl+ǧāh< (registre haut) « glorieux », AL bijéhi máulene (registre haut) « par la gloire de Notre-Seigneur ». < Pehlevi gāh. *{ǦWHR} (‫)جوھر‬ VA >niǧawhar ǧawhar ǧawhariyyah muǧawhir muǧawhar k al+šarāb< « affecter (l’extase mystique, littéralement la substance du vin) ». >yaǧǧawhar aǧǧawhar bi< « être affecté (par cette substance) » ; AŠ 34/5/2 >aǧǧawhar bi+ḫamr al+taḥqīq< « atteins l’extase avec le vin de la vérification ». >ǧawhar(ah) + ǧawāhir< « perle ; essence » ; IQ >ǧawhar + ǧawāhirǧawharahǧawharatun< (registre haut), AL jávhara + jávhar, AC + >ǧawhar< « perle » ; GL >ǧawharun< (registre haut), AL jévhar + jeváhir « substance » ; ET J/Xauhar « nom propre masculin ». IQ >ǧawharī< « perlaire ; nom propre masculin ». >muǧawhar< « couvert de perles ». Voir {ḤṢW}, {ṢFF} et {FRD}. < Pehlevi gōhr, déjà avec les deux significations. *{ǦWW/Y} (‫)جوو أو جوي‬ VA >ǧaww< « atmosphère, air ». AŠ 66/1/2 >ǧawà< « flamme d’amour ». Evolution sémantique d’une variante phonétique du sémitique de l’Ouest {gwf}, influencée par {gnb}, cf. hébreu gēw « dos », rabbinique gēw « ventre ; intérieur ».159 *{ǦYʔ} (‫)جيء‬ VA >niǧī ǧiʔt maǧī māǧī + īnǧa(ʔa)t ǧīt yiǧī muǧī< (maṣdar), IA >ǧī(t) yiǧī(w)ǧi ǧīt ǧaw yiǧī māǧī (= /maǧí/)yiǧī ʕalay+ya bi+ka+ḏā< « il m’accoste en disant ceci » ; IQ >ǧā+nī farḥ+ī< « ma joie est arrivée » ; >ǧā+nī f+al+ǧawāb< « je reçus comme réponse », >ǧā al+wakīl bi+ḫuwayḫāt< « le métayer amena quelques petites pêches » ; >yiǧī bi+kull ʕaǧīb< « il œuvre toutes les merveilles » ; >niǧī ʕalay+h bi+ḥīla< « je vais à lui avec une astuce » ; >ǧā siḥran ʕālī< « il devint de la magie sublime » ; >tiǧī b+al+ḫiḍāb iday+h milāḥ< « ses mains deviennent belles avec la teinture » ; >ǧāʔat ʕalà ʔl+buġya< « cela resulta à souhait » ; >al+dunyā ǧāt+ak< « le monde s’est mis à tes ordres », >ǧā+k< « il vint à toi » ; >yiǧī ilay+ya< « il vient à moi » ; >ǧīt li+salḫ+u< « je me mis à l’écorcher » ; >ġulām yiǧī+h< « il n’est plus qu’un esclave à son côté » ; >yiǧī fī+hā kisā< « une couverture arrivera par sa médiation » ; >mā yiǧī+k ǧīd< « ce qui te plaira » ; NQ mg 23/2/1 >niǧī ʕalà kās+ī< « je viens pour mon verre » ; AC >ǧī yiḥibb+u< « il allait l’embrasser » ; >ǧīt ayyām+u< « les jours de sa bonne fortune sont arrivés », >ǧāʔa ʕalà nāqa(t)< (registre semi-correct) « il vint sur une chamelle » ; EV 1 geyt aleyc quezra « une disgrâce t’a frappé » ; SN >matà al+ibnah ǧā kibīr< « ceux de la fille se sont avérés trop grands » ; CA 3-4 >kl ma+yǧkum f+mly wa+ḏmt< « tout ce qui pourrait vous arriver je m’en porte garant avec mes biens et ma personne » ; AL aledí igi « la prochaine chose » ; BH 17.7 >šhr māyh al+ǧāy< « le prochain mois de mai » ; MV 147.5 >kān māǧiyan< « il venait ». Voir {BDL}, {ǦYB} II, {ḤYN}, {RDD}, {SʕD}, {ṢBḤ}, {ḌYQ}, {ṬRQ}, {QDD} et {NʕS}. < Sémitique du Nord’Ouest {gʔy}, cf. hébreu gāʔāh et rabbinique gǝʔi « se lever », syriaque etgaʔʔi « être fier », peut-être aussi le guèze isolé gwäyyä « fuir », toujours avec une évolution sémantique. *{ǦYB} (‫)جيب‬ I. IH 278 >ǧayyaba fulānuni l+qamīṣa< (registre haut) « faire une poche à l’intérieur de l’ouverture d’une chemise ». 372 >ǧību ʔl+qamīṣǧayb = ǧīb + ǧuyūb< « ouverture de la chemise et sa poche, à la mode orientale » ; IZ >ǧību< « sa poche ». Voir {ǦBR} II. Probablement < syriaque gaybā « chambre », avec une considérable évolution sémantique.160 II. IQ >ǧāb+u< « il l’apporta », >ǧibtu< « j’apportai », >niǧīb+ak< « je t’apporterai ». Cette contraction de ǧāʔa avec la préposition bi+ (voir {ǦYʔ}, caractéristique du néo-arabe, est rare en arabe andalou161

|| 160 En lien avec les racines sémitiques {gbb} et {gwf}, plutôt qu’avec le latin gibbus « bosse », suggeré dans Corriente 1997a : 110. 161 Pour cette signification, on employait surtout sáq, de la racine {SWQ}, q.v. Le cas est similaire à l’expansion de šāf « voir », remplaçant {rʔy} dans presque tous les dialectes du néo-arabe, hormis l’andalou et le maltais, ce qui suggère une propagation du trait oriental parmi les pèlerins musulmans à La Mecque et les Chrétiens, moins souvent, à Jérusalem, qui l’auraient amené en retournant dans leurs pays d’origine : dans le cas du maltais, on a encore reçu ġab = ġieb, mais pas šāf.

*{ǦYŠ} | 303

*{ČYP} (‫)چيـپ‬ VA >niǧayyab k< « chasser avec des pièges ». >yaǧǧayyab aǧǧayyab< « être chassé avec des pièges ». < Latin cippus.162 *{ǦYD} (‫)جيد‬ IQ >ǧīdǧīd + aǧyād< « beau cou ». Variante morphologique de {ǦWD}, q.v. *{ǦYR} (‫)جير‬ VA >niǧayyar taǧyīrnalabbas b+al+ǧīr< « blanchir à la chaux ». VA >yaǧǧayyar aǧǧayyar< « être blanchi à la chaux ». >ǧīr + aǧyārǧīrun< (registre haut), AL gir « chaux » ; gir bex yazḳil (lire yaçhíl) « laxatif à base de chau » ; maráq a gír « lait de chaux » ; forn a gír « four à chaux ». jayár + ín, MT, ZǦ et AC >ǧayyārǧayyār + īn< « chaufournier ». MT >ǧayyārah< « four à chaux ».163 Ce nom de la chaux, attesté partout en sémitique de l’Ouest (cf. hébreu, rabbinique et guèze gir, le sudarabique épigraphique >gyr(n)ǧaysuwānniǧayyaš taǧyīš kǧayyaš al+ġizlān< « il rassembla les gazelles en armée ». VA >yaǧǧayyaš aǧǧayyaš< « se mobiliser ». >ǧayš + ǧuyūšǧayšun< (registre haut), IQ + >ǧuyūšgys2< « détachement de soldats », tandis que guèze geśä « faire quelque chose le matin » est sémantiquement plus proche du sémitique du Nord’Ouest {gʔy} (voir {ǦYʔ}, suggérant l’addition à l’élément bi-consonantique {gy} d’un complément phonétique ou définisseur sémantique.165

|| 162 Cette interprétation, déjà présente dans Corriente 1989a : 74, est probablement préférable à celle de Corriente 1997a : 110, fondée sur le latin cĭbus « appât », puisque la dérivation de cippus est vérifiée dans {ČPP(Ḻ}), q.v. La deuxième, néanmoins, ne s’avère pas impossible, puisque l’entrée >nibannaǧniǧayyabmuǧayyar< « plein de cailloux », qu’il tire d’AL, il semble s’agir de la confusion de muḥáǧǧar avec muǧáyyar « badigeonné ; plein de morceaux de chaux », attesté dans IW I : 240.11. 164 Voir Leslau 1987 : 208. 165 Le même que dans l’arabe ǧaʔaša « être troublé ».

304 | *{ČYṬ} *{ČYṬ} (‫)چيط‬ SG 160-161 >ǧyaṭuhniǧayyaf k< « changer en carogne ». >yaǧǧayyaf< « devenir carogne ». >ǧīfah + ǧiyafǧīfatun< (registre haut), AC >ǧifā< (= /ǧífa/), AL gífa + g/jeguéif / giéf « carogne ». Variante morpho-phonétique de {ǦWF}, q.v. *{ČYQ} (‫)چيق‬ IH 256 >ʔl+ǧīqatu< (registre semi-correct), AL chíqa « brouillard », a c. hi ≠ quinet « il y a ≠ avait brouillard ». < Latin caeca. Dans le cas d’IH 190 >ʔmtlaʔ ʔl+mkān mn ʔl+ǧīqi ilà ʔl+ǧīqi< « la place était pleine à craquer », une dérivation du latin caecus « chambre sans fenêtre, coin obscur » n’est pas tout à fait sûre.167 *{ǦYL} (‫)جيل‬ I. GL >ǧīlun< (registre haut), AL gil + agiél « génération, âge ». < Sémitique de l’Ouest {gyl}, cf. hébreu et rabbinique gīl « génération », peut-être guèze gäyälä « couper, séparer ». II. MT >abī ǧīlǧīmǧayyānalǧayyānī< « nom propre » ; IW I:647.2 >ʔlʕnb ʔlǧyānī< « sorte de raisin ». II. UT nº 1237 >ǧīnah< « espèce de carline (Carlina corymbosa / hispanica) ». Peut-être < bas-latin *lycinus, adjectif formé sur le latin ly̆ cĭum.

|| 166 Ce mot apparaît dans sa forme grecque dans le traité de botanique d’Al-Idrīsī, manuscrit d’Istanbul et Téhéran, avec les graphies >qwāf/nsātqwāṯsātqmʔ< « boomerang » ; voir Driver 1976 : 163-164.

(‫ )ح‬Ḥāʔ *{ḤĀʔ} (‫)حاء‬ AL Ha « la lettre >ḥ< ».1 *{ḤĀŠ} (‫)حاش‬ UT nº 1570 >ḥāšā< « thym (Thymus capitatus) ». < Syriaque ḥāšā < accadien ḫašû(m). *{ḤBB} (‫)حبب‬ GL >(y)aḥibbu< (registre semi-correct), VA >niḥibb ḥababt = aḥbabt ḥubb / maḥabbah + āt muḥibb maḥbūb k(a)ḥabb yiḥibb+akyiḥibb ḥub / maḥabbah maḥbūb< « aimer » ; IQ >ḥabb+uh< « il l’aima » ; >yiḥibbū+k< « ils t’aiment » ; >ḥibbū+nī< « aimez-moi » ; GL >ʔḥibbu ǧiddā< (registre haut) « j’aime beaucoup » ; AL nehíb(b) habá/ébt hib(b) mohib = muhíbb + ín féminin mohíba + ín mahbúb + ín « aimer ; vouloir » ; MT >kayf aḥabb< « comme il voulut ». VA >niḥabbab taḥbīb k liḥabbab ilay+ya ʔl+sahar< « il m’a rendu plaisant de veiller ». FḪ >ḥabbab< « préparer en boulettes » ; VA >niḥabbab< « granuler ». >natḥabbab atḥabbabt taḥabbub mutaḥabbib< « chercher l’amour ou l’amitié » ; >yatḥabbab atḥabbab taḥabbub< « devenir granulé ». >natḥābab atḥābabt taḥābub maʕ< « s’(entr’)aimer». AL naztahbéb aztahbébt « chercher l’amour ou l’amitié ». háb(b)e + ít / habb / hub(b)úb « grain, pustule » ; hábbe + hab(b), VA >šaǧarat al+ḥabb< « cerisier ». >ḥabbah + āt / ḥabb / ḥubūbḥubaybahḥabbah 2 ḥabbataynḥabbah + āt< « grain (poids) » ; IA >ḥabbatay< « deux liards » ; GL >ʔl+ḥabbu< (registre semi-correct) « les légumes », GM 25 >ḥabb al+ʔarāk< « cerisier St. Lucie (Prunus mahaleb) » ; UT nº 1460 >ḥabbat al+ʔasīr< et TD 264 >ḥabb ʔl+ʔasīr< « orpin cépée (Sedum cepaea) » ; nº 1399 >ḥ. bizr< « linette » ; DS >ḥ. al+bašam< « baumier (Commiphora opobalsamum) » ; UT nº 1404 >ḥ. al+balasān< « liqueur du baume » ; nº 1423 >ḥabbah bayḍāʔ< « semence de l’artichaut » ; nº 5123 >ḥabb al+taʔlīf / al+ʔilb< « graine de mandragore » ; FḪ >ḥ. min al+ṯawm< « gousse d’ail » ; VA >ḥabbat ḥuluwwahḥbt ḥlāwahḥabbah ḫaḍrāʔ< « fruit du térébinthe » ; nº 1415 >ḥabb al+diqrār< « genévrier commun (Juniperus communis) » ; GL >ḥabbatu zaytūn< (registre haut) « une olive » ; >ḥabbu ʔl+dawāʔi< (registre haut) « pilules » ; >ḥ. ʔl+lraʔs(i)< (registre

|| 1 Le nom originel sémitique du Nord de cette lettre, ḥēṭ « marque », semble avoir perdu en arabe son dernier phonème à cause de la généralisation en arabe des noms courts, formés par le phonème basique suivi d’un alif mamdūdah, comme dans les cas de /b/, /t/, /ṯ/, /ḫ/, /r/, /ṭ/, /ḏ̣/ /f/, /h/ et /y/. Le guèze a préféré une autre solution, ḥawt, probablement une imitation imparfaite du nom cananéen.

306 | *{ḤBB}

haut), UT nº1397 >ḥabb al+rās / ʔl+ṣabīb< « herbe aux poux (Delphinium staphisagria) » ; AL háb(b)et arraihán + habbít arabe « myrte » ; UT nº 1408 >ḥabb al+zalam< « souchet comestible (Cyperus esculentus) » ; nº 1414 >ḥ. al+zand< « tordyle élévé (Tordylium maximum) » ; nº 1407 >ḥ. al+samnahḥabbah kurdiyyah< « souchet rond (Cyperus rotundus) » ; nº 1403 >ḥabb al+sanā / al+ḥanḏ̣al< « semence des orties » ; nº 1396 >ḥabbah sawdā< « ni(g)elle (Nigella sativa) » ; nº 1408 et 1409 >ḥabb al+šabaq / al+ṣibā< « semence des orties » ; nº 1411 >ḥ. al+ḍurāṭ< « catapuce (Euphorbia lathyris) » ; nº 1393 >ḥ. al+ʕarūs< « cubèbe (Piper cubeba) » ; GL >ḥabbatu ʕinab< (registre haut), AC >ḥabbah min ʕinab< « un grain de raisin » ; DS >ḥabb al+ġūl< « fruits du storax » ; UT nºs 1394 et 1432 >ḥ. al+farq / al+tafrīq / al+faqd< « gattilier (Vitex agnus-castus) » ; nº 1431 >ḥabbat al+faras< « fruit du fragon piquant (Ruscus aculeatus) » ; nº 1400 >ḥabb al+qaṭāh< « blé ; millet » ; nºs. 1412, 1422 et 4253 et DS >ḥ. al+qalaq / ʔl+naʕām< « fruits de salsepareille » ; nº 1405 >ḥ. al+qilqil /qulqulān / qulāqil< « casse fétide (Senna tora) » ; DS >ḥ. al+kulà< « bois puant (Anagyris fetida) » ; UT nº 1419 >ḥ. al+lahw< « alkékenge (Physalis alkekenge) » ; nº 1420 >ḥ. līnuš< « garou (Daphne gnidium) » ; VA et UT nº 1429 >ḥabb al+mulūk(al+)ḥabb al+mulūkḥabbu ʔl+mulūk< (registre haut), CP 89.9 >al+ḥabb al+mulūkḥabb al+malik< « cerises » ; UT nº 1428 >ḥ. al+naʕq< « grains du laurier » ; >ḥ. al+nīl / al+ʕuǧb< « indigotier (Indigophera tinctoria) » ; nºs. 342 et 1969 >ḏū (ʔl+)ṯalāṯ ḥabbāt< « aubépine (Crataegus monogyna) » ; nº 1970 >ḏū ʔl+ḥabbatayn< « blé de Jérusalem (Triticum turgidum) ». IQ >ḥibb+ī< « mon aimé » ; >ḥubūb< « aimés ». VA et IQ >ḥubbḥubb = maḥabbahmaḥabbatun< (registre haut) « amour » ; UT nº 2770 >muḥibb ʔl+nās / ʔl+ṣāḥibḥubb al+nisāʔ< « orties » ; IQ >ḥubbi / maḥabbah fī< « par amour de » ; AL bi mahábba « avec amour ou amitié ». GL >ḥabābu ʔl+māʔi< (registre semi-correct) « bulles d’eau » ; IZ 9/1/3 >ḥababḥabābah + ḥabab< « écume ». >ḥabīb + aḥbāb / aḥibbahḥabīb(un)< (registre haut), IQ >ḥabīb + aḥbāb = maḥbūbḥabīb + ḥabāyibḥabāyibḥabīb + aḥbāb / aḥibbah / ḥabāyib féminin +ahḥabi/īb + aḥbib / aḥibba(t)ḥabībah + ḥabāʔib< « aimée, amie ; sorcère », ET Habib et Haviva, LO Habib(i) = Abif/b = Aviff « noms propres ». ḪA mg 17/2/1, IQ diminu|| 2 Vocalisé >simnah< dans le manuscrit de Madrid, dans une note déclarant sans aucun témoin cette forme comme correcte, et >sumnah< dans DS I : 240, qui a des témoins, quoique l’identification dans cet ouvrage avec « chanvrier (Cannabis sativa) » n’est pas acceptable dans le contexte d’UT. 3 Mais cette entrée d’UT rapporte aussi cette désignation pour les pistaches et les pignons. 4 Chez DS >ḥubb al+ṣibyānḥubayyab+ī< « mon petit aimé ». >aḥabb al+ašyā ilay+ya< « ce que j’aime le plus » ; >mā+ḥabbi kulli+nā fī+k< « comme nous t’aimons tous ! ». DS >taḥbīb< « granulation à l’intérieur de la paupière du cheval ». ET Benamabu et Mohepi « nom propre ». IQ >muḥibbi fī+k< « amoureux de toi ». Voir {ʔḪḎ}, {ʔKD}, {TFḤ}, {ǦḎR} III, {ḤBḎ}, {DŠŠ}, {ḎW(T)}, {RBW}, {RŠD}, {ZLM}, {SQṬ}, {ŠǦR}, {ṬMR} II, {ĠWR}, {QRB} I, {KTB} et {WRD} II. < Sémitique de l’Ouest {ḥbb}, cf. hébreu ḥōbēb « aimant », rabbinique ḥabbēb et guèze täḥabbä « aimer ».5 *{ḤB/PB/PR(Š)} (‫)حببر أو حـپپر أو حـپپرش‬ IH 318 >ḥababawrahḥababawrah< et 4868 + >ḥababawrašʔl+ḥabāḥibu< (registre semi-correct) « ver luisant », UT nºs. 1583 et 4773 >ḥubāḥib< « espèce de linaire (Linaria latifolia) ».7 *{ḤBD} (‫)حبد‬ VA >yaḥbad< « s’éreinter (dans un travail dur) ». Métathèse de {ḥdb}, q.v., cf. castillan jorobarse. *{ḤBḎ} (‫)حبذ‬ IQ >ḥabba+ḏā< « que c’est bien ! » ; >ḥabba+ḏā ʔl+nafsi f+al+liyān ḥabbaḏ< « qu’il est mieux de se montrer doux ! » ; ḪA āṭi1 >yā ḥabba+ḏā ʔl+mahraǧān< « quelle fête magnifique ! ». Contraction de {ḤBB} et l’élément démonstratif {ḏv}. *{ḤBR} (‫)حبر‬ I. VA >niḥabbar taḥbīr k< « orner ». >yatḥabbar atḥabbar taḥabbur< « s’orner ». >ḥib(a)rḥibarḥabar< « joie ; trace ». LZ >ḥubārahḥubāratun< (registre semi-correct), GL >ḥubārà< (registre haut), AL hubíra + hubír « outarde ». hubéri + ín, AC >ḥubāri< « aubère ».8 AL

|| 5 Il s’agirait d’un verbe dénominal, formé sur le substantif représenté par l’hébreu ḥob et le rabbinique ḥūbbā « sein », ce qui peut expliquer la signification « fruit, grain », comme contenu par un sein ; cf. sudarabique épigraphique >ḥbb< « récolte de céréales ». Finalement, la sphéricité des fruits aurait permis la métaphore des bulles d’eau et de l’écume. 6 Témoigné par le portugais papoula, tandis que les formes castillanes ababol et amapola semblent ne pouvoir s’expliquer qu’à travers l’agglutination du roman andalou ; voir Corriente 2008a : 4-5. 7 DS I : 243 rapporta correctement les raisons par lesquelles cette plante reçu le nom du ver luisant, confirmés dans UT nº 1239 par le synonyme >ǧinnī ʔl+ḫayāl< « génie de l’imagination » et l’allusion dans nº 4233 à ses fleurs blanches, mais il rata l’identification botanique et, surtout, il se trompa croyant avoir trouvé dans le castillan colleja l’équivalence du synonyme roman andalou >qulaluǧǧahqurlūǧahmaḥbarah + maḥābir< « encrier ». AŠ 40/2/1 >maḥbūr< « orné ». Voir {KʕB} et {MLʔ}. < Pan-sémitique {ḥbr}, cf. syriaque ḥabrā « encre », < guèze ḥǝbr « couleur » et accadien ebēru « farder, maquiller ». II. VA >ḥabr + aḥbār< « pontife ; grand-prêtre ». < Hébreu ḥābēr « compagnon ; collègue ».9 *{ḤBS(N)} (‫)حبس‬ GL >aḥb(i)su maḥbūsun< (registre haut), VA >naḥbas ḥabast ḥabs ḥābis maḥbūs kyuḥbas aḥbas< (impératif) >ḥabs maḥbūsah< « (re)tenir » ; AL mahbéç habézt ahbéç ente + ahbézu entum mahbúç + mahbucín « emprisonner ; prendre ; avoir » ; MT >taḥba/is ḥabs ḥābis< « posséder » ; IQ >ḥabastu yaḥbas ḥubsān< « prendre » ; >taḥbas+hā< « tu la gardes (comme ta femme) » ; >ḥabas ǧahannam ʕalà ǧanb+ī< « il mit l’enfer de mon côté » ; >aḥbas l+ī ḏā ʔl+biṭāqah< « prends cette quittance de ma part » ; NQng 19/1/2 >ʕadāwah yaḥbas l+uh< « il garde une haine contre lui » ; DC 10 le tehbeçlu bógda « ne lui garde aucune rancune » ; MT >yaḥbis+u l+al+dayr< « il en est détenteur au nom du couvent » ; >yaḥb.s makān al+diyān< « il tient le lieu du doyen ». VA >naḥbas ḥabast = naḥtabas iḥtibās biaḥtabas li+qalb+ī< « il prit mon cœur ». VA >niḥabbas taḥbīs k ʕalà< « faire un legs à la faveur de ». >yatḥabbas atḥabbas< « être légué ou donné par testament ». >yanḥabas anḥabas< « être (re)tenu ». >naḥtabas aḥtabast min / ʕan< « s’abstenir » ; FḪ >iḥtabas taḥtabis< « tenir à la casserole, se prendre » ; IQ 165/1/2 >b+aš yaḥtabas< « afin de se tenir ferme » ; VA >yaḥtabas lisān+u< « devenir ou être bègue ». >ḥabs + ḥubūs< = IQ, AC et ZǦ >ḥabsḥabs/ṣ< « prison ». AL hábç « prison ; emprisonnement ; rétention ; h.(al v̂ uruq) « contraction (des nerfs) » ; h. li guará ≠ cuddím « contraction d’un membre en avant ≠ derrière » ; çáhib al habç + azháb « geôlier ». IH 312 >ḥabsūn< « mouton avec quatre cornes ».10 VA >ḥub(u)s + aḥbāsḥubs + ḥubūsātaḥbās< « legs pieux ou privés ». FR >ʕaqd ḥabāsah< « acte d’un legs ». LU 339.6-7 >ḥābis mwḍʕ+nā< « notre représentant » ; 343.8 >ḥābis ṭābʕ< « chargé du sceau ». IQ >ḥabbās< « celui qui retient sans lâcher ». VA >abū ḥābūs< « nain » ; ET Habuz « nom propre masculin ». MT >iḥbās< « octroiement de possession ». IW I : 485.1 et 439.19 >maḥbas + maḥābis< « pot à fleurs » ; IQ >maḥbas< « grande coupe » ; VA >maḥbas +

|| 9 Selon Jeffery 1938 : 49-50, sur l’authorité de Geiger, Fraenkel et d’autres savants. Le semanthème basique de ce titre des maîtres dans les écoles rabbiniques semble avoir été, plutôt que l’association professionnelle, leur appartenance à un cercle doué de pouvoirs extraordinaires, cf. hébreu ḥābar, accadien abāru « enchanter » et guèze ḥǝbr(ät) « enchantement » (voir Leslau 1986 : 256 à propos des racines {ḥbr} et {ḫbr}, avec des conclusions discutables). 10 Le suffixe augmentatif roman andalou, ajouté au verbe « avoir » décèlerait un mot roman andalou perdu */TEN+ÓN/ « celui qui a plus de chose qu’il est habituel », cf. castillan et portugais tenaz = catalan tenaç « tenace », et IQ >ṭannašmaḥbas< « étang » ; IH 359 >maḥbas< « prison » ; AL mahbéç + mahábiç « place où l’on garde ou retient une chose ou une personne » ; ID rft >maḥābis al+baqar< « vacherie ». IQ >yamān+u maḥbūs< « il n’a pas le sou » ; AL mahbúç al liçín + ín al alçún « bègue ». Voir {ṮMR}, {ĠḎW} et {QWʕ}. < Probablement pan-sémitique {ḥbš}, cf. hébreu ḥābaš « lier, attacher », syriaque ḥǝbaš « enfermer » et des témoins plus douteux, comme en sudarabique épigraphique >ḥbs2y< « fonctionnaire de l’entourage du roi », accadien abšu « sorte de ceinture » (?), etc.11 *{ḤBŠ} (‫)حبش‬ VA >arḍ al+ḥabaš(ah)baldat ʔl+ḥabaš< « Ethiopie ». >ḥabašiyun< (registre semi-correct), VA >ḥabašī + īnḥubūš< « éthiopien ». GL >al+yāqūtu ʔl+ḥabašiyyu ʔl+mulawwanu< (registre haut) « jaspe » ; IW II : 64.15 >ḥabašiyyah< « espèce de grand haricot tacheté de blanc et noir ». IH 351 >ummu ḥubayšin< (registre semi-correct) « caméléon » ; VA >ummu ḥubayš< « sorte de gecko ».12 Voir {BSBS} I, {ǦLB} II, {ǦL/NǦL}, {ǦWZ} II, {ḤǦR}, {DWM}, {RZYNǦ}, {ZʕFR(NḺ)}, {ZYT}, {SʕD}, {QMḤ}, {KMN} II et {YQT}. < Guèze >ḥbštnuḥbiṭ aḥbaṭt iḥbāṭ k< « rejeter ; repousser ». Le semanthéme basique de cette racine arabe, « se gonfler » se retrouve dans guèze ḥabäṭä avec la même signification, et accadien ebēṭu « se gonfler avec spasmes », ce qui pose un pansémitique {ḥbṭ}, malgré l’absence de témoins du sémitique du Nord-Ouest.14

|| 11 Dans le cas du guèze, ḥabbäsä « emprisonner », ḥabs « prison », etc. sont censés être des emprunts à l’arabe. 12 La définition de VA est probablement plus correcte, car celle d’IH reflète la correction faite par cet auteur suivant l’arabe classique ummu ḥubayn « femelle du caméléon », le mâle étant appelé ḥirbāʔ, q.v. dans {ḤRB(Š)}. Il s’agit d’un autre euphémisme remplaçant en chaîne les noms qu’on donnait au gecko ; voir l’entrée osga dans Corriente 2008a : 402. L’attribution de ce petit reptile à l’Afrique ne peut pas étonner, quoiqu’il soit endémique en Europe du Sud, puisque son nom scientifique est Tarentola mauritanica. En castillan aussi, il semble que son nom plus courant, salamanquesa (ou aussi salamanquina dans le dialecte andalou, à côté d’autres déformations euphémistiques, telles que salagartija, salamancresa et salamarquesa), littéralement « salmantine », une attribution géographique sans aucune motivation, n’est qu’une étymologie populaire d’un autre euphémisme arabe andalou, sans autre témoin, *sál(i)ma naqíyya « saine et propre ». Le caméléon, moins courant dans le Sud de la Péninsule Ibérique, et surtout, excepté dans des superstitions, ne semble pas avoir intéressé le folklore jusqu’à ce point. 13 Selon Cohen 1970 : 11, cf. aussi le sudarabique épigraphique >ḥbs2y< « titre d’un membre de l’entourage du roi ». 14 Puisque les mots en hébreu et araméen de racine {ḥbṭ} appartiennent clairement par leurs significations à {ḫbṭ}.

310 | *{ḤBQ(Ḻ)} *{ḤBQ(Ḻ)} (‫)حبق أو حبقل‬ IQ et IZ >ḥabaqḥabaqun< (registre haut); UT nºs. 1632, 1621 et 1644 >ḥ. turunǧānī / ḥumāḥimī / ʔl+zawānī / nabaṭīḥ. turunǧī< AL habáca + habáq « basilic (Ocimum basilicum) ». UT nºs. 1652 et 1632 >ḥabaq al+bāḏarūǧ / qurunfulī< « basilic velu (Ocimum basilicum difforme) » ; nº 1635 >ḥ. bustānī< « menthe » (Mentha sativa) ; nº 1637 >ḥ. al+baqar< et nº 972 >ḥ. al+maʕiz< « camomille commune (Anthemis nobilis) » ; UT nº 1641 >ḥ. al+timsāḥ / al+tamāsīḥ< « menthe à feuilles rondes (Mentha suaveolens) » ; nºs. 1647, 1636, 1645, 1632 >ḥ. ḥāǧibī/ ʔl+subāt / ʔl+šuyūḫ / ṣaʕtarī / karamānīḥ. rayḥānī< « amaraque (Origanum maru) » ; UT nº 1632 >ḥ. ḥayy / ṣiqillī< « calament (Calamintha nepeta) » ; nº 1632 >ḥ. dūdī< « menthe verte (Mentha viridis) » ; nº 1651 >ḥ. ʔl+rāʕī< « armoise commune (Artemisia vulgaris) » ; nºs. 1644, 1649 et 1653 >ḥ. ʔl+sibāḫ / ʔl+māʔ / nahrī< « calament des marais (Mentha aquatica) » ; nº 1632 >ḥ. ṣanawbarī< « petit basilic (Ocimum minimum) » ; nº 1643 >ḥ. ʔl+ʕuǧb< « indigotier (Indigophera tinctoria) » ; >ḥ. ʕarīḍ< « amarante blette (Amaranthus blitum » ; nºs. 1632 et 1642 >ḥ. fatāyil / ʔl+fatà / ʔl+fīl / ʔl+murd< « marjolaine (Origanum majorana) » ; nº 1677 >ḥ. ʔl+qurūd< « tubercules de serpentaire (Arum dracunculus » ; >ḥ. miṣrī< « varieté égyptienne du basilic (Ocimum basilicum major) » ; nº 1650 >ḥ. muntin< « basilic sauvage (Calamintha acinos) ».16 UT nº 1649 >ḥabaqiyāllah< « menthe à feuilles rondes (Mentha rotundifolia ou suaveolens) ». DS >ḥubayqah< « pariétaire (Parietaria cretica, tiré d’Ibn Albayṭār) ». UT nº 2141 >ḥabāqà< « trèfle sauvage (Trigonella corniculata) ». Voir {ʔFRNǦMŠK} et {ĠRS}. Une racine sémitique de l’Ouest {ḥbq} (cf. hébreu ḥābaq et rabbinique ḥabbēq « embracer », guèze ḥabqäqä « souiller ») pourrait par une métaphore avoir produit le nom de ces plantes à l’odeur si pénétrante, mais il faut aussi considérer la possibilité d’un assourdissement de la première consonne de la racine arabe {ʕbq}, q.v., sémantiquement plus proche.17 *{ḤBK} (‫)حبك‬ VA >naḥbuk ḥabakt ḥabk maḥbūk< « tresser (une étoffe) ». >yanḥabak anḥabak< « être tressé ». ZǦ >ḥabaka(t)< « cordon ». L’absence de parentage sémitique ou dans les autres langues voisines pour une racine {ḥbk}, à côté des nombreux témoins de {ḥbl} de même signification, q.v., suggère un cas de composition et de contraction (naḥt) de cette racine-ci avec une autre, probablement || 15 IH 352 rejette cette prononciation au lieu de >karmānkisrawī< et >ṣīnīnaḥbal ḥabalt ḥablah minḥabalattaḥbalḥabalata = taḥabbalata bi+hi< « elle le conçut ». AL nihabbél habbélt « rendre grosse / enceinte ». VA >niḥabbal taḥbīl k< « tresser ». >yatḥabbal atḥabbal taḥabbul< « être tressé ». >ḥab(a)l + ḥibāl / aḥbulal+ḥabalu< (registre semi-correct), IQ >ḥab(a)lḥablun< (registre haut), IA + >ḥibālḥabal +ḥibilḥubayyalḥablayn< « mesure agraire d’environ 64 ares) » ; >ḥabl al+riqq< « le lien d’esclavage » ; IB 174 >ḥ. al+bīr< « niveau de l’eau dans un puits » ; ZǦ >ḥ. al+taflīt< « moyens d’échapper » ; UT nº 1589 >ḥ. al+masākīn< « pervenche difforme (Vinca difformis) ». AL ha/ibíla « grossesse ». hú/óbla + ít / hubíl, IH 348 >ḥublatun< (registre semi-correct), VA >ḥublà/ah + ḥabālàḥublà< « grosse, enceinte ». >ḥabālatun< (registre semi-correct), LZ >ḥabālahḥabālatu ʔl+ṣāʔidiḥibālah + ḥabāʔil< « piège ». Voir {TRS}, {ṮNY}, {ŠDD}, {QRB}, {QṬʕ} et {WDD} I. < Pansémitique {ḥbl} (cf. hébreu ḥebel, rabbinique ḥablā, ougaritique >ḥblḥablās< « sobriquet d’un sodomite ». < /ḥább al+ʔás/ « myrthe », dont l’allusion nous échappe : peut-être ces gents aimaient particulièrement cette fleur. *{ḤBN} (‫)حبن‬ UT nº 1510 >ḥaban< « laurier-rose ». Sans parentage sémitique, la forte toxicité de cette plante pourrait suggérer une étymologie égyptienne ancienne >ḥbn< « poignarder ».18 *{ḤBW} (‫)حبو‬ VA >naḥbū ḥabawt ḥabw< « se traîner à quatre pattes ». IQ >ḥabā+k< « il t’a favorisé ». Cette deuxième acception se retrouve dans le guèze ḥabäyä « protéger, garder », mais le sémanthème basique serait « s’incliner sur quelqu’un ou le mettre dans son sein afin de le protéger », connectable avec {ḥbb} « aimer ». q.v.

|| 18 Voir Erman & Grapow III : 63; cf. les synonymes arabes >qātil al+ḥamīr< « tueur des ânes » et >samm al+bahāʔim< « poison des bêtes », ou l’iranisme >ǧawzahraǧ< « poison des vaches » dans UT nº 1914.

312 | *{ḤTT} *{ḤTT} (‫)حتت‬ GL, ZǦ et VA >ḥattà< , AC >ḥattī (li)ḥattà kam< « combien ? » ; >ḥattà aš< « jusqu’où » ; >ḥattà l+al+rawḍah< « jusqu’à la tombe » ; >lis akfà … illā ḥattà ʕad< « il ne suffit pas … mais encore » ; >ḥattà tuqūl< « jusqu’à ce que tu dises » ; >ḥattà law kunt< « même si j’étais » ; >aš fanni ḏāk ḥattà kin+narfaʕu< « quelle chose si importante serait-elle au point que je dusse la recueillir ? » ; DC 15 haté teħód al meé « lorsque tu prends l’eau » ; IZ 14/6/1 >ḥatta l+ay naḥḍar< « jusqu’à ce que je sois là » ; AḪ >ḥty ilà ġd< « jusqu’à demain » ; GL >ḥatta ʔl+ʔanaḥattà (l+a)l+ānaḥty l+l+ʔnḥatī li+ḏīb< « jusqu’à maintenant » ; AL hatí lahané « jusqu’ici » ; h. lahaníq « jusque là » ; hatté meté « jusqu’à quand » ; hattí laliém « jusqu’à aujourd’hui ». Voir {ʔY(N)}, {ḎĀB}, {SWʕ}, {ʕWD}, {LQY}, {MTY} et {HNĀ}. L’identité fonctionnelle de l’arabe ḥattà avec le pan-sémitique {ʕd} (cf. hébreu et araméen ʕad, ougaritique et sudarabique épigraphique >ʕdʕd ḏ/ty *ḥa+ʕattay > ḥattà. *{ḤTRB} L’entrée de DS >ḥtrāb< « synonyme de ǧazar barrī », tirée d’Ibn Buklāriš et refletée dans Corriente 1997a : 115, doit être biffé, car elle n’est qu’une corruption

|| 19 Plusieurs dialectes arabes, parmi lesquels l’arabe andalou (voir {ʕDD} II), ont préservé une particule ʕād, tandis que l’arabe classique en a fait un verbe auxiliaire exprimant la répétition, ʕāda yaʕūdu. 20 Un mot problématique pour les sémitisants, à propos duquel Fleisch 1979 : 494, n.1, disait qu’il « s’explique étymologiquement par des éléments démonstratifs » sans, néanmoins, offrir qu’une analyse théorique *ḥay + ṯ + u (p. 61). Les lexicographes natifs en connaissaient une variante ḥawṯu, rappelant l’interjection en arabe andalou ḥáw ḥáw « venez ici », et probablement en connexion avec le classique ḥayyā qu’on entend cinq fois par jour dans l’appel à la prière, pour lequel une interprétation étymologique a été donnée dans Corriente 2012 : 2 et n. 5. Incidemment le texte pauvrement reproduit à cette occasion, où les opinions du grand savant que fut H. Fleisch ont été commentées, doit être corrigé « he put forward the hypothesis of a deictic ḥa- (par exemple, in Arabic ḥayṯu and ḥayya hallā), when in fact such a /ḥ/ is easier to explain as an ultracorrection ». On dirait que cet élément déictique proto-sémitique était le bien connu hā, dont l’évolution phonétique vers /ḥa/ n’aurait été que secondaire.

*{ḤǦB} | 313

graphique du classique ḥinzāb « carotte sauvage », ainsi dans UT nº 1499, avec la variante phonétique >ḥirzāb< dans nº 1376. *{ḤTŠ} (‫)حتش‬ IH 213 >ḥataša ʔl+ḥašīšah< « récolter des herbes ». Métanalyse morphologique d’une forme VIII de {ḤŠŠ}, q.v. *{ḤTF} (‫)حتف‬ IQ >ḥatf+ī< « ma morte ». Ce mot isolé dans cette racine théorique n’est probablement qu’un dérivé de {ḤFF} ou {ḤFW/Y}, dont quelques significations permettraient une telle métaphore. *{ḤTK} Voir {ḤKK} I. *{ḤTM} (‫)حتم‬ GL >aḥt(u)mu ḥatmun / iḥtāmun maḥtūmun< (registre semi-correct) « prescrire, imposer » ; EV 1 ynquen yachtum çagdach an taflet « si ta bonne étoile prescrit que tu réchappes ». VA >ḥatm< « irrévocabilité (du divorce) ». AŠ 95/4/2 >ḥatman< « sans échappatoire ». IQ >Ḥātimal+fanā ʔl+maḥtūm< « la morte inexorable ». La racine {ḥtm} du sémitique du Nord Ouest n’étant que le résultat normal de {ḫtm}, d’origine égyptienne et normalement préservée en arabe, il s’en suit que les mots arabes appartenant à {ḥtm} et sémantiquement similaires à cette racine dans le sémitique du Nord Ouest sont très probablement des emprunts hâtifs aux langues de ce groupe.21 *{ḤṮṮ} (‫)حثث‬ VA >nuḥuṯṯ ḥaṯaṯt ḥaṯṯ / ḥaṯīṯ ḥāṯ + īn maḥṯūṯ k ʕalà< (registre semi-correct) « pousser, exciter ». L’interconnexion sémantique avec {ḥwṯ} and {ḥṯw} « remuer, fouiller ou fouler la terre » pose un bi-consonantique {ḥṯ} avec différents compléments phonétiques ou définisseurs sémantiques.22 *{ḤǦB} (‫)حجب‬ GL >aḥǧubu maḥǧūbun< (registre haut), VA >naḥǧub ḥaǧabt ḥiǧāb ḥāǧib maḥǧūbun kḥaǧabu ʕan ʕayn+ī< « il l’a dérobé à mes yeux ». VA >yanḥaǧab anḥaǧab< « être voilé ou renfermé ». >yaḥtaǧab aḥtaǧab min / ʕan< « se voiler ; se cacher ». AŠ 44/9/3 >ḥaǧbat+ī< « mon occultation mystique ». IQ >ḥiǧāb< « voile ; obstacle » ; VA >ḥiǧāb + ḥuǧubqarīb al+ḥiǧāb< « accesible, accueillant ». >ḥāǧib 2 ḥāǧibayn + ḥawāǧibʔl+ḥāǧibaynḥāǧib + ḥawāǧib< « sourcil » ; AL maḳlút al haguígib « qui a les deux sourcils joints » ; FǦ >ḥawāǧib quddāmiyyah ≠ warrāniyyah< « amures antérieures ≠ postérieures (d’un navire) ». ZǦ >muḥaǧǧabah< « femme voilée ». Voir {ḤBQ(Ḻ)}, {ḤFF}, {RQQ}, {ṬRṬR/L}, {QRN} et {KSR}. Sans parentage sémitique, hormis peut-être le syriaque isolé ḥugbā « chapelle, sanctuaire », cette racine arabe pourrait avoir résulté d’une agglutination à la préposition bi+ du sémitique de l’Ouest {ḥwg} (cf. hébreu et syriaque ḥāg « décrire un cercle » et arabe ḥawwaǧa « détourner »). *{ḤǦǦ} (‫)حجج‬ I. VA >niḥaǧǧ / nuḥuǧǧ ḥaǧaǧt ḥaǧǧ ḥāǧǧ + īn / ḥuǧǧāǧ maḥǧūǧ kḥaǧǧ yuḥuǧǧ ḥaǧǧ(i) ḥāǧǧ féminin +ahḥaǧǧ+ī< « mon pèlerinage ». >ḥaǧǧahḥiǧǧah + ḥiǧaǧ< « année ». >ḥā/aǧǧ + ḥuǧǧāǧḥāǧ(ǧ)šaǧar al+ḥāǧǧ< « espèce de palmier ».23 ID ṣbʕ 2 >ḥǧyǧāt< « petites pèlerines ».24 IQ >al+ḥaǧǧāǧmaḥaǧǧah + maḥāyiǧmaḥāǧǧahmaḥaǧǧah + āt / maḥāʔiǧ< « avenue » ; MT >maḥaǧǧah< « rue ; ruelle ». Voir {DLW}, {RBB}, {SMR} I, {ŠǦR} et {QYD}. < Sémitique de l’Ouest {ḥgg}, cf. hébreu ḥag, syriaque ḥaggā, sudarabique épigraphique >ḥg< « fête du pèlerinage », dont le sémanthème premier était l’idée de « sauter, danser ». II. VA >nuḥuǧǧ ḥaǧaǧt ḥiǧāǧ maḥǧūǧ k< « vaincre avec des arguments » ; GL >aḥuǧǧu< « j’argumente » ; MT ḥaǧǧa wa+laddad « il argumenta et insista » : IQ >lā yuḥaǧ(ǧi l+u)< « il ne faut pas discuter avec lui ». VA >niḥāǧaǧ muḥāǧaǧah k = natḥāǧaǧ atḥāǧaǧt taḥāǧuǧ maʕ< « disputer ». >naḥtaǧǧ aḥtaǧaǧt iḥtiǧāǧ muḥtaǧǧ ʕan(y)aḥtaǧǧu iḥtiǧāǧun muḥtaǧǧunḥuǧǧah + āt / ḥuǧaǧḥuǧǧatun< (registre haut), AL húja + hujég/x, IQ >ḥuǧǧah< « argument ; prétexte » ; ZǦ et IA >ḥuǧǧah< « dispute » ; IQ >qaṭʕ al+ḥuǧaǧ< « suppression des prétextes ». < Sémitique du Sud {ḥgg} II, cf. guèze ḥǝg « loi » et sudarabique épigraphique >ḥg< « ordonnance ; droit », peut-être un emprunt à l’égyptien ancien >ḥʔg< « obtenir

|| 23 Identifié par DS I : 729 avec l’« alhagi des Maures » (Hedysarum alhagi, par confusion avec ḥāǧ ; voir {ḤWǦ}), et ensuite avec la « bruyère en arbre (Erica arborea) », contre la description d’UT. 24 Cet auteur a rendu ainsi l’étrange ṣobǝʔot dans Ex. 38.8, plus clairement han+našim haṣ+ṣobǝʔot dans I Sam. 2.22, si déroutant pour les traducteurs, car il ne semble pas possible qu’il s’agisse de femmes soldats. BDB 238 et d’autres ont suggéré « servantes », tandis que l’expression d’Ibn Danān, probablement basée sur des données pratiques de ses jours reflèterait que quelques-unes des pèlerines plus jeunes s’occupaient de tenir les lieux sacrés convenablement. Ce diminutif a été formé à la façon de l’arabe andalou, sans considération de la voyelle longue du classique, qui aurait demandé ḥuwayǧǧah.

*{ḤǦR} | 315

du butin, faire des prisonniers », avec une évolution sémantique vers le triomphe dans les disputes ».25 III. AL nihúch hajéxt « rendre inaccessible ». Variante phonétique de {ḤǦZ}, q.v. *{ḤǦR} (‫)حجر‬ VA >naḥǧar ḥaǧar k ʕalà = niḥaǧǧar k ʕalà< « placer sous tutelle » ; >niḥaǧǧar taḥǧīr kyatḥaǧǧar atḥaǧǧar taḥaǧǧur< « être pavé ou empierré ». >ḥi/aǧr + aḥǧār / ḥuǧūrḥuǧrun< (registre semi-correct), GL >ḥ.ǧrun< (registre haut), AL híjara + ahjár = hijár + hujúr « giron » ; IQ >ḥiǧr+ī< « mon giron », diminutif >ḥuǧayrāt< « petits girons ». VA >ḥiǧrī< « tuteur ». >ḥuǧrah + ḥuǧarḥuǧrah< « grenier ». VA >ḥaǧar + ḥiǧār / aḥǧārḥaǧar + ḥiǧārḥaǧarun< (registre haut), AC >ḥaǧa/ār + ḥiǧārḥiǧārahḥuǧayy.run + ḥuǧayyarātun< (registre semi-correct) « caillou », AL hájar murámal + hijár muramalín « grès » ; h. morábbaâ + hijár morabbaaâín « pierre de taille » ; DS >ḥaǧar ʔrm(y)nī< « lapis-lazuli » ; >ḥ. al+ʔsfnǧ< « cystéolithe » ; >ḥ. ifrīqī / ʔl+ʔfrwǧ / frwʕywš< « pierre phrygienne ocreuse »26 ; >ḥ. ʔnāḫaṭs< l. >ġāġāṭīsḥ. bāriqī< « pierre de Barqah (Libye) ; aventurine » ;27 >ḥ. baḥrī< « coquille du hérisson de mer » ; >ḥ. al+baqar< « concrétion pierreuse dans la bile du taureau » ; >ḥ. bwls< « lapis Pauli, non-identifiée » ; >ḥ. al+tūtiyā< « calamine » ; >ḥ. ʔl+ʔaṯdāʔ< « lapis mammarum, non-identifiée » ; >ḥ. ṯarāqī< « lapis Thracius, non-identifiée » ; >ḥ. ǧaffāf / šaffāf< « pierre ponce » ; >ḥ. ḥabašī< « jais » ;28 >ḥ. ḥadīdī< = >ḫumāhānḥ. ʔl+ḥammām< « concrétion calcaire qui se forme dans les bagnoires » ; >ḥ. ʔl+ḥūt< « concrétion dans la tête de quelques poissons » ; >ḥ. ʔl+ḥayyah< « serpentine » ; >ḥ. ḥayawānī< « concrétion sur le dos de l’écrevisse de mer » ; >ḥ. ḫazafī< « lapis luteus » ;29 >ḥ. ʔl+dam / ʔl+ṭwr / šāḏanǧ / šādanahḥ. ʔl+ṭūr / ʔl+dam< « hématite » ; >ḥ. ʔl+dīk
ḥ. barqīḥ. raṣāṣī< « galène » ; >ḥ. ʔl+zinād / ʔl+nār / aṣamm< « silex » ; >ḥ. ʔl+srṭyṭ< / s/šṭryṭ / šṭwṭ< « alabastrite » ; >ḥ. ʔl+ʔasākifah< « lapis calceolariorum, non-identifiée » ; >ḥ. ʔl+sulwān< « cristal soluble » ; >ḥ. slwqy< « pierre de Salūq » au Yémen, peut-être une variété d’alun) ; >ḥ. šaǧarī< « corail » ; >ḥ. mušaqqaq< « schiste » ; >ḥ. ʔaʕrābī< « lapis Arabicus, non-identifiée » ; >ḥ. ʕirāqī< « sorte de pierre-ponce » ;30 >ḥ. ʕasalī< « topaze » ; >ḥ. ʔl+ʕuqāb / ʔl+nasr / ʔl+wilādah< « aétite » ; >ḥ. qu/ibṭī< « terre argileuse servant à blanchir » ; >ḥ. ʔl+qamar / qamarī< « sélénite » ; >ḥ. al+kazak< « sorte de pierre très blanche dans les plages de l’Océan Indien » ; >ḥ. al+kalb< « pierre non-identifiée » ; >ḥ. labanī< « galactite » ; >ḥ. ʔl+māsikah< « magnétite » ; >ḥ. ʔl+nawm< « pierre non-identifiée » ;31 >ḥ. yahūdī< « pierre judaïque ». >ḥiǧārat al+buḥayrah< « pierres de la Mer Morte » ; FḪ >aḥǧār< « pierres de dessus d’une meule » ; VA >ḥaǧar an nafīs + ḥiǧār(at) an nafīsah< « pierre précieuse » ; GL >ḥaǧarun murtafiʕun< (registre haut) « rocher élevé » ; >ḥaǧarun aḥrašu< (registre haut) « pierre raboteuse » ; >ḥiǧaru ʔl+ḏahab< (registre semi-correct) « pierres aurifères ». AL ha(g)jár + ín « tailleur de pierres ». IH 267 >ḥaǧūrun ʕalay+k in lam taʔti+nī< (registre semi-correct) « honte à toi, si tu ne viens pas me voir ». DS >taḥǧīrāt< »fards de poudre noire ». VA >maḥǧa/ir + maḥāǧir< « orbite de l’œil ». MT >maḥǧarah< « carrière ». >arḍ muḥaǧǧarahmuḥaǧǧar< « pierreux ». Voir {ʔSFNǦ}, {ʔSYS}, {BǦ/ZD/Ḏ}, {BHRMN}, {ǦRD}, {ǦWZ} II, {ḤMM}, {RḤW}, {RṬČN}, {RMY}, {ZMRD/Ḏ }, {ZND}, {ZHR(N)}, {S/ZBǦ}, {SNN} I, {ŠṬB} I, {ṬḤN}, {ĠMM}, {ĠYM}, {QBR}, {QṬʕ}, {LZQ}, {LWL}, {MĀS}, {MSḤ} I, {MSS} I, {MĠNṬS}, {MHW}, {NQW} et {WDY}. < Pan-sémitique {ḥgr}, cf. hébreu ḥāgar « ceindre », syriaque ḥǝgar « empêcher, restreindre », sudarabique épigraphique >ḥgr< « réserver » et accadien egēru(m) « s’interposer ».32 *{ḤǦZ} (‫)حجز‬ GL >aḥǧazu = aḥǧuzaḥǧaz(ū) ḥāǧiz maḥǧūznaḥǧaz ḥaǧazt ḥaǧz ḥāǧiz + īn maḥǧūz k / bayna< « séparer ; écarter ». >yanḥaǧaz anḥaǧaz inḥiǧāz
ḥuǧzah + ḥuǧaz< « coulisse pour un cordon de serrage ». >ḥiǧāz< « pèlerinage ».33 >ḥāǧiz + ḥawāǧiz< « obstacle ; cloison ; barre (à l’embouchure d’un fleuve) ». ZǦ >al+ḥaǧūz< « la fête non-religieuse du 1er de janvier (julien) ».34 Voir {ǦDR} I, {ḤǦǦ} III, {ḤZZ} II et {Ṣ/Sʕ/ḤTR}. L’absence de parentage sémitique pour cette racine arabe35 suggère qu’elle est une variante phonétique du synonyme {ʕǧz}, q.v. *{ḤǦL} (‫)حجل‬ I. VA >ḥaǧalah + ḥaǧalḥaǧalatun (registre haut), AC >ḥaǧalahḥaǧal+ī< « mes perdrix ». Le nom de la perdrix dans le sémitique de l’Ouest (cf. aussi l’hébreu ḥoglāh et syriaque ḥaglā) semble dériver du bi-consonantique {ḥg} (voir {ḤǦǦ} I), avec l’addition d’un complément phonétique ou définisseur sémantique. II. VA >ḥiǧl = ḥiǧāl< « jambelet ». IQ >ḥiǧāl< « chambres de femmes ». GL >ḥa/āǧalatun< (registre semi-correct) « rideau qu’on plaçait avant l’autel ».36 VA >faras an muḥaǧǧal< « cheval qui a les quatre pieds blancs ». Cette racine, caractéristique du sémitique du Sud (cf. guèze ḥagälä « lier » et sudarabique épigraphique >mḥgl< « champ enclos ; chambre d’alitement d’une parturiente ») est une variante phonétique de {ḤǦR}, q.v.37 *{ḤǦM} (‫)حجم‬ VA >nuḥǧim aḥǧamt ḥaǧm / iḥǧām maḥǧūm k< « appliquer des ventouses ». >ḥiǧāmah< = ZǦ, AC >ḥiǧāmā< « art d’appliquer les ventouses ». AL higéma + ét « art d’appliquer les ventouses ; métier de barbier ». higémin (lire higémi) + ín « relatif à ces métiers ». VA >ḥaǧm< « volume, épaisseur ». >ḥaǧǧām + īn< = MT,

|| 33 En fait, le Hidjaz, selon l’habitude de cet ouvrage de dresser des listes de mot simplement connectés avec l’entrée, pas exactement des syonymes, ce qui a souvent trompé les chercheurs. 34 Cf. l’arabe marocain l+ḥāgūz(a) et ḥgūza, ainsi que la forme originelle, ʕgūza (Prémare III : 30 et IX : 32). Le synonyme (y)innaira (ibid. XII : 328) et le proverbe nº 1748 de ZǦ (f+al+ḥaǧúz yafṭán al+ǧarúz « le gourmand est attentif à la fête du 1er de janvier ») prouvent que ce n’est qu’une continuation du yannáyr des Andalous, qui l’était des Jānŭārĭa des Romains, fêtes des calendes de janvier, et que la fée ou mégère qui lui a donné ce premier nom-là est une personnification de l’année vieillie et mourante ; voir aussi les commentaires de M. Bencherifa dans son édition de ZǦ, II : 401. Cette fête n’a pas survécu en Orient, mais le dialecte égyptien a gardé l’expression bard il+ʕagūz(a) pour désigner le froid extrême des premiers huit jours du mois copte d’Amshir, au début de février (voir Hinds & Badawi 564). 35 Hormis le douteux guèze ḥagäzä « aider, soutenir », dont la signification est plutôt contraire, malgré l’avis de Leslau 1987 : 228. 36 Voir alfagara et les variantes dans Corriente 2008a : 99, avec la correction de l’étymologie souvent attribuée à ce vieux mot castillan. 37 Voir Leslau 1987 : 228, acceptant l’hypothèse d’une relation entre {ḥgr} et {ḥgl}, avec une liste de témoins sémitiques, dont seul le sémitique du Sud présente la deuxième forme, sauf l’exception de l’araméen.

318 | *{ḤČN}

AC >ḥ.ǧāmḥaǧǧā/īmḥaǧǧīmmaḥǧamah + maḥāǧim< « ventouse ». IQ >maḥāǧim< « nuques » ; UT nº 3019 >m. (al+ǧinn)< « variétés de « dauphinelle (Delphinium sp.) » et « linaire (Linaria) ». Voir {ʔSFNǦ}, {RĠW} et {NḌḌ}. Sans parentage sémitique ou dans les autres langues voisines, cette racine arabe semble s’être constituée autour de ḥaǧm « volume, épaisseur », dit particulièrement du gonflement de la peau produit par l’application de ventouses. A son tour, {ḥǧm} serait une variante phonétique de la racine {ʕǧm}, q.v. *{ḤČN} (‫)حـچن‬ ZǦ >ḥaǧǧūn< diminutif ḥuǧayǧan, AL hachún + hacháchin « vulve ». < Arabe ḥaǧūm « habile ; vagin », un euphémisme que les Andalous ont métanalysé comme ayant le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN},38 et géminant la deuxième consonne afin de compléter une racine triconsonantique, avec un résultat de /č/.39 *{ḤǦW} (‫)حجو‬ IQ >ḥaǧǧi< « tiens-toi coi (impératif) ». L’hébreu ḥăgāwim « cachettes, crevasses » est un témoin minimal d’une racine {ḥgw} dans le sémitique de l’Ouest. *{ḤǦY} (‫)حجي‬ VA >niḥāǧī muḥāǧāh k f+al+kalām< « proposer des énigmes ou des allégories ». ḥiǧā + aḥǧiyah « intelligence, esprit ». >uḥǧiyah + āt / aḥāǧī< « énigme, allégorie ». Sans parentage dans les langues sémitiques, il pourrait s’agir d’une variante phonétique du sémitique de l’Ouest {ḥwg}, cf. hébreu et syriaque ḥāg « décrire un cercle », ce qui est apte à signifier métaphoriquement la proposition des énigmes et peut-être l’esprit nécessaire pour les comprendre. *{ḤDʔ} (‫)حدء‬ IQ et ZǦ >ḥidā< + LZ >aḥdiyahaḥdiyatun< (registre semi-correct), AL hidí + ahdía « milan, écoufle ».40 Voir {ḤDD} II, {ḤḎY}, {ḎNB} et {RǦL}. Ce mot, isolé dans le sémitique, pourrait refléter l’égyptien ancien >ḥʔt< « oiseau donnant son nom à l’Isis plaintive ».41

|| 38 Voir Corriente 1977 : 36 à propos de la tendance substratique en arabe andalou à prononcer le /m/ en position finale comme /n/. Il faut donc abandonner l’étymologie donnée pour ce mot dans Corriente 1997a : 117. 39 Voir Corriente 1977 : 68 à propos du /č/ résultant des phénomènes d’assimilation consonantique dans l’arabe andalou. L’arabe marocain ḥaţţūn ou ḥatčūn (voir Prémare III : 19) est sans doute un emprunt aux émigrés andalous. 40 L’arabe marocain ḥdīya + āt (Prémare III : 48) a été dé-pluralisé, selon Corriente 1977 : 93-94. 41 Voir Erman & Grapow III : 7. Les cris stridents de cet oiseau, chasseur des muridés habituellement toléré par la population, malgré quelques larcins de viande imprudemment laissée à sa portée, peuvent expliquer cette attribution divine chez les anciens Egyptiens.

*{ḤDǦ} | 319

*{ḤDB} (‫)حدب‬ VA >niḥaddab taḥdīb k< « rendre bossu ». >yatḥaddab atḥaddab taḥaddub = yaḥdawdab aḥdawdab< « devenir bossu ». >ḥadabah + ḥadab = ḥudūbah = ḥudubbah + ātḥadubbahḥadubah/tḫaraǧat li+fulān ḥudubbatun< (registre semi-correct) « une bosse parut dans son dos » (cf. castillan le salió una joroba), DS >ḥdbt ʔl+kbd< « partie convexe du foie ». AL hadubbi +hadubín = ahdéb + húdeb, IQ et ZǦ >aḥdabaḥdab(u(n))< (registre semi-correct), VA >aḥdab + ḥudabaḥdab< ; HC >ʔl+dǧāǧah al+ḥadbāʔ< « étuvée de poulet au four ». DS >muḥaddab< « nom d’un onguent contre la lèpre ». Sans parentage dans les langues sémitiques, il semble s’agir d’une composition de {ḤDD} I, q.v., avec la préposition bi+. *{ḤDṮ} (‫)حدث‬ VA >yaḥduṯ ḥaduṯ ḥudūṯ / ḥadaṯ < « avoir lieu, arriver » ; IQ >yaḥduṯ l+u ṭaʕam< « il acquiert un goût ». VA >niḥaddaṯ k = niḥādaṯ muḥādaṯah k = yatḥaddaṯ atḥaddaṯ = yatḥādaṯ atḥādaṯ mutaḥādiṯ maʕataḥaddaṯu< (registre haut), AL nihad(d)éĉ had(d)éĉt muhád(d)iĉ + ín = nathad(d)éĉ athad(d)éĉt, AC >yatḥaddaṯū muḥaddiṯ< « parler, s’entretenir avec ; dire », IQ >ḥaddaṯ al+aṣḥāb< « il parla aux amis », >y/naḥaddaṯ bi / ʕan< « parler de » ; >yuḥaddaṯ< « on dit ou raconte » ; >maʕ+ī atḥaddaṯ< « il m’a parlé » ; >mā taḥaddaṯtu bī+h< « je n’ai pas dit cela » ; AC >lā tatḥaddaṯ bi+h< « ne parle pas de cela ». VA >y/nuḥdiṯ aḥdaṯ(t) iḥdāṯ muḥdiṯ muḥdaṯ k< « produire ; excréter » ; AC >aḥdaṯ< « il causa ». GL >ḥadaṯu(n)< « jeune homme » ; VA >ḥadaṯ + aḥdāṯ< « jeune homme ; excrément ». >ḥadāṯah< « jeunesse ». IQ et ZǦ >ḥadīṯ< « entretien ; histoire, narration ; tradition du Prophète ; nouveau, récent » ; GL >ḥadīṯun< (registre haut) « conversation » ; AC >ḥadīṯḥādiṯ + ḥawādiṯ = muḥdaṯḥawādiṯ< « événement récent, nouvelle » ; AL diminutif hudéyeĉ + ít « petit conte ». gualhadíĉa « et caetera ». VA >ḥadaṯān< « prédiction ». GL >ʔḥdūṯatun< (registre haut) « rumeur ». >muḥdaṯatun min ʔnsin wa+ḥayawānin< (registre semi-correct) « jeune femelle (humaine ou bête) ». Voir {ʔḎ}, {ʔWL}, {SNN} I, {ʕHD}, {ĠRS}, {FYḌ} et {WRY}. < Pan-sémitique {ḥdṯ}, cf. hébreu ḥādaš, syriaque ḥǝdet, guèze ḥaddis, accadien eššu(m) « nouveau » et sudarabique épigraphique >ḥdṯt< « événement, incident ». *{ḤDǦ} (‫)حدج‬ VA >ḥadǧ = taḥdīǧ< « charger un chameau d’une litière ». DS >abū ḥudayǧ< « cigogne ».42 < Arabe ḥidǧ « litière », plus souvent dit hawdaǧ, variantes phoné-

|| 42 Tiré d’Ibn Ǧanāḥ, avec un autre témoin dans Blau 2006 : 114, confirmant cette forme et portant à rejeter les variantes >ḫdyǧ< et >ḫdyš< de PS 1363. En fait, le profil d’une cigogne suggère fort bien celui d’une bête chargée d’une petite litière.

320 | *{ḤDD}

tiques de {dǧǧ} « marcher lentement, comme les reptiles » (cf. ougaritique >dg< et hébreu dāg « poisson »), cf. aussi arabe hadaǧa « marcher d’un pas tremblant », probablement en rapport avec une racine bi-consonantique onomatopéique {dg(dg)}. Mais l’ougaritique >ḥdg< « litière por femmes » signale une antiquité considérable pour cette innovation. *{ḤDD} (‫)حدد‬ I. GL >aḥuddu ḥaddada< (registre haut), VA >nuḥudd = ḥadadt ḥadd / ḥiddah maḥdūd k = niḥaddad kḥadda uḏnayh< « il dressa ses oreilles » ; >naḥaddad baṣar+ī< « je regarde attentivement ». VA >nuḥudd ḥadadt ḥadd ḥādd maḥdūd k = niḥaddad kḥudd+u< « applique-lui la peine coranique » ; GL >yaḥuddu maḥdūdun< (registre haut) « décréter » ; VA >nuḥudd ʕalà< « déplaire » ; >n. ilà< « s’adresser à ». >yatḥaddad atḥaddad = yanḥadd anḥadd< « étre aiguisé ou limité ; subir une peine coranique ». IQ >yanḥad< « il est aiguisé ». GL >ḥaddun< (registre haut) « limite, terme ; peine coranique », AL hadd + hud(d)úd « limite ; district ; châtiment de l’adultère, lit d’un fleuve », VA >ḥadd + ḥudūd< « limite ; définition » ; >ḥ. al+sayf wa+ġayru< « tranchant de l’épée, etc. » ; >fī ḥ. al+riǧāl / ʔl+taklīffī ḥ. al+rušd< « majeur, adulte » ; VA >nabluġ ḥadd al+taklīf< « parvenir à la majorité » ; MT >ḏū ḥaddaynḥaddun min ǧānibayn / ǧihatayn< « à deux tranchants » : >ḥudūd< « environs » ; IQ >li+ḥadd al+diwar< « jusqu’à la bordure » ; EV 8 cad harach min hadu « il est débordé » ; NQ mg 13/0/2 >dafaʕtu ǧild+ī l+al+ḥad< « j’ai accepté la peine coranique (du fouet pour avoir bu du vin) » ; GL >ḥaddu ʔl+ʕaynayn< (registre haut) « les tempes » ; >ḥaddun mudawwarun< (registre haut) « cône ». >ḥiddatun< « acuité ; efficacité », IQ >ḥiddat+u< « son âpreté< » ; VA >ḥiddat ʔl+ḏihn< « vivacité ». GL >ḥāddun< (registre haut), VA >ḥa/ādd + īn = muḥaddad< « aigu » ; >ḥa/ādd + īn = ṣāḥib ḥiddah + ahli ḥ.< « colérique » ; >ḥadd al+ḏihn< « vivace » ; IQ >ḥaddi miṯl ʔl+rimāḥ< « aigu comme les lances ». VA >ḥidādah< « métier du forgeron ». GL >ḥadīdun< (registre haut), VA >ḥadīd nom d’unité +ah< + >ḥadāʔid< « (objet) en fer », IQ, ZǦ et AC >ḥadīdaban ḥadīdahḥadīdī< « crapaudine » ; AL ahmár haddídi + hómar ín « alezan, de couleur fauve ». GL >ḥaddādun< (registre haut), ZǦ >ḥaddād + īnḥaddā/īdtaḥdīd< « définition, détermination ». ZǦ >maḥdūd< « puni selon le Coran » ; AL mahúd (probablement l. mahdúd)43 + ín « aiguisé » ; maḳdúd (lire

|| 43 Parfois en arabe andalou, à côté d’autres formes raccourcies, le participe non-agentif des verbes sourds adoptait une forme {ma1ú2(2)}, selon Corriente 1977 : 114, où au moins le cas de /mašúkk/ semble sûr, tandis que machúd (AL) = >maš/ǧud< (AC) pour {šdd} peut être le résultat d’une assimi-

*{ḤDQ} | 321

mahdúd) « distinctement ». Voir {BYḌ}, {TFL}, {ḤǦR}, {ḤMW/Y}, {ḪBṮ}, {RBʕ}, {ZBR}, {SBK}, {SFL}, {ŠĀŠ}, {ŠRR}, {ṢDD} II, {ʕṬL}, {ĠRF}, {FRŠ}, {FRN(YR)}, {QṢW}, {QLS(ṬYR)}, {WRQ} et {WKʔ}. < Pan-sémitique {ḥdd}, cf. hébreu ḥad « aigu », rabbinique ḥădad et accadien edēdu(m) « être aigu ».44 II. VA >ḥiddah< « milan, écoufle ». Voir {ḤḎY}. < {ḥdʔ}, q.v. III. ID ḥrf 3 >ʔnḥdād< « défi ». < {ḥdy}, q.v. *{ḤDR} (‫)حدر‬ VA >niḥaddar taḥdīr k< « faire rouler en bas ». >y/nanḥadar anḥadar inḥidāranḥadiru< (registre haut) « rouler en bas », VA >ḥudur budur< « hâtivement ». IQ >muḥaddar< « (monnaie) rodée ». GL >munḥadar< « ravine ». L’absence de parentage sémitique sémantiquement proche suggère une évolution phonétique particulière d’un vieux causatif *ha+dwr ou une composition (naḥt) avec un premier mot où seul le /ḥ/ serait resté en place, comme dans *ḥawwala wa+dawwar « mouvoir et tourner ». *{Ḥ/HDR} (‫)حدر او ھدر‬ AL Hadárro « le fleuve Darro (géographie) ». Appelé jadis >fulūm< < latin flūmĕn, et plus tard >nahr al+ḏahabnaḥdas ḥadast ḥads ḥādis + īn maḥdūs k< « conjecturer ». >yaḥdas ḥadas ḥads< « être habile à deviner ». IQ >ḥads+ī< « mon intuition ». Sans parentage sémitique ou dans les autres langues voisines, cette racine de l’arabe pourrait s’être développée à partir de {ḥdd}, q.v. avec l’addition d’un complément phonétique ou définisseur sémantique, ou encore d’une composition de deux racines (naḥt).46 *{ḤDQ} (‫)حدق‬ GL >aḥda/iq (y)aḥdiqu aḥdiqū (impératif) ʔḥdāqun / taḥdīqun maḥdūqun / muḥdaq(un)< (registre semi-correct), VA >nuḥdiq aḥdaqt iḥdāq muḥdiq muḥdaq bi< « entourer » ; >taḥdīq< « fixer les yeux » ; GL >aḥdaqtu< « je parafai

|| lation /šd/ > /č/. Dans le cas présent de mahúd, le témoin régulier de mahdúd avec une signification différente n’exclue pas la forme anomale. 44 L’hittite barzel, emprunté par l’hébreu barzēl et des formes parallèles dans les autres langues sémitiques du Nord, ainsi que par l’accadien parzillu(m), se reflète aussi dans l’arabe firzil « chaînes, entraves ou ceps ». Mais l’arabe a préféré innover pour le fer un nom tiré d’un adjectif très apte à le décrire, c’est-à-dire « l’aigu » en arabe, tandis que le guèze ḥaṣṣin a suivi un autre cours ; voir {ḥṣn}. 45 Voir Terés 1986 : 102-103, qui rapporte des graphies avec >h< et >ḥḥadaqatun< (registre haut), VA >ḥadaqah + āt / ḥadaqḥidāqḥadaqat al+baqrah< « la (belle) pupille de la vache (sauvage) ».47 DS >ḥdqī< « hyacinthe ». VA >ḥadīqah + ḥadāʔiq< « jardin ». < Pan-sémitique {ḥdq}, cf. araméen rabbinique ḥaddēq « faire entrer », accadien edēqu(m) « couvrir, (re)vêtir », avec des évolutions sémantiques assez fortes. *{ḤDL} (‫)حدل‬ IW II:681.7 >lā tataḥaddal< « ne te penche pas d’une épaule (en marchant à cheval) ». Probablement un cas de confusion des formes dérivées V et VI du verbe, cf. l’arabe classique taḥādala « se pencher d’une épaule sur l’arc en tirant », où {ḥdl} serait en rapport avec {ʕdl}, q.v., avec la signification de « feindre et ne pas adopter la position symétrique désirable ». *{ḤDW} (‫)حدو‬ I. VA >naḥdū ḥadaw/yt ḥādī + ḥudāh ḥadw al+ǧimāl< « pousser devant soi les chameaux à l’aide d’un chant particulier ». ZǦ >ḥādī< « chamelier ». < Pansémitique {ḥdw}, cf. hébreu ḥādāh, araméen rabbinique ḥădā, ougaritique >ḫdw< et accadien ḫadû(m) « se réjouir ».48 II. VA >ḥadwa< « autour ». < {ḤḎW}, q.v. *{ḤDY} (‫)حدي‬ VA >tatḥaddā atḥaddā taḥaddī mutaḥaddī + īn bi< « défier ».49 La racine arabe {ḥdy} n’est qu’une variante phonétique de {ḥdd}, q.v., avec une alternance presque régulière dans les racines sourdes, selon les auteurs natifs. Sémantiquement, on comprend assez bien qu’il faut se sentir tranchant avant de défier les autres. *{ḤḎR} (‫)حذر‬ I. GL >aḥḏiru ḥaḏūrun< (registre semi-correct), VA >naḥḏar ḥaḏart ḥaḏar / ḥiḏr ḥāḏir ḥaḏu/ūr min / ʕan = natḥaḏḏar atḥaḏḏar taḥaḏḏur mutaḥaḏḏir min / ʕanaḥḏirū+hum< (registre semi-correct), IQ >aḥḏar< (impératif) « prendre garde », >aḥḏar tatbaʕ+nī< « gare à toi de me suivre » ; >taḥaḏḏarniḥaḏḏar taḥḏīr k< « mettre en garde ». IQ >aḫaḏtu ḥiḏr+ī min+k< « j’ai pris garde de toi ». ZǦ et AC >ḥaḏūr< « prudent ». Cette racine arabe semble se retrouver dans le rabbinique ḥăzar « se retracter ou repentir » et peut-être accadien ezēru « insulter », mais elle est probablement une variante phonétique avec une forte évolution sémantique de la racine plus répandue {ʕḏr}, q.v.

|| 47 Modèle connu de beauté pour les yeux de femmes chez les poètes bédouins. 48 La correspondance phonétique étant irrégulière dans les deux derniers cas mais, pour l’accadien au moins, voir la remarque dans Moscati et al. 1964 : 40, qu’on inséra dans {ḤBQ(Ḻ)}, à propos de l’accadien ḫabbaqûqu « une plante de jardin ». 49 L’erreur « prophetare », au lieu de « provocare » dans VA, corrigée dans Corriente 1989a : 78, se glissa à nouveau dans Corriente 1997a : 119 « to prophesy ».

*{ḤḎQ} | 323

II. VA >malḥ ḥayḏarānīnaḥḏaf ḥaḏaft ḥaḏf ḥāḏif maḥḏūf k< « supprimer, ôter ». >yanḥaḏaf anḥaḏaf< « être supprimé ou ôté ». AL hadf al hicíb « remise ». VA >ḥaḏafah + āt< « battoire de tisserand ».50 ET Hodei/yfa « nom propre ». Sans parentage sémitique ou dans les autres langues voisines, cette racine de l’arabe pourrait s’être développée à partir de l’élément bi-consonantique {ḥḏ} (cf. arabe ḥazza « tailler, percer », et plusieurs racines avec une troisième consonne ajoutée dans plusieurs langues sémitiques),51 avec l’addition d’un complément phonétique ou définisseur sémantique, ou encore d’une composition de deux racines (naḥt). *{ḤḎQ} (‫)حذق‬ VA >niḥaḏaq taḥḏīq kyatḥaḏḏaq atḥaḏḏaq< « devenir habile ». IH 320 >al+ḥaḏqatu< (registre semi-correct) « apprentissage par cœur du Coran entier ». FM 199 >ḥḏqh< « somme d’argent payée au maître dans une telle occasion ». AL hádca + át « apprentissage de l’écriture ».52 hadác/qua, AC >ḥaḏāqah< = VA >ḥiḏq< « habileté » ; AL bi hadác/qua « avec addresse ». hád(d)iq + hod(d)áq, AC >ḥaḏīq< (lire >ḥāḏiqḥuḏḏāqḥāḏiqḥāḏiq + ḥuḏḏāq< « habile, adroit » ; AL diminutif huáidaq + ít « savantasse ». IH 361 >yazīdu bnu ḥaḏḏāqin< « nom propre masculin ». IZ 14/6/1 >ḥiḏāq< « fête donnée à l’occasion d’une ḥaḏqah ». AL ahtáq (lire ahdáq), IQ >aḥḏaq< « plus habile ». >mā aḥḏaq+u< « qu’il est habile ! ». Voir {ḪLL}. < Sémitique de l’Ouest {ḥḏq}, cf. rabbinique ḥădaq « piquer » et hébreu ḥāzaq « être fort ou sévère ». || 50 L’auteur du VA, suivant son habitude, a ajouté dans l’entrée « ensis » plusieurs mots en connexion non seulement avec cette signification, mais aussi avec son équivalent plus vulgaire spătha, dont l’acception plus commune en latin est cet instrument des tisserands, quoiqu’il est devenu la seule forme normale pour l’épée dans toutes les langues de la Péninsule Ibérique (castillan et portugais espada, catalan espasa). Toujours avec le mot roman dans son esprit, il a ajouté par voie d’explication dans la partie arabe-latin lignea « en bois », avec la concordance du féminin spătha, ce qui ne fut pas suspecté par DS I : 261. Le dialecte égyptien a ḥaddāf « navette », accepté généralement dans le néo-arabe (comme dans Wehr & Cowan 1961 : 191) et à coup sûr en rapport avec le mot arabe andalou. 51 Ce qui est habituellement accompagné d’une diversification sémantique considérable, cf. le guèze ḥazäzä « tousser ; avaler un liquide provocant la toux » ou accadien ezēzu « monter en colère ». 52 Peut-être Alcalá reçut cette explication de ses informateurs grenadins, ne voulant pas mentionner l’apprentissage du Coran, ou peut-être on confondait ceci avec l’enseignement de l’écriture qui était simultané dans les écoles coraniques ; dans tous les cas, son expression caso de letra, où il copie ce que Nebrija rendait en latin comme ductus litterae, n’est pas exacte dans ce contexte. Il est curieux que l’arabe marocain a non seulement gardé ḥădqa « somme d’argent et fête données à l’occasion », mais a innové aussi la signification « pot de vin donné à un fonctionnaire » (Prémare III : 46 et 45).

324 | *{ḤḎW} *{ḤḎW} (‫)حذو‬ VA >yaḥḏū ḥaḏw(ah)/ ḥiḏā = yaḥtaḏī iḥtiḏā ʕalà miṯluh< « imiter ». >ḥiḏā< « à côté de » ; >biḥiḏāʔī = ḥaḏwī< « à côté de moi ». AC >ḥaḏḏā< (registre semicorrect) « cordonnier ». < Pan-sémitique {ḥḏḏ/w}, cf. hébreu ḥāzāh, rabbinique ḥădā « voir » et accadien izēzum « être débout (face à) ».53 Voir {ḤDW} II. *{ḤḎY} (‫)حذي‬ GL >ḥiḏatun< (registre semi-correct), VA >ḥiḏā = ḥiḏāʔah + aḥḏiyahḥiḏī + aḥḏiyā< « milan ». < {ḥdʔ}, q.v. Voir {ḤDD} II. *{ḤRB} (‫)حرب‬ VA >miḥrāb + maḥārib< « niche dans les mosquées pour la direction des prières ». GL >miḥrābun< (registre semi-correct) « inscription (dans ces niches) ». AL miharáb = meheráb + mahárib / miharábib (lire miharabít) « autel ; temple ». < Sudarabique épigraphique >mḥrb< « élément d’un édifice », en principe et sans doute une chapelle pour le culte, altération phonétique de {ḥrm}, q.v.54 *{ḤRB(Š)} (‫)حرب أو حربش‬ GL >(y)uḥāribu muḥārabatun muḥāribun< (registre haut), AL nihárab hárabt mo/uhárib + ín, VA >niḥārab muḥārabah k = yatḥārab atḥārab taḥārub maʕ< « faire la guerre ». GL >ḥarbun< (registre haut), VA et IQ >ḥarb + ḥurūbḥarbḥarbī< « belliqueux ». >ḥarbiyyah + āt< « meurtrière ». >ḥarbah + āt / ḥirābḥarba(t)ḥarabahḥarabatun< (registre semi-correct), GL >ḥarbatun< (registre haut) « lance courte » ; UT nº 2750 >ḥarbah< « chardon béni (Cnicus benedictus) ». MT >ḥuraybaš< « nom propre masculin » (un sobriquet : « lances courtes »). VA >ḥirbā + ḥirbāwāt< « caméléon ».55 GL >ġayru muḥārab< « inattaquable ». Voir {BYḌ}, {DḤS/Ṣ}, {ṢFF} et {QWS}. < Sémitique de l’Ouest {ḥrb}, cf. hébreu ḥereb et araméen rabbinique ḥarbā « épée ».

|| 53 Il est curieux que l’arabe, en plus de ces termes natifs, a reçu des emprunts de la même racine, décelés par les correspondances phonétiques, à travers le sémitique du Nord, comme l’araméisme ḥazà « conjecturer, augurer », ou de l’Est comme izāʔa « en face de ». 54 Caractéristique uniquement du sudarabique épigraphique et avec d’autres témoins comme >ḥrb< « procédure d’obtention de l’oracle », >tḥrb< « action d’obtenir un oracle » et >tḥrbt< « relief votif », tandis que le guèze a un très régulier mǝḥram « temple, sanctuaire » ; voir Leslau 1989 : 242 et, à propos de cette alternance phonétique, Corriente 1977 : 33-34. Jeffery ne signala pas cet emprunt. 55 Ce nom pourrait être métaphorique, sa signification première étant le clou de la cuirasse, nom qu’on lui aurait donné puisque ce reptile ne bouge pas pendant très longtemps quand il se réchauffe au soleil, selon le Lisān; voir {ḤBŠ}.

*{ḤRǦ} | 325

*{ḤRBṮ} (‫)حربث‬ UT nº 1611 >ḥurbuṯ< « espèce d’astragale (Astragalus annularis) ».56 Probablement emprunté à l’araméen, cf. syriaque >ḥrwbwṯā< « désolation », puisque cette plante, considérée comme un fourrage excellent, est caractéristique des stèpes. *{ḤRBQ} L’entrée >al+ḥirbiq al+ʔamlas< dans DS I 266 est une erreur à biffer, au lieu de ḥurrayq amlas « mercurielle annuelle (Mercurialis annua) », q.v., selon UT nºs. 1621 et 2931. *{ḤRBL} (‫)حربل‬ HB 93.4 >yḥrbl< « (le mets) est remué ». AL niharbél harbélt « ourler ». natharbél atharbél taharbúla + ít « se vautrer ou rouler ». harabúl +ít « ourlet », muhabel (lire muhárbel) « renversé » ; AC >ḥrbl< « nom propre (probablement un sobriquet) ». Probablement une dissimilation de l’arabe classique ḥawwala, avec une contamination difficile à préciser, qui a provoqué le remplacement du /w/ par un /b/.57 *{ḤRṮ} (‫)حرث‬ GL >aḥriṯunaḥraṯ ḥaraṯt ḥarṯ ḥāriṯ + īn / ḥurrāṯ ḥarrāṯ + īn / ah maḥrūṯyuḥraṯḥarṯ< « labourer, cultiver (la terre) ». VA >taḥrīṯ< « atteler à la charrue ». >yanḥaraṯ anḥaraṯ< « être labouré ou cultivé ». AL harĉ bídia « labourage de terre » ; harĉ(e) zéuche / nahár 2 h. yauméi + h. ayím « journal de terre ». MT >baqar ḥirāṯah< « bœufs d’attelage ». ET Harit « nom propre ». GL >ḥarrāṯun + ḥarrāṯūna< (registre haut), AL harráĉ + ín « laboureur ». mahráĉa + maháriĉ, MT >maḥraṯ< « journal de terre ». VA >miḥrāṯ + maḥāriṯnaḥraǧ ḥaraǧt ḥaraǧ ḥariǧ + īn / ḥurraǧ ʕalàḥaraǧlā yaḥraǧ< « qu’il ne se fâche pas ». AL niharráx/ch harráxt, VA >niḥarraǧ taḥrīǧ k< « fàcher ». IQ et ZǦ >ḥaraǧsarīʕ al+ḥaraǧ< « colérique » ; IQ >lā ʕalay+k ḥaraǧ< « sans façons ! ». AL hárix/g/ch = háriq = ḳárich + harig/chín / harjá / hur(r)ách = harráx/ch + harrag/chín, ID ʔnf 4 >ṭyr ḥrǧān< « perroquet » ;58 BD 20v >ḥarǧā< « les fâchés ». Voir {WLD}. < Sémitique de l’Ouest {rg}, cf. hébreu ḥārag « trembler », rabbinique ḥargā « agonie » et syriaque ḥǝrag « frotter », avec des évolutions sémantiques divergentes. *{ḤRǦL} (‫)حرجل‬ DS >ḥrǧl = ḥarǧūl< « espèce de sauterelle », TD 168 >ḥarǧu/ūl< « grande sauterelle sans ailes ; chenille ». < Araméen, cf. rabbinique et syriaque ḥargōlā et hébreu ḥargōl, ne différant de l’arabe ḥarǧalah « nuée de sauterelles » que par l’adoption de la forme hypocoristique {1a23ū4}, ce qui n’est qu’un renforcement de la nuance sémantique exprimée par l’extension avec un /l/ de la racine {ḥrǧ}, q.v.59 *{ḤRḤ} (‫)حرح‬ GL >ḥarāḥah< « impudicité ». >ḥarīḥun< (registre semi-correct) « impudique ». < {ḤRR} II, q.v. *{ḤRD} (‫)حرد‬ GL >ʔḥrdu ḥaradun ḥāridun / muḥridun< (registre semi-correct), VA >yaḥrad ḥarad ḥarad< « se fâcher ». GL >taḥrīdun< (registre haut) « mettre en colère ». >aḥradu< (registre semi-correct) « pire ». TD 162 >ḥārūd< « castor ».60 Cette racine arabe semble avoir été empruntée au sémitique du Nord-Ouest puisque, parmi son parentage sémitique, on trouve non seulement l’hébreu ḥārad « trembler de peur », mais peut-être aussi l’accadien ḫarādu « veiller » et l’arabe ḫarida « être honteux ».

|| 58 Littéralement « l’oiseau fâché », rendant l’hébreu biblique ănāfāh (cf. accadien anpatu et syriaque anpā, aussi non-identifiés, mais voir PS 277 à propos des suggestions à cet effet), ainsi appelé selon les traditions rabbiniques « car il se bagarre avec les siens », et parfois identifié avec le héron. Il est curieux que l’hypothèse d’ID, probablement reflétant la tradition rabbinique, fût adoptée plus tard par Gesenius avec de très faibles fondaments. 59 On dirait que la voracité des sauterelles a été métaphoriquement identifiée avec la colère. 60 Ce mot du néo-arabe semble être un emprunt au syriaque ḥārūdā « mendiant », quoique les dictionnaires de cette langue ne rapportent pas une telle signification. L’observation de la conduite de cet animal pendant la construction de ses digues et ses tannières, dont il transporte les matériaux peu à peu, a dû suggérer cet appellatif chez les gents araméophones du Nord de la Syrie ou de l’Iraq, où l’on trouve des castors, pas dans les déserts plus méridionaux.

*{ḤRR} | 327

*{ḤRDMYN} L’entrée >ḥard.miyn< « ambre gris » dans DS I : 268, tirée d’Ibn Buklāriš, semble être une erreur à biffer, car on trouve ḫazmeyαn « castoréum » dans les dictionnaires du néo-persan.61 *{ḤRḎ/ḌN(YR)} (‫)حرذن أو جرضن أو حرذنير‬ IH 264 >ḥarḏūnḥarḍūn + ḥarāḍin< « lézard » ; AL hardón + harádin « lézard ; caméléon ». DS I:332 (tirée d’Ibn Buklāriš) >ḥurayd.n< « (petit) lézard de mur ». UT nºs. 1473 >ḥašīšat al+ḥarḏūn< et 1670 >ḥarḏunayrah< « espèce de lamier (Lamiastrum galeobdolon) ».62 Voir {BʕL} II et {ḎNB}. < Arabe ḥird/ḏawn « lézard », probablement emprunté à l’araméen ḥardōn(ā), une extension de {ḥrd}, q.v., puisqu’on attribuait le son produit parfois par ces animaux avec un certain gonflement de leurs ventres à la colère. *{ḤRR} (‫)حرر‬ I. GL >uḥarriruniḥarrar taḥrīr k< « libérer » ; AL niharrár harrárt muhárrir + ín muhárrar + ín « libérer ; donner un privilège » ; NQ aa 3/2 >ḥarrar darham< « dépense un dirham ». AL natharrár at/dharrárt, VA >yatḥarrar atḥarrar taḥarrur< « se libérer ». >nastaḥarr astaḥart istiḥrār mustaḥirr = alinsān yastaḥirr astaḥarr istiḥārr biastaḥarra< (registre haut) « se (ré)chauffer ». VA >ḥarr = ḥurūr = ḥarārah + ātḥarri = ḥarārahḥarāratun< (registre haut), AC >ḥarāra(t)ḥurrun< (registre haut), IQ >ḥurr(i) féminin ḥurrah< + >aḥrār< « libre, bien né » ; VA >ḥurr + aḥrār< « libre » ; DS >(šakāt) al+ḥurr< « éruption (surtout dans les bébés) » ;63 >al+qalīb al+ḥurr< « culture énergique avec trois labours et plus ». ET Alhor « nom propre ». VA >ḥurrah + aḥrār / ḥarāʔirḥurrahḥarāyir< « femme libre ; dame ; princesse » ; >al+abaṭīšah al+ḥurrah< « Madame L’Abesse ». VA >irādat an ḥurrah = iḫtiyār an ḥurr< « libre arbitre ». >ḥurriyahḥurriyatun< (registre semicorrect) « liberté » ; IQ >ḥurriya(t)< « bonne maison » ; AC >ḥurriyah< « liberté ; bonne maison » ; AL hu/orría « liberté ; privilège ; vertue ». harír, AC et VA >ḥarīr< « soie » ; >dūdat al+ḥ. + dūd alḥ.< = GL, IQ >dūdat al+ḥarīr< « ver(s) à

|| 61 Comme Vullers I : 688, qui anayse ce mot comme un composé de l’arabe ḫazz « castor » (plutôt son poil) et du néo-persan meyαn « gaine, fourreau ». 62 Avec adoption dans le deuxième cas du suffixe roman andalou {+ÁYR}, fréquent dans nombreux noms de plantes, comme /LAḪTÁYRA/, /MOL(L)ÁYRA/, /TORTOLÁYRA/, etc., selon Corriente 20002001 : 234. Voir aussi PS 1368 à propos des noms des espèces de lézards en syriaque et en arabe, son nom natif dans la dernière langue étant ḍabb, proche de l’hébreu ṣāb ; curieusement tous deux ont passé comme métonymies en castillan aldaba « marteau de porte » et alfardón « rondelle » ; voir Corriente 2008a : 92 et 105. 63 Mais aussi dans le pénis des bêtes et une maladie des grains ; voir Corriente 2008a : 113, s.v. alforra.

328 | *{ḤRR}

soie ». VA >ḥarīrī< « en soie » ; IW I:95.3 >trbh ḥaryryh< « sable contenant beaucoup de terre ». >ḥarīrah< « sorte de bouillie ». IQ 16/5/5 et ḪA vqu 2 >ḥurayr+ī< « mon petit faucon » (diminutif de l’arabe ṭāʔirun ḥurr « oiseau noble »).64 VA >ḥārr féminin +ah + ḥawārr = maḥrūrḥār< « chaud ». AŠ 19/5/2 >ḥarrān< « chaud ; brûlant ». GL >ḥarrān< « Harran (géographie) ». UT nº 1382 >ḥarrāniyyah< « germandrée sauvage (Teucrium scorodonia) ». AL harrár + ín « tisserand en soie ». aâin (lire âám) attaharír « année jubilaire » ; IW II:112.10 >ʕalà ʔl+taḥrīr< « par approximation ». AL muhárrar + ít « soyeux ». Voir {ǦʕD(Ḻ)}, {ḤRRBYL}, {ḤRY} II, {ŠǦR}, {ŠRB} II, {ĠZL}, {NFS} et {NWB}. < Pansémitique {ḥrr}, cf. hébreu ḥār et rabbinique ḥar, guèze ḥarrä « être chaud » et accadien arāru(m) « briller ; brûler ».65 II. IH 211 >al+ḥirru< (registre semi-correct), VA >ḥirr + āt / arḥāḥaḥrāḥḥir(r)ḥirr ummah< « quelle chose dégoutante ! » ; IQ >ḥirr umm allaḏī yaʕmal ṣanāʕah< « maudit soit celui qui travaille ! » ; AC >ḥirrum allī ǧī+nā< « quel résultat exécrable ! », >ḥirrum al+zāǧ< « quelle paire de seins magnifique ! ».66 ZǦ 857 >ḥirri bišši< « hermaphrodite (comme un insulte) ».67 < Arabe {ḥrḥ}. Ce mot arabe semble s’être développé comme un euphémisme, selon le modèle de la plupart des noms des organes sexuels, probablement tiré du pan-sémitique {ḥrr}, par allusion au « lieu chaud »,68 mais aussi avec une évolution morphologique particulière, dont l’adoption d’une racine bi-consonantique ou augmenté avec un autre /ḥ/.

|| 64 Il s’agit dans les deux passages d’un même refrain à l’interprétation très discutée, où un nouvel avis a été formulé dans l’édition d’IQ (Rabat 2014 : 184), ce qui demande la suppression de {ḤRZ} II dans Corriente 1997a : 121. 65 La connotation de « noblesse, liberté » dans cette racine, développée dans le sémitique de l’Ouest (cf. hébreu ḥōr, rabbinique ḥōrā, sudarabique épigraphique >ḥr< et peut-être guèze ḥarawi « soldat ; noble »), est peut-être la conséquence d’une équation esthétique favorable à la chaleur et contraire à la froideur (cf. arabe bārid « froid ; faible ; déplaisant »). Quant à la soie, il est probable que son nom arabe reflète le syriaque ḥarrīrā « noble », à cause de sa rareté et de son prix élevé. 66 Voir Corriente 2008a : 328, s.v. herre que herre à propos du syntagme « la vulve de t/la mère », vieille expression des Arabes, préservée par le castillan jusqu’à nos jours en langue originelle ou traduite, et servant comme insulte, terme de réprobation ou approbation, etc. Cette expression semble se retrouver dans le maltais kellimni bilherra « il me parla avec aspérité » (selon Aquilina 1987 : 458), malgré la correspondance fautive des consonnes, à cause d’une contamination avec d’autres racines, ou d’une prononciation du /h/ comme /ḥ/, selon Sutcliffe 1936 : 3). 67 Voir Corriente 2008a : 317, s.v. gilí, à propos de cette expression gardée par l’arabe marocain ḥărrbū/ǝš, que les femmes utilisent dans leurs bagarres, selon le commentaire de M. Bencherifa au proverbe nº 857 de ZǦ ; voir aussi Prémare III : 51. 68 Mais cf. aussi l’accadien ḫerru(m) « sillon », qui serait dans ce cas un euphémisme parallèle à zubb, q.v.

*{ḤRS} | 329

*{ḤRRBYL} (‫)حرربيل‬ VA >ḥurrubiyal< « faucon ».69 Peut-être un mot hybride, formé par l’addition à l’arabe ḥurr, raccourci de ṭāʔir ḥurr, de l’adjectif roman andalou */ABYÁL/ < latin ăvĭārĭus, traduisant l’expression arabe, avec la connotation de « noble parmi les oiseaux ». Voir {ḤRR} I. *{ḤRZ} (‫)حرز‬ VA >naḥraz ḥarazt / aḥrazt ḥirz / iḥrāz ḥāriz maḥrūz kaḥrizu ḥāriz(un)< (registre haut), ZǦ >yaḥraz ḥarazyaḥrazmaḥrūzun< « garder » ; IQ >ḥaraz al+lah ʕalay+nā haḏa l+isam< « que Dieu nous préserve ce nom ! » ; >naḥraz+ū< « je le surveille » ; >ḥuriz wārī wa+muqaddam< « (la toile) fut mesurée par devant et par derrière » ; ḪA āni 9 >ṯawb+ak aḥraz min al+ḥibar< « protège tes habits de l’encre » ; āri 4 >aḥraz ǧummār+ī< « il se fit maître de ma jeunesse » ; ūli 2 >al+lah yaḥraz+ū+l+ī< « que Dieu le garde pour moi ! » ; AŠ 35/3/1 >aḥraz an taṭlub šay barrā< « gare à toi de chercher aucune chose dehors ! » ; AC >bayḍ wild+u yaḥraz< « il a des égards pour les couilles de son père », >aḥraz rūḥ+ak min< « gare à toi de » ; CC 18 >an taḥrazū+h wa+taḥbasū+h ʕan mawl< « vous le respecterez et considérerez comme votre seigneur » ; DC 9 tehereçu ayém al hudúd « vous observerez les dimanches ». VA >yatḥarraz atḥarraz taḥarruz = naḥtaraz aḥtarazt iḥtirāz muḥtariz min< « être ou se mettre en garde » ; IQ >naḥtaraz min+k< « je me garde de toi ». VA >yanḥaraz anḥaraz< « être gardé ou protégé ». UT nº 4586 >ḥāriz al+ʔanhār< « potamot nageant (Potamogeton natans) » ; 1658 >ḥ. al+māʔ< « mille-feuille (Achillea millefolium) » ou « codapail flottant (Pistia stratiotes) » ou « cornifle nageant (Ceratophyllum demersum) » ou « myriophylle à épi (Myriophyllum spicatum) ». VA >ḥirāzahḥirz + ḥurūz / aḥrāzḥirz + ḥurūz< « amulet ». HB 9.21 >ḥ.rraziyyah< « bourse à porter des amulettes (?) ». VA >ḥarrāz + īn< « fabriquant d’amulettes » ; IA >ḥarrāz< « gardien, protecteur ». VA >muḥtariz< « prévoyant ». IQ >aban muḥriznaḥrus ḥarast ḥirāsah + āt ḥāris + ḥurrās maḥrūs kḥirāsatun maḥrūsun< (registre haut), AL naharéç harézt aharéçtu ahréç hiráza maharúç + c/zín « garder, protéger ». háriç + hurráç / harizín, ZǦ >ḥāris + ḥarasḥārisḥārisun + ḥurrāsun< (registre haut), et VA >ḥarasī + īn / ḥaras< « gardien ; sentinelle ». GL >ʔḥtirāsun< « caution ». Voir {ʔ}, {ǦBL}, {ḤRZ}, {FḤṢ}, {KRM}, {MŠY} et {WZZ}. Probablement une évolution sémantique du sémitique de l’Ouest {ḥrš}, cf. hébreu ḥărašim « enchantements ou plantes magiques », syriaque ḥeršā « enchantement ; boisson magique » et guèze ḥar(ä)s « enchantement ».70 *{ḤRŠ} (‫)حرش‬ I. VA >yaḥruš ḥaruš ḥurūšah, GL >ḥurūšatunniḥarraš taḥrīš kyatḥarraš atḥarraš taḥarruš< « devenir rude ou âpre au toucher ». DS (tiré d’Ibn Albayṭār) >ḥāriš< « pustules sur la langue ». FḪ, HC 22 et SH >aḥraš< « sorte de gâteau de viande ». GL >ḥarīšun< (registre haut) « rhinocéros ».71 >aḥrašu féminin ḥaršatun< (registre semicorrect), VA >aḥraš + ḥuršaḥraš féminin ḥaršāḥaršāʔ = ḥurayšah< « radis sauvage (Raphanum raphanistrum) », « espèce de genêt (Genista tridentata) », « dent de lion (Taraxacum officinale) » ou « gaillet miniscule (Galium minutulum) ». UT nº 512 >uḥayriš< « espèce de lichen (Xanthoria elegans) ». DS >muḥārašah< « harcèlement ».72 Voir {ʔNǦR} et {LBLB}. Cette racine arabe semble correspondre sémantiquement, mais pas phonétiquement, avec le syriaque ḥarūs « âpre » et l’hébreu ḥeres « cuisson » ; peut-être que les mots arabes sont contaminés par {ǧrš}, q.v., ou bien, malgré les apparences, il s’agit du sémitique du Nord-Ouest {ḥrś}, cf. hébreu ḥereś « potterie grossièrement travaillée » et araméen rabbinique ḥarsīt « argile à potier ».73 II. GL >mutaḥarrašun< (registre semi-correct) « fâché ». Variante phonétique de {ḥrǧ}, q.v. *{ḤRŠF} (‫)حرشف‬ UT nº 1631 >ḥaršaf< « chardon aux ânes (Cynara humilis) » ; ḥaršaf albarbar « cardon (Cynara cardunculus) », TD 216 >ḥaršaf bustānī< « artichaut (Cynara scolymus) », 215 >ḥaršaf barrī< « chardon d’Espagne (Scolymus hispanicus) ». Voir {ḪRŠF}.

|| 70 Voir Leslau 1987 : 243-244 à propos des hypothèses étymologiques sur cette racine. La variante arabe {ḥrz}, surtout avec un mot comme ḥirz « amulette » semble confirmer l’idée d’une évolution sémantique partant de « protéger avec des moyens magiques » vers simplement « protéger, garder ». Selon Von Soden, l’accadien ḫarāšu II « lier, attacher » appartendrait aussi à cette racine pansémitique, donc. 71 Voir Leslau 1987 : 244 à propos de ce mot caractéristiquement éthiopien, que Nöldeke considérait emprunté par l’arabe. Néanmoins, la peau de cet animal se décrit parfaitement avec cet adjectif arabe, ignoré par les langues éthiopiennes. 72 Tiré d’Ibn Ǧanāḥ et confirmé par Blau 2006 : 118. 73 Cf. l’arabe marocain lăḥrǝš « potterie grossière » (Prémare III : 68).

*{ḤRF} | 331

*{ḤRṢ} (‫)حرص‬ VA >naḥruṣ ḥaraṣt ḥirṣ fī / ʕalàaḥruṣ ḥāriṣ< « convoiter » ; IQ >taḥraṣ ʕalay+ya< « elle me désire ». VA >niḥarraṣ k fī / ʕalàḥirṣḥirṣun< (registre haut). >ḥarīṣun< (registre haut), AL haríç + ín, VA >ḥarīṣ + īn / ḥirāṣ / ḥarṣā fīḥarīṣ ʕalà< « avide, désireux ». >ḥarīṣ< « chose désirable ». >aḥraṣ< « plus avide » ; >mā aḥraṣ+nī ʕalay+h< « que j’en suis désireux ! ». AC >maḥrūṣ ʕalay+h< « convoité ». Cette racine arabe est aussi représentée dans le sémitique du Sud par le sudarabique épigraphique >ḥrṣm< « soigneusement, méticuleusement » et le guèze ḥaraṣa « usure » et on peut se demander si elle l’est également dans l’hébreu ḥāraṣ « décider » et l’accadien ḫarāṣu(m) « expliquer, tirer au clair », ce qui n’est pas impossible dans les cas où la deuxième langue a /ḫ/ et pas // au lieu du pan-sémitique /ḥ/. *{ḤRḌ} (‫)حرض‬ VA >niḥarraḍ taḥrīḍ k ʕalà< « inciter, pousser ». >yatḥarraḍ atḥarraḍ taḥarruḍ ʕalà< « être incité ou poussé ». Quelques témoins de {ḥrṣ} en hébreu (comme ḥārūṣ « diligent ») et accadien suggèrent que cette racine arabe en est une variante phonétique, probablement contaminé par {ʕrḍ}. *{ḤRḌN} Voir {ḤRḎ/ḌN(YR)}. *{ḤRF} (‫)حرف‬ IQ >naḥruf ʕalà< « voler, chiper ». GL >uḥarrifu muḥarrifūna< (registre haut) « altérer, estropier (les mots) », VA >niḥarraf taḥrīf kn. k ʕan< « écarter » ; >n. al+mizāǧ< « déranger la santé » ; AL niharréf harréft taharíf « voler ». VA >natḥarraf atḥarraft taḥarruf mutaḥarrif ʕan = nanḥaraf anḥaraft inḥirāf munḥarif ʕan< « s’écarter ». >natḥarraf atḥarraft bi = naḥtaraf aḥtaraft iḥtirāf muḥtarif +īn bi< « exercer un métier ». >yatḥarraf al+mizāǧ< « se déranger (la santé) ». >yanḥaraf anḥaraf inḥirāf munḥarif ʕalà< « devenir inapte » ; NQ hm 6/1/2 >anḥaraf mizāǧ+uh< « sa santé se dérangea ». IQ >ḥarf + ḥurūfḥarf + ḥurūf / aḥrufḥarfḥarfun + ḥurūfun< (registre haut) « fil, tranchant », VA >ḥarf al+ḥayṭ< « plinthe du mur » ; AL hárf + horóf « lettre ; syllabe ; préposition ou adverbe » ; harfe bi harfe « littéralement » ; IQ >w+alā ḥarfi min ḥaq< « pas un mot véritable » ; MV 61 >ḥāmil al+ḥarfi< « le courrier ». VA >ḥirfah + ḥiraf< « métier ». >ḥirfī + īn = muḥtarif + īn< « artisan ». >ḥurf< = ZǦ = AL hórfa + horf = UT nº 1662 >ḥurfah + ḥurf (bustānī)< « cresson » ; nº 41, 1662, 1663 et 4185 >ḥurf abyaḍ / bābilī / šāmī / muḥammaṣ = ḥ. al+suṭūḥ / barrī< « moutarde sauvage (Lepidium campestre) » ; >ḥ. aḥmar / bābilī< « cressonette (Lepidium sativum) » ; >ḥ. qaballīnuh / mašriqī / ʔl+māʔ / māʔī< « cranson dravier (Lepidium draba) » ; 1665 >ḥ. al+qurūd< « bourse à pasteur (Capsella bursa pastoris) » ; 1667 >ḥ. al+kilāb< « sisymbre (Sisymbrium officinale) » . IQ et ZǦ >ḥarīf< « compagnon de métier ». VA >ḥarrāf< « voleur » ;

332 | *{ḤRFŠ}

AL harríf al ganám « voleur de bestiaux ». taharíf al ganám « vol de bestiaux ». ḪA āf 1 >iḥrāf< « mauvais traitement ». Voir {ǦRR(N)}, {DĠM} I, {ŠHD} et {ʕǦM}. < Sémitique de l’Ouest {ḥrp}, cf. hébreu neḥǝraf « être acquis », rabbinique ḥarrēf « aiguiser ; gratter », guèze ḥaräfä « écraser, moudre » et sudarabique épigraphique >hḥrf< « altérer / falsifier (une inscription) ».74 *{ḤRFŠ} (‫)حرفش‬ AL harfúx + haráfix « tricheur ». Dissimilation de la racine {ḥfš}, probablement d’un hypocoristique *ḥaffūš, formé sur ḥifš « objet vieux et usé », dont la racine semble être témoignée aussi ailleurs dans le sémitique de l’Ouest, comme dans le rabbinique ḥafšūšītā « raclures » et peut-être l’hébreu ḥāfeš « ruse », et même l’accadien très fréquent epēšu(m) « faire ; bâtir ». *{ḤRQ} (‫)حرق‬ IH 213 >maḥrūqun< (registre haut), GL >aḥraqa (y)aḥriqu aḥriq iḥrāqun muḥr.qun maḥrūq(un) féminin maḥrūqatun< (registre semi-correct), VA >naḥraq aḥraqt iḥrāq / ḥarq muḥriq muḥraq / maḥrūq kaḥraq yaḥraq maḥrūqahaḥraq+ah< « brûle-la » ; IQ >aḥraqtu zayt< « j’ai brûlé de l’huile (des lampes pendant plusieurs nuits) » ; >naḥraq+ak< « je te brûle (avec ma passion) » ; >yaḥraq liy+ya nafas< « je suis essouflé » ; >nāran yaḥraq+u< « que le feu le brûle ! » ; >aḍrās+u taḥraq< « il grince des dents ». GL >aḥtaraqa aḥtariqu iḥtirāqun muḥtariqūna< (registre haut), VA >yaḥtaraq aḥtaraq iḥtirāq muḥtariqaḥtaraq y/taḥtaraqtara ʔš naḥtaraq< « vois comment je suis en feu ». GL >ḥurqatun< (registre haut), IQ >ḥurqahḥurqah< « contrition » ; IQ >ḥurqat ḥašā< « douleur aux entrailles ». VA >ḥurāqah< « tison » ; IW II : 402.1 « résidus de la distillation des roses ». IQ >ḥarīq< « feu, incendie ». IH 264 >ḥarrāqah + ḥarārīq< « brûlot » ; AC >ḥarrāqah< « femme que laisse souvent ses cuissons brûler ». VA >ḥurrayqah + ḥurrayqḥurrayqḥurrayq aswad< « ortie douteuse (Urtica membranacea) » ; >ḥ. amlas< « (Ocimum basilicum) », >ḥ. ḏ̣illī< « ortie bâtarde (Mercurialis annua) ». VA >maḥrūq< « rillon » (?). >ḥummà muḥriqahuḥarriku< (registre haut), VA >niḥarrak taḥrīk k< « mouvoir » ; AL niharráq harráqt mohárriq + ín « mouvoir ; secouer » ; niharréq harréq « corrompre (le sang) ». FḪ >ḥarrak taḥrīk< « battre, fouetter (dans la cuisine) ». AL mutahárriq + ín, GL >ataḥarraku< (registre haut), VA >yatḥarrak atḥarrak taḥarruk mutaḥarrik + īn< « se mouvoir » ; IQ >natḥarrak l+u< « il me touche / émeut » ; >ka+tḥarrak< « il se serait mû ». VA >ḥarakah + ātḥarakatun + ḥarakātun< (registre haut) « mouvement ; AŠ 4/4/5 >ḥarkāt+ī< « mes mouvements » ; AL haráqua + é/ít « mouvement ; motion vocalique » ; haráquetak « tes affaires ». haráyqui + ín « homme d’affaires » ; harquí + ín = horáqui (haráqui?) « tricheur » ; VA >ḥarakī + īn< « agitateur ». >ḥarrāk + āt< « caraque ».75 AL taharíq nom d’unité taharíc/qua « mouvement ; remuement de la queue » ; GL >taḥrīkun< (registre semi-correct) « provocation (homo)sexuelle ». AL dem muhárreç (lire muhárrec) « sang corrompu ». FḪ >bayḍ muḥarrak< « œufs fouettés ». Voir {ǦMD}. Probablement < Sémitique de l’Ouest {ḥrk} (cf. hébreu ḥārak et rabbinique ḥărak « rôtir »), avec une évolution sémantique peut-être causée par la nécessité de tourner la viande sur le feu. *{ḤRL} Voir {ḤWR} II. *{ḤRM} (‫)حرم‬ VA >yaḥrum ḥarum ḥarām< « être illicite / défendu » AŠ 97/1/4 >qad ḥarum ʕalay+ya an narà< « on m’a défendu de voir ». VA >naḥram ḥaramt aḥram ḥirmān maḥrūm kniḥarram taḥrīm k ʕalàlā taḥram+nī kās+ī< « ne me privez pas de mon verre ». GL >(y)aḥrimu maḥrūmun< (registre semi-correct) « priver ». VA >niḥarram k< « revêtir quelqu’un du iḥrām (q.v.) ». >nuḥrim aḥramt iḥrām muḥrim f+al+ṣalāh< « prononcer les mots initiaux de la prière ». >yatḥarram atḥarram< « être défendu ; se revêtir du iḥrām ». >yanḥaram anḥaram< « être anathématisé ou excommunié ». >naḥtaram aḥtaramt iḥtirām muḥtarim kḥurmah< « honneur ; respect » ; GL >ḥurmatun< (registre haut) « sacralité » ; IQ >ḥurmah b+al+lah< « quel dommage, par Dieu ! », AC >ḥ. fī / anḥ. fī / li< « à cause de ; pour » ; >ḥ. f+aš< « pourquoi ? » ; ḪA ātu 1 >b+ḥurmat

|| 75 Le même mot a la graphie >ḫarrāq< dans FǦ 198.7, exactement comme l’arabe marocain ḫǝrrāq « immigrant illégal ». Voir Corriente 2008a : 250, s.v. carraca, à propos de l’étymologie de ces mots.

334 | *{ḤRML}

al+ḥubbi< « par amour », īn 2 >bi+ḥurmat al+raḥmān< « pour l’amour de Dieu ! » ; āḥ 1 = ādi 1 >b+al+ḥurmah< « par les choses les plus sacrées » ; AL naâmél hórma « montrer du respect » ; hórmat a jamáâ « popularité » ; CA 2 >niʕallam ḥurmat+kum< « j’informerai Votre Excellence » ; 7 >ḥurmat+ak aʕmal allaḏī yaḏ̣har l+km< « Votre Excellence fera ce qui vous plaira » ; GL >bi+lā ḥurmat< (registre semi-correct) « vile, bas ». AC >ḥurmit< « les femmes de la maison ». MT >ḥara/āmḥaram< « enceinte (sacré) ». GL >ḥaramun< (registre semi-correct, l. >ḥarāmunḥarāmḥarām< « injustice » ; IQ >ḥarāman ʕalay+ya< « cela serait un péché pour moi » ; >ʕayn+ī anā min ʕayn+u ḥarām< « je me suis défendu de le regarder avec mes yeux », GL >yastakmilu (lire yastaʕmilu) ʔl+ḥarāma< (registre semi-correct) « enfreindre une prohibition ». IW I : 310.4 >ḥarāmī< « jasmin sauvage ». VA >ḥarīm + ḥarāʔim< « femme de la famille ». IQ et AC >ḥirmān< « privation » ; IH 256 >hī fī ḥirmāni+hā< (registre semi-correct) « elle a ses règles ». AL aharám « pire ». yhirím + aharím (lire ahárim), VA >iḥrām + aḥārimḥur.mḥa/irām< « sorte de long châle ». MT >yawm iḥtirām al+laḥm< « carnaval » ; GL >ġayr iḥtirām< « manque de respect ». AL maharóm + ín « excommunié » ; IA, ZǦ et IQ >maḥrūm< « malheureux », AC « idiot ; mendiant ». IQ >maḥārim< « choses sacrées ». GL >muḥarramun< (registre haut) « défendu » ; VA >muḥarram< « premier mois du calendrier islamique ». AL móhtarim = mohtarím + ín « honoré ». Voir {ḤŠŠ} I, {DRK}, {DRHM}, {SNY}, {QLL}, {KBR}, {LḤM}, {MRʔ} et {NKḤ}. < Sémitique de l’Ouest {ḥrm}, cf. hébreu heḥĕrim, syriaque aḥrem et guèze ḥarämä « consacrer ; excommunier », peut-être aussi accadien arāmu « couvrir », ce qui en ferait une racine pan-sémitique. *{ḤRML} (‫)حرمل‬ UT nº 1612 >ḥarmal(ah)< « rue sauvage (Peganum harmala) ». 1613 >ḥuraymalah< « espèce de faux cotonnier (Gomphocarpus sinaicus) » ou « phagnale (Phagnalon rupestre ou saxatile) ». GT 75.3 et HB 8.8 >alḥuraymal< « nom propre masculin (ou plutôt un sobriquet) ». Cette racine arabe est une extension de {ḥrm} avec un définisseur sémantique, probablement à connotation diminutive, car il s’agit d’une plante qu’on ne mangeait pas à cause de son goût, comme le rapportent les lexicographes natifs. *{ḤRN} (‫)حرن‬ VA >ḥarūnḥrwyh< dans DS I : 280 doit être biffée, car le texte d’IW II : 268.5 a non seulement >nwrh< au lieu de >bzrh< mais il offre aussi une lection fautive

*{ḤZZ} | 335

de l’arabe ḫarārīb,76 pluriel de ḫarrūbah « silique », dont la signification fut effectivement bien comprise par le savant hollandais. *{ḤRY} (‫)حري‬ I. VA >natḥarrā atḥarrā< « s’occuper de ». >ḥarī + īn bi< « digne de ». >aḥrà< « plus digne ». >balḥarà< = IQ et GL « guère ». Voir {WLY}. Probablement une variante phonétique du pan-sémitique {ḥrr}, q.v., avec une évolution sémantique où la chaleur a été identifiée avec l’effort et l’aptitude. II. VA >natḥarrā atḥarrā taḥarrī mutaḥarrī min / ʕan< « s’abstenir de ». IQ >mutḥarrī< « tempéré ». Aussi < {ḥrr}, avec une dissimilation fréquente en arabe, mais ce phénomène semble plus récent que dans le cas de {ḤRY} I. *{ḤZB} (‫)حزب‬ VA >niḥazzab ḥazzabt taḥzīb muḥāzabah ʕalà< « se rassembler, s’agrouper ». >ḥizb + aḥzāb< « groupe, parti » ; AL hizb + ahzíb « leçon » ; alahzéb « les nations ; Sébaoth ». GL >ḥazbun< (registre semi-correct) « secte hérétique ». ET (H)izballa, LO Hizballa = Es/zb/vala, E/Yzballa « nom propre masculin » (< arabe ḥizbu ʔl+lāh « le parti de Dieu »). Voir {ṢLḤ}. Cette racine, sans parentage hors du sémitique du Sud (cf. sudarabique épigraphique >ʔḥzb< « bandes armées » et guèze ḥǝzb « nation »), est probablement une variante phonétique de {ḥsb}.77 *{ḤZR} (‫)حزر‬ IQ >ḥazzār + ḥazāzīr< « amulette ». Voir {RMY} et {ĠMD}. Cette racine néo-arabe est le résultat d’un entrecroisement phonétique et sémantique de {ḥzr} « mesurer, calculer » et {ḥrz}, q.v. Quant à {ḥzr}, elle est témoignée seulement par le rabbinique ḥăzar « chercher partout » : il pourrait donc s’agir d’un araméisme. *{ḤZZ} (‫)حزز‬ I. GL >ḥazzāzatun< (registre semi-correct), VA >ḥazzāzah + ḥazāʔizḥazzāzahḥazzīzāḥazāz al+ṣaḫr< « osseille / pourpre française (Roccella tinctoria) ». Sans doute un araméisme, cf. rabbinique ḥăzāzā « dartres », du sémitique de l’Ouest {ḥzz}, cf. arabe ḥazza « faire une entaille, un trou, une blessure », hébreu ḥăziz « éclair (déchirant le ciel) » et peut-être guèze ḥazäzä « tousser », moins vraisemblablement l’accadien ezēzu(m) « être en colère ». II. IQ >w+aš yaḥazzazū< « qu’ils pressent fortement ! » ; ZǦ >ḥuzn+ī ḥazzaz+nī< « ma tristesse m’angoisse ». IH 83 >ḥuzzatu ʔl+sarāwīlḥuzzah + ātḥuzzahtḥzyz< « rides ».78 IQ >ḫubzan muḥazzaz< « pain orné avec une

|| 76 On trouve ce pluriel et cette signification dans UT nº 1384, 3824, 4253, 4439, etc. 77 Voir Leslau 1987 : 253. 78 Cette signification étant confirmée par le synonyme >k.rāšqaṣriyyah / ḫābiyah muḥazzazah aw malsā< « vase ou jarre ainsi ornée ou bien plate ». Résultat de l’assimilation des deux dernières consonnes dans {ḥǧz}, q.v.80 *{ḤZQ} (‫)حزق‬ VA >ḥuzāq< « pets ; hoquet ; ZǦ >ḥuzq< « pets ». LH */ḥazzáq/ « espèce de sacarabée ».81 < Sémitique de l’Ouest {ḥzq} (cf. hébreu ḥāzaq « être fort », rabbinique ḥăzaq et arabe ḥazaqa « serrer »), avec une évolution sémantique vers la rétention de l’air finalement lâché. *{ḤZM} (‫)حزم‬ VA >naḥzam ḥazamt ḥazm ḥāzim + īn fī< « être prudent ou prévoyant ». >n. ḥazamt ḥāzim maḥzūm k = niḥazzam taḥzīm kaḥzimuatḥazzam taḥazzum bi = naḥtazam aḥtazamt iḥtizām muḥtazim k / biaḥtazamu< (registre semi-correct) « se ceindre ; être ceint » ; IQ >aḥtazamta l+al+qitāl< « tu est prêt à combattre ». VA >ḥazmḥazm = iḥtizām< « prudence ; prévoyance » ; IQ >aban ḥazm< « nom propre masculin ». VA >ḥuzmah + ḥuzamḥuzmahḥuzaymah< « paquet, ballot ». IQ >ḥizām< « taille, ceinture » ; GL >ḥizāmun< (registre haut), VA >ḥizām + aḥzum / aḥzimah / ḥuzumḥizīm< « ceinture ; sangle » ; AL hall / ziguíl alhizím « déboucler la ceinture ». ET Hazem/n « nom propre masculin ». GL >ḥāzimun< (registre haut), VA >ḥāzim + īnḥāzim< « prudent ou prévoyant ». >maḥzam + maḥāzimmaḥzam< « ceinture ». CD M 7/6 >maḥzam< « taille, ceinture ». Voir {ḤLL} et {ḌMR}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, hormis le rabbinique ḥăzam « couper (une partie) », cette racine arabe serait une extension de {ḥzz}, q.v., avec l’addition d’un définisseur sémantique qui a causé une évolution vers les idées de « presser, retenir, etc. ». *{ḤZN} (‫)حزن‬ IQ >ḥazan taḥzan ḥuzn / ḥazan ʕalà(y)aḥzanu ḥuznun< (registre haut), VA >naḥzan ḥazant ḥuzn / ḥazan + aḥzān ḥāzin ʕalàniḥazzan k ʕalà< « attrister ; mettre en deuil ». ZǦ et AC >ḥuzn + ḥuzūn / aḥzān< « tristesse » ; IQ >wa+ḥuzn+ī< « quelle tristesse la mienne ! » ; AL ĉéub al

|| 79 Probablement celui qu’on appelle encore en Aragon pan de cinta. 80 Cf. l’arabe marocain ḥă/ǝ/ŭzza « coulisse à la ceinture d’une culotte » (Prémare III : 93) et maltais ħożża « ceinture d’un pantalon » ; voir Aquilina 1987 : 552-553. 81 Appelé « péteur », d’où le castillan alfazaque; voir Corriente 2008 : 107. Cf. arabe marocain ḥzǝq « péter ».

*{ḤSB(Š)} | 337

huzn + ĉiéb « habit de deuil » ; EV 4 an yamelu huzn « afin de faire un deuil ». GL >ḥazīnun = maḥzūnun< (registre haut), IQ >maḥzūnmaḥzūn ʕalàḥazīnā< = ZǦ >ḥazīnahal+nisāʔ al+maḥzūnāt< « les femmes en deuil ». IQ >mā +ḥzan< « qu’il est triste ! ». Voir {ṬWY}, {KBD} et {LWʕ}. < Sémitique du Sud {ḥzn}, cf. guèze ḥazänä « être riste » et sudarabique épigraphique >hḥzn< « endommager, abîmer » ; cette racine arabe serait une extension de {ḥzz}, ayant parfois en arabe la connotation de « blesser », avec l’addition d’un complément phonétique ou définisseur sémantique. *{ḤZNBL} (‫)حزنبل‬ DS >ḥuzunb.l< « mille-feuille ».82 *{ḤZW} (‫)حزو‬ UT nºs. 1607 et 1608 >ḥazāh + ḥazà< « rue d’Alep (Ruta angustifolia) ».83 Probablement une variante phonétique de {ḥzz}, q.v., cf. rabbinique ḥezyōnāh « lichen, mousse », par allusion à la façon qu’ont les plantes sauvages de pousser « en perçant le sol ». *{ḤSB(Š)} (‫)حسب أو حسبش‬ GL >aḥsabu< (registre haut), VA >naḥsab ḥasabt ḥasb / ḥisāb / ḥusbān ḥāsib + īn maḥsūb + īn< « compter, calculer » ; >n. ḥasabt ḥasb maḥsabah ḥāsib + īn maḥsūb(y)aḥsibu maḥsūbun< (registre haut), AC >ḥasib aḥsib< (impératif), AL nahcíb hacíbt « considérer, penser » ; nahcíb firohi ahcíbt (lire hacíbt) hacíbt róhaq, AC >yaḥsib rūḥ+ulā yaḥsbū+h ʕan šy< « ils ne lui donnent aucune importance »yuḥsab f+al+amwāt< « on le compte parmi les morts ». AC >ḥassabat+uh aʕmāl+uh< « ses œuvres l’ont ennobli ». VA >niḥāsab muḥāsabah maʕ = natḥāsab atḥāsab taḥāsub maʕmuḥāsabatun< (registre haut), ZǦ >ḥāsab+nīḥasab+nī< « régler les comptes ». VA >yanḥasab anḥasab< « être compté ou calculé ». IQ >al+lah ḥasb+ī = ḥasb+ī al+lah< « Dieu me suffit » ; NQ mg 5/x >law kān l+ī nafaʕ fī ḥasb+ī< « si dire que Dieu me suffit fut profitable pour moi » ; IQ >ḥasb+ak mā tarā< « ce que tu vois est assez », >ḥasb+ak an taḥḍur< « il suffit que tu sois présent ». AL híçbe « inspection des marchés ». hacéb, VA >ḥasab + aḥsābḥasabḥas(a)b< « noblesse » ; >dūna ḥasabin< (registre haut) « vile, ignoble » ; AL quillat hacéb « faute de noblesse ». GL >bi+ḥas(a)bi< (registre haut), VA >ḥasb = ʕalà / bi+ḥasab = ḥasaba+mā< « selon » ; MT >ḥasb naṣṣ+uh< « d’après son texte ». AL he/icíb + hecibít, IQ >ḥisābḥisāb = muḥāsabah + āt< = ḥusbānḥusayyabʕilm al+ḥisāb< « arithmétique » ; IZ 5/3/2 >my kyn šī fī ḥisāb+ī< « je ne comptais pas sur cela » ; NQ mg 3/1/4 >ḥisāban lam niḏ̣unn+u< « une chose sur laquelle je ne comptais pas » ; AL naqç al hicíb « compte ratée ». MT >ḥisābš< pluriel formé avec le suffixe roman andalou servant de sobriquet. AL hacíb + hucebí / huçabí, AC >ḥāsib< (lire >ḥasībḥasībun< (registre haut), IQ et ZǦ >ḥasībḥasīb + ḥusabā< « noble » ; IQ >kun ḥasīb+u< « demande-lui des comptes ». VA >ḥāsib + ḥussābḥaysūb< « arithméticien ». AL mohácib + ín « comptable ». muhtecéb + ín, IH 183 >muḥtasabun< (registre semi-correct), ZǦ et IQ >muḥtasab< « inspecteur des marchés et morale publique ». Voir {ḤḎF}, {ḪṢR}, {Ḏ̣NN}, {ĠBR}, {FRS}, {QLL} I, {KSR} et {NQŠ}. < Sémitique de l’Ouest {ḥšb}, cf. hébreu ḥāšab, rabbinique ḥăšab et guèze ḥasäbä « compter ; penser », racine empruntée à l’égyptien ancien >ḥśbaḥs.du ḥasdun< (registre haut), VA >naḥsud ḥasadt ḥasad ḥāsid + īn / ḥussād kḥasad yaḥsad ḥāsid + ḥussād< « envier » ; >fī ḏāk al+uǧǧ taḥsad+k al+amriyya< « les miroirs t’envient à cause de ton visage » ; IZ 1474/1 >al+šumūs taḥsud+uh ḥusn+uh< « les soleils envient sa beauté ». VA >yanḥasad anḥasad< « être envié ». >ḥasadḥasūd + īnḥasūdun< (registre haut), IQ >ḥasūd< « envieux » ; AC >ḥāsid li+niʕmah< « envieux du bonheur ». Voir {ĠYḎ̣}. < Sémitique de l’Ouest {ḥsd}, cf. hébreu ḥāsad, rabbinique ḥăsad « être aimable »85 et syriaque ḥassed « mépriser ». *{ḤSR} (‫)حسر‬ VA >niḥassar k ʕalàyiḥassar< « inciter à la contrition » ; AC >yiḥassar< « inciter à la compassion » ; >yuḥassar fī+h< « il est regretté ». >natḥassar atḥassart taḥassur mutaḥassir ʕalà / li< « être contrit ». IW I:54.16 >ʔnḥsr< « se retirer (les eaux) ». VA >ḥasrah + āt = istiḥsārḥasratun< (registre haut), IQ >ḥasrah< « repentance, contrition ; douleur », 139/6/3 >ḥasrat+ī ʕalà mā qad fāt< « j’ai de la peine de ce qui s’est passé » ; AL ḳáçra (lire háçra) « quel dommage ! ». ḪA ḫra 2 >bi+ʕayn ḥasrah< « avec regards d’envie ». GL >ḥasīrun< (registre haut) « fatigué ». >ḥāsirun< (registre haut) « désarmé ». UT nº 1587 >ḥasār< « cresson amer (Cardamine amara) ».86 Voir {ḤṢR} III. Cette racine semble être empruntée par l’arabe à l’araméen, puisque ses témoins pan|| 84 Voir Erman & Grapow III : 166-167. 85 Avec une évolution sémantique expliquée par BDB 338 et plus avancée dans le syriaque. Il semble s’agir d’une vieille racine bi-consonantique {ḥs}, augmentée avec un définisseur sémantique. 86 Il faut ainsi corriger la graphie >ḥaššār< de Corriente 1997a : 127, tirée du peu scrupuleux Asín, car le mot est connu des lexicographes natifs, comme l’auteur du Lisān.

*{ḤSK} | 339

sémitiques (hébreu ḥāsēr, rabbinique ḥăsar « manquer », guèze ḫasrä « se perdre, être ruiné », même arabe ḫasira « perdre » et accadien ḫasāru(m) « se casser ») posent un /ḫ/ originel.87 *{ḤSRǦ} Voir {ḤŠRǦ}. *{ḤSRN} DS I:239 >ḥāsrīn< n’est qu’une déformation de >ǧulnasrīnnuḥuss ḥass ḥass< « anéantir » ; AL nohóç haçázt hoç « étriller » ; nihúç hacézt mohíç + cín, VA >nuḥuss ḥasast ḥiss ḥassās + īn maḥsūs k = nuḥiss aḥsas iḥsās ktuḥussi nuḥuss< « sentir, avoir la perception d’une chose » ; >ḥass al+maniyyah min+nī< « il sentit que j’allais mourir ». AL nihaz/céç hacézt « épier ; faire du bruit ». VC 33/6 >aḥtassa< (?) « être étrillé ». AL naztaház/ç aztaházt iztiháç muztahíç féminin muztahíza + ín muztáhaç (lire muztaháç) + ín « épier ; sonder ». híç/z « bruit, son ; rumeur » ; híç axcáf « fracas de potterie brisée » ; IQ >ḥiss< « bon sens ». VA >ḥissī< « sensoriel ». ZǦ >b+al+ḥassi massi< « à tâtons ». IQ >ḥasīs< « bruit ». VA >ḥāssah + ḥawāssḥāssatun< (registre haut), AL hyç (lire hícce) + haguéç « sens ». VA >ḥassās + ātḥassās = maḥsūs< « sensible, perceptible » ; VA >maḥsūs< « perceptible » ; >ġayri maḥsūs / ḥassās< « insensible ». ZǦ >maḥsūs< « (animal) malade ». IH 178 >maḥassatun< (registre semi-correct), AC >maḥāssahmuḥassahʔalamāta muqadasata muḥisata< « un signal perceptible et sacré ». Voir {ŠMM} I. Cette racine arabe est une variante surtout sud-sémitique (cf. guèze ḫaśäśä « chercher ; explorer » et peut-être aussi sudarabique épigraphique >ḥs3s3< « argile humide pêtrie») du biconsonantique pan-sémitique {ḥš}, plus souvent passé à {ḥwš} cf. hébreu ḥāš « sentir plaisir », et syriaque ḥāš « sentir douleur », malgré des exceptions, comme le rabbinique ḥăšaš « souffrir » et l’accadien ašāšu(m) « s’attrister ». *{ḤSK} (‫)حسك‬ UT nº 1627 >ḥasak< « tribule terrestre (Tribulus terrestris) » ;88 VA >ḥasakah + ḥasakḥasak al+liǧām< « pointes de cuivre dans le mors du cheval » ; UT nº 289 >ḥasak al+ǧimāl< « chardon étoilé (Centaurea calcitrapa) » ; nº 962 >ḥ. al+ḥummāḍ< « espèce d’oseille (Emex spinosa) » ; nº 1627 >ḥ. barrī < « espèce de damasonie (Damaso-

|| 87 L’emprunt serait très ancien, en considération du sudarabique épigraphique >ḫs3rw< « classe laborieuse ou pauvre ». 88 Et de nombreuses autres plantes épineuses, selon UT sous cette entrée. L’arabe marocain ḥăska a préservé l’acception botanique assez vague, celle de « candélabre », et quelques autres, selon Prémare III : 115.

340 | *{ḤSL}

nium polyspermum) » ou « varietés de renoncule (Ranunculus longipes / ophioglossifolius) ». < Sémitique de l’Ouest {ḥšk} (cf. hébreu ḥōšek « obscurité ; affliction », arabe ḥasika « se fâcher », connectable avec l’idée d’avoir des pointes aiguës dans tous les sens, ce qui est caractéristique des fruits de ces plantes, dont le nom a été métaphoriquement donné à quelques objets similaires avec des pointes ou des pieds. *{ḤSL} (‫)حسل‬ DS I:286 >ḥisl< « thym à longues feuilles », tiré d’Ibn Albayṭār, est une entrée suspecte de corruption probable des noms >ḥāšā< ou >ḥāšak< du thym (selon UT nº 3203), tandis que l’acception « farine du fruit du palmier nain » peut être dérivée de ḥasala « séparer le rebut » < pan-sémitique {ḥšl}, cf. hébreu ḥāšal « secouer », accadien ḫašālu(m) « détruire » et syriaque ḥǝšal « fondre les métaux ». Voir {ḤĀŠ}. *{ḤSM} (‫)حسم‬ I. VA >naḥsam ḥasamt ḥasm maḥsūm k< « couper ». >yanḥasam anḥasam< « être coupé ». >ḥusām< « sabre » ; ET Alhoozam « nom propre masculin ». MT >ḥasīm< « définitif ». < Sémitique de l’Ouest {ḥsm}, cf. hébreu ḥāsam, rabbinique ḥăsam « museler ; fermer » et sudarabique épigraphique >ḥs1m< « infliger une cuisante défaite à l’ennemi ». II. VA >yaḥsam ḥasam ḥasm / ḥusūmah maḥsūm = niḥassam taḥsīm k< « rôtir, flamber ». >yatḥassam atḥassam< « être rôti ou flambé ». IQ >ḥusūmah< « sécheresse de la peau », IW I : 54 « sécheresse du sol ». DS et GL >maḥsūmun féminin maḥsūmatun< (registre semi-correct) « très sec » ; IB >(arḍ) maḥsūmah< « terrain très aride ». Métathèse de {ḤMṢ}. *{ḤSN} (‫)حسن‬ VA >yaḥsun ḥasunyaḥsun< « être bon ou beau » ; AL nahçúm haçúmt (lire n) « s’améliorer ». VA >niḥassan taḥsīn k< « embellir » ; AŠ >ḥassantu fī+k ḏ̣ann+ī< « j’eus une bonne opinion de toi », GL >ḥassana ʔl+wafāta< « il mourut dans la foi » ; >aḥsinu iḥsānan muḥsinun< (registre semi-correct), VA >naḥsan = nuḥsin aḥsant iḥsān muḥsiniḥsān muḥsiniḥsānnuḥsin aḥsant muḥsin + īn fī< « maîtriser, bien connaître » ; CD L1/14 >lam yaqdar yuḥsin alfāḏ̣+uh< « il ne put s’exprimer bien » ; AC >taḥsan+l+u< « tu lui fais du bien » ; IQ >aḥsant< « tu as bien parlé », >aḥsan al+lah ǧazā+k< « que Dieu te donne une bonne récompense ! » ; >al+ṣiyām anta taḥsan< « bon jeûneur que tu es ! (ironique) », >anā l+al+iḥsān< « la bienfaisance est mon affaire ». VA >yatḥassan atḥassan taḥassun< « s’embellir ». >nastaḥsan istiḥsān kistiḥsān< « considérer bon ou beau ». VA et IQ >ḥusnḥusnun< (registre haut) « beauté » ; IQ >ḥusni manḏ̣ar< « air beau » ; >ḥusn al+aḫlāqḥ. ʔl+ḫulūq< « bonnes manières » ; ZǦ et AC >ḥ. ʔl+ḏ̣ann< « bonne opinion » ; UT nº 1673 >ḥusni yawm baʕd yawm< « gaillet minuscule (Galium minutulum) ; cosmétique de céruse, mastic et cire ». VA et IQ >ḥasan + ḥisānḥasanun< (registre haut), AL ha-

*{ḤŠD} | 341

cén, féminin AC >ḥasanah = ḥasānaḥasnatun< (registre semi-correct), diminutif >ḥusaynatun< (registre semi-correct) « bon ; beau » ; VA >ḥasanḥasanan< (registre haut) « bien ». IQ >al+ḥasanabū ʔl+ḥasanabū ʔl+ḥusaynḥasa/ānḥassānḥusaynabū ʔl+ḥasanabū ʔl+ḥusaynḥasanahḥasanah + āt< « bonne oeuvre ». AL haçéni + haceniín « monnaie d’or frappée par le sultan Alḥasan ». huçá/éin = hucéin + é/ít « première corde de la vielle ». ahcén, IQ >aḥsanaḥsan min< « mieux que » ; >aḥsan yanbaḥ< « c’est mieux qu’il aboie » ; >aḥsan ṭaq ṭaq wa+lā salām ʕalay+kum< « c’est mieux de frapper à la porte que d’entrer en saluant » ; IQ >nalṣaq aḥsan ma yulṣaq< « je me rapproche de lui le plus qu’on peut ». >al+ḥusnà< « la vertue ». ZǦ >taḥsīn< « action de (se) raser ». IH 180 >ʔl+taḥāsunu< (registre semicorrect), VA >taḥāsun< « exercise de caligraphie ». >ġayru mustaḥs.n< « peu convenable ». IQ >maḥāsin< « belles qualités ». Voir {ʔMM}, {ǦSM}, {ḤḎ̣W}, {ḪLQ} I, {DʔB}, {RBW}, {SMḤ}, {Ḏ̣NN}, {ʕBR}, {ʕLM}, {ʕYŠ} et {WLD}. < Sémitique du Nord-Ouest {ḥsn}, cf. hébreu ḥāsōn et syriaque ḥassin « fort », avec une évolution sémantique vers la bonté et la beauté. *{ḤSW} (‫)حسو‬ VA >naḥsū ḥasaw/yt ḥasw k = yatḥassā atḥassayt k = yaḥtasī aḥtasā iḥtisānaḥsū+hā< « humer ». VA >ḥaswah + ātḥaswah< « gorgée (en humant) ». IH 157 >ḥasūḥasū + aḥsāḥasū< « soupe de farine ». Voir {QTT}. < Sémitique du Sud {ḥsw/y}, cf. guèze ḥasäyä « pulvériser, broyer ; avaler ».91 *{ḤŠD} (‫)حشد‬ VA >naḥšud ḥašadt ḥašd ḥāšid maḥšūd k< « rassembler, réunir » ; AL nahxéd ahxétt « rassembler des troupes ». IQ >ḥušid ilay+h< « on rassembla les gens pour une telle occasion ». VA >yatḥaššad atḥaššad = yaḥtašad aḥtašad< « se réunir, se rassembler ». GL >ḥašdun + ḥušūdun< (registre haut) « troupes » ; AL háxed + huxúd « garnison » ; FR 167.8 et FǦ >ḥašd< « taxe pour l’exemption du service militaire » Voir {FWL}. Sans parentage sémitique évident, il pourrait peut-être s’agir d’un emprunt hâtif à l’accadien ḫašādu « noce » avec une considérable évolution sémantique.

|| 89 Avec l’addition du suffixe diminutif catalan {+ét}. 90 Formes du diminutif ḥusáysan, la première aphéretique et, dans le deuxième cas, avec chute du /n/ final, caractéristique de l’arabe andalou tardif ; voir Corriente 1977 : 41 et n. 46. 91 Peut-être aussi l’accadien ḫašû(m) « émietter », ce qui poserait une racine pan-sémitique.

342 | *{ḤŠR} *{ḤŠR} (‫)حشر‬ VA >naḥšur ḥašar(t) ḥašr ḥāšir maḥšūr ky/nuḥšar< « rassembler pour le jour de la résurrection ». VA >yanḥašar anḥašar< « être rassemblé à cette occasion ». AL yávm al háxr, VA >yawm al+ḥašr = maḥšar< « jour de la résurrection ». >ḥašarah + āt< « reptile ». < Pan-sémitique {ḥšr}, cf. hébreu ḥašrāh « amas ; collection », guèze ḥaśärä « ramasser brins de paille » et accadien ašāru(m) « surveiller en groupe ».92 *{ḤŠ/SRǦ} (‫)حشرج‬ VA >niḥašraǧ ḥašraǧ ḥašraǧah muḥašriǧ + īnḥasraǧa ʔlraǧulu< « râler (un mourant) ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines et avec la signification aussi de « braire (l’âne) », cette racine arabe semble avoir une origine onomatopéique. *{ḤŠŠ} (‫)حشش‬ VA >niḥaššaš k< « couper, faucher (l’herbe) ». >yatḥaššaš< « être coupé ou fauché ». >ḥašīš nom d’unité +ah< + >ḥašāʔišḥašīšun< (registre haut) « foin ; herbe » ; AC >ḥašīš nom d’unité +ahḥ. aʕḏ̣am< « verveine (Verbena officinalis) » ; nº 1451 >ḥ. bābilī / makkī< « paille de la Mecque (Andropogon schoenantus) » ; nº 1453 >ḥ. ḥaramī< « séné (Cassia senna) » ; nº 1460 >ḥ. ġāfiṯ< « aigremoine (Agrimonia eupatoria) » ou « aunée visqueuse (Inula viscosa / graveolens) », « pulicaire (Pulicaria vulgaris) » ou « centaurée de Malte (Centaurea melitensis » ; nº 1474 >ḥašīšat ʔl+ʔasad< jujubier sauvage (Ziziphus lotus) » ou « ivraie (Lolium temulentum) » ; nº 1481 >ḥ. al+ʔafʕà< « bryone dioïque (Bryonia dioica) » ; TD 208 >ḥ. ʔl+baraṣ< « cérinthe (Cerinthe minor) » ; UT nº 1449 >ḥ. ʔl+barāġīṯ< « aunée visqueuse (Inula viscosa) » ; nº 1446 >ḥ. ʔl+barṭāl< « garance voyageuse (Rubia peregrina) » ; nº 1479 >ḥ. ʔl+ǧirāḥ< « paronique argentée (Paronychia argentea) » ; nº 1465 >ḥ. ḥāšā< « thym de Crète (Thymus capitatus) » ; nº 1455 >ḥ. ʔl+ḥālib< « œil de Christ (Aster amellus) » ou « trèfle des champs (Trifolium arvense) » ; nº 1467 >ḥ. ʔl+ḥaṣà< « cheveux de Vénus (Adiantum capillus Veneris) », « gros chiendent (Cynodon dactylon) », « grémil (Lithospermum officinale) », « potentille rampante (Potentilla reptans) » ou « croix de Malte (Tribulus terrestris) » ; DS >ḥ. ḫurāsāniyyah< « absinthe de Khorassan » ; UT nº 3016 >ḥ. ʔl+ḥumrah< « glaucière (Glaucium flavum) » ; nº 1935 >ḥ. ʔl+ḥūt< « espèce de sétaire (Setaria adherens) » ; nº 1468 >ḥ. ʔl+ḫaṭāṭīf< « chélidoine (Chelidonium majus) » ; nº 1437 >ḥ. ʔl+dāḥis< « Marjolaine sylvestre (Thymus mastichina) » ; nº 1445 >ḥ. ʔl+dam< « orcanette (Anchusa tinctoria) », « paronique argentée (Paronychia argentea ou capitata) »,

|| 92 La correspondance phonétique du mot hébreu, en plus douteux, n’est pas regulière, tandis que l’équivalence sémantique avec l’accadien est faible. Tout comme dans le cas précédent de {ḥšd}, il pourrait s’agir d’extensions d’un élément biconsonantique {ḥš}, avec divers compléments phonétiques ou définisseurs sémantiques.

*{ḤŠŠ} | 343

« grand plantain (Plantago agopus / major) » ou « espèce de persicaire (Polygonum equisetiforme) » ; nº 1450 >ḥ. ʔl+ḏubāb< « Inule odorante (Inula graveolens) » ; nºs. 1441 et 1442 >ḥ. ʔl+rutaylāʔ< « bâton de St. Joseph (Anthericum liliago / ramosum) », « coris jaune (Hypericum coris / empetrifolium) » ; nº 1475 >ḥ. ʔl+rumāniyyīn< « romarin (Rosmarinus officinalis) » ; nº 1476 >ḥ. ʔl+riʔah< « espèce de scorpiure (Scorpiurus muricatus / vermiculatus) » ; nº 1478 >ḥ. ʔl+zuǧāǧ< « pariétaire officinale (Parietaria officinalis) », « morgeline (Stellaria media) », « espèce de genêt (Genista tridentata) » ou « soude (Salsola kali) » ; nº 1470 >ḥ. ʔl+suʕāl< « cheveux de Vénus (Adiantum capillus Veneris) », « lavande dentée (Lavandula dentata) » ou « laiteron délicat (Sonchus tenerrimus) » ; DS >ḥ. ʔl+sulaḥfāh< « corbeille d’or (Alyssum saxatile) » ; TD 315 >ḥ. ʔl+sawāqī< « maurelle (Chrozophora tinctoria) » ; UT nº 1479 >ḥ. ʔl+šawāhīn< « Heliotrope d’Europe (Heliotropum europaeum) » ; nº 1440 >ḥ. ʔl+ṭiḥāl< « flûteau lancéolé (Alisma lanceolatum) », « amarante blette (Amaranthus blitum) », « doradille noire (Asplenium cetrach / sagittatum) », « chèvrefeuille etrusque (Lonicera etrusca / implexa / splendida) », « germandrée officinale, petit chêne (Teucrium chamaedrys) » ; nºs. 1471 et 1472 >ḥ. ʔl+ṭalq< « calcicole bisannuelle ou vivace (Onosma echioides) » ou « rose de Jéricho (Anastatica hierochuntica) » ; nº 1466 >ḥ. ʕāʔišah< « pyrèhre doré / mousse (Tanacetum parthenium) » ; nº 1444 >ḥ. ʔl+ʕalaq< « mouron rouge / des champs (Anagallis arvensis & phoenicea) » ; nº 1439 >ḥ. ʔl+ʕaqrab< « héliotrope d’Europe (Heliotropum europaeum) » ; nº 1447 >ḥ. ʔl+faraǧ< « plante de Galice non-identifiée » ; nº 1448 >ḥ. ʔl+qaml< « espèce de germandrée (Teucrium luteum) » ; nº 1438 >ḥ. ʔl+qawbāʔ< « bétoine (Stachys officinalis) », « menthe aquatique (Mentha aquatica / arvensis / suaveolens) » ; nº 1436 >ḥ. ʔl+kabid< « absinthe (Artemisia absinthium) », « chicorée sauvage / amère (Cichorium intybus) », « eupatoire d’Avicenne (Eupatorium cannabinum) », « turquette (Herniaria sp.) », « chèvrefeuille etrusque (Lonicera etrusca / implexa / splendida) » ; nº 1464 >ḥ. ʔl+kalb< « vulvaire (Chenopodium vulvaria) », « épiaire (Stachys annua / germanica / maritima / recta) » ; nº 1463 >ḥ. ʔl+kilāb< « marrube blanc (Marrubium vulgare) » ; nº 4909 >ḥ. ʔl+kamʔah< « espèce du genre Tuberaria (Tuberaria variabilis) » ; nº 1480 >ḥ. ʔl+naḥl< « buglosse (Anchusa officinalis) » ou « lavande stoechas (Lavandula stoechas) » ; nº 1443 >ḥašīšah dūdiyyah< « asaret (Asarum europaeum) », « doradille noire (Asplenium ceterach) », « gros chiendent (Cynodum dactylum) », « Heliotrope d’Europe (Heliotropum europaeum) », « menthe (Mentha sp.) », « basilic (Ocimum basilicum) », « millet (Panicum miliaceum) » ou « polypode commun (Polypodium vulgare) » ; nº 1456 >ḥ. ṯawmiyyah< « germandrée aquatique (Teucrium scordium) » ; nº 1477 >ḥ. rūmiyyah< « doradille noire (Asplenium ceterach) » ; TD 292 >ḥ. mukarramah / muqaddasah< « espèce de verveine ». HC 104 >ḥašīšiyyah< « étuvée de poulet ». VA >ḥaššāš + īn< « vidangeur des cloaques ». GT 151.8 >ʔl+ḥaššāšiyyah< « les Ismaéliens ». ḪA aš 2 >muḥaššaš< « rustre » (?).

344 | *{ḤŠF}

Voir {ṮWM}, {ḤTŠ} et {ŠRB}. Sans parentage sémitique évident,93 il semble s’agir d’extensions d’un élément biconsonantique {ḥš} qu’on retrouve parfois avec l’addition de compléments phonétiques ou définisseurs sémantiques dans {ḥšd}, {ḥšr}, etc. *{ḤŠF} (‫)حشف‬ DS >taḥaššaf< « donner des dattes sans noyau de refus ». UT nº 1551 >ḥašaf< « dattes sans noyau de refus ».94 VA >ḥašafah< « gland de la verge ». Sans parentage évident dans les langues sémitiques ou voisines, hormis peut-être l’hébreu ḥāśaf « se devêtir », il pourrait s’agir d’extensions de l’élément biconsonantique {ḥš}, augmenté avec une addition difficile à déterminer.95 *{ḤŠL} AC >aḥšal< « combien ». < /aš+ḥál/, q.v. sous {ʔŠḤL}. *{ḤŠM} (‫)حشم‬ GL >uḥaššimuniḥaššam taḥšīm k< « faire honte / rougir ». >yatḥaššam atḥaššam = naḥtašam aḥtašamt iḥtišām minaḥtaši/amu muḥtašimun< (registre semi-correct), AL naḳtexém aḳtexémt (lire h) muhtaxim + ín « avoir honte ». GL >ḥašamunḥašamḥašamī< « serviteurs, entourage ». >ḥišmah< « honte ; respect » ; GL >ḥišmatun< (registre haut), VA >ḥišmahṯawbu ʔl+ḥišmati w+ʔl+damāṯati< « aube des prêtres ». Voir {ḤQN}. Sans parentage évident dans les langues sémitiques ou voisines, il pourrait s’agir d’une extension avec l’addition d’un /m/ de {ḥšy} dans les acceptions de « rougir, avoir honte ». *{ḤŠW} (‫)حشو‬ GL >aḥšū yuḥšā maḥšuwatun / muḥšiyatun< (registre semi-correct), IH 172 >maḥšiyyatun< (registre semi-correct) ; VA >naḥšī ḥašayt = aḥšayt ḥašw / ḥašāyah / iḥšā / ḥāšī muḥšī maḥšū / muḥšāmuḥšīniḥaššī k< « mettre des gloses marginales ». >yatḥaššā atḥaššā< « être doté des gloses marginales ». >yanḥašī anḥašā = yaḥtašī aḥtašā iḥtišā< « être farci, bourré ou rempli ». >ḥašā + aḥšāḥašāaḥšāʔunḥašwatu ʔl+baṭni< « viscères, intestines ». VA >ḥašawī< « prolixe ». GL >ḥašʔun< (registre semi-correct), IH 343 et ZǦ >ḥašū< « ce qui sert à remplir ; farce ». AL háxia havíxi = haguíxi « bord, marge ; bordure » ; háxiat al báhar « le bord de la mer » ; h. al melf + havíxi a.m. « bordure d’une toile ». AC >ḥašyatu< « son bord » ; IQ >ḥāšiyah + ḥawāšīḥāšiyatun< (registre haut)

|| 93 Sauf peut-être sudarabique épigraphique >ḥs3s3< « brique crue, argile humide », car l’hébreu ḥăšaš « chaume, paille » semble appartenir au pan-sémitique {ḥṯṯ} ; voir BDB 366. 94 Il faut corriger ainsi les définitions de DS et Corriente 1997 : 128, où on avait mésentendu l’explication du terme par Ibn Albayṭār, plus claire chez UT. 95 Comme, sous toutes réserves, *ḥvš+a(n)f « au nez coupé ».

*{ḤṢD} | 345

« bord » ; VA >ḥāšiyah + ḥawāšī< « glosse marginale » IA >baydaq ḥāšī< « pion placé dans les marges de l’échiquier » TH >ṣināʕat ʔl+ḥ.šāyah< « fabrication de vêtements ouatés », >ḥaššāʔīn< « fabricants de vêtements ouatés ». AL haxú = mohxí « gateau d’amandes et de miel cuit ». GL >maḥšuwwun< (registre haut), IQ >maḥšūmaḥšuwwahmaḥāšī< « manteau ouaté ». Voir {BṬN}, {ḤRQ}, {QNṬ} II et {NQŠ}. Sans parentage sémitique, hormis peut-être l’accadien ešû(m) « confondre » et le guèze ḫośä « mêler ». *{ḤŠY} (‫)حشي‬ VA >n. = niḥāšī muḥāšāh k min< « excepter » ; ID pṭr 1 >lm yḥāš< « il ne donna pas sa permission ». VA >natḥaššà atḥaššayt taḥaššī / mutaḥaššī min / ʕan< « s’abstenir ». MT et VA >ḥāšà< « excepté, hormis » ; >ḥāšà li+l+lah< « A Dieu ne plaise ! » ; AL haxícum « Dieu vous en préserve ! ». JT 37 >ʔlmḥāšāt< « exemptions légales ». La comparaison avec l’hébreu ḥās « sentir pitié » et surtout l’expression rabbinique ḥas lǝ+ « à Dieu ne plaise » est inévitable mais la correspondance irrégulière des sifflantes reste sans explication évidente.96 *{ḤṢB} (‫)حصب‬ VA >ḥaṣbā + ḥaṣab< « caillou » ; >ḥaṣabḥaṣabahḥaṣābahmuḥaṣṣabah< « sol couvert de cailloux ». La racine arabe {ḥṣb}, sans parentage sémitique sémantiquement apte, semble être une extension d’un élément bi-consonantique {ḥṣ}, qu’on retrouve par exemple dans l’hébreu ḥāṣab et le rabbinique ḥăṣab « tailler, couper (les pierres) », où le /b/ pourrait être une préposition instrumentale agglutinée. Voir aussi {ḤṢY}. *{ḤṢḤṢ} (‫)حصحص‬ VA >muḥaṣḥaṣ< « couvert de cailloux ». HC 87 >tāḥṣḥṣt< (lire >tāḥaṣḥaṣt(y)aḥṣadu ḥiṣādun< (registre semi-correct), VA >naḥṣad ḥaṣadt ḥaṣd / ḥiṣād ḥāṣid maḥṣūd ktaḥṣadūḥaṣadu< « éreinter » ; IB 45.1 >tfsd ʔl+nbāt w+tḥṣd+h fī ʔṣl+h< « elle fane les plantes et les détruit par la racine ». VA >yanḥaṣad anḥaṣad< « être moissonné ou fauché ». ZǦ >ḥiṣād< « récolte » ; GL >zamānu ʔl+ḥiṣādi< (registre haut), AL guáqt al hiçád « la saison de la récolte » ; héni (lire héin) lal h. + heynín l.h. « facile à moissonner ». hacíd + || 96 Le cas est le contraire de l’arabe sabt et guèze sänbät « samedi », dont l’origine ne peut être que l’araméen šabtā, selon Jeffery 1938 : 161, ainsi que plusieurs emprunts arabes au sémitique du NordOuest, à cause de la confusion de /s/ et /š/ proto-sémitiques dans l’arabe du Nord. Probablement les communautés juives et chrétiennes installées en Arabie et habituellement bilingues en arabe et en araméen ont commis, surtout dans les emprunts, des infracorrections et ultracorrections qui peuvent expliquer quelques correspondances irrégulières.

346 | *{ḤṢR}

haçáid « foin » ; VA >ḥaṣīd + ḥaṣāʔidḥaṣāyid< « moisson ». AL méngel hacíl + menígil hacilín (lire hacíd dans les deux cas) « serpe ».97 VA >ḥaṣṣād + īn / ahḥaṣṣādun< (registre haut), AL haçád + ín « moissoneur ». Voir {ḤṢL} et {ŠQQ}. < Pan-sémitique {ḥṣd}, une extension de l’élément bi-consonantique {ḥṣ}, préservée par l’accadien eṣēdu(m) et l’araméen, cf. rabbinique ḥăṣad et syriaque ḥǝṣad « moissoner », probablement un emprunt arabe à l’araméen. *{ḤṢR} (‫)حصر‬ I. VA >naḥṣa/ur ḥaṣart ḥaṣr ḥāṣir + īn maḥṣūr k< « embrasser, renfermer ; assiéger ». AL niháçar (lire nihaçár) haçárt haçár « mettre un bout, entourer d’un socle ». nahcír ahçárt « damer, pilonner ». VA >nuḥṣira aḥṣart iḥṣār kuḥāṣiru muḥāṣaratun muḥāṣ.r< (registre haut) « assiéger ». IQ >yatḥaṣṣar< « se presser en foule ». VA >yanḥaṣar anḥaṣar inḥiṣār< « être renfermé ou assiégé ». >yaḥtaṣar aḥtaṣar iḥtiṣār< « être assiégé ». >ḥaṣr = ḥiṣār = ḥuṣrānb+a+lḥaṣr< « totalement ». VA >ḥiṣārah< « métier de nattier ». >ḥaṣīr + ḥuṣurḥaṣīrḥaṣīrun< (registre haut), AL hacír + haçúr (lire hoçúr) « natte ». hacíra + hacír « raie ». VA >ḥaṣūr + īn< « agénésique ». AL hácir + ín « assiégeant ». hazçár + ín, VA et MT >ḥaṣṣār + īn< « nattier ». AL ehçár = aeçár (!) + ít « lambris de carreaux de faïence ». ZǦ >maḥṣūr< « qui peut être compté ». Voir {ʕBD}. < Sémitique de l’Ouest {ḥṣr}, dont les sémanthèmes basiques seraient « enfermer, contenir ; presser », cf. hébreu ḥāṣēr et syriaque ḥǝṣārā « cour, enclos », guèze ḥaṣärä « palissader ».98 II. AL inhiçár « enquête, inquisition ». < {ʕṣr}, q.v. III. CD M7/9 >yaḥṣarḥaṣara ʔl+baḥru< « décroître la marée » ; TH 32 >al+malaʔ wa+l+ḥaṣr< « le flux et le reflux de la mer » ; GT 84.8 >nzl b+hm ḥṣīrʔl+mrkb w+ġrqū< « leur bateau a échoué dans le reflux faisant naufrage ». < {ḥsr}, q.v. *{ḤṢRM} (‫)حصرم‬ VA >yatḥaṣram atḥaṣraman tataḥaṣrama< (registre haut) « rester vert et acide ». ḥaṣram, VA >ḥaṣramah + ḥaṣram = ḥiṣrim + ḥaṣārimḥaṣramun< (registre semi-correct), ZǦ >ḥaṣram + ḥaṣārimḥaṣramḥaṣārimḥ.ṣrmiyya< « étuvée de poulet assaisonnée avec des verjus ». Extension de {ḥṣr} I, avec une évolution sémantique.

|| 97 Il faut introduire cette correction dans DS I : 296 et la confirmer dans Corriente 1997 : 129. 98 Mais les dérivés de cette racine peuvent souvent se confondre avec ceux de {ḥḏ̣r}, {ʕṣr}, même {ʔsr} avec des significations similaires, cf. ougaritique >ḥḏ̣r< et accadien ḫaṣāru(m) « enclos pour le bétail » ; voir Leslau 1987 : 247. Probablement {ḥṣr} est un emprunt au sémitique du Nord, puisque l’arabe et le sudarabique épigraphique ont préservé {ḥḍr}, q.v. Comme dans tous les pays où des populations sédentaires ont eu des voisins nomades, l’antinomie badw « gens du champ ouvert » vs. ḥaḍar « gens habitant dans des enclos » était bien établie parmi les anciens Arabes, voire tous les Sémites.

*{ḤṢN} | 347

*{ḤṢṢ} (‫)حصص‬ VA >ḥiṣṣah + ḥiṣaṣ< « portion, part ». AL híçça + hizçít « garnison ». muháça + át « participation ». < Pan-sémitique bi-consonantique {ḥḏ̣}, avec les variantes {ḥḏ̣ḏ̣} et {ḥḏ̣w/y}, cf. hébreu ḥăṣī « moitié », ḥēṣ(ī), guèze ḥaṣṣ et arabe ḥaḏ̣wah « flèche », mais arabe ḥaḏ̣ḏ̣ « portion, sort », accadien ḫaṣāṣu(m) « couper en deux » et guèze ḥaṣäṣä « decroître ». Les correspondances phonétiques montrent donc que cette racine arabe est empruntée au sémitique du Nord-Ouest.99 *{ḤṢL} (‫)حصل‬ VA >y/naḥṣal ḥaṣal(t) ḥuṣūl ḥāṣil li min / fīyaḥṣal (fī) ḥāṣil< « résulter ; avoir lieu ; arriver » ; NQ br 274/1 >ḥaṣal+l+uh fāyid< « il obtint un profit » ; MT >ḥaṣalā l+al+dayr< « ils ont pris possession du couvent » ; IQ >ḥaṣal fī ruṭūbah< « tomber debout (littéralement sur un coussin) » ; >ḥaṣal f+al+zam< « il a donné dedans » ; >bi+lā šī ḥāṣil< « avec les mains vides ». VA >niḥaṣṣal ḥaṣṣalt taḥṣīl k li minyuḥaṣṣilu rāya+hu wa+yudabbiru+hu< (registre haut) « se faire une idée en refléchissant ». AŠ >yatḥaṣṣal ʕalà< « atteindre ». ZǦ >ḥuṣālḥuṣālahʔl+ḥuṣālati< (registre haut), VA >ḥuṣālah + ḥaṣāʔil< « rebut ». GL >ḥawṣalatun< (registre haut), VA >ḥawṣalah f+al+ṭayr + āt / ḥawāṣilḥawṣalahḥawṣalatu + ḥawāṣil< (registre semi-correct) « gésier d’un oiseau » ; AL ḳáuçala + ḳaguácil (lire h) « double menton ». DS >ḥawṣal(ah)< « pélican ; cormoran » ; >ḥaṣāwil< « fourrure faite de la peau du gésier de quelques oiseaux ». AL moháuçal + muhauçalín « qui a un double menton » ; AC >muḥawṣal< « avalé ». Voir {ZMM}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, la racine arabe {ḥṣl} semble dériver de l’agglutination à {ḥṣṣ}, q.v., de la préposition li+ dans la phrase ḥaṣṣa la+hū « échoir à quelqu’un ». *{ḤṢN} (‫)حصن‬ VA >taḥṣun ḥaṣunat = tuḥṣin aḥṣanat iḥṣān< « être chaste ». >niḥaṣṣan taḥṣīn kniḥaṣṣan ʕalà rūḥī = yatḥaṣṣan atḥaṣṣan taḥaṣṣun = aḥtaṣan yaḥtaṣan iḥtiṣān muḥtaṣin< « s’enfermer (dans une forteresse) », >yatḥaṣṣan atḥaṣṣan taḥaṣṣun< « être fortifié ». >ḥiṣ(a)n + ḥuṣūnḥiṣnal+ḥiṣanu< (registre semicorrect), GL >ḥiṣnun< (registre haut), AL híçan + huçún = hoçón = huçán, diminutif huçáyan + ít « forteresse » ; NQ bn 4/2/1 >ḥiṣnan ḥaṣīn< « une forteresse solide » ; GL >aṣḥābu ʔl+ḥuṣūn< (registre semi-correct) « les châtelains ». AL ḳoçán (lire h) « cheval ». IH 263 >ḥiṣānun< (registre semi-correct), VA >ḥaṣān =

|| 99 Ou, plus exactement, reintroduite, car d’autres mots de la racine {ḥḏ̣w}, comme ḥaḏ̣iyy « heureux », prouveraient que l’utilisation de flèches sans fer pour tirer les sorts, qui est à l’origine du jeu appelé maysir, a toujours existé chez les Arabes, à la façon des tiges de paille dans quelques pays des nos jours.

348 | *{ḤṢW}

muḥṣanah + āt< « (femme) chaste ». GL >ḥaṣānatun< (registre haut) « citoyenneté » ; AL hacéne « indulgence » (religion). GL >ḥaṣīnun< (registre haut) « (citoyen) privilegé ». ID slʕ 3 >mḥṣn< « forteresse ». Voir {MNʕ}. Cette racine arabe semble dérivée du sémitique de l’Ouest {ḥsn}, q.v., où l’on trouve des mots comme le rabbinique ḥisnā « forteresse », ḥāsīn « fort », etc.100 *{ḤṢW} (‫)حصو‬ GL >aḥṣī< « je compte », VA >nuḥṣī aḥṣayt iḥṣā muḥṣī muḥṣā kyuḥṣàḥaṣāḥaṣā nom d’unité +h< + >ḥaṣayāt< « caillou » ; NQ mg 3/3/2 >ḥaṣā ǧawhar< « une perle » ; GL >dāʔun miṯl ʔl+ḥaṣāti< (registre semi-correct), AL dil haçá « maladie de la pierre ». Voir {ḤŠŠ} I, {DWʔ}, {ʕDL} et {MRḌ}. La racine arabe {ḥṣw}, semble être une extension d’un élément bi-consonantique {ḥṣ}, qu’on retrouve, par exemple avec l’adoption d’une forme « sourde » dans l’hébreu ḥāṣāṣ et le rabbinique ḥăṣāṣā « caillou, gravier », et avec un complément phonétique ou définisseur sémantique dans l’hébreu ḥāṣab et le rabbinique ḥăṣab « tailler, couper (les pierres) ». *{ḤḌR} (‫)حضر‬ GL >ḥaḍar(ū) aḥḍ(u)ru yaḥḍ.r ḥaḍratun ḥāḍiryaḥḍur ḥaḍur (!) ḥāḍir + ḥuḍḍār / ḥuḍūrḥaḍar(ta) y≠taḥḍur ḥuḍūr ḥāḍirḥaḍar naḥḍar ḥuḍūr ḥaḏīr< (lire ḥāḍir), AL hádir + ín / hodór, ZǦ >yaḥḍar ḥāḍir< « être présent », >ḥaḍar< « être prêt » ; IQ >ḥaḍarat fī ḥuḍūr< « elle était présente avec d’autres » ; >al+zamān yamḍī bi+ḥuḍūr+u< « la fortune l’accompagne ». VA >niḥaḍḍar taḥḍīr k = nuḥḍir aḥḍart iḥḍār muḥḍir + īn muḥḍar / maḥḍūr kyuḥḍartuḥḍar< « amener, porter ». VA >yatḥaḍḍar atḥaḍḍar< « se montrer ou présenter, apparaître ». >ḥaḍrah = maḥḍar + maḥāḍirmaḥḍar< « présence » ; AŠ 3/4/4 >ḥaḍrat ṣafāʔ+ī< « le plaisir de la présence divine dans mon état de pureté ». MT >bi+ḥaḍrah = bi+maḥḍar< « en présence de », >(al+)ḥaḍrah ṭulayṭulah = ḥāḍirat ṭ.< « la ville de Tolède » ; IZ 2/5/5 >al+ḥaḍra ʔl+ʕaliyyah< « la ville capitale de Grenade) » ; IQ >ḥaḍrat fās< « la ville de Fès ». >ṭayyib al+maḥḍar< « compagnon agréable » ; >šarīf al+maḥāḍir< « qui fréquente les lieux les plus distingués ». AL hadarí + ín / hadár, GL >ḥaḍariyun< (registre semi-correct), IQ + >ḥaḍarḥaḍarī + īn / ḥaḍar< « citadin ». IQ >ḥāḍir< « présent ; prêt ». VA >ḥāḍirah< « cité ». >ḥiḍār = maḥḍar(ah) + maḥāḍirḥiḍārmḥṣn< « ouvrage de défense » ne constituent pas une objection sérieuse à l’origine araméenne de ces mots du sémitique du Sud, puisqu’il y a bien de cas similaires de termes techniques ou administratifs empruntés par cette branche à une langue si étendue et influente pendant plusieurs siècles dans l’ensemble du Moyen-Orient comme l’araméen.

*{ḤṬRČ/L/Š} | 349

arabe {ḥḍr} (cf. aussi le sudarabique épigraphique >ḥḍr< « fête, pèlerinage ») est la variante sémitique méridionale plus caratéristique de {ḥṣr}, q.v. *{ḤḌḌ} (‫)حضض‬ GL >aḥuḍḍu taḥḍīḍun maḥḍūḍun< (registre haut), VA >nuḥuḍḍ ḥaḍaḍt ḥaḍḍ ḥāḍḍ + īn maḥḍūḍ k ʕalà< « pousser, exciter ». >yanḥaḍḍ anḥaḍḍ< « être poussé ou incité ». >ḥaḍīḍ< « pied d’une montagne ». UT nº 4759 >šaǧarat al+ḥuḍaḍ< « lycium, espèce de nerprun (Rhamnus lycioides) ». Cette racine arabe, sans parentage sémitique évident, garde néanmoins une similitude phonétique et sémantique avec {ḥṣṣ}, q.v.101 *{ḤḌN} (‫)حضن‬ GL >aḥḍa/inu yaḥḍ.nnaḥḍun ḥaḍant ḥiḍānah ḥāḍinah maḥḍūn kniḥaḍḍan taḥḍīn k ʕalà< « confier l’éducation d’un enfant » ; GL >yuḥaḍḍinu ḥāḍin muḥaḍḍanun< (registre semicorrect) « protéger ». AL nihaddán hadánt « couver ». VA >yatḥaḍḍan atḥaḍḍan taḥaḍḍun< « être confié (à une nourrice) ». >nanḥaḍan anḥaḍant< « être élévé ». MT >ḥiḍānah< « protection ». AL muháddana + ín « œuf couvé ». < Pansémitique {ḥḍn}, cf. hébreu ḥōṣen, syriaque ḥannā, guèze ḥǝḍn « sein » et accadien ḫaṣānu « embrasser ». *{ḤṬB} (‫)حطب‬ VA >naḥṭab ḥaṭabt ḥāṭib + īn ḥaṭṭāb + īnyaḥṭabniḥaṭṭab taḥṭīb k< « faire ramasser du bois ». >yatḥaṭṭab atḥaṭṭab taḥaṭṭub< « travailler comme bûcheron ». AŠ 90/5/1 >aḥtaṭabḥaṭab nom d’unité ḥaṭabah + ḥuṭbānḥaṭabḥaṭabatun< (registre haut), AL hatába + hatáb « bois à brûler » ; hatáb yábiç « bois sec » ; GL >kudsu ḥaṭ.bin< (registre haut) « tas de bois à brûler » ; IQ diminutif >ḥuṭaybahḥaṭab al+fatḥ< « ciste à gomme (Cistus ladaniferus) » ; UT nº 1671 >ḥ. al+baḥr< « espèce de ciste » ; nº 1569 >ḥ. ʔl+rāʕī< « ciguë (Conium maculatum) » ou « épine jaune (Scolymus maculatus) » ; nº 544 >ḥ. ʔl+sūdān< « ébénier (Diospyrus ebenum) ». UT nº 549 >ḥaṭabah< « ciste jaune (Halimium halimifolium) » ; nº 1566 >ḥuṭaybah< « espèce de ciste » ; nº 1567 >ḥuṭaybat al+ǧaddah< « espèce de centaurée (Centaurea sulphurea) » ou « espèce du genre Tuberaria (Tuberaria variabilis) ». IQ >ḥaṭṭābḥaṭṭāb + īnḥaṭṭābā< « bûcheron ». Voir {FLQ} et {KŠKŠ} I. < Sémitique de l’Ouest {ḥṭb}, cf. hébreu ḥāṭab et guèze ḥaṭäbä « couper du bois à brûler » et ougaritique >ḥṭb< « bois à brûler ». *{ḤṬRČ/L/Š} (‫)حطرچ أو حطرل أو حطرش‬ VA >ḥaṭral/ǧ + ḥāṭāriǧ< « idiot, sot ». >ḥaṭraǧ/šah< « idiotisme, sottise ». < Arabe haḏar ou plutôt sa variante hitr « loquacité, bavardage » avec l’addition

|| 101 Evidemment on coupait les choses exerçant une pression sur l’instrument utilisé, ce qui aurait généré les significations « presser ; pousser ; bas d’une chose ».

350 | *{ḤṬṬ}

des suffixes du roman andalou, diminutif {+EḺ} et péjoratif {+ÁČ}, et quelques phénomènes phonétiques, surtout d’ultracorrection.102 *{ḤṬṬ} (‫)حطط‬ VA >nuḥuṭṭ ḥaṭaṭt ḥaṭṭ /ḥiṭṭāh k< « déposer, mettre par terre, ôter une charge » ; AŠ 52/1/3 >ḥuṭṭi rās+ak< « abaisse ta tête ». VA >yanḥaṭṭ anḥaṭṭ inḥiṭāṭ< « être déposé » ; MT >yanḥaṭṭḥaṭṭī< « mot mnémonique dans la série d’autres servant à mémoriser la numération alphabétique ».103 FǦ 52v, FM 117.14 et FR 201.5 >maḥaṭṭ wāridat+hā< « dépôt du grain dans les moulins ». Sans parentage sémitique, et comme dans d’autres mots en rapport avec le commerce et les caravanes,104 il pourrait s’agir de l’égyptien ancien >ḥtp< « être déposé ou mis par terre », où la consonne labiale finale aurait été métanalysée comme la préposition locative bi+. *{ḤṬM} (‫)حطم‬ VA >naḥṭam ḥaṭamt ḥaṭm< « broyer ». >niḥaṭṭam taḥṭīm (al+nabāt)< « sécher (les plantes) ». >yatḥaṭṭam atḥaṭṭam< « se sécher ». >ḥuṭāmah + ḥuṭāmḥuṭāmḥuṭāmunʔl+ḥuṭām ʔl+bārid< « chaume de deux années ». VA >ḥuṭamah< « l’enfer des Juifs ». IH 360 >qaysu bnu ʔl+ḥaṭīm< « nom propre masculin qu’il faut corriger comme >ʔl+ḫaṭīm< ». Sans parentage sémitique évident, avec un sémanthème basique de « destruction par la chaleur », cette racine arabe pourrait s’être développée à partir de {ḥmm}, q.v., avec insertion de l’infixe verbal {+t+}, qui se serait pharyngalisé au contact de /ḥ/.

|| 102 Affectant le /ḥ/ qui n’existait pas dans le roman andalou au temps de l’introduction de l’arabe dans la Péninsule Ibérique et se propagant ensuite au /t/ suivant également pharyngalisé. Le succès de la nouvelle racine a été continué avec d’autres suffixes qu’on décèle dans quelques mots d’origine arabe des langues romanes de ce pays, comme en castillan aladroque et en catalan aladroc « anchois » < *ḥaṭr+ÓK, littéralement « qui bavarde trop », à cause de sa large bouche, équivalent, si ce n’est la traduction de son nom plus commun en castillan boquerón ; castillan, catalan et portugais droga « drogue, médecine », imitée par de nombreuses langues européennes, < *ḥaṭr+ÓKA, littéralement « bavardage», car on doutait fort de leur efficacité ; castillan baladrón et portugais aldrabão « fanfaron », < *ḥaṭr+ÓN, littéralement « qui dit plus qu’il n’en fait » ; castillan hadrolla et trola « mensonge », < *ḥaṭr+ÓḺA, littéralement « bavardage», catalan fadrí « jeune homme » < *ḥaṭr+ÍN, littéralement « un peu sot », et même avec double suffixation, castillan et catalan fald/triquera « poche » < *ḥaṭr+IK+ÁYRA, littéralement « (place) pour des petits objets », et ainsi jusqu’à quelques dizaines de mots, étudiés dans Corriente 1993. Il est curieux que l’arabe marocain ait corrigé le mot arabe andalou dans hǝdrǝž « radoter », hădrǝz « dire des âneries », hădrūš « haillon » (cf. castillan andrajo), et l’hybride hǝdrǝf « radoter », où {hdr} semble se mêler avec {ḫrf} ; voir Prémare XII : 31 et 32). Voir {ḤNDRN} et {ṬRŠ} II. 103 Corrigé par ces auteurs comme ḥuṭṭin ou ḥuṭṭī, mais il y a encore d’autres lections. 104 Cf. sawq < copte sōk « conduire », mašà < copte mo(o)še « marcher », ṣinn < copte čano « corbeille », etc.

*{ḤFḎ} | 351

*{ḤḎ̣R} (‫)حظر‬ VA >naḥḏ̣ur ḥaḏ̣art ḥaḏ̣r ḥāḏ̣ir + īn maḥḏ̣ūr k min / ʕan< « défendre, rendre inaccesible ». >niḥaḏ̣ḏ̣ar taḥḏ̣īr al+ḥāʔiṭ< « palissader (un jardin) ». >ḥaḏ̣īrah + ḥaḏ̣āʔir< « palissade », DS « chaperon de mur ». < Pan-sémitique {ḥḏ̣r}, cf. ougaritique >ḥḏ̣r< et accadien ḫaṣāru(m) « enclos pour le bétail », souvent représenté par {ḥṣr}, q.v., dans les autres langues sémitiques, ou par {ḥḍr} en arabe même. *{ḤḎ̣Ḏ̣} (‫)حظظ‬ IQ et MT >ḥaḏ̣ḏ̣< « sort ; lot » ; ZǦ >ḥaḏ̣(ḏ̣i)ḥaḏ̣ḏ̣un< (registre haut), VA >ḥaḏ̣ḏ̣ + ḥuḏ̣ūḏ̣yaḥḏ̣ā ḥaḏ̣iya ḥaḏ̣y ḥaḏ̣ī + īn ʕinda< « jouir de considération auprès de quelqu’un » ; AŠ 3/4/3 >taḥḏ̣à b+al+šuhūd< « tu jouis de la contemplation ». VA >naḥḏ̣ī aḥḏ̣ayt iḥḏ̣ā muḥḏ̣ī muḥḏ̣ā k< « favoriser les autres ». DS >taḥaḏ̣ḏ̣à< « prendre pour concubine ». VA >ḥuḏ̣wah + āt< « considération, préférence » ; AL ahcém (lire n) húdia indi≠u « il jouit de considération auprès de moi ≠ lui ».105 Cette racine arabe est une variante phonétique de {ḥḏ̣ḏ̣}, q.v.; voir aussi {ḤṢṢ }. *{ḤFʔ} (‫)حفأ‬ UT nº 1512 >ḥafaʔ< « massette (Typha angustifolia) ». Assez isolé dans le groupe du sémitique, ce mot pourrait continuer les phytonymes égyptiens anciens >ḥp< ou >ḥpʕpʕtḥafīḏun< (registre semi-correct), IQ >ḥafīdḥafīḏ + ḥafaḏah / aḥfiḏah / ḥufaḏāaḥfāḏḥafīḏwaladu ʔl+ḥafīḏ< « arrière petit-fils » ; >ḥafīḏu ʔl+ḥafīḏ< et >ḥafīḏ ḥafīḏi ʔl+ḥafiḏ< « arrière arrière petit-fils ». MT >ḥafīḏahḥafīḏah + ḥafāʔiḏ< « petite-fille » ; AL hafída martáy « arrière petite-fille ».107 Sans parentage sémitique évident et avec un sémanthème basique de « rapidité, promptitude », compréhensible comme appellatif de per-

|| 105 Cette húdia (= /ḥúḏ̣ya/) pourrait n’être qu’une des erreurs fréquentes chez Alcalá, surtout dans les expressions moins courantes, comme celle-ci, copiée par lui, assez ignorant, d’informateurs peu soucieux, mais une telle métathèse ne serait pas extraordinaire dans tout le néo-arabe, ou plus particulièrement l’arabe andalou. 106 Voir Erman & Grapow III : 69-70. Mais on ne trouve aucun mot similaire dans I : 116, dans la liste des varietés du papyrus. 107 Dans ce mot, l’arabe andalou semble avoir toujours /ḏ/ au lieu du classique /d/, selon Corriente 1977 : 37-38, puisque la graphie d’IQ a eté corrigée par le copiste oriental et celles d’Alcalá sont indifférentes dans ce cas. GL n’a pas toujours été correct dans les équivalences du latin abnepos, trinepos et pronepos.

352 | *{ḤFR}

sonnes très jeunes, cette racine arabe pourrait être composée, à travers un phénomène de naḥt, de {ḥff} « entourer ; être empressé pour servir quelqu’un » et yad « main », formant une expression *ḥāff(u) ʔīd « aux mains agiles »,108 d’où on aurait fabriqué ḥafīḏ. *{ḤFR} (‫)حفر‬ GL >ḥafar ʔḥfaru maḥfūrun< (registre semi-correct), VA >naḥfar ḥafart ḥafr ḥāfir + īn ḥaffār + īn maḥfūr ktaḥfar aḥfar ḥāfirniḥaffar< « faire creuser ». >yatḥaffar atḥaffar taḥaffur mutaḥaffir< « caver, se creuser ». >ḥufrah + ḥufar = ḥafīr + ātḥufrah = ḥafīrḥufratun = ḥafīrun< (registre haut), MT >ḥufrahḥafīrḥufrā = ḥufra(t)ḥufrah< « tombe » ; IQ >ay ḥufrah naḥfar ʕalà aḫbār+ī< « dans quel trou ne cacherais-je mes nouvelles ! ». AL hafír alcarm « creusage de la vigne » ; h. alcarm ĉéni « binage de la vigne ». ZǦ >ḥafīrah< « creusement ». IH 123 >ḥafar< et SH >taḥaffur< « détérioration des dents gâtées aux racines ». IQ = ZǦ >ḥāfirḥāf.run< (registre haut), VA >ḥāfir + ḥawāfirḥāfir< « sorte de moule »109 ; TD 292 >ḥ. al+baġl< « jacinthe muguet (Hyacinthus orientalis) » ; UT nº 1569 >ḥ. al+muhr< « racine du colchique d’automne (Colchicum autumnale) ». AL haffár + ín, AC >ḥaffār< « celui qui creuse en terre » ; ZǦ >ḥ. alqubūr< « fossoyeur ». >maḥfūr< « gâté, pourri ». AL moháffar « foulé par les sabots des bêtes ». Voir {ḤLQ} II, {ṬRḤ}, {QBR}, {MLʔ} et {NḎ̣R}. < Sémitique de l’Ouest {ḥpr}, cf. hébreu ḥāfar, rabbinique ḥăfar et sudarabique épigraphique >ḥfr< « creuser ». *{ḤFZ} (‫)حفز‬ GL >y.ḥf.zḥafznaḥfaz ḥafazt ḥafz ḥāfiz maḥfūz ʕalà / fī< « presser, hâter » ; >n. ḥafazt ḥafz / ḥifāzah ʕalà< « appeler, convoquer ». IQ >aḥfazū< « aiguillonez » ; >aḥfaz ʕalà šarāb+ak ʕind al+ǧullās < « incite les convives à boire ton vin ». VA >nanḥafaz anḥafazt inḥifāz< « être appelé ou convoqué », DS « se presser ou hâter ». IQ >ḥafza< « foule, affluence ». VA >ḥāfiz + ḥuffāz< « huissier » ; ID ngš 2 >ḥfāz< « contremaîtres ». Cette racine arabe, avec un sémanthème basique de « réunir, rassembler », semble être une extension de {ḥff} « entourer », avec l’addition d’un complément phonétique ou définisseur sémantique, difficile à déterminer. Voir {ḤFḎ}. *{ḤFṢ} (‫)حفص‬ ET habze et Abenhabzon, IQ >abū ḥafṣabī ḥafṣ< et >aban ḥafṣūn< « noms propres masculin ». ḪA īd4 >ḥafṣah< « nom propre féminin ». Cette racine

|| 108 Le guèze aurait eu ḥǝfǝwä ʔǝd « aux mains suantes », s’il avait utilisé la même métonymie, mais seul wäldä wäld « fils du fils » est attesté. 109 Tiré d’Ibn Albayṭār.

*{ḤFF} | 353

arabe, représentée sutout par des noms propres et avec un sémanthème basique de « réunir, rassembler », semble être une extension de {ḥff} « entourer », avec l’addition d’un complément phonétique ou définisseur sémantique, difficile à déterminer. Voir {ḤFḎ}. *{ḤFḎ̣} (‫)حفظ‬ GL >aḥfiḏ̣u ḥifḏ̣un< (registre semi-correct), VA >naḥfaḏ̣ ḥafaḏ̣t ḥifḏ̣ ḥāfiḏ̣ maḥfūḏ̣ kḥāfiḏ̣ maḥfūḏ̣ḥafaḏ̣ al+lah ḫillan bāna< (registre semicorrect) « que Dieu protège l’ami parti » ; ZǦ >yaḥfaḏ̣< « conserver dans la mémoire » ; AL nahfid ahfádt, IQ >n/t/yaḥfaḏ̣ (ḏ̣āhir) ḥifḏ̣< « savoir par cœur » ;110 >yaḥfaḏ̣ al+birbiliyyah< « il connaît le berbère » ; ḪA ān 4 >w+iš naḥfaḏ̣ al+lisān< « et je ne connais pas la langue » ; IQ >yaḥfaḏ̣ f+al+ʕarūḍ zaǧlan quzmānī< « il garde le mètre d’un zaǧal d’Ibn Quzmān ». GL >uḥāfiḏ̣u< « j’observe ou accomplis ». >taḥaffaḏ̣< (impératif) VA >natḥaffaḏ̣ taḥaffuḏ̣ min = naḥtafaḏ̣ aḥtafaḏ̣t iḥtifāḏ̣ muḥtafiḏ̣yatḥaffaḏ̣iḥtifāḏ̣ min bi< « se tenir sur ses gardes ». VA >yanḥafaḏ̣ anḥafaḏ̣< « être gardé ». IQ >aḥtafaḏ̣< « rappelle-toi ». AC >ḥifḏ̣ al+asrār< « garder les secrets ». AL meléq hafíd + meleiq hafidín « bon ange ».111 AC >ḥafāyiḏ̣< « objets appartenant à quelqu’un ». VA ḥāfiḏ̣ + ḥuffāḏ̣ « gardien, conservateur » ; IZ 12/2/2 >wa+l+ḥāfiḏ̣ al+lah< « que Dieu nous protège du mauvais œil ! ». ET Hafed et Ma(h)fot « noms propres masculin ». TD 249 >ḥāfiḏ̣ al+mawtà / al+ʔaǧsād / al+ʔabdān< « germandrée aquatique (Teucrium scordium) ». IQ >ḥaffāḏ̣< « doué d’une bonne mémoire ». VA >maḥfaḏ̣ah + maḥāfiḏ̣< « bourse, sacoche ». Voir {Ḏ̣HR} et {ĠḎW}. < Sémitique de l’Ouest {ḥpḏ̣}, cf. hébreu ḥāfēṣ « se complaire, désirer », et syriaque ḥǝfīṭ « appliqué, attaché », avec une évolution sémantique du plasir à la protection de l’objet de préférence. *{ḤFF} (‫)حفف‬ VA >nuḥuff ḥafaft ḥaff ḥāff + īn féminin +ah maḥfūf bi< « entourer ». >niḥaffaf taḥfīf al+ḥawāǧib< « épiler les sourcils » ; IH 261 >ḥaffafat waǧha+hā< « elle s’épila le visage ». VA >yatḥaffaf atḥaffaf< « être épilé ». >yanḥaff anḥaff bi< « être entouré ». DS >miḥaffah< « volute ou boule dans le chapiteau d’une colonne ».112 Voir {ḤFḎ}, {ḤFṢ}, {ḤNḤF} et {ḤWF}. > Pan-sémitique {ḥpp},

|| 110 Cf. le classique ḥafiḏ̣a ʕalà ḏ̣ahri qalbi+hī « apprendre par coeur », signifiant que l’élève était capable de réciter le texte coranique avec son dos tourné, c’est-à-dire sans le voir. Curieusement, cette expression a survécu traduite en castillan dans le dialecte populaire aragonais, ponerse de memoria « se coucher sur le dos ». 111 C’est ainsi qu’il faut comprendre l’intention de l’auteur qui, néanmoins, dans sa quête des équivalences arabes pour des concepts chrétiens, s’est trompé, puisque les malāʔiku ḥāfiḏ̣ūn sont, en fait, les anges qui inscrivent les œuvres des hommes et non leurs gardiens. 112 Blau 2006 : 134 prefère « boule » ou « sphère », mais « volute » semble plus en accord avec l’archéologie et la sémantique de la racine arabe.

354 | *{ḤFL}

cf. hébreu ḥāf, accadien apāpum « entourer », syriaque ḥǝfiftā « vêtement à double toile » et sudarabique épigraphique >ḥf< « encompassement » et >mḥfn< « mur d’enceinte ». *{ḤFL} (‫)حفل‬ IQ >aḥtafal muḥtafal fīnaḥtafal fī< « célébrer ». >ḥafl(ah)< « célébration, fête ». AL hafíl + hifél « célèbre ». ZǦ >ǧanāzah ḥafīlah< « obsèques avec beaucoup d’assistants ». IQ >aḥfal< « plus complet ». >iḥtifāl< « célébration ; bruit de la foule ». >maḥfal + maḥāfilmaḥfalmaḥfalun< (registre semicorrect) « réunion » ; GL >maḥfalun + maḥāfilun< (registre semi-correct), VA >maḥfal + maḥāfil al+qissīsīn< « synode, concile ». Voir {ḤFḎ}, {ḤFṢ} et {DLL}. L’isolation de cette racine en arabe suggère un autre cas d’extension de {ḥff} avec l’addition d’un complément phonétique ou définisseur sémantique, difficile à déterminer. *{ḤFN} (‫)حفن‬ AL nahfén hafént háfn maḳfún (lire mahfún), VA >ḥafn maḥfūn< « pourrir ». ALl nihaffén hafént « laisser pourrir ». AC >ḥafāyin< « pourritures ». Variante phonétique de {ʕfn}, q.v. *{ḤFW} (‫)حفو‬ I. IQ >yaḥfà< « il s’émousse », VA >yaḥfà ḥafā / ḥafī ḥāfī + īn / ḥufāh / ḥufī< « aller nu-pieds ; être émoussé ». >niḥaffī taḥfiyah k< « déchausser » ; >n. ʔl+sikkīn< « émousser le couteau ». >yatḥaffā atḥaffā taḥaffī< « se déchausser ; s’émousser ». AL nathafí athaféit « se déferrer ». VA >natḥaffā bi< « honorer ». IQ >aḥtafā< « il célébra ». AL hufí « déferrement ». háfa (lire hafi) + hufí « déferré » ; IQ >ḥāfīḥāfī féminin ḥāfiyā< « nu-pieds » ; MT >ḥufā< « (moines) déchaux ». VA >ḥāfī + ḥawāfī< « émoussé ». L’isolation dans l’ensemble du sémitique de cette racine et sa sémantique113 suggèrent qu’elle soit une variante phonétique de {ʕfw}, q.v. II. AL nahfú ahféit « pardonner ». Variante phonétique de {ʕfw}, q.v. *{ḤQB} (‫)حقب‬ VA >ḥiqbah + ḥiqab< « année ». IZ 14/4/4 >ḥaqāyib< « besaces ». L’isolation dans l’ensemble du sémitique de cette racine et sa sémantique114 suggèrent qu’elle soit une variante phonétique de {ʕqb}, q.v. *{ḤQD} (‫)حقد‬ IQ >ḥāqidnaḥqad ḥaqadt ḥāqid + īn / ḥuqqād haqūd + īn< « nourrir une haine secrète ». >niḥaqqad k = nuḥqid aḥqadt iḥqād k< « exciter à la haine ». >ḥiqd + aḥqādḥaqdun< (registre semi-correct) « haine secrète ». >ḥaqūdun< (registre haut) « haineux ». L’isolation dans l’ensemble du sémi-

|| 113 Car le tranchant de l’épée ou du couteau émoussés est considéré comme « effacé, disparu », tout comme le sabot qui a perdu le fer, le pied sans chaussure, etc. 114 Car une année vient après l’autre et cette besase est habituellement placée derrière le cavalier.

*{ḤQQ} | 355

tique de cette racine suggère qu’elle soit une variante phonétique de {ʕqd}, q.v.115 *{ḤQR} (‫)حقر‬ VA >naḥqar ḥaqart ḥaqr ḥāqir maḥqūr k / bi = nastaḥqar kʔḥtaqara aḥtaqiru lā taḥtaqir iḥtiqārun muḥtaqarun< (registre haut), ZǦ >ḥaqarūaḥqir+uh< (impératif), AL nahtaquír ahtaquárt mohtaquír « mépriser ». IQ >lā taḥaqqar< « ne méprise pas ». VA >niḥaqqar taḥqīr k< « regarder avec dédain ». >yanḥaqar anḥaqar bi< « être méprisé ». >ḥuqr(iyy)ahḥuqratun< (registre semi-correct), AL húqra + huqár « mépris ». GL >ḥaqīrun< (registre haut) = >maḥqūrun< (registre semi-correct), VA >ḥaqīr + īn = maḥqūr + īn< « méprisable ». ZǦ >aḥqar< « plus méprisable ». AC >muḥqirāt< « choses méprisabes ». < Sémitique de l’Ouest {ḥqr}, cf. hébreu ḥāqar et rabbinique ḥăqar « examiner, explorer », avec une évolution sémantique vers le mépris,116 évidente dans le guèze ḥaqärä « mépriser » et particulière dans le sudarabique épigraphique >mḥqr< « écroulement d’un édifice ». *{ḤQQ} (‫)حقق‬ I. GL >yaḥiqquyaḥiqqi l+u< « il (lui) convient ». AC >ḥaqqat al+hāzimā< « la défaite devint évidente ». IQ >yaḥaqqaq taḥqīq biniḥaqqaq taḥqīq= nastaḥqaq ktaḥqīqun< (registre haut), AL nihaqquáq haqquáqt tahquíq « vérifier » ; AŠ 91/3/4 >ḥaqqaqta< « tu as atteint la vraie connaissance ». IQ 173/3/3 >taḥaqqaq+uh< « il le vérifia » ; 173/2/3 >natḥaqqaq+uh< « j’en suis sûr ». VA >yatḥaqqaq atḥaqqaq taḥaqquq< « être vérifié ». >nastaḥaqq astaḥaqt istiḥqāq mustaḥiqq mustaḥaqq kastaḥiqqu istiḥqāqun mustaḥiqun< (registre semi-correct), AC >yastaḥaqquyastaḥaqq an yukwà< « il mérite qu’on le cautérise ». >ḥaqq(i)< = ZǦ, AC >ḥaq(q)ḥaqq + ḥuqūq< « droit ; vérité ; valeur d’une dot » ; GL >ḥaqqun< (registre haut) « vérité » ; >ḏikru ḥaqqin = kitābu ḏikri ḥaqqin< (registre haut) « acte légale » ; >bi+ḥaq< « vraiement » ; IQ >li+ʔayādī+k ʕalay+ya ḥaqqan šarīf< « je te suis très obligé pour tes faveurs » ; >ḥaqq+ī hu an< « j’ai le droit » ; >ḥaq an namārī< « devrais-je discuter ? » ; >miṯl+ī ḥaqq+u yaʕmal ḏā ʔl+aʕmāl< « quelqu’un comme moi doit faire de telles choses » ; >ḥaqqi bā+h an yazīd+ak< « il doit t’en donner plus » ; >min ḥaqq+u an yustatāb< « il mérite une dernière sommation pour se rétracter » ; >bi+ḥaqq an yafḫar< « il a raison de se vanter » ; >bi+ḥaqqi hu ṯanāʔ+ī< « il est juste qu’on me loue » ; >wa+ḥaqq / bi+ḥaqq al+lah< « par Dieu » ; >li+ḏāk al+ġadīr ʕalay+nā ḥuqūqan kiṯār< « nous sommes très reconnaissants envers cet étang » ; 156/1/1 >ḥaqqi hu< « il est vrai » ; >ḥaqqa = b+al+ḥaqqib+al+ḥaqqmin ḥaqqiḥaqq(a/ā)< « vraiement » ; AL háqua « par chance » ; gáyri háq « injustice » ; VA >rabb al+ḥaqq + arbāb al+ḥuqūq< « créditeur » ; MV 107 >nʕml l+h ʔl+ḥq< « je lui rendrai justice » ; AC >hum ʕalà ḥaq< « ils ont raison » ; ZǦ >bi+ḥaqqi ʕamal+hum< « comme paiement pour leur travail » ; ḪA ar 8 >al+ḥaqq an kun+timur ʕan+nī< « tu dois me laisser ». MT >dūnah ḥaqqah< « nom propre féminin ».117 AL fi háquat « parce que » ; háquat énte taztahácuum « parce que tu les mérites » ; DC 7 fihácat necúnu muçtahiquín « pour que nous méritions » ; 17 arhámna fahácat men énte « aie pitié de nous, puisque tu es toi ». AL hiqquí + hiquiín, VA >ḥiqqī + īnḥaqqiyun féminin ḥaqqiyatun< (registre semicorrect) « vrai ». VA >ḥaqīq + īn bi< « digne ; vrai » ; IQ >ḥaqīq< « vrai » ; >ḥaqīq an naʕmal< « il est juste que je fasse » ; >ḥaqqan ḥaqīqḥaqīqah + ḥaqāʔiqḥaqīqah< « vérité ; réalité » ; >ʕalà ʔl+ḥaqīqah< « véritablement » ; AL haquícat héḍe al curbén « la réalité de cette hostie ». MT >ḥaqāyiq = ḥuqūq< « droits ». FR >istiḥqāq< « usucapion » ; AL bi içtihquáq, IQ >bi+stiḥqāq< « avec droit » ; BD 25v >qīlat istiḥqaqi+ka< « ton démérite ». IQ >ʕalà ʔl+taḥqīq< « exactement » ; >in ǧīt ʕalà ʔl+taḥqīq< « si tu veux être exact » ; GL >taḥqīqu ʔl+wazni< « vérification du poids ». MT >aǧūr maḥqūqah< « briques solides ». AC >muḥiqqi< « juste » ; AŠ >ʕamal muḥiqq< « une action méritoire » ; GL >muḥiqqun b+ʔl+nakāli< (registre haut) « méritant le tourment ». IQ >mustaḥiq(q) bimustaḥiqq + n li< « digne » ; >ġayri mustaḥiqq< « indigne ». Voir {LWY}. < Sémitique de l’Ouest {ḥqq}, cf. hébreu ḥoq « loi, prescription », rabbinique ḥuqqāh « précepte religieux », sudarabique épigraphique >ḥqq< « valide » et guèze bä+ḥǝqqu « assez ».118 *{ḤQQ} II = {ḤKK} IH 192 >ḥukkun< (registre semi-correct), GL >ḥuqqun + aḥqāqunḥuqq + aḥqāq / ḥiqaq = ḥukk + aḥkākḥukki + ḥukākḥukkḥukḥukk(ah)ḥukkah< « caisse » ; AL huq + ahquíq « caisse ; poignet » ; h. al laubí + ahquíq al laubiín (!) « encensoir ». Voir {RĠF}. Malgré l’avis des lexicographes natifs, qui considérent ce mot comme propre, il pourrait être à d’origine égyptienne, cf. >ḥʔḫt< « caisse en bois »119 et copte hōōk « cuirasse ».

|| 117 Traduction du grec ἀλήθεια, avec adoption du morphème féminin. 118 Néanmoins, l’étrange absence de cette racine en syriaque suggère une probable origine hébraïque et une propagation hâtive ver le Sud, quoique la connexion avec la religion juive soit restée trop forte dans le Nord pour être acceptée plus tard chez les Chrétiens de Syrie. Il est aussi possible que l’hébreu eut emprunté le mot egyptien ancien >ḥḳʔ< « prendre possession, avoir le domaine, etc. ». 119 Voir Erman & Grapow III : 12. Le cas ne serait pas différent de celui de son synonyme arabe plus courant. ṣundūq, q.v., étant assez compréhensible que les noms des objets manufacturés chez les Sémites étaient souvent égyptiens, puisqu’ils n’ont pu, pendant longtemps, que les acheter en Egypte, comme nous l’avons démontré plusieurs fois, comme dans les cas de l’épée sayf et du rasoir mūsà, q.v. sous {SYF} et {MWS}.

*{ḤKK} | 357

*{ḤQL} (‫)حقل‬ I. VA >ḥaql + aḥqālḥaqlah< « champ ». > Pan-sémitique {ḥql}, cf. syriaque ḥaqlā, sudarabique épigraphique >ḥqlḥuqlah< « retard ». Variante phonétique de {ʕql}, q.v. *{ḤQN} (‫)حقن‬ I. VA >yaḥqan ḥaqan / aḥqan ḥaqn ḥāqin maḥqūnḥ.qnun< (registre haut) « clystère ». VA >niḥaqqan k bi< « faire retenir ; clystériser ». >yatḥaqqan aḥtaqqan iḥtiqān muḥtaqin bi / min< « être constipé ». >ḥuqnah + ḥuqanḥuqnatun< (registre haut), AL mahcána + maháquin « clystère, seringue ». VA et AC >ḥuqnah< « constipation ». >muḥaqqan< « plein de haine ». gayru muhcanatin lehixmetin (registre semicorrect) « dévergondée ». L’isolation dans l’ensemble du sémitique de cette racine suggère qu’elle soit le résultat d’une variante phonétique de {ʕqd}, q.v., dont la consonne dentale se serait assimilée aux suffixes qui commencent par /t/, puis dissimilée en /n/.120 *{ḤKR} (‫)حكر‬ IZ 11/2/4 >yaḥkar< « il accapare » ; GL >aḥtakiru< (registre haut) « j’accapare ». MT >ḥukr< « paiement ; bail ». KU hikar albidie et VA >ḥukrah< « emphytéose, bail, redevance emphytéotique ». Cette racine arabe ne se retrouve dans l’ensemble du sémitique qu’en araméen rabbinique ḥăkar « prendre ou donner à ferme », auquel ces noms semblent empruntés, ce qui pose la question de l’origine d’un terme légal suffisamment juif pour ne pas être accepté en syriaque et sémantiquement éloigné de l’acception d’accaparement des verbes des formes I et VIII. On serait tenté de les dériver de l’égyptien ancien >ḥḳr< « être affamé », conséquence normale des situations d’accaparement, dont la phonétique aurait influencé un causatif proto-sémitique (de l’Ouest) *ha+krā « donner à ferme », puisque la situation économique assez pénible des métayers pouvait expliquer la connexion sémantique. *{ḤKK} (‫)حكك‬ I. IQ >yuḥakkiaḥukkunuḥukk ḥakakt ḥakk ḥakkāk + īn maḥkūk kḥak< (maṣdar), AL ni/ehúq = nihúqq haqué(áqt huq(q) haqq nom d’unité háque + á/ít « frotter ; gratter » . VA >yaḥnakk anḥakk inḥikāk< « être frotté ou

|| 120 C’est-à-dire *ʔaqadta > *ʕaqatta > *ʕakanta. Cette variante serait sud-sémitique, car le guèze a ʕǝqwan « lait caillé », à côté de ḥaqwänä « cailler (le lait) », parallèle à l’arabe ḥaqana, selon Leslau 1987 : 67-68 et 240, quoiqu’il n’a pas suspecté la dérivation de {ʕqd}.

358 | *{ḤKM}

gratté ». >yaḥtakk aḥtakkaḥtakkat< « se frotter ou gratter » ; AL nahtéq ahtequéqt ehtiquéq « se frotter ; se vautrer ». IQ >ḥakk al+ṣadar b+al+ṣadar< « frotter la poitrine l’un à l’autre ». ZǦ >ḥakkahḥikkatun< (registre haut), VA >ḥikkah< « démangeaison ». >ḥakkāk + īn< « masseur ». GM 17 >ḥakkākah< « pierre ponce ». VA >maḥakk + āt< « pierre de touche ». DS >maḥakk< « raclure » ; >maḥakk al+biḥār< « bord de la mer ». AŠ 42*/0/2 >maḥakkahmaḥtakk + ātaḥkumu ḥukmun< (registre haut), IQ >ḥakam yaḥkum ḥākim li ≠ ʕalànaḥkum ḥakamt ḥukm maḥkūm li ≠ ʕalàyaḥkum ḥukmḥakamat l+ī mā šīt< « elle m’a octroyé ce que je voulais » ; >taḥkum f+al+manākiḥ< « tu prononces les sentences sur les mariages » ; AŠ >ḥakam biʕayn+ī< « il a émis un décret sur mon essence » ; 3/5/3 >aḥkum bi+hāḏā qaṭʕā< « tu peux en être sûr ». VA >niḥakkam taḥkīm k< « nommer quelqu’un juge ou le désigner fondé de pouvoirs » ; ḪA vli 4 >ḥakkamat+k ʔl+nufūs an taqḍī< « les âmes t’ont nommé juge ». VA >nuḥkim aḥkamt iḥkām muḥkim muḥkam k< « bien faire ». IQ >atḥakkam fīataḥakkamu< (registre haut) « régir ; décider » ; VA >yatḥakkam atḥakkam taḥakkum< « dominer ; se fixer (la couleur teinte) ». >natḥākam maʕ ʕinda< « se trainer réciproquement devant le juge ». >yastaḥkam astaḥkam istiḥkām< « se fixer (la couleur teinte) ». >ḥukm + aḥkāmḥuk(a)m + aḥkām ʕalànuḫḫaḏ b+al+aḥkām< « on me condamne » ; >ṣāḥib aḥkām< « magistrat » ; GL >maǧlisu ʔl+ḥukmi< (registre haut) « cour de justice ». AL huqmí + ín « judiciaire ». IA >ḥikmah< « bon sens » ; VA et AC « sagesse » ; IQ >ḥikam< « proverbes », >lam yiǧī bi+ḥikmat+ī< « je ne me suis pas exprimé proprement » ; AL bi híqma « sagement ». haquém + huquemé « arbitre ». IQ >abū +l+ḥakam, umm al+ḥakamḥakīm + ḥukamāḥakīm< « savant ; philopsophe ; médecin ». MT >wazīr ḥakīm< « vizier gouverneur ». VA >ḥukaymah< « pédant ». >ḥākim + īn / ḥukkāmḥākimunḥukūmah + āt< « juridiction ». ZǦ >aḥkam< « plus savant » ; IQ >al+qabāṭī

|| 121 Avec métanalyse morphologique d’une forme verbale VIII.

*{ḤLB} | 359

ʕindī aḥkam< « j’aime mieux les manteaux coptes ». MT >iḥtikām< « litige ». IQ >muḥ(ak)kam< « bien fait » ; >muḥakkam< « fondé de pouvoir ». VA >maḥkam + maḥākimḥkm< « règlement d’un litige ». *{ḤKY} (‫)حكي‬ IQ >naḥkī aḥkīmuḥkī< (participe agentif), GL >(y)aḥkī ḥikāyatun< (registre haut), VA >naḥkī ḥakayt ḥikāyah + āt ḥākī + īn muḥkī k li< / ʕalà< « raconter, dire » ; AL nahquí haquéit / ahquéit « raconter, dire ; hululer, crier (les oiseaux) » ; IQ >yaḥkī+h< « il lui ressemble » ; >aḥkī abū nuwās< « imite A.N. » ; GL >allaḏī lā yuḥkà< « l’ineffable » ; VA >yaḥkī ḏā li+ḏā< « ressembler ». >niḥakkī taḥkiyah kyaḥakkī l+ak< « il t’imite ». AL natahaqquí athaquéit, VA >yatḥakkā atḥakkā taḥakkī< « être singé ». AL hiquéya/e + ét « histoire, récit ; conte » ; AX 24.23 >rʔws+hm ḥkāyt ʔl+myāǧym< « leur têtes ressemblent à des maillets ». AL háqui + ín « chroniste ». Cette racine arabe semble être une variante phonétique et évolution sémantique du sémitique du Nord-Ouest {ḥkk}, cf. rabbinique ḥăkak « saisir, retenir », hébreu ḥakkāh « hameçon ».122 *{ḤLʔ} (‫)حلء‬ IQ 0/2 >ʔltḫālyn< (lire >ʔl+taḥāliʔyaḥlabu< (registre semi-correct), VA >naḥlab ḥalabt ḥal(a)b ḥālib maḥlūb kḥulib yaḥlabah< « traire » ; AL nahléb halébt « traire ; cueillir les olives ». VA >yanḥalab anḥalab< « être trait ». LZ et IH 189 >ḥulbāḥalab< « Alep ». VA et IQ >ḥalīb< « lait frais » ; IQ >abyaḍ ḥalīb< « blanc comme le lait ». DS >ḥ.lbānah< « storax ».123 UT nº 1588 >ḥālibī< « œil de Christ (Aster amellus) ». nº 1264 >ḥulbāb< « mercuriale annuelle (Mercurialis annua) ». nº 1617 >ḥiliblāb = ḥilbāb = ḥullab< « variétés d’euphorbe (Euphorbia aegyptiaca / granulata) » ; nº 1615 >ḥullab< « rouvet || 122 La connexion sémantique étant que le récit « fixe » la réalité des évenements et empêche leur perte ou déturpation. C’est très probablement un ancien emprunt arabe à l’araméen. 123 Avec la même graphie chez Blau 2006 : 143, selon Ibn Ǧanāḥ et Ibn Danān, confirmant cette prononciation selon l’hébreu ḥelbǝnāh, à côté de >ḫulbānahḥlbyb< de DS I : 314, tiré d’Ibn Albayṭār, « remède indien qui ressemble au Colchicum autumnale (colchique d’automne)», il s’agirait en fait du ḥiltīt, q.v.

360 | *{ḤLBṮ}

blanc (Osyris alba / lanceolata) ». AL hallíb + halibín « vendeur de lait » ; h. a zeytún + ín « cueilleur à main d’olives ».124 mahléb(e/i) + mahálib, IH 193 >maḥlabatun< (registre semi-correct), VA >maḥlab + maḥālib< « vase pour traire », IQ « grande coupe ». UT nº 3032 >maḥlabah + maḥlab< « cerisier de Sainte Lucie (Prunus mahaleb) ». Voir {RWB} et {LBN} I. < Pan-sémitique {ḥlb}, cf. hébreu ḥālāb, rabbinique ḥalbā, guèze ḥalib « lait » et accadien ḫalābu « traire ». *{ḤLBṮ} (‫)حلبث‬ DS >ḥlbyṯā< « ésule ronde (Euphorbia peplus) » est une entrée douteuse, probablement corrompue du syriaque ḥelbānīṯā, avec plusieurs acceptions dans PS 1275. *{ḤLT} (‫)حلت‬ IH 130 et UT nº 1513 >ḥa/iltīt< « assa foetida ». < Syriaque ḥeltītā. *{ḤLTM} Voir {ḤN/LTM}. *{ḤLǦ} (‫)حلج‬ VA >naḥlaǧ ḥalaǧt ḥalǧ ḥāliǧ ḥallāǧ maḥlūǧ k< « carder, monder (le coton) ». >yanḥalaǧ anḥalaǧ< « être cardé ou mondé ». AC >ḥallāǧ< « cardeur de coton ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait être un autre cas de contraction (naḥt) d’une phrase comme *ḥalla waǧha+hū « ouvrir sa figure ». *{ḤLḤL} (‫)حلحل‬ DS et GM 4 >ḥalḥālḥalḥalah< « lavande papillon (Lavandula stoechas) ». UT nº 2576 >ḥalḥal< « variété de lin au grain ouvert ».125 Voir {ʔBRTL} et {ŠŠTR} II. La racine arabe {ḥlḥl} est une variante, fréquente dans les « sourdes », de {ḥll}, q.v. *{ḤL/RZM/N} (‫)حلزم أو حلزن أو حرزن‬ LZ >ḥulzūmḥulzūmunḥalzūmahḥalazūm/nah = ḥarazūnah + ḥalazūm/n = ḥarazūn< « escargot, limaçon ; spirale ». Voir {ʕRQ}. Ce mot est un araméisme évident, cf. rabbinique ḥillāzōn et ḥilzōnā « limaçon ; molusque », dont la racine {ḥlz}126 est probablement une variante phonétique de {ḫlṣ}, q.v.

|| 124 DS I : 314 (« en parlant d’olives, les presser pour en tirer l’huile », et puis « pot dans lequel on presse les olives ») n’a pas compris la signification exacte du castillan ordeñar las olivas, c’est-à-dire les cueillir à main et pas en secouant les branches des arbres. 125 Il faut ainsi corriger IW II : 18.6 *>alḫalḫal< dans Corriente 1997a : 162. Quant à l’entrée dans DS I : 315 >ḥlḥl = ḥlāḥl< « bulbus esculentus », tirée d’Ibn Albayṭār, elle est isolée et, en plus, l’identification donnée comme baṣal al+zīr, c’est-à-dire « muscari à toupet (Muscari atlanticum / comosum) », ne coïncide pas avec celle de DS. 126 Partagée aussi par l’arabe et l’araméen, qui semble l’avoir empruntée, elle signifie « se ceindre ».

*{ḤLQ} | 361

*{ḤLSY} (‫)حلس‬ DS I : 319 et GM 191 >ḥlwsiyā< et UT nº 1483 >ḥalūsā< « gomme de tragacante ». Comme dans le cas de {ḤLBṮ}, ces mots semblent déturpés. *{ḤLṬ} Voir {ḪLṬ}. *{ḤLF} (‫)حلف‬ I. VA >naḥlaf ḥalaft ḥalf ḥālif + īn ʕalà liḥalaf(at) yaḥlafḥalaf l+ī ʕalay+h bi+kulli yamīn ann+u yamšī< « il me jura avec tous les serments qu’il marchait » ; >ḥalaftu l+u ʕalà waǧd+ī< « je lui jurai la sincérité de ma passion » ; >aḥlafū lī bi+ʔanna rāy+ī ṣawāb< « jurez-moi que mon avis est juste ». VA >niḥallaf kḥallafta+nī b+isman ʕazīz< « tu m’as conjuré avec un nom puissant ». VA >niḥālaf k = yatḥālaf atḥālaf taḥāluf maʕ< « s’engager par serment ». >yatḥallaf atḥallaf taḥalluf< « être juré ». >ḥilf + ḥulafā< « allié ». ZǦ >ḥallāfmiḥlāf< « jureur ». Voir {PRĠ(TYR)}, {ŠMʕ} et {QSM}. < Sémitique du Sud {ḥlf}, cf. sudarabique épigraphique >ḥlf< et guèze ḥaläfä « jurer », peut-être le résultat de l’agglutination de {ḥll} et la préposition fī, c’est-à-dire une forme fonctionalisée du proto-sémitique *pū « bouche ». II. VA >ḥalfah< = LZ et ZǦ, IH 153 >ḥalfatun< (registre semi-correct), AL hálfe « sparte, alfa ». En dépit de quelques déplacements sémantiques,127 ce mot semble être un emprunt à l’araméen, cf. rabbinique ḥēlef = ḥīlpā « jonc odorant (Juncus odoratus) » et ḥīlpā « espèce de saule ; rejetons poussant dans une souche », ḥīlef « rejeton », peut-être en rapport avec l’accadien alapû « plante aquatique » et elēpu(m) « pousser ». *{ḤLQ} (‫)حلق‬ I. VA >ḥalq + ḥulūqḥalqun< (registre haut) « gorge, gosier », AC et ZǦ + >ḥulūqḥalq+ī< « mon gosier » AL hálq + hulúq / holóq « gorge ; voix ; ravine » ; h. (al guíd) « embouchure d’un fleuve » ; licín al h. + alçún « uvule » ; abuhalác + quít « panaris ». AL muhállaq + ín « reserré entre des ravines ». < Pan-sémitique {ḥlq}, cf. ougaritique >ḥlqmuḥalliqu taḥlīqun muḥallaqun féminin muḥallaqataun< (registre haut), VA >niḥallaq taḥlīq k (b+al+ḥafīr)< « entourer (avec un fossé) » ; AL nihal(láq hal(l)áqt « marcher dans une ravine ; prendre dans des filets ; se ranger en cercle » ; IQ >naḥallaq ʕalay+hi < « je tournoie autour de

|| 127 Parfois signalés dans les sources rabbiniques, comme dans le cas de la variante ḥilǝftā « qu’on appelle maintenant ʕărabta » (selon Jastrow 1926 : 472). Malgré le témoin de l’accadien, il semble s’agir de dérivations du pan-sémitique {ḫlf}, cf. arabe ḫilfah « plante qui pousse après une autre », etc.

362 | *{Ḥ/ḪL/RQṢ/S}

lui », >naḥallaq taḥlīq (ʕalà ʔl+maʕnà)< « divaguer », AC >ḥallaq taḥlīqah< « faire un grand tour ». VA >yatḥallaq atḥallaq taḥalluq (b+al+ḥafīr)< « être entouré (avec un fossé) ». GL >ḥa/ilqatun< « anneau, AL ḳílqa + ḳiláq (lire h) « jambelet », hílc/qua + hiláq « anneau ; dé à coudre ; marteau de porte » ; ǦM 8 >ḥilqat al+bābḥilqah + ḥilaqḥilāq al+bayt< « marteau de porte », diminutif AL huláyca + ít « petit anneau ou marteau de porte » ; VA >ḥilqat al+ḫiyāṭah< « dé à coudre ». ǦM 10 >ḥilqat al+nās< « réunion de gens » ; AL halácqua + haláic « réunion de gens, surtout d’étudiants autour d’un professeur ». AL tahalíq « palissade, haie » ; tahlíqa + tahlíq « grand tour », bitahlíq « faissant un grand tour » ; IA >taḥlīqah< « divagation ». GL >makānun muḥallaqun maġlūqun< « endroit fermé et pallissadé ». ḪA awm 1 >ṭayrah muḥalliqah< « oiseau qui voltige dans les airs ». Voir {ZRB}. < Sémitique de l’Ouest {ḥlq} « partager, diviser », probablement une variante métathétique de {ḥql}, q.v., cf. hébreu ḥēleq, rabbinique ḥūlqā « portion, part », et probablement gz ḫwǝ/älqw « nombre », avec une évolution sémantique vers « séparer ; entourer ; palissader ; former des cercles, etc. ». III. GL >aḥlaqu< (registre semi-correct), AC >ḥalq maḥlūqnaḥlaq ḥalaqt ḥalq ḥāliq + īn maḥlūq kyaḥlaq yuḥlaq maḥlūqah< « raser ». AL nah(a)láq haláqt ahláq « raser ; tondre (le bétail ou les draps) ». VA >yanḥalaq anḥalaq< « être rasé ». AL mávda al h. « maison destinée à tondre le bétail ». AL hálca + át « tonte ». haláq féminin haláca + quín « tondeur » ; ID glb 1 >ḥlāqh< « barbiers ». DS (selon Ibn Ǧanāḥ) >ḥallāqah< « rasoir ». UT nº 1564 >ḥāliq ʔl+šaʕr< « bryone dioïque (Bryonia dioica) ». IQ >ʕalà ʔl+mūs maḥlūq< « rasé avec un rasoir ». < Sémitique du Nord-Ouest {ḥlq}, cf. hébreu ḥālāq « glabre ; chauve ».128 *{Ḥ/ḪL/RQṢ/S} (‫)حلقس أو حلقص أو حرقص أو خلقش‬ DS >ḥalqūs/ṣ = ḥrqwṣ = ḫālqūs/š< « cuivre brulé ».129 < Grec χαλκός. *{ḤLQM} (‫)حلقم‬ GL >ḥulqūmun< (registre haut), VA >ḥulqūm + ḥalāqimḥulqūmhʕḳ< « raser », ce qui serait logique, car les sémites occidentaux se procuraient les outils nécessaires pour cela pendant siècles en Egypte ; voir note à {ḤQQ} II. 129 Voir BM 337avec d’autres variantes, sous ḥarqūṣ. 130 Voir Fleisch 1961 : 465, dont les exemples reflètent des fonctions diminutives, augmentatives et péjoratives, dans un mot, du langage affectif.

*{ḤLL} | 363

*{ḤLK} (‫)حلك‬ IQ et VA >ḥalak< « couleur noir ». >ḥālik + īn< « noir ». >taḥlīk< « noircissement ». IZ 2/1/5 >aḥlāk< « ténèbres ». Voir {ḤNK}. < Sémitique du Nord-Ouest {ḥlk}. Cf. hébreu ḥēlkāh « malheureux », avec une évolution sémantique métaphorique, qu’on retrouve dans guèze ḥanäkä « être angoissé ». *{ḤLL} (‫)حلل‬ I. GL >aḥullu maḥlūlun féminin maḥlūlatun< (registre haut), VA >nuḥull ḥalalt ḥall ḥāll + īn maḥlūl kmaḥlūl< « dénouer ; découdre ; résoudre » ; AC >ḥal< (maṣdar), AL ne/ihúll hal(l)élt = ahlélt hull hall nom d’unité hálle + ít malúl + ín « dénouer, détacher, délier ; defaire ; dégrafer ; découdre ; dissoudre ; fondre ; broyer (des couleurs) » ; nihúl a tabía (lire atábiâ) « desceller » ; MT >ḥalla yad+uh ʕan< « faire cession, renoncer » ; VA >nuḥull ʔl+ḥizām< « déboucler ». VA >yuḥull ḥall ḥalāl li< « être licite ou permis ». >niḥill ḥalalt ḥulūl ḥāll + īn maḥlūl + īn fī< « faire halte ; arriver ». >yiḥill ḥall ḥulūl ḥāll +ah< « échoir ». NQ aw 1/0/1 >ḥallat ʔl+šamsi f+al+ḥamal< « le soleil était dans le Bélier » ; IQ >ḥalla biy+ya< « il m’arriva » ; >tiḥill+ak nafs+ī< « ma vie t’appartient » ; AC >ḥal natfī+h< « le moment arriva de l’éplumer ». VA >niḥallal taḥlīl kḥallal< « analyser (mysticisme) ». VA >y≠natḥallal atḥallal taḥallul< « devenir licite ». >yanḥall anḥall inḥilālinḥilālun munḥallun< (registre haut) « être dénoué / défait / décousu ». IQ >anḥalanḥal< « être défait ou fondu » ; AL nanhál(l) anhalél(t) i/ynhilél « être dénoué / détaché / décousu / fondu ; se désenflammer ». VA >yastaḥall astaḥall< « considérer licite, déclarer permis ». IQ >ḥall+u< « sa solution » ; AL háll / enhelíl fajecéd « faiblesse corporelle ». TD 177 >ḥall< « huile de sésame ». IQ 166/1/4 >las huwwa ḥilli min+nī man< « je n’excuse pas celui qui », 157/3/3 >anā fī ḥilli min šaʕr+u< « je suis loin d’avoir une si belle chevelure » ; VA >naǧʕal k fī ḥill< « acquiter, exonérer ». >ḥullah + ḥulalḥullahḥullatun< (registre haut) « tunique pourpre ». IQ et VA >ḥalāl< « chose licite ou permise » ; >walad / farḫ ḥ. + awlād / firāḫ ḥ.walad ḥ.< + IA >abnā ʔl+ḥalāl< = AC >abnāʔ ʔl+ḥalīl< « fils légitime ; honnête homme » ; GL >ḥalālun huwa< (registre haut) « c’est licite » ; AL fal máudaâ alhalíl « dans l’endroit permis (pour le coït) » ET Benihalel « nom propre ». AŠ 32/2/3 >ḥulūl< « radication, existence de Dieu dans ses créatures (mysticisme) ». VA >ḥalīlah + ḥalāʔil< « épouse ». >ḥallāl + īnḥallalīn< « voleur ». AL héin lal ynhilél « facile à débrouiller ». GL >ʔnḥlālu ʔl+ǧawf< (registre semi-correct) « digestion ». IQ >maḥallmaḥall + ātmuḥallahmaḥallatun + maḥallātun< (registre haut), VA >maḥallah + āt< « campement ; siège » ; AL rofóô al mahálle « lever le siège ». GL >ġayru maḥlūlin< « insoluble ». UT nº 2955 >maḥlūlah< « queue de cheval (Equisetum sp.) ». Voir {ǦNḤ}, {ḤZM}, {ZRR} I, {SḤR}, {SNDS} I, {ṢDR}, {ṬLSM}, {ʕRW}, {NZL} et {WSʕ}. < Sémitique surtout de l’Ouest {ḥll} « rendre licite, soustraire aux tabous », cf. hébreu ḥālāl « profané », rabbinique ḥallēl « profaner », avec une

364 | *{ḤLLY}

évolution sémantique vers « ouvrir ; installer dans un lieu », cf. guèze ḥalälä « se réunir dans un lieu » et même l’accadien ḫalālum « installer, établir », ainsi que vers « armure et vêtements (dont on dépouille les captifs) », comme dans l’arabe ḥullah, cf. sudarabique épigraphique >ʔḥll< « dépouilles du combat ». II. VA >iḥlīl + āt / aḥālīl< « pénis ». Probablement un euphémisme emprunté à l’araméen rabbinique ḥālīl(ā), déjà connu de l’hébreu ḥālil « flûte », < pansémitique {ḫll}, cf. hébreu ḥālal, rabbinique ḥălal et arabe ḫalla « perforer », et aussi accadien ḫalālu « siffler » et surtout malīlu ḫalilu « flûte aux beaux sons ». *{ḤLLY} (‫)حللي‬ BD 34r >ḥalaluyāh< « alléluia ». < Hébreu hallǝlū yāh « louez Dieu ! », terme non-assimilé de la liturgie juive et chrétienne.131 *{ḤLM} (‫)حلم‬ VA >naḥlum ḥalumt ḥilm ḥalīm +īn ʕan< « être indulgent ». >n. ḥalamt ḥulm + aḥlāmniḥallam k< « faire rêver ». >yaḥtalam aḥtalam iḥtilām muḥtalim + īn< « avoir une pollution nocturne ». GL >ḥulmun< (registre haut), + IQ >aḥlāmḥulūmātḥilmun< (registre haut), IH 239 >al+ḥilmu< (registre haut), IQ >ḥilmiḥilm + ḥulūmḍirs al+ḥilm< « dent de sagesse ». AL halim + ín, IQ >ḥalīmḥalīmun< (registre haut), VA >ḥalīm + ḥulamā< « indulgent » ; IQ 180/1/4 >yā ḥalīm< « O Dieu indulgent ! ». ZǦ >ḥalīmahḥālūm< « orcanette (Anchusa tinctoria) ».133 ḪA ūm 1 >ḥallūm< « saupe (Sarpa salpa) ».134 VA >muḥtalim + īn< « pubère ». Voir {BLĠ} I, {BHT} et {RHQ}. < Sémitique de l’Ouest {ḥlm}, dont la signification basique semble avoir été celle d’avoir les premières pollutions nocturnes, avec une double évolution vers « rêver » (cf. hébreu ḥālam et guèze ḥalämä) et vers « devenir sage ou fort, c’est-à-dire adulte » (cf. hébreu ḥālam « être sain ou fort » et araméen rabbinique ḥallīm « sain »).135

|| 131 Deturpé par cet auteur au point de suggérer la signification contraire en hébreu, « violez ». 132 Tiré d’Ibn Ǧanāḥ et confirmé par Blau 2006 : 143. L’utilisation hypertrophique du schème {1u2ū3} du pluriel brisé a été rapportée par Corriente 1992 : 88 et 2013c : 71. 133 Le dernier auteur attribue ce mot à un emprunt au syriaque *ḥālūmā, ignoré par PS 1284 et son Supplement (p. 128), qui n’ont que ḥǝlamtā. En fait, le schème {1ā2ū3} des noms d’agent araméen était souvent employé en arabe par les bilingues de Syrie et d’Iraq, même quand il n’existait pas en araméen. 134 Cf. arabe marocain ḥăllā/ūma (voir Prémare III : 308, où l’auteur a omis que l’anglais salema n’est qu’un emprunt récent au castillan ; voir aussi Corriente 2008a : 427). 135 Il n’y a donc pas deux racines {ḥlm}, contre l’avis de BDB 321.

*{ḤLW/Y(L)} | 365

*{ḤLN} (‫)حلن‬ IQ >ḥallūnyaḥlāy. ḥalā< « être doux ou beau » ; IQ >yaḥlā/à (lī)< « il me plaît ». VA >niḥallī taḥliyahuḥallīmuḥalliyyun< (participe non-agentif, registre semi-correct) « orner ». AL nathalí athaléit, VA >yatḥallà atḥallà = yanḥalà anḥalà< « devenir doux ou beau ». >yastaḥlà astaḥlà istiḥlā kyustaḥlà< « trouver doux ou beau ». >ḥalwah< = LZ et ZǦ, AC >ḥalwāḥalwat al+ʕasal / ʔl+sukkar< « pâte de miel ou sucre » ; FḪ >ḥalwāʔ muḫammarah ≠ sukkariyyah< « sorte de crêpe assaisonnée avec du miel ≠ sucre ». ET Abenhalua « nom propre masculin ». UT nº 583 >ḥalāwà = ḥulwah = ḥulw+āllah< « cerfeuil commun (Scandix cerefolium) ». IQ >ḥulī/āḥa/uliyun< (registre semi-correct) « bijoux » ; >anwāʕu ʔl+ḥulī< « parures diverses » ; IQ >ḥulāʔ+ī< « mes bijoux ». VA >ḥilyah + āt / ḥu/alī = ḥaly = ḥalī/āḥilyahḥilyā< « parure, bijou » ; AL hília + é/ít « ardillon d’une ceinture ; fioriture » ; hilíat (lire híliat) faraç « couverture de cheval ». halav/guí + ín, ZǦ et IA >ḥalawī< « pâtissier ». AL hilígua, IQ et ZǦ >ḥalāwahḥalāwah + āt< « douceur ; délicatesse » ; >ḥalāwat al+qafā< = IH 110 « occiput ». GL >ḥulwun< (registre haut), IQ >ḥulū féminin ḥuluwwah / ḥulwahḥulay féminin ḥulayyahḥulū féminin ḥuluwwah< « doux ; délicat » ; >tuffāḥ an ḥ.< « pomme douce », >ḥ. qāris< « grenade douce et aigre », >ḥuluwwah + ḥulū< « fiel » ; IQ >aš ḥulū< « qu’il est doux ! » ; >ḥuluww al+maḏāq< « au goût doux », >ḥulwat al+manḏ̣ar< « belle dans son aspect » ; AL hulú allicín + huluín arabe l. « flatteur ». VA et IQ >aḥlà< « plus beau / plus doux » ; >mā aḥlā< = ḪA īh 2 >m+aḥlā< et GL >mā ʔḥlā+hu< (registre haut) « qu’il est doux ! » ; IQ >f+aḥlà mā nurà< « lorsque que je semble aller mieux » ; NQ as 1/3/4 >f+aḥlà ma yawrī+k diyār ġayyab+hā< « alors qu’il se plaisait à montrer des pays, il les fit disparaitre » ; mg 19/0/1 >aḥlà mā kān ḍāḥik raʔayt+u qad ʕabbas< « alors qu’il riait le mieux, il s’est subitement renfrogné », IQ >ʔl+ṯiyāb al+ḥawālī< « des vêtements ornés ». AL teheleguín « scandix du midi (Scandix australis) ».137 faráç muhalí / muhálli + ín « cheval harna|| 136 Cf. castillan hallulla/o dans Corriente 2008a : 232 et n. 784. Malgré la définition d’Alcalá, souvent ignorant des réalités des Andalous, il s’agissait de pâte sans levure, assaisonnée et sucrée, cuite au four, probablement similaire au dessert appelé reseca en Castille la Neuve, des nos jours avec une variante salée. Le mot arabe andalou semble avoir survécu en judéo-castillan jalún comme euphémisme de la vulve, tout comme bollo en castillan vulgaire. 137 L’identification de cette plante à travers le castillan quixones (castillan moderne guijones) suggère que le terme arabe kaḥlawān (UT nºs. 78, 156 et 4084) ait été modifié à travers une étymolo-

366 | *{ḤMʔ}

ché » ; GL >muḥalliyatun< « ornements ; ornée ». VA >muḥallī + īn< « musicien ». Voir {ʔBW}, {ṮWM}, {ḤBB}, {ḤWǦ}, {ḪBṢ/Z}, {DFʕ}, {ZYRBǦ}, {SWQ} II, {ṢWT}, {ʕRQ} I, {QṢB}, {QṢD}, {KLM}, {KMN} II et {NFḌ}. < Sémitique de l’Ouest {ḥly}, cf. hébreu ḥălī « parure », rabbinique ḥālē « doux » et guèze ḥǝlyät « chanson ». *{ḤMʔ} (‫)حمء‬ GM >ḥamaʔun (registre haut) = ḥamātun (registre semi-correct)ḥamāḥāmīʔl+maḫlūq mina ʔl+ḥamāti< (registre semi-correct) « le premier homme (créé de l’argile) ». AL muhámi + ín « boueux ». Le témoin isolé du guèze dans l’ensemble du sémitique täḥammä « être boueux » suggère pour cette racine arabe une variante de {ḫmy}, q.v., à travers l’évolution sémantique enregistrée dans le sudarabique épigraphique >ḥmy< « constuire une digue, protéger de l’inondation », ce qui n’était efficace que si on enlevait en même temps la boue des endroits où l’eau s’accumulait. *{ḤMḤM} (‫)حمحم‬ GL >ataḥamḥamu< (registre haut), IQ >ḥamḥam taḥamḥamḥamḥamah< (maṣdar), VA >n≠yiḥamḥam ḥamḥamah = yatḥamḥam< « hennir ; grommeler ». UT nº 1632 >ḥumāḥim(ī)< « basilic (Ocimum basilicum) ». Racine sans parentage sémitique, onomatopéique et innovée par l’arabe. Voir {ḪMḪM}. *{ḤMD(Č)} (‫)حمد أو حمدچ‬ IQ >tuḥmadū aḥmad ḥamd maḥmūd féminin maḥmūdahaḥmadu maḥmūdun< (registre haut), VA >naḥmad ḥamadt ḥamd ḥāmid maḥmūd kastaḥmidu yustaḥmadu< (registre haut) « considérer digne de louange ». AL hamd + mahámid, GL >maḥāmidun< (registre semi-correct) « louange (à Dieu) » ; IQ >maḥāmidḫiṣālan ḥamīd< « qualités dignes de louange ». DS >ḥ.mādah< « assa foetida » (tiré d’Ibn Buklāriš). VA >ḥumādah< « chance, opportunité ». AL mahmúda, UT nº 5126 >maḥmūdah< « scammonée (Convolvulus scammonia) » ; DS >maḥmūdat ʔl+dūr< « euphorbe épurge (Euphorbia latyris) » ; ZǦ >salāmat al+ġarar lis maḥmūdah< « avoir échappé du danger n’en octroie pas l’immunité » ; AL gáiri mahmúd « indigne ». IQ >ḥamdīn, aḥmad, (abū) muḥammad /t/, attribué au substrat berbère, dans certains parlers juifs du Maroc, surtout dans le Tafilalt; voir Lévy 2009 : 315317.

*{ḤMR(Č)} | 367

met(a), Boamed/t, Homaymad/t, Maymad/t = Maymed, Mahamud = Mamut, MT >aḥmad, ḥamdūǧ, muḥammadmaḥammadun< (registre semicorrect),138 AL Muhámed « noms propres ». muhamedí + ín « musulman ». Voir {ʔBW} et {ṢWR} I. < Sémitique de l’Ouest {ḥmd}, cf. hébreu ḥemed « gentilesse, aménité », rabbinique ḥamdā « désir (sexuel) », avec une évolution sémantique déjà accomplie dans le sudarabique épigraphique >ḥmd< « louange, reconnaissance ». *{ḤMR(Č)} (‫)حمر أو حمرچ‬ VA >niḥammar taḥmīr kḥammar al+kurūm< « calfater les vignes ». VA >yatḥammar = yaḥmarr aḥmarr iḥmirārtaḥmar iḥmirārtaḥmar (ʕalà)< « rougir (à cause de) ». IQ >ḥumrahḥumrāḥum(ū)rahḥumrah< « rougeau (maladie des plantes) » ; GL >dāʔu ʔl+ḥumrat< (registre semi-correct) « érysipèle » ; AL homóra « rouge, fard ». DS >ḥumar< (tiré d’Ibn Buklāriš) « laurier-rose » (?). GL >ḥimārun< (registre haut), VA >ḥimār + ḥamīr / ḥumurḥimār + ḥamīrḥumayyarun< (registre semicorrect), ZǦ et IA >ḥumayyar< « âne » ; DS I 861 >ḥimār< « sarment coupé long » ; GL >ḥimāru ʔl+waḥši< (registre haut), VA et AC >ḥimār al+waḥš< « onagre », AL himár alguáhx + hamír arabe « zèbre » (?) ; h. deq + hamír daquín « espèce de petit d’âne » ; TD 165 >ḥimār al+bayt / qabbān< « aselle des murs (Oniscus asellus) », IQ >(qalbi) ḥimār< « imbécile » ; >ḥamīr ʔl+ṭalam< = ZǦ « baudets (reproducteurs, métonymie des paresseux) » ; GL >ʔl+ḥumuru< « machines pour tirer les navires dans les ports, cabestan (?) ».139 >ḥimāratunḥimārah + ātḥimārahʕišqan ḥimārī< « passion brutale ». AL humuría + ít « nature asine ». GL >aḥmaru< (registre haut), féminin IH 266 >ḥamratun< et diminutif >ḥumayratun< (registre semi-correct), VA >aḥmar + ḥumaraḥmaršarāʔiḥ ḥumr< « filets de viande maigre », AL aqĉár ahmár « plus rouge » ; GL >al+ʔaḥmaru< (registre haut) « Mars ». NQ db 2/2/1 >dīnu ʔl+ḥamrūǧ< « sa faible foi ».140 IW I : 248.14 >ḥmyr< « espèce de myrthe » (?) ; 302.18 « espèce de figuier » (?). UT nº 1562 >ḥumayrāʔ< « orcanette (Anchusa tinctoria) » ou « espèce d’astragale (Astragalus mauritanicus) » ou « quintefeluille (Potentilla reptans) » ou « oseille sanguine (Rumex sanguineus) ». VA >ḥumrānī = muḥmarr + īn< « rougeâtre ». MT

|| 138 A propos de l’origine sudarabique de cette prononciation, voir Corriente 1979 : 190-191. 139 Mais aussi les rouleaux utilisés parfois pour déplacer des murs entiers sans qu’ils s’écroulent, selon Souto 1989 : 402. 140 Littéralement « sa religion rougeâtre », avec le suffixe roman andalou péjoratif {+ÓČ}. Les dictionnaires rapportent plusieurs connotations négatives de l’adjectif « rouge » en arabe.

368 | *{ḤMZ}

>ḥammārmuḥammar< « rôti ». Voir {ʔḎN}, {BṢL}, {TMR} I, {ǦNḤ}, {ǦNY}, {ḤDD}, {ḪSS} I, {ḎBB}, {ḎKR}, {ŠǦR}, {ŠRḺ}, {ŠQQ}, {ṢLB}, {ṢNDL}, {ṬLQ}, {ʕLM}, {FQS/Ṣ}, {Q/KṮʔ}, {KBRT}, {LḤM}, {LḤW}, {NḤS} II, {WRD} II et {YQT}. < Pan-sémitique {ḥmr} « être rouge ou rougeâtre », d’où les noms de l’argile, de l’âne et d’autres objets caractéristiquement rouges, cf. hébreu ḥămarmar et accadien emēru « rougir », hébreu ḥomer « argile » et ḥămor « âne », araméen rabbinique ḥămārā, sudarabique épigraphique >ḥmrḥamzā< et ET Ibenhanza « noms propres masculins ». Variante phonétique de {ḥms}, q.v. *{ḤMS} (‫)حمس‬ GL >uḥāmisu< (registre semi-correct) « lutter ». VA >ḥamāsah< « bravoure, courage ». >raǧulun aḥmas< (registre haut) « un homme vaillant ». < Sémitique de l’Ouest {ḥms}, cf. hébreu ḥāmas et araméen rabbinique ḥămas « traiter avec violence », extension de l’élément bi-consonantique {ḥm} « chaleur » avec un complément phonétique ou définisseur sémantique. *{ḤMS/Ṣ} (‫)حمس أو حمص‬ VA >niḥammas taḥmīs kmuḥammaṣun< (registre haut) « rôtir » ;141 IQ >kin+naḥammaṣ< « je rôtirais ». VA >natḥammaṣ atḥammaṣ< « être rôti ». ZǦ >ḥamās al+ṭabbāḫ< « rôti de la maison ». GL >ḥim(mi)ṣum< (registre haut et registre semi-correct), FǦ >ḥimmaṣḥimṣun< (registre semi-correct), IQ >ḥimṣiḥimṣah + ḥimṣḥimsḥimṣ barrī / ʔl+ʔamīr< « croix de Malte (Tribulus terrestris) ». UT nº 1533 >ḥamaṣīṣ(ah)< « oseille sanguine (Rumex sanguineus) ».142 AL muḳámmeça (lire h) « couscous grossier ».143 Voir {ḤSM} II. < Sémitique de l’Ouest {ḥmḍ/ṣ}, extension de l’élément bi-consonantique {ḥm} avec un complément phonétique

|| 141 Cet auteur se trompe en voulant corriger cette prononciation avec un /s/, car les lexicographes les admettaient toutes les deux. 142 DS I : 323 se trompa en corrigeant ce mot avec des /ḍ/, contre le témoin de lexicographes et botanistes (comme dans UT nºs. 1533, 1659 et 2139), pour la seule raison d’appartenir aux espèces appelées avec des dérivés de la racine {ḥmḍ} et oubliant son parentage avec {ḥmṣ}, et la possibilité d’un emprunt à l’araméen. Néanmoins, une variante avec /ḍ/, comme celle d’Ibn Albayṭār, peut s’être développée à travers une étymologie populaire. 143 C’est-à-dire de la taille d’un pois chiche, cf. arabe marocain mḥămmṣa ; voir Prémare III : 226. {ḥmṣ} est probablement la variante nord-sémitique {ḥmḍ}, ce qui ferait de cette racine arabe un emprunt à l’araméen. Quant au pois chiches, évidemment importés de pays plus froids, on les aurait nommés ainsi parce qu’ils sont surtout consommés encore branchés et rôtis, comme on le fait encore au Moyen-Orient.

*{ḤMṬ} | 369

ou définisseur sémantique, cf. hébreu ḥāmōṣ « oppresseur » et araméen rabbinique ḥămaṣ « être chaud ». *{ḤMṢ} (‫)حمص‬ AŠ >ḥimṣu< « Emesse (géographie) » ; AL Hímça « Seville ».144 < Araméen, cf. rabbinique ḥămaṣ < accadien ḫimṣu(m) « butin ». Probablement une dérivation métaphorique de {ḤMṢ/S}. *{ḤMḌ} (‫)حمض‬ VA >yaḥmuḍ ḥamuḍ ḥumūḍah< « être aigre ou acide ». >niḥammaḍ ḥammaḍt taḥmīḍ k< « rendre aigre ou acide ». >yatḥammaḍ atḥammaḍ taḥammuḍ< « devenir aigre ou acide ». DS >ḥamḍah< « désir ». >ḥamūḍ< « désiré ». VA >ḥamāḍah< « impudence ». GL >ḥumūḍatun< (registre haut), AL humúda « acreté, piquant ». hámid + humád, IQ >ḥāmiḍḥāmiḍ féminin +ah< « aigre, acide » ; >rummān ḥ.< « grenade aigre » ; >tuffāḥ an ḥ.< « pomme aigre ». UT nº 1562 >ḥamḍ< « oseille (Rumex sp. et les genres Anabasis, Arthrocneumon, Atriplex, Halimione, Halogeton, Haloxylon, Salicornia, Salsola, Suaedae et Traganon) » ; nº 1661 >ḥ. al+ʔibil / al+ǧimāl< « espèce de soude (Suaeda hortensis) ». IH 201 >ḥummayḍḥummāḍ (ramlī)< « oseille (Rumex sp.) » ; >ḥ. āǧāmī< « patience crépu (Rumex crispus) » ; nº 1660 >ḥ. al+ʔarnab / al+ʔarānib< ; nº 1659 >ḥ. barrī< « patience crépu (Rumex crispus / conglomeratus / palustris) » ; >ḥ. bustānī< « oseille commune / aquatique (Rumex acetosa / hydropalatum) » ; nº 541 >ḥ. ǧabalī< « épine-vinette (Berberis vulgaris) » ou « rhubarbe groseille (Rheum ribes) » ou « patience des Alpes « patience des Alpes (Rumex alpinus) » ; nº 1627 >ḥ. ḥasakī< « espèce de patience (Rumex spinosus) » ; nº 2522 >ḥ. al+dubb< « bryone dioïque (Bryonia dioica) » ; 1659 >ḥ. sabḫī / ʔl+sawāqī< « patience crépu (Rumex crispus) » ; >ḫ. šāmī / mašriqī< « rumex aggloméré » (Rumex conglomeratus), >ḥ. al+māʔ « oseille commune (Rumex acetosa) » ; DS >ḥ. al+baqar< « oseille sauvage » (tiré d’Ibn Albayṭār). AL muhámid + ín « aigri ». Voir {ḤMṢ}, {ḪBZ}, {ŠRB} et {KRNB}. La racine {ḥmḍ} est la variante préservée dans le sémitique du Sud de {ḥmṣ}, q.v. *{ḤMṬ} (‫)حمط‬ DS >ḥamāṭ< « espèce de sycomore » (tiré d’Ibn Albayṭār).145 Etroitement associé avec les serpents, qui aimeraient cet arbre et ses fruits, selon les lexicographes natifs, ce mot semble apparenté avec l’hébreu ḥomeṭ « sorte de lézard » et le syriaque ḥūlmāṭā « caméléon », probablement dérivés de la mâme racine que

|| 144 En fait, on donnait ce nom à Seville seulement dans des contextes rhétoriques, parce qu’elle a été peuplée par les milices syriennes provenant de la première ville, ce qui était encore connu des informateurs d’Alcalá, à côté d’Yxbília, q.v. sous {ʔŠBLY}. 145 Mais aussi une certaine herbe ; voir UT nº 1527 à propos de ce phytonyme n’appartenant probablement pas à la langue vulgaire des Andalous.

370 | *{ḤMQ}

l’accadien ḫamāṭu(m) « se presser » et l’arabe ḥamaṭa « aller de main morte », avec une évolution sémantique particulière. *{ḤMQ} (‫)حمق‬ GL >yaḥmuqu umqun< (registre haut), AL nahmúq hamá/úqt « devenir sot ou fou » ; IQ 173/3/5 >ḫallī+hum yaḥmaqū< « laisse-les être fous » ; >kit+taḥmaqū< « vous deviendriez fous » ; AC >aḥmūq< « fais le fou ». AL niham(m)áq ham(m)áqt, VA >niḥammaq taḥmīq k< « rendre sot ou fou ». >yatḥammaq atḥammaq taḥammuq mutaḥammiqnastaḥmaq k< « considérer sot ou fou ». >ḥum(u)q = ḥamāqah = ḥumqiyyahḥamāqahḥum(ū)qaḥmaq = ḥamāq féminin ḥamqāaḥmaq + ḥumaqaḥmaqun< féminin >ḥamqāʔun< (registre semi-correct), VA >aḥmaq + ḥumaq / ḥamqāaḥmaq< « sot, fou » ; >mā +ḥmaqu< « quel fou ! » ; ZǦ >aḥmaq+hum< « le plus sot parmi eux » ; NG mg 9/5/4 >aḥmaq min< « plus sot que » ; AC >niṣf aḥmaq< « demi-fou ». DS >uḥmūqā< « sottise ». Voir {ʔḎ}, {BQL}, {TYN}, {ZĠL} et {NṢF}. Cette racine est une extension, témoignée partout dans l’ensemble du sémitique, de l’élément biconsonantique {ḥm} avec un complément phonétique ou définisseur sémantique, dans plusieurs directions, cf. accadien emūqu(m) « pouvoir, force », et hébreu ḥāmaq « s’éloigner » et, d’une façon semblable à l’arabe, guèze ḥamäqä « être insensé ». *{ḤML} (‫)حمل‬ IQ >n≠taḥmal tuḥmal aḥmalū+h ḥumlān ḥāmilḥamala (y)aḥmilu yaḥmilūna ḥāmil< (registre haut), VA >naḥmal ḥamalt ḥaml ḥāmil ḥammāl maḥmūl k< « porter » ; >n. ʕalà< « attaquer » ; IQ >naḥmal l+ak al+ʕašā< « je te porterai le dîner », 158/1/5 >aḥmal li+dalw+uh< « porte son seau » ; VA >n. ḥamalt ḥaml min< « être enceinte de », AC >ḥamalat yaḥmal(+ak) aḥmal< « (em)porter » ; AL nahmél hamelt = ahmélt « porter ; être enceinte ; supporter », CA 8 >aḥmal+nī fi faḏl+akum < « excusez-moi, s’il vous plaît » ; MT >yaḥmilū ʔl+qariyyah al+maḏkūrah maḥmal ġayr+ah< « ils considèrent le village prénommé comme les autres » ; VA >naḥmal ḥamalt ḥamālah ḥāmil / ḥamīl + ḥumalā k ʕan< « se porter garant ». >niḥammal taḥmīl k ʕalà< « porter, pousser (à faire) » ; IQ >ḥummil min al+makrūh fawq iḥtimāl+uh< « on l’a surchargé de disgrâces » ; AC >ḥāmmal< « charge ». ḪA ar8 >lā tiḥāmal ʕalà ʔn tibūs fumm+ī< « n’essaie pas de m’embrasser sur la bouche ». VA >yatḥammal atḥammal taḥammul< « être poussé / porté à » ; IQ 163/5/1 >natḥammal(y)ataḥammalu< (registre haut) « supporter, tolérer ». VA >yanḥamal anḥamal< « être porté ». >naḥtamal kn≠taḥtamal yuḥtamal iḥtimālaḥtamala (y≠t)aḥtamilu iḥtimālun muḥtamilun< (registre haut), AL nahtemél ahtemélt ehtiméll « supporter, souffrir » ; NQ mg 16/x/4 >yaḥtamal li+ḥuzni yaʕqūb< « il souffre la tristesse de Jacob ». GL >ḥamlun< (registre semi-correct), IQ + >aḥmāl< « charge, fardeau » ; AL hámbl « grossesse » ; IQ >ḥamlan ṯaqīl< « un fardeau lourd » ; >ḥamlayn falīq< « deux charges de bois à brûler ». GL

*{ḤMM} | 371

>ḥa/imlatun = taḥāmulun< (registre haut) « attaque ». VA >qaḍiyyat an ḥamliyyah< « question catégorique (philosophie) ». >ḥim(a)l + aḥmāl = ḥumūlahḥimalḥumayyal< « charge, fardeau ». VA >ḥamal + ḥumlān< « agneau » ; GL >ʔl+ḥamalu mina ʔl+burūǧ< « le Bélier, signe du Zodiaque ». UT nº 2728 >lisān ʔl+ḥamalālāt maṣlūḥah li+ḥumlāni+hā< « outils portables ». IQ >ḥamūlḥāmil muruwwah< « un homme digne » ; GL >ḥāmilu risālatin< (registre haut) « courier » ; >ḥ. kitābin< (registre haut) « maître » ; VA >ḥ. al+silāḥ< « écuyer ». AL hámila + havímil, GL >ḥāmilatun< (registre semi-correct), VA >ḥāmil + ḥawāmil< « enceinte ». AL hamíl + ín, IQ >ḥammāl + īn< « porteur » ; IW I : 182.8 et 10 >ḥammāl< « fructueux » ; VA >ḥammāl< et GL >ḥāmilun< « (courant d’eau) qui enlève tout ». GL >ġayru muḥtam.linġayri muḥtamil = qalīl ʔl+iḥtimāl< « impatient ». IQ >fawq al+iḥtimāl< « insupportable ». MT >taḥāmul ʕalà< « prière, supplication ». GL >maḥmalunmaḥmal + maḥāmil< « panier ; plateau » ; >maḥmalmaḥmalun< (registre semi-correct) « litière ». AL mahmúl + ín « porté » ; IQ >maḥmūl ʕalà ʔl+taṣdīq< « crédule ». Voir {ḤRF}, {ḎNB}, {ZRQ} I, {SLḤ}, {ṬWʕ}, {Ḏ̣HR}, {ʕNQ} et {ĠBN}. Les témoins dans le sémitique de l’Ouest de l’hébreu ḥāmal « avoir pitié » et syriaque ḥǝmal « réunir », à côté de quelques signification de cette racine en arabe, comme « se porter garant », suggèrent qu’il s’agit de l’élément bi-consonantique {ḥm}, avec agglutination de la préposition li+, signifiant d’abord l’ardeur ou le sentiment de pitié pour les autres, par lequel on supporte ses charges, etc. L’évolution sémantique dans le sudarabique épigraphique >ḥml< « amener, faire entrer » est déjà au-delà de l’arabe, tandis que le parentage n’est pas sûr dans le cas de l’accadien ḫamālu « ourdir » et le guèze ḥamälä n’est qu’un emprunt à l’arabe. *{ḤMLQ} (‫)حملق‬ IH 358 >ḥamālīq< « pupilles des yeux » ; ZǦ >ḥamāliq< « nom propre (probablement un sobriquet) ». Les définitions des lexicographes pour ce mot sont assez hésitantes, ce qui explique la correction sémantique majoritaire d’IH « intérieur des paupières » ; on dirait que les Andalous on simplifié le syntagme ḥamālīqu ḥadaqatay+h, en lui attribuant la signification du deuxième élément. Quant à l’étymologie, on dirait que ce mot s’est développé par la composition (naḥt) de *ḥāmī ʔl+maʔāq « protecteur des coins intérieurs des yeux ». *{ḤMM} (‫)حمم‬ I. VA >nuḥumm ḥamm ḥāmm maḥmūm k bi< « donner de la fièvre ». >niḥammam taḥmīm k< « baigner ». >natḥammam atḥammamt< « aller aux bains publiques ». >yanḥamm anḥamm bi / min< « avoir de la fièvre ». DS (tiré d’Ibn Ǧanāḥ) >iḥtamm< « être chaud ». VA >nastaḥamm astaḥamt istiḥmām fīistaḥama< (registre semi-correct) « se baigner ». IH 196 >ḥāmmatun< (re-

372 | *{ḤMM}

gistre semi-correct),146 VA >ḥammah< « source d’eau thermale », AC >al+ḥammāal+ḥāmah< « Alhama (géographie) ». VA >ḥammām + ātḥammāmḥammāmun< (registre haut), IA >ḥammā/īmḥumayyamḥumayyamun< (registre semi-correct), LZ >ḥumay.mḥumayyam< ; AL hájar al hamím « éponge » ; hammím al quibrít « bain sulfureux » ; GL >ʕilāǧu ʔl+ḥammām< « clystère ». MT et VA >ḥammāmī< « baigneur, garçon de bain ». VA >ḥummà + ḥummayātḥummayātun< (registre haut), AL húmme « fièvre » ;147 húme yávm « fièvre d’un jour » ; VA >ḥummà murʕidah< « fièvre précédée de frissons ». IH 237 et GL >ḥamāmatun< (registre semi-correct) « colombe (femelle) », VA >ḥamām nom d’unité +ah< + >ātḥamīmḏakar al+ḥamām< « pigeon mâle » ; >burǧ al+ḥamām< + MT >abrāǧ al+ḥamām< « pigeonnier » ; AL farḳ hamím + firáḳ h. « pigeonneau » ; hamíma/e beitía + ham(m)ím beitiín « pigeon domestique » ; GL >ʔbnu ʔl+ḥamāmah< « Bar Yona (nom propre masculin) ». ET Hamama « nom propre féminin ». TH >ḥamāʔimīn< « chasseurs aux pigeons sur les toits des maisons ». AL mahmúm + ín, VA >ḥamīm< « chaud » ; >mā an .ḥ< « eau bouillante ». Voir {BRǦ}, {ḤRQ}, {ḪRʔ}, {ḪFF}, {ḪLQ} II, {DFʔ}, {DQQ}, {Ḏ/ZRQ}, {RBʕ}, {RǦL}, {RʕY}, {SǦN}, {SḪN}, {ŠHB}, {ṢḪR(L)}, {ṬFL}, {ĠBB} I, {K/QZ/SBR}, {KSB}, {WRD} I, {WRQ} et {YWM}. < Pan-sémitique {ḥmm}, cf. hébreu ḥam, rabbinique ḥămam, accadien emēmu(m) « être chaud », ougaritique >ḥm< « chaleur », guèze ḥammä « avoir de la fièvre » et sudarabique épigraphique >ḥmm< « saison chaude ». II. ZǦ et IZ 4/2/1 >ḥammūḥamīm< « nom propre » (tiré des chapitres du Coran qui commencent par ces deux lettres, une abréviation dont la signification est inconnue. Le pluriel ḥawāmīm est rapporté et rejeté par IH 255. IV. UT nº 1626 >ḥamāmà< « cardamome (Amomum cardamoum) ». < Grec ἄμωμον.

|| 146 La correction par cet auteur de ce mot comme >ḥammatun< ne peut pas se rapporter à la phonétique, car les Andalous n’avaient pas de voyelles longues (voir Corriente 1977 : 60 ss.) et, en plus, on voit que d’autres sources dialectales ne présentent pas d’alifs. Il semble condamner la graphie avec un alif, qu’on utilisait souvent comme « mater lectionis », surtout avec les voyelles toniques. 147 Ainsi, il faut aussi corriger hímia + ít, comme une erreur typographique. 148 Il faut corriger sa traduction paloma macho « pigeon mâle », car les donnés d’IH et d’autres rapportent le fait curieux et attribuable au substrat roman (cf. castillan palomo, catalan colom, portugais pombo, vs. castillan paloma, catalan coloma, portugais pomba) que les Andalous utilisaient ḥamām pour le mâle et ḥamāmah pour la femelle, et pas comme collectif et nom d’unité. Voir aussi {YMM}, à propos de l’étymologie de ce mot. 149 Voir Caubet & Sinaceur 1999 : 75.

*{ḤNB} | 373

*{ḤMW/Y} (‫)حمو أو حمي‬ IQ >ḥamà tuḥmà aḥmī+nī ḥimāyah(y)aḥmī ḥimāyatun ḥāmī< (registre haut), VA >naḥmī ḥamayt / aḥmayt ḥimāyah ḥāmī muḥmī< « protéger » ; MT >ḥamā+hā ʔl+lah< « que Dieu la protège ! » ; IQ >ḥamà l+al+aʕzal< « il protégea le désarmé » ; >naḥmī rūḥ+ī ʕan< « je me protège de ». VA >naḥmī ḥamayt = aḥmayt ḥamy / iḥmā ḥāmī muḥmī k ʔl+ḥadīdtuḥmà< « rougir au feu » ; AL na/ehmí ahméit « protéger ; chauffer ». nihammí ham(m)éit « protéger ». nahta/emí ahteméit, VA >naḥtamī aḥtamayt iḥtimā muḥtamī + īn maʕ< « se protéger » ; >n. bi< « faire une diète » ; IQ >maʕ al+bāṭil yaḥtamī< « il se protège avec la fausseté ». VA >yaḥtamī aḥtamā iḥtimā muḥtamī< « être chauffé et rougi au feu ». >ḥimyah< « diète ». VA >ḥamū + aḥmā< « beau-père ». AL himéya « protection » ; GL >mawḍiʕu ḥimāyatin< (registre haut) « lieu protégé » ; >dūna ḥimyatin< (lire >ḥimāyatinḥumayyāḥumiyyā< « vin » ; AC >ḥumayyā< « vin ; sentiment d’honneur ». AL hámi féminin +a +ín = mohámi « défenseur ». GL >taḥāmin< (registre haut) « abstinence ». AL mohámi « terrain réservé ». Voir {ṮLṮ}, {ḤRQ} et {RBʕ}. < Pansémitique {ḥmw/y}, cf. hébreu ḥām, rabbinique ḥāmā, guèze ḥǝm, accadien emu(m) « beau-père », hébreu ḥōmāh « mur de protection » et accadien ḫamû « confier » ; il s’agit d’une extension de l’élément bi-consonantique {ḥm}, préservant parfois son sémanthème basique de « chaleur ». *{ḤNʔ} (‫)حنء‬ UT nº 1630 >ḥinnāʔ nom d’unité ḥinnāʔah < « henné (Lawsonia alba) » ; >ḥinnāʔ ǧabaliyyah< « centaurée de Salamanque (Centaurea salmantica) » ; nºs. 1630 et 3177 >ḥ. ʔl+ruʕāh / al+murūǧ< / marǧiyyah / maǧnūnah< « cresse à feuille d’herniaire (Cressa cretica) » ; nº 2355 >ḥ. barriyyah< « verveine (Verbena officinalis) » ; TD >ḥ. ʔl+ġūlah< « orcanette (Anchusa tinctoria) » ; DS >ḥ. qurayš< « aigremoine (Agrimonia eupatoria) ». Voir {ǦWZ} II, {ḤNN} II et {SQṬ}. < Araméen rabbinique (ya)ḥănūn, nom sémitique de cette plante chypriote, probablement abrégé comme ḥinnā « grace », à cause de ses propriétés. *{ḤNB} (‫)حنب‬ VA >miḥnab + maḥānib miḥnabun< (registre semi-correct) « piège ». Voir {ṬRQ} et {NṢB}. Les lexicographes natifs ne connaisent, pour cette racine, que des significations comme « être recourbé, voûté, etc. », mais les dialectes modernes du Yémen montrent des acceptions plus proches de celles de l’arabe andalou, même un maḥnab « piège », ce qui veut dire qu’il s’agit d’un des nombreux yéménismes du neo-arabe occidental.150

|| 150 Voir Behnstedt 1992 : 290 et, à propos du parentage entre ces dialectes, Corriente 1989b, 1995b et 2014. Avec une autre évolution sémantique, le sudarabique épigraphique connaissait aussi t « tire de fonctionnaire », et cette racine semble avoir connu d’autres dérivations parmi les Andalous ; voir Corriente 2008a : 325, sous hampa.

374 | *{ḤNBL} *{ḤNBL} (‫)حنبل‬ IH 265 >ḥanbalun< (registre semi-correct), IQ >ḥanbalḥanbal + ḥanābilwasāyid ḥanbaliyyah< « coussins du même tissu ». Cette racine est une extension de {ḥnb}, qui est une variante phonétique de {ḥnw/y}, q.v. *{ḤNT} (‫)حنت‬ IH 267 >al+ḥānūtuḥānūt + ḥawānitḥānūtḥuwaynat< « boutique » ; VA >ḥānūt + ḥawānīt « boutique ; pharmacie » ; GL >ḥānūt< « taverne » ; AL hanút haquím « pharmacie ». Voir {ʔN} II, {BQL}, {ḤǦM}, {ḤDD}, {SPṬ(N/R)}, {ṢYDL}, {FTḤ} et {NḎ̣R}. < Araméen ḥānūtā « boutique (en principe voûte) », dérivé de {ḥnw/y}, q.v. *{ḤN/LTM} (‫)حنتم او حلتم‬ VA >ḥaltam< « poterie » ; TH 42.12 >ḥantam< « argile pour pots à lait ». VC 22/8 >ḥaltamiyyah< « vase en terre ».152 DS >faḫḫār muḥantam< « poterie vernissée à l’intérieur ». Le mot arabe classique ḥantam « sorte de pot en argile rouge » semble dériver du syriaque mǝḥattam « perfectioné (par le vernissage intérieur) ». *{ḤNṮ} (‫)حنث‬ IQ >naḥnaṯnaḥnaṯ ḥanaṯ ḥinṯ ḥāniṯ + īn< « être parjure » ; ḪA īni 3 >ma ḥanaṯt illā fī yamīn+ī< « c’est moi que tu feras parjure » ; AL le tahléf hániĉ « ne sois pas parjure ». VA >niḥannaṯ kḥannaṯūhyatḥannaṯ atḥannaṯ< « se faire parjure ». ZǦ >ḥāniṯah< « faux serments ». >ḥannāṯḥannāṯun< (registre haut) « parjure ». IQ >aḥnaṯ mā hu al+insān iḏā ḥalaf< « plus on jure, plus on devient parjure ». Le sémitique ne semble pas avoir possédé une racine {ḥnṯ}, mais ces mots arabes sont en rapport sémantique étroit avec le sémitique de l’Ouest {ḥnp},153 cf. hébreu ḥānēf « être impie », rabbinique ḥănēfā « hypocrite » :154 on dirait donc que ce concept si caractéristique des religions juive et chrétienne est exprimé dans ce cas avec une mutation phonétique assez compréhensible du /f/ en /ṯ/.155 *{ḤNǦR} (‫)حنجر‬ GL >ḥanǧaratun< (registre haut), VA >ḥanǧarah + ḥanāǧir< « larynx, gorge ». IH 360 >al+maḥanǧaru< (registre semi-correct) « choléra-morbus ». Le séman-

|| 151 En classique, on appelait ainsi les vêtements ou fourrures usés. En arabe marocain on a ḥănbǝl, selon Prémare III : 245, mais le terme semble avoir eu une signification plus étendue en arabe andalou, puisqu’on en a dérivé le castillan et le portugais alfombra « tapis ». 152 Cf. castillan altamía et portugais altamia ; voir Corriente 2008a : 171. 153 Les témoins accadiens cités par BDB seraient des cananéismes, selon von Soden 1985 I : 320, tandis que le guèze ḫanafi est un emprunt clair à l’arabe; voir Leslau 1987 : 263. 154 Voir Jeffery 1938 : 112-115, à propos de l’emprunt coranique ḥanīf. 155 Brockelmann 1908 : 130-131 rapporte des cas anciens en arabe où /ṯ/ > /f/ et les ultracorrections ne manquent jamais dans ces situations.

*{ḤNŠ} | 375

thème basique de cette racine arabe étant « égorger », elle s’est probablement dévelopée par dissimilation dans un verbe perdu *ḥaǧǧara « égorger avec un couteau de silex ». *{ḤNḤF} (‫)حنحف‬ NQ yb 1/5/2 >taḥanfuf< « épilation du pubis ». Variante dissimilatoire de {ḥff}, q.v. *{ḤNDRN} (‫)حندرن‬ SG 251 (tiré d’Ibn Buklāriš) >ǧndrynh< (lire >ḥandurīnahḥandūs< « laiton ». Probablement < grec *χαλκὸς Ἰνδός « cuivre indien ». Voir {NWʔ}. *{ḤNDQ} (‫)حندق‬ UT nº 1501 >ḥandaqūq(à) = ḥandaq< « mélilot élégant (Melilotus elegans / sulcata) » ; nº 3128 >ḥandaqūqà barrī< « sainfoin d’Espagne (Hedysarum coronarium) » ou « mélilot élégant » ; >ḥ. miṣrī< « fève d’Egypte (Nympahea nelumbo) ». < Syriaque >hndqwqā< < grec Ἰνδὸς κόκκος « grain indien ». *{ḤNḎ} (‫)حنذ‬ DS II 856 (tiré d’Ibn Albayṭār) >yaḥnaḏ< « équisette (Equisetum) ». Mot probablement fabriqué par les botanistes avec une racine dont le sémanthème basique est la chaleur brûlante, probablement une extension de l’élément biconsonantique {ḥm} avec une addition difficile à préciser mais commençant probablement par un /n/, qui a provoqué une assimilation du /m/. *{ḤNZB} (‫)حنزب‬ UT nº 1499 >ḥinzāb< « panais sauvage (Daucus carota) ». Variante dissimilatoire de {ḤZB}, q.v., avec une considérable évolution sémantique. *{ḤNŠ} (‫)حنش‬ VA >niḥannaš taḥnīš ḥawla fulān< « se montrer très serviable envers quelqu’un » ; IQ >yaḥannaš ḥawlāʔ+ī< « il me flatte ». LZ >ḥanšḥan(a)š + ḥināšḥanšun< (registre semi-correct), GL >ḥanašun< (registre haut), IA >ḥan(a)š< « serpent » ; UT nº 4705 >šaǧarat al+ḥanaš< « draconte (Dracon-

|| 156 Il ne faut pas se laisser tromper par la similitude phonétique partielle avec les dérivés du latin hirundo, comme le français ou le catalan oreneta : le portugais et le vieux castillan andor/lina ont préféré un sobriquet, « bavardeuse », peut-être une étymologie populaire des Andalous bilingues, tiré de l’arabe andalou {ḥṭr}, avec ce suffixe roman andalou, ou avec {+EČ}, dans le cas du dialecte catalan de Majorque, baldritxa. Plus tard, puisqu’on identifiait la première portion de ce mot avec andar « marcher », le castillan l’a corrigé avec le verbe volar et on en a dérivé le mot habituel, golondrina. Par ignorance de l’arabe, et sutout de l’arabe andalou, les étymologistes n’ont jamais su expliquer ce mot correctement ; voir Corriente 2008a : 180-181 sous andorina et andorra.

376 | *{ḤNṬ}

tium) ». MT >al+ḥanšī< « nom propre » (probablement patronymique de ḥiṣn al+ḥanš = Alange (géographie). AL honáyxa « feu volage, sorte de dartre » ; hunáyxata géne (lire hunáyat agénne) + honayxít, DS >ḥunayšat al+ǧannah< « lézard de mur ». Voir {ḤYŠ}. Son parent sémitique le plus évident est l’hébreu nāḥāš « serpent », avec une métathèse clairement euphémistique, mais le vieux mot arabe étais aussi le nom de plusieurs animaux petits et méprisés qu’on chassait, cf. accadien enēšu(m) et hébreu ānaš « être faible », peut-être ajoutés au proto-sémitique *ḥay « vivant ». *{ḤNṬ} (‫)حنط‬ I. VA >ḥinṭahḥinṭatun< (registre haut), AL hínta « blé ». UT nº 1656 >ḥinṭah barriyyah< « orge bâtarde (Aegilops ovata) » ; nº 1655 >ḥ. fārisiyyah< « épeautre (Triticum spelta) » ; >ḥ. ḥabašiyyah< « riz » ; >ḥ. rūmiyyah / sawdāʔ< « blé de Jérusalem (Triticum dicoccum) ». MT >ḥannāṭ + īn< « marchand de froment ». < Sémitique de l’Ouest {ḥnṭ}, cf. hébreu ḥiṭṭāh et araméen rabbinique ḥīṭṭā « blé ». II. VA >niḥannaṭ k al+mayyit< « embaumer un mort ». >yatḥannaṭ atḥannaṭ taḥannuṭ< « être embaumé ». GL >ḥunūṭun< (registre semi-correct), VA >ḥunūṭ< « aromates pour l’embaumement des morts ». < Sémitique de l’Ouest {ḥnṭ}, cf. hébreu ḥānaṭ, araméen rabbinique ḥănaṭ, probablement < égyptien ancien >ḫnt.t< « onguent ».157 *{ḤNḎ̣L} (‫)حنظل‬ GL >ḥanḏ̣alun< (registre haut), UT nº 1620 > ḥanḏ̣alḥanḏ̣alah + ḥanḏ̣almuslim an ḥanafī< « musulman orthodoxe ». IQ et MT >al+aḥnaf< « nom propre masculin ». AC >abū ḥanīfata< (registre haut) « nom propre masculin ». < Sémitique de l’Ouest {ḥnp}, cf. hébreu ḥānēf « être impie », rabbinique ḥănēfā « hypocrite », mais dans ce mot particulièrement il s’agit d’un emprunt au syriaque ḥanpāyā « païen ».158 *{ḤNQ} (‫)حنق‬ IQ >ḥanaqnaḥnaq ḥanaqt ḥanaq ḥā/aniq + īn ʕalà = yatḥannaq atḥannaq taḥannuq ʕalà< « se mettre en colère ». >niḥannaq k< « mettre en colère ». GL >ḥanaqun< (registre haut) « colère ». L’entrée >ḥnāqà< de DS I : 332, traduite

|| 157 Selon Erman & Grapow 1982 III : 307. 158 Avec l’inversion sémantique expliquée par Jeffery 1938 : 112-115.

*{ḤNW} | 377

comme « trèfle sauvage (Trigonella elatior) », doit être biffé, car il s’agit d’une erreur au lieu de >ḥabāqàniḥannak taḥnīk k< « instruire ; accoutumer » ; IW II : 677.7 « saigner (le cheval) au palais ». VA >yatḥannak atḥannak taḥannuk bi / fī< « être instruit ou accoutumé ». >ḥanak + aḥnākḥanakun< (registre haut) « palais ». AL hanéq « lampas (au palais des chevaux) ; adresse, ruse » ; bíle h. « idiot ». < Sémitique de l’Ouest {ḥnk}, cf. hébreu ḥēk et araméen rabbinique ḥikkā « palais », et la métaphore hâtive de l’hébreu ḥānak « instruire ; dédier ». II. AL nihanneq hannéqt « crotter » ; VA >niḥannak taḥnīk k< « noircir ». >yatḥannak atḥannak taḥannuk< « être noirci ; devenir noir ». >ḥunkah< = IA « couleur noir ». VA >ḥanakī + īn< « noir ». Variante phonétique de {ḥlk}, q.v. *{ḤNN} (‫)حنن‬ I. GL >aḥinnu ḥanānatun< (registre semi-correct), AL nihín(n) hanént hin(n), VA >niḥinn ḥanant ḥanīn min / ʕalà / li< « avoir de la compassion » ; >n. ḥanant li< « désirer, soupirer après » ; DC 19 hén âaléa « aie pitié de moi » ; IQ >ḥanant ilay+h< « je soupirai après lui ». >ḥannan+k ilay+ya< « il t’inspira pitié pour moi ». >ḥinnaḥi/annah + āt = ḥinānḥanīnḥanīnun< (registre semicorrect), VA >ḥanīn + īn< « compatissant ». LO hyneyn (lire Huneyn) « nom propre masculin ». ZǦ >aḥanni< « plus compatissant ». Voir {QRʔ}. < Pansémitique {ḥnn}, cf. hébreu ḥānan, araméen rabbinique ḥănan « favoriser, gracier », phénicien >ḥn< « faveur » et accadien annu(m) « aprobation, agrément ». II. IH 262 >hannantuniḥannan taḥnīn k< « teindre avec le henné ». >yatḥannan atḥannan< « se teindre avec le henné ». >ḥinnah = ḥinnā + ḥinanḥinnāḥinnahḥunaynā< « henné ». LZ >ḥinnīḥinniyyun< (registre semi-correct) « marchand de henné ». ḪA āsi 1 >taḥnīn< « toilette ». Voir {ǦNY} et {ḤNʔ}, dont cette racine est une variante morphophonétique. III. DC 5 henna « nous ». Voir {ʔN} II. *{ḤNW} (‫)حنو‬ GL >aḥnī maḥniyun< (registre semi-correct), VA >naḥnī ḥanayt = aḥnayt ḥanī / iḥnā ḥānī muḥnī kʔnḥanī munḥaniyun< (registre semi-correct), VA >nanḥanī anḥanā inḥinā munḥanī< « se courber ; se détourner ». UT nº 1560 >ḥanwah< « calendule officinale (Calendula officinalis) ».160 VA >ḥaniyyah + āt / ḥanāyāḥaniyyahḥanāyatun< (registre semi-correct) « chambre à coucher », MT et IA >ḥaniyyahḥāniyāḥanāyā< « voûte ». AŠ 57/3/3 >ḥān< « taverne ». 68/8/1 >ḥānyat ʔl+dayr< « cabaretière ». < Sémitique de l’Ouest {ḥnw/y}, cf. hébreu ḥānāh « courber ; camper », araméen rabbinique et syriaque ḥānūtā « boutique », dont le sémanthème basique est former une voûte pour s’y loger. *{ḤW} (‫)حو‬ ZǦ et IZ 5/1/1 >ḥaw ḥaw< « allez, allez ! » ; DS I : 334 >ḥawḥà< « va-t’en ! ». On aurait formé ces interjections comme des pluriels du classique ḥayya (hallā) « hé, venez ici ! ».161 *{ḤWB} (‫)حوب‬ VA >ḥūb< « péché ». < Sémitique de l’Ouest {ḥwb}, cf. hébreu ḥōb, araméen rabbinique ḥōbā « dette » et sudarabique épigraphique >ḥwb< « péché », mais l’arabe semble avoir été emprunté au syriaque ḥawbā.162 *{ḤWT} (‫)حوت‬ GL >ḥūtun< (registre haut) « baleine » ; >ʔl+ḥūt< « les Poissons » ; VA et IQ >ḥūt + ḥītānḥūtal+ḥawtu< + diminutif 246 >ḥuwaytanātun< (registre semi-correct), LZ >ḥuwaytinātḥūtiyyah< « étuvée de poulet » (?). AL haguít féminin +a +ín, VA, MT et ZǦ >ḥawwāt + īnḥāwit< « poissonnier ». Voir {BḤR(Q)}, {ḤǦR}, {ḤŠŠ} I, {ḤWR(L)}, {RWǦ}, {SLL} II, {ŠRL}, {ŠLL} II, {ṢYD} et {QŠR} I. Quoique les lexicographes natifs connaissent ḥūt comme synonyme de samakah et comme le signe du Zodiaque correspondant, cette signification est caractéristique des dialectes occidentaux du néo-arabe, tandis que pour les orientaux c’est le nom des « grands poisons », surtout la baleine, avec l’exception du Yémen,163 ce qui suggère un autre « yéménisme » en Occident. Quant à son étymologie, il pourrait s’agir d’un dérivé de

|| 160 L’identification de ce phytonyme avec l’hypéricum chez DS I : 333, tirée d’Ibn Buklāriš, semble résulter d’une confusion graphique entre >ʔḏryn< et >hywfārqwnhwnhwṯn< ou >ḥmtḥawwaǧū+h ḥuwwiǧniḥawwaǧ taḥwīǧ k = nuḥwiǧ iḥwāǧ muḥwiǧ ilà< « mettre dans le besoin ». >yatḥawwaǧ atḥawwaǧ taḥawwuǧ ilà< « se voir dans le besoin ». >naḥtāǧ aḥtaǧt iḥtiyāǧ muḥtāǧ k / ilàaḥtāǧū aḥtāǧu yuḥtāǧu iḥtiyāǧun muḥtāǧun (ilà šayi)< (registre semi-correct) ; ZǦ >y≠taḥtiǧ yaḥtāǧū yuḥtaǧ muḥtāǧmiḥtāǧun< (registre semi-correct), AL nahtíx ahtíxt « avoir besoin » ; yuhtíx « il faut » ; IQ >aḥtaǧtu ṣudrat farū< « j’avais besoin d’une pelisse » ; >naḥtāǧ li+kašf al+qināʕ< « je dois tirer le voile » ; >yaḥtaǧ al+insān yarǧaʕ ḫalīʕ< « on doit devenir débauché » ; 153/1/1 >naḥtāǧ an niqul+l+ak< « je dois te dire ». ZǦ >ḥāǧah + ḥawāyiǧḥāǧah 2 ḥāǧatayn + ḥāǧ / ḥawayǧ / ḥawāǧḥāǧatun< (registre haut), diminutif IQ >ḥuwayǧahḥuwayǧah + ḥuwayǧātḥuwayǧit< « chose ; besoin » ; VA >ḥāǧah + āt< « besoin ; indigence » ; AC >fī ḥaǧat+u< « du sien » ; >ṣāḥib al+ḥāǧah< « celui qui a un besoin » ; NQ aa 5/1 >w+aš ḥāǧah niqūl+l+ak< « qu’est ce que je vais te dire ? » ; HC 100 >ḥawāʔiǧ al+ḫubz wal+ḥalwà< « mets de farine et d’œufs frits avec une garnison de fruits secs ». UT nº 1661 >ḥāǧ< « alhagi des Maures (Alhagi maurorum) ».165 ZǦ et IA >aḥwaǧ< « dans un plus grand besoin » ; GL >aḥwaǧu< (registre semi-correct) « plus nécessaire ». >ḫādimun muḥtāǧun ilay+hi< « un serviteur indispensable ». VA >muḥtāǧ (wa+naffāǧ)< « pauvre (et présomptueux) ». Voir {ʔKD} et {QḌY}. Cette racine arabe est une variante de l’élément biconsonantique {ḥg}, dont le sémanthéme basique dans le sémitique de l’Ouest est « tourner » (d’où « danser » ; voir {ḥgg}), cf. hébreu ḥāg « décrire un circle » et araméen rabbinique ḥūgtā « cercle ». L’arabe a préservé des traces de cette signification, comme dans ḥuwayǧāʔ « chemin à côté qui se sépare de la route », c’est-à-dire « détour », mais a surtout développé le concept de faire des tours en cherchant ce qu’on a besoin, d’une façon similaire a dawwara dans le néo-arabe. *{ḤWḤN} Voir {ǦWZ} II. *{ḤWḎ} (‫)حوذ‬ UT nº 1561 >ḥawḏān< « chrysanthème (Chrisantemum segetum) » ou « espèce de renoncule (Ranunculus bullatus) ». On aurait appelé ces plantes ainsi à cause de leurs tiges longues, suggérant que leurs fleurs veillent sur les champs. En fait, ḥawḏān était un nom propre, probablement « veillant », quoique cet adjec-

|| 164 Espèces de poissons, selon Erman & Grapow II : 484 et 485 et III : 80. 165 Souvent corrompu comme >ḫāǧ< ou >ḥāḥḥawar< « beauté des yeux noirs ». 190/2/1 >aḥwar + >ḥūr< « qui a les yeux d’un beau noir » ; VA >ḥūriyah = ḥawriyah + ḥūr alʕīn< « houri ». ḪA cri 16 >iḥwirār ǧufūn+uh< « le beau couleur noir de ses yeux ». Cette signification semble s’être développée à partir de celle de {ḥwr} II, comme un euphémisme au lieu d’autres mots pour « noir ».166 Voir {LḤḎ̣}. II. GL >ḥawrun = šaǧaru ʔl+ḥawr< (registre semi-correct), IQ >ḥawrḥawr nom d’unité +ah< + >ḥawrātḥawr< (nom d’unité), UT nº 3135 >ḥawr abyaḍḥawr (abyaḍ) ḫinzīrī< « peuplier gisard (Populus canescens) » ; nº 3135 >ḥ. qabrī< « peuplier tremble (Populus tremula) » ; nº 1629 >ḥ. rūmī< « peuplier noir (Populus nigra) ». FḪ >ḥawwārà< « la meilleur fleur de farine » ;167 >ḫubz al+ḥ. / ḥ.wwārī< « pain très blanc ». Ces mots sont tous des emprunts à l’araméen, où cette racine a la signification basique de la couleur blanche,168 cf. syriaque ḥewwārā « peuplier blanc » et rabbinique ḥiwwartā « farine blanche ». Voir {ZRʕ}. III. VA >ḥawārīḥawāriyyūn< (registre haut), AL haguári + ín « apôtre ». < Guèze ḥawari, littéralement « voyageur », participe agentif du verbe ḥorä, étymologiquement identique avec le {ḥwr} de {ḥwr(l)}, qui suive.169 *{ḤWR(L)} (‫)حور أو حورل‬ IH 263 >ḥārah + ḥawāʔirḥawāyirḥārahḥārah + āt = ḥar+āllah + āt< « quartier ».170 KU gamel heuuria « fair girer les houppes d’une casquette à la façon des danseurs soudanais ». VA >miḥwar + maḥāwir< « essieu ». >maḥārah + maḥārmaḥārah< « godet » ; GL >maḥārat ʔl+kuḥl< « boîte du collyre ». AL moháira + ít « clovisse ». Voir {SĠRD}. Ce {ḥwr}, dont le sémanthème basique est « tourner » semble être une variante phonétique de {ḥwl}, q.v.

|| 166 Mais il s’agit toujours de la beauté du contraste entre les yeux noirs et la peau très blanche. Jeffery 1938 : 117-120 ajoute à l’hypothèse araméenne l’influence du pehlevi hurūst (« développé », plutôt que « beau », voir Mackenzie 1986 : 45), ce qui semble improbable. 167 D’où le vieux castillan alhavara avec la même signification. 168 Partagée aussi par l’hébreu ḥāwar « être blanc », mais de façon marginale. 169 Voir Leslau 1987 : 249-250. 170 Il faut renoncer à l’origine syriaque (ḥīrtā) de ce mot, suggérée dans Corriente 1997a : 143, à cause de la vocalisation (reflétée normalement dans le nom de lieu Alḥīrah), ainsi que d’autres témoins sud-sémitiques, comme le sudarabique épigraphique >ḥwr< « s’établir dans une ville » et >ḥwr(w)< « habitant d’une ville », dont ce ḥārah pourrait très bien être le pluriel, ce qui penche vers un emprunt au sudarabique épigraphique.

*{ḤWŠK} | 381

*{ḤWZ} (‫)حوز‬ VA >nuḥūz ḥuzt ḥawz k li< « prendre possession » ; >n. ḥuzt ḥawz / ḥiyāzah ḥāʔiz maḥūz k ḏā li+ḏā< « joindre deux propriétés » ; IQ >ḥāzḥuznā mann+uh ḫalwah< « nous le saisîmes tout seul » ; MT >ḥāzat bi+wirāṯat+ah< « elle prit possession de son héritage » ; >aḥūz ḏalik l+ī< « je prends possession de cela » ; >aḥāz dār+uh< « il prit possession de sa maison » ; >huwa ǧamīʕ+uh muḥāzan min sāyir+uh< « tout cela est séparé du reste ». VA >niḥawwaz k = niḥayyaz taḥyīz k< « délimiter une propriété ». >yatḥawwaz atḥawwaz< « être délimité ». >y/nanḥāz anḥāz anḥazt inḥiyāz< « être joint ». AL nihauzát hauzátt « évaluer avec une seule inspection oculaire ». GL >ḥawzun< (registre haut), VA >ḥawz + aḥwāz = ḥawzah + āt = ḥayyiz + aḥyāz< « district ; espace », AL háuç + ahv/guíç « zone de vignobles ». Voir {ʔBD} et {ʔṮR}. Sans parentage évident dans le sémitique et les langues voisines, hormis peut-être le guèze ḥawäzä « plaire », avec une évolution sémantique considérable, on pourrait penser à une variante phonétique de {ḥwḏ}, q.v. *{ḤWS} (‫)حوس‬ VA >niḥawwas taḥwīs k< « voler ». >yatḥawwas atḥawwas< « être volé ». >ḥaws< = IQ « vol ». >ḥawwāsḥš< « vite ! », accadien ḫiāšum « se presser » et guèze ḥosä « se mouvoir ». *{ḤWŠ} (‫)حوش‬ I. IQ 189/0/1 >nuḥūš< « je rassemble (comme un troupeau) ». VA >nanḥāš anḥašt inḥiyāš ilay+h = naḥtawaš aḥtawašt iḥtiyāš ilà< « être rassemblé ».172 Cette racine pourrait avoir une origine onomatopéique ou peut-être dériver de l’interjection ḥāša, qu’on aurait utilisé pour rassembler des personnes ou des bêtes et les protéger des dangers ; voir {ḥšy}. II. IW II : 727.18 >ḥās< (lire >ḥāšḥwšākī< « blé de Jérusalem (Triticum dicoccum) ». Si l’on compare avec >ṭrmākī< « trémois (Triticum trimense) », q.v., dans le même passage, on dirait qu’il s’agit d’une corruption textuelle parallèle, quoique obscure.

|| 171 L’arabe marocain aussi a ḥăwwǝṣ « piller ; dévaliser » et ḥowwāṣ « brigand qui pille ou dévalise » (Prémare III : 271-272). 172 Cf. l’arabe marocain ḥōš « enclos » et ḥăwwǝš « ramasser et entasser » (Prémare III : 271), mais aussi l’égyptien et le yéménite ḥōš « cour ». 173 Dans un texte attribué à Aristote dont il faut suposer qu’il ait été transmis à travers le syriaque.

382 | *{ḤWḌ} *{ḤWḌ} (‫)حوض‬ VA >niḥawwaḍ taḥwīḍ k< « diviser (un terrain) en carreaux » ; IW I : 178.6 >arḍun tuḥawwaḍ< « un terrain qu’on divise en carreaux ».174 VA >yatḥawwaḍ atḥawwaḍ taḥawwuḍ< « être divisé en carreaux ». >ḥawḍ + aḥwāḍḥawḍ< « bassin ; mesure de superficie de 12x14 coudées » ; MT >ḥawḍ min arḍ(y)aḥūṭu ḥiyāṭatun ḥāyiṭun féminin ḥāyiṭatun< (registre semi-correct), MT >ḥāṭat t.ḥūṭ ʕan / bi / li< « protéger », VA >nuḥūṭ ḥuṭt ḥāʔiṭ ʕalà< « entourer, palissader » ; >n. ḥuṭt ḥawṭah ḥawwāṭ + īn k< « garder ». >niḥayyaṭ k< « palissader » ; >n. taḥyīṭ k bi / ʕalà = nuḥīṭ aḥaṭt iḥāṭah muḥīṭ muḥāṭ k biaḥāṭu< (lire >aḥāṭaaḥīṭuḥayyaṭtu ʔl+dāra< (registre semi-correct) « je palissadai la maison » ; GL >lā yuḥāṭ bi+hi< « insaisissable » IQ >ḥiṭ< « tiens ». VA >n≠yatḥayyaṭ atḥayyaṭ taḥayyuṭ< « être entouré ou palissadé ». >nanḥāṭ anḥāṭ< « être entouré ». >naḥtāṭ aḥtaṭt iḥtiyāṭ ʕalà< « prendre garde ». >ḥawṭah< « précaution ». MT >ḥayṭah = ḥiyāṭah< « protection ». ET Faudella (= /ḥáwṭ alláh/) « nom propre masculin ». VA >ḥāʔiṭ = ḥayṭ + ḥīṭānḥāyiṭun< (registre semi-correct), MT >ḥāyiṭ + ḥīṭān / ḥayṭānḥayṭ + ḥīṭānṭāǧn qṣyr ʔl+ḥāyṭ< « assiette ». AL hai/ytí + hayáti « devant d’autel » ; VA >ḥayṭī + āt = ḥāʔiṭī + āt< « draperie pour les murs ». Voir {BḤR}, {ḤRF}, {ḤḎ̣R}, {ŠRǦB}, {ŠLR} I, {ḌRB}, {LBS} I et {NḤW}. Sans parentage sémitique, cette racine arabe semble avoir été empruntée à l’égyptien ancien >ḫw.t< « protection ».175 *{ḤWF} (‫)حوف‬ GL >yaḥūfunuḥūf ḥuft ḥawf min ʕalà ḥawwāf + īn = yatḥawwaf atḥawwaf taḥawwufʕala ʔš yuḥūf< « sur quoi s’élancerait ». AL nihaguéf haguéft, VA >niḥawwaf taḥwīf k< « jeter, précipiter ». AL háf(f)a + haguáif, VA >ḥāfah + āt / ḥawāf< « précipice, rocher escarpé ». Variante phonétique de {ḥff}, q.v. *{ḤWQ} (‫)حوق‬ GL >ḥawwaqa yuḥawwaq< (registre semi-correct) « entourer » ; >ḥawwaqt+u< « j’entourai ma signature d’un trait de plume ». VA >niḥawwaq taḥwīq k< « aligner au fil à plomb ». >yatḥawwaq atḥawwaq< « être aligné au fil à plomb ». || 174 Cf. arabe marocain ḥăwwǝṣ, encore avec les deux significations (Prémare III : 272). Quoique « bassin » n’est qu’une conséquence naturelle de la situation réelle, puisqu’il s’agit de planches en creux inondables, le mot ne semble pas être utilisé avec cette connotation-là chez les Andalous, puisque les emprunts romans, comme le galicien alcouve « carrée », navarrais alholde « mesure de superficie », etc. ne la reflètent pas. 175 Selon Erman & Grapow III : 246.

*{ḤWL} | 383

>maḥwaq + maḥāwiq< « fil à plomb » ; AL mahguéq + mahíguic « fil à plomb ; fer à marquer les bestiaux ». < Pan-sémitique {ḥwq}, cf. hébreu ḥēq « giron », peutêtre accadien ḥiāqum « mêler » et guèze ḥayq « bord, rivage », probablement emprunté à travers l’araméen, cf. rabbinique ḥōq « règle » et syriaque ḥūqā « ligne ». *{ḤWK} (‫)حوك‬ VA >yuḥūk ḥāk ḥiyākah ḥāʔik + īn< « tisser ». AL háiq féminin háyqua + haiquín, MT >ḥāyik< + IH 289 >al+ḥākatu< (registre haut) « tisserand ». Voir {RND} II. Cette racine arabe, isolée dans l’ensemble du sémitique, est une variante phonétique de {ḥbk}, q.v. *{ḤWL} (‫)حول‬ AC >yiḥūl< « il change ; il s’altère » ; GL >ḥāyilun< (registre semi-correct), VA >nuḥūl ḥāl ḥawl / ḥuʔūl ḥāʔil f+al+lawn / lawn ʔl+ṯawb = yastaḥīl astaḥāl istiḥāl mustaḥīl< (registre semi-correct) « se décolorer (les toiles) » ; >nuḥūl bayn< « séparer » ; IQ >ḥāl(at)< « manquer à sa parole ; trahir » ; >ḥālat ʕalay+ya< « elle me quitta » ; >ḥul bayn+ī wabayn+u< « sépare-moi de lui ». GL >uḥawwilu muḥawwalun< (registre haut) « détourner, dévier » ; VA >niḥawwal taḥwīl k< « changer, altérer ; verser ; détourner » ; AC >ḥawwal< « renverser, tourner » ; AL nihaguél haguélt tahv/guíl nom d’unité tahguíla muháguel + ín « renverser ; altérer ; éborgner ; IQ >ʕalà rūḥ+u yaḥawwal al+aǧrāf< « il fait tomber des grandes pierres sur lui-même » ; >yaḥawwal ʕayn+u< « il louche » ; >kif an yuḥawwal< « comment s’y prendre » ; >ḥawwal waraqah< « renverse la page » ; 189/0/1 >yiḥawwal ḏā ʔl+malīḥ min yadd+ī an yizawwal< « il cherche à tirer ce beau de mes mains ». AL nihayél hayélt « inventer, s’ingénier » ; VA >niḥayyal taḥyīl = naḥtāl aḥtalt iḥtiyāl muḥtāl ʕalà / fīnaḥtālmiḥtālmiḥtālun< (registre semi-correct), GL >muḥtālun< (registre haut), AC >yaḥtāl< « user de ruses » ; IQ >aḥtāl bi+nā fī marā< « trompons une femme ». GL >yuḥāwilu< (registre haut), VA >niḥāwal muḥāwalah k fī / ʕalà = natḥāwal atḥāwal taḥāwul< « tenter, chercher à faire ». GL >aḥīlu< (registre semi-correct), VA >nu/iḥīl aḥalt iḥālah muḥīl muḥāl k bi / ʕalà< « changer, altérer » ; IQ >nuḥīl ʕalà +bni mīqa< « j’endosserai (le chèque) à I.M. » ; ZǦ >aḥīl al+waǧh ʕalà ʔl+biṭānah< « retourner un vêtement » ; NQ db 2/2/4 >yiḥīl al+maḥmūm ʕalà akl al+baṭṭīḫ< « il prescrit du melon à ceux qui ont de la fièvre ». VA >yatḥawwal atḥawwal taḥawwul< « être versé » ; AL nathaguél athaguélt « être changé ou renversé ». VA >yaḥtawal aḥtawal iḥtiwāl< « être détourné ou altéré » ; >taḥtawal aḥtawalat al+bahāʔim< « mourir (les bestiaux) » ; GT 165.9 >aḥtawal … min taḥt rǧl+h qbqāb< « son galoche lui glissa de son pied » ; 165.19 >aḥtawalt ʕalà rās+ī< « je tombai sur la bonnette ». VA >yaḥwal aḥwal ḥuʔūlah< « loucher » ; AL nahguél ahguélt « être éborgné ». GL >ʔstaḥāla istiḥālatun +ā tun< (registre haut) « être impossible » ; VA >n≠yastaḥīl astaḥalt istiḥālah mustaḥīl ʕalà< « être altéré, changer » ; IQ >mā ʔstaḥāl al+ḏ̣alām< « si longtemps que les ténèbres se changent en clarté (c’est-à-dire toujours) ». VA >nattāḥal attāḥalt ʕalà

384 | *{ḤWL}

bi< « recevoir une chose au lieu d’une autre ».176 IQ >ḥāl + aḥwālḥālḥāl(ah) + āt / aḥwāl< « état, condition » ; MT >ḥāl + aḥwāl< « richesse ». VA >ʕalà kulli ḥāl< « de toute nécessité, nécessairement » = IQ, MT et IQ >(wa+)lā maḥālah (min)< « il faut absolument » ; MT >fī ḥāl< « sur-lechamp » ; IW I : 39.5 >ʕalà ḥāl< « rarement » ; AC >ʕalà ḥāl mā< « selon » ; IQ >haǧar ḥāl+ī< « il me quitta » ; >bi+ḥālba/i+ḥālba+ḥa/ālba+ḥālbi+ḥāl an yirīd< « comme s’il voulait ». AC >ṣifāt al+baḥāliyya(t)< « les qualités comparables ». GL >ḥawlun< (registre haut) « cercle » ; VA >ḥawl + aḥwāl< « année ; autour ». AL hául = hávil « autour de » ; EV 10 min hauilac « autour de toi » ; IH 143 >ḥawālay+hi(min) ḥawl+u = ḥawālay+h< « autour de lui » ; >(min) ḥawl+ī< « autour de moi » ; 167/1/5 >min ḥawalayn al+mahad< « autour du berceau » ; IZ 10/1/4 >al+budūr dārat ḥawl+ī< « les beautés allaient autour de moi ». IH 212 >lā ḥḥawlala+ḥawlah< « il n’y a de force (si ce n’est en Dieu) ». IQ 108/21/4 >ḥawlāt yaʕmal l+ī qalb+ī< « mon cœur tressaille » (littéralement « culbute »).177 VA >ḥawlī féminin ḥawliyyah + āt< « âgé d’un an (surtout dans le petit bétail) ». >ḥīlah + ḥiyal< = IQ, GL >ḥīlatun< (registre haut) « ruse, artifice », VA >qalīl al+ḥīlah + qalīlīn al+ḥ.< « impuissant ». AL hiyél + ít « ruse ; fausse clef ».178 IQ >ḥawālah< « aigreur (de la pâte du pain qui tourne) ». VA >aḥwal + ḥuwalaḥwa/āl< « louche », ZǦ et IA >aḥwal< féminin >ḥawlāaḥwa/ālihālah< « épingles, invitation ou gratification à l’occassion d’une vente ».179 FǦ >taḥwīl< « bobinage » ; CP 59.3 >ʕīd taḥwīl sinī ʔl+ʕālam al+šamsiyyah< « fête chrétienne du nouvel an ». AL tahv(guíl « altération ; action d’éborgner ». tahvíla + tahíguil « renversement ; auvent » ; VA >taḥwīlah + taḥāwil< « pièce de terre ».180 ḪA l3 >šarṭ ʔl+taḥyīl< « si ma ruse prend ». GL >miḥyālun< (registre semi-correct) « astucieux ». IQ >muḥawwal< « (vêtement) retourné » ; TH 52.1 et 104.17 « ourlet ». MV 157 v1 >almaḏkūra bi+muḥawwaluh< « mentionnée au dos » ; AL muháguel « à l’envers » ; muháguel li fáuq + ín « tourné en haut ». moháguil + ín féminin mo|| 176 Voir Corriente 1992 : 106 et 2013c : 94, n. 225, à propos de ces formes VIII à double /t/, comme souvent dans les passifs de l’arabe marocain. Ce phénomène semble s’être produit dans les racines {ʔ23}, comme {ʔkl} et {ʔḫḏ} mais, à cause de l’absence de quantité vocalique en arabe andalou on le retrouve dans {ḥwl} et {qwl}. 177 Cf. l’expression en dialecte castillan de Murcie hacer faulas « se balader (au lieu de travailler) », selon Corriente 2005 : 235, basée sur l’idée de tourner sans profit ; en dialecte castillan canarien on dit pour le même propos hacer argollas, avec un autre emprunt à l’arabe andalou. 178 Voir Corriente 1977 : 93-94 à propos des cas de dépluralisation en arabe andalou. 179 Il s’agit de l’arabe andalou iḥála, mais ici on reproduit la prononciation romane, voir Corriente 2008a : 60-61, s.v. albaroque et 131, s.v. alifara, avec d’importantes corrections des hypothèses antérieures. 180 L’emprunt catalan tafulla et castillan tahúlla montre que ce mot signifiait aussi une mesure de superficie : voir Corriente 2008a : 444.

*{ḤWY} | 385

háguela + ít « qui divise les propriétés ». moháguala + ít « chose raisonnable ». VA >muḥawwalah + āt< « dévidoir ». AL muháyil = mo/uháil + ín « ingénieux ; rusé ». mohál, IQ et VA >muḥāl< « impossible, absurde » ; IQ 173/2/2 >aymān+ī al+ǧamīʕ min muḥāl< « tous mes serments son absurdes ». FR 150.7 >muḥāl ʕalay+hi< « délégataire ». 8 >muḥīl< « délégant ». 150.8 >mustaḥīlṣāḥib al+ḥawālah< « cessionaire ». Voir {ʔS}, {ʔŠḤL}, {ḤNŠ}, {DWR}, {ŠFQ}, {ṢRF}, {ṬWF}, {FRD}, {FQD}, {QRN}, {LBS} I, {LSN}, {WSṬ} et {WSʕ}. < Pan-sémitique {ḥwl} dont le sémanthème basique est « tourner », avec diverses évolutions sémantiques, cf. hébreu ḥāl « tournoyer ; danser ; trembler », araméen rabbinique ḥāl « tournoyer ; danser », mais aussi ḥōlā « forteresse », sudarabique épigraphique >ḥwl< « autour de », guèze ḥolä « mêler » et peut-être accadien ḫīlū « entortillement ; douleurs de l’accouchement ». *{ḤWM} (‫)حوم‬ GL >aḥūmu< « je fais un tour » ; VA >nuḥūm ḥumt ḥawm ḥāʔim ʕalà = niḥāwam ḥāwamt muḥāwamah +ā t k ʕalà< « tenter ». >ḥawmah + āt< « quartier » ; >min kulli ḥ.< « de tous côtés » ; MT >ḥawmah + āt< « quartier ; métairie, hameau » ; IQ >ḥawmat al+ǧāmiʕ< « le quartier de la mosquée ». DS (selon Ibn Albayṭār) >ḥawmānah< et TD 249 >ḥūmānah< « psoralée bituminuese (Psoralea bituminosa) ». Voir {ʔYY} I. Sans parentage sémitique évident, il pourrait s’agir d’une variante de {ḥmy}, q.v. *{ḤWY} (‫)حوي‬ I. GL >(y)aḥwī = aḥtawīaḥwat yaḥwīnaḥwī ḥawayt ḥawy / ḥawī ḥāwī + īn mu/aḥwī k = naḥtawī aḥtawayt iḥtiwā muḥtawī ʕalà< « comprendre, embrasser ». TH 44.16 >ḥawāyā< « intestins, abats ». < Sémitique de l’Ouest {ḥwy}, cf. hébreu ḥawwāh « hameau, bourgade », araméen rabbinique ḥawwē « dire, déclarer » et peut-être accadien awātum « parole, affaire ». II. VA >naḥwā ḥawayt ḥiwāyah + āt ḥāwī ʕalà< « escamoter » ; GL >aḥwī = aḥtawī< (registre semi-correct) « posséder (aussi sexuellement) ». VA >niḥawwī k< « sodomiser ». >yatḥawwā atḥawwā< « se faire sodomite ». >ḥiwāyah< « sodomie ». >ḥāwī + ḥiwāḥiwāḥāwīḥawwāḥayṯubi+ḥayṯuḥayṯ ʔl+rāhibāt< « où les nonnes habitent » ; VA >bi+ḥayṯu (an)< « à tel point que » ; >ḥayṯu+mā< = GL, AL háyĉumé = háiĉu quín « n’importe où » ; ḪA āni 4 >min ḥayṯu yarā+nī< « afin qu’il me voie » ; IZ 1/3/2 >ḥayṯ.mā waǧǧaht maʔārib+ak< « quelles que soient tes visées » ; MT >fī ḥayṯ tārīḫ hāḏā ʔl+kitāb< « à la date de cette lettre ». Voir {ṬRQ}. Cet adverbe locatif de l’ancien arabe pose des problèmes étymologiques complexes ; on peut admettre qu’il contient un vieux élément déictique *ḥa et un pseudo-verbe de prédication *iṯ.183 *{ḤYḤ} (‫)حيح‬ AL niháyah hayáht tahiít (lire tahyíh) « chasser (les oiseaux) ». IQ >ḥāḥ< « cri pour chasser les oiseaux ». D’origine onomatopéique. *{ḤYD} (‫)حيد‬ VA >niḥīd ḥidt ḥayd ʕan< « se détourner » ; IQ >yiḥīd ʕan+nu ʔal+ḏ̣an< « il surpasse tout calcul ». VA >ḥāʔid = kaṯīr al+ḥayd< « habile à échapper ». IM 1/4 >maḥīd< « escapade mystique ». < Sémitique de l’Ouest, cf. hébreu ḥīdāh et araméen rabbinique ḥedwā « énigme ». *{ḤYR} (‫)حير‬ IQ >ḥār ḥirta y/niḥīr tiḥār ḥayrah ḥāyir (bayn … wa)aḥīru ḥayratun = (y)ataḥayyaru< (registre haut), VA >niḥīr ḥirt ḥāʔir bi = natḥayyar atḥayyart taḥayyur mutaḥayyir + īn< « être stupéfait » ; NQ mg 3/2/2 >fī+hā qad ḥār< « il devint stupéfait à son sujet ». GL >muḥayyarun< (registre haut), VA >niḥayyar

|| rabbinique mūmōs, mais qui devint, chez les Chrétiens, le syriaque mῑmas « bouffon ; escamoteur ; sodomite, etc. » (selon PS 2093), et puis l’arabe mūmis(ah) « prostitué(e) ». 183 La probabilité du premier élément a été signalée par Fleisch 1979 : 63, avec le témoin du guèze (bä)käḥa « au-delà », probablement une variante vélarisée du bien connu proto-sémitique *hā ; voir Leslau 1987 : 278. Quant au deuxième, il est témoigné partout, cf. hébreu yēš, ougaritique >iṯḥayyar ʔl+nuʕās … ʕaynī+k< « ils ont privé tes yeux du sommeil » ; CD M 2/5 >nuḥayyar f+allaḏī lis yanṭafī< « je suis étonné d’une chose qui ne s’éteint pas ». LZ et IH 21 >ḥayr< « jardin ». AL háyra + át « obstacle, embarras » ; VA >ḥayrah + ātḥayrat bāl< « perpléxité ». >ḥayrān< + IZ 15/2/ » >ḥayārā< « perplexe ». GL >ḥayarānu ʔl+rāsi< (registre haut) « embarras, doute ». Voir {QBL}. Sans parentage sémitique, peut-être un ancien emprunt à l’égyptien ancien >ḥrj.t< « terreur ».184 *{ḤYŠ} (‫)حيش‬ VA, ZǦ et AC >ḥayš< diminutif ḥuayyašlā maḥīṣa minlā maḥīṣʕan< « il n’y a pas moyen d’échapper ». < Pansémitique {ḥyṣ}, cf. hébreu ḥayiṣ « mur mitoyen », rabbinique ḥāṣ « séparer », syriaque ḥāṣ « presser », accadien ḥaṣāṣu(m) « couper en deux » et peut-être guèze ḥayäṣä « examiner ». *{ḤYḌ} (‫)حيض‬ VA >tiḥīḍ ḥāḍat ḥayd ḥāʔiḍ(ah) + ḥuyyāḍ / ḥawāʔiḍḥāyiḍatun< (registre semi-correct) « avoir ses règles ». AL háyda + át / hayád (!) « menstruation, écoulement mensuel » ; dem al háida + dimít a.h. « sang des menstrues ». La présence dans le classique des racines {hyṣ} et {hyḍ} avec la signification « rendre des excréments », mais « laisser couler le sperme » en arabe andalou, q.v., au côté du sudarabique épigraphique >hwḍʔw< « faire dériver un canal secondaire », un causatif du pan-sémitique {wḍʔ}, aussi témoigne par l’arabe andalou, q.v., suggère pour tous ces mots une étymologie partagée, où la marque du causatif s’est parfois vélarisée.185 *{ḤYF} (‫)حيف‬ VA >niḥīf ḥift ḥāʔif ʕalà< « nuire ; être injuste ». MT >ḥayf< « dommage, injustice ». Probablement une variante phonétique de {ḥwf} ou {ḥff}, en connexion avec l’idée d’empiéter sur les marges des propriétés des autres, jusqu’à leur causer la misère. *{ḤYQ} (‫)حيق‬ VA >ḥayq< « suite d’une mauvaise action ». Variante phonétique de {ḥwq}, q.v.

|| 184 Selon Erman & Grapow III : 147. 185 A côté d’autres phénomènes phonétiques, comme la chute de /ʔ/, fréquente partout dans le sémitique, et le remplacement de /ḍ/ par /ṣ/ dans {hyṣ}, qu’on peut attribuer au sudarabique épigraphique, selon les données de Bauer 1966 : 40.

388 | *{ḤYN} *{ḤYN} (‫)حين‬ IQ >ḥān yiḥīnḥānniḥīn ḥān ḥāʔin< « arriver (le moment) ». >ḥayn< = IQ « mort » ; AL ygí lu alhen av al méut « la mort lui arrive ». IQ et VA >ḥīn + aḥyān< « moment, heure » ; >ḥīn< = ZǦ et AC, AL hín « quand, lorsque » ; culi hín, IQ >kulli ḥīn< « toujours » ; 178/2/1 >min ḥīn raḥal< « depuis qu’il est parti » ; >ḥīn baʕda ḥ.< « continuellement » ; >ʕalà ʔl+ḥīn = f+al+ḥīnfī ʔl+ḥīnif+al+ḥīn< « sur-le-champ » ; VA >aḥyān< et GL >baʕḍu ʔl+ʔaḥyāni< « parfois » ; AC >wa+law baʕdi ḥīn< « quoique cela soit quelque temps après ». IQ >ḥin+ḏāk = ḥīna+ʔiḏinḥin ḏāk = ḥīna+ʔiḏinḥin+ḏik = ḥīn ḏīkḥinayidinḥīnayyiḏin< « alors » ; >min ḥīnayiḏinmin ḥin+dāk< « dès lors » ; IQ >bi+ḥāl ḥin+ḏāk< « dans de tels moments » ; ZǦ >wa+ḥīn+dāk< « et quoi après cela ? » ; VA >(min) bi+ḥīnmin bi+ḥīnbi+ḥīnḥyn< « temps, période », ces mots pourraient être des emprunts à l’égyptien ancien >ḥn.tj< « temps, période ».186 *{ḤYW} (‫)حيو‬ IQ >yaḥyānaḥyā ḥayayt ḥayā(h) ḥayy + aḥyā< « vivre » ; IQ >mā ḥayīt< « aussi longtemps que je vive » ; >taḥyā< « elle rougisse ». VA >niḥayyī taḥiyyah ktaḥiyyah< « saluer » ; >ḥayyā+k al+lah< « que Dieu allonge ta vie » ; >ḥayyā+nī< « il me vivifia ». VA >naḥyī aḥyā iḥyā muḥyī muḥyā kaḥyā yaḥyī+kum aḥyū (impératif)aḥyitaḥyīyatḥayyā atḥayyā< « être salué ». GL >ataḥayyaʔuyastaḥyāastaḥī istiḥyāʔun< (registre haut), VA >nastaḥī astaḥayt istiḥā mustaḥī + īn minastaḥà = aṣṭaḥà nastaḥī = naṣṭaḥī astaḥī (impératif)aṣṭaḥāyastaḥīy≠taṣṭaḥītaṣṭaḥī tanfur< « tu as honte de fuir ». >ḥay< féminin >ḥayyahḥayal+aḥyāʔ< « vif, vivant » ; VA >ḥayy + aḥyā< « vif, vivant ; tribu, communauté tribale » ; IQ >banī ḥay ḥay< « gens de chaque tribu ». UT nº 1624 >ḥayy al+ʕālam< « orpin blanc et autres espèces (Sedum album / altissimum / hirsutum / rubens / stellatum) » ou « joubarbe des toits (Sempervivum tectorum & arboreum) » ; >ḥayy al+ʕālam al+ʔawsaṭ< « orpin de Nice (Sedum altissimum) » ; >ḥayy al+ʕālam al+kabīr< (Sempervivum arboreum) ; >ḥayy al+ʕālam al+nahrī< (Sedum hirsutum) ; >ḥayy al+ʕālam ʔl+ṣaġīr< (Sedum album / rubens / stellatum) ; 3457 >ḥayy al+ʕālam al+barrī< « renouée des oiseaux (Polygonum aviculare) » ; 1625

|| 186 En fait, le classique a aussi le féminin ḥīnah « heure ; époque », quoique la perte ou l’addition de ce morphème ne serait pas extraordinaire.

*{ḤYW} | 389

>ḥ. qattāl< « espèce de liseron (Convolvulus oleifolius) ». AL hay âálem « algue, fucus » ;187 hay cuyméit (lire cúm ya méit)188 « orchis à odeur de bouc (Orchis hircina) ». AŠ 99/0/1 et IQ >ḥayya< « viens » ; 182/2/4 >ḥayyā ʕalà ʔl+falāḥ< « viens à la salvation ! ».189 AC >ḥayyāḥayyah + āt< « serpent », AL háya/e + á/ét « serpent, vipère » ; GL >al+ḥayyatu ʔl+ṣammāʔu< (registre haut) « aspic » ; UT nº 1418 >ḥayyah kurdiyyah< « souchet rond (Cyperus rotundus) » ; 1584 >ḥ. raqʕāʔ< « serpentaire commune (Arum dracunculus) » ; 1378 >dawāʔ / ṯūm / šaǧarat al+ḥayyah< « gentiane jaune / pourpre (Gentiana lutea / purpurea) » ; TD 255 >al+ḥayyah w+al+mayyitah< « orchis à odeur de bouc (Orchis hircina) ». GL >ḥayyāʔun< (registre semi-correct), VA et IQ >ḥayā< « pudeur, honte » ; >k+al+ḥayā< « à l’instant » ;190 AL quíllat hayé / iztihá « impudence ». ḪA ad 3 >ḥayyūn+ī< « mon enfant pudibond » ; MT >al+ḥayyūnḥayyātun< (registre semi-correct), VA >ḥayā(h) = maḥyāḥayā(h/t)bi+ḥayāt+ak< « s’il te plaît » ; AC >ḥayāt+u = ḥayit+u< « sa vie » ; ḪA āti 1 >yā ḥayāt+ī< « mon âme ! » ; NQ mg 7/1/1 >mā ʔl+ḥayāh< « eau-de-vie » ; DC 7 hayét a laham, AL al hayét a déyma « la vie éternelle » ; hayé al áḳira « la vie outre-tombe ». LO Yahue = Iahia, Yahyel, Hey ; Hay(i)e = Ayed = Hait, Ayol et Hayor (= /ḥayyún/), Haytona, Muhya ; ET Haye, Yahia = Yahye « noms propres ». GL >ḥayawānun< (registre haut), VA >ḥayawān + ātḥayawānī< « animal » (adjectif) ; >quwwat an ḥayawāniyah< « sensualité » ; >ḥayawāniyah< « animalité ». AL eîíd al iztihyé, DC eêd matá al eçtahyé « Pâques » ; BD 5v >bā+staḥyati+hi< « avec sa ressurrection » ; 13r >bi+ʔiḥyāʔi luḥūmi al+mawtā< « avec la ressurrection des morts ». VA >muḥayyā< « figure, visage ». MT >mūḥiyan aw mayyitan< « vif ou mort ». Voir {ʔBD}, {ʔḪR}, {ḤǦR}, {ḤDṮ}, {ḤYT}, {DHR}, {DWʔ}, {DYN} I, {RMD}, {ṬLQ}, {ṬWL}, {ʕNB}, {ʕWD}, {ʕYN}, {FQR} I, {QṮʔ}, {QYD}, {LWF}, {LYL}, {MDD} I, {MWH} et {WǦH}.

|| 187 Cette identification n’est pas croyable. 188 Littéralement « lève-toi, le mort », allusion à son pouvoir aphrodisiaque. 189 Les dictionnaires insèrent cet impératif défectif dans {ḥyw}, mais il semble s’agir d’un emprunt au guèze hǝyyä « ici », selon Corriente 2012 : 3. 190 Probablement une déturpation du classique waḥiyyan « promptement ».

(‫ )خ‬Ḫāʔ *{ḪĀʔ} (‫)خاء‬ AL ḳa « la lettre >ḫ< ».1 *{ḪĀM} (‫)خام‬ GL et IQ >ḫāmḫamm + ḫumūm< « brut, écru (soie, coton, etc.) » ; DS « flegme cru (maladie des cheveaux) ». IV 61 >ḫamiya< « sorte de vêtement nonidentifiée ». < Néo-persan ḫαm. *{ḤĀN} (‫)خان‬ VA >ḫān< « caravansérail ». >ḫānī< « aubergiste ».2 < Pehlevi ḫān « maison ». *{ḪBʔ} (‫)خبأ‬ IH 189 >ḫabaytu muḫbīniḫabbī ḫabbayt taḫbiyah / ḫabw k fī = nuḫbī aḫbayt iḫbā muḫbī k fīaḫbiyū+h< (impératif) >muḫbīyiḫabbī muḫabbīyatḫabbā atḫabbā fī = naḫtabī aḫtabayt fī min / ʕanistiḫbiyya(t)< « se cacher » ; NQ 6/4/1 >liḥyat zāmir lis taḫtabī< « la barbe du flûtiste ne peut pas être cachée ». VA >ḫibā + aḫbiyahḫibāʔun< (registre haut), IH 271, IQ et ZǦ >ḫibāḫubayyah< « tente » ; AL ḳibí cirír + aḳbíyat al acérre « couronne ou ciel de lit » ; AŠ 94/1/4 >ṣaḥb al+ḫubay< « nomade » ; GL >ʕīdu ʔl+ʔaḫbiyati< (registre haut) « Fête juive des tabernacles ». AC >ḫibī< « chose cachée ». VA >ḫābiyah = ḫabyah + ḫawābīḫawābīḫābiyah + ḫawābīal+ḫabyatu< (registre semi-correct), ZǦ >ḫābyahḫābiyahb+al+taḫbiyah< « en cachette ». >maḫbā + maḫābīḫubb< « amadou ; amadouvier » (Fomes fomentarium) ou « sisymbre (Sisymbrium officinale) ». L’indéfinition sémantique de cette racine, où le verbe arabe ḫabba a plusieurs significations (« tromper ; être agité ; être haut ; s’établir dans le terrain bas, etc. ») et le maigre parentage sémitique vérifiable n’aident pas à établir une étymologie sûre pour ce mot. Il s’agit probablement d’une métonymie des substances décomposées, peut-être en rapport avec le guèze ḫabäbä « calomnier » ou l’accadien ḫabûm « être faible ».

|| 1 Le nom de cette lettre n’est qu’une modification du ḥāʔ, selon la règle ennoncée à propos du bāʔ. 2 Il faut corriger Corriente 1997a : 148 sur ce point, selon l’avis plus sage de DS I : 414.

*{ḪBR} | 391

*{ḪBT} (‫)خبت‬ VA >iḫbāt< « soumission ». < Sémitique de l’Ouest {ḫbt}, cf. hébreu ḥăbittim « sorte de gâteaux plats » et peut-être guèze maḫbät « lien ». *{ḪBṮ} (‫)خبث‬ VA >naḫbuṯ ḫabuṯt ḫubṯ / ḫabaṯ fī / ʕalà = yatḫabbaṯ atḫabbaṯ taḫabbuṯ = yanḫabaṯ anḫabaṯ ʕalà< « être mauvais ou vilain ». >niḫabbaṯ k< « faire le mauvais ». >ḫubṯ = ḫabaṯ< « malice, malignité ». >ḫabaṯ + aḫbāṯ< « scories, impuretés » ; >ḫ. al+ḥadīd< « scories du fer ». >ḫabṯ + ḫubaṯā / ḫibāṯ = ḫub(ā/ī)ṯī + īnḫabīṯ< « mauvais, malin » ; AL aâlim ḳabíĉ + ûlemé ín « mauvais savant ». L’isolation dans l’ensemble du sémitique de cette racine suggère qu’elle se soit formée par composition (naḥt) du mot proto-sémitique *aḫ « frère », q.v., sous {ʔḫw}, et de la racine également pan-sémitique {bʔṯ}, cf. hébreu bāʔaš « puer », ougaritique >ba/išbʔs1aḫbara yaḫbiru = aḫbiru aḫbir muḫbirun< (registre semi-correct), VA >nuḫbir aḫbart iḫbār muḫbir muḫbar kaḫbar+nī b+al+qiṣṣah ḫabīr< « l’histoire m’a été racontée par quelqu’un qui la connaissait bien » ; >aḫbartu+kum b+al+ṣaḥīḥ< « je vous ai dit la vérité ». AL naḳtabír aḳtabárt moḳtabír + ín = naqtabár aqtabárt (lire ḳ) iḳtibár, GL >aḫtabiru< (registre haut), VA >naḫtabar aḫtabart iḫtibār muḫtabir muḫtabar k bi = nastaḫbar k< « éprouver ; examiner » ; >nastaḫbir k ʕan< « s’informer, se renseigner ; faire l’épreuve » ; IQ >ṭabʕ al+insān kiy+yaḫtabar< « il pénétrait les caractères des gens ». VA >ḫibrah + ḫibar< « expérience ». >ḫabar + aḫbārḫab(a)r + aḫbārḫabarun + ʔḫbārun< (registre haut), AC >ḫabarḫubayyaraš ḫabar fumm+ak ǧarīḥ< « pourquoi ta bouche est-elle blessée ? » ; >w+aš ḫabar las namšī muṭarṭar< « pourquoi ne porté-je pas un bonnet haut ? » ; >w+aš ḫabar šuqūrat ʕiḏār+ī< « et pourquoi ne pas aussi parler de mes mèches blondes ? » ; >waqaʕ ṯamma aḫbār< « des choses se sont passées » ; >naʕmal aḫbāran milāḥ< « j’obtiendrai de bons résultats » ; >ʕan ḥāl+ī l+al+faras aḫbār< « ma condition est semblable à celle du cheval ». IH 375 >ḫubariyyun< « chroniqueur ». AC >ḫabir< « expérimenté ». NQ || 3 On croyait, à cause des données du sémitique du Sud, qu’il s’agissait d’une racine {bʔs} mais, si notre hypothèse s’avère juste, l’arabe serait emprunté au sudarabique épigraphique, qui aurait remplacé /ṯ/ par >s1< comme souvent, selon Bauer 1966 : 40. Quant aux composés de cette forme, les dictionnaires arabes en fournissent plusieurs exemples, tels que aḫū ṯiqah « homme de confiance », aḫū+lḫayr « homme honnête », etc., si bien que cet élément ait été plus tard remplacé dans cette fonction par ab(ū) « père », jusqu’au point de devenir un relatif, syonyme du classique ḏū, dans le dialecte omanais ; voir Reinhardt 1894 : 34-36.

392 | *{ḪBZ}

aa 5/1 >ant aḫbar< « tu connais mieux ». UT nº 1753 >ḫābūr kabīr< « sureau noir (Sambucus nigra) », >ḫ. ṣaġīr< « hièble (Sambucus ebulus) ». AL iḳtebár « interrogatoire (avec torture) ». iztiḳbár « échantillon ; comparaison ». IQ et ZǦ >maḫbar< « rapport ». GL >al+muḫbaratu bi+l+ḫabari< (registre haut) « informée du cas » ; >ġayru muḫtab.r< « inexpérimenté ». AL moḳtabir « inspecteur ». xei muḳtabar = muztágbar + ín « vérifiable ». Voir {ŠǦR}, {ṬRW}, {QṬʕ}, {MḌĠ} et {HḎB}. Cette racine si caractéristiquement arabe semble être un très vieil emprunt à l’accadien ḫabāru(m) « faire du bruit », sans autre parentage sémitique.4 *{ḪBZ} (‫)خبز‬ I. VA >naḫbaz al+ḫubz< « faire du pain ». >niḫabbaz k< « panifier ». >yatḫabbaz< « être panifié ». >ḫubz nom d’unité +ah + aḫbāzḫub(a)zḫubz nom d’unité +ah 2 ḫubzataynḫubayyazḫubz nom d’unité +ā/a(t)ḫubayzah< « pain » ; HC 78 >ḫubz al+māʔ< « sorte de pain » ; DS >ḫ. rūmī< « biscuit » ; FḪ >ḫ. maḥšuwwmuḫabbazah< « pâtisserie farcie » ; IQ >ḫubzi dār< « pain cuit à la maison » ; UT nº 1675 >ḫ. al+ǧaddah< « centaurée noire (Centaurea nigra) », nº 1676 >ḫ. al+ġurāb< « camomille des teinturiers (Anthemis tinctoria) » ou « serpentaire (Arum dracunculus) » ; nº 1678 >ḫ. al+māʔidah< « poireaux (Allium porrum) » ; nº 1679 >ḫ. al+farāʕinah< « ammi (Carum copticum) » ; nº 1677 >ḫ. al+qurūd< « tubercule du pain de pourceau (Cyclamen europeaum) » ; nº 1674 >ḫ. al+rāʕī< « chardon étoilé (Centaurea calcitrapa) » ; DS >ḫ. al+mašāyiḫ< « pain de pourceau (Cyclamen europeaum) » ; AL ḳóbz min camh « pain de blé » ; ḳ. min xaâér « pain d’orge » ; ḳ. min cemít « pain blanc » ; ḳ. muḳálal « pain devenu aigre » ; ḳ. fatír + fatáyer « pain azyme ». ḳubza rátab (lire rátb) + ḳobç rátab (lire rutáb) « pain tendre ». ḳabíza « boulangerie ». ḳabbíç féminin +a +ín, GL >ḫabbāzun< (registre haut), VA >ḫabbāz + īn< « boulanger ». >ḫubbayzah + ḫubbayzḫubbayzun< (registre semi-correct), LZ et ZǦ >ḫubbayzḫubbāzà aswad / ǧabalī< « guimauve hirsute (Althaea hirsuta) », nº 1750 >ḫ. barrī = ḫubbayzah bayḍāʔ< « mauve à petites fleurs (Malva parviflora) » ; nº 2920 >ḫubbāzà bustānī< « corète potagère (Corchurus olitrorius) », nº 1802 >ḫ. fārisī / maǧūsī< « mauve à petites feuilles (Malva rotundifolia) » ; nº 1802 >ḫ. ḥāǧī / šaqāʔiqī / ṣīnī< « malope trifide (Malope trifida) » ; >ḫ. maʔkūl< « grande mauve (Malva silvestris) » ; >ḫ. miṣrī / ṣiqillī< « espèce de mauve (Malvella sherardiana) » ; >ḫ. rūmī< « guimauve à feuilles de cannabis (Althaea cannabina) » ; >ḫ. sabḫī / ḫaṭmī< « guimauve sauvage (Althea officinalis) » ; nº 2864 >ḫ. mulūḫ< « lavatère de crète (Lavatera cretica) » ; nº 2862 >ḫ. qurṭubī< « grande mauve (Lavatera arborea) » ; AL márch min ḳubéiç « plan-

|| 4 Selon l’opinion de Finkelstein, mentionné par Leslau 1987 : 257 qui, néanmoins et probablement à tort, préfère confondre les deux racines sémitiques {ḥbr} et {ḫbr}.

L} | 393

tation de mauves ». maḳbéç « boulangerie ». Voir {ḤZZ} I, {ḤWǦ}, {ḤWR} II, {ḪBṢ/Z}, {DHN}, {ṬʕM}, {ʕRK}, {ʕQD}, {ʕWD}, {QŠR} I, {KSR} I, {NḪL}, {NṢṢ} II et {WṢF}. < Sémitique du Sud {ḫbz}, cf. guèze ḫabäzä « cuire (du pain) ».5 II. Voir {ḪBṢ}. *{ḪBṢ/Z} (‫)خبص‬ I. DS >ḫabīṣ< « espèce de figues » ; FḪ >(awrāq al+)ḫabīṣ< « sorte de crêpes » ; >ḥalwāʔ al+ḫ.ḫabīzun< « crêpes frites avec du miel ». HC 91 >ḫabīṣah< « gâteau d’amidon et sucre ». Variante phonétique de {ḪBZ}. *{ḪBṬ} (‫)خبط‬ GL >aḫbiṭu< (registre haut), IQ >ḫubiṭ taḫbaṭ naḫbaṭūh aḫbaṭūh ḫabṭnaḫbaṭ ḫabaṭt ḫabṭ ḫābiṭ ḫabbāṭ + īn maḫbūṭḫabṭ maḫbūṭnaḫbaṭ ḫabaṭt ḫabṭ< « se perdre, s’égarer ». >niḫabbaṭ< « secouer ; égarer, perdre ». >yatḫabbaṭ atḫabbaṭ taḫabbuṭ< « palpiter ». >yanḫabaṭ anḫabaṭyanḫabaṭ< « être battu ». >naḫtabaṭ< « s’agiter ». >suqti ḫabṭah< « j’ai reçu un coup » ;6 GL >ḫabṭatun< (registre haut) « apoplexie ». Voir {ʕŠW}. < Sémitique de l’Ouest {ḫbṭ}, cf. hébreu ḫābaṭ, araméen rabbinique ḫăbaṭ « battre » et sudarabique épigraphique >ḫbṭ< « défaire l’ennemi ». *{ḪBL} (‫)خبل‬ GL >(y)uḫabbilu taḫbīlun muḫabbilun muḫabbalun< (registre haut), VA >naḫbal ḫabalt ḫabl ḫābil maḫbūl k = niḫabbal taḫbīl ktiḫabbaluhlā yuḫabbal ʕalay+k< « ne te laisse pas confondre ». VA >yatḫabbal atḫabbal< « être embrouillé ou confondu ». >ḫabal(ān)ḫabālun< (registre haut), IQ >ḫabālḫbl< « ruine », guèze ḫǝbl « arrogance » et accadien ḫabālu(m) « faire du tort ». *{ḪTR/L} (‫)ختر أو ختل‬ MT >ḫatalnaḫtar/l ḫatar/lt ḫatr/l ḫattār< « tromper ». UT nº 1686 >ḫatl< « gentiane (Gentiana lutea) ». Voir {ḪYR}. Peut-être < sémitique de l’Ouest {ḫtr}, cf. hébreu ḥātar « percer un mur afin de voler », mais il pourrait aussi s’agir de la racine {ḫll}, q.v., avec insertion d’un morphème réflexif.

|| 5 Voir Leslau 1987 : 257 à propos de l’hypothèse couchitique sur l’origine de ce mot. Néanmoins, et toujours admettant que l’arabe soit un emprunt au guèze, il pourrait s’agir d’une variante phonétique de {ḥmḍ}, q.v., cf. hébreu ḥāmēṣ « levain ». 6 Cf. castillan llevarse un golpe et portugais levar uma tapa.

394 | *{ḪTRQ} *{ḪTRQ} (‫)خترق‬ DS >ḫṯrf/q< (lire >ḫutraqḫatam< « c’est fini » ; GL >ḫatama ʔḫt.m< « finir » ; VA >naḫtim ḫatamt ḫatm ḫātim maḫtūm k / ʕalà< « achever ; sceller, cacheter » ; AL naḳtúm ḳatá/émt = naḳtím aḳtámt moḳtím + ín « sceller ». VA >niḫattam ḫattamt taḫtīm k< « sceller », DS « cicatriser ». VA >n≠yatḫattam atḫattam(t) taḫattum mutaḫattim< « porter au doigt un anneau qui sert de cachet ; être cacheté » ; NQ hm 10/1/4 >yatḫattam+uh< « il le porte comme un anneau ». VA >yanḫatam anḫatam< « être fini ». >ḫātim + ḫawātim< = ZǦ, IQ >ḫātimḫātamun + ḫawātimun< (registre semi-correct), AL ḳátim + ḳaguátim « anneau qui sert de cachet » ; zéin al ḳaguátim = içbáâ al ḳatím (lire ḳátim) « doigt annulaire » ; TD 321 >ḫawātim lamniyyah / al+buḥayrah< « terre de Lemnos » ; UT nºs. 3819 >ḫātim al+ǧarrāḥ< et 1773 > ḫawātim al+ǧarrāḥ< « paronyque en tête (Paronychia capitata, aussi argentea) ». GL >ḫātimatun< (registre haut), VA >ḫātimah + ḫawātim< « fin, conclusion ». Voir {ṬBʕ} et {ṬYN}. Cette racine du sémitique de l’Ouest (cf. hébreu ḥōtam, syriaque ḥotmā et guèze maḫtǝm « anneau qui sert de cachet ») est empruntée à l’égyptien ancien >ḫtm.t< « anneau ».8 *{ḪTN} (‫)ختن‬ GL >aḫtunu ḫitānun maḫtūnunnaḫtun ḫatant ḫatn ḫātin maḫtūn kḫutinniḫātan muḫātanah k = yatḫātan atḫātan taḫātun maʕ< « s’allier par un mariage ». >yaḫtatan aḫtatan< « se circoncire ». >ḫatan + aḫtān< = MT, GL >ḫatanu + aḫtānḫātan< (lire >ḫatānaḫtīnaḫtānalḫatanu lizawǧati ʔlʔaḫi< « beau-frère ». VA >ḫatanah + ātḫatānāḫatanah< « belle-fille » ; >alaḫtīn< « femmes de la famille ». VA >ṭaraf al+ḫitān< « le prépuce ». >ḫitānah + āt< « circoncision » ; IH 303 >raʔayt ḫitānata fulānin< (registre semi-correct) « j’ai vu le pénis circoncis d’un tel ». VA et IA >ḫutūnahmḫtn< « famille ». *{ḪṮR} (‫)خثر‬ VA >yaḫṯur ḫaṯur ḫaṯārah / ḫuṯūrah ḫāṯirḫāṯirun< (registre haut) « s’épaissir ; se cailler ; être dans le trouble » ; >ḫuṯārun< (registre haut) « grumeaux, sédiment ». FḪ >ḫāṯir< « lait caillé ». Sans parentage sémitique, cette racine semble être une extension de l’élément bi-consonantique {ḫṯ}, qu’on re-

|| 7 Ce mot tiré d’Ibn Albayṭār n’est rapporté que par les dictionnaires persans comme un emprunt à l’arabe, à tort, et identifié avec Artemisia pontica. 8 Voir Erman & Grapow 1982 III : 350.

*{ḪDD(L)} | 395

trouve partout avec plusieurs compléments phonétiques ou définisseurs sémantiques, exprimant les idées d’altération ou détérioration, voire sélection d’une partie utile, comme en accadien ḫašālu(m) « détruire ; triturer », guèze ḫaśäśä « balayer », ougaritique >ḫṯr< « bluteau » et hébreu post-biblique ḥāšar « tamiser ». *{ḪṮY} (‫)خثي‬ IH 269 >ḫiṯan< « fiente de bœuf ». L’étymologie de cette racine est un cas similaire à {ḪṮR}. *{ḪǦL} (‫)خجل‬ I. IQ >aḫǧal ḫaǧal 185/2/5 ḫaǧlahnaḫǧal ḫaǧalt ḫaǧal ḫaǧil + īn< « rougir, avoir honte » ; IZ 9/4/3 >ḫaǧal min ṭalʕat+uh< « par timidité devant lui ». >niḫaǧǧal kaḫǧalyaḫǧilmḥgl< « champ enclos ». II. VA >yaḫǧal ḫaǧaltaḫǧalḫalaǧati ʔlʕaynu< « clignoter ». VA >niḫaǧǧal k< « faire tresaillir ». Voir {ḪDǦ} II. Métathèse de {ḫlǧ}, q.v. *{ḪDǦ} (‫)خدج‬ I. VA >taḫdaǧ ḫadaǧt ḫadǧ / ḫidāǧ ḫādiǧ = tanḫadaǧ anḫadaǧat al+dābbah< « avorter (les bêtes) ». >nuḫdiǧ aḫdaǧt iḫdāǧ muḫdiǧ maḫdūǧ k< « inutiliser (une bête par des blessures) ». >yanḫadaǧ anḫadaǧ< « être inutilisé par des blessures ». IH 325 >ḫadiǧǧahḫdg< « partir, quitter », peut-être un emprunt au couchitique.10 II. VA >yaḫdaǧ ḫadaǧ< « tresaillir ». Voir {ḪǦL} II. Métathèse de {ḫlǧ}, q.v. *{ḪDD(L)} (‫)خدد‬ VA >yuḫudd ḫadd< « faire des sillons ». >ḫadd + ḫudūdḫad(d) 2 ḫadday(n)ḫaddn = ḫ.ḏānḫadd 2 ḫaddayḫadday+ya< « mes joues » ; IQ >ḫadday+k< « tes joues », 190/2/2 diminutif >ḫudayyad + ḫudaydāt< « petites joues » ; DS >ḫudūd al+bāb< + ID ʔyl 13 >ḫudūd al+ʔabwāb< « piliers de porte » ; ʔmm 7 >ḫudūd al+ʕutūb< « linteau ». VA >ḫaddiyyah + āt = muḫayyadah + āt< « oreiller ».

|| 9 Voir Bauer 1966 : 37. Selon Corriente 1977 : 57, on décèle parfois le même phénomène dans l’arabe andalou, dont l’étroite relation avec les « yéménites » est bien connue. 10 Voir Leslau 1987 : 258, à propos des seuls parallèles éthiopiens.

396 | *{ḪDR}

>uḫdūd + aḫādīd< « sillon ; rigole ». >muḫaddah + āt / maḫād/ʔīdmaḫaddahmaḫaddah + maḫādidu< (registre semi-correct), MT >m.ḫaddah + maḫāyidmaḫād/yidmūḫādāmuḫaddahmaḫādid alrīš< « coussins de plumes ». UT nº 1764 >ḫadd+ālluh< « espèce de cynoglosse (Cynoglossum heirifolium) ». Voir {ʔḪḎ}, {ČPḪ}, {SWD}, {NQW} et {WRD}. Cette racine arabe, relativement isolée dans l’ensemble du sémitique, hormis l’accadien ḫadādu(m) « engraver », semble être une variante phonétique de {ḫṭṭ}, q.v.11 *{ḪDR} (‫)خدر‬ VA >niḫaddar k< « engourdir » ; DS « faire languir (un arbre) ». VA >nuḫdir adart iḫdār k< « paralyser, engourdir ». VA >yatḫaddar atḫaddar< « s’engourdir ». >nanḫadar anḫadar< « être engourdi ou paralysé ». >ḫadrḫadarun< (registre haut)12 « engourdissement, paralysie». VA >ḫidr< « gynécée ». Voir {ḪDL} et {ĠDR} II. Le sémantème basique de cette racine du sémitique de l’Ouest, « demeurer », se retrouve dans l’hébreu ḥeder, ougaritique >ḥdrḫdr< « chambre » et guèze ḫadärä « habiter ». *{ḪDŠ} (‫)خدش‬ VA >niḫaddaš ḫaddašt taḫdīš muḫaddiš k< « voler, dérober » ; AC >yiḫaddašḫadašātun< (registre haut) « égratignures ». VA >ḫaddāš + īn< « voleur ». Sans parentage sémitique, cette racine arabe semble être une extension de l’élément bi-consonantique {ḫd}, avec le sémantème basique de « fendre, déchirer », qu’on retrouve avec plusieurs compléments phonétiques ou définisseurs sémantiques, comme dans les racines arabes {ḫdd}, {ḫdb} et {ḫdf}. *{ḪDʕ} (‫)خدع‬ GL >ḫadaʕa aḫda/iʕ ḫudiʕtu = uḫādiʕ ḫidāʕun< (registre semi-correct), IQ >ḫadaʕ+nī yaḫdaʕnaḫdaʕ ḫadaʕt ḫadʕ / ḫidāʕ ḫādiʕ maḫdūʕ k = niḫādaʕ k< « tromper ». IQ >naḫādaʕ< « vouloir tromper ». VA >niḫaddaʕ taḫdīʕ = niḫādaʕ muḫādaʕah al+ṣabī< « duper un enfant » ; AL niḳaddá ḳaddáit ḳidá(â)13 « tromper ». AŠ 14/473 >tatḫaddaʕ< « tu te trompes ». IQ >yanḫadaʕnanḫadaʕ anḫadaʕ inḫidāʕ< « être trompé ». AŠ 26/3b/3 >ayyā+k yastḫadaʕ+ka< « gare à toi de te laisser duper par lui ». AL nimaḳdáâ maḳdáât || 11 Quant à la signification « joue » du mot ḫadd, synchroniquement postérieure à celle de « sillon ; crevasse », elle semble s’être développée par antiphrase, afin d’éviter le mauvais œil qui serait provoqué par la beauté des joues. Pour la même raison, on défigure les faces des bébés avec des gerçures chez quelques peuples primitifs. 12 Curieusement, cet auteur puriste se trompe ici en recommandant la variante dialectale ḫadr. 13 Voir Corriente 1992 : 57-58 à propos de la chute probable du /ʕ/ dans ces cas, comparable à la situation du maltais.

*{ḪDM} | 397

« prendre un sentier qui raccourcit le chemin ». VA >ḫudʕah + āt / ḫudaʕ = ḫadīʕah + āt / ḫadāʔiʕḫudʕahḫadīʕah = ḫidāʕḫadīʕatun< (registre haut) « tromperie, imposture » ; >ḫudʕatu ʔl+ṯ.nāʔ< « cajolerie ». AL bi ḳidà(â) « trompeusement ; prenant un sentier qui raccourcit le chemin ». VA >ḫaddāʕ + īnḫaddāʕūna< (registre haut), AL ḳad(d)áâ + ín « dupeur, escroc » ; ḳad arráy (= /ḫaddáʕ arráʕi/ « dupeur du berger ») + ḳadaaâin a rroâá « engoulevent ». VA >aḫdaʕ< « jugulaire ». >maḫdaʕ + maḫādiʕmaḫdaʕmaḫādiʕmuḫaydaʕun< (registre semi-correct) « sentier qui raccourcit le chemin ». IH 132 >maḫdaʕun< (registre semi-correct) « chambre ». Avec le seul parentage sémitique du sudarabique épigraphique >ḫdʕ< « endommager, démolir », cette racine sud-sémitique pourrait être une autre extension de l’élément biconsonantique {ḫd}, q.v. sous {ḪDŠ}. *{ḪDL} (‫)خدل‬ AL nanḳedél anḳadélt « être étonné ou surpris». ḳádle « étonnement ». magdúl + ín « étonné ». Voir {ĠDR}. < {ḫdr}, q.v. *{ḪDM} (‫)خدم‬ GL >aḫdu/imu yuḫdamu ḫidmatun< (registre haut) « servir » ; VA >naḫdum ḫadamt ḫidmah maḫdūm k fīḫadam yaḫdam aḫdam(ū)ḫadam(at) y≠taḫdam ḫidmahmā y.kūn la+humā fī+hi maḫdūman< « le travail qu’ils y auraient fait ». VA >niḫaddam k< « faire travailler ; prendre à son service ». >yatḫaddam atḫaddam< « être pris au service ». >yanḫadam anḫadam< « être servi ». AL ḳidmat nahár « journée de manœuvre ». VA >ḫidmī + ḫadāmīʔl+ḫidmiyūna< (registre semi-correct) « chefs du personnel du palais ». VA >ḫadīm + ḫudamāḫadīm féminin +a(t)ḫadīmah + āt = ḫādim + ḫadamalḫādimu< (registre semi-correct), IQ >ḫādim + ḫadamḫudaymah< « servante (souvent esclave) ». ZǦ >ḫādim + ḫadamḫādim< « serviteur (souvent esclave) » ; GL >ḫādimun< (registre haut) « esclave (mâle ou femelle) » ; >rāsu ʔl+ḫuddām< « chef des domestiques » ; AL ḳudéyem + ḳodeymít « enfant de chœur ». VA >ḫadūm< « laborieux ». >ḫaddām + īn / ah< « travailleur ». >ġayri maḫdūm< « en friche ». Voir {ǦMʕ}, {RDM}, {SWʔ} et {QSS}. Avec comme seul parentage sémitique le sudarabique épigraphique >ḫdmt< « servante », cette racine sud-sémitique pourrait être une autre extension de l’élément bi-consonantique {ḫd}, q.v. sous {ḪDŠ}.

|| 14 Cf. l’arabe marocain ḫǝdmi (Prémare IV : 30), mais cet adjectif a eu d’autres significations, comme celle qui a produit le vieux castillan et portugais leme « gouvernail » ; voir Corriente 2008a : 349.

398 | *{ḪDN} *{ḪDN} (‫)خدن‬ VA >ḫidn + aḫdān< « camarade ». Sans parentage sémitique, cette racine arabe semble être le résultat d’une composition (naḥt) du syntagme *aḫun dān(in) « frère proche ».15 *{ḪḎRF} (‫)خذرف‬ MT >alḫuḏr.fī< « nom propre masculin » (probablement un sobriquet tiré de l’arabe ḫuḏrūf « sorte de jouet bourdonnant ».16 *{ḪḎQ} Voir {ḤDQ}. *{ḪḎL} (‫)خذل‬ GL >ʔḫḏilu ḫaḏlatun maḫḏūlun< (registre haut), CD M2/6 >aḫḏalnīnaḫḏul ḫaḏalt ḫaḏlah / ḫiḏlān ḫāḏil maḫḏūl k fītaḫḏul ḫaḏlah< « abandonner, faire défection ». >tatḫaḏḏal< « on vous abandonne ». VA >yanḫaḏal anḫaḏal< « être abandonné ». IQ >aḫḏal< « plus décevant ». >maḫḏūl + maḫāḏil< « décevant, trompeur ». Voir {ṬRF}. Cette racine arabe serait sémantiquement identique au sudarabique épigraphique >ḫdlmiḫḏam< « couteau ».18 *{ḪRʔ} (‫)خرء‬ VA >yaḫrā ḫarā ḫarw / ḫaryah + āt ḫārī / ḫarrār muḫrī kkay+yaḫrāḫarā ḫaraynā yaḫrā yuḫrā ḫārīḫarī ḫarayt yaḫrà/ā naḫrā aḫrātiḫarrīniḫarrī taḫriyah k< « souiller avec des excréments » ; AC >ḫarrī baʕḍ li+baʕḍ< « chier les uns sur les autres ». ZǦ >yatḫarrāyatḫarrā atḫarrā< « souiller ses vêtements avec des excréments ». >ḫarā< = IH 323, IQ et AC, AL ḳará « merde » ; ZǦ >walad ḫarā< « bâ|| 15 Cf. le cas de la racine {ḫbṯ}. 16 Parfois rendu à tort comme « toupie », mais dont la véritable description est donnée par Lane, selon les lexicographes natifs. Voir aussi Corriente 2008a : 223, s.v. b/galdrufa, réfutant l’avis d’Asín, qui voulait dériver ce mot aragonais du vieux terme arabe. Le jouet des enfants bédouins ne semble pas avoir été exporté vers l’Occident, quoique le verbe décrivant son bruit ait survécu, comme dans l’arabe marocain ḫădref « grommeler comme un fou » (Prémare IV : 26), à côté des variantes déjà classiques {ḫ/ġṭrf}, q.v. 17 Selon Conte Rossini 1931 : 154, accepté par BDB, mais considéré comme une erreur de transcription au lieu de {ḫdg} par Beeston, Ghul, Müller & Rickmans 1982 : 59, ce qui est probable à cause de la ressemblance de deux lettres >g< et >l< dans l’écriture sud-arabique (musnad). 18 Mais c’est une graphie pas claire et déformée par le copiste oriental, qui a peut-être corrigé >ḫidmīḫarā(ʔ) / ḫarʔ al+nawātiyah< « maceron cultivé (Smyrnium olusatrum) » ; nº 370 >ḫ. al+kilāb< « apocyn (Apocynum erectum) » ou « scammonée de Montpellier (Cynanchum acutum) » ; DS >ḫurʔ al+ḥamām< « mangoustanier (Garcinia mangostana) » ; >ḫ. al+ʕaṣāfīr< « espèce de soude ». AL ḳária + ít, AC >ḫaryā/a(t)ḫuraywīt< « merde ». >muḫarri/ayā< « souillée avec des excréments ». AL muḳárri + ín « merdeux ». Voir {ḪRR} III, {ḪRN}, {ṬRṬR/L} et {WLD}. < Sémitique de l’Ouest {rʔ}, cf. ougaritique >ḫrʔnaḫrab ḫarabt ḫarāb ḫārib k = niḫarrab taḫrīb k = nuḫrib aḫrabt iḫrāb muḫrib maḫrūb kaḫraba ʔ≠yaḫribu ḫarābun maḫrūbuny≠tiḫarrab< « détruire, démolir » ; IQ 160/2/2 >yaḫrab+uh< « il le dévaste ». VA >yatḫarrab atḫarrab taḫarrub = yanḫarab anḫarab inḫirābanḫaribu< « être détruit / ruiné ». >ḫirbah + ḫirabḫirbahḫirbā + ḫirābḫirābḫarābātḫarīb féminin +ah< « ruiné ». >ḫarāyibḫarāʔib< « terrain à la construction ». AL maḳurúb + ín (?) « basse-cour ». IH 214 >dārun maḫrūbatun< « maison ruinée ». Voir {ḪRB(YR)} et {ḪR(N)B}. < Pan-sémitique {ḫrb}, cf. hébreu ḥārēb, syriaque ḥǝrab, accadien ḫarābu « être dévasté » et ougaritique >ḫrb< « être sec ». *{ḪRB(YR)} (‫)خرب أو خربير‬ VA >yaḫrab ḫarab ḫurbah fī ʕalàḫurbah< « tromperie, escroquerie » ; AC >ḳurbā< « friponnerie ». AL ḳorbí + ín « escroc ; serviteur malhonnête ». VA >ḫurbayr< « escroc, fripon ». Variante phonétique de {ḫlb}, q.v. *{ḪRBŠ} (‫)خربش‬ VA >niḫarbaš ḫarbašah k< « égratigner ». AL niḳarbéx ḳarbéxt taḳarbúxa + taḳarbúx mo/uḳárbix + ín, AC >taḫarbuš< « égratigner ; gratter ; scruter ». VA >yatḫarbaš atḫarbaš< « être égratigné ». Sans parentage sémitique, cette racine arabe semble être une extension de l’élément bi-consonantique {ḫr}, avec le sémantème basique de « couper, séparer », qu’on retrouve avec plusieurs compléments phonétiques ou définisseurs sémantiques, comme dans les racines arabes {ḫrṭ}, {ḫrf}, {ḫrq}, {ḫrm}, etc.,19 parfois retrouvables dans les autres langues sémitiques, comme en syriaque ḥǝraṭ « gratter », hébreu ḥāram « mutiler », etc. ; voir aussi {ḪMŠ}.

|| 19 Il s’agirait de l’ajout d’une seule consonne, car le /b/ ne serait que le résultat d’un /w/ souvent inséré dans plusieurs racines quadri-consonantiques ; voir Brockelmann I : 514.

400 | *{ḪRBQ} *{ḪRBQ} (‫)خربق‬ VA et UT nºs. 566 et 1788 >ḫirbaq (abyaḍ)< « hellébore ». UT nº 67 ḫirbaq >aswad< « hellébore noire (Helleborus niger) ». < Néo-persan ḫar bok, littéralement « face d’âne ». *{ḪRT} (‫)خرت‬ IH 27 et LZ >ḫartun< « trou d’aiguille ». Sans parentage sémitique, hormis l’hébreu et l’araméen rabbinique ḥārat « engraver », cette racine arabe semble être une autre extension de l’élément bi-consonantique {ḫr}, avec le sémantème basique de « couper, séparer » ; voir {ḪRBŠ}. *{ḪRǦ(YR)} (‫)خرج أو خرجير‬ IQ >ḫaraǧ naḫruǧ ḫurūǧnaḫruǧ ḫaraǧt ḫurūǧ ḫāriǧ ḫarrāǧ + īnḫaraǧtu (t≠y)aḫruǧu ḫurūǧun< (registre haut), AC >ḫaraǧ(at) yaḫruǧ aḫruǧ ḫurūǧ ʕan / minḫrǧ ʕly+h ǧirāḥ< (lire >ḫurāǧḫaraǧ hārib< « il sortit en fuyant » ; >ḫaraǧ / yaḫruǧ l+ī / ilay+ya< « il vient / vint me voir » ; >aš mā ḫaraǧ+l+ī< « peu importe ce que j’en ai tiré » ; >ḫaraǧ al+ʕām< « l’année est finie » ; >al+miski yaḫruǧ ʕalà fumm+ī< « je prononce des paroles de musc » ; >kabš+ak … yaḫruǧ samīn< « ton mouton sera gros » ; >zawǧ+ī ḫāriǧ< « mon mari sort habituellement » ; ḪA ācir 1 >ḫaraǧta … f+al+ḥarbi ḏ̣āfir< « tu as été le vainqueur dans la guerre » ; NQ >ḥaraǧt anā l+al+afkār wa+ḫaraǧ hu l+al+wasāwis< « les soucis ont été mon lot et les obsessions, le sien » ; MT >ḫaraǧ fī naṣīb< « échoir dans le lot de » ; >al+ḥiṣṣah allatī ḫaraǧ bi+hā martīn< « la partie qui échoua dans le lot de M. » ; AC >ḫaraǧ fassīs< « il est devenu un péteur » ; VA >naḫruǧ li+wild+ī< « je ressemble mon père ». IQ >tuḫarraǧ< « ils sont résolus » ; ZǦ >yiḫarraǧ y/tiḫarraǧuhtaḫrīǧ = naḫriǧ aḫraǧt iḫrāǧ muḫriǧ muḫraǧ / maḫrūǧ k(y)aḫriǧuaḫraǧuh yaḫriǧaḫraǧ yaḫriǧ< « tirer ; (faire) sortir » ; >aḫraǧ ḏirāʕ+u< « lever un bras (le chevalier) » ; >naḫriǧ+hā l+u< « j’arracherais (mes yeux) pour lui » ; AL naḳarích aḳaráxt aḳarích « tirer ; expulser » ; naḳríx min almí aḳráxt aḳaríx « mettre à sec (un bateau) ». VA >yatḫarraǧ atḫarraǧ taḫarruǧ< « être tiré ». GL >ʔstaḫriǧu ʔstuḫriǧanastaḫriǧ min ka+ḏā< « extraire » ; >n. astaḫraǧt istiḫrāǧ mustaḫriǧ al+maʕnà< « déduire un concept ». >ḫarǧ = ḫarāǧḫarǧun = ḫarāǧun< (registre haut) « tribut ; revenu » ; >aṣḥābu ʔl+ḥarǧ< « percepteurs » ; MT >dūn ḫarǧ ʕalay+h< « sans frais pour lui » ; AL ḳarje (= /ḫárǧ/) « dépenses de logement et de repas ». ḳárja + át, IA >ḫarǧah< « sortie », IQ >ḫarǧah + āt< « dernier refrain d’un poème strophique ». AC >ḫurǧḫurǧ + aḫrāǧ< « sacoche ». MT

|| 20 Selon la lecture de Durratu ʕlġawwāṣ, signalée par l’éditeur.

*{ḪRDL} | 401

>ḫarāǧah< « prostitution »(?).21 AL ḳurúch « congé (d’un serviteur) » ; ḳurúj « exhumation » ; ḳurúx + ḳuruját « loupe, excroissance ; abcès » ; horóx (lire ḳ) al âyn « perte d’un œil ». IA >ḫarāǧ+ayrahnisāʔ dūr al+ḫarāǧḫaraǧ+ayrātun< (registre semi-correct) « prostituée ». IQ et VA >ḫurāǧ< « abcès ». >ḫāriǧḫāriǧun< (registre haut) « extérieur » ; >min ḫāriǧ< « de dehors » ; IH 252 >qaʕadtu ḫāriǧ ʔl+dār< « je m’assis en dehors de la maison » ; IQ >ḫāriǧ+ī< « mes dépenses » ; AL ḳarix « hormis » ; ḳárich + gin, GL >ḫāriǧiyyun + ḫawāriǧu(n)< (registre semi-correct), VA >ḫāriǧī + īn< « hérétique ». GL >ʔlḫāriǧiyyati< « l’hérésie ». IQ + >ḫurrūǧ< « saillants ». MT >maḫraǧ + maḫāriǧmaḫraǧun< (registre haut) « sortie ». >muḫāriǧun< « malin ». >mustaḫriǧ< « percepteur ». Voir {ʔWṬR}, {ḤDD} I, {RWḤ}, {SRǦ} III, {SLʕ}, {ṢDD} I, {Ḏ̣HR}, {ʕQL}, {QYS}, {KĠD}, {MḪḪ} et {WLY}. Sans parentage sémitique, hormis un très questionnable sudarabique épigraphique >ḫrg< « intenter un procès », cette racine arabe qui, remplacée le pan-sémitique {wḑʔ}, pourrait dériver de l’égyptien ancien >ḥrj< « être loin, s`éloigner ».22 *{ḪRḪL} Voir {ḪLḪL}. *{ḪRD} (‫)خرد‬ VA >ḫarīdah + ḫarāʔid / ḫurud< « vierge, pucelle ». Sans parentage sémitique, il semble s’agir du néo-persan ḫaride « acheté », avec une évolution sémantique particulière.23 *{ḪRDL} (‫)خردل‬ IW I : 609.28 et 30 IB 79 >ḫrdl yḫrdl mḫrdl< « être trop maigres (les raisins d’une grappe) ». VA >niḫardal k bi< « dépouiller une grappe de raisins ». >yatḫardal atḫardal taḫardul< « être dépouillé ». >ḫardal nom d’unité ḫardalahḫ. abyaḑ< « moutarde (Sinapis alba) » ; >ḥ. aḥmar / bustānī< « moutarde noire (Brassica nigra) » ; nº 1811 >ḫ. al+barr< « radis sauvage (Raphanus raphanistrum) » ; nº 1612 >ḫ. barrī< « moutarde des champs (Sinapis arvensis) » ; nº 1662 >ḫ. fārisī< « moutarde sauvage (Lepidium campestre) ». < Pehlevi ḫar dil, littéralement « cœur d’âne ».24

|| 21 Ferrando 1995 : 130 préfère « fabrication de sacoches » et considère la possibilité d’une distillerie, mais il s’agit d’une cave, assez discrète et plus convenable pour un bordel que pour une activité industrielle. 22 Voir Erman & Grapow III : 144. La correspondance du /ḥ/ ne serait pas un obstacle, puisque cette consonne a évolué à travers les siècles jusqu’à devenir un /h/ dans la phase copte et les vieux dialectes arabes connaissaient des cas de remplacement de /ǧ/ et /y/. Le mot pourrait avoir été adopté dans l’argot des caravaniers arabes, tout comme {mšy}, q.v. 23 En fait, le mot signifie aussi, déjà en néo-persan, l’enfant d’une esclave achetée ou une pucelle. 24 Jeffery 1938 : 122 considère ce mot, déjà utilisé par les anciens poètes et le Qurʔān, comme un emprunt à l’araméen mais, dans ce cas, on s’attendrait à un /ḥ/. Evidemment, l’araméen était aussi un emprunt au pehlevi.

402 | *{ḪRR} *{ḪRR} (‫)خرر‬ I. VA >niḫarr ḥarart ḫarr / ḥurūr li< « se prosterner » ; IQ >ḫarrat li+turbi naʕl+u< « tomba au niveau de la poussière de ses souliers ». GL >yanḫarru< (registre semi-correct) « tomber ». Sans parentage sémitique, il semble s’agir de l’onomatopée du bruit de l’eau qui tombe. II. IA et AC >ḫarrīrnaḫruz ḥarazt ḫarz ḥarrāz + īn maḫrūz k< « coudre (le cuir) » ; AL naḳróç ḳaráçt « racommoder (la chaussure) ». VA >yanḫaraz anḫaraz< « être cousu ». LZ et IH 342 >ḫarzun< (registre semi-correct) « étrier (en cuir) ».25 VA >ḫarzah + ḫaraz< « grain, boule, verroterie ». >ḫ. +āt< « pressoir pour l’huile » ; ID prq 4 >ḫrzāt< « vertèbres » ; UT nº 1683 >ḫaraz al+mulūk< « jujubier (Zizyphus jujuba) » ; nº 1786 >ḫarazah< « salicorne d’Europe (Salicornia europea) » ; IB 80 et 83 >ḫara/āzah< « tas de terre qu’on met autour les racines des plantes ». AL ḳiráza « boutique de savetier ». ḳarráç + zín, MT, ZǦ et AC >ḫarrāzḫarrāzun< (registre haut), VA >ḫarrāz + īnmḫtrzīn< « savetier ». Voir {ĠRZ} et {MRD} III. < Sémitique de l’Ouest {ḫrz}, cf. araméen rabbinique ḥăraz, syriaque ḥǝraz « enfiler » et hébreu ḥārūz « collier ».26 II. VA >ḫarzah< « rejeton ». < Néo-persan ḫarze. *{ḪRZL} (‫)خرزل‬ Cette entrée de DS I : 361 et Corriente 1997a : 153 est à biffer, car les graphies d’Ibn Albayṭār sont des déformations de >ḫard/ḏal< et il s’agit du >ḫardal albarrḥarzahraǧ< « laurier-rose (Nerium oleander) ». < Pehlevi ḫar zahrag, littéralement « bile d’âne ». *{ḪRS} (‫)خرس‬ IQ >yaḫras< « devenir muet ». VA >niḥarras k = nuḫris aḫrast< « faire taire ». VA >yatḫarras atḫarras = yanḫaras anḫaras< « devenir muet ; être réduit au silence ». >ḫaras< « état de celui qui est muet ». >aḫras + ḫurs = maḫrūs al+lisān< « muet ». Voir {ḪRṢ/S}. < Pan-sémitique {ḫrš}, cf. hébreu ḥārēš, syriaque ḥǝra/eš « être muet » et accadien ḫarāšu « lier ». *{ḪRSĠNN} (‫)خرسغنن‬ UT nº 1784 >ḫarsūġūnūn< « bongardie (Bongardia chrysogonum) » ; aussi appelé >ḫaršūmūġālīḫrūsūqullā< « chrysocolle ». < Grec χρυσόκολλα. *{ḪRSQM} (‫)خرسقم‬ TD 289 >ḫrūsūqūmī< « linosyris (Chrysocoma linosyris) ». < Grec χρυσοκόμη. *{ḪRSN} Voir {BṢL}, {DRNǦ}, {RWND} et {KRNB}. *{ḪRŠ} GL >ḫa/urašātun< « ambre jaune ». Probablement une abréviation du latin chrysēlectrus avec la même signification, par déformation du grec χρυσήλεκτρος « sorte de pierre précieuse ».27 *{ḪRŠF} (‫)خرشف‬ LZ >ḫuršufḫuršufun< (registre semi-correct), VA >ḫuršūf nom d’unité ḫuršūfah + ḫarāšifḫuršūfḫaršūf< « chardon » (?). Peut-être < pehlevi ḫar čōb « bâton à épines ».28 *{ḪRṢ} (‫)خرص‬ VA >naḫrūṣ ḫaraṣt ḫarṣ ḫāriṣ + īn / ḫurrāṣ ḫarrāṣ maḫrūṣ k< « évaluer les récoltes ». >niḫarraṣ taḫrīṣ k< « désigner comme évaluateur des récoltes ». >yatḫarraṣ atḫarraṣ< « être désigné évaluateur des récoltes. >yanḫaraṣ anḫaraṣ alġilāl< « être évalué ». SH >ḫ.rṣah< « évaluation d’une récolte ». < Pansémitique {ḫrṣ}, cf. hébreu ḥāraṣ, accadien ḫarāṣu(m) « déterminer » et surtout sudarabique épigraphique >ḫrṣ< « évaluation de produits agricoles », une spécialisation sémantique probablement empruntée par l’arabe. *{ḪRṢ/S} (‫)خرص أو خرس‬ IH 363 >ḫursunḫurṣ + aḫrāṣḫrsh + ʔḫrāsaḫrāṣ< « boucle d’oreilles ». < Pan-sémitique {ḫrḍ} « être jaune », d’où l’ougaritique >ḫrṣnaḫrūṭ ḫaraṭt ḫarṭ ḫarrāṭ + īnyanḫar aṭ anḫaraṭ< « être || 27 Ces noms, qu’on trouvait dans les traductions des classiques, correspondaient à des substances méconnues par les auteurs médiévaux, ce qui générait de nombreuses confusions, déformations, etc., plus abondantes chez les prêtres chrétiens assez ignorants comme l’auteur du GL Il faut probablement abandonner la notion exprimée dans Corriente 1997a : 153, n. 1, d’une dérivation du néopersan ḫarαšidan « gratter », où même de l’arabe ḫurāšah « limailles », vraisemblablement empruntée par le néo-persan, vu la vitalité de {ḫrš} en arabe. 28 Le mot arabe ḥaršaf (voir {ḤRŠF}), le seul à avoir survécu dans les dialectes neo-arabes occidentaux, semble s’être contaminé phonétiquement et sémantiquement avec le persan, mais avec les deux significations, artichaut et chardon. 29 Vieux nom, à l’origine il semble du grec χρυσός, plus tard remplacé par {ḏhb} presque partout en sémitique. Curieusement, la racine {ḥrḍ} n’a gardé sa signification primitive « être jaune ou pâle » que dans quelques mots comme iḥrīḍ « fleur du saffran bâtard » (cf. araméen ḥarīaʕ) et a évolué sémantiquement vers « se gâter ; déperir, etc. »

404 | *{ḪRṬB}

façonné au tour ». SH >ḫarṭ< « insertion d’une pièce dans un habit ». IH 318 >ḫarṭatun< « pièce pour raccommoder le cuir » ; AL ḳárta + át « pièce pour raccommoder un trou ». ḳaríta + ḳaráit, diminutif ḳoráyata + ít, VA >ḫarīṭ(ah) + ḫarāʔiṭḫarīṭahḫarīṭatun< « bourse » ; >ḫarāyiṭu ʔl+darāhim< « bourses pur l’argent ». MT et ZǦ >ḫarrāṭqaws al+ḫarrāṭ< « arc pour actionner un vieux tour ». >maḫraṭah + maḫāriṭmaḫrūṭ al+akmām< « sans manches ». < Pan-sémitique {ḫrṭ}, cf. hébreu ḥāraṭ, araméen rabbinique ḥăraṭ, guèze ḫaräṣä « graver, inciser », accadien ḫarāṭu « dévorer (comme la langouste) » et sudarabique épigraphique >ḫrṭ< « saisir vivement ».30 *{ḪRṬB} (‫)خرطب‬ VA >ḫarṭab< « encre ». Hapax énigmatique, seul à rendre le latin atramentum dans cette entrée,31 ce qui est étrange, après avoir donné >maḥbarah< atramentarium « encrier ». Peut-être une ancienne déformation de {ḫḍb}, q.v., générée par la prononciation du /ḍ/ encore latéralisé.32 *{ḪRṬL} (‫)خرطل‬ VA >ḫurṭālah = ḫurṭallah + ḫurṭallḳortála + ḳortál< « avoine ». < Grec χορτάριον « herbe épaisse » ; le mot est déjà connu dans les dictionnaires persans, mais pas encore dans les dictionnaires syriaques. *{ḪRṬM} (‫)خرطم‬ VA >ḫurṭūm + ḫarāṭīm< « museau ; trompe » ; >ḫ. + ḫarāṭim al+šaġā< « dent inégale ; défense du sanglier ou de l’éléphant » ; AL ḳortón + ḳarátin (lire m)33 « défense du sanglier ». LZ >ḫurṭūmun< (registre semi-correct), IH 269 >ḫurṭumiyyun< (registre semi-correct) « qui a un grand nez ». VA >muḫarṭam + īn< « qui a des longues dents ». Dissimilation de {ḫṭm}, q.v., dans une forme hypocoristique {1u22ū3}. *{ḪRṬN} (‫)خرطن‬ TD 170 >ḫarāṭīn< « vers de terre ». Déjà connu comme mot étranger par le Lisān, on l’a mis en rapport avec le néo-persan ḫarαt/ṭin, mais ce mot n’a pas une racine iranienne ; il pourrait s’agir d’un mot argotique, dérivé du syriaque ḥāret « laboureur », avec le suffixe diminutif {+ūn}, et puis influencé par la racine {ḫrṭ}.

|| 30 Il s’agirait d’une autre extension de l’élément bi-consonantique {ḫr}, voir {ḪRT}. 31 Il est suivi, après un tiret, par zāǧ « vitriol », évidemment un mot proche sémantiquement, mais pas un synonyme. 32 Voir Corriente 2008 : xxxi, à propos de quelques cas de transcription de cette articulation par /ld/ et parfois par /r/, comme en portugais alfobre, castillan albaire et catalan gairó. 33 Il pourrait s’agir d’une interférence de la phonétique castillane d’AL ou d’une métanalyse d’un suffixe augmentatif roman andalou, assez fréquente dans l’arabe andalou ; voir Corriente 1992 : 128129.

*{ḪRQ} | 405

*{ḪRʕ} (‫)خرع‬ GL >aḫtaraʕ muḫtaraʕiḫtirāʕ muḫtaraʕ< « inventer ». VA >ḫarʕ< « déchirement, incision ». UT nº 1720 >ḫarīʕ = ḫirrīʕ< « carthame (Carthamus tinctorius) ». UT nº 1800 >ḫirwaʕ (kabīr)< « ricin (Ricinus comunis) » ou « bardane (Arctium lappa) » ; nºs. 981 et 3177 >ḫ. aswad / ǧabalī< « staphisaigre (Delphinium staphisagria) » ; nºs. 426 et 1800 >ḫ. barrī / mutawassiṭ< « lampourde (Xanthium strumarium) » ; nº 1800 >ḫ. ṣaġīr / ṣīnī< « abutilon d’Avicenne (Abutilon theophrasti) » ; >ḫ. ṣīnī< « croton (Croton tiglium) ». Sans parentage sémitique, hormis le syriaque ḥārʕā « astucieux ; carthame », cette racine arabe semble être une autre extension de l’élément bi-consonantique {ḫr}, avec le sémantème basique de « couper, séparer » ; voir {ḪRT}. *{ḪRF(N)} (‫)خرف أو خرفن‬ ZǦ >yaḫrafnaḫruf ḫaruft ḫarfanah muḫarfin + īn = yatḫarfan atḫarfan taḫarfun< « délirer, radoter ». >niḫarraf taḫrīf k< « raconter des histoires » ; ZǦ >yiḫarraf< « repousser, rejeter ». VA >niḫarfan< « faire radoter ». >ḫurāfah + āt< « conte invraisemblable ; petite quantité » ; GL >ḫurāfat(un)< (registre haut), IQ >ḫurāfah + ātḫurāfahḫurāfat al+ʕaǧūz< « plantain pied-de-lièvre (Plantago lagopus) ». AL ḳaríf « automne ; été ; pain azyme » ; GL >zamānu ʔl+ḫarīf< (registre haut), VA >ḫarīf< « automne ». >ḫarīfīḫarīfiyyun< (registre semi-correct) « automnal ». VA >ḫarūf féminin +ah + ḫirfānḫarūfḫurayyafḫrf< « automne », accadien ḫarpū « saison de la récolte » et guèze ḫarif « année en cours », avec plusieurs évolutions sémantiques vers la vieillesse, le radotage, etc. *{ḪRFʕ} (‫)خرفع‬ UT nº 1713 >ḫurfuʕ< « calotrope (Calotropis procera) », mais nº 4248 « cotonnier d’Asie (Gossipium herbaceum) » et DS « fruit de l’asclepiade (Asclepias gigantea) ». Le vieux mot arabe semble composé de {ḫrf} (cf. ḫurfah « fruits cueillis sur l’arbre ») et {rfʕ} « être haut ». *{ḪRQ} (‫)خرق‬ ZǦ >ḫaraq< « percer, ouvrir ». GL >uḫarriquḫarraqu taḫarraqniḫarraq taḫrīq kḫarraq alḥiǧāb< (littéralement « déchire le voile ») « bois un verre ». VA >yatḫarraq atḫarraq taḫarruq< « être déchiré ». >ḫarq + ḫurūq< « fente, déchirure » ; AL ḳarq + ḳurúq « anus ». hírqua horóq (lire ḳ), ZǦ et IA + >ḫurūqḫurūq ʔl+ṭifli< (registre semi-correct) « lange, couche (de bébé) » ; VA >ḫirqah + ḫiraq / ḫuruq< « lambeau, haillon » ; TH 60.8 + >ḫurūq< « sorte de guêtres des femmes ». VA >ḫuruqḫurūq< « stupidité ; maladresse ». ḪA vqu 2 et IQ

406 | *{ḪRQB}

16/5/4 >ḫarīq< « esplanade ». >ḫarrāq< « caraque ». VA >aḫraq + ḫurqaḫraq(un)< (registre semi-correct) « stupide ; maladroit ». AL taḳiríca + taḳíriq (lire taḳiríq) « défaut dans le tissu ». IQ >maḫraqah + maḫāriq< « mensonge ; sottise » ; VA >maḫraqah< « gaspillement ». >nimaḫraq = yatmaḫraq atmaḫraq tamaḫruq bi / fī< « gaspiller » ; IQ >yamaḫraq< « radoter ; fanfaronner ». AL munḳaríq + uín « déchiré ». Voir {ǦWZ}, {ʕWD}, {LZQ} et {NSW}. Sans parentage sémitique, hormis le syriaque ḥǝraq « couper ; tailler », cette racine arabe semble être une autre extension de l’élément bi-consonantique {ḫr}, avec le sémantème basique de « couper, séparer ». *{ḪRQB} (‫)خرقب‬ IA >ǧarqabah< (lire >ḫarqabahḫarqaṭān< « lierre (Hedera helix) ».34 Peut-être un pluriel au suffixe {+ān} du syriaque ḥarqǝṭā « cheville du pied », à travers une métonymie, avec contamination phonétique par {ḫrq}. *{ḪRKŠ} (‫)خركش‬ UT nº 1684 >ḫarkūš< « plantain ».35 < Néo-persan ḫar guš, littéralement « oreille d’âne ». *{ḪRM} (‫)خرم‬ VA >naḫram ḫaramt ḫarm k = niḫarram taḫrīm k = nuḫrim aḫramt iḫrām k< « percer ; ébrécher ». >niḫarram kyatḫarram atḫarram< « être percé ou ébréché ; être ciselé ». UT nºs. 986, 1740 et 4553 >ḫurram< « espèce d’iris (Iris planifolia) », « espèce de palmier doum (Hyphaene coriacea) » ou « jacinthe d’Espagne (Hyacinthoides hispanica) ». ZǦ >abū ḫarrīm< « nom propre masculin ». GL >maḫrūmun< (registre haut) « dentelé ». < Sémitique de l’Ouest {ḫrm}, cf. hébreu ḥāram et araméen rabbinique ḥăram « percer (le nez, les lèvres ou l’oreille) » et guèze ḫarämä « piquer » ; l’accadien a aussi ḫurru(m) « trou », sans le complément phonétique ou définisseur sémantique ajouté a {ḫr}. *{ḪRN} (‫)خرن‬ VA >ḫarūn< (lire probablement >ḫarrūnḥ< au lieu de >ḫql< et >ġ< au lieu du >ks< ou >z< au lieu du >šḫarrūbun< (registre haut), IQ >ḫarrūbḫarrūbahḫarr/nūbah + ḫarr/nūbḫarrūbah + ḫarrūbḫarr/nūb (maʔkūl / andalusī / šāmī)< « caroube (Ceratonia siliqua) » ;36 IH 297 >ḫarrūbatun< « huitième de carat » ; UT nºs. 26 et 3223 >ḫarrūb al+hind / hindī / šāmī< « cassier (Cassia fistula) » ; nºs. 83, 3510 et 1808 >ḫ. al+ḫinzīr / barrī / nabaṭīḫ. al+maʔaz< « boispuant (Anagyris foetida) » ; >ḫ. qibṭī / miṣrī< « acacie d’Arabie (Acacia arabica) » ; UT nº 330 >ḫ. al+kilāb< « scammonée de Montpellier (Cynanchum acutum / erectum) » ; nº 1805 >ḫ. andalusī< ; nºs. 1806 et 4227 >ḫ./ ḫarnūb al+šawk< « acacia d’Arabie (Acacia arabica) » ou « centaurée du solstice (Centaurea solstitialis) » ; nº 4227 >ḫarnūb al+qaraḏ̣< « acacia d’Arabie (Acacia arabica) » ; TD >ḫ. al+kalb< « fruits du bois-puant ». < Néo-persan ḫar lup, littéralement « mâchoire d’âne ». *{ḪRNBŠ} (‫)خرنبش‬ UT nº 1732 >ḫaranbāš< « marjolaine vraie (Origanum maru) ». Probablement < néo-persan ḫar anbāš (littéralement « rassassiement de l’âne »). *{ḪRNǦ} Voir {ḪL/RNǦ}. *{ḪRNQ} (‫)خرنق‬ LZ >ḫarnaqḫarnaq + ḫarāniqḫarnaqun< (registre semi-correct), AL ḳárnaq + ḳarániq « lapereau ». Du fait que lapins et lièvres, plus nombreux en Iran que dans les déserts de l’Arabie étaient appelés en pehlevi ḫargoš, littéralement « oreille d’âne », on pourrait supposer que ce ḫarnaq soit une abréviation de *ḫargoš ī nēk « beau lapin », mais aussi parce qu’on les appelait *ḫar ī nēk « bel âne ». *{ḪZBZ} (‫)خزبز‬ AL ḳayzebúza + ḳayze/abúç « mousse (sur la surface du vin) ». Evolution sémantique de l’arabe classique ḫizbāz ou ḫāzibāz « mouches (bourdonnant dans un jardin) », d’une racine onomatopéique, avec adoption de la forme hypocoristique {1ay2a3ū4}.37 *{ḪZČ} (‫)خزچ‬ VA >ḫazzaǧǧ< « soie de deuxième qualité ». < Arabe ḫazz, avec le suffixe péjoratif roman andalou {+ÁČ}.38

|| 36 Avec d’autres variétés, comme dans UT nº 1807 >ḫarrūb burǧīn, burrāl, ṣandalī< et >ṣīnīḫzzal+ḫazar< « les Khazars ». < Néo-persan ḫazar, nom de la région où ces turcs habitaient sur la côte de la Mer Caspienne, parfois nommée en arabe « mer des Khazars ».39 *{ḪZR(N)} (‫)خزر أو خزرن‬ IQ 189/3/3 >ḫayzūrḫayzurānḫayzarānunḫayzu/arānḫayzurān (hindī / nahrī)< « bambou(sier) (Bambusa arundinacea) », nº 577 et 1803 >ḫ. (andalusī / baladī / ǧabalī)< « fragon piquant (Ruscus aculeatus) ». Quoique les dictionnaires persans considèrent ce mot comme un emprunt à l’arabe, la structure étymologique en est claire, *ḫēz e rαn « aux cuisses bondissantes ».40 *{ḪZZ} (‫)خزز‬ GL, IQ et ZǦ >ḫazḫazz nom d’unité ḫazzah + ḫuzūz< « soie écrue » ; IQ >abn abī ʔl+ḫaz< « nom propre masculin » (probablement une allusion à l’imam Alġazzālī). VA >ḫazzī< « fait de soie écrue ». < Néo-persan kaǧ. *{ḪZF} (‫)خزف‬ DS >ḫazaf< « terre à potier » ; >ḫ. ʔl+tannūr + ḫuzūf< « poterie cuite » ; >ḫ. ṣadafī< « coquille ». >ḫazafī< « argileux ». Voir {ḤǦR}. Sans parentage sémitique ou dans les autres langues voisines, on ne peut pas suggérer qu’une dérivation argotique de {ḫzf} « marcher en balançant et agitant les bras », assez descriptive du travail des potiers, dans une racine connectable avec l’élément {ḫz}, qu’on retrouve avec compléments phonétiques ou définisseurs sémantiques pour des dèsignation de quelques mouvements rapides ou lents, comme {ḫzr}, {ḫzl}, {ḫzm}, etc. *{ḪZQ} (‫)خزق‬ AC >yaḫzaqūtaḫzaq ḫazaq(t)< « rendre des excréments (les oiseaux) ». AC >yiḫazzaqū muḫazzaq< « souiller avec des excréments d’oiseaux ». VA >ḫazaqah + ḫazaqʔḫz.l yaḫzilu maḫzūlunnaḫzal ḫazl< « retrancher ». Sans parentage sémitique ou dans les autres langues voisines, il pourrait s’agir d’une dérivation de l’élément {ḫz} ; voir {ḪZF}. *{ḪZM} (‫)خزم‬ VA >niḫazzam taḫzīm k< « tordre, tresser (une corde). >yatḫazzam atḫazzam taḫazzum< « être tordu ou tressé ». >ḫazamah + ḫazamḫazamun< (registre semi-correct) « ficelle » ; IQ >ḫazamah< « muselière ». >ḫuzaymah< « cordon ». IH 268 >al+ḫuzāmatu< (registre semicorrect), AL ḳuzíma « lavande », UT nº 2688 >ḫuzāmà< « gueule de lion (Antirhinum majus) » ou « lavande mâle (Lavandula spica) » ou nº 291 « lavande aspic (Lavandula latifolia) » ; nº 4902 >ḫ. (naḥliyyah)< « lavande stoechas (Lavandula stoechas) » ; UT nº 1763 >ḫ. ǧabaliyyah< « lavande (Lavandula sp.) » ; nºs. 2688 et 2689 >ḫ. ṭalabiyyah< « lavande dentée (Lavandula dentata) » ou « agrostemme (Agrostemma githago) ». < Pan-sémitique {ḫzm}, cf. araméen rabbinique ḫăzam et accadien ḫazāmu « arracher, séparer », mais avec une évolution sémantique à cause du fait qu’on arrache l’écorce d’un certain arbre pour en faire des cordes. *{ḪZN} (‫)خزن‬ GL >aḫzanu maḫzūnun knaḫzan ḫazant ḫazn ḫāzin maḫzūn k = naḫtazan aḫtazant iḫtizān muḫtazin muḫtazan k< « garder, conserver dans un magasin » ; AL naḳzén ḳazént = aḳzént « garder ; accaparer ». VA >yanḫazan anḫazan< « être gardé ». >ḫazānah + ḫazāʔinḫazānahḫazānatun< (registre semi-correct), GL >ḫazānatun + ḫazāyinun< (registre semi-correct), AL ḳazína + ḳazá/éin, diminutif AL ḳuzáyana + ít « armoire ; magasin, dépôt » ; ḳazínat al cutúb, GL >ḫazānat ʔl+kut.b< « librairie » ; MT >ḫazānat išbilyah< « sorte d’armoire » ; AL çáhab al ḳazína féminin çáhbat arabe ḳ. + azháb al ḳazáin « majordome ». DS I 362 >dawāʔ al+ḫazāʔiniyyah< « potion contre la gravelle ». AL ḳázin + ín, VA >ḫāzin + ḫuzzān = ḫazzān + īnḫāzin< « magasinier » ; IQ et MT >ḫāzin< « trésorier » ; GL >ḫāzinu ʔl+kutb< « bibliothécaire » ; AL ḳázin al fída + ḳazenín arabe f. « officier chargé des couverts en argent ». maḳzén = máḳzen + maḳá/ízin, diminutif muḳéizen + ít, GL >maḫzanun< (registre haut), VA >maḫzan + maḫāzin< « magasin, dépôt » ; IA et AC >maḫzānaḫzī ḫazyun< (registre haut), VA >naḫzī aḫzayt iḫzā muḫzī + īn muḫzā kʔḫtazī muḫtaziyun< (registre semi-correct), VA >naḫtazī aḫtazaytyanḫzwʔ< « être outragé ». VA >ḫiz(y) = maḫziyah = muḫzāḫizyatun< (registre haut) « affront, confusion ». ZǦ >aḫzā< « plus méprisé ». GL >maǧriyatun< (lire >maḫziyatunmaḫāzī< « fripouille ». Sans parentage sémitique, cette racine semble être une extension de l’élément {ḫz} ; voir {ḪZF} et {ḪZL}. *{ḪSʔ} (‫)خسء‬ VA >yaḫsaʔ ḫasaʔ ḫusū(ʕ)< « éloigner, chasser ». La comparaison avec l’expression rabbinique ḥas lǝ+ « à Dieu ne plaise » (voir {ḤŠY}), est inévitable, mais il pourrait s’agir d’une onomatopée. *{ḪSR} (‫)خسر‬ IQ >ḫasar(ta)yaḫsaru ḫisāratun / ḫusrānun< (registre haut), VA >naḫsar ḫasart ḫisārah / ḫusr(ān) ḫāsir maḫsūr k< « perdre » ; AC >yaḫsar ḫisārahḫasar rūḥ+u< « il s’est perdu » ; >rūḥ+ī maḫsūr< « je suis perdu » ; >marrū ḫisāra< « ils se sont perdus pour rien » ; >ay ḫisārah ant fī wazīr< « c’est dommage que tu ne sois qu’un vizir ! ». AL niḳa(z)çár ḳa(z)çárt taḳcír, VA >niḫassar ḫassart k ʕalà< « perdre, causer du dommage ; gâter ». >yatḫassar atḫassar taḫassur< « être perdu », AL natḳaçár atḳaçárt « se déshonorer ». ḳiçára + ḳaçáir « perte, dommage ». ḳuzrán « perte, ruine » ; ḳóçran (lire ḳoçrán) « avarie (de navigation) ». LZ >tāǧirun muḫsirun< (registre semi-correct) « marchand qui a éprouvé des pertes ». MT >munḫasar< « (terrain) stérile ». Voir {ŠRQ} I. < Pan-sémitique {ḫsr}, cf. hébreu ḥāsēr, rabbinique ḥăsar « manquer, avoir besoin », accadien ḫasāru(m) « casser ; défeuiller » et guèze ḫasrä « être malheureux ». *{ḪSS} (‫ )خسس‬ou {ḤṢṢ} I. VA >niḫassas taḫsīs k< « rendre vil ». >yatḫassas atḫassasḫass< et UT nº 1793, IH 191 >ḫaṣṣun< (registre semicorrect), VA >ḫaṣṣah + ḫaṣṣḫaṣṣahḫuṣayṣā< « laitue cultivée (Lactuca sativa) » ;42 UT nºs. 43 et 2931 >ḫass barrī / ʔl+ḏiʔb / ʔl+ḥimār< ; nº 1793 >ḫ. al+ʔarānib / barrī< « chondrille (Chondrilla juncea) », nº 1795 >ḫ. al+ġurāb< « mandragore (Mandragora officinarum) » ; || qu’on s’attendrait plutôt à un /ḥ/, mais l’emprunt à l’araméen pourrait avoir été assez hâtif, à une époque où la confusion de /ḫ/ avec /ḥ/ en sémitique du Nord-Ouest n’avait pas encore eu lieu (voir Brockelmann 1908 I : 125 et Moscati et al. 1964 : 40) ou peut-être, bien que moins probable, l’emprunt se fit directement de l’accadien. 42 Avec les variétés nº 1794 >ḫ. aswad murrbaǧǧānībaladībustānīḥāḥīmaʔmūnīmiṣrīqusṭanṭīnīrabī ʕīṣiqillī< et >ʕirāqīḫ. aswad< « laitue vivace (Lactuca perennis) » ; nº 1793 >ḫ. barrī< « chardon à bonnetier (Dipsacus fullonum) » ou « laitue vireuse (Lactuca virosa) » ou nº 1553 (Launaea nudicaulis) ; GM 68 >ḫ. ʔl+naḫl< « cœur du palmier ». AL ḳíça « fainéantise ». ḳacéça, GL >ḫasāsatun< (registre haut), AC >ḫasāsaḫasāsah + āt< « bassesse ». >ḫasīs + īn / ḫisāsḫasīsmaḫass = maḫaṣṣ = maḫāss< « terrain sans arrosage ». Voir {ḪQN}. Isolée dans le sémitique, hormis le sudarabique épigraphique >ḫs1s1< « faire du mal », cette racine pourrait s’être dévelopée de l’onomatopéique {ḫsʔ}, q.v., bien qu’il ne faille pas exclure pour tous les deux un emprunt à l’égyptien ancien >ẖsj.t< « faire du mal ».43 II. LZ >ḫasunḫassun< « impair ». < Arabe ḫasan (aw zakan) « impair ou pair », au jeu des noisettes.44 *{ḪS/ṢF} (‫)خسف أو حصف‬ GL >aḫṣifu< « effacer ». VA >y/naḫsaf ḫasaf ḫusūf ḫāsif maḫsūf alqamar / k< « s’éclipser (la lune) ; faire couler bas ». >yanḫasaf anḫasaf inḫisāf munḫasif (alqamar)ḫasīfah< « honte ; désenchantement ». Voir {ḪṢF}. L’utilisation en arabe de {ḫsf} pour l’eclipse de la lune et de {ksf} pour l’éclipse surtout du soleil, semble être une distinction sémantique introduite afin de profiter de l’existence des deux racines en pansémitique, cf. araméen rabbinique itḫassēf « sentir honte » et accadien ḫasāpu « arracher » vs. hébreu kāsaf « pâlir ; languir ; avoir honte », araméen rabbinique kǝsaf « sentir de la honte ou de la peur » et accadien kasāpu(m) « couper en morceaux », mais les dictionnaires sémitiques antérieurs à ceux de l’arabe ne permettent pas de fixer le moment d’adoption de ces termes par les astronomes et leur spécialisation, probablement ayant eu lieu avant l’Islam dans les pays araméophones, où l’astronomie et l’astrologie fleurissaient, en dépit de l’opposition des religions monothéistes.45 *{ḪSL} Voir {ĠSL}. *{ḪŠB} (‫)خشب‬ AL niḳax(x)éb ḳax(x)ébt taḳxíb « boiser, lambrisser ». ḳaxéb, nom d’unité ḳaxéba/e, diminutif ḳuxáibe + ít, AC nom d’unité >ḫašbah< ; IQ >ḫašabḫašabun nom d’unité ḫašabatun< (registre haut), VA >ḫašab nom d’unité

|| 43 Voir Erman & Grapow III : 399. 44 Mais l’origine de ces deux mots, aussi exprimés par zawǧ wa+fard ou šafʕ wa+witr, n’est pas connu. Il pourrait s’agir d’une altération dans le langage enfantin de ḫasīs aw zakī « mauvais ou bon ». 45 La double prononciation du /k/, occlusive (quššāyā) ou fricative (rukkākā), aurait été utilisée par les bilingues en arabe et en araméen afin d’en tirer des technicismes exacts. Quant au /ṣ/ de GL, le remplacement de /s/ par /ṣ/ dans cette racine n’est qu’une conséquence de l’assimilation de l’articulation vélarisée du /ḫ/.

412 | *{ḪŠḪŠ}

ḫašaba + ḫušūb< « (pièce de) bois ; poteau ; planche ; poutre », MT >ḫašab< « bois (à brûler) ; UT nº 4969 >ḫ. al+ḥayyah< « asperge (Asparagus officinalis) » ; >ḫ. al+ḥayyāt< « asperge blanche (Asparagus albus) » ; nº 4761 >ḫ. al+sāǧ< « teck (Tectona grandis) ». TH 19.1 >ḫašabah< « cep (de prison) » ; VA >ḫašabat al+maʕṣarahḫašbat al+yad< « barre (du timon) » ; AL haxébat (lire ḳ) a géfen « tillac du vaisseau ». ḳaxebí « en bois ». ḳaxíb + ín « marchand de bois ».46 Voir {ḪZN}, {NBR} et {QWS}. Le sémanthème basique de cette racine arabe, sans parentage sémitique, est l’état encore imparfait de quelques êtres ou substances et de certains produits fabriqués, suggérant un élément biconsonantique {ḫš}, qu’on retrouve avec différents compléments phonétiques ou définiteurs sémantiques comme dans {ḫšr}, {ḫšl}, {ḫšn}, etc. *{ḪŠḪŠ} (‫)خشخش‬ VA >ḫašḫāšah + ḫašḫāšnuwāru ʔl+ḫašḫāš / ʔl+ḫišḫāšiḫ. (aswad / zubdī)< « pavot officinal (Papaver somniferum) » ; nº 752 >ḫ. abyaḍ< « pavot blanc (Papaver album) » ; nº 1769 >ḫ. aṣfar< « glaucière (Glaucium flavum) » ; nº 1688 >ḫ. barrī< « coquelicot (Papaver sp.) » ; nº 2905 et 4868 >ḫ. maǧūsī / zubdī< « silène (Silene vulgaris) » ; nº 1687 >ḫ. muqarran< « chélidoine à fleurs rouges » ou « pavot cornu (Glaucium corniculatum / flavum) » ; nº 1780 >ḫ. saqūṭ / sāqiṭ / ṣaġīr / zubdī< « coquelicot (Papaver rhoeas) » ; >ḫ. sāʔil< « argémone (P. hybridum / rhoeas) » ; >ḫ. šuqārī< « roemérie hybride (Roemeria hybrida) » ; >ḫ. yahūdī< « argémone (Papaver argemone) » ; nº 2905 >ḫ. zubdī< « silène attrape-mouches (Silene muscipula) » ; nº 1779 >ḫ. firfīrī< « fleur pourpre du Papaver somniferum » ;47 DS >ḫ. sāḥilī< « pavot cornu (Glaucium corniculatum) » ; >ḫ. manṯūr< « coquelicot (Papaver rhoeas) ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe dont la signification basique est « produire un cliquetis », pourrait avoir acquis celle des pavots à travers la synesthésie. *{ḪŠŠ} (‫)خشش‬ GL >ḫašāšunḫušāšḫušāšunḫušāšah< « bestiole ». ZǦ >ḫaššah< « souriante » (?).48 Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, hormis peut-être le guèze ḫǝśǝśt « caméléon », cette racine arabe semble

|| 46 DS I 372 a bien compris qu’il s’agit de la prononciation en arabe andalou de ḫaššāb, mais pas que les mots du castillan maderería et cillero sont des collectifs comparables au pluriel des noms d’ouvriers désignant les lieux du souk où ces derniers travaillent, comme on le voit encore au Maroc, ainsi que dans les noms de quartier Albaicín (< /bayyazín/ « les fauconniers ») à Grenade, Alfajarín (< /alḥaǧǧarín/ « les carriers », nom d’un village près de Saragosse), etc. 47 Pour la couleur rouge, on a >ḫ. aḥmar (alnawr)hššʔ.ḫšiʕu ḫāšiʕun< (registre haut), VA >naḫšaʕ ḫašaʕt ḫušūʕ ḫāšiʕ + īn lil+lah = yatḫaššaʕ atḫaššaʕ taḫaššuʕ bi< « s’humilier, se soumettre (à Dieu) ». >niḫaššaʕ k< « humilier, soumettre ». GL >ḫašūʕun min ḏāti+hi< « humble ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines,49 cette racine arabe pourrait être le résultat de la contamination de {ḫḍʕ}, q.v., avec l’élément biconsonantique {ḫš}, mentionné sous {ḪŠB} et {ḪŠŠ}. *{ḪŠF} (‫)خشف‬ VA >ḫišf + aḫšāfḫišfḫišfun = ḫišfu ʔl+ʔayyalḫušayyaf< « petit de gazelle ; jeune cerf ». Voir {RBW}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble réfléter le sémanthème basique de l’élément bi-consonantique {ḫš}, comme cela a été décrit sous {ḪŠB} et {ḪŠŠ}. *{ḪŠKRŠ} (‫)خشكرش‬ DS >ḫaškarīšah< « escarre, croûte sur la peau ». < Néo-persan ḫošk rēš(e) « blessûre sèche ».50 *{ḪŠKLN} (‫)خشكلن‬ HC >ḫ.šk.ln< « sorte de dessert de Bougie, espèce de crêpes frites et saupoudrées avec du sucre ». < Néo-persan ḫošk nαn, littéralement « pain sec, biscuit ». *{ḪŠKNǦBN} (‫)خشكنجبن‬ DS >ḫuškanǧabīn< « miel sec des montagnes de la Perse ». < Néo-persan ḫošk angobin, littéralement « miel sec ». *{ḪŠM} (‫)خشم‬ GL >ḫayšūmun< (registre haut), VA >ḫayšūm + ḫay/wāšim< « cartilages du nez ». On retrouve cette racine dans quelques dialectes néo-arabes, comme le yéménite ḫušm « bouche, nez, museau » :51 il pourrait s’agir d’une contamination de {ḫṭm}, q.v., par l’élément bi-consonantique {ḫš}, mentionné sous {ḪŠB} et {ḪŠŠ}. *{ḪŠN} (‫)خشن‬ VA >yaḫšun ḫašun ḫušn / ḫušūnah / ḫišan / ḫašānah< « être âpre ou grossier ». >niḫaššan taḫšīn k< « rendre âpre ou grossier ». IH 270 >aḫšanta ṣadra+hu< « tu l’as courroucé ». VA >yatḫaššan atḫaššan taḫaššun< « devenir âpre ou gros|| 49 Leslau 1987 : 266 a suggéré une relation avec le guèze ḫaśʔ/ʕa, hébreu ḥāšāh et araméen rabbinique ḥăšī « se taire », mais les correspondances phonétiques ne sont pas régulières ; voir {ḪŠY}. 50 Dozy ignora les données iraniennes et suggéra une dérivation directe du grec ἐσχάρωσις, representée aussi par le syriaque heskārā et les variantes du grec ἐσχάρα, selon PS 1029 et 1030, mais il est plus probable que l’arabe reflète cette étymologie populaire du néo-persan, avec une variante ḥaškarīšah (voir DS I : 291), peut-être influencée par le pehlevi hušk ou les hellénismes du syriaque. 51 Voir Behnstedt 1992 : 327.

414 | *{ḪŠY}

sier ». AL ḳóxn « épaisseur ; grossièreté ». ḳaxín + ḳixán, ZǦ et AC >ḫašīn< « gros ; âpre ; grossier » ; VA >ḫašīn + ḫišānḫašīnatun< (registre haut) « âpre ; grossier » ; AL toráb ḳaxím (lire n) « terrain à gros grains ». ḳuxúna « grossièreté ». Voir {ṢWF}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait réfléter une contamination de {ḥṣn}, q.v., par l’élément bi-consonantique {ḫš}, dont le sémanthème basique a été décrit sous {ḪŠB} et {ḪŠŠ}. *{ḪŠY} (‫)خشي‬ GL >ʔ≠yaḫšaʔu< (registre semi-correct), VA >naḫšà ḫašayt ḫašyah ḫāšī + īn min / knaḫšī< « craindre » ; IQ >yaḫšà min umūr+u< « il a peur de lui » ; >iš taḫšà tarǧaʕ muqarnas< « ne crains-tu pas de devenir comme un oiseau muant ? » ; >las naḫšà hamman yiǧī ilay+ya< « je n’ai peur d’aucun souci qui pourrait m’arriver » ; >naḫšà an yukūn sabab ḥirmān+ī< « j’ai peur qu’il ne soit pas la cause de mon échec » ; >yaḫšaw+hu< « ils ont peur de lui » ; CD M 6/4 >naḫšà bi+šarrayn al+yamīn< « je crains les deux conséquences négatives du serment » ; IZ 4/5/2 >naḫšī niṯaqqal< « je crains de m’ennuyer ». Probablement < sémitique de l’Ouest {ḫšy}, cf. guèze ḫaśʔ/ʕa, hébreu ḥāšāh et araméen rabbinique ḥăšī « se taire », mais la correspondance phonétique du /š/ n’étant pas régulière, il faut suspecter un emprunt hâtif par l’arabe, au moins ;52 voir aussi {ḪŠʕ}. *{ḪṢB} (‫)خصب‬ VA >niḫaṣṣab k = nuḫṣib aḫṣabt iḫṣāb muḫṣib k< « fertiliser ». >yatḫaṣṣab atḫaṣṣab = yanḫaṣab anḫaṣab< « devenir fertile ». IH 268 >ḫaṣbun< (registre semi-correct), AL ḳazb « fertilité ». VA >ḫaṣb = ḫaṣīb + ḫiṣābḫaṣībḫṣb< « fourrage » et l’accadien ḫaṣābu « être vert », on dirait que la racine pan-sémitique {ḫḍb}, dont le sémanthème basique est « couper », témoignée par l’accadien, l’hébreu, l’araméen et l’ougaritique, a subi une évolution sémantique multiple vers les significations du fourrage, car on le coupait vert lorsqu’il était abondant, ainsi que vers la couleur, surtout mais pas seulement verte,53 et finalement aussi vers la fertilité, dans le cas du sudarabique épigraphique et avec l’alternance /ḍ/ > /ṣ/,54 dans une forme sans traces dans la lexicographie de cette langue, qui aurait été em-

|| 52 Aparemment au sémitique du Nord-Ouest, néanmoins cela n’expliquerait pas bien le guèze, où la confusion des graphèmes >s< et >ś< est habituelle mais, du fait que le deuxième semble être plus fréquent, selon Leslau 1987 : 266), on pourrait plutôt poser une origine dans une variante sudarabique épigraphique *>ḫs2yaḫtaṣiru iḫtiṣārun< (registre haut), VA >naḫtaṣar aḫtaṣart iḫtiṣār muḫtaṣir muḫtaṣar alkalāmaḫtaṣar< « être audessous du besoin » ; >naḫtaṣar fī kalām+ī< « je vais raccourcir mon discours ». GL >ḫaṣrun = ḫāṣiratun< (registre haut), IH 204 >ḫiṣrun< (registre semi-correct), LZ >ḫiṣrḫaṣrḫa/iṣr + ḫuṣūr = ḫāṣirah + ḫawāṣirḫāṣirah< « flanc du thon ». AL iḳtiçár al hecíb « résumé des comptes » ; IQ >iḫtiṣār fi balāġah< « en résumé ». VA >muḫtaṣar< « sommaire ». HC 89 >muḫtaṣarah< « pâte nonfeuilletée ».55 Voir {ḪNṢR} et {QDM}. Dans cette racine arabe, l’élément biconsonantique pan-sémitique {ḫṣ}, avec le sémanthéme basique de « couper (par la moitié) », comme en accadien ḫaṣāṣu(m), hébreu ḥāṣaṣ « couper » et guèze ḥaṣṣä « être petit ou incomplet», semble avoir été phonétiquement et sémantiquement contaminé par {ḥṣr}, q.v. *{ḪṢṢ} (‫)خصص‬ I. AL niḳúç ḳaçázt « appartenir » ; VA >nuḫuṣṣ ḫaṣaṣt ḫaṣṣ / ḫuṣūṣ ḫāṣṣ maḫṣūṣ k bi = niḫaṣṣaṣ taḫṣīṣ k bi = yaḫtaṣṣ aḫtaṣṣ iḫtiṣāṣ k biyiḫaṣṣ ḫaṣṣ< ; IA >yiḫaṣṣḫāṣ ḫaṣṣ+ak yiḫaṣṣḫaṣṣ+ak yiḫaṣṣ+uhḫaṣṣ+ak b+al+ǧāh< « Il t’a attribué la gloire » ; >w+aš kan ḫaṣṣa< « quelle chose y manquait ? » ; >lam tiḫaṣṣ+u qiṭāʕ< « l’argent ne lui manquait pas ». VA >yatḫaṣṣaṣ atḫaṣṣaṣ bi< « être particulier à ». MT >aḫtāṣ bi< « acquérir ». AL ḳaç « manque, faute ».56 ḳaç(z)a + ḳiçáç « bassin ».57 VA >ḫuṣṣah + ḫuṣaṣ< « anneau ». >ḫaṣāṣahḫaṣāṣatun< (registre haut) « pauvreté, faim ». >ḫāṣiyun< (registre semi-correct) « spécial ». >ḫāṣiyatun< (registre semi-correct), VA >ḫāṣṣah + ḫawāṣṣ = ḫāṣṣiyyahḫuṣūṣiyyatun< (registre haut) « propriété, particularité ». MT >ḫāṣṣah< « propriété privée » ; VA >ḫāṣṣah + ḫawāṣṣ = muḫtaṣṣ + īn bi< « parent ou ami intime » ; AL ille ḳaçatihi (registre haut) « aux siens » ; AC >ʕalay+ka bi+ḫāṣṣati nafs+ik< (registre haut) « occupe-toi de tes affaires » ; >ḫāṣṣah = b+al+ḫuṣūṣbā+ḫususanbiʔ+ḫususanḫaṣṣātahbā+muḫtāṣḫāṣṣī + īn / ḫawāṣṣ< « courtisan ». >iḫtiṣāṣ bi< « amitié ou rela-

|| 55 Le contraire étant muwarráqa, q.v. sous {WRQ}. 56 Ce maṣdar est aussi utilisé par l’arabe marocain ḫă/ǝṣṣ, selon Prémare IV : 88. 57 Cette spécialisation sémantique, déjà reflétée par DS I : 374, est aussi connue de l’arabe marocain ḫă/ǝ/oṣṣa, selon Prémare IV : 89-90.

416 | *{ḪṢF}

tion étroite ». >muḫtaṣṣ = maḫṣūṣ< « particulier, spécial ». MT >māl muḫtaṣṣ< « biens privés ». Voir {SLM} I et {SMY}. Cette racine arabe n’est que la façon la plus simple de normaliser l’élément bi-consonantique pan-sémitique {ḫṣ}, dont le sémanthéme basique de « couper (par la moitié) » a subi une évolution sémantique vers l’idée de « restreindre », voir aussi {ḪṢR} et {ḪWṢ}. II. Voir {ḪSS}. *{ḪṢF} (‫)خصف‬ VA >ḫaṣf< « recoudre ». IH 363 >maḫsafun< (registre semi-correct) « alène ». Voir {ḪSF}.58 Cette racine arabe, sans parentage sémitique, hormis peut-être l’araméen rabbinique ḥăsaf « racloir fait d’un tesson ; peler », semble contenir l’élément bi-consonantique pan-sémitique {ḫṣ}, mentionné à propos de {ḪṢR}, {ḪṢṢ}, etc., avec un complément phonétique ou définisseur sémantique modifiant le sémanthème basique de « couper » vers l’idée de « coudre ».59 *{ḪṢL} (‫)خصل‬ VA >niḫaṣṣal taḫṣīl k< « enseigner des bonnes mœurs ». >yatḫaṣṣal atḫaṣṣal< « suivre les bonnes mœurs ». >ḫaṣlahḫaṣlatun< (registre haut), IQ >ḫaṣlah 2 ḫaṣlatayn + ḫiṣālḫuṣaylah< « bonne qualité, vertu » ; >abn abī ʔl+ḫiṣāl< « nom propre masculin » ; ZǦ, IA et AC >ḫaṣlahḫuṣaylah< « petite ruse ». AL ḳaçál + ín « malfaiteur ». VA >muḫaṣṣal< « doué des bonnes qualités ». Voir {ḤMD}. Sans parentage sémitique, cette racine arabe semble contenir l’élément bi-consonantique pan-sémitique {ḫṣ}, mentionné à propos de {ḪṢR}, {ḪṢṢ}, etc., avec un complément phonétique ou définisseur sémantique, peut-être diminutif, exprimant l’idée d’être bien ou mal coupé ou formé.60 *{ḪṢM} (‫)خصم‬ VA >naḫṣum ḫaṣamt ḫiṣām / ḫuṣmah maḫṣūm k ʕan = niḫāṣam muḫāṣamah k ʕan = yatḫāṣam atḫāṣamt taḫāṣum ʕan maʕuḫāṣimu ḫiṣāmun = atḫāṣamu mutaḫāṣimun< (registre haut) « se disputer / quereller » ; AL niḳáçam ḳáçamt / ḳaçámt ḳiçám + ít / ḳoçomít / ḳuçámít mo/uḳácim + ín « se disputer ; plaider ». nad/tḳáçam ad/tḳáçamt « se disputer ». IH 268 >ḫiṣmun< (registre semi-correct), VA >ḫaṣm + ḫuṣūm = ḫaṣīm + ḫuṣamā = muḫāṣim + īn< « partie (dans un procès) » ; MT >ḫaṣm = ḫaṣīm< « partie dans un procès ; procureur » ; TH 12.18 >ḫṣm< + 12.12 >ḫuṣamāʔ< « procureur ». IQ >ḫiṣām< « procès » ;

|| 58 La perte de vélarisation dénoncée par cet auteur n’était probablement pas généralisée, car le mot de VA semble l’avoir préservée, quoiqu’il est difficile d’en être sûr à cause du contact avec un /ḫ/ ne permettant pas un /s/ non-vélarisé dans cette position. 59 Dans ce procédé, on ne peut pas exclure une sorte de catalyse exercée par le nom plus commun de l’alène en arabe, išfà, ou même une contraction de la phrase *ḫaṣ +bi+išfà > ḫaṣafa. 60 Les deux possibilités existaient dans la langue classique, bien qu’il s’agît le plus souvent des bonnes qualités ; néanmoins, on constate une évolution négative dans les dernières phases de l’arabe andalou.

*{ḪṢW} | 417

>al+ḫ. yuʕṭà wa+yumnaʕ< « la demande est acceptée ou rejetée ». AL moḳácimé « en se disputant ». Voir {ʔǦR}. Sans parentage sémitique, cette racine arabe semble contenir l’élément bi-consonantique pan-sémitique {ḫṣ}, mentionné à propos de {ḪṢR}, {ḪṢṢ}, etc., avec un complément phonétique ou définisseur sémantique, peut-être une ancienne forme de la préposition maʕ ou ʕim, exprimant l’idée de « briser avec quelqu’un ». *{ḪṢW} (‫)خصو‬ VA >naḫṣī ḫaṣayt = aḫṣayt iḫṣā / ḫaṣā muḫṣī kaḫṣīḫaṣā< (maṣdar), AL naḳcí aḳcéit ḳicián ḳací (lire ḳáci) + ín moḳcí + ín « châtrer ». VA >yanḫaṣī anḫaṣā< « être châtré ». >yaḫtaṣī aḫtaṣā< « se châtrer ». >ḫaṣwah / ḫuṣyah + ḫuṣāḫaṣwahḫaṣwatayh + ḫuṣāḫas/wa(t)ḫaṣyatān< (registre semi-correct) « testicule » ; ZǦ >ḫuṣāt+ī< « mes testicules » ; TD 162 >ḫiṣyat al+baḥr< « castoréum » ; DS >ḫuṣā ʔl+ḏiʔb< « nom d’une plante non-identifiée chez Ibn Albayṭār » ; >ḫ. hirmis< « ortie bâtarde (Mercurialis annua) » ; UT nºs. 1797 et 4275 >ḫ. (ʔl+ṯaʕlab)< « orchis (Orchis sp.) » ; nº 1798 >ḫ. ʔl+kalb< « nom de plusieurs varietés d’orchis » ;61 nº 1799 >ḫ. ʔl+qiṭṭ< « espèce de salicaire (Lythrum borystenicum) », nº 2752 >ḫ. ʔl+qāḍī< « cœur des Indes (Cardiospermum halicacabum) ». GL >ḫaṣiyun< (registre semi-correct), VA >ḫaṣī + īn = muḫṣī + īn< « châtré, eunuque ». AL zemén al ḳicián « saison du chaponnage ». Voir {FRS} et {KBŠ}. Le guèze ḫaṣäwä suggère une racine sudsémitique {ḫṣw/y}, dérivée de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {ḫṣ}, mentionné à propos de {ḪṢR}, {ḪṢṢ}, etc., avec un complément phonétique ou définisseur sémantique.62

|| 61 A savoir : >ṯūmī< « orchis italien (Orchis longicruris) », >dīkī< « sérapias langue (Serapias lingua) », aussi appelée >ḫuṣà al+sammūrnaḥlī< « ophrys abeille (Ophrys apifera) », >daybarānī< ou >zunbūrī< « ophrys miroir ou jaune (Ophrys speculum ou lutea) », >kurrāṯī< « orchis lacté (Orchis lactea) », >baṣalī< « o. géant (Barlia robertiana) », >ḫuṭṭāfī< « o. bouc (Himantoglossum hircinum) », >zubdī< « o. à deux feuilles (Platanthera bifolia) », >ṯaʕlabī< « sérapias à petites fleurs (Serapias parviflora) » , >banafsaǧī< « orchis pourpre (Orchis purpurea) », >kaff ʕāʔišah< « o. élevé (Dactylorhiza elata) » et >kaff ādam< « dactylorhize incarnat (Dactylorhiza incarnata) ». 62 Voir Leslau 1987 : 267, qui établit le parentage avec l’hébreu ḥāṣāh « diviser », accadien eṣû « fendre, déchirer », etc. On a suggéré par contre un verbe dénominal dérivé du substantif « testicule », mais ce mot arabe est isolé dans le sémitique, n’étant probablement qu’un euphémisme par antiphrase (« lieu de la castration »), remplaçant le proto-sémitique *išk, préservé par l’accadien išku(m), ougaritique >uškyaḫḍabniḫaḍḍab taḫḍīb kmuḫaḍḍab< « teindre ». VA >yatḫaḍḍab atḫaḍḍab< « être teint ». >ḫiḍāb< = IQ « couleur, teinture ». >maḫḍūb al+yad< « femme (littéralement « aux mains teintes »). VA >(faras an) muḫaḍḍab< « (cheval) aux quatre pieds blancs ». Voir {NṢL}. Sans parentage sémitique évident, hormis l’accadien ḫaṣābu « être vert », le guèze ḫaḍäbä « laver », et peut-être le sudarabique épigraphique >ḫṣb< « fourrage »,63 on dirait que la racine pan-sémitique {ḫḍb}, dont le sémanthème basique est « couper », témoignée par l’accadien, l’hébreu, l’araméen et l’ougaritique, a subi une évolution sémantique multiple vers la signification de la couleur, surtout mais pas uniquement verte, et la teinture, comme cela est expliqué dans {ḪṢB}. *{ḪḌḪḌ} (‫)خضخض‬ AŠ 90/3/2 >ṭīn ḫaḍḫāḍ< « argile pétrie ».64 Dérivation sur le schème {1212} de l’élément bi-consonantique {ḫḍ} ; voir {ḪWḌ}. *{ḪḌR(L/N)} (‫)خضر أو خضرل أو حضرن‬ VA >niḫaḍḍar taḫḍīr< « rendre vert ». >yatḫaḍḍar atḫaḍḍar< « devenir vert ». >yaḫḍarr aḫḍarr iḫḍirāraḫḍaryaḫḍarru< (registre haut), AC >aḫḍaratḫaḍrā< « pignon ». AŠ 46/2/3 >alḫidri< « Alkhaḍir » ; MT >ḥaḍrūn< (lire >ḫḫuḍrīḫuḍrī + īn< « vendeur de légumes ». >ḫuḍ(ū)rahḫuḍrahḫuḍratun< (registre haut), AL ḳodóra + át « couleur verte » ; GL >mawḍiʕu ʔl+ḫuḍrati< (registre haut) « lieu couvert de verdure ». DS >ḫuḍrah< « serpolet (Thymus serpillum) ». UT nº 1745 >ḫuḍayrāʔ< « daphné mézéréon (Daphne mezereum) ». IH 273 >ḫuḍḍayrun< « guêpier ». AL ḳadár + ín, féminin ḳad(d)ára + ín / ḳadarít « vendeur de légumes ». aḳdár + ḳódar, AC >aḫḍar féminin ḫaḍrāʔaḫḍar + ḫuḍaraḫḍar féminin ḫaḍra + ḫuḍar< « vert » ; GL >aḫḍaru< (registre haut) « vert ; (cheval) louvet » ; AL aqĉár aḳddár « plus vert » ; AŠ >ʔl+ṯiyāb al+ḫuḍar< « habits grossiers ». IQ >muḫaḍḍar< « radis comestible ». Voir {BZD}, {BṢL}, {ḤBB}, {ḤYŠ}, {ZRʕ}, {ŠRB}, {ʕYN}, {ĠLQ}, {ĠḌR}, {FSTQ} et {YQT}. Sans parentage évident dans l’ensemble du sémitique, on dirait que l’élément pan-sémitique bi-consonantique {ḫḍ/ṣ}, dont le sémanthème basique est « couper »,65 témoignée par l’accadien, l’hébreu, l’araméen et l’ougaritique,

|| 63 Peut être aussi >ḫḍf< « faire plaisir », car la couleur est en relation métaphorique avec la joie. 64 Encore vivant dans quelques dialectes de l’arabe marocain, cf. ḫǝḍḫǝḍ « secouer » (Prémare IV : 93), chez les Zaër. 65 Encore assez fréquent parmi les significations de {ḫḍr} en arabe. Il faut aussi se rappeler que, la perception particulière des couleurs chez les anciens Arabes, étudiée par Fischer dans son ouvrage classique de 1965, a pu jouer un rôle important dans le remplacement du pan-sémitique {wrq}

*{ḪṬB} | 419

après l’ajout d’un complément phonétique ou d’un définisseur sémantique, a subi une évolution sémantique multiple vers les significations du fourrage, car on le coupait vert lorsqu’il était abondant, ainsi que vers la couleur verte, comme cela est expliqué sous {ḪṢR}, {ḪṢṢ},{ḪṢB}, etc. *{ḪḌʕ} (‫)خضع‬ IQ >naḫḍaʕ lu ḫuḍūʕ ilay+haḫḍaʕ(u) ḫuḍūʕun muḫḍaʕun = ʔnḫaḍ(i)ʕu munḫaḍiʕunnaḫḍaʕ ḫaḍaʕt ḫuḍūʕ ḫāḍiʕ li = yanḫaḍaʕ anḫaḍaʕ liaḫḍaʕ< (impératif), AL naḳdáâ ḳadáât ḳodóâ ḳadíê (lire ḳádiê) + ḳodóô / ḳadiaína (registre semi-correct) « s’humilier, se soumettre ». VA >niḫaḍḍaʕ taḫḍīʕ k< « soumettre, humilier ». AL bi hodóâ (lire ḳ), BD 17r >bi+ḫudūʕatan< « humblement ». GL >ʔl+ḫayḍaʕatu< « vociférations des combattants et poussière soulevée dans un champ de bataille ».66 Sans parentage sémitique ou dans les autres langues voisines, cette racine arabe pourrait s’être developpée à partir de la contraction (naḥt) d’une phrase telle que *aḫaḏa wa+waḍaʕa « prendre et soumettre ». *{ḪḌ(L)F} Voir {RQʕ}. *{ḪṬʔ} (‫)خطء‬ IQ >yaḫṭā yaḫṭū ḫaṭāaḫṭātu aḫṭī ḫāṭin féminin ḫāṭiyatun< (registre semicorrect), VA >naḫṭā ḫaṭayt ḫaṭā / ḫaṭaʔ fī = nuḫṭī aḫṭayt iḫṭā muḫṭī fī = yatḫaṭṭā atḫaṭṭayt taḫaṭṭītaṭaʔṭaʔ la+hā tuḫṭiʔk< (registre haut), LZ >taḫṭī+ka< (registre semi-correct) « accroupis-toi et tu ne seras pas atteint » ; IQ >yaḫṭī+h< « il ne l’atteint pas » ; ḪA cta 1 >al+ṭarīq aḫṭā< « il s’égara ». VA >niḫaṭṭī< « induire en erreur ». >ḫaṭīʔah = ḫaṭiyyah + āt / ḫaṭāyāḫaṭaʔun< (registre haut) = >ḫaṭiyatun + ḫaṭāyā< (registre semi-correct), AL ḳatá + ḳatáye / ḳatiyét = ḳatía + ét, AC >ḫaṭiyyah< « péché ; erreur ; faute » ; IQ >ʕalà ḫaṭā< « en erreur » ; AL bilé ḳatá « innocent ». moḳtí + ín « qui se trompe ». VA >muḫṭiyah + āt / maḫāṭī< « prostituée ». Voir {HYǦ}. < Pan-sémitique {ḫṭʔ}, cf. hébreu ḥāṭā, araméen rabbinique ḥăṭā, accadien ḫaṭû(m) « pécher », sudarabique épigraphique >ḫṭʔ< « agir mal » et guèze ḫaṭʔa « ne pas trouver », probablement une spécialisation sémantique de {ḪṬW}, q.v. *{ḪṬB} (‫)خطب‬ VA >naḫṭub ḫaṭabt ḫaṭb / ḫuṭbah ḫāṭib maḫṭūb k ʕalà fī< « faire un discours ou un sermon » ; >naḫṭub ḫaṭabt ḫuṭbah ḫaṭīb + ḫuṭabā ʕalà = naḫtaṭab aḫtaṭabt iḫtiṭāb muḫtaṭib + īn ʔalà< « demander (une femme) en mariage » ; AL naḳtób

|| « feuilles », comme source des noms des couleurs verte et jaune, par un adjectif suggérant la « coupure » du teint monotone et plutôt rougeâtre des sables par la présence de quelques arbres. 66 C’est la signification habituelle de ce mot classique, quoique l’auteur du GL ait préféré « casque », suivant une opinion peu solide, selon le Lisān.

420 | *{ḪṬR}

ḳatábt aḳtób « fiancer (son fils ou sa fille) ; n. aḳtábt aḳtób « prêcher » ; AC >ḫaṭab+ak< « il demanda une femme de ta famille ». VA >niḫaṭṭab k< « se charger d’une demande de mariage ». >niḫāṭab ḫāṭabt muḫāṭabah k ʕanuḫāṭibu< (registre haut) « adresser la parole ». VA >natḫāṭab atḫāṭabt taḫāṭub maʕ< « s’entretenir ; se correspondre ». AL naḳtatáb aḳtatábt aḳtatáb « se marier ; prêcher » ; BD 1v >aḫtaṭābnā bā+h< « nous avons prêché cela ». VA >ḫaṭb (an ǧasīm)< « un grand malheur » ; IQ >ḫaṭbi< « entretien ». NQ am 1/6/4 >al+ḫuṭūb< « les vicissitudes (du sort) ». IH 270 >ḫuṭbah< « fiançailles » ; AL ḳótba + ḳotáb « fiançailles ; mariage ; sermon ». AL ḳatíb + ín « fiancé ; prêcheur ; orateur » ; IQ et ZǦ >ḫaṭīb< « orateur », GL « fiancé » ; IZ 10/2/1 >al+ḫaṭīb< « nom propre masculin ». MT >ḫaṭībahḫiṭāb + āt = muḫāṭabah + āt< « discours ; entretien ». >ḫiṭābah + āt< « la rhétorique ». >ḫiṭābī + īn< « rhétoricien ». GL >ḫāṭibu ʔl+ziwāǧ = ʔl+ḫāṭibu li+l+ziwāǧaban ḫaṭṭāb< « noms propres masculins ». IQ >aḫṭab< « mieux orateur ». AL maḳtób féminin +a + ín « fiancé(e) ». Il y a sans aucun doute un parentage avec l’araméen rabbinique ḥăṭab « se fiancer ; proposer mariage », mais la correspondance phonétique irrégulière ne permet pas de supposer que l’arabe ait emprunté le mot araméen, et il pourrait s’agir dans le deux cas d’une évolution phonétique de {ḫṭf}, q.v., en connection avec l’enlèvement rituel des épouses.67 *{ḪṬR} (‫)خطر‬ GL >ḫaṭarnā aḫṭur(u) yaḫṭuru yaḫṭurūna ḫuṭūrun ḫāṭirun< (registre haut), VA >naḫṭur ḫaṭart ḫuṭūr ḫāṭir + īn ʕalà = yatḫaṭṭar atḫaṭṭar< « passer près de » ; MT >naḫṭurū ḫaṭrah< « nous exerçons notre droit de passage » ; IQ >ḫaṭar yaḫṭur ḫaṭrah< (nom d’unité) >(ʕalà bāl)< « venir à l’esprit de quelqu’un » ; ḪA >ḫaṭar bi+bāl+ak an+nī< « il t’est venu à l’esprit que je » ; AŠ 24yaḫṭur l+uh yaḥkī< « l’idée lui vient de parler ». VA >niḫaṭṭar kniḫāṭar muḫāṭarah birūḥī< « risquer sa vie ». AC >tatḫaṭṭar maʕ< « devenir, atteindre la considération de ». VA >ḫaṭar = muḫāṭarah + āt< « danger ». >ḫaṭar< « affaire importante » ; GL >ʕaḏ̣īmu ʔl+ḫaṭr ǧiddā = ḫaṭīrun< (registre haut) « important ». AL ḳitár + ít « pari ». AC >ḫuṭūr< « passage ». >ḫaṭīr< (lire >ḫāṭirḫāṭirḫāṭir + ḫawāṭir< et GL >ḫawāṭirun< (registre semicorrect) « idée, pensée ; esprit ». >ḫāṭiran< « en passant ». ET Abolhatar (= /abulḫaṭṭár/) « nom propre masculin ». VA >ḫaṭṭārah + āt / ḫaṭāṭirḫaṭṭārah< + IW I : 5.12 >ḫṭārāt< « (perche d’un) puits à bascule », AL ḳatára + át

|| 67 Voir, à propos de la présence de ce sujet dans la plus ancienne poésie des Arabes, Corriente & Monferrer 2005 : 43.

*{ḪṬṬ} | 421

« petit pont de bois ».68 AC >muḫāṭir< « qui aime risquer ». Voir {ʔḎ}, {RQY} II, {SLW} I et {Ṣ/S(Y)QL}. Sans parentage sémitique ou dans les autres langues voisines,69 la racine arabe {ḫṭr} semble s’être developpée à partir d’un élément biconsonantique pan-sémitique {ḫṭ} (voir {ḪṬṬ}), avec l’ajout d’un complément phonétique ou définisseur sémantique. *{ḪṬRF} (‫)خطرف‬ GL >yuḫaṭrifu< (registre haut), VA >niḫaṭraf ḫaṭraf ḫaṭrafah muḫaṭrif< « se donner des airs ». Probablement dérivé de {ḫṭr} « se balancer », avec l’ajout d’un nouveau complément phonétique ou définisseur sémantique, peut-être la préposition fī, s’il ne s’agit pas d’un cas de composition avec la racine pansémitique {ṭrf}, q.v., dont quelques significations expriment des idées de pouvoir et de violence.70 *{ḪṬS} Voir {ĠṬS}. *{ḪṬṬ} (‫)خطط‬ GL >ʔḫ.ḏ̣u< (lire >aḫuṭṭuḫaṭṭanuḫuṭṭ ḫaṭaṭt ḫāṭṭ + īn maḫṭūṭ k< « tracer des lignes ; sillonner » ; >n. ḫaṭaṭt ḫaṭṭ ḫaṭṭāṭ + īn maḫṭūṭ< « écrire, tracer des caractères ». >niḫaṭṭaṭ< « tracer, dessiner ». AL niḳat(t)át ḳat(t)átt « sillonner ; écrire ». VA >yatḫaṭṭaṭ atḫaṭṭaṭ taḫaṭṭuṭ< « se tracer ou dessiner ». >yanḫaṭṭ anḫaṭṭ< « être tracé ou dessiné ». >ḫaṭṭ + ḫuṭūṭḫaṭṭun< (registre haut) « ligne ; écriture ; sillon » ; IQ >ḫaṭṭḫaṭṭ yaduh + ḫuṭūṭ aydī+him< « écriture de quelqu’un, autographe » ; AL ḳat(t) + ḳotót / ḳutút « ligne ; écriture ; sillon ; filaments dans l’urine » ; naâmél ḳátt « sillonner » ; ḳatt li jurí al mí « rigole pour l’écoulement des eaux » ; VA >ḫaṭṭ an faṣīḥ / mufattaḥ / bayyin< « écriture claire » ; >ḫ. mudmaǧ / muqarmad / maḍmūm / daqīqḫuṭayyaṭ< « écriture miniscule » ; VA >ḫ. an muʕallaq< « écriture (arabe) entrelacée » ; >ḫ. an basīṭ< « écriture allongée », >ḫ. an wāqif< « écriture bâtarde » ; >ḫ. an dīwānī< « écriture de chancellerie ».

|| 68 Ces deux significations sont indépendantes l’une de l’autre, puisqu’il s’agit, dans le premier cas, de la perche oscillante et, dans le deuxième, du lieu de passage. Toutes deux ont été preservées dans les emprunts romans alcatrate et alfatara, selon Corriente 2008a : 81 et 98, ainsi que dans l’arabe marocain ḫăṭṭāṛa « galerie souterraine » et « puits à bascule », selon Prémare IV : 106-107. Les dictionnaires espagnols ont comporté, pendant des siècles, une erreur de transcription, *zatara < *çatara, au lieu du correct catara « radeau », aussi dérivé de ce mot arabe, jusqu’à la dernière édition du dictionnaire de l’Académie Espagnole, où les nombreuses corrections proposées par Federico Corriente ont été acceptées. 69 Hormis, peut-être, l’hébreu ḥōṭer et l’accadien ḫutāru « branche », araméen rabbinique ḫūṭrā « sceptre », ou encore l’ougaritique >ḫṭḫiṭṭī + ḫiṭṭiyyahḫiṭṭī< « lance ». >ḫuṭṭah + ḫuṭaṭ< = VA, GL >ḫuṭṭatun< (registre haut) « charge dans l’administration ». DS >ḫaṭāṭ< « cendre de bois utilisée pour teindre les sourcils ». VA >ḫaṭṭāṭ< « écrivain, calligraphe ». IQ >muḫaṭṭaṭ f+al+madīnah< « préfet de police » ; ZǦ >muḫaṭṭaṭ< « rayé », AC « rayé ; dignitaire ». Voir {TYN}, {ʕBR}, {ʕDL}, {MDN} et {YDW}. < Pan-sémitique {ḫṭṭ}, cf. araméen rabbinique ḥăṭaṭ, accadien ḫaṭāṭu(m) « creuser » et sudarabique épigraphique >ḫṭṭ< « délimiter des terres à coloniser ». *{ḪṬF} (‫)خطف‬ GL >aḫṭa/ifu = ʔt.ṭfa iḫtiṭāfun< (registre haut), VA >naḫṭaf ḫaṭaft ḫaṭf ḫāṭif + īn maḫṭūf k = niḫaṭṭaf taḫṭīf k = yatḫaṭṭaf atḫaṭṭaf = naḫtaṭaf aḫtaṭaft iḫtiṭāf kyaḫtaṭafḫaṭaftum ilay+h< « vous avez couru vers lui ». >yaḫaṭṭaf< « il court partout » ; VA >niḫaṭṭaf taḫṭīf k< « faire marcher vite ». >yanḫaṭaf anḫaṭaf< « être enlevé ou ravi ». AL bi ḳatf « tout à coup ». ḳat/dfa + át « élancement ; enlèvement ». LH */ḫuṭayfi/ « pillard d’arrière-garde ».71 AL ḳotáfa + ḳotáf, VA >ḫuṭṭāf nom d’unité +ah + ḫaṭāṭīfḫuṭṭāf< « hirondelle » ; AL farḳ ḳotáfa + firáḳ ḳotáf « petit d’hirondelle » ; rabéê al ḳotáb (lire f), UT nº 2242 >šaǧarat al+ḫaṭāṭīf< « aristoloche ronde (Aristolochia rotunda) ». VA >namšī b+al+ḫuṭṭāfī< « marcher vite ». >muḫṭāf + maḫāṭifmuḫṭāfun + maḫāṭifun< (registre semi-correct), AL moḳ/gtáf + maḳ/gátif « crochet ; hameçon ; houlette » ; HC 200 >mḫṭāf< « fourchette pour tirer ce qu’on frit de la poêle ». FǦ >maḫāṭif< « ancres ». Voir {ḤŠŠ}, {ḪRǦ(YR)} et {ḪṢW}. < Pan-sémitique {ḫṭf}, cf. hébreu ḥāṭaf, syriaque ḥǝṭaf et accadien ḫatāpu(m) « enlever ». *{ḪṬL} (‫)خطل‬ GL >ḫaṭlun< (registre semi-correct) « bavardage ». LZ >aḫṭal< « nom propre masculin ». Sans parentage sémitique ou dans les autres langues voisines, la racine arabe {ḫṭl}, dont le sémanthème basique est la déformité de quelques membres, semble être encore un cas où l’élément bi-consonantique pan-sémitique {ḫṭ} (voir {ḪṬṬ}), a reçu l’ajout d’un complément phonétique ou définisseur sémantique, probablement un {+l} avec connotation diminutif-péjorative.72 *{ḪṬM} (‫)خطم‬ VA >ḫaṭm< (maṣdar) « museler ». GL >ʔl+ḫaṭmiyyu< (registre haut), LZ >ḫaṭmī< et UT nº 1802 >ḫa/iṭmī (unṯà)< « guimauve officinale (Althaea officinalis) » ; >ḫ. abyaḍ< « mauve musquée (Malva moscata) » ; >ḫ. azġab / ḏakar / nahrī< « guimauve à feuille de chanvre (Althaea cannabina) ». Voir {ḤṬM} et {ḪŠM}. Plusieurs traces pan-sémitiques, comme l’hébreu ḥāṭam « retenir », l’accadien ḫaṭāmu « obstruer » et l’araméen rabbinique ḥūṭmā « nez », museau », etc., sug-

|| 71 Posé par le portugais coteife, voir Corriente 2008a : 271. 72 Voir Fleisch 1961 : 463-464.

*{ḪFḌ} | 423

gèrent une ancienne combinaison de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {ḫṭ} (voir {ḪṬṬ}), avec les noms sémitiques du nez ou la bouche, toujours contenant une consonne labiale, d’où on a tiré une nouvelle racine {ḫṭm}, avec des penchants sémantiques vers ces organes et vers l’idée de fermeture. *{ḪṬW} (‫)خطو‬ VA >naḫṭū ḫaṭawt ḫaṭw(ah) + āt / ḫuṭā = ḫuṭwah + āt ḫāṭī +īn< « faire un pas ». GL >ḫaṭwatun< « pas ; sentier » : ZǦ >ḫuṭā< « des pas ». Voir {MDD} I. Cette racine semble être la forme plus basique phonétiquement et sémantiquement de {ḪṬW}, q.v. *{ḪFǦ} (‫)خفج‬ UT nº 1697 >ḫafaǧ< « radis sauvage (Raphanus raphanistrum) ». ET Abenhafiga (< /ḫafáǧa/) « nom propre masculin ». Quoique connu des lexicographes classiques, ce mot ne semble pas appartenir sémantiquement à la racine arabe {ḫfǧ} « trembler, être faible, etc. » : il pourrait s’agir d’un vieil emprunt au néo-persan ḫafanǧ « délicieux », les orientaux étant très friands des radis comme appéritif. *{ḪFR} (‫)خفر‬ VA >niḫaffar taḫfīr< « escorter ». >yatḫaffar atḫaffar taḫaffur< « être escorté ». UT nº 1775 >ḫāfūr< « amarante blette (Amarantus blitum) » ou « alpiste aquatique (Phalaris aquatica) ». < Pan-sémitique {ḫpr}, dont la signification basique, « entourer, protéger », est préservé par l’accadien ḫapāru(m) et le guèze ḫafärä, aussi bien que par le sudarabique épigraphique >ḫfr< « protection », mais il a souvent evolué vers « avoir honte », comme dans l’hébreu ḥāfēr, araméen rabbinique ḫăfar et guèze ḫaf(ä)rä, car l’aceptation des escortes afin de traverser les contrées des bédouins sans être attaqué etait considérée honteuse.73 *{ḪFŠ} (‫)خفش‬ VA >ḫuffāš + ḫafāfīš< « chauve-souris ». LZ >aḫfaš< « nom propre masculin ». Cette racine arabe, dont la signification est surtout en rapport avec la faiblesse des yeux, semble isolée dans l’ensemble du sémitique, pourrait avoir résulté de la contraction (naḥt) de l’élément bi-consonantique {ḫf}, exprimant la légèreté ou la faiblesse, et de l’adjectif aʔšà, q.v. sous {ʕŠW}. *{ḪFḌ} (‫)خفض‬ VA >naḫfaḍ ḫafaḍt ḫafḍ ḫāfi maḫfūḍ k< « abaisser, faire descendre ». >niḫaffaḍ k< « réduire ; alléger ». >yatḫaffaḍ atḫaffaḍ< « être abaissé ou réduit ». >yanḫafaḍ anḫafaḍ< « descendre, baisser ». Sans parentage sémitique évident, hormis peut-être l’hébreu ḥāfaṣ « laisser tomber sa queue », il semble s’agir d’une contraction (naḥt) de l’élément bi-consonantique {ḫf}, exprimant la légè-

|| 73 Voir Corriente 2008a : 113, s.v. alforma, 239-40, s.v. cafarro et 412, s.v. rafeca, à propos de ces coutûmes des Arabes, dont l’histoire tragique du « prince des poètes » Almutanabbī qui est très connue, qui périt luttant contre des brigands, car un chevalier portant son épée ne devait pas se soumettre à l’humiliation de payer « protection money ».

424 | *{ḪFF}

reté ou la faiblesse, avec un complément phonétique ou définisseur sémantique, comme l’adverbe ayḍan « une deuxième fois ». *{ḪFF} (‫)خفف‬ VA >niḫaff ḫaff ḫiffah ʕan / ʕalà< « être léger, mince ou rare ». >niḫaffaf ḫaffaft taḫfīf kḫaffaf< (impératif), AL niḳafféf ḳafféft taḳfíf « rendre léger, mince ou rare ; alléger » ; AC >ḫaffaf< « faire une visite courte ». VA >yatḫaffaf atḫaffaf< « devenir léger, mince ou rare ». IQ >yastaḳaffū biy+ya< « ils se moquent de moi » ; >nastaḫaffi b+al+nuṣṣāḥ< « je m’en fiche de ceux qui me conseillent ». GL >ḫiffatun< (registre haut), AL ḳiffa « légèreté » ; VA >ḫiffah< « légèreté ; rareté » ; >ḫiffat rūḥ< « aimabilité » ; GL >ḏū ḫiffatin< (registre haut) « impatient ». MT >ḫuffḫuffun + aḫfāfun< (registre haut), AL ḳoff + ít / aḳfféf « bottine ; chaussure » ; VA >ḫuff + aḫfāf< « sandale de femme ; pied du chameau ». IQ et AC >ḫafīfḫafīfun< (registre haut), ZǦ >ḫafīf + ḫifāfḫufayyaf< « léger » ; AL ḳafíf + ḳif(f)éf, VA >ḫafīf + ḫifāf< « léger ; souple, mince ; rare » ; >ḫ. al+rūḥ + ḫifāf al+arwāḥ< « aimable » ; >naḍrab al+ḫ.< « pratiquer la divination en jetant du plomb fondu dans de l’eau » ; ZǦ >ḍarrābat al+ḫafīf< « devins pratisant cette superstittion » . VA >ḥummà ḫafīfah< « fièvre hectique » ; IQ >ḫafīfat al+dam< « aimable » (féminin) ; AL ḳafif a çacáy + ḳiféf « bon marcheur » ; ḳaffíf al áâcal « irréfléchi » ; ḳafífa + ḳiféf « femme facile ». ǦS >ḫaffāf< « fabricant ou marchand de bottines ». IQ >aḫaff< « plus léger ». ḪA āf 1 >istiḫfāf< « mépris ». AL taḳfíf « mauvaise habitude (des chevaux) ». moḳaféf + ín « ayant une mauvaise habitude ». GL >mustaḫifun< « qui méprise ». Voir {RWḤ}. Cette racine arabe semble avoir quelques connections pan-sémitiques, comme l’hébreu ḥaf < « pure », l’araméen rabbinique ḥăfaf « frotter » et l’accadien ḫapāpu « laver », mais il semble surtout s’agir de l’élément biconsonantique {ḫf}, exprimant la légèreté ou la faiblesse. *{ḪFQ} (‫)خفق‬ VA >yaḫfaq al+qalb ḫafq ḫāfiq< « palpiter (le cœur) ». >naḫfaq ḫafaq ḫufūq ḫāfiq + ḫawāfiq = yatḫaffaq atḫaffaq< « trembler ; battre ». IQ >yaḫfaq< « sonner (un instrument) » ; >qalb+ī yaḫfaq ʕalà qalb+ī< « mon cœur palpite vigoureusement » ; 169/0/1 >ḫafq al+ʕīdān< « les sons du luth ». VA >niḫaffaq taḫfīq k< « agiter, faire trembler ». >ḫafaqān = ḫafaq = ḫufūq< « palpitation ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble être une contraction (naḥt) de l’élément bi-consonantique {ḫf}, exprimant la légèreté ou la faiblesse, avec un complément phonétique ou définisseur sémantique, probablement en lien avec un élément onomatopeïque, comme dans le cas de {bqbq}, q.v. *{ḪFY} (‫)خفي‬ VA >naḫfā ḫafā / ḫafiya / ḫafī ḫufyah / ḫafā ḫafiyyah + āt ʔalà / ʕan = yaḫtafī aḫtafā iḫtifā muḫtafī min / ʕan< = nastaḫfī astaḫfā istiḫfā mustaḫfī fī ʕan / mintaḫfà muḫfī ʕalà = aḫtafà taḫtafī aḫtafī< (impératif) >iḫtifā< = GL >yaḫtafī< « se cacher, se dérober aux regards ». >yaḫfī ma/uḫfiyun< (registre

*{ḪLǦ} | 425

semi-correct), IQ >yaḫfī(h) aḫfaytu(h)naḫfī aḫfayt iḫfā muḫfī k fī ʕanyaḫfī ma/uḫfiyun< (registre semi-correct), AL naḳfí aḳféit ḳafí mo/uḳfí + ín « cacher, receler ». VA >yanḫafī anḫafā min / ʕan< « être caché ou dérobé aux regards ». ḪA vfa 1 >lis ʕalà ḏā ḫafā< « cela ne peut être caché ». IQ et GL >ḫafī< « caché » ; >ḫafiyanb+al+ḫafī< « en cachette ». GL >maḫfiyātun< « les choses cachées ». VA >muḫfiyyah + maḫāfī< « bol vernissé ». Voir {BYN} et {SRQ}. < Pan-sémitique {ḫfy}, cf. hébreu ḥāfā et araméen rabbinique ḥăfā « couvrir » et accadien ḫepû(m) « casser, faire disparaître » (avec une certaine évolution sémantique).74 *{ḪQN} (‫)خقن‬ AL ḳáçan + ḳiçán (lire c) « bardache ».75 *{ḪLB} (‫)خلب‬ VA >naḫlab ḫalabt ḫalb ḫālib maḫlūb k = n. aḫlabt iḫlāb muḫlib muḫlab k = yaḫtalab aḫtalab iḫtilāb muḫtalib muḫtalab< « tromper, duper ». >yanḫalab anḫalab inḫilāb< « être trompé ». GL >ḫallābatun< (lire >ḫilābatunmaḫlab + maḫālib< « griffe ; serre » ; AL maḳláb + maḳálib « ergot de coq ». TD 292 >maḫlab al+ʕuqāb al+ʔabyaḍ< « astragale (Astragalus) ». Voir {ḪRB} II. Cette racine arabe semble être une évolution sémantique et parfois aussi phonétique du pan-sémitique {ḫlp}, cf. hébreu ḥēleb et syriaque ḥelbā « diaphragme », accadien ḫalāpu(m) « se revêtir », sudarabique épigraphique >ḫlf< « vêtement », etc., partant de l’idée de « couvrir » vers « cacher > tromper > voler », probablement à cause d’une contamination phonétique avec {slb}, q.v. *{ḪLBN} (‫)خلبن‬ UT nºs. 1484 et 1690 >ḫ/ḥulbānah< « galbanum (Ferula galbaniflua) ». < Grec χαλβάνη, emprunté à une forme sémitique non identifiée, mais plus proche de l’accadien ḫilabānu que de l’hébreu ḥelbǝnāh ou de l’araméen rabbinique ḥelbǝnētāh. *{ḪLǦ} (‫)خلج‬ GL >ḫalīǧun< (registre haut) « eau dormante » ; IQ >al+ḫalīǧ< « nom d’un lieu agréable aux bords du Guadalquivir, proche de Seville ». GL >muḫtaliǧun< (registre haut) « qui palpite ou tremble ». Voir {ḪǦL} II et {ḪDǦ} II. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble être une com-

|| 74 Une relation phonétique et sémantique semble exister aussi avec {ḫbʔ}, q.v. 75 Voir l’explication de DS I : 346, à laquelle on peut ajouter que l’évolution sémantique du titre des empereurs d’Asie Centrale a peut-être été favorisée par le double sens de marzubān (« seigneur d’une marque » et « seigneur du coït ») dans DS II : 588, expliqué dans Corriente 1995a : 44. Le pluriel donné par AL semble être une des ses fréquentes inventions. 76 Cf. arabe marocain ḫăllāba (voir Prémare IV : 119), probablement un emprunt à l’arabe andalou, d’où le castillan falleba. Ce mot devait être très commun, à tel point qu’il a déformé le >ḫilābah< raté par l’auteur du GL.

426 | *{ḪL

binaison de l’élément bi-consonantique {ḫl}, dont le sémanthème basique, qu’on retrouve dans de nombreuses racines commençant ainsi, est « secouer, remuer », avec un complément phonétique ou définisseur sémantique. *{ḪL/RḪL} (‫)خلخل أو خرخل‬ VA >niḫalḫal ḫalḫalah k< « raréfier ; éclaircir » ; DS « secouer ; rendre moins compact ». >yatḫalḫal atḫalḫal< « être poreux, spongieux ou perméable ; se détacher ; se débander », VA « se raréfier ». VA >ḫil/rḫāl + ḫalāḫilḫilḫālḫilḫālun< (registre semi-correct), GL >ḫalḫālun + ḫalāḫilun< (registre semicorrect), AL ḳílḳal (lire ḳilḳál) + ḳaláḳil « jambelet » ; IQ >ḫalḫāl< « menottes ». >ʕaqdan muḫalḫal< « nœud point serré » ; AL muḳárhel + ín (lire ḳ, pas h) « spacieux, point serré » ; CD M 4/4 et 9/9 >ʕunqan muḫalḫal< « un cou élancé » ; M 11/1 >ṣadrī muḫalḫal< « ma poitrine est faible ». MT >mutaḫalḫil< « (bien) meuble ». La racine arabe {ḫlḫl} n’est que l’adoption du schème {1212} par l’élément bi-consonantique {ḫl}, dont le sémanthème basique, qu’on retrouve dans de nombreuses racines commençant ainsi, est « secouer, remuer ». Voir {LQY}. *{ḪLD} (‫)خلد‬ VA >yaḫlud ḫalad ḫulūd ḫālid + īnyaḥluta (lire yaḫlud) fī ḫayrun< « il persévère dans la bonne conduite ». VA >niḫallad taḫlīd = iḫlād k< et IQ 177/0/2 >muḫallad< « immortaliser ». VA >yatḫallad atḫallad taḫallud< « devenir éternel ». IQ >ǧannat al+ḫuld< « le Paradis ». >ḫuldī< = MT et PZ 176, VA >ḫuldī + ḫalādī< « taffetas ». DS >ḫuldah< « taupe ».77 GL >ḫālidun< (registre haut) « éternel » ; >ḫālidan< « éternellement » ; ZǦ >ḫālid< et >ḫallīdah(aban) ḫālidaban ḫālidaḫtalisu< (registre haut) « je vole ou j’enlève ». IQ >ḫilāsī< « mulâtre ». Isolée dans l’ensemble du sémitique, hormis par l’accadien ḫalāšu « racler », cette racine arabe semble être une combinaison de l’élément bi-consonantique {ḫl}, dont le sémanthème basique, qu’on retrouve dans de nombreuses racines commençant ainsi, est « secouer, remuer », avec un complément phonétique ou définisseur sémantique. *{ḪLṢ} (‫)خلص‬ GL >ḫalaṣa< (registre semi-correct), IA >kin+naḫluṣ< « échapper ». VA >naḫluṣ ḫalaṣt ḫulūṣ< « être pur ou sincère ». >niḫallaṣ taḫlīṣ k< « achever, accomplir ;

|| 77 Tiré d’Ibn Ǧanāḥ et confirmé par Blau 2006 : 189.

*{ḪLṬ} | 427

sauver, racheter » ; GL >uḫalliṣu muḫall(a)ṣun< (registre haut) « sauver ; obtenir » ; AL niḳal(l)áç ḳal(l)ázt moḳálliç + ín muḳálaç « achever ; délivrer ; corroyer (les peaux) » ; AC >tiḫallaṣ< « achever ; évacuer le placenta ». VA >nuḫliṣ aḫlaṣt iḫlāṣ muḫliṣ + īn lil+lah< « adorer Dieu avec sincérité ». >y/natḫallaṣ atḫallaṣ(t) taḫalluṣ / ḫalāṣ min< « être achevé, accompli ou payé ». GL >ataḫallaṣu< (registre haut) « j’échappe » ; ZǦ et IQ >taḫallaṣ< (registre semi-correct) « être payé ou fini » ; AL natḳalláç atḳallázt « être achevé ou fini ». IQ et ZǦ >ḫalāṣ< « délivrance », AL ḳaláç « fin, achèvement ; acquittement ; décharge ; placenta » ; narquí ḳaláç « donner une quittance » : GT 74.15 >ʕalà ʔl+ḫalāṣ< « près de finir » ; SN >naǧʕal ḫalāṣ fī+h fī ʔl+karm< « je serai quitte avec lui pour l’affaire de la vigne ». VA >ḫa/ilāṣah + āt< « extrait, essence ». >ḫāliṣḫāliṣun< (registre haut), AL ḳáliç « (vin) pur ». VA >ḫāliṣah niyyat+ī lil+lah< « je jure pour ma sincérité ». MT >ḫallāṣḫallāṣūn< (registre haut) « corroyeur ». IQ >iḫlāṣʔḫlāṣun< (registre haut) « sincérité, pureté d’intentions ». VA >taḫlīṣ + taḫāliṣ< « chevreau ». >muḫliṣ + īn< « ami sincère » ; ET Mocliz « nom propre masculin ». MT >mustaḫlaṣ< « domaine particulier du suzerain ». Voir {ŠRB}. < Pan-sémitique {ḫlṣ}, cf. hébreu ḥālaṣ et araméen rabbinique ḥălaṣ « ôter, enlever » et accadien ḫalāṣu(m) « extraire », avec plusieurs évolutions sémantiques dans chaque branche.78 *{ḪLṬ} (‫)خلط‬ IQ >taḫlaṭ aḫlaṭ< (iv. = AC), GL >aḫliṭu maḫlūṭun< (registre haut), AL naḳlát aḳlátt ḳalt / iḳlát = naḳtált aḳtált aḳtal,79 VA >naḫlaṭ ḫalaṭt / aḫlaṭt iḫlāṭ / ḫalṭ ḫāliṭ maḫlūṭ k bi = niḫallaṭ taḫlīṭ k< « mêler » ; >yaḫlaṭ ḫalaṭ bayn al+nās< « semer la discorde » ; IQ >las naḫlaṭ+hā māʕ+u< « je n’aurai aucune relation avec lui » ; >aḫlaṭ+nī māʕ+u< « présente-le moi ». GL >uḫāliṭu muḫāliṭun< (registre haut), IQ >muḫāliṭniḫālaṭ muḫālaṭah / ḫulṭah kḫulṭā< « être en relation avec, fréquenter ; être de connivence » ; IQ >yaḫālaṭ li+qalb al+insān< « il est touchant ». >ḫuliṭyanḫalaṭ anḫalaṭ maʕ / bi< « être mêlé ». >yaḫtalaṭ aḫtalaṭ iḫtilāṭ muḫtaliṭ knaḫtalaṭ maʕiḫtilāṭun< (registre haut) « être mêlé ; s’associer ». IH 359 >kallamtu fulānan fa+ḫtuliṭa< (registre haut)80 « je parlai avec un tel et il se fâcha ». VA >ḫilṭ + aḫlāṭḫulṭah maʕ+hum< « affaires avec eux » ; SH >ḫulṭah< « association de malfaiteurs ». VA >ḫulṭī + īn = muḫāliṭ + īn< « complice ». >ḫalīṭ< || 78 Cette racine est aussi une combinaison de l’élément bi-consonantique {ḫl}, que nous avons mentionné à propos de nombreuses racines, comme {ḫls}, avec un complément phonétique ou définisseur sémantique, qui peut manquer ou être différent, cf. le sudarabique épigraphique >ḫlw/y< I « délivrer ». 79 Cette deuxième variante serait une erreur typographique au lieu de la première ou de *naḳtalát aḳtalátt, etc. 80 La correction suggérée par cet auteur, {ḥlṭ}, ne semble pas nécessaire.

428 | *{ḪLʕ}

« mélange de lait frais et caillé ». ZǦ >ḫilāṭ< « mélange, mixtion » ; FǦ « fromage blanc assaisonné avec des tiges de câpres ». SH >taḫlīṭ< « conduite délictueuse ». AL maḳlót + ín « mêlé ; vin vieux mêlé de moût ». GL >muḫalliṭ< « qui sème la discorde ». >muḫtaliṭ ʔl+ʔalwān< « multicolore ». Voir {ḎHB}, {Ḏ̣LM} et {MṢL}. Apparemment sans parentage sémitique autre que l’araméen rabbinique ḥălaṭ et le syriaque ḥǝlaṭ « mêler (surtout la farine avec l’eau chaude) », la correspondance phonétique irrégulière ne favorise pas un emprunt à l’araméen ce qui, à côté de l’accadien (ḫ)alātu « avaler », suggère une ancienne racine pansémitique avec une évolution sémantique particulière.81 *{ḪLʕ} (‫)خلع‬ GL >aḫliʕu< (registre semi-correct), VA >naḫlaʕ ḫalaʕt ḫalʕ ḫāliʕ maḫlūʕ k = iḫtilāʕḫalaʕ< « il ôta ses habits » ; >yirīd al+ʕišqi yaḫlaʕ+u< « il veut que sa passion le quitte » ; >aḫlaʕ l+ī< « traite-moi avec mépris » ; >aḫlaʕ ʕiḏār+ak< « mets ta timidité de côté » ; AŠ 60/2/2 >naḫlaʕ ʕinān+ī< « je perds toute retenue » ; IZ 9/1/4 >ḫalaʕ fī+h ʔl+rasan< « il s’échevela pour lui ». VA >niḫallaʕ k< « enivrer ». >yatḫallaʕ atḫallaʕ ḫalāʕahnatḫallaʕ< « s’enivrer » ; NQ aw1/1/1 >ilay+hā yatḫallaʕū< « ils s’adonnent à (l’ivresse) ». VA >yanḫalaʕ anḫalaʕ< « être ôté ou retiré ». >naḫtalaʕ (lire taḫtalaʕ) al+marā< « obtenir le divorce (la femme) ». DS >ʔḫtlʕ mn wṭn+h< « s’exiler ».82 IQ >ḫilʕah< « robe donnée en cadeau ». >ḫalāʕah< = ZǦ « débauche ; ivresse ». GL >ḫalīʕun< (registre haut), VA et IQ >ḫalīʕ + ḫullāʕ< « buveur, ivrogne ». GL >maḫlaʕun< (lire >muḫlaʕunmaḫlaʕ< « cintre pour les habits qu’on accroche dehors les boutiques dans les marchés ». IH 318 >maḫlūʕun< « coton filé dans la quenouille ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, sauf peut-être l’accadien ḫalāʔum « vêtement en laine », cette racine arabe semble être une combinaison de l’élément bi-consonantique {ḫl}, dont le sémanthème basique, qu’on retrouve dans de nombreuses racines commençant ainsi, est « secouer, remuer » (voir {ḪLS}, avec un complément phonétique ou définisseur sémantique. *{ḪLF} (‫)خلف‬ IQ >yaḫluf< « il pue » ; VA >naḫlaf ḫalaft ḫalf ḫālif maḫlūf k li< « succéder ». >niḫallaf k< « dégrader, empirer » ; >n. taḫlīf ʕalàuḫallifu ḫallifū< (impératif) « traverser » ; IA >laylah bi+lā ʕašī ma tuḫallaf abadī< « une nuite sans dîner ne se termine jamais ». VA >niḫallaf k ʕalà = uḫlif aḫlaft k ʕalà = nastaḫlaf kiḫt.lāṭhm mn wṭnhm< « leur exil de leur patrie ».

*{ḪLF} | 429

son successeur ou vicaire ». GL >(y)uḫālifu muḫālafatun muḫālifun féminin muḫālifatun + muḫālifūna< (registre haut), VA >niḫālaf muḫālafah k = yatḫālaf atḫālaf taḫāluf mutaḫālif maʕḫilāf muḫālifuḫālifu ʔl+ṭarīq< « suivre un chemin différent » ; IQ >las niḫālaf l+al+waškī ḏ̣an< « je ne m’opposerai à aucun avis d’A. ». GL >aḫlifu< (registre semi-correct), VA >naḫlaf / nuḫlif aḫlaft iḫlāf muḫlif muḫlaf ʕalà< « récompenser » ; AL naḳlíf aḳlé/íft iḳléf moḳlíf féminin +a + ín « récompenser ; venger ; engendrer ; IQ >aḫlaf< « manquer à sa parole » ; 166/0/1 >aḳlafta ḏ̣ann+ī< « tu as trompé mes espérances ». VA >yatḫallaf atḫallaf taḫalluf< « se dégrader, empirer ». MT >waṣiyyat+uh allatī taḫallaf ʕan+hā< « le testament qu’il avait octroyé » ; >man taḫallaf makān+ah< « celui qui le succédera » ; >mā taḫallafat+hum< « ce qu’elle leur avait légué ». VA >yanḫalaf anḫalaft< « être récompensé ». AC >tanḫalaf< « être fini ». AL nanḳaléf anḳaléft « recouvrer ce que l’on a perdu ». naḳteléf aḳteléft i/yḳtiléf, GL >iḫtilāfun< (registre haut), VA >yaḫtalaf aḫtalaf iḫtilāf muḫtalif + īn maʕ< « être différent, varier ». >naḫtalaf aḫtalaft iḫtilāf muḫtalif ʕalànaḫtalaf< « fréquenter » ; >aḫtalafnā< « nous étions en retard ». 167/1/1 >ḫalfaḫalfḫalf min ahnāk< « de l’autre côté » ; GL >ḫalf al+baḥr< « outre-mer ». ZǦ >ḫalf< « progéniture ». AL ḳaléf « paiement d’une dette ». VA >ḫilf + aḫlāf< « tétine, pis ». >ḫulf + aḫlāf< « mauvais ». IQ >ḫulf< « fausse promesse » ; IH 199 >taraka fulānun ḫulfa sawʔin< (registre semi-correct) « laisser une mauvaise renommée ». ZǦ >ḫalaf = maḫlūfḫalafḫalaf< « successeur » ; >fulān ḫalaf ṣidq min abī+h< « il est son père tout craché ». UT nº 1685 >ḫilāf< « saule égyptien ».83 VA >lis bayn+uhum ḫilāf< « ils sont unanimes » ; ZǦ >alʕayš ḫilāf< « les moyens de vivre sont différents » ; GL >ḫilāf(u) ḏalika< « hormis (cela) » ; >ʕalà ḫilāfin< « par contre » ; NQ mg 6/1/2 >raǧaʕ ḫilāf mā kān< « il est devenu le contraire de ce qu’il était » ; DC 8 ednébt ħelef allah « j’ai péché contre Dieu » ; BD 10v >xilaf+ihim< « contre eux » ; FḪ >min ḫilāf< « sans ». IQ >kunnā ḫilāf< « nous étions dans le pays insoumis » ; AL ḳilíf + ít « sédition, insoumission ». IQ >ḫilāfah< « califat » ; AL ḳiléfa « succession ; vicariat ; califat ». ḳalífa + ḳaláif, VA >ḫalīfah + ḫulafā / ḫalāʔif< « successeur ; vicaire ». MT >ḫalīfah< « gardienne ». ET Calatalifa (géographie) (< /qálʕat ḫalífa/). IQ >ḫallūf< « maladroit ». AL iḳtiléf « schisme » ; bi / bal i. « au contraire » ; DC 20 gháyr iħtiléf « sans confusion ». GL >taḫāluf< « variété ». AL mu/oḳálif + ín « schismatique ; rebelle ». ZǦ >maḫlūf< féminin >+ah< « remplaçable » ; AC >maḫlūf< « compensation » ; IQ 163/3/2 >šabāb+ak al+maḫlūf< « ta

|| 83 C’est-à-dire, Salix safsaf ou aegyptiaca, mais aussi Salix alba et S. purpurea (nº 3232), S. repens, rosmarinifolia et viminalis (nº 265), en plus du saule de l’Asie Centrale, >ḫilāf balḫī< (Salix balchia).

430 | *{ḪLQ}

jeunesse toujours renouvelée ». HC 94 >maḫālīf alʕiǧl< « veaux d’un an ». GL >mutaḫallafun = mustaḫlafun + mustaḫlafūna< (registre haut) « substitut » ; TH 9.2 >mustaḫlaf< « juge suppléant ». Voir {BĠDD/Ḏ/N}, {SBL}, {ŠBH}, {ṢF/RṢF}, {ṢMM}, {ṢWR} I, {ʕWD} et {LWN} I. < Pan-sémitique {ḫlp}, cf. hébreu ḥālaf et araméen rabbinique ḥălaf, guèze ḫaläfä « passer », sudarabique épigraphique >ḫlf< « passe entre deux collines » et accadien ḫalāpu(m) « se vêtir », avec une certaine évolution sémantique.84 *{ḪLQ} (‫)خلق‬ I. GL >aḫluqu ḫāliqun< (registre haut), VA >yaḫluq ḫalaq ḫalq ḫāliq maḫlūq kmaḫlūqḫalaq maḫlūqḫuliqta l+ī qamar< « pour moi tu as été créé beau comme la lune » ; AL nuḳláq ḳulíqt « naître ». VA >yaḫlaq ḫalaqḫaliqtu< « être usé ou râpé ». VA >niḫallaq taḫlīq k bi(xuluq)< « donner un caractère ». >n≠yatḫallaq atḫallaq(t) taḫalluq mutaḫalliq + īn< « acquérir un caractère » ; AŠ 63/5/5 >atḫallaq< « prendre un mauvais caractère ». VA >yanḫalaq anḫalaq< « être créé ». VA >niḫalqan ḫalqanah k< « user, râper ». >yatḫalqan atḫalqantaḫallaqat< « être usé ou râpé ». VA >ḫalq = ḫalīqah + ḫalāʔiq< « création ; créature » ; AL ḳalq + ḳaláyq, IZ 13/2/1 >ḫalāyiqḫalayiq(u)< « gens, créatures » ; IQ >ḫalq / ḫilqat al+lah< « la création de Dieu » ; >ḫalqan ǧamīl< « une belle créature » ; >al+ḫalqi aǧmaʕ< « tout le monde » ; MT >aḥad ḫalq al+lah< « chacun » ; VA >karīm al+ḫalq< féminin GL >ḥasanatu ʔl+ḫalq< (registre haut) « ayant un bon caractère ». GL >ḫalīqatun< (registre haut) « création, nature » ; IQ >ḫilqahḫalīqahḫilqah l+al+ʕināq< « digne d’être embrassé », >ḫilqa l+ī wa+l+u an yuqāl< « c’est normal qu’on parle de nous deux » ; 183/3/3 >ḫilqat iqtidār< « une forte complexion ». >ḫalaq< « usé, râpé » ; IH 342 >ǧubbatun ḫalaqatun< (registre haut) « une robe râpée ». IQ >ḫulu/ūq + aḫlāqaḫlāq / ḫulūqḫuluq< « caractère inné, naturel » ; VA >ḥasan / fāḍil / malīḥ al+ḫuluq< « de bon caractère » ; >sayyī / haǧīn al+ḫuluq< « de mauvais caractère » ; GL >ḍīqu ʔl+ʔaḫlāq< « poltronerie ». DS >ḫalūqī< « rouge clair » ; GL >ʕaqīq ḫalūqī< « agate rosée ». VA >ḫalīq bi< « digne de » ; BD 3r >ḫalaqā+hu ḫalīqa hu lī ǧannatu+hu< « Il le créa digne de son Paradis ». VA >ḫāliq + īn = ḫallāq< « créateur » ; AL ḳáliq al cúll + uín « créateur universel ». ZǦ >aḫlaq< « plus usé / râpé ». DS >maḫlūq< « naturel, tel que la nature l’a fait ». ḪA āni 3 >muḫallaq fī bānī< « transformé en saule ». Voir {ḤSN}, {ḤMʔ}, {SMḤ}, {ḌMM}, {NFQ} et {WSʕ}. < Pan-sémitique {ḫlq}, une combinaison de l’élément bi-consonantique

|| 84 Il s’agit toujours d’une combinaison de l’élément bi-consonantique {ḫl}, (voir {ḪLS}, avec un complément phonétique ou définisseur sémantique, ou peut-être avec le mot pan-sémitique pour « bouche, figure ».

*{ḪLL} | 431

{ḫl}, dont le sémanthème basique est « secouer, remuer » (voir {ḪLS}, avec un définisseur qui a généré plusieurs évolutions sémantiques, comme « diviser » dans l’hébreu ḥālaq et araméen rabbinique ḥălaq « périr », dans l’accadien ḫalāqu(m), et tous les deux dans le guèze ḫalqä « périr » et ḫwalläqä « dénombrer ».85 II. AL niḫalláq ḫalláqt taḫlíq « flatter ». VA >ḫalāqḫalāqun< (registre semi-correct),86 ḪA īni 2 >ḥamāman ḫalāqal+ḥamām al+ḫallāqḥumayyaman ḫallāq< « pigeon apprivoisé pour attirer les femelles des autres et les porter à la maison de son propriétaire ». NQ mg 8/x/2 (dim.) >tuḫaylīq< « une petite flatterie ». < Arabe ḫalāʔ « désert », avec le suffixe péjoratif roman andalou {+ÁK}, permettant d’abord de nommer une sorte de pigeon sauvage. *{ḪLQTS} (‫)خلقتس‬ DS II 398 >ḫlqyts< « vitriol vert, couperose ».87 Voir {QLQDYS}. *{ḪLQS} (‫)خلقس‬ Voir {ḤL/RQS/Ṣ}. *{ḪLL} (‫)خلل‬ VA >niḫallal ḫallalt taḫlīl k< « aigrir ». >nuḫill aḫlalt iḫlāl muḫill muḫall / maḫlūl k< « nuire, endommager ». >yatḫallal atḫallal taḫllul bi min< « s’aigrir ». >yaḫtall aḫtall iḫtilāl muḫtall bi< « être endommagé ». >ḫall + ḫulūlḫal(l)< « vinaigre » ; VA >ḫall an ḥāḏiq / īḏiq / ʕāzib< « vinaigre fort ». >ḫalliyah = ḫulūlah< « aigreur, acidité ». ḪA ādi 1 >ḫill+ī< « mon ami ». VA >ḫullah< « amitié ». >ḫalal< « dommage ». >ḫilāl + aḫillahḫilāl< « épingle ». DS >aḫillah< « chataigne d’eau (Trapa natans) » ou « herbe aux cure-dents (Ammi visnaga) » ; UT nº 1802 >aḫillat ʔl+ʔarḍ< « bec-de-grue à feuilles de mauve (Erodium malacoides) ». VA >ḫilāl mā< « pendant » ; >fī ḫilāl< « dans (l’intervalle) » ; IH 207 >min ḫilali ʔl+saḥāb< « à travers les nuages ». VA >ḫalīl +

|| 85 Il est curieux que la conception sémitique de « création » ne reflète pas une production du néant, ex nihilo, mais par contre l’idée de couper, diviser ou organiser une substance chaotique préexistente, cf. hébreu bārā, guèze fäṭärä, arabe ḫalaqa, etc. 86 L’auteur n’a pas trouvé de mot plus exact pour appeler cette sorte de pigeons, parfaitement décrits dans le traité de ḥisbah d’Ibn ʕAbdūn, que le latin plăgĭārĭus « celui qui vole les esclaves d’autrui » ; voir Corriente 2008a : 36, s.v. afagar (portugais et galicien), à propos du grand succès de ce mot dans les langues romanes de la Péninsule Ibérique. On dirait qu’il a été assimilé aux noms de profession ou aux adjectifs d’intensité de schème {1a22ā3}, avec gémination du /l/, demandée par la métrique dans les deux attestations d’IQ, et reflétée par le caguyl hallaco du Libro de Buen Amor, dont l’énigme fut résolue dans Corriente 2006 : 115, comme une transcription de /ṣawíl ḫalláq/ « roucoulement du pigeon voleur ». Autrement, il faut biffer >taḫālīq< « flatteries » dans Corriente 1997a : 165, car cette lection de la graphie déformée >ʔl+tḫālyn< d’IQ 0/2 s’est avérée inexacte, et il faut lire >ʔl+tḥāliʔḫalīl< « nom propre masculin » ; UT nº 1743 >ḫillāluh< « cardoncelle bleue / des montpelliérens (Carduncellus caeruleus ou monspenliensium) », avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÉḺO}) ; nº 1744 >ḫillālluh āḫar< « bellardie ou corète maritime (Bellardia trixago) ». TH 45.10 >ḫallāl< « merchand de vinaigre ». DS >muḫallal + āt< « fruit confis dans le vinaigre ». FḪ >muḫallil< « étuvée de poulet assaissoné au vinaigre ». Voir {ṢNʕ}. < Pan-sémitique {ḫll}, parfois préservant les significations du bi-consonantique {ḫl}, comme dans l’arabe ḫilāl « épingle » et « intervalle », ou y ajoutant des nuances sémantiques plus ou moins éloignées, comme l’accadien ḫalālu(m) « se faufiler », et les notions péjoratives de l’hébreu ḥillēl et de l’araméen rabbinique ḥălal « profaner », mais le syriaque ḥallel « purifier » par anti-phrase,88 le guèze ḫǝlul « tordu », etc. *{ḪL/RNǦ} (‫)خلنج أو خرنج‬ I. AL ḳarínja + ḳaring, UT nº 1790 >ḫalanǧ< « bruyère en arbre (Erica arborea) » ; nº 1791 >ḫalanǧ āḫar< « camarine à fruits blancs (Corema album) ». Les lexicographes natifs attribuent ce mot au néo-persan, où ḫalanǧ est considéré comme emprunté à l’arabe, mais ḫalang/ǧ signifie aussi « à deux couleurs ; pie, tacheté ».89 II. LZ et IH 341 >ḫalanǧ< « baie ». Cette déformation de l’arabe ḫalīǧ, q.v. sous {ḪLǦ}, decèle une ultra-correction, par laquelle on a métanalysé le suffixe péjoratif roman andalou {+ÁČ} et on a fabriqué un *ḫaláč, plus tard infra-corrigé sous l’influence de >ḫalanǧ< « bruyère » ou ayant simplement subi un phénomène de dissimilation.90 *{ḪLNǦN} (‫)خلنجن‬ VA >ḫulunǧānal+ḫulunǧānu< « galanga (Galanga officinalis) ». < Néo-persan ḫulangαn < sanscrit kulañjana. *{ḪLW} (‫)خلو‬ GL >aḫlā ḫālī = ḫāliyun féminin ḫāliyatun< (registre semi-correct), VA >yaḫlà ḫalā ḫālīḫalā ḫālī féminin ḫāl(i)yaḫalā ḫalat ḫalīnaḫlà/ ḫalaw/yt ḫalwah bi / maʕḫalwatun< (registre haut), IQ >ḫalā maʕu< « être seul avec quelqu’un » ; 182/4/2 >naḫlā min šurb< « je reste sans boisson » ; >lam naḫlu ʕan+hā< « je n’en était pas privé » ; >ḫalā dār+ak min ḥasīs< « ta maison resta en silence » ; IW I : 299.20 >ʔlà ʔlʕšrh yḫlwn mn nysān< « jusqu’au 10 avril » ; II 80.4 >fī ʔrbʕh w+ʕšryn tḫlw mn ʔdār< || 88 D’où le concept en arabe de l’ami « pur, sincère », aussi dit muḫliṣ, avec un définisseur sémantique. 89 Confirmé par DS I : 400 avec des informations intéressantes. 90 Voir Corriente 1977 : 71 à propos de la dissimilation des sonores parasitiques. Cette étymologie serait confirmée par l’aragonais galacho « étang résiduel d’un vieux méandre » ; il faut donc corriger Corriente 2008a : 486-7, puisque le catalan galatxo « boucle d’un cours d’eau » et le mot de Tolède calancho « cavité dans les fleuves où les poissons se cachent » confirment cette hypothèse.

*{ḪMǦ} | 433

« le 24 mars ». VA >(mā) ḫalā< « excepté, hormis » ; >fī mā ḫalā< « auparavant ». >niḫallī taḫliyah k = yatḫallà atḫallà taḫallī mutaḫallī min / ʕanaḫallī yuḫallī muḫallaʔun = taḫallā ataḫallaʔu< (registre semi-correct), IQ >naḫallī ḫallīt = ḫallayt ḫallī< (impératif), AC >ḫalla y≠niḫallī ḫallī taḫliyatahlaw ḫallayta+nī li+ḏā ʔl+ḍayyāʕah< « si tu me quittais dans cette catastrophe » ; >ḫallī yadd+ak min laḥyat+ī< « lâche ma barbe », >ḫalli bi+nā ḏā ʔl+kalām< « laissons ces propos » ; >ḫallū+ni min naṣīḥa< « c’est assez de conseilles » ; IZ 8/7/3 >niḫallī+k taftal idī+k< « je te ferai tordre tes mains en désespoir ». AL naḳlí aḳláit / ḳaláit mo/uḳlí + ín « vider ; nettoyer ; décocher, tirer » ; GL >muḫliyun< (registre semicorrect), VA >naḫlī aḫlayt iḫlā muḫlī k< « laisser ; vider » ; IQ >lam naḫlī naqr al+watar fī dār+ī< « je ne reste pas chez moi sans musique » ; MT >lā yaḫlā+hu (lire >yaḫlī+hyanḫalī anḫalà = yaḫtalī aḫtalà< « être vidé ou évacué ». AL ḳalá « désert ; campagne » ; GL >fī ḫa/ilā< « à la campagne » ; IH 304 >al+ḫalā< « latrine » ; IW II : 197.6 >ynbġy ʔn tʕrḍ nfs+k ʕlà ʔl+ḫalā< « tu dois aller à la selle » ; AḪ 38.5 >yḫrǧ ḫalā+hum mn ʔfwāh+hm< « ils jetent leurs excréments par la bouche ». VA >ḫālī + ḫawālīḫālī féminin ḫāliyah< « vide ; vacant, inhabité». >miḫlāmaḫlāmiḫlāh + maḫālīmiḫlā(t)< « musette ». Voir {ʔḪḎ}, {ḤMQ}, {SWQ} I et {ʕBD}. > Pan-sémitique {ḫlw}, extension de l’élément bi-consonantique {ḫl}, que nous avons mentionné à propos de nombreuses racines, telle que {ḫls}, avec un complément phonétique ou définisseur sémantique, qui peut manquer ou être différent, cf. le sudarabique épigraphique >ḫlw/y< I « délivrer », mais aussi l’hébreu ḥālā et accadien ḫalûm « être faible ou malade » et, avec une considérable évolution sémantique, le guèze ḫalläwä « garder, veiller ». *{ḪMʔQṬ} (‫)خمأقط‬ UT nº 5125 >ḫāmāʔaqṭī< « hièble (Sambucus ebulus) ». < Grec χαμαιάκτη. *{ḪMǦ} (‫)خمج‬ VA >yaḫmaǧ ḫamaǧ = yatḫammaǧ atḫammaǧ taḫammuǧtaḫmaǧ< « se moisir », AL naḳméx ḳaméxt « se moisir ; se pourrir », VA >niḫammaǧ k< « moisir » ; AL niḳaméch ḳaméxt « moisir ; pourrir ». VA et ZǦ >ḫamǧ< « mousse, moisissure » ; AL ḳamg = ḳámje = ḳamí (c’est-à-dire, /ḫámǧ(a)/) « mousse, moisissure ; pourriture ». VA >maḫmūǧ + maḫīmiǧ< « moisi » ; AL maḳmug + ín = balḳamí « moisi ; pourri ». Voir {DḪL}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être développée à partir de l’élément bi-consonantique {ḫm} avec la connotation basique de « se gâter », qu’on retrouve avec plusieurs compléments phonétiques ou définisseurs sémantiques, comme dans le pan-sémitique {ḫmr}, q.v., l’hébreu ḥemʔāh et sudarabique épigraphique >ḫmʔt< « lait caillé », arabe ḫamma « sentir mauvais », etc.

434 | *{ḪMḪM} *{ḪMḪM} (‫)خمخم‬ UT nº 1759 >ḫimḫim< « espèce sauvage de bourrache (Forsskaolea tenacissima) » ; >ḫ. kabīr< « bourrache bâtarde (Anchusa italica) », « buglosse (A. officinalis) », « buglosse à feuilles ondulées (A. undulata) » ; >ḫ. ṣaġīr< « mouron des champs (Anagallis arvensis) »91 ou « coquelicot (Papaver rhoeas) ». Cette racine n’est qu’une répetition de l’élément bi-consonantique {ḫm} avec la connotation basique de « se gâter » ; voir {ḪMǦ}. *{ḪMD} (‫)خمد‬ AL naḳméd ḳamétt « perdre de sa force » ; AC >ḫamadat< « s’arrêter » ; VA >naḫmad ḫamad ḫumūd ḫāmid< « s’éteindre ». VA >niḫammad taḫmīd k< « éteindre ». >yatḫammad atḫammad< « s’éteindre ; mourir ». >yanḫamad anḫamadyanḫamad< « être éteint ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, hormis peut-être l’accadien ḫamādum « cacher », cette racine arabe semble s’être développée à partir de l’élément bi-consonantique {ḫm} avec la connotation basique de « se gâter », qu’on retrouve avec plusieurs compléments phonétiques ou définisseurs sémantiques ; voir {ḪMǦ}. *{ḪMR} (‫)خمر‬ AL tiḳamár taḳamír « tromper, duper » ; HC 44 et 50 et FḪ >ḫammar taḫmīr< « assaissoner avec du pain émietté, œufs et épices » ; VA >niḫammar taḫmīr k< « faire fermenter ». ḪA vbi 1 >ḫāmar al+qalb waswās< « les soupçons ont envahi son esprit ». VA >yuḫmir aḫmar iḫmār muḫmir muḫmar / maḫmūr k< « énivrer ». >yatḫammar atḫammar = aḫtamar yaḫtamar iḫtimār muḫtamir muḫtamaraḫtamaryatḫammar< « s’énivrer ». VA >natḫammar atḫammart taḫammur mutaḫammir biatḫammart yatḫammar biatḫammar bī+hḫamr + ḫumūrḫamrun< (registre haut), IQ >ḫam(a)rḫamrḫamrah raqīqah< « vin délicat ». IH 238>ḫimārun< (registre haut), IQ >ḫimārḫimār + ḫumūr< / >aḫmirah< « voile (en soie) ». >ḫumār< = IQ « gaieté du buveur » ; NG mg 10/3/2 >lis yiqūl bāṭil wa+lā ḫumār< « il ne dit pas de mensonges ni de blagues ». IQ >ḫamīrah + ḫamāʔirḫamīratun< (registre haut), ZǦ >ḫamīrahḫammār< « buveur » ; IQ et MT >ḫammārḫammār + īn< « cabaretier ». AC >ḫammārah< « cabaret, taverne » ; AŠ 99/0/2 « cabaretière », GL >maḫmūr< « ivre ». AL mutḳámir balquelím « trompeur ». Voir {BLW}, {ḤLW(L)}, {ŠRB}, {ṬBḪ}, {MSK} I et {WǦD}. < Pan-sémitique {ḫmr}, développé de l’élément bi-consonantique {ḫm} avec la connotation basique de « se gâter », qu’on retrouve avec plusieurs compléments phonétiques ou définisseurs sé-

|| 91 Aussi appelé >ḥimḥil ṣaġīr< dans UT nº 555. On trouve aussi des variantes avec un /ḥ/ au lieu du /ḫ/.

*{ḪMŠ} | 435

mantiques ; voir {ḪMǦ}. Cf., dans ce cas, l’hébreu ḥāmar « fermenter » et araméen rabbinique ḥamrā « vin », et, avec une autre nuance sémantique, l’accadien ḫamāru(m) « se sécher ». *{ḪMS} (‫)خمس‬ AL niḳamméç ḳammméçt « prendre un cinquième ». ḳámce, VA et GL >ḫamsah< « cinq » ; >ḫamsatu ayyām< (registre haut) « cinq jours » ; IH 325 >qabaṭṭu ʔl+ḫamsata danānīr< « je reçus les cinq dinars » ; AL ḳ. mirár « cinq fois » ; ḳ. mirár dilqued « mutiplié par cinq » ; min ḳ. cenín « de cinq ans » ; ḳ. ayím húmet « il y a cinq jours ». ḳamiztáâxar, AA 8 >ḫamsataʕāšarḫamisṭaḥšar< « quinze » ; AL ḳ. márra ziéde / aqĉár « multiplié par quinze ». ḳamçu mía « cinq cents » ; ḳ. élef (márra) « cinq mille (fois) » ; ḳamçumíat elf « cinq cent mille » ; IQ >ḫamsu mīt (alf)< « cinq cent (mille) » ; AL ḳamçumíat elf al vulúf « cinq cent millions » ; ḳamiztáâxar elf « quinze mille ». IH 270 >ḫumsun< « cinq versets du Coran » ; MT >ḫums(iyyah)ḫum(u)s< « un cinquième ». >ḫamsīn< « cinquante » ; AL ḳamcín « cinquante ; cinquantième » ; ḳ. elf « cinquante mille » ; ḳ. elf al vlúf « cinquante millions ». ḳamcíni + ín « quinquagénaire » ; VA >tiryāq ḫamsīnī< « thériaque composée de cinquante ingrédients ». AL ḳímça + ḳiméç = ḳúnce muçáguara = çórat ḳúnce « dessin en forme de main ». ḳuméci + in « pentagone ». VA et IQ >ḫamīs< « armée » ; >al+ḫamīsḫumaysah< « amulette en forme de main » ; IQ « sorte de jeu de hasard ». DC 10 ħamcí et AL ḳámiç « cinquième » ; ḳámic aâxar = ḳamiz taâxir (?) « quinzième ». IQ >ḫammās< « flacon ». DS >ḫmās< « doronic (Doronicum scorpioides) ».92 MT >muḫāmis féminin +ah< « travailleur au cinquième ». Voir {ʔLF}, {ḪNṢR}, {ZMN}, {ṢḤF}, {ḌRB}, {ḌʕF}, {ṬBʕ}, {ʕWD}, {FLQ} et {KLL}. < Pan-sémitique {ḫmš}, cf. ougaritique >ḫmšḫms1(t)ḫāmāsūqī< « euphorbe figuier de terre (Chamaesyce canescens) ». < Grec χαμαισύκη. *{ḪMŠ} (‫)خمش‬ DS >ḫāmišah< « dentelaire de Ceylan (Plumbago europaea) ». C’est-à-dire, « égratigneuse ». Sans parentage sémitique, hormis l’accadien ḫamāšu(m) « briser », cette racine arabe semble une extension de l’élément bi-consonantique {ḫm}, avec la connotation basique de « détérioration », qu’on retrouve avec plusieurs compléments phonétiques ou définisseurs sémantiques ; voir {ḪMǦ}, {ḪMṢ}, etc.

|| 92 Probablement /ḫammás/, puisque cette plante semble avoir cinq feuilles dans chaque tige, selon BM 379, mais il peut aussi s’agir d’une déformation de >ḥabbāsyaḫmaṣ aḫmaṣ iḫmāṣ / ḫimāṣ ʔl+zarʕ = yatḫammaṣ atḫammaṣ< « se faner (la moisson) ». >niḫammaṣ taḫmīṣ k< « faner ». >aḫmaṣ + ḫumṣ< « fané ». >fulān aḫmaṣ al+qadam + ḫumṣ al+aqdām< « un tel a les plantes des pieds rentrées ». Cette extension de l’élément bi-consonantique {ḫm} semble avoir quelques traces anciennes pan-sémitiques, comme l’accadien ḫamṣum « chauve » et l’hébreu ḥāmaṣ « opprimer ». *{ḪMʕ} (‫)خمع‬ VA >yaḫmaʕ ḫamaʕ ḫamʕ< « boiter ». >niḫammaʕ taḫmīʕ k< « faire boiter ». >ḫāmiʕ< « boiteux ». Assez curieusement, cette racine arabe est aussi reflétée par l’accadien ḫamû « boiter », ce qui suggère que l’extension de l’élément biconsonantique {ḫm} avec ce complément phonétique ou définisseur sémantique était pan-sémitique. *{ḪMQSS} (‫)خمقسس‬ BM >ḫāmāqissus< « asarine (Antirrhinum asarina) ». < Grec χαμαίκισσος. *{ḪML} (‫)خمل‬ I. VA >yanḫamal anḫamal< « être obscure ou sans renommée ». IQ >ḫumūl< « obscurité, manque de renommée ». LZ >maḫmūlmaḫmūlun< (registre semi-correct) « obscure, sans renommée ». VA >muḫammal< « trapu ». Cette racine arabe semble n’être qu’une autre extension de l’élément biconsonantique {ḫm}, à connotations négatives, cf. {ḪMṢ}, {ḪMʕ}, etc. II. VA >niḫammal ḫammalt taḫmīl kḫāmālūqī aḥmaq< « stachyde (Stachys germanica ou officinalis) ». < Grec χαμαιλεύκη.94 *{ḪMM} (‫)خمم‬ I. LZ et IH 192 >ḫammamtuniḫammam taḫmīm k< « penser, conjecturer ». >yatḫammam atḫammam< « être conjecturé ». < Arabe {ḫmn}, q.v. II. Voir {ḪĀM}. *{ḪMMLN} (‫)خمملن‬ UT nº 1591 >ḥamāmulun (lire ḫāmāmīlunniḫamman taḫmīn k< « penser, conjecturer » ; MV 74 >lys qdrnā nḫmn mn+hm< « nous ne pouvions pas imaginer qui ils étaient ». VA >yatḫamman

|| 93 Selon Dallet 1982 : 901, aussi fréquent dans l’arabe marocain ḫămmǝl et derivés ; voir Prémare IV : 153.154. 94 Voir la correction de BCT 2007 : 225, n. 2 pour les identifications antérieures de ce phytonyme.

KNDRS} | 437

atḫamman taḫammun< « être conjecturé ». Selon les lexicographes natifs, cette racine dériverait du persan *ḫumānā « par conjecture », que les dictionnaires ignorent et pourrait se rapporter à ḫamαnαʔi « similarité ». II. UT nº 1752 >ḫumānḫumāhān< « minéral de fer ». < Néo-persan ḫom αhan < pehlevi ḫumb āhan « (crampon en fer) des jarres », car on l’utilisait pour racommoder la vaisselle. *{ḪNṮ} (‫)خنث‬ VA >yaḫnuṯ ḫanuṯ ḫanṯ / ḫunūṯah ḫanīṯ + īn / ḫināṯ< « être efféminé ». >niḫannaṯ taḫnīṯ k< « rendre efféminé ». >yatḫannaṯ atḫannaṯ taḫannuṯ bi< « devenir efféminé ». >ḫunṯà/ī + ḫunṯiyātḫunṯà (kabīr)< « asphodèle (Asphodelus ramosus) ».95 VA >muḫannaṯ + īn< « efféminé ». IH 339 >muḫannaṯun< (registre haut) « homosexuel » ; SH >muḫannaṯ< « chanteur efféminé ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe serait un autre cas de composition (naḥt) du pan-sémitique aḫ « frère ; doué de » avec la racine {ʔnṯ}, q.v., à travers un syntagme comme *aḫū ʔunṯà « frère d’une femelle » < ḫunṯà. *{ḪNǦR/L} (‫)خنجر‬ IQ >ḫanǧarḫanǧarun< (registre haut), IH 327 >alḫinǧalu< (registre semicorrect) « poignard » ; AL ḳánjel + ḳanígil « poignard ; défense du sanglier ». UT nº 935 >ḫanāǧir< « centinode (Polygonum aviculare) ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines et assez isolé dans les dictonnaires, ce mot pourrait être un emprunt argotique et déformé du néo-persan ḫa/enǧir « aigu ». *{ḪNDRS} (‫)خندرس‬ VA et IQ >ḫandarīsḫandarūs< et 1655 >k.ndarūs< « blé de Jérusalem (Triticum dicoccum) ». < Grec χόνδρος.

|| 95 Avec les variétés >ḫ. āḫar / ḏakar< (A. aestivus / fistulosus), >ḫ. ṣaḫrī< (A. fistulosus), etc. ; voir BCT 2010 : 502-3. 96 Les lexicographes natifs suspectaient qu’il s’agissait d’un emprunt et connaissaient aussi la signification « vieux » de ce mot comme adjectif appliqué au blé et aux dattes, mais ignorant sa véritable origine ; quant aux iraniens, ils pensaient que ce mot était arabe et n’y reconnaissaient pas une métonymie des effets du vin exprimée dans leur langue.

438 | *{ḪNDRL} *{ḪNDRL} (‫)خندرل‬ I. TD 188 >ḫundarīlī< et UT nº 1717 >ḫandarīlā< « chondrille (Chondrilla juncea) ». < Grec χονδρίλη. *{ḪNDF} (‫)خندف‬ IH 271 >ʔbn ḫandaf< « nom propre masculin ». Variante dissimilatoire de {ḫdf}, cf. {ḪḎRF}. *{ḪNDQ} (‫)خندق‬ VA >niḫandaq kyatḫandaq atḫandaq< « être creusé ». >ḫandaq + ḫanādiq< « fossé » ; GL >ḫandaqun< (registre haut), IQ, MT, ZǦ et AC >ḫandaqḫunaydaq< « ravine, vallée ». TA 78 */ḫandaqún/ « grande ravine » (reflété par le nom de lieu Barranco de Andacón).97 AL muḳandaq + ín « raviné ». Voir {RNQ/K}. < Pehlevi *kandag, reflété par néo-persan kandag et kande. *{ḪNR} (‫)خنر‬ IQ >ḫunnār< « aimé ». Probablement < Pehlevi ḫwān « table » avec un suffixe agentif, d’où aussi le terme plus arabisé ḫānir « ami vrai et sincère », déjà connu des lexicographes natifs.98 *{ḪNZWN} (‫)خنزون‬ IZ 10/1/4 >nušarraf ḫunzuwānah< « je suis fièrement honoré ». Ce mot connu des anciens lexicographes reproduit le pehlevi *ḫōn uzwān « langage de fierté ». *{ḪNZR} (‫)خنزر‬ IA >ḫanzarah< « salété ». IH 271 >ḫanzīrun< (registre semi-correct), GL >ḫinzīrun + ḫanāzīru< (registre haut), IQ >ḫanzīrḫa/inzīr + ḫanāzīrḫanzīrāt< « cochon » ; AC >ḫanzīr< « cochon ; sanglier » ; GL >ʕillatu ʔl+ḫanzīr ʔl+ǧismiyyatu< (registre haut) « écrouelles » ; VA >ḫa/inzīr ǧabalī< « sanglier » ; >ḫanzīr al+baḥar + ḫanāzīr< « dauphin ». DS >ḫ.nzīrī< « variété de lotus ». AL ḳanzíra « moyeu de la roue ». ḳonáyzar féminin +a + ít « cochonnet ». ḳanzáir + ín « porcher ». Voir {BṢL}, {TRMS}, {RḤL}, {RQD}, {SDF}, {ŠʕR}, {ʕNB}, {FḪḎ}, {QṬʕ}, {LḤM}, {MRKS}, {NWL} III et {WḌʕ} I. Mot pan-sémitique, cf. ougaritique >ḫnzryatḫannas atḫannas taḫnīs< « reculer ». >yanḫanas anḫanas inḫināsyanḫanas< « entrer », IQ >ḫanas< « défaut d’un nez retroussé et écrasé ». >ḫunnās< « les cinq planètes classiques ». L’isolation de cette racine arabe, avec un nombre assez réduit de dérivés, suggère qu’elle soit un emprunt à la pronon-

|| 97 Selon Corriente 1987c :78. 98 Une autre possibilité serait un métaphorique *ḫun (a)nαr « grenade du sang ou de la vie ».

*{ḪNQ} | 439

ciation araméenne de {kns}, à son tour un emprunt à l’hébreu, comme niknas « entrer », kānas « se contracter, etc. ».99 II. AL ḳanó/úç féminin ḳanóça + ḳanániç, VA >ḫannūs + ḫanānīs = ḫunaynas + āt< « cochonnet ». < Arabe {ḫnṣ} : dans ce mot, l’adoption du schème de diminutif {1i22aw3}, assez fréquent pour les noms d’animaux et de plantes, a provoqué l’élimination de la consonne sonore finale, accompagnée d’une alternance des sifflantes, déjà connue dans l’arabe ancien et plus normale dans l’arabe andalou.100 *{ḪNṢR} (‫)خنصر‬ VA >ḫinṣir + ḫanāṣirʔl+ḫinṣaru wa+huwa ʔl+ʔaṣbaʕu ʔl+ḫāmisu ʔl+ṣaġīr< « doigt auriculaire ». IH 294 >ḫunṣūrun< « grappe de raisins ».102 Cette racine arabe n’est qu’une variante de {ḪṢR}, q.v., avec insertion d’un /n/, probablement la conséquence de la dissimilation d’une gémination du /ṣ/, comme dans {BNṢR}, q.v., avec laquelle les rapports de similarité phonétique et sémantique sont évidents. *{ḪNʕ} (‫)خنع‬ GL >aḫnaʕu ḫāniʕunnaḫnaʕ ḫanaʕt ḫanʕ / ḫunūʕ ḫāniʕ ilà = yanḫanaʕ anḫanaʕ inḫināʕ ilà< « s’humilier (devant Dieu) ». >niḫannaʕ k< « humilier ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, ce mot avec cette acception semble être un emprunt à l’hébreu niknaʕ et à l’araméen rabbinique itkannaʕ « s’humilier, s’incliner », avec la prononciation spirantisée du /k/.103 *{ḪNF} (‫)خنف‬ ZǦ >ḫanāfuh< « nom propre d’un Juif », probablement burlesque. *{ḪNFS} (‫)خنفس‬ ZǦ >ḫanāfis< « scarabées ». Le singulier de cet mot arabe, ḫunfusah, decèle une racine proto-sémitique {ḫfš}, attestée dans le sémitique de l’Ouest par l’araméen rabbinique ḥippuśit de même sens et l’hébreu ḥippēś « chercher, fouiller ».104 *{ḪNQ} (‫)خنق‬ GL >aḫnuqu ḫanaqḫāniq< AL naḳnóq ḳanáqt ḳanq, VA >naḫnuq ḫanaqt ḫanq ḫāniq + īn maḫnūq k< « étrangler, étouffer ». >n. al+ʕabrah< « contenir les larmes » ; IQ >kin+naḫnaqu< « je l’étranglerais ». VA >yanḫanaq anḫanaq =

|| 99 La correspondance normale dans les emprunts de l’arabe à l’araméen est /k/ > /k/, mais il faut concéder la possibilité de [ḵ] > /ḫ/ aux niveaux colloquiaux ; voir {ḪNʕ}. 100 Voir Corriente 1997a : 48 et 50. 101 En dépit de l’exception transmise par Lane et signalé par DS I : 408, la traduction de ce mot chez AL par « doigt du milieu » semble être une de ses si fréquentes erreurs. 102 Ce mot étrange peut s’expliquer comme une déformation du synonyme ḫuṣlah, après avoir adopté le schème péjoratif {1u22ū3}. 103 Voir {ḪNS}. 104 Avec la correspondance irrégulière des sifflantes peut-être à cause d’une transmission sudarabique. Cf. le français vulgaire « fouille-merde ».

440 | *{ḪNKR}

yaḫtanaq aḫtanaq iḫtināq muḫtaniq + īnyaḫtanaq biḫanaqu ʔl+bawli< (registre haut) « strangurie ». AC >ḫināq< « bagarre, lutte ». VA >ḫināqahal+ḫunāqiyyatu< (registre semi-correct), AL ḳonaquía + ít « morve, maladie des chevaux ». UT nº 557 >ḫāniq ʔl+ḏiʔ(ā)b< « cuscute du lin (Cuscuta epilinum) » ou « petite cuscute (C. epithymum) » ; nº 339 >ḫ. ʔl+kilāb< « cynanche (Cynanchum acutum / erectum) » ou « Lupin sauvage (Lupinus angustifolius) » ; >ḫ. ʔl+nimr< « aconit-napel (Aconitum napellus) », « cuscute du lin (Cuscuta epilinum) », « petite cuscute (C. epithymum) », « doronic (Doronicum pardalianches) » ou « if commun (Taxus baccata) ». MT >ḫannāqḫannāqīnḫannāq + īn< « poissonier ». >maḫnaq + maḫāniq< « potence, gibet ». IQ >maḫnaq< « angoisse ». IH 173 >al+maḫnaqatu< (registre semicorrect) « collier ». GL >ʔl+maḫnūqīn wal+malhū bi+h.m< « esprits des assassinés et des outragés ». Voir {ŠBK}. < Pan-sémitique {ḫnq}, cf. hébreu ḥānaq, rabbinique ḥănaq, ougaritique >ḫnqniḫankar ḫankarah k = yatḫankar atḫankar bi / fīatḫankar ḫankarah< « faire la noce / foire ». Probablement pehlevi *ḫwān kār « affaire de la table ».105 *{ḪNN} (‫)خنن‬ IH 271 >ḫunn< « sentine ». ZǦ >ḫannūnah< « morve, mucosité ». Cette racine probablement d’origine onomatopéique, est déjà peut-être pan-sémitique, puisqu’elle est attestée par l’hébreu ḥānan « avoir mal au cœur », syriaque ḥannin « rance » et accadien ḫanānu « verbe en rapport avec le nez ». *{ḪNW} (‫)خنو‬ VA >ḫanā< « obscénité ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, hormis le sudarabique épigraphique >ḫny< « sévir (la peste) » et peut-être l’accadien ḫanû(m) « malmener ». Cette racine arabe semble être une variante phonétique de {ḫnn}, q.v. *{ḪWḪ} (‫)خوخ‬ I. IQ >ḫawḫ< diminutif + >ḫuwayḫātal+ḫūḫu< (registre semi-correct), GL >ḫawḫun nom d’unité ḫawḫatun< (registre haut), VA >ḫawḫ nom d’unité ḫawḫah + ḫawḫātḫawḫ< « pêche (Prunus persica) » ;106 UT nº 927 >ḫawḫ ṣaġīr< « abricot (Prunus armeniaca) » ; nº 1662 >ḫ. ʔl+māʔ< = TD 270 >ḫuwayḫah< (Cardaria / Lepidium draba). Ces fruits sont originaires de

|| 105 Al-Aʕraǧī 1998 : 29 a suggéré le néo-persan ḫonyαgar « musicien », un mot attesté, mais avec quelques difficultés phonétiques et sémantiques. 106 Avec les variétés >aǧradamlasaqraʕazġabbannūśfalīq< ou >mufallaq< et, dans GM, >frskḫūḫatunḫawḫah + ātal+mawāḍiʕ al+muḫawwaḫah min al+ǧibāl< « ravins ».107 Probablement < sudarabique épigraphique >ḫḫ< « passage, couloir », cf. guèze ḫoḫǝt « porte ».108 *{ḪWR} (‫)خور‬ I. VA >nuḫūr ḫurt ḫawr ḫawwār + īn min = yatḫawwar atḫawwar< « se décourager » ; >niḫawwar taḫwīr k< « épouvanter ». < Sémitique du Sud {ḫwr}, cf. guèze ḫǝwwǝ/ur « faible » et mehri ḫawr « peu ».109 II. GL >aḫūru< « mugir » ; VA >yuḫūr ḫār ḫuwār / ḫawīr almā< « murmurer (l’eau qui coule) ». >yiḫawwar taḫwīr k< « faire murmurer ainsi ». AL bacára fal ḳaura « vache en chaleur ». Probablement une variante phonétique de la racine onomatopéique {ḫrr}, q.v. *{ḪWZ} (‫)خوز‬ Voir {Ṣ/Sʕ/ḤTR} et {KRNB}. *{ḪWSǦN} (‫)خوسجن‬ FḪ >ḫawsaǧān< « phytonyme non-identifié ». *{ḪWṢ} (‫)خوص‬ IH 286 >ḫūṣatun< « anneau sans chaton ». Voir {FLFL}. Variante plutôt graphique de >ḫuṣṣahnuḫūḍ ḫuḍt ḫawḍ ḫāʔiḍ + īn< « plonger ; s’enfoncer ». >niḫawwaḍ taḫwīḍyiḫawwaḍyuḫawwiḍu< « déranger ; inquiéter » ; IW I:49.18 >ḫawwaḍ< « remuer », AL niḳaguad/t ḳaguád/tt moḳáguad « inquiéter ; troubler ; escroquer, trafiquer ; se décolorer ». natḳaguád atḳaguátt « être troublé ou dérangé ». VA >yatḫawwaḍ atḫawwaḍ< « être inquiété ou dérangé ». >ḫawḍah + ātḫawḍah< « agitation, trouble ». AL ḳáuda « fraude, escroquerie ». ḳaudí + ín « escroc, fraudeur ». moḳáda + maḳáid, MT >maḫāḍahmaḫāḏatun = maḫāḏati ʔl+wādī< (registre semi-correct), VA >maḫāḍah + maḫāʔiḍmḫāḍāt< « gué ». AL maḳórt (lire maḳvád/t) + maḳáguid « cimeterre » ;110 DS >mḫw(ā)ḍal+maḫwaḍu< (registre semi-correct) « agitateur, ba-

|| 107 Tiré d’Ibn Ǧanāḥ et confirmé par Blau 2006 : 200. 108 Leslau 1987 : 260 continue la tradition d’ajouter ici l’hapax hébreu ḥăwaḥim, mais l’avis de BDB 296 de rapporter ce mot à ḥōăḥ « ronce » semble plus sage. 109 Selon Leslau 1987 : 269 et Johnstone 1987 : 456. Quant au terme hébreu (Is. 24.6: ḥāru yošǝbē ereṣ « les habitant de la terre ont décrû ») presenté là par Leslau et probablement valable, il semble avoir eté omis par BDB 301. 110 Cette signification semble s’être générée par plaisanterie.

442 | *{ḪWF}

guette ». Voir {MḪḌ}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines,111 cette racine pourrait être une variante phonétique, probablement en lien avec quelques dialectes du sudarabique épigraphique, de {ġwṣ}, q.v. *{ḪWF} (‫)خوف‬ IQ >ḫifta niḫāf yuḫāf ḫawf = tatḫawwafaḫāfu ḫawfun ḫāyifun / maḫūfun< + ID ʔym 2 >māḫūfīnnaḫāf ḫift ḫawf ḫāʔif + īn maḫūf k min / ʕalà = yatḫawwaf atḫawwafuḫīfḫāf tiḫaf ḫāyif ḫāf (impératif) ḫawf minlam taḫāf yadd+ak yiṣīr ḥaǧar< « tu n’as pas peur que ta main se transforme en pierre ? ». GL >ʔ.ḥawwifu< (registre haut), VA >niḥawwaf taḥwīf kmaḫwaf = maḥāfah + āt / maḥāwifmaḫāf< « peur » ; AC >maḫāfatan al+lā< « par peur de » ; MT >maḫāfatan minn+uh al+mawt< « par peur de mourir ». VA >maḫūf< « terrible ». L’accadien ḫâpu(m) « s’effrayer » suggère que cette racine était pan-sémitique, mais on n’en trouve pas d’autres traces dans l’ensemble des langues sémitiques. *{ḪWL} (‫)خول‬ GL >ḫālun< (registre haut), VA >ḫāl + aḫwāl / ḫuʔūlahaḫwālyā ḫāl+ī< « mon amour ».112 GL >ḫālatun< (registre haut), VA >ḫālah + ātḫālahḫālt+ak< « ta tante maternelle ». VA >ḫawal< « bardache ». DS >ḫawalah< « jardiniers ». UT nº 2696 >ḫawlān< « (jus de) catéchu (Acacia catechu) » ; nº 3507 « lyciet d’Arabie (Rhamnus infectoides / lycioides) ». < Pansémitique {ḫwl}, cf. syriaque ḫālā et accadien ḫālu(m). *{ḪWN} (‫)خون‬ GL >aḫūnu ḫawnun / ḫiyānatun ḫāyinun< (registre semi-correct), VA >nuḫūn ḫunt ḫiyānah ḫāʔin maḫūn kḫān(ak) ḫuntu ḫāyinlā tiḫūn+u< « ne le trahisse pas ». VA >niḫawwan taḫwīn k< « accuser de trahison ». >yatḫawwan taḫawwun< « être accusé de trahison ». >ḫāʔin + īn< « voleur » ; AL ḳáin al âahd + ḳuyán al ûuhúd « infidèle a ses promesses ». GL >ʕizzatun ḫāyinatun< (registre semi-correct) « vanité ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine pourrait s’être développée comme une variante de {ḫnw}, q.v.

|| 111 Hormis, peut-être, le rabbinique ḥūṣ « mettre une barrière qui empêche l’eau d’atteindre les corps ». 112 Ce mot, masculin ou féminin, semble avoir été un euphémisme souvent utilisé au lieu de ḥabīb « aimé ».

*{ḪYR} | 443

*{ḪWY} (‫)خوي‬ VA >yaḫwā ḫawā ḫawā ḫāwī< « être vide ». >naḫwī aḫwayt iḫwā k = niḫawwī k< « vider ». GL >ḫawāʔun< (registre haut), IA >ḫawā< « (espace) vide » ; AL ḳaguá = ḳavá « vacuité ; vanité » ; ḳaguá arróqba « pli du jarret » ; ḳ. al carméd « saillie d’un toit sur la rue » ; bi ḳ. « sans profit ». GL >ḫāwiyun (registre semi-correct) féminin ḫāwiyatun< (registre haut), AC >ḫāwīhḫw< « faire inutile », cette racine pourrait s’être développée comme une variante de {ġwy}, q.v. *{ḪYB} (‫)خيب‬ VA >niḫīb ḫāb ḫaybah ḫāʔib + īn / ḫuyyab min = yatḫayyab atḫayyab taḫayyub minya/iḫīb< « être frustré, déçu ou désappointé » ; >tiḫīb< « elle ne fructifie pas » ; IQ >ḫāb ḏ̣ann+ī< « mes espérances ont été frustrées » ; >mā aḏ̣unn an yiḫīb fī+k ʔl+taqdīr< « je ne pense pas que l’espoir placé sur toi soit frustré ». VA >niḫayyab kmuḫayyabun< (registre haut) « frustrer, décevoir ». IQ >ḫaybah< « frustration, déception ». >ḫāyib min ihtibāl+ak< « frustré dans ce qu’on te demandait ». < Sémitique de l’Ouest {ḫwb}, cf. hébreu et araméen rabbinique ḥāb « être coupable », sudarabique épigraphique >ḫyb< « être en retard de payement d’une dette » et >ḫybt< « manque de pluie ». *{ḪYBR} (‫)خيبر‬ ZǦ >ḫaybar< Khaibar (géographie). AL ḳaibarí + ín « juif » (par euphémisme).113 *{ḪYR} (‫)خير‬ I. VA >al+lah yaḫīr / yaḫtār iḫtiyār l+ak< « que Dieu te soit propice ! ». >niḫayyar taḫyīr k< « donner à choisir » ; IQ >ḫayyarū ʔl+nās fī qāḍī< « on laissa les gens choisir un juge » ; AC >ḫayyaru fī ʔl+zamīn< « laisse-le choisir le moment » ; MT >ḫayyar+ah al+lah< « que Dieu lui soit propice ! ». GL >ataḫayyaru iḫtiyārun / ḫiyār muḫtārun< (registre haut), VA >natḫayyar atḫayyart taḫayyur mutaḫayyir mutaḫayyar k = naḫtār aḫtart iḫtiyār muḫtāraḫtar taḫtarnaḫtār f+al+manāḥis< « je choisis parmi les malheureux » ; >aḫtār f+al+ḏahab< « choisis parmi les monnaies d’or ». VA >yanḫatar anḫatar< « être choisi ». ZǦ >astaḫyar al+lahastaḫar al+lah< « prie à Dieu qu’il te soit propice ! ». VA >ḫayr + ātḫayrātun< (registre haut), AC >ḫayrḫayr = ḫīr< « chose bonne ; bien » ; >ḫayrah + āt< « chose bonne » ; >abū ʔl+ḫayraban abī ʔlḫayrbi+ḫayr< « bien » ; VA >bi+ḫayr< « riche » ; >irādat al+ḫayr< « bonne volonté » ; >ḫayr min< = IQ, Z et AC >ḫayr / aḫyar min< « mieux que » ; TD 281 >ḫayr min alf< « (petite) pimprenelle (Poterium sanguisorba) » ; IQ >ḫayr qabīlah< « la meilleure tribu ». MT >ḫīrah = ḫiyār = iḫyār< « choix » ; VA >ḫīrah = ḫiyār< « le meilleur » ; IQ >ḫiyār ʔl+nās< « le meilleur parmi les gens ». GL >ḫīratunḫīrah< « faveur, grâce » ; IH 138 >ḫīrah< « nom propre féminin ». VA >ḫayriyyah< « bonté ; charité ». GL >ḫayyirun< (registre haut), VA >ḫayyir + aḫyār< « bon ; bénévole », AC >al+ʔaḫyār< « les bons gens ». AŠ 34/3/4 >tikūn bi+k ḫiyārah< « tu seras l’élu ». IQ >ǧāt ʕalà ʔl+iḫtiyār< « l’affaire tourna à souhait » ; >b+iḫtiyār al+mamdūḥ< « au gré des désirs du loué ». MT >aǧwad muḫtayar< « le meilleur choix ». Voir {BŠR} II, {RǦʕ}, {RǦW}, {RDD}, {RSḪ}, {RWD}, {ĠYR}, {NKR}, {NHR}, {WḎ̣B} et {WQF}. < Pan-sémitique {ḫyr}, cf. ougaritique >ḫyr< « deuxième mois du printemps », guèze ḫar(ä)yä et accadien ḫiāru(m) « choisir ». II. VA, IQ et ZǦ >ḫiyārḫayrīḫayriyyḫayriyyun< (registre semi-correct), ǦM 11 >ḫaylī< « giroflée (Cheiranthus cheiri) » ; UT nº 1796 >ḫ. albarr< « lavande (Lavandula sotoechas) » ; >ḫ. al+māʔ< « salicaire commune (Lythrum junceum / salicaria) ». < Néo-persan ḫiri. 114 *{ḪYRBW} (‫)خيربو‬ UT nº 1386 >ḫīrbawā< « cardamome petit » (Elatteria cardamomum) ». < Néopersan ḫirbowα. *{ḪYS} (‫)خيس‬ VA >natḫayyas atḫayyast taḫayyus< « se gâter ». >ḫays< « massette (Typha angustata) ». >ḫīsah + ḫiyas< « repaire ». Peut-être une variante phonétique de {ḪSS}, q.v. *{ḪYS/ŠFǦ} (‫)خيسفج أو خيشفج‬ UT nº 1421 >ḫaysafūǧḫayšafūǧ< « grain de coton ». < Néo-persan ḫayšafuǧ. *{ḪYṬ} (‫)خيط‬ VA >niḫīṭ ḫiṭt ḫiyāṭah ḫayyāṭ + īn maḫyūṭaḫīṭu maḫīṭun< (registre haut), IQ >ḫāṭuh ḫiyāṭah + ātniḫayyaṭ taḫyīṭ k bi< « enfiler, passer du fil par le trou d’une aiguille ». >yatḫayyaṭ atḫayyaṭ< « être enfilé ». >yanḫāṭ anḫāṭ< « être cousu ». GL >ḫayṭun< (registre haut), IQ et AC >ḫayṭḫayṭ + ḫuyūṭḫayṭ al+bannāḫ. abyaḍḫ. aḥmarḫ. asmānǧūnīḫ. aṣfarḫ. azraqḫ. barrīḫ. bustānī< et >ḫ. muǧazzaʕ / murayyašḫayṭu wazni ʔl+bannāʔi< (registre haut) « fil à plomb » ; VA >ḫayṭ quṭūn< « bracelet (de coton utilisé comme un phylactère » ; IQ >ḫayṭ ʕankabūt< « toile d’araignée » ; SH >ǧarat aḫyāṭ.+hā< « leurs mailles ont échappé » ; AL ḳáit + aḳ(i)yát « fil d’un collier » ; ḳ. min mí « filet d’eau » ; DS >ḫuyūṭ< « vrilles ». AL ḳiyáta + ít « couture ». IQ >ḫayyāṭḫayyāṭun< (registre haut), MT >ḫayyāṭ + īnḫayyāṭ al+mīa+ma +ḫyaṭ+u< « quel tailleur excellent ! ». GL >ġayru maḫīṭniḫīl / naḫāl ḫilt maḫīlah + maḫāʔil ḫāʔil + īn maḫīl k< « croire, s’imaginer ». >niḫayyal taḫyīl< « faire croire ». VA >yatḫayyal atḫayyal taḫayyul + āt mutaḫayyil mutaḫayyal kyaḫtayaltataḫayyalū wa+tufakirū fī< « vous vous imaginez et croyez ». VA >yaḫtāl aḫtāl iḫtiyāl muḫtāl + īn< « marcher en se balançant ». >ḫāl + ḫīlān< = IQ « grain de beauté ». GL >ḫayālun< (registre haut) « imagination ; spectre » ; VA >ḫayāl + āt = ḫayalān< « imagination » ; >ḫa/iyāl< + BD 28v >ḫiyalītḫiyāl< « épouvantail ; marionette ». AŠ 1/3/1 >ḫayālīahl ʔl+taḫyīl< « acteur de marionettes ». VA >yamšī al+ḫuyalā< « il marche avec arrogance » ; >kaṯīr al+ḫuyalā< « arrogant dans sa marche ». AL teḳayúl « imagination, phantasie ». GL >muḫayyalunḫaylḫayl + ḫuyūl< « chevaux » ; SH >ḫaylī< « relatif au cheval ». < Sémitique de l’Ouest {ḫyl}, cf. hébreu ḥayil and guèze ḫayl « force ; armée », syriaque ḥaylā « force » et sudarabique épigraphique >ḫyl< « puissance ; ressources matérielles ».117 Voir {BYT}, {DLL}, {ḎNB}, {ṬFR}, {ṬHM}, {ĠRR}, {FRS(N)} et {QMḤ}.

|| 115 Probablement l’impératif du verbe ḫāṭa, avec l’acception de « passer rapidement ». 116 Apparemment, on a conçu les choses imaginées comme des spectres dançant devant les yeux. Il est douteux que ḫāl « grain de beauté » appartienne à cette racine : il pourrait s’agir d’un emprunt au persan, puisque la lexicographie des deux langues n’est pas décisive pour établir l’origine de ce mot. 117 Cette racine serait pan-sémitique, si l’accadien ḫiʔālu « force militaire » n’était pas un emprunt à l’araméen. L’introduction tardive, par les Hittites et leurs armées, du cheval au Moyen Orient a été accompagnée de la préservation du nom indo-européen (cf. hébreu sūs, ougaritique >sswfrs1< et arabe faras « persan »,

446 | *{ḪYM}

III. Voir {ḪYR/L}. *{ḪYM} (‫)خيم‬ VA >niḫayyam taḫyīm< « dresser une tente ». >yatḫayyam atḫayyam< « camper ». >ḫaymah + āt / ḫawāʔim = xiyāmah + ātḫiyāmatun< (registre semi-correct) + TH 26.13 >ḫiyāmāt< « tente ». < Sémitique de l’Ouest {ḫym}, cf. ougaritique >ḫmtḫym(ṭīn) ḫyā< « terre de Khios ». < Grec Χία. Voir {KYY}.

|| à côté du collectif ḫayl, rappellant la présence de ces animaux dans les armées des Hittites et des Persans.

(‫ )د‬Dāl *{DʔB} (‫)دأب‬ VA >nadʔab daʔabt daʔb / duʔūb ʕalà< « persévérer ». >daʔb< « habitude, coutume » ; IQ >daʔb al+ʔiḥsān< « l’habitude de bien faire » ; GL >daʔban< (registre haut) = >dāban< « continuellement ». IQ >duʔūbah< « persévérance ». < Sémitique de l’Ouest {dʔb}, cf. hébreu dāʔēb, syriaque dāb « languir » et araméen rabbinique dābōnā « fatigue ». *{DĀD} (‫)داد‬ I. VA >dāddīddādah + ātdādatun< (registre semi-correct),1 IZ 12/3/1 >dīdah< « nourrice ; gouvernante d’enfant ». < Néo-persan dαdα, d’où le masculin a été retro-formé. Voir {DDD}. II. UT nº 1631 >dāddād abyaḍ< « astragal (Atractilis gummifera) », >dād aswad / waḥīd< « chaméléon noir (Cardopatium corymbosum) ». < Berbère addad. Voir {ʔDD}. III. BM 364 >dādī< « espèce d’orge ». < Néo-persan dαdi.2 *{DʔD} (‫)دأد‬ VA >dāʔuddāwudu< (registre semi-correct), MT >da/āwuddāwuddāwūd aban yittummar< nom propre masculin < hébreu dāwīd.3 *{DĀD/Ḏ(N)} (‫)داد أو داذ أو دادن‬ BM >dādī(n)dādīdāḏī< « arbre de Judée (Cercis siliquastrum) » ; nº 1921 >d. rūmī< « mille-pertuis (Hypericum sp.) » ou « noix muscade ». ZǦ et IA >dīdīdālātdāyah néo-persan dαye. 2 Cette étymologie n’est pas valable pour le même mot identifié comme (Typha latifolia) dans BM 540. 3 Voir BDB 187 à propos des étymologies suggérées pour ce nom propre. Il semble avoir suivi la règle dans le néo-arabe occidental de supprimer la deuxième de deux voyelles longues (selon Corriente 1977 : 65), avec un résultat /dáw(u)d/, posé par le nom de lieu Gerindote < /ǧinÍn dáwd/ « le jardin de D. », étudié par E. Terés 1970. Quant aux variantes Diguit = Dihuit = Divyt de LO, elles semblent altérées par un écrivain qui préférait la forme hébraïque ou latine. 4 Emprunts tardifs au castillan, ainsi que Dacii, c’est-à-dire Trajan, fabrications audacieuses de cet auteur.

448 | *{DĀN} *{DĀN} (‫)دان‬ AL Dénia « Denia » (géographie). MT >ʔl+dānī< « de D. ».6 *{DBB} (‫)دبب‬ VA >yidabb dabb dabb / dabībdabbat< « ramper, se traîner». VA >dubb + dababah féminin dubbah + ātdubdubbdābbah + dawābbdabbatun< (registre semi-correct), GL >dābbatun< (registre haut), + IQ >dawābdābbah + dawāb(b)duwaybbahdibbah + dawībdawibdābbat al+baḥar< « baleine » ; GL >dabbatun fi nahri ʔl+diǧlah< « crocodile »,7 TD 165 >duwaybbat al+bayt / al+ǧirār< « cloporte ». IQ >dub dub< « onomatopée de la déglution ». DS >dabbābat al+ʔinbīq< « serpentin ». Voir {BǦǦ}, {Ṯ/Ḏ/Ḏ̣FR}, {ḪDǦ}, {DLL}, {RWṮ}, {ZǦR} II, {SBʕ}, {SMR} I, {SWS} II, {SWQ} III, {SYR}, {ŠǦR}, {ṢLB} II, {ḌLʕ} II, {ṬWQ} I, {ʕṮR}, {ʕRY}, {ʕṢR}, {ʕṬB}, {FRŠ}, {KRY} II, {LḤQ}, {LMS}, {NTǦ}, {HND} I, {WDǦ} et {WQʕ}. < Pan-sémitique {dbb} « se glisser », cf. hébreu dob, araméen rabbinique dubbā, guèze dǝb et accadien dabû « ours ». *{DBǦ} (‫)دبج‬ VA >nidabbaǧ k< « orner, décorer ». >dībāǧ nom d’unité +ah + ātdībāǧundi/ībāǧ< « brocart ». VA >dibāǧah< « fabrication de brocarts ». >dabbāǧ + īn< « fabricant ou marchand de brocarts ». IQ >mudabbaǧmūdabaǧah< « orné (avec du brocart) ». > Pehlevi dēbāg. *{DBDR} (‫)دبدر‬ GM 14 >dabīdār< « cèdre déodar (Cedrus deodara) ». < Sanscrit devadāru « arbre de Dieu ».8 *{DBDRY} (‫)دبدري‬ BM et DS >dabīdāryā< « légume indien non-identifié ». Peut-être une déformation du sanscrit devadhānyā9 « millet d’Italie (Andropogon sorghum) ».

|| 5 Raccourcissement du nom cananéen de cette lettre, à cause de sa resemblance avec une porte, cf. l’hébreu dālet ; voir Driver 1976 : 170. 6 Un personnage portant ce nom devînt le protype proverbial de la sotise, selon ZǦ et NQ mg 9/5/4. 7 Confusion évidente entre les fleuves Tigre et Nil. 8 Parfois traduit comme >šaǧarat al+lahdabīrāz< ou >bayḏaruhnidabbar kmudabbaryudbir< « mal tourner » ; GL >ʔdbru idbārun< (registre haut), VA >nudbir adbart idbār mudbir ʕanadbarat yudbir mudbirahyaddabbar addabbar madbūrmadbūr< « être couvert d’ulcères ». VA >dubur + adbārdabarah + āt / dabardabrahʔl+dabūr< « vent d’ouest ». ZǦ >dubīr< « nom propre masculin ». LZ >dabīrān< (lire >daybarāndaybarānun< (registre semi-correct), VA >daybarānah + āt< « guêpe », ZǦ >ḍaybarāndabbūr ʔl+naḥl< « frelon ». AC >dabbūrīḏabbūrī< « relatif aux guêpes ». La polysémie du sémitique {dbr} a attiré l’attention des savant depuis longtemps :10 à notre avis, et après avoir ségrégé {DBR} II, dont le sémanthème basique ne se retrouve pas en dehors de l’arabe, on dirait que l’accadien dibiru « malheur », l’hébreu deber « peste », face à l’accadien d/ṭuppuru = dab/pāru « s’éloigner », l’arabe dafara « repousser » et dafr « puanteur », l’hébreu dǝbir « partie postérieur du temple » semblent indiquer qu’une confusion phonétique et sémantique des racines proto-sémitiques {dbr} et {dfr} aurait eu lieu assez tôt ; finalement, une chaîne de phénomènes d’évolution et création de nouvelles racines et d’emprunts lexicaux ont ajouté à cette racine l’hébreu dǝbōrāh, l’araméen rabbinique dabbartā et l’arabe dibr « guêpe(s) ».11 *{DBR} (‫)دبر‬ VA >nidabbar tadbīr k / fīdabbara (y)udabbiru tadbīrun< (registre haut), IQ >dabbar yadabbar tadbīrdabbardabbar+uh< (impératif), IA >nidabbardubbir mudabbar< « préparer un produit, surtout en fraude » ; IQ >nadabbar ʕilāǧ+ī< « j’arrange mon remède ». VA >yaddabbar addabbar< « être arrangé ou géré ». IZ 15/2/3 >d.bārah< « lettre » (?) ; AŠ 34/4/5 >bi+qadr ʔl+d.bārah< « selon la longueur de la corde ». IQ >dabīr< « omineux ». DC 15 tadbír « tempérance » ; AL tadbír « régulation ; tempérance » ; IQ >tadbīr sū< « schème malin » ; NQ au 3/0/1 >sayyiʔ ʔl+tadbīr< « mauvais gestionnaire » ; AL bi tadbír « en ordre » ; quíllat t. « désordre ». tadbíra « régulation ». IH 370 >bn al+mudabbar< « nom propre masculin ». Voir {BRM} et {ḤṢL}. < Pehlevi dibīr « secrétaire ».

|| 10 Voir les hypothèses de BDB 180 et Leslau 1987 : 121 11 Il s’agirait d’une racine {ḏbb}, d’où l’hébreu zǝbūb, araméen rabbinique dībābā, arabe ḏubāb, amharique zǝmb et accadien zumbu = zubbu(m) « mouche », qui reçut un complément phonétique ou définisseur sémantique, peut-être un proto-sémitique *(n)ūr « feu », cf. l’anglais firefly « pyrophore », reflété dans l’arabe zunbūr « guêpe » avec une équivalence phonétique décelant un emprunt à l’accadien ou à l’ethiopien et dont la forme araméenne aurait été empruntée par le cananéen et plus tard à nouveau par l’arabe.

450 | *{DBZ} *{DBZ} (‫)دبز‬ AL nidebzéç debzéçt « (re)pousser, écarter ». GT 116.6 et 132.6 >d.bbūz + dabābīz< « massue ». Variante phonétique de {DBS} II, cf. arabe marocain dǝbbǝz et dǝbbuz + dbābǝz « massue ». *{DBS} (‫)دبس‬ I. IH 336 >idbāsa yadbāsu< (registre semi-correct) « être noire ». >dub(ū)sah< « noirceur ». AL débça + debç « garou (Daphne gnidium) ». VA >adbas + dubs< « noir ». Il s’agit de la couleur du miel ou de la mélasse, pan-sémitique {dbš}, cf. hébreu dǝbaš, araméen rabbinique dūbšā, accadien dišpu(m), arabe dibs et sudarabique épigraphique >dbs1yaddabbas< « s’émousser ». VA >yandabas andabas indibās< « se courber ».12 VA >dabbūs + dabābīs< « massue ». ZǦ >dabbās< « mante religieuse ».13 Probablement < Pehlevi dō bāzā « deux bras », puisqu’on avait besoin des deux pour asséner un coup avec cette arme. Voir {DBZ}. *{DBSQS} (‫)دبسقس‬ DS >daybasāqūs< et variantes déformées de UT nºs. 1724, 1918, etc., à lire >dibsāqūs< « chardon à bonnetier (Dipsacus fullonum) ». < Grec δίψακος. *{DBŠ} (‫)دبش‬ VA>dabaš + adbāš< « menus meubles de la maison ». AL dubúx « camelote ».14 Derivé de l’arabe dabaša « peler, depouiller de son écorce (les fruits en faisant un tas) ; dévorer », extension avec un complément phonétique ou définisseur sémantique de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {db} avec le sémanthème basique de « réunir, attacher », qu’on retrouve dans {DBQ}, {DBL}, etc. *{DBĠ} (‫)دبغ‬ FḪ >dabaġ dabġ< « amollir ». VA >nadbuġ dabaġt dabġ / dibāġ madbūġ k bidibāġyandabaġ andabaġ< « être tanné ». IA et AC >dibāġ< « liquide pour tremper les barbes qu’on veut raser ». >dabbāġ< = IA, MT, VA >dabbāġ + īnʔl+dabbāġ< « nom propre masculin ». Isolée dans l’ensemble du sémitique et des langues voisines, cette racine arabe semble être le résultat de variations phonétiques d’origine dialectale du pansémitique {ṣbġ} « teindre », peut-être accompagnées d’une contamination avec {ṭbʕ} ou {dbq}, q.v.

|| 12 Ces deux verbes dénominatifs font allusion au manque de tranchant des massues. 13 On peut suspecter que le nom oriental de cet insecte, ḥiṣān ʕabbās «le cheval de ʕA.» fut remanié en Al-Andalus, à cause de la ressemblance de la paire antérieur de ses pattes avec des massues. Le proverbe 1005 de cette collection /rakáb ʕabbás dabbás/ signifiairait donc « faute de mieux, ʕA. monta une mante ». Le nom propre ʕAbbās n’était probablement pas très populaire sous les Omeyyades de Cordoue et cette raillerie aurait connu une grande vogue. 14 Cf. l’arabe marocain dbǝš « hardes, frusques » (Prémare IV : 221). Une autre posibilité serait le latin tăpēs < grec τ/δάπις « tapisserie ».

*{DṮR} | 451

*{DBQ} (‫)دبق‬ UT nº 3012 « sébestier (Cordia myxa) » ; nº 1924 « espèce de gui (Viscum cruciatum) », « résine du pin ; glu d’astragal (Atractilis gummifera) » ou « chaméléon noir (Cardopatium corymbosum) ». IQ >dabīq< « Dabiq, en Basse-Egypte » (géographie).15 UT nº 2819 >mudbiqah< « bellardie maritime (Bellardia trixago) ». Voir {ṬBQ} I. < Sémitique de l’Ouest {dbq}, cf. hébreu dābaq, araméen rabbinique dǝbaq « s’attacher » et guèze däbäqä « cacher », avec une évolution sémantique. *{DBL} (‫)دبل‬ I. VA >dubaylah + āt< « bube, bubon ; souci » ; GL >dubaylatun< (registre haut), IQ, ZǦ et AC >dubaylah< « bube, bubon ». < Pan-sémitique {dbl}, cf. hébreu dǝbelāh, syriaque dǝbeltā « boule ou masse de figues sèches pressées », guèze däbälä « joindre ; tresser » et accadien dabāru = ṭapāru(m) « se presser ».16 II. VA >dublah + dubal< « bouteille ». Probablement < roman andalou */DÓBLA/ < latin dupla « double ».17 *{DBY} (‫)دبي‬ IW I : 632.4.5 >ʔlḏyā< (lire >aldibādibā< « petites sauterelles ». Probablement < sémitique de l’Ouest {dby}, cf. araméen rabbinique dǝbā et guèze däbäyä « se mettre en embuscade », encore un cas d’utilisation de l’élément biconsonantique pan-sémitique {db} (voir {DBŠ}), exprimant ici l’idée des objets très nombreux et amoncelés qui vont se répandre soudainement. *{DṮR} (‫)دثر‬ MT >yudṯaryadṯar daṯar daṯr dāṯir k< « détruire, effacer ». >nidaṯṯar tadṯīr kyaddaṯṯar addaṯṯar tadaṯṯur mutadaṯṯir< « s’envelopper, s’abriter ». >diṯār< « vêtement chaud ». GL >mudaṯṯarun< « caché ». Cette racine arabe, sans parentage évident sémitique ou dans les langues voisines, pose de sérieux problèmes étymologiques car, ayant deux sémanthèmes basiques, « effacer » et « couvrir », semble être le résultat d’une coïncidence de racines différentes. Dans le premier cas, il pourrait s’agir d’un racourcissement de l’expression si fréquente ʕāda aṯaran baʔda ʕayn « n’avoir laissé que des traces, avoir disparu ». Quant à l’acception deuxième, elle semble dérivée de « se couvrir de feuilles », sans doute, une extension du pan-sémitique {dṯʔ}, cf. hébreu deše, araméen rabbinique ditʔā et accadien dīšu(m) « herbage

|| 15 Les toiles fabriquées dans cette ville sont mentionnées par Blau 2004 : 204, s.v. dabīqī. 16 On ne peut pas y ajouter dublu « fondament », selon BDB 179, car il s’agit d’un emprunt au sumérien, selon von Soden I : 174. Quant au sudarabique épigraphique >dbl< « dattes pressées », c’est un témoin douteux. 17 Selon Corriente 1980 : 204, car l’isolation du mot dans l’arabe andalou ne permet pas de l’ajouter à {DBL} I.

452 | *{DǦǦ}

(du printemps) », avec une évolution sémantique postérieure assez compréhensible. *{DǦǦ} (‫)دجج‬ IQ et IA >diǧāǧahdiǧāǧah + diǧāǧdiǧiǧāduǧayyāǧahduǧayǧahʔl+dǧāǧ al+baḥriyyah< « les oiseaux aquatiques ». AL degíg/ch + gín, ZǦ >daǧǧāǧ< « marchand ou éleveur de poules ». Voir {ʔBRHM}, {RǦL}, {ZKR}, {ZWǦ}, {ŠḤM} et {ʕBS}. Cette racine arabe est isolée parmi les langues sémitiques et les langues voisines et quelques unes de ses acceptions, comme « marcher à pas lents, ramper », semblent déceler une origine onomatopéïque, comme diǧ diǧ pour les appeler.18 *{DǦL} (‫)دجل‬ I. GL >daǧǧālun< (registre haut), VA >(al+masīḥ) al+daǧǧālʔl+daǧǧāl< « l’Antechrist » ; IQ >daǧǧāl< « charlatan ». AC >mudaǧǧal< « (chameau) enduit de goudron ». Probablement un araméisme, < araméen rabbinique daggāl « rusé ; faux », nom d’intensité du verbe diggēl « tromper, duper », qui semble calquer le causatif de l’accadien dagālu(m), avec une nuance sémantique vers « faire voir ce qui n’est pas vrai ». II. IH 276 >daǧlahnahru ʔl+diǧlati< « le Tigre ». Voir {DBB}. Ce nom semble emprunté directement à l’accadien (i)diqlat, et pas à travers l’araméen, où le rabbinique a préservé l’hébreu ḥiddeqel et le syriaque a deqlat. *{DǦL/N} (‫)دجل أو دجن‬ VA >nidaǧǧan tadǧīn k< « imposer un tribut ». >yaddaǧǧan addaǧǧan tadaǧǧun< « se soumettre à un tribut ». GT >bilād ʔl+d.ǧn< « régions d’Al-Andalus soumises aux pouvoirs chrétiens », VA >dawāǧin< « volailles ». ZǦ >abū duǧānah< « nom propre masculin ». VA >mudaǧǧan + īnmudaǧǧal< « mudéjar, musulman resté dans les régions d’Al-Andalus soumises aux pouvoirs chrétiens moyennat un tribut » ; LP 5/5 >ha+ḏā ʔl+mudaǧǧanīn< « ces mudéjars ». Le semanthème basique de cette racine arabe, « rester (apprivoisé) dans un lieu » suggère une extension de {dǧǧ}, q.v. *{D/ḎǦNBR} (‫)دجنبر‬ DS >duǧunbu/ir = ḏuǧanbirḏuǧanbard/ḏuǧanbarduǧà< « obscurité de la nuit ». VA >laylun dāǧin< (registre haut) « nuit obscure ». On retrouve l’élément bi-consonantique {dg} dans {dǧdǧ}, {dǧǧ}, {dǧl} et {dǧm} avec le sémanthème basique de « couvrir », mais les traces d’autres langues sémitiques sont plutôt faibles, comme en araméen rabbinique dǝgan/r « amonceler ». *{DḤR} (‫)دحر‬ VA >nadḥar daḥart daḥr / duḥūr ʕan< « éloigner, écarter ». Extension d’un élément bi-consonantique {dḥ}, qu’on retrouve dans le sémitique de l’Ouest, cf. hébreu dāḥāh « pousser », dāḥaf « hâter » et dāḥaq « presser », rabbinique dǝḥēl « être épouvanté » et dǝḥas « presser », guèze dǝḥlä « être défait » et surtout däḥarä « divorcer » ; voir {DḤRǦ}, {DḤS/Ṣ}, {DḤḌ}, {DḤW}, {DʕB}, {DHQ}, etc. *{DḤRǦ} (‫)دحرج‬ VA >nidaḥraǧ daḥraǧah k< « (faire) rouler ». >addaḥraǧ addaḥraǧ tadaḥruǧ< « rouler ». Voir {ZRWND} et {SʕD}. Ici l’élément bi-consonantique {dḥ}, qu’on vient de voir, a contaminé {drǧ}, q.v. *{DḤS/Ṣ} (‫)دحس أو دحص‬ ZǦ >yudḥasnadḥas daḥast daḥs dāḥis madḥūs k = nidaḥḥas tadḥīs k< « (re)pousser, écarter ». >yaddaḥḥas addaḥḥas = yandaḥas andaḥas< « être (re)poussé ou écarté ». >duḥsī + āt / daḥāsī< « poussée ». GL >daḥīsun< (registre haut) « épais, compact ». AC >dāḥis< (lire >daḥīsdaḥīṣ< « situation critique ».19 IH 276 >dāḥisun< « panaris » (registre haut).20 Voir {DḤR}, à propos des extensions de l’élément bi-consonantique {dḥ} ; dans ce cas, avec un parallèle sud-sémitique dans le guèze tädäḥasä « être foulé avec les pieds », tout comme l’arabe {dws}, q.v., une contamination est aussi probable avec le synonymique {dʕs}. *{DḤḌ} (‫)دحض‬ MT >dāḥid féminin +ah< « nul ». Une autre extension de l’élément biconsonantique {dḥ}, peut-être influencée par {rfḍ}, q.v. *{DḤMRT} (‫)دحمرت‬ DS I 862 (tiré d’Ibn Wāfid) >maʕǧūn ʔldḥmrtā< « électuaire contre les occlusions phlegmatiques de l’utérus ». Probablement < syriaque dǝ+ḥammārtā « de la cabaretière », ignoré par les dictionnaires de cette langue.

|| 19 Raccourci de la phrase >fī ḥarbi dāḥis< dans IQ et NQ 3/1/3, allusive à la célèbre guerre entre deux tribus préislamiques à cause d’un cheval appelé dāhis. Cf. arabe marocain dḥǝs « presser, bourrer », dḥās « foule dense » et dḥāysi « pêcheur en eau trouble » (Prémare IV : 228). 20 Cet auteur se trompe en suggérant la correction *dāḫisun.

454 | *{DḤW} *{DḤW} (‫)دحو‬ ZǦ >daḥā+nī< « il me poussa », >adḥī+h b+al+ʕūd< « chasse-le avec un bâton » ; GL >adḥū< (registre haut) « je jette ». Extension minimale de l’élément biconsonantique {dḥ} ; voir {DḤR}. *{DḪR} Voir {ḎḪR}. *{DḪS} (‫)دخس‬ VA >nidaḫḫas tadḫīs mudaḫḫasah< « faire clocher (un trépied) », VC 2/6-7 >daḫas< « exostose ». Le sémanthème basique de cette racine arabe, « enfoncer dans la terre », suggère une variante phonétique ou la présence d’un définisseur sémantique autre que dans {dḫl}, q.v. *{DḪL} (‫)دخل‬ VA >nadḫul daḫalt duḫūl dāḫil + īn madḫūl k / bi< , IQ >daḫal(ta) adḫul duḫūl dāḫiladḫulu duḫūlun dāḫilun< (registre haut), AC >daḫal(uh) tadḫul(uh) dāḫilnadḫul bi+hā< « consommer le mariage » ; IQ >daḫalt+u< « j’y entrai » ; >yadḫul+u rāy< « il entends la raison » ; >daḫal fī ʕunq ʔl+šaqā< « il a vaincu la misère » ; MT >al+madḫal allaḏī yudḫal ʕalay+h< « le passage à travers lequel on y entre » ; AC >adḫul mā bayn al+maḍrūbīn< « tiens compagnie aux battus ». VA >nidaḫḫal tadḫīl k = nadḫil adḫalt idḫāl mudḫil mudḫal kadḫilu< (registre semi-correct), AC >daḫḫal fī = tadḫil adḫil< (impératif), AL nidaḳál daḳált = nadḳíl adḳá/ílt « faire entrer, introduire » ; nadḳíl fil âyn al íbra « enfiler (une aiguille) » ; totḳílna (registre semi-correct) « tu nous fais entrer » ; AC >daḫḫalat+nī arayt< « elle me fit voir » ; >daḫḫal+hum ʕalà ʔl+ǧummaniyyah< « il les fit ligoter avec un câble » ; ZǦ >aš … kan+daḫḫal+nī maʕ al+aqraʕ namšuṭ rās+uh< « quelle idée me porta à vouloir peigner la tête d’un chauve ? ».21 IQ >adḫil+nī fī ʕukkān+ak< « fais-moi entrer en ton sein » ; >adḫil ḏirāʕ+ak< « plie ton bras » ; VA >nadḫil rāy ʕalà< « bien conseiller » ; >n. adḫalt bayn al+nās< « semer la discorde » ; GA 14 >adḫal ḍāminan< « porter un garant ». VA >yandaḫal andaḫal indiḫāl mundaḫil< « s’introduire ». FR 92.5 >dīnāran darāhim b+dḫl ʔrbʕīn skyh< « dinars changés en dirhams d’argent d’un alloi 40% supérieur au dirham canonique ».22 VA >daḫlah + āt = dāḫilahdaḫlah< « entourage des intimes » ; MT et ZǦ >daḫlahdāḫil< « dedans » ; >ʕalà ʔl+dāḫil< « au dedans » ; GL et AC >min dāḫilli+dāḫil< « vers l’intérieur ». GL >dāḫiliyyun< (registre haut) « intérieur ». IQ >dawāḫil< « intrigues » ; IB « accidents ». VA >daḫḫāl bayn ʔl+nās< « qui seme la discorde » ; >(sayf an)

|| 21 Ces expressions sont calqués du berbère sǝkšǝm « faire entrer », cf. l’arabe marocain mašǝkmā+ni, etc. « pourquoi devait je me mêler de … ». 22 Voir Chalmeta 1991 : 73, à propos de la monnaie de compte.

*{DRʔ} | 455

daḫḫāl< « épée très tranchante ». AL tadaḳól « médiation ». mádḳal + madáḳil, GL >madḫalun< (registre haut), VA et MT >madḫal + madāḫil< « entrée ». Voir {ḌMR}, {ʕNQ}, {NBT}, {NFS} et {WǦH}. Sans parentage sémitique évident, hormis l’accadien duḫḫusu et peut-être da/eḫû « pousser, presser », l’araméen rabbinique dǝḥas « presser » et l’arabe {dḫs}, q.v., suggérant un élément biconsonantique pan-sémitique {dḫ}, peu usité, on observe aussi une relation sémantique avec l’arabe {dġ}, phonétiquement très proche, comme dans {dġš}, {dġl}, {dġr}, {dġm}, etc. *{DḪN} (‫)دخن‬ I. VA >duḫnah + duḫunʔl+duḫunu< (registre semi-correct), UT nº 1935 >duḫn< « millet d’Italie (Panicum miliaceum / glaucum / repens) » ou « alpiste (Phalaris canariensis)» ; >d. (namlī)< « espèce de sétaire (Setaria adhaerens) », >d. (ʔl+ʕaṣāfīr)< « alpiste aquatique (Phalaris aquatica / coerulescens) » ; nº 4230 >d. baladī< « panic d’Italie (Setaria italica) » ; nº 1210 et 4230 >d. barrī< « millet d’Italie (Panicum miliaceum / repens) » ; nº 1372 >d. ḏaylī / ġurnūqī< « variétés du panic d’Italie ». Il s’agit de l’accadien d/tuḫnu, emprunté par l’araméen, cf. rabbinique dōḫīnā et l’hébreu dōḫan. II. VA >nidaḫḫan tadḫīn kyaddaḫḫan addaḫḫan tadaḫḫun< « être fumé », DS « produire de la fumée ». TD 118 >duḫnah< « encens » ; 127 « cèdre ». VA >duḫān + adḫinah / daḫāḫīnduḫānduḫḫānduḫān< « fumée ; vanité ». IQ 82/7/4 >duḫānī< « gaz ». VA >madḫan + madāḫindadda< « papa ». D’origine onomatopéique ; voir {DĀD} I. *{DDBN} (‫)ددبن‬ VA >daydabān< « cabane pour la surveillance des champs ». < Néo-persan dide bαn « sentinelle ». *{DDN} (‫)ددن‬ VA >daydān< « habit ». Probablement raccourci d’une expression pehlevi qu’on rendrait en néo-persan comme *dide dαne « vu et appris », mieux reflété par la variante arabe classique daydadān. *{DRʔ} (‫)درء‬ VA >darʔ< « éloigner ». Ce mot arabe assez rare a néanmoins quelques parents dans sudarabique épigraphique >drʔ< « lancer une attaque à l’improviste » et

|| 23 Cette hypothèse pourrait aussi expliquer la gémination fréquente du /ḫ/ dans quelques termes en arabe andalou, en arabe marocain du/ǝḫḫān et en égyptien ancien duḫḫān.

456 | *{DRB}

l’hébreu dērāʔōn « aversion », et on retrouve un élément bi-consonantique {dr} exprimant la même notion dans les racines arabe {dr}, {drḥ}, {drs}, {drh}, etc. *{DRB} (‫)درب‬ I. IQ >yadrubnadrub darubt fī< « être exercé ». >nidarrab tadrīb k(y)udarribu mudarrabun< (registre haut) « acoutumer ; dresser ». VA >yaddarrab addarrab tadarrub< « s’exercer ». >durbahdurbatun< (registre haut) « pratique, habitude ». VA >darib + īn< « exercé ; dressé ». Probablement un cas d’agglutination de la préposition bi+, ici avec {dry} « savoir ». II. VA >nidarrab k< « fermer ; barricader ». >yaddarrab addarrab< « être fermé ou barricadé ». >darb + durūb< « porte de quartier » ; IQ >darbdarbun< (registre haut), MT >darbdurayyab< « chemin étroit au long ou au dessus d’une muraille ». < Pehlevi dar « porte », contaminé par le néo-persan darbαn « portier qui gardait ces portes ou chemins ». *{DRBZ(N)} (‫)دربزن‬ DS >darābazīndrbwz< « balustrade, garde-fou ».24 < Grec τραπέζιον « petite table ; plateau ». Voir {ṬRBZ}. *{DRBṬRS} (‫)دربطرس‬ TD 314 >d.rūbṭāris< « capillaire noire (Asplenium adianthum nigrum) ». < Grec δρυοπτερίς. *{DRBND} Voir {BWŠ}. *{DRǦ} (‫)درج‬ I. AC >daraǧdāriǧnidarraǧ tadrīǧ k< « approcher par degrés ; graduer ; rouler, ployer ». GL >ydrǧunadriǧ adraǧt idrāǧ darrāǧ + īn k< « inserter, faire entrer ». >yandaraǧ andaraǧ< « s’introduire ». >nastadraǧ k< « procurer la faveur ». SH >drǧ< « sorte de bouillie épaise ». IQ >durǧdurǧ + adrāǧ< « tiroir ». >daraǧ + adrāǧdaraǧraǧaʕ fulān ilà idrāǧi+hi< (registre semi-correct) « un tel rebroussa chemin » ; AL açál darách « le plus bas degré » ; darách bidarách, VA >bitadrīǧ< « graduellement » ; IQ 163/1/3 >min daraǧ< « de près ». MT >daraǧat ʔl+rahbāniyyah< « l’ordination comme moine ». LZ >darrāǧdarrāǧun< (registre semi-correct) « francolin ». >al+madraǧu< (registre semi-correct), VA >madraǧ + madāriǧ< « marche d’un escalier » ; IA >madraǧmadāriǧmudarraǧ + īnmudarraǧun< (registre semi-correct) « chanoine ». VA >mudraǧah + āt< « lettre circulaire ». JT 37 >mndrǧ< « inclus ». Voir {ŠWK}, {ṬRǦ} et {LWY}. < Pan-sémitique {drg}, cf. hébreu madrēgāh « montée », araméen rabbinique dargā « escalier », accadien durgu « intérieur » et guèze därgä « être connecté ».

|| 24 Voir les termes additionnels de Blau 2006 : 209, confirmant darbūz + darābiz.

*{DRDYR} | 457

II. UT nº 1837 >dārūǧ< « centinode (Polygonum aviculare) ». < Pehlevi dārūg « remède, médicament ».25 *{DRǦNN} (‫)درج‬ UT nº 1824 >duruǧnān< « renouée persicaire (Polygonum persicaria) ». Probablement < roman andalou */DURAČN+ÉḺ/ < latin dūrăcīnus « qui a la peau dure », d’où le castillan durazno « pêche », avec le suffixe diminutif roman andalou : cette plante était aussi appelée >ḫawḫ al+māʔ< « pêche d’eau ». Voir {DRZNŠ}. *{DRD} (‫)درد‬ VA >durdī + darādīdurdīnidardab dardabah kdardabahdūrdiba huyaddardab addardab tadardubyaddardabdub durdub< « onomatopée du roulement ». Cette racine quadri-consonantique est composé de {dwr} et {dbb}, q.v. *{DRDR} (‫)دردر‬ MV >miqal dardūrahdirdār/l nom d’unité +ahdarādir/ldirdārun< (registre semi-correct), AL dirdála + dirdál « frêne ».26 dirdáli « relatif aux frênes ». Probablement < Pehlevi *dard dār « arbre de la douleur » ou dard ār « qui cause une douleur », puisqu’on utilisait ses branches pour fouetter. *{DRDŠ} (‫)دردش‬ LO >drdūš< « nom propre », probablement un sobriquet d’interprétation problématique. *{DRDYR} (‫)دردير‬ UT nº 1904 >dardayrah< « aconit napel (Aconitus napellus) ». Probablement < roman andalou */DARD+ÁYRA/ « semblable aux dards », à cause de sa toxici-

|| 25 Cette entrée permet de corriger Corriente 1997a : 176 et DS I : 420, avec les graphies fautives >dārūḥ/ḫdirdār ifranǧī< « frêne commun (Fraxinus excelsior) », >d. baladī< « orne (Fraxinus ornus) » et >d. ǧillīqī< « frène du Midi (Fraxinus angustifolia) ». L’identification d’IW I : 557.19 avec le pin et celle d’AL avec le hêtre sont suspectes d’inexactitude, face à l’avis des botanistes. Cependant, selon TD 133, en Orient, on appelait ainsi l’ormeau (Ulmus campestris), connu comme >našam aswad< en Al-Andalus.

458 | *{DRR}

té, étymologie populaire du latin dardania « Troyenne ; magique » < grec Δαρδάνια, car on l’aurait utilisé dans cette région pour empoisonner les dards. *{DRR} (‫)درر‬ IQ >darratnidarr darr darr dārr< « couler ». >nudirr adarr idrār mudirr mudarr midrār k< « faire couler ». HC 157-158 >darrah< « premier ventricule des ruminants ».27 ZǦ >dirrahdur(ri) nom d’unité durrah + durardurr nom d’unité durrah< « perle ». >durr + darārīkawkab durrī + darārī< « étoile brillante ». < Pan-sémitique {drr}, dont le sémanthéme basique « couler, jaillir » est attesté par l’hébreu dǝrōr « écoulement ; liberté », l’accadien darāru(m) « couler sans entraves » et l’araméen rabbinique dǝrārā « gencive (où les dents brillent comme des perles ou ruisseaux) ». *{DRZNŠ} (‫)درزنش‬ MT >uṣūl al+drāznūš< « pêchiers ». < Roman andalou */DURAČNOŚ/ ou < castillan duraznos, voir {DRǦNN}. *{DRS} (‫)درس‬ IQ > tadrus(y)adrusu dārisun< (registre haut), VA >nadrus darast dars dāris madrūs knadrus darast dars dāris + īn darrās + īn madrūs k< « étudier ». >nidarras darrast tadrīs mudarris k< « enseigner ; battre (le grain) » ; AL nidarráç darráçt tadríç « piétiner ». VA >yaddarras addarras tadarrus< « être piétiné » ; AL niderréç derréçt (lire nadderréç adderreçt) tadarróça « trébucher ». VA >yandaras andaras indirās< « être piétiné, battu ou étudié ». GL >darsun< (registre haut) « battage ; étude » ; AL dárç nom d’unité +a + át « piétinement ; broiement des couleurs ». MT >darrās< « batteur » ; AL darráç « batteur ; broyeur des couleurs ». madráça + madáriç, VA >madrasah + madāris< « bibliothèque ; haute école ». MT + >madāris< « herse ». >qariyyat almadrās< « Almadraz (géographie) ».28 Voir {KBR}. < Pan-sémitique {drš}, cf. ougaritique >dršdarāsaǧ< « chondrille (Chondrilla juncea) ». < Néo-persan darαsaǧ.29

|| 27 Utilisé dans un certain mets, avec >ʔl+ʕnqrahʔlḫwṣ< (peut-être >ḥawḍ< « bassin, pelvis » ?). 28 Siège, peut-être, d’une école juive, puisque le mot est ainsi mentionné dans Blau 2004 : 211, bien que midrās ait aussi parfois désigné une école coranique et il pourrait simplement s’agir d’une aire pour battre le grain. 29 Il faut corriger ainsi BCT 2010 :368, *darāsiḫ.

*{DRFL} | 459

*{DRSWNQ} (‫)درسونق‬ DS >drswānq< « chondrille (Chondrilla juncea) », parfois identifié avec « curcuma (Curcuma longa) » ou « chélidoine (Chelidonius majus) », à cause de sa couleur jaune.30 Voir {DRṢṢ}, dont quelques identifications coïncident. *{DRŠŠʕ/ĠN} (‫)درششعن أو درششغن‬ UT nº 1926 >dāršayšaʕān< « aspalat (Calycotome spinosa) ». Probablement < Pehlevi *dār+ī šišagān « arbre des flacons (à parfum) ». *{DRṢṢ} (‫)درصص‬ UT nºs. 1927 >dārṣūṣ< « cannelle de Chine (Cinnamomum cassia) » ; nº 2519 « curcuma (Curcuma longa) » ou « chélidoine (Chelidonium majus) ». Peut-être une autre déformation de {DRSWNQ}, q.v. *{DRṢN} (‫)درصن‬ GL >dāraṣīnīdārṣīnīdārṣīnīdāraṣīnī ʔlṣīn< « cannelle de Chine (Cinnamomum cassia) » ; >dārṣīnī (hindī / ḫašabī / alyaman)< « cinnamone (Cinnamomum zeylanicum) ». < Néo-persan dαr e čini « bois chinois ». *{DRʕ} (‫)درع‬ VA >nidarraʕ k< « cuirasser ». >yaddarraʕ addarraʕ tadarruʕʔl+darʕu< (registre semi-correct), GL >dirʕun< (registre haut), VA >dir(a)ʕ + durūʕdurūʕ< « cuirasse ». LZ >durʕahdur(ra)ʕtun< (registre semi-correct), VA >durrāʕah + darāriʕ< « chemise en coton ». MS 202.15 >madrūʕah< « maillot des moines ». AL mudárraâ + ín « cuirassé » ; m. al quehf + ín « armé d’un casque ». Voir {FRS}. Il s’agit d’une autre extension de l’élément bi-consonantique {dr} exprimant la même notion dans les racines arabe {drʔ}, {dr}, {drḥ}, {drs}, {drh}, etc. *{DRĠL} (‫)درغل‬ I. VA >nidarġal darġalah k< « rendre lent ou paresseux ». >y≠nadarġal addarġal(t) fī< « devenir lent ou paresseux ». >darġalah< « paresse ». >mudarġal + īn< « lent, paresseux ». < Arabe {dġl}, où quelques mots expriment l’inactivité de celui qui est caché.31 II. UT nº 1833 >darġal< « aconite ». Peut-être < néo-persan dαr e ġowl « bois du diable ». *{DRFL} (‫)درفل‬ DS >darāfīl< « espèce de panicaut (Eryngium) ». Tiré d’Ibn Albayṭār, mais méconnu des autres botanistes, ce phytonyme pourrait appartenir à la longue liste

|| 30 Les variantes >drsw(ā)yqdrndāswndrwswfnnidarrak tadrīkyaddarrak adarrakaddarrakat< « se couvrir d’un bouclier ; se protéger ». VA >darakah + āt / darak = daraqah + ātdarakahdarqahdaraqmudarrak< « encaissé, recouvert (comme une carafe) ». Cette racine isolée dans l’ensemble du sémitique, pourrait être le résultat de la combinaison avec {drʕ}, q.v., d’un emprunt au grec θώραξ « cuirasse », dont le diminutif est reflété par l’araméen rabbinique tōrāqīn « mantelet ». *{DRQNṬN} (‫)درقنطن‬ TD 200 >drāqunṭiyūndārqayṭūndurūqniyūndurūqiyūnadrak adra/iku = udriku dārikun< (registre semi-correct), VA >nadrak darakt dark dārik madrūk k = nudrik adrakt idrāk mudrik mudraktadrakʔllaḏī lā yudraku< (registre haut) « qui ne peut être atteint » ; AL nadréq hórma « obtenir la faveur ». VA >nidarrak darrakt tadrīk fī< « ajouter ; attacher ; octroyer sa grace » ; MT >darraknā ʔl+lah šafāʕat+uh< « plût à Dieu de nous octroyer sa grace ». IZ 6/2/5 >taṭlub an tidārak bi+ǧurī šams ʔl+ḏ̣āhirah< « ils cherchent à atteindre vite la hauteur du soleil à midi ». VA >yaddarrak addarrak tadarruk< « être ajouté ou attaché ». GL >atadāraka< (lire >atadārakuyatadāraku< (registre haut) « éviter » ; IZ 6/0/2 >addārak ilà ahli ḏā ʔl+ǧazīrah< « il porta secours aux gens de cette Peninsule ». VA >yandarak andarak indirāk< « être atteint ». MT >astadrak mustadrak< « ajouter ; corriger ». VA >darak< « niveau inférieur ». AL daráq = idráq « dette ». VA >mudrak + āt< « perceptible ». ET Abenmudraq « nom propre ». BD 6r >mustadrīkun< (registre semi-correct) « perceptif ». Voir {RǦʕ} et {ʕQB}. > Pansémitique {drk}, cf. hébreu dārak et araméen rabbinique dǝrak « fouler, marcher », accadien darāku « empaquetter » et darīku « récipient pour les dattes », et guèze mädräk « entrée ».

|| 32 Avec plusieurs variantes encore plus déformés dans UT nºs. 1275, 1865, 1910 1927, etc. 33 Avec plusieurs variantes encore plus déformés dans UT nºs. 1625, 1941, 1980, 2581 et 5054.

*{DRNŠ} | 461

II. AL dúrqua + duráq< « sorcière ». Peut-être une contraction de *ḏū ʔl+ruqà « doué de pouvoirs magiques », comme l’arabe classique aṣḥābu ʔl+ruqà « sorciers ». *{DRKS} (‫)دركس‬ TD 132 >dārkīsahdārkussah< « muscadier (Myristica fragans) ». < Néo-persan dαr kise. *{DRM} (‫)درم‬ UT nº 1891 >dāramā< « marjolaine vraie (Origanum marum) » ; nº 2523 « tamier (Tamus communis) ». < Néo-persan dārmak. *{DRMK} (‫)درمك‬ IQ et IA >darmakdarmak + darāmikdarmūnah< et >d.rmīn + darāmin< « sorte de navire ». < Grec δρόμων. *{DRN} (‫)درن‬ I. VA >daran< « saleté » ; GL >insānun bi+hi daranun< (registre semi-correct) « personne ayant des tumeurs dures ».34 AC >al+dirnīn< « nom propre masculin » ou plûtot sobriquet qu’on retrouve dans les Repartimientos, peut être *dírn, variante de daran, avec le suffix roman andalou {+ÍN}, « ayant des tumeurs dures ». Voir {DRNS} et {DRNŠ}. Probablement un emprunt à l’araméen, cf. rabbinique deren et darnā « ver ; teigne ». II. CD M 3/4 >dārīn< « nom de lieu à Bahrain ». *{DRNǦ} (‫)درنج‬ UT nº 1944 >darūnaǧ (ḫurāsānī)< « doronic (Doronicum pardalianches) » ; >d. šāmī< « espèce de doronic (Doronicum scorpioides) ». < Néo-persan darunak. *{DRNS} (‫)درنس‬ AC >ʔl+daranus< « nom propre masculin » ou plûtot sobriquet, peut-être une variante du >al+dirnīn< chez AC, q.v. sous {DRN} I. *{DRNŠ} (‫)درنش‬ MT >d.rnīš< « nom propre masculin », ou plûtot sobriquet, peut-être une variante du >al+dirnīn< chez AC, q.v. sous {DRN} I.

|| 34 Plus probable que « callosités », si l’on compare avec l’arabe marocain ḍrǝn « tumeur dure sous la peau des bovides » (Prémare IV : 269) ; il est évident que « callasticus », dans cet ouvrage, est une erreur.

462 | *{DRNQ *{DRNQ/K} (‫)درنق‬ VA >durnūq + darāniqdurnūqdarānīk< « vêtement rapiecé des Soufis » ; IH 276 >darnūk< « tapis ».35 Probablement < Pehlevi dō rang « deux couleurs ». *{DRH} (‫)دره‬ VA >nandarah indirāh ʕalà< « blâmer ». Variante phonetique de {drʔ}, q.v. ; cf. l’arabe classique indaraʔa ʕalà « fondre sur quelqu’un ». *{DRHRM} (‫)درھرم‬ UT nº 3401 >ʔurūq dār haram< « réglisse», littéralement « racines du pays de Haram » (Arabie du Sud) ; cf. {DWR}. *{DRHM} (‫)درھم‬ VA >dirham + darāhimdarhamun< (registre semi-correct), GL >dirhamun 2 dirhamāni + darāhimun< (registre semi-correct), IQ et ZǦ >darham 2 darhamayn + darāhimdarhamdurayhamdarham + darāhimabn abī darham< « nom propre masculin » ; MT >darham wa+nuṣf< et >al+dirham niṣf< « sobriquets ». GL >mudarham< « riche ». Voir {ṮLṮ}, {ṮMN}, {ḪRṬ}, {RBʕ}, {SKK} et {WFY}. < Grec δραχμή, à travers le pehlevi drahm.36 *{DRWZ} (‫)دروز‬ GT 98.4 >darwaz< « mendier ». 96.11 >mdrwz< « mendiant ». Voir {ṬRWZ}. < Néopersan darvāz « mendicité », littéralement « porte ouverte », désignation métonymique des marchés, mais cf. aussi pehlevi dārwāzīg « acrobate ». *{DRY} (‫)دري‬ VA >nadrī darayt dirāyah + āt dārī + īn mudrī kdarā darayta yadrī durīadrī dārin< (registre haut), IA >darā yadrī yadrūdarāh daraynā yadrī nadrū tadrīnī yudrādaraynā y≠tadrī nadrūiš darayt ik+kin hu min ḫašīn aw min raqīq< « je n’ai pas su s’il portait des habits grossiers ou fins » ; >adrī anna aḫḫar balaʕ< « sache qu’il en a devoré un autre » ; IQ >tadrī bi+ʔannu ṣādiq< « tu sais qu’il dit vrai » ; >s+atadrī+h< « tu le connaîtras » ; >tadrū+nī< « vous me connaissez » ; >nadrī ayn+u< « je sais où il est » ; 14/4/4 >mā yudrā l+ak min šamāyil< « les bonnes qualités qu’on te connaît » ; ḪA āri 1 >tadrī bi+ʔaḫbār+ī< « tu connais mes nouvelles » ; IZ 8/4/3 >nadrī+k rašīq< « je sais que tu es élégant ». VA >nidarrī tadriyah = nudrī adrayt idrā mudrī mudrā k< « enseigner » ; AŠ >tidarrī+nī< « tu

|| 35 Le mot était connu des lexicographes natifs avec plusieurs variantes phonétiques et aussi avec la connotation de « toile d’une certaine qualité ». Les Soufis se vantaient de n’utiliser que les vêtements les plus pauvres, rapiecés avec n’importe quelle sorte de tissu, même de vieux tapis, appelés pour cela muraqqaʕāt et devenus caractéristiques de leur condition. 36 Selon Jeffery 1938 : 130, avec de solides arguments.

*{DSTR} | 463

m’enseignes ». VA >nidārī mudārāh kḏārāh muḏārāhudārī< « flatter, cajoler » ; IQ >w+aš yadārī+h< « quelle chose pouvait le flatter ? » ; >ʕalà ʔl+ḥīlah fa+dārī< « flatte-le avec ruse ». VA >yaddarrā addarrā< « être enseigné ». IA >diriyyah< « habilité ». IQ 151/3/3 >mā adrā+k< « que tu es bon connaisseur ! ». Voir {WSʕ}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait refléter une évolution sématique compréhensible de l’araméen, cf. rabbinique dǝrā « porter », aussi isolé dans l’ensemble du sémitique, ou être le résultat de l’évolution phonétique d’un phrase comme *qad raʔà « il a vu » > qad darà, etc. *{DRYS} Voir {ʔDRYS}. *{DRYQ} (‫)دريق‬ IM 3/2 >al+dirriyāq al+akbar< « la thériaque majeure ». < {tryq}, q.v. *{DZDQ} (‫)دزدق‬ VA >nidazdaq dazdaq dazdaqah< « jouer des instruments musicaux ». >duzduqī + īn / dazādiqahduzdaqī< « jongleur ». < Pehlevi duzd « voler », avec le suffixe agentif {+āg} et l’occasionel ajout postérieur du suffixe attributif arabe ou néo-persan. *{DST} (‫)دست‬ UT nº 1893 >dustī< « épinards ». Cette vocalisation, différente de celle de DS I : 441, pose de problémes etymologiques, ne permetant pas une simple dérivation du néo-persan dašti « du désert », ce qui ne convient pas non plus à cette plante. Néanmoins, cet adjectif qu’on retrouve sous {DŠT}, q.v., pourrait avoir influencé le phytonyme synonyme tusturī « du pays de Tustar », rapporté par Abulḫayr. Voir {DSTR} II. *{DSTBWYH} Voir {DSTNBK} et {DSNTNBWYH}. *{DSTǦ} (‫)دستج‬ DS >dastaǧ< « pilon ». < Pehlevi dastag, avec une acception reflété par le néopersan daste. *{DSTR} (‫)دستر‬ I. VA >nidastar k< « cheviller ». >yaddastar addastar< « être chevillé ». >dustar + dasātir< « cheville de bois » ; AL dúztar + dacítir « cheville de bois ; nœud (dans le bois) ; aiguille de balance ». IH 272 >dastūr< « registre » ; DS >dustūr< « règle ; permission ; barre, verrou ». < Néo-persan dastur, simplement emprunté dans ce dernier cas, mais avec l’altération vulgaire de la vocalisation dans le cas de dústar.37

|| 37 Il semble s’agir d’un phénomène de réaction contraire à la règle classique d’harmonisation vocalique dans les schèmes {1v23u/i(ː)4}, selon Corriente 1979 : 81-82, avec comme résultat {1u23a4}, comme dans /fúndaq/ « hôtel », /qúnfaḏ/ « hérisson », /ʕunṣar/ « matière », etc.

464 | *{DSTRB}

II. IH 189 >ṯwb dusturiyyun< (registre semi-correct) « sorte de vêtement attribué à Tustar (géographie) ».38 *{DSTRB} (‫)دسترب‬ TD 250 >dastūrbah< « tussilage (Tussilago farfara) », chez les médecins andalous. Probablement < Néo-persan dasture bah « permission salutaire »,39 comme allusion aux propriétés de cette plante contre la toux. *{DSTNBK} et {DSNTNBWYH} (‫)دستنبك أو دستنبويه‬ UT nºs. 941 >dastanbūkah< et 1863 >dastanbūyah< « espèce de petit melon très parfumé ». < Néo-persan dast (an)buye « parfum de la main ».40 *{DSS} (‫)دسس‬ I. AL nidúç decézt duç « rentraire » ; ZǦ >dussūnī< « introduis-moi ». VA >yandass andass indisās< « s’introduire, se glisser ». >dassāsah< « clystère ». ZǦ >dassāsdassīs< « intrigant ». VA >madassds3s3< « celui qui cache ou dissimule », semble être exclusive du sémitique du Sud. II. AL nidezc/çéç dezc/çézt = nidecéç decéçt (lire nadezcéç adecéçt) tedaçúç nom d’unité +a, VA >nidassas tadsīs k< « tâtonner ». >yaddassas addassas< « être tâtonné ». >dass< « tâtonnement, attouchement ». >daysūs + īn / dawāsīs< « espion », AL dei/yçúç + dav/guíçiç « espion ; voleur avec escalade ». BD 21r >tadasusātu laḥmiyātu< (registre semi-correct) « attouchements indécents ». < {ǦSS}, q.v. *{DSM} (‫)دسم‬ ZǦ >dasamdasm = dusūmah< « graisse ; onctuosité ». >dasīm< « gras ; onctueux ». ET Abendeiçen (= /aban dáysam/) « nom propre masculin ». GL >mudassam< « gras ». Peut-être un araméisme, cf. rabbinique dāšēn « être gras », emprunté à l’hébreu, mais l’accadien duššumum « très gras », suggère une racine pan-sémitique, contaminée dans le sémitique du Nord-Ouest par {šmn}.

|| 38 Forme arabe du néo-persan Šo/uštar, voir EI2 IX : 531-533. Cette prononciation de l’arabe andalou peut expliquer >dustīdūšāb< « sirop de dattes ; vin de palmier ». < Néo-persan duš αb, littéralement « eau de traite » ou « d’hier ». *{DŠT} (‫)دشت‬ BM >buqūl daštiyyah< (mieux que DS I 441 >dastiyyahdašar< « il abandonna ». VA >dišār + dušur< « métairie » ; AL dixár « pays de montagnes ». Variante dissimilatoire de {ǦŠR}, q.v. *{DŠŠ} (‫)دشش‬ AL nidexxéx dexxéxt mudéxex + ín, VA >nidaššaš tadšīš al+fūl wa+sāʔir al+ḥubūb< « concasser les fèves et les autres grains ». >yaddaššaš addaššaš tadaššuš< « être fracassé ». IH 189 >dašīšun< (registre semi-correct), LZ >dašīšdišīšdašīš al+fūl + dašāʔiš< « fèves concassées ». IQ + >dašīšāt< « bouillie de grains ». Variante dissimilatoire de {ǦŠŠ}. *{DŠY} (‫)دشي‬ VA >nidaššī< « faire roter ». >yaddaššā addaššā tadaššī dašwah + āttadaššaytu< (registre semi-correct), AC >tadaššī< (impératif), AL nadaxí adaxéit déxne (lire déxue) + ít « roter ». Variante dissimilatoire de {ǦŠʔ}, q.v. *{DṢYN} (‫)دصين‬ CP 155.11 >dṣyān< « Dacian ». Voir {DĀS}. < Latin Dătĭānus. *{DʕB} (‫)دعب‬ GL >mudāʕibunmudāʕabatunidāʕab mudāʕabah k = yaddāʕab addāʕab tadāʕub mutadāʕib maʕ< « badiner, folâtrer ». >duʕābah< « badinage ». Variante phonétique de l’élément bi-consonantique {dḥ}, qu’on retrouve dans le sémitique de l’Ouest (voir {DḤR}), dans ce cas avec l’ajout d’un complément, probablement la préposition bi+, curieusement assez similaire à l’accadien daʔāp/bu « pousser (avec les mains ou les pieds) », rappellant quelques jeux de paume des jeunes gens. *{DʕBL} (‫)دعبل‬ LZ >daʕbaldiʕbal< « nom propre ». < Arabe diʕbil « chamelle grande et forte », avec l’ajout d’un suffixe péjoratif {+l}41 à la racine {dʕb}, q.v., où quelques mots avaient acquis la connotation de « bêtise, sotise », très proche chez les Semites de celle de « jeu ». *{DʕṮR} (‫)دعثر‬ AL nidaâĉar daâĉárt « trépigner ». Comme souvent dans les racines quadriconsonantiques, il s’agit de la composition (naḥt) de deux éléments, le deu-

|| 41 Voir Fleisch 1961 : 463-464.

466 | *{DʕDʕ}

xième sans doute la racine {ʕṮR}, q.v., précédée peut-être de l’élément biconsonantique {dḥ} (voir {DḤR}).42 *{DʕDʕ} (‫)دعدع‬ GL >ʔ.daʕdiʕunidaʕdaʕ daʕdaʕah k< « secouer ». >yaddaʕdaʕ addaʕdaʕ< « se secouer ». LZ >tadaʕdaʕa mutadaʕdiʕunmutadaʕdiʕun< (registre haut) « ébranlé ». ID pwq 2 >daʕdaʕh< « tremblement des genoux ». Les auteurs natifs comme IH considèrent cette racine un cas de prononciation vitieuse /ḏ/ > /d/,43 déclenché on dirait par l’expression très fréquente arabe tadāʕà li+l+suqūṭ « menacer de ruine », mais il faut tenir compte de l’élément bi-consonantique {dḥ} et ses variantes phonétiques ; voir {DʕṮR}. *{DʕṢ} (‫)دعص‬ VA >diʕṣ< « dune ». Sans doute, une allusion à l’invasion des terrains cultivables par les sables, < pan-sémitique {dʕṣ}, cf. araméen rabbinique dǝʔaṣ « presser ; clouer » et accadien dâṣum « opprimer, vexer ». *{DʕFL} (‫)دعفل‬ DS >d.ʕfilā< « orobanche du gaillet (Orobanche caryophyllacea) ». Tiré d’Ibn Albayṭār, ce mot est probablement une erreur ou une déformation phonétique, au lieu de ǧaʕfīl, q.v., selon TD 191, nº 126 n.3. *{DʕQ} (‫)دعق‬ GL >daʕqūq< « coccinelle ».44 Apparemment déformé de l’arabe duʕsūqah. *{DʕM} (‫)دعم‬ VA >nidaʕʕam tadʕīm kmudāʕʕamun< (registre haut), AL tadáim mudaâím + ín « étayer, appuyer ». VA >yaddaʕʕam addaʕʕam tadaʕʕum< « s’appuyer ». >daʕīmah + daʕāʔimnidaʕmaš k< « couvrir de chassie ». >yaddaʕmaš addaʕmaš< « se couvrir de chassie ». >diʕmīš + īn< « chassieux ». Il s’agit évidemment de la racine {ʕmš}, q.v., précédée d’un élément raccourci au point qu’il soit difficile de le déterminer, peut être dāʔ « maladie », ou {dms}, q.v.

|| 42 Une association avec {bʕṯr}, q.v., est aussi possible. 43 Voir Corriente 1977 : 44-45. 44 Il faut corriger ainsi *daʕqāq dans DS I : 444, qui a également déformé l’étrange latin *cicbulum du GL, comme Seybold 1900 : 67 signala déjà, au lieu du bas-latin cicendela. Une autre possibilité serait une déformation du bas-latin ciconinus « cicogneau », rendu par l’arabe, aussi déformé, zuʕqūq « poussin de perdrix ou de butor ».

*{DĠS} | 467

*{DʕW} (‫)دعو‬ AL nadúû (registre haut), IA >yadʕī li+rabbunadʕū daʕaw/yt duʕā dāʕī + īn li+l+lah< « prier à Dieu » ; >n. ʕalà< « maudire » ; >n. daʕaw/yt al+qāḍī daʕwah dāʕī + īn mudʕī k li+ka+ḏā = ant f+al+daʕwah l+al+ḥākim = ant fī daʕwat+ī l+al+ḥākim< « demander en justice », >n. daʕayt k< « appeler » ; >kif / b+aš tudʕā< « comment t’appelles-tu ? », IQ >nadʕū duʕī(y)adʕū yudʕàdaʕā+k< « appeler » ; yadʕi lilmecileti (registre semi-correct) « il porte à mendier » ; IQ >daʕā kull aḥad bi+ḏā< « tout le monde bénisse cela » ; >allaḏī daʕā+nī ilay+h< « ce qui me porta à cela » ; >daʕā+nī nafnī ʕumr+ī< « il me porta à gaspiller ma vie » ; >nadʕū al+lah< « je prie à Dieu » ; >yadʕū l+ak< « il prie pour toi » ; AŠ >aš daʕā+h li+ḏā< « quelle chose le porta à cela ? » ; NQ bi 1/2/2 >tarā š kān daʕā+h yašqà< « mais quelle chose le porta à suffrir ainsi ? ». AL nadâí dáâit adaâí mudaây + mudaâín « demander en justice » ; yadaâu fiq « ils te maudissent » ; nadaâí = nadé/íi adáâit = adaâít = âadáit « prier ; maudire ; citer, demander en justice » ; IQ >y≠taddaʕī (bi+ʔannu)naddaʕī addaʕayt iddiʕā muddaʕī + īn muddaʕā k fī< « prétendre ; revendiquer » ; >yaddaʕī muddaʕī f+al+nubūʔah< « se dire prophète » ; MT >addaʕà ʕalay+h bi+madfūʕ< « réclamer un paiement de sa part » ; IA >addaʕī iḏā niġannū< « figure-toi que nous chantions » ; >addaʕī ilà ʔl+lah< « prie Dieu » ; IZ 2/0/2 >addaʕū l+al+lah< « priez Dieu » ; BD 10r >tadāʕi li+rabbi+ka bā+ʕadʕīyatu+ka< (registre semicorrect) « tu pries Dieu dans tes prières ». VA >nastadʕī/ā astadʕayt istidʕā mustadʕī mustadʕā k< « demander; citer » ; GL >yastadʕī istidʕāʔun< (registre haut) « citer ; inviter ». >duʕāʔun< (registre haut) ; IQ et AC >duʕā< « invocation » ; VA >duʕā + adʕiyah = daʕwah + daʕawātduʕāduʕā< « prière ; malédiction » ; AC >daʕwa(t)< « malédiction » ; AL dágua + daaguét = dáâgua + daguát « prière ; citation ». daâví = daâguí = daâví = dávy = diâguí « réclamation ; demande, action ; citation » ; VA >daʕwà + daʕāwīdaʕwà + daʕāwà< « réclamation » ; IQ >naʕmal daʕwà< « je donnerai un banquet ». 191/5/1 >bi+lā iddiʕā< « sans prétention ». Voir {ʔMN}, {ǦWB}, {QṬʕ}, {QYD} et {HYB}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, on dirait que cette racine arabe s’est développée à partir d’une interjection daʕ « laisse cela », impératif du très particulier verbe wadaʕa (voir {WDʕ}), devenue un cri d’appel, etc. *{DĠS} (‫)دغس‬ AL daguéç « daguesh », technicisme de la grammaire hébraïque. < Araméen rabbinique dāgēš « perforant ».45

|| 45 Voir Corriente 2005 : 100-101, à propos de la connaissance de l’hébreu de P. de Alcalá et D. de Guadix, probablement décelant leur condition de converses du judaïsme, qu’ils cachaient. Dans ce cas, néanmoins, le mot est rapporté par le dictionnaire espagnol-latin de Nebrija, son modèle, mais pas de cette manière dans d’autres.

468 | *{DĠS *{DĠS/Ṣ} (‫)دغش‬ GL >duġayyasunduġayyaṣ< « barque », FǦ >duġayyaṣ safarī< « bateau de passage ». Probablement une variante phonétique du diminutif de l’arabe duḫas « dauphin », dont les lexicographes rapportent les histoires où ces animaux sauvent les naufragés ; néanmoins, ce mot n’ayant une relation sémantique claire avec {dḫs}, et les noms de poissons étant en arabe souvent d’origine grecque, il pourrait s’agir d’une métonymie de ταχύς « rapide », un adjectif fréquemment appliqué aux navires dans cette langue.46 *{DĠŠ} (‫)دغش‬ GL >andaġašu< « surgir ». AL nidexéx deqxéxt (lire g) « encorner ». Sans parentage sémitique évident, hormis les mots cités dans {dḫl}, on semble être encore face à une variante phonétique de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {dḫ}, avec un complément phonétique ou définisseur sémantique différent. *{DĠM} (‫)دغم‬ I. VA >nadġim adġamt idġām mudġim mudġam / madġūm k / al+ḥarf f+al+ḥarf< « assimiler une consonne à une autre ». >yandaġam andaġam< « être assimilé ou contracté ». >tadġīm< « assimilation, contraction ». Encore une variante phonétique de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {dḫ}, avec un autre complément phonétique ou définisseur sémantique. II. AL dágam + adgám « cheveux qui tombent sur les tempes ». Sans doute d’origine sud-arabique, cf. yéménite ḏ̣ijmeh ou ḏ̣aǧama « joue », préservé aussi dans l’arabe marocain dġǝn.47 III. SG >dyġm< « bigame ». Voir {BĠM}. < Latin b/dĭgămus. *{DFʔ} (‫)دفء‬ VA >nidaffī tadfiyah kyidaffīaddaffīyaddaffā addaffā< « se chauffer ». >daffdafīdaffi< féminin >dafiyyaha< et GL >dafiyyatun< (registre semicorrect) « chaud ». ZǦ >adfāakṯar dafī< « plus chaud ». AL dafiát (lire dafíat < /daffáya/) al hammím « chambre chaude dans les bains ». Quelques attestations pan-sémitiques, comme l’hébreu dŏfī « défaut, vice », l’accadien dap-

|| 46 Les auteurs classiques parlaient des ταχεῖαι νῆες / τριήρεις « navires rapides » ; cf. aussi maltais dgħaysa « bateau ». 47 Voir les attestations dans Behnstedt 1996 : 742 et Johnstone 1987 : 474 pour le mehri. Le mot sudarabique épigraphique perdu pourrait être le >hḍgm< sans traduction dans Beeston et al. 1982 : 41. Il s’agit d’une racine sud-sémitique, avec une évolution sémantique différente dans l’arabe ḍaǧima « être oblique » et le guèze ḍägämä « être courbé ou tordu, aller à gauche ». Quant à la perte de vélarisation et l’altération de la nasale finale dans l’arabe marocain, ce sont des phénomènes suggérant une évolution en arabe andalou, et donc l’emprunt par l’arabe marocain à ce dialecte (voir Corriente 1977 : 47-48 et 36).

*{DFʕ} | 469

pu(m) « couenne du sang », ainsi que l’arabe adfaʔ « bossu », suggèrent que cette racine arabe a subi une évolution sémantique. *{DFTR} (‫)دفتر‬ IH 25 et LZ >diftardaftar + dafātirdafātir< « cahier ». < Grec διφθέρα, à travers le pehlevi daftar. *{DFṮRNṮŠ} Cette entrée n’est qu’une lection fautive à biffer de {DFNYDŠ}, q.v. *{DFRĠŠ} (‫)دفرغش‬ BM >dfrġu/s< « tutie ». < Grec διφρυγής « rôti deux fois ». *{DFS} (‫)دفس‬ AŠ 13/3/4 >d.fāsduffās + āt / dafāfīs< « habit des Soufis ». Le cas parallèle de >durnūqnadftaʕ dafaʕt dafʕ dāfiʕ madfūʕ k< « délivrer » ; MT >dafaʕ tadfaʕ dafʕ dāfiʕyadfaʕ< « payer », >y/tadfaʕ adfaʕ< (impératif) « repousser » ; GL >dafaʕa (y)adfaʕu madfūʕun< (registre haut), VA >nadfaʕ dafaʕt dafʕ / difāʕ / dafʕah + āt dāfiʕ madfūʕ k< « pousser » ; >yadfaʕ alrīḥ min baṭnu< « péter » ; IQ >dafaʕt+ak< « je te repoussai » ; >nadfaʕ ḥulū< « je pousse doucement » ; >adfaʕ l+uh< « paie-lui », >dufiʕta li+ʕilman qarīb< « tu deviens proche de la connaissance véritable ». VA >tadfīʕ< « poussée ». GL >udāfiʕunidāfaʕ mudāfaʕah k< « repousser ». >yaddāfaʕ addāfaʕ< « se repousser les uns les autres ». >yandafaʕ andafaʕ indifāʕ< « être poussé ou délivré » ; MT >andafaʕ(at) mundafaʕ< « être payé » ; >nandafaʕ ʕan< « nous nous écartons de » ; GL >andafa/iʕu indifāʕun< (registre semi-correct) « faire irruption ». >istidfāʕun< (registre haut) « protection ». DC 19 fal aħer dáfaâ « la dernière fois ». AC >dufʕah< « poussée » ; VA « soudain(ement) ». AL dufáyaâ + ít « course courte ». daf(f)áâ féminin dáâfa (lire daffáâa) + ín « attaquant, assaillant ». indifáâ « écartement ». UT nº 1821 >dāfiʕ alġamm< « citronelle (Melissa officinalis) ». AŠ 16/2/5 >mā fīhi madfaʕ< « c’est indiscutable » ; ḪA vʕu4 >hal la+hu … madfaʕ< « est-ce-qu’il peut en échapper ? ». MT >madfūʕ< « payement ». Voir {ǦWZ} et {DʕW}. Cette racine arabe, partagée avec le guèze däfʕa « pousser ; rejeter » et probablement, en dépit de la métathèse, avec l’accadien daʔāpu de même sens, est le résultat d’une extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {dp}, qu’on retrouve partout, comme dans le sudarabique épigraphique >dfq< « poursuivre en justice », l’hébreu dāfaq, l’araméen rabbinique dǝfaq « battre », l’accadien dapānu(m) « refréner », etc.

470 | *{DFF} *{DFF} (‫)دفف‬ VA >nidaffaf tadfīf ʕalà fulān< « protéger » ; >n. tadfīf k< « ferme une porte ; jouer du tambourin ». >yaddaffaf addaffaf< « être fermé ». >duff + dufūf / difāfdufduff + dufūfduffatun< (registre semicorrect), IQ >duffahduffah + āt / difāfduff< « battant d’une porte », AL min dufetéy « (porte) à deux battants ». daf(f)íf féminin +a + ín « joueur du tambourin » ; ǦS >daffāf< « fabriquant de tambourins » ; IQ 72/5/2 >daffāfāt< « joueuses du tambourin ». Voir {MSK} I. Cette variante très simple de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {dp} (cf. {DFʕ}, est attesté dèjà par l’araméen rabbinique dappā « plaque », accadien (a)dappu « poutre, solive » et le guèze däfdäfä « couvrir avec plaques ». *{DFQ} (‫)دفق‬ VA >yandafaq andafaq indifāq< « jaillir ». >al+māʔ al+dāfiq< « semence, sperme ». Cette extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {dp} est déjà témoignée par {DFʕ}, q.v, malgré une certaine évolution sémantique. *{DFL} (‫)دفل‬ LZ >diflahal+daflatu< (registre semi-correct), IQ et ZǦ daflà, VA >dafla = daflà + dafaldafalnadfan dafant dafn dāfin daffān + īn madfūn kdafan dafan< (maṣdar), AC >yadfandafan dafn< « imbiber, tremper ». VA >yandafan andafansirrun dafīnun< (registre haut) « mystère ; sacrément ». >dafīnatun< (registre semi-correct) « étuvée des Juifs ».48 AL deffín + ín « fossoyeur ». MT >madfan< « tombe ». AC >madīfin< « choses occultes ». Cette extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {dp} (voir {DFʕ}, est déjà attestée par le guèze däfänä « couvrir ; cacher ; ensevelir », le sudarabique épigraphique >mdfn< « citerne couverte », le syriaque dūfnā « cercueil » et l’araméen rabbinique dǝfan « fourrer, forcer ». *{DFNŠR(Š)} (‫)دفنشر أو دفنشرش‬ SG >d.f.nšūr + d.f.nšurš< « protecteur d’une église ». < Latin dēfensor. *{DFNYDŠ} (‫)دفنيدش‬ UT nº 1946 >duqturānṯaš< et nº 2149 >daqaywaqds< sont des déformations de >dafnuydas< « laurier des bois (Daphne laureola) ». < Grec δαφνοειδές.49

|| 48 Qu’on laisse sur les cendres encore chaudes pour être consommé lors du sabbat sans allumer le feu. 49 BM avec la graphie >ḏāfnuwīdās< suggère une identification avec Daphne alpina.

*{DQQ} | 471

*{DQDQ} (‫)دقدق‬ IQ >yadaqdaq qalbi miqdām< « il brise le cœur d’un champion » ; AŠ 99/1/2 >nidaqdaq al+duyūrah< « je frappe aux portes des couvents ». Variante de la forme {1212} de {DQQ}, q.v. *{DQR} (‫)دقر‬ GL >diqrāratun< (registre semi-correct) « podagre, goutte ». < Grec ποδάγρα, à travers le syriaque >pūdagrāpwdgrrā< « goutteux », métanalysé par étymologie populaire comme *abū diqrārah « celui qui porte un caleçon court ».50 Voir {ḤBB}. *{DQ/KŠ/Ǧ} (‫)دقش أو دكش أو دكج‬ GT 109.2 >d.qqūšah< « burette à huile » ; DS >dakkūš/ǧah< « petite jarre ». D’origine égyptienne, cf. copte t-kounčou « récipient pour l’huile ». 51 *{DQQ} (‫)دقق‬ GL >ʔ.duqquyuduqnuduqq daqaqt daqq dāqq + īn daqqāq + īn madqūq k = nidaqqaq tadqīq< « piler, broyer ; battre » ; >nudduqq al+bāb< « frapper à la porte » ; IQ >nuduqqu lakmāt< « je vais le rouer de coups de poigne ». AL nidaqcáq daqquáqt « enfariner ». natdaqcáq atdaqcáqt « être enfariné ». VA >yaddaqqaq addaqqaq = yandaqq andaqq indiqāq mundaqq< « être pilé ou broyé ; être frappé » ; ZǦ >yandaqq< « crêver (une bête) ». >daqq< « poudre ». VA >daqq féminin +ah + diqāqdaqqun< (registre haut), MT >daqq = daqīqduqayyaq< « petit, mince » ; AL rágil ducáyaq + rigíl uín « petit homme » ; NQ mg 11/2/1 >raḏāḏan daqqi yanzal< « une petite bruine tombe ». ZǦ >daqqah< « un coup de marteau de porte » ; AL nizeguél a daquát « débosseler ». VA >ḥummà diqq< « fièvre hectique ». IQ >tadrī aš ḍuraysāt+uh l+al+diqqa< « tu sais comme ses dents sont petits ? ». DS et FḪ >duqāq< « farine très fine ». IQ, AC et ZǦ >daqīqdaqīq + daqāʔiqdaqīqun< (registre haut), AL daquíq « farine » ; d. al ful « farine de fèves ». IQ >daqīqa< « un peu de la farine ; svelte » ; AL daquíqua + dac/quáiq « minute ». MT >daqqāqdaqqāqun< (registre semi-correct) « minotier ». IQ >mā adaqq+ukum b+al+bunyāt< « quels coups de poing vous donnez ! ». Voir {ḤMR}, {ḪṬṬ}, {DYN} II, {ḎHB}, {RML}, {ʕǦN} et {QNṬRYN}. < Pan-sémitique {dqq}, cf. hébreu et syriaque daq, guèze däqäqä « broyer » et accadien daqāqu « être mince ».

|| 50 Cf. le cas similaire de VA >abū tillīsal+duqmuduqaymatun< (registre semi-correct), IQ >duqamduqam + adqāmduq(a)m + aḏqāmduqmadqam< « renfrogné ». Voir {QSḤ} et {NTN} I. Mot caracteristique des dialectes yéménites,52 dont la racine pourrait résulter d’une composition (naḥt) {dq} + fam « bouche », d’où l’arabe classique daqama « casser les dents de devant à quelqu’un en le frappant sur la bouche ». *{DQN} Voir {ḎQN}. *{DKǦ/Š} Voir {DQ/KŠ/Ǧ}. *{DKK(YR)} (‫)دكك أو دككير‬ VA >nudukk dakakt dakk dākk madkūk k bi< « broyer, concasser ». >n. dakakt dakk dakkāk + īn madkūk k taḥt / ʕinda< « cacher ; introduire ». >yandakk andakk indikāk (taḥt / ʕinda)< « être broyé ou caché ». >dukkān + āt / dakākīndukkān + dakākindukkān< « banc des marchands dans les marchés » ; IQ « banc en pierre » ; ḪA vri 2 >ṣāḥib al+dukkān< « propriétaire du cabaret » ; GL >dakākīnun< (registre semi-correct) « dalles ». DS >midakk< « pilon ». AŠ 42/0/1 >madakkah< « grattoir dans les bans » ; VA >madakkah +āt< « ruse, escroquerie ». >madakk+ayr< « escroc ». Cette racine arabe est une variante phonétique du pan-sémitique {dkw/y}, cf. hébreu dākā, mais araméen rabbinique dǝkak et accadien dakāku « écrasser », la relation phonétique et sémantique avec {dqq} étant aussi étroite. *{DKL} (‫)دكل‬ ZǦ >dukkālah< « Dukkala » (géographie). *{DKM/N} (‫)دكم‬ AL nideqquén dequént « fourrer, faire entrer avec force ». IQ 139/0/2 >addakkam< « faufile-toi » ; AL tadacún + ít « action de s’introduire ». Extension, avec un complément phonétique ou définisseur sémantique différent, de l’élément pan-sémitique {dk} ; voir {DKK(YR)}, cf. araméen rabbinique dǝkan « écraser », guèze däkmä « être fatigué » et accadien dakāmu « s’incliner », avec différentes évolutions sémantiques.53

|| 52 Voir Behnstedt 1992 : 384, dont la supposition d’une relation avec {dqn} ne semble pas nécessaire. Ce mot est aussi caracteristique de l’arabe marocain dqǝm (chez Prémare IV : 210). 53 L’hésitation entre /m/ et /n/ finaux, même dans l’arabe andalou, est caracteristique du sémitique.

*{DLS} | 473

*{DKNK} (‫)دكنك‬ HC 138 >dakānik< « saucisse d’isfiryah, q.v. ». Déformation phonétique de {LQNQ}, q.v. *{DLB} (‫)دلب‬ UT nº 1911 >dulb< « platane d’Orient (Platanus orientalis) ». < Syriaque dūlbā < accadien dulbu(m), d’origine sumérienne Voir {KLḪ}. *{DLǦ} (‫)دلج‬ IQ >yandalaǧ< « il coule ». GL >idlāǧun< (registre haut), VA >idlāǧ = dulǧah< « voyage nocturne ». Extension, d’un élément pan-sémitique {dl} « couler ; se traîner, etc. », qu’on retrouve avec des compléments phonétiques ou définisseurs sémantiques différents un peu partout, cf. hébreu dālag « sauter » et guèze dälägä « se precipiter, faire irruption », mais aussi l’accadien dalḫu « liquide » et l’arabe dalaf/ḥa « se traîner, marcher lentement ». *{DLḤ} (‫)دلح‬ VA >nidaylaḥ daylaḥah k< « laisser oisif ». >yaddaylaḥ addaylaḥ< « rester oisif ». Dans ce cas, l’élément pan-sémitique {dl} a reçu une extension, peut-être la portion finale de {blḥ} « se fatiguer », d’où une racine {dlḥ} (voir {DLǦ}), utilisé ici dans la forme dérivée {1ay2a3}. *{DLDĠ} (‫)دلدغ‬ DS >dulduġ< « berse (Heracleum spondylium) ». Ce nom, qu’on ne retrouve pas parmi les nombreuses désignations de cette plante chez les botanistes, pourrait refléter le néo-persan del e duġ « moëlle de lait caillé », mais les dictionnaires persans ne mentionnent rien à ce sujet. *{DLDL} (‫)دلدل‬ IH 255 >tadaldala ʔl+qamīṣ< « pendouiller (une chemise) ».54 Cette racine est une forme {1212}, c’est-à-dire, redupliquée de l’élément bi-consonantique {dl} ; voir {DLW}. *{DLS} (‫)دلس‬ IQ >yadallasudallisu mudallisun mudallasun< (registre haut), VA >nidallas tadlīs kyaddallas addallas< « être falsifié ou altéré ». >dalas = dulsah + dulasal+dullaʕu< (registre semi-correct), VA >dullaʕ nom d’unité +ahdullāʕ nom d’unité +ahadlaf< féminin dalfā + dulfdalfāʔu< (registre semicorrect) « camus». Variante phonétique du classique {ḏlf}, probablement une contraction (naḥt) de {ḏll} « être petit » (q.v.) + anf « nez ». *{DLFN} (‫)دلفن‬ I. IZ 5/4/2 >mudalfan< « qui se dandine ». Extension quadri-consonantique avec le suffixe {+an} du classique {dlf},57 à son tour dérivé de l’élément biconsonantique {dl} ; voir {DLǦ}. II. GL >d.lfnun< (registre haut), AL delfín + delífin « dauphin ». < Latin delphīn < grec δελφίν. Voir {DNFL}. *{DLFND} AL delfinádo « Dauphiné » (emprunt tardif au castillan). *{DLQ} (‫)دلق‬ DS >dalaq< « (fourrure de) belette ». VA >dalaq + adlāqdlq + dlwq< « habit des Soufis » ; AŠ 99/0/2 >dalq+ī< « mon habit ascétique ». Voir {DRNQ} et {DFS}. < Néo-persan dalaq et dale. *{DLK} (‫)دلك‬ VA >nadluk dalakt dalk dālik + īn dallāk + īn madlūk k = nidallak k< « polir ». >naddallak addallak = yandalak andalak< « être poli ». AL dulúqua « volée, raclée ».58 médleq « polissoir ». UT nº 2796 >madlūkah< « espèce de renoncule (Ranunculus bullatus) ». Dans ce cas, l’élément pan-sémitique {dl} a reçu une extension, sans témoignes parallèles dans l’ensemble du sémitique, peut-être la portion finale de l’arabe wadak « graisse ; ordures » (voir {DLǦ}). *{DLL} (‫)دلل‬ GL >(y)adullu da/illatun< (registre haut), VA >nudulll dalalt dall / dilālah dāll madlūl dalīl k ʕalàyidul tadullu al+dāllu ʕalày≠tidullḫalqan< « râper un vêtement », >natrawḥan< « se reposer », >qawṭan< « rendre boiteux » >nifarkan< « pendre », >farsan< « faire chevalier », IA 704 /tasáwdun/ « mélancolie », AC 1630 >taʕaryun< « nudité », 1443 >šarṭanah< « être policier », au côté des emprunts souvent irréductibles à moins de quatre consonnes, comme dans les verbes /parsán/ « accuser » < latin perdĭtĭō(nem), /pantán/ « menacer » < latin pūnītĭō(nem), /čančáq/ « couper en lambeaux » < baslatin *siccinicare « découper la viande en tranches pour la faire sécher . 58 Cf. arabe marocain dlūka.

*{DLNS} | 475

lélt dul(l) « signaler ; montrer » ; VA >yudull dall / dilālah dāll ʕalà< « signifier » ; IQ >yudull+ak bi+ʔanna mawlid+uh ṭāb< « cela te montre qu’il est bien né » ; AC >lā tidulli l+ū ʔl+dār< « ne lui montre pas la maison » ; >tadull+ak ʕalī+h aʕmāl+uh< « ses actions te renseignent sur lui » ; VA >nudull dalalt dāllah / idlāl mudill + īn ʕalà = nidallal tadlīl k / b+idāllah ʕalī+k = naddallal addallalt tadallul mutadallil ʕalà = nastadlal astadlalt mustadil ʕalà< « coqueter ; se permettre des familiarités ». VA >nidallal tadlīl knadallal+u< «je le flatte». >yaddallal addallal< « coqueter » ; VA >yaddallal addallal< « être vendu à l’encan ». >nastadall istidlāl ʕalà ʔl+lah< « se guider par les indices de l’essence divine ». AC >idlāldall = idlāl = dalāldāllahdallah< « coquetterie » ; GL >dalālun< (registre semi-correct), IQ et VA >dalāl< « chevelure ». ZǦ >dilālah< « métier d’entremetteur ». GL >dalīlun< (registre haut), ZǦ, MT et AC >dalīl< « guide », IQ >dalīldalīl + dalāʔil / adallah< « guide ; indice » ; AL delíl + adílle / deléil « guide ; capitaine de corsaires » ; d. + adílle « sonde » ; IQ >bi+dalīl anna< « comme le montre le fait que ». >dallāl< = ZǦ, GL >dallālun< (registre haut), AC >dallīldallālun li+l+kutub< (registre haut) « libraire » ; MT >dallāl al+ʔasrà< « marchand d’esclaves » ; >d. ʔl+dawābb / al+ḫayl< « maquignon » ; >d. al+maḥfal< « syndic ». IQ >mudallal ʕalay+ya< « faissant le câlin auprès de moi » ; ZǦ >mudallalah< « cajolée ». ID yrh 4 >mdlh ʕly ʔl+ṭrq ʔl+mstqymh< « montrant le droit chemin ». Voir {FRD}. < Pan-sémitique {dll}, avec plusieurs évolutions sémantiques, car l’arabe et le sudarabique épigraphique >dll< « ramener des informations sur l’ennemi » reflètent l’idée basique de l’information, plus ou moins effacée dans l’accadien dalālu « louer » et l’araméen rabbinique dǝlēl « élever la voix en faisant un éloge funèbre » ou encore dans le guèze däläl(l)ä « peigner ou tresser les cheveux ». *{DLM} (‫)دلم‬ AC >dalamdallīnis< « clou de mer (Tellinus) ». Cf. {ṬLN(S)}. < Grec τελλίνη.60

|| 59 Cf. arabe marocain dlǝm, nom d’unité dǝlma « chêne-liège » (Prémare IV : 327), un emploi toutà-fait différent. 60 DS I : 96 rapporte les variantes baṭlīnu/ūs et bāṭilīnūs, dont la première consonne reflète le /p/ de l’article copte.

476 | *{DLHM} *{DLHM} (‫)دلھم‬ VA >laylun mudlahimm< (registre haut) « nuit très sombre ». Extension de la racine {dlm}, q.v., moyennant l’infixation d’un /h/. *{DLW} (‫)دلو‬ VA >nidallī tadliyah k< « faire descendre à l’aide d’une corde » ; AL nidellí al âynín delléit tedlíyat al âynín mudélli al âynin « baisser les yeux ». VA >yudlī adlā idlā li bi< « puiser de l’eau avec un seau pour quelqu’un » ; >nudlī adlayt idlā mudlī b+al+ḥuǧǧah maʕ+ak ʕinda / quddām al+qāḍī< « présenter une preuve au juge ». >naddallà addallayt tadallī mutadallī + īn min< « se laisser glisser avec une corde » ; IQ >tadrī … ʕalà +š taddallà< « tu sais le risque que tu encours ». IH 343 >al+dalū< (registre semi-correct), VA >dalw = dalū + adlāal+dalwū ≠ dalw+uhdalwun ≠ al+dalwu< « Verseau ». IH 27 >al+dāliyatu< (registre haut), VA et MT >dāliyah + dawālīdamm al+dāliyah = mā al+dawālībint al+dawālī< « vin » ; GL >dāliyatun sawdā< (registre semi-correct) « clématite » (Vitis nigra) ; >aṭrāfu ʔl+dāliyati + ʔl+dawālī< « sarmants de vigne » ; + >waraqu ʔl+dāliyatimudallīn al+ʔuḏnayn< « cahin-caha ». Extension la plus simple de l’élément pan-sémitique {dl} (cf. {DLǦ}), répandue partout dans le sémitique, cf. hébreu dālāh « puiser de l’eau » et dǝlī « seau », en accadien dalû et dalû(m) respectivement et, avec une considérable évolution sémantique, le guèze däl(l)äwä « peser ». *{DMṮ} (‫)دمث‬ I. GL >damāṯatun< (registre haut) « caractère doux ». >damīṯun< (registre haut) « d’un caractère doux ». Extension d’un élément bi-consonantique pansémitique {dm} avec les connotations de « cacher ; faire disparaître », qu’on retrouve partout en sémitique et, avec le même complément phonétique ou très proche, dans l’accadien damāšu « couvrir » et le guèze dämäsä « effacer, détruir ». II. DS >dāmīṯā< « arbre en Perse qui produit de la gomme ». Tiré d’Ibn Albayṭār, ignoré par les dictionnaires persans et les autres botanistes, il semble s’agir d’un mot araméen déformé.62

|| 61 Et pas « échalasser », selon DS I : 459, égaré par AL « rodrigar », comme l’arabe marocain nǝqqa (Prémare XI : 457) le montre. 62 Et probablement raccourci, peut-être, d’un nom plus long commençant par dāmyāṯā « similaire à ».

*{DMŠQ} | 477

*{DMǦ} (‫)دمج‬ IQ >nandamaǧ< « je prends un air idiot ». VA >idmāǧ< « faire une écriture très serrée ». >mudmaǧ< « (écriture) très serrée » ; IQ « pressé, comprimé ». >mundamaǧ< « idiot ». Voir {ḪṬṬ}. Une autre extension de l’élément biconsonantique pan-sémitique {dm} avec les connotations de « cacher ; faire disparaître » ; voir {DMṮ} I. *{DMDM} (‫)دمدم‬ GL >ʔ.damdimunidamdam damdamah k< « détruire ». >yaddamdam addamdam< « être détruit ». Forme redupliquée {1212} de l’élément biconsonantique pan-sémitique {dm}; voir {DMṮ} I. *{DMR} (‫)دمر‬ GL >dammara< « détruire » ; MT >dammarahu ʔl+lah< « que Dieu le détruise ». VA >nidammar tadmīr kyaddammar addammar tadammuryaddammar< « être gaspillé ». GL >damārun< (registre haut), VA >damardamār< « ruine ». AC >dammarā< (= /dammára/) « gaspilleuse ». Cette nouvelle extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {dm} (cf. {DMṮ}, {DMǦ}, etc.) se retrouve dans quelques langues sémitiques mais avec des connotations sémantiques assez évoluées, cf. araméen rabbinique itdammēr « être stupéfait » et guèze dämmärä « ruer ». *{DMS} (‫)دمس‬ I. VA >dāmis + dawāmis< « noir ; sombre » ; >laylun dāmis< (registre haut) « nuit sombre ». Extension d’un élément bi-consonantique pan-sémitique {dm} avec les connotations de « cacher ; faire disparaître » (cf. {DMṮ}), qu’on retrouve partout en sémitique et, avec le même complément phonétique dans le guèze dä/ǝmus « sombre ; nuageux ». II. IQ et AC >daymūs < « cave ; voûte » ; IH 342 >daymūsundaymūs< « édifice ancien ». < Grec δημόσιον, à travers l’araméen, cf. rabbinique dīmōsyā et dīmōsīn, syriaque >dymwsywn< « bain publique ».63 *{DMŠQ} (‫)دمشق‬ IH 276 >damašqdimašqtadmaʕnadmaʕ damaʕt damʕ dāmiʕ féminin +ah + dawāmiʕ al+ʕayn = yaddammaʕ addammaʕ tadammuʕ< « pleurer ». >nidammaʕ k< « faire pleurer ». DS >damʕ< « suitement sanguin des chevaux ». VA >damʕah + āt / damʕ / dumūʕdumūʕ = admuʕdumūʕdumūʕundumayʕah< « larme » ; UT nº 1869 >dumūʕ al+kalb< « espèce de navet sauvage ». VA >madmaʕ + madāmiʕ< « larmier ». AL mudámaâ + ín « larmoyant ». Voir {RSL} et {ṬLQ}. < Pan-sémitique {dmʕ}, cf. ougaritique >udmʕtnidammaġ tadmīġ k = naḍrab al+dimāġ< « frapper à la tête (en atteignant la cervelle) ». >yaddammaġ addammaġ< « être atteint à la cervelle ». >dimāġ + admiġah = daymūġdimāġ/ʕun< (registre semi-correct), IQ >damġa(h) = dimāġdamġahdimāġ al+mutawakkil< « dessert d’amandes et miel ». DS >ālah dāmiġah< « herse ». AL damága (lire dammága) + damámig « herse dans la porte d’une fortresse ». Dans cette racine arabe, l’élément bi-consonantique {dm} pourrait être composé (naḥt) avec le mot sémitique occidental *muḫḫ « moëlle », cf. hébreu mōaḥ, syriaque mūḥā et arabe muḫḫ. *{DML} (‫)دمل‬ I. VA >nidammal tadmīl k< « apostumer ». >yaddammal addammal = yandamal andamalandamal< « s’apostumer ». VA >dummal + damāmil< « ulcère » ; ZǦ >dummaldummalun< (registre haut) « furoncle, abcès ». Probablement < Néo-persan donbal. II. VA >damlah + āt< « charpenterie ». Probablement < roman andalou */DOLÁMNE/ < latin dŏlāmen « action de tailler avec la dolabre », avec assimilation de /n/ à /l/ et haplologie du premier /l/. *{DMLǦ} (‫)دملج‬ VA >dumluǧ + damāliǧdamlaǧ< « bracelet ». Dans cette racine arabe, dont le sémanthème basique serait « ajuster, égaliser (un bijou ou autre chose) », l’élément bi-consonantique {dm} (voir {DMṮ}), pourrait s’avoir composé avec {lǧǧ}, q.v., « se coler, s’attacher », mais il faut aussi compter sur la possibilité d’une métathèse dans un nom d’instrument d’une racine sémantiquement proche comme {ldk}, d’une dissimilation intérieure d’un dérivé de {dmǧ} « tordre », etc. *{DMM} Voir {ḎMM}. *{DMN} (‫)دمن‬ VA >nudmin admant idmn mudmin ʕalà< « s’appliquer, faire continuellement ». >damnah + dimandamnahdamnatun< (registre semi-correct),

*{DNʔ} | 479

AC + >diman< « tas de fumier ; pièce de terre labourable ». Voir {ŠWK}. < Sémitique de l’Ouest {dmn}, cf. hébreu domen « fiente ». *{D/ḎMN} (‫)دمن أو ذمن‬ MV151 >dwmnh (fḍh)< « utensile ou bijou non-identifié (en argent) ». Peut-être < latin dŏmĭna « madame », à cause du raccourcissement d’une phrase plus longue. Le masculin homologue dŏmĭnus « monsieur » est reflété dans MT >d/ḏumnuhyadmī< (registre semi-correct), VA >yadmà damī dāmi = yaddammā addammā< « saigner ». >nidammī tadmiyah k = nudmī admayt idmā mudmī mudmā kyidammīnidammī ʕalà naf+sī< « je m’incrimine ». >dammdam + dimā / admiyahdam(m)dam(m)un< (registre semi-correct), AL dam + dimé « sang » ; VA >dam al+anf< « hémorragie nasale » ; IQ >damm al+ʕinab< « le vin » ; >bi+damm+ī< « à mon goût » ; UT nº 4747 >šaǧarat ʔl+dam< « alaterne (Rhamnus alaternus) » ; nº 4755 « orcanette (Anchusa tinctoria) » ; GL >šaǧaratu ʔl+damidam ʔl+ṯuʕbān< « dragonnier (Dracaena draco) » ; DS >dam al+tannīn< « sang-de-dragon » ; AL jurí dem « hémorragie » ; d. mafçúd « sang corrompu ». IH 218 >dimmiyyundamawī + īn = dimmī + īn< « sanguin ». >mudammī + īndmdumyah + dumā< « image, figure ». < Araméen, cf. syriaque dūmyā, parallèle à l’hébreu dimyōn et autres mots de la racine {dmy} du sémitique du NordOuest. *{DMYṬ} (‫)دميط‬ AL Damiáta « Damiette (géographie) ». < Arabe dimyāṭ. *{DMYN} (‫)دمين‬ CP 155.3 >dmyān< « Damien (nom propre masculin) ». < Latin Dāmĭānus. *{DNʔ} (‫)دنء‬ IH 209 >daniyyun< (registre semi-correct), VA >danī + īn< « mauvais ». Le parentage sémitique, cf. accadien danû(m) « être méprisable », ougaritique >dnt< « bassesse », les témoins araméen du mandéen dna, syriaque adnī nafšeh et, avec un remaniement radical, guèze dänänä « se soumettre », suggère que la racine arabe {dnʔ} est une extension minimale d’un élément bi-consonantique {dn} à connotations négatives, qu’on retrouve dans {DNḪ}, {DNS}, {DNF}, etc. Voir {DNW}.

480 | *{DNBQ} *{DNBQ} (‫)دنبق‬ AL nidenbbéq denbbéqt mudénbeq + ín « faire des bosses ». nedembéq adembéqt adembéq tedenbúq « se faire des bosses ». Variante phonétique de {ṬNBQ}, qv. *{DNTL} (‫)دنتل‬ AL duntal + danítil,65 IW II:458.19 >dntwl< « collet de charrue ». < Latin dentāle. Voir {ḎNTL/N}. *{DNǦ} (‫)دنج‬ DS >dānaǧ abrūnaǧ< « poivre blanc ». < Néo-persan dαnaǧ e abrovaǧ, dont le premier élément est le pehlevi dānag « semence », le deuxième restant conjectural. *{DNḪ} (‫)دنخ‬ IQ 132/0/1, NQ db 271/4 >tadnīḫ< « humiliation ».66 La racine {dnḫ} est une extension de l’élément bi-consonantique {dn}> ; voir {DNʔ}. *{DND} (‫)دند‬ UT nº 1925 >dand ṣīnī< « croton (Croton tiglium) » ; >dand hindī< « euphorbe des garrigues (Euphorbia characias) ». < Néo-persan dand. *{DNDN} (‫)دندن‬ GL >yudandinu dandanatunnidandan dandant dandanah + danādin mudandin + īndandanah< « fredonner » ; AL nidendén dendént « battre sur l’enclume ; carilloner ». IQ >danna dan dandan danāni< « onomatopée du fredonnement ». ZǦ >mudandan< « nom d’un lieu non-identifié ». D’origine onomatopéique. *{DNR} (‫)دنر‬ VA >nidannar k< « moucheter ». >yaddannar addannar< « être moucheté ». >dīnār + danānīrdīnarun + danānīrdanānirdīnardīnāriyyah< « espèce de chèvrefeuille ». Voir {ʔLF}, {ḎHB}, {RYK}, {SKK} I, {FDY} et {QNŠR}. < Araméen rabbinique et syriaque dīnār(ā) < latin dēnārĭus. *{DNRWYH} (‫)دنرويه‬ DS >dīnārawayhi< « anis sauvage ». < Néo-persan dinαruye.

|| 65 DS I 464 plaça ce mot sous {dnṭl}, mais le témoigne d’IW montre, comme Griffin 1961 : 74 l’a confirmé, que /nt/ du roman andalou n’était pas reflété par un /ṭ/. 66 Selon les corrections apportées par Federico Corriente aux manuscrits portant >tawbīḫ< dans les deux cas, et probablement déformés, puisque ce mot est utilisé une autre fois dans les deux poèmes. 67 L’identification avec « pimprenelle (Pimpinela saxifraga) » chez AL n’est pas soutenue par les botanistes natifs.

*{DNQL} | 481

*{DNS} (‫)دنس‬ GL >udannisu mudannisun mudannasun< (registre haut), VA >nidannas tadnīs k< « souiller ; tacher ». >yaddannas addannas tadannustadannusun< (registre haut) « se souiller ». >danasun< (registre haut), VA >danas + adnās< « saleté ». ZǦ >burǧ abī dānisġayru mudannasun< (registre semi-correct) « sans souillure ». Voir {HWN} et {WSM}. Cette extension de l’élément bi-consonantique {dn} (voir {DNʔ}) ne semble caractéristique que du sémitique du sud, cf. guèze dännäsä « souiller ». *{DNṢ} (‫)دنص‬ AL dánçat a xiguít + át « danse avec des épées nues ». < Roman andalou */DÁNĆA/, d’origine inconnue. *{DNF} (‫)دنف‬ VA >yadnaf danaf danaf danif + īn = yaddannaf addannaf< « être gravement malade ». >nidannaf tadnīf k = nudnif adnaft idnāf mudnif mudnaf k< « rendre gravement malade ». Cette extension de l’élément bi-consonantique {dn} (voir {DNʔ}) semble exclusive de l’arabe. *{DNFL} (‫)دنفل‬ IH 316 >aldinfīlu< « dauphin ». Métathèse de {DLFN} II, q.v. *{DNQ} (‫)دنق‬ I. VA >yadnuq danuq< « être gourmand » ; IQ >ʔan ʔl+rabīʕ yadnuq « il soupire après le printemps ». VA >nidannaq tadnīq kyaddannaq addannaq< « devenir gourmand ». BM >danqah< « ivraie (Lolium temulentum) ».68 >danū/īqdanūqdanaq(at)un< (registre haut), VA et IQ >danāqah< « gourmandise ». Cette extension de l’élément bi-consonantique {dn} (voir {DNʔ}) pourrait se retrouver, avec des évolutions sémantiques différentes, dans le guèze dänäqä « être magnifique » et l’araméen rabbinique dǝnaq « être suffoqué », où une contamination par {ḫnq} est probable. II. GL >dāniqun< « sixième partie d’un dirham ». < Pehlevi dānaq « semence ».69 *{DNQL} (‫)دنقل‬ FA >tīn d.nqāl< et FR 73.8 >ʔl+tīn ʔl+dnqāl< « espèce de figues ». < Roman andalou */DOMNEQÁL/ < latin dŏmĭnĭcālis « qui appartient au maître », cf. castillan doñegal. Voir {KMṮR}. || 68 Les lexicographes natifs n’attribuent pas une origine étrangère à ce mot, alors que les iraniens considèrent le néo-persan danqe comme un emprunt à l’arabe, où il pourait être sémantiquement attaché à {dnq}. Il faudrait donc corriger Corriente 1997 : 185 sur ce point, tandis que l’hypothèse qui y est suggérée d’une dérivation de cette racine du pehlevi dānaq n’est peut-être pas à rejeter. 69 On retrouve la même métonymie, si c’est n’est pas un calque, dans l’arabe ḥabbah, nom d’une petite monnaie.

482 | *{DNN} *{DNN} (‫)دنن‬ I. IQ >dandann + dinān< « grande jarre » ; NG mg 2/0/1 >abanti danbint ʔl+dināni< « le vin ». Voir {DNDN}. Sans relation sémantique avec la racine {dnn}, ce mot semble emprunté à l’araméen, cf. syriaque dannā, rabbinique dānā et mandéen dana, probablement < accadien dannu « récipient ».70 II. AC >danānu< « nom propre d’un juif ».71 III. NQ yb 1/0/2 >dunnah< « nom propre féminin (d’une prostituée chrétienne ou juive) » ; ET Abendono et Vanidona « noms propres ». < Latin dŏmĭna « madame » et le masculin homologue dŏmĭnus « monsieur » Voir {D/ḎMN}. *{DNW} (‫)دنو‬ GL >adnū dunuwwun< (registre haut), IQ >danānadnū danaw/yt dunuww dānī mindanā< « s’approcher ; être proche » ; ID ʕšq 3 >ʔl+ʔǧl qd dny< « le terme est proche » ; IQ >yadnū lī b+al+ḥadīṯ< « il m’accosta pour parler » ; GL >allaḏī lā yudnà ilay+hi< « inabordable ». IQ >lā nidānī< « je ne m’en approche pas ». VA >nudnī adnayt idnā mudnī mudnā k< « (r)approcher ». >dunyā = dunyahdunyāzamān ʔl+dunayyā< « le jouissement de ce petit monde » ; BD 1r/v >a+dunyā ḫadamnā< « nous avons beaucoup travaillé » : IQ >ramaḍān f+al+dunyā< « le mois de r. est arrivé » ; >al+falūk f+al+dunyā< « nous avons un vent d’Ouest ». GL >dunyāwiyyun< (registre haut), IH 218 >dunyāʔiyyun< (registre semi-correct), VA >dunyāwī + īndanī< « proche ; accessible » ; >dānī al+ʔāmāl< « obligeant ». AC >adna adnā+hu< « le moins du monde ». AC >mudnī min< « proche de ». Voir {ʔḪḎ}, {ʔHL}, {DWN} I, {ZHD}, {SLṬ(N)}, {ṬLB}, {QSM}, {NŠB}, {NQʕ}, {HWY} et {WSʕ}. Cette racine est une variante phonétique de {dnʔ}, q.v., avec une évolution sémantique déjà présente dans le syriaque dǝnā « être proche ». *{DHR} (‫)دھر‬ IQ >dahr< « temps ; fortune » ; >ṭūl dahr+ī< « pendant toute ma vie » ; >dahr+ī naqṭaʕ< « je passe ma vie » ; IZ 11/3/4 >dahri kin l+ī fī+h nifakkar< « j’ai réfléchi longtemps sur cela » ; CD A 1/1 >dahri l+ī naʕšaq ǧufūn+ak wa+sinīn< « il y a des années et des âges que j’aime tes yeux » ; AL cábla cúlli dohór (registre semicorrect) « avant toutes les âges » ; bi hayáti a dahr (registre semi-correct) « dans la vie éternelle » ; GL >min awwal ayāmi ʔl+dahri< « depuis le commencement des âges » ; >ʔ.là ʔl+dahr w+ʔl+dāhirīna< (registre semi-correct), LP >li+duhūr

|| 70 La proposition de Jastrow 1926 : 22, à propos de la variante ūdnā, d’une attribution de ce mot à la forme d’oreille ou anse des jarres ne semble pas convaincante. L’ougaritique >dn< confirmerait aussi une origine mésopotamienne. 71 Probablement un hypochoristique de Daniel, devenu fréquent dans les derniers jours d’AlAndalus : le père de Sǝʕadyāh b. Danān, auteur du Sefer ha-šorāšīm (notre ID), s’appelait ainsi.

*{DHM} | 483

ʔl+dāhirīn< « à jamais ». GL >kitābu ʔl+duhūr< (registre haut) « chronique ». VA >dahrī + īn / dahriyyah< « épicurien ; athéiste ». IH 337 >duhriyyun< « très vieux ». Voir {DWM}, {RKB}, {SLF}, {QṬʕ} et {MDY} I. Sans parentage sémitique, il semble s’agir d’un emprunt au pehlevi dagr zamān « longtemps ».72 *{DHRḪS} (‫)دھرخس‬ DS >dahrūḫis< « produit obtenu par calcination du cuivre ou de ses minéraux ». Peut-être < grec δεραιοῦχος « étouffant », puisqu’il serait toxique. *{DHS} (‫)دھس‬ IH 365 >mašaynā fī dahasin< (registre semi-correct) « nous marchions sur une plaine tendre et rougeâtre ». Variante phonétique de {dws}, q.v. *{DHŠ} (‫)دھش‬ GL >yadhašunadhaš dahašt dahšah dāhiš + īn min< « être étonné ». >nudhiš adhašt idhāš madhūš k = nidahhaš tadhīš k< « étonner ». IQ 185/2/2 >nandahaš< « je m’étonne ». ZǦ >mudahhaš< « tortue ». Isolée dans l’ensemble du sémitique, cette racine arabe pourrait contenir l’élément bi-consonantique {dḥ} (voir {DḤR}) avec un complément phonétique ou définisseur semantique, ou s’être développée à partir d’un phrase *dahā+hu šayʔun « quelque chose le frappa ».73 *{DHQ} (‫)دھق‬ GL >adhaqa adhiqu tadhīqun madhūqun< (registre semi-correct) « opprimer » ; VA >yadhiqu adhaqt idhāq k< « rendre rauque ». >yandahaq nadahaq< « devenir rauque ». >dihāq< « plein ». >madhūq + īn< « rauque ». Variante de l’élément bi-consonantique {dḥ} (voir {DḤR}), avec un complément phonétique ou définisseur semantique. *{DHQN} (‫)دھقن‬ VA >dihqān< « gentilhomme ». < Pehlevi dahigān « propriétaire de terres ». *{DHLZ/S} (‫)دھلز أو دھلس‬ IH 229 >ʔl+dahlīzudihlīz/s + dahāliz/s< « souterraine ». < Pehlevi dahlīz « portique ». *{DHM} (‫)دھم‬ VA >duhmah< « couleur noir ». AL edhém + duhém « noir » (couleur des bêtes de somme). Sans parentage sémitique, cette racine arabe pourrait s’être dévelop-

|| 72 On utilisait cet adjectif dans quelques phrases, comme dans dagr ḫwadāy « éternel » et dagr zīwišn « très agé » (MacKenzie 1971 : 23), qui auraient suggéré aux bilingues la notion de l’éternité ou de l’ancienneté. BDB 189 suggèraient une autre étymologie tirée de la racine pan-sémitique {dwr}, q.v., et basée sur l’hébreu dōr « génération » et l’accadien dārû(m) « éternel », phonétiquement acceptable, puisqu’il y a d’autres cas semblables d’insertion d’un /h/ au lieu d’une voyelle longue, mais la dérivation du pehlevi est sémantiquement et historiquement plus proche. 73 Le cas de l’hébreu dāham « étonner » pourrait suggérer un élément bi-consonantique {dh} avec cette connotation et différents compléments phonétiques, mais une explication similaire avec l’élément pronominal proto-sémitique *mā est aussi possible.

484 | *{DHMST}

pée à partir de {ʔdm}, où la connotation d’une couleur brune est dèjà présente ; voir {ʔDM} II. *{DHMST} (‫)دھمست‬ UT nº 1816 >dahmast< « graines de laurier ». < Néo-persan dahmast. *{DHN} (‫)دھن‬ IQ >tadhunadhun (impératif) madhūn bidahan (y)adhunu madhūnun< (registre semi-correct), IA >adhan yudhan< « oindre, enduire» ; VA >nadhun dahant dihān / duhn dāhin madhūn knidāhan mudāhanah< « flatter ». >yaddāhan addāhan tadāhun< « se flatter les uns les autres » ; >naddāhan addāhantaddihan addihan (impératif) bi+h< « s’enduire ». VA >yandahan andahan< « être enduit ». >duhan + adhānduhanduhan al+marḍā< « extrême-onction ». GL >dihānun< (registre haut) « onguent ». AL duhnía bizéit alquitín + ít « vernissage ». VA >dahhān + īn< « peintre en bâtiment ; vendeur d’onguents » ; AL dehín + ín « peintre, portraitiste ». VA >madhūn + madāhīn< « farine fine » ; IQ >ḫubzi madhūn< « pain de la meilleure qualité ». Voir {FĠW}. Isolée dans le sémitique, sauf en rabbinique où dǝhēn est attesté et en syriaque avec dǝhan « être gras », cette racine arabe semble empruntée à l’araméen. *{DHNǦ} (‫)دھنج‬ DS >dahnaǧ< « malachite ». < Pehlevi *dahnag, d’où le néo-persan dahne. *{DHW(N)} (‫)دھو أو دھون‬ VA >yadhū dahā k< « atteindre, frapper ». >dāhiyah + dawāhī< « malheur, calamité ; homme rusé ». >adhā min dahā< « plus fin que les malheurs ». AL neddehguén eddehguént tedehún mudéh(g)uen « radoter, délirer ».74 Probablement une extension minimale d’un élément bi-consonantique {dh} avec connotations de dommage et changements violents, cf. hébreu dāham «étonner », sudarabique épigraphique >dhr< « incendier, détruire », guèze dahmämä « détruire » etc. *{DWʔ} (‫)دوء‬ VA >dā + adwādā/īdī< « maladie ». VA >fulān bi+dā ʔl+kabš< « un tel est paillard » ; GL >dāʔ ʔl+ṯaʕlab< « alopécie » ; >d. ʔl+fīli< « éléphantiasis » ; DS >d. ʔl+mismār< « maladie du clou (dans l’œil du cheval) » ; >d. ʔl+šawkah< « ichtyose» ; ID ntq 4 >d. al+ḥyh< « ophyose » ; AL dil cullí « néphrite » ; dil haçá « lithiase » ; IQ >dāʔ+ī< « ma maladie ». LZ >madwiyyun< (registre semi-correct), IH 347 >mudwī< (registre semi-correct) « malade ». Voir {TLF}, {ḤṢW}, {ḤMR},

|| 74 L’augmentation de cette racine avec un /n/ est semblable à celle de cas mentionnés à propos de {DLFN}, avec une évolution sématique déjà annoncé dans l’arabe marocain dǝhwa « distraction ».

*{DWR} | 485

{ḎBL}, {ŠʕR}, {ṢRʕ}, {KLW}, {MDD} I et {MRḌ}. < Pan-sémitique {dwy}, cf. hébreu dǝway, ougaritique >mdwdawwaḥa = tadawwaḥa< (registre semi-correct) « avoir un feuillage touffu ». VA >dawḥah + āt< « sous-bois, taillis ». DS >adwaḥ< « branchu ». GL >mudawwaḥun< (registre semi-correct) « touffu ». Peut-être, une extension de l’élément bi-consonantique {dḥ} « presser » ; voir {DḤR}. *{DWḪ} (‫)دوخ‬ GL >udāw.ḫu< « tracasser ; étourdir ». Isolée et sans parentage sémitique évident, cette racine arabe pourrait être emprunté à l’araméen rabbinique dayyēk et variantes « piler, broyer » ; cf. aussi {DWK}.75 *{DWD} (‫)دود‬ VA >nidawwad tadwīd k mudawwadyaddawwad addawwad< « devenir vereux ». >dūd nom d’unité +a + dīdāndūd< « lie (du vinaigre) » ; UT nº 1852 >dūdat ʔl+ṣabbāġīn< « kermès, cochenille du chêne vert » ; nº 1853 >dūd(at) ʔl+ṣaḫr< « polypode commun (Polypodium vulgaris) » ; AL dúd (lire dúdat) a nahár + dud al ayím « ver vivant un seul jour », dúd (lire dúdat) a çonóbra + dud a çonóbar « ver des cônes des pins » ; dúd (lire dúdat) al ard + dud a.a. « vers des légumes » ; dúbbe al guárd + dubb a.g. (lire dúdat et dud) « vers des roses ». mudégued + ín, IH 162 >mudawwadun< (registre semi-correct) « vereux ». Voir {ḤRR} I, {ḤŠŠ} I et {ʕLF}. Probablement une métonymie, à cause de l’aspecte des vers fourmillants, du mot pan-sémitique, reflété par l’hébreu dūd, rabbinique dūdā, ougaritique >dd< et accadien dūdu(m) « chaudron », emprunté à l’égyptien ancien >dd.t< ou >ḏʔḏʔwdawādim< « latex de l’acacia » ; nº 1899 >duwadim< « latex du chêne ». < Néo-persan davα e dam « médicament de sang », à cause de leur couleur rouge. *{DWR} (‫)دور‬ GL >adūru< (registre haut), VA >n≠yudūr dār durt dawarān dāʔir + īn bidār(at) yudūrnudūr durt bi / ḥawla< « se mettre au service de » ; IQ >lā tudur li+ḥawmat+ī< « ne rôde pas dans mon quartier » ; CD M 3/6 >dār l+ī mā dār l+ak< « la même chose m’arriva que dans ton cas » ; IQ >lam yudur ʕalay+ya mā dār< « cela ne me serait pas arrivé » ; >al+walāwil tudūr< « les cris de joie s’élèvent » ; >dār al+kās< « les verres ont circulé » ; >nudūr asfal< « je me promène là-bas » ; >ḥawl hāḏā yudūr< « il travaille dans ce but » ; AC >yudur ʕalà halik rūḥ+uh< « il travaille à sa perte » ; >dūr duwayra< « fais un petit tour » ; AŠ 94/2/5 >ʕalà ʔl+muḥarrik luh dur< « cherche son premier moteur » (pehlevi) ; UT nº 1822 >durḥawl+ahdūr ḥūl+ī< « glaïeul (Gladiolus illyricus ou communis) ».77 VA >nudūr durt = naddawwar addawwart< « tarder » ; IQ >in durta< « si tu tardes » ; >lā tatdawwar< « ne tarde pas ». GL >dawwara< (registre haut) « faire tourner » ; VA >nidawwar tadwīr k< « tourner ; arrondir ; retarder » ; AL nidaguár daguárt taduír « faire tourner ; piéger » ; ZǦ >šahrayn yidawwar< « cela mets deux mois » ; >dawwar yadd+ak f+al+šamāʕah< « approche ta main du cierge » ; AC >yidawwar l+al+nār< « il tournoie près du feu ». VA >nudīr adart idārah k< « arrondir ; faire tourner » ; LZ >udīr b+h(u)dīr al+duwār bi< « avoir mal au cœur » ; IQ >nidīr ʕalay+h< « je lui dresse des embûches » ; >adir ʕalay+ya mā ʔl+dawālī< « fais circuler le vin ». VA >yaddawwar addawwar< « s’arrondir ; faire des tours » ; AL nadav/guár adaguárt « être retardé ; s’attarder ». GL >astadīru istidārun< (registre semi-correct) « aller autour » ; IQ >y/nastadīr< « tourner la tête » ; ID mq 1 >ʔstdr< « disparaître ». GL >dārun< (registre haut), VA, MT et ZǦ >dār + dūr / diyārdār + dūrduwayrah< = IA et AC, AC >dārdārun l+il+ġanam wa+l+māšiyat aǧmaʕ< « ferme » ; ZǦ >dār al+ḫayl< « écurie » ; AL dár açultán + diár a çalátin « palais royal » ; d. malçóq + diár malçoquín « maison contiguë » ; ZǦ et AC >diyār< « pays » ; IQ 185/3/4 >malīḥ ʔl+diyār< « le plus beau du pays ». IQ >dārah< « circle » ; 163/3/3 >dārat qamar< « le nimbe de la lune » ; AC >f+al+dāradārat+hā< « sa maison » ; >dāratayn< « deux maisons » ; TH >dārāt / dūr al+maqbarah< « baraque de surveillance dans le cimetière ». GL >dayrun< (registre haut), MT >dayr + adyārdayr ruhbān + adyār / duyūrduyūrah< « couvent » ; IQ >dayrd. + adyār / duyūr< « taverne, cabaret » ; MT >ṣāḥib ʔl+dayr + aṣḥāb ʔl+d.< « supérieur, abbé ». IH 344 >dāʔiriyyun< (registre semi-correct) « conventuel ». GL >dawr(un)< « tour », IQ >dawrdawr(ah) + adwār< « cercle ». SH >dawr + adwār< « cabas de feuilles du palmier nain » ; ID dvl 1 >dwr šryḥh< « un bloc de figues sèches ». AC >dawrahdawrah 2 dawratayn< « tour » ; AL dáura + át « tour, roue » ; dáur (lire dáura) mita agéle + daurát al agéle « roue d’une charrette ». dauría lal aâtíguid / maáç

|| 77 Ainsi appelé (« suis-moi, mets-toi à mon service »), car on croyait que ses fleurs suscitaient l’amour.

{DWṢL} | 487

« bergerie pour les chèvres ». IQ >diwar< « bas des habits ». LZ >dawwārduwārun< (registre semi-correct) « mal de cœur »,78 IH 272 >aḫaḏa fulānan dawwārun< (registre semi-correct) « un tel eu mal au cœur ». ZǦ >dawwār< « tour de potier ». VA >dawwār + dawāwīr< « douar ». >dawwārah + dawāwīr< « cercle ; roue ; tripes » ; AL daguára + ít, diminutif duáyguara + ít « cercle ; disque ». AC >dāyir< « ayant mal au cœur ». GL >dāyiratun< (registre semicorrect), VA >dāʔirah + dawāʔirniṣf ʔl+dāʔirah< « demi-cercle ». GL >dayyār< « moine » ; VA >dayyār + īn< « cabaretier ». IQ >idārah< « capacité de gérer les affaires ». >tadwīr< = ZǦ « tour des habits ». IQ et IZ 6/2/4 >madār< « milieu d’une orbite ». AL mudír + ín « qui tourne ». mudáguar + ín, VA, IQ et AC >mudawwar< « rond ». IQ >midwār< « (vêtement) court ». AL muztadíra « plinthe ». Voir {ʔBŠP}, {PRṬL} II, {ǦZY}, {ḤDD} I, {ḤMD(Č)}, {ḪRB}, {ḪRǦ(YR)}, {DBĠ}, {ZNY}, {SLḤ}, {SWR} I, {ṢḤN}, {ṢNʕ}, {ʕṬR}, {ʕLW}, {ʕML}, {ĠRB}, {FDWŠ}, {QḤB}, {QWʕ}, {KRS} II, {KRNB}, {LFT}, {MRʔ}, {MRḌ}, {MLK} I, {HḎL}, {WSṬ} et {WL/RWL}. < Pan-sémitique {dwr} « tourner », cf. hébreu dūr « cercle ; balle ; tas » avec plusieurs évolutions sémantiques, presque toutes reflétées par l’arabe, vers « tour, fois ; génération ; éternité », cf. hébreu dōr « génération », sudarabique épigraphique >dwr< « fois », accadien rabbinique et syriaque dāriš « à jamais », ou vers « village ou ville ; construction », car elles étaient circulaires, cf. araméen rabbinique dūrā « district, village » et accadien dūru(m) « fortresse ; mur, enceinte ». *{DWRD} (‫)دورد‬ AL doráda « daurade (Sparus aurata) ». Emprunt tardif au castillan. *{DWS/Ṣ} (‫)دوس أو دوص‬ ǦM 26 >dāṣ+uh< « il marcha sur lui». La racine pan-sémitique {dwš} (cf. hébreu et araméen dāš, accadien diāšum et arabe dāsa « fouler ») semble être devenu très rare ou même manquer dans les dialectes néo-arabes occidentaux.79 *{DWSR}, {DWŠR} et {DWṢL} (‫)دوسر أو دوشر أو أو دوصل‬ UT nº 1936 >dawsardawṣal nom d’unité +ah + dawāṣil< « ivraie (Lolium temulentum) » ; DS et UT nº 1936 >dawsarḏurārundūš ʕamalayn< « à deux fonctions ». < Roman andalou */DÓŚ/+ arabe andalou ʕamaláyn.81 *{DWŠR} Voir {DWSR}. *{DWṢ} (‫)دوص‬ DS >dawṣ< « eau où on a plongé le fer chauffé au rouge, utilisé pour fortifier l’estomac ». < Néo-persan dows ou davas. *{DWĠ} (‫)دوغ‬ DS >dūġ< « petit lait ». < Néo-persan duġ. *{DWF} Voir {ḎWF}. *{DWQ(D)} (‫)دوق أو دوقد‬ AL duq « duc » ; ard a duq « duché » ; amrát a duq « duchesse ». ducát « ducat », + MV >dawāqid< (emprunts ardifs du castillan duque et ducado, < latin dux, avec suffixation romane dans le deuxième cas). *{DWQ(S)} (‫)دوق أو دوقس‬ AL duq, UT nº 1906, 1908 et 1376 >dūqu (aḥraš / qurādī)dūqus< « carotte sauvage (Daucus carota) » ; UT nº 1907 >dūqu amlas< « herbe aux cure-dents (Ammi visnaga) » ; nº 1909 >d. rūmī< « caucalis à grandes fleurs » (Caucalis daucoides) ; nº 2356 >d. taysī< « livèche (Levisticum officinale) ». < Grec δαῦκος. *{DWK} (‫)دوك‬ VA >dawkah + ātdawkah< « tumulte ». Variante phonétique de {DYK}, q.v. *{DWL} (‫)دول‬ VA >nidāwal dāwalt mudāwalah k = naddāwal addāwalt tadāwul mutadāwil k ʕalà / maʕ / fīal+kās yudāl< « les verres circulent ». >dāl< « habit, appareil ». >dawlah + duwaldawlatduwaylah< « bonne chance ; pouvoir ». GL >dūlatun< (registre semi-correct), IQ >dūlahdūlah = dawlahdawlah + āt = dūlah + āt / diwal< « tour (de rôle) » ; >b+al+dūlah = b+al+tadāwul< « à tour de rôle » ; FǦ >dwlah = dūlah< « temps accordé pour arroser » ; AL déule + ít « leçon ». AC >mudīl< « cédant d’une propriété ou un droit ». Voir {HNʔ}. Cette racine arabe semble être une variante phonétique de {dwr}, q.v., mais avec des attestations isolées partout dans le sémitique, cf. accadien dālu(m) « faire des tours », guèze däwäl « district (de frontière) », sudarabique épigraphique >dwlt< « territoire souverain » et syriaque dāl « se mouvoir ».

|| 81 Cette phrase hybride fut expliquée d’abord par Bencherifa 1971 : 214, et son utilisation comme technicisme de la poésie strophique fut commentée par Zwartjes 1991 : 367-376.

*{DWN} | 489

*{DWLB/M} (‫)دولب‬ MT >dawlāb< « machine à irrigation », AL dévlem + devílim « roue d’un moulin à eau ». < Néo-persan dulαb. *{DWM} (‫)دوم‬ GL >(y)adūmu dum dāyimun< féminin >dāyimatun< (registre semi-correct), VA >nudūm dumt dawm dāʔim féminin +ah + īn fī / ʕalàdām yudūm dāyimmā dāmamā dām< « tant que » ; MT >mā dām yurīdūn< « tant qu’ils veulent » ; IQ >mā dāmat ʔl+dunyā< « tant que le monde existe » ; >mā dumtu ḥay< « tant que je vive » ; >dumta masrūr< « que tu sois content toujours » ; >naʕma miṯli mā kit+tudūm< « bonheur sans fin » ; >dum ʕalà mā anta< « ne change pas ». VA >nidawwam tadwīm k = nudīm adamt idāmah mudīm mudām = nastadīm astadamt istidāmah mustadīm mustadām k< « faire durer ou continuer » ; IQ >adām al+lah ḏā ʔl+ayyām< « que Dieu prolongue ces jours » ; >yudīm al+lah surūr+ak< « que Dieu prolonge ton bonheur » ; >nidawwam k< « faire tourner une toupie ». >yaddawwam addawwam< « tourner (comme une toupie) » ; IQ >naddawwam< « je lambine ». >dawmal+dūmudawmah + dawmdūmdawm< « palmier nain (Hyphaene thebaica) » ; nº 938 >d. al+ḥabašah< « fougère mâle (Dryopteris filixmas) ». AL davmí + ín « du palmier nain » ; VA >dawmī + īn< « celui qui tresse les feuilles du palmier nain ». >dīmah + diyam< « nuage ; pluie ». GL >dawāmun< (registre haut) « éternité » ; AŠ 43/1/4 >ʕalà ʔl+dawāmfī ṭūli dawami a+dawamin< (registre semi-correct), CC 16 >ʕan dāyim al+dahr< « à jamais » ; AL bi deguém « sans cesse ». davíme + daguíguin = davímia + ít, diminutif duguáyguema/e + ít, IH 203 >dawwāmatun< + TH 83.9 >duwwāmātdawāmah + āt< « toupie ». GL >dāyiman< (registre semi-correct) « toujours » ; AŠ 42/7/4 >dāyim al+daymūm< « éternel ». AL mudém « petit-vin » ; VA >mudāmmudām(ah)< « vin ». Voir {ḤYW}, {ḌRB}, {ʕMR}, {QHR} et {MRḌ}. Une racine {dwm} semble s’être développée au moins dans le sémitique de l’Ouest, quoiqu’avec une considérable évolution sémantique, cf. hébreu dūmiyyāh « silence, quiétude », araméen rabbinique dū/īm « parler tout bas », où le sémanthème basique est l’impassibilité des choses éternelles, devenue cyclique dans le sudarabique épigraphique >dwmm< « tour de rôle de la charge d’éponyme », ce qui est peut-être en rapport avec le guèze adyam « district », qu’on pourrait encore lier à l’accadien dâmu « vaguer ». *{DWN} (‫)دون‬ I. GL >dūna< (registre haut), IQ, AC et IA >dūnmin dūni< « sans » ; AL min dúniha (registre haut) « sans elle » ; VA >dūn< « sans ; mauvais » ; GL >dūna+ka< (registre haut) « sans toi » ; IQ >dū+nu< « sous lui ; de ce côté-ci de lui » ; 152/3/2 >dūn ʕan nifār+ī< « assez de me contredire » ; DC 5 negíne min cúlli dun « sauve-nous de tout mal » ; DC 8 fel ficrr eddún … fel quelém addún … fel áâmel eddún « dans les mauvais pensées … les mauvaises

490 | *{DWY}

paroles … les mauvaises actions » ; AŠ >awṣāf dūn< « mauvaises qualités » ; HC 168 >dūn muqaššar< « sans éplucher ». MV 150.17-8 >hw mn mrḍ+h adwān< « il va plus mal de sa maladie ». Voir {ḤSB(Š)}, {ḤMW/Y}, {SBB} et {NFR}. Variante phonétique de {dnw}, q.v., avec la connotation d’une proximité insuffisante. II. VA >nidawwan tadwīn mudawwin + īn k< « réunir, registrer ». >yaddawwan addawwan tadawwun< « être réuni ou registré ». >dīwān + dawāwīn< « recueil ; registre » ; IQ 184/1/2 >dīwān< « livre » ; AL diguén « douane ». mudéguena, IQ >al+mudawwanah< « décrétale de la doctrine de Mālik ».82 Voir {ḪṬṬ}. < Pehlevi dēwān « archives ». III. MT >dūn< « Monsieur ». >dūnah = duwa(n)nah< « Madame » + >addūnāt< « les dames ». < Latin dŏmĭnus et son féminin dŏmĭna. Voir {ḤQQ} I et {DMN} II. *{DWY} (‫)دوي‬ I. GL >yudāwà mudāwātun< (registre haut), VA >nidawwī tadwiyah k = nidāwī kdāwaynātidawwī< « soigner (un malade) ». VA >yaddawwā addawwā tadawwī = yatadāwà tadāwàtaddawīdawāʔun< (registre haut), VA >dawā + adwiyahdawā/àdawāduway< « remède, médicament » ; VA >rās ʔl+dawā< « diète » ; UT nº 1937 >dawāʔ al+ḥayyah< « gentiane jaune (Gentiana lutea) ». Voir {ḤBB}, {ḤYW} et {ḪZN}. Sans parentage sémitique, cette racine arabe semble s’être développée comme un « conatif » de {dwʔ}, q.v. II. VA et ZǦ >yadwī< « rendre un son ou bruit » ; AL nedúy = nadu/ví = natví = neduí adu/véit = daguéit adúy = aduí « bourdonner ; rendre un son ». GL >dawiyun< (registre semi-correct), VA, ZǦ et IQ >dawītaʕmal dawī< « faire du bruit ». Sans parentage sémitique, cette racine arabe semble être onomatopéique. III. GL >dawātun< (registre haut), VA >dawā(h) + adwiyah< « encrier » ; IH 275 >al+dawāʔu + adwiyah< « encre ». >dawātiyyun< (registre semi-correct) « porteur d’un encrier ». AL daguía + ít « encrier ; écritoire ». En dépit de la contamination évidente, phonétique et sémantique, car on pouvait concevoir l’encre comme une sorte de préparation, avec {DWY} I, ces mots sont en rapport étroit avec l’hébreu dǝyū et araméen rabbinique dǝyūtā « encre », peut-être dérivés de l’égyptien ancien ἰwn « couleur », préfixé avec l’article féminin >tʔwdawā(yā) aġriyā< « espèce non-identifiée de jonc ».84 *{DYṮ} (‫)ديث‬ VA >dayyūṯ + īn< « entremetteur de sa femme ; maquereau ». Voir {SḪṬ}. L’auteur du Lisān considère ce mot en emprunt au syriaque, où dǝyūṯā n’est que l’encre, mais il pourrait s’agir d’une phrase raccourcie et corrompue, comme *(mǝzabbēn) d+a(n)tṯeh « qui vend sa femme » ; néanmoins, le sudarabique épigraphique >dṯm< « terrain nivelé » suggère la possibilité d’une racine {dyṯ} dans le sémitique du Sud, d’où l’arabe dayyaṯa « soumettre ». *{DYḪLN} (‫)ديخلن‬ VA >dayāḫilūn< « dyachylon (emplâtre) ». < Grec διὰ χυλῶν. *{DYD} Voir {DĀD}. *{DYZǦ} (‫)ديزج‬ DS >dayzaǧ< « cendré ». < Pehlevi reflété par néo-persan dize. *{DYS} (‫)ديس‬ IH 331 et GL >ʔal+dīsu< (registre semi-correct), VA >dīsah + dsdīsyanqašaʕ fī ṭarfi dīsah< « il disparaît comme par enhantement ». VA >madyasah /s/ n’était pas exceptionnel. *{DYSRN} (‫)ديسرن‬ GM 14 >dyāsarūn< « électuaire de noisettes ». Corrompu du grec διὰ καρύων. *{DYSS} (‫)ديسس‬ UT nº 1819 >diyāsūs< « lyciet (Lycium afrum) ». Déformation du grec διάξυλον.86 *{DYQD/Ḏ} (‫)ديقد‬ DS >dyāqūdādiyāqūd = diyāqūḏā< « électuaire d’opium ». < Grec διὰ κωδειῶν. *{DYQN(Š/D)} (‫)ديقن أو ديقنش أو ديقند‬ DSG >dyāqndiyāqun = diyaqūnūšdīkun< (registre haut), VA >dīk + diyakah / duyūkdīkdīk + duyūkdīkahdīk aʕmà< « chataigne d’eau (Trapa natans) » ou « espèce de triglochin (Triglochin bulbosa) » ; >d. aʕwar< « espèce de damasonie (Damasonium polyspermum) » ou « croix de Malte (Tribulus terrestris) ». Voir {ḤǦR}, {ḎKR}, {ḎNB}, {ṢRḪ}, {ʕYN} et {QLSN}. Variane phonétique du pan-sémitique {dwk}, cf. hébreu et araméen rabbinique dāk « piler, broyer » et accadien dākum « tuer ; battre ». II. BM >dīk bar dīk< « sublime corrosif ». < Néo-persan dig bar dig « pot sur pot ». *{DYM} (‫)ديم‬ AL diáma « diamant » (emprunt tardif au castillan, quoique raccourci). *{DYMRN} (‫)ديمرن‬ GM 14 >dyāmrwn< « électuaire de mûres ». < Grec διὰ μόρῶν. *{DYN} (‫)دين‬ I. VA >nidīn dint dayyān + īn< « juger » ; AL yudínu al hayé (lire ahyé) gua alemuét (registre semi-correct) « il jugera les vifs et les morts ». nideyén deyént « charger de dettes ». nedayén adeyént adeyén, IQ >naddayyan< « s’endetter ». GL >daynun< (registre haut), ZǦ et AC >dayndayn + duyūnṣāḥib dayn + aṣḥāb duyūnmudāyin< « créancier ». >mutadāyinmidyānun< (registre haut), VA >midyāndn< « se soumettre ». II. IQ >yidīnnidīn dint diyānah = yaddayyan addayyan tadayyun mutadayyin< « professer une religion ». >nidayyan tadyīn k< « imposer une religion ». >dīn + adyāndīndīn + adyīndīn daqqi< « manque de principes ». Voir {ʔṢL}, {ḪLF}, {RBB}, {ʕLW}, {ʕMD} et {HǦN}. < Pehlevi dēn. III. MT >d.y(y)n< « doyen » (ecclésiastique). < vieux français deiien < latin dĕcānus. *{DYWDR} Voir {DBDR}.

(‫ )ذ‬Ḏāl *{ḎĀ} (‫)ذا‬ VA >(ha+)ḏā< féminin >hā/i+ḏī + hawlha+ḏā< féminin >ha+ḏ.hhā+ḏa/ā< féminin >ha+ḏihiḏāha+ḏā = ḏīhī+ḏāḏā ʔl+ʕabīd< « ces esclaves » ; IZ 12/1/3 > ḏā ʔl+ṣāliḥīn< « ces saints » ; NQ mg 4/3/1 >yā ḏā< « hé, un tel ! » ; AL dil berr « les pays de ce côté-ci de la mer » ; VA >ʔan / li(+ʕaǧli) ḏā =min aǧli ḏā = li+ḏālik< « à cause de cela » ; IQ >wa+biḏā kull+ufī ḏā kull+uh< « pourtant » ; NQ mg 10/5/1 >ḏā kull+uh lis tašfaq< « pourtant tu n’as point pitié » ; IQ >mā+ḏā sallaṭ al+lah ʕalay+nā< « avec quelle malédiction Dieu nous a frappé ! » ; VA >ka+ḏā (wa+ka+ḏā)ka+ḏā/īhā+ka+ḏāka+ḏā māqbulan l+īl rūḥan hu yanfaʕa ʕaḏ̣īman< « il est accepté par l’esprit et aussi très utile ». IQ >al+nahār ha+ḏā< « voici l’aube ! » ; AL guailléhede « et en plus » ; DC 16 híde al quellemét « ces paroles » ; LU 343 >ha+ḏā ʔl+ʕāmirīn< « ces colons » ; MV 121 >hā+ḏly ʔl+nās< « ces gens » ; BD 12r >hawlan a+ṯālāṯātu< « ces trois » ; 8r 9 >hawlan al+zawǧan ašyāʔi< « ces deux choses ». VA >(hā+)ḏāk< féminin >ḏīk + hawlak / ūlāʔik / hā+ʔulāʔikḏalika(hā+)ḏākḏalik = ḏīkḏīk al+ǧamāʕa< « des tels gens » ; >ḏīk wāḥidan min+hum< « celui-là parmi eux » ; >las ha+ḏā min ḏāk< « ceci n’est pas comme cela » ; >hā+ḏik ʔl+dār< « cette maison-là » ; AC >ha+ḏā bi+ḏāk< « ceci pour cela » ; >ḏīk al+barrḏalik al+barrka+ḏākka+ḏalika< « ainsi » ; IQ >(ha+)ḏāk allaḏī = ḏak aḏḏīḏīk allāḏāk allaḏī< « ce(lui) qui ». GL >hā+na+ḏā = haʔanaḏā< « me voici ». Voir {ʔǦL}, {ʔḪR}, {ʔL(Ḏ/T)}, {ʔM}, {ʔMR}, {ʔMN}, {BZZ}, {BSR} II, {BʕD}, {ṮLṮ}, {ṮNY}, {ǦNS}, {ǦYʔ}, {ḤYN}, {ḪLF}, {ḪMS}, {DǦN}, {DʕW}, {RʔY}, {RBʕ}, {RǦḤ}, {RDF}, {RHḌ/Ṭ/D}, {ZMN}, {SʔR}, {SFR} I, {SLS} I, {SWʕ}, {SWY}, {ʕDL}, {ʕRḌ}, {ʕŠR}, {ʕŠW}, {ʕN}, {ʕWḌ}, {ʕWM}, {ʕYN}, {ĠYR}, {FRZ} I, {QBL}, {QDD}, {QDR}, {QṢD}, {QWM}, {QYS}, {K}, {KṮR}, {L}, {LYL}, {MĀ}, {MʔY}, {MṮL}, {M(N)Ḏ}, {MRR}, {Mʕ}, {MYZ}, {NḤW}, {NZʕ}, {NSB}, {NHR}, {NWB}, {HĀ}, {WǦH}, {WḤD}, {WṢF}, {WḌʕ}, {WQT}, {WQʕ}, {YDW}, {YQN} et {YWM}. < Sémitique de l’Ouest *ḏv:, parfois augmenté avec le préfixe {hā+} qui marque de la deixis proche ou avec le suffixe {+k} pour la deixis lointaine : cf. hébreu ze, araméen dǝnā, sudarabique épigraphique >ḏn< et guèze zǝ(ntu) « ceci », alter-

494 | *{ḎĀB}

nant avec le pluriel *vllv, comme en hébreu ellē, araméen illēn, sudarabique épigraphique >ʔln< et guèze ǝllu(ntu).1 *{ḎĀB} (‫)ذاب‬ IH 276 et VA >ḏābaḏābāḏīb(a)ḥattà li+ḏāba< « jusqu’à maintenant » ; >min ḏāba (li+quddām) / l+amām / li+baʕdi ḏāmin ḏāb (l+amām)< « dorénavant ». >ḏab ḏab< « tout de suite » ; AL min díbe « dès à présent » ; min díbe xaharéy « dans deux mois » ; min díve xuáy « avant peu ». Contraction du vieux dialectal iḏā ba+h « le voici », au lieu de bihī.2 Voir {ʔḎ} et {B}. *{ḎʔB} (‫)ذءب‬ VA >ḏīb + ḏiʔābḏībahḏybḏībḏawābah + ātḏuwābat al+ʕimāmah< « bout du turban tombant sur la nuque ». IH 318 >ḏawwābatun< « toupet ». Voir {ḪṢW}, {RWḤ}, {ʕNB}, {KFF} et {LSN}. < Pan-sémitique {ḏʔb}, cf. hébreu zǝʔēb, syriaque dībā et accadien zību, désignation occasionnelle du chacal, ainsi que le guèze zǝʔb « hyène ».3 *{ḎĀL} (‫)ذال‬ AL ḍil « la lettre >ḏāl< ». Variante phonétique de {DĀL}, q.v. *{ḎBB} (‫)ذبب‬ GL >aḏubbu ḏabbun< (registre haut) « défendre ». VA >niḏabbab taḏbīb k< « chasser les mouches ». >yaḏḏabbab aḏḏabbab< « être chassé ». >ḏubāb + āt< « pointe de l’épée » ; AL dubéb « tranchant d’un couteau ». IH 326 >ḏibbān nom d’unité +atun< (registre semi-correct), VA >ḏubbān nom d’unité +ah + ḏubābḏibbānahḏubbānḏibbān nom d’unité +āḏubbānat al+ḥimārḏubbān al+faras< « mouche à cheval » ; AL dubbína mítalquelb + dubbín, GL >ḏubābun wa+huwa ḏubbānu ’l+kilāb< (registre haut), « mouche des chiens » ; >ḏubābun yaḍīʕu bi+l+layli< (registre haut) « mouche à feu » ; >banū ʔl+ḏubāb< « les fils des mouches ».4 IH 175 >maḏabbatun< (registre semi-correct), VA >maḏabbah + āt< « chasse-

|| 1 Voir Moscati et al. 1964 : 111-113 à propos de ce système complexe, où les féminins sont souvent marqués avec un {+t}, mais on retrouve aussi partout des traces d’un morphème {an}, le seul à être utilisé par l’accadien. 2 Caractéristique aussi de l’arabe marocain ; voir Prémare IV : 205-206 qui ne commente pas l’hypothèse de DS I : 419, dérivant ce mot de l’arabe classique daʔban « habituellement » et considérant à tort les graphies avec un >ḏ< fautives. 3 Il y a peut-être un rapport phonétique et sémantique entre les racines {ḎʔB} et {ḎNB}, q.v. 4 Probablement un synonyme de >nāmūs< « moustiques », q.v., c’est-à-dire « mouchards », désignation que les gens de Tolède auraient donné aux agents des Omeyyades de Cordoue ; voir Corriente 1991 : 77 et n. 3. On dirait que ces filii institutorum « fils des hauts fonctionnaires », qui tyrannisaient le bas peuple, ont continué à exister après la chute du Califat jusqu’à l’époque de rédaction du GL.

*{ḎBL} | 495

mouche ». Voir {ḤŠŠ}. < Pan-sémitique {ḏbb}, cf. hébreu zǝbūb, araméen rabbinique dībābā, syriaque debbābā et accadien zumbu ou zubbu(m) « mouche ».5 *{ḎBḤ} (‫)ذبح‬ GL >(y)aḏbaḥu< (registre haut), VA >naḏbaḥ ḏabaḥt ḏabḥ ḏābiḥ ḏabbāḥ maḏbūḥ knaḏbaḥ ḏabaḥnā kin+naḏbaḥ+uh ḏabḥaḍbaḥ+nī< (impératif), AL nadbáh dabáht dabh nom d’unité dábha + át « égorger ; immoler ». VA >yanḏabaḥ anḏabaḥ< « être égorgé ou immolé ». IH 145 >aḫaḏat+hu ʔl+ḏabḥah< « il a pigé le croup ». SG 180 >ḏlǧh< (lire >ḏubḥahḏubaḥah + ḏubaḥ< « salsifis noir (Scorzonera hispanica) ». GL >ḏabīḥatu< (registre semi-correct), VA >ḏabīḥah + ḏabāʔiḥ< « victime ». AL dabbáh + ín « boucher » ; NQ db 2/5/1 >sukkar ḏabbāḥ< « morceau de sucre qu’on donnait à la victime avant de l’égorger (?) ». GL >maḏbaḥun< (registre haut), VA >maḏbaḥ + maḏābiḥmadbaḥ< « abatoir ». Voir {KSW}. < Pan-sémitique {ḏbḥ}, cf. hébreu zābaḥ, araméen rabbinique dǝbaḥ, sudarabique épigraphique >ḏbḥḏibīdḏabīd + āt< « électuaire pour le foie ».6 Voir {ḌBṬ} et {KBRT}. < Néo-persan dabid. *{ḎBḎB} (‫)ذبذب‬ VA >niḏabḏab ḏabḏabah k< « faire brandiller ». >naḏḏabḏab aḏḏabḏab< « brandiller ». Forme rédupliquée {1212} de {ḏbb}, cf. araméen rabbinique dǝbab « murmurer » et guèze zäbzäbä « ennuyer ». *{ḎBR} Voir {DBR}. *{ḎBṬ} Voir {ḌBṬ}. *{ḎBL} (‫)ذبل‬ GL >aḏbulu/a ḏābilun< (registre haut), IH 226 >ʔl+ḏabūl< (registre semi-correct), VA >yaḏbul ḏabul ḏubūl ḏābil + īn maḏbūl + īn miḏbāl + īn = yanḏabal anḏabal< « se flétrir ou faner » ; >yaḏbul ḏabul ḏubāl ḏābil = yanḏabal anḏabalniḏabbal taḏbīl k< « faire languir ou flétrir ». >niḏabbal taḏbīl = nuḏbil aḏbal iḏbāl k< « flétrir, faner ». >niḏawbal ḏawbalah k< « rendre malade ». >yaḏḏawbal aḏḏawbal< « devenir malade ». IH 205 >ḏabalun< « écaille de tortue ». GL >ḏubālun< (registre haut), VA >ḏubāl< « mèche d’une lampe ». GL >ḏubūl ʔl+ǧismi< « maigreur » ; >dāʔu ʔl+ḏubūl< « émaciation ». VA >maḏbūl + maḏābil = miḏbāl + īn = muḏawbal< « maigre,

|| 5 Désignation générique des insectes volants gênant les personnes et les bêtes, souvent avec des conséquences sérieuses (voir {DBR}), ce qui explique la métonymie « pointe de l’épée ». 6 Dont on mentionne trois variétés, >ḏ. lakkḏ. ʔl+ward< et >ḏ. ʔl+rawandudaḫḫiru mudaḫḫarunnaḏḫar daḫart duḫrah = nidaḫḫar tadḫīr k = naddaḫir yaddaḫar addaḫar(t) iddiḫār k< « garder, conserver dans un magasin ; accaparer ». >y≠naddaḫḫar addaḫḫar(t) muddaḫḫir + īn< « être gardé ou conservé ». MT >raǧā ʔl+ḏuḫr< « dans l’espoir d’une récompense (dans l’autre vie) ». >māl ʔl+ḏaḫīr< « argent épargné ». IH 187 et GL >daḫīratun< (registre semi-correct), VA >d/ḏaḫīrah + d/ḏaḫāʔir< « trésor ; provision ; munition ». UT nº 569 >iḏḫir< « paille de la Mecque (Andropogum schoenantum) ».7 Sans aucun parentage sémitique évident, cette racine arabe pourrait s’être générée à partir d’une métonymie de l’araméen rabbinique et du syriaque dǝkīrā « rappelé (parce que gardé pour le moment de la nécessité) ». *{ḎRʔ} Voir {ḎRW} II. *{ḎRB} Voir {ḤǦR}. *{ḎRǦN} (‫)ذرجن‬ UT nº 1792 >ḏurāǧnuḏurrūḥ + ḏarāriḥ< « cantharide ». Probablement < {ḏrḥ}, cf. hébreu zeraḥ « éclat », trait caractéristique de ces insectes. *{ḎRR} (‫)ذرر‬ VA >niḏarrar k ʕalà< « (sau)poudrer ». >yaḏḏarrar< « être saupoudré ». >ḏarr< nom d’unité +ah< « fourmi ». AŠ >ḏarrah< « atome, fétu ». GL >ḏurriyatun = ʔl+ḏurriyatu ʔl+bāqiyatu< (registre semi-correct), VA >ḏurriyah + ātḏurriyyah< « postérité ». AL durría + daríri « fils, enfant ». VA >ḏarīrah + ḏarāʔir< « poudre (médicinale ou cosmétique) ». Voir {ḎRW} III, {SNN} II et {QṢB}. Variante phonétique de {ḏrw}, q.v. *{ḎRʕ} (‫)ذرع‬ FǦ >taḏrīʕniḏarraʕ taḏrīʕ k< « mesurer par coudées ». >yaḏḏarraʕ aḏḏarraʕ< « être mesuré par coudées ». GL >ḏirāʕun + aḏruʕun< (registre haut), VA >ḏirāʕ 2 ḏirāʕayn / iḏraʕayn + aḏruʕḏirāʕ 2 ʔ.ḏraʕaynḍirāʕḏirāʕ 2 aḏraʕīn< « avant-bras » ; >b+aḏraʕayh = f+al+aḏraʕīn< « dans ses

|| 7 Avec deux variétés, >ḥaramī< « de la Mecque » et >bābilī< « babylonien ».

*{ḎRW} | 497

bras » ; VA et MT >ḏirāʕ 2 iḏraʕayn + aḏruʕḏirāʕ< « coudée » ; AL diráâ + adróô « avant-bras ; coudée ; feuille charnue, raquette », min dirá « qui a la longueur d’une coudée » ; dirá a darf + adróô a doróf « embouchure d’une gourde à vin » ; DS >ḏirāʕ< « bras de mer » ; >aḏruʕ< « branches des vignes qui portent les raisins ». Voir {DḪL}, {RŠŠ}, {ʕNQ}, {FǦR}, {QṢB} et {LʕQ}. < Sémitique de l’Ouest {ḏrʕ}, cf. hébreu zǝrōaʕ, araméen rabbinique dǝrāʕā et guèze mäzraʕt « avantbras ». *{ḎRF} (‫)ذرف‬ VA >naḏraf ḏaraft ḏar(a)f ḏārifat al+ʕayn< « verser des larmes ». Extension de l’élément bi-consonantique {ḏr}, qu’on retrouve dans {ḏrʔ}, {ḏrq}, {ḏrw}, etc., mais avec un témoin dans l’hébreu zāraf « goutter ». *{Ḏ/ZRQ} (‫)ذرق أو زرق‬ VA >yazruq zaraq< « rendre les excréments (surtout les oiseaux) ». >zurāqah + zurāq< « excrément d’oiseau » ; UT nº 2198 >zurāq ʔl+ṭayrḏarq ʔl+ṭayr< « gui blanc (Viscum album) » ; UT nº 1993 >ḏarq al+ḥamām< « fumeterre (Fumaria capreolata) ». Nº 1525 >ḏuraq< « variété de mélilot (Melilotus sulcata ou elegans) ». Cette racine arabe, rarement utilisée, semble être un emprunt ultracorrigé à l’araméen, comme les correspondances phonétiques et les graphies ultra-correctes avec un /z/ le prouvent, cf. hébreu zāraq, araméen rabbinique zǝraq, accadien zarāqu(m) « éparpiller », ou même l’arabe zaraqa « jeter ». *{ḎRQN(N)} (‫)ذرقن أو ذرقنن‬ UT nºs. 1843 >durāqin< et 1792 >ḏurāqūnan< « pêche ». Voir {DRǦNN} et {DRZN(Š)}, le mot latin étant dans ce cas transmis à travers le grec δωρακιόν et le syriaque dōraqīnā. *{ḎRW} (‫)ذرو‬ I. GL >naḏrū< (registre haut), VA >naḏrī ḏarayt / aḏrayt ḏary / iḏrā muḏrī kyaḏrīaḏrī< (impératif), AL naḍrí ḍeréit / adréit derí « vanner ». VA >yanḏarī anḏarā< « être vanné ». GL >ḏuratunḏura/āhʔlḏurāḏirwah + ḏurāḏurā< « sommet ». VA >miḏrāh + maḏārīmaḏràmiḏrīmaḏīrī< « fourche ». < Pansémitique {ḏrw}, cf. hébreu zārā, araméen rabbinique dǝrā, accadien zarû(m) et guèze zäräwä « vanner ». II. VA >yaḏrā ḏarā ḏarā ḏārī / muḏrī< « se rouiller ». >niḏarrī taḏriyah k = yuḏrī aḏrā iḏrā muḏrī k< « rouiller ». GL >ḏara/āʔun = ḏariyun< (registre semicorrect), AL derí « rouille ». mud/ḍrí « rouillé ». Variante phonétique de {ḏrʔ}, q.v., avec une évolution sémantique.8

|| 8 Vers le sens de « saupoudrer une surface » reflété, par exemple, par l’arabe classique ḏaraʔa « grisonner sur le devant de la tête », mais la signification particulière de « se rouiller » est caractéristique de l’arabe andalou et de l’arabe marocain, cf. Prémare IV : 275-276.

498 | *{ḎʕR}

III. VA >niḏarrī k ʕalà< « (sau)poudrer ». >yaḏḏarrā aḏḏarrā taḏarrī< « être saupoudré » ; IW I : 631.15 >in tdry (lire >yudarrànaḏʕar ḏaʕart ḏuʕr k< « effrayer ». Il semble s’agir de l’extension d’un élément bi-consonantique {ḏʕ}, dont le sémantème basique est « effrayer jusqu’à la mort par des cris terribles », qu’on retrouve dans {ḏʕb}, {ḏʕf}, {ḏʕq}, etc. ; quant au parentage, ce même élément est présent dans le sémitique du Nord-Ouest, toujours avec un /z/, comme en hébreu zāʕam « se fâcher », zāʕaf « être furieux » et zāʕaq « crier », ainsi qu’en rabbinique zǝʕaf et zǝʕaq, ce qui suggère qu’il pourrait s’agir, pour l’arabe, d’emprunts à l’araméen ultra-corrigés comme dans le cas de {ḏrq}, q.v. *{ḎʕF} (‫)ذعف‬ IQ >ḏuʕāf< « mort subite ». Extension différente de l’élément bi-consonantique {ḏʕ} ; voir {ḎʕR}. *{ḎʕQ} (‫)ذعق‬ GL >yadʕiqu daʕqatun< « pousser un cri effroyable ».10 Extension différente de l’élément bi-consonantique {ḏʕ} ; voir {ḎʕR}. *{Ḏ/ḌʕN} (‫)ذعن أو ضعن‬ VA >naḏʕan aḏʕant li = nuḏʕin aḏʕant iḏʕān liʔnḍʕn tnḍn ʔnḍʕān< « se soumettre ; obéir ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble avoir résulté d’une contraction de la phrase aḏina ʕan « écouter, prêter l’oreille ». *{ḎFR} (‫)ذفر‬ I. ḪA cra 3 >ḏafrah< « parfum ». DS >ḏafrà/ā< « rue sauvage ». IH 190 >miskun aḏ̣faru< (registre semi-correct), LZ >misk aḏ̣farmiskan aḏfar< « musc très odorant ». Voir {MKN} et {WRD} II. Cette racine arabe serait pan-sémitique, puisqu’elle est témoignée par le syriaque zǝfar et l’accadien zapāru(m) « puer », à côté de l’arabe zafar « saleté », mais les correspondances phonétiques irrégulières suggèrent qu’il s’agisse pour l’arabe d’un autre emprunt à l’araméen ultra-corrigé comme dans le cas de {ḏrq} et {ḏʕr}, q.v. II. Voir {ṮFR}. *{ḎFN(WDS)} (‫)ذفن أو ذفنودس‬ BM >ḏafnī alʔiskandarānī< « grand laurier alexandrin (Danae laurus) ». Voir {DFL} et {DFNYDS}.

|| 9 L’alternance fréquente de {122} et {12y} dans les formes II des verbes était connue des grammairiens natifs ; voir Corriente 1976 : 85. 10 Cf. les connotations apocalyptiques du mot ṣayḥah dans Quʔrān XI : 67 et 94, XV : 73 et 83, XXIII : 41, etc.

*{ḎKR} | 499

*{ḎQN} (‫)ذقن‬ IH 200 >daqanunʔl+ḏaqanu< (registre haut), VA >ḏaqan + aḏqān< « menton ; barbe » ; IQ 190/0/2 >ḏaqn+uh< « son menton ». < Pan-sémitique {ḏqn}, cf. hébreu zāqan, araméen rabbinique dǝqan, accadien ziqnu(m) « barbe » et sudarabique épigraphique >mḏqn< « antichambre ». *{ḎKR} (‫)ذكر‬ GL >aḏkuru ḏikr(un) ḏākirun maḏkūrun = taḏakkartu (y)ataḏakkaru akūnu mutaḏakkiran taḏakkurnaḏkur ḏakart ḏikr ḏākir maḏkūr k = yaḏḏakkar aḏḏakkar litaḏakkartu taḏakkar taḏkār< « se rappeler ». >naḏkur(+uh) ḏakarta ḏik(a)r maḏkūrnaḏkūr y≠taḏkur lam yuḏkar aḏkur ḏukir ḏikr maḏkūraqwām b+al+faḍāyil yaḏkurū+nī< « quelques-uns mentionnent mes vertus » ; CD M 3/8 >ḏakar al+lah man qad ḏakart+uh bi+ḫayr< « que Dieu n’oublie pas ceux que tu as mentionnés comme des bonnes personnes » ; MT >yuḏkar ʕalà ism+uh< « son nom est mentionné » ; IQ >aḏkur+nī ʕalay+h< « recommandez-moi à lui ». >muḏakkar< « acéré ». VA >niḏakkar taḏkīr k< « rappeler ; mettre au masculin » ; >niḏakkar (al+ṭaʕām)< « assaisonner avec du sel » ; AL nidequér dequért = nidaqquér daqquert « rappeler » ; niḍacár ḍacárt taḍquír « faire mûrir les figues par la caprification » ; nidacquár daqcárt tadquír « faire des sillons dans la terre ». VA >niḏākar muḏākarah k = yaḏḏākar aḏḏākart / taḏākart taḏākur mutaḏākir maʕ< « se disputer ». >nuḏkir aḏkart iḏkār< « rappeler ». >yaḏḏakkar aḏḏakkar< « être mis au masculin ; être assaisonné avec du sel ». >yanḏakar anḏakar< « être mentionné ». >ḏikr + aḏkār< « mention ; souvenir » ; GL >ṣāḥibu ʔl+ḏikr< (registre haut) « auteur d’une référence ». >ḏakarun< (registre haut), VA >ḏakar + ḏukūr(ah) / ḏukrānḏakar + ḏukūrḏakarḏakar + ḏukūrḏakar al+dīk< « variétés de jacinthe (Scilla hyacinthoides / lilio-hacynthus) » ; nº 989 >ḏ. al+ʔarḍ< « phallus impudique (Phallus impudicus) » ; nº 1984 >ḏ. al+kalb< « champignon de Malte (Cynomorium coccideum) » ; nº 986 >ḏ. al+hirr< « variété de muscari (Muscari parviflorum) » ; nº 841 >ḏ. al+raʔīs< « salicaire pourpier (Lythrum portula / borysthenica) », nº 1982 >ḏ. al+tays< « asperge commun (Asparagus officinalis) » ; nº 1983 >ḏ. al+ḥimār< « sorte de champignon ». VA >ḏukūriyah< « masculinité ». >marʔat an ḏukrāniyahʔl+ḏakīruḏakīrquwwat an ḏākirah< « mémoire ». >ḏukkār nom d’unité +ahḏukkārun< (registre semi-correct), AL ḍucára + ḍucár « caprifiguier ». GL >ḏukkārat ʔl+muʕaḏḏabīna< « ceps des prisonniers ». >taḏkīratun< (registre semi-correct), VA >taḏkirah + taḏākir< « memorial ». MT >taḏkār< « anniversaire ». VA et ZǦ >maḏākirḏkrtaḏkū ḏakāti ʔl+nār ḏakā< « brûler le feu avec intensité ». >niḏakkī taḏkiyah k< « rendre délicieux ou subtile ; immoler ». AL nideqquí deqquéit « immoler ». VA >nuḏkī aḏkayt iḏkā k< « attiser le feu ». >yaḏḏakkā aḏḏakkā< « devenir délicieux ou subtile ; être immolé ». >ḏakā< « saveur ; subtilité » ; IQ >ḏakāḏakī + aḏkiyā< « délicieux ; subtile » ; AL daquír (lire daquí) « subtile » ; IQ >ḏakī< « subtile ; parfumé ». IQ >aḏkà< « plus subtile ou parfumé ». < Pan-sémitique {ḏkw}, cf. hébreu zākāh, araméen rabbinique dǝkā, accadien zakû(m) « être pur ou innocent » et sudarabique épigraphique >ḏkwn< « égorgement ». *{ḎLF} Voir {DLF}. *{ḎLL} (‫)ذلل‬ I. GL >aḏullu mutaḏallilun< (registre semi-correct), IQ >ḏalla yaḏallūḏallaniḏall ḏalalt ḏillah / maḏallah ḏalīl maḏlūl< « être humble ou vil ». IQ >tuḏull+uh yuḏull+anī ḏulli< (impératif) = >ḏallalū ḏulliltuka+ḏall+uh ḏullū< (impératif), AL nidúl(l) delélt dul(l), GL >aḏillu = uḏillu ġayr+ī maḏlūlun< (registre semi-correct) « humilier, soumettre ». VA >niḏallal taḏlīl k = iḏlāl = yastaḏlal astaḏlal< « humilier, soumettre », >yaḏḏallal aḏḏallal li< « se soumettre, s’humilier ». >yanḏall anḏallyanḏalḏillah< « abaissement, bassesse ». >ḏullḏullḏalīl< « vil ». VA >ḏalūl< féminin +>ah< « soumis, docile ». IA >aḏall< « plus vil ». < Sémitique de l’Ouest {ḏll}, cf. hébreu zulūt « bassesse », syriaque dǝlīlā « facile », sudarabique épigraphique >hḏll< « humilier » et guèze zällä « être sot ». II. Voir {Ḏ̣LL}. *{ḎMM} (‫)ذمم‬ I. GL >aḏummu ḏammun maḏmūmun< (registre haut), VA >nuḏumm ḏamamt ḏamm maḏmūm kḏamma nuḏummy≠tuḏumm< « blâmer ». IQ >naḏammamyanḏamm anḏamm< « être blâmé ». >ḏimmah + ḏimam< « protection, sécurité » ; >ḏimmah = ḏimām + aḏimmahḏimām< « pacte, garantie » ; ḪA vli 4 >bi+ḏimām al+hawā< « par les droits de l’amour ». IQ >ḏimmah< « conscience, engagement » ; BD 11v et 12v >dīmā(tu)ḏimmī + īn< « client, protégé (par la loi islamique) », AL dimí + ín

|| 11 Néologisme fabriqué par ces missionnaires chrétiens, voulant traduire le concept de leur foi sans utiliser le terme īmān, trop islamique.

*{ḎNB} | 501

« sujet, ressortissant ». GL >maḏmūm ʔl+sīrati< « blâmable pour sa conduite ». < Sémitique de l’Ouest {ḏmm}, cf. hébreu zāmam et araméen rabbinique zǝmam « considérer, méditer, tramer » et syriaque zam, avec plusieurs évolutions sémantiques. II. IH 185 >ḏammun< « laid ». < {dmm} par contamination sémantique de {ḏmm}, mais une racine pan-sémitique {dmm} à connotations négatives semble avoir existé, cf. hébreu dam, ougaritique >dmniḏannab k < « regarder comme coupable » ; AC >ḏannabnī+h< « nous l’avons considéré coupable ». VA >nuḏnib aḏnabt iḏnāb muḏnib + īnaḏnabtu ʔ.ḏnabu muḏnibun féminin muḏnibatun< (registre semi-correct), IQ >aḏnab (ḏunūb)muḏnibḏanbun< (registre haut), VA, IQ et MT >ḏanb + ḏunūbḏanbḏanabun< (registre haut), IQ, IA et VA >ḏanab + aḏnābḏanabḏanab< < « bout inférieur d’une cuillère » ; VA >ḏū ḏanab< « pourvu d’une queue » ; UT nº 1964 >ḏanab ʔl+dīk< « iris des marais (Iris pseudaocrus) » ; TD 185 >ḏanab al+faʔr< « plantain » ; UT nº 1004 >ḏ. al+faʔrah< « variété de dattes » ou « épis de plantain » ; nº 1963 >ḏ. al+fīl< « cornifle (Ceratophyllum demersum) » ; nº 1655 >ḏ. al+ǧamal< « blé dur (Triticum durum) » ; nº 980 >ḏ. al+hirr< « betoine (Stachys officinalis ou ocymastrum) » ; DS >ḏ. al+qiṭṭ< « chrysocome (Chrysocoma) » ; UT nº 3687 >ḏ. al+ḥidʔah< « scolopendre sagittée (Asplenium sagittatum) » ; nº 1979 >ḏ. al+ḥirḏawn< « strobiles de Equisetum » ; nº 1959 >ḏ. al+ḫayl< « équisette (Equisetum) » ou « éphèdre (Ephedra fragilis) » ; nº 1957 >ḏ. al+labuʔah< « sauge de Jérusalem (Phlomis purpurea) » ou « molène (Verbascum thapsus) » ; nº 1981 >ḏ. al+ʕaqrab< « cumin à grandes fleurs (Hypecoum imberbe) » ; nº 982 >ḏ. ʔl+nimr< « variétés de patience (Rumex aquaticus / pulcher) » ou « molène (Verbascum) » ; nº 1954 >ḏ. al+nims< « feuilles de Phragmites australis / communis) » ; nº 1962 >ḏ. ʔl+ṯaʕālib< « feuilles de « canne de Provence (Arundo donax) » ou « millet d’Italie (Setaria italica) » ; nº 4552 >ḏ. ʔl+ṯaʕlab< « ruban d’eau » (Sparganium ramosum) ; ID ʕw2 >ḏnb ʔl+ḥml< « l’étoile Gamma de Capricorn » ; UT nº 438 >aḏnāb al+baqar< « éphèdre (Ephedra fragilis) » ou « équisette (Equisetum) » ; >a. al+ḫayl< (Equisetum), « variété

|| 12 Calque évident du castillan cola, avec deux étymologies, latine et grecque, et des acceptions différentes.

502 | *{ḎNTL/N}

de sparte (Lygeum spartum ou Polygonum equisetiforme) ». IQ >ʔayn muḏannab< « œil en amande ». Voir {ʔḪR}, {RKB}, {ZYD}, {SRḤ}, {ŠWL} I, {ʕML}, {ĠFR}, {KṮF}, {KʕK} et {KFR} I. < Pan-sémitique {ḏnb}, cf. hébreu zānab, araméen rabbinique dūnbā, guèze zänäb et accadien zibbatu(m) « queue ».13 *{ḎNTL/N} (‫)ذنتل أو ذنتن‬ GL >ḏuntūlun< « denté (Dentex dentex) ». IH 284 >ḏintīl/nah< « fête à l’occasion de la première dent des bébés » < roman andalou */DÉNTE/ latin dens, -tis, avec les suffixes augmentatif et diminutif.14 Voir {DNTL}. *{ḎHB} (‫)ذھب‬ GL >ḏahab (y)aḏhabu ḏahābun ḏāhibun< (registre haut), IH 207 >ʔl+ḏihābu< (registre semi-correct, maṣdar) « aller, partir » ; VA >naḏhab ḏahabt ḏahāb ḏāhib + īn maḏhūb (min)< « partir ; avoir une opinion » ; ZǦ >y/taḏhab< « disparaître ; mourir » ; NQ bz >aš taḏhab ʕind albuṭūn min al+ʕuqūl< « combien d’intelligences sont perdues à cause des ventres ! » ; IQ >yaḏhab b+al+nufūs< « il emporte les vies » ; >al+baṣar min+ha yaḏhab< « elle perd la vue » ; >yaḏhab an yasaddad< « il est enclin à l’équité » ; >naḏhab f+al+iqtiṣād< « je suis en faveur de l’économie », AC >ḏahab l+al+raḫīṣ< « il chercha le bon marché ». VA >niḏahhab taḏhīb kḏuhhibmuḏhabmudéyheb + ít « dorer ». VA >nuḏhib aḏhabt iḏhāb muḏhib muḏhab k< « emporter ; faire partir » ; >n. / naḏhab aḏhabt iḏhāb muḏhib muḏhab kyuḏhib< « faire disparaître, éliminer ». VA >yaḏḏahhab aḏḏahhab< « être doré ». >nimaḏhab k< « faire embrasser une croyance ». >yatmaḏhab atmaḏhab tamaḏhub mutamaḏhib + īn< « embrasser une croyance ». GL >ḏahabun< (registre haut), VA >ḏahab + ḏuhbānḏahabḏahbiḏahabun wa+fiḍḍatun maḫlūṭun< (registre semi-correct) « électrum » ; MT >ʔl+ḏahab al+funšī ≠ al+bayyāsī ≠ al+saʕdī< « monnaies d’or frappées par Alphonse VI ≠ à Baeza ≠ par Muḥammad b. Saʕd » ; >ḏahaban murābiṭiyyah mālikiyyah ≠ marīniyyah ≠ marrākušiyyah < « id. par les Almoravides ≠ les Mérinides ≠ à Marrakech ». VA >ḏahabī + īn< « doré ; oripeau » ; IQ >ḏahabī< « doré » ; UT nº 1975 « souci des jardins (Calendula officinalis) ». UT nº 1981 >ḏahabiyyah< « cumin à grandes fleurs (Hypecoum imberbe) » ; GM 9 « cyclame (Cyclamen europaeum) ». IQ >ḏuhaybah< « un peu d’or ». GL >sarīʕ ʔl+ḏuhūb< « éphémère ». >maḏhab< = IQ « secte, méthode » ; VA >maḏhab + || 13 La signification de « péché » se serait générée en arabe à travers une métonymie, déjà initiée dans le sudarabique épigraphique >ḏnb< « mettre l’ennemi en déroute », c’est-à-dire dans une situation d’infériorité produite par un manque d’excellence. 14 Cf. castillan dentón et maltais den(ti)ċi, témoignant une substitution de suffixe ; voir Corriente 1992 : 127. Dans le deuxième cas, le changement pourrait être simplement phonétique, à cause de la permutation fréquente de /n/ et /l/ dans les dialectes néo-arabes, surtout occidentaux.

*{ḎWB} | 503

maḏāhibmaḏīhib< « conduites » ; MT >ʕalà maḏhab raġbat+hā< « selon son désir » ; DS >daqīq al+maḏāhib< « très volatil » ; AL mutabíâ médheb + ín, mumédheb + ín « suivant une norme ». HC 15 >al+muḏahhabah< « dessert de miel, œufs et noix ». DS >muḏhib al+kalab< « alysse jaune (Alyssum saxatile) ».15 Voir {ʔQLMY}, {ʔNY} II, {BQL}, {ǦʕFR}, {RʔS}, {RḪṢ}, {RĠW}, {RQD}, {RQM}, {ZNR}, {SǦLMS}, {SL/RSL}, {SKK} I, {SLḪ}, {ŠǦR}, {ŠḤR}, {ŠMŠR}, {ṢRF}, {ṢFḤ}, {ṢNF}, {ṢWĠ}, {ʕṢB}, {ʕYN}, {QRṬ} II, {QSM}, {QṢB}, {LḤM}, {LZQ}, {MLK} I et {NZL}. La racine {ḏhb} fournit le nom de l’or dans le sémitique de l’Ouest, cf. hébreu zāhāb, araméen dǝhab et sudarabique épigraphique >ḏhbḫrṣ< qui est proche de l’accadien ḫurāṣu(m) : on dirait que cet ancien nom, probablement d’origine non-sémitique, a été remplacé presque partout par une désignation nouvelle, une extension de l’élément bi-consonantique {ḏh/w} « disparaître, s’effacer » (cf. {ḏhn/l}, {ḏwb}, etc.), dont la notion basique ne s’est bien conservée qu’en arabe, par chance, à travers une métonymie allusive à la rapide disparition de l’or, lorsqu’on parvient à le voir.16 *{ḎHL} (‫)ذھل‬ VA >naḏhal ḏahalt ḏuhūl ḏāhil + īn / ḏuhūl ʕan< « négliger, oublier ». >niḏahhal taḏhīl k = nuḏhil aḏhalt iḏhāl muḏhil muḏhal / maḏhūl k< « faire oublier, distraire ». >yaḏḏahhal aḏḏahhal< « être négligé ou oublié ». LZ >maḏhūlmaḏhūlu ʔl+ʕaqli< « distrait, absent » ; NQ 1/1/4 >nabqā fī+k maḏhūl< « tu m’éblouis ». Extension de l’élément bi-consonantique {ḏh/w} (voir {ḏhb} ; cf. araméen rabbinique dēhe « faible » et guèze zahlälä « s’affaiblir »). *{ḎHN} (‫)ذھن‬ GL >ḏihnun< (registre haut), VA >ḏihn + aḏhānḍuʕfu ʔl+ḏihn< « pusillanimité ». Voir {ḤDD} et {WQD} I. Cette racine arabe contient une variante phonétique de {ḏhl}, comme dans ḏahana « faire oublier », mais aussi des substantifs avec les connotations de « force, énergie, capacité », probablement empruntés à l’araméen rabbinique et au syriaque dǝhan « être gras », avec une évolution sémantique assez fréquente. *{ḎWB} (‫)ذوب‬ GL >aḏūbu< (registre haut), VA >yaḏūb ḏāb ḏawb / ḏawabān ḏāʔib = yaḏḏayyab aḏḏayyabḏāb ḏubtu t≠yuḏūbḏābḏubtu asà< « je fus défait par le chagrin ». IH 276 >ḏayyabtu< (registre semi-correct), GL >aḏību muḏābun< (registre semicorrect), VA >niḏayyab taḏyīb k = nuḏīb aḏabt iḏābah muḏīb + īn muḏābḏʕmnbmḏb< « canal ». *{ḎW(T)} (‫)ذو أو ذوت‬ VA >ḏū ≠ ḏā ≠ ḏī 2 ḏawā + ḏawī / ūlū< féminin >ḏāt + ḏawāt< « maître ; doué de » ; UT nº 4392 >ḏū alf waraqah< « myriophylle à épi (Myriophyllum spicatum) » ; nº 1973 >ḏ. ḫams aṣābiʕ / aqsām / awrāq = ḏ. ḫamsat aǧniḥah< « quintefeuille (Potentilla reptans) » ; nº 1968 >ḏ. ḫams ḥabbāt< « fruit de quelques variétés de pivoine (Paeonia broteroi ≠ coriacea ≠ officinalis) » ; nº 1971 >ḏ. ʔl+ġilāfayn< « ivraie (Lolium temulentum) » ou « riz (Oryza sativa) » ou « blé de Jérusalem (Triticum dicoccum » ; nº 2398 >ḏ. ʔl+ḥabbah ʔl+wāḥidah< « petit épeautre (Triticum monococcum) » ; nº 1970 >ḏ. ʔl+ḥabbatayn< « blé de Jérusalem (Triticum dicoccum) » ; nº 1972 >ḏ. ṯalāṯ aṣābiʕ< « dent de lion (Leontodon tuberosum) » ; nº 1977 >ḏ. ʔl+waraqah ʔl+wāḥidah< « gouet à capuchon (Arisarum vulgare) » ; nº 1979 >ḏ. ṯalaṯ ḥabbāt< « aubépine (Crataegus monogyna / orientalis) » ; nº 1976 >ḏ. ṯalaṯ waraqāt< « tournesol (Chrozophora tinctoria) » ou « gros chiendent (Cynodon dactylon) », « guède (Isatis tinctoria) », « maceron (Smyrnium olustratum) » ou « dolique asperge (Vigna unguiculata) » ; DS >ḏ. ṯalaṯ šawkāt< « chardonnette » (?) ; >ḏ. ṯalaṯ alwān< « triphyllon » ; >ḏ. mʔt šawkah< « érynge » ; >ḏ. ʔl+ʔṯny ʕšr< « duodenum » ; GL >ḏ. ʔl+ḏāti ʔl+wāḥidati< « consubstantiel » ; >ḏ. qalbayn< « irrésolu » ; AC >ḏ. ʔl+kibri< « hautain » ; AL Dulcarnáin « Alexandre ». GL >ḏātun< (registre haut), VA >ḏāt + ḏawātḏāt< « essence » ; AL ḍet + ḍevét « majesté » ; IQ >min ḏāt+uh< « lui en personne » ; AL bi déeti « moi en personne » ; GL >fī ḏāti+hā< « dans sa personne » ; DS >ḏāt al+ǧanb al+bārid< « pleurésie typique » ; >ḏāt al+ʔaʕyun< « chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum) » ; MT >ḏāt yawm< « un jour » ; >ḏawāt+uh alarbaʕ< « ses quatre côtés » ; >min ḏawāt ǧihāt+hā< « des tous ses côtés » ; AC >ḏawāt al+ʕaṭal< « les vieilles filles ». AŠ 15/3/9 >al+mulk ʔl+ḏātī< « le royaume essentiel (des mystiques) » ; 15/5/7 >al+faqr ʔl+ḏātī< « la pauvreté essentielle ». Voir {BRHN}, {ṮMR}, {ǦBH}, {ḤDD} I, {ḪŠʕ}, {ḪFF}, {ḎNB}, {RBʕ}, {RǦL}, {RYŠ}, {SKN} I, {SMM}, {SMY}, {SNH}, {ŠFQ}, {ṢWR}, {ḌRS}, {ṬWL}, {ĠRR}, {FQR} I, {FLK} I, {QRN}, {QʕD}, {LSN}, {LWN} I, {NTǦ}, {NWN} et {WTR}. Cet outil grammatical est, du point de vue étymologique, une variante du démonstratif ; voir {ḎĀ}. *{ḎWD} (‫)ذود‬ IQ >ḏād< « protéger » ; VA >nuḏūd ḏudt ḏawd ḏāʔid maḏūd k< « repousser, éloigner ». >ḏawd + aḏwād< « troupeau » ; GL >ḏawdun = ḏūdun< (registre semi-correct) « bergerie ». VA >maḏwad + maḏāwidḏwwdt< « pâturage »)

*{ḎYL} | 505

et l’éthiopien, mais elle semble aussi avoir atteint, dans le Nord, l’ougaritique >ḏd< « territoire ». *{ḎWF} (‫)ذوف‬ LZ et IH 336 >šarāb(un) muḏāfun< (registre semi-correct) « vin délayé ». < {dwf}, racine arabe très peu utilisée, peut-être une dévolution par l’araméen du terme arabe estropié aḍāfa « ajouter ».17 *{ḎWQ} (‫)ذوق‬ IQ >ḏāq ḏuqtu y≠nuḏūq lam nuḏuq yuḏāq ḏawqnuḏūq ḏuqt ḏawq / ḏawaqān ḏāʔiq ḏawwāq + īn maḏūq k = yaḏḏawwaq aḏḏawwaqniḏawwaq taḏwīqḏawwaqū< « faire goûter ». GL >ḏawqun< (registre haut) « goût » ; AL dáu/vq « goût ; dégustation » ; AŠ 44/12/2 >ḏawq< « intuition mystique ». ZǦ >ḏawwāq< « qui aime à goûter », AL daguáq + uín « dégustateur ». IQ >maḏāq< « goût ». Voir {ḪLW(Ḻ)}. L’isolation de cette racine arabe dans l’ensemble du sémitique et des langues voisines suggère qu’il s’agisse d’un emprunt à l’araméen (rabbinique dǝqaq, ainsi que syriaque et hébreu daq « piler »), avec une évolution sémantique assez logique. *{ḎWY} (‫)ذوي‬ VA >yaḏwī ḏawā ḏawy / ḏawī< « flétrir ». Probablement une variante phonétique de {dwy}, q.v., peut-être en rapport avec les phénomès caractéristiques des bilingues en arabe et araméen, où on trouve dawwē « triste », dēwā « tristesse », etc. *{ḎYʕ} (‫)ذيع‬ VA >yiḏīʕ ḏāʕ ḏayʕ miḏyāʕ k< « se répandre, devenir public ». >n≠yuḏīʕ aḏaʕt iḏāʕah muḏīʕ muḏāʕ k< « répandre ; rendre public ». Cette racine arabe, très peu productive, semble être une variante phonétique de {šyʕ} et {ḍyʕ}, q.v., en rapport avec les prononciations dialectales de l’ancien /ḍ/ latéral. *{ḎYL} (‫)ذيل‬ IQ >ḏayl + aḏyālḏayl + aḏyāl / ḏuyūl< « queue ; bas d’un vêtement » ; AL déil + duyúl « bourdon » ; déyl = ḳáyt min déyl + ḳoyót « ligne de pêcheur » ; ID y 7 >ḏawāyil ḫuyuṭ< « morceaux de fil ». VA >ḏayyāl< « avec un bas qui traîne ». Voir {ǦRR(N)} et {ĠRBL}. Sans parentage sémitique, cette racine arabe pourrait être empruntée à l’égyptien ancien >ḏr-ʕ< « limit, borne ».18

|| 17 Ce qui serait décelé par la prononciation en arabe andalou avec un /ḏ/, variante dialectale fréquente du /ḍ/, selon Corriente 1977 : 46. 18 Selon Erman & Grapow V : 594. Une autre hypothèse étymologique serait une évolution grammaticale et sémantique de l’araméen dīleh « ce qui lui appartient ».

(‫ )ر‬Rāʔ *{RĀʔ} (‫)راء‬ AL Ra, IQ + >rāʔāt< « la lettre rāʔ ».1 *{RʔS} (‫)رءس‬ GL >ʔ≠y.rāsuyarʔas raʔas riʔāsah ʕalà< « présider ». >nirawwas tarwīs< « ébouter ; couper les pointes » ; DS « boutonner ». VA >nirayyas = nirāʔas k< « préposer, convertir en chef ». VA >yatrawwas< « être ébouté ». >yatrayyas atrayyas = yatrāʔas atrāʔas< « devenir le chef ». >raʔs + ruʔūsrūsun< + IH 142 >rūsun< (registre semi-correct), IQ et AC >rās + rūsruwayyasraʔs< « chapiteau ; bouton de rose », SH « tâche de tiges de sparte prêtes à être tressées » ; FḪ >raʔs + ruʔūs< « partie supérieure des aubergines et des cuisses de poulet » ; >r. barṭāl< « un mets de fèves frites » ; >r. al+maġrafah< « creux d’une cuillère » ; >r. maymūn< « sorte de gâteau de viande » ; >r. al+murī< « première phase dans la préparation du murī » ; HC >murī raʔs< « m. de la meilleure qualité » ; HC 119 et FḪ >r. min ṯawm< « un ail » ; IQ >ʕalà rās+ī< « en ma présence » ; IQ et MT >rās māl< « capital » ; VA >r. al+sāriyah< « chapiteau » ; >rās al+ʕaǧalah< « élément non-identifié d’une roue hydraulique » ; MT >al+ʕaynayn fī rās+uh< « sobriquet , probablement = intelligent » ; UT nº 2136 >raʔs ʔl+ḏahab< « camomille des teinturiers (Anthemis tinctoria) » ou « linosyris (Linosyris vulgaris) » ou « chrysanthème (Chrysanthemum segetum / myconis) » ou « cumin à grandes fleurs (Hypecoum imberbe) » ; nº 2137 >r. al+ʔafʕà< « vipérine (Echium) » ; nº 2134 >r. al +ʕiǧl< « gueule de lion (Antirrhinum majus) » ; nº585 >r. al+ʕiǧl al+kabīr< « espèce de linaire (Linaria tryphylla) » ; nº 2100 >r. al+ʕuṣfur< « ziziphore (Ziziphora capitata) » ; nº 2133 >r. al+šayḫ< « espèce d’échinope (Echinops ritro) » ; nº 2135 >r. ʔl+zurzūr< « espèce de carline (Carlina corymbosa) » ; DS >r. al+hudhud< « espèce d’orchis » ; AL raz alméide + ruç « présidence d’une table » ; bi raz li habit / cél « à la tête basse » ; min zeuch a rrúç « à deux têtes » ; aboráç + aburúç = abu raç quibír = muráguaç + ín « qui a une grosse tête » ; aburguáiç/za + aburguáiç « têtard » ; RC Macharaborros « nom de lieu (= ferme des têtards) ». GL >riyāsu ʔl+sayfi< (registre semicorrect), VA >riyās + āt< « poignée de l’épée » ; GL >riyāsun< (registre semicorrect) « manche ». >riyāsatun + riyāsātunriyāsah< « primauté » ; AL riáça + ít « amirauté ; primauté ; évêché ». GL >raʔīsun< (registre haut), IH 372 >rāʔisun< (registre semi-correct), VA >raʔīs + ruʔasāraʔīsrāyisrayyisal+raysrayīsu ʔl+markabi< (registre semi-correct), VA >rāyis + īn / ruw/yasā< « capitaine d’un navire » ; DS >raʔīs al+buqūl< « épinards » ; UT nº 2155 >r. al+ǧabal< « espèces de chèvrefeuille (Lonicera implexa / periclymenum / splendida / etrusca) » ; MT >aban al+rāyis< « nom propre masculin ». VA >rawwās+ īnrawwās< « boucher qui vend les têtes » ; LH *rawwás « dauphin ».2 VA >mirwās + marāwis< « sorte de flèche ». DS >al+fāʔu l+murawwasah< « la lettre fāʔ ». Voir {ʔBW}, {ʔLF}, {ʔWY} II, {ṮʕB}, {ǦFN} III, {ḤBB}, {ḪDM}, {ḎKR}, {RSML}, {RṬB}, {RFʕ}, {SBḤ} II, {SRY} II, {ŠML}, {ŠWṬ} I, {ṢBN(R)}, {ṢḤḤ}, {ṢRʕ},{ʕBʔ}, {ʕḎ̣M}, {ʕRS(Ḻ)}, {ʕLW}, {ʕMM}, {QWM}, {KṮR}, {KRNB}, {MRḌ}, {MLK} II, {MYL} I, {NṢB}, {NKS}, {HZZ}, {HWM}, {WǦʕ} et {WQF}. < Pan-sémitique {rʔš}, cf. hébreu rōš, araméen rabbinique rēšā, syriaque rīšā, ougaritique >rīšrʔsrāṭah< « rat ». < Roman andalou */RÁTA/, probablement d’origine onomatopéique. *{RʔF} (‫)رءف‬ VA >narʔuf raʔuft raʔfah raʔūf + īn bi< « être clément ». GL >rāfatun< (registre semi-correct) « clémence ». >raʔūfun< (registre haut) « clément ». Sans parentage dans l’ensemble des langues sémitiques ou voisines, cette racine arabe semble être le résultat d’une contraction (naḥt) d’une phrase avec un verbe (arḫà, kasara ou un autre synonyme phonétiquement apte) suivi d’un complément direct a(n)f « nez », c’est-à-dire, par exemple, *arḫà ʔanfa+hū « il baissa son nez = il laissa son arrogance ».3 *{RʔM} (‫)رءم‬ AL niráyam rayámt « faire les brebis nourrir les agneaux des autres ». rim féminin +a + arrím « daim » ; GL >rīmunrīmrīm + arʔām< « gazelle blanche » ; MT >aban al+rīm< « nom propre masculin » ; AL fárḳ a rrím + firáḳ « petit de la gazelle blanche ». ríma + rím « allache (Sardinella amita) ».4 < Pan-sémitique {rʔm}. cf. hébreu rǝʔēm, araméen rabbinique rēmā, syriaque raymā, ougaritique >rum< et accadien rīmum « sorte d’antilope », probablement aussi en rapport avec {rḥm}, q.v. *{RĀN} (‫)ران‬ AC >rrāna< « grenouille ». < Latin rāna, cf. {RNQ/K} et {NRQ}.

|| 2 Posé par le castillan et le portugais arroaz, ainsi que le catalan roassa. 3 Cf. le cas similaire de {ḤŠF}. 4 Cf. arabe marocain rīm chez Prémare V : 271.

508 | *{RʔY} *{RʔY} (‫)رءي‬ I. GL >raʔaytu = rāyt arà ruwī rūyatnarà ra(ʔa)yt ruʔyahraʔà = rā r(aʔ)+āk rayt+uh) raʔaw(+hu) yarā+k tarā+nī sa+tarà tarī nurà ara< (impératif), MT >rāt tarā+hur(aʔ)ā rāt rayt y/tarī yarī+h tarā+hāarī tarūarā arāt rayt yarī/ā yarawruwiyya< (registre semi-correct), AC >arà = arī arā/ayt = raʔayta tarā+nī tarī yarī(+k) narī+k narū yaraw+nārī+hi< « il la vit », 9/5/1 >rī+h< « il le vit » ; IH 224 >mā urī< « il ne fut pas vu » ; IQ >rā+hu< « regarde-le, le voici » ; >rā li+ʕaynī+k< « il vit tes yeux » ; >aʕūḏu b+al+lah min kin+narā+k< « qu’il ne plaise à Dieu que je parvienne à te voir » ; >ḥattà yurā l+ak< « tant qu’il te plaît » ; >sawālif turà šuʕāʕ< « nattes de cheveux semblable aux rayons du soleil » ; >rā+nī šaqfa bayn iday+h< « je suis à sa merci, comme un pot (qu’il peut casser) » ; >w+ara ḏā faḫḫi< « tu vois, c’est une piège » ; >tarà ʔš ḫabar+ī tarà< « regarde ma situation, tu vois » ; >tarà ʔl+bašar yaltaham< « peut-être les gens se rappellent » ; NG mg 2/1/4 >tarā+h … qad fazaʕ< « vois : il est effrayé » ; ḪA ar1 >turà ʔyna dār+ak< « où est ta maison, s’il te plaît ? » ; ar 6 >tarā+nī namḍī< « j’irai, peut-être » ; ZǦ >rā+nī< « je suis » ; >rā+hī< « elle est » ; VA >tarā+h< « le voici » ; AL tára hadi « la voici » ; taráh ahné ≠ ahaníq « il est ici ≠ ≠là » ; AC >tarā+k rāhibī< « te voici, devenu étuvée » ; >yā tarà ik+kin hu liy+ya ḥaqq< « pourrait-il se faire qu’il soit vraiment à moi ? » ; GL >a+turā (mā)yā turàturàya turā< « peut-être ». GL >urāyinirayyi = nurāʔī ʕalànawrī awrayt iwrā mūrī k li = nurī arayt irāʔah murī murā karā+nī arat+nī yawrī urī awrī+nī< (impératif), ZǦ >niwarrī+k tiwarrīyawrī awrī< (impératif), AC >tawri+l+u lā tawrī awrī+l+ah< (impératif), AL navrí au/vréit « montrer » ; VA >yarwī anna+hu< « simuler ». >natrayyā atrayyayt< « prendre conseil » ; >yatrayyā atrayyā lī = tarāʔī< (maṣdar) « paraître, sembler ». >ray + āt / ārārāyun< (registre semi-correct), IQ, AC et IA >rāyṣāḥib rāy< « de bon conseil » ; >raʔy al+ʕayn< « vue des propres yeux ». >ruʔyahrūyārūyah< « opinion » ; AŠ >ruyyat al+bārī< « la contemplation du Créateur ». VA >rāyah + ātrāyarayyahriyāʔun< (registre haut), VA, IQ et IA >riyāb+a(r)+riyā< « avec hypocrisie ». VA >marʔà + marāʔī< « vue, aspect ». >mi/urā + amriyah = mirʔāh + marāʔīmi/urā + amriyyatun< (registre semi-correct), GL >muraʔan< (registre semi-correct), IQ >mirā + amriyyaamriyyahmirīmuray< ; AL mirí min hind + amríe, AC >amriyā< « longue-vue » ; FḪ >mirʔāhmrāt hindiyyah< « planche en fer pour griller les crêpes ». GL >marwiyun< (registre semi-correct), VA >marʔī = marwī + īn< « visible » ; >ġayri marʔī< et GL >ġayr marī< « invisible ». IZ 1/4/2 >ʕarūsah mariyyah< « fiancée dévoilée (devant son époux dans la cérémonie du mariage) » ; IQ et ZǦ >almariyyahalma/āriyāmurāyimurayyi + īn = murāʔī + īnmurī al+fanak< « fourrure de fanak (q.v.) en imitation ». Voir {ʔḪḎ}, {ʔḎ}, {BDD}, {BRM}, {ḤṢL}, {DḪL}, {RWḤ}, {SḪN}, {SDD}, {SMʕ}, {SWʔ}, {ʕML}, {ʕWD}, {QLL}, {KLW}, et {NWM}. < Sémitique de l’Ouest {rʔy}, cf. hébreu rāʔāh, sudarabique épigraphique >rʔ(y)riyatunriyyatun< (registre semi-correct), VA >riyah + ātriyyahḫabṭatu ʔl+riyyat< « pneumonie » ; >al+ḥarbu mina ʔl+riyyati< « la guerre qu’on fait avec les poumons, c’est-à-dire avec les cris de guerre ». Voir {ḤŠŠ} I, {QṢB} et {NǦD}. Cette racine semble être une dérivation sémantique de {RʔY} I, le marʔī « blessé aux poumons » étant d’abord la désignation euphémistique du blessé dont les organes vitaux étaient visibles.7 *{RBB} (‫)ربب‬ I. VA, MT et AC >rabb + arbābrabb< « seigneur ; maître » ; AL rabb « le Seigneur, Dieu » ; ráb al béyt « le maître de la maison » ; ZǦ >rabb al+ʕālamīn< « le Tout-puissant » ; ḪA ā 11 >arbāb al+nibāl< « archers » ; IQ >yā rabb+i< « Mon Dieu ! ». GL >ra/ābbatun< (registre semi-correct), VA >rabbah + āt< « madame ; maîtresse » ; DS >rabbah< « achores, pustules dans la tête des enfants ».8 AL rabéni + ín ≠ ét « divin ». ZǦ >ribbī< « rabine » ; NQ db 3/6/1 >dīn ʔl+ribbī< « judaïsme ». IH 161 >rubbat+mārubba+mā< « peut-être » ; IQ >rubba+mā qālū< « ils disent souvent » ; >rubba+mā yuqāl< « on dit peut-être » ; >rubba+mā ʔl+šatam yanfaʕ+u< « peut-être ces insultes lui seront profitables ». GL >rabūbiyatun< (registre semi-correct), VA >rubūbiyah< « divinité ». Voir {ǦND}, {ḤQQ} I et {WḤD}. < Pan-sémitique {rbb} « être abondant ou grand », cf. hébreu et rabbinique rab « grand ; chef », sudarabique épigraphique >rb< « seigneur », guèze räbbä « être beaucoup » et accadien rabbû(m) « très grand ».

|| 5 Etymologie évidente, reflétée aussi par le vieux castillan almería « impôt sur les noces » (voir LH2), quoique ignorée par nos historiens, qui insistent pour proposer une *mariyyat Baǧǧānah « le port de Pechina », comme dans EI2 VI : 560, sans aucun témoin d’un terme roman andalou */MARÉA/ avec une telle acception ; voir aussi Corriente 1993 : 63, n.1 et 2008 : 148 et n. 377. Néanmoins, cette méthode pour désigner les villes nouvelles ou renouvelées avec des épithètes laudatifs était habituel chez les Arabes, cf. mursiyah « la (ville) solide », Murcia en Espagne ; al+mahdiyyah « la (ville) bien guidée », Mehdia en Tunisie ; al+qāhirah « la (ville) triomphante », Le Caire en Egypte, etc. 6 L’absence de cette racine en accadien et son remplacement, dans des domaines très importantes, par {ḥzy} en araméen et par {šwf} dans la plupart des dialectes néo-arabes, suggère qu’elle pourrait avoir été un mot argotique ayant connu un grand succès dans le sémitique de l’Ouest, peutêtre une variante phonétique de {rʕy} « faire paître », q.v. 7 Cf. le cas parallèle de l’araméen rabbinique bēt rŏʔi « appareil digestif », littéralement « maison de ce qui se voit à la fin du procès, c’est-à-dire les excréments ». 8 Autrement appelées saʕfah.

510 | *{RBṮ}

II. GL >rabābun< (registre haut), VA et ZǦ >rabābrabāʔibī< « joueur du rebec ». >rabīb féminin +ah + rabāʔibrabībrabībun< (registre haut) « fils ou père adoptif » ; >rabībatun< (registre haut) « fille ou mère adoptive » ; NQ 6/5/3 >rabīb< « nom propre masculin » ; MT >rabībahrubaybatun< « marraine » ; IQ >rabībat al+ḥaǧǧ< « jeune fille qui marche avec les pèlerins ». Voir {ʔḎN} et {WŠY} III. Variante phonétique de {rbw}, q.v. III. GL >rubbunʔl+rubbirubrubūbāt< « rob » ; GL >rubbu ʔl+ḫarrūbi< « rob de caroubes » ; DS >ʔl+rubb al+šamsī / al+ǧulābī< « rob fait par l’action seule du soleil ». Voir {TFḤ} et {TWT} I. Probablement < pehlevi rōb « frotter ; balayer », cf. néo-persan roftan. *{RBṮ} (‫)ربث‬ DS >rabayṯāʔ< « conserve de petits poissons avec des herbes et du vinaigre ». < Araméen, cf. rabbinique rǝbītā « guérison ». *{RBḤ} (‫)ربح‬ GL >arbaḥu ribḥun< (registre haut), IH 117 >rabḥun< (registre semi-correct), VA >narbaḥ rabaḥt ribḥ rābiḥ marbūḥ ktarbaḥyarbaḥyarbaḥ rabaḥ ribḥ marbūḥah< « défleurer ; posséder sexuellement » ; AL n. rátib « recevoir une solde » ; AC >yarbaḥ+ah tarbaḥ+ḥā< « posséder sexuellement » ; IQ >narbaḥu ḥirri< « nous attraperons une vulve » ; >arbaḥ zamān+ak< « profite de tes jours » ; >yarbaḥ al+qubli< « il gagne les baisiers », >yarbaḥ al+ḫaybah< « il s’attire un échec » ; IZ 2/2/4 >arbaḥū hī+ḏā ʔl+ʕašiyyah< « profitez de cette soirée ». VA >nirabbaḥ k< « faire gagner ». AL ribh xuáy « petit gain ». ET Calatrava (= /qaláʕat rabáḥ/) « Calatrava (géographie) ». UT nº 2508 >rabāḥī< « variété de camphre ».10 LZ >tāǧirun murbiḥun< (registre haut) « marchand qui réalise des bénéfices ». Voir {ṮNY}, {ZBB} II et {QLʕ}. < Sémitique du Sud {rbḥ}, cf. sudarabique épigraphique >rbḥ< et guèze rǝbaḥ « bénéfice, intérêt », probablement une extension de {rbb}, q.v. *{RBRB} (‫)ربرب‬ VA >rabrab + rabārib< « troupeau ». Forme à reduplication {1212}, de {RBB} I, q.v. *{RBS} (‫)ربس‬ UT nº 2139 >rībās< « espèce d’oseille (Rumex sanguineus) » ; nº 1659 >rībās (ḫurāsānī)< « chou-fleur (Brassica oleracea) », nºs. 1659 et 2109 >r. (šāmī)< || 9 Le nom de cet instrument semble être un vieux féminin métaphorique et « brisé » de rabīb « fils adoptif » ; voir, à propos de ce chapitre négligé de la morphologie sémitique de l’Ouest, Corriente 1966 : 36 et n. 3 : assez fréquent en guèze, il faut supposer que ce trait serait caractéristique du sudarabique épigraphique. 10 Aussi appelé ṣanfūrī. Cette lecture et celle de DS I : 499 sont correctes, mais pas >ryāḥī< dans BM 651.

*{RBṬ} | 511

« rhubarbe groseille (Rheum ribes / palmatum) », >r. (ǧabalī)< « patience des Alpes (Rumex alpinus) » ; nº 1659 >r. fārisī< « espèce d’oseille (Rumex spinosus) ». < Néo-persan ribαs. *{RPS} (‫)ربس‬ AL rapáç + rapápiç « jeune serviteur », diminutif rupáipaç + ropaipacít « enfant de chœur ». Emprunt tardif du castillan rapaz « enfant ». *{RBŠK} (‫)ربشك‬ AC >al+rubišku< « nom propre, probablement un sobriquet » < roman andalou */RUB+ÉŚKO/ « presque blond ». *{RBṢ} (‫)ربص‬ AL natrabbáç atrabbáçt, VA >natrabbaṣ atrabbaṣ tarabbuṣ mutarabbiṣ ʕalà< « guetter ». Variante phonétique « à l’araméenne » de {rbḍ}, q.v. *{RBḌ} (‫)ربض‬ GL >arbaḍu< (registre semi-correct), VA >rubūḍ< « être couché (comme une animal qui guette) ». IH 364 >rabaḏ̣un< (registre semi-correct), GL >rabaḍun< (registre haut), VA >rabaḍ + arbāḍrabaḍ< « faubourg » ; AL rabád + arbád « faubourg ; quartier ». DS >rabūḍ< « cheval couché avec son cavalier sur le dos ».11 IQ >marbaḍmarbaḍ + marābiḍ< « bergerie ; écurie ». Voir {RNQ/K}, {QḤB} et {HWD/Ḏ}. < Pan-sémitique {rbḍ}, cf. hébreu rābāṣ, araméen rabbinique rǝbaʕ et accadien rabāṣu(m) « se coucher », sudarabique épigraphique >mrbḍ< « pâturage ». *{RBṬ} (‫)ربط‬ GL >rabaṭta arbuṭu yurbaṭ marbūṭun< (registre haut), VA >narbaṭ rabaṭt rabṭ rābiṭ + īn marbūṭ krabaṭ+nī rabaṭt+u lam yarbaṭ+uh marbūṭ arbaṭ< (impératif), AC >tarbaṭ marbūṭ arbaṭ< (impératif), AL narbát rabát/dt marbót + ín « attacher, lier » ; VA >narbaṭ maʕ = nartabaṭ artabaṭt irtibāṭ maʕ< « stipuler » ; IQ >fī lisān+ī narbaṭ ḏāk al+miftāḥ< « j’attache cette clé à ma langue ». VA >nirabbaṭ k< « faire attacher ». >yartabaṭ artabaṭ irtibāṭ murtabiṭ li< « s’attacher ; s’engager » ; MT >artabaṭat…al+qiyām bi+h< « elle s’engagea à le faire » ; IQ >artabaṭ f+al+fuḥši< « délivre-toi de la fornication ». VA et MT >rabṭ + rubūṭ< « engagement » ; >ʕalà šarṭ wa+rabṭ ašraṭa+hu warabaṭa+hu< « selon les conditions et engagements accordés par lui ». AL rabt al azhar (= /rábṭ al+asḥár/) « maléfice produisant l’impotence ».12 rábta + át / ribát « lien, attache ; faisceau, botte » ; ZǦ >rabṭ(ah)< « nœud » ; AC >rabṭah< « paquet ». GL >ribāṭun< (registre haut), VA >ribāṭ + āt< « lien, attache » ; MT >ribāṭāt< « engagements » ; DS « ligaments » ; ḪA āti 2 >ḥaǧǧ+ī wa+ribāṭī< « mon pèlerinage et ma guerre sainte ». VA >rābiṭah + rawābiṭ< « caserne de ceux qui font la guerre sainte » ; AX 29.1 >rābiṭahmarbaṭun< (registre semi-

|| 11 Tiré d’IW II : 549.1. 12 Cf. arabe marocain rbǝṭ ; voir Prémare V : 31.

512 | *{RBṬR}

correct), VA >marbaṭ + marābiṭ< « ceinture avec une bourse ». DS >mirbaṭ< « équerre dans les planchers en bois ». IQ et ZǦ >murābiṭ< « Almoravide » ; AL murábid + ín « ermite ». IQ >murābiṭī< « dinar frappé par les Almoravides ». Cf. {ḎHB}, {FRYLS} et {MRBD}. Variante phonétique de {rbḍ}. *{RBṬR} (‫)ربطر‬ MT >al+rabṭārī< « nom propre, probablement un sobriquet formé sur les racines {rbṭ} ou {rbḍ} avec un suffixe attributif roman andalou. *{RBḎ̣} Voir {RBḌ}. *{RBʕ} (‫)ربع‬ IQ >f+al+makārim rabaʕ< « il siège avec les vertus ». AL nirab(b)áâ rabbáât « prendre le quatrième ; carrer ». VA >nirabbaʕ tarbīʕ< « nourrir avec les herbes vertes du printemps ; quadrupler ; carrer ». >yatrabbaʕ atrabbaʕ< « manger les herbes vertes du printemps ; être quadruplé ou carré ». IQ >artabaʕ< « s’asseoir ». LZ >farasun rabʕunfarasun rabaʕun< « poulin ou pouliche encore sans dents ». >rabaʕun< « propriété immobilière ». VA >rabʕ + ribāʕ / rubūʕ< « logement ; terrain ». IA >rabʕah< « caisse ». VA >ra/ibʕah = marbūʕ / murabbaʕ al+qadd< « de moyenne stature ». >ḥummà ribʕrubaʕrubu/aʕ + arbāʕ< « quatrième partie (des poids et mesures) » ; GL >rubʕu dirhamin< (registre haut) « quatrième partie d’un dirham » ; >ṣāḥibu ʔl+rubʕi = arbaʕatu ʔ.mrāʔin ḏū ʔ.mratin wāḥidatin fī ʔl+madīnati w+al+baldati< « tétrarque » ; MT >arbāʕ al+qariyyah< « quartiers d’un village ». AC >rubāʕ< « campagne, champ ». MT >rubʕiyyah< « quatrième partie ». AL rubéya (lire rubêíya) + rabáây = tarbeê « quadrant ». rubéî, IQ >rubāʕī< « quart de dinar ». HB 8.9 >r.bāʕiyyah< « monnaie d’or frappée à Valence ». VA >rabāʕiyah + āt< « incisive latérale ». FR 60.19 >kabšan … r.bāʕyan fī sinn+ih< « un agneau … déjà avec ces dents ». DS >rubāʕī< « beignets du type qaṭāʔif (q.v.) de la meilleure qualité ». DS I 863 >marham rubāʕī< « onguent à quatre ingrédients ». >ribāʕī< « paysan ». GL >zamānu ʔl+rabīʕ< (registre haut), VA >rabīʕ< « printemps », IQ « printemps ; herbe ; nom propre masculin », diminutif >rubayyaʕ< « un peu d’herbe » ; VA >rabīʕ nom d’unité +ah + rabāʔiʕrabīʕabī rabīʕrabīʕiyy< « printanier ». GL >ʔl+rabīʕatu< « casque ». VA >rābiʕrābiʕah< « âgé de quatre ans ». AL rábiê áâxar « quatorzième ». GL >arbaʕatu< (registre semi-correct), VA >arbaʕaharbaʕa(t)tiryāq arbaʕ< « thériaque à quatre ingrédients » ; >maqsūm ʕalà arbaʕah< « quadripartite » ; >ḏawāt al+arbaʕ(ah)< « quadrupède » ; IH 226 >ḥudūdun arbaʕun< (registre semi-correct) « quatre limites » ; >arbaʕatan arbaʕatan< « quatre à quatre» ; IQ >b+aʔrbaʕah< « avec quatre choses » ; >arbaʕ ayyām< « quatre jours », AC >arbaʕ ašyit< « quatre choses », >arbaʕah wa+ʕišrīn< « vingt-quatre » ; AL min arbáâ cenín « âgé de

*{RBQ} | 513

quatre ans » ; a. mirár dil qued « multiplié par quatre » ; a. taguém « quatre années » ; a. ayím « quatre jours ». arbaatáxar, IA >arbatʕaš< « quatorze ». arbáâ mía « quatre-cents », a. míat márra « 400 fois » ; a. álef (lire élef) « quatre mille» ; arbaâtáxar élfe márra « 14.000 fois » ; a. élfe (lire élef) al ulúf « quatre millions ». VA, IQ, AC et IA >arbaʕīn< « quarante » ; AL arbaâín « quarante ; quarantième » ; alhad al a. « la quarantième partie », arbaâín elf al vlúf « 40 millions ». arbaâiní + ín « quadragénaire » ; SH >arbaʕīnī< « (corde) tressée de 40 tortis ». DS >a+lʔarbaʕīniyyah< « les quarante jours les plus froids de l’hiver ». IH 115 >yawm al+ʔirbaʕi< (registre semi-correct), AL al írbaâ, VC 7/12 >yawm al+ʔirbiʕāʔal+arbaʕal+arbiʕāyawm al+ʔarbiʕā< « mercredi ». SH >tarbīʕ< « découpure des pièces avant la couture » ; IQ >wāsiʕ al+tarbīʕ< « (vêtement) coupé ample ». SH >tarābīʕ< « pièces rectangulaires de toile ». IQ >marbūʕ al+qadmarbūʔun< (registre semi-correct) « de taille moyenne ou petite ». VA >marbaʕ = marbūʕ + marābiʕ< « ciseau ». >murabbaʕmurabbaʕun< (registre haut), AL morábbâ + ín « carré ». Maṣdar = tarbiê + tarábiê « pâté de maisons ». ZǦ >murabbaʕ< « petit ». VA >yarbūʕ + yarābiʕ< « taupe ». Voir {ʔLF}, {BRH}, {ǦDD}, {RǦL}, {RKN}, {ZMR}, {ŠYḪ}, {ḌʕF}, {ṬBʕ}, {FLQ}, {FLK}, {MRR}, {MLʔ}, {MHR}, {NṢF} et {WZN}. Les acceptions en rapport avec le numéral « quatre » reflètent la racine pan-sémitique {rbʕ}, cf. hébreu, araméen rabbinique et syriaque arbaʕ, ougaritique et sudarabique épigraphique >ʔrbʕ(t)rbʕ< « résidence, résidents », ni pour l’acception « printemps ; herbe ». Il faut penser à une extension de l’élément bi-consonantique {rb} « être abondant » (cf. {RBB} I), d’où toutes ces connotations sémantiques sont dérivables.13 *{RBQ} (‫)ربق‬ LZ >bi+lā tarabbuq< « sans délai ». Variante phonétique de {RFQ}, q.v.

|| 13 On sait que les noms de nombre ne sont pas communs aux langues afro-asiatiques, ce qui signifie qu’ils ont été renouvelés après leur séparation, moyennant l’emploi des certains mots à signification collective, souvent appliqués à des quantités différentes, cf. égyptien ancien >md< « dix », en rapport avec sémitique {mʔd} « être abondant », d’où le proto-sémitique *miʔat « cent », ou même à l’intérieur du sémitique, guèze ǝlf « dix mille » et non « mille », comme dans les autres langues de la famille ; voir Moscati 1964 : 115-118 et Diakonoff 1988 : 67-68.

514 | *{RBL} *{RBL} (‫)ربل‬ I. DS > rabal< « herbe odoriférante et huileuse, semblable à la menthe ».14 AC >arbal< « plus charnu ». Cette racine arabe semble être une extension avec un vieux suffixe diminutif de {RBB} I, q.v. II. AL tarbíl « dernier labour avant les semailles ». < Bas-latin *tripalium < latin trĭpālis « à trois poteaux », devenu le nom des outils de travail, surtout agricole, et de toutes sortes de travail. *{RPL} (‫)رپل‬ I. AL nirapél rapélt « repousser ». < Latin rĕpullulo. II. AL rípel « gravier ». < Bas-latin *replum < latin rĕplēre « remplir ».15 *{RBN} (‫)ربن‬ AL Ravéna « Ravenne (géographie) ». ravení + ín « de Ravenne ». Emprunt tardif au castillan. *{RBNT/ṬQ} (‫)ربنتق أو ربنطق‬ SG 487 >rbwntqh = rbnṭqh< « rhubarbe anglais (Rheum rhaponticum) ». Voir {RW}. < Rheupontĭcum, c’est-à-dire « de la Mer Noire ». *{RBN(Š/S/Ḻ)} (‫)ربن أو ربنل‬ AL ráb/vano « radis ». UT nº 3826 >rābanuh< et >rābānūš< « radis cultivé (Raphanus sativus) » ; nº 2522 >rābanuh ġalliškuh< « navet du diable (Bryonia dioica) » ou « euphorbe à racine de navet (Euphorbia apios) » ou « radis sauvage (Raphanus landra / raphanistrum) » ; 2091 >rabanāllah< « gaude (Reseda luteola) » ; nº 2738 « radis sauvage » et nº 2020 >rābānus< (Raphanus raphanistrum). < Latin răphānus < grec ῥαφανίς. *{RBW} (‫)ربو‬ GL >arbū< (registre haut), VA >yarbū rabā rabw rābī< « s’accroître, augmenter ». >narbū rabaw/yt fī = nurbī arbayt irbā fīrabbā (y)urabbī murabbī< (registre semi-correct), VA >nirabbī tarbiyah kmurabbàrabbah rabbaytu tarbiyahrabbà ǧanāḥ< « des ailes lui ont poussé » ; ID mm2 >yrbwʔ šʕwr+hm< « ils laissent ses cheveux pousser ». VA >yurbī arbā irbā murbī murbā k< « augmenter, accroître ». >yatrabbā atrabbā maʕrubwah + rubā< « colline », diminutif IQ >rubayribāʔun< (registre semicorrect), VA >ribāṣāḥib ribā = murabbī + īn< « usurier » ; >naʕṭī al+ribā< « payer des intérêts avec usure ». AL rabbáya + ét, + SH >rabbāyāt< « bonne d’enfants ». AL tarbía + tarábi, diminutif

|| 14 Ce nom, tiré d’Ibn Albayṭār, décrit par Lane et identifié par Ġālib avec « radis », ne semble pas avoir été utilisé par les Andalous, puisque UT nº 2069 n’en donne que la vague définition des dictionnaires orientaux. 15 Cf. aragonais reble « briquaille ».

*{RTB} | 515

toráybia + ít « enfant » ; muhíb fa tarábi + ín « qui aime les enfants» ; MT >tarbiyyah< « valet, page » ; GL >ḥasanu ʔl+tarbiyyati< (registre semi-correct) « bien élevé ». VA >murabbī + īnmurabbā + murabbayātmurabbā< « électuaire » ; FǦ >murabbà< « fromage demi-sec ».16 182/1/3 >al+ḫišf al+murabbī< « le faon élevé en captivité ». Voir {FḤṢ}. < Pan-sémitique {rbw}, cf. hébreu rābāh, araméen rabbinique rǝbā, accadien rabû(m) « être grand ou abondant » et sudarabique épigraphique >rbw< « cultiver la terre », une extension minimale de l’élément bi-consonantique {rb} ; voir {RBB} I et {RBḤ}. *{RBY} (‫)ربي‬ DS >umm al+rūbiyah< « marrube blanc (Marrubium vulgare) ». Etymologie populaire du latin marrŭbĭum. *{RBYL} (‫)ربيل‬ UT nº 2049 >rubyūl< « aubépine (Crataegus monogyna / oxyacantha) » ; nº 103 « néflier (Mespilus germanica) ». < Roman andalou */RUBYÓL/ < latin rŭbĕus, avec un suffixe diminutif du roman andalou. *{RBYN} (‫)ربين‬ VA >nirabyan rabyanah k< « rendre galeux ». >yatrabyan atrabyan< « devenir galeux ». >murabyan< « galeux ». < Latin rŏbīgo, -gĭnis. *{RTB} (‫)رتب‬ VA >nartub ratabt ratb / rutūb / rutbah rātib + īn / ruttāb ʕalà< « être ferme ». >nirattab tartīb k ≠ lak rātib< « disposer, ranger ≠assigner un traitement » ; GL >rattab urattibu tartībun murattab(un)< (registre haut) « ranger ; ordonner » ; IW I : 271.19 >yirattab< « faire des conserves » ; AL nirattáb rattábt tartíb murátib + ín murátab + ín « ranger ; régir ; modérer ». natratáb atratábt, VA >yatrattab atrattab tarattub< « être rangé, assigné ou désigné » ; MT >tarattab dayn< « il contracta une dette ». GL >rutbatun< (registre haut), IQ >rutbah + rutab / marātib< « position, rang » ; VA >rutbah + rutabrutbah< « tribute, taxe » ; IQ 49/7/4 >rutbat ġāzī fī mazad< « le quart d’un combattant de la foi dans sa caserne ». VA >rutbī + īn = rātib + īn< « publicain ». >rātib< « taxe » ; MT « traitement ; ration » ; AC >rātib< + GL >rawātibu< (registre haut), diminutif IZ 103/2 >ruwaytab< « salaire » ; AL rátib + raguátib « salaire ; taxe ; prébende » ; çáhib arrátib + açháb a rraguátib « prébendé ; salarié » ; naqtáâ r. « arrêter un traitement » ; IQ >rātib< « serviteur salarié ». AL tartíb + tarátib « régulation ; disposition ; ordination (des prêtres) ; modération » ; VA >tartīb + tarātīb< « disposition ; régulation » ; >ʕalà ġayri tartībmarātib< « lits ». AL morátib féminin +a + ín « gouverneur ». gáiri murátab / muréteb « incontinent ; immodéré ». Voir {RBḤ}, {SNW}, {SWY}, {FRŠ} et {QḌY}. Avec le seul témoin sémitique du sudarabique épigraphique >mrtb< « acte régulier du culte », cette racine arabe semble s’être développée à partir d’une forme VIII de {RBB} I, avec une évolution sémantique de la grandeur à la position. *{RTT} I. ou {RṮṮ} (‫)رتت أو رثث‬ LZ >rattatun (registre haut) et raṯṯatun< = IH 184, VA >raṯṯah + āt< « bégaiement ». Racine onomatopéique. II. DS >rattahratah< « noisette indienne ». < Néo-persan rate. *{RTǦ} (‫)رتج‬ VA >nirattaǧ tartīǧ k< « barrer (une porte) » ; CP 157.5 >yurattaǧ al+baḥr< « la navigation est interdite ». VA >yatrattaǧ atrattaǧ< « être barré ». >nartaǧǧ artaǧǧ ʕalàʔ.rtuǧǧa ʕalà fulān< (registre semi-correct) « avoir la langue embarrasée ». VA >ritāǧ + āt / artuǧ< « barre (à barricader les portes) » ; AL ritích + artúch, GL >ritāǧun< (registre semi-correct) « pivot de porte (au lieu des gonds) ». BF 24r >al+faḍayīlu artuǧiyīna< « les vertus cardinales ».18 Voir {ṢFḤ}. Cette racine semble être dérivée d’une forme VIII de {rǧǧ}, contenant un élément bi-consonantique dont la notion basique est le mouvement lent, qu’on retrouve dans l’arabe classique raǧǧa « secouer », raǧaḥa « pencher », raǧaza « avancer lentement », etc., cf. aussi l’hébreu rāgaz et rāgaš « s’agiter » et les témoins similaires de l’araméen et d’autres langues sémitiques. *{RTYR} Voir {RTL/R}. *{RTʕ} (‫)رتع‬ AŠ >nartaʕ< « j’erre». VA >nirattaʕ tartīʕ rātiʕ + īn rattāʕ + īn k< « entraver les troupeaux pendant leur pâture ». >ritāʕ + artuʕ = ratʕah + āt< « entrave » ; AL rátaâ + artóô « pieu (servant le même but) ». Cette racine arabe dérive de la forme VIII de {rʕy}, q.v. *{RTF/WL} (‫)رتفل أو رتول‬ GL >ratawālun< (registre semi-correct), AL >rutfál +ratífil< « réseau pour les cheveux, sorte de coiffe ». < Latin rēte, avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÓL}, plus tard diphtongué dans le roman andalou */RET+WÉL/, dont le /w/ a été ultra-corrigé en /f/ dans le dialecte grenadin.19

|| 17 Tiré d’Ibn Albayṭār, mais ignoré à l’Ouest, ainsi que par Bedevian et Ġālib. 18 Invention audacieuse de cet auteur ignorant de la langue arabe, basée sur le latin cardo, tout comme dans les langues romanes, au point qu’il fut obligé d’en donner une explication dans son arabe pitoyable. 19 Voir Corriente 1977 : 31-33, à propos des conséquences de la spirantisation du /b/.

*{RṮṮ} | 517

*{RTL} (‫)رتل‬ GL >(y)urattilu tartīlunnirattal tartīl k< « psalmodier». >yatrattal atrattal tarattul< « être psalmodié ». < Syriaque rǝtam.20 *{RTL/R} (‫)رتل أو رتر‬ AL rátla + ít = rutéila + ít « araignée », IH 360 >al+rutaylatu< (registre semicorrect), VA >rutayl/rah + āt< « tarentule ». TD 248 >rutaylāʔ< « phalangère (Phalangium ramosum) » ; LO Rotay/lla et Rotaya(l) « nom propre (probablement un sobriquet) ». Dans ces cas, la racine arabe {rtl} « être rangé en ordre » semble s’être d’abord appliquée par métonymie à la toile d’araignée, une connexion sémantique avec {rtb} étant probable. *{RTLY} (‫)رتلي‬ IW II : 11.11 et 38.25 >ʔrtlyh< « labour superficiel après la première pluie». < Roman andalou */RETÁḺA/ < bas-latin *taleare, « couper », cf. castillan retallar « retoucher une gravure ». *{RTM} (‫)رتم‬ AL ratáma + ratám, UT nº 2115 >ratam (abyaḍ / kabīr)< « genêt blanc (Retama monosperma) » ; >ratam aswad< « espèce de genêt (Genista falcata) » ou « spartier genêt (Spartium junceum) » ou « espèce de cytise (Cytisus scoparius) » ; >ratam al+ḏ̣ibāʔ< « spartier genêt (Spartium junceum) ».21 < Sémitique de l’Ouest {rtm}, cf. hébreu rōtem et araméen rabbinique rītmā « espèce de genêt du désert ». *{RTN} (‫)رتن‬ VA >nirattan tartīn k< « rendre paresseux ». >natrattan atrattan tarattun< « devenir paresseux ». >rattūn + īn< « loir ; fainéant » ; ZǦ >rattūn< « parasite ». Voir {RĀT}, dont ce mot est un vieux diminutif formé avec le suffixe roman andalou {+ÓN}. *{RTN(Ǧ)} (‫)رتن أو رتنج‬ UT nº 2081 >ratīnaǧ< « résine ». < Néo-persan ratinaǧ22 < grec ῥητίνη. *{RTWL} Voir {RTFL}. *{RṮṮ} (‫)رثث‬ AL >raṯṯ(ah)< « usé, râpé ». Voir {RTT} I, {RṮY} et {RḎḎ}. < Sémitique de l’Ouest {rṯṯ}, cf. hébreu rōšēš « défaire, détruire » et araméen rabbinique rǝtat « trembler ». || 20 Jeffery n’inclue pas ce mot parmi les emprunts lexiques du Qurʔān, quoique les témoins de PS font suspecter qu’il était utilisé par les Chrétiens bilingues du Croissant Fertile, le changement de la dernière consonne n’étant qu’une suite d’assimilations et de dissimilations, /m/ > /n/ > /l/, assez normale dans un mot qui, en plus, semble être onomatopéique. 21 Voir BCT 2010 : 672-673, avec plus de détails. 22 La variété de formes, selon Vullers II : 2, comme rαtiαyn(e), ritαnaǧ, etc., suggère un suffixe diminutif, vrai ou métanalysé dans la phase persane de cet emprunt.

518 | *{RṮY} *{RṮY} (‫)رثي‬ VA >narṯī raṯayt riṯā / raṯṯ murṯī k ʕalàyarṯī yarṯū (li / li+ḥāl)< « avoir pitié de » ; >tarṯī ʕalà ʔl+dalāl< « elle regrette sa coiffure abîmée ». VA >nartaṯī artaṯā irtiṯā murtaṯī< « être pleuré ». IQ >riṯā+h< « sa lamentation ». GL >marṯiyatunmarṯiyyah + āt< « élégie ». Son seul parentage sémitique évident est le rabbinique rittā « avoir pitié », variante phonétique de {rtt} (voir {RṮṮ}), ce qui suggère que cette racine arabe serait un emprunt à l’araméen. *{RǦʔ} (‫)رجء‬ VA >nurǧī arǧayt irǧā murǧī murǧā k< « différer, remettre». Sans parentage sémitique ou dans les autres langues voisines, cette racine semble une extension minimale de l’élément bi-consonantique {rǧ}, dont la notion basique est le mouvement lent (voir {RTǦ}). *{RǦB} (‫)رجب‬ VA >raǧab< « septième mois de l’année lunaire islamique ». Le sémantème basique de cette racine arabe, « avoir peur » est exactement reflété par le guèze rägäbä ; il s’agit d’une extension de l’élément bi-consonantique {rǧ} (voir {RTǦ} et {RǦʔ}).23 *{RǦḤ} (‫)رجح‬ VA >yarǧaḥ raǧaḥ raǧḥ / ruǧḥān rāǧiḥ marǧūḥ k / ʕalà< « l’emporter sur quelqu’un à cause du poids ou de l’importance » ; IQ >aš naqdar an narǧaḥ min qubal< « que pourrais-je préférer aux baisers ». VA >niraǧǧaḥ tarǧīḥ k ʕalà = nurǧiḥ arǧaḥt irǧāḥ murǧiḥ murǧaḥ / marǧūḥ k ʕalà< « faire pencher la balance ; préférer » ; AC >yurǧiḥ+uh< « il le fait pencher », IQ >yuraǧǧaḥ< « il est préféré ». VA >yatraǧǧaḥ atraǧǧaḥ taraǧǧuḥ (ḏā ʕalà ḏā)< « être préféré ; être fait pencher ». IQ >lā ruǧḥān min ḏikr allaḏī wallà< « il est inutile de mentionner le passé ». >al+ʕaql al+rāǧiḥ< « une intelligence pondérée ». >arǧaḥ< « préférable ». DS >wa+ʔarǧaḥ qalīlan< « et un petit peu plus ». VA >urǧūḥah< « balance ». Il s’agit d’un autre cas d’extension de l’élément bi-consonantique {rǧ} (voir {RTǦ}, {RǦʔ} et {RǦB}). *{RǦRǦ} (‫)رجرج‬ DS >māʔ raǧrāǧ< « eau trouble ». Forme à réduplication {1212}, de {RǦǦ} (voir {RTǦ}, {RǦʔ}, {RǦB}, etc.). *{RǦZ} (‫)رجز‬ VA >niraǧǧaz tarǧīz k< « composer un poème sur le mètre raǧaz ». >yatraǧǧaz atraǧǧaz< « être composé sur le mètre raǧaz ». >raǧaz< « mètre très simple des

|| 23 Selon les lexicographes natifs, le mois de raǧab était ainsi appelé à cause du respect qui lui était dû, du fait de l’interdiction de faire la guerre pendant ce mois-ci. Quant à l’entrée de DS, >ruǧbah + riǧāb< « fond d’une vallée», tirée d’Ibn Ǧanāḥ, Blau 2006 : 239, donne de bonnes raisons pour la considérer comme une erreur au lieu de raḥbah, q.v.

*{RǦʕ} | 519

Arabes ». >urǧūzah + arāǧīz< « poème composé sur le mètre raǧaz ». Cette extension de l’élément bi-consonantique {rǧ} (voir {RTǦ}, {RǦʔ}, {RǦB}, etc.) est témoignée dans le sémitique de l’Ouest, comme en hébreu rāgaz et en araméen rabbinique rǝgaz « trembler ». *{RǦS} (‫)رجس‬ I. AL niraj/géç = nirajáç raj/gézt = rajáçt ragéç targíç « considérer, pondérer ; braquer » ; BD 25v >tiraǧāza bā+ḥaḍrāt man takuna< « fais attention en présence de qui tu te trouves ». AL bi targíç « avec tact » ; quíllat targíç « manque de tact ». Encore une extension de l’élément bi-consonantique {rǧ}, avec plusieurs évolutions sémantiques. II. VA >riǧs< « saleté ». Variante phonétique de {rks}, extension de l’élément biconsonantique {rk} (voir {RKZ}, {RKL}, etc.). *{RǦʕ} (‫)رجع‬ GL >(y)arǧaʕu raǧaʕa ruǧūʕunnarǧaʕ raǧaʕt ruǧūʕ rāǧiʕ + īnraǧaʕta tarǧaʕ ruǧūʕraǧaʕt yarǧaʕ arǧaʕ ruǧūʕ li< « retourner », AL narjáâ rajáât rujúâ = rojóô/â « retourner ; recouvrer le bon sens ; revenir sur une promesse » ; IQ >narǧaʕ f+allaḏī qult< « je me dédie » ; >narǧaʕ ʕalà rukab+ī< « se mettre à genoux » ; >raǧaʕ faras< « il se changea en cheval » ; >narǧaʕ l+u muḫāliṭ< « je deviens son compagnon » ; 151/1/4 >law raǧaʕ yahwā+nī< « s’il m’aimait à nouveau » ; NQ am 1/4/5 >raǧaʕat ʕalī+h ǧunūd+uh wabāl< « ses soldats sont devenus une calamité pour lui » ; AL narjáâ li guará « reculer ; devenir pire » ; n. gáida « se boiser » ; n. min al ķáir « empirer » ; ḪA aṭ1 >narǧaʕ min ḏa ʔl+ġalaṭ< « je me repentis de cette erreur » ; CD M1/5 >l+ay ḥīlah narǧaʕ< « quelle ruse emploierais-je » ; AC >raǧaʕat walad< « elle se transforma en garçon » ; >raǧaʕnā narū< « nous vîmes à nouveau ». VA >niraǧǧaʕ tarǧīʕ k< « renvoyer ; crier » ; IQ >raǧǧaʕ al+lah man ǧāhad al+kuffār< « plût à Dieu de renvoyer celui qui combattait les infidèles » : >rāǧiʕ li+nasl+ak< « convenable à ton lignage ». GL >ʔ.rāǧiʕunirāǧaʕ murāǧaʕah k< « revenir, repasser » ; >al+lah yirāǧaʕ bi< « Dieu le fait se repentir ». >yatraǧǧaʕ atraǧǧaʕ = nartaǧaʕ artaǧaʕt irtiǧāʕ< « retourner ». >nastarǧaʕ kirtiǧāʕuh< « réclamer ». GL >raǧʕatun = ruǧūʕ = marǧaʕ< (registre haut), AL rájaâ + rajáât « retour ». rujóâ liguará « recul» ; rojóô bi ķáiri « amélioration» ; r. bi xarr « détérioration ». ráuja + raguágie « morceau de pain ». SH >rawāǧiʕ< « anses des cabas qui surpassent leurs bordures ». GL >rāǧiʕūna< « pénitents ». MT >irtiǧāʕ = ruǧūʕ< « rétroaction » (jurisprudence). VA >marǧaʕ + marāǧiʕmarǧiʕ< « retour ». MT >marǧaʕ al+darak + marāǧiʕ adrāk< « éviction ». >marǧūʕ< « perte par éviction ». ZǦ et IQ >marǧūʕ (ilà)< « recours à ». Voir {ṬYR}. Cette extension de l’élément bi-consonantique {rǧ} est également témoignée dans le sémitique de l’Ouest par l’hébreu rāgaʕ « reposer » et le guèze rägʕa « geler, s’épaissir ; reposer ».

520 | *{RǦF} *{RǦF} (‫)رجف‬ GL >raǧfun< (registre haut, maṣdar), VA >narǧif arǧaft raǧf / irǧāf marǧūf k< « agiter, faire trembler ». >nartaǧaf artaǧaft irtiǧāf< « trembler, s’agiter ». >raǧfah< « peur ». ḪA āf 1 >irǧāf< « tremblement, secousse ». Cette extension de l’élément bi-consonantique {rǧ} est aussi témoignée dans le sémitique de l’Ouest par l’araméen rabbinique rǝgaf « agiter » et le guèze rägäfä « tomber (les feuilles et les fruits) ». *{RǦL} (‫)رجل‬ GL >irǧālun< (registre haut, maṣdar), VA >narǧal arǧalt irǧāl murǧil murǧal / marǧūl k minmarǧūl< « faire aller à pied ». IQ >nartaǧal irtiǧāl< « improviser ». VA >n≠yartaǧal artaǧalt irtiǧālraǧl + arǧūlriǧlun 2 riǧlāni< (registre haut), IA >raǧl 2 riǧlayraǧl< « pied » ; ZǦ >raǧlay+ya ≠ raǧlī+k ≠ raǧlay+hā< « mes ≠ tes ≠ ses pieds » ; VA >riǧ(a)l + arǧul< « pied ; gouvernail » ; >ḏū riǧlayn< « bipède » ; GL >ḏū arbaʔati arǧul< « quadripède » ; IQ >raǧl+u< « son pied » ; >r.ǧlay+h< « ses pieds » ; >riǧlī+nā< « nos pieds » ; >r.ǧlay+ya< = 168/1/4 >arǧul+ī< « mes pieds » ; UT nº 2121 >riǧl ʔl+daǧāǧah< « salicorne (Salicornia fruticosa) » ou « gros chiendent (Cynodon dactylon) » ; nºs. 622 et 861 >r. ʔl+ḍabuʕ / ʔl+sabuʕ< « renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus) » ; nº 623 >r. ʔl+ʔarnab< « salsifis noir (Scorzonera hispanica) » ; nº 624 >r. ʔl+baṭṭah< « qintefeuille (Potentilla reptans » ; nº 2124 >r. ʔl+bāzī< « maceron (Smyrnium olusatrum) » ou « séséli de Crète (Tordylium officinale) » ; nºs. 246 et 939 >r. ʔl+farrūǧr. ʔl+ǧarād< « anthémis bicolore (Anthemis mixta) ou « polypode commun (Polypodium vulgare) » ou « carvi verticillé (Carum verticillatum) » ; nº 3973 >r. ʔl+ġurāb< « coronope (Plantago coronopus) » ou « carvi verticillé (Carum verticillatum) » ; nºs. 1874 et 2118 >r. ʔl+ḥamāmah< « orcanette (Alkanna tinctoria) » ou « polypode commun « (Polypodim vulgare) » ou « espèce de coralline (Corallina elongata / officinalis / rubens) ; nº 2123 >r. ʔl+ḥidʔah< « ornithope comprimé » (Ornithopus compressus) » ; nº 2130 >r. ʔl+qaṭāh< « maceron (Smyrnium olusatrum) » ; nº 2125 >r. ʔl+ʕuqāb< « espèce d’astragale (Astragalus mauritanicus » ; nº 626 >r. ʔl+zurzūr< « orpin de Nice (Sedum altissimum) »25 ; DS >r. ʔl+ʔuṣfūr< « ornithope délicat (Ornithopus perpusilius) ». UT nº 2327 >riǧlah< « pourpier (Portulaca oleracea) » ; >r. (barriyyah / ḥaršāʔ)< « andrachne (Andrachne telephioides) » ; nºs. 2327 et 2099 >r. ḥaršāʔ< « buglosse (Anchusa officinalis) » ou

|| 24 Chez DS aussi >r. al+fullūsr. ʔl+zāġ / ʔl+ʕuqāb / ʔl+ʕaqʕaqr. ʔl+ġurāb / ʔl+zāġ< chez TD 186 est Plantago coronopus.

*{RǦ/ŠN} | 521

« andrachne (Andrachne telephioides) ».26 FḪ >riǧliyyah< « sorte d’étuvée assaisonnée avec du pourpier ». GL >raǧulun + riǧālun< (registre haut), VA >raǧul + riǧālraǧul = rāǧilrāǧil< « homme », AL rajúl 2 rajulái = rejulén (registre haut) = zéuch min arigíl + rigí/él, diminutif rujáyjal + ít, ZǦ >ruǧayyal< « homme, mari » ; VA >raǧul an mā< « un certain homme ». IQ >rāǧil< « à pied » ; VA >rāǧil + raǧǧālah< « piéton ; serviteur » ; MT >rāǧil + raǧǧālah< « serviteur, aide » ; >rāǧil al+qāḍī< « huissier » ; AL rágil + rigíl « homme ; piéton ». rigilí + ín « masculin ». GL >raǧuliyatun< (registre semi-correct), VA >ruǧl(iyyah)< « virilité » ; AL birúxla « virilement ». CC 7 >r.ǧālah mn krmāt< « journée de travail dans les vignobles ». VA >marǧal + marāǧil< « chaudron ». Voir {ʔKL}, {BʔS}, {BṬL}, {ḤDD} I, {ḪDD}, {ḪYR}, {DQQ}, {RWḤ}, {ZWǦ}, {SṬḤ}, {SLḤ}, {SNN} II, {ŠBK}, {ŠĠW}, {ŠLL} I, {ḌMM}, {ʕŠR}, {FLT}, {QMǦ(N)}, {QWʕ}, {KṮR}, {LĀ}, {LDD} II, {MDD} I, {MŠṬ}, {MWH}, {NʕM}, {NQRZ/S}, {NHK} I et {NHY}. < Sémitique de l’Ouest {rgl}, cf. hébreu regel, araméen rabbinique riglā, syriaque reglā, sudarabique épigraphique >rgl< et guèze ǝgr27. *{RǦM} (‫)رجم‬ VA >narǧum raǧamt raǧm rāǧim + īn marǧūm / raǧīm k = niraǧǧam tarǧīm k< « lapider ». >yatraǧǧam atraǧǧam taraǧǧum = yartaǧam artaǧam irtiǧām< « être lapidé ». >yatrāǧam< « se lancer réciproquement des pierres ». IQ >raǧīm< « maudit » ; AŠ « démon ». IQ >ruǧūm< « étoiles filantes ». < Pan-sémitique {rgm}, cf. hébreu rāgam et araméen rabbinique rǝgam « lapider », guèze rägämä « maudire » et accadien ragāmu(m) « citer devant le juge ». *{RČM} (‫)رچم‬ VA >raǧǧīm + raǧāǧīm< « grappe de raisin ». < Latin răcēmus. Voir {RǦML}, {RQML} et {RMČL}. *{RǦML} (‫)رجمل‬ AL rixmíl + ragímil « grappe de raisin ». Variante phonétique du précédent, avec élimination du phonème marginal et addition du suffixe diminutif roman andalou. Voir {RČM}, {RQML} et {RMČL}. *{RǦ/ŠN} (‫)رجن أو رشن‬ DS >raǧ/šīnahra/iǧīnahr.ǧīnah< « maladie des citrouilles ». AL regína báida « poix de Bourgogne ». UT nº 3184 >rašīnah yābisah< « colophonie ». > Latin rēsīna. Voir {RTN(Ǧ)}.

|| 26 Quant à >riǧlat al+šitāʔ w+al+ṣayf< « mandragore », les manuscrits d’UT portent >riḥlat< dans tous les cas (« voyage d’hiver et d’été », voir BCT 201 : 680), sans doute une expression métaphorique, car il n’y a aucune ressemblance entre la mandragore et le pourpier. 27 Cette connexion a été mise en question par quelques sémitisants, mais il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un phénomène d’haplologie, répété par hasard dans quelques dialectes néo-arabes.

522 | *{RǦW} *{RǦW} (‫)رجو‬ GL >arǧū = ʔ.rtaǧī raǧāʔun rāǧin< (registre haut), VA >narǧū raǧaw/yt raǧā rāǧī + īn murǧī / marǧū k = natraǧǧā atraǧǧayt taraǧǧī = nartaǧī artaǧayt irtiǧā murtaǧī k miny≠tarǧū yurǧāraǧā+k< « il te pria » ; >raǧawnā bī+k< « nous avions espoir en toi » ; >raǧǧā l+u< « il le pria » ; >yartaǧī+k< « il te prie » ; IZ 8/9/4 >raǧī ḫayr+uh< « il a espéré sa faveur » ; ḪA cdi 7 >bi+waṣlak tiraǧǧī+nī< « tu me fais espérer l’union » ; IQ >kif yurtaǧà l+u wiṣāl< « comment pourrait-on espérer l’union avec lui ? ». >raǧā< = VA, AL ragé « espoir » ; IQ >aqṭaʕ raǧā+k< « perds tout espoir » ; MT >raǧā ṯawāb+uh< « dans l’espoir de sa récompense » ; AL rajáuna (registre haut) « notre espoir » ; quíllat rajé « désespoir » ; calíl arabe r. « désespéré ». IQ >aban muraǧǧā< « nom propre masculin ». Voir {RǦʔ} et {WLY}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, il s’agit probablement d’une extension de l’élément bi-consonantique {rǧ}, car les supplications étaient souvent accompagnées du tremblement et de l’angoisse. *{RǦWN} Voir {ʔRǦWN}. *{RǦY} (‫)رجي‬ AL Regio « Reggio (géographie) ». regiáni + ín « de Reggio ». Emprunt tardif au castillan. *{RḤB} (‫)رحب‬ VA >niraḥḥab raḥḥabt tarḥīb k bi< « faire place ; faire bon accueil ». >yatraḥḥab atraḥḥab< « être débarrassé ou vidé » ; IQ >yatraḥḥab bi+ḍayf< « il fait bon accueil à un hôte ». VA >raḥbraḥīb< « spacieux, ample ». GL >raḥbatun (wāsiʕatun)< (registre haut), VA et MT >raḥbah + riḥābraḥba(t)< « place, lieu public » ; AL ráhba + riháb « place ; arène pour la course des taureaux » ; TH 30.13 >maks ʔl+riḥāb< « taxe sur les ventes du marché » ; 41/8 >mut.qabbil ʔl+riḥāb< « percepteur de cette taxe ». IW I:185.22 >tarḥīb< « séparation entre les vignes ». VA >marḥaban< « soyez le bienvenu ! » ; IQ >marḥabā< < « bon accueil » ; >marḥaban b+al+sulṭān< « le roi est bienvenu ». MT >murḥab< « ample ». < Sémitique de l’Ouest {rḥb}, cf. hébreu rāḥab, guèze rǝḥbä « être ample », araméen rabbinique rǝḥab « ambitieux » et sudarabique épigraphique >rḥb< « largeur ».28 *{RḤT} Voir {RḤḌ}.

|| 28 Malgré l’avis de BDB 931, l’accadien rebītu(m), et pas rêbitu, « place » n’appartient pas à cette racine, mais à {rbʕ}.

*{RḤL} | 523

*{RḤḌ} (‫)رحض‬ DS >irtiḥāḍ< (registre semi-correct, maṣdar).29 VA >ruḥāḍ/tah< « excréments ». GL >mirḥāḍunmirḥāḍ + marāḥiḍrḥṣrḥḍraḥīq< « vin généreux ».31 < Syriaque rāḥīq « lointain », de la racine pansémitique {rḥq}, cf. hébreu rāḥaq, ougaritique et sudarabique épigraphique >rḥqyarḥilu< (registre semi-correct), VA >narḥal raḥalt raḥīl rāḥil + īn min liraḥal arḥal (impératif) raḥīl rāḥil ʕanraḥīl< « partir, s’éloigner ». GL >uraḥḥilu muraḥḥalun< (registre haut), VA >niraḥḥal k< « faire partir ou émigrer » ; AL nirahál rahált « déménager ; vider la maison ». VA >nirāḥal murāḥalah k = natrāḥal atrāḥalt tarāḥul maʕ< « partager un campement ; avoir des relations avec ». GL >raḥlun + arḥālun< (registre semi-correct), AC >raḥl< « troupeau » ; AL ráhal + arhál « troupeau, bande ; habits ; effets ». VA >raḥal + arḥāl< « campement ; village ». >raḥlī< « viande vendue directement par les bergers ».32 AL ríhla + ít = rahíl = irtihál « départ, voyage » ; AL ráhal min bacár ≠ maáç ≠ dáin ≠ ramq ≠ ḳanízir « troupeau de bovines ≠ chèvres ≠ brebis ≠ juments ≠ porcs ». IQ >raḥlī< « ma valise ». >raḥālah< « effets de la maison ». VA >marḥalah + marāḥilmarāḥil< « journée de marche ; relai, station ». IA >marāḥil< « bergeries ». Voir {RǦL}. < Pan-sémitique {rḥl}, cf. hébreu rāḥēl, araméen rabbinique raḥlā, accadien laḫru(m) « brebis », sudarabique épigraphique >rḥl< « harnachement » et guèze räḥalä « harnacher ».33

|| 29 L’entrée, confirmée par Blau 2004 : 243, contient un maṣdar, pas un perfectif. 30 Voir Gordon 1965 : 484 à propos d’une connexion étymologique avec l’égyptien ancien >rḫtraḥimta arḥamu irḥam (impératif) raḥmatun< (registre haut), VA >narḥam raḥamt raḥmah rāḥim + īn marḥūmyarḥamū+k arḥam(ū)< (impératif), AC >raḥam yarḥam arḥam(+uh) ruḥimt yurḥamlā qawm yarḥamū li+qawm< « personne n’a pitié de personne » ; AC >al+lah yarḥam< « que Dieu aie pitié » ; >raḥima+hu ʔl+lah< (registre haut) « que Dieu aie pitié de lui » ; NQ hm 9/0/2 >lā raḥim um man lām+anī< (registre semi-correct) « que Dieu n’aie pas pitié de la mère de ceux qui me blâment ». VA >natrāḥam atrāḥamt / tarāḥamt tarāḥum mutarāḥim + īn ʕalà ʔl+mayyit< « se faire des condoléances mutuelles ». >yartaḥam artḥam irtiḥām< « obtenir miséricorde ». >raḥmah = ruḥmàraḥmat al+lah ʕalà< « que Dieu aie pitié de ». VA >raḥim + arḥāmraḥīmun< (registre haut), VA >raḥīm + īn / ruḥamā = raḥmānraḥīmʔl+raḥmān< « Dieu ». >taraḥḥum< « condoléances ». MT >al+marḥūm< « feu un tel ». Voir {ʕBD}. < Pan-sémitique {rḥm}, cf. hébreu rāḥam, araméen rabbinique rǝḥēm, sudarabique épigraphique >rḥmrḥm< « être aimable », dénominatifs du nom pan-sémitique de l’utérus. *{RḤW} (‫)رحو‬ GL >raḥàn< (registre haut), AC >ri/īḥāriḥāal+riḥā ʔl+sāniyah< « moulin à eau » (cf. castillan aceña) ; >arḥāʔ šatawiyyah ≠ ṣayfiyyah< « moulin à eau en service pendant l’hiver ≠ l’été » ; VA >raḥà(n) + arḥiyah< « meule ; molaire » ; >riḥā + arḥiyah / arḥāriḥan + arḥiyatun< (registre semi-correct), MT >riḥà = riḥāh 2 riḥatayn + arḥiyā/ah / arḥā< « moulin » ; AL hajár arrihá + hijár arabe « meule ; plafond du moulin à huile » ; ZǦ >ʕayn al+riḥā< « centre de la meule ». VA >raḥawī + īnr.ḥa/āwīriḥāwirḥmruḫḫun< (registre haut) « chariot » ; >ṣāniʕu ʔl+ruḫḫi< « cocher » ; IH 355 >rūḫun< (registre semi-correct), VA >ruḫ(ḫ) = rūḫ + riḫaḫ / arḫāḫruḫḫi< « roc, tour » ; >ʔl+zawǧ riḫāḫ< « les deux rocs ». < Néo-persan roḫ < pehlevi rah < sanscrit rátha.34 || Quant aux connotations de voyages et effets, caractéristiques du sémitique du Sud, il peut s’agir d’une racine différente {rḥl} (une contraction de *rāḥa + maḥall « aller à un endroit ») ou d’une évolution sémantique d’un emprunt araméen (« troupeau > propriété mobile > voyager »). 34 Avec une évolution phonétique irrégulière dans chaque phase, l’altération du vocalisme entre les deux phases iraniennes étant peut-être causée par l’interférence du nom de l’oiseau mythique rokh.

*{RḪW} | 525

*{RḪṢ} (‫)رخص‬ GL >ruḫūṣatun< (registre haut, maṣdar), VA >yarḫuṣ raḫuṣ ruḫūṣahyarḫuṣ raḫuṣ ruḫṣyarḫuṣ< « être bon marché ». VA >niraḫḫaṣ tarḫīṣ k< « attendrir ; faire baisser le prix » ; AL niraḳáç raḳáçt « faire baisser le prix » ; IQ >yuraḫḫaṣ< « il est déprécié ». VA >yurḫiṣ arḫaṣ irḫāṣ murḫiṣ li fī ʔl+lāhi w+al+nabī = yiraḫḫaṣ raḫḫaṣ tarḫīṣ muraḫḫiṣ li fī< « dispenser, exempter (d’une obligation religieuse) ». >yatraḫḫaṣ atraḫḫaṣ< « devenir tendre ou bon marché ». >ruḫṣah + ruḫṣaruḫṣah< « dispensation, exemption ». GL >raḫṣun< (registre haut), VA >raḫṣʕaḏ̣m an raḫṣruḫṣ+u< « son bas prix ». < GL >raḫīṣun< (registre haut), VA >raḫīṣ + riḫāṣraḫīṣraḫīṣ< féminin >+āḏahab l+al+raḫīṣ< « il chercha le moins cher ». MT >arḫaṣ< « encore moins cher ». Sans parentage sémitique immédiat, cette racine arabe est une extension de l’élément bi-consonantique pansémitique {rḫ} « être tendre ou souple », qu’on retrouve partout dans les langues sémitiques avec des extensions phonétiques ou des définisseurs sémantiques différents, cf. hébreu rāḥaf « devenir souple », guèze rǝḫsä « être humide », accadien reḫû(m) « s’écouler », etc. *{RḪM} (‫)رخم‬ VA >niraḫḫam tarḫīm k< « faire subir une apocope ». >yatraḫḫam atraḫḫam< « subir une apocope ». IA >raḫāmruḫāmah + ruḫāmruḫām< « (pièce en) marbre », AL roḳáma + roḳám « (pièce en) marbre ou jaspe ». HC et FḪ >ruḫāmiyyah< « sorte de dessert à base de sucre et d’amandes ».35 Voir {LḤM}. Cette racine arabe semble aussi être une extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {rḫ} « être tendre ou souple » (voir {RḪṢ}, car l’apocope était une simplification de la prononciation et le marbre est souple au tact ; quant à l’oiseau, identique à l’hébreu rāḥām,36 on pourrait suggérer une variante phonétique de {rḥf}, cf. hébreu rāḥaf, ougaritique >rḫp< « planer », syriaque rāḥēf « se mouvoir doucement », etc. *{RḪW} (‫)رخو‬ VA >yarḫā raḫā< « vivre dans l’aisance ». >niraḫḫī tarḫiyah k< « faire vivre dans la mollesse ». >narḫī arḫayt irḫā murḫīarḫayt al+ʕimāmah< « tu as dénoué ton turban » ; >arḫi šuffah< « entrouvre tes lèvres (pour boire) » ; NQ yb 1/3/3 >narxī ʔl+sarāwil
yatraḫḫā atraḫḫā< « atteindre l’aisance ». >yartaḫī artaḫā irtiḫā murtaḫī = yastarḫīistarḫī< (graphie douteuse) « s’affaiblir ». VA >riḫw< « tendre ; souple ». >raḫā< = IA et IQ « aisance, opulence ». VA >raḫāwah< « laxité ». GL >tarāḫī< « négligence » ; VA >bi+lā tarāḫī< « sans cesse ». IW I : 593.21 >istirḫāʔ< « sorte d’oïdium des vignes ». IH 215 >killatun murḫiyyah< (registre semi-correct) « voile tombé ». 212 >ʕaṣan mustarḫiyyah< « bâton qu’on utilise peu ». Voir {ʔḎN} I. Cette racine arabe est une extension minimale de l’élément biconsonantique pan-sémitique {rḫ} « être tendre ou souple » (voir {RḪṢ}), la même que dans le guèze arḫawä « ouvrir ; assauter », l’accadien reḫû(m) « s’écouler » et probablement l’hébreu raḥat « van, fourche ». *{RDʔ} (‫)ردء‬ VA >yardà radiya< « être mauvais ». >niraddī tardiyah k = nurdī ardayt irdā murdī murdā k< « rendre mauvais ». >yatraddā atraddā taraddī< « devenir mauvais ». >radāʔah + āt< « méchanceté ». GL >radiyun< (registre semi-correct), VA >radī + īn / radāyāradīradiyyah< « mauvais ; méchant » ; >tuqūl radī< « tu dis une mauvaise chose ». GL >ardā< « pire ». Voir {RDD} II, {ḌMR}, {MWH} et {ʕWD}. Cette racine arabe est une extension minimale de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {rd} « repousser, éloigner », qui a subi une bifurcation sémantique, d’un côté vers « repousser les ennemis, aider » (cf. sudarabique épigraphique >rdʔ< « aide, assistance ») et de l’autre vers « être à repousser, être mauvais » (cf. araméen rabbinique rādāh « être contumace » et hébreu « gratter »), alors que les deux connotation sont simultanément présentes dans l’accadien redû(m) « accompagner » et « poursuivre », ainsi que dans le guèze rädʔa «aider » et « poursuivre ». Voir {RDD} II). *{RDBḺ} (‫)ردبل‬ AL rodáuallo (lire rodabállo) « turbot ». Emprunt tardif au castillan. *{RDǦ} (‫)ردج‬ VA >niraddaǧ tardīǧ kyuraddaǧ< « sérancer, peigner (le chanvre ou le lin) », AL niraddéx raddéxt « sérancer, peigner ; herser ». VA >yatraddaǧ atraddaǧ< « être peigné ou hersé ». >raydūǧ + rawādīǧ< « peigne à sérancer ; herse » ; AL raydúx + ravídix, diminutif ruáydex + gít « herse ». < Pehlevi, reflété par le néo-persan rande. *{RDD} (‫)ردد‬ I. GL >radadnā (y)aruddu yuraddu mardūdun< (registre haut), IQ >mardūd< « retourner, renvoyer ; répliquer » ; VA >nurudd radadt radd rādd + īn raddād + īn mardūd k< « renvoyer ; repousser ; vomir ; répéter ». AL nirúd(d) radádt rud(d) « retourner ; rendre, restituer ; changer » ; VA >nurudd k ʕan (al+ḥaqq)< « détourner de la vérité » ; IQ >rudd ʔl+salām< « rends le salut » ; >radadt aḥsan taḥiyyah< « je rendis le salut avec les meilleures mots » ; >radadta l+ī rīš< « tu m’as redonné ma richesse » ; >yuruddu bāṭil< « il le rend nul » ; >radd ǧism+ī ka+ḫayṭ< « il a laissé mon corps comme un fil » ; >miṯl+uh radd al+lah fī ḍiyā

*{RDF} | 527

baṣar+ī< « plût à Dieu faire de même de mon vivant » ; >kulli ḫayrah turud l+ī< « tu dénies toute bonté que je puisse avoir » ; >radda l+ak yadd+u ʕalà aṭrabaššān< « il empoigna une barre » ; ḪA āṣi 1 >lā bud arud yadd+ī ʕalà rās+ī< « il faut que je m’occupe de mes cheveux » ; ZǦ >yirudd bāb ʔl+dār< « il ferme la porte de la maison » ; >yiruddi ṣulb+uh ilī+h< « il lui tourne le dos » ; IZ 259/3 >radd+uh yaṣʕub< « il le rendit difficile » ; NQ br 1/x/2 >radda+nī ʔl+ʕišqi l+amran ṣaʕb< « cette passion est devenue pour moi une affaire difficile » ; AC >radda+nī ʕumayrī< « il m’a fait devenir onaniste » ; DC 7 rod ilíne aânéiq « tourne tes yeux vers nous ». GL >uraddidu< « je fais tourner ; j’hésite » ; VA >niraddad tardīd kmuraddad< « répéter ». VA >niraddad k = natraddad atraddadt taraddud mutaraddid li< « fréquenter ». >y≠natraddad atraddadt taraddud mutaraddid + īn< « se répéter » ; >yatraddad atraddad fī< « hésiter, chanceler ». >nartadt artadt irtidd / tardīdnartad< « apostater » ; AL nartédd artedédt « abandonner les bonnes habitudes » ; nartéd artedédt artéd lal ḳair ≠ xarr « changer pour le mieux ≠ pire » ; fa yrtadu (registre semi-correct) « ils sont retournés ». radd « retour ; restitution » ; VA >ǧā bi+miʔat radd< « il donna une centaine de réponses » ; IQ >ṣāḥib ʔl+rad< « juge pour le redressement des griefs ». AL rádda + át « retour ». TH 114.7 >r.ddah< « pièce d’étoffe d’une mesure déterminée ». AL irtád « conversion ». GL >taraddudun< (registre haut) « hésitation ; fréquentation ». AC >mardūdah ʕalà ṣāḥib+ah< « (marchandises) retournées au vendeur ». LZ >tāǧirun muridd< (registre semi-correct) « marchand qui retourne les marchandises ». VA >maradd< « retour ». GL >murtaddun (ʕani ʔl+ʔīmān)murtadd + īnriddu l+ʕaskar + rudd < (registre semi-correct), IH 277 >raddu ʔl+ʕaskari + ruddu ʔl+ʕaskari< (registre semi-correct), CD L 1/44 >rudūd< « forces d’appui, auxiliaires de l’armée ». < {RDʔ}, q.v.37 *{RDʕ} (‫)ردع‬ GL >ʔ.rdiʕu< (registre haut), VA >nurdiʕ ardaʕt irdāʕ mardūʕ k< « restreindre » ; DS « tailler la vigne d’une certaine manière ». VA >yartadaʕ artadaʕt irtidāʕ< « se restreindre ». Cette racine arabe, sans parentage sémitique immédiat, est une extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {rd} « repousser, éloigner » (voir {RDʔ}). *{RDF} (‫)ردف‬ GL >yardafu< (registre semi-correct) « ajouter » ; VA >nardaf ardaft irdāf kalām bi+ka+ḏā< « ajouter quelques mots » ; IH 354 et LZ >ardaftu ʔl+raǧula< = VA >niraddaf tardīf k< « faire monter en croupe » ; LZ >lā turdifu< « elle ne supporte

|| 37 Il ne s’agit pas d’une variante phonétique, mais d’un traitement particulier du phonème /ʔ/ en arabe andalou ; voir Corriente 1977 : 58.

528 | *{RDM}

pas un chevalier en croupe ». VA >nartadaf artadaft< « monter en croupe ». >ridf + ardāf< « fesses ; croupe ». TH 90.4 et HC 78 >mardūf< « pain adultéré par un mélange de différentes sortes de pâte ». VA >murdif = mutarādif féminin +ah< « synonyme ». < Sémitique de l’Ouest {rdp}, cf. hébreu rādaf, araméen rabbinique rǝdaf « poursuivre » ;38 il s’agit d’une autre extension de l’élément biconsonantique pan-sémitique {rd} « repousser, éloigner » (voir {RDʔ} et {RDʕ}). *{RDM} (‫)ردم‬ VA >nardum radamt radm rādim raddām mardūm kardum< (impératif) « combler ; murer » ; AL nardúm radámt « aplatir ; damer ». VA >yartadam artadam irtidām< « être muré ou comblé ». SH >raddāmī + qifāf raddāmiyyah / al+ḫidmah< « cabas pour les débris de maçonnerie ». Sans parentage sémitique immédiat, il s’agit d’une extension de l’élément bi-consonantique pansémitique {rd} (voir {RDʔ}, à travers l’araméen, cf. rabbinique rādim « aplatisseurs ». *{RDN} (‫)ردن‬ I. VA >niraddan tardīn k< « filer ». >raddānah + radādinrudn + ardān< « manche ». IQ >rudayn< « demi-quart (mesure de liquides) » ; « bouteille de cette capacité ».40 VA >rudaynī + rudayniyah< « lance ». Hormis ce dernier mot très classique, attributif d’une femme célèbre appelée Rudaynah,41 le cas de rudn et rudayn pourrait s’éclaircir à travers les acceptions métonymiques de l’araméen udnā « oreille », comme le rabbinique ūdnā « bouteille ou jarre d’une certaine capacité » et le syriaque ednā « élément en saillant de toute chose », ce qui peut parfaitement s’appliquer aux manches d’un habit : le rhotacisme d’un article agglutiné expliquerait ce /r/ initial. *{RDY} (‫)ردي‬ IQ >niraddīn. tardiyah k< « laisser tomber le bas d’un vêtement ». >yatraddā atraddā = yartadī artadā irtidā< « porter (un habit) » ; >yatraddā atraddā taraddī mutaraddī fī / min< « tomber ». >radʔa(n)< (registre haut) « mort, trépas ». >ridā + ardiyahridā/īridā< « manteau ». GL >ridāʔun< (registre haut) « voile » ; >ridāʔu ʔl+ʔašrāf< « tunique des nobles » ; AL ridí + ardía « rideau » ; FḪ >ridāʔ< « épiploon, graisse des intestins ». Voir {RDʔ}. Cette extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {rd} (voir || 38 L’accadien radāpu serait un emprunt à l’araméen, selon von Soden II : 941 ; quant aux témoins du sudarabique épigraphique, BDB 922 et Conti Rossini 238 en donnent quelques-uns. 39 Il pourrait s’agir d’un emprunt métaphorique au grec ῥέδιον « petit chariot », < latin rhēda. 40 Appelé ainsi, peut-être parce qu’on pouvait le cacher dans les amples manches d’une tunique, quoique le mot rabbinique parallèle est supposé être descriptif de la forme de ces récipients. 41 Peut-être, par rhotacisme, < ludaynah « petite tendre ».

*{RZʔ} | 529

{RDʔ}) est témoignée par l’hébreu rādāh « dominer ; descendre », l’accadien redû(m) « accompagner ; diriger », probablement aussi le sudarabique épigraphique >rdy< « obligation financière » et le guèze rädäyä « payer un intérêt », avec une évolution sémantique considérable. *{RDYRZ} Voir {RḎYRZ}. *{RḎḎ} ou {RṮṮ} (‫)رذذ أو رثث‬ GL >raḏāḏunraḏāḏ = raṯāṯruḏrīq< « Rodrigo, dernier roi des Visigoths »,42 < bas-latin Rodericus, d’origine germanique. *{RḎL} (‫)رذل‬ VA >yarḏal raḏul< « être vil ou bas ». >niraḏḏal tarḏīl k = nurḏil arḏalt irḏāl murḏil murḏal / marḏūl k< « avilir, rendre bas ». >yatraḏḏal atraḏḏal taraḏḏul< « s’avilir ». >nastarḏal istirḏāl k< « considérer vil ou bas ». >raḏl + arḏāl / riḏāl / arāḏilarḏālraḏlāt< « vil, bas ». VA >raḏālah + āt< « vileté, bassesse ». Voir {ĠYW}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, il s’agit d’une extension avec le vieux suffixe diminutif de l’élément biconsonantique sémitique de l’Ouest {rḏ} « être petit ou insignifiant » (cf. {RḎḎ}). *{RḎMR/L} (‫)رذمر‬ IH 278 >ʔbnu ruḏmīlaban ruḏmīr< « le fils de Ramiro ».43 < Bas-latin Rodemirus, d’origine germanique. *{RḎ/DYRZ/Ḏ} (‫)رذيرز أو رديرز أو رديرذ‬ UT nº 2101 >rūḏiyārīzārūdiyārīḏārūḏiyārīḏā< « orpin rose (Sedum roseum) ». < Grec ῥοδία ῥίζα « racines de Rhodes ». *{RRR} (‫)ررر‬ AC >rurru< « bébé (?) », cf. castillan rorro, un mot onomatopéique.44 *{RZʔ} (‫)رزء‬ VA >nirazzī razzayt tarziyah murazzī k< « ruiner » ; IQ >nurazzā< « je souffre ». VA >yatrazzā atrazzā tarazzī< « être ruiné ». NQ mg 21/1/1 >ruzʔi< « malheur ». IQ >raziyyahraziyyah + āt / razāyā< « ruine, calamité ». >murazzī/ā +īn< « malheureux ». Extension minimale d’un l’élément bi-consonantique sémitique || 42 Cet auteur préfère à tort >luḏrīq< et AL donne les formes modernes du castillan Rodrigo et Rodríguez « fils de R. ». 43 Tous les rois aragonais étaient appelés génériquement ainsi, comme dans les cas d’aḏfunš (< Alfonso) pour les castillans, hirqil (< Héracle) pour les bizantins, etc. IH savait que le /r/ final était plus correct. 44 Cf. arabe marocain rāra « chanter une berceuse pour endormir un bébé » (Prémare V : 102).

530 | *{RZB}

de l’Ouest {rz} « porter dommage », cf. araméen rabbinique rǝzē « être fort ou dur » et sudarabique épigraphique >rzʔ< « dépenser ». *{RZB} (‫)رزب‬ IH 136 et GL >marzabbatun< VA >marzabbah + āt / marāzibmarzabbah< « massue » ; LO Marzeba « nom propre ou plutôt sobrquet » ; AL merzébe + merzéb « battoir pour le lin » ; marzébe + marízib, diminutif muréyzebe + ít « maillet ». Extension de l’élément bi-consonantique sémitique de l’Ouest {rz} « porter dommage », avec un complément phonétique ou définisseur sémantique caractéristique du sémitique du Sud, cf. guèze räzäbä « battre ».45 *{RZDQ} (‫)رزدق‬ MT >ʔl+razdaqī< « nom propre ». Probablement < arabe ruzdāq « village » < pehlevi rōztāg « district ». *{RZZ} (‫)رزز‬ I. VA >razzah + āt< « anneau de fer du verrou » ; IH 319 >rizzatu ʔl+bābifī ḏā ʔl+ruzayzah qad antašab iṣbāʕ+ī< « j’ai coincé mon doigt dans ce petit anneau = je me suis laissé prendre ». VA >murazzaz< « violent ». Voir {ĠZZ}. Probablement une variante phonétique avec rhotacisme de {LZZ}, q.v. II. IH 102 >ruzzun< (registre semi-correct) « riz ». Voir {ʔRZ} et {RWZ}. *{RZQ} (‫)رزق‬ I. VA >yarzuq razaq rizq +arzāq rāziq razzāq marzūq kruziq(ta)< « pourvoir (Dieu) » ; IQ 22/6/2 >al+lah yarzaq< « Dieu pourvoit » < AC >lam ruziq baḫtan< (registre semi-correct) « il n’eût pas de veine ». VA >nastarzaq al+lah< « demander son gagne-pain à Dieu ». GL >rizqun< (registre haut) « pension ; traitement » ; MT et IA >rizqrizq + arzāqyabtaġī rizq al+lah fī+h< « il veut en tirer un profit ». ZǦ >marzūq< « fortuné » ; LO Marzoque, ET Aborrezc, et diminutif RC Arruzayac « noms propres » ; ET Benimarsoc = Benimorzoch « nom de lieu ». Voir {ṢḤW} et {ʕBD}. < Pehlevi rōzīg « ration journalière ». II. UT nº 2006 >rāziqī< « lis blanc (Lilium candidum) » ou « fragon hypophylle (Ruscus hypophyllum) ; huile de jasmin ; variété de raisin ; vif-argent ». < Néopersan rαza/iqi, attributif de la ville de Rayy.

|| 45 Il pourrait aussi simplement s’agir d’un cas assez fréquent d’agglutination de la préposition bi+. L’allomorphe arabe classique a, sans le /m/, éliminé par dissimilation haplologique à la manière du sudarabique épigraphique et du sudarabique moderne (voir Corriente 1996 : 16), est un autre témoin de l’origine sud-arabique de ce mot. 46 Cf. catalan (a)barriscar « vendre ou acheter en bloc » et d’autres emprunts romans dans Corriente 2008a : 421.

*{RSḪ} | 531

*{RZM} (‫)رزم‬ I. VA >narzum razamt razm rāzim marzūm k< « plier ; empaqueter ». >yartazam artazam irtizām< « être plié ou empaqueté ». IQ >y≠narzam< « mordre ». >rizmah + rizamrízma + rizam< « paquet, colis ».47 GT 105.17 >šayrāt … murazzamah< « des cabas entassés ». Variante phonétique avec rhotacisme de {LZM}, q.v.48 *{RZN} (‫)رزن‬ VA >yarzun razun< « être grave ou sage ». >nirazzan tarzīn k< « rendre grave ou sage ». GL >razānatun< (registre haut), VA >razānahrazīn + īn / rizān< « grave, sage » ; ET Aberrazin « nom propre, d’où Albarracín (géographie) ». En dépit d’une connexion traditionnelle avec l’hébreu *rāzan,49 l’isolation de cette racine arabe dans l’ensemble du sémitique suggère qu’elle est une variante phonétique de {rzm}, q.v. *{RZYNǦ/Q} (‫)رزينج‬ UT nºs. 2092, 2094 et 2124 >rāziyānaǧ (barrī / bustānī / fārisī / qibṭī / ʕarīḍ)rāziyānaq< « fenouil (Foeniculum vulgare) » ; nº 2094 >r. al+qurūd< « espèce d’aneth (Ridolfia segetum) » ; nºs. 976 et 2092 >r. ǧabalī / barrī< « oenanthe globuleuse (Oenanthe globulosa) » ; nº 2097 >r. ḥabašī< « peigne de Vénus (Scandix pectem-veneris) » ; nº 2096 >r. maǧūsī< « aneth (Anethum graveolens) » ; nº 2095 >r. rūmī< « peucédane (Peucedanum officinale) ». < Néo-persan rαzeyαnaǧ. *{RSTM} Voir {ŠǦR}. *{RSḪ} (‫)رسخ‬ VA >yarsaḫ rasaḫ rasḫ / rusūḫ rāsiḫ< « être ferme ou solide » ; AL narçáḳ arçáḳt « persister ». VA >nirassaḫ tarsīḫ k< « raffermir, rendre solide ». >yatrassaḫ atrassaḫ tarassuḫ = yartasaḫ artasaḫ< « se raffermir, devenir solide ». >rāsiḫ + īn / rawāsiḫrs2w< « détenteur d’une fonction religieuse », etc. *{RSḪT(Ǧ)} (‫)رسخت أو رسختج‬ DS >rāsuḫt = rūsaḫt.ǧrūsaḫtaǧ< « cuivre brûlé ou calciné ». < Néo-persan rαsoḫt(e) < pehlevi rōy sōḫtag « cuivre brûlé ». *{RSʕ} Voir {RṢ/Sʕ}. *{RSL} (‫)رسل‬ I. VA >nirassal tarsīl = nirāsal murāsalah k = yatrassal atrassal = yatrāsal atrāsal tarāsul< « être en correspondance ». GL >arsilu mursalun / marsūlun féminin marsūlatun< (registre semi-correct), IH 309 >arsaltunarsal arsal< (impératif), ZǦ >tarsal arsal< (impératif), AL narcél arcélt ircél marçúl féminin +a + ín « envoyer, expédier ». VA >narsal arsalt irsāl mursil + īn mursal + īn / marsūl + īn k warāʔa ≠ ilà< « envoyer (chercher) » ; IQ >narsal dumūʕ+ī< « je verse des larmes » ; AŠ 9/6/4 >yarsal fī šān+ī< « il envoie me chercher ». VA >nastarsal istirsāl ʕalà< « persister » ; IQ >naḏ̣amtu istirsāl< « je versifiai couramment ». >raslah< = VA « lentement ». IQ >b+al+raslahb+al+rusaylah< « tout bas ». GL >rasūlun< (registre haut), VA >rusul + arsāl = rasūl + rusulrasūlal+rasūl< « le Prophète (Muḥammad) ». VA >risālah + rasāʔilrisālah+ rasāyilun< (registre semi-correct) « envoi ; mission » ; BD 34r >a+risālatu< (registre semi-correct) « l’épître à la messe ». AL raçuliátin (registre haut, + féminin) « apostoliques ». CP 103.4 >ʕīd al+marsūlayn< « la fête des deux Apôtres ». Voir {ḤML} et {FWḌ}. Sans parentage sémitique autre que son équivalent sudarabique épigraphique >rs1lrs2w< « détenteur d’une fonction religieuse ».51 II. AL ruça (lire ruçál) + racícil « orgelet ». < Latin hordĕŏlus.52 *{RSḺN} (‫)رسل‬ AL Rosellon « Rousillon » (géographie). Emprunt tardif au castillan.

|| 51 Avec un complément phonétique identique, l’araméen rabbinique présente rǝšēl « être faible », sémantiquement très différent. 52 DS I : 426 n’était pas exacte en parlant d’une altération du castillan orzuelo, car le roman andalou utilisait un suffixe différent, {+ÁR/L}, et non pas {+ÓL} : voir {ʔRṢL}. Quant à la transcription phonologique du mot d’AL, un /ṣ/ est plus probable, à cause de l’absence de l’imālah au singulier, quoique les confusions de ce phonème avec /s/, surtout dans les mots étrangers, étaient très fréquentes ; voir Corriente 1977 : 48 et 50.

*{RSW} | 533

*{RSM} (‫)رسم‬ VA >narsum rasamt rasm rāsim marsūm kyarsum ism+uh< « il signe ». VA >yartasam artasam irtisām murtasim fī< « être tracé ou marqué ». GL >rasmun< (registre haut) « marque », VA >rasm + rusūm< « dessin ; traits ; marque » ; MT >rasm< « écrit » ; DS « article (d’un dictionnaire) » ; AL ráçam + ruçúm / roçóm « dessin ; trait ; signature ». GL >marsūmun< (registre haut) « publique, officiel » ; MT >marsūm< « établi ». Voir {ṢWR} I. Cette racine arabe est un vieil emprunt à l’araméen, cf. rabbinique et syriaque rǝšam « marquer, registrer », en fait, une autre extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {rš} « être ferme » (voir {RSḤ}, {RSL} I, etc.).53 *{RSML} (‫)رسمل‬ VA >nirasmal rasmalah k< « capitaliser ». >yatrasmal atrasmal tarasmul< « être capitalisé ». >rismāl + rasāmilrismīlrasmīl< « capital » ; diminutif AŠ 91/1/4 >rusaymal+ak< « ton petit capital » ; AL naâmel rrizmíl « gaigner un capital ». AC >murasmal< « riche ». Composition (naḥt) en néo-arabe de raʔs « tête » + māl « richesse ». *{RSN} (‫)رسن‬ I. GL >rasanun< (registre haut), VA >rasan + arsān< « muserolle ». Voir {ǦBD} et {ḪLʕ}. En dépit de l’hébreu resen et de l’araméen rabbinique risnā, il semble s’agir partout d’un emprunt au pehlevi rasan « corde ». II. UT nº 2174 et FA > rāsan< « aunée (Inula helenium) ». < Néo-persan rαsan. III. MT >ru/ūsīnnarsī arsayt irsā mursī mursāarsati ʔl+safīnatu< (registre haut) « mouiller, jeter l’ancre » ; AL narcí arcéit « arriver au port ; lester un navire ». VA >rawāsī< « montagnes immobiles ». >marsà/ā + marāsīal+marsà< « ancre » ; GL >marsàn< (registre haut), AL marçá + maráci, + AC >marāsī< « port, mouillage ». IH 171 >qāribun mursin = safīnatun mursiyatun< (registre haut) « vaisseau à l’ancre ». Il s’agit d’une autre extension de l’élément biconsonantique pan-sémitique {rš} « être ferme » (cf. {RSḤ}, {RSL} I et {RSM}), témoignée dans le sémitique de l’Ouest, comme en rabbinique rǝšē « avoir pouvoir » et en sudarabique épigraphique >rs1y< « accabler », mais l’acception nautique semble s’être développée en Arabie du Sud, pays de marins, cf. guèze arsäy/wä « mouiller ».54

|| 53 Curieusement, il y a eu un deuxième emprunt plus tardif du même mot araméen, après la mutation des sifflantes dans le sémitique du Sud : voir {RŠM}. 54 La conception primitive sémitique de la navigation est bien reflétée par deux mots dans Qurʔān XI-41, en parlant de l’Arche de Noé, muǧrā+hā wa+mursā+hā « sa course et son échouement », car

534 | *{RSYNR} *{RSYNR} (‫)رسينر‬ MT >rasyunayruh = rasyūnāruh + rasyūnayrīn< « prébendé ». < Bas-latin rationarius, cf. castillan racionero. *{RŠʔ} (‫)رشء‬ VA et IQ >rašā< « faon, petit de gazelle ». Cette racine arabe, très peu usité et isolée dans l’ensemble du sémitique pourrait s’être générée comme une variante phonétique de {ršw}, q.v., cf. sudarabique épigraphique >rs2y< « offrande », en connexion avec les sacrifices de petits animaux chez les anciens Sémites. *{RŠT} (‫)رشت‬ I. DS >rištah< « sorte de pâte alimentaire ».55 < Néo-persan rešte « fil ». II. SG 496 >rušāṭah< « tache rosée dans la peau ». < Latin rŏsa avec un suffixe diminutif roman andalou. *{RŠTN} (‫)رشتن‬ VA >rištān< « aphte, ulcération dans la bouche ». < Néo-persan *riš e tαn.56 *{RŠḤ} (‫)رشح‬ VA >yaršaḥ rašaḥ rašḥ rāšiḥ raššāḥyaršaḥyaršaḥ l+ī rīq+ī< « j’en ai l’eau à la bouche ». >niraššaḥ taršīḥ k li< « préparer, former ». >yatraššaḥ atraššaḥ taraššuḥ< « se préparer ou former ». MT >al+raššāḥ< « qui transpire beaucoup (sobriquet) ». VA >muraššaḥ + īn< « préparé, capable ». Extension, partagée par le guèze räsḥa et, par métathèse, rǝḥsä « être humide », ainsi que le sudarabique épigraphique >rḥs3< « offrir une libation », d’un élément bi-consonantique du sémitique de l’Ouest {rś}, cf. hébreu rāsas « humecter »,57 araméen rabbinique rǝsas et syriaque ras « asperger ». Voir {RŠŠ}. *{RŠD} (‫)رشد‬ VA >naršud rašadt rušd< « parvenir à l’âge de raison ». GL >ʔ.ršudu ʔršādunnuršid aršadt iršād muršid + īn maršūd knastaršid istiršād< « demander à être dirigé ou conseillé ». >rušd = rašādrašādrašad< « bon sens, droiture » ; UT nº 1398 et 1662 >ḥ. al+rašād = muršid< « cresson » ; IQ >aban

|| les anciens petits navires ne restaient pas à l’ancre dans les ports, mais on les tirait de l’eau par mesure de sûrété, devenant ainsi comparables à une demeure qu’on dressait et où les marins souvent pernoctaient sur la plage. 55 Tiré d’Ibn Albayṭār et identifié par BM 89 avec l’iṭriyah, q.v. sous {ʔṬRY}. 56 Désignation non-registrée par les dictionnaires mais parfaitement logique et similaire, par exemple à riš e ḫuk « écrouelles ». En fait, l’article scabies « gale » contient une liste de plusieurs affections cutanées, comme il est fréquent dans le VA. 57 Dont la correspondance des sifflantes suggère un emprunt à l’araméen. Quant à la métathèse reflétée par la forme du sudarabique épigraphique et la deuxième du guèze, Leslau 1998 : 474 s’est trompé sur la direction du phénomène, car rǝḥsä serait le résultat d’une contamination par rǝḥḍä « suer ; laver ; tremper ».

*{RŠQ} | 535

rušd< « nom propre masculin ; Averrhoès ». >rašīd féminin +ahrašīd + īn / rušadā / rišād< « sensé, sage » ; UT nº 2044 >rašīdah< « espèce de navet sauvage ». IQ >ʔl+rašīdrašīdiyyah< « étuvée de viande frite épicée et garnie ». VA >rāšid + īn / rušadā< « pubère, adulte » ; MT >al+ġayr rāšidaban rāšid< « nom propre masculin ». >aršad< = ZǦ « plus correct ou sage ». Voir {ʔBW} et {ḤDD} I. L’isolation de cette racine arabe au sein du sémitique, hormis le cas du sudarabique épigraphique >rs2d< « correction pénale », suggère une innovation lexicale sud-sémitique par composition (naḥt) d’une phrase comme l’arabe classique *rašša yada+ « laver la main de », un geste dont la signification d’exculpation est bien connu.58 *{RŠŠ} (‫)رشش‬ I. VA >nurušš rašašt rašš / rušāš raššāš maršūš knirušš+ah rušš+ah< (impératif), AL nu/irux raxéxt rux raxx marxúx + ín « arroser, asperger ». VA >yartašš artašš irtišāš< « être arrosé ou aspergé ». IH 205 >rušāšun< (registre haut) « petite pluie, bruine ». FǦ >ḏirāʕ ʔl+raššāš / raššāšiyyyah< « coudée standard à trois empans, établie par Muḥammad b. Faraǧ Arraššāš ». VA >marašš + ātraššāš< « corde de seau ». Variante phonétique de {ršw}, q.v. *{RŠF} (‫)رشف‬ IQ 160/0/1 et ḪA aʕ 1 >aršuf< « suce (impératif) ». AŠ 99/0/1 >nartašaf< « je suce ». IQ 161/1/1 >marāšif< « lèvres ». L’isolation totale de cette racine arabe au sein du sémitique, suggère une innovation lexicale par composition (naḥt) d’une phrase comme l’arabe classique *rašša fā+ « humecter la bouche de » ; cf. {RŠD}. *{RŠFNŠRY} (‫)رشفنشر‬ SG >ršffnšry< « répons ». < Latin responsōrĭum. *{RŠQ} (‫)رشق‬ VA >naršuq rašaqt rašq rāšiq maršūq kyaršuqniraššaq taršīq k< « faire sauter ou bondir » ; AC >raššaq< « rendre élégant ». VA >yatraššaq atraššaq< « vibrer ». IQ >rašq ʔl+sihām< « décocher des flèches ». >rašāqah< « élégance ». >rašīq féminin +ah + rišāq< « élégant » ; VA >rašīq + rišāq< « agréable ». DS >r.šāqah< (lire

|| 58 D’un autre côté, l’accadien rašādu « être solidement fondé » pourrait être pris en considération, mais on suspecte qu’il soit aussi le resultat d’une composition encore à éclaircir, dont le second élément serait išdu(m) « fondement » ; voir von Soden II : 960. 59 Dans ce deuxième cas, d’où le castillan almarraja, avec métanalyse de la racine, à cause de la perception imparfaite des consonnes géminées par les Andalous ; voir Corriente 1977 : 66.

536 | *{RŠQ/K}

>raššāqahraššāqah< « espèce de centaurée (Centaurea sonchifolia) ».61 IQ >aršaq< « plus élégant » ; >mā aršaq+u< « qu’il est élégant ! ». Voir {ĠRQ}. Quelques lexicographes ont suggéré que cette racine serait un emprunt au syriaque rǝšāqā « décochement », mais l’isolation de ce mot et ses dérivés dans l’ensemble araméen rendent cela invraisemblable, le contraire étant plus que probable. Quant à l’arabe, il pourrait s’agir d’un emprunt au pehlevi rēš « blessure », sans doute aussi *rēš+ag « qui blesse », d’où le néo-persan riše, signifiant aussi tous deux, en pehlevi et en néo-persan « fibre », ce qui expliquerait par métaphore l’acception de l’élégance. *{RŠQ/K} (‫)رشق أو رشك‬ UT nº 2000 >raškuh< et 2035 >rāšiquh< « cuscute » ; nº 2001 >ruškah< « écorce du kermès ». Evidemment, il s’agit de mots empruntés au roman andalou, dans le deuxième cas, probablement < latin rhūs « sumac », avec le suffixe attributif roman andalou {+EKO}, car on l’utilisait aussi pour tanner les cuirs, alors que la vocalisation et l’étymologie de ce nom-là de la cuscute pourraient s’expliquer, selon SG 502, comme une métonymie du roman andalou */RÁŚKO/ « gale », parallèle au synonyme ruyyúla, q.v. sous {RYL} I. *{RŠL} (‫)رشل‬ UT nºs. 1999 et 2080 >rušālah + rušāl < « ciste cotonneux (Cistus albidus) ». < Roman andalou */ROŚÉḺA/, diminutif du latin rŏsa, cf. portugais roselhagrande. *{RŠM} (‫)رشم‬ GL >aršumu rašmun< (registre haut), VA >naršum rašamt raš(a)m rāšim maršūm kyuršam ʔl+sūr< « on marque dans la muraille les endroits pour la vente des moutons de la fête ». SH >rašm< « marquage, étiquetage ». VA >yartašam artašam< « être marqué au fer chaud ». >rašm + rušūmrašm< « marque » ; IH >ʔl+rašmu< (registre haut) « marques qu’on faisait dans le pain cuit dans les fours publiques pour en reconnaître les propriétaires ». DC 4 bi ráxim matá almquéddez açáleb « par le signal de la sainte croix ». IQ >rašam< « filigrane d’une toile » ; AL ráxam + ruxúm, + ID mrr 6 >ršwm< « marque, dessin ; impression » ; AL r. al cáâ + arxám al quián « empreinte (de pas) ». raxxám + ín « qui marque ou imprime ». márxam + maráxim « fer chaud » ; SH >maršam< « aune pour la mesure des toiles ». AL márxam (lire marxúm), diminutif muráyxam « marqué ». Voir {RSM} et {FḌḌ}. < Araméen rǝšam.

|| 60 Tiré d’Ibn Ǧanāḥ; voir aussi Blau 2006 : 251, qui ne reflète pas non plus la gémination caractéristique de ces noms d’instrument, surtout dans le néo-arabe, cf. arabe marocain rǝššāqa + āt / rǝšāšǝq « patère, etc. » (Prémare V : 123). 61 Aussi appelée >barbāllahyaršī+hi rašwatun< (registre semi-correct), VA >naršī aršayt iršā muršī muršā knaršīyartašī artašā irtišā murtašī + īn< « accepter des pots-de-vin ». >rašwah + ātrs2w< « faire une donation » et >rs2y< « offrande », avant d’arriver à sa signification en arabe. *{RṢD} (‫)رصد‬ GL >raṣad (y)arṣudu rāṣidun< (registre haut), VA >narṣud raṣadt raṣd rāṣid marṣūd k = nartaṣad artaṣadt irtiṣād murtaṣid murtaṣad k< « observer ; guetter ». >niraṣṣad tarṣīd k< « faire observer ou veiller ». GL >marṣadun + marāṣidun< (registre semi-correct) « embuscade » ; VA >bimarṣad min+nī< « devant mes yeux ». < Pan-sémitique {rṣd}, cf. hébreu riṣṣēd, araméen rabbinique rǝṣad, sudarabique épigraphique >rṣd< et accadien raṣādu(m) « guetter ». *{RṢṢ} (‫)رصص‬ I. VA >niraṣṣaṣ tarṣīṣ k< « verrouiller » ; >n. fī / ʕalà< « insister ». IQ >taraṣṣaṣ< « être verrouillé ». VA >marṣūṣ féminin +ah< « ferme, fort ». Extension minimale d’un élément bi-consonantique pan-sémitique {rṣ} « presser, écrasser », cf. hébreu rāṣaṣ et araméen rabbinique rǝṣaṣ « écraser » et, avec d’autres compléments phonétiques, arabe {rṣʕ}, {rṣf}, {rṣq}, {rṣn}, à côté de l’accadien raṣānu(um) « être puissant », raṣāpu « construire » etc. II. VA >niraṣṣaṣ tarṣiṣ k< « plomber ». GL >raṣāṣun< (registre haut), VA et IA >raṣāṣraṣāṣrṣṣal+raṣāṣiyat< « calamité non-identifiée ».62 AL muráçaç + ín « plombé ». Voir {ʔSB/FD/ḎǦ}, {ḤǦR}, {RĠW}, {QLʕ}, {QNW} et {MSQ}. < Pehlevi arzīz.63 *{RṢ/Sʕ} (‫)رصع أو رسع‬ I. VA >nirassaʕ tarsīʕ kmuraṣṣaʕatun< (féminin) « incruster, brocher ». Extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {rṣ}, témoignée aussi par l’hébreu rāṣaʕ et l’araméen rabbinique rǝṣaʕ « percer ». || 62 Probablement en rapport avec >al+mūm al+raṣāṣīniraṣṣaf k< « paver ». >yatraṣṣaf atraṣṣaf taraṣṣuf< « être pavé ». GL >raṣīfun< (registre haut), VA >raṣīf + ruṣufraṣīfruṣāfah< « nom d’un célèbre parc à Damas, imité plusieurs fois à AlAndalus ». Voir {RṢṢ} I et {RMN} I. Extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {rṣ}, témoignée aussi par l’hébreu rāṣaf, l’araméen rabbinique rǝṣaf « paver » et l’accadien raṣāpu « construire ». II. GL >yarṣaf(u)< « il brille ». Altération phonétique de {lṣf}, avec rhotacisme.67 *{RḌB} (‫)رضب‬ VA >ruḍāb< « salive ». Aparemment en rapport avec {rḍʕ}, q.v., avec un complément phonétique ou définisseur sémantique différent ; cf. guèze räṣbä « désenrouer et cracher ».68 *{RḌḪ} (‫)رضخ‬ VA >nurḍiḫ arḍaḫt irḍāḫ murḍiḫ li fī /ʕalà / min< « ajouter (un don insignifiant à contre-cœur) ». Evolution sémantique d’une racine dont la signification basique est « casser, broyer », témoignée aussi dans le sémitique de l’Ouest par l’hébreu rāṣaḥ « assassiner » et le sudarabique épigraphique >rtḍḥ< « se lancer dans une bataille rangée »,69 extension de l’élément bi-consonantique pansémitique {rḍ} ; voir {RḌḌ}. *{RḌḌ} (‫)رضض‬ GL >uraḍḍiḍu muraḍḍiḍun< (registre haut), VA >nuruḍḍ raḍaḍt raḍḍ = niraḍḍaḍ raḍḍaḍt tarḍīḍ muraḍḍiḍ muraḍḍaḍ k< « casser, briser ». AL nirad(d)ád rad(d)átt tardíd « casser ; meutrir ». VA >yatraḍḍaḍ atraḍḍaḍ taraḍḍuḍ bi< « être

|| 65 Forme basique aussi chez Šafīq 479 ; l’arabe marocain a adopté des variantes plus longues et onomatopéiques, telles que ṛẓōẓē, ṛǝẓẓūẓi, ṛẓēẓẓe et aṛǝẓẓāẓ/y (Prémare V : 103-104), avec ou sans élimination du préfixe nominal caractéristique du berbère. 66 DS I : 523 décela bien l’origine berbère de la première partie du mot, mais sa dérivation du deuxième élément du mot latin stăbŭlum ne fut pas heureuse, car il ne peut pas s’agir du taon dans ce cas. 67 Voir Corriente 1977 : 52 à propos de ce phénomène assez fréquent dans l’arabe andalou. Cette racine arabe semble être une variante phonétique de {nṣb}, q.v., avec une évolution sémantique. 68 Dont la graphie étymologique serait donc *räḍbä, suggérant une dérivation du sémitique du Sud. 69 La correspondance irrégulière de la dernière consonne n’est pas surprenante puisque, le remplacement de /ḥ/ par /ḫ/ étant connu en sudarabique épigraphique, on pouvait s’attendre à des ultra-corrections, malgré l’avis de Beeston, mentionné par Grande 1966 : 37.

*{RḌW} | 539

cassé ou brisé ». DS >irtaḍḍa< « être cassé ».70 Extension minimale de l’élément bi-consonantique sémitique de l’Ouest {rḍ}, témoigné par l’hébreu raṣ, araméen rabbinique rǝʕaʕ, syriaque raʕ « écraser » et sudarabique épigraphique >rḍʕ< « massacre ». *{RḌRḌ} (‫)رضرض‬ FḪ >samak raḍrāḍī< « poisson de roche ». Métonymie de l’arabe raḍrāḍ « charnu »,71 une forme dérivée par reduplication ({1212}) de la racine {rḍḍ}, q.v. *{RḌʕ} (‫)رضع‬ GL >yarḍaʕu< (registre haut), VA >narḍaʕ raḍaʕt raḍʕ / raḍāʕ(ah) rāḍiʕ + īn raḍīʕ + īnnarḍaʕraḍaʕniraḍḍaʕ tarḍīʕaḫū min raḍāʕah 2 aḫawayn + iḫwahaḫū+k min raḍāʕah< « ton frère de lait », VA >naqṭaʕ al+walad min al+raḍāʕah< « sevrer l’enfant ». AL radíê « bébé ». raddáâ « nourrisson ». VA >murḍiʕah + āt< « nourrice » ; GL >murḍiʕūna< (registre semicorrect) « ceux qui tètent ». Cette racine, isolée dans l’ensemble des langues sémitiques et voisines, s’est genérée probablement comme une métathèse de {ḍrʕ}, q.v. *{RḌF} (‫)رضف‬ LZ et IH 277 >raḍafun< (registre semi-correct) « pierre rougie au feu qu’on utilise pour chauffer la nourriture » ; HC 23 >rḍf< « braise utilisée dans le même but ». UT nº 2173 >raḍāyif< « espèce de gênet (Genista tridentata) ». Avec le sémanthème basique de « jeter », cette racine arabe est témoigné dans le sémitique de l’Ouest, comme par l’hébreu riṣpāh « pierre rougie au feu ou à la braise », araméen rabbinique raʕaf « cuit dans la braise ou sur des briques chaudes » et le syriaque raʕfā « pain cuit dans les cendres ». *{RḌW} (‫)رضو‬ GL >arḍà/ = arḍaʔu yurḍaʔu riḍāʔun rāḍin marḍiyun féminin marḍiyatun / murtaḍàn< (registre semi-correct), VA >narḍà raḍayt riḍā rāḍī + īn k / bi = nartaḍā artaḍayt irtiḍā murtaḍī murtaḍā k / biyarḍā yarḍawraḍā yarḍā< « être satisfait ou content ; accepter, agréer » ; IQ >ʕan+nī rāḍī< « content de moi » ; >yarḍā+h< « il en est content » ; >mā raḍā yasmaʕ< « il ne voulut pas entendre » ; >mā raḍayt makkār tanzaʕ šudādār+ī< « je ne voulus absolument pas qu’elle m’ôtasse mon linceul » ; >narḍà bi+riḍā+k< « ton plaisir est le mien » ; >tarḍā+nī li+qārī< « il te plaira de me lire » ; >arḍà wa+sallam< « salue, s’il te || 70 Tiré d’Ibn Ǧanāḥ et confirmé par Blau 2006 : 252, qui ajoute la forme VII, >ʔnrḍt< « elle fût cassée ». 71 Ce genre de poisson est plus gros que ceux qu’on trouve dans les sables, au corps aplati. La traduction latine piscis saxetanus ou saxatilis dans quelques ouvrages médievaux avait suggéré des fossiles, mais la mention de ce genre de poisson dans les traités de cuisine montre qu’il était comestible.

540 | *{RṬB}

plaît » ; >arḍà baʕd+ī li+man ḍayyaʕ< « après ma mort, trouve du plaisir avec les gaspilleurs » ; 185/2/1 >tarḍà ʕaḏāb+ī< « tu te plais à me torturer » ; >lā nartaḏī li+nafs+ī mā lā yaǧmul< « je n’accepte pas ce qui n’est pas correct » ; IZ 1/3/1 >kif tarḍā< « comme il te plaît » ; ḪA mg 7/1/1 >tarḍà an taqtul+nī ʕaynī+k< « tes yeux veulent me tuer » ; hm 2/0/2 >tarḍà hiǧrān+ī< « tu veux me quitter » ; CD M 2/12 >lā yarḍà ʔl+ṯurayyā ʕan naʕal< « il n’est pas content avec les Pléiades pour ses souliers » ; MV 112 >hū rāḍī yuʕmal l+uh ḥaqq< « il veux qu’on lui fasse justice ». VA >narḍī arḍayt irḍā murḍī + īn murḍā knarḍīyurāḍī+h murāḍāh< « plaire ». GL >astarḍī< (registre haut), VA >nastarḍā bi< « chercher à plaire ». >riḍā = riḍwān = marḍatriḍà/āriḍāt+ihi< « sa satisfaction ». IQ >riḍwān< « faveur divine ; ange gardien du Paradis » ; AL riduánen (registre haut) « avec plaisir » ; LO Reduan = Redou/van, ET Reduan = Rodoan, (Al)mortada « noms propres masculins ». VA >raḍī + īn = marḍī + īn = murtaḍāaḫlāq+ī al+raḍiyya< « mon caractère agréable » ; AŠ 96/1/4 >al+aʕmāl al+raḍiyyah< « les actions auxquelles Dieu se plaît ». IZ 1/3/3 >maqām+ak al+arḍà< « ta conduite à laquelle Dieu se plaît le plus ». MT >tarāḍī< « agrément mutuel ». GL >marḍiyan< (registre semi-correct) « plaisamment ». AL mordí ligualidéiq « obéissant à tes parents ». Voir {ʔBW} et {ʕZZ}. < Sémitique de l’Ouest {rḍw}, témoigné par l’hébreu rāṣāh « accepter, agréer », araméen rabbinique rǝʕā « se plaire » et sudarabique épigraphique >rḍw/y< = rḍwn< « satisfaction ». *{RṬB} (‫)رطب‬ VA >yarṭub raṭub ruṭūbah + ātraṭubat anfus ʔl+nās< « les esprits des gens s’étaient calmés ». GL >(y)uraṭṭibu< (registre haut), VA >niraṭṭab tarṭīb kyatraṭṭab atraṭṭab taraṭṭubraṭbun< (registre haut), VA >raṭ(a)b + ruṭabraṭab féminin raṭbah(baqlah) raṭbah< « trèfle (Medicago sativa) ». UT nº 2050 >ruṭaybah< « germandrée aquatique (Teucrium scordium) ». ḪA ībi 2 et NQ mg 2/0/2 >raṭīb< « tendre ». ǦM 2 >ruṭub< « dattes fraiches ». IQ, IA et AC >ruṭūbah< « souplesse » ; AL rutúba = rotóba + ít « tendreté ; souplesse ; humidité » ; GL >ruṭūbatun< (registre haut) « humidité » ; >ruṭūbatu ʔl+rās< (registre semicorrect) « rhume de cerveau ». IQ >arṭab< « plus tendre ou souple ». IW II : 380.10 >marṭūbūna< « enrhumés ». HC 87 >al+marṭūbī al+ʔabdān< « à la viande tendre ». RC almurataba « terrain humide ». Voir {ḤṢL}, {ḪBZ}, {ZWF} II, {ʕWD} et {QḤF}. < Pan-sémitique {rṭb}, cf. hébreu rāṭo/ēb, araméen rabbinique rǝṭab, accadien raṭābu(m) et guèze rǝṭbä « être humide ».

*{RʕB} | 541

*{RṬBL} (‫)رطبل‬ VA >ruṭabāl + ātrūṭbāl< « herse ». < Roman andalou */ROTAB+ÉḺ/, diminutif formé sur le latin rŭtābŭlum avec haplologie du premier /l/. *{RṬČN} (‫)رطچن‬ FǦ >al+riḥā al+ruṭǧīn< « moulin à eau avec un arbre moteur vertical » (cf. castillan rodezno).72 < Bas-latin *roticinus/m. *{RṬRQ} (‫)رطرق‬ AL retorica « rhétorique ». Emprunt tardif au castillan < latin rhētŏrĭca < grec ῥητορική. *{RṬL} (‫)رطل‬ VA >niraṭṭal k< « peser en livres ». >ra/iṭ(a)lraṭalun< (registre semicorrect), GL >raṭlun 2 raṭlān + arṭālun< (registre semi-correct), IQ >raṭl 2 raṭlaynraṭliyyah< « bouteille d’une pinte ». >tarṭīl< « taxe sur la soie à Grenade». Voir {FRFL}. < Grec λίτρα. *{RṬLQ} (‫)رطلق‬ MT >al+ruṭilqī< « nom propre masculin ». *{RṬM} (‫)رطم‬ I. LH *raṭúma « bouteille à goulot étroit » (d’où le castillan et portugais redoma).73 < Arabe raṭūm « qui a le vagin étroit ». La racine arabe {rṭm} est une extension d’un élément bi-consonantique {rṭ} « être fou ou sot ; être fermé ou inintelligible » (cf., par exemple, {rṭṭ}, {rṭʔ}, {rṭn}), peut-être d’origine onomatopéique, méconnu dans l’ensemble du sémitique, hormis le témoin du rabbinique rǝṭan « murmurer ». II. AL nirattám rattámt « pétrir ». Corruption par métathèse et rhotacisme de {LṬM}, q.v.74 *{RʕB} (‫)رعب‬ GL >arʕibu ruʕbun / marʕabat marʕūbun + ūnanarʕab raʕabt / arʕabt ruʕb(ah) / irʕāb marʕūb k< « effrayer, épouvanter ». >nartaʕab artaʕabt irtiʕābbi+l+irtiʕāb< « avec peur ». Extension d’un élément bi-consonantique {rʕ} « trembler ». Cf., pour l’arabe {rʕǧ}, {rʕrʕ}, {rʕs/š/ṣ} et, dans le sémitique de l’Ouest, l’hébreu rāʕad « trembler », raʕam « tonnerre », etc.

|| 72 Voir une illustration d’un type assez similaire de la Kabylie, dans Dallet 1982 : 1047. Quant aux meules appelées >al+ʔaḥǧār al+ruṭīǧnāt< dans FM 137, il semble s’agir de pièces actionnées avec ces roues et pas à main, comme dans le cas du moulin appélé >al+riḥā al+ḥaǧaraynal+riḥà al+sāniyahriʕdatun< et >(y)artaʕidu murtaʕidunnarʕad raʕadt riʕdah = nartaʕad artaʕadt irtiʕādartaʕadartaʕad l+ī< « il trembla devant moi ». VA >n≠yiraʕʕad tarʕīd k< « faire trembler ; tonner » ; AL niráâd/t ráâtt ráât « tonner » ; GL >ʔ.raʕʕidu< (registre haut) « menacer » ; ZǦ >tiraʕʕad< « faire trembler ». GL >arʕidu< « tonner ; effrayer » ; VA >yurʕid wa+yubriq arʕad wa+ʔabraq kiṯīr al+irʕād wa+l+ibrāq< « s’emporter, faire un scandale ». VA >raʕ(a)d + ruʕūdruʕūdraʕ(a)draʕdal+raʕ(a)d yastaǧīb< « le tonnerre retentisse ». DS I 120 et TD 192 >banāt ʔl+raʕd< « truffes ; champignons ». IQ >raʕdat al+farrūǧ< « le frémissement d’un poulet ». TD >raʕʕādah< « torpille » ; VA >raʕʕādah + āt / raʕāʔid< « catapulte ». Voir {ḤMM}. < Pan-sémitique {rʕd}, cf. hébreu rāʕad, araméen rabbinique rǝʕad, guèze rǝʕdä « trembler » et, avec une évolution sémantique, accadien râdu(m) « averse, ondée ». *{RʕRʕ} (‫)رعرع‬ VA >niraʕraʕ raʕraʕah k< « élever, nourrir ». >yatraʕraʕ atraʕraʕ taraʕruʕ mutaraʕriʕ< « être élevé ». Forme avec réduplication, {1212}, de la racine {rʕy}, q.v. *{RʕŠ} (‫)رعش‬ VA >niraʕʕaš tarʕīš k< « faire trembler ». >yartaʕaš artaʕaš irtiʕāš / riʕšah< « trembler ». Extension pan-sémitique de l’élément bi-consonantique {rʕ} « trembler » (cf. {RʕB}), témoignée par l’hébreu rāʕaš « secouer », araméen rabbinique rǝʕaš « trembler » et accadien riʔāšu(m) « exulter ».75 *{RʕṢ} (‫)رعص‬ VA >tartaʕaṣ artaʕaṣt irtiʕāṣ ʔl+šaǧarah wa+l+rīḥ arʕaṣat+hā< « être secoué (un arbre) ; le vent l’a secoué ». Extension de l’élément bi-consonantique {rʕ} « trembler » (cf.{RʕŠ}), qu’on retrouve dans l’hébreu rāʕaṣ et araméen rabbinique rǝʕaṣ « briser », avec une évolution sémantique. *{RʕF} (‫)رعف‬ VA >narʕaf raʕaft ruʕāf rāʕif +īn = nartaʕaf artaʕaft< « avoir une hémorragie nasale ». >nurʕif arʕaft irʕāf murʕif murʕaf / marʕūf k< « produire un saignement de nez ». >ruʕāf ay damʕ al+ʔanf< « saignement de nez ». L’hébreu rāʕaf « goutter » suggère une racine {rʕf}, au moins pour le sémitique de l’Ouest, quoique il pourrait s’agir d’une composition (naḥt) dont le premier élément serait {rʕ}, avec une évolution sémantique vers « couler, se dégager » (cf. {rʕl/m/n}) et le deuxième élément serait le nom proto-sémitique du nez, *a(n)f. *{RʕN} (‫)رعن‬ GL >arʕanu< (registre haut) « sot ». Probablement une extension de l’élément biconsonantique {rʕ}, avec une évolution sémantique vers « couler, se dégager »

|| 75 La correspondance régulière des sifflantes est témoignée par le synonyme arabe raʕasa, la forme plus usitée étant donc un emprunt à l’araméen.

*{RĠB} | 543

(cf. {rʕf}), à cause de la métonymie connectant l’écoulement de la salive ou la morve avec la sottise. *{RʕW} (‫)رعو‬ GL >yarʕawī< (registre haut) « s’abstenir ». Probablement en rapport avec l’hébreu raʕ « être mauvais, désagréable ou nuisible », au moins comme facteur de contamination sémantique avec une variante phonétique de {rʕy}, q.v. *{RʕY} (‫)رعي‬ AL niráâ (lire narâá) raâit ruáya (lire riâáya), AC >yarʕà< « paître » ; GL >arʕā riʕayatan (lire riʕāyatunnarʕā raʕy rāʕī + ruʕā marʕī< « garder les troupeaux, faire paître » ; >n. raʕayt riʕāyah + āt marʕā k = nirāʕī murāʕāh k< « respecter, avoir des égards » ; >murāʕā li< « en considération de » ; IQ >raʕayt+ak … arāʕ+nī< « je t’ai respecté … respecte-moi à ton tour » ; >tarʕà ḏimām+ī< « ils me respectent » ; >tarāʕī widād+u< « tu as des égards pour son amour » ; ḪA āna 4 >ḥafaḏ̣ al+lah ḫillan … wa+raʕāh+u< « que Dieu préserve un ami … et le protège ». VA >niraʕʕī +k< et AC >astarʕà< « confier la garde des troupeaux ». GL >yastarʕī< « confier ». UT nº 2010 >riʕy al+ʔibil< « artichaut carde (Cynara cardunculus) » ou « croix de Malte (Tribulus terrestris) » ; nº 2016 >r. al+ʔiyyal< « espèce de menthe (Mentha cervina) » ou « carvi verticillé (Carum verticillatum) » ; nº 2012 >r. al+fiyalah< « bananier (Musa paradisiaca) » ; nº 2015 >r. al+ġanam< « centinode (Polygonum aviculare) » ; nº 2009 >r. al+ḥamām< « fumeterre (Fumaria capreolata) » ou « serpolet (Thymus angustifolium / serpyllum) » ou « verveine (Verbena officinalis) » ; nº 2355 >r. al+ḥamām / al+šawāhīn< « tournesol (Chrozophora tinctoria) » ; nº 2014 >r. al+tadruǧ< « sumac (Rhus coraria) » ou « hellébore noir (Helleborus niger) » ; nº 2013 >r. al+ḏ̣ibāʔ< « pyrèthre (Anacyclus pyrethrum) » ; UT 307 >r. al+baṭṭ< « massette (Typha angustata) » ; TD 214 >r. al+ḥamīr< « chardon à têtes piquantes (Cardus pycnocephalus) ». VA >riʕāyah + āt< « considération, égard ». >raʕiyyah< = IQ, AC >al+rāʕiyyah< « sujets ». >rāʕī< = IA, AL ráây + roáâ « berger » ; huqm a rrôá « règlement des bergers ». MT >istirʕā< « dénonciation secrète d’un contrat ». VA >marʕā + marāʕīmarʕàn< (registre haut), AL maráâ = máraâ + maráây/i « pré ». maráâ (lire muráâa) « considération ». muráây + muraâiín « respectueux, pondéré ». MT >kitāb mustarʕā< « acte de dénonciation secrète ». Voir {ʔBR}, {ǦNḤ}, {ǦWZ} II, {ḤṬB}, {ḤNʔ}, {ḪDʕ}, {ZMR}, {SWK}, {ṢFW}, {ḌFDʕ}, {ʕṢW}, {FTL} et {MŠṬ}. < Pan-sémitique {rʕy}, cf. ougaritique >rʕy< « berger », hébreu rāʕāh, araméen rabbinique rǝʕā, guèze rǝʕyä « faire paître », sudarabique épigraphique >yrtʕnn< et accadien reʔû(m) « paître ». *{RĠB} (‫)رغب‬ GL >arġab yarġabu narġabū raġbatun + raġabātun rāġibun< (registre semicorrect), AC >arġab raġbā rāġibnarġab raġabt raġbah rāġib + īn marġūb fī k / minrāġib marġūb< « désirer ; demander » ; >raġabt ilà qalb+ī an yaslū< « je priai mon cœur

544 | *{RĠD}

d’oublier » ; IZ 12/3/2 >yarġab hū mann+ak yukūn murabbī+h< « il te prie qu’il soit son tuteur » ; DC 7 argáb aânena « prie pour nous » ; 14 targáb lalláh âle al ahyé huá âlé al meuté « tu pries a Dieu pour les vivants et pour les morts » ; 8 nargáb … anna yargábu « je prie …qu’ils prient » ; VA >narġab raġabt rabġah rāġib ʕan< « détester ». >niraġġab tarġīb k< « inspirer un désire, intéresser ». >yatraġġab atraġġab taraġġub fī< « s’intéresser ». >nartaġab artaġabt irtiġāb murtaġib liyartaġab< « exaucer ». VA >rabġah + ātraġāyib< « désire ; demande » ; IQ >ʕalà ʔl+raġbah< « à souhait » ; ID nʔ 2 >b+rġbh< « s’il vous plaît » ; ZǦ >raġbah< « convoitise » ; AL rágba + át « prière ; litanie » ; r. + ragáyib « procession » ; rógba + át « prière, oraison ». ráguib « celui qui prie beaucoup ». GL >raġībun< (registre haut), VA >raġīb + īnraġīb< « désireux » ; ḪA īli 1 >ḏā kull+uh anta raġīb< « est-ce-que tu désires tout cela ? », IZ 15/1/1 >niʕma fī+h raġbah< « très désireuse de lui » ; IQ >raġba minnat+u< « désireuse de sa faveur ». Voir {ǦWB(YR)}, {ṢḤḤ}, {QḌY} et {MDḤ}. < Pan-sémitique {rġb}, cf. hébreu rāʕēb, ougaritique >rġbniraġġad k< « installer dans l’abondance ». >yatraġġad atraġġad fī< « jouir de prospérité ». GL >raġdun< (registre haut) « prospérité, abondance ». VA >raġad< « aisé, prospère ». UT nº 2067 >ruġaydāʔ< « ivraie ».76 GL >rāġidun< « prospère, vivant dans l’aisance ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble être une innovation, probablement générée par composition (naḥt) d’une phrase, comme *rāḫī yadi+hī « à la main lâche, c’est-à-dire vivant au sein de l’aisance », avec assimilation du /ḫ/ à la sonorité du /d/, ou sa dissimilation après le /r/ vibrant. *{RĠF} (‫)رغف‬ IH 105 >riġīfun< (registre semi-correct), GL >raġīfatun< (registre haut), VA >raġīfah + raġāʔif / ruġuf / arġuf / arġifah / ruġfānraġāyif< « morceau de pain » ; AL raguífa + ragái/yf = raguáif « tourte ; pain à cacheter » :77 huq a rragáib (lire f) + ahquíq « ciboire » ; alcurbén (míta) raguifa « hostie ». Les témoins nord-sémitiques de {rḍf}, q.v., surtout le rabbinique raʕaf « cuit dans la braise ou sur des briques chaudes » et le syriaque raʕfā « pain cuit dans les cendres », suggèrent que ce mot arabe et sa racine très peu usitée seraient un emprunt à l’araméen, avec la forme d’un participe passif, en fait témoigné par le syriaque rǝʕīftā « galette », où les bilingues du Croissant Fertile auraient intro-

|| 76 Sans doute, un cas d’anti-phrase, puisqu’il est évident que TD 192 >ruʕaydā< n’en est qu’une erreur graphique. 77 Il faut biffer « invitation à dîner » chez DS I : 538, qui n’a pas compris cette acception du mot castillan utilisée par Alcalá.

*{RFʔ} | 545

duit le /ġ/ par ultra-correction, sachant bien que le /ʕ/ araméen reflétait souvent un /ġ/ arabe. *{RĠL} (‫)رغل‬ I. UT nº 2062 >ruġl< « ortie jaune (Lamium galeobdolon) » ou « arroche fauxpourpier (Atriplex portulacoides) ». Probablement, et à cause de ses points, le pluriel de arġal « incirconcis », forme avec métathèse de la racine {ġrl}, q.v. II. SG >raġulah = rīġulah< « règle ». < Latin rēgŭla. *{RĠM} (‫)رغم‬ GL >arġimu marġūmun< (registre semi-correct), VA >nurġim arġamt irġām / raġm murġim + īn marġūm k< « forcer, contraindre ». GL >raġman< « malgré ». VA >raġam< « terre, poussière ». IW I : 471.3 >marġūm< « pressé » ; IB 97 >yudḫal marġūman< « il a enfoncé ou fait entrer en exerçant une pression ». VA >laḥam marġūm< « viande d’un animal non égorgé comme il faut ».78 Une racine sémitique de l’Ouest {rġm} semble avoir existé, témoignée non seulement par le très proche sudarabique épigraphique >rġm< « malveillance, défaveur », mais aussi avec une évolution sémantique différente par l’hébreu rāʕam, araméen rabbinique rǝʕam et guèze räʕamä « tonner ».79 *{RĠN} (‫)رغن‬ I. IQ >ruġūnraġānī < « soumis aux régals ou privilèges du roi » (?). < Latin rēgālis. *{RĠW} (‫)رغو‬ VA >tarġū raġat ruġā rāġiyah al+nāqah< « mugir (la chamelle) ». >ra/uġwah + ātraġwahraġāwī< « écume » ; AL rággua + át « écume ; bulles d’eau ; écume de nitre » (aussi min dehéb « d’or », min fídda « d’argent » ou min raçáç « de plomb ») ; UT nº 2110 >raġwat al+baḥrr. al+ḥaǧǧāmīn< « éponge » ; DS >r. al+qamar< « sélénite ». Voir {RWĠ} II. Sans parentage sémitique, il semble s’agir d’une racine onomatopéique, imitant d’abord le mugissement des chameaux, qui a ensuite été appliquée à l’écume qui l’accompagne, puis à toutes les autres. *{RFʔ} (‫)رفء‬ VA >narfū rafaw/yt rafw / rifāyah + āt rāfī + īn raffā + īn murfī / marfū kyartafī artafā irtifā< « être raccomodé ». < Pan-sémitique {rpʔ}, cf. hébreu rāfā, syriaque rǝfā et accadien rapāʔum « curer », avec une évolution sémantique déjà présente dans le sudarabique

|| 78 Voir Corriente 1989a : 127, à propos de l’interprétation de cette phrase dans DS I : 539. 79 Probablement aussi par le premier élément de noms théophoriques en ougaritique >yrġm il< et >yrġm bʕlrfʔ< « protection » et plus caractéristique dans le guèze räfʔa « raccomoder ». *{RFT} (‫)رفت‬ AŠ >rufāt< « dépouille mortelle ». Extension d’un élément bi-consonantique {rp} ou {pr} « briser », avec beaucoup de témoins dans toutes les langues sémitiques ; cf. {RFS} et {RFḌ}. *{RFT/ṬR} (‫)رفتر أو رفطر‬ MT >r.fit/r = r.fitawr< « réfectoire ». < Latin rĕfectōrĭus. *{RFṮ} (‫)رفث‬ VA >rafaṯ< « obscénité ; fornication ». < Sémitique de l’Ouest {rfṯ}, cf. hébreu refeš « boue » et syriaque refte « ordures ». *{RFD} (‫)رفد‬ GL >arfa/idu rafdunnarfad rafadt rafd rāfid raffād marfūd kyarfad yurfadyarfad tarfad+uhyarfad+u< « il le supporte » ; 158/0/1 >arfad l+al+haǧar< « supporte la séparation ». VA >nartafad artafadt irtifād ʕalà / biy≠tartafad< « être soutenu ou aidé ». VA >rifādah + āt / rafāʔid< « soutien » ; ZǦ >rifādah< « aide ». GL >rafīdun< (registre semi-correct) « auxiliaire ». >murāfadatun< (registre haut) « aide ». < Pansémitique {rpd}, cf. sudarabique épigraphique >rfd< « aide, assistance » et, avec différentes évolutions sémantiques, hébreu rāfad, guèze räfädä « étendre », araméen rabbinique rifdāh « siège » et accadien rapādu(m) « parcourir ». *{RFRF} (‫)رفرف‬ IQ >rafraf tarafraftirafrafrafīs + rafāyis< « sorte de panade douce ».80 < Sémitique de l’Ouest {rps}, cf. hébreu rāfas et araméen rabbinique rǝfas « piétiner » (probablement un participe passif araméen « broyé »). Extension d’un élément biconsonantique {rp} ou {pr} « briser », avec beaucoup de témoins dans toutes les langues sémitiques ; cf. {RFT} et {RFḌ}. *{RFḌ} (‫)رفض‬ GL >arfaḍu< (registre semi-correct), IQ >arfuḍū< (impératif) « renoncer ; rejeter ». LH1 */marfúḍ/ « rénégat ».81 Extension d’un élément bi-consonantique {rp} ou {pr} « briser », avec beaucoup de témoins dans toutes les langues sémitiques ; cf. {RFT} et {RFS}.

|| 80 Voir chez Prémare V : 164 les détails de sa préparation au Maroc. HC 207 mentionne une variante de Fès, au nom berbérisé, >tārf.starfaʕu rafʕun marfūʕun< (registre haut), VA >narfaʕ rafaʕt rafʕ rāfiʕ raffāʕ marfūʕ = niraffaʕ krafaʕ+ak (y)arfaʕ marfūʕrafaʕtu narfaʕ arfaʕ (la+fawq) marfūʕ< « élever ; hausser ; préserver » ; AL narfáâ rafáât « élever ; exalter » ; ZǦ >rafaʕ yarfaʕ+hā yurfaʕ< « retirer ; supprimer ; hisser » ; VA >narfaʕ amr+ī / qaḍiyyat+ī / nāzilat+ī l+al+malik< « présenter une requête au roi » ; IQ >rafaʕ šān+ak< « il te loua » ; >l+al+qatal rafaʕ+nī< « il voulut m’accuser / il m’accusa d’un délit capital » ; >rufiʕat ʕan+k al+asbāb< « on t’ôta les moyens » ; IZ 15/1/4 >rafaʕti min šawq … naṣīb+uh< « j’ai supporté mon lot de désir » ; CP 127.3 >maryam rufiʕat fī+h< « l’assomption de Marie eu lieu en ce (jour) » ; MT >arfaʕ rās+uh< « il leva sa tête (sobriquet très connu) ».82 GL >uraffiʕu< « j’exalte », MT >y.raffaʕ al+ḥāyiṭ< « surélever un mur » ; >n.raff.ʕ+hā ʕan ḏalik< « je la ferai désister de cela ». >taraffaʕ taraffuʕ< « désister ». VA >yatraffaʕ atraffaʕ taraffuʕ< « être au-dessus ». GL >artafaʕa artafiʕu irtifāʕun murtafi/īʕun< (registre haut), VA >yartafaʕ artafaʕt irtifāʕ murtafiʕartafaʕ yartafaʕartafaʕ(at) tartafaʕ murtafiʕyartafaʕ ḍamān+uh< « sa caution est cancellée » ; >yartaf.ʕ milk+uhum ʕan+hu< « leur droits de propriété sur cela sont annulés ». DS >rafʕ< « récolte » ; VA >rafʕ = rufʕ + ātrafʕ ʔl+ṣuḫūr< « porter des pierres lourdes » ; >rafʕ al+himam< « largeur de vues ». GL >rifʕatun< (registre haut), VA >rifʕah = irtifāʕ + āt< « hauteur ». GL >rafīʕun féminin rafīʕatunrafīʕ féminin +ah< = AC >rāfiʕah< (lire >rafīʕahrifāʕyā rafīʕu< (registre haut) « O, Etre sublime ! » ; LO Raffe = ET Rafe, MT >rifʕah< « noms propres ». BD 32v >rufūʕ al+qurban / al+kas< « élévation de l’hostie / du calice ». IQ >rāfiʕ al+abyāt< « le porteur des vers » ; UT nº 2131 >rāfiʕah< « dorelle (Aster linosyris) ». GL >ʔ.rfaʕu< (registre haut), IQ >arfaʕ< « mieux ». >irtifāʕirtifāʕ< « appel » ; MT >irtifāʕ li+fwr< « appel au for ou privilège de jurisdiction ». GL >marfaʕun< (registre haut), VA >marfaʕ + marāfiʕmarfaʕ< « besace ; dépôt » ; >bi+lā marfūʕ< « non-haussé » ;83 NQ au 2/0/1 >marfūʕ al+rās< « hautain ». IQ >muraffaʕ< « exalté ; supprimé ». VA >murtafiʕ< « haut, élevé ». Voir {ʔRQLY}, {ḤTT}, {ḤǦR}, {ḤLL}, {SWQ} I, {ŠTT}, {Ḏ̣LM}, {NḪR(Ṭ)} et {NFS}. Isolée dans l’ensemble du sémitique, cette racine arabe serait une extension de l’élément bi-

|| 82 Surtout à cause du poète tolédan, auteur de muwaššaḥāt, Abū Bakr Muḥammad Ibn Arfaʕ Rāsuh, dont le sobriquet est souvant corrigé en arabe classique comme Rāfiʕ(u) Raʔsihi. 83 Adjectif avec lequel on distinguait le >ḍḏ̣raf< « étagère, rayon » ; MT et AC >raff< « auvent » ; VA >raff + rufūfraffʔ.rfuqu rifqun = atraffaqu< (registre semi-correct), ZǦ >taraffaqa birafaqta bī+h tarfaq+uh< « traiter avec gentilesse » ; >rifqan ʕalay+ya< = ḪA āni 8 >arfuq ʕalay+ya qalīl< « traite-moi avec un peu de gentilesse » ; VA >narfuq rafaqt rifq rafīq + īn bi / ʕalà< « appuyer sur ». GL >murāfaqatun< (registre haut), VA >nirāfaq murāfaqah k = yatrāfaq atrāfaqt tarāfuq maʕ< « être le compagnon de quelqu’un ». FR 117.1-2 >arfaqa irfāq murfiq bi< « octroyer une aisance ». VA >nartafaq artafaqt bi< « reposer sur » ; FR 117.6 et 118.3 >irtifāq murtafiq< « jouir d’une aisance ». GL >rafīqun + rufqatun< (registre haut), VA >rafīq + rufaqārifāqrāfiq< (lire >rafīqrafīqun fī ʔl+muǧāhadati< (registre haut) « compagnon d’armes » ; ET Rafeq « nom propre masculin ». IH 104 >rifqahrufqahrufqa(t)< = ZǦ >rafāqah< « compagnie ; compagnons ». MT >bi+ʔarfaq mā yumkin< « de la façon la plus luxueuse ». IH 255 >bi+lā tarfuqin< « sans tarder ». AL márfaq + maráfiq, IZ 4/1/1 et MT + >marāfiq< et >murtafaq< « appartenance ». VA >marfiq + marāfiq< « coude » ; IQ >marfaq+ī< « mon coude ». GL >marfaqatun< (registre semi-correct), MT >marfaqah + marāfiqmarāfiq< « musette ». GL >murāfiqun< « serviette ». Voir {RBQ}, {RYŠ}, {ṢNʕ} et {ʕMM}. < Pansémitique {rpq}, cf. hébreu hitrappēq « s’appuyer », araméen rabbinique marpǝqā « coude », guèze räfäqä « s’accouder » et accadien rapāqu(m) « clouer », avec différentes évolutions sémantiques. *{RFN} (‫)رفن‬ CP 137.10 >rūfīnah< < latin Rūfīna « nom propre féminin ». *{RFH} (‫)رفه‬ VA >niraffah tarfīh kyatraffah atraffah taraffuhatraffah< (impératif), AL netreféh a/etreféht « jouir du bien-être ou de l’aisance». VA >rafah = rafāhiyahmuraffah + īnarfayt< « j’ai dépensé mon argent généreusement ». >rafī min< « confiant ». Variante phonétique de {rfh}, q.v.84 *{RQʔ} (‫)رقء‬ NQ au 572 >t.rqā< « cesser de couler (les larmes) ». Extension minimale de {rqq}, q.v. *{RQB} (‫)رقب‬ GL >urāqibu murāqabatun murāqibun< (registre haut), VA >narqub raqabt raqb rāqib marqūb k = nirāqab murāqabah k< « (sur)veiller » ; AL narcúb racábt « veiller ; épier ; accuser, calomnier ». VA >niraqqab k< « faire surveiller » ; MT >muraqq.b muttaf.q ʕalà ʔl+maysūn< « exactement en face de l’auberge ». VA >yatraqqab atraqqab taraqqub< « être surveillé ». >nartaqab artaqabt irtiqāb murtaqib murtaqabriqbah< « peur ». GL >raqabatunraqabah + riqāb / arqābraqbah + riqābraqabah + arqābrāqabah< (lire >raqābahmuʕakkasu ʔl+raqabati< « entêté » ; VA >qaṣīr al+raqabah< « ingrat » ; DS I 74 >baryah bi+raqabah = tarqīb< (?) « incision laissant une loque qu’on fait dans une certaine façon de greffer » ; AL niçóq aâle racábati « je prends sur moi ». VA et IQ >raqīb + ruqabāraqībraqīb ʔl+šams< « héliotrope (Heliotropum europaeum) » ; nº 2085 >r. ʔl+māʔ< « cannelle de Malabar (Cinamomum citriodorum) ». BD 28v >ruqūbu a+šayṭānu< « les pièges du diable ». VA >marqab + marāqib< « lieu où l’on peut guetter ». >murtaqab< « futur ». Voir {ḌRB} et {FKK}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être générée de la contraction (naḥt) d’une phrase formée par la racine {rqy}, q.v., suivie par la préposition bi+. *{RQD} (‫)رقد‬ GL >arqudu rāqidun< (registre haut), VA >narqud raqadt ruqād / raqdah rāqid + īn / ruqūd / ruqqād raqqād + īnraqad yarqud arqud< (impératif) >ruqād rāqidraqad yarqud arqud ruqād / raqdāraqad l+ak< « il se coucha devant toi », AC >yurqad ʕalī+h< « il se laisse posséder » ; >arqud l+u< « laisse la décision pour demain » ; BD 4v >raqāda hu< « (le vent) se calma ». VA >niraqqad tarqīd k = nurqid arqadt irqād murqid murqad kyiraqqadūnānirāqad murāqadah k = yarqud maʕ+hā< « coucher avec ». >yatraqqad atraqqad taraqqud< « être mis au lit ». >nastarqad astarqadt istirqād mustarqid + īn< « s’endormir ; décéder » ; IQ >astarqad< « se coucher » ; AL nezterquéd ezterquéd/tt iztiquéd/t muztérqued + ín « s’endormir ; s’engourdir ». VA et IQ >raqdah< « sommeil », diminutif ZǦ

|| 84 Voir Corriente 1977 : 57 à propos de la chute du /h/ final en arabe andalou.

550 | *{RQŠ}

>ruqaydah< « sieste » ; AL rágda (lire q) « étang ». VA >raqadūn< (avec le suffixe augmentif roman andalou)85 = IQ >raqqādah< « grand dormeur, paresseux ». IQ 142/4/1 >rāqid min hawā+hā< « insensible à son amour », AC >al+mā al+rāqid< « eau stagnante » ; AL ráquiden (registre haut) « dormant ». MT >raq(q)adāt ḏahab< « boucles d’oreille en or » (cf. castillan arracada). VA >marqad + marāqidmurqid< « opium ; datura » ; GL >ʔl+murqidal+marqadmrqdm< « danseurs », araméen rabbinique rǝqad et accadien raqādu(m) « danser »,86 signification pour laquelle on a préféré en arabe {rqṣ}, q.v., avec substitution du complément phonétique ou définisseur sémantique. *{RQŠ} (‫)رقش‬ AL ráqxa « basilic ». < Arabe classique raqšāʔ « serpent tacheté de blanc et de noir », une extension de l’élément bi-consonantique {rq}, qu’on retrouve dans {rqṭ}, {rqʕ}, {rqm}, etc., exprimant l’alternance des couleurs. *{RQṢ} (‫)رقص‬ VA >narquṣ raqaṣt raqṣ rāqiṣy/tarquṣ raqṣyarqusyarquṣ bī+h< « il danse à son ton » ; >nuqūm narquṣ< « je me mets à danser ». VA >niraqqaṣ tarqīṣ ky≠nuraqqaṣyiraqqaṣ< « faire danser ». VA >yatraqqaṣ atraqqaṣ< « être mis à danser ». GL >rāqiṣun< (registre haut), AL racáz + çín, AŠ 28/3/4 + >ruqūṣ< « danseur » ; VA >rāqiṣah + rawāqiṣ< « danseuse » VA >raqqāṣ + īnraqqās = raqqaṣal+raq/ġsūn< « nom propre » (un sobriquet formé sur /raqqáṣ/ avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN}). Voir {RQD} à propos des parallèles sémitiques. *{RQṬ} (‫)رقط‬ DS >ruqṭah + ruqaṭ< « tache ». >rīḥ raqṭā< « vent orageux (?) ». >muraqqaṭ< « tacheté ». Extension de l’élément bi-consonantique {rq} ; cf. {RQŠ}. *{RQʕ} (‫)رقع‬ MT >urqiʕy≠tiraqqaʕmuraqqaʕniraqqaʕ tarqīʕ kyuraqqaʕ muraqqaʕ< « raccommoder ; décorer ; rendre impudent ». VA >yatraqqaʕ atraqqaʕ taraqquʕ< « être raccommodé ou décoré ; devenir impudent ». ZǦ >yartaqaʕ< « être raccommodé ». IQ >raqʕahruqayʕah< « billet » ; UT nºs. 2160 et 2165

|| 85 Probablement le nom propre >aban raqrūn< dans MT est aussi une erreur graphique au lieu d’un sobriquet >raqdūnrqd< « franchir un défilé ».

*{RQQ} | 551

>raqʕah (ǧabaliyyah / ḫaḍafiyyah / ḫiḍlafiyyah / ṣanawbariyyah)< = >raqʕaʔ< « fougère mâle (Dryopteris filix-mas) » ; nº 2158 >r. barriyyah< « paronyque en cyme (Paronychia cymosa) » ou « corrigiole des rives (Corrigiola littoralis) » ou « euphorbe monnoyer (Euphorbia chamaesyce) » ; nº 2157 >r. fārisiyyah< « espèce de gui (Viscum cruciatum) » ; nº 3456 >r. ǧabaliyyah< « cétérach officinal (Asplenium ceterach) » ; nº 2166 >r. marǧiyyah< « picride fausse vipérine (Picris echioides) » ; nº 2159 >r. nahriyyah< « salicaire commune (Lythrum salicaria) », nº 2167 >r. rūmiyyah< « myriophylle à épi (Myriophyllum spicatum) » ; nº 2171 >r. sahliyyah< « aphyllanthe de Montpellier (Carduncellus monspeliensis) » ; nº 2162 >r. šaʕriyyah< « espèce d’astragale (Astragalus baeticus) » ; nºs. 3456 et 2161 >r. ṣaḫriyyah< « asplénium de Pétrarche (Asplenium Petrarchae / trichomanes) », nº 3596 >r. ṭalabiyyah< « aigremoine (Agrimonia eupatoria) » ou « eupatoire d’Avicenne (Eupatorium cannabinum) » ; nº 2164 > r. ḏ̣illiyah< « aigremoine (Agrimonia eupatoria) ». nº 2179 >raqʕāʔ< « hièble (Sambucus ebulus) » ; diminutif nº 2169 >ruqayʕāʔ< « quintefeuille (Potentilla reptans) » ; nº 2117 >ruqaʕ< « trichilie musquée (Trichilia roka / emetica) ». GL >ruqʕat ʔl+mnkbayn< « manteau » ; AL rocáâ + rac(a)áye « morceau d’étoffe ; mouchoir ». VA >raqīʕ + riqāʕ< « beau », IH 277 >raqīʕunraqīʕ féminin +ah< « impudent » ; NQ mg 4/6/1 >mā +ʔrqaʕ+uh< « qu’il est impudent ! ». CP 61.8 >tarqīʕ< « greffe en écusson » (cf. tarqīb). AC >tarqīʕ al+māl< « gestion des propriétés ». AL moraquía/ê + (â)ín « savetier ». Voir {ǦWZ} II, {LḤḎ̣} et {NŠʔ}. Cette extension de l’élément bi-consonantique {rq} (voir {RQŠ}) est témoignée dans le sémitique du Nord-Ouest par l’hébreu rāqaʕ, araméen rabbinique et syriaque rǝqaʕ « étendre », avec une différente évolution sémantique.87 *{RQQ} (‫)رقق‬ IQ >raqqaniraqq raqqat riqqah raqīq< « être ou devenir mince ou subtile » ; >yiraqq raqq qalb+ī ʕalà< « avoir pitié » ; >yiriq< « diminuer, devenir peu » ; AC >raqqat maʕānī+him< (registre haut) « leurs concepts se sont subtilisés » ; AŠ 4/3/1 >raqqa ḏā ʔl+ḫamri< « ce vin est délicat ». VA >niraqqaq tarqīq muraqqaq k< « amincir ; rendre perplexe » ; IQ >naraqqaq+uh tarqīqn/yatraqqaq atraqqaq(t) taraqquq fī< « s’amincir ; devenir perplexe » ; AL natraqcáq atraquáqt taracúq mutaráquiq + uín « devenir plus fin ». AŠ 63/2/3 >yarqaq< « devenir subtile ».88 GL >raqqun + ruqūqun< (registre haut), VA >raqq + ruqūqraqqi< « parchemin ». DS >ṣābūn raqqī< « savon de

|| 87 L’ougaritique >rqḥriqqun< (registre haut) VA et MT >riqq< « esclavage ». VA >riqqah< « finesse » ; IQ >riqqah< et AL ríqqua « finesse ; subtilité » ; GL >riqqatu ʔl+baṣar< (registre haut), AL rícat albaçár « vue perçante » ; VA >riqqat al+qalb< « pitié » ; IQ 165/1/1 >riqqat nafs< « gentilesse ». VA et IQ >ruqāq< « sorte de gaufre ». GL >raqīqun< (registre haut), VA >raqīq + riqāqraqīq féminin +ah + riqāqraqīqruqayyaq< « mince, fin ; subtile » ; CD L 1/11 >raqīq ʔl+ṭibāʕ< « au caractère raffiné » ; IQ >al+raqīq al+ḥawāǧib< « celui aux fins sourcils » ; VA >raqīq al+farš< « délicat » ; >r. al+bayḍ< « pellicule d’un œuf » ; >r. al+qalb< « compatissant » ; >raqīq + ariqqāraqīqah< « esclave » ; AC >raqīq< « habits fins ». VA >raqqāq + īn< « fabricant et vendeur de parchemin ». IQ et IA >araqq(i)< « plus mince ou plus subtile ». AŠ 83/5/1 >mā araqq+uh bi+maʕnà< « qu’il est subtile dans ses concepts ! ». Voir {ǦLD}, {ḤBL}, {ḪMR}, {SRQ}, {ṢNʕ}, {ʕRQ}, {ʕWD}, {ĠZL}, {KṮR} et {LQY}. < Pan-sémitique {rqq}, cf. hébreu raq, syriaque raqqīq, guèze räqiq « mince » et accadien raqāqu(m) « être mince ou petit ». *{RQQS} (‫)رققس‬ DS et BM 406 >ruqāqis< « espèce d’orchis (Orchis undulatifolia) ». < Grec ὄρχις, probablement à travers du syriaque >ʔwrkys< et plusieurs corruptions, dont la dernière serait le néo-persan roqαqes. *{RQM} (‫)رقم‬ GL >marqūmatun< (registre haut), VA >narqum raqamt raqm raqqām marqūm kraqam marqūmmarqūmraqamt+u raqam< « je l’ai fait à la perfection » ; DS >raqama b+ʔl+nār< « cautériser ». VA >tartaqam artaqam irtiqām< « être brodé ». GL >raqqāmun< (registre haut), féminin FR 56.20 et MT >raqqāmahmirqam< « cautère ». < Sémitique de l’Ouest {rqm}, cf. hébreu rāqam, guèze räqämä « broder », araméen rabbinique rǝqām « vêtement brodé » et syriaque tarqǝmātā « taches ». *{RQML} (‫)رقمل‬ VA >riqmāl + āt / raqāmil< « grappe de raisin ». < Bas-latin *racemellus < latin răcēmus, avec le suffixe diminutif roman andalou, mais la correspondance phonétique decèle une phase berbère, comme dans le catalan des Baléares argamussa. Voir {RČM} et {RMČL}. *{RQY} (‫)رقي‬ I. VA >narqī raqayt / arqayt rāqī + īn raqqā + īn murqī + īnnarqī+h< « enchanter, ensorceler ; curer avec des enchantements ». VA >narqā raqayt raqī rāqin fī / ʕalà / li = natraqqà atraqqayt taraqqī mutaraqqī ilà / li = nartaqī artaqayt irtiqā murtaqī bi ʕalà< « monter, s’élever » ; IZ 9/3/3 >raqā ǧabl+u ʔl+munīf< « il gravit sa montagne haute ». VA >niraqqī k< « faire monter ». >GL >ruqāʔun + ruqayātunruqyah + ruqāraqwah< « enchantement, charme ». GL >raqqāʔun< (registre haut), VA >raqqā + yīn< « sorcier, enchanteur ». >marqā + marāqī< « échelle ; escalier ». Les témoins pan-

*{RKB} | 553

sémitiques, mais sémantiquement assez divergents, de cette racine arabe, comme, pour les deux significations apparemment sans rapport, le sudarabique épigraphique >rqyw< « monter » et le guèze räqäyä « exorciser ; enchanter », semblent trouver un point de connexion dans l’accadien raqû(m) « occulter », puisqu’on croyait pouvoir cacher les objets en les plaçant dans un monde supérieur, d’où les sorciers pouvaient aussi tirer leurs charmes. II. VA >narqī arqayt irqā / raqī murqī k< « jeter », AC >arqa+h y/tarqī arqi urqīarqā yarqīarqaynā duǧayyāǧah b+ʔl+nuṣ< « nous avons fait deux moitiés d’une petite poule ». AL murquí la xamíta + ín « exposé à l’infamie ». Voir {BWL} II, {ḤKM}, {ḪLṢ}, {ŠLK(N)}, {ʕLF} et {ʕLM}. Variante phonétique par rhotacisme de {LQY}, q.v. III. VA >raqqay + āt< « bâton en fer pour faire des rigoles ». < Celtique rĭca, avec le suffixe instrumental roman andalou {+ÁYR} et chute du /r/ final, caractéristique de quelques dialectes catalans.89 *{RKB} (‫)ركب‬ I. VA >narkab rakabt rukūb / rakbah + āt rākib rakkāb markūb k / ʕalà = nartakab artakab irtikāb< (registre haut), IQ >yarkab rakab rukūb rākib< « monter, chevaucher ; AC >yarkab+ah rukūb rikib = rākibnarkab rakabt al+baḥr< « naviguer » ; IQ >rakab l+ak faras+u< « il monta son cheval devant toi » ; >rakabtu dahr+ī< « je devins le maître de mon destin ». GL >urakkibu tarkībun< (registre haut) « greffer » ; VA >nirakkab tarkīb k< « faire monter ; monter, installer ; composer ; greffer » ; AL nireqquéb reqquébt req(q)uéb muréquib + ín muréqueb féminin +e + ín « greffer ; mettre le fer à la lance » ; IQ >rakkab ʔl+zawǧ riḫāḫ< « doubler les deux tours (dans les échecs) » ; AŠ 91/4/1 >rakkab< « synthétiser (mysticisme) ». VA >yatrakkab atrakkab tarakkub mutarakkib< « être composé, monté, installé ou greffé ». GL >(y)artakibu (ʔl+ǧarāyima / ʔl+šarra)< (registre semi-correct), VA >yartakab artakab irtikāb murtakib ḏanb< « commettre des délits / un péché ». VA >rikāb + arkubrikābrikāb< « épaulement qu’on laisse au bois dans la greffe » ; VA >rikāb al+qaws< « étrier d’une arbalète ». UT nº 2231 >rikābī< « huile d’olives sauvages ». VA >rakūb< + MT >rakāyibrākib + īn / rukkāb / rukbān / rukūb / rakkābahaqilay< et >labbayzallayr< (p. 200) et monophtongué de façons diverses dans >faǧara< (p. 206) et >qušir< (p. 207), ce qui montre la diversité chronologique et géographique des matérieux de cet ouvrage.

554 | *{RKRK}

lier » ; AL ráqquib + raquibín « qui jouit d’une femme ». VA >tarkīb< « composition », IQ « constitution physique », SH « dépasser une mesure qui était déjà comblée » : FA 152 >tarkīb< + MT et DS >tarākībtarkīb rūmī< « greffe en couronne » ; >t. aʕmà< « greffe à l’aveugle » ; >t. fārisī / al+qannūṭ / al+ʔunbūb< « greffe en flûte » ; >t. qūṭī< « greffe par térébration », >t. nabaṭī< « greffe en fente » ; >t. yūnānī< = AL tarquíba + tarquíb « greffe en écusson ». tarquíba « enchatonnement ». GL >markabun + marākibun< (registre semi-correct), VA >markab + marākibmarākibmarkab< « bateau ; voiture » ; GL >ṣāniʕu ʔl+markabi< « constructeur de navires ». AL marcabí + ín « naval ». VA >ġayri murakkab< « simple ». FḪ et HC 203 >murakkabah< « gateau à plusieurs étages, sorte de rafīs, q.v., aussi appelé kutāmiyyah ». SH >murakkabāt< « médicaments composés ». Voir {ʔSṬQS}, {ǦRY}, {RʔS}, {ZYT}, {SBR} II, {ʕǦZ}, {ʕǦN}, {ʕMR}, {QSṬL/N}, {QLʕ}, {QWS} et {HND} I. < Pan-sémitique {rkb}, cf. ougaritique >rkbrkb< « monter, chevaucher » et, avec une évolution sémantique, guèze räkäbä « trouver ; atteindre ; s’emparer ».90 II. GL >rukbatun< (registre haut), VA >rukbah + rukabrukabrukba(t) + rukāb< « genou » ; VA >rukbah< « ennuyeux » ;91 AL rúqba + rucáb « genou ; coin » ; UT nº 2005 >rukbah< « patience crépue / violon (Rumex crispus / pulcher) » ; DS >r.kbah< « sorte de coquille de la Mer Rouge » ; AL âyn arróqba + aâyún arrocáb « rotule » ; AC >yaṭwī rukbat+uh< « il plie le genou » ; BD 32r >ʕalà rukbātay+ka< (registre semi-correct) « sur tes genoux ». Métathèse du proto-sémitique *birk (voir {BRK}.92 Voir {ǦṮW}, {ḪWY}, {RǦʕ}, {FLK} I, {KṮR} et {NZL}. *{RKRK} (‫)ركرك‬ AL niraqcréq racréqt « crier (un grillon) » ; nirecréq recréqt « crier (un grillon) ; râler (un mourant) ». abu ricríq « grillon ». Racine à l’origine onomatopéique ; l’arabe classique avait déjà rakrakah « manque de viguer ».93 *{RKZ} (‫)ركز‬ I. VA >narkaz rakazt rakz rākiz markūz kyurkaz arkaz+uh< (impératif), AL narquéç raquéçt réqze + ít « clouer ; fixer, planter » ; VA >narkaz ʕind ʔl+sulṭān

|| 90 A cause de la grande différence de probabilités de succès dans la guerre entre le piéton et le cavalier, commentée, par exemple, par IQ 6/7/4 >kif yastawī rākib maʕ man hu rāǧil< « comment pourrait le cavalier être consideré égal au piéton ? ». 91 Métonymie étrange, peut-être une corruption de >rabīkah< « mets épais de dattes, beurre et lait caillé » long à digérer. 92 Probablement aidée par une métonymie, commençant dans l’hébreu rekeb « meule (supérieure)» et plus évidente dans l’araméen rabbinique rǝkūbā « aboutement, genou ». 93 DS I 547 écrivait ces mots avec >qyartakaz artakaz irtikāz< « être cloué ou fixé » ; MT >tartak.z fī< « être placé ». VA >rikz< « bruit ». AL réqze + rucúç, AC >rakzā< « rapière ». VA >rakīzah + rakāʔiz< « poutre, pilier » ; IQ >rakīzah< « barre, bâcle », IH 273 « échalas de vigne » ; AL raquíza + racái/yç « échalas de vigne ; barre ». VA >markaz + marākiz< « centre » ; IQ >markaz< « refrain d’un poème strophique » ;94 AL mérquez + meríquiç/z « gros bout d’une lance » ; FǦ >markaz< « fondement pour l’axe d’une roue hydraulique ». Variante phonétique du pansémitique {rks}, cf. hébreu rākas, ougaritique >rksyurkaz< « il est bousculé ». Variante phonétique avec rhotacisme de {LKZ}, q.v. *{RKŠB} (‫)ركشب‬ HC 91 >r.kšāb< « godet en bois pour remuer le bouillon ». Mot à l’air persan, quoique introuvable dans les dictionnaires et peut-être estropié. *{RKḌ} (‫)ركض‬ GL >arkuḍu rakḍatun< (registre haut), VA >narkuḍ rakaḍt rakḍ(ah) / ri/ukāḍ rākiḍ rakkāḍ markūḍ k = nalʕab al+rakḍahnartakaḍ artakaḍt irtikāḍ< « recevoir coups de pied ». IQ >rukāḍrikāḍ< « coups de pied, ruade » ; >b+al+rakḍah< « à coups de pied ». GL >rakkāḍūna< (registre haut) « coureurs ». Voir {RKL}. Isolée dans l’ensemble du sémitique, cette racine arabe semble le résultat d’une contamination entre {rkl} et {rwḍ}, q.v. *{RKṬ} (‫)ركط‬ AL rucáta + racáquit « quenouillée ». < Roman andalou */ROKÁTA/, du nom de la quenouille (voir sous {RKK} II), avec le suffixe du participe passif.95 *{RKʕ} (‫)ركع‬ GL >arkaʕu rākiʕun< (registre haut), VA >narkaʕ rakaʕt rukūʕ rākiʔ + īnyarkaʕ rukūʕnirakkaʕ knirakkak tarkīk k< « affaiblir ». >yatrakkak atrakkak< « s’affaiblir ». >rakākah< « faiblesse ». >rakīk + īn / rikāk< « faible ». < Sémitique de l’Ouest {rkk}, cf. hébreu et syriaque rak et araméen rabbinique rǝkak « être tendre ou faible ». II. VA >rukkah + rikaknarkal rakalt raklah + āt rākil rakkāl fī / ʕalà< « ruer ». >nartakal artakal fī< « être rué ». >raklah< « coup de pied ». AL mirquíl + maríquil « espade pour le lin ». < Sémitique de l’Ouest {rkl}, cf. hébreu rākal « errer ; colporter », syriaque rakkālā « colporteur », avec une évolution sémantique différente. Voir {RKḌ}. *{RKM} (‫)ركم‬ VA >tatrākam atrākamt tarākum al+amwāǧ< « s’amonceler les vagues ». LH */tarkím/ « vase dans le fond des réservoirs et canaux », posé par le castillan tarquín. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, il s’agit d’une autre extension de l’élément bi-consonantique {rk} (cf. {RKZ}, {RKʕ}, {RKN}, etc.), la dernière consonne étant peut-être la plus importante de la préposition sémitique de l’Ouest reflétée par l’hébreu ʕim ou l’arabe maʕ « avec ». *{RKN} (‫)ركن‬ VA >narkun rakant rukūn ilà = nartakan artakan irtikān murtakin ilà< « se réfugier ». >nirakkan tarkīn k< « mettre ou jeter dans un coin ». >atrakkan tarakkun li / ilà< « se jeter dans un coin ». GL >ruknun< (registre haut), VA >ruk(a)n + arkānrukaykanarkānrukn al+faḍāyil< « le foyer des vertus » ; VA >al+arkān al+arbaʕah< « les quatre éléments ». GL >rukniyun< (registre semi-correct) ; VA >ruknī< « angulaire ». Sans autre parentage sémitique ou dans les langues voisines que l’araméen rabbinique rǝkan « s’incliner ; tomber »,97 il s’agit d’une extension de {RKK} I, avec une évolution sémantique considérable déjà en araméen et surtout en arabe. *{RKW} (‫)ركو‬ GL >rakwatun< (registre haut), VA >rakwah + ātrakwah< « citerne». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, on dirait que cette racine arabe est une extension de {RKK} I, avec une évolution sémantique considérable, ou le sémantème basique semble être « creuser ».

|| 96 Cette forme avec gémination et les emprunts catalan racó et castillan rincón suggèrent qu’on avait parfois métanalysé la portion finale du mot arabe comme un suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN} et on prononçait */rakkún/ ; voir Corriente 2008 : 411. 97 Car l’accadien rakānu(m) semble être un emprunt à l’araméen.

*{RMZ} | 557

*{RMČL} (‫)رمـچل‬ AL ruméychel + ít « petite grappe de raisin ». Métathèse de {RǦML}, q.v., ainsi que {RQML}. *{RMḤ} (‫)رمح‬ VA >nirammaḥ< « percer de coups de lance ». >yatrammaḥ atrammaḥ tarammuḥ< « être percé de coups de lance ». GL >rumḥun< (registre haut), VA >rumḥ + armāḥ / rimāḥrumḥ + rimāḥrumḥ< « lance» ; IQ >al+rumḥa li+qalb+ī< « que mon coeur soit percé de coups de lance ! » ; >rumḥ al+ḍayf< « sorte de gouffre » (cf. >ʕuṣayyat al+ʕīdmrḥmrḥyarmad ramad ramd< « être affecté d’une ophtalmie». >nirammad tarmīd k< « mettre dans la cendre ». LZ et IH 277 >ramdun< (registre semi-correct) « ophtalmie ». AL rádma (lire rámda) « charrée ». GL >ramdun< (registre haut), IH 202 >al+rumādu< (registre semi-correct), VA >ramād + rumdān / armidahramad< « cendres » ; IQ >ramād< « malheur» ; IW I:630.4 >r. al+ḥayyah< « cendres de cannes de l’Inde » ; >ʔl+ramād ʔl+ʔaswad wa+ʔl+ḏahabī ʔl+ʔaṣfar< « deux fléaux des plantes ». GL >ramādī< « cendré » ; IQ >ramādī + ramāda = mirmādmirmād< « malheureux ». ZǦ >ramīdah< « esclave femelle ». VA >rammād + īn< « celui qui produit la lessive ». >marmūd = mirmād< « affecté d’une ophtalmie ». AL murámmad + ín « cendré ». morámeda + ít « pain cuit sous la cendre ». Voir {ČMČ}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, on dirait que cette racine arabe est une extension de l’élément bi-consonantique {rm} « s’amonceler », qu’on retrouve dans les racines arabes {rms}, (rml} et {rmš}, ainsi que dans les autres langues sémitiques. *{RMRM} (‫)رمرم‬ UT nº 2111 >ramrām< «espèce d’héliotrope (Heliotropum undulatum) ». Forme {1212}, avec réduplication, de {rmm}, q.v. *{RMZ} (‫)رمز‬ VA >narmuz ramazt ramz< « faire un signe (avec les yeux) ou un geste » ; >n. ramazt ramz rāmiz marmūz k / li (f+)al+kalām< « parler à mots couverts ».

|| 98 Voir Gordon 1965 : 438, favorable à l’avis d’Erman & Grapow II : 112, qui considèrent ce mot emprunté au sémitique. Néanmoins, l’isolation et maigre productivité de {rmḥ} en sémitique, la possibilité pour l’hypothèse de l’égyptien ancien d’un ancien nom d’instrument à préfixe {mv+}, et le fait incontestable que le plus normal était que les Egyptiens inventassent les outils et les Sémites importassent ou imitassent les Egyptiens inclinent à penser que ce mot était égyptien ancien.

558 | *{RMS}

>ramz + rumūzyaʕmal al+rumūz< « faire des signes ». FḪ >marmaz< « orge encore vert dont on prépare un mets ». Voir {ĠMZ}. Emprunté a l’araméen rabbinique rǝmaz « gesticuler », une variante phonétique, avec évolution sémantique, du sémitique de l’Ouest {rmś}, cf. hébreu rāmaś « ramper, se mouvoir » et arabe ramaša « prendre avec le bout des doigts ». *{RMS} (‫)رمس‬ I. VA >rams< « tombeau ». < Sémitique de l’Ouest {rms}, cf. hébreu rāmas et araméen rabbinique rǝmas « piétiner », extension de l’élément biconsonantique {rm} « s’amonceler » ; voir {rmd}. II. IH 364 > ramasat tarmasu ʕaynu+hu< « être chassieux (l’œil) ». VA >rumūsah< « chassie ». Variante phonétique de {r/ġmṣ}, cf. syriaque remṣā « chassie ». *{RMŠKL} (‫)رمشكل‬ VA >rumiškal + ātrumiškal< « rorqual ». < Roman andalou */LO MÁŚKLO/ < latin mascŭlus.99 *{RMḌ} (‫)رمض‬ VA >ramaḍān + ātramaḍān< « ramadhan, neuvième mois du calendrier islamique » ; BH 47.5 >rmḍān ʔl+nṣārà ʔl+kbyr< « Pâques » ; ET Ramadan « nom propre masculin ». Voir {DNW}. Cette racine arabe se retrouve dans le guèze rämäḍä et syriaque rǝmūʕā « cendres chaudes », avec une correspondance phonétique irrégulière dans leur équivalent araméen rabbinique remeṣ, probablement emprunté à une racine perdue de l’hébreu biblique, et peut-être aussi dans l’accadien ramāṣu « (en)chatonner », qu’on considère emprunté à l’araméen, mais avec une forte évolution sémantique. *{RMQ} (‫)رمق‬ VA >narmuq ramaqt ramaq rāmiq marmūq ktarmaq+uh< « regarder ». >nirammaq tarmīq k bi< « donner juste de quoi subsister ». >natrammaq atrammaq tarammuq< « se procurer juste de quoi subsister ». >nartamaq artamaqt irtimāq murtamiq murtamaq< « être regardé ». >ramaq< = IQ « moyens de vie chiches ». VA >ʕalà āḫir ramaq< « à l’article de la mort ». Sans parentage sémitique, cette racine arabe dérive probablement du pehlevi ramag « troupeau », en allusion à la pauvrété de ceux qui n’avaient que des petits troupeaux pour leur subsistence. *{RMK} (‫)رمك‬ VA >ramakah + rimāk / ramkramkʔl+ramkuramakah + ramkrammāk + īnrammāknirammal tarmīl murammil k< « (en)sabler ». >yatrammal atrammal tarammul< « être ensablé » ; VA >ramal + rimālramlramlun daqqun< (registre haut) « sable fin» ; AL rámal aj/géfen « plage de sable apte pour le carénage ».100 VA, MT et ZǦ >ramlahmurammalun< (registre haut), AL mo/urámal « sablonneux ». Voir {ḤǦR}. < Sémitique du Sud {rml}, cf. sudarabique épigraphique >rml< « sable de construction »,101 une extension de l’élément bi-consonantique {rm} « s’amonceler » ; voir {rmd} et {rms}. II. VA >nurmil armalt k< « rendre veuve ». AL natramál atramált taramúl « devenir veuf ou veuve ». IH 32 >armalatun< (registre semi-correct), VA >arma/ul + arāmilarmalaharmulaharmūlah = armullah + arāmil< = IQ, AL ármul féminin +a + arámil « veuf ; veuve ». VA >armuliyah< « veuvage ». La comparaison de l’hébreu almānāh et de l’accadien almattu, avec le guèze mäbällät suggère que, malgré les formes plus récentes de l’arabe et le syriaque armaltā « veuve », toutes les langues sémitiques ont formé ce mot avec une formule identique, pronom relatif + négation + « homme, mari » + « à elle », c’està-dire *al+lā+marʔ+lah ou, dans le cas du guèze *man+ʔi(n)+baʕl+latti. *{RMM} (‫)رمم‬ VA >rūmah + rimam< « morceau de corde ». VA >ʕaḏ̣m an ramīm wa+naḫir< « un os pourri et carié ». >rummānah + ramāmīm< « ventricule des animaux ».102 >marammah + āt< « métier à tisser ». >mirammah< « lèvre (d’un animal) ». < Sémitique de l’Ouest {rmm}, dont le semanthème basique est la déterioration

|| 100 Quant aux acceptions « fanal » et « pilote » avec lesquelles DS I : 558 rend le castillan faron et nauchel chez P. de Alcalá, rien ne permet de supposer que l’arabe andalou ráml n’aurait jamais acquis ces significations. En fait, son article nauchel de naue = rámal agéfen est déplacé, quelques lignes avant naue del piloto jéfen arraíç, et il a peut-être ignoré la véritable signification du castillan farón et son équivalent latin chez Nebrija pharus, et en a donné une fausse interprétation, dans sa maigre connaissance de la mer et des navires. 101 Le guèze rämäl serait un emprunt à l’arabe, ainsi que rämälä « tirer des présages géomantiques », qu’on retrouve dans le sudarabique épigraphique >rml< « présage géomantique favorable ». 102 Ce mot, déjà connu dans la langue classique, ne peut pas avoir l’origine latine suggérée dans Corriente 1997 : 219 ; il se rapporterait plutôt à la signification « avaler » de {rmm}. Cependant, on ne peut pas exclure une métonymie hâtive de la grenade, pour signifier quelques objects ronds, dont DS I 559 donne quelques examples, et il y en a d’autres même en berbère rifain, tels que tarǝmmant uʕaddis « estomac, littéralement boule du ventre », t. umǝggiz « centre des joues » et t. uḍar « mollet de la jambe, littéralement boule du pied ».

560 | *{RMN}

(cf. hébreu rimmāh « vermine ») ou, par antiphrase, l’amélioration (cf. guèze rämmä « tanner, polir, etc. »).103 *{RMN} (‫)رمن‬ GL >rummānun< (registre haut), VA >rummān nom d’unité +ah + ramāmīnrummānšarāb ʔl+rummān< « oximel », MT >uṣūl ʔl+rummān< « grenadiers » ; HC 161 >rummānayn< « grenades douces et acides » ; 244 >šarāb ʔl+rummānaynʕaṣīr ʔl+rummānaynmāʔ ʔl+rummānayn ʔl+muzz w+al+ḥulw< « sirop des grenades douces et acides ». IH 216 >rummānun safariyyun< (registre haut) = IQ et VA >safarīr. safarī< « variété de grenade » ; nº 2154 >r. ʔl+saʕālī / ʔl+suʕāl< « pavot (Papaver somniferum) » ; nº 2151 >r. ḏakar< « grenade sauvage » ; nº 2153 >r. al+barr / ǧabalī / hindī< « espèce d’acanthacée (Anisotes trisulcus) », nº 2151 >r. baladī ≠ burǧīn ≠ bustānī ≠ dawwārī ≠ dullarī ≠ fuṭaysī ≠ muqaddasī ≠ qamḥī ≠ rūmī< « variétés de grenade cultivée ».104 IQ >rummānī< « semblable aux grenades ». Voir {RWM} II, {ŠTR}, {ŠRB} I, {MLS} et {YQT}. Malgré la diffusion de ce mot dans le sémitique de l’Ouest (cf. hébreu rimmōn, araméen rabbinique rimmānā ou rummĭnā et guèze romman et, d’un autre côté, accadien n/lurmû et nurmânu), il s’agirait d’un emprunt aux langues non-sémitiques de l’Anatolie.105 *{RMND} (‫)رمند‬ TD 284 >ramandah = rimindah< « aigremoine ». < Roman andalou */REMÉNDO/ < latin ēmendo « guérir », avec le préfixe roman andalou {RE+} exprimant la réiteration, cf. castillan remiendo « réparation ».106 *{RMY} (‫)رمي‬ GL >armī ramyun< (registre haut), IH 215 >murmīnarmī ramayt / armayt ramy / ramī / irmā rāmī + rumā murmī knarmī ramat / armat armī urmī ramīyarmī ramā ramī nom d’unité ramyahtarmī armà yurmà rāmī (= /ramí/) rāmī murmī< « lancer, jeter ; tirer » ; AL narmí arma/éit rámi(i) = ramí mo/urmí + ín « lancer, jeter ; tirer ; (re)jeter ; congédier ; exposer ; avorter ; repousser ; mouvoir les bras » ; IH 204 >ramaytu bi+l+qawsi< (registre semicorrect) « tirer à l’arc » ; VA >narmī armayt al+aġṣān< « repousser » ; ḪA vzī 1 >armi māniʕ< « mets un obstacle » ; āri 3 >tarmī ṣaḫrah bi+dār+ī< « tu lances une pierre contre ma maison » ; IQ >yarmū+nī bi+ġunǧ< « ils décochent contre moi leurs minauderies », >armat+nī fī šayyan yuṭūl< « ils m’ont jeté dans un cas || 103 Mais, dans le cas de l’arabe ramma « enlever avec les bouts des lèvres, brouter » et marammah « babine », il pourrait s’agir d’une variante avec rhotacisme de {lmm}, q.v. 104 DS en mentionne encore le >ruṣāfī< et le >mursīlrmn(m/t)< « raisins », parallèle à l’accadien lurimtu « grenade » et peutêtre à l’egyptien ancien >rmmt< « baie », selon Gordon 1967 : 429, les différentes identifications posent de serieux problèmes sémantiques. 106 Car l’interprétation et la correction de SG 418, mentionnées par Benmrad, sont incorrectes.

*{RNSD} | 561

prolixe » ; >narmī+hā ʕinda yaday+h< « je la jete dans ses mains » ; >narmī rūḥ+ī< « je me jette » ; >narmī fī ʕunq+u luṭaymah< « je lui donnerai une petite calotte » ; >armi yad+ak fī ḏī ʔl+šaqrā< « mets ta main dans cette barbe blonde à moi » ; >ramà qaṭīʕayn< « il siffla deux flacons » ; CD M 3/13 >yarmū+nī f+al+hawà bi+malal< « ils m’accusent d’inconstance dans les amours » ; MV 157.4 >al+ḥarq allaḏī rumī fī dār< « le feu initié dans la maison de … », ZǦ et IA >armaynā ʕalī+hum< « nous leur avons donné des vêtements » ; AC >armà ʕalà ʔl+baḥri< « il visa sur la mer » ; AL narmí fataríq « brigander ». GL >atarammā< (registre semi-correct), VA >yatrammà atrammà min = yartamī artamāatrammat ʕalay+ya< « elle se jeta sur moi» ; GT 118.4 >trmà ʕly+hm< « il les supplia de l’aider ». GL >ramyatun< (registre haut), AL rámia/e + á/ít « jet, projection, action de jeter ; course » ; rámia bi hájar « un jet de pierre ». GL, MT et AC >rāmīrāmī + rumāqaws ʔl+rāmī< « arbalète ». VA et ZǦ >marmā< « cible ». Voir {BQL}, {BWL} II, {TRS}, {ŠLWB/W}, {ʕLM} et {ʕWR}. < Pan-sémitique {rmy}, cf. hébreu rāmāh, rabbinique rǝmā et accadien ramû(m) « lancer, jeter » et guèze rämäyä « lancer ; percer ». *{RNǦS} (‫)رنجس‬ FA et M 27 >rnǧs< « narcisse ». Métathèse de {NRǦS}, q.v. *{RNḤ} (‫)رنح‬ IW II : 222 .13 >ranḥah< « vertige ». La séquence de deux consonnes sonores étant improbable dans une racine sémitique, sauf dans une onomatopée, ce mot serait composé de deux racines, {rwḥ} et {nḥw}, exprimant le mouvement dans une certaine direction et produisant le vertige. *{RND} (‫)رند‬ I. GL >šaǧaru ʔl+randrandah + randrand iskandarānī< « laurier aleandrin (Ruscus hypophyllum) » ; nº 2150 >r. hindī< « laurier-cerise (Prunus laurocerasus) ». Voir {KLL} III. < Néo-persan rand « laurier ; myrthe ; parfumé ». II. AL rand fi hiáca « dentelle ». Emprunt tardif au castillan randa. III. AL Rónda « Ronda (géographie) ». rondí « de Ronda ». *{RND/Ṭ} (‫)رند أو رنط‬ SG >r.nd/ah< « revenu ». < Bas-latin *rendita < latin reddĭta. *{RNDǦ} (‫)رندج‬ DS >randa< « rabot ».107 < Pehlevi reflété par le néo-persan rande. *{RNSD} (‫)رنسد‬ MT >ransadatayn< « deux aranzadas (mesure agraire) ».108 < Latin argentĕus.

|| 107 Tiré d’Ibn Ǧanāḥ et confirmé par Blau 2006 : 262. 108 Voir Corominas & Pascual 1980 : 331, s.v. arienzo.

562 | *{RNF} *{RNF} (‫)رنف‬ UT nº 2089 >ranf< « espèce de saule (Salix balchia) » ou « clématite odorante (Clematis flammula) ». Probablement une racine composée, dont le deuxième élément serait anf « nez » et la première consonne ferait partie d’un verbe signifiant « couler » (par exemple d’une racine {ryl} ou {rwy}), puisqu’on dit que l’odeur de cette plante fraîche provoque l’hémorragie nasale. *{RNQ} (‫)رنق‬ VA >rawnaq(ah)rawnaq< « éclat, splendeur ». < Pehlevi rōy nēk « belle figure ». *{RNQ/K} (‫)رنق أو رنك‬ MT >ḫandaq / rabaḍ ʔl+ranūq/k< « nom de lieu à Tolède » (littéralement « ravin ou faubourg des têtards »). < Latin rāna « grenouille », avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÚK}. Voir {RĀN} et {NRQ}. *{RNM} (‫)رنم‬ IQ >yarannam< « il chantonne ». Extension de {RNN}, q.v. *{RNN} (‫)رنن‬ VA >nirannan tarnīn k< « chantonner à quelqu’un ». >yatrannan atrannan tarannun< « chantonner ». >rannah + āt< « bourdonnement ». GL >ṣawt wa+ranīn ʔl+qarn< « son de trompette ». ET Berrellén (= /aban rannán/) « nom propre masculin ». D’origine onomatopéique, déjà reflétée par l’hébreu rānan « crier ; chanter ». *{RNYQ} ou {RYNQ} (‫)رنيق أو رينق‬ VA >niranyaq ranyaqah k = niraynaq raynaqah = natranyaq atranyaq murayniq + n = natraynaq atraynaqt taraynuq< « gémir ». < Roman andalou */RE+NEG+ÁR/ < latin nĕgo, avec le préfixe exprimant la réitération.109 *{RHB} (‫)رھب‬ GL >ʔrhabu ruhbatunnarhab rahabt rahbah min< « craindre, redouter ». >nirahhab tarhīb< « faire de quelqu’un un moine ». >yatrahhab atrahhab tarahhub< « se faire moine ». >rāhib + ruhbānrāhibah + rawāhib / ruhbānātrahbāniyah< « vie monacale ». FḪ >rāhibīrahībī< « étuvée de bœuf et d’oignons, ou bien de poulet ou de poisson ». >mutarāhibāt< « femmes assimilées aux nonnes ». Voir {ʔBR} I, {DRǦ} I, {DWR} et {ŠǦR}. < Pan-sémitique {rhb}, cf. hébreu rāhab, araméen rabbinique rǝhēb « être arrogant », et accadien raʔābu(m) « trembler », avec diverses évolutions sémantiques.

|| 109 Mais avec contamination par une variante reinar « se fâcher < gronder » (probablement le résultat de la métathèse d’un infixe déverbal roman andalou {+EY+}), préservée dans le portugais des Iles Madère et Açores et le castillan des Iles Canaries.

*{RHM} | 563

*{RHǦ} (‫)رھج‬ VA >nirahhaǧ tarhīǧ< « effrayer, épouvanter ». >rahǧ al+ġārrahǧah + āt< « tumulte, émeute ». Probablement une extension d’un élément bi-consonantique {rh}, vraisemblablement onomatopéique, exprimant la commotion, la pression ou la friction, qu’on retrouve dans les racines arabe {rhb}, {rhs}, {rhš}, {rhf}, etc., et partout en sémitique. *{RHD} Voir {RHḌ/Ṭ/D}. *{RHŠ} (‫)رھش‬ VA >nirahhaš k< « faire frémir ». >yartahaš artahaš irtihāš< « frémir ». Voir {RHǦ}. *{RHṢ} (‫)رھص‬ CV 2/4 >dahṣah< et 14/5 >rahsa< (lire toujours >rahṣahnirahhád rahhádt muráhad + ín< « former, façonner ». GL >rahṭun< (registre haut), VA >rahṭ + ruhūṭ / arhāṭ / arāhiṭ< ; ID ʔyf 4 >rhd< + šfḥ 5 >rhwd< « groupe de gens ». VA >ra/ihḍkutuban kiṯīran rahdi+hi< (registre semi-correct) « livres divers ». < Syriaque rehṭā « course ; manière », avec parentage pan-sémitique, comme l’hébreu rahaṭ « abrevoir » et l’accadien rāṭu(m) « canal ». *{RHF} (‫)رھف‬ IQ 189/2/4 >murhafmurhaf + marhif< « épée aiguisée ». Dans cette racine arabe, l’élément bi-consonantique {rh} (cf. {RHǦ}) est completé avec le nom proto-sémitique de la bouche, *pū, métaphore habituelle du fil des armes et des outils. *{RHQ} (‫)رھق‬ VA >nirahhaq tarhīq k = narhiq arhaqt irhāq / rah(a)q murhiq murhaq / marhūq k< « mettre en fuite » ; IQ >tarhaq+u< « ils le poursuivent » ; 158/1/2 >ayyā+k bi+waǧh+ak tarhaq+u< « gare à toi de lui faire la mine ». VA >nirāhaq al+ḥul(um< « atteindre la puberté ». >yatrahhaq atrahhaq tarahhuq = yartahaq artahaq irtihq< « fuir ». >murhiq + īn< « adolescent ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe sémantiquement diffuse, semble pourtant être une autre extension de l’élément bi-consonantique {rh} (cf. {RHǦ}). *{RHM} (‫)رھم‬ GL et IQ >marham< « onguent ». Voir {BRHM}, {RBʕ}, {LYN} et {NḪL} II. Probablement < Pehlevi, reflété par le néo-persan bar ham « ensemble ».

564 | *{RHN} *{RHN} (‫)رھن‬ VA >narhin rahant / arhant rahn / irhān rāhin + īn marhūn k ʕinda / lirahan rahn / irhān rāhintarhin+uhyartahan artahan irtihān murtahin fīnartahan li< « être à la merci de ». >nastarhan kmustarhi/īn mustarhanrahnun = rahīnatun< (registre haut), VA >rah(a)n + ruhn / rihānrahanrahnirahan al+lā nansà< « en garantie de ne pas oublier » ; AL çahba (lire çahb) arráhan + azháb al arhún « qui reçoit un gage ». MT >ʕaqd al+istirhān< « contrat hypothécaire ». >mutarāhinayn< « les deux parties d’un tel contrat ». Voir {ʕQR}. On doit accepter que l’arabe et le sudarabique épigraphique >rhn< « gage ; otage » soient empruntés à l’araméen rabbinique hirhīn « donner en gage », d’où le substantif rahăbōnā, mais la correspondance avec l’ougaritique >ʕrbnal+ruhāʔ< « Edesse (géographie) ». < Syriaque ūrhāy, à l’origine obscure. *{RW} (‫)رو‬ AL ráv min Ponto = ruypónce « chardon étoilé (Centaurea calcitrapa) ». Respectivement, semi-traduction du latin rheupontĭcum et emprunt au castillan ruiponce ; voir {RBNṬQ}. *{RWĀN} (‫)روان‬ AL Roán « Rouen (géographie) ». roaní + ín « rouennais ». Emprunts tardifs au castillan. *{RWB} (‫)روب‬ VA >yurūb rāb = atrayyab atrayyab tarayyub< « se cailler ». >nirayyab al+laban< « faire cailler le lait ». IZ 15/9/4 >yirīb ḥalīb+uh< « il fait cailler son lait ». VA >rayyibrāyib< « lait caillé ». Peut-être une variante phonétique de {rbb} et {rbw}, car le lait caillé est comparable au rob. *{RWT} Voir {ǦWZ}. *{RWṮ} (‫)روث‬ VA >nurūṯ rāṯat ʔl+dābbah< « fienter (les bêtes) ». DS >tarawwaṯ< « être fumé ». VA >rawṯ + arwāṯnirawwaǧ tarwīǧ krawwaǧ< (impératif) « mettre en circulation ». VA >yatrawwaǧ atrawwaǧ tarawwuǧ fī< « circuler, avoir cours ». HC 176 >al+ḥūt al+murawwaǧ< « mets de poisson frit ». < Pehlevi rawāč « en circulation ». *{RWḤ} (‫)روح‬ VA >nurūḥ ruḥt rawāḥ< « aller » ; IQ >nurūḥ< « je vais le soir » ; AC >rāḥ< « il pua ». VA >nirawwaḥ rawwaḥt tarwīḥ k ʕalà< « « aérer, ventiler ; laisser se reposer » ; ZǦ >rawwaḥ yirawwaḥ< « aérer ; évanter », AL niraguáh raguáht morágueh + ín « ventiler ; chasser les mouches ; éructer » ; AC >rawwaḥ< « éructer » ; GL >urawwiḥu = arwaḥu< (registre semi-correct), VA >nirawwaḥ rawwaḥt k / ʕan = n.rīḥ araḥt irāḥah murīḥ + īn k = nirawḥan k< « laisser se reposer. >yarīḥ rāḥ rāʔiḥ = nurīḥ arāḥ k< « puer » ; NQ db 2/1/3 >yirīḥ+uh rūḥuh< « laisser vivre » ; AL narguáh arguáht « flairer ». VA >yatrawwaḥ atrawwaḥ tarawwuḥ bi / min< « s’évanter » ; AL natraguáh atraguáht = nartáh, VA >yatrawwaḥ atrawwaḥ tarawwḥ (ʕan / ʕalʔa) = nartāḥ artaḥt irtiyāḥ fī = nastarāḥ astaraḥt istirāḥah mustarīḥ + īn = natrawḥan atrawḥant tarawḥunartāḥu irtiyāḥun = astarīḥu< (registre haut), IQ >astarāḥ astaraḥtu yastaraḥ nastar (kin+)nastarīḥ< « se reposer » ; AL naztaráh aztaráht « se remettre d’une maladie ; respirer » ; VA >nastarwaḥ astarwaḥt k< « inhaler ; sentir ». VA, IQ et ZǦ >rāḥ< « vin ». GL >rāḥatun< (registre haut), VA >rāḥah + āt< « repos ; paume » ; IQ, ZǦ et IA >rāḥahra/āḥḥah< « repos » ; AL ráha + át « repos ; haleine ; convalescence » ; CD M 3/3 >b+al+rāḥatayn< « avec les deux mains » ; GL >rāḥatu ʔl+qadami< « plante du pied » ; UT nº 2132 >rāḥat ʔl+ḏiʔb< (Ranunculus bulbosus) et nº 2129 >r. al+kalb< (Ranunculus macrophyllus) « varietés de renoncule ». GL >rīḥun< (registre haut), VA >rīḥ + riyāḥ / aryāḥaryāḥrīḥ< « vent » ; >al+arbaʕ riyāḥ< « les quatre vents » ; >rīḥ ʔl+šarāb tufūḥ< « l’odeur du vin s’exhale » ; ZǦ >yukūn rīḥ< « il n’en sera rien » ; >fī ʕayn ʔ+lrīḥriḥyah< « pantoufles de femme ». VA et IQ >rūḥ + arwāḥrūḥrūḥ = rawḥ + arwāḥ< « esprit, âme » ; GL >bi+lā rūḥin< (registre haut) « sans vie » ; IQ >rūḥan ḫafīf< « bon humeur » ; >rayt rūḥ+ī< « je me vis » ; >ḫaraǧ rūḥ+ī< « j’éjaculai » ; >law ḫaraǧ rūḥ+ī wāqif< « si j’étais mort violemment » ; AL quíllat arroh « lâcheté » ; AC >sabʕat arwāḥ< « sept vies » ; >atlaf rūḥ+u< « il se perdit » ; >halik rūḥ+u< « sa propre perte » ; >tid+uh li+rūḥ+ak< « tu le veux pour toi-même ». VA >rūḥānī = rawḥānī + āt< ; AL rauháni + ín, + DC 13 rauhanín « spirituel » ; AL ravháni = ba rravhánia « spirituellement» ; rohénia + rohheniét « religion» ; GL >rūḥāniyati< « choses spirituelles ». >rawwāḥunrawāḥrawaḥrawāḥ< « air ». VA >rāʔiḥah = rayḥah + rawāʔiḥrayḥah< « (mauvaise) odeur » ; GL >ʔl+rāyiḥatu ʔl+karīhatu< (registre semi-correct) « mauvaise odeur » ; CD M 3/1 >rawāyiḥ< « parfums ». AL >rayáha + ít< « fenêtre ». rayáhi « giffle, soufflet ». GL >rayḥānun< (registre haut), VA >rayḥān
+ah + rayāḥīnrayḥān< nom d’unité >+ahrayḥān ʔl+ṯaʕlab / ʔl+ǧinn< « espèce de phagnale (Phagnalon saxatile) » ; nº 2140 >r. mašriqī / hāšimī / šāmī< « myrte (Myrtus communis » ; >r. ǧabalī< « myrte sauvage » ; nº 2147 >r. ʔl+sawāqī< « menthe à feuilles rondes (Mentha suaveolens) » ; nº 2141 >rayḥānat ʔl+bustān< « mélisse puante (Melittis melissophylum) » ; nº 1632 >r. rūmiyyah< « basilic (Ocimum basilicum) » ; nº 1633 >r. ʔl+šuyūḫ< « espèce de marjolaine (Origanum maru) » ; nº 2143 et 2144 >r. ʔl+fatà / ʔl+murd / ʔl+ʔamrad< « marjolaine (Origanum majorana) » ; nº 2142 >r. al+malik< « petit basilic (Ocimum minimum) » ; DS >r. sulaymān< « basilic giroflé (Ocimum filamentosum) » ; >r. abyaḍ< « usnée barbue (Usnea barbata) » ; >r. ʔl+kāfūr< « camphrée (Camphorosma glabrum) » ; TD 247 >r. turunǧānī< « citronelle (Melissa officinalis) ». VA >rayḥānī< « relatif au myrthe ». AL bi targuíha « enrhumé ». SH >marwaḥah< « chasse-mouche ». GL >mirwāḥunmarwaḥ(ah) + marāwiḥmirwaḥat ʔl+nār< « soufflet (de cuisine) ». IH 172 >miryāḥun< « venteux ; flatulent » ; VA et ZǦ >miryāḥ féminin +ahmiryāḥraǧulun miryāḥun< « homme affecté par le vent ». AL moráguah féminin +a + ín « reposé ». RC almoraguaha « pays très aéré ». GL >murawwiḥūna< « éventeurs ». VA >mustarāḥ + āt< « latrine ». Voir {ʔSṬQS}, {ʔMM}, {BNY}, {BYT}, {TLF}, {ṮQL}, {ǦṮṮ}, {ǦNB}, {ǦWF}, {ǦWZ}, {ḤBB}, {ḤBQ(Ḻ)}, {ḤRZ}, {ḤSB}, {ḤMW/Y}, {ḪSR}, {ḪṬR}, {ḪFF}, {DFʕ}, {RʕṢ}, {RQṬ}, {RMY}, {ZMM}, {ZHQ}, {SBB}, {SḤR}, {SDD}, {ŠĠL}, {ŠQQ}, {ṢBW}, {ṬRḤ}, {ʕDW}, {ʕRQ}, {ʕZZ}, {ʕṢF} I, {ʕML}, {ʕWD}, {ĠRB}, {ĠRR} I, {FDY}, {QBḌ}, {QBL}, {QDS}, {QṢF}, {KLM}, {KWR} I, {LQY}, {MŠY}, {MLK} I, {MYZ}, {NSM}, {NQW}, {NWR}, {WǦD}, {WQF} et {WLD}. < Sémitique de l’Ouest {rwḥ}, cf. ougaritique >rḥrḥ< « esprit » et guèze roḥa « éventer ». *{RWḪ} Voir {RḪḪ}. *{RWD} (‫)رود‬ VA >nirāwad murāwada k< « chercher à séduire ». GL >(t)arīdu yurīdu irādatun murīd< (registre semi-correct), VA >nirīd aradt irādah murīd + īn murād k(a)rād nirīd rid turīdarād aradt yirīdu(+uh)aradta yu/irīd = yīd ti/īd rīd yurād(u)tidtid(+ak) nid(+ak)yirīd man lā yirīd+uh< « il aime quelqu’un qui ne l’aime pas » ; AC >tidnī< « tu m’aimes » ; >ʕuyān an tirīd+ak< « les yeux qui t’aiment » ; IQ >nirīd+ak< « je t’aime » ; >arād aw lam yirīd< « qu’il veuille ou non » ; >aradt an tafartal< « tu voulais t’enfuir » ; >tirīd masǧid al+aḫḍar< « tu veux aller à la Mosquée Verte » ; >kin nirīd tarǧaʕ< « je voudrais que tu reviennes » ; >iš kin+nirīd+ak ḥay< « je ne te veux pas vivant » ; >turād< « tu as une visite », AC >tid taqṭaʕ< « tu veux rompre ». FḪ >yurīd al+laḥm an yabyaḍ< « la viande commence à blanchir ». IA >rāyidīn al+ʕaṣīr< « visiteurs pendant la vendange ». VA >ruwaydā< « lentement ». >murād = irādah +ātirādah< « désir, volonté » ; AL i/yráda + á/ít « volonté ; amour » ; GL >b+āradat< (lire >bi+ʔirādatinmurādbi+murād+ī (w+iḫtiyār+ī)< « de mon gré » ; BD 9v >kulli mūraddan laṭīfan< « chaque mauvais désir ». IH 174 >marwadun< (registre semi-correct), VA >marwad + marāwidmarwad< « aiguille pour appliquer le collyre » ; IW I : 641.10 « cure-oreille ». AŠ 46/4/1 >murīdīn+ī< « mes disciples ». Voir {ʔN}, {ḤRR} I, {ḪYR}, {RWḤ}, {QṢD}, {QYʔ}, {KṮR}, {LYS} I et {WQʕ}. < Sémitique de l’Ouest {rwd}, cf. hébreu rād « errer » et guèze rodä « poursuivre ; attaquer », avec diverses évolutions sémantiques. *{RWDS} (‫)رودس‬ AL Ródaç « Rhodes (géographie) ». Emprunt tardif au castillan Rodas (< latin Rhŏdŏs < grec ῾Ρόδος). *{RWDQ} (‫)رودق‬ AL ráudaca + raguádiq « perche, gaule ». Peut-être < latin ridica « échalas, piquet », à travers un verbe dénominatif */ráy/wdaq/.111 *{RWZ} (‫)روز‬ VA >rawz + arwāz< « riz ». Voir {ʔRZ} et {RZZ}. *{RWZN} (‫)روزن‬ VA >rawzanah + rawāzin< « fenêtre ». < Pehlevi rōzan. *{RWS} (‫)روس‬ I. UT 2042 >ruwās< « coquelicot (Papaver rhoeas) ». < Grec μὴκον ῥοιάς. II. AL Roç « Rhône (géographie) ». Emprunt tardif au vieux castillan Ros.112 *{RWŠN} (‫)روشن‬ DS >rawāšin< « balcons».113 < Néo-persan rowšan « fenêtre » < pehlevi rōšn « lumière ».

|| 111 Il ne semble pas s’agir d’une perche pour les faucons, ce qui favorisait l’hypothèse d’un emprunt persan (diminutif *rudα+k) qui, d’un autre côté, ne manquerait pas probablement dans les dictionnaires. Pour le lexique agraire, cependant, un emprunt latin est plus vraisemblable. 112 Copié par Alcalá de Nebrija. 113 Tiré d’Ibn Ǧanāḥ et confirmé par Blau 2006 : 251.

568 | *{RWḌ} *{RWḌ} (‫)روض‬ GL >(y)arūḍu riyāḍatun< « exercer ; dresser ». VA >nirayyaḍ taryīḍ kyatrayyaḍ atrayyaḍ tarayyuḍ< « être dompté » ; >y. atrayyaḍ tarayyuḍ = nartāḍ artaḍt irtiyāḍ murtāḍ fī / bi< « s’exercer, s’entraîner ». >rawḍa(ah) + ātrawḍ(ah)< « jardin » ; VA >rawḍah + ātrawḍahriyāḍ< « jardin » ; DS >riyāḍāt< « parterres ». VA >riyāḍah + āt< « exercice, sport », AL riáda « domptage » ; bi riáda « selon la morale » ; félcefet a rriáda « éthique » ; feileçuf riádi + felécife riadiín « philosophe éthique ». IH 358 >rayyiḍun< (registre semi-correct) « dompté, apprivoisé ». GL >ġayru marūḍin< « indompté ». < Pan-sémitique {rwḍ}, cf. hébreu rāṣ, araméen rabbinique rǝhaṭ, ougaritique >rwẓrūṭah< « rue des jardins (Ruta graveolens) ». < Latin rūta. II. SG >rwṭah< « rote, ancien instrument de musique». < Roman andalou */RÓTA/ < celtique crwth. *{RWʕ} (‫)روع‬ IQ >rāʕ = rawwaʕ yarawwaʕ+nīnirawwaʕ tarwīʕ k = nurīʕ araʕt irāʕah k< « effrayer, épouvanter ». >natrawwaʕ atrawwaʕt tarawwuʕ min = nartāʕ artaʕt min< « être effrayé ». GL >rawʕun< (registre haut), VA >rawʕ< « effroi ». Cette racine, probablement une extension de l’élément bi-consonantique {rʕ} « trembler » (cf. {RʕŠ} et {RʕṢ}), d’origine onomatopéique, a dans le domaine sémitique du Nord-Ouest, le témoin de l’hébreu hērīʕ « crier ; sonner ». *{RWĠ} (‫)روغ‬ I. VA >nurūġ ruġt rawġ / rawaġān rāʔiġ + īn ʕan< « se dérober ; rigoler » ; IQ >yurūġ l+ak< « il t’évite ». VA >nirawwaġ tarwīġ k< « dévier, détourner ». >rāʔiġ + īn = rawwāġ + īn< « railleur, moqueur ». DS >rawwāġ< « (cheval) qui ne suit pas la ligne droite ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait avoir résulté d’une composition (naḥt) d’une phrase telle que l’arabe classique *rāḥa ġayyan « aller égaré », avec quelques consonnes des racines {rwḥ} et {ġwy}, q.v. II. VA >nirawwaġ tarwġ karwāġmrwḍyarqaq< « devenir subtile » ; voir {RQQ}.

*{RWM} | 569

*{RWQ} (‫)روق‬ VA >yurūq rāq< « plaire ». >nirawwaq tarwīq k< « couler, filtrer ; ajouter un portique ». IQ >l+al+ḍaw yirīq< « (le flacon) commence à être transparent ». VA >yatrawwaq atrawwaq< « être filtré ; être doué d’un portique ». >rawq + arwāq / arwiqah< « corne ». >riwāq< = IQ 192/1/1 ; >rafaʕ ayr+ī riwāq< « ma verge dressa une tente » ; AL riguáq + uít / arquíc/qua « rideau de lit ». IQ >kalāman rāyiq< « paroles claires ». >murawwaq< « filtré ». La racine {rwq} semble empruntée à l’araméen, cf. rabbinique arēq « verser » et rǝwwāqā « couloire, percolateur »,116 quoiqu’il y a des témoins pan-sémitiques sémantiquement affins, comme l’hébreu hărīq « vider » et l’accadien rīqu(m) « vide ». Voir {RYQ}. *{RWL} (‫)رول‬ I. LO Alarguel = Aruel « baveux (sobriquet) ». Cette racine arabe, sans parentage connu, pourrait être une extension avec un complément phonétique ou définisseur sémantique différent, probablement la marque du diminutif {+l}, de {RWY}, q.v. II. IQ >arwa< « sauve-toi ! » est un mot berbère non-assimilé, cf. kabyle ǝrwǝl. *{RWM} (‫)روم‬ I. GL >(y)arūmu tarūmūn marāmun< (registre haut), VA >nurūm rumt rawm rāʔim marūmkiy+yurūm turām marāmyurūm< « désirer ; chercher à faire » ; IZ 5/4/3 >rumti narǧaʕ saffīǧ< « j’aurais voulu devenir vendeur de beignets ». VA >rawm = marām< « but, objet » ; >ṣaʕb al+marām< « difficile à atteindre ». Probablement, le résultat d’une évolution sémantique du sémitique de l’Ouest {rwm}, cf. hébreu rām et guèze räyämä « être haut », araméen rabbinique arēm « lever », ougaritique >mrym< et sudarabique épigraphique >rym< « hauteur », ou plutôt un vieux emprunt direct à l’accadien râmu(m) « aimer », appuyé par le synonyme arabe raʔima, avec la correspondance normale pour l’accadien du pan-sémitique {rḥm}, q.v. II. VA >rūmahrūm< « chrétiens » ; AL rómi + ín « chrétien » ; GL >rūmiyah< « chrétienne » ; >VA >rūmiy(y)ah< « esclave chrétienne ». < Latin Rōma, à travers le grec ῾Ρώμη et l’araméen rabbinique rōmā/ī pour la signification de « chrétien ». Voir {ʔFSNTN}, {BSBS}, {BṢL}, {BQL}, {BLD}, {TBL} I, {ǦṮLQ}, {ḤŠŠ}, {ḤNT}, {ḤWR} II, {ḪBZ}, {DWQ(S)}, {RZYNǦ}, {RQʕ}, {RKB}, {RMN} I, {SʕD}, {SNBL/R}, {ŠʕR}, {ŠYḤ}, {ṢBḤ}, {ṢF/RṢF}, {ṬYN}, {ʕLK}, {ĠSL}, {FWL} I, {QSṬ} II, {KRT/Ṯ}, {KRFBS}, {KŠṮ} et {KMṮR}.

|| 116 Cet emprunt est normal, puisque le vin s’est répandu chez les Sémites en partant de la Syrie. Il fallait le couler pour qu’il devienne clair et plaisant ; puis, métonymie, on a ainsi décrit une construction à colonnes, où la lumière entrait facilement.

570 | *{RWND} *{RWND} (‫)روند‬ IH 329 >al+rāwundurāwundrāwa/und (ṣīnī)< « rhubarbe (Rheum officinale) » ; nº 2140 >r. ʔl+ʔās< « galles du myrthe » ; nº 112 >r. ǧabalī< « câprier (Capparis spinosa) » ; nº 874 >r. šāmī / fārisī / ḫurāsānī / sāmirī< « rhubarbe groseille (Rheum palmatum / ribes) », nº 2103 >r. bustānī< « endive (Cichorium endivia / intybus) » ; nº 2104 >r. nahrī< « ache aquatique (Sium latifolium) ». Voir {ḎBD}. < Néo-persan rαvand (e ṣini). *{RWY} (‫)روي‬ I. GL >(t)arwī rawāʔun< « abreuver, désaltérer » ; VA >narwī rawayt riwāyah + āt rāwī + īn / ruwā murwī k ʕalà< « rapporter, narrer ; réciter » ; IQ >rawā< « transmettre (un texte) ». VA >narwà rawayt riyy< « se désaltérer ». >nirawwī tarwiyah k< « arroser » ; >nirawwī fī = yatrawwā atrawwārawwayt tarawwī< « réflechir » ; >yarawwī ʕadad< « calculer, compter ». VA >yatrawwā atrawwā< « être arrosé ». GL >artawī< « je me désaltére ». VA >riwā + arwiyahriwā< « écurie » ; AL cáid a rriguí + cuíd a.r. « intendant de l’écurie ». IQ >riwāyah< « version ; narration ». >rawiyyahrawiyyah + āt< « réflexion, considération ; prévision ». < Sémitique de l’Ouest {rwy}, cf. hébreu rāwāh, syriaque rǝwī et guèze räwäyä « boire à plaisir » et sudarabique épigraphique >hrwy< « alimenter en eau ».117 II. VA >rūyah < « rouille». < Roman andalou */RÓYA/ < latin rŭbĕa (cf. castillan roya « rouille, fléau des plantes »). *{RYB} (‫)ريب‬ VA >yirīb rāb rayb rāʔib / murīb fī = nartāb artabt irtiyāb murtāb + īn fī = nastarīb astarabt istirāb murtarīb fī< « douter, soupçonner ». >nirayyab rayyabt taryīb murayyab k = murīb< « inspirer des doutes ou soupçons ; faire douter ». >natrayyab atrayyabt bi / min< « devenir suspect ou douteux ». >rayb< = ZǦ « doute ». >rībahrībah + riyab< « soupçon ». >murīb + īnmurīb< « suspect ». IA >murtābīn< « personnes suspectes ». Evolution sémantique du pan-sémitique {ryb}, cf. hébreu rāb « disputer, se brouiller », syriaque rāb « crier » et accadien riābu(m) « se revancher ». *{RYṮ} (‫)ريث‬ VA >rayṯa+mā< « aussi longtemps que ». Une racine *{ryṯ} n’existant pas en sémitique, mais étant donné le nombre de cas où la marque d’existence *(y)iṯ a survécu dans plusieurs langues sémitiques (cf. hébreu yēš, araméen īt et accadien išû(m) « exister », à côté de l’arabe laysa « n’être pas »), il semble raisonnable de penser que l’arabe a préservé ici cet élément-là, précédé par un mot

|| 117 Quant aux significations « narrer » et « écurie » de l’arabe, il s’agir d’une métaphore dans le premier cas et, dans le deuxième, d’une conception de l’écurie comme le lieu où l’on abreuvait les bêtes.

*{RYF} | 571

court, probablement une des deux prépositions li+ ou ilà, affectées par un phénomène de rhotacisme assez fréquent.118 *{RYS} (‫)ريس‬ AL rayç chicáquil « sceau de Salomon (Convallaria polygonatum) » ; róiç chipatu (lire rayç c.) « consoude officinale (Symphytum officinale) ». Ces deux noms de plantes témoignent de l’utilisation tardive du mot plutôt castillan raíz que roman andalou */RÁDIČE/ (< latin rādix),119 préfixé aux formes plus fréquentes qu’on peut retrouver sous {ŠBṬ} II et {ŠQQL}. *{RYŠ} (‫)ريش‬ I. IQ >yurāšnirayyaš taryīš katarayyašu< (registre haut), VA >yatrayyaš atrayyašrīšatun< (registre haut), VA >rīšah + rīšrīšrīšā< « plume » ; AL ríxa + rix « plume ; rayon, rais d’une roue » ; nibedél arrix « muer » ; UT nº 1950 >ḏāt ʔl+rīš< « espèce de paronychie (Paronychia argentea) » ou « phagnale (Phagnalon saxatile) » ou « salsifis noir (Scorzonera hispanica) » ; NG mg 9/5/4 >abū rīš< = LO Borrix « sobriquet, probablement d’un homme stupide ». HC 78 >murayyaš< « sorte de pain » ; FM 165.16 >ṣaḥfah … murayyašah< « sorte de grand plat ». Voir {ḪDD(L)}, {ḪYR} III, {RDD} I et {ḌRB}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe souvant appliquée aux vêtements et autres biens, pourrait s’être générée par composition (naḥt) d’une phrase *ra ayya šayʔ « regarde quelle chose ! ». II. DS et TD 281 >rīšah< « fistule lacrimale ». < Néo-persan riše « blessure ». *{RYṬ} (‫)ريط‬ DS >rayṭah< « sorte de turban » ; DV « manteau ». Avec une variante arabe classique rāʔiṭah, il s’agirait du participe non-agentif de rāṭa « se replier », une variante phonétique de {RWḌ}, q.v. *{RYF} (‫)ريف‬ GL >rīfun = rīfu ʔl+baḥrirīf< « bord de la mer ». DS >rīfī< « riverain ». Voir {BṢL}, {BṬḪ((Y)Ḻ)} et {ṮWM}. Sans parentage sémitique et avec la signification basique de « pays cultivé à la suite d’un désert », il pourrait s’agir d’un très ancien emprunt des bédouins arabes qui visitaient l’Égypte à l’egyptien ancien >rʔpr< (ou formes plus proches du copte erphei « temple »), l’étroite relation entre les temples égyptiens et leurs propriétés agraires étant bien connue.

|| 118 Comparable au cas de l’arabe classique layta « plût à Dieu », devenu rēt dans quelques dialectes néo-arabe, probablement à cause de l’influence du verbe raʔà « voir » dans quelques anciennes constructions optatives. 119 Voir Corriente 2008a : 211, à propos de cette forme en roman andalou. On peut ici suspecter une mauvaise compréhension entre Alcalá et son informateur grenadin, qui traduisait l’arabe ʕirq en castillan, tandis que le premier pensait qu’il s’agissait d’un nom ainsi composé.

572 | *{RYQ} *{RYQ} (‫)ريق‬ VA >nurīq araqt irāqah murīq murāq k< « verser ». GL >rīqunrīq< « salive ». Voir {RWQ}, dont (RYQ} est une variante phonétique, et {HRQ}. *{RYK} (‫)ريك‬ AL dínar ríqui + danánir riquía « monnaie d’or frappée par Henri IV, roi de Castille ». < castillan Enrique, d’origine germanique.120 *{RYL} (‫)ريل‬ I. UT nºs. 2090 et 4253 >ruyyūlah = rywālah< « petit cuscute (Cuscuta epithymon) » ; >ruyyūlah< = nº 1422 >ruyyūlat ʔl+ṣabbāġīn< « busserole (Arctostaphylos uva-ursi) » ; nº 4179 >ruyyūluh abyaḍ< « lierre (Hedera helix) ». < Roman andalou */ROYÓLA/O/ « rougeâtre », < latin rŭbĕus, avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÓL}, parfois diphtongué. II. SG >riyālray munt< « chèvrfeuille des bois (Lonicera periclymenum) ». < Roman andalou */RÉY (ḎE) MÓNT/ « roi du mont ».121 *{RYN} (‫)رين‬ I. FR 42.5 et FM 162 >qamḥ … ruyyūn< « variété de blé ». < Roman andalou */ROYÓN/ < latin rŭbĕus, avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN}, cf. castillan royón. II. AL Réno « Rhin » (géographie). Emprunt tardif au castillan. III. MT >rāyinah = raynah< « reine ». < Latin rēgīna. *{RYNQ} Voir {RNYQ}. *{RYY} (‫)ريي‬ IZ 4/0/1 >faḥṣi rayyah< « Zafarraya (géographie, « campagne de Rayya »). FA et FR 49 >tīn rayyī< « variété de figues ». < Roman andalou */RÉYO/ < latin rĕgĭo.122 Voir {TYN}.

|| 120 Les graphies avec un >q< dans les chartes grenadines, mentionnées par DS I : 576, n’impliquent pas nécessairement l’utilisation de ce phonème, puisqu’on utilisait les deux graphèmes d’une façon alternative dans le cas des mots étrangers. 121 Voir Corriente 2008 : 205, à propos de ce nom roman andalou et de ses adaptations arabe andalou raʔís / sulṭán al+ǧabál. 122 Voir l’article « Rayya », dans EI2 VIII : 489-490.

(‫ )ز‬Zāʔ *{ZʔB} (‫)زأب‬ GL >zaʔbun< « hysope (Hyssopus officinalis) ». Voir {ZWF} I. Déformation étrange de l’araméen ēzōbā, cf. hébreu ezōb, syriaque zūfā et accadien zūpu.1 *{ZʔBR} (‫)زأبر‬ VA >nizaybar zaybarah k< « enlever le duvet d’une étoffe ». >yazzaybar< « perdre le duvet ». IH 154 >zaybarun< (registre semi-correct), VA >zaybarah + zaybarzaybarah< « duvet ». AL záibara « buche, jabot ». Sans parentage sémitique, il pourrait s’agir de la phrase pehlevi az abar « de dessus ».2 Voir {ZBB} I. *{Zʔ/YBQ} (‫)زأبق‬ VA >nizaybaq k< « enduire de mercure ». >yazzaybaq azzaybaq tazaybuq< « être enduit de mercure ». >zaybaq< « vif-argent, mercure ». DS >ziʔbaq maqtūl< « mercure mêlé avec d’autres ingrédients ». < Syriaque zīwag < pehlevi zīwāg « vivant ». Voir {ZʔQ}, {ZNBQ} et {ZWQ}. *{ZĀǦ} (‫)زاج‬ AL zig « couperose » ; VA >zāǧzāǧ ʕirāqī / al+ʔasākifah< « vitriol jaune ou vert ». < Pehlevi zāk « alun ». *{ZʔR} (‫)زأر‬ GL >(y)azʔaruyazʔar zaʔar zaʔr< « rugir ». Racine onomatopéique, sans parentage. *{ZĀṬ} (‫)زاط‬ ZǦ >zāṭah< « nom propre féminin ». *{ZʔQ} (‫)زأق‬ GL >zāʔuqun< (registre semi-correct), BM >zāwūq< « vif-argent, mercure ». Variante de {ZʔBQ}, q.v., avec adoption de la forme {1ā2ū3}, caractéristique en arabe des noms d’instrument. Voir {Zʔ/YBQ} et {ZWQ}. *{ZʔL/N} (‫)زأل أو زأن‬ GL >za/iwānun< (registre semi-correct), IH 68 >ziwālunziwāl/nzuwālzuʔān< « ivraie (Lolium temulentum) » ; AL zeguén « gazon anglais (Lolium perenne) » ; UT nº 4890 >z. ṣaġīr< « agropyre (Agropyrum junceum) ». Peut-être < araméen rabbinique zōnayyā ou zūnīm, raccourcis de *zīwā zānyā « fleuraison adultérine », d’où aussi le grec ζιζάνια.

|| 1 Le guèze azab prouverait qu’une forme *azāb a existé en arabe ; voir Leslau 1987 : 52. Dans celle du GL, la première syllabe aurait été retranchée par métanalyse de l’article. 2 Cf. néo-persan zabar « supérieur » et zibor « couvre-lit de poil de chameau ».

574 | *{ZĀY} *{ZĀY} (‫)زاي‬ AL Zéy « nom de la lettre >z< ». < Egyptien ancien >zỉn< « flèche », à travers un dialecte cananéen, cf. hébreu zayin « arme ; nom de cette lettre ».3 *{ZBB} (‫)زبب‬ I. IQ 160/2/3 >zabbab(+uh) muzabbab< « sécher (les raisins) ». AL nizebbéb zebbébt tezebúb muzébbeb + ín « friser les cheveux ». ZǦ >azzabbabtazabbab< (registre haut) « être séché (le raisin) ». GL >azabbu(n)< (registre semicorrect), VA >azabb + īn< « velu ». IQ, IA et ZǦ >zabīb< « raisins secs », DS « fruit secs, hormis les dattes » ;4 UT nº 2181 >z. al+ǧabal< « herbe aux poux (Delphinum stafisagria) » ; MV 184.7 >šahri a+zibib< « septembre » ; AL zibíb nom d’unité +a « raisin sec ; frisure » ; zebíbe(t) al melf + zebíb « défaut dans le tissu » ; ZǦ >zabībah< « nom propre féminin ». AL zibíbi « violet foncé ». Voir {ʕKS}. Sans autre parentage sémitique, il peut s’agir d’un emprunt métaphorique à l’accadien zi(bi)bītum « plante aromatique ».5 II. VA >zubb + azabahzubb< « pénis, verge » ; AL zubb aĉáur + zuppít arabe « verge de bœuf » ; UT nº 2179 >zubb rubbāḥ< « champignon de Malte (Cynomorium coccineum) ». Il semble s’agir d’un très ancien emprunt euphémistique à l’accadien zibbatu(m) « queue ».6 *{ZBǦ} Voir {ZNBǦ} et {SBǦ}. *{ZBD} (‫)زبد‬ I. GL >azbadu< (registre semi-correct), VA >yazbad azbad izbād = yazzabbad azzabbad< « écumer ; faire du beurre » ; >yazbad zabad / azbad zābid f+al+ʕaraq< « suer beaucoup ». >nizabbad tazbīd k< « écumer ; tourner en beurre ». >yazzabbad azzabbad< « se tourner en beurre ». >zubd + zubūdzubdzubūd< « beurre ; écume » ; GM 4 >zbd al+baḥr< « éponge », mais 17 « pierre ponce » ; DS >zubd al+buḥayrah< « écume salée qui s’attache aux roseaux pendant la sécheresse », >z. al+qamar< « sélénite ». VA >zabad< « écume ; sueur ». UT nº 4868 >zabadī< « espèce de coquelicot » ; nº 985 >zubdī< « sorte d’oignon » et 1798 « platanthère à deux feuilles (Platanthera bifolia) » ; nº 439 >zubdiyyah< « herniaire (Herniaria) » ou « espèce de sabline (Arenaria hispanica / leptoclados) ». nº 2191 >zubaydah< « panicaut (Eryngium campestre) ». Voir {BṢL}, {BWRQ}, {ḪŠḪŠ}, {ḪṢW} et {MŠŠ} I. Sans

|| 3 Voir Driver 1976 : 170. 4 Avec les variétés >tihāmīḫurāsānīṭāʔifīʔubaydīʔasalī< et >munakkabīazabb< « velu » n’appartient pas à cette racine, mais est un raccourcissement de {ZʔBR}. 6 La chute du morphème du féminin n’étant pas surprenante à cause de phénomènes de polarité, positive ou négative, fréquents dans les noms des organes sexuels, cf. hébreu ešek, mais guèze ǝskit « testicule », arabe ḥir(ah) « vulve », etc. Voir, à ce propos, Corriente 1993 : 283 et 290.

*{ZBZN} | 575

parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine n’est pas en rapport qu’avec certaines acceptions de {zbb} et, peut-être par voie de métaphore, dans le domaine sémitique, avec l’hébreu zābad, et l’araméen rabbinique et le syriaque zǝbad « faire un cadeau ». II. VA >zaba/ādahzabādah< « civette ». Peut-être du néo-persan ze bαd « (plus rapide) que le vent », à cause de l’intensité de son parfum. *{ZBR} (‫)زبر‬ I. GL >yazburu< (registre semi-correct), VA >nazbur zabart zabr / zabīr zābir + īn zabbār + īn / ah mazbūr ky.zbr zabryanzabar anzabar< « être taillé ou émondé ». >zubrah + zubar< « enclume » ; IQ >zubrat ḥadīd< « enclume en fer », ZǦ >zubar< « barres en fer ». IQ >ʔlzubayrʔzbyryʔl+zubayrīn< « Azoverín, Azoberines (géographie) ». IA >zabīr< « émondage, taille des plantes » ; AL aím a zabír « saison de la taille ». MT >zabbārmazbar + mazābirzbr< et hébreu zāmar « émonder ».7 II. MT >muṣḥaf zabūrzabūr + zubur< « Psaumes ». < Guèze mäzamurt < hébreu mizmōr < accadien zamāru(m) « chanter ». Voir {ZMR}. *{ZBRBD} (‫)زبربد‬ HC 148 >ṯurdah min zbrbādah< « soupe de pain aux épices ». Probablement < néo-persan zabar bαdam « épices au-dessus ». *{ZBRǦ} (‫)زبرج‬ GL >z.beǧun aḫḍaru / zarʕiyun ilà ʔl+ṣufrati mā hū< (registre semi-correct) « pierre précieuse verte jaunâtre », probablement une déformation de {ZBRǦD}, q.v.8 *{ZBRǦD} (‫)زبرجد‬ VA >zabarǧadah + zabarǧad< « chrysolite ». < Grec σμάραγδος, à cause d’une ancienne confusion entre cette pierre et l’émeraude. *{ZBZN} (‫)زبزن‬ FḪ >zabzīnnizabbal tazbīl kmuzabbalyazzabbal azzabbal< « être fumé ». IH 352 >ʔl+zablu< (registre semi-correct), GL >zablun + zubūlun< (registre semicorrect), VA >zab(a)l< nom d’unité >zablah + āt / zubūl / azbālzablayzabl + azbālzablzabbalzabbālīn< « éboueur ». GL >mazbalatun< (registre haut), VA >mazbalah + mazābilmazbalah< « tas de fumier ». IQ >mazbalī< « ordurier ». Voir {ṢṬB}. < Pansémitique {zbl}, cf. ougaritique >zbln< « maladie », accadien ziblu, syriaque zeblā et guèze zǝbl « fiente ». *{ZBLḤ} (‫)زبلح‬ VA >nizablaḥ zablaḥah + zabāliḥ< « étourdir ; duper ». >yazzablaḥ azzablaḥ< « être étourdi ou dupé ». >zaballaḥ + īnzaballaḥ< « sot ». Cette racine semble avoir été plus répandue dans les dialectes néo-arabes occidentaux, puisque le parler des Marāzig connait zalbaḥ « tromper, mystifier », et le kabyle a zelbeḥ « tromper, berner » ;10 il pourrait s’agir d’une composition (naḥt) d’une phrase *zibb bāliḥ « verge sèche », la disqualification sexuelle étant habituelle chez les Arabes.11 *{ZBN} (‫)زبن‬ I. VA >zibnī + zabāniyahbazīnab zabūnah< « nom propre masculin ». DS I : 580 rapporte le dernier mot avec la signification de « femme mariée qui a un amant », mais on doit se demander s’il était de même en Al-Andalus ; en tous cas, la racine arabe {zbn} est un emprunt à l’araméen. *{ZBY} (‫)زبي‬ GL >zubyatun< « fosse creusée pour prendre des bêtes féroces ». Le parentage évident de cette racine arabe avec le rabbinique dǝbī « guetter, s’embusquer », suggère une double infra-correction des bilingues en arabe et araméen du Croissant Fertile, qui ont attribué à tort ce mot à {ḏby} mais, n’ayant plus d’interdentales dans leur dialecte, ont réalisé un /z/, à la façon des dialectes néo-arabes urbains pour les mots du classique. *{ZǦǦ} (‫)زجج‬ I. VA >nuzuǧǧ / nizaǧǧ zaǧaǧt zaǧǧ< « se mettre à courir » ; >nuzuǧǧ zaǧaǧt zaǧǧ mazǧūǧ< « frapper avec le bout inférieur de la lance ». >yanzaǧǧ anzaǧǧ< « être frappé ainsi ».14 >zuǧǧ + ātzuǧǧ< « bout inférieur de la lance ». >zaǧǧah< = IA « coup de lance ». L’isolation de ce mot technique arabe, sans doute le nom d’une innovation améliorant l’équilibre de la lance, suggère qu’il pourrait s’agir d’un emprunt à l’araméen, comme le rabbinique zōgā et le syriaque zawgā « paire, couple » (d’origine grecque, voir {ZWǦ}), puisque ce bout en fer est le contrepoids de la pointe. II. VA >nizaǧǧaǧ tazǧīǧ kmuzaǧǧaǧ< « vernisser ». GL >zuǧāǧunzuǧāǧzuǧǧāǧzuǧā/iǧzuǧāǧ+ī< « ma bouteille ». VA >zuǧāǧah + zuǧāǧ< « bouteille ». >zuǧāǧī< « vitreux ». >zaǧǧāǧ + īnzaǧǧāǧzaǧǧu + zuǧūǧ< « marc du raisin ». Une métonymie de /ḫazzáč/, q.v. sous {ḪZČ}, avec chute de la première syllabe, difficile à prononcer par les romanophones des premiers siècles de la domination islamique. *{ZǦR} (‫)زجر‬ I. GL >(y)azǧuru zaǧrun< (registre haut) « gronder, réprimander » ; VA >nazǧur zaǧart zaǧr zāǧir + īn mazǧūr (al+ṭayr)< « faire partir les oiseaux pour augurer de leur vol ». >yanzaǧar anzaǧar bi< « être éloigné ou chassé » ; >fulān yaštaġal b+al+zaǧr wa+l+ʕiyāfah< « un tel tire des augures ». Sans parentage sémitique

|| 14 Le vers nº 55 de la muʕallaqah de Zuhayr suggère qu’on utilisait parfois les lances de cette façon moins nuisible dans des tournois, avant d’engager un combat sérieux, probablement avec l’intention de faire comprendre leur infériorité aux plus faibles, en évitant un carnage inutile. 15 Apparemment, formé sur zukû « propre ». L’arabe a raccourci le mot par l’adoption de la forme {1u2ā3}.

578 | *{ZǦL}

ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être développée à partir de l’évolution phonétique d’un ancien causatif *sv+{ǧry} « faire courir ». II. IH 191 >zaǧarat / azǧarati ʔl+dābbatutazǧur zaǧarat zaǧr< « avorter (une bête) ». Rhotacisme de {ZǦL}, q.v. *{ZǦL} (‫)زجل‬ LZ >azǧalat< « avorter (une bête) ». VA >zaǧal + azǧālzaǧ(a)l + azǧālzuǧayyalzaǧlzaǧǧāl< « auteur de ces poèmes ». IH 370 >ʔl+zaǧǧālī< « nom propre masculin ».17 Voir {ZǦR} II. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être développée à partir de l’évolution phonétique d’un ancien causatif *sv+{ǧlw} « faire paraître », avec plusieurs évolutions sémantiques vers « jeter, lancer », « faire du bruit ; chanter », etc.18 *{ZḤZḤ} (‫)زحزح‬ VA >nizaḥzaḥ zaḥzaḥah< « écarter, éloigner ». AL azahzóh (lire tazahzóh) « folie ». >muzáhzah + ín< « fou ».19 Forme avec réduplication de {ZWḤ}, q.v. *{ZḤF} (‫)زحف‬ VA >nazḥaf zaḥaft zaḥf< « se traîner » ; IQ 178/5/3 >azḥaf ka+zaḥf ʔl+nās ilà ʔl+tirās< « place-toi derrière, comme les gens font avec les écus » (allusion homosexuelle). AL çaháf + ín « portefaix ». Extension de l’élément biconsonantique {zḥ/ʕ}, peut-être par agglutination de la préposition fī « dans » ; voir {ZḤL} et {ZḤM}. *{ZḤL} (‫)زحل‬ IQ >azḥal l+al+ardūn< « éloigne l’ingrat ». VA >nanzaḥal anzaḥal inziḥl ʕan< « être éloigné ». IQ >zaḥal< « éloignement ». VA >zuḥal< « Saturne ». IQ >zuḥalī< « onaniste » (?). Extension de l’élément bi-consonantique {zḥ}, avec des connotations de mouvement lent dans le sémitique de l’Ouest (cf. hébreu zāḥal et rabbinique zǝḥal « ramper ») ; voir {ZḤF} et {ZḤM}. *{ZḤM} (‫)زحم‬ VA >nizaḥḥam zaḥḥamt tazḥīm muzaḥḥam muzaḥḥim ʕalà< « (re)serrer ». >nizāḥam ziḥām / muzāḥamah kyazāḥam l+aban zuhar f+al+karam< « il rivalise avec A.Z. dans la générosité ». VA >nazzaḥḥam azzaḥḥamt tazaḥḥum maʕ = yazzāḥam azzāḥamat maʕ = nazdaḥam azdaḥamt izdiḥām muzdaḥim maʕ< « se presser en foule, se bousculer » ; GL >ʔz.daḥimu< « je fais irruption ». VA >zaḥmah + ātzaḥmah = ziḥāmziḥām< « foule ». Extension de l’élément bi-consonantique {zḥ}, peut-être par agglutination de la préposition maʕ « avec » ; voir {ZḤL} et {ZḤF}. *{ZḪR} (‫)زخر‬ AŠ 43/0/2 et 56/5/1 >baḥran zāḫir + buḥūran zawāḫir< « mer agitée ». Extension d’un élément bi-consonantique {zḫ} « se gonfler ou vanter », probablement d’origine onomatopéique, qu’on retrouve en arabe dans les racines {zḫḫ}, {zḫf} et {zḫrf}, et en guèze zäḫarä « se vanter ; s’étendre ». *{ZḪRF} (‫)زخرف‬ VA >nizaḫraf k< « embellir, enjoliver ». >yazzaḫraf azzaḫraf< « s’enjoliver ». >zaḫrafah + zaḫārif< « décoration, ornement ». >zuḫruf + zaḫārif< « imitation d’or ». Extension de l’élément bi-consonantique {zḫ} ; voir {ZḪR}. *{ZDʕ}, {ZDĠ} et {ZDQ} Voir {ṢDʕ}, {ṢDĠ} et {ṢDQ}. *{ZDW} (‫)زدو‬ IH 321 >zadwah< « jeu de billes (qu’il faut jeter dans un trou) ». 182 >mazdā< « trou pour ce jeu ».20 Variante phonétique de {SDW}, q.v. *{ZDWR} Voir {ǦDWR}. *{ZRB} (‫)زرب‬ VA >nazrab zarabt / azrabt izrāb / zarbah mazrūb k ʕalà / warā = nizarrab tazrīb k< « mettre en fuite ». >nizarrab tazrīb kzarrab< (impératif) « enfermer dans un enclos ». VA >yazzarrab< « être enfermé dans un enclos ». AL zerb nom d’unité zérba « raidissement des pis trop pleins de lait ». IH 278 (registre semicorrect) >zarbun< « haie »muḥallaqatun bi+l+zarbi< (registre semicorrect) « entourée d’une haie ». VA >zarībah + zarāʔib = zarbah + ātzarībahzarāyibzurayyabatun< (registre semi-correct), IA >zurayyab< « enclos ». IH 369 >zarbiyyatun< ; SN >zrbyh< « tapis de pieds ». AC >ʔl+zurābī< « nom propre masculin ». IQ >mazrūb< « pressé, qui a hâte ». GL >muzarrabun min kulli nāḥiyatin< (registre haut) « entouré de haies de tous les côtés ». Sans doute un emprunt à l’araméen : cf. syriaque zǝrab « presser » et

|| 20 Il est curieux que cet auteur n’ait pas traité les deux mots dans un même article, corrigeant le premier avec un /s/, étymologiquement juste, ce qu’il ne fait pas pour le deuxième. Comme dans le cas d’autres jeux orientaux, celui-ci a été adopté en Espagne, où il existe encore, avec la forme raccourcie gua, à cause de la prononciation des dialectes andalous du castillan ; voir Corriente 2008a : 318.

580 | *{ZRBṬN}

rabbinique « entourer », avec des évolutions sémantiques complétés dans l’arabe Voir {ZL/RB}. *{ZRBṬN} (‫)زربطن‬ VA >zarbaṭānah + āt< « descente d’une latrine » ; AL >zarbatána + ít< « sarbacane ». VA >zarbaṭānī< « hors la loi ». En dépit du néo-persan zabṭāne, il ne s’agit pas d’un emprunt iranien mais probablement au guèze zäbäṭä « frapper », dit de cet instrument décrit très précisément par les lexicographes arabes et considéré hors-la-loi par les chasseurs traditionnels, puisqu’il impliquait l’utilisation de dards empoisonnés.21 *{ZRT} (‫)زرت‬ MT >ʔl+zarūtī< « nom propre masculin ». *{ZRTK} Voir {ZRD/TQ/K}. *{ZRǦN} (‫)زرجن‬ IH 295 >zarǧūnun< (registre haut), GL >zaraǧūn< (registre semi-correct), VA >zarǧūn< nom d’unité >+ah + zarāǧīnzarǧūnnazrad zaradt / azradt zard zārid zarrād + īn mazrūd k = yazzarrad azzarrad = nazdarad azdaradt izdirādazdarada yazdaridu< (registre haut) « avaler ». VA >yanzarad anzarad< « être avalé ». >zard< « gourmandise ». AŠ 47/5/3 >mazrūd< « soupe qu’on donnait aux mendiants ». GL >muzdaridun< (registre haut), ID zll 1 >z.rd< (= /zarrád/) « gourmand ». Sans parentage sémitique, hormis peut-être le rabbinique zērēd « émonder », sa proximité phonétique de {srṭ}, q.v., suggère la possibilité d’anciens causatifs à préfixe {sv+}, formés sur racines sémantiquement aptes, comme {ʕrḍ}, {rdd}, etc. II. AL nizarrád zarrádt muzarrád + ín « armer de mailles ». GL >zaradun< (registre haut), IQ >zaradmuzarradah< : voir >ʕudaysah néo-persan zere.23 Voir {QWṬ} II et {NQḌ}. *{ZRDB} Voir {S/ZRDB}. *{ZRDḪN} (‫)زردخن‬ ID b 10 >z.rd.ḫānahnazardaq< « teindre avec le suc du safran bâtard ». >zardaqzard/tak< « suc de safran bâtard ». < Pehlevi zardak. *{ZRR} (‫)زرر‬ I. VA >nizarr zarart zirr mazrūr k < « boutonner ». VA >yanzarr anzarr< « être boutonné ». >zirr + azrār / azi/arrahazrār + azirrah< « bouton » ; IQ >ḥalla … ʔl+zurūr< « déboutonner ». Voir {ʔZR} II. Variante phonétique de {Ṣ/ZRR}, q.v.25 II. AL zerr + zirér « jarre ». Variante phonétique de {zyr}, q.v. III. DS >zarīrā< « blette ; pourpier ». < Néo-persan zarirα.26 *{ZRZR/L} (‫)زرزر أو زرزل‬ IH 351 >zurzulunzarāzīrun< (registre semi-correct), LZ >zurzulzurzarzurzar/l + zarāzir/lzarzūrzarzarwnaǧzirišk< « épine-vinette (Berberis vulgaris) ». < Néo-persan zerešk.

|| 23 L’ajout du /d/ semble s’expliquer par une fausse coupure de zereh+dαr « cuirassé », favorisé par la préférence pour les racines triconsonantiques. 24 Voir Prémare V : 298 et Corriente 2008a : 476. 25 Voir Corriente 1977 : 50, à propos des cas de sonorisation de /ṣ/ en arabe andalou. Le sémantème basique de cette racine est « mordre ; presser ». 26 DS, suivant Ibn Albayṭār, ainsi que Steingass attribuaient à ce mot une origine syriaque, mais il n’existe pas dans PS. 27 Voir UT nºs. 2047, 2184, 2213 et 2581.

582 | *{ZRʕ} *{ZRʕ} (‫)زرع‬ GL >azraʕu azraʕū< (impératif) >zarʕun zāriʕun zarrāʕunnazraʕ zaraʕt zarʕ zāriʕ + īn mazrūʕ kzarrāʕzaraʕtum lam nazraʕ+uh yuzraʕ azraʕ< (impératif), AC >zaraʕ yazraʕ zuriʕ azraʕ< (impératif), AL nazráâ zaráât « semer » ; VA >nazraʕ ʔl+šarr bayn ʔl+nās< « semer la discorde ». >nizarraʕ tazrīʕ k< « disséminer ». >yazzarraʕ azzarraʕ< « être disséminé ». >yanzaraʕ anzaraʕanzaraʕ< « être semé ». GL >zarʕun< (registre haut), + IQ >zurūʕ< « moisson » ; ZǦ >zarʕ + azrāʕ< « semis » ; ET Abuzara « nom propre masculin ». VA >aḫḍar zaraʕī< « vert foncé ». AL guaqt aziráâ « semailles ». VA >zurraʕahzarrīʕatun + zarārīʕu< (registre semicorrect), VA >zarrīʕah + zarāriʕzarrīʕahzarrīʕat iblīs< « arrête bœuf (Ononis antiquorum) ». VA >mazraʕah + mazāriʕmazraʕahmuzarraʕ< « qui pousse bien ». Voir {BṢL}, {ḎKR}, {ṬRF}, {FŠQR}, {QṮʔ}, {QṢL}, {QNM}, {KBŠ}, {KTN} et {KRNB}. < Pan-sémitique {zrʕ}, cf. hébreu zāraʕ, araméen rabbinique et syriaque zǝraʕ, guèze zärʕa « semer » et accadien zēru(m) « semence ».28 *{ZRF} (‫)زرف‬ AL nezerréf zerréft « séparer » ; DS >zarrafa ʕalà ʔl+ḫamsīn< « il a passé la cinquantaine ». LZ et ZǦ >zirāfah< « girafe ». Le parentage de cette racine arabe comprend deux branches, sémitique du Nord-Ouest (cf. rabbinique zirpā « inflammation » et syriaque zǝrīfūtā « véhémence »), et une autre (cf. sudarabique épigraphique >zrftn< « troupe d’hommes », guèze zäräfä « faire une incursion » et accadien zarāpu « acheter, acquérir »), ce qui suggère un sémantème basique « se mettre au-dessus des autres », et une probable évolution phonétique et sémantique à partir d’un vieux causatif à préfixe {sv+}, formé sur des racines comme {rfʕ}, {rbw}, etc. *{ZRF(N)} (‫)زرف أو زرفن‬ IQ >las nizarfan milliqār< « je ne plierai pas mon petit doigt (= je ne bougerai pas) ». VA >zurrūf + zarārīfzurrūfzarārīf< « boucle de cheveux ». DS >zrfyn + zarāfīn< « chapiteau de pilastre (probablement avec volutes ». < Pehlevi continué par néo-persan zorfin « anneau de la porte » et zolf « boucle de cheveux ». *{ZRQ} (‫)زرق‬ I. GL >yazruqu zarqatun mazrūqun< (registre haut) « atteindre ou percer avec un javelot » ; VA >nazruq zaraqt zarq mazrūq kzarqnizarraq k< « bleuir » : AL nizarráq zarráqt muzárraq + ín « barrer une

|| 28 Il est curieux de voir que le sudarabique épigraphique n’a que >mḏrʔt< « terrain ensemencé », avec des correspondances phonétiques irrégulieres, mais cf. {ḎRW} III.

*{ZRNBR} | 583

porte ». VA >yanzaraq anzaraq< « être atteint avec un javelot ». >yazraq azraqzur(ū)qah< « couleur bleue ». >azraq + zurqazraq< féminin >zarqa + zurqazraq< « bleu » ; AL azráq féminin zárca + zorq « bleu ; qui a les yeux bleus » ; azráq alâynín, IQ >azraq al+ʕaynayn< « qui a les yeux bleus ». UT nº 2221 >zarqāʔ< « panicaut (Eryngium campestre) » ; nº 1342 >zurayqāʔ< « variété petite de panicaut (Eryngium tenue) ». IQ >zarqat al+yamāmahal+ʕuzayraqabū zurayq< « noms propres masculins ». ZǦ >zurqāqah< « ecchymose ». VA >mazraq + mazāriqmazraqmazrqhzawraq + zawāriq< « petit bateau ». D’origine nord-iranienne, selon Eilers 1968. *{ZRQṬN} (‫)زرقطن‬ AL zarcatón nom d’unité a « « herbe aux puces (Plantago psylium) ». < Araméen zǝraʕ qaṭṭūnā, littéralement « semence du petit chat ». Voir {BZRQṬN}. *{ZRQ/KN} (‫)زرقن أو زركن‬ VA >nizarkan zarkanah k< « tromper ».29 IQ >zarqūnazr.m< « thymélée » qui pourrait n’être qu’une déformation du berbère azāz, q.v., sous {ʔZZ}. *{ZRNB} (‫)زرنب‬ UT nº 2234 >zarnab< « libanote (Libanotis) ».30 < Néo-persan zar e nαb « or pur ». *{ZRNBD} (‫)زرنبد‬ UT nº 2244 >zurunbād< « amome sauvage (Zingiber zerumbet) ». < Néo-persan zoronbαd. *{ZRNBR} (‫)زرنبر‬ DS >zaranbūrī< « blette ; coronope » ne serait qu’une des nombreuses déformations du syriaque zarbūzā.31

|| 29 Plus probablement une métonymie de « donner une chose dorée au lieu de l’or », qu’une dissimilation du rare {zkn}. 30 Mais voir les différentes identifications dans cet article d’UT. 31 Voir UT nº 1823 s.v. >dardabūḏīzaranbulǧzaranbilaǧ< « rhubarbe groseille (Rheum ribes) ». < Pehlevi, reflété par néo-persan zar anbolǧ « myrobalan d’or », voir {MLǦ}. *{ZRNḪ} (‫)زرنخ‬ VA >nizarnaḫ k< « mêler avec de l’arsenic ». >yazzarnaḫ azzarnaḫ< « être mêlé avec de l’arsenic ». IH 225 >zarnīḫunzarnīḫ + zarāniḫzarnīḫ< « arsenic, orpiment » ; AL zerníḳ + zarániḳ « arsenic ; orpiment ; dépilatoire ». < Syriaque zarnīḵ(ā) < pehlevi zarr nēk « or beau ».32 *{ZRNF} (‫)زرنف‬ AL nizernéf zernéft < « prostituer ». nazernéf azarnéft « se prostituer ». zurníf + zerínif « prostituée de la plus basse espèce ». Peut-être < néo-persan zar nife/α « ceinture d’or », une allusion à la vénalité de ses faveurs.33 *{ZRHN} (‫)زرھن‬ IQ >zarhūnī< « nom propre masculin ».34 *{ZRWL} (‫)زرول‬ MT >zirwāl< « nom propre masculin » ; IQ >banī zirwāl< « tribu berbère ».35 *{ZRWND} (‫)زروند‬ UT nºs. 2241 et 2243 >zarāwund (ḏakar / ṭawīl)< « aristoloche longue (Aristolochia [longa]) » ; nº 2242 >z. mudaḥraǧ< « aristoloche ronde (Aristolochia rotunda) » ; nº 2243 >z. ḫurāsānī< « bétoine (Stachys ocymastrum / officinalis) ». < Pehlevi zarāvand « doré ». *{ZRY} (‫)زري‬ GL >azrī ziryatun / zarāyatun muzriyun = ʔzdarī (y)azdarī muzdariyun< (registre semi-correct), AL nazrí azréit « mépriser, dédaigner » ; VA >nazrī azrayt izrā / zary muzrī + īn bi / fī = nazdarī azdarayt izdirā bi< « se moquer » ; ḪA vli5 >azrat bī+k al+ḥulī< « les bijoux ne rehaussent pas ta beauté ». VA >yazzarrā azzarrā min< « prendre garde ». Evolution sémantique du sémitique de l’Ouest {ḏrw} « répandre », q.v., réçue probablement à travers l’araméen, mais avec ultracorrection du /ḏ/, comme dans le cas de {ZBY}, q.v. *{ZRYB} (‫)زريب‬ VA >nizaryab k = naʕmal ziryāb< « griller ». >yazzaryab azzaryab< « être grillé ». IH 321 >ʔl+ziryābuziryābī< « mets de fèves salées et frites ».36

|| 32 Néanmoins, le grec ἀρρ/σενικόν suggère une très ancienne chaîne de mots iraniens ou anatoliens, sur lesquels nous ne sommes guère informés. 33 Mais il pourrait aussi s’agir d’une altération phonétique de l’arabe ziʕnafah « lambeau », selon une métonymie connue dans les dialectes arabes, cf. l’égyptien šarmūṭa. 34 Attributif du massif montagneux et ville de Zarhūn, au nord de Meknès ; voir Prémare V : 315. 35 Voir Prémare V : 318. 36 Du sobriquet de son inventeur, le musicien, cuisinier et homme à la mode, immigré de l’Iraq à Cordoue. Selon Almuqtabis II, fol. 147v, on lui donnait ce nom d’un oiseau noir avec un beau chant ou, selon autres, parce qu’il était blond ; dans tous les cas, il s’agit du néo-persan zar e αb « eau

*{ZʕǦ} | 585

*{ZRYṬ} (‫)زريط‬ VA >nizaryaṭ zaryaṭah k< « assommer ». >yazzaryaṭ azzaryaṭ< « être assommé ». >ziryāṭ + āt< « massue ». Cf. arabe marocain ẓǝṛwāṭ et ẓǝṛwāṭa = āẓoṛyāṭ.37 *{ZZZ} (‫)ززز‬ VA >nuzuzz zazazt zazz nom d’unité ah +āt zazzāz + īnzuzz+uh< (impératif) zaz (maṣdar), ZǦ >zaz+nī zaz(zi)yuzazzū zazz< (maṣdar) « donner une calotte ». VA >yanzaz anzazztanzaz< « recevoir une calotte ». >zāz nom d’unité +ah / zazzāb+al+zazzb+al+zazzi< « violemment ». VA >mazazzah + āt< « nuque ». Cf. arabe marocain bǝzzǝz « par force, à contrecœur ».38 *{ZṬṬ} (‫)زطط‬ VA >yamšī zaṭṭāṭ baṭṭāṭ< « flâner ». Nom d’intensité du classique zaṭṭa « bourdonner », d’origine onomatopéique, suivi par une forme déformée du même mot, en slang rythmique (itbāʕ). *{ZṬM} (‫)زطم‬ IB 180.26 >z.ṭūmah< « cotissure des fruits trop pressés ». Variante phonétique de {ṢDM}, q.v., cf. arabe marocain ẓṭ/ḍǝm « écraser sous le pied ».39 *{Zʕ/ĠBǦ} (‫)زعبج أو زغبج‬ UT nº 2231 >zaʕġ/baǧ< « olives sauvages ». Voir {ZBǦ}. *{ZʕBL} (‫)زعبل‬ AL nezaâbél azaâbélt azaâbél tezaâbúla + ít, ID ṭʕf 2 >mzʕblāt< « marcher avec prétention, en se dandinant ». ET Abozaabel, Abençebel « noms propres masculins ». ZǦ >zaʕbalī< « qui marche avec prétention ». Racine de l’araméen classique zaʕbal(ah) « femme sotte ou coquette », formé sur {zʕb} « marcher lentement », avec un complément phonétique ou composé (naḥt) avec {ʕbl} « être gros ou épais », cf. arabe marocain tzăʕbǝl « se dandiner » et zǝʕbul « gros ».40 *{ZʕǦ} (‫)زعج‬ VA >na/uzʕiǧ azʕaǧt izʕāǧ muzʕiǧ muzʕaǧ / mazʕūǧ< « tirer, arracher » ; >nuzʕiǧ azʕaǧt mazʕūǧ almusmār fīyanzaʕaǧ anzaʕaǧ inziʕāǧ munzaʕiǧ (min)< « être tiré ou arraché ». Extension de

|| d’or ». Sa façon de préparer les fèves, qu’il faisait mariner avant de les frire lentement, est décrite en détail dans le fol. 151v (voir Makkī & Corriente 2001). 37 Voir Prémare V : 316 et 319. Une contamination avec {SRYQ} pourrait expliquer les variantes à /y/, mais la dérivation étymologique est clairement de la racine {zbṭ}, avec dissimilation d’un /b/ géminé et spirantisation postérieure. 38 Probablement un emprunt à l’arabe andalou, cf. castillan zas « onomatopée du coup », mais dans tous cas d’origine onomatopéique, et présent aussi dans l’arabe classique très isolé zazza « frapper légèrement avec la main ». 39 Voir Prémare V : 322. 40 Voir Prémare V : 324.

586 | *{ZʕR}

l’élément bi-consonantique sémitique de l’Ouest {zḥ/ʕ} (voir {ZḤF} et {ZʕZʕ}, cf. rabbinique zaʕzaʕ « agiter ». *{ZʕR} (‫)زعر‬ I. VA >zaʕārah< « couleur rouge des cheveux ; méchancété » ; DS « stypticité ». VA >azʕar + zuʕar< « roux ; filou ». Le sémantème basique du pan-sémitique {zʕr} est « être petit, maigre ou haïssable » (cf. hébreu zǝʕēr « un peu », rabbinique et syriaque zǝʕar « être petit », accadien zêru(m) « haïr », ainsi que l’arabe azʕar « qui a le poil ou les plumes clairsemés »), mais la vieille méfiance des Sémites par ceux qui ne sont pas bruns comme eux n’aurait peut-être pas suffi à produire cette évolution sémantique sans une contamination phonétique par zaʕfara « teindre avec du safran ». II. GL >zaʕrūrun< (registre semi-correct), VA >zaʕrūr nom d’unité +ahzaʕrūrz. (aṣfar)< « néflier (Mespilus germanica) » ; nºs. 2229 et 3464 >z. barrī / ǧabalī< « rosier toujoursvert (Rosa sempervirens) » ; TD 136 >z. al+ʔawdiyah< « senelle (Crataegus oxyacantha) » ; 151 >šaǧarat ʔl+zaʕrūr< « azérolier (Crataegus azarolus) » ; DS >z. al+kalb< « églantier (Rosa canina) » ; AL zarór míta polót nom d’unité a « aubépine ». < Araméen, cf. syriaque zaʕrōrā, probablement originaire de l’égyptien ancien, cf. copte (sr)arooue < soure arooue, contaminé par la racine sémitique {zrʕ}. *{ZʕZʕ} (‫)زعزع‬ VA >zaʕzaʕ + zaʕāziʕ< « orage ». Réduplication de l’élément bi-consonantique sémitique de l’Ouest {zḥ/ʕ} (cf. {ZḤF} et {ZʕǦ}, cf. araméen rabbinique et syriaque zaʕzaʕ « agiter, sécouer ». *{ZʕZF} (‫)زعزف‬ AL zuûzúf nom d’unité a « jujube (Zizyphus sativa) ». Dissimilation de {ZFZF}, q.v., cf. arabe marocain zaʕzuf.41 *{ZʕFR(NḺ)} (‫)زعفر أو زعفرنل‬ VA >nizaʕfar zaʕfartzaʕfarānun< (registre haut), VA et ZǦ >zaʕfarānz. (andalusī)z. barrī< « safran à fleurs nues (Crocus serotinus ou nudiflorus) » ; nº 1230 >z. hindī< « safran des Indes (Curcuma longa) » ; nº 2239 >z. ḥabašī< « safran bâtard (Carthamus tinctorius) » ; nº 2240 >z. širkī< « écorce du vinettier » ; FA >z. ṣḥrwy< « safran sauvage ». VA >zaʕfarānī< « de safran » ; RC açaf(a)rani, zafrani « nom propre masculin ». UT nº 3231 >zaʕfarn+ālluh = zuʕayf.rāʔ< « adonide automnale (Adonis annua) ». < Araméen, comme en rabbinique zeʕpǝrānā.

|| 41 Selon Mercier 259, ignoré par Prémare.

*{ZĠB} | 587

*{ZʕQ} (‫)زعق‬ VA >yazʕuq zaʕuq zuʕūqah zāʕiq + zuʕʕāq< « être laid ». >nizaʕʕaq tazʕīq kyazzaʕʕaq azzaʕʕaqt< « s’enlaidir ». ZǦ et AC >zuʕūqahnaʕmal l+ak zuʕūqah< « je te ferai une drôle grimace ». IQ et ZǦ >zāʕiqzaʕīqazʕaq min zawāl ʔl+niʕam< « plus laid que la perte de la faveur ». VA >mā an zuʕāq< « eau amer (de l’enfer) ». < Sémitique de l’Ouest {zʕq}, cf. hébreu zāʕaq, araméen rabbinique et syriaque zǝʕaq et arabe zaʕaqa « crier », probablement d’origine onomatopéique, avec une évolution sémantique dans le néo-arabe occidental.42 *{ZʕM} (‫)زعم‬ VA >nazʕum zaʕamt zaʕm / zaʕāmah zāʕim + īn kʔl+zaʕmu< (maṣdar), IQ >zaʕamkiy+yazʕum bi+ʔan yarā+k maʕsūf< « il rapporte t’avoir vu en gêne ». AL bi zôám / záâma « avec ostentation ». MT >zaʕīm< « gentilhomme » ; IQ >zaʕīmzaʕīm + zuʕamā< « chef ». >zaʕāmah = zaʕam< « commandement, autorité ». < Sémitique de l’Ouest {zʕm}, cf. hébreu zāʕam « être fâché ; dénoncer », syriaque zǝʕam « reprendre, blâmer », avec une évolution sémantique déjà présente dans le sudarabique épigraphique >zʕm< « déclaration ». *{ZʕN} (‫)زعن‬ VA >zuʕānah< « fou, sot ». AC >zaʕnūn< « nom propre masculin, probablement un sobriquet ». Il semble s’agir d’un emprunt à l’araméen, où la racine {zwʕ} « s’agiter ; trembler » a pu générer un adjectif *zūʕān(ā), cf. syriaque >zwʕn(ā)< « tremblement de terre ». *{ZĠB} (‫)زغب‬ VA >nizaġġab tazġīb kyazzaġġab azzaġġab< « se couvrir de duvet ». >zaġabah + zaġabzaġbun< (registre semi-correct), ZǦ >zaġabzuġbī< diminutif >zuġaybī< « pauvre hère ». Voir {TYN}, {ḪWḪ} et {QWM} I. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être générée par composition (naḥt) d’une phrase comme *bazaġa šaybun aṣhab « une canitie jaunâtre est parue », ou plus simplement d’une métathèse de sabbaġa « avorter d’un fœtus dé-

|| 42 Cf. arabe marocain zʕăq « pousser des cris affreux » et zʕēq « désagréable », selon Prémare V : 331, et voir aussi {SHK}.

588 | *{ZĠBǦ}

jà couvert de poil », avec une évolution sémantique vers « duvet » et, par métonymie, vers « malheureux ».43 *{ZĠBǦ} Voir {Zʕ/ĠBǦ}. *{ZĠBR} (‫)زغبر‬ UT nº 2185 >zaġ/ʕbar< « marjolaine vraie (Origanum maru) ».44 < Néo-persan zaġbar. *{ZĠR} (‫)زغر‬ ZǦ >azġār< « nom d’une région au Maroc ».45 < Berbère aẓaġar « plaine ». *{ZĠZĠ} (‫)زغزغ‬ GL >zaġzaġatun< « chuchotement ». Au lieu de l’arabe classique {zqzq} d’origine onomatopéique. *{ZĠZL} (‫)زغزل‬ VA >nizaġzal k< « percer de coups de sagaie ». >yazzaġzal azzaġzal tazaġzul< « être percé de coups de sagaie ». >zuġzal + āt< « sagaie, javelot caractéristique des Berbères ». FǦ >zuġzal< « gaffe ». < Berbère s ugzal « avec la sagaie », avec agglutination de la préposition, à cause de sa présence fréquente. Voir {GZL}. *{ZĠL} (‫)زغل‬ VA >nizaġlal k< « encourager, enhardir ». >yazzaġlal azzaġlal< « s’encourager, s’enhardir ». IA >zuġlahzuġlah = zuġlāzaġal + zaġallahzaġalla(t)zaġal< « brave garçon ». Evolution sémantique de l’arabe zuġlūl « garçon », d’une racine {zġl}, probablement onomatopéique, dont la signification basique serait « téter ». *{ZĠN} (‫)زغن‬ IH 278 >zuġunun< (registre semi-correct) « bau de navire ». < Grec ζυγόν. *{ZĠNZ} (‫)زغنز‬ VA >zaġnaz + zaġāniz< « agrafe broche d’un collier ». < Berbère asǝgnǝs « aiguille ».46 *{ZĠW} Voir {Ṣ/ZĠW}.

|| 43 A cause des superstitions attachant une valeur augurale ou fatidique à la parturition de bébés ou de petits d’animaux avec du duvet amniotique, cf. le portugais empelicado, dit de ces bébés considérés par la populace comme porteurs d’un excellent augure. Contrairement au néo-arabe occidental, cf. arabe marocain zġǝb « devenir malchanceux », etc., selon Prémare V : 336-338. On peut trouver une explication différente dans Corriente 2008a : 478, s.v. zogoibí. 44 Avec la variante >zab ʕarzaġāyah + ātnizaffat tazfīt kyazzaffat azzaffat< « se goudronner ». >zaft + zufūtʔl+zaftu = zaftu ʔl+baḥrizaftnazfar zafart zafīr< « soupirer ». >zafrahzafīrun< (registre haut) « soupir ». UT nº 4552 >zufayrāʔ< « Iris d’Espagne (Iris xiphium) ». En dépit d’une considérable évolution et dispersion sémantique, cette racine arabe semble continuer le pan-sémitique {zpr}, cf. syriaque zǝpar « puer », arabe zafar « ordure » et accadien zapāru(m) « se pourrir ». II. UT nº 2209 >zūfarā< « » (Echinophora tenuifolia).49 < Néo-persan zufarα. *{ZFRṬ} (‫)زفرط‬ I. ZǦ >zafrīṭ< « sorte de démon ». Probablement une contamination de ʕifrīṭ par zaffāṭ, q.v. *{ZFZF} (‫)زفزف‬ VA >zufayzaf nom d’unité +ahʔlzufayza/ifu< (registre semi-correct / registre haut), DS >zayzafūn< « jujube ». < Syriaque zūzpā < grec ζίζυφον. *{ZFṬ} (‫)زفط‬ VA >nazzaffaṭ azzaffaṭ tazzafuṭ / tazfīṭ bi ʕalà< « se vanter ». >zafṭ< « vantardise ». >zaffāṭ + īn< « vantard ». Probablement une contamination de {zft} (cf. classique zafata « se mettre en colère ») par le suffixe participial roman andalou {+ÁT}. *{ZFN} (‫)زفن‬ GL >zafana zafānatun zaffānun< (registre semi-correct) « danser ». VA >zafnʔl+zafanu< (registre semi-correct) « danse ». ZǦ >zaffānzaffānatun + zaffānātun< « danseur ». Racine caractéristique du sémitique du Sud, cf. guèze zäfänä et mehri zefōn, à côté de l’arabe zafana.50 *{ZQQ} (‫)زقق‬ I. VA >nuzuqq zuqtyizuqqi< « abecquer ». AL nizeqéq zequéqt « lamper ». GL >zuqāqun< (registre haut), VA >zuqāq + azaqqahzuqāqza/iqq + ziqāq / azqāqzaqqzuqūqʔlnafḫ ʔlziqqī< « flatulence » ; DS >istisqā ziqqī< « ascite ». ǦS >zaqqāq< « vendeur d’outres ». Le mot araméen pour « outre » (cf. syriaque zeqqā et rabbinique zīqā) semble avoir été emprunté partout dans le sémitique (cf. accadien ziqqu et guèze zǝq), en rapport avec le commerce du vin, dont le centre était la Syrie et, comme dans le cas de son nom presque partout en sémitique (hébreu yayin, ougaritique >yn< et accadien īnu « vin », guèze wäyn « vigne », etc.), celui de l’outre est probablement d’origine anatolienne. *{ZQL} (‫)زقل‬ IA >zuqlī< « gésier ». Probablement une variante de DS zuqqalah « jabot » et zaqīlah « sac ».51 *{ZQM} (‫)زقم‬ UT nº 2246 >zaqqūm< « euphorbe officinal (Euphorbia officinarum) » ou (Balanites aegyptiaca).52 VC 30.5 >ǧurḥ mazqūm< « blessure ulcérée ».53 *{ZQNL} (‫)زقنل‬ MV 148 >zqnl< « nom propre masculin ». Peut-être un sobriquet, diminutif roman de sakkán « coutelier ».54 *{ZKR} (‫)زكر‬ I. VA >zukrah + zukar< « outre ». HC 72 >ʔl+daǧāǧah ʔl+zakīrah< « mets de poulet farci grillé ». AC >muzakkar< « nom propre masculin ». Le mot déjà classique zukrah est probablement une très ancienne variante de ziqq, q.v. sous {ZQQ}, avec une contamination phonétique difficile à préciser. II. IH 1129 >zikrīzakrīzakarī< et >ab(ī) zakariyyānizakkam< « enrhumer ». >yanzakam anzakam< « s’enrhumer ». GL >zukmatun< (registre semi-correct) = >ʔl+zukāmza/ukmah + zukam = zukām< « rhume ». >mazkūm + īn< « enrhumé ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait être une variante phonétique de {zǧm} « parler bas ; respirer péniblement », par altération euphémistique ou contamination difficile à déterminer.

|| 51 Ces deux mots, tirés du Muḥīṭ almuḥīṭ et appartenant probablement aux dialectes syriens ont néanmoins l’air des diminutif de ziqq « outre », dans le cas de l’arabe andalou sans doute avec le suffixe diminutif roman andalou. 52 Mais voir BCT 2007 : 347 et n. 4, à propos d’autres identifications. 53 Contamination phonétique de {sqm}, q.v., par zaqqūm « fruit de l’enfer ». 54 Selon Labarta 1987 : 124, ces documents étant tardifs et contenant des graphies très déformées.

*{ZL/RZL} | 591

*{ZKNK} (‫)زقنق‬ AL zoqnóq + zaquániq « tout nu ». Probablement < roman andalou */SÓK(O) NÚT(O)/ « cul nu », avec métanalyse d’un suffixe {+ÓT}, ensuite remplacé par {+ÓK}.55 *{ZKW} (‫)زكو‬ GL >azkū zakāʔun zākī< (registre haut) « réussir, prospérer ». >uzakkī muzakkaʔun< (registre semi-correct) « louer » ; VA >nizakkī +kyazakkī< « acquitter l’aumône légale » ; >zakkī naḏ̣rah min ḏā ʔl+sibāb< « donne-moi un seul regard sans mélange d’outrage » ; AL nizaq(q)uí zaq(q)uéit tazquía « réputer intègre (comme témoin) ». VA >yazzakkā azzakkā< « être prélevé ». >zakāh + zakawāt< « aumône légale ». IQ >zakī< « pur, vertueux ». LO 47 Çuquey(a) (= /zukáyy[a]/, diminutif de /zakí[ya]/) « nom propre masculin et féminin ». GL >muzakkī< « justifié ». < Araméen rabbinique zǝkūtā « mérite », du pansémitique {ḏkw}, q.v. *{ZL/RB} (‫)زلب او زرب‬ DS >zalābiyyahzulābiyahʔl+zarabiyyatu< (registre semi-correct) « gâteau feuilleté au miel et aux amandes ». Probablement un attributif comme le nom propre zūlābī, espion d’Abū Muslim. *{ZLǦ} (‫)زلج‬ I. DS >tazallaǧa< (registre semi-correct) « être visqueux ou gluant ». Evolution sémantique du classique « glisser », {zlǧ} étant une extension de l’élément biconsonantique sémitique de l’Ouest {zl} « être léger ; glisser, couler », cf. rabbinique zǝlag « verser de larmes », guèze zälägä « couler, goutter ». II. VA >zullayǧ nom d’unité +ahuzalzilu< (registre haut), VA >yizalzal k< « faire trembler ». GL >atazalzalu tazalzulun< (registre haut), VA >yazzalzal azzalzaltazarzal al+arḍi< « la terre tremble ». GL >zalzalatu ʔl+ʔarḍzalzalah + zalāzilzalzalahriyāḥun zalāzil< (registre semi-correct) « vents

|| 55 Cf. arabe marocain zukk « cul » (Prémare V : 349-350), d’origine romane, selon Corriente 1993b : 285. 56 A deux phases, c’est-à-dire muzaǧǧaǧ > *muzaddaǧ > muzallaǧ, d’où zullayǧ est un diminutif apocopé (taṣġīru ʔl+tarḫīm: voir Fleisch 1961 : 389 et Corriente 1977 : 39, à propos du phénomène /d/ > /l/). Cf. aussi le maltais żileġ « polir » (Aquilina 1990 : 1620) ; il faut donc rejeter l’hypothèse étymologique de DS I : 598.

592 | *{ZLṬ}

orageux ». Forme {1212}, redoublée de l’élément bi-consonantique sémitique de l’Ouest {zl} ; voir {ZLǦ}. *{ZLṬ} (‫)زلط‬ AL nanzalát anzalátt « s’appauvrir ». zalt, AC et IA >zalṭ< « pauvreté ». >azlaṭ< « plus pauvre ». AC >mazlūṭnizallaʕ tazlīʕ< « rendre rance » ; AC >tizallaʕ< « écorcher ». VA >yazzallaʕ azzallaʕ tazalluʕ< « rancir » ; AL nazelláâ azelláât tazellúû « faire le parasite ». Cette racine arabe avait déjà dans la langue classique les acceptions de « brûler ; chiper ; tourner mal », mais la comparaison avec l’hébreu zalʕāfāh « chaleur brûlante » suggère une extension de l’élément bi-consonantique sémitique de l’Ouest {zl} (voir {ZLǦ}) avec un autre élément plus long qu’un complément phonétique. *{ZLF} (‫)زلف‬ VA >zalaf< « faveur dont on jouit ». >tazlīf = izlāf< « faveur qu’on octroie ». >zulfah + āt = zulfà< « cajolerie ». IH 284 >ʔl+zulāfatu< (registre semi-correct) « bol en terre cuite » ; TD 303 >zalāʔif ʔl+mulūk< « nombril de Vénus (Cotyledon lusitanica) ». Cette extension de l’élément bi-consonantique sémitique de l’Ouest {zl} (voir {ZLǦ}) est aussi confirmée par le rabbinique zǝlaf et le guèze zäläfä « verser ». *{ZLQ} (‫)زلق‬ GL >azlaqu yazliqu zalaqun = izdilāq< (registre semi-correct), VA >nazlaq zalaq zalaq< « glisser ». >nizallaq tazlīq k< « faire glisser ». >zalaqah< « glissement ». GL >z.lq ʔl+ʔamʕāʔi< « diarrhée ». >mazlaqatun< (registre semi-correct), VA >mazlaq(ah) + mazāliq = zallāqah + zalāliq< « endroit glissant ». Extension de l’élément bi-consonantique sémitique de l’Ouest {zl} (voir {ZLǦ}). *{ZLL(YR)} (‫)زلل أو زللير‬ GL >aza/illuzallat< « glisser ; commettre une faute » ; VA >nizall zall zall bi / maʕ< « forniquer » ; >nizall zalalt zalal zāll + īn f+al+maʕnà wa+ġayr+uh mazallah + āt f+al+maʕnà< « commettre une erreur de concept ». GL >zillatun = zalalalun< (registre semi-correct), ZǦ >zallah< « faute ; glissade » ; AŠ 4/0/2 >zallāt+ī< « mes fautes ». VA >zall+ayr + īnzallāl = zall+ayr< « fornicateur ». IQ 180/2/3 et VA >zulāl< « eau limpide ». Extension la plus simple de l’élément bi-consonantique sémitique de l’Ouest {zl} (voir {ZLǦ}), qu’on retrouve un peut partout dans ces langues, cf. hébreu nāzol « (dé)couler », surtout celles du Sud, cf. sudarabique épigraphique >zlt< « plate-forme d’écoulement », guèze zälälä « couler ». *{ZLM} (‫)زلم‬ I. AL hábbe zulém + habít z.< « souchet comestible, amande de terre (Cyperus esculentus) ». zul(l)úma + zelílim, diminutif zuléylema + ít « groin, museau du

*{ZMR} | 593

cochon ». Ces deux noms semblent s’être générés comme des dérivations métonymiques du classique zalamah « caroncule qui pend à la tête des brebis ou des chèvres », dans le deuxième cas à travers la forme hypocoristique {1a22ū3}.57 II. IH 319 >zulāmiyyunzulāmīzulāmī + zulāmiyāt< « hautbois ». Attributif de son inventeur, le musicien Zunām,58 sous le calife Almuʕtaṣim. *{ZMP} (‫)زمـپ‬ AL zimpí « petit-vin ». Combinaison du grec ζωμός « jus », à travers néo-arabe zūm (voir DS I : 615) avec le roman andalou *P(Y)É « pied ».59 *{ZMǦ} (‫)زمج‬ ZǦ >zummaǧ< « mouette », DS « balbuzard pêcheur (Falco haliaetus) ». MT >ʔl+zamūǧī< « nom propre masculin ». Probablement d’un terme iranien reflété par le néo-persan zemč « faucon ».60 *{ZMR} (‫)زمر‬ GL >azmuru zāmirun féminin zāmiratun< (registre haut), VA >yazmur zamart zamr zāmir + īn / zamarah zammār + īn fī yazmur zamar zamr zāmiryazmur zamar zamri = zamīr zāmiryazmurū zamarnā zamr = zamīr< « jouer de la flûte » ; AL nazmór z/çamárt zamr zímir féminin +a + zamára, IA >zāmir = zammār + zammārahzamārah/t< « jouer de la flûte ; siffler ». VA >yanzamar anzamar< « être joué ». AL zamr arbáâ autár « musique pour instruments à quatre cordes ». GL >ġināʔu ʔl+zamarati = ġinā ʔl+zamarah< « soirée musicale ». VA >zumrah + zumar< « troupe d’hommes, bande ». GL >zammāratun< (registre haut), VA >zummārah + ātlallā zammārah< « sobriquet dérogatoire d’une femme ». LO Zam/nbaroc(h) « nom propre masculin » (< /zammár/ avec le suffixe péjoratif roman andalou {+ÓK}).61 IQ >tazmirāt< « marchandises

|| 57 Voir Fleisch 1961 : 390-397, surtout 391, n. 3. 58 Selon IH et aussi selon Ibn Ḫaldūn; voir Bencherifa 1971 : 22-23. Voir Corriente 1977 : 42, à propos du remplacement du /n/ par un /l/. Cf. aussi le témoin de Barthélemy 1936 II : 324 >zūm< « suc, jus d’un fruit ». 59 La vocalisation de cet hapax est étrange et pourrait n’être qu’une faute au lieu de *zumpí. DS xxxi incluait ce mot parmi ceux qu’il ne comprenait pas et il se trompait peut-être aussi au sujet du nabīḏu ʔl+ʔarǧul (I 514 et II 643), puisque la préparation du petit-vin est caractéristique de fêtes accompagnant le pressurage des raisins. Selon Lévy 1995a : 192, le mot castillan a été adopté dans le judéo-arabe de Fès et Meknès comme ma wape. 60 Soutenu par d’autres mots comme le diminutif zamčak « sorte d’insecte ailé ». Quelques lexicographes anciens connaissaient son origine persane, selon le Lisān, qui rapporte aussi un deuxième nom persan, du berαdarαn « deux frères », car ces oiseux feraient la chasse par paire. En principe, il s’agissait d’oiseaux de proie et ce n’est que plus tard qu’on a appelé ainsi les mouettes. 61 La musique et très particulièrement les joueurs de flûte étaient condamnés par les Musulmans plus strictes, non moins que la consomption du vin, comme formes de débauche. Cela explique la

594 | *{ZMRD/Ḏ}

de bric-à-brac ».62 IQ et IZ 7/1/3 >mizmār< « flûte » ; GL >mizmārmizmār + mazāmirmāzmaran< « psaume » ; UT nº 2798 >mizmār ʔl+rāʕī< « pin aquatique< (Hippuris vulgaris) ». Voir {ʔWL} II, {ZBR} II, {ṢNʕ} et {ṢWL}. < Pansémitique {zmr}, cf. accadien zamāru(m), hébreu zimmēr, rabbinique zammēr et guèze zämmärä « chanter ». *{ZMRD/Ḏ} (‫)زمرد أو زمرذ‬ GL >zamurradun = zumurruḏunzamurrad nom d’unité +ahzamurradahḥaǧaru ʔl+zumurrudi = ʔl+zumurruḏu ʔl+fayrūziyu< « saphir (?) ».63 FḪ >zumurrudī< « sorte de sucrerie très épicée ». Voir {ZBRǦD}. < Rabbinique zǝmargǝdā < grec σμάραγδος. *{ZMZM} (‫)زمزم‬ I. GL >zamzamatun< « murmure, bruit inintelligible ». VA >zimzāmah + āt / zamāzim< « gloussement des poules ». Racine onomatopéique, peut-être empruntée au syriaque zamzem ou à un autre dialecte araméen, car cette langue utilisait plusieurs formes de {z(w)m}. II. NQ aa 3/1 >zamzam< « sobriquet d’un avare ».64 Redoublement de {zmm}, q.v. *{ZMṬ} (‫)زمط‬ VA >zummāṭī + īn< « débarrassé, sans bagages ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine, probablement une variante phonétique de {zlṭ}, a quelques attestations dans le néo-arabe.65 *{ZMʕ} (‫)زمع‬ VA >izmāʕ< « résolution ». DS >zumaʕāt ʔl+ʔaryāḥ< « tourbillons ».66 Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble avoir été générée par une composition (naḥt) de {ZMM}, q.v., avec un complément phonétique ou définisseur sémantique, peut-être une des prépositions maʕ ou ʕalà. *{ZML} (‫)زمل‬ DS >zamala< « bêler ».67 VA >nizammal tazmīl k< « envelopper, cacher ». >yazzammal azzammal tazammul mutazammil + īn bi< « s’envelopper ». TH 48.15

|| déformation appliquée au nom du célèbre poète Ibn Zamrak ou Zumruk, sans doute un vieux *zammar+úk, comme le rapporte LO. 62 La graphie de ce mot (24/4/3) n’est pas claire dans le manuscrit, mais le sens convient fort bien et elle est soutenue par l’arabe marocain tǝẓmēṛ « pleurnicheries », une autre évolution sémantique du nom d’une activité méprisée, comme dans d’autres exemples de cette racine dans Prémare V : 371-372. 63 Voir Corriente 2013b : 147 à propos des erreurs des traducteurs de ces termes, qui n’avaient jamais vu ces pierres et ne connaissaient pas bien leur noms dans les diverses langues. 64 Le vers dit zamzám ḥarrár dirhám « Z. (= « serre, serre [la bourse] »), laisse aller un dirhem ». 65 Comme dans DS I : 603 >zamaṭa< « décamper » et en arabe marocain ẓammǝṭ « aller vite ». 66 Tiré d’Ibn Ǧanāḥ et confirmé par Blau 2006 : 275. 67 Tiré d’Ibn Ǧanāḥ et confirmé par Blau 2006 : 275.

*{ZMN} | 595

>yastazm.l l+uh< « il lui demande de monter en croupe ». AC >zamīl< « compagnon ». IH 357 >zāmilunzāmil + zawāmilzāmilzāmilah< « bête de somme ». >zammālazummu mazmūmun< (registre haut) « attacher, lier » ; VA >nuzumm zamamt zamm zammām + īn k< « appuyer, soutenir ; lier, serrer ; brider » ; AC >zum< (impératif), AL nizúm zemémt zum zemm « souffrir, supporter ». nizemmén zem(m)ént (lire m) zem(m)ém muzémmen + ín « enregistrer, inscrire ». IQ >anzammat aḍrās+ak< « tu as eu tes dents agacées ». BD 22r >ḥīlmu wa+zammu fī+l iḫtilafu< « patience et souffrance dans les adversités » ; IZ 7/3/4 >sawwī fī+h zamm ʔl+zam< « accorde le ton de la première corde (du luth) » ; IQ 129/2/1 >ḥaṣal qalb+ī f+al+zam< « mon cœur tomba dans la gêne ». >zammat al+ḫuṭūb< « la pression des difficultés ». VA >zimām + azammahzimāmnaktub zimām< « je tiens des livres » ; AL zimín al acría + azémme « registre des locations » ; VA >zimām al+ǧamal + azammah< « licou du chameau ». IQ >zammām< « stricte » ; AL zemím + ín « patient, endurant » ; VA >rīḥ an zammām< « vent violent ». >mazamm + āt< « fil de collier ». AL maçmúm + mazmumét « première corde du luth ». < Sémitique de l’Ouest {zmm}, cf. hébreu zāmam et rabbinique zǝmam « projeter, se proposer », mais aussi déjà « brider » en rabbinique, et syriaque zam, décelant une évolution sémantique vers les idées de raffermir, lier, etc.68 *{ZMN} (‫)زمن‬ VA >nuzmin azmant izmān muzmin ʕan / min< « rester longtemps sans sa femme ». >zamin + īn< « malade chronique ». GL >zamānun + azmānun< (registre haut), VA >zamān + azminah / azmānzama/ānzamānzamā/ī/inḫamsatu azminati< (registre semi-correct) « lustre » ; IQ >zamān l+ī lam naṭbuḫ< « je ne cuisine pas depuis quelque temps » ; >zamān li+ḥads+i ʔnḥal< « mon esprit est disparu depuis longtemps » ; CD M 10/4 >munḏu al+yawm zamān< « il y a déjà longtemps », CD M 2/1/4 >aštaġal qalb+ī bi+ḏā ʔl+ʕišqi zamān< « mon cœur fut longtemps occupé par cet amour » ; VA >zamān an yasīr aw qalīl< « une période courte ». >zamānah< « maladie chronique ». >zamānīzamīnun< « âgé ». Voir {ʔWF},

|| 68 L’évolution sémantique a été bien plus intense dans le sudarabique épigraphique >zm< « alimentation en eau », tandis que le guèze zǝmam « bride » ne serait qu’un emprunt à l’arabe.

596 | *{ZMHR}

{ǦLD}, {ḤṢD}, {ḪRF(N)}, {ḪṢW}, {DNW}, {RBʕ}, {ŠTW}, {ŠKW}, {ṢRF}, {ṬWL}, {QṬʕ}, {MDY} I, {MṬR}, {M(N)Ḏ} et {NSḪ}. < vieux persan, continué par pehlevi zamān, à travers l’araméen, cf. araméen biblique zǝman, emprunté par l’arabe et le guèze. *{ZMHR} (‫)زمھر‬ VA >zamharīr + āt< « froid intense » ; IQ >zamharīr< « vent glacial ». Cette racine arabe semble un cas de composition (naḥt) de {zmm}, q.v., et {hrr}, d’où harra « gémir (un chien qui a froid) ».69 *{ZNBǦ} (‫)زنبج‬ VA >zanbūǧ nom d’unité +ah + zanābīǧzanbūǧzanbūr + zanābīr< « guêpe ». Voir {DBR} I, à propos de la contamination de cette racine par {ḏbb}. *{ZNBʕ} (‫)زنبع‬ AL zonbóâ + zonbóê / zonboát « cédrat ; bigaradier ; bergamottier ». Voir {ʔSTNBḎ/T}. < Sanscrit jambū(la) « baquois (Pandanus odoratissimus) », à travers malais jambūwa, et plusieurs déformations phonétiques, étymologies populaires et évolutions sémantiques, comme en néo-persan dast anbuy(e) « parfum de la main », déformé en Al-Andalus comme /istanbúd/ et plus tard, /za/unbúʕ/.71 *{ZNBQ} (‫)زنبق‬ ZǦ >zanbaqiyyah< « cuvette pour le mercure ».72 < {zʔbq}, q.v. *{ZNBQ(YRŠ)} (‫)زنبق أو زنبقيرش‬ UT nº 2197 >zanbaq< « jasmin ». nº 2195 >zanbaqayraš< « fleur du narcisse tazette (Narcissus tazzetta) ». nº 2182 >zanbūqah< « jasmin bâtard (Lycium europaeum) » ; nº 541 >z. muntūzah< « épine-vinette (Berberis vulgaris) ». < Pehlevi reflété par le néo-persan zanbe, augmenté dans le deuxième cas du suffixe roman andalou {+ÁYR(A)} et de celui du pluriel.

|| 69 Cf. la tournure castillan un frío que se mea la perra, littéralement « un froid à faire que la chienne pisse ». 70 Ce mot est un emprunt à l’arabe en berbère, et pas le contraire, malgré l’avis de DS I : 605 ; voir Corriente 1997a : 234, n. 1. 71 Cf. aussi l’arabe marocain zǝnbūʕ (Prémare V : 381), avec identifications variables; de son côté, le castillan azamboa ferait pencher par le cédrat (Citrus medica). Voir Corriente 1997a : 234 et n. 2 à propos de cette évolution phonétique et sémantique. 72 Probablement utilisée pour l’obtention de l’or par dissolution des minéraux qui le contiennent.

*{ZNǦL} | 597

*{ZNBL} (‫)زنبل‬ IH 128 >ʔl+zanbīlu< (registre semi-correct), AŠ 83/4/3 >zanbīl< « cabas ou panier de feuilles de palmier ». < Araméen rabbinique zabbīlā et syriaque zǝbīlā < accadien zabbīlu « panier ».73 *{ZNT} (‫)زنت‬ ZǦ >zanātī< « Zénète ». *{ZNǦ} (‫)زنج‬ I. VA >zanǧ + zunūǧ< « petite cymbale en cuivre ». < Néo-persan zenǧ ou zang.74 Voir {ṢNǦ} I. II. VA >zinǧī + īnzanǧ< « nègre, éthiopien ». < Pehlevi zangīg. Voir {ǦWZ}. *{ZNǦBL} (‫)زنجبل‬ UT nº 2250 et IA >zanǧabīlzanǧabīl šāmī / bustānī< « aunée (Common inula) » ; nº 2220 >z. ifranǧī / ṣīnī< « espèce européenne de gimgembre ». DS >zanǧabīliyyah< « plante non-identifiée, aussi appelée fatāʔil ʔl+ruhbān ». < Néo-persan zanǧabil < sanscrit śriṅgavera. *{ZNǦR} (‫)زنجر‬ VA >nizanǧar k< « couvrir de vert-de-gris ». AL nazanjár azanjárt « verdir ». VA >zinǧārzinǧārī< « couleur du vert-de-gris ». > Néo-persan zangār. *{Z/SNǦFR} (‫)زنجفر‬ IH 319 >ʔl+zanǧafūru< (registre semi-correct), VA et IQ 167/1/4 >zanǧafūrsanǧafarnizannaḫ taznīḫ k< « rendre rance ». >yazzannaḫ azzannaḫ tazannuḫ< « rancir ». IH 109 >zanīḫun< (registre semi-correct), AŠ 90/2/3 >sabiḫ< (lire >saniḫʔaqlan zanīḫ< « un esprit dérangé ». < Sémitique de l’Ouest {znḫ}, cf. hébreu zānaḫ « puer », extension d’un élément bi-consonantique pansémitique {zn}, qu’on retrouve avec d’autres compléments phonétiques, comme dans le guèze zängǝʕa « être fou » et l’accadien zenû(m) « être fâché ». *{ZND} (‫)زند‬ VA >naznad zanadt / aznadt zand / iznād zānid zannād maznūd k< « battre le briquet ». >yanzanad anzanad ʔl+nār< « jaillir (le feu) du briquet ». IH 266 >ʔl+zanadu< (registre semi-correct), LZ >zindun< (registre semi-correct), VA >zand + zunūd / aznidah< « briquet d’acier ». AL hájar al zenét + hijár z. « silex pour le briquet ». Voir {ḤBB} et {ḤǦR}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, quelques connotations de cette racine arabe, telle que « être en colère », suggèrent une extension de l’élément bi-consonantique pansémitique {zn} (voir {ZNḪ}. *{ZNDQ} (‫)زندق‬ VA >nizandaq zandaqah kzandaqū+h< « accuser d’hérésie ». VA >yazzandaq azzandaqzindīq + zanādiq(ah)mā +zandaq+u< « qu’il est irréligieux ! ».76 MT >(al+)muzand.qah< « Mozóndiga (géographie) ». < Pehlevi zandīk « manichéen ». *{ZNR} (‫)زنر‬ GL >atazannaru< « porter une ceinture ». >zunnārun< (registre haut), VA >zunnār + zanānīr< « ceinture (caractéristique des Chrétiens) » ; AL zu/onnár + zanínir « manteau grossier des paysans » ; UT nº 2208 >zunnār ʔl+ḏahab< « petite centaurée (Erythraea centaurium) ».77 < Syriaque zūnnārā < bas-grec ζωνάριον. *{ZNṬR} (‫)زنطر‬ VA >nizanṭar k< « rendre fort ou brave ». >yazzanṭar azzanṭar< « se montrer brave ». >zinṭār + zanāṭirzanāṭir< « homme fort et brave ». IQ >muzanṭar< « vigoureux ». Probablement < néo-persan zende dαr « veillant ».78

|| 76 Cas isolé d’un élatif {a12a3} formé sur une racine quadri-consonantique. 77 Etymologie populaire traduisant le roman andalou */ČÍNTA ÁWREA/ « ceinture dorée », déformation du latin centaurea ; voir BCT 2007 : 338, n. 12. 78 Mais cf. aussi DS I : 607 >zanāṭirah< « durs de Baghdad », arabe marocain zǝnṭāṛ « individu fort et lourd qui n’est bon à rien » (Prémare V : 389), zǝnṭǝṛ « gonfler » (= égyptien zant/ṭar), et libanais mzanṭar « infatué ». Le trait vélaire du /α/ néo-persan a peut-être vélarisé la consonne antérieure dans une prononciation très populaire, car autrement ce suffixe se reflète dans les emprunts arabes comme /dār/.

*{ZNN} | 599

*{ZNFL} (‫)زنفل‬ AL zinfáil + zanáfil « négligé, déguenillé ». Ce mot semble contenir le suffixe roman andalou {+ÁḺ}, souvent péjoratif,79 ajouté à une base, peut-être l’arabe sinf « gousse ou cosse (vide) », très apte à suggérer la négligence de la tenue. *{ZNQ} (‫)زنق‬ I. GL >zināqun< (registre haut) « collier d’une bête ». Probablement un emprunt à l’araméen, cf. syriaque zǝnaq « attacher (une bête) ». II. VA >nizannaq taznīq k< « dévergonder (quelqu’un) ». >yazzannaq azzannaq< « se dévergonder ». >zanāqah + zanaqāt< « ruelle » ; MT >zanaqah< diminutif >zunayqahzanīq + zināq< « dévergondé ». Probablement < Pehlevi a zang gāh « lieu non ensoleillé ».80 *{ZNK} (‫)زنك‬ SG cxl >z.nkāt< « sorte de galoches ».81 Probablement < basque zango « pied », dont le diminutif txanka semble s’être reflété dans {ČNQ}, q.v. *{ZNM} (‫)زنم‬ I. VA >zanīm + īn / zunūm< féminin >zanīmiyyah + ātzanīmiy(y)un< (registre semi-correct), IQ >zanīmzanammā aznam< « qu’il est bâtard ! ». VA >miznām + mazānimmiznām< « rusé, astucieux ». Voir {ǦWZ} et {ŠRB}. Variante phonétique de {ZNY}, q.v.82 II. DS >aznām< « idoles ». Contamination du classique ṣanam par zalam « flèche employée pour le tirage au sort ».83 *{ZNN} (‫)زنن‬ I. TH >zanāwīn< « récipients pour l’huile » ; AL çanóna + çanáguin « jarre à deux anses ». Probablement un nom d’instrument de forme {1ā2ū3} et de racine onomatopéique {znn} ou (znzn}.84 Voir {wzn} II.

|| 79 Dérivé du latin {+cŭlus}, cf. arabe andalou /qaráyl/ « pénis » < bas-latin *characulus ou *caraculum ; Voir Coromines & Pascual 1980 I : 848-849. 80 Le mot arabe est rentré en néo-persan zanaqe et a survécu en Occident, cf. arabe marocain zǝnqa « rue », maltais ża/enqa et portugais azinhaga « ruelle ». 81 Décrites comme une chaussure en bois avec un talon, « à la mode d’Ifranǧah », et dont l’usage était interdit aux moines, mais dans ces textes tous les pays au Nord d’Al-Andalus étaient compris dans cette désignation géographique. Le climat et les habits de la Péninsule Ibérique semblent avoir imposé l’utilisation de plusieurs sortes de chaussures (voir {PRĠ(TYR)} et {QRQ} II), au lieu d’aller pieds nus ou avec de simples sandales, comme les Arabes et Berbères pouvaient le faire dans leurs pays, il était fort probable que les plus solides étaient importés des pays chrétiens, comme de Catalogne, dont la production de chaussures fut longtemps très reputée. Il faut donc considérer la possibilité d’une phase catalane xancle ou xanca. 82 Probablement reflétant le terme hébreu et rabbinique zǝnūnīm « fornication ». 83 Voir Blau 2004 : 276 et 275 à propos de ce mot tiré par DS d’Ibn Ǧanāḥ.

600 | *{ZNY} *{ZNY} (‫)زني‬ GL >zinàn = zināʔun zānin = zānī féminin zāniyatun< (registre haut), VA >yaznī zanā zānī +īn / zunā zinā bi / maʕzanā zānīzanā zanat taznīzānī< (= /zanÍ/) >zānit (= /zanÍt/) lā taznī zinā/īzanatnizannī k< « faire forniquer ; considérer comme un fornicateur ». >walad / farḫ zinā + awlād / firāḫ z. féminin ibnat /abant / farḫat z. + banāt / farḫāt z.(al+)walad zinā< + ZǦ >awlād ʔl+zinā< « bâtard » ; AL dar a ziné/í + diár a.z. « bordel ». VA >zānī féminin zāniyah + zawānīward ʔl+zawānward ʔl+zawānīward ʔl+zunāh / ʔl+zawānī / ʔl+zīnahzāh< « bah ! (interjection de mépris) ». Cf. arabe zih « fuyez ! ». Voir {ZHZH}. *{ZHǦ} (‫)زھج‬ GL >zahīǧ ʔl+ḫayl< « henissement des chevaux ». Apparemment une prononciation berbérisée de l’arabe ṣahīl, q.v. sous {ṢHL}.85 *{ZHD} (‫)زھد‬ VA >nazhad zahadt zuhd zāhid + īn / zuhhād f+al+dunyā = yazzahhad azzahhad tazahhudazhud f+al+umūr (impératif) zāhid< « se retirer du monde » ; VA >nazhad fī< « s’abstenir de ; dédaigner ». >nizahhad tazhīd k< « rendre exempt du désir ». GL >zuhdun< (registre haut) « temperance, abstinence ». >zāhidunzāhid + zuhhād< « ascétique » ; AL zéhid + ín « ferme, constant ». AC >azhad< « plus ascétique ». Voir {ʔḪḎ}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, sauf sudarabique épigraphique >ʔzhd< « taxe sur les produits agricoles », un mot douteux et avec une considérable évolution sémantique, cette racine arabe semble s’être générée par composition (naḥt) d’un élément bi-consonantique {zh}, probablement onomatopéique, exprimant la répugnance (voir {ZH}, et cf. hébreu zāhēm « rendre hideux », arabe zahima « puer », etc., rabbinique zǝhar « se prévenir » et accadien zē/īru(m) « hideux »),

|| 84 Cf. arabe marocain zǝnnāna « corde fine … sous la peau des instruments à percusion » et zǝnzǝn « bruire en vibrant » (Prémare V : 393 et 387) ; on donnait ces noms à quelques recipients à cause du bruit qu’ils faisent lorsqu’on les vide ; cf. {BQBQ}. Cette racine ne semble pas avoir existé en arabe et pourrait être plus caractéristique du berbère (cf. kabyle zzǝnzǝn « bourdonner », probablement formé sur izan « mouches »), et se refléter dans le nom propre masculin ET Abinçannon, probablement la forme ancienne plus tard arabisée par les princes du royaume de Tolède portant ce nom comme Ḏū ʔlnūn. 85 Voir Corriente 2013c : 26, n. 71, et Corriente 1991a : 89 et n. 2, à propos de la vélarisation panberbère du /ṣ/ et la palatalisation surtout zénatienne du /l/ (selon Laoust 1939 : xiv).

*{ZHZH} | 601

avec un complément phonétique ou définissant sémantique, peut-être le mot pan-sémitique pour « main », *(y)ad. *{ZHR} (‫)زھر‬ GL >zahīru ʔl+baḥr+ina< (registre semi-correct) « chant des matelots ». Prononciation infra-correcte de l’arabe classique zaḥara « pousser un profond soupir ».86 *{ZHR(N)} (‫)زھر أو زھرن‬ VA >yazhar zahar / azhar zāhir< « briller » ; IQ >y≠tazhar< « briller ; fleurir ». VA >nizahhar tazhīr k< « faire briller ». >zahar nom d’unité zahrah + zaharāt / azhār / azāhirazhār< « fleur(s) » ; IQ >zah(a)r + azhār< « fleur (d’oranger) » ; DS >zahr al+milḥ< « sel de la meilleure qualité » ; >z. ʔl+nuḥās< « cuivre de la meilleure qualité » ;87 >z. al+ḥaǧar< « mangostan ; lichen ». ZǦ >(ʔl+)zahrā< « Al-Zahrāʔ, ville gouvernamentale des caliphes omeyyades de Cordoue ». LO Ça(ha)ra = Za(a)ra = Zah/f(a)ra, ET Zahra « nom propre féminin ». IH 200 >ʔl+zuhratuʔl+zuhrah = ʔl+zuhratu(ʔl+)zuhrahzuhrat+ī< « ma Vénus » ; UT nº 2199 >zuharah< « iris des marais (Iris pseudacorus) ». IQ >aban zuhar< et >zuhrīzuhrahzāhirun< et IQ >azhar< « brillant ». >muzahhar< « orné avec des fleurs d’oranger ». IZ 11/2/3 >al+samī taḫfī ʔl+zawāhir< « le ciel cache ses étoiles brillantes ». DS >mazhar + mazāhir< « parterre de fleurs ». GL >mizharun< « tambour de basque ».88 Voir {ʔSYS}, {ǦWZ} et {FTḤ}. < Sémitique du Nord-Ouest {zhr}, cf. hébreu zohar « splendeur » et syriaque zǝhar « briller ». *{ZHZH} (‫)زھزه‬ IQ >zahzah nazahzahzahzah< (impératif) « battre des mains, applaudir ». Voir {ZH}.89

|| 86 Pas de zaʔīr, malgré l’avis de DS I : 609, car cette racine ne s’appliquait pas aux humains. Voir Corriente 2013c : 32-33 à propos de quelques hésitations entre /h/ et /ḥ/, à cause de la difficulté du dernier phonème pour les romanophones des premiers générations après la conquête islamique. 87 Dans ces deux cas, le mot arabe a été contaminé sémantiquement par néo-persan et pehlevi zahr « poison ; poudre », ce qui se retrouve aussi pour le castillan flor dans quelques phrases. 88 Mais « luth » chez les lexicographes anciens, sans aucune connexion sémantique claire avec cette racine. Il pourrait s’agir d’un ancien nom d’instrument utilisé dans les couvents pour appeler les moines, de l’araméen azhar « prévenir ». 89 La conexión sémantique avec cette interjection étant la préférence pour une chose excellente qui permet de se passer du reste.

602 | *{ZHQ} *{ZHQ} (‫)زھق‬ GL >(y)azhaqu zāhiqunnazhaq zahaqt zah(a)q zāhiq + īn zahhāq fīyazhaq = yanzahaqrūḥ+ī tazhaq fī amri haḏā ʔl+dalāl< « mon âme se défait dans ces agaceries ». VA >nizahhaq tazhīq kzahaq = mazhaq(ah) + mazāhiqazhaq< « plus glissant ». Sans parentage sémitique identique, cette racine appartient à un réseau de mots contenant les éléments bi-consonantiques {zh} et {zl}, avec plusieurs compléments phonétiques ou définisseurs sémantiques, qui s’ont contaminé les uns les autres, comme en hébreu nāzol « trembler », araméen rabbinique et syriaque zǝlaḥ/f « verser, vider », syriaque zǝlam « tordre ; dévier », guèze zahlälä « être inactif » et zälälä « être agité », etc. *{ZHM} (‫)زھم‬ DS >azham< « dégoûter ». VA >zahāmahzhwmt ʔl+ṭʕām< « graisse (dégoûtante) des aliments » ; AL zehéme « dégoût, répugnance ». IH 109 >zahīmun< (registre semi-correct), VA >zahīmzihīm< = alzehimu (registre haut) « trop gras, indigestible ». < Sémitique du Nord-Ouest {zhm}, cf. hébreu zāhēm « rendre hideux », araméen rabbinique zǝhīm « personne sale », et syriaque zahhem « rendre fétide ». *{ZHW} (‫)زھو‬ I. VA >yazhū zahā zāhī + īn< « être fier, s’énorgueillir ». AL aqĉár zéhi « plus fier ». Variante du sémitique du Nord-Ouest {zhr}, avec un proche parent dans le rabbinique zāhah « être fier ou défiant ». II. IQ >yazhū< « il se moque ». Métathèse du classique {hzʔ}. *{ZWǦ} (‫)زوج‬ VA >nizawwaǧ tazwīǧ k< « accoupler, faire une paire ; marier » ; GL >uzawwiǧuzawwaǧ zuwwiǧy/tizawwaǧ< « marier » ; >kin+nizawwaǧ+u li+ʔumm+ī< « je le marierais avec ma mère ». VA >nizāwaǧ k< « être réuni l’un à l’autre ». IA et ZǦ >azwaǧlā tazwaǧ azwaǧ< (impératif) « se marier » ; >yazwaǧ satt+u< « il se marie avec sa concubine » ; >yazwaǧ+hum< « il les marie » ; IZ 5/1/3 >kin+nazwaǧ l+al+tawba< « j’épouserai la repentance ». GL >atazawwaǧunazzawwaǧ< « se marier ». VA >nazzāwaǧu azzāwaǧna< « être réunis les uns les autres ». >nazdawaǧu azdawaǧnā izdiwāǧ muzdawiǧ +īn< « former une paire, être double ». VA >zawǧ + azwāǧzawǧ< « mari » ; VA >zawǧ< = GL, IQ, ZǦ, IA, AC = MV 236.11 >zaw< « paire, deux » ; MT >zawǧ + azwāǧzawǧ< « terrain qu’on peut labourer dans un jour avec une paire de bœufs » ; LU 340.15

*{ZWD} | 603

>zwǧ dāǧāǧ< « deux poules » ; AC >zawǧ ashum< « deux flèches ». >(ʔl+)zāǧ< et VA >ʔl+zawǧ< « (tous) deux » ; >yuqūm b+al+zawǧ< « se cabrer » ;90 AC >zāǧ mità ʔl+rūs< « deux têtes » ; >b+al+zāǧ saqay< « avec les deux pieds » ; AL zazcálaâ + zevçcalít (< /zawǧ +qalláʕ/) « tenaille » ;91 IQ >bizawǧ aydī< « avec les deux mains » ; >azwāǧ< « par paires ». GL >zawǧatun< (registre haut) VA >zawǧah + ātzawǧahzawǧa(t) + azwijhun< « épouse, femme » ; AL zéugeteq « ta femme ». MT >ḥaqq zawǧiyyat+h< « le droit de l’épouser ». GL >ziwāǧun< (registre haut), VA, IQ, ZǦ, MT et IA >ziwāǧziwā/iǧ< « mariage, noces ». MT >izdiwaj+hā bi+baʕl+ahā< « ses noces avec son mari ». AL muzéguex/g féminin muzégueja/e + ín ; GL >ġayru mutazawwiǧ< (registre haut) « célibataire ». Voir {ʔḪḎ}, {ʔMM}, {BYT}, {ǦSD}, {ḤRṮ}, {ḪTN}, {ḪṬB}, {RʔS}, {RǦL}, {RḪḪ}, {SR/LWL}, {SMY}, {SWQ} I, {FLQ}, {QRN}, {QWM} I, {KRZ}, {LSN}, {LWN}, {MT(ʕ)}, {MRR} I, {MN}, {MWH}, {WǦB}, {WǦH}, {WḤD}, {WRṮ} et {YMN}. < Syriaque zawgā < grec ζεῦγος « paire » et ζυγόν « joug », par confusion phonétique et sémantique.92 *{ZWḤ} (‫)زوح‬ GL >yazīḥu yuzāḥu ʔ.zāḥatun< (registre semi-correct), VA >izāḥah< « écarter, ôter de sa place » ; AŠ 86/2/2 >qalb+ī ʕan+hā zāyiḥ< « mon cœur est loin d’elle ». Voir {MZḤ}. < Sémitique de l’Ouest {zḥ}, élément biconsonantique avec plusieurs compléments phonétiques, cf. araméen rabbinique zūaḥ, syriaque zāḥ « se mouvoir », et guèze zaḥzǝḥa « déverser ». *{ZWD} (‫)زود‬ VA >nizawwad tazwīd kzawwad+nīzawwad+nī qublah< « donne-moi un baiser comme viatique ». VA >yazzawwad azzawwadzādun< (registre haut), VA et ZǦ >zādmazādah + mazād< « gourde, bidon ». IH 174 >mazwadun< (registre semi-correct), GL >mizwādun< (registre semi-correct), VA >mazwad + mazāwidmazwadmuzaywad< « sac à provisions ». Voir {ŠKZ} et {ṢḤB}. < Sémitique de l’Ouest {zwd}, cf. hébreu zād « agir avec arrogance », rabbinique zīdū « malice », peut-être aussi sudarabique épigraphique >mzdwdn< « prince »,93 probablement

|| 90 Cf. le castillan alzarse en dos « se cabrer ». 91 On retrouve cette structure dans le castillan zascandil « qui se mêle de choses qui ne le regardent pas », sans doute < arabe andalou *zaǧ qandíl « lampe à deux feux », selon la métaphore utilisée par IQ 18/2/3. 92 Cet emprunt a pénétré tardivement mais fortement en sémitique à travers l’araméen et a atteint jusqu’au guèze zäwg avec plusieurs dérivés. 93 Selon BDB 267.

604 | *{ZWR}

en rapport avec le guèze zäwd « couronne », avec une évolution sémantique considérable. *{ZWR} (‫)زور‬ I. GL >azūru< (registre haut), VA >nuzūr zurt zawrah + āt = ziyārah + āt zāʔir + īn / zuwwār mazūr kzār(+anī) zārat+nī zurtu nuzūr+ak kin+nuzūr+ak zur+ni (impératif) yuzāru ziyārah zāyir + zuwwārzār zurtu ziyārah zāyirnazzāwaru azzāwarna tazāwur< « se faire réciproquement des visites ». GL >zūrun< (registre haut), MT >zūr< « fausseté » ; AL xihédet a zurr « faux témoignage ». zír + ín « visiteur ». NQ mg 24/1/4 >ʔl+ziyāra< « pèlerinage au tombeau du Prophète à Médine ». DS >muzawwar(ah) + āt / mazāwir< « plat maigre pour les malades ». Voir {ʔFK}, {BKY}, {QṬʕ} et {KṮR}. < Pan-sémitique {zwr}, cf. hébreu zār « être étranger », rabbinique zār et guèze zorä et accadien zâru « tourner », avec des évolutions sémantiques différentes. II. VA >mizwār + īn / mazāwir(ah)< « chef, commandant » ; >m. ʕašrah + mazāwir< « décurion, caporal ». < Berbère amǝzwaru « premier ». *{ZWZN} (‫)زوزن‬ VA >zawzanah< « mutisme ». Adoption de la forme {1aw2a3ah} par le berbère aẓiẓun, cf. arabe marocain ẓēẓōn « (sourd-)muet ».94 *{ZWF} (‫)زوف‬ I. UT nº 2228 >zūfà (yābis)< « hysope officinale (Hyssopus officinalis) ». < Araméen zūfā, emprunté par l’accadien zūpu, mais l’hébreu ēzōb prouve que le grec ὕσσοπος n’est qu’un emprunt au sémitique. Voir {ZʔB}. II. TD 172 >zūfā raṭb< « saleté, suint de la laine ». < Grec οἴσυπος.95 *{ZWQ} (‫)زوق‬ GL >ʔ≠yuzawwiq tazwīqunmuzawwaqnizawwaq tazwīq k< « peindre ; étamer » ; ZǦ >zawwaq muzawwaq< « peindre ». VA >yatzawwaq azzawwaq tazawwuq< « être peint ou étamé ». >zawqzuwāq< « vifargent ». VA >ziwāq(ah)zawwāq + īnzawwāqʔaynan muzawwaq l+al+šuhūlah šuway< « oil bleu un peu foncé ». Voir {ŠHL}. Variante phonétique de {Zʔ/YBQ}, q.v.

|| 94 Voir Prémare V : 441, mais la graphie >zawzāh< sans traduction dans VA, que nous corrigeons ainsi, reste problématique. 95 Evidemment, les deux {ZWF} ont été confondus et il fallut faire la distinction avec les adjectifs « sec » et « frais ».

*{ZYBQ} | 605

*{ZW/YL} (‫)زول أو زيل‬96 GL >zāla azūlu zawālun< (registre haut), VA >n≠yuzūl zāl zult zawāl zāʔilzāl t≠yuzūl zawālzīl y≠tizūllā tuzūl min ḍamīr+ī< « tu ne quittes jamais mon esprit » ; >zūl ahnā+k / (min amām)< « hors d’ici ! ». AL mei/yzúl ≠me nizúl ≠ me tizúl « encore » ; AC >mā zīl yaḫriǧ nawāriǧ< « il continue à employer des trucs » ; >ḫarā mā zāl< « il n’est encore que de la merde » ; AX 11.20 >mā azwl ʕlà tḫwm ʔrḍ+y< « je suis encore dans les limites de ma terre ». VA >nizawwal tazwīl ktazawwal yuzawwal zawwal+uhzawwalzawwal al+ġifārah< « ôte ton manteau » ; MT >n.zaww.l l+uh kulli mā amart l+uh fī waṣiyyat+ī< « je lui retire tout ce que je lui avais assigné dans mon testament ». GL >yuzāwilu< (registre haut) « il continue », VA >nizāwal zāwal muzāwalah muzāwil muzāwal k ≠ al+marīḍ< « continuer ≠ visiter un malade de façon continue ». AŠ >wahm+ak azil ʕann+ak< « écarte ta chimère ». VA >yazzawwal azzawwal< « être écarté ou éloigné ». >waqt al+zawāl< « midi ». GL >ġayru zāyil< (registre semi-correct) « interminable » ; >al+faḫru ʔl+zāyilu< « vanité ». IH 180 >muzāyalah< « traitement des malades ». Voir {ḤZM}, {DQQ}, {ZʕQ}, {ṢLB} II, {ṬLSM}, {Ḏ̣LM}, {ʕRW}, {ʕḎ̣M}, {ʕWD}, {ĠMD}, {QFL}, {KRŠ} I, {KRM}, {KMŠ}, {LǦM}, {LWN}, {MḪḪ}, {MKK} II, {WRṮ} et {WRQ}. Avec quelques occurrences proches, comme l’hébreu zūlat « excepté » et sudarabique épigraphique >zlw< « compléter, achever ». Malgré des évolutions sémantiques assez considérables, cette racine semble être une extension de l’élément bi-consonantique sémitique de l’Ouest {zl} « être léger ; glisser, couler » (voir {ZLǦ}). *{ZWL/N} Voir {ZʔL/N}. *{ZWN} (‫)زون‬ VA >zān nom d’unité +ahzān< « hêtre (Fagus silvatica) ». < Néo-persan zαn. *{ZWY} (‫)زوي‬ ZǦ >yazwī+h< « il lui porte préjudice ». VA >nanzawī anzawayt inziwā ilà< « se retirer ». GL >za/iwāyatun< (lire >zāwiyatunzāwiyah + zawāyāzāwiyah< « coin, angle » ; AL zéuya + ét « monastère ». Emprunt à l’araméen, cf. rabbinique et syriaque zāwītā « coin ». *{ZYBQ} Voir {Zʔ/YBQ}.

|| 96 Les dictionnaires arabes présentent {zwl} et {zyl} comme deux racines différentes sans aucune raison étymologique ou sémantique.

606 | *{ZYT} *{ZYT} (‫)زيت‬ VA >nizayyat k< « huiler ». >yazzayyat azzayyat tazayyut< « être huilé ». GL >zaytun< (registre haut), VA >zayt + zuyūtzayt< « huile » ; TH 105.4 >zayt al+māʔʔl+zayt al+māʔ< « huile de première qualité », >zayt al+baddzayt al+maʕṣarah< « huile de deuxième qualité » ; FǦ >ʔl+zayt al+maṭbūḫ< « huile de troisième qualité » ; AL zéit min géuç ≠ al horráiq ≠ a díç ≠ açucín ≠ al carónfal ≠ a léuç ≠ lúlu ≠ almardadúx ≠ alguárd « essence de noix ≠ orties ≠ joncs ≠ lis ≠oeillets ≠ lis suavage ≠ amandes ≠ marjolaine ≠ roses » ; UT nº 3041 >zayt ʔl+sūdān< « huile d’argan » ; DS >z. filasṭīnī / rikābī< « huile raffiné pour son utilisation médicale ». GL >zaytūnatun< (registre haut), VA >zaytūn nom d’unité +ah + zawātīnzaytūnzaytūn 2 zaytūnatayn + zayātīn< « olivier » ; DS >z. al+ʔarḍ< « camélée (Cneorum) » ; UT nº 2233 >z. al+baḥr< « coralline (Coralina officinalis / elongata / rubens) » ; nºs. 2231 et 3344 >z. al+ǧabal / barrī / ṣaḫrī< « olivier sauvage » ; nºs. 2231 et 2232 >z. al+ḥabašah / al+maʕaz< « argan (Argania spinosa) ». ZǦ >ab zaytūnah< « nom propre masculin ou sobriquet ». VA >zayyāt + īnzayytz(y)tzaytār< « lie d’huile ». < Néo-persan zaytαr. *{ZYD} (‫)زيد‬ GL >zāda (y)azīdu zid ziyādatun mazīdun< (registre haut), VA >yizīd zidt ziyādah zāʔid mazīd k fī / min / ʕalà / bizād yizīd zid ziyādahzidtu yizīd zīd yuzādzād uzīd li / ilàzād zidt tizid zidzād nizīd+ak ziyādahzād< « (le lait sur le feu) monta » ; >zād al+māl< « la richesse a augmenté (nom d’une esclave) » ; >zād al+lah fī qadr+ak< « puisse Dieu augmenter ta considération » ; 158/3/1 >zād li+qalb+ī lahīb< « il poussa la flamme qui brûle mon cœur » ; >zād b+al+ṣudūd< « son dédain s’accrut » ; >zidt anā qalaq< « je devins plus inquiet » ; >lā yizīd bi+k al+faras< « le cheval ne te fera plus avancer » ; >tizīd+u ǧirāḥ< « ils le blessent encore plus » ; >min ʕaḏāb+uh yizīd+uh< « il augmente son tourment » ; NQ mg 16/x/2 >al+lah yizīd+uhzād f+al+qawl ʕalī+hā< « il en dit trop à son égard » ; ḪA cqaʕ >zidta fī ʕayn+ī ʕišqā< « tu es devenue aimée à mes yeux » ;

|| 97 UT nº 2230 en mentionne les variétés >laǧīnmansanālmulyānmurqayrṭurlu< et >warkaṭmanǧarān< (= castillan lechín, manzanilla, mollar, de amurca [?], et latin orchas).

*{ZYRBǦ} | 607

IW II:44.26 >ʔl+qmr zyd fī ʔl+ḍw< « la lune croît » ; AC >zād+ak< « il augmenta ta fortune » ; >tizīd ʕalī+h rīša< « ella accroît un peu sa fortune » ; >tizīd falniʕmah< « elle augmente ta faveur » ; >zād ʕalayk< « il te surpassa » ; >lā tizīd+u manḫas< « assez de l’aiguilloner » ; >al+lah yizid l+al+qard šamitā< « que Dieu augmente le malheur du singe ». GL >azdāda ʔ.zdādu< (registre haut), VA >yazdād azdadt izdiyād fīyazdād< « être augmenté ou accru » ; GL >azdāda ḏanban< (registre semi-correct) « sa faute augmenta ». MT >mā yustazād< « ce qui on ajoute » ; IQ >tastazīd ǧāh< « ta gloire augmente ». zayd = LO et AC, Zayd, Zeyt, >ʔb+zyd< = Abuzeyt = Huzeit = Buceyt = Buçayd/t, Aç/zeyt, Z/Çaydon, Yaz/çit, ET Zeit, Abuzeyt, Zeiten, Zaidon, Abencied, Yazit, Beniazit, NQ 18/0/2 >abū zaydzaydūnabū zaydab(ī) zaydaban ziyāt< « noms propres masculins ». TH 113.4 >al+ʔazyād< « poèmes épiques populaires (?) ». VA >ziyādah + āt< « accroissement, addition ; excès » ; AL ziéda + ít « portique ; portail ; enchère ; excès » ; ZǦ et IA >ziyādah (fī)< « en plus » ; IQ >kisā wa+ziyādah< « un vêtement et quelque chose en plus » ; >ḥalaft a+llā ziyādah las naʕšaq< « je fit serment de n’aimer plus jamais » ; >las yukūn al+ʕazaf ziyādah miṯl ʔl+tamar< « les fruits du doum ne peuvent jamais être comme les vraies dattes », >miṯl+uhum immā ziyāda fa+lā< « il n’y a pas de personne égal ou meilleure que lui » ; AC >wa+kašf al+isṭ ziyādah< « en plus de rester cul nu » ; >ziyādat al+qirāḥ< « en plus des plaies » ; >bi+ziyādat ʕawǧā< « encore plus tordue » ; AL bi ziéda = VA >bi+zāʔid< « trop » ; AŠ 42/1/2 et IZ 15/6/3 >bi+zāyid< « avec excès », IQ >alhamm ʔl+zāyid< « soucis excessifs » ; >nāqiṣ aw zāyidmaʕḏūr wa+zāyid< « plus qu’excusable », >zāyid li< = MT >zāyidan ilà< « en plus de » ; MV 270 v7-8 >la+zayid illā al+salam< « rien à ajouter, sauf un salut ». SH >zawāʔid< « enchères » ; UT nº 2217 >zawāyid< « espèce d’orseille (Roccella tinctoria) ». VA et MT >azyadmuzād fī+hi< « augmenté, élargi ». Voir {ʔBW}, {ḪMS}, {SLB}, {ʕWǦ}, {MḌ/DY} et {NHR}. Cette racine ne semble pas être étymologiquement différente de {ZWD}, q.v., mais a eu une autre évolution sémantique. *{ZYR} (‫)زير‬ I. VA >zīr + azyārzīr< « jarre ». Probablement < araméen rabbinique zīr(ā) « partie supérieure de quelques récipients », avec une évolution sémantique vers leur totalité. II. IA >ziyāryulqā fumm+u f+a+lziyār< « il est bâilloné ». < Rabbinique >zayyārā< « presse utilisée dans quelques opérations ». *{ZYRBǦ} (‫)زيربج‬ HC 38 >zyrbāǧah< « étuvée de poule, pigeon ou mouton aux épices et au vinaigre ». FḤ >zīrbāǧiyyah muḥallāh< « variété de ce mets uniquement avec de la poule ». < Pehlevi répresenté par néo-persan zire bα, littéralement « soupe au cumin ».

608 | *{ZYZ} *{ZYZ} (‫)زيز‬ BM >zīz< nom d’unité DS >zīzah + zīzān< « cigale ». D’origine onomatopéique, plutôt que berbère.98 *{ZYZFN} Voir {ZFZF}. *{ZYĠ} (‫)زيغ‬ VA >nizīġ zāġ zayġ ʕan< « s’écarter ». IQ >zayġah< « écartement ». Voir {RǦL}. Variante phonétique de l’élément bi-consonantique sémitique de l’Ouest {zḥ/ʕ} ; cf. {ZḤF}, {ZʕZʕ} et {ZʕǦ}. *{ZYF} (‫)زيف‬ VA >nizayyaf tazyīf k< « falsifier, adultérer ». >yazzayyaf azzayyaf< « être falsifié ou adultéré ». < Pehlevi zēfān « mauvais, vil ». *{ZYQ} (‫)زيق‬ DS >zīq< « bordure d’un habit ; raie sur une étoffe ». Probablement une métonymie de l’araméen rabbinique et du syriaque zīq(ā) « étoile filante ». *{ZYN} (‫)زين‬ AC >yizīn+uh zayn = zīnah = zīnā(y)uzayyinu muz.y.n muzayyanun féminin muzayyanatun< (registre haut), IQ >zayyanat+nī nazayyan zuyyin zayyan muzayyan< « orner, parer » ; VA >nizayyan tazyīn kyizayyan l+ak al+ḥabs< « il te décrit la prison comme une belle chose » ; IQ >al+dunyā tuzayyan li+masīr+ak< « le monde est embelli quand tu marches là » ; MT >an y.zayy.n ʕalay+h fī kaf.n+uh< « qu’il soit bien accoutré dans son linceul ». GL >yatazayyanuyazzayyan azzayyan tazayyun< « se parer; se raser ». GL >zaynunzayn< « parure » ; GL >zaynu ʔl+ṣadri< « bijoux pour la gorge », AL zéin « beauté ; parure » ; zéin + ín « beau », féminin IQ >zaynahzīnah + ātzīnah< « ornement, parure ». LO Zeyen = Zaen = çayan, ET Zayén « nom propre masculin ». DS >azyan< « plus beau ». VA >muzayyin + īn< « barbier ». GL >muzayyinatun< « bijoux » ; >ġayru muzayyinīn< « privés de parure ». Voir {ḪTM} et {WRD} II. < Pan-sémitique {zw/yn}, cf. syriaque zān « nourrir », hébreu muzānīm « bien nourris » et accadien zaʔānu(m) « être orné ». *{ZYNB} (‫)زينب‬ MT >zaynabnizayyī taziyyah k< « revêtir, habiller d’une forme caractéristique ». >yazzayyā azzayyā bi< « s’habiller d’une forme caractéristique ». >ziyy + ātzayyun< (registre haut), GL >ziyyun< (registre semi-correct) « costume ou habit caractéristique », AC >bizayy< « à la façon de ». Voir {BLNS}. Emprunt à

|| 98 Cf. arabe marocain bẓēẓ(a) dans Prémare V : 220.

*{ZYY} | 609

l’araméen, cf. rabbinique >zīw(ā)< « (belle) apparence » et syriaque >zūwāyā< « arrogance ».99

|| 99 Probablement un emprunt au cananéen ou à l’accadien, avec une évolution sémantique de l’élément pronominal pan-sémitique *ḏū, qu’on retrouve dans l’arabe égyptien zawāt « aristocrates » et peut-être dans l’accadien zittu(m) « participation ». Quant au sudarabique épigraphique >ʔzyy< « plaque d’armature en fer », il semble s’agir d’un emprunt à l’arabe avec une évolution sémantique.

(‫ )س‬Sīn *{S} (‫)س‬ Voir {DRY}, {KWN} et {NDM}. Ce préfixe de futur pourrait ne pas être la continuation du classique {sa+}, mais le resultat d’une évolution phonétique de l’adverbe al+sāʕata « maintenant ».1 *{SʔR} (‫)سأر‬ VA >suʔr + asʔār< « reste, résidu ». IQ >sūrah< « restes de jeunesse ou vigueur ». MT >sāyir< « reste » ; VA >sāʔir+hum ≠ sāʔir+kum ≠ sāʔir+nā< « ce qu’il reste d’eux ≠ de vous ≠ nous » ; >sāyir ḏalika< « ce qu’il en reste » ; >sāyiru ʔl+qawm< (registre semi-correct) « les autres ». Voir {ḤWZ} et {SYL} II. < Sémitique de l’Ouest {sʔr}, cf. hébreu šǝʔār et sudarabique épigraphique >s1ʔr< « reste », probablement aussi ougaritique >šʔr< « parcelle de terrain ». *{SĀR} (‫)سار‬ ZǦ >sārah< « Sarah (nom propre féminin) ». < Hébreu śārah « princesse » < pansémitique {śrr}, cf. ougaritique >šr< et accadien šarrum « prince, roi ».2 *{SĀS} (‫)ساس‬ IH 310 >ʔl+sāsu< (registre semi-correct) « tarentule ». < Berbère, augmentatif d’une forme comme le kabyle tissist « araignée », plutôt que de la variante issi.3 *{SʔL} (‫)سأر‬ IH 311 >saltu< (registre semi-correct), LZ >sāyaltu< (registre semi-correct), GL >(y)asʔalu masʔalatun< (registre haut), VA >nasʔal saʔalt suʔāl sāʔil + īn / suwwāl masʔūl k (ʕan / f)sal(a)sal suʔl(t)asʔal sal yus(ʔ)alyusʔalu< (registre haut), AL na/ezél c/çeélt e(ç)zél = acél úél + ít çéil + ín « demander ; interroger » ; IQ >saʔalū+nī< « ils m’ont demandé » ; >asʔal+uh< « demande-lui » ; >yasāl ʕammā ṭulib l+uh< « il demande ce qu’on lui exige » ; 176/1/2 >yasāl+ak fī+h< « il intercède auprès de toi pour lui » ; MT >syl ʕan+hā< « elle fut interrogée », >swlū< « ils furent interrogés » ; IB 78 >lam yusʔal ʕan+hu< « on ne se soucie pas de cela ». GL >sāyilun< (registre semi-correct), VA >sāʔil + suwwālsāyil< « mendiant » ; IH 212 >sāʔilun féminin sāʔilatun< « qui questionne beaucoup ». VA >suʔl = sūlsūl< « désir ; espoir ». VA >masʔalah + masāʔil = suʔl + aswilahsuwālsuwā/īlmasʔalah< + IQ >masāyil< « question(s) de droit islamique » ; AC >masīlā< = mecileti (registre semi-correct) « mendicité ». Voir {FTW} II et {LBS} I. < Pan-sémitique {šʔl}, cf. ougaritique >šʔls1ʔlnasʔam saʔimt saʔāmah< « s’énuyer ». IQ >yusam< « il importune ».4 Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait s’avoir générée d’une composition (naḥt) *sāʔa mā (kāna) « ce qui (eut lieu) fut mauvais » ; cf. {SWʔ}. *{SĀN} (‫)سان‬ UT nº 4583 >sān< « corroyère (Coriaria myrtifolia) ». La variante >ṣānah< du nº 2351 suggère une origine du roman andalou */CÉṈA/ < latin signa, influencé par cinnus, « clin d’œil ou signal qu’on faisait au bourreau pour exécuter le condamné ».5 *{SBʔ} (‫)سبأ‬ IQ >sabā+nī< « il m’a saisi ». GL >balad sabā< « Saba » ; VA >farraqtu+hu ay(ā)dī sabā< « je l’ai disséminé tout-à-fait ». < Sudarabique épigraphique >s1bʔ< « exécuter une expédition militaire », nom aussi du pays. *{SBB} (‫)سبب‬ GL >sabbun< (registre haut), VA >nusubb sababt sabb masbūb k < « insulter ». >nisabbab tasbīb ilàyisabbabn. ʕalà rūḥ+ī< « ganer sa vie ». >yassabbab assabbab< « être causé, résulter » ; AL acebbébt « tu as été la cause ». VA >yansabb ansabb< « être insulté ». GL >sababun + asbābun< « cause ; iota », VA et IQ >sabab + asbābasbāb< « effets, affaires, choses » ; >bi+sabab+uh< = IQ >min sabab+uh< « à cause de cela » ; >yaǧadū ilay+k sabab< « ils trouvent la façon de te nuire », >bi+lā sabab< = VA >dūn s.< « sans aucun motif »> ; NQ bn 3/x/2 >ǧā+h ʕan sabab< « il lui vint en demande de quelque chose » ; JT 37 >ʔl+āʔtī bi+sabab+hā< « venant de sa part ». GL >ʔl+ʔ.ṣbaʕu ʔl+sabbābusabbābah + ātsibāb< « insultes ». VA >mutasabbib + īn< « actif, efficace ». Voir {RFʕ} et {ŠKR}. < Sémitique de l’Ouest {sbb}, cf. ougaritique >sbb< « tourner », syriaque sab « tirer » et hébreu sab « entourer », avec une évolution sémantique similaire dans sibbāh « cause » et sudarabique épigraphique >s1b< « causer, occasioner ». *{SBT} (‫)سبت‬ I. VA >nasbat sabatt sabt sābit< « observer le sabat » ; AL nazbút cebétt « se faire juif ». VA >(ʔl)sabt + subūtʔl+sabtʔl+sibtsubāt< « sommeil ». Voir {ḤBQ}. < Accadien šabattu « quin-

|| 4 DS I : 622 s’est trompé au sujet d’AL zehím, qu’il a transcrit comme *>saʔīm< ; en fait, ce mot appartient à la racine {zhm}, q.v.; voir Corriente 1995a : 36. 5 Voir Corriente 2000-2001 : 197.

612 | *{S/ZBǦ}

zième jour du mois lunaire », à travers l’hébreu šabbāt et araméen rabbinique et syriaque, šabtā, avec les connotations caractéristiques du judaïsme. II. ZǦ >sabtah< « Ceuta (géographie) ». IH 249 >sibtiyyun< (registre semi-correct) « de Ceuta ». < Latin septem (montes) « sept montagnes ». III. FḪ >sabāt< « un mets de pain azyme et volailles ». Peut-être < néo-persan se bαh « soupe aux trois ingrédients ». *{S/ZBǦ} (‫)سبج أو زبج‬ GL >ḥaǧar ʔl+sabaǧ =ʔl+sabaǧuzabaǧasbaḥuyasbaḥ sabaḥ sabḥ / sibāḥah + āt sābiḥ< « nager ». Sans parentage identique sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble partager avec le syriaque šǝbaṭ « nager ; voler ; battre » un élément biconsonantique {šb}, avec la connotation basique de « battre avec les mains », mais apte à plusieurs évolutions sémantiques, selon les compléments phonétiques qu’on lui attache ;6 cf. {SBṬ} et {SLBḤ}. II. GL >usabbiḥunisabbaḥ tasbīḥ al+lah subbūḥsabbaḥ< (impératif), ZǦ >yisabbaḥ tasbīḥsubḥān (al+lah)taṣbīḥ< « chapelet, rosaire » ; AL raz a tazbíe « dizaine de chapelet ». < Araméen rabbinique et syriaque šabbaḥ « louer ». *{SBḪ} (‫)سبخ‬ DS >sabbaḫa< (registre semi-correct) « engraisser des terres ». GL >sabaḫatunsaba/āḫah + sibāḫ< « marécage ». SH >sabiḫ< « pierre molle ».8 DS >milḥ sabḫī< « sel des marécages ». Voir {SʕD}. Peut-être < néo-persan sebaḫ « sel ». *{SBD} (‫)سبد‬ ZǦ >sabad< « panne, peluche ». Voir {ṢBD}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait dériver d’un vieux causatif à préfixe {sv+} tiré de la racine {bdd} « séparer », q.v. *{SBR} (‫)سبر‬ I. VA >nasbur sabart sabr sābir masbūr k bi< « sonder, explorer ; examiner ». >yansabar ansabar bi< « être sondé ou examiné ». >misbar< « sonde ». IQ

|| 6 Cf. aussi le guèze ḥammäsä, phonétiquement et sémantiquement similaire, si l’on admet la métathèse et le remplacement assez fréquent du /b/ par /m/. 7 Cf. l’utilisation dans l’arabe classique du vocatif allahumma, devant illā ou iḏā, comme introduction à une restriction. 8 Dont l’utilisation pour faire des poids est défendue dans les traités de ḥisbah.

*{SBṬ} | 613

>w+ašš+u … asbar< « qu’il est clairvoyant ! ». < Araméen, cf. rabbinique sǝbēr « percer ; saigner ».9 II. LZ >sābūr ʔl+mrkbsābūru ʔl+mrkb< « lest d’un navire ». < Latin săburra « lest », variante de săbŭlum « sable ».10 Voir {ṢBR} I. *{SBZ/ǦK} Voir {ŠBZ/ǦK}. *{SBSB} (‫)سبسب‬ GL >mutasabsab< « qui se précipite ». Forme redoublée {1212} de {sbb}, q.v., avec une évolution sémantique considérable. *{SBSTN} (‫)سبستن‬ IW II:326.18 >s.b.stān< « sébestier ». < Néo-persan sag pestαn « tétins de chienne ». *{SBSPČ} (‫)سبسبـچ‬ AL çubcipícha + ít « millepieds ». < Roman andalou */ČENTI+PÉDEŚ/. Voir {ČNČP(Ḏ/N)S}.11 *{SBṬ} (‫)سبط‬ I. CD M 4/4 >ʔunqan sabṭi< « un cou allongé ». UT nº 4296 >sabaṭ< « chardonroland (Eryngium campestre) », nº 4297 « alpiste aquatique (Phalaris aquatica) ». VA >sabiṭ< « plat, non crépu ». >subūṭah< « qualité de plat ». IH 144 >asbaṭuasbaṭ + subṭ< « qui a les cheveux plats » ; IQ >asbaṭ< « lisse, poli ». Evolution sémantique du pan-sémitique {šbṭ}, cf. araméen rabbinique šǝbaṭ « battre avec un bâton », sudarabique épigraphique >s1bṭ< « abattre », accadien šabāṭu(m) et guèze zäbäṭä « battre ».12 II. AL cibt + azbát,13 GL >sibṭunsibṭ + asbāṭ< « tribu d’Israël ». < Hébreu šēbeṭ.

|| 9 Analysé par M. Jastrow comme un causatif safʕel de {bry}, mais peut-être plus simplement une évolution sémantique technique de sǝba/ēr « conclure, se faire une idée ». 10 L’emprunt semble être ancien, car les lexicographes natifs connaissaient déjà ṣubrah et ṣābūrah, selon une étymologie populaire rapportée par IH, tirant ce mot de la racine {ṣbr}, parce que le lest fait « patienter » le navire. Le mot semble s’être propagé à travers l’emprunt bas-grec σαβοῦρα, ce qui explique l’égyptien ṣābūra, à côté des dialectes occidentaux, cf. arabe marocain ṣābōṛa (Prémare VI : 125) et maltais sabo/urra (Aquilina 1248). 11 La seule évolution phonétique ne saurait expliquer aucune de ces formes, sans l’aide de phénomènes d’étymologie populaire et contamination, probablement par roman andalou */ČINČE/ « punaise », prononcé */ČÚMČE/ > */ČÚMCE/ > */ČÚBCE/ (cf. >çanjupiyaš< et >çunčupiyaš< dans les textes aljamiados, selon Galmés et al. 1994 : 167 et 179), et occasionellement contaminé par noms populaires, comme l’andalou cortapichas. 12 Il s’agit de la même racine que {SBṬ} II, mais dans le deuxième cas il ne s’agit que d’un emprunt tardif à l’hébreu. 13 Cet auteur ajoute la signification de « sceptre », ignorée par l’arabe et ses dialectes, et decélant une certaine connaissance de l’hébreu, à côté d’autres marques de sa condition de Juif convers ; voir Corriente 2005 : 93-114, esp. 101, et Corriente 1988a : ii.

614 | *{SPṬ}

*{SPṬ} Voir {Ṣ/SPṬ(N/YR)}. *{SBʕ} (‫)سبع‬ GL >asbaʕu< « j’assaille ». IH 294 >ʔl+sabaʕu< (registre haut), VA >saba/uʕ + sibāʕ = dābbah subuʕiyyah< « bête féroce » ; ZǦ >sabaʕ féminin sabʕahsab(a)ʕ< « bête féroce, lion » ; GL >sabaʕun< (registre semi-correct), IQ >sabaʕs/ṣabaʕsabʕahsabʕ(ah)sabʕa(h)sabʕa mirār< « sept fois » ; >sabʕa ašyā< « sept choses » ; GL >muḍaʕʕafun sabʕah marrāt< « septuplé » ; AL min ç. cinín « âgé de sept ans » ; VA >sabʕa miʔah< « sept-cents » ; AC >sabʕa wa+sabʕīn< « soixante-dixsept » ; AL çábaâ élef « sept-mille » ; çábaâ míat élf marra « sept-cent mille fois ». VA et AC >sabʕīnsabʕa taʕašar< « dix-sept ». AL çubáây + ín « heptagone ». VA >sābiʕsābiʕ + sawābiʕusbūʕ< « semaine ». Voir {ʔLF}, {BǦḤ}, {ṬWL}, {ʕŠB} et {ʕŠR}. < Pan-sémitique {šbʕ}, cf. ougaritique >šbʕs1bʕ(t)nusbiġ asbaġt isbāġ k< « couvrir de la tête aux pieds ». >sābiġ + sawābiġ< « vêtement qui couvre ainsi ». GL >niʕam sābiġatin< (registre semi-correct) « bienfaits copieux ». Probablement < Pehlevi šabig « chemisette utilisée dans les rites mazdéens » (d’où le néo-persan šabi « chemise de nuit », signification étymologique), à travers une transmission ancienne par l’araméen, n’ayant néanmoins pas laissé de traces dans les dialectes de cette langue. *{SBQ} (‫)سبق‬ GL >(y)asba/iqu yusbaqu sābiqun masbūqun féminin masbūqatun< (registre semi-correct), VA >yasbaq sabaq sabq sābiq + īn sabbāq masbūq ksabaq yasbiq masbūqsabaq(+nī) sabaqṣabaq kīn ṣabaq+uhsabaqta+nī biʕaṭā< « tu m’as donné avant que je ne te demandais » ; AC >qad sabaq< « il s’est passé déjà ». VA >nisabbaq tasbīq ksabbaq< « placer devant, donner la priorité ». >sibāq< (maṣdar), VA >nisābaq musābaqah k = yassābaq assābaq maʕ< « courir à qui mieux ; rivaliser » ; GL >usābiqu = atasābaqu< (registre haut) « rivaliser ». VA >yansabaq ansabaq< « être devancé », GL >sibqatun< (registre semi-correct) « victoire dans un concours ». >sibāqun< (registre haut) « prix du concours ». >sābiqun fi ʔl+ʕilm< « déjà connu ». IQ >mā asbaq+uh< « qu’il est rapide ! ». AŠ 52/1/4 >ʔl+sawābiq< « les chevaux vainqueurs ». < Sémitique de l’Ouest {šbq}, cf. araméen rabbinique et syriaque šǝbaq « abandonner », sudarabique épigraphique >s1bq< « succès », probablement un vieux causatif à préfixe {sv+} de {bqy}, q.v. *{SBK} (‫)سبك‬ VA >nasbuk sabakt sabk sābik masbūk kyansabak ansabak insibāk< « être fondu ; se réjouir beaucoup ». IQ >ʔl+subkī< « nom propre masculin ». VA >sabīkah + sabāʔik< « lingot » ; AL çabíca + çabéiq « chaînon ; fusil (d’acier) » ; GL >sabāyiku< (registre semicorrect) « morceaux de métal » ; IZ 9/3/4 >ʔl+sabīkah< « petit plateau au sud de La Alhambra ». CD M 2/7 >insibāk< « mélange de bonnes qualités ». AL tazbíq + tacíbiq min hadíd « planche en fer ». IQ >munsabak< « aloi, mélange ». Cette racine sud-sémitique (cf. guèze s/śäbäkä « fondre ») semble être une métathèse avec une évolution phonétique et sémantique du pan-sémitique {špk}, cf. ougaritique >špksabakunt< semble avoir été le nom argotique des édits, privilèges et bulles qu’on publiait et criait aux gens, commençant avec les mots castillan sepan cuantos (la presente oyeren) « qu’il soit connu de tous ceux qui entendront ceci », ainsi déformés par les Moriscos.17 *{SBL} (‫)سبل‬ VA >nisabbal tasbīl k ʕalà< « donner des aumônes » ; AL nicebbél cebbélt « utiliser » ; MT >sabbal nafs+uh l+al+lah< « il se consacra à Dieu ». VA >nusbil asbalt isbāl musbil musbal / masbūl k< « laisser tomber ou couler ». >yassabbal assabbal tasabbul ʕalà< « être donné en aumône ». >yansabal ansabal insibāl< « tomber ; couler ». >sabalah< « moustache ». DS >s.b.l< « gesse ». SH >s.b.lahsabal< « anévrisme des vaisseaux de l’œil ; pannicule ». GL >sabīlun< (registre haut), VA >sabīl + subulsabīl< « chemin, sentier » ; GL >sabīlun || 17 Cette interprétation permet de comprendre le proverbe nº 823 de son recueil : /máʕak sabakúnt ʕuríft wakúnt waruḥímt iḏa mútt/ « si tu as un privilège, tu seras connu, tu auras vécu et tu trouveras miséricorde quand tu mourras », expression ironique de la situation sociale des gens à cette époque-là en Espagne, comme du reste aussi des nos jours dans la plupart des pays. Curieusement, l’équivalent arabe de ce mot argotique, ala ʕalima ʔlʕālimūn, utilisée sans doute par les crieurs d’AlAndalus, a été préservée en castillan sous la forme a la lima, al alimón dans quelques chansons populaires pour annoncer des nouvelles : voir Corriente 2008a : 49, s.v. alalimón.

616 | *{SBN}

muḫālifun< « chemin de traverse » ; IQ >ʔan sabīl< « par voie de » ; >lā sabīl an< « il est impossible » ; >law kān li+rāyī sabīl< « si je pouvais faire ma volonté » ; ḪA cdi 1 >kīf ʔl+sabīl wa+yibīt ʕind+ī< « comment faire pour qu’il passe la nuit chez moi » ; ZǦ >muǧāhid fī sabīl al+lah< « combatant de la guerre sainte ». IH 308 >subūlun nom d’unité +ahsubū/ulah + subūlsubūl nom d’unité +ahsubūlmasbūl< « dénoué, descendant en bas » ; >b+al+šuʕūr al+musbalah< « aux cheveux dénoués ». Voir {SNBL} et {WǦD}. < Pan-sémitique {šbl}, cf. ougaritique >šblts1bltsibniyyahsabaniyyah + āt / sabānīsabānīsabaniyyahśbn< « bandage (de momie) ».19 II. DS >sābūnī< « variété de caroubier ». Aparemment, un attributif d’un nom de lieu. III. AL Sabína « nom propre féminin ». Emprunt tardif au castillan < latin Săbīna. *{S/ṢBN} (‫)سبن أو صبن‬ VA >nisabban tasbīn k< « épouiller (les lentes) ». >yassabban assabban< « être épouillé (de lentes) ». >s/ṣibān nom d’unité +ahasbīnasbī sabayt / asbayt saby / isbā sābī musbī k< « faire prisonnier ; emmener comme captif » ; IQ >asbā+nī< « il me captiva ». GL >sabiyun< (registre semi-correct) « butin ». Voir {Š/SBY}. < Sémitique de l’Ouest {šby}, cf. hébreu šābāh, araméen rabbinique et syriaque šǝbā, peut-être un ancien causatif à prefixe sifflant du pan-semitique {bwʔ}.20 *{SBYR} Voir {ČBYR}.

|| 18 Cette ambivalence sémantique, expliquée sans conviction dans BDB 987 comme une conséquence du fait que les chemins « coulent et s’étendent », n’est probablement que le résultat des possiblités sémantiques d’un ancien causatif à préfixe sifflant du pan-sémitique {wbl} « produire ; conduire ». 19 Cf. copte seben « bandage » ; voir Crum 322 et Erman & Grapow IV : 89. Le grec σάβανον ne serait qu’un autre emprunt à l’égyptien ancien, tandis qu’une attribution à un nom de lieu Saban, près de Baghdad selon Alfayrūzābāḏī, ou en Occident selon le Lisān, ne pourrait pas expliquer les formes araméennes, très aptes à être analysées comme étant attributives. 20 Cf. hébreu bā, guèze boʔa « entrer », accadien bâʔu(m) « passer » et arabe bāʔa « retourner ».

*{STR} | 617

*{STT} (‫)ستت‬ I. GL >sittatun< (registre haut), VA >si/attahsittahsittah< « pédéraste » (?).21 AA 13 >sittaʕašarsittīnsittu miyah< « septcents » ; AL çetumíat élfe márra « six-cent-mille fois ». Voir {ʔLF}, {ʕŠR} et {ʕQD}. < Pan-sémitique {šdṯ}, cf. ougaritique >ṯṯts1dṯtsattsa/itt< « madame » ; IA >sittsatt+u< « sa maîtresse » ; IH 311, IQ et ZǦ >sitt< « madame ». Evolution phonétique de sayyidah, q.v., sous {SWD}. *{STR} (‫)ستر‬ GL >(y)asturu< (registre haut), VA >nastur satart satr / sutrah sātir sattār mastūr + īn k b / fītastar ʕalay+hātasturyastur+uhnastur ʕalà< « cacher ». AC >tansatar< « être protégé » ; >tansatar al+ʕawra< « on protège un lieu dangereux » ; >yansatar ʕār< « il est protégé de l’ignonimie ». VA >natasattar tasattart tasattur mutasattir = yastatar astatar istitār mustatir min bi / fī< « se couvrir ou protéger ». GL >satrun< (registre semi-correct) « voile » ; VA >sitr + astār / sutūr = sitārah + satāyirsutūr = satāyir< « rideau » ; AL cítar + açtár « couverture ; IQ >fī satr al+lah< « sous la protection divine » ; TH 112.18 >ahl ʔl+sutūr< « vendeurs d’amulettes ». IQ >al+lahu sitār+ī< (registre haut) « Dieu est mon protecteur ». AL çútra « occultation ; discrétion », VA >b+al+sutrah< « en secret ». >sitārah + satāʔirsitārahsitarah< « rideau ». >satīrun = mastūrun< (registre haut) « caché » ; >satīran< « en secret ». AL çattár + ín « recéleur ». ZǦ >astar< « qui cache mieux ». >qaḥbah mastūrahqaḥbā / ʕāyirah mustatārah< « prostituée en cachette ». Voir {SDL} et {SRR} II. < Sémitique de l’Ouest {str}, cf. hébreu sātar, araméen rabbinique et syriaque sǝtar, guèze sätärä.23

|| 21 Peut-être une déformation euphémistique de l’arabe classique satih. 22 Cette dernière acception est aussi témoignée par quelques dialectes orientaux, cf. steté « grandmère maternelle » (à Kormakiti, selon Borg 1985 : 124), ou sitt « grand-mère » en Syrie. 23 Peut-être un dérivé à infixe {+tv+} du pan-sémitique {srr}, cf. hébreu sar « opiniâtre » et accadien sarāru(m) « être faux », avec une certaine évolution sémantique.

618 | *{STRČ} *{STRČ} (‫)سترچ‬ AL çetarrích nom d’unité a « fumeterre officinale (Fumaria officinalis) ». Evolution phonétique de {ŠHTRǦ}, q.v. *{SǦǦ} (‫)سجج‬ AL cégg(e) + çigég, diminutif çugéige + ít « cicatrice » : IQ >ṭubayyab matà ʔl+siǧāǧ< « guérisseur ». BB */masáǧǧa/ « fronde » (d’où le catalan bassetja). Evolution phonétique par dissimilation de {ŠǦǦ}, q.v. *{SǦD} (‫)سجد‬ I. GL >asǧudu sāǧidun< (registre haut), VA >nasǧud saǧadt suǧūd sāǧid + īn / suǧǧād / suǧūd ilàsaǧad yasǧud(ū)nisaǧǧad k< « faire se prosterner ». >sāǧid + sawāǧid< « (œil) langoureux ». >saǧǧādah + sawāǧidmasǧid + masāǧidmasǧidmecégit « mosque » ;25 IQ >masǧid al+aḫḍar< « la Mosque Verte (à Cordoue) ». GL >masǧadah< « temple ».26 < Sémitique de l’Ouest {sgd}, cf. araméen rabbinique et syriaque sǝgad, guèze sägädä « se prosterner » et sudarabique épigraphique >ms1gd< « oratoire », à côté de >s3gd< « s’humilier ».27 II. IH 287 >sāǧidun< (registre semi-correct) « dépourvu d’ornements ». Metathèse de {SḎǦ}, q.v. *{SǦR} (‫)سجر‬ I. AL çajór « lien pour attacher les gerbes ». < Sémitique de l’Ouest {sgr} « (en)fermer », cf. ougaritique >sgrnisaǧǧar tasǧīr ʔl+nār< « attiser le feu avec un fourgon ». >yassaǧǧar assaǧǧar< « être attisé ». >siǧār< « fourgon », DS « ardeur, flamme ».29 Probablement un vieux causatif à prefixe sifflant du pan-semitique {grʔ/y}, q.v.30 III. AC >siǧar< « arbres » ; IA >siǧār nom d’unité +ahsaǧāǧidyasǧaʕ saǧaʕ saǧʕ sāǧiʕ< « roucouler ». IZ 13/5/1 >kin+nisaǧǧaʕ< « je ferais des rimes ». VA >saǧʕ = tasǧīʕ< « prose rimée ». Isolée dans l’ensemble du sémitique et probablement onomatopéique, néanmoins, cette racine arabe peut être mise en rapport avec l’arabe classique zaǧila « chanter, éléver la voix » (d’où le zaǧal ; voir {ZǦL}) et surtout avec le guèze sägälä « tirer un augure », car cette prose était caractéristique des anciens devins arabes (kāhin). II. IA >tisaǧǧaʕ< « encourager ». AL naçajá çaját cajá (lire açajàât açajáâ) « oser ». cájaâ = cágiâ (lire çájâa) « battement ». çajáâ « vaillance, courage ». çag/jéê + ín / çujáâ « vaillant, courageux ». Variante phonétique par dissimilation de {šǧʕ}, q.v. *{SǦF} (‫)سجف‬ VA >siǧf + asǧāf< « rideau ». Peut-être < araméen rabbinique isqūftā, ʔīsqūfā et sǝqūf(t)ā « seuil », ayant un air gréco-latin, mais sans une étymologie identifiable. *{SǦL} (‫)سجل‬ VA >nisaǧǧal tasǧīl k< « octroyer un privilège ». >yassaǧǧal assaǧǧal< « être octroyé ». >siǧill + āt< « privilège ; diplôme » ; AL cegíl = ta/ezgíl + tecégil « pièce d’un procès ». < Syriaque sīgīl(īy)ūn < bas-grec σιγίλλιον < latin sĭgillum « sceau ». *{SǦLṬ} (‫)سجلط‬ Voir {ŠǦLṬ}. *{SǦLMS} (‫)سجلمس‬ ḪA īd4 >min siǧilmāsatin< « de Sijilmāsah (géographie) ». FR 140.3 >ʔl+ḏahab ʔl+siǧilmāsiyyah< « monnaies d’or frappées à S. ». Voir {ṬYN}. *{SǦN} (‫)سجن‬ GL >masǧūnun< (registre haut), VA >nasǧun saǧant saǧn sāǧin saǧǧān +īn masǧūn knisaǧǧan al+mā< « canaliser l’eau » ; GL >suǧǧin< « il fut emprisonné ». VA >yassaǧǧan< « être canalisé ». >yansaǧan ansaǧan< « être emprisonné ». IW I : 531.24 >ʔl+s.ǧn< « fouir la terre autour des vignes ». GL >siǧnun< (registre haut), VA >siǧn + suǧūnsaǧansaǧǧānun< (registre haut), VA >saǧǧān + īnsaǧǧān< « geôlier ». IH 218 >misǧanu ʔl+ḥamāmi< (registre semi-correct) « cage pour les pigeons ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être générée comme un causatif à préfixe sifflant de {ǧnn}, q.v. *{SǦY} (‫)سجي‬ VA >saǧiyyah + āt / saǧāyā< « nature(l) ». Probablement en rapport avec l’araméen śǝgā « croître ; devenir grand ou nombreux ». *{SḤB} (‫)سحب‬ VA >nasḥab saḥabt saḥb k< « traîner ; (re)tirer ». >nisaḥḥab tasḥīb k< « couvrir de nuages ». >yassaḥḥab assaḥḥab< « se couvrir de nuages ». >yansaḥab an-

620 | *{SḤT}

saḥab< « être traîné ou retiré ». GL >saḥābun< (registre haut), VA >saḥābah + saḥābsaḥābsaḥābī< « bleu de ciel ». IQ >saḥbān< « nom propre masculin ». AL muçáhab + ín « nuageux ». < Sémitique de l’Ouest {sḥb}, cf. hébreu sāḥab et guèze säḥabä « traîner ».31 *{SḤT} (‫)سحت‬ VA >saḥt< « arracher, extirper ». IQ >saḥt< « faible, fragile ». >suḥt< « chose, truc ». >ḏā ʔl+suḥti min ʕām< « cette sacrée année ». < Sémitique de l’Ouest {šḥt}, cf. hébreu šāḥat « être gâté », araméen rabbinique šǝḥīt « mutilé », sudarabique épigraphique >s1ḥt< « mettre en déroute ; emporter d’assaut » et guèze sǝḥtä « se tromper, commettre une erreur ». *{SḤTR} Voir {ṢʕTR}. *{SḤǦ} (‫)سحج‬ VA >nisaḥḥaǧ k = nusḥiǧ asḥaǧ isḥāǧ musḥiǧ< « causer la dyssenterie ». >yassaḥḥaǧ assaḥḥaǧ tasaḥḥuǧ = yansaḥaǧ ansaḥaǧ< « avoir la dyssenterie ». >saḥ(a)ǧ< « dyssenterie ». SH et VR >suḥaǧ< « planures ». Cette racine arabe, qu’on retrouve aussi dans le guèze säḥagä « être usé ou râpé », est une extension de l’élément bi-consonantique {sḥ} avec la connotation basique de « raser, enlever la surface », cf. l’hébreu siḥēh « racler, balayer », sāḥaṭ « press(ur)er ; extorquer », sāḥaf « emporter », etc., et pour l’arabe cf.{SḤB}, {SḤD}, {SḤF}, {SḤW}, etc. *{SḤḤ} (‫)سحح‬ DS >saḥḥa< « battre le lin ». VA >yisaḥḥ saḥḥ saḥḥ sāḥḥ al+maṭar< « couler l’eau de la pluie ». >saḥḥ< « eau de la pluie ». DS >s.ḥāḥ< « lin battu ». TH 52.3 >saḥḥāḥ< « batteur de lin ».32 Extension la plus simple de l’élément biconsonantique {sḥ} ; cf. {SḤǦ}. *{SḤD} (‫)سحد‬ IH 322 >misḥadatun< et LZ >mišḥaḏah< « outil pour hacher la viande ».33 Variante phonétique de {SḤT}, q.v. *{SḤR} (‫)سحر‬ VA >nasḥar saḥart siḥr = usḥir asḥart isḥār masḥūr kasḥarat asḥartatasḥar(+uh)nisaḥḥar tasḥīr k< « donner le repas au point du jour pendant le mois de Ramadan ». >nassaḥḥar assaḥḥart tasaḥḥur< « prendre ce repas ». >yansaḥar

|| 31 L’acception « nuage » aurait été générée par une métaphore, comme l’hébreu sǝḥābāh « lambeau (traîné) », dans le premier cas par les vents dans le ciel. 32 Il faut corriger ainsi *saḥḥāǧ dans l’édition et Corriente 1997a : 244. 33 La deuxième variante semble contaminée par {šḥḏ} « aiguiser », mieux connu des copistes que {šḥt}.

*{SḤL} | 621

ansaḥarsiḥ(a)r = siḥri + asḥāras/ṣḥārsiḥran ḥalāl< « magie permise ». >saḥar< = ZǦ, AL çáhar « point du jour, lever de l’aurore » ; IQ >qumtu saḥar< « je me levai au point du jour » ; AC >f+a+lsaḥar< « au point du jour ». DS >saḥarī< « gelée blanche ». VA >saḥūrsuḥūrsḥr< « repas au point du jour pendant le mois de Ramadhan » ; IQ 150/5/5 >ṣaḥb ʔl+saḥūr< « crieur qui annonce le moment de ce repas ». GL >sāḥirun = saḥḥārun< (registre haut), VA >sāḥir + īn / suḥḥār / saḥarah / saḥḥārahṣaḥḥārīnisḥārrah< « sisymbre (Sisymbrium officinale) » ou « radis sauvage (Raphanus raphanistrum) ».34 Voir {RBṬ} et {ṢʕTR}. < Pan-sémitique {sḥr}, cf. accadien saḫāru(m), hébreu sāḥar « tourner ; parcourir », syriaque sǝḥar « mendier », avec des évolutions sémantiques différentes, comme l’hébreu sōḥēr « marchand » et l’accadien saḥār ūmi « l’après midi » (littéralement, « épart du jour »), araméen rabbinique šaḥar « aube ».35 *{SḤF} (‫)سحف‬ IQ >saḥfa< « graisse enlevée du dos d’une bête égorgée ». Extension de l’élément bi-consonantique {sḥ} ; cf. {SḤB}, {SḤǦ}, {SḤD}, {SḤW}, etc. *{SḤQ} (‫)سحق‬ I. GL >ʔ.sḥiqu< (registre semi-correct), VA >nasḥiq asḥaqt / saḥaqt saḥq masḥūq kmasḥūqyansaḥaq ansaḥaq< « être écrasé ou pilé ». MT >saḥq< « biffage », DS « poudre ». TH 45.18 >s.ḥāq< « poudre effrité d’une substance ». IQ >ʔl+saḥīq< « l’abîme, l’enfer ». >suḥq< « malédiction ». Voir {NWR} I. < Sémitique de l’Ouest {šḥq}, cf. hébreu šāḥaq, araméen rabbinique et syriaque šǝḥaq « pulvériser ». II. AL céhica + çaguíhiq « foudre ». Variante phonétique de {ṢʕQ}, q.v. *{SḤL} (‫)سحل‬ DS >suḥliyyah< « salamandre ».36 GL >sāḥilun< (registre haut), VA >sāḥil + sawāḥilsāḥil< « frontière ; fin ». GL >sāḥiliyun< (registre semi-correct) « riverain ». Sans doute, une autre extension de l’élément bi-consonantique {sḥ} (voir {SḤB}, {SḤǦ}, {SḤD}, etc.), mais le guèze säḥalä et accadien šêlu(m) « aiguiser », au côte de l’arabe saḥala « peler, dépouiller de || 34 La variante >išḥārrah< de DS I : 732, tirée d’un manuscrit d’Ibn Albayṭār, ne semble être qu’une erreur graphique. 35 Mais il faudrait aussi considérer la possibilité d’un emprunt à l’égyptien ancien >śḥr< « nom d’un livre de magie » selon Erman & Grapow IV : 220. 36 Mais il semble plutôt s’agir d’un lézard de mur, cf. l’arabe égyptien siḥliyya, probablement une métathèse et étymologie populaire, car il rampe, de l’arabe classique ḥisl, quoique celui-ci avait déjà suḥaylah.

622 | *{SḤM}

l’écorce », suggèrent que les Sémites consideraient les rivages et les frontières comme le fil (ou la bouche, cf. l’arabe ṯaġr et l’hébreu peh) d’une épée imaginaire, leur propre présence, ce qui expliquerait cette métaphore chez les Arabes. *{SḤM} (‫)سحم‬ VA >yasḥum saḥum< « être noir ». >nisaḥḥam tasḥīm k< « noircir, rendre noir ». >yassaḥḥam assaḥḥam< « devenir noir ». >suḥmah< « couleur noire ». >asḥam + suḥam< « noir ». ET Zuaime = Zoayme « nom propre masculin ». Ancien causatif à préfixe sifflant de {ḥmm} avec cette signification, parmi d’autres. *{SḤN} (‫)سحن‬ IH 145 >ʔl+siḥnatuh< « extérieur, aspect ». >saḥnūn< « nom propre masculin ». Voir {ṣḥn}. Le semanthème basique de cette racine, « polir », suggère une autre extension de l’élément biconsonantique {sḥ} ; cf. {SḤB}, {SḤǦ}, {SḤD}, etc. *{SḤW} (‫)سحو‬ VA >siḥāʔah + āt< « vélin (pour relier) ». >misḥāh + masāḥī< « pelle » ; GL >ma/isḥātun< (registre haut), IH 177 >masḥāmisḥāmasāḥī< et AC >masiḥīnasḫar saḫart saḫr sāḫir masḫūr bi / min< « se moquer de ». GL >usaḫḫiru< (registre haut), VA >nisaḫḫar tasḫīr knasaḫḫary.saḫḫ.r tasḫīrtisaḫḫar saḫḫarsaḫḫarnassaḫḫar assaḫḫart liyaṣṣaḫḫar l+ak< « être pris de corvée ». VA et ZǦ >suḫrahsuḫrāʔl+ṣuḫra< « corvée ». Cette racine arabe semble dériver de l’araméen rabbinique šǝḥar « confisquer ; imposer un service publique », un ancien causatif à préfixe sifflant de {ḥrr} (cf. šiḥărēr « libérer »), mais la réalisation avec un /ḫ/ décèle une contamination avec d’autres racines commençant avec un élément biconsonantique {sḫ}. *{SḪSḪ} (‫)سخسخ‬ VA >nisaḫsaḫ saḫsaḫah k< « souiller ». >yassaḫsaḫ assaḫsaḫ< « se souiller ». >suḫsuḫ + saḫāsiḫ< « saleté ». Forme avec redoublement de {WSḪ}, q.v. *{SḪṬ} (‫)سخط‬ GL >saḫṭatun sāḫiṭun< (registre haut), VA >nasḫaṭ saḫaṭt saḫ(a)ṭ sāḫiṭ + īn / suḫḫāṭ masḫūṭ ʕalà = yassaḫḫaṭ assaḫḫaṭ tasaḫḫuṭ mutasaḫḫiṭ + īnsaḫaṭ tasḫaṭ ʕalà< « se fâcher, se mettre en colère » ; AL nazḳát çaḳátt mazḳót + ín « maudire ; déshériter ». GL >(y)asḫiṭu< (registre semi-correct), VA >nisaḫḫaṭ tasḫīṭ k = nusḫiṭ asḫaṭt isḫāṭ musḫiṭ musḫaṭ< « irriter, mettre en colère ». >yassāḫaṭ assāḫaṭ tasāḫuṭ< « s’irriter les uns contre les autres ». AC >suḫṭ< « colère » ; IQ >suḫṭ+ī ʕalà ʔiṯnayn< « je déteste deux choses ». Probablement < Sémitique de l’Ouest {śḥṭ}, cf. hébreu śāḥaṭ et araméen rabbinique sǝḥaṭ « press(ur)er, exprimer », avec une certaine évolution sémantique, mais la réalisation avec un /ḫ/ decèle une contamination avec d’autres racines commençant avec un élément biconsonantique {sḫ}.

*{SḪW} | 623

*{SḪF} (‫)سخف‬ VA >nasḫuf saḫa/uf suḥf ʕalànisaḫḫaf tasḫīf k< « provoquer l’arrogance ». >yassaḫḫaf assaḫḫaf ʕalà< « devenir arrogant ». >saḫīf + suḫafā / siḫāfsafīḫu ʔl+qalb< « sot ». IA >asḫaf< « plus arrogant », NQ mg 9/5/4 « plus sot ». DS >isḫāf< « moquerie ». < Pan-sémitique {sḫp}, cf. hébreu sāḥaf, accadien saḫāpu(m) « renverser, abattre » et rabbinique sǝḥaf « emporter ; mépriser », en fait, un ancien causatif à préfixe sifflant de {ḫff}, encore très visible dans l’arabe istaḫaffa, q.v. sous {ḪFF}. *{SḪLṬ} Voir {ŠǦLṬ}. *{SḪN} (‫)سخن‬ VA >yasḫun saḫun suḫūnah / saḫānahsaḫunatusaḫḫinunisaḫḫan tasḫīn kyisaḫḫan saḫḫanyassaḫḫan assaḫḫan tasaḫḫun mutasaḫḫin bisuḫn< « chaleur ». GL >ḥammāmun suḫnun< (registre haut), MT >suḫn< « salle de bain chaud ». IH 310 >saḫnatu ʕaynsaḫnat ʕaynsuḫnat al+abṣār< « une peste ». IH 240 >saḫīnahsaḫīnah + saḫāʔinsaḫīnahsaḫīnat al+mariyā< « variété de ce mets attribuée à Almeria ». >saḫīnah< « (femelle) en rut ». IH 316 >saḫūnun féminin +atunsuḫūn = saḫḫān + īnsuḫūn< « chaud » ; >li+ġayri suḫūn< « pour le temps froid » ; VC 30.8 >al+mā suḫūn< « eau chaude » ; MT >bayt suḫūn< « salle tiède ». AL maç/zḳána + maçáḳin « salle tiède ; chauffe-lit ». < Pan-sémitique {šḫn}, cf. araméen rabbinique et syriaque šǝḥen, guèze sǝḫnä, accadien saḫānu(m) « être chaud » et hébreu šǝḥīn « ulcère ».37 *{SḪW} (‫)سخو‬ VA >yasḫū saḫā ʕalàyasḫū s/ṣaḫā< (maṣdar) « être généreux ». VA >nisaḫḫī k< « rendre généreux ». >yassaḫḫā = yatasaḫḫā assaḫḫā tasaḫḫī mutasaḫḫī + īn ʕalàsaḫāʔun< (registre haut), VA, IQ et IA >saḫāsaḫiyun< (registre semi-correct), VA >saḫī = saḫiyy + asḫiyā / siḫāsāḫiyāsuḫay< « généreux ».38 IQ >asḫà< « plus généreux » ; >mā +sḫà yaday+h< « que ses mains sont géné|| 37 Ce mot et l’ougaritique >šḫn< « être fébrile », comparés par Ward (JNES 20 [1961] : 33, selon Gordon 1965 : 489) avec l’égyptien ancien >ś/sḫn< « inflammation » (Erman & Grapow IV : 254) pourraient suggérer un emprunt à cette langue dans tout le sémitique, explicable à cause du prestige des médecins égyptiens. 38 Probablement AL çoḳár « généreux » n’est qu’une erreur au lieu de *çoḳáy, qu’il faudrait placer ici.

624 | *{SDǦ}

reuses ! ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait s’être générée comme un ancien causatif à préfixe sifflant de {ʔḫw}, cf. āḫà « fraterniser ». *{SDǦ} Voir {SḎǦ}. *{SDD} (‫)سدد‬ GL >asuddu masdūdun< (registre haut), VA >nusudd sadadt sadd sādd masdūd kyusuddi yusuddūtusudd suddtusad< « fermer ; boucher » ; IQ >suddi l+uh ʕaynay+k< « ferme-lui tes yeux ». GL >usaddidu< (registre haut), VA >nisaddad tasdīd k< « réparer » ; AL niceddéd ceddédt tazdíd « approuver, juger juste » ; VA >nisaddad ʕalà rūḥ+ī< « apaiser sa faim » ; MT >tisaddad ʕalay+h b+al+baʕḍ< « elle lui paiera partiellement ». VA >yassaddad assaddad< « être réparé ». >yansadd ansadd insād< « être fermé ou bouché ». >sudd + asdādsudʔl+sudd< « la Grande Muraille de la Chine ». VA >suddah + sudadsuddah = sūdah< « mansarde ». VA et MT >sadd< « ce qui est juste ou droit ». IQ 163/4/2 >rāyan sadīd< « l’opinion correcte ». Voir {ʔRB}. < Pan-sémitique {sdd}, cf. accadien sadādu « fournir », araméen rabbinique et syriaque saddā « cep », guèze sädädä « bannir, chasser », avec des évolutions sémantiques différentes. *{SDR} (‫)سدر‬ I. DS >asdara< « étourdir ». >sadar< « étourdissement ». >sadir + sadrà< « étourdi ». Probablement un ancien causatif à préfixe sifflant de {dwr}, encore très visible dans l’arabe udīra, q.v. sous {DWR}. II. UT nº 4550 >sidr (ḍāll) nom d’unité +ah< « lotus (Zizyphus lotus) ». >sidr ʕubrī< « jujubier (Zizyphus jujuba) ». VA >sa/idrah< « épine ». AL çúdra + çudár « tendron, cartilage ». muçádar + ín « cartilagineux ». < Pan-sémitique {sdr}, cf.hébreu sēder, araméen rabbinique sidrā < accadien sidru « file, ordre ».39 *{SDRWN} (‫)سدرون‬ UT nº 4362 >sādawarānsādirwān< « suc noir des racines de quelques arbres, comme les chênes ». < Néo-persan seyαhe darun « noir intérieur », déformé par étymologie populaire comme seyαhe dαvarαn « costume noir des juges ».40

|| 39 On aurait donné ce nom rabbinique à cet arbrisseau à cause de la tradition, reflétée dans Qurʔān LIII-14, de « le lotus de la limite » (sidratu l+muntahà), à droite du trône de Dieu, où s’arrêtent les actions des hommes et la science de toutes les créatures. 40 DS I : 620 transmet cette histoire connue des anciens botanistes natifs, qui ignoraient néanmoins la véritable étymologie néo-persanne.

*{SDW} | 625

*{SDS} (‫)سدس‬īī MT >suds< « sixième partie ». GL >wazn sudus< « poids d’un sixième ». VA >sādis< + DS >sawādissadaf< « tache noire produite par la végétation dans le lontain ». VA >sadīf< « graisse de la bosse du chameau » ; IQ 85/3/3 « graisse du mouton » ; AL çadíf alḳanzír « lard ». MT >al+ sadafī< « nom propre masculin ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe dont le sémanthème basique semble être « les ténèbres », pourrait s’être générée de {SDD}, q.v., avec un complément phonétique ou définisseur sémantique. *{S/ŠDQ/K} GL >šādikatun< (registre semi-correct), IH 312 >šuḏkūnun + šaḏākin< = >šāḏakūnatun< (registre semi-correct), VA >sāda/ik = šādikšādik/qah< « matelas ». < Néo-persan sαdag « mou », avec l’addition du suffixe augmentatif roman andalou dans la forme apporté par IH. *{SDL} (‫)سدل‬ VA >nasdul sadalt sadl sādil masdūl k ʕalà< « couvrir, cacher ». >nisaddal k< « laisser tomber ». LZ >asdaltu ʕaly+h ʔl+sitr< « cacher sous un voile ». VA >yansadal ansadal insidāl unsadil ʕalà = istidāl< « descendre (comme un rideau ou les cheveux) ». >sadl + sudūl< « rideau ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, il semble s’agir d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {dlw}, confirmé par le guèze sädälä et sädläwä « peser, calculer », et le sudarabique épigraphique >s1dl< « mesure de fleur d’harine ». *{SDM} (‫)سدم‬ I. VA >yasdam sadam sadm sādim< « se repentir ». Probablement, un ancien causatif à préfixe sifflant de {dwm}, exprimant des sentiments de longue durée, comme les regrets, la tristesse ou la colère. II. AL Çodum « Sodome ». < Arabe sadūm < hébreu sǝdōm. *{SDW} (‫)سدو‬ AŠ 12/5/5 >yasdūusaddīnisaddī tasdiyah k< « faire la trame d’un tissu ». GL >yusdīnusdī asdayt isdā musdī musdā k< « conférer, octroyer » ; GL >yusdī ʔl+ġayṯa< « il donne de la pluie ». VA >yassaddā assaddā< « être faite (la trame) ». ZǦ >sadà< « bienfait, faveur ; utilité » ; IZ 2/3/2 >sadī+h< « sa trame ». VA >sidāwah + ātmusdin = l+h sidàn< « lecteur excellent du Qurʔān ». Le sémanthème basique de cette racine arabe, isolée dans l’ensemble du sémitique, sauf par le guèze sädäyä « aider », suggère qu’il s’agit d’un ancien causatif à préfixe sifflant du pan-sémitique {ydw}, d’où le nom de la main dans toute la famille ; cf. arabe ayyada / āyada / aʔyada « aider ».

626 | *{SḎB} *{SḎB} (‫)سذب‬ VA >saḏābs. bustānī< « rue » ; >s. barrī / al+barr< « rue sauvage (Peganum harmala) » ; nº 4561 >s. ǧabalī< « rue de montagne (Ruta montana) ». < Pehlevi sudāb. Voir {ṢMĠ}. *{SḎBRĠ} (‫)سذبرغ‬ DS >sḏābrġā< « prasion (Prassium foetidum) ». Peut-être < néo-persan saḏαbe barġ « rue des rivages », a travers l’araméen.41 *{SḎ/DǦ} (‫)سذج‬ GL >sādiǧun< « simple ; azyme » ; VA >sāḏaǧ + ah< « simple » ; FḪ >sādiǧ< « sans farce ». UT nºs. 4525, 2148 et 2150 >sada/iǧ / sādiǧ (hindī)< « feuilles de cannelle de Malabar (Cinnamomum citriodorum) » ; n 4525 >sādiǧ< « naïade marine (Najas marina) » ou « espèce de potamot (Potamogeton polygonifolius) » ; nº. 4525 >s. nahrī< « potamot (Potamogeton polygonifolius) ». Voir {SǦD} II. < Pehlevi sādag « mou ». *{SRB} (‫)سرب‬ I. VA >nisarrab tasrīb k< « laisser écouler ». >yassarrab assarrab< écouler ». >sarb + surūbsarab + asrāb / surbān< « égout, cloaque ». VA >sirb + asrāb< « bande d’oiseaux ». AL çórba + çoráb « bande ; troupe ; aile d’une armée ». VA >sarrāb + īn< « ouvrier chargé des égouts ». JT 37 >tasrīb< « conduit d’écoulement ». HC 143.6 >al+laḥm al+musarrab< « piece de bétail évantrée et ouverte de haut en bas » (cf. castillan carne en canal). Cette racine du sémitique du Sud (cf. guèze säräbä « inonder ») semble s’être générée de l’agglutination de la préposition locative bi+ à {sry}, q.v. II. VA >sarāb< « mirage » ; AL çaráb « brouillard ». Probablement < Pehlevi *sar āb « eau de la tête, c’est-à-dire imaginée ».42 *{SRPL} Voir {SʕTR}. *{SRǦ} (‫)سرج‬ I. IH 216 >masrūǧun< (registre semi-correct), VA >nasriǧ asraǧt isrāǧ musriǧ musraǧ / masrūǧ kasriǧ< (impératif), AL nazríg açaráxt azríx « seller ». VA >yansaraǧ ansaraǧ insirāǧ< « être sellé ». GL >sarǧun< (registre haut), VA >sarǧ + surūǧsarǧsurayyaǧsurayǧ< « nom propre masculin ». VA >sarrāǧ + īnsarrāǧsdāb< dans le supplément à PS, p. 223. 42 Cette acception serait préservée dans le néo-persan sarαb « inexistent », quoique les dictionnaires persans attribuent ce mot à l’arabe. 43 Cf. la Silla del Moro à Grenade.

*{SRḪS} | 627

basique en rapport avec les chevaux, introduits au Moyen Orient par les Indoeuropéens. II. GL >sirāǧun< (registre haut), VA >sirāǧ + surūǧsirāǧ< « lampe » ; >sirāǧ< et ET Abencirix « noms propres masculins » ; UT nº 4573 >sirāǧ al+quṭrub< « giroflée jaune (Cheiranthus cheiri) ». nº 942 et 2556 >sirāǧī< « variétés d’aubergines et de poires ». nº 4400 >sirāǧiyyah< « sauge de Jérusalem (Phlomis purpurea) ». AL çarrág + ín « peintre à l’encaustique ». mucarráx (lire ç) « painté ainsi ». < Pehlevi čirαγ. III. IH 188 >sarraǧtu ʔl+ḫurǧa< (registre semi-correct) « fermer une sacoche ».44 < Sémitique de l’Ouest {śrg}, cf. araméen rabbinique sǝrag « tresser », hébreu śōrag « être tressé », guèze mäśgärt « filet » et arabe šaraǧa = ašraǧa « fermer une bourse en serrant les cordons ». *{SRǦB} Voir {ŠRǦB}. *{SRḤ} (‫)سرح‬ VA >yasraḥ saraḥ sarḥ / sarāḥ sāriḥasraḥ< (impératif) >masrūḥyasraḥnisarraḥ tasrīḥ kṣarraḥ+nī< « laisser libre » ; >ṣurriḥ l+ah< « elle eut permission » ; MT >sarraḥ< « permettre ; laisser libre » ; AL niçarráh çarráht taceréh muçárrah + ín « laisser libre ; lâcher ; faire écouler ; remettre (une dette) ; faire un prêt ». VA >yassaraḥ assarraḥtuffāḥ sryḥ< « variété douce de pomme ». VA >sarḥān + sarāḥīn< « loup » ; >ḏ̣uhūr ḏanab ʔl+sirḥān< « l’aube » ; MT >s.rḥān< « nom propre masculin ». >masraḥ + masāriḥ< « prairie ». < Sémitique de l’Ouest {srḥ}, cf. hébreu sāraḥ « aller librement » et syriaque sǝraḥ « pécher », avec une compréhensible évolution sémantique.45 *{SRḪS} (‫)سرخس‬ UT nº 4430 >sarḫas< « fougère mâle (Dryopteris filix-mas) » ; nº 4433 >s. ḫaǧarī / ṣaḫrī< « polypode commun (Polypodium vulgare) » ; 4429 >s. māʔī< « capillaire (Adiantum capillus Veneris) » ; nº 4432 >s. ʕaḏ̣īm< « cétérach officinal (Asplenium ceterach) » ; TD 314 >s. al+ballūṭ< « capillaire noire (Asplenium adianthum nigrum) ». < Néo-persan sarḫas.

|| 44 Cet auteur suggère la correction šarraǧtu, phonétiquement juste, puisque qu’elle évite la dissimilation vulgaire des deux consonnes palatales (voir Corriente 1977 : 50), mais morphologiquement fausse, puisqu’elle reflète le remplacement dialectale de la forme IV par la forme II (voir Corriente 1977 : 102, n.59). 45 Cette racine s’est probablement générée d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {rwḥ}, malgré la correspondance irrégulière des sifflantes dans le sémitique du Nord-Ouest, peut-être à cause d’une contamination avec {sw/yr}.

628 | *{SRD} *{SRD} (‫)سرد‬ I. VA >nasrud saradt sard sārid + īn masrūd< « lire avec rapidité ». >yansarad ansarad< « être lu vite ». GL >sardun< (registre haut) « énumeration ». VA >masrūdah< « cotte de mailles ». Voir {SRD(N)} I et II. < Sémitique de l’Ouest {śrd}, cf. hébreu śǝrād « tissage », araméen rabbinique sǝrādā « grillage ». 46 II. IH 293 >saradtu mina ʔl+bard< « je me suis gelé de froid » GL >masrūdun< (registre semi-correct) « gelé ». < Arabe {ṣrd}, un emprunt au pehlevi sard « froid ». *{SRD/Ḏ} (‫)سرد أو سرذ‬ HC 147 >s.rdahsarḏah< « maquereau ».47 < Latin sarda « sardine », la distinction avec sardĭna étant faite à cause du métanalyse de cette terminaison comme un suffixe diminutif. *{S/ZRDB} (‫)سردب‬ GL >sirdābun< (registre haut), IH 229 >zirdābun< (registre semi-correct) « cave ». < Néo-persan sard αb « cave glacière ». *{SRDQ} (‫)سردق‬ IQ >yasardaq< « il dresse une tente ». VA >surādiq + āt< « grande tente » ; AC >ṣurādiq< « échoppe, boutique ambulante ». < Araméen, cf. mandéen sradqa < pehlevi srāda/ig < grec στρατήγιον « tente du général ».48 *{SRDL/N} (‫)سردل أو سردن‬ IQ >sardālʔl+sardīnusardīn nom d’unité +ahsardīnsarḏīna(t)< « sardine ». AL Cerdeña « Sardaigne » (emprunt tardif au castillan). < Latin sardĭna et Sardĭnĭa. Voir {SRD/Ḏ} et {ŠRDN}. *{SRD(N)} (‫)سرد أو سردن‬ AL niçarrát çarrátt, VA >nisardan sardanah k bi< « cribler (le grain) ». >yassardan assardan< « être criblé ». Variantes phonétiques de {SRND}, q.v. *{SRR} (‫)سرر‬ I. GL >surra usarru = aṣarru (!) surūrunnasurr sarurt surūryusar nusar(ri)< « se réjouir » ; GL >asurru masrūrun< (registre haut), VA >nusurr sarart sārr + īn masrūr k bisarra+nī yusurr+ak masrūryusurryiṣurr+ak bi+maṣarrah< « il te fait heureux » . IQ >sarrā< « prospérité ». GL >sarīrun + asarratun< (registre semicorrect), VA >sarīr + surur / asarrahsarīrsrāṭāq< d’Al-Ḫafāǧī, prouvant les faits. Cf. aussi araméen rabbinique sǝraṭyā = isṭraṭyā « camp(ement) » < grec στρατεία.

*{SR/LS} | 629

cirír daâíf + acérre doâfí « mauvais lit » ; DS et IB 130 >sarīr + asirrah< « berceau, treillage » ; FǦ >asirrah< « bases en pierre des moulins d’huile » ; IQ >ʕamal sarīr+uh maʕ+hā< « il coucha avec elle ». Voir {ʔḪḎ}, {ḪBʔ}, {DWM} et {ʕNY}. Peut-être < pan-sémitique {srr}, cf. hébreu sōrēr « opiniâtre ; rebelle », accadien sarru(m) « hostile », guèze särärä « assauter », avec une évolution sémantique de « force, pouvoir » vers « satisfaction » et « joie ».49 II. VA >yassarrā assarrā tasarrī mutasarrī< « prendre une concubine ».50 >nastasarr astasart maʕ< « parler secrètement, chuchoter ». >sirr + asrārsir(r) + asrārṣāḥib sirr< « secrétaire ; ami intime » ; GL >sirrun ġāmiḍun< (registre haut) « un secret abstrus » ; >sirrun mastūrun / mustatirun< « un secret caché » ; IQ >šarabtu sirr+ak< « j’ai bu à ta santé » ; >sirr+ak al+ʕālī b+al+kabīr nasqī+h< « je boirai à ta santé un grand verre » ; IZ 10/1/1 >saqqi+nī sirr al+fulānī< « donne-moi à boire à la santé d’un tel ». GL >surratun< (registre haut), IH 191 >ṣurratu ʔl+baṭn< (registre semi-correct), ZǦ >surrah< « nombril » ; VA >s/ṣurrah + āt / s/ṣurar< « nombril ; poil pubien » ; AL çúrra « flanc (des animaux) » ; FḪ >surrah< « flanc du thon » ; IH 310 >quṭiʕat surratu fulānin< « on coupa le cordon ombilical d’un tel » ; UT nº 1224 >surrat al+ʔarḍ< « saxifrage moyen (Saxifraga media) » ; nº 4469 >s. al+ḥaǧar< « cotylédon ombilique (Cotyledon umbilicus Veneris) ». GL >surriyatun< (registre semi-correct), VA >surriyah + āt / sarārī< « concubine ». GL >sarīratunsarīrah + sarāʔirsarāyir< « pensée intime ; conscience ». MT >abī sarūr< « nom propre masculin ». VA >surūr = masarrah + ātsurūr = masarrahsurūrsurūr< « banquet ». IQ >mā asarr+uh< « qu’il est joyeux ! ». AL miç/zrár + ín « plaisant ; gai ; drôle ». ET Maceror = Mozrore « nom propre masculin ». Si l’on accepte une connexion métonymique entre le nombril et les pensées intimes, on peut poser une racine sémitique de l’Ouest {šrr}, cf. hébreu šōr et syriaque šerrā « cordon ombilical ». Voir {KTM} et {WY(Ḥ/L)}. *{SR/LS} (‫)سرس‬ UT nº 4569 >sarīs (bustānī)ʔl+salīsu< « chicorée endive ou amère (Cichorium endivia ou intybus) ».51 < Grec σέρις.

|| 49 Dans le cas de sarīr « lit », la connexion sémantique serait celle du « meuble solide » et rare parmi les Semites qui couchaient le plus souvent sur la terre (voir {FRŠ}), ou sur un tapis dans le meilleur des cas. Une utilisation métonymique de ce mot semble se refléter dans le sudarabique épigraphique >s1r< « terre cultivée le long du lit d’un torrent ». 50 La dissimilation haplologique de la troisième consonne dans la forme V des verbes sourds était habituelle déjà dans le classique ; voir Corriente 1976 : 85. 51 La variété sauvage (barrī) peut être >abyaḍaḥmaraswadmurr< et >marǧīšatawī šāmī< ou >hāšimīsarsi/īḫ< « nom propre masculin ». *{SRSD} (‫)سرسد‬ DS >sirsādsarsād< « agneau chaste (Vitex agnus-castus) ».52 < Néopersan sar e sαd, littéralement « tête plate ». *{SRSL} Voir {SLSL}. *{SRSLṬ} (‫)سرسلط‬ VA >sursuliṭṭah< « partie de plaisir ». Probablement < bas-latin *sortio laeta « sortie joyeuse ». *{SRSM} Voir {ŠRŠM}. *{SRṬ} Voir {ṢRṬ}. *{SRṬN} (‫)سرطن‬ AL niçartán çartánt muçártin + ín muçártan + ín, BD 4v >muṣarṭanina< « étourdir ». AL naçartán açartant taçartón « être étourdi ». GL >saraṭān< « cancer (médecine) » ; >ʔl+saraṭān< « Cancer (astronomie) » ; VA >saraṭān + āt< « écrevisse » ; AL çaratán + ít « écrevisse ; Cancer (astronomie) ; cancer (médecine) », diminutif çuráitan + ít « petite écrevisse ». DS >musarṭan< « attaqué de chancre ». Voir {ʕYN}. < Araméen, cf. rabbinique sarṭān, littéralement « égratigneur ».53 *{SRʕ} (‫)سرع‬ GL >usriʕu musriʕun< (registre haut), VA >nisraʕ musāraʕah ilà< « lutter de vitesse ». GL >asriʕu musriʕun< (registre semi-correct), VA >nusriʕ asraʕt isrāʕ musriʕ fīsurʕatun< (registre haut), AL çú/óraâ « empressement, vitesse » ; GL >bi+surʕatin< = musriʕan = sarīʕanbi+surʕahsarīʕ + īn / sirāʕ féminin +ahsarīʕasraʕ< « plus rapide ». Voir {Ṣ/SRʕ}. Probablement < Pan-sémitique {šrʕ}, cf. araméen rabbinique šǝraʕ « glisser », hébreu śāraʕ, syriaque sǝraʕ « étendre », guèze śärʕa « établir » et accadien šerû « aplattir », avec plusieurs évolutions sémantiques et correspondance fautive des sifflantes, car il s’agit d’un élément biconsonantique {š/ś/sr}, dont la connotation basique est le mouvement, avec l’ajout de compléments || 52 Dans UT nºs. 3831 et 4355 déformé comme >suruhbād/ntāsarġant(u)sarġant< « espèce de télèphe (Corrigiola telephifolia) ». < Berbère ta(w)ṣǝrġint. *{SRF} (‫)سرف‬ VA >nusrif asraft isrāf / saraf musrif + īn fī / ʕalà< « s’excéder, pécher ». GL >ṣarafan< (registre semi-correct), IQ >saraf< « trop » ; >saraf saraf qalīl< « très peu » ; NQ ms 1/1/2 >nahwā+k ṣaraf< « je t’aime beaucoup » ; yb 1/2/1 >ṣaraf malḥ+ÉLLA< « très gracieuse » ; ḪA li3 >ṣaraf DE MÉLE< « trop de miel ». AC >ʔl+sarafraf< « nom propre masculin ». GL >musrifun (fī ʔl+ʔaḏāʔi)< « trop nuisible ». Probablement < Pan-sémitique {śrp}, cf. ougaritique >šrpasriqu sarqatun sāriqun< (registre semi-correct), VA >yasraq saraq sariqah sāriq masrūq ksaraqtu suriq sāriq masrūqsarqahsaraq yasraq sirqah masrūqahsaraq yasraq asraq l+u (impératif) sarqa(t) = sarqa(t) siri/īq (= /sÍriq/)saraq(+nī) tasraq(+ak) sariqah masrūqahtasraq ʔl+naḏ̣rah< « elle fascine ». VA >nisarraq k< « rendre voleur ; considérer comme un voleur ». >yansaraq ansaraq< « être volé ». >yastaraq al+samʕ istirāqq< « écouter à la dérobée » ; >nastaraq mā fī qalb+ak< « je devine tes pensées ». DS >saraq< « maladie des melons dont le pied est arrosé trop longtemps ». VA >sar(i)qahsāriq + surrāqsāriq 2 sāriqaynsā/īriq + surrāqsarriqat (al+)mīs1rq< et guèze säräqä « voler », sans doute un ancien causatif à préfixe sifflant de {ryq}, q.v.54 *{SRG} (‫)سرگ‬ AL sírga « corde de halage ». Emprunt tardif du castillan sirga, dont l’étymologie est obscure.

|| 54 La critique de Leslau 1987 : 514 à cette opinion de Brockelmann n’est pas juste, car cette racine est certes attestée dans le sémitique du Sud et, même dans le sémitique du Nord, on trouve le rabbinique sǝraq « vider » et sǝrāq « desert » (d’où « sarrasin »), avec une structure morphologique parallèle.

632 | *{SRQS(Ṭ/N)} *{SRQS(Ṭ/N)} (‫)سرق‬ GL >saraqusṭahsarqussahsaraqusṭīsaraqusṭiyyah< « betoine (Stachys officinalis) ». nº 4513 >suruqsānah = surqusānh< (lire >saraqussānahsrqqlš< « sarcocolle ». < Grec σαρκοκόλλα, à travers le syriaque >srqwlys< et >srqwqlās.rkah< « enclos ». Emprunt tardif au castillan cerca. *{SRKʕ} (‫)سركع‬ AL niçarcáâ çarcáât « errer ». Dissimilation du classique (ta)sakkaʕa, probablement une variante phonétique de {sqʕ}, qui a l’air d’être un ancien causatif à préfixe sifflant de {wqʕ}, q.v. *{S/ṢRM} (‫)سرم‬ IH 149 >ṣurmunsarmā< et DS >sirmīṯā< « myrrhis » ne sont probablement que des transcriptions ratées du grec σμύρνα « arbre à myrrhe (Commiphora myrrha) ».56 *{SRMǦ/Q} (‫)سرمج أو سرمق‬ UT nº 4331 >sarmaǧ/q< « arroche (Atriplex hortensis) ». < Pehlevi *sarmag, reflété par néo-persan sarme et variantes. *{SRMD} (‫)سرمد‬ GL et MT >sarmadsarmad(ī)< « éternel » ; GL >sarmadanli+l+ʔabad al+sarmad< « perpétuellement » ; GL >ʔl+sarmadatu< (registre semi-correct) « les choses éternelles ». VA >sarmadiyyah + āt< « éternité ». Cette racine arabe semble composée (naḥt) de {syr} et {mdd} dans un syntagme comme l’arabe classique *sāʔirun madd+uh « dont la longueur s’éloigne ». *{SRNǦ} (‫)سرنج‬ UT nº 4566 >sūranǧān (aswad)< « colchique d’automne (Colchicum autumnale) » ; >s. abyaḍ< « espèce de merendère (Merendera androcymbioides) » ; nº 4902 >s. barrī< « séneçon commun (Senecio vulgaris) ». < Néo-persan surengαn. *{SRND} (‫)سرند‬ VA >sarand + ātšarand< (lire s), AL çaránd + ít « crible ». < Néo-persan sarand.57 Voir {SRD(N)}.

|| 55 Voir Corriente 1977 : 68, à propos de cette assimilation consonantique. 56 Voir Benmrad 1990 : 125.

*{SRY} | 633

*{SRW} (‫)سرو‬ IQ >sarī< « noble ». < Sémitique de l’Ouest {šrw}, cf. hébreu šārāh « délier », syriaque šǝrā « délier, lâcher ; excuser » et guèze säräyä « excuser, pardonner », avec une évolution sémantique commençant par l’action d’ôter les habits pour en faire un cadeau et atteignant d’autres preuves de générosité. *{SRW(L)} (‫)سرو أو سرول‬ GL >sa/irwun = ṣirwun< (registre semi-correct), VA >sarwal nom d’unité +ahsarwalīsarāwalsirwāl(ah) + āt / sarāwīlsarāwīlsarāwil = zawǧ sarāwīlsulaywal< « sorte de pantalon » ; DS et TD 283 >sarāwīl ʔl+ṭakkūk< « élatine (Linaria elatine) ». AL muçárgual + ín ≠ ít « pattu, qui a des plumes sur les pattes » ; IW I : 289.1 >musarwalah< « (arbre) dépouillé de branches jusqu’à la hauteur d’un coude ».59 Voir {RḪW} et {NFQ}. < Araméen, cf. rabbinique sarbā/ǝlā « manteau »,60 reflétant un très ancien mot iranien, d’où le grec σαράβαρα et le pehlevi šalwār = néo-persan šalwαr. *{SRY} (‫)سري‬ I. VA >nasrī sarayt / asrayt sary = sarī / isrā / sarayān sārī + īn surāh b+al+laylsarat tasrī sarayān< « voyager pendant la nuit ». VA >sariyyah< « incursion ». AŠ 97/5/4 >suriyya< « voyage nocturne ». VA >musrī< « feu, trépassé ». Voir {RʔS} et {ṢRY}. Extension et évolution sémantique caractéristique du sémitique du Sud (cf. sudarabique épigraphique >s1rwyt< « troupe en campagne » et guèze särwe « armée ») de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {š/ś/sr}, dont la connotation basique est le mouvement ; voir {SRʕ}. II. GL >sāriyatun< (registre haut), VA >sāriyah + sawārīsāriyah< « mât » ; GL >qāʕidatun || 57 Cette acception est ignorée dans les dictionnaires principaux (mais voir Lane s.v. ṣubrah, signalé par DS I : 650, et Corriente 1989a : 147) : elle semble s’être développée comme une métonymie du néo-persan serend « balançoire ». Blau 2006 : 295 rapporte aussi ce mot dans le judéo-arabe avec un témoin d’Ibn Qurayš, et il semble avoir été très fréquent dans l’arabe andalou, car il est passé au castillan zaranda, catalan saranda et portugais ciranda ; voir Corriente 2008a : 475. 58 Voir PS 2732, à côté de sarū, emprunté à l’arabe, tandis que le rabbinique a šūrbīnā. L’ajout du suffixe roman andalou {+ÁL} est caractéristique des noms d’arbres en castillan. Quant à l’interprétation de ce nom dans GL, l’addition de terebintus reflète une confusion avec >šarbīnqāʕidatu sāriyatinruʔsu ʔl+sawārī< « chapiteau ». < Araméen, cf. rabbinique šarītā « poteau, pilier ».61 *{S/ṢRYQ} (‫)سريق‬ IH 350 >ʔl+ṣurriyāqatu< (registre semi-correct), GL >surriyaqatu ʔl+tādībi< (registre semi-correct), VA >surriyāqa(ah) + āt< « fouet ». Probablement < basque zurra « volée de coups » et aga « bâton », quoique l’ancienneté de l’emprunt par le roman andalou (cf. castillan zurriaga) ne permet pas une explication totale de la structure du mot.62 *{SRYN} (‫)سرين‬ GL >surrāniyun< (registre semi-correct), VA >surriyānī + īnbaladuʔl+surriyānīna< « Assyrie ». < Syriaque sūryānā « Syrien ». *{SSD} Voir {SNSND}. *{SSRČ} (‫)سسرچ‬ AL cizércha « espèce de pois chiche ». Emprunt tardif au castillan < latin cĭcercŭla. *{SSṬ} Voir {ṢṢṬ}. *{SSLY} (‫)سسلي‬ AL Sicília « Sicile ». Emprunt tardif au castillan < latin Sĭcĭlĭa. Voir {SQL} II. *{SSL(YS)} (‫)سسليس‬ UT nº 4247 >ssālyws< et 4409 >sasālī< « séséli de Marseille (Seseli tortuosum) ». < Grec σέσελις. *{SSM} (‫)سسم‬ UT nº 4542 >sāsam< « bois noir (Acacia lebbek) ». < Néo-persan sisam < hindi śīśam.64 *{SSN} (‫)سسن‬ AL çeséna « Cesena (géographie) ». ceçení + ín « de C. ». Emprunts tardifs au castillan.

|| 61 Mais syriaque « articulation » < sémitique de l’Ouest {šrr} « être ferme ou solide » ; voir {SRR} II. Il pourrait s’agir d’un calque du pehlevi ōstīgān « ferme », devenu le néo-persan ostovαn, puis l’arabe usṭuwān « colonne ». 62 Voir Corriente 2008 : 480. Ce mot aurait survécu, sans n’être plus bien compris, dans l’arabe marocain ūlād ǝl+qḥāb suṛyāq « fieffés coquins » (Prémare VI : 90), à peu près « fils de putain bons à foueter ». 63 On ne distinguait pas la Syrie de l’Assyrie ; quant au « grec » chez Alcalá, ce n’est qu’un autre cas de son ignorance et négligence. 64 Identifié comme ‘Dalbergia sisu’ dans McGregor 1993 : 952.

*{SṬRṬYṬS} | 635

*{SSNBR(YN)} (‫)سسنبر أو سسنبرين‬ IH 308 >susunbarun< (registre semi-correct), UT nº 4423 >sīsanbar< « menthe verte (Mentha viridis) ». nº 4383 >sīsanbaryūn< « cresson (Nasturtium officinale) ». < Grec σίσυμβρον et σισύμβριον. Voir {SNBR}. *{SṬB} (‫)سطب‬ UT nº 4462 >saṭūbī< « pimprenelle piquante (Poterium spinosum) ». < Grec στοιβή. Voir {ṢṬB}. *{SṬḤ} (‫)سطح‬ VA >nisaṭṭaḥ tasṭīḥ k< « rendre impudent ». >n. k = nusṭiḥ asṭaḥt isṭāḥ musṭiḥ musṭaḥ kyassaṭṭaḥ< « devenir impudent ; être pavé de carreaux ». GL >saṭḥun< « pavé » ; VA >saṭḥ + suṭūḥ / asṭāḥ< « surface ; terrasse » ; IQ >saṭḥsaṭḥ + suṭūḥ< « terrasse » ; AL çáth + çotóh « terrase ; pavé » ; VA >saṭḥ al+qadam / ʔl+raǧal< « plante du pied » ; AL çáth mulájar + çotóh ín « plancher pavé de carreaux » ; ç. min léux « pavé de cadettes » ; ç. al jafífa « pavement qu’on torchait régulièrement ». VA >saṭāḥah< « impudence ». >saṭīḥ + siṭāḥ< « impudent ; plat ». DS >saṭṭāḥ< « (plante) traçante ». VA >musaṭṭaḥ + āt< « navire au fond plat ». AL muçátah bal laxamáx « pavé de béton ». Voir {ḤRF} et {ʕNB}. < Pan-sémitique {šṭḥ}, cf. hébreu šāṭaḥ, araméen rabbinique šǝṭaḥ, guèze sǝṭḥa et accadien šeṭû(m) « étendre ». *{SṬḪS} (‫)سطخس‬ UT nº 4378 >saṭaḫiyūs< « épiaire annuelle (Stachys annua) ». < Grec στάχυς. *{SṬR} (‫)سطر‬ I. VA >nisaṭṭar tasṭīr knasaṭṭarsuṭṭir tasṭīr musaṭṭar< « registrer » ; ZǦ >saṭṭar dawlat+uh< « exercer son mandat ». VA >yassaṭṭar assaṭṭar< « être réglé ». GL >saṭrun< (registre haut), VA >saṭ(a)r + asṭārsaṭ(a)rsaṭr + asṭur / asṭārsuṭūr+uhasṭār< « vers ». VA >saṭūr + īn / sawāṭir< « magnanime ». >masṭarah + masāṭir< « règle ; équerre » ; AL maztára + maçátir / át « règle ; férule ». IQ >ḍarab masāṭir+uh< « il fit ses calculs ». VA >masṭūr< « réglé ». < Araméen šǝṭar « tracer des lignes ». Voir {SYṬR}. < Accadien šaṭāru(m) « écrire ». II. FḪ >sāṭūr< « coutelas de boucher ». Ancien emprunt à l’araméen, quoique sans témoins dans les dictionnaires de ses dialectes ; cf. arabe šaṭr et araméen rabbinique siṭrā « partie », syriaque saṭṭar « couper en deux » < sémitique de l’Ouest {śṭr}. *{SṬRṮYN} (‫)سطرثين‬ UT nº 4389 >saṭrūbiyūn< « saponaire (Saponaria officinalis) ». < Grec στρούθιον. *{SṬRṬYṬS} (‫)سطرطيطس‬ UT nº 4390 >saṭrāṭiyūṭas< « plantain d’eau (Alisma plantago) ». < Grec στρατιώτης.

636 | *{SṬʕ} *{SṬʕ} (‫)سطع‬ VA >yasṭaʕ saṭaʕ saṭʕ sāṭiʕ< « briller ». >sāṭiʕ< « très blanc ». Variante phonétique de {SṬḤ}, q.v., avec une évolution sémantique. *{S/ṢṬL} (‫)سطل‬ GL >saṭluns/ṣaṭal + aṣṭālsaṭlṣaṭlnasṭū saṭawt saṭwah + āt sāṭī + īn ʕalàsaṭā saṭwah< « attaquer ; insulter ». IQ >saṭwah< « violence ». < Sémitique de l’Ouest {śtw}, cf. araméen rabbinique ś/sǝṭē, syriaque s/šǝṭā « s’égarer ; être fou » et guèze täsaṭäwä « plaider ».67 II. DS >sṭwà< « saule d’Egypte (salix Aegyptiaca) » est donné par UT nº 3232 comme le nom syriaque du saule, >saṭwà māqilāsaṭrasāfilā< dans nº 4456, en fait, une déformation du grec στοιβή, suivie de celle du syriaque šaflā « court, petit de taille ».68 *{SṬWL} (‫)سطول‬ BM >saṭwāl< « zédoaire (Curcuma zedoaria) ». Déformation européenne du néopersan zadwαr. Voir {ǦDWR}.69 *{SʕTR} Voir {ṢʕTR}. *{SʕD} (‫)سعد‬ VA >nusʕad suʕidt bisuʕid masʕūdahsuʕid masʕūd< « être heureux ». GL >asʔidu< (registre semi-correct), IQ >asʕad(+nī)< « rendre heureux » ; VA >nusʕid asʕadt isʕād musʕid masʕūd k< « rendre heureux ; agréer ». GL >ʔ≠yusāʕidu musāʕadatun musāʕidunsāʔad+nī< (impératif) « aider » ; VA >nisāʕad musāʕadah k = yassāʕad assāʕadt tasāʕud< « s’accorder ». AL nançáâd ançáât(t) « avoir la veine ». VA et IA >saʕd + suʕūdsaʕdli+saʕd+ī< « heureusement pour moi » ; NQ br 2/2/2 >ṭalaʕ l+ī b+al+qurʕah anā wa+saʕd+ī< « il m’échut dans le tirage : c’est mon sort » ; AC >hū fī suʕūd+u< « il a le vent en poupe » ; AL quíllat çáâd « malheur » ; bile çáâd = calíl a c. « malheureux » ; IQ >yiǧī+nī saʕd+ī< « j’aurai la veine ». >ummi saʕd< « nom propre féminin », >aban saʕādahaban saʕīdaban saʕdānsaʕdsaʕādahsaʕīd(ah)< et

|| 65 Rendu par solidum par erreur; voir DS I : 653. 66 Variante qu’il ne faut pas donc corriger comme naṭlā ; voir Jastrow 1926 : 973 et 900. 67 Mais l’araméen a aussi le rabbinique šāṭā et le syriaque šǝṭā « se conduire follement », suggérant un emprunt de l’arabe à l’araméen. 68 Voir PS 2598, selon l’interprétation de J. Bustamante à ces articles d’UT. L’identification erronée du saule avec le grec στοιβή était aussi rejetée par Ibn Albayṭār, selon BM : 451. 69 Les explications données par Benmrad dans cet article ne suffisent pas à éclaircir cette déformation, surprenante pour la phonologie des langues européennes.

*{SʕR} | 637

>masʕūdsaʕdsaʕīdsaʕdānsaʕdūnahṣaʕādahsuʕdàsuʕd(à) = suʕd sabḫī< « souchet rond (Cyperus rotundus) » ; >suʕdà (ḥabašiyyah / mudaḥraǧah / zaytūniyyah / ʕirāqiyyah)< « souchet comestible (Cyperus esculentus) » ; >s. (miṣriyyah / hindī / rūmī)< « safran des Indes (Curcuma longa) » ; >s. ṣīnī< « souchet des dunes (Cyperus capitatus) » ; >s. rūmiyyah / qusṭanṭīniyyah< « espèce de souchet (Cyperus articulatus) » ; nºs. 4522 et 4528 >s. (kūfiyyah / maǧūsiyyah / muḍaffarah / mustaṭīlah)< « souchet long (Cyperus longus) ».70 VA >saʕdiyyah + āt< « sorte de bouteille ou caraffe ». GL >saʕādatun< (registre haut), VA >saʕādah + ātsaʕādah< « bonheur » ; >saʕādah … mur baʕad yā saʕīd< « à la bonne heure ! Allez, allez, l’heureux ! ». GL >saʕīdun< (registre haut), IH 105 >siʕīdsaʕīd + suʕadā = masʕūd + īn< « heureux ; prédestiné à la salvation éternelle ». GL >sāʕidun< (registre haut), VA >sāʕid + sawāʕid< « avant-bras » ; >ǧarradtu la+hu ʕan sāʔid+ī< « j’étais prêt à l’aider ». IQ >asʕad mawlūd< « la créature la plus fortunée » ; >mā asʕad+uh< « qu’il est veinard ! ». IZ 1/5/1 >ṭāliʕ al+ʔisʕād< « fortuné ». IH 181 >musʕūdun< (registre semi-correct), AL maçá/óôd = mazûúd = muçúd + ín « heureux ». Voir {ḎHB}. < Sémitique de l’Ouest {sʕd}, cf. hébreu sāʕad et araméen rabbinique sǝʕad « affermir, soutenir », sudarabique épigraphique >s1ʕd< « octroyer une faveur (une divinité) ». *{SʕR} (‫)سعر‬ I. VA >yasʕar saʕar saʕr masʕūr + īn / masāʕir knisaʕʕar tasʕīr k< « faire enrager ; attiser le feu ». >tassaʕar assaʕart< « être attisé ». AL çaâra = çâára = çóôra « gloutonnerie ». GL >saʕrun< (registre semicorrect), VA >suʕārʔl+ṣaʕīru< (registre semicorrect), VA >saʕīrbaladu sāʔir< « le pays de Seir (biblique) ». GL >masʕūrun< « enragé » ; AL maçaóôr = maçaô(ó)r = maçôór « glouton ». < Sémitique de l’Ouest {sʕr}, cf. hébreu sāʕar « être orageux ; se déchaîner » et guèze säʕarä « détruire ; défaire ».71 II. VA >nisaʕʕar tasʕīr kyassaʕʕar assaʕʕar< « être apprécié ». >siʕr + asʕārasʕārsiʕra+nā< « nos prix ». AL taciâír « règle-

|| 70 DS I : 654 ajoute encore les variétés ṭarsūsiyyah et dimašqiyyah. 71 Probablement aussi l’accadien šāru(m) « vent », ce qui suggère una racine pan-sémitique {śʕr}, selon BDB 704.

638 | *{SʕṬ}

ment du marché ; emploi d’inspecteur du marché ». Apparemment < égyptien ancien, cf. copte ša(a)r « prix ».72 *{SʕṬ} (‫)سعط‬ UT nºs. 678 et 5080 >saʕūṭ (ʔl+dawābb)< « herbe à éternuer (Achillea ptarmica) ».73 La racine arabe {sʕṭ} « tousser » semble une extension différente du pansémitique {šʕl}, q.v. sous {SʕL}, peut-être contaminée par la racine probablement onomatopéique reflétée par l’hébreu šaʕăṭāh « bruit de galop ». *{SʕF} (‫)سعف‬ GL >musʕifun< (registre haut), VA >nusʕif asʕaft isʕāf musʕif musʕaf k< « consentir, accepter » ; ID ʕnh 3 >ʔsʕft ṭlybt+y< « tu as octroyé ma demande ». VA >saʕaf< « feuilles de palmier ». Ce dernier mot se retrouve dans l’hébreu sāʕīf = sǝʕappāh « branche, rameau », mais le verbe précedant ne semble pas pouvoir en dériver à travers aucune évolution sémantique ; il pourrait s’agir d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {ʕFW}, q.v. *{SʕL} (‫)سعل‬ VA >nasʕul saʕalt suʕlah / suʕāl saʕʕāl + īn nisaʕʕal tasʕīl k< « faire tousser ». GL >suʕālun< (registre haut), IH 225 et ZǦ >suʕlah< « toux » ; AL bi çóôla « qui tousse ». DS >suʕālī< « tussilage (Tussilago farfara) ». Voir {ḤŠŠ} et {RMN} I. *{SʕY} (‫)سعي‬ GL >asʕāʔu = ʔ≠yasʕā/à saʕyun< (registre semi-correct), VA >nasʕà saʕayt saʕy / siʕāyah sāʕin< « s’appliquer ; chercher à se procurer » ; >yasʕà fī maḍarrat fulān< « il s’applique à nuire un tel » ; IH 348 et LZ >saʕawtu fī ʔl+ʔamr< « s’occuper d’une affaire » ; IQ 172/1/1 >nasʕà ilay+h< « je vais le visiter » ; 191/5/2 >sāʕī li+ʔinqiḍā naḥb+ī< « cherchant la fin de mes jours » ; VA >nasʕà saʕayt saʕiyyah sāʔin + īn musʕī k linasʕàsaʕā yasʕā sāʕīyasʕà s/ṣāʕiyā siʕī + suʕāsaʕà yasʕà sāʕī saʕiyyah< « mendicité ». >sāʕī + suʕā< « mendiant ». >masʕā + masāʕī< « façon, maniére ». < Sémitique de l’Ouest {sʕy}, cf. hébreu sāʕāh « être impetueux » et syriaque saʕā « attaquer » ; peut-être un ancien causatif à préfixe sifflant de {ʕYW}, q.v. *{SĠB} (‫)سغب‬ VA >yasġab< « avoir faim ». >saġb = masġabah< « faim ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait être un ancien causatif à préfixe sifflant de {ĠBB}, q.v. *{SĠR} (‫)سغر‬ AL Ségre « le fleuve Segre (géographie) ». Emprunt tardif au castillan.

|| 72 Egalement valide pour l’hébreu šāʕar « calculer », šaʕar « mesure » et mots apparentés de l’araméen rabbinique. 73 Identifié aussi avec Onosma echioides et Saponaria officinalis.

*{SFR} | 639

*{SĠRD} (‫)سغرد‬ VA >yaʕmal suġurdiyah wa+ḥawriyah< « faire la dance des Soudanais, accroupis et faisant tournoyer les houpes de leur calottes ». Probablement un causatif à préfixe sifflant de {qrd}, cf. mehri skárrǝd « s’asseoir avec les jambes croissées »,74 arabe marocain qǝrrǝd et berbère squrrǝḏ « s’accroupir ».75 Voir {ḤWR/L}. *{SĠWNS} (‫)سغونس‬ AL Ciguénça « Sigüenza (géographie) ». ciguénci + ín « de S. ». Emprunts tardifs au castillan. *{SFǦ} (‫)سفج‬ VA >saffāǧ + īnsaffāǧsaffīǧ< « marchand de beignets ». Voir {ʔSFNǦ}. *{SFḤ} (‫)سفح‬ VA >yasfaḥ safaḥ sifāḥ sāfiḥ + īn bi / maʕ< « forniquer ». RC çofehaya (lire çofeyaha) « coline ». < Pan-sémitique {spḥ} « verser », cf. hébreu sǝfīaḥ « écoulement », guèze säfḥa « étendre » et accadien sapāḫu(m) « éparpiller », avec des évolutions sémantiques différentes.76 *{SFD} (‫)سفد‬ VA >yasfad safad sifād sāfid masfūdah + āt ʔl+ṭuyūrʔl+sifādu< (registre haut) « couvrir, cocher (les oiseaux) ». VA >nisaffad tasfīd k< « mettre à la broche » ; niceféd ceffétt cefféd mucéfed « rôtir (à la broche) ». VA >yassaffad assaffad tasaffud< « être mis à la broche ». >tansafad ansafadat< « être couverte (la femelle) ». GL >sa/ufūdun< (registre semi-correct), VA >safūd + asfidah / safāfidsaffūdsafar< « se dévoiler, écarter le voil ». VA >nisaffar tasfīr k< « expédier, faire enteprendre un voyage ». >nisāfar li / ilàsāfar nasāfar musāfirsāfar yisāfar musāfirmusāfiryassaffar assaffar< « être expédie ». IH 282 >ṣufratun< « sorte de nappe en cuir pour les voyageurs » ; VA >sufrah + sufar< « table à manger » ; AL çú/ófra + çufár, VA >sufrat ʔl+šaṭranǧ< « échiquier ». >safar +

|| 74 Voir Johnstone 1987 : 347. 75 Voir Prémare X : 278-279 et Ibáñez 1949 : 237. Le mot arabe andalou est encore reflété dans Lerchundi 1932 : 853 zambullirse âmél el-escordíia « plonger après une pirouette dans l’air », tandis que ḥawriyyah est témoigné par KU : 37 et n. 33, hominem saltatorem gamel heuuria. 76 Encore plus particulier dans le sudarabique épigraphique >s1fḥ< « convoquer ; placer sous les ordres de quelqu’un », ce qui suggère une parade militaire dans les colines des environs, comme celles des princes omeyyades d’Al-Andalus dans les almozaras (littéralement « promenades ») en dehors des villes.

640 | *{SFRǦL}

asfār< = IQ et MT, AC >s/ṣafarsafrah< « voyage » ; AL çáfra + át « voyage ; navigation » ; çáfra lidiq al berr « voyage à outre-mer ». VA et IQ >safīr< « messager ». GT 76.5 >ʔl+saffārah< « les derviches errants ». IQ 180/0/1 >waṣlan musāfir< « liaison sans-landemain ». Voir {DĠS/Ṣ}, {RMN} I, {SLM} I, {ʕLM} et {MḌ/DY}. < Pan-sémitique {spr}, cf. ancien accadien śapārum « envoyer (quelqu’un avec un message) », avec une évolution sémantique très marquée dans le sémitique du Nord-Ouest vers ce texte écrit ; voir {SFR} II.77 II. IQ >nusaffar< « je deviens comme un livre relié » ; AL niçáffar çáffart (lire niçaffár çaffárt) tazfír « relier ». IH 261 >ʔl+ṣifrusifr + asfārsifrisaffārsafarǧulun< (registre semi-correct), GL >safarǧalun< (registre haut), LZ >safarǧul nom d’unité +ahsafarǧal nom d’unité +ahsafarǧalsafarǧaliyyah< « un mets de viande servi avec des coings ». < Araméen, cf. rabbinique ispargal et syriaque espargǝlā = sǝfarglā, probablement < Pehlevi spar gen « semblable à un écu », à cause de la dureté de ce fruit. *{SFSR} (‫)سفسر‬ IH 350 >kisāʔun safsariyyun< « habit d’un tissu imitant ceux de Fassā, en Perse, près de Shiraz ». 283 >sifsīrah< « collier de grains ». Dans le premier cas,78 il semble s’agir d’un des tissus d’origine orientale, puis imités en Occident islamique, avec déformation souvant des noms de lieu auxquels ils étaient attribués ; quant au deuxième, on ne peut signaler qu’une certaine ressemblance phonétique avec >ǧiǧram< (voir {ǦǦRM}) et la possibilité d’une métonymie de l’araméen classique sifsīr « valet ». *{SFSṬ} (‫)سفسط‬ VA >nisafsaṭ safsaṭt safsaṭah ʕalà fī< « employer de sofismes ». >musafsiṭ + īn< « sophiste ». < Syriaque sūfisṭā < grec σοφιστής. *{SFSF} (‫)سفسف‬ VA >yisafsaf safsaf safsafah< « babiller ». Probablement une déformation vulgaire de {SFSṬ}, q.v. Voir {ṢF/RṢF}. *{SFQ} (‫)سفق‬ UT nº 4469 >safāʔiq< « écailles du poisson » ; cf. {ṢFQ}.

|| 77 Et puis aux comptes souvent contenues dans ces écrits, d’où l’hébreu sāfar « compter » et mispār « nombre », signification devenue exclusive dans le guèze säfärä « mesurer ». 78 Voir DS I : 658 pour des données nord-africaines.

*{SFH} | 641

*{SFK} (‫)سفك‬ VA >yasfak safak safk sāfik + īn saffāk + īn masfūk k< « verser le sang ». >yansafak ansafak< « être versé ». GL >saffākun< (registre haut) « sanguinaire ». < Pansémitique {špk}, cf. ougaritique >špkyasful saful sufl< « être bas ». >nisaffal tasfīl k< « (a)baisser ». >yassaffal assaffal< « être abaissé ». ID šfl 5 >ʔnsfl< « être bas ». AL céfla + cifél « pouille, mot piquant ». MT >sufl< « partie basse ». GL >sufliyun< (registre semi-correct), MT >suflī féminin sufliyyahsiflī féminin +ah + asāfilsuflī< « inférieur, bas ». VA >sāfil + īn / sifālsifāl< « vil ». GL >asfala< (registre semicorrect), VA, IQ, ZǦ et IA >asfal< « (des)sous ; en bas » ; IQ >ilà asfal< « à l’aval » ; MT >asfal haḏā ʔl+kitāb< « ci-dessous » ; >al+ḥadd al+ʔasfal< « la limite inférieure ». GL >suflà = safālīsuflà< « parties basses ». GL >asāfilun< (registre semi-correct) « l’enfer » ; >asāfilu ʔl+baḥri< « le fond de la mer » ; FR 191.6 >fī ʔl+dāri ʕalālī wa+safālī< « la maison a des parties hautes et basses ». Voir {ʔSL} et {ʕMQ}. < Pan-sémitique {špl}, cf. ougaritique >špl< « fond », hébreu šāfal, araméen rabbinique šǝfal, accadien šapālu(m) « être bas » et sudarabique épigraphique >s1fl< « plaine ; champ en contrebas ». *{SFN} (‫)سفن‬ GL >safīnatun< (registre haut), VA >safīnah + sufun< « navire » ; >safīnat nūḥ< « l’arche de Noé ». Voir {RSW}, {QLʕ} et {WSQ}. < Pan-sémitique {spn}, cf. hébreu sǝfīnāh et syriaque sǝfīnā, emprunté par l’arabe et, avec d’autres évolutions sémantiques, accadien sapānu(m) « aplan/tir », araméen rabbinique sǝfan « soigner » et guèze säfänä « régir ». *{SFNDLYN} (‫)سفندلين‬ UT nº 4411 >safundulyūn< « berse (Heracleum sphondylium) ». < Grec σφονδύλιον. *{SFNR} Voir {ʔSFRN}. *{SFH} (‫)سفه‬ VA >nisaffah saffaht tasfīh k< « rendre ou déclarer prodigue ». >nassaffah assaffaht< « devenir prodigue ». >safah = safāhah< « prodigalité ». GL >safhun< (registre semi-correct) = >safāhah< (registre haut) « sotisse » ; AL céfehe (lire ceféhe) « coquinerie ». GL >safīhun< (registre haut), AC >safīh< « sot » ; VA >safīh + sufahāsafīh< « prodigue » ; AC çafíh + çufahé/í « vil » ;79 GL >kalāmun safīhun< (registre haut) « discours insensé » ; >safīhu ʔl+lisān< (registre haut) « qui a un discours grossier ». Avec le seul témoin sud-sémitique du

|| 79 Cette connotation semble se retrouver dans les mots castillans d’origine arabe zafio et portugais safio « congre » ; voir Corriente 2008a : 425 s.v. safio.

642 | *{SFW}

sudarabique épigraphique >s1fh< « être ignorant ou négligent », cette racine arabe semble s’être générée par composition (naḥt) d’une phrase comme l’arabe classique sāʔa fū+hu « avoir une mauvaise bouche » (racines pan-sémitiques {šwʔ} et {p} ; cf. {SWʔ} et {F(MW)}. *{SFW} (‫)سفو‬ VA >safāyah + safā sufyānsaqar< « enfer des Sabéens ». Cette racine arabe, avec le sémanthéme basique de l’ardeur, a pour seul témoin sud-sémitique le guèze säqwärä « rougir au feu ». *{SQRBYDS} (‫)سقربيدس‬ UT nº 4447 >sakarbiyūndās< (lire >sakarbiyūydāssakarbiyuwāndās< (lire >sakarbiyūydāssaqūdiqrās< (lire >sqrdfrāsnsqyrws< « tumeur dur, squirre ». < Grec σκίρρος. *{SQRSTN} (‫)سقرستن‬ AL sacristan « sacristain ». Emprunt tardif au castillan. *{SQRDBYN} (‫)سقردبين‬ UT nº 4360 >sqrydwbywn< « espèce d’acacia (Acacia scorpioides) ». Probablement mieux que >sqrn/ydwnywn< dans DS I : 661 et peut-être une déformation du grec σκορπιοιδές. *{SQSQ} Voir {ŠQŠQ}. *{S/ṢQṢY} (‫)سقصي‬ VA >niṣaqṣī ṣaqṣayt muṣaqṣī k ʕan / fīlā tisaqsī ʕansaqaṭa yasquṭu saqatun sāqiṭun masqūṭun< (registre semi-correct), VA >nasquṭ saqaṭt suqūṭ / saqṭ(ah) + āt sāqiṭ saqqāṭ + īn min fītasquṭṣaqaṭat ṣaqaṭu< « tomber » ; VA >nasquṭ min ʕayn+usaqaṭ min ʕayn< « tomber en disgrâce » ; VA >suqiṭ fī yad+ihsaqaṭ min iday+ya< « être déçu » ; AŠ 21/2/4 >ʕann+ak yasquṭ al+taklīf< « tu n’est plus obligé », 44/12/4 >al+maʕnà ʕann+uh qad saqaṭ< « cela ne rime plus à rien ». VA >nisaqqaṭ tasqīṭ k< « avilir, dégrader » ; AL niçaqquát anaguár çaqquátt « ôter la fleur ». GL >asqiṭunusqiṭ asqaṭt isqāṭ musqiṭ musqaṭ / masqūṭ k< « faire ou laisser tomber ; supprimer ; exclure » ; AL nazquít azquátt « faire une fausse couche » ; IQ >asqaṭ asqiṭ< (impératif) « supprimer » ; >asqaṭ naġmah< « omettre une note musicale ». VA >yassaqqaṭ assaqqaṭ< « être avili ou dégradé ». GL >atasāqaṭu< « s’écrouler ». VA >yansaqaṭ ansaqaṭ< « être abattu ou exclu » ; IB 122 >al+ḥabbu … insaqaṭa wa+ḏahaba< « le grain est tombé et perdu ». IH 246 >ʔstasqaṭati ʔl+mrʔhnastasqaṭ astasqaṭt istisqāṭ mustasqiṭah mustasqaṭ al+marā< « faire une fausse couche ». VA >saqṭ< « vil, ignoble ». >siqṭ< « étincelle ; avorton » ; AL cíqt « avorton ». SH >sqṭ< « abats » ; VA >saqaṭ< « perle sans valeur » ; >s. + asqāṭ< « effets de la maison » ; ZǦ >ʕalī+h b+al+saqaṭ< « qu’on le couvre d’ordures ». VA >saqāṭah< « vileté » ; AL çacáta « impolitesse ». çocót a naguár « défleuraison » ; çocót al guaráq « éfeuillaison » ; SH >s.qṭ al+ḥinnāʔ< « feuilles de henné ». RC açucayat « sobriquet de quelqu’un » (= /suqáyyaṭ/ « petite ordure »). VA >sāqiṭ + īn / suqqāṭ< « vil, ignoble » ; AL çáquit + çucát « impoli » ; çáquit al guaráq + ín « effeuillé ». VA >saqqāṭ + īn< « fripier ». AL içcát al guaráq « éfeuillage ». mazcút + ín « miserable ». MT >masqaṭ< « vidoir » ; ID gzr 5 et yṣʕ 4 >msqṭ + msāqṭ< « galerie auprès du mur du temple ». < Pan-sémitique, cf. accadien šaqātu(m) « faire tomber »,82 hébreu šāqaṭ et araméen rabbinique šǝqaṭ « reposer », avec une évolution sémantique. *{SQṬR} (‫)سقطر‬ VA >ṣibar an suquṭrī< « aloès sucotrin ». Attributif de l’île de Socotora, < sanscrit dvīpa sukhatara « île fortunée ». *{SQF} (‫)سقف‬ I. VA >nisaqqaf tasqīf kyasaqqaftisaqqaftasqīfyassaqqaf assaqqaf< « être couvert d’un toit ». GL >saqfun< (registre haut), VA et IQ >saqf + suqūfsuqūfsaqīfah + saqāʔifʕalà hayʔati ʔl+tasqīfi hadafan ilà ǧanbi hadaf< « à la façon de la toiture, une bordure à côté de l’autre ». Voir {ǦRY}, {SHM}, {ʕNB} et {QRBS/Ṣ}. < Sémitique de l’Ouest {šqp}, cf. hébreu nišqāf « être saillant », ara-

|| 82 Avec /ṭ/ > /t/, selon la loi de Geers ; voir Ungnad & Matouš 1964 : 27.

644 | *{SQL}

méen rabbinique šaqfā « linteau », syriaque šǝqīfā « roche saillante » et sudarabique épigraphique déjà >s1qf< « toit, plafond ». Probablement un ancien causatif à préfixe sifflant de {wqf}, q.v. II. GL >ʔ.squfun< (registre haut), VA >usquff = usqūf + asāqif(ah)ʔsqūfusqūfiyahsiqāfah< « évêché ; épiscopat ». < Grec ἐπίσκοπος, à travers le copte et avec la perte du premier /p/, qui a été métanalysé comme l’article de cette langue. III. AL macíquif « castagnettes ». Variante phonétique de {ṢFQ}, q.v. *{SQL} et {SQLB} Voir {Ṣ/SQL} I et II, et {Ṣ/SQLB}. *{SQLṬN} (‫)سقلطن‬ VA et MT >siqlaṭūn< « brocart ». < Latin sĭgillātus, à travers le bas-grec. *{SQLFNDR(YN)} (‫)سقلفندر أو سقلفندرين‬ TD 160 >s.qūlūfundrā ṯālāssiyā< « scolopendre de mer ». UT nº 4332 >suqūlūfūnduryūn< « cétérach officinal (Asplenium ceterach) ». < Grec σκολοπένδρα θαλασσία et σκολοπένδριον. *{SQLMS} (‫)سقلمس‬ UT nº 4489 >saqūlūmis< « chardon d’Espagne (Scolymus hispanicus) ». < Grec σκόλυμος. *{SQM} (‫)سقم‬ VA >nasqam saqamt saqm = yassaqqam assaqqam tasaqqum = yansaqam ansaqam< « être malade ». >nisaqqam tasqīm k = nusqim asqamt isqām musqim + īn masqūm + īn k< « rendre malade ». IA >saqamsuqmisqm ʔl+krwm< « plague des vignes ». UT nº 4480 >saqm ʔl+ǧinn< « faux capillaire (Asplenium trichomanes) ». GL >saqīmun< (registre haut), VA >saqīm + īnsaqīmsaqūmūlus< « artichaut (Cynara scolymus) ». Variante métathétique de {SQLMS}, q.v.84 *{SQMNY} (‫)سقمني‬ VA >saqamūniyāsuqundūqus< «aiguille de berger (Scandix pecten Veneris) ». < Grec σκάνδιξ. *{SQY} (‫)سقي‬ GL >asqī< « donner à boire », VA >nasqī saqayt / asqayt saqy / saqī / suqā / isqā sāqī musqī kasqā+nī asqā+k asqayt+uh nasqī+h asqī+h usqīt tusqà< « verser à boire, servir du vin » ; >asqi l+uh ṯānī< « serve-lui un deuxième verre » ; >saqà laḥd+ak< « que Dieu arrose ta tombe ! » ; 189/2/4 >saqā+h< « il le trempa (l’acier) ». VA >nisaqqī k< « empoisonner ; arroser » ; ḪA āli 5 >saqqī+nī b+al+kibār< « verse-moi des grands verres ». VA >yansaqī ansaqā< « être arrosé ; être servi du vin ». GL >ʔstaqī astaqā isqā (lire istiqā) mustaqaʔun< (registre semi-correct), VA >nastaqī = naṣṭaqī astaqayt istiqā mustaqī k< « puiser de l’eau, s’en fournir » ; IQ 184/0/1 >astaqī b+al+kibār< « je bois des grands verres ». VA >yastasqī astasqā istisqā< « avoir l’hydropisie ». GL >saqiyun< (registre semi-correct), IQ >saqī< « irrigation, arrosement » ; GL >taḥta saqyin< (registre haut) « sous irrigation » : MT >(arḍ) saqī< « terrain arrosé » ; VA >kam sa/iqyu arḍi+k wa+širbu+hā< « combien d’eau est nécessaire pour l’arrosement de ton terrain ? ». MV >s.qāyah< « droit d’arrosage ».85 IL 57 >sqwyy< (= /saqyawí/) « arrosé ». AL sáquia + át « arrosage ». VA >sāqī + īn = saqqāsāqīsāqiyatunsāqiyah + sawāqīsāqiyahsaqqāʔun< (registre haut), ZǦ et IA >saqqāṣaqqāsaqqā + īn< « qui arrose les champs ; porteur d’eau ». IZ 13/4/2 >suqyā< « pluie ». AL iztiçquá « prière publique en demande de pluie ». VA >mazqā + masāqīmustasqī + īn< « hydropique ». Voir {TRNǦL/N}, {ḤŠŠ} I, {ḤMḌ}, {RWḤ}, {ZQQ} et {SRR} II. < Pansémitique {šqy}, cf. ougaritique >šqy< « boire », hébreu šāqāh, araméen rabbinique šǝqā « donner à boire », guèze säqäyä « arroser », sudarabique épigraphique >s1qy< et accadien šaqû(m) « donner à boire ; arroser ». *{SKB} (‫)سكب‬ GL >aska/ibu iskābun< (registre semi-correct), VA >naskub sakabt sakb sākib maskūb k< « verser, répandre ». GL >insikābun munsakibun< (registre haut), VA >yansakab ansakab insikāb munsakib< « être versé ; couler ». VA >sakbun< « pluie ». >sakab + askāb< « chemise en soie » ; IH 308 >sakab< « soie fine ». GL >maskabun< « bassin pour laver les mains ».86 Sans doute, un ancien causatif à préfixe sifflant du pan-sémitique {kbb}, q.v., avec une évolution sémantique

|| 85 Cf. catalan sequiatge. 86 Cette interprétation de maskab dans Ibn Ǧanāḥ (selon DS I : 666 et Blau 2006 : 302) semble plus exacte que le latin effusio du GL.

646 | *{SKBǦ}

particulière, reflétée par l’ougaritique >škbal+sukkabāǧuskbāǧ< « ragoût au vinaigre ». < Néo-arabe sikbāǧ < pehlevi, reflété par le néo-persan sekbα.87 *{SKBNǦ} (‫)سكبنج‬ UT nºs. 4397, 4398 et 4350 >sakabīnaǧ< « ferule de Perse (Ferula szowitziana) » ou « séséli de Marseille (Seseli tortuosum) ». < Pehlevi, reflété par néo-persan sakbine. *{SKT} (‫)سكت‬ GL >(y)askutu sākit(un)< (registre haut), VA >naskut sakat sukūt / saktahn≠taskut sakatt askut sukūt sākityaskut askut sukūt sikīt< (= /sÍkit/) « avoir apoplexie »), AL nazcút çequétt çucút / céqte çíquit + çucút « se taire ». GL >(y)usakkitu< (registre haut), VA >nisakkat k = nuskit askatsakkatat< « faire taire » ; VA >yuskat askat< « avoir de l’apoplexie » ; >yuskit askat iskāt muskit muskat k< « rendre apoplectique ». >yassakkat assakkat< « être réduit au silence ». UT nº 4504 >sākitah = muskitah< « épiaire annuelle (Stachys annua) ». VA >maskūt< « apoplectique ». >saktah + ātsaktah< « apoplexie ». VA >sakūt< « taciturne ». < Pan-sémitique {skt}, cf. accadien sakātu(m) et hébreu sākat « se taire », syriaque šǝkat « être en repos ». *{SKTǦ} (‫)سكتج‬ DS >sktǧ< serait un autre nom du ḥaǧar ġāġāṭīs, q.v. *{SKTN} (‫)سكتن‬ MT >ʔl+saktānī = ʔl+saqtān< « nom propre masculin », probablement attributif de Saktān = Zacatena (géographie). *{SKR} (‫)سكر‬ I. VA >yaskar sakar sukr / sakar = yassakkar assakkaryaskar sakar sakrah 2 sakrataynyaskar sakar lā taskaraskiru muskirun< (registre semi-correct), VA >nisakkar taskīr k = nuskir askart iskār muskir ksukrun = sakratun< (registre haut), VA >sakrah + ātsakrah + āt< « ivresse ; agonie », AL cécre + ít « ivresse » ; çácrat al mévt + çacarát « agonie » ; AC >fī sakārati+hā< « dans son agonie ». IH 160 >sikrānu< (registre semi-correct), féminin GL >sikrānatunsakrānah< (registre semi-correct), IA >sikrānahsikrānāsakrān + sukārā/à/ahsikrān + sukārà< « ivre ». GL >sakīrun< (registre semi-correct), AL ça(q)cár + ín « ivrogne ». Voir {ĠRQ}. < Pan-sémitique {škr}, cf. ougaritique >škr< « ivresse », hébreu šākar, syriaque

|| 87 Voir Corriente 2008a : 254, s.v. cebiche, à propos des emprunts romans de ce mot.

*{SKK} | 647

šǝkar, guèze säkrä et accadien šakāru « être ivre », déverbal de šikāru(m) « bière ».88 II. VA >sukkar nom d’unité +ahsukkar< « sucre ». IQ 161/1/1 >sukkar< « sucré ». HC 91 >sukkariyyah< « dessert d’amandes et de caramel ». IZ 11/6/4 >musakkarsaykarānunsaykarānsayka/urān< « jusquiame (noir) (Hyoscyamus niger) » ; >s. abyaḍ< « molène noire (Verbascum sinuatum) ». < Syriaque šakrūnā < accadien šakirû(m) < sumérien šakira/á ; voir {ŠKR} III. *{SKF} (‫)سكف‬ I. DS >sukuffah + āt = uskuffah< « linteau ».90 < Syriaque eskūftā et rabbinique iskūftā, peut-être < grec σκέπη « couverture ». II. IH 239 >iskāfun< (registre haut) « savetier ».91 Probablement < Syriaque eskafū/īta < grec σκαφεῖον « bêche ». *{SKK} (‫)سكك‬ I. IH 311 >sakkatun< (registre semi-correct), LZ >sakkahsikkatu ʔl+ḥarṯi = sakkatun + sikakun< (registre haut / semi-correct), VA >sakkah + āt / sikaksākah + sika/āk< « soc de la charrue » ; GL >sakkatun li+ḍarbi ʔl+darāhim< « coin pour marquer la monnaie » ; VA >sakkah + sukūk< « coin pour marquer la monnaie ; hôtel de la monnaie » ; MT >sakkah< « hôtel de la monnaie ; monneyage » ; AL céque + ciquéq « soc de la charrue ; ancre » ; ceq (lire cécque) « monnaie, argent monnayé » ; CD 1 1/4 >tantafaq s.kkat+uh< « sa monnaie circule ». FR 92.8 >ka+ḏā wa+ka+ḏā dīnāran ḏahaban sikkiyatan min al+maṯāqili ʔl+ǧaʕfariyyah< « une telle somme de dinars d’or monnayés sous les ordres de Ǧaʕfar b. ʕUṯmān Almuṣḥafī ».92 LZ >blġ flān ʔl+sukaykā< « un tel est sous la bande ». Voir {SWK}, {ṢKK} et {YĀQ}. < Araméen, cf. rabbinique sikkǝtā et siḵtā, et syriaque sektā « soc de charrue ; empreinte du coin », néologisme tiré du pansémitique {skk}, cf. accadien sikkatu(m) « clou ; pieu », guèze säkäk « émieté » et arabe sakka « boucher ; barricader, etc. ». II. LZ >sakkāksakkākun< (registre semi-correct) « coutelier ». Forme métanalysée de {SKN} II, q.v.

|| 88 Ainsi que par le grec σίκερα et le latin sicĕra, d’où le castillan, le catalan et le portugais sidra, etc. 89 Voir Corriente 2008a : 26, s.v. açúcar, à propos d’une invraisemblable médiation du pehlevi ou du syriaque. 90 Tiré d’Ibn Ǧanāḥ et confirmé par Blau 2006 : 303. 91 Mais cet auteur et les lexicographes natifs rapportent la signification générale d’artisan. 92 Vizir du caliphe omeyyade Alḥakam II, et protecteur et beau-père d’Almanṣūr, qui plus tard le mit à mort, afin de monopoliser le pouvoir comme « chambellan ».

648 | *{SKN} *{SKN} (‫)سكن‬ I. GL >(y)askunu sākinun< (registre haut), IQ >t≠naskun sakantu askun suknā maskūn féminin +ahaskun lā taskun sākin + īnsukkānnaskun sakant suknā sākin + sukkān maskūn< « habiter ; hanter ». GL >(y)usakkinu< (registre haut) « calmer, apaiser » ; VA >nisakkan taskīn kyusakkan< « loger, installer » ; AL niceq(q)uén ceq(q)uént mucéquin + ín « calmer ; apprivoiser ; installer ». VA >nisākan musākanah k = yassākan assākan< « demeurer ensemble ». >yassakkan assakkan< « être peuplé » ; AL natcequén = nacequén atcequént = açequént tecécun « être calmé ou apaisé ». VA >yansakan ansakan< « être habité ou hanté ». >sakīnah< « quiétude intérieure ; majesté ». AL çucún « calme, tranquilité ; apaisement », GL >ġayru ḏī sukūn< « inquiet ». AL çucúna « bénignité, douceur ». MT >sākin< « (bien) meuble » ; GL >ġayru sākin< « instable ». >maskanun< (registre haut), VA >maskan + masākinmasākīnmusikinah< « cohabitation ». Voir {MSKN}. < Pansémitique {škn}, cf. ougaritique >šknsikkīnun< (registre haut), VA, ZǦ et IA >sikkīn + sakākīnsikkīn + sakikinsikkīnsukaykansukkān< « gouvernail ». < Syriaque sukkānā, probablement < pehlevi *sōg kang, littéralement « bras de direction ». IV. AL Secána « la Seine ». Emprunt tardif au latin Sēquăna. *{SKNBN/L} (‫)سكنجبن أو سكنجبل‬ IH 308 >sakanǧabīlun< (registre haut), VA >sakanǧabīn< « oxymel ». < Pehlevi sik angubēn « miel de vinaigre ». *{SKHNǦ} Voir {ŠKHNǦ}. *{SLB} (‫)سلب‬ GL >asla/ubu y.sl.bu< (registre semi-correct), VA >naslab salabt salab sālib + īn maslūb kyaslab< « enlever ; piller » ; ḪA ādi 1 >salabat+nī fuʔād+ī< « elle m’a volé mon cœur » ; AC >tuslab ʕann+u< « on le vole » ; CD L 1/3 >min ḏā waḏā taslab+uh< « elle lui vole ceci et cela ». VA >yansalab ansalab insilāb< « être enlevé ou volé ». ZǦ >ziyādah f+al+salb< « en plus du vol ». VA >salab< « négation ». GL >salabun + aslāb< « butin, dépouille ». >sālibun = sallābun + salābatun< (registre semi-correct) « voleur ». VA >sālibah + sawālib< « (expression) négative ». >uslūb + asālīb< « méthode ». < Pan-sémitique {šlb/p}, cf. guèze säläbä « enlever, piller » et sudarabique épigraphique >s3lb< « puiser

*{SLḤ} | 649

de l’eau de manière malséante »93 et, pour les autres branches du sémitique, hébreu šālaf, araméen rabbinique šǝlaf et accadien šalāpu(m) « tirer, extraire » ; il s’agit d’une extension de l’élément biconsonantique pan-sémitique {šl}. *{SLBḤ} (‫)سلبح‬ VA >silbāḥ nom d’unité +ah< + >salābiḥsilbāḥah< « anguille », AL cilbáh nom d’unité a « anguille ; congre » ; çilbáh al guíd nom d’unité a « congre ».94 Dissimilation de {sbḥ}, q.v. *{SLBS} (‫)سلبس‬ DS >s.lābs< « sorte de poireau ».95 *{SLT} (‫)سلب‬ UT nº 4299 >sult< « épeautre (Triticum spelta) » ; VA >sult + asltsultsult barrīsalǧamun ṭawīlun< (registre haut) « navet (Brassica rapa) » ; AL lefte cílgem « navet ». A l’origine, de l’égyptien ancien, cf. copte šlcom. *{SLḤ} (‫)سلح‬ VA >nisallaḥ taslīḥ k< « armer ». GL >atasallaḥu< (registre haut), VA >yassallaḥ assallaḥ tasalluḥ mutasalliḥsilāḥun < (registre haut), VA >silāḥ + asliḥahsilāḥṣilāḥ< « arme » ; GL et VA >bi+lā silāḥ< « sans armes » ; GL >šaklu ʔl+silāḥ< (registre haut) « armure » ; >ḥāmilu ʔl+silāḥi< (registre haut) « écuyer » ; >ḫazānatu ʔl+silāḥi< (registre semi-correct) « armoire » ; VA >bayt / dār ʔl+silāḥsulāḥ< « fiente ». AL çalláh + ín « armurier ». muçálah + ín « armé » ; VA >bi+lā / ġayri musallaḥ = ġayri mutasalliḥ< « sans armes ». Voir {ǦRD} et {ḤML}. < Pan-sémitique {šlḥ}, dont le sémanthème basique est « envoyer », cf. hébreu šālaḥ, rabbinique et syriaque šǝlaḥ, avec une évolution vers « jeter, tirer », cf. accadien šalû(m), mais aussi déjà l’hébreu šelaḥ « projectile ; arme » et le rabbinique šilḥā « projectile ; lance », ougaritique >šlḥ< « épée » et, aussi avec la connotation d’excrétion, sudarabique épigraphique >s1lḥ< « armes ; souillure ».

|| 93 Voir Bauer 1966 : 40, à propos des correspondences irrégulières de /s/ et /ś/. 94 Dans certaines régions du Maroc sǝl/ṛbāḥ « anguille » (Prémare VI : 152). DS I : 671, ajoutant ici « sorte d’aigle », se laissa tromper par Alcalá qui a traduit deux fois l’article de Nebrija « melion especie de aguila » (sans équivalence latin, en fait, mīlĭo « milan »), la première correcte et la deuxième fausse, lisant « especie de anguila ». 95 Tiré d’Ibn Albayṭār, mais ignoré par les autres botanistes. Peut-être une déformation de balabūs, q.v.

650 | *{SLḤF} *{SLḤF} (‫)سلحف‬ GL >sulḥafatun< (registre haut), VA >sulḥufah + salāḥifasluḫunasluḫ salaḫt salḫ sāliḫ maslūḫ ksalaḫtu salḫyansalaḫ ansalaḫyansalaḫansalaḫ min = salaḫ nafs+uh ʕan< « renoncer ». >salḫah< « peau ôtée d’un animal écorché » ; ZǦ >s.< « massacre » ; VA >s.< « bordure d’un manteau » ; >salḫat ḏahab + āt< « oripeau » ; AL >çálḳa + át< « bourse de cuir ». DS >silḫ< « moreceau de bois sans écorce » ; >ṣilḫ + ṣulūḫ< « morceau d’écorce ». IH 308 >ʔl+ṣalīḫatu< (registre haut), VA >salīḫah + salāʔiḫs. + āts.salīḫatun = salīḫatu ʔl+ṭībizalīḫah< « casse aromatique ». ǦS >sallāḫ< « équarrisseur, écorcheur ». UT nº 2738 >islīḫ< « gaude (Reseda luteola) ». IH 175 >maslaḫun< (registre haut), MT >bayt ʔl+maslaḫ< « pièce des bains, où on enlève les vêtements ». AL muçállaḳ + ín « couvert de peau (avec la laine) ». MT >muns/ṣalaḫ< « fin du mois ». Voir {BḎQ} et {QŠR}. < Pan-sémitique {šlḫ}, cf. accadien šalāḫu(m) « arracher », araméen rabbinique et syriaque šǝlaḥ « ôter (un vêtement), et hébreu šulḥān « table ».98 *{SLR} (‫)سلر‬ VA >sullūrah + salālīr< « barque ». DS et FḪ >silawwar< « anguille ». < Grec σίλουρος « silure ». *{SLS} (‫)سلس‬ I. IB >t.slās< « elle devienne souple ». GL >salasun< (registre haut) « docilité » ; >bi+l+salas< « de bon gré ». GL >salisun< (registre haut) « docile ». VA >salas< « souple » ; >s. li+ka+ḏā< « facile, faisable ». AŠ 47/8/3 >salūs< « traitable ». VA >aslas min< « plus souple que ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble être une extension de l’élément biconsonantique pan-sémitique {šl} avec le sémanthème basique de mouvement ou de séparation, qu’on retrouve dans {slb}, {slḥ}, {slḫ}, {sll}, etc.

|| 96 Ne s’agissant donc pas d’un mot étranger, comme DS I : 672 le pensait. Il est vrai qu’Albīrūnī, de son temps, et l’Arabe Šīr plus récemment avaient inventé pour ce mot une étymologie persanne *sūlα(ḫ) pαy, encore admise par BM 462, mais il faut avouer qu’un « pied de trou » ne fournit aucune explication raisonnable. D’un autre côté, le syriaque sallufītā semble être en rapport avec l’accadien šeleppû(m) = šeleppūtu ; ce qui pose la question de laquelle des deux langues représente la forme la plus ancienne, l’accadien d’origine méconnue, ou l’arabe qui serait une étymologie populaire. 97 Surtout quand elle a été tannée avec la laine, cf. castillan zalea et catalan salefa ; voir Corriente 2008a : 427. 98 Ce qui n’était d’abord qu’une nappe de cuir.

*{SLṬ(N)} | 651

II. Voir {SR/LS}. *{SL/RSL} (‫)سلسل أو سرسل‬ VA >nisalsal kyassalsal assalsal tasalsul mutasalsilmā an salsal< « eau fraîche ».99 IH 201 et GL >salsalatun< (registre semicorrect), VA et ZǦ >salsalah + salāsilsalsalahsarsalah + sarīsilsalsalat ʔl+ṣulbbāb ʔl+salsalah< « nom d’une porte à la ville de Fès ».100 < Araméen, cf. rabbinique ša/ī/ū/ōlšeltā « chaîne » et syriaque šalšel « enchaîner », dérivés du rabbinique šilšel « faire descendre à l’aide d’une corde », aparemment la contraction d’une phrase comme *šǝlaḥ šǝfal « envoyer en bas ». *{SLSY} (‫)سلسي‬ AL Cilícia « Cilicie (géographie) ». Emprunt tardif au castillan. *{SLṬ(N)} (‫)سلط أو سلطن‬ GL >yusalliṭu< (registre haut), VA >nisallaṭ taslīṭ ksallaṭ yisallaṭ< « rendre maître, donner pouvoir ; exciter (un chien, etc.) » ; AL niçállat çallátt muçálit + ín « importuner, assiéger » ; IQ >sallaṭ al+lah ʕalà raqīb+ī ʔl+ʔasar< « que Dieu me punisse avec l’esclavage ! » ; >sallaṭ māl+ak ʕalà šiʕr+ī< « excite ma veine poétique avec ton argent ». GL >atasallaṭu< (registre haut), VA >yassallaṭ assallaṭ tasalluṭ ʕalà< « maîtriser » ; AL naçal(l)át = nazçalát a(z)çalát = açallatt azçalát « importuner, insister ». IQ 151/3/2 >salṭan+k ≠ salṭan+nī< « il te ≠ me donna le pouvoir ». VA >yassalṭan assalṭannasālṭanū< « s’emparer du pouvoir ; reigner ». VA >sulāṭahsalīṭ< « huile ». GL >sulṭānun< (registre haut), VA, IQ et ZǦ >sulṭān + salāṭīnsulṭānsulṭān al+ǧabalsulṭānī< « espèce de toile » ; IQ « monnaie avec la valeur d’un dirham » ; AL çu/oltáni + ín ≠ ít « royal ». VA >sulṭānahsulṭānat ʔl+dunyā< « la reine du monde ». GL >salṭanatunsalṭanahsalṭānah< « royauté, empire ». IA >aslaṭ< « plus importune ou insistant ». AL >mazlót< « désobéissant ». Voir {ʔSPNY}, {DWR}, {ʕŠB}, {Q/KRYZ/SN}, {KTB} et {MWL}. < Pan-sémitique {šlṭ}, cf. hébreu šālaṭ, rabbinique et syriaque šǝlaṭ, accadien šalāṭu(m) « avoir du pouvoir » et guèze säläṭä « être parfait ».

|| 99 Littéralement « qui coule en serpentant, comme une chaîne ». 100 Voir Bencherifa 1971 : 389, n. 1707. 101 Avec le suffixe du diminutif catalan.

652 | *{SLʕ} *{SLʕ} (‫)سلع‬ IH 309 >salʕatun< (registre semi-correct), VA et ZǦ >salʕah + silaʕsalʕahṣalʕa(h/t)< « marchandise ». IH 310 >ḫrǧt b+yd+h salʕatun< « une protubérance est parue dans sa main ». < Sémitique de l’Ouest {slʕ}, cf. hébreu selaʕ et araméen rabbinique silʕā « rocher saillant », avec une évolution sémantique « fendre > fente > protubérance > objet ». *{SLF} (‫)سلف‬ GL >salafa sālifun< (registre haut), VA >yaslaf salaf< « passer, avoir eu lieu » ; >fī+mā salaf< « auparavant ». >naslaf aslaft islāf / salaf maslūf k li minaslifu< (registre semi-correct) « j’emprunte ». >usallifu< (registre semi-correct), VA >nisallaf taslīf k min li< « prêter ». VA >nastalaf min< « demander à emprunter » ; NQ bn 2/x/4 >astalaf l+al+bustān qaḍīb+uh< « il a emprunté le rameau du jardin » (= sa taille est svelte comme un rameau). VA >sulfah + sulafsalafun< (registre haut), IQ, MT, ZǦ et IA >salafsalaf< « beau-frère » ; IH 329 >f.lānun salfu f.lānin< « ils sont mariés à deux sœurs ». MT >salfan< « d’avance ». >sal.f< « ancêtres » ; IZ ii/8/4 >aslīf+uh< « ses ancêtres ». VA >sulāf< « vin ». >sālif + sawālif< « passé » ; AL çílif + çavílif = IQ + >sawālif< « tresse de cheveux » ; MT >li+sālif ʔl+dahr< « à jamais ». DS >istislāf< « marcotte en pot ou pour entonnoir ». GL >mut.sal.fun< « créditeur ». < Sémitique du Sud {slf}, cf. sudarabique épigraphique >s1lf< « façade » et guèze sälf « formation en ordre de bataille », probablement un ancien causatif à préfixe sifflant de {lfy}, q.v. *{SLFḤ} (‫)سلفح‬ AL çulfaḳa + çaláfiḳ (lire h) « glande ou tumeur pestilentielle ». < Syriaque šulpāḥā « pustule », cf. aussi šalpūḥtā et araméen rabbinique šilpūḥā « vessie natatoire ».102 *{SLQ} (‫)سلق‬ I. IH 307 >ṣalaqtu< « bouillir ». GL >sulāqun< (registre haut) « aphte ». >maslūqun< « bouillie » ; HC 147 >maslūq ʔl+ṣaqālibah< « bouillie de tripes ». < Araméen, cf. rabbinique s/šǝlaq, probablement < accadien salāqu « bouillir ».103 II. IH 218 >klb sulūqiyyun< (registre semi-correct), AC >(al+kalb al+)sulūqi/īsulūqī + āt / salāliqsalāliqsulūqī + silāqsulūqiyyah< « fossé ; avant-mur ». At|| 102 DS I : 672 s’est trompé dans l’identification de ce mot avec sulaḥfah « tortue », q.v., quoique leur étymologie pourraît être la même. D’un autre côté, l’emprunt de mots araméens dans le lexique médical arabe n’est pas exceptionnel, à cause des traductions du grec à travers le syriaque. 103 Certains savants supposent que le mot rabbinique est un causatif à préfixe sifflant de {ḥlq} « être mou », mais la chute du /ḥ/ dans ce cas serait étrange, et l’équivalence sémantique avec l’accadien est totale.

*{SLL} | 653

tributif de Salūq, au Yémen, contrée ou ville renommée pour ces chiens et la fabrication de cuirasses.104 Voir {ḤǦR} et {QLHR}. III. VA >sulāqahal+salqu< (registre semi-correct), GL >silqun< (registre haut), VA et ZǦ >salqsalk nom d’unité +ahʔl+silk ʔl+barrānī< « buglosse » ; UT nº 770 ET 4563 >silq barrī< = >sulayqah< « betterave sauvage (Beta maritima) » ; nº 3636 >s. al+māʔ< « potmot nageant (Potamogeton natans) ». FḪ >silqiyyah< « mets de viande et bettes ». < Araméen rabbinique si/īlqā et syriaque selqā.106 *{SLQN} (‫)سلقن‬ DS >sylqūn< « minium, vermillon ». < Bas-grec συρικόν. *{SLK} (‫)سلك‬ GL >(y)asluku< (registre haut), VA >nasluk salakt sulūk sālik maslūksālikīn< « suivre une route, marcher » ; AŠ 26/5/3 >yasluk ʕalī+h< « il marche là » ; IZ 9/5/2 >mawḍaʕan salak< « le lieu où il marcha ». IH 310 >al+salku< (registre semi-correct), VA >silk + sulūk / aslāk< « fil d’un collier ». VA >maslak + masālik< « chemin, route » ; IQ 191/4/2 >namšī fī maslak+uh< « je suive ses pas ». MT >ṭarīq sālik ilà< « un chemin qui conduit à ». GL >ġayri maslūk< « impracticable ». < Sémitique de l’Ouest {šlk}, cf. hébreu hišlīḵ « jeter, lancer », avec une évolution sémantique dans le sémitique du Sud, cf. guèze säläkä « marcher » ; probablement un ancien causatif à préfixe sifflant de {lʔk} ; voir {MLK} II. *{SLL} (‫)سلل‬ I. GL >asullu< (registre haut), ZǦ >sulli< (impératif) = >yastalsalla maslūlnusull salalt sall sāll maslūl k< « tirer, dégainer ; afliger de la phthisie pulmonaire ». GL >ʔ.sallilu< « laisser échapper » ; DS >sallala ʔl+ʔamrsallal+hā< « laisser passer une affaire sans s’en formaliser ». GL >tasallulun = ansalu< (registre semicorrect), VA >nansal ansalt< « se faufiler, se sauver ». >yansall< « être tiré ou dégainé ; avoir la phtisie pulmonaire ». IQ >naslal< « j’ai la phtisie ». IH 156 >sal-

|| 104 Aparemment sans rapport avec les autres {SLQ}, malgré l’identification étrange avec un mot byzantin *salaqyah dans le Lisān (> Séleucie ?), d’autant plus douteuse que l’auteur dit, quelques lignes plus bas, que Salūq était une ville des Lān. 105 Selon DS I : 676, car notre hypothèse antérieur, < grec συλλογή, n’a pas les attestations attendues en araméen, et on ne le trouve pas non plus dans cette acception technique. Il pourrait s’agir d’un vieux causatif à préfixe {sv+} de {lqy}, q.v. 106 L’accadien silqu(m) semble être plutôt un emprunt à l’araméen, ce qui n’empêcherait pas le cas contraire pour le verbe « bouillir » et la possibilité d’une métonymie postérieure par laquelle les araméens auraient donné le nom de « bouillie » aux bettes.

654 | *{SLM}

lun = sulālunal+sallus.llusulālahsulālah = salīl< « descendance, lignage ». VA >salīl + salāʔil féminin +ah< « descendant ». IH 178 >masallatun< (registre semi-correct), VA >masallah + ātmaslūl + īnmislālah< « phtisique ». < Sémitique de l’Ouest {šll}, cf. hébreu šal « dégainer », araméen rabbinique šǝlīlā « fœtus » et guèze sällä « être paralysé ».107 II. IH 156 >sullatun< (registre semi-correct), GL >sallatun + silalun< (registre semi-correct), VA >sallah + silalsallah< « panier » ; AL célle + cilél, diminutif çuléyle + ít « panier, corbeille ; nasse de pêcheur » ; GL >sallatu ʔl+ḥītānsallahsallatu qaḍīb< « corbeille d’osier ». AL çellíl + ín « vannier ». Avec quelques témoins dans le sémitique de l’Ouest, comme en hébreu sal, araméen rabbinique sillǝtā et syriaque sallā, il semble s’agir d’un emprunt à l’accadien se/illu, raccourci du sumérien gigursalla.108 Voir {ʕNB}. III. UT nº 4388 >sullah< « sainfoin d’Espagne (Hedysarum coronarium) ». < Syriaque sell(ǝt)ā.109 *{SLM} (‫)سلم‬ I. VA >yaslam salam salāmah sālim + īnnaslam salamy≠aslam salam(at) min / dūnsalamt salāmah sālim féminin +ahyaslam min ʕayb< « être exempt de défauts ». VA >nisallam taslīm k< « sauver, préserver » ; >n. ʕalà< « saluer » ; >n. k ilà< « délivrer » ; GL >sallim+nā< (registre haut) « sauve-nous » ; IZ 8/7/4 >sallam+u l+lah wa+faḍḍal+uh< « Dieu l’a béni et préféré » ; 15/4/3 >sallam fī+h l+al+qaḍā wa+fawwaḍ+uh< « dans cette affaire il s’est rémis et confié au décret divin » ; IH 181 >masallamun< (registre semi-correct), GL >usallimu musallimun< (registre haut), IQ >yasallam sallam sallam musallam ʕalayy+a< « saluer » ; 187/1/2 >sallam yad< « baiser la main » ; AL nicellém cellémt tazlím muçál(l)im + ín mucél(l)em + ín « sauver, préserver ; délivrer ; saluer ; vendre aux enchères ». VA >nisālam musālamah k = yassālam assālam< « faire la paix avec quelqu’un ». >nuslim aslamt islām muslim muslam k< « quitter, abandonner ; se faire musulman », IQ >aslam< « il se fit musulman » ; GL >(a)slimu< « je délivre ». VA >yassallam assallam< « être sauvé » ; BD 6r >atsallama+hu man+hi māta+mā aradda+hu< « il le reçut de lui lorsqu’il voulu ». VA >salm< « paix » ; || 107 Mais ce mot pourrait être un emprunt à l’arabe. L’évolution sémantique de cette racine est assez compliquée. 108 Ce qui serait aussi le cas du copte salo, sans étymologie en égyptien ancien. 109 Voir PS 2640, à propos des identifications diverses de ce mot, lenticula, muscus, etc., qui a pénétré plusieurs langues européennes occidentales selon Corriente 2008a : 479-480. Evidemment, sa documentation sémitique discrédite une étymologie du bas-latin *sylla, sugérée dans quelques ouvrages, comme le dictionnaire Webster. Voir aussi {ṢṢL}.

*{S/ŠLMNQ} | 655

ZǦ >salmsalmahmusaylamahsulaymānsulaymanalaslamīmuslimsalām< « salutation » ; IA et AC >salīmaʕmal salām+uh< « salue-le » ; >qaṭaʕ salām+uh ʕalay+h< « il lui retira le salut » ; GL >ʔl+salāmu ʕalay+ka ≠ ʕalay+kum< (registre haut), VA >salāmun ʕalay+k< (registre haut), AC >salām ʕalay+kum< « paix sur vous ! » ; VA >nuḫuṣṣ ḫaṣaṣt maḫṣūṣ k b+ʔl+salām< « faire l’objet d’une salutation spéciale » ; >wa+l+salām< « c’est tout » ; IQ et ḪA ūbi1 >naʕmal salāman šaṭṭ maʕ+ak< « je te ferai une salutation prolongée ». GL >salāmatunsalāmahsalīma(t)< « sécurité, salut » ; AL çalémataq ≠ çalémati « mon ≠ ton salut » ; IQ >(al+ḥamdu lil+lah) ʕalà ʔl+salāmah (min ʔl+safar)ʕalà ʔl+salāmah< « grâce à Dieu pour le retour avec santé du voyage » ; ḪA cṭa 1 >qalb+ī ʕala salāmah min< « mon cœur est sauf de ». GL >sālimun< (registre haut), AL cílimi (lire cílim) « sauf et sain, sûr » ; GL >sālimun min ʔl+ʔaḏà< « indemne » ; CD >qalb+ī ʕan+hā sālim musallam< « mon cœur est bien à l’abri d’elle ». VA et UT nº 4549 >sālimahaslamī< « Chrétien converti à l’islam ; IH 287 >aslamiyyun = muslamāniyyun< (registre semi-correct) « juif converti à l’islam ». IQ >al+islām< « l’islam ; les musulmans » ; AL izlém « l’islam ». izlemí « Morisco ». VA et IQ >muslim + īn< « musulman » ; AL muzlím + muçlamín « musulman ; sain et sauf, sûr ». VA >musālamah< « trêve » Voir {ʔBW}, {BRD} I, {BLĠ}, {ḤNF}, {RWḤ}, {ʕML}, {QRʔ} et {HNʔ}. < Pan-sémitique {šlm}, cf. hébreu šālēm, araméen rabbinique et syriaque šǝlēm, et accadien « être sain ou complet », ougaritique >šlms1lm< et guèze sälam « paix ». II. GL >sullamun< (registre haut), VA >sullam + salālīmsullūmsullamun li+l+ʕaḏābi< (registre haut) « grille, instrument de torture ». < Sémitique du Nord-Ouest {sll/m}, cf. hébreu sullām et araméen rabbinique sullǝmā « escalier ».110 *{SLMN} (‫)سلمن‬ I. SG 150 >sulmān< « instrument musical non-identifié », probablement un mot déformé d’origine latine ou grecque. II. AL salmón « saumon ». Emprunt tardif au castillan. *{S/ŠLMNQ} (‫)سلمنق أو شلمنق‬ AL Salamanca « Salamanque ». xalamanquí + ín « de Salamanque ». Emprunts tardifs au castillan.

|| 110 Voir BDB 699, à propos des difficultés étymologiques de ce mot.

656 | *{SLHM} *{SLHM} (‫)سلھم‬ FǦ >silhāmahsilhāmah + salāhim< « manteau à capuchon ». Probablement < arabe salhab « long ».111 *{SLW} (‫)سلو‬ I. VA >naslū salaw/yt suluww / salwah sālī + īn ʕan = yassallà assallà tasallīyaslū naslà aslà< (impératif) >sulwān / sulū sālī = natsallà ʕan< « oublier ; se consoler d’une perte » ; IQ >nassalla l+uh< « je l’oublie ». VA >nisallī k ʕan = nuslī aslayt islā muslī muslà k ʕanyasallī sallā+ky/tisallī ʔl+ḫaṭīr< (lire >ʔl+ḫāṭiryuslī ʔl+ṣudūr< « consoler ; amuser » ; EV 6 tiçelli annufoz « tu soulages les esprits ». IL 153 >musalliyāt< « plantes décoratives ». Voir {ḤǦR}. < Pan-sémitique {slw}, cf. hébreu sālāh, araméen rabbinique et syriaque sǝlā « mépriser », et accadien salāʔu(m) « tromper ».112 II. VA >salwà< « caille ». < Sémitique du Nord-Ouest {ślw}, cf. hébreu śǝlāw et syriaque salway, probablement un emprunt à une langue non-sémitique.113 III. ZǦ >salāwī< « salétin, de Salé (géographie) ». *{SLWL} Voir {SR/LWL}. *{SMT} (‫)سمت‬ VA >nisāmat musāmatah k = yassāmat assāmat tasāmut< « être parallèle ou en face de ». Probablement un emprunt au syriaque sīmtā « position, dépot », ce qui explicarait les acceptions astronomiques du mot arabe simt.114 *{SMǦ} (‫)سمج‬ VA >yasmuǧ samaǧ samāǧahyasmuǧ< « être laid ou affreux ». GL >(y)usammiǧu< (registre haut), VA >nisammaǧ k< « rendre laid ou affreux ». VA >yassammaǧ assammaǧ< « devenir laid ou affreux ». GL >samǧun< (registre haut), VA >samǧ + sumǧsamǧahsamaǧun = samāǧatun< (registre haut) « laideur, hideur ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être développée à partir d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {mǧǧ}, q.v. *{SMḤ} (‫)سمح‬ GL >asmaḥuy≠nasmaḥ samaḥ(t) samḥ / samāḥah mismāḥ li bi / mintasmaḥ asmaḥ< (impératif) >samāḥswrwt< « oiseau non-identifié » (Erman & Grapow III : 429). 114 Voir Corriente 2008a : 23, s.v. acimut.

*{SMR} | 657

« être généreux ou bienfaisant ; donner, octroyer de bon cœur ; permettre » ; IQ >yusmaḥ l+uh b+al+iḥsān< « on lui fait des faveurs avec générosité ». VA >nisammaḥ tasmīḥ k< « rendre généreux ou bienfaisant ». >nisāmaḥ musāmaḥah musāmiḥ + īnyasāmaḥ< « traiter avec générosité ». VA >yassāmaḥsamḥun = sāmiḥun< « bienveillant ». >samāḥatunṣāmiḥ< « cocu consentant ». AL mucímiâh + ín « bienveillant » ; IQ >musāmiḥ alaḫlāq< « affable ». < Pan-sémitique {śmḥ}, cf. hébreu śāmēaḥ « être joyeux » et accadien šamāḫu(m) « prospérer ». *{SMḪ} Voir {ṢMḪ}. *{SMD/Ḏ} (‫)سمد أو سمذ‬ GL >samīdunʔl+samīḏusamīd + asmidahʔl+nās l+al+samīd< « les gens se procurent les meilleurs mets ». MT >sammād< « marchand de la meilleure farine< ». < Araméen, cf. rabbinique et syriaque sǝmīdā < accadien samīdu(m), littéralement « moulu ». Voir {ḪBZ}. *{SMDʕ} (‫)سمدع‬ VA >sumaydaʕ + samādiʕ< « héros, champion » ; IQ >aban sumaydaʕ< « nom propre masculin ». < Sudarabique épigraphique > s1m hydʕ< « il a rendu son nom célèbre ».115 *{SMḎ} Voir {SMD}. *{SMR} (‫)سمر‬ I. VA >nisammar tasmīr k< « clouer » ; IQ >yasammar tusammar< « clouer » ; AL niçammár çammárt muçámmar + ín « clouer ; ferrer (une bête) ; garnir de clous ; ficher » ; VA >nisammar ʔl+dabbah< « ferrer (une bête) ». >yassammar assammar< « être cloué ou fiché ; être ferré ». VA >sammār+ īnsammārmusmārun< (registre semi-correct), GL >mismārun + masāmīrun< (registre semi-correct), ZǦ et AC >musmār< « clou » ; VA >musmār + masāmir< « clou ; accusateur » ; SH >m.smār< « poin d’appui d’une balance » ; AL muzmár + macímir / ít « clou ; furoncle » ; muzmár al mizín + macímir al mizizín « aiguille de balance » ; muzmár al áâyn + macímir al aâynín « tache sur le blanc de l’œil ». ZǦ >musammar< « ferré » ; AL bíle muçámmar « non ferré » ; MT >maḥaǧǧah musammarah< « sentier marqué avec des pieux (?) ». Voir {DWʔ}, {ZʕǦ}, {QRṬ} I et {KBR} I. Un emprunt au sumérien sà-am-ru-tum, d’où l’accadien samrūtum « clou », auquel le sémitique du NordOuest à donné la forme d’un nom d’instrument, cf. hébreu masmēr et araméen

|| 115 Ou, peut-être, « (Dieu) fit connaître son nom », cf. Sa-ma-a-da-u-um dans Huffmon 1965 : 248. Le Lisān corrigeait cette vocalisation en samaydaʕ.

658 | *{SMR}

rabbinique masmǝrā et syriaque >msmrāasmuru samrunnasmur samart samīrnisammar tasmīr k< « s’entretenir avec quelqu’un la nuit », IQ >tasammar+nī sammar+nī samrah / samīr< « s’entretenir avec quelqu’un la nuit ». AL çamir calíl « veille courte » ; çamir ávil alléil « première vieille de la nuit » ; ç. nuz léil « deuxième vieille de la nuit » ; ç. açáhar « dernière vieille de la nuit ». VA >sāmir + summārṣummār< « compagnon de causeries pendant la nuit ; gardien de nuit ». AL címira + çavímir « group de personnes qui passent la nuit à causer ou s’amuser ». < Sémitique de l’Ouest {šmr}, cf. hébreu šāmar et araméen rabbinique šǝmar « garder, veiller », ougaritique >šmrm< « gardiens » et guèze sämärä « se plaire », avec une évolution sémantique. III. VA >sumrah< « noirceur » ; >s. + sumar< « lance ». UT nº 4470 >samār< « jonc aigu (Juncus acutus) ». DS >(šaǧarat) ʔl+samrāʔ< « euphorbe pythuse (Euphorbia pythyusa) » . UT nº 4256 >sumayrāʔ< « séneçon (Senecio jacobea) ». TD 219 >sumayrahaṣmaru< (registre semi-correct), IQ >asmar + sumaral+sumri< « brun » ; AL azmár féminin çamra + çumár « noir ; nègre » ; AC >as/ṣmar féminin samrāusaymarusaymar féminin sumayrausaymarayn< « brun ; nègre » ; ZǦ >asmar huwwa aṣbar huwwa< « le plus noir est le plus résistant ». < Sémitique de l’Ouest {s/śmr}, cf. hébreu sāmar et rabbinique sǝmar « se hérisser ».116 IV. AL Çámira « Samarie ». UT nº 2108 >sāmirī< « rhubarbe groseille (Rheum ribes) ». Voir {RWND}. < Hébreu šomrōn, à travers l’araméen, cf. syriaque šamrīn, métanalysé comme le pluriel d’un attributif dans le grec Σαμάρεια, où l’arabe a métanalysé un féminin de cet attributif. V. BM >sammūr< « martre-zibeline ». < Pehlevi samōr, avec adoption de la forme hypochoristique {1a22ū3}, fréquente pour les noms d’animaux et de plantes. VI. AL çúmri + çumíri (lire çamíri) « ancienne mesure de liquide ». < Castillan azumbre < arabe ṯumn « huitième d’un rubʕ ». Voir {MN} et {RBʕ}. VII. AL çamárra + ít « pelisse ». D’origine pré-romane, comme aussi le basque zamar. VIII. AL Çamóra « Zamora (géographie) ». çamóri + ín « de Z. ». Emprunts tardifs au castillan.

|| 116 On peut se demander si ces verbes son dénominaux de l’acacia ou vice versa, mais ses épines et sa couleur foncée expliquent les autres acceptions dans cette racine.

*{SMʕ} | 659

*{SMRNYN} (‫)سمرنين‬ UT nº 2567 >samarnayūn< « maceron (Smyrnium olusatrum) ».117 < Grec σμύρνιον. *{SMSR} (‫)سمسر‬ AŠ et MT >simsār< « courtier ». < Pehlevi reflété par néo-persan sepsαr.118 *{SMSQ} (‫)سمسق‬ UT nº 1632 >samsaq(ūn)< « maceron (Origanum majorana) ». UT nº 5120 >sumaysiq< « jasmin commun (Jasminum officinale) ». < Grec σάμψ(ο)υχον. *{SMSM} (‫)سمسم‬ IH 231 >ʔl+samsamu< (registre semi-correct), UT nº 4511 >simsim< « sésame » ; DS >ʔl+simsim al+ʔaswad< « semences de la chélidoine à fleurs rouges ». < Araméen, cf. rabbinique šūmšūm < accadien šam(aš)šammū, contraction de *šaman šamni « huile végétale ». *{SMṬ} (‫)سمط‬ FḪ >samaṭ< « chauffer à blanc ». VA >sumṭah + sumaṭ< « courroie ». >simāṭ + ātsimāṭ < + aṭu 1 >asmāṭ< « allée, couloir » ; IH 240 >bi+simāṭi ʔl+ʕaṭṭārīna< « dans la rue des parfumeurs » ; ID šft 3 >ṣmāṭ< « besace ». AL tazmít + taçámit « corde, lien ». Voir {SNṬ}. < Pan-sémitique {šmṭ}, cf. hébreu šāmaṭ et araméen rabbinique šǝmaṭ « laisser tomber ; lâcher », accadien šamāṭu(m) arracher », et probablement guèze sämaṭ « bosse du bœuf » et sǝmaṭ « queue du mouton » ; ancien causatif à préfixe sifflant de {mw/yṭ}, q.v. *{SMʕ} (‫)سمع‬ GL >asmaʕu samʕun< (registre haut), VA >nasmaʕ samaʕt samʕ / samāʕ sāmi ʕ + īn masmūʕ k min / ʕansamaʕ+uh samaʕt yasmaʕ(+nī) asmaʕ samʕ / masmaʕ masmūʕ minṣamaʕ(+nā) an taṣmaʕ(+u fī) yuṣmaʕ(+l+uh) aṣmaʕ< « entendre, écouter » ; IQ >samaʕ+uh sāmiʕ< « quelqu’un l’entendit » ; >nasmaʕ ʕan+nu< « j’entends qu’on parle de lui » ; ZǦ >yusmaʕ bī+h< « on parle beaucoup de lui ». VA >nisammaʕ tasmīʕ k< « faire entendre ». >nusmiʕ asmaʕt ismāʕ musmiʕ + īn = naʕmal samaʕ< « chanter ». >nastamaʕ astamaʕt istimāʕ mustamiʕ + īn mustamaʕ kastamaʕtu yastamaʕ tustamaʕ astamaʕ< (impératif), AL naçtamáâ açtamáât muztamáâ + ín, AC >yaṣṭamaʕ min musṭamiʕ< « écouter ; obéir » ; NQ 2/1/1 >nastamaʕ l+uh< « je lui obéis ». VA >sam(a)ʕ + asmā< « audition ». >samāʕ< « chant ». BD 4r >ʕaṭā+hum ṣāmʕatun< « il leur donna l’ouïe ». AŠ 26/6/1 >ʔl+sāmiʕ< « Celui qui écoute ». VA >istimāʕ + āt< « petite fenêtre ou porte ». IA >musmiʕīn ʔl+riyā
šmʕs1mʕ< et guèze sämʕa. *{SMFṬN} (‫)سمفطن‬ UT nºs. 2732 et 4510 >samfūṭun (bustānī)< « grande consoude (Symphytum officinale) » ; >s. (ṣaḫrī)< « consoude tubéreuse (S. tuberosum) » ; nºs. 4416 et 4896 >s. bṭrāʔun< « consoude tubéreuse (S. tuberosum) ». < Grec σύμφυτον (πετραῖον). *{SMQ} (‫)سمق‬ AL çumaquít « jet, lanière pour les pattes du faucon ». < Berbère rifain magus « entrave », cf. arabe marocain smāga ou smēq, sans doute le singulier du mot arabe andalou.119 *{SMQ(L)} (‫)سمق أو سمقل‬ AC >ṣammaq< « enduire avec du sumac ». MT >summāqsummāqiyyah< « mets de poulet assaisonné avec du sumac ». UT nº 4521 >sumāq+il< « jus de feuilles de sumac ». < Araméen rabbinique et syriaque sūmmāq « rouge », déjá aussi « sumac » en syriaque.120 *{SMQRYŠ} (‫)سمقريش‬ CP 129.4 >smqwryš< « nom propre masculin ». < Latin Censurius. *{SMK} (‫)سمك‬ I. VA >samk + sumūk< « toit ». IQ >ʔl+simākʔl+simāk al+ʕālī< « Arcturus ». DS >sumaykat ṣaydā< « dragonnet (Callionymus dracunculus) ». < Pansémitique {smk}, cf. hébreu sāmak et araméen rabbinique sǝmak « soutenir », accadien samāku(m) « couvrir », sudarabique épigraphique >s3mk< « monter, gravir »,121 guèze sämäkä « s’appuyer ; se refugier », avec diverses évolutions sémantiques. II. VA >samakah + samaksamakat al+baḥr< « poisson de mer » ; TD 164 >samak ṣaḫrī< « gobie ; goujon ». Voir {RḌRḌ} et {ĠRW}. || 119 Le mot est mentionné dans Colin 1999 : 49 et repris dans Prémare VI : 196-197, tous deux sans aucune étymologie. Il semble s’agir de la racine berbère {gs}, cf. kabyle aġusǝn « ceinture » et tagust « pieu, piquet », rifain magus « entrave » chez Ibáñez, et takkust « ceinture » chez Šafīq, avec les préfixes réciproque {m-} et instrumental {s-}, mais le mot a été assez déformé dans le procès d’adoption par l’arabe, à la suite de phénomènes de métathèse et/ou d’haplologie. Il pourrait aussi s’agir d’un autre cas d’agglutination de la préposition instrumentale, comme dans {ZĠZL} et {ZĠNZ}, q.v. 120 Mais ce mot étant isolé et sans parentage sémitique, il pourrait avoir été tiré, comme les noms des autres couleurs dans les langues sémitiques, d’une substance caractérisée par la couleur rouge, araméen rabbinique samqān « rubis », probablement un emprunt à une langue non-sémitique, comme la plupart des noms de pierres précieuses ; voir Corriente 2013b. 121 Voir Bauer 1964 : 40 à propos de quelques confusions des sifflantes dans cette branche du sémitique du Sud.

*{SMN} | 661

Un mot sémitique très ancien *samak(at) « poisson », seulement préservé par l’arabe, qui semble avoir survécu dans le nom de la lettre sāmek (hébreu) ou semkat (syriaque), qui est le résultat de l’évolution graphique du signe hieroglyphique >ỉn-t< représentant une espèce de turbot du Nil.122 *{SML} (‫)سمل‬ VA >samal + asmāl< « haillon, guenille ». < Sémitique de l’Ouest {sml}, cf. hébreu semel « image gravée », probablement un causatif à préfixe sifflant du sémitique du Nord-Ouest {mwl} « couper ; circoncire ».123 *{SMLQS} (‫)سملقس‬ UT nºs. 4328 >samīluqus< « if commun (Taxus baccata) ». < Grec σμῖλαξ. *{SMM} (‫)سمم‬ VA >nusumm samamt samm sammām + īn masmūm + īn kyansamm ansamm< « s’empoisonner ». GL >summun< (registre haut), VA et AC >summsam + sumūmṣāniʕu ʔl+summi< « empoisonneur » ; UT nº 4484 >s.mm ʔl+bahāʔim< « laurier-rose » ; DS >samm< « poudre du memecylon ». >samūm ʔl+šitā< « le fort de l’hiver ». VA >samāʔim al+ṣayfmasāmmun< (registre semi-correct), VA >masām(m)ah + masāmm< « pore » ; >ḏū masāmm< « poreux ». Voir {ŠMBRŠ}. < Araméen rabbinique et syriaque sammā « aromate ; drogue », probablement < accadien sammūtu « parfum ». *{SMN} (‫)سمن‬ VA >nasman samant samn samīn + simān = yassamman assamman binasman samansaman min al+riḍà< « prendre de l’embonpoint de plaisir ». VA >nisamman tasmīn k< « rendre gras ; faire du beurre » ; AL nicem(m)én cem(m)ént cemén, VA >nusmin asmant ismān musmin musman k< « rendre gras ». >yassamman assamman< « devenir comme le beurre ». >sam(a)n + sumūn / asmān< « beurre clarifié » ; IH 198 >al+samanu< (registre semi-correct), LZ >ʔl+samansamansamniyyā< « graisseuse ». GL >samīn(un)< (registre haut), IQ >samīn féminin +ahsamīnsimānsaman = samānah< « embonpoint ». GL >kaʕkun musammanunmusammanahmusammanāt< « sorte de tartine » ; HC 198 >musammanah< « sorte de crèpe ». Voir {ḤBB}. < Pan-sémitique {šmn}, cf. hébreu šāmēn et syriaque

|| 122 Voir Driver 1976 : 171. 123 Le néo-hébreu sāmāl « haillon » n’est qu’un emprunt à l’araméen. Quant à UT nº 941 >s.mlāyā< et DS >sylānā< « sorte de pastèque », il semble s’agir de déformations du mot grec μῆλον « pomme », avec la signification du latin mēlo « melon », probablement acquise en Occident.

662 | *{SMN/Y)}

šǝmen « être gras », ougaritique >šmn< « gras » et accadien šamnu(m) « huile ; graisse ». *{SMN/Y)} (‫)سمن أو سمي‬ IH 223 >summānun nom d’unité +atun< (registre semi-correct), GL >summānun< (registre semi-correct), VA >summān nom d’unité +ah + ātsmānsmndūrī< « espèce de bois d’aloès ». Attributif de samandur, région de l’Inde, selon les dictionnaires persans.124 *{SMNDL} (‫)سمندل‬ VA >samandal< « salamandre ». < Grec σαλαμάνδρα. *{SMW} (‫)سمو‬ VA >nasmū samaw/yt sumuww sāmī ʕalà / linusmī asmayt ismā musmī musmà k ʕalà / li< « élever, rendre plus haut ». >samā + samawātsamāsamā/īsamīʔl+samāʔu ʔl+ʔaʕlà + ʔl+samawātu< (registre haut) « les cieux » ; >ʔl+samāʔu maʕ kawkib+ahā< (registre semi-correct) « le firmament ». >samāwiyun = samāwī< (registre semi-correct), VA >samāwī< « céleste » ; AL çemeguí + in « céleste ; vent du Nord » ; DS >samāwī = samāʔīsamāwi< « azur » ; UT nº 4584 >samāʔī< « guède (Isatis tinctoria) » ; DS >ʔl+ṣibāġ ʔl+samāwī / ʔl+samāʔī< « matière colorante qu’on en tire ». VA >sumuww< « hauteur ». >sāmī< « haut, élevé ». Voir {BWB}, {SQF} I, {SWSN}, {ʕṢB}, {ʕMD}, {FṢṢ}, {FWḤ}, {QṢW}, {QṬB} et {MDN}. < Pan-sémitique {šmw}, cf. ougaritique >šm(y)ms1mynusammī yusammà tasmiyyatun musammàmusammūnmusammūna< (registre semi-correct), VA >nisammī tasmiyah knasammī+h tasammū sammā+k sammayt summītum musammà bisummī yusammànisammī+h< « je le tutoie ».125 VA >yassammā assammāassammà< « être nommé ou appelé » ; IQ >tassammà maʕ al+ʕabīd< « tu es compté parmi les esclaves », EV 13 quintencemi çultana « on t’appelait la reine ». GL >ismun< (registre haut), VA >ism + asmā / asāmīis(a)mḏū ismaynbismillah< « au nom de Dieu » ; GL >f.rādan bi+ʔ.smāyihimbi+ʔasmā+hum< « nominalement ». AL izmía, ID mšk 2 et śm 2 >ʔsmyh< « rénommée, réputation ». CD L 1/45 >samiyy al+muṣṭafà< « homonyme de l’élu, c’est-à-dire Muḥammad ». DS >samiyyah< « bouée ».127 MT >tasmiyyah< « liste ». >musammiyyah< « appelée ». GL >musammiyun fī ʔl+maqāmi< « nommés ensuite ». AŠ 47/3/3 >musmī< « nommé » ; AL muçmí + ín « renommé ». Voir {RSM}, {ZHR(N)}, {ḌYF}, {ʕNY}, {ʕYN}, {FWḤ}, {QDS} I, {NZL} et {WQʕ}. < Pan-sémitique {šm}, cf. ougaritique >šms1msunbar< « menthe verte (Mentha viridis) ». Contraction du grec σίσυμβρον. Voir {SSNBR(YN)} et {SNBL/R}. *{SNBSK} (‫)سنبسك‬ IH 147 >sanbūsakun< (registre semi-correct), FḪ >sanbūsak< « sorte de pâtisserie aux amandes de forme triangulaire » ; HC 213 >s. al+mulūk< « variété très sucrée de ce mets » ; >s. al+ʕāmmah< « variété avec de la viande, œufs, etc. ». < Pehlevi *se ambūs+ak « trois petits pains d’épices », reflété par le néo-persan sanbuse. *{SNBL/R} (‫)سنبل أو سنبر‬ VA >nisanbal = yassanbal assanbal< « avoir des épis ». IH 308 >ʔl+sunbalatu< (registre semi-correct), VA >sunbulah + āt / sanābilsu(n)bul nom d’unité sunbulah< « épi » ; IH 260 >ʔl+sunbalu< (registre semi-correct), GL >sunbalunsunbul (iqlīṭī / rūmī)sunbul barrī< « aneth sauvage (Meum athamanticum) » ou « valériane des jardins (Valeriana phu / tuberosa) » ; GL >ʔl+sunbalu ʔllaḏī fī+hi ʔlbān< (lire >ʔl+lubānsunbul (ʔl+ṭīb / hindī / bustānī / al+mulūk)sunbul hindīsunbul al+kalb / al+kilāb< « orge des rats (Hordeum murinum) » ; UT nºs. 2729 et 2278 >s. al+malik / al+mulūk< « plantain d’eau (Alisma plantago-aquatica) » ;128 GL >ʔl+sunbulatu wa+hiya ʔl+ʕaḏrà< || 126 Il est curieux de voir comment Alcalá mêle les mots techniques arabes ismu ǧins et ismu ʕalam, avec des calques du castillan, montrant une confiance excessive dans son maigre savoir linguistique et sa méfiance des données reçues de ses informateurs natifs. 127 Tiré d’Ibn Ǧanāḥ et confirmé par Blau 2006 : 311, dont le texte permet de supposer que la bouée était ainsi appelée parce qu’elle signalait l’endroit où l’ancre était fixée. 128 UT ajoute encore d’autres noms de plantes commençant avec sunbul : voir BCT 2010 III-2 : 715716.

664 | *{SNTBṬR}

« l’Epi de la Vierge (astronomie) ». Voir {QRN}. Dissimilation du pan-sémitique {šbl}, q.v. sous {SBL}, témoignée aussi par la variante šunbultu de l’accadien šubultu(m), contrairement à l’ougaritique >šblts1bl< « l’Epi de la Vierge ». *{SNTBṬR} (‫)سنتبطر‬ ZǦ >santibiṭar< « l’église de Saint-Pierre à Rome ». < Latin (ecclesia) sancti Petri.129 *{SNǦ} FA >sānūǧsanǧ/kisbūyah< « quintefeuille (Potentilla reptans) ». < Néo-persan sangesbuye ou sagsanbuye. *{SNǦFR} Voir {Z/SNǦFR}. *{SNḪ} Voir {ZNḪ}. *{SND} (‫)سند‬ I. VA >nisannad tasnīd k li / ilà = nusnid asnadt isnād musnid musnad / masnūd k< « soutenir, appuyer ; attribuer (un rapport) ». >yassannad assannad tasannud li / ilà< « s’appuyer », >yatsannad atsannad< « être attribué ». >nastanad astanad istinād mustanid ʕalà / ilà< « s’appuyer, reposer ». GL >sanadun + asnādun< (registre haut), VA >sanad + asnād< « flanc d’une montagne », AC >al+sanad< « Cenete (géographie) ». IH 184 >al+masnadumasnad + masānidms1/3nd< « inscription » et >s3nd< « placer », il pourrait s’agir d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {ndd}, q.v. II. VA >sindī + īn< « ménestrel (ambulant) » ; UT nº 941 >baṭṭīḫ sindīʔl+ṣandarūsusandarūssandarīṭis< « ivette (Teucrium chamaepitys) » ; nº 4571 « (petit) pimprenelle (Poterium sanguisorba) ». Déformation du grec σιδηρῖτις, à travers la grahie syriaque >sy/ndryṭyssundus< « brocart ». AŠ 97/2/4 >ḥullah sundisiyyah< « tunique de brocart ». < Sanscrit síndhu « (pays sur les bords de) l’Indus », à travers le grec σινδόν, avec un remplacement du suffixe étranger assez fréquent.133 II. AL cindíç + cenídiç « cabinet (d’aisances) ». Mot énigmatique du point de vue étymologique, seulement avec des témoins occidentaux.134 *{SNDQS} (‫)سندقس‬ DS >sndwqs< « céruse brulée ». < Grec σάνδυξ. *{SNDLS} (‫)سندلس‬ AL çandalúç « (dorure d’) oripeau ». cendalóci + ín « batteur d’or ou d’argent ». Probablement < arabe sandān/l « enclume », emprunté à l’araméen rabbinique et au syriaque saddānā < néo-persan sa/endαn, peut-être < pehlevi *snāh dān « lieu à battre », mais le mot arabe andalou a une terminaison difficile à expliquer. *{SNDYN} (‫)سندين‬ UT nº 4310 >sindiyān< « chène-vert (Quercus) » ; TD 247 >s. ʔl+ʔarḍ< « marrube blanc (Marrubium vulgare) ». < Néo-persan sendeyαn. *{SNR} (‫)سنر‬ VA >sinnawr + ātsāsd< « racine de fleur-feuille (Salvia horminum) » n’est probablement qu’une erreur au lieu de >sanāsand< chez UT nº 4408 « nom syriaque de la moutarde ».135 *{SNṬ} (‫)سنط‬ I. UT nº 4290 >sanṭ< « sorte d’acacia (Acacia arabica ou tortilis) ». IH 146 >sunāṭ< « imberbe ». < Araméen, cf. syriaque sannūṭā « imberbe » et rabbinique sanāṭ « se moquer », probablement un ancien causatif à préfixe sifflant d’une racine {nwṭ}.

|| 132 Voir PS 2674. 133 Voir Corriente 2008a : 95 et n. 243, sous alefris/z, à propos du traitement en arabe des suffixes flexionnels dans les emprunts aux langues étrangères. 134 Cf. arabe marocain sǝndās + snādǝs, selon Prémare VI : 210. Peut-être un euphémisme du latin sānĭtās « santé » ? 135 Selon BCT II : 670, déformé du néo-persan espandαn « moutarde blanche ».

666 | *{SNF}

II. AC >suntānisannaf tasnīf kyassannaf assannaf< « être coupe en tranches ». >sinnīf + sanānīf< « tranche ». < Araméen, cf. syriaque sannef « se retrousser les vêtements pour faire plus vite », avec une évolution sémantique. *{SNKTS} (‫)سنكتس‬ DC 16 al sanctus « le sanctus dans la messe ». Emprunt tardif au latin sanctus ; cf. {ŠNṬŠ}. *{SNKSBWYH} Voir {SNǦSBWYH}. *{SNM} (‫)سنم‬ VA >sana/ām + asnimahsinām< « bosse du chameau ». FḪ >sānūmah< « un mets de farine cuite et mouton ».136 Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble être une extension de {smw}, q.v., ayant incorporé la mimation, comme dans d’autres cas. *{SNN} (‫)سنن‬ I. VA >nusunn sanant sann masnūn knusunn+uhyusinn asann isnān musinnnusinni< « être agé ». VA >nastann astanant istinān mustann bi / maʕ< « nettoyer les dents avec un curedents ». >yansann ansann< « être aiguisé ». GL >sinnun + asnānun< (registre haut), VA >sinn + asnānsinānsinnīn< « dent » ; IQ >ʕalà sinn+ī< « à mon âge » ; VA >ṣaġīr / ḥadīṯ al+sinn< « jeune » ; AŠ 19/4/3 >iš hu fī sinn+ak< « il n’est pas de ton âge » ; DS >s.n ṯawm< « gousse d’ail » ; VA >sinn = sinān + asinnahasinnā< « pointe d’une lance » ; RC cinen « nom propre masculin ». LZ >musannun< (registre semi-correct), IH 173 >al+ma/usannu< (registre semi-correct), VA >masann + ātmasanmasānmasanniyyun< (registre semi-correct), LZ >musannīmasannī< « vert foncé ». GL >musinnun< féminin >musinnatun< (registre haut) « agé ». Voir {ṮWM}, {ṢĠR}, {ʕDL}, {ĠḌḌ}, {QDM}, {QRḤ}, {KBR} I, {KML} et {KHL}. < Pan-sémitique {šnn}, cf. ougaritique >šntnusunn sanant masnūn< « étabir une loi ou un usage ». GL >sunnatun< (registre haut), VA >sunnah + sunansunan< « règle ; usage » ; IQ >sunnah< « sunna » ; AL çúnna + çunén « règle ; cérémonie » ; MT >ʕalà sunnat al+naṣārà< « selon la loi chrétienne » ; ḪA vqu 1 >law kān yikūn sunnah fī man

|| 136 Mais un autre manuscrit porte >šāqūmah< et le mets est attribué aux Berbères. 137 DS rapporte d’Ibn Buklāriš qu’on distinguait deux variétés de >ḥaǧar al+masannmadanī< « de Médine » et >masann al+māʔraǧulun sunniyun< (registre semi-correct) « un homme orthodoxe » ; >sunniyatun bi+mahrin< (registre semi-correct) « épouse légale pour laquelle on a payé une dot » ; MT >durriyyatuh al+sunniyyah = banī+h al+sunnīn< « sa descendance légitime ». VA >sanan< « usage ». Voir {FRḌ}. < Egyptien ancien >snt< « à la façon de », cf. copte sōnt « usage ».138 *{SNH} (‫)سنه‬ VA >tasannuh< (maṣdar) « vieillir ». >sanah + sinīn / sunūnsinīnsanah + sinīnmin sanā< « d’un an » ; GL >ḏū ṯalaṯi sinīn< « de trois ans » ; IH 111 >sinī(nu)+ka akṯaru min siniy+ya / sinīn+ī< (registre semi-correct) « tu es plus agé que moi » ; IQ >min al+yawm sinīn< « il y a quelques années » ; VA >kulli sanah = musānahah< « annuellement » ; GL >min muddati sanatayn< « il y a deux années ». IH 311 >sunayyanātun< (registre semi-correct) « peu d’années ». AL cenaví + ín « annuel ». Voir {ʔḪR}, {BḌʕ}, {ḤWL}, {ḪMS}, {RBʕ}, {SBʕ}, {STT} I, {ŠHB}, {ĠLQ}, {KST} I, {KLL} I et {MʔY}. < Sémitique, surtout du Nord, {šn}, cf. ougaritique >šntal+lah yisannī l+ak ḫayr< « que Dieu t’accorde des biens ». >nasnī asnayt isnā b / f+al+sāniyah< « puiser de l’eau avec une roue hydraulique ». >yassannā assannā< « devenir facile ; être préparé ». >sanī< « haut ; sublime » ; AŠ 1/374 >al+dār al+sāniyyah< « les Cieux ». VA >sānī + īn = sannā + īnal+sāniyatu< (registre haut), ZǦ >sāniyahsāniyah + sawānī< « roue hydraulique » ; AC >sanyat al+adlī< « machine d’irrigation à perche ». AŠ 85/1/2 >asnà rutbah< « le plus haut rang ». Voir {BʔR}, {RḤW} et {RṬČN}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines cette racine arabe semble s’avoir developpé d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {nwʔ} « se lever avec peine ». *{SNY} (‫)سني‬ VA >yasna saniya sanā sānī + īn< « briller ». IQ >sanā< « éclat, brillance ». GL >ʔl+sanāsanā (ḥaramī)s. makkī< « cassia séné (Cassia senna) » ; nº 4518 >s. andalusī< « séné sauvage (Globularia alippo) » nº 4517 >s. ʔl+sūdān< « daphné mézéréon (Daphne mezereum) ». < Pan-sémitique {šny}, cf. hébreu šānī « écarlate » et accadien šinītu(m) « toile teinte ».

|| 138 Cet emprunt existe aussi dans le sudarabique épigraphique >s3n< « droit coutumier » et >ts3nnt< « règlement », etc., mais avec une autre sifflante, ce qui suggère une voie de transmission différente.

668 | *{SHB} *{SHB} (‫)سھب‬ VA >ishāb< « prolixité ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines cette racine arabe semble s’avoir developpé d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {whb} « donner », à travers d’une métaphore par laquelle on dit du cheval élancé dans la course qu’on « le fait donner (toute sa force) ». *{SHD} (‫)سھد‬ VA >nashad sahadt sahd /suhād< « passer la nuit dans l’insomnie ». >tashīd< « causer de l’insomnie ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines cette racine arabe pourrait s’être developpée à partir d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {hdd} « épouvanter », avec une évolution sémantique. *{SHR} (‫)سھر‬ GL >ashuru sahrun< (registre semi-correct), VA >nashar sahart sahr sāhir + īnnashar sahar< (maṣdar), AL nazhár çahárt çahár (lire açhár) çahár (maṣdar) « veiller pendant la nuit », IQ >sahartu layl+ī< « j’ai veillé toute la nuit ». VA >nisahhar tashīr k< « faire veiller ». Cette racine arabe semble un emprunt à l’araméen, cf. syriaque sahr « lune » et sǝhar « veiller », rabbinique sahărā « claire de lune », d’une racine sémitique de l’Ouest {śhr}, cf. hébreu śahăron et guèze śahr « lune », arabe šahr « mois », et sudarabique épigraphique >s2hr< « début du mois ». *{SHRǦ} Voir {ṢHRǦ}. *{SHK} (‫)سھك‬ DS >sahik< « puant ». >suhūkah< « puanteur ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines cette racine arabe semble avoir une origine onomatopéique ; voir {ZʕQ}. *{SHL} (‫)سھل‬ VA >yahsul sahul suhūlah ʕalàyashul suhūlah< « être facile ». VA >nisahhal tashīl ʕalà / fīsahhaltu< « rendre facile, faciliter ». VA >nusahhil k = yushil ashal ishāl mushil mushal< « purger ; dévoyer » ; AL nacihíl acihílt « purger » ; IQ >sahhal ʕalay+ya f+al+faḍal< « lâche la main dans le prix que je dois payer ». VA >yassahhal assahhal tasahhul< « être facilité ». AL nancehél ancehélt « se purger ». VA >sahl féminin sahlahsah(a)lsahl(i)< « facile ». GL >sahlatun + sahālī< (registre semi-correct), VA >sah(a)l + suhūlsahal< « plaine ». IQ >al+sahlīsuhayl< « Fuengirola (géographie) ». FA et FR 73.8 >tīn suhaylī< « figues de Fuengirola ». VA et ZǦ >ashal< « plus facile ». GL >dāʔu ʔl+ʔashāli / ʔl+ishāl = ishālun< (registre semi-correct et registre haut) « dévoiement ». AL hábe mucihíl + ít « pilule laxative ». Voir {ʔHL}, {TRYQ}, {TYN}, {ǦYR}, {RQʕ} et {ʕǦN}. Sans parentage sémitique, hormis le sudarabique épigraphique >sh1l< « plaine », ou dans les langues voisines cette racine arabe pourrait s’être developpée à partir d’un ancien causatif à préfixe sif-

*{SWǦ} | 669

flant de {hwl} « faire peur », à travers une métonymie par laquelle on considérait les hauteurs comme des lieux sûrs, et pas les plaines. *{SHM} (‫)سھم‬ VA >nisahham tashīm k = n. l+ak sahm = nushim ashamt ishām mushim musham / mashūm k / li < « assigner une part ». >nisahham k = narmī b+al+sihām< « percer de flèches ». >yassahham assahham tasahhum< « obtenir une part ; être percé de fléches ». >yansaham ansaham< « être assigné ». GL >sahmun< « flèche ; part d’un butin, etc. » ; VA >sahm = sāham + sihām / ashumsaham + sihāmsa/ihm + ashum = ʔshmhashūm = sihām< « part » ; GL >sahmun ṣaġīrun / yasīrun / qalīlun< (registre haut) « part petite » ; >sihmu ʔl+qāyid< (registre semi-correct) « la part du chef » ; AL cíhem + çuhúm « poutre, solive » ; GL >sahmu ʔl+saqfi< « solive du toit » ; BD 16r >al+sihmun al+ṯaniyun< (registre semi-correct) « la deuxième part » ; ZǦ >sahmi l+ak wa+sahmi ʕalī+k< « parfois on gagne et parfois on perd ». AL meçhúm « percé de flèches ». Voir {RŠQ}. Sans parentage sémitique, il pourrait s’agir d’une ancienne métonymie du pehlevi et néo-persan sahm « terreur ». *{SHW} (‫)سھو‬ VA >nashū sahaw/yt sahw sāhī + īn fī< « oublier ; omettre ». IQ >al+suhā< « l’étoile Zêta de la Petite Ourse ».139 Probablement un vieux emprunt à l’araméen, cf. rabbinique šāhā et syriaque šǝhā « se calmer, ne bouger par », mais dans tous cas il semble s’agir d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {hwy} « tomber ». *{SWʔ} (‫)سوء‬ GL >asiyu = asī< (registre semi-correct), VA >nūsī asayt isāʔah / musāʔah / sayyiʔah musī + īn ilàyusī+k mūsīasāyasī< « faire (du) mal ». VA et IA >sū< « mal ; malheur » ; IQ >sū (al+)adab< « impolitesse » ; >al+ʕayn al+sūal+ʕayni ʔl+sū< « mauvais œil »¸ ZǦ >rāy sū< « avis mauvais » ; >ṣāḥib sū< « malfaiteur, homme méchant ». ZǦ et IA >sawsaw féminin sawʔah< « mauvais » ; MT >qawm sū< « gens mauvais » ; IQ >ḫādim saw< « servante méchante » ; >ṣāḥī saw< « démon » ; >šayḫ+saw< = ZǦ >šaḫsaw< « vieux méchant » ; ZǦ >sawwah< « femme méchante ». VA >suwwah + ātsuwwahsuwwa(t)/ā< « cul » ; IQ >suwwah< « fond de culotte ». GL >sayʔatun< (registre semi-correct), VA, ZǦ et IA >sayyiʔah< « action mauvaise ; péché ». ḪA īb 1 >mā +swā+h bi+ḏ̣an< « qu’il est mal pensant ! ». Voir {ḪLF}, {ḪLQ} I, {DBR}, {ṢWT} et {WQʕ}. < Sémitique de l’Ouest {šwʔ}, cf. hébreu šawʔ « fausseté, vanite », sudarabique épigraphique >s1wʔ< « mauvais, méchant » et guèze säyǝʔ « action mauvaise ». *{SWǦ} Voir {ḪŠB}.

|| 139 Probablement appelée ainsi à cause de sa petitesse et difficile perception.

670 | *{SWḤ} *{SWḤ} (‫)سوح‬ AŠ 4/4/4 >sāḥat+ī< « ma cour ». Cette racine arabe, peu utilisée et sans parentage sémitique pourrait avoir être emprunté à l’égyptien ancien >śḫw< ou >wśḫt< « cour », en connexion avec la racine {wsʕ}, q.v. *{SWḪ} (‫)سوخ‬ IH 311 >sāḫat tasīḫu ʔl+ʔarḍ< (registre semi-correct) « engloutir (la terre) ». Variante phonétique de {swġ}, q.v. *{SWD(N)} (‫)سود أو سودن‬ VA >nusūd sudt siyādah ʕalà / fīyusūdsādyasudu< (registre semi-correct) « maîtriser, dominer ». VA >nisawwad taswīd ksawwad+uhtisawwadysāydwʔ< « ils préposent comme chef », VA >tasyīd< « proclamation comme chef ». GL >yaswaduyassawwad assawwad tasawwud = yaswa/ād aswadtasawdun< « avoir la bile noire ». VA >sawādsawīd< « noirceur » ; FǦ >sawād< « terrain cultivable » ; IQ >sawād< « mauvais sort » ; >sawād man yuġuš< « malheur à ceux qui fraudent ! » ; ZǦ >sawīd man la yaʕṭī+h al+lah šay< « malheur à ceux auxquels Dieu ne donne rien ! », AC >(y)ā sawīdu man< « malheur à ce qui … » ; ḪA ādi 2 >(w)a+sawād+ī< « malheureux qui je suis ! ». VA, IQ et ZǦ >sayyid = sīd + sādahsi/īd = sayyid< « seigneur ; maître » ; AC >sid< « aimant » ; IH 311 >sīd+ī< « monseigneur » ; AL çídd « frère de la grand-mère ou du grand-père » ; céyd aâli / aâzíz « sire » ; MT >aban sīdsīd abī(+h)< « noms propres masculins ». GL >saydatun< (registre semi-correct), VA >sayyidah + ātsaydah< « (ma)dame ; maîtresse ». VA >sūdadsiyādahasyad< « mieux seigneur ». GL >aswadu(n)< (registre semi-correct et registre haut), IH 267 féminin >sawdatun + sawdānātsuwaydatun< (registre semicorrect), VA >aswad + sūd(ān) féminin sawdah + sawdānāt< = LZ, IQ et ZǦ >aswad< féminin >sawdā + sūdaswad féminin sawdāusaywad< « noir ; nègre » ; AC >aswad min< « plus noir que » ; IQ >mā aswad< « qu’il est noir ! » ; AC >a+mi+swad+u< « quel malheureux ! ». GL >sawdā< « fibule » ; >al+sawdā< = GL, VA >sawdāsawdāwī + īntaswīdah + āt< « tache noire ». IQ >musawwad al+ḫaddayn< « cafardeux ». Voir {BḪR}, {B/ǦZD/Ḏ}, {ḤBB}, {DLW}, {ZYT}, {STT} II, {SWQ} I, {ṢBʕ}, {ṢḤB}, {ṢRʕ}, {ṢFR} I, {ʕRQ} I, {FLFL}, {QMḤ}, {KḤL}, {KMN} II, {NŠM} et {YQT}. < Sémitique de l’Ouest {swd}, cf. sudarabique épigraphique >ʔs1wdy< « chef », hébreu sōd « cercle intime (partageant des secrets) », syriaque suwādā « confabulation », l’évolution sémantique vers « partager » et

*{SWS} | 671

puis « avoir des pouvoirs » étant caratéristique du sémitique du Sud, où on a développé aussi l’acception de couleur noire à la manière d’un euphémisme.140 *{SWR} (‫)سور‬ I. VA >nisawwar taswīr kyassawwar assawwar< « être entouré d’un mur » ; TH 46.16-8 >ytswr fī< « prétendre à une connaissance qu’on n’a pas ». GL >sūrun + aswārun< (registre haut), VA >sūr + aswārsūrs/ṣūrṣūrmaswaratun< (registre semi-correct) « oreiller en cuir » ; VA >maswarah + masāwir< « panier pour les raisins secs ». UT nº 841 >masāwirī< « espèce de melon ». Voir {ʔǦR} II. < Sémitique de l’Ouest {šwr}, cf. hébreu šūr, araméen rabbinique et syriaque šūrā « mur », sudarabique épigraphique >hs1r< « construire un mur » et guèze säwwärä « occulter, protéger ». II. GL >ṣawārun< (registre semi-correct), IH 310 >al+ṣiwāru< (registre semicorrect), VA >siwār + aswirah / asāwirsiwār< « bracelet » ; ET Z(i)uar « nom propre masculin » ; DS >siwār al+ʔakrād / al+hind w+al+sind< « hélictère (Helicteres isora) ». Probablement < égyptien ancien >śwr< « orner, enrichir ». III. IQ >sūrah + suwarsūrah< « sourate, chapitre du Qurʔān » ; BD 2v >sūratu< « chapitre ». Voir {BRK} I. < Hébreu šūrāh « ligne, file ». 141 *{SWRǦ} (‫)سورج‬ TD 321 >sawraǧ< « salpètre ». < Pehlevi reflété par néo-persan šure. *{SWRY} (‫)سوري‬ AL Soria « Soria (géographie) ». Emprunt tardif au castillan. *{SWS} (‫)سوس‬ I. IH 162 >musawwasunmusawwasnisawwas taswīs kyassawwas assawwasassawwas musawwasyastās< « être rongé ou carié ». GL >sūsunsūs nom d’unité +ahsūssūs< « gerce, calandre », AL çúç nom d’unité çúça = çúce + ít, diminutif çuáyça + ít ; Voir {ʔKL}. < Sémitique du Nord-Ouest et

|| 140 Cf. l’inversion euphémistique en dialecte égyptien ḫabar abyaḍ au lieu de ḫabar aswad « mauvaise nouvelle », où le remplacement en arabe marocain du nom fḥǝm « charbon » par fāḫǝr « glorieux » ou byāḍ « blancheur » ; voir les articles classiques de Philippe Marçais, « L’euphémisme et l’antiphrase dans les dialectes arabes de l’Algérie », dans les Orientalische Studien Th. Nöldeke zu 70 Gerburtstag gewidmet, Giessen 1906 : 425, et « Nouvelles observations sur l’euphémisme dans les parlers arabes maghrébins », dans les Annales de l’Institut de Philologie et Histoire orientales et slaves 13, 1953 : 331. 141 Ou plutôt une fausse leçon de l’araméen rabbinique sidrā « chapitre des écritures » ; voir Corriente 2009 : 49, malgré l’avis de Jeffery 1938 : 131-132.

672 | *{SWSN}

de l’Est {sws}, cf. hébreu sās, araméen rabbinique et syriaque sāsā et accadien sāsu(m).142 II. VA >nusus / nisūs sust siyāsah + āt sāʔis + īn musās k≠ fī< « flatter ≠ être habile » ; IQ >tisīs< « gouverner » ; VA >yusūs al+dābbah< « panser (des chevaux) », AŠ 65/6/2 >sust+ahum< « tu les as dompté ». AL niçeyéç çeyéçt ceyéç « dompter ; panser (des chevaux) ». VA >siyāsah + āt< « habilité, tact » ; IQ >siyāsah< « politique ; tact ». VA >sāʔis + īn = saʔūs + īn< « habile », AL çéiç + ín « valet de pied » ; cíiç + çuyíç, + LZ et IH 311 >siwassaʔūs< « dompteur de chevaux ». IQ >sayyās< « doué de tact ». < Sémitique du Nord-Ouest et de l’Est {sws}, emprunté aux indo-européens qui ont introduit le cheval au Moyen Orient, cf. ougaritique >sswʕūd al+sūs< « réglisse ». Voir {ʕRQ}. < Araméen, cf. syriaque šūšā. IV. IQ >al+sūs< « le Sous (géographie) ». >sūsah< « Sousse (géographie) ». >sūsiyyah< = GL « sorte de longue chemise attribuée à cette ville tunisienne ». Voir {ŠHB}. *{SWSN} (‫)سوسن‬ IH 134 >sūsānun< (registre semi-correct), GL >sūsanun = nuwāru ʔl+sūsan wa+huwa abyaḍ wardī samāyīsūsan = sussan nom d’unité +ahsūsan (abyaḍ / kisrāwī)sussānsūsan aḥmar< « glaïeul d’Italie (Gladiolus italicus) » ou « rubanier (Sparganium ramosum) » ; >s. asmānǧūnī< « lis bleu (Iris germanica) », ou « iris double bulbe (I. sisyrinchium) », ou « iris d’Espagne (I. xiphium) » ; >s. aṣfar (alzahr)< « hémérocalle jaune (Hemerocallis flava) », ou Iris juncea, ou « iris jaune (I. pseudacorus) » ; nº 4555 >s. azraq< (Iris xiphium) ; nº 4558 >s. baḥrī< « pancratier maritime (Pancratium maritimum) » ; nº 4557 >s. barrī< « scille d’automne (Scilla autumnalis) » ; nº 4552 >s. fayrūz(aǧ)ī< « lis bleu (Iris germanica) » ;143 DS >s. qibṭīs.sussān aban ṭalḥah< « noms propres masculins ». Voir {ʔZD}, {ZYT} et {YDW}. Emprunt du sémitique de l’Ouest (cf. hébreu šūša/ān, araméen rabbinique et syriaque šūšantā) à l’égyptien ancien >sšnsāṭ< « battre (un aliment) ». GL >ʔ.sawwiṭu< (registre haut), IQ >sawwaṭ+uhnisayyaṭ tasyīṭ kmuṣayyaṭ< « fouetter ». VA >yassayyaṭ assayyaṭ tasayyuṭ< « être fouetté ». GL

|| 142 Emprunt très ancien à une langue non-sémitique ; voir BDB 703. Leslau 1987 : 148 semble avoir raison en rejetant la connexion avec le guèze ḍāḍe. 143 Voir d’autres variétés et identifications dans BCT 2010 : 717-721. 144 Tiré d’IW II : 271.6, sans identification dans d’autres botanistes.

*{SWQ} | 673

>sawṭun + siyāṭun< (registre haut), VA et ZǦ >sawṭ + siyāṭsawṭsāʕatun< (registre haut), VA >sāʔah + ātsāʕahs/ṣāʕah< « heure ; moment » ; GL >min sāʕatin< (registre haut), IQ >fī / min sāʕah = fī suwayʕahfī sāʕahbaʕdi (ḏā bi+)sāʕah = li+sāʕah šuway< « peu de temps après » ; IQ >al+sāʕa(h) = assāal+sāʕal+sāʕata< (registre haut) « maintenant » ; >tilk ʔl+sāʕah< (registre haut) « alors » ; >ḥattà ʔl+sāʕata< (registre haut) « maintenant encore » ; >ilà ʔl+sāʕati< (registre haut) « jusqu’à maintenant » ; >fī kulli sāʕatin< (registre haut) « toujours » ; IQ >sāʕat an / mā< « lorsque » ; >min sāʔah< « dès que » ; AC >sāʔah … sāʕah< « tantôt … tantôt » ; >min ṣāʕah li+ṣāʕah< « parfois » ; AL ávil çáâ « première heure » ; çáâ âadél + çaât ín « heure astronomique » ; çaâát (lire çáâat) náhaç « heure fatale » ; fi di çáâ « dans ce moment ». Voir {ṮLṮ} et {WZN}. < Sémitique de l’Ouest {swʕ}, cf. hébreu šāʕāh, araméen rabbinique et syriaque šāʕtā, sudarabique épigraphique >s3ʕtyusūġ sāġ sawġ sāʔiġ li< « être permis ou licit ; être facile à avaler ». Variante morpho-phonétique de {wsʕ}, q.v. Voir {SWḪ}. *{SWF} (‫)سوف‬ I. VA >nisawwaf taswīf k< « ajourner ». >nassawwaf assawwaft tasawwuf< « être ajourné ». ZǦ >sawf tadrī< « tu sauras » ; NQ au 6/0/2 >sawf tarà< « tu verras ». VA >masāfah + āt< « distance ; intervalle » ; AL muçáfa + á/ét « journée de chemin ». < Sémitique de l’Ouest {swf}, cf. hébreu sōf, araméen rabbinique sōfā et syriaque sūfā « fin », avec une évolution sémantique. II. IH 148 >al+sāfu< (registre semi-correct), VA >sāf + āt / sīfānsāf< + CP 91.3 >sāfāt< « faucon ; milan ». Identifié comme une espèce égyptienne de ces oiseaux de proie, il pourrait s’agir d’un raccourcissement d’un nom composé, dont la deuxième partie reflèterait le copte šaf « dessert ». *{SWQ} (‫)سوق‬ I. GL 2 >sāqānisāq + sāqaynsāq 2 sāqaynsuqayqātṣāq 2 ṣaqayʕalà ṣaqay+hbayn saqay+hā< « entre ses cuisses » ; GL >mafṣalu ʔl+sāq wa+baḍāʕatu+hu< (registre semi-correct) « l’articulation et mollet de la jambe ». VA >sāq al+šaǧarah + sāqayn al+šaǧar< = DS + >aswiqah< « tronc ou tige d’arbre » ; >sāq< « espèce de lèpre » ; >al+sāq al+ʔaswad< « capillaire (Adian-

|| 145 Avec une correspondance irrégulière des sifflantes, selon Bauer 1966 : 40.

674 | *{SWK}

tum capillus Veneris) ». VA >sāqah< « arrière-garde » ; >f+al+sāqah< = IQ « en arrière » ; >baqayt sāqah< « je restai en arrière » ; >ḫalli sāqah< « oublie cela » ; >l+al+sāqah yurfaʕ< « on le laisse pour la fin » ; >tamšī f+al+sāqah< « tu n’en gagnes rien » ; AC >ṣāqat al+abġāl< « l’arrière-garde des bêtes de somme ». AL çiquán + ít « guêtre ».146 Voir {ǦRR}, {ḪFF}, {ŠDD}, {ʕWǦ}, {FLK}, {QDM}, {QṢB}, {KSB}, {LBS}, {MDD} I et {NFḪ}. < Sémitique de l’Ouest {šwq}, cf. hébreu šōq et syriaque šāqā « jambe ».147 II. GL >y≠t≠ʔasūqu tusāqu sāyiqūna māsūqun< (registre semi-correct), VA >nusūq suqt sawq / siyāqah sāʔiq ma(w)sūq ksāq l+ī sāqat suqtu yusūq suq+hā l+ī yusāqsāq+u suqti+lak y≠tusūq suq sāyiqtiṣūq+u l+usuqti l+ukum< « (ap)porter, amener » ; IQ 173/5/2 et NQ mg 24/1/3 >aš sāq+ak maʕ+ī fī ḏā ʔl+fuḍūl< « pourquoi te mêles-tu de mes affaires ? » ; db 1/2/1 >tisūq+hā +ḥsan siyāqah< « ils accompagnent (cette musique) de la meilleur façon » ; AL niçóq al quír « faire du vent avec un soufflet ». çaucán « induction, instigation ». çauquí féminin çauquía + ín « instigateur ». çaguáq alquír +uín « souffleur ». IH 351 >al+sawayqu< (registre semicorrect), LZ >siwīq< « sorte de bouillie de farine ». GL >bi+masāqin wa+ʕarūḍin ḥulwin< (registre haut) « avec une exécution et un mètre excellents ». Voir {ḪBṬ}, {RBʕ}, {RQB}, {ʕNQ} et {NṢW}. Probablement emprunté à l’égyptien ancien, cf. copte sōk « conduire ». III. VA >nisawwaq taswīq ksuyyiq suwwiqat taswīqnusawwaqyassawwaq< « être mis en vente ». GL >sūqun< (registre haut), VA et IQ >sūq + aswāqsūqsuwayqah + ātsuwayqātsuqayqah< « marché » ;148 AL ço/uq + açuáq, AC >ṣūq< « marché ; encan » ; ZǦ >sūq al+dawāb< « marché des bêtes » ; >sūq al+ġazal< « marché des filatures ». VA >sūqī + īn / sūqahal+sūqah< « plébéien » ; AL çóqui féminin çoquía + çuquiín « regrattier ; du marché ». çaguáq + uín « crieur ». Voir {ʔMN} et {ṢRF}. < Araméen rabbinique et syriaque šūqā « marché » < accadien sūqu(m) « rue ». *{SWK} (‫)سوك‬ VA >nisawwak taswīk k bi< « nettoyer les dents avec un cure-dents ». GL >ʔ.stikākun< (registre semi-correct), VA >nassawwak assawwakt tasawwuk = nastāk = yastakk astakk astakt istikāk / istāk mustāk + īn< « se nettoyer les dents comme cela ». IH 200 >muswākun< (registre semi-correct), VA >siwāk
s. al+qarawiyyīn< « lentisque (Pistacia lentiscus) », nº 4479 >s. al+qurūd< « lichens des genres Evernia, Parmelia, Ravelina et Usnea » ; nºs. 4472 et 4473 >s. al+rāʕī< « dentelaire (Plumbago europaea) » et « vulvaire (Chenopodium vulvaria) » ; nº 4753 >s. al+sayyid< « tragacanthe (Astragalus tragacantha) » ; nºs. 4475 et 4476 >s. al+nabī / al+ʕarab< « arac (Salvadora persica) » ; nº 4477 >s. al+nisāʔ< « adonide automnale (Adonis anua) », ou « noyer (Juglans regia) » ; nºs. 2010 et 4474 >s. al+ʕabbās< « croix de Malte (Tribulus terrestris) », ou « persil frisé (Petroselinum crispum) ». < Pan-sémitique {swk}, cf. hébreu et araméen rabbinique sāk « s’oindre » et accadien sâku(m) « broyer (une substance) », avec une évolution sémantique. *{SWL} (‫)سول‬ VA >taswīl< « séduction satanique ». Variante phonétique de {SʔL}, q.v.149 *{SWḺ} (‫)سولي‬ AL sollo + s « esturgeon ». Emprunt tardif au castillan, probablement < latin sŭcŭlus « goret ». Voir {ŠLL} II. *{SWM} (‫)سوم‬ VA >nusūm sumt sawm sāʔim masūm k< « imposer ». >nisawwam taswīm kyassawwam assawwam< « être évalué ». >sawm + aswāmsawmsawm 2 sawmaynsāʔim< « bétail ». VA >musāwamah< « marchandage ». Voir {SWY}. < Pan-sémitique {św/ym}, cf. hébreu śām, araméen rabbinique et syriaque sām, guèze śemä « mettre », sudarabique épigraphique >s2(y)m< « dresser » et accadien šiāmu(m) « fixer, déterminer ».150 *{SWMKR} (‫)سومكرث‬ DS >swmkrāṯ< « ail », tiré d’Ibn Albayṭār, est une prononciation orientale de ṯūm kurrāṯī « espèce de poireau (Alium descendens) ».151 *{SWY} (‫)سوي‬ IH 118 >yaswàyaswà sawà = yisāwī sāwày/taswī taswàyaswà/ī = y.sāwīy/taswāyaswīki+naswī/à< « je couterais ». VA >nisawwī taswiyah k maʕ / bi< « rendre égal ou plat » ; AL niçaguí çáguéit taçuía muçágui « égaliser, rendre égal ; évaluer ; accorder (un instrument) » ; me niçáguí me çaguéit « ne pas apprecier » ; IQ >sawwā+k sawwayt tasawwī yusawwà< « faire ; préparer ; valoir ; accorder » ; ḪA cbi 1 >sawwà || 149 Avec la connotation des choses représentées sous des couleurs belles et fausses pour les rendre désirables. Quant au mot >swlān< de DS I : 708, il s’agit du néo-persan savalαn « jus du nerprun ». 150 La correspondance irrégulière des sifflantes decèle un emprunt de l’arabe au sudarabique épigraphique. Néanmoins, l’arabe a aussi une correspondance regulière pour cette racine dans {šym}, q.v. 151 Voir UT nº 985.

676 | *{SYB}

ǧanāḥay+h< « il prépara ses ailes (pour voler) » ; IZ 14/5/4 >tisawwī l+u ʔl+marātib< « ils disposent de leurs sièges » ; DC 9 le teçauí aħar xei ecther huále qued quemé rábaq « ne regarde aucune chose comme meilleure que ton Seigneur ou égale ». GL >usāwī yusāwà musāwī = ʔstiwāʔun mustawiyun< (registre semi-correct), VA >nisāwī musāwāh k = yassawwā assawwā tasawwī maʕ / bi = yatasāwà tasāwà tasāwī mutasāwī maʕyastawī maʕastawat mustawī = assawīnāastawà ʕind+uh< « il l’est égal ». AL céu « ou » ; MV 93 >sw b+lyšnsy< « si ce n’est qu’avec un permis » ; BD 21r >niyatu saw tamanuwan … mina al+aklan saw a+šurban< « intention ou désir de manger ou de boire ». VA >sawā< « intention » ; VA et ZǦ >sawā< « l’égal de quelqu’un ou de quelque chose » ; IQ >al+sawm hu fī+hā sawā< « le prix est le même pour tous », >sawā tukūn fī ʕayn+ī< « à mes yeux c’est pareil » ; >sawā hu qultu šay aw kuntu sākit< « c’est pareil si je dis quelque chose ou si je me tais » ; VA >ḏā s. maʕ ḏā = sawā+hum ≠ sawā+hī< « ils sont tous pareil » ; >ʕalà / b+al+sawā = ʕalà / b+al+sawiyyah = yad / šarʕan sawāʕalà ʔl+sawā = šarʕan sawà = sawiyyatan bayn+ahumli+waḥīdun bā +sawiyātun< « ensemble » ; >sawiyan nafsi+ka ʕindi+ka ʕalà ġayri+ka< « te rendre égal aux autres ». AC >siwā< « égaux ». GL >siwāsiwàsawàsiwāʔ+ī ≠ siwā+k ≠ siwā+h< « sauf moi toi lui » ; >min siwā ḏā< « en plus » ; AŠ 12/2/4 >f+al+siwà fanayt< « du reste je me suis anéanti » ; 85/3/5 >ḫaraǧtu ʕan al+siwā< « j’ai abandonné toutes les autres choses ». GL >lā siya+māsiyya+mālā siyya+mānṣfyn swyyn< « deux moitiés égales ». AL muçágui « égal » ; muçagui lil eb (registre semi-correct) « consubstantiel avec le Père ». IQ >mustawī< féminin >mustawiyyah< « plat ; continu ». IH 212 >ʔaṣan mustawiyyah< « un batôn droit ». Voir {LYS}. < Sémitique de l’Ouest {šwy}, cf. hébreu šāwāh, araméen rabbinique et syriaque šǝwā « être semblable ». *{SYB} (‫)سيب‬ VA >nisayyab tasyīb k< « lâcher » ; AL niceyéb ceyébt taciíb muçéyeb « (re)jeter ; chasser ; congédier » ; niceyéb li guará « repousser en arrière ». VA >yassayyab assayyab< « être lâché ». AC >sayb< « abandon ». AL çéiba/e « congédiement ». IQ >sāyib< « lâche, libre ». MT >sāyibah< « (terrain) en friche » ; TH 49.15 >ʔl+sāʔibah< « bétail en liberté » ; AL céiba « chose inutile ». CD L 1/42 >waǧh+u mā asyab+uh< « qu’il est accomodant ! ». ZǦ >musayyabmusayyib< « négligé, abandonné ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, autre que le sudarabique épigraphique >s1yb< « don » (cf. aussi arabe sayb), cette racine du sémitique du Sud semble s’être développée à partir d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {whb}, q.v., avec évolutions phonétique et sémantique.

*{SYR} | 677

*{SYǦ} (‫)سيج‬ VA >nisayyaǧ k< « ceindre d’une haie ». >yassayyaǧ< « être entouré d’une haie ». GL >siyāǧun< (registre haut), VA >siyāǧ + āt< « haie » ; DS « fossé d’écoulement ». MT >arḍ musayyaǧah< « terrain palissadé ». Voir {WRD} II. Cette racine connue aussi de l’hébreu serait partout empruntée à l’araméen, cf. rabbinique et syriaque sǝyāg(ā) « haie ». *{SYḤ} (‫)سيح‬ VA >n≠yisīḥ sāḥ siḥt siyāḥah sāʔiḥ + īn / suyyāḥ (f+al+ǧibāl)< « pratiquer l’ascétisme itinérant ». >tasyīḥ< « faire practiquer l’ascétisme itinérant ». >min ahl al+siyāḥah< « un de ces ascètes ». < Sémitique de l’Ouest {šyḥ}, cf.hébreu šāḥ « couler », syriaque « fondre » et guèze seḥa « se dissoudre », avec une évolution sémantique. *{SYD} (‫)سيد‬ I. IH 105 >misīd< « mosquée ». Voir {MZD}. Variante phonétique de {SǦD}, q.v. II. AL Sido « Seïda (géographie) ». Emprunt de l’auteur au latin Sīdōn. *{SYR} (‫)سير‬ I. GL >ṣāra ṣārū asīru< (registre semi-correct), VA >nisīr sirt sayr sāʔir fīsirt tisīr yisīrū sīr sāyir /sayr masīrmasīrsir anta ʕan+nī< « dégage ! » ; LZ >usīra bi+h< « on l’enleva ». AL faráç yaciór + ḳáil yacióru « cheval bon marcheur ».152 VA >nisayyar sayyart tasyīr k< « faire aller ou marcher ; instruire » ; >n. al+dābbah sayr< « faire marcher une bête à l’amble » ; IQ >sayyar< « envoie ». >tasāyar< « tu es complaisant » ; ḪA ību 2 >al+lah yisāyir li+man kān ḥabīb+uh< « Dieu est complaisant avec ceux qui sont ses amis ». VA >yassayyar assayyar(t) tasayyur mutasayyir bi< « marcher ; se conduire ». AL çayár + ín « cheval qui va à l’amble ». CP 105.1 >ṣayr al+ʔayyil< « écorce de la ramure des cerfs ».153 GL >sīratun< (registre haut), VA et IA >sīrah + siyarsīrahsīra(t)< « conduite ; habitude ». FR 56.9 >dābbah ġayr sayūrah< « bête rétive ». GL >tasyīr< « influence astrale » ; AL tacír « effet laxatif ». IQ >masīrat nahār< « journée de marche ». VA et IQ >misyār< « bon marcheur ». GL >muṣāratun< (registre semi-correct), DS >mus/ṣārah< « promenade publique dans les alentours des villes ». ID rwd 3 >mtsyryn< « vagabonds ». Voir {BṬN}, {ḎMM} I et {ḌNW }. < Sémitique de l’Ouest {swr},154 cf. hébreu sār « se dévier », et sudarabique épigraphique >ms1rt< « canal », avec plusieurs évolutions sémantiques. II. IQ >sr< « nom propre masculin berbère ».155 || 152 Voir, à propos de ces verbes d’état, Corriente 1981-2 : 35. 153 Qu’on ramassait et utilisait dans la poignée des arcs. En dépit de la graphie, il s’agit de l’arabe sayr « courroie ». 154 D’où probablement aussi {ṣyr}, à travers une différentiation phonétique et sémantique. 155 Voir n. 5 dans 41/0/2 de la dernière édition du Dīwān (Corriente 2012a), à propos du prince almoravide Abū Muḥammad Sīr, grand-fils de Yūsuf b. Tāšufīn.

678 | *{SYRK} *{SYRK} (‫)سيرك‬ DS >syrkiyyah< « espèce de haricot d’un noir très foncé et du volume d’une olive ».156 *{SYS} (‫)سيس‬ AC >siyyisah< « Cieza (géographie) ».Variante phonétique de >siyāsahal+sīsabānu< (registre semi-correct), UT nº4526 >saysabān< « sesban (Sesbania aculeata) ». < Néo-persan sisabαn. *{SYSRN} (‫)سيسرن‬ UT nº 4393 >sīsārūn< ? < Grec σίσαρον. *{SYṬR} (‫)سيطر‬ EV çaetaratac « ton pouvoir ». Extension interne de {SṬR}, q.v. *{SYF} (‫)سيف‬ VA >nisayyaf tasyīf ksuyyif sayyafū+h< (impératif), AL niçeyéf çéyéft taçiíf muçéyef + ín « décapiter ». VA >yassayyaf assayyaf< « être décapité ». GL >sayfun< (registre haut), VA et IQ >sayf + suyūf / asyāfsayf 2 sayfaynsayfsayfun qāṭiʕun min ǧānibayn< « épée à double tranchant » ; UT nº 4352 >sayf al+ġurāb< « glaïeul (Gladiolus italicus) », ou « lis bleu (Iris germanica) » ou « iris des marais (Iris pseudacorus) » ; ET Zefadola « nom propre masculin ». GL >sayyāfun< (registre haut), VA >sayyāf + īnsft< (cf. copte sēfe), directement ou à travers l’araméen rabbinique et syriaque sayp(ā). *{SYL} (‫)سيل‬ I. GL >sāla asīlu< (registre haut), VA >nisīl sāl sayalān / sayl sāʔil< « couler ». >nisayyal k< « faire couler ; (faire) fondre » ; AL niceyél ceyélt taçúl (lire taçiíl) « fondre ; affiner, purifier ». VA >yassayyal assayyal tasayyul< « couler ; fondre ». GL >saylun< (registre haut), VA et IQ >sayl + suyūlsaylsāyilun< (registre semi-correct), VA >sāʔil + ātsayyāl< « pluie ; coulant » ; DS >sayyāl muḍīʔ< « lumière produite par le feu » ; >ʕilal sayyālah< « maladies accompagnées de pertes d’humeurs ». TH 112.6 >tasyīl turāb+hm< « nettoyage de l’argile (avant de la pétrir pour en faire des poteries) », 8 >musayyilah< « (tuile) suintante ». MT >masīl + musūlms1lt< « lit

|| 156 Tiré d’IW II : 64.12, mais il pourrait s’agir d’une déformation graphique au lieu de >ša/irkīsāyilu ’l+šayʔ(i)sīns< ». < Proto-sémitique *šinn « dent », à cause de sa forme primitive.157 II. IZ 3/5/4 >abni sīnā< « Avicenne ». Peut-être un vieux sobriquet, pehlevi sēn(ag) > néo-persan sinα « poitrine ». III. AL Céna « Sienne (géographie) ». sení « de Sienne ». Emprunts tardifs au castillan. *{SYY} (‫)سيي‬ IQ >siyyasiyyā< « volte-face ! (cri des rameurs) ». Du vieux roman andalou, cf. castillan cía.

|| 157 Voir Driver : 158.

(‫ )ش‬Šīn *{ŠĀ} (‫)شا‬ AC >šā< « ho !, arrête ! » (interjection pour une bête). Cf. arabe marocain šša et variantes.1 *{ŠĀŠ} (‫)شاش‬ IH 157 >al+šāšiyyatušāšiyah + šawāšīšāšiyah< + AC >šawišišīšiyah< « godet, cupule du gland ». FḪ >šāšiyat ibn al+waḍīʕ< « étuvée de mouton aux épice qu’on mange avec du pain émietté ». Probablement un attributif du nom de lieu Šāš,2 en Asie Centrale. *{ŠʔM} (‫)شأم‬ VA >yašʔum šaʔum šaʔāmah< « être sinistre ». >nišāʔam k< « porter malheur ». >n≠yaššāʔam aššāʔam(t) tašāʔum mutašāʔim bi< « augurer mal de ». >arḍ al+šāmʔl+šām< « la Syrie ». VA >šāmī< « syrien ». GL >šawmun< (registre semi-correct), VA >šūm< « mauvais augure ». GL >mašʔūmma(y)šūmmašūmmašūm + īn< « sinistre, de mauvais augure ». Voir {BṢL}, {BṬḪ}, {TFḤ}, {ǦNḤ}, {ḪR(N)B}, {DRNǦ}, {SR/LS}, {FQS/Ṣ}, {FWL}, {Q/KṮʔ}, {KRT/Ṯ} et {KMN} II. < Pan-sémitique {śmʔ(l)}, cf. ougaritique >šmals2ʔm< « nord ».3 *{ŠʔN} (‫)شأن‬ VA >šān + šuʔūnšān< « état, condition ; habitude » ; >fī šān< « pour ; à cause de » ; >fī šān+ak nuqūl< « je dis à ton sujet » ; >yiǧī al+mawt fī šān+ak< « la morte vient te chercher » ; >anā min šān+ī< « je ne suis pas un quidam », >lass+uh min šān+ī< « cela ne me convient pas » ; >min šān al+ʕāšiq an yarǧaʕ ḏ̣arīf< « afin que l’aimant devienne plaisant » ; ŠA 6/4/5 >anzal šān+ī< « habite comme je le fais » ; ḪA āni 6 >yiǧī fī šān+ī< « il vient me chercher ». Voir {RSL} et {RFʕ}. Variante phonétique de {šyʔ}, q.v., avec agglutination de la nunation. *{ŠĀH} (‫)شاه‬ VA >šā + šiyāh< « roi (dans les échecs) » ; IQ >b+al+šā nanḍam< « je protège mon roi (avec d’autres pièces) » ; 121/3/4 >šāhi bardī< (< néo-persan šαhe barde « roi prisonnier », situation dans laquelle un joueur ne peut mouvoir aucune de

|| 1 Voir Prémare VII : 3 et cf. {ʔRR} ; en espagnol, on dit encore habituallement ¡so! et ¡arre! 2 Nom qu’on donnait au turban blanc des Musulmans en Egypte, selon DS I : 736, s.v. >šaddšāšiyyahšāh amrūd< « espèce de poire » (< néo-persan šαh amrud < pehlevi šāh urmōd « poire du roi »). Voir {BRD} IV, {ŠHBNK}, {ŠHTRǦ}, {Š(H)D/NǦ}, {ŠHŠB/FRM}, {ŠHLǦ/K}, {ŠHMT} et {ŠHNǦR}. < Néo-persan šαh < pehlevi šāh « roi ». *{ŠʔW} (‫)شأو‬ VA >šawʔ< « extrémité ». Voir {ŠYʔ}. Peut-être un emprunt à l’araméen rabbinique šāwʔ « vanité, fausseté » (emprunté à l’hébreu), cf. aussi le guèze säyǝʔ « (action) méchante » et la racine arabe {swʔ}, q.v. *{ŠĀY} (‫)شاي‬ VA >šāyah + ātšāyahyišabb šabbšabba< « atteindre la puberté ». > VA >nišabbab al+faras wa+l+baġal< « faire le cheval ou mulet se cabrer ». >yaššabbab aššabbab tašabbub (bi)< « se cabrer ». VA, IQ et ZǦ >šabāb< « jeunesse ». GL >šābbun< (registre haut), VA >šābb + šubbānšābbah + āt / šawābb< « jeune femme, fille » ; ET Xab(e), Xaba et Xabeb, MT et IH 365 >šabīb< « noms propres ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pose des problèmes étymologiques ; son sémantème basique « se lever » suggère un ancien causatif à préfixe sifflant de {ʔbb}, q.v. II. VA >nišabbab šabbabt tašbīb mušabbib + īn< « jouer de la flûte ». >šabbābah + ātsb3< « jouer de la flûte ». III. VA >nišabbab ʔl+ṯawb< « aluner une toile ». >yaššabbab aššabbab tašabbub< « être aluné ». GL >šabbun< (registre haut), VA >šabbšabb raṭb yamānī< « alun » ;4 DS >šabb alʔ+asākifah / al+ʕuṣfu/ūr< « salicorne (Salicornia herbacea) ». < Néo-persan šαb « alun ». *{ŠPP} (‫)شـپپ‬ AL >xappápa + xapapít< « crêpe », ZǦ et HC 198 >šabbāt bi+šaḥm< « un mets de crêpes » ; 193 >barīd al+šabbāt< « une variante du même avec soupe et poulet ». < Roman andalou */ŚÓPA/ < germanique sŭppa « soupe ».5 *{ŠBBQRY} (‫)شببقري‬ MT >šubbiqāriyu< « sous-vicaire ». < Bas-latin subvicarius. *{ŠBBQ/K} (‫)شببك أو شببق‬ LZ >šābābak/q< « plante non-identifiée ».6 Probablement < pehlevi *šab abāg « compagnon de nuit ».

|| 4 Le nom de ce minéral est attribué par les dictionnaires natifs au Yémen. 5 Mais ce mot a voyagé jusqu’au Yémen, cf. Behnstedt 1996 : 612, šabbih + šabbāt « pain de millet peu cuit ».

682 | *{ŠBṮ/Ṭ} *{ŠBṮ/Ṭ} (‫)شبث أو شبط‬ VA >nišabbaṯ/ṭ tašbīṯ/ṭ k< « faire grimper ». >naššabbaṯ/ṭ aššabbaṯ/ṭ tašabbuṯ/ṭ mutašabbiṯ/ṭaššabbaṭ+uh< « il s’y accrocha ». >šabaṯ< = UT nº 4898, AL xebéĉ « anet ». MT >šabbāṯ< « nom propre masculin ». Voir {ŠBṬ} I. < Araméen rabbinique šebet, syriaque šǝbettā « anet »8 et šǝbat « se reposer (pendant le sabbat) », les voisins des Juifs s’étant toujours étonnés de leur refus absolu d’abandonner le repos ces jours-là. *{ŠBḤ} (‫)شبح‬ VA >šabḥ + ašbāḥ< « image confuse qu’on aperçoit mal ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, ce mot pourrait dériver d’une contamination de šabah « similitude » par un ancien causatif à préfixe sifflant de {bwʕ}, q.v., avec la connotation sémantique basique de « rendre long ». *{Š(B)DYQN} (‫)شبديقن‬ GL >šubdiyāqunšub/ddiyāqun< « sous-vicaire ». < Latin subdĭācŏnus. *{ŠBR} (‫)شبر‬ I. VA >ši/ab(a)r + ašbāršabar + ašbāršibršabarṯbršubrahšubarša/ābīr< « éperon ».9 < Gothique spaura. *{ŠPR} (‫)شـپر‬ AL xípar + xav/guápir « barrière ; palissade ». < Germanique sparra « barre », probablement contaminé par le latin sēpār « séparé ». *{ŠBRQ} (‫)شبرق‬ UT nº 4793, 2505 >šibriq< « érythrée centaurée (Erythraea centaurium) » ou « roseau commun (Phragmites communis) » ou « sureau noir (Sambucus nigra) » ou « sorte de liseron (Convolvulus hystrix) ». Probablement un ancien causatif à préfixe sifflant de {brq} I, q.v.

|| 6 Voir Corriente 1997a : 271, n. 1, à propos des possibles confusions avec šābānak dans la lexicographie arabe et persane. Cette étymologie pourrait expliquer l’étrange expression arabe šabb al+layl « belle de nuit » (Mirabilis jalapa). 7 Voir Corriente 1977 : 68, 1992 : 54, 2013c : 29 et 2013c : 41 à propos de la réalisation d’un phonème marginal /č/ dans quelques cas comme ceux-ci. 8 On peut s’interroger sur les rapports de ce terme avec l’accadien šibittu. Malgré l’avis de von Soden considérant ce mot comme un emprunt à l’araméen, il pourrait s’agir du contraire. 9 Le mot est aussi consigné dans Colin 1946.

*{ŠBḎ̣} | 683

*{ŠBRQN} (‫)شبرقن‬ I. DS >šāburqān< « acier ». < Néo-persan šαburgαn, peut-être < pehlevi *šāh burāg āhan « fer aigu du roi ». II. IW I 331.1 >šbrqān< « sorte de poirier ». Peut-être < néo-persan šaborġαn, ancien nom de la ville de Balkh. *{ŠBRM} (‫)شبرم‬ GL et UT nº 4649 >šubrum< « nom générique des euphorbes ».10 < Néo-persan šebram < pehlevi sprahm « herbe fragrante ». *{ŠBRQRQ} (‫)شبرقرق‬ AL xobrecárca « surcharge ». Emprunt tardif du castillan sobrecarga, contaminé par {QRQ} III, q.v. *{ŠBRN} (‫)شبرن‬ MT >šubrīn + šabārīnšubrīnah< « neveu ». < Latin sōbrīnus « cousin », avec une évolution sémantique. *{ŠBZǦ/K} (‫)شبزج أو شبزك‬ UT nº 4597 >šābīzaks/šābīzaǧ/k< « mandragore (Mandragora officinarum) ». < Néo-persan s/šαbizaǧ/k.11 *{ŠBS/ŠTYN} (‫)شبشتين‬ CP 33.4 >šbštyānšībaṭuhšabīṭuh< « grande consoude (Symphytum officinale) ». Corruptions graphiques du grec σύμφυτον, à travers une prononciation en roman andalou */ŚIMPÍTO/, mieux préservée dans Ibn Ǧulǧul comme >šinbiṭuhšābīṭ< « sobriquet de quelqu’un ». Probablement < roman andalou */ŚAPÍTO/ « savant ».12 *{(Š)BṬBṬ} (‫)شبطبط او بطبط‬ I. UT nº 4651 >šabaṭbāṭbaṭbāṭ< « centinode (Polygonum aviculare) ». < Syriaque šǝbaṭbāṭā, forme hypochoristique de šǝbaṭ « verge ». *{ŠBḎ̣} (‫)شبظ‬ VA >yašbuḏ̣ šabuḏ̣ šabāḏ̣ah< « être absurde ou insupportable ». >nišabbaḏ̣ šabbaḏ̣t tašbīḏ̣ k< « rendre absurde ou insupportable ». >yaššabbaḏ̣ aššabbaḏ̣ tašabbuḏ̣ ʕalà< « devenir absurde ou insupportable ». >šabīḏ̣ + šibāḏ̣< « absurde ; insupportable ». Ancien causatif à préfixe sifflante de {bhḏ̣} « être lourd ». || 10 Voir BCT 2010 : 755 à propos des espèces et de leur identification. 11 Selon UT nº 5123, ce mot ne signifierait que l’écorce de cette plante. Son nom pourrait dériver du pehlevi *sabz+ak « un peu vert », avec des contaminations phonétiques difficiles à déceler. 12 Cf. la variante >šabṭūnšaba/iʕu yašbaʕu šabʕatun< (registre semi-correct), LZ >šabaʕ< et IH 31 >šabaʕun< (maṣdar) >šābiʕun féminin šabʕānatun< (registre semi-correct), VA >našbaʕ šabaʕt šibaʕ / šabīʕ / šabʕah šābiʕ + īn / šibāʕ = yaššabbaʕ aššabbaʕšabaʕt našbaʕ tašbaʕu šabaʕ minyašbaʕ šabʕah šabʕān< féminin >šābiʕah< = >aššabbaʕšabaʕ(t) yašbaʕ šabaʕ< « être rassasié » ; VA >našbaʕ šabaʕt šabʕ šābiʕ ʕalà< « en avoir assez ; être ennuyé de ». GL >šabaʕnišabbaʕ tašbīʕ k = našbiʕ ašbaʕt išbāʕ mušbiʕ mašbūʕ ktušbiʕ< « rassasier ; ennuyer », AL naxbíê = naxbáâ axbáât « rassasier ; appâter ». GL >šabʕun< (registre haut) « nourriture suffisante ». AL xábaâ + xabáât « rassasiement ». xabíê « appât ». xíbiê + xabiâín / xúbaâ (lire xubbáâ) « rassasié ». maxbáâ + maxábiê « endroit où l’on met l’appât ». < Pan-sémitique {śbʕ}, cf. ougaritique >šbʕhs2bʕ< « donner en abondance », araméen rabbinique et syriaque sǝbaʕ. *{ŠBQ} (‫)شبق‬ I. UT nº 4879 >šabūq(uh)< « sureau (Sambucus nigra) ».13 LO Xebuch « un sobriquet ». < Roman andalou /ŚABÚKO/ < latin săbŭcus. II. SG >šbwq< « alose ». < Roman andalou */ŚABÓKA/ < celtique *sabauca, cf. castillan saboga. *{ŠBK} (‫)شبك‬ VA >našbak šabakt šabkah šābik mašbūk fī = nišabbak tašbīk k< « entrelacer, croiser ; tisser ; faufiler, bâtir » ; AL nexbéq xebéqt « s’engorger (un moulin à cause de l’excès d’eau qui coule) » ; AŠ *42/1/5 >šabak fī ḫināq+ī … šabkah< « il me tient bien colleté ». GL >ušabbiku< (registre haut) « entrelacer » ; AL nixebbéq xebbéqt muxébbeq + uín « treillisser ; grillager » ; ZǦ >nišabbak ibrat+ī< « j’enfile mon aiguille ». IQ >ašbakat riǧlay+h< « il croisa ses jambes (se refusant à marcher) ». VA >yaššabbak aššabbak tašabbuk< « s’entrelacer ; être faufilé ; s’accrocher » ; AL nexebéq xebéqt xebéq (lire axebéqt axebéq) « s’accrocher ». GL >šabkatun< (registre semi-correct), VA >šabakah + šibākšibākšubaykah< + NQ >šubaykāt+uhšabakatayn< « deux socs de charrue » ;14 AL xebéque + xebéq / xibíq, AC >šabākah< « traîne ». VC 62/1 >šabkah< « réticulation dans les sabots des bêtes ». VA >šabbāk + āt / šabābik< « barque, chébeck ». >šubbāk + šabābiktašbīk< « calfatage » ; SH « couture du cuir sans alène » ; DS « orgée, fourbure ». GL >mušabbakun< (registre haut), VA >mušabbak + ātšabūqah< de BM 495 pourrait avoir vraiment existé comme le nom d’une unité, ou n’être qu’une mauvaise lecture du roman andalou. 14 Suspect d’être une mauvaise lecture de >sa/ikkatayn< ; voir {SKK} I.

*{ŠBH} | 685

(lire ít), + AC >mušabākit< « panier (tissu d’osier) ». GL >muštabikun< (registre haut) « entrelacé ». AŠ 31/1/5 >aḫaḏtu+nī … waḥd+ī anā f+al+muštabak< « je me suis entrelacé moi-même ». Voir {ṬWQ} II et {ʕYN}. < Pan-sémitique {śbk}, cf. hébreu śǝbākāh, araméen rabbinique sibkā, syriaque sǝbākā « réseau » et accadien šabiku « réseau pour les cheveux ». *{ŠBKR} (‫)شبكر‬ DS >šabkarah< « héméralopie ». >šabkūr< « qui a l’héméralopie ». < Pehlevi šab kōr « aveugle de nuit ». *{ŠBL} (‫)شبل‬ I. VA >ši/abal + ašbālš.blun< (registre haut), KU scebal, AL xibl + axbél « lionceau ». MT >aban šabalšābalšāb.lšāba/il< « alose ». < Celtique *săbolos « appartenant à l’été », cf. castillan sábalo. *{ŠPLṬYRŠ} (‫)شـپلطيرش‬ UT nº 4783 >šublaṭayraš< « chardon achante (Onopordum acanthium) ». < Roman andalou */ŚOPL+AT+ÁYRAŚ/ « éventoirs » < latin sufflāre, avec deux suffixes, participial et instrumental. *{ŠBN} (‫)شبن‬ CP 155.10 >šbynh< « Sabine (nom propreféminin) » ; SG 572 >šbynh< « sabine (Juniperus sabina) ». < Latin săbīna. *{ŠPN} (‫)شـپن‬ UT nº 4659 >šibbīnšabbīn< « pin à pignons (Pinus pinea) ».15 < Latin sappīnus. Voir {ŠRBN}. *{ŠPN(Y)R/Ḻ} (‫)شـپنر أو شـپنل أو شـپنيل‬ UT nº 4901 >šabunayrah< « saponaire (Saponaria officinalis) ». UT nº 1661 >šubnāllah< = 4674 >šibniyāllah< « espèce de soude (Suaeda hortensis) ». < Baslatin saponaria et roman andalou */ŚAPONEḺO/ < latin sāpo, -ōnis, avec des suffixes différents. *{ŠBNK} Voir {ŠHBNK}. *{ŠBH} (‫)شبه‬ VA >našbah ašbaht išbāh / šabah mušbih li = natašabbah = naššabbah tašabbaht / aššabbaht tašabbuh mutašabbih li = nišābah mušābahah k = natašābah / naššābahu aššābahna / tašābahna tašābuh mutašābih + īnyašbah tašbah+uh šabahyašbih

|| 15 Cette identification est indubitable, puisqu’on donne le synonyme qaḍm qurayš, mais celle de tannūb et surtout celle de >šrbyn< sont le résultat d’une confusion avec {ŠRBN}, q.v.

686 | *{ŠBW}

liatašabbahu< (registre haut) « ressembler, être semblable » ; IQ >lā yušbah< « il ne peut pas être comparé ». GL >ušabbihu tašbīhun mušabbahun< (registre haut), IQ >našabbah tašbīh bi / lišabbahtnišabbah šabbaht tašbīh mušabbih + īn = ašbah = naššabbah minšibhun< (registre haut), VA >šabahšabīhun< (registre haut), VA >šib(a)h = šabah + ašbāh = šabīh + īn / šubahā = mušbihšabīh bišibh< « semblable » ; IQ >šabīhat qamar< « semblable à une lune » ; >ašbāh+ak< « ceux qui te ressemblent » ; AL bíle xibíhe « sans pareil ». UT nº 4616 >šabah< « arbre à gomme (Acacia seyal) ». Nº 4618 >šabahān< « espèce de millet (Pennisetum dichotomum) ».16 VA >šubhah + āt / šubah< « doute ». >ašbah min< « mieux » ; IQ >ašbah al+nās b+al+kātib< « ce qui ressemble le plus à un écrivain ». >ʕalà ʔl+tašbīh< « en comparaison » ; DS >min ġayri tašbīh< « sans équivoque ». AL gáir muxbíh + ín « dissemblable ». iḳtiléf muxébbe « contraste ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être développée d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {ʔbh} « se rappeler ». *{ŠBW} (‫)شبو‬ GL >šbū< « agate ». Transcription du mot hébreu šǝbō < accadien šubû(m).17 *{ŠBWŠ} (‫)شبوش‬ MT >šbāwš< « courroie qui lie le timon au joug ». < Castillan so/ubeo(s) < baslatin *subigium < latin subiŭgĭa. *{Š/SBY} (‫)شبي أو سبي‬ DS >š/sībiyā< + SH >šawābīšībiyā< « espèce blanche d’artichaut (Cynara baetica) ».18 < Latin sēpĭa < grec σηπία. *{ŠPY} (‫)شـپـي‬ AL nixappí xappéit « crucifier ». áxpa + axápi « croix en forme de X ».19 < Gothique haspa.

|| 16 Attribués dans BM 493-494 à un mot syriaque *šābāhī, qu’on ne trouve pas dans les dictionnaires de cette langue. Une utilisation métaphorique de la racine arabe {šbh} semble donc plus probable. 17 Voir Corriente 2013b : 145, à propos des noms des pierres précieuses de l’éphod et ses identifications. 18 Peut-être appartenant à {ŠYB}, q.v., malgré la graphie du manuscrit. 19 Et pas « dévider, dévidoir, etc. » selon DS I : 726, trompé par une autre acception de ce vieux mot castillan.

*{ŠTM} | 687

*{ŠBYṬ} (‫)شبيط‬ ZǦ >šabyūṭ< « Sabiote (géographie) ». *{ŠTT} (‫)شتت‬ VA >nišattat taštīt k / bayntaštīt< « disperser, disséminer ». VA >yaššattat aššattat tašattut / šatāt mutašattit + īn< « être dispersé ou disséminé ». >šatāttaštītun< « schisme ». >šatātun< « séparation » ; AL xetét « discorde » ; bixetét « différemment » ; MT >rafʕ al+šatāt< « règlement d’un différend ». VA >aḫū min šattā + iḫwah min šattāaḫū min šattīaḫan šattāuḫtuh al+šattà< « frère consanguin ». IQ >ʕulūman šattā< « plusieurs sciences ». VA >šattān mā< « il y a une grande différence entre … ». AL muxettét + ín « divers ; discordant ». muxétit « qui sème la discorde ». Cette racine arabe semble être la forme la plus courte d’un élément bi-consonantique proto-sémitique {št}, qu’on retrouve le plus souvent avec des extensions, avec des connotations négatives comme en arabe {štr}, {štm/ġ}, et très rarement sans celles-ci comme dans l’araméen rabbinique šātat « s’écouler ». *{ŠTR} (‫)شتر‬ VA >nišattar taštīr< « feindre, couper dans le sens de la longueur ». >yaššattar aššattar tašattur alrummān< « s’ouvrir (les grenades) ». >aštar< « qui a les paupières renversées » ; DS « libanote (Libanotis) ». < Sémitique de l’Ouest {štr}, cf. hébreu šātar « éclater », syriaque sǝtar, sudarabique épigraphique >s2tr< « détruire » et guèze śätärä « déchirer ». *{ŠTRḎČ} (‫)شترذچ‬ UT nº 2885 >šāt raḏiǧǧih< « espèce du genre Asteracea (Hedypnois cretica) ». < Roman andalou */ŚETE RADÍČE(Ś)/ < latin septem rādīces « sept racines ». *{ŠTŠN} (‫)شتشن‬ UT nº 4891 >šāt(ti)šānah< « pissenlit à feuilles obovales (Taraxacum obovatum) ». < Roman andalou */ŚETE ŚÁNA(Ḏ)/ < latin septem sānat « il soigne sept (maladies) ».20 *{ŠTM} (‫)شتم‬ I. GL >aštumu šatmun / šatīmatun< (registre haut), VA >naštum šatamt šatm / taštīm šātim maštūm knaštum šutim nuštam šatam< (maṣdar), ZǦ >šatamt šatmaštum li+wild+ī< « insulte mon père ». VA >naššātam aššātamt maʕaššātamū< « s’insulter ». VA >yanšatam anšatam< « être insulté ». IQ >naʕṭī+h šatam< « je

|| 20 La chute des dernières consonnes de /ŚÁNA(Ḏ)/ ici et /RADÍČE(Ś)/ dans l’article précédent, marques du pluriel et de la 3ème personne du verbe ne semble pas s’expliquer par l’évolution phonétique, mais par l’ignorance progressive du roman chez les Andalous.

688 | *{ŠTN}

l’insulte ». GL >šattāmun< (registre haut) « insolent ». Voir {ŠMT} II et {ʕYY}. Extension d’un élément bi-consonantique proto-sémitique {št} ; voir {ŠTR}. II. VA >maštam + mašātim< « endroit où les animaux sont couchés sur la poitrine ». Prononciation dialectale de {ǧṯm}, extension de {ǦṮṮ} I, q.v. *{ŠTN} (‫)شتن‬ UT nº 4890 >šittīn< « agropyre (Agropyron junceum) ». Voir {ŠYTN}. < Roman andalou */ŚE(YE)TÍN/ < latin sĕgĕs, -ĕtis « moisson », avec un suffixe adjectival. *{ŠTNBR} (‫)شتنبر‬ VA >šutanbaršu/ūtanbar = šuttanbar = šṭnbrʔštnbraštū< (registre haut), VA >yišattī taštiyah fīšitā + aštiyā< « pluie » ; IQ et ZǦ >šitā< « hiver ; pluie » ; VA >yanzal al+š.nazala … šitāʔun kaṯīr< (registre semi-correct) « il plut beaucoup » ; VA >al+lah yinazzal nazzalt al+š.< « faire tomber la pluie (Dieu) ». GL >šitāʔun = zamānu ʔl+šitā(ʔi wa+l+ǧalīd)faṣl al+š. = šatwah + āt = maštā< « hiver » ; IQ >al+šitā ʕalà ʔl+nuzūl< « la pluie est sur le point de tomber » ; AC >šiti+hum< « leur pluie » ; >al+lah yaǧʕal šatwat+nā šātiyā< « plût à Dieu de faire notre hiver pluvieux ! ». IH 338 >yawmun šātin< (registre haut) « un jour pluvieux ». 48 >šatawiyyun< (registre semi-correct), VA >šatawī< « hivernal » ; GL >wādin šatawī< (registre haut) « torrent qui ne coule qu’en hiver » ; LZ >fākihah šatawiyyah< « fruit d’hiver ». IQ >maštà< « hiver ». Voir {ʔǦṢ}, {BṬḪ}, {RWḤ}, {RḤW}, {SMM}, {ŠRQ} I, {KRNB}, {LYL} et {WBL}. < Sémitique de l’Ouest {śtw}, cf. syriaque satwā et araméen rabbinique si/ītwā, d’où l’hébreu sǝtāw « hiver ». *{ŠTWBL} (‫)شتوبل‬ AL Xetúbal « Setúbal (géographie) ». *{ŠǦB} (‫)شجب‬ ET Ex/scib « nom propre masculin ». < Arabe ašǧab, élatif de šaǧib « triste », probablement un sobriquet (douteux). Extension de {ŠǦW}, q.v. *{ŠǦǦ} (‫)شجج‬ GL >ašuǧǧu< (registre haut), VA >nušuǧǧ šaǧaǧt šaǧǧ mašǧūǧ k< « se casser ou se blesser à la tête ». >yanšaǧǧ anšaǧǧ< « avoir la tête cassée ». >šaǧǧah + āt< « blessure à la tête » ; IH 324 >šaǧǧatun fī yadi+hi< (registre semi-correct) « blessure à sa main ». Voir {SǦǦ}. Peut-être une variante phonétique ou une contamination de {šqq}, q.v. *{ŠǦR} (‫)شجر‬ VA >nišaǧǧar tašǧīr k< « boiser, planter d’arbres » ; DS >šaǧǧara< « devenir un arbre ». VA >yaššaǧǧar aššaǧǧar tašaǧǧur< « se couvrir d’arbres ». GL >atašāǧa-

|| 21 Cet auteur traduit le participe par « quartier d’hiver », mais il se trompe encore une fois.

*{ŠǦR} | 689

ru tašāǧurun = mušāǧaratun< (registre haut), VA >tašāǧur = mušāǧarah< « se disputer ou quereller ». IQ >šaǧaršaǧar nom d’unité +ah< + MT >ašǧār /šiǧārāt< « arbre » ; VA >šaǧar nom d’unité +ah< « arbre ; figuier » ; UT nº 4734 >šaǧarat abī mālik< « saponaire (Saponaria officinalis) » ; nº 4714 >š. al+barāġīṯ< « herbe aux puces (Inula conyzoides) » ; nº 4713 >š. al+lah< « cèdre déodar (Cedrus deodara) » ou « sabine (Juniperus sabina) » ; DS >š. al+bahaq< « dentelaire (Plumbago europaea) » ; >š. al+tays< « mille-pertuis de bouc (Hypericum hircinum) » ; >š. al+tinnīn< « arisare (Arum italicum) » ; UT nº 4749 >š. al+ḥumrah< « buglosse (Anchusa officinalis) » ; nº 2745 >šaǧarah bāridah< « petit liseron (Convolvulus arvensis) » ;22 TD 322 >šaǧar baḥrī< = UT nº 940 >šaǧarat al+baḥr = šaǧarah baḥriyyah< « corail » ; nº 4727 >šaǧarat al+ǧinn< « ortie à membranes (Urtica membranacea) » ; nº 4735 >š. al+ḍafādiʕ< « renoncule asiatique (Ranunculus asiaticus) » ; nº 4691 >š. al+dubb< « néflier (Mespilus germanica) » ou « arbousier (Arbutus unedo) » ou « azérolier (Crataegus azarolus) » ; nº 659 >š. al+faras< « espèce d’astragale (Astragalus poterium) » ;23 nº 4720 >š. al+ḥabbah al+ḫaḍrāʔ< « pistachier (Pistacia terebinthus) » ; nº 1077 >šaǧar al+ḥāǧ< « alhagi des Maures (Alhagi maurorum) » ; nº 4709 >šaǧarat al+ḥayyah< « gentiane jaune (Gentiana lutea) » ; nº 4707 >š. al+ḥayyāt< « cyprès commun (Cupressus sempervirens) » ; nº 4736 >šaǧar al+ḥubb< « espèce de scorpiure (Scorpiurus murcatus) » ; nº 4756 >š. al+ʕilk< « houx (Ilex aquifolium) » ; nº 4681 >š. al+kāfūr< « aréquier (Areca catechu) » ; nº 4741 >š. al+kalb< « vulvaire (Chenopodium vulvaria) » ; GM 185 >š. al+kalab< « alysse jaune (Alyssum saxatile) » ; UT nº 4689 >šaǧarat al+kilāb< « marrube blanc (Marrubium vulgare) » ; TD 238 >š. al+qanā< « férule (Ferula communis) » ; DS >š. al+ṣanam< « giroflée jaune (Cheiranthus cheiri) » ; UT nº 4710 >š. al+ṭalq< « rose de Jérico (Anastatica hierochuntica) » ;24 DS >š. al+ṭiḥāl< « chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum) » ; >š. al+yamām< « héliotrope (Heliotropium) » ; UT nº 4712 >š. al+yusršaǧarah fārisiyyah< = DS >š. ḥurrah< « azédarach (Melia azadirachta) » ; UT nº 545 >š. hindiyyah< « cédrat(ier) (Citrus medica) » ; nº 4695 >šaǧarat ibn rustum< « aristoloche longue (Aristolochia longa) » ; nºs. 4680, 4683, 4686, 4687, 4688, 4711 et 4707 >š. ibrāhīm / al+ʕafāf / al+faqd /al+ṭahārah< = šaǧarah muqaddasah = šaǧar al+ruhbān< = >šaǧarah muṭahha-

|| 22 Mais aussi « pourpier (Portulaca oleracea) », « orpin de plusieurs espèces (Sedum albeum / rubens / stellatum) », « joubarbe (arborescente) (Sempervivum arboreum / tectorum) », selon BCT 2010 : 726-727. 23 Quant à l’identification avec la réglisse dans DS I : 729, et la lecture >al+furs< « des persans » dans cette entrée d’UT, il s’agit d’une interprétation doublement fausse du syriaque sūsyā « cheval », qu’on a rendu par l’arabe sūs. 24 Et aussi « épine-vinette (Berberis vulgaris) » dans nº 4711. 25 Aussi appelé >šaǧar al+ḏahabš. al+maṣṭikà< « lentisque (Pistacia lentiscus) » ; DS >šaǧar al+manṯūr< « arbre qui ressemble au camphrier (Laurus camphora) » ; UT nº 4746 >šaǧarat maryam< « pyrèthre doré (Tanacetum partenium) » ;26 nºs. 4716 et 4707 >šaǧarah mubārakh< « olivier (Olea europaea) » ou « rosier toujours-vert (Rosa sempervirens) » ; DS >šaǧarat al+murqid< « métel (Datura metel) » ; UT nº 4699 >š. mūsà< « rosier toujours-vert (Rosa sempervirens) » ou « espèce du genre Asclepiadaceae (Leptadenia pyrotechnica) » ; DS >šaǧarah ṯamrāʔ< « variété d’euphorbe » ; TD 264 >š. umm kalb< « bois puant (Anagyris foetida) ». 243 >šuǧayrah< « ziziphore (Ziziphora capitata) ». DS >šaǧǧār< « botaniste ». MT >arḍ mušaǧǧarah< « terrain boisé ». Voir {ʔBNS/Z}, {BĀN}, {BLṬ} II, {TYN}, {ǦWZ} II, {ḤǦǦ} I, {ḤǦR}, {ḤNŠ}, {ḤWR} II, {ḤYW}, {DMW}, {RʕṢ}, {RND} I, {ZʕR} II, {SǦR} III, {SMR} III, {SWQ} I, {ŠWṬ} II, {ṢBR}, {ṢFQ}, {ʕDW}, {ʕRQ}, {ʕFṢ}, {ʕNQ}, {ĠBR} II, {FNN}, {QRMZ}, {LBN} I, {MLK} I, {MWZ} et {WQR}. < Sémitique de l’Ouest {šgr}, cf. hébreu šeger « portée des animaux », araméen rabbinique šǝgar « couler » et guèze śägärä « crosser », probablement un ancien causatif à préfixe sifflant de {grr}, avec une considérable évolution sémantique.27 *{ŠǦʕ} (‫)شجع‬ VA >našǧaʕ šaǧaʕt šaǧʕ< « être brave ou courageux ». GL >(y)ušaǧǧiʕunišaǧǧaʕ šaǧǧaʕt tašǧīʕ kyišaǧǧaʕ< « rendre brave » GL >(y)atašaǧǧaʕu tašaǧǧuʕun mutašaǧǧ.ʕun< (registre haut), VA >naššaǧǧaʕ aššaǧǧaʕt< « s’encourager, se montrer brave ». GL >šaǧāʕatun< (registre haut), VA >šaǧāʕah< « courage, bravoure ». IH 147 >šaǧīʕun< (registre haut), GL >šuǧāʕun = šaǧīʕun< (registre haut), VA >šuǧāʕ + šuǧʕān = šaǧīʕ + īnšuǧāʕ = šaǧīʕ (al+bās)ašǧaʕ< ; AC >aban šuǧāʕ< « nom propre masculin ». Voir {KṮR}. < Pan-sémitique {šgʕ} « être fou », cf. hébreu mǝšuggaʕ « fou », guèze zängǝʕa « être fou » et accadien šegû(m) « être enragé ».28 *{ŠǦ/Q/KY} (‫)شجي أو شقي أو شكي‬ UT nº 4782 >šaǧǧī raġlā< (ainsi que >šqqy< et >škkyšaǧar(ah< en nombre considérable et dont les identifications ne sont pas toujours sûres. 27 Et avec une correspondance irrégulière des sifflantes suggérant un emprunt à l’araméen. 28 La correspondance irrégulière des sifflantes ne semble pas attribuable à un emprunt à l’araméen dans ce cas, car cette langue ne connaissait pas ce mot mais, comme dans le cas du guèze, il pourrait s’agir d’une assimilation à la consonne palatale suivante en arabe ou d’une contamination par des mots sémantiquement proches.

*{ŠḤḤ} | 691

*{ŠǦLṬ} (‫)شجلط‬ UT nºs. 4605 et 5120 >šiǧillāṭ (k.rūšī)< « jasmin commun (Jasminum officinale) ». < Roman andalou */ŚEǦELLÁT (KRÚČE)/ < latin sĭgillātum crŭce « scellé avec une croix ».29 *{ŠǦML} (‫)شجمل‬ UT nºs. 3078 et 2099 >šuǧǧa/u māl< « buglosse (Anchusa officinalis) ».30 < Roman andalou */ŚÚČE MEL(E)/ < latin sūge mellem « suce le miel ». *{ŠǦN} (‫)شجن‬ VA >nišaǧǧan tašǧīn / išǧān k< « attrister, affliger ». >yaššaǧǧan aššaǧǧan< « s’attrister, s’affliger ». >šaǧan + šuǧūnšuǧūn< « chagrin, peine ». Variante de {ŠǦW}, q.v., avec agglutination de la nounation. *{ŠǦW} (‫)شجو‬ IQ 162/1/1 >šaǧī< « affligé ; préoccupé ». >ašǧā< « plus touchant » ; >mā ašǧānī< « que je suis affligé ! ». < Sémitique de l’Ouest {šgg/y}, cf. hébreu šāgag = šāgāh, araméen rabbinique et syriaque šǝgā « errer, s’égarer », avec une évolution sémantique.31 *{ŠḤB} (‫)شحب‬ VA >yašḥub šaḥub šuḥbah / šuḥūbah< « pâlir ». >nišaḥḥab tašḥīb k< « rendre pâle ». >šāḥib al+lawn< « pâle ». Le sémantème basique de cette racine arabe « enlever, racler avec une pelle » ayant évolué vers « changer (le teint du visage) » suggère un ancien causatif à préfixe sifflant de {ḥbw} « se traîner », q.v. *{ŠḤṮ} (‫)شحث‬ IH 313 >rǧl šaḥḥāṯ< « mendiant, gueux ». MT >al+š.ḥāṯ< « nom propre masculin ». Variante phonétique de {ŠḤḎ}, q.v. *{ŠḤḤ} (‫)شحح‬ VA >nušuḥḥ šaḥaḥt ʕalà / bi< « être avare de ». >nišaḥḥaḥ tašḥīḥ k< « rendre avare ». >naššaḥḥaḥ aššaḥḥaḥt tašaḥḥuḥ< « devenir avare ». GL >šuḥḥun< (registre haut), VA >šuḥḥ< « avarice ». >šaḥīḥ + šiḥāḥ / ašiḥḥāšaḥīḥ< « avare ». Peut-être < sémitique de l’Ouest {śyḥ}, cf. hébreu śiyaḥ « plainte ; peine », avec une considérable évolution phonétique.

|| 29 La variante >siḫillāṭ< de BM est évidemment une erreur graphique, quoiqu’elle a assez circulé jusqu’à se refléter encore plus estropiée dans le néo-persan saḫlαt, à côté de la forme correcte seǧellαṭ, et dans l’arabe širḫāt chez Bedevian. 30 Avec des variantes phonétiques ou graphiques >mālī< et >māla/i/uh< signifiant aussi « buglosse ondulée (Anchusa undulata) » et « andrachne (Andrachne telephioides) » ; voir BCT 2010 : 755-756. 31 Et une correspondance fautive des sifflantes, suggérant un emprunt à l’araméen Cf. {ŠǦW}, {ŠQW} et {ŠKW}.

692 | *{ŠḤḎ} *{ŠḤḎ} (‫)شحذ‬ VA >šaḥḏ< « aiguisement». >mašḥaḏ + mašāḥiḏ< « pierre à aiguiser ». Voir {SḤD}. Probablement un ancien causatif à préfixe sifflant de {ḥdd}, q.v.32 *{ŠḤR} (‫)شحر‬ I. VA >nišaḥḥar tašḥīr / šaḥīrahyaššaḥḥar aššaḥḥar al+ḏahab< « être raffiné (l’or) ». GM 26 >šaḥīrah< « mélange de sel et d’autres substances utilisées dans le raffinage des métaux ». Voir {SḤR} et {FḌḌ}. < Syriaque šaḥḥel « purifier ». II. VA >šuḥūrī< « fou ». >šuḥūriyah + āt< « folie ». Peut-être un attributif de la région d’Aššiḥr, sur la côte du Yémen, dont le dialecte sudarabique semble avoir toujours été assez différent de ceux des régions voisines.33 *{ŠḤṬ} (‫)شحط‬ VA >yašḥaṭ šaḥṭa šaḥṭ ʕan< « être loin ». < Pan-sémitique {śḥṭ}, cf. hébreu śāḥaṭ et araméen rabbinique sǝḥaṭ « press(ur)er ; aiguiser », guèze säḥaṭä « gêner ; blesser ; fâcher » et accadien šêṭu(m) « mépriser ; pécher », avec une considérable évolution sémantique. *{ŠḤM} (‫)شحم‬ VA >yašḥum šaḥum šaḥ(a)m šaḥim min / bi< « être (très) gras ou gros ». >nišaḥḥam mušaḥḥam kšaḥamyaššaḥḥam aššaḥḥam tašaḥḥum< « devenir (très) gras ou gros ; être graissé ». GL >šaḥmun< (registre haut), VA >šaḥ(a)m + šuḥūmšaḥamšaḥmšaḥm(ah)šaḥm< « partie non-mangeable sous l’écorce de quelques fruits » ; GL >biḍʕatu šaḥmin< (registre haut), diminutif ZǦ et IA >šuḥaymah< « morceau de graisse » ; VA >šaḥmat al+uḏan< « lobe de l’oreille » ; UT nºs. 1802 et 3819 >šaḥm(at) al+marǧš. al+ʔarḍ< et 4790 >šaḥmat al+dam< « espèces de paronique (Paronychia argentea ou capitata) », nº 534 >šaḥm(at) al+daǧāǧah< « aster attique ou amelle (Aster tripolum ou amellus) » ; nº 4787 >šaḥmat al+baḥr< « corail » ; TD 310 >šaḥm al+ṭaʕām< « gueule de lion (Antirrhinum maius) » ; AL xáham al quelguít « graisse des reins ». DS >šaḥmī< « graisseux ; pulpeux » ; AL xahmí « de couleur de turquoise ». UT nº 1802 >šuḥaymah< « liseron de Provence (Convolvulus althaeoides) ». DS >šaḥīmiyyah< « véronique mâle (Veronica officinalis) ». GL >šaḥīmat< (registre semi-correct) « grosse, graisseuse ». Voir {TFL}, {ḎWB}, {QNDL} I et {HRZ/S}. Probablement un ancien || 32 Néanmoins, l’acception « mendier » de cette racine arabe suggère une contamination phonétique par la racine pan-sémitique {śḥṭ}, qu’on retrouve dans {ŠḤṬ}, q.v.. 33 Ou peut-être une haplologie de *šuḥrúri, attributif de šuḥrūr « merle », à cause de la petitesse de la cervelle des oiseaux, cf. les tournures en castillan sesos de chorlito et en français « tête de linotte ». 34 Probablement corrompu au lieu de xáham almarg.

*{ŠḪŠFRĠ} | 693

causatif à préfixe sifflant de {ḥmm} dans l’acception « fondre la queue grasse du mouton ».35 *{ŠḤM(Ṭ)Ḻ} (‫)شحمل أو شحمطل‬ UT nº 1161 >šaḥmaṭāllah< « liseron de Provence (Convolvulus althaeoides) ». nº 4886 >šaḥmāllah< « sécacul (Pastinaca schekakul) ». nº 1942 >šaḥmīllah< « athamante de Crète (Athamanta cretensis) ». nº 4785 >šaḥmiyāllah< « chardon-roland (Eryngium campestre) » ou « sécacul (Pastinaca schekakul) » et nº 2542 « liseron de Provence (Convolvulus althaeoides) ». Dans ces mots, la racine arabe {šḥm} a reçu au moins un de deux suffixes du roman andalou, participial {+ÁT} et diminutif {+(Y)EL}. *{ŠḤN} (‫)شحن‬ VA >nišāḥan mušāḥanah< « haïr ». LZ et IH >ašḥantu ʔl+safīnata< (registre haut) « charger le bateau ». VA >yaššāḥan aššāḥan maʕ< « se haïr réciproquement ». >šaḥnā< = IQ « haine ». VA >mašḥūn< « chargé, plein ». Probablement un emprunt à l’araméen, car la racine {śḥn} semble caractéristique du sémitique du Nord-Ouest, cf. hébreu et araméen rabbinique śǝḥīn, syriaque šūḥnā « ulcère » et rabbinique šiḥnā « dos blessé du chameau ; charge lourde », où l’on constate une évolution sémantique vers l’idée de « charger ». *{ŠḤW} (‫)شحو‬ VA >yašḥī šaḥà šaḥy fā+h< « ouvrir la bouche ». Cette racine arabe semble caractéristique du sémitique du Sud, cf. guèze sǝḥwä « s’étendre ». *{ŠḪR} (‫)شخر‬ DS >šaḫīrah< « vitriole jaune ou vert ». < Néo-persan šaḫire.36 *{ŠḪZNY} Voir {ŠKZNY}. *{ŠḪŠ} (‫)شخش‬ AL xaḳx, nom d’unité a « pigeon sauvage, ramier ». < Latin saxĕa « rocheuse ». *{ŠḪŠT} (‫)شخشت‬ CP >šǧšt< (lire >šḫštšiḫšuh farāġnuh< (lire >šaḫšuh farāġahšlǧfrāġnhn< à la fin du mot absent dans les variantes rapportées par SG 577, >šḫšfrāǧ/ġah< et >šaḫšh/y (ʔ)frāġahšaḫšūl< « outil des marins ».38 < Bas-latin *saxĕola. *{ŠḪṢ} (‫)شخص‬ GL >(y)ašḫaṣu šaḫṣun = ušaḫḫiṣu< (registre semi-correct) « forcer à travailler ; fatiguer » ; VA >našḫaṣ šaḫaṣt šuḫūṣ ilà< « se diriger vers » ; >našḫaṣ šaḫaṣt šaḫṣ / šuḫūṣ šāḫiṣ fī< « regarder avec attention ». >nišaḫḫaṣ tašḫīṣ k< « faire regarder avec attention ». >yaššaḫḫaṣ aššaḫḫaṣ tašaḫḫuṣ< « être forcé à regarder avec attention ». GL >šaḫṣun< (registre haut), VA >šaḫṣ + ašḫāṣšaḫṣ< « personne » ; MT >bišuḫūṣ+h.mā< « en personne ». ET Xoayaz « nom propre masculin ».39 < Sémitique de l’Ouest {šḫṣ}, cf. hébreu šaḥaṣ « orgueil, vanité », araméen rabbinique šāḥāṣ « fier ; aristocratique », arabe šaḫaṣa « être élévé » et guèze śǝḫṣä « être arrogant »,40 probablement un ancien causatif à préfixe sifflant de {ḫṣṣ}, q.v., avec plusieurs évolutions sémantiques. *{ŠD/ḎḪ} (‫)شدخ أو شذخ‬ GL >(u)šaddiḫunišaddaḫ tašdīḫ k< (registre semi-correct) « écraser ; briser ». >yaššaddaḫ aššaddaḫ tašadduḫ< « être écrasé ou brisé ». DS >šaddāḫal+šuḏḏāḫu< (registre semi-correct), HC 224 >ʔl+tmr ʔl+šaddāḫ< « espèce de datte qu’on cuit avec quelques mets ». Voir {ŠNDḪ}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble avoir résulté d’une contamination entre {šdd}, q.v. et {rdḫ} « briser, casser ». *{ŠDD} (‫)شدد‬ GL >(y)ašuddu mašdūdun < (registre haut) « attacher » ; VA >nišadd / nušudd šadadt šadd šaddād + īn mašdūd k ʕalà< « presser, serrer ; tirer ; fermer » ; AL nixúdd xedétt xudd xed(d) + xudúd nom d’unité xéde = xédda + ít maxdúd = machúd « lier, attacher ; serrer ; boutonner » ; IQ >šadd+uh fī ṣārī< « il l’attacha à une colonne » ; >šuddi yadd+ak< « aide-moi » ; >yušudd+uh< « il l’aide » ; >šadadt+u bi+fardi bayḏaq< « je lui appuyai dessus avec un pion » ; >šudd+anī< « embrasse-moi » ; >yadd+ī mašdūdah< « je n’ai pas un sou » ; ZǦ >šadd al+isd< « serrer son cul (après avoir lâché un pet, métaphore de la précaution devenue inutile) » ; >yišuddi asṭ+uh< « il serre son cul (= il est très avare) ». VA >yanšadd anšadd< « être serré ; être tiré ». >yaštadd aštadd ištidād / ištādd< « devenir intense ou plus fort ; se fermer » ; IQ >yaštad aštad(di)< (impératif) « être ou devenir fort » ; >aštad(da) ḥabl+ī< « ma prison devint plus dure » ; ZǦ >ḥabl aštadd< « une corde qui a été tendue ». AL xedd + xudúd « lien, ligature ; || rait n’être qu’une corruption graphique, mais on ne peut pas exclure une altération dialectale avec l’introduction de formes du bas-latin dérivées du verbe latin frangĕre. 38 Avec les variantes graphiques >šḥns< et >sǧnysfī šaddi yid+nā< « pour nous aider » ; AC >šad< « pression ». >šad(dat)< « gémination (des consonnes) » ; ZǦ >b+al+šaddah wa+l+maddah< « jusqu’aux moindres détails ». GL >šiddatun< (registre haut), VA >šiddah + šadāʔidšiddah + šadāyidbi+šiddatin = šadīdan< (registre haut) « durement ». >šadīdun< (registre haut), VA >šadīd + šidād / ašiddāšadādah + šadāʔid< « ballot » ; TH >ʔl+š.dādah al+istiʕmāl … ʔl+š.dādah ġayr al+istiʕmāl< « largeur standard ou non-standard d’une toile ». ET Xadit et Aboxadet « nom propre masculin » = /šaddád/ ; AL xeddída + ít « bandage ». GL >ašaddu< (registre haut), AC >ašad< « plus dur ou pénible », IQ >ašad wa+ʔašad< « chaque fois plus dur » ; >ašad ʕalay+ya< « plus pénible pour moi » ; NQ bn 4/1/5 >bi+ʔašadd al+bayān< « le plus clairement qu’on puisse ». GL >tašdīdun< (registre haut) « endurcissement, aggravation » ; AL texdíd « étreinte, serrement ; intensification ». AC >maǧ/šud al+ṣāq< « (poulet) aux cuisses très maigres ». Voir {ʔKF}, {ṮQL}, {ṢBR} I, {QWY}, {LQY} et {MRʔ}. < Pan-sémitique {šdd}, cf. hébreu šad « détruire ; ravager », guèze sädädä « expulser » et accadien šadādu(m) « traîner ; arracher, etc. », probablement un vieux causatif à préfixe sifflant de la racine pan-sémitique {y/ʔdw/y}, d’où les noms de la main, la force, la faveur, etc.41 *{ŠDRWN} Voir {ŠḎ/ṬRWN}. *{ŠD/ḎQ} (‫)شذق أو شدق‬ VA >yišaḏḏaq tašḏīq< « parler avec volubilité ». IH 185 >šiḏqun< (registre semicorrect), VA >ša/iḏq + a/išd/ḏāq / išdaqaynašdāqnaḍrab ašdāq+ī< « je souffle » ; ZǦ >ašdāq al+riḥā< « bords d’une moule », IA >šadq< « cercle d’un bluteau ». VA >šaḏq + šuḏūq< « bavard ». < Sémitique de l’Ouest {s/šdq}, cf. araméen rabbinique sǝdaq et guèze sädäqä « fendre », un ancien causatif à préfixe sifflant de {dqq}, q.v., ce qui explique l’hésitation dans la consonne. *{ŠDQ/K} Voir {S/ŠDQ/K}. *{ŠDN(Ǧ)} Voir {ŠḎ/DN(Ǧ)}. *{ŠDNQ} Voir {ŠḎ/DNQ}.

|| 41 Ici encore la correspondance apparemment fautive des sifflantes ne serait pas la conséquence d’un emprunt, mais de l’hésitation entre /š/ et /s/ pour cet ancien préfixe causatif.

696 | *{ŠDH} *{ŠDH} (‫)شده‬ VA >yušdah šudih mašdūh< « être stupéfait ». Peut-être le résultat d’une contamination entre {šǧǧ} « briser la tête », qui est l’acception basique de {šdh}, et {bdh} « surprendre ». *{ŠDW} (‫)شدو‬ VA >yašdū šadā šadw šādī< « chanter ; gazouiller ». Cette racine arabe signifiait d’abord « faire marcher les chameaux », ce qui était accompagné d’un chant particulier appelé ḥadw (voir {ḤDW}) ; dans les deux cas, il semble s’agir de dérivations de la racine {ʔDW}, q.v. *{ŠDYQN} Voir {Š(B)DYQN}. *{ŠḎḪ} Voir {ŠD/ḎḪ}. *{ŠḎḎ} (‫)شذذ‬ VA >nišaḏḏ šaḏḏ šuḏūḏ< « être étrange ou anormal». >šāḏḏ + šawāḏḏ< « étrange ; anormal ». IA >tašaḏḏuḏ< « rareté ». Voir {ŠḎ̣Ḏ̣}. Peut-être une variante phonétique de {ŠTT}, q.v. *{ŠḎR} (‫)شذر‬ VA >farraqtu+hu ay(ā)dī sabā< « je l’ai tout-à-fait disséminé ». Extension avec un complément phonétique ou définisseur sémantique de {ŠḎḎ}, q.v. *{ŠḎRWN} DS >šāḏ.rwān = šāḏūrān< < « hématite ». < Néo-persan šαdorαn « sorte de fer qui absorbe l’eau ».42 *{ŠḎ/ṬRWN} (‫)شذرون أو شطرون‬ IQ 179/2/2 >šaḏrawān< et DS >šāda/irwānšaṭrawīn< « fontaine décorative devant un palais ». < Néo-persan šαd(orb/w)αn « voile ou tapis devant un palais » < pehlevi šādurwān « dais ; fontaine ».43 *{ŠḎQ/K} Voir {S/ŠDQ/K}. *{ŠḎ/DN(Ǧ)} (‫)شذنج أو سذنج أو شذن‬ DS >šaḏanǧ = šāḏānahšāḏanah = šāḏanǧ< « hématite ». Voir {ḤǦR} et {Š(H)D/ḎNǦ/Q}. < Néo-persan šαdαnaǧ. *{ŠḎNQ} (‫)شذنق‬ IH 147 >šuḏāniqun< (registre semi-correct), LZ >šūḏāniqšūdānikšūḏāniq + āt / šawāḏiqš.ḏān.qāt = šāḏ.nqātšūḏanaq néo-persan αhan « fer », mais le premier semble être corrompu, étant difficile à déceler. 43 Curieusement, les dictionnaires du néo-persan ne comportent pas la signification de « fontaine », déjà connue du pehlevi, dont la forme semble corrompue de *čādur bān « gardien du voile », car il s’agissait de différentes façons de décorer l’entrée du palais. La variante >šāḏawān< de ǦS 21 (fol. 49) semble estropiée.

*{ŠRB} | 697

>šawḏānīq< « faucon ». Voir {LBL}. Probablement < pehlevi *sōg dānāg « connaisseur des directions ».44 *{ŠRB} (‫)شرب‬ I. GL >ašrabu šaraba< (registre semi-correct), VA >našrub šarabt šurb šārib šarrāb mašrūb ky≠tašrub našrub šarab(nā) šarabtu ašrub šurby≠našrub šarab šurb (min fī)našrub+ah luh< « j’en boirai à sa santé » ; AL xéi yuxaráb « potable » ; faxorb « en buvant ». VA >nišarrab tašrīb k< « faire boire ; imbiber ; essuyer ». >yaššarrab aššarrab tašarrub< « être imbibé ou essuyé ». >yanšarab anšarab< « être bu ». GL >šarbatun< (registre semicorrect), IQ >šarbah< « coupe, gobelet ». VA >ša/urbahšarbahšurbah/tšuraybahšuraybā< « gorgée, trait » ; ZǦ >šarbahšarābun< (registre haut), VA >šarāb + ašribahšarābšurayyab< « boisson ; vin » ; AL xaráb + axi/aríba « sirop ; électuaire » ; x. matbóḳ « vin cuit », x. manzúg « vin coupé d’eau » ; x. muzénnem « vin adulteré », x. ahmár « vin rouge » ; x. ḳáliç / bile manzúg « vin pur » ; x. ḳámid (lire h) bi lebén « vinaigre avec du lait » ; x. almí « petit-vin » ; VA >šarāb al+ḥakīm< « sirop » ; DS >š. al+ḥašīšah< « vin mêlé avant la fermentation avec quelques feuilles ». VA >šarāʔibī + īn< « apothicaire ». >šārib + šawāribšāribširibšuwayrab aḫḍar raqīq< « une petit moustache fine et noire ». GL >šarrābun l.+l+ḫamri< (registre haut), IQ >šarrāb< « buveur ». VA >šarrābah + šarāribmašrabun< (registre haut), VA >mašrab + mašārib< « abreuvoir » ; MT >mašrab al+nāʕūrah< « canal d’une roue hydraulique » ; IH 173 >aḫḍaru mašrabun< (registre semi-correct), LZ >aḫḍar mašrab< « vert foncé ». IQ >mašrūb< « boisson ». AL muxáurab + ín « qui a des lèvres grosses ».46 Voir {ʔḎ}, {ʔṢL}, {BZR}, {BLW}, {ǦLB} III, {ǦWHR}, {ḪZN}, {ḎWF}, {RMN} I, {SQY}, {ŠRBL} II, {ʕṢR}, {QWM} I, {KDR} II, {MZǦ}, {MWH}, {MYB}, {NQL}, {HNʔ} et {WDD}. < Pan-sémitique {śrb/p}, cf. syriaque

|| 44 D’où aussi l’araméen rabbinique śōdānī « athlète, chasseur », attribué à tort par Jastrow 1926 : 1529 à śādē « champ ». Il est curieux que Steingass rends le néo-persan šudαniq ou sudαniyαt par « pivert », alors que les anciens lexicographes arabes qui en connaissaient plusieurs variantes, avec /s/ et /š/ par exemple, et avec une diphtongue /aw/ dans la première syllabe, l’ont toujours identifié avec le faucon. Le Calendrier de Cordoue en connaissait deux espèces, de Valence (>balansiyyahlabliyyahsrp< « avaler », guèze śäräbä < « boire » et accadien sarāpu(m) « sucer ». II. VA >šarb + šarābī< « broché » ; IV 59 >š. al+ḥarīr< « broché de soie ». LH */šarabíyya/ (posé par le portugais enxaravia « mouchoir de soie rouge porté par les maquerelles »).47 Peut-être < {ŠRBŠ} I. *{ŠRBṮ} (‫)شربث‬ UT nº 3027 >širbiṯ< « marrube blanc (Marrubium vulgare) ». Voir {ŠRBŠ} II. < Néo-persan šarbat « poireau sauvage ; poison ». *{ŠRBḪŠR} (‫)شربخشر‬ DS et BM >šīranǧašīr< (lire >šīrabḫšīryišarbis šarbasah mušarbis< « servir ». < Latin servĭtĭum « service ». *{ŠRBŠ} (‫)شربش‬ I. AC >šurbūš< « diadème ». < Néo-persan sar puš « couverture de tête ». II. UT nºs. 2229, 4769 et 4877 >šurbaš< « néflier (Mespilus germanica) » ou « aloucier (Sorbus aria) » ou « jujubier (Ziziphus vulgaris) ». < Roman andalou */ŚÓRBAŚ/ < latin sorbus.48 *{ŠRBL} (‫)شربل‬ I. IA >šarbīlah< « chaussure des servantes ».49 < Latin serva « serve », avec le suffixe diminutif roman andalou {+EḺA}. II. IH 176 >al+šarballatušarbālah + āt / šarābīl< « jarre, petite cruche ». < Arabe andalou >šarbahšurb.lluh< « serpolet (Thymus serpyllum) ».50 < Latin serpyllum. *{ŠRBN} (‫)شربن‬ UT nº 3184, 3594 et 4659 >širbīn = šibbīn< « cèdre (Cedrus libani) » ou « pin à pignons (Pinus pinea) ».51 < Syriaque šurbīnā < accadien šurmē/ī(nu(m) « cyprès ».

|| 47 Cf. l’arabe marocain šǝṛbīya « voile ou écharpe de tête », chez Prémare VII : 57. 48 Il y a eu aussi des variantes, graphiques, comme UT nº 4653 >šurbuṯ< « jujubier (Ziziphus vulgaris) » et >šārbā< dans une ḫarǧah d’Ibn Lubbūn ; voir Corriente 1997 : 156 et n. 40, réfletant le roman andalou /ŚERBA/ > castillan serba. 49 Cf. l’arabe marocain šǝrbīl, dont la signification est devenue « babouches d’apparat », voir Prémare VII : 58. Quant au bas-grec σέρβουλα, maltais żarbuna « chaussure des esclaves» et néoarabe zurbūl ou zarbūn « souliers », Aquilina 1990 : 1600 est correct dans son étymologie en principe latine de tous ces mots. 50 Il faut ainsi corriger UT nº 4603 >šuburbiluhšrbnd< « nom propre masculin ». < Latin Servandus. *{ŠRTL/N} (‫)شرتل أو شرتن‬ AL nixartél xartélt « enfiler ; coudre ensemble ». ET Aben Xartella « nom propre masculin » (probablement un sobriquet). UT nº 4647 >širtīn< « petite cuscute (Cuscuta epithymum) ». < Bas-latin sarta < serta, avec un suffixe roman andalou diminutif ou adjectival.52 *{ŠRǦ} (‫)شرج‬ I. VA >nišarraǧ tašrīǧ k< « faire un croc-en-jambe ». >yaššarraǧ aššarraǧ< « recevoir un croc-en-jambe ». Variante phonétique avec une évolution métonymique de l’arabe šaraǧa « tresser », voir {SRǦ} III. II. DS >šīraǧ< « huile de sésame ». < Pehlevi reflété par le néo-persan šire. *{Š/SRǦB} (‫)شرجب أو سرجب‬ VA >nišarǧab al+lūḥ aw al+ḥāʔiṭ< « pratiquer des fenêtres dans un mur ou partition ». >yaššarǧab aššarǧab< « être pratiquée (une fenêtre) ». >šarǧab + šarāǧibšarǧab< « fenêtre ; balustrade » ; AL çárjab + çarájib = çárjaba + çárgab53 « balustrade ; couloir ». VA >mušarǧab + āt< «balustré » ; ZǦ « balustrade ». < Néo-persan č(ah)αr čube « encadrement » < pehlevi čahār čōb « quatre bouts de bois ». *{ŠRǦN} (‫)شرجن‬ UT nº 4606 >šurǧiḏuh< (lire >šurǧinuhnašraḥ šaraḥt šarḥ šāriḥ mašrūḥšaraḥ mašrūḥašraḥ ṣadr+ī< « réjouis-moi ». VA >nišarraḥ tašrīḥ k< « faire une incision dans les figues et les faire sécher au soleil » ;55 IQ >mušarraḥ< « coupé en tranches » ; NQ br 2/5/1 >šarraḥ wa+mallaḥ< « trancher et saler ». VA >yaššarraḥ aššarraḥ< « être tranché ». >yanšaraḥ anšaraḥ< « être expliqué » ; >yanšaraḥ ṣadr+uh = nanšaraḥ anšaraḥt inširāḥ fīnanšaraḥ< « se réjouir ». GL >šarḥun< (re-

|| 51 La première identification est indubitable, en rapport avec l’étymologie sémitique, mais la deuxième, soutenue par le synonyme qaḍm qurayš, n’est que le résultat d’une confusion phonétique avec {ŠPN}, q.v. 52 La graphie d’UT semble prouver que DS I:747 s’est trompé en supposant une racine {ŠRṬL}. Cependant, on trouve >šarṭal.š< « chapelets » dans MT. 53 La deuxième forme étant douteuse graphiquement et morphologiquement, cf. arabe marocain sǝṛjǝb/m « fenêtre », chez Prémare VI : 66. 54 Ce qui correspond bien avec la signification du néo-persan marzαn guš « oreille de souris », d’où l’arabe marzanǧūš « marjolaine », voir Corriente 2000-2001 : 201. Néanmoins, la corruption de ce mot pourrait se mettre en rapport avec le catalan sajolida (Satureja montana ou hortensis). 55 Cf. castillan jarea(r), sous (ai)xareca, dans Corriente 2008a : 41.

700 | *{ŠRḤ(B)L}

gistre haut) « explication » ; VA >šarḥ al+ṣadr< « réjouissance ». SH >šarḥī< « (récipient) à large bouche ». DS >šarīḥ nom d’unité +ah + šarāyiḥšarīḥahabū šarāyiḥ< « nom propre masculin (probablement un sobriquet) ». IQ >l+al+ʕayn inširāḥ< « un plaisir des yeux » ; AŠ 19/0/1 >ṣadr+ī fī ʔnširāḥ< « je suis joyeux ». VA >mašrūḥ al+ṣadr = munšariḥmunšariḥ al+ṣadar< « joyeux ». Voir {ʔBW} et {ḤMR(Č)}. < Pan-sémitique {śrḥ}, cf. guèze śärraḥa « faire réussir » et accadien šarāḫu(m) « être fier ; être magnifique », avec une considérable évolution sémantique. *{ŠRḤ(B)L} (‫)شرحبل‬ IH 352 >šaraḥbīl< et IQ >aban šaraḥbīl< « noms propres masculins » ; ZǦ >šarāḥīl< et IQ >aban š .< « noms propres masculins ». < Sudarabique épigraphique >s2rḥ (b+) ʔl< « il réussit grâce à Dieu », « réussite de Dieu ».56 *{ŠRḪŠT} (‫)شرخشت‬ HB 96.5 >šarḫašt< « manne de l’atraphace épineux (Atraphaxis spinosa) ». < Néo-persan šir ḫešt, littéralement « lance de lait ». *{ŠRD} (‫)شرد‬ VA >yašrud šarud šurūd šarūd min biašrud (impératif)< «(s’en)fuir ». GL >ʔ(yu)šarridu< (registre haut), VA >nišarrad šarradt tašrīd mušarrid / šarrād mušarrad k< « faire fuir, chasser ; effaroucher » ; AL nixerréd/t xerrédt « remuer la queue ». VA >yaššarrad aššarrad tašarrud min bi< « être chassé ou effarouché ». IQ >šarīd< « fugitif ». ZǦ et AC >šarūd< « farouche ». DS >turāb al+šāridah< « terre d’une île près d’Iviça, qui tuerait les sangsues ». Voir {ŠRṬ} III. < Sémitique de l’Ouest {śrd}, cf. hébreu śārad « échapper », syriaque sǝrad « être effrayé ». *{ŠRD/Ḏ(N)} (‫)شردن أو شرذن‬ AL Xardína « Sardaigne ». xardi + ín « sarde ». UT nº 4675 >š.rr.ḏūn< et FḪ >šarḏūn< « espèce de thym (Thymus hirtus) » ; probablement un augmentatif roman andalou du latin sardus « sarde », mais pour les mots en AL, il semble s’agir d’emprunts tardifs au castillan. Voir {SRDN}. *{ŠRR} (‫)شرر‬ I. VA >nišarr k< « provoquer à lutter ». >nanšarr anšart inširār maʕšarršar(r)šar< ; AL xarr « mal » ; GL + >šurūrun< (registre haut), VA >šarr + šurūr GL >šarrun< (registre haut), IA et ZǦ >šarršurayyar< « mal ; lutte » ; GL

|| 56 Les deux noms propres, avec et sans la préposition >b< sont témoignés par Conti Rossini 1931 : 252. La forme réputée correcte par IH, šuraḥbīl, suggère une vocalisation de perfectif non-agentif, */s2uriḥ bi-ʕil/, alors que dans le deuxième cas, il faut poser un maṣdar */s2arāḥ/, probablement témoigné par Beeston et al. 1982 : 134 sous la graphie >s2rḥġayru fāʕilu šarrin< (registre semi-correct) « inoffensif ». >širratun< (registre haut) « iniquité ; atrocité ». VA >širrī + šn = mišrār + īn = širrīr + īn / širār / ašrār< « querelleur ». GL >šarārun< (registre haut), VA >šarār nom d’unité +ahšarrahšara/ār< + DS >šarāʔir< « étincelle » ; UT nº 4873 >šarrah ḥāddah / ḥārrah< « euphorbe monnoyer (Euphorbia chamaesyce) ». GL >šarīrun< féminin >šarīratun< « méchant ». >ašarru< (registre semi-correct) « pire ». >mutašarrirun< « querelleur ». Voir {BḎL}, {ṮBT}, {ḪŠY}, {RǦʕ}, {RDD}, {RSḪ}, {RKB}, {ZRʕ}, {ŠRK}, {ŠʕL}, {ŠMT} I, {FʕL}, {FKR}, {QWM} I, {KSB}, {LṬḪ}, {WḎ̣B} et {WʕD}. Les acceptions les plus communes de cette racine arabe sont le résultat d’une évolution sémantique du sémantème primitif « établir, entreprendre », encore témoigné par quelques mots comme istašarra « posséder un nombreux troupeau de chameaux, ou même šarr « guerre », c’est-à-dire l’entreprise la plus sérieuse des Bédouins ; du reste, {śrr} est bien représentée dans le sémitique de l’Ouest, cf. araméen rabbinique šārēr « faire solide », syriaque šarar et guèze śarärä « établir ». II. VA >yaštarr aštarr ištārr< « ruminer ». Variante phonétique de {ǦRR}, q.v. III. RC (a)xerri « nom propre masculin ». Attributif du roman andalou */ŚERRA/ « chaine de montagnes », cf. castillan sierra. IV. MT >šurr b.rmiah< « nonne professe ». < Latin sŏror prōmissa. *{ŠRZ} (‫)شرز‬ VA >šīrāzširīz< « fromage blanc ». < Néo-persan širαz. *{ŠRZQ} (‫)شرزق‬ DS et BM >šīrzāqširīz< « crottin et urine de chauve-souris ». < Néo-persan širzaǧ/q ou šizrang, apparemment corrompu de *šir rang « couleur du lait », qui serait une désignation euphémistique de cette substance. *{ŠRS/ŠM} (‫)شرسم أو شرشم‬ VA >nišarsam šarsamah< « affecter de frénésie ». >yaššarsam aššarsam< « être affecté de frénésie ». >ši/arsām + šarāsimmušarsam + īn< « frénétique ». Voir {BRSM}. < Néo-persan sar sām « inflammation de la tête ». *{ŠRŠḤ} (‫)شرشح‬ AŠ 47/1/1 >šaršūḥ< « bourse en cuir des mendiants » ; 86/2/1 >aṣḥāb al+šarāšiḥ< « les soufis errants ». Probablement une forme {1a21ū3} de {ŠRḤ}, témoignée aussi par l’arabe égyptien šaršūḥ « femme avec une mauvaise langue », avec une métonymie comparable à šarmūṭa « haillon ; prostituée », de šarmaṭ « déchirer ». *{ŠRŠR} (‫)شرشر‬ ZǦ >šaršarah< « nom de lieu non-identifié ». *{ŠRŠQ} (‫)شرشق‬ IZ 6/5/2 >yišaršaq< « arborer (l’étandard) ». Forme verbale {1213} de {ŠRQ}, q.v. *{ŠRŠM} Voir {ŠRS/ŠM}.

702 | *{ŠRŠN} *{ŠRŠN} (‫)شرشن‬ VA >širšān< « cicogne ». Probablement, une variante phonétique de {ŠQŠQ}, q.v. *{ŠRṢ} (‫)شرص‬ VA >yašruṣ šaruṣ šaraṣ / šurūṣah / šarāṣah šarūṣ + šuruṣ min bi< « être impoli ou sans façons ». GL >šarīṣ(un)< (registre haut), VA >šarīṣ + īn / širāṣ< « impoli ». Probablement emprunté au rabbinique širṣā < hébreu šereṣ « reptile, animal impur qu’on ne devait pas toucher », de la racine {šrṣ} du sémitique de l’Ouest, cf. hébreu šāraṣ, syriaque šǝraṣ « fourmiller ; se répandre ; ramper » et guèze śäräṣä « germiner ; pousser ».57 *{ŠRṬ} (‫)شرط‬ I. GL >ašruṭu< (registre haut), VA >našraṭ šaraṭt / ašraṭt šarṭ šāriṭ + īn mašrūṭ k ʕalà / bi = naštaraṭ aštaraṭt ištirāṭ muštariṭ muštaraṭ + īn k ʕalà / biašraṭat mašrūṭah ʕalà< « poser des conditions, stipuler ». IH 176 >šarraṭa< « scarifier » ; AL nixarrát xarrád/tt taxárit nom d’unité taxárita (lire taxrít et taxríta) muxarrát + moarratín « scarifier ; rayer ; déchirer ». VA >naštaraṭ aštaraṭt ištirāṭ muštariṭ muštaraṭ k< « requérir » ; IQ >al+surūr muštaraṭ li+ḫabṭ al+ham< « la joie doit vaincre le souci ». GL >šarṭunšarṭ + šurūṭ = šarīṭah + šarāʔiṭšarṭšarṭ + šurūṭšarṭ + šurūṭ(āt)šarṭ ʔl+mulūk< « digne des rois » ; >ʕalà šarṭ an yumūt< « même s’il dût en mourir » ; >šarṭ in qāl< « même s’il dirait » ; VA >šurūṭ al+qiyāmah< « les signes précurseurs du dernier jour » ; >šurūṭ al+aḥkām< « conditions nécessaires pour devenir juge ». AL xartí « conditionnel » ; VA >qaḍiyyat an šarṭiyyah munfaṣilah aw muttaṣilah< « sentence conditionnelle asyndétique ou syndétique ». GL >šarīṭatun< (registre haut), VA >šarīṭah + šarīṭ / šarāʔiṭšarīṭah< « ruban ; bande » ; ZǦ >šarīṭahšarīṭ< « corde » ; AL xarít + xaráyt, diminutif xuráyat + ít « corde ; laisse, corde de guitare ; jarretière ; courroie du joug » ; x. a jefén « agrès » ; x. muçálab « cordon crossé ». xarrát + ín = muxárrit + ín « scarificateur ». MT >al+šarīṭī< « nom propre masculin ». IH 176 >al+mašraṭu< « scalpel ». Voir {ḤWL}, {RBṬ}, {ʕḎB}, {WṢY} et {YMN}. < Pan-sémitique {śrṭ}, cf. hébreu śāraṭ, araméen rabbinique sǝraṭ, syriaque sǝra/eṭ « inciser, égratigner » et accadien šarāṭu(m) « déchirer ». II. GL >šurṭī + šuraṭun< (registre semi-correct), VA >šurṭī + šuraṭ / šurṭahšurṭī + šuraṭšurṭīšarṭānah< « police ». Probablement < hébreu šōṭēr « intendant, gendarme », à travers de formes araméennes comme le syriaque šarṭā « prétorien ».

|| 57 Ainsi que, probablement, l’accadien šarāṣu, puisque sa signification semble être « agriffer » ; dans ce cas, cette racine serait donc pan-sémitique. La correspondance irrégulière des sifflantes prouve l’emprunt de l’arabe à l’araméen, où les milieux juifs avaient très bien préservé la répugnance pour les reptiles.

*{ŠRF} | 703

III. VA >našraṭ šaraṭ šurūṭ(ah) šarūṭ< « devenir farouche ». Variante phonétique de {ŠRD}, q.v. *{ŠRṬL} Voir {ŠRTL/N}. *{ŠRʕ} (‫)شرع‬ GL >ašra/iʕu yašriʕu šāriʕun< (registre semi-correct), VA >yašraʕ šaraʕ šāriʕ + īn / šurraʕ mašrūʕ = nišarraʕ tašrīʕ k = yaššarraʕ aššarraʕ tašarruʕ mutašarriʕyašriʕu šarʕun< (registre semicorrect), VA >našraʕ šaraʕt šurūʕ šāriʕ + īn fī< « commencer, entamer ». AL naxaráâ axaráât « plaider ». VA >šarʕ = šarīʕah + šarāʔiʕšarīʕah + šarāyiʕ< « loi », >šarʕan< « légalement » ; GL >šarīʕatun< (registre haut) « loi religieuse ou civile » ; ZǦ et AC >šarʕ< « loi islamique » ; AL xáraâ cullí « toute loi » ; quitíb a xáreê « code ». xarâi + xarayín « légal » ; xara(â)í + ín / xarayín « juriste » ; xarâi gáir fíhim « juriste incompétent ». xáriê + âín « prédicateur ».58 VA >šāriʕ + šawāriʕ< « rue ; vestibule » ; AL xíriê/â + xavíriê/â diminutif xuáyra « vestibule » : MT >fī+h šāriʕ< « ouvrant (à cette rue) » ; IQ >šāriʕ< « dressé ». Voir {SWY} et {KṮLQ}. < Pan-sémitique {śrʕ}, cf. hébreu śāraʕ, araméen rabbinique et syriaque śǝraʕ « étendre », accadien šerû « mettre plat », sudarabique épigraphique >s2rʕ< « ériger » et guèze śärʕa « établir ; prescrire » *{ŠRĠ} (‫)شرغ‬ AL xárgo « muge, sargue ». < Roman andalou */ŚÁRGO/ < latin sargus. *{ŠRĠL} Voir {BṢL}. *{ŠRF} (‫)شرف‬ VA >yašruf šaruf< « être noble » ; >yašruf šaruf šurrūf / šurūfah šārif + šurrūf< « vieillir ». GL >ušarrifu mušarrafun = mutašarrifun< (registre haut), VA >nišarraf tašrīf kyašarraf šarraftumušarrafʔ.šr.fnašraf / nušrif ašraft išrāf mušrif ʕalà = nišāraf mušārafah k< « surplomber, regarder d’en haut » ; >yušrif ašraf išrāf mušrif + īn ʕalà ʔl+mawt< « être sur le point de mourir ». >yaššarraf aššarraf tašarrufnimašraf mašrafah< « nommer inspecteur ou surintendant ». >yatmašraf atmašraf< « être nommé inspecteur ou surintendant ». GL >šarafun< (registre haut), VA et IQ >šarafšaraf< « veillesse », = IQ >al+šarafšaraf išbilyah< « Aljarafe (géographie) » ; GL >ġāyatu ʔl+šarafi = muntahà ʔl+ġāyah fī ʔl+šaraf< (registre haut et registre semicorrect) « le plus haut honneur » ; ET Abenxaraf « nom propre masculin ». MT >al+šarafī< « nom propre attributif d’Aljarafe » ; AL xarafí + ín, IQ >al+zurzar al+šarafī< « étourneau de cette région ». GL >šarīfun< féminin >šarīfatun +

|| 58 Suspect de n’être qu’une erreur au lieu de xarâí.

704 | *{ŠRFN}

ašrāfun< (registre haut), VA et ZǦ >šarīf + ašrāfšarīf féminin +ah + ašrāfašrafʔl+šryf ʔl+qwmšārifširīf< (lire >šīrifšārifatun< (registre haut) « bête très-âgée ». ET Xorayraf « nom propre masculin » (probablement un sobriquet « peu noble » ou « petit vieux »). IH 196 >šurrāfatun + šurrāfātun< (registre haut), GL + >ša/urāfātun< (registre semi-correct), VA >šurrāfah + āt / šarārifšurrāfahmašrafī< « épée ». VA >mušrif + mašārifmušrifmušrif< « contremaître ». AL muxarráf + ín « orné avec une soutache ». ET Moxarraf « nom propre masculin ». Voir {BNY}, {ḤḌR}, {RDY} et {ĠFT/Ṯ}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait s’être développée à partir d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {rfʕ} ou {rfd}, q.v. *{ŠRFN} (‫)شرفن‬ AL xarafín + xarafiín / xaráfiun, BD 35v >šarafiyun< « séraphin ». < Latin sĕrăphīm/n < hébreu śǝrāfīm, contaminé par {ŠRF}, ou par la prononciation roman andalou */ŚERAFÍN/, et avec des faux pluriels inventés par Alcalá. *{ŠRQ} (‫)شرق‬ I. VA >tašraq šaraqat< « se lever (le soleil) ». GL >ašra/iqu ašraq išrāqun mušriqatun< (registre semi-correct), VA >yašraq ašraq išrāqašraqat al+ḥārah< « elle illumina tout le quartier » ; AL nax(a)ráq a(a)ráqt muxiríq « se lever (le soleil) ; briller » ; VA >n≠yašraq ašraqšarraq< « marcher vers l’Orient » ; IZ 6/5/3 >ǧayš+uh yišarraq< « il fait sortir son armée ». AL nixarráq axarráqt axarráq « luire (le soleil) ». GL >ʔl+mašriqu< (registre haut), VA >mašriq + mašāriqmašāriqšarqšarqīal+šarqiyyahšarqī al+tuffāḥ< « vent chaud au mois d’avril très nuisible pour les arbres » ; DS >šarqī< « espèce de myrte » ; MT >šarqī ṭulayṭulah< « à l’est de Tolède » ; IQ >al+šarqiyyah< « région orientale d’Al-Andalus, sans préciser ». AL xaráq = i/yxaráq « éclat ; splendeur » ; EV 7 cad haçarat xaracaha « elle a perdu son éclat ». IQ >šarīq féminin +ahašraq< « brillant » ; >mā ašraq+u< « qu’il est brillant ! ». AL maxaráqua « endroit exposé au soleil ; galerie où l’on jouit du soleil ». VA >mašraqī + īnmašraqīs2rq< et guèze śäräqä « se lever (une étoile) ». II. AL xé/írica + xavíriq « escot » ; mulébez ba xérica = mugattí min xérica « couvert d’escot ». < Bas-latin *sarica, à l’origine douteuse. *{ŠRQRQ} (‫)شرقرق‬ VA >šaraqraq + ātšaraqraqyašrak / yušrik ašrak išrāk / šarkah + āt mašrūk + īn fī = nišarrak tašrīk k< « associer » ; >yašrak / yušrik išrāk / širk mušrik + īn b+al+lah< « être polythéiste ». GL >ušāriku mušārakatun mušārikīna< (registre haut), VA >nišārak mušārakah k = yaššārak aššārak maʕ = yaššarrak fī maʕ = naštarak aštarakt ištirāk muštarik + īn fī maʕšārakšarāk+u mušarak maʕ< « participer ; s’associer » ; VA >b+al+ištirāk< « par erreur ». ZǦ, MT et AC >šarkahšarkī< et DS I 752 « cuir d’une espèce de mouton ».60 GL >šurkatun< (registre semi-correct), VA >šurkah + šurak< « lanière de cuir » ; IQ >šurkah< « jambelet ». GL >šarakunšarakah + šarak< « laisse ; lacet » ; >širāk al+naʕlah< « courroie de chaussure ». GL >šarīkun / mušārikun fī ḫayrin aw šarrin + ašrāk< (registre haut), VA >šarīk + ašrāk / šurakāšarīkmin bayna ašrāki+ka< (registre semi-correct) « parmi tes compagnons ». >muštarikun< (registre haut), VA >muštarak = mašrūk bayn< « commun ». >muštarak< « ambigu, douteux » ; AL muxtaráq + uín « veine médiana ». SH >mušarrak al+wasaṭ< « étroit dans la moitié ». Voir {ǦWZ} et {SMY}. < Sémitique du Nord-Ouest {śrk}, cf. hébreu śārak et araméen rabbinique sǝrak « tresser ; tordre ».61 *{ŠRKYR} (‫)شركير‬ VA >širkayr + āt< « porcherie ». < Bas-latin *circarius.62

|| 59 Selon la métonymie empruntée à l’égyptien ancien >dšr.tal+ḥūt al+šurīl< « saurel ». < Latin saurus « saurel » < grec σαῦρος « lézard, saurel », avec le suffixe diminutif roman andalou {+EL}. *{ŠRḺ} (‫)شرل أو شرلي‬ UT nº 1669 >šarrāl al+baqar / al+ḥimār< « espèce de picride (Picris echioides) » ; nºs. 1793 et 4569 >š. alḥimār< « chicorée sauvage (Cichorium intybus foliosum) » ou « dent de lion (Taraxacum officinalis) ». nº 4814 >šarrāllah< « chicorée sauvage (Cichorium intybus) » ; nº 4973 >šarrālyahš. ḏī ašnuš< « dent de lion (Taraxacum officinale) ». Voir {ŚRYL}. < Latin hispanique serralĭa. *{ŠRLY} (‫)شرلي‬ VA >šarralyah + āt< « serrure ». < Roman andalou */ŚERRÁḺA/ < latin serrācŭlum, avec changement de genre. Voir {ŠLRYR}. *{ŠRMZ} (‫)شرمز‬ VA >šurmūzah< « chaussure ».63 < Néo-persan sar muze « guêtre », littéralement « couvre-botte ». *{ŠRML} (‫)شرمل‬ I. TH 97.13 >šurmūlah< « saumure ». < Roman andalou */ŚALMÚYRA/ < latin sāl « sel » et mŭrĭa, adaptation du grec ἁλμυρίς « saumure ». Voir {MRY}. II. UT nº 2580 (manuscrit B)64 >šurmūl< « faux amadouvier (Phellinus igniarius) ». Probablement < roman andalou */ŚOMBRÓL/ < latin umbra « ombre », avec le suffixe diminutif roman andalou {ÓL}. *{ŠRN} (‫)شرن‬ UT nº 4660 >širrīn(uh)šarahiyyah< « vigueur ». Variante phonétique de {śry}, cf. hébreu śārāh « persister, persévérer », arabe šariya et sudarabique épigraphique >s2ry< « sau-

|| les variantes européennes français mosquée, castillan mezquita, italien meschita et moschea, allemand Moschee, etc. 63 Mais il s’agit probablement d’une guêtre, car VA n’est pas souvent précise dans ces définitions. 64 Le manuscrit A porte >šuʕalyašrī šarā širā< « vendre». GL >aštarī ʔštarà muštaraʔun< (registre semicorrect), VA >naštarī aštarayt ištirā muštarī muštarà k minnaštarī lak aštarà muštariyyahaštarà liyaštarī tašrīh (= /tačríh/) aštarāyaštarī aštaraytaštarī = aǧǧarī (= /ačarí/) aštaritširā + ašriyahširāširā< « achat » ; IQ >kam širā ḏā< « combien coûte ceci ? ». IH 313 + >al+šuriyānātu< (registre semi-correct), VA >šurriyān + āt< « artère ». GL et VA >ʔl+muštarī< « Jupiter ».66 Voir {ǦZF}. Probablement un emprunt hâtif avec une considérable évolution sémantique du pan-sémitique {šry}, cf. hébreu šārāh, araméen rabbinique et syriaque sǝrā, accadien šerû « lâcher », sudarabique épigraphique >s2ry< « protéger » et guèze säräyä « pardonner ».67 *{ŠRYQ} (‫)شريق‬ CP 99.4 >š.ryāq< « nom propre masculin ». < Bas-latin Quiriacus. *{ŠŠB} (‫)ششب‬ VC 19.9 >šišbiyah< « ingrédient non-identifié qu’on moulait avec des excréments de lézard et qu’on utilisait comme un collyre pour les chevaux ». *{ŠŠTR} (‫)ششتر‬ I. AŠ 7/3/3 >šuštarī< « de Šuštar (géographie) ; nom et attributif du célèbre mystique Aššuštarī. »68 II. UT nº 4904 >šištarah< « aneth sauvage (Meum athamanticum) ».69 HC 246.8 et 247.2 >(al+ḥalḥal) mušaštar< « lavande ». < Roman andalou */ŚIŚTRA/ < latin sistra, pluriel de sistrum « sistre ». *{ŠŠR} Voir {ŠMŠD/R}.

|| 66 Les noms arabe des planètes sont souvent en rapport avec les images des correspondants dieux classiques, dont les Chrétiens et Mazdéens se moquaient souvent (cf. birǧīs et ʕuṭārid) ; mais, dans ce cas, les reproductions connues de Jupiter ne contiennent rien portant à l’appeler « l’acheteur ». Il pourrait donc s’agir d’une variante phonétique de muǧtariʔ « hardi », à cause de l’aspect belliqueux des faisceaux de foudres qu’on mettait dans sa main, ou d’une forme arabisée du syriaque meštaryānā « celui qui doit être détruit », désignation donnée par les Chrétiens au dieu plus puissant des païens. 67 Avec une métonymie semblable à celle du latin solvĕre « délier » > payer ». 68 A propos duquel voir Corriente 1988b. 69 Mais aussi « cotylédon (ombilique) (Cotyledon umbilicus Veneris) », « valériane des jardins (Valeriana tuberosa / phu) », « espèce de bunion (Bunium persicum) », « carvi noir (Carum nigrum) », ou « cumin sauvage (Lagoecia cuminoides) », selon BCT 2010 : 750, parfois avec une vocalisation >šišturuhšuššūn< « vulve ». < Roman andalou */ŚOŚÓN/ < latin salsus « salé », avec le suffixe roman andalou augmentatif {+ÓN}. Cf. castillan chocho « lupin », car on ne les mangeait qu’après les avoir bien salés, mais aussi métonymie vulgaire de la vulve, comme le maltais ċuċ,70 emprunté au sicilien, qui l’a lui-même probablement emprunté au castillan. Voir {ČČʕN}. *{ŠṬʔ} (‫)شطء‬ VA >šāṭī + šawāṭī< « rivage de la mer ». Extension de l’élément biconsonantique {śṭ}, qu’on retrouve dans plusieurs langues sémitiques avec la connotation de « déchirer » ou « éloigner », cf. arabe šaṭṭa « s’excéder », guèze śäṭäṭä et accadien šaṭāṭu « déchirer ». *{ŠṬB} (‫)شطب‬ I. DS >šaṭṭaba< « scarifier » ; VA >nišaṭṭab tašṭīb< « balayer ; ouvrir (les veines) ». >yaššaṭṭab aššaṭṭab tašaṭṭub< « être balayé ; avoir les veines ouvertes ». IH 224 >šaṭabahšaṭābahšatab nom d’unité šaṭābahšuṭaybah< « aneth sauvage (Meum athamanticum) ». HC >mušaṭṭab< « sorte de pain ».71 DS >al+ḥaǧar al+mušaṭṭab< « pierre judaïque ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, il semble s’agir d’une extension de l’élément biconsonantique {śṭ}, qu’on retrouve dans plusieurs langues sémitiques avec la connotation de « déchirer » ou « éloigner ». II. AL Xatíba (lire Xátiba) « Jativa (géographie) ». xatibí + ín « de J. » ; aâmrúna a xatibía « espèce de toque ou coiffe ». < Latin hispanique Saetăbis. *{ŠṬḤ} (‫)شطح‬ AC >šaṭāḥ yušṭaḥ šaṭḥnišaṭṭar tašṭīr kyaššaṭṭar aššaṭṭar< « être coupé en tranches ou en moitiés ». >šaṭr + ašṭāršaṭr = šaṭriyyahšaṭar< « moitié ; partie ». VA >šaṭra< « vers ». >šaṭārah< = IQ « friponnerie ; malice » ; NQ aw 1/0/1 >ahl al+šaṭārah< « les malfaiteurs ». VA >šāṭir + īn / šuṭṭāršāṭir + šuṭṭār< « brigand, malfaiteur ; malin » ; ḪA ācir 1, AC >šāṭirʕalà ʔl+mušāṭarah< « en deux parties égales ». >ḥawz

|| 70 Obsolète, selon Aquilina 1987 : 187. Il est remarquable que la prononciation andalouse avec le /š/ ait été bientôt pseudo-corrigée en castillan avec le /č/. 71 Cuit dans une poêle, selon les données de PS 1505. 72 Il pourrait aussi s’agir d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {ṭwḥ} « tomber ».

*{ŠṬṬ} | 709

al+mušāṭir< « nom de lieu non-identifié ». Cette racine arabe, sans parentage sémitique, semble s’être développée à cause d’une contamination par l’élément bi-consonantique {śṭ} (voir {ŠṬʔ} et {ŠṬB}) du sémitique de l’Ouest {śtr}, cf. arabe šat/ṭara « couper ; partager », guèze śätärä « déchirer », hébreu śātar « percer (un abcès) », sudarabique épigraphique >s2tr< et syriaque sǝtar « détruire ». II. UT nº 4627 >šaṭriyahšaṭārī< « pluriel d’un mot douteux, peut-être, roman andalou */ŚAWT+ÁYR/ « terrain boisé ». < Latin saltŭs, avec dissimilation des semiconsonnes et un suffixe adjectival, cf. {ŠWṬ} II.73 *{ŠṬRǦ} (‫)شطرج‬ UT nº 4899 >šīṭaraǧ< « clématite brûlante (Clematis vitalba) ».74 < Néo-persan šiṭaraǧ < sanscrit čitraka. *{Š/SṬRNǦ} (‫)شطرنج أو سطرنج‬ GL >šaṭranǧunšaṭranǧšaṭranǧī< « joueur d’échecs ». HC 153 >tuqaṭṭaʕ taqṭīʕan šṭrnǧyan< « on les coupe en carrés ». < Pehlevi čatrang < sanscrit čaturaṅga « à quatre sortes ». *{ŠṬRWN} Voir {ŠḎRWN}. *{ŠṬṬ} (‫)شطط‬ I. VA >yišaṭṭ šaṭṭ šāyiṭ + šawāyiṭ ʕalà< « excéder, surpasser » ; MT >yišaṭṭ šaṭṭ šāyiṭ(ah) li< « rester, être de trop » ; IQ >šaṭṭ al+nahār< « le jour était long ». VA >nišaṭṭaṭ tašṭīṭ kšaṭṭaṭatyaššaṭṭaṭ aššaṭṭaṭ = yaštaṭṭ aštaṭṭ< « s’allonger ». >šaṭṭ< « rivage, bord ». >šaṭāṭ< = IQ, IA, MT et AC, AL xatát « longueur ». GL féminin >šaṭṭatunšāṭṭ + īnša/āṭṭ féminin šaṭṭahšāṭšaṭašaṭašaṭṭ(i)šāṭṭ muʕannan + šāṭṭīn muʕannanīn< « d’une taille grande ». AL xátit + ín « prolixe ». bi taxtít « avec prolixité ». Voir {STT} I, {SLM} I, {ṬWL}, {QWM} I et {MDD} I. Variante phonétique de {ŠYṬ} I, q.v. II. VA >šiṭṭah + šiṭāṭš.ṭṭ< « carde pour le lin ». < Latin saeta « soie de porc, etc. ». Voir {ŠYṬ} II.

|| 73 Cette interprétation est confirmée par María J. Torrens Álvarez, dans un article, « Relato de una investigación lexicológica. El enrevesado caso del castellano sudrias, planas y sotos, y el árabe š.ṭriyya, b.lānāt y šaṭārī », à paraître prochainement, où l’auteur suggère une dérivation du latin salt(ŭ)ārius, soutenue par les contextes, alors que le mot énigmatique castillan sud/tria semble issu de l’arabe andalou *suddíyya « semblable à un barrage », nom des digues provisoires qu’on installait dans les fleuves pour pêcher. 74 Mais aussi « (grande) passerage (Lepidium latifolium) », « dentelaire (Plumbago europea) », etc. ; voir BCT 2010 : 753.

710 | *{ŠṬFNŠ} *{ŠṬFNŠ} (‫)شطفنش‬ Voir {ʕNB}. *{ŠṬL} (‫)شطل‬ BM >šāṭal< « plante médicinale indienne semblable à des champignons ». < Néo-persan sαtel. *{ŠṬN} (‫)شطن‬ FḪ >šaṭṭūnšaṭawiyun< (registre semi-correct) « étoffe précieuse de lin fabriquée à Šaṭà ou Šaṭāh, en Egypte ». *{ŠḎ̣Ḏ̣} (‫)شظظ‬ LZ et IH 351 >šaḏ̣ḏ̣a ʔl+farasu< (registre semi-correct) « avoir un extérieur particulier (un cheval) ». Variante phonétique de {ŠḎḎ}, q.v. *{ŠḎ̣Y} (‫)شظي‬ DS >šaḏ̣iyyah< (registre semi-correct) « tablette sur les deux bouts de l’alidade ». D’un l’élément bi-consonantique pan-sémitique {śḏ̣}, avec différentes extensions et évolutions sémantiques, cf. guèze śäṭäyä, accadien šaṭāṭu « déchirer » et peut-être aussi hébreu śāṭāh « se dévier », araméen rabbinique ś/sǝṭē « s’enrager » et syriaque s/šǝṭā « agir follement ». *{ŠʕB} (‫)شعب‬ VA >nišaʕʕab tašʕīb k< « séparer en branches ». >yaššaʕʕab aššaʕʕab< « se séparer en branches ». ZǦ >šaʕbī< « variété de raisins ». VA >šuʕbah + šuʕab< « branche » ; IQ >šuʕbah< « branche ; dérivation ». VA, IQ et ZǦ >šaʕbān< « huitième mois de l’année lunaire islamique ». VA >šaʕbāniyah< « célébration populaire dans les derniers jours de ce mois avant le jeûne ».76 MT >šuʕaybtašʕīb< « éclat qui se produit dans une fente ». Voir {TFḤ}. < Sémitique de l’Ouest {śʕb/p}, cf. hébreu sāʕīf « branche » et sudarabique épigraphique >s2ʕb< « communauté, groupe de communautés », malgré la correspondance irrégulière des sifflantes. *{ŠʕṮ} (‫)شعث‬ SH >šaʕaṯ< « envie autour des ongles ». VA >ašʕaṯ + šuʕṯ< « obscène ». Le sémantème basique de cette racine arabe, « disperser mettre en désordre », sug-

|| 75 Cf. arabe marocain šṭōn, chez Prémare VII : 106 et catalan seitó prouvant la dérivation véritable du roman andalou */ŚAL(A)TÓN(A)/ > */ŚAWTÓN(A)/ > arabe andalou šuṭún(a), tandis que le catalan a suivi une évolution avec dissimilation des semi-consonnes, à partir de */ŚAWTÓN/ > /ŚAYTÓN/, etc. ; voir Corriente 1981a : 27. 76 Cf. arabe marocain šăʕbāna, chez Prémare VII : 109. Voir Corriente 1989a : 166 et n. 4 à propos de cette fête en Al-Andalus, dont le nom s’est conservé comme achavales dans les Îles Canaries, selon Corriente 2008a : 21.

*{ŠʕR} | 711

gère un ancien causatif à préfixe sifflant du pan-sémitique {ʕṯṯ}, cf. arabe ʕuṯṯ, hébreu ʕāš, araméen rabbinique ʕāšā et accadien ašašu « mites ». *{ŠʕR} (‫)شعر‬ VA >našʕur šaʕart šiʕr šāʕir + šuʕarāašʕur< (impératif) « composer des poésies » ; GL >ašʕuru ašʕur< (impératif), VA >našʕur šaʕart šuʕūr šāʕir + īn mašʕūr k / bi = yaššaʕʕar aššaʕʕar = nastašʕar kyašʕuršaʕar b+al+ḍaw< « il perçut la lumière ». VA >nišaʕʕar k = nušʕir ašʕart išʕār mušʕir mušʕar k bi< « avertir, faire sentir ou percevoir » ; ḪA īd3 >yušaʕʕar l+ī< « je sens ». GL >šaʕ(a)run< (registre haut), VA >šaʕr nom d’unité +ah + āt / šuʕūršaʕ(a)r nom d’unité šaʕrah + šuʕūršaʕrat al+ḫanzīr< « soie de porc » ; FḪ >ġirbāl min šaʕr< « bluteau de crins » ; UT nº 4655 >šaʕr al+ʕiǧl< « espèce de centinode (Polygonum equisetiforme) » ; nº 4662 >š. al+ġazāl< « petite cuscute (Cuscuta epithymum) » ; nº 4654 >š. al+ʔarḍ / al+ǧabbār / al+ǧinn / al+ġūl / al+ḫanzīr / al+ḥimār / al+māʔ / kibār< « capillaire (Adiantum capillus Veneris) » ; nº 4976 >š. al+faʔr< « millepertuis couché (Hypericum humifusum) ». UT nº 1149 et DS >šaʕrī< « varieté de poire, figues ou myrte ». VA et AL xaâarí+ in, DS >šaʕrawī< « sauvage, sylvestre ». VA >šaʕriyyah + āt< « cheveu ». AL xáâra + át « ciste ; ronce(s) ». GL >ša/iʕran< = >šaʕarāʔu< (registre semi-correct), LZ et IH 356 >šaʕrāšaʕrah = šaʕrā + šaʕārīšaʕrā = šaʕrah + šaʕārà< « hallier ». GL >šiʕrunšiʕr + ašʕāršiʕri + ašʕāršiʕribaytu šiʕrin< (registre haut) « vers ». VA >šiʕār + šuʕur / ašʕirah< « vêtement ou signe distinctif ». GL >šaʕīrun< (registre haut), IH 105 >al+šiʕīru< (registre semi-correct), VA >šaʕīr nom d’unité +ah + šuʕrānšaʕīršaʕīr al+ʕaṣāfīr< « ivraie (Lolium temulentum) » ; nºs. 4634 et 4635 >š. al+nabī / fārisī< « orge commune (Hordeum vulgare) » ; nº 4632 >š. rūmī< « blé de Jérusalem (Triticum dicoccum) » ; DS >š. al+kalb< « orge sauvage ». GL >dāʔu ʔl+šaʕīrahšaʕīrah< « orgelet ». GL >šāʕirun< (registre haut), IQ 20/2/4 et 188/2/3 >šāʕir + šuʕarāmā ašʕar+ak< « que tu es un poète excellent ! ». xáêra + át « poétesse ». MT >šaʕʕār + īnšaʕrānī + īn = mušʕarr + īnmašʕar + mašāʕir< « lieu de culte ». FǦ >mušʕirah< « hallier ». Voir {ʔMM}, {TYN}, {ǦʕḎ(Ḻ)}, {ḪBZ}, {ḪBL}, {DŠŠ}, {RQʕ}, {SBL}, {ṢFW}, {ʕYR}, {QṢR} I, {QWM}, {QYS}, {KSR} I, {KFF}, {LḤN}, {LYT}, {MSḤ} II, {MSQ}, {NBT}, {NTF}, {WZN} et {YRBṬR/L}. < Pan-sémitique {śʕr}, cf. ougaritique >šʔrtšaʕšaʕ min dan< « délayer d’eau (le vin dans une jarre) ». VA >yaššaʕšaʕ aššaʕšaʕ tašaʕšuʕ< « briller ». Forme {1212} de {Šʕʕ}, q.v. *{Šʕʕ} (‫)شعع‬ GL >šuʕāʕun< (registre haut), VA >šuʕāʕ + ašiʕʕahšuʕāʕyaʕmal šuʕāʕ< « il rayonne » ; >f+al+ḥīṭān yaḍrab šuʕāʕ+ak< « ton éclat rebondit sur les murs » ; FḪ >šuʕāʕ al+šams< « étuvée de bœuf aux oignons ». < Sémitique de l’Ouest {šʕʕ}, cf. arabe šaʕʕa « disséminer », araméen rabbinique šǝʕaʕ « oindre ; assouplir », syriaque šaʕaʕ « assouplir », guèze śǝʕǝʕa « nettoyer une surface ; disséminer », sudarabique épigraphique >s3ʕʕ< « pousser, prospérer (les cultures) », avec plusieurs évolutions sémantiques.78 *{ŠʕF} (‫)شعف‬ IA >yašʕuf mašʕfnišaʕʕaf išʕāf kmašʕūf< « châtier, corriger ». VA et IQ >yaštaʕafyaštaʕīfšuʕfah< « châtiment, leçon amère ». VA >šaʕaf< « amour violent ». Variante phonétique de {ŠĠF},79 q.v. *{ŠʕL} (‫)شعل‬ GL >ašʕala ašʕilu mušʕalun féminin mušʕalatun< (registre semi-correct), IQ >yašʕal+uhašʕala ʔl+šarra< « exciter la guerre ». >aštaʕala aštaʕilu ʔštiʕālun< (registre haut), IQ >yaštaʕalšuʕlah + ātšuʕlat nār< « flamme ». GL >šuʕlun< (registre semi-correct), AL xóâl « amadou ». GL >ašʕal< « roux ». AL ixtiâál fal gadáb « ardeur de la colère ». Voir {BQL} et {FWL}. Sans parentage sémitique ou

|| 77 Les connexions sémantiques dans cette racine sont parfois assez évidentes, comme celle de « cheveux » avec « orge » (c’est-à-dire le « grain chevelu », confirmé par l’hébreu śǝʕōrāh, araméen rabbinique et syriaque sǝʔartā et sudarabique épigraphique >s2ʕr< « orge »), ou celle de « connaissance » et « sentiment » avec « poésie », mais il convient d’expliquer que ces deux archisémantèmes sont liés à travers la considération des cheveux comme une marque distinctive permetant de (re)connaître certains objets. 78 Les correspondances irrégulières des sifflantes dans le sémitique du Sud s’expliqueraient à travers des emprunts au sudarabique épigraphique, dont les hésitations sur ce point sont connues, selon Bauer 1966 : 40. 79 Caractéristique des dialectes soumis à des influences sudarabiques.

*{ŠĠL} | 713

dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être développée d’un ancien causatif à préfixe sifflant à partir du pan-sémitique {ʕlw} « être haut ».80 *{ŠʕWḎ} (‫)شعوذ‬ VA >nišaʕwaḏ šaʕwaḏah ʕalà< « blâmer, censurer ». < Araméen rabbinique et syriaque šaʕbed « soumette, assujéttir », causatif à préfixe sifflant de {ʕBD}, q.v. *{ŠĠB} (‫)شغب‬ VA >nišaġġab tašġīb k = našġib ašġabt išġāb / šaġab šāġib mašġūb kyaššaġġab aššaġġab tašaġġubšaġabun< (registre haut), GL >šaġ(a)bun< (registre haut), IQ >šaġbiʕan qaṭʕ al+šaġab< « afin d’éviter des querelles ». Probablement une variante phonétique de {ŠʕB}, q.v., avec une évolution sémantique de « ramification » vers « complication, difficulté ».81 *{ŠĠF} (‫)شغف‬ VA >našġaf šaġaft šaġaf šāġif mašġūf + īn kšaġaftu šaġfi< (maṣdar) « rendre éperdument amoureux » ; AŠ 1/1/2 >šaġaftu biy+ya< « je devins éperdument amoureux de moi-même ». VA >yanšaġaf anšaġaf< « devenir éperdument amoureux ». >šaġaf< « péricarde ». Variante phonétique de {ŠĠB}, q.v. *{ŠĠL} (‫)شغل‬ GL >ʔšġ.ilunašġal šaġalt šuġ(a)l šāġil mašġūl + īn / mašāġil = nušġil n≠yašġal ašġalt išġāl kšaġal+uhmašġūl bi< « occuper ; distraire » ; IQ >ašġalta bāl+ī< « tu m’as préoccupé » ; ḪA āli 1 >šaġaltu bāl+ī bi< « j’occupai mes pensées avec » ; DC 9 axguél róhaq fe mádh alláh « occupe-toi des louanges à Dieu ». VA >y≠naštaġal aštaġal(t) ištiġāl muštaġil+ īn fī / biaštaġalaštaġalt yaštaġal bi< « s’occuper; se distraire » ; IQ >naštaġal ʕan+k< « je t’oublierai ». GL >šuġlun< (registre haut), IH 124 >šuġalun< (registre semicorrect), VA et IQ >šuġ(a)l + ašġālšuġlšuġal ʕalay+ya< « mon affaire » ; >šuġl al+bāl< « préoccupation » ; MV 212.3 >fī šuġl< « à propos de ». NQ br 22/3/2 >šawāġil< « soucis ». AL maxgála + maxáguil « jouet ». VA >muštaġilmašġūl< « occupé » ; >mašġūl bi+hamm+uh< « préoccupé à son égard ». Voir {ZǦR} I, {ʕṬW}, {FRN(YR)}, {QBL} I, {KPL} II et {NHR}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être développée d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {ĠLL} « pénétrer », q.v.

|| 80 Cf. hébreu haʕălēh « offrir un sacrifice » et ʕōlāh « holocauste » et, avec une évolution sémantique différente, le guèze śäʕalä « graver, sculpter ». 81 Cf. aussi l’hébreu śǝʕippīm « pensées troublantes ».

714 | *{ŠĠW} *{ŠĠW} (‫)شغو‬ VA >raǧulun ašġā wa+mraʔatun šaġwā< (registre semi-correct) « homme / femme qui a les dents inégales ». >ʕuqābun šaġwā< (registre semi-correct) « aigle qui a un bec inégal ».82 >šaġā< « inégalité des dents ». Voir {ḪRṬM}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être développée à partir d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {ĠWY} « errer », q.v. *{ŠFR} (‫)شفر‬ IH 200 >šafarun< « bord, extrémité » ; GL >šafru ʔl+ʕayn + ašfārun / ašfāru ʔl+ʕaynayn< (registre semi-correct), VA >šafrat al+ʕayn + šafarāt / šifār / ašfārašfāršifrah + šifar< « couteau » ; IQ >šafrah< « (lame du) couteau » ; AL xífra + xifár « trancher (de cordonnier) » ; xífrat al múç, AC >šifrat mūs< « lame du rasoir » ; GL >šafratuʔl+sayfi< (registre haut) « le tranchant de l’épée » ; NQ ah 2/x/3 >al+šifār< « les épées ». Voir {TRD}, {ŠNFR} et {QYL}. Sans parentage sémitique, cette racine arabe pourrait s’être développée de l’entrecroisement de deux mots en égyptien ancien >sft< « couteau » et >śpt< « lèvre, bord, rivage », qu’on retrouve en sémitique (voir {ŠFH}).83 *{ŠFRQL} (‫)شفرقل‬ AL xafárcal + ít « mortier de bois » ; yed a x. + aydí a xafarcalít « pilon ». Peutêtre < latin servĭcŭlus « misérable esclave », à travers une métaphore basée sur le fait qu’on le frappe continuellement, semblable au cas de >šarbīlah< (voir {ŠRBL} I).84 *{ŠFŠǦ} (‫)شفشج‬ DS >šafšaǧšafāšif< « lèvres ». VA >šafāšifīatašaffaʕu < (registre haut), VA >našfaʕ šafaʕt šafāʕah + āt šafīʕ + īn / šufaʕā fī /li ʕinda = naššaffaʕ aššaffaʕt tašaffuʕ mutašaffiʕ + īn fī / li< « intercéder pour quelqu’un auprès de ». >nišaffaʕ tašfīʕ k fī< « accueillir l’intercession de quelqu’un en faveur de ». AŠ 82/2/5 >ašfaʕ+nī aw tir+nī< « que tu m’attribues une essence double ou simple, c’est égal ». GL >astašfaʕu< (registre semicorrect), VA >nastašfaʕ astašfaʕt istišfāʕ mustašfiʕ + īn f / li ʕinda< « prier quelqu’un d’intercéder ». >šafʕ< « faisant la paire ». IH 228 >kitāb ʔl+šufuʕah< « acte de retrait d’indivision / successoral, acte d’exercice du droit d’accession ». GL >šafāʕatun< (registre haut), IQ >šafāʕah< « intercession ». >šafīʕ fī ġayri mušaffaʕ< « avocat de ceux qui n’en ont aucun ». AL xaféa + át « médiatrice » ; xafiatúna (registre haut) « notre médiatrice ». ZǦ >šaffāʕ< « intercesseur fréquent ». < Pan-sémitique {špʕ}, cf. hébreu šifʕāh « abondance ; foule », araméen rabbinique et syriaque šǝfaʕ « regorger, être surabondant », arabe šafaʕa « répéter ; ajouter », sudarabique épigraphique >s2fʕ< « conspiration » et accadien šapû(m) « être gros », avec différentes évolutions sémantiques. *{ŠFF} (‫)شفف‬ I. VA >yišaff šaff k< « amaigrir » ; IQ >šaff+anī< « il m’a amaigri ». VA >šufūf< « prérogative, prééminence ». >šaffāf féminin +ah + āt< « transparent ». Voir {ḤǦR}. Variante phonétique de {ŠWF}, q.v. II. IH 210 et 185 >šuffatun + šifātun< (registre semi-correct), GL >šafatun< (registre haut), VA >ša/ufah + āt / šifāh / šafāšifšuffah 2 šuffatyn< + 150/1/2 >šifāhšuffahšufayfah< + IQ >šufayfātšufit< « lèvre » ; AC et IA >šuffatiy+yašuffatay+ya< « mes lèvres » ; >šuffatayn al+nās< « les lèvres des gens » ; >šuffat al+kās< «le bord du verre ». IH 153 >šaffāfun< (registre semi-correct) « qui a des grosses lèvres ». Voir {RḪW}, {ŠFŠF} et {ŠFH}. < Pan-sémitique {śp}, cf. hébreu śāfāh, araméen rabbinique śi/īftā, syriaque seftā et accadien šaptu(m) « lèvre ; bord », peut-être aussi sudarabique épigraphique >s2ft< « promesse, vœu ». *{ŠFQ} (‫)شفق‬ VA >našfa/iq ašfaqt / šafaqt išfāq min / li / ʕalàšafaq li+ḥālī< « il eut pitié de moi » ; VA >našfiq ašfaqt išfāq li min< « craindre ». NQ db 1/3/2 >šafaq< « crépuscule du soir » ; CD L1 « crépuscule du matin ». VA >šafaqahšafqat al+sulṭān< « la clémence du roi » ; GL >ġayru ḏī šifqatin< (registre semi-correct) « impitoyable ». VA >šafīq + īnʕalay+ya šafīq< « affectueux avec moi », IH 284 >šafīq< « vil, bas, de qualité inférieure ». IZ 1/1/2 >ḏāt išfāq< « tou-

716 | *{ŠFLQ}

chant à son couchant ». VA >mušaffaq< « faible, fragile ». < Sémitique de l’Ouest {śfq}, cf. hébreu śāfaq, araméen rabbinique et syriaque sǝfaq « être suffisant », et sudarabique épigraphique >hs2fq< « rassasier », avec différentes évolutions sémantiques. *{ŠFLQ} (‫)شفلق‬ IH 317 >al+šaflāqatu< (registre semi-correct), IQ >šaflāq< « poussée dans les fesses (geste de repoussement) ». Evolution sémantique du jeu populaire appelé šafallaqah, où deux joueurs se frappaient réciproquement avec les fesses, en cherchant à se renverser ; évidemment, un ancien causatif à préfixe sifflant de {flq}, d’où, par exemple, fallaqa « couper en deux avec force », mais aussi sous l’influence du mot euphémistique tirée des racines {flq} ou {flk} et désignant les fesses.86 *{ŠFN} (‫)شفن‬ TD 161 >šifnn< « tourterelle » ; DS >šifnīn baḥrī< « raie (Raja pastinaca) ». < Araméen, cf. rabbinique šafnīnā et syriaque šūfnīnā « tourterelle ». *{ŠFH} (‫)شفه‬ VA >nišāfah mušāfahah k = naššāfah aššāfaht tašāfuh maʕ< « parler, s’entretenir ». Voir {ŠFŠF} et {ŠFF} II, cette racine étant l’extension « classique » du pan-sémitique {śp}. *{ŠFY} (‫)شفي‬ GL >ašfī< (registre haut), VA >yašfī šafayt šifā šāfī mušfī = nušfī ašfayt išfā k< « guérir » ; >našfī šafayt / ašfayt ġalī+ī min = naššaffā aššaffayt tašaffī min = naštafī ištifā fī / ʕalàyaššafī naštafī min / ʕalà< « se rassasier ». VA >šifā al+ġalīl< « rattrapage, revanche ». IH 197 >šifāšifāʔun li+l+ṯaqbi< (registre semicorrect), VA >šifā = ašfà + ašfiyahʔfātišfah< « alène ». AC >šāfī< « satisfaisant ». Voir {ʕFW}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être développée d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {FYʔ} « retourner », q.v. *{ŠQPḎ} Voir *{ŠQ(N)PḎ}. *{ŠQR} (‫)شقر‬ I. VA >nišaqqar tašqīr k< « rendre blond ». >yaššaqqar aššaqqar tašaqqur< « devenir blond ». >yašqar ašqar šuqrahšuqūrah< « être blond ». GL >ašqaru< (registre haut), MT >ašqar al+lawn< « alezan » ; VA >ašqar + šuqarašqar féminin šaqrā + šuqarušayqarašqarašqar 2 ašqarayn + šuqar< « monnaie d’or » ; >ašqar al+laḥyahšaqrānī< « roux ». Voir {ṬRW}. Quelques mots de cette racine arabe, comme šuqar et šuqārà « mensonge », avec les parallèles de l’hébreu šeqer « fausseté », araméen rabbinique šĕqar, syriaque šaqqar « tromper » et accadien tašqertu(m) « mensonge », suggèrent une racine pan-sémitique {šqr}, avec une évolution sémantique vers la couleur plus fréquente chez les ennemis septentrionaux des Sémites. II. IH 293 >šuqūrunšaqūršuqūr + šawāqiršuqūršuq/krušuqr< « beau-père » ; AL guíldi xucr + vlidéi xucriín « père du beau-père ». MT >šuqrahšuqrā = šuqrah< « belle-mère ». < Roman andalou */ŚÓKRO/ et /ŚÓKRA/, avec normalisation des marques de genre du latin sŏcĕr et socrus. *{ŠQRB} (‫)شفن‬ DS >šqrb< « sorte de mélilot ».88 *{ŠQRDYN} (‫)شفن‬ BM >šqurdiynʔsqwrdywn< « germandrée aquatique (Teucrium scordium) ». < Grec σκόρδιον. *{ŠQRRY} (‫)شقرري‬ SG >šqrāryuh< « tabernacle d’église ». < Latin săcrārĭum. *{ŠQRṬRY} (‫)شقرطري‬ SG >šqrṭāryh< « zone défendue dans les églises ». < Latin secrētārĭum. *{ŠQRF} (‫)شقرف‬ IQ 190/0/1 >šaqraf< « fauchette ». < Arabe égyptien šuqruf, cf. copte xrobi, mais la première consonne pose des problèmes.89 *{ŠQRŠT/ṬN} (‫)شقرشطن أو شقرشتن‬ MT >šaqrišt/ṭān< « sacristain ». >šaqrišṭānah< « femme du sacristain ». < Baslatin sacristanus. *{ŠQŠQ} (‫)شقشق‬ VA et ZǦ >abū šiqšāqbūšaqšāq< « cicogne ». Voir {SQSQ} et {ŠRŠN}. Mot onomatopéique. *{ŠQF} (‫)شقف‬ VA >šaqf + šuqūf / ašqāf< « pot de terre » ; IQ et IA >šaqfahšuqūfun< (registre semi-correct), AL xaqf + axcáf « pot de terre ; tesson ; tuileau » ; VA >šaqf + ašqāfšqfšaqfah< « tambour de basque » ; MT >ḫābiyat || 87 Cf. castillan segur et arabe marocain šāqōṛ, selon Prémare VII : 235. 88 Douteux et méconnu dans BCT 2010 : 134-135. 89 Voici, peut-être, l’origine de l’arabe marocain šǝkrǝf « prostituer une femme ; rapporter des calomnies », à travers une métonymie compréhensible, c’est-à-dire « faire des petits profits peu honnêtes ». 90 Aussi dans DS I : 5, tiré d’Ibn Ǧanāḥ.

718 | *{ŠQQ}

ašqāf< « jarre de terre ». Voir {ḤSS}. Cette racine arabe semble empruntée à l’araméen cf. rabbinique et syriaque šǝqaf « frapper ; casser ». *{ŠQQ} (‫)شقق‬ IQ >šaqqay.šūqhā = y.šuqq ʕalà / bayn wa+bayn< « traverser, croiser » ; GL >ašuqqu šaqqatun + šiqaqun mašqūqun< (registre haut), VA >nušuqq šaqaqt šaqq šaqqāq mašqūq k = nišaqqaq tašqīq kmušaqqaqyušuqq šaqq mašaqqah šāqq ʕalà< « être pénible ou difficile à endurer » ; IQ >šaqq+uh / ʕamal+uh šaqq abdān< « il le réduit en miettes » ; >yušuqq al+šaʕrah< « il fends un cheveu en quatre » ; >nušuqq al+rīḥ< « couper le vent » ; >yušaqqi< « il souffre » ; AC >yišuqq al+marārah< « il est insupportable » (littéralement « il fait éclater la bile »), >nišuq ḥaṣāyid< « je récolte les moissons ». VA >yaššaqqaq aššaqqaq tašaqquq = yanšaqq anšaqq inšiqāqnanšaqyanšaq< « se fendre » ; AL nanxáq anx(aqu)áqt « se fendre ; crever de rage ». GL >muštaqun< (registre semi-correct), VA >naštaqq aštaqaqt ištiqāq muštaqq k min< « dériver ». DS >šaqq< « premier labour qu’on donne à la terre » ; AL xaq bidingína « coupure croisée qu’on fait dans les aubergines pour en préparer des conserves ». IH 358 >šaqqatun< (registre semi-correct) « pièce d’étoffe dont les femmes s’enveloppent comme un sorte de tunique ». GL >šuqqatun + šiqāq< (registre semi-correct), IH 302 >šuqqah + šiqaqša/uqqah + šiqāqšuqqah = šuqqā< « pièce de toile de lin », AL xú/óqca + xicáq « piéce de toile de lin ; tissu dont on fait les fonds des bluteaux ». VA >šuqqah + āt / šiqāq< « fente, ouverture ». SH >š.qqah< « mâchoire d’une bête » ; IQ >šuqqah min nuʕmān + šaqāʔiq al+wardšaqāyiq al+nuʕmān< « coquelicot(s) » ; IZ 8/3/4 >rabṭah min šaqīq< « un bouquet de coquelicots ». GL >aḫun šaqīqun< (registre haut), VA >šaqīq + ašiqqāšaqīq< « frère utérin » ; MT >aḫaway+hā šaqīqay+hā< « ses deux frères utérins » ; AL aḳó gáir(i) xaquíq féminin oḳt gáiri xaquíca + iḳva gáiri xacáiq « demi-frère » ; VA >šaqīq + šaqāʔiqšaqīq< « toile de soie » ; AX 23.14 >al+šaqīq al+aḫmar< « toile rouge » ; AL girbál min xaquíq + garíbil m. x. « bluteau avec un fond de tissu ». VA >šiqq< « moitié ». >šaqīqah< « migraine ». >šaqqāq< = MT et ZǦ, AL xaqcáq féminin +a + ín « drapier ». IH 189 >fī riǧlī šuqāqun< (registre haut) « j’ai des crevasses dans mon pied ».91 AL inxiquáq « naufrage ». GL >tašqīqun< (registre haut) « disgrégation ». >mašaqqatun< (registre haut), VA >mašaqqah + ātmašaqqah< « peine, fatigue ». MT >aban mušqīq< « nom propre masculin ». Voir {ḤǦR}, {ḤFR}, {ṢLB}, {ṢNBR}, {LBS} I et {MǦṢ}. Le sémanthème basique de cette racine apparemment pan-sémitique est « toile », cf. hébreu śaq, araméen rabbinique et syriaque saqqā, guèze śaqq et accadien

|| 91 Cf. le castillan ajuagas.

*{ŠQW} | 719

š/saqqu(m) « sac », mais il semble s’agir plutôt d’un ancien emprunt à l’égyptien ancien >ś3ḳšaqāqu/ilš.qāqilʔšqāqūlišqāqūrah + išqāqūrʔšqāqūr< « sécacul (Pastinaca secacul) ». FḪ >ʔšqāqūl< « sorte de caramel ». UT nº 4887 >šaqāqul ǧabalī< « chardon-roland (Eryngium campestre) ».93 Corruption du néo-persan šašqαqol. *{ŠQLB} (‫)شقلب‬ IQ >šaqlabah< « remuement d’une marchandise afin de s’assurer de sa qualité ». Evidemment un causatif à préfixe sifflant, probablement d’origine sudarabique, cf. sudarabique épigraphique >qlb< « retourner le sol avant sa mise en culture ».94 *{ŠQM} Voir {SNM}. *{ŠQ(N)PḎ} (‫)شقنـپـذ أو شقـپـذ‬ UT nºs. 2347 >šiqah bāḏī< et 4256 >šāqh ʔn bāḏ< « séneçon (Senecio jacobea) ». < Roman andalou */ŚEKA (EN / A) PED(E)/ < latin sĕca ad pēdes « fauche debout ». *{ŠQW} (‫)شقو‬ VA >našqā šaqayt šaqā / šaq(ā)wah šāqī + īnšaqā y≠t≠našqà šaqā / šaqwahšaqā< « être malheureux ou misérable ». VA >nišaqqī tašqiyah k = nušqī ašqayt išqā mušqī + īn kašqākšaqwatun = šaqāʔunšaqāyuh< « son effort ». GL >šaqiyun< (registre semicorrect), AC >šaqī = šāqišaqī + ašqiyā< « malheureux, misérable ; malfaiteur », GL >šaqiyatun< (registre semi-correct) « femme légère » ; IQ et ZǦ >mā šqà< « quel misérable ! ». MT >al+šaqiyah< « nom propre (probablement un sobriquet) ». Partagée dans le sémitique seulement par le guèze śaqäyä « causer de la douleur » et le sudara-

|| 92 Voir Erman & Grapow IV : 25 ; cependant Leslau 1987 : 532 partage plutôt l’opinion de Rabin, favorable à une origine hittite de ce mot, emprunté aussi par le grec et le latin. Les pièces qu’on vendait et exportait partout étaient plutôt dechirées que coupées avec des ciseaux, ce qui explique la deuxième acception plus fréquente de cette racine. 93 Voir d’autres identifications dans BCT 2010 : 734. 94 Barthélemy 1926 : 400 suggérait un causatif araméen de la racine arabe, ce qui est moins vraisemblable, puisque l’araméen ne semble pas avoir utilisé cette racine, sauf dans des emprunts tardifs à l’arabe.

720 | *{ŠQWB}

bique moderne,95 cette racine pourrait s’avoir développé à partir d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {QWY}, q.v. *{ŠQWB} (‫)شقوب‬ AL Xecóvia = Xucúbia « Ségovie (géographie) ». xucubí = xucúbi + ín « de Ségovie ». Emprunts au roman andalou */ŚEKÓBYA/ < latin Segovĭa, a travers l’arabe andalou, plutôt que directement au castillan Segovia. *{ŠQWṢ/S} (‫)شقلب‬ UT nºs. 550 >šiqwāṣšiqwāṣṣuh< et 549 >š.qwāsahšaqwās = šakwas< « ciste d’Espagne (Cistus ladaniferus) » ; UT nº 3028 >š. albaḥr< «orache (Atriplex halimus ». < Roman andalou */ŚAKWÁRSO/, probablement < latin sălīcastrum, cf. castillan jaguarzo et portugais sargaço.96 *{ŠQY} Voir *{ŠǦ/Q/KY}. *{ŠKBNT} (‫)شكبنت‬ UT nº 4397 >š.k bāntuhšākah bāntah< « gomme de la férule de Perse (Ferula scowitziana) ». < Roman andalou */ŚÁKA BENTO/ « il fait sortir l’air ».97 *{ŠKD} (‫)شكد‬ IQ >aškad(di)< « fais vite ! ». < Berbère aškd « viens ici! », probablement métanalysé en arabe andalou comme */áš kadd/; voir {KDD}. *{ŠKR} (‫)شكر‬ I. GL >aškuru šukrun šākirun< (registre haut), VA >naškur šakart šukr šākir + īn maškūr knaškur šakar šuk(a)r šākir maškūr< féminin >+ahy≠taškuršakar li+ʔiḥsān+ak< « il reconnaît tes bienfaits » ; >šakar al+la ʔbtihāl+ak< « que Dieu te récompense par tes attentions ! » ; >yaškur al+šāʕir ʕalà mā ʕamal< « il rétribue le poète par son oeuvre ». VA >yanšakar anšakar< « être remercié ». >šukr< « gratitude, reconnaissance » ; IQ >šukr asbāb< « reconnaissance des faveurs divines qui en attirait davantage ». AL quíllat xuqr « ingratitude ». ET Xiquier et Benixequir « noms propres masculins ». Voir {ʔḤD} et {ʔDY}. < Sémitique de l’Ouest {śkr}, cf. ougaritique >škršikārah + šakāʔiršikārahsakabīnaǧšawkarānmazwid šukkizatal+mazāwid al+maṣnūʕah min al+ǧulūd al+mušakkazah< « sacs en cuir blanchi qu’on utilisait pour décortiquer le riz ». VA >aškaz + šukaz< « imberbe, glabre » ; ZǦ et AC >aškazal+šukuzzušukūz< « cuir blanchi (dont on fabriquait les harnais des chevaux) » ; AL xucúç « brayer, bandage pour les hernies ». VA et MT >šakkāz + īn< « bourrelier ». < Grec σκῦτος « peau travaillé, cuir », à travers de l’araméen sans doute, malgré l’absence de témoins. *{ŠKZNY} (‫)شكزني‬ DS >šk/ḫznāyā< « médicament composé (selon Ibn Wāfid) » semblent être des corruptions du néo-persan šakarine « concoction de racines tendres, vine et sucre », dérivation suffixale de >šakar< « suc de racines de ʕaslaǧ (léontice) avec raisins ».99 *{ŠKS} (‫)شكس‬ VA >šakāsah< « caractère difficile ». GL >tašākus< « discorde ». Probablement < pan-sémitique {śks}, cf. accadien šakāsu(m) « se sécher » et guèze säkkwäsä « diminuer ; disparaître (l’amour) », peut-être un ancien causatif à préfixe sifflant du pan-sémitique {ksw} « couvrir », q.v. *{ŠKʕ} (‫)شكع‬ UT nº 4881 >šukāʕà< « chardon à têtes piquantes (Cardus pycnocephalus) ».100 Peut-être en rapport avec le guèze säkʕa « amonceler », comparable à l’arabe šakiʕa « être rempli de grains », ou il s’agit peutêtre d’une extension du pansémitique {śkk} ou {śwk} « épine » ;101 voir {ŠKK}. *{ŠKK} (‫)شكك‬ I. GL >atašakkaku mutašakkikun< (registre haut), VA >nušukk šakakt šakk šākk + īn = naššakkak / natašakkak aššakkakt / tašakkakt tašakkuk mutašakkik fīšakkanišakkak taškīkšakkun< (registre

|| 98 Cf. l’arabe marocain škāṛa + škāyǝṛ « sacoche » et la variante plus moderne, tirée du castillan yesquero « boîte à amadou », škirro « petit sachet en cuir … pour mettres les balles et les capsules, etc. », selon Prémare VII : 146-147. Probablement le roman andalou a eu un mot */EŚKÁYR/, métanalysé par les Andalous comme un pluriel, dont on a tiré le singulier 99 Appelée en arabe nāṭif ; il ne s’agit pas du sucre. 100 Mais aussi « centaurée rude (Centaurea aspera) », « ciste d’Espagne (Cistus ladanifer) », « espèce de fagone (Fagonia glutinosa) », « chardon acanthe (Onopordum acanthium) », « chardon syrien (Carduus syriacus) » et « chardon acanthin (Picnomon acarna) », selon BCT 2010 : 756. 101 C’est l’avis raisonnable, et compatible avec la première hypothèse, de Leslau 1987 : 529.

722 | *{ŠKL}

haut), VA >šakk + šukūkbi+lā šakkin< (registre haut), IQ >lā šak(ki)maškūk fīh = mušakkakmā ašukk< (lire >mašukk< ?)102 « douteux ». GL >mušakkikun< (registre haut) « ambigu ». Voir {BʕD} et {MRY}. Le sémanthème basique de cette racine arabe, aparemment isolée dans le sémitique, serait « percer », du pansémitique {śkk} ou {śwk}, cf. hébreu śēk, araméen rabbinique sikkā = siktā, syriaque sektā « épine, clou », arabe šawkatun, guèze śok « épine » et accadien šikkatu(m) « pointe ».103 II. VA >nišukk šakakt šakk maškk k< « sucer ». >yanšakk anšakk< « être sucé ». < Bas-latin suco < latin sūgo, contaminé par succus « suc », cf. catalan sucar. Voir {ČWČ}. III. BM >šukk< « arsenic ; réalgar ». < Néo-persan šok. *{ŠKL} (‫)شكل‬ VA >naškul šakalt šakl šākil maškūl k< « vocaliser, munir de points voyelles » ; AL naxcúl xequélt « être beau ou mignon » ; NQ mg 9/4/2 >yaškul lak< « il te va bien ». VA >nišakkal taškīl k< « orner, embellir, décorer ; mettre le licou » ; >yišakkal liyušākilu mušākilun féminin mušākilatun< (registre haut), IQ >yašākal+ak< et ZǦ >tišakkal+ak< « aller bien à quelqu’un, convenir » ; >yišakkalu qufayyal< « un petit cadenas le ferme ». GL >šakkala< « entraver (une bête) » (registre haut), AC >šakkal< (impératif), AL nixeqquél xequélt xequél taxquil muxéquel + ín « entraver ; lier ». ḪA ān 2 >nišākal ʕāšiq< « je me comporte comme un amant ». VA >yuškil aškal iškāl muškil ʕalà< « être difficile ou obscur ». GL >atašakkalu< (registre haut) « prendre une forme » ; VA >yaššakkal aššakkal tašakkul bi< « être entravé ; être orné ; prendre une forme ». VA >yanšakal anšakal< « être vocalisé ». IH 267 >šakalun< (registre semi-correct) ; IQ >šak(a)l + aškāl< « forme ; élégance » ; VA >šakl< = ZǦ « beauté ; convénance ; grâce » ; AL xeql = xéquel « grâce ; élégance » ; quíllat x. « manque de grâce » ; calíl ax. « qui manque de grâce » ; IQ >lassan+hu min šakl+ī< « il ne convient pas à ma classe ». >šuklah< « filigrane sur un tissu ; marque dans les pièces de pain pour les reconnaître dans les fours publiques ». AL xúcla « point voyelle ». IH 313 + >al+šukūlu< (registre semi-correct), VA >šikāl + šukūl< ; ZǦ >šikā/īltuʕmal+l+ī šukūl< « je suis enchaîné ». GL >šākilatunšākilahšīkilah< « convenance ». IQ >aškal< « plus élégant ». >bi+lā iškāl< « sans problèmes ». VA >muškil + īnmuškil< « élégant ; beau » ; AL muxíquil + ín « qui a une al|| 102 Il s’agirait d’une ré-interprétation de la variante dialectale {ma1ú2(2)} du participe non-agentif {ma12ú3}, qui pourrait avoir existé, à cause des inflexions bi-consonantiques des racines géminées, selon Corriente 1977 : 112. 103 BDB 968 dénient à tort l’équivalence sémantique et morphologique de ces deux racines, à la différence de Leslau 1987 : 529. Quant à la métonymie « percer > douter, attaquer », elle se répète en arabe dans la racine {ṭʕn} et est assez proche de celle qu’on trouve dans le latin impugnāre.

*{ŠKW} | 723

lure gracieuse ». GL >ġayru muškil< (registre semi-correct) « impropre ». Voir {BDL}, {SLḤ} et {ʕṢFR}. < Pan-sémitique {śkl}, cf. hébreu śāḵal « être prudent », araméen rabbinique sǝḵal « voir clairement », syriaque sakkel « enseigner » et accadien šiklu « sage ».104 *{ŠKM} (‫)شكم‬ AL nixequém xequémt « mettre le licou ». VA >šakīmah + šakāʔimšakūha(n)ǧ< (registre haut), DS >šikūhanǧ = sukūhanǧš.kawhaǧ< « croix de Malte (Tribulus terrestris) ». < Néo-persan se kuhak, littéralement « trois petites pointes ». *{ŠKW} (‫)شكو‬ GL >aškū šākin šākiyah = muštakiyun< (registre semi-correct), VA >naškū šakaw/yt šakwah šākī + īn bi = naškā aškayt iškā = naššakkà aššakkayt tašakkī mutašakkī + īn min li = naštakī ištikā bi litašakkà min li< « se plaindre » ; VA >naškū = naštakī = yaššakkī min< « souffrir de ». VA >naštakī aštakayt bi li / ky≠taštakīšakā ḍarsan radī< « il souffrait d’un dent pourri » ; >šakayt ilay+h ḥuzn+ī< « je me plaignis à lui de ma tristesse » ; >li+qāḍī waškah naškū< « je me plains auprès du juge de Huesca » ; >b+arbaʕ naškū< « je me plains de quatre choses » ; >naškū min awǧāʕ+ī< « je me plains de mes douleurs » ; >naškū al+zamān< « je me plains de la fortune » ; NQ ma2/2 >ilà man aškī< (registre semi-correct) « à qui vais-je me plaindre ? » ; IQ >naštakī bi+būs< « je me plains d’un malheur » ; >taštakī bās< « tu souffres d’un malheur » ; >li+man yuštakā< « à qui se plaindre ? » ; IH 341 >ištakà ʕaynu fulānin< (registre semi-correct) « un tel souffrait de son œil ». GL >šakiyyatun< (registre haut), VA >šakwah +ā t = šikāyah +āt = šakiyyah +āt = šakwàšakiyyah + āt< « maladie ». GL >ʔl+tašākī< « plaintes mutuelles ». IH 358 >miškātun< (registre haut), VA >miškāh + mašākʔuwaynatayn … šalūbratayn< « deux petites sources d’eau saumâtre ». < Latin sāl « sel », avec un suffixe très discuté, cf. le castillan salobre. *{ŠLBŠ} (‫)شلبش‬ UT nº 4894 >šulbiš(šuh) = šulbā.šh< « séné sauvage (Globularia alyppum) ». < Roman andalou */ŚOLBENĆA/ < bas-latin solventia « capacité de dissoudre ».106 *{ŠLBṬ} (‫)شلبط‬ AL nixalbat xalbátt muxábit + ín « bégayer ». Reflet d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {LBD/Ṭ}, q.v.107 *{ŠLBN} Voir {BṢL}. *{Š/ṢLBY} (‫)شلبي‬ UT nº 4875 >šālbiyahṣālbiyah Latin salvĭa. *{ŠLČ} (‫)شلـچ‬ UT nº 4883 >šāliǧ = šāl.ǧh< « saule blanc (Salix alba) » ; nº 3232 >šāl.ǧh ġattīl / ġattīs / ġattīnuh< « gattilier (Vitex agnus castus) ». Voir {ṢF/RṢF}. < Roman an-

|| 105 Voir les données rapportées par DS I : 780 et Leslau 1987 : 365, à propos de l’étymologie et des significations de ce mot, auquel les anciens lexicographes natifs attribuaient deux acceptions, « fenêtre qui n’est pas percée au jour » et « tuyeau pour la mèche d’une lampe ». Jeffery 266 eut probablement raison en disant que ce mot éthiopien utilisé dans le Qurʔān n’ètait que vaguement compris, comme « point de lumière », ce qui expliquerait les différentes interprétations, mais la coïncidence entre IH et AL montrent assez clairement la situation en Al-Andalus. 106 A cause de sa proprieté, rapportée par les botanistes, de dissoudre les humeurs gênant les mouvements des hanches, particulièrement. On dirait qu’une première transcription en arabe andalou du mot roman andalou, *šulbánsa, a subi une assimilation /ns/ > /s/, assimilation des sifflantes, et l’imālah avec un résultat *šulbíša, puis analysée comme un nom d’unité, dont on a formé le collectif šulbíš, plus fréquent dans la documentation ; néanmoins, on transmet aussi une forme >ʔnšulbiššullāḥah +āt / šalāliḥšalḥ< « excoriation ». < Syriaque šūlāḥā « déshabillage ». II. AL quíxara xeléhua (lire xeléha) « casse aromatique ».110 *{ŠLD(D)} (‫)شلد أو شلدد‬ MV >šld 2 šldyn +šldātašlād< « sou ». MT >šuldādah< « solde des soldats ». Emprunts tardifs au castillan sueldo et soldada < latin sŏlĭdus « pièce d’or, ducat ». *{ŠLR} (‫)شلر‬ I. VA >nišallar tašlīr k< « décrépir (un mur) ». >yaššallar aššallar al+ḥāʔiṭ< « être décrépi (un mur) ».111 Probablement < bas-latin *suberare « écorcer le chêneliège », cf. catalan xollar « couper les cheveux » et castillan desollar « écorcher ». II. MT >š.lāruhšlyrw/h + šalālīr< « salaire ». Emprunts tardifs au castillan salero et salario < latin sălārĭum « salaire », avec une évolution sémantique dans le premier cas. III. SH >š.lār< « corde dont on fait le revêtement d’une dame-jeanne ».112 CC 3 >šulār< « sol de fondation ». < Roman andalou */ŚOLÁR/ < latin sŏlum « fond, sol ». *{ŠLRYR} (‫)شلرير‬ MT >š.lā/arayrah = š.layrayrah< « tourière (d’un convent)». < Roman andalou */ŚERRAḺ+ÁYRA/ < */ŚERRÁḺA/, avec addition du suffixe instrumental ou agentif {ÁYR}, < latin serrācŭlum, avec changement de genre. Voir {ŠRLY}. *{ŠLŠ(L)} (‫)شلش أو شلشل‬ FḪ >šalšah< diminutif šalšāllah< « sauce ». < Latin salsa « salée ». Voir {ǦLǦ}. *{ŠLṬRY(Š)} (‫)شلطري أو شلطريش‬ SG >š.lṭāryuh + š.lṭaryuš< « psautier ». < Latin psaltērĭum < grec ψαλτήριον.

|| 109 Le suffixe témoigné par le latin a parfois été remplacé en roman andalou par {+EC} et {+EḺ}, à cause de leur relative optionalité, rapportée dans Corriente 1992 : 127. 110 Transcrit par DS II : 357 comme >qišrat alsalīḫahšlān< dans l’édition de Colin & Lévi-Provençal, suivie par Corriente 1997a : 289, mais il a été dûment corrigé dans la nouvelle édition de Chalmeta & Corriente 2014 : 179 et n. 763 (traduction) et 103 n. 779 (texte arabe), suivant les lections préférables de quelques manuscrits.

726 | *{ŠLQ} *{ŠLQ} (‫)شلق‬ I. VA >šulūq nom d’unité ah + šalālīq< « gousse, cosse » ; >šulūqat an fāriġah< « gousse vide » ; AL naâmél axulúq « écosser ».113 < Latin sĭlĭqua. II. VA >šallawq< « vent de la mer » ; AL xulúq « vent du sud-est ». IW I : 97.18 >ʔl+trāb ʔl+šlwqy< « terre extraite des marais ». < Latin sālum « pleine mer » < grec σάλος « agitation du sol ; mouillage », avec une évolution sémantique toujours en rapport avec lieux inondés par la mer ou les fleuves, dont on a obtenu un adjectif moyennant l’addition du suffixe pejoratif roman andalou {+ÓK}, qui est devenu le nom généralisé du vent du sud-est ; cf. arabe marocain šlōq « vent du sud-est ; saumâtre ; pénible », maltais xellug « gauche » et xlokk « vent du sud-est », castillan jaloque et catalan xaloc.114 III. IH 354 >šullāq< « besace de mendiant ou soufi ». Voir {ŠLK(N)}. Apparemment, une variante phonétique de šallāq, nom d’instrument néo-arabe de l’arabe šalaqa « fendre en long », à cause de la forme de ces sacs. *{ŠLQ/K(N)} (‫)شلك أو شلكن‬ VA >nišallak talk ktašlīkyaššallak aššallak tašallukaššallaqšalkūn + šalākin< « fou, sot ». Probablement < copte šolk « point de couture », cf. arabe égyptien šilq « ficelle ». *{ŠLL} (‫)شلل‬ I. VA >nušull / nišall šalalt šall / šalal šāll mašlūl k< « être estropié ou desséché ». >nišallal šallalt tašlīl mušallil mušallal k< « rincer ». >yaššallal aššallal tašallul bi< « être rincé ». >yanšall anšall f+al+yad wa+l+riǧl< « avoir sa main ou son pied desséché ». ZǦ >šallah< « écheveau ». IH 358 >šilāl< « manteau sur la selle ». AL xulíla + xeléyl « lavure » ; xulílat al aâcél « hydromel ». VA >ašall + īn< « estropié ». Peut-être < accadien šalû(m) « submerger », mais il pourrait aussi s’agir d’une variante phonétique de l’arabe {nšl}. II. ZǦ >ḥūt al+šul< « esturgeon ». Probablement < latin sŭcŭlus « goret ». Voir {ŠWL} III. III. UT nº 4880 >šull< « hièble (Sambucus ebulus) ».115 < Néo-persan še/ol.

|| 113 La gémination reflétée par le pluriel dans VA était à coup sûr caractéristique du singulier, à cause de l’adoption de la forme hypocoristique {1a22ú3}, malgré les graphies théoriquement conservatrices continuant la situation du latin. 114 Voir Corriente 2008a : 336, à propos de ces mots et de leur traitement par les étymologistes, parfois erroné. 115 Mais aussi « féronie de l’Inde (Feronia limonia) », « osier (Salix viminalis) » et « sureau (Sambucus nigra) », selon BCT 2010 : 732.

*{ŠLYR} | 727

*{ŠLM} (‫)شلم‬ UT nº 4885 >šaylam = šālam< « alpiste (Phalaris canariensis) ». Probablement < syriaque šīlmā = šīlūm(ā), un nom euphémistique de l’ivraie, tiré du pansémitique {šlm}, q.v. sous {SLM} I. *{ŠLMŠṬ} (‫)شلمشط‬ SG >š.lm.šṭy< « psalmiste ». < Latin psalmista < grec ψαλμιστής. *{ŠLMṬ} (‫)شلمط‬ AL xalamáta « flamme ». < Latin sufflammāta « attisée ». *{ŠLMN} (‫)شلمن‬ I. AL Xulimán « sublimé corrosif ». Emprunt tardif au castillan solimán < latin sublīmātus, contaminé phonétiquement par le nom propre Solimán. II. ET Aben Xalmon « nom propre masculin ». < Latin Sălŏmōn < grec Σαλωμων < hébreu šǝlōmōh. *{ŠLMNQ} Voir {S/ŠLMNQ}. *{ŠLN} (‫)شلن‬ AL Xalon « le fleuve Jalón ». < Latin Sălo, -ōnis. *{ŠLNBR} (‫)شلنبر‬ FǦ >šulunbar< « déclaration de marchandises ». Probablement < bas-latin *subnominale « relation ». *{ŠLNQ} (‫)شلنق‬ IB 113 >ʔl+ǧlbān ʔl+š.lnq< « variété excellente de petits pois, attribuée peut-être à Chalencas, dans la province de Tolède ». *{ŠLW} (‫)شلو‬ VA >našlī ašlayt išlā mušlī mušlā k< « exciter ; instiguer ». GL >mušallī< (registre semi-correct) « instigateur ». AŠ 42*/2/4 >ašlāʔī< « mes membres ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe, dont le sémanthéme basique est « hausser », pourrait refléter un ancien causatif à préfixe sifflant de {ʕLW}, q.v. *{ŠLWB/W} (‫)شلوب أو شلوو‬ AL abu xilguéb « escamoteur ; prestidigitation » ; AC >yarmī abū šilwaw ʕalà ʔl+ʕaynīn< « il fait des tours de main devant les gens ». Probablement une contamination de {ŠWŠ}, q.v., par {LʕB}, cf. arabe marocain šǝlwāš « escamoteur ». *{ŠLYR} (‫)شلير‬ I. DS >šilyār +āt< « sillon pour les semences qui a un empan de largeur sur deux de profondeur ». < Roman andalou */ŚIḺÁR/ < latin sellāris « tenant lieu de siège » ; cf. arabe marocain šǝ/ī/ulya « chaise ».116

|| 116 Dont la phonétique ne permet pas de le considérer comme un emprunt au castillan, mais au roman andalou.

728 | *{ŠMBRŠ}

II. UT nº 2086 >šullayr< « héliotrope (Heliotropum europaeum) ».117 < Latin sōlārĭus « solaire ». *{ŠMBRŠ} (‫)شمبرش‬ AL xemebráx « salamandre ».118 < Arabe sāmmun abraṣ « gecko, lézard des murs », littéralement « venimeux et parsemé de taches ». Voir {SMM} et {BRṢ}. *{ŠMT} (‫)شمت‬ I. VA >našmat / nušmit išmāt mušmit bi+šarr ġayr+ī< « se réjouir du mal d’autrui ». >nišammat tašmīt k< « mutiler ». >yaššammat aššammat< « être mutilé ». Probablement emprunté à l’araméen, cf. rabbinique šamtā « malédiction », un ancien causatif à préfixe sifflant de {MWT}, q.v.119 II. VA >našmat ašmat išmāt mušmit biašm.tu šāmitun = ušammitu< (registre semi-correct), AL na/exmét a/exmétt maxmút + ín « insulter ; blâmer ; diffamer ». nenxemét a/enxemétt « déshonorer ». VA >šam(ā)tahšamātahšamitā = šumātahašmuḫ = tašāmuḫun mutašāmiḫun< (registre semi-correct), VA >yašmuḫ šamuḫ bi+ʔanf+uh< « être arrogant ». >šumūḫ< « hauteur ». >šāmiḫ féminin +ah + šawāmiḫ< « haut, élevé ». ET Benixamach « nom propre pluriel ». < Pansémitique {śmḫ}, cf. ougaritique >šmḫšamid< « un tissu de soie ». < Bas-grec ἑξάμιτος, cf. vieux castillan xamed.120 *{ŠMR} (‫)شمر‬ I. DS >šammara< « tailler (les arbres) ». VA >nišammar tašmīr kšammar mušammarmušammaryaššammar aššammaršamrah + ātšamrah< « manteau ». GL >mušammaratun< (registre haut), SH >tašmīr + tašāmīrs2mt< « malice ». 120 Voir Corriente 2008 : 337, sous jamete.

*{ŠMŠR} | 729

taxímir « paletot des ouvriers ». Cette racine arabe semble s’être dévélopée autour du mot šamrah « manteau (peut-être court, laissant voir les jambes) », connectable avec l’hébreu śimlāh, mais elle serait aussi une variante phonétique de {ŠML}, q.v. II. UT nº 1655 >šimrahqamḥ…šimrah< « blé dur (Triticum durum) ». < Latin sĭmĭla « fleur de farine ». *{ŠMRRŠ} (‫)شمررش‬ MT >šumraruš< « chapeaux ». Emprunt non-assimilé au castillan sombreros. Voir {LBD}. *{ŠMS} (‫)شمس‬ I. VA >yašmus šamus šumūs / šamas šāmis + šawāmis< « être rétif ». >nišammas tašmīs k< « rendre rétif ; exposer au soleil » ; AL nixemméç xemméçt « exposer au soleil ». VA >yaššammas aššammas tašammus< « devenir rétif ; s’exposer au soleil ». GL >šamsun< (registre haut), VA et IQ >šams + šumūsšams< ; LO Xempç/si = Xemçi = Gemsi, Xença = Xemç/se = Xence, Xencia, Xumeyça/e = Xumeyza = Xomayça, Xumeyçi, Chumayçet121, MT >šamšah< et >šamšīyuʕmal l+lšms< « on fait au soleil ». VA >šamsī< « solaire » ; AL xemcí + ín « solaire ; tiède ». VA >šamsiyyah + ātšmāsyāt< « fenêtre » ; VA >mašmas + mašāmisšiwāʔ šmās< « rôti de viande hachée et cuite ». VA >šamūs féminin +ah + šimāsšamūs< « rétif ». Voir {ḤRQ}, {ḤLL}, {RBB}, {RQB}, {Šʕʕ}, {ṬHR}, {Ḏ̣LL}, {ʕBD}, {ʕYN}, {ĠRR}, {ĠLL}, {ĠYB}, {QHR}, {KSF}, {NḎ̣R}, {WǦB}, {WZN} et {WQʕ}. < Pan-sémitique {šmš}, cf. ougaritique >špšs2ms1< et accadien šamšu(m). II. AŠ >šamāmis< « diacres ». < Syriaque šammāšā « serviteur », d’un ancien causatif à préfixe sifflant du sémitique de l’Ouest {mw/śś}, q.v., sous {MSS}. III. BM >ṭīn / kawkab šāmūs< « bol ou terre de Samos ». < Grec Σάμος. *{ŠMŠ} Voir {ŠMS} I. *{ŠMŠD/R} (‫)شمشد أو شمشر‬ DS >šamšād = šamšīršimšārš.mšrat ḏhb< « bijou en or non-identifié ».124

|| 121 Avec addition du morphème catalan du féminin. 122 Erreurs de copistes ou variante phonétique dialectale ? 123 Peut-être une erreur typographique au lieu de *xímxar.

730 | *{ŠMŠ(M)R} *{ŠMŠ(M)R} (‫)شمشر أو شمشمر‬ DS et BM >šamšīršimšr< et 4240 >šimšamīr< « cardamome petit (Elettaria cardamomum) ». < Néo-persan šomšir. *{ŠMŠML} (‫)شمشمل‬ ZǦ >šamšamallu< « nom propre masculin ou sobriquet ». Peut-être un diminutif roman andalou du mot rabbinique šūmšūm « sésame », ce qui porte à penser qu’il désignerait un Juif. *{ŠMṬR} (‫)شمطر‬ MT >šimṭīr = šimṭayr 2 šimṭ.raynšimṭayr + āt / šamāṭiršimṭayr< « sentier ». Voir {ʔḪḎ}. < Latin sēmĭtārĭus, avec une évolution sémantique vulgaire, de « qui se tient dans les ruelles » à « ruelle ». *{ŠMʕ} (‫)شمع‬ VA >nišammaʕ tašmīʕ k< « (en)cirer, enduire de cire ; fabriquer bougies » ; AL nixamáâ xamáât « sécher (du poison ou de la viande) ». VA >yaššammaʕ aššammaʕ< « être enduit de cire ; être fabriqué (une bougie) ». GL + >šimāʕun< (registre semi-correct), IH 342 >šamāʕatun< (registre semi-correct), VA >šam(a)ʕšamaʕ< « cire » ; IQ et MT >šamāʕah< « cierge, bougie » ; VA >šam(a)ʕah + āt / šimāʕ min qīr ≠ ḥalfah wa+ġayrahšammāʕmušammaʕ< « thon sec » (cf. castillan mojama). Voir {ṬFʔ}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait s’être dévéloppée d’une contamination de {ŠMʕ} et {LMʕ}. *{ŠML} (‫)شمل‬ VA >yašmu/al šamal šumūl šāmil mašmūl k = yaštamal aštamal ištimāl muštamil ʕalàšamalū< « comprendre, embrasser » ; IZ 12/2/4 >b+al+maḥāsin qad aštamal< « il comprend toutes les beautés ». VA >našmal šamalt išmāl mušmil mašmūl k< « rendre commun ». >yanšamal anšamal šamal / šumūl< « devenir commun ». GL >šamlun< (registre haut) « réunion » ; MT >šaml< « somme totale » ; >šamlan bayn+ahumā = mušm.l / muštamalan bayn+ahumā< « par indivis » ; AŠ 48/0/1 >anǧamaʕ šaml+ī biy+ya< « la totalité de mon être s’est réunie avec moi ». GL >ʔl+š.mālu< (registre haut), VA >šamālšimāl< « (vent du) nord » ; MT >ʔalà ʔl+š.mal< « vers le nord » ; GL >ǧihatu ʔl+šimāl< (registre haut), VA et IQ >šimālal+šimilšimā/īl< « gauche ; nord » ; EV 16 mexayt ximen (lire ximel) « j’allais à gauche » ; AL yéd a ximíl « la main gauche » ; la x. li+naḥyat al+šimāl< « vers la gauche ». >al+quṭb al+šamālī< « le pôle nord ». >šamūl< = IQ « vin ». >šamāyilšamāʔil< « bonnes qualités ». GL

|| 124 Cité à côté d’un collier et de bracelets. Un autre manuscrit porte >smsārah< ; la traduction (Chalmeta & Marugán, 2000 : 350 n. 28) suggère qu’il pourrait s’agir d’un pectoral en forme de disque solaire.

*{ŠMM} | 731

>šāmilun< (registre haut), VA >šāmil féminin +ah< « commun, général » ; AC >min rās šāmil< « volontiers ». IH 127 >mašmalatun< (registre semi-correct) « manteau ». Voir {ŠMR} I et {ʕNBR}. Sans autres témoins sémitiques que l’hébreu śimlāh « manteau », cette variante phonétique de {ŠML} pourrait être le résultat d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {MLʔ}, q.v. *{ŠMLḎ} (‫)شملـچ‬ UT nº 4902 >šumuluḥ bālyaš< (lire >šumallaḏšimlāl< « cytinelle (Cytinus hypocistis) ». < Roman andalou */ŚIMLEL/ < latin sĭmĭla « fleur de farine »,125 avec le suffixe diminutif roman andalou *{ŠMM} (‫)شمم‬ I. VA >nušumm šamamt šamm šāmm + īn šammām + īn mašmūm = yaššammam aššammam = yaštamm / yaštām aštamm / aštām ištām knušumm+uh šamamt+uh šam< (maṣdar), IA >yišummyišum šam< (maṣdar), ḪA cra 3 >naǧǧam< (= /načám/), AL nixúm(m) xemémt xum(m) « flairer » ; CD M 3/5 >šumtu fīk l+anfās< « j’aspirais tes parfums ». VA >nišammam tašmīm k< « donner à flairer ». >yanšamm anšammaššamm< (= /ačámm/) « être flairé ». GL >šam(m)un< (registre haut), AL xem + xumúm « odeur, parfum » ; baxem, AC >balšamīm< « par l’odorat » ; VA >ḥāssat al+šamm< « l’odorat ». GL >š.mmāmun< (registre haut), AL xemím + ín féminin +a + ín « celui qui sent ou flaire » ; DS >šammām+āt< « bouquet de fleurs » ; GL >šammāmatun< (registre haut) « boîte de senteur » ; IL 160 >šammāmāt< « pots à fleurs ». Probablement dérivé de l’égyptien ancien >śʕ(3)mqd ʔšm ʔl+nār qalīlan< « ayant un peu poussé le feu ». VA >ašamm féminin šammā + šumm< « camard ». Cet adjectif, dont la signification ancienne était « qui a le nez un peu saillant ; fier, qui porte la tête haute, etc. », ainsi que le verbe précédent semblent être en rapport avec la racine {ŠMḪ}, q.v. III. VA >nišammam tašmīm k< « marquer avec des grains de beauté ». >yaššammam aššammam< « être marqué avec des grains de beauté ». VA >šāmmahšumaymah< « grain de beauté ». IW I : 532.14 >ʔl+šm< « marques sur le corps ». SH >tašmīmʔl+klā ttšmn l+l+ǧmāʕ< « les reins souffrent de l’effort du coït ». AL xumáni + ít « giffle ». Peut-être < roman andalou */ŚO+MÁNO/ « sous la main ».127 II. CP 109.1 et 157.1 >šymwn< « Simon (nom propre masculin) ». < Latin Sī/ĭmōn < hébreu šimʕōn. *{ŠMNT} (‫)شمنت‬ UT nº 4889 >šamīnyuh mūruh< (lire >šiminth mūrahašmā< « qui sent ou flaire mieux ». Variante phonétique de {ŠMM} I, q.v. *{ŠMYN} (‫)شمين‬ I. CP 129.4 >šmywn< « Siméon (nom propre masculin) ». < Latin Sĭmĕōn < hébreu šimʕōn. *{ŠNʕ} (‫)شنء‬ VA >našnaʔ šanaʔt šanūʔah / šanan šānī mašnūʔ k< « haïr ». < Sémitique de l’Ouest {śnʔ}, cf. hébreu śānē, araméen rabbinique et syriaque sǝnā, et sudarabique épigraphique >s2nʔ< « ennemi ». *{ŠNB} (‫)شنب‬ VA >šanab< « éclat des dents ». Cette racine arabe semble dériver d’un élatif ou d’un causatif à préfixe sifflant du sémitique de l’Ouest {nyb}, cf. arabe nāb et araméen rabbinique nībā « dent canine ». *{ŠNBR} (‫)شنبر‬ I. VA et UT nº 1805 >ḫiyār šanbarš.nblw/h + šnblwš< « credo ». < Latin symbŏlus < grec σύμβολος. *{ŠNBLD/Ḏ} (‫)شنبلد أو شنبلذ‬ DS >šanbalīdšanbalīḏ< « fleurs de colchique d’automne (Colchicum autumnalis) ». < Néo-persan šanbalid. || 127 Cf. castillan levantar / alzar la mano, poner la mano encima « battre quelqu’un » et probablement somanta « volée ». La dernière voyelle pourrait imiter celle des synonymes rayáḥi et lawáqi ; voir aussi Corriente 1988a : 112. 128 Les graphies de TD 239 >šmyt mwrs< et SG >šmnt mwrš< pourraient refléter un bas-latin *semen(tis) maurus, mais les langues romanes n’ont pas préservé la forme courte et neutre du latin, et un pluriel de l’adjectif ne serait pas possible avec un substantif singulier.

*{ŠND} | 733

*{ŠNT} (‫)شنت‬ I. AL ayím a xunut, DC 9 al ayém axunút « les fêtes chrétiennes », littéralement « les jours des saints » ;129 CP 81.6 >šnt qrws< « la fête de la Sainte Croix » ; IZ 12/4/2 >šantamariyya< « Notre Dame ». < Latin sanctus, féminin sancta. II. SH >š.ntiyyah< « seigle ». < Latin centēnum.130 *{ŠNT(R)} (‫)شنت أو شنتر‬ SG >šunūt< « rubans ». AL xuntúra + xenítir « giron ». < Latin cincta « ceinte » et cinctūra « ceinture ». *{ŠNTR/L} (‫)شنتر أو شنتل‬ IQ >tašantar< « tu te mets en colère ». AL nixenttél xenttélt « étinceler ». VA >šintālah + ātšintillah< et 4878 >šintīlyah< « mouron des champs (Anagalis arvensis) » ;131 AL xintilla mudfía + xintíl mutfin « étincelle éteinte ». < Latin scintilla. *{ŠNTWRY} (‫)شنتوري‬ SG >š.ntwāryuh< « tabernacle ». < Latin sanctŭārĭum. *{ŠNǦ} (‫)شنج‬ GL >tašnīǧ< « contracter ». >tašannuǧ< « se contracter ». DS >šanǧ< « sorte de coquillage ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble dériver d’un ancien causatif à préfixe sifflant d’un élément bi-consonantique pan-sémitique {ng}, qu’on retrouve partout avec plusieurs compléments phonétiques ou définisseurs sémantique, comme en arabe anaǧa « sortir » et naǧā « s’enfuir ». *{ŠNǦ/KR} (‫)شنجر أو شنكر‬ UT nº 4174 >šinǧārši/unkār< « glaïeul d’Italiae (Gladiolus segetum) ». < Néo-persan šangαr/l. *{ŠNČL} (‫)شنجل‬ FA >šanǧūl< « sarcloir ». < Roman andalou */ŚANČ+ÓL/ « goret ».132 *{ŠND} (‫)شند‬ AL xénd + xunúd « litière ». Voir {ŠNṬ}. < Roman andalou */AŚENTO/ « siège », < bas-latin *adsedentare « asseoir ».133

|| 129 SG en donne une relation: >ʔǧlǧʔštybnflyǧlūqāmarkturkuwāṭšbštynbyṭrʔwlālyhlwqāḏyhmryh< et >yuštahyišandaḫ šandaḫah mušandaḫ< « rendre décrépit ». >yaššandaḫ aššandaḫ< « devenir décrépit ». Dissimilation de gémination dans {ŠDḪ}, q.v. *{ŠNDL} (‫)شندل‬ UT nº 4801 >šundūlahšundalah< et TD 197 >šundallah< « sisymbre, herbe au chantre (Sisymbrium officinale) ». > Latin sŏnĭtus « son », avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÓLA} ou {+EḺA}. *{ŠNḎ} (‫)شنذ‬ SG >šynwḏ< « synode ». < Latin sy̆ nŏdus < grec σύνοδος. *{ŠNR} (‫)شنر‬ I. GL >ʔlšanāršanār< « marrube blanc (Marrubium vulgare) ». < Néo-persan šanαr. II. AL xannír « mot de guet ». < Latin signālis « qui sert de signe ». *{ŠNZ} (‫)شنز‬ IH 144 >šānūzun = šawnīzunšunūz nom d’unité +ah = šawnīzšawnīzšawnīz al+qamḥ< « réséda blanc (Reseda alba) ». < Néo-persan šuniz. *{ŠNS} (‫)شنس‬ GL >šanīsun< « étal ». < Grec σανίς « planche », à travers une forme en roman andalou sans témoins. *{ŠNŠQ} (‫)شنذ‬ VA >nišanšaq šanšaqt k< « déchirer ». >yaššanšaq aššanšaq< « être déchiré ». Variante graphémique de {ČNČQ}, q.v. *{ŠNṬ} (‫)شنط‬ AC >šinṭ< « perche (pour les oiseaux) ». Variante phonétique et sémantique de {ŠND}, q.v. *{ŠNṬS} (‫)شنطس‬ BD 34v >šānṭūš< « sanctus (à la messe) ». Variante phonétique de {SNKTS}, q.v. *{ŠNʕ} (‫)شنع‬ VA >nišannaʕ tašnīʕ k ʕalà< « accuser d’actions affreuses ». >yaššannaʕ aššannaʕ tašannuʕ< « être accusé ainsi ». >šanāʕah = šunūʕah< « action affreuse ; turpitude ». >šanīʕ féminin +ahšanīʕašnaʕ< « affreux, détestable ». Probablement un ancien causatif à préfixe sifflant du sémitique de l’Ouest {nwʕ}, cf. hébreu nāʕ « trembler », araméen rabbinique naʕnēʔ « agiter » et arabe nawwaʕa « agiter violemment ». *{ŠNĠ} (‫)شنغ‬ VA >šunūġah + āt / šanāʔiġšunūġahšanf + ašnāfašnāfun< (registre semi-correct), ḪA āṭi 2 >šunūf al+āḏān< « pendant d’oreille ». Probablement un ancien causatif à préfixe sifflant de {ʔNF}, q.v.134 *{ŠNFǦ} (‫)شنفج‬ SG >š.nfāǧyā< (lire >š.nfāǧiyāšanfūr< « museau, groin ». Variante phonétique de {ŠFR}, q.v. *{ŠNQ} (‫)شنق‬ VA >našnuq šanaqt šanq mašnūq kyanšanaq anšanaq< « être pendu ou étranglé ». >mašnaq + mašāniq = munšaqqšanqunayrah< « carline en corumbe (Carlina corymbosa) ».135 < Latin sanguĭnārĭa, à cause de sa couleur rouge. *{ŠNKR} Voir {ŠNǦ/KR}. *{ŠNL} (‫)شنل‬ IZ 1/4/2, NQ aw 1/1/1 >šannīlnušunn šanant šann ʕalà< « faire une incursion ». >yušunn šann< « mettre ou verser dans une outre ». >šann + šunūn< « outre ». Voir {ʔŠNN}. Probablement un ancien causatif à préfixe sifflant de la racine onomatopéique arabe {ʔnn} « verser », en rapport avec le pan-sémitique, cf. hébreu hitʔōnēn, araméen rabbinique ănan, syriaque an, arabe anna « se plaindre, murmurer » et accadien unnnī/ēnu(m) « prier à Dieu ou au roi ». II. AL xunn « giron » ; HC 55 et 87 >laḥm al+sn< (lire >alšunšānī šāny = šwnh = šyny(h) + šawānī< « galère ». Probablement une variante sémantique et parfois aussi phonétique de l’arabe šūnah « grenier », d’origine égyptienne ancienne, cf. copte sē/ene « grenier ; caisse », < égyptien ancien >śnj.t< « cabine dans un bateau ». *{ŠNYR} (‫)شنير‬ IQ >š.nywrš(u)nyūr + šanānīr / šanānirah< « monsieur ; seigneur ». >šanyūriyuh< « seigneurie ». < Roman andalou /ŚEṈÓR/ < latin sĕnĭŏr « plus agé ». *{ŠHB} (‫)شھب‬ VA >šihāb + šuhub< « météorite, étoile filante ». >ašhab + šuhabašhabašhabu< « blanc » (en parlant des bêtes) » ; FǦ >ašhab sūsī< « pie », GL >ašhab ḥamāmī< « pommelé » ; VA >sanatan šahbā< « une année stérile ». Variante phonétique de {ŠYB}, q.v.138 *{Š(H)BNK} (‫)شھبنك أو شبنك‬ DS >šahbānakšā(h)bānak< « herbe aux puces (Inula conyzoides) ».139 < Néo-persan šαh bαnak, probablement < pehlevi šāh bānak « petit gardien du roi ». *{ŠHTRǦ} (‫)شھترج‬ IH 203 >šahtarraǧun< (registre semi-correct), VA >šahtar(r)iǧšahtaraǧšāhtariǧ< « fumeterre officinale (Fumaria officinalis) ». < Pehlevi šāh tarrag, littéralement « légume des rois ». Voir {STRǦ}. *{ŠHD} (‫)شھد‬ GL >ašhadu šihādatun / mašhadun< (registre semi-correct), VA >našhad šahadt šahādah + āt šāhid bi li ʕalàšihittu ʕalay+h< « je témoignai contre lui » ; IQ >šahad fiy+ya< « il témoigna contre moi », >b+allaḏī rayt našhad< « je témoigne de ce que j’ai vu », >al+lah ʕalay+k šāhid< « Dieu est témoin contre toi » ; >našhad ʕalà an< « je témoigne que … » ; AC >šahadū fī+k bi+ʔanna< « ils ont témoigné que tu… ». AL nixehéd xehétt muxéhed « certifier ». VA >nišāhad k< « être présent, voir ». >našhad ašhadt išhād k ʕalà< « appeler comme témoin ». >naššāhad(u) aššāhadna aššāhadt tašahhud = nuqūl ašhadu an lā ilāha il+lā ʔl+lah< « prononcer la parole sacramentelle islamique ». >yastašhad astašhad istišhād = yufūz b+al+šahādah< « mourir en martyr » ; >nastašhad bi< « invoquer le témoignage de ». GL >šuhdun< (registre haut), VA >šuhdšuh(a)d< « miel » ; AL xuhd « rayon (de miel) ». UT nº 2099 >šuhdiyyah< « buglosse (Anchusa officinalis) ». AC

|| 138 Peut-être développé dans le sémitique du Sud, puisque le guèze a śahbäbä « moisir », mis en rapport par Dillmann avec cette racine arabe. 139 Ou peut-être « violette de chien (Viola canina) », selon l’identification de Vullers et Bedevian.

*{ŠHR} | 737

>šihādah = šihida(t)šahādahšāhid + šuhūdšāhid wa+ġāyib< « les présents et les absents » ; AL harf a xéhid + horof a.x. « pronom relatif ». VA >šahīd + šuhadāqaḍiyyat an šāhidah + qaḍāyā šawāhid< « témoignage », IQ >namḍī šahīd< « je mourrai en martyr » ; AL ávil xehíd « protomartyr » ; ET Xihid, Xoheyt, IQ >aban šuhayd< « noms propres masculins ». KU scuhud gorz (= /šuhúd ʕúrs/) « assister à une noce ». VA >mašhad + mašāhid< « assemblée ; présence » ; AL méxhed + mexíhid « stèle ou pierre sur un tombeau ». MT >mašhūd(an) fī+h< « témoigné ». FḪ >mušahhadah< « variété andalouse des qaṭāyif, q.v. sous {QṬF} » ; HC 202 « sorte de rafīs » (q.v., sous {RFS}).140 Voir {ǦRḤ}, {ZWR}, {MḌY} et {WQʕ}. On a affirmé que cette racine arabe aurait été empruntée à l’araméen, cf. rabbinique sǝhēd et syriaque sǝhad « témoigner », d’où aussi l’hébreu śāhēd « témoin », mais la correspondance fautive des sifflantes s’oppose à cette hypothèse. On dirait que le causatif à préfixe sifflant de l’accadien edû(m) « savoir » (< pan-sémitique {ydʕ})141 a été hâtivemente emprunté par l’araméen et trilitéralisé à l’aide de l’infixe complémentaire {h} – ce qui est relativemente fréquent dans les racines biconsonantiques – avec le résultat connu dans tout l’araméen, qui s’est vite répandu dans le sémitique de l’Ouest. *{Š(H)D/ḎNǦ/Q} (‫)شھدنج أو شھدنق أو شھذنج أو شھذنق‬ UT nº 4823 >šahdān.ǧ/qšāhdānaǧ = šahdāna/iǧ (albarr)šāhḏānaqšādānaq< « chanvrier (Cannabis sativa) ». < Pehlevi šāh dānag « sémence du roi ». Voir {ĠFT/Ṯ}. *{ŠHR} (‫)شھر‬ I. GL >ʔ≠yašhiru mašhūrun< (registre semi-correct), VA >n≠yašhar šahar(t) šuhrah šāhir + īn mašhūr / šahīr k = nušhir ašhart išhār k bišahar tušhar< « dégainer (une épée) » ; IQ >šuhir b+al+ǧalālah< « sa majesté était connue ». VA >yaštahar aštahar ištihāryaštaharšahrun< (registre haut), VA et IQ >šah(a)r + šuhūr / ašhuršahr + šuhūršahr 2 šahrayn + ašhuršuhayyarṯalāṯu ≠ ḫamsu šuhūrin< (registre semi-correct) « trois ≠ cinq mois » ; GL >awwalu ʔl+šahr< « le premier jour du || 140 Aussi appelée >muṯaqqabahydʕyhdʕ< et guèze aydaʕ « faire savoir ». 142 Mais, avec cette addition, il s’agirait de « tournesol (Chrozophora tinctoria) », selon BCT 2010 : 730, où on registre aussi šāhdānaǧ barrī « canebas (Althaea cannabina) » ou « chanvrier (Cannabis sativa) ».

738 | *{ŠHS/B/FRM}

mois » ; IQ >šahr al+ṣiyām< « le mois du jeûne » ; >al+yawm šahar< « depuis un mois ». IW II : 493.16 >šihrī< « (cheval) de moyenne qualité ». IQ >šuhrah< « renom, célébrité ». LZ et IH 342 >mušharun< (registre semi-correct), IQ >mašhūr féminin +ahašhar< ; « célèbre » ; >mā ašhar< « qu’il est célèbre ! » ; GL >mašhūran< (registre haut), AL bi xohóra = bi maxhór = bal maxhór « publiquement » ; GL >kātiban mašhūrkātib mašhūr< « notaire ». VA et MT >mušāharah< « paye ou pension mensuelle ». AC >munšahārah< « mise au carcan ». Voir {ṮLṮ}, {ṢYR}, {ʕŠR}, {NṢF}, {NNS} et {NHR} . < Sémitique de l’Ouest {śhr}, cf. hébreu śahărōn « croissant ; lune », araméen rabbinique sahărā « clair de lune », syriaque sahrā, guèze śahr « lune » et sudarabique épigraphique >s2hr< « début du mois ». II. IW I : 344.12 >šahrīr< « sorte de palmier ». < Néo-persan šahri(va)r < pehlevi šahrewar « 6ème mois du calendrier iranien, à peu près, août ». *{ŠHS/B/FRM} (‫)شھسبرم أو شھسفرم أو شھشبرم أو شھشفرم‬ UT nº 4829 >šāhšabramšhsfrm = šāhsbrmšāhsifarmšahšub/frum< « petit basilic (Ocimum minimum) ». Voir {ǦMSFRM}. < Néopersan šαh separam < pehlevi šāh sprahm, littéralement « basilic des rois ». *{ŠHQ} (‫)شھق‬ VA >našhaq šahaqt šahqah / šahīq šāhiq + īn / šuhhāq< « expirer, râler » ; IZ 13/3/3 >min al+surūr tašhaq< « ils pleurent de joie ». GL >šahīqun< (registre haut) « sanglot ». ḪA ayni 1 et AŠ 52/2/5 >šawāhiq< « montagnes élévées ». Probablement d’origine onomatopéique. *{ŠHL} (‫)شھل‬ IQ 180/1/2 >muzawwaq l+al+šuhūlah šuway< « penchant un peu vers le bleu ». >ašhal + šuhal< « bleu foncé (dit des yeux) », ZǦ « qui a les yeux bleu foncé ». Peut-être en rapport avec l’hébreu šoham « béryl », une de pierres précieuses de l’éphod.143 *{ŠHLǦ/K} (‫)شھلج أو شھلك‬ UT nº 4827 >šāhalūkšāhalūǧ/k< « sorte de prune blanche (Prunus domestica) ». < Pehlevi, reflété par néo-persan šαh αlu « prune du roi ». *{ŠHM} (‫)شھم‬ VA >šahm + šuhm< « brave, courageux ». Probablement le résultat d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {HMM}, q.v. *{ŠHMT} (‫)شھمت‬ VA >nišahmat šahmatah k< « donner échec et mat ». >yaššahmat aššahmat< « souffrir l’échec et mat ». IQ >šahmt = šahmātkin+naḍrab šahmāt li+qard+ī< « je donnerais échec et mat à mon hasard » ; >yūqif+uh bi+šahmāt< « il l’arrête avec l’échec et mat » ; ḪA āt 1 >awqafat rāsmāl+ī šahmāt< « elle détruit mon capital » ; ayt 1 >awqaf+nī … šahmāt bi+lā

|| 143 Voir Corriente 2013b : 146.

*{ŠHW} | 739

bayt< « il me donna échec et mat sans échappatoire ». < Néo-persan šαh e mαt « roi soumis ». Voir {ḌMM}. *{ŠHN} (‫)شھن‬ VA >šāhan + šawāhin< « balance ». UT nº 5075 >šawāhīn< « tourterelles ».144 < Néo-persan šαhen « traversin (de balance) », probablement < pehlevi šāh+en « royal ». *{ŠHNǦR} (‫)شھنجر‬ DS et UT nº 4828 >šāhanǧīr< « petite figue qui n’est pas mûre ». < Pehlevi šāh anǧīr « figue du roi ».145 *{ŠHW} (‫)شھو‬ AL nahxí (lire naxhí) axhéit axhí « être en chaleur (une jument) ». VA >nišahhī tašhiyah k< « exciter le désir de quelqu’un » ; IQ >li+ḍamm+u yišahhī+nī< « il excite chez moi l’envie de l’embrasser ». GL >aštahī aštahaw šahwatun / ištihāʔun muštahī< (registre semi-correct), VA >naštahī ištihā kaštahīaštahà an yakallam< « il eut envie de parler » ; >yaštahī yuqṣad< « il aime être sollicité » ; >naštahī kin+narāk< « je voudrais te voir » ; >yuštahà samʕ+uh< « on aime l’entendre ». AL nexeguén axeguént axeguén (lire nexehguén axehguént axehguén) « être lubrique ». VA et ZǦ >šahwah + ātšahwahal+šahwāt< « les ruts » ; IQ >lam yukun l+ī fī+hā šahwah< « je n’en avais aucune envie ». VA >šahī + īn< « désirable ; appétissant ». AL bacára xihír + ín (lire xíhia et xihiín) « vache en chaleur ». VA >šahwānīʔmrʔat šahwāniyyah< « une femme sensuelle ». VA >šahwāniyah< « concupiscence, lubricité, lascivité ». IZ 2/1/4 >mā ašhā+k< « que tu es attractif ! » ; IQ >mā ašhā+h fī ʕaḏāb+ī< « qu’il a plaisir à me tourmenter ! ». >muštahiyyah< « croustillante ». UT nº 2998 >muštahà< « pourpier (Portulaca olaracea) » ; nºs. 2229 et 3020 >m. (ǧabalī)< « néflier (Mespilus germanica) » ; nº 3020 >m. (bustānī) arabe šāhīn) pouvaient être attribués aux rois, tout comme les balances légales, mais l’évolution sémantique de ce dernier mot en arabe andalou jusqu’à un oiseau si différent comme la tourterelle est un peu surprenante. 145 Dozy considérait l’opinion des botanistes erronée, à cause de l’étymologie, mais on dirait que c’est un cas d’évolution sémantique. 146 Et aussi, selon BCT 2010 : 595, « espèce de buglosse (Anchusa ondulata) », « cornouiller sanguin (Cornus sanguínea) », « aubépine (Crataegus monogyna) » et une variété de poire. On aurait donné le nom de >muštahà barrī< au « rosier toujours-vert (Rosa sempervirens) ».

740 | *{ŠWB} *{ŠWB} (‫)شوب‬ VA >nušūb šubt šawb šāʔib mašūb k bi< « mêler » ; AC >yišūb l+al+murri mā hū amarri mann+u< « il mêle avec la myrrhe quelque chose d’encore plus amère ». IH 351 >šūbatun min ʕasal< (registre semi-correct), AL xub nom d’unité a « rayon de miel ». AŠ 96/2/3 >šawāʔib< « ordures ». Cette racine arabe semble s’être développée à partir d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {ʔWB}, q.v. *{ŠWḎR} (‫)شوذر‬ ZǦ >ǧawḏar< « Jódar (géographie) ». *{ŠWR} (‫)شور‬ I. GL >ušāwiru< et >mustašīrun< (registre haut), VA >našwar ašwart šawrā / mašwarah li fī = nišāwar mušāwarah k fī = nastašīr astašart istišārah mustašīr mustašār knustašāryušwarastašīr< (impératif) « consulter, demander conseil » ; ZǦ >ašwar+nī< « demande mon conseil » ; IQ >ašwart anā li+man naṯiq bī+h< « j’ai consulté quelqu’un en qui j’ai confiance ». IA >iš yušawwar< « on ne le consulte pas ». GL >(y)ašīru< (registre semi-correct), VA >nušīr ašart išārah mušīr ilà / ʕalàn≠tišīr išārahin ašar fī+hum aqall išārah< « s’il leur fait le moindre signe » ; ḪA aynu 1 >ašār l+ī bi+ʕayn+uh< « il me cligna de l’œil » ; ZǦ >yišīr wa+lā yaḍrab< « il vise mais n’atteint pas ». VA >naššāwar aššāwart tašāwur maʕtašawwaratā< « déliberer ». IH 183 >al+mašwaratu< (registre haut), VA >ištiyār = šūrā / šawrā = mašwarahšūrāh = mašwarah = mašūrahšawrā = mašwarah = mušāwarahdūna mašhūratun< (lire >mašūratinlabasat l+al+ḥusni šārah wa+ramat qalb+ī išārah< « elle se mit l’habit de la beauté et atteignit mon cœur avec ses clignements ». IH 202 >šiwārun< (registre semicorrect), LZ >šawrahš.wrātmin šiwārī< « de ma classe » ; >šuwār al+qubal< « digne de baisers ». VA >išārah + ātyxára + axáyrʔšāyr< « signal ; cible » ; VA >yiṣīb/ yaqṣid al+išārah< « atteindre le cible ». AL maxúra « conseil ». max(g)uár « conseil du roi » ; çáhib al maxguár « secrétaire d’état ». ET Mochaouar « nom propre masculin ». IQ >al+faqīh al+mušāwar< « jurisconsulte conseiller ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être développée à partir d’un ancien causatif à préfixe sifflant de {RʔY}, q.v. II. AL xurí + ín « de Soria (géographie) ».

*{ŠWḌR} | 741

*{ŠWR/L} SG >šwryšūlī< « esturgeon ». Variante phonétique de {ŠLL} II, q.v.147 *{ŠWRǦ} (‫)شورج‬ DS >šawraǧ< « nitre ». < Pehlevi sōrag « pré salé », d’où néo-persan šure, avec les deux significations. *{ŠWŠ} (‫)شوش‬ I. VA >nišawwaš tašwīš k< « troubler ; incommoder » ; AL nixeguéx xeguéxt « (faire) bondir ; remuer la queue ». VA >yaššawwaš aššawwaš< « être troublé ou incommodé ». Voir {BLN} III. < Araméen rabbinique šabbēš « confondre ; brouiller ». II. VA >yušš šawš ʕalà minqār+u< « gagner sa vie » (littéralement « sucer avec son bec »). Voir {ČWČ}, dont il est une variante graphique, en partageant l’étymologie latine. III. IQ >wādī šūšwādī šawš< « le fleuve Guadajoz (géographie) ». Nom hybride de l’arabe wādī et le résultat roman andalou du latin salsus « salé ».148 *{ŠWŠL} (‫)شوشل‬ AC >šawšal< « nom de lieu non-identifié ». Probablement < roman andalou */ŚAWŚ+ÁL/ « pré salé ». *{ŠWṢ} (‫)شوص‬ VA >nišawwaš tašwīš k< « causer un apostème à ; incommoder, gêner ». >yaššawwaš aššawwaš< « souffrir d’un apostème ». IH 225 >al+šūṣatu< (registre semi-correct), VA >šūṣah + šuwaṣ< « apostème » ; GL >šūṣatun< (registre semicorrect) « pleurésie ». L’arabe šayṣah « douleurs aiguës » suggère un emprunt par les médecins à l’araméen rabbinique šēṣā « branche pointue ; épine », probablement un ancien causatif à préfixe sifflant du pan-sémitique {WḌʔ}, q.v. *{ŠWṢR} (‫)شوصر‬ UT nº 4809 >šawāṣirš.wāṣ(ī)rā< « armoise (Artemisia vugaris) ». < Araméen rabbinique šǝwāwṣrē et syriaque šūṣ(ā)rā, probablement < accadien šušrā/âtu « sorte de poireau », l’évolution sémantique des noms de quelques plantes étant bien connue. *{ŠWḌR} (‫)شوضر‬ AC >ʔlšawḍar< « Torre Jótar (géographie) ».

|| 147 Dans la première forme une contamination est posible avec le bas-latin sturio, d’origine germanique. 148 Selon Terés 1986 : 303, rapportant que ce fleuve était déjà appelé en latin flumen salsum. La forme en roman andalou de cet adjectif est reflétée par le castillan chocho « lupin », à travers la prononciation andalouse sans affrication de ce phonème ; voir {ŠŠN}.

742 | *{ŠWṬ} *{ŠWṬ} (‫)شوط‬ I. VA >nišawwaṭ tašwīṭ kyaššawwaṭ aššawwaṭ tašawwuṭ< « être flambé » ; IQ >tašwīṭ al+rūs< « rôtissage des têtes de mouton ». VA >mušawwaṭ< « grisé ». Peut-être une évolution sémantique et argotique du syriaque šawweṭ « mépriser ».149 II. MT >šawṭ + ašwāṭšaǧar šawṭī< « arbre des bois » ; UT nº 985 >baṣal šawṭī< « variété de petits oignons ».150 Voir {ʕNB}. < Latin saltŭs. *{ŠWṬR} (‫)شوطر‬ MT >šawṭar + šawāṭīr< « cave, sous-sol ». < Bas-latin subtulus/m, cf. ancien castillan sótalo, plus tard sótano, et mots similaires de l’occitan et quelques dialectes du catalan. *{ŠWF} (‫)شوف‬ AŠ 12/6/2 >yišūf< « il voit » ; IZ 10/4/2 >yišūf+uh ʕālī< « il lui semble trop haut ». AL nexuéf exuéf xévfe « regarder de haut en bas ». VA >naššawwaf aššawaft tašawwuf mutašawwif< « jouir d’un spectacle ; regarder d’en haut ». >šiyāf< « collyre ». Sudarabique épigraphique >s2(w)f< « protéger, défendre » suggère que l’arabe ašwafa = tašawwafa « dominer, regarder d’en haut » serait un ancien causatif à préfixe sifflant de {WFY}, q.v. ; cf. awfà « se dresser, se lever ». *{ŠWQ} (‫)شوق‬ I. VA >nišawwaq k li< « exciter du désir de ; inspirer la nostalgie » ; IQ >tašawwaq+nī li+ḫadd+ak< « tu excites mon désir de baiser tes joues ». GL >aštāq muštāqun< (registre semi-correct), VA >nat/ššawwaq aššawwaqt / tašawwaqt tašawwuq mutašawwiq mutašawwaq k li = naštāq aštaqt ištiyāq muštāq + īn k / linaštāq muštāq ilà< « désirer ardemment ». GL >šawqun< (registre haut), VA >šawq + ašwāqšawq (li / ilà)šawqšawq (li)< « désir ardent » . IQ >ma ašwaq ʕayn+ī ilay+k< « quel désir si ardent ont mes yeux de te voir ! » ; >mā kān ašwaq ḥasūd+ak an tukūn l+uh ḏa ʔl+ašyā< « quel désir si ardent ceux qui t’envient ont de posséder ces choses ! ». Probablement un emprunt au sémitique du Nord-Ouest, cf. hébreu tǝšūqāh et araméen rabbinique šūq(ā) « nostalgie, désire », à cause de la correspondance fautive des sifflantes. II. AL xauíq « épautre ». Probablement une erreur de cet auteur au lieu de çauíq ; voir {SWQ} II.151

|| 149 Cf. l’arabe tašāwaṭa « se faire réciproquement des affronts ou se dire des injures ». 150 Aussi appelée >mansanālšawīk< à tort.

*{ŠWL} | 743

*{ŠWK} (‫)شوك‬ VA >nišawwak šawwak tašwīk (ʔl+ṯawb) / k< « carder, peigner » ; AL nixeguéq xeguéqt taxuíq « piquer, blesser avec des épines ». VA >yaššawwak aššawwak< « être cardé ou peigné ». >šawk nom d’unité +ah + ātšawkahšawk nom d’unité +ah/tšawk al+darrāǧīn< « chardon à bonnetier (Dipsacus fullonum) », nºs. 1594, 1923 et 4865 >š. al+dibq /ʔl+ʔarḍ / ʔl+ʕilk< « chardon à glu (Chamalaeon gummifer) » ; nº 4859 >š. al+diman< « chardon argenté (Silybum marianum) » ; nº 4853 >š. al+ʔibil/ ʔl+ǧimāl< « artichaut carde (Cynara cardunculus) » ; nº 1156 >š. al+ḥamīr / al+faraʔ< « chaméléon noir (Cardopatium corymbosum) » ; nº 4858 >š. al+qurūd< « salsepareille (Smilax aspera) » ; nºs 560 et 4847 >š. iblīs / mufalfal / muqalliq / muqalqil< « chardon étoilé (Centaurea calcitrapa) » ; nº 4861 >šawkah bayḍāʔ< (Centaurea calcitrapa / solstitialis), « carthame laineux (Carthamus lanatus) », « chardon roland (Eryngium campestre) », « chardon acanthe (Onopordum acanthium / illyricum) » et d’autres espèces de chardons comme « cirse féroce (Cnicus ferox) » ; nº 4841 >š. miṣriyyah< « acacia d’Egypte (Acacia arabica) » ; nº 512 >š. muntinah< « centaurée du solstice (Centaurea solstitialis) », « espèces d’inule (Inula viscosa / britannica / graveolens) » ; nº 4842 >šawkah sawdāʔ< « jasmin d’Afrique (Lycium afrum / barbarum) » ; 2722 et 4844 >š. šahbāʔ< « sortes de chardon (Centaurea solstitialis et Cynara baetica) » ; nº 202 >š. ʕarabiyyah< « espèce de cardon (Notobasis syriaca) », « chardon acanthe (Onopordum acanthium) » ou « espèce d’astragale (Astragalus poterium) » ; nº 4862 >šawkat al+ʕaqrab< « chardon-roland (Eryngium campestre) », nº 4842 >š. yahūdiyyah< (Eryngium campestre, Lycium afrum) » ; nº 4864 >š. zarqāʔ< et DS >šuwaykat ibrāhīm< (Eryngium campestre).153 VA >mašwakah + mašāwikmušawwak< « sorte de pain ». AL muxá/égueq + ín « épineux ». Voir {TWT/Ṯ}, {ḪRNB}, {DWʔ}, {ḎW} et {KRM}. < Sémitique de l’Ouest {śwk}, cf. hébreu śōk, araméen rabbinique sōkā et syriaque sawkā « branche, bocage ». *{ŠWL} (‫)شول‬ I. VA >nušīl (a)šāl išālah šāʔil al+ḏanab< « lever la queue ». AŠ 84/1/4 >šālū ʔl+kulaf ʕan+nī< « ils ont enlevé tous mes soucis ». VA >šawwāl< « 10ème mois du calendrier islamique ». UT nº 4588 >šuwaylāʔ< « soude maritime (Suaeda maritima) ».

|| 152 Cette deuxième signification est calquée des langues romanes hispaniques, cf. castillan espina. 153 Voir une relation plus longue de phytonymes contenant >šawk(ah)< dans BCT 2010 : 736-739.

744 | *{ŠWLD}

II. VA >šūlī< « fou ». >šūliyah< « folie ». AL xúlo + ç « maître berger ». Probablement < latin scĭŏlus, cf. castillan chulo.154 Voir {ŠWR/L}. *{ŠWLD} (‫)شولد‬ AL xuéda (lire xuélda) « consoude officinale (Symphytum officinalis) ». Probablement un emprunt tardif au castillan consuelda < latin consŏlĭda.155 *{ŠWN} (‫)شون‬ AL Xaóna « Savona (géographie) ». Emprunt tardif au castillan. *{ŠWH} (‫)شوه‬ I. IH >al+šātu + šiyātun< (registre haut et registre semi-correct), VA >šā(h) + šiyāh / šawāhīšātaynšuwayhā< « brebis ». Voir {ṮĠW}, {ṢYḤ} et {LBN} I. < Pan-sémitique {ś}, cf. ougaritique >šnišawwah tašwīh k bi< « enlaidir (le visage) » ; AC >šawwahat< « elle enlaidit son visage » ; ZǦ >šawwah bi< « faire honte ». VA >yaššawwah aššawwah tašawwuh< « s’enlaidir » ; AL nexeguéh exeguéht « agir avec impudence ». IH 343 >fulānun šūhatun< (registre semi-correct) « un tel est un épouvantail ». Probablement un vieux causatif à préfixe sifflant de {ʔWH}, q.v. *{ŠWY} (‫)شوي‬ GL >tašwī< (registre haut), VA >našwī šawayt / ašwayt šawī / išwā šāwī + īn šawwā + yīn mušwī knašwī mušwī ašwī+h (impératif)šayy (maṣdar)ašwī+h< (impératif), AL nexuí axuéit axuí muxuí + ín « rôtir ». VA >yaštawī aštawā = yanšawī anšawā< « être rôti », GL >aštawī< « languir ». IH 312 >al+šiwāšiwā = šawiyyahšiwī = šawiyyah + āt< « rôt, viande rôtie » ; FḪ >šiwāʔ qidr< « étuvée d’agneau et de tripes aux épices ».Voir {ŠMS} {ŠYʔ} et {Ṣ/Sʕ/ḤTR}. Emprunt hâtif à l’accadien šawûm « rôtir ». *{ŠWYLŠ} (‫)شويلش‬ CP 163.6 >šwylš< « Zoïle (nom propre masculin) ». < Latin Zōĭlus < grec Ζώïλος. *{ŠYʔ} (‫)شيء‬ VA >našā šiʔt šayyašā šā šītšā šīt< « vouloir » ; IQ >in šā ʔllāh< « s’il plaît à Dieu » ; >mā šā ʔllāh kān< « que la volonté divine soit toujours accomplie » ; >law šā ʔllāh mā kān ḥabīb< « plût à Dieu qu’il ne fût pas aimé ! » ; AL oxal(l)áh « plût à Dieu ».156 GL >šayʔun + ašyāʔu< (registre haut), VA >šay +

|| 154 L’évolution sémantique allant d’un « aide du boucher, berger ou toréador » jusqu’à « mauvais garçon, gigolo, souteneur, etc. » est mieux comprise lorsqu’on lit les bravades utilisées par les bouchers, selon le poète de Saragosse, Alǧazzār ; voir ǦS ccxlii-cclxx : 33 et 64-69. 155 La première syllabe ayant disparu car métanalysée comme étant la préposition con « avec ». Rien dans les noms en roman andalou de cette plante chez les botanistes andalous ne suggère que ce mot fût employé en roman andalou ancien ; voir BCT 2010 : 194. 156 Probablement une erreur d’Alcalá, qui connaissait l’origine arabe du castillan oxalá (plus tard ojalá), mais ignorait la vraie prononciation de l’arabe andalou, law šá+lláh (selon IQ 74/1/1 et ZǦ

*{ŠYB} | 745

ašyāšay 2 šayyayn + ašyā(t)šay = šī + ašyāšay = šīšayʔa ≠ šayʔin< (registre haut), AL xéi + axiít « (quelque) chose » ; IQ >ṣadīq+ī šayyan ʕaḏ̣īm< « mon excellent ami » ; >nukūn šayyayn manḥūs uǧǧ+uh musawwad al+ḫaddayn< « deux choses m’arrivent : j’ai la mine triste et les joues noircies » ; >l+al+ašyā umūr< « les choses ont des limites » ; >lass+u šay man yaʕmal+hā< « ceux qui font cela ne sont pas de braves gens » ; >lass+um ʕalà šay< « ils ne sont pas constants » ; VA >šay an mā< « une certaine chose » ; >lay šay = laš = ʕan aš< « pourquoi » ; GL >šayʔan šayʔanšay fī šayšay li+šayšayyan fa+šay< « doucement » ; GL >lā šayʔ(un)lā šayriǧāl min lā šay< « hommes sans valeur » ; NQ mg 4/3/1 >lis bišay< « ce n’est rien » ; AŠ 13/0/2 >man qawā šī< « quiconque puisse faire quelque chose » ; 13/3/4 >nimazzaq šī labast+uh< « je déchire les habits que je porte » ; 34/0/1 >šay imārah< « un signe ». VA, IQ, ZǦ et AC >šuway< « (un) peu » ; VA >šuway kān baqā/ī l+ī wa+naʕmal ka+ḏā< « il fallut de peu que je fasse cela » ; IQ >šaǧīʕ šuway< « peu brave » ; VA >šuway šuwayšuway šuwayantafī min šuway< « il fut banni sans raison » ; BD 1r >akṯaran bā+šuwāy< « un peu plus » ; IQ >anḏ̣ur šuway l+uh< « ne lui accorde aucune considération ». >lam tarà ši< « tu n’as rien vu » ; 174/1/4 >aḥḏar tatbaʕ+nī šī< « gare à toi de me suivre » ; IZ 8/7/1 >mā tiḫaf+ši an naštakī+k< « n’aie pas peur que je me plaigne de toi » ; 13/1/1 >mā tarī+šī< « tu ne vois » ; ḪA īm 1 >mā tiḥibb al+naṣaf ši< « tu n’aimes pas l’équité » ; VA >awwil šīāḫir šī< « la dernière chose » ; AC >kullišimašyatun = šiʔatun< (registre semi-correct), VA >mašīʔahšiyyah< « volonté » ; LZ >ifʕal haḏā šīt+ak< « fais cela comme tu voudras » ; AL maxíatuq (registre haut) « ta volonté ». Voir {ʔČP}, {ʔḪR}, {ʔŠ}, {ʔŠḤL}, {ʔYY} I, {BṬḤ}, {BʕD}, {B ʕḌ}, {BĠL}, {BLR}, {BLŠ} II, {BLĠ}, {ṮQB}, {ṮLṮ}, {ǦMD}, {ǦMʕ}, {ḤRM}, {ḤṢW}, {ḤLW/Y(L)}, {ḤMD(Č}, {ḤWǦ}, {ḪBR}, {DQQ}, {ḎĀ}, {RBḤ}, {SBʕ}, {SWʕ}, {SWY}, {ŠRB}, {ŠRQ} I, {ŠYḪ}, {ṢDQ}, {ṢLʕ}, {ḌMN}, {ḌYQ}, {ṬBB}, {ṬRF}, {Ḏ̣HR}, {ʕRḌ}, {ʕLW}, {ʕN}, {FZʕ}, {FḌL}, {FLQ}, {FLN}, {FNN}, {QBL}, {QDR}, {QSḤ}, {QLL} I, {QLY}, {KṮR}, {KLL} I, {LĀ}, {LW}, {LYT}, {NḤW}, {NḎ̣M}, {NFQ}, {NWB} et {WLD}. Variante phonétique de {ŠʔW}, q.v., avec une évolution sémantique. *{ŠYB} (‫)شيب‬ VA >nišīb šibt šayb / mašīb šābḥattà yišīb alġurāb< « pour la semaine au quatre jeudis ». VA >nišayyab tašyīb ktišayyabyišayyab< « blanchir les cheveux (à

|| nº 1011), raccourcie de la ancienne phrase arabe lā awḥaša+llāh « puisse Dieu n’attrister (personne dans cette affaire) », préservée dans les diccionaires persans ; voir Corriente 2008a : 400-401.

746 | *{ŠYT}

quelqu’un) » ; IQ >šayyabtumū+nī< « vous avez fait blanchir mes cheveux ». VA >šayb alʕaǧūzšaybun< (registre haut), VA nom d’unité >šaybah + ātšayb nom d’unité +ahšaybānī + īn = ašyab + šuyyab< « qui a les cheveux blancs ». Voir {S/ŠBY}. < Pan-sémitique {śyb}, cf. ougaritique >šbtšītšayātīn< « espèce d’orge sauvage ». Voir {ŠTN}. < Latin sĕgĕs, -ĕtis « moisson », avec le suffixe adjectival roman andalou {+ÍN}. *{ŠYḤ} (‫)شيح‬ UT nº 4902 >šīḥ< « nom du genre Artemisia » ; TD 219 >š. ǧabalī< « lavande stoechas (Lavandula sotechas) » ; 218 >š. miṣrī< « armoise maritime (Artemisia maritima) » ; >š. armanī< « armoise pontique (A. pontica) » ; DS II : 808 >š. bābilī< « armoise » ; UT nº 4256 >š. rūmī< « (Artemisia maritima) ». AL xíhi « gris ». AC >m.šāyḥ< « zébré » (?). < Araméen, cf. syriaque šīḥā. *{ŠYḪ} (‫)شيخ‬ GL >ašīḫu šayḫūḫatun< (registre haut), VA >nišīḫ šiḫt = yaššayya aššayyaḫyišīḫ šiḫnāšāḫ šayḫūḫahšāḫ yašīḫū< (registre semi-correct) « vieillir ». VA >nišayyaḫ tašyīḫ< « faire vieillir ». GL >šayḫun + šuyūḫun< (registre haut), VA >šayḫ + šuyūḫ / ašyāḫ / šāḫah / mašāʔiḫšayḫ + šuyūḫ / mašāyiḫšayḫ 2 šayḫayn + šuyūḫšayḫ + šuyūḫšīḫšuway(ya)ḫal+šuwayyaḫ mabḫūr< « le vieillard à la mauvaise haleine » ; ET Axuayach « nom propre masculin ou sobriquet » ; AL xaiḳ + xoyóḳ / axiáḳ « chef ; professeur ; chancelier ; jurat ; chantre » ; xéi al focará (lire focahá) « maître de chapelle » ; DS II : 809 et TD 157 >šayḫ al+baḥr< « veau marin » ; 305 >al+šayḫ fī ʔl+rabīʕ< « séneçon commun (Senecio vulgaris) » ; ǦS 18 (fol. 41) >al+šayḫ iblīsšaḫsaw< « le diable ». VA >šiyaḫ = šayḫūḫahmašīḫatu< (registre semi-correct) « sénat ». Voir {BLD}, {ḤBQ(Ḻ)}, {ḪBZ}, {RʔS}, {RWḤ}, {SWʔ} et {WŠʕ}. < Pan-sémitique {śyḫ}, cf. accadien šiaḫum « croître » et hébreu śīaḥ « buisson, maquis », avec des évolutions sémantiques différentes.

|| 157 Voir d’autres identifications dans BCT 2010 : 740. 158 De coton, mais Alcalá, ignorant souvent des détails, parle de laine.

*{ŠYʕ} | 747

*{ŠYD} (‫)شيد‬ GL >mušayyadatun< (part.féminin, registre haut), VA >nišayyad tašyīd kšayyad mušayyad< « élever, ériger ». VA >yaššayyad aššayyad tašayyud< « être élevé ou érigé ». Ancien causatif à préfixe sifflant de {ʔYD}, q.v. *{ŠYR(N)} (‫)شير أو شيرن‬ VA >šayrah + āt = šayrūn + šawārīnšayrā< + TH 35 >šawārīyaššayyazū< « ils tremblent ou palpitent ». AL xiç « baguettes de tambour » ; IQ >taḍrab alšīzāt< « elle joue des castagnettes ». Probablement < néo-persan šiz « espèce de bois dont on fait quelques instruments ». *{ŠYṬ} (‫)شيط‬ I. VA >nastašāṭ astašaṭt istišāṭ ġayḏ̣< « être très fâché ». < Pan-sémitique {św/yṭ}, cf. hébreu śāṭāh, araméen rabbinique et syriaque sǝṭā « se détourner ; apostater », guèze śoṭä = asäṭä « rétirer » et accadien šâṭu « mépriser », avec plusieurs évolutions sémantiques. II. VA >nišayyaṭ tašyīṭ< « peigner, carder ». >yaššayyaṭ aššayyaṭ tašayyuṭ< « être peigné ou cardé ». AL xíta + xit / xaguáit « carde pour le lin ». ochúp a taxìt « refus du lin cardé ». Variante phonétique de {ŠṬṬ} II, q.v. *{ŠYṬN(T)} (‫)شيطن أو شيطنت‬ VA >nišayṭan k< « rendre diabolique ». >yaššayṭan aššayṭan tašayṭun< « être possédé ». >šayṭān + šayāṭīnšayṭānyišīʕ šāʕ šā ʕī< « se répandre ou divulguer ». GL >uš,y.ʕu< (registre haut) « accompagner ; suivre » ; VA >nišayyaʕ tašyīʕ kšayyaʕ< « faire ses adieux », IQ >našayyaʕ mušayyaʕšayyaʕšayyaʕ kitāb ilà< « envoyer une lettre à » ; >šayyaʕat ʕan+hā< « elle envoya la chercher » ; ZǦ >yišayyaʕ+hā maʕ alwād< « qu’il la jette dans le fleuve ». GL >ušīʕunušīʕ ašaʕt iā ʕah mušīʕ + īn mušāʕ k< « répandre, divulguer ». >yaššayyaʕ aššayyaʕ tašayyuʕ< « partir parmi les adieux ». >šīʕah + šiyaʕ< « parti, bande ». IH et LZ >šāʕin< (registre semi-correct) « chiite ». LH 1-127 */mušáyyaʕ/ « étamperche ».159 IQ >mušāʕah< (part.féminin) « placée ensemble », VA >mušāʕ = ʕalà / f+al+išāʕah = f+al+mušāʕb+al+mušāʕfī ʔl+išāʕah = mušāʕ< « pro indiviso ». Emprunt à

|| 159 Posé par le castillan almojaya.

748 | *{ŠYĠ(Ḻ)}

l’araméen, cf. rabbinique šayyaʕ et syriaque šāʕ « oindre, enduire », avec plusieurs évolutions sémantiques.160 *{ŠYĠ(Ḻ)} (‫)شيغ أو شيغل‬ UT nºs. 2732 >šāġah< (Symphytum officinale) et 2461 (Epilobium hirsutum) ; TD 272 >šāġah ṣaḫriyyah< (Symphytum petraeum) ; >ṣ. bustāniyyah< (Symphytum bulbosum) ». UT nº 2353 >šīġah< (Tuberaria variabilis) ; >šīġāllah< « (Symphytum tuberosum) ». AL xi/éga + ít / xaguáyeg, diminutif xuáyga + ít « épée » ; máâlem a xigít « armurier ». Voir {DNṢ} < latin săga « armes », parfois avec le suffixe diminutif roman andalou {+EḺ}. *{ŠYL} (‫)شيل‬ I. GL >arḍun mašylat< « terre de Samos ». Probablement */mušáyyala/, arabisation du latin terra sĭgillāta. II. UT 1149 >tīn šuyūlī< « variété mauvaise de figues ». < Latin sŭillus « de cochon », cf. {PRČL/N}. *{ŠYM} (‫)شيم‬ VA >šāmah + āt< « grain de beauté » ; IQ >anta šāmah< « tu es une beauté » ; ZǦ >šāmah< « nom propre féminin ». VA >šīmah< « naturel, caractère ». GL >mašīmatunmašīmah + āt< « arrière-faix » ; CP 59.2 >iltiḥāmu ʔl+kalimati fī mašīmati maryam< « l’incarnation du verbe dans les entrailles de Marie ». Voir {BŠM} II et {ŠMM} III. < Pan-sémitique {śym}, cf. hébreu et araméen rabbinique śām, syriaque sām, guèze śemä « mettre », sudarabique épigraphique >s2ym< « ériger » et accadien šiāmu(m) « établir ». *{ŠYN} (‫)شين‬ I. IQ et ZǦ >šayn< « honte, déshonneur ». Peut-être une métonymie d’un emprunt à l’araméen, comme le rabbinique šayn « urine », ou même l’accadien šēnum « soulier » ;161 cf. aussi le sudarabique épigraphique >ts2yn< « blessure, incapacité ». II. AL Xin « la lettre šīn ».162 III. UT nº 4876 >šayyānšayyān nom d’unité ah< « sang-de-dragon (Dracaena draco) ».163 UT nº 280 >šayyān< et AL xaína « joubarbe arbescente (Sempervivum arboreum) ». < Néo-persan šeyαn, raccourci de ḫun e siyαvošαn « le saing des S. »

|| 160 Mais, parmi les significations de cette racine arabe, il y en a quelques unes en connexion avec le guèze śaw(wa)ʕa « offrir un holocauste », d’une racine {ŚWʕ}. 161 Le dégoût des Sémites pour les chaussures et surtout pour les coups assenés avec elles est bien connu. 162 Nom emprunté au dialecte cananéen, où le signe hiéroglyphique en égyptien ancien dont on a tiré cette lettre, >ḫ3s-t< « pays de montagnes », a été traduit comme *šīn « pic » ; cf. hébreu šēn « dent » et voir Driver 1976 : 170. 163 D’autres identifications et variétés dans BCT 2010 : 740-741.

*{ŠYN} | 749

IV. FǦ >šaynahšayyin nom d’unité +ah< « millet (Panicum miliaceum) ». < Latin săgīna. V. MT >šayūn< « huisier ». < Latin săio, -ōnis.

(‫ )ص‬Ṣād *{ṢʔB } (‫)صأب‬ GL >ṣuʔābatun wa+hiya ʔl+ṣybānatṣiʔbānahṣibān nom d’unité +ah< « lente ». Probablement le raccourci d’un emprunt à l’araméen, tel que le rabbinique ṣōʔāh bǝ+rēš « saleté dans la tête ». *{ṢĀD} (‫)صاد‬ IQ >ṣādṣāruh< « gouet à capuchon (Arisarum vulgare) ». < Bas-latin arisarum. *{ṢBB} (‫)صبب‬ GL >aṣubbu maṣbūbunnuṣubb ṣababt ṣabb ṣābb maṣbūb k fīmaṣbūbyuṣabbi+l+ah< « on verse pour elle » ; >ṣub ʕalay+h< « verse sur cela ». VA >yanṣabb anṣabb inṣibāb< « être versé ». IQ >ṣub ṣub< « onomatopée du bruit du liquide versé ». VA >ṣabābah< « désir d’amour ». >ṣubābah< « reste insignifiant ». UT nº 3177 >ṣabīb< « staphisaigre (Delphinium staphisagria) ».3 AL maçáb + ít « entonnoir ». Variante phonétique de {ṢWB}, mais cf. aussi le sudarabique épigraphique >ṣbb< « payé ». *{ṢBḤ} (‫)صبح‬ VA >niṣabbaḥ ṣabbaḥt taṣbīḥ muṣabbiḥ ʕalà = nuṣbiḥ aṣbaḥt iṣbāḥ / ṣabāḥ muṣbiḥ ʕalàyaṣbaḥ iṣbāḥaṣbaḥ(t), aṣbaḥat aṣbaḥūtaṣbaḥ aṣbaḥṣabbaḥ+anī< « il me vint le matin » ; >aṣbaḥ al+ṣabāḥ< « il fut le matin » ; >aṣbaḥ fidā+k muṭlaq al+yad< « il n’y a pas plus d’entraves pour ton rachat » ; >aṣbaḥ l+ī kusayrah< « j’ai eu un morceau de pain » ; >iḏ taṣbaḥ< « lorsque tu te lèves le matin » ; >naṣbaḥ li+ʕišqan ǧadīd< « j’ai maintenant un nouvel amour » ; 190/1/1 >qad aṣbaḥ yiġattar< « il cache maintenant » ; IZ 3/0/1 >aṣbaḥ ʕalī+nā< « il nous vint le matin » ; AC >yaṣbaḥ al+lisān< « la langue commence son jour » ; >yaṣbaḥ aqrāʕ< « il devient chauve » ; >yaṣbaḥū bi+lā quḥūf< « ils perdent leurs têtes » ; >yaṣbaḥ+l+ah< « il devient le sien » ; >aṣbaḥ ilī+h< « il courut vers lui ». ZǦ >tiṣābiḥ+uh< « tu le trouves le matin ». VA et IQ >naṣṭabaḥ iṣṭibāḥ< « boire un coup du matin » ; ZǦ >yiǧī+h al+ṣulb iṣṭibāḥ< « on lui tourne le dos à l’aube ». GL >ṣubḥun< (registre haut), VA et IQ >ṣubḥbi+l+ṣubḥ< « à l’aube ». AL çubuḳía (lire h) + ít « lampe de métal ; candélabre des Juifs ».VA >ṣabāḥ = ṣabīḥahṣabāḥ< « matin » ; ḪA vsa 1 >ṣabāḥ wa+masā< « le matin et le soir » ; ZǦ >l+al+ṣabāḥ< « le lendemain» ; AL min a çabáh = fatazbíh « à l’aube » ; IA >ṣabāḥ al+ʕamšā l+al+amriyyah< « comme la femme chassieuse devant son miroir lorsqu’elle se lève » ; IZ 14/3/1 >min ṣabāḥ yašbih ǧabīn+uh< « sa figure est grise » HC 158 >al+ṣabāḥī< « sorte d’étuvée de poulet ». VA >ṣabāḥah< « beauté ». UT nº 3182 >ṣubāḥiyyah< « carotte sauvage (Daucus carota) ».4 GL >ṣabīḥun, féminin ṣabīḥatunṣabīḥ + ṣibāḥ< « beau ». MT >aban ṣabbāḥmiṣbāḥ + maṣābiḥmiṣbāḥmiṣbāḥ / maṣābīḥ al+rūm< « ambre jaune » ; MT >ʕīd al+miṣbāḥ< « la fête juive de Hanoucca ». Voir {BLǦ} I, {TYN}, {ĠDW}, {FLQ}, {KWKB}, {MSY}, {NǦM} et {NʕM}. *{ṢBD} (‫)صبد‬ VA >niṣabbad taṣbīd k< « oindre avec de la glu ; chasser de cette façon ». >yaṣṣabbad aṣṣabbad< « être oint avec de la glu ; être chassé de cette façon ». >ṣubbayd + ātṣubbayd< « glu de gui (pour faire la chasse aux oiseaux) ». KU kazb zobeid « se procurer de la glu ». < Pehlevi spēdag « substance blanche », probablement un nom du gui blanc (Viscum album) d’où on tirait ce genre de glu. *{ṢBR} (‫)صبر‬ I. GL >ʔ≠yaṣbiru ṣabrunnaṣbar ṣabart ṣabr ṣābir + īn ʕalà / liy≠taṣbar yuṣbar aṣbar (impératif) ṣabr ṣābiryaṣbar ṣabarat ṣabārū aṣbar ṣabr li / ʕalànaṣbar li+ḏull+uh< « je supporte ses humiliations » ; >ʔan ḥabīb…yaṣbar< « il se passe d’un amant » ; ḪA ūni 2 >lā yaṣbar dūn+ī< « il ne peut pas se passer de moi ». GL >uṣabbiru< (registre haut), VA >niṣabbar kṣabbar al+lah al+muwaḏḏan< « plût à Dieu de rendre le muezzin patient ». DS >ṣabbaratsbyr ʔl+myt< « embaumer les morts ». VA >naṣṣabbar aṣṣabbart taṣabbur mutaṣabbir + īn< « être ou devenir patient ». GL >aṣṭabiru iṣṭbārun< (registre haut), IQ >iṣṭibārṣab(a)rašaddu ṣabr< (registre haut) « plus patient » ; VA >qalīl al+ṣabrṣabr+ī ʕalà faqd+uh< « ma résignation pour sa perte » ; >las ʕann+ak ṣabar< « on ne peut pas se passer de toi » ; AL gáiri çábar « impatience ». IQ >ṣabriyyah< « vêtement d’occasion ». IH 80 >al+ṣibrṣabirun< (registre haut), VA >ṣibar = ṣabirṣibaršaǧarat al+ṣibar = ṣubbārah = ṣābirahṣunāḥiyyah< dans UT nº 1376, etc., mais correct dans UT nº 3182 (note 5374) et DS II : 814.

752 | *{ṢB/PṬ(N/R)}

>ṣab(i)rṣibrṣabūrun< (registre haut), VA >ṣabūr + īn = ṣabīr + īnṣabūrṣubbārà< « tamarinier (Tamarindus indica) ».5 Voir {ʔRR}, {ǦHD}, {SBR} II, {SQṬR}, {KṮR} et {YDW}. Le sémanthème basique de cette racine, « lier, attacher » décèle une variante phonétique de {ḌBR}, q.v., les autres significations s’étant développées à travers des métonymies. II. GL >ṣābiratun< « enclume ». Voir {ZBR} I. Déformation par étymologie populaire de l’arabe zubrah, q.v. sous {ZBR}. *{ṢB/PṬ(N/R)} (‫)صبط أو صبطن أو صبطر‬ GL >ṣabbāṭun< (registre semi-correct). VA >sabbāṭ + sabābīṭṣabbāṭṣubaybaṭsabbāṭṣabaṭūnāt< « godillot, chaussure très grande ». >s/ṣab(b)aṭayr + īnʔṣ.bāʕu + aṣābiʕ< (registre semi-correct), VA, ZǦ et IA >iṣbaʕ + aṣābiʕiṣbāʕ + aṣābi/aʕis/ṣbāʕ + aṣābiʕaṣābiʕu ʔl+sūdāni< (registre haut) « espèce de raisins à gros grains » ; TD 300 >a. hirmis< « fleurs du safran bâtard (Colchicum autumnale) » ; 228 >a. al+fatayāta. al+qaynāt< « basilic (Ocimum basilicum) » ; nº 82 >a. al+malik< « mélilot (Melilotus officinalis) ; DS >a. ṣufr< « curcuma long (Curcuma longa) » ; >a. al ʕabd ≠ al+ʕarūs = al+ʕaḏāràa. al+ʕazbāt< « espèces de raisins ou de dattes ». Voir {ḪTM}, {ḪNṢR}, {ḎW(T)}, {SBB}, {ʕNB}, {ĠLQ}, {NŠB}, {WSṬ} et {YQT}. < Sémitique de l’Ouest {ṣbʕ}, cf. ougaritique >uṣbʕʔṣbʕ< et guèze aṣbaʕt « doigt ». *{ṢBĠ} (‫)صبغ‬ GL >aṣbuġu maṣbūġun< (registre haut), VA >naṣbuġ ṣabaġt ṣabġ ṣabbāġ + īn maṣbūġ kṣabaġki+taṣbuġṣabaġ qalam< « mouiller la plume (dans l’encre) ». VA >yanṣabaġ anṣabaġ< « être teint » ; NQ ah 1/x/2 >yanṣabaġ dam< « se teindre en rouge ». GL >ṣibāġun< (registre haut), VA et IA >ṣibāġṣibāġ + āt = ṣabġah< « sauce, assaisonnement ». MT >ṣabbāġṣubbār< « figuier à raquette » est une métonymie moderne, puisque le genre Opuntia n’existait pas dans le Vieux Monde, ayant été introduit par les Moriscos dans les pays de l’Islam, après la découverte de l’Amérique, surtout en Afrique du Nord, où il devint la « figue de Barbarie ». Voir aussi BCT 2010 : 767 à propos d’autres variantes et identifications.

*{ṢḤB} | 753

riers (dans le souk) ». IQ >abn aṣbaġabī ʔlʔaṣbaġ< « noms propres masculins ». VA >maṣbūġ marratayn< « teint deux fois ». Voir {DWD}, {SMW} et {ʕRQ}. < Pan-sémitique {ṣbġ}, cf. hébreu ṣebaʕ, araméen rabbinique ṣibʕā et syriaque ṣǝbāʕā « teinture », guèze ṣäbḫ « sauce », et accadien ṣub/pītu « laine teinte » et ṣapû(m) « tremper ». *{ṢBL} (‫)صبل‬ LZ >ṣablṣabal + ṣubūlṣabl + ṣubūl< « écurie ». Variante phonétique de {ʔṢṬBL}, q.v. *{ṢBN(R)} (‫)صبن أو صبنر‬ VA >niṣabban kṣābūnrās al+ṣābūn< « première lessive qu’on obtient à travers une couche de cendres ». UT nº 3195 >ṣābūniyyahṣābūn al+qāq< « saponaire (Saponaria officinalis) ». çabbán + ín « fabricant ou marchand de savon » ; LO çaben(a), RC açaban, açaboni « noms propres ». Voir {RQQ}, {ṢʔB} et {QHR}. < Latin sāpo, ōnis, à travers le bas-grec σάπων et le syriaque ṣābūn. *{ṢBW} (‫)صبو‬ ZǦ >ṣabawnā< (registre haut), AL naç/zbí aç/zbéit açbí « agir comme un enfant ». AL neçabbí çabbéit « devenir un jeune homme ». IQ >ṣabwahtaṣābī< « enfantillage ». GL >ʔl+ṣabā wa+hiya ʔl+rīḥu ʔl+šarqiyatu< (registre semi-correct), IQ et IZ >ṣabā< « vent du Levant ». GL >ṣa/ibāʔun< (registre semicorrect), VA et IQ >ṣibāṣibī< « passion juvénile ». GL >ṣabiy(y)unṣabī + ṣibyānṣabīṣubayṣabī< « garçon, servant jeune » ; GL >muʕallimu ṣibyān< (registre haut) « maître d’enfants ». >ṣabiyatun< (registre semi-correct), VA >ṣabiyyah + āt / ṣabāyāṣabiyyah + ṣabāyāṣabiyyah + ṣabāyā(t)ṣubāyahṣubayyahṣabiyyah< « jeune fille esclave ». Voir {ʔMM}, {ʔNN}, {BQL}, {ṮĠR}, {ḤBB} et {WḤD}. < Pan-sémitique {ṣbw}, cf. hébreu ṣǝbi « beauté », araméen rabbinique ṣǝbā/ē, syriaque ṣǝbā et accadien ṣabû(m) « désirer ». *{ṢḤB} (‫)صحب‬ GL >ṣuḥbatun = iṣṭiḥābun = muṣāḥabatun muṣāḥibun< (registre haut), VA >naṣḥab ṣaḥabt ṣuḥbah = niṣāḥab muṣāḥabah k = yaṣṣāḥab aṣṣāḥab maʕ = naṣṭaḥab aṣṭaḥabt iṣṭiḥābaṣḥab (impératif) ṣāḥab+nī (impératif)ṣaḥab ṣuḥba(h/t) = ṣuḥbāṣaḥabt+ak< « je t’ai accompagné » ; >yaṣḥab siwā+k< « il tient compagnie à d’autres que toi » ; >taṣāḥb+k al+salāmah< « la sécurité ne te quitte pas ». VA >nuṣḥib aṣḥabt< « faire accompagner ». AL naçáhab açáhabt açáhab « se réconcilier ». MT >ṣuḥbah< « compagnie ; compagnons » ; IQ, ZǦ et IA >ṣuḥbahlī ṣūḥbātan ma+bayna al ʕabdu w+al+lahu< « afin de réconcilier l’homme avec Dieu ». GL

754 | *{ṢḤḤ}

>ṣāḥibun + aṣḥābun / ṣāḥibatun< (lire >ṣiḥābatunṣāḥib + aṣḥābṣāḥib = ṣaḥb, féminin +ah + aṣḥābṣāḥib = ṣaḥb + aṣḥāb / ṣaḥbīnṣaḥābṣāḥib = ṣaḥb féminin ṣaḥba(t)< « maître, propriétaire » ; MT + féminin >ṣāḥibāt< « amies » ; IQ >ṣāḥib qiṭāʕ< « un homme riche » ; >ṣaḥb al+waṯīrah< « sorte de chambellan chez les Almoravides » ; >ṣaḥbat al+ḫuldī< « la femme en taffetas » ; >ṣāḥib al+madīnahṣaḥb al+madīnah< « le préfet de police » ; AL çáhib la çóhba + azháb « amiable » ; LH */ṣáḥb az+zád/ « épicier » ;6 IA >ṣaḥbat al+usaywad< « la femme du petit nègre ». VA >maṣḥūbṣḥb< « accompagner », guèze ṣäḥabä = ṣǝḥbä « être opprimé » et syriaque >ṣḥb< « gêner », avec une considérable évolution sémantique. *{ṢḤḤ} (‫)صحح‬ VA >yiṣaḥḥ ṣaḥḥ ṣiḥḥah li ≠ al+kitāb< « être atteint (un désir) ≠ être correct (un texte) » ; GL >ṣaḥḥa ʕind+ī< « j’en fus certain » ; IQ >ṣaḥḥat al+riwāyah< « le rapport a été véritable » ; >kif yaṣaḥḥ an yahāwad< « comment pourrait-il être d’accord ? » ; ḪA ūbi 1 >ṣaḥḥa marġūb+ī< « mon vœu a été exaucé » ; AC >yaṣiḥḥu< (registre haut) « il est correct » ; >ṣaḥḥa ʔl+rās+u< (registre haut) « la tête est sauve ». GL >taṣḥīḥun muṣaḥ(ḥa)ḥun< ; VA >niṣaḥḥaḥ taṣḥīḥ k ≠ al+kitāb< « curer ≠ corriger (un texte) » ; AL niçah(h)áh içaháh çah(h)áht tazhé (lire tazhéh) muçáhih + ín « rendre solide, sain ou entier ; rétablir ; réparer ; fortifier ». VA >yaṣṣaḥḥaḥ aṣṣaḥḥaḥ< « être curé ou corrigé ». GL >ṣiḥḥatun< (registre haut), VA >ṣiḥḥahṣiḥḥatu maḏhab< (registre haut) « orthodoxie » ; ZǦ >b+al+ṣiḥḥah< « grand bien vous fasse ! ». DS >ṣaḥāḥ< « toute plante servant de nourriture aux animaux sauvages ». GL >ṣaḥīḥun< (registre haut), VA >ṣaḥīḥ + ṣiḥāḥṣaḥīḥṣuḥayyaḥ< « sain ; solide, entier ; véritable » ; ZǦ >ṣaḥīḥ< « sain ; fort ; sobre » ; IQ >ṣaḥīḥ, féminin +ah + ṣiḥāḥ< « véritable ; entier ; sobre » ; 173/1/5 et 180/4/3 >(min) ṣaḥīḥtāḫuḏ min al+bayḍi w+taǧʕal+hā fī ʔl+ḫalli ṣiḥāḥ< « prends quelques œufs et mets-les entiers dans le vinaigre » ; IQ >aṣaḥ + akṯar ṣiḥāḥ< « plus sain, vrai ou correct ». >taṣḥīḥ< « fermeté, solidité ». TQ 15v

|| 6 Posé par le castillan abacero et zabarcera ; voir Corriente 2008a : 5.

*{ṢḤW} | 755

>m.ṣḥāḥ< « sain ». MV 96 >muṣaḥḥiḥ< « chef local de la police ».7 AL muçahahín « vérifiés ». Voir {ḤFR}, {ṢḤW}, {ṢRḤ} I, {ʕŠB}, {KĠD/Ḏ̣} et {NWM}. Extension minimale d’un élément bi-consonantique {ṣḥ} du sémitique de l’Ouest, cf. hébreu ṣaḥ « brillant », araméen rabbinique ṣaḥṣaḥ « polir, fourbir ; rendre clair », syriaque ṣaḥḥīḥā « clair », et sudarabique épigraphique >ṣḥ(ḥ)< « santé ; sécurité ; bon état ».8 *{ṢḤR} (‫)صحر‬ IZ 13/2/1 >k+aṣḥārū l+al+faḥṣi< « ils étaient allés à la campagne » ; GL >ṣaḥrāʔun< (registre haut), VA >ṣaḥrā + ṣaḥārīniṣaḥḥaf taṣḥīf kmuṣaḥḥaf< « écrire ou prononcer fautivement ». VA >yaṣṣaḥḥaf aṣṣaḥḥaf taṣaḥḥuf (al+lafḏ̣)< « être écrit ou prononcé fautivement ». GL >ṣaḥfatun< (registre haut), VA >ṣaḥfah + ṣiḥāfṣaḥfahṣiḥāfṣaḥāʔif< AL çáhfa + ciháf, diminutif çoháyfa + ít, FḪ >ṣuḥayfahṣuḥayfāt< « écuelle ; assiette creuse ». IH 231 >ṣuḥufiyyun< « copiste ». VA >ṣaḥḥāf< « fabricant ou marchand d`écuelles » ; AL çaháf + ín « portefaix ». VA >muṣḥaf + maṣāḥif< « livre ; exemplaire du Qurʔān » ; MT >muṣḥafmaṣāḥifun< (registre semicorrect) « livres » ; >ḫamsatu maṣāḥif< « le Pentateuque ». ḪA ūn 2 >al+muṣḥafī< « nom propre masculin ». Voir {RYŠ}, {ZBR} II et {ṢLW}. < Sémitique du Sud {ṣḥf}, cf. sudarabique épigraphique >ṣḥf< et guèze ṣäḥafä « écrire ».9 *{ṢḤN} (‫)صحن‬ VA >ṣaḥn + ṣuḥūnṣaḥn< « cour ; assiette » ; MT >saḥn dār< « cour de maison » ; FḪ >ṣaḥn wāsiʕ< « grande assiette creuse ». < Sémitique du Sud {ṣḥn/l}, cf. guèze ṣaḥl « assiette », probablement une autre extension de l’élément bi-consonantique {ṣḥ}. *{ṢḤW} (‫)صحو‬ GL >yaṣḥī< (registre semi-correct), AL nazhú çaháit çahú « être ou devenir clair (le ciel) », VA >yaṣḥū ṣaḥā ṣaḥū< « être ou devenir clair (le ciel) » ; s’éveiller ; être dégrisé ». VA >niṣaḥḥī k = yuṣḥa iṣḥā k< « réveiller » ; ZǦ >rizq+uh aṣḥà< « il détruit ses propres moyen de subsistance ». AL yaztazhá aztazhá iztizhá « faire de prières publiques pour que la pluie cesse ». IQ >al+ṣaḥū< « il fait serein ». GL >ṣāḥī< « sobre », AC « serein, clair » ; VA « clair ; sobre ; éveillé » ; IQ

|| 7 Calque du castillan corregidor. 8 Il y a un lien phonétique et sémantique évident avec {ḌḤW}, q.v., signalé par Leslau 1987 : 553. 9 Néanmois, l’accadien ṣêpum « annoter » et ṣe’pum « lettre scellée » suggèrent un emprunt direct, ignoré par le sémitique du Nord-Ouest.

756 | *{ṢḪR(L)}

« sobre ; serein ». Une autre extension de l’élément bi-consonantique {ṣḥ}, cf. hébreu ṣāḥāh « briller », araméen rabbinique ṣǝḥā/ī « avoir soif ; être sec », syriaque ṣaḥwā « jour clair ou serein », guèze ṣäḥaw/yä = ṣǝḥw/yä « être clair ou serein (le jour) ». *{ṢḪR(L)} (‫)صخر أو صخرل‬ GL + >ṣuḫūrun< (registre haut), VA >ṣaḫrah + ṣiḫār / ṣaḫar / ṣuḫūrṣaḫar nom d’unité +ah 2 ṣaḫratayn + ṣuḫūrṣaḫrahal+ṣuḫayrūlah< « Zuheruela (géographie, avec la forme diminutive arabe et le suffixe diminutif roman andalou) ». Voir {ʔNSN}, {BSBS}, {ḤZZ} I, {DWD}, {RQʕ}, {ZYT}, {ŠYĠ(Ḻ)} et {KRB/FS}. Sans parentage sémitique ou avec les langues voisines, on ne peut qu’émettre des hypothèses à propos de l’origine de cette racine arabe, telles qu’un euphémisme tiré de {ṢĠR}, q.v. *{ṢDʔ} (‫)صدء‬ VA >yaṣdā ṣadiya ṣadàn ṣādī< « se rouiller ». >yuṣdī aṣdā iṣdā muṣdī k< « (en)rouiller ». ṣadà/ā + aṣdiyah « rouille ». FǦ >aṣdà< « noir mêlé de roux (couleur de chevaux) ». Voir {ṢDD} II. < Sémitique de l’Ouest {ṣdy}, cf. hébreu ṣadāh, araméen rabbinique ṣǝdā/ē « détruire » et syriaque ṣǝdā/ī « se rouiller ; être détruit » ; extension d’un élément bi-consnantique {ṣd}, cf. aussi {ṢDM}. *{ṢDḤ} (‫)صدح‬ VA >yaṣdaḥ ṣadaḥ ṣadḥ ṣādiḥ< « gazouiller ». Extension de {ṢDW}, q.v. *{ṢDD} (‫)صدد‬ I. GL >aṣuddu< (registre haut), VA >nuṣudd ṣadadt ṣadd ṣādd + īn maṣdūd k ʕan / min< « écarter, détourner ; éviter » ; IQ >ṣadd+anī< « il m’évita » ; >ṣadda ʕan+nī< « il me quitta » ; >yuṣudd an yaǧlas< « il évite de s’asseoir ». VA >yaṣṣaddad aṣṣaddad< « suppurer ». >yanṣadd anṣadd ʕan / min< « s’écarter, se détourner ». IQ >ṣad(di ʕan) = ṣudūd< « réjection, dédain ». VA >ṣadīd + ṣadāʔidṣadīd al+ḥadīd< « rouille de fer ». Variante phonétique de {ṢDʔ}, q.v. *{ṢDR} (‫)صدر‬ VA >naṣdur ṣadart ṣudūr ṣādir + īn min = yanṣadar anṣadar< « émaner, venir de ». >niṣaddar taṣdīr k< « blesser à la poitrine » ; AL niçaddár çaddárt « s’appuyer sur la poitrine ». VA >nuṣdir aṣdart iṣdār< « émettre, produire ». >yaṣṣaddar aṣṣaddar< « être blessé à la poitrine ; être préfacé ». >ṣad(a)r + ṣudūrṣadr + ṣudūr< « poitrine » ; IQ >ṣad(a)r< « poitrine ; partie centrale » ; BD 1r >ṣadrṣadru kitāb = maṣdarun< (registre haut) « préface », AC >ṣadr alḥamīr< « l’avant-garde d’une armée d’ânes » ; DS >ṣadr al+bāzī< « blé noir (Fagopyrum esculentum). ḪA ayt 1 >buwayḏaqan ṣadrī< « pion du centre de l’échiquier ».10 HC 50 et IA >ṣadrah< « blanc de volaille ». GL >ṣudratun< (registre semi-correct) « poitrine » ; IQ >ṣudrah< « sorte de gilet ». >maṣdar< « origine » ; AC « nom d’action des verbes » ; AL mázdar « gérondif ».11 Voir {ṮLǦ}, {ḪL/RḪL}, {ZYN}, {SLW} I, {ŠRḤ}, {ḌYQ}, {ʕṮN}, {QRʔ} et {WSʕ}. Variante phonétique du pan-sémitique {SDR}, q.v. *{ṢDʕ} (‫)صدع‬ VA >naṣdaʕ ṣadaʕt ṣadʕ ṣādiʕ maṣdū k< « fendre ». >niṣaddaʕ taṣdīʕ k< « confondre ; fendre » ; IQ >naṣaddaʕ< « donner un mal de tête » ; >yuṣaddaʕ ṣudāʕan kaṯīr< « il a souvent le mal de tête » ; AŠ 84/3/4 >lā tiṣaddaʕ+nī< « ne me casse pas la tête ». VA >yaṣṣaddaʕ aṣṣaddaʕ< « être confondu ». >yanṣadaʕ anṣadaʕ inṣidāʕ< « être fendu » ; DS « avoir un mal de tête ». VA >ṣadʕ + ṣudūʕ< « fente, fissure ». >ṣudāʕ< « confusion ; mal de tête ; tournis (art vétérinaire) » ; IQ et ZǦ « mal de tête ». VA >mazdaʕṣudġ + a/iṣdāġ / iṣdaġaynmazdaġah< « oreiller » Voir {ZDĠ}. < Sémitique de l’Ouest {ṣdġ}, cf. araméen rabbinique ṣidʕā et syriaque ṣedʕā « tempes » et sudarabique épigraphique >ṣdġ< « manifestation oraculaire ». *{ṢDF} (‫)صدف‬ VA >naṣdaf ṣadaft ṣudūf ʕan / min< « se détourner » ; ZǦ >ṣādaf(at)ʔ.ṣādifu< (registre haut), VA >niṣādaf ṣādaft muṣādafah k< « coïncider ; arriver par hasard » ; IQ >yaṣādaf al+rīḥ< « avoir un vent favorable ». VA >ṣadaf nom d’unité +ah< « coquille, conque » ; IQ >ṣadaf< « nacre ». IA >ṣudfahṣudāf(b+al+)ṣudāf< « (par) hasard ». Voir {ḪZF}. < Sémitique du Sud {ṣdf}, cf. guèze ṣädfä « tomber ou se précipiter de haut en bas », Probablement un cas d’agglutination par {ṢDD} de la préposition fī. *{ṢDQ} (‫)صدق‬ GL >ṣidqun ṣādiqun< (registre haut), VA >naṣduq ṣadaqt ṣidqyaṣdāqū ṣadaq ṣidqyaṣduqlā taṣdaq+uh akṯar< « ne le crois plus » ; IZ 14/6/4 >ʕind+uh ṣadaq+uh< « il le trouva chez lui » ; AC >aṣdaq fī< « atteindre (une cible) » ; AL

|| 10 Voir Wieber 1972 : 307-308. 11 Evidemment, une traduction peu exacte du terme grammatical arabe. 12 Probablement prononcé avec un /z/ peut-être « emphatisé » ; voir Corriente 1977 : 50.

758 | *{ṢDM}

azdá/íq axú xu (= /aṣdáq áš hú (á)ššú/) « qui est-ce ? (dans le jeu des devinettes) ». VA >yazduq zaduq zudūqah / izdāq / zadāqah< « être lourd, avoir le poids juste » ;13 SH >ṣadaq = aṣdaq iṣdāq< « avoir un certain rendement » ; IW II:396.3 >yṣdq rbʕ wrd nḥw ṯlāṯt ʔrbāʕ wzn+h mn mā+wrd< « un quart de roses a un rendement approximatif de ¾ de son poids en eau de roses », 6-7 >ykūn iṣdāq+uh< « son rendement sera ». GL >muṣaddaqunniṣaddaq ṣaddaqt taṣdīq k binaṣaddaq+uh taṣaddaq yuṣaddaq taṣdīq maṣdūqtiṣaddaq ṣaddaq (impératif) ṣuddiqtiṣaddaq< « croire ce qu’on dit » ; VA >niṣaddaq ṣaddaqt ʕalà bi = nataṣaddaq = naṣṣaddaq taṣaddaqt ʕalà bitiṣaddaq< « donner aumônes » ; AL niçaddáq tiçadáq çaddáqt muçáddiq « croire ; donner des aumônes pour les parents morts » ; IQ >ṣaddaq liman qāl l+ak< « tu peux croire ce qu’il te dit », VA >nizaddaq k< « donner le poids juste ». GL >ṣidāqnaṣādaq< « être ou devenir ami de ». VA >nuṣdiq aṣdaqt iṣdāq k< « donner le don nuptial ». GL >ṣidqanb+al+ṣidq< « vraiment, sincèrement » ; >mumkin al+ṣidq< « croyable » ; IQ >ṣidqi ḏ̣unūn< « sagacité ». VA >ṣadaqah + ātṣadaqahṣadaqah< « impôt foncier ».14 VA >ṣadāq + ṣaduqāt / adiqahṣidāqṣadāqah< « amitié ». VA et ZǦ >ṣadīq + aṣdiqāaṣdiqāʔṣadīq féminin +ah< « ami » ; IH >ṣadīqatu fulānin< (registre haut) « l’amie d’un tel ». ET Saduc « nom propre masculin ». VA >ṣādiq + īnṣādiq = ṣadūq féminin +ahaṣdaq< « sincère ; vrai » ; AL al guaddó a çadíq (lire çádiq) « la vraie ablution ». tazdíq « foi, croyance ». muçádiq áân al gáir « qui donne l’aumône pour un autre ». VA >mazdūq< « avoir le poids juste ». Voir {TBT}, {ḤML}, {ḪLF}, {ZDQ}, {KSB} et {LHǦ}. < Sémitique de l’Ouest, cf. ougaritique et sudarabique épigraphique >ṣdqaṣdumu ṣadāmatun< (registre semi-correct), VA >naṣdum ṣadamt ṣadm(ah) ṣādim maṣdūm k ≠ ʕalà< « frapper, se heurter ≠ attaquer ». >niṣādam muṣādamah k = yaṣṣādam aṣṣādam< « s’entreheurter ». >yanṣadam anṣadam inṣidām< « être frappé ou heurté ». MT >burǧ al+ṣadāmṣadàn< (registre haut), VA >ṣadà< « écho ». Extension d’un élément biconsonantique {ṣd} (voir {ṢDḤ} et {ṢDM}).

|| 13 Voir Corriente 1977 : 50, à propos de /ṣ/ > /z/. 14 Payé directement au gouverneur (wālī) à Cordoue, cf. aragonais azadeca ; voir Corriente 2008a : 92, s.v. aldaca.

*{ṢRR} | 759

*{ṢRB} (‫)صرب‬ IZ 12/1/3 >ṣarāb< « lait aigre ». < Arabe ṣar(a)b, un cas d’agglutination de la préposition bi+ par {ṢRR}, q.v., puisqu’on compare ce produit avec le lait retenu dans le pis et ayant acquis ce goût. *{ṢRǦ} (‫)صرج‬ LH 1 */ṣárǧa/ « dévidoir des soyeux ».15 < Araméen rabbinique et syriaque sǝrag « tresser » ; cf. aussi dans le sémitique de l’Ouest l’hébreu śērēg « tresser » et guèze mäśgärt « réseau ».16 *{ṢRḤ} (‫)صرح‬ I. GL >ʔ.ṣarriḥuniṣarraḥ taṣrīḥ bi+kaḏā fī< « déclarer, annoncer ». >yaṣṣarraḥ aṣṣarraḥ taṣarruḥ / ṣurāḥ< « être déclaré ou annoncé ». MT >al+bayʕ al+ṣaḥīḥ al+batl al+ṣarīḥ< « vente effective, définitive et publique ». IH 367 >ṣurāḥan< « publiquement ». Variante phonétique de {SRḤ}, q.v., peut-être décelant un emprunt à l’araméen. II. VA >ṣarḥ + ṣurūḥ< « tour ». Variante phonétique du sémitique de l’Ouest {ḍrḥ}, cf. hébreu ṣārīaḥ et araméen rabbinique ṣǝrīḥā « donjon », arabe ḍarīḥ « mausolée », guèze ṣǝrḥ « chambre privée » et sudarabique épigraphique >ṣrḥ< « édifice du culte ». *{ṢRḪ} (‫)صرخ‬ VA >yaṣruḫ ṣaraḫ ṣurāḫ< « crier » ; >yastahall ṣāriḫ< « commencer à crier » ; ZǦ et AC >yaṣruḫ ṣarḫahṣurāḫu ʔl+dīk< « chant du coq ». DS et TD 200 >ṣarrāḫah< « serpentaire (Dracunculus vulgaris) ». < Pan-sémitique {ṣrḫ}, cf. hébreu ṣāraḥ, araméen rabbinique et syriaque ṣǝraḥ, guèze ṣarḫa « crier », sudarabique épigraphique >ṣrḫ< « lancer un appel à l’aide », et accadien ṣarāḫu(m) « crier, se complaindre ». *{ṢRD} Voir {SRD}. *{ṢRR} (‫)صرر‬ I. VA >yuṣirr aṣarr iṣrār muṣirr + īn ʕalàyaṣrar aṣrar maṣrūr al+zarʕ< « être endommagé par le froid (les semailles) ». >ṣirr< « vent froid ou gélée ». IQ >ṣārrah< « nourriture suffisante pour conserver la vie ». >ṣurrahmaṣarr + ātmṣrrt< « espèce de tunique », hébreu ṣārar « lier ; être attaché ou étroit », araméen rabbinique ṣǝrar et syriaque ṣar « attacher ; serrer », sudarabique épigraphique >hṣr< « rester de-

|| 15 Posé par le castillan azarja ; voir Corriente 2008a : 216. Cf. aussi l’arabe marocain ṣāṛ(ē)ǧa, selon Prémare VIII : 47 et VII : 222 šāṛ(ē)ǧa, Probablement une prononciation ultra-correcte des milieux judéo-arabes. 16 Avec une métathèse permettant le lien de cette racine avec l’ougaritique et l’accadien selon Leslau 1987 : 527.

760 | *{ṢRṢR}

bout dans un lieu sacré » et guèze ṣǝrur « cuirasse », avec plusieurs évolutions sémantiques. II. GL >aṣurru y.sraryiṣarrar ṣarrar taṣrīr< « grincer ». GL >sarrāratun< (registre semi-correct) « cigale ».17 Voir {ZRR} II. D’origine onomatopéique. *{ṢRṢR} Voir {SRSR} et {ṢL/RṢL/R}. *{ṢRṢF} Voir {ṢF/RṢF}. *{ṢRṬ} (‫)صرط‬ VA >ṣirāṭ < « sentier ». < Araméen rabbinique isṭǝrāṭā et syriaque estǝraṭ < latin strāta « chemin pavé ». *{Ṣ/SRʕ} (‫)صرع‬ GL >asriʕu< (registre semi-correct), VA >naṣra/iʕ ṣaraʕt / aṣraʕt ṣarʕ / iṣrāʕ ṣāriʕ maṣrūʕ ktaṣraʕ< « abattre par terre (un accès d’épilepsie) » ; GL >allaḏī yusraʕ fī ruʔūsi ʔl+ahillah< « lunatique ». GL >musāraʕatun kāna yutasāraʕ< (registre semi-correct), VA >niṣāraʕ muṣāraʕah k = yaṣṣāraʕ aṣṣāraʕ taṣāruʕ maʕ< « lutter corps à corps ». >naṣriʕ aṣraʕt k< « abattre par terre, renverser ». >yanṣaraʕ anṣaraʕ< « avoir un accès d’épilepsie » ; AC >inṣirāʕdāʔu ʔl+ṣarʕṣarʕṣirāʕ< « lutte corps à corps ». GL >munṣariʕun + ṣryʕwn mn ʔl+dāʔ ʔl+sawdā< (registre semi-correct), AL maçoróô + ín « épileptique ». LH .155 */ṣār(i)ʕ assáʕa/ « qui abat à l’instant ».18 DS >ṣarraʕīn< « lutteurs ». Hébreu ṣāraʕat « lèpre », sudarabique épigraphique >mṣrʕ< « porte (de ville) » et accadien ṣiāru(m) « triompher », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{ṢRF} (‫)صرف‬ GL >(y)aṣrifu yuṣrafu maṣrūfatun< (registre haut), VA >naṣrif ṣaraft ṣarf ṣārif maṣrūf k ʕanaṣrif< (impératif), AL nazríf azráft « détourner, écarter » ; VA >naṣrif ṣaraft maṣrūf k ʕalà< « rejeter », ḪA cya 2 >aṣrifi qalb+ak ʕalay+ya< « tourne ton cœur vers moi ». VA >niṣarraf taṣrīf k< « utiliser ; changer (la monnaie) », AL niçarráf çarráft taçríf « changer (la monnaie) ; faire subir les inflexions grammaticales » ; IQ >ṣarraf ḥiyal< « il utilisa des ruses » ; >yaṣarraf (abyāt) šiʕr+uh< « il fait circuler ses vers » ; >tuṣarraf al+amṯāl< « on cite des proverbes ». MT >ṣāraf = aṣraf iṣrāf ʕalà< « payer, dépenser ». VA >niṣāraf muṣārafah k = naṣṣārafu aṣṣārafna maʕ< « faire des affaires monétaires ». >n≠yaṣṣarraf aṣṣarraf(t) taṣarruf (mutaṣarrif + īn li maʕ)< « être utilisé ≠ être

|| 17 Voir Corriente 1977 : 48, à propos des confusions phonétiques entre /s/ et /ṣ/, plus fréquentes dans le voisinage des consonnes vélarisées, dont /r/. 18 Reflété par le castillan zarazas « poison pour tuer le chiens ». Il faut corriger ainsi l’étymologie néo-persane suggérée ici ; voir Corriente 2008a : 430, s.v. saraça.

*{ṢRM} | 761

changé ; pisser » ; AL açaráft al quélba « être en chaleur (la chienne) » ; IQ >yaṣarraf al+ǧamāl fī+h< « la beauté s’est emparée de lui » ; >ʕalà ḥāl taṣarruf al+aqdār< « selon les caprices du destin ». GL >ʔ.nṣarifu yanṣarifūna ʔ.nṣarafa ʔ.nṣirāfun< (registre haut), IQ >anṣarafyanṣarafn≠yanṣaraf anṣaraf inṣirāf munṣarif min / ʕan li / ʕalà< « partir ; être écarté ou chassé » ; IQ >nanṣaraf li+ġimd+ī< « je reviens à mon fourreau » ; CP 149.4 >ynṣrf ʔl+nyl< « les eaux du Nil descendent ». VA >ṣarf + ṣurūfṣarf< « paiement » ; >sūq al+ṣarf< « marché de change » ; ZǦ >qad tamma ṣarf+uh< « on ne l’utilise plus » ; >kāġid ṣarf< « papier gris ». IQ >ṣurūf al+zamān< « l’écoulement du temps ». VA >ṣirf< « pur ». AL çaríf « (bête) de deux couleurs » ; quélbe façaríf « chienne en chaleur ». GL >ṣarrāfun + ūna< (registre haut), VA >ṣayrafī + īnṣayrafī + ṣarayifīnṣarrāfal+ḏahab al+fūnšī al+ṣarrāf< « monnaies d’or frappées par le Roi Alphonse de cours légal ». VA >ṣarrāfah + ṣarārif< « escalier ». AL muçarrif + ín « aumônier ». MT >mutaṣarrif< « employé ; administrateur » ; >mutaṣarrifah< « maîtresse de maison ». Voir {ʕŠR} et {ʕWD}. < Pan-sémitique {ṣrp}, cf. ougaritique >mṣrp< « creuset », hébreu ṣāraf et araméen rabbinique ṣǝraf « fondre, raffiner », syriaque ṣǝref « raffiner, clarifier », sudarabique épigraphique >ṣrf< « argent ; dépense » et accadien ṣarāpu(m) « brûler ». *{ṢRM} (‫)صرم‬ VA >ṣarm< « coupe, retranchement ». >niṣarram taṣrīm knaṣrim aṣramt iṣrām ʕalà / fī< « persister ». >yaṣṣarram aṣṣarram< « être bouché ». GL >ʔ.nṣarimu< « s’arrêter, cesser » ; MT >anṣaram al+ʔamad< « le délai a expiré ». VA >ṣarāmah< « persistance » ; IQ >ṣarāmat qalb+ī fī hawā+k< « l’insistance de mon cœur à t’aimer ». GL >ṣarūmun< (registre haut) « hardi ». VA >ṣarīm< « aube ». >ṣ. + īn< « persistant ». >ṣarīmah + ṣarāʔim< « obstruction, engorgement ». TD 199 et UT nº 3199 >ṣarīmat al+ǧady< « chèvrefeuille (Lonicera caprifolium) ». VA >ṣārim + ṣawārim< « sabre ». GL >iṣrāmun< (registre semi-correct) « hardiesse ». TH 38.3 >muṣarram< « menu bois (à brûler) ». Voir {S/ṢRM} et {LM}. Variante phonétique du sémitique du Sud {ṣrb}, cf. sudarabique épigraphique >ṣrb< « moisson » et >ṣrbt< « percement d’une route », guèze ṣärabä « couper le bois (le menuisier) » et arabe ṣaraba « couper ».19

|| 19 Il y a aussi un lien sémantique évident avec {ṢRR}, q.v., dont cette racine serait une extension.

762 | *{ṢRY} *{ṢRY} (‫)صري‬ IH 292 >ṣārin< (registre haut), VA >ṣārī + ṣawārīṣārī< « colonne ». Voir {ŠDD} et {QBB} IV. Probablement une variante phonétique de {SRY}, q.v. *{ṢRYQ} Voir {SRYQ}. *{ṢṢṬ} (‫)صصط‬ VA >niṣaṣṣaṭ ṣaṣṣaṭt muṣaṣṣit k< « mouiller, tremper ». >yaṣṣaṣṣaṭ aṣṣaṣṣaṭ taṣaṣṣuṭ / tasassuṭ fī< « être trempé ». < Roman andalou */ŚOPOCÁT/ « trempé », < latin sub pŭtĕum « dans un puits », cf. castillan sopozar.21 *{ṢṢL} (‫)صصل‬ TD >ṣaṣalàṣawṣalāʔ = ṣāṣal = ṣāṣullà< « ornithogae en ombelle (Ornithogalum umbellatum) ». Peut-être une contraction de la phrase arabe *sawʔu sullah « mauvais sainfoin d’Espagne » ; voir {SLL} III. *{ṢṬB} (‫)صطب‬ VA >maṣṭabah + maṣāṭib< « banc, estrade pour s’asseoir » ; IW I : 126.4 et 613.27 >maṣāṭib< « planches, couches (dans un jardin) » ; IB 130 et CP 77.5 >maṣāṭib al+zabl< « couches engraissées ». < Arabe mabsaṭah « surface égale ». *{ṢṬL} (‫)صطل‬ VA >miṣṭal + āt< « cheville du pied ; plaine (de maçon) ». Voir {SṬL}. < Arabe misṭār = masṭarīn < grec μύστρον « cuillère », probablement à travers l’araméen, pourtant sans attestations. *{ṢʕB} (‫)صعب‬ GL >yaṣʕubu ʕalay+ya ṣuʕūbatun< (registre haut), VA >naṣʕub ṣaʕab ṣuʕūbah ʕalàṣuʕūbahniṣaʕʕab k< « rendre difficile ». >yaṣṣaʕʕab aṣṣaʕʕab taṣaʕʕub< « devenir difficile ». GL >ṣaʕbun< (registre haut), VA >ṣaʕ(a)b féminin +ah + ṣiʕābṣaʕb + ṣiʕābṣaʕabmā+ʔṣʕab+uhmā+ʔṣʕab< « qu-il est difficile ! » ; >mā+ʔṣʕab l+ī / ʕalay+ya< « qu’il m’est difficile ! ». ET Moçoab « nom propre masculin ». Voir {RWM} I et {HMYN}. Sans parentage sémitique ou avec les langues voisines, cette racine arabe serait le résultat de l’agglutination de la préposition bi+ par une racine bi-consonantique préservée par le syriaque ṣāʕaʕ = ṣǝʕīʔā « fétide », et probablement aussi par le guèze ṣaʕṣaʕ « avorton ». || 20 Cet auteur rapporte aussi les significations « hune », « lest » et « poupe », reflétées dans DS II : 831, mais rien ne semble les confirmer, probablement des erreurs d’interprétation du dictionnaire latin de Nebrija qu’il suivait, ou des instructions de ses auxiliaires natifs, ignorant tous le lexique de la mer. 21 Ce mot est en connexion avec certaines fêtes populaires d’Espagne, où les gens se jettent de l’eau, ou mouillent la personne parmi eux qui est déguisée de façon ridicule, comme c’est le cas du cipotegato à Tarazona, < bas-latin *sub+puteatus.

*{ṢʕQ} | 763

*{Ṣ/Sʕ/ḤTR} (‫)صعتر‬ IH 191 >saʕtarun< (registre haut), ZǦ >saʕtarṣaʕtarun< (registre haut), VA >ṣaʕtarṣ. (āǧāmī / ġiyāḍī)ṣ. ḫūzī< « origan compact (Origanum compactum ou virens) » ; nº 1263 >ṣ. al+ḥamīr< « pouliot » (Mentha pulegium) » ou « epèce d’origan (Origanum onites) » ; nº 3201 >ṣ. fārisī / al+ṣaqālibah< « sarriette commune ≠ des montagnes (Satureja montana / hortensis) » ; nº 3205 >ṣ. al+baqar< « millepertuis verticillé (Hypericum coris) » ; nº 3208 >ṣ. al+saḥarah< « epithym (Cuscuta epithymum) » ; nº 3200 >ṣ. al+naḥl< « lavande stoechas (Lavandula stoechas) » ; 3212 >ṣ. ḥiǧāzī< « hyssope (Hyssopus officinalis) » ; nº 3214 >ṣ. al+maʕaz< « menthe des cerfs (Mentha cervina) ». DS >ṣuʕaytirah< « marjoaine (Origanum majorana) » ; UT nº 557 « epithym (Cuscuta epithymum) », nº 565 « espèce de millepertuis (Hypericum tomentosum) ».23 IQ >ṣaḥtar+ī< « mon apprêt ». HC 59 >ṣaʕtariyyah< « étuvée assaissonée avec de l’origan ». >musaʕtar< « mets d’aubergines au thym ». Voir {ḤBQ(Ḻ)} et {LWK}. Emprunt à l’araméen, cf. rabbinique ṣitrē/āh et syriaque ṣetrā, < latin sātŭrēia. *{ṢʕD} (‫)صعد‬ GL >aṣʕadu< (registre haut), VA >naṣʕad ṣaʕadt ṣuʕūd li / ʕalà = yaṣṣaʕʕad aṣṣaʕʕad taṣaʕʕud mutaṣaʕʕidniṣaʕʕad taṣʕīd k< « faire monter, élever ». DS >ṣāʕada< « distiller ». >taṣāʕada< « s’évaporer ». IZ 1/2/5 >b+al+ṣaʕdat al+samrā< « avec sa lance ». VA >ṣaʕīd< « la Haute Égypte ». MT >mn yawm tārīḫ hāḏa ʔl+kitāb fa+ṣāʕidan< « depuis la date de cette lettre à l’avenir». VA >maṣʕad + maṣāʕidmaṣʕad< « montée ». < Sémitique de l’Ouest {ṣʕd}, cf. hébreu ṣāʕad « marcher », araméen rabbinique ṣiʕēd « gravir », et sudarabique épigraphique >ṣʕd< « monter ». *{ṢʕR} (‫)صعر‬ VA >ṣaʕar< « grimace ». Variante phonétique de {SʕR} I, q.v., mais cf. aussi araméen rabbinique ṣaʕar « douleur ; honte ». *{ṢʕQ} (‫)صعق‬ GL >ʔ.ṣʕqal+ṣāʕiqah taṣʕaq ṣaʕaqat ṣaʕq maṣʕūq = tanzal / tiqaʕ al+ ṣāʕiqah< « frapper la foudre » ; >yaṣʕaq ṣaʕaq ṣaʕiq + īn bi< « être surpris » ; >naṣʕaq ṣaʕaqt ṣaʕq = yanṣaʕaq anṣaʕaq< « être frappé par la foudre ». GL >ṣāʕiqatun< (registre haut), VA >ṣāʕiqah + ṣawāʕiqṣāʕiqah< « foudre ».

|| 22 < Latin serpu/yllum < grec ἕρπυλλον. 23 Voir BCT 2010 : 763-765 et 7.67 à propos des identifications et variantes de >ṣaʕtar< et >ṣuʕaytir(ah)ṣaʕlūk< « voleur ». Probablement une contraction d’une phrase arabe *sāʕī lawāk « cherchant quelque chose à manger ». *{ṢĠR} (‫)صعر‬ I. IH 200 >al+ṣuġru< (maṣdar, registre haut), VA >naṣġur ṣaġurt ṣu/iġar / ṣaġārah / ṣuġūrah< « être ou devenir petit » ; AC >aṣġur< « sois humble ». VA >niṣaġġar taṣġīr kniṣaġġar al+lafḏ̣< « former le diminutif d’un nom ». >yaṣṣaġġar aṣṣaġġar taṣaġġur (bi)< « devenir plus petit, diminuer ; être utilisé dans la forme du diminutif ». >nataṣāġar taṣāġart taṣāġur mutaṣāġir< « s’humilier ». >nastaṣġar astaṣġart k< « considérer peu ou petit, déprécier ». GL >ṣiġar ʔl+sinniṣiġarṣiġri sinn+uh< « sa jeunesse ». GL >ṣaġīr(un) féminin ṣaġīratunṣiġīrunṣaġīr + ṣiġārṣaġīr féminin çaguiratin (registre haut) + ṣiġārṣuġayyarun< (registre semi-correct), IQ et AC >ṣuġayyaraṣġarṣaġīru ʔl+nafsi< « pusillanime ». IQ >ṣaġīrah + ṣaġāʔir< « péché véniel ». AŠ >iṣġār< « humiliation », AL iztizgár « humilité » ; BD 21r >al+istiṣġāru al+naṣraniyyun< (registre semi-correct) « l’humilité chrétienne ». VA >taṣġīr + taṣāġīr< « diminutif ». AL muztázgar « humble ». Voir {ǦZʔ}, {ḤKM}, {ḪNṢR}, {RHB}, {SNN} I, {SHM} et {HDY}. < Pan-sémitique {ṣġr}, cf. ougaritique et sudarabique épigraphique >ṣʕrṣāʕīr< « petit », araméen rabbinique ṣaʕar « douleur ; honte » et zǝʕēr « petit », syriaque ṣaʕrā « honte, déshonneur » et zǝʕūr « petit », guèze ṣǝʕrä « avoir mal » et accadien ṣeḫēru(m) « être petit ». II. GL >ṣaġīratun< (registre semi-correct) « Segor (biblique) ». < Hébreu ṣāʕīr(āh). *{Ṣ/ZĠW} (‫)صغو أو زغو‬ VA >yaṣ/ġà ṣ/zaġā ṣ/zaġw li < « plaire ». >na/uṣġī aṣġayt iṣġā muṣġī ilàaṣġà/ī< (impératif) « écouter ». < Sémitique de l’Ouest, cf. hébreu ṣāʕāh « s’incliner ». *{ṢFḤ} (‫)صفح‬ VA >naṣfaḥ ṣafaḥt ṣafḥ ṣafīḥ + īn ṣaffāḥ + īn maṣfūḥ ʕan< « pardonner ». >niṣaffaḥ k< « feuilleter » ; AL niçaffáh çaffáht muçáffah + ín « paver ; plaquer ». GL

|| 24 Leslau 1987 : 544 semble n’être correct lorsqu’il veut connecter cette racine avec {ḍyq} ; il s’agit plutôt du mythe sémitique de catastrophes annoncées par un cri du ciel, cf. {ṢYḤ}.

*{ṢFR} | 765

>ʔ.ṣāfiḥu< « donner la main » ;25 VA >niṣāfaḥ muṣāfaḥah k = yaṣṣāfaḥ = yataṣāfaḥ aṣṣāfaḥ = taṣāfaḥ taṣāfu mutaṣāfiḥ + īn maʕ< « embrasser ». VA >nataṣaffaḥ taṣaffaḥt = aṣṣafaḥt taṣaffuḥ mutaṣaffiḥ k< « examiner, scruter ». >ṣafḥah + āt< « page ; face». GL >ṣafīḥatun< (registre haut) « plaque » ; VA >ṣafīḥah + ṣafāʔiḥ< « fer de cheval ; plaque, lame » ; AL çaféha + çafáyeh « plaque ; fer de cheval ; enchâssure en fer (d’une table) » ; GL >ṣafīḥatu ḏahabin< « plaque d’or » ; >ṣafāyiḥ< « castagnettes » ; AL çafáyah arritíx « chambranles ». DS >ṣafāʔiḥī< « lamelleux ». VA >ṣuffāḥ nom d’unité +ahṣuffāḥṣafad< « menottes ». IQ >muṣfad al+yad< « (em)menotté ». < Sémitique de l’Ouest {ṣpd}, cf. hébreu et araméen rabbinique ṣāfad « joindre, serrer », et syriaque ṣafdē « santène », probablement la contraction d’une phrase protosémitique comme *ṣappa yad « couvrir les mains ». *{ṢFR} (‫)صفر‬ I. VA >niṣaffar taṣfīr k< « faire pâlir » ; >n. taṣfīr + taṣāfīr ʕalàyiṣaffarʔ.ṣfarrayaṣfarr aṣfarr iṣfirār muṣfarr + īnnaṣfa/āraṣfārū< « pâlir ; devenir jaune ». AŠ 95/5/5 >ṣifr al+yaday< « qui a les mains vides ». AL çifra « chiffre ».27 çúfar « rouille ». GL >ṣufrun< (registre haut), VA >ṣuf(a)rṣufrtārīḫ al+ṣufr< « l’ère hispanique ». VA >ṣufrī + ṣafārī< « chaudron ». IH 349 >ṣufūratun< (registre haut), VA et IQ >ṣuf(ū)rahṣafar< « second mois lunaire arabe ». >ṣafrāṣifrāwīṣafīrun< (registre haut) « sifflement ». UT nº 3225 >ṣufayrāʔṣuffār nom d’unité +ah< « ver intestinal ». IH 221 >ṣuffāratun< (registre semi-correct), VA >ṣuffārah + ātṣuffār< « sifflet ». GL >ṣaffārun< (registre haut), MT >ṣaffār< « chaudronnier, artisan en cuivre ». DS >ṣuffayr< « renoncule des champs (Ranunculus arvensis) ». VA >aṣfar + ṣufaraṣfarṣafratun< (registre semi-correct), diminutif >ṣufayratunṣpymrkbt ṣpyt bḫrṣ< « chariots plaqués en or ». 27 Retourné du castillan cifra < arabe ṣifr « zéro » ; voir Corriente 2008 : 266. 28 Encore d’autres identifications dans BCT 2010 : 767.

766 | *{ṢFṢF}

110.9 >al+māʔ ʔlʔaṣfar< « jaunisse », AL aqĉár azfár « plus jaune ». GL >muṣfaru ʔl+lawn< « jaunâtre ». Voir {DNR}, {SWSN}, {ṢBʕ}, {ṢNDL}, {ṬBʕ}, {ʕRQ}, {MRR} et {NḤS} II. < pan-sémitique {ṣpr}, probablement onomatopéique, cf. ougaritique >ṣprṣafṣaf< « vide, désert ». Voir {QWʕ}. Forme rédupliqué de {ṢFW}, q.v. *{ṢF/RṢF} (‫)صفصف او صرصف‬ GL >ṣifṣāfun< (registre semi-correct), diminutif >ṣufayṣafunal+ṣufayṣafahṣif/rṣāf (nom d’unité) +ah + ṣaf/rāṣif al+safāsifṣafṣāfahṣifrāġūn< « orfraie ». < Bas-grec ὀσσίφραγον < latin ossĭfrăga. *{ṢFʕ} (‫)صفع‬ VA >naṣfaʕ ṣafaʕt ṣafʕṣāfiʕ maṣfūʕ k< « souffleter ». IQ >ṣufayʕāt< « tapes, claques ou soufflets légèrs ». VA >miṣfaʕānī< « souffleté souvent ». < Sémitique du Sud, cf. guèze ṣäfʕa, une variante phonétique de l’arabe safaʕa « frapper ». *{ṢFF} (‫)صفف‬ VA >niṣaffaf taṣfīf k< « ranger, disposer en ordre » ; IQ >ṣaffaf al+ǧawhar< « enfiler les perles » ; >naṣaffaf ʕalà ʔl+nār< « ranger les brochettes sur le feu ». VA >yaṣṣaffaf aṣṣaffaf< « être rangé ou disposé en ordre ». >ṣaff + ṣufūf (al+ḥarb)ṣafṣaffaynṣaffay< « rang (des troupes), ligne » ; IQ et AC >ṣaf< « rue principale du souk » ; MT >ʕalà ṣaff wāḥid< « dans une seule ligne » ; GL >ʔl+ṣaffu ʔl+ʔawwalu ≠ ʔl+ṯānī ≠ ʔl+ṯāliṯu ≠ ʔl+rābiʕu< « le premier ≠ deuxième ≠ troisième ≠ quatrième rang< » ; >baytun fī+hi ṯalāṯatu ṣufūf< « une chambre avec quatre sofas » ; IQ >ṣufūf< « sofas ». IH 334 et LZ >lazima ʔl+nāsu maṣāf+ahum< « les gens ont gardé leurs rangs ». GL >muṣāfun< (registre semi-

|| 29 Le sémanthème basique de cette racine est « siffler », d’où on a tiré le nom des oiseaux, puis celui de la couleur jaune en arabe. 30 GL >ṣabbīr< n’est qu’une transcription de l’hébreu ; voir Corriente 2013b : 144 et 1985 : 153. Reflété aussi par le latin sapphīrus et le grec σάπφειρος, ce mot reste une énigme étymologique. 31 Selon BDB 861, s.v. ṣāfāf. UT nº 3232 dénombre les variétés blanche (Salix alba, aussi appelée >ḫilāf< et >šāliǧaḥmarmuʕṣī< ou >ġarab< « saule de Babylonie »), (Salix viminalis, >rūmībalḫībībanšālǧuh ġattīnuhʕūd al-rīḥāmlīlisṣpy< et hébreu ṣippāh « plaquer », guèze ṣäfṣäfä « paver » et accadien ṣuppu « plaqué ». *{ṢFQ} (‫)صفق‬ AL nazfúq çafúqt açfúq çuffúca « être ou devenir épais ou gros ». GL >ʔ.ṣf.qu taṣfīquʔl+yadayn< « battre des mains » ; >saffiqū< (impératif) « presser » ; VA >niṣaffaq taṣfīq (k)< « battre des mains ≠ épaissir, rendre épais ». >yaṣṣaffaq aṣṣaffaq< « s’épaissir ». AL nimazfáq mazfáqt « jouer des cliquettes ou castagnettes ». GL >safqatun< (registre semi-correct) « poignée de main » ; VA >ṣafqah + āt< « poignée de main ; accord » ; MT >ṣafqah< « accord, marché conclu ». VA >ṣafāqah< « épaisseur, densité ». >ṣifāq< « péritoine » ; IA « péricarde » ; AC >ṣifāq qalb+uh< « son péricarde » ; >ṣ. al+bayḍ< « pellicule intérieure de l’œuf ».32 GL >safīqun, féminin safīqatunṣafīqah< « forte, vigoureuse » ; GL >makānun safīqun mina ʔl+šaǧari< (registre semi-correct) « bois épais ». >musāfiqunmusāfiqah + ātmaṣāfiqsafāʔiq< « nombril de Vénus (Umbilicus rupestris) ; nº 4469 >s. ʔl+kaʔs< « cotylédon ombilique (Cotyledon umbilicus Veneris) ». < Sémitique du Sud {ṣfq} cf. guèze ṣäfäqä « être dense ou compact », variante phonétique de {sfq}, cf. hébreu sāfaq, araméen rabbinique sǝfaq « frapper, battre ». *{ṢFN} (‫)صفن‬ DS et BM >ṣafīnah< « sabine (Juniperus sabina) ». < Latin săbīna. *{ṢFNR} Voir {ʔSFNR} I. *{ṢFW} (‫)صفو‬ GL >aṣfà< (registre semi-correct), VA >yaṣfū ṣafā ṣafā / ṣafw ṣāfīyaṣfū< « être ou devenir pur ou clair » ; VA >yaṣfā ṣafā min / kṣafā(t)ṣafā(t) yaṣfāyaṣfà ṣafa/ā ṣafāt< « être fini ; finir » ; AL nazfá çafáit « mourir » ; çafáat a çallá « la messe est finie » ; AŠ 95/4/4 >ṣafā ʕayš+ak< « ta vie est finie » ; IQ >ṣafā l+ak< « il devint le tien » ; GL >uṣaffī< (registre haut), VA >niṣaffī taṣfiyah muṣaffà k< « clarifier, épurer ; couler, distiller ; achever » ; AL niçaffí çaffá/éit taçfía mu/oçafí féminin +a + ín (participe agentif) muçáfi + ín (participe non-agentif) « épurer ; couler ; écremer ; débrouiller, démêler » ; IQ >ṣaffà qaṭīʕ+uh< « il acheva son verre ». >aṣfī< (impératif) « rendre clair ; montrer clairement» ; >kit+taṣfī l+īʔl+niyyah< « tu aurais clairement montré tes intentions » ; IZ 3/3/2 >al+ṣabāḥ lam yaṣfī niyyah< « le matin ne promettais pas d’être bon ». VA >yaṣṣaffā aṣṣaffā< « être clarifié ou coulé ». GL >ʔ.ṣṭifāʔun< (registre haut), VA >naṣṭafī aṣṭafayt iṣṭifā muṣṭafī< « choisir ». IQ >ṣafā< « bonheur » ; AL çafá « pureté, limpidité » ; DC 15

|| 32 Dans VA à côté de >raqīq albayḍ< par confusion du latin albūgo avec albūmen.

768 | *{ṢQR}

fi çafáâ el engil « à la fin de l’Évangile ». VA >ṣafiyy + aṣfiyā< « bon ami ». GL >ṣāfin (registre haut) = ṣāfī, féminin ṣāfiyatṣāfi/ī, féminin +ah< = AC >ṣāfiyāṣāfīaṣfā< « pur, clair, limpide ». AL tazfíat a xáâr « démêlage des cheveux ». TD 242 >miṣfà al+ruʕāh< « gratteron (Gallium aparine) ». IH 174 >muṣaffàmuṣaffà/ā< « épuré ; sincère ». < Sémitique de l’Ouest {ṣpw}, cf. hébreu ṣāfāh et araméen rabbinique ṣǝfē « surveiller, guetter », avec une évolution sémantique, et syriaque ṣappī « couler, filtrer ». *{ṢQR} (‫)صقر‬ IH 235 >ṣaqrun< (registre haut), VA et IA >ṣaqrṣuqūʕ< « congélation ». VA >miṣqāʕ< « éloquent ». Métonymie de l’arabe ṣaqaʕa « frapper », extension de l’élément bi-consonantique {ṣq} ; cf. {ṢQR}. *{Ṣ/S/Y)QL} (‫)صقل أو سقل أو صيقل‬ GL >aṣqilu< (registre semi-correct), VA >na/uṣqil yaṣqal ṣaqal(t) ṣaql / ṣaqālah / iṣqāl ṣāqil + īn ṣaqqāl + īn maṣqūl / ṣaqīl k = niṣaqqal knasqul masqūlnaṣqil ṣaqalt ḫāṭir+ī< « s’amuser » ; IQ >taṣqul ṯiyāb+ak< « tu te mets bien ». VA >yaṣṣaqqal aṣṣaqqal = yanṣaqal anṣaqal< « être poli ou fourbi ; être amusé » ; IQ >anṣaqal< « être poli ». >ṣaqālahṣayqal + ṣayāqilahal+ṣayqāl< ; LO Çaycalet « nom propre masculin ou sobriquet (avec le suffixe diminutif catalan) ». IH 173 >maṣqalatun< (registre semi-correct), AC maṣqalā = maṣqalah « polissoir ». Emprunt à l’araméen, cf. syriaque sǝqal.34 *{Ṣ/SQL} (‫)صقل أو سقل‬ IH 191 >siqilliyahnisaqlab saqlabah k< « châtrer ». >yassaqlab assaqlab tasaqlub< « être châtré ». >siqlab + saqālibahʔl+ṣiqlabiyyu< (registre semi-correct), IH 236 >al+ṣaqlabiyyu< (registre semi-correct) « eunuque » ; ZǦ >al+ṣaqālibah< « les Slaves (dans la société islamique) ». < Bas-latin sclavus.36 *{ṢQY} Voir {SQY}. *{ṢKK} (‫)صكك‬ I. GL >asukku yasukkūna< (registre semi-correct), VA >ṣakk< « frapper ». GL >istikākunyaṣtakk aṣtakk iṣtikāk muṣtakk bi / maʕ< « se heurter, s’entrechoquer ; grincer (les dents) ». MT >s/ṣakk + ṣukūk< « acte, pièce authentique ». Variante phonétique de {SKK}, q.v., avec une évolution sémantique. *{ṢLB} (‫)صلب‬ I. VA >yaṣlub ṣalub ṣalābah ṣalīb + ṣilāb< « être ou devenir dur ». >niṣallab taṣlīb k< « endurcir ». VA >yaṣṣallab aṣṣallab taṣallub< « s’endurcir». GL >ṣulbun< (registre haut), VA >ṣulb + aṣlābṣulbṣlb< « nerfs d’un cabas » ; VA >ṣulb al+ḥimār< « toit en dos d’âne » ; AL neqçér a çólb « casser le dos ». GL >ṣalibun< « impudent ». >ṣalābatun< (registre haut) « impudence » ; IQ >ṣalābah< « dureté ». CD L 1.25 >mā ʔṣlab+uh< « qu’il est dur ! ». SH >muṣallab< « renforcé avec des nerfs ». Voir {RDD} I, {SL/RSL}, {ŠRṬ} I et {ṢBḤ}. Sans parentage sémitique ou avec les langues voisines, cette racine arabe pourrait résulter d’une contraction de la phrase arabe *aṣlu lubb « fondement du cœur ». II. GL >aṣlibu< (registre haut), VA >naṣlab ṣalabt ṣalb ṣālib maṣlūbyuṣlab maṣlūbyuṣlabniṣallab taṣlīb ʕalà< « faire le signe de la croix » ; AL niçalláb çallábt muçállab « croiser ; faire le signe de la croix » ; BD 10v >yaǧiba ʕalay+ka ayḍan tuṣalliba bāʔamārati al+ṣallibi< « il faut aussi que tu te signes » ; VC 29.1 >tiṣallab ʕalay+hā ʔl+qay< et 53.14 >t. ʕalay+hi il+kayya< « cautérise-le ≠ a en forme de croix ». VA >yaṣṣallab aṣṣallab taṣallub< « être croisé ; se signer ». >yanṣalab anṣalab< « être crucifié ». NQ bz 1/1/4 >ṣalbah< « crucifixion ». GL >ṣalībun< (registre haut), VA >ṣalīb + ṣilbānṣalībal+ṣawālīban al+ṯālaṯāti< « les trois croix ». TD 260 >ʕūd al+ṣalībmuṣallab ʕalà dābt+h< « traversé sur sa bête de somme » ; IW I:453.13 >yšq šq mṣlbā mṯl šq ʔl+bādnǧān< « on le coupe en forme de croix

|| 36 Emprunté aux dialectes de la langue ancienne des Slaves, en lien avec un nom donné au fleuve Dniepr, selon Vasmer 1993 III : 665.

770 | *{ṢLPNǦ}

comme les aubergines ». {BND} II. Emprunté à l’araméen, cf. rabbinique et syriaque ṣǝlībā « potence, gibet » < accadien ṣalāpu(m) « croiser ». *{ṢLPNǦ} (‫)صلـپنج‬ SG >ṣltyǧ< (lire >ṣlbnǧnuṣlit aṣlat iṣlāt muṣlit muṣlat k< « dégainer ». >yanṣalat anṣalat inṣilāt< « être dégainé ». ET Aben Celt, Beniçalte « noms propres masculins ». Sans parentage sémitique ou avec les langues voisines, cette racine arabe pourrait résulter d’une contraction de la phrase arabe *salla ālatan « dégainer une arme ». *{ṢLḤ} (‫)صلح‬ GL >(y)aṣluḥuyaṣlaḥyaṣluḥ ṣaluḥ ṣalāḥ li bi< « être propre, convenir » ; ZǦ >ṣalaḥtaṣlaḥ< « prospérer, aller bien » ; CA 7 >ma+yusliḥ ba+nasara w+bī+na< « ce qui est bon pour les chrétiens et pour nous ». MT >muṣallaḥ< « réparer, raccomoder ». GL >uṣāliḥu = yuṣl.ḥu muṣliḥun bayna ḥizbayn< (registre haut), VA >niṣālaḥ muṣālaḥah k = yaṣṣālaḥ aṣṣālaḥ = nuṣliḥ aṣlaḥt iṣlāḥ muṣliḥ (ḏāt al+)baynmuṣliḥ maʕaṣliḥu iṣlāḥun = astaṣliḥu< (registre semi-correct), VA >nusliḥ aṣlaḥt iṣlāḥ muṣliḥ maṣlūḥ kmaṣlūḥun< (registre semi-correct), IQ >yuṣlaḥ iṣlāḥ< « réparer ; corriger » ; >aṣlaḥat min šān+ī< « ils ont amélioré ma situation » ; VA >na/uṣliḥ aṣlaḥt iṣlāḥ maṣlūḥaṣliḥ< (impératif), AL naz/çléh az/çláht çalh « fermer (avec une serrure) ». VA >yanṣalaḥ anṣalaḥ< « être réparé ou fermé » ; AL nançalah ançaláht « être fermé ». VA >naṣṭalaḥ aṣṭalaḥt iṣṭilāḥ muṣṭaliḥ + īn maʕ ʕalà< « convenir (entre plusieurs) ». VA, IQ et ZǦ >ṣulḥṣalāḥunṣalāḥ< « vertue, bonté » ; IQ « bon état ». GL >ṣāliḥun< (registre semi-correct), VA >ṣāliḥ + īnṣāliḥṣāliḥahṣāliḥ li+kaḏā< « apte, propre à » ; ḪA āciḥ 1 >aḫū ʔlfurǧah ṣāliḥ< « celui qui cherche son plaisir est juste », AC et MT >ṣāliḥyaḥyā al+ṣāliḥ< « Saint Jean » ; DC Çaleha Meriem « Sainte Marie ». IQ >aṣlaḥ< « plus convenable » ; IZ 12/5/2 >wa+l+waqti … mā ʔṣlaḥ+u< « quel beau temps ! » ; NQ aw 1/1/3 >ṭāqat+hā ʔṣlaḥ min arbaʕīn mīl< « sa force atteint plus de 40 miles ». GL >iṣlāḥu ʔl+manṭiq< (registre haut) « rhétorique ». AL iztiláh « orthographie » ; AŠ 34/1/3 >iṣṭilāḥ+hum< « leur terminologie ». VA >maṣlaḥahmuṣālaḥah< « trève ». Voir {ʔRḪ}, {BQY}, {ǦBL} II, {ǦML}, {ʕQD},

|| 37 Malgré les graphies niçállah çalláht, l’absence des participes agentif et non-agentif chez AL et la rareté de la forme II dans les autres sources suggère qu’elle n’existait plus dans le dialecte de Grenade et que ces accentuations-là ne sont que des erreurs, assez fréquentes chez AL, malgré l’avis de DS II : 841.

*{ṢLW} | 771

{QSM}, {NQṬ} et {WSL}. < Sémitique de l’Ouest {ṣlḥ}, cf. hébreu ṣālaḥ, araméen rabbinique et syriaque ṣǝlaḥ « prospérer », et sudarabique épigraphique >ṣlḥ< « paix ; prospérité ». *{ṢLḪ} Voir {SLḪ}. *{ṢLD} (‫)صلد‬ VA >ṣald< « dur ; roc ». Extension de l’élément bi-consonantique {ṣl}, qu’on retrouve dans {ṢLṢL}, q.v.38 *{ṢLṢ} (‫)صلص‬ TD 230 >ṣalaṣ< « cresson des jardins (Lepidium sativum) ». AL sálsa + át « sauce ». < Latin salsus « salé ».39 *{ṢL/RṢL/R} (‫)صلصل أو صرصل أو صرصر‬ VA >niṣal/rṣal = niṣarṣar ṣarṣarah k< « enduire avec de l’argile ». >yaṣṣal/rṣal = yaṣṣarṣar< « être enduit avec de l’argile ». >ṣil/rṣāl = ṣirṣār + ṣal/rāṣil / ṣarāṣirṣ.rṣār< « argile ».40 Réduplication d’un élément bi-consonantique {ṣl}, à l’origine onomatopéique, cf. hébreu ṣālal, araméen rabbinique ṣǝlal et syriaque ṣal « retentir » ; voir ensuite {ṢLṢL}. *{ṢLṢL} (‫)صلصل‬ GL >muṣalṣalāt< « cymbales ». Voir {ṢL/RṢL/R}. Emprunt à l’araméen, cf. rabbinique mǝṣelṣǝlīn, issu de l’hébreu ṣelṣǝlīm et mǝṣiltayim. *{ṢLʕ} (‫)صلع‬ VA >niṣallaʕ taṣlīʕ knaṣṣallaʕ aṣṣallaʕt taṣallu ʕṣalʕun< (registre semi-correct), VA >ṣalaʕ = ṣul(l)ūʕahraʔaytu ṣalʕata fulānin< « j’ai vu la tête chauve d’un tel ». VA >aṣlaʕ + ṣulaʕaṣlaʕyaṣlū+hā< « ils cassent leurs dos » ; ḪA āni 16 >aṣlā+nī< « il cassa mon dos ». FḪ >ṣalāw/yah< « pierre sur laquelle on pétrit les sucreries ». Probablement une variante phonétique de {ṢLB} I, q.v.

|| 38 Il pourrait s’agir de la contraction d’une phrase comme l’arabe *ṣalla yadu+hu « avoir une main sèche comme une pierre », cf. arabe ṣalada « être avare ». 39 La transmission aurait été orientale dans le premier cas, pendant que le mot rapporté par AL est un emprunt récent au castillan 40 Cet ouvrage rend le mot arabe par le latin glarea « gravier », mais DS II : 827 avait raison en l’identifiant avec celui de VA. Il faut donc corriger Corriente 1991a : 107, puisque l’erreur était du GL.

772 | *{ṢLY}

II. VA >niṣallī ṣallayt muṣallī + īn li+l+lah< « prier à Dieu », AL niçallí çallá/éit « prier ; dire la messe » ; IQ >ṣallayt ʕalà ʔl+nabī< « avez vous décidé cela ? » ; ḪA vli 1 >ṣallū ʕalà ʔl+nabī< « soyez fermes ». VA >ṣalāh + ṣalawātṣalāh< « prière », AL çalá + çalaguát « prière ; messe » ; IQ >al+ṣalāh ʕalà ʔl+rasūl< « cri de guerre (= soyez braves) » ; AL muçháf a çalá + macíhif « missel » ; GL >mawḍiʕun / makānun li+l+ṣalātimuṣallà + muṣallayāt< « oratoire » ; IQ >muṣallà< « oratoire ; tapis de prière ; couvre-lit ». IH 215 >muṣalliyatun< (registre semi-correct) « tapis de prière ». Voir {ṢFW} et {FRY} II. Emprunt par le sémitique du Sud à l’araméen, cf. rabbinique ṣǝlō(tā), syriaque ṣǝlū(tā) « prière » < accadien ṣullû « implorer ».41 *{ṢLY} (‫)صلي‬ VA >naṣṭalī aṣṭalayt iṣṭilā muṣṭalī b+al+nār< « se chauffer au feu ». UT nº 806 >ṣilliyānṣalayān< « espèce d’aristide (Aristida obtusa) ».42 < Pansémitique {ṣlw}, cf. hébreu ṣālāh et guèze ṣäläwä « rôtir », araméen rabbinique ṣālī « rôti » et accadien ṣelû « fumiger ». *{ṢMT} (‫)صمت‬ I. IH 226 et 149 >ṣamutat al+ṣumtuaṣmutu aṣmut (impératif)naṣmut ṣamat ṣumt ṣāmit + īn = yaṣṣammat aṣṣammatṣamat asmut (impératif)niṣammat k = nuṣmit aṣmat iṣmāt< « réduire au silence, faire taire ». >ṣamūt< « taciturne, silencieux ». IH 173 >abyaḍ maṣmatun< (registre semi-correct) « blanc comme la neige ». < Sémitique de l’Ouest {ṣmt}, cf. ougaritique >ṣmt< et hébreu ṣāmat « détruire, exterminer », syriaque ṣǝmat et guèze ṣämätä « être taciturne », cf. {ṢMD} II. II. VA >ṣāmit< « (animal) ouvert de haut en bas ».43 Variante phonétique de {ṢMD}, q.v. *{ṢMḪ} (‫)صمخ‬ VA >yaṣṣammaḫ< « germiner ». < Araméen, cf. rabbinique ṣimḥā et syriaque ṣemḥā, une racine du sémitique de l’Ouest qu’on retrouve aussi dans l’hébreu ṣemaḥ « bourgeon ».44 *{ṢMD} (‫)صمد‬ I. GL >al+ṣamadu< « l’Éternel ». VA >ṣamad< « carcasse ». Voir {ʕBD}. Emprunt au sémitique du Nord et de l’Ouest, cf. ougaritique >ṣmd< et accadien

|| 41 Voir Jeffery 1938 : 197-198. 42 Egalement identifié comme « scolyme (Scolymus hispanicus ou maculatus) » dans BCT 2010 : 766. Mot déjà classique, mais à la forme étrange. On se demande encore s’il appartient à {ṣly} où à {ṣll}. 43 Etripé et doncs, plus résistant à la putrefaction. 44 Sans doute, un syrisme; voir Corriente 1999b : 61 et n. 17, à propos de la correspondance phonétique irrégulière.

*{ṢMM} | 773

ṣamādu(m) « mettre un harnais ou un joug », etc. (cf. {ḌMD} =, à travers une métonymie du pouvoir des maîtres d’écurie). II. VA >ṣamūd< « taciturne ». Variante phonétique de {ṢMT}, q.v. *{ṢMDḤ} (‫)صمدح‬ ZǦ >ban ṣumādiḥ< « nom propre masculin ». < Arabe ṣumādiḥ « lion ; fort », extension de {ṢMD} I. *{ṢMṢM} (‫)صمصم‬ IH 330 >ṣimṣāmatun< (registre semi-correct), LZ >ṣimṣām(ah)ṣimṣāmah + āt / ṣamāṣim< « epée ». Réduplication de {ṢMM}, q.v. *{ṢMʕ} (‫)صمع‬ IH 198 >ṣumaʕatun< (registre semi-correct), LZ et ZǦ >ṣumʕahṣūmaʕṣumʕat alaḏān< « minaret » ; VA >ṣawma/uʕah = ṣumuʕah + ṣumaʕ / ṣawāmiʕniṣammaġ k< « gommer ». >yaṣṣammaġ aṣṣammaġ< « être gommé ». GL >ṣamġun< (registre haut), VA >ṣamaġ + ṣumūġṣamġ ʔl+kalḫ / al+ʔuššāq< « gomme ammoniaque » ;46 nº 3184 >ṣ. ʕarabīṣamġ al+balāṭ< « lithocolle » ; DS >ṣ. al+saḏāb< « onguent de rue », >ṣ. al+qatād< « onguent d’oliban ou tragacanthe » ;47 UT nº 3191 >ṣ. al+zaytūnniṣammam taṣmīm k ≠ ʕalà< « rendre sourd ≠ insister » ; AL niçammám çammámt « rendre sourd » ; IQ >ilà samāḥ+u ṣammam< « il cherche à récupérer ses dons ». VA >yaṣṣammam aṣṣammamyataṣāmm taṣāmm< « faire le sourd ». >ṣamam = ṣumūmahṣamīm al+ḫilāfah< « le califat lui-même » ; MT >min ṣamīm māl+uh< « de son propre || 45 Voir Jeffery 1938 : 200, à propos des hypothèsese étymologiques sur ce mot. Selon J.P. Monferrer, 2002 : 345-348, le mot guèze serait une déformation du syriaque sāmkā « colonne », attesté dans la legende de Siméon le stylite ; voir aussi Monferrer 2004 : 105-106. 46 Voir BCT 2010 : 760-761, à propos d’autres gommes et résines. 47 Mais voir les identifications du qatād chez BCT 2010 : 631-632. 48 Diminutif euphémistique de ṣaml « sec, dur ». Personnage historique bien connu ; voir EI2 IX : 906-907.

774 | *{ṢMY}

argent ». GL >aṣammun< (registre semi-correct), VA >aṣamm + īnaṣammiaṣammuṣammim + īn< « obstiné ». < Sémitique du Sud {ṣmm}, cf. guèze ṣämmä « être sourd ».49 *{ṢMY} (‫)صمي‬ VA >iṣmā< « percer de flèches ». < Sémitique du Sud {ṣmw}, cf. guèze ṣama « fatigue, affliction ». *{ṢNB} (‫)صنب‬ IH 292 >al+ṣanābu< (registre semi-correct), VA >ṣināb nom d’unité +ahṣinābṣināb barrī< « cranson dravier (Lepidium draba) ». FǦ >ṣinābīṣinābī< « mets de viande assaissonnée avec de la moutarde ».50 DS et FḪ >muṣannab< « assaissonné avec de la moutarde ». Voir {TYN}. < Grec σίναπι < égyptien ancien >snwptṣunābarun< (registre semi-correct), LZ >ṣ.nūbarṣanawbarṣunubrah + āt / ṣunūbarṣanawbar al+māʔ< « pistie (Pistia stratiotes) » ou « cératophylle (Ceratophyllum demersum) » ; nº 3229 >ṣ. al+ʔarānib< « espèces de plantain (Plantago indica / ovata / psyllium) » ; nºs. 2237 et 3231 >ṣ. al+ʔarḍ / al+baqar< « adonide autumnale (Adonis anua) ». DS et IW II 162.2 >ṣanawbarī< « conique ; ressemblant une pomme de pin ». UT nº 1632 >ḥabaq ṣanawbarī< « petit basilic (Ocimum minimum) ». UT nº 4976 >ṣanawbariyyah< « millepertuis couché / rampant (Hypericum humifusum) ». Voir {ḤBQ(Ḻ)}, {DWD}, {RQʕ} et {KRNB}. Peut-être < pehlevi *čehel gōz bār « fruit aux quarante noix » ou, plus simplement, *čīnag bār « fruit à grains ». *{ṢNǦ} (‫)صنج‬ I. AL tarr muzeneg + torór muzenegín « tambour de basque à sonnettes ». Voir {ZNǦ} I. II. VA >ṣanǧah + ṣunūǧṣanǧahṣanǧah + āt< « mortier ». Voir {KFF}. < Pehlevi sang « pierre », raccourci de phrases plus longues. *{ṢNČ} (‫)صنـچ‬ VA >niṣannaǧ k< « mettre dans un panier ». >ṣannāǧ + ṣanānīǧṣ/sannāǧṣunaynāǧ< « panier » ; AL çanách + çanánich, diminutif

|| 49 Probablement une variante phonétique de {ḍmm}, q.v. Quant au syriaque ṣammā « sourd », il n’est qu’un emprunt à l’arabe. 50 Probablement différent de celui décrit chez HC 55.11, avec des amandes, du vinaigre et du miel.

*{ṢNʕ} | 775

çunaynach + ít « panier avec lequel on porte les olives au pressoir ». < Arabe ṣinn « panier » (d’origine égyptienne ancienne, cf. copte čano « panier »),51 avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÁČ}. *{ṢNḤ} Voir {ṢBḤ}. *{ṢND} (‫)صند‬ CD M1/10 >abni ṣanādīd< « nom propre masculin » (littéralement « fils de princes »). *{ṢNDRS} Voir {SNDRS}. *{ṢNDQ} (‫)صندق‬ VA >ṣundūq + ṣanādiqṣunaydaq< « boîte ; caisse, coffre » ; AC >ṣundūq banī isrāʔil< « l’Arche de l’Alliance ». Peut-être d’origine égyptienne ancienne, cf. copte čane « boîte » + tōk « fort ». *{ṢNDL} (‫)صندل‬ ZǦ et FḪ >ṣandalṣandal< « menthe sauvage » ; >ṣ. ḥadīdī< « espèce de minéral de fer » ; UT nº 3223 >ṣ. abyaḍ ṣīnīṣandal aṣfar maqāṣīrī< « variété de santal blanc » ; >ṣ. aḥmar yamanīṣannāratun< (registre semi-correct), VA >ṣannārah + āt / ṣanānīrṣinār, nom d’unité +ahṣanār< « platane d’Orient (Platanus orientalis) ». < Néo-persan čanαr. *{ṢNʕ} (‫)صنع‬ GL >(y)aṣnaʕu ṣanaʕa ṣanaʕtu ṣanaʕnā aṣnaʕū (impératif) ṣunʕun ṣāniʕun + ṣāniʕūna maṣnūʕun< (registre haut et registre semi-correct), VA >naṣnaʕ ṣanaʕt ṣunʕ ṣāniʕ maṣnūʕ knaṣnaʕ aṣnaʕṣanaʕ allah ṣunʕan ǧamīl< « Dieu a fait un grand bien ». VA >niṣānaʕ muṣānaʕah k = yaṣṣānaʕ aṣṣānaʕ taṣānuʕ maʕ< « flatter, cajoler ». AŠ 47/8/1 >naṣṣannaʕ< « j’en suis affecté » ; IQ >yaṣṣannaʕ l+ī muqaddar< « ce qu’on me fait n’est que mon destin ». VA >yanṣanaʕ anṣanaʕ< « être fait » ; IQ >nanṣanaʕ fī riqqat ḫilāl< « je deviens aussi mince qu’une épingle ». VA >naṣṭanaʕ aṣṭanaʕ iṣṭināʕ li ≠ k< « combler de bienfaits ≠ choisir ».

|| 51 Cf. aussi l’araméen rabbinique ṣa/īnnā « panier » ; voir {ṢNN}.

776 | *{ṢNF}

>ṣunʕ< « action, fait » ; IQ >ṣun ʕa zāmir< « travail de flûtiste ». GL >ṣanāʕatun< (registre semi-correct) ; VA >ṣanʕah + ṣināʕ = ṣināʕah + āt / ṣanāʔiʕṣanʕah = ṣināʕahṣināʕah< « art musical » ; AL dar a cináâ + adiár a.c. « chantier (des vaisseaux) ; douane ». GL >ṣanīʕun< (registre haut), IQ >ṣanīʕṣunayʕah< « banquet ». GL >ṣanīʕatun + ṣanāyiʕun< (registre semi-correct) « faveur ; protégé » ; VA >ṣanīʕ(ah) + ṣanāʔi ʕ< « faveur, bienfait ». GL >ṣāniʕun + ṣunnāʕun< (registre haut), VA >ṣāniʕ + ṣunnāʕṣunnāʕmaṣnūʕ< « artificiel ». Voir {ǦNB}, {RḪḪ}, {RKB}, {SMM}, {ṢPṬ(N/R)}, {FḪR}, {FʕL}, {QRB} I et {NṬQ}. < Sémitique de l’Ouest {ṣnʕ}, cf. hébreu ṣānūʕ « modeste ; humble », araméen rabbinique ṣǝnaʕ « garder, restreindre », syriaque ṣenʕā « habilité ; ruse », sudarabique épigraphique >ṣnʔ< « travailler ; ouvrage », guèze ṣänʕa « être fort ou solide », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{ṢNF} (‫)صنف‬ VA >niṣannaf taṣnīf k< « composer ; classer ». >yaṣṣannaf aṣṣannaf taṣannuf< « être composé ou classé ». >ṣinf + aṣnāf / ṣunūfṣanīfahṣanāyif< « bordure » ; GL >ṣanāyifun< (registre semi-correct) « phylactères » ; IZ 14/5/2 >ṣanāyif< « bourdures des jardins ; plate-bandes ». MT >muṣannaf ḏahab< « bordé en or », >marfaqah muṣannaʕah (lire muṣannafah)< « un oreiller à bordures ». Voir {ʕWD} et {QWM} I. < Sémitique de l’Ouest {ṣnp}, cf. hébreu ṣānīf, araméen rabbinique maṣnēfā et syriaque maṣnaftā, « turban » et guèze ṣǝnf « bord, extrémité ».52 *{ṢNM} (‫)صنم‬ GL >ṣanamun< (registre haut), VA >ṣanam + aṣnāmʕibādat alaṣnāmṣnmṣ/ḏ̣lmṣann + aṣnān /ṣinān< « sorte de corbeille ». Voir {ṢNČ}.

|| 52 Probablement un ancien emprunt à l’accadien ṣiliptu(m) « diagonal ». 53 Mais le féminin et quelques interpétations de ce mot chez Alcalá, comme « satyre » et « satire », « muse », « Vénus » et « Vesta » ne sont que des inventions ou des erreurs de cet auteur, réproduites chez DS II : 849-850.

*{ṢWB} | 777

*{ṢNHǦ} (‫)صنھج‬ MT >ṣinhāǧī + īn< « berbère de la grande tribe des Ṣinhāǧah ».54 FḪ et HC 163 >ṣinhāǧī< « un mets de viande, légumes et saucisses assaissonées avec du vinaigre » ; 24 >al+ṣinhāǧī al+mulūkī< « mets de viande frite et cuite ». *{ṢHB} (‫)صھب‬ LH */aṣháb/ « alezan ».55 VA et IQ >ṣahbā< « vin ». < Sémitique de l’Ouest {ṣhb}, cf. hébreu ṣāhōb « jaune ; brillant » et araméen rabbinique ṣǝhab « briller ». *{ṢHR} (‫)صھر‬ VA >niṣāhar muṣāharah k = yaṣṣāhar aṣṣāhar taṣāhur< « s’allier par un mariage ». GL >ṣihrun< (registre haut), VA >ṣihr + aṣhār< « beau-père ; beau-fils » ; AL cihír (lire cíhir) + azhár « beau-père ». < Sémitique du Sud {ṣhr}, cf. sudarabique épigraphique >ṣhr< « opération de construction », à travers une métonymie. *{Ṣ/SHRǦ} (‫)صھرج او سھريج‬ DS >ṣahraǧ< « former un bassin ». GL >ṣahrīǧun< (registre semi-correct), IH 133 >sihrīǧun< (registre semi-correct), IQ >ṣahrīǧṣahrīǧ 2 ṣahrīǧayn + ṣahārīǧsahrīǧ< « bassin ; citerne ». Voir {ʔBRQ}. < Pehlevi *čāh+ī+rēz « puits coulant ». *{ṢHL} (‫)صھل‬ GL >aṣhalu< (registre haut), VA >yaṣhal ṣahal ṣahīl ṣāhil ṣahhāl féminin +ahtaṣhal aṣhal (impératif)niṣahhal k< « faire hennir ». < Sémitique de l’Ouest {hl}, cf. hébreu ṣāhal, araméen rabbinique et syriaque ṣǝhal, d’origine onomatopéique. *{ṢHYN} (‫)صھين‬ AL çahyón « Sion ». < Syriaque ṣehyūn, ancienne variante de l’hébreu ṣiyyōn. *{ṢWB} (‫)صوب‬ VA >yuṣūb ṣāb ṣawb ṣāʔib< « couler ; être versé ». >niṣawwab taṣwīb kniṣawwabyuṣawwab muṣawwabṣawwāb+u l+al+dār< « adresse-le à la maison ». GL >aṣību iṣābatun< (registre semi-correct), VA >niṣīb aṣabt iṣābah muṣīb muṣāb ky≠tiṣīb yuṣāb aṣāb ṣibtu / aṣabtu uṣīby≠tiṣīb aṣāb aṣabt ṣibnā uṣībṣāby≠taṣīb aṣāb+uhyiṣīb aṣāb+nī≠ak< « arriver, atteindre ; frapper » ; ZǦ >tiṣīb< « avoir raison » ; AŠ 31/3/3 >anā muṣīb< « j’ai raison » ; NQ bi 1/1/2 >amran ʕaḏ̣īm ṣāb+uh< « une chose terrible lui arriva » ; AC >taṣīb+uh< « tu obtiens » ; IQ >aṣabt al+maʕānī< « j’ai atteint la cible des concepts » ; >lam niṣīb+ak< « je ne t’ai pas trouvé » ; >tiṣīb+an kif mā naštahī an tiṣīb< « tu me trouveras selon mon bon plaisir ». VA >yaṣṣawwab aṣṣawwab taṣawwubṣawb< « sisymbre (Sisymbrium officinale) ». VA >ṣābah + ātṣābah< « ruelle, passage ». VA, IQ et ZǦ >ṣawābʕalà ʔl+ṣawāb< « correctement ». >ṣayyib< « nuage qui verse de la pluie ». FǦ >iṣābahiṣābah + āt< « récolte ». VA et IQ >miṣwābmiṣwa/ābmuṣāb< « touché par le malheur ». VA >muṣībah + maṣāʔibmuṣībah + maṣāyibmuṣāb< « malheur, désastre ». Voir {ŠWR} I, {ʕYN}, {FʔQ}, {QḌY}, {KYL} et {NṬQ}. < Sémitique du Sud {ṣwb}, cf. guèze ṣobä « vider, décharger ».56 *{ṢWT} (‫)صوت‬ VA >yiṣawwit ṣawwat< « rendre un son ou bruit ». >ṣawt + aṣwātṣawtṣawtun ḥulwun< (registre haut), AL çáut jáid « belle voix » ; çáut al bayáâ « suffrage, vote » ; GA 11 >ṣwt swʔ< « impugnation de la propriété d’une vente » ;57 GL >ṣawtun mukarrarun< (registre haut) « proverbe ». VA >ṣīt< « réputation, crédit ». IH 193 et LZ >aṣyatu< « ayant une voix plus forte ». Voir {ṢYḤ} et {ḌMR}. < Sémitique de l’Ouest {wt}, cf. guèze ṣotä « crier ; appeler » et syriaque ṣawtā « son de la voix ». *{ṢWḪ} (‫)صوخ‬ VA >nuṣīḫ aṣaḫt iṣāḫah muṣīḫ ilàyiṣīḫ< « écouter, prêter l’oreille ». Variante phonétique de {SWĠ}, q.v. *{ṢWR} (‫)صور‬ I. GL >(y)uṣawwiru< (registre haut), VA >niṣawwar taṣwīr kmuṣawwarṣuwwirū ṣuwar banī ādam< « ils ont reçu l’apparence des humains ». VA >yaṣṣawwar aṣṣawwar taṣawwur (li)< « être façonné ou représenté ; se présenter à l’imagination, s’imaginer ». GL >ṣūratun< (registre haut), VA >ṣūrah + ṣuwar = taṣwīr + taṣāwīrṣūrah + ṣuwarṣiwarġayru ḏī ṣuwarin< « informe » ; >muḫtalifu ʔl+ṣuwar< « multiforme » ; VA >ḏū / ṣāḥib ṣūratayn< « à deux formes » ; IQ >ṣūrat al+ḥamdi< « formule introductoire de la prière » ; AL çóra moáguaja + çiguár +ín « raccourci (art) » ; çórat ráçam + ciguár ráçam « dessin » ; çóra tiçaâ arcán « ennéagone » ; ávil muçáguar min tín + ín « la première créature formée d’argile » ; bi tazuír « en image ». VA >muṣawwarah + āt< « pièce des échecs ». Voir {BDL}, {ḪMS}, {SWR}, {ʕQD}, {KRB} II et {HLB}. < Sémitique de l’Ouest {ṣwr}, cf. hébreu ṣār « façonner, former », ara-

|| 56 Et, peut-être aussi, sudarabique épigraphique >ṣwb< « élément en relation avec des enceintes de villes ». 57 Calque du vieux castillan mala voce.

*{ṢWL} | 779

méen rabbinique ṣayyēr et syriaque ṣār « former ; peindre », sudarabique épigraphique >ṣwr< « image ». II. AŠ 42/3/3 >ṣūr< « trompette du jugement dernier ». Ce mot du Qurʔān, ignoré par Jeffery, semble être une ancienne corruption de l’hébreu šōfar.58 III. CP 117.2 >ṣūr< « Tyre ».59 *{ṢWṬL} (‫)صوطل‬ BM >ṣawṭalahṣwṭln< « blette (Beta vulgaris) ». Voir {ṬṬLN}. < Grec σ/τεῦτλον. *{ṢWĠ} (‫)صوغ‬ VA >nuṣūġ ṣuġt ṣawġ / ṣiyāġah ṣāʔiġ maṣūġ< « faire des travaux d’orfevrérie » ; AL nizçayág çayagt cayág ciága « enchâsser ». GL >ṣāyiġun = ṣāyiġu ʔl+ḏahabi ≠ ʔlfiḍḍati< (registre semi-correct), VA >ṣāʔiġ + ṣuyyāġ / ṣāġahṣāyiġṣūf = ṣawf + aṣwāfṣūfṣawfṣūf al+baḥr< « laine marine».60 VA >ṣawfah + āt< « flocon de laine que l’on met dans l’encrier ». GM 4 >ṣūfat al+baḥrṣ. al+biḥār< « éponge ». VA >ṣawwāf + īnahl al+taṣawwuf< « les soufis ». ZǦ >muṣawwafyuṣūl ṣāl ṣawlah< « crier, vociférer » ; >nuṣūl ṣult ṣawlah ʕalà< « appeler » ; AC >tiṣūl ṣawlahyuṣūl ṣālat ṣūl (impératif) ṣawlah ʕalà< « dominer, maîtrisser » ; AŠ 6/5/1 >ṣul bi+mawlā+k wa+ftaḫar< « domine avec fierté au nom de ton Seigneur ». VA >niṣawwal ṣawwalt taṣwīl ʕalà< « appeler avec des sons » ; >yiṣawwal ṣawwal< « crier à tue-tête ». >ṣawlah + āt = ṣ. wa+ṭawlah< « cri impérieux » ; IQ >ṣawlat al+mizmār< « le son puissant de la flûte » ; IA >aqwà ṣawlah< « cri à tue-tête ». VA et ZǦ >ṣawīl< « bruit ; son ».62 Probablement une contraction de {ṢYḤ}, q.v. avec la préposition ʕalà.

|| 58 Voir Corriente 2009, à propos d’autres mots déformés dans cet ouvrage, tels que iblīs, tasnīm, ṭālūt, zabūr, sūrah, ʕīsà, qārūn et yaḥyà. 59 Confondu avec Torano en Toscane. 60 Tissu des filaments tirés d’un grand mollusque appellé pinne marine ou jambonneau. 61 D’où l’accadien ṣuppatu, selon von Soden, quoique ṣuppu(m) « recouvrir » et « brebis blanche » pourraient suggérer, au contraire, un emprunt au sémitique de l’Est. 62 Cf. aussi çaguyl hallaco « roucoulement du pigeon sauvage », expression arabe utilisée dans le Libro de Buen Amor ; voir Corriente 2008a : 241.

780 | *{ṢWLǦN} *{ṢWLǦN} (‫)صولجن‬ VA >ṣawlaǧān + āt< « bâton crochu ; sceptre » ; AL cául agén (lire çaulagén) « balle de pomme en cuivre ». < Pehlevi čaw(la)gān « bâton dans le jeu du mail ». *{ṢWM} (‫)صوم‬ VA >nuṣūm ṣumt ṣawm / ṣiyām ṣāʔim + īnṣawm / ṣiyām ṣāʔimniṣawwam taṣwīm k< « faire jeûner ». GL >ʔl+miṣrān ʔl+maʕrūfu bi+l+ṣāyimi< (registre semi-correct), DS >al+miʕā al+madʕuww bi+l+ṣāʔim< « jéjunum » (anatomie). AL tafríq a ciám « rupture du jeûne ». Voir {ŠHR} et {QWRǦ/ZM}. < Sémitique de l’Ouest {ṣwm}, cf. ougaritique >ṣwmaṣūnu< (registre haut), VA >nuṣūn ṣunt ṣawn / siyānah ṣāʔin +īn maṣūn kmaṣūnṣān+ak ṣuntu< « protéger, préserver ». VA >niṣawwan taṣwīn k< « garder la chasteté de quelqu’un ». >yaṣṣawwa aṣṣawwan taṣawwun< « garder sa chasteté ». >ṣiyānah + āt< « préservation ; chasteté ». >ṣayyin + īn = ṣāyin + īn / ṣuwwān< « chaste ». IH 214 >ṯwb muṣānun< (registre semi-correct) « vêtement gardé ». < Sémitique du Sud {ṣwn}, cf. guèze ṣäwwänä « protéger, garder ». *{ṢYḤ} (‫)صيح‬ GL >yaṣīḥu ṣiḥ ṣīḥū ṣiyāḥun< (registre haut), AL nicí/éh icéhu cé/íht çáyha + át / ciáh macióh « crier ; appeler ; chanter ou piauler ; gémir » ; VA >niṣīḥ ṣāḥ ṣiḥt ṣayḥah + āt / ṣiyāḥ ṣāʔiḥ + īn k = niṣayyaḥ ṣayyaḥt taṣyīḥ ṣayyāḥ + īn = nuṭliq al+ṣiyāḥyiṣīḥ niṣīḥ l+ak yuṣāḥ ṣiḥtu ṣāḥ+ahum ṣiḥ l+īnaṭliq ṣiyāḥṣaḥat+nīṣīḥ ʕalī+h< « appele-le » ; VA >tiṣīḥ al+šāh< « bêler (brebis) » ; IQ >tiṣīḥ ṭayra< « un oiseau chante » ; AX 63.20 >ʔṣyḥ+k b+ʔsm+k< « je t’appelle par ton nom » ; MT >ṣaḥ+uh … an yanhaḍ maʕ+uh< « il le somma de partir avec lui ». GL >ṣayḥatu ʔl+ġurābi< « le croassement du hibou ». IH 287 >ṣiyāḥ al+qiṭṭi< « miaulement du chat » ; IQ >yā ṣiyāḥ man yiqaʕ fī+h< « quels cris poussent ceux qui y tombent ! », AL çáut ciáh « cris d’appel ». çayáh + ín « criard » ; NQ yb 1/3/4 >al+qurq al+ṣayyāḥī< « soulier (encore) craquant ». Voir {LQY}. < Sémitique de l’Ouest {ṣw/yḥ}, cf. ougaritique >ṣyḥaṣīdu ṣaydun = yaṣṭādu< (registre haut), VA >niṣīd ṣidt ṣayd ṣayyād + īn /ah = naṣṭād aṣṭadt ṣṭiiyād maṣṭūd kaṣṭadnāyaṣṭādmaṣṭūdnaṣṭād al+ḥūt< « pêcher » ; IQ >yuṣṭād bi+kum< « on vous prendra pour aller à la chasse ». IQ, AC et IA >ṣaydṣayd + ṣuyūd< « volaille de chasse ». AL çáyda + çáid « lapin ». çaidí + ín « cervin ». DS >turāb ṣaydāʔ< « terre de Sidon ».

*{ṢYṢY} | 781

GL >ṣayyādun + ṣayyādūna< (registre haut), AC >ṣayyād, féminin + ā + ahṣayyād, féminin + ah + ahṣayyādahṣayyād + īn< « pêcheur ». ZǦ >aṣyad< « chasseur plus habile », féminin IQ >akṯar ṣayyādahmaṣyadatun< (registre semicorrect), VA >maṣyadah + maṣāʔid< « piège » ; AL maciáda + ít « souricière » ; MT >maṣāyid al+ḥūt< « pêcheries ». Voir {ḤBL} et {ṬYR}. < Pan-sémitique {ṣw/yd}, cf. ougaritique >ṣdṣ(y)d< et accadien ṣâdu(m) « chasser ». *{ṢYDL} (‫)صيدل‬ MT >ṣaydālī ṣaydalānī + īn< « pharmacien ; parfumeur ». < Pehlevi čandal « bois de santal ». *{ṢYDN} (‫)صيد‬ DS >ṣaydanah< « pharmacopée ».63 Variante phonétique de {ṢYDL}. *{ṢYR} (‫)صير‬ VA >yiṣīr ṣār ṣayrūrah ṣāʔir = yaṣṣayyar aṣṣayyaryiṣīr(ū) ṣār(ū) ṣirtu ṣirnāṣirta< « devenir » ; IQ >ṣīrū ḫullāʕ< « devenez des buveurs » ; >ṣār min šahr< « cela dure déjà depuis un mois » ; >yiṣīr l+ī mā ṣār< « j’ai acquis ce qui est mien » ; >yiṣīr l+ak< « il sera tien » ; >ṣār fī ḏaqn+uh ka+ʔann+uh tays< « avec sa barbe il ressemble à un bouc » ; NQ mg 4/2/2 >ṣār baʕad yaskun ka+ḏā fī+h kull aḥad< « maintenant tout le mond habite là comme cela » ; AC >ṣār aḥsan< « il s’est amélioré » ; >ṣār al+halīk maṣīr+uh< « son seul destin est la ruine » ; VA >niṣīr ṣirt< « se rendre vers ; se trouver quelque part » ; IQ >ilà qariyyat+u ṣār< « il est allé à son village » ; >ṣārat al+miḥnā māʕ+uh< « le désastre l’accompagna » ; MT >ṣār / taṣayyar ilay+hā b+al+qismah< « il lui échut en partage ». GL >uṣayiru< (registre semi-correct), VA >niṣayyar k< « faire ou rendre tel ou tel » ; DS et FḪ >ṣayyar taṣyīr muṣayyar< « faire des conserves » ; AL niçayár çayárt « préparer les olives » ; MT >ṣayyarat+uh l+al+dayr< « elle l’attribua au couvent » ; IQ >yuṣayyar ism+uh nāfiʕ< « son nom devient utile » ; >tuṣayyar al+ġizlān dārah< « les gazelles sont placées en cercle ». MT >almutaṣayy.r l.+humā / ilay+himā< « devenu leur propriété ». DS >ṣayr al+bāb< « pivot d’une porte ».64 DS et IL 116 >ṣīr< « saumure de petits poissons » ; KU ekelzir « manger cette saumure ». GL >maṣīrun< (registre haut), VA et IQ >maṣīr< « destin ». Voir {SYR}, {ʕDM}, {QBḌ} et {NṢF}. < Pan-sémitique {ṣyr}, cf. hébreu ṣīr, araméen rabbinique ṣīrtā, syriaque ṣayyārtā « gond d’une porte » et accadien ṣiāru(m) « exceller, surpasser ». *{ṢYṢY} (‫)صيصي‬ VA >ṣayāṣī< « forteresses ». Métaphore déjà classique d’un pluriel de ṣīṣah « corne ; épine », < sémitique de l’Ouest {ṣyṣ(y)}, cf. hébreu et araméen rabbi-

|| 63 Tiré d’Ibn Ǧanāḥ et confirmé par Blau 2006 : 380. 64 Tiré d’Ibn Ǧanāḥ et confirmé par Blau 2006 : 381.

782 | *{ṢYF}

nique ṣīṣīt, et syriaque ṣūṣītā « boucle des cheveux », variante phonétique de {NṢW}, q.v. *{ṢYF} (‫)صيف‬ AL naçayáf açayáft açayáf « passer la saison d’été ». VA >ṣayf, nom d’unité +ah + āt / ṣuyūfṣayf< « saison d’été ». IH 322 >al+ṣayfahṣayfahṣayfā/a(h)ṣīnī< « bronze ; cannelle » ; IW I:287.6 « espèce de cèdre ou genévrier» ; UT nº 2731 >lūbiyā ṣīnīṣylyah< (lire >ṣīniyyahḍ< ».1 *{ḌʔN} (‫)ضأن‬ GL >ḍāyinatun< (registre semi-correct), VA >ḍaynah = ḍāyinah + ḍaʔnḍāyinah + ḍawāyinḍaynahṣinḍʔn< et accadien ṣēnu(m) « menu bétail ». *{ḌBB} (‫)ضبب‬ VA >niḍabbab taḍbīb k< « rendre brumeux ; asperger en soufflant de l’eau contenue dans la bouche » ; >yaḍḍabbab aḍḍabbab taḍabbub< « devenir brumeux ». >ḍabb + aḍbāb< « lézard », féminin IA >ḍabbahḍabba(t)ḍabbatunḍabbah< « serrure en bois » ; AL dába + át « heurtoir ». DS >ḍabāb< « onglée » ; GL >ḍabābun< (registre haut), VA >ḍabāb + aḍibbah = ḍabbah + ātḍabābḍabbah< « brouillard, brune » ; AL a dábba hi ≠ quínet « il est ≠ était brumeux ». < Sémitique de l’Ouest {ḍbb}, cf. hébreu ṣāb, syriaque ʕabbā « lézard » et araméen rabbinique ʕāb « nuage obscure ».2 *{ḌBḤ} (‫)ضبح‬ ZǦ >ḍubāḥ< « glapissement du renard ». Sans parentage dans le sémitique ou les langues voisines, il semble s’agir d’une onomatopée.3 *{ḌBD} Voir {ḌBṬ = ḎBD}. *{ḌBR} (‫)ضبر‬ VA >niḍabbar taḍbīr k< « réparer, raccommoder ». >yaḍḍabbar aḍḍabbar< « être réparé ou raccommodé ». >ḍubārah + āt< « faisceau de papiers, cahier de feuillettes ». Voir {D/ḌBR}. < Pan-sémitique {ḍbr}, cf. ougaritique >ṣbrt< « groupe », hébreu ṣābar, araméen rabbinique ṣǝbar « amonceler » et accadien ṣabāru(m) « plier », peut-être aussi le guèze ṣäbärä « gâcher l’argile ».

|| 1 Le sémitique du Nord n’avait pas un nom originel pour cette lettre, dont le phonème n’existait que dans la branche du Sud, où on a adopté une modification du ṣād, q.v., pour le représenter et le noter. 2 Ce dernier mot n’appartiendrait pas à la racine {ʕby}, selon Jastrow 1926, mais à {ḍbb}, plus utilisée dans le sémitique du Sud et dont la signification basique était « se coller au sol ». 3 Suggérée aussi par les autres significations de cette racine, comme « respirer avec effort, produire un bruit, dire des injures », etc., mais il faut aussi remarquer la similitude avec {nbḥ} « aboyer ».

784 | *{ḌBṬ} *{ḌBṬ} ou {ḎBD} (‫)ضبط أو ذبد‬ GL >aḍbiṭu aḍbiṭū ḍabṭun< (registre semi-correct) « tenir » ; VA >naḍbaṭ ḍabaṭt ḍabṭ ḍābiṭ + īn maḍbūṭ< « tenir ; vocaliser, munir de points voyelles » ; IQ >yaḍbaṭ ʕadāwah< « avoir de la haine ». VA >niḏabbad taḏbīd kyaḏḏabbad aḏḏabbad< « être compassé ou dessiné avec un compas ». >yanḍabaṭ anḍabaṭ inḍibāṭ munḍabiṭ (min / ʕan)< « être tenu ; s’abstenir ; être vocalisé ». AL dábta + át « chemin pour les troupeaux ». UT nº 3259 >ḍābiṭah< « varieté de picride (Picris echioides) ».4 IH 260 >al+ḏābiduḍ/ḏābid/ + ḍawābiṭ / ḏawābidmṣbṭm< « tenaille », hébreu ṣābaṭ « prendre », araméen rabbinique ʕăbōṭ < « caution », guèze ḍäbäṭä et accadien ṣabātu(m) « prendre ». *{ḌBʕ} (‫)ضبع‬ IH 294 >al+ḍabaʕu< « hyène ». Voir {FSW} et {KFF}. < Sémitique de l’Ouest {ḍbʕ}, cf. hébreu ṣābōaʕ, syriaque afʕā et guèze ḍǝbʕ. *{ḌǦǦ} (‫)ضجج‬ VA >ḍaǧīǧ< « tumulte, vacarme ». Probablement une variante phonétique de l’arabe {lǧǧ}, q.v., apparemment onomatopéique et avec des significations comme « mugir ; émettre des sons confus ».5 *{ḌǦR} (‫)ضجر‬ VA >naḍǧar ḍaǧart ḍaǧr ḍāǧir ḍaǧir + īn / ḍaǧūr + īn< « être dans l’angoisse ou l’ennui ». >niḍaǧǧar taḍǧīr k = nuḍǧir aḍǧart iḍǧār k< « remplir d’angoisse ou d’ennui ». GL >ḍaǧūr< « en colère ». Extension d’un élément bi-consonantique sémitique de l’Ouest {ḍg} « presser ; rendre rond », plus fréquent sous sa forme en araméen, cf. rabbinique ʕāgag/l et ʕăgan « presser », syriaque ʕaggel « rouler » et ʕǝga/en « jeter ».6 *{ḌǦʕ} (‫)ضجع‬ GL >ḍāǧaʕa muḍāǧaʕatun< (registre haut) « coucher avec ». VA >naḍṭaǧaʕ aḍṭaǧaʕt iḍṭiǧāʕ muḍṭaǧiʕ ʕalà< « se coucher » ; IW II:32.23 et 33.4 >ʔḍṭǧʕ yḍṭǧʕ< « se coucher (les plantes à cause de la pluie ou du vent) ».7 GL >maḍǧaʕun + maḍāǧiʕun< (registre semi-correct) « lit » ; VA >maḍǧa/iʔ + maḍāǧiʕ = muḍṭaǧaʕ + āt< « chambre à coucher ; lieu où l’on se couche ». Probablement aussi une ex-

|| 4 Parfois suivi de >sahliyyahḍ. ǧabaliyyahḍaḥika ḍiḥkatan< (registre haut), GL >ḍaḥika ḍaḥk< (registre haut), VA >naḍḥak ḍaḥakt ḍaḥik / ḍiḥk ḍāḥik + īn ḍaḥḥāk + īn ḍaḥūk + īnḍaḥak ḍiḥk ḍāḥikīnḍuḥḥākyaḍḥak min+nī< « il rit de moi » ; >yaḍḥak l+ak< « il rit en ta présence » ; AC >taḍḥak+l+ak< « elle te sourit » ; >aḍḥak l+al+aḥmaq< « ris du badinage d’un fou ». VA >niḍaḥḥak taḍḥīk k = nuḍḥik aḍḥakt iḍḥāk muḍḥikḍaḥḥak+nāyiḍaḥḥak< « faire rire ». LZ >ʔstaḍḥaka< (registre semi-correct) « avoir envie de rire ». GL >al+ḍiḥku mina ʔl+ṭiḥāl / al+ṭayḥāli< (registre semi-correct) « le rire vient de la rate ». >maḍḥakatun< (registre haut), VA >maḍḥakah + maḍāḥik = ḍuḥkah< « ce qui prête à rire ». >ḍāḥikah + ḍawāḥikḍāḥkah< « dent ». >ḍaḥūk< « rieur, qui rit beaucoup ». AL móḍhiq + ín « drôle ». < Sémitique de l’Ouest {ḍ/ś/gḥk/q}, cf. ougaritique >ṣḥqniḍaḥḥī ḍaḥḥaytnaḍaḥḥī< « immoler, offrir en sacrifice ». VA >ḍuḥàn< (registre haut), IQ >ḍuḥàḍuḥā< « matinée avancée ». IH 113 >ḍaḥiyyatun< (registre haut), VA >ḍaḥiyyah + āt / ḍaḥāyā = uḍḥiyah + aḍāḥīḍaḥiyyah< « victime ; brebis offerte en sacrifice à Dieu ». UT nºs. 131 et 572 >iḍḥiyān< « camomille des teinturiers (Anthemis tinctoria) » ou « variétés de chrysanthème (Chrysanthemum coronarium / myconis) ». < Sémitique du Sud {ḍḥw}, cf. sudarabique épigraphique >ʔḍḥm< « animal de boucherie » et guèze ḍäḥay « soleil ».9 *{ḌḪM} (‫)ضخم‬ VA >n≠yaḍḫum ḍaḫum(t) < « être grand ou gros ». >niḍaḫḫam taḍḫīm k< « rendre grand ou gros ». >yaḍḍaḫḫam aḍḍaḫḫam< « devenir grand ou gros ». IH 332 >ḍaḫīmun< féminin >ḍaḫīmatun< (registre semi-correct), VA >ḍaḫm + ḍiḫām / ḍaḫmā< « grand, gros ». VA >ḍaḫāmah< « grandeur; corpulence ». Peutêtre une variante phonétique de {DĠM}, q.v.

|| 8 On a assez discuté à propos de ces variantes, où il faut encore compter l’ougaritique >ẓḥq< et même, selon von Soden III : 1096, l’accadien ṣiāḫu(m): elles semblent s’être produites comme une conséquence de phénomènes de phonétique combinatoire. 9 On retrouve la même racine partout dans le sémitique de l’Ouest, cf. hébreu ṣaḥ, syriaque ṣaḥḥīḥā « brillant, clair », araméen rabbinique ṣǝḥī « être sec », guèze ṣǝḥwä et arabe ṣaḥā « être clair ou sans nuage », probablement à cause d’une variante phonétique sudarabique épigraphique empruntée par l’arabe et le guèze La connexion sémantique avec « sacrifice » dériverait de très anciens rites religieux où l’on offrirait des sacrifices à la divinité solaire à midi.

786 | *{ḌDḤ} *{ḌDḤ} (‫)ضدح‬ UT nº 3237 >ḍidḫ< « bette-épinard (Beta vulgaris) » ou « blette (Blitum virgatum) ».10 *{ḌDD} et {ḌYD} (‫)ضدد أو ضيد‬ VA >niḍadd ḍadadt ḍidd muḍidd / maḍdūd + īn k = yiḍādd ḍādd muḍāddah = niḍāyad ḍāyadt muḍāyadah = yataḍādd taḍādd taḍād(d) = naḍḍāyad aḍḍāyadt taḍāyud = nanḍadd anḍadt maʕḍiddun< (registre haut), VA >ḍidd + aḍdādḍiddi ḏā< « contre ceci » ; >al+šay wa+ḍidd+uhmutaḍāddayn féminin mutaḍāddatayn< « deux (choses) contraires » ; GL >ʔalà ʔl+ḍiddib+ʔl+ḍ.d< « au contraire » ; NQ br 2/2/1 >lis l+ak fī ḍidd+ī< « tu n’as aucune raison contre moi » ; AL bi díd = modáyeden « par contre ». VA >qaḍāyā mutaḍāddah< « propositions contradictoires ». ID wr 5 >ḍdt+hā< « sa compétitrice ». IA >aḍadd< « plus contraire ». Voir {QWL}. < Sémitique de l’Ouest {ḍdd/y}, cf. hébreu ṣādāh « saisir, attraper », araméen rabbinique ṣǝdē « désoler » et peut-être guèze ṣäday « saison sans pluie ».11 *{ḌRB} (‫)ضرب‬ GL >ḍaraba aḍribu ḍarbatun maḍrūbun< (registre haut), VA >naḍrab ḍarabt ḍarb ḍārib + īn féminin +ah maḍrūb kḍarab yaḍrab yuḍrab maḍrūbtaḍrab ḍarabti aḍrab ḍarb maḍrūbīn fī< « battre » ; AL nadráb darábt dárb « battre ; jouer (d’un instrument) » ; VA >naḍrab raqabat+uh< « décapiter » ; >n. ʕalà< « biffer » ; >n. al+aḫbiyah< « dresser les tentes » ; MT >yaḍrib ḥāyiṭan< « il frappe contre un mur » ; IQ >ḍarabnī ḍarbah< « il m’asséna un coup » ; >yaḍrab warā+kum al+asyāf< « il frappe vos dos avec des épées (= il vous fait fuir) », >ṭabli yaḍrab< « on joue du tambour » ; >yaḍrabū l+ī b+inǧihāl< « ils jouent des castagnettes pour moi (= ils se moquent de moi) » ; >ḍarab waǧh+ī< « il me jette au nez » ; NQ mg 3/1/4 >naḍrab aḫmās fī asdās< « nous sommes embrouillés » ; AL nadráb bajúmaâ « donner des coups de poing » ; n. dárba / bal batáx « poignarder » ; n. ḳibí « dresser une tente » ; n. al guéch « reprocher un bienfait » ; ZǦ >yaḍrab ṭabal< « il joue du tambour » ; >ḍarab … watad< « il planta un pieu » ; CD M 1/4 >fī ṣadr+ī yaḍrab< « il me frappe à la poitrine » ; MV 147.18 >ḍrb fī dār< « il frappa à la porte » ; AC >yuḍrabu l+al+faqīr< (registre semi-correct) « (ce proverbe) fait allusion aux pauvres ». FḪ >ḍarab = ḍarrab taḍrībḍarrab< « fouetter, battre (des aliments) » ; VA >niḍarrab taḍrīb k< « piquer, contre-pointer ; faire palpiter » ; SH >ḍarrab al+ḫiyāṭah< « piquer les travaux de couture » ; IQ >ḍarrab wa+kaf< « il fit le

|| 10 Cette graphie est plus vraisemblable que >ṣdǧyaḍḍarrab aḍḍarrab< « être piqué ou contre-pointé » ; AL nadarrab « se brandiller ». ZǦ >y≠taḍḍārab aḍḍārabū aḍḍārabū< (impératif), IA >y≠natḍārabū< « se battre, lutter ». VA >yanḍarab anḍarab< « être frappe ou battu ; être dressée (une tente) » ; AL nandárab (an)dárabt mundáriba = mundaríba + ít (maṣdar) mu/ondárib + ín « lutter, se battre ; jouter » ; AC >yanḍarabū ʕalà ḫarā al+daymūs< « ils se battent pour la fiente de la cave » ; IZ 12/1/2 >al+ṭubūl … tanḍarab< « on joue des tambours ». DS >iḍṭaraba< « camper, asseoir un camp » ; GL >(y)aḍṭaribu muḍṭaribunyaḍṭarab aḍṭarab iḍṭirāb muḍṭarib (fī)< « s’agiter ; être secoué ; être instable ». >ḍarb + ḍurūbḍurūb< « espèce, genre ; façon » ; MT >ḍarb< « coup ; monnayage, frappe de monnaie » ; VA >ʕalà ḍarb an mā< « d’une certaine façon » ; >ḍ. al+amīr< « monnaie du prince » ; KU darb bok « son de trompette » ; d. deuuema « tourner (une toupie) » ; IQ >ʕalà ḍurūb< « diverses ». ZǦ >ḍarbah 2 ḍarbataynḍarbahḍuraybah< « coup, battement ; poussée ; jeu ; jet » ; AL adarbát « à coups de poignard » ;12 AŠ 51/1/3 >ḍarbata lāzim< (registre haut) « comme une conclusion obligée ». IQ >ḍarabān< « battement du cœur ». AL dírib + davírib, VA >ḍarrāb< « taureau qui donne de la corne » ; SH >ḍarrābūn< (registre semi-correct) « forgerons ». CD L 1/34 >mā aḍrab+uh< « qu’il est un bon frappeur ! ». DS >maḍāribu ʔl+ʕurūq< « endroits où les racines des plantes percent le sol ». MT >maḍrabat al+qarmādīn< « tuilerie » ; AL madrába + ít / madárib « tuilerie ; glaisière ; fiole ; madrague, thonaire ». madrábi + ín « briquetier, tuilier ». MT >maḍrūb (ʕalay+h)< « biffé, effacé ». MT >muḍarrabah + ātmuḍarrabat rīš< « lit de plume ». Voir {BWQ}, {ǦNḤ}, {ḪFF}, {DMĠ}, {SṬR}, {SKK} I, {ŠD/ḎQ}, {Šʕʕ}, {ŠHMT}, {ŠYZ}, {ṬWL}, {ʕRQ}, {ʕWD}, {QBS}, {QDM}, {QRʕ}, {KTB}, {KRML}, {KFF}, {KYṮR}, {LǦM}, {LWY}, {MṮL}, {NDB}, {NQS/Ṣ}, {WǦʕ}, {YDW} et {YRʕ}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe se serait développée par l’agglutination de la préposition bv- à {ḌRR}, q.v. *{ḌRR} (‫)ضرر‬ GL >aḍu/irru yaḍurru an yaḍurra yuḍarru aḍarra muḍirrun féminin muḍirratunnuḍurr ḍarart ḍarar ḍārr + īn maḍrūr k = yuḍirr aḍarr iḍrār muḍirr kyuḍurr+aktuḍurr+ak ḍarar / maḍarrahtiḍurr ḍararyiḍurr+uh ḍurr / ḍarar / maḍarrahwaʔal+lā yaḍurra bi+hā fī nafsi+hā< (registre semicorrect) « et qu’il ne la frappe pas ». VA >nanḍarr anḍar(ar)t bi = nastaḍarr astaḍartaḍṭarru iḍṭirārun muḍṭarrunnaḍṭarr aḍṭar(ar)t iḍṭirār muḍṭarr k< « forcer, contraindre ». IQ

|| 12 Tournure hybride introduite par la préposition du roman A(D), cf. castillan a puñaladas.

788 | *{ḌRS}

>mā ḍarr+ī< « quel dommage peut cela me porter ? ». IH 294 >al+ḍurru< (registre semi-correct), VA >ḍurr = ḍarar = maḍarrah + ātḍurr = ḍararḍarīr + īn< « aveugle ». GL >ḍarūratunḍarūrah + ḍarāʔir = iḍṭirārḍarūrahḍurūrah< + ZǦ >ḍarāyirb+al+ḍarūrah = li+ḍarūrahdurūratanḍarūrīiḍṭirārī< « nécessaire ». >ḍarūriyyah< « nécessité ». ZǦ >ḍirār< « intention de faire du mal ». IH 348 >ḍārratu ʔl+marʔatiḍār.t ʔl+mrʔh< « co-épouse ». VA >miḍrār + īnṣrtḍr< « ennemi », syriaque ʕartā et accadien ṣerrētu(m) « coépouse ». *{ḌRS} (‫)ضرس‬ VA >niḍarras taḍrīs k = naḍras ḍarastaḍḍarrasa< (registre semi-correct), VA >yaḍḍarras aḍḍarrasḍirsun< (registre haut), VA >ḍars + a/iḍrāsḍars + aḍrāsḍuraysātḍars + aḍrās / aḍrasayn< = IA >ḍarsḍars + aḍāris< « dent » ; AL darç + adáriç « dent ; point de fer ; coutre de charrue » ; SH >ḍ.rs< « lice » ; LH « écueil » ;13 GL >ḏū ḍirsayn< « à deux dents ou pointes ; ancre » ; AL min darçáy « à deux dents » ; yanbút a dárç nebétt « pousser (une dent) » ; TH 35.1 >ḍ.rs waqafā< « sorte de brique utilisée dans la maçonnerie à l’intérieur d’un puits » ; DS >ḍirs al+ʕaǧūz< « croix de Malte (Tribulus terrestris) » ; UT nº 3235 >ḍ. al+kalb< « polypode commun (Polypodium vulgare) ». AL daráç « agacement des dents ». ZǦ et IA >ḍurrays< « francolin ».14 VA >miḍrās + īnmiḍrās< « qui a des grandes dents ». IB 112 >al+m.lḥ al+muḍarras< « gros sel ». Voir {BDL} I, {ṮWM}, {ḤRQ}, {ḤLM}, {ZMM}, {ĠYR}, {FYL} I, {QDM} et {NTN} I. < Sémitique du Sud {ḍrs}, cf. guèze ḍ/ṭärsä « être agacé » et sudarabique épigraphique >ʔḍrs< « molaire ».15 *{ḌRṬ} (‫)ضرط‬ VA >naḍraṭ ḍaraṭ ḍāriṭ ḍarrāṭ + īnyaḍraṭ ḍaraṭ ḍarṭ ḍarrāṭah ḍarrāṭīny/naḍraṭ aḍraṭ luh< (impératif), AL nadrát darátt darrát + ín « péter ». VA >niḍarraṭ taḍrīṭ< « imiter un pet avec la bouche ». >ḍarṭah + ḍurāṭ< = ZǦ et IA, AL dárta + át / durát « pet ». Voir {ḤBB}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine qui ne concerne que l’arabe, pourrait s’être déve-

|| 13 Posé par le portugais adarço. 14 Mais voir d’autres identifications chez DS II : 8. 15 L’absence de cette racine dans le reste du sémitique suggère une contraction de *ḍarr+sinn « mal aux dents ».

*{ḌRW} | 789

loppée à partir d’une contraction (naḥt) d’une métonymie euphémistique d’une phrase arabe comme *ḍārr+āṭṭ « l’ennemi qui craque ».16 *{ḌRḎ̣} (‫)ضرظ‬ CP 41.8 >ḍrwḏ̣ah< « Dorothée ». < Latin Dōrŏthĕus < grec Δωρόθεος « cadeau de Dieu ».17 *{ḌRʕ} (‫)ضرع‬ GL >aḍraʕu ḍarāʕatun ḍāriʕun = yataḍarraʕu taḍarruʕun mutaḍarraʕun< (registre semi-correct), VA >naḍḍarraʕ aḍḍarraʕt taḍarruʕ mutaḍarriʕ + īn linaḍḍarraʕ< « implorer ». GL >uḍarriʕu< « soumettre, humilier ». >ḍarʕun< (registre haut), VA >ḍarʕ + ḍurūʕ< « pis, tétine » ; DS >ḍurūʕ al+kalbah< « éléagne (Elaeagnus angustifolia) ». VA >ḍarīʕ + ḍarāʔiʕḍ.< « varech vésiculeux (Fucus vesiculosus) ». AL mudáriê + ín « présent (grec) » ; BD 33r >māḍiyan muḍarīʕan wamustaqbālan< « passé, présent et futur ».18 Voir {ḌLʕ} II. < Sémitique du Sud {ḍrʕ}, cf. sudarabique épigraphique >ḍrʕ< « humilier, soumettre » et guèze ḍärʕa « être annulé ou inutilisé ».19 *{ḌRĠM} (‫)ضرغم‬ ZǦ >ḍirġām< « lion ». Probablement une contraction (naḥt) de la phrase arabe *ḍārr raġġām « ennemi humiliant ». *{ḌRM} (‫)ضرم‬ VA >nuḍrim aḍramt iḍrām k< « mettre le feu ; allumer ». >yanḍaram anḍaram inḍirām< « brûler, prendre feu ». DS >ḍarīm< « incendie ». Probablement une variante phonétique du pan-sémitique {ḍrb}, témoigné par l’hébreu ṣārab et l’accadien ṣarāb/pu(m) « brûler ».20 *{ḌRW} (‫)ضرو‬ I. GL >ḍarāwatun< (registre haut), VA >naḍrā ḍarayt ḍarāwah ḍārī k = naḍḍarrā aḍḍarrayt ktaḍrā ḍarāḍarà wa+yaḍrā< « cela était et est encore sa coutume » ; AC >ḍarā yiqūl< « il disait souvent » ; ZǦ >yaḍrā al+rīḥ … ʕalà rāyis sū< « le vent est insolent envers les || 16 Car, dans le folklore arabe, lâcher des vents est surtout déshonorant comme un signe de faiblesse et de poltronnerie ; voir à ce propos l’anecdote du « taleb qui lâcha un vent » Colin 1955 : 15 : on se moqua tellement de lui, qu’il lui fallut se suicider. 17 Les Chrétiens semblent avoir utilisé ce nom – qui existait déjà en grec – surtout au féminin. 18 Cette interprétation naïve du technicisme grammatical arabe muḍāriʕ semble provenir d’un informateur natif cultivé mais ne pouvant ou ne voulant pas mieux expliquer son équivalence exacte, c’est-à-dire l’aspect imperfectif. Dorador, encore plus ignorant que P. de Alcalá, l’aurait copié de ce dernier. 19 Cf. aussi sudarabique épigraphique >ḍrʕ< « sorte de raisin », rappelant le castillan teta de vaca. Un rapport avec l’hébreu ṣāraʕat « lèpre » et le sémitique du Nord {ṣr ʕ} n’est pas impossible. 20 Avec quelques problèmes de correspondance. Le changement phonétique pourrait avoir été aidé par une étymologie populaire reflétant une contraction (naḥt) de la phrase arabe *ḍarr umm « nuisance principale ».

790 | *{ḌʕF}

mauvais capitaines ». VA >niḍarrī taḍriyah kḍarrī< (impératif) « accoutumer, dresser » ; AC >ʕalà mā ḍarrayt+uh< « comme tu l’as accoutumé ». gáiri darágua « désuétude ». ZǦ >ḍārī< féminin >ḍāriyah< = IA >ḍāryahḍaryā bi< « accoutumé(e) à » ; IQ >maʕ+hā naḍārī< (lire >maʕ+hā ana ḍārīḍarʔun< (registre semi-correct), IH 133 >al+ḍarū< (registre semi-correct), VA >ḍ/ḏarū nom d’unité ḍ/ḏaruwwahḍarūḍ/ḏarūḍrw< « sorte d’aromate », quoique emprunté avec des changements sémantiques par quelques langues du Nord, comme l’hébreu ṣŏrī « baume » et le syriaque sarwā « pignon ». *{ḌʕF} (‫)ضعف‬ GL >aḍʕufu ḍa/uʕfun< (registre haut), VA >n≠yaḍʕuf ḍaʕuf(t) ḍuʕfminn+uh kin ḍaʕuft< « tu es trop faible pour cela ». GL >(y)aḍʕifu< (registre semi-correct), VA >niḍaʕʕaf k = nuḍʕif aḍʕaft iḍʕāf muḍʕif muḍʕaf kmuḍaʕʕafun< féminin >muḍaʕʕafatunniḍaʕʕaf k = niḍāʕaf muḍāʕafah< « (re)doubler ». >yaḍḍaʕʕaf aḍḍaʕʕaf taḍaʕʕuf (al+ʕadad)< « devenir faible ou maigre ; être doublé (un nombre) ». GL >astaḍʕifu< (registre haut), VA >nastaḍʕaf istiḍʕāf k< « regarder comme faible ». >ḍiʕf + aḍʕāfḍiʕf 2 ḍifʕaynmiʔat ḍifʕ< « centuple » ; GL >ḍifʕan< (registre haut) « doublement » ; >arbaʕatu ≠ ḫamsatu aḍʕāf< « quadruple ≠ quintuple ». AL doôf = doáâf « faiblesse ; pauvreté », VA >ḍuʕf al+nafs / al+qalbḍaʕīfun féminin ḍaʕīfatunḍaʕīf + ḍiʕāf / ḍuʕafāḍaʕīfḍuʕayyafaḍʕaf< « faible ; maigre ; pauvre » ; VA >ḍaʕīf al+nafs / al+qalb< « lâche, poltron ». VA >muḍāʕafah = muḍaʕʕafah< « cuirasse » ; IW I : 303.13 >al+ward al+muḍāʕaf< « rose double ». Voir {ḎHN}, {SBʕ}, {SRR} I, {ṬWQ} et {ʕQL}. < Pan-sémitique {ʕḍp} ou, avec métathèse, {ḍʕp}, cf. hébreu ṣāʕīf « voile », araméen rabbinique ʕayyēf = ʕappēf, accadien eṣēpu(m) et guèze ʕaṣäfä « doubler ; plier ».21 *{ḌʕN} Voir {Ḏ/ḌʕN}. *{ḌĠṮ} (‫)ضغث‬ VA >ḍiġṯ + aḍġāṯ< « songe incohérent ». Probablement une variante phonétique d’une extension de l’élément bi-consonantique {lġ}, qui semble être onomato-

|| 21 La variante {ʕṭp} mentionnée par Leslau 1987 : 75 et 76, ainsi que le témoin plus ancien de l’accadien semblent prouver que la forme originelle était {ʕḍp}.

*{ḌLʕ} | 791

péique, cf. arabe {lġz}, {lġṭ} et {lġw}, dont les connotations sémantiques sont semblables. *{ḌĠṬ} (‫)ضغط‬ GL >aḍġiṭu< (registre semi-correct), VA >yaḍġaṭ ḍaġaṭ ḍuġṭah kḍāġiṭ< « serrer, presser ; opprimer ». MT >aḍġaṭ … ʕan inṣāf+uh< « il le pressa … afin d`être payé ». AL >walad al+ḍuġṭah< « fils d’une prostituée ». Peut-être une combinaison (naḥt) de racines {ḍyq} « presser » et {ġṭw} « couvrir ». *{ḌĠN} (‫)ضغن‬ VA >naḍġan ḍaġant ḍāġin + īn< « haïr ». >niḍaġġan k< « faire haïr ». >ḍiġn + aḍġān< « haine, rancune ». Peut-être une métathèse de {ġḍn} « prendre l’air refrogné », q.v. *{ḌFDʕ} (‫)ضفدع‬ GL >ḍifdaʕun< (registre haut), IH 30 >ḍafdaʕun< (registre semi-correct), LZ >ḍifdaʕḍifd/ḍaʕ + ḍafād/ḍiʕriʕy / šaǧarat a+ḍafādiʕ< « renoncule (Ranunculus sp.) ». Voir {ṮWM}. < Sémitique de l’Ouest {ṣpdʕ}, cf. hébreu ṣǝfardēaʕ, araméen rabbinique et syriaque ūrdǝʕā, à l’air onomatopéique. *{ḌFR} (‫)ضفر‬ VA >niḍaffar taḍfīr k< « tresser ». >yaḍḍaffar aḍḍaffar< « être tressé ». >ḍafīrah + ḍafāʔirḍafīrah + ḍafāyirḍafāʔir< « sorte de pâte frite de semoule épicée » ; UT nº 3261 >ḍafāʔir al+ǧinn< « capillaire (Adiantum capillus Veneris) ». IQ >maḍfūr< « tressé ». Voir {SʕD} et {NṢW}. < Pan-sémitique {ḍpr}, cf. hébreu ṣǝfīrāh « guirlande », sudarabique épigraphique >ḍfr< « murailler un puits de pierre », guèze ḍäfärä « tresser » et accadien ṣipirtu « sorte de tissu ». *{ḌFḌʕ} Voir {ḌFDʕ}. *{ḌFF} (‫)ضفف‬ VA >ḍaffah = ḍāfah< « bord, rivage ». GL >ḍafafunḍafaf< « famille très nombreuse » ; GL >abu ʔl+ḍafafi< « père d’une progéniture nombreuse ». Probablement une variante phonétique de {ḌFW}, q.v. *{ḌFW} (‫)ضفو‬ VA >yaḍfū ḍafā ḍufuww / ḍufū ḍāfī< « descendre en bas (un vêtement) ». >nuḍfī aḍfayt iḍfā k< « couvrir jusqu’à terre ». >ḍāfī féminin ḍāfiyah< « qui descend jusqu’à terre ». Voir {ḌFF}. Extension de l’élément bi-consonantique {ḍp}, cf. hébreu ṣāfāh et araméen rabbinique aʕpē « étendre ». *{ḌLʕ} (‫)ضلع‬ I. VA >niḍallaʕ taḍlīʕ muḍallaʕ k< « raboter ; rayer ». >yaḍḍallaʕ aḍḍallaʕ< « être raboté ; être rayé ». GL >ḍilʕun< (registre haut), VA >ḍi/al(a)ʕ + aḍlāʕ / ḍulūʕ / aḍāliʕaḍluʕ / aḍāliʕḍalʕ + aḍlāʕ / aḍāliʕ< « nerf d’une plante » ; LZ >ḍalʕu ʔl+ʔinsān< (registre semi-correct) « côte de l’homme ». VA >maḍlaʕ + maḍāliʕmaḏ̣lūʕ< « sorte de pain (cannelé) ». IQ >muḍallaʕ< « ridé de froid ». Voir {Ḏ̣Lʕ} et {KṮR}. < Pansémitique {ḍlʕ}, cf. ougaritique >ṣlʕḍlʕt< « maladie de la poitrine ». II. VA >taḍlaʕ ḍalaʕt ḍulūʕ al+dābbah< « boiter (une bête) ». >niḍallaʕ taḍlīʕ k< « faire boiter ». >ḍāliʕ< « boiteux ».Variante phonétique de l’arabe classique {ḏ̣lʔ}, lui-même une variante de {ḌLʕ} I. III. AC >ḍalʕ+uh< « son pis ». Variante phonétique de {ḌRʕ}, q.v. *{ḌLL} (‫)ضلل‬ VA >n/yiḍall ḍall ḍalalt ḍall / ḍalāl ḍāll + īn / ḍullāl bi< « s’égarer, s’écarter de la voie correcte ». >yuḍill aḍall iḍlāl k< « égarer, perdre ». IQ >ḍalāl< « erreur, égarement ». Voir {SDR} II. Probablement < pan-sémitique {ḍll}, cf. hébreu ṣālal « être plongé », sudarabique épigraphique >ḍll< « maladie, épidémie », guèze ṣäl(l)älä « flotter, surnager » et accadien ṣalālu(m) « rester immobile ou inhabité ». *{ḌMḤL} (‫)ضمحل‬ GL >y≠ʔaḍmaḥillu an yaḍmaḥilla ʔl+ʔiḍmiḥāllu muḍmaḥillun< (registre semicorrect), VA >yaḍmaḥill aḍmaḥall iḍmiḥlāl muḍmaḥill< « disparaître ». Probablement une contraction (naḥt) de la phrase arabe *ḍamma ḥāl+ahū « retirer sa présence ».22 *{ḌMḪ} (‫)ضمخ‬ VA >niḍammaḫ taḍmīḫ k< « enduire ». >yaḍḍammaḫ aḍḍammaḫ< « être enduit ». Extension de l’élément bi-consonantique {ḍm}, q.v. sous {ḌMD} et {ḌMM}.23 *{ḌMD} (‫)ضمد‬ VA >niḍammad taḍmīd k< « panser, bander ; attacher au joug ». >yaḍḍammad aḍḍammad< « être pansé ou bandé ; être attaché au joug ». GL >miḍmadun< (registre semi-correct), VA >maḍmad + maḍāmid = ḍamd + aḍmād / aḍmidah< « joug » ; AL ḍamd/t + admád / aḍmát « joug ; courroie du joug ». GL >ḍimādun< (registre haut), VA >ḍimād + aḍmidah< « pansement, bandage ». < Pansémitique {ḍmd}, cf. ougaritique >ṣmd< et hébreu ṣemed « paire (de bœufs) », araméen rabbinique et syriaque ṣǝmad, guèze ḍämädä et accadien ṣamādu(m) « attacher » ; cf. {ṢMD} I.24 || 22 Dans ces cas, il y a évidemment d’autres solutions étymologiques possibles ; comme l’acception « se défaire, se dénouer » pourrait suggérer *tamma ḥallu+hū< « son dénouement eu lieu ». 23 Néanmoins, cette extension rappelle l’arabe {mrḥ/ḫ}, q.v. < égyptien ancien >mrḥ< « oindre ». 24 La correspondance phonétique fautive des formes de l’araméen prouve qu’il s’agit d’emprunts au cananéen et toute la racine n’est qu’une extension de l’élément bi-consonantique {ḍm} ; voir {ḌMR}, {ḌMM}, etc. L’évolution sémantique a produit le sudarabique épigraphique >ḍmd< « demander un armistice ».

*{ḌMM} | 793

*{ḌMR} (‫)ضمر‬ VA >naḍmur ḍamart ḍumūrah ḍāmir bi< « maigrir, être mince ». >niḍammar taḍmīr k< « faire maigrir ». GL >ʔ≠yaḍmiru naḍmirū< (registre haut), VA >nuḍmir aḍmart iḍmār kyuḍmar< « concevoir ; cacher, céler » ; IQ >ḥatf+ī aḍmar< « il se propose de me tuer ». GL >ḍ/ḏ̣amīrun< (registre haut et registre semi-correct), VA >ḍamīr + ḍamāʔir< « esprit, cœur ; pensée intime » ; AL damír + damáir « pronom » ; IQ >ʕalà ʔl+ḍamīr< « impromptu » ; GL >radiyu ʔl+ḍamīr< (registre semi-correct) « ayant une mauvaise conscience ». DS >ḍmār< « plante non-identifiée ». CD M 7/6 >maḥzaman ḍāmir< « ceinture svelte ». IQ >miḍmār< « hippodrome » ; AL midmár « ordre, séquence ; ton » ; VA >ʕalà miḍmār< « selon un ordre » ; AŠ 15/2/6 >adḫul al+miḍmār< « trouve le ton ». VA >miḍmār al+ṣawt< « chanteur ». AL nimadmár madmárt « entonner ». UT n 3242 >ḍawmar< « basilic (Ocimum basilicum) ». IH 112, VA, FḪ et UT nº 4240 >ḍawmarān< « menthe aquatique, des champs, etc. (Mentha aquatica / arvensis / suaveolens / rotundifolia) ». Voir {KŠF}. Il semble s’agir d’une autre extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {ḍm}, avec plusieurs évolutions sémantiques : cf. sudarabique épigraphique >ḍmr< « contrat de paiement à terme aléatoire » et guèze ḍämärä, presque synonyme de ḍämädä, en comparaison avec l’accadien ṣamāru(m) « désirer, convoiter », plus proche de quelques acceptions de la racine arabe.25 *{ḌMM} (‫)ضمم‬ GL >aḍummu yaḏ̣ummu maḏ̣mūmun< (registre semi-correct), VA >nuḍumm ḍamamt ḍamm maḍmūm k ḏā li+ḏāyuḍumm ḍamamnā+h ḍumm< (impératif), IA >yuḍummnuḍumm+uh ilà ṣadr+ī< « je le serre contre ma poitrine » ; >l+al+ḍammi hu ḫilqah< « il est fait pour être embrassé » ; >ḍummi riǧl+ak ʕalà ʔl+rikāb< « garde ton pied dans l’étrier (= ne donne pas de coups de pied) » ; >li+man tuḍamm< « à qui seras-tu mariée ? » ; >man ḍamm+ak an takallam< « qui te força à parler » ; >ḍamamt al+dawā< « je pris de l’encre » ; NQ bi 1/0/2 >ḍamm+uh li+šahmāt+uh< « le conduit à l’échec et mat » ; am 1/1/2 >ḍamma iʕǧāb+uh l+al+wuqūf< « il quitta ses grands airs ». VA >nanḍamm anḍam(am)t inḍimām ilay+h< « être rassemblé ou rapproché ; se joindre », ZǦ >yanḍam< « se contracter ou ramasser », AL nadámm damámt damám (lire nandámm andamamt andámm « se contracter ou ramasser ; se fermer » ; VC 45.14 et 48.8/9 >tanḏ̣am(mu) ḍamm(i)< « cicatriser » ; IQ >anḍamm ilay+h< « il se réunit avec lui » ; >b+al+šā nanḍam< « je protège mon roi (proba-

|| 25 Ces évolutions assez divergentes peuvent parfois s’expliquer par l’origine assez difficile à déceler des extensions, par exemple « mince » peut refléter *ḍamma ḫāṣirata+hū « presser sa ceinture » et « pensée intime » serait le résultat de *ḍamma rūḥa+hū « serrer son esprit » : évidemment il ne peut s’agir que d’hypothèses étymologiques, raisonnables mais sans aucune preuve.

794 | *{ḌMN}

blement = je roque) » ; AL yandámu lal curbén « ils communient » ; CD M 5/7 >lis yadrī yanḍam< « il ne sait pas être avare ». AC >ḍamm< « signe de la voyelle /u/ ». IQ >ṭurrat al+ḍam< « ligne inférieure de l’échiquier ». Voir {ḪṬṬ}, {ŠĀ(H)} et {ŠHW}. < Sémitique de l’Ouest {ḍmm}, une extension minimale de l’élément bi-consonantique {ḍm}, cf. hébreu ṣammāh « voile des femmes » et ṣammīm « piège », araméen rabbinique ʕāmam « presser » et guèze ḍämämä « attacher ; restreindre». *{ḌMN} (‫)ضمن‬ GL >ḍāminun< (registre haut), VA >naḍman ḍamant ḍamān ḍāmin + ḍummān maḍmūn k li / ʕanḍamanta ḍamān ḍāmin maḍmūnaḍman lī< (impératif), AC >ḍamān ḍāmin maḍmūnahniḍamman k fī< « insérer, inclure ; mettre ». >yaḍḍamman = yataḍamman aḍḍamman = taḍamman taḍammun mutaḍammin mutaḍamman k< « comprendre, contenir, renfermer » ; >naḍḍamman aḍḍamman taḍammun mutaḍammin mutaḍamman k< « exiger, requérir » ; MT >taḍammanat waǧh zawǧ+ah< « elle se porta caution de son mari ». VA >yanḍamm< « être garanti ». IQ >b+al+ḍamān = fī ḍamān+īfī ḍamān+ī … ṣaddaqū+k< « je jure qu’ils vont te croire » ; IQ >fī ġayr ḍamān+ī kulli man sakar< « je ne me porte pas caution de ceux qui s’enivrent ». AL mudáman (axéy/i) « sommaire ». Voir {DḪL} et {RFʕ}. Il semble s’agir d’une autre extension de l’élément biconsonantique pan-sémitique {ḍm}, cf. {ḌMḪ}, {ḌMD}, {ḌMR} et {ḌMM}. *{ḌNṬ} (‫)ضنط‬ VA >ḍināṭ< « imberbe ». Cette signification ne s’accorde avec aucune de celles que les dictionnaires registrent pour la racine arabe {ḍnṭ}, et il faut lui trouver une autre étymologie : si l’on considère l’aversion des cercles chrétiens et musulmans à la sodomie, il pourrait s’agir d’une traduction de l’arabe amrad « imberbe ; bardache »26 au roman andalou */DAṈÁTO/ < latin damnātus « damné ». *{ḌNK} (‫)ضنك‬ VA >fulān fī ʕayš an ḍank< « un tel a une vie misérable ». Extension de l’élément bi-consonantique {ḍn}, à connotations similaires ; voir {ḌNN} et {ḌNW}. *{ḌNN} (‫)ضنن‬ VA >niḍann ḍannat ḍanīn + īn ʕalà / bi< « être avare de » ; IQ >ḍanna bī+k al+šaraf< « la noblesse n’est pas prodigue avec des gens comme toi ». VA >ḍanīn< « avare ». >ḍanānah< « avarice ». Extension minimale de l’élément biconsonantique {ḍn}, à connotations similaires ; voir {ḌNK} et {ḌNW}, cf. hébreu ṣinnāh « froid », et peut-être accadien ṣenettu(m) et guèze ṣǝrnǝʕt « maladie de la peau ».

|| 26 Ce mot est aussi mentionné sous la même entrée, curieusement riche en synonymes, parmi lesquels l’iranisme >kawsiǧ< et le probable romanisme >qašqūṭīyaḍnā ḍaniya ḍanā(n)< (registre haut) « maigrir, se consumer ». >niḍannī k = iḍnā< « faire maigrir, affaiblir ». IQ 151/2/4 >ḍanā< « émaciation ». >ʕalà ḏ̣anāwah sayr< « marchant vers la misère ». Extension de l’élément biconsonantique {ḍn}, à connotations similaires ; voir {ḌNK} et {ḌNN}. *{ḌHW} (‫)ضھو‬ VA >niḍāhī muḍāhāh k< « concurrencer ». Le sémantème basique de cette racine arabe étant « stérile, dépourvu », elle serait une variante phonétique du pan-sémitique {ḍwʔ}, cf. hébreu ṣēʔāh, araméen rabbinique et syriaque ṣātā, guèze ṣiʔat, accadien zû(m) « fiente, merde » et sudarabique épigraphique >ṣyw< « puer ; être souillé ».27 *{ḌWʔ} (‫)ضوء‬ GL >(y)aḍī aḍiyyu muḍī / muḍiyyun féminin muḍiy(y)atunniḍī aḍayt iḍāʔah muḍī muḍā kyiḍī muḍīy≠tiḍīyaḍī aḏ̣ī li< « il illumine ». GL >astaḍī / astaḍiyuyastaḍī bi< « s’éclairer ». GL >ḍiyāʔun< (registre haut), VA >ḍaw + aḍwā = ḍiyāḍaw = ḍiyāḍawṯalaṯat ašbār fī ʔl+ḍaw< « une ouverture de trois empans » ; ZǦ >aḫriǧ l+al+ḍaw< « mets en lumière » ; IQ >yamšī li+ḍaww+uh< « il marcha sous sa lumière » ; >ḍiyā baṣar+ī< « la lumière de mes yeux ». GL >miḍwāʔun< (registre semi-correct), AL maduá + madávi « lucarne ». BD 12v >bā+rūḥu al+qudūsu muḏ̣yina< (registre semi-correct) « illuminés par le Saint Esprit ». Voir {ḎBB}, {RWQ}. {SYL} et {QMR}. Cette racine arabe semble reproduire, avec une extension minimale, l’élément bi-consonantique qu’on retrouve redoublé dans l’hébreu ṣīṣ(āh) « fleur ; chose éclatante » et ṣāṣ « briller ». *{ḌWʕ} (‫)ضوع‬ VA >yataḍawwaʕ taḍawwaʕ taḍawwuʕ< « répandre son parfum ». Peut-être une variante phonétique de {ḌYʕ}, q.v. *{ḌWḌ} (‫)ضوض‬ GL >ḍawḍāʔun< « vacarme, tumulte ». Probablement à l’origine onomatopéique, sans exclure des rapports synesthétiques avec {ḌWʔ}, q.v. *{ḌWY} (‫)ضوي‬ VA >nanḍawī anḍawā inḍiwā ilà< « se rendre, aller chez quelqu’un ». Probablement une variante phonétique de {ḌMM}, q.v. *{ḌYD} Voir {ḌDD}. *{ḌYʕ} (‫)ضيع‬ GL >ḍāʔiʕun< (registre haut), VA >n≠yiḍīʕ ḍāʕ ḍayāʕ ḍāyiʕ + īn lin≠yiḍi ḍāʕat ḍayāʕah ḍāyiʕ< « être perdu ou égaré » ; >las yiḍīʕ l+ak min lisān+ī< « tu

|| 27 Mais cette racine n’est apparemment qu’une métathèse du pan-sémitique {wḍʔ}, q.v.

796 | *{ḌYF}

ne les perdras pas dans ma langue » ; >yiḍīʕ ihtibāl+ī< « ma diligence sera inutile » ; ḪA li5 >lam yiḍīʕ b+al+ʕuqār< « il ne fut pas gaspillé en vin ». GL >uḍayyiʕu taḍyīʕun muḍayyiʕun< (registre haut), VA >niḍayyaʕ ḍayyaʕt taḍyīʕ kḍayyaʕ(+uh) yuḍayyaʕ taḍyīʕ muḍayyaʕḍayyaʕ(at)muḍayyiʕ< « perdre ; gaspiller ; négliger » ; AL nidayáh dayáht « détruire » ;28 IQ >naḍayyaʕ+uh< « je ne le verrai plus ». VA >yaḍḍayyaʕ aḍḍayyaʕ fī< « être perdu ou gaspillé ». GL + >ḍiyāʕun< (registre haut), VA >ḍayʕah + āt / ḍiyāʕḍiyaʕḍiyāʕḍuwayʕah< « hameau» ; RC adu(h)ayar « nom de lieu ». AC >malik ḍāyiʕ< « roi déposé » ; ZǦ >mulūkī ḍāyiʕ< « prince déchu ». IA >aḍyaʕ< « plus inutile ». Variante phonétique d’un élément bi-consonantique {ḍʕ}, qu’on retrouve dans {WḌʕ}, q.v. et quelques autres cas, comme l’arabe ḍaʕḍaʕa « détruire ; humilier ». *{ḌYF} (‫)ضيف‬ VA >niḍayyaf taḍyīf k = nuḍīf aḍaft ḍiyāfah + āt muḍāf kniḍīf aḍaft muḍīf muḍāf k li< « ajouter » ; DS >aḍāfa ilà< « greffer sur ». AL nadayáf dayáft (lire adayáft) « être l’hôte ou le convive chez quelqu’un ». VA >yanḍāf anḍāf< « être ajouté ». GL >astaḍīfu< (registre haut) « demander l’hospitalité ». >ḍayfun< (registre haut), VA >ḍayf + aḍyāf / ḍiyāfḍayf + ḍiyāfḍayf + aḍyāfḍayfḍayfah + ātḍayfūn< « grand seigneur », LO >alḏ̣ayfūn< « nom propre masculin, probablement un sobriquet ».29 GL >ḍiyāfatun< (registre haut), VA >ḍiyāfah + ātḍiyāfahʕalà ʔl+ḍiyāfah ǧālis< « vivant en parasite » ; MV 150.5 >ḍiyāfat+ak< « Vôtre Seigneurie ». IQ >ḍayyāfmuḍīfun< (registre haut) « hospitalier ». VA >b+al+iḍāfah< « par rapport à ». AL mudáf « génitif » ; izm mudáf « possessif ». Voir {RMḤ}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être développée d’une agglutination de la préposition fī à une variante phonétique de {ḌWY}, q.v. *{ḌYQ} (‫)ضيق‬ VA >yiḍīq ḍāq ḍīq(ah)< « être ou devenir étroit ; être désagréable » ; IQ >yiḍīq l+ī ʔl+ṭarīq< « mon chemin me semble étroit » ; >tiḍīq ʕalay+k al+ašyā< « tes affaires se compliquent » ; ZǦ >mā kabur ḍāq asṭ+uh< « avec l’âge il devient plus inquiet ». GL >ʔ/yuḍayyiquniḍayyaq ḍayyaqt taḍyīq k ʕalàniḍāyaq ʕalà< « gêner ; traquer ». GL >ataḍāyaqu< (registre haut), VA >yaḍḍayyaq aḍḍayyaq taḍayyuq =

|| 28 Ce >h< pourrait refléter un vrai changement phonétique, selon Corriente 1977 : 56, ou une simple perception fautive par Alcalá. 29 Avec un suffixe augmentatif roman à connotation ironique, cf. castillan señorón.

*{ḌYQ} | 797

yaḍḍāyaq aḍḍāyaq< « être gêné ou à l’étroit ». GL >ḍīqun< (registre haut), IQ et ZǦ >ḍīqḍīqu ʔl+nafsi< (registre haut) « asthme » ; ZǦ >ḍīq al+ṣadr< « impatience ; malaise ». IQ >ḍīqatun< (registre haut), AL ḍíca = díqua + ḍíq « angoisse » ; IQ >ǧā fī ḍīqah< « il éprouva des difficultés économiques ». IA >ḍayyiqḍāyiqḍay.q< « asthmatique » ; >baḥrun ḍayyiqun< (registre haut), AL báhar ḍáiq + buhúr daiquín « canal ; détroit » ; ard dáiq béin baharái « isthme » ; taríq dáiq + torq daiquín « chemin étroit » ; VA >ḍayyiq al+ṣadr / al+ʕaṭan< « impatient ». AL aqĉár adiáq « plus étroit ». VA >maḍīq + maḍāʔiq< « détroit (géographie) ». Voir {ḪLQ}. < Sémitique de l’Ouest {ḍyq}, cf. ougaritique >šṣqṭ< » ; IQ >yimīl bi+hā l+al+ṭā< « il le prononce (le qāf) un peu comme le ṭāʔ ».1 *{ṬʔṬʔ} (‫)طأطأ‬ IH 280 >taṭaʔṭī< (maṣdar) « pencher ou laisser tomber en avant sa tête ». Voir {ḪṬʔ}. Cette racine redoublée semble être aussi témoignée dans le sémitique de l’Ouest par l’hébreu ṭēṭē « balayer » et maṭʔăṭē « balai », mais, dans tout les cas, il s’agirait d’une variante de {WṬʔ}, q.v., avec plusieurs évolutions sémantiques. *{ṬBB} (‫)طبب‬ VA >niṭibb ṭababt ṭibb maṭbūb k = niṭabbab kniṭibb+ak ṭibb+uh< (impératif), AL nitíb tabábt tibb « traiter (un malade) ». VA >yaṭṭabbab aṭṭabbabt taṭabbub mutaṭabbib + īn = yanṭabb anṭabbyanṭabb< « être traité » ; AL xéi yantább + axiít yantábbu « curable, guérissable ». VA >ṭabb< « sage, prudent ». >ṭibb< = IQ, AC >ṭībṭabībun< (registre haut), VA >ṭabīb + aṭibbāṭabībṭbb< « enseigner ; juger ». *{ṬBḪ} (‫)طبخ‬ GL >aṭbuḫu< (registre haut), VA >naṭbuḫ ṭabaḫt ṭabḫ ṭābiḫ maṭbūḫ k bitaṭbuḫ ṭabaḫyuṭbaḫ ṭabaḫqad ṭabaḫtu l+ak buqūl< « je t’ai cuisiné les légumes (= je t’ai dit ce qu’il fallait) ». VA >yanṭabaḫ anṭabaḫnanṭabaḫṭabḫu ʔl+ḫamri< (registre haut) « décoction de vin » ; IB 110 >buyūt al+ṭabḫ< « serres ». VA et IQ >ṭabīḫ< « mets cuit ». VA >ṭabbāḫ + īnṭabbāḫmaṭbaḫatun + maṭābiḫun< (registre semi-correct), VA >maṭbaḫah + maṭābiḫmaṭbūḫ< « décoction » ; AŠ 90/0/2 >al+faḫḫār maṭbūḫ< « poterie cuite ». Voir {BYḌ}, {ZYT}, {ŠRB} et {MYS/Ṣ}. < Pan-sémitique {ṭbḫ}, cf. ougaritique >ṭbḫ< « égorger ; cuisinier », hébreu ṭābaḥ, accadien ṭabāḫu(m) « égorger », araméen rabbinique ṭǝbaḥ « égorger, cuisiner », syriaque « tuer » et sudarabique épigraphique >ṭbḫ< « viande ». *{ṬBR} (‫)طبر‬ I. IQ 19/4/4 >ṭabarī< « sorte de cotonnade attribuée au Tabaristan et imitée en Al-Andalus ».

|| 1 Voir IH 365 à propos de ce défaut de prononciation ; voir aussi {ṬBṬB}. Quant au nom de cette lettre, c’est un des cas où la forme cananéenne, cf. hébreu ṭēt, a été simplifiée chez les Arabes.

*{ṬBṬB} | 799

II. VA >ṭabayrah + ātṭubbār< « variété de gros figues rouges et vertes ». Voir {TYN} et {ṬYR}.3 IV. ḪA ām 3 et ZǦ >ṭabīrah< « Tavera (géographie) ». AC >ṭābirah< « La Tábola (géographie) ». *{ṬBRČ} Voir {ṬMRČ}. *{ṬBRZ(D)} (‫)طبرز‬ LZ >ṭabarzunsukkar ṭabarzad< « pain de sucre» ; DS >al+milḥ al+ṭabarzad< « sel gemme ». Voir {ṬRBZN}. < Néo-persan tabar zade « frappé avec une hache ».4 *{ṬPRŠ} (‫)طـپرش‬ SG >ṭābaraš< « câpres ». < Roman andalou */TÁPARAŚ/, cf. catalan tàpera, résultat d’une variante phonétique du latin cappăris ; voir {K/QPR}. *{ṬBRKN} (‫)طبركن‬ DS >ṭabarkūn< « (cheval) qui a la croupe anguleuse et longue ». < Néo-persan tabar gun « comme une hache », dit de ce genre de chevaux. *{ṬBRN(R)} (‫)طبرن أو طبرنر‬ AL taberna + ít « taverne, cabaret ». MT >ṭab.rnāruhṭubrayrūlah< « espèce de cistacée (Tuberaria / Xolantha variabilis) ». < Roman andalou */TOBRAYRÓLA/ < latin tūbĕra « truffes », avec le suffixe diminutif roman andalou. *{ṬBŠR} (‫)طبشر‬ IH 225 >ṭabāširṭabāšīr< « manne de bambou ». < Néo-persan tabαšir < sanscrit tvak kshīrā, littéralement « lait de l’écorce ». *{ṬBṬB} (‫)طبطب‬ IH 365 >ʔbn ṭabāṭiba< « nom propre masculin ».5

|| 2 On retrouve cette dissimilation d’un premier /y/ dans >ǧabayrahnaṭbaʕ ṭabaʕt / aṭbaʕt ṭabʕ / iṭbāʕ ṭābiʕ / muṭbiʕ maṭbūʕ k< « faire une empreinte, sceller, marquer, cacheter ; imprimer » ; >yuṭbaʕ ṭubiʕ maṭbūʕ ʕalà = yaṭṭabbaʕ aṭṭabbaʕ taṭabbuʕ< « être moulé d’une maniére, avoir un caractère » ; SH >yaṭbaʕūna bi+l+bināʔ< « ils recouvrent avec du mortier ». VA >niṭabbaʕ taṭbīʕ k< « tacher, souiller ; façonner » ; AL nitabáâ tabáât « adapter, façonner ». >natbíê/â atbá/íât atbíê mutbíâ + ín< « sceller, cacheter ; essayer (les métaux précieux) ; adapter, façonner ; arranger, faire accorder ». VA >yaṭṭabbaʕ aṭṭabbaʕ taṭabbuʕ< « être taché ou souillé ». >yanṭabaʕ anṭabaʕ< « être scellé ou imprimé » ; IQ >anṭabaʕ inṭibāʕ< « être inspiré » ; >y≠nanṭabaʕ inṭibāʕ munṭabiʕallaḏī anṭabaʕtum bi+hi ... anṭabaʕtum tisūqū al+silāḥ< « ce que vous aviez accordé … vous aviez accepté la délivrance de vos armes » ; ZǦ >baš yanṭabaʕ l+uh al+taṣfīr< « afin de pouvoir mieux siffler » ; IQ >yanṭabaʕ lī ʕamal al+qarīḍ< « je serai inspiré pour faire des vers ». IQ >ṭab(a)ʕ + aṭbāʕ< « nature, caractère ; inspiration poétique » ; AL tábaâ + tobóô / tubúâ « naturel ; qualité ; accord ; ajournement d’un payement ; grâce, gentilesse ; ton (de la musique) ». GL >ṭabīʕatun< (registre haut), VA >ṭabʕ + ṭibāʕ = ṭabīʕah + ṭabāʔiʕṭabʕ = ṭabīʕa(t) + ṭabāyiʕ(b+al+)ṭabaʕbi+lā ṭabaʕ< « sans application » ; FḪ >yulayyin al+ṭabīʕah< « il relâche le ventre » ; GL >ahlu ʕilmi ʔl+ṭabāyiʕ< (registre semi-correct) « les physiciens » ; >ʔl+ṭabāyiʕu ʔl+ʔarbaʕ wa+hiya ʔl+nāru wal+ḥarrāʔu wal+māʔu wa+l+turābu< « les quatre éléments, qui sont le feu, la chaleur, l’eau et la terre » ; AL aâlé tabáâ « par accord » ; âílm a tobóâ « la science de la musique » ; quillat atábaâ « dissonance, désacord » ; qualíl a tábaâ « dissonant, discordant, détoné » ; núce tábaâ fal múcica « semiton » ; tábaâ muĉéni « consonnance, accord agréable des sons » ; tábaâ ḳámiça « diapente ». GL >ṭabīʕī / ṭabīʕiyun< (registre semi-correct), VA >ṭabīʕī féminin +ahṭābiʕunṭābiʕṭābiʕ + ṭawābiʕ< « sceau » ; AL tábiâ/ê + ta/eguábiê « sceau ; cachet » ; çáhb a tábeê + azháb a tábiê « chancelier » ; GL >taḥta ṭābiʕ< (registre haut) « scellé » ; >ṭabaʕu ʔl+ḫātami< « empreinte du sceau ». VA >taṭbīʕah + āt< « tache ». ZǦ et IQ >aṭbaʕ< « plus inspiré ». >mā aṭbaʕ+nī< « que je suis inspiré ! ». >maṭbūʕ< « inspiré » ; AL matbó/uô + matbôín « gracieux ; agréable ». Voir {ḤBS(N)}, {ḤLL}, {RQQ, {ZWL} et {FSḪ}. Cette racine avec plusieurs autres témoins pan-

|| 5 Plutôt un sobriquet, puisque on raconte que le célèbre écrivain Ibn Ṭabāṭabā fut appelé ainsi parce qu’il prononçait le qāf du mot qabāʔ « pardessus » comme un ṭāʕ, selon IH ; voir aussi Ibn Ḫallikān, Wafayātu l+ʔaʕyān I : 30.

*{ṬBL} | 801

sémitiques, tels que l’hébreu ṭabbaʕat et l’accadien ṭimbuʔu, est un emprunt à l’égyptien ancien >ḏbʔ(t)< « sceau ; sceller ».6 *{ṬBQ} (‫)طبق‬ I. VA >niṭabbaqniṭābaq muṭābaqah k = yaṭṭābaq aṭṭābaq taṭābuq< « s’accorder, s’adapter ». GL >(y)aṭbiqu iṭbāqun maṭbūqun< (registre semi-correct), VA >nuṭbiq aṭbaqt iṭbāq muṭbiq muṭbaq< « fermer ; couvrir » ; IQ >aṭbaq ʕalà fumm+ī< « il me fit taire ». VA >yanṭabaq anṭabaq inṭibāq ʕalà< « s’adapter, s’emboîter< » ; >yanṭabaq anṭabaq inṭibāq (min alġayḏ̣)yanṭabaq< « se fâcher ». GL >ṭabaqun< (registre haut) « plat(eau) » ; VA >ṭabaq + aṭbāq< « plat, assiette » ; AL naqláâ a tabáq « dessoler (une bête de somme) ». VA >ṭabaqah + āt / ṭibāq< « plafond » ; >al+nās … ʕalà ṭabaqāt< « les gens appartiennent à plusieurs classes » ; IH 345 >min ṭabaqati fulānin< (registre haut) « de la classe d’un tel » ; >ṯalāṯ ṭabaqātin< « trois étages ». AL tábiq + tabáiq (lire tavábiq) « quartier de viande » ; tabíq (lire tábiq) « une danse ». UT nº 1161 et 2131 >ṭa/ubbāqah< « aunée conyze (Inula conyzoides) » ; nº 440 >ṭ. ǧabaliyyah< « anagyre fétide (Anagyris foetida) » ou « jasonia glutineux (Jasonia glutinosa) ».7 VA >maṭbūq + īnmaṭbūq< « fâché ». UT nº 2819 >muṭabbaqah< « cocrète maritime (Bellardia trixago) ». Voir {ṬNBQ}. Variante phonétique de {DBQ}, q.v. II. SH >ṭabaq (ḫazaf)< « poêle (de terre) » ; IQ >al+ṭābaq matà ʔl+ṭuštūn< « la poêle pour les croutons ». < Pehlevi tābag, continué par néo-persan tαbe. *{ṬBL} (‫)طبل‬ I. IH 204 >ṭabalun< (registre haut), VA et IQ >ṭab(a)l + ṭubūlṭab(a)lniṭabbal taṭbīl kmuṭabbalyaṭṭabbal aṭṭabbal< « être soumis à cet impôt ». AL nita/eblél ta/eblélt « mettre en séquestre ». VA >ṭabal + aṭbāl< « impôt de capitation » ; FR 169.1 >ṭabl< « impôt levé sur quelques proprietés foncières ». SG >al+ṭabl wa+l+šiṭranǧ< « le tric-trac et les échecs ». VA >ṭablah + āt< « table ». IW I : 144.22 >m.ṭbāl< « couche de terre jaune dans le fonds d’un puits ». < Latin tăbella ou tăbŭla, à travers l’araméen, cf. rabbinique ṭablā « livre de compte ».

|| 6 Selon Erman & Grapow V : 556, continué par le copte tō(ō)be. 7 La vocalisation plus étymologique >ṭabbāqah< est reflétée par l’emprunt castillan a(l)tabaca (voir Corriente 2008 : 170), mais une variante labialisée est aussi témoignée dans plusieurs sources anciennes. 8 Peut-être contaminé phonétiquement par le latin tăbŭla, mais le fait qu’il n’y ait aucun rapport avec le pehlevi tumbag ou d’autres synonymes du néo-persan qui ne soient pas empruntés à l’arabe ne semble pas possible, malgré Leslau 1987 : 586.

802 | *{ṬBLDŠ} *{ṬBLDŠ} et {ṬBLŠ/Ṭ} (‫)طبلدش أو طبلش أو طبلط‬ MT >manādīl ṭablādūš< « tabliers ». ZǦ >ṭablaš< « Tablas (géographie) ». AL tablát « étagère ». < Castillan tabla ou roman andalou */TÁBLA/ < latin tăbŭla, avec plusieurs suffixes dérivatifs. *{ṬBN} (‫)طبن‬ I. HC 78 >ṭābūnī< « sorte de pain ». Littéralement « du four appelé ṭābūn, mot classique qu’on retrouve dans les dialectes marocain, égyptien ancien et yéménite, ce qui suggère une origine sudarabique épigraphique. II. FA >ṭabānṭabāhiǧ(iyy)ah< « un met de viande frite » ; 150 >ṭabāhiǧiyyah maġmūmah< « mets de mouton frit avec une croûte de pâte » ; 149 >ṭ. al+burāniyyah< « étuvée de mouton aux aubergines ». Attributif du néopersan ṭabαhǧe « sorte d’omelette ; viande tendre », dérivé du pehlevi tābag ; voir {ṬBQ} II. *{ṬBW} (‫)طبو‬ VA >naṭṭabī aṭṭabayt iṭṭibā muṭṭabī muṭṭabā k< « cajoler ». Dérivation métonymique du sémitique du Sud {ṭbw}, cf. arabe ṭiby et guèze ṭǝb « pis, mamelle ». *{ṬPY} (‫)طـپـي‬ VA et MT >ṭābiyah + ṭawābīkin+naṭabyaṭ< « je m’affistolerais ». < Roman andalou */ATABYÁT/ « paré » < gothique *taujan « se parer », cf. castillan ataviado. *{ṬǦDR} (‫)طجدر‬ AL tajadór + ít « assiette ». Emprunt tardif du castillan tajador. *{ṬǦN} (‫)طجن‬ IH 373 >al+ṭāǧīnuṭāǧan = ṭayǧan + ṭawāǧi/īnṭaǧīnṭawāǧi/īn< « terrine en terre cuite vernisée ». HC 132 et FḪ >muṭaǧǧan< « mets preparé dans ces terrines ». < Araméen, cf. rabbinique ṭīggānā et syriaque ṭīg(ā)nā < grec τάγενον = τήγανον / ἤγανον, probablement emprunté au sémitique, cf. arabe iǧǧānah, ougaritique >agnỉkn< « récipient ».10

|| 9 Ce mot arabe andalou est l’origine véritable de l’arabe marocain ṭāp(p)ya = ṭāb(b)ya « mur de pisé », arabe égyptien ṭābya « tour », d’où le turc tabya « retranchement » et même l’amharique yä+baburu ṭabǝya « station de train ». 10 Voir Erman & Grapow I : 140, continué par le copte aca/on « vaisseau en métal ou en bois », selon Crum 26.

*{ṬḤW} | 803

*{ṬČL} (‫)طچل‬ UT nº 4902 >ṭuǧǧālluh< « lavande (Lavandula stoechas) ». < Roman andalou */TOČ+ÉḺO/, diminutif de /TÓČ(A)/, q.v. sous {ṬWČ(R/L)}. *{ṬČN} (‫)طچن‬ I. AL nitachán tachant mutáchan + ín « rôtir ». IA >ṭuǧūnyiṭayḥal ṭayḥal muṭayḥal + īn k< « blesser dans la rate ». >yaṭṭayḥal aṭṭayḥal< « être blessé dans la rate ». IH 195 >ṭayḥālun< (registre semi-correct), GL >ṭ.ḥālun< (registre semi-correct), VA >ṭiḥāl = ṭayḥāl + ṭawāḥilṭiḥālamrāḍu ʔl+ṭayḥālyiṭaḥlab< « faire pousser la mousse verte ». >yaṭaḥlab aṭaḥlab< « se couvrir de mousse verte ». >ṭuḥlub + ṭaḥālibṭuḥlub< « mousse verte » ; nº 2345, TD 301 >ṭ. al+māʔ< « lentille d’eau (Lemna minor) » ; 305 >ṭ. baḥrī< « mousse marine (Corallina offinalis) ».11 Extension en arabe de {ṭḥl}, probablement à travers une contamination avec {ḥlb}, q.v. *{ṬḤN} (‫)طحن‬ GL >maṭḥnunnaṭḥan ṭaḥant ṭaḥn / ṭaḥīn ṭāḥin + īn ṭaḥḥān + īn maṭḥūnyaṭḥany≠taṭḥanyanṭaḥan anṭaḥan< « être moulu ou aiguisé ». IH 276 >al+ṭāḥūnatu< (registre haut), VA >ṭaḥūnah + āt = ṭāḥinah + ṭawāḥinalṭāḥinah 2 alriḥātayn … alṭāḥinataynṭaḥḥānṭaḥūnī + īn< « meunier » ; >ṭaḥḥān + īn< « maquereau ».12 AL mathán « cercle de personnes ». GL >maṭḥanatunmaṭāḥin< « meule » ; VA >maṭḥanah + maṭāḥinmaṭḥanah/tṭḥnṭḥn< « farine ». *{ṬḤW} (‫)طحو‬ DS >istaṭḥà< « se prosterner ». < Sémitique de l’Ouest {ṭḥw}, cf. hébreu ṭāḥāh « jeter » et araméen rabbinique ṭǝḥā/ī « presser ».

|| 11 Avec d’autres identifications dans BCT 2010 : 801. 12 Cette connotation est calqué de l’araméen, cf. rabbinique ṭāḥan, où cette métonymie était fréquente.

804 | *{ṬḪT}

*{ṬḪT} Voir {TḪT(Ǧ/L/N)}. *{ṬḪŠ} (‫)طخش‬ VA et DS >ṭaḫšṭuḫšīqūn< « poison pour les flèches ». Voir {ṬQSQYN}. < Grec τοξικόν. *{ṬḪW} (‫)طخو‬ VA >ṭaḫā + aṭḫiyahyaṭrā ṭarā ṭurū / ṭarayān ṭārī< « survenir ; se présenter subitement ». >naṭrī aṭrayt iṭrā muṭrī muṭrā knaṭrī aṭrayt< « louer beaucoup, combler d’éloges ». VA >ṭārī + ṭurāṭārī< + IZ 2/3/2 >ṭurā< « musicien (gitan) » ;13 TH 83.5 >ṭāriʔayn< « deux étrangers ». pan-sémitique {ṭrʔ}, cf. araméen rabbinique ṭǝrā/ī « agiter ; jeter », syriaque ṭǝrī « irrompre » et accadien ṭerû(m) « s’enfoncer » probablement avec une variante phonétique {ṭrw/y}, q.v. *{ṬRB} (‫)طرب‬ VA >naṭrab ṭarabt ṭarab ṭarūb + īn bi = yaṭṭarrab aṭṭarrab taṭarrub = yanṭarab anṭarabyaṭrab ṭarab ṭarab = anṭarabanṭarabṭarāb< (maṣdar) « être ému ou excité par un plaisir esthétique ». VA >niṭarrab taṭrīb k = nuṭrib aṭrabt iṭrāb muṭrib + īn k< « produir ce plaisir ». IZ 10/2/2 >yuqūl ʕalà ʔl+ṭuraybah< « il récite avec un ton écolier ». BH 46.6 >ṭrbyālh< « un sobriquet » (probablement comme le castillan tarabilla « traquet », métonymie fréquente du bavardeur, un diminutif roman de l’arabe ṭarab). Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe, dont la signification basique est l’émotion, pourrait s’être développée de {ṬRʔ} par agglutination de la préposition bi+. *{ṬRBČ} (‫)طربـچ‬ VA >niṭarbaǧ/š ṭarbaǧ/šah fī< « nommer à une haute charge ». Probablement < néo-persan tαr puš, littéralement « couverture de la tête », dont la fin a été métanalysée comme le suffixe péjoratif roman andalou {+ÚČ}.14 *{ṬRPČ} (‫)طرپـچ‬ VA >ṭirbā/īǧ + ṭarābīǧ< « candélabre de bois ». < Bas-latin *tripediu « trépied ». || 13 Cette attribution est témoignée par le synonyme >sindī< « de Sind », dans VA. 14 Néanmoins, les dictionnaires du néo-persan témoignent le seul sar puš, d’où le néo-arabe šarbūš, selon Dozy 1845 : 253, sans aucune explication pour le changement de la première consonne du mot. L’explication de cette anomalie dans Corriente 2008a : 302, n. 729 suggère qu’un réflet roman andalou */TRÁPO/ du bas-latin drappus avait circulé en Al-Andalus dans les registres populaires.

*{ṬRǦ} | 805

*{ṬRBZ} (‫)طربز‬ ZǦ >ṭarbūzṭarbazīn +āt< « hache à deux tranchants », AL trebezín « hallebarde ». Voir {ṬBRZ(D)}. < Néo-persan tabarzin. *{ṬRBŠYR} (‫)طربشير‬ MT >ṭ.rabšayr +āt< « large oreiller ». Voir {ʔṬRBŠYR}. *{ṬRBQ} (‫)طربق‬ DS >ṭ.rbūq + ṭarābiq< « jambière mauresque » ; FǦ 2 >ṭarbūqān< « guêtre ». < Bas-latin trabucus. *{ṬRBL} (‫)طربل‬ I. AL tarábil +ít< « foret, vrille ». MT >al+ṭarābilī< « sobriquet ou nom de profession (= foreur, fabriquant de vrilles ?) ». > Latin tĕrĕbra. II. GL >ṭurbīlun< (registre semi-correct) « tourbillon » ; DL 49 fach al torbil « nom de lieu (rendu en castillan par puerto del polvo) ». < Roman andalou */TORB+ÉḺ/ < latin turbo, -ĭnis, avec l’addition du suffixe diminutif roman andalou {+ÉḺ}. Voir {ṬLBR} II. *{ṬRBLB} (‫)طربلب‬ UT nº 2295 >ṭurbah lubbah< « sauge de Jérusalem (Phlomis purpurea) », « patience aquatique (Rumex aquaticus / pulcher) » ou « molène (Verbascum) ». < Roman andalou */TÚRBA LÓBA/ « il effraie la louve », étymologie populaire du latin cauda lŭpi « la queue du loup ». *{ṬRBLS} (‫)طربلس‬ GL >ṭarābulusu< (registre haut) « Tripoli (géographie) » < latin Trĭpolis < grec Tρίπολις. *{ṬRBN} (‫)طربن‬ GL >ṭurbūnah< « chaire d’église ; ambon ». < Bas-latin tribuna. *{ṬRPN} (‫)طرپـن‬ AL Trapána «Trapani (géographie) ». trapaní + ín « de Trapani ». Emprunts tardifs du castillan. *{ṬRǦ} (‫)طرج‬ ZǦ >min ṭāriǧ li+maṭrūǧ< « de la poêle au feu ».15

|| 15 Signification probable de cette phrase, littéralement « (la différence) entre celui qui court et celui qu’on fait courir », car ce proverbe finit chez cet auteur avec la phrase >li+ḫāzin ǧahannam< « jusqu’au gardien de l’enfer » et, chez IA, où il commence comme >mn drǧ l+mdrǧli+qubbat al+furn< « jusqu’à la voûte du four », ce qui semble décrire une situation devenant toujours pire.

806 | *{ṬRǦBR} *{ṬRǦBR} (‫)طرجبر‬ DS >ṭrǧībār< « sorte d’oignon sec et doux ». Sans doute, un mot roman andalou, peut-être */DÓLČE BÉR(O)/ « vraiment douce ». *{ṬRČL} (‫)طرچـل‬ AL torchúl + taríchil < « tiercelet ». < Latin tertĭus « troisième », avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÓL}. *{ṬRḤ} (‫)طرح‬ GL >ṭarḥun maṭrūḥun = ʔḍṭaraḥa aḍṭariḥu yaṭṭariḥu yuṭṭaraḥu muḍṭariḥun muṭṭaraḥun< (registre haut), VA >naṭraḥ ṭaraḥt ṭarḥ ṭāriḥ + īn maṭrūḥ k = taṭrīḥṭaraḥt+u ilà ǧānib< « je l’ai laissé de côté » ; AŠ 89/4/3 >aṭraḥū ʕan+nī ṯawb al+ʕafā< « ôtez-moi le vêtement de la ruine » ; VA >naṭraḥ k li< « faire un travail de construction ».16 >yanṭaraḥ anṭaraḥ< « être (re)jeté ou écarté » ; IQ >yanṭaraḥ< « tomber ivre-mort ». CD M 3/17 >aṭṭarraḥt al+dunyā< « j’ai renoncé au monde ». VA >ṭarḥ< « fiente » ; UT nº 2282 >ṭ. al+nawātiyah< « maceron potager (Smyrnium olusatrum) » ; SH >ṭ. al+ḥāfir< « perte du sabot ». IW I : 131.25 >ryḥh ṭarḥiyyah< « odeur de fiente ». VA et ZǦ >ṭarīḥahṭarīḥah + ṭarāʔiḥ< « lot d’objets fabriqués ensemble » ; TH 59.15 >ʕamal al+ṭarāʔiḥ< « pièces en fer de fonte ». VA >ṭarrāḥah + ṭarārīḥ< « épervier, sorte de filet ». >maṭraḥ + maṭāriḥm.< « matelas ». ET Matroh « nom propre masculin ». < Sémitique de l’Ouest {ṭrḥ}, cf. hébreu ṭāraḥ et araméen rabbinique ṭǝraḥ « se fatiguer avec une charge », avec une évolution sémantique. *{ṬRḪŠN} et {ṬR(Ḫ)ŠQN} (‫)طرخشن أو طرخشقن‬ UT nº 2344 >ṭaraḫšūn = ṭaraḫšuqūn = ṭaršuqūn< «pissenlit (Taraxacum officinale) ». < Néo-persan talḫ čogug, littéralement « pourpier amer ».17 *{ṬRD} (‫)طرد‬ GL >aṭrudu madrūdun< (lire maṭrūdun, registre haut), VA >naṭrud ṭaradt ṭard ṭārid ṭarrād + īn k = niṭarrad taṭrīdyaṭrud ṭarad ṭard ṭārid maṭrūdah + āt< « saillir, couvrir ». >yanṭarad anṭarad inṭirād< « courir, couler (l’eau) ». >y. anṭarad = yaṭṭarrad min< « être chassé ou repoussé » ; >tanṭarad anṭaradat f+al+bahāʔim< « être saillie (une femelle) ». >yaṭṭarad aṭṭarad iṭṭirād< « être général(isé) ». GL >ʔ.ḍṭrad< « être chassé ». VA >ṭarīdah + ṭarāʔidṭarīdah< « bête traquée par les chasseurs » ; AC >ṭarīdā< « galère » ; AL tarída + taráid « galère ; badaud, niais, homme très stupide » ; t. min gincén ≠ min ĉaláĉa axníç « birème ≠ tri-

|| 16 Cf. l’arabe marocain ṭǝṛḥa « lots d’objets identiques mis en vente ensemble » et son diminutif ṭṛēḥa « nombre de pièces … qu’un maître ouvrier du tour peut faire dans une journée de travail » (Prémare VIII : 276), ainsi que le castillan tarea et le portugais tarefa « tâche ». 17 Avec d’autres variantes phonétiques et identifications comme « chicorée à grosse racine (Cichorium intybus) » et « espèce de picride (Picris echioides) » chez BCT 2010 : 793.

*{ṬRZ} | 807

rème ». IH 151 >maṭradunmaṭradmaṭrad + maṭārid< « dard, javelot ». IQ >qum ġayr maṭrūd< « va-t-en, avant qu’on ne te chasse ». < Pansémitique {ṭrd}, cf. ougaritique et sudarabique épigraphique >ṭrdṭrdns< « un poisson comestible excellent ».18 Probablement < latin trĭdens « à trois dents ». *{ṬRḎQYR} (‫)طرذقير‬ UT nº 2314 >ṭiriḏqayrah< « ivraie raide (Lolium rigidum) ». < Latin trītĭcārĭa « du blé ». *{ṬRḎLN} (‫)طرذلن‬ TD 231 >ṭurḏīlun< « séséli de Crète (Tordylium officinale) ».19 < Grec τόρδιλον. *{ṬRR} (‫)طرر‬ I. FǦ >ṭarr< (maṣdar) « couronner un mur en ronces ». VA >yiṭarrar k< « encanailler ». >yaṭṭarrar aṭṭarrar taṭarrur ʕalà< « s’encanailler ». VA >ṭurrah + ṭurarṭurar< « bordures d’un habit ». >ṭurūr< « boucles ». IH 323 >ṭarrārun< « boucher ; poissonier » ; VA >ṭarrār + īn/ ah< « canaille, vaurien ». VA >ṭarrāriyah< « encanaillement, vilenie ». >munṭarr + īn< « étranger ». Voir {ḌMM}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble être une variante phonétique de {ṬWR}, q.v., avec plusieurs évolutions sémantiques. II. VA >ṭarr + ṭurūrṭarrārnaṭruz ṭarazt ṭarz ṭarrāz + īn maṭrūz « broder ». >yanṭaraz anṭaraz< « être brodé ». GL >ṭirāzun< (registre haut) « atelier de broderie » ; LZ >ṭirāzṭirāz + ṭurūz< « broderie ». SH >ṭirāzī< « (tissu) fabriqué dans les ateliers royaux de broderie ». >ṭarrāz< « brodeur » ; TH 47.9 >ṭarrāzāt< « brodeuses (suspectes de se livrer à la prostitution) ». AL mutérreç « brodé ». Voir {NQŠ}. < Néo-persan darz « couture ».

|| 18 Non-identifié. Une variante graphique >ḏ̣ardāns< ne fait que confirmer l’étymologie proposée. 19 Avec plusieurs variantes graphiques chez BCT 2010 : 791, dont quelques unes assez estropiées. 20 Une contamination semble s’être produite entre les deux {ṬRR} et {ṬRʔ}, q.v., avec une évolution sémantique de « musicien (gitan) » à « vagabond, errant » et à « vaurien » ; cf. aussi l’arabe marocain ṭǝrrār « joueur de tambour ; brute ».

808 | *{ṬRS} *{ṬRS} (‫)طرس‬ I. VA >ṭarūs + ṭawāris< « chien de garde ». < Néo-persan darvαzi « gardien » < pehlevi darpās « portier » ; cf. arabe dirwās « chien à grosse tête », et arabe marocain ṭāṛōṣ + ṭwāṛǝṣ « chien de chasse », témoignant la contamination par {ṬRD}, q.v. II. CP 165.2 >ṭrwsh< « Tours (géographie) ». < Latin Tŭrōnes. *{Ṭ/TRSTǦ} (‫)طرستج أو ترستج‬ DS >ṭ/tarastūǧ< « rouget de vase (Mullus barbatus) ». Peut-être < roman andalou */TRÍŚTE/ < latin tristis « triste, sombre », avec le suffixe pejorative {+ÚČ}.21 *{ṬRSS} (‫)طردل‬ GL >ṭarasūsun< (registre semi-correct), VA >ṭarasūs< « Tarse (géographie) ».22 Voir {SʕD}. *{ṬRSN} (‫)طرسن‬ AL Taraçóna « Tarazona (géographie) ». taraçóni + ín « de T. ». < Latin Tūrĭasso, ōnis. *{ṬRŠ} (‫)طرش‬ I. VA >naṭruš ṭaraš ṭarš ṭāriš ṭarrāš maṭrūš k< « fouetter ; gifler ; hâter ; faire tourner (une toupie) ». >niṭarraš taṭrīš k< « fouetter ; gifler ». >yaṭṭarraš aṭṭarraš< « être fouetté ou giflé ». >yanṭaraš anṭaraš inṭirāš< « avoir une crise de nerfs ; sangloter ; tourner (une toupie), fouetter (un sabot) ; être fouetté » ; AL nantaráx antaráxt muntárixa (maṣdar) muntárix « escrimer ». IH 255 >uṭruš< « sourd ». VA >maṭraš + maṭāriš< « fouet ; toupie, sabot ». L’isolation dans le sémitique de cette racine arabe et la correspondance phonétique décèlent un emprunt à l’araméen, cf. rabbinique ṭǝraš « effacer à coups de marteau ; boucher ; être sourd », à son tour emprunté à l’accadien ṭarāšu(m), probablement une variante phonétique de darāsu(m) « refouler ». II. VA >nimaṭraš maṭrašah k< « rendre stupide ». >yatmaṭraš atmaṭraš< « devenir stupide ». Cette racine est un devéloppement secondaire de {ḤṬRČ/L/N/Q(YR)}, q.v., à travers un participe *muḥáṭrač. III. ZǦ >ṭurruš< « Torrox ou Tolox (géographie) ». < Roman andalou */TÓRREŚ/ < latin turres « tours ». *{ṬRŠŠ} (‫)طرشش‬ CP 35.7 >llṭwšš< (lire >ṭiršušṭarāšnah< « séneçon (Senecio jacobea / gallicus) ». Peut-être < latin transenna = trāsenna « treillage », car sa tige se ramifie beaucoup. *{ṬRṢ} (‫)طرص‬ AL Terésa « Thérèse ». Emprunt tardif au castillan. *{ṬRṬR} (‫)طرطر‬ VA >ṭarṭar(ī)ṭarṭaq + ṭarāṭiq< « lie de huile ». UT nº 2256 >ṭārṭaquh = ṭarṭaq/r = tartaq< « catapuce (Euphorbia latyris) ». Contamination de {ṬRṬR} par le suffixe péjoratif roman andalou {+ÁK}.24 *{ṬRṬR/L} VA >niṭarṭar/l ṭarṭar/lah k< « amonceler ». >yaṭṭarṭal aṭṭarṭal taṭarṭul< « s’amonceler ». >ṭurṭur/l + ṭarāṭir/l< « bonnet haut » ; AL tortól + tarátil « cimier de casque » ; UT nº 1632 >ṭurṭūr alḥāǧib< « basilic (Ocimum basilicum) » ou « amaranthe blette (Amaranthus blitum) ». AC >ṭarṭāl al+ḫarā< « tas de fiente ». IQ >muṭarṭar< « coiffé d’un bonnet haut ». AL mutártal nom d’unité +a « amaranthe blette (Amaranthus blitum) ». Voir {MŠY}. Probablement < latin turrītus « coiffure en forme de tour », à travers l’araméen, cf. rabbinique ṭǝrāṭīn « sorte de chapeau ». *{ṬRṬŠ} (‫)طرطش‬ AL Tortóxa « Tortose ». < Latin Dertōsa. *{ṬRṬQ} (‫)طرطق‬ VA >niṭarṭaq ṭarṭaqah kṭarṭaq< « frapper à la porte ». VA >yaṭṭarṭaq aṭṭarṭaq taṭarṭuq< « être frappé ainsi ». AC >ṭurayṭaqa(t)< « frappement gentil à une porte ». Forme {1213} de {ṬRQ}, q.v. *{ṬRṬ(Y)N} (‫)طرطن أو طرطين‬ DS >ṭ.rṭān = ṭ.rṭānyāṭirṭaynah + āt< « ver de terre ». < Bas-latin termitanea, dérivé par suffixation du latin tarmes, -ĭtis « ver de la viande ou du bois ».25 *{ṬRĠ} (‫)طرغ‬ VA >ṭarġah + ātṭarġāṭrṭrṭarafḍarwṭarāġūnun< (lire ṭarāġūbūġunṭ.rġlūdis< « troglodyte mignon (Motacilla troglodytes) ». < Grec τρωγλίτης. *{ṬRĠN} (‫)طرغن‬ IL >ṭarġanah< « hersage ». < Latin trāgŭla « herse ». *{ṬRĠYN} (‫)طرغين‬ UT nº 2308 >ṭarāġiyūn< « espèce de boucage (Pimpinella tragium) ». < Grec τράγιον. *{ṬRF} (‫)طرف‬ VA >n≠yaṭruf ṭaruf< « être bizarre ou insolite ». >niṭarraf taṭrīf< « placer à la fin » ; AL tatríf motárraf + mutarrafín « placer en haut d’une montagne ». VA >yaṭṭarraf aṭṭarraf< « se placer à la fin » ; AL natarráf atarráft « se réfugier dans des lieux escarpés ». VA >nastaṭraf k< « considérer bizarre ou insolite ». GL >ṭarfun + aṭrāfun< (registre semi-correct), VA, IQ, IA et AC >ṭarf + aṭrāfṭ.rf< « pâte (du pain) » ; IQ 151/4/4 >ṭarf< « regard, coup d’œil » ; FǦ >aṭrāf< « amarres » ; ZǦ « membres (du corps) » ; >ṭarf+ah makḥūl< « ses yeux sont fardés » ; AŠ 38/1/ 1 >aġmiḍ al+ṭarf< « ferme tes yeux » ; IQ >ṭarf ḫiḏlān< « un regard malin » ; >aṭrāf+ak< « tes domains » ; >malīḥat al+ʔaṭrāf< « au corps charmant » ; LZ et IH 200 >bi+ṭarfi ṯawbi+hi< (registre semi-correct) « à la bordure de son habit » ; VA >waǧaʕ al+aṭrāf< « arthrite » ; AL tárf agébel + atráf gibíl « sommet d’une montagne » ; (xéi) bíle tarf « émoussé ». VA >ṭarfat ʕayn< « clin d’œil ». >ṭarfī + īnṭrfyhṭirf< « coursier, cheval généreux ». >ṭurfah + ṭuraf< = ZǦ, + IQ >ṭuraf< « curiosité, nouveauté ; chose rare ou nouvelle » ; DS >ṭurfah< « inflammation de l’œil avec larmoiement ». VA >ṭaraf al+rumḥ< « pointe de lance ». GL >ṭarfā nom d’unité ṭarfatun< (registre semicorrect), IH 153 et LZ >ṭarfahṭarīf féminin +ah + ṭirāfṭarīfah< « rare, nouveau » ; IH 259 >ǧazīratu ʔl+ṭarīfial+ṭarīf min al+luḥūmṭurayfah< « déchets de viande pour les châts ». FA 158.18 >ṭarrāf< « savatier ». IL >taṭrīf al+zarʕ< « redressement des tiges tombées ». ZǦ >maṭrūf< « moulin à eau ». AC >muṭarraf rare > extrême ».26 *{ṬRFL(N)} (‫)طرفل أو طرفلن‬ UT nº 1797 >ṭirīfulūn = ṭarīful< « espèce de fritillaire (Fritillaria graeca) ». < Grec τρίφυλλον. *{ṬRFLYN} (‫)طرفلين‬ UT nº 2319 >ṭirīfulyūn< « astère attique (Aster tripolium) ».27 < Grec τριπόλιον. *{ṬRQ} (‫)طرق‬ VA >naṭruq ṭaraqt ṭarq ṭāriq + īn ṭarrāq + ah = yaṭṭarraq aṭṭarraq taṭarruq mutaṭarriq< « venir de nuit » ; AL natróq taráqt « marcher » ; AC >aṭruq ʕalà ʔl+ṭurq< « suive les chemins », IA >ilī+h taṭruq< « elle va là » ; IQ >ṭaraqnā b+al+layl< « nous avons marché pendant la nuit ». VA >niṭarraq taṭrīq kmuṭarraqṭarraq al+miḥnab< « il tendit le piège ». IQ >taṭrīq< « rencontre sur le chemin ». VA >nuṭriq aṭraqt iṭrāq muṭriq biraʔsīiṭrāq muṭriq< « baisser la tête et se taire ». VA >yaṭṭarraq aṭṭarraq taṭarruq mutaṭarriq (bi)< « être frappé ; être rayé ». AL nimatráq matráqt « craqueter (la cicogne) ». GL >ṭarīqun + ṭurqun< (registre semi-correct), VA >ṭarīq + ṭuruq + ātṭarīq + ṭurqṭarīq + ṭur(ū)qmaḍà ṭarīq+uh< « il s’en alla » ; >ǧī ṭarīq+ak< « viens ici » ; 165/4/2 >ʕalà šufayfāt+uh ṭarīq< « il a une ride sur ses lèvres » ; GL >ḥayṯu lā ṭarīqa< (registre haut) « où il n’y a pas de chemin » ; >ʕani ʔl+ṭarīq< « hors du chemin » ; AL gáiri taríq « manque de méthode ou de règles » ; aâle gairi t. « irrégulier ». VA >ṭarīqah + ṭarāʔiqṭarīqah< « façon, manière » ; AL taríqua + taráyq « façon ; méthode ; secte ; ordre religieuse ». VA >ṭarrāq + īn< « voyageur ». DS et VA >ṭarqūn< « receveur de l’impôt sur les festins ». ET Taric « nom propre masculin ». PZ >mṭrq< « clocher, campanile ». IH 172 >maṭraqatun< (registre semi-correct), GL + >maṭāriqu< (registre haut), VA >maṭraqah + maṭāriqṭuruqātṭurquntiyah< « serpentaire (Arum dracunculus) ». < Grec δρακοντία. Voir {ĠRĠNT}. *{ṬRL} Voir {ZYT}. *{ṬRLǦ} (‫)طرلج‬ MT >al+ḏ̣arlīǧ< « nom propre masculin », et >bant al+ṭ.rāliǧ< « nom propre féminin ». Il semble s’agir d’un sobriquet d’origine roman andalou, peut être du latin trĭlix, -īcis « tissu de trois fils ».31 *{ṬRLF} (‫)طرلف‬ VA >ṭurlāfah + āt< « mensonge, conte de bonne femme ». Probablement une contamination de ḫurāfah par ṭurfah, q.v. *{ṬRM} (‫)طرم‬ VA >ṭārimah + ṭawārimṭirmi/īšṭrmyr< (lire >ṭirmīzṭirmuǧ + ṭarāmiǧ< « blé trémois ». < Roman andalou */TREMÉŚ/ < latin trĭmense (trītĭcum). *{ṬRMK} (‫)طرمك‬ DS >ṭ.rmākī< « sorte de blé ».33 *{ṬRML} (‫)طرمل‬ UT nº 2354 >ṭarāmulah< « brize (Briza maxima) ». < Latin trĕmŭla « tremblante », selon l’explication de l’auteur. *{ṬRN} (‫)طرن‬ I. UT nº 2320 >ṭīrnah = ṭirīnah< « oseille (Rumex) ». < Roman andalou */TÉRNA/ ou */TRÍNA/ < latin ternus ou trīnus « au nombre de trois ». II. AC >ṭurūn< « Turón (géographie) ».

|| 30 Mais le guèze ṭäṛäqä « fortifier, rendre fort » suggère une racine du sémitique de l’Ouest. 31 Probablement une métonymie de la vigueur physique. Quant au pluriel dans le deuxième cas, on sait que les sobriquets sont souvent appliqués à tous les membres d’une famille. 32 Selon Prémare VIII : 301. 33 Similaire au >ḥwšākīṭ.rnǧ + ṭarāniǧ< « nom d’une monnaie ». Emprunt tardif au castillan tornés. *{ṬRNŠL} (‫)طرنشل‬ UT nº 2355 >ṭūrnah šūl< « héliotrope (Heliotropium europaeum) ». < Roman andalou */TÓRNA (AD) ŚÓL/ « il tourne vers le soleil ». *{ṬRNṬ(L)} (‫)طرنط أو طرنطل‬ AL Tarénto « Tarente ». tarentí + ín « de T. ». tarántola + ít « tarantule ». Voir {ṬLNṬR}. Emprunts tardifs au castillan. *{ṬRNLYT} (‫)طرنليت‬ UT nº 2358 >ṭūrnah laytih< « centaurée des collines (Centaurea collina) ». Voir {ʔBR} V. < Roman andalou */TORNA LÉYTE/ « il fait le lait retourner ». *{ṬRNMRṬ} (‫)طرنمرط‬ UT nº 2352 >ṭūrnah marīṭuh< « cresson des champs (Lepidium campestre) ».34 < Roman andalou */TÓRNA MARÍTOŚ/ « il fait revenir les maris ». *{ṬRNMṬR(Š)} (‫)طرنمطر أو طرنمطرش‬ UT nºs. 1789 et 3013 >ṭūrnah māṭri(š)< « germandrée d’eau (Teucrium scordium) » ou « linosyris (Aster linosyris) ». < Roman andalou */TÓRNA MÁTRE(Ś)/ « il remet la matrice ». *{ṬRNN} (‫)طرنن‬ VA >niṭarnan ṭarnanah k< « faire exulter ». >naṭṭarnan aṭṭarnant b+al+faraḥ< « exulter ». IQ >muṭarnanṭarayṭur< « petite centaurée (Erythraea centaurium) ». < Latin trăhĭtōrĭus « qui attire », car on utilisait cette plante pour balayer les ordures ; cf. castillan cogedor. *{ṬRW} (‫)طرو‬ VA >niṭarrī k< « (r)amollir » ; ZǦ >tiṭarrī< « rafraîchir ». VA >yaṭṭarrā aṭṭarrā taṭarrī< « s’amollir ». >ṭarā(wah)< « mollesse, tendreté » ; ZǦ >ṭarāṭarāwat< « fraîcheur ». VA >ṭarī féminin ṭariyyah< « mou, tendre » ; IQ >ṭarī< « mou, tendre ; frais » ; AL tarí + ín « frais; récent ; récemment » ; DS >ṭarī< « va|| 34 Mais aussi, selon BCT 2010 : 804, « espèce d’anémone (Anemone palmata) », « espèce de peigne de Vénus (Scandix cerefolium) », « espèce de lichen (Xanthoria elegans) » et, avec le pluriel roman andalou >ṭūrnah marīṭušanā muṭarnan šilibāṭu< « je suis fou, cinglé », en arabe et roman andalou), et non, selon Coromines, s.v. silbar, à cause des moqueries qu’on leur adressait. L’évolution sémantique de la joie exultante à la folie est bien reflétée par le castillan loco de alegría « fou de joie ».

814 | *{ṬRWZ}

riété de prune noire précoce » ; ḪA vri 1 >ḫabran ṭarī< « nouvelle récente » ; IQ 23/3/2 >miṯqālan ṭarī< + ḪA iyya2 >šuqran ṭariyyah< « dinar d’or ».36 IQ >aṭrā< « plus à la mode » ; ZǦ « plus frais ou agréable ». IQ >muṭarrā< « démodé ». Voir {ǦRḤ}, {ʕBQR} et {ʕWD}. < Sémitique de l’Ouest {ṭrw/y}, cf. hébreu ṭārī, guèze ṭǝray « frais ; cru » et araméen rabbinique ṭǝrī/ā « secouer ; négocier », avec une évolution sémantique.37 *{ṬRWZ} (‫)طروز‬ VA >niṭarwaz ṭarwazah k< « faire mendier ». >yaṭṭarwaz aṭṭarwaz taṭarwuz< « mendier ». Voir {DRWZ}. < Néo-persan darvαz « mendicité ». *{ṬRWY} (‫)طروي‬ AL Tróya « Troie ». troí + ín « troyen ». Emprunts tardifs au castillan. *{ṬRYN} (‫)طرين‬ ZǦ >ṭiryāna< « Triana, faubourg de Séville (géographie)». *{ṬZʕ} (‫)طزع‬ VA >niṭazzaʕ taṭzīʕ k< « rendre inconstant ». >yaṭṭazzaʕ aṭṭazzaʕ< « devenir inconstant ». >ṭazʕah + ṭuzaʕ< « caprice, fantaisie ». IH 194 >ṭuzʕiyyun< (registre semi-correct) « homme dépourvu de jalousie ; propre à rien ». VA >muṭazzaʕ + īnm.< « capricieux, inconstant ». Evolution sémantique de l’arabe ṭaziʕa « être dépourvu de jalousie ; éviter les combats ». Cette racine arabe, très peu productive et sans parentage dans le sémitique et les langues voisines, pourrait dériver par métonymie du pehlevi tāzīg, d’où le néo-persan tαzi « Arabe », parallèle au syriaque ṭayyāyā, proprement, « de la tribu de Ṭayyiʔ », alors très active, car les Persans avaient constaté que les bédouins aimaient les razzias, mais évitaient les combats avec les armées.38 *{ṬSS/T(L)} (‫)طسس أو طست أو طسل‬ IH 87 et GL >ṭistun< (registre semi-correct), VA >ṭist = ṭass + ṭusūsṭist + ṭusūsṭa/āsṭāsṭassṭusays< « pot de chambre ». AL táça + tiçáç « coupe ». AC >ṭāssī< « en forme de coupe ». VA >ṭass+āllah + āt< « bassin ». MT >al+ṭassālī< « nom propre masculin (probablement un sobriquet) ». < Pehlevi tašt, ayant parfois reçu le suffixe diminutif roman andalou {+ÉḺ(O/A)}.

|| 36 En principe, c’était le nom des monnaies frappées en Sicile par les Aghlabides, selon S.M. Stern, très appréciées en Al-Andalus, à cause du commerce entre les deux pays ; voir Corriente 2008a : 451 et n. 1053, s.v. tarí. 37 Cf. l’arabe syrien ṭarrā qalb+u « assouplir son cœur ». 38 On disait, par exemple basare tαziyαne gereftan « conquérir sans coup férir », littéralement « à coups de fouet », c’est-à-dire sans combattre, avec un jeu de mots, où on sous-entend « à la façon des Arabes ». L’emprunt aurait eu lieu à travers des bilingues, qui ont ré-arabisé la prononciation du mot persan.

*{ṬʕM} | 815

*{ṬSQN} (‫)طسقن‬ AL Tozcána « Toscane (géographie) ». toscáni + ín « toscan ». Emprunts tardifs au castillan. *{ṬSM/N} (‫)طسم أو طسن‬ AŠ 51/5/4 >al+ṭawāsimal+ṭawāsīn< « sourates du Coran commençant par les sigles énigmatiques >ṭsm< ».39 *{ṬSN} (‫)طسن‬ AL tuçón + taçácin « tison, brandon ». < Roman andalou */TICÓN/ < latin tĭtĭo, -ōnis. *{ṬŠTN} (‫)طشتن‬ VA >niṭaštan ṭaštanah k = naʕmal ṭuštūn< « griller ». >yaṭṭaštan aṭṭaštan< « être grillé ». ZǦ >ṭuštūn< « tranche de pain dur grillé ». < Latin tostus, avec le suffixe augmentatif roman andalou Voir {ṬČN} I et {ṬBQ} II. *{ṬŠTNY} (‫)طشتني‬ VA >ṭištany + āt< « casque ». < Bas-latin testaneu.40 Voir {ṬČN} II. *{ṬŠR} (‫)طشر‬ VA >ṭašūr + ṭawāširṭāši/īr< GT >ṭāšūrṭuwayšar< « manteau » ; >ṭuwayšar ġifārah< « manteau de luxe ». MT >qabṭiyyah … ṭayšariyyah< « tunique façonnée comme un manteau ». Probablement < latin tersōrĭum « linge à essuyer », avec une évolution sémantique vers « habit protecteur des vêtements plus délicats, voire même de ceux qui les portent ». *{ṬŠṬṬ} (‫)طشطط‬ MT >ṭašṭaṭ< « faire jurer ». < Latin testātus « attesté, avéré ». *{ṬŠKL} (‫)طشكل‬ DS >ṭaškal< « son du blé ». < Cl. taskós « clou », cf. catalan tascó, castillan et portugais tasco « rebut du lin ».41 *{ṬṬR} (‫)ططر‬ GT 85.10 >al+ṭaṭar< « les Tartares ». < Néo-persan tαtαr. *{ṬṬLN} Voir {ṢṬL(N)}. *{ṬʕM} (‫)طعم‬ VA >n≠yaṭʕam ṭaʕam ṭa/uʕm + ṭuʕūm ṭāʕim + īn maṭʕūm k = yaṭṭaʕʕam aṭṭaʕʕam< « goûter ; manger ». >niṭaʕʕam taṭʕīm k = nuṭʕim aṭʕamt iṭʕām muṭʕim muṭʕam / maṭʕūmyuṭʕamyaṭʕimaṭʕam al+ḥirmān ṯalaṯ mīt falīqah< « il donna à la misère une raclée de trois cents coups ». VA >yuṭʕim aṭʕam iṭʕām muṭʕim< « porter

|| 39 Dans le deuxième cas, on a supprimé la dernière consonne, s’il ne s’agit pas du phénoméne /m/ > /n/ en position finale, selon Corriente 1977 : 36 . 40 Selon Griffin 1961 : 225, qui suit l’avis de Corominas. 41 Voir Corominas & Pascual 1983-1991, s.v. tascar.

816 | *{ṬʕN}

du fruit ». >yanṭaʕam anṭaʕam biṭaʕm al+sukkar< « le goût du sucre ». GL >ṭuʕm ʔl+ḫubz< « manger du pain ». VA >ṭuʕ(a)mal+ṭuʕmatu< (registre haut), VA >ṭuʕmah + ṭuʕamṭuʕmahṭaʕāmun< (registre haut), VA >ṭaʕām + aṭʕimah / ṭuʕmānṭaʕām< « nourriture ; froment » ; MT >ṭaʕām< « récolte ». AL itáâm « sauce, assaisonnement de viande ». mutaâím + ín « qui produit du fruit » ; VA >ġayri muṭʕim< « improductif ». GL >maṭʕamun + maṭāʕimun< (registre semi-correct) « aliment, nourriture » ; VA >maṭʕam + maṭāʕim< « mangeable ». Voir {ḎKR}, {ZHM}, {ŠḤM} et {LWN} I. < Pan-sémitique {ṭʕm}, cf. hébreu ṭaʕam, accadien ṭēmu(m) « jugement », araméen rabbinique ṭǝʕam, syriaque ṭǝʕem « goûter ; essayer », sudarabique épigraphique >ṭʔm< « donner la jouissance de récoltes » et guèze ṭǝʕmä « avoir un (bon) goût ; goûter ». *{ṬʕN} (‫)طعن‬ GL >ṭaʕana ṭaʕnatun maṭʕūnun< (registre haut) « blesser, frapper avec une lance » ; >aṭʕu/inu< (registre haut et registre semi-correct) « dénigrer, médire » ; VA >n≠yaṭʕun ṭaʕan(t) ṭaʕn ṭāʕin ṭaʕʕān + īn maṭʕūn k / fī (ʕalà)< « blesser avec une lance ; dénigrer ; impugner (un témoin) » ; IQ >ṭuʕinṭaʕn< (maṣdar) « blesser avec une lance ». VA >yanṭaʕan anṭaʕan< « être blessé avec une lance » ; MT >anṭaʕan< « être contesté légalement ». VA >ṭaʕn (aʕrāḍ)< « calomnie ». ZǦ >ṭaʕnah< « coup de lance ». VA >ṭāʕūn< « famine ». >ṭaʕʕān< « calomniateur ». CD L 1/34 >mā aṭʕan+uh< « qu’il est habile avec la lance ! ». < Sémitique de l’Ouest {ṭʕn}, cf. hébreu ṭāʕan « perforer » et araméen rabbinique ṭǝʕan « plaider ». *{ṬĠR(N)} (‫)طغر أو طغرن‬ UT nº 2356 >ṭaġārr/nuh< « livèche (Levisticum officinale) ».42 < Roman andalou */TAGÁRRO/, cf. castillan tagarrillo et tagarno, noms dialectaux de quelques plantes. *{ṬĠW} (‫)طغو‬ VA >naṭġà ṭaġayt ṭuġyān ṭāġī +ṭuġāṭaġā< « tyranniser, opprimer » ; IQ >y≠taṭġà ṭaġà aṭġà< (impératif) « tyranniser ; pécher ». VA >niṭaġġī taṭġiyah = nuṭġī aṭġayt iṭġā muṭġī k< « rendre tyrannique ». ID f et pl 3 >ṭ.ġāyh< « tyrannie ». AL togién « espièglerie ». GL >ṭāġī< « tyran » ; AL tágui + ín « espiègle ». > Sémitique de l’Ouest {ṭġw}, cf. hébreu ṭāʕāh, guèze ṭaʕot « idolâtrie », araméen rabbinique et syriaque ṭǝʕā « s’égarer, se tromper ».

|| 42 Mais aussi « athamante de Crète (Athamanta cretensis) », « espèce de pastenade (Pastinaca lucida) » et « espèce de livèche (Ligusticum lucidum) », selon BCT 2010 : 791.

*{ṬFQ} | 817

*{ṬFʔ} (‫)طفء‬ GL >yaṭfī ma/uṭfiyun féminin ma/uṭfiyatunna/uṭfī aṭfayt iṭfā muṭfī kyaṭfī+htaṭfī aṭfāʔ.nyatun tuṭfā fī+hā ʔl+šimāʕu< « éteignoir ». VA >yanṭafī anṭafā inṭifān≠anṭafī yanṭafū anṭafāyanṭafīyanṭafà nanṭafāaṭfar bi+ḫayl+ak< « avance tes chevaux (aux échecs, littéralement « fais sauter ») ». UT nº 2289 >ṭafrāʔ = ṭafrah = ṭufayrāʔ = ṭufayrah< « berse (Heracleum sphondylium) ». FḪ >ṭayfūr< « table ronde et basse à rebord ». DS >ṭayfūriyyah< « bâtiment pour le transport de chevaux ». Cette racine arabe semble être une extension du sémitique de l’Ouest {ṭpp}, q.v. sous {ṬFF}. *{ṬFŠL} (‫)طفشل‬ FḪ >ṭifšīlah< « étuvée assaissonée avec du vinaigre ». < Araméen rabbinique tabšīl « mets, assiette », du pan-sémitique {bšl}, cf. hébreu bāšal, araméen rabbinique bǝšal et syriaque bǝšel, guèze bäsälä, accadien bašālu(m) « cuire, bouillir » et sudarabique épigraphique >mbs1l< « foyer à cuire ».43 *{ṬFṬF} (‫)طفطف‬ IV 59 >ṭifa ṭaf< « taffetas ». < Néo-persan tafte « toile d’araignée ».44 *{ṬFF} (‫)طفف‬ IH 353 >ṭaffafaniṭaffaf taṭfīf ʕalà / fīyaṭaffaf ṭaffaf ṭaffafū< (impératif) « exagérer, dépasser les bornes ».45 < Pan-sémitique {ṭpp}, cf. l’hébreu ṭaf « sautiller », araméen rabbinique ṭāfaf « floter », arabe ṭaffa « sauter (le cheval avec son cavalier) » et accadien ṭapāpu « regorger ». *{ṬFQ} (‫)طفق‬ VA >ṭafq< (maṣdar) « commencer ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait s’être développée d’une contrac-

|| 43 Cf. l’arabe marocain tǝbsī et ṭǝbṣē/īl « plat, assiette » (Prémare II : 25 et VIII : 252) et DS >ṭabšah< « coupe en bois ». Il y a eu presque partout une contamination phonétique avec {ṭyb} (voir {ṬBYR} I) et, parfois, suppresion du /l/ à cause d’une métanalyse du suffixe diminutif roman andalou, évidemment en sol hispanique. C’est aussi l’origine du turc tepsi « petit plateau », et pas le contraire. 44 Curieusement, les témoins néo-arabes tels que l’arabe égyptien taftāh et le turc tafta ne reflètent que des emprunts récents au français ou à l’italien. Il pourrait en être autrement, néanmoins, pour le catalan tafatà et l’ancien castillan taftaf. 45 Il est remarquable que, comme nous le rappelle IH, les significations de ce verbe en arabe classique sont souvent négatives, comme dans « ne pas remplir la mesure » et « nourrir mal sa famille », et aussi l’adjectif ṭafīf « peu nombreux, incomplet », à cause du phénomène sémantique bien connu de l’antiphrase (les aḍdād), ce qui semble très bien expliquer l’énigme du guèze ṭaf wǝʔǝtu « il n’eut pas de fils », ayant si longtemps tracassé les éthiopisants ; voir Leslau 1987 : 587. Le sémanthème basique de cette racine, la petitesse ou insignificance, est reflétée par l’hébreu ṭaf « enfants ».

818 | *{ṬFL}

tion (naḥt) de la phrase *ṭāfa fawqa « tourner sur », avec une évolution sémantique. *{ṬFL} (‫)طفل‬ I. VA >niṭaffal k< « fouler (les draps) ». IH 121 >al+ṭafalu< (registre semi-correct), VA >ṭaf(a)l + ṭufūl< « terre à foulon » ; AL >tafl hamín = táfal mital h.< « argile pour le bain ». FḪ >ṭaflī< « traité avec terre à foulon ». MT >ṭaffālīn< « marchands de terre à foulon ». < Pan-sémitique {ṭpl}, cf. hébreu ṭāfl, araméen rabbinique ṭǝfal « enduire », syriaque ṭappel « souiller » et accadien ṭapālu(m) « insulter ». II. VA >yaṭṭaffal aṭṭaffal taṭafful mutaṭaffil + īn ʕalà< « faire le parasite, être pique-assiette ». GL >ṭiflun< (registre haut), VA >ṭif(a)l + aṭfālaṭfālṭufayyal< « enfant » ; MT >ṭifl< « enfant ; garçon, jeune servant » ; IQ >a+ṭifl+ī< « mon fils (vocatif) » ; ET Tofayl « nom propre masculin ». IH 368 >al+ṭaflatuṭiflah + āt< « (petite) fille ». GL >ṭufūlatun< (registre haut), VA >ṭufūl(iy)ah< « enfance ». VA >ṭufaylī + īnṭufaylī< « parasite, piqueassiette ». Extension avec un /l/ à connotation diminutive de {ṬFF}, q.v. *{ṬQRYS} (‫)طقريس‬ TD 244 >ṭūqriyūs< « pouliot jaune (Teucrium flavum) ». < Grec τεύκριον. *{ṬQ(ṬQ)} (‫)طقطق أو طقق‬ IQ >ṭaq = ṭāqaṭāq ṭāq< « tac-tac, onomatopée du bruit qu’on fait en tapant ou en frappant à une porte ». IQ >yaṭaqṭaq< « il palpite » ; >niṭaqṭaq ġirbāl< « je blute ». Racine d’origine onomatopéique, déjà présente en arabe classique, comme dans ṭaqṭaqah « son des sabots de chevaux sur un sol dur ». *{ṬQTNT} (‫)طقتنت‬ MT >ṭ.qtnt< « louche ». < Castillan trocatinte.46 *{ṬQSQYN} (‫)طقسقين‬ DS >ṭqsqywn< : « poison pour les flèches ».Variante phonétique ou graphique de {ṬḪŠQN}, q.v. *{ṬKK} (‫)طكك‬ DS >ṭakkūk< « coucou ». Dérivation onomatopéique. Voir {SRWL}. *{ṬLB} (‫)طلب‬ GL >aṭlu/ibu yaṭlubu naṭlubū ṭalabtu ṭalabun ṭālibun + ṭālibūna maṭlūbun féminin maṭlūbatun< (registre semi-correct), IQ >n≠yaṭlub ṭalab(ta) aṭlub ṭulib tuṭlabṭalab ṭulibat ṭalab li / min / ʕanṭalab(+uh) yaṭlub(+uh) ṭālib< « demander ; chercher » ; VA >naṭlub ṭalabt ṭalab ṭālib + īn / ṭullāb min / ʕan maṭlūb k / ʕalà< « demander, interroger » ; AL natló/úb talábt taláb tálib + talába talláb féminin +a +ín « demander ; plaider, faire une demande en jus-

|| 46 Les significations attribuées à ce mot par les dictionnaires du castillan ne coïncident pas avec celle reflétée par AL, c’est-à-dire « pot de chambre » (sous {BSS} I), ce qui suggère plusieurs interprétations métonymiques péjoratives, parmi lesquelles, celle-ci.

*{ṬLSM} | 819

tice ; désirer » ; IQ >ṭalabt+ak< « je t’ai cherché » ; >mā ṭulib l+uh< « ce qu’on lui demanda » ; >yuṭlab ilay+h< « on le demande » ; >taṭlub l+uh šabīh< « tu lui cherches un pareil » ; AŠ 34/1/1 >lā taṭlub li+taʕlam< « ne cherche pas à savoir » ; 47/4/2 >naṭlub< « je mendie ». GL >y≠ʔuṭālibu muṭālibun< (registre haut), VA >niṭālab k bi< « demander, exiger ; poursuivre ». GL >ataṭallabu< « requérir ». VA >naṭṭālabu aṭṭālabna< « se faire réciproquement des demandes ». >yanṭalab anṭalab< « être demandé ». IQ >aš min al+nās fī ṭalb+uh< « combien de gens le cherchent ! » ; MT >lā ṭalab li+wāḥidah min+humā< « aucune d’entre elles n’a le droit de rien demander » ; ḪA 2/x/2 >fī ṭalab al+dunyā< « pour des gains mondains » ; GL >bi+l+ṭalabi wa+l+muṯābarati< (registre haut) « avec demandes insistentes ». >ṭal(i)batun< (registre semi-correct) « demande ». NQ mg 6/0/1 >ṭalīb< « vengeur du sang versé ». VA >ṭālib + ṭalabahṭalabah< « étudiant ; lettré » ; IQ >ṭālib< « étudiant ; plaignant, demandeur ». ET Abtalib, Abdelmutalib « noms propres masculins ». ZǦ >ʕaynīn ṭallābāt al+amšāṭ< « des yeux (dont les longs cils) demandent des peignes ». VA et MT >maṭlab + maṭālib< « demande ». IQ >maṭlūb< « personne appelée en justice, défendeur ». GL >muṭālabatun< (registre haut), MT >+āt< « persécution ». Voir {ʕFW} et {ĠNM}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait s’être développée par agglutination de la préposition bi- dans quelques phrases avec {ṭwl}, comme dans *ṭāla bi+hi l+dayn « sa dette dura longtemps », où l’on conçoit une évolution phonétique et sémantique vers ṭālaba+hu bi+ʔl+dayn « il réclama sa dette ». *{ṬLBR} (‫)طلبر‬ I. AL talabrí = talábri + ín féminin talabría + ít « louche, bigle » ; MV 134 >ʔl+ṭlbry< « un sobriquet ». Métonymie et métathèse de {ṬRBL} II, q.v. II. AL Talabéra « Talavera (géographie) ». talabéri + ín « de Talavera ». *{ṬLḤ} (‫)طلح‬ GL >ṭāliḥunṭāliḥ + īn< « méchant ». ET Talha « nom propre masculin ». Voir {SWSN}. Peut-être une variante phonétique de {ṬRḤ}, q.v., avec une évolution sémantique. *{ṬLS} (‫)طلس‬ VA >niṭallas taṭlīs kyaṭṭallas aṭṭallas< « être effacé ». GL >aṭlasu< « satin ». VA >aṭlas + ṭuls< « imberbe ». Sans parentage sémitique, excepté le guèze ṭälsä « noircir (l’herbe à cause de la chaleur) », il semble s’agir d’une variante phonétique de {ṭrs}, extension de {ṭrr} « couper, enlever ». *{ṬLSM} (‫)طلسم‬ VA >niṭalsam ṭalsamah kyaṭṭalsam aṭṭalsam< « être enchanté ou ensorcelé ». >ṭilsam + ṭalāsim = ṭillasm + ātṭaylasān + āt / ṭayālisahal+ṭayālis< « espèce de voile ou manteau ». < Néo-persan tαlis/šαn. *{ṬLŠFR} (‫)طلشفر‬ UT nº 2343 >ṭālīšfar< « macis (Myristica fragans) ».47 < Néo-persan ṭαlisfar < sanscrit tālīśa pattra. *{ṬLṢ} (‫)طلص‬ AL Tolósa « Tolosa (géographie) ». tolosí + ín « de Tolosa ». Emprunts tardifs au castillan.48 *{ṬLʕ} (‫)طلع‬ GL >y≠ʔaṭluʕu ṭulūʕun< (registre haut), VA >naṭlaʕ ṭalaʕt ṭulūʕ ṭāliʕ maṭlūʕ k liyaṭlaʕ ṭalaʕ aṭlaʕ< (impératif), AC >ṭulūʕ ṭāliʕšams+ī taṭluʕ< « mon soleil se leve » ; AC >ṭalaʕ ʕalī+h al+šams< « le soleil le frappa » ; >ṭalaʕ ʕalà qalb+ī< « il souleva mon cœur » ; >al+ḫarā yaṭlaʕ l+al+qafā< « être dans des sales draps » ; >yaṭlaʕ ʕalà muḫḫ+ak< « il ne te garde aucun respect » ; >lā taṭlaʕ fī ṯimārah< « ne monte pas sur un arbre » ; IQ >naṭlaʕ fī kudyah< « je monte sur une colline ». VA >niṭallaʕ taṭlīʕ kaṭlaʕ< « il fit paraître » ; CA 6 >ma+ʕlamni wa+la+ṭlaʕ+nī< « il ne m’a pas fait savoir ni m’a informé ». VA >yaṭṭallaʕ aṭṭallaʕ taṭalluʕ mutaṭalliʕ mutaṭallaʕ< « apparaître ; se lever ». GL >y≠ʔaṭṭaliʕu aṭṭalaʕa< (registre haut), VA >naṭṭallaʕ aṭṭallaʕt ʕalànaṭṭalaʕ aṭṭalaʕt iṭṭilāʕ muṭṭaliʕ muṭṭalaʕ ʕalà< « contempler ; avoir connaissance ». >nastaṭlaʕ ʕalà< « s’informer, s’enquérir ». IQ >ṭalʕah< « mine » ; VA >ṭalʕah = ṭalʔatan malīḥah< « bonne mine » ; AL tálaâ + taláat « montée » ; BD 5v >ṭalāʕat+ih l+āl samāwati< « son ascension aux Cieux ». KU tolog fi nahla « monter sur un palmier ». VA >ṭāliʕ + ṭullāʕṭāliʕun< (registre haut), VA >ṭāliʔ + ṭawāliʕ< « étoile, destin » ; IQ >ṭāliʕ an saʕīd< « bonne chance » ; IZ >f+al+ṭāliʕ al+masʕūd< « avec un bon augure » ; AC >ṭāliʕ al+bakūr< « le dessus des figues » ; AL li táliâ « en haut ». AC >ṭallāʕ< « arriviste ». VA >maṭlaʕ + maṭāliʕ< « hauteur, vigie » ; >maṭlaʕ + maṭāliʕmuṭṭalaʕun< « lever ; endroit où on monte » ; IQ >maṭlaʕ< « premier vers » ; IZ 1/4/4 >maṭlaʕ al+ʔanwār< « l’horizon ». AC >munṭaliʕ< « qui en sort ou résulte » ; MT >al+fāyid al+munṭal.ʕ< « le profit issu ». Voir {ʔḪḎ}, {SʕD}, {ĠWY}, {QRʕ}, {KTF} et {WDY}. Sans parentage sémitique ou dans les langues || 47 Ou aussi, les feuilles sèches du prunier malgache (Flacourtia catafracta), selon BCT 2010 : 798. DS a plusieurs variantes graphique pour ce phytonyme, avec un >s< ou un >qṭīlāfiyūn< « pourpier (Portulaca oleracea) ».50 < Grec τηλέφιον. *{ṬLQ} (‫)طلق‬ VA >taṭlaq ṭuliqat< « faire ses couches ». GL >ʔ.ṭalliqu muṭallaqatunniṭallaq taṭlīq kyaṭallaqmuṭallaq(ah)muṭlaqnaṭliq aṭlaqt iṭlāq maṭlūq kn≠yaṭlaq+uh aṭlaq+nīyaṭliqū+haṭliqū ʔl+baḫūr< « brûlez des parfums » ; ZǦ >aṭlaqat al+walwalah< « elle poussa des cris d’allégresse » ; >aṭlaqat al+barrāḥ< « elle engagea un crieur » ; NG mg 6/1/3 >aṭlaqt al+ʕinān< « je laissai la bride sur le cou » ; AC >yaṭliqū al+munaǧǧim ḥimār< « ils font l’astrologue paraître comme un âne ». AL nattalláq attalláqt, AC >tanṭalaq< « se divorcer ; être répudié » ; GL >anṭaliqu< (registre haut), VA >n≠yanṭalaq anṭalaq(t) inṭilāq munṭaliqanṭalaq inṭilāq< « se dégager, échapper ». >niṭawlaq ṭawlaqah k< « rendre impudent ». >n≠yaṭṭawlaq aṭṭawlaq(t) (ʕalà)< « devenir impudent ; engueuler ». BM >ṭalqṭulqatan wāḥidatan< (registre semi-correct) « répudiation simple (pas définitive) ». GL >ṭalaqun< (registre haut), VA >ṭalq< « course, espace parcouru sans s’arrêter » ; AL taláq + uít « course ; carrière ». VA >ṭalq / ṭalīq / maṭlūq + īn al+hiyah = ṭalq al+muḥayyā< « au visage déridé ou gai ». >ṭalqah + āt = ṭalāqṭalāqatu ʔl+waǧhi< « gaieté du visage ». AŠ 46/4/4 >dumūʕ+uh ṭalīqah ʕalà mā kān muḍayyaʕ< « ses larmes coulent pour ce qui a été perdu ». MS 194.3 >ṭaylaq< + 225 >ṭawāliq< « esprit malin ». AC >ṭallāq< « qui divorce souvent ». >iṭlāqbi+ʔiṭlāq = ʕalà ʔl+iṭlāq< « absolument ». AL matláqua mítal quelb + matáliq « laisse ». IQ >maṭlūq< « lâche, libre » VA >muṭlaq + maṭāliqmuṭlaq al+yad< « aux mains libres ». >muṭawlaq + īn< « impudent ». Voir {ḤŠŠ} I, {ŠǦR}, {ṢYḤ}, {QBL}, {MKN} II et {WYḤ/L}. < Sémitique de l’Ouest {ṭlq}. Cf. araméen rabbinique ṭǝlaq et ṭallēq« (re)jeter », syriaque ṭǝlaq « disparaître, s’évanouir » et guèze ṭäl(ä)qä « être impur ». 51 *{ṬLQN} (‫)طلقن‬ DS >ṭāli/qūn< « cuivre préparé pour le rendre poisoneux ». < Grec καθολικόν. || 49 Ce phénomène semble également avoir eu lieu dans d’autres langues sémitiques d’une façon indépendante, cf. rabbinique ṭǝlaʕ « s’arrêter » et guèze anṭolʕa « être voilé ». 50 Ou encore, selon BCT 2010 : 800, « andrachne (Andrachne telephioides) » ou « orpin hérissé (Sedum hirsutum) », avec d’autres variantes graphiques estropiées. 51 Cette connnexion suggérée par Brockelmann est rejetée à tort par Leslau 1987 : 592, qui n’a pas reconnu le rapport sémantique entre la notion d’impureté et le mouvement pour l’éloigner.

822 | *{ṬLL(YR} *{ṬLL(YR} (‫)طلل أو طلير‬ GL >aṭillu ṭulūlun< (registre semi-correct), VA >niṭall ṭalalt ṭulūl min ʕalày≠tiṭall ṭallaṭallal< (impératif), AL nitallál tallált « guetter ; regarder d’en haut ». IQ et VA >ṭall< « rosée ». VA >ṭalal + aṭlālṭulūl< « ruines, débris ; terrain ». VA >ṭallayr< « vigie, guetteur ».52 >muṭill + īn< « nain ». Voir {WQʕ}. < Sémitique de l’Ouest {ṭll}, cf. ougaritique >ṭlṭalamī + īn< « ouvrier dans un haras ». Voir {ḤMR}. < Grec θάλαμος. *{ṬLN(S)} (‫)طلن أو طلنس‬ BM >ṭallīnṭallīnis< « telline ». Cf. {DLNS}. < Grec τελλίνη. *{ṬLNṬR} (‫)طلنطر‬ AL taléntare « poulpe ». Probablement une métahèse du roman andalou */TARÁNTOLA/ (voir {ṬRNṬ(L)}), à cause des superstitions attribuant des pouvoirs magiques à ces deux espèces d’animaux.53 *{ṬLNṬN} (‫)طلنطن‬ AL Tolentíno « Tolentino (géographie) ». tolentíni + ín « de T. ». Emprunts tardifs au castillan. *{ṬLW} (‫)طلو‬ VA >nuṭlī aṭlayt iṭlā muṭlī k< « oindre, enduire » ; AL natlí atléit « gagner (dans le jeu) » ; IA >yaṭlī+k< « escroquer ». VA >yanṭalī anṭalà< « être enduit » ; IQ >anṭalà< « être escroqué ou trompé ». VA >ṭilā + aṭliyah< « emplâtre » ; IQ >ṭilā< « vin » ; diminutif AŠ 94/5/5 >al+ṭulay< « la petite dorure (des apparences) ». VA et IQ >ṭulāwah< « beauté ». VA >muṭlī + ātṭlyn< « agneau » et guèze ṭäli « chevreau ».54 *{ṬLY} (‫)طلي‬ SH >ṭaly(u)< « hansart de boucher ». > Bas-latin taleare « couper » < latin tālĕa « bouture, rejeton » ; cf. portugais talho et castillan tajo. *{ṬLYṬL} (‫)طليطل‬ AL Toláy/itola « Tolède (géographie) ». tolaito/ulí + ín « tolédan ». DS >al+ṭafl al+ṭulayṭulī< « glaise (mangeable) de Tolède ». HC 201 >mǧbnh ṭlyṭlyh
naṭmuṯ ṭamaṯt ṭamṯ< « avoir les menstrues ». DS >aṭmaṯa< « provoquer la menstruation ». VA >ṭāmiṯ + ṭawāmiṯ< « qui a ses règles ». Evidemment, emprunté à l’hébreu ṭāmē « devenir impure », à travers un féminin araméen, comme le syriaque ṭam(ā/ē)tā. *{ṬMḤ} (‫)طمح‬ VA >naṭmaḥ ṭamaḥt ṭamḥ / ṭumūḥ ṭāmiḥ li< « être avide, désirer ardemment ; aspirer ». >niṭammaḥ taṭmīḥ k< « faire désirer ardemment ». AC >ṭammaḥhā< « leurre-la ». Variante phonétique de {ṬMʕ}, q.v. *{ṬMR} (‫)طمر‬ I. VA >naṭmur ṭamart ṭamr / ṭumūr ṭāmir + īn ṭammār + īn< < « sauter ». Variante phonétique de {ṬFR}, q.v. II. >niṭammar taṭmīr kyaṭṭammar aṭṭammar al+ḥubūb< « être mis dans un silo (les grains) ». IQ >yanṭamar< « se fourrer, se cacher ». VA >ṭimr + aṭmāraṭmār< « lambeau, loque » ; VA >labis aṭmār< « haillonné, loqueté ». IH 170 >maṭmarun< (registre semi-correct), VA >maṭmu/ūrah = maṭmar + maṭāmirmaṭmūrahṭm/bryǧ< « tamarisc ». < Roman andalou */TAM(A)RÍČ(E)/ < latin tămărix, -īcis. *{ṬMS} (‫)طمس‬ GL >ʔṭ.m.su< « effacer ». >uṭammisuniṭammas taṭmīs kyaṭṭammas aṭṭammas< « être bouché ». AL tammáç + tamámiç « bouchon, tampon ». GL >muṭammasun< (registre haut), IQ >muṭammas< « stupide ; bouché ».56 Extension d’un élément bi-consonantique {ṭm} ; cf. {ṬMM} et {ṬMW}. *{ṬMʕ} (‫)طمع‬ VA >naṭmaʕ ṭamaʕt ṭamaʕ / ṭamāʕah ṭāmiʕ + īn = yaṭṭammaʕ< , AC >yaṭmaʕ ṭamaʕ / ṭamāʕah bi / fītaṭmaʕ an tašbah+uh< « tu voudrais lui ressembler » ; >taṭmaʕ tiṭīr< « tu veux voler » ; >yaṭmaʕ fī ḥadqat al+baqrah< « il voudrait avoir des yeux comme ceux d’une

|| 55 Ce qui étonnerait, car cette ville était et demeura longtemps la plus grande de la région : on pourrait suspecter une connotation péjorative, à cause de ses soulèvements continuels, très agaçants pour les Omeyyades à Cordoue. 56 Cf. le portugais tapado, à propos de cette jointure sémantique.

824 | *{ṬMM}

biche » ; >kulli yawm al+ṭamaʕ fī+h< « on le cherche chaque jour » NQ bi 1/0/1 >yaṭmaʕ b+al+ḫalāṣ< « il voudrais se délivrer ». VA >niṭammaʕ ṭammaʕt k< « faire convoiter ; leurrer ». AC >naṭṭammaʕū nibaḫḫarū+hā< « nous voudrions la parfumer ». IQ >ṭamāʕah = maṭmaʕ< « ambition ; objet de désir ou avidité ». AL támaâ « cupidité, avidité ». VA >ṭammāʕ + īnṭammāʕṭamīʕi< « avide ; ambitieux ». CD M 1/6 >l+ī f+al+ʕayši maṭmaʕ< « j’ai le désir de vivre ». Probablement une évolution sémantique du pansémitique {ṭm/bʕ}, cf. hébreu ṭābaʕ, araméen rabbinique ṭǝmaʕ, syriaque ṭǝbaʕ, accadien ṭēbû(m) « se submerger » et guèze ṭämʕa « submerger ».57 *{ṬMM} (‫)طمم‬ GL >aṭammu< « je croîs ». IQ >ṭāmmahaṭammi< « comblée, remplie » ; GL >aṭammu< (registre haut), IA >aṭamm< « meilleur ». Voir {NʕM}. Probablement un emprunt à l’araméen, cf. rabbinique ṭǝmam et syriaque ṭam « remplir, boucher », de la racine pan-sémitique {ṭmm}, cf. guèze ṭämmä « envelopper » et accadien ṭummumu « boucher les oreilles, rendre sourd ». *{ṬMN} (‫)طمن‬ I. VA >naṭman ṭamant iṭmān li / minṭamanat fīṭamāniyatunṭumānīnahiṭmāniyyahqillat al+iṭmāniyya< « méfiance ». GL >muṭman = muṭmaʔinn + īn< (registre semicorrect) « tranquille, en sécurité » ; CA >t.ǧī muṭman< « tu peux venir tranquillement » ; AL mutmaínen (registre haut) « jouissant de la sécurité ». < Sémitique de l’Ouest {ṭmn}, cf. hébreu ṭāman et araméen rabbinique ṭǝman « cacher ». II. ZǦ et AC >ṭummṭmwn< « poutre d’une machine hydraulique à laquelle on attache la bête, qui la fait tourner ». < Latin tēmo, -ōnis. *{ṬMNTL} (‫)طمنتل‬ UT nºs 2299, 3316 et 3819 >ṭumant(y)āl(luh)< « cotonnier blanc jaunâtre (Gnaphalium luteo-album) ». < Roman andalou */TOMENTÉḺ(O)/ < latin tōmentum « ce qui sert à rembourrer », avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÉḺ(O)}. *{ṬMW} (‫)طمو‬ VA >yaṭmū ṭamā ṭumuww< « se gonfler, être rempli ». Extension d’un élément bi-consonantique {ṭm} ; cf. {ṬMM} et {ṬMS}.

|| 57 Cette évolution sémantique semble avoir commencé avec la connotation de l’arabe ṭamaḥa « porter ses regards vers le haut », comme celui qui est en train de se noyer le fait cherchant le secours.

*{ṬNḪ} | 825

*{ṬMYḺ} (‫)طمل‬ UT nº 4256 >ṭum+iyālluh< « armoise (Artemisia herba-alta) ».58 < Roman andalou */TOMYÉḺO/ < latin thymum/s, avec le suffixe diminutif {+ÉḺ(O)}. *{ṬNB} (‫)طنب‬ GL >iṭnābun< (registre haut), VA >nuṭnib aṭnabt iṭnāb muṭnib fī / f+al+kalām< « être prolixe dans son discours ». IH 337 >aṭnābun< (registre semi-correct) « pan d’une tente ». ID ṣwr 12 >ʔṭnāb ʔl+rḥm< « douleurs de l’accouchement ». Variante phonétique du sémitique du Sud {ṭnf}, cf. guèze ṭǝnf « décoration, partie saillante » et arabe ṭanf « toit, auvent ». *{ṬNBR} (‫)طنبر‬ VA et ZǦ >ṭanbūrṭnābr< « sorte de mandoline ». < Pehlevi tambūr.59 *{ṬNBQ} (‫)طنبق‬ VA >niṭanbaq k< « faire des bosses à la tête », >yaṭṭanbaq aṭṭanbaq< « s’enfler par suite d’un coup ». >ṭunbūqah + ṭanābiq< « bosse produite par un coup à la tête, etc. ». Voir {DNBQ}. Dissimilation de {ṬBQ}, q.v. *{ṬNǦ} (‫)طنج‬ ZǦ >ṭanǧahṭanǧīrṭ.nǧīr< « casserole ». < Néo-persan tang/kire. II. VA >niṭanǧar ṭanǧarah k< « faire danser ». >yaṭṭanǧar aṭṭanǧar< « danser ». < ṭinǧīr, nom arabe de l’Afrique Centrale, dont les habitants avaient pour réputation d’être d’excellents danseurs.60 *{ṬNǦHR} (‫)طنجھر‬ IH 230 >ṭinǧa/ihāratun< (registre semi-correct), GL >ṭanǧaharatun< (registre semi-correct), IQ >ṭanǧahār< « grande coupe ». Variante phonétique du néo-arabe ṭarǧahārah, < néo-persan tarkehαr « récipient où l’on prépare le yoghourt ». *{ṬNḪ} (‫)طنخ‬ VA >ṭāniḫ< « qui a une indigestion ». Cette racine arabe pourrait être le resultat d’une contamination par {ZNḪ}, q.v., du sémitique de l’Ouest {ṭnn}, cf. araméen rabbinique ṭǝnan « humecter » et guèze ṭänna « être humide ».

|| 58 Mais aussi « espèce de serpolet (Thymus mastichina / zygis) » et autres espèces d’armoise (Artemisia barrelieri / caerulescens / campestris), selon BCT 2010 : 801-802. 59 En rapport de métathèse avec le grec πανδοῦρα, mais tous deux probablement empruntés à une troisième langue plus orientale, cf. sanscrit mardala, d’où la variante en néo-persan danbal « sorte de tambour ». 60 Voir Corriente 2008a : 275, à propos du castillan danzar, catalan dansar « danser », etc.

826 | *{ṬNZ} *{ṬNZ} (‫)طنز‬ VA >naṭnuz ṭanazt ṭanz ṭāniz + īn ṭannāz + īn fī / ʕalànaṭnuz ṭanztaṭnuzū f+al+riǧāl< « vous vous moquez des hommes ». SH >ṭanziyyah< « badinage, plaisanterie ». Peut-être raccourci de l’hébreu et de l’araméen rabbinique šaʕaṭnēz « tissu mêlé (de laine et lin) » < copte saht nuǧ « tissu imitation ».61 *{ṬNŠ} (‫)طنش‬ IQ >ṭannaš< « tenace, coriace ». < Latin tĕnax, -ācis « ferme, solide ».62 *{ṬNṬN} (‫)طنطن‬ VA >niṭanṭan ṭanṭanah fī / ʕalà< « être braillard ». ZǦ >ṭan ṭan< « onomatopée du son d’une cloche » ; cf. {ṬNN} I et {ṬRNN}. Forme {1212} de {ṬNN}. *{ṬNFS} (‫)طنفس‬ ZǦ + >ṭanfisṭpst< et rabbinique ṭafsān et >ṭpysynyiṭann ṭann ṭanīn ṭannānyuṭannuy/tiṭan ṭanīnṭannana< (registre haut), VA >yiṭannan kmāʕ+uh ṭan ṭanna ṭan< « il a bien de l’argent ». AL tenín al baguáca « son de trompettes ». MT >ṯaman ṭayyiban wāzinan ṭannāniyyan< « bonne monnaie sonante avec le poids juste ». Voir {ṬNṬN}. Cette racine arabe, isolée dans le sémitique, est évidemment onomatopéique. II. VA >ṭunnah + ṭunan< « tonne(au) ». < Celtique tŭnna. *{ṬNN/Y} DS et ID ss >ṭinnahṭinnah< et 4123 >ṭnyh< « petite cuscute (Cuscuta epithymum) ».64 < Latin tĭnĕa. *{ṬHǦ} (‫)طھج‬ BM >ṭayhūǧ< « tétras ». < Pehlevi tīhōg, cf. néo-persan tayhu.

|| 61 Defendu dans le Deutéronome 22.11 et Lévitique 19.19. L’étymologie rabbinique traditionnelle, ṭǝway wǝnūz « filé et tissé » ne serait que populaire et très inférieure à l’égyptien ancien de A. Knobel, selon BDB. 62 Cf. arabe marocain ṭǝnnǝš « faire se (re)dresser, tenir droit / raide » (Prémare VIII : 355), évidemment emprunté à l’arabe andalou, où l’on trouve d’autres cas d’élimination du phonème marginal /č/ et de /ǧ/ > /š/ en position finale, selon Corriente 1997 : 51-52. 63 Avec d’autres formes probablement dérivées du grec δ/τάπις, à côté de celles qui semblent continuer leur probable étymon commun, l’égyptien ancien >ḥtpy< « pièce de fourniture » et >ḥtp< « natte », selon Erman & Grapow 1982 : 196 et 183. 64 Et aussi Bryonia dioica, selon BCT 2010 : 798.

*{ṬWB} | 827

*{ṬHR} (‫)طھر‬ VA >yaṭhar ṭahar ṭuhr / ṭahārah ṭāhir + īn< « être pur ». GL >uṭahhiru muṭahharun< (registre haut), IQ 187/1/2 >muṭahhar< « purifier », VA >niṭahhar taṭhīr k< « purifier ; circoncir », AL nitahár tahárt mutáhar + ín « circoncir ». GL >taṭahhurun< (registre haut), VA >yaṭṭahhar aṭṭahhar taṭahhur mutaṭahhir + īnyaṭṭahhar< « être purifié ; être circoncis ». VA et IQ >ṭahārah< « pureté, chasteté ». IH >al+ṭuhūru< (registre semi-correct) « circoncision » ; GL >ṭuhūr = ṭuhrun< « baptême » ; AL tahór « circoncision ; prépuce ». GL >ṭāhirun féminin ṭāhiratun< (registre haut), VA >ṭāhir + ṭuhhār / ṭawāhirṭāhir< « pur ; chaste » ; ET Taher et Motaha/er, MT >aban ṭāhir< « noms propres masculins ». VA >ṭāhiriyyah + āt / ṭawāhir< « grand vase en cuivre ou laiton ».65 Voir {ŠǦR} et {HWD/Ḏ}. < Sémitique de l’Ouest {ṭhr}, cf. ougaritique >ṭhr< « pur », hébreu ṭāhēr, araméen rabbinique ṭǝhar, guèze ṭäharä « être pur ou propre » et sudarabique épigraphique >ṭhr< « en état de pureté rituelle ». *{ṬHM} (‫)طھم‬ IH 376 >muṭahhamatun< « femme grasse entre deux âges » ; VA >faras an muṭahham + ḫayl an muṭahhamah< « cheval gras ». Probablement une variante phonétique de {dʔm} « couvrir ; s’amonceler » ; cf. aussi l’arabe dahmaǧ « énorme », dahmāʔ « foule » et d’autres extensions de l’élément biconsonantique {dm}, avec la connotation d’une large quantité ou grandeur. *{ṬHW} (‫)طھو‬ VA >ṭāhī +ṭuhāh< « cuisinier ». Sans parentage en sémitique, peut-être un emprunt à l’ancien égyptien ancien >thm< « cuisiner » et >thbw< « caillement de ce qu’on cuit ».66 *{ṬWB} (‫)طوب‬ I. VA >ṭūbà< « bonheur ; paradis » ; >ṭūbā / ṭawbā liṭūbā li< « heureux celui qui » ; AŠ 47/4/3 >yā ṭūbà li+man yafham< « heureux celui qui comprend » ; ZǦ >ṭūbal man rā+h< « heureux celui qui l’a vu ». Variante phonétique de {ṬYB}, q.v., mais dans ce cas, il s’agit d’un emprunt à l’araméen, cf. rabbinique et syriaque ṭūbē suivi des suffixes pronominaux « heureux celui qui… ». II. GL >ṭūbun< (registre haut), VA >ṭūb< nom d’unité >ahṭūbah< « brique crue » ; IQ >ṭūbah< « large brique attachée aux entraves du prisioner ». Voir {WFY}. < Egyptien ancien >ḏbtṭūb< nom d’unité >+ah< « chardon acanthe (Onopordon acanthium) ».67 < Roman andalou */TÓFA/ < bas-latin tofa < latin tofus « tuf ».68

|| 65 Attribué au sultan Alṭāhir Baybars ; voir DS II : 65. 66 Selon Erman & Grapow V : 321 et 322. 67 Ou aussi Cirsium tuberosum et Heracleum sphondylium, selon BCT 2010 : 803.

828 | *{ṬWP(N[R])} *{ṬWP(N[R])} (‫)طوپ أو طوپن أو طوپنر‬ VA >ṭawbah + ātṭawbahṭawbā + ātṭawbīn + ṭawābīn< « taupe ». AL tau/vpanár « taupe ; loir » < latin talpa et son adjectif talpīnus et bas-latin talpinarius.70 *{ṬWČ(R/L)} (‫)طوچ أو طوچر أو طوچل‬ VA >ṭawǧ nom d’unité +ahṭawǧ< « sparte ». VA >ṭawwāǧ + īn< « ouvrier en sparte ou vendeur de ses ouvrages». MT >(ʔ)ṭūǧār< « champ couvert de sparte ». VA >ṭawǧūl + ṭawāǧil< « sorte de flèche ». < Roman andalou */TÓČA/, d’origine pré-romaine, éventuellement avec les suffixes : adjectival {+ÁR} et diminutif {+ÓL}. *{ṬWḤ} (‫)طوح‬ AC >yiṭīḥ ʕalà ʕunq+uh šay< « s’en charger (littéralement « jeter sur son cou ») ». ZǦ >ṭawāyiḥ< « soucis ». < Sémitique de l’Ouest {ṭwḥ}, cf. araméen rabbinique ṭǝwāḥ « jet d’une flèche » et syriaque ṭǝwaḥ « écarter ». *{ṬWD} (‫)طود‬ VA >ṭawd + aṭwādṭawd< « montagne ». Sans parentage sémitique, il pourrait s’agir d’un emprunt à l’égyptien ancien >ḏw.tyuṭūr ṭār ṭawr< « se montrer, (ap)paraître » ; IQ >lā tuṭūr ḏā ʔl+zuqāq< « ne fais pas la ronde dans cette ruelle ». AŠ 12/4/3 et 5 >tiṭawwar taṭwīr< « montrer une apparence » (mysticisme). 95/5/5 >yaṭṭawwar< « acquérir une apparence ». 16/0/2 >ṭawr ʔl+ṣifāti< « apparence des qualités (mysticisme) ». Voir {ḤǦR} et {ʕDW}. < Sémitique de l’Ouest {ṭwr}, cf. hébreu ṭīrāh « camp(ement) » et syriaque ṭǝyārā « enclos ». II. AL távr + atvár « rocher ; montagne » ; AŠ >ǧabl al+ṭūr< « Mont Sinaï ». < Araméen, cf. rabbinique et syriaque ṭūrā, hébreu ṣūr « rocher » et arabe ḏ̣irr « pierre tranchante ».

|| 68 L’étymologie suggérée par l’auteur, du latin tŭba « trompette », n’étant que le resultat d’une consultation avec des prêtres mozarabes, souvent assez ignorants du latin, et plus tard aussi du roman andalou. 69 Mais il s’agit plutôt de l’Anguis fragilis (castillan lución, serpiente / culebrilla de vidrio et canarien lisa), sorte de lézard sans pieds. 70 Dont l’utilisation a été nécessaire à cause du déplacement sémantique du latin talpa, qu’on retrouve dans l’arabe marocain ṭōbb(a) « rat » (selon Prémare VIII : 361), emprunté à l’arabe andalou, et à moitié dans le catalan talp de camp « campagnol ». DS II : 66 s’est trompé en supposant que la deuxième partie de ce mot, aussi rapporté par Ibn Ǧanāḥ, soit l’arabe al+nār « le feu » et qu’il s’agirait donc de la salamandre ; cela a été accepté par Blau 2004 : 410, quoique l’hébreu tinšemet, assez vague (hibou, lézard ou chaméléon, avec l’étymologie populaire « qui respire beaucoup ou dans l’air »), n’impose nullement une telle identification. 71 Voir Erman & Grapow V : 545.

*{ṬWF} | 829

III. UT nº 2351 >ṭūrah< et DS >ṭwārh< « aconit napel, féroce ou tue-loup (Aconitum napellus / ferox / lycoctonum) ».72 < Grec φθορά « ruine, perte ». *{ṬWS} (‫)طوس‬ IH 343 >al+ṭawsu< (registre semi-correct), GL >ṭawsun< (registre semi-correct), VA >ṭaws = ṭāʔus + aṭwās / ṭawāwīsṭaws< « paon ». DS >ṭāʔūsī< « chatoyant ». < Grec ταώς, qui serait le résultat du tamoul toghai. *{ṬWṬNL} (‫)طوطنل‬ SG >ṭawṭanīl< « rhume de cerveau ». < Roman andalou */TÓT+AN/, évolution sémantique d’un mot d’origine onomatopéique pour « trompette »,73 cf. castillan tuétano et portugais tutano « moelle des os ». *{ṬWʕ} (‫)طوع‬ GL >aṭīʕu ṭāʕatun muṭīʕun féminin ṭāyiʕatun< (registre semi-correct), VA >nuṭūʕ ṭuʕt ṭawʕ ṭāyiʕ k /li = nuṭīʕ aṭaʕt iṭāʕah muṭīʕ muṭāʕ k = yaṭṭawwaʕ aṭṭawwaʕ = naṭṭāwaʕ aṭṭāwaʕ bi = yanṭāʕ anṭāʕ ṭāʕa+anī tiṭīʕ min+nī ṭiʕ muṭāʕṭāʕat ṭāyiʕah li< « consentir légalement » ; IQ >ṭāʕat fī amr+ī kulli qāl wa+qīl< « elle fit foi à tous les commérages sur moi » ; >ilà lisān+ī tuṭūʕ< « ils obéissent à ma langue ». VA >niṭawwaʕ taṭwīʕ k< « soumettre ». GL >uṭāwiʕu< (registre haut), VA >niṭāwaʕ muṭāwaʕah< « s’accommoder ; aider ». GL >taṭawwaʕa mutaṭawwiʕun< (registre haut) « s’engager ; faire spontanément ». >astaṭīʕu< (registre haut), VA >nastaṭīʕ astaṭaʕt istiṭāʕah k / ʕalà< « pouvoir ; être capable » ; NG mg 14/0/1 >ḥammal+nī fawq istiṭāʕ+ī< « il m’a surchargé ». GL >ṭawʕan = taṭawwuʕan< « volontairement, de bon gré » ; IQ >ṭawʕan li+mawlā+kum< « obéissez votre seigneur ! ». VA >ṭāʕah + āt< « obéissance » ; IQ >al+ṭāʕah yā amīr< « vous serez obéi, ô prince » ; >yaḏillū ṭāʕah< « ils s’humilient obéissants ». GL >ṭāyiʕun li+muʕallimi+hi< « obéissant à son maître » ; >ġayru muṭīʕmā aṭwaʕ< « qu’il est obéissant ! ». MT >ṭawāʕiyyah< « consentement (légal) ». IH 330 et LZ >muṭwāʕmuṭīʕah< « obéissant ». AL mutíâ « avec obéissance ». LO Mutia « nom propre ». VA >fiʕl muṭāwiʕ + afʕāl muṭāwiʕah< « verbe réciproque ». Sans parentage sémitique, hormis le sudarabique épigraphique >ṭwʕ< « sujétion à un ennemi », cette racine arabe semble s’être développée à partir de l’agglutination à {ṬWY}, q.v., de la préposition ʕa(là). *{ṬWF} (‫)طوف‬ I. GL >aṭūfu< (registre haut), VA >nuṭūf ṭuft ṭawāf ṭāʔif bi / ʕalà = yaṭṭawwaf aṭṭawwafnuṭūf ʕalà< « tourner autour, faire un tour » ; ḪA ad 1/x/2 >min

|| 72 Mais aussi « corroyère (Coriaria myrtifolia) » et « if commun (Taxus baccata) », selon BCT 2010 : 804. La variante de DS reflète un phénomène de diphtongaison tardif et non généralisé dans les dialectes roman andalou. 73 Selon Coromines 1954, s.v. tuétano.

830 | *{ṬWQ}

ḥawl+ī qad ṭāfū< « ils tournent autour de moi » ; MT >alam ṭāf bī+h< « il attrappa une maladie ». VA >niṭawwaf taṭwīf k ʕalà< « faire tourner autour », ZǦ >yiṭawwafṭāyifah< « part, côté » ; VA >ṭāʔifah + ṭawāʔif< « groupe, bande, troupe » ; AC >ṭayfat+uh< « ses gens », IQ + >ṭawāyif< « classes ». Une des extensions témoignées d’un élément bi-consonantique pansémitique {ṭp}, avec différentes évolutions sémantiques, cf. hébreu ṭaf « marcher à petits pas », araméen rabbinique ṭayyēf « tourner », syriaque ṭappī « presser » et accadien ṭâpu « tordre (un fil) ». II. GL >ṭūfānun< (registre haut), VA >ṭūfān + ātḥāǧat+ak muqḍiyyah l+al+ṭawafān< « ton désir sera accompli la semaine des quatre jeudis ». Emprunt à l’araméen rabbinique ṭūfānā, syriaque ṭawfānā « déluge », dérivé de ṭāf « être inondé », cf. hébreu ṣāf « couler ». *{ṬWQ} (‫)طوق‬ I. VA >niṭawwaq taṭwīq k< « garnir (une robe) d’un collet » ; AL nitaguáq taguáqt tatuíq nom d’unité +a + tatuyquít taguáq + ín « ourler, border ». GL >(y)aṭīqu< (registre semi-correct), VA >nuṭīq aṭaqt iṭāqah muṭīq muṭāq k = niṭīq ṭiqt ṭāʔiq / ṭāqī + īn k / ʕalà< « pouvoir, être capable » ; IQ 173/3/3 >niṭīq naḥlaf< « je peux jurer » ; 158/2/5 >lam niṭīq an naqṭaʕ+uh< « je ne peux pas le quitter » ; >las niṭīq minn+u ʕalà ʔkṯar< « je ne peux plus le supporter » ; >lā yuṭāq< « c’est insupportable » ; NQ hm 11/0/2 >lam niṭīq safar< « je ne pouvais pas voyager » ; au 3/0/2 >niṭīq naṣbir< « je peux patienter ». VA >yaṭṭawwaq aṭṭawwaq< « être garni d’un collet ». AL natayáq atayáqt « lutter ». ZǦ >ṭāq< « pièce d’étoffe enroulée ». GL >ṭawqun< (registre haut), VA >ṭawq + aṭwāqṭawqṭawqaynṭuwayyaq< « collet ; bordure » ; AL táuq + atuáq « collet ; lisière d’une étoffe ; pente d’une montagne ». GL >ṭāqatun< (registre haut), VA >ṭāqah + ātḍaʕīfu ʔl+ṭāqati< « faible » ; IQ >ṭāqah ʕalà< « endurance » ; HB 75.1 et 4 >fī ṭāqat< « en possession de » ; AŠ 34/4/3 >asǧun+hā ṭāqah< « emprisonne-la de force » ; IW I : 615.13 >ṭāqah min ramād< « une couche de cendres » ; VA >nāḫuḏ aḫaḏt b+al+ṭāqah< « prendre de force ». ḪA caqa 1 >ṭāqṭāqiyah + āt / ṭawāqī< « bonnet, calotte ». >ṭāqī + īn = ṭāʔiq + īn< « fort » ; IH 329 >dābbatun ṭāʔiqatun< « bête puissante ». IQ >muṭawwaq< « portant un collet ». Voir {BṢL}, {ṢLḤ} et {QWR} I. Sans parentage sémitique, cette racine arabe pourrait avoir hâtivement été empruntée au pehlevi tagīg « fort » et tagīh « force ».74 II. VA >ṭāq(ah) + tīqān / āt< , AC + >ṭīqānṭūqāt< « toques, coiffes ». < Roman andalou */TÓKA/, d’origine préromaine, cf. castillan toca. *{ṬWL} (‫)طول‬ I. GL >taṭūlu ṭūlun< (registre haut), VA >ṭāl yuṭūl ṭāl(at)< « être long » ; VA >ṭāl mā kān< « souvent » ; IQ >ṭāl ʕalay+ya naṭlub< « j’ai demandé trop longtemps » ; >ṭāl mā nanfiq< « j’ai trop longtemps dépensé » ; >ṭāl ʕalà qalb+ī an< « j’en ai eu marre de », >ṭāl al+ʕiwaǧ ʕalay+ya< « je suis tordu depuis longtemps » ; >yuṭūl ʕalay+nā< « il serait trop long pour nous » ; ḪA cri1 >sa+yṭūl al+zamān< « beaucoup de temps s’écoulera ». VA >niṭawwal taṭwīl k< « allonger, prolonger » ; AL nitaguál taguál(t), AC >ṭawwal+uh< (impératif) « jeter, lancer ; lâcher » ; IQ >naṭawwal ṭawwaltu fī< « être prolixe » ; >ṭawwal min ḥayāt+ī< « prolonge ma vie (impératif) » ; >yaṭawwal baqā+k< « il prolonge ta vie ». VA >nuṭūl aṭalt iṭālah muṭīl + īn fī< « allonger, prolonger ». AL nitágual tágualt « remettre, différer ». VA >yaṭṭawwal aṭṭawwal< « durer, se prolonger ; devenir long ». >nastaṭāl astaṭalt istiṭālah mustaṭīl ʕalà (bi+lisān+ī)< « adresser des paroles dures ». >ḏū ṭawl< « excellent ». VA et IQ >ṭūl< « longueur » ; >ʕalà ṭūl al+zamān< « à travers les âges » ; 159/1/2 >ṭūl mā kān kās< « aussi longtemps / tant qu’il y aura des coupes » ; MT >ṭūl ḥayat+hā< « toute sa vie » ; AC et IA >b+al+ṭūl< « à la longue » ; VA et ZǦ >ṭūl māṭul+mā< « aussi longtemps / tant que » ; AL tol al láil « la nuit entière » ; t. a nahár, IA et NQ mg 0/3/1 >ṭūl al+nahār< « le jour entier » . VA >ṭawlah< « rugissement ». IH 114 >al+ṭiwāluṭiwālun< (registre semi-correct), VA >ṭiwal + aṭwilahṭiwālṭiwalṭawīl + ṭiwālṭawīl féminin +ahṭawīlṭawīlan< « longtemps » ; ET Abnataoyl « nom propre masculin ». IH 344 >qaraʔnā ʔl+sabʕa ʔl+ṭiwala< « nous avons lu les sept sourates les plus longues ». GL >ṭāyilun< (registre semi-correct) « utile », IQ >ṭāyil< « long » ; élatif >mā aṭwal< « qu’il est long ! ». VA >iṭālah = taṭwīl< « prolixité » ; AL tatuíl al emét « remise du délai ». MT >baʕd taṭāwul al+ḫiṣām< « après une longue discussion ». AL mutáguil « prolixe ». mutáguala « prolixité » ; BD 23 >dun al+mutawālan wa+tašṭīṭan< « sans aucun délai ». AL mutatáguila « ajournement ». GL >mutaṭaw.lun bi+l+ḍarbi< « osant frapper ». Voir {DHR}, {SʕD}, {ṢWL}, {ʕMR}, {ĠMḌ}, {FDWŠ}, {QDR} et {LFT}. < Sémitique de l’Ouest {ṭwl}, cf. sudarabique épigraphique >ṭlm< « longueur », hébreu ṭilṭēl « jeter », guèze anṭolälä « être mou ou flasque », araméen rabbinique et syriaque ṭayyēl « se promener ».

|| 75 Sa signification basique étant un élément de la construction contenant un arc, il pourrait avoir dérivé d’une metonymie de {ṬWQ} I.

832 | *{ṬWM}

II. UT nº 2361 >ṭūluh = ṭuwālluh< « berse (Heracleum sphondylium) ». Peut-être < latin tolles « gonflement », selon sa description botanique. *{ṬWM} (‫)طوم‬ AL tóma « thym ». < Bas-latin tumum < latin thymus/m. *{ṬWM(Š)} (‫)طوم أو طومش‬ CP 95.5 >ṭūmāṭawnasun< (registre semi-correct), VA >ṭawnas + ṭawānis< « câble ». < Grec τόνος. *{ṬWY} (‫)طوي‬ GL >y≠ʔaṭwī maṭwiyyun< (registre haut), VA >naṭwī ṭawayt / aṭwayt ṭayy / iṭwā ṭāwī + īn muṭwī kmuṭwīnaṭwī al+ʕadadyaṭwī ʔl+ʕadad maṭwiyy< « doubler, multiplier par deux » ; IQ 163/1/2 >naṭwī aḥzān+ī< « j’endure mes chagrins » ; >naṭwī hamm+ak wa+nanšur+uh< « j’affronte les soucis que tu me suscites » ; >ṭawā+nī ṭayy al+kitāb< « il m’a traité comme celui qui ferme un livre ». VA >yanṭawī anṭawā< « être plié ou roulé ». IQ >ṭay(y)< « pli » ; MT >ṭayy al+ṯaman< « doubler le prix » ; >fī ṭayy šihādat+uh< « dans le teneur de sa déposition » ; >fī ṭayy al+muddah< « dans le délai accordé » ; ḪA aʕ3 >ṭayy ʔl+ḍulūʕ< « dans la poitrine ». VA >ṭayyah + ṭayy / āt< « pli ». >ṭawiyyah + āt< = IQ « pensée intime, repli de l’âme » ; GL >ṭawiyatu ʔl+ṯiyāb< « pli des habits ». IH 304 >maṭwàmunṭawī< « serpentant ». Voir {BʔR} et {ḪLQ}. < Pan-sémitique {ṭww/y}, cf. hébreu ṭāwāh, accadien ṭawûm « filer, tisser », araméen rabbinique ṭǝwiyyāh « filage » et guèze ṭäw(ä)yä « être tordu ». *{ṬYB} (‫)طيب‬ VA >yiṭīb ṭāb ṭayyibṭāb(at) yiṭībṭābat tib< « être à son aise » ; IQ >yiṭīb ṭāb ṭīb< « être gris (le buveur) » ; GL >ṭib nafsan< « courage ! » ; IZ 15/0/1 >ṭībū< « portez-vous bien » ; IQ >ṭāb l+ak ǧulūs+ī< « tu es content de me voir inactif » ; >tiṭīb ʕalay+hā ʔl+rimāḥ< « il fait bon affronter des lances pour l’avoir » ; ḪA ūs 1 >yaṭīb+l+ī ... sukkar< « cela a pour moi un goût de sucre ». VA >niṭayyab ṭayyabt taṭyīb k< « mûrir ; cuire ; assaisonner ; parfumer ; battre » ; FḪ >ṭayyab< « assaisonner », AL nitayáb tayábt « mûrir ; mettre (des olives) en saumure » ; CD L 1/38 >ṭuyyibtuṭayyab< « être parfumé » ; AC >yiṭayyab< « mûrir ». VA >yaṭṭayyab aṭṭayyab< « être assaisonné ou parfumé ; être battu ». GL >ṭībun + anwāʕu ʔl+ṭībi = anwāʕun mina ʔl+ṭībiṭīb< « parfum », IQ et ZǦ « bon-

|| 76 Cette deuxième variante est un emprunt tardif au castillan Tomás.

*{ṬYR} | 833

té, bon état ; parfum » ; GL >ṣāḥibu ʔl+ṭībi< « parfumeur » ; VA >bi+ṭīb (qalb+ī wa+)nafs+ī< « de bon gré » ; AL bíle tib « sans goût ». IZ 15/1/2 >ṭībah< « bonté, bon état », AC « Teba (géographie) ». VA et ZǦ >ṭayāb< « beau temps ». GL >ṭay(yi)bun< (registre haut), IQ >ṭayyibṭāyibāabū ṭayyibaṭyab< « meilleur » ; IQ >mā aṭyab< « qu’il est bon ! » ; AŠ 15/0/1 >aṭyabu mā hī awqāt+ī< « mes meilleurs moments » ; ZǦ >aṭāyib+ah< « les meilleures parmi elles ». VA >ṭayyāb + īnṭayyāb féminin +ahmaṭāyib< « avantages » ; IH 188 >maṭāyib al+laḥm< « la meilleure viande ». Voir {ǦWZ}, {ḤḌR}, {SFR}, {SLḪ}, {Ḏ̣FR}, {ʕǦN}, {ʕWD}, {ĠLY}, {NFS}, {HWY} et {WZN}. < Pansémitique {ṭwb}, cf. ougaritique >ṭbhṭbw< « être bien disposé » et accadien ṭābu(m) « être bon ou heureux ». *{ṬYǦ} (‫)طيج‬ AL téja « if commun ». Emprunt tardif au castillan tejo. Voir {ṬḪŠ}. *{ṬYR} (‫)طير‬ GL >aṭīru ṭāra< (registre haut), VA >niṭīr ṭirt ṭayarān ṭāʕir + ṭayry≠niṭīr ṭirtu ṭār ṭīr (impératif) ṭayarāntiṭīr ṭāratṭār ḥadīṯ+ak ʕalà ʔl+mudun< « ton histoire a couru les villes » ; AC >al+ʕaynīn ṭārat< « on creva bien de yeux ». VA >niṭayyar taṭyīr k< « faire voler ou sauter ; crever (un œil) » ; AC >ṭayyar(at)< « faire voler ou disparaître » ; AL nitayár tayárt = natayár atayárt mutatáir « tirer des augures » ; nitayár mi< « pisser » ; ZǦ >yiṭayyarū al+raššāš l+al+bakkārah< « ils font sortir la corde de la poulie » ; >yiṭayyar al+zaft min al+ǧaft< « il tire du goudron des galles ». VA >nuṭīr aṭart iṭārah< « faire voler ». >yaṭṭayyar aṭṭayyar< « être forcé à voler ; être crevé ». GL >mutaṭayyirun féminin mutaṭayyiratun< (registre haut), IH 217 >astaṭartu binaṭṭayyar aṭṭayyart taṭayyur mutaṭayyir bi = nastaṭyar astaṭyar istiṭyār mustaṭīrastaṭar li+šayṭuyūrun< (registre haut), IZ + >aṭyār = ṭuyūrṭayr + ṭuyūrṭuwayyar + ātṭuwayyarfarḫu ʔl+ṭayr kulli+hi< « poussin » ; >ṭayr al+laylṭ. al+ʕašī< « chauve-souris ». GL >ṭīratun< (registre haut), VA >ṭīrah + āt / ṭiyarṭīrahṭīrat+uhṭayyār+ah< « qui vole, volant » ; ḪA āḥ 8 >ṭayyār raǧaʕ< « il a appris à voler ». IQ et IA >miṭyārmuṭayyar< « de mauvais augure ». Voir {ʔBL} I, {BḤR(Q)}, {BWM}, {ḤṢL}, {Ḏ/ZRQ}, {RFF}, {ZǦR} I, {SFD}, {ṢYḤ},

|| 77 Différent du masseur (>ḥakkākṭayzafūn< « jujube ; if commun ». Déformation de >zayzafūnṭayāzinun< « caleçon, trousses ». Variante phonétique de tawásim, q.v. sous {TWSM/N}.79 *{ṬYŠ} (‫)طيش‬ IQ >ṭāš< « errer, s’égarer », AL nitíx tíxt tix táyxa « se balancer ». nitayáx tayáxt « brandiller ». GL >ṭayšun< (registre haut), VA >ṭayš< « légèreté, inconstance ; étourderie ». ID ’wl et mhr 5 >ṭayūšṭayyāš + īn< « léger, inconstant ; étourdi ». AL matíxa + matáix « escarpolette ». Peut-être une évolution sémantique de l’araméen {ṭwš}, cf. rabbinique āṭēš = ṭǝšā/ē « cacher, receler » et syriaque ṭawweš « souiller ». *{ṬYŠR} (‫)طيشر‬ AL nitayxár taixárt « prostituer ». nataixár ataixárt « se prostituer ». táyxar + tayáxir « prostituée ». Probablement < {ṬYŠ} avec le suffixe agentif roman andalou {+ÁYR}.80 *{ṬYṬR} (‫)طيزن‬ SG >ṭyāṭr(h)< « théâtre ». < Latin thĕātrum < grec θήατρον. *{ṬYF} (‫)طيف‬ UT nº 4522 >ṭīfà< « souchet des dunes (Cyperus capitatus) ». < Grec τύφη. *{ṬYLN} (‫)طيلن‬ VA >ṭaylūn + ṭawālīnṭawlah< « rugissement », avec le suffixe augmentatif du roman andalou {+ÓN}.81

|| 78 Tardivement emprunté par l’hébreu et le guèze et s’étant probablement développé de {ṬRD}, q.v., à cause du fait qu’on tirait les augures en faisant s’envoler les oiseau. Il s’agit probablement d’une métanalyse de la marque araméenne du génitif, par laquelle *ṭirdā dǝ ʕōfā « faire envoler les oiseaux » devint *ṭīrat ʕōfā « augure des oiseaux » et généra une nouvelle racine {ṭyr}. Une possible connexion avec l’accadien eṭēru(m) « sauver ; s’emporter » rendrait cette racine pan-sémitique. 79 Voir Corriente 1991a : 116 à propos de cette erreur de DS II : 80. Une contamination phonétique avec l’emprunt syriaque ṭīz « cul », fréquent dans le néo-arabe, est probable. 80 Ou bien une évolution sémantique assez fréquente du berbère tiširrǝt « jeune fille », quoique les graphies d’AL suggèrent /ṭ/, ce qu’on expliquerait par une contamination avec {ṬYŠ} ; cf. arabe marocain īššīra « fille de joie » (Prémare XII : 318). Le masculin >išīr< semble témoigné pour l’arabe andalou dans IQ 41/10/3. 81 A cause du coassement très puissant de ces amphibies, comme dans le cas du nom arabe andalou /čurḍún/ de la grenouille, q.v. sous {ČRḎḌ/N}.

| 835

*{ṬYN} (‫)طين‬ IH 284 >ṭayyantu< (registre haut), GL >muṭayyanun< (registre haut), VA >niṭayyan taṭyīn k< « enduire de boue ». >yaṭṭayyan aṭṭayyan taṭayyun< « être enduit de boue ». GL >ṭīnun< (registre haut), VA >ṭīn + aṭyānṭīnṭīn nom d’unité +ah< « boue », AL tinn « boue ; talc » ; TD 207 >ṭīn aḫḍar< « guède (Isatis tinctoria) » ; >ṭ. aḥmar< « ocre » ; >ṭ. maḫtūm / rūmī / kāhinī< « terre sigillée » ; DS >ṭ. andalusī< « glaise (mangeable) de Tolède » ; >ṭ. al+ḥikmah< « lut » ; >ṭ. siǧilmāsī / ḥurr< « cimolée » ; >ṭ. nīsābūrī< « glaise mangeable ». SH >ṭīniyyāt< « paniers pour la boue ». VA >maṭyanah + maṭāyin< « bourbier ». Voir {ḪYY}, {ŠMS} III, {ṢWR} et {MṢṬK}. Emprunté à l’araméen, cf. rabbinique ṭīn(ā), en rapport avec {ṭnn} « mouiller », qu’on retrouve dans le guèze ṭännä « être humide ».

(‫ )ظ‬Ḏ̣āʔ *{Ḏ̣Āʔ} (‫)ظاء‬ IQ >ḏ̣āḏ̣< ». Variante phonétique du nom du /ṭ/.1 *{Ḏ̣BY} (‫)ظبي‬ VA >ḏ̣aby(ah) + ḏ̣ibāḏ̣abī< « gazelle ». < Pan-sémitique {ḏ̣by}, cf. ougaritique >ḏ̣bytaḏ̣ruf ḏ̣ar(a)f< « être élégant ou gracieux ». VA >ḏ̣arf + ḏ̣urūfḏ̣arf< + ZǦ >ḏ̣urūf< « vase, récipient ». IH 367 >ḏ̣urfḏ̣arafḏ̣arīf + ḏ̣urafā / ḏ̣irāf< « élégant, gracieux, charmant ». Voir {ḎRʕ}. < Sémitique du Sud {ḏ̣rf}, cf. sudarabique épigraphique >hḏ̣rf< « mettre en ordre » et probablement guèze ḍär(ä)fä « insulter ; maudire », avec une évolution sémantique négative. *{Ḏ̣ʕN} (‫)ظعن‬ VA >ḏ̣uʕūn< « voyage ». < Pan-sémitique {ḏ̣ʕn}, cf. ougaritique >ṭʕny≠ʔafiru ḏ̣afar ḏ̣afratun ḏ̣āfirun< (registre semi-correct), VA >naḏ̣far ḏ̣afart ḏ̣afr ḏ̣āfir + īn maḏ̣fūr biyaḏ̣farḏ̣afar< « atteindre, obtenir ; vaincre » ; IQ >naḏ̣far bimawḍaʕ< « j’atteins une place » ; >taḏ̣far bi+ṭāʕah< « tu te fais obéir » ; >ḏ̣afar yadd+ī min+k bi+ḥablan waṯīq< « ma main a trouvé en toi un lien ferme ». VA >niḏ̣affar taḏ̣fīr k bi / ʕalà< « faire obtenir ; donner le succès » ; AL nidaffár daffárt « mortaiser ». ḍafr « victoire, succès ». IH 38 >ḏ̣ifrun< (registre haut), LZ >ḏ̣ifrḍafrun + aḏ̣āfir< (registre semi-correct), VA >ḏ̣ifrah + aḏ̣fār / aḏ̣āfirḏ̣ifrahḏ̣ufrfī ʕayni+hi ḏ̣ifratunfī ʕayn+h ḏ̣ifrun< « il a une excroissance membraneuse au coin de l’œil » ; UT nº 2363 >ḏ̣i/ufrah< « anémone palmée (Anemone palma-

|| 1 Puisque le phonème /ḏ̣/ n’existait pas dans les dialectes cananéens à partir duquel on a développé l’alphabet sémitique du Nord-Ouest. 2 Cf. arabe marocain ḍǝrbān, plus proche du classique ḏ̣aribān « putois ». 3 AL rend ce mot par « cas ablatif », ce qui n’est qu’un autre témoin de sa capacité limitée de comprendre la terminologie grammaticale arabe.

*{Ḏ̣LM} | 837

ta) » ;4 2365 >ḏ̣ifrat al+qiṭṭ /al+hirr< « chenillette poilue (Scorpiurus muricatus) » ; 3095 >aḏ̣fār al+ṭīb< « opercules de quelques espèces d’escargots » ; DS >ḏ̣ufr al+nasr< « catananche ». UT nº 2371 >ḏ̣ufayrah< « espèce de lichen (Xanthoria elegans) ». ET Dafir et Almudafar « noms propres masculins ». Voir {ḎFR}. < Pan-sémitique {ḏ̣pr}, cf. hébreu ṣippōren, araméen rabbinique ṭūfrā = ṭǝfar, syriaque ṭefrā, guèze ṣǝfr et accadien ṣupru(m) « ongle ». II. Voir {ṮFR}. *{Ḏ̣Lʕ} (‫)ظلع‬ HC >maḏ̣lūʕ< « sorte de pain ». Probablement une variante phonétique de {ḌLʕ}, q.v. *{Ḏ̣LF} (‫)ظلف‬ VA >ḏ̣ilf + aḏ̣lāf< « pied fendu ». < Sémitique de l’Ouest {ḏ̣lp}, cf. araméen rabbinique ṭalpā « sabot ». *{Ḏ̣LL} (‫)ظلل‬ VA >ḏ̣ulūl< (maṣdar) « continuer, rester» ; AŠ 46/3/2 >ḏ̣alla qāʕid< « il resta inactif ». VA >niḏ̣allal taḏ̣līl = iḏ̣lāl kyaḏ̣ḏ̣allal aḏ̣ḏ̣allal = nastaḏ̣ill astaḏ̣alt istiḏ̣lāl mustaḏ̣ill< « être ombragé ; se mettre à l’ombre ». >ḏ̣ill + ḏ̣ilāl = ḏall + ḏulūlḏ̣ullah + āt / ḏ̣ulal< « cheminée ; cabane » ; AL ḍolla + át = dúlla + dullál « cheminée » ; VA >ḏ̣ullah + ḏ̣ulal< « nuage qui fait de l’ombre ». >ḏ̣alīl féminin +ah< « ombragé » ; IQ >ḏ̣allan ḏ̣alīl< « une ombre épaise ». VA >muḏ̣ill féminin +ah< « ombrageux » GL >maḏ̣allunḏ̣lḏ̣ll< « structure couverte » et guèze ṣäl(l)älä « donner ombre ». *{Ḏ̣LM} (‫)ظلم‬ GL >ḏ̣ālimun maḏ̣lūmun< (registre haut), VA >naḏ̣lam ḏ̣alamt ḏ̣alm ḏ̣ālim + īn / ḏ̣alamah maḏ̣lūm kyaḏ̣lam nuḏ̣lam ḏ̣alam aḏ̣lam ḏ̣ulmi ḏ̣ālim maḏ̣lūmḏ̣alama (registre haut) maḏ̣lūm ḏ̣ālim féminin ḏ̣ālimāanass+i naḏ̣lam< « je suis injuste envers moi-même » ; NQ ma 2/1 >l+ī qad ḏ̣alam< « il a été injuste envers moi ». GL >yaḏ̣limu< (registre semi-correct), VA >yuḏ̣lim aḏ̣lam iḏ̣lām muḏ̣lim< « être ou devenir sombre ou obscure ». GL >ataḏ̣allamu< (registre haut) « se plaindre (d’une injustice) ». >ḏ̣ulmun< (registre haut), VA >ḏ̣ulm = maḏ̣limah + maḏ̣ālim< « injustice » ; AL dulm = maḍlima + maḍálim « injustice ; concussion ;

|| 4 Ou aussi « saxifrage à bulbiles (Saxifraga granulata) », selon BCT 2010 : 845. Cf. IH 247 >ḏ̣ifratun< « un parfum noir ».

838 | *{Ḏ̣Mʔ}

simonie » ; nizeguél adólm tezvíl arabed « redresser un tort » ; rafáâ (lire ráfaâ) a ddólm « redressement du tort » ; GL >ḏ̣ulman< « avec injustice ». >ḏ̣ulmatun< (registre haut), VA >ḏ̣ulmah + ḏ̣ulam / ḏ̣ulumāt = ḏ̣alāmiḫtilāṭ al+ḏ̣alām< « crépuscule ». AL dalím (lire dálim) + ín / daláma « injuste; tyran ; concussionaire » ; d. néfçu + dalimín anfúçuhum « simoniaque » ; élatif IA >aḏ̣lam< « plus injuste» ; NQ mg 10/0/1 >mā ʔḏ̣lam+uh< « qu’il est injuste ». AC >ḏ̣allamā< « très injuste ». GL >muḏ̣limun féminin muḏ̣limatunmuḏ̣limḏ̣lm< « obscurité ; injustice ; statue », araméen rabbinique et syriaque ṣalmā.5 *{Ḏ̣Mʔ} (‫)ظمء‬ IQ >ḏ̣amān< « assoifé, altéré ». < Pan-sémitique {ṣmʔ}, cf. ougaritique >ǵmʔḏ̣mʔy≠ʔaḏ̣unnu an yuḏ̣anna bi+hi< (registre haut), VA >nuḏ̣unn ḏ̣anant ḏ̣ann + ḏ̣unūn = maḏ̣annah + āt ḏ̣ānn + īn maḏ̣nūn kfī+mā aḏ̣unnu w+aḥsibu< (registre semi-correct), IQ >fī ḏ̣ann+ī< « à mon avis » ; >ḏ̣annū bi+ʔan+hum ahnāk< « ils ont imaginé être là » ; VA >fa+mā ḏ̣ann+ak< « il va sans dire ». IQ >ḏ̣ann< « opinion, avis » ; ZǦ >ḥusn al+ḏ̣ann< « bonne opinion » ; >ḏ̣ann+ī bi+h ṣayd< « je pensais qu’il était une proie facile » ; AŠ 91/2/3 >hū fawq al+ḏ̣unūn< « il surpasse toutes les estimations » ; AL latíf aḍán + ín aḍunún « qui a l’esprit mal tourné ». ḍanín « soupçon ». IQ >ḏ̣anīn< « suspect ». Voir {ḤSN}, {ḪLF}, {ḪYB} {SWʔ} et {ṢDQ}. > Sémitique de l’Ouest {ḏ̣nn}, cf. araméen rabbinique et syriaque ṭǝnānā « zèle ; jalousie », et guèze ṣän(ä)nä « s’íncliner ». *{Ḏ̣HR} (‫)ظھر‬ GL >y≠ʔaḏ̣haru ḏ̣ahara ḏ̣āhirun féminin ḏ̣āhiratun< (registre haut), VA >n≠yaḏ̣har ḏ̣ahar(t) ḏ̣uhūr ḏ̣āhir litaḏ̣har ḏ̣aharḏ̣ahar li / ilàyaḏ̣har(ū) taḏ̣har ḏ̣ahar(at) ḏ̣āhirā< « (ap)paraître ; sembler » ; VA >naḏ̣har ʕalà< « vaincre, avoir le dessus » ; IQ >ḏ̣ahal+lak< « il te semble » ; >yaḏ̣har l+uh< « il lui semble » ; >ḏ̣aharat< « elle triompha » ; ḪA vli 2 >aš ḏ̣ahar l+ak fī amr+ī< « qu’est ce que tu penses de mon cas ? » ; CA >ḏ̣ahar lī min al+ḥabaqī yna< « il me semble qu’A. … » ; AC >yaḏ̣har l+ak anna hī< « elle te semble … » ; AL xéy yadḳár + axiít yadḳáru (lire h) « chose transparente ». GL >aḏ̣hiru

|| 5 Il s’agit probablement de la même racine {ḏ̣ll}, avec agglutination de la mimation, utilisée pour désigner les sculptures exemptes, parce qu’elles ont une ombre, à la différence des bas-reliefs. La connotation d’injustice semble s’être développée plus tard, en Péninsule Arabique seulement, au sein des religions contraires à l’idolâtrie.

*{Ḏ̣YY} | 839

iḏ̣hārun< (registre semi-correct), VA >niḏ̣ahhar taḏ̣hīr k = naḏ̣hir aḏ̣hart iḏ̣hār muḏ̣hir muḏ̣har / maḏ̣hūr k< « montrer, faire voir » ; AL nadha/ír adhá/írt adhír « montrer ; publier, promulguer » ; GL >yaḏ̣hir anna+hu< « feindre, simuler » ; AC >iḏ̣hār al+kibriyāʔ ʕalà< « se montrer arrogant ». GL >taḏ̣ahhara = ataḏ̣āharuyaḏ̣ḏ̣ahhar aḏ̣ḏ̣ahhar taḏ̣ahhur< « apparaître » ; IQ >yaḏ̣ḏ̣ahhar l+ak< « il te semble ». MT et JT 38 >yastaḏ̣har astaḏ̣harat mustaḏ̣hir bi< « fournir (un document) » ; MV 155 >ʔstḏ̣hr b+brā< « il présenta un écrit » ; ID glh 5 >ʕqd ʔstḏ̣hār< « document à fournir ». GL >ḏ̣ahrun< (registre haut), VA >ḏ̣ahr + ḏ̣uhūrḏ̣aharnaḥfaḏ̣ / naqrā qaraʔt ḏ̣ahar ≠ ḏ̣uhūr< « savoir ou réciter par cœur » ; TH 41.1 >ḥammālū ʔl+ḏ̣ahr< (registre haut) « porteurs » ; ZǦ >ḏ̣ahr al+ʕamal< « travail facile ». VA >ḏ̣uh(a)rḏ̣uharḏ̣uhrī< « de midi ». >ḏ̣ahīrah + ḏ̣ahāʔir< « sorte de pardessus » ; IZ 6/2/5 >šams al+ḏ̣ahīrah< « soleil de midi ». PZ 194 >makān ḏ̣hry< (lire >ḏ̣hyryḏ̣ihārah + ḏ̣awāhirḏ̣awāhir< « sorte de manteau » ; GL >ḏ̣ihāratun< (registre haut), IQ >ḏ̣ihārah< « sorte de chemise ». VA >ḏ̣ahīr + ḏ̣ahāʔirḏ̣ahīraǧʕal haḏā ʔl+kitāb ḏ̣ahīran bi+yadhā< « elle fournit cet écrit comme preuve ». CP 181.6 >ḏ̣uhūr maryam< « l’Annonciation de Marie ». AL dáhir + ín « apparent, visible » ; GL >ḏ̣āhirun min ḫāriǧin< « extrinsèque » ; IQ >ḏ̣āhir+uh< « son apparence extérieure » ; 18/8/1 >yaḥfaḏ̣ al+mudawwanah ḏ̣āhir< « il sait par cœur la Mudawwanah ». AŠ 32/0/1 (élatif) >mā ʔḏ̣har+ak< « que tu es évident ! ». 12/6/3 >maḏ̣har< « apparence extérieure ». Voir {ḤFḎ̣}, {SRḤ} et {KTB}. < Pan-sémitique {ḏ̣hr}, cf. hébreu ṣōhar, araméen rabbinique ṭīhărā, syriaque ṭahrā « midi », accadien ṣēru(m) « dos » et sudarabique épigraphique >ḏ̣hr< « document, acte ». *{Ḏ̣YY} (‫)ظيي‬ UT nº 2369 >ḏ̣ayyān< « jasmin arbuste (Jasminum fruticans) » ou « clématite flamette ou brûlante (Clematis flammula / vitalba) ». Probablement < pansémitique {ḏ̣ʔy}, cf. ougaritique >ḏ̣uzû(m)< « saleté » et sudarabique épigraphique >ys1tṣyn< « être souillé ».8

|| 6 Cf. castillan lugar privilegiado. 7 La vocalisation de ce singulier semblerait erronée, mais son pluriel la confirme : il s’agirait donc d’un cas de déplacement de l’accent dans l’arabe andalou de Grenade, cf. aussi çálib « croix », sous {ṢLB} ; voir Corriente 1998, à propos de cette évolution prosodique. 8 Car la forte odeur de cette plante peut provoquer une hémorragie nasale. Cf. aussi l’arabe ḏ̣ayyah « cadavre en descomposition ».

(‫ )ع‬ʕAyn *{ʕBʔ} (‫)عبء‬ VA >naʕbā ʕabayt ʕabʔ bi< « se soucier, s’occuper de ». IH 297 >ʕabbaytu< (registre semi-correct), AL niâbí âabéit taâbía moábi « (ar)ranger, disposer ; entasser » ; ZǦ >yiʕabbī taʕbiyah< « emporter ; embaumer » ; IZ >ʕalà ruʔūs+ah tirīd tiʕabbī+h< « ils veulent l’emporter sur ses têtes » ; MV 167 >hḏā ʔl+ʕaqd ʕbi+h ǧuwan maynus nuṭari< « cet acte a été redigé par le notaire Juan Muñoz » ; 195/9 >al+bursirš alaḏi ʕabā< « le procès mené par lui ». VA >yatʕabbā atʕabbā< « être disposé ou arrangé ; être emporté ». >ʕibʔ = ʕibb + aʕbā< « charge, fardeau ». >ʕabā + aʕbā / aʕbiyah< « sorte de manteau » ; AC >ʕabbat+uh< « son manteau ». AL ûúbia + ít « pile (de bois à brûler, etc.) ». Emprunt à l’araméen rabbinique ʕābē et au syriaque ʕǝbē « dense », de la racine sémitique de l’Ouest {ġby}, q.v. *{ʕBB} (‫)عبب‬ I. VA >nuʕubb ʕababt ʕabb maʕbūb< « humer, boire sans interruption ». >ʕabbah + ātʕabbahʕubaybah< « gorgée, trait » ; IQ >ʕabbatan waḥdah< « d’un seul coup ». >ʕub ʕub< « onomatopée des gorgées qu’on avale ». Probablement d’origine onomatopéique. II. IZ 4/2/1 et ZǦ >ʕabbū< « hypocoristique du nom propre masculin ʕAbdallāh ». *{ʕBṮ} (‫)عبث‬ VA >yaʕbaṯ ʕabaṯ ʕab(a)ṯ ʕābiṯ + n fī< « jouer, badiner ». >ʕabaṯ< « vainement ». Cette racine arabe semble empruntée au syriaque ʕǝbītā « (chose) stupide », ʕabyūtā « stupidité », etc. *{ʕBṮR} (‫)عبثر‬ UT nº 3491 >ʕabayṯurān = ʕab(aw)ṯarān< « hélichryse (Helicrysum stoechas) » ou « auronne (Artemisia abrotanum) ». Metathèse de {BʕṮR}, q.v.1 *{ʕBD} (‫)عبد‬ GL >aʕbudu yuʕbadu ʕibādatun< (registre haut), VA >naʕbud ʕabadt ʕibādah + āt ʕābid + īn / ʕubbād maʕbūd kyaʕbudu ʕibādahniʕabbad taʕbīd k< « asservir, rendre esclave ; faire adorer ». >yatʕabbad atʕabbad taʕabbud mutaʕabbid< « être voué au culte de Dieu » ; GL >ʔ.taʕabbadu< « je sers ». VA >nastaʕbad istibʕādastaʕbad< « asservir, rendre esclave ». GL >ʕabdun< (registre haut), VA >ʕabd + ʕabīd / ʕibādʕabd + ʕabīd / ʕibād féminin ʕabdahʕubayyad< ; AC >ʕabd + ʕibādʕabdun miṯla+hu< « compagnon dans

|| 1 Le parfum très fort exhalé par cette plante est la raison de cette désignation.

*{ʕBR} | 841

l’esclavage » ; ZǦ >al+ʕibād< « les gens » ; IQ >ʕabd+allah = ʕabd+al+ʔilāhʕābid al+raḥmānabū ʕabd+a+raḥmānʕabd al+ṣamadaban ʕabd+al+bar< ; MT et ZǦ >ʕubaydbaydalʕibādah + ātʕibādahabni ʕubādahwalad ʕabbādʕubaydī< « Fatimide » ; UT nº 1918 >al+ʔaksiyah al+ʕubaydiyyāt< « ouates ».3 GL >ʕubūdiyatun< (registre semi-correct), VA >ʕubūdiy(y)ahʕābid + īn / ʕubbādʕubbād< « adorateur » ; AL áâbid + âubbíd « moine » ; áâbida + ûbbéd « nonne » ; VA >ʕābid al+ḫalā + ʕubbād a.< « ermite » ; UT nºs. 3203 et 2355 >ʕābid(at) ʔl+šams< « héliotrope (Heliotropium europaeum) ». VA >ḥaṣīr an ʕabbādī< + MT >ḥuṣur ʕabbādiyyah< « natte d’Abbadan ». AL maâbúd « esclave noir ». Voir {ṢBʕ}, {ṢNM}, {ṬLB}, {QṬʕ} et {WṮN}. < Pan-sémitique {ʕbd}, cf. hébreu ʕebed, araméen rabbinique et syriaque ʕabdā, ougaritique et sudarabique épigraphique >ʕbdnaʕbur ʕabart ʕubūr ʕābir + īn maʕbūr kʕabar ʕalà< « passer, traverser, franchir » ; VA >naʕbur ʕabart< « pleurer » ; >taʕbar ʕabarat ʕubūr ʕābirah< « répandre des larmes ». GL >ʔ.ʕabbiru muʕabbirun< (registre haut), VA >niʕabbar taʕbīr kniʕabbar ʕan< « exprimer » ; SH >ʕabbar taʕbīr< « vérifier les ingrédients du pain et leur proportions ». VA >yatʕabbar atʕabbar taʕabbur< « être interprété ou exprimé ». >naʕtabar aʕtabart iʕtibār muʕtabir k fīilà ʕabr+uh min al+ǧihāt< « jusqu’au-delà de ces lieux ». VA >ʕabrah + āt< « larme ». >ʕibrah + ʕibar< « chose étonnante ; exemple, avertissement ». >ʕibārah + āt< « interprétation (d’un rêve) » ; AL êibára ḥasanu ʔl+ʕibārati< « interprète habile des rêves ». VA >ʕabūrah + āt< « brebis || 2 Ces formes courtes sont des hypocoristiques, dans un cas augmenté avec le suffixe diminutif catalan. 3 C’est-à-dire des toiles produites par les ateliers des Fatimides en Afrique du Nord ; voir Corriente 2008a : 227, sous bata. 4 Mais il semble s’agir d’un emprunt au cananéen, car l’accadien et le guèze ont ignoré cette racine sauf dans quelques emprunts tardifs.

842 | *{ʕBRQ}

d’un an ». >ʕabīr< « safran ». GL >ʕibrāniyun< (registre semi-correct), VA >ʕibr(ān)īʕibrī< « hébreu » ; MT >b+al+ʕibrānī< « en hébreu » ; >ʕibrāniyyat al+ḫaṭṭ< « écrit en caractères hébreux ». VA >ʕibrāniyah< « langue hébraïque ». >b+iʕtibār an mā< « selon une certaine consideration » ; AC >ʕayn al+iʕtibār< « un regard attentif ». IQ >al+ʕabbār< « nom propre masculin ». Voir {ḪNQ} et {SDR} II. < Pan-sémitique {ʕbr}, cf. hébreu ʕābar, araméen rabbinique ʕăbar, syriaque ʕǝbar, accadien ebēru(m) « passer » et sudarabique épigraphique >ʕbr< « franchir une limite ».5 *{ʕBRQ} (‫)عبرق‬ AC >ǧannat ʕabrūq / ʕabarqu< « le paradis des Juifs ».6 *{ʕBS} (‫)عبس‬ IQ >ʕabas< « nom de la sourate LXXX du Qurʔān ».7 VA >niʕabbas taʕbīs waǧh+īyaʕabbas ʕabbas fī waǧh / fuǧǧi = taʕmal ʕabas< « renfrogner le visage » ; ZǦ >ʕubbisnā fī+mā ḍaḥḥak+nā< « ce qui nous faisait rire nous fâche maintenant ». VA >yatʕabbas atʕabbas taʕabbus< « être renfrogné ». GL >ʕabūsun< (registre haut), VA et IQ >ʕabūsʕabūsah< « renfrogné, sévère ». VA >ʕubūsʕabsahʕabsā< « renfrognement ». IH 376 >al+ʕabasiyyu< (registre semi-correct) « nom propre masculin ». IQ >b.+ʕubaysah< (?) « renfrogné ». >al+ʕabbāsʕabbāsd.ǧāǧah ʕabbāsiyyah< « sorte de poulet rôti ». Voir {SWK}. < Sémitique de l’Ouest {ʕbš}, cf. hébreu ʕābaš « se contracter, se dessécher ». *{ʕBQ} (‫)عبق‬ I. VA >yaʕbaq ʕabaq ʕabq = yatʕabbaq atʕabbaqy≠taʕbaq< « exhaler un parfum ». >niʕabbaq taʕbīq k< « parfumer ». MT >ġmādah … ʕabūqah< « oreillers parfumés ». Evolution sémantique de l’arabe ʕabiqa « s’attacher au corps (saleté ou odeur) », < pan-sémitique {ʕbq}, cf. guèze ʕabäqä « avoir la teigne » et accadien epqu(m) « lèpre ». II. AL niaâbaq aâbáqt « humer, avaler en aspirant ». ûubáca + uít « gorgée, trait ». Variante phonétique de {ĠBQ}, q.v.

|| 5 On peut se demander si les mots signifiant « hébreu » et « langue hébraïque » appartiennent vraiment à cette racine, selon la tradition juive : cela dépend de la solution étymologique qu’on donne à la question des ḫapiru ; voir Gordon 1965 : 459-460. 6 Voir DS II. Selon les traditions des Musulmans occidentaux, ce lieu ne serait pas très confortable, ayant du feu dessous et du bois à brûler dessous. 7 Commençant avec la phrase ʕabasa wa+tawallà « il renfrogna le visage et tourna son dos », à propos d’une anecdote sur Muḥammad.

*{ʕTR} | 843

*{ʕBQR} (‫)عبقر‬ UT nº 3490 >ʕabqaryaʕabul ʕabul ʕabl / ʕabālah ʕābil + īn< « être gros (et blanc) ». >ʕabl< « gros ». Cette racine du sémitique de l’Ouest n’est témoignée que par quelques noms propres en hébreu et en ougaritique et par le nom d’Ebla. *{ʕBHR} (‫)عبھر‬ UT nº 3271 et FḪ >ʕabhar< « storax (Styrax officinale) ».9 Variante phonétique de {BHR} I, q.v. *{ʕBY} Voir {ʕBʔ}. *{ʕTB} (‫)عتب‬ GL >(y)uʕātibu ʕa/ātib muʕātabatun< (registre semi-correct), VA >naʕtub ʕatabt ʕatb / ʕitāb ʕātib maʕtūbʕatab ʕitāb maʕtūb fī, diminutif IZ 7/5/4 >muʕaytabʕatbun< (registre haut) = >ʕitābniʕattab taʕtīb k< « mettre le seuil à une porte ». >niʕātab muʕātabah k = natʕātab taʕātub maʕ< « se faire des reproches réciproques ». >nuʕtib aʕtab iʕtāb / ʕutbā k< « donner satisfaction ». >yatʕattab atʕattab taʕattub< « être muni d’un seuil ». >yanʕatab anʕatab< « être reproché ou censuré ». GL >ʕa/ātabatun + ʕitābun< (registre haut et registre semi-correct), IH 318 >ʕatabatu ʔl+bābʕatabah + ʕutubʕatābāaban ʕatbūn< « nom propre masculin ». IQ >ʕattāb< « poète satyrique populaire ». DS >ʕattābī< « tabis, sorte de gros taffetas ondé ; nom d’une variété de melons et de concombres ». TH 38.18 >maʕātib< « dalles pour garder le charbon sec ». Voir {ḪDD(L)}. < Sémitique du Sud {ʕtb}, cf. sudarabique épigraphique >ʕtb< « vouer à la destruction » et guèze ʕatäbä « faire le signe de la croix ; finir ».10 *{ʕTD} (‫)عتد‬ GL >ʕatūdunʕatūd + ʕatāwidʕitrah +āt< « troupeau ». Emprunt à l’araméen, cf. rabbinique ʕătar et syriaque ʕǝtar « être riche ».

|| 8 Littéralement « œil de vache », métonymie connue. Cette source donne les noms des variétés >ǧabalībarrībustānīyāqūtīdaflīzaytūnī< et >muṭarràʕatrasatun< « offense, injure ». Extension avec un complément phonétique ou déterminant sémantique de la racine {ʕtr}, dont le sémantème basique est la force ou la violence, ou encore la richesse. *{ʕTRF} (‫)عترف‬ VA >ʕatrūf féminin +ah< + ʕatārif< « coq ». Dérivation étymologique parallèle à celle de {ʕTRS}, q.v.11 *{ʕTQ} (‫)عتق‬ VA >naʕtuq ʕataq< « être ancien ou abonni par le temps ». GL >muʕtaqun< (registre haut), IH 228 >ʕutiqa< (registre haut), VA >naʕtiq ʕataq ʕitq / ʕitāq ʕātiq maʕtūq k = nuʕtiq aʕtaqt iʕtāq muʕtiq muʕtaq kmaʕtūqaʕtaq+uh< « il le sauva ». VA >niʕattaq taʕtīq k< « affranchir ; abonnir (par le temps), imprimer (des couleurs) » ; SH >ʕattaq< « parfumer avec du musc ; laisser reposer la pâte du pain ». VA >yatʕattaq atʕattaq taʕattuq< « être abonni par le temps ; être imprimé » ; IQ >yatʕattaq< « devenir chronique ». VA >yanʕataq anʕataq< « être affranchi ». >ʕatīq + īn / ʕutaqā< « libre ; généreux, abonni par le temps », IQ >ʕatīq féminin +ah< « (vin) généreux, excellent » ; SH >ʕatīq< « parfumé », ET Atic « nom propre masculin ». VA >ʕātiq + ʕawātiq< « épaule » ; IQ « épaule d’un vêtement » ; ZǦ >ʕātiq< « épaule ; vierge » ; TH 106.11 >ʕātiq al+šāhīn< « index de balance ». < Pan-sémitique {ʕtq}, cf. ougaritique >ʕtq< « passer », hébreu ʕātīq « vieux, ancien », araméen rabbinique ʕătaq, syriaque ʕǝtaq « être vieux » et accadien etēqu(m) « avancer, (dé)passer ». *{ʕTL} (‫)عتل‬ VA >niʕattal k< « soulever avec un levier ». >yatʕattal< « être soulevé avec un levier ». >ʕatalah + ʕatal< « levier », AL aâtéle min hadíd + aâtél « barre en fer ». Probablement le résultat de l’infixation du /t/ à la racine pan-sémitique {ʕlw}, q.v.12 *{ʕTM} (‫)عتم‬ ZǦ >yiʕattam< « s’obscurcir ». IZ 7/5/4 >atʕattam< « disparaître dans l’obscurité ». UT nº 3344 >ʕutm< « olivier sauvage ». AC >ʕatmah< « ténèbres de la nuit ». AL áâtema/e/i « matines ». Probablement lerésultat de l’infixation du /t/ à la racine {ʕmw}, q.v.13

|| 11 Dans les deux cas, il pourrait aussi s’agir de la contraction (naḥt) de deux racines, dont la première serait toujours {ʕtr}. 12 On retrouve ce cas dans l’accadien etellu(m) « prince » et le sudarabique épigraphique >ʔtl< « importuner de prières une divinité » et, peut-être, avec une alternance phonétique dans l’araméen rabbinique ʕatrā « pelle, fourche », qui ne semble pas appartenir à la racine araméenne {ʕtr}. 13 Ce phénomène pourrait être assez ancien pour se retrouver dans l’hébreu neʕtam « être obscurci » et le guèze ʕattämä « se fâcher ».

*{ʕǦB} | 845

*{ʕTW} (‫)عتو‬ VA >naʕtū ʕatawt ʕutuww ʕātī +īn / ʕutā ʕan< « traiter avec arrogance ». >n≠yatʕattā atʕattā taʕattī mutaʕattī + īn ʕalà bi< « se donner des airs de grandeur ». GL >ʕutuwun< (registre semi-correct) « arrogance ». >ʕātī< « arrogant ». Voir {ʕṬW} et {ʕTW}. *{ʕṮR} (‫)عثر‬ GL >aʕṯa/uru ʕaṯara ʕaṯratunnaʕṯar ʕaṯart ʕuṯūr / ʕiṯār / ʕaṯrah + āt ʕāṯir + īn ʕaṯṯār + īnyaʕṯar ʕaṯrahyaʕṯar ʕaṯrānaʕṯar ʕalà< « trouver »naʕṯar< « je bégaye ».14 VA >niʕaṯṯar taʕṯīr ʕaṯṯār k< « faire trébucher ». >yuʕṯir aʕṯar iʕṯār muʕṯir k ʕalà< « montrer ». IQ >nabdū b+al+ʕuṯār< « je commence à bégayer » ; IH 206 >bi+l+dābbah ʕuṯārun< « la bête trébuche souvent ». AC >ʕaṯīr< « qui trébuche fréquemment ». GL >maʕṯaratunʕuṯmānʕaṯnana< (registre semi-correct) « mettre le bout du turban sous la barbe ». >ʕaṯnūnʕa/uṯnūn + ʕaṯānīnman yaltaṣaq ʕaṯnūna+hu bi+ṣadri+hi< « Titan » (littéralement « ceux dont les barbes atteignaient leurs poitrines »). < Sémitique de l’Ouest {ʕṯn}, cf. hébreu ʕāšan « (en)fumer ; être en colère » et syriaque tenānā « fumée ».15 *{ʕṮW} (‫)عثو‬ VA >n≠yaʕṯū ʕaṯā ʕaṯawt ʕaṯw ʕāṯin / ʕāṯī + īn fī< « commettre des crimes ». Probablement emprunté à l’araméen, cf. rabbinique ʕātā = ʕawtā « méchanceté, scélératesse », cf. aussi hébreu ʕawwātāh et syriaque ʕetā « injustice », dérivé du sémitique de l’Ouest {ġwy}, q.v.16 *{ʕǦB} (‫)عجب‬ GL >ʔ.ʕǧbunaʕǧab ʕaǧabt ʕaǧab ʕaǧīby≠taʕǧab+nī yaʕǧab+uh yaʕǧabū+nī ʕaǧab+nī aʕǧab+uhyaʕǧab+uh≠akʕws1< « peste, épidémie » serait aussi possible.

846 | *{ʕǦǦ}

âagéb « plaire » ; IQ >yaʕǧab li+ʔiḫwān+ī< « il plaît à mes amis » ; >yaʕab+nī min kull aḥad< « il me plaît plus que les autres » ; NQ ma 1/1/2 >ʕaǧabti l+uh< « il m’étonna » ; VA >naʕǧab bi< « être fier de ». AL niaâjéb aâjébt « faire des tours de passe-passe ». GL >ʔ.taʕaǧǧabu taʕaǧǧubun mutaʕaǧǧibun< (registre haut), VA >naʕǧab ʕaǧabt ʕuǧb ʕāǧib + īn min = natʕaǧǧab atʕaǧǧab taʕaǧǧub mutaʕaǧǧib + īn min = nastaʕǧab astaʕǧabt istiʕǧāb mustaʕǧib + īn minn≠taʕǧab min = yatʕaǧǧab sā+tatʕaǧǧab taʕaǧǧabūyatʕaǧǧab minwa+mā yuʕǧibu< « et il n’étonne pas », VA >nuʕǧib aʕǧabt iʕǧāb muʕǧib muʕǧab / maʕǧūb k< « étonner, saisir d’admiration » ; AL me yajéb ≠ agéb alláh « déplaire à Dieu ». VA >ʕaǧb< « train de derrière ». GL >iʕǧābun< (registre haut), VA >ʕuǧb + aʕǧābiʕǧāb< « vanité, fatuité ». GL >ʕaǧabun = ʕaǧībatun + ʕaǧāyibun< (registre semi-correct), VA >ʕaǧab = ʕaǧībah + ʕaǧāʔib = uʕǧūbah + aʕāǧībʕaǧab< « merveille, chose étonnante » ; AL aâj/géb + âajáib « merveille, prodige, miracle ; plaisir ; tour de passe-passe » ; ḪA āli 4 >yā ʕaǧab< « quelle merveille ! ». ZǦ >ʕaǧāʔibīǧawz al+ʕaǧāyibī< « les noix pour les jeux de prestidigitation ». GL >ʕaǧībun< (registre haut), IQ >ʕaǧīb = ʕuǧǧābal+ṯiyāb al+ʕ.ǧāb< « des vêtements magnifiques ». IH 213 >anā muʕǧibun bi+ka< (registre semi-correct) « je t’admire » ; LO Mochip « nom propre masculin » ; VA >muʕǧib + īn bimuʕǧabmutʕaǧǧib< « vaniteux, fat ». Voir {ʔḎ(Ā)}, {ḤBB}, {ḤBQ(Ḻ)} et {QṬʕ}. < Sémitique de l’Ouest {ʕgb}, cf. hébreu ʕăgābāh « amour lascif », araméen rabbinique « derrière » et syriaque ʕaggeb « rendre perclus ».17 *{ʕǦǦ} (‫)عجج‬ VA >niʕaǧǧaǧ taʕǧīǧ ʕalà< « faire du vacarme, crier ». >ʕiǧǧah + āt / ʕiǧaǧ< « troupeau » ; VA et AC >ʕiǧǧah< « volée d’oiseaux ». FḪ >uǧǧah< « omelette ». GL >ʕaǧīǧun< (registre haut), VA >ʕaǧīǧʕaǧāǧun< (registre haut) « tourbillon de poussière ». Variante phonétique du sémitique de l’Ouest {ʕwg}, q.v., cf. hébreu ʕuggāh « gâteau ou pain rond ». *{ʕǦR} (‫)عجر‬ DS >ʕuǧrah< « nœud dans le bois ou protubérance d’un olivier ». MT >maʕǧar< « voile ».18 Probablement une variante phonétique de {ʕkr}, q.v. *{ʕǦRM} (‫)عجب‬ UT nº 3352 >ʕa/uǧram< « landier (Ulex nanus) » ou « orme (Ulmus) ». Extension avec l’ancien suffixe {+(v)m} de {ʕǧr}, q.v.19

|| 17 Probablement un cas assez hâtif d’agglutination de la préposition bi+ à la racine {ʕwǧ}, q.v. 18 Témoigné aussi par l’ancien castillan almajar/l; voir Corriente 2008a : 141. Incidemment, Dozy 1869 : 153 se trompa au sujet de la signification et l’étymologie de ce mot, qu’il voulait tirer de l’arabe matǧar « marchandise ».

*{ʕǦL} | 847

*{ʕǦZ} (‫)عجز‬ GL >yaʕǧaz ʕaǧaza ʕāǧizun< (registre semi-correct), VA >yaʕǧaz ʕaǧazʕaǧaztu ʕan al+šayʔ< « je fus trop paresseux pour faire cela » ; IQ >yaʕǧaz+nī šayyan nuqūl< « je ne sais pas souffler mot ». VA >niʕaǧǧaz k ʕan / fīnatʕaǧǧaz atʕaǧǧaztʕaǧzun< (registre haut), VA et AC >ʕaǧzʕaǧzat+hum ʕan ikmāl al+ḫidmah< « leur incapacité pour finir le travail ». GL >ʕǧ.zʕaǧizah + ʕuǧuz< « derrière » ; GL >ʕuǧzu ʔl+markabi< « poupe du bateau ». >ʕaǧūzunʕaǧūz(ah) + ʕaǧāʔizʕaǧūz + ʕaǧāyizʕaǧūzʕaǧūz(ah) + ʕaǧāyizʕaǧūzahʕuǧayy/wazatun< (registre semi-correct) « vieille (femme) ». AL ûijúza (lire ûujúze) « astrologie ». ûujúzi « astrologue ». GL >ʕāǧizun< (registre haut), VA >ʕāǧiz + īn / ʕuǧǧāzʕāǧizʕaǧīz< (lire >ʕāǧizaʕǧaz< « paresseux, fainéant ». VA >muʕǧizah< « miracle ». Voir {ŠYB}, {ḌRS} et {MŠṬ}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, il pourrait s’agir d’une variante phonétique de {ʕWZ}, q.v. *{ʕǦF} (‫)عجف‬ VA >naʕǧaf ʕaǧaft ʕaǧf / ʕuǧūf< « devenir très maigre ». >iʕǧāf< « amaigrir ». >aʕǧaf + ʕiǧāfʕaǧfā< « très maigre, amaigri ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, il s’agit probablement d’une ancienne contraction (naḥt) de la phrase *ʕa(là) ǧāff « à sec ». *{ʕǦL} (‫)عجل‬ I. VA >naʕǧal ʕaǧalt ʕaǧal ʕāǧil fī / ʕalà = natʕaǧǧal atʕaǧǧalt taʕaǧǧul mutaʕaǧǧil fī< « se hâter, s’empresser ». GL >uʕaǧǧilu< (registre haut), VA >niʕaǧǧal taʕǧīl k = nastaʕǧal k fī / ʕalà< « hâter, presser » ; IQ >ʕaǧǧal< « (fais) vite ! » ; >ǧā ʕaǧǧal< « il vint ensuite » ; >ʕaǧǧal al+lah ʕalay+ya bi+wiṣāl< « plût à Dieu de hâter notre rencontre ! » ; >yaʕaǧǧal bi+ḫayr ʕalay+ya liqā+k< « plût à Dieu que je te rencontre vite et bien ! ». IZ 12/4/4 >ʕalà ʕaǧal< « vite ». GL >ʕaǧalatun< (registre haut) « roue » ; VA >ʕaǧalah + ʕaǧal / ʕuǧūlʕaǧālahqāʔid al+ʕaǧalahʕaǧūl + īnʕāǧilun< (registre haut), IA >ʕāǧil< « rapide » ; VA >al+ʕāǧilah wa+l+āǧilah< « ce monde et le prochain » ; GL >ʕāǧilan = min ʕāǧilin = muʕaǧǧilanʕāǧilmin ʕāǧil< « vite ». IQ >farsaḫ ʕaǧǧālī< « une lieue au pas de course ». IQ et ZǦ >muʕaǧǧal< « hâté ». UT nº 2774 >al+mustaʕǧilah
ʕiǧlun< (registre haut), VA >ʕiǧ(a)l + ʕuǧūlʕuǧayyal< « veau ». VA >ʕiǧlah + ātʕaǧālahʕuǧaylah< « génisse ». Voir {ʔNF}, {ŠʕR} et {ʕŠB}. Cf. ougaritique >ʕglyaʕǧam< « parler le roman ». IH 295 >al+ʕaǧmu< (registre semi-correct), VA >ʕaǧam nom d’unité +ah< « noyau dur des fruits ». IH 235 >al+ʕaǧamu< « les Noirs » ; AL ard al aâgém « Barbarie ». aâjamí + ín « étranger ; locuteur d’une langue romane » ; MT >lisān aʕǧamī = ʕaǧamī< « langue romane » ; >b+al+ʔaʕǧamīb+al+ʕaǧamī< « en langue romane ». AL aâjamía « langue romane ». IA >ʕaǧamiyyahʕaǧamiyya(t)< « dessert aux amandes ». VA >ḥurūf al+muʕǧam< « les lettres de l’alphabet ». Voir {ʕLK}. Probablement d’origine onomatopéique.21 *{ʕǦN} (‫)عجن‬ GL >aʕǧinu< (registre haut), VA >naʕǧan ʕaǧant ʕaǧn nom d’unité +ah / ʕaǧīn ʕāǧin + īn ʕaǧǧān + īn maʕǧūn kyuʕǧan maʕǧūn féminin +ahyanʕaǧan anʕaǧan inʕiǧānʕaǧnatun< « portion de pâte pétrie » ; IW I : 469.4 >ʕaǧnah< « écussonage ». VA >ʕaǧīn nom d’unité +ahʕaǧīnʕaǧǧānmaʕǧanatun< (registre semi-correct), VA >maʕǧan(ah) + maʕāǧinmaʕāǧinmaʕǧūn + maʕāǧinmaʕǧūnmaʕāǧinmaʕǧūnun murakkabun< « électuaire composé » ; >maʕāǧinu ʔl+ṭībi = ʔl+maʕāǧinu ʔl+mushilatu< « électuaires aromatiques laxatifs ». Voir {ǦWZ} II, {DḤMRT}, {FṬR}, {FQS/Ṣ}, {QRṢ} et {NBḎ}. Evolution sémantique de l’araméen, cf. rabbinique ʕăgan et syriaque ʕǝga/en « presser ; renfermer ». *{ʕDBS} (‫)عدبس‬ IH 334 >ʕadanbasunʕadanbas< « nom propre masculin » (littéralement « lion »). Déformation de {ʕbs}, q.v., cf. le guèze ʕanbäsā « lion », avec insertion d’un /d/, probablement le résultat d’une contraction (naḥt) ou au moins d’une || 20 Assez ancienne, puisqu’on a l’hébreu ʕăgālāh « chariot », emprunté par l’égyptien ancien >ʕgrt< (selon Erman & Grapow 1982 I : 236, cf. copte ačolt). 21 Imitant les efforts d’un étranger pour parler une autre langue, tout comme l’araméen rabbinique ʕăgam dans le cas de l’ivrogne qui ne peux pas parler correctement et d’autres expressions en hébreu et en araméen contenant cette racine. Il semble aussi que les noyaux des fruits auraient été considérés comme une partie « étrange ».

*{ʕDD} | 849

contamination avec une autre racine sémantiquement apte, comme {ʕdw} ou {ʕds}. *{ʕDD} (‫)عدد‬ I. GL >ʔ.ʕuddu maʕdūdun< (registre haut), VA >niʕidd = nuʕudd ʕadadt ʕadd / ʕadad / ʕiddah ʕādd + īn ʕaddād + īn maʕdūd ktuʔadkīnat tiʕud< « elle comptait » ; IQ >nuʕudd+ak tuʕuddi yuʕud+nī ʕadda+nī ʕuddi ʕudd+anī< (impératif) « croire, juger ». GL >uʕaddidu< (registre haut), VA >niʕaddad taʕdīd ʕalà = yatʕaddad atʕaddad taʕaddud maʕnaʕaddad taʕdīd ʕalà< « reprocher (l’ingratitude aux faveurs reçues) ». GL >(y)aʕiddu aʕdādun muʕadun = mustaʕidun< (registre semi-correct), VA >nuʕidd aʕdadt iʕdād muʕadd k< « préparer ». GL >ʔ.taʕaddadu< (registre haut) « se préparer ». VA >yanʕadd anʕaddyanʕad< « être compté ou considéré ». VA >naʕtadd aʕtadt iʕtidād muʕtadd + īn< « compter sur ; se trouver dans l’état de la femme qui ne peut se remarier avant le délai prescrit par la loi » ; IQ >naʕtad< « être fier de ». VA >nastaʕa/idd astaʕ(d)adt istiʕdād mustaʕidd + īn limustaʕid< « se préparer ». AL eídda « compte, calcul ». VA >ʕuddah + ʕudad< « outils » ; AL úûde + ûdéd « artillerie » ; ûúdet agefén + vûdet al axfín « agrès d’un navire ». GL >ʕadadun< (registre haut), VA >ʕadad + aʕdādʕadad = ʕiddahkaṯratu ʕadadin< (registre haut) « grand nombre » ; >mā yāḫ.ḏa+hu ʔl+ʕadad< (registre semi-correct) « innombrable » ; VA >ʕilm al+ʕadad< « arithmétique ». >ʕadadī< « arithméticien » ; SH >ʕadadī< « qu’on vende au nombre et pas au poids ». IZ 12/3/2 >mirār ʕadīdah< « plusieurs fois ». AL maáâd « planche à compter ». Voir {ḌʕF} et {ṬWY}. < Pan-sémitique, avec plusieurs évolutions sémantiques, cf. ougaritique >ʕdn< « saison », accadien adānum « terme ; délai », hébreu ʕiddīm « menstruations », araméen rabbinique ʕīddān « période », syriaque ʕeddān(ā) « moment » et sudarabique épigraphique >ʕdt< « laps de temps ».22 II. IZ 10/3/1 >ʕadda yafraġ< « jusqu’à ce qu’il ait la diarrhée » ; AŠ 59/2/3 >ʕadda yarǧaʕ li+warā< « afin de retourner » ; AC >ʕad yaḥtaraq< « jusqu’à ce qu’il brûle » ; SR >niʕāriḍ+kum b+h ʕad yǧī ʕayb< « je vous avertis au cas où l’affaire tourne mal ». Contamination entre les deux adverbes proto-sémitiques *ʕad (= arabe ḥattà) et *ʕawd, qui ne seraient que des variantes d’un même élément bi-consonantique ancien {ʕd}. III. VA >ʕadd< « à cause de » ; >ʕaddi (ka+)ḏā< « à cause de celà ». Variante phonétique de {ʕND}, q.v.23

|| 22 Il semble aussi avoir un rapport phonétique et sémantique avec {WʕD}, q.v. 23 Par assimilation du /n/ à la consonne dentale suivante, comme dans l’arabe andalou át(t) < ánta « toi » ; voir Corriente 1997a : 41.

850 | *{ʕDS} *{ʕDS} (‫)عدس‬ GL >ʕadasunʕadas nom d’unité +ahʕadas murrʕadas al+māʔ< « lentille d’eau (Lemna minor) » ; diminutif DS et IQ >ʕudaysah< « mouron blanc (Stellaria media) ». >ibn ʕudays< « nom propre masculin ». Avec le seul parentage sémitique de l’hébreu ʕădāšīm et son emprunt par l’araméen rabbinique ʕădāšāh, il pourrait s’agir d’une corruption du mot égyptien ancien >ʕršn< (copte aršin) « lentilles ». *{ʕDL} (‫)عدل‬ GL >aʕdilu< (registre haut), VA >naʕdal ʕadalt ʕudūl ʕannaʕdal< « s’écarter, se dévier » ; VA >naʕdal ʕadalt< « juger avec justice » ; IQ >ʕadal< « maintenir son niveau », ḪA āna 1 >taʕdilu mulka ʔl+ʕirāq< « elle vaut le royaume d’Iraq ». GL >(y)uʕaddilu yuʕdal< (lire >yuʕaddalniʕaddal taʕdīl k bi< « égal(is)er ; rendre pareil, aplanir » ; >n. aǧnāb+uh< « chatouiller les côtes » ; AC >yiʕaddal ʕaddal muʕaddal< « réparer, remettre » ; AL niaâdél aâdélt taâdíl nom d’unité +a muáâdil féminin +a muáâdel féminin +a + ín « réparer, arranger ; accorder (un instrument) ». VA >yatʕaddal atʕaddal taʕaddul ḏā li / maʕ ḏāatʕaddal(ū)< « devenir égal ou pareil ». GL >naʕtadil ʔ.ʕtadala ʔ.ʕtidālun muʕtadilun< (registre semi-correct) « se dresser » ; IQ >aʕtadal muʕtadal maʕ< « être égal ou pareil ». GL >ʕadlunʕadlʕa. al+ḥaṣā< « si nombreux que les cailloux ». GL >ʕadlun féminin ʕadlatunʕadli< « juste » ; GL >ʕadlan< « avec justice » ; GL >qāʔilat ʔl+ʕadli< « celle qui dit la vérité ». VA >ʕid(a)l + aʕdālʕidlʕudayyal< « chacune de deux sacoches qu’on met sur les deux côtés d’une bête ». AL aâdúl « cordon pour une tresse de cheveux ». VA >ʕādil + īn / ʕudūlaʕdal< « mieux proportionné » ; IZ 8/1/4 >mā aʕdal+uh< « qu’il est bien proportionné ! » ; CD M 6/8 >walda al+ʕādil< « nom propre masculin ». AL taâdíl + taâdil « réparation ; arrangement ; correction ; troupe de bêtes de somme attachées » ; taâdila « réparation ». IQ >iʕtidāl< « droiture ; beauté » ; AL i/yêtidél « égalité ; uniformité ; modération ; modestie ; équinoxe » ; gáir yêtidél « inégalité » ; VA >iʕtidāl al+layl wa+l+nahār = i. al+nahār wa+ / maʕ al+layl< « équinoxe ». >ḫaṭṭ muʕaddal al+nahār< « solstice ». GL >muʕāḏalatun< « comparaison ». >muʕtadilun fī ʔl+sinni< « d’âge mûr » ; AL muâtadíl = moôtedíl + ín « égale ; modéré (dans la consommation de vin) ; heure de temps ». Voir {SWʕ}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, mais avec un rapport curieux avec {ḥdl} « être injuste », q.v., on dirait que ces deux racines ont résulté de l’agglutination de la préposition li+ à deux éléments bi-consonantiques, *ʕadda+li « compter » et *ḥadda+li « excéder les justes limites de quelque chose ». *{ʕDM} (‫)عدم‬ VA >naʕdam ʕadamt ʕadam ʕādim maʕdūm kqad ṣār ʕadam< « il n’en reste rien » ; IA >ʕudim

*{ʕDW} | 851

al+ṣawf< « il n’y a pas de la laine » ; AC >ʕudim< « il mourut » ; >mā ʕadamt ḏillah< « on ne m’épargna aucune humiliation ». VA >niʕaddam taʕdīm k = nuʕdim aʕdamt iʕdām k< « priver, dépouiller ; appauvrir » ; AL niaâdém aâdémt « blâmer ». VA >yatʕaddam atʕaddam = yanʕadam anʕadam inʕidām munʕadim< « s’appauvrir ». GL >ʕudmun< (registre haut), IQ et AC >ʕadam< « manque, absence ». GL >ʕadīmunʕadīm + ʕudamā / ʕadmàʕadīm = maʕdūm< « pauvre, dépourvu », élatif >aʕdam min al+ʕadam< « plus pauvre qu’un zéro » ; >mā aʕdam qarīn+ak< « qu’il y a peu de gens comme toi ! ». Voir {RǦʕ}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait s’être développée à partir de la phrase arabe ʕadā mā « sauf ce que », signifiant un manque presque totale. *{ʕDN} (‫)عدن‬ VA >nimaʕdan k< « bénéficier d’une mine ». >yatmaʕdan atmaʕdan tamaʕdun< « être bénéficié ». GL >maʕdanun< (registre semi-correct), VA >maʕda/inmaʕdanmaʕdanī< « minéral ». AL mumáden + ín « métallique ». Voir {LǦR} et {NBT}. Métonymie d’un emprunt à l’araméen rabbinique maʕădēn < hébreu maʕădān « délice ».24 *{ʕDW} (‫)عدو‬ GL >yaʕdū< « il traverse » ; VA >naʕdū ʕadā ʕadw ʕādī< « courir » ; >n. ʕadaw/yt ʕādī + īn ʕalà = natʕaddā atʕaddayt taʕaddī mutaʕaddī ʕalà< « attaquer, faire une incursion contre » ; AC >ʕadā+hu< « il le négligea » ; IQ >ʕalay+ya ʕadā< « il m’attaqua » ; VA, MT et ZǦ >mā ʕadā< « excepté, sauf ». GL >ʔ.ʕdīniʕaddī k = niʕādī k = natʕaddā atʕaddayt taʕaddī mutaʕaddī maʕ = natʕādā taʕādayt taʕādī mutaʕādī maʕyaʕādī+k ʕādà< « considérer ou traiter comme un ennemi ». >li+man tiʕaddī< « qui attaques-tu ? » ; NQ db 2/0/1 >man ʕaddā+k< « peu importe qui soit ton ennemi » ; ḪA āni 10 >ṣabr+ī … ʕaddā+nī< « ma patience m’a abandonné » ; AŠ 60/3/2 >ʕaddū ʕan malām+ī< « assez de me blâmer ». GL >ʔ.t.ʕ.dā mutaʕaddiyun< (registre semi-correct), ZǦ >yatʕaddā< « dépasser, transgresser » ; AL nataâddí ataâddéit « se brouiller » ; AŠ 65/2/1 >taʕaddaytu fī+ka ḥadd+ī< (registre haut) « pour toi j’ai dépassé ma limite » ; 68/2/3 >lā tatʕaddà ḥiss+ak< « ne quitte pas ta sagesse » ; VA >yatʕaddā ṭawr+uh< « il est trop vaniteux ». IQ >aʕtadā< « être hostile ». VA >barr (al+)ʕidwahal+ʕidwah< « la côte nord-africaine » ; ḪA āli 6 >mafḫar al+ʕidwatayn< « gloire d’Al-Andalus et de l’Afrique du Nord » ; MT >ʕidwat nahr tāǧuh< « la rive gauche du Tage ». VA >ʕidwī< « nord-africain » ; AL çuf aîduí « laine des mérinos ». aâdí « avives ». GL >ʕadāwatunʕadāwah + ātʕadāwahʕadawā = ʕadiwa(t)ʕaduwwun + aʕdāʔun< (registre haut), IH 295 >al+ʕadū< (registre semi-correct),

|| 24 Mis en rapport par BDB avec l’arabe ġadan « delicatesse ». Mais le mot le plus connu de cette racine, ʕēden « le jardin de l’Eden » reflète l’accadien edinu « plaine », emprunté au sumérien.

852 | *{ʕḎB}

VA >ʕadū + aʕdā = muʕaddī maʕʕadu/ū féminin ʕaduwwah + aʔdāʕadu/ū + aʕdi/īʕaduww+ak = ʕadū+k< « ton ennemi » ; >ʕadū+kum< « votre ennemi » ; AC >ʕadū al+lah< « l’ennemi de Dieu » ; AL âadú maxhúd + âadí ín « ennemi en cachette » ; BD 10v >ʕaddī l+rūḥ< « ennemis de l’âme ». VA >ʕudwān< « agression ». >šaǧarat an ʕādiyah< « arbre haut » ; LP 9/2 >ṯumma tisʕah ʕādiyah< « et puis encore dix années ». IQ >mā aʕdā+k ʕalà< « que tu es contraire à … ». VA >iʕtidā< « transgression », GL « contagion ». MT >maʕdiyyah + maʕādī< « radeau, barque pour le passage des hommes et des animaux ». TH 29,1-6 >muʕaddū/īn< « bateliers ». Voir {ḤBS}, {ḌBṬ}, {QDM}, {KBT} et {KSB}. < Sémitique de l’Ouest {ʕdw}, cf. hébreu ʕādāh, araméen rabbinique ʕădā/ē, syriaque ʕǝdā, sudarabique épigraphique >ʕdw/y< et guèze ʕadäwä « avancer, passer ». *{ʕḎB} (‫)عذب‬ VA >yaʕḏub ʕaḏub< « être doux ». GL >uʕaḏḏibu an yuʕaḏḏab ʕuḏḏiba muʕaḏḏabun féminin muʕaḏḏabatunniʕaḏḏab taʕḏīb knataʕaḏḏabu taʕaḏḏubunyatʕaḏḏab atʕaḏḏab taʕaḏḏub bi / fī / maʕ< « être puni ou tourmenté ». >nastaʕḏab astaʕḏabt istiʕḏāb mustaʕḏib mustaʕḏab k< « trouver doux ». >mā an ʕaḏb< « eau douce », élatif >aʕḏab< « plus doux ». UT nº 2359 >ʕaḏabah< « fruit du tamaris ». GL >ʕaḏābunʕaḏābṣāḥibu ʕaḏābin / ʔl+ʕaḏāb< « bourreau ». VA >ʕuḏūbah< « douceur ». IH 296 >ʕaḏḏābatun< « pointe du turban ». Voir {ʔWL} II, {ḎKR}, {SLM} II et {LQY}. < Pan-sémitique {ʕḏb}, cf. hébreu ʕāzab « réparer, remettre », sudarabique épigraphique >ʔḏb(t)< « peine infligée, réparation », guèze ʕazzäbä « aider » et accadien azibatu « aide ». *{ʕḎR} (‫)عذر‬ GL >aʕḏiru maʕḏūrunnaʕḏar ʕaḏart / aʕḏart iʕḏār ʕāḏir maʕḏūr + īn / maʕāḏir = niʕāḏar kyaʕḏar+nī taʕḏarū+h yuʕḏar ʕuḏir maʕḏūryuʕḍar ʕuḏrnaʕḏar ʕaḏart = niʕaḏḏar taʕḏīr muʕaḏḏir = natʕaḏḏar atʕaḏḏart< « commencer à avoir du duvet sur les joues ». >niʕaḏḏar taʕḏīr muʕaḏḏir< « rendre difficile ». MT >aʕḏar< « donner des excuses » ; IQ « laisser sans excuses ». VA >yatʕaḏḏar atʕaḏḏar taʕaḏḏur mutaʕaḏḏir ʕalà< « être ou devenir impossible ». >yanʕaḏar anʕaḏar< « être possédé par des esprits malins ». GL >iʕtiḏārun = taʕaḏḏurun< (registre haut), VA >naʕtaḏar aʕtaḏart iʕtiḏār muʕtaḏir li ʕan = nastaʕḏar astaʕḏart istiʕḏār mustaʕḏir li bi ʕannaʕtaḏar l+akʕuḏarunʕuḏr + aʕḏār = maʕḏirah + maʕāḏirʕuḏ(a)r + aʕḏārʕuḏratun< (registre haut) « virginité » ; >naqḍu ʔl+ʕuḏrati bi+l+zināʔi< « stupre ». ET Hodera = Odra « nom propre masculin ». NQ db 1/1/4 >al+nasīm ʕuḏrī al+anfās qad naḥal ǧism+uh< « la brise, ce souffle chaste, s’est

*{ʕRB} | 853

affaiblie » ; IQ féminin >ʕuḏriyyah< « de la tribe de ʕUḏrah (= chaste) » ; AL ûudría « virginité ». VA >ʕaḏirah< « excrément ». VA >ʕiḏār + ʕuḏur< « duvet », IQ >ʕiḏār< « joue » ; VA >ʕiḏār + aʕḏurʕaḏràʕaḏrā + ʕaḏāràal+ʕinab al+ʕaḏārà< « espèce de raisins ».25 VA >maʕḏūr + īn / maʕāḏir< « possédé par des esprits ; aveugle », GL >ġayr maʕḏūr< « inexcusable ». Voir {ḪLʕ}, {SNBL/R}, {ṢBʕ}, {NWʕ} et {HBB}. < Sémitique de l’Ouest {ʕḏr}, cf. hébreu ʕāzar, araméen rabbinique ʕădar, syriaque ʕǝdar « aider », sudarabique épigraphique >(ḏ+)ʕḏr< « partisans » et >s1tʕḏr< « demander pardon ». *{ʕḎṬ} (‫)عذط‬ LZ >ʕuḏyūṭun< (registre semi-correct) « éjaculateur précoce ». Probablement < grec ἰδιώτης, « ignorant ; novice ».26 *{ʕḎL} (‫)عذل‬ VA >naʕḏul ʕaḏalt ʕḏal ʕāḏil +īn / ʕuḏḏāl maʕḏūl kyaʕḏul ʕaḏal+nī fī< « blâmer ». GL >uʕāḏilu< (registre semi-correct), VA >niʕāḏal muʕāḏalah< « reprendre ». VA >yanʕaḏal anʕaḏal< « être blâmé ou reprimendé ». >ʕaḏūl + īnʕaḏūl< + féminin AŠ 86/0/2 >ʕawāḏil< « censeur habituel des autres ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, il pourrait s’agir d’une variante phonétique de {ḥdl} « être injuste ». *{ʕḎLQ} (‫)عذلق‬ UT nº 3403 >ʕuḏlūq + ʕaḏālīq< « scolyme (Scolymus hispanicus) ». Probablement une variante avec dissimilation de {ʕḏq}, cf. arabe ʕiḏq « râfle ; branche principale avec plusieurs petits rameaux ». *{ʕRB} (‫)عرب‬ I. AC >yaʕrab< « parler l’arabe correctement ». AL aâríb âaríbt âaríb « prononcer selon les règles de l’arabe classique ». GL >ʕarabiyyun< (registre haut), VA >ʕarab + īn / ʕarabʕarabʕarabī< « façon de cuisiner le mouton » ; GL >baladu ʔl+ʕarabiarḍ al+ʕarab< « Arabie ». MT >al+ʕarabīʕarabiyyahiʕrābīʕurbān< « bédouin ». AL âyráb « orthographe et syntaxe de l’arabe classique » ; yâráb (fal mántiq) químil « proposition complète ».27 IH 370 >ʕirābah< « nom propre masculin ». Voir {BʔR}, {TWT/Ṯ}, {ḤǦR}, {ŠWK}, {ṢMĠ}, {QḤḤ}, {QSṬ} II et {QWS}. < Pan-sémitique {ʕrb}, cf. hébreu ʕarbī « arabe » et ʕărābāh « steppe », araméen rabbinique ʕarbay, syriaque ʕarbāyā || 25 Probablement une corruption de >aṣābiʕ al+ʕaḏāràʕrb< « (mercenaires) bédouins », guèze ʕaräb « Arabie » et accadien ari/ubu = arabi « arabes ». II. IH 372 >yawmu ʕarūbah< « vendredi ». < Araméen rabbinique ʕărūbā « veille (du samedi) », dérivé de la racine {ĠRB}, q.v. *{ʕRBD/Ḍ} (‫)عربد أو عربض‬ LZ et IH 182 >muʕarbiḍunniʕarbad/ḍ ʕarbadah ʕalà / maʕy≠taʕarbaḍ ʕarbaḏ̣ahʕarbaḏah muʕarbidarbāḍ< « turbulent, tapageur » ; ID tnn 3 et tnh 6 >ʕarābīd< « serpents ». Probablement une dissimilation ou contamination de l’araméen rabbinique ʕarbēb et du syriaque ʕarbeb « mêler, confondre ; troubler », dérivé de la racine {ĠRB}, q.v. *{ʕRBN} (‫)عربن‬ VA >niʕarban ʕarbant ʕarbanahyatʕarban atʕarban taʕarbun< « être donné comme des arrhes ». IH 119 >ʕarbūnun< (registre semi-correct), VA >ʕurbān + ʕarābīnʕurbānʕrbntʕrb< « donner des gages » *{ʕRǦ(N)} (‫)عرج أو عرجن‬ GL >aʕruǧu< (registre haut), VA >naʕraǧ ʕaraǧt ʕar(a)ǧ / ʕurūǧahʕurūǧahnaʕraǧ ʕaraǧt ʕurūǧ ʕāriǧ + īn bi< « monter, s’élever ». >niʕarraǧ taʕrīǧ k ≠ k ʕan< « rendre boiteux ≠ écarter » ; ḪA ām4 >ʕarraǧ ʕalà ʔl+ḥabāyib< « fais halte chez les aimés » ; IQ >ʕarraǧ li+maʕqal mawlāy aban faraǧ< « fais halte dans le château de mon seigneur A.F. ». DS >inʕaraǧa< « boiter ». GL >aʕraǧun< (registre semi-correct), IQ >aʕraǧ + ʕurǧ(i)aʕraǧ féminin ʕarǧāʕurayǧahaʕraǧ< « espèce de gesse ». IH 366 >al+ʕaraǧiyyu< (registre semi-correct) « nom propre masculin ». VA >miʕrāǧ + maʕāriǧ< « échelle ». IH 295 >ʕarǧūnun< (registre semi-correct), IQ >ʕarǧūn< « râfle » ;29 VA >ʕarǧūn nom d’unité +ah + ʕarāǧīnʕarāǧīn< « pédoncules des roses ». < Sémitique de l’Ouest {ʕrg}, cf. hébreu ʕărūgāh « plate-bande » et guèze ʕarägä « monter ». *{ʕRD} (‫)عرد‬ GL >ʕarrādatun< (registre semi-correct) « arbalète ». Malgré le parentage possible avec l’araméen rabbinique ʕărad « expulser » et le syriaque etʕarrad

|| 28 Et puis emprunté par le grec ἀρραβών, d’où le guèze, ainsi que le latin arrhăbo, etc. 29 Dans l’arabe classique « râfle de dattes desséchée et tortue », ce qui explique la dérivation de {ʕrǧ}.

*{ʕRŠ} | 855

« s’emporter », il semble s’agir d’une variante phonétique ou d’une corruption graphique de {ʕRḌ}, q.v. *{ʕRR} (‫)عرر‬ UT nº 3462 >ʕarār< « souci des jardins (Calendula officinalis) ».30 IQ 20/4/4 >ʕurār< « défaut ». AC >aʕarmā aʕarr+uh< « qu’il est mauvais ! ».31 >maʕarrah< « malheur ». Variante phonétique, avec une évolution sémantique de {ʕWR}, q.v. *{ʕRS(Ḻ)} (‫)عرس أو عرسل‬ IH 223 >ʕarrasa b+ʔmrʔt+h< (registre semi-correct) « se faire l’entremetteur de sa propre femme » ; VA >niʕarras ʕarrast taʕrīs k< « amonceler ; marier ; faire attendre ». >yatʕarras atʕarras taʕarrus (fī)< « être amoncelé ; être marié ; être forcé à attendre ». >ʕirs< « épouse ». >ʕirsah + āt / ʕiras< « tas, monceau ». IH 297 >al+ʕursu< (registre haut), VA >ʕurs + aʕrāsʕurswakīlu ʔl+ʕursiʕarūs + ʕarāʔisʕarūsʕarūsʕurayyas< « fiancé ». IH 194 >ʕarūsatun< (registre semi-correct), VA >ʕarūsah + ʕarāʔisʕarūsahʕarūsʕarūs al+māʔ< « bongardie (Bongardia chrysogonum) » ; ET Abenharoz et Abenaroça « nom propre masculin » ; diminutif AL ûuráyguaç(a) + ít « poupée ». GL >ʔ.bnu ʕarsin wa+huwa ʔl+ʕarūs+āllahʕarūsat al+firānʕarūs(+āll)ah< « racine de mandragore d’automne (Mandragora autumnalis) ». MT >iʕrās+hā min ʕarūs+hā< « ses noces avec son fiancé ». Voir {ḤBB}, {ŠHD}, {ṢBʕ} et {KBB} I. Emprunt à l’araméen, cf. rabbinique et syriaque ʕarsā « lit ou estrade des nouveaux mariés », variante phonétique de {ʕRŠ}, q.v. *{ʕRŠ} (‫)عرش‬ VA >niʕarraš taʕrīš k< « faire un treillis ». >yatʕarraš atʕarraš< « être treillissé ». GL >ʕaršun< (registre haut), VA >ʕarš + ʕurūšʕ.rāšat al+ʕinab< « construction d’un treillis ». VA >ʕarīš + ʕarāʔiš = muʕarraš + ātʕarīšʕarrāšūn< « constructeurs de treillis ». AL moárrax min macáriê / cadíb + bi quidbén « espalier ». Voir {ʕRS}. La correspondance anormale des sifflantes suggère qu’il s’agit d’un très ancien emprunt à l’accadien eršu(m) « lit », cf. aussi ougaritique >ʕrš< « lit », hébreu ʕereš, araméen rabbinique, syriaque ʕarsā « lit ou estrade nuptial des nouveaux mariés » et sudarabique épigraphique >ʕrys2< « cabane, hutte ».

|| 30 Mais aussi « marguerite des champs (Chrysanthemum coronarium) », « aunée visqueuse (Inula viscosa) » ou « narcisse (Narcissus sp.) », selon BCT 2010 : 851. 31 Cf. maltais agħar.

856 | *{ʕRṢ} *{ʕRṢ} (‫)عرص‬ IH 376 >ʕarṣatun < « pilier ». VA >ʕirṣah + āt / ʕiraṣ< « verger avec une hutte » ; AC >ʕa/irṣah< « verger ». Variante phonétique de l’arabe classique {ʕrs} comme dans ʕars « cloison ».32 *{ʕRḌ} (‫)عرض‬ GL >ʕaraḍa yaʕraḍu< (registre semi-correct), VA >naʕraḍ ʕaraḍ ʕurūḍ ʕāriḍ li< « avoir lieu, se présenter » ; AL naârád aârádt « réciter ce que l’on sait par cœur » ; IQ >ʕaraḍ l+ak< « il te rencontra » ; >ʕalay+ya taʕraḍ< « tu me rencontres » ; >yuʕraḍ ʕalà ʔl+nār< « on le met au feu » ; VA >naʕraḍ ʕaraḍt ʕarḍ ʕāriḍ + īn maʕrūḍ k< « montrer, faire voir » ; IQ >ʕuriḍ l+ī dār+ak< « on m’a montré ta maison » ; >ʕaraḍ ʕalay+ya ʔl+nuǧūm< « il me fit voir les étoiles » ; >al+kawākib ʕaraḍ la+hum ba+l+nahār< « il leur fit voir les étoiles en plein midi » ; >ʕaraḍat+nī ṭarīq< « elle m’a montré un chemin ». VA >niʕarraḍ taʕrīḍ k< « exposer » ; SR >niʕaraḍ+ikum b+h< « je vous en avertisse ». GL >uʕāra/iḍu< (registre semi-correct), VA >niʕāraḍ ʕāraḍt muʕāraḍah k fī / ʕalà< « se présenter en face de ; s’opposer » ; IQ >naʕāraḍ+hā< « je m’approche d’elle » ; >ʕāraḍ al+tawšīḥ< « il adopte le mètre du muwaššaḥ ». VA >(y)aʕriḍu ʕani ʔl+šay< (registre semi-correct) « se détourner ; renoncer à quelque chose » ; >nuʕriḍ / naʕraḍ aʕraḍt iʕrāḍ muʕriḍ + īn ʕan< « négliger ; oublier ». GL >ataʕarraḍu mutaʕarriḍun< (registre haut), IQ >natʕarraḍ li< « s’approcher, aller à la rencontre » ; VA >yatʕarraḍ atʕarraḍ taʕarruḍ mutaʕarriḍ + īn li< « s’exposer, se soumettre ». >naʕtaraḍ aʕtaraḍt iʕtirāḍ muʕtariḍ + īn k fī / ʕalàiʕtirāḍ< « objecter » ; LZ >ʔ.ʕtaraḍtu ʕly+h ʔl+ʔmr< « je lui exposai l’affaire » ; AŠ 12/3/1 >aʕtaraḍ< « il se montra » ; ZǦ >ʕalà qaṣabah yaʕtaraḍ< « il garde un château ». GL >ʕaraḍun< (registre semi-correct), VA >ʕarḍ + urūḍʕarḍi< « largeur, ampleur » ; VA >ʕarḍ al+wād< « le lit du fleuve » ; ZǦ >al+qarḍi min al+ʕarḍi< « la ressemblance est accidentelle » ; DM 1R >yawm al+ʕarḏa< « le jour du jugement dernier ». LH 2 */ʕarḍún/ « palissade ».33 IQ >ʕirḍ< « honneur » ; VA >nakkul ʕirḍ+uhʕurḍah< « (objet) destiné ou exposé à une action ». IH 227 >al+ʕaraḍu< (registre haut), AC >ʕaraḍ< « marchandise ». VA >ʕaraḍ + aʕrāḍṣāḥib ʕaraḍ + aṣḥāb aʕrāḍ< « épileptique » ; >b+al+ʕaraḍ< « accidentellement ». >ʕaraḍī< « accidentel ». ZǦ >ʕarīḍ< « large, ample ». GL >ʕarūḍun< (registre haut) « mètre des vers » ; VA >ʕarūḍ + īn< « similaire » ; AL aâróĉ « musique » ; IQ >fī ʕarūḍ< « selon le mètre de », VA >min ḏā ʔl+ʕurūḍ< (lire >ʕarūḍʕāriḍun< « accident, cas » ; VA >ʕāriḍ + ʕawāriḍ
ʕarrāḍ< « calomniateur ». >ʕarrāḍah + āt / ʕarārīḍ< « catapulte ». IH 183 >maʕraḍun< (registre haut), VA >maʕraḍ + maʕāriḍ< « marché aux esclaves ». Voir {BLW}, {ḤBQ(Ḻ)}, {SWQ} II, {ṬʕN}, {ĠRḌ} et {FḤṢ}. < Sémitique de l’Ouest {ʕrḍ}, cf. hébreu ʕāraṣ « (faire) trembler », araméen rabbinique ǝraʕ « trouver ; visiter ; attaquer », neʔĕraʕ = syriaque ʕǝraṣ « survenir inopinément »34 et sudarabique épigraphique >ʕrḍ< « largeur ». *{ʕRṬNṮ} (‫)عرطنث‬ UT nº 3476 >ʕarṭanīṯā< « cyclame (Cyclamen europaeum) ».35 < Syri.aque ʕarṭanīṯā « au parfum de l’encens ». *{ʕRʕR/L} (‫)عرعر أو عرعل‬ IH 195 >ʕarʕārun< (registre semi-correct), LZ >ʕarʕārʕirʕār/l nom d’unité +ah + ʕarāʕir/lʕarʕar nom d’unité +ahḥabb al+ʕarʕāl< « baies du genévrier ». < Sémitique de l’Ouest {ʕrʕr}, cf. hébreu ʕărōʕēr « genévrier », en fait une dérivation métonymique de {ʕwr}, cf. l’hébreu ʕarʕār « dénué, dépourvu (de feuilles dans ce cas) ». *{ʕRF} (‫)عرف‬ GL >(y)aʕrifu yaʕrifūna ʕarafa ʕirfānun = maʕrifatun ʕārifun maʕrūfun féminin maʕrūfatunnaʕraf ʕaraft maʕrifah / ʕirfān / ʕurf ʕārif + īn maʕrūf ky≠tuʕraf ʕurifatyaʕraf+nā yaʕrafū(+nī) ʕurif(at) ʕuriftkif / b+aš tuʕraf< « comment t’appellestu ? » ; NQ mg 6/2/3 >mā ʕurif l+ī qaṭṭa ḏā w.+lā durī< « on n’a jamais vu ou connu cela chez moi » ; MT >ʕaraf+hā b+al+ʕayn wa+l+ism< « il la connaît de vue et de nom » ; >dūn rudriquh aban al+nabārruh ʕurif< « Don Rodrigo, surnommé le fils du navarrais » ; IQ >yaʕraf< « il répand un parfum ». GL >uʕarrifu ʕarr.fū< (registre haut), VA >niʕarraf taʕrīf k< « faire connaître, informer » ; AL niârráf ârráft « découvrir ses fautes, outrager » ; SH >ʕarraf< « nommer officier ou chef » ; IQ >ʕarraf+nī bih< « il me fit faire sa connaissance » ; MT >muʕarraf bi< « surnommé ». GL >ataʕarrafu< (registre haut) « je me fais connaître » ; VA >n≠yatʕarraf atʕarraf(t) taʕarruf mutaʕarrif mutaʕarraf k< « acquérir des connaissances ; faire la connaissance ». GL >(y)aʕtarifu muʕtarifun< (registre haut), AL naâtaráf aâtaráft aâtaráf iêtiráf « reconnaître, avouer », VA >naʕtaraf iʕtirāf li / ʕindaʕarf< « parfum,

|| 34 La correspondance irrégulière du /ḍ/ dans cette langue décèlerait un emprunt au cananéen. 35 Mais aussi (Leontice leontopetalum), (Lonicera periclymenum) et (Nuphar lutea), selon BCT 2010 : 851. 36 Mais aussi, parfois avec aucune addition « (génévrier) oxycèdre (Juniperus oxycedrus) », « g. de Phénicie (J. phoenicea) », « (génévrier) sabina (J. sabina) » et « thuya articulé (Tetraclinis articulata) », selon BCT 2010 : 852.

858 | *{ʕRQ}

odeur ».37 >ʕurf + aʕrāfʕurf< « coutume, usage ; pratique légale ». >ʕārif bi + ʕurafāʕārif fī< « connaisseur, expert », AŠ 33/1/2 >ʕārif< + 44/4/3 >ʕārifīn< « illuminé (dans le mysticisme) ». SH >ʕarīf< « chef de corporation » ; GL >ʕarīfun ʕalà yadin + ʕurafā< « tribun » ; >ʕarīfun ʕalà ʕašarat< « décurion » ; >bannāʔun ʕarīfunʕarīf< « maître maçon » ; AL aâríf + vûrefé = ûurafí « maître maçon ; musicien » ; aârífa + ûurafí « musicienne ». VA >ʕirāfah< « divination » ; GL >ʕirāfatun min maʔyatin< « centurie » ; >ʕirāfatu ṯalaṯīna< « turme, escadron de trente hommes » ; >ʔl+ʕirāfatu ʔl+ṯāniyat baʕd ʔl+māy.h< « escadron de deux cents hommes ». MV 130 >ʕ.rfān< « nom propre masculin ». ḪA āf 1 >ʕarrāf< « devin ». DS >ʕarrāfiyyah< « espèce de haricot très noir ». IQ >aʕraf< « meilleur connaisseur ». AL taârif nom d’unité +a « excuse ». VA >maʕrifah + maʕārif< « connaissance » ; IQ 163/5/2 >maʕrifat sirr+ī< « la connaissance de mon secret » ; AL maâré/ífa + maârif « surnom ; sobriquet ». VA >maʕrūf + maʕārif< « aumône » ; IQ et IA >maʕrūf< « faveur » ; ZǦ « faveur ; aumône » ; GL >ġayru maʕrūf< (registre haut) « méconnu » ; >maʕārifun< (registre semi-correct), IA >maʕārif< « connaissances, amis » ; MT >ahl maʕrifat+hum< « ses amis ». AL muárraf + ín « ayant une crinière ». moôtaráf + ín « pénitent ». muataríf + ín, MT >muʕtarif< « confesseur ». < Pansémitique {ʕrp} « nuage(s) », avec une évolution sémantique vers « marque, signal permanente », cf. ougaritique >ʕrpt< et hébreu ʕārīf « nuage(s) », accadien erēpu(m) « se couvrir de nuages », syriaque ʕarpel(ā) « ténèbres », mais pour le sémitique du Sud, cf. sudarabique épigraphique >ʔʕrf< « puits où l’eau affleure », c’est-à-dire « demeure en vue » et guèze aʕräfä « reposer ». *{ʕRQ} (‫)عرق‬ I. GL >aʕraqu< (registre haut), VA >naʕraq ʕaraqt ʕaraq ʕāriq + īnʕaraqnaʕraq ʕaraqt ʕarq ʕāriq maʕrūq< « dépouiller l’os de la chair pour la manger » ; AC >ʕaraqat ʕalī+h< « elle eut à souffrir pour l’enfanter ». VA >niʕarraq k< « faire suer » ; >mā ʕarraq al+laḥm wa+lā warraq al+laḥm< « il ne dépouilla pas l’os de la chair ni en sépara les couches » ;38 IQ 9/34/3 >ʕarraq bi+yaday+h ǧamīʕ al+nūn< « il élongea le lettre nūn avec ses deux mains ». IH 228 >al+ʕarqu< « panier de feuilles de palme ». GL >ʕirqun + ʕurūqun< « veine ; nerve ; tendon », VA >ʕirq + ʕurūqʕurūq< « veine », ZǦ >ʕirq + ʕurūq< « veine ; racine ; penchant inné » ; VA >ʕirq an ḍārib< « pouls » ; AL î/âírq + ûurúq « racine ; veine ; nerve » ; cúllu ûrúq = môárreq + uín « nerveux, fort » ; êérque raquíq min majári adém + vûrúq riquáq

|| 37 On peut se demander si cette signification ne décèle pas une deuxième racine {ʕRF} II, qu’on retrouverait avec une métathèse dans le guèze ʕafärä « exhaler un parfum », mais il est aussi probable qu’il ne s’agisse que d’une métathèse avec une évolution sémantique vraisemblable. 38 Il s’agit d’une variante du proverbe nº 2033 d’Azzaǧǧālī /la yiʕarráq wa+la yiwarráq/, mais la répétition du même mot est étrange et on peut suspecter une corruption.

*{ʕRK} | 859

« veinule » ; ê. raguáh « trachée » ; ê. muáqued + ûurúq muaquedín « veine variqueuse » ; ûoroqçúç, UT nºs. 3470 et 3398 >ʕurūq al+sūs / ḥulwah< « réglisse (Glycyrrhiza glabra) » ; nº 3396 >ʕ. bīḍ< « satyrion (Orchis hircina) » ; nº 3395 >ʕ. ḥumr< « garance (Rubia tinctorum) » ; nº 3399 >ʕ. murrah< « iris jaune (Iris pseudacorus) » ; nº 3397 >ʕ. sūd< « hellébore noir (Helleborus niger) » ; nºs. 2519 et 1838 >ʕ. ṣufr (li+l+ṣabbāġīn)< « centaurée (Centaurea acaulis) » ou « chélidoine (Chelidonium majus) » ou « curcuma long (Curcuma longa) » ; DS >ʕirq al+kāfūr< « amome sauvage (Amomum zerumbeth) » ; >ʕ. al+māʔ< « œsophage du cheval ». VA et IA >ʕaraqʕaraq al+ʔašǧār< « résine » ; DS >ʕ.al+buṭm< « térébenthine » ; >ʕ. yābis< « colophane » ; >ʕ. al+ʕarūsah< « talc ». VA >ʕarīq + īn fī< « enraciné ». IQ >al+ʕirāq< « Iraq ». >ʕirāqī< « iraquien ». DS >ʕarāʔiq< « cosses des pois ». AL taâríq « énergie, force ». Voir {ʔBṬ}, {BS/ṢLQ}, {ḤBS(N)}, {ḤǦR}, {ḪSS} I, {DRHRM}, {ZĀǦ}, {ZBD} I, {ḌRB} et {MNDL}. < Sémitique de l’Ouest {ʕrq}, cf. hébreu ʕāraq, syriaque ʕarreq « ronger », rabbinique ʕarqā « jonc », sudarabique épigraphique >ʕrq< « muscle du cou » et guèze ʕarqä « être nu », avec plusieurs évolutions sémantiques. II. AL u/vrúca + vrúq « chenille ; ver qui ronge la vigne ». orúca « roquette ». DS, IB 173.5 et IW I : 630.5 >ʕirq al+ʔarḍ + ʕurūq< « ver de terre », IB 133.3 >ʕurūq al+ḥalazūn< « petits escargots ». Contamination par {ʕRQ}, q.v., du latin ērūca « chenille ; roquette ». *{ʕRQB} (‫)عرقب‬ VA >niʕarqab ʕarqabah k< « couper les jarrets à une bête ». >yatʕarqab atʕarqab taʕarqub< « avoir les jarrets coupés ». >ʕurqūb + ʕarāqibʕurqūb< « jarret »¸ IH 297 >ʔarqūbu ʔl+ʔinsān< (registre semi-correct), AL ûurcúb + aâráquib « tendon d’Achille ». Dissimilation de {ʕQB}, q.v. *{ʕRQ(N)S} (‫)عرقس أو عرقنس‬ AL erqueníça = êrquéci « goutte sciatique ». êerquecí + in = munerquecí + ín « patient de goutte sciatique ». Contraction de ʕirq al+nasā / al+ʔasà, q.v.39 *{ʕRK} (‫)عرك‬ VA >naʕruk ʕarakt ʕark ʕārik maʕrūk kyuʕrak ʕark< « tordre » ; AC >yaʕruk< « se rouler (dans la boue) ». VA >yanʕarak anʕarak< « être piétiné ». >layyin al+ʕarīkah< « docile ». >maʕrakah + maʕārik = muʕtarak + āt< « bataille ». AL ḳobç maârúq « pain bien pétri ». < Sémitique de l’Ouest {ʕrk}, avec plusieurs évolutions sémantiques, cf. hébreu ʕārak « arranger ; lutter en bataille », araméen rabbinique ʕărak, syriaque ʕǝrak « pétrir » et probablement guèze ʕaräkä « devenir ami ».

|| 39 Mais toutes ces graphies chez AL sont suspectes d’erreurs. Selon les règles morphophonologiques du dialecte, on s’attendrait à *erque(ne)çí pour la maladie et *muêérqueç pour le malade, sauf contamination par {NQRZ/S}, q.v.

860 | *{ʕRM} *{ʕRM} (‫)عرم‬ VA >niʕarram ʕarramt taʕrīm k< « amonceler ; restreindre ». >yatʕarram atʕarram taʕarrum< « être amoncelé ; se restreindre ». >ʕurmah + ʕuram< « monceau, tas ». >ʕarim féminin +ah< « fort ; brave ». >ʕarāmah + ātʕarāmah< « force ; bravoure ». VA >ʕārim + īnʕārim< + AC >ʕurrām< = IA >ʕarrāmah< « brave, vaillant ». VA >ǧayš an ʕaramram< « (armée) irrésistible ». < Sémitique de l’Ouest {ʕrm}, cf. hébreu ʕărāmāh « tas », araméen rabbinique ʕăram et syriaque ʕǝram « amonceler », sudarabique épigraphique >ʕrm< « renverser avec violence » et « tas de pierres marquant une limite ». *{ʕRMḌ} (‫)عرمض‬ UT nº 342 >ʕarmaḍ< « lentille d’eau (Lemna minor) ».40 Peut-être dérivé de {rmḍ} (cf. ramīḍ « aiguisé, aplati », avec un préfixe {ʔa+}, devenu {ʕa+}, phénomène assez courant).41 *{ʕRN} (‫)عرن‬ VA >ʕarīn< « repaire ». >ʔirnīn + ʕarānīn< « le haut du nez ». Voir {ĠRN} I. Sans parentage dans les langues sémitiques ou voisines et avec une séquence très peu fréquente des deux consonnes finales, cette racine pourrait être le résultat d’une dissimilation de {ʕNN}, q.v. *{ʕRNS} (‫)عرنس‬ GL >ʕirnāsatunʕirnās + ʕarānis< « quenouille ». La séquence très peu fréquente des consonnes 2 et 3, suggère que cette racine soit le résultat d’une dissimilation de {ʕNS}, q.v., avec une évolution sémantique métonymique. *{ʕRW} (‫)عرو‬ GL >yaʕtarīyaʕtarī aʕtarà iʕtirā muʕtarī liyaʕtarī+k< « arriver, survenir » ; >aṣl al+hawà yaʕtarī min al+naḏ̣ar< « le commencement de la passion arrive par la vision » ; >yaʕtarī al+ǧirāḥ< « on est atteint par des blessures » ; >taʕtarī+nī raqdah< « je suis pris de sommeil » ; NQ mg 6/3/3 >ʕaliy+ya+nā haḏā ʔl+muṣāb lis yaʕtarī< « moi, je ne serai pas atteint par ce malheur ». IH 206 >ʕirwah< (registre semi-correct), GL >ʕa/urwatun< (registre semi-correct) « anse » ; VA >ʕurwah + āt / ʕurā< « corde de l’arbalète » ; >ʕurwat an wuṯqàʕurwah< « anse solide (= protection sûre) » ; AL áârgua = âárva + át « bouton(nière) ; cordon des souliers » ; nihúll al arguát tezuíl a.a. « déboutonner ». Voir {RQY} II. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait s’être développée d’un emprunt à l’araméen, cf. syriaque ʕǝrā « prendre ; être affecté », dérivé de {ʕrḍ}, q.v.42

|| 40 Mais aussi « potamot à feuilles de renouée (Potamogeton polygonifolius) », « laurier franc (Laurus nobilis) » et « arac (Salvadora persica) », selon BCT 2010 : 851. 41 Voir Fleisch 1961 : 415-416. 42 Néanmoins, ʕurwah pourrait dériver du rabbinique ʕărūgāh « incision ».

*{ʕZZ} | 861

*{ʕRY} (‫)عري‬ IH 189 >alʕurī< (registre semi-correct), VA >naʕrā ʕarayt ʕury/ ʕārī + īn / ʕurāʕaraynāʕurī = taʕaryunuʕarrī< (registre haut), VA >niʕarrī k = nuʕrī arʕayt iʕrā muʕrī muʕrā k< « déshabiller, dépouiller de ses habits » ; IQ 177/1/2 >ʕarrū+nī ṯiyāb+ī< « dépouillez-moi de mes habits », AC >mann+ah ʕarrī+h< « dépouille-l’en » ; AL niaârriq aârriqt âaríq (lire toujours sans le >qyatʕarrā atʕarrā taʕarrī mutaʕarrī< « se déshabiller ». LZ >dābbatun ʕariyyun< (registre semi-correct) « bête sans selle ». MT >yad+uh fi+h ʕāriyah< « dans cet affaire il n’est que le fondé de pouvoirs ». VA >ʕuryān + īn / ʕurāʕuryānʕuryānsayfan ʕuryān< « épée dégainée ». Voir {ʔ} et {QWQN}. < Pansémitique {ʕrw/y}, cf. hébreu ʕeryāh, araméen rabbinique ʕīryā = ʕīrītā, syriaque ʕǝrāyūtā, accadien ūru(m) « nudité » et peut-être aussi guèze ʕǝruy « égal ». *{ʕZB} (‫)عزب‬ VA >naʕzub ʕazubt ʕazb / ʕuzūb ʕāzib + īn ʕan< « aller ou être loin ». IQ >ʕazb< « célibat ». >ʕāzib< = ZǦ, + NQ bk 1/2/5 >ʕuzzābʕazbah + ātʕazbāʕazbā + ātʕuzaybahʕazzar< « réprimander ». MT >alʕazaryiʕizz ʕazazt maʕzūz k = niʕazzazyiʕazz+anī tiʕizz+uh yuʕazyiʕizʕazza< « être glorieux » ; ZǦ >ʕazz< « être cher » ; VA >yiʕizz ʕazz ʕizzah ʕalàʕazza waǧal< « (Dieu) est puissant et grand » ; IQ >ʕizzi rūḥ+ak< « honore ta personne » ; >tukūnū maʕzūzīn< « vous serez honorés ». VA >yaʕtazz aʕtazz muʕtazz = yanʕazz anʕazzaʕtazza< « être honoré ou vénéré ». GL >ʕizzatun< (registre haut), VA >ʕizz(ah)ʕiz(zi) = ʕizzahʕiz(zā) = ʕīzatʔl+ʕizzat ʔl+m.bt.latu< « vaine gloire ». >ʕazīzun< (registre haut), VA >ʕazīz + īn / aʕizzā / aʕizzahʕazīzaʕazziaʕazz< « plus glorieux ». AL alûúze « déesse ».44 ZǦ >ʕazzahʕazīzahʕazīzāʕayzah< « nom propre féminin » ; ET Aazon ; MT >ʕizzī< « noms propres masculins ». IH 181 >maʕizzun< (registre semi-correct), GL >muʕazzizun< (registre semi-correct) « glorieux ». Voir {ḪWN}, {SWD(N)}, {ʕBD}, {ʕṬW}, {MRR} I et {WFR}. < Pan-sémitique {ʕzz}, cf. ougaritique >ʕzal+ʕuzzu< « poupe d’un navire ». Variante phonétique de {ʕǦZ}, q.v. *{ʕZF} (‫)عزف‬ VA >ʕazaf nom d’unité +ahʕazaf< « fruit du palmier nain ». IH 331 >al+ʕazafuʕazaf< « feuilles du palmier nain ». IQ >ʕazaf< « musique instrumentale ». Probablement un emprunt à l’araméen, cf. < syriaque ʕazzūf(ā) « âpre ; grave », également applicable au sifflement du vent (cf. arabe ʕazīf) et au goût de ces dattes. *{ʕZL} (‫)عزل‬ GL >(y)aʕzilu maʕzūlun< (registre haut), AL naâzél aâzélt « déposer ; séparer » ; VA >naʕzal ʕazalt ʕazl ʕāzil maʕzūl k< « déposer ; sevrer » ; IQ >naʕzal aʕzalmaʕzūl< « déposer ». VA >yanʕazal anʕazal = yaʕtazal aʕtazal iʕtizāl< « être déposé » ; GL >aʕtazilu< (registre haut), AL nanaâzél anaâzélt « se séparer ». aâzl « congé (donné à un soldat) ». yêtizél « séparation d’une communauté ». GL >bi+maʕzalin< (registre haut) « à l’écart » ; IH 202 >ǧlst bi+maʕzilin< (registre haut) « je me suis assis à l’écart ». GL >ʔl+maʕzūlūna ʕani ʔl+wizārati< « les ministres destitués ». AL moôtazíl + moâtazíle « retiré de la vie publique ». < Sémitique du Sud {ʕzl}, cf. sudarabique épigraphique >ʕzl< « sʕisoler ».45 *{ʕZM} (‫)عزم‬ IH 213 >muʕzimun ʕalà< (registre haut), GL >ʔ.ʕzimu taʕzamu ʕazmun = ʕazmatun< (registre semi-correct), VA >naʕzam ʕazamt ʕazm ʕāzim maʕzūm ʕalàʕazam(t) aʕzam ʕazm nom d’unité +ah ʕāzim ʕalàʕazamt an narǧaʕ< « j’ai décidé de retourner » ; 162/2/2 >ʕazam b+an yahrub< « il decida de s’enfuir ». VA >niʕazzam ʕazzamt taʕzīm ʕalàʕazmah + āt = ʕazīmah + ʕazāʔim< « résolution, détermination » ; >ʕazīmah + ʕazāʔimʕazzām + īn< « conjurateur ». GL >m.ʕzamun< (registre semi-correct), LZ

|| 44 Il a compris à tort le nom de la déesse pré-islamique Alʕuzzà. 45 Peut-être une contamination phonétique dans la phrase azāla ʕan ; voir {ZWL}.

*{ʕSR} | 863

>muʕzimun< (registre haut) « décidé ». Sans parentage sémitique46 ou dans les langues voisines, cette racine semble n’être qu’une variante phonétique de {ḤZM}, q.v. *{ʕZW/Y} (‫)عزو أو عزي‬ VA >naʕzū ʕazayt ʕāzin maʕzū k li< « attribuer ». GL >uʕazzī< (registre haut), VA >niʕazzī taʕziyah ktiʕazzī taʕziyahmuʕazziyīn< « consoler ». VA >yatʕazzā atʕazzā ʕalà bi< « se consoler ». VA >naʕtazī li< « s’attribuer une origine ». GL >ʕazāʔun< (registre haut), VA et IQ 163/1/1 >ʕazāʕazī< « consolation » ; AL aâzí « élégie ». muâzí « destinataire d’une élégie ». Extension ou variante phonétique de {ʕZZ}, q.v., avec deux évolutions sémantiques différentes, « s’attribuer une origine glorieuse » et « conforter » : malgré les lexicographes natifs, il ne s’agit pas de deux racines étymologiquement différentes. *{ʕSǦ} (‫)عسج‬ IH 295 >al+ʕawsiǧu < (registre semi-correct), GL >ʕawsiǧun< (registre semicorrect), VA >ʕawsiǧ nom d’unité +ahʕawsaǧ (abyaḍ)< « espèces de lyciet (Lycium barbarum / afrum / europaeum » ; >ʕ. aḥmar / aṣfar / ǧabalī< « épine-vinette (Berberis vulgaris) » ; >ʕ. aswad< « épine noire (Paliurus spina Christi) » ; >ʕ. baḥrī< « arroche (Atriplex halimus ) ».47 Cette racine, dont la signification basique serait « être voûté », semble s’être développée à partir d’une métathèse d’un ancien causatif à préfixe sifflant *sa+ʕwag, de la racine plus fréquente {ʕWǦ}, q.v. *{ʕSǦD} (‫)عسجد‬ VA >ʕasǧad< « or ». Sans doute une épithète et pas le nom habituel de ce métal, qu’on retrouve comme appellatif des bijoux et d’autres objets de luxe, ce qui suggère une antonomase ironique d’un élatif asǧad « plus digne d’adoration ».48 *{ʕSR} (‫)عسر‬ GL >yaʕsuru ʕasrun< (registre semi-correct), VA >naʕsur ʕasur ʕusr ʕalàtaʕsur< « être difficile » ; IQ >ʕasur yusr+ī< « ce qui m’était facile est devenu difficile ». VA >niʕassar taʕsīr k< « rendre difficile ». >yuʕsir aʕsar iʕsār muʕsir + īn< « être réduit à la misère ». >yatʕassar atʕassar taʕassur< « devenir difficile ». IH 217 >ʕasr< « gaucher ». ZǦ >ʕusrah< « insolvabilité, misère ». VA >ʕasīr féminin +ahʕasīr< « difficile » ; VA >ʕ. al+inqiyād< « indocile ». >aʕsar yasar< « ambidextre ». >muʕsir + īn< « insolvable ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble être une variante phonétique du pan-sémitique {ʕṢR}, q.v., dont la vélarisation aurait tombé par contamination, à cause de son usage courant avec son antonyme {YSR}, q.v., ainsi que {HYSR}.

|| 46 Puisque le guèze ʕazämä « conjurer » est un emprunt tardif à l’arabe. 47 Voir d’autres variétés et identifications dans BCT 2010 : 853-854. 48 Avec le phénomène {+ʔa} > {+ʕa} ; voir Fleisch 1961 : 415-416.

864 | *{ʕSF} *{ʕSF} (‫)عسف‬ VA >natʕassaf atʕassaf taʕassuf mutaʕassif + īn ʕalà< « s’obstiner ». NQ am 1/1/3 >maʕsūf< « laissé sans appui ». Cette racine arabe semble être le résultat de l’agglutination de la préposition fī au sémitique de l’Ouest {ʕss}, cf. hébreu ʕās « presser, écraser », syriaque ʕas « explorer » et arabe ʕassa « faire la ronde de nuit ». *{ʕSKR} (‫)عسكر‬ VA >niʕaskar ʕalà = yatʕaskar atʕaskar ʕalà< « camper ». GL >ʕaskarun + ʕasākirun< (registre semi-correct), VA et IQ >ʕaskar + ʕasākir< « armée » ; ZǦ >ʕasākirʕaskariyyah< « condition de soldat ». Voir {RDD} II et {WKB}. Assez ancien emprunt au pehlevi laškar « armée », probablement à travers une forme en araméen non-témoignée dans les dictionnaires.49 *{ʕSL} (‫)عسل‬ VA >niʕassal k< « assaisonner avec du miel » ; AL naâcél aâcélt « faire du miel ». VA >yatʕassal atʕassal< « être assaisonné avec du miel ». >ʕasal + ʕusūl / ʕuslānʕasalʕas(a)lʕusaylah< « miel ». TD 120 >ʕasal dāwud< « gomme coulant de l’olivier de Palmyre » ; 125 >ʕ. al+lubnà< « storax ». VA >ʕasalī< « brun clair » ; IW I:667.1 >ʕinab ʕasalī< « variété de raisins » ; GL >al+lawnu ʔl+ʕasaliyu mina ʔl+ṭaʕāmmuʕassalāt< « met assaisonné avec du miel ».50 IQ 69/1/1 >maʕsūl< « (en)mielleux ». Voir {TYN}, {ḤǦR}, {ḤLW/Y(L)}, {ZBB}, {ŠLL} I, {ŠWB}, {QṢB}, {QLRS} et {MŠṬ}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble être une extension, avec l’ancien suffixe pan-sémitique {+vl},51 du sémitique de l’Ouest {ʕss}, q.v. sous {ʕṢF}, car il s’agissait en principe de substances sucrées qu’on tirait des fruits par pression. *{ʕSLǦ} (‫)عسلج‬ GL >ʔ.ʕasliǧukiy+yiʕaslaǧ< « avoir des rameaux jeunes ». DS >ʕusluǧ< « léontice (Leontice leontopetalum) ». IH 295 >ʕaslūǧun< (registre semi-correct) « tige, brin » ; VA >ʕa/uslūǧ + ʕasāliǧ< « brocoli », AL âazlúch + acílich « tige, brin ; tige de chou ; brocoli » ; UT nº 3449 >ʕasālīǧ< « livèche (Levisticum officinale) » ou « séséli de Marseille (Seseli tortuosum) » ; nº 4269 « espèce de scolyme (Scolymus hispanicus) ». Cette racine

|| 49 Mais décelée par l’équivalence phonétique des sifflantes ; autrement, on a métanalysé et supprimé un article arabe. Les dictionnaires du néo-persan considèrent le mot arabe comme emprunté au néo-persan, mais tous deux sont utilisés couramment. 50 Avec plusieurs variétés, comme chez HC 199 et 215, et le >muʕassal bi+laḥm< (214), un mets de mouton assaisonné avec du miel, de l’amidon et des amandes. 51 Voir Fleisch 1961 : 463-665.

*{ʕŠB} | 865

semble voir résulté de {slǧ} « avaler ; boire beaucoup », avec remplacement d’un /ʔ/ par /ʕ/ dans le préfixe {ʔv+}.52 *{ʕSW} (‫)عسو‬ VA >yaʕsū ʕasā ʕasw ʕāsī + īn< « être dur ou sec ». Peut-être une variante phonétique du sémitique de l’Ouest {ʕss}, q.v. sous {ʕSL}. *{ʕSY} (‫)عسي‬ GL, VA et ZǦ >ʕasà(yā) ʕasà< « plut à Dieu » ; >mā ʕasà mā / an< « à plus forte raison » ; IQ >ʕasà dawlat al+riḍà tarǧaʕ< « peut-être l’empire de la satisfaction sera renouvelé » ; >ʕasā ʕind+akum ġifārah< « auriezvous par hasard une tunique ? » ; >ʕasà ṯam ṭuwayšar< « il y a aurait, peut-être, un petit manteau » ; >w+aš ʕasà nuqūl< « et que pourrais-je dire ? » ; >mā ʕasà an tirīd< « mais qu’est-ce-que tu voudrais ? » ; ḪA vsa 1 >ʕasā anā wa+yaḥyà fī wiṣāl< « puis-je me réunir avec Y. » ; LP >ʕasà tabʕaṯ l+ahum< « si tu voulais leur envoyer » ; IZ >mā ʕasī nuqūl / al+qawl< « que pourrais-je dire ? » ; Aâcí yaâguáni alláh « plût à Dieu de m’aider » ; Aâcí maaâcor tucún « plût à Dieu que tu sois tué » ; Aâci ygadábaq alláh « Dieu veuille se fâcher contre toi » ; AC >ʕasà iš nuqūlū< « afin que nous ne disions pas » ; >ʕasā an yifūz< « au cas où il ait du succès » ; CA 8 >ʕasī yaqḏī al+lah ḫayr bayn+īna< « plût à Dieu de bien arranger les affaires entre nous ». < Sémitique de l’Ouest {ʕsy}, cf. hébreu et araméen rabbinique ʕāśāh « faire », sudarabique épigraphique >ʕs1y< « faire (un sacrifice) ; acquérir » et guèze ʕasäyä « récompenser ».53 *{ʕŠB} (‫)عشب‬ VA >niʕaššab taʕšīb k< « cueillir des herbes ». >yatʕaššab atʕaššab< « être cueilli ». GL >ʕušbatun< (registre haut), VA >ʕušbah + ʕušab / aʕšābʕušābʕušbat al+baġlah< « luzerne (Medicago sativa) » ; nº 1950 >ʕ. al+ʕuǧūl< « séneçon (Senecio jacobea) » ; nº 3328 >ʕ. al+qawbāʔ< « menthe aquatique (Mentha aquatica) » ;54 nº 947 >ʕ. al+kalb< « vulvaire (Chenopodium vulvaria) » ;55 nº 558 >ʕ. al+nasā = ʕušbah taysiyyah< « férule asefétide (Ferula assa-foetida) », nº 4891 >ʕ. muṣaḥḥiḥah< « brancheursine (Acanthus mollis) » ou « pissenlit à feuilles obovales (Taraxacum obovatum) » ; nº 3332 >ʕ. muqaddasah / mukarramah< « verveine (Verbena officinalis) » ; TD 203 >ʕušbat al+sulṭān< « cressonette (Lepidium sativum) » ; 281 >ʕ. kulli balāʔ< « pimprenelle (Poterium sanguisorba) » ; UT nº 1950 et DS

|| 52 Voir le cas similaire de la racine {ʔSǦD}. 53 La correspondance phonétique des sifflantes n’est pas régulière pour l’hébreu, mais il pourrait s’agir d’un emprunt très ancien à l’araméen. L’utilisation du verbe « faire » dans plusieurs tournures syntactiques qui peuvent beaucoup s’éloigner de sa signification originelle est fréquente dans les langues plus diverses, cf. l’anglais to do, néo-persan kardan et turc etmek. 54 Mais aussi d’autres variétés (Mentha arvensis / suaveolens / rotundifolia) et de linaire (Linaria triphylla), selon BCT 2010 : 865. 55 Mais aussi « mandragore (Mandragora officinarum) », selon BCT 2010 : 865.

866 | *{ʕŠT}

>ʕ. al+ṭayr / al+ṭuyūr< « espèces de paronychie (Paronychia) ou phagnale (Phagnalon) » ; DS >ʕ. al+naǧǧār< « espèce d’acanthe (Acanthus mollis / spinosus) » ; >ʕ. al+sibāʕ< « férule ». VA >ʕaššāb + īnʕaššāb< + MT >ʕaššābīnmadaratun muʕaššabatun< (registre haut) « motte de terre couverte d’herbe ». < Pan-sémitique {ʕśb}, cf. hébreu ʕeśeb, araméen rabbinique ʕisbā, syriaque ʕesbā « herbe », sudarabique épigraphique >ʕs3bt< « pâturage » et accadien ešēbu « croître, prospérer ». *{ʕŠT} (‫)عشت‬ VA >niʕaššat ʕalà = al+ʕašt bi+ya< « être assoiffé de ». DC 13 axti « assoiffés ». Variante phonétique de {ʕṬŠ}, q.v. *{ʕŠR} (‫)عشر‬ VA >niʕaššar taʕšīr kniʕāšar muʕāšarah k < = natʕāšar atʕāšart taʕāšur maʕ< « s’associer ». >yatʕaššar atʕaššar< « être redevable de la dîme ». >ʕašrah< = IQ et ZǦ, AL âáxara « dix » ; â. mirár dil quéd « décuple » ; min â. cenín « qui a dix années » ; â. min arrigíl « dix hommes » ; â. élef « dix mille » ; â. élfe (lire élef) al vlúf « dix millions ». IH 129 >aḥadaʕšara< « onze » ; AL citâáxar « seize ». çaba (lire çabaât) áxar « dix-sept ». ĉamantáxar « dix-huit ». tiçáataxar « dix-neuf ». IH 226 >fī ʔl+ʕašri ʔl+ʔwlfī ʔl+ʔa/āšr (ʔl+ʔwl)< « dans la première dizaine du mois ». IB 114 >ʔl+ʕml ʔlʕšry< « labour répétée dix fois ». HB 1.11 >ʕašriyat al+ṣarf< « une certain pièce d’or ».56 VA et IQ >ʕišrah< « société ; compagnie (charnelle) ». VA >ʕušr + aʕšārʕušri = ʕušar = miʕšārʕušr + ʕušūr< « dîme » ; VA >naʕṭī al+ʕušūr< « payer la dîme ». IQ >ʕamal l+ī ʕišār+ī< « il me salua en grande cérémonie ». GL >ʕašīratun< (registre haut), VA >ʕašīrah + ʕašāʔirʕašīrʕušārī + ātʕāšūr< « les dix jours avant la Fête des Sacrifices ». IH 221 >al+ʕawāšir< « les dix premiers jours du mois Ḏū ʔlḥiǧǧah ». VA et MT >ʕaššār + īnmaʕšar + maʕāšir< « compagnie, groupe de personnes ». IH 208 >abū miʕšarmuʕāšarah< « cohabitation ». ET Mohaiscar « nom propre masculin ». Voir {ʔḤD}, {ʔLF}, {ṮLṮ}, {ṮNY}, {ǦNḤ}, {ḪMS}, {RBʕ},{ZWR} II, {STT}, {ʕRF}, {ʕHD}, {KLM}, {MRR} et {WSṬ}. < Pan-sémitique {ʕśr}, cf. ougaritique >ʕšrdīnaran ʕšwryh ġālibiyyan< chez EG 11, c’est-à-dire frappé par Ġālib, vizir d’Alḥakam II et beau-père d’Almanzor, qui plus tard le mettrait à mort. Néanmoins, cf. aussi DS II : 131, >dīnār ʕāširī< « un dinar qui vaut dix dirhems ». 57 Dans les deux derniers cas avec le suffixe diminutif catalan.

*{ʕŠW} | 867

ʕăsar, syriaque ʕesrā, sudarabique épigraphique >ʕs2rʕšriq< « petite centaurée (Erythraea centaurium) ».58 Probablement une dissimilation de {ʕŠQ}, q.v. *{ʕŠŠ} (‫)عشش‬ GL >uʕaššišuniʕaššaš fīʕaššašyiʕaššašʕad niʕīš wa+ʕad niʕaššaš< « puis-je vivre et prospérer ». IH 296 >ʕūš ʔl+ṭāʔirʕūšʕušš + aʕšāšʕušš = ʕūšʕu/ūšʕš3 (m / n) sš< « beaucoup de nids »,59 comme ceux qu’on trouvait dans les marais, où l’on chassait les oiseaux. *{ʕŠQ} (‫)عشق‬ VA >naʕšaq ʕašaqt ʕišq ʕāšiq + īn maʕšūq + maʕāšiqnaʕšaq(+ak) taʕšaq ʕašaq(tu) aʕšaq ʕišq ʕāšiq (fī+k) + īn/ ʕuššāq maʕšūq + maʕāšiqmuʕayšaqy≠taʕšaq ʕišq ʕāšiq binaʕšaq iliy+ya< « je m’aime moimême ». VA >niʕaššaq taʕšīq ḏā bi+ḏā< « emboîter ; enchâsser » ; AC >ʕaššaq bi< « joindre ; faire aimer » ; AL niaâxaq aâxáqt âaxáq « inspirer un amour passionné ». VA >yatʕaššaq atʕaššaq ḏā bi+ḏā< « être emboîté ou enchâssé » ; AL nataâxáq atâxáqt « prier d’amour, faire la cour ». VA >natʕāšaqu atʕāšaqna taʕāšuq< « s’aimer passionnément ». >yanʕašaq anʕašaq< « être aimé passionément ». GL >ʕišqun< (registre haut) « amour passioné ». VA >ʕāšiq + īn / ʕuššāqʕāšiq féminin +ahʕāšiqayn< « amant » ; IQ >ʕāšq+ī< « mon aimant ». AL ôoxxáq nom d’unité ôaxáca « morelle ; espèce de blette ». AC >maʕšūq< « amant » ; VA >maʕšūqah + maʕāšiq< « aimée ; maîtresse ». IQ >mā +ʕšaq+nī fī+h< « que je l’aime passionnément !». Voir {ḤMR}, {HTK} et {WṢL}. < Sémitique de l’Ouest {ʕśq}, cf. hébreu ʕāśaq « lutter », araméen rabbinique ʕăsēq « s’occuper » et syriaque ʕǝseq « être gêné ». *{ʕŠW} (‫)عشو‬ VA >yaʕšā ʕašiya ʕašā/à ʕašin / aʕšà< « être aveugle ou avoir la vue faible ». >niʕaššī k< « faire souper, donner à manger le soir ». >natʕaššā atʕaššayt taʕaššī mutaʕaššī + īn biyatʕaššā atʕaššāy/tatʕaššī aṭʕaššīʕašā + ʕašawātʕašāʕašā/īʕa/āšī =

|| 58 Ou aussi une sorte de cassie (Cassia obovata), selon BCT 2010 : 858. Son étymologie serait en rapport avec l’usage qu’en faisaient les fiancées et le son harmonieux que ses feuilles produisent avec le vent, toujours selon les lexicographes natifs. 59 Voir Ermann & Grapow I : 228 et III : 483.

868 | *{ʕṢB}

ʕašī/itʔašā(t)ʕušayyahʕišāiḏā kān qarīb al+ʕišā< « lorsque la nuit approche ». VA >ʕašiyyah + āt / ʕašī / ʕašāyāʕašiyyahʕāšiyahḏā ʔl+ʕašiyyah< « ce soir » ; >min ʕašiyyahʕašiyyah< « le soir ». VA >aʕšà< « aveugle ou ayant la vue faible » ; >naḫbaṭ ḫabaṭt ḫabṭ ʕašwā< « agir à l’aveugle ». Voir {ṬYR} et {ʕMŠ}. Sans parentage sémitique, cette racine arabe pourrait être un ancien emprunt à l’égyptien ancien >wš3w< « soir ».60 *{ʕṢB} (‫)عصب‬ VA >niʕaṣṣab k< « bander, panser ». >n≠yatʕaṣṣab atʕaṣṣab(t) taʕaṣṣub (mutaʕaṣṣib + īn li)< « être bandé ou pansé ; prendre le parti de ». >ʕuṣbah< « faction, parti ». FḪ >ʕ.ṣbah + ʕ.ṣab< « espèce de grande saucisse ». GL >ʕaṣabun< (registre haut), VA >ʕaṣab + aʕṣābʕaṣabahʕiṣābah< « relation » ; GL >ʕiṣābatun< (registre haut), VA >ʕiṣābah + ʕaṣāʔib< « bandage ; bandeau » ; GL >ʕaṣābatu ʔl+ḏahabi = ʕiṣābatun samawiyatun< « nimbe, gloire ». AŠ 675/4 >yawm+ī ʔl+ʕaṣīb< « mon jour de malheur (= du jugement dernier) ». UT nº 3312 >ʕuṣṣāb< « grand passerage (Lepidium latifolium) ». GL >taʕaṣṣub< « solidarité tribale ». AL taâcíb « force des nerfs ». VA >muʕaṣṣab + īnʕṣby< « sculpté », probablement une variante phonétique de {ʕṣm}, q.v. *{ʕṢD} (‫)عصد‬ VA >niʕaṣṣad k< « préparer le gruau ». >yatʕaṣṣad< « être préparé comme le gruau ». >ʕaṣīdah + ʕaṣāʔidʕaṣīdah + ʕaṣāyid< « gruau, bouillie de farine ». Cette racine arabe, dont le sémantème basique est « courber, forcer », sans doute en rapport avec le sudarabique épigraphique >ʕṣd< « concentration d’ennemis » et >ʕḍd< « barrage de dérivation », ainsi que le guèze ʕaṣäd « enclos, enceinte », suggère une variante sudarabique épigraphique de {ʕḍd}, q.v.61 *{ʕṢR} (‫)عصر‬ GL >(y)uʕaṣṣiru ʕaṣṣara ʕuṣṣiranaʕṣar ʕaṣart ʕaṣr ʕāṣir ʕaṣṣār maʕṣūr = niʕaṣṣar taʕṣīr kʕaṣartuʕuṣīrniʕāṣar muʕāṣir + īn k< « être contemporain de ». >yatʕaṣṣar atʕaṣṣar = yanʕaṣar anʕaṣar inʕiṣār< « être pressé ou exprimé ». >ʕaṣr + ʕuṣūr / aʕṣār< « temps, époque ». IQ et ZǦ >ʕaṣarʕaṣrʕaṣārʕuṣārah + āt< « jus, suc ». IH 360 >ʕaṣīrun< (registre semi-correct) « figues fraîches » ; VA >ʕaṣīr + ʕuṣrānʕaṣīrʕaṣīr al+dubb< « fruit de l’arbousier ».62 >ʕaṣīrī< « automnal ». GL >ʔ.ʕṣārun< (registre haut) « tourbillon ». AL aâçár + ín « meunier d’un moulin à huile ». GL >ʕaṣṣāratuʔl+zayt wa+l+šarāb = maʕṣaratun< (registre haut), IH 178 >al+maʕṣaratu< (registre haut), AL maâçára + maâácir, diminutif moáyçara + ít « pressoir ; moulin à huile » ; VA >maʕṣarah + maʕāṣir< « pressoir » ; ZǦ >maʕṣarah< « moulin à huile ». Voir {ʔWL} II, {ḤṢR} II, {ḪŠB}, {RMN} I, {RWD} et {ZYT}. < Sémitique e l’Ouest {ʕṣr}, cf. hébreu ʕăṣar « retenir, restreindre », araméen rabbinique ʕăṣar et syriaque ʕǝṣar et guèze ʕaṣärä « presser, exprimer ».63 *{ʕṢṢ} (‫)عصص‬ VA >ʕuṣʕuṣ< « coccyx ». Forme redoublée d’un élément bi-consonantique qu’on retrouve sous {ʕṣṣ} et {ʕwṣ}, q.v., avec les connotations de dureté et de difficulté. *{ʕṢF} (‫)عصف‬ I. GL >ʕaṣfun< (maṣdar, registre haut), VA >taʕṣaf ʕaṣaft ʕaṣf< « souffler avec violence (le vent) ». VA >ʕaṣfiyah + ʕaṣāfī< « jarre ». >rīḥ an ʕāṣifʕaṣf nom d’unité +ahal+ʕuṣfaru< (registre semi-correct), TH 105.9 >ʕ.ṣfūr< « carthame ». GL >ʕuṣfūrun< (registre haut), VA >ʕa/uṣfur + ʕaṣāfirʕaṣfūrʕaṣfūrah< « passereau, petit oiseau » ; IW II : 659 >ʕuṣfūr al+šikāl< « pointe dure dans les entraves pouvant blesser une bête ». DS >ʕ. al+šawk< « accenteur, sorte de petit oiseau » ; HC 33 >ʕaṣāfīr maṣnūʕah min laḥm al+ġanam< « un mets de viande de mouton coupée en morceaux ou hachée, imitant la forme des oiseaux, et grillée ». AL azfóra + açáfir « hochequeue ». DS >ʕuṣfūrī< « ayant la couleur du carthame ». Voir {ḪRʔ}, {DḪN}, {RǦL}, {ŠBB} III, {QMḤ} et {LSN}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pose des problèmes étymologiques, dont la solution serait qu’il s’agit en fait des deux racines différentes, l’une étant une extension de {ṣfr}, q.v., avec un /ʕ/ préfixé,65 donnant au carthame le nom de sa couleur jaune, et

|| 62 Aussi appelé, selon UT nº 4691, >šaǧarat al+dubbaban ʕaṣlūn < « nom propre masculin ». Peut-être une variante graphique de {ʕSL}, q.v. *{ʕṢM} (‫)عصم‬ GL >ʕāṣimun maʕṣūmun< (registre haut), VA >naʕṣam ʕaṣamt ʕiṣmah ʕāṣim maʕṣūm k< « préserver ; protéger » ; AL naâcím aâcémt « confirmer (religion) ». GL >aʕtaṣimu< (registre haut), VA >naʕtaṣam aʕtaṣamt iʕtiṣām muʕtaṣim + īn< « se préserver ou protéger ». >nanʕaṣam anʕaṣamt min< « être préservé ou protégé ». >ʕiṣmah + ʕiṣam< « protection ; défense ». DM 1R >ʕusma< « immunité ou exemption de péché ». AL aâcimí nom d’unité +a « espèce de prune sèche, pruneau » ; TH >qarāmīd ʕāṣimiyyah< « sorte de tuiles » ; ET Abenaçim, Abenayçam, ḪA āṭi 1 >al+muʕtaṣam< « noms propres masculins ». VA >miʕṣam + maʕāṣim< « poignet » ; HC 220 >maʕāṣim (al+ʔawlād)< « confiture d’amandes et sucre pour les enfants ». Sans parentage en sémitique, hormis l’hébreu ʕăṣūmāh « défense » et l’hébraïsme de l’araméen rabbinique hitʕaṣṣēm « taquiner », suggère une évolution sémantique de la défense rituelle dans le judaïsme de briser les os de la victime de Pâques, c’est-à-dire une dérivation de l’hébreu ʕeṣem « os » < pan-sémitique {ʕḏ̣m}, q.v. *{ʕṢW} (‫)عصو‬ GL >ʕaṣàn = ʕaṣāʔun< (registre haut et registre semi-correct), + IH 327 >aʕṣiyatun< (registre semi-correct), VA >ʕaṣā(h) + ʕuṣīʕaṣāʕaṣā(t)< « canne, bâton » ; AL âaçá + vucí, diminutif ûuçáya + ít « canne ; lance » ; IH 194 >ʕaṣāt+ī ≠ ʕaṣātu+ka< (registre semi-correct) « ma ≠ ta canne » ; IQ >al+ʕaṣā min al+ʕuṣayya< « tel père, tel fils » ; UT nº 3457 >ʕaṣā ʔl+rāʕī< (Polygonum aviculare) ; nº 3459 >ʕ. hirmis< (Mercurialis annua) ;67 GL >ʕaṣātu ʔl+rumḥi< (registre semi-correct), DS >ʕaṣà ʔl+rumḥ< « hast, bois de la lance ». GL >ʕuṣayyatun< « eclat de bois » ; ZǦ >ʕuṣayyāt al+ʕīd< « sorte de gaufre ». AL aâçá + ín « fabriquant des lances ». Voir {RḪW}, {SWY} et {LQY}. Probablement un emprunt au guèze ʕǝḍ + ʕǝḍäw « arbre ; bois (de lance) » ou plûtot au sudarabique épigraphique (cf. >ʕṣ< « matériaux de construction, bois ? » et aussi >mʕṣw< « malveillance »), sans doute avec l’évolution connue du phonème /ḍ/ dans le sémitique plus méridional, parallèle à celle des branches du Nord et de l’Est, cf. ougaritique >ʕṣʕṣr< et l’accadien iṣṣūru(m), et plus récemment par le cas parallèle de l’arabe ʕuṭārid, q.v. sous {ʕṬRD}. 67 Mais aussi avec d’autres identifications, selon BCT 2010 : 852-853.

*{ʕḌḌ} | 871

rabbinique āʕ(ā) montre sa correspondance phonétique régulière caractéristique.68 *{ʕṢY} (‫)عصي‬ GL >aʕṣī ʕiṣyānun = maʕṣiyatun ʕāṣin = ʕāṣī = ʕāṣiyun< (registre haut et registre semi-correct), VA >naʕṣī ʕaṣayt ʕiṣyān / maʕṣiyah ʕāṣī + īn / ʕuṣāʕaṣayt+uh aʕṣī< (impératif) >ʕāṣī ʕiṣyān fīʕaṣī< (= /ʕáṣi/), AL naâcí aâçá/éit âicián maâcía + máâci aâci + ín / oôça moocí + ín « être désobéissant ; pécher ; offenser ; falsifier ». VA >niʕaṣṣī k< « rendre désobéissant ; faire pécher ». MT >abī ʔl+ʕāṣnaʕḍud ʕaḍadt ʕaḍd ʕāḍid + īn maʕḍūd k< « protéger ». >naʕtaḍad aʕtaḍadt iʕtiḍād muʕtaḍid + īn bi< « se protéger ». GL >aʕḍādun< (registre haut) « muscles » ; VA >ʕaḍud< « bras (depuis l’épaule jusqu’au coude) ». AL âydáda + âadaíd « poteau de porte ». Le sémantème basique de cette racine arabe « tailler ; blesser », ainsi que l’ougaritique >mʕṣd< « faux », l’hébreu maʕăṣād « hache » et le guèze maʕǝḍä/ǝd « faux ; faucille » prouvent une racine {ʕḍd} pour le sémitique de l’Ouest, différente bien qu’en rapport génétique avec {ḥṣd}, q.v., développée dans une langue cananéenne.69 *{ʕḌRṬ} (‫)عضرط‬ VA >niʕaḍraṭ k< « rendre vil ou bas». >yatʕaḍraṭ atʕaḍraṭ ʕaḍraṭah< « devenir vil ou bas ». IH 266 >ʕaḍrūṭun< (registre semi-correct) « serviteur à gages » ; VA >ʕaḍrūṭī + īn< « homme ignoble ». Extension de {ḌRṬ}, q.v., avec un préfixe /ʔv+/, avec le phénomène décrit pour {ʕSǦD} et {ʕṢFR}.70 *{ʕḌḌ} (‫)عضض‬ VA >niʕa/iḍḍ ʕaḍaḍt maʕḍūḍ k / ʕalàyuʕuḍḍ ʕaḍḍ ʕāḍḍ maʕḍūḍ k / ʕalàyanʕaḍḍ anʕaḍḍ< « être mordu, pressé ou serré ». ZǦ >ʕaḍḍah< « morsure ». >ʕāḍḍ< « mordeur ». IH 253 >kalbun ʕaḍḍāḍun féminin kalbatun ʕaḍḍāḍatun< « chien mordeur ». < Sémitique du Sud {ʕḍḍ}, cf. guèze ʕaḍ(ä)ḍä « nuir ; voler », mais il s’agit d’un élément bi-consonantique pansémitique qu’ou retrouve avec des extensions différentes, comme dans {ʕḍd}, {ʕḍl} et {ʕḍw}. || 68 Ce qui est aussi le cas de l’arabe ʕiḍāh « arbre à épines ». 69 Quant à l’accadien eṣēdu(m) « récolter », il pourrait refléter une de deux phases historiques, quoiqu’il semble sémantiquement plus proche de la forme nouvelle. L’évolution sémantique de cette racine en arabe a été assez compliquée : le bras est conçu comme la partie détachée de cette extrémité, puis il est devenu synonyme de la force et de la protection, par métonymie. 70 Les lexicographes natifs expliquent ce mot comme « celui qui travaille pour sa nourriture » ; voir à propos de la connexion folklorique entre les ventosités et la dignité dans la note à {ḌRṬ}.

872 | *{ʕḌL} *{ʕḌL} (‫)عضل‬ VA >ʕaḍl< (maṣdar) « être douloureux». >ʕaḍalah + āt< « muscle ». >ʕuḍāl< « incurable ». >muʕḍilah< « malheur, calamité ». Extension de l’élément biconsonantique pan-sémitique {ʕḍ}, qu’ou retrouve aussi dans {ʕḍd} et {ʕḍw}. *{ʕḌW} (‫)عضو‬ GL >ʕaḍʔun + ʔ.ʕḍāʔun< (registre semi-correct), VA >ʕuḍw + aʕḍā< « membre ». >ʕuḍwī< « organique ». IH 185 >ʕiḍātun< « portions ». Extension de l’élément biconsonantique pan-sémitique {ʕḍ}, qu’ou retrouve aussi dans {ʕḍd} et {ʕḍl}. *{ʕṬB} (‫)عطب‬ VA >yaʕṭab ʕaṭab ʕaṭb ʕāṭib = yatʕaṭṭabtaʕṭab ʕaṭab< (maṣdar) « faire naufrage». VA >taʕṭab ʕaṭabat maʕṭūb + maʕāṭib al+dābbahʕaṭab< « crever, périr (une bête) » ; AL naâtáb aâtábt « vieillir, devenir suranné ». VA >niʕaṭṭab k< « couler bas (un navire) ; AL niâttáb aâttábt « faire périr ; gâter, endommager ; émousser ». natâatáb ataâtábt taâtáb « être endommagé ou émoussé ». GL >ʕaṭ(a)bun = ʕ.ʕṭābun< « perte, ruine » ; AL áâtab « exténuation ». maâtúb + ín « exténué ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait s’être développée de l’agglutination de la préposition locative bv+ à un emprunt de l’araméen, cf. syriaque ʕǝṭā « détruire, effacer ».71 *{ʕṬR} (‫)عطر‬ VA >yaʕṭar ʕaṭir ʕaṭārah / ʕāṭir ʕa/āṭir= yatʕaṭṭar atʕaṭṭarniʕaṭṭar taʕṭīr k< « parfumer ». >ʕiṭrʕaṭar< « parfum ». DS >ʕiṭriyyah< « arôme, odeur aromatique ». AC >ʕiṭārahʕāṭir< « parfumé ». GT >ʕaṭṭār(un)< (registre haut), MT, IQ, IA et AC >ʕaṭṭārdār al+ʕaṭṭār< « taverne (euphémisme) » ; IQ >abn al+ʕaṭṭār< « nom propre masculin ». Voir {BYḌ}. < Sémitique de l’Ouest {ʕṭr}, avec une évolution sémantique, cf. hébreu ʕăṭārāh « guirlande », araméen rabbinique ʕăṭar « couronner » et « fumée », et syriaque ʕǝṭrā « (vapeurs de l’) encens ».72 *{ʕṬRD} (‫)عطرد‬ VA >niʕaṭrad ʕaṭradt ʕaṭradah muʕaṭrid < « être ingénieux ». IQ et CA >ʕuṭārid< « Mercure » ; UT nº 3314 « nard celtique (Valeriana celtica) ». VA >ʕuṭāridī< « ingénieux » ; AL uûtaridí + ín « négociant ». Probablement une contraction (naḥt) || 71 Plus proche sémantiquement de l’arabe que ses parents en araméen rabbinique ʕăṭē et en hébreu ʕāṭāh « envelopper », en arabe ġaṭā « couvrir » et en accadien eṭû « devenir obscure », en fait une extension de l’élément bi-consonantique {ġ/ʕṭ}, qu’on retrouve dans {ʕṭf} et {ʕṭl} ; cf. aussi l’hébreu ʕāṭaf « être faible ». Il y a là aussi une connexion sémantique entre l’obscurité et l’outremonde, et folklorique avec la coutume des mourants chez certains peuples de se couvrir la face. 72 Il semble aussi que cette racine ait été confondue avec {ʕṭn}, cf. guèze ʕaṭänä « encenser » et arabe ʕaṭana « sentir mauvais (les peaux pendant leur préparation) » ; voir Leslau 1987 : 76.

*{ʕṬF} | 873

de la phrase *ʕawfā ṭāridā « oiseau volant », surnom plaisant que les Chrétiens ou les Juifs araméophones du Moyen Orient auraient donné au dieu Mercure, en se moquant de ses images aux pieds ailés ; cf. {BRǦS}. *{ʕṬS} (‫)عطس‬ GL >aʕṭusu ʕuṭāsun< (registre semi-correct), VA >naʕṭus ʕaṭast ʕuṭās ʕāṭis + īn ʕaṭṭās + īn = yatʕaṭṭas atʕaṭṭasyaʕṭusniʕaṭṭas taʕṭīs k< « faire éternuer ». AL nadárt fal âotáç « pratiquer la divination par la compte des éternuements ».73 ET Benietos (= /baní ʕaṭṭús/) « nom propre masculin pluriel ». DS >muʕaṭṭis = ʕūd a+ʕuṭās< « herbe à éternuer (Achillea ptarmica) ». < Sémitique de l’Ouest {ʕṭš}, cf. hébreu ʕăṭīšāh, syriaque ʕǝṭāšā « éternuement », araméen rabbinique ʕăṭaš et guèze ʕaṭäsä « éternuer ». *{ʕṬŠ} (‫)عطش‬ IH 200 et 160 >ʕaṭšun ʕiṭšānu< (registre semi-correct), GL >aʕṭašu< (registre haut), VA >naʕṭaš ʕaṭašt ʕaṭ(a)š ʕāṭiš + īn ʕaṭṭāš + īn ʕaṭšān = yatʕaṭṭaš atʕaṭṭašniʕaṭṭaš k< « faire subir la soif » ; AŠ 43/2/5 >li+miṯli haḏā ʔl+šarāb yuʕaṭṭaš< « on éprouve la soif d’un tel vin ». DS >ʕaṭīš< « assoiffé ». UT nº 3417 >ʕaṭšān< « chardon à bonnetier (Dipsacus fullonum) ».74 Voir {ʕŠT} et {MWT}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être développée par le remplacement euphémistique de {ḏ̣mʔ}, q.v., par une contraction (naḥt) de la phrase *ʕa(là) ṭayš « étant égaré (dans le désert) ».75 *{ʕṬF} (‫)عطف‬ GL >aʕṭifu ṯāniyatan< (registre haut) « retourner », VA >naʕṭaf ʕaṭaft ʕaṭf ʕāṭif + īn maʕṭūf ʕalà< « se diriger vers un lieu ; se montrer bienveillant » ; >n. k ʕalà< « connecter avec une conjonction » ; ḪA cqi 1 >aʕṭaf bi+hā< « octroie cela, s’il te plaît ». NQ au 5/11 >tiʕaṭṭaf< « être bienveillant ». VA >yanʕaṭaf anʕaṭaf ʕalà< « être connecté par une conjonction ». >nastaʕṭaf istiʕṭāf k< « demander bienveillance ». >ʕaṭf< « conjonction (grammaire) » ; >ʕ. + aʕṭāf = maʕṭif + maʕāṭif< « côté du corps » ; IQ >layyin al+maʕāṭif< « ayant un beau corps » ; 161/1/2 >ġuṣaniyy al+maʕāṭif< « aux membres flexibles (comme les rameaux d’un arbre) » ; >ʕiṭfay+k< « tes hanches » ; IZ 12/5/4 >ʕiṭf+ahā< « ses hanches ». VA >ʕaṭūf + īn< « bienveillant ». < Sémitique de l’Ouest {ʕṭf}, cf. hébreu ʕāṭaf, ara-

|| 73 Superstition croyant pouvoir prévoir la gravité et les conséquences d’une maladie, selon le nombre d’éternuements du malade. On la mentionne sous le nom de cuento de los esternudos, parmi les pratiques défendues par l’Eglise, dans le Vidal Mayor (Cabanes, Blasco & Pueyo 1996 : 209). Il faut donc corriger l’interprétation donnée à cette entrée d’AL dans Corriente 1997a : 357. 74 Avec deux variétés, >barrī< « sauvage » et >bustānī< « domestique », selon BCT 2010 : 853. 75 Il en a été de même pour la faim, où le terme sémitique de l’Ouest tiré de la racine {rġb} a été remplacé par {gwʕ} en arabe et en sudarabique épigraphique; voir {ǦWʕ}.

874 | *{ʕṬL}

méen rabbinique ʕăṭaf, syriaque ʕǝṭaf « s’envelopper » et guèze ʕaṭäfä « envelopper ». *{ʕṬL} (‫)عطل‬ VA >naʕṭal ʕaṭalt ʕuṭlah ʕāṭil + īn< « être désoeuvré, à ne rien faire ». GL >(y)uʕaṭṭilu taʕṭīlun muʕaṭṭilun muʕaṭṭalun< (registre haut), VA >niʕaṭṭal ʕaṭṭalt taʕṭīl k ʕan< « rendre désoeuvré, laisser sans ouvrage ; dénier les attributs divins » ; AL niaâtál aâtált taâtíl múâtil féminin mâatíla + ín moaátal « empêcher ; réquisitionner (des revenues) » ; IQ >naʕaṭṭal al+kās< « je quitte la boisson ». VA >yatʕaṭṭal atʕaṭṭal< « rester sans ouvrage, devenir inutile ; être dénié (un attribut divin) ». VA >ʕuṭlah + ʕuṭalʕuṭālah< « désœuvrement » ; AL ûútla « vacances des tribunaux » ; IQ >laylat al+ʕuṭlah< « nuit sans débauche ». AC >ḏawāt al+ʕaṭal< « les vieilles filles ». PZ >al+manāyib wa+l+nafaqāt wa+l+ḫasarāt wa+l+ʕaṭālāt< « dépenses légales, et autres pertes et délais ». VA >ʕaṭṭāl + īnʕāṭilʕaṭil< « inutile, désœuvré ». VA >muʕaṭṭil< « qui dénie les attributs divins ». Voir {ḎW(T)}. Emprunt à l’araméen, cf. rabbinique ʕaṭlā « fainéant » et syriaque ʕǝṭel « être sot ».76 *{ʕṬN} (‫)عطن‬ VA >ʕaṭan + a ʕān / ʕuṭūn< « poitrine ».77 Voir {ḌYQ}. < Sémitique du Sud {ʕṭn}, cf. guèze ʕaṭänä « encenser » et arabe ʕaṭana « sentir mauvais (les peaux pendant leur préparation) ». *{ʕṬW} (‫)عطو‬ GL >(y)aʕṭī naʕṭū iʕṭi (impératif) iʕṭāʔun muʕṭī muʕṭàn féminin muʕṭātun< (registre semi-correct et registre haut), VA >naʕṭī ʕaṭayt / aʕṭayt ʕaṭā / iʕṭā / ʕaṭiyyah muʕṭī / ʕāṭī muʕṭā knaʕṭī yaʕṭī+kum yaʕṭī+h tuʕṭà ʕaṭā+k ʕaṭā+nī ʕaṭā+hā l+ī ʕaṭayt / aʕṭayt aʕṭī+nī (impératif) ʕaṭā / ʕaṭiyyah muʕṭiyyahyaʕṭī(+k) naʕṭī+k ʕuṭī(h≠k) aʕṭī+h aʕṭūaʕṭī yaʕṭī+k al+lah< « si tu donnes, Dieu te donnera aussi » ; >las naʕṭī an yartafad< « je ne le laisse pas s’arrêter » ; IZ 2/2/1 >al+nufūs naʕṭū ʕalī+hā< « nous donnerions nos vies pour elle » ; CD M 4/5 >tisʕa aʕšār al+malāḥa ʕuṭī+ha< « ella a reçu neuf sur dix parties de toute la beauté » ; EV 10 taati nahuar « elle entre en fleurs ». GL >taʕāṭā mutaʕāṭīnatʕāṭà taʕāṭayt / atʕāṭayt taʕāṭī mutaʕāṭī fī< « se vanter ». >yanʕaṭā anʕaṭā< « être donné » ; AL

|| 76 Cf. l’hébreu ʕāṣēl « fainéant » et les connotations négatives de l’arabe {ʕḏ̣l}. 77 Ainsi rendu dans cette source, mais DS avait probablement raison de considérer qu’il s’agissait d’une contamination sémantique à cause de la phrase ḍayyiqu l+ṣadri / l+ʕaṭani, car ce dernier mot signifie exactement les limites de l’endurance d’une personne, la connexion sémantique avec la racine sud-sémitique étant la capacité de supporter les odeurs fortes. Quant au témoin d’IQ 88/11/3 *>uṭnuh dūnak< dans Corriente 1997a : 367, l’avis y a été modifié sur cette lecture d’un passage obscur du manuscrit dans la nouvelle édition du Dīwān, bien que les doutes ne sont encore tout à fait résolus.

*{ʕḎ̣M} | 875

nanaâtá anaâtáit « se rendre ou soumettre ». VA >nastaʕṭī istiʕṭā< « mendier ». AL aâtí « générosité ». aâtá = aâtía, + CD M 2/14 >ʕaṭāyāʕaṭiyyatun< (registre haut) « don, cadeau » ; >ʕazīzu ʔl+ʕaṭiyati< (registre semi-correct) « munificent » ; >ʕaṭiyyat ʔl+faḍāyil< « concession de faveurs » ; LO Ate/ia, ET At(e)a « noms propres féminins ». AC >muʕṭī féminin ʕāṭiyahmuʕṭī ʔl+kitāb< « législateur ». Voir {ʔMR} I, {ḪṢM}, {RʔY}, {RBW}, {ŠTM} I, {ʕŠR}, {QDM}, {LWZ}, {LWQ} et {YDW}. Cette racine arabe, sans parentage dans le sémitique ou dans les langues voisines et ayant presque remplacé la racine {whb}, caractéristique du sémitique de l’Ouest, a une variante anṭà dans quelques dialectes arabes, ce qui a suggéré un parentage étymologique avec le guèze mäṭṭäwä « donner, rendre » (cf. araméen rabbinique et syriaque mǝṭā « atteindre »).78 Néanmoins, il faut considérer aussi l’hébreu ʕāṭāh « prendre, saisir » et la possibilité d’une substitution argotique dans la langue des arabes bilingues de Syrie et d’Iraq préislamique, comme dans le cas de {MŠY}, q.v. *{ʕḎ̣ʔ} (‫)عظء‬ SH >ʕaḏ̣āyah< « sorte de lézard ». Nom euphémistique, tirée de la racine {ʕḏ̣w} « nuire », variante phonétique de {ʕḌD}, q.v., à cause des superstitions soulevées par ces animaux. *{ʕḎ̣M} (‫)عظم‬ GL >yaʕ.ḏ̣mu ʕaḏ̣a/āmatun< (registre semi-correct), VA >yaʕḏ̣um ʕaḏ̣um ʕuḏ̣m / ʕaḏ̣amahyaʕḏ̣am< « être grand » ; VA >yaʕḏ̣um ʕalà< « être arrogant » ; IQ >ʕaḏ̣um ʕalay+ya< « il fut trop pénible pour moi ». >taʕaḏ̣ḏ̣am taʕḏ̣īm< « apprécier beaucoup » ; GL >uʕaḏ̣ḏ̣imu muʕaḏ̣ḏ̣amun< (registre haut), VA >niʕaḏ̣ḏ̣am taʕḏ̣īm k = nuʕḏ̣im aʕḏ̣amt iʕḏ̣ām muʕḏ̣im kyatʕaḏ̣ḏ̣am atʕaḏ̣ḏ̣am taʕaḏ̣ḏ̣um< « devenir grand » ; AL nataâdám ataâdámt « s’ennoblir ». VA >nastaʕḏ̣am k< « considérer grand ». GL >ʕaḏ̣īmun + ʕiḏ̣āmun< (registre haut), VA >ʕaḏ̣īm + ʕiḏ̣ām / aʕḏ̣umʕaḏ̣am + ʕiḏ̣āmʕuḏ̣aymātʕaḏ̣(a)m + ʕiḏ̣āmʕaḏ̣m< « bois d’un arbre (pas son écorce) » ; GL >ruʔūsu ʔl+ʕiḏ̣āmi< (registre haut) « apophyses ». VA >ʕaḏ̣mī féminin ʕaḏ̣miyyah< « osseux ». GL >ʕu/iḏ̣m+ihi< (registre semi-correct) « son grandeur ». AL aâdáma « grandeur ». GL >ʕaḏ̣īmun< (registre haut), féminin AC >ʔl+ʕaḏ̣īmatuaʕḏ̣amu< (registre haut), VA et IQ >ʕaḏ̣īm + ʕiḏ̣āmaʕḏ̣amʕaḏ̣īmun ǧiddā< « très important » ; VA >ʕuḏ̣amā / ʕiḏ̣ām< « gens de marque » ; IQ >aš fī ḏā min ʕaḏ̣īm< « faut-il s’en surprendre ? » ; >ʕaḏ̣āyim< « calamités ». AL maâdáma + maâdím (lire maâádim). VA >muʕḏ̣am< « majorité ». Voir

|| 78 Voir Leslau 1987 : 374. A propos d’une équivalence étymologique occasionnelle entre /n/ et /ʕ/, voir le compte-rendu de Corriente de W. Leslau, 1969 : 9.

876 | *{ʕFR}

{ǦWH}, {ḪṬR}, {RḪṢ}, {RMM}, {ŠYʕ}, {ʕBD}, {FYL}, {KTF}, {KSR} I, {LḤM}, {MRTN}, {NBT}, {NHR} et {HMM}. < Pan-sémitique {ʕḏ̣m}, cf. ougaritique >ʕḏ̣mʕḏ̣m< « totalité ». *{ʕFR} (‫)عفر‬ GL >ʕafrun< « terre, poussière ». ZǦ >ʕafrah< « nom propre féminin ». IQ 189/3/1 >yaʕfūr< « gazelle ». HC 169 >al+bāḏinǧān al+muʕaffar< « aubergines farcies ». IH 181 >muʕāfiriyyun< (registre semi-correct) « de la tribu yéménite de Muʕāfir ». < Pan-sémitique {ʕfr}, cf. ougaritique >ʕprʕifrīt + ʕafārītʕafrīṭ< « génie malfaisant » ; AL eêfrít = âyfrít = afrít + aâfírit « géant ; griffon ; tigre ».79 aâfréta « action d’un géant ». < Pehlevi āfrīt « créature », contaminé par {ʕfr}, qui avait développé en arabe la signification de « jeter par terre comme une bête fauve ». *{ʕFṢ} (‫)عفص‬ FḪ >ʕafṣ< (maṣdar) « presser ». VA >ʕafṣ nom d’unité +ah< « noix de galle » ; GL >šaǧaru ʔl+ʕafṣ< « chêne à galles (Quercus lusitanica) ». VA >ʕufūṣah< « âcreté, saveur âcre ». MT >ʕafṣūn< « nom propre masculin ou sobriquet ». DS >ʕifāṣ< « sac du semeur » ; AL îyfáç + ít « cannelle ou broche d’un tonneau ». Voir {ʕṢF} et {ʕNFṢ}. Emprunt à l’araméen, cf. rabbinique et syriaque (ʕ)afṣā « noix de galle ». *{ʕFF} (‫)عفف‬ VA >niʕaff ʕaff ʕafaft ʕiffah / ʕafāf = yatʕaffaf atʕaffaf taʕaffuf mutaʕaffif min< « être chaste ou décent » ; IQ >atʕaffaf< « être honnête ». VA >niʕaffaf taʕfīf k< « rendre chaste ou décent ». GL >ʕafīfun< (registre haut), VA >ʕaff al+izār = ʕafīf + ʕifāf / aʕiffā< « chaste, décent » ; IQ >ʕafīf = maʕfūf< « honnête » ; ET Affif « nom propre masculin ». GL >ʕafāfun< (registre haut), VA >ʕiffah = ʕafāf< « chasteté » ; IQ >ʕafāf< « honnêteté ». Voir {ŠǦR}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, il semble s’agir d’une extension, avec une évolution sémantique « voler > être au-dessus de », d’un élément bi-consonantique {ʕf}, plus fréquent sous la variante {ʕwf}, q.v. *{ʕFN} (‫)عفن‬ GL >yaʕfanu ʕa/ifnun< (registre haut et registre semi-correct) « se pourrir » ; >mina ʔl+ʕifni< (registre semi-correct), NQ db 2/5/4 >b+al+ʕafan< « à cause de la putréfaction ». ZǦ >maʕfūnmaʕfūn féminin maʕfūnā< « pourri ». Peutêtre une variante phonétique de {ʔFN}, q.v. ; cf. aussi {ḤFN}.

|| 79 Probablement ces significations ne sont pas exactes, mais ont résulté de la compréhension imparfaite par Alcalá des explications de ses informateurs natifs.

*{ʕQB} | 877

*{ʕFW} (‫)عفو‬ I. GL >yaʕfū ʕafwun< (registre haut), VA >naʕfū ʕafaw/yt ʕafw ʕāf + īn maʕfū ʕanyaʕfū aʕfu< (impératif) « pardonner » ; >ʕafā+nā ʔl+lah< « à Dieu ne plaisse ! » ; IZ 2/2/4 >šufī waʕufī mawlā+k< « plût à Dieu de que ton maître aille mieux » ; AC >qad ʕufī ʕann+uh< « il a déjà été pardonné ». VA >niʕaffī taʕfiyah k = niʕāfī muʕāfāh k< « garder, protéger » ; >nuʕfī aʕfayt iʕfā muʕfī muʕfā kmuʕfà(n)< « exempter, dispenser ». >nastaʕfī istiʕfā min / ʕan< « demander à être exempté ou dispensé » ; AL naztaâfí azaâféit « se démettre, démissionner ». AŠ 89/4/3 >ʕafā< « perte, ruine ». GL >ʕāfiyatun< (registre haut), AL áâfia « bonne santé, bien-être » ; VA >ʕāfiyah< « concorde » ; ZǦ et IA « bonnes manières » ; IQ >aṭlubū l+al+ʕāfiyah< « soyez polis » ; AC >al+ʕāfiyah alʕāfiyah< « ayez pitié ! » ; VA >ṭālib ʕāfiyah< « poli, bienveillant » ; ET Alafia, Amnabilafia, NQ bz 1/0/1 >abni abi+l+ʕāfiyahʕufwānuʔl+ʔamr< (registre semi-correct) « la majeure partie d’une chose ». Dissimilation de {ʕNF}, q.v. *{ʕQB} (‫)عقب‬ VA >niʕaqqab taʕqīb k = yatʕaqqab atʕaqqab taʕaqqub mutaʕaqqib mutaʕaqqab kniʕaqqab li+wild+ī< « ressembler à son père ». GL >ʔ.ʕāqibu ʕiqābun / ʕuqūbatun< (registre haut) ; VA >niʕāqab muʕāqabah / ʕiqāb ʕalà< « punir ». GL >ʔ.ʕqibu< « rendre (un emprunt) » ; VA >nuʕqib aʕqabt iʕqāb muʕqib muʕqab k = niʕaqqab k< « suivre ; laisser (des enfants) ». MT >ʕaqab< « à la suite de » ; >fī ʕaqab fibrayr< « à la fin de février ». GL >ʕaqbun< (registre haut) « postérité ». >ʕaqabatunʕaqabah + āt / ʕiqābʕaqabahʕaqabʕaqib + aʕqāb< « talon du pied ; enfant, postérité ». >ʕiqāb = ʕuqūbah + ātʕuqūbah< « punition » ; IQ >mustawǧib al+ʕuqūbah< « punissable ». >ʕiqāb< « chien de garde ».80 GL >ʕaqībun + aʕqāb< (registre haut) « successeur » ; IZ 15/5/4 >fī ʕaqīb ʕaqīb+u< « à toujours ». GL >ʕuqābun< (registre haut), VA >ʕuqāb + ʕiqbānʕuqābʕuqāb< « margelle d’un puits avec les accessoires pour en puiser l’eau ». AL ûucábi + ín « aquilin » ; IB 83 et 122 >manāqiš ʕuqābiyyah< « sarcloirs ». GL >ʕāqibatunʕāqibah + ʕawāqibʕawāqibʕāqibah< « conduite ». AŠ 31/2/5 >ʕuqbà ʔl+darak< « responsabilité civile ». VA et IQ >yaʕqūbʕqbʕqb< « partie contiguë » et guèze ʕaqäbä « garder ». *{ʕQD} (‫)عقد‬ GL >aʕqidu< (registre haut), IQ >ʕaqad yaʕqad tuʕqad aʕqad< (impératif) « attacher, nouer ; donner des fruits ; être rédigé (un contrat) » ; VA >naʕqad ʕaqad(t) ʕaqd ʕāqid +īn maʕqūd k< « attacher, nouer ; se cailler ou coaguler ; boutonner ; se nouer (les fruits d’un arbre » ; AL naâquéd/t âaquédt âaquét « attacher, nouer ; ajuster des lisses au métier du tisserand ; se coller ; souder (avec du plomb) » ; nebdí naâquéd « se former le poulet dans l’œuf » ; VA >naʕqad maʕ ʕalà< « s’accorder avec, conclure un engagement » ; IQ >ʕaqadtu ṣulḥ+ī maʕ< « j’ai fait la paix avec » ; >ʕaqad al+lahu rāyata ʔl+naṣri< (registre haut) « plut à Dieu de lever l’étendard de la victoire ». SH >ʕaqad = inʕaqad< « faire prise (le plâtre, etc.) ». IZ 11/6/4 >yuʕqid+uh sukkar< « faire candir du sucre (sur un gâteau) ». VA >niʕaqqad k< « nouer » ; ZǦ >yiʕaqqad< « grener ». VA >yatʕaqqad atʕaqqad taʕaqqud< « être noué » ; AL nataâquéd ataâquádt ataâquétt « se cailler ou coaguler ; devenir noueux » ; SH >taʕaqqad< « être à point (le fromage) ». VA >yanʕaqad anʕaqad< « être coagulé ou attaché » ; MT >anʕaqad munʕaqad< « être accordé » ; IQ >yanʕaqad< « donner des fruits (un arbre) ». VA >naʕtaqad aʕtaqadt iʕtiqād muʕtaqid muʕtaqad kyaʕtaqad iʕtiqād< « croire » ; AL naâtaquíd aâtaquátt âataquíd « croire ; considérer » ; IQ >naʕtaqad l+ak min al+mawaddah ʕaḏ̣īm< « j’abrite pour toi un très grand amour ». VA >ʕaqd + ʕuqūd< « accord, contrat ; traité », AL áqâd + ûcúd « accord ; acte, document » ; FǦ >ʕaqd< « première rangée de briques » ; IQ >ʕaqd al+liǧām< « nœud fait dans les rênes » ; ḪA īl 3 >ʕaqd al+fīl< « protection de la reine avec un évêque (dans les échecs). VA >ʕiqd + ʕuqūdʕiqad< « collier ». GL >ʕuqdatun< (registre haut) « nœud ; groupe » ; VA >ʕuqdah + ʕuqadʕuqdaʕuqa/ūd< « nœud » ; >ʕuqad< « nœuds, jointures des doigts » ; DS >ʕuqdah + ʕuqad< « fruit noué » ; AL ûúqde + ûuquéd/t « nœud ; bouton (des plantes) ; GL >ʕuqdatu sittati ʕ.lāf< « légion » ; >ʕuqdatu ʔl+zaytūnʔuqdah min zaytūn< « olivaie » ; AŠ 6/3/2 >ṣūrat al+ʕuqūd< « geste pendant la prière de se toucher les cuisses avec les doigts pliés pour indiquer le nombre 58 » ; IQ 138/5/2 >radda+nī fī ʕuqdat al+tisʕīn< « il m’a fait vieillir jusqu’à 90 ans (= il m’a malmené) ».82 VA et IA >ʕaqīd< « lait caillé » ; AL aâquíd « coagulation ; épaisseur ». VA >ʕaqīdah + ʕaqāʔidiʕtiqād< « considération, respect ». VA >ʕaqqād + īn< « notaire publique ». AL maâcúd +

|| 81 Avec le suffixe diminutif catalan. 82 Allusions à la représentation des chiffres avec les doigts ; voir Pellat 1977 : 46.

*{ʕQRB} | 879

ín « (con)gelé ». IA >muʕaqqadmuʕaqqad al+sukkar ≠ al+ʕasal< « deux sortes de candi : au sucre ≠ au miel » ; TH 90.4 >ḫubzatun mudallasatu ʔl+muʕaqqad< « pain fait avec de la farine adultérée ». GL >munʕaqidun< (registre haut) « coagulé ». Voir {BḤR(Q)}, {BND} I, {ḤBS(N)}, {RHN}, {Ḏ̣HR}, {ʕBʔ}, {ʕRQ}, {FRZ} II, {NKḤ} et {WRQ}. < Pan-sémitique {ʕqd}, cf. hébreu ʕāqad, araméen rabbinique ʕăqad, syriaque ʕǝqad, guèze ʕaqädä « attacher », sudarabique épigraphique >ʕqd< « quantité, grand nombre » et accadien eqīdu « fromage ». *{ʕQR} (‫)عقر‬ VA >naʕqar ʕaqart ʕaqr ʕāqir + īn ʕaqqār + īn maʕqūr kʕuqir ʕaqryaʕqar+uh ʕaqar(+ak) ʕaqaratyuʕqar ʕaqr + ʕuqūr< « déchirer ». VA >yanʕaqar anʕaqaryanʕaqar< « être tué ». AL eîcár « stérilité » ; ráhan al aycár + arhún « hypothèque ». VA >ʕaqr< « immeuble ». >ʕuqār< = IQ « vin ». VA >ʕāqir + ʕawāqiraʕqar< « plus destructif ». VA >ʕiqqār + ʕaqāqir< « épice » ; UT nº 3315 >ʕāqir qarḥāʔl+ʕaqrabu< (registre haut) « le Scorpion » ; >ʕaqrabun< (registre haut), VA >ʕaqrab + ʕaqāribʕaqrabʕaqārib< « scorpion » ; AL aâcráb « scorpion ; le Scorpion » ; DS >ʕaqrab< « entrave en fer des prisonniers » ; GM 38 >ʕaqrab al+māʔ< « silure du Nil (Malapterurus electricus) » ; DS >ʕaqārib< « jours très froids au moment de la nouvelle lune de novembre, décembre et janvier ». >ʕuqayribah< « doronic (Doronicum scorpioides) ». UT nº 3456 >ʕuqrubānmuʕaqrab< « mélilot (Melilotus officinalis) ». Voir {ḤŠŠ} I, {ḎNB} et {ŠWK}. < Pan-sémitique {ʕqrb}, cf. hébreu ʕaqrāb, araméen rabbinique ʕaqrabbā, syriaque ʕeqqarbā, guèze ʕaqräb et accadien aqrabu.85

|| 83 Dans ce dernier cas, il s’agit d’un emprunt direct au syriaque ʕeqqār qarḥā, littéralement « racine de pois », mais compris en arabe par une étymologie populaire comme « tueur des plaies ». 84 Ou la variété arabe subglandulosum, souvent identifié comme >ʕ. ṣaġīrʕ. kabīrʕiqṣah + ʕiqaṣ< « tresse, natte de cheveux », Voir {ʕKS} II. < Sémitique de l’Ouest {ʕqš}, cf. hébreu ʕāqaš « tordre », araméen rabbinique ʕiqšān « cagneux » et guèze ʕaqqäṣä « tendre une piège ».86 *{ʕQʕQ} (‫)عقعق‬ GL >ʕaqʕaqatun< (registre semi-correct), VA >ʕiqʕāq nom d’unité +ah + ʕaqāʕiqniʕaqqaf taʕqīf k< « courber, cambrer ». >yatʕaqqaf atʕaqqaf taʕaqquf = yanʕaqaf anʕaqaf inʕiqāf munʕaqif< « être courbé ou cambré ». Extension d’un élément bi-consonantique {ʕq} du sémitique de l’Ouest, qu’on retrouve aussi dans {ʕqq}, {ʕql}, {ʕqš}, etc., avec le sémantème basique de « couper, fendre, etc. » ; cf. araméen rabbinique ʕăqaf « circonvenir ; substituer ». *{ʕQQ} (‫)عقق‬ VA >nuʕuqq ʕaqaqt ʕaqq / ʕuqūq ʕāqq + īn maʕqūq al+wālidayn< « être désobéissant à ses parents ». GL >ʕaqīqun ʔ.ṣfaru< (registre haut) « agate jaune » ; >ʕ. aḥmaru< (registre haut), IQ >ʕaqīq< « cornaline ». HC 82 >ḫardal … ʕaqīqī< « espèce de moutarde ». IQ >ʕaqīqah< « fête à l’occasion de raser pour la première fois la tête d’un enfant mâle ». >ʕuqūq< « désobéissance ». Voir {ḪLQ} I. Extension d’un élément bi-consonantique {ʕq} du sémitique de l’Ouest, qu’on retrouve aussi dans {ʕqf}, {ʕql}, {ʕqš}, etc. *{ʕQL} (‫)عقل‬ VA >naʕqal ʕaqalt ʕaq(a)l ʕāqil + īn / ʕuqalā / ʕuqqāl / ʕaqlā maʕqūl k = yatʕaqqal atʕaqqal taʕaqqul mutaʕaqqil mutaʕaqqal k< « comprendre », IA >yaʕqal< « être raisonable » ; VA >naʕqal ʕaqalt ʕaql ʕāqil + īn maʕqūl kaʕqal< (impératif) « entraver, attacher (les bêtes) » ; AŠ 85/4/5 >lam naʕqal+nī< « je ne me suis pas compris moi-même ». VA >niʕaqqal taʕqīl k< « faire comprendre ». >nuʕqil aʕqalt k< « retarder ; empêcher ». >yanʕaqal anʕaqal inʕiqāl< « être compris ». >naʕtaqal iʕtiqāl< « être retardé ou empêché ». GL >ʕaqlun< (registre haut), VA et AC >ʕaql + ʕuqūlʕaqal + ʕuqūlʕan ʕaql+uh qad ḫaraǧ< « il a perdu la raison » ; GL >ḍaʕīfu ʔl+ʕaql< (registre haut) « sot ». >ʕaqliyun< (registre semicorrect), VA >ʕaqlʕuqlatunʕuqlah< « obstacle ; retardement ». VA >ʕiqāl + āt< « entrave (pour les bêtes) ». VC 3/11 >ʕiqāl< (lire >ʕuqqālʕāqilʕāqilatun< (registre haut), AC >ʕā/aqil + ʕuqalāmaʕqal< « forteresse ». AŠ 6/5/2 >la+hu maʕqūl< « il possède de l’intelligence ». Voir {ḤQL} II, {ḪFF}, {ḎHL}, {ZNḪ}, {ṬḤN} et {WQʕ}. Extension d’un élément bi-consonantique {ʕq} du sémitique de l’Ouest, qu’on retrouve aussi dans {ʕqf}, {ʕqq}, {ʕqš}, etc., cf. hébreu ʕāqal, syriaque ʕǝqal « tordre » et araméen rabbinique ʕiqlā « bande ; crampon ». *{ʕQM} (‫)عقم‬ VA >ʕuqm = ʕuqūmah< « stérilité ». >ʕuqām< « incurable ». GL >ʕaqīmun< (registre haut), VA >ʕaqīm + īnʕaqīmmʕqm< « trop plein » et guèze ʕaq(q)ämä « restreindre ». *{ʕKB} (‫)عكب‬ UT nº 3402 >ʕakkūb (bustānī)< « artichaut (Cynara scholymus) » ; >ʔ. barrī / fārisī< « cardon (Cynara cardunculus) ». Emprunt à l’araméen cf. syriaque ʕakkūbā « chardon ; verrue » et rabbinique ʕakkūbīt(ā) « chardon », formé sur ʕakkēb « retarder ; retenir », sémantique et phonétiquement proche de l’élément bi-consonantique {ʕq} et ses extensions. Voir {ʕNKB}. *{ʕKR} (‫)عكر‬ VA >niʕakkar taʕkīr k< « troubler » ; AL niaâcár aâcárt « mêler, mélanger (les couleurs) ». VA >yatʕakkar atʕakkar< « se troubler ». >niʕakrak ʕakrakah k< « rendre fainéant ». >y/natʕakrak atʕakrak(t)< « devenir fainéant ». GL >ʕ.kru+hu< (registre haut) « sa lie ». LZ >ʕukārun< (registre semi-correct), VA >ʕukkār + ʕakākirʕukkārǧalas minn+uh ʕukkār+uh< « son marc s’est précipité » ; IH 296 >ʕukkāru ʔl+zayti< (registre semi-correct) « lie de l’huile ». GL >ʕakarʕakkar< « kermès ». GL >ʕakkariyun< (registre semi-correct) « cramoisi ». ZǦ et IA >ʕakrak< « fainéant ». VA >muʕakkar al+ʕayn< « aux yeux troubles ». < Sémitique de l’Ouest {ʕkr}, cf. hébreu ʕākar, araméen rabbinique ʕăkar « troubler », syriaque ʕakkar « empêcher » et sudarabique épigraphique >ʕkr< « être enceinte », avec des évolutions sémantiques différentes dans les deux derniers cas. *{ʕKRŠ} (‫)عكرش‬ VA >niʕakraš k< « expédier, dépêcher». >yatʕakraš atʕakraš< « être expédié ou dépêché ». >ʕikriš + ʕakāriš< « rapide ». UT nº 3443 >ʕikriš< « digitaire sanguine (Digitaria sanguinalis) ». UT nº 2345 >ʕikrišah< « espèce de varech (Charion fragilis) ». Peut-être une dissimilation de {ʕkš} dont les significations « ramasser » et « s’embrouiller » sont assez proches de celles-ci.

882 | *{ʕKRM} *{ʕKRM} (‫)عكرم‬ IH 297 >ʕakramatun< (registre semi-correct), LZ >ʕakramah< « nom propre masculin ». Extension de {krm}, q.v., avec préfixation de /ʔa/ et remplacement par /ʕ/.87 *{ʕKZ/S} (‫)عكز أو عكس‬ GL >ʕukkāsun< (registre semi-correct), VA >ʕukkāz/s + ʕakākis = ʕakkāsah + ātʕukkāsʕukkāzʕks< « blessure », sémantiquement improbables, la racine arabe {ʕkz} et sa variante en arabe andalou {ʕks} pourraient n’être que des variantes phonétiques de {ʕQṢ}, ce qui est appuyé par {ʕKS} II, q.v. II. IH 193 >ʕuksah< « tresse, natte de cheveux». Variante phonétique de {ʕQṢ}, q.v. *{ʕKF} (‫)عكف‬ VA >naʕkuf ʕakaft ʕukūf ʕākif maʕkūf ʕalà = nanʕakaf anʕakaft inʕikāf munʕakif ʕalà = naʕtakaf aʕtakaft iʕtikāf muʕtakif ʕalà< « être assidu, s’appliquer avec assiduité » ; AŠ 99/2/2 >muʕtakaf fī ǧāmiʕ azhar< « qui séjourne pour faire ses prières à la mosquée d’Al-Azhar ». 96/4/4 >tiʔakkaf+hā l+ī< « tu me l’assigneras ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être développée par l’agglutination de la préposition fī à un élément bi-consonantique {ʕk} qu’on retrouve dans l’arabe {ʕkb} « s’arrêter », {ʕkḏ̣} « arrêter », {ʕkl} « retenir », etc. *{ʕKK} (‫)عكك‬ AŠ >ʕakkah< « Saint Jean d’Acre, Akka ». < Egyptien ancien ʕa-ka ou du cananéen de Tell Al-ʕAmārna akka, plutôt que de l’hébreu ʕakkō, araméen rabbinique et syriaque ʕakkū ou accadien akkû. *{ʕKM} (‫)عكم‬ GL >ʕikmun< (registre haut) « sac, besace ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe serait une extension de l’élément biconsonantique {ʕk} qu’on retrouve dans arabe {ʕkb} « s’arrêter », {ʕkḏ̣} « arrêter », {ʕkl} « retenir », etc. *{ʕKN} (‫)عكن‬ DS >ʕuknah< « colchique d’automne (Colchicum autumnale) ». VA >ʕukkān + āt / ʕakākīn< « plis dans une peau trop graisse » ; IQ >ʕukkān< + CD L 1/26 >ʕakākin< « sein, giron ». VA >muʕakkan< « ayant des plis dans sa peau trop graisse ». Probablement un emprunt à l’araméen, cf. rabbinique ʕākan « être courbe ».

|| 87 Voir Fleisch 1961 : 415-416.

*{ʕLǦM/N} | 883

*{ʕKW} (‫)عكو‬ VA >niʕakkī ʕakkayt taʕkiyah muʕakkī + īn fī< « se moquer de ». Probablement une variante phonétique de l’arabe ʕakka « importuner ; differer un payement », extension minimale de l’élément bi-consonantique {ʕk} ; cf. guèze ʕakäwä « empêcher l’entrée » et {ʕKM}. *{ʕLB} (‫)علب‬ UT nº 4550 >ʕulb nom d’unité +ah< « épine du Christ (Zizyphus spina Christi) ». Probablement emprunté au sudarabique épigraphique >ʕlb< avec le même sens, d’une racine arabe >ʕlb< « être dur », cf. araméen rabbinique ʕălab et syriaque ʕǝlab « insulter ; humilier ».88 *{ʕLṮ} (‫)علث‬ UT nº 3345 >ʕalṯ< « pissenlit (Taraxacum officinale) ». Probablement emprunté à l’araméen, cf. syriaque ʕaltā « plante épineuse », en correspondance phonétique régulière avec l’arabe ġalaṯ et ġalṯà, ce qui pose des questions étymologiques similaires à celles de {ʕLB}. *{ʕLǦ} (‫)علج‬ GL >(y)uʕaliǧu ʕilāǧun muʕāliǧun< (registre haut), VA >niʕālaǧ muʕālaǧah ktaʕālaǧyatʕālaǧ atʕālaǧ< « être traité ou soigné ». >ʕilǧ + ʕulūǧ< féminin +ah + āt< « captif, serf » ; IQ >ʕilǧ + ʕulūǧ< « (esclave) chrétien ». VA >ʕilāǧ + ātʕilāǧ< « traitement, soins ». ZǦ >ʕallūǧah< « nom propre féminin à la forme hypocoristique {1a22ū3}, probablement d’une esclave » ; LO Uleylex « nom propre masculin, probablement d’un esclave ».90 VA et TH 43.1 >muʕāliǧ< « marchand de légumes ».91 < Sémitique de l’Ouest {ʕlg}, cf. ougaritique >ʕlg< « bégayer », hébreu ʕillēg « bégayeur » et peut-être guèze ʕallägä « congeler »,92 mais il s’agit clairement d’une onomatopée. *{ʕLǦM/N} (‫)علجم‬ GL >ʕulǧumun< « alcyon ». DS >ʕulǧūn< « mâle de la grenouille ». Extension avec le suffixe {+vm}, métanalysé en arabe andalou comme son suffixe augmen|| 88 Mis en rapport avec l’arabe ġalaba « vaincre », ce qui serait une correspondance irrégulière pour le sudarabique épigraphique, mais les cas du phénomène /ġ/ > / ʕ/ dans cette branche du sémitique du Sud sont connus, selon Bauer 1966 : 37-38. Autrement, il pourrait s’agir d’une agglutination de la préposition bv+ à la racine pan-sémitique {ʕlw}, contaminée en arabe par un autre mot commençant avec /ġ(l)/. 89 Quant à la signification « agoniser » dans cette source, il s’agit d’une abréviation des phrases arabe ʕālaǧa ʔl+ramaqa ʔl+ʔaḫīr ou ʕālaǧa sakarāti ʔl+mawt « rendre le dernier soupir ». 90 Mais il pourrait aussi s’agir d’un sobriquet, /ʕuláylaš/, cf. arabe marocain ʕăllūš « agneau ». 91 Plutôt que « celui qui cultive un potager », selon DS II : 159, puisque le témoin de TH est une défense de toucher la balance à ceux qui vendent une marchandise, ce qui n’est pas en conflit avec le latin ŏlĭtōrĭus. 92 Peut-être aussi le guèze ʕallägä « vaincre », verbe dénominal de ʕǝlgät « testicules qu’on coupait parfois aux vaincus comme un trophée », en plus d’en faire des esclaves.

884 | *{ʕLS}

tatif {+ÓN} d’origine romane, de {ʕLǦ}, à cause des sons peu harmoniques de ces animaux. *{ʕLS} (‫)علس‬ UT nº 3424 et FǦ >ʕalas< « épeautre (Triticum spelta) ». Probablement un mot du sémitique du Sud,93 cf. guèze ʕaläs, de même sens, et sudarabique épigraphique >mʕlṣ< « terre de culture ». *{ʕLF} (‫)علف‬ VA >naʕlaf ʕalaft / aʕlaft ʕālif maʕlūfmaʕlūfyanʕalaf anʕalaf = yaʕtalaf aʕtalaf iʕtilāf muʕtalif< « manger son fourrage ». ZǦ >ʕulfah< « ration de fourrage et nourriture assignée à quelques personnages ». GL >ʕalafun< (registre haut), VA >ʕalaf = ʕulfah + ātʕalafʕulūfah< « ration, appointement » ; >dūdat al+ʕulūfahʕallāfah + ʕalālif< « faux ». AL maâléfa + maâlíf (lire maâálif) « musette ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait être un cas d’agglutination de la préposition fī à la racine pansémitique {ʕlw} ; cf. {ʕKF}. *{ʕLQ} (‫)علق‬ GL >aʕluqu< (registre haut) « concevoir ». >uʕalliqu muʕallaqun< (registre haut), VA >niʕallaq kyuʕallaq muʕallaq féminin +ahmuʕallaq féminin +ah< « suspendre, accrocher » ; AL niaâllá/éq aâllá/éqt taâlíq muálaq + uín « accrocher, suspendre ; pendre ; attacher, coller » ; MT >ṭābiʕ al+qabilduh muʕallaq< « le cachet du conseil a été mis » ; IQ >ʕallaq+uh< « dessécher (les raisins) ». GL >taʕalluqun mutaʕalliqun< (registre haut), VA >natʕallaq atʕallaqt taʕalluq mutaʕalliq bi / minatʕallaqat bitatʕallaqʕilq + aʕlāq< « objet de prix ». >ʕalaq nom d’unité +ah< « embryon ». MT >ʕulqah = ʕulqat yamīn + aʕlāq< « serment préalable invalidant une transaction légale ». GL >ʕalaqatun< (registre haut), VA >ʕala/āq nom d’unité +ah + ātʕalaqa(t)ʕalāqah + ʕalāyiq< « attachement aux choses mondaines (mysticisme) » ; AL âyláqua « grappe de raisin suspendue ; objet suspendu ou accroché ». GL >ʕullayqun< (registre haut), VA >ʕullayq< nom d’unité >+ahʕullayqʕullayq al+kalb / al+quds / ǧabalī< « rosier

|| 93 Les lexicographes natifs attribuent cette espèce de blé aux gens de Ṣanʕāʔ, et la diffusion dans l’éthio-sémitique, selon Leslau 1987 : 61, ne suggère pas un emprunt récent à l’arabe. 94 Aussi « rosier toujours-vert (Rosa sempervirens) » et « framboisier (Rubus idaeus) », selon BCT 2010 : 860.

*{ʕLL} | 885

toujours-vert (Rosa sempervirens) » ; nº 2090 >ʕ. aswad< « raisin d’ours (Arctostaphylos uva-ursi) ». VA >taʕlīqah + taʕāliq< « bourse, sac ». >maʕlaqah + maʕāliqmaʕālīq< « vrilles ». AL mutaâliq + uín « gluant ». Voir {ǦBD/Ḏ}, {ḤŠŠ} I, {ḪṬṬ} et {HĀʔ}. < Pansémitique {ʕlq}, cf. hébreu ʕălūqāh, araméen rabbinique ʕălūq(t)ā = ʕalqā, syriaque ʕallūqā = ʕalqā = ʕellaqtā, guèze ʕaläqt et accadien ilqu « sangsue », d’où on a dérivé « s’accrocher », etc. *{ʕLQM} (‫)علقم‬ VA >niʕalqam ʕalqamt ʕalqamah k< « rendre amer ». >yatʕalqam atʕalqam taʕalqum< « devenir amer ». >ʕalqam nom d’unité +ah + ʕalāqimʕalqam nom d’unité +ah< « concombre sauvage (Ecballium elaterium) ».95 MT >ʕalqamūnʕilkʕilk + ʕulūkʕilk al+rūm / rūmī< « résine du lentisque (Pistacia lentiscus) » ; DS et UT nº 3479 >ʕilk al+ʔanbāṭ / nabaṭī< « résine du térébinthe (Pistacia vera / terebinthus) » ; nº 3481 >ʕ. albarbar< « résine du pinastre (Pinus pinaster) » ; nº 3482 >ʕ. al+ʕaǧam< « résine du caméléon blanc (Atractylis gummifera) ». ID ʕbh 4 et kbl 2 >ʕlyk< « glueux ». FḪ >muʕallak< « un mets de mouton assaisonné avec du fromage ; nom alternatif du bāzīn, q.v. » ; HC 188 « étuvée de mouton aux épices ». Voir {ŠǦR} et {ŠWK}. Probablement une variante phonétique ou préfixée de {LWK}, q.v. *{ʕLL} (‫)علل‬ I. VA >niʕallal taʕlīl ktaʕallal< « expliquer ; justifier ». VA >nuʕill aʕlalt muʕill muʕall k< « affliger, rendre malade ». >yatʕallal atʕallal< « être expliqué ou justifié ». IH 341 et LZ >yataʕālalu< « feindre une maladie ». VA >yanʕall anʕall = naʕtall aʕtalalt< « tomber malade ». GL >ʕillatun< (registre haut), AC >ʕillah/t< « « maladie ; contagion » ; VA >ʕillah + ʕilal / āt< « cause ; maladie » ; IQ >ʕillah + ʕilal< « maladie, défaut ; cause ; excuse » ; >ʕillat qaṭaʕ< « manque d’argent » ; SH 57.14 >al+ʕillatu ʔl+kubrà< « lèpre » ; AC >ʕillat an ṭawīlā< « maladie prolongée ». >ʕalīl + īnʕalīl< « malade ». VA >ʕulālah + āt< et IQ >ʕulālah< « quantité ou chose petite ou insignifiante » ; DS « espèce de polypode ». IH 253 >ʕallālahʕallālah + ātʕallāl< « flacon, bouteille ». VA >miʕlāl + īn< « maladif ». Voir {ḪNZR}, {SLL} I, {SYL}, {ṬḤL}, {LʕL} et {MRḌ}. < Sémitique de l’Ouest {ʕll}, cf. hébreu ʕălīlāh « action terrible », mais déjà en araméen rabbinique « méchanceté ; excuse », syriaque ʕell(ǝt)ā « cause ; ex-

|| 95 Aussi « coloquinte (Citrullus colocyntis) », selon BCT 2010 : 849.

886 | *{ʕLM}

cuse » et sudarabique épigraphique >ʕll< « maladie des pieds », avec plusieurs évolutions sémantiques. II. VA >ʕilliyyah + ʕalālī< « cénacle ». >ʕilliyyīn< « septième ciel (dans l’eschatologie islamique) ». Variante phonétique de {ʕLW}, q.v. *{ʕLM} (‫)علم‬ GL >(ya)ʕla/imu ʕalima ʕalimtu+hu maʕlūmun féminin maʕlūmatun< (registre semi-correct), IQ >y≠taʕlam yuʕlam maʕlūmyaʕlam< maʕlumun (registre haut), AL naâlém aâlémt maâlúm + ín « savoir, connaître ». GL >(y)uʕallimu ʕallama taʕlīmun muʕallimun muʕallamun< (registre haut), IQ >ʕallam+akyiʕallam(+ak) ʕallam+ak ʕallamnī+h taʕlīm nom d’unité taʕlīmā< « enseigner » ; >lā tiʕallam bi+taʕlīm+ak< « n’enseigne pas aux autres comme on t’a enseigné » ; ḪA āl 1 >ʕullimtu rāmī< « on m’a enseigné à tirer à l’arc » ; VA >niʕallam k ≠ ʕalà< « enseigner ; marquer ». GL >ʔ.ʕlimu yaʕl.mu muʕlimun< (registre semi-correct), VA >nuʕlim aʕlamt iʕlām muʕlim muʕlam k< « informer, faire savoir ». GL >y≠ʔataʕallamu taʕallumun< (registre haut), IQ >tatʕallam atʕallamat atʕallam minyatʕallamn≠yatʕallam atʕallam(t) taʕallum< « apprendre ; être marqué ». GL >ʕilmun + ʕulūm< (registre haut), VA >ʕilm + ʕulūm = maʕlamʕilm(i) + ʕulūmʕilmmā fī ʕilm+ī< « ce que je sais » ; >(ka+mā) fī / bi+ʕilm+ak = ʕalà ʕilm+ak< « comme tu sais ». VA >ʕalam + aʕlām< « montagne ; nom propre » ; AŠ 15/3/6 >aʕlām< « signes » ; IQ « étoiles qui servent à guider le voyageur ». IH 296 >ʕalāmun< (registre semi-correct), IQ >ʕala/ām< « bordure cousue sur les bords d’une robe ». VA >ʕalām + ātʕalām + āt / aʕlāmʕalāmatun< (registre haut), VA >ʕalāmah + āt< « signe, marque » ; AL aâléma + ét « signe, marque ; signature ; armes, écu » ; GL >ʕalāmatu ʔl+mawt< « symptômes de mort » ; IQ >man la+hu f+al+safar ʕalāmah< « celui qui donne signe d’avoir voyagé » ; BD 9v >ʕalamātu wwssilāḥu alnaṣranī< « signal et arme du chrétien » ; AL narquí aâléma « (sous)signer ». GL >ʕālamun< (registre haut) « monde ; éternité » ; VA >ʕālam + īn / ʕawālimʕālam< « (beaucoup de) gens, (tout le) monde » ; GT 47.13 >hʔlāʔ ʔl+ʕāl.m< « ces gens » ; GL >mina ʔl+ʕālam< « dès le commencement du temps », ZǦ >al+ʕālamīn< « l’univers ». GL >ʕālimun + ʕulamāʔun< (registre semi-correct), VA >ʕālim + ʕulamā = ʕallāmahʕālimʕālimun bi+l+kitābi< « docteur de la Loi » ; AL aâlím gáiri féhim « avocat incompétent » ; DS >al+ʕālim wa+l+ḥimār< « orpiment » ; GL >ḥasanu ʔl+taʕallum< « cultivé ». VA >muʕallim + īnmuʕallam< « maître », AL máâlem + ín « maître ; rabbin » ; máâlema + ín « femme habile, maîtresse ». maâla/emía + ít « maîtrise ». IQ >muʕlam al+ṭarafayn< « frappé des deux côtés ». VA >mutaʕallim + īnmut/ṭʕallam + mutaʕallimīnʕlm< « signe, marque ; reconnaître », à travers la jointure sémantique « être au-dessus »), ceux qui signifient « monde, univers, éternité » et leurs dérivés sont empruntés au sémitique du Nord-Est (cf. ougaritique >ʕlmʔ.ʕl.nunuʕlin aʕlant iʕlān / ʕalāniyah muʕlin fī< « déclarer, publier ». GL >ʕalāniyatan< (registre haut) « publiquement ». Probablement un autre cas d’extension de {ʕLW}, innové par le sémitique du Sud, cf. sudarabique épigraphique >ʕlny< « éminent, remarquable ». Voir {ʕLWN}. *{ʕLW} (‫)علو‬ GL >aʕlū yaʕlà = astaʕlà istiʕlāʔun< (registre semi-correct), VA >y≠naʕlū ʕalā ʕalaw/yt ʕuluww ʕālī maʕlū k / ʕalà = nastaʕlà/ī astaʕlayt istiʕla mustaʕlī ʕalàmaʕallàn< (registre semi-correct), LZ >maʕallàniʕallī taʕliyah kʕallī< (impératif) « construire, bâtir ». VA >nuʕlī aʕlayt iʕlā muʕlī muʕlā k< « élever, hausser » ; IZ 10/5/3 >al+lah yuʕlī+h< « plût à Dieu de l’exalter ». VA >yatʕallà atʕallà< « s’élever ; être jeté en haut ». >taʕāla + taʕālaw< « viens ≠ venez ». IQ >taʕtalī< « tu te précipites ». GL, VA et IQ >ʕalàǧls ʕ.là bāb+h< « il s’est assis à sa porte » ; VA >l+ak ʕalay+ya ḥaqq aw dayn< « j’ai une dette envers toi » ; IQ >bayt ʕalà bayt< « un vers après l’autre » ; >ʕalà ann+uh< « bien qu’il » ; >ʕalà ǧamāl+uh< « en dépit de sa beauté » ; >ḥalāwat ḏikr+ak ʕalà ʔl+lisān< « la douceur de t’avoir évoqué sur ma langue » ; >mā ʕalà siwā+h min faḍāyil< « les mérites des autres » ; >ʕalay+ya b+al+qilal< « apportez les jarres ! » ; >las ʕalay+ya n nansā+h< « je ne peux pas l’oublier » ; >aš ʕalà man qāl al+ḥaq< « quelle est la faute de celui qui dit la vérité ? » ; >širā ḥawayǧ ʕalay+ya< « il me faut faire quelques emplettes » ; >aš ʕalay+nā min ḏāk< « en quoi cela pourrait-il nous importer ? » ; >las ʕalay+k< « ne t’en fais pas » ; AC >mā / lā ʕalī+k min = >aš ʕalī+k min< « qu’as-tu à voir avec… ? » ; AC >ʕalà ʔl+ṭarīq< « sur le chemin » ; >ʕalà arbaʕīn mīl< « à une distance de 40 miles » ; >ʕalà ḍayf+uh< « aux frais de son maître » ; CD M 1/8 >ʕalà mā at ḥulū fumm+ak aḥlà< « bien que tu sois beau, ta bouche est plus belle » ; M 11/2 >ʕalà mā biʕtu dīn+ī bi+ḥubb+ak law ʕaṭayt marġūb fī+k lass+u nasʔal< « bien que j’ai vendu ma religion pour ton amour, je ne poserais aucune question, si tu m’avais donné ce que je désirais » ; ḪA īni 1 >hu ʕalà dīn+ī< « il est aussi de ma

888 | *{ʕL/NWN}

foi » ; IZ 8/4/4 >ʕalī+hā niqabbal+uh< « dans cet état, je l’embrasserais » ; AC >ʕalī+h bi+zabl< « il a besoin de fumier » ; >ʕalay+k bi+ḫaṣṣati nafsi+k< (registre semi-correct) « tu dois t’occuper de tes affaires » ; ZǦ >ʕalī+k b+al+diyār al+kibār< « tu dois chercher les grandes maisons » ; >min ṭaq ṭaq li+ʕalī+k al+salām< « dès le moment de frapper à la porte jusqu’aux adieux » ; NQ az 1/x/1 >iš ʕalī+k … taqlaq< « tu n’as pas à t’inquiéter » ; IQ >yā ʕala+y taʕnīq< « si je pouvais embrasser ! » ; IA >yā ʕala+y bi+ǧild+ī kin+naḫluṣ< « plût à Dieu que je puisse sauver ma peau ! » ; >yā ʕala+y bayyāʕ al+daqīq yaʕqal< « je voudrais que le marchand de farine fût raisonnable ». GL >ʕuluwwun = ʕuluʔunʕuluww = ʕulī = istiʕlāʕulā/ī = ʕalyāʕuluwwā< « partie supérieure ». GL >ʕaliyyun< « haut » ; VA >al+lahu ʕaliyyun< (registre semi-correct) « Dieu, le Très-Haut » ; MT >ʕali/ī = ʕālīʕalīabū ʔl+ʕalāʕāliyun< (registre semi-correct), VA >ʕālī + īn / ʕawālī< « haut, élevé » ; SH >ʕālī fī ʔl+ʔiṣdāq< « au rendement haut » ; ḪA vli 1 >al+ʕawālī< « les lances » ; NQ bz 1/1/5 >al+ʕāliyah< « la gloire ». VA >aʕlà< « partie plus haute » ; IQ « plus haut » ; >aʕlà mā yukūn< « si haut que possible » ; GL >aʕlà ʔl+rāsi< (registre haut) « le sommet de la tête » ; >aʕālī< « hauteurs ». >iʕtilāʔun< (registre haut), VA >iʕtilā< « hauteur, élévation ». GT 186.7 >istiʕlāʔ< « traversée de Ceuta à Algéciras ». IH 372 >ʕilwān< « nom propre masculin (au lieu de ʕAlwān) ». IQ >maʕālī< « mérites » ; CD L 1/38 >banāt al+maʕālī< « excellences ». GL >mutaʕaliyun< (registre semi-correct) « haut, élevé ». >mutaʕāliyun< « sublime, insigne ». Voir {ʔN}, {BĠT}, {BWǦ}, {ǦLS}, {ḤKM}, {ḤWL}, {ḪLF}, {DLL}, {RHṬ}, {SLḤ}, {SLM}, {SMW}, {SNN} II, {SWD(N)}, {SWQ} I, {ṢʕB}, {ṬBʕ}, {ʕZZ}, {ʕHD}, {ʕYN}, {ĠFL}, {FRD}, {FLQ}, {QDR} I, {QWL}, {KṮR}, {KRB} II, {MHL}, {NZL}, {NFS}, {HMM}, {WDD}, {WDY} et {YDW}. < Pan-sémitique {ʕlw}, cf. ougaritique et sudarabique épigraphique >ʕlyniʕanwan k< « mettre un titre ou une adresse ». VA >yatʕal/nwan< « être orné avec un titre ou une adresse ». >ʕulwān + ātʕunwān + āt< « titre ; adresse » ; IH 152 >ʕinwānu ʔl+kitāb< (registre semi-correct) « titre du livre ». Voir {ʕLN} et {FTḤ}. Extension de {ʕLW}. *{ʕMD} (‫)عمد‬ VA >naʕmad ʕamadt ʕamd li = niʕammad k< « faire exprès ou de propos délibéré ». >niʕammad taʕmīd k ≠ (bi+)< « baptiser ; appuyer, étayer », >yatʕammad atʕammad< « être baptisé ». >naʕtamad aʕtamadt iʕtimād muʕtamid + īn bi / ʕalà< « s’appuyer ; se reposer sur » ; IQ >ʕalà mayz+ī naʕtamad< « je me fie de mon bon sens » ; VA >naʕtamad k bi+ka+ḏā< « avoir en vue, en vouloir ».

*{ʕMR} | 889

>(bal+)ʕamdʕamda< « exprès » ; ZǦ, IA et IQ >ʕamda< « c’est un crime ! » ; >bi+ʕamda< « feint » ; AC >bi+ʕamdah< « à cause d’un crime » ; ḪA āli 7 >ʕamda li+nakāl+ī< « quelle tourment si douloureux est le mien ! ». VA >ʕumdah + ʕumad< « appui, soutien ». >ʕimād + aʕmidah / ʕumud< « colonne » ; SH >ʕimād< « plaque en plomb sur les poids certifiant leur exactitude » ; IQ >ʕimād al+dīnal+muʕtamīd< « noms propres masculins ». DC 14 et AL (fadáil) aâymdiín « (vertus) cardinaux ». GL >ʕumūdun< (registre semi-correct), IQ >ʕamūd< « barre de fer pour fermer les portes » ; aâmúd + aâméd « colonne » ; arabe + aâmida « barre de fer pour fermer les portes ; bras d’une balance ; fût de l’arbalète » ; FḪ >ʕamūd< « brochette grande » ; GL >ʕumud ʔl+samāʔi< « pôle ». >iʕmādunmaʕmūdiyyahiʕtimād< « intention ». >muʕammadun< (registre haut) « baptisé ». Voir {ʔḪḎ}. < Pan-sémitique {ʕmd}, cf. hébreu ʕammūd, araméen rabbinique ʕimmūdā, syriaque ʕammūdā, sudarabique épigraphique >ʕmdnaʕmur ʕamart ʕamārah / ʕumrān ʕāmir + īn / ʕummār maʕmūr k = niʕammar taʕmīr k = nuʕmir aʕmart iʕmār muʕmir muʕmar k< « peupler ; cultiver » ; AL namór amárt « bâtir ». VA >niʕammar al+markab< « équiper un navire » ; AL niâmmár âmmár aâmár « cultiver; jachérer ; peupler ; charger (une arme) » ; niaâmér âamért âamár « se masturber » ; IQ >yaʕammar+ak tuʕammarʕammar+hā< « prolonger la vie » ; FǦ >ʕammar< « donner le deuxième labour ». VA >yatʕammar atʕammar< « être cultivé, peuplé ou équipé ». IZ 8/1/2 >anʕamar< « être rempli ». GL >aʕtamiru muʕtamirun< (registre haut) « cultiver ; peupler » ; MT >yaʕtam.r iʕtimār< « cultiver ». IQ >ʕamr abni maʕdī, ab ʕāmir, walad ʕammār, ʕumarʕumar, ʕamīrah, ʕammār, muʕammar(abī) ʕumar, ʕāmir, ʕamrāl,96 ʕimrānli+ʕamr ʔl+lah = li+ʕamr+īli+ʕamr+ī< « j’en jure ». IH 125 >al+ʕumaruʕum(u)r + aʕmārʕum(a)r + aʕmārṭūl al+ʕumar< « longévité » ; >ʕumr+ī ʕaǧab+nī< « il m’a toujours plu » ; NQ a 3/0/1 >al+ʕaḏūl ʕumr+uh sayyiʔ al+tadbīr< « les censeurs machinent toujours avec malice » ; DC 7 al ôómra adéime « la vie éternelle ». IQ >ʕumrat+ī< « ma visite aux Saints Lieux ». GL >ʕamāratun< (registre haut) « culture, labour » ; VA >ʕamārah + ʕamāʔir< « boucle d’oreille » ; IA >ʕamārah< « construction, bâtiment » ; AL aâmára + aâmáir « terre en jachère ; pièce du jeu d’échecs uûméyra + ít « masturbation ». ûméri (lire ûuméyri) + ín, AC >ʕumayrī< « masturbateur ». GL >ʕāmirun< (registre haut), VA >ʕāmir + ʕummār< « habitant ; cultivateur, laboureur » ; GL >ʕāmiru

|| 96 Avec le suffixe diminutif roman.

890 | *{ʕMŠ}

ʔl+ʔarḍʕāmir al+ʔarḍ + ʕummārʕāmir + īn< « laboureur » ; >ʕ. = maʕmūr< « cultivé » ; AL aâmír (lire âámir) + ín « habitant » ; IH 297 >ʕāmurun< « ʕĀmir (nom propre masculin) ». VA >ʕummārʕammāriyah< « litière de la nouvelle mariée ». AL aâmrún + aâmarín (lire âamárin) « sorte de coiffure des femmes ». maâmór + ín « peuplé » ; bilé maâmúr + ín « dépeuplé ». VA >muʕammar + īn< « hanté » ; AŠ 96/4/3 >muʕammar< « passemanté ». Voir {ŠṮB} II. < Sémitique de l’Ouest {ʕmr}, cf. araméen rabbinique ʕămar, syriaque ʕǝmar « habiter » et sudarabique épigraphique >mʕmr< « mémorial ».97 *{ʕMŠ} (‫)عمش‬ VA >yaʕmaš ʕamaš ʕamaš = yatʕammaš atʕammaš taʕammuš = yatʕamšaš atʕamšaš< « avoir de la chassie ». >niʕammaš taʕmīš k = niʕamšaš k< « rendre chassieux ». AL âvmúxe « cataracte ». VA >aʕmaš + ʕumš = ʕamšīš + īnaʕmaš + ʕumšiaʕmaš féminin ʕamšā< = AC >ʕamša/āniʕammaq k< « rendre profond ». >yatʕammaq atʕammaq taʕammuq< « devenir profond ». >ʕumq + aʕmāqʕumqu ʔl+ʔasāfil< « abîme ». >ʕamīqun< (registre haut), VA >ʕamīq féminin +ah + ʕimāqaʕmaq< « profond » ; cf. {ĠMQ}. *{ʕML} (‫)عمل‬ GL >ʕamala ʕamiltu ʕamalnā aʕma/ilu yaʕmilūna maʕmūlun féminin maʕmūlatun< (registre semi-correct), VA >naʕmal ʕamalt ʕamal nom d’unité ʕamlah + āt ʕāmil + īn / ʕummāl maʕmūl ktaʕmal ʕamalna ʕamalū aʔmal+uhy≠taʕmal yaʕmal+lak ʕamal(ū) ʕamalnā aʕmal< « faire » ; >naʕmal lā taʕmal aʕmal+lī< « porter » ; >ʕamal mann+u sabʕa masīḥi< « il en fit sept bêches » ; AL aâmélt índeq « en as-tu tiré un profit ? » ; IQ >mā ʕamal bī+k< « qu’est-ce qu’il t’a fait ? » ; >ḏanban ʕamalta b+ī< « un péché que tu as commis contre moi » ; >ʕumil l+ak ḏunūb< « on a commis des fautes contre toi » ; >ʕamalhā b+ī< « il m’a joué un mauvais tour » ; >naʕmal nikāyah< « je fais du mal » ; >taʕmal ʕamal+hā fī+h< « ils ont leur effet sur lui » ; >aʕmal an tabdal+hā< « tâche de les changer » ; >aš yukūn maʕmūl+ī< « que pourrai-je faire ? » ; NQ br 2/4/3 >yaʕmalū salām al+ʕīd< ils souhaitent la bonne fête » ; ḪA cdī 4 >ʕamal+lī fī šufayfāt+ī ǧirāḥ< « il m’a fait des blessures à mes lèvres » ; vqu 3 >ḫalli ʔl+raqīb yaʕmal rāy+uh< « laisse le surveillant faire sa volonté » ; āni 12 >yaʕmal annass+uh rāyan ṯānī< « il change d’avis » ; DC 20 Aâmél … anná neqdér nahdhór « fais en

|| 97 Cette connexion sémantique étant discutable, ce qui suggère la possibilité d’un emprunt à l’araméen, dont le rapport avec l’accadien emēru(m) « se gonfler » n’est pas impossible.

*{ʕMM} | 891

sorte que je puisse être présent ». GL >ʔ.ʕāmilu muʕāmalatun< (registre haut), VA >niʕāmal muʕāmalah k = natʕāmal atʕāmalt taʕāmul maʕyaʕāmal liyiʕāmal+ak lā tiʕāmal muʕāmilnuʕmil aʕmalt iʕmāl muʕmil muʕmal k< « faire agir ». >yanʕamal anʕamalanʕamal< « être fait ». GL >(y)astaʕmilu< (registre haut), VA >nastaʕmal kyastaʕmil / yaʕmil anna+hu = yaʕmal min rūḥ+uh< « feindre » ; IQ 182/1/5 >astaʕmalat mawt bi+lā ǧirāḥ< « ils peuvent tuer sans blessures » ; GL >mustaʕmilatun< (féminin) « feinte » ; >ʔl+ʔašyā ʔl+mustaʕmalatu< (registre haut) « les outils ou les instruments ». >ʕamalun + aʕmālun< (registre haut), VA et IQ >ʕamal + aʕmālʕumayyalaʕmā/īldār al+ʕamal = (dār) ʕamal al+f.ḫārahʕamal ʕammāl< « bon travail ». AL áâmle + ít « noble action ». GL >ʕāmilun< (registre haut) + IQ >ʕummāl< « gouverneur » ; MT >bayʕan ʕāmilan< « par une vente effective ». VA >ʕammāl + īn< « travailleur, ouvrier ». SH >istiʕmāl< « confection des habits sur commande ». AL gáiri muztaâmél + g. ín « inusité ». Voir {BSR} II, {ǦRḤ}, {ḤRM}, {ḤWR(L)}, {ḪṬṬ}, {DʕW}, {DWŠ}, {DWN} I, {DWY} II, {RSML}, {RMZ}, {ZRYB}, {ZʕQ}, {SRR} I, {SĠRD}, {SLM}, {SMʕ}, {Šʕʕ},{ŠKL}, {ŠLQ} I, {ŠYʔ}, {ṬBʕ}, {ṬRḤ}, {ṬŠTN}, {Ḏ̣LL}, {Ḏ̣HR}, {ʕBS}, {ʕŠR}, {ʕNQ}, {ʕWD}, {ʕYB}, {ĠBB} I, {ĠLF}, {ĠLL}, {FLSF}, {KLM}, {MNN} II, {MWT}, {MWH}, {NZH}, {NŠR}, {HMM}, {WḌʕ}, {WḎ̣F} et {WLD}. < Pansémitique {ʕml}, cf. hébreu ʕāmal, araméen rabbinique ʕămal, syriaque ʕǝmal « labourer » et accadien nēmelu(m) « profit, gain ». *{ʕMLQ} (‫)عملق‬ VA >ʕimlāq + ʕamāliq / ʕamāliqahʕamliqyuʕumm ʕamm ʕumūm maʕmūm k< « être général ou commun à » ; IQ >al+sayl ʕamm< « l’inondation fut générale ». VA >niʕammam taʕmīm k< « généraliser » ; IQ >ʕammam taʕmīm< « porter le turban » ; >ʕammamtu rās+ī< « je portai le turban » ; AL niaâmém aâmémt âamén « coiffer en turban ». VA >yatʕammam atʕammam< « se généraliser » ; AL nataâmém ataâmémt « mettre un turban ». GL >ʕammun< (registre haut), VA et MT >ʕamm + aʕmāmʕam(m) + aʕmām< ; AL âámm + aâmím « oncle paternel » ; ḪA ābi 1 et cmi 1 et 3 >yā ʕamm+ī< « mon amour ! » ; GL >ibnu ʕammin + banū ʔl+ʕammi< (registre haut), VA >walad ʕammʕammatun< (registre haut), VA >ʕammah + ātʕammahʕāmmah + ʕawāmmʕāmmahʕāmmat al+marāfiq< « toutes les pièces (d’une maison) ». VA >ʕammī + īn / ʕawāmmʕimāmatun< (registre haut), VA >ʕim(ā)mah + ʕamāʔimʕimāmah + ʕamāyimʕimāmahʕimīmah< « turban » ; ḪA am 1 >al+malīḥ f+al+ʕimāmah< « le beau porte un turban ». VA >ʕalà / b+alʕumūmʕumūman< « généralement ». VA >ʕumūmiyyah< « condition de plébéien ». GL >ʕāmmun = ʕamīmun< (registre haut), VA >ʕamīm = ʕāmm féminin +ahʕamīmaʕamm< « général, commun ». Voir {ḎʔB}, {RḪW}, {SNBSK} et {LḤḤ}. < Sémitique de l’Ouest {ʕmm}, cf. ougaritique >ʕm< et hébreu ʕām « peuple », hébreu ʕam « agnat masculin », araméen rabbinique et syriaque ʕam(mā) « peuple », sudarabique épigraphique >ʕm< « oncle ; agnat masculin » et >ʕmt< « bas-peuple ». *{ʕMN} (‫)عمن‬ HC 146 >ʕ.māniyyah< « mets de viande cuite avec du miel ». Probablement un attributif d’Oman, les Arabes du Sud étant très friands de miel. *{ʕMH} (‫)عمه‬ VA >yaʕmah ʕamah ʕamah ʕāmih maʕmūh< « être offusqué ou aveuglé ». Variante phonétique de {ʕMY}, q.v. *{ʕMY} (‫)عمي‬ VA >yaʕmà ʕamànaʕmà ʕamī ʕamaytʔ.ʕammī< (registre haut), VA >niʕammī k = nuʕmī aʕmayt iʕmā muʕmī muʕmā k biaʕmā+nītiʕammīyuʕammà< « il est gardé en secret ». IH 344 >ʕumī< (registre semi-correct), LZ >ʕumyun< (registre semi-correct), GL >ʕamàn< (registre haut), VA >ʕamà = ʕamāyah + ātʕamà/ā< « cécité ; ignorance ». IH 160 (féminin) >ʕamyatun< (registre semi-correct), VA >aʕmà + ʕumy/īaʕmàaʕmā/ī + ʕumīaʕmà + ʕumīqufl+ī ʔl+muʕammī< « ma serrure sans pertuis ». Voir {DYK} et {RKB}. Sans doute un euphémisme, tiré d’un élément bi-consonantique {ʕ/ġm}, qu’on trouve dans le sémitique de l’Ouest avec plusieurs compléments phonétiques ou déterminants sémantiques, cf. hébreu ʕāmam « obscurcir », araméen rabbinique ʕămā/ē « etre flou », syriaque ʕammī « fermer les yeux » et ʕǝmaṭ « s’obscurcir », et guèze ʕamämä « être obscur ».98 *{ʕN} (‫)عن‬ GL, VA, ZǦ >ʕanʕan lā šay< « pour rien », EV 3 an zunubac « à cause de tes péchés » ; 9 an nocçan atanquia « à cause de la faute de nettoyage » ; AC >ʕan+ka< « de ta part » ; IQ >ʕan+k yuqāl< « on dit de toi » ; >ʕan iḫwān< « à la façon des frères », >ʕan qadīd< « au lieu de la viande salée et séchée » ; >al+qamr ʕan iqāmah< « la lune semble être

|| 98 La correspondance phonétique irrégulière avec l’arabe pourrait déceler un emprunt à l’araméen.

*{ʕNBR} | 893

le produit d’un métier » ; >ǧā ʕan ḏīk al+šuqar< « il vint chercher ces dinars » ; >ḥuǧayrāt ʕan maṯāqil< « girons pleins de dinars » ; LU 341.6 >ʕan ṭūl al+ʔabadʕan dāyim al+dahr< « pour toujours » ; 342 >tḥsbū+h ʕan mwl< « vous le considérerez vôtre seigneur » ; BD 6v 10 >mata ʕanni+nā< « il mourut pour nous » ; ZǦ >ʕan muqābil< « c’est mérité ». Voir {ʔḪR}, {BʕṮ}, {RDD}, {ṢDQ}, {ṬRQ}, {ʕḎR}, {ʕNBTŠ}, {QBL} I, {QDD}, {QRB}, {MSK}, {MŠY}, {MḌY}, {NQW}, {WǦB} et {WǦH}. Cette préposition a été innovée par l’arabe, en partant d’une racine pan-sémitique {ʕnw/y}, q.v., avec connotations d’infériorité ou de soumission. *{ʕNB} (‫)عنب‬ AL naânéb aânébt « boire du vin ». IH 294 >ʕīnabun< (registre semi-correct), VA, IQ, ZǦ et IA >ʕinabʕinābaʕnāb< « raisin(s) » ;99 VA >naǧmaʕ al+ʕinabʕinab al+dubb< « rosier toujours-vert (Rosa sempervirens) » ; nº 3495 >ʕ. al+ḏiʔb / al+ṯaʕlab< « coqueret (Physalis alkekengi) » ; nº 4976 >ʕ. al+ḥayyah< « bryone dioïque (Bryonia dioica) » ou « vigne noire (Tamus comunis) » ; nº 461 >ʕ. al+saqf< « orpin blanc (Sedum album) » ; nº 3498 >ʕ. al+qurūd< « raisin d’ours (Arctostapylos uvaursi) », GM 253 « petite cuscute (Cuscuta epithymum) » ; 19 >ʕ. al+suṭūḥ< « orpin brûlant (Sedum acre) » ; TD 200 >ʕ.al+kilāb< « apocyn (Apocynum erectum) » ; AL âínab al quélb « eglantier (Rosa canina) » ; âinaba gebélia + âínab ín « raisins sauvages » ; â. baquír « raisins précoces » ; GL >silalu ʔl+ʕinabi< « paniers de raisins » ; AL cátaâ al âínab « vendange » ; cátiê al âínab « vendangeur ». IQ >ʕunaybah< « un petit raisin » ; ID bnʔ 6 >ʕnybt ʔl+ʕyn< « prunelle, pupille ». VA >ʕunnāb nom d’unité +ah< « jujube ».100 Voir {ḤBB}, {DMW}, {ʕḎR}, {ʕRŠ}, {ʕSL} et {LBRŠK}. < Pan-sémitique {ʕnb}, cf. hébreu ʕēnāb, araméen rabbinique ʕinbā, syriaque ʕenbǝ/atā « raisin », sudarabique épigraphique >ʕnb< « vignoble » et accadien inbu(m) « fruit ». *{ʕNBTŠ} (‫)عنبتش‬ VA >ʔanbataš< « pourquoi ». Peut-être < *ʕan bábat áš « pour quelle raison ».101 *{ʕNBR} (‫)عنبر‬ GL >ʕanbarun< (registre haut), IQ >ʕanbarʕanbar+ak a+lašhab< « ton ambre gris ». IZ 3/2/3 >šamāyil ʕanbariyyah< « qualités excellentes ». L’accadien amru(m), aussi présent en sumérien, étant plutôt un reflet que la source de ce mot arabe, emprunté par le guèze et méconnu dans || 99 UT nº 3494 en mentionne les variétés >šṭfwnšlanāṭbǧnniġrīrḫinzīrī = ʕabqarī = aṣābiʕ al+ʕaḏārà< (DS II : 179 >baqarī< étant donc une erreur), >qurašīšawṭīʕiḏārī< et >futūḥī = aṣābiʕ al+fatayātbarrībustānīabyaḍ< et >aḥmarimlīsīǧabalīšawṭī< et >burǧīnyaʕnat ʕanat ʕanat ʕānit maʕnūt k< « périr ». >niʕannat taʕnīt k< « perdre quelqu’un ; confondre ». >yatʕannat atʕannat taʕannut< « être confondu ». Probablement emprunté à l’araméen, cf. rabbinique ʕantā « oppresseur, malfaiteur », en correspondance phonétique régulière avec l’hébreu ʕānaš « punir ».103 *{ʕNTR} (‫)عنتر‬ NQ bn 1/x/3 >ʕantarʕanǧad< « pépins des raisins ». Probablement < hébreu ʕēn gedī, nom de lieu en Palestine, renommé par la qualité excellente de ses raisins.104 *{ʕND} (‫)عند‬ I. GL >muʕānadatun = ʕunūdun muʕānidun + muʕānidūna< (registre haut), VA >niʕānad muʕānadah kʕinād muʕānidʕānad< « s’opposer, contredire ». >ʕinād = taʕānud< « entêtement ». Voir {NʕD}. II. GL et VA >ʕindaʕindʕinda+hu< « chez lui » ; >ʕinda+nā< « nous avons » ; VA >ʕind+ī< « j’ai » ; >l+ak / maʕ+ak ʕind+ī< « je te dois », IH 108 >lī+ ʕanda fulānin mālun< (registre semi-correct) « un tel me doit de l’argent » ; >ilà ʕind+ī ≠ +hi< « vers moi ≠ lui » ; IQ >ʕind+ ≠ +ak ≠ +uh< « à mon ≠ ton ≠ son avis » ; >ʕinda+kum ≠ hum< « vous avez ≠ ils ont » ; >li+ʕinda zuhrah< « vers Z. » ; AC >allī maʕ+ī ʕind+ak< « ce que tu me dois » ; >ʕind al+ṣidāq< « au moment de fixer une dot ». ḪA iyya 2 >lisān+uh ʕind al+māl ġayr al+ʕaṭiyyah< « ses promesses d’argent ne sont pas effectives ». VA >ʕinda+mā< « lorsque ». Voir {ʔRR} I. Variante phonétique de {ʕMD}. *{ʕNDM} Voir {ǦWZ}.

|| 102 Ayant aussi atteint l’Anatolie, car le grec ἀμβροσία « parfum de dieux ; onguent parfumé » aurait cette origine. 103 Ce qui suggère que l’accadien enētu « aplatir » serait aussi emprunté à l’araméen. 104 Selon Cantique I : 14. Les dictionnaires natifs rendent ʕanǧad, ʕunǧud ou ʕunǧad comme « pépins des raisins frais ou secs ; une sorte de raisin sec ».

*{ʕNF} | 895

*{ʕNḎR} Voir {ʔNDRN} et {MLḤ}. *{ʕNZ} (‫)عنز‬ VA >ʕanz + ʕunūzʕanzʕanziʕanzi + ʕunūz< « bouc » ; AL aânzí + ûnúç « bouc châtré ». VA >ʕannāz + īnʕzʕnz< « chèvres ». *{ʕNZRT} Voir {ʔNZRT}. *{ʕNS} (‫)عنس‬ VA >yaʕnus ʕanus< « se flétrir (les seins d’une femme) ». IH 376 >al+ʕanasiyyu< (registre semi-correct) « nom propre masculin ». Extension d’un élément biconsonantique {ʕn}, qu’on retrouve dans {ʕnt}, {ʕnd}, etc., avec des connotations sémantiques similaires. *{ʕNṢR} (‫)عنصر‬ GL >ʕunṣarun< (registre haut), IH 144 >alʕunṣaru< (registre haut), VA >ʕunṣur + ʕanāṣir< « élément ». >ʕunṣurī< « élémentaire ». IQ et ZǦ >ʕanṣarahalʕanṣarah< « la Saint-Jean ; feu qu’on allume à cette occasion ». Dissimilation de {ʕṢR}, q.v., dans le dernier cas, à travers l’hébreu ʕăṣārāh « assemblée pour une fête religieuse ». *{ʕ/ʔNṢL} (‫)عنصل‬ IH 144 >ʕanṣalun< (registre semi-correct), FḪ >ʕunṣulʕunṣul(ān)< « scille ». VA >(ʕ)anṣulah + (ʕ)anāṣilʕanaṭnaṭ< « grand de taille ». La signification primitive de cette racine arabe est « avoir un cou long », ce qui suggère qu’il s’agit d’une contraction (naḥt) de *ʕunqun nāṭṭ « cou étendu ». *{ʕNS} (‫)عنطس‬ DS >ʕunṭus< « absinthe ; fruit du myrte » n’est qu’une corruption, dans le premier cas du nom grec de l’absinthe à plusieurs graphies (voir {ʔFSNTN} et, dans le deuxième cas, d’un mot non-identifié avec les graphies >f(y)ṭs< et >fyṭmn< dans UT nºs. 2140 et 3834. *{ʕNF} (‫)عنف‬ VA >niʕannaf taʕnīf k bi / ʕalà< « confondre ; blâmer ; forcer ». >nuʕnif aʕnaft iʕnāf muʕnif + īnʔalà< « forcer ». >yatʕannaf atʕannaf taʕannuf bi < « être confondu ou blâmé ». >ʕanf< « violence ». >ʕunfuwān< « vigueur, fleur (de l’âge, etc.). Voir {ʕFW} II. Probablement une métonymie du sémitique du Nord-Ouest

896 | *{ʕNFṢ}

{ʕnp}, cf. hébreu ʕānāf, araméen rabbinique ʕănāfā, syriaque ʕǝnāfā « branches, rameaux », qu’on utilisait souvent comme un fouet ».105 *{ʕNFṢ} (‫)عنفص‬ VA >ʕinfaṣ + ʕanāfiṣ< « bondon d’une clepsydre ». Dissimilation de {ʕFṢ}, q.v. *{ʕNFQ} (‫)عنفق‬ GL >ʕanfaqatun< « menton ».106 VA >ʕanfaqah + ʕanāfiq< « mouche, touffe de poil au-dessus de la lèvre inférieure ». Dissimilation de l’arabe classique {ʕfq} « disperser », car on a considéré ces poils comme fuyards de la barbe. *{ʕNQ} (‫)عنق‬ GL >aʕtaniqu< (registre haut), VA >niʕannaq ʕannaqt taʕnīq k = niʕānaq muʕānaqah k = yatʕannaq atʕannaqt taʕannuq maʕ = natʕānaq atʕānaq taʕānuq / ʕināq maʕnaʕannaq ʕannaq+nī (impératif) taʕnīq nom d’unité +ah = ʕināqmuʕannaqīnʕannaqt niʕannaq tuʕannaq ʕināqnaʕannaq fī ḏirāʕ+ī ʔl+ḥabīb< « je tiens l’aimé dans mes bras ». GL >ʕunqun< (registre haut), VA >ʕun(u)q + aʕnāqʕunq + aʕnāqʕunayyaqʕunayqahaʕmal ʕunayqah< « hausse tes épaules » ; VA >ʕunq al+šaǧarah + aʕnāq al+šaǧar< « cime ou tête d’un arbre » ; FḪ >aʕnāq< « bouts des tiges des ails » ; IQ 9/6/2 >qad daḫal fī ʕunq al+šaqā< « il a vaincu la misère » ; >sāq+uh li+ʕunq+uh< « il le porta sur son dos » ; AC >li+ʕunq+uh yaḥmal+ah< « il la portera sur son dos » ; >ḥattà li+ʕunq+uh< « jusqu’à son cou » ; ḪA cqi 1 >daʕ ḏunūb+ak bāqiyah fī ʕunq+ī< « dépose tes péchés sur mon cou ». AL fulín bal ûunquía « un tel a un torticolis ». VA >ʕanāqah + ʕināq< « petite chèvre ». IH 296 = GL (registre semi-correct) et VA >ʕanqā< « phénix ; griffon ». < Pan-sémitique {ʕnq}, cf. hébreu ʕănāq « cou ; collier », araméen rabbinique ʕinqā « cou », syriaque ʕeqqā « collier », guèze ʕanäqä « porter au cou » et accadien unqu(m) « sceau (qu’on portait au cou dans un collier) ». *{ʕNQD} (‫)عنقد‬ GL >ʕunqūdun< (registre haut), VA >ʕu/anqūd + ʕanāqid ʕanqūdʕanqūd min naḥl< « essaim d’abeilles ». Dissimilation de {ʕQD}, q.v. *{ʕNQR} (‫)عنقر‬ MT >alʕanqūrīʕanqūrīʕanqaz< « marjolaine (Origanum majorana) ». Probablement une variante phonétique de {nqz}. *{ʕNKB} (‫)عنكب‬ GL, IQ et IA >ʕankabūtʕankabūt + ʕanākibʕankabūt< « excroissance qui sort des narines du cheval ». Voir {NSǦ}. Extension de {ʕKB}, q.v., cf. hébreu ʕakkābīš et araméen rabbinique ʕakkā/ūbītā, probablement emprunté par l’arabe. *{ʕNN} (‫)عنن‬ IQ >ʕanna< « se présenter, apparaître ». IH 195 >balaġa ʔl+ġubāru aʔnāna ʔl+samāʔi< (registre semi-correct) « la poussière s’éleva jusqu’aux nuages ». VA >ʕunnah = ʕinnniyah< « impuissance à la cohabitation ». GL >ʕinānun< (registre haut), VA >ʕinān + aʕinnahṣaraftu ʕinān+ī la+hu< « je me disposai à cela ». >ʕinnīn + īntaʕnīn< « élégance ». VA >muʕannan + īn< « élégant et d’une belle taille ». Voir {ḪLʕ}, {ŠṬṬ} I, {ṬLQ} et {MSK} I. < Pansémitique {ʕnn}, avec plusieurs évolutions sémantiques, parfois connectables avec l’élément bi-consonantique {ʕn}, (voir {ʕNS}), cf. hébreu ʕānān, araméen rabbinique ʕănānā, syriaque ʕǝnānā « nuages (apparaissant dans le ciel) » et accadien enēnu(m) « punir ; pêcher ». *{ʕNW} (‫)عنو‬ GL >aʕnī< (registre semi-correct), VA >niʕannī taʕniyah k = nuʕnī aʕnayt muʕnī muʕnā kʕannayt+uh< « vexer, tourmenter ». GL >aʕtanī iʕtināʔun muʕtanī bi< (registre semi-correct), VA >naʕna ʕanayt / ʕunīt ʕanā bi = yatʕannā atʕannā taʕannī = naʕtanī aʕtanayt iʕtinā muʕtanī biʕanā< (maṣdar) = >naʕtanī< « prendre soin, s’occuper ; travailler avec efforts ». VA >naʕnī ʕanayt ʕināyah + āt fī = nastaʕnī istiʕnā fī / bi< « intercéder ». VA >niʕannī k = niʕānī muʕānāh k< « traiter, guérir ». >yatʕannā atʕannā taʕannī mutaʕannī + īn bi = yatʕānā atʕānā taʕānī mutaʕānī + īn< « être traité ou guéri ». VA >ʕināyah + āt< « soin ; intercession » ; IZ 2/3/4 >b+al+ʕiniyyah min ilah< « grâce à la Providence divine ». VA >ʕanwah< « violence ». IH 227 >arḍu ʔl+ʕunwah< « pays conquis par force ». AL áânue « sciemment ». muâní + ín « ayant perdu son maître ». Voir {ǦNS}. < Pansémitique {ʕnw}, cf. hébreu ʕānāh, syriaque etʕǝnī « être affligé », araméen rabbinique ʕannī « affliger », sudarabique épigraphique >ʕnt< « affliction » et accadien enû(m) « changer, estropier ». *{ʕNY} (‫)عني‬ GL >aʕnī bi+surūrin< « j’accueille avec plaisir ». VA >naʕnī ʕanayt ʕināyah muʕnī k biyaʕnī(n)aʕnīaʕnī< (registre haut) « signifier, vouloir dire ». IQ >maʕnà + maʕānīmaʕnà + maʕāni/ībi+lā maʕnà< « sans aucun sens » ; >li+haḏā ʔl+maʕnà< « pour cette raison » ; IQ >maʕānī< « valeurs morales » ; >ay maʕnà fī+nā ṣiḥāḥ< « à quoi bon rester sobres ? » ; >li+maʕnà ǧūd+uh< « à propos de sa

898 | *{ʕNWN}

générosité ». AŠ >maʕnawī ʔl+ismi< « portant un nom conceptuel ». Voir {ḤLQ} II, {ḪRǦ(YR)}, {RQQ}, {ZLL(YR)}, {SQṬ}, {ṢWB}, {QLB} I et {WʕB}. < Sémitique de l’Ouest {ʕny}, cf. ougaritique >ʕny/w(y)aʕhidu maʕhūdun< (registre haut) « conseiller; commander » ; >ʕah.daniʕāhad ʕāhadt muʕāhadah biʕuhidat maʕhūd li< « être connu comme appartenant à ». GL >uʕāhidu = ataʕāhadu yataʕāhadūnaaʕtahadat ʕalà< « faire un accord » ; VA >niʕāhad muʕāhadah k = natʕāhad atʕāhadt taʕāhud maʕ (ʕalà)< « visiter ; faire un accord ou une convention ». GL >ʕahdun< (registre haut), VA et IQ >ʕahd + ʕuhūdfulān ḥadīṯ ʕahd bi< « un tel n’a connu que récemment » ; GL >al+ʕašaratu ʔl+ʕuhūd< « les Dix Commandements » ; IQ >f+al+ʕahd al+qadīm< « jadis » ; >ʕahd+ī b+al+qariyyah iḏ< « je me rappelle de ces jours au village » ; >ʕahd+ī b+al+ḏuhaybah baʕīd< « je n’ai pas vu un peu d’or depuis longtemps ». MT >ʕuhdahʕahd< « accord, convention, traité ». AL ûúhde « délai ». IQ >maʕhūd< « habituel ». VA >muʕāhid + īn< « tributaire (des Musulmans) ». Voir {ʔYY} I, {ḪWN}, {QRB} I, {KRB} II, {M(N)Ḏ}, {NQḌ}, {NKṮ} et {WFY}. Sans parentage sémitique, sauf le sudarabique épigraphique >ʕhd< « établir par convention ; connaissance », cette racine semble être une variante phonétique de {WʕD}, q.v., avec une évolution sémantique. *{ʕHR} (‫)عھد‬ GL >ʕāhiratun < (registre haut), VA >ʕāhir(ah) + ʕawāhirʕihn< « laine ». Métonymie de la plante à feuilles très molles appelée ʕihnah.108 Peut-être une variante phonétique du sémitique de l’Ouest {ʕwy}, cf. hébreu ʕāwāh « se tordre » et arabe ʕahana « être cassé ou plié (une branche) ». *{ʕWǦ} (‫)عوج‬ GL >yuʕawwiǧu yuʕawwaǧu muʕawwaǧatun< (registre haut), VA >niʕawwaǧ taʕwīǧ kmuʕawwaǧmuʕawwaǧ féminin muʕawwaǧāataʕawwaǧuyatʕawwaǧ atʕawwaǧ ʕiwaǧtatʕawwaǧal+ʕāǧu< (registre haut), VA et AC >ʕāǧʕāǧī féminin +ah< « d’ivoire ». DS >ʕāǧiyyah< « espèce de haricot ordinaire à Al-Andalus ». GL >ʕiwaǧun< (registre haut), VA >ʕawaǧaʕwaǧ< « tordu, courbe », féminin AC >bi+ziyādat ʕawǧā< « encore plus tordue ». GL >muʕawwaǧun< (registre haut) « dépravé ». AL muáguex a çacái + muaguegín a.ç. « cagneux ». Voir {ṢWR}. < Sémitique de l’Ouest {ʕwg}, cf. hébreu ʕūgāh, araméen rabbinique ʕuggā « galette (ronde) » et guèze ʕogä « être (re)courbé ». *{ʕWD} (‫)عود‬ GL >ʕādat aʕūdu< (registre haut), VA >nuʕūd ʕudt ʕawd ʕāʔid + īn liʕād yuʕūd< « retourner, revenir » ; VA >yuʕūdʔudt ʕawd ʕāʔid ʕalà< « rapporter, produire » ; MT >mā y.ʕūd al+lah ʕalay+h< « le profit que Dieu lui en octroiera » ; VA >nuʕūd ʕudt ʕiyādah ʕāʔid al+marīḍ< « visiter (un malade) » ; ZǦ >ʕād+uh< « il le fréquenta » ; IQ >las nuʕūd< « je ne le ferai plus » ; >ʕādat tiṣīr< « elle retrouva son existence » ; >in ʕād wa+karrar< « s’il le fait une seconde fois » ; >yā lam nuʕūd ǧummār< « je ne suis plus un garçon ». GL >muʕawwadun< (registre haut), VA >niʕawwad taʕwīd k = nastaʕwad astaʕwadt kʕawwadta+nī< « accoutumer, dresser » ; IQ >yaʕawwad+ak ʕādat al+iḥsān< « il t’accoutume à sa générosité ». GL >uʕāwidu< (registre semi-correct) « réconcilier » ; VA >niʕāwad k = nuʕīd aʕadt iʕādah muʕīd muʕād k(y)aʕīdu< (registre semi-correct) « ramener, reconduire » ; IQ >y≠t≠nuʕīd< « répéter ». GL >uʕayyidu< (registre haut), VA >niʕayyad ʕayyadt taʕyīd muʕayyidnaʕayyad< « célébrer une fête ». GL >taʕawwadū = aʕtādū< (registre haut), VA >natʕawwad atʕawwadt taʕawwud mutaʕawwid k bi = naʕtād aʕtadt iʕtiyād muʕtād k / litaʕtādtaʕawwad< « s’accoutumer, s’habituer ». VA >yatʕāwad atʕāwad taʕāwud< « se répéter ». AL naztaâguçed aztaâguétt muçtáâgued = muçtaâguéd + ín, ID rgl 12 >ʔstwʕād< (maṣdar) « (s’)habituer ». IH 251, LZ, VA et IA >ʕādwa+ʕād lam tara šī< « tu n’as encore rien vu » ; >ḥattà ʕād ṣabaġ+hā< « en plus il l’a teint » ; NQ mg 2/5/2 >ʕad māʕ+ī sabab< « j’ai encore des moyens » ; mi 1/x/1 >ḥadīṯ yuqal+l+ī ʕad< « une histoire qu’on vient de me raconter » ; aa 1/3 >mā ʕād li+qāsī baqā< « aucun homme cruel ne prévaut » ; ḪA vli 7 >ʕād+uh lam yanzal< « il n’a pas encore mis pied à terre » ; IZ 3/1/4 >tiqabbal ʕad b+idī+na< « ils baisent même nos mains » ; 9/5/5 >bi+ʕizz+uh ʕad ḥiṣnan manīʕ< « dans sa gloire il est devenu une forteresse imprenable » ; EV 16 liz tegdar tefelit leat « tu ne peux plus en échapper » ; AC >iš ʕamal ʕad< « il n’a pas encore fait » ; >ʕad yiǧī< « il viendra encore » ; >wa+la ʕad faraḥat< « elle n’a pas eu une seule joie ». GL >ʕādatun + ʕawāyidun< (registre semi-correct), VA >ʕādah + ʕawāʔidʕādah + ʕawāyid bi< « coutume, habitude » ; AL âáda + aguáid « habit(ude) » ; GL >radiyyu ʔl+ʕawāyidi< « de mauvaises mœurs » ; VA

900 | *{ʕWD}

>niḫālaf ḫilāf / naḫraq ḫarq al+ʕādah< « violer l’usage » ; >tatḫālaf / tanḫaraq al+ʕādah< « être violé (l’usage) » ; IQ >ʕādah< « habituellement » ; >ʕawāyid< « faveurs » ; IZ >fī hawl al+nās b+al+ǧamīl ʕawāyid< « ces gens ont l’habitude de bien faire » ; MT >ʕalà jarī ʔl+ʕawāyid< « selon l’usage » ; AL tezuíl aláâda « déshabituer ». GL >ʕīdun< (registre haut), IQ et MT >ʕīd + aʕyādʕīdyawm ʔl+ʕyd< « jour de fête » ; >aʕyāduʔl+ʕīd< « anniversaires » ; AL eîíd ḳamcíni = aîíd nuzúl roh al cudúç « Pentecôte ». aîidí + ayedín « de fête ; pascal ». GL >ʕūdunʕūd + ʕīdānʕūd< « (pièce de) bois ; luth », VA et AC >ʕūdʕuwayyadʕūdʕuwayyad< « pièce de bois ; bâton ; tige » ; TH 93.8 « hansart de boucher » ; SH « manche » ; IQ >taʕmal / taḍrab al+ʕūd< « elle joue du luth » ; DS >ʕūd al+barq< « aspalat (Calycotome spinosa) » ; >ʕ. al+ḥayyah< « serpentine (Ophioxylon serpentium) » ; GL >ʔl+ʕūdu ʔl+raṭab / ʔl+raṭbual+ʕūd al+raṭb / al+ṣanfī = ʕūd al+ṣarf / al+ṭībʕ. raṭb< « agalloche (Aquillaria agallocha) » ; DS >ʕ. al+raqqah< « racine d’assafoetida » ; >ʕ. al+qarḥ< « pyrèthre » ; >ʕ. al+waǧǧ< « iris faux acore » ; TD 117 >ʕ. hindī / nayyiʔ / ḫām / ǧāff / al+ṣirfʕ. hindī / ḫām / muṭarrà< « variétés d’agalloche (Aquilaria agallocha ou malacensis) » ; nºs. 3232 et 4896 >ʕ. al+rīḥ< « lysimachie (Lysimachia vulgaris) », « salicaire commune (Lythrum salicaria) » ou « épilobe hérissé (Epilobium hirsutum) » ; nº 3510 >ʕ. al+yusr< « anagyris (Anagyris foetida) » ou « cerisier St. Lucie (Prunus mahaleb) » ;109 DS >aʕwād< « compositions odoriférantes qu’on brûle ». IQ >ʕūd al+mariyyah< « couleur brune ». VA >ʕawdah< « retour ; profit ». AL ûúde + ûuguéd « bâton ». MT >ʕāyid(ah)< « profit ». >ʕawwādʕawwīdah< « luthier ». AL yáâda « répétition ; révision » ; GL >ʔ.ʕādatun li+l+ḥayyati< (registre semi-correct) « résurrection ». VA >maʕād< « retour » ; >yawm al+m.< « le jour de la résurrection ». AL moáguet « habituel ». HC 226 >muʕawwadah< « mets doux qui a la forme des noix ». FḪ >ḫubz muʕād< « pâte pétrie à nouveau après avoir été mélangée avec le levain ». GL >ġayru muʕawwadin< (registre haut), AL gáiri muztágued « désaccoutumé ». Voir {ʔḪḎ}, {ǦRY}, {ḤTT}, {ḤKM}, {ḤYW}, {ḪBʔ}, {ḪFQ}, {DḤW}, {RSL}, {SWS} III, {ṢLB}, {ʕDD} II, {ʕṬS}, {ĠDW}, {Ġ/ḪṬS}, {QQL}, {QMR} II, {KMN} II, {LBS} I, {NQR}, {NHR}, {HǦL} et {WFY}. < Sémitique de l’Ouest {ʕwd}, cf. ougaritique >ʕd< « jusqu’à », hébreu ʕōd, guèze ʕadi « encore », araméen rabbinique ʕēdā, syriaque ʕīdā « fête », sudarabique épigraphique >ʕd< et guèze ʕodä « (re)tourner ».110

|| 109 Voir d’autres noms de plantes ainsi composés et leurs identifications chez BCT 2010 : 867-871. 110 L’arabe ʕīd est ses dérivés semblent être des emprunts à l’araméen, alors que l’innovation d’un verbe ʕāda « (re)tourner » serait sud-sémitique.

*{ʕWṢ} | 901

*{ʕWḎ} (‫)عوذ‬ VA >nuʕūḏ ʕuḏt ʕawḏah / ʕiyāḏ bi = nastaʕīḏ astaʕaḏt istiʕāḏah mustaʕīḏ + īn bi< « se réfugier, chercher abri » ; >aʕūḏu bil+lah = maʕāḏa ʔl+lahʕūḏu b+al+lahnaʕūḏu bal+lahaʕūḏ(u) bal+lah minaʕūḏu bal+lah law an< « à Dieu ne plaise … ! », >aʕūḏu bal+lah min kin+narāk< « à Dieu ne plaise que je te voie … ». VA >nuʕīḏ aʕaḏt iʕāḏah muʕīḏ muʕāḏ + īn kmaʕāḏun< (participe non-agentif) « mettre sous la protection divine » ; IQ >aʕāḏ+ak min+nī ḥay< « quelqu’un t’a protégé de moi ». >yastaʕīḏ< « invoquer la protection divine ». VA >ʕawḏah + āt< « amulette ». MT >muʕīḏ< « nom propre masculin ». < Sémitique de l’Ouest {ʕwḏ}, cf. hébreu māʕōz « réfugie ». *{ʕWR} (‫)عور‬ VA >niʕawwar taʕwīr / ʕi/awar k fī< « tromper, porter préjudice » ; >niʕawwar taʕwīr k< « rendre concave ; rendre difficile ». >yatʕawwar atʕawwar taʕawwur (ʕalà)< « devenir concave ; devenir difficile ». AL nataâguár ataâguárt « être revêche (une bète) ». AC >ʕa/ārʕawratun< (registre haut), VA >ʕawrah + ātʕawrahʕawrāʕawār< « honte, ignominie » ; SN >hḏā mn+k ʕawār< « c’est ignominieux de votre part ». IH 121 >ʕiwār< « préjudice ; défaut ; perte » ; VA « difficulté » ; AL îiguár « outrage, insulte » ; bal îiguár « à contre-poil ». GL >aʕwaru< (registre haut), VA >aʕwar + ʕuwartaʕwīr al+mawḍ.ʕ l+al+qismah< « difficulté à trouver le lieu où il faut diviser ». AL moáguar + ín « difficile ». Voir {DYK} et {MʕY}. < Pan-sémitique {ʕwr} ou {ʕrw/y},111 cf. ougaritique >ʕwrʕwrt< « situation exposée » et accadien ūru(m) « nudité ; vulve ». *{ʕWZ} (‫)عوز‬ GL >aʕwazu< « manquer de » ; IQ >yuʕūz l+ī< « je manque ». ZǦ >ʕawaz< « manque, besoin ». AC >ʕāyizīn al+aqrāq< « n’ayant pas de souliers ». Sans parentage sémitique, cette racine arabe semble avoir été empruntée à l’araméen rabbinique ʕōz ou au syriaque ʕūz(ā) « force, pouvoir », avec la même évolution sémantique que son synonyme arabe baʔs. *{ʕWṢ} (‫)عوص‬ VA >yaʕwaṣ ʕawaṣ ʕawṣ / ʕawāṣah< « être difficile ». >niʕawwaṣ taʕwīṣ k< « difficulter ». >yatʕawwaṣ atʕawwaṣ taʕawwuṣ< « devenir difficile ». >ʕawīṣ< fémi-

|| 111 On a posé plusieurs racines {ʕwr}, tandis que la confluence avec {ʕrw/y} pourrait n’être qu’une assimilation sémantique, à cause de la similitude des significations et d’un euphémisme rendant « aveugle » ou « borgne » comme « nu » ou « malheureux ».

902 | *{ʕWḌ}

nin >+ah = muʕtāṣ< « difficile ». Sans autre parentage sémitique que le syriaque ʕāṣ « presser », cette racine semble être une variante phonétique de {ʕṢY}, q.v. *{ʕWḌ} (‫)عوض‬ VA >niʕawwaḍ taʕwīḍ ʕawwāḍ +īn k bi = niʕāwaḍ muʕāwaḍah k< « remplacer, donner en échange » ; MT >ʕāwaḍ muʕāwaḍah + āt muʕāwiḍayn = taʕāwaḍ mutaʕwiḍayn maʕnatʕāwaḍu atʕāwaḍna taʕawwuḍ mutaʕāwiḍ bi< « échanger ». >ʕiwaḍ< « compensation » ; IQ >ʕiwaḍ = ʕawḍ< « substitut, remplacement » ; >ʕiwaḍ (min) = fī ʕawḍfī ʕiwaḍʕawḍan wa+badalan ʕan = ʕiwaḍ< « au lieu de » ; AL áâud « par comparaison » ; audidí = guáda (lire îiguáda) óḳora « quitte à quitte ». LO Ayed/t = Ayad, ET Ay/id, Ayet, Abenayet « noms propres masculins ». MT >ʕiyāḍiyyah< « sorte de dinar ». Sans parentage sémitique, cette racine arabe pourrait être le résultat d’une contraction (naḥt) d’une phrase *ʕan waḍʔ, cf. sudarabique épigraphique >wḍʔ< « s’acquitter d’une obligation » ; cf. {WḌʔ}. *{ʕWF} (‫)عوف‬ DS >ʕwfyā< « pyrèthre » semble une transcription du syriaque assez vague ʕūfyā « fleur ; herbe ; chiendent », probablement mal compris dans une traduction de cette langue. Voir {ʕYF}. *{ʕWQ} (‫)عوق‬ VA >nuʕūq ʕuqt ʕawq ʕāʔiq + īn maʕūq k min / ʕan< « empêcher, retenir ». AC >yiʕīq li+ḥasb+uh< « il protège sa réputation» ; >la yiʕīq … walā yuʕaq mann+u< « il ne protège pas, ni est défendu ». IQ >ʕayyūq< « la Chèvre (ast.) ». Emprunté à l’araméen, cf. rabbinique et syriaque ʕaqtā « pressure ».112 *{ʕWL} (‫)عول‬ I. VA >nuʕūl ʕult ʕawl ʕāʔil + īn maʕūl ʔalà< « nourrir, entretenir (une famille) ». >niʕawwal taʕwīl ʕalàtaʕawwal ʕawwal(t) taʕwīl ʕalà< « dépendre, relever de ; se proposer » ; >ʕalà ʔš taʕawwal< « quel est ton choix ? » ; ZǦ >ʕawwal fī ʕalà< « utiliser comme ingrédient principal » ; VA et IA >ʕawwal< « peut-être ». VA >niʕayyal taʕyīl k< « épouser ». >yatʕayyal atʕayyal< « se marier ». >ʕaylah + āt / ʕiyāl / aʕāʔil< « famille », AC >ʕiyāl< « descendance ». AL âávle « provisions, vivres ». îyél + ít « bête harnachée ». GL >maʕwalun< (registre semi-correct), VA >maʕwal + maʕāwilʕlaʕūlu ʕawlun< (registre haut), VA >nuʕwil aʕwalt iʕwāl muʕwil< « gémir ». Extension phonétique de {ʕWY}, q.v.

|| 112 D’où aussi l’hébreu ʕāqāh, d’une racine sémitique de l’Ouest {ḍyq}, q.v. Quant à cette étoile, selon les lexicographes natifs, elle serait appelée ainsi car elle évite la rencontre d’Aldébaran avec les Pléiades, mais ce mot a un air araméen, cf. syriaque ʕayyīq « gêné ». 113 La variante phonétique >m.ʕwan< de ǦM 27 serait contaminée par {MʕN}, q.v.

*{ʕWH} | 903

*{ʕWM} (‫)عوم‬ GL >aʕūmu< (registre haut), VA >nuʕūm ʕumt ʕawm ʕāʔim + īn ʕawwām + īnn≠tuʕūmʕāyimyaʕum ʕūm< (impératif), AL niûm = nuûúm ûúmt ûúm aâvm « nager ». VA >niʕawwam taʕwīm k< « faire nager ou flotter » ; AL niaguám aguámt « lancer (un bateau) à la mer ». VA >yatʕawwam atʕawwam< « flotter ». GL >ʕawm< (registre semi-correct) « radeau ». VA et IQ >ʕām + aʕwāmʕāmmin ʕām ilà ʕāmin< (registre semi-correct) « chaque année » ; VA >min ʕāmmin ʕāmaynmuddah min ʕāmayn< « espace de deux ans » ; IQ et ZǦ >ḏā ʔl+ʕāmʕam+awwalmin ʕam+awwal< « depuis l’année dernière » ; AŠ 56/6/3 >fī šān ʕāma+qābil< « (laisse cela) pour l’année prochaine ». VA, IA et AC >ʕawwāmʕwm< et guèze ʕam) pourrait peut-être s’être générée à partir d’une contraction (naḥt) de la phrase arabe *ʕa(là) māʔ « sur l’eau », avec une métaphore additionnelle considérant le cours de l’année comme une navigation du soleil. *{ʕWN} (‫)عون‬ VA >niʕāwan muʕāwanah k = nu/iʕīn aʕant / ʕint iʕānah muʕīn muʕān kyiʕīn+ak ʕīn+uh muʕīnaʕīnu yuʕīn+hu ʕin ʕawnun / maʕūnatun muʕāwinin = muʕīnun< (registre semi-correct), AC >y≠tiʕawwan+uh< « aider » ; >aʕāna+nī al+bārī< (registre semi-correct) « plût à Dieu de m’aider » ; IZ 15/7/1 >al+ilāh yiʕīn+uh< « Dieu veuille l’aider ». VA >yatʕāwan atʕāwan taʕāwun maʕ bi< « s’entraider ». >nastaʕīn astaʕant istiʕānah mustaʕīn + īn bibi+h al+istiʕān< « on peut espérer son aide ». VA >ʕawn = maʕūnahkun fī ʕawn+ī< « aidemoi » ; VA >ʕawn + aʕwānʕānatun< (registre haut), VA >ʕānah + ātʕawān< « (guerre) commencée ». IZ 9/4/1 >almustaʕīnhʔn< « aider ».114 *{ʕWH} (‫)عوه‬ GL >ʕāhatun< (registre haut) « défaut » ; VA >ʕāhah + āt< « fléau » ; ID tnn 2 >ʕāhāt< « monstres marins ». Variante phonétique de {ʕWY}, q.v.

|| 114 Une connexion avec l’hébreu ʕān « habiter » et māʕōn « refuge » est possible ; en fait, le sudarabique épigraphique aussi a >mʕn< « demeure ». Voir {LʕN}.

904 | *{ʕWY} *{ʕWY} (‫)عوي‬ VA >naʕwī ʕawā ʕawī / ʕawiyy ʕāwī féminin ʕāwiyah = yatʕawwā atʕawwāyaʕwīniʕawwī k< « faire hurler ». LO Maahuya = Meahuya/o, ET Moabia = Maauia « nom propre masculin ». < Sémitique de l’Ouest {ʕwy}, d’origine onomatopéique, cf. araméen rabbinique ʕăwē, syriaque ʕǝwā et guèze ʕayäwä « crier » ; cf. {ʕWL} II. *{ʕYB} (‫)عيب‬ VA >niʕayyab taʕyīb k(y)uʕayyibu muʕayyibun< (registre haut), AL niâayéb âayébt « blâmer ». IQ 187/1/1 >taʕāyub< « reproches mutuels ». GL >ʕaybun< (registre haut), VA >ʕayb + ʕuyūbʕaybaynʕuyūbʕaybyaʕmal al+ʕayb< « faire le mal » ; GL >ʕuyūbun min ǧamīʕ ʔl+ʔašyā< (registre semi-correct) « défauts communs à toutes les choses ». >ʕaybatun + ʕiyābun< « carquois ; besace ». IH 213 >muʕābun< (registre semicorrect), IA >maʕyūb< « fautif » ; AL maâyúb + ín « perclus ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être développée à partir de l’agglutination de la préposition bv+ à {ʕYW}, q.v. *{ʕYBQR} (‫)عيبقر‬ DS >ʕaybaqar< = ʕayn al+baqar, q.v. sous {ʕYN}. *{ʕYR} (‫)عير‬ I. GL >ʔ.ʕayyiru muʕayyirun< (registre haut), ZǦ >y≠tiʕayyar = muʕāyarahtiʕayyar ʕayyaratʕāyartu fulānan bi< (registre semi-correct) « insulter » ; VA >niʕayyar taʕyīr k< « insulter ; mesurer, jauger » ; IH 222 >ʕayyartu ʔl+mawāzīn< (registre semi-correct) « j’ai vérifié les balances » ; AC >ʕayyār< « jauge (impératif) » ; IQ >ʕayyarū+nī b+al+ḫuḍūʕ< « on m’a reproché ma soumission ». VA >niʕīr aʕart iʕārah / ʕāriyah muʕīr muʕār k / lilā tuʕīr aḏān li< « ne prête pas l’oreille à ». VA >yatʕayyar atʕayyar< « être insulté ou mesuré ». >nastaʕī/ār astaʕart istiʕārah k min / ʕanmustaʕār min< « emprunter ; utiliser une métaphore ». GL >ʕārun< (registre haut), VA et ZǦ >ʕār< « honte, disgrâce ». VA >ʕayr + aʕyār< « onagre ». IA >ʕayrahʕīrah< « prêt ». VA >ʕiyār + ātʕiyār< « jauge, juste mesure ; titre, aloi » ; IQ >ʕiyār< « empreinte du coin ; insulte » ; ZǦ « mesure ; ressemblance ». AL aâyár = êiyár + ít « tare, poids des vases ». NQ as 1/2/5 >ʕayyār< « coquin », UT nº 1623 >abū ʔl+qāsim al+ʕayyār< « bardane (Arctium lappa) ».115 GL >ʕāriyatun< (registre haut), ZǦ >ʕāriyah< « prêt ». GL >maʕyaratun< « insulte ». VA >miʕyār + ātmuʕīrah< « prêté(e) » ; guéch moír + ûujúh moi/yrín « masque ; personne masquée » ; xáâr moôér + xôór moéra « perruque ». Voir {ʔḎN}, {FQD}, {NDW} et

|| 115 Voir {ČP/BRYN}.

*{ʕYF} | 905

{NṬQ}. < Sémitique de l’Ouest {ʕyr}, cf. hébreu ʕōrēr « exciter », sudarabique épigraphique >ʕyr< « déshonneur ; outrager » et guèze ʕayyärä « reprocher ». II. AC >ʕāyirah< « prostituée ». Voir {STR}. Variante phonétique de {ʕHR}, q.v. *{ʕYS} (‫)عيس‬ VA >ʕīsàʕīsà bni maryamyaʕīšu ʕāša< (registre haut), VA >niʕīš ʕišt ʕayšy≠niʕīš yuʕāš ʕāš ʕištu ʕiš ʕayš nom d’unitéʕayšaht≠niʕiš ki+yiʕīšū ʕiš (impératif) ʕaš = ʕāša< (registre haut), AL neâíx âíxt áâíx « vivre » ; MT >y.ʕīšūn fī māl+uh< (registre semi-correct) « ils vivent aux dépens de lui ». VA >niʕayyaš k< « maintenir, nourrir ». >yanʕāš anʕāš = yatmaʕʕaš atmaʕʕašyanʕāš fī fawāyid+uh< « il vit de ses deniers », >li+tanʕāš bi+ʕayš karīm< « afin qu’elle vive confortablement » ; >al+intiʕāš min bayʕ+uh< « vivre du produit de sa vente ». VA et IA >ʕayš< « vie ». LO Abola(i)x = Pallu(i)x, ET Abolaix, MT >abū ʔl+ʕayšaban ʕayyāšʕayšī, abn abī ʕayšūnʕayšūnityaʕīšʕāyišahʕayšahmaʕāš< « vie, façon de vivre ». GL >maʕīšatun< (registre haut), VA >maʕāš = maʕīšah + maʕāʔišmaʕāyiš< « plantes comestibles » ; GL >ḥasanu ʔl+sīrati wa+l+maʕīšati< (registre haut) « menant une bonne vie ». Voir {BḪR}, {ḤŠŠ} I, {ṢFW}, {ḌNK}, {KDR}, {KFF} et {WDY}. < Sémitique du Sud {ʕyš}, cf. sudarabique épigraphique >ʔys2t< « vie paisible ; terre à blé ». *{ʕYF} (‫)عيف‬ VA >naʕāf niʕīf ʕift ʕiyāfah ʕāʔif maʕūf k / min< « avoir du dégoût pour ». >ʕiyāfah< « ornithomancie ». < Sémitique de l’Ouest {ʕwp}, cf. ougaritique >ʕptʕwf< « escouade de fourrageurs » et >ʔʕwf< « haine ».118

|| 116 Rejetée par les Chrétiens arabophones qui l’appellent yasūʕ, selon le modèle hébreu. Voir Jeffery 1938 : 218-220 où, néanmoins, cette solution, basée sur la connaissance imparfaite par Muḥammad de l’onomastique hébreu, comme dans les cas de Yaḥyà = Yoḥannān et Iblīs = diábolos, sūrah = sidrā, etc., n’est pas envisagée ; voir Corriente 2009 : 41-42, à propos du rôle important dans cette confusion de la diffusion de l’apocryphe « L’ascension d’Isaïa ». 117 Avec le suffixe diminutif catalan. 118 Comme dans le cas de {ṬYR}, q.v., l’acception de « dégoût, haine » dérive des pronostics négatifs ainsi souvent obtenus.

906 | *{ʕYQ}

*{ʕYQ} Voir {ʕWQ}. *{ʕYN} (‫)عين‬ VA >niʕayyan taʕyīn k / li< « montrer, distinguer » ; AL niâyén aâyént aâyén moôáyena (participe non-agentif féminin) « regarder ; signaler » ; IH 287 >ʕayyana fulānan< (registre semi-correct), VA >yiṣīb / yaḫuḏ aṣāb / aḫaḏ b+al+ʕaynyatʕayyan atʕayyan taʕayyun mutaʕayyin + īn< « être montré ou distingué » ; MT >taʕayyan dayn< « contracter une dette ». GL 2 >ʕaynān + aʕyunun< (registre haut), VA >ʕayn 2 ʕaynayn + ʕuyūn / aʕyunʕayn 2 ʕaynay(n) + ʕuyūn / aʕyunʕayn 2 ʕaynīn + ʕuyūnʕayn 2 ʕaynay + ʕaynīnʕuwaynāt, IA >ʕuwaynīt< ; IQ >ʕaynʕayn + ʕuyūn / aʕyunʕaynʕaynu māʔin< (registre haut) « source » ; SH >ʕayn + ʕuyūn / aʕyunʕayn al+nabāt< « bourgeon, bouton ; pousse, rejeton » ; VA et IQ >ʕayn + aʕyān< « personnage » ; SH + >aʕyān< « argent comptant, espèces » ; IQ >ʕaynʕayn< « bulle » ; IH 275 >ʕaynun< (registre semi-correct) « sac du bissac » ;120 AL âín « monnaie d’or » ; aâín + ûuyún « boutonnière » ; âáin + aâyún « cerne (autour des yeux) » ; DS >ʕuyūn< « œufs pochés » ; >ʕuyūn al+ḏahab< « points brillants » ; IQ >ʕaynay+ya< « mes yeux » ; >ʕaynī+kum< « vos yeux » ; >ʕayn+ī min ʕayn+uh ḥarām< « je défends mes yeux de regarder les siens » ; >al+dunyā bi+ʕayn+ī< « le monde me semble » ; >al+ʕayn al+ašhal ≠ al+akḥal< « l’œil bleu ≠ noir » ; >ʕayn al+ǧalālah< « la majesté elle-même », >ʕayn al+rašād< « l’intégrité elle-même » ; GL >ʕayn tilk< (registre semi-correct) « celle-là ellemême » ; VA et IQ >ʕalà ʕayn+ī< « devant moi » ; NQ br 2/2/1 >fī ʕayn+ī< « à ma vue » ; AL âin a xebéque, ID šbṣ 1 >taʕyīn< « maille de filet » ; FḪ >ʕuyūn al+ġirbāl< « maille d’un bluteau » ; ZǦ et IA >ʕayn al+šams< « le disque solaire » ; ZǦ >ʕayn al+dīk< « œil veillant » ; IH 328 + >ʕuyūnu ʔl+baqari< (registre haut), FḪ >ʕayn al+baqar nom d’unité ʕayn baqrahʕaybaqarʕayn al+ṯawr< « prune(s) » ; IQ >ʕuyūn al+nawār< « corolles des fleurs » ; ZǦ et AC >abū ʔl+ʕuyūn< « celui qui a plusieurs yeux (= celui qui veille toujours) » ; VA >maftūḥ al+ʕaynʕayn al+ḥaǧal / aʕlà< « œil-de bœuf, buphthalmum » ; >ʕ.al+ḥayyah< « ortie » ; >ʕ. al+hudhud< « grémillet (Myosotis palustris) » ; >al+ʕayn al+ʔaḫḍar< « indi-

|| 119 Issu du cananéen, cf. hébreu ʕayin, rendant l’égyptien ancien >ἰrt< « œil », de la forme du hiéroglyphe dont on a tiré cette lettre. 120 Il faut corriger ḫurǧ au lieu de ḥuǧr dans ce passage d’IH, selon les données de Lane et DS II : 197, ainsi que l’interprétation douteuse dans Corriente 1997a : 372, « silo ».

*{ʕYY} | 907

go »,121 >ʕuyūn al+diyakah< « grains qui ressemblent à ceux du caroubier » ; >aʕyun al+saraṭān< « quintefeuille » ; MT >aban ʕayn+ūluš< « nom propre masculin ».122 IQ >ʕīn< « houris ». 180/3/3 >laqayt+uh ʕiyān< « je le trouvai en personne ». UT nº 3357 >ʕaynūn< « globulaire (Globularia alypo) ». AL taâín « désignation ».VA >mā an maʕīn< « eau claire ». >miʕyān + īn< « au mauvais œil puissant ». IQ >muʕayyan< « rhomboïdal » ; SH « distingué, notable » ; AL écem mûáyen « nom propre ». UT nº 2763 >muʕīn< « daphné mézéréon (Daphne mezereum) ». Voir {BRQ} I, {ṮRṮR}, {ČḪD/Ḏ/ḌN}, {ḤDD} I, {ḤDQ}, {ḤRM}, {ḤWT}, {ḤWR} I, {ḤWL}, {ḪRǦ(YR)}, {DLW}, {DMʕ}, {ḎRF}, {ḎNB}, {ḎW(T)}, {RʔS}, {RʔY}, {RḤW}, {RMS} II, {RWḤ}, {ZRQ}, {ZWQ}, {SḪN}, {SDD}, {SQṬ}, {SMR} I, {SWʔ}, {SWY}, {ŠRḤ}, {ŠFR}, {ŠKW}, {ŠLBR}, {ṬRF}, {ṬLB}, {ṬYR}, {ʕBR}, {ʕKR}, {ĠLQ}, {ĠMḌ}, {FTḤ}, {FǦR}, {FṢṢ} I, {FQʔ}, {FQʕ}, {QḎY}, {QRḤ}, {QLB}, {QNZR}, {QWQN}, {KBR} I, {KRNB}, {KFY}, {KWKB}, {LḤḎ̣}, {LMḤ}, {MRḌ}, {MLḤ} I, {MWH}, {NZH}, {NṢB}, {NḌḪ}, {NQṬ} et {HWN} I. < Pan-sémitique {ʕyn}, cf. ougaritique >ʕnʕyn< et guèze ʕayn et accadien īnu(m). *{ʕYY} (‫)عيي‬ VA >y≠naʕyā ʕayayt = aʕyayt ʕayā = iʕyā muʕyī + īn bi / miny≠taʕyā ʕayayt ʕayaʕyā ʕayayt ʕayā< « être incapable ; se fatiguer en vain » ; LP 50.1 >qad ʕayīt suknà ʔl+diǧāl< « je ne supporte plus de vivre comme un tributaire ». VA >niʕayyī k< « rendre incapable ». >nuʕyī aʕyayt iʕyā muʕyī f+al+madḥ wa+l+šatm< « exagérer la louange ou l’insulte ». >ʕayī + īn = ʕayā< « incapable ; ignorant ». Peut-être une variante phonétique de {ʕWY}, q.v.123

|| 121 Sic DS, mais UT nº 3351 et TD 207 ont, avec la concordance de l’arabe classique, >ʕayn ḫaḍrāʔ< (Isatis tinctoria). 122 En fait, un pluriel et diminutif aux suffixes romans, « celui des petits yeux ». 123 Leur jointure sémantique serait le gémissement de celui qui ne peut pas supporter une lourde charge, cf. l’accadien ewû(m) « charger ».

(‫ )غ‬Ġayn *{ĠBB} (‫)غبب‬ VA >niġabbab taġbīb li = naʕmal ġibb< « mêler; adultérer ». >niġabbab taġbīb k< « cacher, couvrir ». >yatġabbab atġabbab< « se cacher ». >ġibb< « substance mêlée ou adultérée ». >ḥummà ġibb < « fièvre tierce ». >b+al+ġubbu+ġub< « en cachette ». IH 358 >yaʔkulu fī ʔl+ġubbi< « il mange en cachette ». Variante phonétique de {ĠYB}, q.v., avec évolutions sémantiques ; cf. sudarabique épigraphique >mġbt< « dispositif de défense ». *{ĠBR} (‫)غبر‬ I. VA >ġabar ġabr< « être passé ». Voir {FRṬ} I. Variante phonétique de {ʕBR}, q.v. II. VA >niġabbar taġbīr k ʕalàyiġabbar(ū)muġabbarġabbar taġbīr< « (en)fariner » ; IQ >las taġabbar l+u qadam< « on ne peut pas le rattraper (littéralement aucun pied ne peut le soulever la poussière) ». VA >yatġabbar atġabbar< « être couvert de poussière ou de saletés ». >ġubrah< « noirceur ». GL >ġubratun = ġubārun< (registre haut), VA >ġabarah + āt = ġubārġubārġubār< « farine ou fromage moulus très finement » ; SH >ġubārġubārah< « le jeu appelé fiʔāl en arabe classique » ;1 IZ 5/0/1 >nurudd+ah fī ġubārah< « je vais la mettre en gage (littéralement jouer) ». IA >ġubbārah< « atome de poussière ». VA >ġubayrah + ātġubayrah< « puliot (Mentha pulegium) ». TD 152 >šaǧar al+ġubayrāʔġubayrāʔ< « sorbier domestique (Sorbus domestica) ».2 ZǦ >ġabbār< « boueur ». GL >aġbaru< (registre haut) « grisâtre », VA >aġbar + ġubr< « obscur ; vile » ; IQ >aġbar< « obscur ». GL >muġabbarun< « cendreux » ; DS >muġabbar< « poudreux ». Voir {ḎHB}. Variante phonétique de {ʕFR}, q.v., avec plusieurs évolutions sémantiques, cf. sudarabique épigraphique >ġbr< « colon agricole ». *{ĠBRN} (‫)غبرن‬ DS >ġubārinah< « sorte d’arbre ». Probablement une corruption de UT nº 4198 >qubrisus< « cyprès commun (Cupressus sempervirens) ». < Grec κυπάρισσος.

|| 1 Célèbre à cause de sa mention dans les premiers vers de la muʕallaqah de Ṭarafah, et consistant à cacher un objet dans un tas de terre et à le partager en plusieurs petits tas, l’enjeu étant de deviner dans lequel se trouve l’objet. 2 Voir d’autres identifications et noms de plants composés avec ġubayrah et ġubayrāʔ chez BCT 2010 : 443-444.

*{ĠBY} | 909

*{ĠBŠ} (‫)غبش‬ VA et AŠ 85/7/2 >ġabaš< « aube » ; GL >b+ʔl+ġbš< « à l’aube » ; ID nf 2 >ḏ̣lām ʔl+ġbš< « le crépuscule ». AL gubíx « cataracte ». Extension phonétique de {ĠBB}, q.v., peut-être contaminé par {ʕŠW}. *{ĠBṬ} (‫)غبط‬ VA >naġbaṭ ġabaṭt ġibṭah + āt ġābiṭ maġbūṭ k fī< « envier sans jalousie » ; ZǦ >qannabīṭ lis yaġbiṭ< « le chou-fleur ne donne pas plaisir ». AŠ 65/0/1 >ġabbaṭ< « réjouir ». GL >aġtabiṭu iġtibāṭunyanġabaṭ anġabaṭ = yaġtabaṭ iġtibāṭ biaġtabaṭ muġtabaṭmuġtabaṭġibṭahġabīṭ maǧbūd< « sorte de mets doux ». MT >kitāb īǧāb wa+ġtibāṭ wa+ʕaqd nikāḥ< « acte d’acceptation et marriage ». < Pan-sémitique {ġbṭ}, cf. hébreu ʕābaṭ et araméen rabbinique ʕăbaṭ « prendre un gage », syriaque ʕabbīṭā « litière pour les femmes attachée sur une bête » (cf. le synonyme arabe ġabīṭ et ġibṭ « botte, gerbe »), sudarabique épigraphique >ġbṭ(t)< « envie », guèze ʕabäṭä « imposer une corvée », mandéen abṭ et accadien ebēṭu(m) « attacher », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{ĠBĠB} Voir {ĠBB}. *{ĠBQ} (‫)غبق‬ VA >naġtabaq iġtibāq< « boire (du vin le soir) ». Probablement un cas de contraction (naḥt) d’une phrase arabe *ʕ/ġabba šafaqan « boire le soir ». *{ĠBN} (‫)غبن‬ GL >ġabnun< (maṣdar), VA >naġban ġabant ġabīnah / ġabn nom d’unité +ah ġābin maġbūn k = nuġbin aġbant iġbān< « tromper, circonvenir ». >yatġāban atġāban taġābun< « se tromper réciproquement ». >yanġaban anġaban li = yatġaban atġaban binaġtaban< « être trompé ». ZǦ >ġabīnahġabīnah = ġabinā + ġabāyin< « escroquerie, fraude » ; AL gabína « offense, outrage » ; DC 14 tehtemel al gauáen « tu supportes les outrages ». Extension avec la nunation de {ĠBW}, q.v. *{ĠBW} (‫)غبو‬ VA >ġabāwah + āt< « stupidité ». >ġabiyy + aġbiyā< « stupide ». < Pan-sémitique {ġbw/y}, cf. hébreu ʕăbī « épaiseur », araméen rabbinique ʕābē et syriaque ʕǝbē et accadien ebû(m) « épais, gros », et guèze ʕabiyy « grand ».3 *{ĠBY} (‫)غبي‬ IH 298 >ġabyatunġābiyahġuttah< « Dorème amoniaque (Dorema ammoniacum) ». < Latin gutta « goutte ». *{ĠTR} (‫)غتر‬ VA >niġattar ġattart taġtīr muġattir muġattar k fī< « dérober, chiper et cacher » ; IQ 190/1/1 >yaġattar fī šay< « il cache quelque chose ». VA >yatġattar atġattar taġattur fī< « être dérobé et caché ». >ġattayrah< « chatière ». Voir {ṢBḤ}. < Baslatin gattaria < latin cattus « chat » avec le suffixe instrumental. *{ĠTM} (‫)غتم‬ VA >ġutmī + īn< « rusé ». IQ >ġutmān< « ruses ». < Sémitique de l’Ouest {ġtm}, cf. hébreu neʕtam « être obscurci », et guèze ʕattämä « se fâcher », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{ĠTR(S)} (‫)غتير أو غتيرس‬ AL Gutiérre(ç) « nom propre ». Emprunt tardif au castillan. *{ĠṮṮ} (‫)غثث‬ VA >ġaṯṯ + aġiṯṯā< « maigre ; vile ». >ġaṯāṯah< « maigreur ; vileté ». Peut-être une variante phonétique de {ĠṮW}, q.v. *{ĠṮR} (‫)غثر‬ ID pwḥ 3 et šḥr 2 >ġ.ṯārahaġṯà< « exciter des nausées ». >ġaṯy = ġaṯayān< « nausées ». GL >ġiṯāʔun< (registre semi-correct) « alluvion ». Peut-être une variante de {ĠYṮ}, q.v., cf. sudarabique épigraphique >hġṯn< « arroser un endroit de pluies abondantes ». *{ĠǦF} (‫)غجف‬ EG 8 >iġǧāf< « un sobriquet de quelqu’un » ; cf. {ĠNǦF}. *{ĠDD} (‫)غدد‬ VA >yatġaddad atġaddad taġaddud ʕalà< « agir avec impudeur ». >ġadādah< « impudeur ». >muġaddad + īn< « impudent ». Voir {ĠDL}. < Sémitique de l’Ouest {ġdd}, cf. ougaritique >ġdd< « se gonfler » et hébreu ʕōdēd « soutenir », peut-être une très ancienne variante phonétique de {ḫdd} avec quelques signification similaires.4 *{ĠDǦ} (‫)غدج‬ AL guedéja « touffe de cheveux ». Emprunt tardif au castillan guedeja. *{ĠDR} (‫)غدر‬ I. VA >naġdur ġadart ġadr ġādir + īn ġaddār + īn maġdūr k< « trahir ». >niġaddar taġdīr k< « inonder ; faire des pâtés (en écrivant avec une plume) ; IQ >yuġaddar< « il est trahi ». VA >muġādarah< (maṣdar) « quitter (un lieu) ». >yatġaddar< « être inondé ». >yanġadar anġadar< « être trahi ». AL gádar « trahison ». GL

|| 4 Cf. le cas de racines {ḫdr} et {ġdr}.

*{ĠḎQ} | 911

>ġadīrun< (registre haut), VA >ġadīr + ġudur / ġudrānġadīrġad/ḍīrġaddārah + āt / ġadādir< « pâté, tache d’encre ». >ġaddār + īnġaddārġudrān< « déception ». FḪ >muġaddarah< « petits pains ». Le sémanthème basique de cette racine arabe, « laisser en arrière », se retrouve dans le sémitique de l’Ouest, cf. hébreu neʕdār « manquer », et araméen rabbinique ʕădar « sélectionner une armée ». II. VA >nuġdir aġdart iġdār kyanġadar anġadarġudrān< « engourdissement, paralysie ». >maġdūr + īn / maġādir< « engourdi ; paralysé ». Variante phonétique de {ḪDR}, q.v.; cf. aussi {ḪDL}. *{ĠDW} (‫)غدو‬ VA >yaġdū ġadā ġādī +īn = yaġtadī aġtadā iġtidā muġtadī + īn< « se lever de bon matin » ; AŠ 26/2/1 >ġadā liy+ya maʕnà< « j’acquis le concept (mysticisme) ». VA >niġaddī muġaddī k< « donner à déjeuner ». >natġaddā atġaddayt = taġaddayt mutaġaddī + īnyatġaddāyatġaddīġadanġadāaġdā = ġadā/īġadāġa/ādīnawaḫḫar li+ġadā< « je remets à demain » ; AC >ḫallā šuġl al+yam li+ġadā< « il remit l’affaire d’aujourd’hui à demain » ; ZǦ >min ahnā li+ġadī< « entre aujourd’hui et demain » ; GL >baʕda ġadin< (registre haut), AL báâda / báde gadí « après-demain ». VA >ġadā(h) + ġadawātġadāġadīġadā+h< « son déjeuner ». VA >ġudwah + ātġudwā< « matin » ; IZ 3/1/1 >ġudwah< , IQ >(b+al+)ġudwah = b+al+ġudūb+al+ġudū< « (pendant) le matin » ; NQ mg 11/4/3 >min ġudwah l+al+layl< « entre le matin et le soir » ; IQ >iḏā kān ġudwah< « lorsque le matin arrive » ; >min ġudwat al+ʕīd< « depuis le matin de la fête » ; >ṣabāḥ al+ġudū< « l’aube ». VA >muġaddī< « celui qui a déjeuné ». Sans parentage sémitique, cette racine arabe pourrait s’être développée à partir de l’égyptien ancien ḥḏ t3 « le matin ».5 *{ĠḎR} Voir {ĠḌ/ḎR}. *{ĠḎQ} (‫)غذق‬ AC >ġuḏqu< « Gozco (géographie) ».

|| 5 Voir Erman & Grapow III : 208. On peut imaginer que la raison de cet emprunt si étrange pour un mot basique, tout comme le cas du castillan mañana, connu de presque tous les Américains du Nord à cause de leurs expériences au Mexique, serait qu’on l’entendait souvent comme réponse aux questions des marchands bédouins venus en Égypte pour acheter certaines marchandises, lorsqu’ils s’inquiétaient à propos de la délivrance de leurs commandes.

912 | *{ĠḎL} *{ĠḎL} (‫)غذل‬ IA >ġuḏ+illah< « bubon ». < Arabe ġuddah « glandule », avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÉḺA}; voir {ĠDD}. *{ĠḎW} (‫)غذو‬ VA >niġaḏḏī k< « nourrir ». >yatġaḏḏā atġaḏḏā taġaḏḏī mutaġaḏḏī bi< « se nourrir ». GL >ġiḏāʔun< (registre haut), VA >ġiḏā + aġḏiyah = muġḏah + ātġiḏāġaḏīḥabs / ḥifḍ al+ġiḏā< « diète ». Variante phonétique de {ĠDW}, q.v. *{ĠḎYL} (‫)غذيل‬ UT nº 2757 >ġūḏyālah< « centaurée de Salamanque (Centaurea salmantica) » ; nº 3588 >ġawḏiyūlah< « une autre espèce de centaurée (Centaurea diluta) », nº 993 « sceau de Salomon multiflore (Polygonatum multiflorum) ».6 < Latin gaudĭum « joie », avec les suffixes diminutif romance {+ÓLA/O} ou {+ÉḺA/O}. *{ĠRB} (‫)غرب‬ GL >aġrubu ġurūbun / maġribun < (registre haut), VA >yaġrub ġarub ġurūb ġārib< « se coucher (une étoile) ». >niġarrab taġrīb kġarrab< « partir pour l’occident ». VA >nuġrib aġrabt iġrāb muġrib fī / bi< « faire quelque chose d’extraordinaire ou d’étrange ». GL >taġarraba (y)ataġarrabu< (registre haut), VA >yatġarrab atġarrab taġarrubnastaġrab k / min< « considérer étrange ». IA et AC >ġarb< « l’occident » ; AL garb(e) « l’occident ; l’Algarve (géographie). garbí + ín « occidental » ; IH 258 >al+ġarbiyyatu< (registre haut), GL >ʔl+rīḥu ʔl+ġarbiyyatu< (registre haut), IQ >rīḥan ġarbīal+lisān al+ġarbī< « la langue berbère ». GL >ġurbatun = iġtirābun< (registre haut), IQ >ġurbahġurbah = ġurbāġarab< « abcès dans le coin de l’œil ». GL >ġurābun< (registre haut), IA et AC >ġurāb< « corbeau », VA et IQ >ġurāb + ġirbānġurāb al+bayn + ġirbān a.< « corneille » ; AL goráb al báhar + guirbín a.b. « cormoran » ; ET Aben Gorab « nom propre masculin ou plutôt un sobriquet ». GL >ġarībun< (registre haut), VA et IA >ġarīb + ġurabāġarīb< féminin >+ahġurabāʔ< « charlatans ». IQ >ġarāyib< « merveilles ». VA >ġārib + ġawārib< « garrot » ; MT >ġārib< « garrot ; haut d’un mur ».7 IQ >aġrab wa+ʔaġrab< « chaque fois plus merveilleux » ; 150/2/1 >mā aġrab+uh< « qu’il est étrange ». UT nº 3532 >ġirbīb< « espèce de raisin noir, aussi appelé » >lannāṭġūḏyālah< comme « sceau de Salomon (Polygonatum officinale) ». 7 Néanmoins, chez Almuqtabis II-1, fol. 169ª (ed. M. ʕA. Makkī, Riyadh, 2003), >ġāribu ʔl+maǧlis< est un plancher élevé pour le trône.

*{ĠRR} | 913

VA >maġrabī< « occidental ». Voir {ǦBN}, {ḪBZ} I, {RǦL}, {SYF}, {ŠYB}, {ṢYḤ}, {QṢW} et {HND}. < Pan-sémitique {ʕrb},8 cf. ougaritique >ʕrbmʕrb< « ouest ». *{ĠRBL} (‫)غربل‬ I. GL >uġarbilu< (registre haut), VA >niġarbal ġarbalah kmuġarbalyatġarbal atġarbal taġarbul< « être tamisé ou bluté ». GL >ġirbālunġirbāl + ġarābilġirbālġirbālġarbāl + īn / +ahġarbāl< « bluteur » ; ǦS >ġarbāl< « fabriquant de bluteaux ». Voir {ŠʕR}, {ŠQQ}, {ṬQ(ṬQ)} et {ʕYN}. Probablement emprunté à l’arabe, cf. rabbinique (ʕ)arbǝlā et syriaque ʕarbālā, avec un /ġ/ ultra-correct, comme dans la racine {ĠRB}, q.v.9 II. VA >ġarbāl< « épervier ». < arabe ġirbīb « très noir », avec métanalyse de sa dernière syllabe est remplacement par le suffixe rom. diminutif {+ÉḺ}.10 *{ĠRD} (‫)غرد‬ VA >yiġarrad ġarrad taġrīd muġarridtaġarrad taġrīdġardumūzġurdumān< « nom propre masculin », d’origine romane, peut-être une déformation du latin cordŭbensis et du roman andalou */KORDOBÁN/ « de Cordoue ». *{ĠRR} (‫)غرر‬ I. GL >aġurru ġurūrun< (registre haut), VA >nuġurr ġarart ġurūr / ġarar ġārr maġrūr k biy≠tuġurr+akyiġurr+ak yiġurrū+k ġarr+ak< « tromper, décevoir, séduire » ; AC >ġarrat+u al+amānī< « son désir l’a trompé ». VA >niġarrar taġrīr kniġarrar bi+rūḥ+ī< « je risque ma vie ». >yanġarr anġarr = naġtarr aġtart iġtirār muġtarr< « être trompé, déçu ou séduit ». MT >ġarr< « fraude ». VA >ġirr =

|| 8 Les graphies du sudarabique épigraphique et de l’ougaritique prouvent que le /ġ/ de l’arabe dans cette racine n’est qu’une ultra-correction du phénomène décrit par Bauer 1966:37-38, duquel il faut excepter son seul exemple ; voir aussi Leslau 1987 : 69. 9 Cf. aussi l’accadien arballu, tardif et censé d’avoir été emprunté aussi à l’araméen (selon von Soden III : 1544). Il n’est pas vraisemblable pour un tel mot technique que seul l’arabe eût préservé une racine pan-sémitique *{ġrbl}. 10 Cette hypothèse serait confirmée par le synonyme castillan alfaneque < arabe andalou ḥanakí « noir ». Quant à la dérivation, proposée par Simonet, de ce mot du latin harpē, elle se heurte à la difficulté de la première consonne et la rareté du mot latin.

914 | *{ĠRZ/S}

ġarīr + īn< « inexpérimenté, facile à tromper ». VA >ġurrah + ġurar< « étoile, tache blanche au front d’un cheval » ; IQ et IZ 3/4/2 >ġurrah< « nouvelle lune » ; IQ >ġurrat al+šams< « première lueur de l’aurore » ; >ġurrat al+faḍāyil< « excellence des vertus », >al+ġurrah al+ġarrā< « le front illustre ». VA >ġurūr = ġararġararġurūr< « vanité, présomption ». GL >(sayfun) ḏū ʔl+ġirārayni< « (épee) à deux tranchants ». VA >ġirārah< « inexpérience, jeunesse », >ġ. + ġarāʔir< « bisac ». >ġarīrah + ġarāʔir< « jeune fille ». GL >ġurayrah< « blaireau » ; AL goráira + it « écureuil ». UT nº 3557 >ġurayrah = ġarrā< « panais (Pastinaca sativa) ». AŠ 63/1/2 >ġarrārah< « trompeuse, décevante ». VA >faras an aġarr + ḫayl an ġurr< « (cheval) qui a une étoile au front ». IZ 3/4/2 >ġarrā< « (femme) d’une beauté éclatante ». Voir {WQʕ}. < Pansémitique {ʕrr}, cf. hébreu ʕōrēr « détruire », araméen rabbinique ʕārēr « inciter », sudarabique épigraphique >ʕrwr< « dévastation », guèze tǝʔrir « région dévastée » et accadien erēru(m) « être sec ».11 II. VA >ġirrah< « guerre ». < Germanique de l’Ouest werra. *{ĠRZ/S} (‫)غرز‬ VA >naġruz/s ġaraz/st ġarz/s ġāriz/s maġrūz/s al+ibrah = niġarraz/s taġrīz k< « ficher (une aiguille), piquer, clouer ; fixer, enfoncer », AC >yaġruz ʕunq+ī< « il me poignarde au cou ». AL nigarráç garráz/çt « coudre, réaliser des points de couture ». VA >yatġarraz atġarraz taġarruz = tanġaraz anġarazt inġirāz< « être cloué ou fixé ». >ġurzah + ġurazġurazġurzatu ʔl+ḫarrāz< « point de couture de savetier ». UT nº 3546 >ġaraz< « espèce de Equisetum ». VA >ġarīzah + ġarāʔiz< « instinct ». >ġarīzī féminin ġarīziyah< « instinctif ». Variante phonétique de {ḪRZ}, q.v.12 *{ĠRS} (‫)غرس‬ I. VA >naġrus ġarast ġirāsah / ġars + ġurūs ġāris + īn / ġurrās maġrūs k = niġarras kġars< (maṣdar), AC >y≠taġrus aġrus< (impératif), MT >aġtaras iġtirās muġtarisyaġarras< « planter » ; GL >aġrusu< (registre haut), IQ >maġrūs< « planter ; fixer dans le sol » ; >tuġras ġaras< « planter ; greffer » ; SH >ġaras< « faufiler (une marchandise de mauvaise qualité) ». VA >yatġarras atġarras taġarrus< « être planté ou fixé ». >yanġaras anġaras< « être planté ». >ġars + ġurūs< « pétiole d’une figue » ; MT >ġars 2 ġarsayn + ġarsātġarsatun (muḥdaṯatun)< (registre haut) « plantation (nouvelle) » ; AL garç + goróç, IA + >ġurūs< « vigne nouvelle » ; IQ >ġarsat ḥabaq< « une plante de basilic » ; >al+ġurūs< « lieu agréable non-identifié sur les bords du Guadalquivir près de || 11 Le parentage avec {ʕry} étant aussi possible, plutôt qu’avec {ḥrr}, selon von Soden I : 238, et l’évolution sémantique ayant parcouru les phases « détruire > tromper > être d’une beauté séduisante ». L’arabe a une correspondance phonétique irrégulière à cause du phénomène décrit pour {ĠRB}, q.v. 12 L’optionalité de la consonne finale est caractéristique de l’arabe andalou ; voir Corriente 1977 : 48.

*{ĠRĠR/L} | 915

Cordoue ». ZǦ >ġurays< « petit rejeton ». AL igráç « pépinière ». HC 56 >mġrsmaġris< « queue et selle de mouton ».13 MT >muġārisīn< « métayers ». Avec la seule attestation en sudarabique épigraphique >ʔʕrs3< « plantation », cette racine semble s’être développée dans le sémitique du Sud à partir de {ĠRZ}, q.v. II. AL gárça + át « héron ». García « nom propre ». Emprunts tardifs au castillan. *{ĠRŠ} (‫)غرش‬ IA >aġraš< « plus astucieux ». Probablement un élatif formé sur le berbère, cf. berbère rifain ġarǝš « prends garde ».14 *{ĠRḌ} (‫)غرض‬ VA >niġarrad ʕalà / f+al+išārahġaraḍ + aġrāḍġaraḍġurayyaḍ< « cible ; but, intention » ; AL garád « marque de renvoi » ; VA >b+al+ġaraḍ< « directement » ; IQ >tumūt aġrāḍ+ī< « ma résolution s’éteint ». < Sémitique de l’Ouest {ʕrḍ},15 cf. ougaritique >ʕrḏ̣< « terrible », hébreu ʕāraṣ « faire trembler », araméen rabbinique ǝraʕ « trouver ; visiter ; attaquer », syriaque ʕǝraṣ « arriver, se présenter soudainement » et sudarabique épigraphique >ġrḍ< « abattre des animaux de boucherie ». *{ĠRḌF} (‫)غرضف‬ VA >ġurḍūf + ġarāḍif< « cartilage ». Dissimilation de {ġḍf} « être mou », variante phonétique avec évolution sémantique de {ʕṬF}, q.v. *{ĠRṬ} (‫)غرط‬ VA >yiġarraṭ ġarraṭ taġrīṭ muġarriṭ< « crier ». Variante phonétique de {ĠRD}, q.v. *{ĠRṬYR} (‫)غرطير‬ UT nº 3527 >ġarraṭayrah< « serpentaire (Dracunculus vulgaris) ». < Roman andalou */GARRIT+ÁYRA/ « crieuse » (< latin garrītus « bavardage »), à cause du bruit produit par son écorce lorsque les pousses la traversent.16 *{ĠRĠR/L} (‫)غرغر أو غرغل‬ VA >niġarġar ġarġar ġarġar/lah + ġarāġir muġarġir = yatġarġar atġarġar taġarġur bi< « gargariser ». D’origine onomatopéique.

|| 13 Cf. l’arabe marocain mǝġrǝs, selon Prémare IX : 359. 14 Littéralement « chez toi », calqué sur l’arabe marocain ʕandǝk ; voir Prémare IX : 256 et cf. berbère kabyle ġuṛ+ǝk « attention ! ». 15 Le /ġ/ du sémitique du Sud s’explique par le phénomène décrit pour {ĠRB} ; en fait l’arabe et le sudarabique épigraphique ont aussi {ʕRḌ}, q.v. Quant au /ḏ̣/ irrégulier de l’ougaritique, il pourrait s’agir d’un fait dialectal. 16 Cette explication est fournie par UT nº 2743 et par TD 200, dans ce cas d’une façon confuse, rendant >ġarġuntiyaġarġamill< « gorge ». < Roman andalou cf. castillan gargamello, catalan gargamella et portugais dialectal gragamilho, dérivés du bas-latin gurga, probablement avec les suffixes {+ÁMEN} et diminutif {+ÉḺ(A)}.17 *{ĠRĠNT} (‫)غرغنت‬ I. MT >ġarġantah< « gorge, pertuis ». < Latin gurges, influencé par la racine onomatopéique de gargărizo et avec une assimilation sémantique avec la gorge anatomique, mais aussi avec une suffixation obscure. II. DS >ġarġuntiyahaġra/ifu< (registre semi-correct), IQ >yuġraf aġraf< (if.), AL nagréf garáft « prendre, emporter en grande quantité ». VA et ZǦ >ġarfahġurfatun< (registre haut) « chambre » ; VA et MT >ġurfah + ġuraf< « grenier ; mansarde » ; IA >ġurfahmaġrafatun< (registre semi-correct), VA >maġrafah + maġārifmaġrafah< « cuillère ; écumoire » ; AL magráfa + magárif, diminutif IA >muġayrafah< « cuiller ; écumoire ; grande fourchette ». VA >maġrafat al+nārmaġārifī + īnmaġārifī< « fabriquant de cuillères ». < Sémitique du Sud {ʕrf}, cf. sudarabique épigraphique >ʕrf< « puits où l’eau affleure » et guèze ʕǝrf « cuillère ».19 *{ĠRFYN} (‫)غرفين‬ IW I:628.26 >ʔrāqywn< (lire >ġrāfiynnaġraq ġaraqt ġaraq maġrūq ġāriq + ġarqā = yatġarraq atġarraq taġarruqataġarrqu< (registre semi-correct), AC >yaġraqġaraq< (maṣdar), AL nagráq garáqt / agráqt garáq magró/úq + ín « se noyer ; faire naufrage » ; AC >ġaraqat fī< « être enfoncé dans ». GL >(y)uġarriqu yuġarraquniġarraq taġrīq ktuġarraq muġarraq fīyaġarraq rašq al+sihām< « il file comme une flèche ». VA >muġriq f+al+maǧd< « enraciné dans la gloire ». >nastaġraq istiġrāq k< « embrasser, comprendre » ; GL >mustaġraqun< « absorbé ». AC + >ġarqāt< « naufrages ». IQ >sikrān ġarīq = ġ. maṯmūl< « ivre mort ». AL magráq + magáriq « bourbier ». < Sémitique de l’Ouest {ʕrq}, cf. hébreu ʕāraq et syriaque ʕarreq « ronger », guèze ʕar(ä)qä « être abandonné », avec une évolution sémantique euphémistique.20 *{ĠRL} (‫)غرل‬ VA >ġurlah + āt < « prépuce ». Voir {ĠRML}. < Sémitique de l’Ouest {ġrl}, cf. hébreu ʕorlāh, araméen rabbinique ʕūrlǝtā, syriaque ʕūrlūtā, un emprunt à l’égyptien ancien >qrntġrālhʕzylš< (lire >ġrylšnaġram ġaramt ġurm ġārim + īn maġrūm kyaġram< « payer (un tribut ou une dette) ». VA >niġarram taġrīm k< « imposer un tribut » ; IA >tiġarramyatġarram atġarram = yanġaram anġaram< « être payé ». MT >ġurm< « impôt ; amande » ; AL gorm « paiement d’un impôt ; contribution à une dépense commune ». IQ >ġarām< « amour, passion ». VA >ġarīm + ġuramā< « créancier ; débiteur » ; IA >ġarīm< « créditeur ». ZǦ >ġārimmaġramiyun< (registre semicorrect) « contribuable ». VA >maġram + maġārimmuġram< « épris ». Peut-être une variante phonétique de {ĠNM}, q.v. II. UT nº 3545 >ġ.rāmah< « chiendent (Cynodon dactylon) ». < Roman andalou */GRÁMA/ < latin grāmĕn.

|| 20 Avec un /ġ/ secondaire aussi, posé par la racine arabe plus conservatrice phonétiquement et sémantiquement reflétée dans l’arabe ʕaraqa « dépouiller l’os de la chair ». 21 Evidemment, la pratique de la circoncision et une certaine obsession des prépuces sont une partie des choses apprises par les Sémites des Egyptiens anciens.

918 | *{ĠRMǦ} *{ĠRMǦ} (‫)غرمج‬ AL niguarmáj guarmágt taguarmúg « patouiller, tripoter ». Probablement une metáthèse de l’arabe ġamǧara « enduire de glue », avec une évolution sémantique.22 *{ĠRML} (‫)غرمل‬ VA >ġurmūl < « gros pénis non circoncis ». Métathèse de *ġurlūm, dérivé de ġurlah, q.v. sous {ĠRL}, avec le suffixe augmentatif {+ūm}.23 *{ĠRN} (‫)غرن‬ I. AL Garrúna< « la Garonne ». Emprunt tardif au castillan. II. DS >ġ.rwnah< « sorte de torpille ».24 *{ĠRNČ} (‫)غرنـڇ‬ SG >ġarnāǧah< « sorte de robe ». Emprunt tardif au castillan garnacha. *{ĠRNṬ(Š)} (‫)غرنط أو غرنطش‬ IH 248 et IQ >ġarnāṭah ġarnaṭ(iš)īġurnūqġarnūq< + GL >ʔl+ġarāniqu< (registre semi-correct) « grue » ; VA >ġurnūq + ġarāniq< « grue ; un mets de poumon rôti ». ǦS >ġarnāq< « vendeur de ce mets ». UT nº 1372 >ġurnūqī< « variété de millet » ; 1802 >ġurnūqī = adqam al+ġarānīq< « espèce de mauve ». Voir {DḪN}. Probablement une forme hypocoristique {1u22ū3} de {ʕNQ},25 q.v., où la dissimilation en /r/ aurait déclenché le phénomène /ʕ/ > /ġ/. *{ĠRNYN} (‫)غرنين‬ TD 251 >ġārānyūn< « bec de grue à feuilles rondes (Geranium rotundifolium) ». < Grec γεράνιον. *{ĠRW} (‫)غرو‬ VA >niġarrī k< « coller ». >nuġrī aġrayt iġrā muġrī muġrā k bi / ʕalà ≠ bayn al+nās< « inciter ≠ susciter des animosités » ; >nuġrā uġrīt iġrā bi< « se passionner pour ». >yatġarrā atġarrā taġarrī< « être collé ».GL >ġirāʔun< (registre haut), VA >ġirā + aġriyahġirāġirā al+samak< « colle de poisson ». IQ >b+al+qabāṭī muġrà< « aimant les tuniques sans manches » ; ZǦ >ḫayṭ muġrā< « ligne de pêcheur ». VA >miġrāwī< « adonné aux femmes ».26 Probablement une variante phonétique de {ĠYR},

|| 22 Cf. l’arabe marocain gǝrbǝž « tripoter ». 23 Voir Fleisch 1961 : 466. 24 L’auteur propose également les graphies >ʕrwnh< et >frwnhyaġzur ġazur ġazīr = yatġazzar atġazzar taġazzur< « trop parler ». >n≠yiġazzar ġazzar taġzīr k< « faire des longs discours » ; AL nigazzár gazzárt (min cúli gíha) « bavarder ». IA et AC >ġuzr< « excès, outre mesure ». VA >ġazārah + ātġazārahġazīrun< (registre haut) « abondant » ; VA >ġazīr + īn = muġazzar + īnġazīru ʔl+nabʕi< « ayant des sources d’eau abondantes ». IA >aġzar< « plus bavard ». < Sémitique de l’Ouest {ġzr}, cf. ougaritique >ġzr< « héro » et guèze ʕazärä « disséminer », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{ĠZZ} (‫)غزز‬ I. VA >muġazzaz< « violent ». Variante phonétique de {RZZ}, q.v. II. ZǦ >ġuzz< « turcs de la tribe des Oğuz » ; AL cáuz góç + acuáç g. « arc » ; rámi bal góç « archer ».27 *{ĠZL} (‫)غزل‬ GL >yaʕzalūna< (registre semi-correct, lire >ġnaġzal ġazalt ġazl + ġuzūl ġāzil ġazzāl + īn maġzūl ktaġzalnaġzal tuġzal raqīq< « filer avec des fils très fins ; être très subtil ». AL nigazzél gazzélt « faire le moulinet (les cheveux) » : NG mg 8/x/1 et IZ 8/2/5 >yatġazzal(ū)taġazzul< (maṣdar) « faire la cour ». VA >yanġazal anġazal< « être filé ». ZǦ >ġazl + ġuzūlġazlġuzūl< « fil (de soie, lin ou coton) » ; AL gázel + guzúl « filet » ; gazl a daguíli + guzúl a.d. « vrille ». IQ >ġazal< « poésie érotique ». GL >ġazālun< (registre haut), VA >ġazāl(ah) + ġizlānġazāl + ġizlānġuzayyalġazal< « gazelle » ; AL gazél « poissonépée » ; raq g. « parchemin » ; IQ >ġizlān< « massepain façonné comme des figures d’animaux ». TH 60.10 >ġazzāl< « fabriquant de fuseaux » : MT >al+ġazzālal+ġazzālīḥarīr istiġzāl< « soie à filer ». VA >ġazālah (lire ġazzālah) + āt / ġazāzil = maġzal + maġāzilmaġzal< « fuseau, AL gazíla + gazízil « fuseau ; tourbillon » ; guzáizala + ít « petite grappe de raisins ». magzél + magázil / maguízil « axe ; fuseau ». RC magacili « de Magacela (géographie). Voir {ʔ}, {ʔḎN},

|| 27 Voir DS II : 210 et Corriente 2008a : 122.

920 | *{ĠZMN}

{SWQ} III, {FTL} et {KʕB}. < Sémitique de l’Ouest {ġzl}, cf. ougaritique >ġzl< « fileur », araméen rabbinique ʕăzal et syriaque ʕǝzal « filer ».28 *{ĠZMN} (‫)غزمن‬ AL Guzmán « nom propre masculin ». Emprunt tardif au castillan. *{ĠZW} (‫)غزو‬ VA >naġzū ġazaw/yt ġazw nom d’unité +ah + āt ġāzī + īn / ġuzā maġzū ktaġzūġazū< (maṣdar) « faire une incursion ». VA >niġazzī k< « envoyer en expédition » ; AL nigazzí gazzéit « combattre ». VA >yatġazzā atġazzā taġazzī< « être envoyé en expédition ». VA >ġāzī + ġuzā< « pirate, corsaire » ; IQ « soldat nord-africain » ; IA >ġāzī< « berbère » ; MT >al+ġāzīal+ġuwayzīšay an ġizwānī< « affaire de piraterie ». Sans d’autres traces sémitiques que le sudarabique épigraphique >ġzw< « mener un raid », il pourrait s’agir d’une variante phonétique de {ʕZZ}, q.v. *{ĠSQ} (‫)غسق‬ AL gacíq « comète » ; ID ʕyš 9 >ġsyq ʔl+lyl< « obscurité de la nuit ».29 < Pansémitique {ġšq}, cf. hébreu ʕāšaq et araméen rabbinique ʕăšaq « opprimer », syriaque ʕǝšaq « calomnier », peut-être aussi guèze ʕas/śäqä « tordre » et accadien ešqu « massif ». *{ĠSKN} (‫)غسكن‬ AL Gascúna « Gascogne (géographie) ». Voir {ĠŠKN}. Emprunt tardif au castillan. *{ĠSL} (‫)غسل‬ GL >aġsilu maġsūlun< (registre haut), VA >naġsal ġasalt ġasl ġāsil maġsūl kyuġsal ġasl maġsūlġusl< (maṣdar), AC >yaġsal maġsūl fem. +aaġsal ušš+ak< « lave ton visage ». VA >yanġasal anġasal inġisāl bi< « être lavé ». >yaġtasal aġtasal iġtisāl biġaslah< « menstruation » ; >fulānah fī ġaslat+hā / qamīṣ+hā< « une telle a ses règles ». DS >ġislah< « globulaire (Globularia alypum) ». IH 295 >al+ġāsūlu< (registre haut), GL >ġāsūlun< (registre

|| 28 La jointure sémantique du nom de la gazelle avec cette racine est difficile à trouver, ce qui a suscité quelques opinions, comme celle de quelques lexicographes du syriaque considérant leur ʕūzaylā come une contraction de ʕūlā « petit » et aylā « cerf », phonétiquement invraisemblable. Mais le mot syriaque, ne pouvant être qu’un emprunt au diminutif arabe ġuzayyil ouvre la possibilité d’une contraction (naḥt) de la phrase, ensuite métanalysée comme un diminutif, dont on a tiré une forme « normale », *ġuzza ayyil « un cerf porta un collier », description fréquente de la gazelle chez les poètes pré-islamiques, comme au début de la muʕallaqah de Ṭarafah. 29 Ibn Danān a mieux préservé la vraie signification de ce mot, tiré du Qurʔān CXIII-3, mais il confirme aussi le déplacement de l’accent ; voir Corriente 1977 : 65, à propos de quelques autres cas semblables.

*{ĠŠW} | 921

haut), VA >ġāsūl< « saponaire (Saponaria officinalis) ».30 AL gucíla + ít « lavures ». gacíl + ín « laveur ». IH 183 >almaġsalu< (registre haut), GL >maġsalun< (registre haut), AL mag/ḳcél + maḳácil « lavoir ». çuf bile maguil (lire magçúl) « laine non lavée ». Sans d’autres traces sémitiques que le sudarabique épigraphique >ġts1lġassānī< « variété de qaṭāyif ou de tafāyā (q.v.) » ; FḪ « façon de préparer le couscous ». >ġassāniyyah< « un mets de viande ». Voir {ĠṢN}. Ce nom de la tribu de Ġassān est une métonymie caractéristique dans l’onomastique arabe, < ġassān « celui qui mange ou mâche (ses ennemis) ». *{ĠŠPR} (‫)غشـپر‬ AL Gaxpár « nom propre masculin ». Emprunt tardif au castillan. *{ĠŠŠ} (‫)غشش‬ IH 201 >ġuššun< (maṣdar, registre semi-correct), VA >nuġušš ġašašt ġi/ušš ġaššāš + īn maġšūš kyuġušš< « tromper, frauder ». VA >yanġašš< « être trompé ». ZǦ >qulūban ġašša< « cœurs trompeurs ». Variante phonétique de {ĠŠW}, q.v., avec une évolution sémantique. *{ĠŠQ} (‫)غشق‬ AL guaxáq nom d’unité +a (= /ġaššáq/) « hirondelle ». Variante phonétique de /raššáq/, q.v. sous {RŠQ}. *{ĠŠKN} (‫)غشكن‬ VA >ġaškūn + ġašākin< « sorte de chemise ». < Latin vascŏnes « basques ». *{ĠŠM} (‫)غشم‬ VA >ġašūm< « sombre, rébarbatif ». Extension de {ĠŠŠ}, q.v. *{ĠŠW} (‫)غشو‬ VA >yaġšā ġušiya muġšī ʕalà = aṣābat+h ġašyah< « s’évanouir, tomber en défaillance ». >niġaššī taġšiyah k< « faire tomber en défaillance » ; GL >uġaššī muġaššā< « couvrir, voiler » ; VA >n. ġaššayt ġišā< « relier » ; AL nigaxxí gaxxéit « mettre dans un étui ; encroûter ». ID ʕwf 9 >tġšyt< « je tombai en défaillance ». GL >ġišāʔun< « couverture ; voile » ; IQ >ġišā< « fourreau, gaine » ; AL guixí agxía « étui ; croûte ; chaperon des oiseaux de proie ; pellicule contenant les grains de la grenade », diminutif goxái « petite croûte ». + SH >aġšiyah< « revêtements d’osier des dames-jeannes ». VA >ġašyah + āt = ġāšiyah + ġawāšī< « défaillance ; extase ». DS >ġ.šāwah< « taie (dans l’œil) ». < Sémitique de l’Ouest

|| 30 Voir BCT 2010:441-442, à propos des identifications de cette plante et ses variantes, >fārisīmiṣrīnabaṭīrūmīʕs1y< « faire un sacrifice » et guèze ʕasäyä « récompenser », avec une correspondance irrégulière des sifflantes et évolutions sémantiques problématiques. *{ĠṢB} (‫)غصب‬ GL >ġṣabu yaġṣibu< (registre semi-correct), VA >naġṣab ġaṣabt ġaṣb ġāṣib + īn ġaṣṣāb + īn maġṣūbġaṣab< (maṣdar), AL nagçáb gaçábt / agçábt gaç/zb gácib + ín magçúb « arracher violemment ; tyranniser ». VA >yanġaṣab anġaṣab< « être arraché violemment ». GL >ġaṣūbun = ġaṣṣābun< (registre haut) « rapace ». < Sémitique de l’Ouest {ġṣb}, cf. hébreu ʕāṣab « mortifier », araméen rabbinique ʕăṣab « souffrir », et guèze ʕaṣäbä « être difficile ».31 *{ĠṢṢ} (‫)غصص‬ VA nuġuṣṣ ġaṣaṣt ġaṣṣ /ġuṣṣah ġāṣṣ + īn min< « être accablé d’angoisse ». >ġuṣṣah + ġuṣaṣġuṣṣah< « angoisse, chagrin ». Extension minimale d’un élément bi-consonantique {ġ/ʕṣ}, qu’on retrouve dans {ġ/ʕṣb} et {ʕṣr}, araméen rabbinique ʕăṣē « opprimer », etc. *{ĠṢN} (‫)غصن‬ I. VA >niġaṣṣan taġṣīn kyatġaṣṣan< « se ramifier ». >ġuṣ(a)n + aġṣān / ġuṣūnġuṣ(a)n + aġṣānġuṣnġuṣn< « tortis d’une corde ». IQ 161/1/3 >ġuṣanīġuṣnah< « poignée de poils ». Variante phonétique de {ĠSN}, q.v. *{ĠḌB} (‫)غضب‬ GL >aġḍabu yaġḍibu ġaḍabun ġāḍibun = mutaġāḍibun< (registre haut), VA >naġḍab ġaḍabt ġaḍab ġāḍib + īn / ġuḍḍāb = ġaḍbān + īn = ġaḍḍāb + īn ʕalà = yatġaḍḍab atġaḍḍabġaḍab ġāḍib minaġḍibu< (registre semi-correct), VA >niġaḍḍab taġḍīb k = nuġḍib aġḍabt iġḍāb muġḍib muġḍab k< « mettre en colère, irriter » : AL yigadábaq allah « Dieu se fâchera contre toi ». AL gádib + ín = gaddáb + ín « fâché, irrité ». ZǦ >ġaḍbat ḥasan< « la colére de Ḥ.». Voir {ŠʕL}. < Sémitique de l’Ouest {ġḍb}, cf. hébreu ʕāṣab « mortifier, affecter », araméen rabbinique ʕăṣab « avoir mal » et guèze ʕaṣäbä « être difficile ». *{ĠḌ/ḎR} (‫)غضر أو غذر‬ IH 198 >alġiḍāru< (registre semi-correct), VA >ġiḏār + aġḏirahġiḍārġiḏārġiḍārah + aġḍirah< « écuelle ; grand plat » ; DS

|| 31 Peut-être en rapport avec {b}, cf. hébreu ḥāṣab, araméen rabbinique ḥăṣab « excaver » et accadien ḫaṣābu(m) « briser ».

*{ĠṬW} | 923

>al+ġiḍār al+ṣīnī< « vase de porcelaine ». GL >ġaḍāratun< (registre haut), VA >ġaḍārah< « luxuriance, fraîcheur ». Variante phonétique de {ḪḌR(L/N)}, q.v. *{ĠḌḌ} (‫)غضض‬ I. VA >nuġuḍḍ ġaḍaḍt ġaḍḍ ġāḍḍ maġḍūḍ al+baṣar ʕan / min< « détourner les yeux ». VA >yanġaḍḍ anġaḍḍ al+baṣar< « être détourné (la vue) ». Variante phonétique de {ʕḌḌ} et d’autres racines développées d’un élément biconsonantique {ʕ/ġḍ}. II. IL 121 >yuġaḍḍiḍ taġḍīḍ< « humecter les fruits secs ». IQ >ġaḍḍi< « frais, luxurieux » ; VA >nawār an ġaḍḍ< « fleurs fraîches » ; GL >al+sinnu ʔl+ġaḍḍu< (registre haut) « l’âge jeune ». DS >ġuḍḍ< « luzerne (Medicago sativa) ». VA >ġaḍāḍah< « luxuriance, fraîcheur ». Variante phonétique raccourcie de {ḪḌR(L/N)}, q.v. *{ĠḌN} (‫)غضن‬ GL >ġuḍūnun< (registre haut) « plis ». Une autre variante phonétique de {ʕḌḌ}, augmentée dans ce cas avec la nunation. *{ĠḌNFR} (‫)غضنفر‬ VA >ġaḍanfar< « lion ». Probablement une contraction (naḥt) de *ġāḍibun nāfir « fâché et vainqueur », qualificatifs très appropriés pour cette bête fauve.32 *{ĠḌY} (‫)غضي‬ VA >nuġḍī aġḍayt iġḍā muġḍī ʕan< « fermer ou détourner les yeux de ». VA >ġaḍā nom d’unité ġaḍāhġaḍàġiḍānaġṭus ġaṭast ġaṭs ġaṭṭās + īntaġṭus ġaṭasġaṭs ġāṭisniġaṭṭas taġṭīs kyiġaṭṭas+nī< « il me noie ». GL >ataġaṭṭasu< (registre semicorrect) « je plonge ». VA >yatġaṭṭas atġaṭṭas taġaṭṭusʕīd al+ġ.ṭās< « fête du Baptême de Jésus ». AL gatáç + cín « plongeur ». VA >taġṭīstaġṭīs< « couchage ». Voir {ʕṬS} II et {NHR}. Extension de la racine synonyme {ĠṬṬ}, q.v. *{ĠṬṬ} (‫)غطط‬ VA >yiġiṭṭ ġaṭṭ ġaṭṭ ġāṭṭ k < « ronfler ». Variante phonétique de {ĠṬW}, q.v. *{ĠṬW} (‫)غطو‬ GL >(y)uġaṭṭā muġaṭṭà< (registre haut) ; VA >niġaṭṭī taġṭiyah k bikin+nuġaṭṭà ġaṭṭātyiġaṭṭī+k muġaṭṭayā< = MT >muġaṭṭiyyah< (participe non-agentif féminin), AL nigattí gattá/éit gattí mogatí + ín « couvrir » ; IQ

|| 32 On évitait la mention des noms des êtres redoutables, qu’on remplaçait par des épithètes euphémistiques, tel que al+ʕabbās « celui au visage renfrogné », d’où ʕanbasah qui est devenu le nom habituel du lion en guèze.

924 | *{ĠĠṬS}

>yaġaṭṭī li+man sakar< « il abrite ceux qui sont ivres » ; >kisā mā naġaṭṭī< « une couvre-pointe pour m’abriter ». VA >natġaṭṭā atġaṭṭayt< « se couvrir ». GL >ġiṭāʔun< (registre haut), IH 310 >muġaṭṭatun< (registre semi-correct), VA >ġiṭā + aġṭiyahġiṭā+hġiṭā = muġaṭṭahġuṭay< « couverture ; couvercle » ; 94/0/1 >kašf al+ġuṭay< « découvrir, dévoiler » ; IQ >ġiṭā+īṭabaqun muġaṭṭaʔun< (registre semi-correct) « plat couvert ». Voir {ŠRQ} II. < Pan-sémitique {ġṭw/y}, extension d’un élément bi-consonantique {ġṭ}, avec plusieurs connotations sémantiques, cf. hébreu ʕāṭāh et araméen rabbinique ʕăṭē « envelopper », syriaque ʕǝṭā « éfacer, détruire » et accadien eṭû « être obscure ». *{ĠĠṬS} (‫)غغطس‬ Voir {ḤǦR}. *{ĠFT/Ṯ} (‫)غفت أو غفث‬ UT nº 3596 >ġāfit/ṯ< «aigremoine (Agrimonia eupatoria) ».33 < Néo-persan ġαfat. *{ĠFR} (‫)غفر‬ GL >(y)aġfiru maġfiratun ġāfirun< (registre haut), VA >naġfir ġafart maġfirah / ġufrān ġāfir ġaffār ġafūr maġfūr k = yaġtafar aġtafar< , IQ >yuġfar maġfūr ġafūr = yuġtafaryaṭlubu l+al+lah ina yaḫfir maḫfira< « ils prient à Dieu qu’il octroie son pardon », 1 V >yṭlub inna yaḫfir ḏunub+uh< « il prie qu’il pardonne ses péchés ». VA >niġaffar taġfīr< « convoyer, escorter » ; IQ >nuġaffar< « je porte une tunique ». VA >yatġaffar atġaffar taġaffur< « être convoyé ou escorté ». >natġāfar atġāfart taġāfur maʕ< « se pardonner réciproquement ». >yanġafar anġafar< « être pardonné ». >nastaġfir kġifāratun< (registre semi-correct), VA >ġifārah + ġafāʔirġifārah + ġafāyirġifārah< « espèce de tunique (rouge) » ; IH 362 >fī ġifārati fulān< « dans l’escorte d’un tel ». >ġāfiru ʔl+qawmi< « gardien du peuple ». BD 24v >ahl+al ġufrāni< (registre semi-correct), AL ehl al gofrán « véniel, pardonnable » ; nahár al goffrán « jour d’indulgence (religion) ». GL >ġayru maġfūrin< (registre haut) « impardonnable ». >m.ġf.rmaġfar + maġāfir< « coiffure ou casque en fer ». SH >muġaffar< « farine de bonne qualité placée sur une autre de mauvaise qualité afin de tromper les clients » ; FḪ >muġaffarmuġaffarah< « un mets très compliqué de poulet dont l’extérieur ne montre aucune trace de manipulation ». Voir {BRʔ}, {ZW/YL} et {ṬŠR}. Variante phonétique de {ʕFR},34 q.v., en lien avec de très anciens rituels d’expiation où l’on versait de la

|| 33 Voir d’autres identifications chez BCT 2010 : 439 et la mention des variétés >šāhadanaǧīmušarraf< et >qustanṭīnī< chez TD 283-284. 34 Voir {ĠRB} à propos de ce changement phonétique.

*{ĠLB} | 925

poussière sur la tête ; cf. aussi sudarabique épigraphique >ʕfr< « exécuter un certain acte cultuel ou sacrificiel ». *{ĠFṢ} (‫)غفص‬ GL >uġāfiṣu< (registre haut), VA >niġāfaṣ muġāfaṣah k< «surprendre, saisir à l’improviste ». >yatġāfaṣ atġāfaṣ taġāfuṣ< « être surpris ». Probablement une contraction (naḥt) de la phrase a. *istaġfala ʔl+furṣah « profiter l’occasion » ; voir {ĠFL}. *{ĠFL} (‫)غفل‬ GL >aġfulu< (registre haut), VA >naġfal ġafalt ġaflah ġāfil ġaffāl + īn maġfūl ʕan = yatġaffal atġaffal taġaffulġafal aġfal (impératif) ġāfil ʕan< « négliger, ne se soucier de ». VA >niġaffal k< « rendre négligent ». >natġāfal atġāfalt taġāful mutaġāfil ʕan< « feindre de ne pas faire attention ». MT >ʕumil ġafl ʕan ḏikr+uh< « on a omis sa mention ». AL gáfla « négligence », + AŠ 1473/4 >ġaflātʕalà ġaflahʕalà ġaflah (min)< « inopinément » ; >lā ġaflah ʕann+uh< « il ne peut passer inaperçu » ; IZ 5/3/2 >aḫaḏ+nā ġaflah< « il nous surprit » ; 3/3/1 >kunnā ġaflah f+al+ḫubayyah< « nous étions oubliés dans la hutte ». AC >ġafūlah< « négligente ». ZǦ >ġaffāl< « imprévisible ». >ġaflūn< « nom propre masculin ou sobriquet ». < Sémitique de l’Ouest {ʕpl}, cf. hébreu heʕpil « agir témérairement ». *{ĠFN} Voir {ĠNF}. *{ĠFW} (‫)غفو‬ VA >nuġfī aġfayt iġfā muġfī< « s’assoupir, s’endormir ». >ġafwah + āt< « assoupissement ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, il pourrait s’agir d’une variante phonétique de {ḪFW} ou {ḪFF}, avec une évolution sémantique acceptable pour les mots de cette racine-là. *{ĠLB} (‫)غلب‬ GL >(y)aġlibu = (y)aġlabu ġalaba ġalabatun ġālibun maġlūbun, féminin maġlūbatun< (registre semi-correct), VA >naġlab ġalabt ġalb / ġalabah ġālib + īn maġlūb kyaġlab ġalab ġālib maġlūb (li)yaġlab+ak ≠ uh ġalab+ak bilas yaġlab+uh ġālib< « personne ne peut le vaincre ». GL >uġālibu< « chercher à l’emporter sur ». >ataġallabu< « se rendre maître ». VA >yanġalab anġalab< « être vaincu ». >nastaġlab ʕalà< « maîtriser ». ZǦ >ġalbah< « victoire ». >ġulbī< « variété de raisin ». >ġālib(abī) ġālibġālibah< « coqueret (Physalis alkekengi) ».35 IQ >fī ġilāb maʕ< « en compétition avec ». CD L 1/43 >ġallāb< « souvent victorieux ». MT >aġlab qurà madīnat ṭulayṭulah< « la plupart des villages de la région de Tolède ». Voir {ʕŠR}. Avec la seul occurence

|| 35 Voir d’autres identifications chez BCT 440.

926 | *{ĠLPL}

sémitique en sudarabique épigraphique >ġlb< « victorieux », cette racine arabe semble s’être développée à partir de l’agglutination à la racine {ĠLL}, q.v. de la préposition bv+. *{ĠLPL} (‫)غلـپـل‬ AL Galipól « Gallipoli (géographie) ». Emprunt tardif au castillan. *{ĠLT} (‫)غلت‬ VA >ġalat < «erreur ». Variante phonétique de {ĠLṬ}, q.v. *{ĠLČQ} (‫)غلـچق‬ UT nº 3520 >ġālluh ǧā/īquh< « étoile d’eau à nombreuses graines (Damasonium polyspermum) ». < Roman andalou */GÁḺO ČÉKO/ « coq aveugle ». *{ĠLČN} (‫)غلـچن‬ UT nº 3568 >ġālīǧun< « pouliot (Mentha pulegium) ».36 < Grec γλήχων, à travers une transcription du bas-latin ». *{ĠLZ} (‫)غلز‬ AL Galízia « Galice (géographie) » galizí + in « galicien ». Galazia « Galatie ». galazí + ín « galate ». Emprunts tardifs au castillan, reflétant des prononciations locales de deux mots latins : Gallaecĭa et Gălătĭa. *{ĠLS} (‫)غلس‬ VA >ġalaswaqt al+ġalas< « l’approche du jour ». IQ 191/2/1 >ġalis< « rouge noirâtre ». Probablement une variante phonétique de {ḪLS}, q.v., car le peu de lumière à cette heure-là semble « dérobé ». *{ĠLṬ} (‫)غلط‬ GL >(y)aġliṭu ġalaṭun < (registre haut), VA >naġlaṭ ġalaṭt ġāliṭ + īn maġlūṭ + īn= yatġallaṭ atġallaṭ taġalluṭyaġlaṭ fīniġallaṭ taġlīṭ kniġālaṭ muġāliṭ + īn muġālaṭah + t k fī< « chercher à tromper ». VA >ġalṭah + āt = ġalaṭġaluḏ̣a < (registre haut), IH 200 >al+ġulḏ̣u< (maṣdar, registre semi-correct), VA >yaġluḏ̣ ġaluḏ̣ ġil(a)ḏ̣ / ġulūḏ̣ah / ġalāḏ̣ah< « être gros, épais ou grossier ». >niġallaḏ̣ taġlīḏ̣ k< « rendre gros, épais ou grossier » ; IQ >yaġallaḏ̣ bi+mā ʕuṭī< « il exagère ce qui on lui donna ». VA >yatġallaḏ̣ atġallaḏ̣ taġalluḏ̣< « devenir gros, épais ou grossier ». GL >ġilḏ̣atun< « grossièreté ; arrogance ». IQ >ġulḏ̣ġalīḏ̣ + ġilāḏ̣ġalīḏ̣ al+qalb< « cruel » ; AC >ġalīḏ̣ al+mizāǧ< « grossier » ; AL galíd arracába « entêté » ; KU zafag an galet « des soufflets forts ».

|| 36 Voir d’autres identifications et variétés chez BCT 440.

*{ĠLQ} | 927

Voir {KRNB}. < Pan-sémitique {ġlḏ̣}, cf. hébreu ʕālaṣ et accadien elēṣu(m) « exulter ».37 *{ĠLĠN} (‫)غلغن‬ AL gálgana « pois chiches ». Emprunt tardif au castillan galb/gana.38 *{ĠLF} (‫)غلف‬ VA >niġallaf taġlīf< « enduire ». >yatġallaf atġallaf< « être enduit » ; IQ >yatġallaf bi+ʕanbar< « se parfumer avec de l’ambre gris ». GL >ġulfatun< (registre haut), VA >ġulfah = ġilāf + ġuluf< « prépuce » ; UT nºs. 1498 et 3542 >ġulf nom d’unité +ah< « gousse ».39 VA >ġilāf + āt / ġuluf< « écorce » ; IQ >ġilāf< « étui ». VA >ġulfah< « grossièreté ». AL galf + guilíf / gulúf « stupide ».40 GL >aġlaf< « non circoncis » ; VA >aġlaf + ġulfaġlaf = muġallaf< « grossier, rude ». AL naâmél al magláb (lire >faġla/iqu yaġlaqu maġlūqun féminin maġlūqatun< (registre semi-correct), VA >naġlaq ġalaqt ġalq ġāliq maġlūq k = nuġliq aġlaqt iġlāq maġlūqy.ġliq maġlūqlis naġlaq ʕayn< « je ne ferme pas un œil » ; IQ >ġulliq ʕalay+ya< « on a clôturé mon crédit » ; >ġallaq ʕalà ʔl+naṣārà< « il a retiré son crédit (= faveur) aux Chrétiens ». IQ >atġallaq uǧǧ+ī< « ma mine devint sombre ». GL >inġilāqun< (registre haut), VA >yanġalaq anġalaqyanġalaq ʕayn+ī< « mes yeux se ferment » ; MT >inġilāq ṯalaṯīn sanah< « un laps de 30 ans ». GL >ġalqun< (registre semi-correct), VA >ġalq + aġlāq = maġlaqah + maġāliqġalq< « fermeture d’une boutique au souk (formé par des planches en bois) » ; >ġalq al+hawān< « expression sombre de celui qui est humilié » ; AL galq a járha + galq a jiráh « cicatrisation ». GL >ġalqun li+l+ṯimāri< (registre semi|| 37 Comme dans les cas de {ĠLṬ}, {ĠLM}, etc., il s’agit d’extensions d’un élément bi-consonantique pan-sémitique {ġl}, avec la connotation basique de « se gonfler, se faire gros ou excessif ». 38 Lui-même emprunté à l’arabe ; voir Corriente 2008a : 308 et n. 745. 39 La vocalisation >ġalf< de ce mot chez DS II : 223 est erronée. 40 Quant au pluriel golofét ajouté ici, il s’agit sans doute d’une erreur graphique, car ce mot ne peut être que le pluriel de *golófa « stupidité ». 41 Il semble exister un rapport phonétique et sémantique, difficile à expliquer, entre {ĠLF} et {ǦLF} ; il pourrait s’agir de variantes phonétiques très anciennes. Il y a aussi un lien surtout sémantique entre cette dernière racine et {ĠRL}, empruntée à l’égyptien ancien, q.v. Un mot comme ġulfah « prépuce » pourrait avoir été un euphémisme ou, au contraire, la forme originaire avant l’emprunt ; autrement, il y a une jointure sémantique logique entre « être couvert » et « ne pas percevoir » et, au sein du monothéisme, l’idée plutôt naïve que les non circoncis seraient des stupides, ayant leur intelligence, surtout leurs lèvres, leurs oreilles et leurs esprits fermés au bon sens.

928 | *{ĠLQRČ}

correct), VA >ġalqah + āt< « enclos, verger entouré d’un mur ». VA >maġlūq< « ignorant » ; SH >iṣbaʕ maġlūq< « un doigt plié » : ID yrq 4 >ʔḫḍr mġlwq< « vert foncé ». Voir {ḤLQ} II et {KRNB}. Sans parentage sémitique ou avec dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait être un mélange de {ḤLQ} « entourer », q.v., et l’élément bi-consonantique {ġl} avec la connotation de « retenir par force », qu’on retrouve dans {ĠLB} et {ĠLL}, q.v. *{ĠLQRČ} ou {ĠLQRŠT} (‫)غلقرچ أو غلقرشت‬ UT nº 3516 >ġālluh qirištahmuġallalun< (registre semi-correct), VA >nuġull ġalalt ġall ġāll + īn ġallāl maġlūl k = niġallal taġlīl< « enchaîner, charger de chaînes ». >niġa/ill ġalalt ġill muġill muġall kniġallal ġallalt taġlīl muġallil< « mettre une ġilālah, q.v. ». >yanġall anġall< « être enchaîné ou envié ». >nastaġall astaġalt istiġlāl mustaġill mustaġall kġil< « envie, jalousie ». GL >ġillat + ġallātun< (registre semi-correct), VA >ġillah + āt / ġilalnaʕmal … ġillat+ī< « je donnerai mon fruit » ; BH 32.4 >ġāl.t+ī< « nom propre féminin ».43 AL guillí « envieux, jaloux ». VA >ġilālah + ġalāʔilġilālah< « espèce de tunique légère ». GL >ġullun< (registre haut), VA >ġull + aġlālġullġullah< « carcan, collier en fer ». VA >ġalīl< « soif de vengeance ». >mustaġill + āt< « produit, revenu ». Voir {ḪRṢ}, {ŠFY} et {LBS} I. < Sémitique de l’Ouest {ġll}, avec trois connotations sémantiquement différentes, cf. hébreu ʕōl « joug » et ʕōlēl « tourmenter ; grappiller » ou sudarabique épigraphique >yġln< « retenir frauduleusement » et >ġll< « être irrité ».44 *{ĠLLṬ} (‫)غللط‬ DS >ġālālūṭā< « nélombo (Nymphaea nelumbo) ». Probablement < grec γάλα + λωτός « lotus de lait », à travers l’araméen. *{ĠLM} (‫)غلم‬ GL >ġulmun< (registre haut), VA >ġulām + ġilmān< « garçon, jeune homme » ; IQ, ZǦ et AC >ġulām< « esclave ». VA >ġaylam + ġayālim< « tortue ». GL >muġtalimun< (registre haut) « lubrique ». < Sémitique de l’Ouest {ġlm}, cf. ougaritique

|| 42 Mais aussi « ivette (Ajuga chamaepitys) » selon BCT 440. 43 C’est-à-dire « ma récolte ». Il y a plusieurs cas de structures similaires dans l’onomastique féminine, comme dans nuzhat+ī « ma délice » et le très populaire šams+ī « mon soleil », qui devint le nom d’une des filles du Cid dans El Cantar de Mío Cid, quoique ses véritables noms étaient Marie et Christine, probablement trop chrétiens pour l’auteur juif de ce chef-d’œuvre selon Corriente 2013d : 106-108, 119-1220 et n. 44. 44 Probablement dans une phase très arriérée du proto-sémitique, il y avait quelques paires des racines bi-consonantiques avec une seule une voyelle phonémique qui les différenciait.

*{ĠMR} | 929

>ġlmġlm< « garçon ». *{ĠLW} (‫)غلو‬ VA >yaġlā ġalā ġalāġalā ġalat ġālī< « être cher » ; NQ aw 4/x/2 >ʕalay+k mā taġlā< « cela ne sera pas trop cher pour toi ». VA >naġlī ġalaw/yt ġuluww ġālī fī< « insister ; exagérer ». >niġallī taġliyah k ʕalàġalāġālīaġlà< « cher ». VA >ġāliyah + ġawālīġawālī< « civette, parfum de musc et ambre, etc. ». VC 57.3 >ġalyān< « bouillant ». Variante phonétique et sémantique de {ĠLY}, q.v. *{ĠLY} (‫)غلي‬ GL >aġlī ġalayānun< (registre haut), VA >yaġlī ġalā ġa/ilayān ġalyahyaġlīniġallī taġliyah kġāliyūn< « gaillet (Galium verum) ».45 < Grec γάλιον. *{ĠMD} (‫)غمد‬ VA >nuġmid aġmadt iġmād maġmūd< « (re)mettre dans le fourreau ». >yanġamad anġamad< « être remis dans le fourreau ». GL >ġimdun< (registre haut), IH 207 >ġamdu ʔl+sayf + aġmidatun< (registre semi-correct), IQ >ġimdġamdġamd + aġmād< « fourreau, gaine » ; AL gamd + agmád « fourreau ; cosse » ; nizeguél al g. « dégainer ». VA >ġammād + īn< « fabriquant de fourreaux d’épées ». MT >ġ.mmādah< « taie d’oreiller ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble être une extension de l’élément bi-consonantique {ġm} qu’on retrouve dans {ġmr}, {ġmḏ̣}, {ġmm}, etc. *{ĠMR} (‫)غمر‬ I. VA >ġamr< « mer profond ». >ġamrah + āt< « ivresse ». IH 298 et GL >ġimrun< (registre haut) « (jeune homme) inexpérimenté ». Extension de l’élément biconsonantique {ġm} qu’on retrouve dans {ġmd}, {ġmḏ̣}, {ġmm}, etc. II. IQ >ġumārī< « berbère de Ghumara ». Probablement < berbère agwmar « cheval », puisque le gens du Rif étaient les plus célèbres éleveurs de chevaux et cavaliers consommés.46

|| 45 Voir d’autres identifications chez BCT 1-III 440 ; voir aussi {QLYS}.

930 | *{ĠMZ} *{ĠMZ} (‫)غمز‬ VA >naġmaz ġamazt ġamz ġāmiz maġmūz kyuġmaz ġamzah< « cligner, faire un clin d’œil » ; AL nagméç/z = negméç gamez/çt agméç gámze « se moquer avec des grimaces, faire la moue ; faire un clin d’œil » ; IQ >taġmazū+nī< « vous me faites des grimaces de désapprobation » ; >yuġmaz li+ḥazzār+uh< « son charme peut éblouir ». VA >yanġamaz anġamaz inġimāz< « être addressé avec des clins d’œil ». GL >aġtamizu< (registre semi-correct) « cligner ». VA >nastaġmaz istiġmāz k< « mépriser ». AC >ġamzā< « clin d’œil ». VA >ġamīzah< « défaut, tache ». Variante phonétique de {RMZ}, q.v. *{ĠMS} (‫)غمس‬ VA >naġmas ġamast ġams k< « plonger, submerger ». >yanġamas anġamas< « être plongé ou submergé ». Voir {QMS} I. Extension de l’élément biconsonantique {ġm} qu’on retrouve dans {ġmr}, {ġmḏ̣}, {ġmm}, etc. *{ĠMḌ} (‫)غمض‬ GL >ġāmiḍun< (registre haut), VA >yaġmaḍ ġamaḍ ġumūḍ(ah) ġāmiḍ ʕalàġāmiḍ< « être obscur ou inintelligible ». GL >yuġammiḍu< « fermer (les yeux) » ; VA >niġammaḍ taġmīḍ k = nuġmiḍ aġmaḍt iġmāḍ ʕalà< « rendre obscure ou inintelligible ; sommeiller » ; >n. al+ʕayn< « fermer les yeux » ; IQ >lam naġammaḍ ṭūl al+layl< « je n’ai pas fermé l’œil de la nuit » ; >ġammaḍū ʕalay+ya< « fermez ma paupière » ; IZ 15/4/1 >kād yuġammaḍ< « il eut la mort aux dents ». VA >nuġmiḍ aġmaḍt iġmāḍ muġmiḍ fī< « faire semblant de ne pas voir ; négliger ». >yatġammaḍ atġammaḍ< « être fermé ; devenir obscure ou inintelligible ». >ġamḍ< « clin d’œil ». >ġamḍah + āt< « sommeil court ». IQ >ġawāmiḍ< « question compliquée ». Voir {SRR} et {ṬRF}. Extension de l’élément bi-consonantique {ġm} qu’on retrouve dans {ġmr}, {ġmḏ̣}, {ġmm}, etc., aussi présent dans l’araméen, cf. rabbinique ʕămaṣ et syriaque ʕǝmaṣ « fermer les yeux ». *{ĠMQ} (‫)غمق‬ VA >yaġmuq ġamuq< « être profond » ; >naġmuq ġamuqt ġumq ġamīq bi = yatġammaq atġammaq< « être vain ou présomptueux ». >niġammaq taġmīq k< « rendre vain ou présomptueux » ; ZǦ >yiġammaq< « laisser une trace profonde » ; AC >ġammaq< (impératif) « approfondis ». VA >ġumq + aġmāqġamīqun< (registre semi-correct), VA >ġamīq< féminin >+ah + ġimāq< « profond » ; IQ >ġamīq< « vain, présomptueux ». Variante phonétique de {ʕMQ}, q.v.

|| 46 En fait, l’adjectif dérivé du nom de leur tribu, Zanata, a été emprunté par tous les romans de la Péninsule Ibérique pour nommer le cavalier, cf. castillan jinete, catalan atzanet et portugais ginete ; voir Corriente 2008a : 210 et n. 535.

*{ĠNǦF} | 931

*{ĠML} (‫)غمل‬ MT >ġamāllah + āt< « écuelle ». Voir {QMLL}. < Latin cămella, cf. castillan gamella. *{ĠMM} (‫)غمم‬ GL >(y)aġummu< « affliger, causer une angoisse » ; VA >nuġumm ġamamt ġamm ġāmm maġmūm k< « voler ; mettre à l’étuvée » ; VC 16.13 >taġumma+hā bi+l+māʔi< « couvre la avec de l’eau ». VA >niġammam< « couvrir (le brouillard) ». >yatġammam atġammam< « être couvert par le brouillard ». >yanġamm anġamm< « être volé ou couvert». GL >atġammu muġtammun< (registre haut), VA >yaġtamm aġtamt iġtimām< « s’affliger ». GL >ġamāmun< (registre haut), VA >ġamm + ġumūm = ġummahġummahġamāmun< (registre haut), AŠ 85/7/2 >ġamām< « obscurité » ; IQ >ġamām nom d’unité +ah< « nuage » ; DS >šaǧar al+ġamām< « éponge ». IH 229 >al+ġumīm< « Alġamīm, nom de lieu proche à La Mecque ». HC 40 >maġmūm< « étuvée de poulet farci ». Voir {DFʕ}, {ṬBHǦ} et {HMM}. Extension minimale de l’élément bi-consonantique {ġm} qu’on retrouve dans {ġmr}, {ġmḏ̣}, {ġmm}, etc., aussi présent dans l’hébreu ʕāmam « obscurcir », et araméen rabbinique ʕămam « être obscur ». *{ĠNB} Voir {ĠNM}. *{ĠNBZ} (‫)غنبز‬ VA >ġunbāz + ġanābizfarū muġanbaz< « pelisse sans manches ». < Néo-persan *gom bαz « sans bras ». *{ĠNǦ} (‫)غنج‬ IQ >ġunǧ al+ašfār< « les agaceries de cils ». Voir {RMY}. Sans doute, une contraction (naḥt) de la phrase arabe ʕan ʕawaǧ « obliquement », avec une curieuse dissimilation de la consonne initiale.47 *{ĠNČ} (‫)غنـڇ‬ AL gancho + agnách « bâton de berger ». Voir {QNČL(Ṭ)}. Emprunt tardif au castillan gancho < celtique *ganskĭo. *{ĠNǦS} (‫)غنجس‬ AL Gángeç « Gange (géographie) ». Emprunt tardif au castillan Ganges. *{ĠNǦF} (‫)غنجف‬ AL go/unjúfa + ganájif « boucle de cheveux ». mogángef = mogánjaf + ín « boucleux ». Probablement < arabe kunāfiǧ « rempli », contaminé phonétiquement par {ĠNǦ}, q.v.48

|| 47 Evidemment, l’explication de cette consonne pourrait en être une autre ; il pourrait s’agir de la contraction d’une phrase plus longue, *ġanamun ʕan ʕawaġ « victoire par des moyens indirects », etc. 48 Cf. DS mukanfaš « crépu ».

932 | *{ĠND} *{ĠND} (‫)غند‬ AL guínda + át « griotte ». Emprunt tardif au castillan guinda. *{ĠNDR} (‫)غندر‬ VA >niġandar k< « débaucher ». >yatġandar atġandarġandūr + ġanādirsudd / nahr al+ġundarīn< « Algondorines (géographie) ». < Arabe ġundar « jeune homme dorloté » < néo-persan *gun dαr « d’une classe spéciale ». *{ĠNDF} (‫)غندف‬ VA >niġandaf ġandaft ġandafah< « rendre comme un truand ». >yatġandaf atġandaf taġanduf< « devenir un truand ». >muġandaf + īn< « truand ». Influence de {ĠNDR} par {Ġ/ḪṬRF}, q.v. *{ĠNSL} (‫)غنسل‬ AL Gonçálo « nom propre masculin ». Emprunt tardif au castillan Gonzalo < baslatin Gundisalvus. *{ĠNṢ} (‫)غنص‬ SH >ġunṣ< « trémie de moulin ». < Roman andalou */GÓNCA/,50 cf. castillan güenza et orenza, basque laurenza et arabe marocain ġǝnṣa. *{ĠNĠ/QL} (‫)غنغل أو غنقل‬ BM >ġunġīlīġnqyl< « chou-rave (Brassica rapa) ». < Grec γογγύλη. *{ĠNF} et {ĠFN} (‫)غنف أو غفن‬ HB 98.4 >ġanifāt< et >ġafināt< « couteau ». < Catalan ganivet < franc knīf. *{ĠNQL} Voir {ĠNĠ/QL}. *{ĠNM} (‫)غنم‬ GL >aġnamu = aġtanamu< (registre semi-correct), VA >naġnam ġanamt ġanm ġānim + īn maġnūm k = n. aġnamt iġnām k = naġtanam aġtanamt iġtinām muġtanim + īn muġtanam k = nastaġnam k< « saccager, piller, faire du butin » ; AŠ 7/3/5 >aġtanam wiṣāl+ak< « tire profit de ton union ». IH 236 >al+ġanamu< (registre haut),51 VA >ġanam + aġnāmġanamġanīmatun< (registre haut), VA >ġanīmah + ġanāʔimġanīmahġnm(t)< « butin, pillage », cette racine arabe semble empruntée à l’araméen rabbinique et syriaque gǝnab « voler », littéralement « mettre de côté » ; voir {ǦNB}. *{ĠNN} (‫)غنن‬ I. VA >niġānn muġānanah k = natġānan atġānant taġānun maʕ< « discuter, contredire ». < Roman andalou /GÁNA/ < gothique *ganan « convoiter », cf. castillan et portugais gana(s), catalan ganes « envie » et arabe marocain ġānǝn.53 II. VA >ġunnah< « fredonnement ». Variante phonétique de {ĠNY} II, q.v. *{ĠNY} (‫)غني‬ I. GL >aġnā/ī < (registre haut et registre semi-correct), VA >yaġnà ġanā bi = nastaġnī astaġnayt istiġnā mustaġnī bikiyastaġnu< « s’enrichir ». VA >naġnī aġnayt iġnā muġnī k< « enrichir », AC >y/taġnī< « suffire » ; IQ >yaġnī+k ʕan al+ʕašā< « il te dispense du dîner » ; IA >yaġnī+k ʕan al+suwāl< « il te dispense de demander » ; ZǦ >ǧamāʕah taġnī wāḥid< « le groupe permit de se passer de l’individu » ; CD L 1/44 >lass+u šayyan yaġnī man yaḍrab+uh< « rien ne peut sauver ceux qu’il a blessés ». GL >ʔ.staġnī< (registre haut), IQ >nastaġnī astaġni ʕan< (impératif), ZǦ >tastaġnīnastaġniw< « pouvoir se passer de » ; VA >nastaġnī istiġnā bi< « se satisfaire ». GL >ġināʔun< (registre semi-correct), VA >ġinā< ; >lā ġinā ʕan< « il faut absolument » ; IQ >lā ġinā min ḏahab< « il faut de l’or » ; >lā ġinā an yiṭīb< « il faut qu’il s’améliore » ; >lā ġinā l+ak an tanṣaf< « il faut que tu paies » ; >lā ġinā l+ī naʕmal< « il faut que je fasse » ; >lā ġinā yazmur< « il faut qu’il joue de la flûte » ; >fī ġinā/à ʕan< « pouvant se passer de ». GL >ġaniyyun = ġāniyun< (registre haut et registre semi-correct), VA >ġaniyy + aġniyāġanīmaġnā + maġānī< « mansion, domicile » ; IQ >maġnà< « utilité, profit ». >muġnī< « utile, profitable ». Voir {ʕBD}. Antiphrase du pan-sémitique {ġny}, cf. hébreu ʕānī et araméen rabbinique ʕanyā, syriaque ʕanwāyā « pauvre » et accadien ēnû « abattu, terrasé ».54 II. GL >(y)uġannī yuġannā ġannā< (registre haut), VA >niġannī ġannayt taġniyah k = yatġannā atġannānaġannī(+h) yuġannà ġannà ġannāt ġannayt ġanni ġannū (impératif)yiġannī niġannūy≠tiġannī ġannatġināʔun + ʔl+ʔaġānī< (registre haut), VA >ġi/unā + aġānīġināġunāʕalà ʔl+ġinā< « au compas du chant ». VA

|| 53 Voir Prémare IX : 430. 54 Evidemment, le but de cette antiphrase est de détourner le mauvais œil, selon le célèbre travail de W. Marçais : « L’euphemisme et l’antiphrase dans les dialectes arabes de l’Algérie », dans Marçais 1906 : 425-438, surtout 409.

934 | *{ĠWṮ}

>ġānī + īn = muġannī + īn féminin muġanniyyah + ātmuġanniyīna, féminin muġanniyyah< (registre semi-correct), AL gáni féminin +a + ín, ǦM 35 (féminin) >ġāniyah< « chanteur », ǦM 38 >maġānī< « chansons ». Voir {ZMR}. < Sémitique de l’Ouest {ġny}, cf. hébreu ʕānāh, araméen rabbinique et syriaque ʕannī « chanter », où l’élément bi-consonantique onomatopéique {ġn} semble s’avoir combiné avec {ʕNW/Y}, q.v. *{ĠWṮ} (‫)غوث‬ VA >niġawwaṯ ġawwaṯt taġwīṯ muġawwiṯyaġawwaṯ< « crier au secours ; appeler en criant » ; >nuġawwaṯ< « on me répond : Dieu y pourvoira ».55 GL >ġiṯ< (registre semi-correct), VA >niġīṯ aġaṯt iġāṯah / ġiyāṯ muġīṯ kaġāṯaġāṯ al+lah< « plût à Dieu de nous aider ». VA >nastaġīṯ astaġaṯt istiġāṯah mustaġīṯ min / bi< « appeler à son secours ; gémir » ; IQ >y/tastaġīṯ biġayṯ + ġuyūṯġayṯyā ġāʔiṯa ʔl+mustaġīṯīna< (registre semi-correct), LZ >yā ġāyṯ ʔl+mustaġīṯīn< « O, secours de ceux qui le demandent ! ». AL ygáĉa « refuge, asile ». DS >muġīṯ + āt< « électuaire considéré comme une panacée » ; IQ >aban muġīṯhġṯn< « arroser de pluies abondantes ». *{ĠWḎN} (‫)غوذن‬ VA >niġawḏan ġawḏanah k< « dérober, chiper ». >yatġawḏan atġawḏan< « être dérobé ou chipé ». < Roman andalou < gothique *waithanjan « faucher », cf. castillan guadaña « faux ». *{ĠWR} (‫)غور‬ VA >ġawr< (maṣdar) « plonger ». >niġāwar muġāwarah k = niġīr aġart iġārah muġīr + īn ʕalà bi< « faire une incursion ». GL >ġārun + ġīrānun< (registre haut), diminutif >ġuwayyarun< (registre semi-correct), VA >ġār + ġīrān = maġārah + ātġār + ġīrānḥabb al+ġār< « baies du laurier franc (Laurus nobilis) ». GL >ġāratun< « incursion, course ». >ġāyiratun< (registre semi-correct) « creuse ». AC >ġawīrah< « profonde ». LH */ġawwár/ « scarabée aux longues antennes ».56 GL >muġīrun< (registre haut), AL gaguár + a / ín = mugáguir + ín « celui qui fait des courses ». ET Moguera « nom propre masculin ». Voir {ʔTY}, {RHǦ} et {NDB}. Probablement < sémitique de l’Ouest {ġwr} « pénétrer dans un lieu profond », cf. l’hébreu

|| 55 Pour éconduire un mendiant. 56 Posé par l’emprunt castillan algavaro, une métonymie claire.

*{ĠWN} | 935

mǝʕārāh « caverne », et sudarabique épigraphique >hġrw< « mener une razzia ».57 *{ĠWS} (‫)غوس‬ AL Gócia « la Gothie, le pays des Goths ». G/gocií + ín « Goth ». Emprunt tardif à la prononciation castillane du latin Gŏthĭa. Voir {ĠWṢ/S}. *{ĠWŠN} (‫)غوشن‬ UT nº 3589 >ġawšana< « morille (Morcella esculenta) ». < Néo-persan ġoš(a)ne. *{ĠWṢ/S} (‫)غوص‬ VA >nuġūṣ ġuṣt ġawṣ ġawwāṣ + īn (ʕalà)< « plonger (comme pour la pêche de perles) ; être rusé ». >niġawwaṣ taġwīṣ ʕalà< « agir avec ruse ». AC >tiġīs ġiyās< « se jeter, se précipiter ». IQ >ġawṣ< « astuce, tromperie ». >ġawwāṣaġwaṣ< « rusé, astucieux ». Extension d’un élément bi-consonantique {ġw}, qu’on retrouve dans {ġwr}, {ġwṭ} et {ġwy} avec les sémanthèmes basiques d’approfondir, s’éloigner, etc. *{ĠWṬ} (‫)غوط‬ I. VA >yuġūṭ ġāṭ ġawṭ ġāʔiṭ< « aller à la selle ». >niġawwaṭ taġwīṭ k< « faire aller à la selle ». >ġīṭān< « terrain encassé ». >ġāʔiṭġāyiṭġūṭah< « goutte ». < Bas-latin guta. *{ĠWĠ} (‫)غوغ‬ VA >ġawġah + āt< « vacarme, tumulte » ; ḪA xġa 1 >nuqīm ġawġah ʕalà< « faire une scène ». D’origine onomatopéique. *{ĠWQ} (‫)غوق‬ IQ et AC >ġāq< « onomatopée du croassement ». *{ĠWL} (‫)غول‬ IQ >ġaylah< « calamité ». VA >iġtiyāl< « assassinat ». Voir {ḤBB}, {ḤNʔ}, {ŠʕR}, {LḤW} et {MŠṬ}. < Sémitique de l’Ouest {ġwl}, cf. hébreu ʕawlāh, araméen rabbinique et syriaque ʕawlā « injustice », guèze ʕǝlwät « calamité ; perversité », avec métathèse. *{ĠWN} (‫)غون‬ AL gáun + aguán « disposition, humeur ; envie » ; bi gáun « de gré ». < Pehlevi gōn « humeur ; couleur ».59

|| 57 Mais ces attestations sont peut-être insuffisantes pour poser une telle racine et il pourrait aussi s’agir d’une variante de {ĠYR}, q.v. 58 L’acception « aller à la selle », évidemment euphémistique, est une métonymie de l’éloignement, cf. français « évacuation ». 59 Cette étymologie est certaine, quoique le mot pehlevi est devenu lawn en arabe et on le retrouve avec cette connotation dans d’autres dialectes arabes, comme en syrien ēš lōn+ak « comment vastu ? », mais la seule attestation tardive d’AL nous cache la plupart des détails pour l’histoire du mot, qui pourrait avoir été prononcé avec un /g/. Il appartenait probablement aux parlers des conqué-

936 | *{ĠWY} *{ĠWY} (‫)غوي‬ VA >naġwī ġawayt ġawāyah / ġawī / iġwā ġāwī muġwī< « égarer, séduire ». >ġayy< « égarement, séduction ». CD M 6/6 >lis naṭlaʕ … fī ġāwīn< « je ne rejoindrais pas les égarés ».60 Voir {WĠY}. Extension de l’élément bi-consonantique {ġw}, qu’on retrouve dans {ġwr}, {ġwṭ} et {ġwṣ}, attesté en sémitique de l’Ouest par l’hébreu ʕāwāh « pécher », l’araméen rabbinique ʕăwāyā « iniquité », le sudarabique épigraphique >ġy< « sérieuse difficulté » et le guèze ʕayäyä « s’égarer ». *{ĠYB(YR)} (‫)غيب أو غيبير‬ GL >yaġību< (registre haut), VA >niġīb ġibt ġayb nom d’unité +ah + āt / maġīb ġāʔib + īn = yatġayyab atġayyab taġayyub ʕan / miny≠tiġīb ġaybah / maġīb ġāyib + ġuyūb ʕanġāyibyiġīb ġāb ġayb ġāʔib< « se coucher (une étoile) », AL yguíb guáb a xemç61 « se coucher le soleil ». GL >ʔ.ġay.bu ġayyaba< (registre haut) « cacher » ; VA >niġayyab ġayyabt taġyīb k< « écarter ; faire disparaître » ; IQ >ġuyyibta ʕan ʕayn+ī< « on te cacha à mes regards ». VA >naġtāb aġtabt iġtiyāb muġtāb + īnġābah + āt< « gîte, repaire » ; IQ et AC >ġābah< « forêt ». VA >ġayb + ġuyūb< « choses cachées ou invisibles » ; >ṣāḥib ġayb+uh< « son secrétaire ». >ġībah + ātmaġīb< « coucher du soleil » ; IQ >ʕind al+maġb< = 150/5/2 >maġīb< « au coucher du soleil ». IZ 1/1/2 >muġībah< « (étoile) couchée ». Voir {ŠHD} et {KTB}. L’absence totale de parentage sémitique pour cette racine arabe et ses connotations basiques suggèrent qu’elle soit le résultat d’une dissimilation de {ĠRB}, q.v.63 *{ĠYB} VA >yawm an ġāʔib< « jour brumeux ». Variante phonétique de {ĠYM}, q.v. *{ĠYT} (‫)غيت‬: AL Gáyta « Gaète (géographie) ». gayetí + ín « de G. ». Emprunts tardifs au castillan Gaeta.

|| rants yéménites, puisqu’on le retrouve chez Behnstedt 2006 : 1131 (kēf lōnuh « comment se porteil ? ». Il ne semble avoir aucun rapport avec l’hispanisme arabe marocain gāna « disposition » (voir {ĠNN} II), ou même avec ġīwān « désir, passion », dérivé de {ĠWY}, malgré l’avis de Corriente 1997a : 385. 60 Allusion à Qurʔān XXVI-90-91. 61 L’entrée continue avec l’impératif yguíb (lire guíb) ya xemç « couche toi, o soleil ». 62 Posé par le vieux catalan algueber, avec addition du suffixe agentif roman andalou {+ÁYR}. 63 La chute non-conditionnée du /r/ dans quelques cas a été signalée pour l’arabe andalou (voir Corriente 1977 : 43 et Corriente 1992 : 49), mais elle était exceptionnelle et rien de semblable n’est connu en arabe ancien.

*{ĠYR} | 937

*{ĠYD} (‫)غيد‬ GL >aġyad< « jeune homme » ; IQ « jeune et tendre ». Peut-être une contraction (naḥt) de {ĠḌḎ̣} et {ǦYD}, q.v. *{ĠYR} (‫)غير‬ VA >niġīr ġirt ʕalàyiġīr ġār litiġīruġayyiru taġyīrun muġayyirun< (registre haut), VA >niġayyar taġyīr kyaġayyar ġayyar ġayyar (impératif)< « changer, altérer» ; AL nigayár gayárt mugáyar + ín « attrister, chagriner » ; IZ 11/8/4 >yiġayyar kulli munkar< « il redresse tous les torts ». GL >ataġayyaru mutaġayyirun< (registre haut), VA >yatġayyar atġayyar taġayyuratġayyar< « changer, être changé » ; ZǦ >yatġayyar< « se pourrir » ; AL natgayár atgayárt « s’attrister, se chagriner ». VA >yatġāyar atġāyar taġāyur< « se jalouser, être réciproquement jaloux ». >ġayr + aġyārġayr< « un autre que », AL gáir « un autre que ; sans ; uniquement » ; IH 324 >fī ʔl+zuqāqi ʔl+ġayri nāfiḏin< « dans le cul-desac » ; MT >al+zuqāq al+ġayr nāfiḏ< « le cul-de-sac » ; GL >ġayru+hum< (registre haut) « d’autres gens » ; >wa+ġayru< « et d’autres » ; >ġayru ḏalika< (registre haut) « en plus » ; >ġayr mā wāḥid< « plus qu’un » ; >wa+ʔin kān ġayr ḏalika< (registre semi-correct) « et autrement » ; >ġayr ʔ.nna< « quoique » ; >ġayru mutaġayyir(un)< (registre semi-correct) « invariable » ; VA >ġayra< « excepté, hormis » ; IQ >ġayr+ī ≠ ak ≠ uh< « autre que moi ≠ toi ≠ lui » ; >al+ġayr< « les autres » ; >wa+lā ġayr< « et pas d’autres » ; >law anna ġayr+ak< « s’il s’agissait d’un autre à ta place » ; >ġayr al+šatam< « hormis les insultes » ; ḪA āk 1 >afʕal f+al+ġayr mā tahwā< « fais comme tu veux avec les autres » ; awm 2 >arǧaʕ l+ġayr yawm< « retourne un autre jour » ; AC >maḫlūq li+ġayr zamin+ak< « né pour un temps différent du tien » ; >al+ġayr yasqī+k< « un autre te donnera à boire » ; ZǦ >bi+ġayr< « sans » ; >qunilyah ġayr faḫḏ< « un lapin sans une patte » ; AL gair tucún min hác « sans raison ou droit » ; BD 24v >ḫāyran aw ġayran< « bien ou mal » ; AŠ 15/2/4 >al+ʔaġyār< « les altérités (mysticisme) ». IH 145 >al+ġīratu< (registre semi-correct), VA >ġayrah = ġīrahġīrah biġayrat al+ḍars< « faim (littéralement « jalousie des dents ») ». AL gayár « tristesse, chagrin ». GL >ġayyūrun< (registre semicorrect), fem. IH 138 >ġayūratun< (registre semi-correct), VA >ġayūr + īnġayūrġayyūrġayrūrah< (registre semicorrect) « change, altération ». >mutaġāyir< « différent ». Voir {ʔHL}, {BDL}, {BRHN}, {BʕṮR}, {BLĠ}, {TLF}, {ṮBT}, {ṮMR}, {ǦZʔ}, {ǦWZ} I, {ḤDD} I, {ḤRB(Š)}, {ḤRM}, {ḤSS}, {ḤSN}, {ḤQQ} I, {ḤLL}, {ḤMD(Č)}, {ḤML}, {ḪBR}, {ḪDM}, {ḪYṬ}, {DNS}, {ḎLL} I, {RʔY}, {RTB}, {RŠD}, {RḌW}, {RKB}, {RWḌ}, {ZLL(YR)}, {ZWǦ}, {ZW/YL}, {ZYN}, {SKN} I, {SLḤ}, {SLK}, {ŠBH}, {ŠRR} I, {ŠRʕ}, {ŠFQ}, {ŠQQ}, {ŠKL}, {ŠMT} I, {ŠMʕ}, {ṢBR}, {ṢDQ}, {ṢWR}, {ḌRW}, {ṬRQ}, {ṬʕM}, {ṬWʕ}, {ʕDL}, {ʕḎR}, {ʕRF}, {ʕLM}, {ʕML}, {ʕWD}, {ĠFR}, {FRĠ}, {FṢL}, {FʕL}, {FNY}, {FHM}, {QBL}, {QDR}, {QYS}, {LMS}, {MRR} I, {MKN} I, {MWT}, {MYZ}, {NǦS}, {NṢR} I, {NṢL}, {NR}, {NFʕ}, {NQD}, {NQṢ}, {NHM}, {NHY}, {HḌM}, {WǦB}, {WDD},

938 | *{ĠYḌ}

{WŠY} III, {WṢF}, {WḌʕ}, {WFQ}, {WHM} et {YDW}. < Sémitique de l’Ouest {ġw/yr}, cf. hébreu ʕār « s’éveiller », araméen rabbinique āʕīr « éveiller », syriaque ʕǝyārā « deuxième épouse », sudarabique épigraphique >ġyr< « autre que », et peut-être guèze ʕǝyyur « mêlé », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{ĠYḌ} (‫)غيض‬ VA >yiġīḍ ġāḍ ġayḍ ġāʔiḍ bi< « diminuer le niveau des eaux». GL >ġayḍatun< (registre haut), VA >ġayḍah + āt / ġiyāḍġayḍūn + ġayāḍīn< « bascule pour puiser de l’eau » ; MV >al+ġyṭwn< (lire >ġyḍwnmaġāyiḍ< « mares, flaques ». Voir {BRWQ}, {BQ/KS}, {BLṬ} II, {TFḪ}, {ČRČ} II, {ČRK}, {ḤWR} I, {ṢF/RṢF}, {ʕLQ}, {LWZ} et {WRD}. Peut-être, une très ancienne variante phonétique de {ʕṢW}, q.v.65 *{ĠYṬ} (‫)غيط‬ AL gáyta + át « sorte de hautbois ou cornemuse ». gayát + ín « joueur de cet instrument ». < Roman andalou, cf. castillan gaita et arabe marocain ġēṭa.66 *{ĠYḎ̣} (‫)غيظ‬ VA >niġīḏ̣ ġiḏ̣t ġāʔiḍ miġyāḏ̣ + īn maġīḏ̣ = natġayyaḏ̣ atġayyaḏ̣ taġayyuḏ̣ = natġāḏ̣ aġtaḏ̣t iġtiyāḏ̣ muġtāḏ̣ ʕalà< « se fâcher, s’irriter ». >niġayyaḏ̣ taġyīḏ̣ kfī+k niġīḏ̣ al+ḥussād< « à cause de toi, j’irrite les envieux ». GL >ʔ.ġāyiḏ̣umuġāyaḏ̣ah< (maṣdar) « irriter ». GL >ġayḏ̣un< (registre haut), IQ >ġayḏ̣ + maġāyiḏ̣ġayḏ̣ʕalà ġayḏ̣< « malgré, en dépit de » ; IZ 11/2/4 >ʕalà ġayḏ̣ umm allī yaḥkar< « avec l’exaspération de tous les accapareurs ». Voir {ŠYṬ} I, {ṬBQ} I et {MYZ}. Sans parentage sémitique évident, cette racine est sémantiquement très proche de {ġyl} ce qui suggère, comme dans le cas de {ġyḍ}, une simplification dialectale des anciennes consonnes latéralisées vers le /l/ et donc une identification avec {ĠWL}, q.v. *{ĠYL} (‫)غيل‬ IQ >ġaylān< « nom propre masculin». A la signification douteuse, cette racine étant en rapport phonétique et sémantique avec {ʕWL} et {ĠYḎ̣}, q.v. *{ĠYM} (‫)غيم‬ VA >niġayyam k< « couvrir de nuages». >yatġayyam atġayyam taġayyum< « être couvert de nuages ». >ġaym + ġuyūm< « nuage ». DS >ḥaǧar al+ġaym< « éponge ». VA >maǧyūm< « couvert de nuages ». Variante phonétique de {ĠMM}, q.v. || 64 A cause de sa grande taille ou d’un cou trop long. 65 Ce qui expliquerait l’acception de « bois », souvent mêlée en arabe avec celle de « place où l’eau abonde ». Cf. aussi le sudarabique épigraphique >ġyl< « cours d’eau ; canal couvert », avec une évolution logique de la ancienne consonne latéralisée. 66 Evidemment emprunté à l’arabe andalou. Le roman andalou semble dériver du gothique gaits « chèvre », car on utilisait une peau de cet animal pour en faire le sac.

*{ĠYW} | 939

*{ĠY(N)} (‫)غين‬ AL Gay « nom de la lettre ġayn ».67 *{ĠYW} (‫)غيو‬ VA >ġāyah + āt ġāyah< « bout, extrémité, fin». >ġāyat mā ʕaliy+ya ka+ḏā< « c’est le plus que je peux faire » ; >fulān fī ġāyat al+raḏālah< « un tel est extrêmement mauvais ». Voir {ŠRF} et {LṬF}. Variante phonétique de {RYW}, q.v.

|| 67 Adaptation du nom de la lettre ʕayn, q.v., pour désigner le graphème de ce phonème-là, inexistant dans les dialectes cananéens.

(‫ )ف‬Fāʔ *{F} (‫)ف‬ AL fa « car ; et puis ». IQ >fa+qal+lī< « et puis, il me dit ». >allaḏī qāl fa+wāǧib< « ce qui dit doit s’accomplir ». >ʕammā ʕaḏāb+ī fa+ṭāyil< « quant à ma souffrance, elle dure longtemps ». NQ mg 2/1/2 >wa+lā mawt fa+nastar īḥ< « et il n’y a pas une mort où je puisse me reposer ». VA >fa(+iḏā)< « donc ». Voir {ʔKD}, {ʔM}, {ʔN}, {BYN}, {ǦRY}, {RDD}, {QṬ(Ṭ)}, {K} et {MĀ}. < Sémitique de l’Ouest >ppf< « et », hébreu, araméen rabbinique et syriaque af « aussi ». *{FĀʔ} (‫)فاء‬ AL Fe « nom de la lettre >f< ». Voir {RʔS}. L’arabe a simplement adopté le nom cananéen de cette lettre, cf. hébreu pē.1 *{FʔD} (‫)فأد‬ VA >fuʔād + afʔidahfuʔādfuwād< « cœur ». Voir {BHL}. Probablement une variante phonétique du pan-sémitique {pʔw/y}.2 *{FʔR} (‫)فأر‬ GL >fārun + firānun< (registre semi-correct), VA >fār(ah) + fīrānfārfār(ah)far + fi/īrīnfār = farr + firānǧabal fārū< « Gibralfaro (géographie) ».4

|| 1 Littéralement « bouche », car ce signe alphabétique relève de l’idéogramme égyptien ancien qui correspond à cette forme ; voir Driver (rev. Hopkins) 1976 : 169. Il s’agit d’un très ancien élément déictique qu’on retrouve dans quelques adverbes, comme l’hébreu pō « ici », hébreu ēfō, guèze ǝffo et arabe kayfa « comment » (=*ka+ayyi+fa, structure similaire aux antérieures, malgré l’avis de Leslau 1987 : 9). 2 Il s’agirait d’un euphémisme protecteur du nom d’un organe si important, qui, autrement, n’a jamais totalement déplacé le mot proto-sémitique *lu/ibb, le plus souvent altéré en arabe comme qalb, néanmoins. L’adoption de la forme hypocoristique {1u2ā3} renforcerait l’euphémisme et le changement de la consonne finale peut s’être produit comme conséquence d’une dissimilation du pluriel brisé {a12i3(a)t}. 3 Trop éloigné phonétiquement de l’égyptien ancien >pnwmā yiwallad al+fār illā ḥaffār< « la souris n’enfante que des creuseurs ». D’un autre côté, il est connu que les gros rats sont appelés en arabe marocain ḥwāla « moutons » par plaisanterie, ce qui permettrait une métonymie parallèle avec le pan-sémitique {prr}, cf. hébreu par « veau », syriaque parrā et accadien parru « brebis ». 4 Le mot latin Phărŏs, d’origine grecque, et probablement égyptien ancien, d’où le roman andalou */FÁRO/, avait acquis la signification de « lieu haut surveillant une grande extension de mer ou de

*{FĀM} | 941

*{FʔS} (‫)فأس‬ GL >fāsunfās + fūs / fuʔūs / afwāsfāsfīs + awfisfāsfāšah 2 fāšatayn< « bande de terre » ; BH 26.12 >al+karm al+fāšah< « le vignoble étant une bande de terre ». < Latin fascĭa « bande ». Voir {FŠŠ} et {FYǦ}. *{FĀṢ} (‫)فاص‬ MT >fāṣah< « portion de terre cultivée ». < Ancien castillan faça < arabe andalou ḥáṣṣa < arabe ḥiṣṣah « portion ». Voir {ḤṢṢ}. *{FĀṬ} (‫)فاط‬ VA >fāṭah< « fée ». < Latin fāta « les oracles ».5 *{FʔQ} (‫)فأق‬ VA >nifawwaq tafwīq k / lifuwāqun< (registre semi-correct), GL >fawāqun< (registre semi-correct), VA et IQ 192/1/3 >fawāq< « hoquet » ; ZǦ >fawāq< « bâillement » ; VA >aḫaḏ+uh aw aṣāb+uh al+fawāq< « il eut le hoquet ». < Sémitique de l’Ouest {phq}, d’origine onomatopéique, cf. hébreu pāhaq, araméen rabbinique pīheq « bâiller », syriaque etpawwaq « bâiller ; hoqueter » et guèze fäh(a)qä « hoqueter ». *{FʔL} (‫)فأل‬ GL >tafawwul< (registre semi-correct, maṣdar), VA >natfāʔal atfāʔalt tafāwul mutafāʔilfallal+uh< (impératif), AL nifellél fellélt « augurer ». VA >fāll + ātfāl< « bon augure » ; AL fill « augure » ; IH 300 >samiʕnā fallan ḥasanan< (registre semi-correct) « nous avons entendu un bon augure ». Voir {FYL} I. Sans parentage sémitique évident, hormis le sudarabique épigraphique >fʔl< « souhaiter du mal à quelqu’un » et >tfl< « obtenir un oracle favourable », il semble s’agir de variantes phonétiques du pan-sémitique {npl} « tomber ; coïncider », cf. hébreu hippīl gōrāl « jeter des sorts » et accadien napālu(m) « faire tomber », à travers le jargon des divins du Moyen-Orient, si suivis par les religions monothéistes. *{FĀM} (‫)فام‬ AL fáma « réputation » ; mav f. mucáriba ≠ jaýda « il a une bonne ≠ mauvaise réputation ». Emprunt tardif au castillan fama, < latin fāma « voix publique ».

|| terres », ce qui explique les nombreux noms de lieu de la Péninsule Ibérique contenant ce mot et placés très loin du bord de la mer. 5 Une dérivation du singulier, sémantiquement plus proche du latin, est reflétée par la phrase en roman andalou dans IQ 84/11/3, FÁTOŚ ÁLBOŚ « destinées heureuses, littéralement blanches ».

942 | *{FʔW} *{FʔW} (‫)فأو‬ VA >fiʔah< « section, portion » ; JT 38 >fʔh mn ʔl+māl< « une part de l’argent ». < Pan-sémitique {pʔw/y}, cf. ougaritique >piʔtfibrayr< « février ». < Latin fĕbrŭārĭus. *{FBL} (‫)فبل‬ CP 101.9 > fblw< « Paul ». < Roman andalou */PÁBLO/ < latin Paulus. *{FBYN} (‫)فبين‬ AL Fabián « Fabien ». Emprunt tardif au castillan, < latin Făbĭānus. *{FTT} (‫)فتت‬ GL >(y)ufattitunifattat taftīt ktifattatyatfattat atfattat tafattutyatfattattafattut< (maṣdar) « être écrasé ou broyé ». IH 202 >fitātun< (registre semi-correct), nom d’unité LZ >fa/itātahfitāt nom d’unité +ahfitātfatātun< (registre semi-correct), VA >fitātah + fatāʔitfitātah< « mie » ; AL fitít nom d’unité +a « sorte de mets sans description ».6 FḪ >mufattat< « un mets de poulet et croquettes de viande ». < Sémitique de l’Ouest {ptt}, cf. hébreu pātat, araméen rabbinique pǝtat, syriaque pat et guèze fät(t)ätä « broyer ». *{FTḤ} (‫)فتح‬ GL >(y)aftaḥu uftaḥu fataḥa maftūḥun< (registre haut), VA >naftaḥ fataḥt fatḥ fātiḥ fattāḥ maftūḥaftaḥ< (impératif), AL naftáh fatáht fátha + fat(e)hat féteah + fetiahín maftóh + ín « ouvrir » ; VA >yaftaḥ ʕayn+uh< « être perspicace » ; IQ >ward … qad fataḥ< « des roses se sont ouvertes » ; >fataḥ al+lah (f+al+qiṣṣah)< « Dieu aida (dans ce cas) » ; >al+lah yaftaḥ< « Dieu y pourvoira » ; >fataḥ ṭarīq al+ʕamal ʕalà ʔl+ʕummāl< « il montra les affaires du gouvernement aux gouverneurs » ; >las yaftaḥū min+ka ʕayn< « ils n’osent pas bouger tant ils ont peur de toi » ; >naftaḥ ʕalay+h bāb< « j’ouvre une porte vers lui » ; >aftaḥ l+ī b+allaḏī narǧū bāb< « ouvre-moi une porte pour atteindre ce que je désire » ; >fataḥta biy+ya iday+k< « tu m’as abandonné » ; ḪA īh >lis naftaḥ al+yaddi bī+h< « je ne le lâche pas » ; īd 3 >naftaḥ al+ʕiṭar … ʕalà man yirīd< « j’ouvre le (flacon du) parfum à ceux qui le veulent » ; MT >matà fataḥ al+lah ʕalà yuwāniš< « quand Dieu veuille secourir Y. » ; GT 168.8 >ʔftḥ ʔl+qlāʕ< « déploie la voile » ; AC >yaftaḥ ḥānūt< « il ouvre une boutique » ; AL naftáh aliîguén « desceller ». AŠ >riyāḍan tafattaḥat azhār< « un jardin de fleurs ouvertes ». GL >yanfatiḥu< (registre haut), VA >yanfataḥ anfataḥ infitāḥtanfataḥ abwāb< « des portes s’ouvrent ». VA >naftataḥ

|| 6 Probablement un bouillon d’abats (castillan mondongo chez AL) versé sur un lit de pain émietté, cf. égyptien fatta.

*{FTŠ} | 943

aftataḥt iftitāḥ muftatiḥ muftataḥ = nastaftaḥ astaftaḥt istiftāḥ mustaftiḥ mustaftaḥ< « commencer ; conquérir » ; >nastaftaḥ k< « demander qu’on ouvre quelque chose » ; AL naztaftáh aztaftáht « préfacer ; conquérir ». GL >fatḥun< (registre semi-correct) « salaire » ; UT nº 3612 et SH >fatḥ< « ciste (Cistus) » ; VA >fatḥ + futūḥ< « fente » ; >f. al+ʕayn< « sagacité » ; IW I : 12.22 >ftḥ ʔl+byār< « perforation de puits » ; AŠ 91/1/2 >fatḥ+ak< « ton illumination (mysticisme) ». MT >fatḥūnftḥfutūḥ< « salaire », AL fotóh « salaire ; conquêtes ». IQ >futūḥī< « habit de travail ». IZ 1/2/4 >fātiḥ al+amṣār< « conquéreur de villes ». AL ynfitáh « naufrage ». IH 127 >muftāḥun< (registre semicorrect), ZǦ et IA >muftāḥmiftāḥ< « clé » ; VA >muftāḥ + mafātīḥ< « clé ; détente d’une arbalète » ; GL >al+muftāḥu ʔl+nārī< « manivelle près de la crosse d’une arbalète »,7 AL çáhab almafítih + azháb « gardien des clés ». JT >mftḥāt< « écluses ». ZǦ >maftūḥ< « prononcé avec un /a/ ». Voir {ǦBL}, {ḤṬB}, {ḪṬṬ}, {ṢDR}, {ʕYN} et {KʔS}. < Pan-sémitique {ptḥ}, cf. ougaritique >ptḥftḥ< « décision judiciaire ». *{FTR} (‫)فتر‬ GL >(y)afturuyaftur fatur futūr fātir = yatfattar atfattar tafatturfutūr< (maṣdar), AL naftór fatárt fátra + fatarát « faiblir ; cesser » ; BD 4v >amara+hu b+āl fūtrata … wa+fātura< « il l’ordonna de cesser, et il cessa » ; VA >naftur fatart futūr / fatrah fātir< « être ou devenir tiède ». GL >y.fattiru< (registre haut), VA >nifattar taftīr ktafattar+nī< «(at)tiédir ; affaiblir ; relâcher » ; AL nifattár fattárt « détendre, desserrer ; affablir ». fútra « affaiblissement ; pause, cessation ; intervalle, espace de temps ». GL >bi+lā futūr(in)< (registre haut), VA >bi+lā fatrah< « sans cesse ». GL >fātirun< (registre haut) « tiède » ; FḪ >fātir< « insipide ». IQ >aftar< « plus léger ou doux ». Voir {FTL} II. Extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {pt/ṭ}, qu’on retrouve dans {ftt}, {ftq}, {ftk}, etc., avec les connotations de briser, ouvrir, détériorer, etc. *{FTŠ} (‫)فتش‬ GL >aftašu fatšun = (y)ufattišu taftīšun mufattišūna< (registre semi-correct et registre haut), IQ >naftašyaftaš = yifattaš taftīšy≠taftaš aftaš (impératif) fātiš< « chercher ; fouiller » ; VA >naftaš fatašt fatš fātiš + īn fattāš + īn maftūš k / ʕalà = nifattaš k / ʕalàfattaš< (impératif), AL neftéx fetéxt fetx fétix maftúx + ín « chercher ; examiner » ; BD 1v >fatīšun fī manfaʕatu+kum< « en quête de votre profit ». VA >yatfattaš atfattaš< « être cherché ou examiné ». AL fetx « inspection ; demande de comptes » ; fétixen « cherchant ». GL

|| 7 Voir DS II : 238.

944 | *{FTQ}

>fattāšatun< « croc » ; VA >fattāšah + āt / fatātiš< « lampe avec un crochet pour la suspendre ». < Pehlevi pati aḫš « surveillant ». *{FTQ} (‫)فتق‬ GL >(y)aftuqu maftūqunnaftuq fataqt fatq fātiq maftūq k< « fendre ; découdre ; déchirer ». FḪ >fattaq taftīq< « ouvrir l’appétit ». VA >yanfataq anfataq infitāq< « être fendu, décousu ou déchiré ». ZǦ >fatīq< « pièce décousue ou déchirée ». Voir {FḎQ} et {FṬQ}. Cette racine est une extension d’un élément biconsonantique pan-sémitique {pt} ou {pṭ}, témoigné partout en sémitique, cf. {FTT}, araméen rabbinique pǝtaq « distribuer, diviser », syriaque « perforer » et l’accadien paṭāqu(m) « former, forger ». *{FTK} (‫)فتك‬ VA >naftuk fatakt fatk fātik + īn / futtāk< « malmener » ; AL naftáq fatáqt / aftáqt iftáq « dépuceler ; violer » ; IQ 184/1/5 >al+fatki b+al+qaḥbah< « coïter avec des prostituées ». SH >f.tkāt< « aventures galantes ». ZǦ >futtāk< « putassiers ». Extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {pt} ; voir {FTR}. *{FTL} (‫)فتل‬ I. GL >yaftalu an yaftala maftūlun< (registre semi-correct), VA >naftal fatalt fatl fātil + īn fattāl + īn maftūl kyuftal fatal(tu) aftal< (impératif), AL neftél / na/eftúl fetélt fétle + í/ét maftúl + mafítil « tordre ; tresser » ; VA >naftal al+ṯawr maftūl< « châtrer un taureau » ; IQ >fatal akbād< « tourmenter », ḪA cla 1 >aftal uḏn+uh< « torde son oreille » ; ZǦ >aftal uḏn al+rabāb< « accorde le rebec » ; IZ 8/7/3 >taftal idī+k< « tu retordras tes mains » ; 12/4/2 >taftal b+idī+hā< « elle retord ses mains » ; DM 1V >yaftal yasǧud< « il se prosterne une deuxième fois », 1R >yaftal yalaz ǧilis< « il s’assoit à nouveau » ; AC >aftal fī raḥbat+uh< « il retourna à sa place » ; >yaftal yiǧūz+uh< « il tourne (ses pages) à nouveau ». VA >yanfatal anfatal infitāl< « être tordu ou tressé ». IQ >fatl al+akmām< « retroussement des manches ». AL fetlet al magzél + fetíl al maguízil « rainure en spirale au bout d’un fuseau ». GL >fatīlun + fatāyilun< (registre semi-correct), VA >fatīl + fatāʔil = maftūl + mafātilfatīlah< « modestie » ; AŠ 24/2/2 >ǧahlan bi+ʔawil fatīlah< « ignorant les choses les plus élémentaires ». UT nº 4731 >futul a+ruʕāh< « molène (Verbascum thapsus) » ; nº 1957 >mafātil al+rāʕī< « sauge de Jérusalem (Phlomis purpurea) ». GL >fattālun< (registre semi-correct) « fabriquant de courroies ». SH >mftl< « outil à l’aide duquel on tord les vêtements lavés afin de les sécher plus vite ». AL maftúl a nádra « un peu louche ». munfetél + ín « entrelardé ». UT nº 1802 >munfatilah< « bec-de-grue à feuilles de mauve (Erodium malacoides) ». < Pan-sémitique {ptl}, cf. hébreu pātal et araméen rabbinique et syriaque pǝtal, guèze fätälä et accadien patālu(m) « tordre ».

|| 8 Cf. arabe marocain ftīla, confirmant la nécessité de cette correction.

*{FTW} | 945

II. IH >fitliyyatun< (registre semi-correct), LZ >fataliyyah< « clou de la longueur d’un fitr ».9 Voir {FTR}. *{FTN} (‫)فتن‬ VA >naftan fatant fitnah + fitan fātin fattān maftūn< « tenter ; éprouver » ; IQ >naftan nuftan futin(tu) bi< « être séduit ». AL nifettén fettént muféttin /mufátin + ín muféten + ín « exciter à la sédition ou la révolte ; tenter, éprouver ; scandaliser ». VA >yifātan ʕalà = yaftātan atfātan< « combattre (dans une guerre autre que le ǧihād) ». AL netfetén etfetént « être scandalisé ». VA >yaftatan aftatan iftitānyaftatan< « être séduit » ; NQ hm 3/2/3 >taftatan fī+h al+ʕuqūl< « les esprits sont séduits par lui ». VA >fitnah + fitan< « guerre autre que le ǧihād », IQ « charme » ; AL fítna + ét / fitén « sédition, révolte » ; IQ >ay fitnah min ṣubay< « quel charmant garçon ! ». AL fidní + ín « séditieux, tumultueux ». IQ >fattān< « charmant » ; AL fatín + ín « séditieux, agitateur ». < Ougaritique >bṯn< « serpent, dragon », d’où l’hébreu peten, rabbinique pitnā et syriaque pattānā « vipère », toujours en rapport avec les vieux mythes cananéens, puis juifs et chrétiens identifiant cet animal avec le mal, le démon, etc., ce qui a déclenché cette évolution sémantique de {ftn} en arabe et, à travers ceci, le syriaque petnā « discorde » et le guèze fätänä « éprouver ».10 *{FTNǦ} Voir {FḎNǦ}. *{FTW} (‫)فتو‬ I. VA >yatfattā aftattā ʕalà< « surpasser en courage ». GL >fatànfatà + fityān< « garçon, jeune homme » ; VA >fatàn + fityān< « eunuque » ; AC >fatīyaḥtāǧ yikūn futay< « il lui faut agir comme un vrai homme ».11 VA >fatāh + fatayāt< « jeune femme ». GL >futuwwatun< (registre haut) « jeunesse » ; VA et ZǦ >futuwwah< « jeunesse ; courage ». AL fetí + ín « (animal) jeune ». Voir {ḤBQ(Ḻ)}, {RWḤ} et {ṢBʕ}. < Sémitique de l’Ouest {pty}, cf. ougaritique >pty/w< « coïter », hébreu petī « naïf », araméen rabbinique patyā « enfant, garçon » et guèze fät(ä)wä « désirer ».12 II. VA >naftī aftayt iftā muftī k f+al+masʔalahyaftī aftī+nī< (impératif), ZǦ >aftī+nī< (impératif), AL na/eftí aftéit aftí « rendre une décision de droit islamique » ; NQ mg 11/5/4 >naftī bayn ǧamīʕ+uh< « je serai le juge entre eux tous » ; IQ >yuftà bi+hyuftà fī+h< « on prononce une décision à propos de || 9 C’est-à-dire l’espace entre les extrémités du pouce et de l’index écartés, environ 15 cm. 10 Par contre, l’arabe baṯn et l’accadien bašmu(m) « serpent » n’ont pas altéré la signification originelle. 11 Un cas d’antiphrase, où le diminutif tient lieu d’augmentatif, connu par les grammairiens comme taṣġīru ʔl+taʕḏ̣īm ; voir Fleisch 1961 I : 390. 12 Cette jointure sémantique suggérée par Ullendorf est très raisonnable, malgré l’avis de Leslau 1987 : 171, car il s’agit du désir sexuel symptomatique de la puberté, à côté de la naïveté de cet âge.

946 | *{FǦʔ

cela ». VA >nastaftī k (ʕan / f+al+masʔalah)yustaftī< « demander une décision de droit islamique ». AL moftí + ín « mufti ; évêque ». Probablement < syriaque aftī « être prolixe », qui semble refléter la phrase en accadien petû(m) uznam « expliquer (littéralement ouvrir l’oreille) ». *{FǦʔ/H} (‫)فجء أو فجه‬ VA >yafǧaʔ faǧaʔ k / ʕalà = nifāǧā fāǧā mufāǧāfaǧā+nī< « surprendre » ; ID smk 5 >fǧ ʕly+hā< (lire >fǧʔfa/uǧʔah = fuǧā = faǧwah< « surprise » ; GL >faǧʔatan = bi+l+faǧʔatifuǧāh< « soudainement » ; VC 7/12 et 8/11 >mawt al+fuǧā = al+mawt fuǧā< « mort subite ». GL >mufǧāhun< (registre semi-correct) « subite ». Extension minimale de l’élément biconsonantique {fg}, d’origine onomatopéique, avec les connotations de percer, jaillir, attaquer, etc., qu’on retrouve dans {fǧr}, {fǧʕ} et dans les autres langues sémitiques, cf. hébreu pāgaʕ/š « attaquer », guèze fäg(ä)gä « puer » et fägärä « s’attaquer à », etc. *{FǦǦ} (‫)فجج‬ I. VA >faǧǧ + fuǧūǧfaǧfaǧǧfuǧūǧ< « refuges souterrains ». Probablement < roman andalou */FÓŚOŚ/, contaminé par {FǦǦ} I. *{FǦR} (‫)فجر‬ GL >(y)afǧuru afǧara< (registre semi-correct) « percer » ; VA >nafǧar faǧart k = nifaǧǧar tafǧīr k< « faire couler ou jaillir (l’eau) » ; >nifaǧǧar tafǧīrtafǧīr< « saigner » ; >f+aḏraʕay+h kiy+yafaǧǧar< « il se ferait saigner aux deux bras ». VA >yatfaǧǧar atfaǧǧar< « jaillir ». GL >ʔ.nfaǧara< « être percé » ; VA >yanfaǧar al+ʕayn< « sourdre (une source) ». GL >faǧrun< (registre haut), VA >faǧr< « aube, point du jour ». VA et AC >fuǧūr< « méchanceté ». GL >fāǧirun féminin ʕāǧizatun< (lire >fāǧiratunfāǧir + īn / fuǧǧār / faǧarah< « méchant, malhonnête ». DL 50 almaf(a)jar « déversoir ». Extension de l’élément bi-consonantique {fg}, témoignée partout dans le sémitique, avec plusieurs évolutions sémantiques, cf. ougaritique >pgr< « stèle (gravée dans la pierre) », hébreu peger, syriaque pagrā, accadien pagru(m) « cadavre », araméen rabbinique paggēr « détruire » et guèze fägärä « se fatiguer » ; cf. {FRĠ}. *{FČR} (‫)فـچر‬ ZǦ >faǧarah< « sceau, coin ». VA >faǧarah + āt< « fil ou bande de plomb ». >faǧǧayrah + āt / faǧāǧirfaǧayrah< « face, figure ». < Roman andalou */FAČ+ÁYRA/ < latin făcĭes, avec le suffixe instrumental {+ÁYR}. *{FǦʕ} (‫)فجع‬ NQ db 3/1/1 >fuǧiʕ fī+hā< « elle lui fut enlevée ». VA >ifǧāʕ< (maṣdar) « accabler, frapper d’un malheur ». >natfaǧǧaʕ tafaǧǧuʕ li / ʕalà< « éprouver un malheur ou une perte douloureuse ». >faǧʕah + ātfaǧāyiʕ< « calamité, malheur ».

*{FḤṢ} | 947

Extension de l’élément bi-consonantique {fg}, témoignée dans le sémitique de l’Ouest, cf. hébreu pāgaʕ, araméen rabbinique et syriaque pǝgaʕ « atteindre, affecter » et, avec une évolution sémantique différente, guèze fägʕa « vivre au sein de l’aisance ». *{FǦL} (‫)فجل‬ IH 133 >fuǧalun< (registre semi-correct), VA et AC >fuǧlah + fuǧalfuǧlifuǧl al+māʔ< « cresson de fontaine (Nasturtium officinalis) ». < Araméen rabbinique et syriaque pūglā < accadien puglu(m). *{FǦL/N} VA >fayǧalfayǧan< « rue des jardins (Ruta graveolens) ». < Grec πήγανον. *{FČL} (‫)فـچل‬ ZǦ >faǧālat al+salq< « une triste mine ».13 Variante phonétique de {FČR}, q.v. *{FǦLYR} (‫)فـجلير‬ VA >fuǧlayrah< « laiton ». < Bas-latin fusilaria < latin fūsĭlis « fondu », cf. Castillan f(r)uslera.14 *{FǦN} Voir {FǦL/N}. *{FḤŠ} (‫)فحش‬ GL >fuḥšun = fāḥišatun< (registre haut), VA >fāḥišah + fawāḥišfuḥš< « indécence, obscénité » ; UT nºs. 3735 et 4566 >fāḥišah< « colchique d’automne (Colchicum lusitanum ou autumnale) ». GL >faḥḥāšunfāḥišī< « indécent, impudique ». Extension d’un élément bi-consonantique {pḥ}, avec la connotation basique de « relâcher, élargir », cf. hébreu pāḥaz, araméen rabbinique pǝḥaz « être étourdi ou présomptueux », syriaque paḥḥez « être libidineux » et guèze fäḥasä « filer ». *{FḤṢ} (‫)فحص‬ VA >nafḥaṣ faḥaṣt faḥṣ faḥḥāā + īn< « examiner, scruter » ; >n. faḥaṣt15 tafḥīṣ mufaḥḥiṣ< « se rendre dans les champs ». GL + >fuḥūṣunfaḥṣ + fuḥūṣfaḥṣi + fuḥūṣfaḥṣfaḥṣ an faḥīṣ< « champ ouvert » ; >min ʕarḍ al+f.< « d’une façon inattendue » ; AL hóqm / tarbíat al fahç « manières paysannes » ; háriç al fahç + horráç « gardien des champs ». VA et MT >faḥṣīnifaḥḥaṣ faḥḥaṣtfaḥlun< (registre haut), AC >faḥalfḥl< « espèce de gros poisson non identifié ». IH 264 >al+fuḥūlu< (registre semi-correct) « sorte de tunique en soie » ; IQ >fuḥūl< « chaperon qui couvrait aussi la face ». UT nº 3685 >fuḥḥāl< « mâle des grands arbres, palmier, figuier ou, selon DS, pistachier ». < Pan-sémitique {pḥl}, cf. ougaritique >pḥl< « âne », syriaque pāḥlā « testicule », guèze fäḥalä « être lascif » et accadien puḫālu « étalon ». *{FḤM} (‫)فحم‬ VA >nifaḥḥam tafḥīm k< « faire du charbon ; carboniser ». GL >ufaḥ.mu< (registre semi-correct), VA >nufḥim afḥamt ifḥām mufḥim + īn mufḥam kmufḥam< « rendre muet, réduire au silence ». VA >yatfaḥḥam atfaḥḥam tafaḥḥum< « être carbonisé ». GL >faḥmatun< (registre haut), VA >faḥam nom d’unité faḥmahfaḥam + fuḥūmfaḥamfaḥḥām + īnfaḥḥāmfaḥḥāmī< « sac pour le charbon ». Voir {KNN} II. < Pan-sémitique {pḥm}, cf. ougaritique >pḥmfawāḫit< « ramiers, pigeons à collier ».16 >fāḫitī< « sorte de soie ». Racine onomatopéique avec la connotation de « roucouler ». *{FḪḪ} (‫)فخخ‬ GL >faḫḫun< (registre haut), VA >faḫḫ + fuḫūḫfaḫḫifuḫūḫ = fiḫāḫfaḫḫaḏa< (registre semi-correct) « saigner (un cheval) à la cuisse ». IH 120 >faḫḏun< (registre haut), GL >faḫiḏun< (registre haut), VA >faḫḏ + afḫāḏ / fuḫūḏfaḫḏ< « cuisse » ; AL faḳád + afḳád, diminutif foḳáyad + ít « cuisse ; jambon » ; f. min ḳanzír « jambon ». ZǦ >tafḫīḏ< « coït interrompu ». Sans parentage sémitique, hormis le sudarabique épigraphique >fḫḏyafḫur faḫur fāḫir + fawāḫir< « être gros ou lourd » ; GL >afḫaru faḫrun< (registre haut), VA >nafḫur faḫa/rt faḫr fāḫir + īn bi ʕalà = naftaḫar aftaḫart iftiḫār muftaḫir bi ʕalày≠tafḫar faḫarta afḫar faḫar (maṣdar) fāḫir = taftaḫaryafḫar = taftaḫar aftaḫar bimufāḫaratun< (registre haut), VA >nifāḫar mufāḫarah ktafāḫur = iftiḫār< « rivaliser de gloire ou de mérite ». AL faḳr « vaine gloire, vantardise ». >fāḫir + īn< « gros, lourd ». ZǦ et IA >fāḫir< « excellent ». ZǦ >afḫar< « plus excellent » ; AŠ >afḫar mā yulbas< « la meilleure toile qu’on peut porter ». GL >mafḫarun< (registre semi-correct), IQ >mafḫar + mafāḫir< « gloire, honneur ». Voir {TYN} et {ZWL}. Sans parentage sémitique, hormis avec le sudarabique épigraphique >fḫr< « mettre au défi », il s’agit d’une extension d’un élément bi-consonantique {fḫ}, cf. arabe faḫfaḫa « se vanter » et {FḪM}. II. VA >fiḫārah< « poterie ». GL >faḫḫārun< (registre semi-correct), VA et MT >faḫḫār + īnfaḫḫārfaḫḫārī = fāḫirānīfyḫrānīfaḫḫār< « poterie ; potier » ; AL faḳár « poterie » ; VA >min faḫḫārfaḫḫāriyyah< « espèce de haricot roux ». Voir {ʔMN}, {ʔNY} II, {ḤL/NTM}, {ZǦǦ} II, {ṬBḪ} et {WRD} II. Emprunté à l’accadien paḫāru(m) « potier », d’origine sumérienne, cf. aussi araméen rabbinique et syriaque paḥḥārā « potier ». *{FḪM} (‫)فخم‬ VA >yafḫum faḫum faḫāmah< « être gros ou grand ». >nifaḫḫam tafḫīm k< « rendre gros ou grand ; magnifier ». >yatfaḫḫam atfaḫḫam tafaḫḫum< « devenir gros ou grand » ; >yatfaḫḫam atfaḫḫam al+lafḏ̣< « être prononcé emphatiquement ». MT >al+faḫm al+ǧism< « costaud ». IQ >faḫam< « magnifique ». AL faḳáma « magnificence ». faḳím + ín « magnifique ». Variante phonétique de {FḪR} I, q.v. *{FDʕ} (‫)فدع‬ AL fadáâ « orteil du pied qui croise ou surmonte l’autre ». IH 216 >fadʕatun< (registre semi-correct féminin) « ayant cette difformité ». Extension de l’élément biconsonantique {pd}, avec le sémanthéme basique de « couper », cf. araméen rabbinique et syriaque pǝdaʕ « blesser ; couper ; écraser ». *{FDM} (‫)فدم‬ IH 374 et GL >fadamun< (registre haut), VA >fadam + fudum< « imbécile ». Voir {ṮDM}. *{FDN} (‫)فدن‬ IH 263 et GL >faddānun< + LZ >faddādīnfaddān< « champ cultivé » ; VA et MT >faddān + fadādīnfaddānfadin = faddīn< « mesure de superficie, terrain qu’on peut labourer en un jour avec une paire de bœufs ». Voir {QṬʕ}. Emprunt à l’araméen, cf. rabbinique padnā et syriaque paddānā « joug, paire de bœufs ».

950 | *{FDWŠ} *{FDWŠ} (‫)فدوش‬ FḪ >f.dāwšfidawš< « sorte de pâte alimentaire ».17 Probablement le pluriel d’un mot roman andalou hybride */fid+É(Y)O(Ś)I, formé de l’arabe andalou fád yifíd « profiter, employer utilement », avec le suffixes verbal et déverbal roman, puisqu’il s’agissait d’un produit fabriqué avec le surplus de farine restant de la préparation du pain, etc. Cf. castillan fideo(s), catalan et portugais fideu et arabe marocain fdāwǝš. *{FDY} (‫)فدي‬ GL >afdī fidyatun fādī< (registre haut), VA >nafdī fadayt / afdayt ifdā / fidā / fidyah + āt fādī mufdī = nifaddī tafdiyah kafdā fidyahtafdī+k al+rūḥ wa+l+danānīr< « on te rachèterait au prix de la vie et la fortune » ; >nafaddī+h fī zuǧayyal qubaylah< « je le payerai un petit baiser avec un petit zaǧal ». VA >yanfadī anfadā = yaftadī aftadā iftidā muftadī binafsī l+ak al+fidā< « je te rachèterais au prix de ma vie ». ET Abulfeta « nom propre masculin ». < Pansémitique {pdw/y}, cf. ougaritique >pdyfdy< et guèze fädäyä « payer, rémunerer ». *{FḎḎ} (‫)فذذ‬ I. VA >faḏḏ + afḏāḏ< « unique ».18 Extension minimale d’un élément biconsonantique {fḏ}, qu’on retrouve dans l’arabe faḏlaka « résumer », hébreu pāzar « disperser », etc. II. ID rgn >tfḏḏtm< « vous avez murmuré » ; >fāḏḏ< « calomniateur ». Variante en arabe andalou de {fdd}, cf. arabe fadda « vociférer ; faire entendre un bruit de pieds ».19 *{FḎQ} (‫)فذق‬ IA >faḏq< « fente ». Variante phonétique de {FT/ṬQ}, q.v. *{FḎL} (‫)فذل‬ IH 68 >al+fāḏūlufūḏanǧ< « menthe aquatique, des champs, etc. (Mentha aquatica, arvensis, suaveolens, rotundifolia) » ; nº 3812 >f. ǧabalī< « origan (Origanum vulgare) », « petit calament (Calamintha nepeta ou officinalis) » ; nº 3811 >f. barrī< « pouliot (Mentha pulegium) » ; >f. nahrī< (Mentha aquatica ou arven-

|| 17 Souvent rendu dans les dictionnaires par « vermicelles, macaroni », quoique les formes de l’aṭríyya, q.v., et de cette sorte de pâte étaient très différentes : mustaṭīl, allongée comme un grain de blé, mustadīr, ronde comme un grain de coriandre, ou feuilletée. 18 Synonyme du mot >baḏḏ< sans traduction dans la partie arabe-latine. 19 Voir Corriente 1977 : 37 et 44 à propos des confusions entre /d/ et /ḏ/ en arabe andalou.

*{FRṮ} | 951

sis).20 DS >fūḏ/tanǧī< « électuaire digestif ». < Pehlevi, continué par néo-persan pudine. *{FRʔ} (‫)فرء‬ VA >farā< « onagre ». < Pan-sémitique {prʔ}, cf. hébreu pere « onagre » et accadien parûm « mule ; onagre ». *{FRBR} (‫)فربر‬ IH 345 >farabr< « (géographie) ».21 *{FRBYN} (‫)فربين‬ ZǦ et UT nº 1076 >furbiyūn< « euphorbe (Euphorbia resinifera) ».22 < Grec ἐυφόρβιον. *{FRT} (‫)فرت‬ I. GL >nahru ʔl+furāti< (registre haut), VA >furāt< « L’Euphrate » ; >mā an f.< « eau douce ». < Accadien purattu, probablement sans médiation de l’araméen rabbinique pǝrāt et syriaque pǝra/āt. II. AL ufrúta + ít « flotte (de guerre) ». < Portugais frota < latin fluctŭāre « flotter ». *{FRTL} (‫)فرتل‬ VA >nifartal fartalah min / ʕantafartal fartalfartal (impératif)< « s’enfuir ». Probablement une dissimilation de {FTL}, q.v.23 *{FRTN} (‫)فرتن‬ AL fortuna + ít « tempête, orage ».24 ET Fo/urtun « nom propre masculin ». < Latin fortūna et fortūnātus, avec élimination du suffixe participial. *{FRṮ} (‫)فرت‬ IH 302 >ʔl+farṯu< (registre haut), IQ >farṯi< « excréments à l’intérieur des intestins ». < Pan-sémitique {prṯ}, une extension de l’élément bi-consonantique {pr}, dont le sémanthème basique est « couper, crever, ouvrir », etc., cf. hébreu pereš, araméen rabbinique partā « entrailles de la victime qu’il faut vider », syriaque pertā « excréments à l’intérieur des intestins », guèze färäsä « être détruit » et accadien paršu(m) « excrément ».

|| 20 Voir d’autres espèces et identifications chez BCT 412-413. 21 Ville en Asie Centrale ; voir EI2 II : 937, à propos des variantes. 22 Voir d’autres identifications chez BCT 409. 23 En connexion avec des phrases comme l’arabe égyptien šammaʕ il+fitīla « encirer la mèche » et l’arabe syrien šammaʕ il+ḫēṭ « encirer le fil », dont les métaphores ne sont pas claires, mais la signification est toujours « se sauver ». 24 Le mot latin fortūna signifiait aussi le malheur, mais un cas d’antiphrase euphémistique semble probable pour ces termes marins de la Méditerranée occidentale ; cf. l’arabe marocain fǝrtūna et les formes verbales fǝrtǝn et tfǝrtǝn, ainsi que le maltais fortuna et les formes verbales fartan et tfartin. Il y a évidemment aussi un rapport avec le turc fırtına « tempête » et l’arabe égyptien furtīna « discorde », et dérivés verbaux (voir Hinds & Badawi 1986 : 645), mais l’emprunt serait antérieur à l’italien.

952 | *{FRṮL}

*{FRṮL} Voir {FRḎ/ṮL}. *{FRǦ} (‫)فرج‬ GL >yafraǧu< (registre semi-correct) « il soulage ». >ufarriǧu< (registre haut), VA >nifarraǧ tafrīǧ kfarraǧ kurbah< « il dissipa un chagrin ». VA >natfarraǧ aftarraǧttafarruǧ< « consolation » ; AL natfarrách fal báhar atfarráxt atfarráx « se promener en bateau ». GL + >ʔl+furūǧu ʔllatī tansalu< (registre semi-correct) « les organes génitaux » ; VA >farǧ + furūǧ< « vulve » ; AL farg(e) = farx + furúg/ch « organes génitaux (masculins ou féminins) » ; UT nº 3855 >farǧ al+ʔarḍ< « colchique d’automne (Colchicum autumnale) ». VA >furǧah + furaǧ< « amusement, spectacle ; promenade ; ouverture ; issue » ; IQ + >furaǧ< « échappatoires »¸ AL fórja + át « amusement, récreátion » ; líâb al fórja « jeu » ; ḪA āciḥ 1 >aḫū ʔl+furǧah< « bon vivant ». GL >faraǧun< (registre haut), VA, IQ et ZǦ >faraǧ (min)< « consolation, soulagement » ; IQ >aban faraǧ(abī ʔl+)faraǧfarǧāl(aban al+)mufarraǧqarīb al+faraǧ< « facile à consoler » ; HC 195 >umm al+faraǧ< « sorte de ǧūḏābah, q.v. sous {ǦWḎB}». VA >farīǧafraǧ< « plaisant, délicieux ». VA et ZǦ >furrūǧ + farārīǧfarrūǧfurayraǧ< « poulet », AL furrúch + farárich « coq » ; LO Farroch, Forroig, Furruç, Alforroig, Forayrig « sobriquets ». FḪ >mufarriǧ< « étuvée de bœuf ou de poulet aux oignons ». Voir {ḤŠŠ} I, {RǦL}, {RʕD}, {MRQ} I, {MLʔ}, {NQW}, {HMM} et {WSḪ}. Probablement un emprunt à l’araméen, cf. rabbinique pǝrag « être content » et syriaque afreg « réjouir ; adorner ; donner plaisir ». *{FRǦY} Voir {PRQ/KY} et {P/FRČY}. *{FRḤ} (‫)فرح‬ GL >afraḥu far(a)ḥun fāriḥun< (registre haut), VA >nafraḥ faraḥt farḥ fāriḥ + īnn≠t≠yafraḥ yafraḥū far(a)ḥ nom d’unité farḥah fāriḥ mafrūḥ bifaraḥat afraḥ (impératif) farḥ nom d’unité farḥa(t) + afrāḥ firiḥafraḥ l+uh bi+miṯl+ī< « annonce-lui une autre joie tel qu’à moi ». GL >yufarriḥu< (registre haut), VA >nifarraḥ tafrīḥ kyufarraḥyatfarraḥ atfarraḥ tafarruḥ< « se réjouir ». >farḥah + ātfaraḥ< « noce ; banquet ». ET Farh, Farfon « noms popres masculins ». IZ 2/4/2 >farīḥah< « contente, joyeuse ». AC >farrāḥ< « qui aime les fêtes ». DS >mufarriḥ< « bourrache (Borago officinalis) » ; UT nº 2813 >m. al+qalb al+maḥzūn< « mélisse (Melissa officinalis) ». ZǦ >mufriḥah< « fête ».

|| 25 Avec le suffixe diminutif roman andalou.

*{FRD} | 953

Voir {ṬRNN} et {QWM} I. Probablement un emprunt à l’araméen, cf. syriaque parraḥ « gaspiller l’argent », avec une évolution sémantique assez logique dans la société bédouine.26 *{FRḪ} (‫)فرخ‬ VA >yifarraḫ ktafrīḫfarḫun< (registre haut), IA et AC >farḫ< « petit, élève (d’animal) » ; VA >farḫ + firāḫfarḫ + firāḫ / afrāḫ< « petit d’animal ; poussin ; jeune chameau » ; IQ >farḫ< « poulet ; pénis ».27 VA >farḫah + āt< « petite porte ; couteau d’un palme » ; IV 62 >farḫa< « sorte de coiffe » ; AL fárḳa + faráḳ « toque de religieuse » ; IQ >farḫat sikkīn< « couteau d’un palme ». IW II : 69.7 >f.rāḫah< « espèce de petits pois ». IH 362 >ʔbn furrūḫ< « nom propre masculin ». Voir {ʔSD}, {BRK} II, {BLǦ} II, {ḤLL} I, {ḤMM} I, {ḪṬF}, {RʔM}, {ZNY}, {SBʕ}, {ṬYR}, {ʕQB}, {FʕW}, {NḤL} III et {WZZ}. < Pan-sémitique {prḫ}, cf. hébreu eprōaḥ et guèze färḫ « poussin, oiselet », färaḫ « pousser », araméen rabbinique parḥătā, syriaque pāraḥtā « oiseau » et probablement accadien parāḫu(m) « fermenter ».28 *{FRD} (‫)فرد‬ AL nafréd efrétt mufrít + ín « séparer, isoler » ; nafríd afrádt « mobiliser comme soldat ». GL >ʔ.nfirādun munfaradun< (registre semi-correct), VA >nanfarad anfaradt infirādanfarad b+al+ǧamāl< « la beauté est toute à lui » ; >anfarad b+al+mašī ilay+k< « il était le seul à te visiter ». GL >fardun wāḥidun< « un seul individu », VA >fard< « unique ; impair ; un dinar » ; + IQ et MT >furūd< « dinars » ; IQ >fard< « unique, seul dans son genre » + >afrād< « quelques personnes isolées » ; AL fard + afrád « unique ; impair ; panier à fruits » ; VA >fardi marrah< « une seule fois » ; >bi+fardi yad< « avec une seule main » ; IA >fard asṭi< « un seul cul » ; ID md 4 >frd bqr< « une seule vache » ; AC >fard ḍayna< « une seule brebis » ; >fard dallil< « un seul courtier » ; >fard aḥwal< et ZǦ >ṣāḥib fardi ʕayn< « un homme borgne » ; IA, IZ 15/3/2 et AŠ 42*/1/5 >fard ummi< « sur le champ » ; AL aâlle fard « dans le même ton » ; ziguáq min fárdi léun « peinture d’une seule couleur » ; fárdi gueléd « fils unique », BD >waladi+hi al+fārdi< (registre semi-correct) « son fils unique » ; 14v >fārdi ǧawharan wa+fārdi qīwātu b+āl abun< (registre semi-correct) « égal au Père en essence et puissance ». MV 30 et SH >fardah< « l’une de deux choses

|| 26 Une autre hypothèse étymologique serait une contraction (naḥt) et un raccourcissement de la phrase arabe istarāḥ faʔarāḥa « il se reposa et laissa les autres se reposer », souvent appliquée au décès des personnes causant beaucoup de problèmes. 27 Par métonymie ou euphémisme, souvent devenu grossier par l’usage, cf. Castillan vulgaire minina et polla. 28 A notre avis, BDB 826 et Leslau 166 ont eu tort de séparer les racines de l’hébreu pāraḥ « voler » et du guèze färḫ « poulet », d’une part, et l’hébreu pāraḥ et du guèze färḫa « germiner », d’autre part, puisqu’il s’agit du concept unique de l’apparition de nouvelles créatures, animales ou végétales.

954 | *{FRDḪ}

formant une paire » ; AL fárda min cágad + át / afrád « feuille entière de papier » ; ID bdl >frdt ʔḏn< « une oreille coupée (d’une brebis) ». SH >fardī< « (corde) d’un seul tortis ». IQ >farīdfurādan = ʕalà ʔnfirādin = bi+l+ʔinfirādi< (registre semi-correct), MT >furādà< « un à un, séparément ». AL farrád « excellent cavalier ». bi ifrád « d’une façon unique ». AŠ 85/3/2 >tafrīd< « acceptation de l’existence individuelle (mysticisme) ». VA >mufrad + īn = munfarid + īnmufradfrdm< « seulement » et accadien parādu(m) « effrayer ». *{FRDḪ} (‫)فردخ‬ AL nifardáḳ fardáḳt mufárdaḳ + ín « précipiter, jeter de haut en bas ». natfardáḳ atfardáḳt tafardúḳ nom d’unité +a « se précipiter, se jeter de haut en bas ». Dissimilation de {fdḫ}, cf. arabe fadaḫa « casser, briser (la tête) », une autre extension de l’élément bi-consonantique {pd} ; voir {FDʕ}. *{FRDS} (‫)فردس‬ GL >firdawsunal+firdawsfirdaws al+ḫuld< « le paradis (éternel) ». < Grec παράδεισος < vieux persan pairi daēza, plutôt qu’à travers l’araméen, cf. rabbinique pardēsā et syriaque pardasā.29 *{FRDMHN} (‫)فردمھن‬ DS et BM >furūdūmāhan< « nom d’une drogue persane », ignoré dans les dictionnaires du néo-persan. *{FRḎL} (‫)فرذل‬ DS >farḏalāt< « croquette de foie haché ». Cf. aragonais fardel(es), un diminutif du castillan et galicien fardo « paquet » < arabe andalou fárda, q.v. sous {FRD}.30 *{FRR} (‫)فرر‬ GL + >fārrūna< (registre haut), VA >nifarr farart firr fārr + īn min / ʕanfir< (impératif), AL niférr ferért ferr « s’enfuir, se sauver ». Extension minimale de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {pr} « briser, couper, séparer », avec plusieurs évolutions sémantiques, cf. hébreu pōrēr, araméen rabbinique pērēr « émietter », syriaque par « s’enfuir » et accadien parru(m) « se dégager » ; cf. {FWR} I. *{FRZ} (‫)فرز‬ I. GL >afrizu tafrizū+nī farzun< (registre haut), VA >nafraz farazt farz fāriz mafrūz ḏā min ḏā ≠ bayn = nufriz afrazt ifrāz bayn ḏā wa+ḏā ≠ min ḏā(kin+)nafraz+uhyafrazyanfaraz anfaraz infirāz min< « se séparer, se différencier ». GL

|| 29 Voir Jeffery 1938 : 223-224. 30 Voir aussi Corriente 2008a : 296.

*{FRS(N)} | 955

>yaftarizu< (registre semi-correct) « il est différent ». Extension l’élément biconsonantique pan-sémitique {pr} (cf. {FRR}), témoignée dans le sémitique de l’Ouest, cf. hébreu pǝrāzāh « district rurale » et araméen rabbinique hifrīz « excéder ». II. VA >yafraz afrazt al+bayḏaq< « damer (un pion aux échecs) ». >yanfaraz anfaraz< « être damé ». IH 198 >farzun< (registre semi-correct), VA >farzah + furūzal+farz aʕqad< « protège la dame avec un pion ». < Néo-persan ferz = farzin < pehlevi frāzen « gardien ». III. AL fríz « martre ». Peut-être < latin fēlēs « martre, putois » ; cf. {FLČ} I. *{FRZǦ} (‫)فرزج‬ DS >farzaǧah< « pessaire ». < Grec περίζυγα. *{FR/LZDQ} (‫)فرزدق‬ IQ >al+farazdaqfalazdaq< « sorte de génie ». < Pehlevi reflété par néopersan pa/erαzde « boule de levain ».31 *{FRS} (‫)فرس‬ VA >natfarras atfarrast tafarrus mutafarris + īn fī< « découvrir les traits du caractère à l’aide de la physiognomonie ». >naftaras aftarast iftirās muftaris muftaras kyaftaras< « attaquer une proie » ; NQ mg 2/1/1 >aftaras biy+ya ʔl+zamān< « mon destin a été cruel ». IQ >firāsah< « sagacité ». < Pan-sémitique {prš}, cf. hébreu pāraš « déclarer », araméen rabbinique et syriaque pǝraš « expliquer », sudarabique épigraphique >mfrs3t< « mur de démarcation d’un champ » et accadien parāšu(m) « flatter », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{FRS(YR)} (‫)فرس أو فرسير‬ AL naftaráç aftarázt « violer (une femme) ».32 fórça « viol ». forçáir « violeur de femmes ». Voir {FRṢ/S}. < Roman andalou */FÓRCA/ « force » < bas-latin fortia, dérivé du latin fortĭs « fort », occasionellement avec le suffix agentif roman andalou {+ÁYR}. *{FRS(N)} (‫)فرس أو فرسن‬ VA >nifarsan farsanah k< « rendre bon cavalier ». >yatfarsan atfarsan< « devenir bon cavalier ». IH 300 et LZ >farsanahfarsānah< « cavalerie ». GL >baladu ʔl+fursi< (registre haut), VA >arḍ al+furs< « Perse ». GL >farasun< (registre haut), IH 237 >al+farasu< (registre haut), VA >faras + afrās / ḫaylfarasfarsfarās ṭabbāl< « cheval de timbalier ».33 AL farací + ín « équin ». GL >fārisun + fursānun< (registre haut), VA >fāris + fawāris / fursānfārisfāris = farīsfrs1< et guèze färäs « cheval ».34 *{FRSḪ} (‫)فرسخ‬ IQ >al+farsaḫ al+ʕaǧǧālī< « une lieue de marche rapide ». < Pehlevi frasang, probablement à travers l’araméen, cf. syriaque parsǝḥā. *{FRSṬRYN)} (‫)فرسطرين‬ UT nº 3748 >fārisṭāriyūn< « verveine (Verbena officinalis) ». < Grec περιστέριον. *{FRSK} Voir {ḪWḪ}. *{FRSYN} (‫)فرسين‬ UT nº 3655 >farāsiyūn< et TD 247 >f. abyaḍ< « marrube blanc (Marrubium vulgare) » ; nº 4303 >f. ǧabalī< « espèce sauvage de marrube (Marrubium supinum) » ; AL faración « menthe sauvage (Mentha silvestris) ». < Grec πράσιον. *{FRŠ} (‫)فرش‬ GL >afrušunafruš farašt farš fāriš mafrūš kmafrūštifarraš alsarīr< « arranger le lit ». VA >yanfaraš anfaraš infirāštanfaraš anfarašat infirāš al+dābbah< « pisser (une bête de somme) ». IQ et ZǦ >farš< « lit » ; FǦ « pavé » ; FḪ « garniture d’un mets » ; LH 4

|| 33 Cette interprétation est évidente dans ZǦ nº 1170, comme continuation de plusieurs dictons arabes anciens, rapportés par Bencherifa dans son édition, et aussi confirmée par le proverbe catalan cavall tabaler no s’espaventa per brugit de pell seca » « le cheval du timbalier ne s’épouvante pas du bruit d’une peau sèche » (voir Mettmann 1989 : 184-207), mais le texte d’AC nº 91 pourrait suggérer une variante d’AL raçtábal « frelon », q.v. sous {RṢṬBL}. 34 Voir {SWS} I à propos de la diffusion du nom original indo-européen du cheval. Il y a aussi quelques témoins de l’ethnonyme dans le sémitique du nord, comme l’hébreu pārāš « cheval », l’araméen rabbinique pārāš(ā) et le syriaque parrāšā « cavalier », avec une correspondance phonétique irrégulière, probablement due à une contamination par la racine très usitée {prš}.

*{FRḌ} | 957

et 5 */fárš/ « meule de dessous du moulin ; plancher travaillé ».35 VA >faršah< « tapis ». GL >fa/irāšun< (registre semi-correct), MT >faršah = firāšfaršah< « carré, parterre » ; FA et FḪ « couche ». AL farxí + ín = farxía + faráxi « (clou pour un) chevron ». GL >ʔl+farašu nom d’unité farāšatun< (registre semi-correct), VA >farāš nom d’unité +ah< « papillon ». AC >furūš< « meubles ».36 VA >farrāš + īnfarrāšah + ātmafrašun< (registre semi-correct), VA >mafraš ḥadīd + mafāriš< « gril » ; AL mafráx + mafárix « gril ; étandage ; couverture de lit ». Voir {RQQ} et {LZM}. < Pan-sémitique {prś}, cf. hébreu pāraš, araméen rabbinique et syriaque pǝraš « étendre », sudarabique épigraphique >frs2t< « campagne cultivée » et accadien naprušu(m) « voler ». *{FRŠḤ} (‫)فرشح‬ IQ >n≠yatfaršaḥ atfaršaḥ (impératif) fī< « se réjouir (d’un malheur) ». Contamination sémantique de l’arabe classique faršaḥa « écarter les jambes » par {ŠRḤ} et {FRḤ}, q.v. *{FRṢ/S} (‫)فرص أو فرس‬ VA >naftaraṣ aftaraṣt iftirāṣ muftariṣ + īn fī< « saisir l’occasion, profiter de ». GL >furṣ/satun< (registre semi-correct) « chance, occasion ». < Araméen rabbinique et syriaque pūrsā < grec πόρος. *{FRḌ} (‫)فرض‬ VA >nafriḍ afraḍt / faraḍt farḍ / farḍah + farāʔiḍ fāriḍ mafrūḍ k< « imposer, assigner ». >yanfaraḍ anfaraḍ = iftirāḍ< « être imposé ou assigné ». GL >farḍun< (registre haut) « précepte, devoir » ; VA >farḍ< « office du bréviaire ecclésiastique » ; FǦ « mortaise » ; BD 11v >fārḍan muqaddasan + (al+)farā/ayīḍu al+muqaddasīna< (registre semi-correct), AL fard + faráid, DC 14 + al faráid « (saints) sacrements » ; MT >ʕalà farḍ< « conformément à ». VA >farḍah + āt< « cotisation ou contribution pour l’utilisation d’un service ». SH >farḍāt< « coches, entailles dans le cercle d’un bluteau ». IQ >banī al+faraḍī< « nom propre d’une famille célèbre de Cordoue ». MT >farīḍah + farāyiḍ< « quote-part de chaque héritier » ; IZ >farāyiḍ wa+sunan< « préceptes et traditions ». SH >mafrūḍāt al+ʔaṭrāf< « ayant des coches ou des entailles à leurs bouts (féminin pluriel) ». < Pan-sémitique {prḍ}, cf. ougaritique >prṣ< « perforer », hébreu pāṣar « pousser, presser », avec métathèse, et accadien parāṣu(m) « casser » et parṣu(m) « prescription rituel ».

|| 35 Posé par le castillan alfarje et le portugais alfarja/e ; voir Dozy 1869 : 110-111 and Corriente 2008a : 105. 36 Selon une interprétation de son proverbe nº 85; voir Corriente & Bouzineb 1994 : 33, n. 6.

958 | *{FRḌḪ} *{FRḌḪ} (‫)فرضخ‬ VA >nifarḍaḫ farḍaḫt farḍaḫah< « casser, crever, écraser ». >yatfarḍaḫ atfarḍaḫ tafarḍuḫ bi< « être cassé, crevé ou écrasé ». Dissimilation du synonyme arabe classique {fḍḫ}, parallèle au cas de {FDḪ}, q.v. *{FRṬ} (‫)فرط‬ I. VA >fī+mā faraṭ wa+ġabar< « dans un temps passé ». >nifarraṭ tafrīṭ fī< « négliger » ; IQ >lā yafarraṭ fī+h ḥad< « que personne ne néglige cela » ; ZǦ >maḍà al+ḥirri f+al+tafrīṭ< « le pucelage fut perdu par négligence ». VA >nufriṭ afraṭt ifrāṭ mufriṭ fīfarṭi ḥusn+uh< « sa beauté extraordinaire ». BH 42.1 >šhr ynyr al+fāriṭ ʕan+nā< « en janvier dernier » ; MT >fāriṭan ʕalà< « en plus de ». GL >bi+ʔaysar ifrāṭin< (registre semi-correct) « avec la plus grande facilité ». IQ >raḫīṣ hu haḏā ʔl+šarāb ifrāṭ< « ce vin est extrêmement bon marché (ironique) ». < Pan-sémitique {prṭ}, cf. hébreu pāraṭ, araméen rabbinique et syriaque pǝraṭ « diviser », accadien parāṭu « déplacer ». II. VA >furāṭ< « anus ». < Latin fŏrātus « trou » ; cf. catalan forat. III. GL >fa/irrāṭun< (registre semi-correct) « rouille » ; ḪA aṭu 1 >firrāṭal+tīn al+f.rāṭ< « espèce de figues ayant cette couleur ». < Latin ferrātus. *{FRṬḤ} (‫)فرطح‬ DS >tafarṭaḥ< « s’évaser ». >mufarṭaḥ< « évasé, plat ». Variante phonétique de {BṬḤ}, q.v., ainsi que {flṭḥ/ḫ}. *{FRṬRYŠ} (‫)فرطريش‬ SG >frāṭyaš< « associations illégales du clergé ». < Latin frātrĭa. *{FRṬS} (‫)فرطس‬ I. VA >firṭās + farāṭis< « bondon d’une clepsydre ». Probablement une dissimilation, avec adoption de la forme quadri-consonantique des noms d’instrument, de l’arabe fiṭṭīsah « groin, museau ». II. VA >firṭās< « teigneux ». DS >farṭasah< « teigne ». Probablement une évolution sémantique de l’arabe firṭās « large », à cause des vastes zones dégarnies de cheveux ou de poils laissées par la teigne.37 *{FRṬN} (‫)فرطن‬ HC 27 >f.rṭūn< « sorte de casserole conique et le mets qu’on y prépare ». < Roman andalou */FART+ÓN/ < latin fartus « rassasié », avec le suffixe augmentatif roman ; cf. Castillan farte et fartal, aragonais fartón, noms de plusieurs mets.

|| 37 L’hypothèse berbère de DS II : 256 ne s’avère pas correcte car, comme dans d’autres cas au cours de son ouvrage excellente (cf. {ZBǦ} et {ǦNW}, plusieurs mots de cette langue ne sont vraiment que des emprunts à l’arabe, et pas leur solution étymologique.

*{FRĠ} | 959

*{FRʕ} (‫)فرع‬ VA >n≠yifarraʕ farraʕ tafrīʕ mufarriʕ kyatfarraʕ atfarraʕ tafarruʕ min< « se ramifier ; dériver ». >yaftaraʕ aftaraʕ iftirāʕ muftariʕ + īn muftaraʕah + āt k< « déflorer ». GL >farʕun< (registre haut), AC >farʕfarʕ + furūʕfurūʕ< « branche ; dérivation ». < Pan-sémitique {prʕ}, extension d’un élément bi-consonantique {pr}, avec plusieurs évolutions sémantiques, cf. hébreu peraʕ, araméen rabbinique pǝrāʕāh et accadien pērtu(m) « chevelure », syriaque pǝraʕ « pousser » et sudarabique épigraphique >frʕ< « prémices ; récoltes ». *{FRʕN} (‫)فرعن‬ VA >yatfarʕan atfarʕan tafarʕun< « tyranniser ». >firʕawn + farāʕīn< « pharaon ». < Araméen, cf. syriaque perʕūn < hébreu parʕōh < égyptien ancien >prʕ3< « grande maison ».38 Voir {ḪBZ} I. *{FRĠ} (‫)فرغ‬ GL >ʔ.fru/iġ mafrūġun féminin mafrūġatun = mufarraġun< (registre semicorrect) « vider » ; VA >nafraġ faraġt farāġ fāriġ + īn min = yatfarraġ atfarraġ min< « achever, finir » ; IQ >faraġ min+nī< « il s’est défait de moi » ; >faraġ min+nī nafʕ al+ṯiyāb< « les habits ne me sont plus utiles » IZ 10/3/1 >yafraġ fī ṯiyāb+uh< « il souille ses habits ». VA >nifarraġ tafrīġ knafarraġ farraġū (impératif)tifarraġnifarraġ k ʕalà< « (re)vêtir » ; FḪ >farraġ tafrīġ< « servir à manger » ; IQ >kit+tafarraġ ḏā ʔl+dubaylah< « tu mettrais fin à ce tourment ». VA >nufriġ afraġt ifrāġ / farġ farrāġ + īn mafrūġ< « fondre ; verser dans un moule ». >yatfarraġ atfarraġatafarraġu ʔl+tafarruġu mutafarraġun< (registre semi-correct) « se livrer entièrement à ». VA >yanfaraġ anfaraġ< « être fondu ou versé dans un moule ». >nastafraġ astafraġt istifrāġ mustafriġfarġ< « mortier ». LH 5 */fárġa/ « mesure des grains ».39 AL fal fárag (lire farág) « en vain ». GL >fāriġun féminin fāriġatun< (registre haut), VA et IA >fāriġ + furrūġfāriġʔl+kalāmu ʔl+mulhiyu ʔl+fāriġu< (registre semi-correct) « bavardage » ; ḪA cġa 1 >walad al+farġah< ;40 AL gáiri fárig + g. foroh « occupé ». forróga + forróg « cannelle, cannette » ; VA >furrūġat al+qazzāz< « tuyeau à souffler le verre ». DS >tafrīġ< « chute des feuilles ». VA >mafraġ + mafāriġ< « entonnoir ». Voir {ŠLQ} I. < Sémitique de l’Ouest {prġ}, extension d’un élément bi-consonantique {pr}, avec plu-

|| 38 Voir Jeffery 1938 : 225. 39 Posé par le portugais alferga ; voir Corriente 2008a : 109. 40 Probablement un euphémisme au lieu de /fáǧira/ « prostituée ».

960 | *{FRFḪ}

sieurs évolutions sémantiques (voir {FRʕ}) et quelques témoins, cf. hébreu pāraʕ et araméen rabbinique pǝraʕ « lâcher ». *{FRFḪ} (‫)فرفخ‬ UT nº 3609 >farfaḫ< « pourpier (Portulaca oleracea) » ; nº 5126 >f. barrī< « euphorbe des vignes (Euphorbia peplus) ». < Araméen, cf. rabbinique et syriaque parpǝḥīnā < accadien papparḫû(m) < sumérien babar.ḫi. *{FRFDLYN} Voir {QRQḎLYN}. *{FRFR} (‫)فرفر‬ TD 158 >ṣadaf al+firfir< « nacre du murex ». DS >firfīriyyah< « (couleur) pourpre ». < Grec πορφύρα. *{FRFR/L} (‫)فرفر أو فرفل‬ VA >nifarfar/l kyatfarfar/l atfarfar/l tafarfur/l< « être pressé ou écrasé ». ZǦ >mufarfar< « éparpillé ». Voir {FRFL(Y)} et {FFYR}. Forme {1212} d’un élément bi-consonantique pan-sémitique, cf. hébreu pirpēr et araméen rabbinique parpēr « pulvériser », accadien parāru(m) « se détacher ». *{FRFR/N} (‫)فرفر أو فرفن‬ TD 185 >furfīrfirfīr/n< « pourpier (Portulaca oleracea) ». < Araméen, cf. rabbinique et syriaque parpǝḥīnā; voir {FRFḪ}. *{FRFŠ} (‫)فرفش‬ VA >nifarfaš farfašah< « remuer (la laine d’un matelas) ». >yatfarfaš< « être remué ». Probablement une contraction (naḥt) d’une phrase en arabe andalou *farfár firáš « remuer (la laine du) lit ».41 *{FRFL} (‫)فرفل‬ IQ >raṭlan furfalī< « livre de poivre ».42 Variante phonétique de {FLFL}, q.v. *{FRFL(Y)} (‫)فرفل أو فرفلي‬ VA >furfulyahyafraq faraq farq fāriq< « craindre ». GL >(y)ufarriqu mufarraqun< (registre haut), VA >nifarraq tafrīq k ʕalà / baynafarraqat tafrīq< « disséminer ; distribuer » ; >lam yafarraq bayn al+ʕaqal wa+l+hūš< « il ne distinguait la raison de la folie » ; >yafarraq mā bayn ḥabīb wa+ḥabīb< « il sépare les aimants » ; >farraqta bayn+ī wa+mā bayn al+maniyyah< « tu as éloigné la morte de mon côté ». AL nefréq afréqt afréq « disséminer, éparpiller ». GL >ufāriqufāraqfirāq< (maṣdar), AL nifáraq fáraqt firáq mufáriq « quitter, abandonner » ; n. « être différent ; mourir » ; IQ >fāraq li+mawlā+h< « il quitta son seigneur ». VA >yatfarraq atfarraq tafarruqyatfarraqyaftaraq< « être disséminé ». GL >farqun< (registre haut), IH et LZ >firqun< (registre semi-correct), VA >farq + furūqal+farqu< (registre semicorrect) « récipient contenant trois ṣāʕ » ;43 IQ >lā farqi bayn+uh wa+bayn< « il y a pas de différence entre lui et … ». >furqah = firāq< « séparation d’aimants ». MT >farīq< « group ». DS >farīqah< « tisane de fenugrec et d’autres ingrédients ». VA >furqān< « le Coran ». GL >ʔ.ftirāqun< (registre haut) « séparation » ; AL yftiráq « séparation des époux » ; bi iftiráq « différemment ». IQ >tafrīq< « coiffure avec une raie divisant les cheveux en deux moitiés ». DS >mufarraq< « choux étalé ». GL >muftaraqun< (registre haut) « carrefour ». Voir {ḤBB}, {ŠḎR} et {ṢWM}. < Pan-sémitique {prq}, cf. ougaritique >prq< « casser », hébreu pāraq « arracher », araméen rabbinique et syriaque pǝraq ainsi que accadien parāqu « séparer », et guèze färäqä « délivrer ». *{FRQD} (‫)فرقد‬ VA >farqad 2 farqadānal+farqadayn< « les étoiles gamma et beta de la Petite Ourse ». L’arabe classique farqad « veau » semble contenir le pan-sémitique *parr (cf. hébreu par « veau », syriaque parrā et accadien parru « brebis ») et un autre élément, peut-être la racine pan-sémitique {qṭn} « être petit » ou {qd(m)} « préceder ». *{FRQʕ} (‫)فرفع‬ VA >nifarqaʕ farqaʕt farqaʕah mufarqiʕ mufarqaʕ< « faire craquer ». >yatfarqaʕ atfarqaʕ tafarquʕyifarqaʕyafruk farak furūk(ah) farūk mafrūk< « se développer ».44 >nafrak farakt fark fārik al+marāh zawǧ+ahā< « haïr, détester (la femme son mari) ». >nifarkak farkakt farkakah / tafarkuk< « se délecter ». DS >lawz firk< « amande qui s’ouvre facilement ». GL >farkun< (registre haut), VA, ZǦ, IA et AC >farīkfarīk< « (orge ou ail) encore vert ». ǦM 36 >farrākah< « voleuse ». Extension d’un élément bi-consonantique pansémitique {pr}, avec plusieurs évolutions sémantiques (cf. {FRʕ}), témoigné par l’hébreu perek « sévérité », araméen rabbinique et syriaque pǝrak « écraser », et accadien parāku(m) « faire des difficultés ».

|| 43 Un ṣāʕ contenant trois mesures de genre appelé mudd (q.v.). 44 Quelques fruits ou grains, jusqu’à devenir farīk.

962 | *{FRK(N)} *{FRK(N)} (‫)فرك أو فركن‬ VA >nifarkan farkanahyatfarkan atfarkan< « être pendu ». >furkah + furak< « potence, gibet ; fourche » ; AC >furkahfurmah< « bloc d’olives ou de raisins disposés pour être pressés ».45 MV 270v5 (diminutif) >furaymā min sukkar< « petit pain de sucre ». < Latin forma. *{FRMṬ} (‫)فرمط‬ SG >frmāṭ + ūn< (registre semi-correct) « haut fonctionnaire ». < Latin prīmās, ātis. Voir {PRMṬ}. *{FRMṬ(Š)} (‫)فرمط أو فرمطش‬ SG >furmāṭah + f.rmāṭ.š< « permit de voyage des prêtres ». < Bas-latin formata. *{FRMQ} (‫)فرمق‬ VA >nifarmaq farmaqt farmaqah< « sourire ». Peut-être < araméen rabbinique parnēq « cajoler, caresser », avec assimilation de la consonne nasale à la bilabiale.46 *{FRMKLRY} (‫)فرمكلري‬ SG >ffrmklryw< « archiprêtre ». < Bas-latin primiclerus, contaminé par {PRMČRY}, q.v. *{FRN} (‫)فرن‬ GL >furrīn< « pellicule, crasse de la tête ». Voir {FRN(YR)} et {FLRN}. < Latin porrīgo, -ĭnis « teigne », contaminé phonétique et sémantiquement par >furfulyahf.r.ntāl< « devant d’autel ». AL (u)frontál + á/ít « coussin amortisseur placé sous la courroie du joug sur la tête des bœufs ».47 < Latin frontālĭa.

|| 45 Mieux témoigné dans Blau 2006 : 501. 46 Il pourrait aussi s’agir, comme il arrive souvent dans VA, d’un mot assimilé à la signification centrale de l’entrée (subridere), dans ce cas, peut-être un dérivé du latin formīcāre « démanger ». 47 Autrement appelé *muláyyina, d’où le castillan melena « chevelure ; crinière » ; voir Corriente 2008a : 376.

*{FRN(YR)} | 963

*{FRNČ} (‫)فرنـچ‬ VA >furnaǧǧ + ātfurnāǧah< « fourneau » ; SG >furnāǧ + farāni/īǧ< « fourneau dans l’industrie de la soie ». < Latin fŏrnax, -ācis. *{FRNǦL} (‫)فرنجل‬ MT >aban f.ranǧīl< « nom propre masculin : le fils du petit Franc », avec le suffixe diminutif roman {+ÉḺ}.48 *{FRNǦMŠK} (‫)فرنجمشك‬ UT nº 3653 >faranǧamišk< « basilic (Ocimum basilicum) ». Voir {ʔFRNǦMŠK} et {BRNǦMŠK}.49 < Pehlevi brinǰ mušk « musc de bronze », à cause de sa couleur. *{FRNḪY} (‫)فرنخي‬ UT nº 3753 >fārānūḫiyā< « plusieurs genres de lichens (Usnea, Evernia, Parmelia ou Ramalina) ». < Grec παρωνυχία. *{FRND} (‫)فرند‬ IH 151 >firandunfrnd< « éclats d’une lame ». LZ >ifrind< « sorte de soie ». < Néo-persan parand « éclats d’une lame ou d’une toile de soie ». *{FRNS} (‫)فرنس‬ VA >nifarnas farnast farnasah< « sourire ». Peut-être une variante phonétique de {FNŠ}, q.v.50 *{FRNSSK} (‫)فرنسسك‬ AL Francisco « Français, nom propre masculin ». Emprunt tardif au castillan ; voir {PČK}. *{FRNQ} (‫)فرنق‬ GL >furāniqūn< (registre semi-correct) « courriers ». < Pehlevi parwānag, à travers l’araméen, cf. rabbinique et syriaque parwanqā.51 *{FRNKLN} (‫)فرنكلن‬ AL francolín « francolin ». Emprunt tardif au castillan. *{FRN(YR)} (‫)فرن أو فرنير‬ VA >nafrin afrant ifrān mafrūn kyufranfaranyanfaran anfaran< « être cuit dans le four ». GL >furnun< (registre haut) + IH 349 >afrinatun< (registre semi-correct), VA >furn + afrānfurnfurn al+tabrīd< « chambre de refroidissement chez les verriers ». TH 105.11

|| 48 Il y a aussi une variante >faranqālfaḥm furnī< « charbon de four ».52 VA >farrān + īn = furnayr + īnfarrān Latin furnus, à travers le grec φοῦρνος et l’araméen, cf. rabbinique purnāh = purnī. Voir {ʔ}, {ǦBS/Ṣ(N)}, {ǦYR}, {QBB} I et {QBW} I. *{FRH} (‫)فره‬ VA >farahiyyah + āt< « ardeur, vivacité ». Variante phonétique de {FRY} et {FRʔ}, q.v., car la signification basique de l’arabe fārih est l’adjectif « vif, plein d’ardeur », dit des bêtes peu dociles. *{FRW} (‫)فرو‬ IH 150 >farū + afriyatun< (registre semi-correct), LZ + >afriyahfarwah + farū / afriyahfarwah + farū< « pelisse, fourrure ; peau des animaux » ; ZǦ >farū+k< « ta pelisse ». VA >farrā + yīnfarrā< « pelletier, fourreur ». LO Alfarra « nom propre masculin ». Voir {ĠNBZ}. Sans parentage sémitique, hormis peut-être l’accadien pāru(m) « peau » (un emprunt au sumérien), ou dans les langues voisines, ce mot a été connecté par les lexicographes natifs avec ṯarwah « richesse, opulence » (q.v., sous {ṮRW}, ce qui serait acceptable comme une métonymie possible dans des régions où l’utilisation de fourrures et même la présence d’animaux pouvant les fournir sont très rares. *{FRY} (‫)فري‬ I. VA >nafrī afrayt ifrā mufrī min / ʕan li< « s’enfuire ». GL >(y)aftarī fariyatun muftarī< (registre semi-correct), VA >naftarī aftarayt iftirā / firyah / fariyyah muftarī ʕalà = nastafrī astafrayt istifrā mustafrī ʕalàyuftaràyaftarī … ʕalī+nāfaryah< (maṣdar) « calomnier » ; AL nafatarí aftaréit « mentir sciemment ». VA >fārī + fawārīfārī< « rusé ; (animal) vicieux ». MT >fāriyah< « amende à payer par le calomnieur » (cf. ancien castillan caloña). Voir {WFR}. < Sémitique de l’Ouest {pry}, cf. ougaritique >prṣallātu mmin al+mawtā saw faryyāti< (registre semi-correct) « messe des morts ou des fêtes ». < Latin fērĭae. *{FRYR/L} (‫)فرير أو فريل‬ MT >farāyir(ī) = afrāyir = (a)frāyilī + farāyirīn / afrāyir/līn< « moine ». >rutbah afrāyiriyyah< « état monastique ». < Occitan fraire < latin frāter, -tris. *{FRYLS} (‫)فريلس‬ AL fráiles morabidín « moines ermites ». Emprunt tardif au castillan.

|| 52 D’une qualité inférieure au charbon utilisé par les forgerons, >faḥm ḥaddādīfazayrūlāt = faz.lāš< « petits oreillers ». < Roman andalou */FAZ+AYR+ÓLA/ et /FAZ+ÉḺA/ < latin făcĭes « face, figure », avec le suffixe instrumental {+ÁYR} dans la première variante, et les suffixes diminutif {+ÓLA} ou {ÉḺ(A)}. *{FZZ} (‫)فزز‬ VA >yastafazz astafazz istifzāz mustafizz mustafazz k< « inciter ». < Pansémitique {pzz}, cf. hébreu paz « être agile », araméen rabbinique pǝzīzā « impétueux », syriaque pazzīzā « agile », guèze fäzäzä « être paralysé » et accadien pazūzu « démon qui épouvantait les autres », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{FZʕ} (‫)فزع‬ GL >afzaʕu fāziʕun< (registre haut), VA >y≠nafzaʕ fazaʕ(t) fazaʕ fāziʕ + īn fazzāʕ + īn min ʕalà = yatfazzaʕ aftazzaʕy≠nafzaʕ fazaʕta fazaʕ (maṣdar) lifazaʕlā tafzaʕ = ayyā+k tafzaʕ< « n’aie pas peur » ; 190/0/1 >afzaʕ ʕann+uh< « fuie de son côté » ; >fazaʕ min ǧism+ī< « il s’effraya en voyant mon corps » ; >aḫaḏ+nī fazaʕ< « je fut saisi de frayeur » ; >ʕalà fazaʕ+uh< « dans un état de frayeur ». VA >nifazzaʕ tafzīʕ k = yufziʕ afzaʕt ifzāʕ mufziʕ kfazzaʕ+nīli+qalb+ī yafazzaʕmā afzaʕ+uh< « qu’il est épouvantable ! ». AC >fazzāʕ< « très peureux froussard ». VA >mafzaʕ< « refuge ». Extension d’un élément bi-consonantique pansémitique {pz}, qu’on retrouve dans {FZZ}, q.v., hébreu pāzar et araméen rabbinique pǝzar « disperser », et arabe fazfaza « chasser ». *{FZL} Voir {FX(R)L}. *{FSTQ} (‫)فستق‬ FḪ >fustuq< « pistache » ; MT >aṣl al+fustaq< « pistachier » ; UT nº 3810 >fustuq al+ʔarḍ< « muscari d’automne (Muscari autumnale) ».54 FḪ >fustuqiyyah< « étuvée de mouton et de fèves ou de fèves et d’oignons » ; HC 157 « un mets de fèves et de viande » ; 253 « un dessert de noix et de sucre ». VA >fustuqī bi+ḫuḍrahfustaqiyyah< « vert comme l’amande de la pistache ». < Pehlevi pistag. *{FSḤ} (‫)فسح‬ VA >nifassaḥ tafsīḥ k< « élargir ». >yatfassaḥ atfassaḥ tafassuḥ< « s’élargir, se dilater » ; AL nifazçá adfaça façá (lire nadfazçáh adfazçáh adfazçá) « se rasséré-

|| 54 Voir d’autres identifications et variétés dans BCT III-1 : 410.

966 | *{FSḪ}

ner le temps ».55 fázha + át « intervalle de temps ». VA >fusḥah + āt / fusaḥ< « espace vide » ; AC >fuṣḥah = fuṣḥā< « calme, bonace ». VA >fasīḥ + fisāḥ = mufassaḥ< « spacieux, étendu ». Voir {ḪṬṬ}. < Pan-sémitique {pšḥ}, cf. sudarabique épigraphique >hfs1ḥ< « agrandir un édifice » et accadien pašāḫu(m) « se calmer ». *{FSḪ} (‫)فسخ‬ VA >nafsaḫ fasaḫt fasḫ fāsiḫ + īn / fussāḫ mafsūḫ k = nafsiḫ afsaḫt ifsāḫ k< « annuler, abolir » ; AL nafcíḳ afsáḳt mufçíḳ + ín « annuler ; falsifier » ; nafcéḫ al intibáâ « désaccorder » ; IQ >fasaḫ< « il fut ruiné ». VA >yanfasaḫ anfasaḫ< « être annulé ou aboli ». AL bi infiçáḳ « faussement ». HB >f.sūḫ< « galbanum ».56 < Sémitique de l’Ouest {psḫ}, cf. hébreu pāsaḥ « boîter ». *{FSD} (‫)فسد‬ IH 213 et LZ >mafsūdun< (registre semi-correct), GL >fasādun fāsid mafsūdun< (registre semi-correct), VA >yafsud fasa/ud fasād fāsid + in bi = yanfasad anfasadfasad fasad< (maṣdar) = anfasad< « se gâter, se corrompre ». GL >(y)afsidu afsada< (registre semi-correct), VA >nufsid afsadt ifsād mufsid mafsūd ktufsid afsad ufsid fasādafsad l+ī tawdīb+ī< « il me fit perdre mes bonnes manières ». AL nenfecéd a/enfecédt « se corrompre ; se gâter (l’estomac) ; se piquer (le vin) ». fezd « manque de parole ». fézde + ít « destruction ; défaite ; massacre ». fecéd « destruction, ruine ; dommage ; débauche ». fecíd « déboisement ». façcíd + ín = mufçád (lire mufcíd) « malfaiteur ». Voir {ʔMN}, {DMW} et {MʕD}. Emprunté à l’araméen, cf. rabbinique pǝsad « diminuer » et afsēd « abîmer », extension d’un élément bi-consonantique pansémitique {ps} ; cf. {FSḪ} et hébreu pas « disparaître », accadien pasāsu(m) « annuler », etc. *{FSR} (‫)فسر‬ GL >(y)ufassiru fassir tafsīrun mufassirun< (registre haut), VA >nifassar tafsīr ktafsīryatfassar atfassar< « être expliqué ou commenté ». MT >fasr+uh ʕalay+him< « son explication à eux ». AL mufácir al manéin (lire manéim) « explicateur de songes ». Emprunté avec métathèse de l’araméen, cf. rabbinique et syriaque pǝraš « expliquer », et hébreu pāraš « déclarer ».

|| 55 Cette signification décèle un calque sémantique du castillan despejarse, ainsi qu’une contamination phonétique avec {ṢFW}, q.v. 56 Corruption de >fuṣūṣ< (voir UT nº 4876), cf. arabe marocain f(ā)sūḫ « résine ou gomme ammoniaque de la férule », selon Prémare X : 102.

*{FSW} | 967

*{FSS} (‫)فسس‬ AC >fassīs< « vesseur » ; VA >abū fassāsabū fassīs = fassīsahfusṭāṭun< (registre haut), VA >fusṭāṭ + fasāṭīṭ< « tente », AL fuztát + façátit « tente ; pavillon (de lit) » ; ḪA ūbi 2 >fī qubbat al+fusṭāṭ< « sous la tente ». < Bas-grec φοσσάτον < latin fossātum « fossé ».57 *{FSFS} (‫)فسفس‬ IW I : 604.8 >fsāfs< « charançons des vignes ». Emprunté à l’araméen, cf. rabbinique pišpāš « punaise » et syriaque pašpǝšā « insecte rougeâtre ».58 *{FSQ} (‫)فسق‬ I. AC >fasaq< « commettre des actes réprobables ». VA >fisq = fusūqfusūqfāsiqun< (registre haut), VA >fāsiq + īn / fussāqfuṣṣāq< « fornicateur, libertin » ; AL fíciq + foçáq « libertin ; sodomite » ; fíciqa + fuçáq « concubine ». VA >mafsaqah + mafāsiq< « bordel ». Emprunté à l’araméen, cf. araméen rabbinique pǝsēq « détacher », syriaque pǝsaq « excommunier », cf. aussi l’hébreu pāśaq « couper en deux » et peut-être l’accadien pasāqu(m) « tomber (?) ». Voir {FṢQ}. II. MT et DS >fasqiyyah< « fontaine avec bassin et jet d’eau ». Emprunt à l’araméen, cf. rabbinique pīsqīnōt = pǝsēqāh et syriaque pesqīn < latin piscīna « bassin, réservoir ». *{FSNMY} (‫)فسنمي‬ AL fisonomía « physiognomonie ». fisónomi + ín « physiognomoniste ». Emprunts tardifs au castillan. *{FSW} (‫)فسو‬ VA >yafsū fasā fusā / tafassī fāsī + īn fassās + īnfasā l+uhyafsū fasāt afsī< (impératif) AC >nafsī fasī fāsit< « vesser ». VA >nifassī k< « faire vesser ». >faswahfaswahfusaywahfusayyā + fusaywīt< « vesse » ; UT nº 3793 et 3829 >faswat al+ḍabuʕ< « lupin sauvage (Lupinus angustifolius) » ou « vesses de loup (Lycoperdum perlatum) » ou « boviste (Bovista

|| 57 Avec une évolution sémantique explicable car on protégeait la tente du général par un fossé. L’araméen rabbinique pāssāṭōn et syriaque >pwsāṭwn< préservaient encore la signification originelle. 58 L’inexactitude de ces significations de mots souvent empruntés à l’araméen, à cause de la différence entre les habitats de l’Arabie et des pays plus septentrionaux, étant fréquente : cf. aussi baqq, parfois « punaise », parfois « moustique ». 59 Construction calqué du roman, cf. Castillan mearse « pisser », cagarse « chier », peerse « péter », matarse « être tué dans un accident », où la forme pronominale exprime l’action involontaire.

968 | *{FŠR}

plumbea) » ; AC >fusī+h< « ses vesses ». Voir {FSS}. < Pan-sémitique {fšw}, cf. syriaque pūsā « pet », guèze fäsäwä « péter » et accadien pašû(m) « vesser », une extension de l’élément bi-consonantique {ps} « casser, briser », qu’on retrouve dans {FSḪ}, {FSD}, {FSQ}, etc. *{FŠR} (‫)فشر‬ VA >fašūr< « nectar ». < Néo-persan afšore « jus » < pehlevi afšurdan « exprimer, presser ».60 *{FŠR(ŠN)} (‫)فشر أو فشرشن‬ DS >fāširā /à< « bryone monoïque (Brionia alba) » ; UT nº 3607 >fāširšittīn< « navet du diable (Bryonia dioica) ». < Syriaque pāšer eštīn « dissolvant de soixante ».61 *{FŠŠ} (‫)فشش‬ VA >nifaššaš tafšīš k< « ceindre ». >yatfaššaš atfaššaš< « se ceindre ». >faššah + āt / fišaš< « bande ». Voir {FĀŠ} et {FYǦ}. < Latin fascĭa. *{FŠṬ} (‫)فشط‬ BD 17r >fišṭatin< (registre semi-correct), AL féxta + ít « fête ». < Latin festum ; cf. arabe marocain fēšṭa « fête civile ». *{FŠṬL/N} (‫)فشطل أو فشطن‬ IH 332 >fušṭānun< (registre semi-correct), MT et CO 24 >fušṭān< « futain » ; AL fuxtál + faxítil « futain ; voil ». < Catalan *fust(et)any, couramment fustany, « tissu teint avec le jus du fustet (Rus cotinus) », < arabe andalou fustáq (voir {FSTQ}), contaminé par le suffixe diminutif catalan. *{FŠĠ} (‫)فشغ‬ UT nºs. 3749 >faš(a)ġ< et 5122 >fušġ< « lierre (grimpante) (Hedera helix) ». < Sémitique de l’Ouest {pśġ}, cf. arabe fašaġa « envahir occuper ; se répandre », hébreu pāśaʕ, araméen rabbinique et syriaque pǝsaʕ « marcher », et guèze fǝsuʕ « (cornée) saillante ». *{FŠQR} (‫)فشقر‬ VA >nifašqar fašqarah al+zarʕ< « amonceler les gerbes ». >fašqar + fašāqirfašqār + fašāqīrfašqār< « amas de gerbes ». < Bas-latin *fascalis < latin fascis « faisceau ». *{FŠQL} (‫)فشقل‬ FR 49.5 >f.šqāl< « espèce de figues ». Probablement < latin fuscus « obscure », avec le suffixe diminutif roman {+ÉḺ}. Voir {TYN}. *{FŠK} Voir {TYN}.

|| 60 Voir Corriente 2008a : 100, s.v. alfajor. 61 Avec variantes moins correctes étymologiquement chez TD 313; voir aussi BCT III-1 : 398.

*{FṢṢ} | 969

*{FŠKL} (‫)فشكل‬ VA >nifaškal faškalah mufaškil k< « confondre ». >n≠yatfaškal atfaškalt(t) tafaškul min< « être confondu ou fait rougir ». Probablement une contamination de l’arabe aškala avec fašila. *{FŠL} (‫)فشل‬ I. GL >(y)afšalu fašlun fāšilunyafšal fašal fašal fāšil + īnnifaššal tafšīl k< « fatiguer, lasser ». BD 6v 10 >fašlatan< (registre semi-correct) « fatigue ». Extension d’un élément bi-consonantique {pś}, témoignée par l’accadien pašālu(m) « se traîner », araméen rabbinique hifšīl « attacher à son dos », syriaque afšel « se hâter » et, avec d’autres extensions, dans plusieurs langues sémitiques. II. UT nºs. 3832 et 3702 >fuššāl(lah)< « centaurée rude (Centaurea aspera », ou « carthame lainé (Carthamus lanatus) », ou « laurier casse (Cinnamomum aromaticum) », ou « champignon de Malte (Cynomorium coccineum) ». < Roman andalou */FUŚ+ÉḺ/ < latin fūsus, avec le suffixe diminutif roman {+ÉḺ}. *{FŠW} (‫)فشو‬ IQ >y/nafšū< « divulguer, répandre » ; IZ 8/1/1 >f.šī ḥusn+uh< « les nouvelles de sa beauté se sont répandues ». GL >faššāʔun< « délateur ». < Sémitique de l’Ouest {pśw/y}, cf. hébreu pāśāh « se contagier », araméen rabbinique pǝšē « s’étendre », sudarabique épigraphique >fs2ʔm< « maladie contagieuse ». *{FṢḤ} (‫)فصح‬ I. VA >nafṣuḥ faṣuḥt = nufṣiḥ afṣaḥt ifṣāḥ mufṣiḥ = yatfaṣṣaḥ atfaṣṣaḥt tafaṣṣuḥnifaṣṣaḥ tafṣīḥ k< « rendre éloquent », GL >faṣīḥun< (registre haut), VA >faṣīḥ + fiṣāḥ / fuṣaḥāfaṣīḥfaṣāḥatun< (registre haut), VA et IQ 164/2/2 >faṣāḥahmā ʔfṣaḥ+uh< « qu’il est éloquent ! ». AL mufáçaha (lire mufáçah) + ín « rhétorique ». UT nº 2834 >mufaṣṣiḥah< « sauge (Salvia officinalis) ». Voir {ʔDB} et {ḪṬṬ}. Extension d’un élément bi-consonantique {pṣ/ḍ} « casser, ouvrir », qu’on retrouve partout en sémitique, cf. araméen rabbinique pǝṣaḥ « ouvrir », syriaque etpǝṣaḥ « briller », etc. II. GL >fiṣḥun< (registre haut), VA >fiṣḥ< « Pâques » ; MT « fête religieuse ». < Syriaque peṣḥā, cf. araméen rabbinique pisḥā < hébreu pesaḥ. *{FṢD} (‫)فصد‬ VA >nafṣad afṣadt / faṣadt faṣd / fiṣādah fāṣid + īn / fuṣṣād kyafṣadyanfaṣad anfaṣad< « être saigné ». AL façád + ín « saigneur ». Extension d’un élément bi-consonantique {pṣ/ḍ} « casser, ouvrir », qu’on retrouve partout en sémitique, voir {FṢḤ} I. *{FṢṢ} (‫)فصص‬ I. GL >faṣṣun< « chaton », VA >faṣṣ + fuṣūṣfaṣṣ al+ʕayn + fuṣūṣfaṣ< « prunelle de l’œil ». GL >faṣun samāwiyun
fa/āṣṣī< « ayant les yeux saillants ». Probablement < égyptien ancien, cf. Copte poce. II. VA >nifaṣṣaṣ faṣṣaṣ tafṣīṣfaṣṣ< « pet » ; AC >fāṣfaṣfaṣah + āt / faṣāfiṣfaṣqiyyah + āt / faṣāqī< « bande ; soufflet, gifle » ; TH 35.9 + >fasāqī< « lattes, tringles ». < Latin fascĭa, à travers le bas-grec φασκία, et l’araméen rabbinique pisqēyā ou le syriaque pesqītā. *{FṢL} (‫)فصل‬ GL >.fṣulu tafṣīlun< (registre semi-correct), VA >nafṣil faṣalt faṣl fāṣil + īn< « séparer ; distinguer ; juger, décider ; régler un différend » ; AL nafcíl afçált fazl « séparer ; distinguer ». VA >nifaṣṣal tafṣīl knafaṣṣal faṣṣal (impératif) tafṣīl< « tailler (un habit) ; exposer en détail ; dépecer » ; >ṯiyāb+ī fa+faṣṣalū l+al+qiḥāb< « distribuez donc mes habits entre les prostituées ». VA >yatfaṣṣal atfaṣṣal< « être taillé ou réglé ». GL >munfaṣilunnanfaṣal anfaṣalt infiṣāl munfaṣilfaṣl + fuṣūl< « saison ; différence ; distinction ; jugement ; MT >faṣl< « époque », + >fuṣūl< « chapîtres » ; AL fazl + fuçúl « point ; paragraphe » ; fazl jáyd « saison convenable » ; VA >yawm al+faṣl< « le jour du jugement (dernier) ». GL >faṣīlun< (registre haut), IQ >faṣīl< « portique, galerie » ; VA >faṣīl + fuṣlān< « petit sevré de chameau ; avant-mur » >fāṣil + īn< « juge, arbitre ». >fāṣil + fawāṣil< « séparation, obstacle ». IQ >faṣṣāl< « inconstant dans ses affections » ; MT >al+faṣṣāl< « nom propre masculin ». >tafāṣul = mufāṣalah< « distribution ». GL >mafṣalun< (registre haut), VA >mafṣil + mafāṣilmafāṣilnafṣim faṣamt faṣm fāṣim k ʕan / bayn< « casser, fêler ». >mafṣim = mifṣam + mafāṣim< « ciseaux ». Extension d’un élément bi-consonantique {pṣ/ḍ} « casser, ouvrir », qu’on retrouve parfois en sémitique, cf. hébreu pāṣam « fendre » et, avec une évolution sémantique, guèze fäṣṣämä « finir, consommer ». *{FḌḤ} (‫)فصق‬ VA >nafḍiḥ faḍaḥt faḍīḥah + faḍāʔiḥ fāḍiḥ faḍḍāḥ + īn mafḍūḥ k = nifāḍaḥ mufāḍaḥah k = yatfāḍaḥ atfāḍaḥ maʕyanfaḍaḥ anfaḍaḥyaftaḍaḥ aftaḍaḥ iftiḍāḥ< « être déshonoré ». VA et IQ >faḍāḥah< + ZǦ >faḍāyiḥ< « honte, ignominie ; scandale » ; ZǦ et AC >abū ʔl+faḍāyiḥ< « homme couvert d’opprobe ». VA >faḍīḥ + fuḍaḥā< « qui couvre de honte, qui déshonore ». ḪA vri 6 >yā iftiḍāḥ+ī< « quel affront j’essuie ! ». *{FḌḌ} (‫)فضض‬ CD L 1/12 >yifuḍḍi bikr+uh< « il déflore sa vierge ». VA >nifaḍḍaḍ tafḍīḍ kyatfaḍḍaḍ< « être argenté ». >yaftaḍḍ aftaḍḍ iftiḍāḍ muftaḍḍ muftaḍḍah + āt k< « déflorer ». GL >fiḍḍatunfiḍḍah + fiḍaḍfiḍḍahfiḍḍī< « en argent ». UT nº 3819 >fiḍḍiyyah< « gnaphale blanc jaunâtre (Gnaphalium luteo-album) ».64 Voir {ʔQLMY}, {ʔNY}, {ḪZN}, {ḎHB}, {RṬL}, {RĠW}, {ṢWĠ}, {QṢB}, {NBT} et {HḎB}. Extension minimale d’un élément bi-consonantique {pṣ/ḍ} « casser, ouvrir », qu’on retrouve ainsi parfois en sémitique, cf. hébreu pōṣēṣ « casser », syriaque paʕ et accadien paṣāṣu « écraser » (voir {FṢḤ} I, FṢM, etc.). *{FḌL} (‫)فضل‬ VA >yafḍul faḍul faḍl(ah) fāḍil< « être de reste, de trop ou superflu ». >y. faḍul faḍl mafḍūl k / ʕalà< « surpasser, être supérieur ». GL >yufaḍḍilu< (registre haut), VA >nifaḍḍal tafḍīl kyafaḍḍal faḍḍal+uh tafḍīl ʕalàyuḍfilu ʔ.fḍālunafḍal ifḍāl< « accorder une faveur ». VA >natfaḍḍal atfaḍḍalt tafaḍḍul mutafaḍḍil ʕalà< « se regarder comme supérieur » ; IQ >tafaḍḍalta bī+h< « tu as eu cette bonté ». >faḍ(a)lfaḍlfaḍalfaḍlfaḍal = faḍlifaḍal< « profit ; bordure d’un habit » ; >bi+faḍl+ak ʕalay+ya< « s’il te plaît » ; >faḍla ʕanfaḍla min< « en plus de » ; VA >abū ʔ+lfaḍal< « crapaud » ; LO et ET Fadal « nom propre masculin » ; AL bi fádl « généreusement » ; fádal xuáy = f. bilé fáida « profit insignifiant ». GL >faḍlatun< (registre haut), IA >faḍlahfaḍlah< « retaille, reste d’une toile » ; IQ >faḍlat abzār< « une large quantité d’épices ». >fuḍaylat nahār< « la fin du jour ». VA >fuḍūl< « excédant, surcroît ; bavardage; importunité » ; IQ, ZǦ et AC « importunité, curiosité, indiscrétion ». VA >fuḍūlī + īnfuḍūlfaḍīlatun< (registre haut), VA et IQ >faḍīlah + faḍāʔil< « vertue » ; MT >faḍīlah< « avantage, préciput » ; IQ >faḍīlatayn iṯnayn< « deux vertues » ; ET Abenfadila « nom propre masculin ». GL >fāḍilun< (registre haut), VA >fāḍil + fuḍalā / afāḍilfāḍilafḍaltafḍīl< « élatif (grammaire) ». GL >tafaḍḍulun< (registre haut) « concession d’une faveur ou grâce » ; >tafaḍḍulan< (registre haut) « gratis ». >tafāḍulun< (registre haut) « différence ». ET Mofadal, IQ >aban mufaḍḍal< « noms popres masculins ». Voir {ḪLQ} I, {RTǦ}, {RKN}, {SHL}, {SWQ} II, {ʕṬW}, {ʕMD}, {ĠRR} I, {HMM} et {WḤD}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble avoir résulté d’une agglutination de la préposition ʕalà par {FYḌ}, q.v. *{FḌW} (‫)فضو‬ VA >yufḍī afḍā ifḍā mufḍī bi li / ilà< « amener, porter ». >faḍā + afḍiyah< « espace vide ». < Sémitique de l’Ouest {pḍw/y}, cf. hébreu pāṣāh « ouvrir, fendre », araméen rabbinique pǝʕā/ē « ouvrir (la bouche) ; bêler », syriaque pǝʕā/ī « bêler ». *{FṬR} (‫)فطر‬ VA >yafṭur faṭar fāṭir mafṭūr k< « créer » ; >yufṭar fuṭir mafṭūr ʕalà< « avoir une qualité innée ». >nifaṭṭar tafṭīr k< « faire rompre le jeûne » ; >n. al+ʕaǧīn< « laisser la pâte sans levain ». >nafṭar / nufṭir faṭart / afṭart fuṭūr / ifṭār fāṭir + īn = yatfaṭṭar atfaṭṭaryafṭaryatfaṭṭar< « être laissé sans levain ». >yanfaṭar anfaṭar infiṭār munfaṭir< « être creé ». >fiṭr< « création » ; AL fítar « jours de l’année où la consommation de la viande est permise aux Chrétiens » ;65 ḪA cri 4 >fiṭr+ī< « ma rupture de jeûne ». VA >fiṭrah + fiṭar< « disposition, naturel » ; AC >fiṭrahfiṭrī féminin fiṭriyyah< « naturel, inné », GL >faṭīrun< (registre haut), VA >faṭīr nom d’unité +ah + faṭāyirfaṭīrfuṭr nom d’unité +ah< « champignon ». ǦM 3 >fuṭūr< « repas à l’occasion de la rupture du jeûne ». GL >ifṭārun< (registre semicorrect) « communion » ; IQ 153/2/1 >ifṭār< « fête de la rupture du jeûne ». Voir {ḪBZ}. < Pan-sémitique {pṭr}, cf. ougaritique >pṭr< « fendre », hébreu pāṭar et araméen rabbinique pǝṭar « délivrer », syriaque afṭar « séparer ; renvoyer »,

|| 65 Ces deux entrées sont suspectes : dans le cas de VA, soit la vocalisation correcte a été modifiée, >faṭrf(ā)ṭrš< « Pierre ». Voir {FYR}. < Latin Petrus. *{FṬRYRČČ} Voir {PṬRYR}. *{FṬS} (‫)فطس‬ VA >nifaṭṭas tafṭīs k< « rendre camus ». >yatfaṭṭas atfaṭṭas< « devenir camus ». GL et ZǦ >afṭasafṭas féminin faṭsā + fuṭs< « camus, camard » ; DS >al+mibdaʕ al+ʔafṭas< « lancette à pointe courte » ; ID ṣnṣn >qdḥ ʔfṭs< « jarre plate contenant de la manne dans l’ancien temple hebreu ». < Sémitique de l’Ouest {pṭš}, cf. hébreu paṭṭīš, araméen rabbinique paṭṭīšā « marteau » et syriaque paṭšā « camus ». *{FṬŠ} (‫)فطش‬ MT >f.ṭūš< « nom propre ou sobriquet masculin ».66 Voir {FṬM}. *{FṬQ} (‫)فطق‬ VA >nafṭuq faṭaqt fatq fāṭiq mafṭūq k bifaṭaqū< « fendre ; découdre ; déchirer ». VA >yanfaṭaq anfaṭaq infiṭāq bi< « être fendu, décousu ou déchiré ». LH 5 */faṭṭáqa/ « grande cuillère de bois ».67 Variante phonétique de {FTQ}, q.v. *{FṬL} (‫)فطل‬ UT nº 3666 >fayṭal< « berse (branc-ursine) » (Heracleum spondilum) ou espèce de bunion (Bunium ferulaceum) ».68 Peut-être < latin foetĭdus « fétide », avec remplacement du suffixe, un phénomène assez fréquent dans les langues romanes. *{FṬM} (‫)فطم‬ GL >ʔ.fṭumu mafṭūmun< (registre haut), VA >nafṭam faṭamt faṭm / fiṭām fāṭim mafṭūm k = nifaṭṭam kyatfaṭṭam atfaṭṭam min = yanfaṭam anfaṭam infiṭām min< « être sevré ». IH 300 >faṭmahfāṭimahfāṭimahfayḏ̣alafṭunu< (registre haut), VA >nafṭun faṭant fiṭnah fāṭin + īn mafṭūn k / bi = yatfaṭṭan atfaṭṭan tafaṭṭun bi< « percevoir, saisir, comprendre » ; IQ >faṭan b+ī< « il comprit ma situation » ; >fuṭin li+ḏā ʔl+tadbīr< « cette mesure fut perçue ». VA >nifaṭṭan tafṭīn k< « faire percevoir ou comprendre ». GL >fiṭnatun< (registre haut), VA >fiṭnah + fiṭan = faṭānah + ātfiṭnah< « perspicacité, sagacité » ; IZ 9/5/5 >ahl al+fiṭan< « gens intelligents ». IQ >mā afṭan+ak< « que tu es perspicace ! ». Voir {P/FṬN}. < Sémitique du sud {fṭn}, cf. guèze fäṭänä « être rapide » et sudarabique épigraphique >hfṭn< « concéder des terres », en fait une extension de l’élément pan-sémitique {pt/ṭ}, cf. {FTT}, {FṬQ}, etc. *{FḎ̣Ḏ̣} (‫)فظظ‬ VA >faḏ̣ḏ̣ + īn< « cruel, inhumain ». >faḏ̣āḏ̣ah + āt< « cruauté, inhumanité ». Variante phonétique de {FḌḌ}, q.v. *{FḎ̣ʕ} (‫)فظع‬ VA >nastafḏ̣aʕ astafḏ̣aʕt istifḏ̣āʕ k< « haïr, abhorrer ». >faḏ̣āʕah< « amertume ». GL >faḏ̣īʕun< (registre haut) « cruel » ; VA >faḏ̣īʕ + fiḏ̣āʕ< « amer ». CD M 1/3 >afḏ̣aʕ< « plus amer ». Extension de {FḎ̣Ḏ̣}, témoignée déjà dans le sémitique de l’Ouest, cf. hébreu pāṣaʕ « blesser » et araméen rabbinique pǝṣaʕ « casser ». *{FʕL} (‫)فعل‬ GL >afʕalu faʕala fiʕlun fāʕilun = yuftaʕalu iftiʕālun< (registre haut), VA >nafʕal faʕalt fiʕl fāʕil mafʕūln≠yafʕal tafʕal+uh afʕal (impératif) fiʕl + afʕāl fāʕil< « faire » ; IQ >faʕal al+lah b+ih wa+ṣanaʕ< « plût à Dieu de le punir de plusieurs façons ». VA >yanfaʕal anfaʕal infiʕāl munfaʕil< « être fait » ; AL nanfáâl anfáâlt infíâl « être possédé (aussi dans le cas du sexe oral) ». VA >nastafʕal astafʕalt istifʕāl mustafʕil ʕalà< « calomnier ». >fiʕl + afʕālafʕāl< « action, fait ; verbe » ; AL fiáâl + afáâl « verbe ». fiâli + ín « verbal ». fiéla + afáâl « action ; exploit, prouesse ». IQ et AC >faʕāyil< « actions, œuvres ». AC >fāʕilfāʕilat umūr+uh< « sa gouvernante ». GL >faʕʕālun< (registre haut) « efficace » ; AŠ 94/3/3 >al+faʕʕāl< « Dieu ». GL >ʔ.fʕālun< (registre semi-correct) « efficacité ». AL mafûúl « objet directe du verbe ». VA >ġayru munfaʕil< « impassible ». Voir {SMY}, {ŠRR}, {ṬWʕ}, {QBḤ} et {QSM}. < Sémitique de l’Ouest {pʕl}. Cf. ougaritique >bʕl< et hébreu pāʕal « faire », araméen rabbinique pāʕal et syriaque pǝʕal « labourer », sudarabique épigraphique >fʕl< « célébrer une fête, tenir un banquet » et >hfʕl< « travailler la terre ». *{FʕW} (‫)فعو‬ IH 194 >ifʕàafʕà = yafʕatun< (registre semi-correct), VA >afʕà + afāʕī = yafʕah + yifāʕyafʕāyafġar faġar faġr fāh< « ouvrir la bouche ». UT nº 3795 >fāġirah< « poivrier du Japon (Xanthoxylum Avicennae) ». < Sémitique de l’Ouest {pġr}, cf. hébreu pāʕar, araméen rabbinique et syriaque pǝʕar « ouvrir (la bouche) ». *{FĠW} (‫)فغو‬ UT nº 3794 >fāġiyah< « fleur de henné (Lawsonia alba) ». DS >duhn mafġū< « huile dans laquelle on a fait macérer ces fleurs ». < Sémitique de l’Ouest {pġw}, cf. hébreu pāʕāh, araméen rabbinique et syriaque pǝʕā « bêler », et guèze fäʕawä « crier ; siffler ; haleter », avec une évolution sémantique vers « exhaler une odeur ». *{FFR} (‫)ففر‬ DS >fāfīr< «papyrus (Cyperus papyrus) ». < Grec πάπυρος. *{FFYR} (‫)ففير‬ IH 257 >fuffayrah< « pellicule, crasse de la tête ». Variante phonétique de {FRFR/L} et {FRFL(Y)}, q.v. *{FQʔ} (‫)فقء‬ VA >nafqaʔ faqaʔt faqʔ / tafqiyah fāqī k mafqūʔ al+ʕayn< « arracher un œil ». >yanfaqaʔ anfaqaʔ< « être arraché (un œil) ». Extension d’un élément biconsonantique sémitique de l’Ouest {pq}, témoignée par l’araméen rabbinique et le syriaque pǝqaʕ « casser, fendre » ; cf. {FQŠ}, {FQṢ} et {FQʕ}. *{FQḤ} (‫)فقح‬ DS >fuqqāḥ al+ǧimāl< « espèce d’eryngium » (littéralement « fleur des chameaux ») ; >f. al+nuḥās< « espèce de cuivre ».70 < Sémitique de l’Ouest {pqḥ}, cf. hébreu pāqaḥ et araméen rabbinique pǝqaḥ « ouvrir les yeux », et arabe faqaḥa et syriaque pǝqaḥ « fleurir », par une métaphore fort compréhensible. Voir {FQH}. *{FQD} (‫)فقد‬ GL >afqudu< (registre semi-correct), VA >nafqud faqadt faqd fāqid mafqūd ktafqad faqadna faqdmafqūd< « perdre (une chose ou personne) » ; IQ >fuqid< « sa perte fut remarquée » ; >lā yafqad al+ʕār< « que la honte ne le quitte jamais » ; AC >yafqud ham< « il se débarrasse des soucis ». VA >nifaqqad faqqadt tafqīd k< « faire perdre, priver de ; rendre orphelin » ; >n. al+baṣar< « priver de la vue ». GL >atafaqqadu< (registre haut) « s’occuper ou s’informer (d’un absent) » ; VA >n≠yatfaqqad atfaqqad(t) tafaqqud (k)< « être perdu ou rendu orphelin ; visiter ». GL >aftaqidu muftaqidun< (registre haut), IH 241 >aliftiqādu< (registre haut), VA >naftaqad aftaqadt iftiqād muftaqid kaftaqdt+uh aftaqad+nī< (impératif), AL naftequéd eftequédt iftiquéd muftaquíd

|| 70 Aussi appelée >tūbāl ʔlnuḥāsǧā+nī an yaftaqad ḥāl+ī< « il vint me visiter et s’intéresser à ma santé » ; >aftaqad kam min yawm< « vérifie combien de jours ». AL faquíd (lire fáquid) + ín « ayant perdu ce qu’il aimait ». Voir {ḤBB} et {ŠǦR}. < Pansémitique {pqd}, cf. ougaritique >pqd< « donner ordres », hébreu pāqad, araméen rabbinique et syriaque pǝqad, guèze fäqädä « visiter », sudarabique épigraphique >fqd< « perdre des effectifs » et accadien paqādu(m) « faire confiance ». *{FQR} (‫)فقر‬ I. VA >nifaqqar tafqīr k< « rendre pauvre ». >nafqir afqart ifqār mufqir mufqar / mafqūr kyaftaqar aftaqart iftiqār muftaqir + īnaftaqarfaqrun< (registre haut), IH 119 >al+fuqru< (registre semi-correct), VA >faqrfaqarfaq(a)rḏū ʔl+fiqāriḏū ʔl+faqār< « nom d’un sabre célèbre ». GL >faqīrun + fuqarāʔun< (registre semi-correct), VA >faqīr + fuqarā / faqrā / faqqārahfaqīrafqar< « plus pauvre ». Voir {ḎW(T)}. < Pansémitique {b/pqr}, cf. ougaritique >pqr yḥd< « surveillant de la communauté », hébreu biqqēr « chercher ; examiner », araméen rabbinique pǝqar « déclarer licite et commun », guèze fäqärä « aimer, désirer » et accadien b/paqāru « réclamer », avec plusieurs évolutions sémantiques.72 II. VA >nifaqqar tafqīr k< « rimer ». >yatfaqqar atfaqqar tafaqqur< « être rimé ». >fiqrah + fiqarfiqrah< « vers ou section rimée d’un écrit ». < Pehlevi fargard « section de l’Avesta ».73 *{FQS/Ṣ} (‫)فقس‬ AL nifaqquáç faqquázt « couper les filaments des fleurs des concombres ». IH 362 >faqqūsun< (registre semi-correct), VA >fuqqūs + faqāqīsfuqqūs nom d’unité +ahfuqqūṣfaqqūṣ alkabbar< « espèce de grandes câpres » ; AL focóç al himár nom d’unité +a « concombre sauvage » ; maâjún al focóç al merriín « élec-

|| 71 Il faut probablement corriger falhayé. 72 Malgré l’avis de Leslau 1987 : 164, rejetant la connexion du guèze avec l’accadien et avec le sudarabique épigraphique >fqr< « désirer », mais il s’agit évidemment d’une jointure sémantique claire entre le manque et le désir de se procurer son objet, cf. l’anglais to want. 73 Selon Eilers 1968 : 588, probablement dérivé du pehlevi fragān « fondation ». 74 Selon BCT III-1 : 388, Cucumis flexuosus ; voir aussi nº 3814, où l’on registre les variétés >qinnabīiġranāṭībakrīšāmī< et >barrīfaqqaša< « rejeter ». Selon Blau 2006 : 511, une erreur d’interprétation du texte d’Ibn Ǧanāḥ, où la véritable signification serait « casser, écraser », comme en arabe classique. *{FQṢ} (‫)فقص‬ GL >ufaqqiṣu< (registre semi-correct), VA >nifaqqaṣ faqqaṣt tafqīṣ k< « casser ». Extension d’un élément bi-consonantique sémitique de l’Ouest {pq}, qu’on retrouve dans {FQŠ}, {FQʕ}, etc. *{FQʕ} (‫)فقع‬ I. AL nafcáâ afcáât fácaâ + facaát = nanfacáâ anfacáât « sangloter ». VA >nafqiʕ faqʕ< « irriter, fâcher ». >nanfaqaʕ anfaqaʕt infiqāʕ ʕalà< « se chagriner ». GL >fuqqaʕun< (registre semi-correct), IH 149 >al+fuqqāʕu< (registre semi-correct), VA >fuqqaʕ nom d’unité +ahfuqqaʕfunqaʕfuqqāʕ< « sorte de bière ». VA >fāqiʕ + īn< « foncé, noirâtre ». Extension d’un élément bi-consonantique sémitique de l’Ouest {pq}, témoignée par l’araméen rabbinique et le syriaque pǝqaʕ « casser, fendre » ; cf. {FQḤ}, {FQŠ}, {FQṢ} et {FQH}. II. IH 188 >faqaʕtu mafqūʕun< (registre semi-correct), LZ >mafqūʕ al+ʕaynʔ.fqaʕu< (registre semi-correct), VA >nafqiʕ faqaʕt / afqaʕt faqʕ / ifqāʕ fāqiʕ faqqāʕ mafqūʕ al+ʕayn = nifaqqaʕ tafqīʕ< « arracher un œil ». >yatfaqqaʕ atfaqqaʕ tafaqquʕ = yanfaqaʕ anfaqaʕ< « être arraché (un œil) ». Variante phonétique de {FQʔ}, q.v. *{FQQ} (‫)فقق‬ AC >faqqūqā< « nom de lieu non-identifié ». *{FQLMNS} Voir {QQLMNS}. *{FQN} (‫)فقن‬ VA >tafqīn< (maṣdar) « produire des figues précoces ». >fuqqūnfaqqūnfqndš< « nom propre masculin ». < Latin fācundus « éloquent ». *{FQ(H)} (‫)فقه‬ VA >yafquh faquh fiqh fī< « comprendre » ; >nafqah faqaht = yatfaqqah atfaqqah tafaqquh mutafaqqih< « connaître, être connaisseur ». >nifaqqah tafqīh k< « rendre connaisseur ; enseigner (la loi islamique) » ; AL nifacáh facáht « or-

|| 75 Cette étymologie est certaine pour UT nº 3636 >fūqus al+baḥrī< « posidonie de Méditerranée » (Posidonia oceanica), corrompu chez BM comme >qūqus baḥrīfiqh< « loi islamique ». AL ficáha « ordres sacrées ; connaissance profonde » ; DC 14 ficáha al focahá, BD 12r >fiqahāta al+fuqahāʔifaqīh + fuqahāfaqī(h)faqī + fuqahā< « juriste musulman, homme versé dans la connaissance de la loi islamique » ; AL faquí + focahá « juriste musulman ; prêtre ; pivoine » ; jamáât al focahá « le clergé » ; LO Alfaqui(net), Alfaquinetel, Faquinet(a) « noms propres ».77 AL faquíha + át « prêtresse ». Voir {ʔḪR}, {ʔMR} I et {ŠYḪ}. Variante phonétique de {FQḤ}, q.v., ou une extension parallèle de l’élément bi-consonantique sémitique de l’Ouest {pq}; voir {FQŠ} et {FQṢ}, avec une évolution sémantique vers la compréhension profonde des choses. *{FKR} (‫)فكر‬ AC >afkar / fakkar fī< et ZǦ >afkar< « pense à » ; >yafkar hamm+ak< « il pense à tes soucis » ; IQ >afkar ʕalà ṣuḥbat+ī< « rappele-toi de ma compagnie ». GL >(y)ufakkiru tafkīrun< (registre haut), VA >nifakkar tafkīr mutafakkir fīnafakkar fakkar mufakkir fī = natfakkaraftakar< « penser » ; AC >tifakkar l+uh fī< « tu lui rappelles » ; >yifakkar l+ak fī< « il te rappelle ». GL >fikratun + fakarāt< (registre semi-correct), VA >fikrah + fikar = fikr + afkārfikar + afkārataraddadu fī ʔl+fikr taraddudu ʔl+fikr< « hésitation ». AL muféquir a xarr + ín « qui pense mal ». Voir {DWN} I. < Sémitique du sud {fkr}, cf. guèze fäkkärä « expliquer, interpréter ».78 *{FKK} (‫)فكك‬ GL >afukku mafkūkunnufukk fakakt fakk fakkāk + īn mafkūk k< « racheter de captivité ; démettre » ; AŠ 42*/5/1 >fakakt+uh< « je l’ai ouvert » ; 42*/4/3 >fakki qufl+ī< « l’ouverture de mon verrou ». VA >yanfakk anfakk< « être racheté ; être démis ». >yaftakk aftakk iftikāk< « racheter de captivité ». >fakk + fukūk< « mâchoire ». AL feqq a rracába « déboîtement du cou ». VA et MT >fakkāk< « chirurgien » ; AL faquíq + ín « racheteur des capitifs ». mafcúq arracába + uín arracáib « au cou déboîté ». Extension minimale d’un élément biconsonantique pan-sémitique {pk}, témoigné par l’hébreu et l’araméen rabbinique pikkāh « couler, dégoutter », et peut-être l’accadien pakku(m) « réflexion », où le sémanthème basique est « se détacher ».

|| 76 Cet usage de la racine {FQH} chez Alcalá ne reflète pas que son propos sectaire de substituer des connotations chrétiennes aux termes techniques de l’Islam. 77 Avec des suffixes de diminutifs romans dans la plupart des cas, et le dernier avec une forme féminine aussi. 78 Peut-être, selon Brockelmann (voir Leslau 1987 : 158), une utilisation métaphorique parallèle à celle de l’arabe {ʕql} du pan-sémitique {pkr}, cf. syriaque pǝkar « attacher », auquel on peut attacher l’accadien pakāru, probablement emprunté à l’araméen, et le nom de famille hébreu post-exilique pōkeret haṣ+ṣǝbayyim « celle qui attache les gazelles ».

*{FLČ} | 979

*{FKH/Y} (‫)فكه أو فكي‬ VA >natfakkah atfakkaht tafakkuh / fukāhah mutafakkih + īn bi< « rigoler, badiner ». GL >fākihatun + fawākihun< (registre semi-correct), VA >fākihah = fākiyah + fawākih = fawākīfākihah = fikyahaflutu< (registre semi-correct), VA >naflat falat falt(ah) + āt fālit min = yatfallat atfallat tafallut min = yanfalat anfalat minyaflat aflat< (impératif), AL neflét felétt felt nom d’unité +e +ít « échapper » ; IQ >falat raǧl+uh< « son pied glissa ». VA >nifallat taflīt = nuflit aflat iflāt muflit muflat / maflūt min< « laisser échapper, délivrer » ; >nifallat< « affoler ». >yatfallat atfallat tafallut< « devenir fou » ; SH >tafallat< « se défaire (un point de couture) ». ID šrd 1 >mflwtyn< « fuyards ». Voir {ḤBL}. Extension d’un élément bi-consonantique pan-sémitique {pl}, cf. hébreu hitpallēl « intercéder », araméen rabbinique pǝlal « séparer, diviser », syriaque pal « éclabousser », accadien palālum « surveiller », sudarabique épigraphique >tflw< « battre en retraite dans le désordre » et guèze fälfälä « jaillir », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{FLǦ} (‫)فلج‬ IH 300 >falaǧa< (registre semi-correct) « être frappé d’hémiplégie ». VA >nufliǧ aflaǧt iflāǧ mufliǧ k< « frapper d’hémiplégie ; épouvanter ». >yanfalaǧ anfalaǧ< « être frappé d’hémiplégie » ; AL nenfeléx enfeléxt « être épouvanté ». GL >fāliǧun< (registre haut), VA >fāliǧ + fawāliǧ< « hémiplégie ». GL >maflūǧun< (registre haut), VA et IQ >maflūǧ< « hémiplégique ». < Pan-sémitique {plg}, cf. hébreu pilleg, araméen rabbinique et syriaque pǝlag, guèze fälägä « diviser, séparer », sudarabique épigraphique >mflg< et accadien palgu(m) « fosse, canal ». *{FLČ} (‫)فلـچ‬ I. AL fílcha + file/ách « petit renard ; belette ». fílche + ít « chamois ».79 Probablement < bas-latin *bestula « petite bête ». II. CP 123.1 et 131.5 >flǧ< « Félix ». < Latin fēlīx, -īcis « heureux ». III. UT nº 2032 >filǧuh< « fougère mâle (Dryopteris filix mas) ».80 < Latin fĭlix, || 79 Cette signification est douteuse, car l’auteur veut traduire l’article de Nebrija « rebeço = oryx » et ne connaisait probablement aucun de deux, mais cf. le franc « biche ». Voir l’article bicho chez Corominas & Pascual, selon lesquels, le /f/ initial serait un obstacle insurmontable pour cette étymologie latine, mais voir aussi Corriente 1977 : 34 et n. 31, à propos des cas similaires dans les premiers temps de l’arabe andalou. 80 Voir aussi BCT III-1 : 398-399, à propos d’autres identifications.

980 | *{FLǦŠ}

- ĭcis, cf. Castillan helecho. IV. UT nº 2566 >fālǧah< « férule (Ferula communis) ». < Latin fistŭla. *{FLǦŠ} (‫)فلجش‬ DS >fīlǧūš< « serpentaire (Arum dracunculus) ». < Néo-persan fil guš « oreille d’éléphant ». *{FLǦN} Voir {TYN}. *{FLḤ} (‫)فلح‬ GL >afluḥu falāḥun mufliḥun< (registre semi-correct), VA >naflaḥ falaḥt falāḥ maflūḥ bitaflaḥ falāḥtaflaḥ naflaḥūnufliḥ aflaḥt iflāḥ mufliḥ + īn< « faire réussir ». IH 207 >falāḥah< (registre semi-correct), VA >filāḥahfāliḥ< « indigo excellent ». ZǦ >falīḥ< « heureux, celui qui réussit ». GL >fallāḥun< (registre haut), VA >fallāḥ + īn / +ahhflḥ< « réussir » et guèze fälḥa « bouillir », avec une évolution sémantique. *{FLD} (‫)فلد‬ MT >faldā< et >faldat+uh< « portion de l’armure comme un jupon ». < Roman andalou */FÁLDA/ < franc falda, cf. castillan falda. Voir {HLD}. *{FLḎǦ} (‫)فلذج‬ FḪ >fālūḏaǧ< « douceur d’amidon et miel ». < Pehlevi pālūdag « purifié ». *{FLR} (‫)فلر‬ IQ >fullār< « pâte feuilletée ». < Bas-latin foliaris. *{FLRS} (‫)فلرس‬ UT nº 4239S >fālīrīs< « phalaris noueux (Phalaris tuberosa) ».81 < Grec φαληρίς. *{FLRN} (‫)فلرن‬ AL florín + ít « florin ». Emprunt tardif au castillan. Voir {FRN} II. *{FLRNDL} (‫)فلرندل‬ AL flor nadél « mousse qui se forme sur la surface du vin ». < Roman andalou */FLÓR NÁTO/, littéralement « fleur née », avec le suffixe diminutif {+ÉḺ}.82

|| 81 Voir BCT III-1 : 394-395, à propos d’autres identifications. 82 Corominas & Pascual, s.v. nata « crème du lait » n’ont pas bien posé le problème étymologique de ce mot castillan. Il ne s’agit pas d’une substance « nageant » sur le lait, mais « née » (latin nāta) de celui-ci, le /t/ n’ayant pas été sonorisée parce que, tous comme dans le cas du latin flōs, -ōris, qui le precède, il s’agissait de mots semi-cultivés, dont l’évolution phonétique régulière n’a pas eu lieu, à cause de sa fréquence dans la langage de la messe et des orations ; néanmoins, quelques idiolectes suivaient l’évolution habituelle, parmi lesquels la forme répresentée ici par AL. Il est remarquable que ce mot ait préservé dans cette phrase en roman andalou le genre masculin du latin, comme en italien et en sarde uniquement, selon Corominas & Pascual, s.v. flor.

*{FLṬR} | 981

*{FLZDQ} Voir {FRZDQ}. *{FLZHRǦ} (‫)فلزھرج‬ UT nº 4759 >fīl zahraǧ< « lyciet (Rhamnus lycioides ou infectorius) ». < Pehlevi pīl zahrag « bile d’éléphant ». *{FLS} (‫)فلس‬ I. VA >nifallas taflīs kfallas< « frapper à la porte » ; IQ >yufallas asṭawwān< « on frappe à la porte extérieur ». VA >yatfallas atfallas< « être frappé (comme une porte) ». Probablement < araméen, cf. rabbinique pǝlas et pallēs « mettre en morceaux », une extension de l’élément bi-consonantique {pl} ; cf. {FLT}. II. VA >nifallas k = nuflis aflast iflās muflis muflas k< « déclarer en banqueroute ». IH 254 >uflisa< (registre semi-correct), VA >yatfallas atfallas tafallus = yanfalas anfalas = naftalas aftalas muftalisaflasfalsun< (registre haut), ZǦ et AC >falsfulūs< « argent » ; SH >fls al+kawkab< « pièce ronde au fond d’un plateau de balance ». VA >falās = iflāsfalās< « banqueroute ». < Araméen rabbinique et syriaque pūlsā < grec φόλλις. III. VA >fullūs féminin +ah + falālīsfullūs + falālisfalasṭīn< (registre semi-correct), GL >baladu ʔl+falasṭīnamuqaddamu ʔl+falasṭīna< « le préfect de la Palestine ». < Hébreu pǝlištīm, à travers l’araméen, cf. syriaque palesṭīnā. *{FLSF} (‫)فلسف‬ VA >nifalsaf k = yatfalsaf atfalsaf falsafahfaylasūfun< (registre haut), VA >faylasūf + falāsif(ah)fylswfynfalsafatun< (registre haut), VA >falsafahfalaṭūrah< « crinière ». < Bas-latin pilatura.83

|| 83 Voir DS II : 287 et Griffin 1961 : 127-128, à propos de cette étymologie. La graphie du mot dans le manuscrit est douteuse, car la première consonne pourrait également être un >bfylyṭušfullīṭiš< « scolopendre (Phyllitis ou Asplenium scolopendrium) ». < Grec φυλλῖτις. *{FLṬNS} (‫)فلطنس‬ DS >flāṭnus< « platane d’Orient (Platanus orientalis) ».84 < Grec πλάτανος. *{FLĠMN} (‫)فلغمن‬ SG >flġmwn(y)< « flegmon ». < Latin phlegmŏnē < grec φλεγμονή. *{FLF} (‫)فلف‬ CP 73.5 >flffylyp< « Philippe ». Voir {FLP}. < Latin Phĭlippus < grec Φίλιππος. *{FLFL} (‫)فلفل‬ VA >nifalfal kyatfalfal atfalfalatfalfal< « être poivré ; devenir comme le poivre ». GL >fulfalun< (registre semi-correct), VA >fulfal nom d’unité +ah< = >dār fulfalfulful abyaḍ< « cassier suavage (Casia ou Senna tora) » ou « hormin (Salvia horminum) » ; nº 3806 >f. al+sūdān< « souchet comestible (Cyperus esculentus) » ou « agneau chaste (Vitex agnus castus) » ou « poivre d’Éthiopie (Xylopia aethiopica) » ; nº 3802 >f. al+ṣaqālibah< « sarriette (Satureja sp.) » ou « agneau chaste (Vitex agnus castus) » ; nº 3798 >f. al+qurūd< « phillyrée à feuilles étroites (Phillyrea angustifolia) » ; nºs 2570, 3804 et 4901 >f. al+māʔ< « poivre d’eau (Polygonum hydropiper) » ou « saponaire (Saponaria officinalis) » ou « maceron potager (Smyrnium olusatrum) » ; nº 3797 >f. al+ḥaǧal< « lentiscus (Pistacia lentiscus) » ; IQ >aban fulfalfulayfal< « noms popres masculins ». DS >fulayfil< « libanote (Libanotis) » ; UT nºs. 3800 et 3801 « livèche (Levisticum officinale) » ou « agalloche (Aquilaria agallochum ou malaccensis) ». SH >falāfil< « vêtements rouges et jaunes des femmes noires ». DS >falāfilī< « mélange de plusieurs sortes de poivre ». LO Fulfeyr « nom propre masculin ».85 VA >mufalfal< « crépu ». Voir {FRFL}. < Sanscrit pippalī, dont la transmission ne semble pas avoir eu lieu à travers l’Iran, cf. araméen rabbinique pilpāl et pilpǝlā, et syriaque pelpel et pelpǝlā. *{FLFLMY} (‫)فلفلمي‬ DS >fulfulmūyah = filfilmūyah< « racine du poivrier ». < Néo-persan felfel muye. *{FLQ} (‫)فلق‬ VA >nifallaq taflīq kyatfallaq atfallaq tafalluq = yanfalaq anfalaq infilāqyatfallaqū< « ils crèvent de dépit ». IH 331 >falqun< (registre semi-

|| 84 Voir plusieurs graphies alternatives dans BCT I : 705. 85 Probablement une haplologie de */fulfal/+{ÁYR} « vendeur de poivre », avec le suffixe roman andalou de nom d’office, cf. ḫanzáyr sous {ḪNZR}.

*{FLL} | 983

correct), SH >flqfalaq alṣubḥfalaq(ūn)< « (éclat de) l’aurore ».86 VA >falqah + āt = falqah + falāʔiqfullāquʔl+ḥaṭabi< « éclats de bois à brûler ». IQ >fāliq al+iṣbāḥ< « celui qui fait percer l’aurore ». AL xéi la taflíq « (bois) à fendre ». mufállaq aâlé zéuch ≠ ĉaláĉa ≠ arbáâ ≠ ḳámce « coupé an deux ≠ trois ≠ quattre ≠ cinq ». UT nºs. 1792 et 3808 >mufallaq< « varietés de pêches ou de pistaches ». IQ >šāʕiran mufliq< « poète excellent ». Extension d’un élément bi-consonantique pan-sémitique {pl} (cf. {FLT}), témoigné presque partout dans le sémitique, cf. araméen rabbinique pǝlaq « fendre ; blesser », syriaque pelqā « hache », guèze fäläqä « jaillir », sudarabique épigraphique >mflq< « distribution de l’eau grâce à l’ouverture d’un barrage » et accadien palāq/ku(m) « égorger ». *{FLQTRY} (‫)فلقتري‬ SG >flqtāryah< « phylactère ». < Latin phylactērĭa < Grec φυλακτήρια. *{FLQNN} (‫)فلقنن‬ SG >flqnūn< « polygale (Polygala vulgaris) ». < Grec πολύγαλον. *{FLK} (‫)فلك‬ I. VA >nastaflak astaflakt istiflāk mustaflik ʕalà< « injurier ». VA >falkah + filakfalka(t)falakun< (registre haut) « sphère ; roue » ; VA >falak + aflākfalak< « ciel, sphère celeste » ; GL >ʕilmu ʔl+falak< (registre haut) « astrologie » ; >falaku ʔl+sāqayn wa+l+rukbatayn< « rotule » ; >ḏū arbaʕati aflākin< (registre haut) « à quatre roues ». IQ >falūk< « vent de l’ouest ».88 MT >al+falūkī< « nom propre masculin ». IQ >al+fallākī< « nom propre masculin ». Voir {DNW}. Le sémanthème basique de tous ces mots, « être rond », est déjà témoigné par l’ougaritique >plkalfulki< « les vaisseaux ». < Grec ἐφόλκιον « chaloupe qu’un gros navire traine derrière lui », diminutif de ἐφολκόν « qui attire à soi ».90 *{FLL} (‫)فلل‬ I. IQ >yufullifalla< « ébrécher, casser ». VA >nifallal taflīl kyatfallal atfallal< « être ébréché ou écorné ». >fall nom d’unité +ah + āt / fulūlastaflaktflw< « battre en retraite dans le désordre » et >tfl< « implorer », avec plusieurs évolutions sémantiques. II. AC >fallal+uh< « prédis-lui ». Variante phonétique de {FʔL}, q.v. III. DS et UT nº 3815 >full< « fruit de l’Inde qui ressemble aux pistaches ».91 *{FLMS} (‫)فلمس‬ UT nº 550 >falūmus< « molène (Verbascum thapsus) ». < Grec φλόμος. *{FLN} (‫)فلن‬ I. VA >fulān< féminin +ahfulān = al+fulānī féminin al+fulāniyyahfulīnfulīnpwrn< « ce nom », emprunté assez tôt par le sémitique du NordOuest, cf. hébreu pǝlōnī et syriaque pǝlān. Voir {BʔS}, {ḤNŠ}, {ḪLF}, {ḪMṢ}, {DFF}, {DWʔ}, {SʕY}, {ḌNK}, {ʕḎR}, {ʕLQ}, {ʕHD}, {ĠSL}, {ĠYW}, {QWM}, {NZL}, {NṢR} I, {WǦB} et {WZN}. II. UT nº 3660 >fln< « mercuriale vivace (Mercurialis perennis) ». < Grec φύλλον. *{FLNǦ} (‫)فلنج‬ UT nº 3737 >falanǧahiflunǧah< « cubèbe (Piper cubeba) ». < Néo-persan falanǧe. *{FLNǦYN} (‫)فلنجين‬ UT nº 3711 >flūmus< « herbe à l’araignée (Anthericum ramosum) ». < Grec φαλάγγιον. *{FLND(S)} (‫)فلند أو فلندس‬ AL Flándes « Flandre ». F/flandí « flamand ». Emprunts tardifs du castillan. *{FLNY} (‫)فلني‬ DS >flwnyā< « nom d’un électuaire ». < Grec τὸ φιλώνειον φάρμακον. *{FLW} (‫)فلو‬ VA >falāh + falawātfalawāt< « désert ». GL >faluwwun< (registre haut), IH 158 et IA >falūfaluwāfalū + aflāfulay< « poulain ». Extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {pl} (voir {FLT}), avec des évolutions sémantiques divergentes vers « se séparer des autres s’engageant dans le désert » et « sevrer un petit ».

|| 91 Voir BCT II : 601, n. 3, à propos du nom, à vocalisation et identification douteuses, de cette plante, qu’on retrouve comme fol dans les dictionnaires néo-persan, aussi avec plusieurs identifications.

K} | 985

*{FLY} (‫)فلي‬ I. VA >naflī falayt falī fālī + īnfalī< (maṣdar) « épouiller ». Aussi une extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {pl} (cf. {FLT}), avec la connotation de « séparer ou éloigner les poux ». II. VA >falyah + ātfalyā< « amas de bois à brûler ». < Latin făcŭla « petite torche ».92 III. DS >fulāyuh = fulayah< « pouliot (Mentha pulegium) ». < Latin pŭlēgĭum. *{FLYṬL} (‫)فليطل‬ FḪ >fulyāṭil< « un mets de poulet et pâte feuilletée ». Voir {FLR}. *{FLYN} (‫)فلين‬ I. VA >fulliyīn< « suie de cheminée ». < Latin fūlīgo, -ĭnis. II. UT nº 1382 >fūlyūn< « pouliot de montagne (Teucrium polium) ». < Grec πόλιον. *{FM} Voir {ʔLF}. *{FMM} (‫)فمم‬ IA >fammafam(ma)fammun< (registre semi-correct), GL >famun + ʔ.fwāh< (registre haut), VA >fum + afwām = fāh + afwāhfumm 2 fummayn + afmām / afwāh = fuwwahfumaymahfumm< « bouche » ; IH 299 >fī fami+hi< (registre semi-correct) « dans sa bouche » ; NQ hm 10/1/4 >fā+h< « sa bouche » ; IQ 176/1/3 >min fī+hmin fā+h< « de sa bouche » ; ID shr 3 >kān fā+h mdwrā< « sa bouche était ronde » ; MT >afmām akmām< « bouts des manches ».93 Voir {ʔLF}, {ŠḤW}, {FĠR}, {LṮṮ} et {MḌMḌ}. < Proto-sémitique *pū, cf. ougaritique >pffīnaǧ/k< « pierre ponce ». < Néo-persan finak « écume de mer ».

|| 92 Ces amas de pièces de bois inutiles qu’il fallait brûler pour s’en défaire, ce qu’on faisait à l’occasion de la fête de St. Joseph, saint patron des menuisiers, sont devenus à Valence des monuments en papier maché, appelés fallas. Autrement, il semble que ce mot arabe andalou est à l’origine du néo-arabe fālya et du turc falya « lumière d’une arme de feu ». 93 Cf. Castillan bocamanga, suggérant un emprunt au roman andalou.

986 | *{FNǦNKS *{FNǦNKS/ŠT} (‫)فنجنكست‬ UT nº 3831 >fanǧankastfnǧnkštnifannad tafnīd kfannad< « confondre, réfuter ». VA >yatfannad aftannad tafannud< « être confondu ou réfuté ». Peut-être < pehlevi *a pand « sans chemin ou conseil ». II. AL fúnda « fourreau, étui ». Emprunt tardif du castillan funda. *{FND/Ḏ} (‫)فند أو فنذ‬ IH 373 >fānīdfaynīd = fānīd nom d’unité faynīdahfāniḏfundaq + fanādiq< « écurie ; auberge » ; SH >f.ndūqfundaqfanidiqfunduqī + īn = funduq+ayr + īn< « intendant de l’écurie ; aubergiste » ; AL fondacáir + ín féminin +a + ít « aubergiste ». < Syriaque panduqiyūn < grec πανδοκεῖον. *{FNDK} (‫)فندك‬ FA et UT nº 3624 >f.nd.k< « aveinier (Corylus avellana) ». < Grec (κάρυα) πόντικα. *{FNDKN} (‫)فندكن‬ IH 281 >alfundukūnu< (registre semi-correct) « proue ». < Grec πανδοχεῖον. *{FNDMNT} (‫)فندمنت‬ SG >fundāmantuh< « un des livres apocryphes des Chrétiens ». < Latin fundāmentum. *{FNR} (‫)فنر‬ VA >fanār(ah) + fanānīrfunayyar< « lanterne ». Probablement < grec φανερός « visible », avec la signification de φανός. *{FNŠ} (‫)فنش‬ I. VA >finnīš + fanānīš< « mule ». Probablement < berbère afǝnniš « camard ».94 II. MT >funš< « nom propre masculin ». >funšī< « (monnaie) frappée par un des rois appelés Alfonso ». Voir {ʔLFNŠ} et {ḎHB}. *{FNQ} (‫)فنق‬ I. VA >nifannaq k< « dégoûter, ennuyer ». >natfannaq atfannaqt tafannuq mutafanniq fī< « être dégoûté ou ennuyé ». DS >fināq + funuq< « délicatesses de la table ». IQ >fanīq< « nom d’un chat ». ZǦ >mutafanniq< « minaudier ». < Ara-

|| 94 Cf. arabe marocain fǝnnī/ūš, selon Prémare X : 167.

*{FNY} | 987

méen, cf. rabbinique pinnēq « gâter » et syriaque panneq « donner plaisir », probablement < pehlevi pānag « protecteur ». II. IH 355 >fanīqahfanīqah + fanāyiq< « boisseau ». Peutêtre < latin pāgānĭca « rustique ».95 *{FNQS} (‫)فنقس‬ UT nº 3706 >fānāqas ʔyrqilyūn< « origan (Origanum virens ou vulgare) » ou « panais sauvage (Opoponax chironium) » ; nº 3707 >f. asqlabyūs< « échinophore (Echinophora tenuifolia) » ; nº 3709 >f. ḫyrwnyūn< « espèce de cachryde (Cachrys sicula) ».96 < Grec πανακὲς ἡράκλειον / ἀσκλεπίειον / Χειρώνειον. *{FNQʕ} Voir {FQʕ}. *{FNK} (‫)فنك‬ I. GL >fanakunfanak< « (fourrure de) fenec ». Voir {RʔY} et {FNǦ/K}. < Néo-persan fanak.97 II. AL fanéque + fanéq « falcon ». Emprunté au castillan alfaneque.98 *{FNN} (‫)فنن‬ VA >yatfannan atfannan tafannun mutafannin + īn< « être instruit dans divers genres de sciences ». >fann + funūn< « branche des connaissances humaines » ; IQ >fan + funūnfunūn< « espèce, sorte, classe » ; IQ >aš fanni ḏāk< « qu’est cela ? » ; >aš fanni zānī< « à quoi bon un putassier ? » ; >aš fann al+sayl< « qu’est ce que j’ai dit, une inondation ? ». AL fénna + funún « article ».99 VA >fanan + afnān< « branche d’arbre ». >šaǧarat an finyānah< « arbre touffu ».100 AL tefennún « délicatesse (à la table) ». mufénnin + ín « gourmet » ; axiit mufeninín « délicatesses (à la table) ». < Sémitique de l’Ouest {pnn}, cf. ougaritique >pnt< « vertèbres », hébreu pinnāh « coin » et guèze fännä « faire la guerre tout seul ». *{FNY} (‫)فني‬ GL >afnī ʔl+fanāʔu fānin< (registre semi-correct), VA >yafnā fanā fanā fānī + īn = yanfanā anfanā infinā biyafnà/ī fanayt fanā fānī = anfanatfānī< (maṣdar), AL na/efní a/efnéit fené mufní « s’évanouir, disparaître ; s’extinguer ».

|| 95 Cf. Castillan fanega (voir Corriente 2008a : 295, s.v. faneca). Cette forme raccourcie est témoignée par l’araméen rabbinique >pnyqānafnī afnayt ifnā mufnī kafnà afnā+nīafnā+hu< (registre haut) « faire disparaître ; annihiler » ; IQ >tafnà al+layālī wa+las tafnī+h< « les nuits s’écoulent sans pouvoir lui mettre fin » ; 182/5/4 >afnaytu ʕumr+ī ʕalà ʔl+milāḥ< « j’ai gaspillé ma vie pour les beaux » ; >ǧī tafnī matāʕ+ī< « viens, gaspille ma fortune ». DC 16 me yufní « immortel ». AL gairi fené « immortalité ». féni + ín « périssable », VA >ġayri fānī< « immortel ». < Pan-sémitique {pnw/y}, cf. hébreu pānā, araméen rabbinique et syriaque pǝnā, accadien panû(m) « se tourner » et guèze fännäwä « renvoyer », dénominaux de « face », cf. ougaritique >pnmfnw< « façade d’un édifice », avec une évolution sémantique particulière en arabe. *{FHD} (‫)فھد‬ IH 300 >al+fahadu< (registre haut), GL >fahdun< (registre haut), VA >fah(a)d + fuhūd< « guépard ». Sans parentage sémitique, il pourrait s’agir d’un emprunt à l’égyptien ancien >m3fd.tal+fahru = fahru ʔl+mihrāsfihr< « pilon de mortier ». En principe, c’était une grosse pierre pour broyer quelques substances, cette racine arabe étant une extension de l’élément bi-consonantique {pr}, dont le sémanthème basique est « couper, crever, ouvrir » (voir {FRṮ}). *{FHM} (‫)فھم‬ GL >(y)afhamu fahimtu fahmun< (registre haut), VA >nafham fahamt fahm fahīm + īn / fuhamā fāhim mafhūm k = yatfahham atfahham tafahhumtafham fahamta fuhim fahmafham+nī< (impératif), AL nefhém fehémt fehm féim + ín mafhúm + ín « comprendre ». GL >(y)ufahhimunifahham tafhīm k = nufhim afhamt ifhām mufhim mufham k< « faire comprendre ». VA >yatfāham atfāham< « se comprendre mutuellement ». >yanfaham anfaham< « être compris ». >nastafham k ʕan / fīyustafham istifhām< « interroger, questionner ». IQ + >afhām< « intelligences, esprits » ; GL >qalīlu ʔl+fahm< (registre haut), VA >qalīl al+fahm< « stupide » ; AL bifehém « consciemment ». IQ >fahīmmā afham+uh< « qu’il est intelligent ! ». Voir {ŠRʕ} et {ʕLM}. Racine isolée dans le sémitique, probablement dérivée de {F(M)W}, cf. {FWH}. *{FW} (‫)فو‬ UT nº 3817 >fū< « valériane des jardins (Valeriana Dioscorides) ». < Grec φοῦ. *{FWT} (‫)فوت‬ GL >afūtu< (registre haut), VA >nufūt fut fawt fāʔit + īn = yatfawwat atfawwat tafawwut min< ; IQ >nufūt fātfāt fāyitfit fīt+u ≠ ak< « passer ; échapper ; manquer » ; AL >nifút futt fut< « être en retard » ; VA >yufūt fāt fawt

|| 101 Voir Erman & Grapow II : 29.

*{FWR} | 989

fāʔit al+amr< « tomber en désuétude, déchoir » ; IQ >fāt+anā maʕnā+h< « nous ne saissisons pas sa signification ». VA >nifawwat tafwīt< « laisser échapper » ; MT >fawwatat t.faww.t tafwīt< « aliéner (une propriété) » ; AL nifaguéd faguédt « retarder ». VA >natfāwat atfāwatt tafāwut mutafāwit< « dépasser ». >naftāt aftatt iftiyāt muftāt ʕalà< « nuire ». >fawātfawǧ< « foule ». Peut-être une métonymie du maṣdar fawǧ « diffusion d’un parfum », probablement emprunté à l’araméen, cf. rabbinique pūg « s’évaporer ». 102 *{FWǦṮL} (‫)فوجثل‬ VH >fūǧiṯlā< « tumeur chaude ». < Grec φύγεθλα. *{FWČL} (‫)فوچل‬ GL >fawǧīlun< (registre semi-correct), AL méngel fauchí/él + menígil favchelín « faucille ». < Latin falx, -cis, avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÉḺ}. *{FWḤ} (‫)فوح‬ GL >yafūḥu< (registre haut) VA >nufūḥ fāḥ fuḥt fawḥ / fayḥah + āt fāʔiḥ + īn = yatfawwaḥ atfawwaḥfāḥ yifūḥyifūḥ b+al+nayk< « on sent la copulation » ; AL nifóh lal máâç « on sent les chèvres ». VA >nifawwaḥ k< « parfumer ». AL nifayáh fayáht « répandre une odeur ». GL >fawḥun samāwiyyun< « parfum céleste ». AC >fayḥāfāyiḥatun< (registre semi-correct), VA >faw/yḥah + āt< « bonne odeur ». >fawwāḥ< = IQ, AL faguáh + ín « parfumé, odorant ». fayáh + ín « ayant une odeur (bonne ou mauvaise) ». NQ mg 3/3/2 et AŠ 96/6/2 >afwaḥ< « plus parfumé ». < Sémitique de l’Ouest {pwḥ}, cf. hébreu, araméen rabbinique et syriaque pāḥ « souffler » et même guèze foḥa « fendre ». *{FWR} (‫)فور‬ I. GL >afūru yufūr fār fawr / fawarān fāʔir fawwāryufūr< « bouillonner ». AL nifaguár faguárt « jaillir ».103 IQ >fawrā fawrā< « vite ! » ; VA >ʕalà ʔl+fawr< « sur le champ ». >fawwārah + āt< « source d’eau, fontaine ». < Sémitique de l’Ouest {pwr}, cf. hébreu pūrāh « pressoir » et syriaque ettǝfīr « être enragé ». II. VA >fūr< « marché », MT « coutume, loi particulière ; cour de justice » ; GA 2 et 8 >ʕalà fw(y)r tuṭīlah< « selon la coutume de T. ». Voir {RFʕ}. < Latin fŏrum.

|| 102 Autrement, la signification basique de ce mot étant « légion », il pourrait plus simplement dériver de la phrase fī waǧh « en direction de ». 103 Peut-être « faire jaillir », dont le verbe instransitif serait niforr farárt forr « salir algo por encima » (selon Alcalá), avec une confusion morphologique avec {FRR}.

990 | *{FWZ} *{FWZ} (‫)فوز‬ VA >nufūz fuzt fawz / mafāz fāʔiz + īn< « échapper » ; AC >yifūz< « avoir du succès » ; >bi+h yifūz< « il l’enlève » ; ZǦ >fāz b+al+laḏḏāt< « jouir des plaisirs » ; IQ >fuzt ana barāʔ+ī< « je m’en tirai bien » ; >fāz man ǧasar< « la fortune sourit aux audacieux » ; 189/2/1-2 >ḏ̣anna an yufūz bi+wiṣāl< « il pensait obtenir des faveurs ». VA >nifawwaz tafwīz k min< « laisser échapper » ; AŠ 40/1/2 >fawwaz+nī bifawz+ī< « il m’accorda la victoire ». VA >fawz< « salvation éternelle ». GL >mafāzunmafāzah + mafāz / āt< « refuge ». Voir {ŠHD}. Variante phonétique de {FZZ}, q,v, *{FWḌ} (‫)فوض‬ VA >nifawwaḍ tafwīḍ k li< « confier une affaire ». >yatfawwaḍ atfawwaḍ< « se fier à Dieu ». >al+nās fawḍà< « les gens n’ont pas de chef ». AL ruzl mufáguad + ruçul ín « légat a latere ». Probablement une contraction (naḥt) de la phrase fī ʕiwaḍ « au lieu de ». *{FWṬ} (‫)فوط‬ VA >fūṭah + fuwaṭ< « serviette ». < Sanscrit puṭa.104 *{FWFL} (‫)فوفل‬ UT nº 3827 >fawfal< « aréquier (Areca catchu) ». < Néo-persan pupal. *{FWQ} (‫)فوق‬ GL >afūqu< (registre haut), VA >nufūq fuqt fāʔiq mafūq k ʕalà fīfāq ʕalà< « surpasser, être supérieur » ; >fāqat awǧāʕ+uh< « ses douleurs étaient extrêmes ». VA >nufīq = nu/ifīq fiqt / afaqt ifāqah mufīq + īn minnifīq minfāqkit+tifīq humūm+ī< « mes soucis seraient apaisés » ; AC >tifīq min nuʕās+ak< « tu te réveilles de ton sommeil ». AL nifayáq fayáqt mufáyaq + ín « (r)éveiller ». GL >fāqatun< (registre haut), VA >fāqah + āt< « faim ; misère ». GL >fawqa/ā< (registre haut et registre semi-correct), VA >fawqafawqfūq< ; IH 299 >fūq+ak< « sur toi », IQ >fawq+uh< « sur lui » ; AL li fáuq, IQ >li/afawq< « vers le haut », >fawq fawq< « très haut » ; >min fawqi ḫadd+ī< « sur ma joue » ; AC >min fawq< « d’en haut » ; MT >maḏkūr fawq+uh< « susdit ». AL fauquí + ín, féminin MT >fawqiyyah< « supérieur ». IQ >fāyiq< « excellent » ; GL >fāyiqun fī ʔl+ʕilmi< (registre semi-correct) « très savant ». Voir {ḤWL}, {QDR}, {KFY} et {NḎ̣R}. < Sémitique de l’Ouest {pwq}, cf. hébreu pāq « hésiter, vaciller », araméen rabbinique pūqīṯā « vacillation », et guèze foqä « sauter, bondir ».

|| 104 Voir DS II 297 à propos de l’évolution sémantique de ce mot, traduit par vita de lino (lire vitta) chez VA, et dont les formes néo-persanes empruntées à l’arabe ne peuvent pas avoir transmis le mot indien.

*{FY} | 991

*{FWL} (‫)فول‬ I. GL >fūlun< (registre haut), VA >fūl nom d’unité +ah + afwālfūlfūl nom d’unité fūlā = fūlahfāl ḥaššādī ≠ rūmī ≠ abyaḍ ≠ šāmī ≠ miṣrīf. miṣrī ≠ biǧādī105 ≠ iṭrabulsī ≠ abyaḍ ≠ aḥmar< « espèces de fèves » ; nºs. 3822 et 2552 >f. al+šuʕāl< « espèce de cachryde (Cachrys sicula) » ou « séséli de Crète (Tordylium officinale) ». VA et ZǦ >fawwāl + īn< « marchand de fèves ». >mafwalahmafwalah + āt / mafāwilpr< (cf. copte p+ouro), bientôt emprunté par le sémitique de l’Ouest, cf. hébreu pōl, araméen rabbinique pōlā et guèze ful. II. UT nº 3818 >fuwāllah< (Galium minutulum) ». Diminutif roman andalou de >fuwwahfāwīnāyufūh fāh fawh fāʔih mafūh bi< « prononcer ; dire ». GL >yufawwihu< (registre semi-correct), VA >nifawwah tafwīh k = yatfawwah atfawwah tafawwuhyifawwahfawwahatfawwahfuwwihat b.+l+ʔafāwīh< « assaisonner, épicer ». VA >tafwīh + tafāwīh / afāwih< « condiment ». Voir {F(M)W}, dont cette racine n’est qu’une variante phonétique. *{FWW} (‫)فوو‬ IH 201 >fawwatun< (registre semi-correct), LZ >fawwahfawwah< « garance (Rubia tinctorum) » ; DS >f.wwah barrāniyyah< « gratteron (Galium aparine) ». < Araméen, cf. rabbinique pūʔāh et syriaque pūṯā.106 *{FY} (‫)في‬ GL, IQ, ZǦ et AC >fīfiy+ya ≠ fī+k ≠ fī+h(i) ≠ fī+kumfī+h ≠ fī+hā ≠ fī+hum ≠ fī+nā< « en moi ≠ toi ≠ nous ≠ vous ≠ lui ≠ eux » ; IQ 173/4/2 >fī ǧamāl+ak< « à cause de ta beauté » ; 174/0/1 >fī+mā yasurr+anī ǧīt< « tu est venu pour ce qui me réjouit » ; NQ mg 23/2/2 >iṯnayn fī ʔṯnayn< « par pairs ». Voir {ʔNṮ}, {BDʔ}, {BṬL}, {PQṬ} I, {ṮBT}, {ṮQB}, {ḤZZ} I, {ḤSB(Š)}, {ḤLL} I, {ḤYN}, {ḪDM}, {ḪWR} II,

|| 105 Ainsi chez UT et >ḥaššādī< chez DS, peut-être à corriger tous deux par >biǧāwī< « de Bougie ». 106 Probablement emprunté à une langue anatolienne, cf. hittite puwatti, selon A. Kloekhorst 2008 : 685. 107 Mais seul un f devant l’article invariable al, les cas ou l’on trouve fil étant des classicismes.

992 | *{FYʔ}

{DḪL}, {ḎĀ}, {RBW}, {RSḪ}, {RHḌ/Ṭ/D}, {RWḤ}, {STT} I, {SLḤ}, {SWʕ}, {ŠʕL}, {ṢBḤ}, {ṢḪR(L)}, {ṢRF}, {ḌMN}, {ṬLʕ}, {ʕRB}, {ʕWR}, {FRǦ}, {FRĠ}, {QBL}, {QDM}, {QRB}, {QṬR}, {QLB}, {QWY}, {KTB}, {KRR}, {KLL} I, {KLM}, {LĀ}, {LWY}, {MĀ}, {MḌ/DY}, {MʕD}, {NZL}, {NFS}, {NWʕ}, {NWM}, {HBṬ}, {WǦH}, {WḤD}, {WZN} I, {WSʕ}, {WḌʕ}, {WḎ̣B} et {WQT}. Cette préposition caracteristique de l’arabe est le résultat de la phrase *bi+fī « dans la bouche de ». *{FYʔ} (‫)فيء‬ VA >nifayyī fayyayt fayy / fayʔ mufayyī mufayyā k< « saccager, piller » ; AL nifa/eyí fa/eyéit féy/i muféi + mufayyín « saccager ; voler les deniers publiques ; confisquer ». VA >yatfayyā atfayyā tafayyī< « être saccagé ». IQ >fay< « butin » ; AŠ 89/1/4 « ombre ». AL amr bal féi « ordre de confiscation » ; çáhib al féy = muféy + ín « administrateur des biens confisqués ». < Sémitique du sud {fyʔ}, cf. sudarabique épigraphique >hfʔ< « prendre comme butin » et guèze fäy(y)ätä « piller, voler ».108 *{FYṮMN} Voir {ʔFṮMN}. *{FYǦ} (‫)فيج‬ AL nifayách fayáxt « ceindre ». IH 320 >fayǧah< « ceinture pour un bébé » ; AL fáyja + át, diminutif fuáyja + gít « ceinture, bande » ; IW I : 464.25 >fǧh< (lire >fyǧhfayḥ< « région plate dans le cours d’un fleuve ». Peut-être une métonymie de {FWḤ}, q.v. *{FYD} (‫)فيد‬ GL >afīdu< (registre semi-correct), VA >nufīd afadt ifādah mufīd + īn mufād + īn k = nastafīd astafadt istifādah mustafīd mustafād k min / biyifīd+uh tifīd+aktifidfāyidatun< (registre semi-correct), VA >fāʔidah + fawāʔidfāyid + fawāyidfāyidah + fawāyidfāyidbi+lā fāʔidah< « sans profit » ; AL quélme bíle féyda + quelím b.f. « parole vaine ». MT >afyad< « plus utile ». Voir {ṬLʕ}, {ʕYŠ} et {FḌL}. Sans parentage sémitique, hormis le sudarabique épigraphique >yfd< « appartenir exclusivement à », cette racine arabe serait une contraction (naḥt) de la phrase arabe fī yadi+ « dans la main de ». *{FYR} (‫)فير‬ CP 45.10 et 123.2 >fyr< « Pierre ». Voir {FṬRŠ} et cf. ancien castillan Pero et catalan Pere.

|| 108 Peut-être une variante phonétique de {FʔY}, q.v. ; d’un autre côté, on dirait qu’il y a une métonymie par laquelle « voler » est exprimé par « mettre à l’ombre ».

*{FYF} | 993

*{FYRZ(Ǧ)} (‫)فيرزج‬ GL >fayrūziǧyāqūtatun fayrūziyatun< (registre semi-correct) « jaspe ». Voir {ZMRD/Ḏ}. < Pehlevi piruzag. *{FYS} (‫)فيس‬ AC >fīs< « pfut ! ». Probablement < {BʔS}, q.v. *{FYSR} Voir {P/FYS/ṢR}. *{FYSN} (‫)فيسن‬ AL faysán + ít, diminutif fuáysan + ít « faisan ». Emprunt tardif au castillan. *{FYŠ} (‫)فيش‬ I. AL nifayách fayáxt « se vanter ». GL >fayyāšatun< (registre semi-correct), VA >fayyāšah + ah< « flacon ».109 Probablement emprunté à l’araméen, cf. rabbinique afēš « élargir, augmenter ». II. HB 89.12 >f+yš ybġd ʔl+ḫmr< « pour lui faire haïr le vin » ; DC 11 fix tanjamáâ máha « afin de copuler avec elle » ; 20 fix neqdér nahdhór « afin de pouvoir y être ». Variante phonétique de /bá/Íš/ ; voir {BŠ}. *{FYŠL} (‫)فيشل‬ AL féyxel + feíxil « verge, pénis ». Extension de {FYŠ} avec un vieux morphème diminutif pan-sémitique {+l}, déjà connue des lexicographes natifs, qui rendent fayš(al)ah par « gland de la verge ». *{FYḌ} (‫)فيض‬ GL >afīḍu fayḍun fāyiḍun< (registre semi-correct), VA >yifīḍ fāḍ fayḍ / fayaḍān fāʔiḍ ʕalà = yatfayyaḍ atfayyaḍfāḍ< « en rester (un surplus) ». VA >nifayyaḍ knufīḍ afaḍt ifāḍah mufīḍ mufāḍ k< « faire déborder ; annoncer, répandre une nouvelle ». >yastafī/āḍ astafāḍ< « être annoncé ou publié ». ZǦ >fayḍ< « inondation ». IH 330 >ḥadīṯun mustafāḍun< (registre semi-correct) « histoire très connue ». < Sémitique de l’Ouest {pwḍ}, cf. hébreu pāṣ « s’inonder » et syriaque payyeʕ « rincer la bouche ». *{FYṬR} (‫)فيطر‬ CP 155.4 >fyāṭr< « Viator (nom propre masculin) ». < Latin Vĭātŏr. *{FYF} (‫)فيف‬ VA >fayfā + fayāfī< « désert ». Probablement < araméen, cf. rabbinique pīf(āh) « bord », una variante géminée de {F(M)W}, q.v.110

|| 109 Ainsi appelé à cause du bruit qu’il fait lorsqu’on le remplit d’eau; voir Corriente 1985a : 108109. 110 Les Sémites ont souvent désigné les régions au bord du désert par « bouches », cf. l’araméen rabbinique pum dans le nom de lieu Pumbǝdīṯa (« entrée au désert ») et l’arabe ṯaġr « frontière ».

994 | *{FYL} *{FYL} (‫)فيل‬ I. GL >fīlun + fiyalatun< (registre haut), + IH 219 >fayalatun< (registre semicorrect), + LZ >fīlahfīl + fiyalahfīlnalʕab bi+fīl+ī< « j’avance mon fou » ; GL >ʔaḏ̣mu / ḍirsu ʔl+fīl< « ivoire ». AL filí « éléphantin ». Voir {TFḤ}, {ḤBQ(Ḻ)}, {DWʔ}, {ḎNB}, {RʕY}, {ʕQD} et {MRR} II. < Pehlevi pīl. II. VA >nifayyal tafyīl kyatfayyal atfayyal< « être versé ou répandu ». IQ >fiyāl< « jeu où l’on cache un objet dans un de plusieurs tas de sable qu’il faut deviner ».111 Variante phonétique de {FʔL}, q.v.

|| 111 Mentionné dans le vers 5 de la muʕallaqah de Ṭarafah.

(‫ )ق وگ‬Qāf et Gāf *{QĀF} (‫)قاف‬ IQ >qāf + ātniqabbab k< « surmonter d’une coupole ; voûter » ; IH 306 >qabbabati ʔl+marʔatu al+taqbībatu< (registre semi-correct) « plier son voile (une femme) comme une coupole ». GL >qubbatun< « chambre à coucher » ; VA >qubbah + qiba/ābqibabun< (registre haut) coupole ; voûte ; tente », IA >qubbahqubbat al+furn< « voûte du four ». Voir {TYN}, {FSṬ} et {QBW}. < Pehlevi gumbad « coupole ».2 II. VA >qubbah+ ātq.bbahqubbatun< « capuchon ». IH 318 >qabbatuʔl+burnus< « capuchon du burnous ». Variante phonétique de {QBʕ}, q.v.3 IV. IH 335 >qubbunqabbun< « coupe sans anse » ; DS >qubb ʔl+ṣārī< « hune ». Voir {QWB(L)}. < Latin cuppa. *{QBTR} (‫)قبتر‬ UT nº 2541 >q.būtriyyah< « renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus) ». Attribuée à Qabtūr, aujourd’hui Isla Mayor (= la grande île), dans le cours du Guadalquivir. Probablement < Latin captōrum « des piégeurs ». *{QBT/DL} et {QBLD} (‫)قبتل أو قبدل أو قبلد‬ MT >qabitluh = qabidlu = qabildu< « chapître, conseil ». Voir {QDM}. < Latin căpĭtŭlum. *{QBḤ} (‫)قبح‬ GL >qubḥun< (registre haut), VA >yaqbuḥ qabuḥ qubḥ / qabāḥahqubḥniqabbaḥ taqbīḥ ktiqābiḥ+uh< « tu lui fais un affront ». GL >aqbiḥu< (registre semi-correct) « faire quelque chose d’abominable ». VA >yatqabbaḥ atqabbaḥ taqabbuḥ< « devenir laid ». GL >astaqba/iḥu mustaqbaḥun< (registre semi-correct et registre haut) « trouver laid ou vilain ». >qa-

|| 1 Nom emprunté au cananéen, comme en hébreu qōf « singe », car ce signe alphabétique rappellerait la forme de cet animal ; voir Driver (reédition S. Hopkins) 1976 : 169. 2 Mais les témoins de l’hébreu qubbāh « tente ; voûte », araméen rabbinique qūbtā « voûte (des cieux) » et syriaque qǝbābā suggéreraient une racine sémitique de l’Ouest {qbb/w}, probablement une extension minimale d’un élément bi-consonantique {qbb}, présent aussi dans {qbr} et peut-être {qbḍ}, etc. 3 Contaminée phonétiquement par {QBB} I et {KPP}.

996 | *{QBḎ}

bīḥun< (registre haut), VA >qabīḥ + qibāḥqābiḥah< (lire >qabīḥahqabīḥ< élatif >aqbaḥ< « laid, vilain » ; GL >qabīḥan< « vilainement » ; >fāʕilu ʔl+qabīḥ< « malfaiteur ». Probablement une variante phonétique de {qbʕ}, avec quelques connotations sémantiques similaires dans l’arabe classique. *{QBḎ} Voir {QBṬ} II. *{QBDL} Voir {QBTL}. *{QBR} (‫)قبر‬ GL >maqbūrun< (registre haut), VA >nuqbir aqbart iqbār maqbūraqbaratyanqabar anqabar< « être enseveli ». GL >qabrun< (registre haut), VA >qab(a)r + qubūrqab(a)rqabrqabrun fī ḥaǧarun< (registre semi-correct) « sarcophage ». DS >ḥaǧar qubūrī< « espèce de pierre » ; >ḥufratun qubūriyyah< « trou creusé ressemblant une fosse sépulcrale ». IH 128 >muqbarahmaqbarah + maqābirmaqābirqbrqtbrn< être enterré ». *{QPR} (‫)قـپر‬ VA >qabarrah + ātqabarrahq.b/mrūn< « lyciet ≠ l. commun ≠ l. d’Europe)» (Lycium afrum ≠ barbarum ≠ europaeum). < Roman andalou */KA(M)BRÓN/ < latin crābro, -ōnis « frelon », à cause d’une métonymie. *{QBS} (‫)قبس‬ VA >naqtabas iqtibās min nur+ak< « demander ou prendre du feu chez quelqu’un » ; IQ >taqtabas min+k al+ʕaqal< « elle t’enlève le bon sens ». GL >qabsun< (registre semi-correct), VA >qab(a)s + aqbās = miqbas + maqābisabū qubays< « nom d’une montagne près de la Mecque ». Probablement le résultat d’une contamination entre {qbḍ} et {ḥbs}, q.v. *{QBSR(T)} (‫)قبسر أو قبسرت‬ AL cabçár(t) « pierre ponce ». Corruption graphique de qayšūr, q.v. sous {QYŠR}.

*{QBḌ} | 997

*{QBSṬ(Ḻ)} (‫)قبسط أو قبسطل‬ UT nº 3863 >qabsāṭah< « phalaris noueux (Phalaris aquatica) ». nº 4213 >qabsaṭ(y)āllah< « espèce de centaurée (Centaurea ornata / melitensis) ».4 Voir {QNBSṬL}. < Roman andalou */KABEC+ÁTA/ « à têtes », avec un suffixe diminutif dans le deuxième cas. *{QBSṬRḎL} (‫)قبسطرذل‬ UT nº 4283 >qabis ṭurḏuh< et 4377 >qabis ṭurḏ(y)āl< « chardon acanthe (Onopordon acanthium) » ou « onopordon d’Illyrie (O. illyricum) ».5 < Roman andalou */KABÉCA/ /TÓRDO/ ou /TORD+(Y)ÉL/ « tête de (petite) grive ». *{QBSL/Ḻ} (‫)قبسل‬ MT >qabsāl< « oreiller » ; AL cabcíl nom d’unité cabcíl(l)a « artichaut sauvage ». < Roman andalou */KABEC+ÁL/ et */KABEC+ÉḺA/ < latin hispanique capitia « tête » avec un suffixe adjectival ou diminutif. *{QBSYR(WL)} (‫)قبسير أو قبسيرل‬ UT nº 4868 >qabsayrah< « pavot officinal (Papaver somniferum) ». nº 4021 >qabsayrūlah< « cardoncelle bleue (Carthamus caeruleus) » ou « ziziphore (Ziziphora capitata) ». < Roman andalou */KABEC+ÁYRA/ « à têtes », avec un suffixe diminutif dans le deuxième cas. *{Q/KPŠQ/KL} (‫)قـپشقل أو قـپشكل‬ MT >qabišq/kul = kabšqūlqabišqūlah « maître de chapelle ». < Occitan capiscol < latin căpŭt schōlae. *{QBṢN} (‫)قبصن‬ VA >qabṣānah + qabāṣin< « sorte de manteau ». < Bas-latin capitiana. *{QBḌ} (‫)قبض‬ GL >aqbiḍu qabaḍ qabḍun qābiḍun maqbūḍun = ataqabbaḍu< (registre haut) « prendre, saisir » ; VA >naqbiḍ qabaḍt qabḍ qābiḍ + īn / qubbāḍ maqbūḍ k< « prendre, saisir ; arrêter » ; AL naqbíd cabátt cabd nom d’unité +a « prendre, saisir ; recevoir ; percevoir » ; SH >qabaḍ< « plier (un doigt) » ; IQ >yaqbaḍ al+arwāḥ< « il ôte les vies » ; >yaqbaḍ ǧunayyaḥ ʕalà ǧunayyaḥ< « les parties flottantes (d’un vêtement) s’entrechoquent », IZ 14/3/2 >qabaḍ ʕalī+h yamīn+uh< « sa main droite l’empoigna » ; AŠ 8/1/3 >taqbiḍ+nī haybat+ī< « mon respect me gêne ». AL nicabbád cabbádt tacabbúd « payer ; délivrer ». MT >al+taqabbuḍ ʕalà ǧism+uh< « son arrêt ». VA >yanqabaḍ anqabaḍ(t) inqibāḍ munqabiḍ (min / ʕan)< « être pris ou saisi ; abhorrer ; IQ >anqabaḍ< « se fâcher ». >qabḍ< « mort, trépas » ; >bi+qabḍi nār+ī< « lorsque mon feu s’allume » ; MT >ṣār bi+qabḍ< « venir dans les mains de ». >qabḍ(at) al+ṯaman< « perception du prix ». GL >qabḍatun< (registre haut) « poignée » ; VA >qabḍah + qibāḍqābiḍqābiḍ al+arwāḥ< « l’ange de la mort ». DS >quwwatun qabbāḍatun< (registre haut) « astringence ». IQ et AC >inqibāḍ< « sévérité ». IH 141 >maqbaḍun< (registre semicorrect), GL >miqbaḍun< (registre haut), VA >maqbaḍ al+qullah + maqābiḍmaqābiḍmaqbaḍ + maqābiḍmaqbiḍu saṭlin< (registre semi-correct) « bout du turban qu’on fait passer sous le menton ». VA >maqbūḍ ʕalà< « fâché ». Voir {ṮQF} et {NZL}. < Sémitique de l’Ouest {qbḍ}, cf. ougaritique >qbṣ< « réunion », hébreu qābaṣ « réunir », araméen rabbinique et syriaque qǝbaʕ « insérer ; établir », sudarabique épigraphique >qbḍ< « gendarmerie » et guèze qäbṣä « désespérer ». *{QBḌ/Ḏ/Ṭ} IH 56 >qubbayḍunqubbayḏqubbayṭ< « sorte de pâtisserie ». Probablement < araméen rabbinique qābūṭ « jarre pour des conserves ».6 *{QPṬRN} (‫)قـپطرن‬ VA >qabṭurnuh< « triangle ». < Bas-latin caput ternum.7 *{QBṬL} (‫)قبطل‬ VA >qabṭal + qabāṭil< « débit d’eau ». < Latin căpĭtālis.8 *{Q(B)ṬL} AL niquebtél quebtélt tacabtúl « coudoyer, donner de coups de coude ». VA >qubṭall + āt / qabāṭil = quṭal + qawāṭilqubṭālqubṭālun< (registre semi-correct), VA >qubṭāl + qabāṭil< « règle ». SH >muqabṭal< « ayant le poids et les mesures correctes ».9 < Latin cŭbĭtus, avec le suffixe diminutif roman andalou. *{QPṬLY} (‫)قـپطلي‬ SG >qbṭwlyhqabṭūn< « mulet cabot (Mugil cephalus) ». < Roman andalou */KABETÓN/ < latin căpĭto, -ōnis « têtu ; muge », cf. castillan capitón. *{QBṬYR} (‫)قبطير‬ UT nº 4119 >qabu ṭiya/ārrah< « Mille-feuille (Achillea millefolium) » ou « myriophylle à épi (Myriophyllum spicatum) ». < Roman andalou */KÁBO (AD) TÉRRA/, littéralement « avec la tête au sol », cf. catalan cap a terra.

|| 6 Voir DS II : 310 et Corriente 2008 : 89, s.v. alcotín. 7 Mais ce mot était probablement confondu avec le bas-latin *capiturnus « têtu », sobriquet d’une famille célèbre à Badajoz. 8 Mais la signification de ce mot, inséré dans l’article aqueductus, à côté d’autres termes en rapport avec l’irrigation, est douteuse. Il pourrait s’agir du point où l’eau jaillit et donc commence sa conduction dans un aqueduc. 9 Mais voir la n. 285, p. 42 de la nouvelle édition de ce texte par P. Chalmeta et F. Corriente.

*{QBL} | 999

*{QBʕ} (‫)قبع‬ DS >qubʕ + aqbāʕ< « casque » ; IH 301 >qūbaʕatun< (registre semi-correct), GL >qubāʕatun< (registre semi-correct), IQ et AC >qubāʕahqbʕ< « coupe » et guèze qobʕ « calotte ; capuchon, etc. ».10 *{QB/WQB} (‫)قبقب‬ IH 197 >qabqābunqabqāb + qab/wāqibqabqāb + qabāqibqawāqibqawāqibī< « sabotier ». Voir {QRQB} et {QRBQ}. D’origine onomatopéique. *{QBL} (‫)قبل‬ GL >ʔ.qb.l aqbil+nī maqbūlun = ataqabbalu taqabbal mutaqabbilun mutaqabbalun< (registre semi-correct), IQ >yuqbalmaqbūlah< « accepter » ; VA >naqbal qabalt qabūl qābil + īn maqbūl kqabila< et 199.1 >taqabbalataqabbala+hā< « prendre à bail la perception d’un impôt ; VA >naqbal qabalt min< « concevoir, devenir enceinte » ; IQ >aqbal al+ḫuṭṭah min+hum< « accepte l’emploi qu’ils t’offrent ». VA >niqabbal taqbīl knaqabbal+uh qabbaltum qabbal(+uh)< « embrasser, baiser » ; >niqabbal bi+kaff+uh< « je baise sa main » ; >l+ak nirīd an naqabbal al+banān< « je veux t’embrasser sur les doigts » ; >qabbalt+uh l+ak f+al+šufayfāt< « vois, j’ai baisé ses lèvres ». GL >uqābilu< (registre semi-correct) « accoucher » ; VA >niqābal muqābalah = yatqābal maʕtiqābal umūr< « tu affrontes les événements » ; >ʕayn+ī las yiqābal kilāb< « mes yeux ne peuvent pas regarder des chiens, i.e., je les déteste » ; VA >niqābal al+kitāb< « collationner un livre ». GL >aqbilu ʔ.qbālun muqbilunnaqbil aqbalt iqbāl muqbil + īnaqbal muqbal + īnmuqbilahaqbal alʕīd< « la fête est arrivée » ; >aqbalū ʕalay+nā< « ils sont venus contre nous » ; >taqbal ʕalà ʔl+rūm< « tu attaques les Chrétiens » ; >aqbal ʕalay+ya< « il me prêta attention ». VA >y≠natqabbal atqabbal taqabbul mutaqabbil mutaqabbal k ʕalà / min< « recevoir ; accepter ; accueillir » ; >yatqabbal atqabbal< « être embrassé » ; AL lam yatiquebelúhu (registre semi-correct) « ils ne l’ont pas accueilli ». GL >ataqābalu< (registre haut) « se trouver face à face » ; VA >yatqābal atqābal taqābul al+kitāb< « être collationné (un livre) ». >yanqabal anqabal< « être reçu ». MT >taqtab.l+hu< « tu le défriches ». GL >astaqbilu< « pronostiquer » ; VA >nastaqbal al+qiblah< « se tourner vers la Mecque ». GL >qabl(a) (an)qabl(i an) = aqabalqabli

|| 10 Voir Leslau 1987 : 418, à propos de la diffusion de ce mot en sémitique et son origine hittite. Mais pour la deuxième connotation, il pourrait s’agir d’une métonymie ou de la racine {qbʕ}, résultat araméen de {qbḍ}.

1000 | *{QBL}

an / iḏ = min qabli anqabla (an) = a+qabl (an)qabl(i bi+šuway)qubaylʔqbl tamām al+ʕām< « avant la fin de l’année » ; GL >aʕlamu min qabl< (registre haut) « je sais déjà » ; IQ >qabli waʕd+uh< « avant qu’il n’accomplisse sa promesse » ; >(min) qabalmin qabal< = 5/2/1 >qabli man+hā< « auparavant » ; 14/5/4 >qabli yuḥmal< « avant qu’il ne soit enlevé » ; IQ >qabli kiy+yiǧī+nā< « avant qu’il ne vienne à nous » ; >qabli kulli ǧazzār< « plus vite que n’importe quel boucher » ; DM 1R 7 >qab al+ʕiši< « avant le coucher du soleil ».11 GL >ʔl+qiblat(u)< (registre haut), VA et MT >qiblahqiblah< « direction de la Mecque » ; >rudd+uh l+al+qiblah< « tourne le vers la Mecque ». MT >qiblī ṭulayṭulah< « le sud de Tolède » ; EG4 >q.blī+hā ʔl+wādī< « le fleuve est au sud d’elle ». GL >ʔl+rīḥ ʔ+qibliyyat = ʔl+q.būlu< « vent du sud », AL queblí + ín « vent du sud ; méridional ». GL >qublatun< (registre haut), VA et IQ >qublah + qubalqubaylah< « baissier ». VA >qibal< « chez, auprès de » ; >maʕ+ak qibal+ī< « je te dois » ; IQ >la+hum qibal+ī< « je leur dois » ; >qibal+hā< « en face d’elle » ; >min qibal (mā)< « à cause de » ; GL >qibala+hu< « à son côté » ; MT >min qibal zawǧat+uh< « au nom de sa femme » ; MV 66 >f+kbl ʔ+dyn< « à cause de la dette » ; 133 >atā ʔl+byṭyr mn ʕnd+kum qbl bʕḍ ʔl+nās< « le percepteur est venu de votre part à quelques-uns » ; AL qibél yeqdér « pour qu’il puisse » ; qibél tihayáru av tigayáru « pour le gêner ou l’attrister ». VA >qubul< « anus ». >qubālah< = MT « en face de » ; VA >qubālat uǧǧ+ak / wahǧ+ak< « en ta présence ». IH 369 >qabālatun< (registre semi-correct), AL xógal al cábilla = iqbél « profession d’accoucheuse ». FR 199.1 >q.bālah< « fermage » ; MT >qabālahqabīl(at)un< (registre haut), VA >qabīl(ah) + qabāʔilqabīl(ah) + qabāyilqabūl< « est ». VA >qābil li+ka+ḏā< « capable de » ; IQ >ʕammā qābil< « avant que » ; >ʕammā qābil awwal qiṭāʕ an ʕaṭayt< « avant que tu ne donnasses aucun argent » ; >la+qābil< = ZǦ = ID ḥyʔ 8 >li+qābil< « dorénavant » ; IW I : 4.2 >fī ʔl+ʕām ʔl+qābil< « l’année prochaine ». IW I : 253.5 >qābil umm+uh< « arbousier (Arbutus unedo) ».12 GL >qābilatunqābilah + qawābilqawābilqābilah + qawābil< « récipient de condensation dans un alambic ». GL >qarību ʔl+ʔiqbāl< « imminent » ; IQ >fī iqbāl< « jouissant de succès » ; AL al yqbél míta héde al curbén « recevoir cette hostie ». AC >iqtibīl< « acceptation ». AL iztiqbél « arrivée ». maqbúl féminin +a + ín « aimé » ; FḪ >maqbūlah< « un mets de mouton

|| 11 Haplologie ou erreur du copiste. 12 Littéralement « accoucheur de sa mère », à cause du fait que cet arbre donne ses fleurs alors que les fruits de l’année antérieure sont encore en cours de maturation ; voir {MṬRN(Y)}.

*{QBN} | 1001

avec du pain émietté » ; IQ, IZ 4/3/2 et AŠ 13/2/1 + >maqābil< « gens honnêtes » (littéralement « dont le témoin est accepté »). MT >muqābil< « en face de ». DC 9 caráma muqbéle « bienfait reçu ». MT, TM 30.6, LU 343.8 et CC 24 >mutaqabbil< « percepteur de l’impôt sur les ventes » ; FR 199.1 « fermier ». GL >mustaqbilun< (registre haut), VA et MT >mustaqbalʕālimu ʔl+mustaqbal< « devin ». Voir {ʔḪR}, {ʔḎ}, {DHR}, {RḤB}, {ŠWR} I, {ʕN}, {QSM} et {MNḎ}. < Pan-sémitique {qbl}, cf. ougaritique >qblbl< « courroie des sandales » ; hébreu qibbēl, araméen rabbinique et syriaque qabbel, sudarabique épigraphique >qblqybalun< « hibou ». Probablement < Latin căvannus, avec métanalyse et remplacement du suffixe.13 *{QBLD} Voir {QBT/DL}. *{QPḺ(R)} (‫)قـپل أو قـپلر‬ AL capíl « chaperon de faucon ». cap(p)ílla + capípil « chaperon ; capuchon ; gland de la verge ; prépuce (circoncis) ». MT >q.byālah = q.bbālah< « chapelle ». DS >qaba/illārqplh< « état nuaguex ». < Bas-latin cappella, à l’occassion avec le suffixe adjectif roman andalou {+ÁR}. *{QBḺN} (‫)قـپلن‬ MT >qabbillān< « chapelain». >qabbillāniyyah< « chapellenie ». < Bas-latin cappellanus. *{QBḺ(Y)R(S)} (‫)قبلر أو قبلير أو قبلرس‬ MT >qabal(l)ayr = qabalayruh< « chevalier ». >qabal(l)ayrisiyah = qabalayr.siyah = q.b.llārīsah< « écurie ». < Latin căballus « cheval de fatigue », avec une évolution sémantique et addition de suffixes du roman andalou. *{QBḺ(Y)N} (‫)قبلين‬ DS et SG >qabalyūn +āt< « terre élevée entre deux sillons ». Voir {ḤRF}. < Roman andalou */KABAḺ+ÓN/ < latin căballus avec le suffixe augmentatif roman andalou, cf. castillan caballón. *{QBN} (‫)قبن‬ MT >qabannat ġanam< « troupeau du petit bétail ». Voir {ḤMR(Č)} et {QNBN}. < Bas-latin capanna, cf. castillan cabaña.

|| 13 Le résultat normal serait */KAP+ÁYL/, ce qui suggère une métathèse de la diphtongue ou une erreur de copie. 14 Selon le traité inédit de botanique par Al-Idrīsī, on appellerait ainsi la cucurbite de l’alambic.

1002 | *{QBW} *{QBW} (‫)قبو‬ I. VA >naqbū aqbayt iqbā muqbīyanqabī anqabā< « être voûté ». >qabā + aqbiyahqubay< « robe à manches » ; IH 211 >alqabū + aqbiyatun< (registre semi-correct et registre haut), VA >qabū + aqbā / qabuwātqabū al+furnqabw furn + qubūqābuaqbā< « voûte d’un four ». Variante phonétique de {QBB}, q.v. II. LZ >qibāqiban< « ventricule (des ruminants) », FḪ >q.bā< « tripe ». < Araméen rabbinique et hébreu qēbāh « ventricule », probablement < égyptien ancien >ḳ3b< « intestin ».15 *{QPW} AL Cápua « Capoue (géographie) ». capuáni + ín « de C. ». Emprunts tardifs au castillan. *{QTB} (‫)قتب‬ VA >qitb< « tripe ». Métonymie déjà classique du « bât » et peut-être une contraction de {QTT} avec la préposition bi+. *{QTT} (‫)قتت‬ TH 38.2 >qattāt al+ḥašw< « bottes de rembourrage ». < Araméen rabbinique qatt(ā) et syriaque qattā « manche » < accadien qātu(m) « main ». Voir {QṬṬ}. *{QTR} (‫)قتر‬ VA >qatar< « poussière ». GL >taqtīrun< (registre haut) « parcimonie ; misère ». Probablement emprunté à l’araméen, cf. rabbinique qǝtārīn « sol rocailleux » et syriaque qattārā « roche », avec une évolution sémantique vers « terrain improductif ». *{QTL} (‫)قتل‬ GL >(y)aqtulu qatala an taqtula qatlun maqtūlunnaqtul qatalt qatl qātil + īn qattāl + īn maqtūl + īn = qatīl + qatlà = niqattal taqtīl kn≠taqtul lā taqtul+uh tuqtal qatal(ta)+nī qutil(tu) qat(a)l qatīl qattālyuqtal qatal aqtul< (impératif) >qatl< (maṣdar), AL naqtúl quetélt cátil + ín / cutíl « tuer » ; IQ >taqtul li+man yiḥibb+ak< « tu tues ceux qui t’aiment ». VA >niqātal qitāl / muqātalah k = yatqātal atqātal taqātul mutaqātil maʕnaqātal qitālqātal+uh al+lah< « puisse Dieu le combattre ! ».16 VA >yanqatal anqatal< « être tué ». IH 322 >ʔ.staktala< (registre semi-correct) « braver la mort » ; IQ >yastaqtal< « vouloir tuer ». UT nº 4129 >qātil abī+h< « arbousier (Arbutus unedo) » ;17 nº 4137 >qātil aḫī+h< « orchis bouffon (Orchis morio) » ; nº 4132 >qātil al+naḥl< « nénufar jaune (Nymphaea lutea) » ; nº 4136 >qātil al+nimr< « if commun (Taxus baccata) » ; nº 434 >qātil ʔl+ḏīb< « aconit napel (Aconitum napellus) » ou « renoncule scélérat (Ranuncu-

|| 15 Selon Erman & Grapow V : 9. Ce mot a généré une racine {wqb} en arabe. 16 Mais, tout comme dans la langue classique, cette phrase pouvait aussi exprimer l’admiration. 17 Voir aussi {QṬLB}.

*{QČP} | 1003

lus sceleratus) ». VA >qātil al+nafs< « homicide » ; >qātil wildqātilu ʔl+ʔabāʔi< « meurtrier du père ». IH 195 et GL >qātūlun< (registre semi-correct), IQ >qatūl< « mortel ». >maqtal< « endroit où la blessure est mortelle ». AL maqtéle + macátil, diminutif mucáytela + ít « massacre ». GL >tīnun muqattalun< (registre semi-correct) « figues sèches ». >al+muqātilu< « Saturne » ; NQ mg 3/4/1 >muqātilaban muqātil< « noms propres masculins ». Voir {RFʕ}, {Zʔ/YBQ}, {KTL} et {ʕMLQ}. < Pan-sémitique {qt/ṭl}, cf. hébreu qāṭal, araméen rabbinique et syriaque qǝṭal, sudarabique épigraphique >qtlqatām< « poussière ». Peut-être une variante phonétique d’une contamination de {ʕTM} et {KTM}, q.v. *{QTNWL} (‫)قتنول‬ SG >qtnwālh< « bois de garou (Daphne mezereum) ». < Roman andalou */KOTEN+WÉLO/ < latin cŏtĭnus < grec κότινος, avec le suffixe diminutif roman andalou. *{Q/KṮʔ} (‫)قثء أو كثء‬ LZ >qaṯṯāʔqiṯṯā< « concombre ». SH et UT nº 3945 >q. al+ḥimār / barrī< « cornichon d’âne » (Ecbalium elaterium) ; nº 3944 >q. al+ḥayyah< « aristoloche (Aristolochia sp.) » ; nºs. 3947 et 4374 >q. (šāmī / bustānī)< « concombre (Cucumis sativus) » ; nº 3945 >q. al+naʕām< « coloquinte (Citrulus colocynthis) » ; nº 3950 >q. (muṭlaq)< « concombre flexueux (Cucumis flexuosus) » ; DS >q. hindī< « cassier (Cassia fistula) ». IH 131 >miqṯāmaqṯāh + maqāṯī< = >mikṯā + makāṯīquǧita li+ṣabbāṭ< « cordon de soulier ». < Castillan agujeta < latin ăcŭcŭla « petite aiguille », diminutif de ăcŭs, auquel on a attaché un deuxième suffixe diminutif roman andalou. *{QČP} (‫)قـچپ‬ AL cachúp + ít « pot de chambre ». Probablement < Latin caccăbus « pot », à travers des procès successifs de remplacement de suffixes.19

|| 18 Souvent censé être un emprunt à l’araméen, contre l’évidence de la phonétique et de la sémantique. 19 Voir Corominas & Pascual I : 725-727, s.v. cacho.

1004 | *{QǦ/ŠDR} *{QǦ/ŠDR} (‫)قجدر أو قشدر‬ VA >niqaǧdar qaǧdar qaǧ/šdarah / quǧdūrqaǧdūrqaǧdarat muqaǧdirah< « gémir, se plaindre ».20 < Latin quaestūra, avec une évolution sémantique. *{QČL} (‫)قـچل‬ AL Cachílla « Castille » ; Cachílla al cadíma « Vieille Castille » ; Cachílla a gidída « Nouvelle Castille ». cachílli + ín « castillan ». Voir {Q/KŠTL}. < Latin castella « châteaux ». *{QČN} (‫)قـچن‬ AL cochína + cachíchin « cuisine ». < Roman andalou */KOČÍNA/ < latin cŏquīna. *{QǦWL} AC >qaǧwal< « nom propre masculin », ou plutôt sobriquet, sans étymologie connue. *{QḤB} (‫)قـحب‬ VA >taqḥub qaḥubat quḥbiyyah + āt = tatqaḥḥab atqaḥḥabattaqḥubquḥb = quḥbiyyahniqaḥḥab taqḥīb kqaḥbah + qiḥābqiḥābquḥaybašqaḥbahqaḥbah + ātwalad qaḥbā + abnāy alqaḥbāt< « fils de putain ». Voir {HTK} et {STR}. Métonymie de {qḥb} « tousser », une racine onomatopéique, car les prostituées signalaient leur condition avec la toux, selon les lexicographes natifs. *{QḤḤ} (‫)قـحح‬ VA >quḥḥ féminin +ah< « pur, authentique ». IH 196 >ʕarabiyyun qūḥun< « vrai arabe ». Probablement une racine onomatopéique du sémitique de l’Ouest avec des connotations de répugnance, cf. arabe quḥḥ « rude ; non mûr », araméen rabbinique qǝḥaḥ « être émoussé » et guèze qäḥawä « être jaloux ». *{QḤṬ} (‫)قـحط‬ VA >yaqḥaṭ qaḥaṭ qāḥiṭ = yatqaḥḥaṭ atqaḥḥaṭ< « être affligé de la sécheresse de l’année ». >niqaḥḥaṭ k< « affliger de la sécheresse ». >qaḥṭ = quḥūṭ< « sécheresse ». Peut-être, dérivé d’une contraction (naḥt) de la phrase *quḥḥ(an) āḍ « rester non mûr ». *{QḤF} (‫)قـحف‬ GL >qiḥfun< (registre haut), VA >qiḥf + aqḥāf< « crâne » ; IQ >qiḥfiqiḥf + quḥūfraṭub qiḥf+uh< « il a perdu la raison ». Voir {DRʕ}, {ṢBḤ} et {HZZ}. Variante phoné-

|| 20 Ce mot a été adopté en arabe marocain, cf. gǝjdǝr « se meurtrir le visage en signe de deuil » et gǝjdūr « égratignure du visage », chez Prémare X : 690-691.

*{QD} | 1005

tique de qaʕb « coupe à boire », extension d’un élément bi-consonantique {qʕ} « contenir », souvent témoigné avec plusieurs extensions dans les langues sémitiques. *{QḤQḤ} (‫)قـحقح‬ VA >niqaḥqaḥ qaḥqaḥahaqḥamū< « attaquez ! ». VA >nuqḥim aqḥamt iqḥām muqḥim muqḥam / maqḥūm< « introduire, insérer ». >yanqaḥam anqaḥam inqiḥām munqaḥim< « être introduit ou inséré » ; AL nancahám ancahámt inquihám muncahím + ín « presser, insister ; s’efforcer ». GL >aqtaḥama< (registre semi-correct), VA >yaqtaḥam aqtaḥam iqtiḥām muqtaḥim ʕinda / fī< « s’introduire, pénétrer brusquement ». Probablement une métathèse et variante phonétique de {QMʕ}, q.v. *{QḤW} (‫)قـحو‬ IQ >uqḥuwānquḥwān< « marguerites ».21 Probablement emprunté à l’araméen, cf. rabbinique qǝwāḥā « à la couleur pâle » et syriaque qūḥā « tige ; fleur ». *{QD} (‫)قـد‬ VA et ZǦ >(la+)qad< « déjà (certainement) » ; IQ >qad ašwart anā< « j’ai consulté » ; >qad tasmaʕ< « tu entendras » ; >la+qad kit+talqī ḥaṣīr< « tu aurais certainement mis des nattes » ; >laqad hu ṯawban rafīʕ< « c’est sans doute un vêtement magnifique » ; >qad maʕ+ak man taʔammal< « tu as quelqu’un de confiance » ; >yā qad naqṭaʕ< « je finisse déjà » ; >yā qad raǧaʕ< « il est déjà revenu » ; >yā qad šuʕir l+ak< « tu t’es déjà rendu compte » ; ZǦ >ya+qad al+qalīl< « un peu suffit » ; NG mg 4/0/1 >wāḥid fī qalb+ī qad sakan< « quelqu’un s’est installé dans mon cœur » ; IZ 3/0/2 >qad badīnā< « nous avons déjà commencé » ; ḪA vli 6 >qad yarḥal< « certes, qu’il parte » ; LP 3/3 >qad tarà mā yaʕbudū< « tu vois bien ce qu’ils adorent » ; CD M 3/14 >qad kān yiǧī< « il serait certainement venu » ; AC >qad ḏ̣alama< (registre haut) « il a certainement été injuste » ; >qad ʕufī ʕann+uh< « il a été pardonné » ; EV 5 cad haçar athaca « il a perdu sa force » ; 7 cad haçarat xaracaha « elle a perdu son éclat » ; 13 huequet yacil ylaic adohan « et la fumée t’atteint déjà ». Voir {QDD}, {QṬṬ} et {L}. < {QDM}, q.v., avec perte de la consonne finale, métanalysée comme une mimation.

|| 21 Voir BCT III-2 : 810-812, à propos d’autres identifications et variantes.

1006 | *{QDḤ} *{QDḤ} (‫)قـدح‬ VA >naqdaḥ qadaḥt qadḥ qādiḥyanqadaḥ anqadaḥ al+nār< « être allumé à l’aide d’un briquet ». GL >qadaḥun< (registre haut), VA >qadaḥ + aqdāḥ / aqdiḥahaqdāḥqadḥqadaḥ + aqdāḥ< « gobelet (mesure de capacité) » ; DS >qaws qadaḥ< « arc-enciel ».22 >qādiḥ< « vers rongeurs ». MT >qaddāḥmawāzīn … muqaddaḥah< « mesures avec les bords surhaussés empêchant les grains de tomber ». Voir {FṬS} et {LṬM}. < Sémitique du Sud {qdḥ}, cf. sudarabique épigraphique >mqdḥ< « coupe » et guèze mäqdaḥ « jarre ». *{QDD} (‫)قـدد‬ IQ >naqaddadyuqaddad< « couper en longues tranches et faire sécher au soleil ». GL >qaddun< « contemporain » ; VA >qad + qudūdqadd(i)< « quantité ; taille, grandeur » ; >qad(d)qaddiqudayd< « (belle) taille ou ceinture » ; >l+al+qad< « jusqu’à la taille » ; 189/5/2 >ʕināq qadd+ah< « l’embrasser » ; >qad bi+qad< « les tailles pressées » ; >ʕalà qadd+ī ǧā< « il était fait sur mesure pour moi » ; >bi+qaddi ǧabal fārū< « si gros comme la montagne de Gibralfaro » ; >min qad matāʕ man walī< « comme il convient à un gouverneur » ; >qadd+ī kān BELÁR+ī< « j’en ai assez de veiller » ; ZǦ >min qadd+uh< « à sa façon », >ḏa+l+qaddi< « ainsi » ; >rayt qaddi balā< « j’ai vu assez de malheurs à mon goût » ; MT >min qaddi+hā< « de la même façon » ; AC >ʕalà qad = qad allī< « autant que » ; >yabḥar qadd+uh< « il navigue à sa façon » ; IZ 4/5/3 >qaddi man qāl< « comme celui qui dit » ; NQ as 1/1/1 >lis qadd+ī ʕan fulān< « je ne peux en avoir assez de voir un tel » ; AL quéd = quedd « (au)tant de » ; alquédd « la même quantité » ; quédden guahid « le même âge » ; qued bi quéd « une chose pour une autre » ; quédi haulín « au nombre de ceux-ci » ; quedd aquéll « au moins » ; dil qued = quedidi « autant » ; dilqued min mirár « autant de fois » ; quéd aqĉár tamxí dilqued acál tedrí « plus tu marches, moins tu sais » ; ayqued(eme), diminutif ay cudéide « quoique ». IH 319 >al+qadīddu< (registre semi-correct), IQ >qadīd< « viande séchée au soleil ». IQ >al+miqdād< « nom propre masculin ». Voir {ʔḤD}, {ʔYY}, {TSʕ}, {ṮLṮ}, {ṮMN}, {ṮNY}, {ǦDD}, {ḪMS}, {RBʕ}, {SBʕ}, {STT} I, {SWY}, {ʕŠR}, {QD} et {MʔY}. < Pansémitique {q/gdd}, cf. hébreu gad, araméen rabbinique gǝdad, syriaque gad, guèze qäddä et accadien gadādu « couper, retrancher ».

|| 22 Cette corruption du classique qawsu quzaḥ pourrait refléter la seule ignorance des gens ou un euphémisme évitant le nom de cet ange ou démon préislamique.

*{QDR} | 1007

*{QDR} (‫)قـدر‬ I. GL >(y)aqdiru qudratun qādirun< (registre haut), VA >naqdar qadart qudrah / qadar qādir + īn maqdūr ʕalànaqdar qadarnaqdar qadar ʕalà bi< « décréter (Dieu) » ; IQ >law kān qadar< « s’il avait pu » ; >law qadar ġayr+ī yaḫfī+h< « si un autre que moi pouvait le cacher » ; >aš qadart an narǧaḥ< « que pourrais-je aimer de mieux ? » ; >ṭūl mā taqdar< « autant que tu peux » ; >naqdar an naḏar< « nous pouvons l’omettre » ; AC >lā taqdar l+uh< « tu ne peux rien contre lui » ; >lā yaqdar l+al+ḥimār< « il ne peut pas maîtriser l’âne » ; >mā hu yaqdar yikun< « cela est impossible ». VA >niqaddar taqdīr k = nuqdir aqdart iqdār muqdir muqdar k< « donner du pouvoir » ; >niqaddar taqdīr knaqaddar taqdīryatqaddar atqaddar< « être considéré ou apprécié ». >yanqadar anqadar li< « être possible ou faisable ». IQ >yastaqdar< « maîtriser la situation ». VA >qadr + aqdārqad(a)r< « estimation, appréciation » ; ZǦ >qadr< « quantité ; importance » ; VA >qadr< « à peu près » ; GL >fwq ʔl+qdr< « extraordinairement » ; >ʕalà / bi+qadrʕalà qadr< « selon » ; NG mg 9/0/2 >qadri mā tansā+nī< « autant que tu m’oublies » ; IQ >qadr+ah ʕuddi< « calcule son nombre » ; >tarà qadar ḥalāwat ḏikr+ak< « vois comment ton souvenir est doux » ; 151/2/3 >aš qadar yaḏ̣lam+nī< « comme il est injuste envers moi » ; >waš qadar qalb+ī yahw+āk< « comme mon cœur t’aime ». VA >qudrah + qudar = maqdūrah + maqādiryaʕmala hu qūdrati+hi fī taǧanubin min al+lahi+na< « il fait tout ce qu’il peut afin de nous écarter de notre Dieu ». GL >qadarun wa+qaḍā< (registre haut), VA >qadar + aqdār / maqādirqadar + aqdārqadrqadīrqādirun ʕalà ʔl+kulli< (registre haut), VA >qādir ʕalà kulli šay< « Tout-puissant ». GL >iqtidārun< (registre haut), IQ et IZ >iqtidār< « capacité, puissance ». GL >miqdārun< (registre haut), VA >miqdār + maqādīrmiqdār< « quantité ; mesure certaine » ; AL miqdár + macádir « quantité ; grandeur ; chapelet (d’oignons ou d’ails) » ; miqdár min níç « beaucoup de gens » ; IQ et MT >ʕalà miqdārbi+miqdār mā< « selon » ; VA >bi+ḏalik al+miqdār< « dans cette quantité-là ». FḪ >miqdār< « moule pour faire le fromage ». MT >maqdūrah< « capacité légale ». GL >muqtadirun< (registre haut) « capable ». >mustaqdirun< (registre semi-correct) « faisable ». {ʔKD}, {ḪLQ} I, {DBR}, {ṢRF}, {ʕBD}, {QBL}, {QḌY}, {QWY}, {QYS}, {LYS} et {YDW}. < Sémitique de l’Ouest {qdr}, cf. araméen

|| 23 Quant à l’acception « suplir en la gramática », Alcalá semble n’avoir pas bien compris, comme souvent, l’explication de son informateur natif, car il s’agit en fait du taqdīr ou de l’équivalence sémantique des tournures linguistiques.

1008 | *{QDS}

rabbinique qǝdar « pénétrer, perforer », syriaque qaddar « couper ; déchirer » et sudarabique épigraphique >ʔqdr< « nombre indéfini de fois », avec plusieurs évolutions sémantiques. II. GL >qidrun< (registre haut), IH 303 >al+qidaru< (registre semi-correct), VA >qadrah = qadar = qidr + qudūrqadar = qidr + qudūrqudayrahqadrah = qidr + qudūrqidrah< diminutif >qudayrahqadrah = qadrā + qudūrqidarqudayyarq.dr al+kuskusū< « marmite pour la cuisson du couscous » ; MT >aban qudūr< « nom propre masculin ». VA >qaddār + īnqaddār< « potier ». Voir {BRM}, {ŠWY}, {FRD} et {QNR} II. Probablement < égyptien ancien >ḳd(y)uqaddisu taqdīsun< (registre haut), VA >niqaddas taqdīs kn. al+lah< « louer Dieu » ; MT >y.qadd.s taqdīs mīšah< « dire la messe ». VA >yatqaddas atqaddasqud(u)squddusun< (registre semi-correct), VA >qud(d)us< « Très-saint » ; MT >al+rūḥ al+quddūs / ʔl+qdsyā qudūsun / qiddīsu< (registre semi-correct et registre haut) « ô très saint ! » ; MT >šant klāmnt al+qiddīs< « Saint Clément ».24 VA et IA >bayt al+maqdismuqaddas + īnmuqaddasun mina ʔl+lahi< (registre haut) « nazaréen » ; AL ḳazína mucáddeça + ḳazáin -cín « tabernacle ». Voir {ʔBW}, {ḤŠŠ}, {RMN} I, {ŠǦR}, {ʕŠB}, {ʕWD}, {FRḌ} et {QNʕ}. < Pan-sémitique {qdš}, cf. ougaritique >qdšqds1qādūsun + qawādisu< (registre haut), LZ >qādūs + qawādīsqaydūs + qawādīsqaydūsqādūsquwaydasqādūs + qawādis< « tuyeau, conduit » ; HC >qādūs< « sorte de de poêle et nom d’un mets préparé avec elle » ; FḪ « nom d’une mesure pour les grains » ; >qādūs ʔl+taqtīr< « alembic ». Voir {NRS}. < Grec κάδος, sans doute à travers l’araméen *qādūs, sur le schème du nom d’instrument, bien que les dictionnaires syriaques n’aient que qadsā.

|| 24 Quant au nom propre masculin >qādisqādis(un) (registre semi-correct), ZǦ >qādisqādisīh+gdr< « le mur ». *{QDF} Voir {QḎ/DF}. *{QDM} (‫)قـدم‬ IH 200 >al+qudmu< (registre semi-correct, maṣdar), GL >qadumtu qidamun qadīmun féminin qadīmatunnaqdum qadumt qidam / qudm qadīm + īn / qudamāqadumqudūmunnaqdum qadamt qudūm ʕalàuqaddimu qaddim< (registre haut) « offrir », AL niqueddém queddémt « mettre devant ; préférer ; promettre ou payer d’avance » ; VA >niqaddam taqdīm k< « faire précéder ; préposer ; préférer » ; >tiqaddam li = tiqādam = naʕṭī+k muqaddamqaddam< « offrir ou donner d’avance » ; IQ >law lam tuqaddam< « si on ne t’avait pas nommé » ; AC >qaddam ʕadū+h bi+laylah< « il devança son ennemi d’une journée ». GL >iqdāmun m.qd.m< (registre haut), VA >nuqdim aqdamt iqdām muqdim / miqdām ʕalà< « oser ». VA >yatqaddam atqaddam taqaddum mutaqaddim + īn ʕalàyatqaddam(y)ataqaddamu māšiyan< « avancer en marchant » ; VA et IQ >fī+mā taqaddam< « auparavant » ; NQ db 2/6/4 >yatqaddam l+al+qabar qabl al+šīḫ< « il devance les vieux au tombeau ». GL >qadamun< (registre haut), VA et IQ >qadam + aqdāmqadam< « pied » ; AL quedém + aqdím, diminutif cudéyem + ít « pied (également l’unité de mesure) » ; IQ >ǧāt+ak al+dunyā tatbassam ʕalà qadam< « la fortune s’empresse de venir à toi souriante » ; ḪA cdi 5 >namšī l+uh ṯam ʕalà qadam< « j’irai marchant à son côté » ; AL min quedeméy « de deux pieds », quedém cudím quedém « pied à pied ». IQ >qadīm< féminin qadīmahqadīmaqdam< « vieux ; ancient » ; GL >fī ʔl+qadīmf+al+qadīmf+al+qidam< « jadis » ; ZǦ >ʕalà ʔl+qadīm< « à la vieille coutume » ; IQ >min qadīm< « de vieille date » ; GL >qadīmun musinnun< (registre haut) « très vieux » ; AL cadím fal mundáriba / hárb « accoutumé à la guerre ». GL >quddāma< (registre haut), VA, IQ et IZ >quddāmquddimmin quddāmmin quddimli+quddāmqādūmun< (registre semi-correct), LZ >qādūm + qawādīmqaydūm + qawādimqaydūmqādūmkaydūmtaqdamahtaqdumah< « offre » ; VA >f+al+taqdamah wa+l+sāqah< « au commencement et à la fin » ; AL teqdéma = téqdema/e « commandement ; chancellerie ; abbaye ; papauté » ; téqdema mitá rajuláy « duumvirat ». AL tec/qdím « désignation à un poste ou dignité ». GL >taqaddumun< (registre haut) « antécédence » ; IQ >taqaddum< « avancement ;

1010 | *{QDMY}

progrès ». VA >muqdam + maqādimmuqdammiqdām + īn< « vaillant » ; IQ >miqdām< « champion ». GL >muqaddamun + muqaddamūna< (registre haut) « supérieur » ; VA et IQ >muqaddam + īn< « capitaine » ; IQ « payé d’avance » ; AL muquédem = muqueddém + ín « capitaine, commandant ; prince ; évêque ; président ; grande maître ; majordome ; surintendant ; maréchal ; patron de barque ; vicomte ; prieur » ; LO Muquedin « nom propre masculin ». GL >muqaddamatun< (registre haut), VA >muqaddamah + āt< « préface, prologue ; prémisse » ; AL muquéddeme + ít « abbesse ; supérieure » ; muquédema muḳtaçára « brève introduction » ; IH 324 >muqaddamatu ʔl+ǧayš< « avant-garde de l’armée ». VA >muqaddamiyah< « prieuré ». GL >mutqadda/imun féminin mutaqaddimatun< (registre semi-correct et registre haut) « antérieur, préalable » ; AL mutequé/áddim + ín « prédécesseur ; chancelier ; homme éminent » ; MT >mutaqadd.m tārīḫ hāḏā ʔl+kitāb< « avant la date de cette lettre ». Voir {BṬN}, {BLD}, {ǦLS}, {ḤBS(N)}, {ḤǦB}, {ḤRZ}, {ḪMṢ}, {DLW}, {ḎĀB}, {RWḤ}, {STT} I, {SṬḤ}, {SLḤ}, {ʕHD}, {FLSṬN}, {QČL}, {QRʕ}, {QWM}, {KFR} I, {NṢR} II, {NʕL}, {NHḌ} et {YWM}. < Pan-sémitique {qdm}, cf. ougaritique >qdm< « en face de » ; hébreu qiddēm « être en face », araméen rabbinique et syriaque qǝdam, guèze qädämä « précéder », sudarabique épigraphique >qdm< « commandant » et accadien qadmu(m) « temps antérieur ». *{QDMY} (‫)قـدمي‬ BM >qadmiyā< « cadmie ». Voir {ʔQLMY}. < Grec καδμεία. *{QDW} (‫)قـدو‬ GL >aqtadī iqtidāʔun muqtadī = muqtadiyun féminin muqtadiyatun< (registre haut et registre semi-correct), VA >naqtadī aqtadā iqtidā muqtadī biyaqtadī bi< « imiter ». VA >qidwah< « modèle, exemple ». Peut-être une variante phonétique de {QDM}, q.v., mais cf. aussi le syriaque qaddī « retenir, serrer » et le guèze qädäwä « être excellent », suggérant une évolution sémantique particulière. *{Q/KDY} (‫)قـدي‬ VA >niqaddī taqdiyah knikaddī< « mendier ». >qidyah< « mendicité ». LZ et IH 180 >mukaddīmuqaddī + īn< « mendiant ». < Pehlevi gadā « mendiant ». *{QḎR} (‫)قـذر‬ VA >yaqḏur qaḏur quḏūrah< « être sale ou malpropre ». >niqaḏḏar taqḏīr kqaḏḏara< (registre semi-correct) « aller à la selle ».25 VA >yatqaḏḏar atqaḏḏarnastaqḏar k< « considérer sale ». >qaḏar + aqḏār = quḏūrahquḏūrahquḍūrā< « saleté » ; AL quodóra + cadáyer « saleté ; excrément ; fourberie » ; codóra a gecéd + codór a gecéd « excrétion ». VA >qaḏar féminin qaḏirah = maqḏūr + maqāḏīraqḏar< « sale, malpropre » ; AC >aqḍar am+mā hu< « plus il est sale … ». AL maqdór + ín, diminutif moquáydar + ít, féminin ZǦ >maqḏūrah< « sale, malpropre ; fourbe » ; AL mi magdór « eau sale ». Voir {ǦMʕ} et {MḎR}. < Sémitique de l’Ouest {qdr}, cf. hébreu qādar et araméen rabbinique qǝdar « être obscure », avec une correspondance irrégulier du /ḏ/, ce qui suggère un emprunt à l’araméen. *{QḎʕ} (‫)قذع‬ IQ >qaḏāʕah< « impudence ». Probablement une extension de l’élément biconsonantique {qḏ} « jeter », qu’on retrouve dans {qḏr}, {qḏf} et {qḏy}, à cause d’une contamination par des racines sémantiquement semblables, telles que {bḏʕ}, {ǧḏʕ}, {ḫḏʕ}, etc. *{QḎ/DF} (‫)قـذف أو قدف‬ GL >aqḏifu qaḏfun< (registre haut) « ramer ; vomir » ; VA >naqḏaf qaḏaft qaḏf< « jeter ; ramer » ; >naqḏaf qaḏaft qaḏf qaḏḏāf + īn< « vomir » ; AL neqdéf a/eqdéft a/eqdéf cadf cádif + ín « ramer ; scier ». VA >qāḏif + īn = qaḏḏāf + īn< « rameur ». >miqḏāf + maqāḏifmaqāḏi/īfun< (registre semi-correct), ZǦ >maqāḏifmiqdāfmuqdāfśḳdj< « gouverner (par exemple : un navire à l’aide des avirons) ».26 *{QḎLB} (‫)قـذلب‬ UT nº 4252 >qūḏlubbah< « molène (Verbascum thapsus) ». < Roman andalou */KÓDA (DE) LÓBA/ « queue de louve ». *{QḎN} (‫)قـذن‬ VA >yaqḏun qaḏun qaḏānah +āt qaḏḏān + īn< « être antipathique, désagréable ». >niqaḏḏan taqḏīn k< « rendre antipathique ». >yatqaḏḏan atqaḏḏan taqaḏḏun< « devenir antipathique ». Absortion de la nunation par la racine {QḎY}, q.v. *{QḎY} (‫)قـذي‬ VA >taqḏī qaḏat al+ʕayn qaḏy = taqḏà qaḏiyat qaḏā< « sécréter de la chassie (l’œil) ». >niqaḏḏī qaḏḏayt taqḏiyah k = nuqḏī aqḏayt< « faire sécréter de la

|| 26 Voir Erman & Grapow IV : 309 ; la première consonne étant métanalysée et supprimée comme si elle était un morphème du causatif, alors qu’on a agglutiné la préposition fī, dont il y a d’autres exemples.

1012 | *{QRʔ}

chassie ». >qaḏā + aqḏiyah< « chassie ». Extension de l’élément biconsonantique {qḏ} « jeter » ; voir {QḎʕ}. *{QRʔ} (‫)قـرء‬ VA >naqrā qaraʔ/yt qārī + īn / qurrā muqrī / maqrūtaqrā qarā aqr(+āh)taqrā naqraw aqrāyaqrā qarānaqraw qarā qarātu aqrā< « lire ; étudier » ; AL n≠t≠yacráaâ n≠t≠yacráu caráâ caráit caráina caráitum caráv acráâ acráv quiría cári + currá « lire ; réciter des prières » ; IQ >yuqrā ʕalay+h kalām+ī< « on lui lit mes paroles » ; >naqrā l+ak< « je vais te lire » ; >qarā+h l+ī qārī< « quelqu’un lit mon écrit » ; AL nacrá min a çádar « réciter par cœur » ; nacrá ĉénia « lire deux fois » ; nacrá muádib « lire souvent ». VA >niqarrī taqriyah = nuqrī aqrayt iqrā muqrī muqrā k< « faire lire » ; AL nicarrí carréit « enseigner » ; IQ >yuqrī+k salām+ī< « il te transmet mes salutations » ; VA >fulān aqrā yuqrī k al+salām< « un tel te salue » ; ḪA ām 2 et ān 4 >aqrā/ī+hum al+salām< « transmets-lui mes compliments » ; LZ >aqriʔ fulānan ʔl+s.lām< (registre haut) « salue-le de ma part ». VA >yanqarā anqarāyanqarī anqarā< « être lu ». GL >ʔl+qirāʔati< (registre semi-correct), VA >qirāʔ/yah< « lecture » ; IQ 184/1/2 >qirāʔat kitāb< « lecture d’un livre ». VA et IQ >qurʔānqurān< « Coran ». AL cári hanín + currá hunéin (lire hunení) « lecteur habile ». IQ >muqrī< « lecteur professionnel du Coran ». Voir {Ḏ̣HR}. < Pan-sémitique {qrʔ}, cf. ougaritique >qrʔ< « appeler ; inviter », hébreu qārā, araméen rabbinique et syriaque qǝrā « appeler ; lire », accadien qerû(m) « inviter ; appeler », sudarabique épigraphique >qrʔ< « ordonner » et probablement guèze qäräyä « prédire, vaticiner ». *{QRB} (‫)قـرب‬ I. GL >aqrubu qarābatunnaqrub qarubt qurb qarīb li / minnaqrub qarub aqrub qurby≠taqrub liniqarrab kqarrab< « exposer en détail » ; >ilà ʔl+faraǧ taqarrab al+asbāb< « tu donnes les moyens du bien-être » ; >qarrab wiṣāl< « facilite le rencontre des amants » ; GL >(y≠n)uqarribu yuqarrabu qarrib muqarrabun< (registre haut), VA >niqarrab k = niqarban kniqārab k = yatqarrab atqarrab taqarrub mutaqarrib = yaqtarab aqtarab iqtirāb muqtarib min< « s’approcher » ; AL natcarráb yataquarrábu (registre semi-correct) atcarrábt tacarrúb « s’approcher ; rechercher l’intimité ou la faveur ». VA >yatqarrab atqarrab taqarrub = yatqarban atqarban< « être offert ou présenté ». >yatqārab atqārab taqārub mutaqārib min< « s’approcher les uns des autres ». VA >qurb minqurbah< « proximité, voisinage » ; VA >bi+qurb / maqrabah min = qarībqurbqarābahḥablu ʔl+qarābati< (registre haut) « liens de parenté » ; >ṣanīʕun bayna ʔl+qarābati< (registre haut) « faveur entre les proches parents ». >qarībun< (registre haut) « proche (parent) » ; AC >qarīb = qarībun< (registre haut), élatif ZǦ et MT >aqrabqarīb + aqribā / qurabā / qarābahqarīb + aqārib / qarābahaqrabu< (registre haut), IA + >aqrabūna< (registre haut), AC + >qarābā< « proche parent » ; GL >qarīb< « presque » ; GL et IQ >ʕan qarīb< « prochainement » ; IQ >qarīb< « proche » ; >dār+ak qarīb< « ta maison est proche » ; >kut qarīb an niṭīr< « j’ai presque volé » ; >qarīb qitāl< « sur le point de se battre » ; >qarībah< (féminin), AL caríb féminin +a + carába « proche (parent) ; facile » ; ZǦ >qarībat al+ʕahdi b+al+nifās< « qui a récemment accouché » ; DC 10 caréb al éêd « près des Pâques » ; IQ >min qarībqurbānun + qarābīnu< (registre haut), VA >qurbān + qarābīnal+qūrban al+muqadasan< « la sainte hostie ». SH >ʕalà ʔl+ʔaqrab< « le plus souvent ». RM 252.10 >l.+l+taqrīb< « presque ». AC >taqarrub min al+lah< « action pieuse ». VA >muqarrab (ʕinda / min)< « de taille moyenne ; ami intime » ; AL mucárrab féminin +a + ín « favori ». AŠ 83/5/3 >muqāribqrbqrbqi/arbah + qirab< = ZǦ, IA >qirbah< « outre ». VA >qirāb + aqribah< « gaîne, étui ». IQ + >qarāyib< « paniers ». Voir {SYF}. Cette racine est probablement une variante phonétique de {ǦRB}, q.v. III. AL crib « crible ». Emprunt tardif au castillan criba < latin crĭbrum. IV. AL caráb « espèce de chouette ». IH 302 et GL >qārabun< (registre semicorrect), VA >qārib + qawāribqāribqarībqurbaǧǧniqarbas qarbasah< « orner les plafonds avec des stalactites ». IH 302 >qarbūsun< (registre semi-correct), VA >qarabūs + āt / qarābīs< « pommeau de la selle » ; FǦ >qarābīs< « fond de cale d’un bateau ». ID gwb 3 >ʔsqāf mqrbṣh< « plafonds ornés avec des stalactites ». < Grec κρηπίς « base, fondement », cf. castillan alcribís.27

|| 27 Voir Corriente 2008a : 78, s.v. alc/garaviz.

1014 | *{QRBṬ} *{QRBṬ} (‫)قـربط‬ VA >niqarbaṭ qarbaṭah k< « briser ». >yatqarbaṭ atqarbaṭ< « être brisé ». Probablement < Latin crĕpo « craquer ; crever ».28 *{QRBQ} (‫)قـربق‬ AC >qarābiqī< « fabriquant de galoches ou socques en bois ». Variante phonétique de {QBQB}, q.v. *{QRBL} (‫)قـربل‬ I. DS >q.rbāl< « serpette ». < Roman andalou */KORB+ÉḺ/ < latin curvus « courbé », avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÉḺ}. II. VA >qaraball< « berceau ». AL carrabíl(l)a + ít « caravelle ». < Latin cărăbus « canot »,29 avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÉḺ} et à cause d’une métonymie dans le premier cas. *{QRBNYR} (‫)قـربنير‬ MT >qarbūnayruh< « charbonnier ». < Latin carbōnārĭus. *{QRTǦ} (‫)قـرتج‬ MT >qurtīǧ< « métairie ». < Bas-latin cortigium. *{QRTČ} (‫)قـرتـچ‬ AL cortích nom d’unité +a/e « chène-liège ; morceau de liège ; bouée ». < Latin cortĭcĕa. *{QRT(R)} (‫)قـرت أو قرتر‬ AL carréta + carárit, diminutif coráyrata + ít « char(iot), charrette ». MT >qar.tāruh< « charretier ». < Latin carrus, avec les suffixes de diminutif et agentif avec des formes du castillan, plus modernes que celles du roman andalou. *{QRTŠ} (‫)قـرتش‬ AL cortíx + carítix « loge des vaches et des taureaux ». Voir {QRṬL/N}. < Latin cŏhors, -tis « enclos, cour de ferme », transmis comme un pluriel. *{QRTN} (‫)قـرتن‬ MT >qurtīnah< « rideau ». < Bas-latin cortina « cloison ». *{QRṮMN} (‫)قـرثمن‬ TD 186 et UT nº 4019 >qaraṯmun< « fenouil marin (Crithmum maritimum) ». < Grec κρῆθμον. *{QRČ} (‫)قـرچ‬ UT nºs. 973 >qārriǧī< et 3859 >q(ā)rriǧmuqarraḥunniqarraḥ taqrīḥ kyiqarraḥ maqrūḥ< « ulcérer ». VA >yatqarraḥ atqarraḥ< « dégénérer en ulcère ». >nanqaraḥ anqaraḥt inqirāḥ li / ʕalà< « être frappé ou atteint ; regretter, se plaindre » ; AC >yanqaraḥ< « se couvrir d’ulcères ». VA >naqtaraḥ aqtaraḥt iqtirāḥ k ʕalà< « suggérer, proposer » ; IQ >mā naqtaraḥ bī+h< « ce que je suggère ». GL >qarḥ(at)un + qiraḥun< (registre semi-correct), VA >qarḥah + āt / qurūḥqirāḥqurayḥah< « plaie, ulcère » ; GL >qurūḥu ʔl+ʔamʕāʔi< « dysenterie » ; AL coróâ al âynín « fistule oculaire ». VA >mā an qarāḥ< « eau pure et limpide ». IA et IZ 9/2/2 >qarīḥ< « ulcéré ; blessé ». VA >qarīḥah + qarāʔiḥ< « talent, veine » ; IQ >qarīḥah< « disposition, naturel ». VA >qāriḥ + īn / qurrāḥ / qurrūḥ< « expérimenté, accoutumé » ; ZǦ >qāriḥqāriḥ al+sīn< « qui a fait tous ses dents ». IQ >iqtirāḥ< « désir ; espoir » ; ḪA āḥ 1b >mā lī ʕalà sāḥir iqtirāḥ< « je ne demande rien à un sorcier » ; 4 >lis lī ʕalay+h f+al+hawā iqtirāḥ< « je ne lui demande aucun amour » ; IZ 11/1/2 >yiballaġ+ak iqtirāḥ+ak< « il te fait atteindre ton désir ». IA >maqrūḥ< « blessé, atteint ». Voir {ʕWD}. < Sémitique de l’Ouest {qrḥ}, variante phonétique de {qrʕ}, q.v., cf. hébreu qāraḥ, guèze qärḥa « rendre chauve », araméen rabbinique et syriaque qǝraḥ « devenir chauve ». *{QRD} (‫)قـرد‬ GL >qardun + ʔl+ʔaqrād< (registre semi-correct), VA >qa/ird +qurūd / qiradahqardqardqard + qurūdqurdunayrah< « passementière ». < Latin chorda < grec χορδή, avec le suffixe du diminutif roman andalou {+ÓN}, ainsi que celui de l’agentif {+ÁYR} dans le deuxième cas. *{QRDMN} (‫)قـردمن‬ UT nº 4124 >qardāmun< « passerage cultivé (Lepidium sativum) ». < Grec κάρδαμον. *{QRD/Ḏ/ṬMN} (‫)قـردمن‬ UT nºs. 4898, 3847 et 2540 >qard/ḏ/ṭamānā< « cumin sauvage (Lagoecia cuminoides) ». < Syriaque qardamānā, où on a confondu le grec κάρδαμον ἄγριον, κύμινον et καρδάμωμον. *{QRDNL} (‫)قـردنل‬ NQ am 1/4/3 >qardinālqrdyāqarḏiyā< « anacarde oriental (Semecarpus anacardium) ». Variante phonétique du bas-grec ἀνακαρδία, à cause de la ressemblance entre ces fruits et la forme du cœur. *{QRD/Ḏ(Č/L)} (‫)قـرذ أو قرذل أو قرذچ‬ AL nicarddél carddél cardílla mucárdil + ín mucárdel + ín « carder ». AL cárda + ç « carde ».30 cardarrecíf = cardách nom d’unité +a, IQ >qarḏ̣āš< « chardon ». UT nºs. 712 et 4269 >qarḏāǧ(ǧuh)< = nºs. 4861 et 4267 >qarḏāl(luh)< « scolyme (Scolymus hispaniscus / maculatus ». < Latin card(ŭ)us, avec les suffixes du diminutif ou du péjoratif du roman andalou. *{QRḎB} (‫)قرذب‬ UT nº 4276 >qarḏūb< « chardon argenté (Silybum marianum) ». < Roman andalou */KÁRD(O) ÁWB/ < latin card(ŭ)us albus « chardon blanc ». *{QRḎN(Y)Ḻ} (‫)قرذنل أو قرذنيل‬ UT nºs. 553 >qarḏināllah< et 4000 >qrḏnyāllah< « mouron bleu (Anagalis arvensis caerulea) ». < Bas-latin cardinus « livide », avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÉḺ}. *{QRR} (‫)قـرر‬ VA >yiqarr qarr qurūr / qurrah qārr al+ʕayn< « être satisfait ou content » ; >niqarr qarart fī = nastaqa/irr astaqarr astaqart istiqrār mustaqirr fī< ; IQ >qarra qar (impératif)qarrastaqirru< (registre haut) « habiter ; s’établir ou se reposer ; se raffermir » ; IQ >mā yastaqarri biy+ya qarār< « je ne peux pas me reposer » ; MT >al+ḏahab yastaqarr bi+yad+hā l+uh< « elle tient l’argent comme un depôt pour lui » ; NG mg 3/5/2 >qar< « arrête ! » ; IQ >qar bi+yadd+ak< « tiens tes mains » ; >yiqarri bī+h ʕayn+uh< « il en est content » ; MT >qarrat aʕyun+hum< « ils en sont tous deux contents ». GL >(y)aqirru iqrārun muqirun< (registre semi-correct), VA >niqarr qarart qarr = aqrart iqrār muqirr bi = niqarrar taqrīr kiqrārniqarrar qarrart k ≠ k ʕalà (fī)< « affirmer, déclarer ; interroger ». >yatqarrar atqarrar taqarrur (ʕalà / fī)< « être affirmé ; être interrogé ». IH 341 et LZ >yataqārarūna fī ʔl+ḥaqqi< « ils ont reglé son différend ». UT nº 4245 >qurrat al+ʕayn< « cresson (Sium latifolium) ». GL >qarārun< (registre haut), VA >qarār< « repos, tranquilité ». GL >qārrun< (registre haut) « tranquille ». UT nº 4160 >qārrah< « variétés d’épiaire (Stachys anua / germanica / maritima / recta) ». IZ 6/1/4 >mā ʔl+ʕuyūn il+lā qarīrah< « ils en sont tous contents ». IH 289 >qārūratun< (registre haut), VA >qārūrah + qawārīr< « flacon » ; >q. + āt< « pot de chambre ». IQ 181/1/5 >iqrār< « reconnaissance de dette ».

|| 30 Ce mot et le maṣdar cardílla chez AL seraient des emprunts tardifs au castillan, mêlés aux formes du roman andalou. Voir {LṢF} pour la portion finale de cardarrecíf, d’où le castillan cardo arrecife ; voir Corriente 2008a : 192, s.v. arrafiz.

*{QRŠPN} | 1017

>bi+stiqrār< « en permanence ». Evolution sémantique du sémitique de l’Ouest {qrr} « être froid », cf. ougaritique >qr< « source », hébreu qar, araméen rabbinique et syriaque qarīr, et guèze qwǝrr « froid ». *{QRZ} (‫)قـرز‬ VA >yanqaraz anqaraz inqirāz munqaraz + īn ʕalà< « mendier ». < Arabe classique qaraza « prendre avec le bout des doigts ». Variante phonétique et évolution sémantique de {QRS}, q.v. *{QRS} (‫)قـرس‬ VA >yaqrus qarus qurūsah qāris< « être piquant ». ZǦ >qāris< « piquant ». Voir {ḤLW(Ḻ)}. Variante phonétique de {QRṢ}, q.v., résultant de l’application de la « loi de Geers » ;31 cf. araméen rabbinique aqrīs « s’aigrir » et syriaque qǝras « être âpre ». *{Q(R)S/ŠTB/FL/R} (‫)قـرستبل أو قرشتبل أو قرستفل أو قرشتفل‬ MT >qrištūb/fal = qrištubāl = qrištūfar = qištūbal = krištūb/falqrštwbl< AL Cristóval « Christophe ». < Grec χριστόφορος « qui honore le Christ ». *{QRSN} Voir {KRSN}. *{QRS/ṢY} (‫)قـرسي أو قرصي‬ >UT nº 4279 >qā/arasiyāqarāṣyā< « cerise ».32 < Grec κεράσια. *{QRŠ} (‫)قـرش‬ MT >aban qurayš< « nom propre masculin ». IQ >qurašī< « koreïchite » ; FA >tīn qurašī< « espèce de figues ». FḪ >qurašiyyah< « étuvée de poulet aux épices ». AL carxít « bande de gamins ».33 IH 332 >qaršanah< « ascendance koreïchite ». Voir {ḤNʔ}, {ʕNB} et {KNS} I. Probablement < Pan-sémitique {qrś}, cf. arabe qaraša « couper ; faire des bénéfices ; déchirer », sudarabique épigraphique >qrs3t< « berger », et accadien qarāšu(m) « fendre ; mordre », avec plusieurs évolutions sémantiques.34 *{QRŠPN} (‫)قـرشـپن‬ PC 169.1 >qršbyn< « Crépin (nom propre masculin) ». < Latin Crispīnus (littéralement « aux cheveux frisés »).

|| 31 Voir Ungnad & Matouš 1964 : 27. 32 Mais il faut se méfier de ces équivalences dans les noms de fruits : aujourd’hui en Orient ce mot signifie les prunes sèches alors qu’en Occident, les cerises ont toujours été appelées ḥabb al+mulūk, q.v. 33 Peut-être une allusion aux requins, mais voir Corriente 2008 : 250, s.v. carxena. 34 Parmi lesquelles, les lexicographes natifs étaient enclins à penser que cette tribu fut appelée ainsi car elle était formée par des éléments différents établis dans le Ḥiǧāz à l’occasion du pèlerinage à La Mecque. Une autre raison pouvait être une allusion aux profits que ses membres ont toujours tiré des pèlerins.

1018 | *{QRŠTN} *{QRŠTN} (‫)قـرشتن‬ PC 117.2 >qrštynh< « Christine » (nom propre féminin, formé sur le latin Christus « le Christ » < grec χριστός « qui a reçu l’onction ». *{QRŠT} Voir {ʔQRŠT}. *{QRŠQBL} (‫)قـرش قـبل‬ UT nº 4113 >qrš qabilluh< « capillaire (Adiantum capillus Veneris) ». < Roman andalou */KRÉŠE KABÉḺO/ « il fait pousser les cheveux ». *{QRŠQ/KL} (‫)قـرشقل أو قرشكل‬ MT >qarrašq/kāl< « bois de yeuses ». Extension en roman andalou du préromain */KÁRR/.35 *{QRŠL} (‫)قـرشل‬ SH >qarāšīl< « son fin avec un peu de farine ». < Bas-latin corticellum, diminutif du latin cortex, -ĭcis « écorce ». *{QRŠM} (‫)قـرشم‬ SG >qršmh< « chrême ». < Latin chrisma < grec χρῖσμα. *{QRṢ} (‫)قـرص‬ ZǦ >aqruṣ< (impératif) >qarṣ< (maṣdar), AL nacrú/úç caráçt « pincer ». VA >niqarraṣqarraṣnā ʔl+ʕaǧīna< (registre semi-correct) « couper la pâte en pains ronds et plats » ; IQ >tuqarraṣ< « ils sont pris par pincées ». VA >yatqarraṣ atqarraṣ taqarruṣ< « être coupé en pains ronds et plats ». GL >q.rṣunqarṣahqarṣah< « sorte d’ulcère ». AC >qarṣī< « boîteux (comme une gâchette) ». VA >qurṣah + quraṣ / aqrāṣ< « pain rond et plat » ; HC 229 >qurṣah< « sorte de gâteau » ; AL córça min quír « pain de cire vierge ». VA >qāriṣ< « aigre » ; IH 364 >bardun qāriṣun< (registre semi-correct) « froid intense ». DS >qarīṣ< « sorte de conserve au vinaigre ». UT nº 4121 >qurrayṣ< « ortie romane ou brûlante (Urtica pillulifera / urens) » ; nºs. 572 et 4158 >qurrāṣ< « camomile odorante (Anthemis nobilis) » ou « ortie romane (Urtica pilulifera) » ou « chrysanthème de Mykonos (Coleostephus myconis) ». Variante phonétique de {QRḌ}, q.v., à cause des emprunts inter-sémitiques. *{QRṢR} (‫)قـرصر‬ SH >q.rṣāriyyāt< « esclaves arméniennes ».37 Voir {QRṢL}.

|| 35 Voir Corominas & Pascual I : 891, s.v. carrasca. 36 Cf. arabe marocain qǝrṣ « gâchette ». 37 Selon la nouvelle édition de ce texte (Chalmeta & Corriente 2014 : 141, n. 545 et texte arabe, p. 74, n. 555) cette lection de l’édition de Paris serait une erreur au lieu de *kandahāriyyāt, mais elle prouverait au moins l’existence du mot à l’époque de la copie.

*{QRḌ} | 1019

*{QRṢʕN} (‫)قـرصعن‬ UT nº 4053 >qarṣaʕannah< « chardon-roland (Eryngium campestre) » ;38 AL querçánee (lire querçáâne) « chervis (Pastinaca sativa) ».39 < Syriaque qarṣǝʕānā, corruption de qarṣebtā, nom des orties et d’autres plantes.40 *{QRṢL} (‫)قـرصل‬ AL corçál + carácil « pirate ». < Latin cursŭs « course (sur mer) », avec le suffixe adjectival roman andalou {+ÁL}, désignant en bas-latin la course des corsaires et leurs affaires. *{QRSY} Voir {QRS/ṢY}. *{QRḌ} (‫)قـرض‬ I. GL >aqruḍu maqrūḍun< « ronger » ; VA >naqraḍ qaraḍt qarḍ qāriḍ maqrūḍ k< « médire de ». GL >muqāraḍatun muqāriḍun< « prêter l’argent avec un interêt dans les profits » ; VA >niqāraḍ muqāraḍah k = taqrīḍ< « rétribuer ». GL >ʔ.nqaraḍa inqirāḍun< (registre haut), VA >yanqaraḍ anqaraḍ inqirāḍ al+dunyā< « périr sans descendance, s’éteindre ». ZǦ >qarḍ< « prêt, emprunt ; ce qui est semblable à un autre ; AL card « mérite » ; VA >anta min qarḍ+uh wa+hu min qarḍ+ak< « vous êtes semblables l’un à l’autre » ; MT >ʕalà qarḍ< « selon » ; AC >min qarḍ< « semblable à » ; IA >ʕalà qarḍi saʕd+ī< « c’est mon sort ». DS >qarḍ nom d’unité +ah< « mite ». AL cárda + át « coupure, taillade ». GL >qarrāḍun< (registre haut), VA >qarrāḍ + īn< « détracteur, médisant ». DS >q.rāḍ< « sorte de lèpre ». IW I : 633.19-20 >tfrḍ< (lire >taqarruḍmaqraḍ< « ciseaux ». FḪ >maqrūḍ< « gâteau farci d’amandes ou de dattes ». < Pan-sémitique {qrḍ}, cf. ougaritique >qrṣ< « mordre ; donner une forme à l’argile », hébreu qāraṣ « pincer », araméen rabbinique qǝraṣ « pincer, mordre », syriaque qǝraṣ « regarder avec mépris », sudarabique épigraphique >qrḍ< « titre de fonctionnaire »,41 guèze q(w)äräṣä « graver » et accadien k/garāṣu(m) « pincer ».

|| 38 Voir quelques variantes phonétiques chez BCT III-2 : 627. 39 La deuxième acception de ce mot chez AL, « hoche-queue », omise à juste titre par DS, n’est qu’une de ces confusions, en lisant le texte du dictionnaire de Nebrija, car le castillan chirivía a aussi cette signification. Mais, en outre, son identification du nom de cette plante est suspecte, car rien ne semble la justifier dans les traités andalous de botanique, ni en arabe marocain, qǝṛṣʕănna signifie toujours « valériane (Eryngium sp.) » (voir Prémare X : 287). Une confusion avec /karsánna/ « ers, vesce noire » (voir {KRSN}) n’est pas une solution, s’agissant aussi d’une plante très différente : il faut donc corriger DS II : 456 dans cette entrée. 40 Selon PS 3757. Il ne s’agit probablement pas seulement d’une altération graphique, mais aussi d’une étymologie populaire signifiant « celui qui pique le petit bétail », à cause de ses épines. 41 Probablement un percepteur, cf. aussi mehri ḳǝrūź « couper les cheveux » (chez Johnstone 1987 : 237) et jibli ḳérɔź « couper » (selon Johnstone 1981 : 151), prouvant la structure phonémique originale de cette racine, empruntée par l’araméen au cananéen, et par l’arabe dans cette forme secondaire à l’araméen.

1020 | *{QRṬ}

II. DS >qaraḍqarḍ + qurūḍ< « fruits de l’acacia utilisés par les tanneurs ». < Arabe classique qaraḏ̣. Peut-être une variante phonétique de {QRḌ} I, mais l’égyptien ancien >ἰḳrw< « arbre utilisé par les pharmaciens »42 pourrait supposer une phrase plus longue de cette langue, raccourcie et emprunté par les Arabes qui ont toujours visité l’Egypte afin d’y acquérir les produits qui leur manquaient. *{QRṬ} (‫)قـرط‬ I. VA >niqarraṭ taqrīṭ k< « parer de boucles d’oreilles ». >yatqarraṭ atqarraṭ< « porter des boucles d’oreilles ». >niqarṭaṭ qarṭaṭah k (/ al+liḥyah)< « couper (la barbe) ». GL + >aqrāṭunaqriṭahqurṭ + aqrāṭ< « boucle d’oreille ». UT nº 3888 >qurṭ< « luzerne » ; HC 37 >ʔwz ʔl+qrṭ< « espèce de canard ». FǦ >iqrāṭ< « clouage des planches d’un bateau ». SH >m.smār al+taqrīṭ< « clou utilisé dans ce but ». Probablement un emprunt à l’araméen, cf. rabbinique qǝraṭ « briser ; mordre » et qarṭēṭ « briser ou couper en petites pièces », et syriaque qarreṭ « mordre ; ronger », avec plusieurs évolutions sémantiques. II. VA >qīrāṭ + qarārīṭqurayraṭqarārīṭqīrāṭqirṭ< « poireau ». < Grec καρτόν, probablement à traver le syriaque >q.rṭāqurṭubahqarṭāǧannah< « Carthage » ;43 GL >qarṭāǧannahqrt ḥdšt< « nouvelle ville », à travers la semi-traduction et adaptation du grec Καρχηδὼν ἡ καινή, raccourcies en latin comme *Carthāgĭne, remplaçant le terme plus ancien Carthada, et ensuite adoptant la déclinaison du suffixe {+āgo, ĭnis}.

|| 42 Erman & Grapow I : 138. 43 Quant à AL Cartágo « Carthage », il s’agit d’un emprunt tardif au castillan ; voir quelques variantes de ce nom et des explications utiles à son propos chez Harris 1936 : 144. La forme en roman andalou semble avoir été contaminée dans sa portion finale par l’arabe ǧannah « jardin, paradis », ce qui explique l’arabe andalou et le castillan.

*{QRʕ} | 1021

*{QRṬS} (‫)قـرطس‬ VA >qirṭās + qarāṭīsqirṭāsqarāṭīs< « cornets ». FǦ >qirṭāsī< « (bête de somme) au pelage blanc avec des points noirs ». < Syriaque qarṭīs(ā) < grec χάρτης. *{QRṬĠNS} (‫)قـرطغنس‬ UT nº 1656 >qarāṭāġūnis< « persicaire douce (Polygonum persicaria) ». < Grec κραταιόγονος. *{QRṬL/N} (‫)قـرطل أو قرطن‬ AL cortál + carátil = cortína + ít « loge des vaches et taureaux ». c. táht alard « cave ». Voir {QRTŠ}. < Latin cŏhors, -tis « enclos, cour de ferme », avec les suffixes adjectivaux {+ÁL} et {+ÍN}. *{QRṬM} (‫)قـرطم‬ I. UT nº 4108 >qirṭim< « carthame (Carthamus tinctorius) » ; nº 3783 >qirṭim barrī< « cathame laineux (Carthamus lanatus) » ; nº 4107 >qirṭim hindī< « ipomée Nil » (Ipomoea Nil).44 Probablement < araméen, cf. rabbinique qūrṭǝmē et syriaque qūrṭǝmā. II. AL Cártama « Cartama » (géographie). < Latin Cartima. *{QRṬMN} Voir {QRDMN}. *{QRḎ̣} (‫)قـرظ‬ VA >niqarraḏ̣ qarraḏ̣t taqrīḏ̣< « louer ». Peut-être une métonymie de qaraḏ̣a « donner aux cuirs une préparation avec les feuilles de l’acacia » ;45 voir {QRḌ} II. *{QRʕ} (‫)قـرع‬ VA >naqraʕ qaraʕt qarʕ qāriʕ maqrūʕ< « frapper (à la porte)». GL >aqtaraʕnaqraʕ qaraʕt = iqtirāʕ = naḍrab alqurʕah(y)uqarriʕu< « frapper violemment » ; VA >niqarraʕ taqrīʕ k< « frapper ; fouetter ; faire taire ; affecter de la teigne » ; ZǦ >qarraʕū+h< « ils lui ont donné une raclée ». VA >yatqarraʕ atqarraʕt taqarruʕ< « être fouetté ; être affecté de la teigne » ; AC >yatqarraʕ< « être affecté de la teigne ». VA >yanqaraʕ anqaraʕ bi / maʕ< « se heurter à, cogner ». >nimaqraʕ maqraʕah k< « faire taire ». >yatmaqraʕ atmaqraʕ tamaqruʕ< « être reduit au silence ; être fouetté ». >qarʕ al+aqdām< « bruit qu’on fait avec les pieds ». UT nº 4263 >qarʕī< « variété de poire ». GL >qurʕatun< (registre haut), VA >qurʕahqurʕah 2 qurʕatayn + qura/āʕ< « lot, portion (de terrain) » ; AL coráâ çaguéra « portion ou lot petit » ; NQ br 2/2/2 >ṭalaʕ l+ī b+al+qurʕah< « il m’est échu » ; VA >ḍārib al+qurʕahqarʕahqarʕah< « bouteille ». IH 199 >al+qaraʕuqaraʕatun< (registre semi-correct), VA et ZǦ >qaraʕ nom d’unité +ahqara/āʕahqarʕah< « courge ; vase » ; VC >qarʕah barrāniyah< « coloquinte ». HC 220 et FḪ >qarʕiyyah< « un mets de viande avec des courges ». VA >qurrāʕah + ātqurrāʕa(t)< « teigne ». VA >aqraʕ + quraʕ< « teigneux ; fou (dans les échecs) » ; IA et AC >aqraʕaqraʕ< féminin >qarʕa< « chauve ; teigneux » ; IQ >aqraʕ< « chauve » ; AL acráâ « qui n’a pas des cornes ». FA 84 >taqrīʕ< « chute des feuilles des figuiers » ; ID qrḥ 6 >tqryʕ ʔl+zybr< « ôter le duvet ». IH 177 >maqraʕun< (registre semi-correct), VA et ZǦ >maqraʕ + maqāriʕ< « bâton, pal » ; AL macráâ + macáriê, diminutif mucáyra + ít « bâton (de berger) ; solive ; règle ; attisoir ; grande cuillère en bois ». GL >muqarraʕun< « peu apprécié ». ID ḥlš 3 >mtqārʕ< « qui jette les sorts ». Voir {ǦRY}, {ḪWḪ} I, {ṢBḤ}, {ʕRŠ} et {KMṮR}. < Sémitique de l’Ouest {qrʕ}, cf. hébreu qāraʕ, araméen rabbinique qǝraʕ « déchirer » et guèze qärʕa « frapper avec un bâton à la tête ». *{QRF} (‫)قـرف‬ IH 189 >qarfāqarfatunqarfah + āt / qirafqarfahqarāfil< « déchets d’entrailles qu’on donne aux chats ». Peut-être un diminutif de l’arabe qirfah « écorce » avec le suffixe roman andalou, q.v. sous {QRF}. *{QRQ} (‫)قـرق‬ I. AL nacróq caráqt « glousser ». carq nom d’unité cárc/qua = coroca + coroquít « poule qui couve ». Voir {QLQ} II. Mot onomatopéique. II. IH 305 >al+qurqu< (registre semi-correct), VA, IQ et AC >qurq + aqrāqqurqaqrāq< « soulier » ; AL corq + acráq « corne, sabot des solipèdes». VA >qarrāq + īnqarrāq< « cordonnier ». < Araméen, cf. rabbinique qa/ūrqā et syriaque qarqā « sandale », raccourci du rabbinique qūrdǝq(isī)n « chausson de danse », < grec κόρδαξ « dance comique ». III. VA >maqraqah + maqāriqmaqraqahq.rūq< « fauvette ». Probablement d’origine onomatopéique du roman andalou. *{GRG} (‫)گـرگ‬ AL guarguía + ít, diminutif gurayguía + ít « dague, cimeterre ». < Berbère agǝrgit « épieu ».48. *{QRQB} (‫)قـرقب‬ I. VA >niqarqab qarqabah k< « remuer, bouleverser ». >yatqarqab atqarqab taqarqub< « être remué ou bouleversé ». ZǦ >ʕaǧūz qarqūbah< « vieille femme affaiblie par l’âge ».49 Voir {QLB}, d’où cette racine dérive, à travers une forme {1213}. II. VA >qirqab + qarāqib< « galoche ou socque en bois ». Variante phonétique de {QB/WQB}, q.v. *{QRQČ} (‫)قـرقـچ‬ VA >qaraqaǧǧ< « semence de concombres » ; IA >qaraqaǧǧ nom d’unité +ahqaraqaǧǧah< « semence de péponide ». < Arabe qarʕ avec les deux suffixes péjoratifs roman andalou {+ÁK} et {+ÁČ}. *{QRQḤ} (‫)قـرقب‬ VA >niqarqaḥ qarqaḥah ʕalà< « blâmer ». < Arabe qaraʕa, avec adoption de la forme {1213} et assourdissement du /ʕ/. *{QRQR} (‫)قـرقر‬ VA >yiqarqar qarqabah al+baṭn = yatqarqar atqarqar< « grouiller (le ventre) ». D’origine onomatopéique. *{QRQR} IH 302 >qarqūratun< (registre semi-correct), VA >qurqūrah + qarāqir< « sorte de vaisseau marchand ». < Grec chypriote κέρκουρος. *{QRQS/Ṣ} Voir {QLQZ/S/Ṣ}. *{QRQF} (‫)قـرقف‬ IH 316 >yaqarqafuniqarqaf qarqaft qarqafah k< « faire trembler ». >yatqarqaf atqarqaf< « trembler ». Dissimilation de l’arabe qafqafa, forme rédoublée de {qff} et {wqf}.

|| 47 Voir Corriente 2008a : 167, s.v. alquerque. 48 Voir Corriente 2008a : 318, s.v. gorgoto. L’évolution sémantique d’une sorte de javeline vers un poignard est plus compréhensible si on considère que la première était l’arme caracteristique des nord-africains, au point d’interdire de les porter habituellement dans les traités de ḥisbah ; voir {GZL}. 49 Ce mot pourrait fournir une étymologie au castillan et portugais corcova « bosse », sans solution claire chez Corominas & Pascual, surtout lorsqu’on considère l’origine arabe établie pour son synonyme castillan joroba.

1024 | *{QRQL} *{QRQL} (‫)قـرقل‬ I. AL nicarquél carquélt « rire aux éclats ». < Roman andalou */KARKÁḺÁR/, d’origine onomatopéique. II. IH 210 et LZ >qarqallun< (registre semi-correct) « chemise sans manches ». < Syriaque qarqellā « chemise légère des femmes et des enfants ». < Latin cărăcalla « sorte de tunique à manches ». III. AL cárcal + caráquil « verge, pénis ». Voir {QRYL}. < Roman andalou */KARÁKLO/, cf. castillan carajo et portugais caralho.50 *{QRQML} (‫)قـرقمل‬ AL corcomúl « comble, surplus d’une mesure ». < Latin cum cŭmŭlo « avec un surplus ». *{QRQMN} (‫)قـرقمن‬ DS >q.rqmān< « bois intérieur du bdellium d’Afrique ». Probablement < Syriaque qǝrūqomagmā < grec κροκόμαγμα « marc du safron », avec une évolution sémantique fréquente dans les langages techniques. *{QRL} (‫)قـرل‬ I. FǦ >qirillī< « sorte de vaisseau ». Métonymie du plongeon, arabe qirillà.51 II. MT >qurrāl + ātqurlūǧah + āt / qarāliǧqarūl = qarūliyūn< « corail ».52 < Grec κοράλλιον. *{QRM} (‫)قـرم‬ I. IQ >qārim< « brute ». < Pan-sémitique {qrm}, hébreu qāram, araméen rabbinique et syriaque qǝram, guèze qärämä « récolter » et accadien qarāmu « recouvrir », avec une évolution sémantique reflétée par l’arabe « dépouiller d’écorce > ronger > manger > brûler de désir », etc. II. VA >niqarram k< « mettre au cep ». >yatqarram atqarram< « être mis au cep ». >qurmah + quram< « cep, entrave ». >qurrūmah + āt< « tête ».53 < Grec κορμός « morceau de bois ». III. BM >qūrmī< « bière d’orge et miel ». < Grec κοῦρμι. || 50 Voir à propos de ce mot vulgaire Corriente 1993b : 283, n. 5. 51 Ce nom semble être le raccourci d’une phrase allusive à ses habits, qarra wa+wallà « il s’arrêta et s’en alla », puisque’on dit qu’il ne plonge qu’un instant pour pêcher sa nourriture et fuit dès qu’il suspecte un danger ». 52 Voir d’autres graphies chez BM, reflétant l’araméen, cf. syriaque qūralliyūn et >qrlwnniqarmad k< « couvrir de tuiles ». >yatqarmad atqarmad taqarmud< « être couvert de tuiles ». IH 50 >qarmadatun< (registre semi-correct), VA >qarmad nom d’unité +ah + qarāmidqarma/ād + qarāmidqarmadah + qarmūdqarmādī + qarmādīn< « tuilier » ; LO Carmidi, RC el carmedi « nom propre masculin ». Voir {ḪWY}, {ḌRB} et {ʕṢM}. < Araméen rabbinique qarmīd et syriaque qarmīdā < grec κεράμις, -ιδις. *{QRMD} II. ou {Q/KRMṬ} (‫)قـرمط أو كرمط‬ VA >muqarmad/ṭmukarmaṭ< « (écriture) serrée ». Attribuée aux Carmates. Voir {ḪṬṬ}. *{QRMZ} (‫)قـرمز‬ VA >niqarmaz k< « teindre avec du kermès ». >yatqarmaz atqarmaz taqarmuz< « être teint avec du kermès ». IH 301 >al+qarmazu< (registre semi-correct), GL >qarmazun< (registre semi-correct), VA >qarmaz + qarāmizqarmazšaǧarat al+qirmiz< « chêne au kermès (Quercus coccifera) ». VA >qarmazī< « cramoisi ». Probablement < pehlevi, reflété par le néo-persan kerm+e αzi « ver à teindre ».54 *{QRMS} (‫)قـرمس‬ AL cormúç + carímiç « sorte de bonnet ».55 < Berbère agǝlmus < latin cŭmŭlus ; voir {QRQML}. *{QRMṬ} (‫)قـرمط‬ SG >qrmyṭ< « compas magnetique ». < Bas-latin calamita « calamite ». Voir {QRMD} II. *{QRMN} (‫)قـرمن‬ I. AL Carmóna « Carmona (géographie) ». < Latin Carmo, -ōnis. II. MT >qurmānah< « cousine ». < Bas-latin co(n)germana. *{QRN} (‫)قـرن‬ GL >aqrinu< « joindre¸ comparer » ; VA >yaqrun qarun< « avoir des cornes ; être cocu » ; AC >yuqran l+ī< « il m’épouse ». VA >niqarran taqrīn< « faire cocu » ; IQ >naǧʕal l+al+raǧul qurūn< « nous faisons son mari cocu ». GL >muqāranatun< (registre haut), VA >niqāran muqāranah k = naqrin aqrant iqrān li< « comparer ». >naqrin aqrant iqrān muqrin muqran / maqrūn kqirānaqrantu ʔl+fiḍḍah l+al+qazdīr< « j’ai

|| 54 L’origine iranienne de ce mot était conu des lexicographes natifs, parfois signalant aussi que le kermès était produit en Arménie. 55 Quant à DS II : 345 >qrmsī< « espèce de prune », tiré d’IW I : 342.8, il faut le biffer car il s’agit d’une des nombreuses erreurs de cette édition, au lieu de la forme correcte >qūmisī< « du comte », chez BCT I : 413.

1026 | *{QRNB}

comparé l’argent à l’étain ». VA >yatqarran< « devenir cocu ». >yatqāran atqāran taqārun maʕ< « être attelé ou comparé ». >yanqaran anqaran< « ête attelé ». IQ >yaqtaran bī+h< « on le compare à lui » ; AL iqtirán « être attelé ou attaché ». GL >qa/irnun< (registre haut et registre semi-correct), VA >qarn + qurūn / aqrānqarnqurūn< « cornes ; siècles » ; DS >qarn + qurūn< « gousse ; branche de vigne qu’on ne taille pas ». AL quírn + acrán « siècle » ; min carnáy = min zéuch al corón, VA >ḏū qarnayn< « bicorne » ; >ḏū ʔl+qarnayn< « Alexandre le Grand » ; >ḏū qurūn = miqrān = qarnān + qarnā< « cornu » ; >abū qurūn< « rhinocéros », AC >ḏātu qarnin< (registre haut) « celle qui a une protubérance (dans ses organs génitaux) » ; GL >fī ʔl+qurūn w+al+ʔabwāq< « battant la grosse caisse » ; DS >qarn al+ʔayyil< « fenouil marin (Crithmum maritimum) » ; >qurūn al+maʕz< « fénugrec (Trigonella foenum-graecum) » ; UT nº 4056 >qurūn iblīs< « chardonroland (Eryngium campestre / tenue) » ; nº 4217 >qurūn al+sunbul< « aconit tueloup (Aconitum lycoctonum / napellus) » ou « ergot du seigle (Claviceps purpurea) ». DS >al+ḥiǧāb al+qarnī = (al+ṭabaqah) al+qarniyyah< « la cornée ». AC >qaran< « mariage ; assemblage ». IH 305 >al+quraniyyu< (registre semi-correct) « nom propre masculin ». GL >qarīnun = muqtaranunqarīn + quranā< « similaire, semblable » ; IQ >qarīn+ak< « tel que toi » ; >minn+uh qarīn< « semblable a lui ». VA >qarīnah + qarāʔin< « sorcière », VH >qarīnah< « épilepsie » ; VA >qarīnat al+ḥāl + qarāʔin al+aḥwāl< « évidence circonstancielle ». IH 304 >qarrānun< (registre semi-correct), VA >qarrān + īnqarrānaqran< « cornu ». >ḥāǧiban maqrūn< « sourcil joint à l’autre ». IH 263 >al+miqranatu< (registre semicorrect), VA et MT >maqran + maqārin< « joug ».56 Voir {ʔQRN}, {ḪŠḪŠ}, {RNN} et {NFḪ}. < Pan-sémitique {qrn}, cf. ougaritique >qrnqrn< « escorte militaire ».57 *{QRNB} (‫)قـرنب‬ I. UT nºs. 3028 et 4172 >qaranbà< « cloporte commun (Oniscus asellus) » ou « espèce d’oseille (Rumex sanguineus) » ou « arroche (Atriplex halimus) ». < Grec κράμβη « chou », à travers deux mots différents du syriaque, qarnǝbāyā « légumiste », dit par métaphore de cet insecte, et >qrnbāqarnab< « chanvre ». Variante phonétique de {QNB}, q.v.

|| 56 Quant au mot >muqarran< présent dans IQ 27/8/4 et expliqué comme une arabisation du berbère amǝqqran « chef », il pourrait n’être qu’une corruption de >muʕazzazqurunbād/ḏqurunb/fād< « carvi (Carum carvi) ».58 < Néopersan qoronbαd. *{QRNBṬ} Voir {QNBṬ}. *{QRNǦ} (‫)قـرنج‬ I. AL cornéja + carániç, diminutif coráyneja + corainigít « corneille ». Cornejo « nom propre masculin ». Emprunts tardifs au castillan. II. TD 226 >qurnaǧ = qurnūǧ< « cornouiller mâle (Cornus mas) ». < Latin cornus, avec un suffixe diminutif roman andalou. Voir {QRNL(Y)}. *{QRNS} (‫)قـرنس‬ I. DS >qurnās< « marteau ; hache ». < Araméen rabbinique qūrnā/ēs = qūrnǝ/ēsā.59 II. AL caránça « pointe de fer aux colliers de gros chiens ». < Castillan carranza, dont l’origine est disputée. *{QRNS/Ṣ} (‫)قـرنس أو قرنص‬ VA >yiqarnas qarnasah f+al+ṭayr = yatqarnas atqarnas taqarnusqarnaṣahmuqarnas< « muer » ; >f+al+qarnasah hu< « il est sans un sou ». < Pehlevi, reflété par néo-persan korraz « faucon en cage pendant la mue ». *{QRNṢYR} (‫)قـرنصير‬ MT >qarniṣayruh< « boucher ». < Roman andalou */KARNIC+ÁYR(O)/. *{QRNṬ} (‫)قـرنط‬ VA >qarnīṭqurunfalunqurunfulqaranful nom d’unité +ah + ātqurunful al+ʔarḍ< « mélilot élégant / sillonné (Melilotus elegans / sulcata) » ; nº 4236 >qurunful al+bustānḥabaq qurunfulī< « basilic (Ocimum basilicum) ». TD 228 >qaranfuliyyah< « baccharide (Baccharis) ». Voir {ḤBQ(Ḻ)} et {ZYT}. < Grec καρυόφυλλον. *{QRNQ} (‫)قـرنق‬ SG >qrwnqh< « chronique ». < Latin chrŏnĭca < grec χρονική.

|| 58 Encore d’autres variantes et corruptions phonétiques chez BCT I : 817. 59 Tiré d’Ibn Ǧanāḥ; voir Blau 2006 : 542, à propos de ces significations. 60 Voir Corriente 1981a : 18, à propos de l’erreur graphique chez AL et les témoins nord-africains du mot. Celui-ci présente une évolution notable dans l’arabe marocain qǝ/oṛnēṭ « requin marteau » (voir Prémare X : 314, dont l’interprétation étymologique doit être corrigée).

1028 | *{QRNLY} *{QRNLY} (‫)قـرنلي‬ UT nº 3845 >qurnulyuh< « queue de scorpion épineux (Scorpiurus muricatus / sulcatus / vermiculatus), chenille rayée ». < Roman andalou */KORON+(W)ÉḺA/ « petite couronne ».61 *{QRNNŠ} (‫)قـرننش‬ TD 186 >qarnūnuš< « cresson (Nasturtium officinalis) ». < Roman andalou */AGRY+ÓNEŚ/, < latin ācer « aigre », avec les suffixes augmentatif roman andalou {+ÓN} et du pluriel.62 Voir {ʔQRYN/L(Š)}. *{QRNY} (‫)قـرني‬ UT nº 3867 >qarāniyā< « cornouiller mâle (Cornus mascula) ». < Grec κρανία.63 *{QRW} (‫)قـرو‬ VA >nastaqrī k< « induire ». < Sémitique de l’Ouest {qrw/y}, cf. hébreu qārāh, araméen rabbinique iqqǝrē « arriver, avoir lieu », sudarabique épigraphique >yqtrn< « être puni » et guèze qäräyä « frapper », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{QRY} (‫)قـري‬ I. VA >naqrī qarayt qary / qirà al+mā fī< « ramasser l’eau » ; >yaqrī qarā qiràn qārī kqārī< « offrir l’hospitalité ». GL >qaryatun< (registre haut), IH 334 >qariyyatun + qarāyāqar(iy)yah + qurànqariyyah + quràqariyyahqarawiyyun< « de Kairouan » ; IQ >qarawīmiqrà< « écuelle pour offrir la nourriture à l’hôte ». Voir {RBʕ}. < Pan-sémitique {qry}, cf. ougaritique >qry< « offrir un sacrifice », sudarabique épigraphique >qr< « ville en dehors de l’Arabie du Sud », guèze qäräyä « offrir l’hospitalité » et accadien qerītu(m) « banquet ».65 II. IH 373 >al+qariyyatu< « vergue ou antenne d’un navire ». < Grec κεραία. III. AL Cariá (lire Cária) « la Carie (géographie) ». Emprunt tardif au castillan. *{Q/KRYZ/SN} (‫)قـريزن أو كريسن‬ MT >q.riyazūn al+raynah< « domestique de la reine », >kiryasūn al+sulṭān< « domestique du roi ». < Roman andalou */KREACÓN/ < latin crĕātĭo « création », cf. vieux castillan criazón et castillan criado. *{QRYL} (‫)قـريل‬ I. AL caráil « verge, pénis ». < Roman andalou */KARÁḺ/, cf. portugais caralho et castillan carajo. Voir {QRQL}. || 61 Voir d’autres variantes chez BCT I : 817, mais il faut se méfier des confusions avec {QRNY}. 62 Cf. arabe marocain gǝrnūnǝš (voir Prémare X : 716) et portugais agrião. 63 Mais voir BCT III-1 : 623, à propos d’autres identifications et des confusions avec {QRNLY}. 64 Ce pluriel est aussi enregistré chez LZ et DS II : 349, tiré d’Ibn Ǧanāḥ, confirmé par Blau 2006 : 543. 65 Les connotations des racines {qrw}, {qry} et {qrʔ} sont parfois assez proches pour suggérer des évolutions sémantiques divergentes d’un sémanthème basique unique.

*{GZL} | 1029

II. TH 60.9 >qurriyāl< « lanière de chaussure ». UT nºs. 772 et 4173 >qurruyūlah (bayḍāʔ)qzbrh< « gourdin ».66 *{QZḤ} (‫)قـزح‬ VA >qaws quzaḥ< « arc-en-ciel » ; UT nº 3998 >qūzaḥ< « clématite brûlante (Clematis flammula / vitalba) ».67 Voir {QDḤ} et {QZQZʕ}. *{QZ/ṢDR} (‫)قزدر أو قصدر‬ VA >niqaz/ṣdar k< « étamer ». >yatqaz/ṣdar< « être étamé ». IH 151 >qazdīrun< (registre semi-correct), GL >qizdīrun< (registre haut), VA >qaz/ṣdīrqazdīr< « étain ». Voir {QNZR}. < Grec κασσίτερος, cf. syriaque >qsṭryn< et araméen rabbinique qassīṭrā. *{QZZ} (‫)قـزز‬ VA >nuquzz qazazt< « tisser ». GL >qazun< (registre semi-correct), IQ >qazzikazz< « soie grège ». VA et TH 114.13 >qizāzah< « tissage (de la soie grège) ». VA >qazzāz + īnqazzāzqazzīzquzūz< « nom propre masculin ou sobriquet ».69 Voir {ḪZZ}, {FRĠ} et {QWZ}. < Néo-persan kaǧ/ž. *{QZQZʕ} (‫)قـزقزع‬ VA >quzquzaʕ< « arc-en-ciel ». Voir {QDḤ} et {QZḤ}. Contraction de >qaws quzaḥyaqazzal < « clocher ». AC >qazāllu< « nom propre masculin ou sobriquet ». Cette racine arabe est une extension de {qzz} « sauter », avec le vieux suffixe sémitique {+vl}.70 *{GZL} (‫)گـزل‬ IH 350 >akzalaqzalāqzāl< « épieu (arme caractéristique des berbères) ». Voir {ZĠZL}. < Berbère agzal.71

|| 66 Voir DS II : 350 et SG I : 116. 67 Probablement une autre graphie estropié à dessein comme celle de DS II : 350, >quzzāḥaban quzmān + banī quzmān< « nom propre masculin et, au pluriel, d’une famille de Cordoue ». >quzmānī< « d’Ibn Quzmān ».72 *{QSBR} Voir {KZBR}. *{QSTS} (‫)قـستس‬ UT nº 3959 >qistūs< « ciste (Cistus sp.) ». < Grec κίστος. *{QSḤ} (‫)قسح‬ GL >qusūḥatun< (registre haut), VA >yaqsuḥ qusūḥah qāsiḥ + qussāḥqāsiḥniqassaḥ taqsīḥ kqassaḥ< (impératif), AL nicaçáh caçáht « endurcir » ; ID >qsḥtm ʕl+y ḫṭāb+km< « vous m’avez parlé avec rudesse ». VA >yatqassaḥ atqassaḥ taqassuḥaqsaḥ< « plus dur ». < Sémitique de l’Ouest {qšḥ}, cf. hébreu hiqšīaḥ « endurcir ; traiter durement » et sudarabique épigraphique >qs1ḥ< « violence ». *{QSR} (‫)قـسر‬ VA >qasr< « violence ». GL >qasran< « violemment ». VA >qaswar + qasāwirah « lion ». < Sémitique de l’Ouest {qsr}, cf. hébreu qašār, guèze qwäṣärä « attacher, lier », sudarabique épigraphique >mqs1r< « personne liée par un vœu religieux » et accadien kaṣāru(m) « nouer ; lier ». *{QSS} (‫)قـسس‬ I. AL nicaçáç caçáçt « ordonner (un prêtre) ». GL >qisun< (registre semi-correct), VA >qasīs + īn / aqassahqi/īs = q.sīs + qi/ussīn / qasisīn / aqassah / aqāsah / qasāwiṣīnḫidmat ʔl+qissīsiyati< « prêtrisse » ; >ṯawbu ʔl+qissīsiyati< « l’éphod ». Voir {ʔḎN} et {ḤFL}. < Guèze qäsis < syriaque qaššīšā « vieillard ». II. UT nº 4141 >qissūs< « lierre (grimpante) (Hedera helix) » ; nº 4253 >qissūs aswad< « salsepareille (Smilax aspera) » ».73 < Grec κίσσος. *{QSṬ} (‫)قـسط‬ I. VA >naqsaṭ qasaṭt ʕan li< « nuire ». >niqassaṭ taqsīṭ k baynanuqsiṭ aqsaṭt iqsāṭ muqsiṭ + īn fī< « agir avec justice ». >yatqassaṭ atqassaṭ ʕalà / bayna< « être distribué ». >qisṭ = iqsāṭ< « justice, équité » ; >qisṭ + aqsāṭ< « part, lot » ; IH 304 >qisṭun< (registre haut) « pot à eau en terre » ; GL >qisṭun + aqsāṭun< (registre haut) « mesure des grains (= ½ ṣāʕ = 2,1

|| 72 Ce nom propre est déjà connu des lexicographes natifs orientaux ; voir aussi l’entrée « Ibn Ḳuzmān », par G.S. Colin, dans EI2 V : 876. 73 Voir d’autres identifications et espèces chez BCT III-2 : 644.

*{QSṬL} | 1031

litres). IQ >qisṭī< « qui a le poids juste ». LH1 */muqsíṭa/ « portion d’eau allouée à chaque agriculteur » (d’où le castillan almoceda). Voir {QSṬS} I. < Araméen, cf. rabbinique qīsṭā et syriaque qesṭā < grec ξέστης < latin sextārĭus. II. GL >qusṭun< (registre haut), LZ >kustqusṭkušt/ṭq. (ʕarabī / ḥulw / baḥrī / abyaḍ)< « costus (Costus speciosus) » ; >q. hindī / aswad / murr< « espèce de costus (Saussurea lappa) » ; >q. ǧillīqī / rūmī< « aunée (Inula helenium) ».74 AL cozt = goç « bryone ». Voir {ʔTRǦ}. < Grec κόστος < sanscrit kušṭha. *{QSṬR/L} (‫)قـسطر‬ LZ >qasṭalah< « change de monnaie ». IH 162 >qusṭālun< (registre semi-correct), LZ >qusṭālqasāṭirah< « changeur de monnaie ». < Arabe qusṭār < araméen, cf. rabbinique qūsṭ/dor et syriaque qastūr < latin quaestor (aerārĭī), avec une évolution sémantique, reflétant le changement des attributions de quelques fonctionnaires. Voir {QSṬL} III. *{QSṬRL} (‫)قـسطرل‬ AL Caçtórla « Cazorla (géographie) ». caçtorlí + ín « de Cazorla ». < Latin Castŭlo, -ōnis. *{QSṬRN} (‫)قـسطرن‬ UT nºs. 3978 et 4161 >qsṭrān = qsṭūriyūn< « betoine (Stachys officinalis / ocymastrum) ». < Grec κέστρον, parfois confondu graphiquement avec ψυχρότροφον et avec περιστέριον, d’où UT nº 3994 >qsṭāriyūn< « verveine (Verbena officinalis) ». *{QSṬR(YN)} (‫)قـسطر أو قسطري أو قسطرين‬ DS >qāsṭr< « castor ». >qsṭūr(y)ahqasṭūrah = qasṭūryūn< « castoréum ». < Grec κάστωρ et καστόριον. *{QSṬS} (‫)قـسطس‬ VA >qusṭās< « balance ». Variante phonétique de {QSṬ} I, q.v. *{QSṬYS} Cette entrée de DS II : 353 doit être biffé, car >qsṭysy< chez IW I : 273.15 n’est qu’une erreur au lieu de >fuṭaysīqasṭal< « (nuage de) poussière ». GT 131.7 >qasṭalah< « parc avec une machine hydraulique et un réservoir ». < Araméen, cf. rabbinique qasṭǝlīn < καστέλλιν < latin castellum, avec deux évolutions sémantiques divergentes.

|| 74 Voir d’autres identifications et variétés chez BCT III-2 : 661-662 et DS II : 352. Quant à >q. nyqy< dans ce dernier ouvrage, il s’agit de >qusṭānīqà< chez TD 183 « amarante blette (Amarantus blitum) », identifiable avec UT nº 3999 >qšṭānīqà< « espèce d’ansérine (Chenopodium virgatum) », corruption du grec βρεττανική.

1032 | *{QSṬL/N(N)} *{QSṬL/N(N)} (‫)قـسطل أو قسطن‬ GL >qasṭallun< (registre semi-correct), AL castál gebeliín « châtaignes sauvages » ; IH 192 >qasṭallun< (registre semi-correct), VA >qasṭalqasṭalqsṭwn/r< (lire >qasṭanūnqasṭal al+ʔarḍ< « jacinthe étoilée (Scilla autumnalis / monophyllos) ».75 AL caçtálla muréquebe « châtaignier greffé ». < Araméen, cf. syriaque >q.sṭ.nyā< < grec κάστανον < latin nux castănĕa. *{QSṬNS} (‫)قسطنس‬ AL Costança « nom propre féminin ». Constancia « Constance (géographie) ». Emprunts tardifs au castillan < Latin Constantĭa. *{QSṬNṬN} (‫)قسطنطن‬ AL Costantín « Constantin ». Coçtantínat al hegué « Constantine ».76 coztantíni + ín « de Constantinople ». Voir {QSNṬN}. < Latin Constantīnus. *{QSQǦS} (‫)قسقجش‬ SG >qsqāǧūš< « scorie de cuivre ». < Roman andalou, cf. castillan cascajo et portugais cascalho « débris », < bas-latin quassicatus. *{QSLN} (‫)قسلن‬ AL Cazlóna « Cazlona (géographie) ». < Arabe andalou >qasṭulūnah< < latin Castŭlum, avec un suffixe augmentatif roman andalou.77 *{QSM} (‫)قسم‬ I. GL >(y)aqsimu qasama qismatun / maqsamatun maqsūmun< (registre haut), VA >naqsam qasamt qasm / qismah qāsim maqsūm k = niqassam taqsīm k ʕalà / baynayaqsam yuqsam maqsūmlā taqsam qusimat maqsūmnaqsam / nuqsim aqsamt iqsām / qasm muqsim + īn ʕalà bi+(l+lah) illā faʕalt ka+ḏā aw an tafʕal< « adjurer ». >niqāsam muqāsamah k = natqāsam maʕ< « partager ». >yatqassam atqassam taqassum ʕalà / bayna = yanqasam anqasam inqisām munqasim< « être divisé ou distribué » ; MT >yataqassamū+hu< « ils le partageront ». VA >qism + aqsām< « division » ; IH 333 >kitābu qismink.tāb qism< « acte de division » ; AL quíçm adúnia « cosmométrie, division du monde ». VA >qismah + qisamqasīm(ah)< « partie, portion » ; VA >qābil / ṣāliḥ / mumkin al+qismahqasam + aqsām< « serment ». IQ >qasīm + aqsām< « strophe ». IA >qassām< « celui qui répartit ». IH 303 >ḥalafa ḫamsīna yamīnan qassāmatanḥlf ḫmsyn ymīnā qassāmah< « il fit cinquante serments solennels ». IQ >abū/al+qāsimabī ʔl+qāsimaban qāsimqusṭanṭīnatu ʔl+hawāʔabū ʔl+qāsim al+ʕayyār< « bardane (Arctium lappa) ».79 FR 140 >al+ḏhb al+qāsimiyyah< « monnaies d’or excellentes frappés par Alqāsim b. Ḫālid ».80 VA >maqsūm bi+qismayn< « biparti ». AL maqçén + maquácim « bifurcation d’un chemin » ; mucácim + in « cosmomètre ». Voir {ʔBW}, {ḎW(T)}, {RBʕ} et {QṬR}. < Sémitique de l’Ouest {qsm}, cf. hébreu qāsam, araméen rabbinique qǝsam, syriaque qǝṣam, guèze astäq(ä/a)sämä « deviner » et sudarabique épigraphique >maqs1m< « décision oraculaire ; serment collectif ». II. AL Cosma « Cosmus ». Emprunt tardif au castillan Cosme < latin Cosmus ; cf. {KŠMS}. *{QSMR} (‫)قسمر‬ DS >qsmwry< « espèce de bois d’aloès ». Probablement une corruption de >ṣandaqūrī< ou >ṣanfūrīal+qusa/unṭīnatu< (registre semi-correct) « Constantine ». Voir {QSṬNṬN}. *{QSW} (‫)قسو‬ VA >naqsū qasawt ʕalà< « être cruel envers ». >niqassī k< « rendre cruel ». >n. k = niqāsī muqāsāht/yuqāṣī muqāṣātun< (registre semi-correct), IQ >yaqāsīyiqāsī< « subir, supporter » ; AL nicací cacéit mucaçá « subir ; faire une fellation » ; IQ >naqāsī ʕalayk< « je souffre pour toi » ; BD 8r.7 >qasā mawtan< « il souffrit la mort ». VA >yatqassā atqassā taqassī< « devenir cruel ». GL >qaṣwatun< (registre semi-correct), VA >qas(ā)wahqāṣin = qāṣī ʔl+qalb< (registre semi-correct), VA >qāsī + īn / qusāqāsīqaswilah< « casserole ». Cf. castillan cazuela, catalan cassola et portugais caçoula, avec le suffixe diminutif roman andalou attaché à une base en roman andalou */KÁCA/O/, dont l’origine est discutable.82 *{QSY} (‫)قسي‬ ET Benicazi « nom propre d’une famille très célèbre dans la Marque Supérieure ».83 < Latin Căsĭus.

|| 78 Avec le suffixe diminutif catalan, comme souvent dans ces documents. 79 Voir BCT II : 232, n. 4, à propos de l’explication de ce nom. 80 Voir Almuqtabis V, fol. 160, à propos de ces monnaies. 81 Voir BCT I : 411. 82 Voir Corriente 2008a : 253, s.v. cazo, à propos des deux hypothèses étymologiques, bas-latin cattia et arabe qiṣʕah. 83 Voir EI2 IV : 741-742.

1034 | *{QŠB} *{QŠB} (‫)قشب‬ I. IH 227 >al+qašabu< « substance sèche ». DS >qišbah< « espèce d’écorce aromatique ». Probablement emprunté à l’araméen, cf. rabbinique qišbā et syriaque qašbā « dattes (sèches) ». II. VA >qašīb + qušub< « nouveau ». < Sémitique du Sud {qšb}, cf. sudarabique épigraphique >qs2bm< « nouveau ». *{QŠBR} (‫)قشبر‬ MT >al+qašbarī< « nom propre masculin ». Probablement un attributif d’un nom de lieu. *{QŠTR} (‫)قشتر‬ AC >qašturu< « nom de lieu non-identifié ».84 < Latin Castrum « Camp ». *{Q/KŠTL} (‫)قشتل‬ IZ 1476/4 >qaštillah< « Castille ». MT >al+kaštālī< « nom propre masculin » + >qaštil(l)ānīn< « castillans ».85 Voir {QČL}. *{QŠTNYL} (‫)قشتنيل‬ UT nºs. 4275 et 4566 >qaštanyūlah< « colchique d’automne (Colchicum lusitanum / autumnale) ». < Roman andalou */KAŚTAN+WÉLA/ « petite châtaigne », cf. {QSṬL/N}.86 *{QŠDR} Voir {QǦDR}. *{QŠR} (‫)قشر‬ I. GL >uqašširuniqaššar taqšīr kqaššaryatqaššar atqaššarqišrun< (registre haut) « écorce ; coque » ; IH 235 « sorte de vêtement » ; VA >qišr salīḫahqišrah + qušūrqišrqišru ʔl+ḥūt nom d’unité qišratun< (registre haut), VA >qišrat al+ḥūt + qušūrqušūr< « écaille(s) de poisson » ; VA >qišrat al+ḫubz< « croûte du pain ». IA >qušayrah< « croûton de pain ». DS >muqayšar< « sorte de chardon ». VA >muqaššar< « farine blutée » ; IQ « (peau) atteinte de desquamation ». Voir {ŠLḤ} II. < Sémitique du Sud {qšr}, cf. guèze qäśśärä « écailler », une extension de {QŠŠ}, q.v.

|| 84 Probablement le même mot que >qāšru< chez ZǦ nº 868, mais cela ne permet pas d’identifier le lieu, avec Castro Muros et la bataille mentionnée dans Almuqtabis V, fols. 88-89, car ce nom de lieu se trouve souvent dans toutes les régions de la Péninsule Iberique. 85 Avec un suffixe attributif roman andalou. 86 Voir BCT III-2 : 629-630, à propos d’autres identifications et graphies alternatives.

*{QŠQṬ} | 1035

II. VA >quši/īr + āt< « volant de fuseau ; cul ». < Latin cursōrĭus ; voir {FLK}. *{QŠR/L} MT >qašārqašāl< « ferme ». < Roman andalou */KAŚ+ÁL/ < latin căsa « petite ferme », avec le suffixe adjectival roman andalou {+ÁL}. *{QŠŠ} (‫)قشش‬ AL niquexxéx quexxéxt, ID ḥšf 4 >tqšyš< « balayer ». VA et ZǦ >qašš< « frusques, effets de la maison ». VA >qaššāš + īn< « fripier ». < Sémitique de l’Ouest {qśś}, cf. hébreu qaśqeśet « écailles de poisson » et araméen rabbinique qǝsāsāh « poignée de cendres ramassées d’un cercueil ». *{QŠṬ} (‫)قشط‬ VA >niqaššaṭ taqšīṭ k< « écorcher, ôter la peau ; racler ». >yatqaššaṭ atqaššaṭ taqaššuṭ< « être écorché ou raclé ». < Pan-sémitique {qśṭ}, cf. guèze qäśäṭä « voler, dérober » et accadien kašāṭu(m) « couper, tailler ». *{QŠṬLY} (‫)قشطلي‬ AC >qašṭilyu< « nom propre ». Emprunt tardif au castillan Castillo. *{QŠṬNLY} (‫)قشطنلي‬ UT nº 988 >qašṭanyūlī< « espèce d’oignon » ; IW II:436.16 >ʔl+ṯwm ʔl+qšṭnwly< « espèce d’ail » (cf. castillan castañuelo) ; IW II:18.15 >al+fuǧl al+fšṭmūlī< (lire >qašṭanūlīniqaššaʕ taqšīʕ k< « disperser (les nuages) ». GL >anqašaʕa< (registre haut), VA >yatqaššaʕ atqaššaʕ = yanqašaʕ anqašaʕyanqašaʕ< « se disperser (les nuages), se rasséréner ». Voir {DYS}. Extension de {QŠŠ}, q.v. *{QŠʕR} (‫)قشعر‬ IH 266 >qašʕarīrah< (registre semi-correct), VA >niqašʕar k< « horripiler, faire frissonner ». >yaqšaʕirr aqšaʕarr iqšiʕrār / qa/ušʕarīrah muqšaʕirr al+badan = yatqšaʕar atqšaʕar< « frissonner ; grelotter ». Contraction de *qaffa šaʕar « se hérisser (les poils) ». *{QŠʕM} (‫)قشعم‬ VA >niqašʕam qašʕamt qašʕamah muqašʕam k = natqašʕam atqašʕamt taqašʕum min< « détester, haïr » ; >natqašʕam atqašʕamt taqašʕum min< « s’abstenir ». Extension de {QŠʕ} avec la mimation, et plusieurs évolutions sémantiques, toujours vers des significations négatives. *{QŠF} (‫)قشف‬ DS >qašīf< « (terre) maigre ». < Sémitique de l’Ouest {qšf}, cf. guèze qäśäfä « fouetter ; punir », une extension de {QŠŠ}, q.v. *{QŠQR} ou {KŠKR} (‫)قشقر أو كشكر‬ VA >niqašqar qašqarah k = nikaškar kaškarah k< « fêler, casser ». >yatqašqar atqašqar = yatkaškar atkaškar< « être fêlé ou cassé ». < Roman andalou */KAŚKÁR/. *{QŠQṬ} (‫)قشقط‬ VA >qušqūṭī + īn< « imberbe ». < {QŠṬ}, q.v., avec adoption de la forme {1213}.

1036 | *{QŠQ/KL(YR)} *{QŠQ/KL(YR)} (‫)قشقلير‬ MT >al+quškulī< « nom propre masculin (probablement un sobriquet) ».87 >q.šq.lyr< « bois de chênes au kermès ». < Latin cuscŏlĭum « grain de kermès », avec le suffixe roman andalou {+ÁYR}. *{QŠL} (‫)قشل‬ SG >qšwlh< « chasuble ». Voir {QŠR/L}. < Bas-latin casu(b)la, diminutif métonymique de casa. *{Q/KŠMŠ} (‫)قشمش أو كشمش‬ UT nº 2526 >qišmiš = kišmiš< « espèce de raisins secs sans pépins ». < Néopersan kešmeš. *{QṢB} (‫)قصب‬ GL >qaṣabun nom d’unité qaṣabatunqaṣab nom d’unité +ahqaṣabataynquṣaybah< « roseau (Arundo donax) » ; IQ >quṣaybāt+ak al+ḥulwah< « tes petites cannes à sucre (métonymie des flatteries) » ; GL >qaṣabun< « bracelet » ; VA >qaṣab fūl ≠ ḏahab ≠ fiḍḍah< « collier de grains ≠ d’or ≠ d’argent » ; IQ >qaṣab< « roseaux utilisés pour écrire » ; DS « ambre jaune » ; >qaṣab al+sukkarqaṣban ḥulūal+qaṣab ḥulū = qaṣabat al+sukkar< « canne à sucre » ; HC 98 >ʔl+qṣb ʔl+ḥlw< « sorte de gâteau » ; TH 105.10 >ʕasal al+qaṣab< « mélasse » ; UT nº 4230 >qaṣab al+ḏarīrah< « roseau odorant (Acorus calamus) » ou « jonc odorant (Andropogon schoenantus) » ; >qaṣab fārisī / andalusī< « canne de Pline (Arundo Plinii) » ; >qaṣab nabaṭī< « impérata cyindrique (Imperata cilindrica) » ;88 DS >qaṣab ḏahabī< « lysimachie (Lysimachia vulgaris) » ; IL 163 >qṣb ʔl+qaṣṣābīn< « sorte de roseau inapte pour en faire des flûtes » ; AL caçúb (lire caçáb) + aqçáb « aune ». UT nº 1163 >qaṣbah< « chiendent (Agropyron repens) » ; SH >q.ṣbah< « traversin d’une balance ». VA >qaṣabah + qiṣābqaṣabah< « forteresse » ; AL caçába + caçáb « forteresse ; bracelet en or ; grève » ; caçábat a çáq + caçáib a çáq « tibia » ; caçábat a dirá + caçáib a dirá « humérus » ; líab alcaçáb « carrousel » ; FǦ >qaṣabat al+riʔah< « trachée ». IQ >quṣaybahqiṣāb< « attique, belvédère ». VA >maqṣabah + maqāṣibmuqaṣṣabah< « poutres cylindriques ». Voir {TYN} et {ʕQD}. Probablement < Pan-sémitique {qḍb}, à travers un emprunt à l’araméen rabbinique (= hébreu) qāṣab et accadien kaṣābu « couper », araméen rabbinique et syriaque qaṣṣābā « boucher », mais arabe qaḍaba « couper », avec une évolution sémantique dérivant du fait qu’on faisait des haies avec des roseaux coupés.

|| 87 Cf. le castillan familier (pedazo de) alcornoque « buse, andouille ». 88 Mieux que >qibṭī< chez DS II : 361.

*{QṢR} | 1037

*{QṢD} (‫)قصد‬ VA >naqṣud qaṣadt qaṣd qāṣid + īn / quṣṣād maqṣūd fī / binaqṣud qaṣadta+nī qaṣadt+uh quṣid quṣūd (li / ilay+h fī ḥāǧah)yaqṣud qaṣad(+ak) quṣūd< « se rendre chez, se diriger vers » ; VA >naqud qaṣadt qāṣid k< « mendier », >naqṣid ilà< « se détourner » ; NQ hm 6/1/3 >taqṣud maʕ+ī ḏā ʔl+laǧāǧ< « tu te proposes de m’ennuyer ainsi » ; IQ >qaṣadt an narā+k< « je voulais te voir ». GL >muqtaṣidun< (registre haut), VA >naqtaṣad aqtaṣadt iqtiṣād muqtaṣid +īn< « économiser » ; IQ >aqtaṣad (ilay+h)< « se rendre chez ». GL >qaṣdun< (registre haut) « économie ». IQ >qaṣ(a)d< « intention, dessein » ; 152/1/1 >al+qaṣad mašrūban bālī< « il s’agit d’obtenir du vin vieux » ; >tirīd al+qaṣad< « veux-tu que je parle clairement ? » ; AL al quézd al quelím = al maqçó/úd « en termes clairs » ; AŠ 21/1/4 >min qaṣad< « exprès » ; ḪA cġa1 >niǧūz qaṣda lidār abn abī ʕabdah< « je marche directement chez Ibn Abī ʕAbdah ». GL >qaṣīdun + qaṣāyidun< (registre semi-correct), VA >qaṣīd(ah) + qaṣāʔidqaṣīd(ah)< « poème » ; GL >qaṣīdun ḥulwun< (registre haut) « un beau poème ». VA >qāṣid + quṣṣād< « mendiant » ; IQ >al+surūr qāṣid< « cherchant la joie » ; >ǧīt ilay+k qāṣid an tanḏ̣ur li+ḥāl+ī< « je suis venu en quête de ton secours » ; AŠ 91/3/1 >ǧītu qāṣid< « je suis venu exprès » ; ET Abencaçed « nom propre masculin ». VA >maqṣad + maqāṣid = maqṣūd fī ka+ḏāmaqṣūdqaṣdānī + īn< « chaldéen ». >arḍ qaṣdāniyah< « Chaldée ». 90 < Hébreu kaśdīm < accadien kaš/ldu. Voir {QḌʕ}. *{QṢR} (‫)قصر‬ I. VA >yaqṣur qaṣur quṣr / qiṣarqaṣurqiṣar< (maṣdar), AL cóçra (maṣdar) « être court » ; VA >naqṣur qaṣart qaṣ(a)r qāṣir ʕantaqaṣṣar qaṣṣar taqaṣṣur< « n’être pas de force à, ne pas suffire » ; >yaqṣur la+hā ʔl+malik< « un roi ne serait pas son égal ». VA >niqaṣṣar qaṣṣart taqṣīr ktaqṣīrniqaṣṣar al+šaʕar< « couper les cheveux » ; IQ >qaṣṣarat ḥayāt+ī< « ella a raccourci ma vie » ; GL >ʔ.qaṣṣiru taqṣīrun< (registre haut), VA >niqaṣṣar taqṣīrqaṣṣar< « négliger », IQ >qaṣṣar ʕanā+k< « épargne ta peine » ; ḪA ar2 >lā niqaṣṣar< « je ne serai pas lésineur » ; VA >niqaṣṣar taqṣīr bi< « mépriser ». >yatqaṣṣar atqaṣṣar taqaṣṣur
qiṣar< « modestie, timidité ». DS >qiṣārah< « manque d’eau dans une rivière ». GL >qaṣīrun< (registre haut), VA >qaṣīr + qiṣārqaṣīr + qiṣār féminin +ahqaṣīral+karm al+qaṣīr< « vigne sans treillis » ; HC 104 et 150 >al+qaṣīral+muqaṣṣar< « certaines parties du poulet ». FḪ >aqṣār< « sorte de pains ». LO Caçar, ET Benacacira « noms propres masculins ». AL (al)cácer báleḳ (lire báleg) « bref ». VA >quṣārà al+amr< « le terme d’une affaire ». DS >aqāṣīr< « bancs de sable ». VA >maqṣūrah + maqāṣirqṣr npš< « malheureux », hébreu qāṣar et araméen rabbinique qǝṣar « être court », extension du pan-sémitique {qṣṣ}. II. GL >qaṣrun< (registre haut), IH 239 >al+qaṣru< (registre haut), VA et IQ >qaṣ(a)r + quṣūrqaṣrqaṣar + quṣūrqaṣriyatun< (registre semi-correct), VA >qaṣriyyah + qaṣārīqaṣriyyah< « bassine, cuvette » ; DS « pot à fleurs ». < Araméen rabbinique et syriaque qasṭǝrā < bas-grec κάστρα < latin castra. Voir {TYN} et {ḤZZ}. III. VA >niqaṣṣar taqṣīr al+ṯawb< « laver, nettoyer (les vêtements) ». >yatqaṣṣar atqaṣṣar taqaṣṣur< « être lavé ou nettoyé » ; IQ >yatqaṣṣar< « être foulé ». VA et AŠ 34/1/5 >qiṣārah< « blanchisserie ». IH 324 >al+qaṣṣāru< (registre haut) « fouleur, dégraisseur » ; VA >qaṣṣār + īnq. + īn / +ahq. + ahq.š< dans les documents en arabe andalou, pluriel roman andalou de qaṣr « château ». *{QṢṢ} (‫)قصص‬ I. VA >niquṣṣ qaṣaṣt qaṣaṣ qāṣṣ + quṣṣāṣ àlà< « raconter, narrer » ; >niquṣṣ qaṣaṣt qaṣṣ qāṣṣ maqṣūṣ al+aṯar< « suivre pas à pas ». VA >niqaṣṣaṣ kyuqaṣṣaṣmuqaṣṣaṣyatqaṣṣaṣ atqaṣṣaṣ< « être raccourci ou coupé » ; GL >ataqaṣṣaṣunatqaṣṣaṣ atqaṣṣaṣatqaṣṣaṣ< « se faire couper les cheveux ». VA >naqtaṣṣ aqtaṣaṣt iqtiṣāṣtaqtaṣṣ fī+h min< « elle est ainsi compensée de sa perte ». IQ >qaṣṣah< « coupe (des cheveux) ». GL >qiṣṣatun< (registre haut), VA >qiṣṣah + qiṣaṣ = qaṣaṣqiṣṣahqiṣṣatayn hī< « il y a deux dénouements possibles ». IH 303 >quṣṣatun< (registre semi-correct) « ornement (des dames) sur le front » ; VA >quṣṣah + ātquṣṣah< « toupet » ; >ḫuḏ quṣṣat+ī< « sois mon maître » ; TD 212 >quṣṣat al+ḥayyah< « petite

*{QṢW} | 1039

centaurée (Erythraea centaurium) ». UT nº 4249 >qaṣāṣ< « paronyche argentée (Paronychia argentea) ».91 VA >qiṣāṣqiṣāṣ + aqāṣahtaqsīs = taqaṣīṣ< « coupures, rognures ». IH 71 >miqaṣṣaynmuqa/āṣ + amqāṣ / amqiṣahmaqaṣṣmuqaṣṣaṣ al+ǧināḥ< « aux ailes coupées » ; IQ >bi+lā muqaṣṣaṣ< « aux cheveux non coupés ». MT >muqāṣṣāh< « compensation ». < Pan-sémitique {qṣṣ}, cf. ougaritique >qṣ(ṣ)qṣṣ< « régler une dette ». II. DS >qaṣṣ(ah) = qaṣṣāṣ< « gypse, plâtre ». Variante phonétique de {ǦṢṢ}, q.v. *{QṢʕ} (‫)قصع‬ VA >qaṣʕah + ātqiṣʕah< « grande écuelle ». Metonymie de ce qui satisfait la faim de la plupart du peuple, de la racine {qṣʕ} du sémitique de l’Ouest, cf. hébreu qāṣaʕ et araméen rabbinique qǝṣaʕ « racler, gratter », une extension de {QṢṢ}, avec une évolution sémantique. *{QṢF} (‫)قصف‬ VA >naqṣaf qaṣaft qaṣf< « souffler (le vent) violemment ». IQ 182/2/5 >qaṣf< « divertissement effréné ». >quṣayfah< « sorte de tambourin ». VA >qaṣāfah< « fragilité, faiblesse ». >qaṣīf + qiṣāf< « fragile, faible ». >rīḥ an qāṣif< « vent violent ». < Pan-sémitique {qṣp}, cf. hébreu qāṣaf, syriaque qǝṣaf « se fâcher », araméen rabbinique qiṣpā « colère divine » et probablement aussi accadien kaṣāpu(m) « estimer, considérer », avec une évolution sémantique. *{QṢL} (‫)قصل‬ VA >niqaṣṣal taqṣīl ʕalà ʔl+dābbah< « donner de l’escourgeon aux bêtes ». GL >qaṣīlu ʔl+zarʕiqaṣīl nom d’unité +ahquṣlānqaṣm< (maṣdar) « casser ». TD 218 >qayṣūm ḏakar< « aurone (Artemisia abrotanum) » ; >qaṣm unṯà< « aurone femelle (Achillea fragtantissima) ».93 Variante phonétique de {qsm}, q.v., cf. aussi sudarabique épigraphique >qṣm< « portion, part ». *{QṢW} (‫)قصو‬ VA >yaqṣū qaṣā qaṣw qāṣī + īn min< « être éloigné ». >nuqṣī aqṣayt iqṣā muqṣī muqṣā k< « éloigner ». GL >astaqṣī istiqṣāʔun< (registre haut), VA >nastaqṣī istiqṣā k ʕan / fīastaqṣī (impératif)< « scruter, examiner à fond ;

|| 91 Voir BCT II : 647, à propos des problèmes d’identification de cette plante. 92 Voir Fleisch 1961 : 463-465, et cf. {QZL}. 93 Voir BCT III-2 : 634-635 à propos d’autres espèces et identifications.

1040 | *{QḌB}

s’évertuer » ; IQ 173/5/1 >ʕan šayyi nastaqṣī+k< « je te pose une question ». GL >qāṣ< « éloigné ». >aqṣàaqṣā + aqāṣī< « extrémité, bout ». GL >aqṣā ʔl+maġribi< « Extrême-Occident » ; >aqṣà ḥaddi ʔl+samāʔi< « la dernière extrémité du firmament ». Voir {ṢQṢY}. Variante phonétique de {QṢṢ}, q.v., cf. aussi hébreu qāṣā, araméen rabbinique et syriaque qǝṣā « couper ». *{QḌB} (‫)قضب‬ VA >niqaḍḍab taqḍīb k< « frapper (avec une verge), cogner » ; AL nicaddáb caddábt taqdíb / tacadúb mucádab bal bard « grelotter ; être engourdi de froid ». VA >yatqaḍḍab< « être frappé ». UT nº 3877 >qaḍbqaḍībun + quḍbānun< (registre haut), IQ >qaḍībqaḍīb + quḍub / qiḍbān< « barre ; manche d’un couteau » ; >qaḍīb al+zarǧūn< « sarment » ; ID ʔfq 5 >qḍbān hnd< « bambou » ; AL cadíb almulq + quidbán almulúq « sceptre ». UT nº 4214 >quḍḍāb< centinode (Polygonum aviculare) » ; DS >q. miṣrī< « clématite (Clematis) ».94 Voir {ʔḪR}, {SLL} II et {ʕRŠ}. Comme le reste des racines sud-sémitiques commençant avec /qḍ/, il s’agit des variantes phonétiques de {qṣ} et ses extensions, cf. aussi le sudarabique épigraphique >qḍb< « bâton ». *{QḌḌ} (‫)قضض‬ VA >nanqaḍḍ anqaḍt inqiḍāḍ munqaḍḍ ʕalà< « se jeter sur, s’abattre ». >iqtiḍāḍ< « défloration ». Variante phonétique de {QṢṢ}, q.v. *{QḌʕ} (‫)قضع‬ GL >quḍāʕiyyūn< « Chaldéens ». Confusion célèbre du nom de la tribu arabe de Quḍāʕah, à cause de la ressemblance phonétique et de l’habitude de désigner les arabes comme « chaldéens » chez les auteurs chrétiens du Moyen-Âge. *{QḌM} (‫)قضم‬ UT nº 4066 >qaḍm qurayš< « pignon(s), fruits du Pinus pinea ». DS >quḍmah< « portion d’orge pour un cheval ». Extension de {QḌḌ}, q.v. *{QḌY} (‫)قضي‬ IH 2215 >muqḍī< (registre semi-correct), VA >naqḍī qaḍayt qaḍā qāḍī + īn muqḍī muqḍā k = nuqḍī aqḍayt iqḍā k = niqaḍḍīqaḍaynā aqḍayt< « finir ; accomplir ; payer ; régler » ; GL >ʔ.qḍī qaḍāʔun< (registre haut), VA >naqḍī qaḍayt / aqḍayt qaḍā ʕalà / min< « juger ; décider » ; >yaqḍī qaḍā ʕalà biquḍī< « déterminer, prescrire » ; 157/2/4 >quḍī an numūt< « on décida de ma mort » ; >quḍī l+uh an yanṭiq< « il eut la chance de parler » ; >qaḍayt rutbat+ī< « je fis mon tour de garde » ; >yaqḍū maṣāyib< « ils causent des catastrophes » ; >yaqḍī ḥāǧah l+al+qāḍī< « il rend un service au juge » ; ḪA ūbi 2 >naqḍī marġūb+ī< « j’obtiens mon désir ». VA >yatqaḍḍā atqaḍḍā taqaḍḍī mutaqaḍḍī< « être payé

|| 94 Mais « petite pervinche (Vinca minor) » chez Ġālib et Bedevian.

*{QṬR} | 1041

ou réglé ». ZǦ >ʕām wa+ʕām taqāḍā< « des années se sont écoulées ».95 VA >yanqaḍī/ā anqaḍā inqiḍāyanqaḍīyanqaḍī anqaḍā dayn+uh< « mourir » ; IQ >anqaḍat ḥāǧat al+nās< « on a satisfait le besoin du peuple ». VA >naqtaḍī aqtaḍayt iqtiḍā muqtaḍī muqtaḍā k< « exiger, demander ». >qaḍā + aqḍiyah< « sentence, arrêt ; décision », IQ >qaḍā< « judicature, magistrature » ; AC « satisfaction ». VA >qāḍī + īn / quḍāqāḍī< « juge » ; IQ >qāḍī ʔl+ǧamāʕah = qāḍī al+quḍā< « juge suprême » ; AL cádi + cudá « juge, magistrat ; vicaire général d’un évêque ». AC >qaḍā< « satisfaction d’un besoin » ; AL cadá « mairie ; destin » ; VA et IQ >al+qaḍā wa+l+qadar< « l’arrêt immuable de Dieu ». VA >qaḍiyah + āt / qaḍāyāqaḍiyyahfī inqiḍā ʕāmayn< « au terme de deux ans » ; IQ >inqiḍā naḥb+ī< « la fin de ma vie ». SH >bi+l+taqāḍī< « (vente) en tranches ». IQ >al+ḥāǧah muqḍiyyah< « le besoin est satisfait » ; MT >ṭūqāt m.qḍiyyah bi+ḏahab< « toques orlées d’or ».96 GL >mutaqāḍin< « percepteur d’impôts ». Voir {ʔRB}, {ḤML}, {RFʕ}, {SʕY}, {ŠRṬ} I, {ŠHD}, {ḌDD}, {ṬWF} II, {QDR} I, {QṬʕ}, {NTǦ}, {NḤB}, {NFḎ} et {WṬR}. Variante phonétique de {QṢW}, q.v. *{QṬB} (‫)قطب‬ VA >niqaṭṭab taqṭīb waǧh+ī< « froncer le sourcil ». >yatqaṭṭab atqaṭṭab< « être froncé (le sourcil) ». GL >quṭbun< (registre haut) « pivot » ; >al+quṭbu< (registre haut) « le pôle » ; VA >quṭb + aqṭāb< « pôle ; centre ; axe » ; GL >al+samāʔu ʔl+quṭbu< (registre semi-correct) « l’axe du firmament » ; IQ >quṭb al+maʔāṯir< « le zénith de la gloire ». VA >qāṭibah< « tous ensemble ». Voir {ǦNB} et {ŠML}. < Sémitique de l’Ouest {qṭb}, cf. hébreu qeṭeb « destruction », araméen rabbinique qǝṭab « couper, déchirer », syriaque qaṭṭeb « bagarrer » et guèze qǝṭab « pièce », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{QṬDR} (‫)قطدر‬ SG >qāṭ.drah< « fête de la chaire de St. Pierre (le 22 février) ». < Latin căthedra < grec καθέδρα. *{QṬR} (‫)قطر‬ GL >yaqṭuruyaqṭur qaṭar = yatqaṭṭar atqaṭṭar< « couler goutte à goutte, goutter ». >niqaṭṭar taqṭīr kqaṭr + qiṭār< « pluie ». IQ >qaṭar nom d’unité qaṭrah< « gouttes de pluie ». VA >qaṭrah + qiṭār< « goutte » ; >qaṭrah + āt / qiṭārq.ṭūr< « remède en gouttes ». IQ et IA >quṭayrah< « petite goutte ou pièce » ; AL cutáira + ít « petit morceau de pain ». VA >qiṭr< « bronze ». >quṭr + aqṭāraqṭār
qismah quṭriyyah< « division en zones ». GL >qiṭrānun< (registre haut), IQ >qiṭrānqaṭrān< « goudron ».97 DS >qaṭṭārahḳdrt< « incense »,98 emprunté par le sémitique, cf. hébreu qǝṭōret et accadien qutrēnu(m), ainsi que le sudarabique épigraphique >mqṭr< « autel à parfums », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{QṬRB} (‫)قطرب‬ DS et ZǦ >quṭrub< « ver luisant, mouche à feu » ; AC « sorte de lutin ». Voir {SRǦB} II. Probablement en rapport avec la racine arabe {qṭrb} « être inquiet », peut-être une contraction (naḥt) de la phrase *qad ṭaraba « il est agité ». *{QṬRNPRŠ} (‫)قطرطنـپرش‬ BD 19r >qāṭruṭinbburaš< « les Quatre-Temps ». < Latin quattŭor tempŏra. *{QṬRF} (‫)قطرف‬ MT >qaṭrūf< « nom propre masculin ou sobriquet ». Probablement une variante phonétique de {ḪṬRF}, q.v. *{QṬRL} (‫)قطرل‬ AL cutríl + catá/íril « carreau d’arbalète ; fer d’une flèche ». < Bas-latin quadrellus. *{QṬRN} (‫)قطرن‬ AL catarána « espèce de héron ». Emprunt tardif au castillan cataraña, < latin cătăracta, avec métanalyse et remplacement des suffixes. *{QṬṬ/S} (‫)قطط أو قطس‬ GL >qiṭ(ṭ)unquṭṭūs + qaṭāṭisqiṭ(ṭ) + qaṭāṭisquṭayṭasqaṭṭūs = qiṭṭ féminin qiṭṭahqiṭ + qaṭāṭīsqiṭ + qaṭāṭisqaṭāṭisqaṭfaqaṭ< « seulement ». GL >qaṭ = lam qadqaṭṭalam qaṭṭa yuqūm bi+bāl+uh< « cela ne vint jamais à son esprit » ; NQ ma 1/1/1 āṭi 2 >qaṭṭa ma naʕraf< « je ne saurai jamais ». GL >miqṭāṭ< « suffisant ». Voir {ʔRR} I et {WǦD}. Variante phonétique de {QD}, q.v.100

|| 97 Voir Corriente 1991a : 142 et n. 4, à propos de l’étymologie problematique de ce nom. Cependant, les auteurs natifs considèrent qaṭirān = qiṭrān « résine », comme un dérivé de qaṭara. 98 Voir Erman & Grapow V : 82. 99 Cf. maltais qattus, mais le mot latin est tardif et probablement emprunté au Moyen Orient. 100 Il s’agit d’un très vieil élément biconsonantique pan-sémitique /qd/ṭ/, avec les connotations de « précédence, fin, coupe », qu’on retrouve partout avec plusieurs extensions.

*{QṬʕ} | 1043

*{QṬʕ} (‫)قطع‬ GL >(y)aqṭaʕu qaṭʕun maqṭūʕun féminin maqṭūʕatunnaqṭaʕ qaṭaʕt qaṭʕ qāṭiʕ + īn qaṭṭāʕ + īn maqṭūʕ kyaqṭaʕ yuqṭaʕ qaṭaʕ(+uh) qaṭaʕt qaṭaʕnā qaṭʕ / qaṭāʕ maqṭūʕ = tiqaṭṭaʕqaṭṭaʕū+hā< « couper » ; IQ >yaqṭaʕ naqṭaʕ(+uh) qaṭaʕ quṭūʕ qāṭiʕ< « couper (aussi la main du voleur, selon la loi islamique) ; finir ; interrompre ; traverser ; rompre avec » ; AL naqtáâ catáât actáâ cátiê + catiâín « couper ; interrompre ; arrêter ; châtrer les ruches ; voler sur les grands chemins » ; MT >qaṭaʕū ... ǧamīʕ al+daʕāwà< « ils se désistent de toute action légale » ; >taqṭaʕ irṯ ǧamīʕ banī+hā< « elle deshérite tous ses fils » ; VA et IQ >naqṭaʕ ilà< « aller » ; >l+aban ḥamdīn naqṭaʕ< « je vais chez Ibn Ḥamdīn » ; >yaqṭaʕ siwā+k< « il va chez autres que toi » ; ḪA āra 1 >qaṭaʕt al+ziyārah< « tu ne me visites plus » ; ZǦ >l+al+kīfān taqṭaʕ< « elle arrive jusqu’aux antres » ; >quṭiʕat al+qāfilah< « la caravane fut assailliée » ; AC >yaṭqaʕū+nī< « ils me dévalisent » ; IQ >qaṭaʕ al+bār aṯār+ī< « puisse le Créateur arrêter mes pas » ; >qaṭaʕ l+ī qamīṣ< « il m’a coupé une chemise » ; >alʕulā qad quṭiʕ min kulli mansūb bi+ḥamdīn< « la gloire a été façonnée avec ceux qui s’appellent Ḥamdīn » ; >naqṭaʕ dahr+ī / zamān+ī< « je passe ma vie » ; >aqṭaʕ ʕumr+ak< « passe ta vie » ; >l+al+qāmah yaqṭaʕ< « il atteint la taille d’un homme » ; AŠ 59/1/2 >yaqṭaʕ f+al+qaṭīʕ< « il vide un flacon » ; AL naqtáâ al quélme cátaâ al quelím « couper la parole ». GL >uqaṭṭiʕu yuqaṭṭiʕūna muqaṭṭaʕun< (registre haut), VA >niqaṭṭaʕ taqṭīʕ kyaqaṭṭaʕ(+uh) taqṭīʕ muqaṭṭaʕ< « couper ; déchirer » ; AL nicattáâ cattáât taqtíê nom d’unité taqtíaâ muquáttaâ + ín « déchirer ; détruire ; abattre ; arrêter ». VA >niqāṭaʕ muqāṭaʕah = natqāṭaʕ atqāṭaʕ taqāṭuʕ maʕ< « engager aux pièces » ; MT >qāṭaʕ muqāṭaʕah muqāṭaʕīn< « affranchir moyennant des paiements échelonnés ». VA >natqaṭṭaʕ atqaṭṭaʕ = yanqṭaʕ anqaṭaʕyatqaṭṭaʕ atqaṭṭaʕ = anqaṭaʕyanqaṭaʕ< « être coupé ou déchiré » ; GL >ʔnqṭ.ʕu inqiṭāʕun munqaṭaʕun< (registre semi-correct) « se séparer » ; ZǦ >munqaṭiʕyanqaṭaʕ inqiṭāʕ< « éviter les gens » ; >anqaṭaʕ ḫabar+uh< « ses nouvelles ont cessé » ; >anqaṭaʕ l+al+šarri nammām< « le médisant fut ignoré » ; MT >yanqaṭ.ʕ ʕan+hum … ḥabl al+riqq< « ils sont affranchis » ; >yanqaṭ.ʕ irṯ.+hum< « ils sont désherités » ; VA >yanqaṭaʕ f+al+ʕibādah< « se faire ermite » ; AL nancatáâ fa gizíra « s’isoler ». MT >yaqtaṭiʕ+uh min al+dayn< « il le décompte de sa dette ». >qaṭʕ< « affranchissement moyennant des paiements échelonnés » ; IQ 179/2/3 >anā fī qaṭʕ qalb+ī< « on déchire mon cœur ». AL cátaâ + catáât « coupe ; élimination ; petit troupeau » ; cátaâ min ganám + catáât « troupeau de petit bétail », cátaâ min bacar « troupeau de bovins » ; cátaâ min dáin « troupeau de brebis » ; cátaâ min maáç « troupeau de chèvres », cátaâ min ḳanízir « troupeau de cochons » ; cátaâ min rámq « troupe de juments » ; cátaâ fi cátaâ « un troupeau après l’autre » ; zemén al catáâ (lire cátaâ) « la saison de châtrer les ruches » ; cátaâ min catáâ + cataát « un peu d’argent ». AŠ >qaṭʕan< « définitivement ». IQ >quṭʕah = quṭūʕqaṭīʕah< « rupture, cessation de relation ». VA >qiṭʕah +

1044 | *{QṬF}

ātqiṭāʕ< « pièce, partie, morceau » ; VA >qiṭʕah + āt = qiṭʕat an ʕaǧībah< « bijou, objet beau » ; >qiṭʕat arḍ + qiṭʕat arḍqaṭīʕ faddān< « pièce de terre » ; GL >qiṭʕatun< (registre haut), VA >qiṭʕah + qaṭāʔiʕqiṭaʕ baḥriyyah< « galère ». VA >qaṭāʕ nom d’unité +ahqi/aṭāʕ = qaṭāʕahqīṭa/āʕtaqāḍaytu ʔl+qiṭāʕa< « j’ai touché l’argent ». VA et ZǦ >qaṭīʕ< « travail aux pièces » ; MT « affranchi » ; MV « rachat » ; VA >qaṭīʕ + quṭʕānqṭwʕ< « troupeau » ; IQ >qaṭīʕ 2 qaṭīʕayn + quṭʕānqaṭīʕ< « flacon » ; IZ 9/0/2 >ḫuḏ qaṭīʕ+ak f+al+qaṭīʕ< « bois un flacon après l’autre » ; + ID ʔšš 6 >quṭʕān< « grappes de raisins ». MT >al+bayʕ al+qāṭiʕ< «la vente définitive » ; AL cátiê al hijár + catiâín, MT >qaṭṭāʕ (l+al+ḥaǧar)qaṭṭāʕ< « tailleur de pierres » ; + IQ >quṭ(ṭ)ūʕ al+akbād< « déchireurs des entrails » ; SH >qaṭṭāʕ< « découpeur de la pâte dans les fours » ; AL catáâ + ín « brigand » ; cátaâ (lire cattáâ) + catátiê « couteau pour châtrer les ruches ». GL >qaṭṭāʕatun< (registre semi-correct) « traîneau pour la pêche du thon ».101 AC >aqṭaʕ< « plus tranchant » ; VA >aqṭaʕ = maqṭūʕ al+yad< « qui a une main coupée ». >bi+lā inqiṭāʕ< « sans cesse » ; AL inquitáâ a láham « carême ». VA >maqṭaʕ + maqāṭiʕ< « carrière ; pièce d’étoffe pour un costume ; syllabe » ; IQ « pièce ; décision, résolution (correcte) » ; DS « (dernier) vers d’un poème » ; AL maqtá + macátiê « pièce d’étoffe » ; maqtáâ al hijár « carrière » ; maqtáâ al mecenít « carrière de pierres à aiguiser ». maqtóô « hernié » ; maqtóô fi gizíra + ín « isolé » ; IH 216 >maqṭūʕun bi+hi< (syriaque) « assailli par des brigands » ; IQ >ʕalà qalb+ī maqṭūʕ< « fait à mon goût ». MT >muqaṭṭaʕun< « payé en tranches ». IQ >al+munqaṭiʕ ilay+k< « ton dévoué » ; VA >munqaṭiʕ f+al+ʕibādah< « ermit ». Voir {ʔYS}, {PČL/N}, {ḤǦǦ} II, {RTB}, {RǦW}, {RḌʕ}, {RMY}, {SRR} II, {SLM} I, {SYF}, {Š/SṬRNǦ}, {ŠĠB}, {ṢḤB}, {Ḏ̣FR}, {ʕLL}, {ʕNB}, {QMṢ}, {KTB}, {LYL}, {MČČ}, {NḪR(Ṭ)}, {WRṮ}, {WRQ} et {WQʕ}. Probablement un araméisme, cf. araméen rabbinique et syriaque qǝṭaʕ « couper », variante phonétique de {ǦDʕ}, q.v. *{QṬF} (‫)قطف‬ VA >naqṭaf qaṭaft qaṭf / quṭūf qāṭif maqṭūf k< « (re)cueillir, enlever ; récolter ». >yanqaṭaf anqaṭaf< « être cueilli ou récolté ». GL >qaṭfun< (registre haut), IQ >qaṭaf< « vendange ». UT nº 3914, VA >qaṭaf nom d’unité +ahqaṭaf baḥrī< « arroche (Atriplex halimus) ».102 VA >qaṭīfah + qaṭāʔif< « sorte de manteau ou couverture », ZǦ et AC >qaṭīfahqaṭāyif< « pièces de plâtre contenant des matériaux adultérés » ; FḪ « sorte de crêpes » ; HC 91 « sorte de gâteau assaisonné avec du miel et du poivre ». VA >miqṭaf + maqāṭif< « ciseaux » ; GL >maqāṭifu

|| 101 Voir Corriente 1991a : 143, n. 3. 102 Voir BCT III-2 : 632, à propos d’autres identifications.

*{QṬM} | 1045

ḥadīd< « tridents ». < Pan-sémitique {qṭp}, cf. hébreu qāṭaf, araméen rabbinique et syriaque qǝṭaf, guèze qäṭäfä et accadien qatāpu(m) « cueillir, enlever ». *{QṬQṬ} Voir {KTKT}. *{QṬQ/KMN} (‫)قطقمن أو قطكمن‬ SG >qṭq/kwmn féminin qṭkmnh< « cathécumène ». < Latin cătēchūmĕnus < grec κατηχούμενος. *{QṬL} Voir {Q(B)ṬL}. *{QṬLB} (‫)قطلب‬ DS >qaṭlab nom d’unité +ah< « arbousier (Arbutus unedo) ». < Araméen, cf. syriaque qāṭel abū(h)y « tueur de son père ».103 *{QṬLDN} (‫)قطلدن‬ UT nº 4211 >qūṭīl.dwn< « cotylédon ombilique (Cotyledon umbilicus-veneris) ». < Grec κοτυληδών. *{QṬLŠ} (‫)قطلش‬ UT nº 1627 >f.ṭlluš< (lire >qaṭāllušqaṭalān< « catalan ». AL Cataluña « Catalogne ». Emprunts tardifs au castillan d’un nom qui aurait circulé dans le sud de la France ou le nord de l’Italie, < latin (provincia) capta longa « la province lontaine », puisque ce pays était le plus éloigné des conquêtes carlovingiennes, au-delà de la Provence et des Pyrénées. II. AL Catalina « Catherine ». Emprunt tardif au castillan. *{QṬM} (‫)قطم‬ I. VA >yaqṭum qaṭum = yatqaṭṭam atqaṭṭam< « être ou devenir sodomite ».VA et ZǦ >qaṭam< « sodomie ». IH 305 >qaṭīmun< (registre semi-correct), VA >qaṭīm + quṭamā / qaṭamahqaṭīmaqṭam< « sodomite ». KU catam « épervier » ; ET Katam « nom propre masculin ». < Arabe classique qaṭima « éprouver de vifs appétits sensuels pour la viande ou le coït ». Voir {QṬN} IV. II. UT nº 4278 >qūṭūmā< réséda raiponce (Reseda phyteuma) ». Corruption du grec φύτευμα.105

|| 103 Voir PS 3576. 104 Cette lection du manuscrit de Madrid, ainsi corrigée selon BCT II : 236, n.7 semble mieux que la précédente dans Corriente 1997a : 56, *>baṭṭālišqiṭmīrqiṭmīr< + HC 167/8 >qaṭāmīr< « pétiole des aubergines, etc. ». Peut-être une métathèse de {QMṬR}, q.v., dans la signification basique de « la pellicule du noyeau de datte ». *{QṬN} (‫)قطن‬ I. GL >quṭnunquṭ(u)n = quṭūn nom d’unité quṭūnahquṭūn nom d’unité +ahquṭnah< et ZǦ >quṭūnah< « coton ». VA >qaṭnah + āt< « fesses, derrière ». >qāṭin + īn / quṭṭān fī< « habitant ». >qaṭṭān + īn< « fabriquant ou marchand de tissus de coton ». UT nº 2728 >quṭayṭan< « plantain pied-de-lièvre (Plantago lagopus) ».106 DS >yaqṭīn nom d’unité +ah< « citrouille ». Voir {ḪYṬ}. Probablement < Pan-sémitique {qṭn} « être petit ou insignifiant », cf. sudarabique épigraphique >qṭn< « petit ; natif », hébreu qāṭan, araméen rabbinique et syriaque qǝṭan, guèze qäṭänä et accadien qatānu(m) « être petit ou mince », avec plusieurs évolutions sémantiques, parfois assez compliquées, même douteuses.107 II. IH 301 >al+qaṭniyyatu + qaṭānī< (registre semi-correct), GL >q.ṭnyhqaṭniyah + qaṭānīqaṭniyyahniqaṭṭan taqṭīn k< « enchaîner ». >yatqaṭṭan atqaṭṭan taqaṭṭun< « être enchainé ». >qaṭīnah + qaṭāyinquṭayṭan< « chaîne ». < Latin cătēna. IV. AL cotán nom d’unité +a « épervier » ; RC jorfalcatan « nom de lieu (= abîme de l’épervier) ». Variante phonétique de {QṬM} I, q.v. V. AL catín + ín « pot de terre ». > Latin cătīnum. *{QṬNS} (‫)قطنس‬ FǦ fol. 59r >qṭnys< « pièce en bois d’une barque ». Peut-être un dérivé du latin cătēnātĭo « ligature ».109 *{QṬNS/N} (‫)قطنس أو قطنن‬ DS >qwṭynwnqwṭwnys< « olivier sauvage ». < Grec κότινος.

|| 106 La dérivation par l’auteur du nom du coton suggère un diminutif géminé de la forme {1a22ū3}. 107 Il semble logique de penser que des envahisseurs nomades sémitiques, par exemple en Syrie et en Mésopotamie, ont désigné leurs sujets sédentaires comme « les petits », ce qui expliquerait le plus étrange de ces changements sémantiques ; cf. l’accadien ṣalmat qaqqadim « les têtes noires > les gens », probablement, en principe, les sédentaires qui allaient souvent la tête nue. 108 En fait, le pluriel en arabe semble signifier tous les farinacés. 109 Cf. maltais katnott « banc de nage » et arabe marocain qǝṭṭǝn « cadenasser » (Prémare X : 377), bien que la suffixation soit différente et que la signification reste difficile à préciser. Il pourrait s’agir d’une réminiscence des bancs auquels les rameurs forçats étaient enchaînés, afin de garantir leur discipline.

*{QʕD} | 1047

*{QṬNNQ} (‫)قطننق‬ BM >qāṭānanqà< « catananche (Hymenonema Tournefortii) ». < Grec κατανάγκη. *{QṬW} (‫)قطو‬ + ḪA āṭi 2 >qaṭāṭī< « queues de cheveux des femmes berbères ».110 < Arabe qaṭā « traîner en longueur », extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {qṭ} « couper », qu’on retrouve dans {QṬ(Ṭ)}, {QṬʕ}, {QṬF}, etc. *{QʕBL} (‫)قعبل‬ DS >qaʕbal< « pancratier maritime (Pancratium maritimum) ».111 Probablement un cas assez fréquent du vieux suffixe diminutif pan-sémitique {+vl}, ajouté à la racine arabe {qʕb}, d’où l’arabe qaʕb « coupe à boire », peut-être emprunté à l’égyptien ancien >kb< « récipient ». *{QʕD} (‫)قعد‬ GL >aqʕudu< (registre haut), VA >naqʕud qaʕadt quʕūd qāʕid + īn / quʕūd = yatqaʕʕad atqaʕʕadqaʕadqām wa+qaʕad< « faire du tapage ». VA >niqaʕʕad k< « poser les fondements » ; >niqaʕʕad taqʕīd k = nuqʕid aqʕadt maqʕūd fī< « faire asseoir » ; IQ >b+al+nabī al+lā ʔqʕadta yamīn< « pour le Prophète, ne viole pas un serment ». VA >yatqaʕʕad atqaʕʕad< « être posé ou établi ». >niqaʕdad qaʕdadah k< « faire le sage ou le mûr ». >yatqaʕdad atqaʕdad< « devenir sage ou mûr ». IW I : 631.18 >qʕd< « fléau empêchant la croissance des gourdins ». FA 120 >qʕdh< « saison de chaque récolte ». IH 325 >ḏū ʔl+qiʕdah< « onzième mois du calendrier islamique ». LP 5/3 >allaḏī hum qāʕidīn< « ceux qui ne luttent pas » ; IQ >quʕūd< « assis » ; >yamšī qāʕid< « il devient perclus ». GL >qāʕidatun< (registre haut), IQ >qāʕidah + qawāʕid< « base » ; MT >qāʕidah< « catédrale » ; AL cáâida + caguáid « base ; article de foi ; banc de nage ». VA >quʔdūd + īn = muqaʕdad + īn< « sage, mûr ». MT >man ḥaḍar quʕdūdat+uh< « ceux qui ont assisté à son avènement au siège ». GL >lā šay aqʕadu min+hu< (registre semi-correct) « rien n’est plus certain ». >maqʕadun< (registre haut), VA >maqʕad + maqāʕidmaqʕad< « siège, chaire ; place où s’asseoir ». GL + >maqāʕidu< (registre haut), VA >maqʕadah + maqāʕid< « fesses, derrière ». IH 180 >maqʕadun< (registre semi-correct), LZ >maqʕad< « perclus ». Voir {SRY} II et {Ḏ̣LL}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe, dont la signification basique serait « rester cloué à sa place », pourrait s’être développée à partir d’une métathèse euphémistique de {ʕQD}, q.v.

|| 110 Voir le singulier et d’autres significations dans DS II : 386. 111 Selon TD, mais dans UT nº 3876 et dans le dictionnaire d’arabe classique, il s’agit de sortes de champignons.

1048 | *{QʕR} *{QʕR} (‫)قعر‬ VA >niqaʕʕar taqʕīr k< « creuser » ; AC >qaʕʕar+uh< « enroue ta voix ». VA >yatqaʕʕar atqaʕʕar taqaʕʕur mutaqaʕʕir< « être creusé ». IH 255 et LZ >taqaʕwara fī k.lām+h< « enrouer sa voix ». VA >qaʕr + quʔūr / aqʕār< « fond » ; GL >qaʕru ʔl+ǧaḥīm< « le fond des enfers » ; SH >qaʕr al+riǧl< « la plante du pied ». VA >muqaʕʕar< « creux, concave ». < Sémitique de l’Ouest {qʕr}, cf. hébreu qǝʕārāh « plat, bassin » et syriaque qǝʕārtā « cupule du gland », probablement une extension de {QWʕ}, q.v. *{QʕS} (‫)قعس‬ IH 364 >al+quʕāsu< (registre semi-correct) « morve des bêtes ». Corrigé par cet auteur comme quʕāṣ, il s’agit d’une extension de l’élément bi-consonantique {qʕ}, qui a des significations négatives, qu’on retrouve en arabe dans {qʕʕ}, {qʕṯ}, {qʕš}, etc. *{QʕQʕ} (‫)قعقع‬ DS >ytqʕqʕ lwn+hā< « sa couleur oscille ». Utilisation synaesthétique du verbe onomatopéique arabe classique qaʕqaʕa « produire un cliquetis ». *{QʕNB} (‫)قعنب‬ UT nº 4224 >qaʕnab< « oseille (Rumex) », nº 572 « camomille mixte (Anthemis mixta) ». Le sémanthème basique de cette racine arabe étant « être récourbé, tordu », il s’agirait d’une extension ou contamination de {QNW} par {QʕW(N)}, q.v. *{QʕW(N)} (‫)قعو أو قعون‬ VA >niqaʕwan qaʕwanah< « rendre paresseux ». >yatqaʕwan atqaʕwan taqaʕwun< « devenir paresseux ». Utilisation métaphorique du duel arabe qaʕwāni « poutres qui supporten l’axe de la poulie », car elles ne bougent pas ; elles sont naturellement recourbées ; voir {QNW} et {QʕNB}. *{QFR} (‫)قفر‬ I. GL >ʔ.qfiru< (registre semi-correct), VA >nuqfir aqfart iqfār muqfir k< « dévaster, désoler ». >yatqaffar atqaffar< « être dévasté ou désolé ». GL >qafrun< (registre haut), VA >qafr + qifār = arḍ an qafirahqafarqafriqafīrun< (registre semi-correct) « désert, inculte ». >qafriyun< (registre semi-correct) « anachorète ». Sans parentage sémitique ou dans les langues vosines, cette racine pourrait être une métathèse de {FQR}, q.v. II. AL cáfra, DS >qafr bābilī< « bitume » ; AL cáfra yahúdi, DS >qafr al+yahūd(iyyah)< « asphalte ». < Araméen rabbinique et syriaque kūfrā < accadien kupru(m). *{QFZ} (‫)قفز‬ I. GL >yaqfaz qafzatnaq/kfaz q/kafazt q/kafz q/kāfiz + īn q/kaffāz + īn makfūznaq/kfaz lā taqfaz yaqfazyaqfaz = y≠takfaz kafaz(at) kafaz+ah kafzkafaz (ʕalī+hā)< ; AL neqféç queféçt quéfze + ít « bondir, sauter » ; IQ >qafaz qalb+ī qafzah< « mon cœur bondit » ; >qafaz+nī b+al+kās
nikaffaz tak/qfīz k< « faire sauter ». >yatkaffaz atkaffaz = yankafaz ankafaz< « être sauté ou omis ». AL quefze fi q. « un bond après l’autre ». < Sémitique de l’Ouest {kpz}, cf. hébreu qippōz « serpent javelot », araméen rabbinique qǝfaz et syriaque qǝwaz « sauter ». II. VA et MT >qafīz + aqfizahqafīzaqfazatun< (registre semicorrect), LZ >aqfazahaqfazzah< « mesure (= 42 mudd = 44,16 litres). < Araméen rabbinique et syriaque qǝfīzā < pehlevi kabīz, probablement d’origine égyptienne ancienne, cf. copte k/capiče. III. VA >quffāz + qafāfīzquffāzqafaz/ + aqfāz/< « cage » ; AL cafáç + ít / aqfíza « cage ; panier dans lequel on porte la volaille au marché ». SH >qaffāṣ< « fabriquant ou vendeur de cages ». < Araméen rabbinique et syriaque qapṣah < latin capsa « boîte ».112 *{QFṢ} (‫)قفص‬ ḪA īd 4 >qafṣah< « Gafsa (géographie) ». < Latin Capsa. *{QFF} (‫)قفف‬ GL >quffatun< (registre haut), VA >quffah + qifa/āfquffahquffā = quffahqaffāfūn< (registre haut) « porteurs du blé dans des paniers ». < Araméen, cf. rabbinique qūppā et syriaque qūfī = qūfay < accadien k/quppu(m) « panier », d’origine sumérienne. *{QFQF} (‫)قفقف‬ IH 282 >yaqafqafu mnʔl+brd< (registre semi-correct) « trembloter de froid ». Forme géminée de {WQF}, q.v. *{QFL} (‫)قفل‬ VA >qufl< (maṣdar) « être de retour ». >naqfil aqfalt iqfāl / taqfīl maqfūl kyanqafal anqafal< « être fermé à cadenas ». GL >quflun< (registre haut), IH 302 >al+qufalu< (registre semi-correct), VA >quf(a)l + aqfālquflqufayyal< « cadenas ; serrure » ; FǦ + >aqfāl< « pièces non-identifiées dans la construction d’une barque » ; AL tezvíl / cálaâ al có/úfal « arracher la serrure ». VA et ZǦ >qāfilah< « caravane ». VA >qaffāl< « serrurier ». GL >maqfūlun< (registre semi-correct), VA >maqfūl + īn< « ignorant ». Voir {ŠKL}, {ʕMY} et {FKK}. < Sémitique du Sud {qfl}, cf. sudarabique épigraphique >qfl< « rentrer chez soi », alors que le sémitique de l’Ouest a évolué sémantiquement vers les connotations de « doubler ; combiner » et finalement « fermer », plus tard empruntée

|| 112 L’araméen rabbinique avait aussi une variante qūfsā, contaminée par le grec κύβος « cube », dont la signification est préservée par le syriaque qūfsā.

1050 | *{QFLT/Ṭ}

par l’arabe à l’araméen, cf. rabbinique qǝfal « doubler », syriaque « enlever, découvrir » et même, avec métathèse, le guèze qwäläfä « fermer à clé ».113 *{QFLT/Ṭ} (‫)قفلط‬ SG et UT nº 4005 >qafalūṭ< « échalotte (Allium ascalonicum) » ; SG >mrw qflwth< « thym de Crète (Thymus capitatus) ». Voir {BṢL}. < Grec πρὰσον κεφαλωτόν. *{QFW} (‫)قفو‬ VA >naqfū qafawt al+aṯar = naqtafī aqtafayt iqtifā muqtafī k< (maṣdar) « suivre les pas ou les traces ». >niqaffī taqfiyah k< « rimer ». >yatqaffā atqaffā< « être rimé ». GL >qafaʔun< (registre semi-correct), VA >qafā + aqfiyahqafāqafā< « cou » ; DS « revers d’un instrument » ; ZǦ >min al+qafā< « par derrière ». VA >qafwah< « action de suivre ou choisir ». >qāfiyah + qawāfīqawāfīquwayfātqaqra< « nom propre féminin, ou plutôt un sobriquet ».114 *{QQS} Voir {FQS}. *{QQŠ} (‫)ققش‬ UT nº 2745 >qaquššah< « liseron de champs (Convolvulus arvensis) ». < Roman andalou */KAK+ÓŚA/ « laxative », < latin căco « chier », avec un suffixe adjectif ; cf. {QQQ} II. *{QQF} (‫)ققف‬ VA >ququffah< « conte de bonne femme ». Synonyme de >ṭurlāfahqqwfās< « Cucufas (nom propre masculin) ». Emprunté au bas-latin. *{QQQ} (‫)ققق‬ I. VA >quqq(u)qūqūqūqu/ūqaqqahqiqqah< « caca ». Mot onomatopéique du langage enfantin qu’on trouve dans les dictionnaires arabe natifs, ainsi que dans le latin căco. Voir {QQŠ} et {QQYL}. *{QQL} (‫)ققل‬ IH 134, VA et UT nº 4240 >qāqullah< « cardamome petit (Elettaria cardamomum) ». UT nº 4241 et DS >qāqullà< « espèce de soude (Suaeda hortensis) » ou « salicorne d’Europe (Salicornia europaea) ». UT nº 3483 et DS >ʕūd qāqullī< « agalloche (Aquillaria agallocha) ». < Araméen rabbinique et syriaque qāqūlā < néo-persan kαkol(e) < sudarabique kakkola. *{QQLS} (‫)ققلس‬ UT nº 3705 >qūqālīs< « caucale (Caucalis daucoides) ». < Grec καυκαλίς. *{QQLY} (‫)ققلي‬ BM >qāqālyā< « tussilage (Tussilago farfara) ». < Grec κακαλία. *{QQNṢ} (‫)ققنص‬ VA >qāqanaṣṣ + āt(y)aqlibunaqlab qalabt qalb qallāb + īn maqlūbaqlab (impératif) maqlūb< « (re)tourner ; renverser » ; MT >maqlūb< « labourer » ; AC >yaqlab+ak≠nī< « il te ≠ me renverse ». GL >uqallibu muqlibun< (registre semicorrect) « renverser » ; VA >niqallab taqlīb< « (re)tourner ; renverser ; rendre variable » ; MT >qallab+uh muqallabqallab+uh< (impératif), AL nicalláb callábt taqlíb « scruter, examiner ; comparer » ; IQ >yuqallab ʕalà ʔl+nār< « on le fait tourner sur le feu ». GL >ataqallabu mutaqallibunyatqallab atqallab taqallub mutaqallibyatqallab< « être retourné ou renversé ; être variable ». VA >yanqalab anqalab inqilāb (al+bahāʔim)< « mourir (les bêtes) », >AC >yanqalab< « se revolter contre ». VA >yaqtalab aqtalab iqtilāb< « tomber du mal caduc ». GL >qalbun + qulūbun< (registre haut), VA, IQ et AC >qalb + qulūbqulaybā< « cœur ; propos » ; IH 275 >al+qalbu< « axe d’un moulin » ; FḪ >qalb + qulūb< « cœur de laitue et d’autres légumes » ; TH 113.8 >qalb al+ʕayn< « transmutation (magique) des substances » VA >ʕalà qalb an wāḥid< « unanimement », >iǧtimāʕ al+qulūb wa+l+tiʔām+hā< « unanimité » ; UT nº 3855 >qalb al+ʔarḍ< « colchique d’automne (Colchicum autumnale) » ; GL >amrāḍu ʔl+qalb< « maladies du cœur » ; AL fi cálb, AC >fī qalb+uh< « à l’intérieur (de soi) » ; >aḫaḏti qalb+ī min+nī< « tu m’as effrayé » ; FḪ >qulūb al+lawz< « amandes décortiquées » ; AL bíle calb « effrayé ». VA >qalīb + qalāʔib< « labour » ; MT >qalīb + qalāyib
qallāb< « voleur ». AL tacalúb « change de fortune ». GL >inqilābun< (registre haut) « changement » ; IQ >inqilābinqilābu ʔl+maʕnà< « changement de signification » ; >ʔ. ʔl+naḏ̣mi< « erreur métrique ». VA >maqlūb< « charogne » ; DS >maqlūb< « (sarment) couché » ; SH >maqlūb kaffat al+mīzān< « derrière du plateau d’une balance ». TH 46.7 >muqallib< « essayeur ». VA >mutaqallib + īn< « inconstant ». Voir {ʔRR} I, {ḤRR} I, {ḤMR}, {ḪDD(L)}, {ḪFQ}, {DQDQ}, {ḎW(T)}, {RQQ}, {RMḤ}, {SḪF}, {SRQ}, {ṢRF}, {ṢRM}, {ṢFQ}, {ḌʕF}, {ṬYB}, {ĠŠŠ}, {ĠLḎ̣}, {FRḤ}, {QSḤ}, {QSW}, {QṬʕ}, {QFZ} I, {MRḌ}, {MYD}, {NZĠ}, {NSY}, {NWR}, {NWṬ}, {WǦB}, {WǦʕ} et {WḤŠ}. < Sémitique du Sud {qlb}, cf. sudarabique épigraphique >qlb< « retourner le sol ».115 II. VA >niqawlab qawlabah k = yatqawlab atqawlab = naḫriǧ al+qālibqālib + qawālibaqlibah< « moule, modèle » ; AL cálib + caválib « forme ou presse pour les souliers ou les habits » ; çáhib al c. « imprimeur ». AŠ 8/1/4 >iḫrāǧ qawālib+ī< « mes imitations ». < Araméen, cf. syriaque qālbā = qelbīd < pehlevi kālbod < grec καλόπους. III. VA >qulb< « bracelet » ; DS « argent » ; UT nº 4239 « grémil (Lithospermum officinalis) » ou « espèces de phalaris ou alpiste (Phalaris aquatica / canariensis) ». Peut-être < syriaque qūlbā « bracelet », < accadien k/qulpu « boîte », mais l’évolution sémantique en est douteuse. *{QLBǦ} (‫)قلبج‬ IW I:459.4 >flbyǧ< (lire >qlbyǧqalabaǧw(ā)lh< « aristoloche ronde (Aristolochia rotunda) » ou « vipérine (Echium) ».116 < Roman andalou */KALABAČ+ÓLA/ ou */KALABAČ+WÉLA/ « petite courge », diminutif d’un mot hispanique préromain. *{Q/KLBR(Ḻ)} (‫)قلـبرل‬ SG >klbrhbalayrah< (lire >qulubrahqulubrāllah< « serpentaire (Arum dracunculus) ». < Roman andalou */KULEBR+ÉḺA/ « petite couleuvre », diminutif du latin cŏlŭbra.

|| 115 Peut-être une variante phonétique du pan-sémitique {qr/lf} « écorcer ». Il n’est pas aisé d’expliquer pourquoi le nom pan-sémitique du cœur, *libb, a eté remplacé en arabe par qalb, probablement à cause d’un euphémisme protecteur. 116 Dont la plante non-identifié de DS II : 400, >ql(n)ǧwnh< ou >krnǧwnh< ne serait probablement qu’une graphie déturpée.

*{QḺR} | 1053

*{QLBṢL} (‫)قلبـصل‬ SG >qlbṣwlh< « mille-pertuis (Hypericum perforatum) ». Variante phonétique de {QLBČL}, q.v. *{QLPQ(L)} (‫)قلـپـق أو قلـپقل‬ IH 335 >al+qalabbaqu< (registre semi-correct), VA, ZǦ, MT et AC >qalabbaqqalibbaqqalabayrah + āt< « crâne ». < Latin calvārĭa. *{QLT} Voir {ḤBB}. *{QLČ} (‫)قلـچ‬ AL cálcha + quilách « manche d’un couteau ». < Latin căpŭla. *{QLD} (‫)قلد‬ VA >niqallad taqlīd k< « mettre un collier ; imiter, suivre l’avis » ; MT >qallad< « confier » ; NQ mg 24/1/1 >ka+mā tiqallad qallad+ak al+lah bi+mā tiqūl< « plût à Dieu de te faire blâmer comme tu blâmes les autres ». VA >yatqallad atqalladatqalladatqild< « seau avec un trou au fond utilisé pour mesurer la quantité d’eau ». IH 338 >qilādah< « ceinture » ; GL + >qalāyid< « rubans » ; VA >qilādah + qalāʔidqilādah< « collier ». MT >miqlad< « clef ». < Araméen rabbinique et syriaque aqlīdā < grec κλείς, -ιδος. *{GLD} (‫)گلـد‬ IQ >(a)qillīdaqillīdqillīd< « roitelet ou prince berbère » ; ET Aguilid, Guylid « nom propre masculin ». < Berbère agǝllid « roi ».117 *{QLDRN} (‫)قلدرن‬ MT >qald.rūn< « chaudron ». >qald.rūnīn< « chaudronniers ». < Latin caldārĭus, avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN}, et le suffixe attributif arabe (nisbah) dans le deuxième cas, quoique occulté par celui du pluriel. *{QLR} (‫)قلـر‬ I. AC >qullar< « Cúllar Vega (géographie) ». IQ >al+qullarī< « nom propre masculin (de C.V.) ».118 II. AL Clara « nom propre féminin ». Emprunt tardif au castillan. *{QḺR} (‫)قللر‬ AL Callár « Cagliari ». callarí + ín « de Cagliari ». Emprunt tardif au castillan.

|| 117 Cf. arabe marocain qǝlda + qlād « personnage considérable » (Prémare X : 401-402). 118 Peut-être aussi la variété de figues appelée >qullārīqlrqy< « clerc ». < Latin clĕrĭcus < grec κλῆρος. *{QLS} (‫)قلس‬ IH 227 >al+qalasu< « vomissement ». Probablement une extension de {QYʔ}, q.v., ou contraction d’une phrase dont la portion finale est difficile à determiner. *{QLS(N)} (‫)قلس أو قلسن‬ VA >niqallis qallast muqallis k< « amonceller ». >yatqallas atqallas taqallus< « être amoncellé ». IQ >qalsan< « porter un bonnet ». VA >qalansuwah + qalānisqalsuwahqālis< « bonnet pointu des juristes musulmans, etc. » ; UT nº 2585 >qalansuwat al+dīk< « crête du coq » ; + ID gbʕ 2 >q.wālis< « turbans ». DS >muqallas< « celui qui porte un bonnet » ; TH 90.5 « sorte de pain adultéré ». Voir {LQY}. < Araméen rabbinique qōlās = qūlsītā, d’origine discutable.119 *{QLS(ṬYR)} (‫)قلس أو قلسطير‬ VA >qalsah + ātqālsātqālsāt al+ḥadīd< « jambière de l’armure ». AL calçatáir + ín « chaussetier ». < Latin calcĕ(āt)ŭs « chaussure », avec l’addition éventuelle du suffixe agentif roman andalou {+ÁYR}. *{QLSṬN} (‫)قلسطن‬ GL >qalasṭūnun< (registre semi-correct), IH 328, LZ, VA et AC >qalasṭūn< « balance ». < Araméen, cf. rabbinique karisṭǝyōnā et syriaque kǝrasṭ(y)ūnā < grec χαριστίων. *{QLṢ} (‫)قلص‬ GL >uqalliṣu< (registre haut) « retrousser ». VA >qalūṣ< « jeune chamelle (qui n’a pas encore changé ses dents de devant) ». Probablement une extension de {QLL}, q.v., néanmoins déjà témoignée par l’ougaritique >qlṣ< « restriction ». *{QLṢD} (‫)قلصد‬ MT >qalṣadah< « chaussée ». < Latin calcĕāta. *{Q/KLṬ} (‫)قلط أو كلط‬ IH 341 >kalaṭiyyun< (registre semi-correct), VA >qalaṭī + qalaṭiyyātqwqlywnqallaṭyāllah< « euphorbe des vignes (Euphorbia peplus) ». Voir {QLYṬ}. < Roman andalou */KAḺAT+(Y)ÉḺA/ < latin cŏāgŭlāta « caillée », avec le suffixe diminutif {+ÉḺ(A)}. *{QLʕ} (‫)قلع‬ GL >aqlaʕu maqlūʕun< (registre haut), VA >naqlaʕ qalaʕt qalʕ qāliʕ maqlūʕ k = niqallaʕ taqlīʕ k = nuqliʕ aqlaʕt iqlāʕ ky≠naqlaʕ kin+naqlaʕ+uh qalaʕ+uhyaqlaʕ+ak taqlaʕ+hānaqlaʕ qalaʕt / aqlaʕt qalʕ qāliʕ + īn maqlūʕ = yanqalaʕ anqalaʕaqlaʕ< (impératif), AL aqláât « lever le camp, quitter un lieu » ; IH 171 >aqlaʕati ʔl+safīnatu = aqlaʕa ʔl+markabu< (registre haut), AŠ 92/3/5 >yaqlaʕyanqalaʕ anqalaʕmunqaliʕah< « être arraché ou ôté de sa place ». ID rdh 3 >qlʕ+h mn ʔl+tnwr< « le tirer du four » ; CC 14 >qlʕ ʔl+ktān w+ʔl+qnm< « la récolte du lin et du chanvre ». IH 367 >al+qalʕatu< (registre haut) « nom d’un lieu près de Fès » ; VA >qal(a)ʕah + ātqalāʕahqalʕah< ; ZǦ et AC >qalāʕah< « Alcalá (géographie) » ; IH 367 >qalʕatu rabāḥ< (registre haut) « Calatrava (géographie) » ; AL Caláâtayúb « Calatayud (géographie) ». calaâtayúbi « de C. ». IW I : 575.5 >raṣāṣ qalaʕī< « étain ».120 LZ >qalīʕu ʔl+mrkb + qulūʕ< (registre semicorrect), GL >qilāʕun = qalīʕun< (registre haut et registre semi-correct), VA >qilāʕ + qulūʕqilāʕqullūʕ nom d’unité +ah + āt< « motte de terre adherée aux racines d’une plante arrachée ». DS >qylʕī< « léonure commun (Leontice leontopetalum) ». IH 172 >maqlaʕun< « tenaille » ; VA >maqlaʕqlʕ< et syriaque qelʕā « fronde ». *{QLF} (‫)قلف‬ VA >qulfah< « prépuce ». < Pan-sémitique {qlp}, cf. hébreu qālaf, araméen rabbinique et syriaque qǝlaf, guèze qwäläfä, accadien qalāpu(m) « écorcer, peler » et guèze qwǝlfät « prépuce ». *{Q/K/ǦLFṬ} (‫)قلفط أو كلفط أو جلفط‬ IH 190 >kalfaṭahniqalfaṭ qalfaṭt qalfaṭah muqalfiṭ< « calfater ». IH 190 >kalafāṭun< (registre semi-correct), VA >qalafāṭqalaffāṭ< + DS >qalāfiṭah< « calfat » ; RM 260.1 >ǧ.lfāṭ< « nom propre masculin ». Peut-être, une haplologie avec lambdacisme d’une phrase grecque integrée par κύπρος « huile de cyprus » et ἅπτω « ajuster ; allumer ».121

|| 120 Etymologie populaire ou adjectif attributif, selon DS II : 405. 121 Voir Corriente 2008a : 242, s.v. calafat. Le premier mot grec serait emprunté au sémitique, cf. hébreu kōfer, araméen rabbinique et syriaque kūfrā, accadien kupru(m) « goudron » et araméen

1056 | *{QLFN(Y)} *{QLFN(Y)} (‫)قلفن أو قلفني‬ DS >qlfwn(h)< et UT nº 3911 >q.lufūniyā< « colophone, résine du Pinus pinaster ». < Grec κολοφωνία (ῥητίνη). *{QLQ} (‫)قلق‬ I. VA >naqlaq qalaqt qalaq = y≠natqallaq atqallaq(t) taqalluqyaqlaq(ū) taqlaq qalaq min / bi / li = yatqallaq< « s’inquiéter ». VA >niqallaq qallaqt taqlīq muqalliq muqallaq k bi = nuqliq aqlaqt iqlāq muqliq k bituqallaq< « inquiéter, troubler » ; AL nicalláq calláqt taqlíq « chatouiller » ; niquelláq « se cabrer ». natcalláq atcaláqt tacálluq « être chatouillé ». GL >qalūqun< (registre haut), VA >qalūq + īn = mutaqaliq + īn< « inquiet, troublé » ; AC >qalūq< « empressé » ; ZǦ et IA « maladroit ». Voir {ḤBB}. Variante haplologique de {QLQL}, q.v. II. VA >qalūqah< « poule couveuse ». < Latin clŏcca, mais c’est un mot onomatopéique ; cf. {QRQ}. *{QLQDS} (‫)قلقدس‬ DS et SH >qalqadīsqlqdwnh< « Chalcédoine (géographie) ». DS >qlqdāniyūn< « calcédoine ». < Grec χαλκηδών. *{QL/RQZ/S/Ṣ} (‫)قلقدس‬ IH 319 >al+qulqāzu< (registre semi-correct), GL >qulqāṣun< (registre haut), DS >qul/rqās/ṣqul/rqāṣ< « colocasie (Arum esculentum) ».122 < Grec κολοκασία. *{QLQṬR} (‫)قلقطر‬ DS et IW II 582.19 >qalqaṭārkalq.ṭ.ryn< < grec χαλκάνθη.123 Voir {ZĀǦ} et {QLQNT/D}. *{QLQL} (‫)قلقل‬ GL >ataqalqalu< (registre haut), VA >qalqalah< « s’agiter ». DS >muqalqal< « espèce de datte ».124 Variante géminée de {QLL} I, q.v., déjà témoignée dans le sémitique de l’Ouest, cf. hébreu qilqēl, guèze anqälqälä « agiter », araméen rabbinique qilqēl « déranger, détruire » et syriaque qalqel « déranger ; confondre ».

|| rabbinique gippēr « calfater », mais les lexicographes natifs connaissaient déjà ǧalfaṭ/ḏ̣a « calfater », évidemment emprunté à une langue voisine. Pour la phrase grecque, il y aurait un parallèle dans le bas-grec κανδηλάπτης « allumeur de lampes », d’où le néo-arabe qandalaft « sacristain », selon DS II : 418. 122 Aussi « nélombo (Nymphaea nelumbo) », selon BCT III-2 : 655. 123 Cette déturpation pourrait s’être produite à la suite d’une confusion avec le mot grec tres fréquent, χαρακτῆρες, cf. araméen rabbinique kallaqtērīn « traits de la figure ». 124 Mais les graphies différentes dans les manuscrits ne confirment pas cette forme.

*{QLL} | 1057

*{QLQNT/D} (‫)قلقنت أو قلقند‬ SH >qlqntqlqnd< « espèce de couperose ».125 < Grec χαλκάνθη. *{QLQYR} (‫)قلقير‬ TH 50.15 >q.lqyrūn< « paveur des rues ». < Latin calco « fouler », avec le suffixe instrumental roman andalou {+ÁYR}. *{QLL} (‫)قلل‬ I. VA >yiqall qall qillah = yatqallal atqallal taqallulqalli qallat qallū qillahqalli+mā rayt / yuǧad< « il est rare de voir / trouver » ; >qalli+mā yantafaʕ< « il est rarement utile » ; AL lequellimé « loin de là ». GL >ʔ.qallilu = aqillu< (registre haut et registre semi-correct), VA >niqallal taqlīl kqallal+nīyiqallalyiqallal qallal (impératif)nastaqill astaqlalt istiqlāl mustaqil mustaqall k< « trouver insuffisant » ; >nastaqill astaqalt istiqlāl bi< « être content ou satisfait avec » ; AC >lā tastaqīl< « ne méprise pas ». GL >qillatun< (registre haut), AC >qalla(t) = qillah/t = qīllahqillatu ʔl+māʔi< (registre haut) « manque d’eau » ; IQ >min qillat saʕd+ī< « à cause de mon mauvais sort ». VA >qullah + qulal< « sommet, cime ». GL >qalīlun< (registre haut), VA et AC >qalīlqalīl féminin +ah + qalāyilaqallaqalliqalīlan qalīlan< (registre haut) « peu à peu » ; >baʕdu qalīl< (registre semicorrect) « ensuite » ; >il+lā qalīlan< (registre semi-correct), IQ >min qalīl< « à peu près » ; VA >qalīla hum< « pas beaucoup parmi eux » ; AC >(f+al+)qalīlmā+ ʔqalli mulḥ+u< « qu’il est insipide ! » ; VA >mā aqāll mā< « qu’il est rare … » ; >aqall bi+yasīr / (bi+)šuway< « un peu moins » ; >fa+ʔaqall šī = fa+ʕalà ʔl+qalīl = fa+lā aqallaqal šay< « le plus petit nombre ». VA >iqlāl< « pauvreté ». AŠ 94/3/2 >istiqlāl< « mobilité ». AL mucállil al hórma + ín « détracteur ». moquíll + ín « pauvre ». Voir {ʔDB}, {ʔMD}, {ʔHL}, {BḪT}, {TRYQ}, {ṮBT}, {ǦDL}, {ḤSB(Š)}, {ḤML}, {ḤWL}, {ḤYW}, {DBR}, {RTB}, {RǦS} I, {RǦW}, {RḌW}, {RWḤ}, {ZMN}, {SRR} II, {SRF}, {SʕD}, {SMR} II, {SHM}, {ŠKR}, {ŠKL}, {ṢBR} I, {ṬBʕ}, {ṬMN} I, {ʕLM}, {FHM}, {QDD}, {QDR}, {MYZ}, {HMM}, {WṬʔ}, {WFQ}, {WKL} et {WLD}. < Pan-sémitique {qll}, cf. ougaritique >qlt< « honte », hébreu qal, araméen rabbinique et syriaque qallīl, guèze qälil « léger ; rapide », sudarabique épigraphique >qll< « peu (abondant) » et accadien qalālu(m) « être léger ou insuffisant ». II. GL >qullatun< (registre haut), + IH 159 >qilalun< (registre semi-correct), VA, IQ et ZǦ >qullah + qulalqullah + qilālqulaylatun< (registre haut), IQ + >qulaylāt< « cruche, pot ». ZǦ >qallāl< « potier ». Voir {QBḌ}. < Egyptien ancien, cf. copte kelōl. III. VA >niqallal taqlīl kyatqallal atqallalqall nom d’unité +ah +ātqull< « colline ». < Latin collis. V. AL nicallál callált « mesurer aux aunes ». Voir {QĀL}. *{QLLČ} (‫)قللـچ‬ UT nº 4233 >qululuǧǧah< « lychnide (Lychnis) ». < Roman andalou */KÚLI+LÚČE/, littéralement « cul de lumière », nom du ver luisant.126 Voir {QRLČ}. *{QLLY} (‫)قللي‬ UT nº 4547 >qawlilyah< « liseron des dunes (Convolvulus soldanella) ».127 < Roman andalou */KOL+ÉḺA/ < latin caulis « choux », avec le suffixe diminutif {+ÉL(A)}. *{QLM} (‫)قلم‬ VA >niqallam kyatqallam atqallam taqallum< « être taillé ou émondé ». GL >qalamun< (registre haut), VA et IQ >qalam + aqlāmqalamqalam< « pénis, verge » ; AL calám a ĉáur + aqlám arabe ĉ. « membre génital du taureau ». AC >muqallam ʕalay+h< « mis par écrit ». Voir {ṢBĠ}. < Grec κάλαμος. *{QLMS} (‫)قلمس‬ GL >qalamūsāt wa+hiya min ǧulūd ʔl+ʕanzi< (registre haut) « pelisse ou grosse veste en peau de chèvre ». < Araméen, cf. rabbinique kǝlāmūs, syriaque kǝlamīs et variantes, < grec χλαμύς. *{QLMS/Š} (‫)قلمس أو قلمش‬ UT nº 4230 >qalāmusqlmāwš< « acore odorant (Acorus calamus) ».128 < Grec κάλαμος. *{QLMN} (‫)قلمن‬ DS >qalmūn< « (capuchon du) burnous ». UT nº 4168 et DS >qalmūniyā< « espèce de pastèque ».129 < Berbère agǝlmun, peut-être < latin cŭmŭlus.

|| 126 Tous deux, plante et insecte, aussi appelés ḥubāḥib en arabe andalou, par métonymie du nom du deuxième. 127 Voir d’autres identifictions chez BCT III-2 : 633. 128 Avec d’autres graphies déturpées chez BCT I : 821. 129 Peut-être assimilé à un attributif du mot précédant, mais plus vraisemblablement dérivé du nom de la ville indienne appelée >qalīmūn< en syriaque ; voir PS 3631, avec variantes.

*{QLNŠ} | 1059

*{QLMNT} (‫)قلمنت‬ SG >qlmnthqalamāntah< « calament (Calamintha officinalis) ».130 < Grec καλαμίνθη. *{QLMNR} (‫)قلمنر‬ MT >qlm.nr< « rucher ». >qulm.nruh< « apiculteur ». < Castillan colmenar et colmenero, dérivés par suffixation de colmena « ruche », probablement < celtique *kolmēna. *{QLMNN} (‫)قلمنن‬ TD 273 >qlwmānun< et UT nº 3981 >qlwmānyn< « chèvrefeuille des jardins / d’Étrurie (Lonicera caprifolium / etrusca) ». < Grec κλύμενον. *{QLMY} Voir {ʔQLMY} et {QLNY}. *{QLNB/FD/ḎYN} (‫)قلنبدين أو قلنفذين‬ BM >qlīnūbūdyūnqlīnūfūḏyun< « clinopode (Clinopodium vulgare) ». < Grec κλινοπόδιον. *{QLNBRŠ} (‫)قلنبرش‬ TD 291 et UT nº 4010 >qulumbāriš< « vervaine (Verbena officinalis) ». < Latin cŏlumba « pigeon », avec suffixes roman andalou (adjectif et pluriel). *{QLNTRL} (‫)قلمنن‬ GM 38 >qlntrwālhqulunturīlluh< et 4210 >qlntryālh< « fumeterre officinale (Fumaria officinalis) ». < Roman andalou */KULANTR+(Y/W)ÉLO/, < latin corĭandrum < grec κορίανδρον, avec le suffixe diminutif {+ÉḺ(O)}, avec ou sans diphtongaison. *{QLNǦ} (‫)قلنج‬ MT >qalunǧ< « chanoine ». >qaluǧniyahqalandāš< « calendes ». < Latin călendae. *{QLNDYRL} (‫)قلنديرل‬ UT nºs. 550 et 4051 >qalandayrw(ā)lh< « sauge argentée (Salvia argentea) ». < Roman andalou */KANDELAYR+ÓLA/ « petite lampe »131, parfois avec diphtongaison du suffixe diminutif. *{QLNS} Voir {QLS(N)}. *{QLNŠ} (‫)قلنش‬ DS >qalānniš< « plante non-identifiée », peut-être une autre corruption de {QLMNT}, q.v.

|| 130 Avec d’autres graphies déturpées chez BCT I : 821. 131 Aussi appelée >sirāǧiyyahqalūnyah + āt / qalumyāt< « amende du calomniateur ». Voir {FRY}. < Latin călumnia, cf. vieux castillan caloña. *{QLHR} (‫)قلھر‬ AL Calahorra « Calahorra (géographie) » ; calahórra + ít = calahórrat a çuluquía + calahorrít çuluquiín, MT >qalaḥūrah< « bastion, tour d’une forteresse » ; AL calahórra bile xarárif « bastion sans crénaux ». Mot pré-romain, dont l’origine et la signification sont discutables, témoigné pour le nom de lieu par le latin Calagurris.132 *{QLW} (‫)قلو‬ IH 215 >muqlīmuqlaʔun< (registre semi-correct), VA >naqlī qalayt qalī qālī qallā + īn muqlī k = niqallī taqliyah k = naqlī aqlayt iqlā kyaqlī nuqlàtaqlī(+h)tuqlà muqlītaqlī ʕalay+ya< « elle se sert de moi comme d’une poêle ». VA >yanqalī anqalā inqilā< « être frit ». IH 220 + >qalāyāqaliyyah + qalāyātaqālī< « haine mutuelle ». IH 177 >al+maqlātu< (registre semi-correct), GL et LZ >miqlātun< (registre haut), VA >miqlā(h) + maqālīmiqlàmiqlīmqlw< « mouton cuit dans le lait ». < Pan-sémitique {qlw}, cf. hébreu qālāh, araméen rabbinique et syriaque qǝlā, guèze qäläwä, accadien qalû(m) « rôtir » et sudarabique épigraphique >tqlt< « calcination du calcaire ». *{QLWŠTR} (‫)قلوشتر‬ MT >q.lawštruh< « cloître ». < Latin claustrum. *{QLWNY} (‫)قلوني‬ AL Colónia « Cologne (géographie) ». Emprunt tardif au castillan. *{QLYS} DS >qlyws< « espèce d’euphorbe », avec plusieurs graphies alternatives, >qlbwsġlywsġāliyūn< « euphorbe des vignes (Euphorbia peplus) », dans UT nº 2422. < Grec γάλιον. *{QLYṬ} (‫)قليط‬ NQ db 2/5/2 >yatqalyaṭ< « il se caille ». Voir {QLṬYL}. < Latin cŏāgŭlātus « caillé », cf. castillan cuajada « lait caillé ». *{QLYN} (‫)قلين‬ I. DS >qwlywn< « fiente de chien ». Peut-être, deturpé et raccourci du grec κοπρὸς κυνικός.134

|| 132 Voir E. Terés et Mª.J. Viguera « Sobre las calahorras », dans Al-Qanṭara 2 (1981), 265-275. 133 Cf. l’arabe marocain qǝlya = galya « fricassée de fressure découpée » (Prémare X : 419). 134 Cf. le syriaque >qwlywn< dans PS 3522, avec la même signification, énigmatique aussi pour cet auteur, et une graphie pouvant facilement avoir été corrompue de *>qwnyqwnal+qilliyānī< « nom propre masculin ». Attributif d’un nom de lieu, probablement Graena, près de Guadix, aussi reflété dans >ǧilyānīqamǧūn + qamāǧin< « chemise longue ». Voir {QMṢ}. < Latin cămīsĭa, dans le deuxième cas avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN}. *{QMḤ} (‫)قمح‬ GL >qamḥun< (registre haut), IH 301 >al+qamaḥu< (registre semi-correct), VA >qamḥ nom d’unité +ah + qumūḥqamḥqamḥ nom d’unité +ahqamḥ al+baqar< « épautre (Triticum spelta) » ; nº 4156 >qamḥ al+ḥabaš< « riz (Oryza sativa) » ; nº 4148 >qamḥ al+ḥaǧal< « orge bâtarde (Aegylops ovata) » ;135 nº 4153 >qamḥ al+ḫayl< « ivraie (Lolium temulentum) » ; nº 4151 >qamḥ al+sūdān< « sorgho commun (Sorghum vulgare) » ; nº 4154 >qamḥ al+ʕaṣāfīr< « alpiste (Phalaris canariensis) » ; nº 4155 >qamḥ al+qaṭā< « panic d’Italie (Setaria italica) » ; DS >qamḥ aswad< « blé noir, sarrasin ». IQ >qamḥiyyat al+lawn< « (femme) brune ». UT nº 3843 >qumḥahqmḥh = qmḥān< « acore odorant (Calamus aromaticus) ». AL mucamáh + ín « bourré de blé ». Voir {ḪBZ}, {RMN} I, {RYN}, {ŠMR} II, {ŠNZ} et {HRS/Z}. < Sémitique de l’Ouest {qmḥ}, cf. ougaritique >qmḥqmḥw< « sorte de pain ».136 *{QMR} (‫)قمر‬ I. VA >naqmar qamart qamr / qimār qāmir + īn qammār + īn / +ah maqmūr k< « vaincre au jeu ». >niqāmar muqāmarah = yatqāmar atqāmar taqāmur maʕ< « jouer avec quelqu’un à un jeu de hasard ». >yuqmir aqmar iqmār muqmir< « briller (la lune) ». >yanqamar anqamar inqimār< « être vaincu au jeu ». GL >qamarun< (registre haut), VA >qamar + aqmārqamarqamar< « berlue » ; IQ >al+qamar al+kāmil< « pleine lune », AL dáv al camár « clair de lune ». VA >qamarī + īn< « lunaire ». GL >qumriyun< (registre semi-correct), IQ >qumrī< « tourterelle ». ZǦ >qimārqammārah< « voleurs ».137 DS >aqmar< « affecté par la berlue ». Voir {ḤǦR}, {ḪS/ṢF}, {DWR}, {RĠW}, {ZBD} et {KSF}. < Sémitique du Sud {qmr}, cf. guèze qämmärä « compter ».

|| 135 Aussi >q. barrī< selon DS ; voir d’autres identifications et espèces chez BCT III-2 : 619-620. 136 Voir Erman & Grapow V : 40, où la connexion avec l’hébreu est déjà signalée. 137 Cf. arabe marocain qǝmmǝr « voler ».

1062 | *{QMR(R/N)}

II. UT nº 3483 >ʕūd qamārī< « bois d’aloès de Qamār (à l’Inde) ».138 *{QMR(R/N)} (‫)قمر أو قمرر أو قمرن‬ MT >kātib qamarah< « notaire du roi ». >qamarārah< « dame de la reine ». MT >al+qamīrānī< « nom propre masculin ». Attributif de Camero (géographie ?). Emprunts au castillan cámara et camarera. < Latin cămĕra « voute ». *{QMRŠ} (‫)قمرش‬ RC alcomarxi « nom propre masculin ». Attributif de Comares (géographie). *{QMRN} (‫)قمرن‬ I. FḪ >qamarūn Latin cammărus < grec κάμμαρος. II. UT nº 3994 >qāmarūn< « arbousier (Arbutus unedo) ».139 < Grec κόμαρον. *{QMS} (‫)قمس‬ I. VA >qams< « plonger ». >qāmūs< « océan ».Variante phonétique de {ĠMS}, q.v., ayant contaminé, dans le deuxième cas, un emprunt au grec ὠκεανός. II. DS >qimāsah< « dignité de comte ». LZ >qummasqūmis + qamāmisatunqūmis< + IQ >qamāmis< « comte ». < Latin cŏmes.140 Voir {QMṬ}. III. UT nº 4285 >qīmūs< « cotonnière naine (Evax pigmaea) ».141 < Grec κῆμος. *{QMŠ} (‫)قمش‬ VA >qamš = qummayš< « pauvre, misérable ». Variante phonétique de {KMŠ}, q.v., avec une évolution sémantique. *{Q/KMŠR} (‫)قمشر أو كمشر‬ UT nº 4039 >q.māšīrq/kamāšīr< « espèce de champignon ».142 *{QMṢ} (‫)قمص‬ I. GL >qamīṣun< (registre haut), VA et MT >qamīṣ + qumṣqamīṣ< « chemise » ; >qamīṣ bi+ʕalam< « chemise brodée » ; AL camíz min maqtá + camáiç « aube (des prêtres) ». Voir {DLDL}, {ĠSL}, {QMǦ(N)}, {LBN} II et {NFQ} II. < Syriaque qammistā < latin cămīsĭa.143 II. AL caméç « point-voyelle de l’hébreu ». < Hébreu qāmēṣ, mot non-assimilé.

|| 138 Voir DS II : 404. 139 Avec d’autres corruptions dans BCT I : 825. 140 Contaminé phonétiquement par le grec ἡγούμενος « conducteur », comme reflété par l’arabe des Chrétiens d’Orient qummuṣ « archiprêtre ». 141 Mais, pour BM >qīmus< et TD 310 >qimīṣqmṣ< « chemise ou autres pièces de vêtement » soulève une question étymologique.

*{QMLČ} | 1063

*{QMṢL} (‫)قمصل‬ VA >qumṣa/āl + āt / qamāṣilqumṣāl + qamāṣilqamāṣilniqammaṭ taqmīṭ k< « emmailloter (un enfant) ». >yatqammaṭ atqammaṭ taqammuṭ< « être emmailloté ». >qimāṭ + aqmiṭah< « maillot (d’enfant) ». DS >qimāṭ< + FǦ >qumuṭ< « socle ; cintre servant de fondement » (?). < Sémitique du Sud {qmṭ}, cf. guèze qämmäṭä « saisir ; lier ». II. VA >qumṭ + aqmāṭqu/ūmṭ< « comte ». Voir {QMS} II et {QNṬ} IV. < Latin cŏmes, -ĭtis. *{QMṬR} (‫)قمطر‬ I. VA >qamṭarīr< « sévère ». Extension de {QMṬ}, q.v. II. IH 307 >qimmaṭrun< (registre semi-correct), LZ >qamṭarun< (registre semicorrect) « caisse à livres ». < Araméen, cf. rabbinique qamṭǝrā = qūmṭǝrā et syriaque qamṭǝriyā < bas-grec κάμπτρ(ι)α « boîte » < grec καμπτήρ « courbure ». *{QMʕ} (‫)قمع‬ GL >aqmaʕu < (registre haut), VA >naqmiʕ aqmaʕt iqmāʕ maqmūʕ +īn k< « soumettre, subjuguer » ; >naqmiʕ k = taqmīʕ< « vaincre ». >yanqamaʕ anqamaʕ< « être vaincu ou soumis ». ǦM 12 >qamaʕ< « entonnoir ». DS >qimʕ + aqmāʕ< « godet, cupule du gland ». VA >maqmaʕ + maqāmiʕ< « bâton ». Voir {QMY} et {MSK} I. Pan-sémitique {qmḍ}, emprunté par l’arabe à l’araméen, cf. rabbinique qāmaʕ « presser », syriaque qǝmaʕ « attacher, lier », mais hébreu qāmaṣ « saisir » et ougaritique >qmṣ< « effrayer ». *{QMFY} (‫)قمفي‬ AL camaféo « camée ». Emprunt tardif au castillan camafeo. *{QMQM} (‫)قمقم‬ GL >qumqumun< (registre haut), IH 374 >al+qumqūmu< (registre semi-correct), VA >qumqūm + qamāqim< « flacon à goulot étroit et long ». < Araméen, cf. rabbinique qūmqūm(sā) = qunqǝmūsā < accadien kukkub(b)u = kukkupu = quqqubu « vase des offrandes ». *{QML} (‫)قمل‬ VA >niqammal taqmīl k< « rendre pouilleux ». >yatqammal atqammal taqammul< « devenir pouilleux ». GL >qamlun< (registre haut), IH 302 >al+qamalu< (registre semi-correct), VA >qam(a)l nom d’unité +ah + qumūlqamlahqumaylah< « semence de l’athamante de Crète (Athamanta cretensis) ». AL mucámal + ín « pouilleux ». Voir {ḤŠŠ} I. < Pan-sémitique {q/kml}, cf. hébreu qāmēl « se faner, déperir », araméen rabbinique q/kalmǝtā, syriaque kalmā, guèze q(w)ǝmal, accadien kalmatu(m) « pou » et sudarabique épigraphique >qmlt< « insectes nuisibles ». *{QMLČ} (‫)قملـچ‬ VA >qumluǧǧah + āt / qamālīǧ< « concubine, maîtresse », < celtique cŏmbortĭa.

1064 | *{QMLGR} *{QMLGR} (‫)قملـگـر‬ AL n/ticomulgár comulgárt « communier ». Emprunt tardif au castillan comulgar. *{QMLL} (‫)قملل‬ UT nº 633 >q/ġumlūl< « lentille (Lens esculenta) ». Ignoré par les dictionnaires persans, malgré l’attribution par Ibn Albayṭār à cette langue, où gom lul significarait « égaré (et) dévergondé ». *{QMLY} (‫)قملي‬ DS >qīmūliyā< « cimolée ». < Grec Κιμωλία. *{QMLYN} (‫)قملين‬ AL camaleón « caméléon ». Emprunt tardif du castillan camaleón < latin chămaelĕŏn < grec χαμαιλέων. *{QMM} (‫)قمم‬ VA >qimmah + qimam< « sommet ». >qumām< « nourriture ». Variante phonétique de {QWM}, q.v., témoignée dans le sudarabique épigraphique >qmm< « sommet ». *{QMMŠRN} (‫)قممشرن‬ DS >qīmūmūširīn< « sorte d’olive rouge presque noire ». Peut-être le pluriel araméen d’un attributif d’un nom de lieu, très probablement estropié dans la transcription arabe. *{QMN} (‫)قمن‬ DS >qamīn bi< « digne de ». Extension de {QWM}, q.v. *{QMND(ṬR)} (‫)قمند أو قمندطر‬ MT >q.mandā< « prière devant la tombe d’un défunt ». >q/kum.ndaṭūrqumunṣānā< « romarin (Rosmarinus officinalis) ». < Grec καμψάνεμα. *{QMNQṬRY(Š)} (‫)قمنقطري‬ SG >q.m.nqāṭūryah + qmqnqāṭryš< « lettre ». < Latin commūnĭcātōrĭae littĕrae. *{QMNL} (‫)قمنل‬ IQ >aban qamnāl< « nom propre masculin ».144

|| 144 Il s’agit d’Abulḥasan Meʔir b. Qamniel, médecin juif sévillan célèbre au service des Almoravides ; voir IQ 119/1/4 et Sáenz-Badillos & Targarona 1988 : 63. Probablement un ancien sobriquet, diminutif roman andalou du latin cămīnus < grec κάμινος « fourneau, fournaise », d’où l’arabe qamīn, l’allemand Kamin, russe камин, etc. ; voir {KMN} III.

*{QNBṬ} | 1065

*{QMY} (‫)قمي‬ IH 134 >qimāqimāʔ + aqmiyahqimā + aqmiyah< « entonnoir ». HC 86 >ʔl+qmā min al+miʕā< « portion du gros intestin à la suite du caecum ». Variante phonétique arabe andalou de {QMʕ}, q.v. *{QNB/M} (‫)قنب‬ IH 145 >qinnamunqinnab/mqinnamun hindī< « chanvre indien (Cannabis sativa) » ; TD 263 >qinnamun barrī = qunaybinah< « canebas (Althaea cannabina) » ; AL zarréat al quínnam « chènevis » ; uchúp al quínnam « étoupe du chanvre ». DS et UT nº 3814 >qi/unnabī< « espèce de concombre ». DS >maqānib< « serpettes ».145 Voir {QLʕ}. < Araméen, cf. rabbinique qanbō/ī/ās < grec κάνναβο/ις, d’origine scythe ou thrace. *{Q/KNBR} (‫)قنبر‬ IQ >qunbarkunbār< « chaire, tissu de fibres de la noix de coco ». UT nº 4025 >qunābarà< « fenouil marin (Crithmum maritimum) ».146 < Syriaque qunbārā = qunabrā147 < accadien qunnabru « lien, corde ». *{QNBR} IA >qanbarah< « mandoline rustique ».148 Peut-être < latin cămăra < grec καμάρα « voûte », dont l’évolution sémantique dans les langues romaines a été considérable. *{QNBSṬL} (‫)قنبسطل‬ TD 276 >qanbisṭālah< « trèfle des champs (Trifolium arvense) ». Peut-être < latin campī stella « étoile des champs », à cause de sa forme.149 *{QNBṢ} (‫)قنبص‬ DS >q.nnbāṣ< « canevas, serpillère ». < Bas-latin *cannabaceus « de chanvre ». *{QNBṬ} (‫)قنبط‬ IH 172 >qannabīṭun< (registre semi-correct), LZ et ZǦ >qannabīṭqannabīṭ nom d’unité +ah< « chou-fleur ». FḪ >qannabīṭiyyah< « étuvée de mouton avec du chou-fleur ». < Grec κραμβίδιον, diminutif de κράμβη. Voir {ĠBṬ}.

|| 145 Dont le singulier serait miqnāb, selon la morphologie de l’arabe andalou, une métonymie de l’arabe classique « griffe du lion », mais ce mot tiré d’Ibn Ǧanāḥ, n’a pas eté signalé par Blau 2003. 146 Mais parfois également identifié avec les artichauts (Cynara scolimus) et les lentilles (Lens esculenta) ; voir BCT III-2 : 658. 147 Rendu par « moutarde » dans PS 3658, mais le mot semble avoir aussi d’autres significations, car qanbǝrā est « celui qui fabrique les cordes ». UT nº 2744 a aussi >kunbār< comme nom de tissu de fibres du luffa d’Egypte ou anguleux (Luffa acutangula ou cylindrica). 148 Cf. l’arabe marocain gǝnbri et DS II : 416, + >qnābrqulunbīl< (lire >qanbīlqanbānun< (registre semi-correct), LZ >qanbān< « balance romaine ». Dissimilation de qabbān < bas-latin campana « peson ».151 *{QNBNT} (‫)قنبنت‬ MT >qunbant = ku/ūnbānt< « couvent ». < Latin conventus « communauté ». *{QNPNY} (‫)قنـپني‬ DS >qanbāniyah< « la campagne de Cordoue » ; AL Canpánia « la Campanie d’Italie ». canpaní + ín « de Campanie » ; FR 50.3 >qanbānī< « espèce de raisins de la campagne de Cordoue ». < Latin Campānĭa, mais les témoins d’AL sont des emprunts tardifs au castillan. *{QNT} (‫)قنت‬ VA >qunūt< « service divin ». Racine emprunté à l’hébreu qinʔāh « zèle, ardeur (surtout religieux) » à l’état construit qinʔat.152 *{QNTŠK} (‫)قنتشك‬ UT nº 4902 >qantūškuh< « lavande stoechas (Lavandula stoechas) ». < Roman andalou */(A)KANT+ÓŚKO/ < latin ăcanthus, avec le suffixe attributif {+ÓŚKO}.153 *{QNČ} (‫)ققمن‬ IQ >qannāǧq.nāǧuh< « lapin ». >q.nǧārah< « éleveuse de lapins ». AC >qunǧayr + qanāǧirqanǧūlluh< « bugrane rampante ou épineuse (Ononis repens / spinosa) » ; nº 4894 >qunǧullāṭah< « globulaire (Globularia alippum) ». Cf. maltais qanċlita « laiteron (Soncus oleraceus) ». < Roman andalou */GÁNČO/, avec un suffixe diminutif {+ÓL}, auquel on a ajouté, dans le dernier cas, le suffixe participial {+ÁTA} ; voir {ĠNČ}. *{QNČLY} (‫)قنـچلي‬ SG >q.nylyh/w< « concile » < Latin concĭlĭum. *{QND} (‫)قنـد‬ I. AL Cándia « Crète ». candíi + candiyín « crétois ». Emprunts tardifs au castillan. II. BM >qand< « sucre candi ». < Néo-persan kand < sanscrit khaṇḍa « poudre de sucre ». *{QNDR} (‫)قندر‬ VA >niqandar qandart qandarah al+ṯawb< « raccourcir un habit ». >yatqandar atqandar< « être raccourci ». >qandūrah + qanādirqandūrah< « sorte de blouse ». AL canadirí + ín « escroc ». Voir {QNDL} III. < vieux persan, reflété par le néo-persan ganture et le grec κανδύς, cf. aussi araméen rabbinique kandā « blouse avec manches ». *{Q/KNDS} (‫)قندس أو كندس‬ I. DS >q/kundus< « castor ». UT nºs 2430 et 3864 >q/kundus< « saponaire d’Égypte (Gypsophila struthium) ».154 < Néo-persan qondoz, peut-être < pehlevi *gōn ī dōs « coleur du plâtre ». *{QNDSTBL} (‫)قندستبل‬ AL condestable + aqnát « connétable ». membléquet al condestable « dignité de connétable ». Emprunts tardifs au castillan. *{QNDF} Voir {ǦWZ}. *{QNDL} (‫)قندل‬ I. GL >qindīlun< (registre haut), IH 200 >qandīlun< (registre semi-correct), VA >qandīl + qanādīlqandīlqunaydal< « lampe (à huile) » ; ZǦ >qandīl al+šaḥm< « lampe à graisse ». VC 67/6 >qandilatayn< « deux mèches chirurgicales ». Voir {DQM}, {QNDLR} et {MKK} II. < Araméen rabbinique et syriaque qandīlā < grec κανδήλα < latin candēla.

|| 154 Mais aussi « herbe à éternuer (Achillea ptarmica) » et « savonnière (Saponaria officinalis) » ; voir BCT III-2 : 535. Les dictionnaires persans considèrent le nom de cette plante, mais pas celui de l’animal, comme ayant été emprunté à l’arabe, mais l’hésitation orthographique suggère un vieux mot persan, réintroduit en néo-persan à travers le sémitique. Néanmoins, le syriaque qandūš = qūndāš, nom de la saponaire, s’oppose à cette interprétation.

1068 | *{QNDLR}

II. UT nº 3960 >qandūl< « aspalat (Calycotome spinosa) ». Peut-être une forme hypocoristique de l’arabe classique qandal « long ». III. VA >qandalah< « avarice ». >muqandal + īn< « avare ». Variante phonétique de {QNDR}, q.v. *{QNDLR} (‫)قندلر‬ PC 41.1 >qandylyrā< « messe de la fête de la Purification de la Vierge ». Voir {QNDL} I. < Bas-latin *candelaria. *{QNDYL} (‫)قنديل‬ AL candial « blé de première qualité ». Emprunt tardif au castillan candeal. *{QNR} (‫)قنر‬ I. MT 2 >qinnārayn + qanāni/īr< « écluse de moulin ». VA et FḪ >qannāriyahqannāriyyah = qannāriyyā< « artichaut (Cynara scolimus) ».155 AL Canária « Iles Canaries ».156 < Araméen, cf. rabbinique qīnārā et syriaque >q(y)nrs< < grec κινάρα. II. HC 64.9 >q.nwrat qnynh< « étuvée de lapin, cuit avec du sel, puis frit et assaisonné avec une sauce ». Probablement une erreur graphique au lieu de *>qaddūrahqūnīzā< « aunée visqueuse (Inula viscosa) ».158 < Grec κόνιζα. *{QNZR} (‫)قنزر‬ VA >niqanzar qanzarah ʕayn+uh< « humilier, confondre » (littéralement « verser de l’étain fondu dans ses yeux »). AL mucánzar « seau étamé pour traire les vaches ». Variante phonétique de {QZ/ṢDR}, q.v.159 *{QNZʕ} (‫)قنزع‬ IH 303 et GL >qunzaʕunqunzaʕ + qanāziʕqunzaʕ< « sorte de chapeau plutôt rustique » ; IV 63 >qwnzʕ< « chapeau » ; AL conzáâ + canág/ziê « chapeau ; couronne de fleurs ». Dissimilation de l’arabe classique quzʕah « mèche de cheveux laissée sur le sommet de la tête », avec une évolution sémantique. *{QNSČ} (‫)قنسـچ‬ AL concích « conseil, assemblée ». Voir {QNŠL}. Emprunt tardif au castillan concejo.

|| 155 Voir BCT III-2 : 621, à propos des espèces. 156 Emprunt tardif au castillan dans ce cas, mais le nom latin Cănārĭa n’aurait aucun rapport avec les chiens. Il s’agirait plutôt d’une reproduction fautive du nom grec des cardons très caracteristiques de ces îles. 157 Cf. arabe marocain gǝddūr(a) « marmite de grande dimension » chez Prémare X : 258. 158 Voir BCT III-2 : 665-666, à propos d’autres identifications et variétés. 159 DS II : 413 s’est trompé en attribuant ce mot à {QMṢL}.

*{QNṬ} | 1069

*{QNŠR} (‫)قنشر‬ PZ 177, 178, 185 et 186 >dynr qanāšī/ir + (danānīr) qanāšī/ir = danānīr min al+qanāširah< « sorte de sou frappé à Jaca ». Voir {ǦKǦ/Z}. Variante phonétique de >qanāǧirq/kunšuqrah< « mère de la belle-fille ou le beau-fils ». < Roman andalou */KONŚOKRA/ < latin cum + sŏcrŭs, cf. castillan consuegra. *{QNŠLY} (‫)قنشلي‬ MT >qunšily< « conseil, assemblée ». Voir {QNSČ} < latin consĭlĭum, sémantiquement contaminé par concĭlĭum. *{QNṢ} (‫)قنص‬ VA >naqnaṣ qanaṣt qanaṣ k< « chasser ». IH 377 >al+qānas/ṣatu< (registre semicorrect), VA >qāniṣah + qawāniṣ = qāniṣat alṭayrqannāṣ< « chasseur ». Probablement < Sémitique de l’Ouest {qnṣ}, cf. ougaritique >qnṣ< « travailler » et guèze qänäṣä « sauter », une extension de {QNW} I, q.v., dont l’évolution sémantique pourrait avoir subi l’influence de l’araméen rabbinique qǝnīgyā « chasse » et qǝnīgīzyā « lutte avec les bêtes dans le cirque » < grec κυνηγία et κυνηγεσία. *{QNṢDR} (‫)قنزع‬ MT >q.nṣad.rah + āt = q.nṣadīrah< « matelas ». Variante phonétique de {KWSDR}, q.v. *{QNṬ} (‫)قنط‬ I. VA >naqnaṭ qanaṭt qanṭ / qunūṭ qāniṭ + īn qanūṭ + īn minnaqnaṭniqannaṭ taqnīṭ k = nuqniṭ aqnaṭt iqnāṭ muqniṭ muqnaṭ k< « faire perdre l’espérance ». Emprunt à l’araméen, cf. rabbinique qǝnaṭ « haïr, détester » et syriaque « craindre », probablement une extension dissimilatoire d’un élément bi-consonantique pansémitique {qṭ}. II. VA >niqannaṭ al+ḥaṣīr< « houssiner les nattes ». FǦ >taqnīṭqannūṭ + qanāniṭ< « baguette, verge » ; FḪ « sorte de gaufre » ; AL cannúd + canínit « portion de roseau entre deux nœuds ; vase pour la gomme arabique » ; HC 230 >qanānīṭ maḥšuwwah< « gaufre farcie de pâte de noix ». Voir {RKB}. < Roman andalou */KANNÚD/T/ < bas-latin canna + nudus < latin cannae nōdus. III. TD 161 et DS >qannāṭah< « seiche ». < Bas-latin cannata « à la forme d’une canne ».161 IV. AL cónd + aqnát « comte ». Voir {QMṬ}.

|| 160 On les appelait ainsi, « lévriers », car, à cause de leur mauvais aloi, personne ne les gardait et ils couraient vite. 161 Cf. maltais qannata et sicilien cannata « jarre », selon Aquilina 1990 : 1121.

1070 | *{QNṬBR}

V. AL cont « un million ». < Latin comptŭs « assemblage, union », cf. vieux portugais conto. *{QNṬBR} (‫)قنطبر‬ IQ >qanṭabār< « sorte de grosse jarre ». < Bas-latin cantabrum < latin canthărus < grec κάνθαρος.162 *{QNṬR} (‫)قنطر‬ I. GL >qanṭaratun< (registre haut), VA >qanṭarah + qanāṭirqanṭarahqinṭārun< (registre haut), VA >qinṭār + qanāṭīrqinṭārmin qinṭār< « ayant le poids d’un quintal ». SH >muqanṭar< « contenant un quintal ». < Araméen, cf. rabbinique qi/īnṭī/ǝnār = qinṭē/ǝr(ā) et syriaque qanṭī(nā)rā < grec κεντηνάριον < latin centēnārĭum. *{QNṬRYN} (‫)قنطرين‬ UT nº 4231 >qanṭūriyūn (kabīr)< « grande centaurée (Centaurea centaurium) » ; >qanṭūriyūn daqīq< « petite centaurée rouge (Centaurium erythraea) ». < Grec κενταύρειον (τὸ μέγα / μικρόν).163 *{QNʕ} (‫)قنع‬ VA >naqnaʕ qanaʕt qunūʕ / qanāʕah + āt qāniʕ + īn bi = natqannaʕ atqannaʕt taqannuʕ = naqtanaʕ binaqnaʕ aqnaʕ = atqanaʕ bi(y)aqtanaʕ< « se contenter de ». VA >niqannaʕ taqnīʕ k bi< « contenter, rendre satisfait ». IQ >qannaʕ muqannaʕ< « voiler, mettre un voile ». ZǦ et IA >tatqannaʕ< « porter un voile ». AC >astaqnaʕ< « être tempéré ». GL >qanāʕatun< (registre haut), AC >qanāʕa(t)al+qanāʕah fī+h< « pouvoir se passer de cela ». GL >qināʕun< (registre haut) + >aqna/āʕaqināʕaqniʕahqāniʕun = muqtaniʕun< (registre haut), VA >qanūʕ + īnqanūʕqāniʕ + īn< « ami ». MT >lā maqnaʕ fī ʔl+ʕaqd< « le contrat n’est pas satisfactoire ». IH 127 >maqnaʕatun< (registre semi-correct), LZ >maqnaʕ(ah)< « voile de la tête pour femme ». Voir {KŠF}. < Sémitique du Sud {qnʕ}, cf. sudarabique épigraphique >qnʕm< « persuasion » et guèze aqnǝʕa « arranger », avec plusieurs évolutions sémantiques.

|| 162 Néanmoins, la correspondance phonétique irrégulière à la fin du mot pourrait cacher un jeu de mots des buveurs, latin quanto par « à combien égal ! », allusif à la grande capacité de ces vases. 163 Voir BCT III-2 : 622-623, à propos d’autres identifications et variantes.

*{QNML} | 1071

*{QNFT/D/Ṭ(Š)} (‫)قنفت أو قنفط أو قنفدش أو قنفطش‬ SG >q.nfyt/ṭ + q.nfyṭ/dšniqanfaṭ qanfaṭah kyatqanfaṭ atqanfaṭ taqanfuṭ< « se hérisser ». IH 26 >qanfūd = qunfuṭqunfu/aḏun< (registre semi-correct), LZ >qnfṭqunfud/ḏ/ṭ + qanāfīḏ/ṭ< « hérisson » ; AL canfút + canífit « hérisson ; porc-épic ». < Sémitique de l’Ouest {qpd}, cf. hébreu qippōd, araméen rabbinique et syriaque qūfdā, et guèze qwǝnfǝz « porc-épic ». *{QNFSR/Y(N)} (‫)قنفسر أو قنفسي أو قنفسين‬ AL yconfesár iconfesáru « confesser». AL confession, DC 15 al confessió « confession ». Emprunts tardifs au castillan confesión et catalan confessió. *{Q/KNF(R)ṬR(Š)} (‫)قنفطر أو قنفطرش‬ MT >qunfaṭriyah = kunf.raṭriyyah< « confrérie ». >kunfraṭiyyīn = kunfraṭr.š< « confrères ». >kunfrāṭrāšah< « femme appartenant à une confrérie ». < Roman andalou */KONFRÁDE(ŚA)/ < latin cum + frāter. *{QNFL} (‫)قنفل‬ UT nº 973 >qunfulah< « aigrette ».164 Dissimilation de {QFL}, q.v. *{QNQL} (‫)قنقل‬ IQ >qunqāl< « large coupe ». < Bas-latin conchalis. *{QNQMN} (‫)قنقمن‬ UT nº 3623 >qanqamun< « baumier de Kataf (Commiphora kataf) ». < Grec κάγκαμον. *{QNQW} (‫)قنقو‬ AL quincáv « bure ». < Roman andalou */KINK(E)+KÁB/ < latin quinquĕ + căpŭt « à cinq têtes », c’est-à-dire « fils ». *{QNL} (‫)قنل‬ MT >al+qanālī< « nom propre masculin ». AL mucánnal + ín « cannelé ». < Latin cănālis. *{QNLY(R)} (‫)قنلي أو قنلير‬ GL >qunalyatunqunilyah + ātqūnilyah + ātqunilyah< « lapin ». MT >q.n.layruh< « éleveur de lapins ». < Latin cŭnīcŭlus. *{QNM} Voir {QNB}. *{QNML} (‫)قنمل‬ UT nº 4081 >qannamālqannamīl< « lin sauvage (Linum angustifolium) ». Diminutif roman andalou de {QNB}, q.v.

|| 164 Corrompu chez DS II : 433 comme *>q/fayqulahqunnatun< (registre haut), VA >qunnah + qunan< « sommet ». AC >qanānu< « nom propre masculin ». Peut-être une variante phonétique de {QMM}, q.v. II. VA >niqanwan qanwanah muqanwan k< « désigner chanoine ». >yatqanwan atqanwan taqanwun< « être désigné chanoine ». GL >qānūnun< (registre haut) « règle, loi » ; VA >qānūn + qawānīnqānūnī< « canonique ». Voir {QLNǦ} et {QNNQ}. < Latin cănon < grec κανών. III. VA >niqannan taqnīn k< « friser (les cheveux avec des tuyaux de canne) ». >yatqannan atqannan< « être frisé ainsi ». UT nº 2566 >qannā< « férule (Ferula communis) ». < Latin canna. IV. VA >qanīn< « dent canine ». Voir {QNWL}. < Latin cănīnus. V. HC 64.9 et 13 >qunaynah< « lapin ». Variante phonétique de {QNLY}, q.v. *{QNNQ} (‫)قننق‬ MT >qanūniq(ī) = qānūniq + īn< « chanoine ». Voir {QLNǦ} et {QNN} II. < Latin cănŏnĭcus. *{QNW} (‫)قنو‬ I. VA >naqtanī aqtanayt iqtinā k< « acquérir ». IH 303 >qanan (registre haut) + qunīqanā + qanawāt / aqniyahqanāqanā = qānahn< dans tous les cas) « ligne de pêcheur » ; caná min mi + canaguát « jet d’eau » ; canát arrihá + canaguát al arhía « écluse d’un moulin » ; GL >qanawātu ʔl+raṣāṣ ʔllatī yaǧrī fī+hā ʔl+māʔu< « tuyaux de conduite en plomb » ; VA >qanāh + qunī< « (bois de) lance » ; ZǦ >qanāt+ī< « ma lance ». VA >qanawī< « celui qui fait les canaux ». FǦ >qinyah< « pacotille des matelots ». VA >aqnā féminin qanwā + qunw< « qui a un nez quilin ». Voir {ǦʕD(Ḻ)} et {ŠǦR}. < Pan-sémitique {qnw}, cf. hébreu qānāh, araméen rabbinique et syriaque qǝnā, sudarabique épigraphique >qnyqnmqināwahqināwī< + AC >qināwā< « guinéen ». Variante graphique et phonétique de {ǦNW} I, q.v.

|| 165 Le rapport sémantique entre « roseaux » et « acquisition » serait le fait qu’on protégeait les propriétés avec des haies de roseaux, cf. {QṢB}. Le mot sémitique aurait été emprunté par le grec κάννα et le latin canna.

*{QWB} | 1073

*{QNWL} (‫)قنول‬ VA >qanwal + qanāwilqanyar< « nom propre masculin ». Nom d’un guerrier apparemment étranger. *{QHR} (‫)قھر‬ GL >(y)aqharu qahratun qāhirun maqhūrun + maqhūrūna féminin maqhūratunnaqhar qahart / aqhart qahr / iqhār qāhir maqhūr k = niqahhar taqhīr kʔqhr< « forcer, violer ». VA >yanqahar anqahar< « être forcé ou contraint » ; AL nancahár ancahárt « s’affliger ; se hâter ». VA >qahr< « force, violence ». AL cáhra + át, + AC >qihār< « affliction, chagrin, angoisse ; souci » ; GL >qahratan< « par force ». >qāhirun li+l+ǧawri bi+l+ḥukmi ʔl+qawīmi< « triomphateur sur l’injustice par un gouvernement droit ». FḪ >qāhiriyyah< + HC 95 >qāhiriyyāt< « dessert d’amandes frites et épicées ». AC >qahhār< « vainqueur ». DC 18 mocaharín « affligés ». Extension d’un élément bi-consonantique {qh}, témoigné aussi en arabe par les racines {qhl}, {qhm} et {qhw}, et dans le sémitique de l’Ouest par l’hébreu et l’araméen rabbinique {qhy} « être dur ou émoussé ». *{QHRB} Voir {KHRB}. *{QHQR} (‫)قھقر‬ GL >qahqaratun< (registre haut), VA >yatqahqar qahqarah< « reculer». Forme {1213} de {QHR}, q.v. *{QHW} (‫)قھو‬ VA et IQ >qahwah< « vin ». Ce nom poétique du vin, puis du café et anciennement de toute boisson ôtant l’appétit, dérive d’une extension de l’élément biconsonantique {qh} ; voir {QHR}. *{QWB} (‫)قوب‬ VA >taqwīb< « ulcérer». >quwabā< « ulcère ». < Syriaque qūbyānā « tumeur » < pehlevi kōb « coup, blessure ».

|| 166 Mais cette équivalence est étrange et l’auteur pourrait n’avoir pas bien compris son informateur natif.

1074 | *{QWB(L)} *{QWB(L)} (‫)قوب‬ VA >qubb + aqwābqub< « seau ». MT >q/kubbāt< « barriques ». IQ >qūbāl< « petit seau » (avec le suffixe diminutif roman andalou). AL caguáb + ín « tonnelier ». < Latin cūpa = cuppa « tonneau ».167 *{QWT} (‫)قوت‬ GL >qawwata< (registre semi-correct), VA >nuqūt qut k = niqawwat kyatqawwat atqawwat taqawwut< « se nourrir ». >qūt + aqwātqūt< « nourriture suffisante ». Voir {QWD}. Variante morphologique de {QWY}, q.v. *{QWČL} (‫)قوچل‬ VA >qawǧa/ilaqūdu maqūdun< (registre haut), VA >nuqūd qudt qawd maqūd kqād yiqūd tiqūd+uh qiyādahtuqūd b+al+himyān< « tu traînes par la ceinture » ; ZǦ et AC >qud b+al+liḥā< « traîne-les par leurs barbes ». VA >niqawwad taqwīd k< « faire son entremetteur ». >yatqawwad atqawwad ʕalà(n)anqādu inqiyādun munqādun< (registre haut), VA >nanqād anqadt inqiyād munqād + īn li< « obéir, se soumettre » ; IQ >anqād l+ī l+al+rukūb< « il me laissa monter ». VA >qiwādqāyidun + quwwādun< (registre semi-correct), VA >qāʔid + quyyād / quwwād / qādahqāyidqawwādun< (registre haut), VA >qawwād + īnqawwid féminin +ah< « entremetteur ». >maqād al+ham< « source de souci ». IH 145 >maqūdun< (registre semi-correct), LZ >maqwad< « licou ». Voir {RWY}, {SHM}, {ṬBḪ}, {ʕǦL}, {ʕSR} et {MʔY}. Sans parentage en sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe si caractéristique pourrait s’être développée d’une contraction de phrases comme *qad addà « il a mené », etc. II. SG >qūd< « manuscrit ». < Latin cōdex.

|| 167 D’où aussi le grec κοῦπα, origine de l’araméen rabbinique kubbā et du syriaque kūb(ā) « jarre », emprunté par l’arabe classique kūb, selon Jeffery 138 : 252, mais le mot arabe andalou est un emprunt local, cf. portugais et castillan cuba, castillan cubo et catalan cubell. 168 Considérée étrange avec raison par DS II : 66 ; il pourrait s’agir d’une contraction d’une phrase latine hispanique *caput tauciae « partie principale ou utile du sparte ».

*{QWS} | 1075

*{QWR} (‫)قور‬ I. VA >niqawwar taqwīr k = qawr< « creuser ». >yatqawwar atqawwar taqawwur< « être creusé ». >qawrah + āt< « fosse » ; ZǦ et IA >qawrah< « nom d’un lieu près de Séville ». IH 210 >qawwāratu ʔl+ṭawqi< « décolletage ». FḪ et HC 98.17 >muqawwarah< « sorte de crêpe farcie ». < Sémitique de l’Ouest {qwr}, cf. hébreu qār « creuser », araméen rabbinique qūrāh « creux ; fenêtre » et syriaque qūrā « cavité », une variante morphologique de {NQR}, q.v. II. SG >qūruh< « chœur ». < Latin chŏrus < grec χόρος. *{QWRT(L)} (‫)قورت أو قورتل‬ AL quárto « monnaie de cuivre ». quartál « mesure de grains ». Emprunts tardifs au castillan cuarto et cuartal, < latin quartus « quatrième », avec un suffixe adjectival dans le deuxième cas. *{QWRǦ/ZM} (‫)قورجم أو قورزم‬ BD 19r >al+quriǧmatiniqawwas taqwīs k< « décocher une flèche ; courber, cambrer ». >yatqawwas atqawwas taqawwus< « être atteint par des flèches ; être bourbé ». GL >qawsun< (registre haut), VA >qaws (ʕarabī / an ḥarbī / al+yad) + aqwās / qusīqaws + aqwāsal+qawsu< (registre semi-correct) « arçon, arc à battre le coton, etc. » ; GL >al+qawsu< (registre haut), AL cáuç « Sagittaire » ; cáuz anabí « arc-en-ciel » ; cáuç hind + acuáç « arbalète » ; VA >qaws al+lawlab / al+ʕaqqār / ifranǧī< « sortes d’arbalète » ; >qaws al+markab< « la quille d’un vaisseau ». >qawwās + īnqawwāsqštqūšah + qiwaš< « petit four » ; GT 113.7 >kūšah< « four de boulanger », FḪ et SH « boulangerie ». < Arabe qūš « homme petit de taille » < pehlevi kūč « petit ».169 *{QWḌ} (‫)قوض‬ VA >niqawwaḍ qawwaḍt taqwīḍ k< « démolir, abattre ». < Sémitique du Sud {qwḍ}, cf. sudarabique épigraphique >qtḍ< « contraindre l’ennemi à se soumettre », probablement une variante phonétique de {qyḍ/ḏ̣}. *{QWṬ} (‫)قوط‬ I. GL >qūṭiyun< (registre semi-correct) « goth » ; MT « nom propre masculin ». FA >tīn qūṭī< « espèce de figues ».170 Voir {RKB}. < Latin Gŏthi. II. AL cóta « froc, habit monacal » ; cóta min zarád « cotte de mailles ». < Franc kotta, à travers le français. III. MT >qūṭ + āt< « quote-part, taux ; amende ». < Latin quŏtus. *{QWṬN} (‫)قوطن‬ VA >niqawṭan qawṭanah k< « rendre manchot ». >yatqawṭan atqawṭan< « devenir manchot ». >qawṭin + qawāṭin< « manchot ». < Latin hispanique *cŏitu, dont l’origine est discutée. *{QWʕ} (‫)قوع‬ VA >qāʕ + qīʕānqāʕ< « fond » ; ZǦ >qāʕ< « fond ; cul » ; AL cáâ + quiáân « fond (d’un bateau) ; pied (d’un objet) ; plante du pied » ; GL >qāʕqāʕ al+riǧl< « plante du pied » ; IQ >qāʕ al+ḥabs< « le lieu plus réculé d’une geôle » ; >l+al+qāʕ< « jusqu’au fond » ; >qāʕan ṣafṣaf< « sol aplati par la destruction » AL min al cáâ « de haut en bas ».171 MT >qāʕ al+dār< « sol de fondation » ; >qāʕat+uh< « son sol de fondation ». Voir {ǦZY} et {RŠM}. Probablement emprunté à l’araméen, cf. rabbinique qiʕqēaʕ « démolir », forme géminée de {QWḌ}, q.v. *{QWF} (‫)قوف‬ I. VA >naqtāf aqtaft iqtāf k< « suivre les traces ». >niqayyaf taqyīf k = yatqayyaf atqayyaf< « mendier ». >qayyāf + īn< « mendiant ». Variante phonétique de {QFW}, q.v. II. VA >qūfiyah + āt< « coiffe ». < Germanique de l’Ouest kuffja. III. DS et UT nº 3912 >qūfī< « cèdre de l’Atlas ou du Liban (Cedrus atlantica / Libani) ». Corruption du grec πεύκη « pin ; torche de résine ».172 || 169 Une autre possibilité serait une évolution sémantique du latin capsa « boîte ». 170 On les attribuait aux Goths, suivant le modèle de nabaṭī, rūmī, etc., mais en fait il s’agissait d’un ancien attributif de Gutium, cf. accadien qutītu « figues de G. » ; voir von Soden 1972 : 931. AC a aussi Góto « Goths », un emprunt tardif au castillan godo(s), contaminé par le latin Gŏthi. 171 Cf. arabe marocain gāʕ « complètement ». 172 Quant à UT nº 4276 >qūf ī aġriyālun< « chardon marie (Silybum marianum) », selon BCT III-2 : 664, il est corrompu du grec κροκοδείλεον. Il est probable que >qūfī< « sorte d’encens », chez Dios-

*{QWL} | 1077

*{QWQB} Voir {QBQB}. *{QWQS} (‫)قوقس‬ AL Cáucaso « Caucase ». Emprunt tardif au castillan. *{QWQN} (‫)قوقن‬ VA >qawqan nom d’unité +ah + qawāqinqawqanah< « escargot » ; VA >al+qawqan al+ʕuryān< « limace » ; AL cáucanat al báhar + cáucan a.b. « huître » ; máudaaâ al cáucan + maguádiê « huîtrière » ; cáucanat al âyn + cáucan al âynín « l’orbite de l’œil ». < Latin cochlĕa < grec κοχλίας.173 *{QWQW} (‫)قوقو‬ ḪA ūqu 1 >qawqu< + IQ >banī qawqaw « nègre, guinéen de Gao ».174 *{QWQY} (‫)قوقي‬ DS et UT nº 1410 >(ḥabb al+)qawqāyā< « pillules purgatives de baies de laurier et d’autres ingrédients ». < Grec κοκκία. *{QWL} (‫)قول‬ I. GL >(y≠t)aqūlu qālanuqūl qult qawl qāʔil maqūl kyuqūl(ū) yuqāl qāl(at) qālū qultu(m) qulnā uqil+lī uqil+luh qul+lī qawl li ʕan / biyuqūl qāl uqīl qawltiqūl yiqūlū qāl+luh qāl+lī qālat (l+uh) uqīl qul fī / ʕanmāqūlahmāwquluntuqūl< « peut-être » ; IQ >kulli qal wa+qīl< « bavardage de toute sorte » ; >nuqūl bi+ziwāǧ< « je parle de mariage », >lam qat yuqūl bi+hiǧrān< « il n’a jamais mentionné la rupture » ; 189/1/4 >aš yuqal+luh< « comment s’appelle-t-il ? » ; >anā fī+h qāyil< « je dis de lui » ; NG ad 1/x/3 >yiqūl naġmah< « il chante une chanson » ; mg 3/2/3 >yiqūlū ʕan+hā fiḍḍah< « on dit que c’est de l’argent » ; IZ 12/2/2 >tiqūl+luh b+al+yumni wa+l+saʕādah< « ils lui souhaitent bonheur et succès » ; EV 15 alledi colt alleyc « ce que j’ai dit de toi ». VA >natqawwal atqawwalt taqawwul mutaqawwil + īn ʕalà< « calomnier, médire ». >yanqāl anqāl li< « être dit ou rapporté ». DC 15 léhe tatacál « il faut les réciter ». VA >qawl + aqwāl / aqāwīl = maqāl + ātaqāwilu = maqālatun< (registre semi-correct et registre haut) « parole(s), mot(s) » ; >ka+qawli+ka< (registre haut) « par exemple, disons » ; >qawlun ḏ̣āhiru+hu ḍiddu bāṭini+hi< « antiphrase » ; AL cául iĉnéi « dialogue » ; aâle cául « suivant l’expression de ». AC >qawlah< « avis, opinion », AŠ >qawlatan turwà< « une opinion rapportée » ; IZ

|| coride (TD 118), reflète le grec κῦφι, d’origine égyptienne ancienne, mais pour le nom d’arbre la confusion graphique est évidente. 173 Mais l’emprunt pourrait déjà avoir eu lieu au grec en Orient, ce qui est évident pour le syriaque qūkaliyā « vis » et probablement l’araméen rabbinique qūqnītā « sorte de clepsydre ». 174 Voir Corriente 1997a : 201-202, à propos de ce passage non compris auparavant.

1078 | *{QWLSYN}

>qawlat+ī< « mes paroles ». AL cáylen « en disant ». Voir {ʔḎ}, {BṬL}, {BY(N)}, {RǦʕ}, {ŠRṬ} I, {ʕDL}, {NŠR} et {WǦZ}. < Pan-sémitique {qwl}, cf. ougaritique >qlqwl< « membre du clan principal » et accadien qâlu(m) « écouter les paroles de quelqu’un », avec une evolution sémantique dans les deux derniers cas. II. IA >qūl< « cul », ZǦ « pénis, verge ». < Latin cūlus. *{QWLSYN} (‫)قولسين‬ AL colacion « repas léger ». Emprunt tardif au castillan colación < latin collātĭo. *{QWLNǦ} (‫)قولنج‬ IH 373 >al+qawlanǧu< (registre semi-correct), GL et VA >qawlanǧqlnǧ< « colique ». < Grec κωλική, corrompu à travers le syriaque >qwlyqytā< ou ses dérivés persans. *{QWM} (‫)قوم‬ GL >aqūmu qāma< (registre haut), VA >nuqūm qumt qiyām qāʔim + īn (ilà)qāyim + qiyāmyiqūm qāmat qum qāyimnuqūm< « ressusciter » ; >nuqūm qumt maqām fulān< « remplacer » ; >yuqūm qām ʕaliy+ya bi< « objecter ; suffire » ; >nuqūm qumt ʕalày.qūm qām qiyām qāyim ʕalà< « faire un procès » ; LZ >uqīm ʕalà ʔl+raǧul< « on a servi l’homme », IQ >qum ǧarrad+nī< « viens me déshabiller » ; >qum bi+nā< « allons » ; >qum ʕalà nafs+ak< « allons, bouge » ; >qum ʕalay+ya< « sers-moi » ; >qām ʕalà qadamy+h = yuqūm hu wāqif< « se tenir debout » ; >qām ilà ʔl+hurūb< « prendre la fuite » ; >qāmat tiġannī l+ak< « elle commença à chanter pour toi » ; >qāmū l+al+ʕarbaḏ̣ah< « ils ont commencé à se bagarrer » ; >qāmū maʕ+ī ḥamīr< « quelques ânes ont voulu me devancer » ; >qāmū ʔl+dīn wa+l+ḥaqqi ʕalà sāq< « la religion et la justice ont été rétablies » ; >las yuqūmū il+lā bī+kum< « ils n’existent que grâce à vous » ; >tuqūm al+walāyil< « les cris de joie s’élèvent » ; >yuqūm fī / bi+bāl / bi+damġat< « venir à l’esprit » ; ḪA bi1 >qum naʕmalū< « faisons » ; AŠ 34/1/2 >qāmat bi+rās+ak daʕwà liss+i l+abni adam< « tu as fondé un espoir qu’aucun homme ne peut atteindre » ; ZǦ >furni yuqūm bi+ḥārah< « un four est assez pour un quartier de ville » ; >maʕ aḫū+k tuqūm< « tu dois appuyer ton frère » ; AC >qum fī ǧīhat< « mets-toi du côté de » ; >maʕ matāʕ+uh yiqūm< « il defends son bien » ; >qām šaṭaḥ< « il se mit à danser » ; >yiqūm b+al+zāǧ< « il se cabre » ; >yiqūm b+al+burūr< « il accomplit les devoirs de la piété » ; >yiqūm ʕalà ḥukk al+malḥ bi+ǧumaʕ< « il frappe à coups de poings pour la boîte du sel ». GL >(y)uqawwimu yuqawwamu qawwamtu qawwim muqawwamun< « redresser, rendre droit » ; VA >niqawwam taqwīm k< « redresser ; remettre, corriger ; évaluer » ; IQ >qawwam iday+h< « il dressa ses pieds de devant » ; >yaqawwamū ʔl+riǧāl< « les hommes se dirigent ». IH 193 >qayyamtu ʔl+raǧula min makāni+h< (registre semi-correct) « je fis l’homme

*{QWM} | 1079

quitter sa place » ; VA >niqayyam kniqāwam muqāwamah k = yatqāwam taqāwum maʕ< « se mesurer avec ». GL >ʔ(a)qīmu aqāma iqāmatun muqīmatun< (registre semi-correct), VA >nuqīm aqamt iqāmah muqīm + īn muqām k ≠ fī< « dresser, mettre debout ; ressusciter (un mort) ≠ résider, séjourner » ; IQ >yuqīmū al+šar ʕalà sāq< « ils mettent la méchanceté sur pied » ; >yuqīm kulli wadūd< « il fait assister tous les amis » ; >kam ḏā aqām man f+al+ǧazīrah maqām< « qu’il a été souvent le protecteur des Andalous ! » ; ZǦ >lā aqām+uh al+lah< « plût à Dieu de ne pas le ressusciter » ; AŠ 67/4/1 >nuqīm l+ak ʕalà ḏā dalīl< « je t’en montrerai la preuve » ; 96/1/1 >tuqīm+hā liy+ya min ǧūd< « donne-la-moi gratuitement » ; 96/1/4 >tuqām la+hā ṣanāyif< « on y mettra des brodures » ; CD M 7/11 >yuqīmu yadd+ak al+ḥaǧar al+aswad< « ils rendront ta main comme une deuxième Pierre Noire ». VA et IQ >yatqawwam atqawwam< « être redressé ou remis ». VA >yatqayyam atqayyam< « être levé ou hissé ». GL >mustaqīmnastaqīmtastaqīmistiqāmqāmatun< (registre haut) « taille, stature d’un homme qui est debout; VA >qāmah + qiyamqāmahyaqṭaʕ šaṭāṭ al+qāmah< « il atteint la taille humaine ». GL >qawmunqawm + aqwām< « gens, quelques personnes » ; GL >kabīru ʔl+qawm< (registre haut) « le chef des gens » ; BD 5v >ankasarū al+ḥiǧara qāwman bā+qāwmin< « les pierres se sont cassées les unes contre les autres ». VA >qīmah + qiyamqīmahqawāmun< (registre haut), IQ >qawām< « droiture ». IH 301 >qawāmun< (registre semi-correct), LZ >qawām< « maladie dans les jambes, chez les bêtes, les empêchant de marcher ». GL >qiyāmun< « procès, action (légale) ». >qiyāmatun< (registre haut), VA >qiyāmah + ātqiyāmahyawm al+qiyāmahqiyāmat al+masīḥ< « Pâques ». >qawīman< « droitement ». GL >qāyimun< (registre semicorrect), VA >qayyim + qawāʔimqiyām< « trame (d’un tissu) ». AL quéim + ín « l’avenir ; le destin ». MT >qāyimat al+wazn< « (monnaies) ayant le poids voulu ». VA >qayyūmqayyūmatun< « personne divine, hypostase ».175 HC 55.18 >ʔqwām bʕd< « ensuite ». IQ >iqāmah< « atelier de broderie » ; >al+šarāb iqāmah< « boire sans cesse » ; >al+farḥah ʕind+ī+ qāmah< « ma joie est continuelle ». VA >ʕalà ʔl+istiqāmah< « honnêtement » ; AḪ 8.18 >al+istiqām bi+dīn nabī+h< « la droiture dans la foi de son prophète ».

|| 175 Probablement une étymologie populaire ou une erreur du syriaque qǝnūm(ā) ; voir Corriente 1991a : 146, n. 3. Malgré l’appui du guèze qǝnum, il est peu probable que ce mot syriaque dérive de la racine sémitique {qwm} : il serait plutôt le résultat d’une évolution sémantique du grec οἰκονόμος « admnistrateur de son propre bien ».

1080 | *{QWM(N)}

IQ >taqwīm rās+uh< « redresser sa tête » ; AL taquiím a zogób « faire les cheveux se hérisser ». VA et IQ >maqāmfī ʔl+maqāmf+al+maqāmʕalà ʔl+maqām< « sur-le-champ » ; AL macám quibír « position élevée » ; macám guaçát « position moyenne ». muquéyem a xáâr + ín « ayant les cheveux hérissés ». VA, IQ et ZǦ >muqawwam< « droit ; correct ». IQ >muqīmmuqām fī< « évalué en ». IH 201 >muqāmāt< « séances (dans la littérature arabe) ». VA et IQ >mustaqīm< « droit ; correct ». Voir {RBṬ}, {ZWǦ}, {SʔR}, {SMY}, {SWʔ}, {ŠRṬ} I, {QʕD}, {QHR}, {KḎB}, {LYL}, {NṢB}, {NFS}, {NWḤ}, {NWY} et {WḎ̣F}. < Sémitique de l’Ouest {qwm}, cf. ougaritique >qwmqwm< et guèze qomä « se lever ».176 *{QWM(N)} (‫)قوم أو قومن‬ DS >qwmy(ny) = qwmnyqūmī< « salsifis sauvage (Tragopogon crucifolius) ».177 < Grec κόμη. *{QWY} (‫)قوي‬ VA >y≠naqwà qawiya = naqwī qawayt quwwah qawī + īn bi ʕalàqawiya< (registre haut) « avoir la force de faire quelque chose, pouvoir » ; ḪA cla 1 >lā naqwī nuqūl lā< « je ne peux pas dire non » ; IQ >naqwà naḏūq+uh< « je peux le goûter » ; >yaqwī ʕalà ʔl+maʕānī< « il possède la maîtrise des concepts ». GL >(y)uqawwī an yuqawwī< (registre semi-correct), VA >niqawwī taqwiyah kqawwī+h< (impératif), AL nicav/guí cav/guéit caví tacuía « renforcer ; encourager ». VA >yatqawwā atqawwāquwwatun< (registre haut), VA >quwwah + quwàquwwahquwwah ʕalà< « pouvoir, faculté de faire » ; GL >šadīdu ʔl+quwwati< (registre haut) « très fort ». >qawiyun< (registre semi-correct), VA >qawī + aqwiyāqawī féminin qawiyyah< « fort ; puissant » ; BD 32r >taqul al+īqriḏu b+āl+qawiyun< (registre semi-correct) « tu diras le credo à voix haute » ; AL caví fa nár + quiguá fa nár « résistant au feu ». IA et AC >aqwàaqwà ʕalà< « plus fort ou résistant » ; GL >yā qadīru aqwà kul qawī< (registre semi-correct) « ô puissant, plus fort que tous les autres ». AL tacuía + ít « repas léger ; boisson reconstituante ». Voir {ḤYW}, {ḎKR}, {ṢWL}, {ʕBD}, {MRʔ}, {MSK} I, {NṬQ} et {WHM}. < Accadien qû(m) « corde », emprunté au sumérien, d’où le sémitique du Nord-Ouest, cf. hébreu qaw « corde ; ligne » et syriaque qǝwāyē « peloton de fil à tisser », ayant donné nom aux tortis des cordes et, par métonymie, à la force, etc.

|| 176 L’accadien qâmum dans les textes de Māri ne serait qu’un emprunt au cananéen, selon von Soden 896. 177 UT nº 2335 connait le nom grec alternatif, >ṭarāġūnunniqayyī k< « faire vomir ». IH 305 >taqayyā yataqayyā< (registre semicorrect), VA >natqayyā atqayyayt taqayyīquyāʔun< (registre haut), VA >qay(ʔ) = quyāqaymuqayyā< « (médicament) qui provoque des vomissements ». Voir {ǦRY} et {ǦWZ} II. < Pan-sémitique {qyʔ}, probablement d’origine onomatopéique, cf. hébreu qāʔāh, guèze qeʔa « vomir » et accadien g/k/qâʔu « cracher ».178 *{QYǦṬ} (‫)قيجط‬ ZǦ >qayǧaṭ+l+ī< « prépare-moi du lait caillé ». IA >qayǧāṭ< « lait caillé ». FḪ et HC 202 >qayǧāṭah< « sorte de pâtisserie de crêpes et fromage au sucre ou miel ». < Latin cāsĕāta « contenant du fromage », cf. castillan quesad(ill)a. *{QYḤ} (‫)قيح‬ VA >yiqīḥ qāḥ = yatqayyaḥ atqayyaḥ< « suppurer ». IH 203 et LZ >qīḥun< (registre semi-correct), VA >qīḥ = qayḥ + aqyāḥqyḥqayḥnahru ʔl+qayḥūn< « le fleuve Gihon (de Génèse II-13) ». < Hébreu gīḥōn. *{QYD} (‫)قيد‬ GL >qayyadta< (registre haut), VA >niqayyad taqyīd ktuqayyad qayyadyatqayyad atqayyad taqayyud li< « être lié, enregistré ou constraint ». GL >qaydun< (registre haut), VA >qayd + quyūdqaydfī qayd ḥayāt+uh< « pendant sa vie ». VA >taqyīd al+daʕāwī wa+l+ḥuǧaǧ< « registre d’actes légaux ». Variante phonétique de {qwd}, q.v., à travers des mots comme qiyād « licou », etc. *{QYR} (‫)قير‬ VA >niqayyar taqyīr kyatqayyar atqayyar taqayyur< « être ciré ». GL >qārun< (registre haut), VA >qār< « goudron ». IH 138 >al+qīru< (registre haut), VA >qīr + aqyārqīrġyrwṭy< (lire >qayrūṭīqyrwn< « espèce de scorie ». Probablement une erreur graphique voulant refléter le grec κρᾶσις « alliage », cf. syriaque >qrsā< et >qrsyn< « mélange ». *{QYS} (‫)قيس‬ GL >qaysun< (registre haut), VA >niqīs qist qays maqīs qayyās + īn k< , AC >uqiṣat (a)qis (impératif) qiyās< « mesurer ; essayer » ; IQ >niqīs yuqās qist+ak qiyās+uh maʕ< « comparer » ; AL niquíç quíçt quiéç + ít muquíç + ín « mesurer ; essayer ; calculer ; s’exercer (au maniement des armes) », VA >niqīs qist qiyās maqīs k< « faire un raisonnement syllogistique » ; ZǦ >yiqis+nī< « il me contrôle ». VA >niqāyas muqāyasah + āt k bi / ḏā li+ḏā< « comparer » ; IQ >naqāyis< « j’en conclue ». VA >yatqāyas atqāyas taqyus maʕ< « être comparé ». >yanqās anqās< « être mesuré ». IQ >qays< « calcul(ation) » ; >qays mā yaqāsī< « l’atteinte de sa souffrance » ; >ʕalà qays mā = min / bi+qays mābi+qaysʕalà qiyāsin< (registre haut) « selon, en proportion » ; >min ḏā ʔl+qays< « selon cela » ; IH 306 >qaysu šaʕratin< (registre semi-correct), LZ >qaysu šʕrh< « la longueur d’un cheveu » ; IQ >qays abn al+ḏarīḥqayšūn< (lire >qaysūnqays al+maǧnūn< « noms propres masculins ». GL >qiyāsun< (registre haut), VA >qays + aqyās = qiyās + āt / aqyisah< « mesure » ; >qiyās + āt / aqyisah< « syllogisme » ; >b+al+qiyās< « respectivement » ; GL >ḫāriǧun ʕani ʔl+qiyās< « énorme » ; >bi+ġayr qiyās ʔl+miqdār w+al+kayl< « innombrable et incommensurable » ; IQ >allaḏī yaʕṭī qiyās+ī< « selon mon calcul » ; AL bi quiéç « avec modération » ; aîlm alquiéç + ûlúm « perspective (partie de l’optique) ». MT >miqyās< « bracelet » ; AL miquiéç + macáiç « règle ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines,179 cette racine arabe pourrait s’être développée de la contraction d’une phrase *quwà sawāʔ « tortis de longueur égale » ; voir {QWY}. *{QYŠR} (‫)قيشر‬ DS >qayšūrqīšūr< « pierre ponce ». Voir {QBSRT}. < Grec κίσηρις. *{QYṢR} (‫)قيصر‬ I. GL + >ʔl+qayāṣiratu< (registre haut), VA >qayṣar + qayāṣirahqaysariyyah< « bazar, halle » ; AL Cayçária « Césarée (géographie) ». cayçarí + ín « de C. ». Voir {MDD}. < Latin Caesăr et Caesărĭa. II. DS et BM 653 >qayṣūrī< « espèce de camphre ». Probablement un attributif du lieu de l’Inde où on en produisait.

|| 179 Car la connexion suggérée par von Soden 919 avec l’accadien qiâšu(m) « faire un cadeau » n’est sémantiquement pas vraisemblable.

*{QYL} | 1083

*{QYṬ} (‫)قيط‬ ID ft 2 et ww >qyāṭāt< « clou à crochet ». Voir {QY(ṬY)R}. < Latin hispanique cāia, cf. castillan alcayata. *{QYṬN} (‫)قيطن‬ VA >niqayṭan k< « planter une tente ». >yatqayṭan atqayṭan< « être planté (une tente) ». IH 353 >qayṭūn< « pavillon ou chambre ajouté à un bâtiment » ; VA >qayṭūn + qayāṭinqayṭūn< « tente ». > Syriaque qayṭūnā < grec κοιτών « chambre à coucher ». *{QY(ṬY)R} (‫)قيط أو قيطير‬ VA >yatqayyar< (probablement l. >yatqayṭarqayaṭi/īrah< « branloire ». Probablement < Latin hispanique cāia « bâton », d’où aussi le catalan gaiata et castillan cayado et alcayata, avec suffixes de participe passif et nom d’instrument.180 *{QYḎ̣} (‫)قيطن‬ GL >qayḏ̣unqayḏ̣< « été ». Voir {QYL} II. < Sémitique de l’Ouest {qyḏ̣}, cf. hébreu qayiṣ, araméen rabbinique et syriaque qayṭā et sudarabique épigraphique >qyḏ̣< « été ». *{QYF} (‫)قيف‬ BM >qīfāā< « orpin cépée (Sedum cepaea) ».181 Voir {QWF} I. < Grec κηπαία. *{QYQ} (‫)قيق‬ I. IH 304 >al+qīqatu< « colline arrondie au milieu d’une plaine ». Peut-être d’origine onomatopéique, comme {QYQ} II, car il s’agissait en principe du sol inégal et raboteux où les sabots des bêtes faisent du bruit. II. IQ >qīq< « onomatopée du croassement ». *{QYQB} (‫)قيقب‬ UT nº 4266 >qayqab< « micocoulier (Celtis australis) » ; MT >ṯimār al+qayāqib< « fruits de cet arbre ». UT nº 3682 >qayqab(ān)< « arbouse (Arbutus enedus) ». Probablement une dissimilation de {QBQB}, q.v. *{QYQL} Voir {QNFL}. *{QYQN} (‫)قيقن‬ VA >niqayqan qayqanah k< « persifler, railler (à la façon des femmes) ». >yatqayqan atqayqant taqayqun< « être raillé de cette façon ». Probablement une forme {1213} de l’arabe qayn « fille esclave ». *{QYL} (‫)قيل‬ I. VA >niqīl qilt qaylūlah / maqīl fīlā taqīlūyiqayyalaqīlu iqālatun< (registre semi-correct), VA

|| 180 Voir le commentaire à ces mots de Griffin 1961 : 185-187 et Corriente 1989a : 65-66, s.v. >jurānahq.nšāq.nṯā< et >qyqānuqīl aqalt iqālah muqīl muqāl k fī / ʕaṯrat+aklas yiqīl šafrat+uh< « il ne donne pas de repos à son épée » ; >aǧʕal li+ḏī ʔl+ʕillah iqālah< « mets fin à cette maladie ». VA >qaylūlah + āt / qawāʔilqaylah< « sieste » ; IH 305 >ṭlb mn+h ʔl+qaylūlah< « il demanda son pardon ». TH 27.13 >qiyālāt< « siestes pendant l’été ». AL maquiála + ít « bergerie ». Le sémanthème basique de cette racine, « midi », aussi dit zawālu ʔl+yawm, en connexion avec la disparition de l’ombre à cette heure, suggère une variante phonétique de {QLL}. II. AL nicayál cayált « passer la saison d’été ». Variante phonétique de {QYḎ̣}, q.v. III. VA >qayyūlah + ātqylwn< « vent du nord ». < Latin ăquĭlo, -ōnis. *{QYN} (‫)قين‬ VA >qayn + quyūn< « forgeron ». >qaynah + āt< « (esclave) chanteuse ». < Sémitique de l’Ouest {qyn}, cf. ougaritique >qyn< et syriaque qaynāyā « forgeron », araméen rabbinique qēnāʔā « orfèbre », hébreu qayin « javeline » et guèze kenǝya « artisan », ainsi que, d’autre part, l’hébreu qīnāh « élégie », le syriaque qīnā « chanson » et le guèze qǝne « sorte de poésie religieuse ». *{QYNBR} (‫)قينبر‬ AL Coínbra « Coimbra (géographie) ». Emprunt tardif au castillan. *{QYHQ} (‫)قيھق‬ DS >qyhq< « antore (Aconitum anthora) ». Mot attribué à Al-Andalus par le seul témoin d’Ibn Albayṭār, peut-être formé par l’impératif de {QYʔ}, q.v., et une onomatopée du vomissement.

(‫ ) ك‬Kāf *{K} (‫)ك‬ IQ et GL >ka+llaḏī< « comme celui qui » ; VA >ka+ḏā (wa+ka+ḏā)ka+ḏī< « ainsi, de cette façon » ; IQ >ka+ḏāk< « comme cela, ainsi » ; >ka+ʔanna+ʔl+maydah< « comme si la table était… », >ka+ʔann+u šams< « comme si le soleil était… », 190/2/4 >w+aš ḥāǧah li+kannu+h< « mais quel besoin y a-t-il de comparaisons ? » ; GL >(fa+)ka+māka+māka+mā tarà< « comme tu vois » ; CC 23 >ka+mā mawl< « comme un seigneur », 17 >ka+mā yaḥbas ʕan dār< « selon l’extension de sa participation dans la maison », DC 5 queme fa çamé cadhe fal árd « sur la terre comme au ciel » ; IQ >ka+mā rayt+uh< « lorsque je l’ai vu », NQ mg 6/1/3 >ka+mā+ ṭlaqt al+ʕinān ilà+l+ǧurī< « lorsque j’ai lâché les rênes afin de courir », IZ 6/3/2 >ka+mī +stanšaqti nafḥah< « lorsqu’on prend l’haleine » ; GT 165.11 >maṭmūrah … maftūḥah ka+ma uḫriǧ min+hā+ ʔl+qasṭal< « un caveau ouvert, puisqu’on venait d’en tirer des châtaignes » ; DC 17 caménna çulíbt ânena « parce que tu as été crucifié pour nous », 20 caménna cathár aâléna rráhmato « parce que sa miséricorde envers nous a été grande », BD 11v >ka+mā+š arada hu< « parce qu’il ne voulut pas » ; IQ >ka+mā namdaḥū+k< « afin que nous te louions » ; AL quemíx « afin de ne pas ». AC >kim< « car ». Voir {ʔN} I, {ḎĀ}, {SKK} I, {QWL} et {MṮL}. < Proto-sémitique *kv(+mā), cf. ougaritique >kmk(+m)+ak = +ka + +kumnūr+ka< « ta lumière » ; >ǧaʕal+k al+lah tarā+nī< « Dieu t’a fait me voir ». Voir {ŠYʔ}, {ʕZZ}, {ĠḌB}, {QDS}, {QRB}, {L}, {MTʕ}, {MRʔ}, {MLK} I, {MN}, {WLD} et {WLY}. Pronom suffixe pan-sémitique. *{KʔB} (‫)كأب‬ VA >nakʔub kaʔubt kaʔābah kaʔīb< « être affligé ou désolé ». >nikāʔab< « affliger, attrister ». IQ >kaʔīb< « affligé, triste ». < Sémitique de l’Ouest {kʔb}, cf. hébreu kāʔab, araméen rabbinique kǝʔēb et syriaque kēb « avoir mal ». *{KĀD/Ḏ} (‫)كاد أو كاذ‬ UT nº 2412 >kād/ḏī< « baquois (Pandanus odoratissimus) ». Ce mot était connu des lexicographes natifs comme le nom d’une sorte d’onguent et d’un grain qu’on ajoutait aux boissons, mais cet arbre était pobablement importé d’Inde, ainsi que son nom néo-persan kαd/ḏi. Voir {KDR} II. *{KʔS} (‫)كأس‬ GL >kaʔsun + akwāsun< (registre semi-correct), VA >kās + āt / akwās / kuʔskāskāsun maftūḥun< (registre semi-

1086 | *{KĀF}

correct) « cratère » ; VA >kaʔs min zuǧāǧ< « lampe » ; AL quíç min zugích + acuíç « coupe à boire en verre » ;1 quíz madcób + madcobín « coupe avec un trou au fond » ; quíç abudnéi + acuíç abudneín « coupe à deux anses ». Voir {ʔḪR}, {ḤǦM}, {DWR}, {DWL}, {ʕṬL}, {QFZ} I, {NŠD} et {NQŠ}. Emprunt au sémitique du Nord-Ouest, cf. hébreu kōs, araméen rabbinique et syriaque kās. *{KĀF} (‫)كاف‬ AL Quíf « nom de la lettre kāf ». < Sémitique du Nord-Ouest, cf. hébreu kaf « paume », nom donné à cette lettre à cause de sa ressemblance avec la paume de la main.2 *{KʔL} Voir {KWL}. *{KBʔ} (‫)كبأ‬ IH 282 et LZ >fī / ʕalà wǧh+h kabʔatun< « il a pâli ». Variante phonétique de {KBW}, q.v. *{KBB} (‫)كبب‬ I. VA >nukubb kababt kabb kābb / mukibb makbūb< « renverser, abattre » ; >n. kababt k< « verser » ; >n. kababt ʕalà = yukib akabb mukibb + īn ʕalà< « s’efforcer ». >nikabbab takbīb k< « rouler, pelotonner ». GL >tkbbt< « se pelotonner, se blottir ». VA >yankabb ankabb inkibāb munkabb (min)< « être versé ». >kubbah + āt / kibab< « peloton » ; AL cúbba + quibéb diminutif cubéiba + ít « peloton ; boule ». FḪ >kabb< « rôti à la broche ». IW II:711.3 >mkbh< « sorte de cage pour les poules couveuses » ; ZǦ >makabbat ʕarūs< « litière de nouvelle mariée ». UT nº 5107 >mukabbabah< « dévidoir ». Voir {QWB} II et {KWB}. Extension minimale d’un élément bi-consonantique {kb}, témoignée aussi par le guèze käbäbä « entourer » et comme {1212} dans toutes les branches du sémitique ; cf. {KBKB}. II. VA >kubb nom d’unité + ah< « cubèbe (Piper cubeba) ». < Néo-persan kabαbe ye čini « cubèbe de Chine ». *{K/QPP} (‫)كـپپ‬ VA >kabbah + āt / kibabkābbahqāb(b)ah +tkubaybah< « cape, manteau » ; SN >kbybh mty qbyl< « cape avec chaperon ». < Bas-latin cappa. *{KBT} (‫)كبت‬ VA >kabt< « abattre ; casser ». IQ >makbūt al+aʕdā< « ses ennemis vaincus ». Extension de l’élément bi-consonantique {kb} avec un complément phonétique ou définisseur sémantique difficile à identifier ; cf. guèze käbätä « cacher » et {KBS} et {KBL}.

|| 1 L’interprétation différente d’une même phrase suggère une erreur d’une des deux sources, provoquée par le fait qu’on ait toujours utilisé les coupes comme des lampes à l’huile. 2 Voir Driver 1976 : 169-171.

*{KBR} | 1087

*{KPT} (‫)كـپت‬ AL cappót + capípit « sorte de manteau ». Emprunt tardif au castillan capote, augmentatif de capa, cf. {K/QPP}. *{KBṮ} (‫)كبث‬ UT nº 2503 >kabaṯ< « pulpe du fruit du sureau » ;3 voir {KNBṮ}. *{KBḪ} (‫)كبخ‬ GL >kābiḫun< « mélancolique ». Probablement une erreur graphique au lieu de kābid « ayant mal au foie ».4 *{KBD} (‫)كبد‬ VA >nikabbad takbīd k< « léser quelqu’un au foie ». >nikābad mukābadah kyakābad< « supporter, endurer ; tenir ferme » ; >kābad al+tayyār< « défier le fil de l’eau » ; ZǦ >kābad al+wād< « traverse le fleuve ». VA >yatkabbad atkabbad takabbud< « être lésé au foie ». IH 120 et GL >kabdun< (registre haut), VA >kabid + kubūd / akbādkabidakbādamrāḍu ʔl+kabd< (registre haut) « maladies du foie » ; >al+ḥuznu mina ʔl+kabdi< (registre haut) « la tristesse vient du foie ». VA >makbūd< « lésé au foie ». Voir {ḤDB}, {ḤŠŠ}, {FTL}, {QLʕ} et {NFḎ}. < Pansémitique {kbd}, cf. ougaritique >kbd< « lourd », hébreu kābēd, rabbinique kǝbad, guèze käbdä, accadien kabātu(m) « être lourd » et sudarabique épigraphique >kbwdt< « tribut pour les temples ».5 *{KBR} (‫)كبر‬ GL >y≠ʔakburu kabara< (registre semi-correct). IH 200 >alkubrunakbur kabart kubrn≠takbar kabar(ū)yakbar akbar< (impératif), AC >takbur< « croître, être ou devenir grand » ; VA >yakbur kabur ʕalà = natkabbar ʕalàkabar kibr(iyāʔ)< « s’enorgueillir » ; AL naqbór quabórt = quebért quíbr « croître ; s’enorgueillir ». VA >nikabbar knikabbar li+l+lahyakabbar kabbart< « s’écrier : Dieu est grand ! ». GL >ukābiru< (registre haut), VA >nikābar mukābarah k = natkābar maʕ< « chicaner ». IA >kibr< « grandeur » ; AL bi quíbr « hautement » ; çáhib al quibr + azháb a.q. « hautain ». IQ >kibar< « vieillesse ». VA >kabar< « bagarre ». >kubrkubri sinn+ī< « mon âge avancé » ; IQ >ʕalà kubr al+qaysariyyah< « partout dans le marché ». IH 105 >kibrun< diminutif >kubayyarun< (88 registre semi-correct), GL >kabīrun< (registre haut), VA >kabīr + kibārkibīr féminin +ah + kibārkabīr + kibār< « grande coupe » ; ZǦ >kabīr f+al+ʕayn< « très respecté » ; AC >kibīr+uh< « son

|| 3 Si on accepte cette identification avec ball, au lieu de dāršayšaʕān chez DS II : 445. 4 Voir Corriente 1991a : 148, n. 1, à propos de cette entrée de GL. 5 Selon Conti Rossini 1931 : 166. Voir aussi l’explication de la connexion sémantique entre le foie et cet adjectif chez Leslau 1987 : 273.

1088 | *{K/QPR}

supérieur » ; >kibār< « liards » ; élatif GL >akbaru< (registre haut), IQ, ZǦ, AC et IA >akbaral+lah akbar< « Dieu est le plus grand ! » ; AL madráçat al cobrá + madáriç al quibár « université » ;6 MT >ūliyaš al+kubrà< « Olías-la-grande » (géographie). VA >kabīrah + kabāʔir< « péché mortel » ; >kubarā = akābir< « gens importants ». GL >kibriyāʔun< (registre semi-correct) = >takabburun< (registre haut) = >kibarun< (registre semi-correct) « orgueil ». IQ >takbīr al+iḥrām< « le cri : Dieu est grand !, au début de la prière ». TH 36.16 >makābīr al+tasmīr< « clous de fer à cheval ». GL >mutakabbirun< (registre haut), VA >mutakabbir + īnkbr< « magistrat », guèze käbrä « être grand, illustre ou précieux » et accadien kabāru(m) « être gros ». II. GL >kabarun + akbārun< (registre haut) « tambourin » ; KU darb keber « tambourinage ». ǦS >kabbār< « fabriquant de tambourins ». < Néo-persan kabαre < pehlevi kabārag. *{K/QPR} (‫)كـپر‬ IH 223 >kabbārunqubbārkabbār nom d’unité +ahmukabbarnikabrat kabrat k< « soufrer ». >yatkabrat atkabrat< « être soufré ». GL >kibrītun< (registre haut), VA >kibrīt + kabārītal+kibrīt al+ʔaḥmar< « l’or » ; IM 21 >kibrīt+ak al+aḥmar< « ton élixir ». DS >ḏabīd kibrītā< « médicament contenant cette substance ». SH >kibrītiyyah< « vert-de-gris ». Voir {ḤMM} et {NTN}. < Accadien kibrītu, à travers l’araméen, cf. rabbinique kābrītā et syriaque kabrītā. *{KBS} (‫)كبس‬ GL et DS >ukabbisu takbīsun< (registre semi-correct) « marcotter, provigner ». IW I:193.17 >takabbasa< « être marcotté ou provigné ». VA >kabīsah + āt / kabāʔis = ʕām kabīsah< « année bisextile ». >kābūs + kawābiskaybūs< « succube ; cauchemar » ; IQ >al+kābūs< « succube ». FA 96 >kabāʔistakābis< « marcottes ». < Sémitique de l’Ouest {kbš}, cf. hébreu kābaš, araméen rabbinique et syriaque kǝbaš « soumettre », guèze käbäsä « envelopper, attacher » et accadien kabāšu « mettre un turban ».

|| 6 Evidemment, un mot inventé par Alcalá ou ses informateurs, avec une syntaxe fautive. 7 Avec une correspondance phonétique irrégulière pour la première consonne, peut-être euphémistique, afin d’éviter les significations négatives de {QBR}.

*{KPN} | 1089

*{KPS} (‫)كـپس‬ VA >kabbūs + kabābīstakābīs< « couvertures en toile pour le pain qu’on envoie au four ». Extension de {KPP} avec le suffixe péjoratif roman andalou {+ÚC}. *{KBST} (‫)كبست‬ UT nº 2399 >kabast< « pulpe de la coloquinte ». < Néo-persan kabast « coloquinte ». *{KBŠ} (‫)كبش‬ GL >kabšun< (registre haut), VA, IQ et ZǦ >kabš + kibāšnikabkab kabkabt kabkabah k< « renverser, jeter de haut en bas ». Forme dupliquée de l’élément bi-consonantique {kb}9 (cf. {KBB}, {KBW} et {KWKB}). *{KBKǦ} (‫)كبكج‬ UT nº 2527 >kabīkaǧ< « renoncule asiatique (Ranunculus asiaticus ». < Néopersan kabikaǧ. *{KBL} (‫)كبل‬ I. GL >kabbalta mukabbalun< (registre haut), VA >nikabbal takbīl kmukabbalah< « enchaîner, mettre aux fers ». VA >yatkabbal atkabbal< « être enchaîné ». GL >kablun< (registre haut), IH 205 >al+kabalu< (registre semicorrect), VA >kab(a)l + kubūlkabalkabl< « entraves, liens ». < Pansémitique {kbl}, cf. hébreu kebel, araméen rabbinique kablā, syriaque keblā « entraves » et accadien kabālu « lier, attacher ». II. VA >kābulī< « myrrhe de Kaboul ». Voir {HLLǦ}. Attributif de cette ville. *{KPL} (‫)كـپل‬ I. VA >kabbil + āt / kabābīl< « chapeau ». < Bas-latin cappa avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÉḺ}; cf. {KPP} et {KPS}. II. IQ 46/3/4 >bi+šuġli kābāl< « avec un bon travail ». < Bas-latin capalis < latin căput, avec le suffixe adjectif {+alis}. *{KPN} (‫)كـپن‬ VA >nikabban takbīn kyatkabban< « être châtré ». >kabbūn + kabābīn< « châtré, eunuque ; chapon » ; AC >kabbūnqubayban< « sobriquet de quelqu’un ». < Latin cāpo, -ōnis. *{KBW} (‫)كبو‬ UT nº 2422 >kabwah< « euphorbe des vignes (Euphorbia peplis) ». Ce mot, ignoré par les lexicographes natifs, mais présent dans les dictionnaires persans comme le nom d’une plante dont l’odeur est très agréable, pourrait avoir été déformé du néo-persan kabvar « myrobalan », car rien ne permet de lier ce mot avec le sémantème caractéristique de {KBW} ; cf. {KBKB}. *{KTB} (‫)كتب‬ GL >aktubu kātibun maktūbun< (registre haut), VA >naktub katabt katb / kitābah + / āt kātib + īn / kuttāb maktūbnaktub katab(tu) aktub maktūb ilàḥattà taktub+ha l+uh< « jusqu’à ce que tu lui écrives cela » ; >iḏā taktub ʕalay+ya b+al+qiṭaʕ aktub+nī ġāyib< « quand tu m’enverras l’argent, fais cela par mandat ».10 VA >nikattab k< « faire écrire ». >nikātab mukātabah k< « correspondre ; accorder un rachat à terme ». >yatkātab atkātab takātub< « correspondre ; obtenir son rachat à terme », >yatkattab atkattab< « apprendre à écrire ». >yankatab ankatabtankatab< « être écrit ». AL quidbe « codicille » ; quítbe muméyeç (lire muméyeça) « écriture (de chacun) » ; quítbet al bátil « faux document » ; quítbet al háq « document authentique » ; quítbe fa dahár « endos(sement) » ; nadráb aalé alquidbe « vérifier une compte ». GL >kitābun + kutbun< (registre haut), VA, IQ et MT >kitāb + kutubkitā/ibkutb+uh< « ses écrits » ; >ṣāḥb al+kitāb< « l’expéditeur » ; SH >kitāb bard ≠ maḥabbah ≠ buġḍah< « amulette écrite pour causer l’impotence, l’amour ou la haine » ; AL quitíb a tehdíd + cutúb a.t. « cartel de défi ». IQ >kitābah< « prose ». GL >al+kātibu< (registre haut) « Mercure » ; IQ >kātib + kuttāb< « secrétaire ; écrivain », diminutif IZ >kuwaytab< « gratte-papier, écrivaillon » ; GL >kātibu ʔl+sulṭāni< « notaire du roi » ; AL quítib al bátil + cuttíb al bátil « écrivain de mensonges » ; quítib alháq + c.a. « écrivain de vérités » ; élatif CD L 1/33 >mā aktab+uh< « qu’il écrit bien ! ». VA >katībah + katāʔib< « escadron ». IH 180 >kuttābmaktab< + IZ 14/5/4 >makātib< « école ».11 MT >muttakāt mukattabah< « canapés ornés avec une décoration calligraphique » ; FM 165.16 >ṣafḥah min ḥaltam… mukattabah< « un plateau de poterie orné avec une décoration calligraphique ». Voir {TRǦM}, {ḤML}, {ḪZN}, {DLL}, {DHR}, {RʕY}, {ZǦL}, {ZMM}, {SRR} II, {SFL}, {ŠRʕ}, {ŠFʕ},

|| 10 C’est-à-dire la ḥawālah ou chèque à ordre, inventée dans les pays de l’Islam afin d’éviter les périls de la circulation de l’argent comptant et faciliter ainsi le commerce et le pèlerinage ; voir EI2III : 292. 11 Mais le maktab était en Al-Andalus l’inscription dans un ǧund « milice tribale » ; cf. Almuqtabis II-1, fol. 124v, à propos du juge Alfaraǧ b. Kinānah.

*{KTM} | 1091

{ŠHR}, {ṢḤḤ}, {ṢDR}, {ʕṬW}, {ʕLM}, {ʕL/NWN}, {QBL}, {QRʔ}, {QSM}, {QMR(R/N)}, {LĠW}, {MLY} et {WṮQ}. < Sémitique du Nord-Ouest {ktb}, cf. ougaritique et phénicien >ktbaktaʕ + īn< « tout/s ». Métathèse de {kʕt}, probablement une extension de {kʕ} « être poltron » et d’autres connotations négatives. *{KTF} (‫)كتف‬ VA >nikattaf taktīf kkattafū+h (impératif) mukattafkattaf taktīf< « lier ou garroter les mains derrière le dos ». VA >yatkattaf atkattaf takattuf< « être garroté ainsi ». GL >katifun 2 katifān< (registre haut), VA >kat(a/i)f + aktāfkatfibayna ʔl+katifayn< « entre les épaules » ; VA >katif + kutūf< « omoplate utilisé comme tablette pour y écrire » ; >ʕaḏ̣m al+katf + iḏ̣ām al+aktāf< « omoplate » ; IQ >f+aktāf+uh ṭāliʕ< « haussant les épaules ». VA >kitāf + āt< « liens pour garroter ». IQ >miktāf< « qui a les dos large ». Voir {WṬʔ}. < Sémitique de l’Ouest {ktp}, cf. ougaritique >ktpʔstaktala (fī ʔl+ʔamr)< « faire des grands efforts ». UT nº 2468 >kutaylah< « chondrille (Chondrylla juncea) ». FR 49.5 >mukattal< « sorte de figue ».15 < Sémitique de l’Ouest {ktl}, cf. hébreu kōtēl « mur », une extension d’un élément bi-consonantique {kt}, qu’on retrouve dans {ktf}, {ktm}, etc. *{KTM} (‫)كتم‬ VA >naktum katamt katm / kitmān kātim + kuttm katūm + īn maktūm kkatamt+uh yuktam aktum kitmān = yatkatam< « céler, cacher ». VA >yankatam ankatam< « être célé ou caché ». IQ >ʕalà katmi saʕd+ī< « à condition de cacher mon bonheur ». >kātim al+sirri< « discret ». UT nº 2551 >katam< « phillyrée (Phillyrea angustifolia ou latifolia) ». IH 185 >yaḥyà bnu aktamaktamu bnu || 12 Mais le guèze kätäbä et même l’arabe seraient des emprunts à l’araméen. 13 On sait qu’il a parfois utilisé quelques sources écrites comme le Vocabulista in arabico ; voir Corriente 1988 : iii pour le cas indisputable de {QRNṬ}, q.v. 14 Probablement > égyptien ancien >ktt< « petit (enfant) », cf. aussi ougaritique >kdd< « enfant », selon Gordon 1965 : 417-418. 15 Dans un autre manuscrit >mukaṯṯal’stktl< par >’stqtlkitānki/attān + katātīnkittānkittā/īnkittīnkattān al+māʔ< « faible trophie (Charion fragilis) ». VA >kattānī + īnkattānī< « marchand de toiles de lin ». UT nº 2576 >kutayt.n< « lin de Narbonne (Linum narbonense) » ; nº 5126 >kutaytīn< « variété d’euphorbe (Euphorbia squamigera) ». Voir {DHN}, {QLʕ}, {LBR} III et {MNSǦ}. < Accadien kitû(m), un emprunt au sumérien qu’on retrouve partout dans le sémitique, cf. hébreu kuttōnet, araméen rabbinique kittānā, syriaque kettānā, guèze kǝtan et même dans le grec χιτών. *{KṮʔ} (‫)كثء‬ UT nº 2418 >kaṯʔah< « roquette sauvage (Brassica erucastrum) ». Variante phonétique de {QṮʔ}, q.v. *{KṮB} (‫)كثب‬ VA >kaṯīb< « dune ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine dont le sémantème basique est « s’amonceler » semble être une extension d’un élément bi-consonantique {kṯ}, qu’on retrouve dans {KṮR} et {KṮF}, q.v., {kṯṯ}, {kṯʔ}, {kṯǧ}, etc., probablement avec la préposition bv+. *{KṮR} (‫)كثر‬ GL >akṯuru kaṯratunyakṯur kaṯur kuṯry≠takṯur kaṯrahkaṯurat kaṯur ka/iṯrahkaṯur(at) kiṯrah< « être nombreux ». GL >kaṯṯir takṯīrun< (registre haut), VA >nikaṯṯar takṯīr = nukṯir akṯart ikṯār mukṯir mukṯar k< « multiplier » ; NQ db 2/6/1 >qad kaṯṯar tabǧīl+ak< « il t’a beaucoup honoré » ; CD M 3/21 >šayyad ʕulā+k wa+yikaṯṯar min allaḏī yaḥsadū+k< « qu’il rafferme et multiplie ta gloire, malgré ceux qui t’envient » ; AC >kaṯṯar f+al+ziyārah< « il visita souvent » ; >yukaṯṯir awlāda+hā< (registre semi-correct) « il a beaucoup de fils d’elle ». VA >yukṯir akṯar ikṯār mukṯir fī kalām+uh< « bavarder » ; IQ >akṯir min al+nudūr< « faites beaucoup de vœux ». VA >yatkaṯṯar atkaṯṯar takaṯṯur mutakaṯṯir< « se multiplier ». >yastakṯar k< « trouver nombreux ». VA >kaṯrahkaṯīrun< (registre haut), IH 105 >kiṯīrun< (registre semi-correct), VA >kaṯīrkaṯīr + kiṯārkiṯīr féminin +ahkiṯirkaṯīr al+ruʔūs< « ziziphore (Zizyphora capitata) » ; UT nº 2423 >kaṯīr al+ʔarǧul< « polypode commun (Polypodium vulga-

|| 16 Variante phonétique dialectale de akṯam.

*{KṮR} | 1093

ris) » ; nº 2441 >kaṯīr al+rukab< « chardon syrien (Carduus syriacus) » ou « sorte de serratule (Serratula abulensis) » ;17 DS > kaṯīr al+ʔaḍlāʕ< « grand plantain (Plantago maior) » ; >kaṯīr al+waraq< « myriophylle à épi (Myriophillum spicatu) » ; IQ >šaǧīʕ kaṯīr< « très vaillant » ; >amlaḥ wa+mlaḥ bikaṯīr< « fort mieux » ; >kaṯīr nirīd an nasammī< « je voudrais mentionner beaucoup de choses » ; AC >tiʕīš kiṯīr< « tu vivras longtemps » ; EV 9 quitir quitantafa anta biha « tu en profitais beaucoup » ; GL >kaṯīran (ǧidā / kaṯīran)kaṯīran< « beaucoup » ; élatif GL >akṯaru≠a< (registre haut), VA, IQ, ZǦ et IA >akṯarakṯar (min)< « plus (que) » ; GL >akṯaru wa+ʔakṯaru< « beaucoup plus » ; >akṯaru ḏalika< « le plus souvent » ; >bi+ʔakṯar min ḏalika< « encore plus » ; IQ >akṯar dafī< « plus chaud » ; >akṯaru raqīq< « plus mince » ; >akṯaru nazāha< « plus amusant » ; NQ mg 5/1 >akṯaru ṣābir< « plus patient » ; AC >akṯaru mawaddā< « plus aimé » ; IW II:635.22 >akṯaru nāfiʕ< « plus utile » ; AL aqĉár azráq « plus bleu » ; aqĉár aqhál « plus noir » ; IQ >akṯar yizīd danāqah< « il devient plus affamé » ; >akṯar yulūḥ< « il devient plus évident » ; >w+aš yaṭlub akṯar< « et que pourrait-il demander encore ? » ; >akṯar al+ayyām< « la plupart des jours » ; >las yukūn akṯar< « il n’aura plus lieu » ; >las naʕšaq akṯar< « je ne tomberai plus amoureux » ; >akṯar yaġawwaṯ< « il crie davantage » ; >mayyit nirīd+ak akṯar< « je préfère que tu meures » ; >akṯar mā yuṭmaʕ bi+h an yuktam akṯar yinam< « plus on veut le cacher, plus on le sent » ; >mā akṯar+uh mā ġannayt< « combien de fois j’ai chanté ! » ; AC >mā naḥḍar akṯar< « je n’y retournerai plus » ; >mā talqā+h akṯar< « tu ne le retrouveras plus » ; AŠ 90/5/1 >akṯar man yabqà ṯam< « celui qui reste là plus longtemps » ; VA >akṯar mā< « plus … (plus) » ; >akṯar mā = ʕalà+l+akṯar< « au plus » ; >wa+lā akṯar< « pas plus » ; AL aqĉár xuáy « un peu plus ». IH 282 >al+kaṯīratu< (registre semi-correct), AC >kiṯīrah< « tragacanthe (Astragalus tragacantha) ». IQ >al+kawṯar< « nom d’un fleuve au Paradis ».18 >kuṯayyir< « nom propre masculin ». AL múqĉir + ín « abondant ». GL >mikṯārun< (registre haut), VA >mikṯār + īn< « loquace ». Voir {BYḌ}, {ḤMR(Č)}, {ḤYD}, {ḪḌR(L/N)}, {ḪMS}, {ḪYL}, {DFʔ}, {RʕD} , {ZHY}, {ŠYʔ}, {ṢḤḤ}, {ṢDʕ}, {ṢDQ}, {ṢFR}, {ṢYD}, {ḌYQ}, {ʕDD} I, {QDD}, {KTR}, {KLL} I, {KLM}, {MRR} I, {NʕḎ̣}, {WTR}, {WḤD} et {WSʕ}. < Pan-sémitique {kṯr}, cf. hébreu kāšēr, et les emprunts araméen rabbinique et syriaque kǝšar « être convenable », ainsi que l’accadien kašāru(m) « remettre », avec des évolutions sémantiques différentes.19

|| 17 Ainsi chez UT, mais DS a > kaṯīr al+ʕuqad / al+rukab< « sceau de Salomon (Polygonatum officinale) ». 18 Voir EI2 IV : 838, à propos de quelques interprétations de ce mot. 19 Cf. aussi les données sur le dieu ougaritique >kṯr< chez Gordon 1967 : 424-425.

1094 | *{KṮF} *{KṮF} (‫)كثف‬ VA >kaṯuf kaṯāfah< « être épais, s’épaissir ». >nikaṯṯaf k< « épaissir ». >yatkaṯṯaf atkaṯṯaf takaṯṯuf = yatkāṯaf atkāṯaf takāṯuf< « s’épaissir ». GL >kaṯīfun< (registre haut), VA >kaṯīf + kiṯāf< « épais ». GL >kaṯāfatu ʔl+ḏunūb< « multitude de péchés ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble être une extension de l’élément bi-consonantique {kṯ} (voir {KṮB}), peut-être avec la préposition fī. *{KṮL} (‫)كثل‬ UT nº 2434 >kawṯal< « aréquier (Areca catechu) ». Voir {KTL}. Etrange variante phonétique de {FWFL}, q.v., peut-être dissimilatoire. *{KṮLQ} (‫)كثلق‬ VA >kaṯūliqī< « catholique » ; MT >al+šarīʕah al+kaṯūliqiyyah< « loi catholique ». < Grec καθολικός. *{KṮM} Voir {KTM} et {KLṮM}. *{KČLY} (‫)كـچلي‬ CP 169.4 >kǧylyh< « Cécile ». < Latin Caecĭlĭa. *{KČN} (‫)كـچن‬ AL cuchén + ít « grive ». Peut-être une erreur typographique au lieu de *chuchén, cf. {ČWČW/L}. *{KḤS} (‫)كحس‬ VA >kaḥsah + kaḥs< « cheville du pied ». Variante phonétique de {kʕs}, en rapport avec {KʕB}, q.v., et extension d’un élément bi-consonantique {kʕ} « contenir ; repousser », qu’on retrouve dans {kʕʕ}, {kʕkʕ}, {kʕm}, etc. *{KḤK} (‫)كحك‬ ZǦ >kaḥk nom d’unité +ahyakḥal kaḥal / akḥal kuḥl< « être ou devenir noir ». >nikaḥḥal takḥīl k< « noircir ; enduire de collyre » ; >n.< « saigner un cheval à l’œil » ; AL nicahhál cahhált « noircir ». VA >yatkaḥḥal atkaḥḥalt takaḥḥul mutakaḥḥil< « devenir noir ; enduire ses yeux de collyre » ; AL natcahál atcahált = naqhál aqhált « devenir noir ». NQ aw 1/1/4 >bi+miqdār mā taktaḥal< « dans la quantité de collyre nécessaire pour s’en enduire ». GL >kuḥlun< (registre haut), VA >kuḥ(a)l = kuḥūl + akḥālkuḥūlquḥūl< « collyre (de galène ou antimoine) » ; UT nº 2437 >kuḥl al+sūdān< « nigelle (Nigella sativa) » ; DS >kuḥlīkuḥlī féminin kuḥliyyahkuḥliyyat al+lawn< « bleu foncé ». AC >quḥūlkuḥūlahkaḥḥāl + īn< « coiffeur ou oculiste qui prépare et connaît l’utilisation du collyre ». >akḥal + kuḥalakḥalakḥal féminin qaḥlahquḥaylahakḥal féminin kaḥlā< « qui a des yeux noirs » ; FḪ >zaytūn akḥal< « olives noires ». >kaḥlāʔ = kuḥaylah< probablement « sparaillon (Diplodus se-

*{KDS} | 1095

negalensis) ».20 UT nº 2517-8 >kaḥlāʔ< « bourache (Borago officinalis) » ou « globulaire (Globularia alypum) ». nº 2516 >kuḥaylāʔ< « buglosse (Anchusa officinalis) ». nº 2584 >kaḥlawān< « cerfeuil (Scandix cerefolium) ». MT >kaḥḥālah< « vendeuse de collyre ». ZǦ >makḥūl< « enduit de collyre ». VA >makḥūlah + āt / makāḥilmaqḥūlah< « boîte du collyre ». Voir {ǦBL}, {ṢFR}, {ṢNBR}, {ṬRF}, {ʕYN}, {FRS(N)}, {KṮR}, {LWL}, {YḎR} et {YQT}. < Sémitique de l’Ouest {kḥl}, cf. hébreu kāḥal, araméen rabbinique et syriaque kǝḥal, guèze kwäḥalä « enduire avec galène ou antimoine », probablement emprunté à l’accadien guḫlu « pâte d’antimoine ». *{KDB} Voir {KḎB}. *{KDD} (‫)كدد‬ VA >nikadd kadadt kadd makdūd / kadūd / mukidd fī / ʕalà< « se hâter ou presser » ; IQ >kuddi (kud)< « fais vite ! » ; >kud f+al+baġal< « cours sur un mulet » ; >b+al+kaddi b+al+kad = kaddi kad< « au plus vite ». AL quídda + ít « hâte, empressement ». muquídd + ín, AC >mukid< « pressé ; urgent ». GL >mukaddun< « périssable, éphémère ». Voir {’KD} et {ŠKD}. Extension minimale d’un élément bi-consonantique pan-sémitique {kd} « couvrir », avec plusieurs évolutions sémantiques, cf. guèze kädänä « couvrir » et accadien kadādu « oindre ».21 *{KDR} (‫)كدر‬ I. VA >nikaddar takdīr kkaddar takdīryatkaddar atkaddar bi< « être troublé ». GL >kadarun< (registre haut), VA >kadar + akdārkadar< « trouble, ennui ; souci » ; AL cadár « ennui ; querelle ». ZǦ >mukaddar al+ʕayš< « misérable », EV 9 mongadara « trouble » (féminin). < Pan-sémitique {kdr} « rouler », avec plusieurs évolutions sémantiques, cf. hébreu kaddūr « cercle », araméen rabbinique kādar « être rond », syriaque kǝdar « être faible » et accadien kadāru(m) « se révolter ». II. DS >šarāb al+kadar< « décoction de kāḏī, q.v. ». < Néo-persan kadar, nom alternatif de cet arbre. *{KDS} (‫)كدس‬ GL >ukaddisunikaddas takdīs kyatkaddas atkaddas takaddus< « être amoncelé ou entassé » ; IQ >natkaddas< « se blottir ». GL et IH 281 >kudsun< (registre haut), VA >kuds + akdāsakdāskuds + akdīskudayyaskudayš< « mazette ». < Néo-persan a/ekdeš « métis ». *{KDG} (‫)كدگ‬ AL codigo « code ». Emprunt tardif au castillan. *{KDN} Voir {KḎ/DL/N}. *{KDW} (‫)كدي‬ GL >kudyatun< (registre haut), VA >kudyah + kudànkudyahkudyā + kudīkdy< « sillons ». Voir {Q/KDY}. Cette racine sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, et dont le sémantème basique est « être dur », semble être une extension de l’élément bi-consonantique {kd}; cf. {KDD} et {KDR} I. *{KḎB} (‫)كذب‬ I. GL >akḏibu an yakḏiba kaḏ(i)bun kāḏibunnakḏab kaḏabt kaḏib kāḏib +īn makḏūb fī ʕalàkaḏab(ū ʕalay+ya) lā takḏabyukḏab kāḏibah kāḏibīnlā takḏabʔ.kaḏḏibu< (registre haut), VA >nikaḏḏab takḏīb kkaḏḏab(at)kaḏḏab raṣāṣ+uh wa+ḫayṭ+uh< « il n’a pas obéi son fil à plomb ». VA >nukḏib akḏabt ikḏāb mukḏib mukḏab k fī< « faire mentir ». >kabḏah + āt = kaḏi/ab = ukḏūbah + akāḏībkaḏabkaḏḏābun = kaḏūbun féminin kaḏūbatun< (registre haut), VA >kaḏḏāb + īn = kaḏūb + īnkaḏḏib = kaḏḏābu< (registre semi-correct), AL queddíb + ín « mensonger ». IQ >akḏab min asīr< « plus mensonger qu’un prisonnier » ; CD L 1/26 >mā akḏab+uh< « quel menteur ! ». GL >al+mukaḏḏibūna li+l+qiyāmati< (registre haut) « ceux qui ne croient pas à la résurrection ». Voir {NBʔ}. < Pan-sémitique {kḏb}, cf. hébreu kāzab, araméen rabbinique et syriaque kǝdab « mentir », accadien kuzzubu(m) « flatter ». II. IH 281 >kaḏbatun< (registre semi-correct) « tache blanche sur les ongles ». Variante phonétique de {kdb},22 une autre extension de l’élément biconsonantique {kd} (voir {KDD} et {KDR} I), probablement avec la préposition bv+. *{KḎ/DL/N} (‫)كذل أو كذن‬ ǦM 24 >kaḏḏalkaḏḏān = kaddān< « pierre de tuf ». >kudūnah< « qualité du sol contenant cette pierre ». >mukaddan< « (terre) contenant cette pierre ».

|| 22 Contaminée phonétiquement par {KḎB} et transmise au castillan, où mentira signifie à la fois « mensonge » et « tache blanche sur les ongles », ce qui a eu des conséquences folkloriques car on disait jadis aux enfants que ces taches apparaissaient lorsqu’ils disaient des mensonges.

*{KRD} | 1097

Probablement une variante phonétique avec des extensions de l’élément biconsonantique {kd} ; cf. {KDD} et {KDR} I et {KDW}. *{KRB} (‫)كرب‬ I. GL >makrūbuna< (registre haut), VA >nakrub karabt karb / kurbah makrūbmakrūbnikarrab takrīb k< « affliger, peiner ». GL >karbun< (registre haut), VA >karb + kurb = kurbah + kurabkarb = kurbahsabʕa kurubātin min al+bilāʔi< (registre semi-correct) « sept plaies d’Egypte ». LO Corayba(s) « sobriquet de quelqu’un, littéralement petit souci ». AL querb « ravine ». Voir {FRǦ} et {HMM}. < Sémitique de l’Ouest {krb}, avec plusieurs évolutions sémantiques, cf. araméen rabbinique et syriaque kǝrab « labourer (la terre) » et guèze kwäräbä « labourer ; tailler ; creuser ; détruire ». II. BD 35v >al+qurubiyunmaǧlisu ʔl+karūbīna ʔl+muṣawwarīna mina ʔl+ḏahabi ʕalà tābūti ʔl+ʕahdi< « le siège des chérubins dorés sur l’Arche d’alliance ». < Hébreu kǝrūb < accadien karūbu « salué respectueusement ».23 *{KRBS} Voir {KRFS}. *{KRT/Ṯ} (‫)كرت أو كرث‬ VA >kurrāṯ nom d’unité +ahkurrāṯkurrāṯ rūmī / al+karm / al+baql / al+māʔidah< « poireau (Alium porrum) » ; >k. bustānī / andalusī / šāmī< « échalotte (Allium ascalonicum) » ; >k. barrī / nabaṭī< « poireau sauvage (Alium ampeloprassum) ». < Araméen karrātā, aussi présent dans l’accadien karašu(m). Voir {ṮWM}. *{KRṮ} (‫)كرث‬ VA >yaktariṯ aktaraṯ iktirāṯ li< « se préoccuper ou soucier ». Emprunt à l’araméen rabbinique kǝrat « couper », cf. aussi hébreu kārat et accadien karātu(m) avec le même sens. *{KRǦ} (‫)كرج‬ I. ZǦ >kurriǧ + karāriǧ< « cheval de bois ». < Néo-persan kurrag « poulain ». II. SG 107 >k.ryǧ< « instrument de musique utilisé à Seville». Peut-être < latin cārex, -ĭcis « laîche », à cause de sa forme similaire.24 *{KRD} (‫)كرد‬ DC 16 credo « crédo ». Emprunt tardif au castillan Voir {ʔQRḌ/Ḏ̣}.

|| 23 Voir BDB 500-501, à propos des étymologies et des représentations de ces anges. 24 Mas, peut-être aussi une erreur au lieu du roman andalou */KARAM+ÉČ/, une substitution de suffixe de {KRML}, q.v.

1098 | *{KRR} *{KRR} (‫)كرر‬ VA >nukurr karart karr< « revenir, retourner » ; IQ >yukurrū f+al+riǧāl< « ils attaquent les hommes » ; ZǦ >karri wadaḥ< « tirer les saletés de la peau en boules ». GL >(y)ukarriru takrīrun mukarrarun< (registre haut), VA >nikarrar takrīr knikarrar sa+nakarrar karar(t+uh)karrar< « raffiner » ; IQ >lā takarrar ʕalay+ya haḏā ʔl+ḥadīṯ< « ne me répète pas cette histoire ». VA >yatkarrar atkarrar< « être répété ». IH 280 >karrun< « sorte de ceinture ». GL >fī ʔl+takrīri< (registre haut), IQ >b+al+mukarrar< « de nombreuses fois ». >karrār< « entêté ». FḪ >mukarrarah< « sorte de soupe de pain ». Voir {ṢWT}. D’un élément pan-sémitique {kr}, souvent dupliqué, dont le sémantème basique est « tourner ; être rond », cf. hébreu kirkēr « danser », araméen rabbinique « entourer », guèze kwärkwär « girer », sudarabique épigraphique >kr< « réitérer » et accadien karāru « mettre ; jeter », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{KRZ} (‫)كرز‬ GL + >zwǧ karazikarziyyah + karāzī< « sorte de turban ou ceinture » ; AL querzía + querzízi (lire querízi) « étamine de laine ».25 Probablement un attributif de Kuruw/bαn, un village très connu par ses produits textiles, dans la région de Merv, en Asie Centrale. *{KRZD} (‫)كرزد‬ MT >k.rūzādah< « croisade ». < Latin crŭcĭāta, avec une évolution sémantique. *{KRS} (‫)كرس‬ I. VA >nikarras takrīs k< « brocher, relier (les cahiers) ». >yatkarras atkarras< « être broché ou relié ». >kurrāsah + āt / karārīskarārīskursiyun = kursīkursīkursī + karāsīkurs< « étal (dans le marché) ». MT >kurs al+dayr< « priorat ». > Araméen rabbinique et syriaque kūrsǝyā < accadien kussû(m) < sumérien gu.za. III. GL + >akrāsun< (registre semi-correct), VA >kurs + akrāskursuʕ + karāsiʕ< « saillie du tarse ou du carpe ». Variante dissimilée de {ksʕ}, une extension de l’élément bi-consonantique {ks}, qu’on retrouve dans {KSR}, {KSF}, {KSL}, etc. *{KRSF} (‫)كرسف‬ BM >kursuf< « coton ». < Néo-persan karšaf, cf. aussi kerpαs « lin fin » < sanscrit karpāsa « coton », d’où l’hébreu karpas, araméen rabbinique karpǝsā et arabe kirbās « toile de coton ou de lin fin ». *{KRS(ʔ/ʕ)N} (‫)كرسن أو كرسأن أ كرسعن‬ GL >karsannatun< (registre semi-correct), IH 279 >karsa(ʔa)nnahkarsannahqarsānnahkarsaʕannahk.rs.nī< «marchand de ces grains».26 < Syriaque karsannā «ventru», à cause du gonflement de ventre produit par la consomption de ces grains ». *{KRŠ} (‫)كرش‬ I. VA >nikarraš kmukarrašahyatkarraš atkarraš< « être ridé ». IH 120 >karškarš< « ventre » ; IA, ZǦ et AC >karš< + IQ 191/3/3 >kurūš< « tripes ». ID qm 1 >krāškarrāš< « tripier ». Voir {KRŠN}. < Pan-sémitique {krś}, cf. hébreu kārēś, araméen rabbinique et syriaque karsā, accadien karšu(m) et guèze kärś « ventre », souvent dit des tripes velues. II. AL Carixa « Carija (géographie) » < latin Carisa.27 *{KRŠN} (‫)كرشن‬ VA >nikaršan karšanah k< « faire frissonner ». >yatkaršan atkaršan< « frissonner ». Extension de {KRŠ} I, q.v. *{KRʕ} (‫)كرع‬ IQ 158/1/5 >akraʕ+uh< « avale cela ». IH 198 >kurʕun + kawāriʕukuraʕ + akāriʕkurʕ< « os du tibia ; pied des bêtes » ; LZ >kurʕu ʔl+šāh< « pied de brebis ». < Sémitique de l’Ouest {krʕ}, cf. hébreu keraʕ, araméen rabbinique et syriaque karʕā « pied des bêtes », sudarabique épigraphique >krʕ< « patte de chameau », probablement aussi guèze kwäraʕa « donner une poignée » et accadien karû(m) « être court ». *{KRF/BS} (‫)كرفس أو كربس‬ GL >karafsun< (registre haut), IH 280 >al+karafṣu< (registre semi-correct), VA >karafskarafs< « céleri » ; TD 233 >karafs āǧāmī / māʔī< « ache d’eau (Sium latifolium) » ; 235 >karafs bustānī< « céleri (Apium

|| 26 Aussi probablement la variété très petite de pois chiches, déformée chez DS II : 458 comme >kr/wysy< ; cf. UT nº 1618. IW II : 96.23 rapporte >ksyr< comme un nom alternatif de karsannah, qu’il attribue à tort au néo-persan, car karsane dans cette langue est un emprunt à l’arabe. 27 Ville dans la province de Cadix, près de Bornos, déjà mentionnée par Pline.

1100 | *{KRFŠQFŠ}

graveolens) », 254 >karafs ǧabalī< « peucédane (Peucedaneum oroselinum) » ; DS >karafs rūmī / ṣaḫrī< « persil (Petroselinum vulgare) ».28 < Grec κάρπασον, probablement à travers le néo-persan karafs ou l’araméen rabbinique karpǝsā, syriaque kǝra/efsā. *{KRFŠQFŠ} (‫)كرفشقفش‬ SG >kūrāff.šqūff.š< « chorévêque ». < Latin chōrĕpiscŏpus < grec χωρεπίσκοπος. *{KRK} (‫)كرك‬ BM >kurkī< + GL >karākī< « grue ». < Araméen rabbinique et syriaque kūrkǝyā < accadien kurkûm, d’origine sumérienne. *{KRKDN} (‫)كركد‬ ZǦ > karkadān < « rhinocéros ». < Néo-persan karg(adān) < sanscrit khaḍga(dhenu). *{KRKR} (‫)كركر‬ ZǦ >kurkūrkarkūr< « tas d’argent, accumulation de richesses ».29 Variante dupliqué de {KRR}, q.v. *{KRK(R)HN} (‫)كرك‬ DS >karkarhinkur(ku)hān< « pyrèthre (Anthemis pyrethrum) ». < Néo-persan karkarhen.30 *{KRKŠ} (‫)كركش‬ UT nº 2499 >karkayšah< « espèce de gênet (Chamaespartium tridentatum) ». < Roman andalou */KARKÉYŚA/, déformation du latin cŏlŏcāsĭa ; cf. {QLQZ/S/Ṣ}. *{KRKL} (‫)كركل‬ VA >nikarkal karkalah k< « fouler ; piétiner ». >yatkarkal atkarkal takarkul< « être foulé ou piétiné ». < Latin calcāre. *{KRKM} (‫)كركم‬ UT nº 2519 >kurkum< « curcuma (Curcuma longa) » ; >kurkum kabīr< « chélidoine (Chelidonium maius) » ; nº 2520 >kurkum ṣaġīr< « petite chélidoine (Ranunculus ficaria) ». < Pehlevi kurkum « safran ». *{KRKNDR} (‫)كركند‬ DS et BM >karkand< « calcédoine ». < Grec χαλκηδών.31 *{KRM} (‫)كرم‬ VA >yakrum karum ʕalà = yatkarramn≠takrum karum akrum< « être généreux ou noble » ; VA >yakrum karum ʕinda = yankaram ankaram< « être honoré ou respecté ». GL >akrimu akrim ʔ.krāmun makrūmun< (registre semi|| 28 Voir d’autres variétés et identifications chez BCT 2010 : 522-523. 29 Cf. l’arabe marocain kǝṛkǝṛ chez Prémare X : 562. Quant à ǦM 10 >karkarat al+baʕīr< « poitrine du chameau », il s’agit d’une variante phonétique du classique kalkal. 30 Attribué au berbère à tort dans quelques dictionnaires persans, comme celui de Vullers. Voir BCT 2007 : 370, nº 2395, à propos de ces déformations de ʕāqir qarḥā. 31 Mais voir aussi Leslau 1987 : 291, à propos d’une étymologie hittite.

*{KRMN} | 1101

correct), VA >nakrim akramat ikrām mukrim mukram / makrūm kyakrimu+uh nukram ikrām makrūmyatkarram< « se montrer généreux ». AC >tankaram< « être honoré ». GL >karmun< (registre haut), + IH 282 >kurmātun< (registre semi-correct) = LZ >karmāt< (lire >kurmātkarm + kurūm / kurmātkarm nom d’unité +ah + kurūm / kurmātkarmahkurmātkarm + kurmitruknu ʔl+karmi< « rangée de vignes » ; AL háriz a curmít + hurráç « gardien des vignes » ; ǦM 36 >karmah< « figuier » ; UT nº 2522 >karmah bayḑāʔ< « espèce de bryone (Bryonia cretica) » ; nº 2524 >karmah sawdāʔ< et DS >karmah šāʔikah< « salsepareille (Smilax aspera) ».32 GL >karamun< (registre haut), VA, IQ, ZǦ et AC >karamkarāmatun< (registre haut), AL caráma + át « honneur ; gloire ; noblesse » ; VA >karāmah + āt< « honneur ; banquet » ; AC >karāma(t)< « thaumaturgie » ; AL nizeguél al caráma « déshonorer ». GL >karīmun< (registre haut), IH 105 >kirīmkarīm + kirām / akrimā / kuramākarīm + kirāmkarmakram< « plus généreux ou distingué » ; IQ >karīm< « fils (bien né) » ; ET Quirim, Almocrem ; LO Coreyen, Corruma « noms propres ». GL >makramatun< (registre haut) + AC >mukrimāt< « honneur, distinction ». ET Benamocarra (géographie). Voir {ǦNN}, {ḤFR}, {ḤŠŠ}, {ḪLQ} I, {ʕBD}, {FĀŠ}, {QṢR} I, {KRT/Ṯ}, {LWZ}, {MYD} et {WLY}. < Sémitique de l’Ouest {krm}, cf. ougaritique >krmkardamānah< « fruit du garou (Daphne gnidium) ». < Pehlevi kerm dāne « grain des vers ».34 *{KRMṬ} Voir {QRMD} II. *{KRML} (‫)كرمل‬ KU darb karamel « jouer du chalumeau ». < Latin călămellus « petit roseau », cf. castillan caramillo ; voir {KRǦ} II. *{KRMN} (‫)كرمن‬ IH 352 >karamānu< (registre semi-correct), LZ >karamān< « Kerman (géographie) ». IH 352 >karamānī< « de Kerman ». Voir {ḤBQ(Ḻ)}, {ṢʕTR} et {KMN} II. < Néo-persan ka/ermαn.

|| 32 Voir d’autres variétés et identifications chez BCT 2010 : 524. 33 Cf. aussi l’accadien karānu avec une étrange correspondance phonétique, suggérant un emprunt hâtif à une langue de l’Anatolie, comme dans le cas des noms sémitiques du vin, dont l’excellence sur la bière chez les Sémites a entraîné les autres significations de la racine {krm} en arabe et guèze. 34 Voir BCT 2010 : 366-367, à propos des variantes déformées de ce mot iranien.

1102 | *{KRN} *{KRN} (‫)كرن‬ I. IH 335 >kurānatun< (registre semi-correct) « grenouille ». < Latin rāna, contaminé par le commencement phonétique du verbe crōcĭ(t)o « croasser », cf. catalan granota et arabe marocain gṛān. II. AL coróna + ít « tonsure cléricale ». Emprunt tardif au castillan. *{KRNB} (‫)كرنب‬ IH 335 >ukrunbun< (registre semi-correct), VA, ZǦ et IA >kurunb nom d’unité +ahkurunb = ukrunbʔkrnbkurunb andalusī / nabaṭī< ; nº 2563 >k. šāmī< « chou-fleur » ; nº 2557 >kurunb muqaffal< ; nº 2565 >kurunb al+māʔ< « nénufar jaune (Nuphar luteum) ».35 FḪ >kurunbiyyah bayḍā ≠ mukarrarah< « deux variétés d’un mets de mouton et de chou ».36 < Araméen rabbinique kǝranbī < grec κράμβη. *{KRNS} (‫)كرنس‬ IH 260 et LZ >kurnāsah< « brochure, cahier ». Variante avec dissimilation de {KRS} I, q.v. *{KRH} (‫)كره‬ GL >(y)akrahu karāhiyatun< (registre haut), VA >nakrah karaht karh / karāh(iy)ah kārih + īn makrūh + īn ktakrah makrūhyakrah makrūh< « abhorrer, détester ». VA >nikarrah takrīh = nakrah akraht ikrāh mukrih mukrah k< « forcer » ; GL >akrihu< « éviter ». VA >yankarah ankarah< « être détesté ». AL nançarah ançaraht (lire c) = naztacráh aztacráht « se fâcher », naztacráh açtacraht izticráh muztécreh + ín « éviter, esquiver ». GL >karhan< « de mal gré ». AL cárha + quiráh « désagrément ». cúrha « répugnance ». VA >kārih + īn< « forcé ». GL >makārihu< (registre haut), IQ >makārih< « malheurs ». AL macróh féminin macrúha « odieux ; laid ». MT >ġayr makrūhah< « de son gré ». Voir {RWḤ}. < Sémitique de l’Ouest {krh}, cf. syriaque kǝrah « être malade ou souffrant » et guèze kwärha « forcer ». *{KRWN} (‫)كرون‬ AL caravána + ít « œdicnème criard (Burhinus oedicnemus) ». < Néo-persan karvαn. *{KRWY} (‫)كروي‬ IH 279 >alkarawiyyatu< (registre semi-correct), AL caravía, TD 232 >karawyā bustāniyyah< « carvi (Carum carvi) » ; UT nºs 2539 et 2540 >karawiyā barrī / rūmīkarawiyā ǧabaliyyah / barriyyah< « cumin sauvage (Lagoecia cuminoides) ». < Araméen rabbinique kārawyā et syriaque >k.rwyā< < grec καρώ.

|| 35 Voir BCT 2010 : 537-538, DS, HC 221 et il à propos d’autres variétés (comme ḥāmiḍ, ḫūzī, ḫurāsānī, dawrī, ḥāḥī, šarqī, ṣiqillī, ṣanawbarī, hamḏānī, maġlūq et ġalīḏ̣) et identifications de Brassica oleracea et d’autres nom de plantes contenant >kurunbyakrī karā karā< « dormir ». >karànkarā< « sommeil ». Quant à l’étymologie de cette racine, la connexion avec le pan-sémitique {kry} « creuser » (cf. ougaritique >kryakrī< (registre semi-correct), IH 215 >mukrī< (registre semi-correct), VA >nakrī akrayt ikrā mukrī mukrā k mintakrī kan akraytakrā karayt+uh kirā mukrīyakrī mukrīakri+k< « il te loua ». VA >yankarī ankarā min< « être loué ». >naktarī aktarayt k< «louer chez, prendre à loyer». VA >kirākirà/ākirā + akriyyahkuray< « loyer, location » ; MT >kirā dawābb< « louage de bêtes de somme ». IH 212 + >mukāriyyīna< (registre semi-correct), IQ >mukārī + nmukārī< « muletier » ; MV 45 >mukāri mata ʔl+m.rqāṭ< « affermateur des loges du marché ». AL çáhib al muquíri + azháb « locataire ». muqtarí + ín « locataire ; percepteur des impôts du marché». < Egyptien ancien >mkr< « marchand », emprunté par le sémitique et métanalysé comme un nom d’agent à préfixe {m+}.37 *{KRYSN} Voir {QRYZN}. *{K/QZ/SBR} (‫)كزبر‬ IH 138 >qusbarun< (registre semi-correct), GL >kazbūrun< (registre haut), VA >kasburahkazbūr nom d’unité +ah + kazābirkasbūrkazburat al+bīrkuzbarat al+ḥabašah< « pouliot jaune (Teucrium flavum) » ; UT nº 2575 >kuzbarat al+malik< « fumeterre (Fumaria capreolata / muralis / spicata) » ; nº 2574 >kuzbarat al+ṯaʕlab / al+qaʕnab< « (petite) pimprenelle (Poterium sanguisorba) » ; nº 2573 >kuzbarah bustāniyyah< « coriandre (Coriandrum sativum) » ; DS >kuzbar barrī = kuzbarat al+ḥamām< « fumeterre officinale (Fumaria officinalis) ». < Araméen, cf. rabbinique kūsbār(āh) et syriaque kūs/zbartā, empruntés à quelques dialectes iraniens comme le zand et le pāzand kōž bartā, < sanscrit kustumbarī, d’origine pré-aryenne.

|| 37 Bien que le mot égyptien ancien, selon Erman & Grapow VI : 243, où cette connexion est signalé, ne soit qu’un emprunt, à travers du sémitique de l’Ouest (cf. l’hébreu mākar « vendre »), à l’accadien makāru. Une autre possibilité serait que la métanalyse se soit opérée directement sur l’accadien, où la dissimilation des nasales fournissait des mots comme nam/nkūru (m) « propriété », assez déroutants pour les autres Sémites.

1104 | *{KZK}

*{KZK} Voir {ḤǦR}. *{KZM} (‫)كزم‬ DS >kazmah +āt< « sorte de petit poids médicinal ». < Arabe kazama « croquer », une extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {kz/s} « serrer ; couper », cf. hébreu kāsas, araméen rabbinique kǝsas, accadien kasāsu(m) « mâcher », syriaque kas « mettre en pièces », arabe kassa « casser ; broyer » et guèze kwäsäyä « séparer ; supprimer » ; cf. aussi {KSB} et {KSR}. *{KZWN} (‫)كست‬ DS >kizwān< « mélisse, citronnelle (Melissa officinalis) ». < Néo-persan kezwαn. *{KSB} (‫)كسب‬ GL >aksibu< (registre haut) et >muktasabun< (registre semi-correct), VA >naksab kasabt kasb kāsib maksūb k = aktasab(t) iktisāb kyaksab tuksabtaksab kasabkasabka ḏā ʔl+ṯunay< « il t’a procuré cette petite louange » ; >naksab annass+ī+ ʕadū< « je me fais un ennemi » ; >aksab ṣadīq< « gagne-toi un ami » ; ZǦ >kasabat al+sāq< « elle a regagné l’usage de sa jambe » ; AC >yaksab+ak al+ḥāǧah< « il te procure quelque chose de valeur » ; >taksab al+aǧāniḥ< « elle acquiert des ailes » ; AL neqcéb oçol « s’enraciner ». IZ 1/4/5 >aksab+u ʔl+šuhra< « il l’a rendu célèbre ». VA >yankasab ankasab inkisāb< « être acquis ». MT >kasbkasb al+maʕālī< « acquisition de gloire ». AL quecíb + ín « éleveur de bétail ».38 MT >makāsib< « gains ». KU hamem an muktezeb « pigeon apprivoisé pour attirer les femelles des autres et les porter à la maison de son propriétaire » (autrement appelé ḫalláq, q.v. sous {ḪLQ} II). Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble une extension de l’élément bi-consonantique {kz/s} « serrer ; couper », cf. {KZM} et {KSR}. *{KST} (‫)كست‬ VA >kust< « tas, monceau » ; AL cust min cinín al hacéne « beaucoup d’années d’indulgences ». Voir {QSṬ} II. Variante phonétique de {KDS}, q.v. *{KSTBN} (‫)كستبن‬ IQ et VA >kustubān< « dé à coudre ». < Pehlevi angust bān « protecteur du doigt ».

|| 38 Probablement calqué du roman andalou, cf. castillan ganad(er)o et arabe marocain kǝsb « possession de troupeaux » et kǝssāb « éleveur de bétail » (Prémare X : 575), qu’on ne retrouve pas dans les dialectes sans influences andalouses.

*{KSR} | 1105

*{KSTǦ} (‫)كستج‬ UT nº 2420 >kustaǧ< « espèce d’ansérine (Chenopodium virgatum) ».39 < Pehlevi kustīg « ceinture sacrée ».40 *{KSǦ} (‫)كسج‬ VA >nikawsaǧ< « rendre imberbe ». >yatkawsaǧ atkawsaǧ< « devenir imberbe ». IH 119 >kawsiǧun< (registre semi-correct), VA >kawsaǧ + kawāsiǧkawsaǧ< « imberbe » ; >kawsiǧ< « espadon (Xiphias gladius) ». >al+waǧnatu ʔl+kawsāǧiyah< (registre semi-correct) « la joue glabre ». < Pehlevi kōsag « imberbe », ce poisson étant ainsi appelé à cause de son manque d’écailles. *{KSD} (‫)كسد‬ VA >naksad kasadt kasādkasadtu< « n’avoir pas de débit ; ne pas se vendre ». ZǦ >kasād< « mauvaise situation ». < Sémitique du Sud {ksd}, cf. sudarabique épigraphique >ks1d< « rendre irrévocable ou non-sujet à négociation », peut-être aussi une extension de l’élément bi-consonantique {kz/s} « serrer ; couper », cf. {KSB} et {KSR}.41 *{KSR} (‫)كسر‬ I. GL >(y)aksiru ʔ.ksa/ir kasrun nom d’unité kasratun maksūrun< (registre semicorrect), VA >naksar kasart kasr(ah) kāsir kassār maksūr k = nikassar taksīr kkasar aksar maksūrtaksar+uh tuksar kasara (registre haut) kasr< « casser », AL neqcér quecért quécer maqçúr + ín « casser ; déboucher » ; VA >kasar ḥāǧibay+h< « faire un clignement d’œil » ; IQ >aksar kalāmī+ fī fumm+ī< « il me coupa la parole » ; >kasar al+lah sāqa kulli ṯaqīl< « plût à Dieu de briser les jambes des gens embêtants ! ». GL >mukassarun< (registre semi-correct), VA >nikassar taksīr kkassartu šaʕr+ī< « friser les cheveux » ; VA >nikassar al+arḍnikassar ʕalà< « tricher ». >yatkassar atkassar< « être mesuré » ; >yatkassar atkassar takassur bi = yankasar ankasartakassar< (registre semi-correct) et >tankasarki+yankasar ankasaratankasar inkisār< « cligner de l’œil ». EV1 quezra « déconfiture » ; IH 280 >kasratun< (registre haut), VA >kasrah + āt / kusūrkasrahkusayrah< = ZǦ « morceau de pain » ; VA >kasrah + kusūr min ḫubz wa+min tīn< « morceau de pain ou de figues » ; GL >ǧumlatu kusūr< « somme des fractions ». UT nº 2453 >kāsir al+ḥaǧar< « saxifrage (Saxifraga cymbala-

|| 39 Il faut ainsi corriger >ksyḥ< chez Corriente 1997a : 461 et IW II : 157.14, les variantes de DS II : 472, >kustīǧ< et >kuštīǧ/z< étant plus correctes. 40 DS II 481 a transmis une erreur de copie d’Ibn Albayṭār, où kustaǧ « blette » est confondu avec kušnaǧ « sorte de champignon » ; voir {KŠNǦ}. 41 Il pourrait y avoir des rapports sémantiques avec l’accadien kašādu(m) « conquérir », surtout avec le sens de « chasser, expulser » de la conjugaison D, ou aussi avec kišādu(m) et le guèze kǝsad « cou, gorge », car on dit parfois des marchandises sans débit qu’elles restent « engorgés » ou « sur le cou du marchand ».

1106 | *{KSRW}

ria) ». AL quecír + ín « pilleur d’épaves (des naufrages) » ; quecír al âidám + quicirín a. â. « orfraie ». GL >ʕilmu ʔl+taksīr wa+l+ḥisāb< « géométrie et arithmétique ». ZǦ >maksūr< « vocalisé avec un /i/ ». GL >mukassirun< « géomètre ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines,42 cette racine arabe semble être une extension de l’élément bi-consonantique {kz/s} « serrer ; couper », cf. {KZM} et {KSB}. II. A 65/5/3 iksīr < « elixir, pierre philosophale ». < Grec ξηρά « substances sèches ». *{KSRW} Voir {ḤBQ(Ḻ)} et {SWSN}. *{KSS} (‫)كسس‬ DS >kasīs< « sucre ». Mot très classique, tiré d’Ibn Buklāriš, littéralement « broyé », d’une extension minimale de l’élément bi-consonantique {kz/s}, cf. {KSB}, {KSR}, etc. *{KSF} (‫)كسف‬ VA >yaksaf kasaf kasf / kusf kāsif maksūf k< « éclipser ». >yankasaf ankasaf inkisāf munkasif alšams walqamarankasaf< « avoir de la pudeur, rougir ». VA >kusūfkisaf< « pièces ». Extension de l’élément bi-consonantique {kz/s}, cf. {KSB}, {KSR}, etc.43 *{KSFYN} (‫)كسفين‬ UT nº 2497 >kasafiyūn< « glaïeul (Gladiolus communis) ».44 < Grec ξιφίον. *{KSKS} (‫)كسكس‬ I. ZǦ et FḪ >kuskusūkuskusuqu/ūsayqas< « sobriquets ». AL muquézqueç + ín « annelé, bouclé ». Voir {QDR} II. Forme dupliquée de l’élément bi-consonantique {kz/s}, cf. {KSB}, {KSR}, etc. II. VA >kiskāsah + āt / kasākis< « houlette, bâton de berger ». Variante phonétique du classique qasqāsah, forme dupliqué de {qss} « garder le bétail ». *{KSL} (‫)كسل‬ VA>yaksal kasal kasal kāsil min / ʕan / fī< « être ou devenir paresseux ». VA >nikassal kassalt k = nikaslan kaslant kkassal< « rendre paresseux ». GL >kaslun< (registre semi-correct), VA >kasal = kaslanahkasal< « paresse ».

|| 42 Hormis, peut-être, l’accadien kasāru(m) « endiguer ». 43 Les connexions suggérées par BDB 493 et 506 avec hébreu {ksp} et {kšp} étant fort invraisemblables. 44 La variante >kasīqūn< de Vullers et Steingass n’étant qu’une erreur, malgré l’avis de DS II : 477, qui voulait corriger à tort la bonne lecture d’Ibn Albayṭār. 45 Cette forme du mot pourrait être raccourcie de >kuskusūnkislānu< (registre semi-correct), GL >kaslānun< (registre semi-correct), VA >kaslān + īn / kusālà = mukaslan + īnkaslān< « paresseux ». < Sémitique de l’Ouest {ksl}, cf. hébreu kǝsīl « fou, stupide », peut-être emprunté à travers l’araméen rabbinique kǝsīlā. *{KSW} (‫)كسو‬ VA >naksī kasayt / aksayt kaswah muksī kyaksū kasā+k aksī+nī kusī kusat nuksā muksī minyaksī kasaynāmuksīaksayt+uh liy+ya< « tu m’en as habillé » ; 151/2/4 >al+ḍanā aksā+nī< « il m’a comblé de langueur ». AC >ankasaynā< « on nous a habillé ». GL >aktasī muktasī< (registre semi-correct), VA >naktasī aktasayt iktisāaktasataktasaynākaswatun< (registre semi-correct), VA >kaswah + āt / kusākaswa(t)kaswatu ʔl+maḏbaḥ< (registre semi-correct) « corporal (de l’autel) ». >kisāʔun< (registre haut), VA >kisā + aksiyahkisākisā/ī = iksākisā/ī< « habillement » ; AC >kisā+k< « ta couverture de lit ». IQ >kāsiyah< (féminin) « (vêtement) long ». IA >aksā< « mieux habillé ». Voir {SFSR}. < Pan-sémitique {ksw}, cf. hébreu kāsāh, araméen rabbinique et syriaque kǝsā « couvrir », ougaritique >kstʔks1wt< et accadien kusītu(m) « vêtement » et probablement guèze kwässäyä « avoir un sobriquet ou porter le même nom ». *{KŠT} Voir {QSṬ}. *{KŠTBRKŠT} (‫)كشتبركشت‬ DS >kšt bar kštkišt barkšt< « hélictère (Helicteres isora) ».46 < Néo-persan gašt bar gašt « pli sur pli », description de sa forme. *{KŠTǦ} (‫)كشتج‬ DS >kštǧ< « composition d’aromates ». < Pehlevi continué par le néo-persan k/gešte, d’origine indienne, selon Vullers. *{KŠTL} Voir {QŠTL}. *{KŠṮ} (‫)كشث‬ CP 105.4 >k.šūṯākašūṯ(ā)< « cuscute de thym (Cuscuta epithymum) » ; nº 2554 >kašūṯ(ā) rūmī< « (grande) absynthe (Artemisia absinthium) ». < Araméen, cf. rabbinique et syriaque kāšūt(ā). *{KŠḤ} (‫)كشح‬ VA >kašḥ + kušūḥ< « hypocondre, flanc ». Extension d’un élément biconsonantique {kš} « découvrir », qu’on retrouve dans {kšr}, {kšṭ}, {kšf}, etc.,

|| 46 Souvent racourci comme barkašt, cf. Bedevian et Ġālib.

1108 | *{KŠD}

avec une évolution sémantique considérable à travers les significations « séparer » > « ôter l’écorce » > « imprimer une marque aux hypocondres », etc. *{KŠD} (‫)كشد‬ TD 210 >kūšād< « gentiane jaune (Gentiana lutea) ». < Néo-persan kušαd. *{KŠŠ} (‫)كشش‬ I. IQ >kaššāš< « émouchoir ». < Néo-persan keš « interjection pour éloigner les poules et, surtout, pour mettre en échec le roi », empruntée par les dialectes néo-arabes dans ce but. II. DS et BM >kiššah< « quereillet (Lavanda stoechas) ». < Néo-persan keše. *{KŠṬ} Voir {QSṬ}. *{KŠF} (‫)كشف‬ GL >(y)akšifu makšūfun< (registre haut),VA >nakšaf kašaft / akšaft kašf kāšif makšūf = nikaššaf takšīf k = nikāšaf mukāšafah k / ʕalàtakšaf kašf< megxufin « découvrir ; révéler » ; AL naqxéf aqxéft « découvrir ; se décolorer » ; IQ >kašafat ʕan ḥusni ḏāk al+ǧabīn< « elle montra la beauté de ce front-là » ; >kušif l+ī maḥǧūb< « on me révéla un secret » ; >kašaf bi+ḥusn+uh ḍamāyir< « il a ébloui les esprits avec sa beauté » ; >takšaf al+faḥṣ< « elle surplombe la campagne » ; >yukšaf ʕalà man baʕīd< « on peut le voir de loin » ; >nakšaf masīrat nahār< « ma vue atteint une journée de marche » ; >al+sayl yakšaf< « l’inondation ravage » ; >hamm+uh yukšaf< « son souci est dissipé ». AL niquexxéf quexxéft ta/eqxíf nom d’unité +a muquéxef + ín « découvrir ; ôter le toit » ; AC >yikaššaf+lak< « il te montre ». GL >(y)ukāšifu< « interroger ». GL >inkišāfun< (registre haut), VA >yatkaššaf atkaššaf takaššuf mutakaššif = yatkāšaf atkāšaf = yankašaf ankašaf inkišāf munkašifankašaf kašfat ʔl+burġūṯ fī ǧabhat al+aṣlaʕ< « il était sans défense, tout comme une puce sur le front d’un homme chauve ». VA >naktašaf ʕalà< « découvrir, voir ». MT >kašf< « creusement autour des vignes » ; IQ > kašf al+qināʕ< « devoilement » ; ZǦ >kašf al+asṭayn< « montrer son cul ». >kašfah< diminutif >kušayfah< « déroute, défaite » ; AC >kašfah< « lieu sans clôtures » ; IA et IZ 15/9/2 « femelle qui abandonne ses petits ». AL cúxfa (lire cúxfat) al mil « criée publique ». ZǦ >makšūf< élatif >akšaf< « déprotégé ». AL taqxíf al láhya « relever la mentonnière ». Voir {ṢDR} et {ĠṬW}. Extension d’un élément biconsonantique {kš} « découvrir », qu’on retrouve dans {kšr}, {kšṭ}, etc.47 *{KŠK} (‫)كشك‬ AL quíxca + ít « casque ». < Bas-latin capsica « semblable à une boîte ».

|| 47 Une dérivation de l’accadien kašāpu(m) « ensorceler », à travers l’hébreu kešef « sorcellerie » est aussi possible, car une des fonctions de ces pratiques était la localisation des objets perdus.

*{KḎ̣Ḏ̣} | 1109

*{KŠKB} (‫)كشكب‬ HC 233 >k.škāb< « dessert de semoule et de miel ». < Néo-persan kašk αb « eau d’orge ». *{KŠKR} (‫)كشكر‬ IH 190 >ḫubzun kuškārun< « pain bis ». < Néo-persan ḫoškαr « farine avec du son ». Voir {QŠQR}. *{KŠKŠ} (‫)كشكش‬ I. VA >nikaškaš kaškašt kaškašah al+ḥaṭab< « assembler du bois » ; AL niquexquéx quexquéxt tacaxcúx « irriter les animaux les uns contre les autres ».48 VA >yatkaškaš< « être assemblé (le bois) ». Forme dupliqué de {KŠŠ} I. II. DS >kaškāš< « cerise ».49 *{KŠKL} (‫)كشكل‬ AŠ 47/6/1 >kaškūl< « coupe à boire (ou bourse) des derviches ». < Néo-persan kaškul < kašk kōl « coupe pour l’eau d’orge ». *{KŠM} (‫)كشم‬ UT nº 2552 >kāšim< « livèche (Levisticum officinale) ».50 < Néo-persan kαšem. *{KŠMS} (‫)كشمس‬ CP 155.2 >k.šmāš< « Côme ». < Latin Cosmus; cf. {QSM} II. *{KŠMŠ} Voir {QŠMŠ}. *{KŠM(L)Ḫ} (‫)كشمخ أو كشملخ‬ UT nºs. 2452, 2486 et 4242 >kašm(al)aḫ< « espèce de soude (Suaeda hortensis) ». Probablement < néo-persan koš e malaḫ « tueur des sauterelles ».51 *{KŠNǦ} (‫)كشنج‬ DS >kašnaḥ< (lire kušnaǧ), UT nº 2421 >kustaǧ = kuštak< (lire >ksnǧnukuḏ̣ḏ̣ kaḏ̣aḏ̣t kaḏ̣ḏ̣kaškāš< comme un synonyme de >karsannahkšmḫ< et >kamš.ḫahnakḏ̣um kaḏ̣amt kaḏ̣m kāḏ̣im makḏ̣ūm< « étouffer (sa colère) ». >yankaḏ̣am ankaḏ̣am< « être étouffée (la colère) ». Extension d’une variante phonétique de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {qḏ̣/ḍ} « couper », cf. {QṢR}, {QṢṢ}, {QṢM}, etc. *{KʕB} (‫)كعب‬ GL >kaʕbun < (registre haut), IH 297 >al+kaʕbu< (registre haut), VA >kaʕ(a)b + kuʕūb / kawāʕibkaʕb al+ġazāl< « sorte de crêpe » ; IQ >kaʕb al+aḥbār< « nom propre masculin ».53 ZǦ >kaʕbahkuʕūb ʔl+liʕb< « dés à jouer ». IH 353 >kāʕibun< (registre haut) = >kiʕābun< (registre semi-correct),54 VA >kāʕib + kawāʕib< « qui a les seins développés ». < Egyptien ancien >ḳʔbt< « mammelle ».55 *{KʕK} (‫)كعك‬ VA >nikaʕʕak takʕīk kkaʕʕak ḏanab + kaʕʕakū al+ʔaḏnāb< « enroule(z) la queue (= se tenir tranquille) ». VA >yatkaʕʕak atkaʕʕak takaʕʕuk< « être enroulé ou tordu ». GL >kaʕkatun + kaʕkun< (registre haut), VA >kaʕkah + kaʕkqaʕkakaʕkahkaʕ/ḥkah< « gimblette, pain ou biscuit en forme d’anneaux ». IQ >kaʕkī< « pâtissier ». AL háix mucáâq + hilíx (lire hiníx ou huiúx) mucaâquín « serpent enroulé sur lui ». Voir {SMN} et {KḤK}. < Egyptien ancien >ḳʕḥkaġaḏunkāġaḏ̣kāġid + kuġudkāġaḏ = kaġadkāġīdkaġdan ṣaḥīḥ< « page entière » ; AL yaḳorúx al cágad « se répandre la pâte du papier en formant les feuilles ». VA >kaġġād + īn< = TH 125.9 >kaġġādīn< « papetier ». Voir {RZM}, {ṢRF}, {FRD}, {NFḎ} et {WRQ}. < Néo-persan kaġa/ed/ḏ.

|| 52 Cas curieux d’application en arabe de la loi de Geers, normale en accadien et causant la dissimilation d’une séquence de consonnes emphatiques. 53 Voir EI2 IV : 330-331, à propos de ce personnage. 54 Au lieu du classique kaʕāb, un « féminin interne », d’un type plus fréquent en guèze qu’en arabe ; voir Corriente 1996 : 36 et n. 3, où il faut ajouter cet exemple de l’arabe. 55 Cf. aussi le guèze käʕabä « doubler », en rapport avec l’arabe kaʕʕaba « donner la forme d’un cube » et kaʕb « cube » et surtout avec l’égyptien ancien >ḳʔb< et le copte kōb « doubler », ce qui prouve l’emprunt de cette racine par le sémitique du Sud. 56 Selon Erman & Grapow V : 21 « sorte de pain », cf. aussi le grec κάκεις « sorte de pain des Egyptiens » chez Strabon, selon DS II 482. 57 Cf. aussi araméen rabbinique kaʕak « gâteau azyme long », avec une étymologie fausse chez Jastrow 1926.

*{KFF} | 1111

*{KFʔ} (‫)كفء‬ VA >nakfaʔ kafaʔt kafʔ kāfī makfūʔ alinā< « renverser, vider (un vase) ». GL >ukāfī yukāfā mukāfātun mukāfī< (registre haut), VA >nikaffī = nikāfī mukāfāh kmukāfāh< « rétribuer, récompenser ». VA >kufw< « égal, pareil ». ZǦ et IA >kafū< « compensation ; avantage ». AC >kafā+hā< « son utilité ». < Pan-sémitique {kpʔ}, cf. hébreu kāfāh « soumettre », accadien kapāpu(m) « incliner », araméen rabbinique et syriaque kǝfā, parfois contaminé sémantiquement par l’élément bi-consonantique {kp}, cf. {KFR}, {KFL} et {KFY}. *{KFḤ} (‫)كفح‬ VA >nikāfaḥ mukāfaḥah / kifāḥ k = natkāfaḥ maʕ< « jouter ». < Sémitique du Sud {kfḥ}, cf. sudarabique épigraphique >kfḥ< « agression », une extension de l’élément bi-consonantique {kp}, voir {KFʔ}. *{KFR} (‫)كفر‬ I. VA >nakfur kafar(t) kufr kāfir + īn / kuffār makfūrkafar akfur kufrtakfur kafar(ū) kufrtakfurū ballahukaffiru mukaffirun< (registre haut), VA >nukaffir al+ḏanb wa+l+yamīnnikaffar takfīr k< « faire renier, rendre apostat ». >yatkaffar atkaffar< « être expié ». GL >kufrun< (registre haut), VA >kufr< « infidélité, incrédulité » ; GL >kufran< « avec incredulité ». GL >kāfirun< (registre haut), VA >kāfir + īn / kuffār / kafarahkuffārakfar< « plus infidèle » ; AL muquéddem al cuffár « hérésiarque ». GL >kaffāratun< (registre haut), VA >kaffārah + ātkfr< « pardonner un péché », syriaque kǝfar et accadien kapāru(m) « nettoyer ». II. IQ >kāfūrkāfūr< « nom propre masculin ». DS >kāfūr yahūdī< « camphrier ». >kāfūriyyah< « matricaire (Chrysanthemum parthenium) » ; FḪ et HC 39 « étuvée de volaille ou mouton assaisonnée avec du camphre ». < Pehlevi kāpūr < sanscrit karpūrā, d’origine pré-aryenne. Voir {ʔḎ(Ā)}, {RWḤ}, {ŠǦR} et {ʕRQ}. *{KFZ} Voir {QFZ}. *{KFF} (‫)كفف‬ GL >akuffu kuff< « s’abstenir, se tenir loin » ; IQ 177/1/3 >kuffū ʕan ʕitāb+ī< « (j’en ai) assez de me blâmer » ; VA >nukuff kafaft kaff kāff makfūf k (ʕan / min)tkfyf< « ourler, border ; éloigner, repousser ». VA >nikaffaf takfīfkaffafati ʔl+mrʔtu šaʕara+hā< « la femme écarta ses cheveux de son visage ». VA >yankaff ankaff inkifāf munkaff (min / ʕan)< « être ourlé ; être éloigné ou re-

1112 | *{KFL}

poussé ». IQ >kaf(fi)kaff< « bordure, ourlet ». GL >kaffuʔl+yadi< (registre haut), VA >kaff + kufūf< = IH 326 + >kufūfkaf(f)kaffay+k< « tes mains » ; GL >kafun< (registre semicorrect) « gifle, soufflet ». DS >kaff< « quantité de dix grains ». ZǦ >kufūf< « mains » ; NQ mg 11/6/2 >fa+l+akuffi nuḥbas< mes mains ont été saisies » ; UT nº 2546 >kaff ādam< « orchis incarnat (Orchis incarnata) » ; nº 2549 >kaff al+ʔasad< « souci des jardins (Calendula officinalis) » ; nº 2542 >kaff al+ǧaḏmāʔ< « liseron de Provence (Convulvulus althaeoides) » ou « orchis incarnat (Orchis incarnata) », nº 3476 >kaff al+sabuʕ / al+ḍabuʕ< « renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus) » ; nº 2544 >kaff maryam< « potentille rampante (Potentila reptans) » ; nº 2545 >kaff ʕāʔišah< « orchis élevé (Orchis elata) » ; nº 2547 >kaff al+hirr< « espèce de renoncule (Ranunculus bullatus) » ; DS >kaff ʔl+ḏiʔb< « gentiane jaune (Gentiana lutea) » ; >kaff al+nasr< « millefeuille » ou « cétérach officinal (Asplenium ceterach) ».58 VA >kaffah 2 kaffatayn + ātkiffāt< « plateau de la balance » ; SH >kaffat al+ṣunūǧ< « plateau des poids », >kaff al+wazn< « plateau de la marchandise ». GL >makfūfun< (registre haut), VA >kafīf< « aveugle ». >kāffah< « tous ». IH 325 >yarwī+h ʔl+kāffatu ʕanʔl+kāffati< « tous le monde rapporte cela les uns des autres ». AL taqfíf + ít « auvent, appentis ». Voir {ḪṢW}, {SMḤ}, {ŠǦR}, {ḌRB} et {QLB}. < Pansémitique {kpp}, cf. ougaritique >kp(m)nakful kafalt kafālah + āt kafīl + kufalā makfūl k liyatkaffal< « garantir, se porter caution ou garant » ; VA >nakful kafalt kafālah kāfil + īn kaffāl makfūl k = naktafal aktafalt iktifāl muktafil + īn muktafal k< « avoir soin de » ; ZǦ >taktafīl< « tu as eu assez » ;59 AL neqtefél aâjéle eqtefélt « conduire une charrette ». VA >kifl< « double ». GL >kafalun< (registre haut), VA >kafal + akfālkafal< « croupe ». AL quéfil al cul « tout-puissant ». MT >kafālah< « tutelle ». >kafīl(ah)< « tutrice ». >makfūlah< « pupille (féminin) ». < Sémitique de l’Ouest {kpl}, cf. ougaritique >kpl< « objet double », hébreu kāfal, araméen rabbinique kǝfal « doubler, lier », guèze käfälä « distribuer » et sudarabique épigraphique >kfl< « flanc d’une montagne ».

|| 58 Voir BCT 2010 : 516-517 à propos d’autres variétés et identifications. 59 Dans le contexte du proverbe nº 68, où ce mot est utilisé, il semble s’agir d’une corruption de taktafí, peut-être pour forcer la rime avec fíl « éléphant ». Il ne peut pas s’agir du diminutif roman andalou {+ÉL}, car seuls les noms peuvent recevoir un tel suffixe.

*{KLʔ} | 1113

*{KFN} (‫)كفن‬ IQ 161/1/5 >kafn = ikfānnikaffan takfīn kyatkaffan atkaffan< « être enveloppé dans un linceul ». >kaf(a)n + akfānkafan + akfānyakfà kafà ki/afāyah k minyakfà kafàyakfī takfī+nī kafā kifāyahkāfīyakfā kafā ki/afāyah kāfī mukfī min< « protéger, défendre » ; IQ >kafāt+uh< « elle lui suffit », >las akfà< « il ne suffit pas » ; >mā kafà ʔl+ġīrah< « la jalousie ne fut pas assez » ; >b+ay muwaššaḥ nakfā fī+k< « avec quel m. pourrais-je te payer ? » ; >kafā+nī al+lah ṣudāʕ+uh< « Dieu m’épargna ce mal de tête » ; >allah yakfī+h al+ʕayn al+sū< « plût à Dieu de le protéger du mauvais œil » ; >al+lah yakfī+nī law baqā dār+ī dūn+uh< « Dieu ne veuille pas que ma maison reste sans cela » ; 176/0/2 >al+lah yakfī law kān ʕamalt+u anā< « je serais fichu si j’avais fait une telle chose » ; >al+lah kiy+yakfī+kum / kān yakfī+kum< « Dieu vous garde ! » ; >kāfī fī kulli ṭarīqah< « suffisant dans tous les sens » ; GL >yakfà baʕduyukfā+nī ḍaww+ah< « sa lumière me suffit » ; 10/5/1 >yukfā+k min al+tīh< « c’est assez de ta fatuité ». GL >muktafīyaktafī aktafayt iktifā bi< « en avoir assez ». GL >k.fāyatun< (registre haut) « quantité suffisante » ; >fawqa ʔl+kafāyati< (registre semi-correct) « plus que suffisant ». Variante phonétique de {KFʔ}, q.v. *{KKNǦ} (‫)ككنج‬ UT nº 2581 >kākanǧ< « coqueret (Physalis alkekengi) ». < Néo-persan kαkanǧ. *{KLʔ} (‫)كلء‬ I. VA >iklā< « ajournement habituel du paiement d’une partie de la dot ». >kalaʔ< « foin ». >kālī + kawālī< « partie de la dot dont le paiement est habituellement ajourné ». Voir {NSʔ}. < Pan-sémitique {klʔ}, cf. hébreu kālā, araméen rabbinique et syriaque kǝlā, guèze kälʔa et accadien kalû(m) « restraindre ». II. GL >kilā< (registre haut), VA >kiltā ≠ kiltay< « tous ≠ toutes les deux » ; >kilā+nā ≠ kilā+kum ≠ kilā+huma< « nous ≠ vous ≠ ils tous deux » ; GL >kilā ʔl+ʔamrayn< (registre haut) « toutes les deux choses » ; >kilā ʔl+ǧinsayni mina ʔl+ḏukūri wa+l+ʔināṯi< « les deux sexes ». < Pan-sémitique {klʔ/l}, ougaritique >klatkl(ʔ)y< et accadien kilallān = kilāllū(n) « tous deux », hébreu kilʔayim « deux sortes » et guèze kǝlʔe « two ».60

|| 60 On s’est disputé à propos de l’identification de {KLʔ} II avec {KLʔ} I ou avec {KLL} ; il pourrait aussi s’agir de {KLW}.

1114 | *{KLB} *{KLB} (‫)كلب‬ GL >kalbun< (registre haut), VA et IQ >kalb + kilābkalb + kilāb< féminin >+ahkalb + kilīb< féminin +ahkalb al+māʔ< « loutre » ; AC >kalb walad kalb< « chien fils d’une chienne » ; AL quélb albáhar « milandre (Galeorhinus galeus) » ; quélb albacár + quilíb « alan, dogue » ; quélb al ganám « mâtin », quélb al guárd + quiléb « espèce de chenille ». DS >k.lbā< « espèce d’orge » (selon IW II:46.3). ET Quileb et Culeb « noms propres masculins ». FǦ >aklub< « crochets, grappins ». IH 282 >kilbiyyun< (registre semicorrect), AL quelbí + ín « canin » ; MT >qariyyat al+kalbīn< « Calvín (geo.) ».61 AL culubía + ít « méchanceté ». GL >kalbatān< (registre haut), LZ >kalbatānkullāb + kalālīb = kalbah = kalbataynklbkaylūḫkaylūḫiyyah< « en rapport avec les renards ». Probablement une variante phonétique de l’arabe kalaḥa « avoir un air sombre ».63 II. GL >kalḫatun< (registre semi-correct), VA >kalḫ nom d’unité +ahkalḫkalḫ kabīrkulūḫkalḫ dulbī< « berse branc-ursine (Heracleum spondilum) ». Voir {ṢMĠ}. Probablement < néo-persan kulḫ.64 *{KLZ} (‫)كلز‬ DS >k.lz< « sorte de bois ou de drogue indienne ». < Néo-persan kelz « racine du grenadier sauvage ». || 61 C’est-à-dire « village des membres de la tribu de Kalb ». 62 Cette acception est empruntée à l’araméen, cf. rabbinique kalbāh = kalbūs et syriaque kal(la)btā. 63 Il s’agirait d’une dénomination euphémistique pour un animal alors encore très fréquent et redoutable, comme dans le cas de la belette (voir {PNQǦ}. Pour l’altération de /ḥ/ en /ḫ/, cf. Corriente 1989b : 98-99. 64 Nom de plante identifié dans Vullers avec le dorème ammoniac (Dorema ammoniacum), probablement emprunté aussi par l’araméen rabbinique qilḥāh « tige » et syriaque qǝlaḥlāḥā « férule ».

*{KLL} | 1115

*{K/QLZ(N)} (‫)كلز أو كلزن‬ MT >kalz(īn) = qālzīn< « saignée (d’un moulin) ». < Latin călix, -ĭcis « tuyeau d’aqueduc », avec le suffixe adjectif roman andalou {+ÍN}. *{KLS} (‫)كلس‬ DS >kallasa ʔl+turāb< « presser la terre en la foulant avec les pieds ». Variante phonétique de {KDS}, q.v.65 Voir {KN/LS}. *{KLṬ} Voir {QLṬ}. *{KLʕ} (‫)كلع‬ IH 375 >kilāʕiyyun< (registre semi-correct) « membre de la tribe yéménite de Kalāʕ », attribuée au roi Ḏū ʔlkalāʕ, ainsi appelé parce qu’il avait forcé le rassemblement (takalluʕ) de ses sujets. *{KLF} (‫)كلف‬ VA >naklaf kalaft kalaf kālif / kalīf + īn bi< « être follement épris de ». >nikallaf taklīf knakallaf+ak kullif< « imposer une tâche ou obligation » ; >kullif min+nī mā yalzam an yuškar< « ils m’ont rendu des services qu’il faut remercier ». VA >yatkallaf atkallaf takalluf mutakallif li< « être forcé ; être chargé » ; IA >tatkallaf< « se conduire avec affectation ». VA >kulfah + kulafkulafkulfahkalaf< « taches de rousseur ; amour passioné » ; IQ >kalaf< « tache lunaire ». DS >kawālif< « aubépine (Crataegus oxyacantha) ». IQ >aklaf< « lentilleux ». ZǦ et AC >taklīf< « affectation ». >mukallaf + īn< « adulte » ; IQ >mukallaf< « affecté, maniéré ». ZǦ >mutakallif< « pointilleux ». Voir {ḤDD} I et {SQṬ}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble être un cas d’agglutination par {KLL}, q.v., de la préposition fī. *{KLFṬ} Voir {QLFṬ}. *{KLKN} (‫)كلكن‬ DS >kylkn = klykn< « espèce de poireau ». < Néo-persan kalikαn.66 *{KLL} (‫)كلل‬ I. GL >kullun< (registre haut), VA et ZǦ >kull< « tout ; chaque » ; GL et ZǦ >ʔl+kulli< « tous » ; IZ 6/4/5 >al+ǧizīra ʔl+kulli< « toute la Péninsule (Ibérique) » ; IQ >l+al+kulli< « pour tous » ; VA >kull aḥad / wāḥidkull aḥad< « chacun » ; >kullu+kum< « vous tous » ; >fī kull+uh< « pendant ce temps » ; AC >kull+uh< « tout entier » ; >kulli šay< « chaque chose » ; >maʕ al+kull< « avec tous » ; >kulli+mā< « quelconque » ; GL >min k.l< « de tous » ; >kulu+mankulli man< « quiconque » ; >kulli mā< = ZǦ « chaque fois que » ; IQ >kulli+mā šiḫnā akṯar ṣirnā ṣibyān< « plus nous sommes âgés, plus nous devenons infantins » ; NQ mg 2/1/3 >lis yihuzz+u kulli rīḥ< « aucun vent ne peut le secouer » ; DC 6 et 20 cúllehum el mudneuín ≠ a néç « tous les pécheurs ≠ les gens » ; AL licúlli báâ « partout » ; min c. céne « de chaque année » ; (fi) c. yavméy « tous les deux jours » ; (fi) c. aâmáy « tous les deux ans » ; c. gualexái « chaque vaurien ». cullíx « ensemble ». VA >kullī + kulliyāt< « universel » ; >b+al+kulliyyahkllklkallatun< (registre semi-correct), VA et IQ >kallah + kilalnikallal taklīl k< « couronner ». >yatkallal atkallalt< « être couronné ». GL >iklīlun< (registre haut), VA >iklīl + akālīliklīl al+malik< « coronille queue-de-scorpion (Coronilla scorpioides) « ; nº 554 >iklīl al+ǧabaliklīl al+ǧabal / ǧabalī / al+šaʕrāʔ / al+nafsāʔ< « romarin (Rosmarinus officinalis) » ; IB 172 >iklīl al+mulūk< « fritillaire impériale (Fritillaria imperialis) » ; AL aqlíl arránd, diminutif uquéilel a. + vqueylelít a. « couronne de laurier ». DC >iklīliyyah< « espèce de giroflée ». HC 115 >mukallalah< « dessert de miel et d’amandes ». Voir {NWR}. < Araméen rabbinique et syriaque kǝlīl(ā) < accadien kilīlu(m), d’origine sumérienne. IV. GL >y.kallu kalalun kāllun féminin kāllatunnikall kalalt kala/āl kāll + īn bi / min / fī< « se fatiguer ; être las ». >nikallal taklīl k< « fatiguer ». Variante phonétique de {KLW, q.v.}. *{KLM} (‫)كلم‬ GL >(y)atakallamu takallam takallumun< (registre haut), VA >nikallam k = nikālam mukālamah k = natkallam atkallamt takallum mutakallim + īntakallam yukallam = >n≠yatkallam atkallamtikallamkallam+nī< (impératif) et >tatkallamyatkallam< « il sonne ». GL >kalāmun nom d’unité kalmatun< (registre haut), VA >kalām nom d’unité kalimah + ātkalām nom d’unité kilmah 2 kilmataynkulaymahkalām nom d’unité kilmahkala/īm 2 kalmataykalāmun kaṯīrun< (registre haut) « bavardage » ; VA >al+ʕašrah kalimāt< « les Dix Commandemants » ; ID qfʔ >k.lām fī ʔl+waǧh ≠ ʔlġyb< « parler en front ≠ dans le dos » ; AL quelím hulú « propos aimables » ; quelím min raguáh « baliverne » ; IQ >naʕmal māʔ+uh kalām< « j’aurai un mot avec lui ». GL >kalīmun< (registre semi-correct) « bavard ». >maklūmun< (registre haut) « blessé ». AŠ 76/2/3 >mūsà ʔl+mukallam< « Moïse, l’interlocuteur (de Dieu) ». AL mutequélim + ín « éloquent » ; MT >mutakallim ʕan< « porteparole ». Voir {BY(N)}, {ṮNY}, {ḤǦY}, {ḪṢR}, {ḪMR}, {DWN} I, {RDF}, {RMZ}, {RWQ}, {SFH}, {ṬNB}, {FRĠ}, {FYD}, {QṢD}, {QṬʕ}, {QʕR}, {KṮR}, {KSR} I, {KML}, {LBB}, {LĠZ}, {MDD} I, {MSK} I, {MLY} et {NŠR}. < Sémitique de l’Ouest {klm}, cf. sudarabique épigraphique >klm< « discours » et hébreu niklam « être outragé », avec une considérable évolution sémantique.69 *{KLMB} (‫)كلمب‬ CP 185.5 >klmbh< « nom propreféminin ». < Latin cŏlumba « pigeon ». *{KLMNT} (‫)كلمنت‬ CP 169.7 >klmnt< « Clément ». < Latin clēmens, -tis. *{KLMNY} (‫)كلمني‬ CP 94.7 >klāmānyah< « Calamine (à l’Inde) ». *{KLW} (‫)كلو‬ GL >kalyatun< (registre semi-correct), VA >kulyah + āt/ kulīkulwahkalwahamrāḍu ʔl+kulà< « maladies des reins » ; >ʔl+rāyu m.n ʔl+k.lyatayni< « le conseil est donné par les reins » ; AC >ʕalà kulī+h< « au risque de ses reins ». AL dil culí « maladie rénale ». Voir {BʕṮR}, {ḤBB}, {DWʔ}, {ŠḤM} et {MRḌ}. < Pan-sémitique {kly}, cf. ougaritique >klytkallawtah + ātkallawtah< « calotte ». Probablement < grec καλύβη « hutte », à travers l’araméen, cf. rabbinique kǝlūb « auvent », car les Grecs se moquaient de l’habitude des Sémites de se couvrir la tête. *{KM} (‫)كم‬ GL, VA, IQ et ZǦ >kamkam (min) marrah< « combien de fois » ; >al+kam< « la quantité » ; IQ et ZǦ >bi+kam< « à quel prix » ; IQ >ilà / la+kam< « jusqu’à quand » ; >kam min yawm< « combien de jours » ; >kam min al+mawāʕid< « combien de promesses ! » ; >kam qultu l+uh< « combien de fois je l’ai dit » ; >kam lī+ baṭṭāl< « qu’il est méchant avec moi ! » ; >in ṭalab fī wiṣāl+ī kam< « peu importe le prix qu’il mette à son affection » ; >kam taʕfū< « combien tu sais pardonner ! » ; >kam ṣudūd< « mais que dédain ! », >kam

|| 69 Mais l’arabe a également préservé la signification initiale dans kalama « blesser ».

1118 | *{KMʔ}

tarawwaʕ< « que tu peux épouvanter ! » ; AC >kam tiṭīr< « que tu voles bien ! » ; NQ ah 1/x/3 >kam min malīḥah wa+kam< « combien de belles femmes ! ». GL >kammiyatun< (registre semi-correct), VA >kamiyyah + ātkammiyyah< « quantité ». Voir {ŠRY} et {QWM}. Composition (naḥt) de la préposition kv+ et le pronom intérrogatif mā, q.v., tous deux pan-sémitiques. *{KMʔ} (‫)كمء‬ GL >kamaʔatun< (registre semi-correct), IH 279 >kamaʔkamʔah + āt / kamā / akmuʔkamtun féminin kamtāʔu< = LZ >kamtā< (registre semi-correct), GL >kumayt(u)< (registre semi-correct), VA >kumayt + kumūtkumaytkumūt< « (cheval) bai-brun ». ET Benicomay(h) « nom de lieu ». Extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {km} « couvrir ; être obscur », sémantiquement assez éloignée d’autres attestations comme l’arabe kamata « réprimer » et le sudarabique épigraphique >kmt< « violer une limite ».70 *{KMṮR} (‫)كمثر‬ GL >kummaṯrā< « poire ».71 < Syriaque kummatrā. *{KMḪ} (‫)كمخ‬ IH 356 >kāmiḫun< (registre haut) « sauce au vinaigre ». < Araméen rabbinique kāmaḵ < pehlevi kāmag « sorte de soupe », continué par le néo-persan kαme. *{KMD} (‫)كمد‬ VA >nakmad kamat kam(a)d / kimādah kammād + īn makmūd k< « fouler (les étoffes) » ; feutrer » ; AL neqméd quemétt « battre, laminer (les métals) ». niquemét quemétt « fourbir, polir ». VA >yankamad ankamad< « être foulé ou feutré ». DS >kum(ū)dah< « couleur foncé ». DS et FǦ >kamid< « foncé ». IH 324 >al+kammādu< (registre haut) « dégraisseur (des étoffes) » ; MT >kammād + īn< « fouleur ; fourbisseur ; ouvrier qui repousse le cuir » ; AL quamíd + ín « fourbisseur ». IH 324 >al+makmadatu< (registre semi-correct) « planche à laver » ; GL >makmadatun< (registre semi-correct) « enclume » ; VA >makmad(ah) + makāmid< « foulerie » ; MT >m.km.dat ǧald< « enclume de maroquinerie ». Sans parentage sémitique, hormis le très isolé et suspect syriaque kǝmīd « faible » et, malgré l’attribution du néo-persan kamd à l’arabe, il semble s’agir partout d’un emprunt au néo-persan kamidan « diminuer ; succer » ; cf. aussi {QṢR} III. || 70 Peut-être en rapport avec le nom de lieu hébreu mikmǝtāh, à la frontière de Manasseh (voir BDB 485). 71 DS II : 487 en mentionne les variétés >rūmīṣīnīʕabbāsīṭūrīqarʕīšāmīsulṭānīsiǧistānīzarǧūnīnahāwandīḥusaynī< et >ḥrdykamāḏ/diryūs< « germandrée officinale (Teucrium chamaedrys) » ; DT 233 >kamāḏ/diryūs naʕnaʕī< « pouliot jaune (Teucrium flavum) ». < Grec χαμαίδρυς. *{KMR} (‫)كمر‬ VA >kamarah< « gland du pénis ». Extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {km} « couvrir » (cf. {KMʔ}, {KMT}, etc.). *{KMS} (‫)كمس‬ DS >kīmūs + āt< « chyme ». < Grec χυμός. *{KMŠ} (‫)كمش‬ VA >nikammaš takmīš kyatkammaš atkammaš = yankamaš ankamaškamāš< « rides ». AL nizeguél a tacmíx « dérider, déplisser». Emprunt à l’araméen, cf. rabbinique kǝmaš « se rider, flétrir », syriaque « se rider », cf. aussi accadien kamāšu = kanāšu(m) « se plier », en rapport phonétique et sémantique avec {KNS} I et II, q.v. *{KMŠR} (‫)كمشر‬ UT nº 2477 >kamāšīr< « opoponax ». Voir {QMŠR}. < Néo-persan kamαšīir. *{KMŠLY} (‫)كمشلي‬ SG >k.māšlyh< « (contribution à un) banquet ». Bas-latin commensalia. *{KMFṬS} (‫)كمفطس‬ UT nº 2585 >kamāfīṭus< « ivette (Ajuga chamaepitys) ». < Grec χαμαίπιτυς. *{KMKM} (‫)كمكم‬ UT nº 2513 >kamkām< « résine du baumier de Kataf (Commiphora kataf) ».72 < Latin cancămum ou grec κάγκαμον. *{KML} (‫)كمل‬ GL >kamala kamālun kāmilun féminin kāmilatunyakmal kamal kamāl kāmil + kummālkamāl kāmil< « être complet ou parfait ». GL >akmil(u) akmala ʕ.kmil ikmālun mukmilun makmūlun = astakmilu< (rs. et rh.), VA >nikammal takmīl k = nukmil akmalt ikmāl mukmil mukmal kakmal+akyakmila+hum kamila+hu< « faire, accomplir » ; IQ >akmal al+lah ʕulā+k< « plût à Dieu de parfaire ton excellence » ; VC 3/7 >akmalat ṯalaṯ sinīn< « elle est arrivée à son troisième année ». VA >yatkammal atkammal = yankamal ankamalankamalankamalatal+badri laylat kamāl+uh< « la lune pleine ». AL

|| 72 Etymologiquement plus vraisemblable que l’identification d’Abū Ḥanīfah avec l’écorce du térébinthe (Pistacia terebinthus) ou celle d’Albaṣrī avec cet arbre (voir BCT 2007 : 381).

1120 | *{KMLGR}

químil + ín, AC >kimīl< (lire >kīmilkāmil< « un mets de mouton farci » ;73 GL >kāmilan< « complètement » ; >kāmiluʔl+sin = ʔl+kāmilu fī ʔl+ʔayyām< (registre semi-correct) « d’un âge avancé », élatif IQ >akmal< « plus parfait » ; IZ 12/3/2 >al+badr al+akmal< « la lune plus pleine ». MT >ikmāl waṣiyyah< « exécution d’un testament ». >takmilat al+dayn< « paiement d’une dette ». IZ 1/6/3 >badri samāḥ makmūl< « une pleine lune de générosité » ; AL maqmúl fal quelím + ín « éloquent » ; AC megmulin felharã « malfaiteurs consommés ». Voir {ʕRB} et {QMR}. < Sémitique du Sud {kml}, cf. sudarabique épigraphique >hkml< « achever un ouvrage », une extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {km} « couvrir » (cf. {KMʔ}, {KMT}, {KMR}, etc.), avec une évolution sémantique. *{KMLGR} Voir {QMLĠR}. *{KMM} (‫)كمم‬ VA >nikammam takmīm kmukammamyatkammam atkammam< « être muni de manches ». >nankam ankamt< « rester en silence ». >kumm + akmām< = IQ et ZǦ, AC >kum(m)kumm al+naḫl< « feuille de palmier » ; GL >abwābu ʔl+kummi< (registre haut) « ouvertures des manches » ; IQ >ṣārat aydiy+ya akmām< « je m’embrouillai ». DS >kummah< « caveçon ». Voir {BWB} I, {ḪRṬ}, {FTL} et {F(MW)}. Extension minimale de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {km} « couvrir » (cf. {KMʔ}, {KMT}, {KMR}, {KML}, etc.).74 *{KMN} (‫)كمن‬ I. GL >y/ʔakmanunakman kamant kamn / kumūn kāmin + īn / kummān makmūn ʕalà = nukmin akmant ikmān ʕalà / likamnatun + kamāyinun = makman + makāminun< (registre semi-correct), VA >kamīn + akminah = makman + makāmin< « embuscade ; cache(tte) ». >makmūn< féminin >+ah + īn< « placé en embuscade ». < Sémitique de l’Ouest {kmn}, cf. hébreu mikmān « magasin caché » ; araméen rabbinique kǝman et syriaque kǝmen « s’embusquer », une autre extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {km} « couvrir » (cf. {KMʔ}, {KMT}, {KMR}, {KML}, etc). II. GL >kammūnum< (registre haut), IH 279 >al+kāmūnukāmūn = kaymūnkaymūnkumaymankammūn abyaḍ< « berse branc-ursine (Heracleum spondylium) » ; nº 2530 >kammūn aswadkammūn armīnī< « carvi (Carum carvi) » ; nº 2532 >kammūn

|| 73 Mais le pluriel >kawāmil< chez HC 42.6 semble signifier la garniture d’un mets. 74 Néanmoins, l’isolation totale de cette racine en sémitique suggère aussi un emprunt au néopersan kamα « manche ».

*{KNBṢ} | 1121

barrī< « cumin sauvage (Lagoecia cuminoides) » ; nºs. 2529 et 2535 >kammūn kirmānī / mulūkī / ḥabašī< « ammi (Carum copticum) » ; nºs. 853 et 2538 >kammūn ḥulw / šāmī< « anis (vert) (Pimpinella anisum) » ; DS >kammūn fārisī / nabaṭī / al+ʕādah< « variétés de cumin » ; FḪ >k.mūn< « poisson nonidentifié ». SH >kammūniyyah< « électuaire de cumin ». < Grec κύμινον, à travers l’araméen, cf. rabbinique kammūn et syriaque kammūnā. III. GL >kamīnum< (registre semi-correct) « amas de bois qui brûle dans l’âtre». < Latin cămīnus < grec κάμινος. Voir {QMNL}. *{KMNDṬČ} (‫)كمندطـچ‬ SG >kmndṭīǧyh = (kitāb) kmndṭyǧ< « lettre de recommandation ». < Latin commendātīcĭus. *{KMNDṬR} Voir {QMND(ṬR)}. *{KMNṬRY} (‫)كمنطري‬ SG >kmwnṭwryh< « admonition ». < Latin commŏnĭtōrĭum. *{KMH} (‫)كمه‬ VA >akmah + kumh< « aveugle ». < Sémitique de l’Ouest {kmh}, cf. hébreu kāmah « défaillir » et syriaque kǝmeh « être aveugle » ; une autre extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {km} « couvrir » (cf. {KMʔ}, {KMT}, {KMR}, {KML}, etc. *{KMY} (‫)كمي‬ VA >kamī = kamiyy + kumāh< « champion ». Étymologiquement « couvert d’une armure », une autre extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {km} « couvrir » (cf. {KMʔ}, {KMT}, {KMR}, {KML}, etc. *{KN} (‫)كن‬ IQ >kān kān kān< « onomatopée d’une partie de plaisir ». *{KNBṮ} (‫)كنبث‬ DS >kunbāṯ< « équisette (Equisetum) ».75 Variante dissimilatoire de {KBT/Ṯ}, d’où le classique kabaṯa « attrister, affliger », une extension de l’élément biconsonantique {kb}, qu’on retrouve dans {kbḥ}, {kbd}, {kbs}, etc., et dans le nom des fruits mûrs de l’arak, kabāṯ. *{KNBR} Voir {Q/KNBR}. *{KNBŠ} (‫)كنبش‬ IH 292 >al+kanbūšukanbūšk.nbāṣ< « compas ». < Bas-latin compassum/s.

|| 75 Suggestion douteuse de DS II 499, mais UT nº 2403 a la lecture >kunbāt< « cératophylle (Ceratophyllum demersum) ».

1122 | *{KNBNT}

*{KNBNT} Voir {QNBNT}. *{KNBNYR} (‫)كنبنير‬ MT >kanbanayrīn< « fondeurs de cloches ; carillonneurs ». < Latin campāna, avec le suffixe agentif roman andalou {+ÁYR}. *{KNǦ/KR} (‫)كنجر‬ UT nºs. 2447 et 2492 >kanǧ/kar< « artichaut ». < Néo-persan kangar. *{KND} (‫)كند‬ IQ >al+kindī< « nom propre masculin ». Attributif de la tribu arabe de Kindah. *{KNDR} (‫)كندر‬ I. FḪ et UT nº 2417 >kundur< « encens ». DS >kundurī< « remède contre la diarrhée ». < Grec χόνδρος « grain (d’encens) ». II. AL cándara + canádir « perche des oiseaux de fauconnerie ». Probablement < néo-persan *kande rαh « chemin à travers d’une cage » ; cf. castillan alcánda/ora et portugais alcândora. *{KNDRS} Voir {Ḫ/KNDRS}. *{KNDS} Voir {Q/KNDS}. *{KNDM} Voir {ǦWZ}. *{KNR} (‫)كنر‬ SG >k.nnīrah< « sorte de cithare ». < Grec κιννύρα. *{KNZ} (‫)كنز‬ VA >naknaz kanazt kanz kannāz + īn maknūz k< « thésauriser ; emprunter » ; AL naqnéç quenéçt aqnéç « thésauriser ». VA >yankanaz ankanaz< « être thésaurisé ou emprunté ». GL >kanzun< (registre haut), VA >kanz + kunūz = maknaz + makānizkanz(i)kanzmuktanaz< « d’une taille moyenne ». Voir {WǦD}. < Pehlevi ganž « trésor ». *{KNS} (‫)كنس‬ GL >aknusu< (registre haut), VA >naknus kanast kans kānis + īn kannās + īn maknūs kmaknūsyankanas ankanaskinās = maknis + makānis< « gîte, repaire ». GL >kunāsun< (registre haut), AL cuníç « balayures ». quenníç féminin queníça + quenicín « balayeur ; (é)boueur » ; quenníç + queníniz « écouvillon ». IH 176 >al+maknasatu< (registre semi-correct), VA et ZǦ >maknasah + makānismikinismiknasat al+ʔandar< « camomille des teinturiers (Anthemis tinctoria) » ; UT

|| 76 Posé par le castillan alcancía.

*{KNN} | 1123

nº 2873 >mukaynisah< « variété d’euphorbe (Euphorbia cyparissias / rupicola) » ; DS >miknasah qurašiyyahmukynasat qurayšmukaynasah< « centaurée commune (Centaurea centaurium) ». Voir {ʔŠQBYR}. < Sémitique de l’Ouest {kns}, cf. hébreu kānas, araméen rabbinique kǝnas/š, syriaque kǝnaš et guèze kännäsä « réunir » *{KN/LS} (‫)كنس أو كلس‬ GL >kan/līsatun< (registre haut et registre semi-correct), VA >kanīsah + kanāʔiskanīsah + kanāyis< = kanis(iy)yah 2 kanis(iy)yatay(n)kanīsiyahknsyh< « église » ; AL canície « petite église ». < Araméen rabbinique (bēt) kǝnīšā « lieu de réunion, synagogue », phonétiquement contaminé par le grec ἐκκλησία. *{KNŠQR} Voir {QNŠQR}. *{KNF} (‫)كنف‬ VA >naknuf kanaft kanaf / iknāf maknūf k = naktanaf aktanaft iktināf muktanif muktanaf k< « prendre soin, garder » ; AL neqnúf quenéft « se soumettre » ; PZ 194.7 >lā yknf+hm knsyh< « aucune église ne les accueillera ». VA >yankanaf ankanaf inkināf munkanif + īn< « être gardé ou protégé ». IH 280 >kanfun< « sac pour les utensiles ». FḪ >kunāfah< « espèce de vermicelle au miel ». VA >kanīf + kanāʔif< « latrines ». >kannāf + īnkannāf< « vidangeur ». BD 21v.1 >maknufan li+l+kubarā ḫalayfan al+lahi an huma fī maqami+hi< (registre semicorrect) « soumis aux grands vicaires de Dieu qui le représentent ». Voir {KYF} III. Verbe dénominal tiré de la racine pan-sémitique {knp}, cf. ougaritique >knpknf< « côté ». *{KNFRṬR} Voir {Q/KNF(R)ṬR(Š)}. *{KNFŠ} (‫)كنفش‬ DS >kunayfišah< « plante utilisée comme antidote contre la morsure des scorpions ». Dissimilation de *{kfš}, extension de l’élément bi-consonantique {kp}, cf. {KFR}, {KFL} et {KFY} ; cf. DS >mukanfaš< « crépu » ; voir {ĠNǦF}. *{KNKR} Voir {KNǦR}. *{KNKRZD} (‫)كنكرزد‬ UT nº 2487 >kankarzad< « gomme tirée des artichauts ». < Néo-persan kangar žad. *{KNKL} (‫)كنكل‬ SG >kankalah< « sorte de tambour de basque ». Peut-être < néo-persan kengere « petite guitarre à deux cordes » ; cf. portugais alcâncara. *{KNN} (‫)كنن‬ I. VA >nukunn kanant kann kānn maknūn< « abriter, loger ». >nastakan astakant istikānn mustakinn fī< « chercher un abri ». >kann + aknānkan
kannatun< (registre haut), VA >kannah + ātkinnah< « belle-sœur ». VA >kinānah + āt / kanāʔinkinānahmawḍi ʕan kanīn< « lieu caché ». GL >kanīnatun< (registre haut) « protégée du froid par des vêtements ». AL muquénnen + ín « muni d’un carquois ». Extension minimale d’un élément bi-consonantique pan-sémitique {kn} « protéger », cf. {kns}, {knf} et {kny}. II. GL >kānūnun li+faḥmkānūn = kaynūn + kawānīnkānūnkaynūnkunh< « essence, substance ». Extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {kn} ; voir {KNN} I. *{KNY} (‫)كني‬ VA >naknī kanayt kināyah kānī + īn ʕan< « se servir d’une métonymie ou d’un euphémisme ». IH 160 >kanaytu< (registre haut), VA >naknī kanayt kānī muknī + īn bi+ka+ḏā = nikannī takniyah kmuknàyukannàtikannī+h< « donner un surnom ou sobriquet ». VA >yatkannā atkannā = naktanī aktanayt iktinā bitaktanī< « être surnommé ». VA >kunyah + āt / kunākunyahkunākunwahkināyah + ātkinyatu/an (li bi)< (registre semicorrect) « métonymie, euphémisme ». < Sémitique de l’Ouest {kny}, cf. hébreu kānāh, araméen rabbinique et syriaque kǝnā « donner un surnom ». *{KHB} (‫)كھب‬ VC 12/10 >al+kuhābun< «maladie non-identifiée des chevaux ». IM >durran akhab< « perles grises ». En rapport avec l’arabe kuhbah « couleur gris poudré tirant sur le noir », une extension de l’élément bi-consonantique {kb} ; voir {KBT}. *{K/QHRB} (‫)كھرب أو قھرب‬ IH 225 et GL >qahrabā< « ambre jaune ». < Pehlevi kāh rubāy « voleur de la paille », phonétiquement contaminé par {QHR}. *{KHRB/T} (‫)كھرب أو كھرت‬ DS >kahwār.b = khwrāt< « légume non-identifié », probablement un nom déformé. *{KHRMN} (‫)كھرمن‬ GL >kahramānun< « ambre jaune ». Probablement une contamination de {KHRB} par l’arabe bahramān « rubis ».77

|| 77 Voir Corriente 2013b : 145, n. 24.

*{KWǦŠM} | 1125

*{KHF} (‫)كھف‬ GL >kahfun + kuhūfunkahf + kuhūfkahlun (musinnun)< « d’un âge mûr (ou plutôt avancé) ». VA >kāhil + kawāhil< « garrot ; partie du dos entre les omoplates ». AL cuhúla, GL >ʔl+ʔktihāl fī ʔl+sin< « maturité de l’âge ». < Sémitique de l’Ouest {khl}, cf. araméen biblique kāhēl « capable », sudarabique épigraphique >khl< « réussir » et guèze kǝhlä « être capable ». *{KHN} (‫)كھن‬ IH 202 >al+kahānatu< (registre haut), GL >kahānatun = takahhunun< (registre haut), VA >nakhan kahant ka/ihānah makhūn k = yatkahhan atkahhan takahhunnikahhan takhīn k< « rendre devin ». GL >kāhinun< (registre haut), VA >kāhin + īn / kahanah / kuhhān = kahhān + kahānīn< (lire >kahhānīnkahhānkāhinkawhanun< (registre semi-correct) « prêtre ». < Sémitique de l’Ouest {khn}, cf. ougaritique >khnkahyānā< « pivoine ». < Néo-persan kahyαnα.79 *{KWʔ} (‫)كوء‬ ḪA am 3 >kāh< « timide ». Variante phonétique de {KWY} I, q.v., avec une évolution sémantique. *{KWB} Voir {QWB(L)}. *{KWṮL} (‫)كھن‬ UT nº 2434 >kawṯal< « arec ». Variante graphique et phonétique de >fawfalkāwǧ.šm< « chrysanthème à carène (Chrysanthemum coronarium) ». < Néopersan gαv čašm « œil de bœuf ».

|| 78 Mais parfois ces mots ont été empruntés à une autre langue sémitique, ce qui est évidemment le cas de GL >kawhanunkahnā(la+)kāda< « presque » ; VA >nakād kidt an< « il s’en faut de peu » ; IQ >al+nibāl kādat an tukūn< « elles sont près d’être des flèches » ; AC >kāda yakūnu< « il est presque ». < Sémitique du Sud {kyd}, cf. sudarabique épigraphique >kd< « faillir, manquer » et probablement guèze kedä « fouler, marcher sur », avec une évolution sémantique. *{KWR} (‫)كور‬ I. VA >nikawwar takwīr kyatkawwar atkawwar tkawwur< « être arrondi ou roulé ». IH 146 et GL >kūratun< (registre haut), VA >kurah + ku/iwarkūrah< « boule ; sphère » ; AL córa + quiguár, diminutif cuáyra + ít « boule ; sphère ; balle (de fusil) » ; córa quorát « sphère armilaire » ; córa(t) raguáh + quiguár a.r. « balle à jouer ».80 IH 280 >kūriyyun< (registre semi-correct) « sphérique ». DS >kuwārah + kawāʔir< « ruche ». AC >abū kawwarākūratun< (registre haut), MT >kūrah< « région » ; GL >ṣāḥibuʔl+kūrah< « gouverneur ». < Syriaque kōr(ā) < grec χῶρα. *{KWRN} (‫)كورن‬ DS >kāwr.n< « pierre de la bile des bovidés » semble être une déformation du néo-persan gαv dαru « remède de la vache », autrement appelé andarzα. *{KWZ} (‫)كوز‬ GL >takwīzun mukawwizun< (registre semi-correct), ZǦ >yikawwaz< « médire, cancaner ». VA >kūz + akwāz / kīzān< « burette à huile ». < Araméen rabbinique et syriaque kūz(ā) < néo-persan kuze.81 *{KWZWN} (‫)كوزون‬ DS >kāwzwānkāwzuwān< « buglose (Anchusa officinalis) ». < Néopersan gαv zabαn < pehlevi gāw uzwān. *{KWSDR} (‫)كوسدر‬ MT >ksd.rah< « matelas ». < Latin culcitra. Voir {QNṢDR}. *{KWŠ} Voir {QWŠ}. *{KWʕ} (‫)كوع‬ ZǦ et AC >kūʕ< « coude ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait être une variante phonétique de {kʕʕ}, qu’on retrouve avec plusieurs extensions, dont certaines sont assez proches sémantiquement, comme l’arabe kaʕs « os des articulations ».

|| 80 Dans ces deux cas on s’attendrait à une forme córat, mais voir Corriente 1977 : 87 et n. 2 et Corriente 2013c : 65 et n. 149, à propos de possibles exceptions à la règle connue. 81 Cf. {BQBQ}, {FYŠ} et {HḎR}, à propos de la métonymie du bavardage obtenue à partir du bruit des noms de vaisseaux.

*{KWN} | 1127

*{KWF} (‫)كوف‬ GL >ʔl+kūfatu< (registre haut) « Koufa (géographie) ». *{KWKB} (‫)كوكب‬ VA >nikawkab mukawkab al+ʕayn k< « affecter de taies sur les yeux ». GL >kawkabun< (registre haut), IQ >kawkab + kawākib< « étoile » ; VA >kawkab + kawākib< « étoile ; planète ; terrasse ; taie sur l’œil » ; AL quévqueb + quevéquib « étoile ; planète » ; GL >kawkabu ʔl+ṣubḥ /ʔl+masāʔi< « Vénus » ; UT nº 4566 >kawkab ʔl+ʔarḍ< « colchique (d’automne) (Colchicum autumnale / lusitanum) ».82 UT nº 1342 >kawkabiyyah< « chardon-roland (Eryngium campestre) ».83 Voir {DRR}, {SMW}, {ŠMS} III et {FLS} II. < Pan-sémitique {k(b)kb}, cf. ougaritique et sudarabique épigraphique >kbkbkwksb< « espèce de camphre » se retrouve à UT nº 2508 avec la graphie >krkstkāw/ʔul< « poireau (sauvage) (Alium ampeloprasum / porrum) ». < Néo-persan kαvol. *{KWLM} (‫)كولم‬ UT nº 2478 >kawlam< « poivre noir (Piper nigrum) ». < Néo-persan kowlam. *{KWM} (‫)كوم‬ GL >ʔ.kawwimu takwīmun< (registre haut) « entasser, amonceler ». >kawmun = kūmun< (registre haut et registre semi-correct) « tas, monceau ». Sans parentage sémitique, cette racine arabe pourrait être empruntée à l’égyptien ancien >km< « tas de charbon allumé ». *{KWN} (‫)كون‬ GL >y/ʔakūnu kaynūnatun kāyinun< (registre semi-correct), VA >kawnyukūn kān kuntayukūn kīn kān(at)yakūn (registre semi-correct) yiku/ūn ki+yikūn kā/īn kīnat kunt kunnā kunkān mā kān< « ce qui fut est passé » ; >iḏā kān / makān al+layl< « lorsque la nuit arrive » ; >yukūn makān+uh< « il prendra sa place » ; >wa+tukūn qāḍī< « pendant que tu es juge » ; >sa+yukūn tisaʕ aʕwām< « il semble être âgé de neuf ans » ; >ʕār kiy+yukūn< « il serait honteux » ; >kit+tukūn yaḏḏā il+lā bi+ḥāl+uh< « tu pourrais aussi être comme lui » ; >ḥattà las kān naǧad fī fumm+ī luʕāb< « jusqu’au point que je ne trouvais plus de salive dans ma bouche » ; >lā kān al+fuḍūl< « sacrée indiscrétion ! » ; >lā kān min ṣibyān< « sacrés garçons ! » ; >lā

|| 82 Mais voir d’autres identifications chez BCT 2010 : 527. 83 Avec d’autres identifications chez BCT 2010 : 527.

1128 | *{KWNK}

kuntum< « Dieu vous maudisse ! » ; >lam yukun baʕad wa+lā kān< « il n’a jamais été et il ne sera pas » ;84 >kunnā ḫilāf< « nous étions des rebelles » ; >ṯawban rafīʕ … li+wazīran kān< « un vêtement magnifique … d’un ex-ministre » ; >niṣrānī kān wa+ʔaslam< « un ex-chrétien converti à l’Islam » ; MT >rāmī kān li+mawlā+nā< « ex-arbalètrier du roi, notre seigneur » ; >kāyin mā kān< « peu importe qui il soit » ; >al+kāyin fī muntaṣaf aġušt< « à la date du 15 août » ; ḪA ān1 >aš yukūn< « et alors, quoi ? » ; ānuʕ >aš kān+uh< « quelles sont ses nouvelles ? » ; cna 1 >waš kin yukūn min+nā< « quel serait alors notre destin ? » ; NG mg 17/2/1 >aš yikūn min+nī bī+k< « quel serait mon destin avec toi » ; as 1/3/1 >kān wa+kān< « bien de choses se sont passées » ; ZǦ >yukūn rīḥ< « il n’en sera rien » ; >wa+law kunt ʕalà ʔl+mā< « même si tu es l’intendant des eaux » ; AŠ 91/5/4 >in kān+iš tadrī< « si tu ne sais pas » ; IZ 2/1/1 >ka+starāḥ< « il s’était reposé » ; 8/6/4 >ka+šʕal+uh< « il avait allumé » ; 11/4/2 >al+masākin ka+ftaḍaḥat< « les demeures ont été déshonorées » ; 14/8/4 >ka+ḥdaqat bi+h al+nawāyib< « les malheurs l’ont cerné » ; 11/4/1 >al+qulūb qad kin qasaḥat< « les cœurs se sont endurcis » ; AC >wa+kin< « seulement ».85 VA >nikawwan takwīn k< « créer, former ». >yatkawwan atkawwan takawwun mutakawwin< « être créé ou formé ». >li+kawn< « car, puisque ». AŠ 26/5/1 >kawnayn< « deux univers », 15/1/6 >akwān< « univers ». GL >ʔ.stikānatun< « humilité » ; ID kn 4 >ʔstkānʔl+mwt< « la quiétude de la mort ». GL >makānun< (registre haut), VA >makān + amkinah / amākinmakānfī makān an āḫar< « à une autre place » ; IQ >makān+ī< « ma situation » ; >makān al+ʕaǧab< « cause d’étonnement » ; >makān al+ham< « à l’occasion des soucis » ; UT nº 1443 >ʕalà ʔl+makān< « sur-le-champ ». Voir {ʔḪḎ}, {ʔN} I, {ʔYY} I, {BRD}, {BLĠ} I, {ǦZʔ}, {ČYQ}, {ḤBS(N)}, {ḤRR}, {ḤLQ} II, {ḤYṮ}, {ḪLF}, {DFʔ}, {ŠYʔ}, {ṢFQ}, {ṢLW} II, {ṬWL}, {ĠYR}, {LW}, {HǦR} et {WQT}. < Pan-sémitique {kwn}, cf. ougaritique >knkwn< et guèze konä « être », hébreu nākōn et accadien kânu(m) « être ferme ». *{KWNK} (‫)كونك‬ AL Cuénca « Cuenca (géographie) ». Emprunt tardif au castillan.86 *{KWHYN} (‫)كوھين‬ DS >kwhyān< « espèce de poireau ». Peut-être dérivé du néo-persan kuh « montagne », cf. kuhin « nom d’une herbe non-identifiée ».

|| 84 Le contexte d’IQ 11/5/2 demande cette interprétation, où seul le deuxième verbe est optatif, bien que cette expression soit calquée sur celle de ʕAntarah 29.12, mentionnée par DS II : 501, où les deux verbes perfectifs sont des optatifs. 85 Cf. arabe marocain ukān. 86 Car les géographes andalous appelent cette ville >kwnkhkayyun makwiyun< (registre semi-correct), VA >nakwī kawayt / akwayt kawī / kayy / ikwā kawwā + īn mukwiyyunkayyyankawī ankawā< « être cautérisé ou marqué au feu ». >naktawī aktawayt iktiwā muktawī< « se faire cauteriser ». AL queyí + ín « rebouteur ». IH 257 >makwāmikwā + makāwī< « instrument à cautériser ». Voir {ṢLB}. < Pan-sémitique {kwy}, cf. hébreu kāwāh, syriaque kǝwā et accadien kawû(m) « brûler ». II. IH 269 >kuwwahkawwah + āt / kiwākuwwahkawwā< « lucarne ». < Syriaque kaww/tā < accadien (bābu) kawûm « porte extérieure ». *{KY} (‫)كي‬ GL >kay(+mā) = li+kay+mā< (registre haut) « afin que » ; >kay+lā< « afin de ne ». Combinaison de la préposition *kv+, l’élément déictique *ay et parfois le relatif *mā, tous proto-sémitiques, avec une évolution vers les connotations d’une conjonction finale, caractéristique du sémitique du Sud.87 *{KYB} (‫)كيب‬ DS >kīb + akyāb / kiyābkīb< « petite natte épaisse ». Probablement < néopersan kib « tressage ». *{KYT} (‫)كيت‬ VA >kayt wa+kayta< (registre semi-correct), AŠ 94/4/2 >kayta wa+kayt< (registre semi-correct) « de telle et telle manière ». Combinaison de la préposition *kv+ et de l’élément déictique féminin *tv, tous deux pan-sémitiques, parallèle au cas du classique ka+ḏā, où l’élément déictique est le masculin *ḏv. *{KYṮR} (‫)كيثر‬ GL >kayṯaratun = ʔlkayṯāri< « cithare » ; VA >kayṯarah + āt / kayāṯir< « guitare » ; >naḍrab al+kayṯarah < « jouer de la guitare ». >kayṯa/ārī = ḍārib al+kayṯarah < « guitariste ». < Syriaque qitārā < grec κιθάρα. *{KYD} (‫)كيد‬ VA >n/yikīd kidt kād kayd fī / ʕalàyikīd nikīd+akkaydun< (registre haut), IQ, ZǦ et AC >kaydmakīdah + makāʔid< « ruse, stratagème ». VA >kayūd + īn = mikyād + īnakyad< « rusé, astucieux ». < Sémitique du Sud {kyd}, cf. sudarabique épigraphique >kd< « mettre traitreusement en danger la vie de quelqu’un » et guèze kedä « piétiner, marcher sur ».88

|| 87 Voir Corriente 2012 : 143-144. 88 Le lien sémantique avec l’hébreu kīdōn « javelot » n’étant pas tellement invraisemblable, malgré l’avis de Leslau 1987 : 301, car l’utilisation fréquente des armes de jet a été considérée comme une stratégie inappropriée aux vrais champions.

1130 | *{KYR} *{KYR} (‫)كير‬ VA >nikayyar takyīr b+al+kīr ʕalà< « souffler (avec un soufflet) » ; VA, IQ >kīr + akyārkayyār< « souffleur ». Voir {SWQ} II. Peut-être une vieille métaphore du pehlevi kēr « pénis », car il se gonfle et se vide pendant son opération.89 *{KYS} (‫)كيس‬ VA >nikīs kist kīs kayyis + kuyyas = yatkayyas atkayyas takayyusyatakayyasu< « être éveillé ou habile ». VA >nikayyas takyīs kkīs< « astuce ». IA >kays< « habilité ». >kīs< « bourse ». IQ >kiyāsahkayyisunkayyiskayyis féminin +ahkayyiskāyis + akyās< = AŠ 47/13/3, AL quéiç + cuyíç « éveillé ; habile ». muquíç + cín « entraîneur ». < Néopersan kise « bourse ».90 *{KYF} (‫)كيف‬ I. VA >nikayyaf takyīf k< « conformer, modeler ». >yatkayyaf atkayyaf takayyuf< « être conformé ou modelé » ; MT >takayyaf< « avoir lieu ». GL >kayfa< (registre haut), VA >kayfa = kifkayf = ka/ifkayf = kīfatki/īfkaf wa+kaf< « comment exactement » ; >kaf mā< « comme, puisque » ; 157/3/2 >kaf māʕ+uh šaʕran malīḥ< « puisqu’il a une belle chevelure » ; >kayf ism+uhkyf hw ʔsm+h< « comment s’appelle-til ? » ; VA >kif mā< « quoiqu’il en soit » ; >kif+lā< « pourquoi pas ? » ; >fa+kayfa+mā< « à plus forte raison » ; GL >fa+kayfa baʕdu< « comment donc ? ». >kayfiyatun< (registre semi-correct), VA >kayfiyyah + ātkayfiyyahkīfān< « cavernes ». Variante phonétique de {KHF}, q.v. III. LZ >kayfun< (registre semi-correct) « valise de voyageur ». Variante phonétique de {KNF}, q.v. *{KYL} (‫)كيل‬ GL >akīlunikayyal makīl ktikayyal yukayyalkayyal< (impératif), AL niqueyél queyélt muquéyel + ín « mesurer » ; IQ >kayyalū fī+hā buʕdi tisʕ ašbār< « on lui trouva une mesure de neuf empans » ; AC >kuyyil fī+hā sabʕīn bāʕ< « on lui trouva une mesure de 70 brasses ». VA >yatkayyal atkayyal takayyul< « être mesuré ». IH 179 >kaylun< (registre haut), GL >kaylun +

|| 89 Cette racine étant très peu utilisée en arabe, sauf par le verbe kāra « lever la queue en marchant », une métonymie évidente des mouvements du souffleur, ce qui confirmerait cette hypothèse étymologique. 90 A travers une métonymie de « mettre dans une bourse », en montrant ainsi une habileté spéciale.

*{KYY} | 1131

akyālun< (registre haut), VA >kayl + akyālkaylṯalāṯatu akyālin< (registre haut) « trois mesures » ; >ǧinsun mina ʔl+kayl< (registre haut) « une certaine mesure » ; SH >kayl bi+l+mamsūḥ ≠ bi+l+muktāl < « mesure raclée ≠ non-raclée » ; AL quéil muçáguab « mesure juste ». SH, ZǦ et MT >kayyālmikyālun< (registre haut), VA >mikyāl + makāʔīl< « mesure ». Voir {QYS}. Probablement emprunté à l’araméen, cf. rabbinique et syriaque akkīl « mesurer », aussi attesté dans le reste du sémitique par l’hébreu kāl et hākīl, accadien kullu(m) « contenir » et guèze akälä « être égal ou assez », une variante phonétique de {KLL}, q.v. *{KYMY} (‫)كيمي‬ NQ br 1/x/5 >al+kīmyā< « alchimie ». < Grec χυμεία. *{KYY} (‫)كيي‬ BM et DS >kiyyah = kayā< « mastic ». < Syriaque kayyā < grec Χία « de Khios (féminin) ». Voir {ḪYY}.

(‫ ) ل‬Lām *{L} (‫)ل‬ I. GL >la+hu ≠ la+nā< « pour lui ≠ nous ; avoir il a, nous avons » (registre haut) ; VA >lil+ī ≠ la+nā ≠ la+kum< « à ; pour (moi ≠ nous ≠ vous) » ; IQ >l+ī ≠ l+ak ≠ l+uh / la+hu ≠ la+hā ≠ la+hum< « pour moi ≠ toi ≠lui ≠ elle ≠eux » ; AC >lu/ū ≠ la+hā ≠ l+ak< « pour lui ≠ elle ≠ toi » ; AL léye ≠ leq ≠ lu / lahú ≠ léna / line ≠ lucum ≠ lé/ihum « pour moi ≠ toi ≠ lui ≠ nous ≠ vous ≠ eux » ; GL >li+ḏalika< « c’est pourquoi » ; >wa+li+haḏā< « et pour ceci » ; VA >l+ay< « jusqu’où » ; >l+ahna< « jusqu’ici » ; >l+ahnāk< « jusqu’à là » ; >li+mā< « car, puisque » ; IQ >li+man< « à qui » ; >la+hum al+nās iswah< « les gens ont un modèle » ; >ay ḥaḏ̣ḏ̣i l+uh ʕind+ī< « quelle considération il a auprès de moi » ; >aš kān l+uh< « que s’est-il passé avec lui ? » ; >las la+hu min ʕaḏāb+ī iṯam< « il n’a pas de remords pour la souffrance qu’il me cause » ; >abn al+abraš li+ḏā ʔl+umūr< « A.A. est l’homme pour de telles occasions » ; >l+uh an yumūt< « il doit mourir » ; >kān la+hā ʔn tuzūr< « elle devait visiter » ; >kān l+ak an taḥaḏḏar+nī< « tu devais m’avoir averti »> ; PZ 186 >allaḏī l+uh lubb< « celui qui Lubb a » ; ḪA vlu 3 et ālu 1 >al+lah l+uh< « plût à Dieu de le protéger » ; āni 10 >āš l+ak fī ṣadd+ī< « quel profit tires-tu en me dédaignant ? » ; AŠ 85/0/2 >man l+ī bifāhim< « qui peut me trouver quelqu’un qui comprenne ? » ; NQ mg 15/0/2 >ṯalāṯīn yawm l+ī f+al+ṣalā< « ça fait trente jours que je prie » ; 16/x/2 >kam li+ʕayn+ī yaqṭaʕ al+layl< « depuis combien de temps mes yeux passent les nuits dans l’insomnie » ; hm 11/0/1 >l+ī taqdīr šahar mun+ḏu< « ça fait un mois depuis que … » ; CD M 6/5 >lis l+ī nankar< « je ne peux pas ignorer » ; IQ >li+yarǧaʕ< « afin de retourner » ; >li+yastaǧdī< « afin de mendier »li+yarmī+hā< « afin de la jeter ». Voir {ʔBD}, {ʔǦL}, {ʔḪR}, {ʔSL}, {ʔMD}, {ʔN}, {ʔYY} I, {BRR} II, {ṮQB}, {ǦBD/Ḏ}, {ǦRD}, {ǦMD}, {ḤBS(N)}, {ḤTT}, {ḤǦM}, {ḤṢD}, {ḤLL}, {ḤWL}, {ḤYN}, {ḪṬṬ}, {DḪL}, {DWR}, {ḎKR}, {RʔS}, {RǦʕ}, {RDD}, {RḌW}, {ZWǦ}, {ZYD}, {SFR} I, {SYB}, {ŠBH}, {ŠML}, {ṢḤB}, {ṢYḤ}, {ḌRB}, {ḌMM}, {ṬLʕ}, {ʕDL}, {FSD}, {FLQ}, {FWḤ}, {FWQ}, {QDM}, {QṢD}, {KBŠ}, {KLL} I, {LĀ}, {MĀ}, {MN}, {NḤW}, {NDB}, {NṬḤ}, {NḎ̣R}, {NWY}, {HBṬ}, {HRB}, {HNʔ}, {WǦH}, {WḤD}, {WRY} I, {WḌʕ},{WHB} et {YMN}. La préposition lv+ est pansémitique, cf. ougaritique >l(n)l+la+qad anā maḏ̣lūm< « j’ai certainement souffert de l’injustice » ; >la+qad fī amr+ak āyah< « ton cas est certes étrange » ; >la+ʔin+nī raǧulan ʕāšiq< « je suis bien sûr un homme amoureux » ; 191>/4/3 >in+nī la+nahwà< « j’aime certainement ». Voir {QD}, {QLL}, {KWD} et {LʕL}. Variante phonétique de law, q.v. sous {LW}. *{LĀ} (‫)ال‬ VA et ZǦ >lā< « ne, non » ; VA >a+lā< « vraiement » ; GL et VA >bi+lā< « sans » ; IQ >bi+lā+ši< « sans rien » ; >bi+lā šurayyab< « sans le petit verre » ; >bi+lā šī ḥāṣil< « sans aucun résultat » ; GL >lā ṯumma lā< « mille fois non » ; >wa+lāqal+l+ī lā< « il me dit non » ; >lā tuǧawwaz ʕalay+h qaṭ maḫāriq< « il n’avale jamais des couleuvres » ; >lā yafattar+nī wa+lā yahaddad+nī< « cela ne me soulage pas et ne me calme pas » ; >lā hū yaḏḏa ʕār bī+h< « ce n’est pas non plus une honte pour lui » ; IZ 15/4/2 >lā man yiḏūq al+nawm wa+lā man yiġammaḍ< « personne ne peut dormir, pas même fermer les yeux » ; NQ mg 2/0/1 >lā šarāb wa+lā malīḥ< « il y a pas de vin et pas de beaux » ; AC >lā yaḫtar< « il ne choisisse pas » ; >lā talham< « ne rappelle pas » ; >lā qīr wa+lā ʕasal< « ni de la cire, ni du miel » ; >lā ʕayš< « il n’y a pas de vie » ; >lā man yafḫar< « il n’y a personne pour se vanter » ; >aw fa+lī< « ou non » ; AL gualehád « aucun » ; le guáhid gua le áḳar « aucun des deux » ; le rajúl gue le mará « ni un homme, ni une femme » ; le li gíha gua la lóḳora « ni dans ce sens ni dans l’autre » ; le fi máudaâ gue lé fi áḳar « ni dans un lieu ni dans l’autre » ; DC 17 céum felé themén « une valeur sans prix ». VA >il+lā< « mais, hormis ». Voir {ʔḤD}, {ʔDB}, {ʔM}, {B}, {BDD}, {ṮMN} II, {ǦṮṮ}, {ḤRM}, {ḤṢW}, {ḤQR}, {ḤWL}, {ḤYṢ}, {RWḤ}, {ZW/YL}, {SLḤ}, {SWY}, {ŠKK}, {ŠYʔ}, {ṬRQ}, {ʕN}, {ĠNY}, {FTR}, {FYD}, {QRR}, {QLL}, {KWN}, {LǦM}, {MRY}, {MHL}, {NFQ}, {WʕR} et {WQT}. < Pan-sémitique lā, cf. ougaritique >llāǧ< « allache, sardinelle ronde (Sardinella aurita) ». < Roman andalou < latin (h)allec, -ēcis, cf. castillan alacha/e et catalan alatxa.3 *{LĀḎ} (‫)الذ‬ IH >al+laḏ< « soie de Chine » ; IQ >lāḏ< « sorte de tissue en soie». Peut-être < néo-persan lāž, nom d’un village de Khorasan. *{LĀZ/S} (‫)الز أو الس‬ MT >lāzuhlās< « sorte de satin ». < Néo-persan lα(l)s = lαh « soie de qualité inférieure ».4

|| 2 Aussi en guèze al+, élément négatif et alla « mais ». 3 Le mot est aussi connu en français et dans plusieurs langues de la Méditerranée, ainsi qu’en arabe marocain lāča ; voir Prémare XI : 8.

1134 | *{LʔLʔ} *{LʔLʔ} (‫)ألأل‬ GL >yaqūtun yatalālā< (registre semi-correct) « hyacinthe brillant » ; VA >yatlālà / yatlaylà atlaylà talālīyatlālā atlālā< « briller, étinceler ». GL >lūluʔun = lūlū(ʕ) = lawla/uʔun< (registre semi-correct), IQ 152/2/1 + >laʔālī< « perle(s) ». Probablement une variante phonétique de {LYL}, q.v., à travers une évolution sémantique vers la connotation de « nuit étoilée ». *{LʔM} (‫)ألم‬ VA >nilāʔam k = atlāʔam(t) talāʔ/wum maʕ< « s’accorder avec ; convenir ». >yaltaʔim altaʔam iltiʔām multaʔim< « se souder ; se refermer » ; >yastalʔim< « endosser une cuirasse ». >lāmah + āt / lām< « cuirasse ». GL >lūmun< (registre semi-correct), VA et IQ >lūm< « nature ignoble ; avarice sordide ». VA >laʔīm + īn / liʔāmla/āyim = laʔīmalyam< « ignoble ; avare ». DS >m.lāymāt< (= /mulāyimāt/) « sorte de pessaire ». Voir {QLB} I. < Sémitique de l’Ouest {lʔm} « se joindre », cf. ougaritique >limlʔm< « réaliser un accord de paix ». *{LĀM} (‫)الم‬ IQ >lāmlāmī< « rimé en /l/ ». Raccourci du cananéen *>lmd< « aiguillon » (cf. hébreu lāmēd et malmā/ēd), nom donnée par sa ressemblance graphique au hiéroglyphe en égyptien ancien >ḥq3< « houlette », d’où on tira la forme de cette lettre.5 *{LʔN} (‫)ألن‬ AL León « Léon (géographie) ». leoní + ín « de León ». Emprunt tardif au castillan.6 *{LʔNR(D)} (‫)ألنر وألنرد‬ AL Leonor « Éléonore » (nom propre féminin). Leonardo « Léonard » (nom propre masculin). Emprunts tardifs au castillan. *{LBʔ} (‫)لبء‬ I. AL libí « colostrum » ; libí al nár al bírid « herbe-au-lait (Euphorbia) ». Variante phonétique de {LBN}, q.v.7 II. IH 101 et GL >labwatun< (registre semi-correct), VA >labuʔah + āt = lab/wwah + āt Sémitique de l’Ouest {lbʔ}, cf. ougaritique >lbu< « lion » et >lbit< « lionne », sudarabique épigraphique >lbʔ< « lion(ne) », hébreu

|| 4 Cf. aussi l’arabe égyptien lāsa « foulard pour homme» et, pour le judéo-yéménite, lās « sorte de turban en soie », selon Piamenta 1990 II : 443, attribué au néo-persan, sans signaler néanmoins son évolution sémantique. 5 Voir Driver 1976 : 169. 6 Car les auteurs andalous écrivaient >lywnrw(3bw)nilabbab talbīb k< « munir d’un col ». >yatlabbab< « être muni d’un col ». >labbah + āt< « col d’un vêtement ». VA >lubb + albāb< « cœur, milieu ; noyeau ; intelligence » ; IQ >lubb< « esprit, intelligence ». IH 347 >aḫaḏa+hu bi+lubbati+hi< « il le prit tout entier ». VA >lubāb + āt< « cœur, milieu ; moêlle » ; IQ >lubāb< « essence » ; >al+kalām al+lubāb< « paroles choisies ». VA >labābah< « intelligence ». >labīb + alibbā< « intelligent » ET Abillibib « nom propre masculin ». < Pan-sémitique {lbb}, cf. ougaritique et sudarabique épigraphique >lbal+labbatu Latin lippus « chassieux ». II. AL lap nom d’unité láppa « bardane (Arctium majus) ». < Latin lappa. *{LPP(N/S)} (‫)لـپپ أو لـپپس‬ VA >lubb + āt / lababahlub(bi)lub< « loup ». VA >lubbah + āt< « louve ». IW I:131.18 >fršt+h fī lbā wāḥid< « je l’ai étendu sur un seul billon ».9 MT >lubb< (nom propre masculin) et >lubbah< (nom propre féminin), ET Lup, Abenlop, Lobón « noms propres masculins » ; AL Lópi(ç) « nom propre masculin » ; Guíd al lubb « Guadalupe » (géographie). < Latin lŭpus et lŭpa. *{LBṮ} (‫)لبث‬ GL >ʔ.lbaṯu< (registre haut), VA >nalbaṯ labaṯ labṯ lābiṯ + īn = yatlabbaṯ atlabbaṯ talabbuṯ fī< « rester, demeurer ». >yalbaṯ labaṯ lṯbi malbūṯ< « se gâter (la viande ou le poisson) ». >nilabbaṯ talbīṯ k< « laisser se gâter ». ID ṣmt 1 >llbṯ< « à toujours ».10 Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait s’être développée d’une phrase comme *lā baṯṯa « il ne se dispersa pas » ou comme *la+ baṯaʔa « certes, il s’arrêta ».

|| 8 Prononcé déjà comme >lby< en démotique « lion » et continué par le copte laba/oi « lionne », selon Gordon 1965 : 426, origine aussi du grec λέων et latin lĕo, etc., cette bête ayant aussi d’autres noms d’origine sémitique, euphémistique ou par antonomase, cf. hébreu ări = aryē, accadien nēšu(m), guèze ʕanbäsa, a. asadun, layṯun, etc. En Al-Andalus, on donnait le nom du lion, ici méconnu, au loup, ce qui explique VA « lupa » dans cette entrée. 9 Il semble s’agir d’un mot roman andalou, cf. castillan lob/ma, < latin lumbus « dos », n’appartenant donc pas ici étymologiquement à cette racine. 10 L’auteur rend ainsi l’hébreu li+ṣǝmītūt, mais il semble avoir confondu l’arabe ilà ʔl+ʔabad avec la racine {lbṯ}, à cause de leur ressemblance sémantique.

1136 | *{LBČ} *{LBČ} (‫)لبـچ‬ IH 258 >labaǧǧun< (registre semi-correct), IQ >allabaǧnalbad labadt labd lābid + īnlabad< « se taire ». VA >labbād + īn< « taciturne ». Variante phonétique de {LBṬ}, q.v. II. VA >nilabbad k< « feutrer ». >yatlabbad atlabbad talabbud mutalabbid< « être feutré ». IH 282 >labdunlabd + lubūdlibdlabad< « laine ». >libdah< « calotte de feutre ». MT >šumrāruš l.bdiyyah< « chapeaux de feutre ». IH 282 >labbādatun< (registre semi-correct) « couverture en feutre du cheval, sous la selle ». Araméen, cf. rabbinique libdā, partageant l’origine iranienne de {NMṬ}, q.v., mais influencé phonétiquement par {LBD} I, à cause d’une certaine ressemblance sémantique. *{LBR} (‫)لبر‬ I. IH 112 >labbārun< (registre semi-correct), VA >labbār + īnlabbār< « fabriquant ou marchand d’aiguilles » ; IQ >ban labbār< « nom propre masculin ». Variante phonétique avec agglutination de l’article de la racine {ʔBR}, q.v. II. AL lóbra + lobár « pagel commun (Pagellus erythrinus) ». < Latin rubra « rouge ».12 III. IH 112 >kattānun labīriyyun< (registre semi-correct) « lin d’Elvira (géographie) ». Déformation de l’attributif /ilbíri/ du nom de lieu latin hispanique Illibĕri.13 *{LBRD} (‫)لبرد‬ UT nº 2594 >l.bārdah< « auné visqueuse (Inula viscosa) ». < Roman andalou */OLIB+ÁRDA/ < latin olīva, avec un suffixe adjectival, cf. castillan et catalan olivarda. *{LBRŠ} (‫)لبرش‬ AL Lebréxa « Lebrija (géographie) ». < Latin hispanique Nebrissa. *{LBRŠK} (‫)لبرشك‬ GL >ʔinabu ʔl+labrušk< « lambrusque ». < Latin lābrusca. *{LBRK} (‫)لبرك‬ VA>labarkah + āt< « barque, bac ». < Bas-latin barca, avec agglutination de l’article roman andalou. || 11 Voir Corominas & Pascual 1980 III : 612-613, à propos des problèmes de cette étymologie. 12 A cause de la couleur caractéristique de ce poisson, dont le nom castillan breca n’est que le même mot avec le suffixe roman andalou {+ÁYK}, ayant perdu sa première syllabe, métanalysée comme un article, ce qui permet de se passer des hypothèses plus compliquées de Corominas & Pascual 1980 I : 658, latin perca et grec λάβραξ. Voir aussi {LBRN}. 13 Voir EI2 III : 1137.

*{LBS} | 1137

*{LBRL} (‫)لبرل‬ VA >librāl + labril(l)ibrīllbryllībrīllātl.brāl< « hydrocotyle (Hydrocotyle vulgaris) ». < Bas-latin labrellum, diminutif du latin lābrum. *{LBRN} (‫)لبرن‬ DS II 515 >l.byrwn< « sorte de poisson », probablement = /lubayrún/ < latin lŭpus « loup » avec deux suffixes du roman andalou, dont le deuxième est l’augmentatif {+ÓN}, cf. catalan llobarro et français loup de mer.15 Voir {LBS} II. *{LPR(Y)} (‫)لـپر أو لــپري‬ AL lapório « licorne ». RC lapury, el lapuri, el anpory « nom propre masculin, littéralement celui qui se sert d’un aiguillion ». Variante avec agglutination de l’article de {ʔPRY}, q.v. *{LBS} (‫)لبس‬ GL >albasunalbas labast labs / libās lābis + īn labbās + īn malbūs k = yatlabbas atlabbas = yaltabas altabasy≠t≠nalbas labas albas malbūstulbasu albas labs+uhnalbas labs k< « se chausser ». >nilabbas talbīs kyulabbasnilabbas al+ḥayṭ< « crépir un mur » ; >n. al+masʔalah ʕalà< « rendre une question douteuse » ; CD M 3/8 >labbasū+nī ʔl+nuḥūl< « ils m’ont habillé de pâleur » ; IQ >labbasū+nī al+ġilālah< « habillez-moi d’une tunique ». VA >nilābas mulābasah k< « avoir des affaires avec quelqu’un ». >nulbis albast ilbās mulbis mulbas< « rendre douteux ou ambigu » ; IQ >al+riyāḍ ulbis ġilālah< « le jardin a été habillé d’une tunique ». VA >yatlabbas atlabbas (ʕalà)< « être crépi ; devenir douteux ou ambigu » ; IQ >altabasat b+al+šaqīq< « elle s’habilla en drap ». VA >labs< « ambigüité, confusion ; doute » ; IQ >ʕādah bi+labs+uh muḥawwal< « l’habitude de le porter à l’envers ». AC >labsah< « manière de se vêtir, mise ». GL >libāsun< (registre haut), VA >libās = malbas + malābislibās = malābismalbasmalbūslābis ḫuldī< « habillé en taffetas ». >labbās< « somptueux en habits ». TH 124.10 >talbīs< « addition de farine à la pâte du papier afin de le blanchir ». 43.16 >mulabbas< « pain de farine inférieure qu’on recouvre avec une surface de meilleure qualité ». AL mulébeç (a.) çapát « qui porte des souliers » ; m. al calçát « qui porte des bas » ; m. al cuffíç « qui porte des gants » ; m. a cicán « qui porte des guêtres ». Voir {ʔLTMQ}, {PRĠ(TYR)}, {PṬN} I, {ČPN}, {ǦYR}, {ŠRQ} II et {ṬMR}. < Pan-sémitique {lbš}, cf. ougaritique >lbšlbs1labsān< « radis sauvage (Raphanus raphanistrum) ». Voir {ʔḪŠN}. < Grec λα(μ)ψάνη. *{LBṢ} (‫)لبص‬ UT nº 2599 >labbāṣah< « variétés d’oseille (Rumex crispus ou pulcher) ». < Latin lăpăthĭum < grec λάπαθον. *{LBṬ} (‫)لبط‬ DS >talabbaṭ< « boiter en marchant ».17 < Sémitique de l’Ouest {lbṭ}, cf. arabe labaṭa « jeter par terre », hébreu nilbāṭ « être abattu », syriaque labbeṭ « inciter » et guèze läbäd/ṭä « recouvrir », avec plusieurs évolutions sémantiques ; cf. {LBD} I. *{LPṬ} (‫)لـپط‬ AL lapát + lapápit « prêtre, abbé ». < Latin abbas, -ātis < grec ἀββᾶ < araméen abbā « father », avec agglutination de l’article. *{LBṬ(YR)} (‫)لبط أو لبطير‬ IQ >labṭah< « pain levé ». ZǦ >labṭayrāt< « vendeuses de levain ». < Bas-latin levita < latin lĕvāta « haussée », dans le deuxième cas avec le suffixe instrumental roman andalou {+ÁYR}. *{LBQ} (‫)لبق‬ VA >labāqah< « élégance ». >labiq + īn< « élégant ». HC 78 >lbq< « sorte de pain ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, il semble s’agir d’une contraction de la négation pan-sémitique lā avec {ʔBQ}, q.v. ; cf. aussi {LWQ} I. *{L/NBL} (‫)لبل‬ DS >šāḏāniqāt labliyyahlabbāllah< « aparine (Galium aparine) ». < Latin lappa, avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÉḺA}, cf. {LPP} II.

|| 16 Il faut corriger la graphie de DS II : 520 >lubaysytʕwǧ< par >ytʕrǧ< dans cette entrée, où >tlbṭ< serait une variante phonétique de *tlbṯ, avec un phénomène décrit chez Corriente 1977 : 44, n. 55. 18 Cette attribution était acceptée par les Andalous, mais elle n’était qu’une fausse étymologie et déformation de */ibírni/ « irlandais » (voir {BRN} III).

*{LBW} | 1139

*{LBLB} (‫)لبلب‬ IH 135 >al+lablābulablāb (al+ġanam)lablāb aḥraš / maǧūsī< « liseron de Provence (Convolvulus althaeoides) » ;19 DS >lablāb< « graine de l’indigotier » ; LO Leplip = Liblib, Ableb/p « sobriquet de quelqu’un ». < Arabe ḥilablāb, dérivé de {ḤLB}, q.v. *{LBN} (‫)لبن‬ I. AL nilebbén lebbént mulébben + ín « se remplir de lait ». GL >labanun< (registre haut), VA >laban + albān / lubūnlabanlaba/ānlaban ḥalīb< « lait (frais) » ; SH >laban al+tīn< « sève du figuier » ; UT nº 2615 >l. al+ḥimārah< « euphorbe des vignes (Euphorbia peplis) » ; DS >l. al+sawdāʔ< « gomme-euphorbe ». VA >libān< « gorge ». IH 195 >lawbānun< (registre semi-correct), GL >lu/ibānun< (registre haut et registre semi-correct), VA >lawbān = lūbānlawbān< « encens » ; GL >šaǧarat ʔl+lubān< « arbre à l’encens (Boswellia carterii) » ; AL laubín dacár « encens mâle » ; luéiben + ít « encens obtenu par ponction ». IH 340 >šātun labūnun< (registre haut) « brebis laitière ». ZǦ >lubaynah< « petite vache laitière ». NQ bn 2/x/5 >labbān< « marchand de lait ; laitier ». DS >lubnà (al+ruhbān / misk / ʕanbar)< « storax ». VA >talbīnah + talābīntalbīnahtalbīnah + talābīn (allawz)< « bouillie aux amandes » ; FḪ >t. li+l+ṯiyāb< « amidon ». Voir {ḤBS(N)}, {ḤǦR}, {ḤQQ} II, {RWB}, {ŠRB} et {ʕSL}. < Sémitique de l’Ouest {lbn}, cf. hébreu lābān et phénicien >lbn< « blanc ».20 II. VA >labin nom d’unité +ahlabnatu ʔl+qamīṣila/ibnah + liban< « col d’une chemise ». DS >malban + malābin< « bâti d’une porte ».21 < Araméen, cf. rabbinique lǝbīntā et syriaque lǝbettā < accadien libittu(m). *{LBNṬS} (‫)لبنطس‬ UT nº 2639 et TD >lībānūṭus< « cachryde (Cachrys libanotis) ». < Grec λιβανωτίς. *{LBW} Voir {LBʔ}.

|| 19 Voir BCT 2010 : 541-542, à propos d’autres variétés et identifications. 20 On peut se demander si le mot « encens » (cf. hébreu lǝbū/ōnāh, araméen rabbinique et syriaque lǝbūntā, accadien labanātu = lubunītu) appartient à cette racine, à cause d’une métonymie, selon BDB 526, car l’arabe lubnà et le sudarabique épigraphique >lbny< semblent suggérer une origine non-sémitique et plus orientale, comme le sanscrit lepana « encens, oliban ; onguent », dérivé du verbe lip « oindre ». 21 Cf. l’hébreu malbēn « quadrangle », en principe, « moule des briques ». DS II : 514 explique la métonymie de libnah qui a donné les acceptions de « couronnement d’un édifice ; pièce complétant un vêtement ».

1140 | *{LBY} *{LBY} (‫)لبي‬ I. AŠ 6/4/2 >labbayt+uh labbā+nī< « répondre à celui qui appelle » ; NQ 3/2/2 >labbay+ka< (registre haut) « me voilà ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe très peu utilisée, sauf dans le mot cultuel labbay+ka, pour lequel les lexicographes natifs ont eu de la peine à trouver une explication, pourrait avoir été déformé et emprunté au sudarabique épigraphique, d’une forme proche du guèze labbawku « j’ai compris », sémantiquement semblable à l’arabe al+samʕa wa+l+ṭāʕah « nous vous obéirons ».22 II. IH 131 >lūbyahlubyah + ātlūbiyālabbay + āt< « lévrier ; terrain abondant en lièvres ».23 < Latin lĕpŏrārĭus, avec haplologie du /r/. *{LTT} (‫)لتت‬ VA >nulutt latatt latt maltūt k< « broyer, écraser » ; ZǦ >ballatt< « en écrasant ».24 < Sémitique de l’Ouest {ltt}, cf. araméen rabbinique lǝtat « agiter » et d’autres extensions d’un élément bi-consonantique {lt}, comme le syriaque lǝtak « souiller » et le guèze lätämä « broyer », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{LTR} (‫)لتر‬ VA >lutayrah< « araignée ». Variante phonétique de {RTL/R}, q.v. *{LTRD/Ḏ} (‫)لترد أو لترذ‬ SG >ltryḏh = ltrāduh = lṭrādh< « euphorbe pityuse (Euphorbia pithyusa) ». < Latin lāthўris, -ўdis. *{LTN} (‫)لتن‬ FḪ >taltīn< « sorte de vermicelle aux légumes ».25 *{LṮṮ} (‫)لثث‬ FḪ >laṯṯa< « paner avec de la farine ». IH 210 >laṯṯatun + ātunlaṯṯah + āt< « gencive ». Extension minimale d’un élément bi-consonantique pan-sémitique {lṯ} (sémantiquement très proche de {ltt}, q.v., et avec plusieurs extensions,

|| 22 Une autre possibilité serait une contraction d’une phrase arabe *(aḫḍaʕu) ilà abbay+ka « je me soumets à tes deux intentions (bonne ou mauvaise, c’est-à-dire, à ta discrétion) ». 23 Il faut corriger DS II : 515, car il ne s’agit pas d’une équivalence exacte de l’entrée « lepus », mais d’un adjectif dérivé, comme il arrive souvent dans cet ouvrage. Voir, à propos de la chute du /r/ final, caractéristique de quelques dialectes du catalan, Corriente 1992 : 130, n. 9. 24 Il semble mieux lire ainsi ZǦ nº 702, où la graphie avec un >ṯ< ne serait qu’une erreur assez fréquente dans les manuscrits. 25 Voir Marín 2007 : 137, n. 95, à propos de ce mot énigmatique avec une graphie alternative >ṯālṯīnlaṯātuʔl+familuǧī luǧiyat li< « avoir besoin de ». GL >alǧī / alǧiyu yalǧī yulǧā< (registre semi-correct) « forcer » ; IQ >alǧā+nī naškū< « il me força à me plaindre » ; VA >nalǧī alǧayt ilǧā mulǧī mulǧā k< « accueillir, donner refuge ». >naltaǧī altaǧayt iltiǧā multaǧī liyaltaǧī lilā taltaǧī li+ǧār+ak< « ne recours pas à ton voisin ». ZǦ >laǧiyyahlaǧiyā = laǧiya(t)< « affront, offense » ; AL legía + ít « besoin ; malheur ». GL >malǧaʔun< (registre haut), VA >malǧaʔ = laǧiyyah + āt< « refuge ». AL mulgí/é + ín « nécessité, indigent » ; BD 25v >al+mulǧīyina bā+mā anta< « ceux qui ont tes mêmes besoins » ; 23v >al+mulǧīyina bā mānfaʕatu rūḥi+him< « ceux qui ont des besoins spirituels ». Variante phonétique du sémitique du Sud {wlǧ}, q.v. *{LǦǦ} (‫)لجج‬ VA >nilaǧǧ laǧaǧt laǧa/āǧ fī = nilāǧaǧ lāǧaǧt li / mulāǧaǧah k fī / ʕalà = natlāǧaǧ atlāǧaǧ talāǧuǧ maʕ< « insister, persévérer ; importuner » ; IQ >laǧǧa fī haǧr+ī< « il s’obstina à me quitter ». GL >l.ǧǧun< « pleine mer » ; IZ >f+al+luǧǧi baḥḥarū< « ils prirent le large ». VA >liǧǧahlaǧāǧ< « obstination, insistence ». VA >luǧǧah + āt / luǧaǧ< « pleine mer ». >laǧūǧ + īnlaǧūǧ< « entêté, obstiné ». IH 333 >masǧidu ʔl+liǧāǧatimasǧid ʔl+laǧāǧah< « mosquée où les prières insistantes sont exaucées ». Voir {QṢD}. D’origine onomatopéique, tout comme l’arabe laǧlaǧa « balbutier » et le guèze lägägä « baver », avec des évolutions sémantiques. *{LČČ} (‫)لـچڇ‬ I. AL nilachách lacháxt talachúch « (en)lacer ». VA >laǧǧ + luǧūǧyuluǧǧlāǧūrun< (registre semi-correct), LZ >lāǧūrlaǧūr nom d’unité +ah + laǧāwirl(wǧ)rnh< « lucarne ». < Latin lŭcerna. *{LČLČ} (‫)لـچلـڇ‬ VA >nilaǧlaǧ laǧlaǧt laǧlaǧah< « faire briller ». >yatlaǧlaǧ atlaǧlaǧ< « briller ». Forme {1212} de {LČČ} II, q.v. *{LǦM} (‫)لجم‬ IH 216 >malǧūmun< (registre semi-correct), GL >alǧimu< (registre semi-correct), VA >nalǧam = nulǧim alǧamt ilǧām mulǧim mulǧam / malǧūm kyaltaǧam altaǧamt iltiǧām multaǧim bi< « être bridé ». GL >liǧāmun< (registre haut), VA >liǧām + alǧumliǧāmalǧumun< (registre semi-correct), MT + >alǧūmbi+lā liǧāmlaǧǧām + īnlaǧǧāmīn< « fabriquant ou vendeur des brides ». Voir {ḤSK}, {ʕQD}, {MNʕ} et {NŠR} I. < Néo-persan legαm. *{LǦN} (‫)لجن‬ I. VA >luǧayn< « argent ». Mot du langage poétique, sans explication convaincante chez les lexicographes natifs et sans rapport sémantique avec la racine arabe {lǧn} ; peut-être un emprunt très corrompu du grec ἄργυρος, probablement à travers de l’araméen, cf. syriaque argūrā « argent » et rabbinique kǝrīsō argīrā « impôt sur les métaux précieux ». II. VA >nilaǧǧan talǧīn k< « faire une tranchée pour l’écoulement de la pluie ». >yatlaǧǧan< « être muni de ces tranchées ». >laǧnah + āt / liǧanzaytūn laǧīn< « variété d’olives » (cf. castillan lechín). Probablement < latin hispanique (L)astigi « Écija (géographie) ».29 || 27 Ce mot a survécu dans l’arabe marocain ntayra « créneau de canon », selon Mercier 1951 : 155, bien qu’ignoré par Prémare. Il faut biffer l’étymologie de DS II : 525 (< latin lŭcerna), trompé par le castillan lumbrera « lucarne » chez AL, ce qui ne convient pas à la phonétique ni à la sémantique, puisque le but principal de ces ouvertures n’était pas de donner la lumière, mais de tirer à couvert. 28 Voir Corriente 1989a : 271, à propos de cette étymologie. 29 Hypothèse avancée par Corominas & Pascual 1980 III : 616, avec des réserves, à cause du traitement différent du nom de lieu, mais maintenant on connaît des cas plus anciens du phénomène /st/

*{LḤF} | 1143

*{LǦW} Voir {ḤŠŠ} I. *{LḤḤ} (‫)لحح‬ GL >aliḥḥu muliḥḥun< (registre semi-correct), VA >nilaḥḥ laḥaḥt laḥaḥ / liḥḥah = nuliḥḥ al(ḥ)aḥt = liḥt ilḥāḥ = ilāḥah muliḥḥ + īn ʕalànilīḥ ilḥāḥ ʕalay+h< « insister ; importuner » ; >akṯar mulīḥ< « plus importun ». IH 283 et LZ >ʔbnu ʕamm+ī laḥan< « mon cousin paternel ». Extension minimale d’un élément bi-consonantique du sémitique de l’Ouest {lḥ} « s’adhérer », cf. hébreu laḥ « frais », araméen rabbinique lēḥāh « humidité » et guèze läḥḥa « être humide », avec une évolution sémantique qu’on ne retrouve pas dans d’autres extensions comme {LḤF} II, {LḤQ}, {LḤM}, etc. *{LḤD} (‫)لحد‬ GL >ʔ.lḥādun< (registre haut), VA >yulḥid alḥad ilḥād = iltiḥād mulḥid + īn< « devenir hérétique ». >laḥd + luḥūdlaḥdnalḥas laḥast laḥs< « lécher ». < Pan-sémitique {lḥš}, cf. guèze läḥasä et accadien lâšu et d’autres extensions de l’élément bi-consonantique {lš}, comme l’hébreu lāḥak, araméen rabbinique et syriaque lǝḥak, alors que l’hébreu lāḥaš « murmurer » a subi une évolution sémantique. *{LḤḎ̣} (‫)لحظ‬ VA >nalḥaḏ̣ laḥaḏ̣t laḥḏ̣ lāḥiḏ̣ laḥḥāḏ̣ malḥūḏ̣ k< « regarder ; considérer ». IQ >laḥḏ̣an raqīʕ< « un regard dévergondé » ; 191/2/3 >l. turkī< « un regard turque, c’est-à-dire des beaux yeux orientaux » ; 191/4/1 >liḥāḏ̣i ʕīn< « yeux de houris ». GL >laḥḏ̣atun< (registre haut), VA et IZ >laḥḏ̣ah + āt< « instant, moment ». < Pan-sémitique {lḥḏ̣}, à plusieurs evolutions sémantiques. Cf. hébreu lāḥaṣ « opprimer ; comprimer », guèze läḥaṣä « écorcer » et accadien lâṣu « se moquer ».31 *{LḤF} (‫)لحف‬ I. VA >nilaḥḥaf talḥīf k< « vêtir d’une milḥafah ». >yaltaḥaf altaḥaf iltiḥāf multaḥifnaltaḥaf altaḥaf< « se couvrir avec une m. ». IH 283 >liḥāfun< (registre haut), VA et MT >liḥāf + alḥufliḥāf /č/ dans les registres plus bas (voir Corriente 2013c : 41), ce qui conviendrait pour un produit agricole. Il y a eu deux villes à la Bétique du nom Lastigi et une appelée Astigi, d’où la forme moderne Écija, à travers l’arabe andalou ássiǧa, étant donné que les noms géographiques sont souvent plus conservateurs dans leur évolution phonétique. 30 Cf. aussi le guèze läḥadi « qui prophétise ; sorcier » et lǝḥd « bâti en pierre », confirmant le succès de cette racine innovée dans le sémitique du Sud. 31 Mais von Soden 1985 I : 539 considérait ce mot comme un emprunt au cananéen.

1144 | *{LḤQ}

ture de lit ». IH 127 et 238 >malḥafatun< (registre semi-correct), GL >malḥafatun + malāḥif = liḥāfun< (registre semi-correct), diminutif >lūḥayafmalḥafah + malāḥifmalāḥif< « sorte de grand voile ou manteau en coton » ; MT >malḥafa(t al+ruqād) + malāḥif< « chemise de nuit ». < Pan-sémitique {lḥp} « envelopper », cf. guèze tälǝfḥä « être gêné ou soucieux » et probablement accadien lipû(m) « graisse du corps », avec plusieurs évolutions sémantiques. II. VA >yulḥif alḥaf ilḥāf mulḥif ʕalà< « insister ». Extension de {LḤḤ}, q.v., probablement avec agglutination de la préposition fī. *{LḤQ} (‫)لحق‬ GL >ʔ.lḥaqu< (registre haut), VA >nalḥiq laḥaqt laḥq / luḥūq lāḥiq malḥūq k = nalḥiq alḥaqt ilḥāq kyalḥaq+uh lam nalḥaq+uh laḥaq(t+ak) malḥūqyulḥaq laḥaq luḥiqlaw laḥaq qays< « s’il aurait vécu à l’époque de Q. » ; MT >ǧamīʕ mā yalḥaq wa+yaǧib l+uh< « tout ce qu’il a obtenu et lui appartient ». VA >nilaḥḥaq talḥīq k< « faire atteindre, procurer ». >yaltaḥaq altaḥaq iltiḥāq< « être atteint » ; VC 54/9 >altaḥaqat al+dabbah fī yaday+hā< « les pieds de devant de la bête ont été heurtés par ceux de derrière ». MT >laḥaq = ilḥāq = mulḥaq< « addition textuelle ». DS >lawāḥiq< « drageons ». Métathèse du pan-sémitique >lqḥyalḥum laḥum laḥm laḥim + īn< « être gras ». >nilaḥḥam talḥīm k< « rendre gras ». >yatlaḥḥam atlaḥḥam talaḥḥum bi< « devenir gras » ; AL natlahám atlahámt = iltihá, multahím + ín « se couvrir de chair » ; altahámat al quelíme « le Verbe s’incarna » ; GL >iltiḥāmal+iltiḥāmutatlaḥama< (registre semi-correct) « s’incarner » ; 13v >atlaḥama hu fī+l bāṭnu al+muqaddasu mita mawlati+nā< « il s’incarna dans le ventre bénit de Notre Dame ». GL >laḥmun< (registre haut), diminutif nom d’unité IH 269 >luḥaymatun< (registre haut), VA >laḥ(a)m + luḥūm / luḥmānlaḥamlaḥmiḥtirām al+laḥm< « Carême » ; >laḥm mulḥimlaḥm aḥmar< « viande maigre ». VA >laḥmī + īnlaḥmiyyahlaḥmiyah< « chair, pulpe ». VA >luḥmah + luḥam< « trame d’un tissu ». >laḥīm + īn< « charnu ; pulpeux ». DS >liḥām al+ṣāġah / al+ḏahab< « chrysocolle » ; TD 322 >liḥām al+ruḫām< « cément ». GL >malḥamatun< (registre haut), VA >malḥamah + malāḥim< « bataille » ; AŠ 51/6/5 >malāḥim< « épopées populaires ».32 TH 114.8 >mlḥm< « lar-

|| 32 Ou plutôt une hyper-correction au lieu de >malāḥinmalḥūn< « poème en dialecte », à cause de la fréquence du phénomène /m/ > /n/ en position finale ; voir Corriente 1977 : 36.

*{LḪTYRWL} | 1145

geur standard du tissue ». GL >mulḥāmun = mulḥam< (registre semi-correct), VA >mulḥam + malāḥim< « sorte de chemise ». Voir {ʔḪḎ}, {ʔKL}, {BḌʕ}, {BYN}, {ḤRM}, {ḤYW}, {ḪǦL}, {RĠM}, {ZḤM}, {SRB}, {ŠQR}, {ŠNN} II, {ṬRF} II, {ṬYB}, {ʕRQ}, {QṬʕ}, {QLʕ}, {KBŠ}, {NŠB}, {HRʔ}, {HWY} et {WQʕ}. < Pan-sémitique {lḥm}, cf. ougaritique >lḥm< et accadien lêmu(m) « manger », hébreu leḥem, araméen rabbinique et syriaque laḥmā « pain, nourriture » et guèze lǝḥmä « être souple », avec plusieurs évolutions sémantiques.33 *{LḤN} (‫)لحن‬ VA >nalḥan laḥant laḥn lāḥin laḥḥān malḥūn fī< « parler incorrectement arabe ». >nilaḥḥan talḥīn k< « considérer son arabe comme incorrect ». >n. al+šiʕr< « mettre la poésie en musique ». >yatlaḥḥan atlaḥḥan talaḥḥun< « être mis en musique ». >laḥ(a)n + alḥān< « mélodie, chanson ». AL lahháni + ín « grammairien ignorant ».34 Extension, peut-être avec la nunation, d’un élément bi-consonantique du sémitique de l’Ouest {lḥ} « s’adhérer » (voir {LḤḤ}), puisque la connotation primitive de cette racine arabe est « prendre en affection ».35 *{LḤW} (‫)لحو‬ VA >naltaḥī altaḥayt iltiḥā multaḥīaltaḥaynalaḥyatun< (registre semi-correct), GL >liḥyatun< (registre haut), VA >liḥyah + liḥànlaḥyahlaḥyā(t) = laḥyah + liḥāliḥyat al+tays< « champignon de Malte (Cynomorium coccineum) » ; nº 2726 >l. al+ḥimār< « sagine subulée (Sagina subulata) » ; nº 2661 >l. al+ǧamall. amusūnliḥā al+ġūl< « (faux) capillaire (Asplenium trichomanes) » .36 VA >laḥyānī + īn = multaḥī + īnlaḥyānīliḥyānī< « plante nonidentifiée » ; VA >ġayri multaḥī< « imberbe ». Voir {BḪR}, {ḤZZ}, {QRṬ} I, {QWD} I,{KŠF}, {NBT} et {NṢL}. < Pan-sémitique {lḥw}, cf. hébreu lǝḥī, araméen rabbinique lōḥā et accadien laḫû « mâchoire ». *{LḪTYRWL} (‫)لختيرول‬ UT nºs. 2667, 3575 et 5126 >laḫtayrūlah = lḫtyrwālh< « gaillet (Galium verum) » ou « euphorbe des vignes (Euphorbia peplis) ». < Latin lactārĭa (herba), avec le

|| 33 Il n’y a pas deux racine sémitiques {lḥm}, malgré BDB 535-536, car les connotations de « contact (et lutte) » dérivent d’une métonymie de la cicatrisation de la chair et, dans le cas du guèze läḥamä « être fort », d’une autre métonymie où la chair est conçue comme une chose importante, en comparaison avec la peau ; cf. l’arabe ʕaḏ̣īmun « grand ; important », tiré de ʕaḏ̣mun « os ». 34 Ainsi rendu par cet auteur, mais le sens semble être plutôt « ignorant de la grammaire ». 35 Ceux qui parlaient l’arabe pur auraient ainsi raillé les bédouins qui, à cause de leurs rapports avec les populations bilingues du Nord ou du Sud, commençaient à commettre les mêmes fautes de langage. Parler avec affectation, même avec quelques fautes de langage et une intonation musicale, pouvait être parfois mignon ; voir Corriente 1975 : 57-60, à propos des connotations de laḥn. 36 Voir BCT 2010 : 551, à propos d’autres identifications et variétés.

1146 | *{LḪT(Y)N}

suffixe diminutif roman andalou {+ÓLA} avec ou sans diphtongaison ; cf. catalan lleterola. *{LḪT(Y)N} (‫)لختين‬ VA >laḥtiyyīnlaḫtīn< « suc laiteux qui découle de l’écorce du figuier ». < Bas-latin lactigin(em). *{LḪḪ} (‫)لخخ‬ VA >multaḥḫ< « ivre ». Voir {LḤḤ} et {LḪLḪ}. < Sémitique de l’Ouest {lḥḥ}, cf. hébreu laḥ « frais ; humide », araméen rabbinique laḥlaḥ et guèze läḥḥa = laḥlǝḥa « mouiller ». *{LḪ/ĠŠ} (‫)لخش أو لغش‬ VA >laġšiyyah + āt(l)aġšiyyahnalḫaṣ laḫaṣt laḫṣ = nilaḫḫaṣ talḫīṣ mulaḫḫiṣulaḫḫiṣu< (registre haut) « résumer, abréger ». >yatlaḫḫaṣ atlaḫḫaṣ< « être résumé ou abrégé ». >talḫīṣ + talāḫīṣ< « billet de reconnaissance d’une dette ». < Sémitique de l’Ouest {lḫṣ}, cf. hébreu lāḥaṣ « opprimer ; comprimer », araméen rabbinique ḥălaṣ « ceindre » et syriaque ḥǝlaṣ « se ceindre », avec une métathèse. *{LḪṬČ} (‫)لخطچ‬ DS et ID ywn 1 >lḫṭǧ< « boue ». FḪ >laḫṭi/īǧ< « sorte de bouillie ». Probablement < latin lactĕus « de lait », avec un suffixe péjoratif roman andalou. *{LḪLḪ} (‫)لخلخ‬ DS et FḪ >laḥlaḫah + laḫāliḫ< « sorte de parfum ». Forme doublé de {LḪḪ}, q.v. *{LḪM} (‫)لخم‬ IH 375 >laḫamiyyun< (registre semi-correct) « membre de la tribu de Laḫm ». < Arabe laḫm « couper », extension d’un élément bi-consonantique {lḫ}, à connotation de puissance, caractéristiques des noms préislamiques des hommes et des tribus. *{LḪN} (‫)لخن‬ VA >nilaḥḫan talḫīn k< « voler ». >yatlaḫḫan atlaḫḫan talaḫḫun< « être volé ». >luḫnah + āt< « vol ». Métonymie de l’arabe laḫan « puanteur attribuée aux nègres » qui, selon les proverbes arabes, seraient des voleurs innés.38 *{LḪNS} (‫)لخنس‬ UT n1 2687 >luḫnīs alʔiklīliyyah< « coquelourde (Lychnis coronaria) » ; nº 2688 >l. aġriyā< « nielle des blès (Agrostemma githago) ». < Grec λυχνίς.

|| 37 La variante sans /l/ initial, métanalysé comme l’article, se trouve dans IW I : 667.12. 38 Voir Corriente 2008a : 40, s.v. aguineu.

*{LḎḎ} | 1147

*{LDD} (‫)لدد‬ MT >laddada fī< « insister ». AC >lad< « insistance ». VA >ladd< « avocat, défenseur ». >ladad< « différend ». IH 190 >raǧulun muliddun< (registre semi-correct) « homme qui refuse à quelqu’un son dû ». Variante phonétique fautive de {lṭṭ}, extension minimale d’un élément bi-consonantique qu’on retrouve dans {LṬS} I, {LṬM}, etc. *{LDĠ} (‫)لدغ‬ IH 301 >ladaġat+hu< (registre semi-correct), VA >yaldaġ ladaġ ladġ lādiġ maldūġ kladaġat+uh< « piquer ». VA >yaltadaġ altadaġ iltidāġ< « être piqué ». GL >ladġatun< (registre haut) « propos mordant » ; AC >ladġa(t)< « piqûre ». GL >lādiġun< « médisant ». IW II : 672.21 et 673.1 >taldīġ< « ponction ». Peut-être une variante phonétique de {LḎʕ}, q.v. *{LDN} (‫)لدن‬ VA >ladn< « tendre ; souple ». Probablement une évolution sémantique de {LDN/Y}, q.v. *{LD/ḎN} (‫)لدن أو لذن‬ VA et UT nº 5038 >lāḏanlādanldnladà< « chez, auprès ». AŠ 75/1/5 >min ladun+hu< « de sa part ». Contraction d’une phrase arabe li+yaday(n) « proche des mains de ». *{LḎḎ} (‫)لذذ‬ GL >a.lḏḏu< (registre haut), VA >nilaḏḏ laḏt = n≠yatlaḏḏaḏ atlaḏḏaḏ(t) talaḏḏuḏ mutalaḏḏiḏ bi = naltaḏḏ altaḏ(aḏ)t iltiḏāḏ multaḏḏ + īn bi = nastalaḏḏ astal(ḏ)aḏt istilḏāḏ mustaliḏḏ binastalaḏḏlaḏ ʕalay+ya an nuqūl< « je trouve plaisir à dire ». VA >nilaḏḏaḏ klaḏḏatun< (registre haut), VA et IQ >laḏḏah + ātlaḏāḏah + āt< « saveur, succulence ». >laḏīḏ + liḏāḏlaḏīḏmultaḏīna bi+l+ʔaḏān< (registre semicorrect) « ceux qui trouvent un plaisir auditif ». Voir {FWZ}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait s’être développée de la contraction de la phrase arabe lā ʔaḏà « sans aucun dommage ».

|| 39 Le syriaque lādān(ā) pourrait dériver du grec λάδανον, d’où aussi le latin lādănum, parfois déformé en bas-latin comme laudanum. Mais pour l’arabe une dérivation du sudarabique épigraphique est plus vraisemblable, surtout en considérant les voies d’importation de ce produit oriental et les vieux mots hébreu lōṭ, araméen rabbinique lǝṭōm, assez proche de l’arabe laṭīm et de l’accadien lad(in)nu. Quant au syriaque lādānūn et à la deuxième variante chez AL, leurs origines occidentales sont évidentes.

1148 | *{LḎʕ} *{LḎʕ} (‫)لذع‬ VA >nilawḏaʕ lawḏaʕah k = natlawḏaʕ atlawaʕt maʕ< « échanger des propos mordants ». >lawḏaʕī + īn< « mordant dans ses propos ». GL >lawḏaʕah< « remarque mordante ». L’étrange ressemblance phonétique et sémantique des trois racine arabe {LDĠ}, {LḎʕ} et {LSʕ}, q.v., suggère une hypothèse euphémistique, notamment, la contraction d’une phrase arabe comme lā ʔaḏà ʕalay+h « il n’a pas de mal ».40 *{(L)(Ḏ)Y} (‫)لذي أو ذي‬ IH 162 >aḏḏīallaḏī = aḏḏī = addīall(aḏ)ī< « celui qui », IQ >anā ʔllaḏī qad rayt< « quelqu’un comme moi, qui a vu… » ; AA 1 >al+riǧāl allaḏī ḥamalū al+qamḥ< « les hommes qui ont porté le blé » ; NQ db 2/6/3 >addī l+ak< « ce qui est à toi » ; MV 136 >ynyr ʔly mn ʕām ḫmsh w+tsʕh māyh< « janvier de lʔan 905 » ; DM 1R >alla+yiṣūm … l+ala+yiṣūm< « celui qui jeûne … à celui qui jeûne ». GL >ʔl.ḏy bi+hi< « avec lequel » ; >ʔ.llawātī< « celles qui ». Voir {BḎL}, {ḤKY}, {DRK}, {DNW}, {ḎĀ}, {SNBL}, {ṢRʕ}, {K} et {WǦB}. Le pronom relatif arabe est une combinaison de l’article, lui-même un élément démonstratif, avec la particle déictique proto-sémitique *+lv+42 et le démonstratif sémitique de l’Ouest *ḏv, cf. ougaritique >dḏn< et guèze zǝ. *{LRD} (‫)لرد‬ AL Lérida « Lérida (géographie) ». leridí+ín « de Lérida ». < Latin hispanique Ilerda. *{LRNǦ} Voir {NRNǦ}. *{ḺRNT} (‫)لرنت‬ AL Llorénte « Llorente (nom propre). Emprunt tardif au castillan ou au catalan. *{LZǦ} (‫)لزج‬ VA >nilazzaǧ talzīǧ k< « coller, attacher ». >yatlazzaǧ atlazzaǧ bi< « être collé ou attaché ». >laziǧ féminin +ah< « visqueux ». >luzūǧah< « viscosité ». Extension de {LZZ}, q.v. ; cf. aussi {LṢQ} et {SLQ} III. *{LZZ} (‫)لزز‬ VA >nilazzaz talzīz k< « affermir avec un coin ». >yatlazzaz atlazzaz talazzuz< « être affermi avec un coin » ; DS >talazzaza< « devenir dense ». VA >lizāz +āt / lazāʔizlizīz « piqué par un serpent », baṣīr « qui voit bien » > « aveugle », etc. 41 Les variantes avec /d/ au lieu de /ḏ/ ne sont que des cas de prononciation dialectale signalés dans Corriente 1977 : 44-45. 42 Cf. l’arabe ulāʔi, l’hébreu et l’araméen rabbinique elle, le syriaque hālen, le sudarabique épigraphique >ʔln ≠ ʕltlizāq al+ḥaǧar< « lithocolle » ; >l. / lazzāq al+ḏahab< « chrysocolle ». >lāziqa< « à côté de ». IH 214 >ḫirqatun malzūqatun< (registre semi-correct) « rapiècement ». Variante phonétique de {LZǦ}, q.v. *{LZM} (‫)لزم‬ VA >yalzam lazam luzūm lāzim + īn / lawāzim (min)< « être nécessaire ; s’en suivre » ; >nalzam lazamt luzūm lāzim al+firāš = n≠yaltazam altazam(t) al+firāšmultazimat al+firāš< « garder le lit » ; IQ >ka+mā yalzam< « comme il faut » ; >yalzam an taktanī< « tu dois être appelé » ; >alaymān talzam+nī< « je suis lié par mes serments » ; >yalzam+nī fawq allaḏī naḥtamal< « on me taxe plus que je ne peux payer » ; >lāzim yadḫul< « il faut qu’il entre » ; NQ br 2/0/2 >hammi lis yalzam< « un souci superflu » ; AŠ 2/2/3 >fa+ʔalzam< « assume ceci donc » ; 96/3/3 >ʕalà mā yalzam< « comme il faut » ; GL >yalzamu< (registre semi-correct), VA >yalzam lazam lazm lāzim lazzām malzūm kyalzam lā talzam+uh lazamat+uh alzamyalzam fī šuffatay+ya< « il mord mes lèvres ». VA >nilazzam k = nulzim alzamt ilzām mulzim mulzam k< « forcer, obliger » ; AL nilezzém / nilazém lezzémt / lazémt « imposer un tribut ou une amende ». ID nšq 3 >ytlāzmūn ʔmr+k< « ils se soumettront à tes ordres ». GL >altazimu< (registre haut), IQ >multazamn≠yaltazam altazam(t) iltizām k / li< « être mordu ; être forcé » >al+duḫān iḏ altazam ḥayṭan abyaḍ< « lorsque la fumée s’attache à un mur blanc », AC >f+altazam+hu< « assume cela donc » ; >fa+yaltazim+hu< (registre haut) « qu’il assume donc cela ». GL >lāzimun< (registre haut) « constant, permanent ». >lazmatun< (registre semi-correct) « mors (de la bride) ». IA >lazmahlizāmluzūm< « obligation ». >lawāzim< « règles ». AL lezzím + ít (lire ín) « mordant ». IH 260 >al+malzamu< (registre semi-correct), IQ >malzam< « presse ». VA >malzam + malāzimmulāzimah< « femme affermataire ». >multazim< « affermateur ». Voir {ṢFF} et {ḌRB}. Extension de l’élément bi-consonatique {lz} ; cf. aussi {RZM} et {LZZ}. *{LZWRD} (‫)لزورد‬ GL et VA >lāzaward< « lapis(-lazuli), lazulite ». < Néo-persan laǧ/žvard < sanscrit rāǧāvarta « boucle du roi ». *{LS} Voir {LYS}. *{LSʕ} (‫)لسع‬ VA >yalsaʕ lasaʕ lasʕ lāsiʕ lassāʕ malsūʕ k< « piquer ». >yaltasaʕ altasaʕ< « être piqué ». Voir {LḎʕ}, à propos d’une hypothèse étymologique pour ces racines.

1150 | *{LSMḪYS} *{LSMḪYS} (‫)لسمخيس‬ UT nº 3473 >lūsīmāḫiyūs< « salicaire commune (Lythrum salicaria) ». < Grec λυσιμάχειος. *{LSN} (‫)لسن‬ VA >lasan< « loquacité ». >lasi/an = milsān + īn< « disert ». GL >lisānun< (registre haut), VA >lisān + alsun / alsinahlisān + alsunlisānlisā/īn< « langue » ; VA >lisān + alsun< « languette de la balance » ; ZǦ >lisān< « langue ; battant d’une cloche » ; AL licín + alçún « langue ; languette de balance ; battant d’une cloche ; céteau (Dicologoglossa cuneata) » ; FḪ >lisān< « certain mets de mouton » ; UT nº 2517 « bourrache (officinale) (Borago officinalis) » ; nº 2713 >l. al+ṯawrlisān al+ǧady< « variétés de chèvrefeuille (Lonicera etrusca / implexa / splendida) » ; nº 2733 >lisān al+ḏiʔb< « sagittaire (Sagittaria sagittifolia » ; nº 1919 >lisān al+ʕaṣāfīr< « frêne commun (Fraxinus excelsior) » ; nº 2716 >lisān al+faras< « vipérine (Echium plantagineum) » ; nº 4895 >lisān al+kalb< ; AL licín al quelb « cynoglosse (Cynoglossum creticum) » ou « consoude officinale (Symphytum officinale) ».43 GL et VA >ḏū lisānaynlisān al+ḥāl< « évidence des circonstances ». ID šlb 1 >mlsnh< « en forme de langue ». Voir {ḤBS(N)}, {ḤRR} II, {ḤLQ}, {ḤLW/Y(L)}, {ḤML}, {ḪRS}, {SFH}, {ṬWL}, {ʕǦM}, {ĠRB}, {NBL} et {HǦN}. < Pan-sémitique {lšn}, cf. ougaritique >lšnls1nlāšim< « pierre précieuse non-identifiée ». Transcription de l’hébreu lešem, énigmatique et peut-être déformé de l’accadien lāšu « minéral de cuivre ».44 *{L/ʔŠMŠ} (‫)لشمش‬ VA >lašamašlāššah māššah = aššah māššahnilaššī laššayt talšiyah k< « annihiler ». >yatlaššā atlaššā talaššī mutalaššī = yatlāšā talāšā talāšī mutalāšīatlāšàatalāšā mutalāšī< (registre haut) « être annihilé ; s’évanouir, disparaître ». Contraction de la phrase arabe lā šayʔ « rien ». *{LṢṢ} (‫)لصص‬ GL >liṣṣunliṣṣ + luṣūṣ(l)aṣaf< « (fruit du) câprier (Caparis spinosa) ». nº 163 >laṣīf< « variétés de chardon (Cynara cardunculus / baetica) » ; FḪ « chardon d’Espagne (Scolymus hispanicus) ». Probablement < {ṢFF}, q.v. *{LṢQ} (‫)لصق‬ GL >ʔlṣaqu yalṣaq = yaltaṣiqu altaṣaq ʔ.ltiṣāqnilāṣaq lāṣaqt mulāṣaqah k bi = naltaṣaq altaṣaqt iltiṣāq bi / ilà = yatlāṣaq atlāṣaqt / talāṣaqt talāṣuq mutalāṣiq bi / ma ʕyaltaṣaq liruḫḫ+ī nalṣaq aḥsan mā yulṣaq< « j’approche ma tour (du roi) aussi bien que possible ». GL >alṣiqu< (registre semi-correct), VA >nalṣiq alṣaqt ilṣāq malṣūq ḏā biḏālṣq< « à côté de ». VA >laṣqah + āt / liṣaq< « emplâtre ». >liṣāq + alṣiqahlāṣiq = mulāṣiqmalṣūq fī / ilà< « à côté de ». DS >laṣṣāq< « qui adhère ». Voir {DWR} et {ʕṮN}. Variante phonétique de {LZQ}, q.v., avec assimilation du /z/ au /q/.46 *{LṢQN} (‫)لصقن‬ AL lazcóna + laçáquin, diminutif + MT >asqūnāllaš< « javelot ». < Basque azkon(a) « dart », avec agglutination de l’article roman andalou dans le premier cas et avec le suffixe diminutif roman andalou dans le deuxième. *{LṬḪ} (‫)لطخ‬ LZ >luṭiḫa bi+šarrin< « être accusé d’une mauvaise action ». GL >ulaṭṭiḫu mulaṭṭaḫun< (registre semi-correct), VA >nilaṭṭaḫ talṭīḫ klṭḫ< « enduire ; souiller » ; VA >nilaṭṭaḫ ʕalà< « se vanter ». >yatlaṭṭaḫ atlaṭṭaḫ talaṭṭuḫ
lṣq< « harceler des delinquants (divinités) ».

1152 | *{LṬRČL}

« être enduit ou souillé ». NQ db 2/0/1 >talṭīḫ< « indigestion ». Peut-être une combinaison (naḥt) de laṭṭa et ṭaḫḫa « jeter ». *{LṬRČL} (‫)لطرچل‬ UT nº 1655 >luṭarǧāl< « blé de la meilleure qualité ». < Latin nūtrĭcĭus « qui nourrit », avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÉḺ} et une assimilation de consonnes sonores. *{LṬS} (‫)لطس‬ I. VA >milṭās + malāṭis< « hache ». < Sémitique de l’Ouest {lṭš}, cf. ougaritique >lṭš< « polir, fourbir », hébreu lāṭaš, araméen rabbinique et syriaque lǝṭaš « marteler ».47 II. UT nº 1382 >lūṭus< « lotus des anciens (Zizyphus lotus) » ; nº 3128 >lūṭus aġriyā< « luzerne d’Arabie (Medicago arabica) » ; nº 2653 >lūṭīs< « micocoulier (Celtis australis) ».48 < Grec λωτός (ἄγριος). *{LṬF} (‫)لطف‬ GL >luṭfun laṭīfun = (y)ulāṭifu bi+l+mulāṭafati< (registre haut), VA >nalṭuf laṭuft luṭf laṭīf + īn lāṭif + īn malṭūf bi = nilāṭaf mulāṭafah k< « traiter avec bienveillance » ; >yaṭluf laṭuf lufṭ laṭīf + liṭāfyalāṭaf+ak ġāyat al+ʔ.lṭāf< « il te traite de la manière la plus amiable » ; >alṭaf l+ī bī+h< « traite-le bien pour me faire plaisir ». VA >nilaṭṭaf k< « rendre pire, empirer » ; AŠ 24/4/3 >laṭṭaf l+ī ʕayn+ī< « subtilise ma substance (mysticisme) ». VA >yatlaṭṭaf< « devenir pire, empirer ». >luṭf + alṭāf< « bienveillance ; faveur, grâce ». >laṭīf< « léger ; souple », IA « poli », IQ et AC >laṭīfluṭayyafalṭaf< « agréable ; aimable », ZǦ >l. + liṭāfl.l. féminin +ahistilṭāfun< (registre haut) « cajolerie ». Voir {Ḏ̣NN} et {RWD}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être développée de l’agglutination de la préposition fī à la racine {lwṭ} du sémitique de l’Ouest, cf. hébreu lōṭ « enveloppe, couverture » et guèze loṭ « manteau ; habit ». *{L/NṬL} (‫)لطل أو نطل‬ VA >laṭallah + ātnaṭillahnalṭam laṭamt lāṭim laṭṭām malṭūmyalṭam yulṭamyulṭamtalṭam fī dārat al+qamar< « tu soufflettes le halo de la lune » ; IQ >alṭam bi+nā bi+ḏā ʔl+aqdāḥ< « vidons ces verres ». VA >natlāṭam atlāṭamt maʕ< « se souffleter réciproquement » ; >tatlāṭam atlāṭamat talāṭum al+amwāǧ
yaltaṭam altaṭam iltiṭām< « être souffleté ». >laṭmah + āt / liṭāmlaṭmah + liṭāmluṭaymah< « soufflet ». 51/4/2 >naʕīm+ī al+laṭīm< « mon bonheur sans égal ». Voir {RMY}. Extension de {lṭṭ} ; cf. {LDD} II et {LṬS}. II. LZ >laṭamtunilaṭṭam talṭīm klaṭṭam+hā< « pétrir ». VA >yatlaṭṭam atlaṭṭam< « être pétri ». Métathèse de l’arabe ṭalama, un emprunt à l’araméen rabbinique et au syriaque ṭǝlam « presser, opprimer » (cf. {Ḏ̣LM}), dont l’évolution sémantique est déjà evidente dans le rabbinique ṭalmāyā « boulanger ». *{LṬN} (‫)لطن‬ I. VA >lāṭanah + lawāṭin< « barque ». > Bas-latin hispanique latena. II. SG >l.ṭnyāt< « litanies ». Voir {NTN} II. < Latin lĭtănīa < grec λιτανεία. III. DS >lāṭūn< « laiton ». < Turc altın < ancien turc altun « or »,50 hâtivement arabisé en Orient et déjà attesté en arabe andalou au XIe siècle.51 IV. MT >laṭīnīlaṭīn(ī) = laṭiniyyahlāṭīniyyūn< (registre semi-correct) « Latins ».52 Voir {TYN}. > Latin Lătīnus. *{LṬY} (‫)لطي‬ VA >naltaṭī altaṭayt li< « consentir ». DS >qalansuwah / kummah lāṭiyah (bi+ʔl+rās)< « sorte de bonnet plat ». DS II 594 >m.lṭāh< « plante non-identifiée, aussi appelée mušṭ al+ġūl ». Variante phonétique de l’arabe {lṭʔ} « se coller à la terre » ; cf. hébreu lǝṭāʔāh « sorte de lézard », syriaque lǝṭā « racler » et accadien lāṭu(m) « se dresser (les lézards) ». *{LḎ̣Ḏ̣} (‫)لظظ‬ NQ br 3/2/4 >laḏ̣āḏ̣at al+hiǧrān< « l’angoise de l’abandon ». Variante phonétique de {lṭṭ} et {ldd}, cf. {LDD} II, {LṬS} et {LṬM}. *{LḎ̣Y} (‫)لظي‬ VA >yatlaḏ̣ḏ̣ā atlaḏ̣ḏ̣ā talaḏ̣ḏ̣ī ʕalà / min< « s’enflammer de colère ; se plaindre ». >laḏ̣à< « quatrième section de l’enfer désignée pour Iblis et les Zoroastriens ». IQ 171/1/2 et ḪA iyya 1 >nār multaḏ̣iyyah< « feu intense ». Variante phonétique de {LḎ̣Ḏ̣}, q.v. *{LʕB} (‫)لعب‬ GL >alʕabu laʕbun = ʔlāʕibu< (registre haut), IH 105 >liʕibtu< (registre semicorrect), VA >nalʕab laʕabt laʕib / liʕab lāʕib + īn laʕʕāb + īn maʕ = nilaʕʕab talʕīb k = nilāʕab mulāʕabahnalʕab laʕab(tu) laʕabnā laʕ(i)b laʕʕāb maʕ = lāʕabtu+hutilāʕab+uhy≠talʕab laʕab(at)< « jouer (avec) » ; AL naláâb (a)láâbt aláâb líâb / leeb + ít = niláâb láâbt « jouer ; jouter ; danser ; jon-

|| 50 Voir Nasel’ayev, Nasilev, Tenišev & Ščerb’ak 1969 : 40. 51 Voir Corominas & Pascual 1980 III : 604. 52 Quant à AL latinidad «latinité», il n’est pas même un emprunt tardif au castillan, mais un mot castillan qu’il et ses auxiliaires n’ont pas su rendre en arabe.

1154 | *{LʕQ}

gler ; grimper ; IQ >laʕab bi+ʕaql+ī< « il s’est fait un jouet de ma raison » ; >yalʕabu b+al+ʕuyūn< « ils tirent avec les yeux comme avec les armes ». VA >nilaʕʕab talʕīb k< « faire baver ». >yatlaʕʕab atlaʕʕab< « baver ». IQ >naʕmal ka+ḏāk laʕib< « je fais cela par blague ». >laʕbah< « troupe, compagnie (ambulante) » ; UT nº 2749 « racine de mandragore » ; DS >l. barbariyyah< « colchique d’automne (Colchicum autumnale) ». ḪA āh 10 >al+liʕab b+al+kās< « prendre des verres ». AL líâb / leâba + liabít « étrier (pour s’accrocher) ». VA, IQ et ZǦ >luʕābl. al+ṯawr< « mangoustan ». FḪ >luʕābiyyah< « bave (des escargots, etc) ; lait des plantes ». AL láâab (lire láîib) + ín, féminin líêba + liâbít « acteur ≠ actrice » ; liîíb mitál gueréq + liguíib al gueréq « tête du fémur ». GL >malʕabun< (registre haut), VA >malʕab + malāʕibal+malāʕib huzzū< « mouvementez la fête ». Voir {BLW}, {BHR} II, {ḪYL}, {FYL} I, {QṢB} et {KʕB}. < Sémitique de l’Ouest {lʕb}, cf. hébreu hilʕīb, araméen rabbinique et syriaque lǝʕab « se moquer », variante phonétique de {lʕg}, d’origine onomatopéique. *{LʕQ} (‫)لعق‬ GL >alʕa/iqu yalʕaqūna< (registre semi-correct et registre haut), VA >nalʕaq laʕaqt laʕq lāʕiq + īn laʕʕāq + īn malʕūq k = yatlaʕʕaq atlaʕʕaq talaʕʕuqlaʕq nom d’unité +ahtalʕaq laʕqlaʕqalʕaq ḏirāʕ+ak ilà ʔl+qubṭāl< « levez le coude jusqu’à la fin ». VA >nilaʕʕaq talʕīq k< « faire lécher ». >yaltaʕaq altaʕaq iltiʕāq< « être léché ». IH 206 >luʕūqun< (registre semi-correct), GL + >l.ʕūqātun< (registre semicorrect), VA >luʕūq + ātluʕūq< « électuaire ». IH 182 >malʕaqahmalʕaqah + malāʕiq< « cuiller ». Extension d’un élément bi-consonantique {lʕ}, cf. arabe laʕasa « mordre », hébreu lāʕaṭ « avaler », araméen rabbinique et syriaque lǝʕas « mâcher », syriaque lǝʕab « être gourmand », etc. *{(L)ʕL} (‫)لعل‬ VA et IQ >la+ʕallala+ʕalla narqud< « je dormirai peut-être » ; >la+ʕal ḏā wa+ḏā yukun yanfaʕ< « peut-être ceci ou cela sera utile » ; >laʕal ṯam aṣġar< « peut-être il y aurait un plus petit » ; AŠ 40/4/3 >laʕll+ak an tarā+nī< « tu me verras peut-être » ; 44/1/1 >aš qal+lī wāḥid ʕalla+hu< « ce que m’a dit quelqu’un, peut-être ? » ; ZǦ >la+ʕalla+hu yaštaʕīf< « il s’en reprendra peut-être ». Combinaison optative, surtout dans le registre haut, de {L} II et la racine sémitique de l’Ouest {ʕll}, cf. arabe ʕalla « réitérer », hébreu ʕōlēl, araméen rabbinique ʕallēl « glaner » et guèze ʕallälä « séparer », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{LʕN} (‫)لعن‬ GL >alʕinu yalʕ.nu laʕnatun laʕʕānun< (registre semi-correct), VA >nalʕan laʕant la ʕn nom d’unité +ah lāʕin laʕʕān +īn malʕūn + īn / malāʕīn k< « maudire » ; IQ >laʕan al+lah man< « Dieu maudisse ce qui … » ; >alʕan+hā min waqfah< « sacré arrêt ! », >f+alʕan+hum min ġirbān< « sacrés corbeaux ! ». VA

*{LĠN} | 1155

>yaltaʕan altaʕan iltiʕān< « être maudit ». VC 20/10 >malāʕīnlāʕiyah< « euphorbe de Terracine (Euphorbia terracina) ». Peut-être < araméen rabbinique alʕī « ruiner », car le suc de cette plante fait mourir les poissons. *{LĠB} (‫)لغب‬ VA >yalġab laġab luġūb fī min< « être fatigué ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, il pourrait s’agir d’une contraction de la négation avec la racine arabe {ġbb} « faire avec des intervales ». *{LĠB/FN} (‫)لغبن أو لغفن‬ TD 276 >lāġūbunlāġūb/fūn< « trèfle des champs (Trifolium arvense) ». < Grec λαγώπους. *{LĠZ} (‫)لغز‬ IH 186 >laġaztu ʔl+kalāmanalġaz / nulġiz alġazt ilġāz mulġiz malġūz k li (f+)al+kalām< « parler par énigmes ». >yaltaġaz altaġaz< « être exprimé à mots couverts ». AL lagç + lugúç, AŠ 11/3/2 et 97/6/2 + >luġūz< « énigme ; métaphore ». < Sémitique de l’Ouest {lġz}, cf. hébreu lāʕaz et syriaque lǝʕaz « parler d’une façon inintelligible », extension d’un élément bi-consonantique d’origine onomatopéique, qu’on retrouve dans {LĠW}, q.v. *{LĠŠ} Voir {LḪ/ĠŠ}. *{LĠMN} (‫)لغمن‬ VA >nilaġman laġmanah< « mêler, adultérer ». >yatlaġman< « être mêlé ou adultéré ». < Syriaque mālagmā « onguent » < grec μάλαγμα, d’où aussi le baslatin amalgama et sa descendance romane.54 *{LĠN} (‫)لغن‬ MT >laġūnah< « lacune ». < Latin lăcūna. Probablement un emprunt au castillan.

|| 53 La connexion avec l’hébreu laʕănāh « absinthe », selon BDB 542, à cause de son goût amer, est douteuse à cause de l’isolement de ce dernier mot. Voir les constructions en sudarabique épigraphique parfois jussives de >ʔlwʔl hʕnʔl< « ne plût à Dieu », assez prochaine de >ʔlht< « malédiction, imprécation » ; voir Beeston, Ghul, Müller & Rickmans 1982 : 5. 54 Corominas & Pascual 1980 I : 230-231 ont rejeté à tort cette hypothèse de Díez, en ignorant la transmission habituelle du grec à l’arabe à travers le syriaque et une évolution sémantique assez acceptable en faveur d’une dérivation de la racine {ǧmʔ} qui s’avère improbable ; voir Corriente 2008a : 481-482 ; cf. aussi l’araméen rabbinique mālūgmā dans une phase sémitique où la première syllabe a été métanalysée comme un préfixe participial.

1156 | *{LĠW} *{LĠW} (‫)لغو‬ VA >nalġū laġā laġw< « mêler » ; AL nalguí lagáit « mépriser, dédaigner » ; IQ >yalġī+k fī manzil+ī< « il t’insulte chez moi ». VA >nulġī alġayt ilġā mulġī mulġā k / ʕanlaġw< « erreur (de langage) ». >luġah + ātlaġawiyyun< (registre semi-correct), LZ >laġawiyy< « linguiste ». AC >laġā< « rebut ». VA >laġiyyah< « prostituée ». Extension d’un élément bi-consonantique d’origine onomatopéique {lġ}, qu’on retrouve dans {LĠZ}, cf. dans le sémitique de l’Ouest, l’hébreu lāʕ et guèze laʕlǝʕa « bégayer ». *{LFT} (‫)لفت‬ I. GL >(y)altafitu ʔ.ltifāt< « se retourner ; regarder » ; VA >naltafat iltifāt k / li / ilà< « faire attention » ; AL neltefét eltefétt iltifét multefíd + ín multaféd + ín « faire attention ; visiter » ; IQ >altafat ṣawāb+ī< « vois mon esprit » ; >yaltafat li+ʕāḏil< « il écoute les médisants » ; AŠ 83/3/2 >ahl al+ḥawānit taltafat l+uh b+al+aʕnāq< « les commerçants allongent leurs cous pour le regarder ». GL >multafatun< (registre semi-correct) « suspect ». Voir {SYR}. < Pan-sémitique {lpt}, cf. hébreu lāfat, araméen rabbinique lǝfat « tourner ; tordre » et accadien lapātu(m) « comprendre, embrasser », avec plusieurs évolutions sémantiques. II. IH et GL >laftun< (registre semi-correct), VA >laft nom d’unité +ah + lufūtlaft nom d’unité +ahlaftalift ṭulayṭulī< « variété de navet » ; TD 180 >lift ṭulayṭulī / ṭawīl< « chou colza (Brassica napus) » ; >lift aḥmar mudawwar< « navet ».55 IA >lufaytah ramliyyah< « variété de navet ». IQ >liftī< « aconit ou sorte de navet non mangeable». FḪ et HC 221 >liftiyyah< « étuvée de mouton aux navets ». < Araméen, cf. rabbinique liftā et syriaque laftā < accadien laptu(m). *{LFḤ} (‫)لفح‬ GL >luffāḥun< (registre haut), UT nº 2740 >luffāḥl. nom d’unité +ah< « fruit de la mandragore » ; DS « espèce de petit melon rond ; pêche à la peau lisse ; sorbe » ; AL lofáh nom d’unité +a « poire sauvage ». Variante phonétique de {NFḤ}, q.v. *{LFḎ̣} (‫)لفظ‬ GL >ʔlfaḏ̣u< « parler » ; VA >nalfaḏ̣ lafaḏ̣t lafḏ̣ lāfiḏ̣ malfūḏ̣ bi< « parler beaucoup (sans réfléchir), dire du mal de » ; >n. lafaḏ̣t lafḏ̣ lāfiḏ̣ + īn laffāḏ̣ + īn malfūḏ̣ bi = yatlaffaḏ̣ atlaffaḏ̣ talaffuḏ̣< « prononcer ». IQ 64/4/3 >laffaḏ̣< « faire parler ». VA >yaltafaḏ̣ altafaḏ̣ iltifāḏ̣< « être jeté de la bouche ». GL >lafḏ̣atun< (registre haut), VA >lafḏ̣ nom d’unité +ah + āt< / alfāḏ̣lafḏ̣aluffu malfūfun< (registre haut), VA >nuluff lafaft laff laffāf + īn malfūf k = nilaffaf talfīf / ilfāf ktuluff al+qināʕ ʕalà ʔl+šabāb kull+uh< « tu eclipses la beauté de toute la jeunesse ». GL >altaffatyatlaffaf atlaffaf talaffuf< « s’envelopper ». >y≠naltaff altaff altaft iltifāf (bi)< « s’envelopper ; se rassembler contre » ; IQ >altaffat l+al+nawāzil ḏ̣alām< « les cas (portés devant le juge) étaient enveloppés dans l’obscurité ». VA >liffah = lafāfah< « densité, épaisseur ». >luffah + āt< « confusion, embrouillement ». >lifāfah + āt / lafāʔif< « paquet, ballot ». >lafīf + lifāflufayyaf< « dense, épais » ; IQ >wabran lafīf< « fourrure épaise ». GL >multaffun< « entrelacé ». < Pan-sémitique {lpp}, cf. araméen rabbinique lǝfaf, accadien lapāpu « envelopper », syriaque laf « joindre » et guèze läffä « couvrir ». *{LFQ} (‫)لفق‬ GL >ʔ≠yulaffiqu< (registre haut) « coudre ensemble ; racommoder » ; VA >nilaffaq talfīq< « rapiécer » ; IQ >yalaffaq laffaq< « composer (des vers) » ; AC >yilaffaq fī ḏ̣ahr+uh< « il emporte » ; >laffaqt anī ǧandal< « j’ai reçu un coup de pierre ». VA >yatlaffaq atlaffaq< « être rapiécé ». Extension d’un élément biconsonantique {lpp}, cf. guèze läfäqä « s’adhérer » et {LFF}. *{LFY} (‫)لفي‬ GL >ʔ.lfī alfaytu< (registre haut), VA >nulfī alfayt ilfā mulfī mulfā k< « trouver ». Probablement la contraction d’une phrase proto-sémitique *lv+fī « au côté de ». < Araméen rabbinique lǝfā/ē « joindre », sudarabique épigraphique >lfy< « trouver » et guèze läfäyä « bouger », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{LQB/M} (‫)لقب أو لقم‬ VA >nilaqqab talqīb = nilaqqam talqīm k< « surnommer ». >yatlaqqab atlaqqab = yatlaqqam atlaqqam talaqqum< « être surnommé ». >laqab/m + alqāb/m< « surnom ».56 Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe dont la seule connotation était celle du sobriquet, avant de devenir plus usitée pour exprimer le surnom honorifique des personnages importants, pourrait avoir évolue sémantiquement à cause du dégoût produit par les sobriquets, malgré leur fréquence dans la société bédouine, reflétée dans ses traditions et même dans le Qurʔān IL-11. Serait-elle une déformation de l’accadien ilu lū lā iqabbi « ne plût à Dieu », calqué en arabe comme lā qabila ʔllāh ? *{LQ/KḤ} (‫)لقح أو لكح‬ GL >ʔ≠yalqaḥu alqaḥū (if.) laqḥun lāqiḥyalq/kaḥ laq/kaḥ laq/kḥ / liq/kāḥ lā/kqiḥyalkaḥyilakkaḥ talkīḥ< « faire pousser, produire » ; IQ >kān yalakkaḥ fiy+ya ḫalqan ǧadīd< « il me donnerait une nouvelle vie ». DS >laqḥ + luqūḥ / liqāḥliqāḥlqḥl.qādyah< « Léocadie, nom propre féminin ». < Latin Lĕocadĭa. *{LQRḎ} (‫)لقرذ‬ SG >lqr(y)ḏyh< « scammonée (d’Alep (Convolvulus scammonia) ». < Bas-latin acridium, déformation du grec δακρύδιον « petite larme », métonymie du suc de la scammonée. *{LQS} (‫)لقس‬ TD 245 >lūqas al+ǧabaliyyah< « lamier maculé (Lamium maculatum) ». < Grec λευκάς. *{LQŠ} (‫)لقش‬ I. VA >nilaqqaš talqīš k< « raboter ». >yatlaqqaš atlaqqaš talaqquš< « être raboté ». DS >liqš< « partie intérieure et grasse du pin ». VA >luqšah + āt / luqašluqaš< « copeau(x) » ; AL lóqxa + locáx « copeau ; éclat de bois ; arc d’une arbalète ».57 Latin luxa « otée de sa place ». II. ID lq 3 >tlqyš< « récolte, moisson ». < Hébreu leqeš « seconde fenaison ». *{LQṢ} (‫)لقص‬ FǦ >luqṣah< « cabine du pilote sur un vaisseau ». Peut-être < grec λοξή « oblique, qui est de travers ».58 *{LQṬ(YR)} (‫)لقط أو لقطير‬ VA >nalquṭ laqaṭt laqṭ lāqiṭ + īn malqūṭ k = natlaqqaṭ atlaqqaṭ talaqquṭ mutalaqqiṭ k = naltaqaṭ iltiqāṭ k< « ramasser, cueillir » ; IQ >nalquṭ ḥisāb< « je tiens les comptes » ; >yultaqaṭ kalām+ī< « mes paroles sont enregistrées ». VA >nilaqqaṭ talqīṭ k< « faire ramasser ou cueillir » ; nilaqcát laqcátt muláquit + ín « récolter ; glaner ». AC >laqṭ al+fitāt< « ramassage des miettes », >liqṭah< « trouvaille ». VA >laqīṭ + luqaṭā = malqūṭ + īn< « enfant trouvé ». NQ db 3/4/2 >lġṭyr< (lire >laqṭayrǧsr ʔl+lqṣh< suggère le pont d’un navire avect la cabine du pilote. 59 Mot hybride, où cette racine arabe a reçu le suffixe instrumental roman andalou {+ÁYR}. Quant aux attestations d’un mot arabe andalou *laqqáṭ « pince », comme l’arabe marocain lǝqqāṭ et le

*{LQN} | 1159

méen rabbinique et syriaque lǝqaṭ, sudarabique épigraphique >s1tlqṭlqṭ< « capturer ». Il s’agit de l’extension d’un élément bi-consonantique pan-sémitique {lq}, cf. {LQḤ} et {LQF}. *{LQ/KṬR} (‫)لقطر أو لكطر‬ SG >l.qṭwr + īn / lkṭwrš< « lecteur (d’église) ». < Latin lector. *{LQF} (‫)لقف‬ VA >nalqaf laqaft laqf = talaqqufyaltaqaf suyūf al+anhār< « il enlève les épées des fleuves ». ZǦ et IA >laqfah< « enlèvement rapide ».61 Extension alternative de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {lq}, qu’on retrouve dans {LQḤ}, {LQṬ}, etc. *{LQQ} Voir {LYQ} I. *{LQQNṮ} (‫)لققنث‬ TD 216 >lūqāqanṯā< « cirse à racine bulbeuse (Cnicus tuberosus) ». < Grec λευκάκανθα. *{LQM} (‫)لقم‬ VA >yalqam = yatlaqqam atlaqqam< « avaler ». >nilaqqam k< « faire avaler ». >naltaqam altaqamt iltiqām multaqim multaqam k< « dévorer ». >luqmah + luqam< = IQ, ZǦ et IA, AL lóqma + locám, AC >luqmah = luqmāluqaymāyalqanu< (registre haut) « apprendre ». VA >nilaqqan talqīn k< « instruire ». >yatlaqqan atlaqqan talaqqun mutalaqqin mutalaqqan = naltaqan altaqant iltiqān multaqin< « recevoir des instructions ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe serait une autre extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {lq}, cf. {LQṬ} et {LQF}, etc.

|| castillan alicates, et, à propos des doutes soulevés par cette ancienne hypothèse acceptée par Dozy 1869 : 140, voir Corriente 2008a : 130. 60 L’entrée >mlqf + malāqif< « bouclier » de DS II : 552 et la phrase mentionnée dans IZ donnent la raison dans son attribution de la deuxième connotation de ce verbe à {LQF}, au lieu de {LKF}, suggérée dans Corriente 1997a : 484, la connexion sémantique étant que le bouclier enlève, c’est-à-dire évite le coup. 61 Il faut corriger Corriente 1997a : 484, puisque l’interprétation de ce proverbe n’y était pas correcte. Le passage des Mille et Une Nuits rapporté par DS I : 775 montre que >šaqfah laq/kfah< était le nom d’un jeu, où on utilisait des morceaux de tuile qu’on enlevait rapidement, peut-être similaire au jeu de dames.

1160 | *{LQNQ}

II. AC >alliqūn< « Alicún (géographie) ». *{LQNQ} (‫)لقنق‬ FḪ >laqāniq< « sorte de saucisses ». < Latin lūcānĭca, attributif de Lucanie, province méridionale d’Italie. *{LQW} (‫)لقو‬ I. AC >laqqāt+u< « elle le causa paralyse de la bouche ». VA >laqwah + ātlaqwahtilqā alqaʔu = alqā laqī+hi< (registre semi-correct) « éprouver, subir » ; VA >nalqā laqayt liqā / luqyā lāqī / mulqī mulqā k = nilāqī mulāqāh k = yatlaqqā atlaqqā maʕ = naltaqī altaqayt iltiqā multaqī + īn multaqā kt≠nalqà laqà laqayt+uh = laqītu+u liqā = yilāqī+nī = naltaqī+h (sa+)naltaqu altaqaynāyalqà mā talqā+h = altaqaynālaqà min+k akṯar< « il obtint plus de toi » ; >aš laqà fī+h ġulām+ak min ʕaḏāb< « quel tourment ton serf a souffert là » ; >law kit+talqà ʕuri ma qad laqī< « si tu avais souffert un dixième de ce qu’il a souffert » ; >ḥattà lā nalqā+h< « afin de ne pas le retrouver » ; >talqā+k< « ils te rencontrent (dans la bataille) ». VA >al+lah yilaqqī laqqā talqiyah mulaqqī mulaqqā k< « faire rencontrer quelqu’un (Dieu) » ; >nilaqqī talqiyah k = nilāqī mulāqāh k< « éprouver, subir » ; GL >ulāqī ʕaḏāban< (registre haut) « je souffre un tourment » ; >mulāqātu ʔl+šadāyidi< (registre semi-correct) « la souffrance des malheurs » ; IQ >lāqat+nī al+ḥurqah< « la brûlure m’atteignit » ; NQ hm 6/1/4 >sa+tarà ʔš tilāqī bi+liǧǧat+ak< « tu verras les conséquences de ton obstination ». GL >alqī ilqāʔun mulqaʔun féminin mulqātun< (registre semi-correct) ; VA >nalqī alqayt ilqā mulqī mulqā k< « jeter ; mettre » ; IQ >yalqī tulqà alqà alqī (impératif)< « jeter ; mettre (aussi un vêtement) » ; >alqà ḫilḫāl fī sāq+ī< « il mit au fers ma jambe » ; >alqà ʔl+lah fī rās+uh ḍarbat šuqūr< « plût à Dieu de faire cogner sa tête avec une hache » ; >yulqà ʕalay+ya ʔl+turāb< « on m’ensevelit » ; 192/1/4 >alqà ṣiyāḥ< « il poussa des cris » ; >in lam nalqī qālis nalqī ǧulǧal< « si je ne mets pas un bonnet, je mets des clochettes » ; ZǦ >yalqī al+raqqi min ʕind+uh< « Il paie pour le parchemin de sa poche » ; AŠ 52/0/1 >alqī ʕaṣā+k< « fais un halte ». GL >atalaqqā = atalaqqaʔu< (registre semi-correct) « recevoir ». VA >nastalqī astalqayt istilqā mustalqī ʕalà ḥalāwat al+qafā< «se coucher à la renverse». IQ >liqā+kum l+al+riǧāl< « votre rencontre avec l’ennemi ». GL >tilqāʔun< (registre haut) « rencontre » ; >tilqāʔa< « en face de » ; VA >min tilqāʔi rūḥ+uh / nafsi+hi ≠ anfusi+him< (registre semi-correct et registre haut) « spontanément ». Voir {BWL} II, {RQY} II et {ʕYN}. Cette racine arabe pourrait être un emprunt à l’araméen, cf. rabbinique lǝqā/ī « être affecté, subir », isolé dans le sémitique, quoique étant une extension de l’élément bi-consonantique {lq}, témoigné par {LQḤ}, {LQṬ}, etc.

*{LLY} | 1161

*{LQYN} (‫)لقين‬ VA >laqaynah + āt< « chassie ». Probablement < basque lakaiña « portion ou branchette que se détache ». *{LKḤ} Voir {LQ/KḤ}. *{LKZ} (‫)لكز‬ GL >alkuznalkaz lakazt lakz lākiz + īn malkūz k biyalkaz yulkaz< « frapper d’un coup de poing ». VA >yaltakaz altakaz< « être frappé ainsi ». >lukzah + āt / lukazlikazun< (registre semi-correct) « coup de poing ». Voir {RKZ}. q.v. Extension d’un élément bi-consonantique {lk}, témoigné par l’hébreu lākad, l’araméen rabbinique lǝkad « capturer », guèze läkʔa « faire une empreinte » et accadien lakû(m) « perforer », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{LKK} (‫)لكك‬ I. IQ >lakkilakk< « laque, résine de bonduc (Caesalpina bonducella) ».62 DS >lakkī< « laqueux » ; >lakkiyyah< « espèce de haricot rouge ». < Pracrit lakkha, cf. sanscrit r/lākshā « lac ». II. ZǦ >luk< « Luque (géographie) ». Voir {LYQ}. *{LKM} (‫)لكم‬ IQ >lakmāt< « coups de poing ». Voir {DQQ}. Extension de l’élément biconsonantique {lk} (cf. {LKZ}), témoignée aussi par le guèze läkwämä « frapper (à la poitrine) ». *{LKN} (‫)لكن‬ I. VA >yalkan lakan< « bégayer ». >luknah< « bégaiement ». >alkan + lukan< « bégayeur ». Extension d’une variante phonétique de l’élément biconsonantique onomatopéique {lǧ}, cf. {LǦǦ}. II. GL >(wa+)lākinlākin(na = lakinna+hu(wa+)lakin = wa+lakinnwa+lākinwa+lākin ayḍan< « mais pourtant ». Combinaison de {L} II avec l’adverbe affirmatif sémitique de l’Ouest *kin, cf. hébreu et araméen rabbinique kēn, syriaque ken « ainsi ».63 *{LLL} (‫)للل‬ VA >lallah + ātlilyuh< « iris d’Espagne (Iris xiphium) ». < Latin līlium.

|| 62 Quant à TD 118 >lukk< « sorte de résine », c’est un mot à la vocalisation douteuse, qu’on a identifié de plusieurs façons. 63 Néanmoins, l’accadien kī/ēna « mais oui ! » et la vocalisation étrange du sémitique de l’Ouest, car l’élément démonstratif est toujours ka, suggèrent la possibilité d’une dérivation de la racine pan-sémitique {kwn}, cf. l’accadien kī/ēnu(m) « vrai ; sûr ».

1162 | *{LM} *{LM} (‫)لم‬ GL, VA, ZǦ >lamlam yanṣarim / yattarik< (registre haut) « il n’a cessé pas » ; VA >a+lam< « n’est ce pas … » ; IA >lam yanfaʕ+ak< (registre haut) « il ne te profita pas » ; >lam tiḏ̣unni< (registre semi-correct) « tu ne pensais pas » ; BD 11r >lam ʕaraf hu rabbi+hi< « il ne reconnut pas son Seigneur » ; 16v >lam taḥlifa< « ne jure pas » ; 25v >la tartaǧaʕ fī+ka wa+lam fī ʕamali+ka … tanfaʕ hi lam ilay+ka wāḥdi+ka< « ne place pas ton espoir dans toi-même ou dans tes œuvres … cela ne te sera pas utile à toi seulement ». Combinaison de {L} II et la négation mā ; voir {MĀ}.64 *{LMĀ} (‫)لما‬ GL >fa+lammā< « et lorsque », AC >lammā< « lorsque » ; IQ >lammā ǧīt ilay+k< « lorsque je suis venu à toi », >lammā yirīd+uh< « quand il le veut » ; >lammā anā ʕabd+uh< « puisque je suis son serf » ; >lammā hu fumm+ak taḥt al+liṯām< « puisque ta bouche est sous le voile » ; ḪA vli 5 >lammā azrat bik al+ḥulī< « puisque les bijoux desservent ta beauté » ; NQ db 1/4/3 >lammā an danā< « lorsqu’il s’approcha » ; 2/0/2 >lammā nimūt ʕann+uh wa+lammā naʕšaq+uh< « bien que je meure pour lui et je l’adore » ; IZ 7/473 >lammin darī< « lorsqu’il sut ». Voir {ʔM}, {ĠMḌ}, {QṬṬ} et {WǦD}. Combinaison, carctéristique du sémitique du Sud, de {L} II avec la conjonction conditionnelle ʔin et le relatif mā, cf. sudarabique épigraphique >ln< et guèze (lä)ʔamä « lorsque ».65 *{LMBRD} (‫)لمبرد‬ AL Lonbardía « Lombardie ». lonbárdi + ín « lonbard ». Emprunt tardif au castillan. *{LMPRY} (‫)لمـپري‬ AL lanpréa + ít « lamproie ». Emprunt tardif au castillan < bas-latin naupreda, influencé par lambēre « lâcher ». *{LMPS} (‫)لمـپس‬ AL lanpázo « bardane (Arctium majus) ». Emprunt tardif au castillan < latin lappācĕus. *{LMTN} (‫)لمتن‬ IQ >lamtūnah< « tribu berbère des Lamtūnah ». HC 187 >lamtūniyyah< « un certain mets de poulet rôti ou frit ».

|| 64 Cf. le cas parallèle de l’arabe kam « combien » ; voir {KM}. Dans tous les cas il s’agit d’une imitation des registres hauts, souvent incorrecte, comme toujours chez BD ; voir Corriente 1977 : 144 et 2013 : 126. On retrouve >lm< dans le sudarabique épigraphique ; voir Bauer 1966 : 103-104. 65 Cette hypothèse étymologique semble plus correcte qu’une dérivation de yawm « jour », suggérée par quelques sémitisants et acceptée par Leslau 1987 : 21, malgré l’avis plus sage de Nöldeke.

*{LMM} | 1163

*{LMČ} (‫)لمـچ‬ AL nilammách lammáxt mulámach féminin +a + ín « souiller ou enduire avec de la boue ». lamách « boue, fange ». < Latin lāma « bourbier », avec le suffixe péjoratif roman andalou {+ÁČ}. *{LMḤ} (‫)لمح‬ VA >nalmaḥ lamaḥt lamḥ lāmiḥ malmūḥ k = naltamaḥ iltimāḥ k< « regarder » ; IQ >lamaḥ malmūḥ< « faire allusion ». VA >yalmaḥ ḏā li+ḏā< « ceci ressemble à cela ». >lamḥah = lamḥat ʕaynlamzun< « diffamation ». Variante phonétique de {RMZ}, q.v. *{LMS} (‫)لمس‬ GL >almasu lamsun< (registre semi-correct), VA >nalmas lamast lams lāmis = naltamas altamast k< « toucher ». >naltamas altamast iltimās k< « demander, prier ; recevoir ». AC >lumūsah< « mollesse, souplesse ». GL >ġayru malmūsin< (registre haut) « non touché ». >multamasun< (registre semi-correct), VA >multamas< « nombril » ; VC 30/11 >multamis al+dābbah< « nombril de la bête ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble le résultat d’une contamination de {LMM} et {MSS}, q.v. *{LMṬ} (‫)لمط‬ AC >lamṭā< « nom de lieu non identifié ». IQ >lamṭī< « bouclier fait de la peau d’une antilope africaine ». Attributif de la tribe berbère de Lamṭ. *{LMʕ} (‫)لمع‬ GL >(y)almaʕu lāmiʕun< (registre haut), VA >yalmaʕ lamaʕ lamaʕān lāmiʕ = yatlammaʕ atlammaʕyalmaʕ< « briller ». VA >nilammaʕ talmīʕ k< « faire briller ; polir » ; AC >tilammaʕ+uhyatlammaʕ atlammaʕ< « être tach(e)té ». IH 201 >lamʕatun< (registre semi-correct), VA >lamʕah + āt / limaʕlumʕahlam lam< « pourpier de mer (Atriplex maritima) ». Sans d’autres témoins et donc un mot douteux. *{LMM} (‫)لمم‬ I. VA >nulumm lamamt lamm lāmm malmūm< « rassembler, réunir ». >nulimm alamm ilmām mulimm bi / ʕinda< « faire halte, rester » ; IQ >taḏkur ilmām< « tu

|| 66 Mais l’accadien lāmu « cendres allumées » suggère une racine pan-sémitique, perdue dans le sémitique du Nord-Ouest.

1164 | *{LMN}

mentionnes en passant ». VA >limmah + limam< « chevelure » ; ǦM 36 >limmah< « barbe ». Voir {LWM}. Extension minimale d’un élément biconsonantique {lm}, témoigné par la racine pan-sémitique {lmd}, cf. ougaritique >lmdlmm< « parvenir à un accord » et >lmd< « cimenter une surface pour la rendre étanche » et syriaque lammed « habituer ». II. IA >(y≠tu/ilummyilum malmūmlimmah + āt / limam< « flacon, bouteille ». Probablement < Néo-persan nime « moitié ».67 *{LMN} (‫)لمن‬ I. FR 120.3 >ykwn ʔ.ʕl+h lmāyn< « son plafond sera fait de plaques ». Pluriel d’un mot arabe andalou *lamína < latin lāmĭna.68 Voir {LYM}. II. Voir {ḪTM} et {MĠR} I. < Grec Λήμνιος « de Lemnos ». *{LMNRY} (‫)لمنري‬ MT >lūmīnāriyah< « grande lampe ». < Latin lūmĭnārĭa. *{LMNYM} (‫)لمنيم‬ UT nº 2674 >līmūnyūm< « oseille crépue (Rumex crispus) ». < Grec λειμώνιον. *{LMY} (‫)لمي‬ IQ 16971/1 >lamà< « lèvres d’une couleur rouge foncée ». Mot du langage poétique, extension de l’élément bi-consonantique {lm}, qu’on retrouve dans {LMʕ}, q.v., et guèze lämäṣä « être poli ou fourbi». *{LN} (‫)لن‬ ZǦ >lan< (registre haut) « non ». Combinaison de la négation lā avec la conjonction an, avec une évolution sémantique, caractéristique de l’arabe ancien, vers l’expression de la négation du futur. *{LNBL} (‫)لنبل‬ HC 64 >lunbāl< « dos (d’un lapin jeune) », DS + >lūnbīlāt< « dos ». < Latin lumbus, avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÉḺ}. *{LNPḎ/Ḍ/ṬR(L)} (‫)لنـپذر او لنـپضر أو لنـپطر‬ UT nº 2645 >lanbaḏāral+tīn al+lanbaḏār< « figue-fleur, première figue ». UT nº 2646 >lanbaḏayrūlah< « petite centaurée comumne / rouge (Centaurium erythrea) ». MT >lanbaṭār< « nom propre masculin » < latin lampăda « lampe », avec le suffixes roman andalou adjectif {+ÁR} dans le premier cas, et instrumental {+ÁYR}, suivi du diminutif {+ÓLA}, dans le deuxième.69 || 67 Avec une évolution sémantique semblable à celle de l’arabe andalou dúbla (voir {DBL}. DS II 751 confirme >nīmah< « bouteille ». 68 Avec un changement d’accent peu fréquent, mais constaté parfois ; voir Lapesa 1980 : 466. 69 Ces mots font allusion aux feux de la Saint Jean, car c’est la saison de ces figues et de la centaurée. Dans le cas du nom propre, il pourrait s’agir directement du latin lampădārĭus « porteflambeau ».

*{LHǦ} | 1165

*{LNǦ} (‫)لنج‬ DS et BM >līnaǧ< « ocre de cuivre bleu ». < Néo-persan lināǧ « litharge de Chypre ». *{LNǦRN} (‫)لنجرن‬ AC >alanǧarūnlunḫīṭislyḫyṭs< (lire >lunḫīṭīsal+lunġu< « l’homme grand ». < Latin longus. *{LNY} (‫)لني‬ SG >l.nyh< « sorte de chemise ». < Latin līnĕa « de lin ». *{LHB} (‫)لھب‬ GL >(y)alhibu< (registre semi-correct), VA >nalhab / nulhib alhabt ilhāb mulhib mulhab / malhūb k = nilahhab talhīb kyatlahhab atlahhab = naltahab altahabt iltihāb bi< « brûler, être en feu ». GL >lahībun< (registre haut), VA >lahab = lahībyalhaṯ lahaṯ lahṯ lāhiṯ< « haleter, être essouflé ». >nilahhaṯ talhīṯ k< « faire haleter, essoufler ». Extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {lh}, qu’on retrouve dans le guèze lǝhsä « disparaître, s’évanouir » et, avec d’autres compléments phonétiques ou définisseurs sémantiques, dans {LHB}, et dans l’hébreu lahag « passion pour les livres », lāhāh « languir », etc. *{LHǦ} (‫)لھج‬ VA >nalhaǧ lahaǧt lahǧ lāhiǧ bi = yatlahhaǧ atlahhaǧ = yaltahaǧ altahaǧ iltihāǧ bi< « se réjouir ». >nilahhaǧ talhīǧ k = nulhiǧ alhaǧt ilhāǧ mulhiǧ mulhaǧ k< « réjouir ». IQ >ṣādiq al+lahǧah< « à l’accent sincère ». Extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {lh}, cf. {LHB}, {LHṮ}, {LHW}, etc.

|| 70 Mais voir BCT 2007 : 429, à propos des confusions terminologiques dans le nom de cette plante.

1166 | *{LHLH} *{LHLH} (‫)لھله‬ AL lahláha + ít « flamme ». Forme {1212} de l’élément bi-consonantique {lh}, qu’on retrouve dans {LHB}, q.v. *{LHM} (‫)لھم‬ GL >alhimu ilhāmun mulhamun< (registre semi-correct) « inspirer », VA >nulhim alhamt ilhām malhūm ktalhamlā talhamlā talham l+ī al+aʕdā< « ne me rappelle pas les ennemis » ; NQ mg 11/4/1 >talham+ak ilà ʔl+ḫalāʕah< « ils te rappellent la débauche ». VA >naltaham altahamt iltihām linaltaham altahamyaltahamaltahamat altaham< (if.), AL neltehém eltehémt iltihém / eltihím « se rappeler » ; IQ >yaltaham l+al+nuqaṭ< « il se rappelle des points » ; ZǦ >yaltaham ʕalà ʔl+baḥri< « il se rappelle la mer ». Probablement une contraction d’une phrase ʔāla ilà wahmi+hī « venir à son esprit », plutôt qu’une évolution sémantique de lahima « avaler », signification établie de cette racine pan-sémitique, cf. hébreu hitlahēm, araméen avec assimilation nahima « avaler avidement » et accadien laḫāmu = lêmu(m) « manger ». *{LHW} (‫)لھو‬ VA >nalhū lahaw/yt lahw lāhī + īn maʕ = yatlahhā atlahhayt talahhī mutalahhīnalhū< « s’amuser, se divertir ». VA >nilahhī lahhayt talhiyah mulahhī k = yulhī alhā ilhā kyulhīyalhī(+k)< « amuser, divertir ». AC >yatlahhà ʕalà rūḥ+ulahātun< (registre haut), VA >lahāh + lahawāt< « luette ». IH 338 >luhayyā< « pensée intime ». IQ >malhawī< « amusant, drôle ». GL >mulhiyun = mulhī< (registre semi-correct), VA >mulhī + īn< « musicien ; jongleur ; baladin ». AL melhaguía + ít « moquerie ; tromperie ». Voir {ḤBB}, {ḪNQ} et {FRĠ}. Extension de l’élément bi-consonantique {lh}, cf. aussi le guèze lähayä « s’amuser » et, avec une forme {1212}, l’hébreu lihlēah, syriaque lahleh « confondre, surprendre » et araméen rabbinique lǝhā/ī « être fatigué », avec une évolution sémantique. *{LHWǦ} (‫)لھوج‬ VA >nilahwaǧ lahwaǧah kyatlahwaǧ atlahwaǧ talahwuǧ< « être flambé ». HC 28 >mulahwaǧ< « étuvée d’aubergines épicées cuite à feu lent ». IH 283 >ḫubzun mulahwaǧ< (registre haut) « pain peu cuit ». Probablement une combinaison (naḥt) des racines {LHB}, q.v. et {hwǧ} « se précipiter ». *{LW} (‫)لو‬ VA et ZǦ >lawlaw ann+ak< « si tu … » ; IQ >law furriġ al+ḏahab fī ǧawf al+šānī mā ka+tḥarrak< « si on avait rempli l’interieur du navire avec de l’or, il n’aurait pas bougé » ; >law aḫfayt+uh law qadar ġayr+ī yaḫfī+h< « je l’aurais caché, si quelqu’un d’autre pouvait en faire autant » ; >law kān bi+wudd+ī mā maššaytu ʕann+u aḥmaq< « s’il était à mon goût, je ne me serais pas éloigné de lui comme un fou » ; >law ǧaʕal+k al+lah tarā+nī< « si Dieu

*{LWḤ} | 1167

t’avait fait me voir » ; >law ann+u karrār las nafzaʕ< « même s’il charge, je ne m’épouvanterai pas » ; >man ʕašaq hān law kān ban labbār< « l’amoureux est toujours humilié, même s’il est B.L. » ; ḪA īb 1 >aš law kān al+insān murīb< « figure-toi, si on était vraiment suspect » ; AC >law kīn = law kiy+yukūn< « s’il était » ; >law kīn al+badawī min ḥarīr< « si les paysans étaient en soie » ; >law kit+taṣbuġ< « si tu teignais » ; VA >wa+lawwa+law naqalt al+faḥam< « « même si tu es charbonnier » ; AC >wa+law kīn(at)< « quoiqu’il ≠ elle fût » ; >wa+law sāʕah< « un seul moment » ; GL >law lā annlaw+lā (mā) = law+lamlaw+lālaw+lī< « si ce n’était pas (que) » ; >law+la iḥtifāḏ̣+ī< « si je n’était pas circonspect » ; IQ >law+lā ʔl+iftiḍāḥ< « ne serait-ce que par peur du scandale » ; CD M 6/4 >law+lā mā naḫšà< « si je n’avais pas peur » ; IZ 2/3/5 >law+lā+k< « si ce n’avais été pour toi », 11/8/3 >bi+lā law+lādūn law+lā< « sans défaut ou objection » ; >lā bud min law+lā< « il y a toujours une objection » ; >law lam naʕšaq+uh< « si je ne l’aimais pas » ; 161/1/3 >law lā mā hū muḫālif< « s’il n’était pas désobéissant ». Voir {ʕWḎ}. < Proto-sémitique *lv, marque du conditionnel, de l’affirmatif, du jussif ou de l’optatif, cf. ougaritique >lnilawwaṯ talwīṯ k< « souiller, salir ». >yatlawwaṯ atlawwaṯ< « être souillé ou sali ». >lawṯ(iyy)ah< « vilenie, bassesse ». >lawṯī + īn< « vilain, bas ». GL >lāyiṯ< « sale ». < Pan-sémitique {lwṯ}, cf. hébreu et syriaque lāš, guèze losä et accadien lâšu « pétrir » et araméen rabbinique lǝtat « remouvoir le grain dans l’eau »,72 avec une évolution sémantique. *{LWḤ} (‫)لوح‬ I. VA >nulūḥ luḥt lawḥ lāʔiḥ litulūḥ lāḥ< « apparaître ». VA >nilawwaḥ talwīḥ k ≠ ʕalà< « planchéier ≠ attaquer » ; AL nilaguáh laguáht talguéh nom d’unité talguiêha muláguah + ín « planchéier ». VA >yatlawwaḥ atlawwaḥ< « être plachéié ». IH 349 >lūḥun< (registre semi-correct), VA >lūḥ + alwāḥlūḥ< « planche », IQ « plateau du pain ; tablette à écrire », AL lóh + alguáh, diminutif loáyah + ít « planche ; tablette à écrire ; étalage ; fléau, égrainoir » ; ZǦ >lawḥ< « comptoir » ; VA >lūḥ al+nard + alwāḥ al+nard< « tablier du tric-trac ». MT >tuḫūm lāyiḥah< « frontières claires ». AL moláguah + ín « écha-

|| 71 Ce mot semble contenir un premier élément {L} II à connotation affirmative, et un deuxième plus difficile à déterminer, peut-être la forme raccourcie d’un verbe *hawā avec la signification caractéristique du sémitique du Nord, « être », ou d’un pronom personnel de la troisième personne du masculin singulier. 72 Aussi lāš « pétrir », emprunté au cananéen comme dans le cas du syriaque.

1168 | *{LWḎ}

faud, plancher ». UT nº 2936 >mulawwiḥah< « tournesol (Chrozophora tinctoria) ». FǦ >mulawwaḥah< « poutres à section carrée ». Voir {ŠRǦB} et {MLY}. < Pan-sémitique {lwḥ}, cf. ougaritique >lḥ(t)lawāḥī< « qui vient des oasis (égyptiennes) ». Déformation avec agglutination de l’article de l’arabe wāḥah < égyptien ancien >wḥ3tnulūḏ luḏt lawḏ lāʔiḏ malūḏ bi< « se réfugier » ; GL >man lā yalūḏu< (registre haut) « celui qui ne bouge pas ». >lawwāḏun< « instable ». >mutalawwiḏatun< « inquiète ». < Sémitique de l’Ouest {lwḏ}, cf. hébreu lāz et guèze lozä « se détourner ». *{LWḎŠ} (‫)لوذش‬ SG >lwḏš< « laudes ». < Latin laudes « louanges ». *{LWR} (‫)لور‬ UT nº 2632 >lawruh< « laurier (Daphne mezereum) ».73 SG >bqrh lwrh< « vache jaunâtre ».74 < Latin laurus « laurier ». *{LWRNT} (‫)لورنت‬ CP 125.4 >lwryt< (lire >lwrntnilawwaz lawwazt k< « farcir avec des amandes » ; ZǦ >yilawwazyatlawwaz atlawwaz< « être farci avec des amandes ». GL >lwzlawz nom d’unité +ahlawz + alwāzlawz< « amande(s) », AL léuç nom d’unité léuze « amande(s) ; amandier ; coque, cocon ; hémorrhoïdes ; figue (signe de mépris) » ; DS >lawz al+barbar< « fruits de l’argan » ; UT nº 2638 >lawz al+hind< « espèce de féronie (Feronia limonia) ».75 AL léuze + liguéç « mollet (de la jambe) » ; SH >lawzah< « jarret » ; IQ et ZǦ « houppe d’une capuche » ; MT >karm al+lawzahlawzī< « en forme d’amande ». FḪ >lawziyyah< « un mets de viande ou de poulet aux amandes ». VA >mulawwaz< « jarret ».76 AL mulégueze « boison de lait d’amande et de sucre ». Voir {ZYT}, {FRK}, {QLB} et {LBN} I. < Araméen rabbinique et syriaque lūzā, emprunté aussi par l’hébreu lūz et guèze läwz.

|| 73 Mais TD 131 donne ce nom au laurier (Laurus nobilis). 74 Cf. le portugais louro « blond ». 75 L’identification avec le coing chez DS II : 565 est une erreur, à cause du nom alternatif safarǧal al+hind ; voir BCT 2007 : 425. 76 La présence de ce mot dans l’article « caro », et pas sous « amygdalus » suggère qu’il s’agit d’une pièce de viande, probablement le mollet ou jarret, cf. arabe marocain lūza « trumeau, noix ou jarret de bœuf » (selon Prémare XI : 101), et surtout l’aragonais melosa, encore non mentionné dans Corriente 2008a.

*{LWQ} | 1169

*{LWZNQ} (‫)لوزنق‬ FḪ >lawzīnaq< « sorte de crêpe aux amandes ». < Pehlevi lawzēnag. *{LWŠ(R)} (‫)لوش أو لوشر‬ VA >lawš nom d’unité +ah< « cadette, pierre carrée » ; MT >lawš + āt< « piège pour prendre des oiseaux » ; AL léux nom d’unité +a « cadette ; piège ». MT >lawšar< « lieu où ces pièges sont placés ». AŠ 7/3/3 >lawšī< « de Loja (géographie) » ; MT >al+lawšī< « nom propre masculin ». AL muleguéx + gín « pavé de cadettes ». Voir {SṬḤ}. < Roman andalou */LÁWŚA/ < latin lăpis, parfois avec le suffixe adjectiv {+ÁR}. *{LWṬ} (‫)لوط‬ VA >yulūṭ lāṭ lawṭah lāʔiṭ + īn = yatlawwaṭ atlawwaṭliwāṭlawwāṭ + īnlawwāṭalwaṭ< « sodomite ». < Hébreu lōṭ « Loth », à cause de l’histoire biblique de Sodome et Gomorrhe. *{LWṬR} (‫)لوطر‬ VA >nilawṭar lawṭarah< « rendre fou ». >yatlawṭar atlawṭar< « devenir fou ». Métathèse du roman andalou */AWRÁT/, avec agglutination de l’article, < latin aura « soufflé d’air », avec le suffixe participial {+ÁT}.77 *{LWʕ} (‫)لوع‬ IQ 169/1/5 >lawʕat al+maḥzūn< « l’angoise du triste ». Probablement une métathèse de {WLʕ}, q.v. *{LWĠ} (‫)لوغ‬ AL Lugo « Lugo (géographie) ». Emprunt tardif au castillan < latin Lūcus, nom de plusieurs villes, où il y avait un bois sacré. *{LWĠḎY} (‫)لوغذي‬ IH 282 et LZ >lawġāḏiyā< « certaine potion composée ». Raccourci du syriaque >ʔī rā lgwdyālūf (kabīr)lūf al+ḥayyah< « serpentaire (Arum dracunculus) » ; UT nº 2743 >lūf sabṭ< « gouet à capuchon (Arisarum vulgaris) ».79 Emprunt à l’araméen, cf.rabbinique lōf et syriaque lūfā. *{LWQ} (‫)لوق‬ VA >nilawwaq< « causer une paralyse de la bouche ». >yatlawwaq atlawwaq talawwuq< « souffrir d’une paralysie de la bouche ». DS >lwyqah< « cornichon

|| 77 Car on attribuait la folie à l’effet de certains vents, cf. castillan orate « fou ». 78 Utilisé plusieurs fois sans explication dans The Book of Medicines (ed. W. Budge), selon le Supplement to the Thesaurus Syriacus de J.P., Margoliouth, transcription évidente du grec ἱερὰ λογαδία (au lieu de λογαῖα ?) « herbe sacrée choisie », mais cf. aussi la probable déformation textuelle chez BM >ʔwfād(y)ā< « jus du cornichon d’âne ». 79 Voir BCT 2010 : 559-560, à propos d’autres identifications et variétés.

1170 | *{LWQ(Š)}

d’âne (Momordica elaterium) ».80 AL laguáqi + ít « gifle, soufflet » ; naâti laguáqi « gifler ». Variante phonétique de {LQW}, q.v. *{LWQ(Š)} (‫)لوق أو لوقش‬ CP 153.6 >lwqnulūk lukt lawk lāʔik malūk< « mâcher ». FḪ >ṣaʕtar lwkī< « espèce de sarriette ». < Pan-sémitique {lḥk}, cf. ougaritique >lḥklullulūlū< « lis bleu (Iris germanica)». Voir {ZYT}. < Latin līlĭum. Variante phonétique de {LLY}, q.v.82 *{LWLB/M)} (‫)لولب أو لولم‬ VA >nilawlab/m lawlabah k< « arrondir » ; >nilawlab k< « faire tourner ». >yatlawlab/m atlawlam talawlubtlwlm< « s’arrondir » ; VA >yatlawlab atlawlab talawlub< « tourner ». >lawlab + lawālib< « pied-de-biche (d’une arbalète) ; arbre, axe » ; AL lévleb + leguílib « arbre, axe » ; GL + >lawālibu< « vertèbres ». VA >mulawlab/m< « rond ». Voir {QWS}. < Pehlevi *dōl (ī) āb, continué par le néo-persan dulαb « seau ; noria, etc. », influencé par lule « tuyau spiral » ou par {LWY}, q.v. *{LWM} (‫)لوم‬ VA >nulūm lumt lawm / lawm / malām lāʔim + īn lawwām + īn malūm ktulumm+uh y≠nulūm lum lawm lāyimnilawwan talwīn mulawwan kyatlawwan atlawwan talawwun< « être coloré ». GL >lawnun + alwānun< (registre haut), AC et IA >lawn< « couleur » ; VA et IQ >lawn + alwānġayr mula|| 80 Mais il pourrait s’agir d’une erreur au lieu de >lwyfh lyq/fyhmuḫtalifu ʔl+ʔalwāni< (registre haut) « inégal » ; VA >ḏū lawnaynʕalà alwān< « diverse ». Voir {BZD}, {ḤBŠ}, {ḤWL}, {ḪLṬ}, {ḎW(T)}, {ZʕFRN}, {ŠBʕ}, {ŠḤB}, {ṢFR}, {ʕSL}, {ĠYR}, {FRD}, {QʕQʕ}, {QMḤ}, {KḤL} et {YQT}. Emprunté à l’araméen, cf. syriaque gawnā < pehlevi gōn.84 II. AL Lúna « Luna (géographie) ». luní + ín « de Luna ». Emprunt tardif au castillan. *{LW(W)} (‫)لو أو لوو‬ IH 249 >wādi law< « Wād Law (géographie) ». Voir {LBʔ}. *{LWY} (‫)لوي‬ IH 215 >mulwīyalwīnalwī lawayt / alwayt layy / ilwā lāwī mulwī k = nilawwī talwiyah k< « tordre ; courber, plier » ; AL nalví alvéit « pousser (une porte) » ; VA >nalwī lawayt al+ṯawb< « retourner un vêtement » ; IQ >yalwi ʕunq+uh< « tourner la tête » ; >talwū ʕalay+h< « vous tournez vos yeux vers lui » ; >yalwī al+ʕaskar< « l’armée retourne » ; >nalwī ʕalà ṭarīq+ī< « je reviens sur mes pas » ; >mulwī fī< « enveloppé dans » ; ḪA īr 1 >alwī bi+qalb+ak ʕināq+ak< « embrasse-moi ». IH 212 >multawiyyatun< (registre semi-correct), VA >yaltawī altawā iltiwā multawī + īn (fī)< « être tordu ou courbé ; flaner » ; >naltawī li min / ʕan< « retourner » ; AL naltaguí altaguéit « se tourner » ; GL >dūn ʔ.ltiwāʔin fī ʔl+ḥaqqi< « sans détour de la vérité, vrai » ; IQ >altawà amr+ak< « ton affaire s’est embrouillée » ; NQ as 1/1/4 >altawayt f+al+ġubār< « j’ai roulé sur la poussière ». ZǦ >lawyah< « tour (donné à ce qu’on tord) » ; >lawyaliyah + āt< « fesse ; queue grasse du mouton » ; IQ 191/373 >liyyahlyt ʔl+kbš< « queue grasse du mouton » ; AL lía + ít « fesse ; croupe » ; nadráb fa liít « donner une fessée » ; dárba fal lía + át « fessée » ; líat a çaféha « éponge, extremité d’un fer à cheval ». VA >liwāʔ + alwiyah< « drapeau » ; IQ >liwāʔ+ī< « mon drapeau » VA >līt< « côté du cou ». AL madárich muluí + madarigít muluiín « escalier en limaçon ». Voir {RFʕ} et {KLL} I. < Pansémitique {lwy}, cf. hébreu lāwāh, araméen rabbinique lǝwā « joindre », syriaque lǝwā « accompagner », guèze läwäyä « tordre » et accadien lawû(m) « entourer », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{LWYN} (‫)لوين‬ AL laguéin nom d’unité laguéyna « calmar, cornet ». < Latin lōlĭgo, -ĭnis.

|| 84 Mais le rabbinique gaw(wā)nā soulève la possibilité d’une hypothèse alternative, l’égyptien ancien >ʔwn /l/ est très irrégulier, tandis que l’agglutination de l’article est assez fréquente. Pourtant, l’emprunt iranien semble aussi prouvé par les racines {ǦWN} et {ĠWN}, q.v.

1172 | *{LYT} *{LYT} (‫)ليت‬ GL >layta(yā) layt(a) = layta šiʕr+īlayt< « plût à Dieu que » ; IQ >(yā) layta šiʕr+ī = layt šay< « oh, si j’avais su … » ; >layta+nī kunt anā umm+ī< « plut à Dieu que je fusse ma mère ! » ; >layt+uh qad zār< « oh, s’il avait visité ! » ; >layt law faqadnā haḏā ʔl+ġalā< « plût à Dieu que nous eussions quitté cette cherté ! » ; >layta buʕd al+nāy lā yukūn< « oh, si la longue distance n’existait pas » ; ḪA ūm 1 >layta+nī ramlah< « plût à Dieu que je fusse un grain de sable ». Combinaison de {L} II, q.v., et de l’élément prédicatif d’existence proto-sémitique *īṯ, cf. ougaritique >ʔiṯlayṯ + luyūṯ< « lion ; tarantule » ; AL léyç + luyúç (lire ĉ) « lion ». IQ >al+layṯlayrūnlayrūnī< « avec la forme de la gaude ». < Latin ly̆ rŏn. II. RC layrini « de Lairén (géographie) » ; UT nº 3089 >ʕinab layrānī< « variété de raisin ». *{LYS} (‫)ليس‬ I. VA >laysa = lislas< « ne … pas » ; GL >laysa yaqdiru< (registre haut) « il ne peut pas » ; >lasnā naqdirū< (registre semi-correct) « nous ne pouvons pas » ; >laysa yanbaġī< (registre haut) « il ne convient pas » ; >laysa min aḥadin< (registre haut) « il n’appartient à personne » ; >lastu arīdu< (registre semi-correct) « je ne veux pas » ;VA >a+laysa< « vraiement » ; IQ >las l+ī fī+hā amal< « je n’ai aucun espoir d’y parvenir » ; >lass+u = las(s)an+hu = lissan+hu< « il n’est pas » ; >lass+i< « elle n’est pas » ; >lass+um< « ils ne sont pas » ; IZ 6/5/1 >liss+uh yulḥaq< « on ne peut pas l’atteindre » ; NQ mi 1/x/3 >lissan+hā ḥiṭān< « ce n’est pas du poisson » ; ZǦ >lislis = liss+uh< « ce n’est pas » ; AC >laysa ġubār< (registre semi-correct) « c’est pas de la poussière » ; AL leycet ≠ lézt u (registre haut) « elle n’est pas ≠ je ne suis pas » ; léyça yahfad (registre semicorrect) « il ne garde pas ». VA et IQ >laysa+mā< « surtout » ; IZ 1/6/1 >laysa+mī ḥīn< « surtout lorsque ».87 VA >laysī + īn< « rusé, astucieux ». Voir {ʔ}, {ʔS},

|| 85 Mais la correspondance irrégulière du /ṯ/ et l’absence de connotation optative dans les autres langues sémitiques donnent quelque poids à l’hypothèse d’un phénomène de lambdacisme sur des formes verbales comme raʔaytu « puissé-je voir » ou raʔayta « puisses-tu voir », qui auraient été l’origine de (yā) rīt dans les dialectes orientaux modernes ; dans tous cas, la correspondance irrégulière pourrait être expliquée comme une contamination avec ces formes plus transparentes. 86 Avec une déformation probablement euphémistique. 87 Déformation de l’arabe lā siyyamā, voir {SWY}.

*{LYL} | 1173

{ḪLF}, {SWY} et {NHY}. Composition de {LĀ} et l’élément prédicatif d’existence *īṯ (voir {LYT}).88 II. ZǦ >līs< « flocon de coton que l’on met dans l’encrier ».89 *{LYSY} (‫)ليسي‬ AL Lícia « la Lycie (géographie) ». Emprunt tardif au castillan, < latin Ly̆ cĭa. *{LYŠ} (‫)ليش‬ IA >līš< « ce n’est pas ». Variante phonétique de {LYS} I, influencé par {ʔŠ}. *{LYṬ} (‫)ليط‬ MT >al+layṭī< « nom propre masculin ». Probablement un attributif. *{LYĠ} (‫)ليغ‬ UT nº 2753 >līġah< « consoude officinale (Symphitum officinale) ».90 < Roman andalou */LÍGA/ < latin lĭgo « attacher, bander », puisqu’il s’agit d’une plante vulnéraire. *{LYF} (‫)ليف‬ VA >līf nom d’unité +ah< « tissu réticulaire des dattiers, utilisé dans les bains en guise de brosse ». Probablement < araméen rabbiniqueet syriaque līf « join, uni ». *{LYQ} I, {LQQ} et {LKK} (‫)ليق أو لقق أو لكك‬ GL >yalīquyilīq lāq liyāq lāʔiqyilīq bī+h< « convenir ; être propre ». AŠ 31/2/5 >alyaq hu ʔl+ʕurī< « la nudité est plus convenable ». IH 283 >al+liqqatu< (registre semi-correct), LZ >liqqahlakkah + āt / likaklyq< + MT >lāyiqūn< « laïque». < Latin lāĭcus < grec λαϊκός « du peuple ». *{LYL} (‫)ليل‬ GL >laylun< (registre haut), VA et IQ >layl nom d’unité +ah + layllayl nom d’unité +ahlaylahluwaylahlayālī al+šitā< « les nuits plus froides de l’année » ; >ḏā/īk al+laylah< « cette nuit-là » ; >yaqṭaʕ al+layl wa+yuqūm wa+yiḥyī+h< « passer la nuit à veiller » ; >laylah laylà< « nuit très-obscure » ; IQ

|| 88 Mais, dans ce cas, la correspondence irrégulière de /ṯ/ décèle un emprunt aux registres bas du sudarabique épigraphique, selon Bauer 1966 : 40. 89 Selon l’explication de Bencherifa 1971 : 351, tirée d’Alḥillī (voir Hoenerbach 1955 : 16-17), comme interprétation du surnom du poète Madġallīs, mais on peut questionner l’avis de l’auteur iraquien, très éloigné de l’usage arabe andalou, car ce mot ne se trouve pas ailleurs et on pourrait supposer qu’il s’agisse d’une variante phonétique de līqah, q.v. En fait, dans le proverbe nº 1548 de ZǦ, « mâcher du līqah, c’est tromper la faim », cette signification serait étrange ; peut-être ce mot était une variante phonétique de dís (voir {DYS}), puisque les joncs ont souvent un jus qu’on peut sucer faute de mieux, et ce changement phonétique est parfois témoigné en arabe andalou, selon Corriente 1977 : 39 et 2013c : 16. 90 Voir BCT 2010 : 555, à propos d’autres identifications et variétés.

1174 | *{LYM}

>kulli laylah< « chaque nuit » ; >layl wa+nahār< « de jour et de nuit » ; >l/b+al+layl< « à la nuit » ; >layl an aḫar< « une autre nuit » ; >laylat al+ʕīd< « le soir de la fête » ; >laylat niṣf al+šahr< « la nuit de la moitié du mois » ; 184/4/3 >laylan yukūn al+qaṭīʕ fī yadd+ī< « les soirs quand j’ai la jarre à la main » ; >laylatan ḏā wa+ḏā< « la nuit d’un tel jour » ; >ḏā ʔl+laylahb+al+laylah< « ce soir » ; āsi 1 >laylatan tiǧī+nī< « le soir que tu viens à moi » ; AL be léil « à la nuit » ; ĉuluĉ alléil « un tiers de la nuit ; veille, faction » ; min leiletéi « ayant duré deux nuits » ; ĉaláĉ leíli « trois nuits » ; núç a léyl « la moitié de la nuit ; deuxième veille » ; al ḳalaléil (lire áḳir alléyl) « troisième veille ou faction » ; ávil alléyl, DM 1R >awwil layla< « première veille ». VA >laylīlaylà< « nom propre féminin » ; IQ >banī laylà< « nom d’une tribu ou fraction » ; ET Haratabulaeyla « nom de lieu (géographie) ». Voir {ǦNN}, {DǦW}, {DLHM}, {ḎBB}, {SRY} I, {SMR} II, {SHR}, {ṬWL}, {ṬYR}, {ʕDL}, {ĠDW}, {ĠSQ}, {QDM}, {KML}, {KWN} et {HNʔ}. < Pan-sémitique {lyly}, cf. ougaritique >llllyal+līmu< (registre haut), IQ >līmlīmah< « lime ». AC >laymūn nom d’unité +ah< « lime » ; DS >līmūn = laymūn< « lime ; orange » ; >laymūn (marākibī)< « citron » ; HC 245 >š.rāb ʔ+līmūn< « jus de citron ». < Néo-persan limu(n) < sanscrit nimbū(ka).91 *{LYN} (‫)لين‬ GL >līnun = layānatun< (registre semi-correct), IH 368 >al+liyānu< (registre haut), VA >yilīn lān līn / liyānahyilīn lān< « être tendre, mou ou doux au toucher ». GL >layyannilayyan talyīn k = nulīn alant ilānah mulīn mulān klayyan< « être laxatif » ; IQ >layyanū ḏā ʔl+qulūb< « attendrissez ces cœurs ». VA >yatlayyan atlayyan talayyunlaynun< (registre semi-correct), VA >layyin + īnlayyinlayyinatun< « coussin ». IQ >liyān< « façons polies ». GL >mrhm mulīmun< « onguent émollient ». LH *muláyyina « coussin sous la courroie du joug à la tête des bœufs », d’où le castillan melena et le portugais dialectal me/uleia.93 Voir {ṬBʕ}, {ʕRK} et {ʕṬF}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait avoir résulté d’une contraction (naḥt), de {LĀ} et de l’arabe ayn « fatigue ». || 91 Les identifications des noms des fruits citriques étant toujours problématiques, à cause de l’évolution très rapide des sous-espèces cultivées. 92 Les formes avec un >mmā< « ne … pas » ; VA >a+mā< « n’est-ce pas ? » ; IQ >mā naǧḥad< « je ne dénie pas » ; >mā qaṭ raǧā+k aḥaddi< « jamais quelqu’un t’a demandé » ; >mā ʕalà ʕulā+hā ayād< « aucune main n’est au-dessus de sa noblesse » ; >mā min+hā marra an narā+h< « je ne le vois pas une seule fois » ; >mā ban adam il+lā ṭayr< « l’homme n’est qu’un oiseau » ; >mā hī qaylah< « ce n’est pas une véritable sieste » ; AC >mā yafqud< « il ne perd pas » ; >mā nadam< « il ne se repentit pas » ; >mā bakat wa+lā ʕad faraḥat< « elle ne pleura pas ni ne se réjouit » ; >mā fī+hum ḫayr « il n’y a rien de bon chez lui » ; >mā li+maḥbūb ʕuyūb< « les aimés n’ont pas de défauts », >ma … i+llā< « ne … pas, mais ». 2. Interrogatif : GL et ZǦ >māfī+mā = li+mā< « pourquoi » ; >li+ma = fa+mā = fa+mā ʔḏan< « quoi donc » ; >li+mā/a ḏāli+mā+ḏā< « pourquoi » ; IQ >aw mā< « ou quoi » ; >mā l+ī fī ḏā ʔl+qiṣṣah< « pourquoi me mêlerai-je de cette histoire ? » ; AC >mā ʔl+šumātah< « qu’est-ce que l’injure ? ». 3. Relatif : ZǦ et IA >mā< « ce que » ; IQ >daʕ+nī mim+mā rayt< « épargne-moi ce que tu as vu » ; >mim+mā naǧad ḏikr+ak ḥulū< « je trouve ton nom si doux que … » ; >mā l+uh min faḍli maʕlūm< « les vertus qu’il a sont connues » ; >kabši mā naḍaḥḥī< « un mouton que j’égorgerais » ; >ġurnūq mā nablaʕ< « mets de poumon que je mange » ; ZǦ >ʕinda+nā mā huwa afḫar< « nous en avons de meilleurs » ; AC >mā ʕuṭī+k< « ce qu’on t’a donné » ; >mā lā taḫḫu< « ce que tu ne prends pas » ; >ḫubzi mā lā hū l+ak< « un pain qui n’est pas le tien » ; >ṣanʕah mā lā tibūr< « une profession qui n’est jamais sans demande » ; >aqḍar am+mā hu< « le plus sale il est … » ; BD 1v >tarābi+kum mā ʕīndi+kumu< « les enfants que vous avez » ; ID kftr 1 >tfāḥh l+l+šṭṭ mā hī< « une pomme plutôt élongée ». 4. Temporel : IQ >mā ḥayayt< « tant que je vivrai » ; ZǦ >mā yabas al+ʕūd aḥtaraq< « dès que le bois sera sec, il brûlera » ; NQ mg 14/0/1 >mā qaṣur ʕumr+ī fī+h yamtaddi bāʕ+ī< « plus je suis âgé, plus je deviens capable dans cette affaire ». 5. Conjonction : IQ >las akfà mā hī ruqāq ḥuluwwah< « ce n’est pas assez qu’elles soient comme des crêpes douces » ; >aʕazzi l+ī mim+mā namšī< « c’est mieux pour moi que de marcher » ; >mim+mā yaʕǧaz+nī šayyan nuqūl< « parce que je ne trouve pas des paroles à dire ». 6. Exclamatif : LZ >mā abyaḍa haḏā< « que ceci est blanc ! » ZǦ >ma ashal al+ḥarb< « que la guerre est facile ! » ; >amā tarī min faḍāyiḥ< « quels malheurs tu vois ! » ; >a+mā kin nuqūl< « que dirais-je ? » ; IZ 8/8/1 >yā mā yaftaḥ min al+bilīd< « combien de pays il conquit ! » ; AC >a+mi+swad+uh< « qu’il est malheureux ! » ; >a+mi+ǧall+ak bi+ʕaynīn< « que tu as les yeux grands ! » ;

1176 | *{MĀṮ}

>a+mi+marri mā hī< « qu’elle est amère ! » ; >a+mā fī+hā min ġabāyin< « combien de fraudes il y a là ! ». VA >māhiyah + āt< « essence ». Voir {ʔŠḤL}, {ʔMR} I, {ʔN} I, {ʔY(N)}, {BWL} II, {BY(N)}, {ǦML} I, {ḤSN}, {ḤLW/Y(L)}, {ḤYṮ}, {DWM}, {ḎĀ}, {RBB} I, {RḌW}, {RWD}, {ZW/YL}, {SWY}, {ŠKR}, {ḌRW}, {Ḏ̣NN}, {ʕǦB}, {ʕDD} I, {ʕWD}, {ĠYR}, {K}, {KṮR}, {KLL} I, {MTY}, {MRʔ}, {MRR} II, {MḌY}, {MKN} I, {MLḤ} I, {WSʕ},{WQT} et {YSR}. < Proto-sémitique *mā, élément interrogatif, souvent devenu relatif et même un morphème de négation en arabe, cf. hébreu, araméen rabbinique et syriaque mā, guèze mǝnt et accadien mīnu(m) « quoi ». *{MĀṮ} I. Voir {ǦWZ}. *{MĀḤ} (‫)ماح‬ >māḥ< « nom propre ». Probablement un hypocoristique proverbial. *{MĀḎ} (‫)ماذ‬ GL >baladu ʔl+māḏīna< « Médie ». Voir {MĀH}. < Hébreu mādiyyīm < accadien madai < vieux persan mâda. *{MĀR} (‫)مار‬ ZǦ >māru< « nom de lieu non identifié ». *{MĀS} (‫)ماس‬ BM >māsḥaǧar al+mās< « diamant ». Voir {ʔLMS} et {MSS} I. < Pehlevi almās(t) < grec ἀδάμας. *{MĀŠ} (‫)ماش‬ BM >māš< « haricot mungo (Phaseolus mungo) ». < Néo-persan mαš. *{MĀṬ} (‫)ماط‬ ZǦ >māṭah< « nom propre féminin ». Probablement un hypocoristique proverbial. *{MʔQ} (‫)مأٌق‬ VA >maʔq + maʔāqī< « coin de l’œil » ; ḪA āq 2 >taḥsab al+damʕah ḫilqah f+al+ma’āq< « elle considère les larmes comme une chose naturelle dans les yeux ». Probablement d’une racine {ʔqy} « éprouver du dégoût pour les aliments », variante phonétique de {wqy} « prendre garde », q.v. *{MʔN} (‫)مأن‬ SH >muʔnah + muʔan< « frais de production » ; GL >mūnatun< « soin » ; IQ >mūnh< « charge ; gêne » ; >kulli mūnah kufī< « on lui épargna toutes les fatigues » ; MT >al+qiyām bi+maʕūnat anfus+hum< « les frais de leur subsistance ». Voir {MWN}. < Sémitique de l’Ouest {mʔn}, cf. hébreu et araméen rabbinique māʔēn « refuser », syriaque me(ʔ)n « avoir marre de » et guèze männänä « rejeter » (cf. arabe « prendre garde »), avec une évolution sémantique.1

|| 1 Explicable car, même en arabe, cette racine préserve la connotation de l’effort ou les frais dérivés d’une activité pour se procurer des vivres, etc. Cf. aussi sudarabique épigraphique >mwnn< « provisions, nourriture », plus proche de {MWN}.

*{MT(ʕ)} | 1177

*{MĀH} (‫)ماه‬ TD >tuffāḥ māhī< « cédrat (Citrus medica) ». Voir {TFḤ}. Attributif du pehlevi māh « pays ». *{MʔY} (‫)مأي‬ VA >miʔah + āt / miyyīnmiyyahmiyā = mi(ā)yyahʕārifu ʔl+maʔyatimit qafīz< « cent q. » ; >miyyat balad< « cent pays » ; >ṯalaṯ mit falīqah< « trois cent mille coups de bâton » ; >miyyah fī miyya< = ḪA iyya 2 « cent pour cent, du tout » ; IQ >mit alfmiʔatayn = mītaynmiʔat raʔs< « chardon-roland (Eryngium campestre) ». AL quiéd et al mía + ít al mía « centurie ». Voir {ʔLF}, {TSʕ}, {ṮLṮ}, {ṮMN}, {ḪMS}, {RBʕ}, {RDD}, {SBʕ}, {STT} I, {ḌʕF} et {ʕRF}. < Pan-sémitique {mʔy}, cf. ougaritique et sudarabique épigraphique >mʔtmāyuhmāyumutīḫat< « elle fut arrachée ». < Pan-sémitique {mtḫ}, cf. ougaritique >mtḥ< « distance »,2 hébreu mātaḥ, araméen rabbinique et syriaque mǝtaḥ « étendre », guèze mätḥa « être avaricieux » et accadien matāḫu « porter », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{MTRDT(Q)} (‫)متردت أو متردتق‬ AL Mitridate « Mithridate ». mitridatiquí + ín « de Mithridate ». Emprunt tardif au castillan < latin Mĭtrĭdātēs et Mĭtrĭdātĭcus < grec Μιθριδάτης et Μιθριδατικός. Voir {MṮRDṬS}. *{MT(ʕ)} (‫)متع أو مت‬ VA >nimattaʕ tamtīʕ k< « octroyer, laisser jouir » ; IZ >nadʕū rabb+ī yamtiʕ+ka b+al+buqyā< « je prie à Dieu qu’Il t’octroie une longue vie ». VA >yatmattaʕ< « jouir » ; IA « jouir d’une femme ». VA >mutʕah< « possession ». VA >matāʕ + amtāʕ / amtiʕahamtāʕ< « effets » ; IQ >matāʕ< « marchandise » ; ZǦ « organes génitaux » ; VA >matāʕ man< « dont, duquel » ; MT, IQ et IA >matāʕmataʕmatà = amtāʕhū matāʕ al+layl< « il appartient à la nuit » ; >matāʕ siwāʔ+ī< « (ce qui) n’est pas à moi » ; AC >zāǧ mità ʔl+rūs< « deux têtes » ; VA, IQ et ZǦ >matāʕ+ī ≠ +ak ≠ +u ≠ +nāmataʕ+hā ≠ amtāʕnāmitāʕ+ak ≠ mitaʕ+uh(h)mtʕ< « délivrer ; faire prospérer », peut-être un très ancien dérivé de {Mʕ}, q.v. *{MTK} (‫)متك‬ UT nº 2923 >mutk< « cédrat (Citrus medica) ». < Néo-persan matk. *{MTN} (‫)متن‬ GL >yumattinu< (registre haut) « fortifier ». VA >matn + mutūn< « dos ». GL >matīnun< (registre haut), VA >matīn féminin +ahmatīn< « fort ». < Sémitique de l’Ouest {mtn}, cf. hébreu motnayim et syriaque mattantā « reins, croupion ».3 *{MTNN} (‫)متنن‬ IH 249 >mattannānu< « nom de lieu, près de Ceuta ». Peut-être une corruption du latin montāna « de montagne ». *{MTHMR} (‫)متھمر‬ AC >matahamrī< « sorte d’omelette aux œufs avec du pain ». Emprunt tardif au castillan matahambre, littéralement « ce qui tue la faim ». *{MTWS} (‫)متوس‬ AL Mattéus « Matthieu ». Emprunt tardif au latin Matthaeus < grec Ματθαιός < hébreu mattat yāhū « cadeau de Dieu ».4 *{MTY} (‫)متي‬ GL, VA, IQ et ZǦ >matàmitīḥattà matàḥattà / li+matàli+matà< « jusqu’à quand » ; VA >matā+māmatà mā uqil+lī< « dès qu’on me dit » ; 180/0/1 >matà ana naṭlub< « lorsque je demande ».

|| 3 Il s’agit d’une évolution sémantique d’un vieux mot pan-sémitique, cf. accadien matnu(m) « tendon ; corde d’un arc ». 4 On retrouve la forme plus habituelle chez les Chrétiens de langue arabe chez CP 47.3 >mṭyā< « Matthieu, nom propre masculin » et surtout 141.8 >matāy ʔl+ḥwāry< « l’apôtre Matthieu », sans doute emprunté à des sources orientales.

*{MṮNN} | 1179

*{MṮRDṬS} (‫)مثردطس‬ DS >mṯrwdyṭws< « l’antidot de Mithridate ». Voir {MTRDT(Q)}. *{MṮL} (‫)مثل‬ IH 211 >muṯiltu byn ydy+hyamṯul maṯul muṯūl māṯil quddām< « comparaître, se présenter » ; AŠ 16/1/2 >yumṯal< « il est comparé ». VA >nimaṯṯal tamṯīl k binimāṯal mumāṯalah mumāṯil ḏā li+ḏā< « comparer ». GL >atamaṯṯalu< (registre haut) « prendre exemple ». VA >yatmaṯṯal atmaṯṯal bi< « être pris pour exemple » ; >natmaṯṯal atmaṯṯalt tamaṯṯul mutamaṯṯil + īn bi< « se servir de proverbes ». >namtaṯal imtiṯāl amr+aky.mtaṯ.l< « obéir aux ordres ». VA >muṯlah< « mutilation (comme châtiment exemplaire) ». SH >m.ṯlah< « tâche de 120 fils dans le métier à tisser ». GL >kamiṯl(ka+)miṯl = miṯla+māka+miṯli = miṯl(i)miṯlmiṯlmiṯl + amṯāl = mumāṯil = maṯīl + īnmaṯīl< « semblable, pareil » ; GL >miṯlu+hu = bi+miṯli ḏalika< (registre haut) « comme lui / cela » ; >miṯl haḏā< « comme ceci » ; IQ >miṯl+ak ≠ +uh< « comme toi ≠ lui » ; >amṯāl+ī< « mes pareils » ; AC >miṯlu+hu< (hourrite) « comme lui » ; IQ >miṯli mā qult+uh … mitl+uh radd al+lah< « plût à Dieu de faire exactement comme j’ai dit » ; NQ br 2/3/3 >miṯli mā qaṭaʕ qalb+ī< « lorsqu’il brisa mon cœur ». VA >miṯl + muṯūl = miṯl = maṯal + amṯilah< « exemple ». GL >maṯalun< (registre haut), VA >maṯal + amṯālmaṯalmaṯal< = almeĉeli (registre semi-correct), AL meĉél + amĉíl « proverbe ». IQ >taḍrab ḍarb al+amṯāl< « citer des proverbes ». GL >miṯāl(un)miṯāl< « comparaison, exemple ». VA >miṯlu ḏalik< « par exemple ». MT >maṯīl< « excellent ». GL >timṯālun< (registre haut), VA >timṯāl + tamāṯīlʕalà timṯāl anna+nī ʔl+wazīr< « comme si j’étais le vizir ». AL muméĉil « simulateur ». Voir {ḤḎW}. < Pan-sémitique {mṯl}, cf. hébreu māšāl, araméen rabbinique et syriaque >matlā< « parable », guèze mäs(ä)lä « ressembler », sudarabique épigraphique >mṯl< « semblable » et accadien mašālu(m) « comparer ». *{MṮL/M} Voir {ǦWZ}. *{MṮMṬQ} (‫)مثمطق‬ SG >maṯmāṭqh< « mathématiques et astrologie ». < Latin măthēmătĭca < grec μαθηματική. *{MṮN} (‫)مثن‬ GL >maṯānatun< (registre haut) = >maṯāniyatun< (registre semi-correct), VA >maṯānah + āt< « vessie ». < Pan-sémitique {ṯyn}, cf. hébreu šayin « urine », ougaritique *>ṯynmaṯnān< « garou (Daphne gnidium) ». Probablement < araméen rabbinique matnān(ā) « fumant », en rapport avec aucune des propriétés de cette plante.

1180 | *{MǦǦ} *{MǦǦ} (‫)مجج‬ VA >nimaǧǧaǧ tamǧīǧ k = nimāǧaǧ mumāǧaǧah k< = >yatmaǧǧaǧ atmaǧǧaǧ tamaǧǧuǧ fīyamaǧǧaǧ tamǧīǧ< « différer, remettre ».VA >yatmaǧǧaǧ atmaǧǧaǧ tamaǧǧuǧ fī< « être différé » ; IQ >yatmaǧǧaǧ minn+uh wafī+h< « l’accomplissement de ses promesses est différé ». < Pan-sémitique, cf. araméen rabbinique māgag « dissoudre » et accadien magāgu « écarter ». *{MČČ} (‫)مـچچ‬ VA >muǧǧah + ātmuǧayǧāt< « sein, mamelle de femme ;5 pis » ; naqtáâ almúche cátaâ « sevrer » ; çáhibat al muchít quibár « qui a des grands seins ». Voir {MŠQ} II. < Latin mulcta « traite ». *{MǦD} (‫)مجد‬ I. VA >namǧud maǧud maǧd māǧid + īn< « être illustre ». GL >tamǧīdun< (registre haut), VA >nimaǧǧad tamǧīd kyatmaǧǧad atmaǧǧad tamaǧǧudmaǧdal+maǧdu< « gloria (prière) ». GL >māǧidun< (registre haut), VA >maǧīd + īn< « glorieux, illustre » ; ET Mex/gito, Mexd « noms propres masculins ». Voir {ĠRQ}. < Sémitique de l’Ouest {md}, cf. hébreu meged « excellence », araméen rabbinique et syriaque magdā « fruit choisi ». II. MT >maǧādah< « enclos pour les bestiaux ». Emprunté au castillan majada < latin măcŭla « maille d’un filet », avec le suffixe collectif du roman andalou {+ÁDA}. *{MǦR} (‫)مجر‬ VA >maǧr< « armée nombreuse ». Probablement sémitique de l’Ouest {mgr}, cf. hébreu māgar, araméen rabbinique mǝgar et sa variante phonétique guèze wägärä « jeter », car on considérait que les armées étaient jetées comme des projectiles contre le pays ennemi. *{MǦS} (‫)مجس‬ VA >nimaǧǧas tamǧīs k< « considérer ou rendre païen ». >yatmaǧǧas atmaǧǧas tamaǧǧus< « devenir païen ». GL >maǧūsiyun< (registre semi-correct), VA >maǧūsī + īn / maǧūsal+maǧūsward maǧūsī< « variété de rose (Rosa pouzini) ». VA >maǧūsiyyah< « paganisme ». < Syriaque mǝgūšā(yā), en rapport avec le grec Μᾶγος « mage » (< zand môghu « prêtre zoroastrien » ou pehlevi continué par néo-persan moġušα « secte zoroastrienne »). Voir {BṢL}, {RZYNǦ}, {SʕD} et {LBLB}. *{MǦṢ} (‫)مجص‬ TH 114.11 >al+šuqqah al+m.ǧāṣiyyah< « pièce d’étoffe très large ».6 Peut-être < grec μέγας « grand ».

|| 5 Ainsi que « mamelle des mâles » au diminutif. 6 Les plus étroites étant appelées šuqqah ḍayyiqah.

*{MḤḌ} | 1181

*{MǦʕ} (‫)مجع‬ GL >maǧīʕun = maǧǧāʕun< « gourmand ». Variante phonétique de {ǦWʕ}, q.v. *{MČQ} (‫)مـچـق‬ AL nimachéq machéqt< « pousser, rejeter ». MV 61 >ʔl+mǧk< = Mochoch, 74 >ʔl+mǧwq< « sobriquet de quelqu’un ». Voir {MŠQ} II. < Latin bastum « bâton », avec le suffixe péjoratif roman andalou {+ÁK} et une alternance /b/ = /m/.7 *{MČQYR} (‫)مـچـقير‬ UT nº 2888 >maǧqayrah< « « caméléon blanc (Atractylis gummifera) ». < Latin mastĭcāre « mâcher », avec le suffixe instrumental roman andalou {+ÁYR(A)}. *{MǦN} (‫)مجن‬ VA >yamǧun maǧun muǧūnah māǧin + īn / muǧǧān = maǧǧān< « être effronté » ; ZǦ >taǧmun< « se vanter ». VA >nimaǧǧan tamǧīn< « rendre effronté ». >yatmaǧǧan atmaǧǧan tamaǧǧun< « devenir effronté ». IQ >muǧūn< « effronterie ». >muǧǧān< « gens effrontés ». Voir {ʔ} et {ǦNN}. Métonymie du nom sémitique de l’Ouest du bouclier, un nom d’instrument de {gnn}, cf. ougaritique + >mgnmmǧynr< (lire >maǧnyrmǧyl< « Michel ». < Latin Michăēl < grec Μιχαήλ < hébreu mī kā+ʔēl « qui est comme Dieu ? » ; cf. {MYKʔL}. *{MḤṢ} (‫)محص‬ VA >nimaḥḥaṣ tamḥīṣ kyamaḥḥaṣ< « épurer, purifier ; obtenir une copie nette ». VA >yatmaḥḥaṣ atmaḥḥaṣ< « être épuré ou purifié ; être copié nettement ». Variante phonétique probablement d’origine cananéenne et évolution sémantique de {MḤḌ}, q.v. *{MḤḌ} (‫)محض‬ I. VA >yamḥuḍ maḥaḍ maḥḍ< « être pur ». >nimaḥḥaḍ tamḥīḍ k = numḥiḍ amḥadt imḥāḍ mumḥiḍ k< « purifier, épurer ». >yatmaḥḥaḍ atmaḥḥaḍ< « se purifier ». GL >maḥḍun< (registre haut), VA >maḥḍ féminin +ah< « pur ». GL

|| 7 Voir Corriente 1977 : 33 et cf. castillan vástago « rejeton, pousse ».

1182 | *{MḤQ}

>imḥāḍun< « pureté ». < Pan-sémitique {mḥ/ḫḍ},8 cf. ougaritique >mḫṣmḫḍ< et accadien maḫāṣu(m) « frapper, battre », car on battait les métaux pour les raffiner. II. VA >mīḥāḍ + maḥāʔiḍ / amḥiḍahnimaḥḥaq maḥḥaqt tamḥīq = namḥiq amḥaqt / maḥaqt maḥq / imḥāq māḥiq mamḥūq< « anéantir, effacer ». >yatmaḥḥaq atmaḥḥaq tamaḥḥuq mutamaḥḥiq = yamtaḥaq amtaḥaq imtiḥāq< « être anéanti ou effacé ». >yammaḥaq ammaḥaq immiḥāq< « décroître (la lune) ». < Sémitique de l’Ouest {mḥq}, extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {mḥ}, cf. hébreu māḥaq et araméen rabbinique mǝḥaq « anéantir ». *{MḤL} (‫)محل‬ VA >yamḥul maḥul māḥil< « être affligé de sécheresse ». >nimaḥḥal maḥḥalt tamḥīl k< « anéantir ». >imḥāl< « affliger de sécheresse ». >yatmaḥḥal atmaḥḥal tamaḥḥul< « être anéanti ». >maḥl = muḥūl< « sécheresse ». MT >maḥīl< « année stérile ». Extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {mḥ}, qu’on retrouve dans le sudarabique épigraphique >mḥl< « sécheresse ».9 *{MḤN} (‫)محن‬ GL >amḥinu = amtaḥinu imtiḥānun mumtaḥanun< (registre semi-correct), VA >namḥin amḥant imḥān mamḥūn k = namtaḥan kyamḥan = tumtaḥanmiḥnatun< (registre haut), VA >miḥnah + miḥanmiḥnah< « épreuve ; affliction ; tentation » ; AL míhna + mihán « tentation » ; IQ >ḏā ʔl+miḥnatayn< « ces deux calamités ». CP 31.3 >ʕalà maḏhab aṣḥāb al+mumtaḥan< = 57.5 >bi+l+mumtaḥan< « par expérience ». Extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {mḥ}, qu’on retrouve dans le guèze mäḥanä « assouplir le cuir ». *{MḤW} (‫)محو‬ GL >(y)amḥū mumḥaʔun< (registre semi-correct) VA >namḥā maḥaw/yt maḥw/ū māḥī mamḥū / mumḥī kmumḥī minamḥī+h< « finis (ton verre) ». VA >yamtaḥā amtaḥā imtiḥāmaḥū< « biffage, rature ». < Pansémitique {mḥw}, cf. ougaritique et phénicien >mḥy< « être effacé », hébreu

|| 8 Puisque l’ougaritique et l’accadien ont gardé un /ḫ/, on dirait que les cas avec un /ḥ/, à l’instar de l’arabe {mḥṣ}, sont des emprunts au cananéen tardif ou à l’araméen. Il s’agit d’une extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {mḥ}, qu’on retrouve dans {MḤQ}, {MḤL}, {MḤN}, etc. 9 Il pourrait aussi s’agir d’un très ancien cas de replacement de /ḍ/ par /l/, comme ceux qui ont été rapportés pour l’arabe dans Corriente 1978b.

*{MDǦ} | 1183

māḥā « anéantir », araméen rabbinique mǝḥā « effacer »,10 guèze mäḥawä « déraciner » et accadien maʔû « bousculer, pousser » ; extension de l’élément biconsonantique pan-sémitique {mḥ}, cf. {MḤQ}, {MḤL}, {MḤN}, etc. *{MḪḪ} (‫)مخخ‬ GL >muḫḫun< (registre haut), IH 355 >al+mūḫu< (registre semi-correct), VA >muḫḫ + miḫāḫ / amḫāḫmuḫḫmumaḫḫaḫatun< « celle qui a eu la moelle extraite ». Voir {ṬLʕ} et {MḪMḪ}. < Pan-sémitique {mḫḫ}, cf. hébreu mōaḥ « moelle », ougaritique >mḫmaḥšillah rubyah< « variétés de cynoglosse (Cynoglossum creticum / officinale / cheirifolium) ». < Roman andalou */MAḪŠEḺA RÚBYA/ « joue blonde » < latin maxilla rŭbĕa « mâchoire blond ».11 *{MḪŠYR} (‫)مخشير‬ IQ >miḥšayr< « grande coupe ». < Latin mixtārĭus « cratère, vase dans lequel on mélange le vin avec de l’eau », à travers une variante roman andalou sans le /t/. *{MḪḌ} (‫)مخض‬ I. VA >nimaḥḫaḍ k< « écrémer le lait ». >yatmaḫḫaḍ atmaḫḫaḍ< « être écrémé ». >maḫīḍ< « lait écrémé ». Variante phonétique de {MḤḌ/Ṣ}, q.v. II. AL nimaḳád maḳádt « guéer, passer à gué ». Dérivation de {ḪWḌ}, q.v. *{MḪḌ/Ṭ} (‫)مخض أو مخط‬ VA >namḥuḍtamḫuṭmuḫāṭmaḫṭahmuḫāṭah = muḫayṭàmuḫyṭahmḫyṭà = nbq muḫayyaṭ< « sébeste (Cordia myxa) ». AL mumáḳat + ín, féminin ZǦ >maḫḫāṭah< « morveux ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait avoir été empruntée à l’araméen, cf. rabbinique maḥăṭā « couture ; broderie », avec une métonymie basée sur l’aspect des gouttes coulant du nez. *{MḪMḪ} (‫)مخمخ‬ VA >nimaḥmaḫ maḫmaḫah k< « tirer la moelle ; casser la tête ». >yatmaḫmaḫ atmaḫmaḫ tamaḫmuḫ< « être cassé au point de laisser voir la moelle ». Forme {1212} de {MḪḪ}, q.v. *{MDǦ} (‫)مدج‬ VA >madāǧahmadḥun mamdūḥun< (registre haut), VA >namdaḥ madaḥt madḥ mādiḥ + īn maddāḥ mamdūḥ + īn = yamtadaḥ amtadaḥ imtidāḥnamdaḥ sa+namdaḥ+ka namdaḥū +k tumdaḥ madaḥ(tu) madḥ nom d’unité madḥah + amdāḥ mamdūḥ = yumtadaḥ imtidāḥamdaḥ< (impératif) « louer, vanter » ; IQ >amdaḥ bi+nā< « louons » ; GL >fa+l+yamdaḥa ʔlrabbu< (registre semi-correct) « qu’il loue le Seigneur » ; >al+madḥu ʔl+marġūbu< (registre haut) « la louange désirée ». IQ >madḥ nom d’unité +ah + madāyiḥ< « poème panégyrique ». Voir {ʕYY} et {NŠR}. Métathèse de {ḤMD}, q.v. *{MDD} (‫)مدد‬ I. GL >amuddu mamdūdun< (registre haut), ZǦ >yimudd(+ak) madd muddi mad(di)timudd maddmad mudnumudd madadt madd mādd + īn mamdūd k< « étendre, allonger ; accentuer » : IQ >madadt anā yad< « j’ai tendu ma main » ; >muddi yamīn+ak ilà< « tends ta main vers … » ; >yumuddū al+bāʕ< « ils se rendent » ; >madda biǧmāṭ< « étendre la pâte du massepain » ; NQ bz 1/2/2 >muddi sāq+ak< « prends tes aises » ; AŠ 72/7/1 >mud ḫuṭā+k< « hâte ton pas » ; AC >yamuddu raǧla+h< (registre semi-correct) « il dérouille sa jambe ». AL nimedéd medédt, VA >yatmaddad atmaddad tamaddud< « suppurer ». >numidd amdadt imdād mumidd mumadd k< « aider ; munir ». GL >ʔ.mtaddu< (registre haut), AL nemtéd a/emtedédt emtéd imtidéd mamd/túd + ín, féminin ID nṭš 5 >m.mtūdah< « s’étendre ; se coucher », VA >yamtadd amtadd imtidād mamdūd< « s’étendre ; se prolonger ; être accentué » ; IQ >amtadda … dāʕ+uh yamtad< « il se coucha ... laisse-le se coucher » ; >yamtaddi fī+hā ʔl+kalām< « le discours sur elle est prolixe ». VA >yastamidd< « tirer le pus ». GL >maddun< (registre semi-correct) « suppuration » ; >dā ʔl+mad w+al+ḏubūl< « phtisie ». VA >madd(ah) + ātmaddah< « quantité d’encre que la plume puise en une fois dans l’encrier » ; ZǦ >maddahmaddāt< « signe qui indique la présence d’un alif de prolongation après le hamz » ; AL médda fa xatát « allongement jusqu’au bout ». VA >middah + ātmudd + amdādmuddamdādmuddat ḥayāt+uh< « pendant sa vie ». VA >madad< « aide, secours ». GL >midādun< (registre haut), VA >midād + amdidah / amiddahmidādmidād al+ṣūf
madīd< « long » ; VA >madīd + mudud< « bouillie » ; >madīd al+bāʕ fī< « capable, puissant ». >māddah + mawāddmāddī< « matériel ». >maddād + īn< « fabricant d’encre ». IQ >mālan mamdūd< « grande richesse ». VA >imtidād< « extension, espace ». AL járha mumédede + ín « blessure suppurante ». Voire {ʔRR} I, {BSṬ} I, {ŠDD}, {ʕWM} et {YWM}. < Pan-sémitique {mdd}, cf. ougaritique >mddmdt< « période ». II. IH 269 >madda ʔl+baṣari< (registre haut) « jusqu’où la vue s’étend ». Variante phonétique de {MDY} I. *{MDR} (‫)مدر‬ GL >madarun< (registre haut), VA >madarah + āt / madarmadarmudayrahʔbn al+madrati< « nom propre masculin ».15 DS >al+ʔarḍ al+mādirah< « terre dure et compacte ». AL mumádar + ín « rempli de mottes de terre ». Voir {ʕŠB}. < Pan-sémitique {mdr}, cf. araméen rabbinique ma/idrōn « pente », syriaque medrā « motte », sudarabique épigraphique >mdr< « territoire ; sol », guèze mǝdr et accadien midru « terre ». *{MD/ḌĠ} (‫)مدغ أو مضغ‬ GL >(y)amḍuġu< (registre haut), VA >namd/ḍuġ mad/ḍaġt mad/ḍġ mād/ḍiġ maddāġ mamd/ḍūġ kyamdaġ madġyamdaġmadġal+ḫabar yumḍaġ< « la nouvelle deviendra l’évangile du jour ». VA >nimaddaġ k< « faire mâcher ». >yamtadaġ amtadaġ imtidāġ< « être mâché ». Voir {MĠḌ}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe, dont la consonne dentale n’est plus pharyngalisée souvent dans plusieurs dialectes, semble être une variante phonétique de {MḤ/ḪḌ}, avec une évolution sémantique. *{MD/ḌL} (‫)مدل أو مضل‬ MT >mid/ḍāliyah< « médaille ». < Bas-latin medalia < latin aes mĕdĭāle « sorte de monnaie ». *{MDN} (‫)مدن‬ VA >nimaddan tamdīn k< « civiliser ; urbaniser ». >yatmaddan atmaddan tamaddun< « se civiliser ; devenir urbain ». GL >madīnatun + madāyinun< (registre semi-correct), VA >madīnah + madāʔin / mudunmadīnah + madāyin / mudunmadīnah + mudunmudunal+mudunu ʔl+samāwiyyatu< (registre haut) « les cités célestes » ; >min ahl ʔl+madīnat< « citoyen » ; IQ >madīnat ruġūn< « Saragosse » ; >ḫuṭṭat al+madīnah< « préfecture de la police ». ḪA īni 2 >madīnī< « urbain » ; AL midíni + ín « de Médine ; habitant d’une ville ». VA >madanī = madīnī< « qui se couvre la tête » ;16 MT >madīnīʔbn al+madīniyyi< « Médinois ». Voir {ʔSKNDR}, {BRZ}, {ḪṬṬ}, {RBʕ}, {ṢḤB} et {MĠR} I. < Araméen rabbinique et syriaque mǝdīn/ttā « ville siège d’un juge », dérivé de {DYN}, q.v. *{MDY} (‫)مدي‬ I. AC >atmaddi< « allonge-toi ». GL >tamādà< « s’étendre » ; >yatamādawna mutamādin< (registre haut), VA >natmādā atmādayt tamādī mutmādī + īn ʔalà< « persister ». >ʕalà ʔl+tamādī< « continuellement ». GL >madā ʔl+zamāni< (registre haut), ḪA ad 1 >madā ʔl+ʔazmāni< (registre haut) « à la longue, sur le long terme » ; MT >madà ʔl+dahr< « à toujours ». Voir {MḌY}. Variante phonétique de {MDD}. II. GL >mudiyun< (registre semi-correct), VA >mudī + amdā< « modius » ;17 IH 319 >mudī< « marché de la farine ». Voir {KYL}. < Araméen, cf. rabbinique mōdyā(h) et syriaque mūdyā < grec μόδιος < latin mŏdĭus/m « boisseau ». *{MDYLN} (‫)مديلن‬ CP >mdylān< « Milan (géographie) ». Voir {MLN} III. < Latin Mĕdĭŏlānum. *{MDYN} (‫)مدين‬ I. TD 276 >mīdyūn< « campanule (Campanula laciniata) ». < Grec μήδιον. II. MT >dār m.dyānah< « maison placée entre deux autres ». < Latin mĕdĭāna. *{MḎ} Voir {M(N)Ḏ}. *{MḎR} (‫)مذر‬ VA >maḏar qaḏar< « sale ». Voir {ŠḎR}. < Sémitique de l’Ouest {mḏr}, cf. hébreu mamzēr « bâtard », araméen rabbinique meder « ordure » et syriaque mǝdar « se pourrir ». *{MḎQ} (‫)مذق‬ IH 280 >ḥāḏiqun māḏiqun< « très habile ». Variante phonétique de {BḎQ}, q.v.

|| 16 Probablement, une allusion aux oulémas qui couvraient leurs têtes avec des turbans (ʕimāmah) ou des calottes (qalansuwah, en arabe andalou qális), en accord avec les traditions de Médine, si chères aux malékites. Ibn Quzmān (23/5) s’en moquait, car les Andalous de son époque n’aimaient trop se couvrir. 17 Mesure des substances sèches, égale à Cordoue à 2,5 qafīz, c’est-à-dire 110,4 litres, selon Hinz 1955 : 50.

*{MRBN} | 1187

*{MḎY} (‫)مذي‬ VA >yamḏī maḏā maḏy< « avoir un écoulement prostatique ». >yumḏī amḏā imḏā mumḏī k< « provoquer cette sécrétion ». Probablement < araméen rabbinique madweh « fluxion », en hébreu « maladie », dérivé de {DWʔ}, q.v. *{MRʔ} (‫)مرء‬ VA >yamrā marā< « être sain ». >nimarrī k< « rendre sain ou salutaire ». >y≠natmarrā atmarrā atmarrayt tamarrī mutamarrī maʕ< « se montrer poli ou galant ». GL >ʔl+marʔu< (registre haut), VA >marʔ = imriʔ< = ZǦ >marʔ< « homme ». GL >imrātun< (registre semi-correct), IH 113 >al+ʔimraʔatu = al+mara/ātu< (registre semi-correct), VA >marʔah = marāmarā 2 marātayn + nisāmurayyah + nusayyātmarā = amrāmarā< = >marʔatun< ≠ >al+marʔatu< (registre haut), AL mará 2 maratén + nicí/é, diminutif muráya + ít18 « femme » ; AC >amra/āt+ak ≠ amrāt+ī< « ta ≠ ma femme » ; >al+amrat aḫū< « la belle-soeur » ; AL amrát guíldi « marâtre » ; caríbat amrátaq « une parente de ta femme » ; mará muhtaríma + nicí ín « femme respectable » ; IQ >maratan tuqūl< « une femme qui dise » ; GL >imrātun qawiyatun< (registre semi-correct), AL mará xedída / cavía « virago » ; mará me tenféç + nicí me yenféçu « femme stérile » ; dar anicí « asile pour femmes ». VA >marāwah = muruwwah< « bonté, salubrité ; politesse ». IQ, ZǦ et IA >muruwwahmuruwa(t) = muruwāmarawī + īn< « sain, salutaire ». IH 181 >marī< « œsophage ». IQ >amrā< « plus élégant ». Voir {BʔS}, {ḪLʕ}, {DWQ(D)}, {RQD}, {SQṬ}, {ŠĠW}, {ŠHW}, {ḌRR}, {ʕRS}, {FRK}, {LĀ}, {NʕM}, {NFS} et {WLD}. < Sémitique du Sud {mrʔ}, cf. sudarabique épigraphique >mrʔ< « homme » et >mrʔt< « femme », un euphémisme tiré du pan-sémitique, cf. accadien māru(m) « fils, garçon », hébreu mǝrīʔ, ougaritique >mrʔ< et accadien marû(m) « victime engraissée (pour le sacrifice) », ou même l’arabe maruʔa « être salubre ». *{MRBD} (‫)مربد‬ AL marávidi «maravédis, ancienne monnaie de Castille ». Emprunt tardif au castillan maravedí < arabe andalou (dínar) murabiṭí « (dinar) almoravide ». *{MRBL} (‫)مربل‬ AL Marbélla « Marbella (géographie) ». Emprunt tardif au castillan. *{MRBN} (‫)مربن‬ BM >m.rbānah< « verveine ». Variante phonétique de {BRBN}, q.v.

|| 18 Une forme alternative niciguít pourrait être corrompue de *nuçayguít, semblable à la variante d’IQ.

1188 | *{MRT} *{MRT} (‫)مرت‬ I. IQ >mārūt< « Marout, nom d’un ange ».19 II. AL Márta « Marthe, nom propre féminin ». Emprunt tardif au castillan < latin Martha < araméen rabbinique mārtā et syriaque martā « madame ». *{MRTQ/K} (‫)مرتق أو مرتك‬ IH 182 >al+martaqum.rt.q/kma/ārtulatu = mīrtulatu< « Mértola (géographie) ». Voir {MRD}. < Latin ēmĕrĭta « vétérane », avec le suffixe diminutif roman andalou {+ÓLA}. *{MRT(N)} (‫)مرت أو مرتن‬ UT nº 2140 >murtahmrtā/yn< « myrte ; myrtille (Myrtus communis) ». Voir {TYN}. < Latin murta < grec μύρτος.20 *{MRTN} (‫)مرتن‬ CP 165.2 >martyn al+muʕaḏ̣ḏ̣am< « Vénérable Martin » ; IQ >abni martīnmartīn(y)umarriṯu tamrīṯun mumarraṯun + ūnanumarraṯtamrīṯ< « souiller ; tripoter » ; VA >nimarraṯ tamrīṯ k< « souiller ; confondre » ; AL nimerréĉ merréĉt « outrager ; arracher les poils de la barbe ». natmerréĉ atmerréĉt « se déshonorer » ; VA >natmarraṯ atmarraṯtatmarraṯ< « être souillé ». GL >marṯatun< (registre semi-correct) « saleté ». AL mérĉa + ít « action d’arracher les poils de la barbe ». < Pan-sémitique {mrṯ}, cf. ougaritique >mrṯ< « lie du vin », guèze märäsä « tremper ; gâter avec l’addition de l’eau » et accadien maršu « sale », avec plusieurs évolutions sémantiques.21 *{MRǦ} (‫)مرج‬ I. VA >nimarraǧ k< « destiner une terre au pâturage ». >yatmarraǧ atmarraǧ< « être destiné au pâturage ». GL >marǧun< (registre haut), VA >marǧ + murūǧmarǧ + murūǧ / amrāǧmarǧ/šmarǧahṭayr al+murūǧ< « oiseau échassier non identifié ». AL margí « de pré ». Voir {ǦWZ} II, {ḤNʔ}, {ḪBZ} I, {SR/LS} et {ŠḤM}. < Vieux persan margu.

|| 19 Compagnon de Hārūt dans l’histoire rapportée par Qurʔān II-102, dont les noms posent une question étymologique difficile, selon Jeffery 1938 : 283, pour laquelle on a suggéré une nouvelle solution chez Corriente 2009 : 43-44. 20 Les formes longues reflètent le suffixe diminutif roman andalou {+EḺ}, comme dans le français myrtille ; voir BCT 2007 : 453 à propos des variantes de ce nom. 21 Cette racine pourrait apparaître aussi dans l’ougaritique >mrs< « tremper », araméen rabbinique et syriaque mǝras, accadien marāsu « écraser » et témoins d’autres langues sémitiques mentionnés par Leslau 1968 : 360, avec des correspondances phonétiques irrégulières à cause des emprunts.

*{MRD} | 1189

II. AL márjo « salicorne (Salicornia herbacea) ». Probablement < bas-latin *marecadicus, (d’où aussi le français marécage) < latin Mărīcae pălus. *{MRČQL} (‫)مرچقل‬ VA >murǧīqal + ātmurǧīqalmurǧīqal< « niveau à fil à plomb ».22 < Roman andalou */MÚR ČEKLO/ < latin mūs caecŭlus « souris aveugle ». *{MRČL} (‫)مرچل‬ AL morchílla + ít< « bissac, besace ». Peut-être une variante phonétique de barčín « sac », q.v. sous {BRČN}, avec métanalyse du suffixe diminutif roman andalou {+EḺ(A)}.23 *{MRČLN} (‫)مرچلن‬ CP 29.6 >m.rǧlyn< « Marcellin ». < Latin Marcellinus. *{MRǦN} (‫)مرجن‬ VA >marǧānah + āt / marǧān / marāǧinmarǧānlawn marǧānī min diǧāǧah< « un mets de poulet rôti ». < Araméen, cf. rabbinique margǝlā = margālītā et syriaque margānītā < grec μαργαρίτης < sanscrit mañjarī « perle, à travers des formes iraniennes comme le pehlevi morwārīd. *{MRČN} (‫)مرچن‬ UT nº 2793 >mawruǧǧūn< « cardoncelle bleue (Carthamus caeruleus) ». < Latin mūrex, -ĭcis « pourpre », avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN}. *{MRḤ} (‫)مرح‬ VA >namraḥ maraḥt maraḥ mariḥ + īnlā tamraḥ< « être très gai ou pétulant ». VA >nimarraḥ tamrīḥ k< « rendre très gai ». IQ >marḥ< « gaieté ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble être une combinaison (naḥt) de {MRʔ} et {FRḤ}, q.v. *{MRḪ} (‫)مرخ‬ I. DS >marḫ< « miel de la fleur du grenadier sauvage ». < Sémitique de l’Ouest {mrḫ}, cf. hébreu māraḥ, araméen rabbinique mǝraḥ et arabe maraḫa « oindre », un emprunt à l’égyptien ancien >mrḥal+marrīḫual+marrīḫ< « Mars » ; NQ db 2/0/2 « sobriquet d’un médecin inhabile ». < Vieux persan *marnik « mortel », à travers l’araméen. *{MRD} (‫)مرد‬ I. VA >yatmarrad atmarrad tamarrud mutamarrid + īn ʕalà< « se révolter ». >šayṭān an marīd = mārid + īn / maradah< « démon, mauvais esprit ». < Sémi-

|| 22 Voir l’explication de cette métonymie dans DS II : 587. 23 L’étymologie préférée de Corominas & Pascual 1981 IV : 94-95, basque motxil « garçon (qui porte aux bergers leurs nourriture) » est moins vraisemblable. 24 Selon Erman & Grapow II : 111.

1190 | *{MRD/Ṭ}

tique de l’Ouest {mrd}, cf. hébreu mārad, araméen rabbinique et syriaque mǝrad « se révolter » et guèze märrädä « attaquer ». II. GL et ZǦ >māridahyamrud marud< « être bardache ». >yatmarrad atmarrad tamarrud mutamarrid + īn< « devenir bardache ». >murdiyah< « sodomie passive ». IA >amrad + murd< « imberbe ; bardache » ; ZǦ >amrad + murdi = murṭamradmardadūšmardaqūšmardaddūšma/urdadūš< AL mardadúx « marjolaine ». Voir {ZYT} et {MRZ(N)ǦŠ}. < Néopersan marzαn guš « oreille de souris », corrompu en Orient comme mardal/qūš et au Maroc comme mǝrdǝdduš. *{MRDSFRM} (‫)مردسفرم‬ BM >mūrd ʔ.sfaram< « myrte sauvage ». < Néo-persan murd esparam. *{MRDSNǦ} (‫)مردسنج‬ BM, SH et IW II : 346.28 >murdāsanǧmurdāsanǧ/k< « litharge ». < Néopersan mordα(r) sang « pierre de scorie ». *{MRDFQ} (‫)مردفق‬ AC >mardafīq< « sobriquet, difficile à déchiffrer ».26 *{MRDQŠ} Voir {MRDD/QŠ}. *{MRDNŠ} (‫)مردنش‬ ET Merdanix « nom propre masculin ».27

|| 25 Voir Corriente 2008a : 137-138 à propos de ces emprunts et de leur évolution morphophonétique. 26 Porté par un voisin de la ville d’Alhendín, selon l’auteur, qui aurait utilisé un proverbe très vulgaire (nº 1045). On pourrait suggérer le roman andalou */MERDA/ < latin merda « fiente », utilisé dans toute la Romanie comme interjection et comme une insulte, ainsi que l’arabe andalou fíq « éveille-toi » ; cf. {MRDNŠ}. 27 Voir EI2 III : 889, à propos du seigneur andalou Ibn Mardanīš et les hypothèses sur l’étymologie de son nom. Comme dans le cas de {MRDFQ}, il pourrait s’agir d’un sobriquet roman andalou */MERD+ÁN/ « merdeux », avec le suffixe de filiation. Des tels sobriquets étaient souvent acceptés

*{MRR} | 1191

*{MRR} (‫)مرر‬ I. VA >numurr = numūr marart murūr / marr mārr + īn ilà biyumur murmur< (impératif) « aller passer »¸ IQ >t≠numūr kit+tamur marra marr mur murrū = mūrū< « aller passer ; être perdu » ; >yumur fī šān+ak< « il ira te chercher » ; >mur taqūl+hā l+uh< « vais, dis-lui cela » ; 150/4/4 >mur (ʕazīz)< « bravo ! » ; 182/5/5 >mur ʕan+nīmurmur …murri murri< « va te faire voir ailleurs ! ». VA >nastamarr astmart istimrār mustamirr + īn ʕalà< « persévérer ». DS >marr + murūrmurūr< « bêche ».28 VA >marrah 2 marratayn + āt / mirārmarrah 2 mar(ra)tayn + mirārmarrah 2 mar(ra)taynmartay< « fois, coup » ; GL >marratan< « une fois, un jour » ; >ġayr mā mrhġayru marrah = mirār an kaṯīrahmarrah kaḏā wam. kaḏā = mirār = baʕḍ marrātmarra(tan) … marra(tan)marratan wāḥidatanmarrat an wāḥidah< « immédiatement » ; IQ >bi+marrah< « d’un seul coup » ; >al+aḥbāb ḏi+marrah< « les personnes aimées jadis ». VA >mamarr + āt< « passage, corridor ; latrines », AL mamárr + ít « passage ». Voir {ʔḤD}, {ʔLF}, {TSʕ}, {ṮLṮ}, {ḤFḎ}, {ḪSR}, {ḪMS}, {RBʕ}, {SBʕ}, {STT}, {ṢBĠ}, {ʕDD} I, {ʕŠR}, {FRD}, {QDD}, {KṮR}, {KM} et {MʔY}. < Pan-sémitique {mrr}, cf. hébreu mar « goutte », sudarabique épigraphique >ymrn< « arriver, survenir » et accadien marāru « continuer ».29 II. VA >nimarrar marrart tamrīr ktatamarraru< (registre semi-correct), VA >yatmarrar atmarrar< « devenir amer ». GL >ʔl+mirrat ʔl+ṣafrā + mirar = marāratun< (registre haut), VA >mirrat an ṣafrā = al+marār al+aṣfar = marār(ah)marārahmarār(at) al+ṣaḥrāʔ< « coloquinte (Citrullus colocynthis) » ; DS >marārat al+fīl< « lyci et (Lycium afrum) ». GL >al+murru< (registre haut), VA >murr< « myrrhe ». GL >murrun< (registre haut), VA >murr féminin +ah + īnmurrimurrmur(ri)murr< « espèce de myrthe ». IQ >amarramarriamar(r)< « plus amer », AL amárr « pire » ; IQ >mā amarr< « qu’il est amer ! ». VA, ZǦ et NQ db 3/6/2 >abū murrah< « Satan ». VA >marārah + ātmarārahmurayrāʔ< « espèce d’ergot (Claviceps pupurea) » ;

|| ou légèrement modifiés, comme les noms de famille castillan malo, feo, gordillo, bobo, etc., ou le cas d’Ibn Zamrak pour l’arabe andalou, q.v. sous {ZMR}. 28 Mot classique, mais probablement emprunté à l’araméen, cf. rabbinique mār(ā). 29 Mais cette racine, pauvrement représentée dans l’ensemble sémitique, pourrait avoir résulté d’une évolution sémantique de {mrʔ/r} « être fort ou salubre ».

1192 | *{MRZ}

nº 2848 >mur(r)ār< « centaurée du solstice (Centaurea solstitialis) ».30 Voir {BR/LTNQ}, {ŠQQ}, {ʕDS}, {ʕRQ} et {FQS}. < Pan-sémitique {mrr}, cf. ougaritique >mrr< « fort »,31 hébreu mārar, araméen rabbinique mǝrar, syriaque mar, guèze mär(ä)rä et accadien marāru(m) « être amer ». *{MRZ} (‫)مرز‬ FḪ >murūziyyah< « un mets de bœuf ou mouton ». Attributif de Merv (géographie).32 *{MRZ(N)ǦŠ} (‫)مرزجش أو مرزنجش‬ FḪ >marzanǧūšmarzaǧūš< « marjolaine (Majorana hortensis) ». Voir {MRDD/QŠ}. *{MRS} (‫)مرس‬ I. VA >namrus marast mars māris mamrūs k< « serrer, exprimer ». >nimāras mumārasah k< « éprouver, essayer ». >yamtaras amtaras< « être serré ou exprimé ». < Araméen, cf. rabbinique et syriaque mǝras « écraser », dérivé de {rss}, extension minimale d’un élément bi-consonantique pan-sémitique qu’on retrouve dans l’arabe andalou {RSḪ} et {RSW}, q.v., hébreu rāsīs « fragment », sudarabique épigraphique >hrs1< « servir comme soldat », guèze rässäyä « mettre », accadien râsu(m) « briser », etc. II. IQ >marsima/ārsmars(i)marsmar/lastān + ātmrsyānā< « Marciane, nom propre féminin ». < Latin Martĭāna. *{MRŠ} (‫)مرش‬ I. VA >murrūš + āt / marāriš< « petit miroir ». < Arabe andalou murá avec le suffixe péjoratif roman andalou {+ÚČ}. Voir {RʔY} et {RŠŠ}.

|| 30 Cette gémination, rapporté par Ibn Albayṭār, selon DS II : 585, n’est jamais marquée chez UT. 31 Voir Gordon 1965 : 438, à propos de cette métonymie. 32 Les grammairiens natifs, comme IH 172, ont bon répéter que l’attributif marwazī ne doit s’employer que pour l’homme de cette ville d’Asie Centrale, mais voir DS II : 593 et {MRW} II pour une autre exception. 33 Voir, à propos de cette ville et province, EI2 VII : 632-633 ; cf. aussi le nom d’Almeria sous {RʔY}. 34 On s’attendrait plutôt à marxíli, comme dans le nom de lieu, mais il pourrait s’agir d’une influence des relations de Grenade avec l’Italie et avec d’autres pays de la Méditerranée.

*{MRṬRR/Y} | 1193

II. UT nºs. 959 et 2978 >murūšah< « stellaire (Stellaria media) ». < Latin umbrōsa « ombrée », cf. portugais muruxa, castillan maruja.35 *{MRŠKŠ} (‫)مرشكش‬ AC >muriškūš< « Moriscos ». Voir {BḪR}. Emprunt tardif au castillan, < latin Maurus, avec le suffixe adjectif {+iscus}. *{MRŠL} Voir {MRS/ŠL}. *{MRḌ} (‫)مرض‬ GL >amraḍu< (registre haut), VA >namraḍ maraḍt maraḍ + amrāḍ = yatmarraḍ atmarraḍ tamarruḍ mutamarriḍ< ; IQ >yamraḍ maraḍnimarraḍ tamrīḍ k = numriḍ amraḍt imrāḍ mumriḍ mumraḍ kmarraḍ< « rendre malade ». VA >yatmāraḍ atmāraḍ mutamāriḍ< « feindre une maladie ». GL >maraḍun< (registre haut), VA >maraḍ + amrāḍ = marḍahamrāḍmaraḍān< (registre haut), AC >maraḍal+maraḍu ʔl+dāyimu< (registre semi-correct) « maladie chronique » ; >marḍatu ǧūʕin< « malnutrition ». >marīḍun< féminin >marīḍatun< (registre haut), VA marīḍ + mirāḍ / marḍā, IQ et ZǦ >marīḍ + marḍà< « malade » ; AL maríd min aarráç + mardá m.a. « ayant une douleur à la tête » ; m. bal culí + mardá b.c. « malade des reins » ; m. balhaçá = min dil haçá + mardá b. = m.d.h. « m. de lithiase » ; m. ba táhal (lire tayhál) « m. de la rate » ; m. min alméêda « m. de l’estomac » ; m. min alcalb + mardá m.a. « m. du cœur » ; dar al mardá « infirmerie ». VA >mimrāḍ + īn = kaṯīr al+amrāḍ (wa+l+ʕilal)< « valétudinaire ». Voir {PQṬ}, {DHN}, {ZW/YL}, {ṬḤL}, {QLB}, {KBD}, {KLW}, {NHK} I et {YRQ} I. < Pan-sémitique {mrḍ}, cf. hébreu himrīṣ « rendre malade », ougaritique >mrṣmrḍ< et accadien marāṣu(m) « être malade ». *{MRṬ} Voir {MRD/Ṭ}. *{MRṬRR/Y} (‫)مرطرر أو مرطري‬ CP 163.3 >ʕīd m.rṭrūr< « la Toussaint » ; SG >m.rṭyryuh< « temple hérétique ». < Bas-latin festa martyrorum « fête des martyres » et latin marty̆ rĭum « église consacrée à un saint ».

|| 35 Cette étymologie est plus convenable à la description de la plante chez cet auteur que les hypothèses dans Corriente 2000-2001 : 161, puisqu’il est évident que la forme phonétiquement arabisée est la seule reflétée par les langues ibéro-romanes.

1194 | *{MRʕ} *{MRʕ} (‫)مرع‬ AL namráâ maráât « abonder en sources ». VA >numriʕ amraʕt imrāʕ< « être luxuriant ». AL máraâ = mareê + muruát « endroit abondant en sources ». GL >mumriʕmarīʕ = mumriʕ< « luxuriant, agréable ». Dérivé de {RʕY}, q.v. *{MRʕZ} (‫)مرعز‬ IH 334 >marʕizmarʕizz< (registre haut) « laine de chèvre ». < Araméen rabbinique ʕămar ʕizzā et syriaque ʕămar ʕezzē. *{MRĠ} (‫)مرغ‬ VA >nimarraġ tamrīġ k< « souiller, salir ; mouiller ». >yatmarraġ atmarraġ tamarruġ< « être souillé ou mouillé ». Dérivé de {RWĠ}, q.v. *{MRĠN} (‫)مرغن‬ VA >nimarġan marġanah k< « marcotter, provigner ». >yatmarġan atmarġan tamarġun< « être marcotté ou provigné ». AL marguál (lire margál) + ín « greffeur ». < Latin mergus, cf. portugais mergulhia.36 *{MRQ} (‫)مرق‬ I. VA >yamruq maraq murūq< « s’en aller vite ». >nimarraq tamrīq k< « faire ou donner un bouillon ». >yatmarraq atmarraq< « consommer du bouillon ». GL >marqun< (registre semi-correct), VA >maraq + amrāq / murqānmaraqmaraq nom d’unité +ahmurayqah< « bouillon », AL maráq + amráq « bouillon ; saumure » ; NQ db 2/2/3 >murayqat farrūǧ< « un peu de bouillon de poulet ». VA >marqah< « angoisse » ; IH 169 >marqahmarqatun< (registre haut), AL márca « saumure ». DS >maraqah = māriqah< « variété de souchet (Cyperus junciformis) ». VA >marrāq< féminin >+ah< « gargotier ». AL mumárraq + uín « plein de bouillon ». Voir {MLḤ}. < Pan-sémitique {mrq}, cf. hébreu māraq, araméen rabbinique et syriaque mǝraq, accadien marāqu(m) « frotter, polir ». II. UT nº 2969 >mūrīqā< « tamaris (Tamarix gallica / africana) ». < Grec μυρίκη. *{MRQ(S)} (‫)مرق أو مرقس‬ CP 73.9 >m.rqūmarqašīṯā< « marcassite ». < Syriaque marqǝšītā « pyrite » < accadien marḫa/ušu(m).37

|| 36 Cette hypothèse semble préférable à celle de DS II : 591, basée sur le latin mucro, -ōnis et cela même pour le castillan mugrón < murgón < mergón, selon les étymologistes de cette langue. L’extension des racines avec un /n/ pour former des verbes quadri-consonantiques est relativement fréquente en arabe andalou (cf. {ḪLQN}, {FRSN}, {FRKN} et {RWḤN}} (voir Corriente 1977 : 108, n. 187) et les noms de profession de forme {1a23á4} ne sont pas rares dans ce faisceau dialectal (voir Corriente 2008a : 44-45). 37 Parfois confondue avec des autres pyrites, voir {PRṬS}.

*{MRMLṬ} | 1195

*{MRQṬL/N} (‫)مرقطل أو مرقطن‬ IQ >marqaṭālmrqṭān< « marché aux puces ». < Latin mercātus, avec le suffixe diminutif roman andalou {+EḺ}. *{MRQL} (‫)مرقل‬ CP 157.2 >m.rqyl< « Marcel ». < Latin Marcellus. *{MRQYR} (‫)مرقير‬ UT nº 2230 et 3258 >murqayr< « variété d’olive grosse ». Voir {ZYT}. Probablement « bonne à rôtir », dérivé de l’arabe andalou mawráq, q.v. sous {MWRQ}.38 *{MRK(Š)} (‫)مرك أو مركش‬ AL marcá (lire márca) « marche, frontière ». Marca min ancona « Ancona (géographie) ». AL márquex (lire marquéx) « marquis ». Emprunts tardifs au castillan < gothique marka. *{MRK/QS} (‫)مرقس أو مركس‬ VA >nimarkas k< « faire des saucisses ». IH 170 >al+mirkāsu< (registre semicorrect), VA >mirkās + marākismirq/kāsmarrakūš< « Marrakech ». MT >al+marrākušī< « nom propre masculin, attributif de M. ». Voir {ḎHB}. *{MRKLYN} (‫)مركلين‬ VA >markalyūn< « marchand ». < Roman andalou */MERK+AYR+ÓN/, < latin mercor, avec les suffixes roman andalou de nom de profession et d’augmentatif, plus une dissimilation de consonnes sonores. *{MRMḤZ} (‫)مرمحز‬ UT nº 2980 >marmaḥūz< « marjolaine vraie (Origanum marum) ». < Syriaque >marmḥwz = marm(ā)hwznimarmar/l marmarah k = yatmarmar/l atmarmar/l tamarmur/l mutamarmir/l + īn< « murmurer, gronder ». GL >(y)atamarmaru yatamarmarūna< « murmurer ; chuchoter ; frémir ». Croisement phonétique et sémantique du latin murmŭrāre avec l’arabe malmala (cf. {MLML}), d’origine onomatopéique. *{MRMLṬ} Voir {SRS}.

|| 38 DS II : 592 >m.rqyrh< (Valeriana phu), tirée d’Ibn Albayṭār, est une entrée problématique, à cause des variantes graphiques et les problèmes d’identification. 39 Cf. arebe tunisien mergez « sorte de saucisse » et arabe marocain (ā)mǝrkǝs « mélange de céreales ; méteil », selon Prémare XI : 179.

1196 | *{MRMH(Ǧ)} *{MRMH(Ǧ)} (‫)مرمه أو مرمھج‬ DS >ma/ārmahī(ǧ)< « anguille ». < Pehlevi mār māhīg, littéralement « poisson serpent ». *{MRN} (‫)مرن‬ I. VA >nimarran k< « exercer, aguerrir ». >yatmarran atmarran tamarrun mutamarrin + īn bi< « s’exercer à ». >mārin< « la pointe du nez ». >marrānī< « qui a un grand nez ». UT nº 2891 >murrān< « frêne (Fraxinus excelsior) ».40 Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines et avec un sémanthème basique « être tendre », cette racine arabe pourrait avoir dérivé de {LYN}. II. AL moréna « muréne ». Emprunt tardif au castillan morena < latin mūraena. III. MT >maṯāqil marīniyyah< « dinars frappés par les Mérinides ».41 Voir {ḎHB}. IV. UT nº 2988 >mārūn< « marjolaine vraie (Origanum maru) ». Voir {MRW} III. < Grec μᾶρον. *{MRND} (‫)مرند‬ VA >yatmarandā atmarandā marāndah + ātal+marandatu< (registre semi-correct) « prendre une collation au soir ».42 < Latin mĕrenda. *{MRNĠR} (‫)مرنغر‬ UT nº 2997 >murnāġar< « variété de guède (Isatis agrestis) ». < Roman andalou */MÚR NEGRO/ « souris noire ». *{MRNY} (‫)مرني‬ DS >marāniyah< « herbe diurétique à feuilles semblables à celles du jasmin » ; BM « haoma ». > Néo-persan morαnaye. *{MRHṬS} (‫)مرھطس‬ DS >mrhyṭsmarhīṭas< « pierre précieuse qui a la couleur du myrte ». < Grec μυρρίτης λίθος. *{MRHM} Voir {BRHM} et {BSLQN}. *{MRW} (‫)مرو‬ I. MT >marwān< et Maro/uan « nom propre masculin ».43 II. LZ >ṯwb marawiyyṯawbun marawiyyun< « habit à la mode de Merv ». Voir {MRZ}. III. UT nº 2922 >marw< « marjolaine vraie » (Origanum maru). Adaptation en roman andalou du grec μᾶρον, voir {MRN} IV.

|| 40 Ou, selon BCT 2010 : 593, « hêtre (Fagus sylvatica) », ou, selon DS II : 593 « cornoiller (Cornus mascula) ». 41 Voir EI2 VI : 556-559. 42 Cependant, IH place cette collation le matin, avant le déjeuner. 43 On a aussi le diminutif catalan Maruanet, chez LO et >marwānisnimārī mārayt mumārāh (k fī)namārī< « disputer ». VA >namtarī amtarayt imtirā< « douter ». >miryah< « doute » ; GL >bi+lā šakkin wa+lā miryatin< (registre haut) « sans aucune doute ». AL mirá « dispute, querelle ». < Sémitique de l’Ouest {mry}, cf. hébreu mārāh et syriaque marrī « contredire, être rebelle ». II. IH 170 >murīmurīmirrīmurriyyun< « espèce de sauce douce et amère » ; IQ 143/3/2 >bayʕ murribayʕ al+murī< « jouer l’hypocrite ». Voir {RʔS}. < Syriaque mūryā < latin mŭrĭa.44 III. IH 374 >mariyyah< « Marie ». Voir {ŠNT}. < Latin Măria < grec Μαρία, corruption de l’hébreu miryām, q.v., sous {MRYṬ/M}. IV. UT nº 3027 >marrūyuhmarrūyuh abyaḍ / ǧabalī< « stachyde (Stachys germanica), ou épiaire maritime (S. maritima), ou crapaudine (S. recta) », >m. aswadm. buntūšuh< « marrube noir (Ballota nigra) ».45 < Latin marrŭbĭum. *{MRYṬ/M} (‫)مريم‬ CP 41.1, VA, MT et IQ >maryammaryūṭ(ā)< et Mariem et Muraym « nom propre féminin ». Voir {BḪR}, {SǦR} III, {ŠǦR}, {ṢLḤ}, {Ḏ̣HR} et {KFF}. < Hébreu miryām, nom propre féminin et masculin, probablement d’origine égyptienne ancienne,46 comme ceux des autres membres de cette famille, Moïse et Aaron. *{MRYFLN} (‫)مريفلن‬ UT nº 3035 >miryāfilūn< « Myriophylle à épi (Myriophyllum spicatum ». < Grec μυριόφυλλον. *{MRYN} (‫)مرين‬ DS >mwryūn< « mandragore (Mandragora officinalis) ». < Grec μώριον. *{MZǦ} (‫)مزج‬ GL >amzuǧu< (registre haut), VA >namzaǧ mazaǧt mazǧ māziǧ + īn mamzūǧ k (ilà)yumzaǧimtizāǧun mumtaziǧun< (re-

|| 44 Cf. aussi l’araméen rabbinique mūryīsā < grec < ἁλμυρίς « saumure », souvent confondue avec cette sauce, malgré les différences, à cause de leur ressemblance phonétique. Quant au jeu de mots avec l’hypocrisie, c’est aussi à cause de la ressemblance phonétique avec murāyī ; voir {RʔY}. 45 C’est-à-dire « venteux » < roman andalou */BENTÓŚO/ < latin ventōsus. Voir BCT 2010 : 5769-570, à propos d’autres identifications. 46 En fait, il y avait une classe de noms théophoriques en égyptien ancien, commençant par >mry.n< « aimé de … » ; voir Erman & Grapow 1982 II : 101, où l’on trouve aussi un très fréquent >mrj ἰmn< « aimé d’Amon », rapporté par les Babyloniens comme mai-amana et par les Grecs comme Μιαμμουν, possible modèle de l’hébreu.

1198 | *{MZḤ}

gistre haut), VA et IQ >yamtazaǧ (bi)< « être mélangé » ; >māʕ+uh namtazaǧ< « je des affaires avec lui ». GL >mizāǧun< (registre haut), VA >mizāǧ + amziǧahmizāǧmāziǧun = māziǧu ʔl+māʔi fī ʔl+šarābimazzāǧ + īnmazzāǧ< « échanson ». Voir {ḤRF}, {ŠRB} et {ĠLḎ̣ }. < Egyptien ancien, cf. copte moucč/k « mêler ».47 *{MZḤ} (‫)مزح‬ GL >amzaḥu muzāḥun< (registre haut), VA >namzaḥ mazaḥt mazḥ / mi/uzāḥ māziḥ + īn mazzāḥ + īn maʕ = nimāzaḥ mumāzaḥah kn≠yamzaḥ mazaḥ muzāḥ (maʕ)muzāḥ māziḥīnmāziḥīn< « badiner, plaisanter ». IQ >b+al+muzāḥ< « au badinage ». Probablement une extension d’un élément biconsonantique {zḥ}, cf. {ZWḤ}. *{MZD} (‫)مزد‬ VA >mazad + muzud / amzidahmazad< « école coranique ». Forme augmentative *amz(g)ad du berbère timǝzgida « mosquée », empruntée à une variante sud-arabique *masgidah de l’arabe masǧid. *{MZDL} (‫)مزدل‬ IQ >mazdalī< « nom propre masculin ».48 *{MZR} (‫)مزر‬ VA >muzūrahm.zāyr< « tresse de cheveux ». < Berbère, cf. rifain et kabyle amzur, nom d’unité ṯamzurṯ. *{MZRYN} (‫)مزرين‬ UT nº 3022 >māzaryūn< « daphné mézéréon (Daphne mezereum) ». Voir {MLL} V. < Néo-persan mαzaryun. *{MZZ} (‫)مزز‬ FḪ >muzzmaz< « aigre » ; CP 119.1 et 159.5 >tuffāḥ m(w)ztuffāḥ an mawz< « pommes aigres ». Voir {ʔČṬL/R}, {RMN} I et {MWZ} II. Probablement une assimilation de {MZǦ}, car la connotation primitive était « aigre-doux ». *{MZQ} (‫)مزق‬ VA >nimazzaq tamzīq kmazzaqa< (registre haut), AL nimazáq mazáqt tamzíq nom d’unité +ua mumázaq + uín « déchirer ». VA >yatmazzaq atmazzaqyatmazzaq< « être déchiré ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble dérivée de l’arabe zaqqa « ôter la peau, écorcher ».

|| 47 Cette origine du sémitique de l’Ouest {mzg}, témoignée aussi par l’hébreu et l’araméen, n’est pas signalée par les dictionnaires étymologiques, ni même par Erman & Grapow II, mais le parentage est suggéré par Crum 1939 : 214. 48 Probablement attributif d’une fraction berbère, alliée des Almoravides. Ce même personnage, M. b. Salankān, est mentionné dans 1964 : 19).

*{MSḪ} | 1199

*{MZN} (‫)مزن‬ VA >muznah + muzan< « nuage qui donne de l’eau ». Peut-être une évolution sémantique de l’hébreu māzōn, araméen rabbinique māzōn(ā) et syriaque māzūnā « nourriture », assez proche de quelques connotations de cette racine arabe. *{MZY} (‫)مزي‬ VA >maziyyah + āt / mazāyā< « privilège, prérogative ». Probablement dérivé de {ZYY}, q.v. *{MST} (‫)مست‬ BM >māst< « lait caillé ». < Néo-persan mαst. *{MSḤ} (‫)مسح‬ I. VA >namsaḥ masat masḥ māsiḥ mamsūḥ kyamsaḥ yumsaḥ amsaḥ< (impératif), AL namçáh maçáht mázha + maçhát « essuyer, frotter ; rader ». ZǦ >massaḥ (impératif)< « lubrifier (la verge) ». VA >natmassaḥ atmassaḥt tamassuḥ b+al+turāb wa+b+al+ḥaǧar< « se torcher avec de la terre ou des pierres ». >yamtasaḥ amtasaḥ< « s’essuyer ». IH 344 >al+massīḥu< « l’anti-Christ » ;49 VA >al+masīḥal+masīḥu< (registre haut), AL al macé/íh « le Messie ». VA >masīḥī + īn< « Chrétien ». AL mamçóh « oint ». Voir {DǦL} I et {MSḪ}. < Pansémitique {mšḥ}, cf. ougaritique >mšḥhms1ḥmasḥu šaʕrin< (registre semi-correct), VA >misḥ + musūḥtimsāḥun< (registre haut), VA >timsāḥ + āttimsāḥ< « crocodile ». Voir {ḤBQ(L)}. D’un féminin non registré et probablement euphémistique de l’égyptien ancien >msḥmasḥaqūnyā< « glaçure verte pour les poteries ». < Syriaque mǝšaḥ qūnyā « onguent de lessive », où le deuxième mot est emprunté au grec κονία. *{MSḪ} (‫)مسخ‬ VA >namsaḫ masaḫt masḫ māsiḫ + īn mamsūḫ k bi = nimassaḫ tamsīḫ k bi< « transformer en monstre ». >yatmassaḫ atmassaḫ< « se transformer en monstre ». GL >masḫun< (registre haut), VA >misḫ + amsāḫ< « monstre ». LZ >al+masīḫ< « l’Anti-Christ ».50 Contamination par racines comme {MZǦ}, q.v. et

|| 49 Cet auteur ne sait pas bien expliquer cette signification anomale et étrange à la langue arabe, où l’emprunt à l’araméen al+masīḥ < hébreu mǝšīaḥ ne désignait que le Messie. En fait, missīḥ, avec une forme d’intensité, était déjà « menteur » en classique. 50 Evidemment, une étymologie populaire, voir {MSḤ} I.

1200 | *{MSD}

celle de l’hébreu māsak « mêler (le vin, etc.) », du pan-sémitique {nsḫ}, cf. hébreu nāsaḥ, araméen rabbinique nǝsaḥ et accadien nasāḫu(m) « ôter, arracher ». *{MSD} (‫)مسد‬ GL >masadun< (registre haut) « sparte » ; VA >masad< « corde de sparte ». Peutêtre dérivé de {SDD}, q.v. *{MSRQ} (‫)مسرق‬ DS >māsa/ārqā/à< « vaisseaux ou glandes mésentériques ». >māsārīqī< « mésentérique ». Voir {MṢRQ}. < Grec μεσαραϊκά. *{MSS} (‫)مسس‬ I. VA >numuss masast mass mamsūs kyumuss tumussa+nī mussi< (impératif), AL ni/umúç mecézt muç « toucher ». >yamtass amtass< « être touché ». IQ >mass al+nuǧūm< « toucher les étoiles » ; ZǦ >+al+massi massi< « à tâtons » ; AL hájar al méç + hijár arabem. « magnétite ».51 Voir {ḤSS}. < Pan-sémitique {mš}, cf. hébreu māšaš, araméen rabbinique mǝšaš, syriaque maš, guèze märsäsä « toucher » et accadien mašāšu(m) « nettoyer ». II. VA >masus< « être insipide ». >nimassas k< « rendre insipide ». >yatmassas atmassas< « devenir insipide ». VA >masāsahmasūsun< (registre haut), VA >masūs + īnmasūsmuss + amsāsmus(s)< « rasoir ». Variante phonétique de {MWS}, q.v. IV. AL maç nom d’unité a + amçáç « bonite ». < Bas-latin byza, cf. castillan biza et catalan bis(sol). V. DC 12 al missa « la messe ». Voir {MŠŠ} II. Emprunt tardif du castillan misa < latin missa, littéralement « envoi ». *{MSṬR} (‫)مسطر‬ IH 339 >al+muṣṭāru< (registre semi-correct), VA >musṭār + masāṭirmusṭārmūsiqāmūsīqā< « musique » ; AL múcica « musique ; orgue » ; ID mn 9 >mwsyqy< « orgue » ; AL m. min a raçáç « orgue à tuyaux en plomb ». VA >mūsīqī + īn< « musicien » ; GL >ʔl+ʔašʕār ʔl+mūsiqiyatu< « verses musicaux ». Voir {ṬBʕ}. < Syriaque mūsīqī < grec μουσική.

|| 51 Cf. l’arabe marocain ḥǧǝr l+mǝss / l+mās « pierre de touche ; diamant de vitrier ; pierre qui aimante l’acier », chez Prémare 1999 XI : 196, prouvant une vieille confusion entre {MSS} et {MĀS}, q.v.

*{MSMQR} | 1201

*{MSQN} (‫)مسقطن‬ UT nºs. 2809 et 2951 >misqāṭun< « résine de calotrope (Calotropis procera) ».52 *{MSK} (‫)مسك‬ I. GL >amsiku māsikun = amtasiku ʔ.mtisākun< (registre haut), VA >numsik amsakt imsāk k = yamtasak amtasak = nastamsak k< « saisir, mettre la main sur » ; IQ >amsak< « le sang s’étancha » : AC >tamsak ʕan+nī kalām+ahā< « elle cessa de me parler » ; IZ 14/3/2 >yamsak ʕinīn+uh< « il tient ses rênes » ; VA >namtasak amtasakt imtisāk mumtasik min / ʕan< « s’abstenir ». GL >tatamassaku< « elle est contenue » ; AŠ 3/3/3 >atmassak b+ahl al+taṣawwuf< « saisis-toi des soufis ». MT >astamsak bi< « retenir (une propriété) ». AL dúffet al mazq + difféf « gouvernail ». VA >muskah + āt< « une poignée ». GL >māsik ʔl+q.māʕ< « celui qui tient l’entonnoir » ;53 DS >māsik al+bawl< « remède contre la strangurie » ;54 IH 224 >al+quwwatu ʔl+māsikatu< (registre haut) « force cohésive ». GL >mumtasik ʕani ʔl+ḫamri< « abstème ». Voir {ḤǦR}. < Sémitique de l’Ouest {mšk}, cf. hébreu māšak, araméen rabbinique mǝšak et guèze mäs(sä)kä « attirer, trainer ». II. VA >nimassak tamsīk k< « musquer ». >yatmassak atmassak tamassuk< « se musquer ; être musqué ». GL >miskun< (registre haut), IH 319 >al+masku< (registre semi-correct), VA >misk nom d’unité +ah + musūkmisk + musūk< « musc ». >miskī< « muscat ». Voir {ḎFR} I et {NŠQ}. < Pehlevi mušk. *{MSKN} (‫)مسكن‬ VA >nimaskan k< « rendre misérable ». >yatmaskan atmaskan tamaskun mutamaskin< « devenir misérable » ; ZǦ >atmaskan< « se feindre pauvre » ; AL netmezquén atmezquént mezquén (lire atmezquén) « se montrer avare ». VA et MT >maskanahmiskīnun< « étranger » ; VA et IQ >miskīn + masākīnmiskīn< + ZǦ >masākinmusaykanmusayka/ānmasmāqūrah< « aristoloche (Aristolochia) ».56 < Berbère ammas (i)mǝqqurǝn « hanches amples », à cause de son utilité obstétrique.

|| 52 Chez DS II : 591 >msāqṭrǧabbād al+rasan / al+taʕāliqmusmu/aqārmusmuqrānmismīn< « espèce de jasmin ».57 *{MSY} (‫)مسي‬ AL namcí amcéit « être ou devenir au soir » ; ḪA ālu 3 >ayn alḥabīb amsā l+uh< « où sera l’aimé ce soir ? ». GL >masāʔun< (registre haut), AL mecé « soir » ; AŠ >masā ṣabāḥ< « le matin et le soir ». Voir {ṢBḤ} et {KWKB}. < Pan-sémitique {mšy}, cf. hébreu emeš « hier », guèze mäsyä « arriver le soir » et accadien mūšu(m) « nuit ». *{MŠBHR} (‫)مشبھر‬ DS >myšbhār< « joubarbe des toits (Sempervivum tectorum) ». < Néo-persan miš bahαr, littéralement « fleur des brebis ». *{MŠR} (‫)مشر‬ DS >mšr + amšār = mašārah + āt< « couche, planche (de jardin ou verger) ». < Araméen, cf. rabbinique mēšrā. *{MŠŠ} (‫)مشش‬ I. IW II : 658.19 et VC 20.14, 26.2 et 37.6 >maša/āš< « excroissance dans les pieds des bêtes ». VA >mušāš< « nourriture à sucer » ; HC 210 « sorte de pâte frite arrosée avec du miel ou de l’eau de roses » ; FḪ >m. zubaydah< « sorte de gâteau de viande ». AC >miššu< « nom propre masculin ou sobriquet ». Peut-être < araméen, cf. rabbinique mǝšāš(ā) « substance ». II. SG >m.ššah< « messe ». Voir {MSS} V et {MYŠ}. *{MŠṬ} (‫)مشط‬ GL >amšuṭu< (registre haut), VA >namšuṭ mašaṭt mašṭ māšiṭ maššāṭ + īn mamšūṭ knamšuṭnamtašaṭ amtašat imtišāṭ mumtašiṭ + īn< « se peigner ». GL, MT et IQ >mašṭmašṭ + amšāṭ< « peigne ; peigne de tisserand » ; ZǦ >ma/ušṭ + amšāṭ< « peigne » ; AL máxat + amxát « peigne ; fer à friser ; carde » ; VA >mašṭ al+riǧl< « métatarse » ; >m. al+ʕasal< « rayon de miel » ; UT nº 2937 >mišṭ al+rāʕī / al+ḏiʔb< « chardon à bonnetier (Dipsacus fullonum) » ; DS >m. al+ġūl< « nom d’une plante non identifiée » ; TD 190 >amšāṭ al+ʕaǧūz< « caucale (Caucalis maritima ». VA >māšiṭah + mawāšiṭmāšiṭah< « coiffeuse » ; AL máxita + maguáxit « coiffeuse ; marraine ». Voir {ṬLB}. < Egyptien ancien, cf. copte mštote « peigne (de tisserand) ; métatarse ». *{MŠṬLYR} (‫)مشطلير‬ SG >mašṭlyr< « mât de hune ». < franc mast « mât », avec le suffixe instrumental roman andalou {+ÁYR}, cf. castillan mastelero.

|| 57 Mais il pourrait s’agir que d’une erreur graphique au lieu de >ysmynmaššaʕ al+q.ṣʕah< « faire plat net ». >tamšīʕ< « nettoyage ». Extension d’un élément bi-consonantique {mš} qu’on retrouve dans {mšq}, {mšl}, {mšn}, etc., avec les connotations de « tirer, extraire, ôter ». *{MŠQ} (‫)مشق‬ I. DS >mašaqa< « remuer la terre autour des racines » ; IZ 6/3/3 >yumšaq< « on trace des grandes lettres ». VA >nimaššaq tamšīq k< « attrister ». >yatmaššaq atmaššaq< « être attristé ». IH 214 >mašqun< (registre semi-correct) « lésion des côtés intérieurs des cuisses à cause du frottement ». VA >mašāqah< « étoupe, filasse ». Extension de l’élément bi-consonantique {mš} qu’on retrouve dans {mšʕ}, {mšl}, {mšn}, etc. II. VA >muššayq< « verge humide ». Probablement un euphémisme métonymique d’origine roman andalou, composé de */MÚČČA/ « mamelle » et le suffixe adjectif {+ÁYQ}.58 *{MŠKRL} (‫)مشكرل‬ VA >maškarul< « mascaron ». < Arabe masḫarah « masque », avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN}, mais le mot semble refléter la « lingua franca » des gens de la mer, cf. aussi l’italien mascherone « mascaron » et le maltais maskarun(a) « masque grotesque ». *{MŠKRN} (‫)مشكرن‬ TD 243 >maškarrūn< « ziziphore » (Zizyphora capitata). Probablement < roman andalou */MOŚK+AR+ÓN/ < /MÓŚKA/ < latin musca, avec les suffixes d’adjectif et d’augmentatif, puisque cette plante attirerait les mouches. *{MŠKṬRMŠR/Ġ} (‫)مشكطرمشر أو مشكطرمشغ‬ UT nº 2953 >miškaṭrāmašīr/ġ< « menthe des cerfs » (Mentha cervina) ; TD 222 >m. zūrī< « ballote » (Ballota pseudodictamnus). < Néo-persan mošk tarmašir « élixir de musc ». *{MŠKN} (‫)مشكن‬ UT nº 2953 >muškinnuh< « conyze des prés (Pulicaria dysenterica) ».59 < Roman andalou */MOŚKEṈO/ < latin musca, avec le suffixe adjectif {+EṈ(O)}. *{MŠL} (‫)مشل‬ IH 318 >muššalun< (registre semi-correct) « moules ». < Latin hispanique *muscellio < latin muscellus.60 *{MŠLKRYŠ} Voir {BŠLQ(RY)}.

|| 58 Par allusion au lait produit par le sein. Il faudrait donc registrer ce mot sous {MČQ} ; cf. {MČČ}. 59 Voir BCT 2010 : 594-595, à propos des identifications et graphies différentes. 60 Cf. aussi l’arabe marocain mǝššǝll et des variantes chez Prémare XI : 210 ; voir aussi mōrsiyōn(es) dans la p. 273, corrompue (par morcillones « grosses saucisses » ?) du vieux castillan et dialectal mocejón ; voir Corominas & Pascual 1981 IV : 18.

1204 | *{MŠLYN} *{MŠLYN} (‫)مشلين‬ DS et SG >muš.lyūn< « moucheron des figues sauvages ». < Latin muscella « petite mouche », avec le suffixe augmentatif roman andalou. *{MŠMŠ} (‫)مشمش‬ VA >nimašmaš mašmašt< « sucer ». FA >m.šm(ā)šmušmāš< « abricots ». Forme {1212} de {MŠŠ}, q.v. *{MŠNR} (‫)مشنر‬ MT >al+m.šnārī< « nom propre masculin ». Peut-être attributif d’un nom de lieu. *{MŠY} (‫)مشي‬ I. GL >mašà amšī mašyun< (registre haut), VA >namsī mašayt mašy/ī māšī + īn / mušāhkin yamšī mašà mašayta mašaw amšuy≠tamšū mašā mašī nom d’unité mašyahyamšī n≠yamšū mašà mašāt mašaynāy≠tamšī mašī mašit māšītmšyh< (maṣdar) « aller, marcher » ; VA >yamšī li+rāḥah / li+ǧawlah< « il alla à la selle » ; IQ >mašà ʕalà ʔl+madāyin< « il fit un tour des villes » ; >mašat ilay+ya< « elle vint à moi » ; >yamšī mašī+h + yamšū mašī+hum< « aller à sa façon » ; >tamšī at barra< « va dehors » ; >amši bi+nā< « allons » ; >amši baʕad maʕ+nā< « viens avec nous donc » ; >las tarà an+nī li+qurṭubah māšī< « tu ne vois pas que je vais à Cordoue ? » ; >namšī muṭarṭar< « je porte une coiffure très distinguée » ; ZǦ >mašā bi+hā< « il l’emporta » ; >yamšī f+al+ḥaras< « il va dans la patrouille » ; >yamšī ʕalà ʔl+bayḍ< « il marche lentement, comme si c’était sur des œufs » ; AC >yamšī ʕalà qulūb< « il marche sur les entrailles des autres » ; >iš mašī l+uh aḥad< « personne ne vint l’aider » ; AL namxí guaral mí « aller chercher de l’eau ». VA >nimaššī k = nimāšī k< « faire marcher ou aller » ; nimexí mexéit tamxía « payer son écot » ; IQ >maššayt ʕann+uh aḥmaq< « je devins fou pour lui ». GL >atamaššāy≠natmaššā atmaššā atmaššayt tamaššī mutamaššī ʕalàatmaššā< (impératif), AL natmexí atmexéit « se promener ». AC >mašyat+uh< « son allure ». GL >māšiyatun< (registre haut), VA >māšiyah + mawāšī< « bétail » ; MT >mawāšīn kibār< « gros bétail ». IQ >mušā< « fantassins ». ZǦ >amšā< « qui marche mieux ». GL >mamšāmamšā + mamāšīmamāšī saraquṭsiyyah ≠ fārisiyyah< « allées étroites ≠ larges (dans les jardins) ». Voir {BHM}, {ḪṬF}, {ḪYL} I, {DWR}, {ZṬṬ}, {SLK}, {SWQ} I, {ḌWʔ}, {QDM}, {NQḌ}, {NHR} et {WRY} I. Sans parentage sémitique, sauf sudarabique épigraphique >ms2w/y< « s’en aller », cette racine arabe serait empruntée à l’égyptien ancien >mšʕ< « marcher », cf. copte mo(o)še.61

|| 61 Selon Erman & Grapow II : 156.

*{MṢṬK} | 1205

II. IV 63 >mšyā + mšytā< « tunique avec des manches ». Emprunt tardif au catalan almeixia < arabe mawšiyyah, dérivée de {WŠY}, q.v.62 III. AL Maxía « Méssie ». Emprunt non-assimilé à l’hébreu mǝšīaḥ, peut-être utilisé dans le judéo-arabe grenadin.63 *{MṢḤ} (‫)مصح‬ IZ 11/4/3 >maṣaḥat< « ils ont enlevé (le grain) ». Probablement une variante phonétique de {MSḤ}, q.v. *{MṢR} (‫)مصر‬ I. GL >miṣrun< (registre semi-correct), VA >miṣrmiṣr + amṣār< « grande ville ». VA >miṣrīmasrī< « onguent ». VA et MT >maṣriyyah + maṣārīmaṣriyyah< « appartement supérieur isolé ».64 Voir {BṬḪ(Y(Ḻ))}, {ḪR(N)B}, {ḪSS} I, {ŠWK}, {ŠYḤ}, {FTḤ}, {FWL}, {QḌB}, {KTN} et {LǦR}. < Accadien miṣru(m) « frontière », emprunté aussi par l’ougaritique >mṣrmmaṣīrun< (registre haut) = >maṣārīnun< (registre semi-correct), IH 220 >muṣrānun nom d’unité +atunmuṣrānahmiṣrān + maṣārīnmaṣārinʔl+miṣrānu ʔl+kabīru< « gros boyaux ». Voir {ṢWM}, {MRḌ} et {WǦʕ}. Probablement une métonymie de {ṢYR}, q.v. *{MṢRQ} (‫)مصرق‬ IH 175 >ma/uṣruqah< + FǦ >masurqātnumuṣṣ maṣaṣt maṣṣ maṣṣāṣ mamṣūṣ kmaṣ(ṣi)< (impératif) « sucer ». VA >yamtaṣṣ amtaṣṣ imtiṣāṣ mumtaṣṣ + īn< « être sucé ; se dessécher ». UT nº 2931 >maṣṣāṣah< « mercuriale annuelle (Mercurialis anua) » ou « picride fausse-vipérine (Picris echioides) ». Voir {MṢMṢ}. < Sémitique de l’Ouest {mṣ}, cf. ougaritique >mṣṣmaṣṭakàmaṣṭakah = maṣṭakàmuṣṣaʕmūṣaʕ nom d’unité +ahyamṣul maṣul maṣl māṣil = yatmaṣṣal atmaṣṣalyamṣulnimaṣṣal tamṣīl kmaṣ(a)l< « miel pur ». >muṣālah< « dégouttement ; suintement » ; DS >muṣālat al+ʔaḫlāṭ< « excrétions ». FḪ >maṣṣāl< « égouttoir ». AL tomáyçala + ít « petite goutte ». Extension de {MṢṢ}, avec l’addition d’un vieux suffixe diminutif pan-sémitique ; voir aussi {MYS/Ṣ}. *{MṢMṢ} (‫)مصمص‬ AL nimazmáç mazmazt tamazmóç « suçoter ». Forme {1212} de {MṢṢ}, q.v. *{MḌR} (‫)مضر‬ FḪ >maḍīrah< « un mets de viande et yoghourt ». Extension d’un élément biconsonantique {mḍ}, témoigné aussi par l’hébreu maṣṣāh « pain azyme », le guèze mäḍ(ä)ḍä « être aigre » et l’arabe maḍaḍun « lait aigre ». *{MḌĠ} Voir {MD/ḌĠ}. *{MḌL} Voir {MDL}. *{MḌMḌ} (‫)مضمض‬ VA >nimaḍmaḍ al+fum maḍmaḍt maḍmaḍah mumaḍmiḍ mumaḍmaḍ< « rincer la bouche ». >yatmaḍmaḍ atmaḍmaḍ tamaḍmuḍ< « être rincé ». Forme {1212} de l’arabe maḍḍa « boire en serrant avec la langue contre les lèvres », ce qui on fait avec les substances aigres, extension minimale de l’élément bi-consonantique {mḍ}, cf. {MḌR}. *{MḌ/DY} (‫)مضي أو مدي‬ GL >maḍà/ā maḍaw amḍī muḍiyun māḍin< (registre semi-correct), VA >namḍ/dī maḍayt ma/uḍī māḍī + īn = yatmaḍḍā atmaḍḍā tamaḍḍī mutamaḍḍī + īntamḍ/dī yamḍū maḍà muḍī< (maṣdar), IA >tamḍī maḍà maḍāt< « s’en aller » ; VA >yamḍī maḍā māḍī< « passer, s’écouler » ; AL namdá madáit mumdí « se perdre » ; GL et VA >fī+mā maḍàli+l+māḍī< « dans le temps qui n’est plus » ; IQ >maḍat aʕwām< « les années sont passés », >tamdi< « va » ; >li+fulān namḍī< « je vais chez un tel » ; >yamḍū al+nās ilay+k< « le gens vont te voire » ; >lam yamdi li+yarǧaʕ< « il n’est pas parti pour revenir » ; >yamdi f+al+nār< « qu’il aille en enfer ! » ; >namḍī naǧaddal+ak< « je vais te combattre » ; >tamdi ʕad bīr ʔl+nušaymah< « tu vas jusqu’au puits de N. » ; >tamdi min surūr li+surūr< « tu vas d’une joie à une autre » ; >ʕan ḏahab namḍī< « je cherche quelques monnaies d’or » ; >lam yamḍi bī+hā< « il ne l’emporta pas » ; 152/1/1 >yamḍī bi+bāl+ī< « il me trouble la raison » ; >maḍà ʕan+nī< « il me quitta » ; >qiṭṭi maḍā l+ī< « un chat fuit de ma maison » ; >maḍà bāṭil< « il fut en vain » ;

*{MṬR} | 1207

>namḍī šahīd< « je meurs en martyre » ; >maḍà mušayyaʕ bi+šaflāq< « il fut refoulé à coup de gifles » ; >maḍà ʕalay+ya sinīn wa+hu šamūs< « il m’est resté rétif pendant des années » ; >kulli mā maḍà ʕišq+ī yaštad< « ma passion s’accroît tout le temps » ; >mā yamḍi yazdād ḥalāwah< « il devient plus doux à chaque instant » ; NQ mg 9/5/2 >mā yamḍī yatʕattaq< « il est abonni par le temps » ; mg 1/1 >maḍat fiy+ya< « elle passa à côté de moi » ; ZǦ >maḍā l+uh mašṭi< « il a perdu un peigne » ; >yamḍī f+al+sayl< « l’inondation l’emporte » ; AŠ 34/0/2 >maḍà ḫisārahmaḍā/à mumḍī< « être perdu » ; >tamḍā+lak< « ils sont perdus pour toi » ; ḪA ar 7 >maḍà l+al+safar< « il est parti en voyage ». VA >nimaḍḍī k = namḍī amḍayt imḍā mumḍī mumḍā k< « faire passer ou aller » ; AC >maḍḍàamḍat t.mḍī< « signer ; endosser », IQ >amḍayt murād+ak< « tu as accompli ton désir » ; >al+zamān yamḍī bi+ḥuḍūr+ak< « la fortune est propice là où tu es ». >māḍī< « aigu » ; AL mádi « perfectif (grec) » ; VA >māḍin fī< « audacieux » ; MT >ṣadaqāt ǧāyizāt māḍiyāt< « donations légales et effectives ». IQ >amḍà< « plus efficace ». GL >ʔ.mḍāʔun< « résolution ». Voir {TLF}, {ŠHD}, {ṬRQ}, {FRṬ} et {NWR} I. < Sémitique de l’Ouest {mḍ/ḏ̣y}, cf. ougaritique >mǵ/ṣymḏ̣ʔ< « aller, marcher », >hmḏ̣ʔ< « mettre un accord en application » et >mḍytm< « blessure profonde ». *{MṬḪŠḺ} (‫)مطخشل‬ UT nº 2967 >maṭaḫš+iyallah< « usnée » (Usnea et d’autres familles). < Roman andalou */MATAḪŠ+YEḺA/ < latin mĕtaxa « cordelle » < grec μέταξα, avec le suffixe diminutif du roman andalou et la signification du castillan, c’est-à-dire « échevette ». *{MṬR} (‫)مطر‬ GL >yamṭuruyamṭar maṭar maṭar māṭir = yumṭir amṭar imṭār mumṭir mumṭar k = yatmaṭṭarnimaṭṭar kʔ.mṭurū (impératif)< (registre semi-correct) « faire pleuvoir ». >maṭarun< (registre haut), VA >maṭar + amṭārmaṭarzamān an māṭir / mumṭir< « temps pluvieux » ; >ʕām an mumṭir< « année pluvieuse » ; >arḍ an mamṭūrahmṭrmṭr< « champ arrosé par la pluie » et accadien miṭirtu « cours d’eau ».

|| 66 Posée par le portugais almandra (voir Corriente 2008a : 142) et sans doute dérivée du classique mimṭar(ah). Voir Corriente 1977 : 65 et 2013 : 39, à propos de cette accentuation.

1208 | *{MṬRǦ} *{MṬRǦ} (‫)مطرج‬ MT >maṭriǧ< « canal ». < Latin mātrix, -cis « source ».67 *{MṬRŠLB} (‫)مطرشلب‬ UT nº 2970 >māṭiršilbah< « chèvrefeuille (Lonicera etrusca / splendida / implexa) ». < Roman andalou */MÁTRE ŚELBA/ < latin mātĕr silvae « mère du bois », cf. castillan madreselva. *{MṬRṬWS} (‫)مطرطوس‬ DS >mṭryṭāws< « fièvre demi-tierce ». < Grec ἡμιτριταῖος. *{MṬRQL} (‫)مطرقل‬ UT nº 3013 >maṭraqāl< «mollugine (Glinus lotoides) ». < Roman andalou */MATREKÁL/ < latin mātrĭcālis (herba). *{MṬRQ/KL} (‫)مطرقل أو مطركل‬ SG >m.ṭryklah< « sacristie ». >mṭryqlyt< « sacristines ». < Latin mātrīcŭla « rôle, registre », avec le suffixe attributif dans le deuxième cas. *{MṬRN} (‫)مطرن‬ I. VA et MT >maṭran + maṭārin< « archevêque, métropolite ». >maṭraniyyah< « archiépiscopat ». < Syriaque mīṭrān < mīṭrōpōlīṭā < grec μετροπολίτης. II. MT >maṭrīnah< « marraine ». < Latin mātĕr, avec le suffixe adjectif roman andalou {+ÍN}. *{MṬRN(Y)} (‫)مطرن أو مطرني‬ UT nº 2876 >maṭrūnyu/ah = maṭrunnuhmāṭwfywn< « huile parfumée d’Egypte ».68 < Grec μετώπιον. *{MṬL} (‫)مطل‬ I. GL >umāṭilunamṭul maṭalt maṭl / miṭāl māṭil mamṭūl k bi / fī = nimāṭal māṭalt mumāṭalah k = yatmāṭal atmāṭal tamāṭul< ; IQ >maṭalta maṭ(a)l / muṭūl = yamāṭal miṭāl mumāṭilayyā+k tamṭul+nī< « gare à toi de retarder mon payement ». Extension de {mṭṭ}, variante phonétique de {MDD}, q.v. (cf. l’arabe maṭṭa « allonger, étendre »), témoignée aussi par l’hébreu mǝṭīl « barre de fer forgé » II. VA >maṭall + āt< « pelle à braise ». < Latin bătillum, contaminé par les noms d’instrument arabe à préfixe {mv+} et changement de la deuxième voyelle par effet de la loi de Philippi.

|| 67 Vraie étymologie, avec une métathèse, du nom arabe andalou de Madrid >maǧrīṭ< ; voir Corriente 1990c. 68 Signification véritable et pas « galbanum (Ferula galbaniflua) », selon Ibn Albayṭār, chez BM 732.

*{MʕD} | 1209

*{MṬN} (‫)مطن‬ VA >māṭanah + maw/yāṭinnimāṭṭī k< « étendre, allonger ». >yatmaṭṭā atmaṭṭā tamaṭṭī mutamaṭṭī + īn< « s’étendre, s’allonger ». >yamtaṭī imtiṭā k< « monter (une bête) ». >maṭiyyah + āt / maṭāyā< « mule ». < Sémitique de l’Ouest {mṭw}, cf. araméen rabbinique mǝṭā/ē et syriaque mǝṭā « atteindre », arabe dialectal déjà ancien anṭā « donner », sudarabique épigraphique >mṭw< « faire une expédition » et guèze mäṭṭäwä « délivrer », avec plusieurs évolutions sémantiques.70 *{MṬY} Voir {MTWS}. *{Mʕ} (‫)مع‬ VA ; IQ, ZǦ, AC et IA >maʕ< « avec » ; GL >maʕ haḏā< « en plus » ; VA >wa+maʕ haḏā< « cependant » ; >wa+maʕ mā / anna+hu< « mais en dépit de » ; GL et VA >maʕan< « ensemble » ; IQ >maḥḥ+a< « avec elle » ; VA >ma/āʕ+ī ≠ >māʕ+uh ≠ maʕ+nāmāʕī ≠ māʕ+ak ≠ māʕ+uh ≠ maḥḥa ≠ maʕ+nā ≠ maʕ+kum ≠ maʕ+hum< , AL máây ≠ maâc ≠ máv ≠ máâna ≠ máâcum ≠ máhum « avec moi ≠ toi etc. ; avoir » ; IQ >māʕ+u ḏā ʔl+maʕšūq matāʕ+ī badan< « ce bien-aimé qui est mien a un corps » ; AŠ 44/2/3 >al+naṣārà maʕ yahūd< « les Chrétiens et les Juifs ». Voir {ʔḪR}, {ʔRR} I, {ʔLH}, {ṮNY}, {ʕND}, {FĀM}, {QBL} et {NWY}. Métathèse du sémitique de l’Ouest {ʕm}, cf. ougaritique et sudarabique épigraphique >ʕmamtaʕidu< « tirer ; enlever ». VA >maʕidah / miʕdah + maʕaʔid / miʕādmiʕdah< + ZǦ >miʕadmamʕūd + īn< « malade de l’estomac ». Extension d’un élément biconsonantique pan-sémitique {mʕ} (cf. guèze tamǝʕǝʕa « se fâcher », hébreu māʕak et araméen rabbinique mǝʔak « écraser », mǝʕaq « battre », syriaque mǝʕas et accadien mêsu « abattre »), témoigné aussi par l’hébreu māʕad « secouer.

|| 69 Aidée, peut-être, par le voisin arabe maṭala « forger ». 70 Même l’accadien maṭû(m) « petit, insignifiant » pourrait appartenir à cette racine, par antiphrase, ce qui la rendrait pan-sémitique.

1210 | *{MʕR} *{MʕR} (‫)معر‬ VA >nimaʕʕar taʕmīr wahǧ+ī< « sourciller, altérer les traits du visage ». >yatmaʕʕar atmaʕʕar< « être altéré (le visage) ». Peut-être un emprunt à l’araméen, cf. syriaque mǝʕarā « marque, signal ». *{MʕZ} (‫)معز‬ IH 197 et GL >maʕzatunmaʕ(i)zah = maʕizzah + maʕ(a)zmaʕizzah< + PZ 194 >maʕāʔizmaʕaz = maʕīz nom d’unité maʕzahmaʕāzmaʕz nom d’unité +ahmaʕīzahmuʕayzah + itmuʕayzah< « chèvre ». AL maâzí + ín « de chèvre ». Voir {BRR} II, {TFḤ}, {ḤBQ(L)}, {ḪR(N)B}, {DWR}, {RḤL}, {ZYT}, {FWḤ}, {QRN}, {QṬʕ}, {LḤM} et {NTN}. Préfixation de {ʕNZ}, q.v.71 *{MʕK} (‫)معك‬ VA >nimaʕʕak tamʕīk k< « rouler par terre ». ḪA aʕ 1 >maʕʕak nahd+ī< « caresse mes seins ». GL >atmaʕʕakuyatmaʕʕak atmaʕʕak tamaʕʕuk< « se rouler par terre ». ZǦ >tamʕīk< « attouchement sexuel ». Extension de l’élément biconsonantique pan-sémitique {mʕ}, cf. {MʕD} et {MʔR}), témoignée par l’hébreu māʕak et l’araméen rabbinique mǝʔak « écraser ». *{MʕN} (‫)معن‬ VA >māʕūn + mawāʕīnmiʕāʔun + amʕāʔun< (registre semi-correct), VA >miʕā + amʕiyah / amʕā< « intestin(s) ». GL >ʔl+maʕāʔ ʔl+ʔaʕwar< « intestin caecum ». Voir {ZLQ}, {ṢWM}, {QRḤ} et {QMY}. < Pan-sémitique {mʕw}, cf. hébreu mēʕāh, araméen rabbinique mǝʕā, syriaque ma/eʕyā, guèze amaʕut « intestin(s) » et accadien amūtu(m) « foie (de brebis) ». *{MĠ} (‫)مغ‬ VA >muġah< «grandeur, largeur ». Voir {MĠL}. Probablement < berbère {mġr} « être gros », comme dans tamġur « grandeur », avec dissimilation des consonnes vibrantes. *{MĠṮ/Ḏ} (‫)مغث أو مغذ‬ UT nº 3033 >muġāṯ/ḏ< « glossostémon de Perse (Glossostemon brugieri) ». Probablement dérivé de {ĠWṮ}, q.v. *{MĠ/QDLN} (‫)مغدلن‬ AL Megdelénia, CP 115.7 >mqdālynā< « Madeleine ». Emprunt tardif au castillan, < latin Magdalēnē < grec Μαγδαληνή < hébreu migdal ēl « forteresse de Dieu, à la plaine de Gennesareth ».

|| 71 Voir Corriente 1971 : 27-28, où l’on mentionne d’autres collectifs arabes avec ce préfixe, comme maʔtūnāʔ « ânesses », maḥmūrāʔ « ânes », etc.

*{MQS/Ṣ} | 1211

*{MĠḎ} Voir {MĠṮ}. *{MĠR} (‫)مغر‬ GL >maġaratun< (registre haut), IH 126 >maġràmaġarat al+naǧǧārīn< « ocre rouge » ; >mġrh lmnyh< « ocre de Lemnos » ; DS >mġrh mdnyh< « ocre de Médine » ; >m. lawāḥiyyah< « une autre sorte d’ocre ». >m.ġār< « sorte de kermès ». Voir {RQY} II et {ĠRW}, dont cette racine pourrait être une dérivation. *{MĠL} (‫)مغل‬ VA >yamġul maġl< « presser (la foule) ». Voir {MĠ}. < Berbère, cf. kabyle et tachelhit mmiggir = mmiqqir « rassembler ». *{MĠNS} (‫)مغنس‬ AL Maguncia < «Mayence (géographie) ». Emprunt tardif au castillan < latin Mōgontĭa. *{MĠNṬS} (‫)مغنطس‬ IH 176 >ḥaǧaru ʔl+maġnāṭisi< « pierre d’aimant ». VA >maġnīṭas< « diamant ». Voir {MSS} I. < Grec μαγνῆτις.72 *{MQT} (‫)مقت‬ GL >amq.tu maqtun = ʔ.stamqitu< (registre haut et registre semi-correct), VA >namqut maqat maqt māqit + īn mamqūt + īn k< « haïr, détester » ; >namqut maqat ʕalà = yatmaqqat atmaqqat tamaqqut ʕalà bi< « être avare ». >nimaqqat tamqīt k< « rendre avare ». VA >maqt = maqātahmaqīt + muqatā / muqqātmaqītmaqīt< « détestable ». Peut-être < araméen, cf. syriaque maqtānāyā « intense ». *{MQDLN} Voir {MĠ/QDLN}. *{MQDNS} (‫)مقدنس‬ DS et FḪ >maqdūnis< « persil ». < Grec μακεδονίσιον.73 *{MQRČ(L)} (‫)مقرچ أو مقرچـل‬ UT nº 2838 >maqārǧah< « livèche (Levisticum officinale) ». nº 2839 >maqarǧāllah< « partenelle (Matricaria parthenium) ». < Bas-latin macarice « heureusement » < grec μακαρίως, une allusion à ses propriétés obstétriques, cf. castillan magarza. *{MQS/Ṣ} Voir {MK/QS/Ṣ}.

|| 72 Voir Corriente 1989a : 288, à propos de la confusion entre ces deux pierres, à cause de leurs propriétés extraordinaires, même dans les langues européennes. 73 FḪ connaît aussi les variantes baq/kdūnis, fréquentes dans les dialectes orientaux.

1212 | *{MQŠLN}

*{MQŠLN} Voir {BṢL}. *{MQṢR} (‫)مقصر‬ DS >ṣandal (abyaḍ / aṣfar) maqāṣi/īrīṣandal aṣfar maqāṣīrīmaqaqūn + āt< « étalon ». Peut-être du berbère, cf. amaka + imakan,74 avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN}, cf. {MKN} II. *{MQL} (‫)مقل‬ I. VA >muqlah + muqalmuqlah< « prunelle de l’oeil ». Probablement une métonymie de l’arabe maql « fond d’un puits (avec un peu d’eau qui brille) », un dérivé de {QLL}, q.v. II. DS >muqlmuql (al+yahūd) / ʕarabī< « bdellium d’Inde » (Commiphora mukul) ; >m. azraq / ḥiǧāzī< « résine de cette plante », nº 3039 >m. (makkī / ṣaġīr)< « (palmier) doum (Hyphaene thebaica) ».75 Peut-être < néopersan moql « mélange d’aromates ». *{MQL/NN} (‫)مقلن أو مقنن‬ IH 170 >al+miqnīnumiql/nīn + maqāl/nīnmiqnīnmiqlīn + maqālīnmaqliyāṯā< « cresson des jardins (Lepidium sativum) ». < Syriaque >mǝqallīṯā< « frite », parce qu’on le consommait souvent ainsi, selon les auteurs. *{MKṮ} (‫)مكث‬ VA >namkuṯ makaṯt mukṯ mākiṯ + īn fī = yatmakkaṯ atmakkaṯ tamakkuṯkulli+mā yamkuta wa+yaḥluta fī ḫāyrun< « le plus il persévère avec constance dans les bonnes œuvres ». VA >nimakkaṯ tamkīṯ k< « faire rester ou persévérer ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble être le résultat d’une évolution sémantique d’un emprunt à l’araméen, cf. syriaque mākūṯā « humilité ». *{MKḪ} (‫)مكخ‬ IQ >aban makkīḫ< « nom propre masculin ».77 < Syriaque makkīk « humble ».

|| 74 Selon Šafīq 1996 II : 224. Une erreur graphique au lieu de *>maqanūn< serait possible. 75 Voir BCT 2010 : 591-592, à propos d’autres variétés et identifications. 76 Mais ce passage est corrompu. Le mot est préservé dans l’arabe marocain mǝqnīn (selon Prémare XI : 232) et encore plus loin, dans le kabyle ameqnin (selon Dall et 1982 : 510). 77 D’un patriarche nestorien dont les prières étaient toujours exaucées (voir Corriente 2013a : 394, n. 4).

*{MKN} | 1213

*{MKR} (‫)مكر‬ I. VA >namkur makart makr mākir + īn / makarah mamkūr ʕalà< « tromper » ; IQ >amkartu ʕalà ʕuyūn al+nās< « j’évitai les regards des gens ». GL >makrun< (registre haut) « tromperie, ruse » ; AL bi máqr « avec fourberie ». GL >mākirun< (registre haut), AL máquir + ín « astucieux, malin ». < Pan-sémitique {mkr}, cf. hébreu mǝkērāh, guèze mǝkr et accadien makru « conseil ». II. VA et IQ >makkār< « quand même ; au moins ». < Roman andalou */MAKÁR/ < grec ὦ μακάριε « bienheureux que tu es ! », cf. vieux castillan et portugais maguer, italien magari et arabe marocain m(ǝq)qāṛ.78 *{MK/QS/Ṣ} (‫)مكس أو مقس أو مقص‬ MT >y.makk.s< « payer des droits ou des contributions ». VA >nimākas mumākasah k< « marchander ». IH 180 >maqsun< (registre semi-correct), VA >maqṣmaks< « droits de marché ». IH 180 >maqqāsun< (registre haut), VA >makkās = maqqāṣ + īnmaqqās< « percepteur de ces impôts », TH 53.6 >maqqāṣ al+ʔarḥiyah< « percepteur du droit de mouture ». Voir {RḤB}. < Syriaque maksā < accadien miksu(m) « tribut », parfois contamine phonétiquement par {QṢṢ}, q.v. *{MKK} (‫)مكك‬ I. AŠ 42*/3/5 >makkah< « La Mecque ». VA >makkī< « mecquois » ; AL maquí « (raisin) muscat ».79 Voir {ḤŠŠ} I, {ZNǦBL}, {SNY} et {MQL} II. < Sudarabique épigraphique >mkrb< « sanctuaire », cf. guèze mǝkwrab.80 II. IH 317 >mukkū< « amulette qu’on attache au front des bébés » ; AC >muk al+qandīlal+makmah w+al+masmah< « ingrédients méconnus d’un remède pour les chevaux ». *{MKN} (‫)مكن‬ I. VA >namkan makant maknah mamkūn bi = natmakkan mintatmakkan< AL nemquén emquént « s’emparer, se rendre maître de ; être puissant ou de force à faire » ; ḪA cra 3 >namkan al+ḏ̣afrah< « je sens le parfum ». VA >nimakkan makkant tamkīn k = numkin amkant imkān mumkin mamkūn k mintamkīn< « donner le pouvoir ; établir solidement ». VA >yumkin amkan imkān k = y≠natmakkan atmakkan(t) tamakkun mutamakkin liamkan(+nī)< « être possible » ; >yumkintamakkana atamakkanu< « s’installer confortablement » ; VA >natmakkan atmakkant tamakkun mutamakkin + īn< « s’établir solidement ». VA >maknah + āt< « pouvoir ». >miknah< « honneur ». IQ >makīn< « solide, fort ». GL >mā amkana+hu wa+ʔ.ysara+hu< (registre semi-correct) « qu’il est possible et facile ! ». >ʔ.mkānun< (registre haut), ZǦ >imkānmumkinun< (registre haut), VA >mumkin + ātġayru mumkin / mutamakkinġayru mumkinmiknās< « Meknès (géographie) ». Du nom de la fraction Miknāsah de la tribu des Zénètes. *{MKNṬS} (‫)مكنطس‬ DS >mknyṭs< « périodes d’interdiction de la navigation chez les Grecs ». Probablement < latin magna aetas « grande saison », abréviation de *magnārum acquārum aetas « saison des grandes marées ». Cf. aussi {NWʔ}. *{MLʔ} (‫)مأل‬ GL >yumlaʔu mamluwatun = mumallātun< (registre semi-correct), IH 189 >mumlīnamlā malaʔ/yt / amlayt malā / imlā mālī maml / mumlī k bi / min = nimallī tamliyah k bi / mintamlā kin+namlūtamlīamlī< (registre semi-correct) « je deviens riche » ; IQ >namlā min+hā uḏnay+k malā< « j’en vais remplir tes oreilles » ; >tamlā l+ī< « elle remplisse ma coupe », >amlī kās+ak< « remplis ta coupe » ; AŠ 33/2/3 >malā ašwāq+ī< « il combla mes désirs » ; CD M 7/9 >al+baḥar … yamlā< « la marée monte » ; ḪA āni 9 >al+ḥibar … amlā+nī< « l’encre a taché tous mes habits ». VA >yatmallā atmallā tamallī mutamallī = yamtalā amtalā imtilā mumtalī min / biamtalāamtalā qalb+ī min surūr< « mon cœur s’est rempli de joie ». DS >milʔa furūǧ+ih / ḥawāfiri+h< « à fond de train ». TH 32 >mlʔ< « pleine mer ».

|| 81 Selon Šafīq 1989 II : 225 ; cf. aussi le kabyle ttǝmkina « accouplement », probablement contaminé par {MKN} I, mais il semble s’agir dans tous ces cas d’une évolution sémantique d’une racine berbère, cf. kabyle ekk « venir, passer par, aborder » (selon Dall et 1982 : 389). Un tel emprunt n’est pas surprenant, car les berbères zénètes étaient les meilleurs éleveurs des chevaux en Occident islamique ; voir Corriente 2008a : 210, s.v. atzanet.

*{MLḤ} | 1215

VA >malaʔmalī< « foule » ; IQ >malā< « plénitude ; opulence » ; >b+al+malā< « du tout » ; AL melé = imtilé « rassasiement » ; GL >fī ʔl+malā wa+l+ǧahr< « publiquement » ; LP >b+al+qamal rās+hum malā< « leurs têtes couvertes de poux ». IH 216 et VA >malāmalā min / bimalīmalī minqalb+ī ʕalī+k malī< « j’en eus marre de toi ». GL >maliyun< (registre semi-correct), IQ et MT >malīmaliyy + amliyā< « riche ». VA >malū = imtilāmlwmalū< « plénitude ». IH 358 >mulāʔatun< (registre haut) « pièce de soie servant de manteau ». VA >mamluwwah< « pleine » ; AL ya mumlúatem min a niêma (registre semi-correct) « ô, pleine de grâce ». ZǦ >mumtalī< « gros ». Voir {ʔŠKM}, {ǦRḤ}, {ḤṢR} III et {QŠR} I. < Pan-sémitique {mlʔ}, cf. ougaritique >mlʔmlʔ< « remplir ». *{MLB} (‫)ملب‬ SG >mālbh< « auxide, melva (Auxis thazard) ».82 Peut-être < bas-latin *milva < latin mīlŭus, nom d’un poisson au dos noir, qu’on aurait assimilé au milan. *{MLBBKS} (‫)ملببشك‬ UT nº 2861 >mālbah biškuh< « guimauve officinale (Althaea officinalis) ». < Roman andalou */MÁLBA BEŚKO/ < latin malva + hibiscum. *{MLǦ} (‫)ملج‬ VA et UT nº 546 >amlaǧ< « myrobalan emblique (Phyllanthus emblica) ». < Pehlevi *āmulag (reflété par néo-persan αmole) < sanscrit āmalaka. *{MLČ} (‫)ملـچ‬ FḪ >mulǧ + amlāǧ< « mollet de la jambe » ; AL mulch + amlích « muscle du bras ». Voir {TYN}. < Latin muscŭlus. *{MLḤ} (‫)ملح‬ I. VA >yamluḥ maluḥ mulah māliḥ< « être salé ». >nimallaḥ tamlīḥ k< « embellir ; saler » ; IQ >nimallaḥyatmallaḥ atmallaḥ tamalluḥ< « devenir salé ; s’embellir ». >nastamlaḥ istimlāḥ k< « trouver joli ou excellent ». IQ >namlaḥ< « s’habiller bien ».83 IH 169 >malḥun< (registre semi-correct), IQ et ZǦ >malḥma/ilḥ + mulūḥma/ilḥ< « sel ; vol »,84 GL >milḥun ʕ.nḏ.rānī< « sel gemme » ; TD 320 >mlḥ al+ṣāġah< « borax » ; AL maráq al malh « saumure » ; >m. albarúd< « nitre ». UT nº 2897 >mullāḥī< « nom de quelques varié|| 82 Cf. arabe marocain mǝlba, selon Prémare XI : 238. 83 Une forme IX-XI caractéristique du néo-arabe occidental ; voir Corriente 1977 : 105, n. 166 et Corriente 2013c : 52, n. 110. 84 Cette deuxième étrange signification semble dériver d’une recommandation du Talmud (Ktuvot 6b : melaḥ māmōn ḥeser « le sel de la richesse est sa diminution », par l’aumône, bien compris, mais ayant reçu une interprétation drôle). La nouvelle signification serait passée du judéo-arabe aux autres variétés.

1216 | *{MLḪ}

tés de figues, raisins, etc. ». IQ + >mulaḥ< « facéties ». VA, IQ et ZǦ >malāḥahmalīḥ + milāḥmalīḥ féminin +ahmalīḥmulayyaḥ< « beau ; agréable ; gracieux » ; IQ >al+malīḥ al+ʕaynīn< « celui des beaux yeux » ; >malīḥat al+ʔaṭrāf< « (femme) gracile » ; >ṣirnā milāḥ< « nous voilà dans des sales draps ! ». MT >malīḥah< « nom propre féminin » ; ET Malihi et MT >al+mallāḥī< « noms propres masculins ». GL >māliḥun féminin māliḥatun< (registre haut), ZǦ et AC >māliḥmāliḥ< « fou, sot » ;85 diminutif féminin NQ yb 1/2/1 >malḥ+allahmallāḥm. + mallāḥah< « voleur » ; AL malláh + ín « saunier » ; malláh + ín (lire ít), diminutif muláylah « salière ». VA et MT >mallāḥah< + FḪ >malālīḥmullāḥ< « arroche (Atriplex halimus) ».87 IQ et ZǦ >amlaḥamlaḥ wa+ʔamlaḥ bi+kaṯīr< « beaucoup plus beau » ; >mā mlaḥ+uh féminin amlaḥḥ+amā mlaḥ mā humimlaḥ mā hī< « qu’il est beau ≠ qu’elle est belle ! ». IZ 4/1/3 et 10/3/2 et NG mg 7/2/3 >tamāliḥtamāliḥ = maliḥ< « apéritifs qu’on sert avec les boissons ». VA >mumallaḥah< « saumure ». Voir {ʔNDRN}, {TYN}, {ḤḎR} II, {ḪLQ} I, {ZHR(N)}, {SBḪ}, {SRF}, {ŠRḤ}, {ḌRS}, {ṬBRZD}, {ṬRF} et {ṬLʕ}. < Pan-sémitique {mlḥ}, déjà avec une ancienne métonymie « salé = beau et bon », cf. ougaritique >mlḥ< « bon », hébreu melaḥ, araméen rabbinique milḥā, syriaque melḥā, guèze mälḥ « sel » et accadien milʔu « nitre ». II. VA >mallāḥ + īn< « marin, navigateur ». < Araméen rabbinique et syriaque mallāḥā < accadien malāḫu(m) < sumérien má.laḫ, cf. aussi hébreu mallāḥ. *{MLḪ} (‫)ملخ‬ VA >namluḫ malaḫt malḫ māliḫ mamlūḫ kyamtalaḫ amtalaḫ imtilāḫ< « être déchiré ou arraché ». DS >malḫ + mulūḫmulūḫ< chez TD 135 semble contaminée par kušmalaḫ.

*{MLSFLN} | 1217

chée par éclat pour planter ». < Pan-sémitique {ml}, cf. hébreu nimlāḥ « être déchiré », guèze mälḫa et accadien malāḫu « déchirer ». *{MLḪ/K} (‫)ملخ أو ملك‬ UT nºs. 2920 et 1177 >mulūḫ/kiyā< « mauve des Juifs (Corchorus olitorius ». Voir >mullāḥnimalḫan k< « rendre idiot ». >yatmalḫan atmalḫan< « devenir idiot ». IH 181 >mālaḫūniyāmalaḫūniyyah< « idiotie ». TH 123.19 >mtmlḫnīn< « des énergumènes ». < Grec μελαγχολία, probablement à travers l’araméen. *{MLR} (‫)ملر‬ I. VA >mullayrah + āt< « sommet de la tête ». Voir {ML(Y)R}. < Bas-latin *mollaria < latin mollis « tendre » avec le suffixe roman andalou {+ÁYR(A)}. II. AL mollóra + maláguir « merle ». < Latin mĕrŭla, avec adoption de la forme hypocoristique {1a22ū3}. *{MLZM} (‫)ملزم‬ SG >mlāzīm< « vin vieux ». < Latin mĕlizōmum < grec μελίζωμον « au suc du miel ». 88 *{MLS} (‫)ملس‬ VA >yamlus malus mulūsah / malāsah< « être lisse ou ras ». >nimallas tamlīs kmumallasmumallasatun< (registre haut), AL nimelléç mellézt temlíça + temíliç mumelléç féminin +a + ín « rendre lisse ; polir ; raboter » ; ZǦ >mallas ṣulb+uh< « frappe son dos légèrement » ; >yimallas< « il s’en va » ; AC >mallas ʕalī+h< « caresse-le ». VA >yatmallas atmallas tamallusyamlāsu imlāsa< (registre semi-correct) « devenir lisse ». AC >mulūsahmalis = amlasrummānun mallīsiyyun< « espèce de grenade ». UT nº 927, 1344, 1618, 3490, 3508 et 308 >imlīsī< « nom de variétés d’abricots, noix, pois chiches, prunes et jujubes ». IH 210 >al+mamlasatu< (registre semi-correct), ZǦ >mamlasahmamlasah + mamālis< « truelle » ; IA >mamlasah< « brosse ». Voir {PŠ(T)NǦ/Q}, {ǦWZ} II, {ḤRQ}, {ḪWḪ}, {DWQ(S)} } et {ʕNB}. < Sémitique du Sud {mls}, cf. guèze mäläsä « être poli, briller ». *{MLSTN} Voir {MRSTN}. *{MLSFLN} (‫)ملسفلن‬ TD 247 et UT nº 3023 >mālīssūfulun< « citronelle (Melissa officinalis) ». < Grec μελισσόφυλλον.

|| 88 Cette étymologie est préférable à celle de SG 357, < latin mellācĕum « vin cuit », mais la vocalisation et la signification de ce mot suggèrent une contamination avec l’arabe mulāzimun li+l+dann « étant resté longtemps dans le tonneau ».

1218 | *{MLṬ} *{MLṬ} (‫)ملط‬ I. AL mollóta + malálit « froc, habit de moine ; jupe de femme ». < Grec μαλλωτή. II. DS et IQ 41/4/1 >malaṭī< « geôlier ».89 *{MLṬṬŠ} (‫)ملططش‬ DS >ḥaǧar mālīṭīṭ.š< « topaze ». < Grec μελιτίτης. *{MLF} (‫)ملف‬ VA >malf + mulūfnumliq amlaq imlāq mumlaq< « tomber dans la misère ». >malaq< « flatterie ». Voir {ʔMLQ}. Extension d’un élément bi-consonantique, qu’on retrouve par exemple dans {MLḪ}, q.v., cf. aussi l’hébreu mālaq, rabbinique mǝlaq et syriaque mǝlag « arracher ». II. VA >imlīq + ātmlkʔmilliqār< « petit doigt ». Voir {ZRFN}. Probablement le résultat d’une contamination du latin pollĭcāris « pouce » par mĭnĭmus « le plus petit ».91 *{MLK} (‫)ملك‬ I. GL >(y)amliku mālikun féminin mālikatun = ʔtamallakunamluk malakt milk mālik + īn mamlūk + mamālīk = natmallak atmallakt tamalluk mutamallik k = yamtalak amtalak imtilāk mumtalik + īn k = nastamlak kyamlik malaknamluk rūḥ+ī min / ʕan = natmālak atmālakt tamāluk min / ʕan = namtalak imtilāk min< « s’abstenir ; se maîtriser ». VA >nimallak tamlīk kmullik< « il a été fait roi ». GL >milkun + amlākun = malkatun< (registre haut), VA >milk + amlākmulkmalikun + mulūkun< (registre haut), VA >malik + mulūkmalīk + mulūkamlākšaǧaratu ʔl+malik< « plante à || 89 Littéralement « maltais », car on utilisait des geôliers de cette origine chrétienne, moins enclins à la pitié envers les prisionniers musulmans, selon l’implication de ce passage d’IQ. Ce mot apparaît aussi dans Almuqtabis III (ed. M. ʕA. Makkī, Riyadh, 2009 : 69). 90 Etymologie déjà suggérée par H.L. Fleischer dans ses « Studien über Dozy’s Supplément aux dictionnaires arabes ». 91 Cette hypothèse étymologique semble confirmée par le castillan dialectal melgar employé sur l’île de Lanzarote ; voir Corriente 1993c : 143, n.2.

*{MLL} | 1219

l’identification douteuse ».92 GL >malikatun< (registre haut), VA >malikah< « reine ». AL melecútuq (registre semi-correct) « ton royaume ». IH 117 >milākun< (registre haut) « mariage ». IQ >mulūkīwalad mulūkī< « prince ». DS >mālik< « ange qui préside aux châtiments de l’enfer ». LO Ma/elich et Ma/elic, IQ >mālik< « nom propre masculin ». MT >ḏahab mālikiyyah< dinars de Malaga ».93 GL >mamlakatun< (registre haut) « possession » ; VA et AC >mamlakahmamlūkun< (registre haut), VA >mamlūk + mamālīkmamlūk< « esclave ». GL >mutamallakun< (registre semi-correct) « tyran, despote » ; PZ 186.24 >mtmlk ʔ+dār< « supérieur du couvent ». Voir {BṢL}, {ḤBB}, {ḪRZ} I, {ḎHB}, {ḎW(T)},{RFʕ}, {ZLF}, {SNBSK}, {ŠǦR}, {ŠRṬ}, {ṢBʕ}, {Ṣ/Sʕ/ḤTR}, {ṢNHǦ}, {ḌYʕ}, {ʕBD}, {QRB} I, {QḌB}, {QNDSTBL}, {K/QZ/SBR}, {KLL} III, {KMN} II, {MLḪ/K}, {NḤL} III et {WQY}. < Pan-sémitique {mlk}, cf. ougaritique, phénicien et sudarabique épigraphique >mlkmalakun< (registre haut), VA >malak + amlāk / malāʔikahmalakmalak + malāyikahraʔīs al+malāʔikah< « archange ». >malakmālīkūl/niyā< « ulcères sur les jambes ». < Grec μελικηρίς contaminé par le plus fréquent μελαγχολία ; cf. syriaque >mhlyqrydsmalalun malūlun< (registre haut), VA >nimall malalt malal / malālah malūl + īnmallat malaltu malla+nī malāl(ah) malūlmall+uhmall kiy+yimall+uhyimal yimallū+k yūmal malūlnimallal tamlīl k< « faire embrasser une secte ou adhérer à une communauté ». >natmallal atmallalt tamallul mutamallil + īn< « embrasser une secte ; adhérer à une communauté ». >millah + milal< « secte ; communauté ». MT >ahl millat+hum< « ses coreligionnaires ». < Syriaque mellā « parole ; loi » < sémitique du Nord-Ouest {mll}, cf. hébreu millēl, araméen rabbinique et syriaque mallel « parler, dire ». III. GL >ʔl+mulāliyatamulūliy(y)ah< « chant des rameurs ». Voir {ZHR}. < Grec μελῳδία.

|| 92 Malgré la traduction ancusa, il ne semble pas s’agir d’une espèce de buglosse ; il pourrait plutôt s’agir de šaǧarat abī mālik « savonnière (Saponaria officinalis) ». 93 Selon les données de Ferrando 1995 : 189, n. 5, à cause d’une confusion avec {MLQ} III.

1220 | *{MLL/N}

IV. ZǦ >mull = mūlumulʔmlūl< « mézéréon ». Entrée douteuse, car UT nº 218 a >amlūkmulūnmullūnmulūl< « melon ». < Latin mēlo, -ōnis. *{MLLṬS} (‫)مللطس‬ DS >mlylwṭs< « mélilot (Melilotus officinalis) ».94 < Grec μελίλωτος. *{MLML} (‫)ململ‬ DS >tamalmala< « murmurer ». Variante phonétique de {MRMR}, q.v. *{MLMNDR} (‫)ملمندر‬ TD 294 et UT nº 2956 >milmandar< « jusquiame blanche (Hyoscyamus albus) ». < Latin milimindrus. *{MLN} (‫)ملن‬ I. AL molón + malálin / ít « blaireau ». < Latin mēlēs, avec le suffixe augmentatif roman andalou {+ÓN}. II. IQ >milān< « milan ». < Bas-latin milanus < latin mīlŭus. III. AL Milán « Milan (géographie) ». milani + ín « milanais ». Emprunt tardif au castillan. Voir {MDYLN}. *{MLND} (‫)ملند‬ I. DS et AC >al+miland< « amiral ».95 Emprunt au castillan almirante, dérivé de l’arabe amīr, à travers le bas-grec ἀμιράς et le bas-latin amiratus. II. DS >malandiyyah< et AL malandía « instrument de musique ». Corruption du latin mĕlōdĭa < grec μελῳδία. *{MLY} (‫)ملي‬ VA >numlī amlayt imlā mumlī mumlā k al+kalām ʕalà ʔl+kātibamlī ʕalay+h (impératif)nastamlà astamlayt istimlā mustamlī mustamlà k min< « écrire sous la dictée ». AL loh + alguáh al intilí (lire imtilí) « tablette pour écrire sous la dictée ». Variante phonétique de {MLL} II, q.v. *{ML(Y)R} (‫)ملير أو ملر‬ MT >m.layruh = malāruh< « marchand de miel ». < Latin mĕl, avec le suffixe roman andalou {+ÁYR}. *{MLYN} Voir {ZYT}.

|| 94 La variante >mlylṭn< est encore plus estropiée dans UT nº 2805 >mlyṭnm(ā)myṯā< « lupin sauvage (Lupinus angustifolius / luteus) » et « chélidoine à fleurs rouges (Glaucium corniculatum) ». < Syriaque mammīṯā.96 *{MMRN} (‫)ممرن‬ UT nº 2520 >māmīrān< « éclairette (Ranunculus ficaria » ; nºs. 2243, 2519 et 3045 >m. (kabīr / šāmī)m. ṣīnī ≠ makkī< « variétés de cette plante ».97 < Néo-persan mαmirαn. *{MMŠ} (‫)ممش‬ CP 125.2 >m.māš< « Mamés » (nom propre masculin). *{MMM} (‫)ممم‬ VA >mimmīm.mmū ʔl+ʕayn< « prunelle ». < Berbère, cf. kabyle mummu = mǝmma et amummu chez Šafīq I : 255.98 *{MMYR} (‫)ممير‬ VA >mammayrahmanli+man< « à qui » ; VA >matāʕ manman niṯaq bī+h< « quelqu’un en qui j’ai confiance » ; >sāyir man yaʕṭī+k< « un passant qui te donne » ; >qāl man< « quelqu’un dit » ; >las tarā+h illā li+man aw li+man< « tu ne vois cela que chez peu des gens » ; IZ 9/3/4 >lis yarḍī il+lā man wa+man< « il ne satisfait que peu des gens » ; AC >man akri+k< « qui t’a engagé ? » ; >man bakā< « celui qui pleure » ; >man yaltaǧī< « celui qui cherche refuge » ; >lā yiḫallī man yišum< « il ne laisse pas les autres sentir » ; >asmar man yiʕizz qurq+ī< « un homme noir qui vénère mes souliers » ; AL mén a zéuch « lequel des deux ? » ; cúlli men « quiconque ». Voir {ʔYĀ} II, {ʕLM} et {LWḎ}. < Pan-sémitique {m(n)}, cf. ougaritique et sudarabique épigraphique >mnminminhu< (registre haut), IQ >minn+uhmannumin+nīmin+kamin+hummin+hāman+hā = mann+ahminni+nāmin ḏāb< « dorénavant » ; >las haḏā min ḏāk< « celui-ci n’est pas comme celui-là » ; >mim+mā ṣadda+nī< « depuis qu’il m’a quitté » ; IZ || 96 Voir BCT 2007 : 470, n.1, à propos d’une étymologie accadienne et sumérienne. 97 Avec une autre variante estropiée chez DS II : 635, >myrmyrānmim+mā ṭālmim+mā yiṭūl< « à cause de sa longueur » ; ḪA aṭu 1 >mim+mā yiḫīṭ< « tant il coud » ; AA >tḏkrh mn ʔl+dwb< « liste des bêtes » ; 15 >ʔl+mslmyn mn trbānh< « les Musulmans de Turbena (géographie) » ; CC 2 >ʔl+ṭābʕ mn syd+nā< « le sceau de notre seigneur » ; 4 >ʔl+ǧmāʕh mn ʔl+mslmyn< « la communauté des Musulmans » ; AC >min ḥarīr< « en soie » ; >min ay< « d’où » ; >min qillat al+sālikīn< « par manque de passants » ; IH 337 et LZ >mā rʔyt+h min ḏī ayyāmin< (registre semi-correct) « je ne le vois pas depuis quelques jours » ; AL minibé ≠ í ≠ u ≠ minenbén ≠ mininbín ≠ minúnbun ≠ minéb « noms techniques des trois voyelles sans et avec tanwīn et du sukūn ». Voir {ʔTY}, {ʔṮR}, {ʔǦL} I, {ʔḪR}, {ʔSL}, {ʔŠKM}, {ʔMS}, {ʔHL}, {ʔWN}, {ʔYY} I, {BḤR(Q), {BDʔ}, {BRR} II, {PRĠ(TYR)}, {BṬḤ}, {BQ/KS}, {BLR}, {BLĠ} I, {TḤT}, {ṮLṮ}, {ṮWB}, {ṮWM}, {ǦBH}, {ČRČ} II, {ǦRḤ}, {ČRK}, {ǦZʔ}, {ǦSD}, {ǦʕL}, {ǦMʕ}, {ǦNḤ}, {ḤBB}, {ḤZZ}, {ḤLQ}, {ḤWR} I, {ḪBZ}, {ḪRǦ(YR}, {ḪLF}, {ḪMS}, {ḪNZR}, {ḪYṬ}, {DḪL}, {DŠŠ}, {DFF}, {DNR}, {DWN} I, {ḎĀ}, {ḎĀB}, {ḎRʕ}, {ḎHB}, {RʔS}, {RʔY}, {RBʕ},{RǦʕ}, {RḤL}, {RḌʕ}, {RṬL}, {RĠW}, {RFF}, {RHḌ/Ṭ/D}, {RW}, {RWḤ}, {ZWǦ}, {ZYT}, {SBʕ}, {SBK}, {SṬḤ}, {SMW}, {SNH}, {SWQ} I, {ŠĀŠ}, {ŠBH}, {ŠRQ} II, {ŠRK}, {Šʕʕ}, {ŠQQ}, {ŠMʕ}, {ŠHR} I, {ṢBḤ}, {ṢLʕ}, {ṢMĠ}, {ṢWR} I, {ḌRS}, {ṬBʕ}, {ṬRD}, {ʕRŠ}, {ʕRQ} I, {ʕŠR}, {ʕFN}, {ʕLQ}, {ʕLM}, {ʕWM}, {ĠRBL} I, {ĠZR}, {ĠYR}, {FRD}, {F(MW)}, {QBL}, {QDD}, {QDR}, {QDM}, {QRB}, {QRṢ}, {QRṬ} II, {QRN}, {QŠR}, {QṬR}, {QMṢ}, {QNW} I, {QWṬ} II, {QWʕ}, {KʔS}, {KṮR}, {KRNB}, {KST}, {KLL} I, {KLM}, {KWN}, {LǦR}, {LSN}, {LWN}, {LYS}, {LYL}, {MRR} I, {MRḌ}, {MZǦ}, {MSQ}, {MLK} I, {MNSǦ}, {NBT}, {NǦD}, {NḪL} I, {NFS}, {NNS}, {NHR}, {HDM}, {HNĀ}, {HND}, {WǦH}, {WḤD}, {WRṮ}, {WRY}, {WZN}, {WḌʕ}, {WQT}, {YRQ} I, {YMN} et {YWM}. < Sémitique de l’Ouest {mn}, cf. hébreu et araméen rabbinique min, syriaque men, sudarabique épigraphique >b/mn< et guèze ǝmǝnnä. *{MNPČ} (‫)منـپچ‬ AL manpích + manípich « torchon ». < Latin mappa « serviette », avec le suffixe péjoratif roman andalou {+EČ}.100 *{MNBDR} (‫)منبدر‬ AL Monuiedro « Sagonte (géographie) ». monbidri + ín « de S. ». Emprunt tardif au castillan Murviedro,101 < roman andalou */MÚR(O) BETER(O)/ « vieux mur ». *{MNBL} (‫)منبل‬ GL >manb.lmant + munūtmānt< « manteau ». AL mantá (lire mánta) + át, diminutif munáyta + ít « couverture de lit ». < Bas-latin mantum. *{MNTǦŠ} (‫)منتجش‬ UT nº 2878 >muntaǧūšah< « valériane celtique (Valeriana celtica) ». Corruption graphique du néo-persan may ba ḫuše, q.v. sous {MYBḪŠ}, ayant été acceptée même dans les diccionnaires persans. *{MNT(R)ŠTR} (‫)منترشتر‬ UT nº 2776 >mantarāštr(h)munǧ + īn< « moine » ; AL mongía « nonne ». MT >al+munǧ(āl)< « nom propre masculin », avec le suffixe diminutif roman andalou < occitan monge < latin mŏnăchus < grec μοναχός « solitaire ». *{MNČL} (‫)منـچل‬ AC >munaǧǧilī< « de Monachil (géographie) ». Attributif de /al+munačíl/ < /al+munastír/, avec métanalyse et substitution du suffixe, < latin mŏnastērĭum. *{MNǦN} Voir {MNQ/ǦN}. *{MNǦNQ} (‫)منجنق‬ VA >manǧanīq + āt / maǧānīqmanǧanīqnamnaḥ manaḥt manḥ / minḥah + minaḥ māniḥ mannāḥ mamnūḥ k li< « donner, offrir ». < Sémitique de l’Ouest {mnḥ}, cf. ougaritique >mnḥmnḥt< et hébreu minḥāh « don », probablement emprunté à l’accadien mānaḫtu(m) « (résultat du) travail ». *{MNDBN} (‫)مندبن‬ UT nº 2867 >mandibūnuh< « sauge à feuiles de verveine (Salvia verbenaca) », lire *>munda bunt< ; nº 3023 « mélisse puante (Melittis melissophylum) ». < Roman andalou */MÓNDA PÓNTO/ < latin mundat punctum.104

|| 103 Avec des variantes comme >mṭrāštrhmntštrmandillahmndab.ll.h< (lire >munda fulluhmandīlma/indīlun< (registre semi-correct), VA >mandīl + manādīlmandīl< « mouchoir ; nappe ; rideau » ; + MT >manādīl< « nappes » ; IQ >mandīl (ḫubz)< « nappe » ; AL mandíl al aâráq « mouchoir », diminutif munáidal + ít « petite nappe ». < Syriaque mandīlā < grec μανδήλη < latin mantē/īle. *{MNDM} (‫)مندم‬ VA et IQ >mindām< « tandis, pendant cela ». Variante phonétique de {BYDM}, q.v. *{MNDMNT} (‫)مندمنت‬ AC >mandamintu< « jussion ». Emprunt tardif du castillan mandamiento. *{M(N)Ḏ} (‫)منذ أو مذ‬ GL >mun+ḏu ʕahdin qarībin< « récemment » ; >mun+ḏu zamān ṭawīl< « depuis longtemps » ; >muḏ ṯalāṯati ayyām< « depuis trois jours » ; VA >muḏ ḏāk< « depuis cela » ; >mun+ḏu qibalmun+ḏu kān< « depuis qu’il a existé » ; >mu(n)+ḏu kunt(u)< « toute ma vie » ; >mun+ḏu lam taḥkumū< « depuis que vous ne gouvernez plus » ; >muḏ ʕašaqt< « dès que je fus amoureux » ; ID ḥṣṣ 1 >mḏ wǧdnā< « lorsque nous trouvâmes » ; mhr 3 >w+mḏ ytsmy< « puisqu’il est appelé< » ; mʕn >mḏ w+lm nǧd< « puisque nous ne trouvâmes pas » ; šwb 3 >mḏ w+ʔlṭʕm< « car l’accent » ; ʕql 2 >mḏ w+smā+hm< « car il les appela ». Voir {ZMN}. Combinaison des deux éléments proto-sémitiques, la préposition *min et le relatif *ḏv ; cf. araméen rabbinique min dī ; voir aussi {MN} I et {LḎY}. *{MNḎRḎR} (‫)منذرذر‬ UT nº 3139 >mannā ḏarḏayrah< « aconit (Aconitum anthora) ». < Roman andalou */MÁṈA DE RETR+ÁYRA/ « ruse par derrière, c’est-à-dire à trahison » ; cf. {MNN} II.

|| 104 C’est-à-dire « il coupe la douleur aigue du cœur », selon sa description chez les traités de botanique.

*{MNʕ} | 1225

*{MNR} (‫)منر‬ I. UT nº 3046 >mannīrah< « cigué vireuse (Cicuta virosa) ». < Roman andalou */MAṈ+ÁYRA/. 105 II. VA >manārī + āt< « faux, faucille ». < Latin mănŭālis. *{MNRQ} (‫)منرق‬ IH 249 >manurqah< « Minorque (géographie) ». < Latin Mĭnōrĭca. *{MNS} (‫)منس‬ ET Mo/unnuza « nom propre masculin ».106 *{MNSǦ} (‫)منسج‬ AL mencejo + s « lien, accolure » ; m. min quitín « corde de lin ». Emprunt tardif au castillan vencejo < bas-latin vinciculum < latin vincŭlum. *{MNSNL} (‫)مسنل‬ UT nº 3089 >mansanāl< « variété de raisins » ;107 nºs. 2841 et 3491 >mansanā/īllah< « hélichryse (Helichrysum stoechas) ». Voir {BḎNǦL/N} et {ZYT}. < Roman andalou */MANCÁNEḺ(A)/ < latin (māla) māttĭāna, avec le suffixe diminutif roman andalou. *{MNʕ} (‫)منع‬ GL >amnaʕu manaʕa mamnūʕun féminin mamnūʕatun< (registre haut), VA >namnaʕ manaʕt manʕ māniʕ mannāʕ mamnūʕ k min / ʕanmamnūʕtamnaʕ mamnūʕmanaʕ an narà< « il ne me laissa pas voir » ; >law manaʕt al+nās min al+ṣawm< « si tu avais défendu le jeûne des gens » ; >manaʕ māniʕ an yuǧtanà< « quelqu’un a défendu qu’on le prît » ; >mā muniʕ ʕan kulli insān< « ce qui fut défendu pour tous » ; >yamnaʕ liǧām+uh< « il est rétif » ; >numnaʕ< « on ne me laisse pas entrer » ; NQ mg 2/0/1 >muniʕt abanti dan< « on m’a privé de vin » ; >yamnaʕ+hā< « il la rejette ». VA >nimannaʕ tamnīʕ k< « fortifier ; rendre inaccessible ». >yatmannaʕ atmannaʕ tamannuʕ mutamanniʕ + īnimtināʕun< (registre haut) « se fortifier ; devenir inaccessible » ; VA >yatmannaʕ = yamtanaʕ fī ḥiṣn+uh< « s’enfermer dans une forteresse » ; >namtanaʕ amtanaʕt imtināʕ mumtaniʕ min / ʕan< « s’abstenir ; être défendu ou empêché » ; IQ >amtanaʕ min an yuzūr+ak< « il s’abstint de te visiter ». GL >manāʕatun< (registre haut) « immunité ». AL mamnúô + ín « (terrain) clos ». VA >mumtani ʕ< « impossible ». Voir {ḪṢM} et {RMY}. < Sémitique de l’Ouest {mnʕ}, cf. hébreu mānaʕ, araméen rabbinique mǝnaʕ « retenir », sy-

|| 105 Ainsi appelée à cause de ses effets létaux. Il faut probablement lire *>mannayrah< ; cf. MNN II. 106 Il s’agit d’Abū Naṣr ʕUṯmān Ma/unūsah (?), gouverneur berbère du Nord d’Al-Andalus, vaincu par Pélage d’Asturies. 107 Et d’autres plantes, telles que « aubergine » au nº 942, « oignon » au nº 965, « olives » au nº 2230 et « lentisque » au nº 3258.

1226 | *{MNG}

riaque mannaʕ « faire arriver (sain et sauf) » et sudarabique épigraphique >mnʕ< « empêcher, tenir à distance ». *{MNG} (‫)منـگ‬ AL Menga « nom propre féminin ». Emprunt tardif au castillan. *{MNF} Voir {ḤǦR}. *{MNFSǦ} Voir {B/MNFSǦ}. *{MNQṬ} (‫)منقط‬ VA >manqaṭ + manāqiṭ< « poignée ». < Bas-latin manicatum, cf. {BRČṬ}. *{MNQ/ǦN} (‫)منقن أو منجن‬ GL >manqānatun wahī alatun tuḫaḏu bi+hā ʔlʔawqātu< (registre semi-correct), VA >minq/ǧānah + ātnimann = numunn manant mann / minnah mānn + īn mannān + īn ʕalà = namtann amtanant imtinān mumtann bi ʕalà< « accorder des faveurs, octroyer ; reprocher les faveurs » ; AL nimún menént mun menín « faire des reproches » ; IQ >munni ʕalà ḏā ʔl+miskīn bi+qublah< « donne un baiser à ce pauvre homme » ; ZǦ >munnū bi+ṣadaqah< « ils ont reçu des aumônes » ; IA >munnat bi+dašīšah< « on la critiqua à cause de sa bouillie ». VA >munnah + āt< « manne ». GL >mannun< (registre haut), IQ >mann< « cadeau ». >minnah + minanminnah< = GL >ʔ.mtinānal+manūn< « mort, trépas ». Voir {ʕBD} et {MNW}. < Pan-sémitique {mnn/w} « compter », cf. hébreu mēn, araméen rabbinique mǝnāt, syriaque mǝnātā « portion », sudarabique épigraphique >mn< « bénéfice », guèze männänä « rejeter » et accadien manû(m) « compter ».109 II. IQ >ʔamal bī+h mannah< « il fit une ruse avec cela ». Voir {MNḎRḎR} < baslatin mania « dexérité ».

|| 108 Préservé dans l’arabe marocain māgānā « horloge ; cadran indicateur », selon Prémare XI : 236237. 109 Il s’agit d’extensions d’un élément bi-consonantique {mn}, probablement celui dont on a tiré la préposition min, q.v., cf. aussi {MNḤ}. L’évolution sémantique semble avoir été declenchée par la connotation de « compter une petite quantité pour en faire un cadeau insignificant ».

*{MH} | 1227

III. FḪ >m.nānī< « poisson non identifié ».110 *{MNW} (‫)منو‬ VA >manāh< « déesse pré-islamique de la Fortune ».111 cf. {MNN} I. *{MNWL} (‫)منول‬ AL Menuél « Emmanuel ». Emprunt tardif au castillan Manuel < latin Emmănŭēl < hébreu ʕimmānu ēl « Dieu est avec nous ». *{MNY} (‫)مني‬ I. VA >nimannī ktamannī+nīyimannī< « promettre ». VA >numnī amnayt imnā< « éjaculer ». GL >atamannà yatamannā = yatamannaʔu mutamannaʔun< (registre semi-correct), VA >natmannā atmannayt tamannī mutamannī mutamannàatmannayt tamannītatmannā+h atmannī< (impératif), AC >tatmannītamanuwan< (maṣdar), AL na/etmaní atmanéit = etmenéit atma/ení ta/emenní = temení/ú mutméni + ín « désirer, souhaiter ; exprimer un désir » ; IQ >yatmannā+nī an yasmaʕ min+nī< « il désire m’entendre ». >yawm minà< « le jour de M. ».112 GL + >munaʔun< (registre semicorrect), VA >munyah + munà = umniyyah + āt / amānīmunyā + munà / amānīb+al+munà< « à désir » ; AC >munā+k< « tes désirs » ; LO Mona et Mone « nom propre féminin ». GL >ʔl+manīmaniyy = manī + amnā< « sperme du mâle ». < Sémitique du Sud {mny}, cf. guèze tämännayä « désirer ».113 II. VA >maniyyah + āt / manāyāmaniyyah + manāyā< « mort, trépas ». Probablement < égyptien ancien >mny< « mort ». III. VA >munyah + āt< « maison de campagne, ferme ». < Egyptien ancien *>m+mnywt< « lieu des bergers », cf. copte ma moone « pâturage ».114 IV. VA >munà wāmīnī wamunà< « médisance ». Peut-être une imitation imparfaite de formes du verbe berbère myini « dire les uns aux autres ». *{MNYS} (‫)منيس‬ AL «Muñoç « nom propre ». Emprunt tardif du castillan Muñoz. *{MH} (‫)مه‬ AŠ >mah< « arrête ». Interjection déjà classique, dérivée de l’interrogatif mā.115

|| 110 Peut-être le badèche (Epinephelus alexandrinus), appelé mǝnnānī en Tunisie, selon Davidson 1972 : 81. 111 Voir l’entrée « Manāt » dans EI2 VI : 358 et cf. aussi l’hébreu mǝnī « dieu de la Fortune ». 112 C’est-à-dire le 10 du mois de Ḏū ʔlḥiǧǧah, pendant le pèlerinage. 113 Néanmoins, il semble avoir des rapports étymologiques avec l’accadien ma/enû(m) « aimer », plus probables qu’avec le pan-sémitique {mnn/w} (cf. {MNN} I), malgré l’hypothèse de Jensen, mentionnée par Leslau 1987 : 353. 114 Selon Erman & Grapow II : 74. La plupart des noms de lieu contenant ce mot dans les dictionnaires de l’arabe classique, comme le Tāǧu ʔlʕarūs, se trouvent en Egypte. 115 Néanmoins, le néo-persan possède une interjection mαh mαh « la lune, la lune ! », utilisée par les femmes pour calmer les enfants pendant le bain.

1228 | *{MH(B)DN} *{MH(B)DN} (‫)مھبدن أو مھدن‬ UT n1 2974 et 5126 >māhū(b)dānah< « catapuce (Euphorbia latyris) » ou « croton (Croton tiglium) ». < Néo-persan mαhu(b)dαne « grain de décoration ». *{MHǦ} (‫)مھج‬ IQ + >muhaǧmuhayǧah< « vie » ; ZǦ >muhǧah< et Muhya « nom propre féminin ». Probablement une variante phonétique de {MWǦ}, q.v. *{MHD} (‫)مھد‬ VA >nimahhad tamhīd k< « aplanir » ; IQ >mahhad al+islām< « il a frayé le chemin de l’Islam ». VA >yatmahhad atmahhad tamahhud< « être aplani ». GL >mahdun< (registre haut), VA >mah(a)d + muhūdmahad< « berceau ». VA >mihād + muhūd< « vallée ». Variante phonétique de {MDD}, q.v. *{MHR} (‫)مھر‬ I. GL >māhirun< (registre haut), VA >yamhur namhar mahar(t) mah(a)r māhir +īn / maharah< « être habile ou excellent ». >nimahhar tamhīr k< « rendre excellent ». >yatmahhar atmahhar< « devenir excellent ». VA >muh(a)r + amhār / miharahmuhrmuhr al+rabīʕmhrt< « pouliche » et guèze mäharä « enseigner ».116 II. VA >numhir amhart imhār k< « doter (une femme) ». >mah(a)r + muhūrmahr + muhūrmah(a/)r + muhūrmhr< « soldat », hébreu mōhar, araméen rabbinique mohărā et syriaque mahrā « prix de l’épouse », sudarabique épigraphique >hmhr< « imposer un paiement » et >tmhrt< « contingent de bédouins mercenaires ».117 *{MHRǦN} (‫)مھرجن‬ VA >mahraǧān + ātmahraǧān< « fête (de l’équinoxe d’automne) ;118 festin ». < Néo-persan mehrgαn. *{MHZHR} (‫)مھزھر‬ UT nº 2971 >māhī zahrah< « anamirte (Anamirta cocculus) » ou « globulaire (Globularia alypum) ». < Néo-persan mαhi zahre « poison pour les poissons ».

|| 116 Quant à l’égyptien ancien >mhr< « jeune héros », il semble s’agir d’un emprunt au sémitique, selon Gordon 431 et Erman & Grapow II : 116. 117 D’un autre côté, l’accadien tāmartu(m) « cadeau à l’occasion d’une visite », mentionné par BDB : 555 à ce propos, est un dérivé de {ʕMR}, sans connexion avec {MHR}. 118 Dans cette acception les Andalous utilisaient surtout le mot al+ʕaṣír, voir {ʕṢR}.

*{MWT} | 1229

*{MHL} (‫)مھل‬ VA >namhal mahalt mah(a)l / mahlah ʕalà = numhil amhalt imhāl mumhil mumhal k = nimahhal tamhīl k = y≠natmahhal atmahhalt ʕalàlam namhal amhal< (impératif) « donner du répit, accorder un délai ». GL >mahlun = muhlatun< (registre haut), AL méhel « répit, délai » ; GL >bi+lā mahl< « sans délai » ; VA >b+al+mahalb+al+mahal al+mahalmuhaylā< « lentement » ; ḪA īli >mahlā ʕalī+k< « doucement ! » ; AŠ 89/4/1 >mahlā ḏā ʔl+ǧafā< « assez de cette impolitesse ! ». VA et ZǦ >muhl< « plomb » ; TD 142 « marc d’huile ». GL >mutamahhil< « lent, lambin ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble dériver de l’interjection mah, q.v. sous {MH}, avec le suffixe diminutif pan-sémitique *{+vl}.119 *{MHM} (‫)مھم‬ VA, GL et AŠ 94/5/3 >mah+mā/à< « toutes les fois que » ; ID ʔlh >mh+mā< « quoique ». Variante phonétique d’une séquence *mā+mā, où le premier élément est le pronom indéfini et le deuxième, une marque d’indétermination, qu’on retrouve aussi avec les adverbes ayna, ḥayṯu, etc. *{MHN} (‫)مھن‬ GL >amtahinu imtihānun mihnatun mumtahanun< (registre haut), VA >namtahan amtahant imtihān mahn mumtahin + īn k< « traiter avec mépris » ; NQ mg 2/1/4 >amtahan< « être humilié » ; AL mumtáhin + ín « forcé, constraint ». VA >mihnah< « service de domestique ; abaissement ». >mahīn + īn< « méprisé, vil ». TH 123.13 >mahhānīn< « bouffons ». Métanalyse de formes à préfixe {mv+} de {HWN} I, q.v. *{MHW} (‫)مھو‬ GL >ḥaǧ(a)r ʔl+mahā(ʔi)< (registre semi-correct), nom d’unité >mahātun< « cristal de roche ». Probablement une variante phonétique du pan-sémitique {mw/y(h)} (voir {MWH}), cf. guèze mahǝw « cristal » et mǝhwä = mähawä « se liquéfier ».120 *{MW} (‫)مو‬ UT nº 3038 >mūyamūtu mawtun mayyitun féminin mayyitatun< (registre haut), VA >numūt mut mawt māyit = mayyit + īn / mawtà / amwātyumūt māt mawt mayyityimu/ūt māt = mit mītat mut mawt nom d’unité mawta(t) māyitmāta maytata sawʔinmawtah mātat mā lā yimūt+hā bašar< « elle mourut d’une façon inusité pour les gens » ; IQ >numūt wara / fī / ʕan< « mourir pour » ; >numūt min al+ʕišq< « je meurs de passion » ; >māt l+ak< « il mourut pour toi » ; ḪA āni 3 >tumūt fī šān+ī< « tu mourras pour moi ». VA >nimawwat k = numīt amat imātah mumīt mumāt kamītu< (impératif), IQ >amāt+uhtumīt< « tuer ; tourmenter ». GL >mutamāwitun< (registre haut), VA >yatmawwat atmawwat = yatmāwat atmāwat tamāwut ʕalà = naʕmal mawātah< « faire le mort ». GL >mustamītun< (registre semi-correct), VA >yastawmat astawmat mustawmat + īn ʕalàmawt = mamāt< « mort ». >mītah = maytah< « manière de mourir » ; GL >mītatāni< (registre haut) « deux sortes de mort ». IQ >mayyit bi+hawā+k< « mort de ton amour » ; AL méit bajóô ≠ bal âach « mort de faim ≠ soif ». GL >mamātiyun< (registre semi-correct), VA >māʔit + īn< « mortel » ; GL >ġayru mamātī< (registre semi-correct), VA >ġayri māʔit< « inmortel ». Voir {ʔS}, {ḤFḎ̣}, {ḤKM}, {ḤMR}, {ḤNṬ} II, {ḤYN}, {ḤYW}, {DYN} I, {RḤM}, {SKR} I, {ŠRF}, {ṢBR} I, {ʕLM}, {ʕML}, {ĠRḌ}, {FǦʔ/H}, {QSW}, {NHR}, {WṢY} et {WLD}. < Pan-sémitique {mwt}, cf. ougaritique >mtmwtnumūǧ muǧt mawǧah / mawaǧān< « presser (la foule) » ; GL >amūǧutumūǧ< « s’agiter comme des vagues ». VA >nimawwaǧ tamwīǧ kyatmawwaǧ atmawwaǧ tamawwuǧ< « ondoyer ». GL >mawǧatun + amwāǧun< (registre haut), VA >mawǧ nom d’unité +ah + āt / amwāǧmawǧāt / amwāǧmawǧmūr< « poussière soulevée par le vent ». AC >mawwārah< « (femme) inconstante ». < Sémitique de l’Ouest {mwr}, probablement une variante phonétique de {MRR} I, q.v., cf. hébreu hēmīr « changer, altérer ».

|| 121 Mais >sūʔin< dans LZ, aussi acceptable dans la langue classique.

*{MWM} | 1231

II. AL múr « castor ». Probablement formé sur ḫuṣà al+sammūr « castoréum », métanalysé comme *ḫuṣà ʔl+mūr, mais on ignore si le mot circulait ainsi dans le dialecte ou s’il n’est que le résultat des fantaisies d’Alcalá. *{MWRŠQ} Voir {ʔBBRḺ}. *{MWRQ} (‫)مورق‬ I. VA >mawraq< « fressure ». Voir {MRQ/KS}. II. UT nºs. 2539 et 2969 >mūr(ī)qā< « tamaris (Tamarix africana / gallica) ». < Grec μυρίκη. III. UT nº 2969 >mūrqā< « valériane tubéreuse (Valeriana tuberosa) ». < Roman andalou */MÓR(E)KA/ < latin maurĭca « maure ». *{MWZ} (‫)موز‬ GL >mawzun< (registre haut), VA >mawz< « bananes » ; GL >šaǧaru ʔl+mawz< « bananier ». Voir {MZZ}. < Pehlevi mōz < sanscrit moča. *{MWS} (‫)موس‬ IH 179 >al+mūsu< (registre semi-correct), LZ >mūsun< (registre semi-correct), GL >mūsàn< (registre haut), VA, IQ, ZǦ et AC >mūs< « rasoir » ; MT et IQ >mūsàmšw< « couteau », sobriquet, ainsi que le nom de ce prophète.122 *{MWĠRN} (‫)مورق‬ I. UT nº 3037 >muwāġurūn< « caméline (Camelina sativa) ». < Grec μυάγρος. *{MWQ} (‫)موق‬ GL + >amwāqun< (registre haut) « jambières ; guêtres » ; VA >mawq + amwāqmūq< « botte ». VA et MT >mawwāq< « fabricant de bottes ». < Pehlevi mōg « soulier ». *{MWL} (‫)مول‬ VA >nimawwal tamwīl k< « enrichir ». >yatmawwal atmawwal tamawwul mutamawwil + īn< « s’enrichir ». GL >mālun + amwālun< (registre haut), VA, IQ et ZǦ >māl + amwālmā/īlbayt al+māl< « trésor publique (des musulmans) ». VA >mumawwal + īnmūm< « cire ». DS >mūmiyāmūmiyyatun< (registre semi-correct) « pissasphalte ». < Bas-grec μουμία < néo-persan mum « cire ».

|| 122 Voir Corriente 2008a : 385-386 et n. 912.

1232 | *{MWN} *{MWN} (‫)مون‬ VA >numūn munt maʔūnah + muʔan māʔin mumān k< « fournir (des vivres, etc.) ». >nimawwan tamwīn k< « payer (un tribut) » ; AL nimeguén meguént « cuisiner ». VA >yatmawwan atmawwan< « être payé ». Variante phonétique de {MʔN}, q.v. *{MWH} (‫)موه‬ VA >nimawwah mawwaht mumawwh tamwīh k ʕalà< « dorer ; feindre ». >yatmawwah atmawwah< « être doré ». GL >māʔun + miyāhun< (registre haut), IH 116 >man123 + miyātun< (registre semi-correct), LZ + >miyātun< (registre semicorrect), VA >mā + amyā / miyāhmāmā/īmīmuwayyahmuway< « eau » ; FḪ >māʔ< « eau ; jus » ; >al+māʔ al+radī / al+ʔaswad< « jus d’aubergines » ; DS >al+māʔ al+ʔabyaḍ ≠ al+ʔaswad ≠ al+ʔaṣfar< « sortes de cataractes » ; ZǦ >yaʕmal al+mā< « faire eau » ; AL xaráb almí « petit vin » ; mí al hayé + emyé arabeh. « eau-de-vie » ; azéuch emyé « deux courses d’eau » ; MT >ʕayn al+māʔ + ʕuyūn miyāh< « source d’eau ». VA >mawī< « aqueux ; aquatique ». IH 323 >raǧulun mumawwahun< (registre semi-correct) « un homme vantard » ; GL >m.mawwahun< (registre semi-correct) « tyrannique ». Voir {ʔǦǦ}, {BYT}, {TFḤ}, {ǦRR(N)}, {ǦRY}, {ǦMʕ}, {ḤBB}, {ḤBQ(L)}, {ḤRF}, {ḤMḌ}, {ḤMM}, {ḤYŠ}, {ḪBZ} I, {ḪṬṬ}, {ḪWḪ}, {ḪWR} II, {ḪYR/L}, {ḪYṬ}, {DǦǦ}, {DFQ}, {DLW}, {RǦRǦ}, {RQB}, {RQD}, {RMN} I, {ZʕQ}, {ZYT}, {SǦN}, {SḤR}, {SRQ}, {SL/RSL}, {SNN} I, {ŠRB} {ŠHW}, {ṢFR} I, {ṢNBR}, {ṬBʕ}, {ṬḤLB}, {ṬYR}, {ʕDS}, {ʕḎB}, {ʕRS}, {ʕRQ}, {ʕQRB}, {ʕYN}, {ĠMM}, {FǦL}, {FRT}, {FLFL}, {QḎR}, {QRBČ}, {QRḤ}, {QRY}, {QLL}, {QNW} I, {KTN}, {KRFS}, {KLB}, {MZǦ}, {MŠY}, {NHR}, {WǦD}, {WRD} II et {WRL}. < Pan-sémitique {my}, cf. ougaritique >mymwyamwā< « miauler ». Voir {MWH}. D’origine onomatopéique, tout comme l’égyptien ancien >myw< « chat ». *{MYB} (‫)ميب‬ CP 141.6 >šarāb al+maybah< « jus de coigns ». < Néo-persan may be. *{MYBḪTǦ} (‫)ميبختج‬ DS >mībaḫtaǧmaybuḫtaǧ< « raisiné ». < Pehlevi may poḫtag « vin cuit ». *{MYBḪŠ} (‫)ميبخش‬ DS >maybaḫūšah< « vin avec du nard ». Voir {MNTǦŠ}. < Néo-persan may bα ḫuše. *{MYǦN} Voir {MYŠN}.

|| ‫ﻣـ‬. 123 Ortographié avec un alif et tanwīn, c’est-à-dire ‫ًﺎ‬

*{MYZ} | 1233

*{MYḤ} (‫)ميح‬ VA >nimīḥ miḥt / amaḥt imāḥah māʔiḥ / mumīḥ mumāḥ< « puiser de l’eau ». >namtāḥ amtāḥ imtiyāḥ< « être puisé ». Probablement une variante phonétique de {MḤW} q.v. *{MYD} (‫)ميد‬ VA >n≠yimīd mād midt mayd māʔidnimīd< « pencher ; chanceler ; avoir le vertige ». GL >māyidatun< (registre semi-correct), IH 103 >maydatun< (registre semi-correct), VA >māʔidah = maydah + mawāʔid / mawāddmaydahmāyidahmawāyidmāydah< « hanche » ; VA >maydah< « milieu de la selle » ; >karīm / ḫaṣīb al+m.< « généreux ». AL méid alcálb « lâche ». Voir {RʔS}, {KRT/Ṯ} et {MYṬ}, racine de laquelle {myd est une variante phonétique. *{MYDN} (‫)ميدن‬ >maydān + āt< « champ de bataille ». < Néo-persan may dαn « lieu du vin », hâtivement a dopté par les árabes comme nom des tavernes et, par metaphore, des champs de bataille, cirques et places vastes. *{MYR} (‫)مير‬ VA >nimīr mirt mayr / miyārah māʔir k = namtār amtart imtiyār knimīr< « porter ou fournir des vivres, etc. ». KU scire miar « achêt de vivres, etc. ». VA >mayyār + īn / ahmayyārmayyārah< « muletiers qui moulaient le blé aux moulins des villes et portaient la farine aux villages ». < Araméen, cf. syriaque māyrā « marchand de blé ; muletier qui transporte des vivres ».124 *{MYR(DM)} (‫)مير أو ميردم‬ MT >māy.r = mayūr< « seigneur ». >ma/āyūrdūm = mardūm< « majordome ». < Latin mājŏr (dŏmūs) « premier (à la maison) ». *{MYRQ} (‫)ميرق‬ IH 249 >mayurqahumayizu yumayyizūna mayyaza tamyīzun mumay.zun< (registre semicorrect et registre haut), VA >nimayyaz tamyīz k / ḏā wa+bayna ḏā wa+ḏānamayyaz tamayyaz+uh mayyaz tamīz mumayyizy≠t≠nimayyaztimayyaz mayyazaty≠timayyaz< « faire distinction ; (re)connaître » ; AL nimeyéç meyézt temíç mumeyeç + ín « connaître ; passer des soldats en revue » ; GL >yumayyazu< (registre haut), AL numeyéz muyízt, AC >tumayyaz< « être (re)connu » ; IQ >mayyaz fī ḏā ʔl+raḥālah< « il a reconnu ces objets » ; VA >ni-

|| 124 Cf. aussi le rabbinique hēmīr « permuter » et l’accadien mâru « achêter », probablement emprunté à l’araméen.

1234 | *{MYS}

mayyaz (ʕan) rūḥ+ī< « avouer, reconnaître » ; MT >mayyaz (ʕalà) nafs+uh daynan (lāziman) li = m. (daynan) li / qibal< « reconnaître une dette ». VA >yatmayyaz atmayyazt tamayyuz mutamayyiz< « être conu » ; >y. min al+ġayḏ̣< « se mettre en colère ». >y. min = yamtāz amtāz imtiyāz minimtiyāzun< (registre haut), ZǦ >tamtāz< « se distinguer ». GL >mayzunmayz< « distinction ; connaissance » ; VA >m. = tamyīz< « discrétion, discernement » ; IA >m.< « revue des soldats » ; AL méiç « connaissance ; revue des soldats » ; quíllat m. « ignorance » ; IQ >mayz+uh b+al+umūr< « son expérience ». VA >mayyāz + īn< et ZǦ >mumayyiz< « discret, sensé, prudent ». LH */tamyíz/ « rôle des soldats ».125 AL gáir muméyeç + zín « inconnu ». Voir {SMY} et {KTB}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe et sa variante {mzy} semblent refléter l’expresion hébreu mā ze « qu’est que c’est ? », à travers l’araméen rabbinique. *{MYS} (‫)ميس‬ UT nº 2944 >mays< « micocoulier (Celtis australis) ». Probablement < égyptien ancien >m3.t/ṯtmays + muyūsmaysmyṣmays maṭbūḫ< « fromage écrémé ». < Hébreu mīṣ ḥālāb127. *{MYŠ} (‫)ميش‬ MT >mīšah 2 mīšatayn + mīšāt< « messe ». Voir {QDS} I et {MŠŠ} II. < Latin missa. *{MYŠTR} (‫)ميشتر‬ MT >mayišt.ruh< « maître » ; SG >myštruh ʔškwlh< « maître d’école, instituteur ». MT >mayišt.riyyah< « maîtrise ». < Latin măgister. *{MYŠN} (‫)ميشن‬ MT >mayšūn 2 mayšūnayn + maw/yāšīn< « auberge ; boutique ». < Latin mansio, -ōnis. *{MYṢ} Voir {MYS/Ṣ}. *{MYḌ} Voir {WḌʔ}.

|| 125 Posé par le vieux castillan alcamiz (lire altamiz) ; voir Corriente 2008a : 73, s.v. alcaiz et n. 192. 126 Voir Erman & Grapow II : 33-34 et Corriente 2008a : 148, s.v. almez. Il y a peut-être un rapport avec le sudarabique épigraphique >myṯ< « vin », car on peut faire une boisson enivrante avec ses fruits, comme à Grazalema (Cadix). 127 Cf. aussi Blau 2006 : 677, qui rapporte ce mot avec les deux graphies pour tout l’Occident islamique et l’arabe marocain mēṣ = maiṣ « sérum », chez Prémare XI : 287. Les termes diététiques juifs ne sont pas rares dans l’arabe et ses dialectes, cf. {ḤLN}, {ṬRF} II, {FQS}, etc. ; en fait, la racine arabe {mṣl} pourrait être une contraction de cette phrase hébreu.

*{MYL} | 1235

*{MYṬ} (‫)ميط‬ VA >numīṭ amaṭt imāṭah k< « éloigner, écarter ». < Pan-sémitique {mwṭ}, cf. hébreu māṭ « vaciller ; s’ébranler », araméen rabbinique et syriaque « pencher », guèze meṭä « se dévier » et accadien maṭû(m) « être (trop) peu ou petit ». *{MYʕ} (‫)ميع‬ VA >nimayyaʕ tamyīʕ k< « faire couler ». >yatmayyaʕ atmayyaʕ tamayyuʕ< « couler ». GL >mīʔatun< (registre haut) « écorce de styrax » ; >mīʕatun ǧāmidatun< (registre haut) « styrax sec » ; TD 124 >mayʕah sāʔilah< « styrax liquide » ; AL méaâ « flûteau » (Alisma). VA >māʔiʕ + āt< « liquide ». < Sémitique du Sud {myʕ}, cf. guèze meʕa « fondre ». *{MYQ} (‫)ميق‬ IQ >abni mīqah< « nom propre masculin ».128 *{MYQN} (‫)ميقن‬ AL maicáni + maicaniín « gaucher » ; RC alm/baycani « sobriquet de quelqu’un ». Probablement < latin mănū aequus / aequālis « ambidextre ».129 *{MYKʔL} (‫)ميكأل‬ VA >mīkāʔīlamīlu māyilun< (registre haut et registre semi-correct), VA >nimīl milt mayl / mayalān māʔil mayyāl ilà / ʕantimīl māl māyil bi ilà< « se pencher, s’incliner ; se dévier, s’écarter » ; IQ >māl bi+h al+sukri< « l’ivresse le fit chanceller » ; NQ am 1/4/2 >māl al+naḥsi māʕ+uh kif+mā māl< « le malheur l’emporta de toutes les façons » ; ḪA cra 4 >yamīlu ilà ʔl+sumrah< « il penche vers le brun ». GL >umayyilu mumayyalun< (registre haut), VA >nimayyal tamyīl k = numīl amalt imālah mumīl mumāl knamayyal+uh = amāl yumīl< « faire pencher, incliner ; plier ; courber » ; IQ >mayyalū rūs+kum< « ne faites pas attention » ; ID skt 1 >myl smʕ+k< « prête l’oreille ». VA >yatmayyal atmayyal tamayyul mutamayyil< « s’incliner » ; ZǦ >yatmayyal bi+ṣadr+uh< « il penche la tête ». IQ >maylmīl amyālamyālmīlṯumnu mīl< « stade ». < Araméen, cf. rabbinique mīl et syriaque mīl(ā) < grec μίλιον / μίλι < latin mille (passus).

|| 128 Probablement d’un banquier juif, Mīkā ou Migaš ; voir Corriente 1996 : 244, n. 7 et 2013 : 296, n. 4, où nous penchons pour un membre de la famille Ben Migaš de Grenade. 129 Euphémisme au lieu de « gauche », cf. castillan maniego « ambidextre » et asturien manguán « maladroit ».

1236 | *{MYLQ} *{MYLQ} (‫)ميلق‬ VA >nimaylaq k< « essayer (les métaux) ». >yatmaylaq atmaylaq< « être essayé ». IH 170 >maylaqun< (registre semi-correct), VA >maylaq + mayāliqmaylaqmīmmal+mayāmīr< « les traités de Galien ». < Syriaque mimrā, de la racine pan-sémitique {ʔmr}, q.v. *{MYMRN} Voir {MMRN}. *{MYN} (‫)مين‬ IH 132 >al+mīnatu< (registre semi-correct), LZ >mynhmīnah< « port ». < Syriaque lǝmīn(a) < grec λιμήν.131 *{MYW(B)ZǦ} (‫)ميوزج‬ DS >maywīzaǧmīwīzaǧ< et le plus estropié UT º 2976 >mayūbazaǧ< « staphisaigre (Delphinium staphisagria) ». < Néo-persan mavizak, littéralement « petits raisins (secs) ».132 *{MYY} (‫)ميي‬ IH 181 >miyyahnānanʔā naʔayt naʔy nāʔī min / ʕan< « être loin ». >nunʔī anʔayt inʔā munʔī munʔā k min / ʕan< « éloigner ». IQ >nāy< « distance ». Probablement emprunté à l’araméen, cf. rabbinique nāʔāh « lieu réservé », c’est-à-dire hors d’atteinte de la plupart des gens ; cf. {NTW}. *{NBʔ} (‫)نبء‬ VA >yanbū nabā nubuww / nabʔ nābī < « être haut ». >ninabbī k< « considérer comme un prophète » ; AL ninabbí nabbéit « prophétiser ». VA >nunbī anbā inbā munbī munbā ktunbī+nīyatnabbā atnabbā tanabbī< « se dire prophète ». >nabaʔ< « nouvelle ». GL >nabiyun féminin nabiyatun< (registre semi-correct), VA >nabī + anbiyāal+nabī< « le Prophète (Muḥammad) » ; AL nabí queddíb + anbía quedibín « faux prophète ». GL >nubuwwatun< (registre haut), VA >nubūʔah = nubuwwah + ātal+mutanabbī< « nom propre masculin ».1 Voir {BḪR} I, {DʕW}, {RḪṢ}, {ŠʕR}, {ṢLW} et {QWS}. Variante phonétique du pan-sémitique {nbb/w}, cf. hébreu nābā, araméen rabbinique itnabbā, syriaque (et)nabbī « prophétiser », sudarabique épigraphique >tnbʔ< « promettre une offrande (à une divinité) », guèze näbäbä « proclamer » et accadien nabû(m) « appeler ».2 *{NBB} (‫)نبب‬ VA >unbūb + anābīb< « tuyau (d’une clepsydre) », GT 170.5 et 8 >ʔnbb< « bec de cruche, etc. » ; AL anbúb + aníbib « entonnoir » ; ID kyr 1 >qmqm kbyr ḏw ʔnbb< « une grande cruche avec plusieurs becs » ; GL >anābību< « artères ». Voir {RKB}. Emprunté à l’araméen, cf. rabbinique et syriaque abbūbā « flûte ; tuyau » < accadien enbūbum « flute ».3

|| 1 Sobriquet avec lequel le poète Aḥmad b. Alḥusayn b. ʕAbdilṣamd Alkindī est plus connu. 2 Cf. aussi l’accadien nabāʔum « être haut », confirmant le rapport sémantique entre la hauteur et la condition de prophète. Il semble s’agir d’une extension d’un élément bi-consonantique, cf. {NBR} I. 3 Cf. aussi l’hébreu nābūb « vide », comme les portions des roseaux entre des nœuds, bonnes à faire des flûtes produisant des sons, cf. {nbʔ/w} sous {NBʔ}. L’évolution sémantique de ce mot va plus loin dans le galicien amboa « grande cruche » ; voir Corriente 2008a : 175.

1238 | *{NBT} *{NBT} (‫)نبت‬ VA >yanbut nabat nabt / nabāt nābit yanbut nabaty≠tanbut(ki+)yanbuttanbut al+laḥyah< « la barbe pousse » ; DC 6 neuet men çaleha Meriem « il est né de Sainte Marie ». VA >ninabbat k = yunbit anbat inbāt munbit manbūt k< « faire croître ou pousser ». GL >nabtun ʕaḏ̣īmun< (registre haut), VA >nabt + anbātal+nabātu< (registre haut), VA >nabāt + ātnabāt< « plante(s) » ; UT nº 1621 >n. alnār< « ortie (Urtica dioica) ». AL núbit (lire nubít), nom d’unité +a « rejeton ».4 GL >manbatun< (registre haut), DS >manbat< « pépinière ». IQ >manbūtan maʕdanī< « filon, veine métallique ». IH 270 >fiḍḍatun manbūtatun< (registre semi-correct) « argent pur ». UT nº 5124 >yanbūt nom d’unité +ah< « centaurée chausse-trappe (Centaurea solsticialis) » ou « espèce de prosope (Prosopis farcta) ».5 Voir {ḤṬM}, {ḌRS} et {ʕYN}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être développée de {nbʔ}, par métanalyse d’un suffixe féminin, avec la connotation de « chose qui s’élève au-dessus du sol ».6 *{NBḤ} (‫)نبح‬ VA >yanbaḥ nabaḥ nabḥ / nubāḥ nābiḥ féminin +ah + nubbāḥ nabbāḥyanbaḥ nubāḥyanbaḥ nabaḥnabaḥyanbaḥ fī+nā< « il aboie contre nous ». VA >ninabbaḥ tanbīḥ k< « faire aboyer ». < Pan-sémitique {nbḥ}, cf. hébreu nābaḥ, araméen rabbinique et syriaque nǝbaḥ, guèze näbḥa et accadien nabāḫu. *{NBḎ} (‫)نبذ‬ VA >nanbuḏ nabaḏt nabḏ nābiḏ nabbāḏ manbūḏ k< « rejeter ». >yantabaḏ antabaḏ intibāḏ muntabiḏ< « être rejeté » ; GL >ʔ.ntabiḏu< (registre haut), IQ >antabaḏ< (impératif) « s’éloigner, disparaître ». VA >nubḏah + nubaḏ< « petite quantité ». >nabīḏ + anbiḏah< « vin » ; AL nabíd « vin mélangé avec du miel » ; n. almaâgín « sirop de confitures liquides ». GL >manbūḏun< (registre haut) « enfant illégitime » ; VA >manbūḏ + īn< « enfant abandonné ». GL >munābaḏ/datun< « rejet mutuel ». Voir {ʔWP}. Racine dérivée de {bdd} ou {bḏḏ}, par métanalyse du préfixe verbale {n+}.

|| 4 DS II 642 interprétait les deux graphies estropiées d’AL, núbit et mubbít, comme *>nubātahnbt< « exercer la direction ».

*{NBḌ} | 1239

*{NBR} (‫)نبر‬ I. VA >ninabbar tanbīr k< « faire signe de se sauver, apercevoir ». >yatnabbar atnabbar tanabbur bi / li ≠ min< « s’apercevoir ». >nabrah + ātnabrahtanbīrahtanbira(t) + tanbīrāt< « signe ; avertissement ». Extension de l’élément bi-consonantique {nb}, cf. {NBʔ} et l’araméen rabbinique nǝbārā « écorce », dont le sémanthème basique est toujours « être au-dessus ». II. IH >manbarun< (registre semi-correct), GL >mi/anbarun< (registre haut et registre semi-correct), VA >manbar + manābirminbarnabbāl< « napel (Aconitum napellus) ». < Bas-latin nāpellus, diminutif de nāpus « navet ».7 *{NBZ} (‫)نبز‬ VA >nanbuz nabazt k< « appeler d’un sobriquet injurieux ». >nabz + anbāz< « sobriquet (injurieux) ». Peut-être une contraction du néo-persan *nαme bαz « nom de choix », oublié et remplacé par nabz. *{NBŠ} (‫)نبش‬ GL >manbūšun< (registre haut), VA >nanbuš nabašt nabš nābiš nabbāš + īn manbūš + īnyanbušu ʔl+ʔarḍ< (registre haut), AL nanbúx nabéxt nebx « gratter (la terre) ». VA >yantabaš antabaš< « être déterré ». UT nº 3088 et ZǦ >nibš< « sorte de petit pin ». GL >nabbāšun< (registre haut) « pilleur des tombes ». < Araméen (comme en rabbinique) nafšā « monument funéraire, tombe ».8 *{NBŠRY} Voir {ʔNF(R)ŠRY}. *{NBṢ} (‫)نبص‬ IH 326 >anbuṣ+hāanbiṣ+hā< « arrache ses poils ». Variante phonétique de {nmṣ}, probablement dérivé de {mṣṣ} par agglutination du préfixe verbale {n+}, cf. araméen rabbinique nāmēs « pourri » < {mss ; cf. {MSS} II. *{NBḌ} (‫)نبض‬ VA >yanbaḍ nabaḍ nābiḍ + nawābiḍ< « battre (le pouls) ». >nabḍ + anbāḍnabḍnastanbaṭ astanbat istinbāṭ k< « inventer ». Voir {BSBS} I, {ḤBQ(L)}, {ḪR(N)B}, {RKB}, {ʕLK}, {ĠSL}, {KRT/Ṯ}, {KRNB} et {KMN} II. Pan-sémitique {nbṭ}, cf. hébreu hibbīṭ « regarder », araméen rabbinique « illuminer », sudarabique épigraphique >nbṭ< « forer un puits » et accadien nabāṭu(m) « briller ».9 II. UT nº 3112 et TD 224 >nābiṭah< « calament (népéta) (Calamintha nepeta / officinalis) ». < Latin nĕpĕta. *{NBʕ} (‫)نبع‬ GL >ʔ.nbaʔu< (registre haut), VA >yanbaʕ nabaʕ nabʕ nābiʕ nabbāʕ = yatnabbaʕ atnabbaʕninabbaʕ tanbīʕ k< « faire jaillir ». GL >nabʕun< (registre haut), VA >manbaʕ + manābiʕ = yanbūʕ + yanābiʕ< « source (d’eau) ». Voir {ĠZR}. < Pan-sémitique {nbʕ}, cf. hébreu nābaʕ, araméen rabbinique et syriaque nǝbaʕ « couler », guèze anbǝʕa « laisser couler les larmes » et accadien nambaʕu « source ». *{NBQ} (‫)نبق‬ IH 202 >al+nabaqu< (registre semi-correct), UT nº 3508 >nab.q< « jujubier sauvage (Zizyphus lotus) ». Voir {MḪḌ/Ṭ}. Peut-être en rapport avec l’égyptien ancien >nbś< « arbre non-identifié dont on utilisait les fruits ainsi que le bois et dont on tirait des remèdes ».10 *{NBL} (‫)نبل‬ I. VA >yanbul nabul< « être noble ». GL >nublunnubl = nabālah< « noblesse » ; IQ >nubl< « noblesse ; talent poétique ». GL >nablun + nubalāʔun< (registre semi-correct) « sage » ; VA >nabl + nubalā< « noble » ; IQ >nabīl féminin +ah + nubalā< « noble ; doué pour la poésie » ; ET Abennabil(a) « nom propre masculin » ; élatif MT >anbal< « plus noble » ; IQ >mā anbal+u< « qu’il est noble ! ». Voir {NWBL}. Extension de l’élément bi-consonantique {nb}, (voir {NBʔ}, {NBR}, {NBṬ} et {NBḌ}), avec le suffixe diminutif pan-sémitique {+l}. II. VA >ninabbal tanbīl k< « faufiler, ourler ». >yatnabbal atnabbal< « être faufilé ou ourlé ». GL >nablatun + nibālun< (registre haut), VA >nablah + āt / nibālnablahnabl nom d’unité +ah + nibālnbṭw< dans leur langue, anbāṭ en arabe) pourrait donc être en rapport avec leur habilité à creuser des puits. 10 Chez Erman & Grapow II : 245, on suggère une identification avec le genre Zizyphus, mais la correspondance de la dernière consonne n’est pas régulière et le sémanthème basique de {nbq} est difficile à préciser.

*{NTǦ} | 1241

« flèche ; carreau d’arbalète ». Voir {RBB} I et {MNBL}. < Accadien nablu(m) « flèche incendiaire ».11 III. BL 57 >nibālah< + GL >nabāyilun< « parure ou garniture de femme ». Peutêtre < latin mŏnīle « collier ».12 IV. VA >nabbālī + nabābilnabbālīskyn nbāly< « canif ». < Roman andalou */NOBÁYḺA/ < latin nŏvācŭla, avec adoption de la forme arabe des noms d’instrument et d’agent habituels {1a22ā3}.13 *{NPLS} (‫)نـپلس‬ AL Nápoles « Naples (géographie) ». napolí + ín « napolitain ». Emprunt tardif au castillan. *{NBNBR} Voir {NW/FNBR}. *{NBH} (‫)نبه‬ VA >yanbuh nabah nabāhah< « être pénétrant ou intelligent » ; >nanbah nabaht = yatnabbah atnabbah tanabbuh = yantabah antabahanbah (impératif)antabihu ʔ.ntibāhun muntabihun< (registre haut), AL na/entebéh a/entebeht « se réveiller ». GL >ʔ.nbihuanbahū+nī< (impératif), VA >ninabbah tanbīh kyatnabbah atnabbah< « devenir pénétrant ou intelligent » ; >atnabbahat li+ṯaqb uḏnay+hā< « elle se rappela de se percer les oreilles (pour des boucles) ». ID nʕr 5 >ʔstnbhy< « réveille-toi (féminin) ». GL >nabāhatunnabāhah< « perspicacité ». GL >nabīhun féminin nabīhatunnabīh + nubahānabīhyantaǧnataǧ ʕan< « résulter, s’ensuivre » ; VA >tantaǧ nataǧat natǧ al+dābbah< « mettre bas (une femelle) ». >ninattaǧ tantīǧ k = yuntiǧ antaǧ intāǧ muntiǧ muntaǧ / mantūǧ k< « élever (des animaux) » ; >n. nattaǧ tantīǧ al+qaḍāyā = nuntiǧ antaǧt intāǧ muntiǧ muntaǧ k< « porter à une conclusion ». >nastantaǧ k< « tirer des conséquences, conclure ». >yatnattaǧ atnattaǧ f+al+dawābb< « être élevé (dit des animaux) ». GL >nitāǧun< « parturition » ;

|| 11 Cf. aussi ougaritique >nblāt< et guèze näbäl « flamme(s) ». Quant à l’acception « faufiler », il pourrait s’agir d’une métonymie ou du roman andalou */FÍL(O) BÁN(O)/ « fil faux », avec dissimilation de la première consonne labiale et métathèse des liquides, sans exclure une contamination de deux hypothèses. Ce verbe est préservé dans l’arabe marocain nǝbbǝl, voir Prémare XI : 306, ce qui prouve sa vitalité en arabe andalou. 12 Cf. l’arabe marocain nbā/īla « ensemble de deux ou trois bracelets », dont la deuxième vocalisation semble clairement empruntée à l’arabe andalou, suggérant une évolution phonétique *mvníla > mvbíla > nvbíla, avec métanalyse d’imālah forte et correction comme nabála. 13 Ou plutôt dans ce cas, {1a22ā3ī} ; voir Corriente 1989b : 99-100.

1242 | *{NTR}

>ḏātu nitāǧin wāḥidin< « unipare ». >natīǧatun< (registre semi-correct) « fertile » ; VA >natīǧah + natāʔiǧ< « résultat ; conclusion ». Extension d’un élément bi-consonantique {nt}, partagée par le guèze nätägä « arracher, tirer », cf. aussi l’hébreu nātaq, araméen rabbinique nǝtaq et d’autres extensions sémantiquement similaires, comme l’araméen et l’arabe {ntf}, q.v. *{NTR} (‫)نتر‬ I. VA >nantūr natart natr< « arracher ». >yantatar antatar bi< «être arraché ». cf. hébreu nātar « être détaché ou délié », araméen rabbinique et syriaque nǝtar « se détacher, tomber », et accadien natāru « ouvrir beaucoup ou fortement », une autre extension de {nt} ; cf. {NTǦ}, {NTF} etc. II. AL nútra + ít « loutre ». < Latin lutra, cf. castillan nutria, alors que catalan llúdri(g)a et portugais lontra.14 *{NTF} (‫)نتف‬ VA >nantaf nataf natf nātif mantūf kantaf = nattaf (impératif) mantūftuntaf antaf (impératif) natf muntafīntuntaf natf mantūfnutifat natf mantūfahn. a. xáâr< « arracher les cheveux ». VA >yantataf antataf intitāfantatafantataftantatafmuntanun< (registre semi-correct), LZ >muntanyantan natan natn / nutūnah + āt nātin = antan muntin + manātin = yatnattan atnattan tanattunantan nutūnah muntinahy≠tantany≠tantan nutūnah muntin + manitīn< (lire >manītinninattan kyinattan< « rendre puant ». IQ >yantatan< « puer ». GL >natnun< (registre haut) « puanteur ». AL nutúnat al adáriç « puanteur des dents » ; n. al dúcam « mauvaise haleine » ; n. al ibt « puanteur de l’aisselle » ; n. almáâç « odeur des chèvres » ; n. al manáḳir « puanteur du nez » ; n. alquibrít « odeur du souffre ». ZǦ et IA >antan< « plus puantmuntinah< « anagyre fétide (Anagyris foetida) » ou « lamier pourpre (Lamium purpureum) ». Voir {ḤBQ(L)}, {ŠWK} et {WRD} II. Probablement < pan-sémitique {nt/dn} « donner », à travers une phrase euphémistique.15

|| 14 Comme dans l’anglais otter, la première consonne de ce mot était souvent métanalysée et supprimée comme un article défini, alors qu’il pouvait agglutiner le /n/ de l’article indéfini, ce qui explique les formes du castillan et du roman andalou et, peut-être aussi, celle du portugais, où cette consonne serait répercussive. 15 Ce qui expliquerait le remplacement de cette racine en arabe par {whb}, {ʔty} et {ʕṭy}.

*{NǦD} | 1243

II. AL na/itíni + ít « chanson satyrique ; libelle diffamatoire ». Voir {LṬN} II. < Latin lĭtănīa « prière », cf. castillan letanía, admettant déjà une connotation négative. III. VC 15.17 >nūtīn< « chute du poil des bêtes ». < Latin nŏto « marquer, tacher », avec le suffixe {+ūgo, -ĭgĭnis}.16 *{NTW} (‫)نتو‬ VA >yantū natā nutuww / nutū nātī< « s’élever ». >ninattī k bi< « élever, hausser ». Probablement métanalysé de {NʔY}, par agglutination de l’infixe verbal {+t+}. *{NṮR} (‫)نثر‬ VA >nanṯur naṯart naṯr manṯūr knanṯur yunṯar naṯar nāṯir manṯūr ʕalàanṯar< « rependre, disséminer ». GL >antaṯiru< (registre haut), VA >nantaṯar antaṯar intiṯār muntaṯirtantaṯaryatnāṯar< « se rependre, se disséminer ». VA >yastanṯar astanṯar istinṯār mustanṯir + īn< « aspirer de l’eau dans les narines et la rejeter ». AL >naĉr< « prose ». manĉúr + ín « en prose ». Voir {ḪŠḪŠ} et {ŠǦR}. Racine empruntée à l’araméen, cf. rabbinique et syriaque nǝtar « se détacher, tomber », cf. {NTR}. *{NǦB} (‫)نجب‬ VA >nanǧab naǧabt naǧābah naǧīb + nuǧabāyanǧab naǧab naǧīb< « être noble ou illustre ; réussir bien ». VA >ninaǧǧab k< « rendre noble ou illustre ; faire réussir ». GL >naǧībun min ʔl+nūq + nuǧūbun< (registre semi-correct), VA >naǧīb + nuǧubnaǧīb< « dromadaire » ; IZ 14/3/4 >bi+hā tuḥdā ʔl+naǧāyib< « on fait marcher des dromadaires pour elle ». < Pan-sémitique {ngb}, cf. accadien nagbu(m) « lieu où les sources abondent », mais il y a pas des fleuves, ce qui explique l’évolution sémantique du sémitique de l’Ouest, cf. hébreu negeb « sud », araméen rabbinique nǝgēb, syriaque nǝgab et guèze nägäbä « être sec ». *{NǦḤ} (‫)نجح‬ GL >anǧaḥu< (registre haut), VA >nanǧaḥ naǧaḥt nuǧḥ nāǧiḥ + īn manǧūḥn≠yanǧaḥ< « réussir, tourner bien ». VA >nunǧiǧ anǧaḥ inǧāḥ munǧiḥ k< « faire réussir ». < Sémitique de l’Ouest {ngḥ}, cf. ougaritique >ngḥninaǧǧad tanǧīd k = nanǧad / nunǧid anǧadt inǧād munǧid munǧad / manǧūd + īn k bi< « aider, assister (avec troupes). >naǧdah + anǧād< « aide, assistance, secours » ; >n. + āt< « force » ; GL >al+naǧdatu mina ʔl+riyat< (registre semi-correct) « le secours vient des poumons ». < Sémitique de l’Ouest {ngd},

|| 16 Assez fréquent en roman andalou, cf. {FRN} I, {FLYN} et {LḪT(Y)N}, malgré son omission dans Corriente 1983a.

1244 | *{NǦḎ/D}

cf. hébreu nāgīd et araméen rabbinique naggādā « chef », syriaque nǝgad « commander » et guèze nägäd « (fraction de) tribu » ; cf. aussi {NǦḎ/D}. *{NǦḎ/D} (‫)نجذ‬ VA >nāǧiḏah + nawāǧiḏ< « dent molaire » ; IH 186 >nāǧidun< (registre semicorrect) « dent de sagesse ». Probablement < araméen, cf. rabbinique nāgdā et syriaque nǝgādā « prolongation » *{NǦR} (‫)نجر‬ I. GL >anǧuru< (registre haut), VA >nanǧur naǧart naǧr nāǧir manǧūrnaǧartyantaǧar antaǧar intiǧār< « être raboté ». >niǧārahn.ǧāratun< (registre haut) « copeau ou éclat de bois ». >naǧǧārun< (registre haut), VA >naǧǧār + īnnaǧǧārnanǧur naǧart naǧr nāǧir manǧūryantaǧar antaǧar intiǧār< « être rongé ». Dérivé de {ǦRR} par agglutination du préfixe verbal {n+}. III. GL >naǧīrun< (registre semi-correct), UT nº 3057, VA >naǧīryanǧaz naǧazt naǧz nāǧiz + īn manǧūz = nanǧaz anǧazt inǧāz munǧiz munǧaz = yantaǧaz antaǧaz intiǧāz muntaǧiz muntaǧaz k< « accomplir, achever ». >naǧaz naǧz = yantaǧaz antaǧaz< « être accompli » ; MT >naǧaz amad< « échoir un terme » ; LZ >naǧaza+nī ka+ḏā< « il ne me porta cela ».18 >nāǧiz< « échu, arrivé à terme ». < Sémitique du Sud, cf. sudarabique épigraphique >ngz< « éliminer, achever », probablement un dérivé de {gwz}, avec agglutination du préfixe verbal {n+}. *{NǦS} (‫)نجس‬ GL >ʔ≠yunaǧǧisu manǧūsun< (registre haut et registre semi-correct), VA >ninaǧǧas kyatnaǧǧas atnaǧǧasnaǧ(a/i)sun = naǧs + anǧāsun< (registre haut) « sale, malpropre ; impur » : >ġayru manǧūsin féminin ġ. naǧisatin< (registre semi-correct et registre haut) « pur ». >naǧāsatun< (re-

|| 17 Hâtivement emprunté par le sémitique de l’Ouest, puisque l’ougaritique avait déjà >ngr< avec cette signification. 18 Cas curieux de suppression de la négation sous-entendue, comme dans quelques variantes arabe andalou de (lā) budda, (lā) siyya+mā et lā awḥaša ʔl+lāh ; voir {BDD}, {SWY} et {ŠYʔ}.

*{NǦM} | 1245

gistre haut), VA >naǧāsah + āt = naǧas + anǧāsm.n.ǧ.sun< « effronté ». < Pan-sémitique {ngš}, cf. hébreu nāgaš « approcher », accadien nagāšu(m) « entrer » et sudarabique épigraphique >yngs1n< « souiller », avec des évolutions sémantiques divergentes.19 *{NǦŠ} (‫)نجش‬ SH >naǧaš< « surenchère sans intention d’acheter, pour en faire monter le prix ». VA >(al+)naǧāšī< « négus, roi de l’Abyssinie ».20 < Sémitique de l’Ouest {ngś}, cf. ougaritique >ngš< « surveillant », hébreu nāgaś « opprimer, tyranniser », sudarabique épigraphique >ngs2< « prendre le contrôle d’une ville » et guèze nägśä « devenir roi ». *{NǦʕ} (‫)نجع‬ VA >nantaǧaʕ k< « fourrager ; tirer profit » ; MT >tantaǧīʕ (fāyid) intiǧāʕ< « tirer profit » ; IQ >yuntaǧaʕ māl+uh< « on profite de sa richesse ». VA >naǧīʕ< « profitable ; sang un peu noir ». >naǧʕah + nuǧaʕ< « excursion pour fourrager ». < Pan-sémitique {ngʕ}, cf. hébreu nāgaʕ « atteindre », araméen rabbinique nǝgaʕ « toucher », guèze nägwʕa « casser » et accadien nagû(m) « district », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{NČQR} (‫)نـچقر‬ AC >nuǧaqrah< « porrigo, sorte de teigne ».21 < Latin nŭcicla « petite noix ». *{NǦL} (‫)نجل‬ VA >naǧl< « fils ; lignée ». UT nº 3057 et ZǦ >naǧīl< « gros chiendent (Cynodon dactylon) ». GL >manǧalun< (registre semi-correct), IH 176 >al+manǧalu< (registre semi-correct), VA et IQ >manǧal + manāǧilmanǧalmnǧl ʔl+zabr< « serpette ». FǦ >munaǧǧalah< « terrain couvert de chiendent ». Voir {BṢL}, {FWČL} et {NǦR} III. Extension d’un élément bi-consonantique {ng}, avec le suffixe diminutif {+l}, cf. hébreu maggāl et syriaque maggaltā « faucile », dont le sémanthème basique « couper, abattre »,22 se retrouve dans le sémitique de l’Ouest, cf. araméen rabbinique nǝgaḥ et nǝgas « casser », ainsi que nǝgaf « battre » etc. *{NǦM} (‫)نجم‬ I. VA >yinaǧǧam = yatnaǧǧamu< « pratiquer l’astrologie » ; FḪ >naǧǧam< « garnir un mets » ; ZǦ >yinaǧǧam al+faḥm b+al+ward< « il décore le charbon avec des roses ». VA >naǧ(a)m + nuǧūm< « plante sans tige » ; TD 279 et UT nº 3050 >naǧm< « chiendent ». GL >naǧmun + nuǧūmu< (registre semi-correct), VA || 19 Probablement aussi le rabbinique nǝgas « casser ; entamer », malgré la correspondance phonétique irrégulière. 20 Dans ce cas, il s’agit d’un emprunt au sudarabique épigraphique >ngs2yn< du titre des rois d’Aksum. 21 Il y a aussi des graphies avec un >š< au lieu du >ǧnaǧam = naǧmah + nuǧūmnaǧm + nuǧūmnuǧaymahnuǧum< « étoile » ; VA >naǧm al+ṣabāḥ< « l’étoile du matin, Vénus » ; ET Mexme (lire Nexme) et Nugey(in) « noms propres féminins » ; MT >naǧm 2 naǧmayn + anǧum< « terme d’un paiement » ; GL >ʕilmu ʔl+nuǧum = ʔl+niǧāmatu< (registre semi-correct) « astronomie ». VA >tanǧīmtanǧīm< « paiement à termes ». GL >munaǧǧimun + munaǧǧimūna< (registre haut), VA >munaǧǧim + īnm.turika ilà ʔl+ṣabāḥi munaǧǧaman< « être exposé à l’action de l’air pendant toute la nuit ». Voir {SMW}. Extension d’un élément bi-consonantique pansémitique {ng} « apparaître ; briller », cf. ougaritique >nghminǧam< « couteau de jardinier ». Variante phonétique de {NǦL}, q.v. *{NǦH} (‫)نجه‬ VA >yanǧah naǧah naǧǧāh + īn = nināǧah munāǧahah k< « injurier, insulter ». Extension de l’élément bi-consonantique pan-sémitique {ng}, cf. {NǦL}. *{NǦW} (‫)نجو‬ I. GL >anǧū naǧā naǧāʔun< (registre haut), VA >yanǧū naǧā naǧāh nāǧī + īn = yatnaǧǧā atnaǧǧānaǧā< (maṣdar), AC >naǧā nāǧī< « échapper, être sauvé ». GL >ʔ.naǧǧī< (registre haut), VA >ninaǧǧī tanǧiyah k = nunǧī anǧayt inǧā munǧī munǧā kyanaǧǧī+k munǧā minnāǧī+h< (lire >naǧǧīhinaǧī+nā min kulli šarrīn< « il nous délivre de tout mal ». AL natnagí atnagéit atnegí, ḪA vʕu 4 >yantaǧà< (lire >yatnaǧǧàyastanǧā astanǧā istinǧā kistanǧīt< « se nettoyer après avoir été à la selle ». AL négi + ín « sauveur ». IQ >anǧā< « plus sûr ». MT >lā manǧā … ʕan+hu< « on ne peut pas l’éviter ». Extension de l’élément bi-consonantique {ng}.23 II. VA >nināǧī munāǧāh k = yatnāǧā atnāǧā tanāǧī mutanāǧī + īn< « s’entretenir en secret » ; AL nunéigi (lire nunégi) négeit négi « méditer, penser à Dieu ». AŠ 6/2/3 >naǧwà< « confidence ». < Sémitique du Sud {ngw}, cf. sudarabique épigraphique >ygwn< « annoncer ».

|| 23 La connexion sémantique est établie ici sur le concept de la « sortie », en principe, des excréments, cf. aussi le guèze tängǝʔa « monter (la fumée) ». Le mot arabe manǧà « lieu où on se réfugie » pourrait être l’origine de La Mancha, où les armées musulmanes se sentaient à l’abri des Chrétiens, cf. aussi le nom dans les chroniques de Guadalajara, madīnatu ʔlfaraǧ « la ville du répit ».

*{NḤS} | 1247

*{NḤB} (‫)نحب‬ VA >nantaḥab antaḥab intiḥāb muntaḥib< « sangloter ». >naḥīb< « sanglots ». IQ >inqiḍā naḥb+ī< « la fin de ma vie ». Voir {SʕY}. Peut-être une métathèse de {NBḤ}, q.v.24 *{NḤT} (‫)نحت‬ VA >nanḥat naḥat naḥt nāḥit naḥḥāt + īn manḥūt k< « creuser, tailler ». >yantaḥat antaḥat< « être creusé ou taillé ». Probablement une évolution sémantique du sémitique du Nord-Ouest {nḥt}, cf. hébreu nāḥēt, araméen rabbinique et syriaque nǝḥet « descendre ». *{NḤR} (‫)نحر‬ VA >nanḥur naḥart naḥr nāḥir manḥūr knaḥryanḥūr+ak manḥūr< « égorger », ZǦ et IA >anḥar< (impératif), AL nanhór nahárt náhra + nahrá/ít « poignarder ». VA >yantaḥar antaḥar< « se suicider ». IZ 11/3/3 >naḥri< « gorge ». VA >niḥrīr< « experimenté ». Probablement < égyptien ancien >mnḥwy< « sacrificateur rituel ».25 *{NḤZ} (‫)نحز‬ VA >naḥīzah< « nature, état naturel ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe, dont le sémanthème basique est « coup de pilon », semble être une extension de l’élément bi-consonantique {nḥ}, qu’on retrouve dans {nḥt} {nḥs}, {nḥṭ} etc. *{NḤS} (‫)نحس‬ I. VA >yanḥas naḥas naḥs nāḥis + īn = yatnaḥḥas atnaḥḥas = yantaḥas antaḥas intiḥāstanāḥas< « être malheureux ». VA >ninaḥḥas k = nanḥis anḥast inḥās munḥis< « rendre malheureux ». VA >na/uḥs + nuḥūsnaḥs + nuḥūsnaḥsinuḥūs< « mauvais sort ; malheur » ; ZǦ >al+naḥs al+naḥīs< « le pire malheur » ; AL çaâát náhaç « moment malheureux ». VA >manḥūs + manāḥismanḥūs< « malheureux, infortuné ». < Sémitique de l’Ouest {nḥš}, cf. hébreu nāḥaš, araméen rabbinique naḥḥēš et syriaque naḥḥeš « déviner ». II. GL >nuḥāsun< (registre haut), VA >nuḥās aḥmarnuḥās< « cuivre » ; VA >nuḥās aṣfar< « laiton » ; GL >ʔl+nuḥāsu ʔl+ʔaṣfaruʔl+< « laiton » ; >ʔ.nyatun min nuḥāsin< (registre semi-correct) « vaisseaux de cuivre ». VA >nuḥāsī< « de cuivre ». < Araméen, cf. rabbinique et syriaque nǝḥāšā, emprunté aussi par l’hébreu nǝḥōšet et l’égyptien ancien >ṯḫś.t< « cuivre de l’Asie ».26

|| 24 Cf., néanmoins, le sudarabique épigraphique >tnḥb< « mener la lutte contre quelqu’un ». 25 Selon Erman & Grapow II : 84, d’où aussi l’araméen rabbinique nǝḥar « poignarder ». 26 Selon Erman & Grapow V : 396. Ce mot non-sémitique d’un alliage de cuivre, peut-être le laiton, semblé emprunté aux langues de l’Anatolie, où l’élaboration des métaux connut un grand essor. En fait, le cuivre pur était appelé en égyptien ancien avec un nom natif, >by3yanḥaf naḥaf naḥāfah< « être mince ou maigre ». >ninaḥḥaf tanḥīf k< « rendre maigre ». >yatnaḥḥaf atnaḥḥaf tanaḥḥuf< « devenir maigre ». >naḥīf + niḥāfnuḥayyaf< « maigre, mince ». Probablement le résultat d’une contamination de {NḤL} avec {ḪFF} ou {ḌʕF}. *{NḤL} (‫)نحل‬ I. VA >yanḥal naḥal nuḥūlnaḥal nuḥūl nāḥilninaḥḥal tanḥīl k = nunḥil anḥalt inḥāl munḥil munḥal / manḥūl k< « rendre très maigre, exténuer ». LZ >anḥaltu walad+ī< « je donnai un cadeau à mon fils à l’occasion de ses noces ». VA >yatnaḥḥal atnaḥḥal< « devenir très maigre ou exténué ». VA >naḥīl + niḥāl = nāḥil + īn / nuḥḥālnaḥīlyantaḥal antaḥalt intiḥāl muntaḥil muntaḥal k< « adopter une religion ou une profession ». GL >niḥlatun< « secte (religieuse) ». AL níhla « cadeau de noce (fait par le père de la nouvelle mariée) ». < Sémitique de l’Ouest {nḥl}, cf. ougaritique >nḥlnḥl< « louer à bail ». III. GL >naḥlunnaḥ(a)l nom d’unité naḥlahnaḥalnaḥlimaliku ʔl+naḥl< « frelon » ; AL farḳ a náhal + firáḳ a. n. « essaim, volée de jeunes abeilles ». VA >naḥlī< « abeiller ». UT nº 2118 >naḥliyyah< « buglosse (Anchusa officinalis) ». Voir {ḤŠŠ} I, {ḪZM}, {ḪṢW}, {D/ḌBR}, {Ṣ/Sʕ/ḤṬR}, {ʕNQD} et {QTL}. Sans parentage sémitique, sauf araméen rabbinique nā/ǝḥīl « essaim », ou dans les langues voisines, ce mot semble avoir résulté de la contraction d’une phrase arabe comme *ḏibbānun ḥulwatun ou ḏibbānu ḥalāwatin « mouches douces ou de la douceur ». *{NḤN} (‫)نحن‬ Voir {ʔN} II. *{NḤNḤ} (‫)نحنح‬ VA >ninaḥnaḥ naḥnaḥt naḥnaḥah munaḥniḥ = yatnaḥnaḥ atnaḥnaḥ tanaḥnuḥ< « désenrouer la voix ». D’origine onomatopéique.27 *{NḤW} (‫)نحو‬ VA >yanḥū naḥā naḥw k< « se diriger, se rendre vers ». GL >ʔanaḥḥī naḥḥī (impératif)ninaḥḥī tanḥiyah katanaḥḥā tanaḥḥān≠yatnaḥḥā atnaḥḥā atnaḥḥayt tanaḥḥī (maʕ)< « se détourner, s’écarter (avec) ». GL >ʔl+naḥw/ʔu< (registre haut et registre semi-correct), VA et IQ >naḥwal+naḥwu< (registre haut), AL náhu « grammaire ». GL et VA >naḥwa< « vers ; environ » ; GL >wa+naḥwa haḏā< (registre haut) « etc. » ; IQ 191/5/2 >naḥw+ī< « vers moi ». IH

|| 27 Mais, cf. aussi le guèze naḥnǝḥa « agiter ; casser ».

*{NḪR} | 1249

218 >naḥawiyyun< (registre semi-correct), VA >naḥwī + īn / nuḥānāḥiyatun< (registre haut), VA et MT >nāḥiyah + nawāḥī< « côté ; direction ; district » ; GL >min nāḥiyatin< (registre haut) « d’un côté » ; >min kulli nāḥiyatin wa+ǧihatin< « de tous côtés » ; >dūna nāḥiyatin< (registre haut) « sans accès », VA et ZǦ >li+nāḥyah< « de côté » ; IQ >min nāḥyat+uh< « de son côté » ; ZǦ >naḥya min al+ḥayṭ< « une partie du mur » ; AL li náhya áu li óḳora « d’un côté ou d’un autre » ; VC 25.7 >min naḥyi raʔsi+hā … min naḥyi ḏanabi+hā< « de la part de sa tête … de la part de sa queue ». AC >al+nawāḥī< « les points cardinaux ». Voir {ʔYY} I, {ZRB} et {ŠML}. < Sémitique de l’Ouest {nḥw}, cf. ougaritique >yḥ< « aller » et hébreu nāḥā « guider ». *{NḪB} (‫)نخب‬ VA >nantaḫab antaḫab intiḫāb muntaḫib muntaḫab k< « choisir ». CD L 1.45 >astanḫab+uh< « il l’a choisi ». IH 138 >nuḫbatunnuḫbah + nuḫab< « choix, sélection ». GL >muntaḫ(i)bun< « choisi ».28 Probablement < égyptien ancien >nḫb< « assigner (une propriété) ».29 *{NḪḪ} (‫)نخخ‬ IH 355 >nūḫun< (registre semi-correct), VA >nuḫḫ + anḫāḫ / anwāḫnūḫ< « tapis oblong » ; >bisāṭ min nūḫ< « tapis de brocart ». Peut-être < néo-persan naḫ. *{NḪR(Ṭ)} (‫)نخر أو نخرط‬ VA >nanḫur naḫart nuḫār naḫḫār + īn / ah< « ronfler » ; AL nanḳór naḳárt náḳara + át naḳár + ín « ronfler ; rugir ; bramer ». VA >ninaḫḫar k< « faire ronfler ». IH 142 >manḫarun< (registre haut), GL 2 >manḫarān< (registre haut), VA >manḫar + manāḫirmanāḫirmanāḫir< « narines ; museaux » ; AL naqtáâ al manáḳir maqtóô arabem. + ín « couper le nez ». IQ 157/1/4 >arfaʕ munayḫar la+fawq< « regarder par-dessus l’épaule ». ZǦ >manḫarūṭnaḫir< « carié ». Variante de {ḪRR} q.v., avec agglutination du préfixe verbal {n+}.

|| 28 Voir Corriente 1977 : 106-107, à propos des confusions de voix dans les participes, mais il pourrait simplement s’agir d’une erreur graphique ou commise par ignorance de l’auteur. 29 Selon Erman & Grapow II : 307. 30 Avec le suffixe péjoratif roman andalou {+ÓT}, cf. castillan narizotas. 31 D’où aussi nāḫiru et l’ougaritique >anḫr< « espèce de dauphin ».

1250 | *{NḪS/Ṣ} *{NḪS/Ṣ} (‫)نخس أو نخص‬ GL >yanḫusu< (registre haut), VA >nanḫus naḫast naḫs nāḫis manḫūs knaḫsyantaḫas< « être aiguillonné ». IH 191 >naḫḫāṣun< (registre semi-correct), VA >naḫḫās + īnnaḫḫās + īn< « marchand de bestiaux ». GL >manḫas(at)un + manāḫis< (registre haut et registre semi-correct), VA >manḫas = anḫās32 = minḫās + manāḫismanḫasmanḫaṣ< « aiguillon ». Voir {ZNBǦ} et {ZYD}. < Sémitique de l’Ouest {nḫṣ}, cf. hébreu nāḥaṣ « urgir » et araméen rabbinique nǝḥaṣ « presser ; lier », probablement un autre cas d’agglutination du préfixe verbal {n+} à {ḪWḌ}, q.v. *{NḪʕ} (‫)نخع‬ IH 375 >naḫʕiyyun< (registre semi-correct) « attributif de la fraction appelée Alnaḫaʕ, de la tribu d’Azd. Voir {NḪY}. *{NḪL} (‫)نخل‬ I. VA >ninaḫḫal tanḫīl k bi< « tamiser ». >yatnaḫḫal atnaḫḫal< « être tamisé ». GL >nuḫālun< (registre haut), VA, IQ et ZǦ >nuḫāl nom d’unité +ahnuḫālahmanḫal + manāḫil< « tamis ». < Pan-sémitique {nḫl}, cf. syriaque nǝḥal et accadien naḫālu(m) « tamiser ».33 II. VA >naḫl nom d’unité +ah + naḫīlnaḫīlahal+marham al+naḫlīnaḫlī< « sorte d’onguent ».34 Voir {TMR} I, {ḪSS} I et {KMM}. < Pan-sémitique {nḫl}, cf. ougaritique >nḫlmnḫl< « palmeraie ».35 *{NḪW/Y} (‫)نخو أو نخي‬ VA >ninaḫḫī k< « rendre fier ou orgueilleux ». >yatnaḫḫā atnaḫḫā (ʕalà bi)< « se vanter de » ; IH 362 >tanaḫḫà< (registre semi-correct) « jeter la pituite ». VA et IQ

|| 32 Cette dissimilation haplologique du /m/ initial, caractéristique du sudarabique épigraphique et du sumérien, mais parfois présente également dans quelques mots de l’arabe du Nord, a été signalée dans Corriente 1996 : 16. 33 Probablement un cas d’agglutination du suffixe diminutif {+l} par la racine {NḪW}, q.v., avec la connotation de donner une qualité supérieure ; cf. le syriaque mǝtnaḥḥǝlān bǝ+ʔūlṣānā « raffinées par la tribulation ». 34 Ainsi appelé parce qu’on remue ses ingrédients avec une branche de palmier fraîche. 35 On peut imaginer que les palmiers poussaient mieux dans ces terrains humides. Une autre possibilité étymologique serait l’ougaritique >nḥltnaḫwah< « fierté ; arrogance ». VA >naḫwī + īn< « fier ; arrogant ». Variante phonétique du classique {nḫʕ}, d’origine onomatopéique, mais cf. aussi le guèze näḫaʔ « pituite, morve ».36 *{NDB} (‫)ندب‬ GL >andubu mandūbun = intidābunnandub nadabt nadb / indāb nādib + īn / nuddāb mandūb k limandūb< « inviter ; presser, exciter ; donner une commission » ; >yandub al+āṯār< « il fait l’élégie des traces du campement » ; >tandub ilà ʔl+ḥāqid< « elle appelle le rancuneux » ; AL núdbe lal mundáriba / lalmagáguara (lire lalmogáguara). VA >yantadab antadab intidāb< < « être appelé, invité ou chargé d’une commission ». IQ >nadab< « appel à la guerre sainte ». VA >nudbah< « élégie ». < Pan-sémitique {ndb}, cf. hébreu nādab, araméen rabbinique nǝdab « inciter », sudarabique épigraphique >ndb< « travailler à » et accadien nadābu(m) « appeler ». *{NDḤ} (‫)ندح‬ VA >mandūḥāh< « excuse » ; IH 344 >fī mundūḥah min< « excusé de ». > Pansémitique {ndḥ}, cf. hébreu nādaḥ « bannir », araméen rabbinique nǝdaḥ « faire glisser », guèze nädḥa « pousser ; abattre » et accadien nadû(m) « jeter ». *{NDD} (‫)ندد‬ I. VA >nidd + andād< « pareil, égal ».37 IQ >tandīd< « réprobation ». Variante phonétique du pan-sémitique {ndʔ/y/w} cf. ougaritique >ndyndy< « repousser », guèze nädʔa « pousser, rejeter » et accadien nadû(m) « jeter ». II. AŠ 96/6/2 >nad< « ambre gris ». Probablement < égyptien ancien >nḏ< « drogue pulvérisée », cf. aussi copte noeit « farine ». *{NDR} (‫)ندر‬ I. VA >yandar nadar nādir nu/adrahnudrah / nadārah nādir< « être rare ». 150/3/3 >naddarat< « elle raconta des anecdotes ». + >nawādirf+al+nādir mā = nudrah mā< « rarement ». < Pan-sémitique {ndr}, cf. accadien nadru(m) « farouche ». II. GL >andarun< (registre haut), VA et MT >andar + anādirandarnandus nadast nads / nudūs nādis mandūs = ninaddas k< « détourner ». >yatnaddas atnaddas< « se détourner ». Résultat de la agglutination du préfixe verbal {n+} à {DSS} I, q.v. *{NDF} (‫)ندف‬ GL >ʔ.nd.fnandaf nadaft nadf nādif mandūf k< « arçonner, carder ». >yantadaf antadaf intidāf< « être arçonné ou cardé ». Evolution sémantique du sémitique de l’Ouest {ndp}, cf. ougaritique >ndpndf< « se précipiter » et guèze nädäfä « jeter ; carder », cf. {NFḎ/D}. *{NDM} (‫)ندم‬ GL >yandimu nidāmatun nādimūnanandam nadamt nadam / nadāmah nādim + īn ʕalàsa+yandam nadam nadamyandam nadamnadam nadīmahyā nadāmah< « quel regret ! ». VA >ninaddam tandīm k< « faire repentir ». >ninādam nādamt munādamah k = natnādam atnādamt tanādum maʕ< « être commensal ou compagnon dans les parties de buveurs ». >nadīm + na/udāmā = nadmānnadīm< « compagnon de boisson ». Voir {MNDM}. Il s’agit d’une extension, avec deux évolutions sémantiques différentes, de {NDW}, q.v., d’un côté vers le rejet avec cris et, de l’autre, vers l’invitation à partager les plaisirs de la table. *{NDW} (‫)ندو‬ VA >yandā nadā = yatnaddā atnaddā tanaddīninaddī tandiyah k< « humecter ; ramollir (à la rosée) ; insulter ». GL >ʔ≠yunādī nidāʔun< (registre haut) « appeler ; faire crier ou proclamer » ; IQ >nadāt fī ʕiyār+ī< « elle m’adressa des cris injurieux ». IH 290 et ZǦ >nidān. + andiyah< « rosée » ; IQ 169/1/2 >nadà< « rosée ; générosité » ; ZǦ >l+al+nidā< « à la rosée ». VA >nadā/à + andiyah< « faveur, générosité ». >nadwah + ātnidā< « appel » ; AL nidéi « mon appel » ; MT >bayʕ … fī ʔl+nidā< « vente aux enchères ». GL >nadiyun< féminin IH 212 >nadiyyatunnadī féminin nadiyyah = munaddī féminin munaddiyah< « humecté, mouillé ». >nādī = nadiyy + andiyahnādiyah< « cercle de personnes, assemblée ». IQ >andà< « plus généreux ou humecté ». >munāda< « vente aux enchères » ; AL munéde « vocatif ». GL >munādī< « crieur héraut ». < Pan-sémitique {ndw/y}, cf. ougaritique >ndyyndyn< « repousser », mais aussi >ndyn< « proclamer », guèze näday « pauvre » et accadien nadû(m) « jeter ». *{NḎR} (‫)نذر‬ GL >naḏara manḏūrun< (registre haut), VA >nanḏar naḏart nāḏir + īn li+l+lahanḏiru ya/unḏiru inḏārun< (registre semi-correct et registre haut), VA >nanḏar naḏart / anḏart naḏr / inḏār munḏir + īn munḏar k (min)nanḏar tanḏar+nī anḏar< « avertir ». VA >n≠yantaḏar antaḏar(t)< « être averti ». GL >nuḏrun< (registre semi-correct), VA >naḏr + nuḏūrnuḏūrnaḏīrun< (registre haut) « héraut » ; AL nadíren « comme un héraut ». VA >munḏir + īn< « crieur ». ET Almundar « nom propre masculin ».39 Voir {KṮR}. < Pan-sémitique {nḏr}, cf. hébreu nāzar, rabbinique et syriaque nǝdar « faire un vœu », sudarabique épigraphique >ynḏrn< « expier », guèze nazärä « être consacré à Dieu » et accadien nazāru(m) « maudire ». 40 *{NRBN} (‫)نربن‬ AL Narbóna « Narbonne (géographie) ». narboní + ín « narbonnais ». Emprunt tardif au castillan < latin Narbo, -ōnis. *{NRǦ} (‫)ندم‬ I. DS et UT nºs. 3095 et 3131 >nāraǧ< « jus d’Isatis tinctoria ».41 < Pehlevi nīlag < sanscrit nīla. II. DS, AC et TH 113.8 >nawārīǧ< « tours d’escamoteur ». < Néo-persan nayrang < pehlevi nērang « magie ». *{NRǦS} (‫)نرجس‬ IH >narǧasun< (registre semi-correct), LZ et IQ >narǧas< « narcisse » ; UT nº 988 >nirǧis bawwāqī< « narcis sauvage (Narcissus pseudonarcissus) » ; >n. muqawdas< « lis jaune (Hemerocallis flava) » ; >n. (abyaḍ)< « narcis tazette (Narcissus tazetta) » ; >n. aṣfar< « jonquille (N. jonquilla) ».42 FḪ et HC 161 >narǧasiyyah< « étuvée de viande ou poulet garnie avec des carottes coupées comme des narcisses ». < Pehlevi nargis < grec νάρκισσος.

|| 38 L’égyptien ancien >ndἰ< des textes plus anciens, mentionné par Gordon 1965 : 442, serait donc un emprunt très hatif au sémitique. Quant à l’hébreu nedeh « cadeau », malgré BDB 622, il ne serait qu’un témoin de la scission sémantique de cette racine pan-sémitique ; cf. {NDM}. 39 Témoin évident des confusions de voix dans les participes de formes dérivés du verbe, selon Corriente 1977 : 106-107. 40 Quant à l’ougaritique et au phénicien >ndr< ainsi que l’hébreu nādar, on dirait qu’il s’agit d’un emprunt très hâtif à l’araméen. 41 Aussi >nylǧ< plus proche du pehlevi. Voir aussi {NYL} II. 42 Voir d’autres variétés et identifications dans BCT 2010 : 609-610.

1254 | *{NRD(ŠR)} *{NRD(ŠR)} (‫)نردشر‬ VA >nard(ašīr)nārid(īn)< et UT nº >nārdīn (hindī)< « nard indien (Nardostachys jatamansi) » ; nº 3817 >n. barrī< « valériane des jardins (Valeriana phu) » ; nº 3071 >n. ǧabalī< « valériane tubéreuse (Valeriana tuberosa) » ; nº 3070 >n. iqlīṭī< « nard celtique (Valeriana celtica) » ; nº 3069 >n. ṣīnī< « nard sauvage (Asarum europeum) ».44 < Sanscrit nalada, à travers l’araméen, cf. syriaque >nrdyn< et rabbinique nardīnōn, empruntés à son tour au grec νάρδινον, qui semble avoir reçu ce mot d’une langue sémitique ; cf. hébreu nērd et sudarabique épigraphique >rndal+nurūsnurūz< « fête du Nouvel an ».45 < Néo-persan nowruz < pehlevi nōgrōz « nouveau jour ». *{NRQ} (‫)نرق‬ DS >narūkahnārkaywa< « coquelicot, pavor des moissons (Papaver rhoas ou somniferum) ». < Néo-persan anαr (e) girα, littéralement « grenade de la toux », dont la corruption en arabe nārkīwā est aussi acceptée dans les dictionnaires du néo-persan.

|| 43 Ce nom était bien connu des Arabes, qui lui attribuaient une étymologie pehlevi, ard « farine » et šīr « lait », rapportée par IH 361, avec inversion des données correctes. 44 Voir d’autres variétés et identifications dans BCT 2010 : 608. 45 Appelée aussi yannáyr, q.v. sous {YNYR} et fêtée également par les Chrétiens et les Musulmans, au grand déplaisir des milieux religieux, comme dans les cas des autres fêtes des saisons, alors que l’Eglise tâcha d’effacer leur signification « païenne » en plaçant dans ces jours des éphémerides chrétiennes, comme la naissance et la mort de Jésus, celle de St. Jean, etc. Selon CP 27.2, elle coïncidait en Al-Andalous avec la circoncision de Jésus, alors qu’en Egypte le na/ērūz est le premier jour de l’année copte, le 29 août (julien) = 11 ou 13 septembre (grégorien). 46 Aussi dans Blau 2006 : 688. Cette déformation était probablement euphémistique, car ces animaux étaient impurs et détestés comme le reste des reptiles et amphibies, cf. {ČRḎ/ḌN}, {ŠMBRŠ},{ṬYLN} et {WZĠ}. Cette répugnance a été hérité jusqu’à aujourd’hui par les gens de la Péninsule Ibérique : voir Corriente 2008a, s.v. osga et son synonyme euphémistique castillan salamanquesa = salamanquía < arabe andalou sálma naqíyya « salutaire et nette ».

*{NZĠ} | 1255

*{NRMŠK} (‫)نرمشك‬ DS et UT nº 3080 >nārmušk< « grenadier sauvage ». < Néo-persan anαr (e) mošk, littéralement « grenade de musc ». *{N/ʔ/LRNǦ} (‫)نرنج أو لرنج أو أرنج‬ IH 224 >(l)āranǧun< (registre semi-correct), UT nº 545 >nāranǧnaranǧ nom d’unité +ahlaranǧyanzaḥ nazaḥ nazḥ nāziḥ + īn / nawāziḥ< « s’éloigner ; émigrer ». Variante phonétique de {NZʕ}, q.v. *{NZR} (‫)نزر‬ VA >nazr< « peu de chose ». Racine empruntée à l’araméen, cf. rabbinique et syriaque nǝzar « s’abstenir », continuation de l’hébreu nāzar « fair un vœu », en correspondance phonétique avec {nḏr}, q.v. *{NZʕ} (‫)نزع‬ GL >anziʕu anziʕ (impératif) manzūʕun féminin manzūʕatun< (registre semicorrect), VA >nanziʕ nazaʕt / anzaʕt nazʕ / inzāʕ nāziʕ manzūʕ ktanzaʕtanzaʕ anzaʕ< « ôter, enlever ; arracher » ; >yunzaʕ min umm+uh< « il est sevré ». VA >ninazzaʕ k = nimanzaʕ k< « apprendre ou imposer des manières ou des méthodes ». GL >ʔ.nāz.ʕu munāzaʕatun munāziʕun = atnāzaʕunināzaʕ munāzaʕah k = natnāzaʕ atnāzaʕt tanāzuʕ maʕ< « disputer, contester » ; IQ >yanāzaʕ+ak fī nadā+k< « il cherche à surpasser ta générosité » ; >lam tunāzaʕ fī+h< « tu n’avais pas de rival dans cela ». VA >yantazaʕ antazaʕ ḏā min ḏā< « être ôté ou enlevé ». >yatmanzaʕ atmanzaʕ tamanzuʕ bi< « adopter des manières ou méthodes ». >nazʕah + nizāʕ = manzaʕ + manāziʕ< « manière ; méthode ; tendance ». >nizāʕ< « dispute, contestation ». GL >nāziʕun< « exilé ». < Sémitique de l’Ouest {nzḥ/ʕ}, cf. araméen rabbinique nāzaḥ « bouger, se déplacer », sudarabique épigraphique >nzʕ< « dispute » et « retirer son allégeance à quelqu’un », guèze näzḥ/ḫ/ʔ/ʕa « arracher ». *{NZĠ} (‫)نزغ‬ VA >nanzaġ nazaġ nuzūġ fī qalb+uh< « suggérer ; inciter ». >nazġah + nazaġāt< « (mauvaise) suggestion ». Variante phonétique du pan-sémitique {nḍḫ/ḥ},

|| 47 Il ne s’agissait pas encore des oranges communes (Citrus sinensis) ; voir BCT 2007 : 59, n. 3.

1256 | *{NZF}

cf. sudarabique épigraphique >nḍḫ< « souiller, asperger d’une substance impure », guèze näzḫa, arabe naḍaḫa et accadien nezû « asperger ».48 *{NZF} (‫)نزف‬ VA >nanzaf nazaf nazf nāzif manzūf k< « saigner ». >yanzaf nazaf< « être ivre ». AL nezíf dem « hémorragie ». VA >manzūf al+dam< « exsangue ». < Sémitique du Sud {nzf}, cf. guèze näzäfä « vider » ; en fait, une extension d’un élément biconsonantique {nz}, qu’on retrouve partout en sémitique, cf. arabe nazza « avoir des sources d’eau », hébreu nāzal, guèze näzälä « couler », accadien nazālu(m) « vider », araméen rabbinique nǝzēz « être instable », guèze näzzä « sortir du nez » etc. *{NZQ} (‫)نزق‬ IH 175 >al+nazqunazqun< (registre semi-correct), AL nezq + nuçúq « navette de tisserand ». GL >nazīqun< « inconstant ». Métonymie du pehlevi nēzag « lance », d’où aussi l’arabe nayzak « lance courte, pique ; étoile filante ; comète ». *{NZK} (‫)نزك‬ DS >nā/azkī< « espèce de mors ». < Néo-persan nαzok < pehlevi nāzuk « mou ». *{NZL} (‫)نزل‬ GL >anzilu nazala< (registre haut) « entrer » ; VA >nanzal nazalt nazlah / nuzūl nāzil (ʕan< ≠ ʕinda ≠ fī)< « descendre ≠ faire halte ≠ se loger » ; >nanzal nazalt nuzūl nāzil + īn< « se rendre (à l’assiégeant) » ; >yanzal nazal< « évacuer (de l’urine etc.) » ; IQ >yanzal nazalnā< « descendre » ; AL na/enzél nazélt anzél nuzúl nézil + ín « descendre ; débarquer ; assiéger » ; AC >yanzal nazal(at) anzal< « descendre ; arriver, avoir lieu », IA >nazal< « cela eu lieu » ; IQ >yanzal+luh qabḍ+uh< « l’heure de sa mort est arrivée » ; >nazal l+ak f+al+ǧasad< « il entra dans ton corps » ; >nazal yadd+ī f+al+waraq< « je mis ma main sur le papier » ; >fī māl+ak nanzal< « je loge chez toi » ; AL nanzél aâlá rocab « s’agenouiller ». VA >ninazzal tanzīl = nunzil anzalt inzāl munzil munzal / manzūl k min< « faire descendre » ; >ninazzal k (manzilat fulān)< « remplacer, substituer » ; AL ninezzél nezzélt tanzíl munézil munézel + ín « faire descendre ; dépendre, détacher, décrocher ; décharger ; débarquer ; déménager ; loger, installer » ; ninezél al mahále nezélt « camper » ; ninezzél fa dehéb nezélt nezél « enchâsser dans de l’or ». GL >anzilu< (registre semi-correct) « placer, mettre » ; IQ >anzal raḥmat+uh< « il montra sa miséricorde » ; >anzaltu fī+h siḥran quzmānī< « je mis là la magie d’Ibn Quzmān » ; MT >yunzil ism+uh< « il soussigne ». VA >nināzal munāzalah k< « assiéger ». >yatnazzal atnazzal tanazul (min manzilat fulān)< « descendre ; remplacer quelqu’un ». AL neztenzél eztenzélt

|| 48 Les correspondances phonétiques irrégulières, ainsi que le témoin de l’hébreu nāzāh, l’araméen rabbinique nǝdē « asperger » et le syriaque nǝdā « jaillir » décèlent des contaminations avec quelques racines phonétique et sémantiquement proches.

*{NZW} | 1257

« s’humilier ». IQ >yatmanzal mutmanzal< « se donner des airs ». AL nezél (lire nézel) al guatár + nuzúl al autár « action de détendre une arbalète ». GL >nazlatun< (registre haut), VA >nazlah + ātnazlātnazlah< « rhume de cerveau ». IQ >nuzūlnuzūl< « soldats campés ». VA >nazīl + ah / āt< « hôte ; logeur ». >nāzil + īn / nuzzāl< « vil, méprisable ». VA et IQ >nāzilah + nawāzil< « cause, procès légal » ; BD 24r >nāzilatan< « malheur ». IQ >inzāl< « obligation de loger les soldats ». GL >manzilun< (registre haut), VA et MT >manzil + manāzilmanzal< « logis, logement ». GL >manzilatun< (registre haut), VA et MT >manzilahmanzūl + īnmanzūl< « enrhumé » ; MT >manzūlnzl< « descendre », une extension de l’élément bi-consonantique {nz}, cf. {NZF}.49 *{NZH} (‫)نزه‬ VA >ninazzah tanzīh k< « promener ; considérer honorable » ; IQ >nazzahtu ʕayn+ī fī+h< « j’eu le plaisir de le voir ». VA >natnazzah atnazzahtnazāhah + ātnazāhahnazīha(t) = nazīhāyaʕmal nazīhah< « donner une fête ». VA et IQ >nazīh< « agréable, plaisant » ; XA āʕa 1 >qalban nazīh l+al+ʕayn< « un cœur résistant aux tentations ». MT >nuzhahnuzhatīnuzayhah< « un petit amusement ». IQ 179/2/1 >manzah + manāzihmanzah< « lieu agréable ». < Sémitique du Sud {nzh}, cf. guèze näzäha « s’éloigner », extension de l’élément bi-consonantique {nz}, cf. {NZF} et {NZL}. *{NZW} (‫)نزو‬ VC 56.15 >ḥattà yantazī bi+l+nafḫi< « jusqu’à se gonfler en soufflant ». Extension de l’élément bi-consonantique {nz} (cf. {NZF} et {NZH}), qu’on retrouve partout en sémitique, cf. hébreu nāzāh et accadien nezû « asperger ».51

|| 49 Néanmoins, les connotations de « position » ou de « situation » de cette racine arabe sont le résultat d’une contamination sémantique par manzaltu, prononciation babyonienne de l’accadien mazzaztum « position d’une étoile », nom de lieu du verbe izuzzum, reflété aussi par l’hébreu mazzāl « sort » et mǝzūzāh « poteau d’une porte », de la racine pan-sémitique {ḥḏw}. 50 Il y a d’autres cas de ces noms propres féminins avec le suffixe possessif de la première personne du singulier, comme >šams+ī< « mon soleil » chez MT, reflété par le nom fictice d’une des filles du Cid, Doña Sol ; voir Corriente 2013d : 119-120. 51 Néanmoins, la correspondance phonétique avec le syriaque nǝdā « jaillir » et l’arabe naḏḏa « uriner » suggère une contamination avec {nḏḏ}.

1258 | *{NSʔ} *{NSʔ} (‫)نسء‬ VA >nibīʕ bi+naqd aw b+al+kālī aw nasīʔah< « vendre au comptant ou à terme ». < Sémitique du Sud {nsʔ}, cf. sudarabique épigraphique >ns1ʔ< « postposer », peut-être une variante phonétique de {nsy}, q.v. *{NSB} (‫)نسب‬ VA >nansab nasabt nisbah nāsib + īn nassāb mansūb k linusib< « attribuer ». AC >yinassab< « contracter des liens de parenté (par mariage) ». VA >y≠nināsab munāsabah k ≠ ḏā li+ḏā< « comparer ≠ ressembler » ; >n. munāsabah k = natnāsab maʕ = nantasab li / ilà< « être parent de ». >yatnāsab atnāsab tanāsub mutanāsib (ḏā li+ḏā)< « ressembler ; être comparable ». >nantasab intisāb li< « être attribué » ; GL >yantasibu< « appartenir ». AC alinticebi « parentage ». GL >nusbatun< (registre haut), IQ >nasabnisbah + nisab< « parentage ; proportion ; relation, rapport ; comparaison » ; >b+al+nisbah< « par rapport à ». >nasīb + nusabā< « parent ». >munāsabah + āt< « comparaison ; affinité ; proportion ; rélation ». Emprunté à l’araméen, cf. rabbinique nǝsab « prendre (une femme) » et syriaque « prendre » ; cf. l’hébreu nāśā, qui aurait agglutiné la préposition bi+ ; cf. {NŠʔ}. *{NSBR} Voir {TYN}. *{NSǦ} (‫)نسج‬ GL >nasǧun mansūǧun< (registre haut), VA >nansaǧ nasaǧt nasǧ nāsiǧ nassāǧ mansūǧ knasaǧmansūǧyantasaǧ antasaǧ< « être tissu ». >nasǧ alʕankabūt< « toile d’araignée ». AL nécigen (registre haut) « en tissant ». nacíx + gín « tisserand ». IH 183 >al+mansaǧu< (registre semi-correct), VA >mansaǧ + manāsiǧmansiǧ< « épiploon ». Voir {MNSǦ} et {NWL} II. < Sémitique du Sud {nsg}, cf. sudarabique épigraphique >ns3g< « capturer au filet » et guèze näśägä « enfermer ».52 *{NSḪ} (‫)نسخ‬ VA >y≠nansaḫ nasaḫt nasḫ nāsiḫ + īn / nussāḫ nassāḫ + īn mansūḫunlam nansaḫ zamān< « ma fortune ne s’est pas améliorée ». VA >yantasaḫ antasaḫ intisāḫ bi< « être copié ; être abrogé » ; MT >antasaḫat< « être copié ». IQ 184/1/2 >nasḫ< « transcription, copie » ; DM 2V >nasḫalaǧilī
nusḫah 2 nusḫatān (registre haut) + nusāḫnusḫah + nusaḫ< « recette médicale ». Cette racine arabe est empruntée à l’araméen, cf. hébreu nāsaḥ « déchirer », rabbinique nǝsaḥ « supprimer », phonétiquement contaminée par hébreu nāsak et le syriaque nǝsak « verser ; fondre ; fair couler » ; cf. aussi accadien nasāḫu(m) « (re)tirer, vider ».54 *{NSR} (‫)نسر‬ I. GL >nasrun< (registre haut), VA >nas(a)r + nusūrnisrnasrānasrahal+nasr< « l’aigle (astronomie) ». AL nécere + nuçúr « mollet du bras ». Voir {ǦNḤ}, {ḤǦR}, {Ḏ̣FR} et {KFF}. < Pansémitique {nšr}, cf. ougaritique >nšryatnassar atnassar tanassur munassar al+ǧurḥ< « devenir fistuleuse (une blessure) ». AL naçór « fistule ». < Syriaque nāṣūrā, traduction servile du grec σῦριγξ « flûte de Pan ». *{NSRN} (‫)نسرن‬ IH 251 >nasrīnnisrīnn.srīyansaf nasaf nasf< « vanner (le grain) ». < Sémitique de l’Ouest {nšp}, cf. hébreu nāšaf, araméen rabbinique et syriaque nǝšaf « souffler », et sudarabique épigraphique >ns3f< « dissiper comme de la poussière », variante métathètique de {NFS}, q.v.55 *{NSQ} (‫)نسق‬ VA >ninassaq k< « (ar)ranger, disposer en ordre ». >yatnassaq atnassaq< « être (ar)rangé ». >nasaq< « ordre, arrangement » ; MT >ʕalà nasaq wāḥid< « d’une même façon ». < Pan-sémitique {nšq}, cf. ougaritique >nšqnpš< « respirer ; aspirer », qui aurait pu avoir eu une influence sur les parlers sémitiques, à cause du commerce des parfums. 56 Evolution sémantique d’une connotation « mettre très près » ; cf. aussi l’hébreu nešeq « armes, équipement ».

1260 | *{NSK} *{NSK} (‫)نسك‬ VA >nansuk nasakt = yatnassak< « se faire ascétique ». GL >nuskun< (registre haut), VA >nus(u)knusk< « ascétisme ». GL >nāsikun< (registre haut), VA >nāsik + īn / nussāknussāk< « ascète » ; AL náciq + uín « moine ». VA >mansak + manāsik< « ermitage ; oratoire ». < Pan-sémitique {nsk}, cf. hébreu nāsak, araméen rabbinique et syriaque nǝsak « offrir des libations », accadien nasāku(m) « jeter ».57 *{NSL} (‫)نسل‬ GL >y≠ʔansilu yunsalūna< (registre semi-correct), VA >ninassal tansīl kninassal al+ṯawb / al+ḫuyūṭ min< « effiler, effiloquer ». >yatnassal atnassal tanassul< « être engendré ; être effilé ». MT >yatnāsal tanāsul min< « descendre, être le descendant de ». AL nentecél « être engendré ». GL >naslunnas(a)l + ansālnas(a)lnasāl + ansālansīlnasl+uh< « sa mue ». IQ >nusālah< « flocon, mèche (qui tombe) ». AL tencíl + tenícil « lisière (d’une toile) ». Voir {FRǦ}. C’est un autre cas d’agglutination du préfixe verbale {+n} par {SLL} I, q.v., témoignée aussi par l’hébreu nāšal « tomber, se détacher ». *{NSM} (‫)نسم‬ VA >tansam nasamat al+rīḥ< « souffler doucement ». >natnassam k< « respirer ». >nasamah + nasam< « personne, être vivant ». GL >nasīmun< (registre haut), VA et IQ >nasīmnawāsimnusayyam< « léger souffle du vent ». < Pan-sémitique {nšm/b/p}, cf. hébreu nāšam « haleter, panteler » ; araméen rabbinique et syriaque nǝšam « respirer », cf. aussi hébreu nāšab, araméen rabbinique et syriaque nǝšab, et accadien našāpu(m) « souffler », avec alternance de la consonne labiale. *{NSNS} (‫)نسنس‬ VA >ninasnas nasnasah k< « importuner avec sa curiosité ». >n≠yatnasnas atnasnast tanasnus (fī)< « être importun ou (trop) diligent ». >nisnā/īs + nasānis< « être fabuleux, demi-homme demi-singe ». Contraction (naḥt) de l’arabe niṣfu nās « demi- personne ». *{NSW} (‫)نسو‬ IH 125 >naswahnisā = niswahnisānisāʔnusayyāt< « femmes » ; GL >ḫirqatuʔl+nisā< « serviette hygiénique » ;58 VA >nisāʔ al+ǧannah< « les houris ». IH 277 >nisāwiyyunns3k< « rations alimentaires » et le guèze näsäkä « mordre », à travers des offrandes rituelles de nourriture et de boissons, quoique l’hébreu nāšak, l’ougaritique >nṯk< et l’accadien našāku(m) « mordre » suggèrent au moins une contamination avec le pan-sémitique {nṯk}. 58 Erreur d’un copiste ignorant la vraie signification du latin sciasis « veine sciatique », en arabe ʕirq al+nasā.

*{NŠB} | 1261

>nisāwīaṯtʔ(n)ṯtmunsiyyun< (registre semi-correct), GL >ansaʔu nisyānunnansà nasayt nisyān nāsī + īn munsī kyansà nansā+k yunsà nasīt nasīt+ak nusī ansā+h (impératif)y≠tansā nasāy≠tansītansā+h yansū+k lā tansa+hum nasī nasayt nusyānayyā+k tansà< « gare à toi d’oublier » ; >lā nasayt< « je n’oublierai jamais ». VA >ninassī k = nunsī ansayt insā kyunsīyinassī tinassī+kyatnassā atnassā< « être oublié ». AC >antasaynā< « on nous oublia ». VA >nāsī = munsī + īnmunsīmunsiyyah< « mille-pertuis (Hypericum sp.) ». GL >mutanāsiyun< (registre semi-correct) « faisant semblant d’avoir oublié ». Voir {ʕRQ(N)S} et {ʕŠB}. < Pan-sémitique {nšy}, cf. hébreu nāšāh, araméen rabbinique et syriaque nǝšā, sudarabique épigraphique >ns1yyanšā našā< « « grandir ; être élevé » ; >yanšaʔ našaʔ našʔah / nušūʔ nāšī + īn = nanšī anšayt inšā munšī munšā ktanšī< « construire » ; IQ >min raqāʕah munšī< « produit de l’impudence ». SH >nawāšī< « ruses nouvelles inventées par les marchands malhonnêtes ». IH 363 >naššāʔun< « armateur ». HC 175 >munšī< « poisson pané et frit » ; 40 >munšiyah< « poulet frit dépiecé ». < Pan-sémitique {nśʔ}, cf. ougaritique >nšʔ< « hisser », hébreu nāśā, araméen rabbinique nǝśā, guèze näśʔa, accadien našû(m) « lever, hisser ; prendre », syriaque māsātā « balance » et sudarabique épigraphique >ns2ʔ< « élever, édifier », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{NŠB} (‫)نشب‬ GL >manšūbun< (registre semi-correct), AC >yanšab+ah ≠ ak< « prendre avec des pièges » ; IQ >našab nušbah / našab manšūbyanšab našabnušbah< « être pris avec des pièges » ; IQ >našabtum fī hawà< « vous êtes tombés dans le piège de l’amour » ; >anšab+nī b+al+hawà< « il m’a pris dans les lacs de l’amour ». AC >tantašaban-

|| 59 L’utilisation de quelques participes passifs de forme I avec une signification active est un calque syntaxique du roman andalou, cf. castillan comido « celui qui a mangé », leído « celui qui a beaucoup lu » etc. 60 Avec un /m/ initial irrégulier, probablement contaminé d’une forme participiale avec le préfixe {m+}, comme mašû(m) « oublié » < *manšû(m).

1262 | *{NŠD}

tašab iṣbāʕ+ī< « j’ai coincé mon doigt » ; ZǦ >yantašab b+al+laḥmi< « il coince sa chair ». VA >našab< « biens meubles » ; GL >min našabi ʔl+dunyā< « des biens terrestres ». >nušābatun< (registre semi-correct), VA >nuššāb + ātnaššābnanšud našadt našd = nāšadtu+k al+lah munāšadah il+lā faʕalt< « conjurer au nom de Dieu de faire quelque chose». VA >yunšid anšad munšid manšūd kyanšad nanšad+uh yunšad anšad(at) anšadtu inšād li / ʕalàʕalà kās yunšad< « on récite sur un verre de vin ». GL >našīdun + našāyidun< (registre semi-correct), VA >našīdmunšid + īn< « chanteur ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait avoir résulté de la contraction d’une phrase arabe *našaʔa yadan « lever une main », geste accompagnant les serments et prières.61 II. IH 26 >anšadtu ʔl+māla fī ʔl+ʔaswāq< (registre semi-correct) « faire crier les effets perdus dans les souks ». Corruption du classique ašadtu, de {ŠYD}, q.v. *{NŠDR} Voir {NŠṬR}. *{NŠR} (‫)نشر‬ I. GL >anšuru manšūrun< (registre haut) « divulguer, publier ; scier » ; ZǦ >yanšur+uhnanšur našart našr nāšir + īn manšūr k< « déplier ; divulguer » ; >n. našart našr nāšir naššār manšūr k = ninaššar tanšīr k< « scier, couper en deux avec une scie » ; >yanšur našar k< « ressusciter » ; IQ >yanšur našar< « déplier » ; >yanšurūnašara kalāma+hu< (registre haut) « divulguer ses paroles » ; IQ >našar ʕalām+uh< « il déplia son drapeau » ; >našart al+nadà< « tu as rappelé la générosité à la vie ». VA >ninaššar k = naʕmal nušrah< « faire un enchantement ». >yatnaššar atnaššar< « être scié ; être traité avec des enchantements ». GL >antaširu< (registre haut) « se répandre », VA >yantašar antašar intišār muntašir< « se répandre ; être scié ». VA >našr< « odeur douce » ; >yawm al+našr / al+nušūr< « jour de la résurrection » ; IQ >našr al+madīḥah< « divulgation des éloges ». >našīr< « tas de grain ». VA >nušrah + nušarnušrahnšrh< « enchantement ». GL >nušāratun< (registre haut), VA et IQ >nušārahnaššār< « scieur ». DS et VH >intišār< « érection

|| 61 Cf. l’accadien našû qātā « lever la main (pendant la prière) » et nīš qāti « prière », ou la phrase rituelle de la conversion à l’Islam, arabe umdud yad+ak « étends ta main ».

*{NŠF} | 1263

du pénis ; dilatation de la membrane palpébrale », SH et VC 26.2 et 37.6 « suros, tumeur dur sur la jambe du cheval ». AL naxára + naxáxir « salière ». VA et AC >minšārminšār< « lieu où l’on fait sécher les fruits » ; >m. al+liǧām< « extrémité de la lame, à laquelle est fixée l’anneau gourmette ». VC 31.2 >manāšir< « nodules dans les sourcils à cause de la blépharite ». Voir {ṬWY} et {QLʕ}. Malgré la polysémie de cette racine arabe, il semble s’agir d’une seule origine pan-sémitique {w/nśr}, cf. hébreu maśśōr, araméen rabbinique mǝsārā, accadien šaššāru(m) « scie », syriaque nǝsar et guèze wäśärä « scier ».62 II. AC >nišār< « Níjar (géographie) ». *{NŠSTǦ} (‫)نشستج‬ TD 178 >n.šāstaǧ< « amidon ». < Néo-persan nešαstaǧ < pehlevi nišāstag « assis ». *{NŠZ} (‫)نشز‬ VA >našz< « se dresser, être situé plus haut ». >munāšazah< « rancune (surtout entre une femme et son mari) ». Extension de {NŠʔ}, q.v. *{NŠṬ} (‫)نشط‬ VA >nanšaṭ našaṭt našāṭ našīṭ + īn / nišāṭ = yatnaššaṭ atnaššaṭnanšaṭ< « être très gai ou dispos ». VA >ninaššaṭ tanšīṭ k bi< « rendre vif ou gai » ; IQ >naššaṭ l+al+madīḥ< « encourager les louanges ». >našāṭ al+nufūs< « gaieté ». AL náxit + nuxát « gai, dispos, vif ». VA >unšūṭah< « nœud coulant (que l’on peut dénouer facilement) ». Peut-être < sémitique du Sud {śṭṭ}, cf. guèze anśoṭäṭä « trembler », avec une évolution sémantique. *{NŠṬ/D/Ḏ̣R} (‫)نشطر أو نشدر أو نشظر‬ IH 198 >nušāṭirun< (registre semi-correct), ZǦ >našāḏ̣irnušādiryanšaʕ našaʕ našʕ nāšiʕ naššāʕ< « couler, s’écouler ; suer ». Probablement un cas d’agglutination du préfixe verbale {n+} par {ŠYʕ}, q.v. *{NŠF} (‫)نشف‬ VA >ninaššaf k< « (des)sécher ; intimider, glacer » ; AL na/enxéf anxéft « (des)sécher ». VA >yatnaššaf atnaššaf< « se sécher ». >naššāfah + āt< « éponge ». >manšaf + manāšifmanšaf< « serviette, essuie-main » ; AL ménxef + maníxif « espèce de coiffure ou voile des femmes ». Evolution sémantique de {NSM}, q.v.

|| 62 On dirait que la dispersion des sciures est devenue une métonymie de la divulgation et plus tard on a considéré la résurrection universelle comme le témoin reconnu par tous de l’omnipotence divine.

1264 | *{NŠQ} *{NŠQ} (‫)نشق‬ NQ db 1/1/5 >ʕan+hā ʔl+miski yunšaq< « elle exhale l’odeur du musc ». GL >istinšāqun< (registre haut) « sentir, flairer » ; VA >y≠nastanšaq astanšaq istinšāq mustanšiq + īn k< « aspirer par le nez (surtout de l’eau pour nettoyer les narines) » ; IQ >yastašnaq+uh< « il l’inhale ». UT nº 3058 >naššāqah< « épi du chiendent (Cynodon dactylon) ». Probablement un cas d’agglutination du préfixe verbal {n+} par {ŠQQ}, q.v. *{NŠKR} (‫)نشكر‬ VA >yinaškar naškarah = yatnaškar atnaškaryinaškar< « gronder ». Voir {NČQR}. Peut-être, < bas-latin mussicare < latin mussāre « murmurer ».63 *{NŠM} (‫)نشم‬ VA >našam an abyaḍ nom d’unité +ahnašam qabrī< « peuplier tremble (Populus tremula) » ;64 DS >n. abyaḍ< « micocoulier » ; GL >našamun< (registre haut), VA >našam an aswad nom d’unité našamat an sawdah + anšām an sūdnašam + anšāmnšm.t< « feldspath blanc et bleu » ;65 cf. aussi l’hébreu tinšemet « caméléon ». *{NŠW} (‫)نشو‬ I. VA >yantašī antašāmuntašī< « s’énivrer ». VA >našwah + āt< « ivresse ». VA >našwān + našāwà< « ivre ». Métonymie argotique de {NŠʔ}, q.v.66 II. VA >ninaššī naššayt tanšiyah kyatnaššā< « être empesé ». IH 363, VA et IQ 191/3/2 >našā< « amidon ». Raccourci de {NŠSTǦ}, q.v. *{NṢB} (‫)نصب‬ GL >ʔanṣibunanṣab naṣabt naṣb nāṣib manṣūb knaṣabmanṣūb< « élever, dresser ; planter ; préparer ; tendre » ; AL nançáb ançábt, AC >anṣab< (impératif) « rester debout, parer » ; IQ >naṣabnā ʔl+faḫ< « nous avons tendu le piège » ; ḪA aḏ 1 >nanṣab+luh al+miḥnab< « je lui tends le piège » ; ZǦ >naṣab li+wazzah< « il a tendu un piège pour une oie » ; ḪA āli 4 >nuṣib rumḥa qadd+ī fī ʔʕtidāl< « ma taille se dressa droite comme une lance » ; AC >anṣab rās< « dresse ta tête ». VA >ninaṣṣab k< « emmancher ». >yatnaṣṣab atnaṣṣab< || 63 Cf. castillan amusgar « serrer les oreilles et adopter une atitude agressive », ce qui pourrait expliquer le sobriquet Ibn Hamušk d’un personnage très connu du Šarq al’Andalus. L’altération de la consonne nasale pourrait avoir résulté d’une contamination avec latin nāris « nez ». 64 Il fut corriger ainsi DS II : 682 >ʕubrī< ; voir aussi BCT 2010 : 604 à porpos d’autres identifications et variétés. 65 Selon Erman & Grapow II : 339. 66 Cf. l’anglais to be high on.

*{NṢR} | 1265

« être emmanché ». >yantaṣab antaṣab intiṣāb< « se lever, se dresser, se mettre droit ou debout ». >naṣb al+ʕaynnaṣba ʕaynī+h< « devant ses yeux ». IQ >naṣbānaṣbāt< « étalages (de fruits) ». VA >naṣab< « fatigue ». GL >niṣābunniṣāb + anṣibah< « manche (d’un outil) » ; ZǦ >niṣāb< « patère » ; IH 344 >anṣābu ʔl+sikkīn< « manche du couteau ». GL >naṣībun< (registre haut), VA, MT, ZǦ, AC et IQ >naṣībnaṣṣāb< « trappeur ». IQ >manṣab< « position, rang » ; FǦ « base d’un moulin ». VA >manṣabah + manāṣibmanāṣibmanāṣib< « étalages (pour les marchands dans les souks) ». VA >muntaṣib al+qāmah< « qui se tient debout ». < Sémitique de l’Ouest {nṣb}, cf. ougaritique et sudarabique épigraphique >nṣbnunṣit anṣat inṣāt / tanṣīt< « écouter en silence ». Voir {RFʕ}. < Sémitique du Sud {nṣt}, cf. sudarabique épigraphique >nṣt< « régner (le silence) », probablement un autre cas d’agglutination du préfixe verbal {n+} à {ṢMT}, q.v., avec dissimilation haplologique des consonnes nasales. *{NṢḤ} (‫)نصح‬ GL >anṣaḥu< (registre haut), VA >nanṣaḥ naṣaḥt nuṣḥ / naṣīḥah nāṣiḥ + nuṣṣāḥ naṣṣāḥ + īn manṣūḥ + īn kyanṣaḥ nanṣaḥ+kum nuṣḥ / naṣīḥah nāṣiḥ + nuṣṣāḥ naṣṣāḥyanṣaḥnunṣaḥ fī ḏā< « on me conseille à propos de ceci ». GL >ʔ.nāṣiḥu munāṣaḥatun< (registre haut) « conseiller, avertir ». VA >natnaṣṣaḥ atnaṣṣaḥt tanaṣṣuḥ mutanaṣṣiḥ< « être bon conseiller » ; AL tenáçuhu (lire tenáççahu) « soyez sincères ». VA >nantaṣaḥ antaṣaḥt intiṣāḥ bi< « se laisser bien conseiller ». SH >naṣīḥah< « honnêteté professionnelle ». ET Benunaceh « nom propre masculin pluriel ». IQ >anṣaḥ< « meilleur conseiller ». < Sémitique de l’Ouest {nṣḥ}, cf. hébreu nēṣaḥ « gloire ; puissance », araméen rabbinique nǝṣaḥ « triompher », syriaque « briller », sudarabique épigraphique >nṣḥt< « amitié » et guèze näṣḥa « être pur », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{NṢR} (‫)نصر‬ I. GL >anṣuru nuṣratun nāṣirun manṣūrun = munāṣaratun< (registre haut), VA >nanṣur naṣart naṣr / nuṣrah nāṣir manṣūr knaṣarta naṣar+hum nuṣrah nāṣirtanṣur+nīyanṣūra rūḥi+hi bā+amarāti al+ṣalībi< « il se protège avec le signe de la croix ». VA >yantaṣar antaṣart intiṣār bi = nastanṣar istinṣār biantaṣart anā bī+k< « demander du secours ». VA >nastanṣar

|| 67 L’accadien naṣābu « ériger » serait emprunté au sémitique de l’Ouest.

1266 | *{NṢṢ}

astanṣart bi+l+lah wa+bi+fulān< « demander le secours divin et celui d’un tel ». IQ >naṣr< « victoire » ; >aban naṣrimanṣūr< (= IZ 8/5/1), ZǦ >nāṣir< et Nacer, Nazar, iben Nezeron, Nuza/eir, (Al)mançor, LO (Al)mançor, AL Abunáçar, MT >al+ʔanṣārī< « noms propres masculins ». IZ 1/1/1 >al+nuṣrah ʕalà ḥizāb al+kuffār< « secours contre les nations infidèles ». IQ et IA >naṣīr< « défenseur » ; GL >ġayru (lire bi+ġayri) nāṣir< « sans défense ». IZ 1/4/5 >al+anṣār< « alliés de Muḥammad à Médine » ; UT nº 949 >baqlat al+ʔanṣār< « choux (Beta oleracea) ». AL mançór « victorieux ». Voir {DǦL}. < Sémitique du Sud {nṣr}, cf. sudarabique épigraphique >nṣr< « venir en aide ». II. VA >natnaṣṣar atnaṣṣar tanaṣṣurtanaṣṣur< « se faire Chrétien ». GL >nāṣarī< « Nazaréen ». VA >na/iṣrānī + naṣārà / naṣārahniṣrānīniṣrāniyyātniṣrāniyun muḥaqqaqun< (registre semi-correct) « vrai Chrétien » ; BD 1v >naṣarat+nā< « nos Chrétiens ». AL naçránia « chrétienté ; christianisme ». MT >mutanāṣir féminin +ah / mutanaṣṣirahmutnaṣṣirnunuṣṣ naṣaṣt manṣūṣ k ʕalànaṣṣ (maṣdar) manṣūṣatun< (registre haut) « transmettre textuellement » ; >nuṣṣa ʕan+hu anna+hu< (registre haut) « on rapporte qu’il … ». VA >naṣṣ + nuṣūṣnaṣnuṣṣnuṣ(ṣi)nuṣ(ṣ)nuṣ ḫubzā< « moitié d’un pain » ; >b+al+nuṣ< « à moitié » ; BD 1r >ʕam alfā wa+nus< « l’an 1500 ». Voir {ʔWQ}, {RṬL}, {RQY} II, {SMR} II, {ṬBʕ}, {FRS(N)}, {QFW}, {LYL}, {MDD} I, {MRR} I et {NHR}. Assimilation de {NṢF}, q.v. *{NṢʕ} (‫)نصع‬ VA >yanṣaʕ naṣaʕ naṣāʕah / nuṣūʕ nāṣiʕ< « être tout blanc ». Variante phonétique de {NṢṢ} I ; cf. sudarabique épigraphique >blṭm mṣʕm< « monnaie à fleur de coin ». *{NṢF} (‫)نصف‬ VA >ninaṣṣaf tanṣīf knanṣif anṣaft inṣāf / naṣaf munṣif + īn k mintanṣaf anṣaf+uh (impératif) naṣaf / inṣāf munṣifanṣif< « payer ; rétribuer ; traiter avec équité » ; IQ >anṣaf+nī minn+uh< « paie moi cela » ; ḪA 12m 20 >al+lah … nāṣif+k min+hum< « Dieu te rétribuera par leur ingratitude » ; VA >nanṣif anṣaft inṣā munṣif li =

|| 68 La correspondance phonétique irrégulière semble déceler un emprunt à l’araméen.

*{NḌǦ} | 1267

natnāṣaf atnāṣaft tanāṣuf mutanāṣif maʕ / l+ak al+bayʕah< « vendre au juste prix ». >yatnaṣṣaf atnaṣṣaf tanaṣṣuf bi< « être partagé ou divisé entre deux ». ZǦ >atnāṣafūyatnāṣafū< « agir avec équité les uns à l’égard des autres ». IQ >nantaṣaf antaṣaf(tu) min< ; MT >manṣūf min< « être payé ou rétribué, recevoir son dû ». IH 124 >nuṣfun< (registre haut), GL >niṣfun< (registre haut), VA et IQ >niṣf + anṣāfniṣf = niṣfiyyahn.ṣafah< « moitié », GL >niṣfu rubʕin< « scrupule » ;69 AC >niṣf al+nahār< « midi » ; >niṣf aḥmaq< demisot » ; PZ 184 >ʔl+nṣf ʔl+fdān< « demi-arpent ». IQ >ǧuwayraban niṣfī< « bas (de femme) » ; MT >furūd niṣfiyyah< « demi-dinars ». VA >naṣfiyah + naṣāfī< « panier qui peut contenir un demi-quintal ». GL et ZǦ >naṣaf< « équité ». IH 348 >anṣafu< (registre semi-correct) « plus équitatif ». PZ 90 et 193 >y.kūn manṣūfan wa+muṣayyaran< « il sera payé et rétribué ». MT >munāṣafatan = ʕalà ʔl+munāṣafah bayna+hum< « à moitiés entre eux». VA >munṣif + īn< « associé au 50% » ; IQ >abn al+munāṣif< « nom propre masculin ». >muntaṣaf šahr< « le 15e du mois ». Voir {ʔḎ}, {ḤMQ}, {DRHM}, {DWR}, {SWY}, {ḌĠṬ}, {NṢṢ} II, {NʕS}. < Sémitique du Sud {nṣf}, cf. sudarabique épigraphique >nṣf< « exécuter les rites prescrits » et guèze naṣäfä « disséminer », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{NṢL} (‫)نصل‬ VA >tanṣīl< « garnir la flèche d’une pointe ». >naṣl al+ḫiḍāb wa+ġayr+uh< « perte de la teinture ». >naṣl + nuṣūl / anṣāl< « lame (d’une épée ») ; >n. + niṣāl / anṣāl< « pointe (d’une fléche ou lance) ». >liḥyat+u nāṣil< « sa barbe a perdu la teinture ». < Pan-sémitique {nṣ/ḍl}, cf. ougaritique >nṣl< « recevoir des cadeaux », hébreu niṣṣāl « échapper ; se détacher », araméen rabbinique nǝṣal « délivrer, sauver », syriaque « verser », guèze näṣälä « séparer, détacher » et accadien naṣālu « mettre dehors », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{NṢW} (‫)نصو‬ GL >nāṣiyatun< (registre haut), VA >nāṣiyah< « toupet (sur le devant du front) » ; ḪA āsi 1 >nahdī+k al+nawāṣi wa+l+ḍafīrah min rās+ī< « je te donne possession de mon toupet et de ma tresse (c’est-à-dire de toute ma personne) » ; āṣi 1 >asūq banāt al+rūm b+al+nawāṣī< « je conduirai les Chrétiennes de leurs toupets (c’est-à-dire qu’elles seront follement éprises de moi) ». MT >ḫayṭ nāṣiyah< « ruban pour le toupet ». < Pan-sémitique {nwṣ}, cf. hébreu nōṣāh, araméen rabbinique nōṣīṣyā, accadien nāṣu « plumage » et syriaque nǝwāṣā « rejeton », avec une évolution métonymique. *{NḌǦ} (‫)نضج‬ VA >yanḍaǧ naḍaǧ naḍǧ naḍīǧ< « être mûr ; être de facile digestion » ; >y. naḍaǧ nuḍǧ nāḍiǧyanḍaǧ< « être cuit à point ». VA >ninaḍḍaǧ tanḍīǧ k = yunḍiǧ

|| 69 Evidemment, une équivalence inexacte, car le scrīpŭlum, 1/24 de l’once, était bien moindre que la moitié d’un rubʕ, q.v.

1268 | *{NḌḤ}

anḍaǧ inḍāǧ munḍiǧ munḍaǧ / manḍūǧ k< « digérer ». >n≠yunḍiǧ anḍaǧt inḍāǧ munḍiǧ munḍaǧ / manḍūǧ k (bi)< « cuire à point ; faire mûrir ». >yatnaḍḍaǧ atnaḍḍaǧ tanaḍḍuǧ bi< « être digéré ». GL >naḍīǧun bakīrun< (registre haut) « (fruit) précoce ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble être un autre cas d’agglutination du préfixe verbale {n+}, à la racine {ḌǦǦ}, q.v., à travers un sémanthème de « faiblesse ». *{NḌḤ} (‫)نضح‬ IQ >naḍaḥ< « verser (du vin) ». GL >naḍḥun< (registre haut), VA >yanḍaḥ naḍaḥt naḍḥ nāḍiḥ manḍūḥ k< « arroser ». >yatnaḍḍaḥ atnaḍḍaḥ< « être arrosé ». IH 206 >nuḍūḥun< (registre semi-correct) « sorte de parfum ». ID nzh 1 >ʔnḍāḥ< « dégouttement ». Pan-sémitique {nḍḫ/ḥ}, cf. hébreu nēṣaḥ « jus de raisins ; éclaboussure de sang », sudarabique épigraphique >nḍḫ< « asperger d’une substance impure », guèze näzḫa et accadien nezû « asperger ».70 *{NḌḪ} (‫)نضخ‬ VA >ʕayn al+naḍḍāḫah< « source abondante ». Variante phonétique de {NḌḤ}, q.v. *{NḌD} (‫)نضد‬ VA >naḍad naḍadt naḍd nāḍid manḍūd k< « mettre en ordre ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble être un autre cas d’agglutination du préfixe verbale {n+} à la racine {ḌDD}, q.v., à travers un sémanthème de « écartement ». *{NḌR} (‫)نضر‬ VA et IQ >nuḍār< « or pur ». VA >naḍārah< « luxuriance ; état florissant ». < Sémitique de l’Ouest {nḍr}, cf. hébreu nēṣer « rejeton », une extension de l’élément biconsonantique {nḍ}, q.v. sous {NḌḌ}. *{NḌḌ} (‫)نضض‬ VA >yinaḍḍ naḍḍ nāḍḍ féminin +ah nuḍūḍ< « être versé en argent comptant » ; AC >tinaḍnaḍḍi ḥaqq+uh< « son prix a été payé en argent comptant » ; AC >tinaḍ al+ḥaǧimā< « on maîtrise la phlébotomie » ; >tinaḍḍi+l+uh ḥadubbah< « il devient bossu ». VA >nāḍḍnaḍḍah< « argent comptant ». Voir {NṢṢ}. < Pansémitique {nḍḍ}, cf. hébreu nāṣ « briller » et hēnēṣ, araméen rabbinique nǝṣaṣ « fleurir » et accadien naṣṣ « porter », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{NḌL} (‫)نضل‬ VA >nināḍal nāḍalt munāḍalah< « lutter à qui tirera mieux ». Variante phonétique de {NṢL}, q.v. et extension d’un élément biconsonantique {nṣ/ḍ} du sémi-

|| 70 Voir {NZĠ}, à propos des correspondances parfois irrégulières avec les autres langues sémitiques, à cause de plusieurs contaminations avec quelques racines synonymes et d’extensions d’un élément biconsonantique {nz} etc.

*{NṬ/TQ} | 1269

tique de l’Ouest, cf. hébreu hiṣṣīh « lutter », araméen rabbinique et syriaque nǝṣā « bagarrer » et guèze näṣäyä « arracher ». *{NḌW} (‫)نضو‬ VA >nuḍū< « s’effacer (la couleur de la teinture) ». < Pan-sémitique {nḍw}, extension de l’élément biconsonantique {nṣ/ḍ}, cf. arabe naḍā « ôter (un vêtement) », sudarabique épigraphique >nḍw< « détruire », hébreu nāṣāh « être détruit », guèze näṣäyä et accadien neṣû « arracher ». *{NṬḤ} (‫)نطح‬ GL >naṭaḥa anṭaḥu< (registre haut), VA >nanṭaḥ naṭaḥt naṭḥ nom d’unité + ah / niṭāḥ nāṭiḥ + īn naṭṭāḥ manṭūḥ kyunṭaḥyanṭaḥ anṭaḥ (impératif) niṭāḥyanṭaḥ lianṭaḥ+ah< « arrache-lui » (un dent) ». VA >yantaṭaḥ antaṭaḥ intiṭāḥ< « être poussé ou frappé avec des cornes ». ZǦ >naṭīḥah< « crampon de sécurité pour une moule ».71 < Pansémitique {nṭḥ}, cf. syriaque nǝṭaḥ et accadien naṭû(m) « frapper », probablement une variante phonétique de {nṭʕ} « planter », avec une évolution sémantique particulière. *{NṬRN} (‫)نطرن‬ FḪ >naṭrūn< « borax ». < Grec νίτρον < égyptien ancien >nṯrynuṭfah + nuṭaf< « goutte de sperme ». >munṭifmunṭaf< « créature ». < Pan-sémitique {nṭp}, cf. hébreu nāṭaf, araméen rabbinique et syriaque nǝṭaf, guèze näṭäb/fä « dégoutter », sudarabique épigraphique >mnṭft< « autel à libations » et accadien naṭ/tāpu(m) « arracher ». *{NṬ/TQ} (‫)نطق‬ GL >y≠ʔanṭiqu nuṭqun< (registre haut), VA >nanṭiq naṭaqt / anṭaqt nuṭq / inṭāq nāṭiq / munṭiq manṭūq / munṭaq kyanṭiq naṭaqnantíq natáqt< « prononcer ; parler » ; AC >tanṭiq< « produire un son ou bruit » ; IQ >tanṭiq bi+ḏā ʔl+ʕār< « tu dis une telle impudence » ; 130/0/2 >yanṭiqū b+al+ṣawāb< « ils disent ce qui est correct ». VA >ninaṭṭaq tanṭīq k< « faire prononcer ou parler ; ceindre, mettre une ceinture ». IZ 1/8/2 >anṭaq+nī< « il me fit parler ». VA >natnaṭṭaq atnaṭṭaqt = nantaṭaq antaṭaqt intiṭāq muntaṭiq = yatmanṭaq atmanṭaq tamanṭuq mutmanṭiq< « se ceindre ; être ceint ». GL >astanṭiqu< (re-

|| 71 Signification suggérée par le dialectalisme castillan n/ñadea ; cf. Corriente 2008a : 392-393. 72 Selon Erman & Grapow II : 366. Ce mot fut emprunté par la plupart des langues sémitiques, cf. hébreu neter, araméen rabbinique nitrā, syriaque netrā et accadien nit(i)ru, mais l’arabe et le guèze naṭran reflètent le grec.

1270 | *{NṬL}

gistre haut), IQ >yustanṭaq< « interroger ». VA >nimanṭaq< « ceindre ». GL >niṭāqun = manṭaqatun< (registre haut et registre semi-correct), IH 173 >mantaqatun + manātiqu< (registre semi-correct), LZ >mintaqatun + manātiq< (registre semi-correct), VA >niṭāq + āt = manṭaqah + āt / manāṭiq< « ceinture ». VA >nāṭiq+ īnquwwat an nāṭiqah< « faculté rationnelle ». GL >ʔl+manṭiq(ṣināʕat al+)manṭiqmanṭiqiyyunmanṭiqīn.ṭā< « nappe en cuir », VA >naṭā + anṭiyah< « pièce de cuir sur laquelle le bourreau exécutait les décapitations ». Variante phonétique de {nṭʕ}.74 *{NḎ̣R} (‫)نظر‬ GL >(y)anḏ̣uru naḏ̣artu nuḏ̣ira naḏ̣run< (registre haut), VA >nanḏ̣ur naḏ̣art naḏ̣ar nāḏ̣ir manḏ̣ūr ktanḏ̣ur yunḏ̣ar lā tanḏ̣urū+h naḏ̣ar(at) anḏ̣ur nāḏ̣irīna (registre haut) li / fītanḏ̣ur yanḏ̣ur+ak anḏ̣uryanḏ̣urū min al+ḥawānit< « ils regardent de les boutiques» ; >nanḏ̣ur fī< « je cherche# ; >anḏ̣ur tarà< « regarde, tu veras » ; >anḏ̣ur li+nafs+ak< « regarde-toi toi-même » ; ḪA cbi 2 >yanḏ̣ur ilà ǧānib< « regarder de travers » ; MT >ilay+h yanḏ̣ur al+madḫal l+al+dār< « la porte de la maison donne sur lui » ; AL nandór li fáuq « regarder en haut ». GL >ʔ.nāḏ̣iru< (registre haut), VA >nināḏ̣ar munāḏ̣arah k = yatnāḏ̣ar maʕtanāḏ̣ur< « disputer » ; VA >nināḏ̣ar k< « être en face de » ; AL ninádar nádart « comparer ». VA >inḏ̣ār< « accorder un délai ». GL >antaḏ̣iru antaḏ̣artu intiḏ̣ārun muntaḏ̣irun< (registre haut), VA >nantaḏ̣ar antaḏ̣art intiḏ̣ār muntaḏ̣ir muntaḏ̣ar kyantaḏ̣ar+nī nantaḏ̣ar+uh yuntaḏ̣ar intiḏ̣āryantaḏ̣ar kunt nantaḏ̣ar intiḏ̣āranā fī ʔntiḏ̣ār+ak< « je t’attends ». IQ et ZǦ >naḏ̣rahnaḏ̣rāʕan naḏ̣rah< « d’un seul coup

|| 73 Cf. le cas de mots comme nāṭiq « hypocondre, flanc » et qaṭan « partie du corps comprise entre les hanches », en rapport sémantique évident avec le pan-sémitique {qṭn} « être maigre ou petit ». Il est connu que les Arabes portent leurs ceintures très bas, à cause du poids des objets qui y sont attachés, comme des bourses, épées ou couteaux etc. ; cf. IQ 86/5/3, où un guerrier ceint pour le combat est décrit comme portant la ceinture sur ses testicules et cf. aussi les rapports sémantiques et phonétiques entre {ḫṣr} et {ḫṣw}, q.v. Quant aux connotations de « capacité de parler », elles ont résulté d’une métonymie, à travers l’idée de ceindre, c’est-à-dire maîtriser ces facultés. 74 Par métonymie de cette racine pan-sémitique, cf. ougaritique et sudarabique épigraphique >nṭʕnaḏ̣ar< « vue ; regard » ; MT >n. (fī)< « jurisdiction, district ». VA >naḏ̣arī< « théorique, spéculatif » GL >naḏ̣īrun< (registre haut), VA >naḏ̣īr + nuḏ̣arā / naḏ̣āʔirnaḏ̣īr< « semblable, pareil » ; AL hófra nadír óḳora + hofár n. oḳár « contre-mine ». VA >nāḏ̣ir + nawāḏ̣ir< « œil » ; IQ >n. + nuḏ̣ḏ̣ārnāḏ̣ir< « intendant ; inspecteur » ; AL nádi/er / náḍir + nuddár / nuḍár « curateur, tuteur ; gardien ; maître berger ; pilote ; amiral » ; DS >al+nāḏ̣ir ilà ʔl+šams< « euphorbe hélioscope (Euphorbia helioscopia) ». GL >nāḏ̣ūrun< (registre haut), VA >nāḏ̣ūr< « guetteur, vigie ; sentinelle ». GL >manḏ̣arun< (registre haut), VA >manḏ̣ar + manāḏ̣irmanḏ̣ar< « aspect, air ; lieu d’où l’on peut voir ; belvédère » ; AL mandar + manádir « lieu d’où l’on peut voir ». mandór + ín « prudent » ;75 VA >ġayri manḏ̣ūr< « negligé ». >muntaḏ̣ar< « futur ». MT >munāḏ̣ir< « examinateur en théologie et jurisprudence ». Voir {ʔḪḎ}, {ḤSN}, {ḤLW/Y(Ḻ)}, {SRQ}, {ʕṬS} et {FTL}. < Pan-sémitique {nḏ̣r}, cf. ougaritique >nǵr< « gardien », hébreu nāṣar et araméen rabbinique et syriaque nǝṭar « garder », sudarabique épigraphique >nḏ̣r< « protéger, surveiller », guèze näṣṣärä « (re)garder » et accadien naṣāru(m) « garder, protéger ». *{NḎ̣F} (‫)نظف‬ VA >ninaḏ̣ḏ̣af tanḏ̣īf k< « nettoyer ». >yatnaḏ̣ḏ̣af atnaḏ̣ḏ̣af tanaḏ̣ḏ̣uf< « se nettoyer ». >naḏ̣āfah< « propreté » ; AL nad/ḍáfa « grâce, beauté ». GL >naḍīfun< (registre haut), VA >naḏ̣īf + niḏ̣āfnaḏ̣īf féminin +ah + niḏ̣āfʔ/yunaḏ̣ḏ̣imu tanḏ̣īmun manḏ̣ūmun féminin manḏ̣ūmatun = munaḏ̣ḏ̣amun féminin munaḏ̣ḏ̣amatun< (registre haut), VA >nanḏ̣am naḏ̣amt naḏ̣m / niḏ̣ām nāḏ̣im manḏ̣ūm k = ninaḏ̣ḏ̣am tanḏ̣īm ktanḏ̣īm< « arranger, disposer en ordre » ; IQ >n≠yanḏ̣am nuḏ̣imat naḏ̣m nāḏ̣im manḏ̣ūm féminin +ah = nanaḏ̣ḏ̣am naḏ̣ḏ̣am tanḏ̣īm< « enfiler (sur un cordon), composer des vers » ; AC >yanḏ̣am< « enfiler » ; AL nandí/um nadámt / andámt nadm nádim + ín mandúm « composer des vers, versifier ». GL >yantaḏ̣imu intiḏ̣āmun muntaḏ̣imun< (registre haut), VA >yantaḏ̣am antaḏ̣am = yatnaḏ̣ḏ̣am atnaḏ̣ḏ̣am tanaḏ̣ḏ̣umintiḏ̣ām< « être arrangé ou disposé en ordre ». GL >naḏ̣mun< (registre haut) « beauté ; élégance du vers ». >niḏ̣āmun< (registre haut) « ordre » ; >niḏ̣āmu ʔl+ʔašyāʔi< « séquence » ; IQ >niḏ̣ām< « cordon de perles enfilées » ; VA >ʕalà niḏ̣ām< « en ordre ». AL nodúm « rythme ». Voir {RSL} et {QLB}. Probablement

|| 75 Calque sémantique du roman andalou, cf. castillan mirado. 76 Il semble y avoir un rapport sémantique avec l’accadien naṣābu(m) « succer », selon von Soden 755, malgré l’avis de Leslau 1986 : 387 car « être sec » est le résultat d’une absorption totale et l’arabe a istanḏ̣afa « tout prendre, faire place nette ; payer tout le montant » prouvant cette connexion sémantique.

1272 | *{NʕT}

une variante phonétique de {ḌMM}, q.v., avec agglutination du prefixe verbale {n+}.77 *{NʕT} (‫)نعت‬ VA >yanʕat naʕat naʕt nāʕit manʕūt k< « décrire ». GL >naʕtun< (registre haut), VA >naʕt + nuʕūtnuʕūtmanʕūt + īn< « beau ». Probablement une variante phonétique de {NḤT}, q.v.78 *{NʕǦ} (‫)نعج‬ IH 236 >naʕǧahnaʕǧah + niʕāǧ< « brebis ». Probablement un cas d’agglutination du préfixe verbal {n+} par {ʕǦǦ}, q.v., une allusion au bêlement des ovins. *{NʕD} (‫)نعد‬ VA >natnāʕad atnāʕad tanāʕud mutanāʕid + īn maʕ< « contredire ». AC >naʕad ḥimār< « disputer avec un âne ». Métathèse de {ʕND}, q.v. *{NʕR} (‫)نعر‬ VA >nanʕur naʕar nuʕār< « crier» ; AL nanaôór naârt anôór náâra +át náâir náâr + ín « gronder ; bêler ; hennir ». IH 288 et LZ >nuʕrah< « mouche à cheval ». VA >nāʕūrah + nawāʕirnāʕūrahanʕa/usu naʕsatun nāʕisatun (féminin)< (registre haut), VA >nanʕus na ʕast nuʕās nāʕis naʕʕās = yatnaʕʕas atnaʕʕas tanaʕʕusnanʕas nuʕāsyanʕūs nuʕāsninaʕʕas tanʕīs k = nunʕis anʕast inʕās munʕis munʕas k< « assoupir ». ZǦ et VA >nuʕās< « somnolence » ; AC >lā yiǧī+h nuʕās< « il n’a pas envie de dormir » ; ḪA īk 2 >nuʕās bī+k< « tu as envie de dormir » ; IQ >al+nuʕās biy+ya< « j’ai envie de dormir ». >niṣfi nāʕis< « sommeillant ». Voir {ǦWZ} et {FWQ}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe pourrait avoir résulté d’une contamination par {ʕsw} « être sombre ; être très âgé » du pan-sémitique {nʔš} ou {nʔš}, cf. ougaritique >ʔnš< « être malade », hébreu ānūš « incurable », guèze nǝʔsä « être petit » et accadien enēšu(m) « être faible ». *{NʕŠ} (‫)نعش‬ AŠ 43/1/5 >yunʕaš< « il est revivifié » ; IZ 14/6/2 >fī ḥayāt+uh ǧadd+uh nanʕaš< « en sa personne je redonnerai la vie à son grand-père ». IH 290 >al+naʕāšu< (registre semi-correct), GL >naʕšun< (registre haut), VA >naʕš + anʕāš /

|| 77 L’attribution à cette racine du sudarabique épigraphique >hḏ̣mn< « sauvegarder, délivrer » dans Beeston et al. 1982 : 102 est, au moins sémantiquement, en question. 78 Cf. l’arabe naḥāt « nature, état natural » et manḥūt « formé, taillé ».

*{NʕM} | 1273

anʕišahnaʕašnaʕāšbanātu naʕšin< (registre haut), VA et IQ >banāt naʕš< « constellation de l’Ourse ». Un autre cas d’agglutination du préfixe verbale {n+} à {ʕYŠ}, q.v.79 *{NʕḎ̣} (‫)نعظ‬ GL >kaṯrat ʔl+ʔnʕaḏ̣< « satyriase ». < Pan-sémitique {nʕḏ̣}, cf. hébreu naʕăṣūṣ « arbuste épineux », araméen rabbinique nǝʕaṣ « enfoncer, fourrer » et accadien nēṣ/su « fort ». *{NʕQ} (‫)نعق‬ VA >nuʕāq< « croassement ». D’origine onomatopéique. *{NʕL} (‫)نعل‬ VA >ninaʕʕal tanʕīl k< « chausser, donner une paire de souliers » ; AL nináâal náâlt « ressemeler les souliers ». GL >muntaʕilun< (registre haut), VA >yatnaʕʕal atnaʕʕal< « mettre des souliers ; être chaussé ». IH 373 >al+naʕālu< (registre semi-correct), GL + >niʕālun = niʕālu ʔl+qadamayni< (registre haut), VA >naʕ(a)l + niʕālnaʕl + niʕālnaʕl< « sandale(s) ; chaussure» ; AL náâl + anôól « semelle » ; náâla « chaussure en cuir » ; n. + náâl « ulcère ».80 Voir {ŠRK}. < Sémitique de l’Ouest {nʕl}, cf. hébreu naʕal « chaussure », araméen rabbinique nǝʕal « attacher les souliers », syriaque naʕlā « fer à cheval » et guèze nǝʕul « veuve remariée avec le frère du mort ».81 *{NʕM} (‫)نعم‬ VA >nanʕim naʕamt naʕmah + āt nāʔim + īn bi = natnaʕʕam atnaʕʕamt tanaʕʕum mutanaʕʕim + īn< « jouir ». >ninaʕʕam k = nunʕim anʕamt inʕām munʕim k< « faire jouir » ; >nunʕim anʕamt inʕām munʕim ʕalà la+k bi & fī ka+ḏāanʕamat munʕimah ʕalà bi / an< « octroyer, accorder » ; IQ >anʕaminʕām< « favoriser » < AL nanaîím anâá/ímt ynaâíim (lire inâám) munaâím + ín maanaâbín (lire munáâm + ín) « promettre ou accorder un bienfait ou une faveur » ; IZ 11/1/1 >al+ilāh yanʕim ṣabāḥ+ak< « que Dieu t’accorde un matin heureux ! ». GL >atanaʕʕamu yatanaʕʕamūna tanaʕʕumun mutanaʕʕim< « mener une vie de délices » ; AŠ 3/1/2 >atnaʕʕam bi+ḏikri mawlā+k< « jouis de la mention du nom de ton seigneur ». VA >niʕm al+raǧul ≠ al+marā< « quel homme excellent ≠ quelle femme excellente ! » ; IQ >niʕm al+naṣīr< « quel protecteur excellent ! » ; >niʕma ʔl+fatà< « quel homme excellent ! » ; >niʕm al+ḥaqqi qultum< « quelle vérité excellente vous avez dit ! » ; >niʕma sirri mā tafaḍḍalta bī+h< « quel secret excellent vous avez daigné révéler ! » ; >niʕma b+al+rafīq< « quel camarade excellent ! », >niʕma mā maḍà< « c’est très bien

|| 79 Pour le brancard, où l’on portait les malades et les morts, il s’agit évidemment d’un euphémisme. 80 Pourtant, cette acception semble être une variante phonétique de {NĠL}, q.v. 81 Si l’on accepte l’hypothèse suggérée par Dillmann 1865 : 676, basée sur les passages bibliques Psaumes 60/10, Ruth 4/7-8 et Deutéronome 25/9 ; voir Leslau 1987 : 382.

1274 | *{NʕM}

qu’il soit parti ». VA >niʕmah< « beaucoup, fort » ; IQ >hu karīm niʕma niʕm al+walad< « il est un jeune homme très généreux » ; >bi+ayr niʕmah< « très bien ! » ; >niʕma niʕma aṭammi min kull aḥad< « beaucoup plus important que tous les autres » ; >niʕma niʕma mudmaǧ< « très serré » ; >muḥibbi niʕma li+mā yumnaʕ< « très friand de ce qui est défendu » ; >maṭbūʕ niʕma< « très inspiré » ; >ġayūr niʕma< « très jaloux » ; >lā qarīb niʕma wa+lā baʕīd< « pas trop proche ni trop loin » ; >aḫbaṭū+h niʕma niʕma< « rouez-le de coups » ; >mā kān niʕma maṣdūq< « on ne l’a absolument pas cru » ; >niʕma qad ṭāl< « il a trop duré » ; >mim+mā ʕašaqt anā niʕma< « à cause d’avoir trop aimé » ; >lā andalūs niʕma wa+lā barābir< « absolument pas andalouses, ni berbères » ; IZ 15/1/1 >niʕmā fī+h raġībah< « si désireuse de lui » ; CD M 2/3 >ṣabūr niʕma ǧazal< « extrêmement patient » ; IW I.90.5 >yǧwd fī+hā ʔl+ward niʕmā< « les roses prospèrent bien là » ; 91.23 >niʕmā radiyyah< « très mauvaise » ; 130.13 >yuḫlaṭ bi+l+taqṭīʕ niʕmā< « on le mélange après l’avoir haché tres fin » ; HC 57 >iḏā ġly nʕmā< « lorsqu’il a été bien bouilli » ; 61 >yuḥammar niʕmā< « il est bien rôti » ; AC >ḫāf niʕm al+qadīr< « crains le Tout-puissant et Excellent ». GL + >niʕamun< (registre haut), VA >niʕmah + niʕamna/iʕmah + niʕamniʕmahniʕmah + naʕāyimniʕmatu ʔl+mawaddati< (lire >mawaddatu ʔl+niʕamyaǧḥad / yankar al+niʔmah = yakfur b+al+n.< « être ingrat » ; >ǧaḥd al+n. = kufr b+al+n.< « ingratitude » ; >kāfir b+al+n.< « ingrat ». GL, VA, IQ, ZǦ et AC >naʕammalīḥ naʕam wa+ʕāqil< « beau, mais aussi sage » ; >l+al+raʕiyyah naʔam wa+l+wālī< « pour les sujets non moins que pour le gouverneur » ; AŠ 47/11/3 >muḫtāl naʕam wa+hu ḥayrān< « arrogant, mais aussi perplexe » ; 35/0/1 >naʕam hu qad ʕašaq+nī< « mais il aussi est épris de moi » ; CD M 3/9 >naʕam wa+yantaḏ̣arū+k< « mais ils t’attendent ». IQ + >anʕām< « bestiaux ». IH 290 >nuʕmān< « nom de lieu » ;82 IQ et ZǦ >n.nuʕaym< et Abennoomen, Abennoahim, Monai/yim « noms propres masculins » ; GL >nuʕmānun< (registre haut), UT nº 4868 >nuʕmān (al+dam)nuʕmānatayn< « coquelicot, pavot des moissons (Papaver rhoeas) ». GL >niʕāmatun< (registre semi-correct), VA >naʕām nom d’unité +ahnaʕāmahnaʕāmiyyah< « d’autriche » (féminin). VA et IQ >naʕīm< « bonheur ». GL >nāʕim féminin nāʕimatnāʕim< « fraîche ; souple ; délicat ». UT nº 3081 >nāʕimah< « sauge (Salvia officinalis) ». ZǦ >naʕīmah< « nom propre féminin ». IQ >munaʕʕam al+badan< « au corps delicat » ; NQ mg 7/2/4 >qadd+ak munaʕʕam< « ta taille est fine ». GL >ṣawtu ʔl+mutanaʕʕimi< « la voix de l’épicurien ». Voir {BḎ/ḌḪ}, {ǦNḤ}, {ḤBB}, {ŠQQ} et {Q/KṮʔ}. < Sémitique de

|| 82 Plutôt de plusieurs lieux, dont la prononciation correcte serait naʕmān, selon les lexicographes natifs.

*{NĠṢ} | 1275

l’Ouest {nʕm}, cf. ougaritique >nʕmnʕm< « être favorable ou prospère ». *{NʕNʕ} (‫)نعنع‬ GL >naʕnaʕunna/iʕāniʕnaʕnaʕ< « menthe ». >naʕnaʕiyyah< « mets de viande assaisonné avec de la menthe ». Voir {KMD/ḎRYS}. < Araméen, cf. rabbinique naʕnaʕ = naʕnā = nīnyā, probablement un emprunt à une langue non-sémitique de l’Anatolie, assimilé à la racine {nʕnʕ}. *{NʕY} (‫)نعي‬ GL >anʕū naʕyun< (registre semi-correct), IH 226 >munʕà< « pleurer un mort ». Peut-être un autre cas d’agglutination du préfixe verbale {n+} à {ʕWY}, q.v., cf. aussi sudarabique épigraphique >nʕb< « qui profère des paroles de mauvais augure ». *{NĠR} (‫)نغر‬ GL + >naġarun< (registre semi-correct), VA >naġrah + naġarnaġrār< « spartier genêt (Spartium junceum) » ou « espèce de genêt (Genista polyanthos) ».83 Voir {TYN}. < Roman andalou */NEGRÉḺ/ < latin nĭgĕr « noir », avec le suffixe diminutif {+ÉḺ}. *{NĠRN} (‫)نغرن‬ UT nº 1655 >naġrūn< « blé dur (Triticum turgidum) ». Voir {ḤNṬ} et {ʕNB}. < Roman andalou */NEGRÓN/ < latin nĭgĕr « noir », avec le suffixe augmentatif {+ÓN}. *{NĠŠ} (‫)نغش‬ VA >yanġaš naġaš naġš nāġiš naġġāš< « pulluler, fourmiller ». >ninaġġaš k< « faire pulluler ». GL >ʔ.ntaġišu< « fourmiller ». Variante phonétique du classique naḫaša « remuer ». *{NĠŠT} (‫)نغشت‬ BM >nāġīštnāġišt< « poivre d’Ethiopie (Xylopia aethiopica) ».84 *{NĠṢ} (‫)نغص‬ VA >ninaġġaṣ tanġīṣ kmunaġġaṣ< « troubler, fächer ». VA >yatnaġġaṣ atnaġġaṣ< « être troublé ou fâché ». Variante phonétique de {NĠḌ}, q.v.

|| 83 Voir BCT 2010 : 602, à propos d’autres identifications. 84 Mais chez UT nº 3080, >nāġabašt< c’est le grenadier sauvage, une graphie corrompue du néopersan nαġist « grain stomachique de couleur écarlate ». Selon Steingass, >nāġ.st< est une sorte de grenadier et >nāġ.št< serait le poivre éthiopien.

1276 | *{NĠḌ} *{NĠḌ} (‫)نغض‬ VA >yunġiḍ anġaḍ inġāḍ k< « secouer, ébranler ». < Sémitique de l’Ouest, cf. ougaritique >nǵṣsa+yanġal< « il se gâtera ». VA >ninaġġal tanġīl munaġġal k< « ulcérer, envénimer ». >yatnaġġal atnaġġal tanaġġul< « s’ulcérer, s’envenimer ». Voir {NʕL}. Probablement un cas d’agglutination du préfixe verbale {n+} à {ĠLL}, q.v. *{NĠM} (‫)نغم‬ VA >yinaġġam tanġīm< « fredonner, chantonner ». >yatnaġġam atnaġġam< « être fredonné ». >naġmah + āt / naġamnaġ(a)m nom d’unité +ahnuġaymah< « chant, air ; mélodie ». Voir {SQṬ}. Extension de l’élément biconsonantique {ġm} « fermer, couvrir », cf. {ĠMM} et arabe ġamġama « mugir ; parler d’une manière obscure », d’origine onomatopéique.85 *{NĠNĠ} (‫)نغنغ‬ IH 323 >na/uġnūġatun< (registre semi-correct), VA et AC >nuġnuġah< « goître » ; AL nognóga + nagániê « goître ; esquinancie, avives ». D’origine onomatopéique, en rapport avec l’élément biconsonantique {ġn}, car ce mot signifiait d’abord la gorge. *{NĠW} (‫)نغو‬ GL >ʔ.nāġīninaġġī tanġiyah k = nināġī nāġayt munāġāh munāġī munāġā k fī = natnaġġā atnaġġayt maʕ = yatnāġaw atnāġaw< « rivaliser, se disputer ». Probablement une évolution sémantique de « se disputer en criant », en rapport avec {NĠM}, q.v. *{NFṮ} (‫)نفث‬ VA >nanfuṯ nafaṯt nafṯ< « cracher ». Probablement emprunté au syriaque nǝfāṯā « ordure, rebut », entre les diverses extensions de l’élément biconsonantique pan-sémitique {np}, qu’on retrouve dans {NFǦ}, {NFḤ}, {NFS} etc. *{NFǦ} (‫)نفج‬ IQ >nanfuǧ nafaǧ< (maṣdar) « être présomptueux ». VA et ZǦ >naffāǧ< « présomptueux ». VA >nāfiǧah< + ID mwr >nfāyǧ ʔl+msk< « vessie de musc ». Voir {ḤWǦ}. Une autre extension de l’élément biconsonantique pan-sémitique {np}, qu’on retrouve dans {NFṮ}, {NFḤ}, {NFS} etc. *{NFḤ} (‫)نفح‬ VA >yanfaḥ nafaḥ< « répandre une bonne odeur ». >nafḥah + āt< « odeur agréable, fragrance » ; IZ 6/3/2 >astanšaqti nafḥah< « tu as inhalé une fragrance ». VA >naffāḥ< « odorant». IH 342 >nafīḥun< (registre semi-correct) « vaste, spacieux ». Une autre extension de l’élément biconsonantique pan-

|| 85 Par contre, {ĠNN} et {ĠNY} expriment le chant à pleine voix.

*{NFR} | 1277

sémitique {np}, qu’on retrouve dans {NFṮ}, {NFǦ}, {NFS} etc., contaminée dans ce cas par {FWḤ}, q.v. *{NFḪ} (‫)نفخ‬ GL >(y)anfuḫunanfuḫ nafaḫt nafḫ nāfiḫ naffāḫ manfūḫ ky≠nanfuḫ manfūḫ fītanfuḫ nafḫahyanfaḫnanfuḫ nafaḫ naffāḫ + īn ʕalà< « se vanter » ; IQ >tanfuḫ bi+šaʕr+ak< « tu te vantes de tes cheveux ». VA >ninaffaḫ k< « rendre présomptueux ». GL >antaf(a)ḫu intifāḫun muntafaḫun + muntafaḫūna< (registre semi-correct), VA >yantafaḫ antafaḫ intifāḫ (bi)yantafaḫnafḫ< « présomption, vantardise ». AL nafḳí + ín « présomptueux, vantard ». VC 20r >nafāḫah< « capelet, malandre ». IH 356 >nuffāḫātun< (registre semicorrect) « bulles d’eau », DS « globules ». GL >nāfiḫu ʔl+qarna< (registre semicorrect), AL nafáḳ al carn + ín al corón « corneur ». GL >nāfiḫun< (registre semicorrect), VA >nāfiḫ + nawāfiḫ< « fourneau portatif en terre cuite ». IH 178 >al+manfaḫu< (registre semi-correct) « soufflet (pour allumer le feu) ». IQ >al+manfūḫ al+sāq< « cagneux ». UT nº 4397 >manfūḫah< « résine de Ferula szowitziana ». Voir {ZQQ}, {ṢWR} I et {NZW}. < Pan-sémitique {npḫ}, cf. ougaritique >mpḫm< « soufflet », hébreu nāfaḥ, araméen rabbinique et syriaque nǝfaḥ, guèze näfḫa, accadien napāḫu(m) « souffler » et sudarabique épigraphique >mnfḫt< « distributeur d’eau ». *{NFḎ/D} (‫)نفذ أو نفد‬ VA >yanfaḏ nafaḏ nafḏ nāfiḏ naffāḏ manfūḏ k< « percer » ; AL na/enféd anfédt / nefédt anféd « traverser ; pénétrer ; envoyer chercher » ; IQ >tanfaḏ al+akbād< « elles percent les entrailles » ; >nafaḏ fiy+ya nufūḏ al+qaḍā< « il fut exécuté en moi comme les arrêts du destin ». VA >ninaffaḏ tanfīḏ = nunfiḏ anfaḏt infāḏ munfiḏ ktanaffaḏyatnaffaḏ atnaffaḏ = yantafaḏ antafaḏ< « être percé » ; >yatnaffaḏ atnaffaḏ< « être exécuté ». AL néfd al cágad « sortie de la pâte du papier ». MT >nafāḏ al+bayʕ< « accomplissement d’une vente ». GL >nāfiḏun< (registre haut), féminin IA et ZǦ >nāfiḏah< « pénétrant » ; MT >al+zuqāq al+ġayr nāfiḏ / bi+ġayr manfūḏ = zanaqah ġayr nāfidahyanfur nafar nufūr / nafr nāfir min / bi = yatnaffar atnaffar tanaffur min / bi = yatnāfar atnāfar tanāfur mutanāfir min / biyanfur ʕanyanfūrni-

|| 86 Cf. aussi ǦM 24 >nafad< « il traversa », avec un >dnafar< « petite troupe d’hommes ». >nafūr féminin +ah + īn / nafarahnafūrnafīrnpr< « fuir », syriaque nǝfar « s’enfuir » et sudarabique épigraphique >nfr< « renvoi des pèlerins ».87 *{NFS} (‫)نفس‬ VA >nanfas nafasat nifās nafīsah / nufasahnafasatnafasat nifāstanfasyunfasninaffas tanfīs k ≠ ʕan< « laisser ou faire respirer ; enchérir ; soulager ». GL >ʔ.nāfisu nāfasū< (impératif, registre semi-correct), VA >nināfas munāfasah k = natnāfas atnāfast tanāfus maʕ< « rivaliser, concurrencer ». GL >(y)atanaffasu tanaffusun< (registre haut), VA >natnaffas atnaffas tanaffus mutanaffis + īn< « respirer » ; >yatnaffas atnaffas< « être enchéri » ; IQ >ṭīb yatnaffas min< « parfum qui se répand de ». GL >nafsun< (registre haut), VA >nafs + nufūs / anfusnafsi + nufūs / anfusnafsayn + anfusnafsay< « deux personnes » ; GL >huwa nafsu+hunafsi+hi< « lui-même » ; GL >bi+nafsi+hi< « par lui-même » ; VA >(anī bi+)nafs+ī = anass+ī< « (par) moi-même » ; IQ >li+nafs+ī< « pour moimême », ZǦ >yahḍam nafs+uh< « se digère facilement » ; BD 37v >nafsīn ṯalāṯātīn< « trois personnes », 10v >nafsan ḫarīǧan min al+nafsihin al abbu wa+l+ibnu< « une personne émanant de ses personnes, le père et le fils » ; 10r >ʕīndi+hi ibtida l+īl ḫārǧātan al+nafsan al+baqiyan< « le commencement de l’émanation des autres personnes a lieu chez lui ». AL daḳál néfcetu (lire néfçuhu) fi bátnique (registre semi-correct) « son esprit entra dans tes entrailles ». IQ >nufaysat+ī< « ma petite personne ». GL >nafasunnafas + anfāsnafasaynafasaruddu nafas+ī< (registre haut) « je prends haleine » ; ZǦ et IQ >anfās< « airs, présomption » ; IQ >ʕālī / rafīʕ al+anfās< « présomptueux, arrogant » ; >ḥarr al+anfās< « l’angoisse de l’attente » ; >tuqūm anfās al+islām< « les Musulmans respirent tranquilles » ; AŠ 83/5/4 >ṭībat anfās< « caractère agréable » ; GL >mutanaffisṣāḥib nafas = mutanaffis< « bien disposé ». >nafīs féminin +ahnafīsanfas< (élatif) « précieux ». AC >nifisimrāt ḏātu ʔwl nifāsin< (registre semi-correct), AL nefíça min avil bátan, ID bkr 5 >ʔl+nfysh ʔl+ḥml ʔl+ʔwl< « femme qui accouche pour la première fois » ; AL nifíç al báid « action de pondre des œufs ». GL >nafīsatunnafīsahnafisā = nāfisah< (lire >nafīsahmanfas + manāfis< « soupirail, ouverture ». Voir {ʔNS} II, {BYN}, {TBʕ}, {ḤǦR}, {ḤRQ}, {ḤLL}, {ḎĀ}, {RQQ}, {SBL}, {ṢĠR}, {SLḪ}, {SLW} I, {ḌRR}, {ḌʕF}, {ḌYQ}, {ṬYB}, {Ḏ̣LM}, {FDĠ}, {QTL}, {KLL} II, {LQY}, {MRʔ}, {NḎ̣R}, {WǦʕ} et {WHB}. < Pan-sémitique {npš}, cf. ougaritique >npšnfs1nanfuš nafašt nafš nāfiš manfūš k = ninaffaš tanfīš kyatnaffaš atnaffaš tanaffuš = yantafaš antafaš intifāš< « être cardé ». Emprunt avec variation phonétique de l’araméen, cf. rabbinique nappāṣ/sā « carde » et syriaque nappes « carder ». *{NFŠR} Voir {ʕNF(R)ŠRY}. *{NFḌ} (‫)نفض‬ GL >(y)anfuḍu nafaḍaanfuḍ< (impératif), IA >yunfaḍnanfuḍ nafaḍt nafḍ nāfiḍ manfūḍ k< « secouer » ; IQ >tanfuḍ ḥulī+hā< « ils secouent leurs bijoux ». VA >yantafaḍ antafaḍ< « être secoué ». ID nʕr 3 >nfḍ ʔl+ktān< « rebut du lin espadé ». < Pan-sémitique, cf. ougaritique >npṣ< « habits »,89 hébreu nāfaṣ « être dispersé », araméen rabbinique et syriaque nǝfaṣ « disperser », sudarabique épigraphique >nfṣ< « marcher (une armée) »,90 guèze näfḍ/ṣä « fuir, se disperser » et accadien napāṣu(m) « jeter ; battre ». *{NFṬ} (‫)نفط‬ I. VA >ninaffaṭ ktanaffaṭat< (registre haut), VA >yatnaffaṭ atnaffaṭ tanaffuṭ< « se couvrir d’ampoules ». IH 230 >naffāṭatun< (registre semi-correct), VA >naffāṭah + nafāfīṭnafṭ + anfāṭ< « feu grec ; naphte » ; AL náft + anfát « espèce de canon ». naffát + ín « artilleur, canonnier ». Emprunt à l’araméen, cf. rabbinique nēfṭ = nefṭā et syriaque na/efṭā < accadien napṭu(m), peut-être à travers le pehlevi naft. *{NFʕ} (‫)نفع‬ GL >(y)anfaʕu nafʕun / manfaʕatun nāfiʕun féminin nāfiʕatun< (registre haut), VA >nanfaʕ nafaʕt nafʕ nāfiʕ naffāʕ manfūʕ kyanfaʕ+uh yukūn yanfaʕ nafaʕ+uh naf(a)ʕ nāfiʕyanfaʕ(+ak) nafaʕ manfaʕah liyantafaʕ antafaʕ intifāʕ muntafiʕ + īnyantafaʕ intifāʕmā l+ī fī+hā manfūʕun< (registre semi-correct)< « il ne me profite en rien » ; IQ >lā tantafaʕ minn+uh šay< « tu n’en tireras aucun profit » ; >las l+uh fī+h muntafaʕ< « il ne lui profite en rien » ; BD 20r >yastanfaʕ b+al wadaban< « il retire de l’avantage de l’éducation ». VA >nāfiʕanfaʕ< « utile » ; VA >ġayri nāfiʕ< « inutile » ; ET Abennefe « nom propre masculin » ; UT nº 3133 et FḪ >nāfiʕnāfiʕ< « fenouil sauvage (Foeniculum vulgare) ». UT nº 3134 >nuwaifiʕ< « aneth des moissons (Ridolfia segetum) ». VA et MT >manfaʕah + manāfiʕmanāfiʕnfʕ< « avantage à l’ennemi », cette racine arabe semble un cas de composition de {NWF}, q.v., avec la préposition ʕalà. *{NFQ} (‫)نفق‬ I. VA >nināfaq nāfaqt nifāq ʕalà< « s’opposer » ; IQ >lā tanāfaq nifāq munāfiq< « être hypocrite » ; VA >yināfaq nifāq ʕalà = yatnāfaq atnāfaq tanāfuq< « faire la guerre contre l’interêt de la communauté musulmane ». GL >anfiqu munfiqun< (registre semi-correct), VA >nanfiq anfaqt infāq munfiq manfūq ky≠tanfiq nanfiq nanfaq+uh yunfaq anfaq+uh anfaqtu infāq manfūq fīanfaq = tastanf.q ʕalàyanfa/iq ʕalày≠nanfaqyantafaq antafaq intifāqantafaq ʕalī+h< « être dépensé ». GL >nafaqatunnafaqah + āt / nafaqnafaqah + ātnafāqahnafaqat ṭarīq< « frais de voyage ». GL >nifāqunnifāqnaffāqunanfaqunaffāq + īn< « gaspilleur, prodigue » ; AL naffáq féminin +a + ín = çáhib a nafáqua + azháb araben « administrateur, économe » ; nafáq al guelixáy + uín al gualixaín « mauvais administrateur ». AL tanfíq al ḳaláiq « entretien des gens ». VA >munāfiqnpqnāfiquʔl+qamīṣ + nawāfiqnayfaqu ʔl+qamīṣ ≠ ʔl+sarāwīl + nawāfiqu< « troussis de chemise ou pantalon ». < Pehlevi nāfag « nombril », cf. néo-persan nαfe « bourse ; ventre » et nifα « troussis ». *{NFL} (‫)نفل‬ VA >ninaffal tanfīl k< « donner a choisir parmi le butin ». >yatnaffal atnaffal (fī)< « échoir, être choisi parmi le butin ; faire des prières surérogatoires ». IH 227 >al+naflunāfilah + nawāfil< « prière surérogatoire » ; GL >naflun< (registre semi-correct) « trèfle (Trifolium pratense) » ;93 AL néfel « nénufar ». < Pan-sémitique {npl}, cf. ougaritique >nplnfl< « tomber au combat » et accadien napālu(m) « abattre ; donner une compensation », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{NFNBR} Voir {NWNBR}. *{NFY} (‫)نفي‬ GL >ʔ.nfī yanfī manfiyun< (registre semi-correct), VA >nanfī nafayt / anfayt nafy / infā nāfī munfī kanfī+h< (impératif), AC >yanfīyantafī antafā intifā muntafī minnantafī antafī< (impératif), AC >antafīnafy< « exil, ban ; négation, refus ». >nafāyah + āt< « rebut, ordure ». >nāfiyah + nawāfī< « (réponse) négative ». Métonymie du pan-sémitique {npy}, cf. hébreu nāfāh, araméen rabbinique nǝfā, guèze näfäyä et accadien napû(m) « tamiser ». *{NQB} (‫)نقب‬ GL >ʔ.nqubunanqub naqabt naqab nāqib naqqāb + īn manqūb knaqbi< (maṣdar), AL nancó/úb nacábt « percer, faire une brèche (à un mur) ». VA >ninaqqab tanqīb k< « voiler ». >yatnaqqab atnaqqab< « se voiler, prendre le voile ». >yantaqab antaqab< « être percé ». VA >naqbah + ātniqāb< « trous pour les courroies d’un joug ». AL

|| 92 Néanmoins, les connotations économiques de cette racine en arabe aussi bien que sudarabique épigraphique, comme >mnfq< « document contraignant » et >nfq< « exiger », sont des emprunts à l’araméen, cf. rabbinique nafqūtā et syriaque nefqǝtā « dépenses » et syriaque nǝfaq ʕal « coûter ; être depensé », naffāq « prodigue » etc., témoins des siècles pendant lesquels l’araméen fut la langue commerciale et internationale du Moyen Orient. Quant à munāfiq « hypocrite » son emprunt au guèze fut jadis établi par Nöldeke, selon Jeffery 1938 : 272. 93 Malgré le latin tribulus, comme cela est expliqué dans chez Corriente 1991 : 171. Il faut se méfier des identifications des noms de plantes dans ces ouvrages ; selon BCT 2010 : 601 on a donné ce nom à plusieurs espèces des genres Medicago, Melilotus et Trigonella, ainsi que, comme chez AL, à Nymphaea nelumbo.

1282 | *{NQḤ}

nacáb + ancáb « mine ». VA >niqāb + anqibah< « voile de femme ». >naqīb + nuqabānaqqābun< (registre haut) « voleur » ; MT >naqqāb< « mineur, sapeur ». AL múnquiban « en minant ». < Pan-sémitique {nqb}, cf. ougaritique >mqb< « outil de labourage non identifié », hébreu nāqab, araméen rabbinique et syriaque nǝqab, guèze näqäbä « percer », sudarabique épigraphique >nqb< « creuser un canal » et accadien naqābu(m) « déflorer, dépuceler ». *{NQḤ} (‫)نقح‬ VA >naqāḥ< « eau limpide ». Déformation de l’arabe nuqāḫ, une extension de l’élément biconsonantique {nq}, cf., par exemple, {NQW}. *{NQD} (‫)نقد‬ VA >nanqud naqadt naqd nāqid + īn manqūd< « payer au comptant la partie accordée d’une dot ». GL >(y)antaqidu intiqādun muntaqidun muntaqadun< (registre haut), VA >nanqad naqadt naqd / nuqūd nāqid + īn / nuqqād manqūd ʕalà = yantaqad antaqadt muntaqid + īn ʕalà< « examiner ; critiquer ». VA >naqd + nuqūd< « partie d’une dot qu’il faut payer avant la consommation du mariage». GL >niqādatun< (registre semi-correct) « critique ». >ġayru muntaqidin< (registre semi-correct) « irréprochable ». Voir {TQD/Ḏ} et {NSʔ}. Variante phonétique de {NQṬ}, q.v.94 *{NQḎ} (‫)نقذ‬ VA >nanqiḏ anqaḏt inqāḏ< « sauver ». Evolution sémantique d’un emprunt à l’araméen, cf. ougaritique >nqdnanqur naqart naqr nāqir naqqār manqūr k< « frapper (légèrement) ; tambouriner », IA >yanqur< « becqueter » ; AL nancór nacárt « donner de la corne » ; IQ 178/4/3 >naqar l+al+bāb< « il frappa à la porte » ; >yunqar l+ak f+al+bāb< « on frappe à ta porte » ; VA >nanqur naqart k< « tambouriner » ; IZ >anqur f+al+ʕūd< « joue du luth ». AL ninacár nacárt « carillonner sur les cloches » ; IQ >tanqīr< « creusement », AC « creusement ; carillonnement ». ZǦ >yinaqqar f+al+māliḥ< « entamer les apéritifs ». VA >yantaqar antaqar< « être frappé (légèrement) ». IQ >naqr al+watar< « jeu de cordes » ; >al+naqri f+al+ʕīdān< « jeu des luths ». >niqār< « dispute ». FḪ >naqīr< « sceau en bois ». ID šbṣ 2 >nqāyr< « enchâssures dans une toile pour des perles etc. ». IQ >nuqayrahnaqqārah< « marteau de porte,

|| 94 La connexion sémantique étant « verser les monnaies l’une après l’autre, comme des gouttes d’eau » et « vérifier le paiement en comptant les monnaies de cette façon ». 95 La correspondance phonétique et sémantique est correcte dans l’arabe naqqād « berger d’une sorte de petits moutons », à la différence de l’emprunt à l’araméen, décelé par le changement /d/ > /ḏ/.

*{NQS/Ṣ} | 1283

heurtoir ». AL náqir féminin +a + ín / nucár « joueur de tambourine ». VA et IA >anqar + nuqaranqar< féminin >naqrāanqar< « borgne ». VA >minqār + manāqir< « bec ; picot, épinçoir » ; ZǦ >m.< « bec » ; AL máncar + manáquir, diminutif munáycar + ít « bec ; ciseau ; nez aquilin ». MT >minqar< « picot ». Voir {ŠWŠ} II. < Pan-sémitique {nqr}, cf. hébreu nāqar, araméen rabbinique et syriaque nǝqar, guèze näqwärä « percer », sudarabique épigraphique >nqr< « personne médisante » et accadien naqāru(m) « déchirer ; abattre ». *{NQRR} Voir {TYN} et {NĠR}. *{NQRZ/S} (‫)نقرز أو نقرز‬ VA >ninaqras< « donner la goutte ». >yatnaqras atnaqras tanaqrus< « devenir goutteux ». IH 289 >al+naqrazu< (registre semi-correct), GL >niqrisun< (registre haut), VA et LZ >naqras< « goutte » ; AL néqreç a regléin « goutte des pieds » ; n. al ydéy « goutte des mains ». VA >munaqras + īn Grec νέκρωσις.96 *{NQZ} (‫)نقز‬ VA >ninaqqaz tanqīz< >ʕalà ʔl+ṭayr< « oiseler (à l’aide d’appeaux) ». >naqqāzah + naqāqīz< « appeau ». < Arabe naqqāz « (oiseau) qui saute », dont on se servait pour attirer les autres aux filets des chasseurs. Un autre cas d’agglutination du préfixe verbal {n+} à {qzz}, d’où, par exemple, l’arabe qazza « bondir », extension minimale d’un élément biconsonantique {q/ġz/ṣ} « couper », par une métonymie (« raccourcir le chemin »), qu’on retrouve partout en sémitique avec plusieurs extensions et évolutions sémantiques. *{NQS} (‫)نقس‬ AL nineqquéç nequéçt nequéç munéqueç + ín « noircir avec de la suie ». CO 21 >na/iqs< « encre ».97 AL nuquíç « suie ». < Sémitique du Sud {nqs/z}, cf. guèze näqäsä « être sale ». *{NQS/Ṣ} (‫)نقس أو نقص‬ VA >nāqūṣ + nawāqiṣnawāqisnāqūṣanqušu< (registre haut), VA >nanquš naqašt naqš nāqiš + īn naqqāš + īn manqūš knaqšnināqaš munāqašah f+al+ḥisāb = natnāqaš atnāqašt tanāquš maʕ< « demander des comptes exacts ». >yantaqaš antaqaš< « être ciselé ou sculpté ». GL >naqšun< (registre haut), VA >naqš + nuqūš< « sculpture ; bas-relief ; gravure » ; IQ 191/1/3 >ṭirāz al+nuqūš< « broderie en relief ». GL >naqqāšun< (registre haut) « sculpteur ; graveur ». IH 132 >manqāšun< (registre semi-correct), VA >minqāš + manāqiš< « ciseau, burin » ; AL máncax + manáquix « ciseau ; sarcloir ; rateau » ; quiç mancóx + acuíz ín « coupe ciselée » ; háxia mancúxa + havíx ín « bord brodé ». IA >manqašah< « balai ».98 Voir {ʔḎN} et {ʕQB}. < Sémitique de l’Ouest {nqš}, cf. hébreu nāqaš, araméen rabbinique et syriaque nǝqaš « frapper », emprunté par l’arabe, ainsi que par le guèze näqäsä « tatouer », déjà avec des acceptions métonymiques. *{NQṢ} (‫)نقص‬ GL >(y)anquṣu naqaṣa nuqṣānun< (registre haut), VA >yanquṣ naqaṣ kyanquṣ naqaṣ nuqṣān nāqiṣnaqaṣat nuqṣān manqūṣyanquṣ+uh ḏahab< « l’or lui manque » ; MT >mā yanquṣ+uh< « ce qui lui manque ; AC >aš naqaṣ+ak< « ce que tu as perdu » ; EV 12 nacas minnu almalaha « sa beauté a diminué ». GL >anqiṣu = ʔ.stinqāṣun< (registre semi-correct), VA >nanqiṣ naqaṣt / anqaṣt naqṣ / inqāṣ nāqiṣ naqqāṣ manqūṣ knanqiṣʔ.ntiqāṣun< (registre haut), VA >yantaqaṣ antaqaṣ intiqāṣ muntaqiṣyantaqaṣnuqṣān yiqaʕ< « cela serait honteux ». GL >ġayru nāqiṣin< (registre haut), IQ >bi+lā nāqiṣ< « non diminué ». IA >naqīṣah< « vice, défaut ». Voir {ḤSB(Š)} et {ZYD}. < Sémitique du Sud {nqṣ}, cf. sudarabique épigraphique >mqṣm< « perte, dommage » et guèze näqäṣ « se sécher ou affaiblir », un autre cas d’agglutination du préfixe verbal {n+} à l’élément biconsonantique {qṣ}, cf. {QṢR} I, {QṢṢ} etc. *{NQḌ} (‫)نقض‬ GL >(y)anqiḍu naqḍun manqūḍun< (registre haut), VA >nanquḍ naqaḍt naqḍ nāqiḍ manqūḍ k = nunqiḍ anqaḍt inqāḍ munqiḍ kanquḍ (impératif) manqūḍ< « disjoindre ; déchirer ; découdre » ; AL nanquíd naqátt naqd naquid + ín « défaire ; séparer ceux qui se battent » ; n. a zarád anquádt « défaire les mailles d’une cotte » ; VA >nanqiḍ al+ʕahd = yanqaḍ< « violer un pacte » ; IQ >al+ḥubbi yanquḍ al+sulwān< « l’amour vaincra l’oubli » ; >manqūḍ al+buntāt< « décousu ». GL >yunqiḍu< (registre haut), VA >nināqaḍ munāqaḍah k =

|| 98 Erreur graphique ou prononciation vicieuse au lieu de l’arabe miqaššah, cf. {QŠŠ}.

*{NQL} | 1285

yatnāqaḍ atnāqaḍt tanāquḍ mutanāqiḍ maʕ< « contredir, réfuter ; s’opposer ». >yantaqaḍ antaqaḍ intiqāḍ muntaqiḍ minyantaqaḍyantaqaḍ b+al+mašī< « être violé et piétiné ». AC >naqḍ al+ʕahd< + IQ >naqḍ al+ʕuhūd< « violation d’un pacte ou d’une promesse ». >inqāḍ< « cassation ». AL intiquád a zarád « démaillage d’une cotte ». Voir {ʕḎR}. Un autre cas d’aglutination du préfixe verbal {n+} par l’élément biconsonantique {qḍ}, cf. {QḌḌ}, {QḌB} etc. *{NQṬ} (‫)نقط‬ VA >yanquṭ naqaṭ naqṭ nāqiṭ = yatnaqqaṭ atnaqqaṭnanquṭ naqaṭt naqṭ nāqiṭ manqūṭ k = ninaqqaṭ tanqīṭ knuqṭatun< (registre haut), VA et IQ >nuqṭah + nuqaṭnuqayṭahnuqṭah + nuqaṭnuqayṭīt< « goutte ; point » ; CD M 2/4 >nuqṭat al+ʕayn< « larme » ; FR 193.14 >iṣlāḥ al+nuṭqah< « réparation de gouttières ». ZǦ >munaqqaṭ< « bariolé ». Voir {MNQṬ}. < Sémitique du Sud {nqṭ}, cf. guèze näqwäṭä « dégoutter », variante phonétique de {nqd} dans le sémitique du Nord-Ouest, cf. hébreu nǝquddāh et syriaque nūqdā « goutte ; point ». *{NQʕ} (‫)نقع‬ VA >nanqiʕ naqaʕt / anqaʕt naqʕ nāqiʕ manqūʕ k = ninaqqaʕ tanqīʕ kyanqaʕyatnaqqaʕ atnaqqaʕ tanaqquʕ = yantaqaʕ antaqaʕ intiqāʕ fīyantaqaʕnaqʕah< « mare d’eau stagnante ». 168/2/2 >naqīʕ< « infusé ; infusion ». DS >manqaʕ + manāqiʕ< « cuve ou étang artificiel pour macérer ». < Sémitique de l’Ouest {nqʕ}, cf. hébreu nāqaʕ « être éloigné », araméen rabbinique neqaʕ « ravine », syriaque neqʕā « creux » et guèze näqʕ « source », dont le sémanthème basique est le creux dans le sol, puis rempli d’eau, avec plusieurs évolutions sémantiques. *{NQL} (‫)نقش‬ VA >nanqul naqalt naql nāqil + īn manqūl k = ninaqqal tanqīl kyunqal naqaltayanqulunaqqilu tanqīlun munaqqalun< (registre haut) « mouvoir ; transplanter » ; AL ninaccál nacquált nacál tanquíl + tanáquil « mouvoir ; transplanter ; altérer ; démenager ; déléguer » ; AC >lā tinaqqal+uh< « ne divulgue pas cela ». GL >ʔ.ntiqālun mutanaqqalun< (registre semi-correct), VA >yatnaqqal atnaqqal = yantaqal antaqal intiqāltanaqqulman yantaqil ilà ʔl+maʕrifati baʕd ʔl+ǧahl< « celui qui acquiert la science après l’ignorance ». >naqlun< « rejetons » ; AL nácla + ancál « pousse d’oignon ». VA >naqlah + naqalnaqlah< + DS >anqālnuqaylahnaqlah< « appéritif qu’on sert avec les boissons ». MT >naqqāl al+šarāb< « celui qui transporte le

1286 | *{NQM}

vin ». AC >naqqālah< « femme de boulanger ». VA >manqalah + manāqil< « banc ». >munaqqil + īn< « rapporteur, détracteur ». IQ >minqāl< « refrain d’un poème strophique ». TH 35.3. >m.nqālāt< « chassis, fondements de quelques machines ». < Sémitique de l’Ouest {nql}, cf. hébreu maqqēl « bâton », syriaque nǝqal « repousser », sudarabique épigraphique >mnql< « transfert de biens » et guèze näqälä « arracher », un cas d’agglutination du préfixe verbal {n+} par {QLL}, q.v. *{NQM} (‫)نقم‬ VA >nanqim anqamt min< « donner l’opportunité de se venger » ; IQ >anqam ʕalay+ya ʔl+ḥasūd< « il donna à l’envieux l’opportunité de se venger ». GL >antaqimu yantaqīmu muntaqimun< (registre haut), VA >nantaqam intiqām min / ʕalàyantaqamū+hnaqmatun< (registre haut), GL >niqmatun< (registre haut), VA >niqmah + niqamniqmah = naqimah< « vengeance » ; AC >niqmah< « malheur ». < Sémitique de l’Ouest {nqm}, cf. hébreu nāqam, araméen rabbinique nǝqam, syriaque etnǝqam « se venger » et sudarabique épigraphique >nqm< « punir », probablement un autre cas d’agglutination du préfixe verbal {n+} par {qwm}, decélé par le guèze täqäyyämä « se venger ». *{NQNQ} (‫)نقنق‬ IQ 165/6/3 >naqnaqī< « bavardage ». Métonymie de l’arabe naqnaqa « coasser (les grenouilles), une onomatopée évidente. *{NQH} (‫)نقه‬ VA >nanqah naqaht nuqūh nāqih + īn min< « se remettre d’une maladie ». < Sémitique du Sud {nqh}, cf. guèze näqha « s’éveiller ; se remettre », une variante phonétique de {nqw}, q.v. *{NQW} (‫)نقو‬ VA >yanqā naqiya naqā naqī + īn< « être propre ». GL >(y)unaqqī tanqiyatun< (registre haut), VA >ninaqqī k< « nettoyer ; purifier » ; AL ninaqquí naqquá/éit mo/unáqui = monaquí + ín « nettoyer (les ruches) ; tamiser, cribler ; épamprer (la vigne) ; écailler (les poissons) ; écrémer ; ramoner ; sarcler » ; n. alhijár « épierrer » ; n. âan róhi « se purger d’une accusation ». VA >nunqī anqayt inqā = nantaqī antaqayt< « choisir ». >yatnaqqā atnaqqā tanaqqīʔ.stanqū ʔstinqāʔun< (registre semi-correct) « se nettoyer ». IH 94 >naqā< « rebut » ; VA « netteté, pureté ; monticule de sable » ; AL bi naquá « proprement ». VA >naqāwahnaqāwah + naqāwà< « plantes alcalines dont on se servait pour le soin de la peau ».99 VA >naqāyah< « choix, meilleure partie ». GL >naqiyyun féminin

|| 99 Pas pour le lavage en général et pas toutes les espèces de trèfle, selon AL. Ibn Ḥayyān qui en rapporte quatre espèces utilisées par les princes, ḫilāfiyyatun murtafiʕah, ḥaršāʔ, ṣafrāʔ et bayḍāʔ

*{NKṮ} | 1287

naqiyatun + anqiyāʔun< (registre semi-correct), VA >naqī + īn / niqānaqī féminin naqiyyahanqà< « propre ; pur » ; VA >naqī al+farǧ< « chaste » ; >n. al+ḫadd< « imberbe » ; GL >ġayr naqī< « impur » ; IQ >mā anqà< « qu’il est pur ! ». ZǦ >tanqiyyah< « épamprage (des vignes) » ; NQ db 2/4/1 « purgatif » ; LH « dépilatoire » ;100 AL tanquía + ít « immondices qu’il faut nettoyer » ; t. + tanáqui « rebut du nettoyage » ; MT >tanqiyyat al+ḥaǧar< « épierrement ». AL monacá = monácqua + ín « cure-dents » ; monacá / monácqua al vdnéi « cure-oreille ». IQ >munaqqà/ī< « décortiqué» ; FḪ >ǧawz munaqqà< « noix décortiquées » : Voir {DLW}. < Pan-sémitique {nqw}, cf. hébreu nāqāh, araméen rabbinique nǝqā/ē « être propre », syriaque naqqī et accadien naqû(m) « offrir une libation (pure) ».101 *{NKB} (‫)نكب‬ I. VA >nankab nakabt / ankabt inkāb mankūb fī = yantakab< « éprouver un malheur ». >ninakkab k< « rendre malheureux » ; VA >n. k ʕannakkaba ʕn ʔl+ṭarīq< « détourner (du droit chemin) ». VA >nakbah< « malheur, disgrâce ». GL >mankabun + manākibun< (registre semi-correct), IH 181 >mankabu ʔl+ʔinsānmanka/ib + manākibmankabmanākibmankab< « épaule » ; GL >aṭrāfu ʔl+mankabayn< « endroits où le bras se joint à l’omoplate » ; VA >mankab al+ṯawb + manākibmankab + manākib< « largeur habituelle des toiles » ; DS >m. al+karmah + manākib< « quatre branches qu’il faut laisser à la vigne quand on la taille ». Voir {RQʕ}. < Sémitique du Sud, cf. guèze näkäbä « doubler, plier », un autre cas d’agglutination du préfixe verbale {n+} à la racine {KBB} I, q.v II. VA >ninakkab k< « faire taire ». Variante phonétique de {nkm}, un autre cas d’agglutination du préfixe verbale {n+} à la racine {KMM}, q.v. *{NKT} (‫)نكت‬ VA >ninakkat nakkatt tankīt munakkit + īn fī< « plaisanter ». >nuktah + nukatnuktah< « plaisanterie ; anecdote amusante ». Probablement emprunté à l’araméen, cf. rabbinique et syriaque nǝkat « mordre ; blesser », avec une évolution sémantique, mais il s’agit d’une extension de l’élément biconsonantique {nk}, qu’on retrouve partout en sémitique avec connotations de dommage. *{NKṮ} (‫)نكث‬ VA >nankuṯ nakaṯt nakṯ nākiṯ nakkāṯ mankūṯ ʕalà f+al+ʕahd< « violer un pacte ». BO 189.11 et 190.1 >nakīṯah< « prêt hypothécaire ». Probablement un autre cas d’agglutination du préfixe verbal {n+} à la racine {kṯṯ}, empruntée à

|| (selon Almuqtabis V : 352). BCT 2010 : 603 les identifie comme « mélilot élégant (Melilotus elegans) » ou « mélilot sillonné (maṣdar sulcata) ». 100 Posé par le castillan atanquía. 101 Avec une évolution sémantique déjà reflétée par l’hébreu mǝnaqqīt = mǝnaqqiyyāh « patère pour les libations ».

1288 | *{NKḤ}

l’araméen rabbinique kattēt, cf. aussi ougaritique >ktt< « triturer » et accadien katātu(m) « vibrer », à côté de la forme morphologiquement parallèle du sudarabique épigraphique >nkṯ< « enlever de sa place ». *{NKḤ} (‫)نكح‬ VA >yankaḥ nakaḥ nikāḥ nākiḥ mankūḥ féminin mankūḥah + āt k< « posséder sexuellement ». >nantakaḥ antakaḥt< « être possédé ainsi ». >nastankaḥ istinkāḥ k< « demander pour coïter ». GL >nikāḥun< (registre haut), VA >(ʕuqdat al+)nikāḥnikāḥʕaqd nikāḥ< « contrat de mariage » ; GL >nikāḥun muḥarramun< (registre haut) « inceste ». VA >mankaḥah< « prostituée ». IQ >manākiḥ< « femmes mariées ». Extension de {NYK}, q.v. et donc de l’élément biconsonantique {nk} ; cf. {NKT}. *{NKD} (‫)نكد‬ GL >unakkidutanakkad tankīdninakkad tankīd k< « tracasser, harceler ». >yatnakkad atnakkadt< « être tracassé ou harcelé ». >nakad< + IQ >ankād< « tracasserie, souci ». DC 13 munequedín « tristes ». Extension de l’élément biconsonantique {nk} ; cf. {NKT}. *{NKR} (‫)نكر‬ VA >nankar nakart nukr nākir + īn mankūr k = nunkir ankart inkār munkir k = nastankaryankar yunkar inkāryankar< « dénier, désavouer, méconnaître » ; na/enquér nequért / anquért néquer / nucrán náquir + ín « dénier ; méconnaître ; déshériter » ; VA >yankar ʕalà< « insister » ; IQ >tankarū+nī ʔl+ǧamīl< « vous déniez mes faveurs » ; 163/1/4 >lā yankar ʕalà qalb+u ʔl+lahīb< « il ne dénie pas la flamme de son cœur » ; NQ au 0/1/1 >ankarat šayb+ī< « elle me rejette à cause de mes cheveux blancs ». VA >ninakkar tankīr k< « rendre indéterminé » (grammaire). >ninākar k< « méconnaître, ne pas reconnaître ». >yatnakkar atnakkar< « être ou devenir indéterminé » (grammaire). >yatnākar atnākar< « ne pas reconnaître les uns les autres ». GL >astankiru< (registre haut), VA >nastankar astankart istinkār mustankir mustankar k< « trouver absurde ; désapprouver ». >nakirah + āt< « nom indéterminé ». IQ >nakīr< « blâmable, reprochable ». AC >l+al+ḫayr nakkārah< « femme ingrate ». IH 306 >nakkāriyyun< (registre semi-correct) « maniatique de la propreté ».102 >munkarun wa+nukayrun< « noms de deux anges qui interrogent les morts dans le tombeau ».103 VA >munkar + mankūrah< « absurde ». Voir {ĠYR} et {NʕM}. < Pan-sémitique {nkr}, cf. ougaritique et sudarabique épigraphique >nkryankas nakas na/uks / nukūs nākis + īn mankūs< « avoir une rechute ». GL >munakkasatunyankas nakas nuks mankūs k = ninakkas k / bi< « renverser » ; IH 212 >nakkasa raʔsa+hu< « baisser la tête ». VA >yatnakkas atnakkas = yantakas antakas< « être renversé ». >naks al+tawbah< « cesse de la repentance ». ǦM 14 >nuks< « un mauvais sujet ». ZǦ >mankūs< « malheureux ». Probablement un autre cas d’agglutination du préfixe verbale {n+} à la racine {kss}, vraisemblablement emprunté à l’araméen rabbinique nǝkas « couper », syriaque « égorger », avec une évolution sémantique. *{NKṢ} (‫)نكص‬ VA >yankaṣ nakaṣ nukūṣ< « reculer ; s’écarter ». ; IQ >antakas< « il recula ».104 Probablement un autre cas d’agglutination du préfixe verbale {n+} à la racine {kṣṣ}, cf. l’arabe akaṣṣa « fuir », extension minimale d’un élément biconsonantique {kṣ}, qu’on retrouve dans {kṣm}, {kṣy} etc. *{NKF} (‫)نكف‬ GL >yastankafu< (registre semi-correct), VA >nastankaf astankaft istinkāf mustankif mustankaf knkf< « refus ». *{NKL} (‫)نكل‬ VA >yakal nakal nukūl ʕan< « refuser, s’éloigner ». GL >unakkilu< (registre haut), VA >ninakkal tankīl k< « infliger un châtiment exemplaire, punir ». >nankal ankalt inkāl mankūl< « épuiser ». >yatnakkal atnakkal bi< « être puni ». GL >nikālun< (registre semi-correct), VA >nakāl + ankāl< « punition, châtiment » ; GL >aṣḥābu ʔl+nikāl< « bourreaux ». < Pan-sémitique {nkl}, cf. hébreu nikkēl, araméen rabbinique nakkēl et syriaque nǝkal « tromper », sudarabique épigraphique >nkl< « travailler la pierre » et accadien nakālu(m) « être habile ou rusé ». *{NKH} (‫)نكف‬ VA >yankah nakah nakhah nākih mankūh k< « répandre une odeur ». >nakhah< « odeur ». Voir {NHK} II. Variante phonétique de {NKY}, q.v., puisque la signification primitive était rétreinte aux mauvaises odeurs. *{NKY} (‫)نكي‬ VA >nankī ankayt inkā munkī nikāyahyankī(+h) ankā+nī ankī (impératif) nikāyahtankī+htankī+h nākiyā< (maṣdar), AL nanquí anquéit naquía + ít néqui + ín munquí + ín « faire du mal ; vexer, tourmenter ». VA >nantakī antakaytmanīkī< « dommage, dégâts ». Voir {ʕML}. < Pan-sémitique {nky}, cf. hébreu hikkāh « frapper », araméen rabbinique et syriaque nǝkā, guèze näkäyä, accadien nakû « fair du mal » et sudarabique épigraphique >nky< « tort ». *{NLǦ} (‫)نلج‬ TD 207 >nīlaǧnaylaǧnālaǧ< « jus cuit des fruits de l’indigotier (Indigofera tinctoria) ». Voir {NYR/L}. < Néo-persan nilaǧ < pehlevi nīl « indigo », avec le suffixe adjectif {+ag}. *{NM(B)RŠT} (‫)نمبرشت أو نمرشت‬ FḪ >numayrašat< (lire >nīmbaraštnīmarašt< « œuf à la coque ». < Néo-persan nim berešt « demi-cuit ». {NMR} (‫)نمر‬ AŠ 31/3/5 >nammar+ak< « il t’enragea ». VA >yatnammar< « endosser une cuirasse ». GL >namirun< (registre haut), VA >namar + numūr(aban) numārah< et Numara et Abinomara « nom propre masculin ». Voir {ḎNB} et {QTL}. < Pan-sémitique de l’Ouest {nmr}, cf. hébreu nāmēr, syriaque nemrā, sudarabique épigraphique >nmrnamra/uqah + namāriqnumayraqah< « coussin sur la selle ». < Iranien du Nord-Ouest namraǧ. *{NMS} (‫)نمس‬ I. GL >namsun< (registre semi-correct), VA >nams + numūs< ; ZǦ >namsnimsnāmūs< « confident ». Voir {ḎNB}. Extension de {NMM}, q.v.105 II. GL >nāmūsun< (registre haut), VA > namūs + nawāmīs < « loi ; régulation ». < Araméen rabbinique nīmō/ūs(ā) et syriaque nāmūsā < grec νόμος. III. AL Nímiç « Nîmes » (géographie). nimisí + ín « nîmois ». Emprunt tardif au castillan < latin Nemausus. *{NMŠ} (‫)نمش‬ VA >yinammaš tanmīš munammaš + īn kyatnammaš atnammaš< « être marqué de taches de rousseur ». >namaš< = IQ 185/2/3 et ZǦ, AL neméx nom d’unité +a « taches de

|| 105 Quoique les lexicographes considèrent cet animal, souvant confondu avec la mangouste, comme caractéristique de l’Egypte, le mot ne peut pas être attribué à l’égyptien ancien et semble être, comme dans le cas de l’arabe nāmūs « moustique », une métonymie allusive aux sons émis par eux. En néo-persan, le mot est considéré comme emprunté à l’arabe, ce qui serait donc aussi le cas du syriaque nemsā ; néanmoins, les anciens récits si fréquents sur ses animaux, ennemis de crocodiles en Egypte, pourraient suggérer une corruption du pluriel grec ἰχνεύμονες.

*{NMM} | 1291

rousseur ». Peut-être < néo-persan namš « messonge », signification rapportée aussi dans les dictionnaires natifs.106 *{NMṬ} (‫)نمط‬ VA >ninammaṭ tanmīṭ k< « arranger ; ordonner ». >yatnammaṭ atnammaṭ tanammuṭ< « être arrangé ou ordonné ». >namaṭ + anmāṭ< « façon, manière ; tapis » ; AL namát + anmíta « tapis » ; MT >ṯawb namaṭ< « tissu pour tapis ». < Syriaque namṭā < pehlevi namad « feutre ». *{NMQ} (‫)نمق‬ IQ >yannamaq< « être orné ou paré ». Métonymie de l’arabe nammaqa « écrire avec une jolie écriture », < pehlevi nāmag « livre ». *{NMKSD} (‫)نمكسد‬ DS et FḪ >namaksūd< « salaison (de bœuf) ». < Néo-persan namak sud « pehlevi namak sūd « profit (tiré) du sel ». *{NML} (‫)نمل‬ VA >ninammal nammal tanmīl munammil munammal< « donner des fourmillements ». >atnammal atnammal tanammulnamlatun< (registre haut), IH 288 >al+namalunamlah + nam(a)l / numūlnamlahnumaylahǧuḥr al+namal + aǧḥār al+namalnamlah< « réticulation dans les sabots des bêtes (aussi appelée šabkah, q.v.) ». VA >anmulah + anāmilanāmil< « bout du doigt ».107 Voir {DḪN}. < Sémitique de l’Ouest {nml}, cf hébreu nǝmālāh, syriaque nǝmālā et accadien namālu(m) « fourmi(s) ». *{NMM} (‫)نمم‬ VA >yinamm namamt namm bi / ʕalànamm yinam< « rapporter des propos avec l’intention de nuire ; calomnier ; trahir » ; >akṯar yinam< « il devient plus odorant » ; >maḍà l+uh b+al+nam< « il alla chez lui avec des racontars » ; ḪA āṭi 1 >yinam ka+lʕ+anbar l+al+wāṭī< « celui qui marche là sent l’odeur de l’ambre ». GL >namīmatun< (registre haut), VA >namīmah + āt / namāʔimnammāmun + īn< (registre haut), VA >nammām + īnnammām< « médisant ; calomniateur » ; TD 225, UT nº 2009 « serpolet (Thymus serpyllum) ».108 Variante phonétique de {NMW}, q.v.109

|| 106 A cause d’une croyance populaire, selon laquelle ces taches décèleraient les menteurs ; cf. aussi {KḎB} I et II. 107 La connexion sémantique de ce mot plutôt du langage poétique avec les fourmis étant improbable, il pourrait s’agir d’une corruption phonétique, peut-être de l’arabe armalah « veuve », par une métonymie selon laquelle les doigts ne peuvent rien faire sans les mains ; cf. {RML}. 108 Voir BCT 2010 : 603, à propos d’autres variétés et identifications. 109 Cf. l’arabe anmà « répandre des propos malveillants ».

1292 | *{NMW} *{NMW} (‫)نمو‬ GL >anmū namʔun / numuwwun< (registre haut), VA >yanmū/à namā numuww nāmī = yatnammā atnammā tanammīanmī< (registre semi-correct), VA >ninammī k = n≠yumnī anmā anmayt inmā munmī munmā knantamī intimā linantamī ilà< « appartenir ». AŠ 91/2/4 >ʕaṭā+k b+al+numay< « il t’en a donné un peu trop ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble avoir résulté d’une métathèse du pan-sémitique {mny} « compter », cf. ougaritique >mnynān(u)ḫah = nānḫ(uw)āh< « ammi (Carum copticum) ». < Néopersan nαn ḫ[w]αh « il demande du pain ». *{NNS} (‫)ننس‬ AL nonaç min cúlli xáhar « le 5e jour du mois, sauf en mars, mai, juillet et octobre où elles tombaient le 7e jour ». Emprunt tardif au castillan nonas < latin nōnae. *{NNN} (‫)ننن‬ AL nénna/e + ít « bonne d’enfants ». Variante phonétique de {LLL}, q.v. *{NHB} (‫)نھب‬ GL >(y)anhabu yunhabūna nah(a)bun = ʔ.nhābun = ʔ.ntihābun< (registre haut et registre semi-correct), VA >nanhab nahabt nahb nāhib manhūb k = yantahab antahab intihāb k< « piller, ravir » ; AL nenhéb enhébt « profaner ». Peut-être un cas d’agglutination de la préposition bi+ par {NHY}, q.v. *{NHǦ} (‫)نھج‬ GL >minhāǧun< « méthode ». < Sémitique de l’Ouest {nhg}, cf. guèze nähagä « mener paître les betiaux », hébreu nāhag et araméen rabbinique nǝhag « conduire », d’où l’arabe semble avoir emprunté cette racine. *{NHD} (‫)نھد‬ VA >ninahhad k< « faire soupirer ». GL >atanahhadu tanahhudun< (registre haut), VA >natnahhad atnahhadt tanahhud mutanahhid + īnnah(a)d + nuhūdnuhūdnahdnuhayd< + IQ >nuhaydāt< « sein, mamelle » ; >nahadan qāyim< « mamelle ferme » ; ḪA āli >kassar nahday+ya< « serre mes seins ». Voir {MʕK} et {HND}. Peut-être une variante phonétique du sémitique de l’Ouest {nwd}, cf. hébreu, araméen rabbinique et syriaque nād

*{NHŠL} | 1293

« chanceller, se balancer », dont le participe agentif serait devenu une désignation euphémistique.110 *{NHR} (‫)نھر‬ GL >(y)antahiru intihārun muntaharun< (registre haut), VA >nanhar nahart nahr / inhār = nantahar intihār< k< « réprimander ». GL >nahrun + anhārun< (registre haut), VA >nahr + anhārnahārnahr< « fleuve ; prise d’eau d’un moulin » ; GL >nahrun muṯmirun< (registre semi-correct) « une vallée fertile » ; >anhāru ʔl+māʔi< « courants d’eau » ; IW I : 358.16 >al+nahru ʔl+ʔaʕḏ̣am< « la Guadalquivir ». VA >nahrī< « (poisson) de rivière ». VA, IQ, ZǦ et AC >nahārḏāk al+nahār< « ce jour-là » ; IQ >waḥd al+nahār< « un jour » ; >min nahār+ī< « ce jour même », ZǦ >b+al+nahāranhār+ak< « ta journée » ; AL mexí nahár 2 m. yavméi « journée de chemin » ; n. gua núç « une journée et demie » ; aqbár n. + ayím quibár = n. aîíd + ayím aâyét « jours de fête » ; azgár n. « jour ordinaire de l’année » ; n. xógal + ayím x. « jour de travail » ; n. al guiléda / mavlúd « anniversaire de la naissance » ; n. a tagtíç + ayím arabet « anniversaire du baptême » ; n. al máut « date du décès » ; n. al iḳtiyár + ayím « date choisie » ; ziédat n. « intercalation d’un jour dans le calendrier » ; ávil nahár min a xáhar « 1er du mois ». GL >bi+ʔintihārin< (registre semi-correct) « avec reproche ». DS >manhar + manāhir< « canal ». Voir {ʔBR} III, {ʔWL}, {BʕD}, {BĠDD}, {ǦLS}, {ǦMʕ}, {ǦWR}, {ǦWZ}, {ḤBQ(Ḻ)}, {ḤRṮ}, {ḪDM}, {ḪZR}, {ḪṬM}, {DBB}, {DǦL}, {DWD}, {RQʕ}, {RWND}, {ṬWL}, {ʕDL}, {ĠFR}, {FDNǦ}, {FRT} I, {FḌL}, {QBL}, {QYḤN}, {NṢF}, {NWR} II, {NYL} et {WḤD}. < Pan-sémitique {nhr} « couler », cf. ougaritique >nhrnhr< « canal d’irrigation ». *{NHŠ} (‫)نھش‬ VA >yanhaš nahaš nahš nāhiš manhūš k< « piquer (un serpent) ». >yantahaš antahaš< « être piqué ». Probablement un autre cas d’agglutination du préfixe verbal {+n} par {hw/yš}, dont le sémanthème basique est approprié à la description des effets du venin de quelques serpents. *{NHŠL} (‫)نھشل‬ DS >nahšal< « sécacul (Pastinaca secacul) ».111 < Néo-persan nahšal.

|| 110 Ce qui est fréquent partout dans le cas des noms des parties du corps « honteuses » ; voir Corriente 1993b : 283-285. On retrouve ce sujet dans le refrain d’un muwaššaḥ anonyme: /náhd+i qad ablá+ni : iḏa nirúšš al+ḥabáq yahtazzi quddám+i/ « ma poitrine me tourmente ; lorsque j’arrose le basilic, elle tremble devant moi » (voir Corriente 1997b : 224). 111 Il faut ainsi corriger DS >nahsal< et UT nº 3085 >nam/hšak(t≠y)anhaḍu nahaḍ nuhūḍuntanhaḍ nahaḍat nuhūḍ li / ilà< « partir, se mettre en route » ; GL >yanhaḍu mutaqaddiman< « avancer » ; VA >nanhaḍ nahaḍt nahḍah / nuhūḍ nāhiḍ + īn / nuhhāḍ fī / ʕalà = y≠nantahaḍ antahaḍt intihāḍ muntahid + īn fī< « se lever pour partir ou faire quelque chose, s’empresser » >ninahhaḍ tanhīḍ k = nunhiḍ / nanhaḍ anhaḍt inhāḍ munhiḍ munhaḍ / manhūḍ k fī< « faire marcher ; mettre sur pied, envoyer » ; MT >y.nahhaḍ bišuhūd< « il envoie des témoins », AL nanhíd anhádt « éperonner ». GL >munāhaḍatun< (registre haut), IQ >yunāhiḍ+ak< « s’opposer ». VA >nahḍah + āt< « hâte, empressement ; zèle » ; AL náhda « hâte ». VA >nāhiḍ + īn / nuhhāḍ = muntahiḍ + īn< « diligent ; empressé ». MT >lā inhāḍ bi+h.m ilà ḏalik< « ils ne peuvent pas se permettre cela ». < Sémitique du Sud {nh}, cf. sudarabique épigraphique >tnhḍ< « être assujeti à quelqu’un », variante phonétique de l’élément biconsonantique {nḍ}, témoigné dans le sémitique de l’Ouest par l’hébreu nāṣ et l’araméen rabbinique nǝʕā « briller », avec une évolution sémantique. *{NHQ} (‫)نھق‬ GL >nahīqun< (registre haut), VA >yanhuq nahaq nahq / nuhāq nāhiq + īn nahhāq + īn /ah< « braire ». IA >nuhāq+ah< « son braiment ». < Pan-sémitique {nhq}, cf. hébreu nāhaq et guèze nǝhqä « braire », ougaritique >nhqtyanhak nahak nahk al+marḍ al+raǧul< « amaigrir, épuiser (la maladie quelqu’un) ». IQ >las nantahak b+al+maʕāšiq< « je ne perdrai pas ma santé à cause des amours ». < Sémitique du Sud {nhk}, cf. guèze nǝhkä « être triste ou tourmenté », en fait une variante phonétique de l'élément biconsonantique {nk} ; cf. {NKT}. II. VA et FḪ >nakhah< « puanteur ». Métathèse de {NKH}, q.v. *{NHL} (‫)نھل‬ AŠ 99/3/3 >yanhal ḏā ʔl+manāhil< « il boit dans ces aiguades ». VA >manhal + manāhil< « aiguade ». < Sémitique de l’Ouest {nhl}, cf. hébreu nihēl « conduire (à une aiguade) » et sudarabique épigraphique >mnhl< « abreuvoir ». Variante phonétique de {NHR}, q.v.112 *{NHM} (‫)نھم‬ VA >nanham nahamt nahāmah nāhim + īn nahīm + nuhhām nahhām + īn / ah = yatnahham< « dévorer avec gourmandise ». >ninahham tanhīm k = nunhim

|| 112 Probablement produite par assimilation de la dernière consonne à une préposition li+. On a signalé la possibilité d’un témoin accadien niālu(m) « se placer », ce qui ferait beaucoup monter la date de cette forme.

*{NWʔ} | 1295

anhamt inhām munhim munham< « bourrer de nourriture ». DS >n.hmā< « arbre non identifié ». VA >nahāmah< « gourmandise ». GL >ġayr nahīmin< (registre semi-correct) « continent ». < Sémitique de l’Ouest {nhm}, cf. hébreu nāham, araméen rabbinique et syriaque nǝham « rugir ».113 *{NHY} (‫)نھي‬ GL >anhī< (registre semi-correct), VA >nanhà nahayt nahy nāhī + īn munhī k ʕanyanhā+nī munhānahà ʕan hawā+h< « il a défendu qu’on l’aime ». VA >nanhī anhayt inhā munhī k< « conduire, mener ». GL >antahī intihāʔun< (registre haut) « être fini, arriver à sa fin » ; VA >y≠nantahī antahā antahayt intihā muntahī + īn (min ≠ ilà)< « être fini ; obéir ; arriver ; être mûr » ; AL nentehí entehéit munta/ehí + ín « être mûr ; se flétrir » ; IQ >antahà l+ak< « il t’arriva » ; >antahā insān ʕayn+ī< « il atteignit ma vue » ; >lam yantahi liḏā ʔl+ʕulī< « il n’atteignit pas cette hauteur » ; >las l+ak ilay+h intihā< « tu ne peux pas l’atteindre » ; MT >mā yantahī min māl+ī< « ce qui reste de mon argent », AŠ 32/1/5 >yantahū ʕan amr+ak< « ils refusent tes ordres ». GL >nahyun wa+ʔamrun< (registre haut) « autorité totale ». VA >nuhā< « intelligence ». >nihāyah + āt = muntahī = intihānihiyyahǧāwazta ḥadd al+intihā< « tu as dépassé les dernières limites ». VA >nāhī+ka bi+hi min raǧul< « quel homme excellent ! ». AL tenéhi « prohibition ». VA >ġayri mutanāhī = laysa la+hu nihāyah< « infini ». IQ >muntahà< « but » ; VA >muntahà mā< « le plus qu’on peut ». Voir {ŠRF}. Cette racine a des témoins sémantiquement assez proches dans le sémitique du Sud, comme en sudarabique épigraphique >mnhyt< « terre irriguée (et donc défendue aux autres) » et guèze nǝhyä « se reposer, être tranquille (ayant atteint ses buts) », ce qui n’est pas le cas du sémitique du Nord-Ouest, cf. hébreu nāhāh et syriaque nǝhā « se plaindre ». *{NWʔ} (‫)نوء‬ AL ninaví navuéit munaví + ín « couvrir (les nuages) ». IH 290 >al+nawʔu< (registre haut) « nuages amoncelées ». VA >naw + anwānawnaw< « orage » ; IQ 152/4/2 >naww al+ʕiḏāri< « apparition du duvet » ; CP 167.5 >nawʔ ḥandīs< « date du commencement de la saison où la navigation était interdite ». < Egyptien ancien >nw< « temps, saison » ; cf. aussi copte na/eu.114

|| 113 L’évolution sémantique est plus compliquée dans le cas du sudarabique épigraphique >nhm< « dressage d’une pierre de taille ». 114 Selon Erman & Grapow II : 219. Le deuxième mot semble être l’arabe ḥanādis « trois dernières nuits et plus sombres du mois lunaire », ce qui ne coïncide pas avec le 17e novembre, date du commencement de cette saison. Cf. aussi {MKNṬS}.

1296 | *{NWB} *{NWB} (‫)نوب‬ VA >nunūb nubt niyābah / manāb nāʔib + īn ʕantanūb ʕan+hā manāb+hāyunūb nāb manāb k +al+šay ka+ḏāmā y.nūb+uh fī ḏalik< « coûte que lui coûte ». VA >yinawwab tanwīb k< « donner (la fièvre) ». >nunīb anabt = nastanīb k< « substituer, faire remplacer » ; >n. anabt inābah munīb + īn li+l+lah< « revenir à Dieu (le pécheur) » ; IQ 151/1/1 >y≠n≠tinīb ilà / li< « chercher, procurer ». VA >yatnawwab atnawwab< « avoir la fièvre ». AL név/ub, VA >nawbah + āt / nawb / anwāb< « accès de fièvre » ; IQ >nawba min taʕnīq< « un tour d’embrassements ». VA >nāʔib + īn / nuyyāb = mustanāb + īnnāyib + nawāyibnāyibah< « frais, dépenses » ; BH 41.18 >ḥurr min ǧamīʕ al+nawāʔib< « libre de frais » ; MV 50, 54, 82 et PZ 189 >mnwb + manāyib< « frais ». GL + >nawāyibun< (registre semi-correct), VA >nāʔibah + nawāʔibnawāyib< « accident ; malheur ». VA >inābah< « retour ». GL >muntābun< « étranger ». MT >mustanīb al+wazīr< « sous-commissaire de police ». Voir {ʕṬL}. Malgré le témoin du sudarabique épigraphique >hnbw< « confisquer », cette racine arabe semble être le résultat d’agglutination de la préposition bi+ par {NWY}, q.v. *{NWBL} (‫)نوبل‬ LZ >mun.wbal< « sans rides et gerçures » ; IH 292 >manūbalun< (registre semicorrect) « noble ».115 < Roman andalou */NÓBLE/ < latin nōbĭlis. *{NWT} (‫)نوت‬ LZ >nawtiyy + nawātiyyahnawtiyyun + nawātiyatun< (registre semicorrect), GL >nawtī< (registre haut), + FǦ >nawātī< « marin, matelot » ; AL nauti + ín « gondolier ». Voir {ḪRʔ} et {ṬRḤ}. < Grec ναύτης, probablement à travers le guèze notǝya. *{NWḤ} (‫)نوح‬ I. GL >nawḥunyunūḥ nāḥ nawḥ / niyāḥ nāʔiḥ + īn féminin nawwāḥah + āt ʕalà = ninawwaḥ kanūḥu nāḥ niyāḥnuwāḥ< « lamentation pour un mort » ; >yuqīmū ʕalà ʕadū+k al+niyāḥ< « ils pleurent la mort de ton ennemi ». GL >nawwāḥatun + nāyiḥātun< (registre semicorrect) « pleureuse à gages ». Variante de {WYḤ}, q.v. II. VA >nūḥ< Noé < hébreu nōaḥ. *{NWḪ} (‫)نوخ‬ VA >ninawwaḫ tanwīḫ k< « faire agenouiller (un chameau) ». >yatnawwaḫ atnawwaḫ< « s’agenouiller ». >manāḫ + āt< « relai, endroit où les chameux s’agenouillent pour être chargés ou déchargés ; calendrier » ; AL manáḳ + ít

|| 115 Vocalisation incorrecte qu’il faut corriger avec LZ.

*{NWR} | 1297

« calendrier ; cadran solaire ».116 < Pan-sémitique {nwḫ}, cf. ougaritique >nwḫnwḫ< « bassin ». *{NWD} (‫)نود‬ MT >al+nūdī< « nom propre masculin », attributif non-identifié. *{NWR} (‫)نور‬ I. GL >yunawwiru< (registre haut), VA >yinawwar nawwar tanwīr munawwir munawwar = yatnawwar atnawwaryanawwar< « fleurir ». GL >(y)anīru anāra = yunayiru< (registre semi-correct), VA >ninīr anart inārah munīr munār k = ninawwar tanwīr kmunīrtanawwara< (registre haut) « se raser les poils du pubis ». GL >astanīru< (registre haut), VA >yatnawwar atnawwar tanawwur = yastanīr astanār istinārah mustanīr< « être éclairé ou illuminé » ; >yatnawwar atnawwar qalb+uh< « être éclairé intelletuellement ». GL >nārun< (registre haut), VA >nār + nīrānnārnār + nīrān< « feu ; enfer » ; IQ >nāran yaḥraq+uh< « qu’il soit brûlé » ; >yamdi f+al+nār wa+f+al+saḥīq< « qu’il aille au feu et en enfer » ; EV 13 anar ahracaha « le feu l’a brûlé », 16 yaharagni annar « le feu me brûle ». VA >nārī< féminin >nāriyahnāriyatun< (registre semi-correct) « igné ». GL >nūrun< (registre haut), VA et IQ >nūr + anwārnūrahnuwārun< (registre semi-correct), VA >nawār nom d’unité +ah + anwār = nuwwārnaw(w)ārnawārnuwayrāʔl+nuwwāru kul.+hu< « toutes les fleurs » ; >nwr ḏakī miṯl ʔl+qarfat< « fleurs au parfum du cinnamome » ; >nawru ʔl+ʔiklīl< « fleur du romarin » ; >nawārun abyaḍ< « fleur du troène » ; MT >abī n.wār< « nom propre masculin ». AL niguér = tenáur « (dis)simulation, hypocrisie ». LZ >tanwīruntanwīr< « fleuraison du myrte ». VA >tanawwur al+baṣīrah wa+l+qalb< « illustration intellectuelle ». GL >manārun< (registre semi-correct), VA >manārah + āt / manāyirmanārahmanāru ʔl+rīḥ + manāwiru ʔl+rīḥ< « lanterne ». VA >munawwar al+baṣīrah< « illustré (intellectuellement) ; AL munáguar + ín « fleuri ». GL >mustanīrun< « illustre ». Voir {ʔDM} II, {ǦSNT}, {ḤǦR}, {ḪŠḪŠ}, {ḎKW}, {RQM}, {RWḤ}, {ZND}, {SǦR} II, {SQṬ}, {SWSN}, {ŠʕL}, {ŠMM} II, {ṢLY}, {ṬBʕ}, {ṬLʕ}, {ʕBD}, {ʕṬW}, {ʕYN}, {ĠRF}, {ĠḌḌ}, {FTḤ}, {QBS}, {QBḌ}, {QDḤ}, {QWY}, {KBRT}, {KHN}, {LBʔ} I, {MḌY}, {NBT}, {WDY}, {WQD} et {YQT}. < Pan-sémitique {nwr}, cf. ougaritique >nyr< « briller », hébreu nēr

|| 116 Cette métonymie, qui tracassait tellement DS II : 742, est parallèle à celle de manzil(ah), q.v. sous {NZL}, puisqu’on concevait le firmament comme une voie où les étoiles faisaient leurs parcours et leurs haltes.

1298 | *{NWRQ}

« lampe », araméen rabbinique et syriaque nūr(ā) « feu », sudarabique épigraphique >hnr< « offrir un holocauste » et accadien tinūru(m) « four ». II. AL taniír « canal d’écoulement ». ḪA āra 2 >manārah< « réservoir » ; AC >almanārah< « nom de lieu ». Variante phonétique de {NHR}, q.v. III. MT >nūrah< « belle-fille ». < Roman andalou */NÓRA/ < latin nŭrŭs. *{NWRQ} (‫)نورق‬ ǦM 27 >nawraq< « éclat ». Métathèse de l’arabe rawnaq ; voir {RNQ}. *{NWṬ} (‫)نوط‬ NQ db 2/4/3 >anyāṭ< « veines des entrailles » ; IH 196 >tklm mn anyāṭu qlb+h< « il parla du fond de son cœur ». < Pan-sémitique {nwṭ}, cf. hébreu et araméen rabbinique nāṭ « trembler » et accadien nâṭu « vider », avec différentes évolutions sémantiques. *{NWʕ} (‫)نوع‬ VA >y≠ninawwaʕ tanwīʕ kyanawwaʕ< « parcourir un lieu ». VA >yatnawwaʕ atnawwaʕ tanawwuʕ mutanawwiʕ< « être divers » ; IQ >yatnawwaʕ fī haǧr+ī< « il hésite à me quitter » ; >yatnawwaʕ f+al+makārim< « il peut choisir parmi ses vertus », IA >min šiyyah tatnawwaʕ< « d’une espèce choisie ». GL >nawʕun< (registre haut), VA >nawʕ + anwāʕḥalāwah … min nawʕ … mā yaḫḏal< « douceur d’une sorte qui ne désappointe pas » ; VA >ʕalà / bi+nawʕan mā< « de quelque façon » ; >min ḏā ʔl+nawʕ< « ainsi, de cette façon » ; >ʕalà nawʕan āḫarninayyaf tanyīf nāʔif / nayyif ʕalà / fī< « excéder, dépasser ». >nunīf anaft ināfah munīf ʕalà< « surplomber ». LZ >māʔt dynr nayyif< « excédant de cent dinars » ; IH 195 >miʔatu dynr ġyr nayyifin< (registre haut) « presque cent dinars » ; >miʔatun wa+ʔunayyifun< « plus de cent ». ET Abdilmenef « nom propre masculin ». < Sémitique de l’Ouest {nwp}, cf. hébreu nōf, araméen rabbinique nōfā « hauteur, cime » et sudarabique épigraphique >hnf< « accorder quelque chose à quelqu’un ». *{NWFR} (‫)نوفر‬ Voir {NYLFR}. *{NWFṬ} (‫)نوفط‬ SG >nwf(y)ṭ = nwfyṭh/w< « néophyte ». < Latin nĕŏphy̆ tus < grec νεόφυτος. *{NWQ} (‫)نوق‬ I. VA >nāqah + nūq / anwāqnāqah< « chamelle » ; IQ >nāqat+kum< « votre chamelle ». Voir {RĠW}, {NǦB} et {YNQ} I. Racine du sémitique du Sud (cf. sudarabique épigraphique >nqt< « chamelle »), dérivée du pansémitique {ynq}, cf. ougaritique >ynqtanawwaqtu fī ṣ.nāʕt ʔl+šayʔ< « faire très soigneusement ». Variante phonétique de {ʔNQ}, q.v. *{NWL} (‫)نول‬ I. GL >ʔ.nāwilunināwal munāwalah k< « présenter, donner en tendant la main ». GL >atanāwalu< (registre haut), VA >natnāwal atnāwalt tanāwul mutanāwil mutanāwal + īn< « recevoir, prendre » ; >n. k / li< « blâmer ». NQ bn 3/x/5 >nawāl< « don, présent ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble avoir résulté de l’agglutination de la préposition li+ à {NWY}, q.v. II. IH 127 >manwal< « atelier de tisserand » ; GL >minwalu ʔl+mansaǧ< (registre haut) « ensouple ». Probablement un vieil emprunt au pehlevi, continué par le néo-persan nul « soutien » ou nun « fixé, ferme ». III. VA >ninawwal tanwīl k< « bâtir une cabane », >yatnawwal atnawwal< « se réfugier dans une cabane ». GL >nawwālatun< (registre semi-correct), VA >nawwālah + āt / nawāwīlnawwālahnawwālānwlah< « Nola (géographie) ». Emprunt tardif au castillan. *{NWM} (‫)نوم‬ GL >anāmu nawmun nāyimun< (registre semi-correct), VA >nanām nimt nawm nāʔim + īn / niyām / nuwwāmnām(at) nimt nawm nāyimninawwam tanwīm k< « faire dormir ». >yatnawwam atnawwam tanawwum< « s’endormir ». >nawm = manām< « somme(il) » ; IQ >manām< « rêve» ; AL néum çahéh « vision » ; mením + ít / menéim « rêve » ; narí fal maním aráit « rêver ». VA >manāmah + ātnhmmt< « assoupissement », hébreu, araméen rabbinique et syriaque nām, guèze nomä « dormir » et accadien nâmum « s’assoupir ». *{NWN} (‫)نون‬ FḪ >nūn< « anguille ». IQ >nūnn< ».117 VA >ḏū ʔl+nūn< « Jonas » ; ḪA ūn 1 >yaḥyà abni ḏl+nūn< « nom propre masculin ». < Araméen nūnā < accadien nūnu(m) « poisson ».

|| 117 Nom sémitique probablement euphémistique, car le hiéroglyphe en égyptien ancien original représentait un serpent ; voir Driver1976 : 169.

1300 | *{NW/B/FNBR} *{NW/B/FNBR} (‫)نونبر أو نوبنبر أو نوفنبر‬ VA >nuwanbarnuw/banbar = nfanbarnbnbrninawwah tanwīh k< « élogier beaucoup ». >yatnawwah atnawwah tanawwuh ʕinda< « être très élogié ». < Sémitique de l’Ouest {nwh}, cf. hébreu noah « éminence » et hanweh « glorifier », hébreu et araméen rabbinique nāweh « beau », peut-être contenant une interjection de douleur, mais aussi d’admiration et d’approbation, cf. guèze ǝwwä « certes » et arabe awwāh « ah ! » *{NWY} (‫)نوي‬ IH 106 >anwaytu< (registre semi-correct), VA >nanwī nawayt / anwayt niyyah + āt nāwī + īn munwī k = yatnawwà atnawwà< « se proposer, avoir l’intention de » ; AL nanuí anuéit ynvé « promettre ; faire vœu de ». VA >ninawwī k< « laisser faire ». IH 288 >al+niwànawāh + nawà = niwāyah + ātniyyatun< (registre haut), VA >niyyah + ātniyyahniyā< « intention » ; AL nía + ét « désir » ; IQ >qām fī niyyat+uh< « il eut l’intention » ; AŠ 2/2/4 >bi+niyyah intérieur = intention » ; seul le sudarabique épigraphique >nwyn< « se séparer » et >nwyt< « autour » suggèrent une variante phonétique de {NʔY}, q.v., admettant l’explication du destin de ces pépins, qui sont séparés et rejetés avant de consomer les dattes. *{NYʔ} (‫)نيء‬ LZ et IH >nayyun< (registre semi-correct), VA >nayy féminin +ahnay féminin nayyānāb + anyābnīb< « dent canine ». < Sémitique de l’Ouest, cf. araméen rabbinique et syriaque nībā, dérivés d’une racine {nwb} « sourdre, jaillir ; couler », variante phonétique de {nbʕ}, témoignée aussi par l’hébreu nō/īb « fruit », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{NYPS} (‫)نيـپس‬ AL naypes « cartes à jouer ». Emprunt tardif au castillan naipe(s).118 *{NYR} (‫)نير‬ VA >nīrah + nīr< « lice (d’un atelier de tisserand) ». Emprunt à l’araméen, cf. rabbinique et syriaque nīr(ā) < accadien nīru(m) « joug ».

|| 118 Mot d’étymologie très disputée ; voir Corominas & Pascual 1980-91 IV : 207-211 et Corriente 2008a : 394.

*{NYL} | 1301

*{NYR/L} (‫)نير أو نيل‬ VA >ninayyar knīlun< (registre haut), VA >nīr + anyārnayyār< « marchand d’indigo ». Voir {NLǦ}. < Néo-persan nil < sanscrit nīla. *{NYR/LFR/L} (‫)نيرفر أو نيرفل أو نيلفر‬ IH 145 >nayrawfalun< (registre semi-correct), UT nº 3136 >naylūfaral+nīšu< « abricots ». < Néo-persan nišu/e « sorte de prune ».121 *{NYK} (‫)نيك‬ VA >ninīk nikt nayk nāʔik kyinīk+uh yunāk nāk+hā niknā+k unīk nīk+uh nīk (maṣdar)yinīk+ak naykanālu< (registre haut), VA >ninīl / nanāl nilt nayl / manāl nāʔil munīlyināl+uh nāl+ahyinālyanāl / ya/ānil tanāl min nāla(+hu) (registre haut)< « atteindre, obtenir » ; IQ >nilt intifāʕ+uh< « j’ai pu en profiter» ; >lam yinal fī ʕaql+uh< « il ne lui a même pas payé attention ». >nāyil< « faveur, grâce ». Variante phonétique de {NWL}, q.v.

|| 119 Voir BCT 2010 : 605-606, à propos des variétés et des identifications. 120 A tort dans ce premier cas, évidemment. La confusion des noms de ces deux villes, déjà dans l’ouvrage de Nebrija, suvie par Alcalá, ne reflète que leur identité, puisque le latin Nīcaea < grec Νίκαια était le nom de la ville de Nicée en Bithynie et celle de la Ligurie et encore d’autres. 121 Cf. l’arabe marocain nīš « abricots », selon Prémare XI : 511. Quant à nixa « prune » dans l’asturien, mot rapporté par le Romanisches etymologisches Wörterbuch de Meyer-Lübke, il serait plutôt emprunté à l’arabe andalou, en considérant que la plupart des technicismes relatifs à ces fruits et leur variétés tirent leurs origines du Moyen-Orient, en arabe ou néo-persan. A propos de la présence de ces emprunts même dans les districts plus septentrionaux de la Péninsule Ibérique, en galicien, asturien et catalan, on sait à présent qu’ils ne sont pas si rares qu’on le croyait ; pour l’asturien, voir Corriente 2005 : 271-273. 122 Il s’agissait probablement, comme jusqu’à nos jours en arabe, d’un mot sous tabou social, remplacé habituellement par des euphémismes. En compensation, cette racine est partagée par l’égyptien ancien >nkw< « commettre l’adultère », le copte noeik = nōk « adultère ». Parfois, ce verbe semble signifier « nuire » dans le langage vulgaire arabe andalou, comme dans d’autres langues.

1302 | *{NYLFR}

II. GL >nahru ʔl+nīlal+nīl< « le Nile ». Voir {ṢRF} et {WRL}. < Egyptien ancien >ἰtrnymh< « bouteille ». Voir {LMM} III. Probablement < néo-persan nime « moitié ».

|| 123 Normalment reflété par l’hébreu yǝʔor ; voir Ermann & Grapow I : 146, rapportant la chute du >t< depuis la dynastie 18e. On peut suspecter que les Sémites visitant et demeurant souvent là, parmi lesquels déjà les Arabes, étonnés par le plus grand fleuve du monde ancien, l’auraient appelé avec le tour superlatif de leurs langues « le fleuve des fleuves », une expression traduite en l’égyptien ancien qu’ils étaient forcés d’utiliser afin de s’entre-comprendre, comme *> ἰr n+ ἰrw, un syntagme d’annexion ensuite raccourci, gardant le préfixe n+, mais sans le premier mot, ce qui explique la forme arabe nīl, ainsi que le grec Νεῖλος > latin Nīlus. Une hypothèse plus simple serait l’insertion d’un article, comme dans les cas du Jordain et l’Euphrate (c’est-à-dire al+ʔurdunn et al+furāt, au lieu de l’hébreu yardēn et l’accadien purattu), mais cela poserait la question encore ouverte de l’utilisation dans ce rôle et à cette époque d’une forme prefixée *ʔ/han+, comme l’ancêtre protosémitique des articles préfixés de l’hébreu et de l’arabe ou l’article suffixé du sudarabique épigraphique ; voir Moscati et al. 1964 : 99 et Diakonoff 1988 : 67.

(‫ )ه‬Hāʔ *{HĀ} (‫)ھا‬ VA >hā+huwahāḏ+uwwahā+w+ḏā< « le voici » ; ZǦ >hā+k< « prends ; tiens ». Voir {ḎĀ} et {HYT}. Elément déictique protosémitique, qu’on retrouve dans l’article hébreu, les démonstratifs proches de l’arabe, le suffixe d’accusatif des noms propres en guèze, etc. *{Hʔ} (‫)ھاء‬ AL He « nom de la lettre >h< » ; IQ >hā muʕallaqah< « nom alternatif local du tāʔ marbūṭah ».1 *{HBB} (‫)ھبب‬ GL >hubūbun< (registre haut), VA >yihabb / yahubb habb hubūb hābbhabbat< « souffler (le vent) » ; >hubbū< « réveillez-vous » ; AŠ 57/7/5 >yahubb al+ʕiḏār< « le duvet pousse ». ID rḥf 2 >mhbh< (lire /muhíbbah/) « soufflant ». < Sémitique du Sud {hbb}, cf. guèze häbäbä « souffler ».2 *{HBṬ} (‫)ھبط‬ VA >nahbaṭ habaṭt hubūṭ hābiṭ mahbūṭ min / fī = yathabbaṭ athabbaṭ tahabbuṭ = yanhabaṭ anhabaṭ minnahbuṭ habaṭ ahbaṭ hubūṭ hābiṭ + hubūṭ fīyahbaṭ hubūṭ hābiṭy≠tahbaṭ hābiṭhabaṭat l+al+ʕurqūb< « elle est tombée jusqu’à la hauteur de mes tendons d’Achille » ; >habaṭ l+ī šārib< « ma moustache est tombée ». VA >nihabbaṭ k = nuhbiṭ ahbaṭt ihbāṭ ktihabbaṭ+uhhabṭah< « dépression (terrain) ». AL lihabít « en bas » ; falhabí/át « en descendant ».3 Voir {RʔS} et {WDY}. Probablement une variante phonétique de {ʔBṬ}, q.v., cf. arabe abaṭa « jeter en bas ». *{HBQSṬDS} (‫)ھبقسطدس‬ TD 139 et UT nº 2350 >hibūqisṭīdās< « cytinelle (Cytinus hypocistis) ».4 < Grec ὑποκιστίς. *{HBL} (‫)ھبل‬ I. GL >ahtabilu ihtibālun muhtabilun< (registre haut), VA >nahtabal ahtabalt ihtibāl muhtabilahtabal ihtibāl muhtabal (bī+h)< « prendre soin de ».

|| 1 Selon Driver 1976 : 162, le hiéroglyphe signifiant la hauteur fut interprété comme l’interjection pan-sémitique *hā et devint ensuite le graphème du /h/. 2 Mais l’isolement de cette racine soulève des questions : les significations « pousser, croître, se lever » suggèrent une variante phonétique de {ʔBB} (q.v., cf. hébreu ēb « verdure ; fraîcheur », araméen rabbinique inbā « fruit », syriaque habbeb « fleurir » et amharique abäba « fleur »), avec plusieurs évolutions sémantiques. 3 Il faut lire dans le deux cas hábit, cf. l’arabe marocain l+hābǝṭ (selon Prémare XII : 13). 4 Dont les graphies estropiées ont été corrigées dans DS II : 745.

1304 | *{HBW}

Voir {ḪYB}. < Sémitique de l’Ouest {hbl}, dont le sémanthème basique est « vacuité, fumée », cf. hébreu hebel et syriaque heblā « vanité », avec une évolution sémantique vers « mensonge », puis « se servir de tous les moyens afin d’atteindre son but > travailler pour les siens ». II. VA >hābilhabāṭaḥīn mahbī< « farine très fine ». < Sémitique du Sud {hbw}, cf. guèze hǝ/abo « rosée », s’agissant pourtant d’une extension d’un élément biconsonantique {hb}, qu’on retrouve dans {HBL}, q.v.8 *{HTR} (‫)ھتر‬ LZ >ʔ.stahtara mustahtirun< (registre haut), VA >yastahtar astahtar istihtār mustahtir + īn fīistihtār< « vivre dans le désordre moral ». Malgré la trace en hébreu hittēl « se moquer », cette racine arabe semble s’être développée à partir de {HRR} II, q.v., avec l’infixe verbal {+t+}. *{HTF} (‫)ھتف‬ VA >yahtaf hataf hatf hātif< « appeler, crier sur quelqu’un ». Cette racine arabe semble aussi s’être développée à partir du classique haffa « souffler avec bruit », une variante phonétique de {HBB}, q.v., avec l’infixe verbal {+t+}. *{HTK} (‫)ھتك‬ GL >ʔ≠yuhattiku tahtīkun< (registre haut), VA >nahtak hatakt hatk hātik hattāk mahtūk k = nihattak tahtīk k< « déchirer, mettre en petites pièces » ; VA >n. tahtīk k< « détruire, ravager ». >yathattak athattak tahattuk< « être déchiré ou détruit ». >yanhatak anhatakinhitāk< « être mis en pièces » ; ID prṣ 3 >ʔnhtkū fī ʔl+maʕāṣī< « ils s’adonnèrent aux péchés ». DS >hatk< « maladie des

|| 5 Voir EI2 III : 14-15, à propos de la version islamique du récit de deux fils d’Adam. 6 On a voulu faire dériver ce nom mythique de hebel « vanité », à cause de la vie très courte du personnage, ainsi que de l’accadien aplu(m) « fils, héritier », mais on est trop loin des origines de ces récits cananéens pour pouvoir juger de toutes leurs intentions. On transmets là la préférence claire d’un dieu des nomades pour les bergers qui pouvaient lui sacrifier des victimes, à la différence des laboureurs (qayin > Cain, pas encore des forgerons), ne pouvant offrir que des fruits de la terre ; néanmoins, le meurtre du plus aimé n’était qu’une défaite dans la morale de ces jours-là, bien qu’on puisse aussi la considérer comme le témoin définitif de la méchanceté du laboureur, redressée par sa punition et la naissance d’un nouveau fils, Seth, héritier de la bonne voie. 7 L’insertion ici du morphème du pluriel roman andalou n’est pas un cas isolé dans les matériaux arabes andalous, cf. IQ 12/3/4 >quḥaybaš< « petites putains », ainsi que l’attributif garnatexí « grenadin », chez AL, car on utilisait le pluriel pour faire une distinction, avec d’autres exemples dans la toponymie hispanique, entre la ville haute et les quartiers inférieurs. 8 Par exemple le guèze häbläyä « se moquer », malgré l’avis de Leslau 1987 : 14 ; cf. aussi l’arabe et l’hébreu {hbr} « couper », l’araméen rabbinique hăbīrā « vapeur », l’arabe {hbt} et {hbǧ} « frapper », etc.

*{HǦL} | 1305

chevaux, probablement pneumonie aigüe ». AŠ 65/1/3 >tahattuk< = 4 >hatkah< « impudence, débauche ». AL cáhba mahtúca « putain dévergondée ». AŠ 99/2/3 >ʕāšiq muhattak< « aimant effronté ». Cette racine arabe semble aussi s’être développée du classique hakka « abattre ; frapper », extension minimale d’un élément bi-consonantique {hk}, parmi d’autres, avec l’infixe verbal {+t+}. *{HTN} (‫)ھتن‬ IQ >hatūn< « (pluie) continuelle ». Peut-être une utilisation ironique de l’expression arabe hātū+nī « donnez-moi ».9 *{HṮM} (‫)ھثم‬ ET Alhaytam « nom propre masculin ». < Arabe hayṯam « petit de l’aigle ou de l’outarde », ancien nom totémique, métonymie de « monticule de sable », une extension d’un élément bi-consonantique {ht/ṯm} « broyer ; détruire ». *{HǦR} (‫)ھجر‬ I. GL >ahǧuru yahǧur< (registre haut et registre semi-correct), VA >nahǧur haǧart haǧr / hiǧrān hāǧir mahǧūr kyuhǧar haǧar(+nī) ahǧur hiǧrān / haǧr+uh< « rompre avec, quitter ; éviter » ; >in lam yakun yahǧur< « s’il n’est pas inconstant ». VA >muhāǧarah< « retour à Dieu ». >yanhaǧar anhaǧar< « être détesté ou évité ». AŠ 85/7/4 >hiǧrah< « rupture, abandon » ; DS et ID ṭff « bandeau pour le front des jeunes filles ». AC >haǧar< « nom de plusieurs lieux en Arabie, parmi lesquels un très connu pour l’excellence de ses dattes». VA >hāǧirah + hawāǧir< « heure de midi et de la sieste ». IH 181 >mahāǧirun< (registre semi-correct) « émigré ». Voir {RFD} et {LḎ̣Ḏ̣}. < Sémitique du Sud {hgr}, cf. sudarabique épigraphique >hgr< et guèze hagär « ville », reflétant l’opinion négative des bédouins sur les citoyens. II. VA >hāǧar< « Agar ». < Hébreu hāgār.10 *{HǦʕ} (‫)ھجع‬ VA >nahǧaʕ haǧaʕt haǧʕ(ah) / huǧūʕ hāǧiʕ + īn< « s’endormir ». >nihaǧǧaʕ tahǧīʕ k< « laisser ou faire dormir ». L’arabe haǧaʕa « être calmé », se dit de la faim, suggère une variante de {ǦWʕ}, q.v., avec le préfixe verbal {h+}. *{HǦL} (‫)ھجل‬ GL >hawǧalun< (registre haut) « ancre » ; IH 314 >hawǧal< « verrou de bois » ; FǦ + >hawāǧil< « verrous de bois ; ancres » ; GL >hawāǧilun (min ʕūdin t/yasuddu bi+hā ʔl+ʔabwāb)< « verrous (de bois avec lesquels on ferme les portes) ». Peut-être, < grec ἄγκυρα, mais on s’attendrait à des formes intermédiaires araméenne qui manquent dans les dictionnaires.

|| 9 Cf. aussi le syriaque hā tūn « regarde, pisse ». 10 Nom identifiant l’esclave mythique de Sarah et mère d’Ismaël avec les étrangers, méprisés par les hébreux purs, cf. {HǦR} I. Ces femmes étrangères ont été désignées avec le mot araméen rabbinique šiqṣā « chose impure et détestable ».

1306 | *{HǦM} *{HǦM} (‫)ھجم‬ GL >ahǧumu haǧama< (registre haut), VA >nahǧam haǧamt haǧmah hāǧim + īn haǧǧām + īn mahǧūm ʕalà / fī = nihaǧǧam tahǧīm ktahǧam haǧam ahǧam ʕalà / fīhaǧmah< « attaquer » ; IQ >lā tahǧam< « ne te lance pas » ; >ahǧam bi+nā f+al+iġrannūn< « attaquons la semoule ». Emprunt à l’araméen, cf. syriaque hǝgam « détruire », peut-être dérivé du grec ἡγεμών « gouverneur », reflété aussi par l’araméen rabbinique (h)egmōn. *{HǦN} (‫)ھجن‬ VA >yahǧan haǧan haǧānah haǧīn + hiǧān< « être de base extraction ». GL >uhaǧǧinu haǧǧana muhaǧǧinun muhaǧǧanun< (registre haut) « considérer méprisable ; insulter » ; VA >nihaǧǧan tahǧīn k< « rendre vil ou bas ». GL >huǧnatunhuǧnah = haǧānah + āt< « bassesse, vilenie ». GL >haǧīnunhaǧīn + hiǧān / huǧanā / huǧǧānhaǧīn< « bas, vil ; de base extraction » ; VA >haǧīn al+lisān< « médisant ». GT 113.9 >mā+hǧan dīn+kum< « que votre religion est vile ! ». Voir {ḪLQ} I. < Sémitique de l’Ouest {hgn}, cf. hébreu hāgīn « approprié », araméen rabbinique hăgan « être approprié » et sudarabique épigraphique >hgn< « fils d’une épouse esclave ; de naissance noble ».11 *{HǦW} (‫)ھجو‬ VA >nahǧū haǧaw/yt haǧw / hiǧā haǧǧā + yīn muhǧī kyathaǧǧī< « satiriser ». VA >nihaǧǧī k = nathaǧǧā athaǧǧayt tahaǧǧī mutahaǧǧī + īntathaǧǧāyanhaǧā anhaǧā< « être satirisé ». >hiǧā< « alphabet » ; AL higí « prononciation ». ha/ejú + ahgía / hejuít « satire ». hégi + ín « satiriste ». < Sémitique de l’Ouest {hgw}, cf. ougaritique >hg< « calculer », hébreu hāgāh, araméen rabbinique hăgā et syriaque hǝgā « marmotter ; parler » ; cf. {NǦH}. *{HDʔ} (‫)ھدء‬ GL >hadaytu ahdā hadʔ/wun hādin< (registre semi-correct et registre haut), ZǦ >tahdā ahdā (impératif)< « se reposer, être tranquille » ; IA >tahdā< « arrêter ». VA >huduww< « repos, calme ». > Sémitique du Sud {hdʔ}, cf. guèze hadʔa « être tranquille » ; cf. {HDD} II. *{HD/ḎB} (‫)ھدب‬ IH 314 >al+huḏabuhudbun< (registre haut), VA >hudbah + hudab< « frange (au bord d’une étoffe) ». UT nº 4950 >hadab< « tamaris (Tamarix articulata) ». TD 165 et GM 15 >hadabah< « cloporte commun (Oniscus asellus) ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine est peut-être issue de {DBB}, q.v., avec le préfixe causatif {h+}.

|| 11 Les significations contraires relèvent de l’antiphrase, comme dans tous les aḍdād. 12 Voir Corriente 1977 : 37-38, à propos de la spirantisation fréquente de /d/.

*{HDF} | 1307

*{HDBD} (‫)ھدبد‬ LZ >hudbudhaddabadda< « faiblesse de la vue ». Composition des racines {HDD} et {BDD}, q.v. *{HDǦ} (‫)ھدج‬ VA >hawdaǧ< « litière (pour voyager à dos de chameau) » ; AL haudéch « voiture ».13 Le sémanthème basique de cette racine étant « trembler », il semble s’agir de {dǧǧ} « marcher à pas lents », q.v., avec le préfixe causatif {h+}. *{HDD} (‫)ھدد‬ I. GL >ʔh.dhadd< (maṣdar) « broyer ; casser » ; IQ 173/2/1 >yihudd al+ǧibāl< « il écrase les montagnes ». GL >ʔ≠yuhaddidu tahdīdun muhaddidun< (registre haut), VA >nihaddad tahdīd kyahaddad+nī kin+nuhaddadhaddad+nī ≠ akyihaddad+akyathaddad athaddadt tahaddud< « être menacé ». Voir {KTB}. < Sémitique de l’Ouest {hdd}, cf. ougaritique >hdy< « lacérer » et hébreu hēd(ād) « cri ».15 II. IQ >had had (impératif)fī umūrin haddatin< « avec des intentions pacifiques ». Variante phonétique de {HDʔ}, q.v. *{HDR} (‫)ھدر‬ I. GL >yahduru< (registre haut) « mugir ; braire » ; VA >yahdar hadar had(a)r / hadīr hādir< « rugir » ; >yahdar hadar hadr ʕan< « quitter, abandonner ». >hadrah + āt< « rugissement ». Les témoins de cette racine dans le sémitique de l’Ouest, l’hébreu hādar, l’araméen rabbinique et le syriaque haddar « orner ; honorer », ainsi que l’ougaritique >hdrt< « rêve » et le sudarabique épigraphique >ʔhdr< « canal », suggèrent un sémanthème original onomatopéique « faire un grand bruit », avec plusieurs évolutions sémantiques. Voir {Ḥ/HDR} et {HḎ/DR}. II. VA >nihaddar tahdīr k< « rouler, faire avancer en roulant ». Variante phonétique de {ḤDR}, q.v. *{HDF} (‫)ھدف‬ VA >hadaf + ahdāf< « grand rocher » ; DS et IB 117 et 129 « terre élevée entre deux sillons ; bordure d’une rigole ». < Sémitique de l’Ouest {hdp}, cf. hébreu

|| 13 Mais il faut se méfier de cette interprétation (castillan carro) d’Alcalá des explications reçues et souvent mal comprises, puisque les litières de ce genre n’étaient pas utilisées en al-Andalus. 14 Quant aux variantes graphiques tahḍíd moháḍid, il semble s’agir d’une confusion typographique fréquente dans cet ouvrage ; cependant, la signification de niheddét heddétt muhéddid + ín « défier » suggère une contamination sémantique et peut-être aussi phonétique entre {HDD} et {ḤDY}, q.v. 15 La connexion sémantique entre le bruit et la destruction, comme dans les tremblements de terre est bien reflétée par la ṣayḥah du Qurʔān XI-67 et 94, etc. : « cri terrible parti du ciel et annonçant la destruction des pécheurs ».

1308 | *{HDL}

hādaf et araméen rabbinique hădaf « pousser », sans doute une racine issue de {DFF}, q.v., avec le préfixe causatif {h+}. *{HDL} (‫)ھدل‬ I. VA >yahdal hadal hadl / hadīl< « roucouler ». IQ >hadīl< « pigeonneau ». Variante phonétique de {HDR} I, q.v. II. UT nºs. 4939 et 4970 >hadāl nom d’unité +ah< « gui de chêne (Loranthus europaeus) ». Racine issue de {DLW}, q.v., avec le préfixe causatif {h+}. *{HDM} (‫)ھدم‬ GL >ahdimu hadmun nom d’unité hadmatun mahdūmunnahdam hadamt hadm hādim mahdūm k = nihaddam tahdīm kyahdam hadam (maṣdar) mahdūmahyanhadimu munhadimun< (registre haut), VA >yathaddam athaddam tahaddum mutahaddim = yanhadam anhadam inhidāmmina ʔl+hadmati< « à cause de la ruine ». Racine empruntée à l’arabe, cf. rabbinique haddēm et syriaque haddem « déchirer, mettre en pièces ». *{HDN} (‫)ھدن‬ GL >uhaddinu yuhaddi/īnu yuhaddanu< (registre haut et registre semicorrect),16 VA >nihaddan tahdīn kyathaddan athaddan tahaddunathadana yathadāna< « se calmer, s’apaiser ». GL >hudnatun< « trêve ; calme » ; VA >hudnah + hudan = muhādanah< « trêve » ; AL húdna + ít = hudúna « calme, relâche » ; BD 4v >hudūnata< « calme du vent » ; 23r 13 >hudunāta naṣraniyata< « mansuétude chrétienne ». GL >hādin(un) féminin hādinat< (registre semi-correct) « calme, tranquille ». Variante phonétique de {HDʔ}, q.v., avec agglutination du tanwīn. *{HDHD} (‫)ھدھد‬ GL >hudhudun< (registre haut), VA >hudhud + hadāhidhudhudnahdī hadayt / ahdayt hidāyah / hudà(n) hādī muhdī k = nihaddī kyahdī+kum hudà/ā mahdīahdū+nī l+al+ǧalālah< « conduisez-moi à la majesté ». GL >ahdī ahdà uhdū muhdātun = muhdiyatun< (registre semi-correct), VA >nahdī ahdayt ihdā muhdī muhdā k = nihaddī knuhdà = yuhdā l+īyihaddīahdi l+ī ṯawb< « donnez-moi un vêtement ». VA >nihaddī k< « rappeler ». IQ >nahdī+k bi+kulli šayyan malīḥ< « je te donnerai toutes les bonnes choses ». VA >yathaddà/ā athaddà/ā tahaddī (mutahaddī + īn bi)< « être

|| 16 La traduction du premier mot par le latin prospero semble une erreur.

*{HḎY(N)} | 1309

offert ou présenté ; être guidé » ; >y. athaddayt li = nahtadī li< « se rappeler ». >nahtadī ahtadayt ihtidā muhtadī + īn< « suivre le bon chemin » ; IQ >yuhtadā l+ak< « tu es le guide des autres » ; AL li yuhtedí (registre semi-correct) « afin de trouver la bonne voie ». IQ >hadyah< « rectitude, droiture » ; DS « mille-pieds ». AC >hudà< « bonne voie ». GL >hadiyatun + hadāyā< (registre semi-correct), VA >hadiyyah + hadāyāhadiyyahhadiyā = hādiyahhadiyat< « offertoire (de la messe) » ; IQ >ilay+k min+nī hadiyyah< « c’est mon cadeau pour toi » ; GL >hadiyatun ṣaġīratun< (registre semi-correct) « un petit cadeau ». IQ >aban mahdīumm al+hudà< « noms propres féminins ». Voir {NṢW}. < Sémitique de l’Ouest {hdy}, cf. hébreu hādāh « tendre la main », araméen rabbinique hedyā « droiture », syriaque hǝdā = haddī « guider », et sudarabique épigraphique >hdy< « diriger une caravane ». *{HḎB} (‫)ھذب‬ VA >nihaḏḏab tahḏīb muhaḏḏab + īn k< « instruire ; corriger ; affiner » ; IQ >huḏḏibtu ḏā ʔl+aḫbār< « je m’y connais dans ces affaires » ; >li+tuhaḏḏab< « afin de l’instruire ». VA >yathaḏḏab athaḏḏab tahaḏḏub mutahaḏḏib< « être instruit ; être affiné ». GL >muhaḏḏabun< (registre haut) « éduqué ». AL fídda muhédebe « argent affiné ». Voir {HD/ḎB}. Racine issue de {ḎWB}, q.v., avec le préfixe causatif {h+}.17 *{HḎ/DR} (‫)ھذر أو ھدر‬ VA >yahḏar haḏar haḏ(a)r< « bavarder, babiller ». GL >haḏrun< (registre haut), IA >hadrah< « bavardage ; causerie ». ZǦ >haydūr< « sobriquet ou nom propre masculin », IH 308 >al+haydūratu< (registre semi-correct), CO 31 >hydwrh< « bisquain, peau de mouton tannée avec sa laine ».18 GL >mihḏārun< (registre haut), VA >mihḏār + īn< « bavard ». Voir {ḤṬRČ/L/Š}. Racine issue de {ḎRR}, q.v., avec le préfixe causatif {h+}. *{HḎL} (‫)ھذل‬ MT >huḏayl< « nom propre masculin » ; ET Darhudeil « nom de lieu » (géographie). UT nº 4942 >huḏayliyyah< « espèce de dauphinelle (Delphinium nevadense) ». Variante phonétique de {HDL} II. *{HḎY(N)} (‫)ھذي أوھذين‬ GL >ahḏū haḏayānun hāḏī< (registre semi-correct), VA >nahḏū haḏayt haḏayān hāḏī = nathaḏyan athaḏyant tahaḏyun mutahaḏyin + īntahḏī< || 17 Le sémanthème primitif est préservé avec l’acception de « couler », tandis que dans d’autres cas il y a eu une contamination sémantique avec {ʕDB}, q.v. 18 Cf. marocain hēḍōṛa, selon Prémare XII : 118, qui se trompe en suggérant une origine berbère ; voir Corriente 1993a, où l’on décrit l’évolution sémantique « bavarder > mensonge > sottise > bagatelle », etc., de cette racine ayant produit des dizaines d’emprunts dans toutes les langues de la Péninsule Ibérique et au-delà.

1310 | *{HRʔ}

« délirer ; radoter ». VA >nihaḏḏī k = nihaḏyan haḏyant haḏyanah muhaḏyin + īn muhaḏyan k< « faire délirer ». >haḏayān + āt< « radotage, absurdité ». < Sémitique de l’Ouest {hḏy}, cf. hébreu hāzāh et syriaque hǝdā. *{HRʔ} (‫)ھرء‬ GL >uharrīniharrī tahriyah k< « trop cuire ; déchirer ». IH 209 >taharrà ʔl+laḥmu< « être trop cuite (la viande), être mise en charpie » ; VA >yatharrā atharrā (bi)< « être mis en lambeaux ; être trop cuit ». Voir {HRR} II. Extension d’un élément bi-consonantique {hr} « détruire ; tuer, etc. », qu’on retrouve dans {HRǦ}, {HRS}, {HRŠ}, etc. *{HRB} (‫)ھرب‬ GL >ahrubu hāribun + hāribūna< (registre haut), IH 376 >al+hāribu< (registre haut), VA >nahrub harabt hurūb hārib harrāb + īn / harbā = yatharrab atharrab taharrub min / ʕan< , IQ >n≠tahrub harab ahrub hurūb hārib min / ʕan / amāmyahrub harab hāriby≠tahrub hurūb hārib = hirib ilà min / ʕan / quddimniharrab tahrīb knuharrab< « mettre en fuite ». ZǦ >harrābhurayrabmahrabunmahrab< « refuge, endroit vers lequel on fuit ». Voir {ḪRǦ(YR)}. < Sémitique du Sud {hrb}, cf. sudarabique épigraphique >hrb< « s’enfuir », probablement un cas d’agglutination de la préposition bi+ à l’élément bi-consonantique {hr}, cf. {HRʔ}. *{HRT} (‫)ھرت‬ IQ >hārūt< « Harut, nom propre ». Voir {MRT} I. *{HRǦ} (‫)ھرج‬ IH 229 >al+haraǧu< (registre semi-correct), VA >haraǧ< « tumulte, confusion ». MT >aban muhriǧ/š< « nom propre masculin ».19 < Sémitique de l’Ouest {hrg}, cf. ougaritique et sudarabique épigraphique >hrg< et hébreu hārag « tuer », extension de l’élément bi-consonantique {hr}, cf. {HRʔ}. *{HRD} (‫)ھرد‬ UT nº 4915 >hurd(iyy)< « curcuma long (Curcuma longa) ». Mot considéré arabe par les lexicographes arabes et persans, mais le sémanthème basique de cette racine, « teindre en jaune », si proche du pehlevi zard « jaune » fait suspecter une contraction (naḥt). *{HRDS} (‫)ھردس‬ CP 185.2 >hdrws< (lire >hrwdsmufarra/iǧniharr harart harr ʕalà< « menacer en criant (un chat) ». >hirr + hirar< « chat ». ET Orera (géographie, < /hurayra/). Voir {ḎKR}, {ḎNB} et {KFF}. Racine à l’origine onomatopéique. II. VA >harr< (maṣdar) « mettre en lambeaux ». >yanharr anharr< « être mis en lambeaux ». Variante phonétique de {HRʔ}, q.v. III. AC >harriniharras tahrīs kharrasharras< (impératif), AL niherréç herrézt tahariça « broyer ; piler (pour ôter l’amande ou moelle)». VA >natharras atharrastaharrus< (maṣdar) « être broyé ou pilé ». GL >harīsatun< (registre haut), VA >harīsah + harāʔis< « mets de froment et viande cuite broyée en pâte » ; SH >harīsat al+qamḥ ≠ al+šaḥm< « variétés plus pauvres de ce mets ». AC >hārīs< « couper du menu bois ». ZǦ >harrās< « vendeur de harīsah ». GL >mihrāsun< (registre haut), IH >mihrāzun< (registre semi-correct), VA >mihrāz/s + mahāriz/smihrāzyad al+mihrāz/sharsuwā< « chébule (Terminalia chebula) ». Attribué à l’Inde sans précision. *{HRŠ} (‫)ھرش‬ VA >tathāraš tahāruš al+kilāb< « être excité (surtout les chiens) ». GL >harāšāt< « jeux amoureux violents ». Une autre extension de l’élément bi-consonantique {hr}; cf. {HRʔ} et {WRŠ}. *{HRʕ} (‫)ھرع‬ VA >yahraʕ haraʕ haraʕ hāriʕ li< « arriver en courant ». Peut-être une contamination des deux racines {HRB} et {SRʕ}.21 *{HRQ} (‫)ھرق‬ GL >ahraqu yahriqu ʔ.hrāqun< (registre semi-correct et registre haut), IH 147 >mahrūqunnahraq ahraqt / haraqt harq / ihrāq hāriq + īn muhriq muhraq / mahrūqyahraqtahraq mahrūqahahraq uhriqtahraq ahraq harqyanharaq anharaq inhirāq = yahtaraq ahtaraq ihtirāqahtaraqharrāqatunharrāqah + ātharqalūs< « laiteron (Sonchus oleraceus) ». < Grec ἠράκλειος. *{HRKS} (‫)ھركس‬ VA et ZǦ >hirkāsah + harākishirkāsatān< « chaussure rustique en cuir ». < Berbère, cf. kabyle arkasǝn et rifain arkas = ahǝrkus,22 probablement < latin calcĕus. *{HRKL} (‫)ھركل‬ IH 357 >hirkawlun< « femme de moyen âge au corps flaccide ». Causatif à préfixe {hv+} de {RKL}, q.v., avec une évolution sémantique. *{HRKM} (‫)ھركم‬ AL hérqueme + ít « ragoût de tripes » < hǝrgma (marocain) < urkimǝn dialecte baʕamrānī du berbère « tripe », probablement < latin farcīmĕn « saucisse, boudin », < farcĭo « remplir, fourrer ».23 *{HRLǦ} Voir {HLLǦ}. *{HRM} (‫)ھرم‬ VA >yahram haram harim + īn< « être décrépit ». >niharram tahrīm k< « rendre ou considérer décrépit ». GL >munhar.m< (registre haut), VA >yatharram atharram taharrum = nanharam anharamt inhirām munharim + īnʔbn haramata< « nom propre masculin ». Sans d’autre témoin sémitique que le sudarabique épigraphique >hrm< « un certain malheur », on dirait que cette racine arabe est issue d’une métonymie de l’arabe haram « pyramide », chose vieille par excellence.24 *{HRMS} Voir {ḪṢW}, {ṢBʕ} et {ʕṢW}. *{HRN} (‫)ھرن‬ AL Harón « Aaron » ; IQ >harūnab(ū) hārūn< « noms propres masculins ». Voir {ʔBW}. < Hébreu ahărōn.25

|| 22 Cf. aussi l’arabe marocain hǝrkās « chaussure sommaire » et hǝrkūs « vieille chaussure », selon Prémare XII : 53. 23 Il ne semble pas s’agir du berbère rkǝm « bouillir » (par exemple, Azdoud 2011 : 385), sémantiquement très éloigné. 24 On doit supposer que ce mot ainsi que le grec πυραμίς soient empruntés à l’égyptien ancien ; il pourrait s’agir de la phrase *>ḫr mrw< « aux Pyramides » (voir Erman & Grapow II : 94 et III : 315), ayant agglutiné la préposition à cause de son usage si fréquent, d’où l’arabe serait issu par dissimilation du dernier /r/, et le grec par agglutination de l’article égyptien, s’agissant ici d’un cas similaire à l’étymologie généralement admise pour le nom de Stamboul, grec ἐις τὴν πόλιν. 25 Nom propre sans aucun parentage avec l’hébreu, probablement égyptien, comme ceux de son frère Moïse et de sa sœur Marie ; voir {MSS} II et {MRYṬ/M}.

*{HZBR} | 1313

*{HRNČS} (‫)ھرنـچس‬ AL hornachos « nom de lieu ». Emprunt tardif au castillan Hornachos < roman andalou */FORNÁČO/ < latin furnus « four », avec le suffixe péjoratif {+ÁČ}.26 *{HRND} (‫)ھرند‬ AL Herrando « nom propre masculin ». Emprunt tardif au castillan Herr/nando = Fernando « Ferdinand ». *{HRNW} (‫)ھرنو‬ UT nº 4972 >harnuwah< « bois d’aloès (Aquilaria agallocha) ». < Néo-persan harnove. *{HRW} (‫)ھرو‬ VA >hirāwah +āthirāwahhirīwahniharwal harwalt harwalah muharwil +īn ʕalàharwalah< « menacer ». Dissimilation de {HWL}, q.v. *{HRY} (‫)ھري‬ GL >huriyun< (registre semi-correct), LZ >huriyyun< (registre semi-correct), VA >hury/ī + ahrāhurīharrāʔūn< (registre semi-correct) « percepteurs des impôts sur les greniers ». < Egyptien, cf. copte ahor « trésor »,27 d’où aussi le latin horrĕum.28 *{HZʔ} (‫)ھزء‬ IH 280 >al+tahazzī< (maṣdar, registre semi-correct), GL >y≠ʔastahzī istihzāʔun< (registre semi-correct), VA >nahzaʔ hazaʔ/yt huzūʔ hāzī + īn bi = nastahzī istihzā binihazzab tahzīb k = yathazzab athazzab tahazzub bi / min< « confondre, faire honte ». >huzbah< « confusion, honte ». DS >hazīb< « espion ». AC >mahzūb< « trompé, déçu ». Agglutination à {HZZ}, q.v., de la préposition bi+. *{HZBR} (‫)ھزبر‬ VA >hizabr< « lion ». Mot poétique, extension de {zbr}, cf. arabe azbar « nuisible ».

|| 26 A propos de ce village dans la province de Badajoz et sa communauté morisque, voir l’ouvrage de Bouzineb 2006 : 29 et ss. 27 Dont le rapport n’est pas claire avec aho < égyptien >ʕḥʕ< « trésor », et avec égyptien >mḫr< « grenier ». 28 D’où le castillan hórreo, en face de alfolí, à travers l’arabe, voir Corriente 2008a : 67, s.v. alborín.

1314 | *{HZRǦŠN} *{HZRǦŠN} (‫)ھزرجشن‬ UT nº 4951 >hazārǧašān< « navet du diable (Brionia dioica) ». < Néo-persan hazαr čašαn « mille massues ». *{HZZ} (‫)ھزز‬ GL >ʔ≠yahuzzu hazzanuhuzz hazazt hazz hāzz mahzūz khazz+uh huzzū (impératif)tihuzz+ah hazzat+uh huzz+uh (impératif) haz (maṣdar)hazz al+aṭyār ʕalà ʔl+ġinā< « il excita les oiseaux à chanter » ; 7/4/4 >hazz al+awtār< « faire vibrer les cordes » ; ḪA vʕū 3 >al+ġazāl hazz al+wabār< « la gazelle secoua son poil » ; AL nihúç al udnéi « mouvoir les oreilles », n. a rráç, AC >hazza qiḥfu+uh< « secouer la tête » ; >tihuz rās+ah< « elle secoue sa tête ». VA >yanhazz anhazz = nahtazz ahtaz(az)t ihtizāztahtazzi ahtazzat ahtazzū< (impératif), AL nahtézz = nehtéç ahtezézt a/ehtéç « être secoué, agité ou remué ; être brandi» ; GL >ʔ.htazzu< (registre haut), VA >(y)ahtazz< « vibrer ; trembler » ; IQ >yahtazz ilà kulli rīḥ< « il s’agit avec le moindre vent ». >hazzān< « qui brandit une arme ». Variante phonétique de {ʔZZ} I, q.v. *{HZL} (‫)ھزل‬ VA >nahzal hazalt huzl< « être maigre » ; IH 314 >al+hazalu< (registre semicorrect), VA >nahzal hazalt hazalnahzal hazal (maṣdar)tahzal hazlun< (registre haut) « plaisanter ». VA >nihazzal tahzīl k< « rendre maigre ». IQ 65/10/1 et VA >hazalī< « poème dialectal ». GL >huzālun< (registre haut) « maigreur ». >mahzūlunmahzūl + mahāzil< « maigre, amaigri ». Agglutination de la préposition li+ à {HZʔ}, q.v., avec une évolution sémantique vers « maigre ». *{HZM} (‫)ھزم‬ GL >hazīmatun< (registre haut), VA >nahzam hazamt hazīmah + hazāʔim hāzim mahzūmhazīmah< « battre, mettre en déroute ». GL >anh.z.mu munhazamun< (registre semi-correct), VA >yanhazam anhazam inhizām< « être battu ou mis en déroute ». Causatif de {ZMM}, q.v., peut-être emprunté à l’araméen, cf. rabbinique hăzāmāh « réfutation des témoins », avec une évolution sémantique. *{HZN} Voir {BṬḪ}. *{HŠTDHN} (‫)ھشتدھن‬ DS et BM >hašt dahān< « sorte de bois d’aloès ». < Néo-persan hašt dahαn « huit bouches ». *{HŠŠ} (‫)ھشش‬ VA >nihašš hašašt hašāšah / hašš ilay+h< « acueillir avec affabilité ». >hašāšah< « affabilité ». >hašūš + īnhašūš< « affable ». Sans parentage sémitique ou avec les langues voisines, cette racine arabe semble avoir une origine onomatopéique ; cf. {HŠM}.

*{HL} | 1315

*{HŠM} (‫)ھشم‬ GL >uhaššimu muhaššamun< (registre haut), VA >nihaššam tahšīm kmuhaššam< « casser, briser ». GL >tahaššumun< (registre haut), VA >yathaššam athaššam< « être cassé ou brisé ». IH 314 >hīšāmhašīm< « fragile ; sec ». Voir {SR/LS}. Extension de {HŠŠ}, toujours des métonymies du bruit de ce qui est brisé. *{HḌM} (‫)ھضم‬ VA >yahḍam haḍam haḍm hāḍim mahḍūm k = nihaḍḍam tahḍīm kyahḍamyathaḍḍam athaḍḍam tahaḍḍum = yanhaḍam anhaḍam inhiḍām munhaḍim kʔ≠yahtaḍimu muhtaḍamun< (registre haut) « écraser ; opprimer » ; VA >nahtaḍam ihtiḍām k = nastahḍam k< « opprimer ; considérer faible ». DS >hyḍmān< « navet sauvage ». AL gáiri inhidám « indigestion ». gáiri mahdúm « indigestible ». Agglutination par {ḌMM}, q.v., du préfixe causatif {hv+}. *{HṬʕ} (‫)ھطع‬ VA >yahṭaʕ haṭaʕ li< « venir vite ». LP 31.4 >kān yiḥukkū muhṭaʕīn< « ils se grattaient sans cesse ». Agglutination par {ṬWʕ}, q.v., du préfixe causatif {hv+}. *{HṬL} (‫)ھطل‬ VA >yahṭal haṭal ha(a)luhaṭṭilu< « faire tomber à grosses gouttes ». AL nahtól (lire nanhatál) anhatált « dégoutter ». VA >hāṭil + hawāṭil< « gouttière ». Agglutination par {ṬLL},29 q.v., du préfixe causatif {hv+}. *{HFT} (‫)ھفت‬ VA >yathāfat athāfat / tahāfat tahāfut mutahāfit + īn< « s’écrouler, tomber ». Agglutination par {FTT}, q.v., du préfixe causatif {hv+}. *{HFF} (‫)ھفف‬ IH 371 >abū haffāna< « nom propre masculin ».30 *{HKK} (‫)ھكك‬ AL háqqua + haquás « jeune cavale ». Emprunt tardif au castillan jaca < vieux français haque < hack anglais. *{HKM} (‫)ھكم‬ IH 39 >ythkm bi< « se moquer ». Extension d’un élément bi-consonantique {hk} « dommage » ; cf. {hkk}, {hkl}, etc. *{HL} (‫)ھل‬ GL, VA et IA >halhal nuḫḫaḏ b+al+aḥkām< « on va agir en justice contre moi ? » ; >hal+lā rafaqta bī+h< est-ce que tu n’auras pas pitié de lui ? ». Combinaison des marques proto-sémitiques interrogative *ha+ (cf. hébreu et araméen rabbinique hă) et négative *lā (cf. {LĀ}).

|| 29 Cf. arabe ṭall « rosée ». 30 Prononciation fautive selon cet auteur, au lieu de hiffān, nom très étrange.

1316 | *{HLB} *{HLB} (‫)ھلب‬ AL halb « effilage ». çórat mahlúb (lire çóra mahlúba) + ciguár mahlubín « figure en forme de fuseau ». Agglutination par {LBB}, q.v., du préfixe causatif {hv+}. *{HLD} (‫)ھلد‬ AL hálda + át « jupe ». Voir {FLD}. Emprunt tardif au castillan f/halda < franc falda. *{HLʕ} (‫)ھلع‬ VA >yahlaʕ halaʕ halaʕ / hulūʕ< « être effrayé ». GL >halūʕun< « timide, peureux ». Agglutination par {LWʕ}, q.v., du préfixe causatif {hv+}. *{HLK} (‫)ھلك‬ GL >ʔ≠yahliku halākun / mahlakatun hālikun< (registre haut), VA >nahlak halakt halā/ak hulk hālik + īnhalak hulk hālikhala/ik = hālikyahlaku< (registre semi-correct) « punir » ; VA >nuhlik ahlakt ihlāk muhlik mahlūkuhlikmuhlikātyastahliku< (registre haut) « consommer ». VA >halāk = mahlakahhalāk< « perdition, ruine, mort » ; >l+al+qubal min ḥubb+ak ʕalà halāk< « mourant pour tes baisers d’amour ». AL héliq + ín « désolé, dévasté ».31 DS >hālūk< « orobanche ; arsenic ». Voir {RWḤ}. Métonymie du pan-sémitique {hlk}, cf. ougaritique >hlkhlk< « porter ». *{HLL} (‫)ھلل‬ IH 114 >halla ʔl+hilālu< « apparaître (la nouvelle lune) ». GL >ʔ≠yuhallilu yuhallalu tahlīlun muhallilun< « chanter joyeusement » ; VA >nihallal hallalt tahlīl muhallil (k)< « louer (Dieu) ; réjouir » ; AL nihalél hallélt hallél tahlíl muhálil féminin mohálila + mohálilenn (lire mohalilín) « flatter ». VA >yuhill ahall ihlāl muhill< « apparaître (la nouvelle lune) ». GL >mutahallilun< (registre haut), VA >yathallal athallal tahallul mutahallil + īn bitathallal< « tu brilles » ; 164/3/1 >astahalla< « faire tomber la première pluie (un nuage) ». GL >hilālun< (registre haut), VA >hilāl + ahillahhilālhilālhilālatun< (registre semi-correct) « bijou en forme de croissant ». AL halél + ín, féminin halléla + ét « flatteur ». GL >tahlīlu ʔlwaǧhi< (registre semi-correct) « mine joyeuse ». Voir {ṢRḪ} et {ṢRʕ}. < Pan-sémitique {hll}, cf. ougaritique >hll< « crier », hébreu hillēl et araméen rabbinique hallēl et syriaque hallel « louer » et accadien alālu « cri ou chanson des travailleurs ».

|| 31 Malgré la graphie fautive chez Alcalá, castillan ermador, le synonyme ḳáli (cf. {ḪLW}), permet corriger cette erreur (ermado).

*{HMZ} | 1317

*{HL/RLǦ} (‫)ھللج أو ھرلج‬ IH 104 >halīlaǧun< (registre semi-correct), VA >halīlaǧ = ihlīlaǧ + halāliǧ(ah)halīlaǧ< « myrobalan » ; >h. hindī / aswad / kābulī / ṣīnī< « chébule (Terminalia chebula) » ; >h. aswad / hindī< « myrobalan citrine (Terminalia citrina) ».32 LO >halā/iliǧ< « sobriquet ». DS >halīlaǧah< « tumeur sur l’oreille du cheval ». < Pehlevi halīlag < sanscrit harītaka. *{HLM} (‫)ھلم‬ VA >ha+l+umma< « venez ! » ; >h. ǧarrā< « et caetera ». Combinaison des éléments déictiques proto-sémitiques *hā et *lv avec l’impératif arabe ʔumm(a) « arrive ici », cf. {ʔMM} ; cf. aussi ougaritique >hlm< et hébreu hălom « ici ». *{HLW} (‫)ھلو‬ ZǦ >halāwī< « fou ». Peut-être en rapport avec {HLYN}, avec une connotation initiale de « mangeur d’asperges ». *{HLYN} (‫)ھلين‬ IH 114 >halayūnun< (registre semi-correct), TD 185 >hilyawnhalyūn< « asperge ». Peut-être < grec ἠλεόν « qui trouble la raison » ou *ἧλιον « petit clou ».33 *{HM} Voir {HW/Y}. *{HMǦ} (‫)ھمج‬ VA >hamaǧ nom d’unité +ah< « moustique » ; IQ >hamaǧ< « populace, canaille ». Peut-être < pehlevi hamāg « tous ».34 *{HMD} (‫)ھمد‬ ET Alhendin, AC >al+hindīn< « Alhendín (géographie). Voir {KRNB}. < Arabe hamdān.35 *{HMZ} (‫)ھمز‬ GL >ahmizu< (registre haut), VA >nahmaz hamazt hamz hāmiz mahmūz khamaz ahmazū (impératif) hamzahahmaz (impératif) hamzihamzāyanhamaz anhamaz inhimāz< « être éperonné ». IH 184

|| 32 Voir BCT 2010 : 445, à propos des variétés et de l’identification de ces plantes des genres Terminalia et Phyllanthus. 33 Ces mots ne seraient que des épithètes, car le nom habituel en était ἀσπάραγος. On considérait les asperges comme aphrodisiaques (selon IW II : 324) ; voir aussi l’histoire de leur introduction dans la cuisine andalouse par Ziryāb (Almuqtabis II-1, folio 151r). Comme dans le cas des champignons, et suivant la vieille idéologie monothéiste, ennemie de tous les plaisirs, les Musulmans plus orthodoxes n’aimaient pas ces innovations, considérées comme du goût des débauchés. 34 A travers une évolution sémantique et contamination avec hāmmah « vermine ». 35 Nom d’une tribu yéménite, reflété aussi dans manzil hamdān et qaryat hamdān. Malgré les graphies avec un >nal+mahmāzu< (registre semi-correct), + GL >mahāmizu< (registre haut), VA >mihmāz + mahāmizmihmīz + mahāmizmihmizhams< « murmure, chuchotement ». Peut-être une évolution phonétique de nabasa « parler », avec le préfixe causatif {hv+}.37 *{HMQ} (‫)ھمق‬ DS >ha/umqāq< « plante non-identifiée semblable au coton, aux grains mangeables, considérés aphrodisiaques ».38 Probablement une variante morphologique de l’arabe hamiq « tendre, mou ». *{HMŠK} (‫)ھمشك‬ ET (H)amusco « sobriquet d’un personnage célèbre ». Probablement < roman andalou */AMÓŚK/ « monaut, sans oreilles ».39 *{HMK} (‫)ھمك‬ VA >yanhamak anhamak inhimāk fī< « se livrer, se plonger ». Voir {HML}. Extension d’un élément bi-consonantique {hm}, qu’on retrouve dans plusieurs langues sémitiques (par exemple, {hml}, {hmr}, etc.), avec les connotations de « verser ; pousser ». *{HML} (‫)ھمل‬ GL >ahmilu< (registre semi-correct), VA >nahmal ahmalt ihmāl muhmil muhmal / mahmūl kihmālun< (registre haut) « négliger, abandonner ». GL >inhimālun< (registre semi-correct),40 VA >yanhamal anhamal inhimāl munhamil< « être négligé ». NQ mg 24/1/4 >munhamal< « negligé ». < Sémitique de l’Ouest {hml/r} « verser », cf. ougaritique >mhmrt< « gosier », hébreu hămullāh « tempête avec pluie » et mahămorāh « inondation », et sudarabique épigraphique >hmr< « sperme », avec plusieurs évolutions sémantiques. Probablement un autre cas d’agglutination du préfixe causatif par {MRR}. *{HMM} (‫)ھمم‬ VA>nihamm hamamt hamm bi / an< « se proposer, penser faire » ; IQ >hamma b+al+faḍāyil< « il chercha les vertus » ; >n. hamm k = nihammam tahmīm khms1< « écraser l’ennemi », suggérant un causatif de {MSS}, q.v. ; cf. aussi le syriaque hǝmas « méditer », ainsi que « attaquer ». 38 Il faut ainsi corriger, selon cet auteur, les graphies de BM et UT nº 4922, puisque le mot est attesté chez les lexicographes natifs. 39 Selon l’étymologie populaire rapportée par Ibn Alḫaṭīb ; cf. castillan amusgar « baisser les oreilles, comme signal d’agitation (chevaux ou taureaux) », < bas-latin mussicare < latin mussāre « murmurer ». 40 Mais >inhimālun fī ʔl+šahwati< « intempérance » et >munhamilun< « intempérant » semblent être des erreurs graphiques au lieu de {HMK}, q.v.

*{HNĀ} | 1319

>mahmūm< « préoccuper ». VA >nihammam k< « donner du zèle, inspirer l’ambition ». GL >ʔ≠yatahammamu tahammumun mutahammimun< « se fixer (un but) » ; VA >yathammam athammam tahammun bi / min = nahtamm ahtam(am)t ihtimām muhtamm / mahmūm bi / minnathammamhammum = himmatun< (registre haut), VA >hamm + humūmham(m) + humūm (fī)mina ʔl+hammi wa+l+ġammi wa+l+karbi< « de toutes les sortes des soucis » ; AŠ 19/0/2 >farraǧ l+ī hamm+ī< « délivre-moi de mon souci » ; IQ >hamm al+lah< « je jure par Dieu » ;41 >layt man kān bi+hamm+ak< « plût à Dieu que je fût dans tes soucis » ; 155/1/2 >w+aš hamm+ak taškū ǧawr+uh< « à quoi le souci de te plaindre de sa tyrannie ? ». ZǦ >al+ham< « nom de lieu nonidentifié ». VA >himmah + āt / himamhimmah + himamhimmā< « zèle, ambition » ; VA >ṣāḥib himmah = ʕaḏ̣īm al+himmahʕālī al+himmah< « ambitieux » ; AL calíl al hímma « sans courage ou ambitions » ; AC >lam kān fī+hā hammat an< « elle ne se souciait pas de » ; alʕameli alhammi (registre semi-correct) « l’affaire important ». VA >humām< « courageux, magnanime ». >hāmmah< + IH 313 >hawāmun< (registre semi-correct) « reptile ; vermine ». AL muhímm + ín, + IQ >muhimmāt< (féminin) « important, qui préoccupe ». Voir {RFʕ}, {ŠĠL}, {ṬWY}, {FQD}, {FWQ} et {QWD}. < Sémitique de l’Ouest {hmm} = {hw/ym}, cf. hébreu hāmam = hām et araméen rabbinique hămam « confondre, gêner », et sudarabique épigraphique >hm< « affaire(s) ». *{HMHM} (‫)ھمھم‬ VA >yihamham hamham hamhamah< « rugir ». Racine onomatopéique, quoique avec quelques occurrences sans reduplication, par exemple l’hébreu hāmāh, l’araméen rabbinique hămā « rugir » et hébreu hāmōn « son ; rugissement ; multitude ». *{HMYN} (‫)ھمين‬ IQ >himyān + hamāyinhamāyāhimyān< « ceinture du caleçon » ;42 IQ >ṣaʕb al+himyān< « chaste ». Voir {ZRNF} et {QWD} I. < Néo-persan hamyαn = (h)αmyαn et variantes. *{HNĀ} (‫)ھنا‬ GL et IA >hunāhunā = ahnāahnāahnā/īhunay< « ici » ; GL >min hunāmin ahnā(i)la+hna = ḥattà l+ahnaqul+l+uh ahnā< « dis-lui maintenant » ; AC >min ahnā li+ġadī< « à partir de maintenant jusqu’à demain ». GL >hunā+lik< (registre semi-correct), VA >hunā+(li)k = ahnā+kahnāk(i)la+hnā+khanī< « il se trouva bien » ; >yahna l+ī ʕayš< « la vie me sourit ». VA >nihannī tahniyah k bi< « féliciter » ; AC >yihanni+k hanni+k< « rétribuer (les bonnes nouvelles) » ; IQ >hannayt = hannīt< « dire adieu ; féliciter » ; IZ 1/2/1 >nihannū+hā bi+nayl+ah al+maqṣūd< « nous la félicitons pour l’atteinte de son objectif », ZǦ et IA >yihannī+k al+karš< « il te fait cadeau de la tripe » ; IQ >yihannī+k mā ʕaṭā+k< « plût à Dieu de te laisser jouir de ce qu’Il t’a donné » ; 166/0/2 >yuhannà bi+walad< « on le félicite pour la naissance d’un fils » ; IZ 12/4/1 >yahnī+k haḏā ʔl+nazīha< « jouis de cette promenade » ; ḪA īk 1 >tahnī+k al+salāmah wa+tahnī+na bī+k< « nos félicitations pour la bonne fin de ton affaire et nous sommes heureux avec toi ». VA >nathannā athannayt tahannī bi< « se féliciter » ; IQ >tahanna ḏā ʔl+amdāḥ< « jouis de ces louanges ». VA >hanā = haniyyahanā< « bonheur » ; IZ 13/5/2 >l+al+hanī narǧaʕ< « je reviens aux louanges ». VA >hunayah + āt< « moment ». >hanī + īn bi< « heureux ». IQ >haniyyayahnī+k< « félicitations ! » ; IZ 1/3/1 >haniyyā b+al+ʕawdah< « félicitations pour le retour ! », 1510/3 >ay haniyyah< « quel bonheur » ; 4/4/4 >dawlah haniyyah< « heureux règne » ; AC >hāniyā b+al+salimah< « félicitations pour la bonne fin » ; AŠ 2/1/4 et 99/4/5 >ašrub haniyyā (mariyyā)< « bois avec plaisir ». AC >mahnūʔ< « enduit de goudron ».43 IQ >aban hānī< « nom propre masculin », ET Ha/enie « nom propre féminin ». NQ hm 11/0/1 >laylah muhniyyah< « une nuit heureuse ». yb 5/3 >našrub maʕ+hā muhannā< « je bois heureux avec elle ». < Sémitique de l’Ouest {hnʔ}, cf. araméen rabbinique hănā/ī, le syriaque hǝnā « plaire ; profiter » et le sudarabique épigraphique >hnʔt< « prospérité » ; il s’agit en fait d’un cas d’agglutination du préfixe causatif {hv+} par {nʔw/y}, cf. hébreu nāʔāh « être convenable ». *{HND} (‫)ھند‬ IH 353 >al+hindbaladu ʔl+hind< (registre haut), VA >arḍ al+hindhind + hunūdhindḥadīd hindīhindīhind< « nom propre féminin » ; >hindī< « nom propre mas-

|| 43 Le mot hināʔ « goudron » et ses dérivés dans cette racine sont euphémistiques, au lieu de zift, q.v., à cause des connotations négatives de cette substance et de sa couleur. L’étude des adverbes démonstratifs n’a pas beaucoup avancé depuis Brockelmann I : 323-324, ayant été presque ignorée chez Moscati et al. : 120-121 et totalement par Diakonoff 1988.

*{HW/Y} | 1321

culin » ; CD L 1/25 >zawǧ hindāt< « deux mamelles » ;44 CP 131.10 >hindī< « melon d’eau » ; DS >arḍ hindiyyah< « terre rouge tirant sur le noir ». VA >hunduwān< « sabre ». VC 64/12-13 >dābbah markūbati ʔl+hindiwāna< « bête affectée d’une contraction musculaire sévère dans le dos (littéralement « frappée du sabre »). IQ >muhannad< « fait d’acier ». Voir {BṬḪ}, {BNDQ}, {ǦWRS/Š}, {ǦWZ} II, {ḪR(N)B}, {ḪZR(N)}, {RʔY}, {RMN} I, {RND} I, {ZʕFR(NḺ)}, {SḎ/DǦ}, {SʕD}, {SNBL/R}, {SWR} II, {ŠǦR}, {ʕWD}, {Q/KṮʔ}, {QSṬ} II, {QḌB}, {QNB}, {QWS}, {LWZ}, {NHD} et {HL/RLǦ}. Emprunt à l’araméen, cf. rabbinique hi/īndǝyā et syriaque hendū = hendiyā « l’Inde » < pehlevi hindūgān. *{HNDB} (‫)ھندب‬ IH 134 et VA >hundabāhundabyāhndbānhandabāʔ bustānīhindab(āʕ)< « endive (Cichorium endivia) » ; >h. barrī< « laiteron (Sonchus oleraceus) ».45 < Araméen rabbinique hīndǝbī 46 et syriaque hendabā < grec ἐντύβια, pluriel du neutre ἐντύβιον, au lieu du masculin ἴντυβος. *{HNDS} (‫)ھندس‬ VA >nihandas ʕalà< « calculer ou mesurer selon les règles de la géométrie ». GL >al+handasatuhandasahmuhandis + īnmuhandis< « ingénieur ». < Araméen rabbinique ha/īndǝzā < pehlevi handāzag « mesurage ». *{HNDM} (‫)ھندم‬ VA >handamah< « arrangement, disposition ». < Pehlevi handām « membre du corps », cf. néo-persan andαm signifiant aussi « arrangement ». *{HNN} Voir {HW/Y}. *{HNW} (‫)ھنو‬ GL >ʔl+hanātuhān< « organes génitaux ». Ancien euphémisme remplaçant leurs noms par un pronom démonstratif proto-sémitique *hā(nā) ; cf. syriaque hān(ā) et accadien annū « ceci ».47 *{HW/Y} (‫)ھو أو ھي‬ GL >huwa + humhū = huwa(t) 2 humā = hum(at)< (registre haut), IQ >hu/ū = huwat + hum(at)hū = huwwa + hum(at)hū = huwat + humhu(wwa)huwwat + 2/5/3 humfī huwa ʔl+makān(i)< « à cette place-là » ; IQ >hu ḫaṭṭ+ī qawī< « mon écriture est belle » ; >yā hu al+šarīf< « oh noble ! » ; >hu || 44 Euphémisme au lieu de nuhūd, q.v. sous {NHD}. 45 Voir BCT 2010 : 451-452, à propos des variétés et de leurs identifications. 46 Aussi anṭūbīn, ce qui suggère une contamination phonétique par le nom de l’Inde. 47 Mais, comme il arrive souvent, l’euphémisme devint lui-même grossier, à tel point qu’on le supprime habituellement de la liste des six noms déclinés avec voyelles longues à l’état d’annexion, c’est-à-dire ab « père », aḫ « frère », ḥam « beau-père », fū « bouche », ḏū « doué de » et han.

1322 | *{HWB}

mā tiġīb< « dès que tu t’absentes » ; >hu mā fataḥt< « dès que j’ouvrit » ; IZ 3/3/4 >al+malik … hū ǧī+nā< « le roi même nous est venu » ; ḪA ībi >hū lak al+tuffāḥ< « les pommes sont pour toi » ; AL hu neçu + humet eneçuhum « lui-même » ; gualédeh (registre semi-correct) « son fils ». VA >hī = hiyya(t)hīhiyyathiyya(t)hunna< (registre haut) ; LZ >hiya ʔl+ʔayyām< « ces jours-là » ; IQ >ṣabaġ+hā misk< « il les parfuma avec du musc ». ḪA >qul+hā< « dis cela » ; AL icóla « il dit cela » ; tazuéja « tu te maries avec elle » ; guéda « amour pour elle » ; máha « avec elle » ; cúla « elle entière ». Voir {ʔŠ}, {BRD}, {ČYQ}, {ḤRR}, {ḤLL}, {DFʔ}, {ZBRǦ}, {ṢDQ}, {ḌBB}, {QRḌ} I, {MĀ}, {Mʕ}, {MTʕ}, {NFS}, {WǦB}, {WḤD}, {WṢF} et {YĀ} I. < Proto-sémitique *hū féminin *hī, quoique dans les cas de l’accadien et quelques dialectes sudarabiques épigraphiques la forme alternante du féminin šī a entraîné le remplacement du masculin par šū.48 *{HWB} Voir {HYB}. *{HWD} (‫)ھود‬ VA >hawd< (maṣdar) « revenir, se repentir ». VA >nihāwad muhāwadah k = nathāwad athāwadt tahāwud maʕyahāwad tahāwad+nī hawādah muhāwid = athāwad maʕmuhāwid< « s’accorder ; consentir ; avoir de la condescendance » ; AL nihágua/ed haguá/étt higuíd / moháguede muháguid féminin +a + ín « accompagner ; suivre ». ET Abenhut « nom propre masculin ». Voir {ṢḤḤ}. Peut-être < sémitique de l’Ouest {hwd}, cf. hébreu hōd « majesté ; vigueur ».49 *{HWD/Ḏ} (‫)ھود أو ھوذ‬ GL >ʔl+yahūduyahūd nom d’unité +īyahūdiyyah< « un mets de poulet ». VA >yahūḏāyahūdàḫwd< « accorder, octroyer » aurait été contaminé par {HWD/Ḏ}, en fait, les Juifs ont joui d’un grand prestige en Arabie du Sud avant l’Islam et leur communauté a été la seule communauté non-musulmane à survivre dans la Péninsule jusqu’à la moitié du XXème siècle.

*{HWM} | 1323

*{HWDN} (‫)ھودن‬ VA >nihawdan< « stupéfaire, confondre ». >yathawdan< « devenir stupéfait ». AL tehavdún muháuden + ín « renfrogner le visage ». Racine issue du classique haydān « peureux », également attestée en sémitique du Sud par le guèze hedä « piller, ravir », avec une évolution sémantique. *{HWR} (‫)ھور‬ GL >ʔ.nhāru< (registre haut) « s’écrouler ». Variante phonétique de {HRʔ}, q.v.50 *{HWZ} (‫)ھوز‬ IH 353 >ʔl+ʔahwāz< « Ahvaz (géographie) ». < Néo-persan ahvαz.51 *{HWS} (‫)ھوس‬ VA >nihawwas tahwīs kmuhawwasyathawwas athawwas tahawwus / haws bi< « devenir perplexe ou être frappé de stupeur ». Probablement un cas d’agglutination du préfixe causatif par l’élément bi-consonantique, qu’on retrouve dupliqué dans {WSWS}, q.v. *{HWŠ} (‫)ھوش‬ IQ 191/0/1 >tuhūš< « (l’armée) marche ». VA >hawšah + āthūš< « trouble, confusion ». Voir {FRQ}. Variante phonétique de {hbš} « ramasser », extension de l’élément bi-consonantique {hb}, cf. {HBW} et {WBŠ}. *{HWL} (‫)ھول‬ I. VA >yuhūl hāl hāʔil = yathawwal athawwal tahawwulhāl< « s’agiter, se courroucer (la mer) » ; >yuhūl+ak< « il t’effraie ». VA >nihawwal tahwīl k< « provoquer une tempête » ; ZǦ >tihawwal+ak hawwal muhawwalahtihawwal< « effrayer » ; AL niheguél heguélt muháguil + ín « insulter en criant ; troubler ». GL >hawlun + ahwālun< (registre haut), VA >hawl + ahwāl< « tempête ». AL hául(e) + ahvél « vacarme, criaillerie ; bruit ». GL, IH 334 et LZ >mahūlunhāʔil = mihwāl< « orageux ; terrible ». Voir {HRWL}. Probablement un cas d’agglutination du préfixe causatif par la racine {WYL}, q.v. II. VA >hawlahawlà/āhawla+k = haʔulāʔi+ka = hawulāʔ+ik< « ceux-là ». Combinaison d’éléments déictiques proto-sémitiques, parmi lesquels *+lv+, marque du pluriel des démonstratifs. *{HWM} (‫)ھوم‬ VA >nihawwam tahwīm< « secouer la tête en sommeillant ». GL + >hāmun< (registre haut), VA >hāmah + āt< « tête » ; GL >hāmatu ʔl+raʔsi< (registre haut)

|| 50 Il faut biffer DS II : 776 >hwry< « espèce de melon d’Espagne », après l’erreur de IW II : 223, puisque UT nº 941 contient la forme correcte : >hawzanīhāmatun< « chouette ». Voir {BṢL}. Sans parentage sémitique, cette racine arabe pourrait dériver de l’égyptien >m< « chouette ».52 *{HWN} (‫)ھون‬ I. VA >yahyun hayun huyūnah = yahūn hān hawnnuhūn hunt hawān = yathawwan athawwannuhūn hūn / hawān ʕalày≠tuhūn hān(at)< « compter pour peu de chose, être méprisable » ; IQ >hān bi ʕayn+ī< « je le méprisais » ; >hān ʕalay+h al+ṣadaf< « le nacre lui sembla méprisable » ; >tunḏ̣ar bi+ʕayn al+hawān< « on te méprise ». GL >uhawwinu = atahāwanu< (registre haut), VA >nihawwan tahwīn / ihānah k = nastahīn khawwan+hā (impératif)< « mépriser, dédaigner ». VA >nihayyan tahyīn k ʕalà< « faciliter ». GL >ʔ≠yahīnu< (registre semi-correct), AC >ihāna(t)< « insulter ». VA >yathayyan athayyan tahayyun< « être facilité ». AŠ 3/2/4 >hūn+ī hawn+ī< « ma condition basse est mon repos ». GL >hayyinatun< (féminin, registre haut), VA >hayyin féminin +ahhayyinahwanahyan< « facile » ; ZǦ >ahwan+hā< « le plus vil parmi eux ». GL >muhān< (registre haut), VA >mahīn< « méprisable » ; CD M 6/2 >namšī muhīn< « je marche triste ».53 GL >mutahāwinun< « négligent » ; >mutahawwinun min ʔal+danasi< « sale, négligé ». Voir {ǦBḎ}, {ǦRD} I, {ḤSD} et {HYSR}. < Sémitique de l’Ouest {hwn}, cf. hébreu hōn « richesse », syriaque hawnā « raison, esprit » et sudarabique épigraphique >hwn< « adoucir son cœur », avec plusieurs évolutions sémantiques. II. VA >hāwun< « mortier ». < Pehlevi hāwan, probablement à travers l’araméen, où on aurait adopté la forme caractéristique dans cette langue des noms d’instrument, {1ā2ū3}. *{HWY} (‫)ھوي‬ GL >(y)ahwaʔu yahwā< (registre semi-correct et registre haut), VA >nahwà hawayt hawà hāwī knahwà y≠tahwā+k yahwā+h hawayt = hawīt hawà/ātahwā(+h) hawà (maṣdar)< « désirer ; aimer » ; GL >in kuntum tahwawna< (registre haut) « si vous désirez » ; MT >ayn tahwà nafs+uh< « où il voudra ». GL >ahwīn. hawayt huwī hāwī + īn min< « tomber, se précipiter ». >nihawwī tahwiyah kyathawwā athawwā< « être précipité ou jeté ». >huwwah< « précipice, abîme ». GL >hawāʔun< (registre haut et registre semi-correct) « atmosphère, air ; désir » ; >hawā laḥmiyun dunāywiyun< (registre semi-correct) « passion sensuelle mondaine » ; IH 219 + >ahwiyatun< (registre semi-correct) « désires » ; VA >hawā< « atmosphère,

|| 52 A travers un réseau compliqué de vieilles superstitions, comme celle qui voulait que la vie résidât dans la tête et qu’elle s’envolât du mort sous la forme d’une chouette, cf. aussi le démotique >3mwlḏhn< « tête », ouvrant une autre voie étymologique. 53 Cf. castillan mohíno.

*{HYǦ} | 1325

air » ; >bi+hawā+ya< « de mon plein gré » ; NQ mg 9/4/4 >bulīt b+ahwā+k< « je suis épris de toi », ZǦ >b+al+hawā< « par plaisir » ; >kān min hawā+h< « il voulut cela » ; IQ >ṭīb al+hawā< « beau temps » ; IW II 405.7 >byt+h mn ʔl+lyl l+l+hwà< « laisse-le rafraîchir au serein ». AŠ 92/3/5 >yaqlaʕ maʕ al+huway< « il met à la voile avec un vent léger ». GL >hāwiyah< « premier enfer (des hypocrites, selon les traditions islamiques) ». Voir {QSṬNṬN}. < Sémitique de l’Ouest {hwy}, cf. ougaritique >ú-wauhayyi< (registre semi-correct), VA >nihayī tahyiyah ktahayyī y/tuhayyāhayyī< (impératif) « préparer, disposer, arranger ». VA >yathayyā athayyā tahayyuʔ< « être arrangé ». >hayʔah + āt< « forme, aspect » ; >ʕilm al+h.< « astrologie ». >hiyah + āthiyyah< « maquillage » ; AL héya « élégance ». VA >hayʔī + īn< « astrologue ». Voir {BDL} I, {SQF} et {ṬLQ}. < Sémitique du Sud {hyʔ}, cf. sudarabique épigraphique >hyʔ< « exécuter une action », et guèze hǝyyätä « au lieu de ». *{HYB} (‫)ھيب‬ VA >nihīb / nahāb haybah mahūb k< « craindre ». >nihayyab tahw/yīb k< « effrayer ». >haw/ybah = mahābahhaybah< « peur ». GL >hawbatun< (registre semi-correct) « gravité, maintien grave ou imposant » ; IH 313 >hawbatun< (registre haut), LZ et IQ >hawbahahyabu daʕwah< « la plus terrible malédiction ». IH 213 >muhābun< (registre semi-correct), ID ʔym 1 >māhūb< « redouté ». GL >mahābatun< « crainte ». Voir {DʕW} et {QBḌ}. Probablement une évolution sémantique de l’interjection déictique (et cri pour faire marcher les chameaux) hā, ayant agglutiné la préposition bi+.54 *{HYT} (‫)ھوي‬ IQ et IH 365 >hāthāti khā/īt< « donne(-moi), apporte ». Ancien causatif à préfixe {hv} de {ʔTY}, q.v. ; cf. aussi {HW/Y}. *{HYǦ} (‫)ھيج‬ VA >hāǧ yihīǧ hayǧ hāʔiǧ = yathayyaǧ athayyaǧ tahayyuǧ bihāǧat< « être excité ou agité ; fourmiller ». GL >uhayyiǧu< (registre haut), VA >nihayyaǧ tahyīǧ khayyaǧ(tu)< « exciter, agiter ; faire fourmiller ». VA >yathayyaǧ athayyaǧ tahayyuǧ bi< « être excité ou agité ». GL et VC 8/2 >hayǧun< (registre haut) « excitation ». GL >hayǧānu ʔl+ḫaṭā wa+l+ḍalāl< (registre semi-correct) « excitation portant à l’erreur et l’égarement ». KU hiag tãbor « jouer de la mandoline ». Extension d’un elément bi-consonantique {hg}, qu’on retrouve dans l’hébreu hāgāh « (re)tirer », cf. aussi sudarabique épigraphique >hg-m< « combat », et avec d’autres extensions ou évolutions phoné-

|| 54 Peut-être un cas similaire à l’hébreu hābāh « allons », qu’on dérive habituellement de {yhb}.

1326 | *{HYD}

tiques et sémantiques dans {HǦR}, q.v., sudarabique épigraphique >hgl< « voyage en plaine » et guèze hokä « agiter ». *{HYD} VA >yathayyad athayyad mutahayyid + īn< « judaïser ». Voir {HWD}, {HWDN} et {YHD}. *{HYSR} (‫)ھيسر‬ AL haiçári + ín « ambidextre ». Contraction de /háyyin + yasarí/, euphémisme remplaçant le classique aʕsaru yasar, afin d’éviter la racine {ʕSR}, q.v. *{HYṢ} (‫)ھيص‬ AL héiç/z « (émission du) sperme ». heç al múr « castoréum ». Voir {HYḌ} et {MWR}. Variante phonétique de {HYḌ}. *{HYḌ} (‫)ھيض‬ VA >yihīḍ hāḍ k< « laisser couler le sperme ». >hayḍah + āt< « émission du sperme ». Voir {HYṢ}. Probablement une évolution sémantique du causatif du pan-sémitique {wḍʔ}, cf. hébreu yāṣā, guèze wäṣʔa et accadien (w)aṣû(m) « sortir », araméen rabbinique yǝʕā et syriaque yiʕā « pousser, croître », et sudarabique épigraphique >hwḍʔw< « faire sortir ». *{HYṬ} (‫)ھيط‬ VA >nihayyaṭ tahyīṭ k< « exciter la populace en criant contre quelqu’un ». >yathayyaṭ athayyaṭ< « être poursuivi de cette façon ». IA >tahayuṭah< « poursuite de cette façon ». Racine onomatopéique. *{HYFRQN} (‫)ھيفرقن‬ DS et UT nº 4976 hayūfārīqūn< « mille-pertuis (Hypericum perforatum) ».55 < Grec ὑπέρικον. *{HYKL} (‫)ھيكل‬ GL >haykalun< « tabernacle » ; MT >haykal + haykil< « autel » ; VA « autel ; forme du corps » ; AL héyquel + heyéquil « temple ». Voir {ǦNḤ}. < Araméen rabbinique hēkāl et syriaque haykal < accadien ekallu(m) < sumérien e-gal « grande maison, temple ». *{HYL} (‫)ھيل‬ I. DS >hāl = haylhāl (bawā)hāl / hayl bawā< « cardamome petit (Elettaria cardamomum) » ; DS >hayl dārū / bawwā< « amome grains du paradis (Amomum granum paradisi) ». < Néo-persan hαl = hayl < sanscrit elā. II. GL >hayyūlan< (registre semi-correct), VA >hayūlah = hayūlà + hayūlayāt< « matière première » ; IQ >hayūl< « affaire important ». < Araméen, cf. rabbinique hiyyūlī < grec ὕλη.

|| 55 Voir BCT 2010 : 447-448, à propos des variantes et de leurs identifications.

*{HYHT} | 1327

*{HYLM} (‫)ھيلم‬ IH 152 >haylamatun< « parler inintelligible » ; VA >haylamah< « chant cadencé des rameurs ». < Arabe haynamah. Peut-être une corruption du latin cĕleu(s)ma < grec κέλευσμα, bien que la transmission de ces mots argotiques des matelots à travers les langues de la Méditerranée ne soit pas toujours claire. *{HYM} (‫)ھيم‬ GL >ʔ.hīmu hāyimūnanihīm himt hu/iyām hāʔim haymān + īn bi / fīyihīm hīm (impératif) hāyim< « errer (comme un homme fou d’amour) » ; AŠ 97/0/1 >hāyim< = 66/4/4 >mustahām< « fou d’amour ». < Sémitique de l’Ouest {hw/ym}, cf. hébreu hām « déranger, confondre » ; peut-être un causatif de {ʔMM}, q.v. *{HYMN} (‫)ھيمن‬ GL >muhaym.n< « omnipotent ». < Araméen rabbinique mǝhēman et syriaque mǝhayman « de confiance », avec une évolution sémantique, à travers le guèze et la conception chrétienne de Dieu comme le seul qui mérite la confiance. *{HYHT} (‫)ھيھت‬ VA >hayhāt(a)hayhāt< « loin, arrière ! ». Evolution phonétique de l’interjection déictique arabe hā, probablement répétée et agglutinée à d’autres éléments de même type, par exemple *hāʔi hāt.

(‫ )و‬Wāw *{W} (‫)و‬ IQ, ZǦ et AC >wa+< ; IQ >kit+tarà ʔl+ǧazīrah wa+l+balā fī+hā maṣbūb< « tu verrais le malheur versé sur cette Péninsule » ; >wa+layālī ǧurriʕtu fī+hā ʔl+sumūm< « quelles nuits (si terribles), lorsqu’on me faisait goûter des poisons » ; NQ az 3/x/1 >man hu maǧd+uh wa+l+suhā< « celui dont la gloire est si haute que l’étoile Soha ». Voir {ʔMN}, {ʔN}, {ʔNṮ}, {ʔWQ}, {BYN}, {ḤDṮ}, {DYN} I, {ḎĀ}, {RBʕ}, {SWR} I, {FRS(N)}, {LĀ}, {LW}, {MDD}, {MRR} I, {NḤW}, {NFQ}, {WǦH}, {WḌʕ} et {WQT}. < Proto-sémitique *wa, conjonction copulative, cf. ougaritique et sudarabique épigraphique >w+tuʔadah< « gravité, aplomb ». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe, dont le sémantème basique est « agir lentement », semble avoir résulté d’une évolution phonétique et sémantique de {YDW}, comparable à celle de {ʔYD}, q.v. *{WĀH} (‫)واه‬ AL guáh « le voici ». < Arabe hā huwa hū ; cf. {ʔWḎ}. *{WĀW} (‫)واو‬ IQ >wāww< ». Issue du cananéen, continué par l’hébreu wāw « pieu », à cause de la ressemblance entre cet objet de ce graphème.1 *{WBʔ} (‫)وبء‬ GL >wabāʔun< (registre haut), IH 323 >wabāwabā = bawākān duḫūl+uh ʕalay+ya wabā< « ce fût une peste pour moi que d’entrer là ». Variante phonétique et évolution sémantique d’une racine onomatopéique témoignée par l’hébreu yibbēb « gémir », araméen rabbinique yǝbab « lamenter », syriaque yabbeb « crier » et guèze yäb(b)äbä « crier de joie ». *{WBḪ} (‫)وبخ‬ VA >niwabbaḫ tawbīḫ kwabbaḫ+nī tawbīḫyatwabbaḫ atwabbaḫ< « être réprimandé ». Racine très peu utilisée et sans parentage sémitique ou dans les langues voisines ; elle pourrait être dérivée d’une utilisation ironique de l’interjection arabe baḫin (baḫin) « bravo ».

|| 1 Dont le signe égyptien ancien représentait un échalas, >zḫn.t< ; voir Driver 1976 : 170.

*{WTR} | 1329

*{WBR} (‫)وبر‬ VA >niwabbar tawbīr = yatwabbar atwabbar< « avoir beaucoup de poils, être ou devenir très velu ». GL >y≠ʔastawbiru< (registre semi-correct), VA >yastawbar astawbar istiwbār< « avoir la chair de poule ». VA >wab(a)r nom d’unité +ah + ātwabarwabrwabr nom d’unité +ahwabar< « poil de la barbe » ; UT nº 139 >ibn awbar< « sorte de truffe». Voir {HZZ}. Peut-être une ancienne variante phonétique de {ʔBR}, à cause de la ressemblance des soies avec les aiguilles. *{WBŠ} (‫)وبش‬ VA >wabš + awbāš< « canaille, populace ». Variante phonétique de {hbš} « ramasser », extension de l’élément bi-consonantique {hb}, cf. {HBW} et {HWŠ}. *{WBQ} (‫)وبق‬ VA >nūbiq awbaqt ībāq mūbiq mūbaq< « faire périr ». AL (denb) mubíq + (ḍunúb) mubicát « (péché) mortel ». Extension d’un élément bi-consonantique {bq}, cf. hébreu baq « vider » et būqāh « vacuité », syriaque baq « être pourri » et guèze bäqqä = bäqäwä « effriter, écrouler ». *{WBL} (‫)وبل‬ VA >niwabbal tawbīl k< « déranger, mettre en désordre ». >yatwabbal atwabbal< « être dérangé ». >wabāl< « désordre, négligence ». >šitā an wābil< « pluie abondante ». GL >muwabbalun< (registre semi-correct),2 VA et IQ >muwabbal< « malpropre, sale ». < Pan-sémitique {wbl} cf. ougaritique >ybl< et accadien (w)abālu(m) « porter », hébreu hōbīl, araméen rabbinique yabbēl et syriaque yabbel « conduire », et sudarabique épigraphique >hwblt< « animaux pris comme butin », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{WTD} (‫)وتد‬ VA >niwattad tawtīd k< « affermir avec des pieus ». GL >wata/idun< (registre haut), LZ >watdun< (registre semi-correct), VA >watad + awtādwatadwatad 2 watadaynwatad 2 watadayawtīdtir+nī< (registre haut) « compte-moi comme un seul être ». AL niguattár guattárt « bander (un arc) ». VA >nawtir iwtār mawtūr ʕalà< « garder rancune » ; AŠ 72/6/3 >iḏ awtarta lā tanām< « si tu as provoqué une rancune, ne dors pas ». GL >at.wātaru mutawātirun< (registre haut), VA >natwātar tawātar tawātur mutawātir ʕinda< « se suivre ; se répéter ». VA >witr< « impair ». LZ et IH 315 >watru ʔl+qawsi< (registre semi-correct), VA >watar + awtārwatar< « corde d’un arc » ; IQ >watar + awtārawtār< « corde d’un instrument de musique » ; GL >watrmuwabbaḫunḏū awtārin kaṯīratin< « (instrument de musique) ayant plusieurs cordes » ; ID ytr 12 >wtrāt ʔl+ǧsd w+ʕrwq+h< « les nerfs et les tendons du corps ». DS et UT nº 5023 >watīr nom d’unité +ah< « roses blanches ». AL mutaguátiren « en bandant un arc ».3 Voir {ZMR}, {ŠFʕ}, {NZL}, {NQR} et {HZZ}. > Pan-sémitique {wtr}, cf. hébreu yātar, araméen rabbinique yǝtar, syriaque yitar « rester, en avoir trop », guèze awtärä « continuer » et accadien (w)atāru(m) « être trop gros », avec plusieurs évolutions sémantiques.4 *{WṮB} (‫)وثب‬ GL >aṯu/ūbu yaṯūbu wāṯibun< (registre semi-correct), VA >nawṯab waṯabt waṯb(ah) + āt wāṯib + īn waṯṯāb + īn mawṯūb ʕalà / fī< , IQ >waṯab< « sauter, faire un saut » ; >waṯabtu waṯbah< « je fis un saut ». AX 45.20 >ʔl+mwṯbāt< « sorte d’oiseau mythique, grand et beau ».5 > Pan-sémitique {wṯb}, cf. ougaritique >yṯbwaṯīrahmayṯaratun< (registre semi-correct) « coussin ». Voir {ṢḤB}. < Pan-sémitique {wṯr}, cf. hébreu yāšar, araméen rabbinique yǝšar « être égal ou uni ; être droit », sudarabique épigraphique >ʔwṯr< « terre basse » et accadien ešēru(m) « être correct ». *{WṮQ} (‫)وثق‬ GL >aṯiq(q)u wāṯiqun< (registre semi-correct et registre haut), VA >naṯiq ṯiqt / waṯaqt ṯiqah wāṯiq + īn bi ≠ k ʕalà< « avoir confiance en ; confier » ; IQ >naṯiq waṯaqtaṯiq< « avoir ou faire confiance ». VA >niwaṯṯaq tawṯīq k = nūṯiq awṯaqt īṯāq / waṯāq mūṯiq mūṯaqyūṯiqu< (registre haut) « serrer ou lier fortement avec des cordes ». VA >niwaṯṯaq tawṯīq k = nawṯiq awṯaqt īṯāq mūṯiq mūṯaq k< « dresser des actes » ; AL niguaĉáq guaĉáqt tauĉíq moáĉiq + ín « légaliser, certifier ». VA >yatwaṯṯaq atwaṯṯaq tawaṯṯuq = yawtaṯaq awtaṯaq< « être serré ou lié fortement ; être rédigé (un document) ». >nasta(w)ṯaq asta(w)ṯaqt< « avoir ou faire confiance » ; MT >yastaṯaqū fī+h< « ils ont confiance en lui ». VA

|| 3 Il faut douter de l’exactitude de ces exemples grammaticaux, inventés par cet auteur, plus hardi qu’instruit. 4 On peut se demander si elles ont dérivé par métonymie à partir du nom de la corde de l’arc dans le sémitique du Nord-Ouest (« bander < donner de la force > faire trop ou continuellement », etc.), ou si les rapports sémantiques ont été d’une autre nature. 5 Probablement une erreur graphique ou de transmission mythique du classique mawṯabān « ange qui reste assis près du trône divin ». 6 Même étrange, mais l’explication pourrait se trouver dans le sudarabique épigraphique, où on a >wṯb< « résider ; être assis », à côté de >twṯb< « se livrer à une agression ; tendre une embuscade », c’est-à-dire « se tenir coi en cachette en attendant le moment favorable pour sauter sur son ennemi ».

*{WǦB} | 1331

>ṯiqah< « confiance » ; >ṯiqah + aṯiqah / ṯaqawāt = mawṯūq + īnṯiqah< « homme de confiance » ; IQ >ṯiqat+ī< « mon bon ami ». VA >waṯāqwiṯāq< « lien, attache, corde ». VA >waṯāqahwaṯīq + wiṯāqwaṯīqaṯaqawṯaq< « ferme, solide ». VA >waṯīqahwaṯīqah + waṯāyiq< « acte, contrat, document ». VA >waṯṯāq + īnwaṯṯāqkātib waṯīqahmawṯūq< « de confiance ». GL >mīṯāqun< (registre haut), VA >mīṯāq + mawāṯiq< « traité, pacte » ; IQ >mawāṯiq< « garanties ». Voir {ʔRḌ} et {ʕRW}. < Sémitique du Sud {wṯq}, cf. sudarabique épigraphique >wṯq< « confier ». *{WṮN} (‫)وثن‬ GL >waṯanun + awṯānun< (registre haut), VA >waṯan + awṯānʕābid al+awṯān + ʕubbād< « idolâtre ». < Sémitique du Sud {wṯn}, cf. sudarabique épigraphique >wṯn< et guèze wäsän « frontière (marquée par des pierres ou des stèles) ». *{WǦB} (‫)وجب‬ GL >yaǧ(i)buyaǧib waǧab wuǧūb wāǧib ʕalàwaǧabʕalà mā yaǧab< « comme il faut » ; >ka+mā yaǧab ʕalà man yaṭallaq< « comme c’est l’obligation de celui qui divorce » ; >yaǧab lal+ʕāšiq an yaḫḍaʕ< « un aimant doit se soumettre » ; GL >ʔl+daraǧtu ʔl+sābiʕatu ʔllatī yaǧ.bu ʕan+hā min ʔl+ʔbn ʔl+ziwāǧu< « le septième degré du parentage, à partir duquel un fils peut se marier » ; MT >yaj(ī)b wāǧib li< « appartenir, être la propriété de » ; IZ 6/1/2 >waǧab yuškar< = 14/7/3 >b+al+waǧab tuškar< « il faut remercier » ; 1/1/3 >wāǧib an taštāq< « elle doit désirer » ; BD 16r >yaǧiba ilay+kum tabġīḍū< « vous devez haïr » ; 2r >hawlak al+kutub al+uḫar lā fa+hum sababan b+aš yaǧibu+kum qādan fī+l maḏkūran< « il n’y a pas de raison pour laquelle vous devriez lire d’autres livres, comme ceux qui ont été mentionnés » ; PZ 196 >ʔqrʔn+h waǧab l+ǧūnah ʔlf w+sbʕ māyh šld< « il avoua une dette de 1700 sous envers J. ». VA >yaǧib waǧab waǧīb al+qalb< « battre le cœur ». AL niguejéb guejébt « obliger, accorder des faveurs ». VA >nūǧib awǧabt īǧāb mūǧib mūǧab k ʕalà< « imposer, rendre obligatoire ou nécessaire » ; IQ >awǧab l+al+marġūb< « il octroya la demande ». GL >ʔ≠yastawǧibu mustawǧibunnastawǧab astawǧabt istiwǧāb mustawǧib + īn k / li< « mériter, être digne de » ; DM 1R >yastawǧab ʕalà al+lah ṯalaṯ< « il mérite trois choses de la part de Dieu ». GL >wāǧibun< (registre haut), VA >wāǧib + āt< « devoir » ; AL (g)uíjib « nécessaire ; convenable » ; GL >ġayru wāǧibin< (registre haut) « pas nécessaire » ; >huwa mina ʔl+wāǧibi< « il est nécessaire » ; VA >fulān wāǧib al+burūr< « un tel est respectable » ; >natruk wāǧib+ī< « je renonce à mon droit » ; IQ >wāǧib ʕalay+hum an yiǧū+nī< « ils doivent me visiter » ; >allaḏī qāl fa+wāǧib< « ce qu’il a dit doit se faire » ; >haḏā hu ʕind+ī baʕḍ al+wāǧib< « je considère ceci comme un devoir », ZǦ >ḥakkah bi+wāǧib< « un massage payant ». MT >ʕalà mūǧib sunnat al+naṣārà< « selon la loi des Chrétiens ». VA

1332 | *{WǦǦ}

>mūǧibah< « proposition affirmative ». GL >ġayru mustawǧibin< « indigne ». Voir {ʕQB} et {LḤQ}. < Sémitique de l’Ouest {wgb}, cf. hébreu yāgab « labourer » et guèze awgäbä « surprendre », avec des évolutions sémantiques compliquées et très différentes.7 *{WǦǦ} (‫)وجج‬ TD 111 et UT nº 5011 >waǧǧ< « acore odorant (Acorus calamus) » ou « iris fétide / jaune (Iris foetidissima / pseudacorus) ». < Néo-persan vaǧ < sanscrit vača. Voir {ʕWD}. *{WǦD} (‫)وجد‬ GL >waǧadtu aǧidu wāǧidun féminin wāǧidatun mawǧūdun< (registre haut), VA >niǧad waǧadt waǧd / wuǧdān wāǧid + īn mawǧūd knaǧad kiy+yuǧad waǧadtu waǧadnā+hyaǧad naǧad+ak waǧad(at) mawǧūdy≠aǧad waǧad(at)y≠taǧad taǧad+u/ah kin+naǧad yūǧad(u) waǧadmaʕdan waǧad< « il a trouvé une mine » ; >lā waǧad ʕadū+um faraǧ< « que votre ennemi ne puisse trouver aucune consolation » ; >naǧad l+ak fī qalb+ī šayyan< « je sens quelque chose pour toi » ; >lam qaṭ yuǧad l+uh dawā< « on ne lui a jamais trouvé de remède » ; >lam naǧad l+uh kurāʕ< « je ne lui trouvai pas une jambe (pour commencer à l’écorcher) » ; >yaǧadū ʔl+nās sabīl< « les gens trouvent la manière » ; >yuǧad al+sayf ḥāḍir< « que l’épée soit prête » ; >waǧdi miṯl+uh< « trouver un semblable » ; EV 12 que tegit anta menha carama « de laquelle tu tirais prestige » ; IZ 10/3/3 >yaǧad rūḥ+uh muʕaytab< « il se considère un peu blâmable ». VA >niǧad waǧadt waǧd / ǧidah fī< « avoir des biens » ; >niǧad waǧadt waǧd wāǧid + īn< « aimer ». >nūǧid awǧadt īǧād mūǧid mūǧad kwaǧd+uh< « sa nostalgie ». VA >ǧidah< « richesse ». GL >wuǧūdun< (registre haut), VA >wuǧūd + āt< « être, existence » ; KU vgud kenz « trouver un trésor ». IQ >waǧd al+ḫumār< (< /wáǧid/) « enivré ». AL ijéd al mí « affleurement de l’eau ». VA et IQ >mawǧūd< « créature, être », IA « existant ». < Sémitique du Sud {wgd}, cf. guèze wägädä « faire place », avec quelques évolutions sémantiques. *{WǦR} (‫)وجر‬ VA >wiǧār< « repaire ; caverne ». < Sémitique de l’Ouest {wgr}, cf. hébreu yāgor « craindre », araméen rabbinique yǝgar, syriaque yagrā « tas de pierres, barrière », sudarabique épigraphique >yw(g)rn< « être lapidé » et guèze wägärä « jeter (des pierres) ; frapper ».

|| 7 Il pourrait s’agir d’une agglutination de la préposition bi+ à un élément bi-consonantique {wg}, cf. {WǦʕ}. 8 Mais ce perfectif pourrait contenir la conjonction wa+, car AL ne connaît, pour ce verbe, qu’une racine {ʔǦD}.

*{WǦF} | 1333

*{WǦZ} (‫)وجز‬ VA >waǧīz< « bref, abrégé » ; GL >qawlun waǧīz< (registre haut) « discours bref ». VA >īǧāz< « abréviation » ; GL >bi+l+ʔīǧāz< « brièvement ». < Sémitique du Sud {wgz}, cf. guèze awgäzä « bannir, expulser », une extension de l’élément bi-consonantique {gz} avec la connotation de « couper », cf. {ǦZʔ}, {ǦZZ}, {ǦZR}, etc. *{WǦS} (‫)وجس‬ VA >waǧs = īǧās< « pressentiment, mouvement du cœur ». Probablement une contraction de la phrase arabe waǧada waswasatan « percevoir une suggestion ». *{WǦʕ} (‫)وجع‬ I. VA >yawǧaʕ waǧaʕ waǧaʕ wāǧiʕ mawǧūʕ kawǧaʕ< (impératif) « avoir mal, éprouver une douleur » ; VA >nawǧaʕ ʕalà< « battre, frapper » ; >yawǧaʕ+nī waǧaʕ+nī qalb+ī ʕalà = natwaǧǧaʕ< « déplorer, être désolé ». >niwaǧǧaʕ tawǧīʕ k = nūǧiʕ awǧaʕt īǧāʕ mūǧiʕ mūǧaʕ biyawǧaʕ+nī≠uhy≠tawǧaʕ+ak tawǧaʕ+uh< « faire du mal, causer de la douleur » ; NQ mg 10/3/3 >ḏirāʕ+ī yawǧaʕ+nī fī ḏā ʔl+siwār< « j’ai mal au bras à cause de ce bracelet ». GL >y≠ʔatawaǧǧaʕu mutawaǧǧiʕun< (registre haut), VA >y≠natwaǧǧaʕ atwaǧǧaʕt tawaǧǧuʕ bi = nattaǧaʕ attaǧaʕt ittiǧāʕ muttaǧǧiʕ bi< « éprouver une douleur, se plaindre d’un mal ». GL >waǧaʕun< (registre haut), VA >waǧaʕ + awǧāʕawǧāʕwaǧaʕwaǧaʕu ʔl+ǧanb< (registre haut) « point de côté » ; >waǧaʕu ʔl+maṣīr wa+huwaʔl+miṣrānu< « mal aux intestins » ; ZǦ >waǧaʕ al+nifās< « mal d’enfant ». VA >ḍarbat an waǧīʕah< « un coup douloureux » ; ID kʔh >wǧyʕyn< « (les) faibles ». IH 214 et GL >mawǧūʕu ʔl+qalb(i)< (registre semicorrect) « malade du cœur » ; AL muájaâ « souffrant » ; máujaâ al maçárin + ín (lire muájaâ) « malade des intestins ». Voir {ḪṢR}, {ŠKW}, {ṬRF} et {FWQ}. < Pan-sémitique {wgʕ}, cf. hébreu yāgaʕ et accadien egû(m) « être fatigué », guèze wägʔ/ʕa « frapper, percer », probablement une extension d’un élément bi-consonantique {wg}, cf. {WǦB}.9 II. VA >mawǧūʕ = muwaǧǧaʕ< « boiteux ». Variante phonétique ou contamination phonétique du classique {wǧy} par {WǦʕ} I, q.v. *{WǦF} (‫)وجف‬ IQ >awǧaf< « déborder, couler à profusion ». Probablement une variante phonétique du classique aǧfaʔa « jeter l’écume sur les bords », extension aussi d’un élément bi-consonantique {gp}, qu’on retrouve dans {ǧft}, {ǧfl} et {ǧfw}, avec la connotation de mouvement violent et nuisible.10

|| 9 Cf. aussi le syriaque awgī « expulser ». 10 Cf. guèze gäfʔa « opprimer », gäffä « piller » et gaftǝʔa « détruire ».

1334 | *{WǦL} *{WǦL} (‫)وجل‬ VA >nawǧal waǧalt waǧal+ awǧāl wāǧil + īn min< « craindre, avoir peur ». Probablement une variante phonétique de {ǦLW}, q.v., avec une évolution sémantique. *{WǦM/N} (‫)وجم أو وجن‬ IH 170 >mayǧamun< (registre semi-correct),11 LZ >mayǧammīǧam + mayāǧimmīǧammayǧa/āmwaǧnah + waǧ(a)nātwaǧna(t)waǧnatayn< « joue » ; >waǧnat al+qirṭās< « la surface du papier ». Voir {WǦM/N}. Probablement une variante phonétique de {WǦH}, q.v., le /n/ pouvant avoir été agglutiné d’un ancien duel. *{WǦH} (‫)وجه‬ VA >niwaǧǧah tawǧīh k< « diriger, envoyer ; arranger d’une certaine façon » ; AL niguejéh guejéht « tourner le visage ». VA >niwāǧah muwāǧahah k = yatwāǧah atwāǧah tawāǧuh mutawāǧih maʕ< « être ou se placer en face de ». GL >atawwaǧǧahu< « se rendre » ; VA >yatwaǧǧah atwaǧǧah tawaǧǧuh mutawaǧǧih + īn< « se diriger ou rendre ; adopter une manière ». VA >yattaǧah attaǧah ittiǧāh li< ; MT >attaǧahat< « être possible ». GL >waǧhun< (registre haut), VA >waǧh = uǧǧ + wuǧūh / awǧuhwaǧh = ūǧ/š = uš = wuǧǧ + wuǧūhwaǧǧ/hwaǧǧ/h + wuǧūh< « face, figure » ; ZǦ >waǧǧ/h = uǧǧ 2 waǧǧayn + wuǧūh< « face, façade » ; VA >waǧh + wuǧūh< « façon, manière » ; AL guéch + vjúh « face ; mine ; aspect » ; GL >ʕalà waǧhi ʔl+ʔarḍ< (registre haut) « sur la terre » ; >ʕan waǧhin< (registre haut) « au dehors » ; VA >bi+waǧh an āḫar< « autrement », >ʕalà waǧh an mā< « dans quelque façon » ; >bi+waǧhayn< « faux, perfide » ; IQ >las fī waǧh+ak< « ce n’est pas pour te flatter » ; >f+uǧǧuh yuqūl l+uh< « il lui dit le front levé » ; >aš kiy+yukūn uǧǧi bayn al+iḫwān< « comment pourrais-je regarder mes amis la tête levée ? » ; >ʕalà waǧh al+nazāhah< « pour s’amuser » ; >f+uǧūhan niḏ̣āf< « parmi de beaux visages » ; MT >li+waǧh al+lah< « pour le plaisir de Dieu » ; ID gbḥ 2 >wǧh ʔl+ṯwb< « beau côté d’une étoffe » ; AC >fī waǧh< « devant » ; >waǧhan baqqaynā< « nous avons sauvé l’honneur » ; IZ 9/3/1 >ašrub ʕalà wuǧūh tasbī ʔl+qamar< « bois en compagnie des beaux visages pouvant rendre captif le || 11 Cet auteur se trompa en proposant le classique minǧam, qui n’est pas le même instrument, comme seule forme correcte de ce mot ; en fait, pour cette connotation-là les lexicographes préfèrent mīǧanah. 12 BDB 387 suggère une racine {w/ygn}, reflétée par l’hébreu gat « pressoir », mais la différence sémantique est considérable et la forme du mot hébreu n’est pas celle d’un nom d’instrument ; en fait, il pourrait s’agir d’un ancien emprunt à l’égyptien ancien >ʔtḫ< « presser, exprimer », selon Erman & Grapow I : 236.

*{WḤD} | 1335

cœur de la lune » ; 9/2/4 >ʕalà waǧh al+zamān< « selon la fortune » ; NQ yb 1/3/4 >narḫī ʔl+sarāwil ʕalà waǧh al+qurq< « je laisse tomber mon pantalon sur mes souliers » ; AL guéch bile iztihá « front d’airain ». GL >ǧihatun< (registre haut), VA >ǧihah + ātǧihah 2 ǧihataynǧihah< « côté, direction » ; GL >min ǧamīʕ ʔl+ǧihātimin kulli ǧihahfī ǧihat< « à la faveur de » ; >fī ǧīha< « d’un côté » ; >liǧīha< « vers un côté » ; >lalzāǧ ǧīhīt< « vers les deux côtés ». GL >waǧīhunwaǧīh + īn / wiǧāh / wuǧahāwaǧīhawǧah< « élégant ; distingué » ; >namšī waǧīh< « je vais à la mode ». >waǧāhah< « élégance ». VA >tuǧāh+ah< « en face de lui ». IQ >muwaǧǧah< « mis en face » ; AL muégeh + ín = mubédil al guéche « masqué ». Voir {ʔSL}, {ʔY(N)}, {ǦWF}, {ḤDD} I, {ḤWL} {ḎĀ}, {ḎW(T)}, {RHQ}, {ŠML}, {ḌRB}, {ḌMN}, {ṬLQ}, {ʕBS}, {ʕYR} I, {ĠZR}, {ĠṬW}, {QBL}, {QṬB}, {KBʔ}, {LĀ}, {MʕR}, {NḤW}, {HLL}, {WḌʕ} I, {WQF} et {YMN}. Probablement une variante phonétique de {WǦʕ} I, q.v., avec une évolution sémantique « souffrir > être en face », etc. *{WǦY} Voir {WǦʔ} II. *{WḤD} (‫)وحد‬ VA >niwaḥḥad tawḥīd k< « unifier, rendre unique »¸ IZ 6/1/3 >b+aš … yuwaḥḥad< « afin que son unicité soit proclamée ». VA >yatwaḥḥad atwaḥḥad = yattaḥid attaḥad ittiḥād muttaḥid< « être unifié ». >waḥd + wuḥūd< « seul » ; >waḥda+hu + wuḥūda+humwuḥūda+nā ≠ hum< « nous ≠ ils seuls » ; IQ et ZǦ >waḥd+uhbi+waḥd+uh< « lui seul » ; IQ et AC >waḥd+ī< « moi seul », AC et ZǦ >waḥd+ak(anta) waḥd+ak< « toi seul » ; IQ >waḥd al+faras< « un cheval » ; >waḥd al+nahār< « un jour » ; >waḥd al+ṣubay< « un petit garçon » ; 189/1/3 >waḥad l+āḫar< « l’un à l’autre ». IQ >waḥdah< « solitude ». GL >waḥdāniyatun< (registre semi-correct), AL guahdénia = guadenía (lire guahdenía) + ét « unicité ; solitude » ; VA >waḥd(āniy)ah< « unité ». GL >waḥīdunwaḥīdwaḥīd al+mafāḫir< « sans égale dans la gloire » ; DS >al+waḥīd< (Carthamus corimbosus). GL >wāḥidun féminin wāḥidatun< (registre haut), VA >wāḥidwāḥid féminin waḥdahwāḥid féminin waḥdākullu wāḥid(in)< (registre haut), AC >kulli wāḥid< « chacun » ; VA >kulli wāḥid min+hum< « chacun d’entre eux » ; IH 223 >wāḥidan wāḥidan< (registre semicorrect), VA >wāḥid fī wāḥid< « un par un » ; >li+wāḥid< « sur le champ » ; VC 54/5 et 60/10 >li+wāḥīdfī wāḥidyimšū li+wāḥid< « ils vont ensemble » ; BD 35r >anta allaḏī tasalṭana

1336 | *{WḤŠ}

maʕa abbī+ka lī waḥīdun< (registre semi-correct) « Toi qui règnes ensemble avec ton Père » ; IQ >alwāḥid< = >wāḥid waḥīd< « le premier, le seul et l’unique » ; >ḏīk wāḥidan min+hum< « celui-là parmi eux » ; >anta w+anā wāḥid< « toi et moi sans personne d’autre » ; >yalzam al+wāḥid an yiḫāf< « il faut craindre ». AL guáhid min (a)zéuch « l’un des deux » ; guáhid min quičír « un parmi plusieurs », guáhid av áḳar « l’un ou l’autre » ; guáhid licúlli guáhid féminin guáhda licúlli guáhda « un(e) à chaque un(e) ». IZ >al+rabb al+awḥad< « le Seigneur unique». VA >ʕalà ḥidah< « séparément ». AL tevhíd « théologie ». tauhídi « théologique » ; BD 11v >faḏ̣ayilu tāwḥidiyina< (registre semi-correct) « vertus théologales ». AL mutaguáhid + ín « théologal ».13 Voir {ʔḤD}, {ǦMʕ}, {ḎĀ}, {ḎW(T)}, {RBʕ}, {ZWǦ}, {ĠYR}, {QDD}, {QLB} I, {QWM}, {KLL} I, {LĀ}, {MʔY}, {MRR} I, {NTǦ}, {NHR} et {WRṮ}. > Pan-sémitique {ʔḤD}, cf. ougaritique >aḥdʔḥdniwaḥḥaš k = nūḥiš awḥašt īḥāš wāḥiš + īn / mūḥiš mūḥaš kwaḥš + wuḥūšwaḥš al+ṭarīq< « la solitude du chemin » ; ḪA ctu 1 >yā waḥši qalb+ī< « ô solitude de mon cœur ». VA >waḥšah + ātwaḥšah< « solitude » ; IA « tristesse » ; IQ >waḥšatan biy+ya< « la solitude dont je souffre ». VA >waḥšīwaḥšī< « gris (couleur d’un cheval) ». IQ >awḥaš< « plus solitaire » ; >mā awḥaš< « qu’il est solitaire » ; >awḥaš mā ʕind+ī< « la chose la plus triste à mon avis ». DS >ʕalà tawaḥḥuš< « à jeun ». GL >mustawḥašun< (registre semi-correct) « solitaire ». Voir {ʔNS} I, {BQR}, {TWT/}Ṯ, {TYN}, {ḤMR} et {LḤM}. > Sémitique de l’Ouest {wḥś}, cf. hébreu yaḥaś « généalogie », araméen rabbinique yaḥḥēs « rendre noble », guèze awḥasä « prêter » et peut-être sudarabique épigraphique >s1-wḥs3< « garantir », avec des évolutions sémantiques considérables. *{WḤL} (‫)وحل‬ IH 315 >al+waḥalu< (registre haut), VA >waḥal + awḥāl< « boue, fange ». IQ >waḥlah< « bourbier ». < Sémitique de l’Ouest {wḥl}, cf. hébreu noḥal « attendre », syriaque awḥel « être faible ou incapable », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{WḤM} (‫)وحم‬ IH 315 >al+waḥamu< « envie d’une femme enceinte ». 315 >wāḥimatun< « qui éprouve des envies ». < Sémitique de l’Ouest {w/yḥm}, cf. hébreu yēḥēm et araméen rabbinique yǝḥam « être en rut », extension de l’élément bi-consonantique {ḥm}, cf. {ḤMM}.

|| 13 Ainsi rendu, évidemment à tort. Ce mot signifierait « anachorète ».

*{WDD} | 1337

*{WḤWḤ} (‫)وحوح‬ IH 316 >yawaḥwaḥu< (registre semi-correct) « souffler dans ses doigts à cause du froid ».14 Racine d’origine onomatopéique. *{WḤY} (‫)وحي‬ VA >yūḥī awḥà īḥā mūḥī mūḥà k ilàtawaḥḥà< « être inspiré ». GL >waḥyun< (registre haut), VA >waḥywaḥiyyan< « à l’instant même ». BD 223 12 >māwḥiyīna< « révélés ». < Sémitique de l’Ouest, cf. araméen rabbinique ōḥī « presser », sudarabique épigraphique >s1-wḥy< « accélérer » et guèze wäḥayä « visiter », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{WḪŠRQ/K} (‫)وخشرق أو وخشرك‬ DS et UT nº 5010 >waḫšīraq< « armoise judaïque (Artemisia judaica) » ou « espèce de frankénie (Frankenia pulvurulenta) ». < Néo-persan vaḫširaq. *{WḪM} (‫)وخم‬ VA >nitaḥḫam taḫḫamt tatḫīm k = mutḫim mutḫam k< (registre semi-correct) « causer une indigestion ». >yattaḫam attaḫam< « avoir une indigestion ». VA et IQ >tuḫmah + tuḫamtuḫmahtuḫmā< « indigestion ; rassasiement ». >waḫīm + wiḫām< « ennuyeux, lourd ». >matḫūm + īn< « ennuyé ». Extension d’un élément bi-consonantique {ḫm}, cf. le classique ḫamma « sentir mauvais », ainsi que {ḪMṢ} et {ḪMʕ}, avec des connotations de faiblesse et d’imperfection. *{WḪY} (‫)وخي‬ VA >niwaḫḫī k = natwaḫḫā tawāḫayt tawāḫī = tawaḫḫī maʕ< « fraterniser, lier amitié ».15 Variante phonétique de {ʔḪW}, q.v. *{WDǦ} (‫)ودج‬ VA >niwaddaǧ tawǧīd al+dābbah< « saigner une bête ». >tatwaddaǧ atwaddaǧat< « être saignée (une bête) ». >wadaǧ + awdāǧawdāǧun< (registre haut) « veine jugulaire ». Peut-être la contraction d’une phrase en égyptien ancien contenant un premier mot >wdḥ< « verser ; injecter»16 et un deuxième plus difficile à déterminer dont le phonème finale serait /g/. *{WDḤ} Voir {WḌḤ} II. *{WDD} (‫)ودد‬ VA >niwadd wadadt wudd / widād / mawaddah wādd mawdūdyiwadda+nī tiwadd+ak widād / mawaddah< « aimer ; désirer ». VA >niwaddad tawdīd k li< « faire aimer, rendre cher ». >yatwaddad atwaddad tawaddud mutawaddid li / maʕ< « rechercher l’amitié ou l’affection de quelqu’un », >bi+wudd+ī< « de mon gré » ; IQ >li+wudd+uh< « pour lui faire plaisir, pour son

|| 14 Cf., pour la même idée, IQ 93/0/1 >nanfuḫ f+iday+ya< « je souffle dans mes mains ». 15 Voir Corriente 2013c : 84, n. 207, à propos de confusions fréquentes des formes V et VI. 16 Voir Erman & Grapow I : 393, continué par le copte wōtǝḫ.

1338 | *{WDʕ}

amour » ; >law kān bi+wudd+ī< « si c’était mon goût » ; >kān bi+wuddī+ al+lā … naṭlub< « je n’aurais pas recherché » ; >kān bi+wudd+ak tarā+h< « tu voudrais le voir », >ašrub ʕalà wudd / fī widādbi / fī wadd< « boire à la santé de » ; AC afetu aludî (registre semi-correct) « le désavantage de l’amour ». AL gáir al guédd « déplaisir » ; bi guéda av bi gairí guéda « bon gré mal gré (de la femme) ». aâud « à la santé de ; à cause de, pour ».17 GL >widādun< (registre haut) « affection, attachement ». >wadūdun< (registre haut), VA >wadūd + awiddāwadūd< « amiable, ami » ; DS >wadūd< « gratteron (Galium aparine) ». AL maguéde « amour ; amitié »< AC >akṯar mawaddā< « plus aimé ». Voir {ʕQD}, {KṮR} et {NʕM}. < Sémitique de l-Ouest {w/ydd}, cf. ougaritique >yd< « amour », hébreu yǝdīd et syriaque yaddīdā « aimé », sudarabique épigraphique >wdd< « consentir » et guèze wäddä « joinder ». *{WDʕ} (‫)ودع‬ GL >adaʕu< (registre haut), VA >nidaʕ daʕ+ah kdaʕ(+nī)< « laisser (faire) » ; IQ >daʕ+nī< « laissez-moi » ; >daʕ ḏā ʔl+fazaʕ< « assez de s’effrayer comme cela » ; >daʕ+nī nafraḥ< « laisse-moi me réjouir » ; >da ʕ+nī mim+mā rayt< « ne me parle pas de ce que tu as vu » ; 180/4/2 >nidāʕ+ak tiṣīḥ< « tu peux bien crier » ; >lam nidaʕ ḥīlah< « je n’ai omis aucune ruse » ; >daʕ bi+nā haḏā ʔl+fan< « oublions ce genre-ci » ; >daʕ+nī wa+daʕ+hum< « laisse-moi en faire mon affaire » ; >rās+ī fī daʕ baʕad< « ma tête baissée avec indifférence » ; AŠ 85/5/1 >daʕ+nī wa+ʕan wahm+ak< « épargne-moi tes chimères » ; AC >daʕ+uh yaḥtaraq< « laisse-le brûler » ; >daʕ+hā ḥattà takbur< « laisse-la croître » ; >daʕ fī laʕnat+ah< « laisse-la dans sa malédiction » ; >dāʕ+uh rīḥ< « pense qu’il ne s’agit que du vent » ; >yidaʕ al+yawm< « il oublie le présent ». VA >niwaddaʕ tawdīʕ k = niwādaʕ muwādaʕah kwaddaʕ tawdīʕ / wadāʕ< « dire adieu, prendre congé » ; >yuwaddaʕ fī+k al+ʕilmi< « avec ta perte, il faut prendre congé de la science ». IH 214 >mawdūʕun< (registre semi-correct), GL >ūdiʕu< (registre haut), VA >nūdiʕ awdaʕt īdāʕ mūdiʕ mūdaʕ / mawdūʕ k ʕindaʔ.t.waddaʕu< « se reposer » ; VA >nattadiʕ attadaʕ ittidāʕ< « être tranquille ou coi ». AL naztaudáâ azataudáât iztiudáâ « confier, donner en dépôt ; dire adieu ». DS >wad(a)ʕ nom d’unité +ah< « cauri, coquillage ». GL >wadāʕatun< (registre haut) « tranquillité, quiétude ». IH 196 >sir fī dāʔatiʔl+lahi< (registre semi-correct) « va-t’en, avec la paix de Dieu » ; VA >fī daʕah< « en paix ». >wadāʕ< « adieu ». >wadīʕah + wadāʔiʕydʕhydʕ< et guèze aydǝʕa « informer », avec une évolution sémantique compliquée.18 *{WDQ} (‫)ودق‬ VA >wadq< « pluie ». GL >wadīqun< (registre haut) « en chaleur ». < Sémitique du Sud {wdq}, cf. sudarabique épigraphique >wdq< et guèze wäd(ä)qä « tomber ». *{WDK} (‫)ودك‬ GL >uwaddiku muwaddakun< (registre haut), VA >niwaddak tawdīk k< « assaisonner avec de la graisse ». >yatwaddak< « être assaisonné avec de la graisse ». VA et ZǦ >wadak + awdākwadāk< « graisse ; saleté ». VA >wadkiyyah< « qualité de ce qui est gras ». >muwaddakdiyah + āt< « pluie », IQ, ZǦ et IA >diyyahdiyyāt< « prix du sang (payé par le meurtrier) ». IH 340 et GL >wādī / wādin + awdiyatun< (registre haut), VA >wād(ī) + awdiyahwād(i/ī)wād(ī) = wīd + awdiyyahwidān< « fleuve », AC >wā/īd + awdiyāwādi< « le Guadalquivir » ; MT >al+wādī aʕnī nahr tāǧuh = nahr wādī tāǧuh< « le Tage » ; AL Guíd alhijára « Guadalajara (géographie) » ; guid anár « la vallée de Josaphat » ; IH 323 >wādiyāru< « le Guadiaro » ; 249 >wādilaw< « le Oued Law » ; 303 >wādiyāšuwadyāšwādī ašal+wādiyāšīniḏar ḏar+uh (impératif)niḏar ḏart k< « laisser (faire) ». Variante phonétique de {ḎRR}, q.v.

|| 18 Avec des connexions telles comme « connaître = se sentir tranquille = confier », « confier à Dieu = dire adieu », etc. Cf. aussi le cas du sudarabique épigraphique >dʕt< « cultures ne nécessitant pas d’irrigation artificielle », c’est-à-dire confiées à la divinité. 19 La deuxième variante n’étant qu’une étymologie populaire wád ʕíš « vallée de la vie ».

1340 | *{WḎM} *{WḎM} (‫)وذم‬ GL >w.d.mun< (registre semi-correct, lire >waḏamunariṯu wāriṯun< (registre haut), VA >niraṯ waraṯt warṯ wāriṯ mawrūṯ kyiraṯ mawrūṯwaraṯat tar.ṯ irṯ / wirāṯah mawrūṯ ʕanyaraṯ+akaraṯ minirraṯa< (imperfectif), AL nirá/éĉ guaráĉt / reĉt reĉ guárĉ guá/éri féminin +a + ín « hériter ». VA >niwarraṯ tawrīṯ k< « faire hériter » ; AC >warraṯyatwarraṯ atwarraṯ< « être hérité ». >warṯ al+ab< « patrimoine » ; AL guárĉ a ĉuluĉéy « héritage de deux tiers ». GL >mīrāṯun = mawraṯ< (registre haut), VA >irṯ = turāṯ = mīrāṯ + mawārīṯmīrāṯnaqṭaʕ al+mīrāṯ li+fulān maqṭūʕ al+ mīrāṯmawārīṯ< « loi successorale », AL çáhib muíriĉ + azháb « administrateur des biens dévolus au trésor publique ». VA >wāriṯ + wurrāṯ / waraṯahwāriṯ + awrāṯ / waraṯahwaraṯah< « héritier, légataire » ; AL guíriĉ a ĉuluĉéy « héritier de deux tiers » ; guíriĉ min iĉnáâxar guáhid « héritier d’un douzième » ; guíriĉ zéuch min iĉnáâxar « héritier de deux douzièmes ». MT >tawāriṯ< « legs (pluriel) ». >muwarri/īṯ< « testateur ». AL muáriĉ = muhériĉ féminin +a + ín « héritier » ; muáriĉ ḳámce min iĉnáâxar « héritier de cinq douzièmes ». Voir {ḤWZ} et {QṬʕ}. < Sémitique de l’Ouest {w/yrṯ}, cf. ougaritique >yrṯwrṯ< et guèze wäräsä « hériter ». *{WRḪ} Voir {ʔRḪ}. *{WRD} (‫)ورد‬ I. VA >yirad warad wurūd wārid mawrūd k< « entrer » ; >narid waradt wurūd wārid (mawrūd)< « arriver ; abreuver ». >nūrid awradt īrād mūrid mūrad / mawrūd k< « donner ». >wird< « prière courte » ; >ḥummà wird< « fièvre intermittente ». AŠ 58/5/3 >ḥabl al+warīdwarīd+uh< « veine jugulaire ». AŠ 43/2/3 >mustaʕḏab al+wurūd< « doux à boire». GL >kawardān< (lire >wardānbanāt wardān< « cafards ». VA >mawrid + mawāridmawārid< « abreuvoir » ; IQ >mawrid< « chemin à l’aiguade ». Voir {ḤṬṬ}. < Pan-sémitique {wrd}, cf. ougaritique >yrdwrdtawrīdniwarrad tawrīd k< « teindre de couleur de rose ». >yatwarrad atwarrad< « être teint de couleur de rose ». GL >wardun< (registre haut), VA et IQ >ward nom d’unité +ahwarda/āward< « rose (Rosa sp. : R. canina ≠ coerulea ≠ foetida ≠ gallica ≠ moscata ≠ sempervirens ≠ damascena) » ; 5016 >ward al+ʔanhār< « nénufar blanc (Nymphaea alba) » ; 5017 >ward al+fuǧǧār< « souci des jardins

*{WRĠN} | 1341

(Calendula sp.) » ; GL >ʔl+wardu ʔl+ʔaḥmar< « rose rouge » >ʔl+wardatān< (registre haut) « les joues » ; IH 319, VA et ZǦ >mā ward< « eu de roses » ; DS >al+ward al+ǧabalī = ward al+ḏakar / al+siyāǧ / ṣīnī< « églantier (Rosa canina)» ; >ward al+ḥubb< « renoncule asiatique (Ranunculus asiaticus) » ; >ward al+ḥimār / al+faḫḫār< « espèce de chrysanthème » ; >ward al+ḥamīr / al+bahīm< « pivoine (Paeonia officinalis) », >ward ḏafrā< « anémone » ; >ward al+zīnah / al+zawānī< « espèce de guimauve (Althaea ficifolia)» ; >ward faḥṣī / barrī< « ciste » ; >ward muntin< « rose puante (Achillea ptarmica) » ;20 LO G/Huarda « nom propre féminin ». GL >wardiyun< (registre semi-correct), VA >wardīwardāʔuwardā< « fauve, rouge (couleur d’une jument) ». VA >mawradah + mawāridḫaddan muwarrad< « joue rosée ». Voir {DWD}, {ḎBD}, {ZNY}, {ZYT}, {SWSN}, {ŠQQ}, {ḌʕF} et {KLB}. < Pehlevi wardā, issu de l’indo-européen *wrod. *{WRS} (‫)ورس‬ DS >warswars (hindī)< « cornouiller (Memecylon tinctorium) ». Peut-être < pehlevi wars « cheveux », à cause de son aspect. *{WRŠ} (‫)ورش‬ VA >niwarraš tawrīš k ʕalà ʔl+ḥākim< « soulever contre l’autorité ». >yatwarraš atwarraš tawarruš< « être soulevé ». Variante phonétique de {ʔrš} et {hrš}, q.v. *{WRṬ} (‫)ورط‬ VA >niwarraṭ tawrīṭ k< « mettre en grande difficulté ». AL naurát aurátt « mettre en danger ». GL >yatawarraṭu< (registre haut), VA >yatwarraṭ< « être en grande difficulté ». VA >warṭah + āt< « grande difficulté ». < Sémitique de l’Ouest {wrṭ}, cf. hébreu yāraṭ « précipiter ». *{WRṬR} (‫)ورطر‬ DS et BM >warṭūrī< « stachyde (Stachys germanica) ». < Néo-persan varṭuri. *{WRʕ} (‫)ورع‬ VA >niwarraʕ k< « effrayer». MT >ywraʕ min+hu ʕan rūḥ al+muwaṣṣī< « étant offert par lui comme une expiation pour l’âme du testateur ». VA >yatwarraʕ< « craindre ». GL >wara(a)ʕunwaraʕ< « pieté ; crainte » ; VA >waraʕ< « crainte » ; AL guaráâ « chasteté ». GL >warīʕun< (registre haut), AL guáriê féminin guaréâ + ín « chaste ». VA >wariʕ + wurrāʕ< « timide ». < Sémitique de l’Ouest {wrʕ}, cf. hébreu yāraʕ « trembler » et araméen rabbinique yǝraʕ « se décourager ». *{WRĠN} (‫)ورغن‬ GL >warġan< « orgue ». < Latin orgănum < grec ὄργανον.

|| 20 Voir BCT III : 819-822, à propos d’autres variétés et identifications.

1342 | *{WRQ} *{WRQ} (‫)ورق‬ GL >ʔ.war.qu muwarraqun< (registre haut), AL muárraq + uín « se couvrir de feuilles » ; VA >niwarraq tawrīq al+ṯamarahyiwarraq< « défaire la viande (par la cuisson) ». VA >yatwarraq< « être dépouillé des feuilles » ; SH >tawarraq< « craquer (le fer de mauvaise qualité) ». GL >waraqun< (registre haut), VA >waraq nom d’unité +ah + āt / awrāqwaraq + awrāqwaraq nom d’unité +ah< ; AL cátiê al guaráq « celui qui taille les vignes, etc. » ; élfe guáraq (lire guaráqa), UT nº 3035 >alf waraqah< « myriophylle à épi (Myriophyllum spicatum) » ;21 guaráca min cágad + avráq « feuille de papier » ; guarácat al hadíd + guaráq « lame, feuille (de métal) » ; VA >waraqah + āt< « lame ; couteau ». >wariq< « monnaie ». AŠ 66/4/5 >warqā ʔl+ḥamām< « colombe ». AL tavríq guaquét (lire gua ûquéd) « arabesques ». muárraqua + ít, FḪ et HC 89 >muwarraqah< « pâte feuilletée ». Voir {DLW}, {ḎW(T)}, {SQṬ}, {ʕRQ}, {KṮR} et {YRQ} I. < Pansémitique {wrq}, cf. ougaritique >yrqwrq< et guèze wärq « or », hébreu yārōq « vert », araméen rabbinique et syriaque yarqā « herbe », et accadien (w)arqu(m) « vert ; jaune ». *{WRK} (‫)ورك‬ VA >niwarrak tawrīk ʕalàmuwarraknuwarrak l+al+ḫalāʕah< « je m’adonne à la débauche». VA >natwarrak atwarrakt ʕalàatawarraku< « poser une des fesses sur le sol pendant la prière ». + >ʔl+ʔawrākuwarak + awrākwarakwarrāk + āt< « bâton ». Voir {LʕB}. < Pansémitique {wrk}, cf. hébreu yārēk et araméen rabbinique yarkā « hanche » et accadien (w)arkatu(m) « dos ». *{WRKT} Voir {ZYT}. *{WRL} (‫)ورل‬ DS >waral māʔī< « scinque » ; >waral nīlī< « crocodile ». Peut-être issu dʔune phrase en égyptien ancien, dont le premier mot serait >wʕr< « fuyard ».22 *{WRM} (‫)ورم‬ VA >niwarram tawrīm k< « enfler ». >yatwarram atwarram tawarrum< « s’enfler ». >waram + awrāmwaram< « enflure, tumeur » ; GL >ʔl+ʔawrāmu ʔl+damawiyatu< (registre semi-correct) « hématomes ». Peut-être une variante phonétique de {RWM} I, q.v.

|| 21 Mais voir BCT III 1 : 254, à propos d’autres identifications. 22 Selon Erman & Grapow I : 286. Cette appellation serait reproduite sémantiquement dans le copte pi-msah n+tōou « crocodile du désert » (Crum 187b).

*{WZZ} | 1343

*{WRNĠL} (‫)ورنغل‬ TH 58.8 >al+ṯawb al+wrnġāl< « sorte de tissu trop faible pour le foulage ». Peutêtre < bas-latin *hibernicalis, -e « irlandais », cf. {BRN} III. *{WRWL} Voir {WL/RWL}. *{WRY} (‫)وري‬ I. GL >muwāràn< (registre haut), VA >n≠yiwārī wārà muwārah muwārī k bi< « cacher, celer », IQ >tawārà< « se cacher ». >warà< « genre humain ». VA, ZǦ et AC >warāwarā+k ≠ warāʔī< « derrière toi ≠ moi » ; >ǧadīd warā ǧadīd< « nouveau après nouveau » ; AL guará al hadíĉa « les parties honteuses » ; li g., VA >li+warā< « en arrière » ; >yamšī li+warā< « reculer » ; AC >li+warā< « en arrière ; à plus tard » ; >yiǧī warā zaft< « il vient à la recherche de goudron » ; GL, IQ et AC >min warā< « de derrière ». GL et IQ >wārīyrwwrw< « attaquer » et accadien warû(m) « guider », avec plusieurs évolutions sémantiques.23 II. VA >wārī< « coussin de la selle ». < Néo-persan vαru « coussin bourré de paille ». *{WZR} (‫)وزر‬ I. VA >yazir wazar wizr wāzir +īn fī ʕalà< « pécher ». >wizr + awzārawzār< « péché ». Probablement, une variante phonétique de {ZRR} II, q.v. II. IQ >wazar< « refuge ». >(w)izārah< « vizirat, dignité de vizir » ; AL guizára « commissariat de police » ; IQ >yā ḏā ʔl+wizāratayn< « ô doublement vizir ! ».24 GL >wazīrun + wuzarāʔun< (registre semi-correct), IQ >wazīr + wazarā = wazārahwazīr< « vizir » ; AL guazír + guazára « commissaire de police ». GL >muwāzirun< (registre haut) « conseilleur ». Voir {ʕZL} et {NWB}. < Pehlevi wičīr.25 *{WZZ} (‫)وزز‬ IH 102 >wazzahwazz nom d’unité +ah + ātuzgšniwazzaʕ tawzīʕ k ʕalà / baynamuwazziʕ< « distribuer ». IQ >awzaʕ al+mawlā šukr ihtibāl+ak< « Plût à Dieu de nous inspirer la gratitude pour tes faveurs ». VA >yatwazzaʕ atwazzaʕ tawazzuʕ ʕalà / bayn< « être distribué » ; MT >tawazzaʕū+h fī+mā bayna+hum< « ils l’ont partagé ». < Sémitique du Sud {wzʕ}, cf. sudarabique épigraphique >wzʕ< « titre de chef tribal ou militaire », mais il semble s’agir d’une variante de {zwʕ}, cf. l’arabe zāʕa « couper une tranche de melon ou de viande » et l’hébreu zāʕ « secouer », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{WZĠ} (‫)وزغ‬ IH 200 et GL >wazġatunwazġahwazġah + wizāġwzġwizāġyaz.nu wāzinun< (registre haut), VA >nizan wazant wazn / zinah wāzin féminin +ah + wuzūn wazzān + īn mawzūnn≠tizan nuzan wazan azan (impératif) mawzūn fī< « peser ; payer » ; >yizan l+ī kirā< « il paie mon loyer » ; >anḏ̣ur f+al+wazan< « tâche de payer » ; AL alleḍí yucén fi çáâ al fulín « ceux dont la naissance est calculée à une certaine heure » : VA >yawtzan awtazan< « être pesé ». GL >waznun min ʔwqiyatin warūbaʕ< (registre semi-correct) « un poids d’une once et demie ». >waznatun< (registre haut), AL guézna « monnaie d’argent ». MT >wāzin< féminin IQ >wāzinah< « qui tient le poids voulu » ; AL táib guízin « (monnaie) de bon aloi et du poids voulu ». gua/ezín + ín, + IA >wazzānah< « peseur ». SH >wazzānah< « récipient pour peser » ; AL guazzína + ín « dépensière ». IQ >awzan< « plus lourd ». GL >mīzānun< (registre haut), VA >mīzān + mawāzīn< « balance » ; GL >ʔl+mīzānu< (registre haut) « la Balance (astronomie) » ; >mīzānu ʔl+šams< « horloge ou cadran solaire » ; AC >mīzīnyanbāʕ bi+mīzān< « on vend au poids ». GL >mina ʔl+šiʕri ʔl+mawzūn< « vers métrique ». Voir {ḤQQ} I, {ḪYṬ}, {SDS}, {SMR}, {ṬNN}, {QDḤ}, {QWM} I et {KFF}. < Sémitique de l’Ouest {wzn}, cf. ougaritique >mznm< et hébreu mōznayim « balance ».

|| 27 Par une substitution euphémistique semblable aux cas d’autres noms d’animaux redoutables, comme >uškurǧūnǧuġḍūnṭaylūnkaylūḫyūzanu bi+ka+ḏā< « il est soupçonné de cela ». Variante phonétique de {znn}, qui semble l’être aussi de {Ḏ̣NN}, q.v. *{WZY} (‫)وزي‬ VA >n≠yiwāzī muwāzah k = yatwāzā atwāzā tawāzī mutawāzī maʕ< « se placer devant la qiblah (q.v.) pour la prière ». Variante phonétique de {ʔZW}, q.v. *{WSǦ} (‫)وسج‬ Malgré DS II 809 >wasīǧ< semble n’être qu’une déformation de >wašīǧ< « chiendent (Triticum repens) », mentionné dans UT nº 4981. *{WSḪ} (‫)وسخ‬ GL >ʔ.wassiḫu muwassaḫun< (registre haut), VA >niwassaḫ tawsīḫ k< « salir, rendre malpropre ». GL >wasḫun + awsāḫun< (registre semi-correct), VA >wasaḫ + awsāḫ< « saleté » ; GL >iǧtimāʕu ʔl+ʔawsāḫi< « collection d’immondices ». VA >muwassaḫ al+farǧ< « impudique ». Voir {SḪSḪ}. Variante phonétique de {SWḪ}, q.v., avec une évolution sémantique, déjà amorcée dans l’arabe sāḫa « tomber dans un bourbier », cf. aussi l’hébreu sūḥāh « ordure, fiente ». *{WSD} (‫)وسد‬ VA >niwassad tawsīd k< « mettre un oreiller sous la tête de quelqu’un ». >natwassad ʕalà< « se servir d’un oreiller ». >wisādah + wasāʔidwisād(ah)wisādah< « oreiller, coussin ». Voir {ḤNBL}. < Sémitique de l’Ouest {wsd}, cf. ougaritique >ysdtawassaṭ< « envoyer comme médiateur ». VA >natwassaṭ atwassaṭ tawassuṭ mutawassiṭ + īn bayna< « être médiateur ». GL >wasaṭun< (registre haut), VA >wasaṭ + awsāṭ = mawsaṭah + mawāsiṭwas(a)ṭ + awsāṭwasaṭwasṭa< « au milieu de » ; IQ >li+wasṭ+uh< « jusqu’à sa ceinture » ; >wasaṭ ḥālah< « situation moyenne » ; ZǦ >fī wasṭ+uh< « en son milieu » ; MT >fī ʔl+ʕašr al+wasaṭ / al+awsaṭ / al+wusṭāfal+ʕašra al+wasṭiʔa< « dans la deuxième dizaine du mois ». AC >bi+lā wasṭā< « sans un parti moyen ». VA >wasṭī< « moyen, central ». IH 315 >al+ʔiṣbaʕu ʔl+wasṭiyyu< (registre haut), VA >wusṭà + wusṭiyyātwa/isāṭah = tawassuṭ< « médiation ». GL >wāsiṭatunwāsiṭah + wasāʔiṭwāsiṭahʔl+ʔawsaṭ< « plébéien (?) ». AL mávçata + maguácit « milieu de la mer ». maguacít (lire moguacít) « intermédiaire ». VA >mutawassiṭ< « moyen ». Voir {ŠRK}, {QWM} et {WTR}. < Sémitique du Sud {wsṭ}, cf. sudarabique épigraphique >ws1ṭ< et guèze wǝsṭ « milieu », probablement un emprunt à

|| 28 Peut-être, aussi le guèze wäsädä « porter », avec une évolution sémantique suggerée par Leslau 1987 : 619.

1346 | *{WSʕ}

l’égyptien ancien >wśṯn< « aller librement », continué par le copte ouostin = ouosthen « devenir ou rendre large », avec une évolution sémantique. *{WSʕ} (‫)وسع‬ GL >ʔ.saʕu< (registre haut), VA >nisaʕ wasaʕt was(a)ʕ wāsiʕ + īn fīyiṣāʕū tiṣaʕyasaʕ awsaʕ (impératif)y≠tisaʕyiṣaʕ< « pouvoir contenir, être assez grand pour » ; IQ >las yasaʕ+kum makān< « aucune place ne peut pas vous contenir » ; AL me íça (lire yiçáâ) fa dúnia cúlla « il ne tient pas dans le monde entier ». GL >uwassiʕuniwassaʕ tawsīʕ kwassaʕwassaʕ al+maʕrūfwassaʕ ʕalī+h< « donner ses faveurs avec largesse », AŠ 19/2/4 >wassaʕ al+maraḥ< « il augmenta la gaieté » ; 16/1/4 >liss+u ṯawb+ī awsaʕ baʕḍi kulli ǧihāt+ī< « mes habits ne peuvent pas couvrir tous mes membres ». VA >yatwassaʕ atwassaʕ tawassuʕ = yattasaʕ attasaʕ ittisāʕ muttasiʕ< « s’étendre, devenir ou être large ; contenir ». GL >sāʔatun< (registre semi-correct), VA >wasʕ = saʕah = ittisāʕwas(a)ʕwaṣaʕ = uṣūʕahsaʕatu ʔl+ʔiḫlāq< (lire >ʔl+ʔaḫlāqfi ḥillin wa+sāʕatin< « avec pleine liberté d’action » ; AL bi guaçáâ « largement ». GL >wāsiʕun = m.t.s.ʕun< (registre haut), VA >wāsiʕ + wisāʕ = muttasiʕwāsiʕwisiʕawsaʕwāsiʕu ʔl+ʔaḫlāq /ʔl+ṣadrwāsiʕ al+aḫlāq< « longanime » ; >ma+wsaʕ+uh< « qu’il est large ». >ittisāʕ< « bénévolence » ; >yadrī f+al+ḥāl ittisāʕmawsūʕun ʕalay+hi< (registre semi-correct) « aisé, ayant quelque fortune ». Voir {RBʕ}, {RḤB}, {STT}, {ŠṬṬ} I, {ṢḤN} et {KṮR}. < Sémitique de l’Ouest {wšʕ}, cf. hébreu yešaʕ « salut ; délivrance » et sudarabique épigraphique >yws1ʕn< « pourvoir abondamment de l’eau ». *{WSQ} (‫)وسق‬ IH 213 >mawsūqun< (registre haut), VA >nawsaq awsaqt wasq mawsūq al+sufunyawtasaq awtasaq< « être chargé ». >wasq + awsāqwasq< « charge, cargaison ». < Sémitique du Sud {wsq}, cf. sudarabique épigraphique >ws3q< « emplir (un mur) » et peut-être guèze wäsäqä « bander (un arc) », probablement une variante phonétique de {SWQ} II, q.v. *{WSL} (‫)وسل‬ VA >natwassal tawassul fī< « solliciter l’appui ou la faveur de ». >wasīlah< « moyen (d’obtenir la faveur) » ; + IQ >wasāyil< « médiations ». AL teguéçul (ba çalehín) « intercession des saints (sollicité par la prière) ». < Sémitique du Sud, cf. sudarabique épigraphique >ws3l< « faire une offrande propiciatoire », probablement une variante phonétique de {SʔL}, q.v. *{WSM} (‫)وسم‬ VA >nasim wasamt wasm = niwassam k< « marquer ; tatouer ». >yatwassam atwassam tawassum< « se tatouer ou parer avec des marques » ; >natwassam at-

*{W/ʔŠǦ/Q} | 1347

wassamt tawassum mutawassim + īn< « juger quelqu’un sur sa physionomie ». >simah + āt< « marque ; titre, nom de dignité ». >wasmī< « pluie printanière ». >wasāmah< « beauté ». >wasīm + īn / wisām / wusamā< « beau ». >mawsim + mawāsimmawāsim< « saison de fêtes ou foires » ; AL mévcene + mavícin (lire mévcem + mavícim)29 « Pâques ». GL >mawsūmun bi+l+danasi< « sale, malpropre ». < Pan-sémitique {wsm}, cf. sudarabique épigraphique >s1mt< « marque, signe » et accadien (w)asmu(m) « être convenable », probablement une variante phonétique de {SMY}. *{WSN} (‫)وسن‬ VA >sinah + āt = wasan< « sommeil, somnolence ». < Pan-sémitique {wšn}, cf. ougaritique >yšns1nt< et accadien šittu(m) « sommeil ». *{WSWS} (‫)وسوس‬ VA >niwaswas waswast< « suggérer (une idée) ; tenter » ; AL nigueçguéç gueçguézt taguazgúç nom d’unité +a muguázguiç + cín « tenter », niguazguáz/ç guaçguáç/zt teguezgúç nom d’unité +a « faire un bruit perçant, grincer». VA >yatwaswas atwaswas< « entendre une suggestion (mauvaise), être tenté ». >waswasah = waswās + wasāwis< « suggestion mauvaise, tentation ». IQ >al+waswās< « Satan ». GL et IH 370 >muwaswas< « fou ». Racine à l’origine onomatopéique. *{WŠTR} (‫)وشتر‬ ZǦ >mwšt.ra< « femme criarde ». Peut-être < latin excĭtāre « exciter, provoquer ». *{WŠǦ} (‫)وشج‬ VA >wašīǧah + wašīǧ< « lance ». Voir {WSǦ}. La racine arabe {wšǧ} « entrelacer, former un réseau », probablement une variante phonétique de {NSǦ}, q.v., suggère pour l’étymologie de ce mot une allusion à sa fabrication ou la façon de l’utiliser, en jetant la javeline avec une corde. *{W/ʔŠǦ/Q} (‫)وشج أو وشق أو أشق أو أشج‬ VA >niwaššaq tawšīq k< « peindre ». IH 300 >wašaqun< (registre semi-correct), UT nº 39 >ašaq/ǧ< et >wašaq/ǧwuššaǧ/q< « dorème ammoniac (Dorema ammoniacum) ». < Pehlevi reflété par néo-persan voše.30

|| 29 Il pourrait aussi s’agir d’une dissimilation des consonnes labiales, mais le mot, jadis utilisé comme le nom de la saison du pèlerinage à la Mecque, semble avoir été adopté par Alcalá avec une nouvelle signification chrétienne, ce qui entraîne un changement phonétique natif peu vraisemblable. 30 Cet ouvrage ne reflète pas les vocalisations wušša/āq plus répandues en Orient, également ignorées par les emprunts castillans aguajaque et variantes ; voir Corriente 2008a : 39. L’alternance /q/ = /ǧ/ est normale pour la transcription de ce son du pehlevi, que se serait perdu en néo-persan ; quant à la variante >wašḥniwaššaḥ tawšīḥ k< « mettre une ceinture avec incrustations ou couleurs différentes » ; composer vers strophiques ; IQ >waššaḥ (impératif) tawšīḥ< « composer vers strophiques ». VA >yatwaššaḥ atwaššaḥ< « mettre une ceinture ». >wišāḥ + wušuḥ< « ceinture avec incrustations ou couleurs différentes ». IQ >waššāḥ< « auteur de vers strophiques ». IQ et ZǦ >muwaššaḥmuwaššaḥ + āt< « poème strophique ». Le sémantème basique de cette racine isolée en sémitique étant « ceinture », il pourrait dériver de l’égyptien ancien >mḏḥ< de la même signification, avec une correspondance irrégulière à cause d’une contamination, par exemple avec {WŠY}, q.v. *{WŠʕ} (‫)وشع‬ GL >wašīʕatun< (registre haut) « bobine » ; TD >wašāʔiʕ al+šayḫ< « lavande stoechas (Lavandula stoechas) ». Peut-être, une extension de l’élément biconsonantique {wš}, qu’on retrouve dans {WŠY}, q.v. *{WŠQ} (‫)وشق‬ I. AL guaxáqua + guaxáq « martinet noir ». Voir {ʔWŠǦ/Q}. Variante phonétique de {RŠQ}, q.v. II. AL Vésta (lire Véxca), IH 287 et IQ >waškah< « Huesca (géographie) ». >al+waškī< « nom propre masculin, attributif de cette ville ». < Latin Osca. *{WŠK} (‫)وشك‬ I. IH 259 >yūšak an y.kūn< « peu s’en faut que » ; DS >ywšk ʔn+h arād b+h šǧr ʔl+ʔṯl< « il a voulu, peut-être, mentionner le tamaris ». Sans parentage évident dans les langues sémitiques ou d’autres langues voisines, cette racine arabe ignorée dans le Qurʔān et dont les lexicographes natifs rapportent des usages particuliers, pourrait être emprunté à l’araméen, où le rabbinique a préservé quelques contructions de l’hébreu yēš avec les pronoms suffixes avec connotation d’intention.31 II. AL nitalláâ lal guéxque « bander (un arc ou une arbalète) ».32 < Roman andalou */ÓŚKA/, cf. castillan muesca « encoche », probablement pré-roman, cf. basque ozka « morsure ; entaille ». *{WŠWŠ} (‫)وشوش‬ AL niguexguéx guexguéxt teguegúx « faire lever les oiseaux en criant ». Racine issue par répetition de l’interjection /úč/š/, cf. {ʔČ/Š}.

|| 31 Comme avec la deuxième personne du singulier im yeška+nnā maṣlīaḥ dark+ī « si tu accordes le succès de mon voyage ». 32 Littéralement « faire monter la corde jusqu’à la détente » ; cf. arabe marocain wuška « filet d’un pas de vis, filetage », selon Prémare XII : 209.

*{WṢL} | 1349

*{WŠY} (‫)وشي‬ I. VA >našī wašayt wašy / wašī w + īn bayna< « dénoncer ». >šiyahšiyyah< « marque (caractéristique) ». >wāšī< « celui qui dénonce les amants ». Peut-être une variante phonétique et une utilisation métaphorique de {ŠWY}, q.v. II. IH 315, ZǦ et IQ >wašī< « brocart ». < Néo-persan vaš(i) « attributif de Waš, ville du Turquestan, où on en fabriquait ».33 III. IZ 2/3/2 >tiwaššīniwaššī al+rabāb wa+ġayru+hu< « accorder un rebec, etc.». < Pehlevi wišādan « ouvrir ». *{WṢF} (‫)وصف‬ GL >ʔ≠yaṣifu waṣafa ṣiffattun< (registre semi-correct), VA >naṣif waṣaft waṣf wāṣif + wuṣṣāf waṣṣāf + īn mawṣūfnaṣīf yaṣif+hā waṣaf waṣf wāṣif = waṣṣāfwaṣf< « décrire » ; VA >naṣif waṣaft waṣf wāṣif mawṣūf k< « qualifier » ; IQ >waṣaf qiṣṣah = naṣaf l+ak ḫabar< « raconter un cas ». VA >nanṣif anṣaft bi34 = tattaṣif attaṣaf ittiṣāf muttaṣif< « être qualifié ou décrit ». IQ et VA >ṣifah + ātṣifah< « recette ; formule » ; VA >ay ṣifah hu< « comment » ; >(min) ḏā ʔl+ṣifah< « dans cette façon » ; IQ >aḫir+uh ṣifat awwal+uh< « la même chose du commencement à la fin » ; 173/4/2 >awṣāf+ak< « tes qualités » ; AC >ay ṣiffa< « comment se peut-il ? ». ID ḥbʔ 3 >wṣyf< « sorte de poêle ». VA >waṣīfah + waṣāʔif< « chanteuse » ; IQ et IZ 1475/3 + >waṣāyif< « jeunes filles ». ǦM 22 >w.ṣfān< « servants », GL >ġayr mawṣūf< « indescriptible ». Voir {DWN} I et {WQʕ}. Peut-être, une variante phonétique de {ṢFF}, q.v., avec deux évolutions sémantiques différentes, l’une signifiant « se tenir debout comme un serviteur » et l’autre « mettre en avant les qualités de quelqu’un ». *{WṢL} (‫)وصل‬ VA >niṣal waṣalt wuṣūl wāṣil + īn ilà< (registre semi-correct), IQ >yiṣaltaṣil litiṣal waṣalttaṣal waṣaltiṣalbi+ʕiḏ̣ām man māt l+ak … ṣil+nī< « ajoute-moi aux os de ceux qui sont morts pour toi » ; SN >ana huwat rāǧil an nṣl matāʕ+ī< « je suis un homme qui tient à son droit » ; GL >yaṣilu< (registre haut), VA >niṣal waṣalt waṣl / ṣilah + āt wāṣil mawṣūl k bi< « donner, faire un cadeau ». IQ >yiṣal+kum waṣal+nī ṣil waṣl = tawāṣal wiṣāl muwāṣilniwāṣal muwāṣalah / wiṣāl / waṣl k f+al+ʕišq< « accepter une liaison, octroyer ses faveurs sexuelles ». VA >niwaṣṣal tawṣīl kyiwaṣṣal waṣṣal muwaṣṣalwaṣṣal li< « porter ; placer à côté de ». GL >ūṣiluna(w)ṣil waṣalt / awṣalt waṣl wāṣil mawṣūl k biyatwaṣṣal atwaṣṣal tawaṣṣul< « être porté ». GL >atawāṣalu< (re-

|| 33 Selon Vullers 1425, adjectif signifiant « beau, joli ». 34 Etrange forme VII avec la perte de la première consonne de la racine. 35 Avec un pluriel + ín, automatiquement ajouté et impossible, ce qui est fréquent chez cet auteur.

1350 | *{WṢM}

gistre haut), VA >yatwāṣal atwāṣal tawāṣul< « avoir une liaison ou amitié». GL >attaṣilu ittiṣālun muttaṣilun< (registre haut), VA >nattaṣal attaṣalt ittiṣāl muttaṣil biyattaṣīl bimuttaṣilah< « être uni, lié ou contigu ». SH >waṣl< « pièce ajoutée de cuir ». AL guázla + guiçál / guazlát, diminutif guçáyla + ít « planche pour porter le pain du four ». VA >wuṣlah< « cause ». >ṣilah + āt< « cadeau, don ». GL >ṣilatun< (registre haut) « affection, amitié ». VA >waṣal + awṣāl< « trait, dard ». IQ et AC >waṣūl< « constant dans son affection ». IH 208 >al+mawṣalu< « Mosul (géographie) ». IQ >abn al+mawṣilī< « nom propre masculin ». Voir {SFR}, {ŠRṬ} I, {ĠNM} et {QRB}. < Sémitique du Sud {wṣl}, cf. sudarabique épigraphique >hwṣl< « arriver », variante phonétique de {ʔṢL}, q.v. *{WṢM} (‫)وصم‬ GL >waṣmatun< (registre haut) « tache, déshonneur » ; VA >waṣmah + āt< « cicatrice ; marque ». < Sémitique du Sud {wṣm}, cf. sudarabique épigraphique >yṣmn< « déshonorer », variante phonétique de {WSM}, q.v. *{WṢY} (‫)وصي‬ GL >ʔ/yūṣī waṣiyyatun mūṣī = mūṣiyun mūṣā< (registre semi-correct), VA >niwaṣṣī tawṣiyah = nūṣī awṣayt īṣā kyawṣī+hum nawṣī+kum waṣiyyahtūṣī waṣiyyahtawṣī+h awṣa+h awṣayt+uh wāṣiyyahb+al+ʕišqi yawṣī< « il recommande l’amour » ; 178/4/1 >l+ak nawṣī< « je te recommande » >tawaṣṣī fī amr+ī al+bawwāb< « tu instruiras le portier sur ma personne » ; AL auçáni « il me recommanda ». VA >niwaṣṣī tawṣiyah muwaṣṣī + īn k bi / ʕalà ) nūṣī / nawṣī awṣayt mūṣī + īn bi ʕalàniwaṣṣī k ʕalà< « instituer un exécuteur testamentaire ». VA >waṣiyyah + āt / waṣāyāwaṣiyyatu mayt< (registre semi-correct) « testament ». waṣī (mūṣā / muwaṣṣā) + awṣiyā (+īn)< féminin IH 294 >waṣiyyahwaṣī + awṣiyāwḏ(.t)< « ordre, commandement ».36 *{WḌʔ} (‫)وضء‬ VA >niwaḍḍī k< « faire accomplir les ablutions rituelles ». IH 280 et 317 >tawaḍḍī wāḍḍun< (participe agentif, registre semi-correct), VA >natwaḍḍā atwaḍḍayt tawaḍḍī / waḍū mutawaḍḍī + īntawaḍḍāwuḍā(ʕah)< « netteté, propreté ». GL >waḍī< « éclatant ». VA, IQ et ZǦ >waḍū< « ablutions rituelles ». IH 265 >mayḍatun + miyaḍun< (registre semi-correct), LZ >mīḍah = mīḍatun< (registre semi-correct), + FǦ >mawāḍiʔmiyaḍ< « bassin pour les ablutions ». VA >mut(a)waḍḍā + mutwaḍḍayyāt< « latrines ». Voir {ṢDQ}. Evolution

|| 36 Voir Erman & Grapow I : 396-397. Le mot était déjà utilisé pour les legs dans certains cas.

*{WḌʕ} | 1351

sémantique du pan-sémitique {wḍʔ}, cf. ougaritique >yṣʔwḍʔy≠ʔūḍiḥu awḍaḥa ʔl+ʔīḍāḥatu< (registre haut), VA >nūḍiḥ awḍaḥt īḍāḥ mūḍiḥ mūḍaḥ k< « expliquer, éclaircir ». GL >attaḍiḥu< (registre haut), VA >yattaḍaḥ attaḍaḥ ittiḍāḥ muttaḍiḥ< « être clair ; être expliqué ». >wuḍūḥ< « clairté ». GL et AC >wāḍiḥun< (registre haut), GL féminin >wāḍiḥatun< (registre haut), VA >wāḍiḥ< « clair » ; GL >wāḍiḥan< « clairement ». IQ et AŠ 66/3/5 >waḍḍāḥ< « brillant, éclatant ». ET Huade et Aben Huaddah « noms propres masculins ». Voir {BYN}. Variante métathétique de {ḌḤW}, q.v. *{WḌ/DḤ} VA >niwaḍḍaḥ tawḍīḥ k< « souiller, tacheter». >yatwaḍḍaḥ atwaḍḍaḥ tawaḍḍuḥ< « être souillé ou tacheté ». IH 186 >wadaḥun< (registre semi-correct), ZǦ >wadaḥ< « saletés, ordures ou fiante collées à la laine du bétail ». IH 186 >ṣūfun muwaḍḍaḥun< (registre semi-correct), LZ >ṣwf muwaḍḍaḥ< « laine souillée par des saletés ou la fiente, etc. ». Voir {WḌʕ} II. Variante phonétique du sémitique de l’Ouest {wzʕ}, cf. hébreu zēʕāh, araméen rabbinique dīʕătā, syriaque dūʕtā « sueur » et araméen waḏaʕa « couler (l’eau) ». *{WḌR} (‫)وضر‬ VA >waḍar + awḍār< « saleté ». IQ >waḍrā< « (femme) ayant sa vulve sale ». Probablement une composition lexicale (naḥt) de {WḌ/DḤ} avec l’arabe maḏir « sale ». *{WḌʕ} (‫)وضع‬ I. GL >ʔ.ḍi/īʕu waḍaʕa waḍʕun wāḍiʕun< (registre semi-correct) « produire ; inventer ; mettre » ; VA >niḍaʕ waḍaʕt waḍʕ wāḍiʕ mawḍūʕ ktiḍaʕ< « mettre », VA >tiḍaʕ waḍaʕat waḍʕ wāḍiʕah mawḍūʕ kyaḍaʕ ism+uh< « signer ». VA >niwaḍḍaʕ k< « humilier, abaisser ». >yatwaḍḍaʕ atwaḍḍaʕ tawaḍḍuʕyatwāḍaʕu+hu 6r atwāḍaʕū ilay+hi< « s’humilier, s’abaisser ». GL >atawāḍaʕu tawāḍuʕun mutawāḍiʕun< (registre haut), VA >natwāḍaʕ atwāḍaʕt tawāḍuʕ mutawāḍiʕ li< « se faire humble ». >waḍʕ + awḍāʕ< « position, situation ». >waḍāʕah + āt< « abaissement, vileté » ; GL >waḍaʕatun< (registre semi-correct) « humilité ». GL >waḍīʕun< « humble » ; >ʔl+ʔuḍaʕā< « apprentis » ; VA >waḍīʕ + wiḍāʕ< « vile ». GL >waḍḍāʕūna< (registre haut) « inventeurs de traditions ». VA >mawḍa/iʕ + mawāḍiʕmawḍaʕ + mawāḍiʕmuwayḍaʕnaʕmal l+ak mawḍaʕ< « faire de la place » ; GL >fī haḏā ʔl+mawḍiʕ< « dans ce lieu » ; IQ >f+al+mawḍaʕ< « sur le champ » ; AC >fī mawḍaʕ< « opportune-

1352 | *{WḌF}

ment ». AL ḳanzíra mavdóâa + ḳanázir + ín « truie qui a mis bas ». mutaguád/iâ + ín « obéissant » ; gáiri mutaguádiê + ín « désobéissant ». Voir {ʔḪḎ}, {ʔḪR}, {ṮMR}, {ḤBS(N)}, {ḤLQ} III, {ḤLL} I, {ḤMW/Y}, {ḪWḪ} II, {DYS}, {ŠĀŠ}, {ṢLW} II, {ʕWR}, {FLS} III, {QḤB}, {QWQN}, {LĀ} et {LBS} I. < Sémitique de l’Ouest {wḍʕ}, cf. hébreu hiṣṣīaʕ et araméen rabbinique aṣṣaʕ « étendre ou placer dessous » et sudarabique épigraphique >wḍʕ< « humilier ». II. VC 29/6, 52/11 et 59/4 >al+ṣūf al+muwaḍḍaʕ< « la laine sale d’ordures, de fiente, etc.». Variante phonétique de {WḌḤ} II, q.v. *{WḌF} (‫)وضف‬ VA >niwaḍḍaf tawḍīf k ʕalà< « lancer avec une fronde ». >yatwaḍḍaf atwaḍḍaf tawaḍḍuf ilà< « être lancé avec une fronde ». >waḍāfah + waḍafwaḍafwaḏ̣afahnaṭaʔ waṭayt waṭʔ wāṭī + īn mawṭūʔah fī banī ādam< « cohabiter avec une femme ».37 VA >niwaṭṭī tawṭiyah al+arḍyiwaṭṭī< « tapisser ». VA >muwāṭāh< « s’accorder ; marcher ensemble ». >yatwaṭṭā atwaṭṭat (al+arḍ)< « être aplani (le sol) ». >natwāṭā atwāṭayt tawāṭuʔ mutawāṭī féminin +ah< « être univoque ». IQ et VA >waṭā< « tapis ». GL >waṭat(un)< (registre semi-correct), VA >waṭā + awṭiyahwaṭā + awṭiyah / awṭāwaṭāwaṭī + īnwaṭī féminin waṭiyyah< « apprivoisé » ; >waṭī al+aktāf< « paisible ». IQ >awṭā< « plus aimable ». AL quíllat a tavtía « défaut d’ordre ou d’arrangement» ; qualíl a. tavtía « défaut d’ordre ou d’arrangement ». VA >mawṭī + mawāṭī< « marche-pied ». Voir {ǦBL}. Probablement l’extension d’un élément biconsonantique onomatopéique {w/ʔṭ}, qu’on retrouve dans les racines arabes {ʔṭṭ}, {ʔṭd}, {ʔṭm}, {wṭs}, {wṭm}, etc. *{WṬR} (‫)وطر‬ VA >waṭar< « besoin » ; IZ 1/3/3 >yabluġ al+awṭārqaḍā awṭār+ah< « atteindre ses buts ». Parole isolée de l’arabe, peut-être une variante phonétique de {WḌR}, q.v., avec une évolution sémantique. *{WṬM} (‫)وطم‬ DS >wṭm< « nom berbère de l’Andropogon schoenantus », probablement une variante de tiḍmǝst.38

|| 37 Terme technique légal, origine néanmoins du vulgarisme castillan follar « cohabiter », à travers le langage censé être grossier des muletiers Moriscos ; voir Corriente 2008a : 304. 38 Voir Tilmatine et Bustamante 2001 : 452, nº 310, et BCT 2007 : 80.

*{WʕD} | 1353

*{WṬN} (‫)وطن‬ VA >niwaṭṭan tawṭīn fī< « établir (dans un pays) ». >nastawṭan astawṭant istīṭān mustaṭin + īn fī< « s’établir, demeurer (dans un pays) ». GL >mawṭanun< (registre semi-correct), VA >waṭan + awṭān = mawṭin + mawāṭinmawṭan + awṭānawṭānu< (registre semi-correct) « pays natal, patrie ». >al+waṭān< « nom de lieu non identifié ». < Sémitique du Sud, cf. sudarabique épigraphique >mwṭn< « champ de bataille », mais aussi >mwḍn< « résidence », et guèze wäṭänä « commencer », probablement en rapport avec {WṬʔ}, q.v. *{WṬWṬ} (‫)وطوط‬ GL >wiṭwāṭun< (registre semi-correct), VA >waṭwāṭ< « chauve-souris ». Voir {ʔḎN}. Racine onomatopéique. *{WḎ̣B} (‫)وظب‬ GL >muwāḏ̣ibun< (registre haut), VA >niwāḏ̣ab wāḏ̣abt muwāḏ̣abah + āt muwāḏ̣ib + īn kwāḏ̣abyiwaḍabbi+l+muwāḍabati< (registre haut) « avec perséverance » ; AL muádaba falḳáir ≠ faaxárr « perséverance dans la vertu ≠ le vice ». < Pan-sémitique {wḏ̣b}, cf. hébreu hityaṣṣēb « se tenir ou placer », araméen rabbinique yaṣṣēb « établir », syriaque yiṣef « avoir soin »39 et accadien waṣābum « ajouter », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{WḎ̣F} (‫)وظف‬ AC >yatwaḏ̣ḏ̣af< « faire des commissions ». VA >waḏ̣/ḍīfah + waḍāʔifwaḏ̣īfwaḏ̣īf< + 170.3 >waḏ̣āʔif< « impôt, tribut » ; AL guadíf + guadái/yf « tâche ; commission ; affaire » ; muçtaâmil al guadáif + ín « homme d’affaires » ; IZ 14/5/1 >tuqūm l+uh b+al+waḏ̣āyf< « ils sont à son service » ; AŠ 96/3/4 >waḏ̣āyif< « brodures (d’une chemise) ». FǦ et FR 605.3 >muwaḏ̣ḏ̣af< « payable à l’échéance ; payant un impôt ». Voir {WḌF}. Variante phonétique de {WḎ̣B}, q.v., mais cf.aussi guèze wǝṣǝb « parure du nez ou des oreilles ». *{WʕB} (‫)وعب‬ GL >ʔ.wʕibu īʕābun = ʕ.stawʕibu mustawʕibun< (registre haut) « comprendre, embrasser, renfermer ». VA >nastawʕab astawʕabt istīʕāb mustawʕib mustawʕab k al+maʕnà< « comprendre un concept ». Isolée dans le sémitique du Sud, cf. sudarabique épigraphique >wʕb< « achèvement d’un ouvrage », cette racine semble être composée de {WʕY}, q.v. avec la préposition bi+. *{WʕD} (‫)وعد‬ GL >awʕidu ʔ≠yūʕidu waʕ(a)dun / mīʕādun wāʕidun mawʕūdun< (registre semicorrect et registre haut), VA >na(w)ʕid / nūʔid waʕadt / awʕadt waʕd / īʕād wāʕid / mūʕid mawʕūd / mūʕad k = niwāʕad muwā ʕadah kwaʕad(+nī)

|| 39 Avec une correspondance irrégulière de la dernière consonne, à cause d’une influence de {WḎ̣F}. Incidemment, von Soden 1474 semble se tromper lorsqu’il propose un lien entre un mot accadien et l’hébreu et l’araméen {ysp} ainsi que le sudarabique épigraphique >ws3f< « ajouter ».

1354 | *{WʕR}

waʕad+katawʕid waʕdwaʕad< « il menaça » ; >waʕad bi+mā šā< « il promit ce qu’il voulut » ; >tawʕid+nī ʕan wafā< « tu me promets l’accomplissement » ; ZǦ >tawʕad< « tu donnes un rendez-vous » ; ḪA cdi 9 >awʕid+nī li+ʕām< « donne moi un rendez-vous pour l’année prochaine ». VA >nūʕid awʕadt mūʕid b+al+šarr< « menacer ». >natwāʕad atwāʕadt tawāʕud maʕ = y/nawtaʕad awtaʕad(t) maʕ< « convenir entre plusieurs » ; IQ >awtaʕadū< « « ils se donnèrent un rendez-vous ». VA >waʕd + wuʕūd = ʕidah + āt = mawʕid + mawāʕid = mīʕād + ātwaʕ(a)d + mawāʕidwaʕd< « promesse ». IQ >iʕād< « visite, rendez-vous ». >waʕʕād< « ménaçant ». Voir {WFY}. < Sémitique de l’Ouest {wʕd}, cf. hébreu yāʕad et araméen rabbinique yǝʕad « assigner, fixer » et sudarabique épigraphique >wʕd< « promettre », probablement une variante phonetique de {BʕD}, q.v. *{WʕR} (‫)وعر‬ VA >waʕ(a)r + awʕārwaʕrah< « lieu scabreux ». GL >waʕrun féminin +ah< (registre haut), VA >wāʕir< « scabreux, inégal ». GL >ṭarīqun waʕrun< (registre haut) « chemin raboteux » ; >waʕratun b+ilā ṭarīq< « lieu difficile sans chemins ». < Sémitique de l’Ouest {wʕr}, cf. ougaritique >yʕrūʕiḏ̣u mawʕiḏ̣atun wāʕiḏ̣un< (registre haut), VA >nawʕiḏ̣ waʕaḏ̣t waʕḏ̣ wāʕiḏ̣ + īn / wuʕʕāḏ̣ k ʕalàyaʕiḏ̣+nīyattaʕiḏ̣unattaʕaḏ̣ attaʕaḏ̣t ittiʕāḏ̣ muttaʕiḏ̣yattaʕad/ḍ bi< « se laisser avertir ; profiter des avertissements ». VA >waʕḏ̣ = mawʕiḏ̣ah + mawāʕiḏ̣< « exhortation ; avertissement, sermon ». >wāʕiḏ̣ min rutbat al+wuʕʕāḏ̣< « prédicateur dominicain ». AL muaída + muaudít (lire muâidít) « prédicatrice ». < Sémitique de l’Ouest {wʕḏ̣}, cf. hébreu yāʕaṣ, araméen rabbinique yǝʕaṭ « conseiller » et sudarabique épigraphique >wʕḏ̣m< « revendication légale ». *{WʕL} (‫)وعل‬ GL >waʕlunwaʕ(a)l + wuʕūlyʕlwʕl< et guèze wǝʕēla. *{WʕW ʕ} (‫)وعوع‬ AL guagúâ « quadrupède hurlant (renard ou chacal) ».40 Racine d’origine onomatopéique.

|| 40 Il faut ainsi rendre le castillan artimaña « ruse », une erreur d’Alcalá ou de ses imprimeurs au lieu du mot alimaña « fauve ».

*{WFQ} | 1355

*{WʕY} (‫)وعر‬ GL >wiʕāʔunwuʕay< « vaisseau » ; VA >wiʕā + awʕiyah< « sac des outils ou des provisions de voyage ». < Egyptien ancien >wʕ3< « seau ». *{WĠD} (‫)وعر‬ VA >waġd + awġād< « coquin, frippon ». >waġādah< « fripponerie ». Probablement une variante phonétique ultra-correcte de {WĠL}, q.v. *{WĠL} (‫)وغل‬ VA >y≠natwaġġal atwaġġal tawaġġul mutawaġġil + īn ʕalà< « pénétrer profondement ». Probablement une évolution sémantique de l’arabe waġala « venir en parasite », cf. hébreu hōʕīl « profiter ». *{WĠY} (‫)وغي‬ I. VA >waġā< « guerre ». Racine onomatopéique, cf. {WʕWʕ}. II. VA >nawġī awġayt īġā / iwġā k< « égarer, séduire » : IQ >awġī+h< « séduisle ». Métathèse de {ĠWY}, q.v. *{WFD} (‫)وفد‬ VA >wafd + wufūd< « troupe, groupe de gens ». < Sémitique du Sud {wfd}, cf. sudarabique épigraphique >yhwfd< « planter », probablement une combinaison (naḥt) de {WFY} et {YDW}, q.v. *{WFR} (‫)وفر‬ AL nifár fárt « croître, abonder ». VA >niwaffar tawfīr kwaffartu waffar (impératif)yiwaffar waffarwaffar< « épargner ; accroître ». VA >yatwaffar atwaffartatwaffar< « être épargné ou accru ». VA >wafr< « abondance ». GL >wafratun< (registre haut), VA >wafrahwafrah< « chevelure abondante ». GL >wāfirun< (registre haut), élatif VA et IQ >awfar< « abondant » ; SR >al+ǧamāʕah al+wāfirah< « la communauté distinguée » ; ḪA ayni 1 >wāfir al+ǧanāḥayni< « aux ailes bien garnies de plumes ». ZǦ >yukūn awfar li+darham+ak< « il va t’épargner plus d’argent ». GL >muwaffaruʔl+ʕizz< « honorable ». < Sémitique du Sud {wfr}, cf. sudarabique épigraphique >tfry< « être cultivé » et guèze wäfr « terre de culture », probablement une variante phonétique du pan-sémitique {pry}, q.v. sous {FRY} I. *{WFQ} (‫)وفق‬ VA >niwaffaq tawfīq bayna ≠ fī< « accorder ; (ré)concilier ≠ faire réussir ». GL >y≠uwāfiqu muwāfaqatun muwāfiqun = ʔ.ttafiqu ittifāqun< (registre haut), VA >niwāfaq wāfaqt muwāfaqah k (ʕalà) = natwāfaq atwāfaqt tawāfuq maʕ = nattafaq attafaqt ittifāq muttafiq + īn maʕmuwaffaq(at)tafaq anyattafaqyawāfaq maʕšūqan waṣūl< « trouver un amant constant » ; >yawāfaq li+ḏā ʔl+alam< « il convient pour cette douleur ». VA >yatwaffaq atwaffaq< « réussir » ; >y. maʕ =nattafaq maʕyattafaq attafaq ittifāq muttafiq liattafaqattafaq l+īay muṣāb attafaq ʕalà ʔl+islām< « quel malheur est sur-

1356 | *{WFY}

venu aux Musulmans ! » ; VA >b+al+ittifāq< « par hasard » ; AL bi taguáfuq, IQ >b+ittifāq< « par accord mutuel » ; >zād al+ittifāq al+ḥasan< « surpasser les limites normaux » ; AL quíllat ittifáq = gáiri taguáfuq « déssacord ». VA >wufqmā awfaq< « qu’il est convenable ! ». VA >tifqahtafqahtifq = (it)tifāq< « accord, pacte ». AC >tawfīq< « providence divine » ; AL quíllat taufíq « absence de providence ». IQ >ʕalà ʔl+qaḍā muwaffaq< « favorisé par la providence divine » ; ET Moefac « nom propre masculin ». GL >muwāfiqun fī ʔl+ḫayr< « ajusté au bien » ; AL muáfiq + uín « pacifique » ; gáir muáfiq « contraire ». VA >muttafiqīn< « unanimes ». Voir {RQB}. Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine arabe semble s’être développée comme une variante phonétique de {ʔFQ}, q.v. *{WFY} (‫)وفي‬ IQ >wafà + awfī (impératif)< « être fidèle ». VA >nawfī wafayt wafā wāfī + īn wafī+ īn k / li biyawfī awfà wafā wāfī bi< « remplir (ses engagements), tenir parole ; payer (une dette) ». VA >niwaffī tawfiyah k / li fī / ʕalà / min = nawfī awfayt fī k fītawfī mā ʕalay+k< « tu paies ta dette ». ZǦ >wāfi andar+ak< « surveille tes champs ». IQ >awfā+nī l+al+ḥazan ḥazan< « il m’a ajouté tristesse sur tristesse » ; >awfā+nī ṭūbah< « il ajouta un poids sur mon carcan » ; >kin+nawfī baytayn< « j’aurais ajouté deux vers » ; >tawfī al+sibāʕ< « les fauves arrivent » ; ḪA vzu 1 >nawfī bi+bayḏaq< « j’ajouterai un pion » ; AL naufí forcín « ajouter des chevaliers ». VA >ʕād wa+ʔawfawfiawfa< « en plus, outre ». VA >niwāfī wāfayt muwāfāh ʕalà = nastawfī ʕalà< « arriver, (par)venir ». GL >atawaffaʔu< (registre semi-correct), VA >yatwaffā atwaffā< = >yatwaffā atwaffā tawaffī mutawaffī mutawaffā ktawaffā+hā yatwaffā ʔl+lah = tuwuffiyat mutawaffà< (registre haut), AL netvefé teveféit = atveféit « décéder, être accueilli par Dieu ». BD 23v >tawtafāʔ al+naṣranyāta< « la foi chrétienne se perfectionne ». VA >nastawfī astawfayt istīfā mustawfī fī< « surpasser une mesure » ; >nastawfī istiwfā kistīfāyastawfī< « combler, compléter ». GL >wafāʔun< (registre haut) « accomplissement » ; AC >wafā< « fidélité » ; >wafāʔun bi+l+ʕahd< (registre haut) « accomplissement de la promesse » ; NQ mg 3/4/2 >wafā+h< « sa loyauté » ; IQ >wafī+h< « son accomplissement ». GL >wafātun< (registre haut), VA et IQ >wafāh< « décès, mort ». GL >wāfiyun< (registre semi-correct), IQ >wafī féminin wafiyyahawfàwafī< « fidèle ». IQ >wāfī b+al+mawāʕid< « qui remplit ses promesses ». IH 337 >drhm wāfin< (registre haut) « un dirham de poids trop lourd ». Voir {ṮLṮ}, {ḤSN} et {WʕD}. < Pan-sémitique {wpy}, cf. ougaritique >ypwfy< « acquiter une dette », guèze awäffäyä « délivrer » et accadien (w)apû(m) « être évident ». *{WQB} Voir {QBW} II.

*{WQR} | 1357

*{WQT} (‫)وقت‬ VA >niwaqqat tawqīt k< « fixer le moment ». >yatwaqqat atwaqqat< « être fixé (le moment) ». GL >waqtun< (registre haut), VA, IQ et MT >waqt + awqātfī ʔl+waqti< , AL fal guáqt « à l’instant » ; GL >fī haḏā ʔl+waqtḏā ʔl+waqt< « maintenant » ; >f+al+waqtiʕalà waqt+uh< « à temps, en temps voulu », AL guáqt me yucún « à chaque fois que » ; fi guát min al avcát « quelques fois, parfois » ; guelé fi guát min al avcát « jamais » ; fi guát anáḳar « à un autre moment » ; VA, IQ et ZǦ >waqt anḏāk al+waqt = hu+l+waqt< « alors » ; VA et IQ >awqāt< « parfois », >min waqt an< « depuis que » ; >la+waqt< « jusqu’à présent » ; AC >li+waqt< « pour le moment ». >yaḫuḏ al+tawqīt< « il calcule le moment de la prière ». VA >mīqāt + mawāqīt< « temps fixe ou déterminé ». Voir {ʔYY}, {ḤṢD}, {ZRʕ}, {ZW/YL}, {MNQ/ǦN} et {WQD} II. < Iranien oriental *βaḫt (cf. pehlevi baḫt « fortune »), origine aussi de l’arabe baḫt et baġtah, q.v. *{WQ/KḤ} (‫)وقح‬ VA >niwaqqaḥ k< « rendre impudent ». >yatwaqqaḥ atwaqqaḥ tawaqquḥyatwaqqaḥwakīḥun< (registre semi-correct), VA >waqīḥ + wiqāḥ / wuqqāḥwaqīḥwaqāḥahwaqaḥahūqidu mawqūdatunmawqūdatun< (registre haut), VA >nawqad waqadt / awqadt waqd / īqād wāqid waqqād mūqīd mawqūd kyawqad+uh awqad al+nārawqad fī< (impératif), « allumer (le feu) ». IQ >yawaqqad+uh< « il allume ou excite » ; VA >niwaqqad ḏihn+uh< « aiguiser son esprit ». >yatwaqqad atwaqqad / tawaqqad tawaqqud mutawaqqid = yawtaqad awtaqad = yattaqad attaqad ittiqād muttaqidyaw/ttaqad attaqadyawtaqadyawtaqad awtaqad ḏihn+uh tawaqqud al+ḏihn< « s’aiguiser l’esprit ». >waqīd nom d’unité +ahwaqīdwaqd+ak< « ton temps ». Variante phonétique de {WQT}, q.v. *{WQḎ} (‫)وقذ‬ VA >mawqūḏah< « holocauste ». Variante phonétique de {WQD}, q.v. *{WQR} (‫)وقر‬ VA >nawqar awqart waqr mūqir mūqar / mawqūr kuwaqqiru tawqirun muwaqqarun< (registre haut et registre semi-correct), IQ >y≠nawaqqar waqqar+uh< « charger ; vénérer » ; VA >niwaqqar tawqīr kyatwaqqar atwaqqar tawaqqur

1358 | *{WQṢ}

= yawtaqar awtaqar< « être chargé ». >waqr + awqār< « charge, fardeau ». MV 160.3 >waqrah< « tribut, charge ». GL >waqārun< (registre haut), VA et IQ >waqārwaqūrun féminin waqūratunwaqūr + īnwaqūrawqar< « plus digne ou vénérable ». IH 156 >šaǧaratun mawqarah< (registre semicorrect), LZ >šǧrh mūqaratun< (registre haut) « arbre chargé de fruits ». BD 7r 2 >kunū muwaqārīn< « soyez respectueux ». < Pan-sémitique {wqr}, cf. ougaritique >yqrwaqṣun< « nombre de bêtes entre chaque cinq et dix ne payant pas la dîme ». IQ >awqaṣ< « qui a le cou très court (métaphore de l’ignorance ou l’incapacité) ». Variante phonétique de {NQṢ}, q.v. *{WQʕ} (‫)وقع‬ IQ >y≠n≠tiqaʕwaqaʕ< « tomber ; arriver » ; GL >y≠ʔaqaʕu< (registre haut), VA >niqaʕ waqaʕt wuqūʕ / waqʕah wāqiʕ + īn mawqūʕ + īnyiqaʕ waqaʕ(t) wuqūʕ fī< « tomber » ; AL nicáâ y/icáâ guacáâ guacáât mavcóâ + ín « tomber ; échoir ; arriver, avoir lieu ; déchoir » ; VA >naqaʕ mann+u< « je suis son parent » ; >yiqaʕ ʕaliy+ya bi+ka+ḏā< « il me surprend avec cela » ; IQ >waqaʕ ḏikr+ī< « on me mentionna » ; >waqaʕ l+al+yad< « il se trouva sous la main » ; >waqaʕ f+iday+ya< « il me tomba sous la main » ; >waqaʕat fī+h al+ʕuqūl< « les esprits tombent devant lui » ; >ʕalà raǧlay+h yiqaʕ< « il tombe debout » ; >yiqaʕ ba+ḥāl sū adab< « cela semble impoli » ; >lam tiqaʕ maʕ šaḥīḥ< « tu n’as pas rencontré un harpagon » ; >lā tiqaʕ l+ak qaṭāʕah fī+h< « ne dépense pas ton argent dans cela » ; >iš yiqaʕ waṣf+ī bi+mā ʕann+u nasmaʕ< « ma description ne suffit pas pour refléter ce que j’entends à son propos » ; AŠ 92/3/3 >waqaʕ f+al+tīh< « il devint présomptueux » ; MT >waqaʕ ʕalay+h ism al+māl< « on peut le considérer comme une propriété » ; AL toráb aâlé (lire allé) ycá « poussière qui tombe » ; EV 5 yrid yaca « il est en train de tomber » ; thirit tiqa « tu vas tomber » ; AC >yiqaʕ badīl< « on peut le prendre en remplacement de l’autre ». GL >uwāqiʕu wāqaʕa muwāqaʕatun< « calomnier » ; VA >niwāqaʕ muwāqaʕah k< « avoir commerce sexuel avec » ; VC 16/5 >wa+l+dābbatu muwāqiʕan< « la bête étant couchée à son côté ». GL >ʔwq.ʕu awqaʕa< (registre haut), VA >niwaqqaʕ tawqīʕ k = nūqiʕ awqaʕt īqāʕ mūqiʕ mūqaʕ k< « faire tomber, abattre » ; IQ 176/1/4 >awqaʕ+uh la+nā< « il le mit dans nos mains » ; MT >awqaʕ šahādat+uh< « il déposa son témoignage ». GL >ʔ.tawaqqaʕu mutawaqqaʕun
ἰqr< « être excellent », déjà suspecté dans Erman & Grapow I : 137.

*{WQF} | 1359

(registre haut) « craindre ». AL naztacáh aztacáht « convoiter ».42 MT >ʕalà ʔl+waqʕ< « sur le point de tomber ». IQ >bi+waqʕah< « d’un coup ». IA >waqīʕwāqiʕun< (registre haut) « étranger » ; IQ >wāqiʕ< « l’étoile Alpha de la Lyre ». VA >waqīʕah + waqāʕiʕ< « bataille ». IQ 187/1/2 >waqqāʕ+uh< « son détracteur ». >maqāʕ al+ġurūr< « motif de se vanter ». >mawqiʕ al+ṭalli< « la chute de la rosée ». VA >mawqiʕ al+šams< « endroit où le soleil se couche ». IH 214 >laḥmun mawqūʕun< (registre semi-correct), VA >mawqūʕ< « (viande d’un) animal tué par une chute ». IQ >mūqaʕ< « rhythme musicale ». CV 42 >nkwn mwqʕ f+ʔlaf ʔflryn< « je serai sujet à une amende de mille florins ». MT >al+mūqiʕūn asmāyi+him< « les sous-signants ». VA >mutawaqqaʕ< « future ». Voir {ṢʕQ} et {NQṢ}. < Sémitique de l’Ouest {wqʕ}, cf. hébreu yāqaʕ « se disloquer ou détacher » et guèze wäqʕa « fapper », avec plusieurs évolutions sémantiques. *{WQF} (‫)وقف‬ GL >ʔ≠yaqifunaqif waqaft waqf / wuqūf wāqif + īn / wuqūf = yatwaqqaf atwaqqafniqaf / naqīf waqfah wāqif ilày.qaf waqaf qāf (impératif) wāqif + wuqūfn. mawqif + mawāqif fī< « s’arrêter ; adopter une position » ; >n. waqaft waqf wāqif mawqūf k ʕalà< « faire un legs (pieux) » ; >n. f+uǧǧuh = fī waǧh+uh = natwaqqaf atwaqqaft tawaqquf mutawaqqif + īn li< « tenir contre » ; >niqaf waqaft waqf ʕalà = atwaqqaf ʕalà< « être informé, connaître ; voir » ; >niqif ʕalà rās+uh< « être à son côté » ; IQ >yiqaf qif amām+uh< « s’arrâter devant » ; >ʕalà ʔl+uṣūl taqif< « ils restent sur ses fondations » ; >tiqaf ʕalà qaḍīb+ak< « tu te dresses dans ta tige (comme une fleur) » ; >lam yiqaf l+uh zarad< « aucune cuirasse ne peut le résister » ; MT >yaqifu waqaf wuqūf li / ilà< « s’en tenir à ». IQ >yawaqqaf+nī ṯamma l+al+balaṭār< « il m’arrêtera si long qu’il le veut ». GL >ʔ.wāqifu< (registre haut) « persévérer ». >ūqifu muwaqqafun< (registre haut), VA >niwaqqaf tawqīf k = nūqif awqaft kyiwaqqafyawkif yawqif+uh awqif+uh< (impératif), AL nauquíf avquáft « arrêter, faire faire halte ; tenir debout » ; nauquíf auquíft « dresser les oreilles » ; VA >niwaqqaf k ʕalà = nūqif awqaft ʕalà< « informer, faire savoir ; montrer ». >yatwaqqaf atwaqqaf fīwaqf + awqāf< « legs pieux, fondation pieuse » ; IQ >al+fundaq matāʕ al+waqf< « la maison de charité ». IZ 6/0/1 >waqfatan kabīrah< « longue séchéresse ». IQ >wuqūf+ukum bi+ḫayr< « votre vaillante allure dans le combat ». ZǦ >wāqif< « qui cuit mal » ; AC >wakīf< (lire /wáqif/) « (pénis) raide » ; >b+al+wāqif = b+al+waqīf< « étant debout ». VA >waqqāf +

|| 42 Entrée douteuse, avec contraction de la diphtongue /aw/ > /ā/ (voir Corriente 1992 : 78 et 105) et assourdissement du /ʕ/, voir Corriente 1977 : 56 mais cf. l’arabe classique istawqaʕa « s’attendre à quelque chose ».

1360 | *{WQWQ}

īnwqāqf< « corbeilles ». AL taguacóf « séquestre de biens ». IH 183 >mawqafun< (registre semi-correct), GL >mawqifun< (registre haut) « lieu où l’on s’arrête » ; ZǦ et IA >mawqafmawqif< « lieu où l’on louait les ouvriers » ;43 IQ >mawāqif< « situations » ; AL mavcúf (lire mavcáf) + maváquif « pause ». VA >mawqūf + īn< « indifférent ». UT nº 2939 >mūqif al+ʔarwāḥ< « lavande stoechas (Lavandula stoechas) ». Voir {ḪṬṬ}, {RWḤ}, {ŠHMT}, {ḌMM} et {QWM}. Sans parentage sémitique, cette racine pourrait être issue de l’égyptien ancien >wq/gp< « être détruit », avec une considérable évolution sémantique, ou s’être développée de la phrase arabe baqiya fī « rester dans », q.v. sous {BQY}. *{WQWQ} (‫)وقوق‬ AL guacuá (lire guacuáq) « croassement du corbeau ». Racine onomatopéique. *{WQY} (‫)وقي‬ VA >naqī waqayt wiqāyah wāqī k min< « garder, préserver » : >aqī b+al+lah wab+al+malik< (registre semi-correct) « j’en appelle à Dieu et au roi ». IQ >natwaqqà an yuqāl< « je crains qu’on dise ». VA >nattaqī attaqayt ittiqā k / mintattaqī yattaqī attaqi (impératif) lā tattaqi yuttaqà = yawtaqī< « craindre, se prémunir contre » ; AC >attaqī al+lah fī šuġl+ak< « fais ton travail scrupuleusement ». VA >wiqāyah + āt< « protection, défense » ; IV 63 >waqayā = waqayih = waqāyhtuqā = taqwàtaqī + atqiyāyqy< « garder, protéger », hébreu yiqhāh « obédience », guèze wäqäyä « consoler ; soigner » et accadien (w)aqû(m) « attendre ». *{WKʔ} (‫)وكء‬ VA >niwakkī tawkiyah k ʕalàmuwakkīlā tiwakkī ʕalà< « ne t’appuie pas sur ». GL >ʔa≠yattakī attakānatwakkā = nattakī ʕalàattakà ittikā bā+h< « s’appuyer » ; VA >nattakī attakayt ittikā bi ʕalà< « tomber à coups de bâton sur » ; IQ >attakà b+al+ḥadīd< « charger avec une arme contre quelqu’un » ; >attakī ʕalà ʔl+durūʕ< « charge contre les cuirasses », IA >yattakī ʕalà rizq+uh b+al+waḏ̣afah< « il obtient son soutien de sa fronde ». VA >wakā + awkiyah< « bâton » ; IQ >nanḏ̣ur fī wakā< « je chercherai un bâton ». MT >muttakāt< « ac-

|| 43 Cf. l’arabe marocain mūqǝf « endroit où se réunissent les manœuvres et journaliers en quête d’embauche, etc. », selon Prémare XII : 255. 44 Transcrit comme alvacaia. Voir DS II : 836, s.v. >wiqāyahw.qāyahmawkabun< (registre semi-correct), IQ >mawkabmawākib< « cortège, cavalcade » ; GL >mawkabun min miyati fāris< (registre semi-correct) « un cortège de cent cavaliers » ; >mawākibu ʔl+ʕasākir< (registre haut) « escadrons de soldats ». < Sémitique du Sud {wkb}, cf. sudarabique épigraphique >wkb< « rencontrer ; recevoir », guèze wäkäbä « être diligent ou curieux », avec plusieurs évolutions sémantiques.45 *{WKḤ} Voir {WQ/KḤ}. *{WKD} Voir {ʕKD}. *{WKR} (‫)وكر‬ I. GL >wakrun li+l+zināʔi + ʔl+ʔawkāruawkār li+l+zināʔmawāḍiʕ awkār< « bordeaux » ; AL uóqr + auquér « vivier ». IZ 11/7/4 >mawkar< « lit d’un fleuve ». Variante phonétique de {wkn}, qui l’est de {KNN} I, q.v. II. IZ 11/7/3 >wakkar< « Huétor Tájar (géographie) ».46 *{WKʕ} (‫)وكع‬ AL naucáâ aucáât ûcúâ « boiter, clocher ». avcáâ + vucáâ, AC >awkaʕ< « boiteu ». < Sémitique du Sud {wkʕ}, cf. guèze wäkʕa « être fatigué ». *{WKL} (‫)وكل‬ VA >niwakkal k ʕalàyatwakkal atwakkal ʕalàatawakkalu tawakkulunnatwakkal atwakkalt tawakkul / tuklā(n) mutawakkil + īn ʕalà = nattakal attakalt ittikāl muttakil ʕalàyattakal attakal (impératif) muttakil ʕalàwakālah + ātwakīlun< (registre haut), VA >wakīl + wukalāwakīl< « administrateur d’une ferme » ; AC >wākil< (lire >wakīlḥawz wtr< dans la documentation grenadine, si bien qu’il avait raison en suspectant une origine préislamique.

1362 | *{WLB}

{wkl}, cf. hébreu yākol « pouvoir », araméen rabbinique tǝkal, syriaque tǝkel, sudarabique épigraphique >wklwalb< « euphorbe des vignes (Euphorbia peplus) ». Variante phonétique de {ʔLB} I, allusive aux propriétés cicatrisantes de ces plantes. *{WLǦ} (‫)ولج‬ VA >nilaǧ walaǧt wulūǧ wāliǧ mawlūǧ k fī< « entrer ». GL + >walaǧātunwalaǧah + awlāǧawlāǧ< « presqu’île dans le coude d’une rivière ». < Sémitique du Sud {wlg}, cf. guèze wälägä « glisser, échapper », probablement une variante phonétique de {LǦǦ}, q.v. *{WLD} (‫)ولد‬ GL >ʔ≠yalidu< (registre haut), ZǦ >y≠talad< « mettre bas ; générer » ; GL >alidu ṯāniyatan mawlūdun ṯāniyatan< « se régénérer » ; >yūladūna mawlūdun + mawālidun< (registre semi-correct), VA >yūlad wulidmawlūdyūladūniwallad tawlīd k = nūlid awladt īlād mūlid mūlad k< ; AC >y≠tiwalladtawallad ǧirāḥ< « elles causent des blessures ». GL >atawalladu< (registre haut), VA >yatwallad atwallad tawallud mutawallidyatwallad< « être engendré ». GL >wālidun< (registre haut), VA et ZǦ >wild 2 wālidaynwālid = wildwild 2 wālidaywāliday+kwālidatun< (registre haut), VA >wālidah + ātwālidāt< « mère ». GL >waladun< (registre haut) « enfants, postérité » ; + >ʔl+ʔawlādu< (registre haut), VA >walad + awlād = walīd + īn / wildānwalad + awlādwalīd + awlādwalad + awlad / awli/īdwdwalad< « héritier présomptif du trône » ;48 GL >awwalun waladin< (registre semi-correct), VA >awwil walad + awāʔil al+awlād< « aîné » ; >naʕmal mann+uh walad = nattaḫiḏ+uh / naḫuḏ+uh w.< « adopter » ; ZǦ >walad ḫarā< « galopin, mauvais garçon » ; >awlād al+zinā< « bâtards » ; LO Huaraç/zad (= /walád sáʕd/), Hurad Caçim, Uarat Negip,49 Hualed Alforra, Ubechar, Urat Dondon, Go/ualit, ET (Al)Goalid et Abulgua/elid « noms propres masculins ». VA >wilādahʔlādhwld ngs2yn< « fils du Négus », ce qui suggèrerait une tournure « yéménite ». 49 Le remplacement du /l/ par un /r/, caractéristique du berbère zénètien, pourrait avoir été introduit lors des dernières vagues d’immigration berbères en Al-Andalus.

*{WL/RWL} | 1363

tement ». VA >walīdah + walāʔidwalīdah< « fille ». VA >lidah + āt< « né en même temps ». AL teguelúd « adoption » ; tagualút (al harág) « provocation ». VA >mawlid + mawālīd = mīlād + ātmawlid< « lieu ou temps de naissance » ; GL >ḥasanu ʔl+mawlidi< « de haute lignée » ; ZǦ >mīlādyawm ʕīd al+ mīlād< ; AL (nahár al) maulúd « Noël » ; GL >mīlādun ṯānin< (registre haut) « régénération ». VA >walūd + āt = wallādah + āt< « féconde, prolifique ». GL >mawlūdun baʕd mawt abī+hi< (registre semi-correct) « posthume » ; BD 4r >ʕumā min wāqti mawludu+hum … bukamī min wīladātu+hum< (registre semi-correct) « aveugles ≠ mutes de naissance » ; 5v >fī wīladati+hi wa+mawludi+hi kanu ḥuduran malayikata< « des anges étaient présents à sa naissance ». AL muélled + ín « adopté ». GL >muwallidatun li+l+ḥawāssi ʔl+rawḥāniyati< (registre haut) « qui génèrent des sens spirituels ». Voir {BṢL}, {TLD}, {ǦDD}, {ḤǦR}, {ḤFḎ̣}, {ḤLL} I, {ḪRʔ}, {ḪRǦ(YR)}, {ḪWL}, {RḌʕ}, {RḌW}, {ZNY}, {SʕD}, {ŠQ/KR}, {ḌĠṬ}, {ʕBD}, {ʕDL}, {ʕṢM}, {ʕQB}, {ʕQQ}, {ʕMR}, {ʕMM}, {FRD}, {FRĠ}, {QTL}, {QḤB}, {KṮR}, {KLB}, {MRʔ}, {MLK} I et {NHR}. < Pan-sémitique {wld}, cf. ougaritique >wldyldwldnūliʕ wuliʕt wulūʕ mawlūʕ bi / fīwulūʕ mawlūʕ fī+kwallāqun< (registre semi-correct) « inconstant ». cf. guèze wäläqä « se disloquer », probablement une métathèse de {LWQ}, q.v. *{WLM} (‫)ولم‬ I. IH 349 >wallamtu ʔl+šayʔa bi+l+šayʔwalamtu ʔl+šay< (registre semicorrect) « adapter (une chose à une autre) ». VA >walīmah + walāʔimwalāmah< « nom de lieu non identifié ». *{WLH} (‫)وله‬ AŠ 39/1/2 >tawalluh+ī … walah+ī< « ma perplexité … ma mélancolie ». 47/4/1 >namšī muwallah< « je deviens perplexe ». Extension d’un élément biconsonantique onomatopéique sémitique de l’Ouest {w/yl}, cf. hébreu yǝlēl = yǝlālāh, araméen rabbinique yǝlaltā, syriaque yileltā « hurlement » et guèze wäl(ä)lä « vaciller ». *{WL/RWL} (‫)ولول‬ GL >walwalatun< (registre haut), + AC >walāwilyawalwal walwalū walwalū (impératif) walwalah ʕalàn/tiwalwal walwalt walwalah fī / ʕalà< « pousser ces cris ; gazouiller (le rossignol) » ; ZǦ >walwalū walwalah< « pousser ces cris ; claqueter (la cicogne) » ; IQ >al+walāwil tidūr< « on entend des cris d’allégresse partout ». Voir {DWR}, {ṬLQ} et {QWM} I. Racine onomatopéique, variante rédoublée de l’élément biconsonantique {w/yl}, cf. {WLH}. *{WLY} (‫)ولي‬ I. VA >nalī walayt walāyah wālī +īn / wulāh k ʕalà = natwallà atwallayt tawallī mutawallī + īn ʕalà< « être préposé ou chargé d’une fonction publique » ; IQ >walī yalī+h< « suivre » ; >walà min raǧāʔī wālī< « il a déçu mon espoir ». GL >uwallī wallū (impératif) muwallà< (registre haut), VA >niwallī tawliyah knawallī yawallī+h wallā+k walli (impératif)n/yiwallī wallā tawallī min / ʕanwallà wallat< « se détourner, s’éloigner ; tourner le dos » ; >wallayt ḫāriǧ< « je sortis » ; >walli< « (ac)cède ». MT >awlū+h< « ils l’ont préposé » ; IZ 2/2/5 >aškur al+la+ llaḏī awlā+k< « remercie Dieu qui t’a fait ce don ». VA >niwālī muwālāh k / ʕalà< « être assidu » ; IZ 10/3/4 >iš yuzūl l+al+kās muwālī< « il ne quitte jamais le verre » ; ḪA āli 6 >la+hu+ l+faḍl … muwālī< « sa faveur est constante ». VA >yatawallà tawallà tawallītawallā< « il partit » ; AŠ 32/1/3 >luṭf+ak tawallā kulli šay< « ta grâce embrasse tout » ; IZ 2/4/4 >rabbī … tawallā+k< « Dieu t’a pris à sa charge ». VA >nastawlà istiwlā ʕalàwalā< « patronage, rapport entre le patron et son affranchi ou client » ; 201 >ʕalà ʔl+walāʔi< « sans interruption ». VA >walāyah< « sanctité ». AL guiléye « tutelle, curatelle » ; uléya + é/ít, AC >wilāyah< « fonction publique ». VA >waliyy + awliyā< « saint » ; IQ >walī< « ami » ; AL guelí + avlía « tuteur, curateur ». VA >waliyyah + āt< « fille ». GL >wālin + ʔl+ʔulātu< (registre semi-correct) « préposé ; chef » ; IQ >wālīal+wāliyah ʕalà kurs al+dayr< « supérieure d’une communauté de nonnes ». VA >aḥrà wa+ʔawlàawlā bi+h< « plus méritoire » ; >awlàawlà li+< « preférable (à) » ; >awlà l+al+makārim< « plus digne des honneurs » ; IZ 11/8/2 >kulli faḫri hu bi+h awlà< « chaque gloire est plutôt sienne ». VA >awlā+h< « avant-hier ».50 >ʕalà ʔl+tawālī< « successivement ». GL >mawlun< (registre semi-correct) « affranchi » ; VA >mawl(à) + mawālī féminin mawla/āh + āt / mawlayātmawlà/ā + mawālī féminin mawlah< « seigneur, maître » ; AC >mawlā+h< « son seigneur » ; ZǦ >mawlā+ymawlāʔ+īmawlat+ī< « madame » ; IQ et IZ 2/1/1 >al+mawlà< « le Seigneur, Dieu » ; AL ya máule « O, Dieu » ; béni muléi « les princes » ; máuletne « Notre-Dame ». IH 226 >al+mūlà ʕaly+h< « chargé,

|| 50 Corruption de ʔūlà, féminin de awwal, q.v. sous {ʔWL}, une autre variante de {TLW}. Cf. aussi le sudarabique épigraphique >wlyt< « clients d’un clan ».

*{WHQ} | 1365

préposé ». MT >aʕwām mutawāliyah< « années successives ». Voir {ʔMS} et {ǦWH}. Variante morpho-phonémique de {TLW}, q.v. II. CA 10 >šahr wulyuww< « le mois de juillet ». Voir {YLY}. < Roman andalou */YÚLYO/ < latin Jūlĭus. *{WMʔ} (‫)ومء‬ GL >ʔwmī< (registre haut), VA >nūmī awmayt īmā mūmī mūmā ilà< « faire signe, montrer du doigt ». Probablement une variante phonétique de {ʔMM}, q.v. *{WMT} Voir {MWT}. *{WMḌ} (‫)ومض‬ VA >yūmiḍ awmaḍ īmāḍ / wamaḍ(ān) / wamīḍ mūmiḍ / wāmiḍ< « brille ». Racine isolée dans le sémitique, probablement issue d’une métathèse du participe muḍīʔ de {ḌWʔ}, q.v. *{WNY} (‫)وني‬ I. GL >ʔ.tawānā< (registre haut), VA >n≠yanī wanā wanayt wanā fī = yatwānā tawānā tawānī fī< « être négligent ou faible » ; IQ >yūna mann+uh< « qu’on l’oublie ! ». Voir {MYN}. < Sémitique de l’Ouest {wny}, cf. hébreu yānāh et araméen rabbinique ʔōnī « maltraiter », et guèze täwanäyä « jouer ; badiner ». II. AC >wānī< « Huenes (géographie) ». *{WHB} (‫)وھب‬ GL >ʔ≠y≠tahabu nahabū hab hibatun mawhūbun< (registre haut et registre semi-correct), VA >nihab wahabt hibah wāhib wahhāb mawhūb kyahab nahīb+ak wahab hab lī wahhābwahab hībah / ihābahmāhūb< « donner ; octroyer » ; GL >wahaba nafsa+hu< « se vouer ou livrer » ; AC >tuhab< « on te donnera » ; IH 291 >hab+nī ann+ī faʕaltu< « supposez que j’ai fait » ; >hab+hu faʕala< « supposez qu’il a fait » ; IQ >hab+nī naʕšaq< « supposez que je suis amoureux » ; >hab naʕmal< « supposez que je fais » ; >hab+ka an ǧaʕal+nī fī akfān+ī< « supposez qu’il me fait mourir (littéralement « me place dans mon linceul »). AL híba + ét « dot de la fille ». GL >mawhabatun< (registre haut) « cadeau » ; IQ >mawāhib< « qualités ». ǦT 39 >mustawhib< « qui reçoit un don ». Voir {ʔHB} et {ʕBD}. < Sémitique de l’Ouest {whb}, cf. hébreu yāhab, araméen rabbinique yǝhab, syriaque yab, sudarabique épigraphique >whb< et guèze wähabä « donner ». *{WHǦ} (‫)وھج‬ VA >wahaǧ< « ardeur ». Variante phonétique de {HYǦ}, q.v. *{WHRN} (‫)وھرن‬ ZǦ >wahrān< « Oran (géographie) ». < Berbère kabyle wǝhṛǝn. *{WHQ} (‫)وھق‬ ID yqš >whq< « prendre au lasso ». GL >wahqun + ʔ.whāqun< (registre haut), VA >wahaq + awhāq< « lasso ». ID pwḥ 6 >twhyqan fī ʔṯqāb< « chasse avec l’utilisation des fossés ». AC >mawhūq< « en laisse ». ID šḥt 3 >mwāhq
wḥʕ + ẖkrtawhalū< (registre semi-correct) « ils le surprennent ». IH 251 >awwala wahlāawwala wihlā< « dès le premier moment ». Variante métathétique de {HWL} I, q.v. *{WHM} (‫)وھم‬ VA >nawham wahamt wahm wāhim mawhūm min / fī = nawtaham awtahamt tawahhum mutawahhim min / fī< « s’imaginer des choses inquiétantes ». >nawhim awhamt iwhām k< « inquiéter ; effrayer (sans motifs sérieux)». GL >atawahhamunatwahham atwahhamt / tawahhamt tawahhum mutawahhim mutawahham knatwahham< « supposer, conjecturer ». VA >nattaham attahamt ittihām muttaham k bi = natham tahamt tuhmah + tuham tahhām + īn mathūm k bitaham+nīyathamū+nī ≠ k (fī)< « ils soupçonnent de moi ≠ toi ». GL >wahmun< (registre haut), VA >wahm + awhāmwahm< « conjecture ; soupçon ». VA >al+quwwat al+wahmiyyah + al+quwà al+wahmiyyah< « faculté d’imaginer ». GL >tuhmahtuhāmġayr mutawahhamin< (registre semi-correct) « hors de soupçon ». Variante phonétique de {HMM}, q.v. *{WHN} (‫)وھن‬ GL >ʔ≠yūhinu< (registre haut) « affaiblir » ; MT >tūhin+uh< « annuler ». GL >wahnun< (registre haut), VA >wahnwahan< « faiblesse ». GL >wāhinatun< (registre haut) « pleurésie ». >mawhūnun< (registre haut) « faible ». Variante phonétique de {HWN}, q.v. *{WHY} (‫)وھي‬ GL >wāhī = wāhiyun< (registre semi-correct) « faible », féminin MT >wāhiyah< « abîmée ». Variante phonétique de {WHN}, q.v., avec chute de la dernière consonne, métanalysée comme la marque de nunation. *{WWH} (‫)ووه‬ IH 317 >wūhun< (registre semi-correct) « femmes gémissantes en deuil ». Variante phonétique de {ʔWH}, q.v. *{WY(Ḥ/L)} (‫)ويح أو ويل‬ VA >way(ā) = wayḥ/lwaylwayya ʕalà man māt< « malheur à celui qui est mort ! » ; IQ et ZǦ >wayl+ī< « malheureux que je suis ! ». GL >sirr+ī l+ī waylun l+ī< « c’est mon secret, malheur à moi ! ». Extensions optatives de l’interjection onomatopéique /way/, qu’on retrouve dans l’hébreu hōy et syriaque hāwāy.

(‫ )ي‬Yāʔ *{Y} (‫)ي‬ Le suffixe pronominal /i/ et son allomorphe /ya/ sont attestés dans {MTʕ}, {Mʕ}, {MN}, {NDY}, {NWY}, {WǦH}, {YDW}, etc.1 *{YĀ} (‫)يا‬ I. Marque du vocatif : IQ, ZǦ et AC >yāyā ʕalà< « plût à Dieu que » ; AL yáu/o = yáhu « ho hé ! » ; ḪA ar 1 >yā ʔl+asmar< « hé, le brun ! ». Voir {RʔY}, {RFʕ}, {ʕLW}, {QDS}, {QWY} et {WLY}. Variante de l’interjection ayā, cf. aussi hébreu hē, araméen rabbinique et syriaque hā, pour appeler les autres, et guèze ye/o, exprimant l’admiration ou la lamentation. II. Adverbe : VA >yā (baʕad)< « déjà » ; >wa+yā< « seulement ; c’est tout » ; IQ >yā las nuqūl< « je ne dirai plus » ; >yā baʕad las nuʕūd< « je ne le ferai plus » ; >yā lam taḫalli … lā šīn wa+lā yā< « tu n’as rien laissé » ;2 >yā las nurà< « on ne me voit plus » ; >yā mann+uh yunfaq< « il a déjà été dépensé par lui » ; >yā ṯalāṯ ayyām l+ī ḏāba< « cela fait déjà trois jours que » ; >yā las nisal< « je ne pose plus la question » ; >yā niqīs< « je mesure déjà ». Voir {ʕSW} et {LYT}. < Roman andalou */YA/ < latin jam, cf. castillan ya, catalan et portugais já. *{YĀʔ} (‫)ياء‬ IQ >yāy< ».3 Voir {YSN}. *{YʔS} (‫)يأس‬ IH 216 >muʔisun< (registre semi-correct), GL >ayʔasu ʔ.yyāsun muwāyisun< (registre semi-correct), ZǦ >ayʔas< (impératif), IQ >yāyis< (participe agentif), VA >nayʔas yaʔast / ayʔast yaʔs yāʔis + īn yaʔis + īn min< « désespérer » ; VC 10/5 >yaʔisa min al+buṯūri< « il ne souffrira pas de pustules ». VA >niyaʔas k = nūyis ayʔast mūʔis mūʔas k< « faire perdre l’espoir ». < Sémitique de l’Ouest {yʔš}, cf. hébreu nōʔaš « désespérer », araméen rabbinique ityāʔēš « négliger ». Voir {ʔYS}. *{YĀF} (‫)ياف‬ AL Jáffa « Jaffa (géographie) ». jaffí féminin +a « de Jaffa ».4 *{YĀQ} (‫)ياق‬ BH 19.11 >ʔl+skh al+yāqiyyah< « monnayage de Jaca (géographie) ». Voir {ǦKǦ/Z/Š}.

|| 1 Cet allomorphe existait aussi en accadien et il s’agit de la seule forme de ce suffixe en guèze. 2 Littéralement « ni un šīn ni un yāʔ », lettres du mot šayʔ « chose ». 3 Nom issu de l’égyptien ancien >ἰd< « main », mieux préservé dans l’hébreu yōd ; voir Driver 1976 : 168-169. 4 Le nom latin Jop(p)e, grec Ίόπη < hébreu yāfō etc., semble avoir été remplacé par l’arabe yāfā, qui à l’air araméen.

1368 | *{YBS} *{YBS} (‫)يبس‬ GL >(y)aybisu yabasa yubsun yābisun< (registre semi-correct), VA >yi≠abas yabas yubs yābis = yatyabbas atyabbasyābisniḫāf yības< « j’ai peur qu’il ne sèche pas » ; >lam qaṭṭa yības< « il ne sécha jamais ». GL >uyabbisu< (registre haut), VA >niyabbas taybīs kybs1< et guèze yäbsä « être ou devenir sec ». *{YBṬ} Voir {ʔBṬ}. *{YBNZ} Voir {ʔBNZ/S}. *{YTM} (‫)يتم‬ VA >niyattam taytīm k< « rendre orphelin ». >yatyattam atyattam< « être ou devenir orphelin ». >yutmyatīmun< (registre haut), VA >yatīm + aytām / yatāmà féminin +ahyatīm + aytāmyatīm = yātim féminin yātīmah = yātimāyaḥyàyaḥyà aban y.yaḥyà< « noms propres masculins ». Voir {ṢLḤ}. Déformation graphique de l’hébreu yōḥanān.5 *{YDW} (‫)يدو‬ IH 360 et GL >yadunyad 2 īdīn + aydī(n)yad(d) 2 iddaynyad(d) 2 yadayn + aydī(n)yadd + aydīyadd 2 = + idayb+udaydāt+uh< « dans ses petites mains » ; AL yedd + aydí « portion d’une vigne que travaillent les vignerons à la file » ; naâtí a/el yed « se rendre, mettre bas les armes » ; yéde biyéd « de la main à la main, séance tenante » ; aliéde « parce que » ; aaliedidí « à cause de cela », a. enne yecdéru « afin qu’il puissent » ; a. énne tazbár aâlíh « parce que tu as attendu » ; aleêdex « pourquoi ? » ; IH 275 >al+yadu< « bâton fiché dans la meule du moulin à bras, pour tourner la meule » ; IQ >yday+h = iday+h ≠ idday+k ≠ iday+ya ≠aydī+hum< « ses tes ≠ mes ≠ leurs mains » ; >las fī yadd+uh ġayr al+šatam< « il ne peut qu’insulter » ; >aǧʕalū ʔl+duf l+al+yad< « gardez le tambourin sous la main » ; >ʕalà yadd+uh kaššāš< « il a un chasse-mouche à la

|| 5 Voir Jeffery 1938 : 290.

*{YRB} | 1369

main » ; >ʕalà yad mā< « selon » ; >naḍrab yaday+ya< « j’applaudis » ; >ayād(īk)< « (tes) faveurs » ; VA >yad min ġanam wa+ġayr+uh + aydī min ġanam< « un troupeau de moutons, etc. » ; >yad al+sikkīn< « manche du couteau » ; >bayn idiy+ya< « devant moi » ; MT >bi+ḫaṭ yad+uh + ḫuṭūṭ aydī+him< « de sa propre main » ; >qaddam … min yad< « il offrit … de sa main » ; >l+al+yad al+yusrà< « à gauche » ; >li+naḥiyat al+yad al+yumnà< « à droite » ; ḪA āna 3 >yaddi sūsānah< « une portion (plantée) d’iris » ; MV 122 >dfʕ ʔl+ktāb bydyn ʔl+ʔmyn< « il remis la lettre au secrétaire ». Voir {ʔḪḎ}, {ʔRR}, {ʔKD}, {BSṬ}, {BṬL}, {ḤLL}, {ḪŠB}, {ḪṬṬ}, {RDD} I, {RMY}, {SQṬ}, {SLM}, {SWY}, {ŠǦǦ}, {ŠDD}, {ŠḎR}, {ŠFRQL}, {ŠLL}, {ŠML}, {ṢFD}, {ṢFR}, {ṢFQ}, {ṬLQ}, {ʕRF}, {ʕRY}, {FTḤ}, {FTL}, {FRD}, {QRR}, {QṬʕ}, {QWS}, {KFF}, {NQRZ/S}, {HRZ/S}, {WQʕ} et {YMN}. < Pan-sémitique {yd}, cf. ougaritique et sudarabique épigraphique >ydyaḏḏa/āaw yaḏḏa< « ou même », DC 16 tecólo énte yedhe « tu la diras aussi (cette prière) ». ḪA vqu3 >yamnaʕ+nī yaḍḍa ʔn naštāq+uh< « Il me défend aussi de l’aimer ». Probablement < latin ad hae « ces choses incluses », prefixé avec {YĀ} II, et peut-être contaminé par l’arabe ayḍan. *{YḎR} (‫)يذر‬ UT nº 5122 >yaḏrahyaḏquh< « hièble, petit sureau (Sambucus ebulus) ». < Bas-latin educus, probablement une contamination du celtique odocos par le latin ĕbŭlum. *{YḎN} Voir {ʔḎN}. *{YRB} (‫)يرب‬ UT nº 5069 >yarbah ʔš.blīnī< « pouliot jaune (Teucrium flavum) » ;6 nº 5071 >yarbah awrāṭā< « pourpier (Portulaca oleracea) » ; nº 5079 >yarbah awnālh< « grande passerage (Lepidium latifolium) » ; nº 5066 >yarbah buḏulayrah< « espèce de germandrée (Teucrium luteum) » ; nº 5068 >yarbah binkah< « capillaire (Adiantum capillus Veneris) » ; nº 5117 >yarbah šānah< « branche-ursine (Acanthus mollis ou spinosus) » ; nº 4976 >yarbah quluǧ.nayra< « espèce de millepertuis (Hipericum humifusum, perfoliatum ou undulatum) ». < Latin herba splēnis ≠aurāta ≠agnelli ≠pēdĭcŭlārĭa ≠vinca ≠ sāna, à traver le roman andalou, d’où aussi */YÉRBA KOL/RAČONÁYRA/, littéralement « herbe du cœur ».

|| 6 Mais voir BCT 2010 : 827-828, à propos d’autres identifications et variétés.

1370 | *{YRBZ} *{YRBZ} (‫)يربز‬ VA >yarbūz + yarābizyarbūzyarbāṭūrahyarīḥā< « Jéricho (géographie) ». < Latin Jĕrĭcho < hébreu yǝrīḥō, à travers une prononciation arabe d’origine araméenne. *{YRSʕ} (‫)يرسع‬ VA >yarāsiʕ< « onguent, emplâtre ». Peut-être dérivé de l’égyptien ancien >ἰry< « onguent », avec un deuxième elément difficile à déterminer. *{YRŠLM} (‫)يشلم‬ VA >yarūšalāmyarāʕ nom d’unité +ah< « roseau ». GL >yarāʕunyarā + yarawātyaraqān(un)yarqūn< « tourbillon (d’eau) ». < Bas-latin *gyricus < latin gȳrus, avec le suffixe augmentatif roman andalou. *{Y/ʔRNT(Y)L} (‫)يرنتل أو أرنتل‬ UT nº 5107 >yarantālluh< = 1342 >arantāllah< = 4056 >arantiyāllah< « chardonroland (Eryngium campestre, ilicifolium ou tenue) ». < Roman andalou */YIRANT+(Y)ÉḺO/A/ < latin gȳrante, avec un suffixe diminutif roman andalou. *{YRNM} (‫)يرنم‬ AL Yerónimo « Jérôme ». Emprunt tardif au castillan Jerónimo < latin Hĭĕrōnĭmus < grec Ἱερώνυμος. *{YZR} Voir {ʔZR}.

|| 7 Cette étymologie semble plus exacte que celle donnée dans Corriente 1997a : 576. Voir BCT 2010 : 832, à propos d’autres identifications et variétés. Quant aux variétés attestées dans DS II : 858, >yarbah sāḥilī< et >yarbah šaʕrāwīyaysur yasur yusr yāsirtaysur< « être facile ou aisé ; être prêt » ; IQ >taysur l+ak qiṭaʕ< « tu as de l’argent sous la main ». VA >niyassar taysīr k (ʕalà)yassar (impératif)yassar (impératif)yaṣṣar taysīryassar ʕalay+h fī+mā yirīd< « aide-le dans son dessein » ; >ǧī baʕad taysīr< « viens avec bonheur ». VA >nūsir aysar īsār mūsir< « s’enrichir ». GL >atayassaru< (registre haut) « être prêt » VA >yatyassar atyassar tayassur mutayassiryusr< « richesse » ; IQ >ʕasur yusr+ī< « ce qui était facile pour moi devint difficile ». VA >yasār< «côté gauche ». IH 105 >yisīrun< (registre semi-correct), GL >yasīrun< (registre haut), VA et IQ >yasīryasīrah< « exigu, insignifiant, peu ». IQ >yāsiryusrà< « main gauche ». >aysaru< (registre haut) « plus facile » ; VA >aysar + īnmaysir< « jeu de hasard ». >maysūr + īn = mūsir + īn< « riche, aisé ». >muyassar l+ka+ḏā< « apte, préparé ». LO Alaezar = Alahizar, Alaçara, Aliçaret,9 ET Alayçar, Abenmayzor, Mayçara « noms propres masculins ». Voir {ʔBW}, {ZMN}, {SHM}, {ŠǦR}, {ʕSR}, {ʕWD}, {FRṬ}, {MKN}, {YDW} et {YMN}. < Pan-sémitique {yšr}, cf. ougaritique >yšr< « droiture », hébreu yašār, accadien išaru(m) « droit » et araméen rabbinique yǝšar « être droit ». *{YSʕ} (‫)يسع‬ VA et MT >yasūʕyasafun< (registre semi-correct) « jaspe ». Variante phonétique de {YŠB/F}, q.v. *{YSMN} (‫)يسمن‬ UT nº 5120 >yāsamīnyismīn< nom d’unité >+ahyasmīn< « jasmin » ; UT nº 2369 >yasmīn barrī< « clématite flammette (Clematis flammula) » ; DS >yasmīn baḥrī< « tubéreuse (Polianthes toberosa) ».11 < Pehlevi yāsaman. *{YSN} (‫)يسن‬ ZǦ >ys< (lire >yāsīnnaqrā sūrat yāsīn ʕalà qalban kāfir< « je réciterai la sourate yā sīn à chaque cœur infidèle ». ET Abey/iezin « nom propre masculin ». Voir {YĀʔ} et {SYN} I. || 8 L’auteur semble s’être trompé dans sa dérivation de la phrase négative : on s’attendrait à me niâçár me âzçárt, malgré le cas de nadén < /niʔaḏḏán/ dans {ʕḎN}, q.v. 9 Avec le suffixe diminutif catalan. 10 Chez les Chrétiens arabophones, alors que les Musulmans utilisent ʕĪsà (bnu Maryam) ; voir {ʔYS}. 11 Voir BCT 2010 : 834-835, à propos d’autres variétés et identifications.

1372 | *{YŠB/F} *{YŠB/F} (‫)يشب أو يشف‬ GL >yašbyašaf< « jaspe ». < Hébreu yašpēh < accadien (j)ašpû.13 Voir {SP} et {YSF}. *{YŠT(Š)} (‫)يشت أو يشتش‬ CP 113.10 >ywštah< « Juste (nom propre féminin) ». 125.1 et 179.7 >yštš< « Juste (nom propre masculin) ». Voir {ŠNT}. < Latin justus et justa. *{YŠMN} (‫)يشمن‬ MT >al+yašmānī< « nom propre masculin ». Probablement un attributif d’un nom de lieu non identifié. *{YṬR} (‫)يطر‬ AC >yaṭūr< « Yátor (géographie) ». *{YFʕ} Voir {FʕW}. *{YQT} (‫)يقت‬ GL >yāqūtun< (registre haut) « hyacinthe » ; AC >yāqūt< « rubis », AL yacút nom d’unité +a « escarboucle ; pierre précieuse ; perle : topaze » ; GL >yāqūtatun (mulawwanatun)< « perle » ; >ʔl+yāqūtu ʔl+ʔaṣfaru nom d’unité yāqūtatun ṣafrāʔu< (registre haut) « topaze » ; >ʔl+yāqūt ʔl+ʔaḥmaru< nom d’unité >yāqūtatun ḥamrāʔu< (registre haut) « chrysolite ; sardoine » ;14 >yāqūtun aḥmarun nāriyun = ʔl+yāqūt ʔl+kuḥliyu ʔllaḏī yudʕā ṣabīʕā = yāqūtatun sawdāʔu< (registre semi-correct) « rubis » ; >ʔl+yāqūt ʔl+abyaḍu nom d’unité yāqūtatun bayḍāʔu< (registre haut) « émeraude » ; >ʔl+yāqūtu ʔl+ḥabašiyyu ʔl+mulawwanu< (registre haut) « jaspe » ; >ʔl+yāqūt ʔl+mulawwanu bi+sawādin fī ḫuḍratin nom d’unité yāqūtatun mulawwanatun bi+sawādin fī ḫuḍratin< (registre haut) « bérile » ; ID ršš 3 >yāqūt azraq< « saphir » ; AL çáyeg a yacót + çiyág a.y. = yaguaquíti + ín « lapidaire » ; román yacúti nom d’unité romána yacúti, DS >rummān yāqūtī< « sorte de grenade, aussi appelée /safarí/, q.v. ». >yāqūtiyyah< « espèce de haricot rouge ». Voir {BǦ/ZD/Ḏ}, {ǦZʕ}, {ʕBQR}, {FYRZ(Ǧ)} et {LʔLʔ}. < Grec ὑάκινθος. *{YQḎ̣} (‫)يقظ‬ VA >niyaqqaḏ̣ tayqīḏ̣ k = nayqaḏ̣ nūqiḏ̣ ayqaḏ̣t īqāḏ̣ mūqiḏ̣ mūqaḏ̣ k< « (r)éveiller ». GL >ʔ.stayq.ḏ̣u< (registre haut). VA >natyaqqaḏ̣ atyaqqaḏ̣ tayyaquḏ̣ mutayaqqiḏ̣ = nastayqaḏ̣ astayqaḏ̣t istīqāḏ̣ mustayqiḏ̣ + īn< « se réveiller ». >yaqaḏ̣ah< « veille » ; IQ >f+al+yaqḏ̣ah< « pendant la veille ». VA >yaqḏ̣ān + īn / ayqāḏ̣< « éveillé ; attentif ». < Sémitique de l’Ouest {yqḏ̣}, cf. hébreu yāqaṣ « s’éveiller » et sudarabique épigraphique >myqḏ̣< « détresse, affliction ».

|| 12 Nommé par cette abbreviation de deux lettres dont la signification n’est pas connue. 13 D’origine hitite, témoigné aussi par néo-persan yašm/p ; voir Corriente 2013a : 146. 14 Probablement une erreur au lieu de >y. aḫḍar< ; voir Corriente 2014 à propos de ces identifications.

*{YMM} | 1373

*{YQQ} (‫)يقق‬ VA >yaqaq< « très blanc ». Probablement une racine synaesthétique, similaire à {rqrq} « briller ». *{YQN} (‫)يقن‬ GL >ayqantu ʔ.yq.n< (registre haut), VA >nayqan / nūqin ayqant īqān / yaqīn mūqin mūqan k / bi = natyaqqan atyaqqant tayaqqun mutayaqqin mutayaqqan< « savoir avec certitude, être sûr » ; IQ >ayqan an+nī narīd+ak< « je t’aime bien sûr ». VA >niyaqqan tayqīn< « certifier ». GL >yaqīnun< (registre haut) « certain » ; >yaqīnan(b+al+)yaqīnʕalà yaqīn< « certes » ; IQ >las fī+kum yaqīn< « on ne peut pas vous faire confiance » ; >fī yaqīn+ī< « j’en ai la certitude». Sans parentage sémitique ou dans les langues voisines, cette racine pourrait s’être développée comme une variante phonétique de {QNW/Y}, q.v., avec une évolution sémantique (« acquis > certain »). *{YLQ} (‫)يلق‬ UT nº 1042 >yilāqah< « ajonc (Ulex baeticus) ». Voir {ǦWLQ} II. < Roman andalou */YILÁQA/.15 *{YLL} Voir {PLL}. *{YLY} (‫)يلي‬ VA >yūlyuh< « juillet ». CP 49.3 >ywlyah< « Julie ». Voir {WLY} II. < Latin Jūlĭus et Jūlĭa. *{YLYN} (‫)يلين‬ CP 29.4 >y.lyānyulyānu< « Julien ». < Latin Jūlĭānus. *{YMT} Voir {ʔBY}. *{YMM} (‫)يمم‬ I. VA >niyammam k< « frotter avec du sable en guise d’eau ». >natyammam atyammamt tayammum mutayammim + īn< « se frotter avec du sable en guise d’eau pour faire les ablutions ». Voir {ŠǦR}. Peut-être, une variante phonétique de {ʔMM}, avec une considérable évolution sémantique. II. GL >yamāmatun< (registre haut), VA >yamām nom d’unité +ah + ātyamāmyumayyam< « tourterelle(s) » ; TD 161 >yamām< « raie torpille (Raja pastinaca) » ; IQ >al+yamāmah< « nom propre féminin ». Peut-être, raccourci d’une phrase combinant le nom du pigeon en sémitique de l’Ouest (cf. hébreu yōnāh, et araméen rabbinique et syriaque yawnā) avec l’arabe ḥamāmah « meilleur », c’est-à-dire, *ya(wnah

|| 15 Voir Corriente 2008a : 188, sous argelaga, à propos de ce mot.

1374 | *{YMN}

ḥa)māmah, ce qui aurait généré aussi, par une coupure différente, ḥamāmah « pigeon , q.v.».16 *{YMN} (‫)يمن‬ VA >niyamman taymīn k< « bénir ». >natyamman atyammant tayammun mutayammin bi = natyāman tayāmant tayāmun mutayāmin bi< « être béni ». IH 217 >ʔ.staymantu bi+ruʔyati+ka< « tirer un bon augure de la présence de quelqu’un ». >yamanatan wayasaratan< = LZ « à droite et à gauche ». VA et IQ >yumn< « bénédiction » ; AL umn = yum (lire yumn) « loyauté ». GL >yamīnunyamīn = yumnàyamīnʕalà ʔl+yamīn< « à droite » ; EV maxayt yamin « tu marchais vers la droite ». VA, IQ et ZǦ >yamīn + aymān< « serment » ; GL >šarṭu ʔl+yamīn< « condition de prêter un serment ». AL yamíni (min a zéuch ydéi) + ín « droitier ». VA >maymūn + īnmaymūn< « béni ; heureux » ; HC 96 >raʔs maymūn< « un mets de semoule et d’œufs » ; NQ br 2/1/4, AC et ZǦ >maymūnmaymūnahmaymūnah< « couleuvrée noire ». Voir {ʔMN}, {BQL}, {TFḤ}, {ḤBS(N)}, {ḤNṮ}, {RʔS}, {ṢNDL}, {ʕLQ}, {QBḌ}, {QʕD}, {KFR} I, {LZM} et {MDD} I. < Pan-sémitique {ymn}, cf. ougaritique et sudarabique épigraphique >ymnyunǧah< « souchet long (Cyperus longus) ». < Latin juncĕa. *{YNR} (‫)ينر‬ AC >yanūrah< « Eléonor ». Emprunt tardif au castillan Leonora, avec métanalyse de l’article arabe. *{YṈS} (‫)ينس‬ AL Yañes « nom propre masculin ». Emprunt tardif au castillan Yáñez. *{YNŠT(Ḻ)} (‫)ينشت أو ينشتل‬ UT nº 5110 >yināštah< « genêt blanc (Retama monosperma) » ; nº 2115 >yināštah burkayrah / burkīnah< « espèce de genet (Genista polyanthos) ». Nº 5109 >yinaštāllah< « queue de cheval (Equisetum sp.) ». Voir {ʔNŠT}. < Latin gĕnista. *{YNŠŠ} (‫)ينشش‬ CP 129.5 >ynāšš< « nom propre masculin ». < Latin Gĕnĕsĭus.

|| 16 Aussi le guèze wanos semble réfléter l’idée d’un oiseau apprivoisé (voir {ʔNS}, bien que les dictionnaires ne rapportent aucune différence sémantique avec le synonyme rǝgǝb « pigeon ». 17 Avec le suffixe diminutif catalan qu’on retrouve aussi dans le féminin.

*{YWŠʕ} | 1375

*{YNʕ)} (‫)ينع‬ VA >yaynaʕ aynaʕ< « être encore vert, pas mûr ». >yāniʕ< « vert, pas mûr » ; IQ « mûr ».18 Probablement une variante phonétique de {NWʕ}, q.v., avec une évolution sémantique. *{YNQ} (‫)ينق‬ I. VA >yanaq + aynāqyannaqī< « nom propre masculin ». Tire son origine du roman andalou, cf. castillan Íñigo, issu du basque Enneko. *{YNK} Voir {SʕD}. *{YNY} (‫)يني‬ VA et MT >yūnyuhyūniyyu< « juin ». < Latin Jūnĭus. *{YNYR} (‫)ينير‬ ZǦ, MT et IA >yannayryannayr< « la fête du jour de l’an ». < Latin Jānŭārĭus. *{YHD} (‫)يھد‬ VA >niyahhad tahyīd k< « rendre juif ». AL Yóhda Macabéo « Juda Maccabé ».19 Voir {HWD} II et {HYD}. *{YHLM} (‫)يھلم‬ GL >yahhalūm< « jaspe ou onyx ». < Hébreu yahălom.20 *{YWD} (‫)يود‬ AL Yudá « Juda ». Emprunt tardif de la prononciation castillane de ce nom biblique. Voir {HWD}. *{YWSF} (‫)يوسف‬ IH 108 >yūsafu< (registre semi-correct), VA et IQ >yūsufyūsufī< « espèce de myrte ». < Hébreu yōsēf. *{YWŠʕ} (‫)يوشع‬ CP 137.4 >ywšʕ bn nwnyhwšāʕ bn nwn< « Josue ».21 Voir {YSʕ}.

|| 18 Plus en accord, dans le dernier cas, avec la langue classique. 19 Invention de cet auteur, tirée du castillan. 20 Voir Corriente 2013b : 145. 21 Cette deuxième variante reflète mieux l’original hébreu que la première, traditionnelle des sources islamiques.

1376 | *{YWM} *{YWM} (‫)يوم‬ VA et IQ >yawm + ayyāmyawmāni< (registre haut), ZǦ >yawm 2 yawmayn + ayyāmya(w)m(muddah) min yawmayn< « (espace) de deux jours » ; >baʕḍ ayyām< « quelques jours » ; >ḥummà yawm< « fièvre qui ne dure qu’un jour » ; >al+yawmaal+yawmfī haḏā ʔl+yawm(ḏā) ʔl+yawmaal+yamkulli yawmkulli yāmqadīmu ʔl+ʔayyāmi< « vieux, ancien » ; PZ 195 >al+ṣaġīr fī ʔl+ʔayyām< « le jeûne » ; IQ >ḏā ʔl+ʔayyām< « ces jours-ci » ; >yawman< « un jour » ; 182/1/2 >yawman lā nasqī+h< « lorsque je ne l’arrose pas » ; AC >yawman zurt+uh< « lorsque je l’ai visité » ; >li+yawman aḫar< « pour un autre jour ». GL >muyāwamunyawmī féminin yawmiyyah< « quotidien, journalier ». GL et MT >muyāwamatanmuyāwamah< « quotidiennement ». Voir {ʔḤD}, {ʔMD}, {BḎL}, {TSʕ}, {ṮLṮ}, {ǦMʔ}, {ḤTY}, {ḤRṮ}, {ḤRZ}, {ḤŠR}, {ḤMM}, {ḪMS}, {DHR}, {DWD}, {ḎW(T)}, {RBʕ}, {ZBR}, {STT}, {ŠTW}, {ŠNT}, {ŠHR}, {ʕRḌ}, {ʕṢB}, {ʕWD}, {ĠYR}, {FṢL}, {KLL} I, {M(N)Ḏ}, {NŠR}, {NHR} et {WLD}. < Pan-sémitique {ywm}, cf. ougaritique >ymywmywāmʕ< « céruse ». Ce mot étrange, synonyme de bārūq, q.v., pourrait n’être qu’une erreur au lieu de lāmiʕ féminin + lawāmiʕ « brillant ». *{YWN} (‫)يون‬ IH 316 + >yūnāniyyūnayūnānī + īn = yawnānī + īn< « grec ». >yūnāniy(y)ah< « langue grecque ». Voir {ʔWN} I et {RKB}. < Grec Ἰάονες, « ioniens », à travers l’égyptien ancien et peut-être aussi le cananéen. *{YWNS} (‫)يونس‬ VA >yūnus = yunūsyūnusaḍālah< y >aḏāqal< = /yaḏḏ(a)/ », dans Al-Andalus 43, 423–426. Corriente, F. 1978b : « /ḍ/ – /l/ doublets in Classical Arabic as evidence of the process of delateralization of ḍād and development of its standard reflex », dans Journal of Semitic Studies 23, 50–55. Corriente, F. 1979 : « À propos du préfix proto-sémitique */ma-/ en fonction de morphème participial dans les conjugaisons dérivées du verbe », dans Arabica 26, 189–192.

|| 1 Révision des matériaux apportés par Millás 1927, « Cedulets en àrab vulgar d’origen aragonès… », dans Estudis universitaris catalans 12, 59–67. 2 Il s’agissait du traité d’Ibn Ḫātimah sur les erreurs vulgaires sous le titre Īrādu ʔllaʔāl fī inšādi ʔlḍawāl. 3 Nouvelle édition et traduction : Al-Saqaṭī al-Mālaqī. El buen gobierno del zoco, par P. Chalmeta et F. Corriente, Almería, Fundación Ibn Tufayl, 2014.

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|| 4 Edition critique des matériaux contenus dans Schiaparelli 1871. 5 Edition et nouvelle étude du manuscrit publié par Seybold 1900.

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|| 6 Surtout les pages 135–249, contenant une révision de Corriente 1987, « Las xarajāt en árabe andalusí » (dans Al-Qanṭara 8, 203–264), Corriente 1994, « Adiciones procedentes de la ʕUddat aljalīs y otras fuentes al catálogo de las xarajāt en árabe andalusí » (dans Revista del Instituto Egipcio de Estudios Islámicos 26, 9–48), et Corriente, F. & Sáenz-Badillos, Á. 1996, « Apostillas a las xarajāt árabes en muwaššaḥāt hebreas », dans Romania Arabica. Festschrift für R. Kontzi, Tübingen, 281– 298.

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|| 7 Troisième édition, précédée par : Corriente, F. 1980 : Gramática, métrica y texto del Cancionero hispanoárabe de Aban Quzmán, Madrid, IHAC ; et Corriente, F. 1995 : Dīwānu bni Quzmāna ʔlqurṭubī, Le Caire, Conseil Supérieur de la Culture.

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|| 8 Etude et traduction du traité d’Ibn Razīn Altuǧībī, Fuḍālatu ʔlḫiwān fī ṭayyibāti ʔlṭaʕām walʔalwān, dont l’édition du texte arabe faite par F. de la Granja reste inédite, mais a été utilisée dans Corriente 1997a, plutôt que celle de M. b. Šuqrūn, Rabat, 1981. 9 Publié d’abord par ʕA. Alʔahwānī, dans sa contribution « Amṯālu ʔlʕāmmati fī ʔlʔandalus » à l’hommage Ilà Ṭāhā Ḥusayn, Le Caire, 1962.

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|| 10 Extrait du manuscrit 1389 XVIII du Catalogue général des manuscrits des Bibliothèques Publiques de France, reflété dans la thèse non-publiée de cette auteur sous le titre Bartolomé Dorador y el árabe dialectal andaluz. La langue de ce manuscrit est une série continue d’erreurs en classique et en dialecte desquels il n’est pas aisé d’extraire des informations utiles.

Index des termes par langue Accadien ababu {ʔBH}. abāku(m) {ḤBK}. abāru {ʔBR} I et {ḤBR} I. abātu(m) {ʔBD}. abdu {ʕBD}. abšu {ḤBS(N)}. abu(m) {ʔBW}. adam(m)u {ʔDM} II. adānum {ʕDD} I. (a)dappu {DFF}. adi {ḤTT}. agāgu(m) {ʔǦǦ}. agammu {ʔǦM}. agāru(m) {ʔǦR} I. ag(g)annu {ṬǦN}. agurru(m) {ʔǦR} II. aḫāru(m) {ʔḪR}. aḫāzu(m) {ʔḪ(Ḏ)}. aḫu(m) {ʔḪW}. akālu(m) {ʔKL}. akāmu {ʔKM}. akkû {ʕKK}. alāku(m) {HLK}. alapû {ḤLF} II. almattu {ʔYM} et {RML} II. alpu(m) {ʔLF}. amāru(m){ʔMR} I. amru(m) {ʕNBR}. amšali {ʔMS}. amtu(m) {ʔMW}. amūtu(m) {MʕY}. anāku(m) {ʔNK}. angašu {ʔ(N)ǦṢ}. annabu {ʔRNB}. annū {HNW}. annu(m) {ḤNN} I. anpatu {ḤRǦ}. anūtu {ʔNY} II et {ǦFN} III. apāpum {ḤFF}. aplu(m) {HBL} II. appu(m) {ʔNF}. aqrabu {ʕQRB}. arabu {ʕRB} I. arāmu {ḤRM}.

arāru(m) {ḤRR} I. arballu {ĠRBL}I. arbaʔu(m) {RBʕ}. ardabu {ʔRDB}. argamannu(m) {ʔRǦWN}. aribu {ʕRB} I. arnabu {ʔRNB}. arnu {ḤRN}. arubu {ʕRB} I. ašar {ʔṮR}. ašāru(m) {ḤŠR}. ašašu {ŠʕṮ}. ašāšu(m) {ḤSS}. asītu {ʔSW} I. aššatu(m) {ʔNṮ} et {NSW}. asû(m) {ʔSW} II. attaʔu {LṮṮ}. atūdu {ʕTD}. awātum {ʔWN} I, {ʔWY} II et {ḤWY} I. ayyābu(m) {ʔWB}. ayyalum {ʔYL}. ayyānum et ayyu(m) {ʔY(N)} I. azibatu {ʕḎB}. baʔāšu {ḪBṮ}. bāb ili {BBL}. badādu {BDD}. baḫāru {BḤR(Q)}. baḫrû {BḤR(Q)}. bakû(m) {BKY}. balālu(m) {BLL} I. balāqu {BLQ} I. bâlu {BHL} I. balûtu {BLW}. banû(m) {BNY} I. b/paqāru {FQR} I. baqqu(m){BQQ}. barāmu {BRM}. barāqu(m) {BRQ} I. barāru {BRHN}. barāṣu {BRṢ}. barbaru(m) {BR/LBR/L}. barru {BRR} II. bašālu(m) {ṬFŠL}.

baṣāru(m) {BṢR} et {BNṢR}. baṣāṣu {BṢṢ}. bašlu {BSL} II. bašmu(m) {FTN}. bāṣu(m) {BḌḌ}. baṭālu(m) {BṬṬ} I et {BṬL}. batāqu(m) {BṮQ}. battu(m) {BTT}. bâʔ(um) {BWʔ} et {SBY}. bêltu {BLH}. belû {BLʕ}. bēlu(m) {BʕL} I. bēru {BʔR}. bēšu {BḤṮ}. bēšu(m) {BʕṮ}. binu(m) {BNY} I. birku(m) {BRK} I. bišru {BŠR} I. bīšu {BʔS}. bītu(m) {BYT}. bukru(m) {BKR}. buqlu {BQL}. būru(m) {BʕR}. buṭnu {BṬM}. butturu {BTR} I. buṭumtu(m){BṬM}. buzzuʔu(m) {BZʕ}. daʔāp/bu {DʕB}. dab/pāru {D/ḌBR} et {DBL} I. dabû {DBB}. dagālu(m) {DǦL} I. da/eḫû {DḪL}. dakāku {DKK(YR)}. dakāmu {DKM/N}. dâku(m) {DYK} I. dalālu {DLL}. dalḫu {DLǦ}. dalû(m) {DLW}. dālu(m) {DWL}. damāmu(m) {ḎMM} II. damāšu {DMṮ}. dâmu {DWM}. dāmu(m) {DMW}. dannu {DNN} I.

1390 | Index des termes par langue

danû(m) {DNʔ}. dapānu(m) {DFʕ}. dappu(m) {DFʔ}. daqāqu {DQQ}. darāku {DRK} I. darāru(m) {DRR}. darāsu(m) {ṬRŠ} I. darāšum {DRS}. darīku {DRK} I. dāriš {DWR}. dārû(m) {TWR} I et {DHR}. dâṣum {DʕṢ}. diānum {DYN} I. diāšum {DWS/Ṣ}. dibiru et d/ṭuppuru {D/ḌBR}. dimašqi {DMŠQ}. dimtu(m) {DMʕ}. dišpu(m) {DBS} I. dīšu(m) {DṮR} et {DYS}. diʔu(m) {DWʔ}. dublu {DBL} I. dūdu(m) {DWD}. duḫḫusu {DḪL}. duḫnu {DḪN} I. dulbu(m) {DLB}. durgu {DRǦ} I. dūru(m) {DWR}. duššumum {DSM}. ebēru {ḤBR} I. ebēru(m) {ʕBR}. ebēṭu {ḤBṬ}. ebēṭu(m) {ĠBṬ}. eblu(m) {ḤBL}. ebû(m) {TʕB} et {ĠBW}. edēdu(m) {ḤDD} I. edēqu(m) {ḤDQ}. edinu {ʕDN}. edû {WDʕ}. ēdu(m) {WḤD}. egem/ngiru {ǦRǦR} I. egēru(m) {ḤǦR}. egû(m) {WǦʕ} I. ekallu(m) {HYKL}. ekēku {ḤKK}. elēpu(m){ʔLF}, {ḤLF} II et {ĠLF}. elēṣu(m) {ĠLḎ̣}. elû(m) {BʕL} I, {ʕLM} et {ʕLW}. emēdu(m) {ʕMD}. emēmu(m) {ḤMM} I.

emēru {ḤMR(Č)}. emēru(m) {ʕMR}. emu(m) {ḤMW/Y}. enbūbum {NBB}. enēnu(m) {ʕNN}. enēqu(m) {NWQ} I et {YNQ} I. enēšu(m) {ʔNṮ}, {ḤNŠ} et {NʕS}. enētu {ʕNT}. ēnû {ĠNY} I. enû(m) {ʕNW}. enzu(m) {ʕNZ}. epēqu(m) {ʔFQ} I. eperu(m) {ʕFR}. epēšu(m) {ḤRFŠ}. epqu(m) {ʕBQ} I. eqbu(m) {ʕQB}. eqīdu {ʕQD}. eqlu(m) {ḤQL} I. erbû(m) {ʔḎN} II. erēbu(m) {ĠRB}. erēpu(m) {ʕRF}. erēru(m) {ĠRR} I. erēšu(m) {ḤRṮ}. erpetu(m) {ĠRF}. erṣetu(m) {ʔRḌ}. eršu(m) {ʕRŠ}. ešēbu {ʕŠB}. eṣēdu(m) {ḤṢD} et {ʕḌD}. eṣemtu(m) {ʕḎ̣M}. ešer {ʕŠR}. esēru(m) {ʔSR} I. ešēru(m) {WṮR}. eṣû {ḪṢW}. ešû(m) {ḤDṮ}. etellu(m) {ʕTL}. etēqu(m) {ʕTQ}. eṭēru(m) {ṬYR}. eṭû {ʕṬB} et {ĠṬW}. ewûm {ʔWY} I et {ʕYY}. ezēbu(m) {ʕZB}. ezēru {ḤḎR} I. ezēzu(m) {ḤḎF}, {ḤZZ} I et {ʕZZ} I. gabbu {ǦNB}. gabʔu {BḤǦ}. gadādu {ǦDB} et {QDD}. gadû {ǦDY}. galālu {BǦL} et {ǦLL}. galāšu {ǦLS}.

gamālu(m) {ǦML} II. gamāmu {ǦMḤ} et {ǦMM}. gamāru(m) {ǦMR(Ṭ)}. gammalu {ǦML} I. ganānu et gannu {ǦNN}. gapnu {ǦFN} I. garābu(m) {ǦRB} I. garāmu {ǦLM}. garāś/šum {ǦRṮM}. gārû(m) {ǦWR}. gašāru(m) {ǦSR} I. g/k/qâʔu {QYʔ}. gazāzu(m) {ǦZʔ} et {ǦZZ}. genû {ǦNY} I. gergirû {ǦRǦR} I. gerû(m) {ǦRʔ}. gērû(m) {ǦWR}. gešû {ǦŠʔ}. gīdu(m) {ǦHD}. gil(a)du {ǦLD}. gišru(m) {ǦSR} II. gizzu(m) {ǦḎḎ}. gubbu {ǦBB} I. gubnatu {ǦBN}. guḫlu {KḤL}. gurābu {ǦRB} II. ḫabālu(m) {ḪBL}. ḫabbaqûqu {ḤBQ(Ḻ)} et {ḤDW} I. ḥabû {ḪBʔ}. ḫabûm {ḪBB}. ḫadādu(m) {ḪDD(L)}. ḫadālu(m) {ḪḎL}. ḫadû(m) {ḤDW} I. ḫaḫḫu(m) {ḪWḪ} I. ḫakāmu(m) {ḤKM}. ḫalābu {ḤLB}. ḫalālu {ḤLL} II. ḫalālum {ḤLL} I et {ḪLL}. ḫalāpu(m) {ḪLB} et {ḪLF}. ḫalāqu(m) {ḪLQ} I. ḫalāšu {ḪLS}. ḫalāṣu(m) {ḪLṢ}. (ḫ)alātu {ḪLṬ}. ḫalāʔum {ḪLʕ}. ḫalûm {ḪLW}. ḫālu(m) {ḪWL}. ḫamādum {ḪMD}. ḫamālu {ḤML}.

Accadien | 1391

ḫamāru(m) {ḪMR}. ḫamāšu(m) {ḪMŠ}. ḫamāṭu(m) {ḤMṬ}. ḫamiš {ḪMS}. ḫamṣum {ḪMṢ}. ḫamû {ḤMW/Y} et {ḪMʕ}. ḫanānu {ḪNN}. ḫanāqu(m) {ḪNQ}. ḫanû(m) {ḪNW}. ḫapāpu {ḪFF}. ḫapāru(m) {ḪFR}. ḫapiru {ʕBR}. ḫâpu(m) {ḪWF}. ḫarābu {ḪRB}. ḫarādu {ḤRD}. ḫarāṣu(m) {ḪRṢ}. ḫarāšu {ḤRS} et {ḪRS}. ḫarāṣu(m) {ḤRṢ}. ḫarāṭu {ḪRṬ}. ḫarpū {ḪRF(N)}. ḫaṣābu {ḪṢB} et {ḪḌB}. ḫaṣābu(m) {ĠṢB}. ḫašādu {ḤŠD}. ḫašālu(m) {ḤSL} et {ḪṮR}. ḫaṣānu {ḤṢN}. ḫasāpu {ḪS/ṢF}. ḫasāru(m) {ḤSR} et {ḪSR}. ḫaṣāru(m) {ḤṢR} I, {ḤḎ̣R} et {ḪṢR}. ḫaṣāṣu(m) {ḤṢṢ}, {ḤNḎ̣L} et {ḤYṢ}. ḫašû(m) {ḤĀŠ} et {ḤSW}. ḫaṭāmu {ḪṬF}. ḫatanu(m) {ḪTN}. ḫatāpu(m) {ḪṬF}. ḫaṭāṭu(m) {ḪṬṬ}. ḫaṭû(m) {ḪṬʔ}. ḫazāmu {ḪZM}. ḫazannu(m) {ḪZN}. ḫazāqu et ḫazīqatu {ḪZQ}. ḫepû(m) {ḪFF}. ḫerru(m) {ḤRR} II. ḫiʔālu {ḪYL} II. ḫiālum {ḪYL} I. ḥiāqum {ḤWQ}. ḫiāru(m){ḪYR} I. ḫiāšum {ḤWS}. ḫilabānu {ḪLBN}. ḫīlū {ḤWL}.

ḫimṣu(m) {ḤMṢ}. ḫurāṣu(m) {ḪRṢ/S} et {ḎHB}. ḫurru(m) {ḪRM}. (ḫ)usʔum {WZZ}. ḫutāru {ḪṬR}. ḫuzīqatu {ḪZQ}. ḫuziru(m) {ḪNZR}. (i)diqlat {TĠR} II et {DǦL} II. idu(m) {ʔDW} et {YDW}. ilqu {ʕLQ}. ilu lū lā iqabbi {LQB/M}. ilu(m) {ʔLH}. imēru(m) {ḤMR(Č)}. im/nṭu {ʔYM}. imnu(m) {YMN}. ina {ʔLY} I. inbu(m) {ʕNB}. īnu {ZQQ} II. īnu(m) {ʕYN}. irru {ʔYR} I. išaru(m) {YSR}. išdu(m) {ʔSS} et {RŠḤ}. išku(m) {ḪṢW}. iṣṣūrum {ṢFR} et {ʕṢFR}. išû(m) {ḤYṮ}, {RYṮ}, {LYT} et {LYS} I. iṣu(m) {ʕṢW}. izēzum {ʔZW} et {ḤḎW}. izuzzum {NZL}. kabālu {KBŠ}. kabāru(m) {KBR} I. kabāšu {KBS}. kabsu {KBŠ}. kadādu {ʔKD} et {KDD}. kadāru(m) {KDR} I. kakkabu(m) {KWKB}. kalbu(m) {KLB}. kaldu {QṢDN}. kalītu(m) {KLW}. kalmatu(m) {QML}. kalû(m) {KLʔ} I. kamāmu {BKM}. kamāšu {KMŠ}. kamata {KMT}. kami/ešša/eru(m) {KMṮR}. kanāšu(m) {KMŠ}. kânu(m) {KWN}. kapāpu(m) {ǦFF}, {KFʔ} et {KFF} kapāru(m) {KFR} I.

kappu(m) {ǦFN} II, {KFF} et {KNF}. karānu {KRM}. k/garāṣu(m) {QRḌ} I. karāru {KRR}. karašu(m) {KRT/Ṯ}. karātu(m) {KRṮ}. karšu(m) {KRŠ} I. karūbu {KRB} II. karû(m) {KRʕ} et {KRY} I. kaṣābu {QṢB}. kaṣādu(m) {QṢD}. kašādu(m) {KSD}. kasāpu(m) {ḪS/ṢF}. kašāpu(m) {KŠF}. kaṣāpu(m) {QṢF}. kasāru(m) {KSR} I. kaṣāru(m) {QSR}. kašāru(m) {KṮR}. kasāsu(m) {KZM}. kaṣāṣu(m) {QṢṢ} I. kašāṭu(m) {QŠṬ}. kašdu {QṢDN}. katāmu(m) {KTM}. katātu(m) {NKṮ}. kawû(m) {KWY} I. kawûm (bābu -) {KWY} II. kēna et kēnu(m){LKN} II. kibrītu {KBRT}. kilallān = kilāllū(n) {KLʔ} II. kilīlu(m) {KLL} III. kī+ma {K}. kīna et kīnu(m){LKN} II. kišādu(m) {KSD}. kitû(m) {KTN}. kudru {ǦNDL}. kukkub(b)u = kukkupu {QMQM}. kullatu(m) {KLL} I. kullu(m) {KYL}. kulpu {QLB} III. kuppu(m) {QFZ/Ṣ}. kupru(m) {QFR} II et {Q/K/ǦLFṬ}. kurkûm {KRK}. kusītu(m) {KSW}. kussû(m) {KRS} II. kuzzubu(m) {KḎB} I. labanātu {LBN} I.

1392 | Index des termes par langue

labāšu(m) {LBS}. lābu(m) {ʔSD} et {LBʔ} II. laʔbu(m) {LHB}. lad(in)nu {LD/ḎN}. laḫāmu = lêmu(m) {LHM}. laḫru(m) {RḤL}. laḫû {LḤW}. lakû(m) {LKZ}. lamādu(m) {TLMḎ} et {LMM} I. lāmu {LMʕ}. lapān(i) {L} I. lapāpu {LFF}. lapātu(m) {TLF} et {LFT} I. laptu(m) {LFT} II. lāq pî {ḤLQ} I. laqātu(m) {LQṬ(YR)}. laqû(m) {LYQ} I. lâṣu {LḤḎ̣}. lāšu {LŠM}. lâšu {LṮṮ}, {LḤS} et { LWṮ}. lāṭu(m) {LṬY}. lawû(m) {LWY}. lazāzu {LZZ}. lêku(m) {LWK}. lêmu(m) {LḤM}. leqû(m) {LQ/KḤ} et {LYQ} I. lēʔu(m {LWḤ} I. libittu(m) {LBN} II. līliātum {LYL}. lipû(m) {LḤF} I. lišānu(m) {LSN}. lū {LW}. lubunītu {LBN} I. lurimtu et lurmû {RMN}. madādu(m) {ʔMD} et {MDD} I. madai {MĀḎ}. magāgu {MǦǦ}. maḫāḫu(m) {MḪḪ}. maḫāṣu(m) {MḤḌ} I. mai-amana {MRYṬ/M}. makāru {KRY} II. makru {MKR} I. malāḫu {MLḪ}. malāḫu(m) {MLḤ} II. malīlu ḫalilu {ḤLL} II. malku(m) {MLK} I. malû(m) {MLʔ}. mānaḫtu(m) {MNḤ}. mannu {MN} I.

manû(m){NMW}. manû(m) {MNN} I et {MNY} I. manzaltu {NZL}. marāqu(m) {MRQ} I. marāru {MRR} I. marāru(m) {MRR} II. marāsu {MRṮ}. marāṣu(m) {MRḌ}. marāṭu {MRD/Ṭ}. marḫa/ušu(m) {MRQŠṮ}. maršu {MRṮ}. mâru {MYR}. māru(m) et marû(m) {MRʔ}. mašālu(m) {MṮL}. mašû(m) {NSY}. mašāšu(m) {MSS} I. matāḫu {MTḪ}. matnu(m) {MTN}. mâtu(m) {MWT}. maṭû(m) {MṬW} et {MYṬ}. maʔû {MḤW}. mazzaztum {NZL}. meʔatu(m) {MʔY}. menû(m) {MNN} I et {MNY} I. mêsu {MʕD}. mesû(m) {MSS} II. midru {MDR}. miksu(m) {MK/QS/Ṣ}. mīnu(m) {MĀ}. miṣru(m) {MṢR}. miṭirtu {MṬR}. mû {MWH}. muškēnu(m) {MSKN}. muššuʔu {MSḤ} I. mūšu(m) {MSY}. naʔāru(m) {NʕR}. nabāḫu {NBḤ}. nabāṭu(m) {NBḌ} et {NBṬ} I. nabāʔum {NBʔ}. nablu(m) {NBL} II. nābu kudduri uṣur {BḪTNṢR}. nabû(m) {NBʔ}. nadābu(m) {NDB}. nadru(m) {NDR} I. nadû(m) {NDD} I et {NDW}. nagāšu(m) {NǦS}. nagbu(m) {NǦB}. nagû(m) {NǦʕ} et {NǦM} I. naḫālu(m) {NḪL} I.

naḫallum {NḪL} II. naḫāru et nāḫiru {NḪR(Ṭ)}. naḫlu(m) {NḪL} II. nâḫu(m) {NWḪ}. nakālu(m) {NKL}. nakāru(m) {NKR}. nakû {NKY}. namālu(m) {NML}. nambaʕu {NBʕ}. na(m/n)gāru(m) {NǦR} I. nam/nkūru(m) {KRY} II. nâmum {NWM}. napāḫu(m) {TFḤ} et {NFḪ}. napālu(m) {FʔL} et {NFL}. napāṣu(m) {NFḌ}. napištu(m) {NFS}. naprušu(m) {FRŠ}. napṭu(m) {NFṬ} II. napû(m) {NFY}. naqābu(m) {ṮQB} et {NQB}. naqāru(m) {NQR}. nāqidu(m) {NQḎ}. nâqu(m) {ʔNQ} et {NHQ}. naqû(m) {NQW}. nāru(m) {NHR}. naṣābu {NṢB}. naṣābu(m) {NḎ̣F}. nasāḫu(m) {MSḪ} et {NSḪ}. nasāku(m) et našāku(m) {NSK}. naṣālu {NṢL}. našāpu(m) {NSM}. našāqu(m) {NSQ}. naṣāru(m) {NḎ̣R}. našru {NSR} I. naṣṣ {NṢṢ} I et {NḌḌ}. nāṣu {NṢW}. našû qātā {NŠD} I. našû(m) {NŠʔ}. naṭ/tāpu(m) {NṬF}. natāru {NTR} I. nâṭu {NWṬ}. naṭû(m) {NṬḤ} et {NṬW}. nazālu(m) {NZF}. nazāru(m){NḎR}. nēmelu(m) {ʕML}. neṣû {NḌW}. nēṣ/su {NʕḎ̣}. nēšu(m) {ʔSD}, {LBʔ} II et {LYṮ}.

Accadien | 1393

nezû {NZĠ}, {NZW} et {NḌḤ}. +ni {NĀ}. niāku(m) {NYK}. niālu(m) {NHL}. nimru(m) {NMR}. nīru(m) {NYR}. nīš qāti {NŠD} I. nit(i)ru {NṬRN}. nišū {ʔNS} I. nūnu(m) {NWN}. nurmû et nurmânu {RMN}. padû(m) {FDY}. pagru(m) {FǦR}. paḫāru(m) {FḪR} II. pakāru {FKR}. pakku(m) {FKK}. palālum {FLT}. palāq/ku(m) {BLQ} I et {FLQ}. palgu(m) {BLǦ} et {FLǦ}. panû(m) {ʔFN}. papparḫû(m) {FRFḪ}. paqādu(m){FQD}. parādu(m) {FRD}. parāḫu(m) {FRḪ}. parāku(m) {FRK}. parāqu {FRQ}. parāru(m) {FRFR/L}. parāṣu(m) {FRḌ}. parāšu(m) {FRS}. parāṭu {FRṬ} I. parru {FʔR} et {FRQD}. parru(m) {FRR}. parṣu(m) {FRḌ}. paršu(m) {FRṮ}. pāru(m) {FRW}. parûm {FRʔ}. parzillu(m) {ḤDD} I. pašāḫu(m) {FSḤ}. pašālu(m) {FŠL} I. pasāqu(m) {FSQ}. pasāsu(m) {FSD}. paṣāṣu {FḌḌ}. pašāṭu(m) {BSṬ} I. pāš(t)u(m) {FʔS}. pašû(m) {FSW}. patālu(m) {FTL}. paṭāru(m) {FṬR}. paṭāqu(m) {FTQ}. paṭšā (syriaque) {FṬS}.

paṭṭīšā (rabbinique) {FṬS}. pātu(m) {FʔW}. pazūzu {FZZ}. pēmtum {FḤM}. pers/šāʔu(m) {BRĠṮ}. pērtu(m) {FRʕ}. perʔu(m) = perḫu {FRY} I. pērūrūtu(m) {FʔR}. peṣû(m){BYḌ}. petû(m) {FTḤ}. petû(m) uznam {FTW} II. pilakk/qqu(m){FLK} I. puglu(m) {FǦL}. puḫālu {FḤL}. pû(m) {F(M)W}. purattu {FRT} I et {NYL} II. qablu(m) {QBL} I. qadāšu(m) {QDS} I. qadmu(m) {QDM}. qalālu(m) {QLL} I. qalāpu(m) {QRF} et {QLF}. qalû(m) {QLW}. qâlu(m) {QWL} I. qâmum {QWM}. qanû(m) {QNW} I. qarāmu {QRM} I. qarāšu(m) {QRŠ}. qarnu(m) {QRN}. qaštu(m) {QWS}. qatālu(m) {QTL}. qatānu(m) {QṬN} I. qatāpu(m) {QṬF}. qātu(m) {QTT}. qebēru(m) {QBR}. qerēbu(m) {QRB} I. qerītu(m) {QRY} I. qerû(m) {QRʔ}. qiâšu(m) {QYS}. qiššû(m) {Q/KṮʔ}. qulpu {QLB} III. qû(m) {QWY}. qunnabru {Q/KNBR}. quppu(m) {QFZ/Ṣ}. quqqubu {QMQM}. qutītu {QWṬ} I. qutrēnu(m) {QṬR}. raʔābu(m) {RĠB} et {RHB}. rabāṣu(m) {RBḌ}. rabbû(m) {RBB} I.

rabû(m) {RBW}. radāpu {RDF}. râdu(m) {RʕD}. ragāmu(m) {RǦM}. raḫāṣu(m) {RḤḌ}. rakābu(m) {RKB} I. rakānu(m) {RKN}. rakāsu(m) {RKZ} I. ramāmu {RĠM}. ramāṣu {RMḌ}. ramû(m) {RMY} et {RWM} I. rapādu(m) {RFD}. rapāqu(m) {RFQ}. rapāʔum {RFʔ}. raqādu(m) {RQD}. raqāqu(m) {RQQ}. raqqû(m) {RQʕ}. raqû(m) {BRQʕ} et {RQY} I. rašābu(m) et rašdu {RSḪ}. rašādu {RŠḤ}. raṣādu(m) {RṢD}. raṣānu(um) {RṢṢ} I. raṣāpu {RṢṢ} I et {RṢF}. râṣu(m) {RWḌ}. rašû(m) {RŠW}. raṭābu(m) {RṬB}. rāṭu(m) {RHḌ/Ṭ/D}. rebītu(m) {RḤB}. redû(m) {RDʔ} et {RDY}. reḫû(m) {RḪṢ} et {RḪW}. rêmu(m) {RḤM}. rēšu(m) {RʔS}. reʔû(m) {RʕY}. riābu(m) {RYB}. riʔāšu(m) {RʕŠ}. rîmu {RĠM}. rīmum {RʔM}. rīqu(m) {ʔRQ} I et {RWQ}. rûqu(m) {RḤQ}. šaʔālu(m) {SʔL}. ṣabāru {ṢFR}. ṣabāru(m) {ḌBR}. šabattu {SBT} I. šabāṭu(m) {ṮBṬ} et {SBṬ} I. ṣabātu(m) {ḌBṬ}. šabiku {ŠBK}. ṣabītu(m) {Ḏ̣BY}. ṣabû(m) {ṢBW}. sâbu(m) {ṮʔB}.

1394 | Index des termes par langue

šâbu(m) {TWB}. sadādu {SDD}. šadādu(m) {ŠDD}. ṣaddu(m) {ṢDD} I. ṣâdu(m) {ṢYD}. šadû(m) {ṮDY}. šaḫāḫu(m) {ṮḪN}. saḫānu(m) {SḪN}. saḥāpu(m) {ʔSḤFN} et {SḪF}. saḫāru(m) et saḥār ūmi {SḤR}. *sāʔirun madd+uh {SRMD}. šakānu(m) {SKN} I. sakāpu(m) {SKB}. šakāru {SKR} I. šakāsu(m) {ŠKS}. sakātu(m) {SKT}. šakirû(m) {SKR} III. sâku(m) {SWK}. šalāḫu(m) {SLḪ}. ṣalālu(m) {ḌLL}. šalāmu(m) {SLM} I. ṣalāpu(m) {ṢLB} II. šalāpu(m) {SLB}. salāqu {SLQ} I. šalaš(tum) {ṮLṮ}. šalāṭu(m) {SLṬ(N)}. salāʔu(m) {SLW} I. šalgu(m) {ṮLǦ}. *salla ālatan {ṢLT}. ṣalmat qaqqadim {QṬN} I. ṣalmu(m) {ṢNM} et {Ḏ̣LM}. šalû(m) {SLḤ} et {ŠLL} I. ṣamādu(m) {ṢMD} I et {ḌMD}. šamāḫu(m) {SMḤ}. samāku(m) {SMK} I. *šaman šamni {SMSM}. samānē ≠ samānūtu {ṮMN} I. ṣamāru(m) {ḌMR}. šam(aš)šammū {SMSM}. šamāṭu(m) {SMṬ}. šamḫu(m) {ŠMḪ}. samīdu(m) {SMD/Ḏ}. šammu(m) {ŠMM} I. sammūtu {SMM}. šamnu(m) {SMN}. samrūtum {SMR} I. šamšu(m) {ŠMS} I. šamû {SMW}. ṣamû(m) {Ḏ̣Mʔ}.

šânu {MṮN}. sapāḫu(m) {SFḤ}. šapāku(m) {SBK} et {SFK}. šapālu(m) {SFL}. sapānu(m) {SFN}. śapārum {SFR} I. šappatu(m) {ṮBT}. šaptu(m) {ŠFF} II. šapû(m) {ŠFʕ} et {ṢBĠ}. ṣaqālu {Ṣ/S/Y)QL}. šaqālu(m) {ṮQL}. šaqātu(m) {SQṬ}. š/saqqu(m) {ŠQQ}. šaqû(m){SQY}. ṣarāb/pu(m) {ḌRM} et {Ḏ̣RB}. ṣarāḫu(m) {ṢRḪ}. šarāḫu(m) {ŠRḤ}. šarāku(m) {ŠRK}. sarāpu(m) {ŠRB} I. ṣarāpu(m) {ṢRF}. šarāpu(m) {SRF}. sarāru(m) {STR}. šarāṣu {ŠRṢ}. šarāṭu(m) {ŠRṬ} I. šaṭāru(m) {SṬR} I. šaṭāṭu {ŠṬʔ} et {ŠḎ̣Y}. sarru(m) {SRR} I. šarû(m) {ṮRW}. šāru(m) {SʕR} I. šārtu(m) {ŠʕR}. šaššāru(m) {NŠR} I. sāsu(m) {SWS} I. šattu(m) {SNH}. šâṭu {ŠYṬ} I. šawûm {ŠWY}. sebe {SBʕ}. šebēru(m) {ṮBR} et {ŠBR} I. šebû(m) {ŠBʕ}. šegû(m) {ŠǦʕ}. ṣeḫēru(m) {ṢĠR} I. šēlebu(m) {ṮʕL(B)}. šeleppû(m) et šeleppūtu {SLḤF}. sellu {SLL} II. ṣelû {ṢLY}. ṣēlu(m) {ḌLʕ}. šêlu(m) {SḤL}. šemû(m) {SMʕ}. ṣenettu(m) {ḌNN}.

ṣēnu(m) {ḌʔN}. šēnum {ŠYN} I. ṣêpum et ṣeʔpum {ṢḤF}. ṣerrētu(m) {ḌRB}. šērtu(m) {ṮʔR}. šerû {SRʕ}, {ŠRʕ} et {ŠRY}. ṣēru(m) {Ḏ̣HR}. šeššet {STT} I. šeṭû(m) {SṬḤ} et {ŠḤṬ}. ṣiāḫu(m) {ḌḤK}. šiaḫum {ŠYḪ}. šiāmu(m) {ŠYM}. ṣiāru(m) {ṢRʕ} et {ṢYR}. šibittu {ŠBṮ/Ṭ}. šību(m) {ŠYB}. sidru {SDR} II. šiāmu(m) {SWM}. s/šigaru(m) {SǦR} I. šikāru(m) {SKR} I. sikkatu(m) {SKK} I et {ŠKK} I. šiklu {ŠKL}. ṣiliptu(m) {ṢNF}. sillu {SLL} II. ṣillu(m) {Ḏ̣LL}. silqu(m) {SLQ/K}. ṣīlu(m) {ḌLʕ}. šinā ≠ šitta {ṮNY}. šinītu(m) {SNY}. šinnu(m) {SNN} I. ṣipirtu {ḌFR}. šipru(m) {SFR} II. šīrtu(m) {ṮʔR}. šiššet {STT} I. sisû(m) {ḪYL} II et {SWS} II. šittu(m) {WSN}. ṣubītu {ṢBĠ}. šubultu(m) {SBL} et {SNBL}. šubû(m) {ŠBW}. šugarruru(m) {ǦRR(N)}. ṣullû {ṢLW} II. šûm {ŠWH} I. šumē/īlu(m) {ŠʔM}. šumma {ṮMM}. šumu(m) {SMY}. šūmu(m) {ṮWM}. šunbultu {SNBL}. ṣupītu {ṢBĠ}. ṣuppatu {ṢWF}. ṣuppu(m) {ṢFF} et {ṢWF}.

Anglais | 1395

ṣupru(m) {Ḏ̣FR} I. sūqu(m) {SWQ} III. šurānu(m) {SNR}. šurmē/īnu(m) {SRW(L)} et {ŠRBN}. šūru(m){ṮWR}. šušrā/âtu {ŠWṢR}. ṭabāḫu(m) {ṬBḪ}. tābīlu(m) {TBL} I. ṭābu(m) {ṬYB}. taḫūmu {TḪM} I. takālu(m) {WKL}. tāmartu(m) {MHR} II. tamkāru(m) {TǦR}. tamû(m) {TMM}. ṭapālu(m) {ṬFL} I. ṭapāpu {ṬFF}. ṭapāru(m) {DBL} I. ṭâpu {ṬWF} I. taqānu(m) {TQN}. ṭarādu(m) {ṬRD}. tarāku(m) {TRK}. ṭarāšu(m) {ṬRŠ} I. targamānu(m) {TRǦM}. tarlugallu(m) {DǦǦ}. târu(m) {TWR} I. tašqertu(m) {ŠQR} I. ṭawûm {ṬWY}. ṭēbû(m) {ṬMʕ}. tēkītu(m) {TKK}. ṭēmu(m) {ṬʕM}. ṭênu(m) {ṬḤN}. têrtu(m) {TʔR}. ṭerû(m) {ṬRʔ}. tiâmtu(m) {TYH}. tibnu(m) {TBN} I. tīkītu(m) {TKK}. tillu {TLL}.

ṭimbuʔu {ṬBʕ}. tinūru(m) {TNR} et {NWR} I. tiše {TSʕ}. tittu(m) {TYN}. tūʔamu(m) {TʔM}. tuḫnu {DḪN} I. tullû {TLW}. ṭummumu {ṬMM}. turgamānu(m) {TRǦM}. u+ {W}. ū {ʔW}. ullītu ≠ ullû {(L)(Ḏ)Y}. ullūtu {ʔHL}. ummu(m) {ʔMM}. ūmu(m) {YWM}. unnnēnu(m){ŠNN} I. unnīnu {ʔNB} et {ʔNN}. unnnīnu(m){ŠNN} I. unqu(m) {ʕNQ}. urubānu {RHN} et {ʕRBN}. ūru(m) {ʕRY} et {ʕWR}. ūsu(m) {WZZ}. uznu(m) {ʔḎN} I. (w)abālu(m) {BWL} I et {WBL}. (w)akāmu(m) {WKB}. (w)alādu(m) {TLD} et {WLD}. (w)apû(m) {WFY}. (w)aqāru(m) {WQR}. (w)aqû(m) {WQY}. warādu(m) {WRD} I. (w)arḫum {ʔRḪ}. (w)arkatu(m) {WRK}. (w)arqu(m) {WRQ}. warû(m) {WRY} I. waṣābum {WḎ̣B}. (w)ašābu(m) {WṮB}. (w)asmu(m) {WSM}. (w)aṣpu(m) {WḌF}.

(w)aṣû(m) {HYḌ} et {WḌʔ}. (w)atāru(m) {WTR}. wēdu(m) {ʔḤD} et {WḤD}. (y)ašpu {ǦSP}. zaʔānu(m) {ZYN}. zabālu(m), zabbīlu et zābilun {ZNBL}. zakakātu {ZǦǦ} II. zakāru(m) {ḎKR}. zakukūtu {ZǦǦ} II. zakû(m) {ḎKW}. zamāru(m) {ZBR} II et {ZMR}. zapāru(m) {ḎFR} I et {ZFR} I. zarāpu {ZRF}. zarāqu(m) {Ḏ/ZRQ} et {ZRQ} I. zâru {ZWR} I. zarû(m) {ḎRW} I. zenû(m) {ZNḪ} et {ZNY}. zēru(m) {ZRʕ}. zēru(m) {ZHD}. zêru(m) {ZʕR} I. zibbatum {ʔZW}, {ḎNB} et {ZBB} II. zi(bi)bītum {ZBB} I. ziblu {ZBL}. zibtu(m) {ZFT}. zību {ḎʔB}. zību(m) {ḎBḤ}. ziqnu(m) {ḎQN}. ziqqu {ZQQ} II. zīru(m) {ZHD}. zittu(m) {ZYY}. zubbu(m) = zumbu {D/ḌBR} et {ḎBB}. zukû {ZǦǦ} II. zû(m) {ḌHW} et {Ḏ̣YY}. zūpu {ZʔB} et {ZWF} I.

hack {HKK}. high on (to be -) {NŠW} I. kersey {KRZ}.

otter {NTR} II. want (to -) {FQR} I.

Allemand Kamin {QMNL}.

Anglais do (to -) {ʕSY}. firefly {D/ḌBR}. full of shit {NḪW/Y}.

Arabe ancien ou moyen ab {HNW}. *abāʔa ʕalà {BYʕ}. ʕabasa wa+tawallà {ʕBS}. abaṭa {HBṬ}. abb {ʔBB}. ʕabbās (al+) {ĠḌNFR}. >ʕabbāsī< {KMṮR}. abḏ̣ar {BḎ̣R}. abida {ʔBD}. ʕabiqa {ʕBQ} I. abū {BBP}, {BHM} II et {ḪBṮ}. *abū diqrārah {DQR}. abū fāyis {ʔBRQNS}. >abū tillīs< {DQR}. abyaḍ {BḎNǦL/N}, {BṢL}, {SR/LS} et {ʕNB}. ʕāda {ʕWD}. ʕād(a) yaʕūdu {ḤTT}. ʕadā mā {ʕDM}. ʕadā yaʕdū et ʕaduww {ʔWB}. aḍāfa {ḎWF}. >āḏān< {ʔṮṮ} *ʕadda {ʕDL}. aḍdād {ǦḤǦḤ}. adfaʔ {DFʔ}. aḏina ʕan {Ḏ/ḌʕN}. adlam {DLM}. ʕaḏ̣īmun et ʕaḏ̣mun {LḤM}. aǧfaʔa {WǦF}. >aǧrad< {ḪWḪ}. ʕaǧram {ʕǦRM}. aḫ {HNW}. āḫà {SḪW}. *aḫaḏa wa+waḍaʕa {ḪḌʕ}. *(aḫḍaʕu) ilà abbay+ka {LBY} I. aḥmar {BṢL}, {SR/LS}, {ṢF/RṢF}, et {ʕNB}. aḥmar (al+nawr){ḪŠḪŠ}. aḫū ṯiqah et aḫū+lḫayr {ḪBṮ}. *aḫū ʔunṯà {ḪNṮ}. *aḫun dān(in) {ḪDN}. aḥwāz {HWZ}. >aḫyūn< {ʔT/ṮN}. akaṣṣa {NKṢ}. āl {ʔHL}. ala ʕalima ʔlʕālimūn {SBKNT}. ʔāla ilà wahmi+hī {LHM}.

ʕalà {ZMʕ}, {ṬWʕ} et {NFʕ}. *ʕa(là) māʔ {ʕWM}. ʕālaǧa ʔl+ramaqa ʔl+ʔaḫīr / sakarāti ʔl+mawt {ʕLǦ}. ʕalla {(L)ʕL}. al+lāhu taʕālà {BʕL} I. allahumma {SBḤ} II. almán (bilád al+) {ʔLMN}. al+sāʕata {S}. amīr {MLND} I. >amlas< {ḪWḪ}. amrad {ḌNṬ}. an {LN}. ʕan ʕawaǧ (ġanamun +) {ĠNǦ}. *ʕan waḍʔ {ʕWḌ}. anaǧa {ŠNǦ}. ʕanbasah {ʕNBS} et {ĠḌNFR}. anbāṭ {NBṬ} I. andar {BYDR}. anḏarānī {ʔ/ʕNDRN}. anf {DLF} et {RNF}. ʕankabūt {ʕQRB}. anmà {NMM}. anna {ʔNB} et {ŠNN} I. ʕanqāʔ {ĠRNQ}. anṭā {MṬW}. antum {HW/Y}. ʕāqir qarḥā {KRK(R)HN}. *ʕaqqāb {ʕQB}. >aqraʕ< {ḪWḪ}. arāk {PṬRYN}. ʕaraqa {ĠRQ}. argîqon {ʔRČQN}. *arḫà ʔanfa+hū {RʔF}. armal {ʔYM}. armalah {NML}. armīnī {BṬḪ((Y)Ḻ)}. arnab {ʕQRB}. ʕars {ʕRṢ}. arūm {ʔRMLṬ}. arz {ʔRZ} I. aʔšà {ḪFŠ}. >aṣābiʕ al+ʕaḏārà< {ʕḎR} et {ʕNB}. >aṣābiʕ al fatayāt < {ʕNB}. asada {ʔSD}. asadun {LBʔ} II.

ʕasal dāwūd {ʔLWML}. >ʕasalī< {TYN} et {ZBB} I. ʕašarī {ǦML} I. aʕsaru yasar {HYSR}. asfal {ʔSL}. aṣḥābu ʔl+ruqà {DRK} II. āsiyah + awāsin {ʔSW} I. aškala {FŠKL}. ʕaslaǧ {ŠKZNY}. *aṣlu lubb {ṢLB} I. ʕasqalānī {BṢL}. ašraǧa {SRǦ} III. ʕassa {ʕSF}. aswad {SR/LS}. aswad andalusī {BḎNǦL/N}. aswad murr {ḪSS} I. ašwafa {ŠWF}. (a)ṭalla {ṬLʕ}. ʕaṭana {ʕṬR} et {ʕṬN}. aṯar {BṮR}. aṯar (*waqaʕa ʕalà -) {ʕṮR}. atʔara ʔl+naḏ̣ar {TʔR}. ʕawsaǧ {ʔRČ}. awwāh {NWH}. awwal {WLY} I. āyada et aʔyada {SDW}. ayḍan {ḪFḌ} et {YḎḎ}. aym(un)u ʔllāhi {HMM}. ayn {LYN}, {MHM}. ʕayn {ǦFN} II et {DMʕ}. ayr {ʔYR} II. ayyada {SDW}. ayyir {ʔYR} I. ayyu šayʔ(in) et ayš {ʔŠ} I. azāb {ZʔB}. >azabb< {ZBB} I. āzād {ʔSFRK}. azāla ʕan {ʕZL}. azʕar {ZʕR} I. azarrah {ʔ(N)ǦṢ}. azbar {HZBR}. >azġab< {TYN} et {ḪWḪ}. ʕazīf {ʕZF}. azraq {ʔSFRK}. bāʔa {SBY}. bāʔa ilà āḫiri+hī / ġaraḍi+hī {BLĠ}.

Arabe ancien ou moyen | 1397

>bābilī< {ḎḪR}. baʔs {ʕWZ}. basilla {ZBZN}. baḍaʕa {BʕḌ}. baʕd {BĠD} baḏ̣r {BḎ̣R}. badw {ḤṢR} I. baġla et baġlī {BĠL}. baġtah {WQT}. baḫin (baḫin) {WBḪ}. bahrām {BRǦS}. baḫt {WQT}. bahramān {KHRMN}. bakdūnis {MQDNS}. bakkāʔ {BKY}. Bakkah {BLD}. >baladī< {ḪSS} I et {DRDR/L}. balas {BLS} II. >balḫī< {ṢF/RṢF}. ball {KBṮ}. >banafsaǧī< {ḪṢW}. banātu ʔl+ḥaṣīr {BQQ}. >banǧānī< {TYN}. bannah {BNN} I. bannūš {ʔ(N)ǦṢ}. baqdūnis {MQDNS}. baqiya fī {WQF}. baqlat al+ʕarūs {PPLN}. baqq (šaǧaratu ʔl+) {BQQ}. barankān {BRKN}. baranq {BDNǦ}. baqq {FSFS}. baqsī {TFḤ}. barḏaʕah {BRD/Ḍʕ}. bardī {PPR}. bārid {ḤRR} I. barkān et barnakānī {BRKN}. barkašt {KŠTBRKŠT}. >barniyyah< {BRN} II. bārūd {ʔSYS}. baṣal al+ǧawārī ≠ʔl+ṭāqāt ≠ʔl+hām ≠ ʔl+qayʔ {BṢL}. baṣal al+zīr {ḤLḤL}. >baṣalī< {ḪṢW}. bašām {BLSN}. baṣbaṣa {PZPZ}. basbāsah {ǦRKN}. baṣīr {LḎʕ}. baṭn {BNTRQYR}.

baṯn {FTN}. baṭṭī {BṬḪ((Y)Ḻ)}. baʕūḍ {BQQ}. bawraq al+ḫubz ≠ al+ʕarab ≠ zabadī,≠ armanī {BWRQ}. bayḍī {BṢL}. bayna {BWN} et {BY(N)}. >bayt ʔl+markūb< {BYT}. bayṭār {BRṬS}. *bazaġa šaybun aṣhab {ZĠB}. *bazḫ {BḎ/ḌḪ}. bazilla et >bazīn< {ZBZN}. >bazraqaṭūnā< {PSL}. bazuʕa {BZʕ}. bi+ {ʔLYQ}, {BḪS}, {BḪL}, {ǦLB} I, {RQB}, {SRB} I, {ṬRʔ}, {ĠLB}, {QTB}, {KṮB}, {KḎB} II, {NHB}, {NWB}, {HRB}, {HZB}, {HYB}, {WǦB} et {WʕB}. *bi+ʔaṯar {BṮR}. bi+ayyi+šayʔin {BŠ}. bi+ǧalāl {BǦL}. bi+ḥīn {BḤN}. *bi+lā {BLW}. bi+lā šayʔ {BLŠ} II. bi+l+ǧizāf {ǦZF}. bi+nafs+ī ≠ +k ≠ +ih {ʔNS} II. *bilā hūtah {BRH}. >biǧāwī< {FWL} I. birḏawn {BRḎWN}. birǧīs (al+) {BRǦS} et {ŠRY}. birinǧ {BDNǦ}. birkah (abū -) {BRK} II. bisbās {ǦRKN}. bisilla {ZBZN}. b+ismi l+lāhi {BSML}. bizilla {ZBZN}. buḍaʕ {ʔḎN} II. būdaqah {BWṬ}. buld {BWLS}. burkah {BRK} II. burluyūn {ʔ(N)ǦṢ}. burmah {BRM}. >burniyyah< {BRN} II. burtuqāl/n {ʔTR(N)Ǧ}. busr {BSL} II. bussuru(m){BŠR} II.

bustānbū(r) et bustānway {ʔTR(N)Ǧ} et{DSTNBK}. >bustānī< ḪSS} I, {ʕNB}. būta(qa)h {BWṬ}. buṭrus {PDR}. dāʔ {DʕMŠ}. daʕ {DʕQ}. daʔban {ḎĀB}. dabaša {DBŠ}. ḍabb {ḤRḎ/ḌN(YR)}. >ḏabīd lakk ≠ ʔl+ward ≠ ʔl+rawand< {ḎBD}. dabīqī {DBQ}. dabūr {FLK} I. ḍaʕḍaʕa {ḌYʕ}. dafara et dafr {D/ḌBR}. ḍaǧima {DĠM} II. *dahā+hu šayʔun {DHŠ}. dahana {ḎHN}. dāhis {DḤS/Ṣ}. dahmāʔ et dahmaǧ {ṬHM}. dalaf/ḥa {DLǦ}. ḏālika {(L)(Ḏ)Y}. damasī {BṬḪ((Y)Ḻ)}. *ḍamma ḥāl+ahū {ḌMḤL}. *ḍamma ḫāṣirata+hū ≠ rūḥa+hū {ḌMM}. daqama {DQM}. ḏaraʔa {ḎRW} II. daraqah {TRS}. darast et darūs {ʔD/ḎRYS}. ḏ̣aribān {Ḏ̣RB}. dāršayšaʕān {KBṮ}. ḍarīḥ {ṢRḤ} II. *ḍārr+āṭṭ {ḌRṬ}. *ḍārr raġġām {ḌRĠM}. *ḍarr+sinn {ḌRS}. *ḍarr umm {ḌRM}. >ḍarw< {ṬRṬR}. dāsa {DWS/Ṣ}. dawr {TWR} I. dawrī {KRNB}. dawsar(a)ǧ {DWS/ ŠR} et {DWṢL}. dawwara {ḤWǦ}. daydadān {DDN}. ḏ̣ayyah {Ḏ̣YY}. >ḏ̣ayyāl/nī< {TYN}. dayyaṯa {DYṮ}.

1398 | Index des termes par langue

ḍayyiqu l+ṣadri / l+ʕaṭani {ʕṬN}. *ḏibbānun ḥulwatun ou ḏibbānu ḥalāwatin {NḤL} III. diʕbil {DʕBL}. dibr {D/ḌBR}. dibs {DBS} I. >ḏ̣ifratun< {Ḏ̣FR} I. diǧ diǧ {DǦǦ}. diǧlah {TĠR} II. >dīkī< {ḪṢW}. dimašqī {BṬḪ((Y)Ḻ)}. >dīnār ʕāširī< {ʕŠR}. diqrār {DQR}. ḏ̣irr {ṬWR} II. dirwās {ṬRS} I. dīwdār {DBDR}. ḏū {ḎWD} et {HNW}. *ḏū ʔl+ruqà {DRK} II. ḏubāb {D/ḌBR}. dub(u)r {FLK} I. duḫas {DĠS/Ṣ}. dullaʕ {BṬḪ((Y)Ḻ)}. dunniqāl {ʔ(N)ǦṢ}. duqrūr(ah) {DQR}. duʕsūqah {DʕQ}. fadda {FḎḎ} II. faḏlaka {FḎḎ} I. faǧaʕa {BǦǦ}. faḫfaḫa {FḪR} I. >fāḫir< {TYN}. >falīq< {ḪWḪ}. fallaqa {ŠFLQ}. fālya {FLY} II. fam {DQM}. faqaḥa {FQḤ}. faras {ḪYL} II. faraṯ {BRṮN}. fārih {FRH}. fārisī {BṢL}, {ĠSL}. faršaḥa {FRŠḤ}. fašaġa {FŠĠ}. fašila {FŠKL}. faynānah {FNN}. fayš(al)ah {FYŠL}. fazfaza {FZʕ}. fī {ZḤF}, {KṮF}, {KLF}, {LḤF} II et {LṬF}.

>fi l+ḥīni< {ǦWR}. fī yadi+ {FYD}. filasṭīnī {BṬḪ((Y)Ḻ)}. firzil {ḤDD} I. firṭās {FRṬS} II. fiṭṭīsah {FRṬS} I. fulān {ʔNM} I. furǧah {BRǦ} II. ǧāʔa + ʕalà {ǦʕL}. ǧāʔa + bi {ǦWB(YR)} et {ǦYB} II. ǧaʔaša {ǦYŠ}. ǧabarūt et ǧabbār {ǦBRṬ}. *ʕ/ġabba šafaqan {ĠBQ}. ġabīṭ {ĠBṬ}. ǧāda {ǦHD}. >ǧadāʔid< {ǦDD}. ǧadala {ǦDD}. ġadan {ʕDN}. ǧadarah {ǦDR}. >ǧādī< {ǦND} II. *ġāḍibun nāfir {ĠḌNFR}. ǧadwal {ǦDWL}. >ǧaʕfarī< {TYN}. * ǧāff (ʕa[là]+-){ʕǦF}. ǧaffa {ǦFN} II. ġalaba {ʕLB}. ǧalāl {BǦL}. ǧalasa {ǦLS}. ġalaṯ {ʕLṮ}. ǧalfaṭ/ḏ̣a {Q/K/ǦLFṬ}. ġalīḏ̣ {KRNB}. ǧallāʔ {ǦRY}. ġalṯà {ʕLṮ}. ǧamaḫa {ǦMḤ}. ġamġama {NĠM}. ǧamiʔa {ǦMḤ}. ǧanà aḥmar {ǦNḤ} I. ǧanāḥ {ʔL} II, {ǦNḤ} I. *ǧanbu ʔl+šaʔn {ǦŠN}. ǧaʕr {ǦʕR/L}. ǧarà bi+{ǦRB} III. ǧarà ḥiss {ǦRS/Ṣ}. >ġarab< {ṢF/RṢF}. ǧarama {ǦLM}. >ġāribu ʔl+maǧlis< {ĠRB}. ġamǧara {ĠRMǦ}. ǧannah {QRṬǦN}. ġarqal {ĠRĠL}. ǧāširiyyah {ǦŠR}.

ġaṭā {ʕṬB}. ǧawf {ǦʔF}. ǧawlān (al+) {ǦWL}. ǧawlaq {ʔRǦLQ}. ǧaww {ǦWW/Y}. ǧawz {ʔLM} II. >ǧawzahraǧ< {ḤBN}. ǧayb {ǦBR} II. ǧayšun ḥāfil {ǦḤFL}. gazaʕa {ǦZʕ}. ǧazāʔirī {ǦǦRM}. ǧazar barrī {ḤTRB}. ǧazīrī {BṬḪ((Y)Ḻ)}. ǧazl {ǦZL}. ǧazzah {ǦḎḎ}. ǧibs {ǦṢṢ}. ġibṭ {ĠBṬ}. >ǧildāsī< {TYN}. ǧillīqī {BṢL}, {TYN} et {DRDR/L}. ġirbīb {ĠRBL}II. ǧirsan (mā samiʕtu la+hū ḥissan wa+lā -) {ǦRS/Ṣ}. ǧiṣṣ {ǦṢṢ}. ǧizzah {ǦḎḎ}. ġuddah {ĠḎL}. ǧudrah + ǧudar {ǦḎR} III. ǧuḥr {ǦʕR/L}. ǧuʕl et ǧuʕrān {ǦRʕD}. ǧul(ub)bān {ǦLB} II. ǧund {KTB}. ġundar {ĠNDR}. ġurlah {ĠRML}. ǧušūr {ǦŠR}. *ġuzza ayyil {ĠZL}. hā {HYB} et {HYHT}. hā huwa hū {WĀH}. ḥabaqbaq {ḤBQ(Ḻ)}. ḥabarkal {ḤZNBL}. ḫabāru(m) {ḪBR}. ḥabb {ʔNPWR} et {ḤB/PB/PR(Š)}. ḥabb al+mulūk {QRS/ṢY} et {KŠKŠ} II. /ḥább al+ʔás/ {ḤBLS}. ḥabbah {DNQ} II. hadaǧa {ḤDǦ}. haḏar {ḤṬRČ/L/Š}. ḥaḍar {ḤṢR} I et {ḪZČ}. ḫaḍb {ḪṢB}.

Arabe ancien ou moyen | 1399

ḥaḏ̣ḏ̣ {ḤṢṢ}. *ḥadda {ʕDL}. *ḥadda asās+ {ḤDS}. ḥāḍirah {ŠFLQ}. ḥaḏ̣iyy {ḤṢṢ}. ḫadr {ḪDR}. ḥadw {ŠDW}. ḥaḏ̣wah {ḤṢṢ}. haffa {HTF}. ḥaffār {FʔR}. *ḥāff(u) ʔīd {ḤFḎ}. ḥafiḏ̣a ʕalà ḏ̣ahri qalbi+hī {ḤFḎ̣}. ḥāfiḏ̣ūn (malāʔiku -) {ḤFḎ̣}. ḥāǧ {ḤǦǦ} I. haǧaʕa {HǦʕ}. >ḥaǧar al+masann< {SNN} I. ḥaǧar bā/arqī {BRQ} I et {ḤǦR}. ḥaǧar ġāġāṭīs {SKTǦ}. *ḥaǧǧara {ḤNǦR}. ḥaǧūm {ḤČN}. >ḥāḥī< ḪSS} I et {KRNB}. hakka {HTK}. ḫāl {ḪYL} I. halā {HRR} III. ḫalāʔ {ḪLQ} II. ḫalaqa {ḪLQ} I. ḫalaṭa {ḤRBL}. ḫalīǧ {ḪLNǦ}. ḫaliqa {ḤLQ} III. *ḥalla waǧha+hū {ḤLǦ}. ḫalla {ḤLL} II. ḥam {HNW}. hāmah {BHM} II. ḥamām et ḥammām {TRTLYR}. ḥamāmah {ǦRD/Ḏ} et {YMM} II. ḥamaṭa {ḤMṬ}. hamdān (manzil - et qaryat ){HMD}. hamḏānī {KRNB}. *ḥāmī ʔl+maʔāq {ḤMLQ}. ḥāmiḍ {KRNB}. hamiq {HMQ}. ḥamma {ḤTM}. ḫamma {ḪMǦ} et {WḪM}. hāmmah {HMǦ}. han {HNW}. ḥanādis {NWʔ}.

ḥanīf {ḤNF}. ḫāniq {ḤNQ}. ḫānir {ḪNR}. ḥantam {ḤN/LTM}. ḥaqana {ḤQN}. haram {HRM}. >ḥaramī< {ḎḪR}. ḥaraqa {ḤNQ}. ḫarǧah {RKZ} I. ḥarǧalah {ḤRǦL}. ḥarida {ḤRD}. harra {ZMHR}. ḥaršāʔ {ʔNǦR}. ḥaršaf {ḪRŠF}. ḥarrama ʔl+šarr {WZĠ}. ḫarrūbah + ḫarārīb {ḤRW}. *ḫaṣ +bi+išfà {ḪṢF}. ḥāša {ḤWŠ} I. ḥasala {ḤSL}. ḥasika {ḤSK}. >hāšimī< {SR/LS}. ḫasira {ḤSR}. ḫasīs aw zakī {ḪSS} II. ḥašīšatu ʔl+ʔawǧāʕ {ʔBY}. ḥašīšatu ʔṭ+ṭalq {ʔNM} II. ḥaṣṣa la+hū {ḤṢL}. ḫāṭa {ḪYṬ}. ḥatama {ḤTM}. ḥattà {ʕDD} II. hātū+nī {HTN}. hawà {ʔWY} I et {LW}. ḥawālah {KTB}. ḥawar {ʔLM} II. >ḥawḍ< {DRR}. hawdaǧ {ḤDǦ}. >ḫawḫ al+māʔ< {DRǦNN}. ḫawḫ(ah) {ḤWY} II. ḥawḥà {ḤW}. ḥāwī {ḤWY} II. /ḥawṯu/ {ḤTT}. ḥawwaǧa {ḤǦB}. ḥawwala {ḤRBL}. *ḥawwala wa+dawwar {ḤDR}. ḥawz {HWZ}. hawzanī {BṬḪ((Y)Ḻ)} et {HWR}. haydān {HWDN}. haymu ʔllāhi {HMM}. ḥáyṭ {ŠLR} I. hayṯam {HṮM}.

/ḥayṯu/ {ḤTT}, {MHM}. /ḥayyā/ et ḥayya hallā {ḤTT} et {ḤW}. ḥazà {ḤḎW}. ḫazāʔinī {TFḤ}. ḥazaqa {ḤZQ}. ḫāzibāz {ḪZBZ}. ḫazz {ḤRDMYN} et {ḪZČ}. ḥazza {ḤḎR} et {ḤZZ} I. ḥiḏāʔa {ʔZW}. ḫiḍāb {ḪṢB}. ḥidǧ {ḤDǦ}. hiffān {HFF}. ḥifš {ḤRFŠ}. ḥiǧl {ḪǦL} I. >ḫilāf< {ṢF/RṢF}. ḫilfah {ḤLF} II. ḥīn {BḤN}. hināʔ {HNʔ}. ḥīnah {ḤYN}. hindī {BṬḪ((Y)Ḻ)}. ḥinzāb {ḤTRB}. ḥir(ah) {ʔYR} I et {ZBB} II. ḥirbāʔ {ḤBŠ}. hirqil {RḎMR}. ḥirz {ḤRS}. ḥirzāb {ḤTRB}. ḥiṣān {ḪYL} II. ḥiṣān ʕabbās {DBS} II. ḥisl {SḤL}. ḥiṣṣah {FĀṢ}. hitr {ḤṬRČ/L/Š}. ḫizbāz {ḪZBZ}. >ḥrdy< {KMṮR}. ḥubāḥib {QLLČ}. >ḥubb al+ṣibyān< {ḤBB}. ḫuḏrūf {ḪḎRF}. ḥullah {ḤLL} I. hum {HW/Y}. ḫurāšah {ḪRŠ}. ḫurāsānī {BṢL}, {ZBB} I et {KRNB}. ḥurf {ḤRF}. ḫurfah {ḪRFʕ}. ḥurr {ḤRRBYL}. >ḥusaynī< {KMṮR}. ḫuṣlah {ḪNṢR}. ḥuṯṯ {ḤṮṮ}. >ḫuṭṭāfī< {ḪṢW}.

1400 | Index des termes par langue

ḥuwayǧāʔ {ḤWǦ}. ḥuwayǧǧah {ḤǦǦ} I. ḫūzī {KRNB}. ibil {BWL} I. iblīs {DWY} III et {ʕYS}. ibn {ʔBN} II et {ḤǦR}. ʕīd {ʕWD}. iḏā {SBḤ} II. iḏā ba+h {ḎĀB}. ʕiḍāh {ʕṢW}. idriyās {ʔD/ḎRYS}. >ifranǧī< {DRDR/L}. ʕifrīṭ {ZFRṬ}. iǧǧānah {ṬǦN}. iǧǧāṣī {BṬḪ((Y)Ḻ)}. iḥrīḍ {ḪRṢ/S}. ilà {RYṮ}. ilà ʔl+ʔabad {LBṮ}. illā {SBḤ} II. im {BLSN}. ʕimāmah {MDN}. īmān {ḎMM} I. ʔin {LMĀ}. ināʔ {ǦFN} III. ʕinabu ʔl+ṯaʕlab {ZRZRNǦ}. indaraʔa ʕalà {DRH}. īr {ʔYR} I et II. >ʕirāqī< {ḪSS} I. ʕirq {RYS}. ʕirq al+nasā {NSW}. irzabbah {RZB}. ʕĪsà (bnu Maryam) {YSʕ}. išfà {ʔBR} II et {ḪṢF}. isfīḏābāǧ {BṮṮ}. iskah {ḪṢW}. ismu ǧins ≠ ismu ʕalam {SMY}. *istaġfala ʔl+furṣah {ĠFṢ}. istaḫaffa {SḪF}. istanḏ̣afa {NḎ̣F}. istarāḥ faʔarāḥa {FRḤ}. istašarra {ŠRR} I. istawqaʕa {WQʕ}. (i)ṭār {ṬRR} II. iṭriyah {RŠT}. ʕiwaḍ (fī -) {FWḌ}. izāʔa {ḤḎW}. kaʕb, kaʕāb et kaʕʕaba {KʕB}. kabāṯ et kabaṯa {KNBṮ}. kābid {KBḪ}.

ka+ḏā {KYT}. kadda {ʔKD}. >kaff ādam< {ḪṢW}. >kaff ʕāʔišah< {ḪṢW}. kaff al+sabuʕ {PLM(Š)}. kāhin {SǦʕ} I. kaḥlawān {ḤLW/Y(L)}. kalaḥa {KLḪ} I. kalama {KLM}. kalkal {KRKR}. kam {LM}. kamma {BKM}. *kandahāriyyāt {QRṢR}. kanz {ḪZN}. kāra {KYR}. karmatu ʔl+sawdāʔ (al+) {BṬN(Y)}. >karsannah< {KŠKŠ} II. kaʕs {KWʕ}. kassa {KZM}. >kaṯīr al+ʕuqad< {KṮR}. >kazġand< {ǦǦRM}. killatun {KLL} II. kimām {BKM}. kirbās {KRSF}. >kisrawī< {ḤBQ(Ḻ)}. kūb {QWB(L)}. kulṯūm {KLṮM}. kunāfiǧ {ĠNǦF}. kunyah {SMY}. >kurrāṯī< {ḪṢW}. kuskus {KSKS} I. kušmalaḫ {MLḤ} I. kušnaǧ {KSTǦ}. lā {LN}. lā aʕān+ak (al+lāhu) {LʕN}. lā ʔaḏà {LḎḎ}. lā ʔaḏà ʕalay+h {LḎʕ}. lā awḥaša+llāh {ŠYʔ} et {NǦZ}. (lā) budda {NǦZ}. lā qabila ʔllāh {LQB/M}. lā šayʔ {LŠY}. lā siyyamā {LYS} I et {NǦZ}. labuʔah {ʔSD}. laǧlaǧa {LǦǦ}. laḫan {LḪN}. laḫm {LḪM}. lakk {ḎBD}. lāmūn {ʔTR(N)Ǧ}.

laqlaq {BLRǦ}. laṯàn {LTN}. laṭṭa {LṬḪ}. lawn {ĠWN}. lawz {ǦLWZ}. lawzah {ʔRZL}. laylatun ḥamrāʔ {ʔDM} II. laysa {ḤYṮ}. layta {RYṮ}. layṯun {LBʔ} II. layṯī {TFḤ}. li+ {RYṮ}, {NHL}, {NWL} I, {HZL} et {WKʔ}. līqah {LYS} II. li+yaday(n) {LDN/Y}. lubnà {LBN} I. ludaynah {RDN} II. lūf {LWQ}. >lukk< {LKK} I. lūlu (ḥaǧar al+) = lūlū al+kuḥl {LWL}. mā {ʔŠ} I, {LM}, {LMĀ}, {MH} et {MHM}. maʕ {RKM}, {ZḤM} et {ZMʕ}. *mabriyyah {ʔBR} II. mabsaṭah {ṢṬB}. *maḍà li+ {MYL} I. maḍaḍun {MḌR}. >madanī< {SNN} I. maḍḍa {MḌMḌ}. madīnatu ʔlfaraǧ {NǦW} I. maḏir {WḌR}. maʔǧal {ʔǦL} I et {ʔǦN}. maǧr {ǦRR(N)}. māǧūǧ {PČČ/Q(Ṭ)}. maǧūsī {BṢL}. mah {MHL}. mahāh {BQR}. mahdiyyah {RʔY} I. maḥmūrāʔ {MʕZ}. makān {MKN} I. Makkah {BLD}. māl {RSML}. mālaǧ/q {MYLQ}. >malǧī aswad ≠ abyaḍ< {TYN}. malmala {MRMR/L}. malūḫ {MLḤ} I. maʔmūnī {BṬḪ((Y)Ḻ)} et ḪSS} I. manǧà {NǦW} I.

Arabe ancien ou moyen | 1401

manzil(ah) {NWḪ}. maqdūnis {BQL}. maql {MQL} I. maraḫa {MRḪ} I. marammah {RMM}. maraṭa {MRD/Ṭ}. mardal/qūš {MRDD/QŠ}. >marǧī< {SR/LS}. marʔī {RʔY} II. maruʔa {MRʔ}. marwazī {MRZ}. marzanǧūš {ŠRǦN}. marzubān {ḪQN}. masāwirī {BṬḪ((Y)Ḻ)}. masg/ǧid(ah) {ŠRKYR} et {MZD}. masḫarah {MŠKRL}. masīḥ {MSḤ} I. maslūq {ʔSFDBǦ}. mašīmah {BŠM} II. masṭarīn {ṢṬL}. māsūrah {MṢRQ}. māṭa {ʔMT}. maṭala {MṬN}. >matāy ʔl+ḥwāry< {MTWS}. matǧar {ʕǦR}. matras {TRS}. maṭṭa {MṬL} I. maʔtūnāʔ {MʕZ}. mawšiyyah {MŠY} II. mawṯabān {WṮB}. maysir {ḤṢṢ}. midrah {MDR}. midrās {DRS}. mīǧanah {WǦM/N}. miǧann {MǦN}. miḫraz {MRD} III. milḥun ḏarʔānī et milḥ hindī {ʔ/ʕNDRN}. miʕnāq {BṬḪ((Y)Ḻ)}. minǧam {WǦM/N}. (m)infaḥah {ʔBR} II. miqaššah {NQŠ}. miqḏāf {ǦḎF}. miqnāb {QNB/M}. (m)irzabbah {ʔBR} II. miṣrī {BṬḪ((Y)Ḻ)}, {ḪSS} I et {ĠSL}. missīḥ {MSḤ} I.

misṭār {ṢṬL}. miṯrād {TRD}. >mlqf + malāqif< {LQF}. muʕaǧram {ʕǦRM}. muḍāriʕ {ḌRʕ}. mudd {FRK}. muḍīʔ {WMḌ}. >mufallaq< {ḪWḪ}. muǧazzaʕ ṣīnī {BḎNǦL/N}. muǧrā+hā wa+mursā+hā {RSW}. muǧtariʔ {ŠRY}. muḫḫ {DMĠ}. muḫliṣ {ḪLL}. mulāzimun li+l+dann {MLZM}. mullāḥ {ʔNDRṢQS}. >mullāḥī< {TYN}. mulūkī {BṢL}. mulūḫiyā {ʔḪRḪYN}. mūmis(ah) {ḤWY} II. munahhad {TFḤ}. >munakkabī< {ZBB} I. munsiyah {ʔNS}. mūq {BLṬ} I. muraqqaʕāt {DRNQ/K}. murāyī {MRY} II. murayyaš {TFḤ}. murr {SR/LS}. mursī {BṬḪ((Y)Ḻ)} et {RMN} I. mursiyah {RʔY} I. mūsà {ḤQQ} II. muṣ(a)ʕ {MṢʕ}. >muʕṣī< {ṢF/RṢF}. musnad {ḪḎL}. *musqiṭah {ŠRKYR}. muṣṣa baḏ̣ra ummi+ka et yumiṣṣu fulānan wa+yubaḏ̣ḏ̣iruhu {BḎ̣R}. mušt {BMŠT}. mustadīr {FDWŠ}. muštahà {ʔ(N)ǦṢ}. mustaṭīl {FDWŠ}. mušṭu ʔl+rāʕī {ʔLČPLŠ}. >muṯaqqabah< {ŠHD}. muwallad {BṢL}. muwarrad miṣrī {BḎNǦL/N}. muzaǧǧaǧ {ZLǦ} II. nāb {ŠNB}. nabasa {HMS}.

>nabaṭī< {ĠSL} et {QWṬ} I. nabīḏu ʔl+ʔarǧul {ʔWP} et {ZMP}. naḍā {NḌW}. naḍaḫa {NZĠ}. naḏḏa {NZW}. nafata {NFṬ} I. nafs {ʔNS} II. naǧā {ŠNǦ}. naḫaša {NĠŠ}. naḥāt {NʕT}. >nahāwandī< {KMṮR}. nahima {LHM}. >naḥlī< {ḪṢW}. nakīr {NKR}. nammaqa {NMQ}. nāmūs {ḎBB} et {NMS} I. naqnaqa {NQNQ}. naqqād {NQḎ}. naqqāz {NQZ}. nāranǧ {ʔTR(N)Ǧ}. nard {NRD(ŠR)}. *našaʔa yadan {NŠD} I. nāṭiq {NṬQ}. naṭrūn aḥmar ≠ abyaḍ {BWRQ}. nawwaʕa {ŠNʕ}. nayzak {NZQ}. nazza {NZF}. nifāḍ {NFḌ}. niǧs {ZNǦL}. niḥlah {NḪL} II. niṣfu nās {NSNS}. >ʔnrḍt< {RḌḌ}. nufāḥ {BṬḪ((Y)Ḻ)}. nuffāḫah {ČPḪ}. nuhūd {HND}. nuqāḫ {NQḤ}. nūqu ʔl+ʔušr (al+) {ǦML} II. nuzhat+ī {ĠLL}. qaʕada {ǦLS}. qaʕb {QḤF} et {QʕBL}. qabāʔ {ṬBṬB}. *qad addà {QWD} I. *qad raʔà et qad darà {DRY}. *qad ṭaraba {QṬRB}. qaḍaba {QṢB}. qaḍm qurayš {ŠPN} et {ŠRBN}. qafaš {QRFŠ}.

1402 | Index des termes par langue

*qaffa šaʕar {QŠʕR}. qafīz {MDY} II. qafqafa {QRQF}. qāhirah {RʔY} I. qalafa {QRF}. qalam {MLḤ} I. qalansuwah {MDN}. qalb {FʔD}. qamīn {QMNL}. qandal {QNDL} I. qandalaft {Q/K/ǦLFṬ}. qaʕqaʕa {QʕQʕ} et {QQR}. qaraḏ̣a {QRḎ̣}. qarafa {QRF}. qaraša {QRŠ}. qarāsiyā {KŠKŠ} II. qaraṭa {QRBṬ}. >qaṣabī< {TYN}. *qaṣà (y)ada {QṢD}. qarʕī {ʔ(N)ǦṢ}, {KMṮR}. qasqāsah {KSKS} I. qaṣr {QṢRS/Š}. >qaṣrī< {TYN}. qaṭā {QṬW}. qaṭan {NṬQ}. >qātil al+ḥamīr< {ḤBN}. qaṭima {QṬM} I. qaṭirān {QṬR}. qaʕwāni {QʕW(N)}. qawsu quzaḥ {QDḤ}. qayn {TQN} et {QYQN}. qazza {QZL} et {NQZ}. >qillārī< {TYN}. qirāb {ǦRB} II. qirfah {QRFL}. qirillà {QRL} I. qiṣʕah {QSWL}. >qišrat alsalīḫah< {ŠLḤ} II. >qisṭī< {ʔTR(N)Ǧ}. qiṭrān {QṬR}. qiyād {QYD}. quḥḥ {QḤḤ}. *quḥḥ(an) āḍ {QḤṬ}. qulaybī {TFḤ}. qullām {MLḤ} I. qummuṣ {QMS} II. >qurašī< {TYN}, {ʕNB}. qurṭ {ŠNF}.

>qurṭubī< {ʔTR(N)Ǧ}, {BḎNǦL/N} et {TYN}. >qusṭanṭīnī< {ḪSS} I. qusṭār {QSṬR/L}. >qūṭī< {TYN}. *quwà sawāʔ {QYS}. quzʕah {QNZʕ}. *ra ayya šayʔ {RYŠ} I. raʕasa {RʕŠ}. raʔaytu et raʔayta {LYT}. rabīb {RBB} I. >rabī ʕī< {ḪSS} I. >rabīkah< {RKB} II. raḏī {RḎḎ}. raḍrāḍ {RḌRḌ}. raǧaḥa {RTǦ}. raǧaza {RTǦ}. raǧǧa {RTǦ}. raǧulun ǧaḥdab {ǦḤDB}. raǧulun muǧʔaf = lā fuʔāda lahū {ǦʔF}. raġwatu l+ḥaǧǧāmīn {ʔSPM}. *rāḥa ġayyan {RWĠ} I. *rāḥa + maḥall {RḤL}. raḥbah {RǦB}. *rāḫī yadi+hī {RĠD}. raʔima {RWM} I. rāʔiṭah {RYṬ}. raḫṣah {TRḪṢ}. rakasa {RKZ} I. rakrakah {RKRK}. ramaša {RMZ}. ramma {RMM}. raqaʕ {BRQʕ}. raqšāʔ {RQŠ}. raʔs {RSML}. *rašša yad+ {RŠD}. *rašša fā+ {RŠF}. rāṭa {RYṬ}. raṭūm {RṬM} I. rawand {ḎBD}. >rayyī< {TYN}. rāziyānaǧ {ǦRKN}. rīfī {BṢL} et {BṬḪ((Y)Ḻ)}. riḫl {RḤL}. riʔm {BQR}. rubʕ {NṢF}. ruḫāmī {TFḤ}.

rūmī {BṢL}, {TFḤ}, {ṢF/RṢF}, {ĠSL}, {QWṬ} I et {KMṮR}. >ruṣāfī< {RMN} I. ruzdāq {RZDQ}. ṣāʕ {FRK}. sāʔa fū+hu {SFH}. šaʕʕa {Šʕʕ}. *sāʔa mā (kāna) {SʔM}. *sāʔa qiyām+uh {SQM}. ṣabā {ʔYR} II. sabaǧ {ḤǦR}. šabah {ŠBḤ}. šābānak et šabb al+layl {ŠBBQ/K}. sabbaġa {ZĠB}. sabbīr {ʔSMNǦN}. šaʕbī {TFḤ}. sabt {ḤŠY}. ṣābūrah {SBR} II. sadd {ǦSD}. >ṣaddà< {TYN}. sandān/l {SNDLS}. sādiǧ {ʔSFDBǦ}. sadūm {SDM} II. šafʕ wa+witr {ḪSS} II. safaʕa {ṢFʕ}. šafaʕa {ŠFʕ}. safaka {SBK}. šafallaqah {ŠFLQ}. safarǧal al+hind {LWZ}. šafr {Ṯ/Ḏ/Ḏ̣/TFR}. saǧʕ {ZǦL}. šaǧar {BRĠṮ}. šaǧarat abī mālik {MLK} I. >šaǧarat al+dubb< {ʕṢR}. >šaǧarat al+lah< {DBDR}. šaǧaratu ʔl+ḥumrah {BRBṬ}. šaǧib {ŠǦB}. ṣaḥā {ḌḤW}. sāḫa {WSḪ}. saḥala {SḤL}. šaḫaṣa {ŠḪṢ}. ṣahīl {ZHǦ}. >sāḥilī< {Y/ʔRNT(Y)L}. šahr {SHR}. ṣaḫrī {BṬḪ((Y)Ḻ)}. *sāʕī lawāk {ṢʕLK}. šakiʕa {ŠKʕ}. sakka {SKK} I.

Arabe ancien ou moyen | 1403

ṣalada {ṢLD}. šalal {BŠL} et {BṬḪ((Y)Ḻ)}. salaqa {SLQ} III. šalaqa {ŠLQ} III. *salaqyah {SLQ} II. salhab {SLHM}. salīm {LḎʕ}. *ṣalla yadu+hu {ṢLD}. šallāq {ŠLQ} III. samʕa wa+l+ṭāʕah (al+) {LBY} I. šāmī {BṢL}, {BḎNǦL/N}, {BṬḪ((Y)Ḻ)}, {ǦNḤ} I, {SR/LS} et {KMṮR}. ṣaml {ṢML}. samm {ŠMM} I. >samm al+bahāʔim< {ḤBN}. sammà {ʔLČ}. šammām {ʔSTNBT/Ḏ}. sammārah {TḎ/DR(Ǧ)}. sāmmun abraṣ {ŠMBRŠ} et {WZĠ}. šamrah {ŠMR} I. šams+ī {ĠLL} et {NZH}. samurah {ṢMĠ}. ṣanam {ZNM} II. ṣanawbarī {KRNB}. šanfarà {ŠFR}. ṣanfūrī {RBḤ}. sanǧ {ZNǦ} I. ṣaqaʕa {ṢQʕ}. ṣaqara {ṢQR}. >šaqfah laq/kfah< {LQF}. ṣar(a)b {ṢRB}. ṣaraba {ṢRM}. šaraǧa {SRǦ} III et {ŠRǦ} I. saraṭān {ČČʕN}. šarbūš {ṬRBČ}. >šaʕrī< {TYN}. sarīr {SRR} I. šarqī {KRNB}. šarr {ŠRR} I. ṣarrāḫah {ĠRṬYR}. šat/ṭara {ŠṬR} I. šatawī {BṬḪ((Y)Ḻ)}, {TFḤ} et {SR/LS}. ṣaʕtar ḫūzī {ʔČL} I. satih {STT} I. šaṭr {SṬR} II.

šaṭṭa {ŠṬʔ}. *sawʔu sullah {ṢṢL}. šawnīz {SNǦ}. sawq {ḤṬṬ}. šawṭī {BṢL}, {TFḤ}, {ʕNB}. šayʔ {YĀ} II. sayf {ḤQQ} II. ṣayḥah {ḎʕQ} et {HDD} I. sayr {SYR} I. sidratu l+muntahà {SDR} II. ṣifr {ṢFR}. sifsīr {SFSR}. >siǧistānī< {KMṮR}. sikbāǧ {SKBǦ}. šimāl {ʔYR} II. simsim {ǦL/NǦL}. simt {SMT}. sinānī {BṢL}. sindī {BṬḪ((Y)Ḻ)} et {ṬRʔ}. sinf {ZNFL}. >ṣīnī< {ʔTR(N)Ǧ}, {ḤBQ(Ḻ)} et {KMṮR}. ṣinn {ḤṬṬ} et {ṢNČ}. šīq {ČYQ}. >ṣiqillī< {ḪSS} I et {KRNB}. sirāǧī {ʔ(N)ǦṢ}, {BḎNǦL/N}. sirbāl {SR/LWL}. širḫāt {ŠǦLṬ}. širk et širkiyyah {ŠRK} et {ŠRKYR}. >ṣubbār< {ṢBR} I. ṣubrah {SBR} II. >ṣuhābī< {TYN}. suḥaylah {SḤL}. >suhaylī< {TYN}. *šuḥrúri et šuḥrūr {ŠḤR} II. sukkarī {ʔ(N)ǦṢ} et {BṬḪ((Y)Ḻ)}. sulaḥfah {SLFḤ}. sulaymānī {TFḤ}. >sulṭānī< {KMṮR}. ṣumādiḥ {ṢMDḤ}. šūnah {ŠNY}. ṣundūq {ḤQQ} II. sūq(ah) {BLṬ} I. šuqqah ḍayyiqah {MǦṢ}. sūrah {ʕYS}. sūs {ŠǦR}. >šuyūlī< {TYN}. taʔātà + taʔātaw {TWY}.

ṯāba {TWB}. >ṭabšah< {ṬFŠL}. taḏkiyah {ṬRF}. *ṭāfa fawqa {ṬFQ}. ṯafar {Ṯ/Ḏ/Ḏ̣/TFR}. ṭaffa {ṬFF}. ṭafīf {ṬFF}. ta/āfih {TFTF}. ṯaġr {SḤL}. taḥādala {ḤDL}. ṭaḫḫa {LṬḪ}. >ṭāʔifī< {ZBB} I. ṭāʔirun ḥurr {ḤRR} I et {ḤRRBYL}. takalluʕ {KLʕ}. *ṭāla bi+hi ʔl+dayn {ṬLB}. ṯaʕlab {ʕQRB}. >ṯaʕlabī< {ḪṢW}. ṭalama {LṬM} II. ṯalǧ aṣṣīn {ʔSYS}. ṭall {HṬL}. ṭamaḥa {ṬMʕ}. tamak {ḤRBṮ}. *tamma ḥall+uhū {ḌMḤL}. ṯamma {TWW}. tammara I {ZBB}. ṭanf {ṬNB}. tannūb {TNB} et {ŠPN}. ṭaqṭaqah {ṬQ(Ṭ)Q}. ṯaraṭ {ṮRD} II. ṭarǧahārah {ṬNǦHR}. tarǧīl {BḎQ}. ṯarwah {FRW}. tašāwaṭa {ŠWṬ} I. tašawwafa {ŠWF}. tāsūmah + tawāsīm {TWSM/N}. tatār {TRTR}. tatwíz {BND}. ṭawr {TWR} I. tawwan {TWW}. *ṭayš (ʕa[là] -) {ʕṬŠ}. ṭaziʕa {ṬZʕ}. ṭiby {ṬBW}. >tihāmī< {ZBB} I. tiḥliʔ + taḥāliʔ {ḪLQ} II. tilka {(L)(Ḏ)Y}. timsāḥ {BLS} III. tīn {BLS} II. tīn ou tuwayn šawkī et tīn hindī {TWT/Ṯ}.

1404 | Index des termes par langue

tirāš {TRŠ} II. ṭīz {ṬYZN}. >ṭubbār< {TYN}. ṯūm kurrāṯī {SWMKR}. tumāq {ǦṢṬN}. ṯumma {TWW}. >ṯūmī< {ḪṢW}. >ṭūrī< {KMṮR}. tusturī {DST}. >ʔubaydī< {ZBB} I. ubnah {ʔBN} II. >ʕūd al-rīḥ< {ṢF/RṢF}. udīra {SDR} I. ʕuǧ {ʔČ/Š}. ʔūlà {WLY} I. ulāʔi {(L)(Ḏ)Y}. ʕullayq {ʔRČ}. ulūlu {ʔYLL}. ʕulwī {TFḤ}. umdud yad+ak {NŠD} I. >umm ʕumar< {TYN}. ʔumm(a) {HLM}. ummu ḥubayn {ḤBŠ}. *ʕunqun nāṭṭ {ʕNṬ}. ʕuqābī {BṢL} et {BṬḪ((Y)Ḻ)}. ʔurdunn (al+-) {NYL} II. urḫī {ʔRḪ}. ursāl {ʔ(N)ǦṢ}. usṭuwān {SRY} I. ʕuṭārid {BRǦS}, {ŠRY} et {ʕṢFR}. utruǧǧ {DSTNBK}. ʕuṯṯ {ŠʕṮ}. wa+ {WǦD}. waḏaʕa {WḌ/DḤ} II. waǧh (fī -) {FWǦ}. wadaʕa {DʕQ}. wadak {DLK}.

wādī {ŠWŠ} III. wāfī {BĠL}. waǧada waswasatan {WǦS}. waġala {WĠL}. wahabtu+ka+hu et wahab+nī+him {ʔYĀ} I. wāḥah {LWḤ} II. waḥiyyan {ḤYW}. >waḥšī< {TYN}. wakaba et wakkāb {WKB}. wālī {ṢDQ}. /wālid/ {ʔBW}. ward {ḎBD}. wušša/āq {W/ʔŠǦ/Q}. Yaḥyà {ʕYS}. yaman (al+) {ŠʔM}. yanq {NWQ} I. yāqūt kuḥlī {ʔSMNǦN}. yāraq(āni) {ʔRQ} II. yašb {ǦSP}. yasūʕ {ʕYS}. yawm {LMĀ}. yūsufiyyah {DSTNBK}. zāʕa {WZʕ}. zaʕaqa {ZʕQ}. zaʕbal(ah) {ZʕBL}. zabarǧad {BRQṮ}. zabīb barrī {MYW(B)ZǦ}. zafana {ZFN}. zafar {ḎFR} I et {ZFR} I. zaʕfara {ZʕR} I. zafata {ZFT}. zāǧ {ḪRṬB}. zaǧal {ZǦL}. zaǧila {SǦʕ} I. zaḥara {ZHR}. zahima {ZHD}.

zaʔīr {ZHR}. zāla {ʔZL}. zalam {ZNM} II. zalamah {ZLM} I. zalṭ {ZLṬ}. >zamaṭa< {ZMṬ}. >zanāṭirah< {ZNṬR}. zanǧabīl {ǦNḤ} I. zaqqa {MZQ}. zaqqūm {ZQM}. zarbūn {ŠRBL} I. >zarǧūnī< {KMṮR}. zaṭṭa {ZṬṬ}. zawāʔid {ʔRČL}. zawālu ʔl+yawm {QYL} I. zawǧ wa+fard {ḪSS} II. zazza {ZZZ}. zift {HNʔ}. zih {ZH}. ziʕnafah {ZRNF}. ziqq {ZKR} I et {ZQL}. zīr {BṢL}. zubb {ʔZW}, {ʔYR} I et {ḤRR} II. *zubb bāliḥ {ZBLḤ}. zubdī {BṢL} et {ḪṢW}. zuġlūl {ZĠL}. zuḥal {BRǦS}. zuharah (al+) {BRǦS}. zukrah {ZKR} I. zūm {ZMP}. zumurrud {BRQṮ}. zunbūr {D/ḌBR}. >zunbūrī< {ḪṢW}. zuʕqūq {DʕQ}. zurbūl {ŠRBL} I.

abulqásim alʕayyár (arabe andalou) {ČP/BRYN}. aḏfunš (arabe andalou) {RḎMR}. agħar (maltais) {ʕRR}. akḥál (arabe andalou) {TYN}. >aḥǧār al+ruṭīǧnāt< (>al+ -, arabe andalou) {RṬČN}. ʕăllūš (marocain) {ʕLǦ}.

ʕamaláyn (arabe andalou) {DWŠ}. âmél el-escordíia (marocain) {SĠRD}. (ā)mǝrkǝs (marocain) {MRK/QS}. >āmlīlis< (arabe andalou) {ṢF/RṢF}.

Arabe dialectal ābāzīn (marocain) {ZBZN}. >ʕabqarī< (arabe andalou) {ʕNB}. ʕabṛōq (marocain) {ʔQRF}. (a)bu tabúta (arabe andalou) {BṬBṬ} I. (a)bu ṭaylún (arabe andalou) {BṬL(Y/N)}.

Arabe dialectal | 1405

*ʕan bábat áš (arabe andalou) {ʕNBTŠ}. >andalūsī < (arabe andalou) {BṢL}. ʕandǝk {ĠRŠ}. ʕănkūṛī (marocain) {ʕNQR}. ánta (arabe andalou) {ʕDD} III. ʕăngṛa (marocain) {DRR}. >aqilay< (arabe andalou) {RQY} III. āṛa (marocain) {HRR} III. aṛǝẓẓāẓ/y (marocain) {RṢṬBL}. >arǧāqan< (arabe andalou){ČQN}. arġīs (marocain) {ʔRĠS}. ʔărra (marocain) {HRR} III. arš (marocain) {BLRǦ}. asfidbáǧa (arabe andalou) {TFY}. ʕaṣír (al+-, arabe andalou) {MHRǦN}. ássiǧa (arabe andalou) {LČN}. át(t) (arabe andalou) {ʕDD} III. aṭríyya (arabe andalou) {FDWŠ}. āẓoṛyāṭ (marocain) {ZRYṬ}. bābba (marocain) {PP}. bādǝs (marocain) {BDS}. bāga (marocain) {PĀĠ}. >baǧǧānī< (arabe andalou) {ḪSS} I. baḥḥan (yémenite) {BḤN}. >bahtán< (arabe andalou) {PNTN}. >baks< (arabe andalou) {BḪŠ}. băhmūt (marocain) {BHMT}. bāḫo (marocain) {BWḪ}. >baḥrī < (arabe andalou) {FQS/Ṣ}. >baḫšišah< (arabe andalou){ʔBW}. bakká zúr (arabe andalou) {BKY}. >bakrī< (arabe andalou) {FQS/Ṣ}. >balà< (arabe andalou) {BL}. bāla (marocain) {PĀL}. >balansiyyah< (arabe andalou) {ŠḎNQ}.

balāš (yémenite) {BLŠ} II. bällāmah (égyptien) {BLM}. ballāṣ(ī) (égyptien) {BNS}. >ballawraǧ< (arabe andalou) {BLRǦ}. bánd (arabe andalou) {BMŠT}. >bannūś< (arabe andalou) {ḪWḪ}. >baqs< (arabe andalou) {BḪŠ}. bára et bará (arabe andalou) {BRʔ}. *barádiʕi (arabe andalou) {BRD/Ḍʕ}. bard il+ʕagūz(a) (égyptien) {ḤǦZ}. bardíyya (arabe andalou) {BMŠT}. barātiq (arabe andalou) {BRDĠŠ}. >barrī< (arabe andalou) {ʕBQR}, {ʕṬŠ}, {ʕNB} et {FQS/Ṣ}. >barsan< (arabe andalou) {PNTN}. bašīma (égyptien) {BŠM} II. baʔsinah = bāsinah, baʔsinah et bāsinah {BSN}. baṭlīnu/ūs et bāṭilīnūs {DLNS}. baṭṭíḫa + baṭṭíḫ ≠ baṭáṭiḫ {TFḤ}. báydaq (arabe andalou) {BMŠT}. baysaneh (yémenite) {BSN}. baysāra (égyptien) {ZBZN}. baxátir (arabe andalou) {ʔPRTL}. bazzūlat al+qiṭṭah (marocain) {BZZ} II. bǝččōn (marocain) {PŠLḎRY}. beġejġu (maltais) {PČČ/Q(Ṭ)}. bǝġli (marocain) {BĠL}. bǝkkāy (marocain) {BKY}. bǝlla/ām (marocain) {BLM}. bǝllārǝž (marocain) {BLRǦ}. bellem (nord-africain) {BLM}. bǝllēq (marocain) {BLQ} I. bǝlġa (marocain) {PRĠ(TYR)} et {BLĠ} II. bǝrk (marocain) {BRK} II. bǝrrārǝž (marocain) {BLRǦ}.

bǝšš (marocain) {BWŠ}. bǝššūla et bǝssūla (marocain) {PŠLḎRY}. bǝzzāf (marocain) {ǦZF}. bǝzzǝz (marocain) {ZZZ}. >bǧn< (arabe andalou) {ʕNB}. biex (maltais) {BŠ}. bilāš (yémenite) {BLŠ} II. billem (nord-africain) {BLM}. birām (égyptien) {BRM}. bisbás (arabe andalou) {BZBʕ}. bišnah (marocain) {BŠN}. bjāwi (marocain) {BǦY}. b.lānāt (arabe andalou) {PLN} et {ŠṬR} III. blāš(i) (marocain) {BLŠ} II. bordnar (maltais) {BRḎWN}. bork (marocain) {BRK} II. brādʕi (marocain) {BRD/Ḍʕ}. bṛāyǝṛ (marocain) {ʔBRYR}. bṛēbṛa (marocain) {PLBR(Ḻ)}. >brǧy< (arabe andalou) {TYN}. >būb.nnah (yamšī bi+-)< {BBN}. >buǧarāyiṭ< (arabe andalou) {ʔBW}. *buḫšáyn (arabe andalou) {BḪŠ}. būja (marocain) {BWǦ}. bullēq (marocain) {BLQ} I. *bullúq (arabe andalou) {PLQ}. buráka + burák (arabe andalou) {BRK} II. burdnar (maltais) {BRḎWN}. burǧīl/n {ʔ(N)ǦṢ}, {TYN} , {ǦWZ} II et {ʕNB}. bušš et būš (marocain) {BWŠ}. >bustānī< (arabe andalou) {ʕBQR}, {ʕṬŠ}, {ʕNB}. bū+tǝllīs (marocain) {TLS}. buwwǝḫ et bwāḫ (marocain) {BWḪ}. buyūt ≠ abyāt {TFḤ}. bẓēẓ(a) (marocain) {ZYZ}. cagaou = cacaouaglia (nordafricain) {TĠR} I. *çáhib albára (arabe andalou) {BRʔ}. čabba (marocain) {ǦBḤ}.

1406 | Index des termes par langue

çálib (arabe andalou) {Ḏ̣HR}. /čančáq/ (arabe andalou) {DLFN} I. cardílla (arabe andalou) {QRD/Ḏ(Č/L)}. carquít (arabe andalou) {ʔRQLY}. čāw (marocain) {ČWČW}. čǝbb (marocain) {ǦBḤ}. čǝnka (marocain) {ČNK}. čǝṛnōṭ (marocain) {PLP}. chicán (arabe andalou) {ʔRČQN}. ċikonja (maltais) {BLRǦ}. *çoḳáy (arabe andalou) {SḪW}. čowčow (marocain) {ČWČW}. ċuċ (maltais) {ŠŠN}. ċuċun (maltais) {ČČʕN}. /čurḍún/ (arabe andalou) {ČḪD/Ḏ/ḌN} et {ṬYLN}. ḍábiṭa {BNTRQYR}. >daflī< (arabe andalou) {ʕBQR}. ḏ̣aǧama (yémenite) {DĠM} II. ḏakár (arabe andalou) {BLB}. /dáw(u)d/ et /ǧinÍn dáwd/ (arabe andalou) {DʔD}. >daybarānī< (arabe andalou) {ḪṢW}. daymās (arabe andalou) {DMS} II. dbǝš (marocain) {DBŠ}. dǝbbǝz et dǝbbuz + dbābǝz (marocain) {DBZ}. dǝḫḫān (marocain) {DḪN} II. dǝhwa (marocain) {DHW(N)}. dǝllaḥ (marocain) {DLʕ}. dǝlma (marocain) {DLM}. den(ti)ċi (maltais) {ḎNTL/N}. ḍǝrbān (marocain) {Ḏ̣RB}. dǝrgāl (marocain) {DRĠL}. dǝryas (marocain) {ʔD/ḎRYS}. dġǝn (marocain) {DĠM} II. dgħaysa (maltais) {DĠS/Ṣ}. dḥās, dḥāysi et dḥǝs (marocain) {DḤS/Ṣ}. ḏ̣ijmeh (yémenite) {DĠM} II. dīmās (arabe andalou) {DMS} II. dir piu (marocain) {PYW}.

dís (arabe andalou) {LYS} II. dlǝm (marocain) {DLM}. dlūka (marocain) {DLK}. dqǝm (marocain) {DQM}. ḍrǝn (marocain) {DRH}. dúbla (arabe andalou) {LMM} I. duḫḫān (égyptien et marocain) {DḪN} II. dúr ḥáwlah (arabe andalou) {BḎNǦL/N}. duwwǝḫ (marocain) {DWḪ}. eráfia al morfóâ (arabe andalou){ʔRQLY}. ǝri et ǝrra (marocain) {HRR} III. ʕǝṛṣa (marocain) {ʕRṢ}. ēš lōn+ak (syrien) {ĠWN}. ǝšš(a) (marocain) {ʔČ}. fád yifíd (arabe andalou) {FDWŠ}. >faǧara< (arabe andalou) {RQY} III. /fáǧira/ (arabe andalou) {FRĠ}. >faḥm ḥaddādī< (arabe andalou) {FRN(YR)}. fáḥṣ arráyya (arabe andalou) {ʔNTL}. faquí (arabe andalou) {SǦD} I. fárda (arabe andalou) {FRḎL}. *farfár firáš (arabe andalou) {FRFŠ}. farġ (arabe andalou) {L/ʔŠMŠ}. >farkan< (arabe andalou) {PNTN} et {DLFN} I. >farsan< (arabe andalou) {DLFN} I. fartan (maltais) {FRTN}. fárza (arabe andalou) {BMŠT}. f(ā)sūḫ (marocain) {FSḪ}. >faswat al+ḍabaʕ< (arabe andalou) {PYW}. fatta (égyptien) {FTT}. fdāwǝš (marocain) {FDWŠ}. fǝlka (marocain) {FLK} I. fǝnnǝš (marocain) {FRNS}. fǝnnī/ūš (marocain) {FNŠ} I. fǝrfǝr (marocain) {FRFŠ}. fǝrnǝs (marocain) {FRNS}. fǝrtūna et fǝrtǝn {FRTN}. fēšṭa (marocain) {FŠṬ}.

fíl (arabe andalou) {BMŠT} et {KFL}. fíq (arabe andalou) {MRDFQ}. firzán (arabe andalou) {BMŠT}. fortuna (maltais) {FRTN}. >frsk< (arabe andalou) {ḪWḪ}. ftīla (marocain) {FTL}. fumm (arabe andalou){ʔLF}. furtīna (égyptien) {FRTN}. fustáq (arabe andalou) {FŠṬL/N}. >futūḥī < (arabe andalou) {ʕNB}. fúz laqqám (arabe andalou) {BḎNǦL/N}. gāʕ (marocain) {QWʕ}. ġab (maltais) {ǦYB} II. ǧāb (neo-árabe et arabe andalou) {ǦWB(YR)} et {ǦYB} II. >ǧabalī< (arabe andalou) {ʕBQR} et {ʕNB}. ǧabáyra (arabe andalou) {ČMČR} et {ṬBR} II. >ǧabbād al+rasan / al+taʕāliq< (arabe andalou) {MSK} I. ǧallās (arabe andalou) {ǦLS}. galya (marocain) {QLW}. gamel heuuria (arabe andalou) {SĠRD}. gāna (marocain) {ĠWN}. ġānǝn (marocain) {ĠNN} I. >ǧannat al+ʕarīf< {ǦNN}. ǧarafah et ǧarrāf (nordafricain {ǦRF}. >ġarġuntiya< (arabe andalou) {ĠRṬYR}. garnatexí (arabe andalou) {HBW}. ǧárya + ǧawár (arabe andalou) {ʔWQ}. >ǧaṣṭan< = /ǧaṣṭán/ (arabe andalou) {PNTN}. gaṣṭan = itgaṣṭan = iggaṣṭan (égyptien) {ǦṢṬN}. gǝddūr(a) (marocain) {QNR} II. gǝjdǝr et gǝjdūr (marocain) {QǦ/ŠDR}. gǝllās (marocain) {ǦLS}.

Arabe dialectal | 1407

gǝmṛa (marocain) {BṬN}. gǝnbri (marocain) {QNBR}. ġǝnṣa (marocain) {ĠNṢ}. gǝrbǝž (marocain) {ĠRMǦ}. gǝrnīn(a) (marocain) {TQRNN}. gǝrnūnǝš (marocain) {QRNNŠ}. ġǝṛṣa (marocain) {ʕRṢ}. gǝržūma (marocain) {ĠRĠMḺ}. ġēṭa (marocain) {ĠYṬ}. gīdā {ǦHD}. ġieb (maltais) {ǦYB} II. ġifen (maltais) {ǦFN} III. >ǧiǧram< (arabe andalou) {SFSR}. >ǧinǧibāsah< (arabe andalou) {ʔNDMBT}. >ǧinnī ʔl+ḫayāl< (arabe andalou) {ḤBḤB}. ġīwān (marocain) {ĠWN}. *golófa (arabe andalou) {ĠLF}. gōmna (marocain) {ǦML/N}. Góto (arabe andalou) {QWṬ} I. gṛān (marocain) {KRN} I. >ǧuġḍūn< et >ǧuḫdūb< (arabe andalou) {ČḪṬ/Ḏ̣B} et {WZĠ}. >ǧulmāniyah< (arabe andalou) {ČRMṈŠ}. gumana (tunisien) {ǦML/N}. gumna (maltais) {ǦML/N}. gūmna (marocain) {ǦML/N}. ǧúnd bidústar (arabe andalou) {BDSTR}. gurn (égyptien){ǦRN} I. ǧúrr (arabe andalou) {ČRN}. >ǧurrūṭ< (arabe andalou) {ČQRM}. ǧuwwā {ǦWW/Y}. ʕgūza (marocain) {ḤǦZ}. ḥabb al+mulūk (arabe andalou et marocain) {ČRSY}. >ḥabbās< (arabe andalou) {ḪMS}. ḥabǝl jǝmmēli (syrien) {ǦML/N}. hābǝṭ (l+-) (marocain) {HBṬ}. hadas (yémenite) {ʔWS}. ḥaddāf (égyptien) {ḤḎF}. ḥădqa (marocain) {ḤḎQ}.

ḫădref (marocain) {ḪḎRF}. hădrǝz et hădrūš (marocain) {ḤṬRČ/L/Š}. ħajj (maltais) {ḤW}. ḫăllāba (marocain) {ḪLB}. ḥăllā/ūma (marocain) {ḤLM}. >ḫalqan< (arabe andalou) {DLFN} I. /ḫammás/ (arabe andalou) et ḫămmās (marocain) {ḪMS}. /ḫammasíyya/ (arabe andalou) {L/ʔŠMŠ}. ḫămmǝl (marocain) {ḪML} II. ḥanakí (arabe andalou) {ĠRBL} II. ḥănbǝl (marocain) {ḤNBL}. ḫanzáyr (arabe andalou) {FLFL}. ḥappappáwra (arabe andalou) {ʔNPWR}. ḥărbǝl et ḫărwǝṭ (marocain) {ḤRBL}. >ḫarrāq< (arabe andalou) {ḤRK}. ḥărrbū/ǝš (marocain) {ḤRR} II. ḥăska (marocain) {ḤSK}. ḫăṣṣ et ḫă/ṣṣa (marocain) {ḪṢṢ}. ḥáṣṣa (arabe andalou) {FĀṢ}. ḥatčūn et ḥaţţūn (marocain) {ḤČN}. *ḥaṭr+ÓK(A), *ḥaṭr+ÓN, *ḥaṭr+ÓḺA , *ḥaṭr+ÍN et *ḥaṭr+IK+ÁYRA (arabe andalou) {ḤṬRČ/L/Š}. ḥáw ḥáw (arabe andalou) {ḤTT}. ħaw ħaw (maltais) {ḤW}. ḥawʔ (yémenite) {ḤW}. ħawħa/i (maltais) {ḤWY} II. ḥawriyyah (arabe andalou) {SĠRD}. ḥăwwǝṣ (marocain) {ḤWS} et {ḤWḌ}. ḥăwwǝš (marocail) {ḤWŠ} I. >ḥawz wtr< (arabe andalou) {WKR} II. >ḫayriyy abyaḍ ≠ aḥmar≠ asmānǧūnī≠ aṣfar≠ ḫ. az-

raq≠ barrī≠ ḫ. bustānī≠ >ḫ. muǧazzaʕ / murayyaš< (arabe andalou) {ḪYR/L}. /háyyin/ (arabe andalou) {HYSR}. ḫăzz (marocain) {ḪZBZ}. ḥăzza (marocain) {ḤZZ} II. /ḫazzáč/ (arabe andalou) {ZČČ}. ḫǝdmi {ḪDM}. ḫǝḍḫǝḍ (marocain) {ḪḌḪḌ}. hēḍōṛa (marocain) {HḎ/DR}. ḥdīya + āt (marocain) {ḤDʔ}. hǝdrǝf /ž (marocain) {ḤṬRČ/L/Š}. hǝrgma (marocain) {HRKM}. hǝrkās et hǝrkūs (marocain) {HRKS}. ḫǝrrāq (marocain) {ḤRK}. ḫǝṣṣ et ḫǝṣṣa (marocain) {ḪṢṢ}. ḥǝzza (marocain) {ḤZZ} II. ḥǧǝr l+mǝss / l+mās (marocain) {MSS} I. ḥgūza et l+ḥāgūz(a) (marocain) {ḤǦZ}. ḥimár (arabe andalou) {PLQR}. >ḥimḥil ṣaġīr< (arabe andalou) {ḪMḪM}. >ḫinzīrī < (arabe andalou) {ʕNB}. ḥírr (arabe andalou) {BLB}. ḥōš (marocain, égyptien et yémenite) {ḤWŠ} I. ḫoṣṣa (marocain) {ḪṢṢ}. ḥowwāṣ (marocain) {ḤWS}. ħożża (maltais) {ḤZZ} II. ḥrǝš (lă+) (marocain) {ḤRŠ} I. ḥubagbag (yémenite) {ḤBQ(Ḻ)}. >ḫulbānah< (arabe andalou) {ḤLB}. >ḫunṯà (āḫar / ḏakar ≠ ṣaḫrīʕiḏārī< (arabe andalou) {ʕNB}. >iġranāṭī< (arabe andalou) {FQS/Ṣ}. iḥála (arabe andalou) {ḤWL}. iḫwah ≠ iḫwān {TFḤ}. >imlīsī< (arabe andalou) {ǦWZ} II, {ʕNB}. >isfarniyā< (arabe andalou) {ʔSFNR} I. >išīr< (arabe andalou) {ṬYŠR}. *iškára et *iškáyr (arabe andalou) {ʔŠK(YR)}. ʔišš (yémenite) {ʔČ}. iššáh (arabe andalou) {ʔŠ} II et {ʔŠQQR}. īššīra (marocain) {ṬYŠR}. istanbūd et istanbūtī (arabe andalou) {DSTNBK} et {ZNBʕ}. jǝṛṛʕūd (marocain) {ǦRʕD}. kadkad (yémenite) {KDD}. >karkarat al+baʕīr< (arabe andalou) {KRKR}. /karsánna/ (arabe andalou) {QRṢʕN}. >kaylūḫ< (arabe andalou) {WZĠ}. kellimni bilherra (maltais) {ḤRR} II. karšán (arabe andalou) {PNTN}. katkūt (égyptien) {KTKT}. katnott (maltais) {QṬNS}. >kawāmil< (arabe andalou) {KML}. >kawsiǧ< (arabe andalou) {ḌNṬ}. kēf lōnuh (yémenite) {ĠWN}. (kǝrmōṣ) hǝndī (marocain) {TWT/Ṯ}. kǝṛkǝṛ (marocain) {KRKR}. kǝsb et kǝssāb (marocain) {KSB}. >k.rāš< (arabe andalou) {ḤZZ} II.

kurzīya (marocain) {KRZ}. >labbay< (arabe andalou) {RQY} III. >labliyyah< (arabe andalou) {ŠḎNQ}. lāča (marocain) {LĀČ}. laḫbaṭ (égyptien) {ḤRBL}. *lamína (arabe andalou) {LMN} I. >lanāṭ< (arabe andalou) {ʕNB}. *laqqáṭ (arabe andalou) {LQṬ(YR)}. lās (judéo-yémenite) et lāsa (égyptien) {LĀZ/S}. latin (yémenite) {LTN}. laṭíf (arabe andalou) {MLḤ} I. law šá+lláh (arabe andalou) {ŠYʔ}. lawáqi (arabe andalou) {ŠMN} I. (l)čīn (marocain) {ʔTR(N)Ǧ}. lǝqqāṭ (marocain) {LQṬ(YR)}. lǝqša (marocain) {LQŠ} I. lūza (marocain) {LWZ}. ma wape (marocain) {ʔWP} et {ZMP}. mabsam (yémenite) {BSN}. machúd (arabe andalou) {ḤDD} I. mʕadnus (marocain) {BQL}. māgānā (marocain) {MNQ/ǦN}. >maǧud< (arabe andalou) {ḤDD} I. mah(d)úd/ (arabe andalou) {ḤDD} I. maḥnab (yémenite) {ḤNB}. maḳada + maḳáid (arabe andalou) {ǦFF}. maʕkarūne (syrien) {ČČʕN}. >maknasat ḥaddād< (arabe andalou) {ʔŠQBYR}. maktab (arabe andalou) {KTB}. >malḥūn< + >malāḥin< (arabe andalou) {LḤM}. mandra (tunisien) {BYDR}. manḥūt {NʕT}. >mansanāl< (arabe andalou) {BḎNǦL/N}, {BṢL}, {ZYT} et {ŠWṬ} II.

*mariyyat Baǧǧānah {RʔY} I. mas/ṣáfiq (arabe andalou) {ŠŠTR} II. >masann al+māʔ< {SNN} I. mašǝkmā+ni (marocain) {DḪL}. maskarun(a) (maltais) {MŠKRL}. >mašud< (arabe andalou) {ḤDD} I. /mašúkk/ (arabe andalou) {ḤDD} I. maiṣ (marocain) {MYS/Ṣ}. mdewwaħ (maltais) {DWḪ}. mǝġrǝs (marocain) {ĠRS} I. mǝlba (marocain) {MLB}. mǝnbīš/č (marocain) {MNPČ}. mǝnnānī (tunisien) {MNN} III. mǝqnīn (marocain) {MQL/NN}. m(ǝq)qāṛ (marocain) {MKR} II. mǝrdǝdduš (marocain) {MRDD/QŠ}. mergez (tunisien) et mǝrkǝs (marocain) {MRK/QS}. mēṣ (marocain) {MYS/Ṣ}. mǝššǝll (marocain) {MŠL}. mḫadda + mḫādǝd / mḫāyǝd (marocain) {ǦFF}. mħadda + mħaded (maltais) {ǦFF}. mḥămmṣa (marocain) {ḤMṢ/S}. mḥažža + mḥūža (marocain) {ǦFF}. mōrsiyōn(es) (marocain) {MŠL}. mserka (maltais) {MṢRQ}. mšūṛǝb (marocain) {ŠRB} I. >muḍarras< (arabe andalou) {ǦWZ} II. >mufarra/iǧ< (arabe andalou) {HRǦ}. >muḫadda + maḫādid = maḫāyid< (arabe andalou) {ǦFF}. mukáynasa (arabe andalou) {BYZBZN}. mulátna (arabe andalou) {LLL}. *muláyyina (arabe andalou) {FRNTL}.

Arabe dialectal | 1409

>mulyān< (arabe andalou) {ZYT}. >mūm al+raṣāṣī< (>al+-, arabe andalou) {RṢṢ} II. mŭmmo (marocain) {MMM}. mūqǝf (marocain) {WQF}. múr máʕi (arabe andalou) {BḎNǦL/N}. murá (arabe andalou) {MRŠ} I. murabiṭí (dínar -) (arabe andalou) {MRBD}. >murdāsanǧ< (arabe andalou) {ʔSRNǦ}. >murqayr< (arabe andalou) {ZYT}. >mušarraf< (arabe andalou) {ĠFT/Ṯ}. >muṭarrà< (arabe andalou) {ʕBQR}. muwarráqa (arabe andalou) {ḪṢR}. mzanṭar (libanais){ZNṬR}. nāder (nord-africain) {BYDR}. >naḍrab ašdāq+ī< (arabe andalou) {ČPḪ}. >nahr al+ḏahab< (arabe andalou) {Ḥ/HDR}. nakūrī (arabe andalou) {NKR}. narūz (égyptien) {NRZ/S}. >našam aswad< (arabe andalou) {DRDR/L}. nbā/īla (marocain) {NBL} III. nǝbbāta (marocain) {NBT}. nǝbbǝl (marocain) {NBL} II. nǝqqa (marocain) {DLW}. nērūz (égyptien) {NRZ/S}. >niġrīr< (arabe andalou) {ʕNB}. nimír (arabe andalou) {ʔMR} I. ntayra (marocain) {LČR}. ōqāya (marocain) {WQY}. pāla (marocain) {PĀL}. palábra (arabe andalou) {BBN}. pál(l) + aplál (arabe andalou) {PLBN}. /pantán/ (arabe andalou) {DLFN} I. pāppa (marocain) {PP}. /parsán/ (arabe andalou) {DLFN} I.

paṭṭūn (arabe andalou) {PṬṬ(N)}. p(e)libra) (marocain) {PLBR(Ḻ)}. períxma (arabe andalou) {ʔPRŠM} et {PRŠM}. píšš(a) {BLB}. pīwa (marocain) {PYY}. pō/ū/lp (marocain) {PLP}. *pullúq (arabe andalou) {PLQ}. pūya (marocain) {PYY}. >qabsayrah< et >qabsayrūlah< (arabe andalou) {BNTQBT}. qalafūṭ (arabe andalou) {BṢL}. qalba (maltais) {BṬN}. qális (arabe andalou) {MDN}. qanċlita (maltais) {QNČL(Ṭ)}. >qandafī< (arabe andalou) {ǦWZ} II. qannata (maltais) {QNṬ} III. qāqā (marocain) {QQR}. /qaráyl/ (arabe andalou) {ZNFL}. qarníṭ (arabe andalou) {PLP}. >qārq< {TYN}. >qašqūṭī< (arabe andalou) {ḌNṬ}. qáṣr (arabe andalou) {BṢR}. >qasṭulūnah< (arabe andalou) {QSLN}. qattus (maltais) {QṬṬ/S}. >qawṭan< (arabe andalou) {DLFN} I. >qayaṭirah< (arabe andalou) {ǦRN} II et {ČMČR}. >qby< (arabe andalou) {TYN}. qǝlda + qlād (marocain) {GLD}. qǝlya (marocain) {QLW}. qǝmmǝr (marocain) {QMR} I. qǝṛnēṭ (marocain) {QRNṬ}. qǝrrǝd (marocain) {SĠRD}. qǝrṣ (marocain) {QRṢ}. qǝṛṣʕănna (marocain) {QRṢʕN}. qǝržūṭa (marocain) {ĠRĠMḺ}. qǝṭṭǝn (marocain) {QṬNS}. >qḥlāl< {TYN}. >qinnabī< (arabe andalou) {FQS/Ṣ}. >qiṭʕāt< (arabe andalou) {ǦML} III.

qmaṛ (marocain) {BṬN}. qoṛnēṭ (marocain) {QRNṬ}. >qrmsī< (arabe andalou) {QRMS}. qunílya {PRR}. >qurlūǧah< (arabe andalou) {ḤBḤB}. >qrbāl< (arabe andalou) {TYN}. >quḥaybaš< (arabe andalou) {HBW}. qúrq + aqráq (arabe andalou) {PRĠ(TYR)}. >qušir< (arabe andalou) {RQY} III. >qusṭānīqà< (arabe andalou) {QSṬ} II. >qustanṭīnī< (arabe andalou) {ĠFT/Ṯ}. qzīz (marocain) {QZZ}. raçtábal (arabe andalou) {FRS(N)}. ráfiʕa (arabe andalou) {BNTRQYR}. rāḫar fém. ruḫra + ruḫrīn (égyptien) {ʔḪR}. */rakkún/ (arabe andalou) {RKN}. rāra (marocain) {RRR}. >rawḥan< (arabe andalou) {DLFN} I. ráxma min cágad (arabe andalou) {RZM}. rayáḥi (arabe andalou) {ŠMN} I. rǝššāqa + āt / rǝšāšǝq (marocain) {RŠQ}. rēt (égyptien) {RYṮ}. ṛǝẓẓūẓi (marocain) {RṢṬBL}. >riḥā al+ḥaǧarayn ≠ al+sāniyah< (>al+-šabṭūn< (arabe andalou) {ŠBṬ} II. saburra (maltais) et ṣābūra (égyptien) {SBR} II. šāf {ǦYB} II. saʕfah {RBB} I. safáyiq (arabe andalou) {ŠŠTR} II. šáh et šahmát (arabe andalou) {BMŠT}. >šāhadanaǧī< (arabe andalou) {ĠFT/Ṯ}. >šāhi bardī< (arabe andalou) {ŠĀH}. >sakkatayn< (arabe andalou) {ŠBK}. >šalawbinnī< (arabe andalou) {BṢL}. *sál(i)ma naqíyya (arabe andalou) {ḤBŠ}, {NRQ} et {WZĠ}. ṣalṭaʕā/ūn + salāṭaʕīn < *salāṭatʕayn (syrien) {ČČʕN} et {SR/LS}. >šāmī< (arabe andalou) {FQS/Ṣ}. šaml (arabe andalou) {ǦML} III. šammaʕ il+fitīla (égyptien) / il+ḫēṭ (syr.) {FRTL}. >ṣanawbarī< (arabe andalou) {ǦWZ} II. sand (égyptien) {ŠND}. sáq (arabe andalou) {ǦYB} II. šāqōṛ (marocain) {ŠQR} II. *saqún (arabe andalou) {SWQ} I. >šaʕrāwī< (arabe andalou){Y/ʔRNT(Y)L}. >šārbā< (arabe andalou) {ŠRBŠ} II.

>šarbah< (arabe andalou) {ŠRBL} II. >šarbīlah< (arabe andalou) {ŠFRQL}. >šarbīn< (arabe andalou) {SRW(L)}. sä/ārda (marocain) {SRD/Ḏ}. ṣāṛ(ē)ǧa et šāṛ(ē)ǧa (marocain) {ṢRǦ}. >šarġalī< (arabe andalou) {BṢL}. >šarkī< (arabe andalou) {SYRK}. šarmaṭ (égyptien) {ŠRŠḤ}. šarmūṭa (égyptien) {ČNČQ(Š)}, {ZRNF} et {ŠRŠḤ}. šaršūḥ (égyptien) {ŠRŠḤ}. >šarṭanah< (arabe andalou) {DLFN} I. >šawāhīn< (arabe andalou) {TRTLYR}. /ṣawíl ḫalláq/ (arabe andalou) {ḪLQ} II. >ṣbāḥī< (arabe andalou) {TYN}. ṣbǝnyūl(i) et ṣbǝlyūn(i) (marocain) {ʔSPN(Y)}. šǝffa + šfāif (marocain) {ŠFR}. šǝkrǝf (marocain) {ŠQRF}. sǝlbāḥ (marocain) {SLBḤ}. šǝlwāš (marocain) {ŠLWB/W}. šǝ/ī/ulya (marocain) {ŠLYR} I. sǝndās + snādǝs (marocain) {SNDS} II. šǝntīl et šǝnti(ya) (marocain) {ŠNT} II. sǝṛbāḥ (marocain) {SLBḤ}. šǝrbīl (marocain) {ŠRBL} I. šǝṛbīya (marocain) {ŠRB} II. sǝṛjǝb/m (marocain) {Š/SRǦB}. šiffah +šafāyif (égyptien) {ŠFR}. siḥliyya (égyptien) {SḤL}. >sikkatayn< (arabe andalou) {ŠBK}. šilq (égyptien) {ŠLQ/K(N)}. šīlya (marocain) {ŠLYR} I. šind (égyptien) {ŠND}. ṣīnī (arabe andalou) {ʔ(N)ǦṢ}.

>sirāǧiyyah< (arabe andalou) {QLNDYRL}. >širkī< (arabe andalou) {SYRK}. sitt (syrien) {STT} II. škāṛa + škāyǝṛ et škirrọ (marocain) {ʔŠK(YR)} et {ŠKR} II. šlōq (marocain) {ŠLQ} II. smāga et smēq (marocain) {SMQ}. >s.mlāyā< (arabe andalou) {SML}. s/ṣqǝlli (marocain) {Ṣ/SQL}. šša (marocain) {ŠĀ}. štāppa (marocain) {ʔST/ṬP}. steté (Kormakiti) {STT} II. >šṭfwnš< (arabe andalou) {ʕNB}. >š.ṭriyya + šaṭārī< {ŠṬR} III. šṭōn (marocain) {ŠṬN}. šulya (marocain) {ŠLYR} I. šūn (marocain) et šuntúra (arabe andalou) {ŠNN} II. šuqruf (égyptien) {ŠQRF}. >taʕaryun< (arabe andalou) {DLFN} I. tabba (marocain) {ǦBḤ}. ṭabbál (arabe andalou) {RṢṬBL}. ṭāb(b)ya (marocain) {ṬPY}. tabníd (arabe andalou) {BMŠT}. ṭābūn (marocain, égyptien et yémenite) {ṬBN} I. ṭābya (égyptien) {ǦṢṬN} et {ṬPY}. taftāh (égyptien) {ṬFṬF}. tāgra (marocain) {TQR}. taħwiħ (maltais) {ḤWY} II. tālǝḫša (marocain) {TRḪṢ}. ṭánfasa (arabe andalou) {DFS} >ṭannaš< {ḤBS(N)}. ṭāp(p)ya (marocain) {ṬPY}. tarantella (maltais) {ṬLNṬR}. >tārifainst< (arabe andalou) {RFS}. ṭāṛma (marocain) {ṬRM}. ṭāṛōṣ + ṭwāṛǝṣ (marocain) {ṬRS} I.

Arabe dialectal | 1411

ṭaṛqā (syriaque) {ṬRQ}. ṭarrā qalb+u {ṬRW}. /tasáwdun/ (arabe andalou) {DLFN} I. >ṭawlah< (arabe andalou) {ṬYLN}. >ṭaylūn< (arabe andalou) {WZĠ}. tǝbb (marocain) {ǦBḤ}. tǝbbǝḫ (marocain) {ČPḪ}. t/ṭǝbbūn (marocain) {TPN}. tǝbsī et ṭǝbṣē/īl (marocain) {ṬFŠL}. tǝftǝf (marocain) {TFTF}. tǝnka (marocain) {ČNK}. ṭǝnnǝš (marocain) {ṬNŠ}. ṭēṛ ābābīl et ṭir ababil (marocain) {ʔBL}. ṭǝṛaq (rabbinique) {ṬRQ}. ṭǝṛḥa (maltais) {ṬRḤ}. tǝrma + trām(ī) (marocain) {TRM}. ṭǝrrār (marocain) {TRR} II. ṭǝrṭǝq (marocain) {ṬRṬR/Q}. tǝẓmēṛ (marocain) {ZMR}. tfāya (marocain) {TFY} et {ḤṢḤṢ}. tfartin (maltais) {FRTN}. tfǝrrma (marocain) {TFRM}. tfǝrtǝn (marocain) {FRTN}. tḥărbǝl (marocain) {ḤRBL}. tḥǝlwin (marocain) {ḤLW/Y(L)}. timsāḥ {DWY} III. tinkár (arabe andalou) {TNKR}. tirma + triemi (maltais) {TRM}. ṭíšt (arabe andalou) {TŠTWN}. t/ṭmāg (nord-africain) {ʔLTMQ}. ṭōbb(a) (marocain) {ṬWP(N[R])}. towtow (marocain) {ČWČW}. tqāḍā (marocain) {QḌY}. ṭṛēḥa (marocain) {ṬRḤ}. tṛǝš {TRŠ} I. ttāwa (marocain) {TWY}. >tūbāl ʔl+nuḥās< (arabe andalou) {FQḤ}. tubbāḫa (marocain) {ČPḪ}. >ṭurlu< (arabe andalou) {ZYT}. tuṭíla (arabe andalou) {TDL}.

tzăʕbǝl (marocain) {ZʕBL}. /úč/ (arabe andalou) {ʔČ/Š}, {ʔŠ} II et {WŠWŠ}. ukān (marocain) {KWN}. ūlād ǝl+qḥāb suṛyāq (marocain) {S/ṢRYQ}. úš/ (arabe andalou) {ʔČ/Š}, {ʔŠ} II et {WŠWŠ}. usqūf {DWY} III. >uškurǧūn< (arabe andalou) {WZĠ}. ūzǝġ (marocain) {WZĠ}. wád ʕíš (arabe andalou) {WDY}. >warkaṭ< (arabe andalou) {ZYT}. /wíld/ (arabe andalou) {ʔBW}. wudd (ʕlā -) (marocain) {WDD}. wuška (marocain) {WŠK} II. xanábir (arabe andalou) {ʔPRTL}. xellug et xlokk (maltais) {ŠLQ} II. xemebráx (arabe andalou) {WZĠ}. (yā) rīt) (égyptien et syrien) {LYT}. yabrúḥ (arabe andalou) {BRʕ} II. yādǝlli (marocain) {ʔḌ/ḎŠ/L}. yannáyr (arabe andalou) {ḤǦZ} et {NRZ/S}. >yāqūtī< (arabe andalou) {ʕBQR}. /yasarí/ (arabe andalou) {HYSR}. yilāqah (arabe andalou) {ʔRǦLQ}. (y)innaira (marocain) {ḤǦZ}. ymém (arabe andalou) {SǦD} I. Yxbília (arabe andalou) {ḤMṢ}. yūsafandi et yūsufiyya (égyptien) {ʔSTNBT/Ḏ}. zaffāfah (yémenite) {ZFN}. zaffáṭ (arabe andalou) {ZFRṬ}. *zaǧ qandíl (arabe andalou) {ZWǦ}. zaǧál, záǧl et zaǧǧāl (arabe andalou) {ZǦL}. zaguín (arabe andalou) {ʔWQ}.

zalbaḥ (tunisien) {ZBLḤ}. >zallayr< (arabe andalou) {RQY} III. ẓammǝṭ (marocain) {ZMṬ}. žāmōṛ (marocain) {ǦMR(Ṭ)}. *zammarúk (arabe andalou) {ZMR}. zant/ṭar (égyptien){ZNṬR}. zanbúʕ et zanbūʕa (arabe andalou) {ČČʕN} et {DSTNBK}. zanbúqa (arabe andalou) {ʔŠKN/L}. żanqa (maltais) {ZNQ} II. zánya + zawán (arabe andalou) {ʔWQ}. zʕăq (marocain) {ZʕQ}. żarbuna (maltais) {ŠRBL} I. zawāt (égyptien) {ZYY}. >zaytūnī< (arabe andalou) {ʕBQR}. zaʕzuf (marocain) {ZʕZF}. ẓḍǝm (marocain) {ZṬM}. zǝʕbul (marocain) {ZʕBL}. zehím (arabe andalou) {SʔM}. zǝnbūʕ (marocain) {ČČʕN} et {ZNBʕ}. zǝnnāna (marocain) {ZNN}. zǝnqa (marocain) et żenqa (maltais) {ZNQ} II. zǝnṭāṛ (marocain){ZNṬR}. zǝnzǝn (marocain) {ZNN}. zʕēq (marocain) {ZʕQ}. zǝrdḫān (marocain){ZRDḪN}. ẓǝṛwāṭ et ẓǝṛwāṭa (marocain) {ZRYṬ}. ẓēẓōn (marocain) {ZWZN}. žfǝn (marocain) {ǦFN} III. zġǝb (marocain) {ZĠB}. żileġ (maltais) {ZLǦ} II. zír (arabe andalou) {BṢL}. zrūdīya (marocain) {BRZD/Ḏ}. ẓṭǝm {ZṬM}. zúbb (arabe andalou) {BLB}. zukk (marocain) {ZKNK}. >zūm< (syrien) {ZMP}. žūṭēya (marocain) {ČWṬ}.

Aragonais adoquín {RḪM}. apacón {PQN}. arzolla {ʔRZL}. azadeca {ṢDQ}. Barranco de Andacón {ḪNDQ}. bisalto {PZČ}. chuta {ČWṬ}.

cipotegato {ṢṢṬ}. esternudos (cuento de los -) {ʕṬS}. fardeles {ʔḎN} et {FRḎL}. fartón {FRṬN}. galacho {ḪLNǦ}. machuches {PČČ/Q(Ṭ)}.

melosa {LWZ}. pan de cinta {ḤZZ} II. ponerse de memoria {ḤFḎ̣}. reble {RPL} II. tarataña {ṬRṬ(Y)N}. tonto del haba {ZBLḤ}. trallo {TRLŠ}.

(ʕ)afṣā (syriaque) {ʕFṢ}. afsēd (rabbinique) {FSD}. afšel (syriaque) {FŠL} I. afṭar (syriaque) {FṬR}. aftī (syriaque) {FTW} II. ʕăgābāh (rabbinique) {ʕǦB}. ʕāgag/l (rabbinique) {ḌǦR} et {ʕǦN}. ʕăgam (rabbinique) {ʕǦM}. ʕăgan (rabbinique) {ḌǦR} et {ʕǦN}. ăgar (rabbinique) {ʔǦR} I. agēb (rabbinique) {ǦWB(YR)}. aggānā (rabbinique et syriaque) {ṬǦN} . aggās (rabbinique) {ʔ(N)ǦṢ}. ʕaggeb (syriaque) {ʕǦB}. ʕaggel (syriaque) {ḌǦR}. agīb (syriaque) {ǦWB(YR)}. āgūrā (syriaque) {ʔǦR} II. aḥā (rabbinique et syriaque) {ʔḪW}. ăḥad (rabbinique) {ʔḪ(Ḏ)}. ăḥar (rabbinique) {ʔḪR}. aḥrem (syriaque) {ḤRM}. āʕīr (rabbinique) {ĠYR}. ăkal (rabbinique) {ʔKL}. ʕākan (rabbinique) {ʕKN}. ʕăkar (rabbinique) {ʕKR}. ʕakkar (syriaque) {ʕKR}. ʕakkā/ūbītā (rabbinique) {ʕNKB}. ʕakkēb , ʕakkūbā (syriaque) et ʕakkūbīt(ā) (rabbinique) {ʕKB}.

akkīl (rabbinique et syriaque) {KYL}. ʕakkū (rabbinique et syriaque) {ʕKK}. ʕălā (rabbinique) {ʕLW}. ʕălab (rabbinique) {ʕLB}. ʕălē (rabbinique) {ʕLW}. alʕī (rabbinique) {LʕY}. allahā (syriaque) {ʔLH}. ʕallēl (rabbinique) {(L)ʕL}. ʕallī (syriaque) {ʕLW}. ʕallūqāh (syriaque) {ʕLQ}. ʕālmā (rabbinique et syriaque) {ʕLM}. alp (rabbinique et syriaque). {ʔLF}. ʕalqā (rabbinique et syriaque) {ʕLQ}. ʕaltā (syriaque) {ʕLṮ}. ʕălūq(t)ā (syriaque) {ʕLQ}. ʕam (syriaque) {Mʕ}. ʕămā/ē (rabbinique) {ʕMM}. ʕămal (rabbinique) {ʕML}. ʕămam (rabbinique) {ĠMM}. ʕāmam (rabbinique) {ḌMM}. ămar (rabbinique) {ʔMR} I. ʕămar (rabbinique) {ʕMR}. ʕămar ʕizzā (rabbinique) et ʕămar ʕezzē (syriaque) {MRʕZ}. ʕămaṣ (rabbinique) {ĠMḌ}. amēg (rabbinique) {MWǦ}. āmēn (rabbinique) {ʔMN} I. amīn (syriaque) {ʔMN} I. ʕam(mā) (rabbinique et syriaque) {ʕMM}.

Araméen āʕ(ā) (rabbinique) {ʕṢW}. ʕāb (rabbinique) {ḌBB}. ăbad (rabbinique) {ʔBD}. ʕăbar (rabbinique) {ʕBR}. ʕăbaṭ (rabbinique) {ĠBṬ}. ăbaṭṭiḥā (rabbinique) {BṬḪ((Y)Ḻ)}. abbā (rabbinique et syriaque) {ʔBṬ(Š)}, {ʔBW}, {B/PĀB/PĀ} et {LPṬ}. ʕabbā (syriaque) {ḌBB}. ʕabbīṭā (syriaque) {ĠBṬ}. abbūbā (rabbinique et syriaque) {NBB}. ʕabdā (rabbinique et syriaque) {ʕBD}. ʕābē (rabbinique) {ʕBʔ} et {ĠBW}. ʕăbōṭ (rabbinique) {ḌBṬ}. abreṣ (syriaque) {BRṢ}. abṭ (mandéen) {ĠBṬ}. ʕabyūtā (syriaque) {ʕBṮ}. ʕad {ḤTT}. ādā (rabbinique) {ʔḎY}. ʕădā (rabbinique) {ʕDW}. ʕădar (rabbinique) {ʕḎR} et {ĠDR} I. ʕădāšāh (rabbinique) {ʕDS}. ʕădē (rabbinique) {ʕDW}. adnī nafšeh (syriaque) {DNʔ}. af (rabbinique et syriaque) {F}. afʕā (syriaque) {ḌBʕ}. afēš (rabbinique) {FYŠ}. ʕafrā (rabbinique et syriaque) {ʕFR}. afreg (syriaque) {FRǦ}.

Araméen | 1413

ʕammī (syriaque) {ʕMM}. ʕammūdā (syriaque) {ʕMD}. amtā (rabbinique et syriaque) {ʔMW}. an (syriaque) {ŠNN} I. +an (syriaque) {NĀ}. ʕānā (rabbinique et syriaque) {ḌʔN}. ʕănā (rabbinique) {ʕNY}. ʕănāfā (rabbinique) {ʕNF}. ănan {ʔNB} et {ʔNN}. ănan (rabbinique) {ŠNN} I. ʕănānā (rabbinique) {ʕNN}. anbīqā (syriaque) {ʔNBQ}. ānkā (syriaque) {ʔNK}. ʕannī (rabbinique et syriaque) {ʕNW} et {ĠNY} II. a(n)p (rabbinique) {ʔNF}. anpā (syriaque) {ḤRǦ}. ʕantā (rabbinique) {ʕNT}. anṭūbīn (rabbinique) {HNDB}. ʕanwāyā (syriaque) et ʕanyā (rabbinique) {ĠNY} I. aʕpē (rabbinique) {ḌFW}. appē (syriaque) {ʔNF}. ʕappēf (rabbinique) {ḌʕF}. ʕāq (rabbinique et syriaque) {ḌYQ}. ʕăqad (rabbinique) {ʕQD}. ʕăqaf (rabbinique) {ʕQF}. āqēṭ (rabbinique) {KḎ̣Ḏ̣}. aqlīdā (rabbinique et syriaque) {QLD}. ʕaqrabbā (syriaque) {ʕQRB}. aqrīs (rabbinique) {QRS}. ʕaqtā (rabbinique et syriaque) {ʕWQ}. ʕār (rabbinique) {ḌRB}. arʕā (rabbinique et syriaque) {ʔRḌ}. ʕărab (rabbinique) {ĠRB}. ʕărabta (rabbinique) {ḤLF} II. ʕărad (rabbinique) {ʕRD}. ʕărak (rabbinique) {ʕRK}. ʕăram (rabbinique) {ʕRM}. arbaʕ (rabbinique et syriaque) {RBʕ}. ʕarbālā (rabbinique) {ĠRBL}I.

ʕarbay (rabbinique) et ʕarbāyā (syriaque) {ʕRB} I. ʕarbēb (rabbinique) et ʕarbeb (syriaque) {ʕRBD/Ḍ}. (ʕ)arbǝlā (rabbinique) {ĠRBL} I. ʕarbōnā (rabbinique) {ʕRBN}. ardǝbā (rabbinique) {ʔRDB}. arēm (rabbinique) {RWM} I. arēq (rabbinique) {RWQ}. ʕārēr (rabbinique) {ĠRR} I. argūrā (syriaque) et argūrā (rabbinique) {LǦN} I. argwānā (rabbinique et syriaque) {ʔRǦWN}. ărīkā (rabbinique) et arīkā (syriaque) {ʔRK} II. armaltā (rabbinique et syriaque) {RML} II. armenī(yā) (syriaque) {ʔRMNY}. arnebā (syriaque) {ʔRNB}. ʕarpel(ā) (syriaque) {ʕRF}. ʕarqā (rabbinique) {ʕRQ} I. ʕarreq (syriaque) {ʕRQ} I et {ĠRQ}. ʕarsā (rabbinique et syriaque) {ʕRS} et {ʕRŠ}. ʕartā (syriaque) {ḌRB}. ʕarṭanīṯā (syriaque) {ʕRṬNṮ}. ʕărūbā (rabbinique){ʕRB} II. ʕărūgāh (rabbinique) {ʕRW}. aryā (rabbinique et syriaque) {ʔSD}. arzā (rabbinique et syriaque) {ʔRZ} I. >ārūzā< (rabbinique) {ʔRZ} II. ʕas (syriaque) {ʕSF}. ʕāṣ (syriaque) {ʕWṢ}. >āsā< (rabbinique) {ʔWS}. ʕāšā (rabbinique) {ŠʕṮ}. ʕăṣā/ē (rabbinique) {ʕṢY}. ʕăṣab (rabbinique) {ĠṢB} et {ĠḌB}. ăšad (rabbinique) {ʔSD}. ʕāśāh (rabbinique) {ʕSY}. ăšan (rabbinique) {ʔSN}. ăsar (rabbinique) {ʔSR} I. ʕăṣar (rabbinique) {ʕṢR}. ʕăsar (rabbinique) {ʕŠR}. ʕăṣē (rabbinique) {ĠṢṢ}.

ʕăsēq (rabbinique) {ʕŠQ}. aspastā (rabbinique) {FṢFṢ}. aṣṣaʕ (rabbinique) {WḌʕ} I. assi (rabbinique) {ʔSW} II. ătā (rabbinique) {ʔTY}. ātā (rabbinique) {ʔWY} II. ʕāṭā (rabbinique) {ʕṮW}. ʕăṭaf (rabbinique) {ʕṬF}. āṭam (rabbinique) {ʔṬM}. ʕătaq (rabbinique) {ʕTQ}. ātar (rabbinique) et atar (syriaque) {ʔṮR}. ʕătar (rabbinique) {ʕTR}. ʕăṭar (rabbinique) {ʕṬR}. ʕăṭē ((rabbinique) {ʕṬB} et {ĠṬW}. āṭēš (rabbinique) {ṬYŠ}. aṭīm (syriaque) {ʔṬM}. aṭīr (syriaque) {ṬYR}. ʕaṭlā (rabbinique) {ʕṬL}. aṭlas (syriaque) {ʔṬLS}. atlā {ʔṮL}. ʕaṭmā (syriaque) {ʕḎ̣M}. ʕatrā (rabbinique) {ʕTL}. attā (syriaque) {ʔNṮ}. aw (syriaque) {ʔW}. ʕăwāyā (rabbinique) {ĠWY}. ăwāz(ā) et āwāz (rabbinique) {ʔWZZ} et {WZZ}. awbel (syriaque){BWL} I. ʕăwē (rabbinique) {ʕWY}. ʕawfā (syriaque) {ʕYF}. ʕawf(ā) ṭāred(ā) (syriaque) {BRǦS}. awfī (syriaque) {WFY}. awgī (syriaque) {WǦʕ} I. awḥar (syriaque) {ʔḪR}. awḥel (syriaque) {WḤL}. āwir (rabbinique) {ʔYR} II. ʕăwīr (rabbinique) {ʕWR}. ʕawlā (rabbinique et syriaque) {ĠWL}. ʕawtā (rabbinique) {ʕṮW}. ay+ (syriaque) {ʔY(N)} I. aylā (syriaque) {ʔYL} et {ĠZL}. ʕaynā (syriaque) {ʕYN}. ayyālā (rabbinique) {ʔYL}. ʕayyēf (rabbinique) {ḌʕF}. ʕayyet (rabbinique) {ĠWṮ}.

1414 | Index des termes par langue

ʕayyīq (syriaque) {ʕWQ}. ʕaz (syriaque) {ʕZZ} I. ʕăzab {ʕZB}. ăzal (rabbinique) {ʔZL}. ʕăzal (rabbinique) {ĠZL}. āzār (rabbinique) {ʔ/YZR}. ʕāzar {ʕZR}. ʕăzaz (rabbinique) {ʕZZ} I. ʕazzūf(ā) {ʕZF}. azhar {ZHR(N)}. bāʔaš (rabbinique) {BʔS}. baʕătā (rabbinique) {BʕṮ}. baddāʔī (rabbinique) {BDʔ}. bāʕēt (rabbinique) {BĠT}. bagbūgā (syriaque) {BǦS} et {BQBQ}. baglā (syriaque) {BĠL}. bal (rabbinique et syriaque) {BL}. bāl (rabbinique) et bālā (syriaque) {BWL} II. ballūṭ(ā) (syriaque) {BLṬ} II. balsam(on) (rabbinique) {BLSN}. bālūṭ (rabbinique) {BLṬ} II. baq (syriaque) {WBQ}. baqqā (rabbinique et syriaque) {BQQ}. baqqālā (syriaque) {BQL}. baqrā (rabbinique) {BQR}. bar (syriaque) {BNY} I et {BWR} I. bar (rabbinique) {BRR} I. bar ḥalyā (syriaque) {BRHLY}. barbaryāh (rabbinique) {BR/LBR/L}. bardā (rabbinique et syriaque) {BRD} I. bārdā {BRD} I. bardaʕtā (syriaque) {BRD/Ḍʕ}. bardēq (rabbinique) {BḎ/Ḏ̣RQ}. bardūnā (syriaque) {BRḎWN}. barqīs (syriaque) {BRQ} I. barquqyā (syriaque) {BRQQ}. barreṣ (syriaque) {BRṢ}. barrīr (syriaque) {BRR} I. baṣbēṣ (rabbinique) {BṢṢ}. bās/śēm (rabbinique) {BSM}. bāsīlīqāyā (syriaque) {BṢ/SLQ}.

baššāšā (syriaque) {BṮṮ} et {BŠŠ} II. baṭṭā (syriaque) {PṬṬ(N)}. baṭṭel (syriaque) {BRṬL}. baytā (rabbinique et syriaque) {BYT}. baz (syriaque) {BZZ}. bazzēl (rabbinique) {BZL}. bazzēq (rabbinique) {BZ/ṢQ}. bǝ (rabbinique et syriaque) {B}. bē dārē (rabbinique) {BYDR}. bǝʕā (rabbinique et syriaque) {BĠY}. bǝʕaṭ (syriaque) {BʕṮ}. bēʕătā (rabbinique) {BŠR} I. bǝdal (syriaque) {BDL} I. bǝdar (rabbinique et syriaque) {BḎR} I. bedqā (syriaque) {BḎQ}. bǝʔērā (rabbinique) {BʔR}. bǝʔēš (rabbinique) {ḪBṮ}. bǝhal (rabbinique) {BHL} I. bǝḥaš (rabbinique et syriaque) {BḤṮ}. bǝhartā (rabbinique) {BHR} I. bǝhēt (rabbinique) et bǝhet (syriaque) {BHT}. behqitā (syriaque) {BHQ}. bǝkā (rabbinique et syriaque) {BKY}. bǝkōrāh (rabbinique) {BKR}. bǝlā (syriaque) {BLW}. bǝlaʕ (rabbinique et syriaque) {BLʕ}. bǝlil (syriaque) {BLL} I. bǝlūṭ(ā) (rabbinique) {BLṬ} II. bēn {BWN} et {BY(N)}. (ben) taddāl (rabbinique) {ṮDM}. bǝnā/ē (rabbinique) et bǝnā (syriaque) {BNY} I. bǝqā (rabbinique et syriaque) {BQY}. bǝqaʕ (rabbinique et syriaque) {BQY}. bǝrā (rabbinique et syriaque) {BR ʔ}. bǝrak (syriaque) {BRK} I. bǝraq (rabbinique et syriaque) {BRQ} I.

bǝraz (rabbinique) {BRZ}. bǝʔsä (syriaque) {BʔS}. bǝṣaʕ (rabbinique) {BʕḌ}. bǝšal (rabbinique) {ṬFŠL}. bǝšaš (rabbinique) {BṮṮ}. bǝšel (syriaque) {ṬFŠL}. bǝsem (syriaque) {BSM} et {BŠM} III. bǝṣīr (syriaque) {BNṢR}. besmā (syriaque) {BSM} et {BŠM} III. beṣlā (syriaque) {BṢL}. bǝs/śōr(t)ā (rabbinique) {BŠR} II. besrā (syriaque) {BSR} I et {BŠR} I. bēt rŏʔi (rabbinique) {RʔY} I. bǝṭaš (rabbinique) {BṬŠ}. bǝṭaṭ (rabbinique) {ʔBṬ} et {BṬṬ} I. beṭmā (syriaque) {BṬM}. bǝzaʕ {BZʕ}. bǝzaq (syriaque) {BZ/ṢQ}. bidqā (syriaque) {BḎQ}. biqʕā (rabbinique) {BQʕ}. bīqyā (rabbinique) {BYQY}. bīrā (syriaque) {BʔR}. birkā (rabbinique) {BRK} I. biros et birsin (rabbinique) {BRNS}. birun(ā) (syriaque) {BRNS}. biśrā (rabbinique) {BSR} I et {BŠR} I. bīʕtā (syriaque) {BYʕ} II. biṭnā (rabbinique) {BṬN}. bizrā (rabbinique) {BZR}. >brydā< (syriaque) {BRD} III. buʕătā (rabbinique) {BWʕ}. bulhāyā (syriaque) {BLH}. būqīnā (syriaque) {BWQ} I. būr (rabbinique) {BWR} I. būrgā (syriaque) {BRǦ} I. būsmā (rabbinique) {BSM} et {BŠM} III. būyaʕ (syriaque) {BWʕ}. dāb (syriaque) et dābōnā (rabbinique) {DʔB} et {ḎWB}. dabbartā (rabbinique) {D/ḌBR}.

Araméen | 1415

dāgēš (rabbinique) {DĠS}. daggāl (rabbinique) {DǦL} I. dāk (rabbinique) {DYK} I. dāl (syriaque) {DWL}. dālī/ūs (rabbinique) {DLS}. dāmyāṯā (syriaque) {DMṮ} II. dān (rabbinique et syriaque) {DYN} I. dānā (rabbinique), dana (mandéen) et dannā (syriaque) {DNN} I. dappā {DFF}. daq (syriaque) {DQQ} et {ḎWQ}. dargā (rabbinique) {DRǦ} I. darmǝsūq (syriaque) {DMŠQ}. darnā (rabbinique) {DRN} I. dāš (rabbinique et syriaque) {DWS/Ṣ}. dāšēn (rabbinique) {DSM}. dawwē (rabbinique) {ḎWY}. dayyēk (rabbinique) {DWḪ}. dǝʔaṣ (rabbinique) {DʕṢ}. dǝbā (rabbinique) {DBY}. dǝbab (rabbinique) {ḎBḎB}. dǝbaḥ (rabbinique) {ḎBḤ}. dǝbaq (rabbinique) {DBQ}. debbābā (syriaque) {ḎBB}. dǝbeltā (syriaque) {DBL} I. dǝbī (rabbinique) {ZBY}. dǝfan (rabbinique) {DFN}. dǝfaq (rabbinique) {DFʕ}. dǝgan/r (rabbinique) {DǦW}. dǝhab (rabbinique et syriaque) {ḎHB}. dǝhan (syriaque et rabbinique) {DHN} et {ḎHN}. dǝḥas (rabbinique) {DḪL}. dēhe (rabbinique) {ḎHL}. dǝhēn (rabbinique) {DHN}. dǝkā (rabbinique) {ḎKW}. dǝkak (rabbinique) {DKK(YR)}. dǝkan (rabbinique) {DKM/N}. dǝkar (rabbinique) {ḎKR}. dǝkīrā (rabbinique et syriaque) {ḎḪR}. dǝlēl (rabbinique) {DLL}. deles (rabbinique) {DLS}. dǝlīlā (syriaque) {ḎLL} I.

dǝmā (rabbinique et syriaque) {DMW}. dēn (rabbinique) {(L)(Ḏ)Y}. dǝnā (syriaque) {DNW}. dǝnā(h) (rabbinique) {(L)(Ḏ)Y}. dǝnā (biblique){ḎĀ}. dǝnaq (rabbinique) {DNQ} I. dǝqan (rabbinique) {ḎQN}. dǝqaq (rabbinique) {ḎWQ}. deqlat (syriaque) {DǦL} II. dǝrā (rabbinique) {DRY} et {ḎRW} I. dǝrāʕā (rabbinique) {ḎRʕ}. dǝrak (rabbinique) {DRK} I. dǝrārā (rabbinique) {DRR}. dǝraš (sr) {DRS}. deren (rabbinique) {DRN} I. dēwā (rabbinique) {ḎWY}. dǝway (rabbinique) {DWʔ}. dǝyūtā (rabbinique) {DWY} III et {DYṮ}. dīʕătā (rabbinique) {WḌ/DḤ} II. dībā (syriaque) {ḎʔB}. dībābā (rabbinique) {D/ḌBR} et {ḎBB}. diggēl (rabbinique) {DǦL} I. dīglat (rabbinique) {TĠR} II. dīleh (rabbinique et syriaque) {ḎYL}. dīm (rabbinique) {DWM}. dimʕā (rabbinique) {DMʕ}. dīmōsyā et dīmōsīn (rabbinique) {DMS} II. dīnār(ā) (rabbinique et syriaque) {DNR}. ditʔā (rabbinique) {DṮR}. dna (mandéen) {DNʔ}. dōḫīnā (rabbinique) {DḪN} I. dōraqīnā (syriaque) {ḎRQN(N)}. dubbā (rabbinique) {DBB}. dūbšā (rabbinique) {DBS} I. dūdā (rabbinique) {DWD}. dūfnā (syriaque) {DFN}. dūlbā (syriaque) {DLB}. dūm (rabbinique) {DWM}. dūnbā (rabbinique) {ḎNB}. dūrā (rabbinique) {DWR}. dūʕtā (syriaque) {WḌ/DḤ} II.

dyābolos (syriaque) {BLS} III. >dymwsywn< (syriaque) {DMS} II. ē (syriaque) {ʔY(N)} I. ʕǝbar (syriaque) {ʕBR}. ʕǝbē (syriaque) {ʕBʔ} et {ĠBW}. ʕǝbītā (syriaque) {ʕBṮ}. ʕǝdā (syriaque) {ʕDW}. ʕēdā (rabbinique) {ʕWD}. ʕǝdar (syriaque) {ʕḎR}. ʕeddān(ā) (syriaque) {ʕDD} I. eddar (syriaque) {BYDR} et {NDR} II. ednā (syriaque){ʔḎN} I et {RDN} II. ʕǝga/en (syriaque) {ḌǦR} et {ʕǦN}. egīn (rabbinique) {ǦWN} I. ʕeglā (rabbinique et syriaque) {ʕǦL} II. eḥad (syriaque) {ʔḪ(Ḏ)}. ekal (syriaque) {ʔKL}. elʕā (syriaque) {ḌLʕ}. ʕǝlab (syriaque) {ʕLB}. ĕlāhā (rabbinique) {ʔLH}. elam (syriaque) {ʔLM}. ʕǝlīmā (syriaque) {ĠLM}. ʕellaqtā (syriaque) {ʕLṮ}. elle (rabbinique) {(L)(Ḏ)Y}. ʕell(ǝt)ā (syriaque) {ʕLL} I. ellū (rabbinique) {ʔHL}. ʕǝmal (syriaque) {ʕML}. emar (syriaque) {ʔMR} I. ʕĕmar (syriaque) {ʕMR}. ʕǝmaṣ (syriaque) {ĠMḌ}. ʕǝmaṭ (syriaque) {ʕMM}. emmā (syriaque) {ʔMM}. ʕenbǝ/atā (syriaque) {ʕNB}. ʕǝnā (syriaque) {ʕNY}. ʕēnā (rabbinique) {ʕYN}. ʕǝnāfā (syriaque) {ʕNF}. ʕǝnānā (syriaque) {ʕNN}. ʕǝnīf (syriaque) {ʕNF}. ʕǝqad (syriaque) {ʕQD}. ʕǝqal (syriaque) {ʕQL}. ʕeqbā (syriaque) {ʕQB}. ʕeqqā (syriaque) {ʕNQ}. ʕeqqārā et ʕeqqār qarḥā (syriaque) {ʕQR}.

1416 | Index des termes par langue

ʕeqqarbā (syriaque) {ʕQRB}. ʕǝrā (syriaque) {ʕRW}. ǝraʕ (rabbinique) {ĠRḌ}. ʕērābōn (rabbinique) {RHN}. ʕǝrak (syriaque){ʕRK}. ʕǝram (syriaque) {ʕRM}. ʕǝrā raʕ (rabbinique) {ʕRḌ}. ʕǝraṣ (syriaque) {ʕRḌ} et {ĠRḌ}. ʕǝrāyūtā (syriaque) {ʕRY}. ʕǝreb (syriaque) {ĠRB}. ʕǝṣā (syriaque) {ʕṢY}. ʕǝṣab (syriaque) {ʕṢB}. esar (syriaque) {ʔSR} I. ʕǝṣar {ʕṢR}. ʕesbā (syriaque) {ʕŠB}. eṣbǝʕā (rabbinique) {ṢBʕ}. ʕǝseq (syriaque) {ʕŠQ}. eškā (syriaque) {ḪṢW}. eskūftā (syriaque) {SKF} I. espestā (syriaque) {FṢFṢ}. ʕesrā (syriaque) {ʕŠR}. esṭaflīn (syriaque) {ʔSFNR}. eštīn (syriaque) {ʔST/D/Ṭ}. esṭuksā (syriaque) {ʔSṬQS}. esṭūnā (d+esṭwā) (syriaque) {ʔSṬWN}. etā (syriaque) {ʔTY}. ʕeṭā (syriaque) {ʕṮW} et {ĠṬW}. ʕǝṭā (syriaque) {ʕṬB}. ʕǝṭaf (syriaque) {ʕṬF}. ʕǝtaq (syriaque) {ʕTQ}. ʕǝtar (syriaque) {ʕTR}. etʕarrad (syriaque) {ʕRD}. ʕǝṭāšā (syriaque) {ʕṬS}. etbǝkar (syriaque) {BKR}. ʕǝṭel (syriaque) {ʕṬL}. etʕǝnī (syriaque) {ʕNW}. etgaʔʔi (syriaque) {ǦYʔ}. (et)nabbī (syriaque) {NBʔ}. etnǝqam (syriaque) {NQM}. etpǝṣaḥ (syriaque) {FṢḤ} I. etpawwaq (syriaque) {FʔQ}. ʕǝṭrā (syriaque) {ʕṬR}. etrog(ā) et etrong(ā) (rabbinique) {ʔTR(N)Ǧ}. ettǝfīr (syriaque) {FWR} I. ʕǝwā (syriaque) {ʕWY}. ʕǝwir(ā) (syriaque) {ʕWR}. ʕǝyārā (syriaque) {ĠYR}.

ezal (syriaque) {ʔZL}. ʕǝzal (syriaque) {ĠZL}. ezōbā (rabbinique) {ZʔB}. ʕezzā (syriaque) {ʕNZ}. gabbā (syriaque) {ǦŠN} et {ǦNB}. gad (syriaque) {QDD}. gaddā {ǦDD}. gaddēf (rabbinique) et gaddef (syriaque) {QḎ/DF}. gādēl (rabbinique) {ǦDL}. gadpā (rabbinique) {ǦḎF}. gadyā (rabbinique et syriaque) {ǦDY}. gāh (syriaque) {ǦḤǦḤ}. galgēl (rabbinique) {ǦLǦL} I. gallā (syriaque) {BǦL}. gallēl (rabbinique) et gallel (syriaque) {ǦLL}. galmūd (rabbinique) {ǦLMD}. gamlā (rabbinique et syriaque) {ǦML} I. gamzūz (rabbinique) {ǦMZ} II. gander (rabbinique) {ǦNDL}. ganzā (mandéen) {ḪZN}. garbā (syriaque) {ǦRB} I. gar (syriaque) {ǦRR(N)}. garbā (rabbinique) {ǦRB} II. gārē (rabbinique) {ǦRʔ}. gargīrā (syriaque) et gargīr(ā) (rabbinique) {ǦRǦR} I. garmā (rabbinique){ǦRM(YR)}. gārsā (syriaque) {ǦRŠ} I. gaš (syriaque) {ǦSS}. gāsāh (rabbinique) {ǦŠʔ}. gāwaʕ (rabbinique) {ǦWʕ}. gawnā (syriaque) et gaw(wā)nā (rabbinique) {LWN} I. gaybā (syriaque) {ǦYB} I. gāz (rabbinique et syriaque) {ǦWZ} I. gazzā (syriaque) {ǦHZ}. gǝʕā (rabbinique et syriaque) {ǦʕǦʕ}. gǝʕal (rabbinique) {ǦʕR/L} et {ǦʕM}. gǝbā (rabbinique et syriaque) {ǦBW}.

gǝbar (rabbinique et syriaque) {ǦBR} I. gǝdaʕ (rabbinique) {ǦDʕ}. gǝdad (rabbinique) {ǦDB} et {QDD}. gǝdaf (rabbinique) {ǦḎF}. gǝdal (rabbinique et syriaque) {ǦDD} et {ǦḎL}. gǝdam (rabbinique){ǦḎB} I. gǝdērā (rabbinique) {ǦDR}. gǝfettā (syriaque) {ǦFN} I. gǝfīfā (syriaque) {ǦFF}. gǝḥak (syriaque) {ḌḤK}. gǝhannā (syriaque) {ǦHNM}. gǝhar (syriaque) {ǦHR}. gǝhaṭ (rabbinique) {ǦHR}. gǝhīlā (syriaque) {ǦHL}. gǝhinnam (rabbinique) {ǦHNM}. gǝʔi (rabbinique) {ǦYʔ}. gǝlā (rabbinique et syriaque) {ǦLB} I et {ǦLW}. gǝlaf (rabbinique et syriaque) {ǦLF}. gǝlaš (rabbinique) {ǦLS}. geldā (syriaque) {ǦLD}. gǝmaʕ (rabbinique) {ǦMḤ}. gǝmad (rabbinique) {ǦMD}. gǝmam (rabbinique) {ǦMḤ} et {ǦMM}. gǝmar (rabbinique et syriaque) {ǦMR(Ṭ)}. gǝmi (rabbinique) {ǦMḤ}. gǝnā (rabbinique et syriaque) {ǦNY} I. gǝnab (rabbinique et syriaque) {ǦNB} et {ĠNM}. gensā (syriaque) {ǦNS}. gǝraʕ (rabbinique) {ǦRʕ}. gǝrab (rabbinique) {ǦRB} II. gǝrad (rabbinique et syriaque) {ǦRD}. gǝraf (rabbinique) {ǦRF}. gǝram (syriaque){ǦRM(YR)} et {ǦLM}. gǝrar (rabbinique) {ǦRR(N)}. gēs (rabbinique) {ǦSʔ}. gǝšaš (rabbinique) {ǦSS}. gēw (rabbinique) {ǦWW/Y}.

Araméen | 1417

gǝzā (rabbinique) {ǦZʔ}. gǝzal (rabbinique) {ǦZL}. gǝzar (rabbinique) {ǦZR} I. gǝzāz (rabbinique) {ǦZZ}. gǝzītā (syriaque) {ǦZY}. giheṣ (rabbinique) {ǦHR}. gīl (rabbinique) {ǦYL} I. gildā (rabbinique) {ǦLD}. ginzā (rabbinique et mandéen) {ḪZN}. gippēr (rabbinique) {Q/K/ǦLFṬ}. gir (rabbinique) {ǦYR}. gi/īšrā (rabbinique) et gīšrā (syriaque) {ǦSR} II. giyūrā (syriaque) {ǦWR}. gizzā (rabbinique) {ǦḎḎ}. goren (rabbinique){ǦRN} I. grabā (syriaque) {ǦRB} II. gūbā (syriaque) {ǦBB} I. gūbnā (rabbinique et syriaque) {ǦBN}. gūfā (rabbinique) {ǦʔF} et {ǦWF}. gūḥ (syriaque) {ǦḤǦḤ}. gūlgaltā (rabbinique) {ǦMǦM}. gūndā (rabbinique) {ǦND} I. gurdǝli (rabbinique) {ǦRYL}. gurnā (rabbinique) et gurnā/ē (syriaque) {ǦRN} I. gūsā (rabbinique) {ǦṮṮ} I. gūšmā (rabbinique et syriaque) {ǦSM}. gūzʕā (syriaque) {ǦḎʕ} I et {ǦZʕ}. hā tūn (syriaque) {HTN}. ḥāb (rabbinique) {ḪYB}. ḫăbaṭ (rabbinique) {ḪBṬ}. habbeb (syriaque) {HBB}. ḥabbēb (rabbinique) {ḤBB}. ḥabbēl (rabbinique) {ḪBL}. ḥabbēq {ḤBQ(Ḻ)}. hābīl (syriaque) {HBL} II. hăbīrā (rabbinique) {HBW}. ḥablā (rabbinique) {ḤBL}. ḥabrā (syriaque) {ḤBR} I. ḥad (rabbinique et syriaque) {ʔḤD} et {WḤD}. ḥădā (rabbinique) {ḤDW} I et {ḤḎW}.

ḥădad (rabbinique) {ḤDD} I. hădaf (rabbinique) {HDF}. ḥădaq (rabbinique) {ḤḎQ}. haddar (rabbinique et syriaque) {HDR} I. haddēm (rabbinique) et haddem (syriaque) {HDM}. ḥaddēq (rabbinique) {ḤDQ}. haddī (syriaque) {HDY}. ḥăfā (rabbinique) {ḪFY}. ḥăfaf (rabbinique) {ḪFF}. hăfak (rabbinique) {ʔFK}. ḥăfar (rabbinique) {ḤFR} et {ḪFR}. ḥafšūšītā (rabbinique) {ḤRFŠ}. ḥāg (syriaque) {ḤǦB} et {ḤǦY}. hăgā (rabbinique) {HǦW}. hăgan (rabbinique) {HǦN}. ḥaggā (syriaque) {ḤǦǦ} I. ḥaglā (syriaque) {ḤǦL} I. ḥăkak (rabbinique) {ḤKK} et {ḤKY}. ḥăkam (rabbinique) {ḤKM}. ḥăkar (rabbinique) {ḤKR}. ḥāl (rabbinique) {ḤWL}. ḥālā (syriaque) {ḪWL}. ḥălaf (rabbinique) {ḪLF}. hălak (rabbinique) {HLK}. ḥălal (rabbinique) {ḤLL} II et {ḪLL}. ḥălaq (rabbinique) {ḪLQ} I. ḥălaṣ (rabbinique) {ḪLṢ} et {LḪṢ}. ḥălaṭ (rabbinique) {ḪLṬ}. ḥalbā (rabbinique) {ḤLB}. ḥālil(ā) {ḤLL} II. ḥālē (rabbinique) {ḤLW/Y(L)}. hālen (syriaque) {ʔHL} et {(L)(Ḏ)Y}. ḥălīlā {ḤLL} II. hallek (syriaque) {HLK}. ḥallēl (rabbinique et syriaque) {ḤLL} I et {ḪLL}. ḥallīm (rabbinique) {ḤLM}. *ḥālūmā (syriaque) {ḤLM}. ḥāmā (rabbinique) {ḤMW/Y}. hămā (rabbinique) {HMHM}. hămam (rabbinique) {HMM}. ḥămam (rabbinique) {ḤMM} I.

ḥămārā (rabbinique) {ḤMR(Č)}. ḥămas (rabbinique) {ḤMS}. ḥămaṣ (rabbinique) {ḤMS/Ṣ} et {ḤMṢ}. ḥamdā (rabbinique) {ḤMD(Č)}. ḥămeš (rabbinique) {ḪMS}. ḥamrā (rabbinique) {ḪMR}. ḥamšā (syriaque) {ḪMS}. hān(ā) (syriaque) {HNW}. hănā/ī (rabbinique) {HNʔ}. ḥănan (rabbinique) {ḤNN} I. ḥănaq (rabbinique) {ḪNQ}. ḥănaṭ (rabbinique) {ḤNṬ} II. handǝzā (rabbinique) {HNDS}. ḥănēfā (rabbinique) {ḤNṮ} et {ḤNF}. ḥannā (syriaque) {ḤṢN}. ḥannin (syriaque) {ḪNN}. ḥă/ānūn (rabbinique) {ḤNʔ}. ḥanpāyā (syriaque) {ḤNF}. ḥānūtā (rabbinique et syriaque) {ḤNBL} et {ḤNW}. ḥăqar (rabbinique) {ḤQR}. ḥaqlā (syriaque) {ḤQL} I. ḥar (rabbinique) {ḤRR} I. ḥārʕā (syriaque) {ḪRʕ}. ḥărak (rabbinique) {ḤRK}. ḥăram (rabbinique) {ḪRM}. ḥăraq (rabbinique) {ḤRQ}. ḥarsīt (rabbinique) {ḤRŠ} I. ḥārat (rabbinique) {ḪRT}. ḥăraṭ (rabbinique) {ḪRṬ}. ḥăraz (rabbinique) {ḪRZ} I. ḥarbā (rabbinique) {ḤRB}. ḥārē (rabbinique) {ḪRʔ}. ḥāret (syriaque) {ḪRṬN}. ḥargōlā (rabbinique et syriaque) {ḤRǦL}. ḥărīaʕ (rabbinique) {ḪRṢ/S}. ḥarqǝṭā (syriaque) {ḪRQṬN}. ḥarrēf (rabbinique) {ḤRF}. ḥarrīrā (syriaque) {ḤRR} I. ḥarūʕā (syriaque) {ḪRṢ/S}. ḥārūdā (syriaque) {ḤRD}. ḥarūs (syriaque) {ḤRŠ} I. ḥās lǝ+ (rabbinique) {ḤŠY} et {ḪSʔ}. ḥāṣ (rabbinique et syriaque) {ḤYṢ}.

1418 | Index des termes par langue

ḥāš (syriaque) {ḤSS}. ḥāšā (syriaque) {ḤĀŠ}. ḥăṣab (rabbinique) {ḤṢB}, {ḤṢW}, {ḤNḎ̣L} et {ĠṢB}. ḥăšab (rabbinique) {ḤSB(Š)}. ḥăsad (rabbinique) et ḥassed (syriaque) {ḤSD}. ḥăṣad (rabbinique) {ḤṢD}. ḥăsaf (rabbinique) {ḪṢF}. ḥăsam (rabbinique) {ḤSM} I. ḥăsar (rabbinique) {ḤSR} et {ḪSR}. ḥăšaš (rabbinique) {ḤSS}. ḥăṣāṣā (rabbinique) {ḤṢW}. ḥăšī (rabbinique) {ḪŠʕ} et {ḪŠY}. ḥāsīn (rabbinique) {ḤṢN}. ḥaššā syriaque) {ḤWŠ} II. ḥăṭā (rabbinique) {ḪṬʔ}. ḥăṭab (rabbinique) {ḪṬB}. ḥăṭaṭ (rabbinique) {ḪṬṬ}. ḥatnā (rabbinique) {ḪTN}. hăwā (rabbinique) {HWY}. hāwāy (syriaque) {WY(Ḥ/L)}. ḥawbā (syriaque) {ḤWB}. hawnā (syriaque) {HWN} I. ḥawwē (rabbinique) {ḤWY} I. haykal (syriaque) {HYKL}. ḥaylā (syriaque) {ḪYL} II. ḥazā {ʔZW}. ḥăzam (rabbinique) {ḤZM} et {ḪZM}. ḥăzaq (rabbinique) {ḤZQ}. ḥăzar (rabbinique) {ḤḎR} I et {ḤZR}. ḥăzāzā (rabbinique) {ḤZZ}. ḥăzirā (rabbinique et syriaque) {ḪNZR}. ḥazzān(ā) (rabbinique) {ḪZN}. ḥǝbaš {ḤBS(N)}. heblā {HBL} I. hǝdā (syriaque) {HDY} et {HḎY(N)}. ḥǝdet {ḤDṮ}. ḥedwā (rabbinique) {ḤYD}. hedyā (rabbinique) {HDY}. heʕĕrāh {ĠRW}. hǝfak (syriaque) {ʔFK}. ḥǝfiftā {ḤFF}.

ḥǝfīṭ {ḤFḎ̣}. hǝgā (syriaque) {HǦW}. ḥǝgal (syriaque) {ḪǦL} I. hǝgam (syriaque) {HǦM}. ḥǝgar (syriaque) {ḤǦR}. (h)egmōn (rabbinique) {HǦM}. hēkāl (rabbinique) {HYKL}. ḥǝlamtā (syriaque) {ḤLM}. ḥǝlaṣ (syriaque) {LḪṢ}. ḥǝlaṭ (syriaque) {ḪLṬ}. ḥelbā (syriaque) {ḪLB}. ḥelbānīṯā (syriaque) et ḥelbǝnētāh (rabbinique) {ḪLBN}, {ḤLBṮ} et {ḪLBN}. ḥēlef (rabbinique) {ḤLF} II. ḥeltītā (syriaque) {ḤLT}. ḥǝmal (syriaque) {ḤML}. hǝmas (syriaque) {HMS}. hēmīr (rabbinique) {MYR}. hǝnā (syriaque) {HNʔ}. hendabā (syriaque) {HNDB}. hendū et hendiyā (syriaque) {HND}. ḥǝqar (syriaque) {ḤQR}. ḥǝrā (syriaque) {ḪRʔ}. ḥǝrab (syriaque) {ḪRB}. ḥǝraq (syriaque) {ḪRQ}. ḥǝra/eš (syriaque) {ḪRS}. ḥǝrat (syriaque) {ḤRṮ}. ḥǝraṭ (syriaque) {ḪRBŠ}. ḥǝraz (syriaque) {ḪRZ} I. ḥeršā (syriaque) {ḤRS}. ḥǝṣad (syriaque) {ḤṢD}. ḥǝšal (syriaque) {ḤSL}. ḥǝṣārā (syriaque) {ḤṢR} I. heskārā (syriaque) {ḪŠKRŠ}. ḥǝṭaf (syriaque) {ḪṬF}. hǝwā (syriaque) {HWY}. ḥewwārā (syriaque) {ḤWR} II. ḥezyōnāh (rabbinique) {ḤZW}. hǝwā (rabbinique) {ʔWY} I. hibbīṭ (rabbinique) {NBṬ} I. hifrīz (rabbinique) {FRZ} I. hifšīl (rabbinique) {FŠL} I. ḥikkā (rabbinique) {ḤNK} I. ḥīlef et ḥilǝftā (rabbinique) {ḤLF} II. ḥillāzōn (rabbinique) {ḤL/RZM/N}.

ḥīlpā (rabbinique) {ḤLF} II. ḥilzōnā (rabbinique) {ḤL/RZM/N}. hīndǝzā (rabbinique) {HNDS}. ḥinnā (rabbinique) {ḤNʔ}. hīndǝbī (rabbinique) {HNDB}. hi/īndǝyā (rabbinique) {HND}. ḥippuśit (rabbinique) {ḪNFS}. hirhīn (rabbinique) {RHN}. ḥisnā (rabbinique) {ḤṢN}. ḥīrtā (syriaque) {ḤWR(L)}. hitʕaṣṣēm (rabbinique) {ʕṢM}. ḥīṭṭā (rabbinique) {ḤNṬ} I. ḥiwwartā (rabbinique) {ḤWR} II. hiyyūlī (rabbinique) {HYL} II. ḥōbā (rabbinique) {ḤWB}. ḥōlā (rabbinique) {ḤWL}. ḥōq (rabbinique) {ḤWQ}. ḥōrā (rabbinique) {ḤRR} I. ḥotmā (syriaque) {ḪTM}. >ḥrwbwṯā< (syriaque) {ḤRBṮ}. ḥūbbā (rabbinique) {ḤBB}. ḥugbā (syriaque) {ḤǦB}. ḥūgtā (rabbinique) {ḤWǦ}. ḥūlmāṭā (syriaque) {ḤMṬ}. ḥūlqā (rabbinique) {ḤLQ} II. ḥūqā (syriaque) {ḤWQ}. ḥuqqāh (rabbinique) {ḤQQ} I. ḥūrpā (syriaque) et ḥūrpā dǝ+ḥaltitā (rabbinique) {ḤRF}. ḥūṣ (rabbinique) {ḪWḌ}. ḥūṭā (rabbinique et syriaque) {ḪYṬ}. ḥūṭmā (rabbinique) {ḪṬF}. ḫūṭrā (rabbinique) {ḪṬR}. īdā (syriaque) {YDW}. ʕīdā (syriaque) {ʕWD}. ʕīddān (rabbinique) {ʕDD} I. iddǝrā (rabbinique) {BYDR} et {NDR} II. ʕilʕā (rabbinique) {ḌLʕ}. illē/ǝmā (rabbinique) {ʔLM} I. illēn (biblique) {ḎĀ}. ʔillǝqaḥ (rabbinique) {LQ/KḤ}. īlūlā (syriaque) {ʔYLL}. ʕim (rabbinique) {Mʕ}. immā (rabbinique) {ʔMM}.

Araméen | 1419

ʕimmūdā (rabbinique) {ʕMD}. inbā (rabbinique) {HBB}. ʕinbā (rabbinique) {ʕNB}. ʕinqā (rabbinique) {ʕNQ}. īnšā (rabbinique) {ʔNS} I. ʕiqbā (rabbinique) {ʕQB}. ʕiqlā (rabbinique) {ʕQL}. ʕiqqārā (rabbinique) {ʕQR}. iqqǝrē (rabbinique) {QRW}. ʕiqšān (rabbinique) {ʕQṢ}. >ʔī rā lgwdyā< {LWĠḎY}. ʕīrītā et ʕīryā (rabbinique) {ʕRY}. ʕisbā (rabbinique) {ʕŠB}. ispargal (rabbinique) {SFRǦL}. iskūftā (rabbinique) {SKF} I. isqūftā = ʔīsqūfā (rabbinique) {SǦF}. isṭraṭyā (rabbinique) {SRDQ}. īsṭwānā et īsṭwānit (rabbinique) {ʔSṬWN}. ʔīt {ḤYṮ}, {RYṮ}, {LYT} et {LYS} I. itdammēr (rabbinique) {DMR}. itḫassēf (rabbinique) {ḪS/ṢF}. itkannaʕ (rabbinique) {ḪNʕ}. ʕiṭmā (rabbinique) {ʕḎ̣M}. itnabbā (rabbinique) {NBʔ}. i/īttǝtā (rabbinique) {ʔNṮ}. ityāʔēš (rabbinique) {YʔS}. isṭǝrāṭā (rabbinique) et estǝraṭ (syriaque) {ṢRṬ}. īttā (rabbinique et syriaque) {NSW}. iṭṭrī(tā) (rabbinique) et >ʔṭryn< (syriaque) {ʔṬRY} et {ṮRD} I. ʕizzā (rabbinique) {ʕNZ}. kaʕak (rabbinique) {KʕK}. kablā (rabbinique) {KBŠ}. kābrītā (rabbinique) et kabrītā (syriaque) {KBRT}. kad (rabbinique) {ǦNDL}. kādar (rabbinique) {KDR} I. kaf (syriaque) {KFF}. kāhēl (biblique) {KHL}. kāhnā (rabbinique et syriaque) {KHN}. kalbā (rabbinique et syriaque), kalbāh = kalbūs (rabbinique) et kal(la)btā (syriaque) {KLB}.

kallaqtērīn (rabbinique) {QLQṬR}. kalmǝtā (rabbinique) {QML}. >kalq.ṭ.ryn< {QLQṬR}. kammūn (rb) et kammūnā (syriaque) {KMN} II. kān (syriaque) {KWN}. kandā (rabbinique) {QNDR}. kanfā {ǦFN} II. kānōnā (rabbinique) {KNN} II. kanpā (rabbinique) {KNF}. kānūnā (syriaque) {KNN} II. kappā (rabbinique et syriaque) {KFF}. kappēr (rabbinique) {KFR} I. karʕā (rabbinique et syriaque) {KRʕ}. kārawyā (rabbinique) {KRWY}. karisṭǝyōnā (rabbinique) {QLSṬN}. karmā (rabbinique et syriaque) {KRM}. karpǝsā (rabbinique) {KRSF} et {KRF/BS}. karrātā {KRT/Ṯ}. karsā (rabbinique et syriaque) {KRŠ} I. karsannā (syriaque) {KRS(ʔ/ʕ)N}. kas (syriaque) {KZM}. kās (rabbinique et syriaque) {KʔS}. kāšūt(ā) (rabbinique et syriaque) {KŠṮ}. katpā (rabbinique et syriaque) {KTF}. kattēt (rabbinique) {NKṮ}. kawkǝbā (syriaque) {KWKB}. kaww/tā (syriaque) {KWY} II. kayyā (syriaque) {KYY}. kēb (syriaque) et kǝʔēb {KʔB}. kǝbad (rabbinique) {KBD}. kǝbar (rabbinique) {KBR} I. kǝbaš (rabbinique et syriaque) {KBS}. keblā (syriaque) {KBL} I. kebšā (syriaque) {KBŠ}. kǝdab (rabbinique et syriaque) {KḎB} I.

kǝdar (syriaque) {KDR} I. kēfā (rabbinique){PṬRS}. kǝfā (rabbinique et syriaque) {KFʔ}. kǝfaf (rabbinique) {KFF}. kǝfal (rabbinique) {KFL}. kǝfar (syriaque) {KFR} I. kǝḥad (syriaque) {ǦḤD}. kǝḥal (rabbinique et syriaque) {KḤL}. kǝḥaš (rabbinique){ǦḤŠ}. kǝlā (rabbinique et syriaque) {KLʔ} I. kǝlīl(ā) (rabbinique et syriaque) {KLL} III. keltā (syriaque) {KLL} II. kǝlūb (rabbinique) {KLWT}. kǝ+mā (rabbinique et syriaque) {K}. kǝman (rabbinique) {KMN} I. kǝmaš (rabbinique) {KMŠ}. kǝmē(hīn) (rabbinique) {KMʔ}. kǝmen (syriaque) {KMN} I. kǝmīd (syriaque) {KMD}. kēn (rabbinique) et ken (syriaque) {LKN} II. kǝnā (rabbinique et syriaque) {KNY}. kǝnas/š (rabbinique) et kǝnaš (syriaque) {KNS}. kǝnīšā (bēt -) (rabbinique) {KN/LS}. kenpā (syriaque) {KNF}. kǝrā (syriaque) {KRY} I. kǝrab (rabbinique et syriaque) {KRB} I. kǝra/efsā (syriaque) {KRF/BS}. kǝrah (syriaque) {KRH}. kǝranbī (rabbinique) {KRNB}. kǝrasṭ(y)ūnā (syriaque) {QLSṬN}. kǝrat (rabbinique) {KRṮ}. kǝrē (rabbinique) {KRY} I. kǝsā (rabbinique et syriaque) {KSW}. kǝsaf (rabbinique) {ḪS/ṢF}. kǝšar (rabbinique et syriaque) {KṮR}. kǝsas (rabbinique) {KZM}.

1420 | Index des termes par langue

kǝsīlā (rabbinique) {KSL}. kǝtab (rabbinique et syriaque) {KTB}. kǝtam (rabbinique et syriaque) {KTM}. kettānā (syriaque) et kittānā (rabbinique) {KTN}. kǝwā (syriaque) {KWY} I. kīlāh (rabbinique) {KLL} II. kōbaʕ (rabbinique) {QBʕ}. kōkǝbā (rabbinique) {KWKB}. >k.rwyā< (syriaque) {KRWY}. kūb(ā) (syriaque) et kubbā (rabbinique) {QWB(L)}. kūfrā (rabbinique et syriaque) {QFR} II et {Q/K/ǦLFṬ}. kul (rabbinique et syriaque) {KLL} I. kulyā (rabbinique et syriaque) {KLW}. kummatrā (syriaque) {KMṮR}. kūrās(t)ā (syriaque) {KRS} I. kūrkǝyā (rabbinique et syriaque) {KRK}. kūrsǝyā (rabbinique et syriaque) {KRS} II. kūsbār(āh) (rabbinique) et kūs/zbartā (syriaque) {K/QZ/SBR}. kūz(ā) (rabbinique et syriaque) {KWZ}. labbeṭ (syriaque) {LBṬ}. lādān(ā) et lādānūn (syriaque) {LD/ḎN}. laf (syriaque) {LFF}. laftā (syriaque) {LFT} II. lahăbā (rabbinique) {LHB}. laḥlaḥ (rabbinique) {LḪLḪ}. lahleh (syriaque) {LHW}. laḥmā (rabbinique et syriaque) {LḤM}. lām {LWM}. lammed (syriaque) {LMM} I. lāqūtā (rabbinique) {LQW} I. lāš (syriaque) {LṮṮ} et {LWṮ}. laz (syriaque) {LZZ}. lǝ + (rabbinique et syriaque) {L} I.

lǝʕab (rabbinique et syriaque) {LʕB} et {LʕQ}. lǝʕas (rabbinique et syriaque) {LʕQ}. lǝʕaz (syriaque) {LĠZ}. lǝba/ēš (rabbinique) et lǝbeš (syriaque) {LBS}. lebbā (syriaque) et libbā (rabbinique) {LBB}. lǝbettā (syriaque) et lǝbīntā (rabbinique) {LBN} II. lǝbūntā (rabbinique et syriaque) {LBN} I. lǝfā/ē (rabbinique) {LFY}. lǝfaf (rabbinique) {LFF}. lǝfat (rabbinique) {LFT} I. lǝgettā (syriaque) {LǦN} II. lǝhā/ī (rb) {LHW}. lēḥāh (rabbinique) {LḤḤ}. lǝḥak (rabbinique et syriaque) {LḤS} et {LWK}. lǝḥūd (rabbinique et syriaque) {LḤD}. lǝkad (rabbinique) {LKZ}. lēlyā (rabbinique) {LYL}. lǝmīn(a) (syriaque) {MYN}. lǝqā/ī (rabbinique) {LQY}. lǝqaṭ (rabbinique et syriaque) {LQṬ(YR)}. leqḥā (syriaque) {LQ/KḤ}. lēšā (rabbinique) {LYṮ}. leššānā (syriaque) {LSN}. lesṭ(ay)ā {LṢṢ}. lǝṭā (syriaque) {LṬY}. lǝtak (syriaque) et lǝtat (rabbinique) {LTT} et {LWṮ}. lǝṭaš (rabbinique et syriaque) {LṬS} I. lǝṭōm (rabbinique) {LD/ḎN}. lǝwā (syriaque) {LWY}. lǝway (rabbinique et syriaque) {LW}. libdā (rabbinique) {LBD} II. līf (rabbinique et syriaque) {LYF}. liftā (rabbinique) {LFT} II. lignā (rabbinique) {LǦN} II. lilyā (syriaque) {LYL}. liššānā (rabbinique) {LSN}.

lōf (rabbinique) {LWF}. lōḥā (rabbinique) {LḤW}. lūfā (syriaque) {LWF}. lūḥā (rabbinique et syriaque) {LWḤ} I. lūzā (rabbinique et syriaque) {LWZ}. >lytws ʔssyws< (syriaque) {ʔSYS}. mā (rabbinique et syriaque) {MĀ}. m(ʔ)ā (syriaque) {MʔY}. maʕădēn (rabbinique) {ʕDN}. mādad (rabbinique) {MDD} I. madrōn (rabbinique) {MDR}. madweh (rabbinique) {MḎY}. māgag (rabbinique) {MǦǦ}. magdā (rabbinique et syriaque) {MǦD} I. maggaltā (syriaque) {NǦL}. māginnā (rabbinique) {ǦNN} et {MǦN}. maḥăṭā (rabbinique) {MḤḌ/Ṭ}. māhīr (rabbinique) {MHR} I. mahrā (syriaque) {MHR} II. makkīk (syriaque) {MKḪ}. maksā (syriaque) {MK/QS/Ṣ}. mākūṯā (syriaque) {MKṮ}. mālagmā (syriaque) et mālūgmā (rabbinique) {LĠMN}. malʔakā (syriaque) {MLK} II. malkā (rabbinique et syriaque) {MLK} I. mallāḥā (rabbinique et syriaque) {MLḤ} II. mallel (rabbinique et syriaque) {MLL} II. mammīṯā (syriaque) {MMṮ}. man (rabbinique et syriaque) {MN} I. mandīlā (syriaque) {MNDL}. mangǝnīq (syriaque) {MNǦNQ}. mannaʕ (syriaque) {MN ʕ}. māʕōn (rabbinique) {MʕN}. mār(ā) (rabbinique) {MRR} I. mar (syriaque) et mǝrar (rabbinique) {MRR} II.

Araméen | 1421

mardǝnā (syriaque) {RDN} I. margǝlā = margālītā (rabbinique) et margānītā (syriaque) {MRǦN}. >marmḥwz = marm(ā)hwz< (syriaque) {MRMḤZ}. marpǝqā (rabbinique) {RFQ}. marqǝšītā (syriaque) {MRQŠṮ}. marrī (syriaque) {MRY} I. martā (syriaque) et mārtā (rabbinique) {MRT} II. maṣ (syriaque) {MṢṢ}. maš (syriaque) {MSS} I. māsātā (syriaque) {NŠʔ}. masmǝrā (rabbinique) {SMR} I. maṣnaftā (syriaque) et maṣnēfā (rabbinique) {ṢNF}. masṭīkī (rabbinique et syriaque) {MṢṬK}. māṭ (rabbinique et syriaque) {ʔMT} et {MYṬ}. >matlā< (rabbinique et syriaque) {MṮL}. matnān(ā) (rabbinique) {MṮNN}. mattantā (syriaque) {MTN}. maʕyā (syriaque) {MʕY}. māyrā (syriaque) {MYR}. mayy (rabbinique et syriaque) {MWH}. māzōn(ā) (rabbinique) et māzūnā (syriaque) {MZN}. mǝʕā (rabbinique) {MʕY}. mǝʔāh (rabbinique) {MʔY}. mǝʔak (rabbinique) et mǝʕaq (syriaque) {MʕD} et {MʕK}. mǝʕarā (syriaque) {MʕR}. mǝʕas (syriaque) {MʕD}. mǝdar (syriaque) et meder (rabbinique) {MḎR}. mǝdīn/ttā (rabbinique et syriaque) {MDN}. medrā (syriaque) {MDR}. mǝgar (rabbinique) {MǦR}. mǝgennā (syriaque) {MǦN}. mǝgūšā(yā) (syriaque) {MǦS}. mǝḥā (rabbinique et syriaque) {MḤḌ} I et {MḤW}. mǝḥattam (syriaque) {ḤN/LTM}.

mǝhayman (syriaque) et mǝhēman (rabbinique) {HYMN}. mǝhīrā (syriaque) {MHR} I. mǝlā (rabbinique et syriaque) {MLʔ}. mǝlag (syriaque) {MLQ} I. melaḥ māmōn ḥeser (rabbinique) {MLḤ} I. mǝlaq (rabbinique) {MLQ} I. mellā (syriaque) {MLL} II. men (syriaque) {MN} II. me(ʔ)n (syriaque) {MʔN}. mǝnā/ē (rabbinique) et mǝnā (syriaque) {NMW}. mǝnaʕ (rabbinique) {MN ʕ}. mǝnāt (rabbinique) et mǝnātā (syriaque) {MNN} I. >mǝqallīṯā< (syriaque) {MQLYṮ}. mǝraʕ (rabbinique et syriaque) {MRḌ}. mǝrad (rabbinique et syriaque) {MRD} I. mǝraḥ (rabbinique) {MRḪ} I. mǝraq (rabbinique et syriaque) {MRQ} I. mǝras (rabbinique et syriaque) {MRṮ}. mǝraṭ (rabbinique et r.) {MRD/Ṭ}. mǝsā (rabbinique et syriaque) {MSS} II. mǝṣā (syriaque) {MḌ/DY}. mǝšaḥ (rabbinique et syriaque) {MSḤ} I. mǝšaḥ qūnyā (syriaque) {MSḤQNY}. mǝšak (rabbinique) {MSK} I. mǝsārā (rabbinique) {NŠR} I. mǝṣaṣ (rabbinique) {MṢṢ}. mǝšaš (rabbinique) {MSS} I. mǝšāš(ā) (rabbinique) {MŠŠ} I. mǝṣelṣǝlīn (rabbinique) {ṢLṢL}. meskīn(ā) (syriaque) {MSKN}. mēšrā {MŠR}. meštaryānā (syriaque) {ŠRY}. mǝtnaḥḥǝlān bǝ+ʔūlṣānā (syriaque) {NḪL} I.

mēt (rabbinique) {MWT}. mǝṭā (rabbinique et syriaque) {ʕṬW} et {MṬW}. mǝtaḥ (rabbinique et syriaque) {MTḪ}. mǝṭē (rabbinique et syriaque) {ʕṬW} et {MṬW}. meṭrā (syriaque) {MṬR}. meʕyā (syriaque) {MʕY}. *(mǝzabbēn) d+a(n)tṯeh {DYṮ}. >mhlyqryds< (syriaque) {MLKL/NY}. middāh (rabbinique) {ʔMD}. midrōn (rabbinique) {MDR}. mīl (rabbinique) et mīl(ā) (syriaque) {MYL} II. mῑmas (syriaque) et mūmōs (rabbinique) {ḤWY} II. mimrā (syriaque) {MYMR}. min (rabbinique) {MN} II. min dī (rabbinique) {M(N)Ḏ}. miskēn(ā) (rabbinique) {MSKN}. mīt (syriaque) {MWT}. miṭrā (rabbinique) {MṬR}. mīṭrān et mīṭrōpōlīṭā (syriaque) {MṬRN} I. mōdyā(h) (rabbinique) {MDY} II. mōḥā (rabbinique) {MḪḪ}. mohărā (rabbinique) {MHR} II. >msmrā< (syriaque) {SMR} I. mūdyā (syriaque) {MDY} II. mūḥā (syriaque) {DMĠ} et {MḪḪ}. mūryā (syriaque) et mūryīsā (rabbinique) {MRY} II. mūsīqī (syriaque) {MSQ}. musṭārā (syriaque) {MSṬR}. nāʕ (rabbinique et syriaque) {NWʕ}. nāʔāh (rabbinique) {NʔY}. nād (rabbinique et syriaque) {NHD}. naffāq (syriaque) {NFQ} I. nafšā et nawšā (rabbinique et syriaque) {BRǦS}, {NBŠ} et {NFS}. nafṭā (syriaque) {NFṬ} II.

1422 | Index des termes par langue

nafqūtā (rabbinique) {NFQ} I. nāgdā (rabbinique) {NǦḎ/D}. naggādā (rabbinique) {NǦD}. naggārā (rabbinique et syriaque) {NǦR} I. nāḥ (rabbinique et syriaque) {NWḪ}. naḥălā (rabbinique) {NḪL} II. nahărā (rabbinique) {NHR}. naḥḥēš (rabbinique) et naḥḥeš (syriaque) {NḤS} I. nāḥīl (rabbinique) {NḤL} III. nahrā (syriaque) {NHR}. nāʕīm {NʕM}. nakkēl (rabbinique) {NKL}. naʕlā (syriaque) {NʕL}. nām {NWM}. nāmēs (rabbinique) {NBṢ}. namṭā (syriaque) {NMṬ}. nāmūsā (syriaque) {NMS} II. naʕnaʕ et naʕnā (rabbinique) {NʕNʕ}. naʕnēʔ (rabbinique) {ŠNʕ}. nappāṣ/sā (rabbinique) et nappes (syriaque) {NFŠ}. nāqdā (syriaque) et naqdūd (rabbinique) {NQḎ}. nāqūšā (syriaque) {NQS/Ṣ}. nardǝšīr (rabbinique) {NRD(ŠR)}. nardīnōn (rabbinique) {NRD(N)}. našā (syriaque) {ʔNS} I. naṣrayyā (syriaque) {NṢR} II. nāṣūrā (syriaque) {NSR} II. nāṭ (rabbinique et syriaque) {NWṬ}. nāweh (rabbinique) {NWH}. nāzaḥ (rabbinique) {NZʕ}. >nbṭw< (nb.) {NBṬ} I. nǝʕā (rabbinique) {NHḌ}. nǝʕal (rabbinique) {NʕL}. nǝʕar (syriaque) {NʕR}. nǝbaʕ (rabbinique et syriaque) {NBʕ}. nǝbaḥ (rabbinique et syriaque) {NBḤ}. nǝbārā (rabbinique) {NBR} I. nǝbaṭ (rabbinique) {NBḌ}.

nǝdā (syriaque) {NZĠ} et {NZW}. nǝdab (rabbinique) {NDB}. nǝdaf (rabbinique) {NDF}. nǝdar (rabbinique et syriaque) {NḎR}. nǝdē (rabbinique) {NZĠ}. neʔĕraʕ (rabbinique) {ʕRḌ}. nǝfā (rabbinique) {NFY}. nǝfaḥ (rabbinique et syriaque) {NFḪ}. nǝfal (rabbinique et syriaque) {NFL}. nǝfaq (syriaque) {NFQ} I. nǝfar (syriaque) {NFR}. nǝfaṣ (rabbinique et syriaque) {NFḌ}. nǝfāṯā (syriaque) {NFṮ}. nefqǝtā (syriaque) {NFQ} I. nēfṭ et nefṭā (rabbinique) et nefṭā (syriaque) {NFṬ} II. nǝgaʕ (rabbinique) {NǦʕ}. nǝgab (syriaque) {NǦB}. nǝgad (syriaque) {NǦD}. nǝgādā (syriaque) {NǦḎ/D}. nǝgaf (rabbinique) {NǦL}. nǝgah (rabbinique et syriaque) {NǦM} I. nǝgaḥ (rabbinique) {NǦḤ} et {NǦL}. nǝgas (rabbinique) {NǦL} et {NǦS}. nǝgēb (rabbinique) {NǦB}. nǝhā (syriaque) {NHY}. nǝḥal (syriaque) {NḪL} I. nǝham (rabbinique et syriaque) {NHM}. nǝḥar (rabbinique) {NḤR}. nǝḥaṣ (rabbinique) {NḪS/Ṣ}. nǝḥāšā (rabbinique et syriaque) {NḤS} II. neḥbā {ḪBʔ}. nǝḥet (rabbinique et syriaque) {NḤT}. nǝḥīl (rabbinique) {NḤL} III et nǝḥīl (syriaque) {NḤL} I. nǝhīqā (rabbinique) {NHQ}. nǝḥīrā (rabbinique et syriaque) {NḪR(Ṭ)}.

nǝkā (rabbinique et syriaque) {NKY}. nǝkal (syriaque) {NKL}. nǝkas (rabbinique et syriaque) {NKS}. nǝkat (syriaque) {NKT}. nǝmālā (syriaque) {NML}. nemrā (syriaque) {NMR}. nemsā (syriaque) {NMS} I. nǝqā/ē (rabbinique) {NQW}. neqaʕ (rabbinique) et neqʕā (syriaque){NQʕ}. nǝqab (rabbinique) {ṮQB}. nǝqal (syriaque) {NQL}. nǝqam (rabbinique) {NQM}. nǝqar (rabbinique et syriaque) {NQR}. nǝqaš (rabbinique et syriaque) et nǝqāšā (rabbinique) {NQS/Ṣ}. nǝṣā (rabbinique et syriaque) {NḌL}. nǝśā (rabbinique) {NŠʔ}. nǝšā (rabbinique et syriaque) {NSY}. nǝsab (rabbinique et syriaque) {NSB}. nǝšab (rabbinique et syriaque) {NSM}. nǝṣab (rabbinique et syriaque) {NṢB}. nǝšaf (rabbinique et syriaque) {NSF}. nǝsaḥ (rabbinique) {MSḪ} et {NSḪ}. nǝṣaḥ (rabbinique et syriaque) {NṢḤ}. nǝsak (rabbinique et syriaque) {NSḪ} et {NSK}. nǝṣal (rabbinique et syriaque) {NṢL}. nǝšam (rabbinique et syriaque) {NSM}. nǝšaq (rabbinique et syriaque) {NSQ}. nǝsar (syriaque) {NŠR} I. nǝṣaṣ (rabbinique) {NṢṢ} I et {NḌḌ}. nešbā (syriaque) {NŠB}.

Araméen | 1423

nešrā (syriaque) {NSR} I. nǝṭaf (rabbinique et syriaque) {NṬF}. nǝṭaḥ (syriaque) {NṬḤ}. nǝtaq (rabbinique) {NTǦ}. nǝtar (rabbinique et syriaque) {NTR} I et {NṮR}. nǝṭar (rabbinique et syriaque) {NḎ̣R}. netrā (syriaque) {NṬRN}. nǝwāṣā (syriaque) {NṢW}. nǝzal (rabbinique et syriaque) {NZL}. nǝzar (rabbinique et syriaque) {NZR}. nǝzēz (rabbinique) {NZF}. nībā (rabbinique et syriaque) {ŠNB} et {NYB}. nīmō/ūs(ā) (rabbinique) {NMS} II. nīnyā (rabbinique) {NʕNʕ}. nīr(ā) (syriaque) {NYR}. nišbā (rabbinique) {NŠB}. nišrā (rabbinique) {NSR} I. nitrā (rabbinique) {NṬRN}. nōfā (rabbinique) {NWF}. nōṣīṣyā (rabbinique) {NṢW}. >nrdyn< (syriaque) {NRD(N)}. nūkrā(yā) (rabbinique et syriaque) {NKR}. nūnā (rabbinique et syriaque) {NWN}. nūqdā (syriaque) {NQṬ}. nūr(ā) (rabbinique et syriaque) {NWR} I. ō (rabbinique) {ʔW}. ōbrīzā (rabbinique) {ʔBRZ}. ʕōfā (rabbinique) {ʕYF}. ōḥī (rabbinique) {WḤY}. ʔōnī (rabbinique) {WNY} I. ʕōz (rabbinique) {ʕWZ}. paʕ (syriaque) {FḌḌ}. pāʕal (rabbinique) {FʕL}. padnā (rabbinique) et paddānā (syriaque) {FDN}. pā(gā)nīqā (rabbinique) {BNQ} et {FNQ} II. paggēr (rabbinique) {FǦR}. pagrā (syriaque) {FǦR}.

pāḥ (rabbinique et syriaque) {FWḤ}. pāḥā (rabbinique et syriaque) {FḪḪ}. paḥdīn (rabbinique) {FḪḎ}. paḥḥārā (rabbinique et syriaque) {FḪR} II. paḥḥez (syriaque) {FḤŠ}. pāḥlā (syriaque) {FḤL}. paḥmā (syriaque) {FḤM}. pal (syriaque) {FLT} et {FLL} I. palāṭīn (rabbinique) et palaṭi(yo)n (syriaque) {BLṬ} IV. palesṭīnā (syriaque) {FLSṬN}. pallēs (rabbinique) {FLS}. panduqiyūn (syriaque) {FNDQ(YR)}. panneq (syriaque) {FNQ} I. par (syriaque) {FRR}. pāraḥtā (syriaque) {FRḪ}. pārāš(ā) (rabbinique) {FRS(N)}. pardasā (syriaque) et pardēsā (rabbinique) {FRDS}. parḥătā (rabbinique) {FRḪ}. parnēq (rabbinique) {FRMQ}. parpǝḥīnā (rabbinique et syriaque) {FRFḪ} et {FRFR/N}. parpēr (rabbinique) {FRFR/L}. parrā (syriaque) {FʔR} et {FRQD}. parraḥ (syriaque) {FRḤ}. parrāš(ā) (syriaque) {FRS(N)}. parsā = parsī = parsāy (rabbinique) et pārsāyā (syriaque) {FRS(N)}. parsǝḥā (syriaque) {FRSḪ}. partā (rabbinique) {FRṮ}. parwanqā (rabbinique et syriaque) {FRNQ}. pāšer eštīn (syriaque) {FŠR(ŠN)}. pašpǝšā (syriaque) {FSFS}. pāssāṭōn (rabbinique) {FSṬ}. pāšūʕ (syriaque) {BŠʕ}. pat (syriaque) {FTT}. pātā (rabbinique et syriaque) {FʔW}.

pāṭṭā (syriaque) {PṬṬ(N)}. pattānā (syriaque) {FTN}. patyā (rabbinique) {FTW} I. pāwoniyā (syriaque) {FWN}. payyeʕ (syriaque) {FYḌ}. pazzīzā (syriaque) {FZZ}. pǝʕā (rabbinique et syriaque) {FĠW}. pǝʕā/ē (rabbinique) et pǝʕā/ī (syriaque) {FḌW}. pǝʕal (syriaque) {FʕL}. pǝ ʕar (rabbinique et syriaque) {FĠR}. pǝdaʕ (rabbinique et syriaque) {FDʕ}. pǝgaʕ(rabbinique et syriaque) {FǦʕ}. pǝgag (rabbinique) {BǦǦ}. pǝḥaz (rabbinique) {FḤŠ}. peḥtā (syriaque) {FḪḪ}. pǝkar (syriaque) {FKR}. pǝlag (rabbinique et syriaque) {FLǦ}. pǝlaḥ (rabbinique et syriaque) {FLḤ} pǝlal (rabbinique) {FLT} et {FLL} I. pǝlān (syriaque) {FLN} I. pǝlaq (rabbinique) {FLQ}. pǝlas (rabbinique) {FLS}. pǝlaṭyā (rabbinique et syriaque) {BLṬ} I. pelpel et pelpǝlā (syriaque) {FLFL}. pelqā (syriaque) {FLQ}. pǝqaʕ (rabbinique et syriaque) {FQʔ} et {FQʕ} I. pǝqad (rabbinique et syriaque) {FQD}. pǝqaḥ (rabbinique et syriaque) {FQḤ}. pǝqar (rabbinique) {FQR} I. pērā (rabbinique et syriaque) {FRY} I. pǝraʕ (rabbinique et syriaque) {FRʕ} et {FRĠ}. pǝrāʕāh (rabbinique) {FRʕ}. pǝrad (rabbinique et syriaque) {FRD}.

1424 | Index des termes par langue

pǝrag (rabbinique) {FRǦ}. pǝrak (rabbinique et syriaque) {FRK}. pǝram (syriaque) {FRM} I. pǝraq (rabbinique et syriaque){FRQ}. pǝraš (rabbinique et syriaque) {FRS}, {FRŠ} et {FSR}. pǝrāt (rabbinique) et pǝra/āt (syriaque) {FRT} I. pǝrat (rabbinique) {BRṮN}. pǝraṭ (rabbinique et syriaque) {BRṬL} et {FRṬ} I. pērēr (rabbinique) {FRR}. pertā (syriaque) {FRṮ}. perʕūn (syriaque) {FRʕN}. pǝsaʕ (rabbinique et syriaque) {FŠĠ}. pǝṣaʕ (rabbinique) {FḎ̣ʕ}. pǝsad (rabbinique) {FSD}. pǝṣaḥ (rabbinique) {FṢḤ} I. pǝsal (rabbinique et syriaque) {BSL} I. pǝṣal (rabbinique et syriaque) {FṢL}. pǝsaq (syriaque) {FSQ}. pǝšaṭ (rabbinique et syriaque) {BSṬ} I. pǝšē (rabbinique) {FŠW}. pǝsēq (rabbinique) {FSQ}. pǝsēqāh (rabbinique) et pesqīn (syriaque) {FSQ} II. peṣḥā (syriaque) {FṢḤ} II. pesqītā (syriaque) {FṢQ}. pǝtaḥ (rabbinique et syriaque) {FTḤ}. pǝtal (rabbinique et syriaque) {FTL}. pǝtaq (rabbinique et syriaque) {FTQ}. pǝṭar (rabbinique) {FṬR}. pǝtat (rabbinique) {FTT}. petnā (syriaque) {FTN}. pǝzar (rabbinique) {FZʕ}. pǝzīzā (rabbinique) {FZZ}. pīf(āh) (rabbinique) {FYF}. pīheq (rabbinique) {FʔQ}. pikkāh (rabbinique) {FKK}. pilkā (rabbinique) {FLK} I.

pīlōsǝfā (rabbinique) et pīlōsūfā (syriaque) {FLSF}. pilpāl et pilpǝlā (rabbinique) {FLFL}. pinnēq (rabbinique) {FNQ} I. piqqūsā (rabbinique) {FQS/Ṣ}. piṣḥā (rabbinique) {FṢḤ} II. pišpāš (rabbinique) {FSFS}. pisqēyā (rabbinique) {FṢQ}. pīsqīnōt (rabbinique) FSQ} II. pitnā (rabbinique) {FTN}. pōlā (rabbinique) {FWL} I. >ʔptymwn< {BNTWM}. pūʔāh (rabbinique) {FWW}. >pūdagrā< (syriaque) {DQR}. pūg (rabbinique) {FWǦ}. pūglā (rabbinique et syriaque) {FǦL}. pūlsā (rabbinique et syriaque) {FLS} II. pūmā (rabbinique) et pumma (syriaque) {F(M)W}. pundǝqā (syriaque) {BNDQ} I. pūqīṯā (rabbinique) {FWQ}. purnāh = purnī (rabbinique) {FRN(YR)}. pūrsā (rabbinique et syriaque) {FRṢ/S}. purtaʕnā (syriaque) {BZRQṬN}. pūsā (syriaque) {FSW}. pūṯā (syriaque) {FWW}. pūtqā (syriaque) {BWṬ}. >pwdgrrā< (syriaque) {DQR}. >pwsāṭwn< (syriaque) {FSṬ}. qabbā (syriaque) {QBB} II. qabbel (rabbinique et syriaque) {QBL} I. qābūṭ (rabbinique) {QBḌ/Ḏ/Ṭ}. qaddar (syriaque) {QDR} I. qaddeš (syriaque) {QDS} I. qaddī (syriaque) {QDW}. qādēr (rabbinique) {QDR} II. qadsā (syriaque) {QDS} II. qālā (syriaque) {QWL} I. qālbā et qelbīd (syriaque) {QLB} II. >qalīmūn< (syriaque) {QLMN}. qallīl (rabbinique et syriaque) {QLL} I.

qalmǝtā (rabbinique) {QML}. qalqel (syriaque) {QLQL}. qām (rabbinique et syriaque) {QWM}. qāmaʕ (rabbinique) {QMʕ}. qamḥā (syriaque) {QMḤ}. qammistā (syriaque) {QMṢ} I. qamṭǝrā (rabbinique) et qamṭǝriyā (syriaque) {QMṬR} II. qanbǝrā (syriaque) {Q/KNBR}. qanbō/ī/ās (rabbinique) {QNB/M}. qandīlā (rabbinique et syriaque) {QNDL} I. qandūš (syriaque) {Q/KNDS}. qanṭī(nā)rā (syriaque) {QNṬR} II. qanyā (rabbinique et syriaque) {QNW} I. qappār (syriaque) {K/QPR}. qapṣah (rabbinique et syriaque) {QFZ/Ṣ}. qāqūlā (rabbinique et syriaque) {QQL}. qarabiyon (syriaque) {QRB} IV. qarīr (rabbinique et syriaque) {QRR}. qarmīd (rabbinique) et qarmīdā (syriaque) {QRMD} I. qarnā (rabbinique et syriaque) {QRN}. qarnǝbāyā (syriaque) {QRNB}. qarqā (rabbinique et syriaque) {QRQ} II. qarqellā (syriaque) {QRQL} II. qarra wa+wallà {QRL} I. qarreṭ (syriaque) {QRṬ} I. qarṣǝʕānā et qarṣebtā (syriaque) {QRṢʕN}. qarṭēṭ (rabbinique) {QRṬ} I. qarṭīs(ā) (syriaque) {QRṬS}. qāṣab (rabbinique) {QṢB}. qašbā (syriaque) {QŠB} I. qasdān(ā) (syriaque) {QṢDN}. qaṣṣābā (rabbinique et syriaque) {QṢB}. qaṣṣārā {QṢR} III.

Araméen | 1425

qaššīšā (syriaque) {QSS} I. qassīṭrā (rabbinique) {QZ/ṢDR}. qaštā (rabbinique) {QWS}. qasṭǝlīn (rabbinique) {QSṬL}. qasṭǝrā (rabbinique et syriaque) {QṢR} II. qastūr (syriaque) {QSṬR/L}. qasyā mǝšallaḥtā (syriaque) {ŠLḤ} II. qāṭel abū(h)y (syriaque) {QṬLB}. qatt(ā) (rabbinique) et qattā (syriaque) {QTT}. qaṭṭā (syriaque) {QṬṬ/S}. qattārā (syriaque) {QTR}. qaṭṭayyā (rabbinique) {Q/KṮʔ}. qaṭṭeb (syriaque) {QṬB}. qaṭṭīnā (syriaque) {BZRQṬN}. qaṭṭū(stā) (syriaque) {QṬṬ/S}. qaṭṭūṯā (syriaque) {Q/KṮʔ}. qāṯūlīqā (syriaque) {ǦṮLQ}. qaynānā {TQN}. qaynāyā (syriaque) {QYN}. qayṭā (rabbinique et syriaque) {QYḎ̣}. qayṭūnā (syriaque) {QYṬN}. qaz (syriaque) {QZL}. qǝʕārtā (syriaque) {QʕR}. qǝbaʕ (rabbinique et r.) {QBḌ}. qǝbābā (syriaque) {QBB} I. qēbāh (rabbinique) {QBW} II. qǝbar (rabbinique et syriaque) {QBR}. qǝdam (syriaque et rabbinique) {QDM}. qǝdar (rabbinique) {QDR} I et {QḎR}. qedrā (syriaque) {QDR} II. qǝfā/ī (rabbinique) et qǝfā (syriaque) {QFW}. qǝfal (rabbinique et syriaque) {QFL}. qǝfaz (rabbinique) {QFZ} I. qǝfīzā (rabbinique et syriaque) {QFZ} II. qǝḥaḥ (rabbinique) {QḤḤ}. qǝlā (rabbinique et syriaque) {QLW}.

qǝlaʕ (rabbinique) et qelʕā (syriaque) {QLʕ}. qǝlaḥlāḥā (syriaque) {KLḪ} II. qǝlaf (rabbinique et syriaque) {QRF} et {QLF}. qǝmaʕ (syriaque) {QMʕ}. qǝnā (rabbinique et syriaque) {QNW} I. qēnāʔā (rabbinique) {QYN}. qǝnaṭ (rabbinique) {QNṬ} I. qǝnīgyā et qǝnīgīzyā (rabbinique) {QNṢ}. qǝnūm(ā) (syriaque) {ʔQ/KNM} et {QWM}. qǝrā (rabbinique et syriaque) {QRʕ}. qǝraʕ (rabbinique) {ǦRḤ} et {QRʕ}. qǝraḥ (rabbinique et syriaque) {QRḤ}. qǝram (rabbinique et syriaque) {QRM} I. qǝras (syriaque) {QRS}. qǝraṣ (rabbinique et syriaque) {QRḌ} I. qǝraṭ (rabbinique et syriaque) {QRṬ} I. qǝrēb (rabbinique) et qǝreb (syriaque) {QRB} I. qǝrūqomagmā (syriaque) {QRQMN}. qǝṣā (syriaque) {QṢW}. qǝšā (rabbinique et syriaque) {QSW}. qǝṣaʕ (rabbinique) {QṢʕ}. qǝṣaf (syriaque) {QṢF}. qǝsam (rabbinique) et qǝṣam (syriaque) {QSM} I. qǝṣar (rabbinique) {QṢR} I. qǝṣaṣ (rabbinique et syriaque) {QṢṢ} I. qǝsāsāh (rabbinique) {QŠŠ}. qesṭā (syriaque) {QSṬ} I. qeštā (syriaque) {QWS}. qǝṭaʕ (rabbinique et syriaque) {QṬʕ}. qǝṭab (rabbinique) {QṬB}. qǝṭaf (rabbinique et syriaque) {QṬF}.

qǝṭal (rabbinique et syriaque) {QTL}. qǝṭan (rabbinique et syriaque) {QṬN} I. qǝtārīn (rabbinique) {QTR}. qǝwāḥā (rabbinique) {QḤW}. qǝwāyē (syriaque) {QWY}. qǝwaz (syriaque) {QFZ} I. qilḥāh (rabbinique) {KLḪ} II. qilqēl (rabbinique) {QLQL}. qimḥā (rabbinique) {QMḤ}. qīnā (syriaque) {QYN}. qīnārā (rabbinique) {QNR} I. qi/īnṭī/ǝnār = qinṭē/ǝr(ā) (rabbinique) {QNṬR} II. qiʕqēaʕ (rabbinique) {QWʕ}. qīrūṭī (syriaque) {QYRṬ}. qišbā (rabbinique) {QŠB} I. qiṣpā (rabbinique) {QṢF}. qīsṭā (rabbinique) {QSṬ} I. qitārā (syriaque) {KYṮR}. qīṭnīt (rabbinique) {QṬN} II. qōl (rabbinique) {QWL} I. qōlās (rabbinique) {QLS(N)}. qōrālīn (rabbinique) {QRL(YN)}. >qrlwn< (syriaque) {QRL(YN)}. >qrnbā< (syriaque) {QRNB}. >qrsā< et >qrsyn< (syriaque) {QYRN}. >q.rṭā< {QRṬ} III. >q.sṭ.nyā< (syriaque) {QSṬL/N(N)}. >qsṭryn< (syriaque) {QZ/ṢDR}. qūbtā (rabbinique) {QBB} I. qūbyānā (syriaque) {QWB}. qūfay (syriaque) {QFZ/Ṣ}. qūfdā (rabbinique et syriaque) {QNFD/ḎṬ/}. qūfī (syriaque) {QFZ/Ṣ}. qūflā (syriaque) {QFL}. qūkaliyā (syriaque) {QWQN}. qūfsā (rabbinique et syriaque) {QFZ/Ṣ}. qūḥā (syriaque) {QḤW}. qūlbā (syriaque) {QLB} III. qūlsītā (rabbinique) {QLS(N)}. qūmqūm(sā) (rabbinique) {QMQM}. qūmṭǝrā (rabbinique) {QMṬR} II.

1426 | Index des termes par langue

qunbārā = qunabrā (syriaque) {Q/KNBR}. qūndāš (syriaque) {Q/KNDS}. qunqǝmūsā (rabbinique) {QMQM}. qūppā (rabbinique) {QFZ/Ṣ}. qūqnītā (rabbinique) {QWQN}. qūqnūs (syriaque) {QQNṢ}. qūrā (syriaque) et qūrāh (rabbinique) {QWR} I. qūralliyūn (syriaque) {QRL(YN)}. qūrnā/ēs et qūrnǝ/ēsā (rabbinique) {QRNS} I. qūrqā et qūrdǝq(isī)n (rabbinique) {QRQ} II. qūrṭǝmē (rabbinique) et qūrṭǝmā (syriaque) {QRṬM} I. qūsṭ/dor (rabbinique) {QSṬR/L}. >qwlywn< (syriaque) {QLYN}. >qwlyqytā< {QWLNǦ}. >qwqlywn< (syriaque) {QLS(N)}. >q(y)nrs< (syriaque) {QNR} I. raʕ (syriaque) {RḌḌ}. raʕaf (rabbinique) {RḌF} et {RĠF}. rab (rabbinique) {RBB} I. rāb (syriaque) {RYB}. rādāh (rabbinique) {RDʔ}. rādim (rabbinique) {RDM}. raf (syriaque) {RFF}. raʕfā (syriaque) {RḌF} et {RĠF}. rahăbōnā (rabbinique) {RHN}. rāḥēf (syriaque) {RḪM}. rāḥīq {RḤQ}. raḥlā (rabbinique) {RḤL}. rak (syriaque) {RKK} I. raqqīq (syriaque) {RQQ}. ras (syriaque) {RŠḤ}. raššaʔi (rabbinique) {RSḪ}. raymā (syriaque) {RʔM}. rǝʕā (rabbinique) {RḌW} et {RʕY}. rǝʕaʕ (rabbinique) {RḌḌ}. rǝʕad (rabbinique) {RʕD}. rǝʕam (rabbinique) {RĠM}. rǝʕaṣ (rabbinique) {RʕṢ}.

rǝʕaš (rabbinique) {RʕŠ}. rǝbā (rabbinique) {RBW}. rǝbaʕ (rabbinique) {RBḌ}. rǝbītā (rabbinique) {RBṮ}. rǝdaf (rabbinique) {RDF}. rǝdan (syriaque) {RDN} I. rǝfā (syriaque) {RFʔ}. rǝfaf (rabbinique) {RFF}. rǝfas (rabbinique) {RFS}. rǝfē (syriaque) {RFD}. refte (syriaque) {RFṮ}. rǝgaf (rabbinique) {RǦF}. rǝgam (rabbinique) {RǦM}. rǝgaz (rabbinique) {RǦZ}. reglā (syriaque) {RǦL}. rǝhā (syriaque) {RʔY} I. rǝḥab {RḤB}. rǝhaṭ (rabbinique) {RWḌ}. rǝhēb (rabbinique) {RHB}. rǝḥēm (rabbinique) {RḤM}. rehṭā (syriaque) {RHḌ/Ṭ/D}. rǝʕīftā (syriaque) {RĠF}. rǝkak (rabbinique) {RKK} I. rǝkan (rabbinique) {RKN}. rǝkēb (rabbinique) {RKB} I. rǝkūbā (rabbinique) {RKB} II. rǝmā (rabbinique) {RMY}. rēmā (rabbinique) {RʔM}. rǝmas (rabbinique) {RMS} I. rǝmaz (rabbinique) {RMZ}. remeṣ (rabbinique) {RMḌ}. remṣā (syriaque) {RMS} II. rǝmūʕā (syriaque) {RMḌ}. rǝqaʕ (rabbinique et syriaque){BRQʕ} et {RQʕ}. rǝqad (rabbinique) {RQD}. rǝqām (rabbinique) {RQM}. (rēš) gālūtā (rabbinique) {ǦLT}. rēšā (rabbinique) {RʔS}. rǝṣaʕ (rabbinique) {RṢ/Sʕ}. rǝṣad (rabbinique) {RṢD}. rǝṣaf (rabbinique) {RṢF}. rǝšam (rabbinique et syriaque) {RSM} et {RŠM}. rǝšāqā (syriaque) {RŠQ}. rǝsas (rabbinique) {RŠḤ}. rǝṣaṣ (rabbinique) {RṢṢ} I. rǝšē (rabbinique) {RŠW}. rǝšēl (rabbinique) {RSL} I.

rǝṭab (rabbinique) {RṬB}. rǝtam (syriaque) {RTL}. rǝṭan (rabbinique) {RṬM} I. rǝtat (rabbinique) {RṮṮ}. rǝwī (syriaque) {RWY} I. rǝwwāqā (rabbinique) {RWQ}. rǝzē (rabbinique) {RZʔ}. rifdāh (rabbinique) {RFD}. riglā (rabbinique) {RǦL}. rīḥyā (rabbinique) {RḤW}. rimmānā (rabbinique) {RMN}. rīš(ā) (syriaque) {RʔS}. risnā (rabbinique) {RSN} I. rītmā (rabbinique) {RTM}. rittā (rabbinique) {RṮY}. rōmā/ī (rabbinique) {RWM} II. rūḥā (rabbinique) {RWḤ}. rūmḥā (rabbinique) {RMḤ}. rummĭnā (rabbinique) {RMN}. saʕā (syriaque) {SʕY}. ṣāʕaʕ (syriaque) {ṢʕB}. šaʕaʕ (syriaque) {Šʕʕ}. ṣaʕar (rabbinique) {ṢʕR} et {ṢĠR} I. šaʕaṭnēz (rabbinique) {ṬNZ}. sab (syriaque) {SBB}. sābā (rabbinique) {ŠYB}. šabbaḥ (syriaque) {SBḤ} II. šaʕbed (rabbinique et syriaque) {ŠʕWḎ}. šabbēš (rabbinique) {ŠWŠ} I. šabtā (rabbinique et syriaque) {ḤŠY} et {SBT} I. ṣābūn (syriaque) {ṢBN(R)}. ṣād (syriaque) {ṢYD}. saddā (rabbinique et syriaque) {ǦSD} et {SDD}. saddānā (rabbinique et syriaque) {SNDLS}. śādē (rabbinique) {ŠḎNQ}. ṣāfad (rabbinique) et ṣafdē (syriaque) {ṢFD}. šaflā (syriaque) {SṬW} II. šafnīnā (rabbinique) {ŠFN}. ṣafṣāfāh (rabbinique) {ṢF/RṢF}. šāḥ (syriaque) {SYḤ}. šāhā {(rabbinique) {SHW}. šaḥar (rabbinique) {SḤR}.

Araméen | 1427

sahărā (rabbinique) {SHR} et {ŠHR} I. šāḥāṣ (rabbinique) {ŠḪṢ}. šaḥḥel (syriaque) {ŠḤR} I. ṣaḥḥīḥā (syriaque) {ṢḤḤ} et {ḌḤW}. sahrā (syriaque) {SHR} et {ŠHR} I. ṣaḥṣaḥ (rabbinique) {ṢḤḤ}. ṣaḥwā (syriaque) {ṢḤW}. sāk (rabbinique) {SWK}. sakkel (syriaque) {ŠKL}. sakkī (syriaque) {ŠKW}. sakkīnā (rabbinique et syriaque) {SKN} II. saklū(tā) (syriaque) {ŠKL}. šakrūnā (syriaque) {SKR} III et {ŠKR} III. ṣal (syriaque) {ṢL/RṢL/R}. šalheb (syriaque) {LHB}. ṣālī (rabbinique) {ṢLY}. sallā (syriaque) {SLL} II. šallufītā (syriaque) {SLḤF}. ṣalmā (rabbinique et syriaque) {ṢNM} et {Ḏ̣LM}. šalpūḥtā (syriaque) {SLFḤ}. šalšel (syriaque) et ša/ī/ū/ōlšeltā (rabbinique) {SL/RSL}. salway (syriaque) {SLW} II. sām (rabbinique et syriaque) {SWM}. śām (rabbinique) {ŠYM}. ṣām (rabbinique et syriaque) {ṢWM}. sammā (rabbinique et syriaque) {SMM} et {ŠMM} I. ṣammā (syriaque) {ṢMM}. šammāšā (syriaque) {ŠMS} II. samqān (rabbinique) {SMQ(L)}. šamrīn (syriaque) {SMR} IV. šamtā (rabbinique) {ŠMṬ} I. sanāṭ (rabbinique) {SNṬ} I. sannef (syriaque) {SNF}. šanneq (syriaque) {ŠNQ}. sannūṭā (syriaque) {SNṬ} I. ṣappaḥat (rabbinique) {ṢFḤ}. ṣappī (syriaque) {ṢFW}. šāqā (syriaque) {SWQ} I.

šaqfā (rabbinique) {SQF} I. saqqā (rabbinique et syriaque) {ŠQQ}. šaqqar (syriaque) {ŠQR} I. ṣar (syriaque) {ṢRR} I. ṣār (syriaque) {ṢWR} I. saʕrā (rabbinique et syriaque) {ŠʕR}. ṣaʕrā (syriaque) {ṢĠR} I. šarar (syriaque) {ŠRR} I. sarbā/ǝlā (rabbinique) {SR/LWL}. šārēr (rabbinique) {ŠRR} I. sargā (syriaque) {SRǦ} I. šarītā (rabbinique et syriaque) {SRY} I. sarreg (syriaque) {SRǦ} I. šarṭā (syriaque) {ŠRṬ} II. sarṭān (rabbinique) {SRṬN}. sarwā (syriaque) {ḌRW} II. šarwaynā et sarū (syriaque) {SRW(L)}. saryūtā (syriaque) {ŠRH}. sāsā (rabbinique et syriaque) {SWS} I. ṣātā (rabbinique et syriaque) {ḌHW} et {Ḏ̣YY}. šāʕtā (rabbinique et syriaque) {SWʕ}. šātat (rabbinique) {ŠTT}. saṭlā (rabbinique) {S/ṢṬL} šattā (rabbinique) {SNH}. saṭṭar (syriaque) {SṬR} II. satwā (syriaque) {ŠTW}. šāwʔ (rabbinique) {ŠʔW}. sawkā (syriaque) {ŠWK}. šawṭā (syriaque) {SWṬ}. ṣawtā (syriaque){ṢWT}. šawweṭ (syriaque) {ŠWṬ} I. saybātā (syriaque) {ŠYB}. šayn (rabbinique) {ŠYN} I. sayp(ā) (rabbinique et syriaque) {SYF}. ṣayyārtā (syriaque) {ṢYR}. ṣayyēr (rabbinique) {ṢWR} I. >sdāb< (syriaque) {SḎBRĠ}. šǝʕaʕ (rabbinique) {Šʕʕ}. sǝʕad (rabbinique) {SʕD}.

sǝʔartā (rabbinique et syriaque) {ŠʕR}. šǝbā (rabbinique et syriaque) {SBY}. ṣǝbā (syriaque) et ṣǝbā/ē (rabbinique) {ṢBW}. sǝbaʕ {ŠBʕ}. šǝbaʕ (rabbinique et syriaque) {SBʕ}. ṣebʕā (syriaque) {ṢBʕ}. ṣǝbāʕā (syriaque) {ṢBĠ}. sǝbākā (syriaque) {ŠBK}. šǝbaq (rabbinique et syriaque) {SBQ}. sǝbar (rabbinique) {SBR} I. ṣǝbar (rabbinique) {ḌBR}. sǝbartā (syriaque) {BŠR} II. šǝbaṭ (rabbinique et sr) {SBḤ} I, {SBṬ} I, {ŠBṮ/Ṭ} et {(Š)BṬBṬ}. šǝbaṭbāṭā (syriaque) {(Š)BṬBṬ}. sǝbēr (rabbinique) {SBR} I. šebet (rabbinique) {ŠBṮ/Ṭ}. šǝbettā (syriaque) {ŠBṮ/Ṭ}. šǝbīlā (rabbinique) {SBL}. šeblā (syriaque) {SNBL}. ṣēd (rabbinique et syriaque) {ṢDʔ}. ṣǝdā/ē (rabbinique) {ṢYD}. ṣedʕā (syriaque) {ṢDĠ}. sǝdaq {ŠD/ḎQ}. ṣǝdē (rabbinique) {ḌDD}. šǝʔēl (rabbinique) {SʔL}. šǝfaʕ (rabbinique et syriaque) {ŠFʕ}. ṣǝfāḥā (syriaque) {ṢFḤ}. šǝfak (rabbinique et syriaque) {SBK} et {SFK}. šǝfal (rabbinique) {SFL}. sǝfan (rabbinique) {SFN}. sǝfaq (rabbinique et syriaque) {ŠFQ} et {ṢFQ}. sǝfarglā (syriaque) {SFRǦL}. ṣǝfē (rabbinique) {ṢFW}. šǝfē (rabbinique) {SFW}. sǝfīnā (syriaque) {SFN}. seftā (syriaque) {ŠFF} II. śǝgā (rabbinique) {SǦY}.

1428 | Index des termes par langue

šǝgā (rabbinique et syriaque) {ŠǦW}. sǝgad (rabbinique et syriaque) {SǦD} I. sǝgar (rabbinique et syriaque) {SǦR} I. šǝgar (rabbinique){ŠǦR}. seggī reglā (syriaque) {ŠǦ/Q/KY}. šǝhā {(syriaque) {SHW}. ṣǝḥā/ī (rabbinique) {ṢḤW}. ṣǝhab (rabbinique) {ṢHB}. sǝhad (syriaque) {ŠHD}. sǝḥaf {ʔSḤFN} et {SḪF}. ṣǝhal (rabbinique et syriaque) {ṢHL}. šǝḥam (rabbinique) {ŠḤM}. šǝḥaq (rabbinique et syriaque) {SḤQ} I. sǝhar (syriaque) {SHR}. sǝḥar (syriaque) {SḤR}. šǝḥar (rabbinique) {SḪR}. sǝḥaṭ (rabbinique) {SḪṬ} et {ŠḤṬ}. sǝhēd (rabbinique) {ŠHD}. šǝḥen (rabbinique et syriaque) {SḪN}. ṣǝḥī (rabbinique) {ḌḤW}. šǝḥīm (syriaque) {ŠḤM}. śǝḥīn (rabbinique) {ŠḤN}. šǝḥīt (rabbinique) {SḤT}. ṣehyūn (syriaque) {ṢHYN}. ṣǝʕīʔā (syriaque) {ṢʕB}. sǝkā/ē (rabbinique) {ŠKW}. sǝḵal (rabbinique) {ŠKL}. šǝkar (syriaque) {SKR} I. šǝkat (syriaque) {SKT}. šǝkēb (rabbinique) {SKB}. šǝkēn (rabbinique et syriaque) {SKN} I. sektā (syriaque) {ŠKK} I. sǝlā (rabbinique et syriaque) {SLW} I. šǝlaf (rabbinique) {SLB}. ṣǝlaḥ (rabbinique et syriaque) {ṢLḤ}. šǝlaḥ (rabbinique et syriaque) {SLḤ}. *šǝlaḥ šǝfal {SL/RSL}.

ṣǝlal (rabbinique) {ṢL/RṢL/R}. s/šǝlaq (rabbinique) {SLQ} I. šǝlaṭ (rabbinique et syriaque) {SLṬ(N)}. šǝlēm (rabbinique et syriaque) {SLM} I. ṣǝlībā (rabbinique et syriaque) {ṢLB} II. šǝlīlā (rabbinique) {SLL} I. sell(ǝt)ā (syriaque) {SLL} III. ṣǝlō(tā) (rabbinique) et ṣǝlū(tā) (syriaque) {ṢLW} II. selqā (syriaque) {SLQ/K}. šǝmā (rabbinique et syriaque) {SMY}. šǝmaʕ (rabbinique et syriaque) {SMʕ}. ṣǝmad (rabbinique et syriaque) {ḌMD}. sǝmak (rabbinique) {SMK} I. sǝmālā (rabbinique et syriaque) {ŠʔM}. sǝmar (rabbinique) {SMR} III. šǝmar (rabbinique) {SMR} II. ṣǝmat (syriaque) {ṢMT} I. šǝmaṭ (rabbinique) {SMṬ}. šǝmayyā (rabbinique et syriaque) {SMW}. šǝmen (syriaque) {SMN}. ṣemḥā (syriaque) {ṢMḪ}. sǝmīdā (rabbinique et syriaque) {SMD/Ḏ}. semkat (syriaque) {SMK} II. šemšā (syriaque) {ŠMS} I. sǝnā (rabbinique et syriaque) {ŠNʕ}. ṣǝnaʕ (rabbinique) et ṣenʕā (syriaque) {ṢNʕ}. šǝnaq (rabbinique) {ŠNQ}. šēn(t)ā (rabbinique et syriaque) šentā {WSN}. ṣeppār (syriaque) {ṢFR}. šǝqā (rabbinique) {SQY}. šǝqaf (rabbinique et syriaque) {ŠQF}. sǝqal (syriaque) {Ṣ/S/Y)QL}. šĕqar (rabbinique) {ŠQR} I. šǝqaṭ (rabbinique) {SQṬ}.

sǝqellaṭ (syriaque) {ʔŠKRLṬ}. šǝqīfā (syriaque) {SQF} I. sǝqūf(t)ā (rabbinique) {SǦF}. sǝrā (rabbinique et syriaque) {ŠRY}. šǝrā (syriaque) {SRW}. śǝraʕ (rabbinique et syriaque) {ŠRʕ}. ṣǝrab (rabbinique) {Ḏ̣RB}. sǝrādā (rabbinique) {SRD} I. sǝrag (rabbinique et syriaque) {SRǦ} III et {ṢRǦ}. sǝraʕ (syriaque) {SRʕ}. šǝraʕ (rabbinique) {SRʕ}. sǝrad (syriaque) {ŠRD}. sǝraf (syriaque) {SRF}. ṣǝraf (rabbinique) {ṢRF}. sǝraḥ (syriaque) {SRḤ}. ṣǝraḥ (rabbinique et syriaque) {ṢRḪ}. sǝrak (rabbinique) {ŠRK}. sǝrap (syriaque) {ŠRB} I. sǝraq et sǝrāq (rabbinique) {SRQ} et {ŠRQ} I. ṣǝrar (syriaque) {ṢRR} I. šǝraṣ (syriaque) {ŠRṢ}. sǝraṭ (rabbinique) et sǝra/eṭ (syriaque) {ŠRṬ} I. sǝraṭyā (rabbinique) {SRDQ}. ṣǝref (syriaque) {ṢRF}. serī (rabbinique) {ŠRH}. ṣǝrīḥā {ṢRḤ} II. šerrā (syriaque) {SRR} I. šēṣā (rabbinique) {ŠWṢ}. s/šǝṭā (syriaque) et ś/sǝṭē (rabbinique) {SṬW} I , {ŠḎ̣Y} et {ŠYṬ} I. šǝṭaḥ (rabbinique) {SṬḤ}. sǝtar (rabbinique et syriaque) {STR}, {ŠTR} et {ŠṬR} I. šǝṭar (rabbinique) {SṬR} I. ṣetrā (syriaque) {Ṣ/Sʕ/ḤTR}. šǝwā (rabbinique et syriaque) {SWY}. ṣǝwaḥ (rabbinique et syriaque) {ṢYḤ}. šǝwāwṣrē (rabbinique) {ŠWṢR}. sǝyāg(ā) (rabbinique et syriaque) {SYǦ}.

Araméen | 1429

ṣibʕā (rabbinique) {ṢBĠ}. sibkā (rabbinique) {ŠBK}. ṣidʕā (rabbinique) {ṢDĠ}. ṣidqā (rabbinique) {ṢDQ}. sidrā (rabbinique) {SDR} II. ṣiʕēd (rabbinique) {ṢʕD}. sīfrā (rabbinique) {SFR} II. śi/īftā (rabbinique) {ŠFF} II. sīgīl(īy)ūn (syriaque) {SǦL}. šīḥā (syriaque) {ŠYḤ}. šiḥărēr (rabbinique) {SḪR}. šiḥnā (rabbinique) {ŠḤN}. sikkā et siktā (rabbinique) {ŠKK} I. silʕā (rabbinique) {SLʕ}. šilḥā (rabbinique) {SLḤ}. sillǝtā (rabbinique) {SLL} II. šīlmā (syriaque) {ŠLM}. šilpūḥā (rabbinique) {SLFḤ}. si/īlqā (rabbinique) {SLQ/K}. šilšel (rabbinique) {SL/RSL}. šīlūm(ā) (syriaque) {ŠLM}. ṣimḥā (rabbinique) {ṢMḪ}. šimšā (rabbinique) {ŠMS} I. sīmtā (syriaque) {SMT}. ṣīnnā (rabbinique) {ṢNČ}. šinnā (rabbinique) {SNN} I. šintā (rabbinique) {WSN}. ṣīppā (rabbinique) {ṢWF}. ṣippār (rabbinique) {ṢFR}. šiqṣā (rabbinique) {HǦR} II. širṣā (syriaque) {ŠRṢ}. ṣīrtā (rabbinique) {ṢYR}. ṣīṣīt (rabbinique) {ṢYṢY}. sīṭlā (syriaque) {S/ṢṬL}. siṭrā (rabbinique) {SṬR} II. ṣitrāh et ṣitrē (rabbinique) {Ṣ/Sʕ/ḤTR}. šittā (rabbinique) {STT} I. si/ītwā (rabbinique) {ŠTW}. >sndryṭys< (syriaque) {SNDRṬS}. >ṣnm< (nb.) {ṢNM}. ṣōʔāh bǝ+rēš (rabbinique) {ṢʔB}. śōdānī (rabbinique) {ŠḎNQ}. sōfā (rabbinique) {SWF} I. sōkā (rabbinique) {ŠWK}. šōṭā (rabbinique) {SWṬ}. sradqa (mandéen) {SRDQ}.

>srp< (mandéen) {ŠRB} I. >srqwlys< et >srqwqlā< (syriaque) {SRQQLŠ}. šubbaltā (rabbinique) {SBL}. sūfā (syriaque) {SWF} I. sūfisṭā (syriaque) {SFSṬ}. šūfnīnā (syriaque) {ŠFN}. ṣūḥar(ā) (syriaque) {ṢḤR}. šūḥnā (syriaque) {ŠḤN}. sukkānā (syriaque) {SKN} III. šūlāḥā (syriaque) {ŠLḤ} I. sullǝmā (rabbinique) {SLM} II. šulpāḥā (syriaque) {SLFḤ}. sultā (rabbinique) {SLT}. sūmmāq (rabbinique et syriaque) {SMQ(L)}. šūmšūm {SMSM} et {ŠMŠML}. šunnārā et šurānā (rabbinique) {SNR}. ṣūppā (rabbinique) {ṢWF}. šūq(ā) (rabbinique) {ŠWQ} I. šūqā (rabbinique et syriaque) {SWQ} III. šūrā (rabbinique et syriaque) {SWR} I. šūrbīnā (rabbinique) {SRW(L)} et {ŠRBN}. sūryānā (syriaque) {SRYN}. šūšā (syriaque) {SWS} III. šūšantā (rabbinique et syriaque) {SWSN}. šūṣ(ā)rā (syriaque) {ŠWṢR}. ṣūṣītā (syriaque) {ṢYṢY}. sūsyā (rabbinique et syriaque) {ḪYL} II, {SWS} II et {ŠǦR}. suwādā (syriaque) {SWD(N)}. >sydryṭys< (syriaque) {SNDRṬS}. taʕălā (rabbinique) {ṮʕL(B)}. ṭab (syriaque) {ṬBB}. ṭab (rabbinique) et ṭāb (syriaque) {ṬYB}. tāb (rabbinique et syriaque) {TWB} et {ṮWB}. tablā (rabbinique) {TBL} I. ṭ ablā (rabbinique) {ṬBL} I et II. tabšīl (rabbinique) {ṬFŠL}. ṭabyā (rabbinique et syriaque) {Ḏ̣BY}.

taddā (rabbinique) {TDD}. ṭāf (rabbinique et syriaque) {ṢWF} et {ṬWF} . ṭāfaf (rabbinique) {ṬFF}. tafrā (rabbinique) {Ṯ/Ḏ/Ḏ̣/TFR}. tāgā (rabbinique et syriaque) {TWǦ}. taggārā (rabbinique et syriaque) {TǦR}. ṭāḥan (rabbinique) {ṬḤN}. ṭaḥlā (rabbinique) {ṬḤL}. ṭahrā (syriaque) {Ḏ̣HR}. talgā (rabbinique et syriaque) {ṮLǦ}. ṭallā (rabbinique et syriaque) {ṬLL(YR}. ṭallīsmā (syriaque) {ṬLSM}. ṭalmāyā (rabbinique) {LṬM} II. talmīdā (rabbinique et syriaque) {TLMḎ}. ṭalpā (rabbinique) {Ḏ̣LF}. ṭalyā (rabbinique et syriaque) {ṬLW}. tam (syriaque) {TMM} et {ṬMM}. tāmā (syriaque) {TʔM}. ṭam(ā/ē)tā (syriaque) {ṬMṮ}. tamkā (rabbinique) {TMK}. tammāh (rabbinique) et tammān (syriaque) {ṮMM}. tamrā (rabbinique) {TMR} I. tān (syriaque) {MṮN}. tannīnā (rabbinique et syriaque) {TNN} I. tannūmā (syriaque) {TNM}. tannūrā) (syriaque) {TNR}. ṭappel (syriaque) {ṬFL} I. ṭappī (syriaque) {ṬWF} I. tarʕā (rabbinique et syriaque) {ṮĠR}. targēm (rabbinique) et targem (syriaque) {TRǦM}. tārīs (rabbinique) {TRS}. tarnā/ūglā (syriaque) {DǦǦ}. tarpūt (syriaque) {TRF}. tarqǝmātā (syriaque) {RQM}. tartēn (rabbinique et syriaque) {ṮNY}.

1430 | Index des termes par langue

ṭawfānā (syriaque) {ṬWF} II. tā(w)mā (syriaque) {ṬWM(Š)}. ṭawweš (syriaque) {ṬYŠ}. ṭayyāyā (syriaque) {ṬZʕ}. ṭayyēf (rabbinique) {ṬWF} I. ṭayyēl (rabbinique et syriaque) {ṬWL} I. ṭayyēr (rabbinique) {ṬYR}. ṭayrā (syriaque) {ṬYR}. ṭǝʕā (rabbinique et syriaque) {ṬĠW}. ṭǝʕam (rabbinique) {ṬʕM}. ṭǝʕan (rabbinique) {ṬʕN}. tǝbaʕ (rabbinique) {TBʕ}. ṭǝbaʕ (syriaque) {ṬMʕ}. ṭǝbaḥ (rabbinique et syriaque) {ṬBḪ}. tǝbar (rabbinique et syriaque) {TBR} I, {ṮBR} et {ŠBR} I. tebnā (syriaque) {TBN} I. tēbūtā (rabbinique) {TBT}. tǝdayyā (rabbinique) {ṮDY}. tǝddā (syriaque) {TDD}. tǝʕēb {ṮʕB}. ṭǝʕem (syriaque) {ṬʕM}. ṭǝfā (syriaque) et ṭǝf (rabbinique) {ṬFʔ}. ṭǝfal (rabbinique) {ṬFL} I. ṭefar (rabbinique) {Ḏ̣FR} I. tǝfi (rabbinique) {TFTF}. ṭefrā (syriaque) {Ḏ̣FR} I. ṭǝḥā/ī (rabbinique) {ṬḤW}. ṭǝḥālā (syriaque) {ṬḤL}. ṭǝḥan (rabbinique) {ṬḤN}. ṭǝhar (rabbinique) {ṬHR}. ṭǝḥāy/ʔē (rabbinique) {ṬḪW}. tǝhē (rabbinique) {TYH}. ṭǝḥen (syriaque) {ṬḤN}. tǝḥōt (rabbinique) et tǝḥūt (syriaque) {TḤT}. tǝḥūmā (syriaque) {TḪM} I. tǝʕībān {ṮʕB}. tǝkal (rabbinique) et tǝkel (syriaque) {WKL}. tǝktā (syriaque) {TKK}. tǝlā/ē (rabbinique) et tǝlā (syriaque) {TLW}. ṭǝlam (rabbinique et syriaque) {LṬM} II.

tǝlāmā {ṮLM}. ṭǝlaʕ (rabbinique) {ṬLʕ}. ṭǝlālā (rabbinique) {Ḏ̣LL}. ṭǝlaq (rabbinique et syriaque) {ṬLQ}. tǝlāt(ā) (rabbinique et syriaque) {ṮLṮ}. tellā (syriaque) {TLL}. ṭellālā (syriaque) {Ḏ̣LL}. tǝlūlā (rabbinique) et tǝlūltā (syriaque) {ṮʔL}. ṭǝmaʕ (rabbinique) {ṬMʕ}. ṭǝmam (rabbinique) {ṬMM}. ṭǝman (rabbinique) {ṬMN} I. tǝmānē ≠ tǝmanyā (rabbinique et syriaque) {ṮMN}. tǝmartā (syriaque) {TMR} I. ṭǝnan (rabbinique) {ṬNḪ}. tenānā (syriaque) {ʕṮN}. ṭǝnānā (rabbinique et syriaque) {Ḏ̣NN}. tǝqaf (rabbinique) {ṮQF}. tǝqal (rabbinique) {ṮQL}. ṭǝrā/ī (rabbinique) {ṬRʔ} et {ṬRW}. tǝraʕ (syriaque) {TRʕ}. ṭǝrad (rabbinique et syriaque) {ṬRD}. tǝraf (syriaque) {TRF}. ṭǝraf (rabbinique et syriaque) {ṬRF}. ṭǝraḥ (rabbinique) {ṬRḤ}. ṭǝraš (rabbinique) {ṬRŠ} I. ṭǝrāṭīn (rabbinique) {ṬRṬR/L}. tǝrēn (rabbinique et syriaque) {ṮNY}. ṭǝrī (syriaque) {ṬRʔ}. ṭǝšā/ē (rabbinique) {ṬYŠ}. tǝšaʕ (rabbinique et syriaque) {TSʕ}. ṭǝwaḥ (syriaque) et ṭǝwāḥ (rabbinique) {ṬWḤ}. ṭǝway wǝnūz (rabbinique) {ṬNZ}. ṭǝwiyyāh (rabbinique) {ṬWY}. ṭǝyārā (syriaque) {ṬWR} I. tǝyāšā (rabbinique) {TYS}. t(h)ermūsā (syriaque) {TRMS}. tibnā (rabbinique) {TBN} I.

ṭīg(ā)nā (syriaque) et ṭīggānā (rabbinique) {ṬǦN}. ṭīhărā (rabbinique) {Ḏ̣HR}. tikkā (rabbinique) {TKK}. ṭīn(ā) (rabbinique) {ṬYN}. tīntā (rabbinique) {TYN}. *ṭirdā dǝ ʕōfā et *ṭīrat ʕōfā {ṬYR}. tirotā (syriaque) {TʔR}. ṭīz (syriaque) {ṬYZN}. tōrā (rabbinique) {ṮWR}. tōrāqīn (rabbinique) {DRQ/K}. >ṭpst< (syriaque) et >ṭpysyn< (rabbinique) {ṬNFS}. >ṭrwmā< (syriaque) {ʔṬRM}. ṭūbē (rabbinique et syriaque) {ṬWB} I. ṭūfānā (rabbinique) {ṬWF} II. ṭūfrā (rabbinique) {Ḏ̣FR} I. tūmā (rabbinique et syriaque) {ṮWM}. ṭūrā (rabbinique et syriaque) {ṬWR} II. tūt(ā) (rabbinique) et tūtā (syriaque) {TWT/Ṯ}. tutya (syriaque) {TWTY}. udnā (rabbinique){ʔḎN} I et {RDN} II. ūdnā (rabbinique) {DNN} I et {RDN} II. ʕūfyā {ʕWF}. ʕuggā (rabbinique) {ʕWǦ}. ʕūlā (rabbinique et syriaque) {ʕWL} I et {ĠZL}. ʕullaf (rabbinique) {ĠLF}. umlāl (rabbinique) {ʔML} I. ūrdǝʕā (rabbinique et syriaque) {ḌFDʕ}. urgano/un (syriaque) {ʔRĠN} I. ūrhāy (syriaque) {RHW}. ʕūrlǝtā (rabbinique) et ʕūrlūtā (syriaque) {ĠRL}. ʕūz(ā) (syriaque) {ʕWZ}. wāzā et wazzā {WZZ}. wǝ+ (rabbinique et syriaque) {W}. >ʔwrkys< (syriaque) {RQQS}. yab (syriaque) {WHB}. yabbeb (syriaque) {WBʔ}.

Araméen | 1431

yabbēl (rabbinique) et yabbel (syriaque) {WBL}. yabrūḥ(ā) (rabbinique et syriaque) {BRḤ}. yaddīdā (syriaque) {WDD}. yagrā (syriaque) {WǦR}. (ya)ḥănūn (rabbinique) {ḤNʔ}. yaḥḥēs (rabbinique) {WḤŠ}. yaʕlā (syriaque) {WʕL}. yammīnā (rabbinique et syriaque) {YMN}. yannāqā (syriaque) et yanqā (rabbinique) {YNQ} I. yaʕrā (rabbinique et syriaque) {WʕR}. yarāqān (rabbinique et syriaque) {YRQ} I. yardā (rabbinique) {WRD} I. yarqā (rabbinique et syriaque) {WRQ}. yarkā (rabbinique) {WRK}. yašpē (rabbinique) et yašpeh (syriaque) {ǦSP}. yaṣṣēb (rabbinique) {WḎ̣B}. yatmā (rabbinique et syriaque) {YTM}. yawmā (syriaque) {YWM}. yawnā (rabbinique et syriaque) {YMM} II. yǝʕā (rabbinique) {HYḌ} et {WḌʔ}. yǝʕad (rabbinique) {WʕD}. yǝʕaṭ (rabbinique) {WʕḎ̣}. yǝbab (rabbinique) {WBʔ}. yǝbēš (rabbinique) {YBS}. yǝdā (rabbinique) {YDW}. yǝdaʕ (rabbinique) et yidaʕ (syriaque) {ŠḪD} et {WDʕ}. yǝʕēlā (rabbinique) {WʕL}. yǝgar (rabbinique) {WǦR}. yǝhab (rabbinique) {WHB}. yǝḥam {WḤM}. yǝlaltā (rabbinique) {WLH}. yǝlēd (rabbinique) {WLD}. yǝnaq (rabbinique) et yinaq (syriaque) {NWQ} I et {YNQ} I. yǝqad (rabbinique) {WQD} I. yǝqārā (rabbinique) {WQR}.

yǝraʕ (rabbinique) {WRʕ}. yǝret (rabbinique) {WRṮ}. yǝsad (rabbinique) {WSD}. yǝšar (rabbinique) {WṮR} et {YSR}. yešūʕ (syriaque) {YSʕ}. yǝtar (rabbinique) {WTR}. yeteb (rabbinique) {WṮB}. yiʕā (syriaque) {HYḌ} et {WḌʔ}. yibēš (syriaque) {YBS}. yikem (syriaque) {WKB}. yiled (syriaque) {WLD}. yileltā (syriaque) {WLH}. yiqad (syriaque) {WQD} I. yiqar (syriaque) {WQR}. yiṣef (syriaque) {WḎ̣B}. yiret (syriaque) {WRṮ}. yitar (syriaque) {WTR}. yiteb (syriaque) {WṮB}. yōmā (rabbinique) {YWM}. yurdyān (syriaque){ʔRDN} I. zabbīlā (rabbinique) {ZNBL}. zaddiqū(tā) (syriaque) {ṢDQ}. zāḥ (syriaque) {ZWḤ}. zāhah (rabbinique) {ZHW} I. zahhem (syriaque) {ZHM}. zam (rabbinique et syriaque) {ZMM}. zammēr (rabbinique) {ZMR}. zamzem (syriaque) {ZMZM} I. zān (syriaque) {ZYN}. zanqā (syriaque) {ČNK}. zār (rabbinique) {ZWR} I. zarbūzā (syriaque) {ZRNBR}. zardā (rabbinique et syriaque) {ZRD} II. zargānā (syriaque) et zargōn (rabbinique) {ZRǦN}. zaʕrōrā (syriaque) {ZʕR} II. zarzīr(ā) (rabbinique et syriaque) {ZRZR/L}. zawgā (syriaque) {ZǦǦ} I et {ZWǦ}. zāwītā (rabbinique et syriaque) {ZWY}. zaytā (syriaque) {ZYT}. zayyārā (rabbinique) {ZYR} II. zaʕzaʕ (rabbinique) {ZʕǦ} et {ZʕZʕ}.

zǝʕaf et zǝʕaq (rabbinique) {ḎʕR}. zǝʕam (syriaque) {ZʕM}. zǝʕaq (rabbinique) {ZʕQ}. zǝʕar (rabbinique et syriaque) {ZʕR} I. zǝbad (rabbinique et syriaque) {ZBD} I. zǝbīlā (syriaque) {ZNBL}. zeblā (syriaque) {ZBL}. zǝʕēr (rabbinique) {ṢĠR} I. zǝfar (syriaque) {ḎFR} I. zǝgūgītā (rabbinique et syriaque) {ZǦǦ} II. zǝḥal (rabbinique) {ZḤL}. zǝhar (rabbinique) {ZHD} et {ZHR(N)}. zǝhīm (rabbinique) {ZHM}. zǝkūtā (rabbinique) {ZKW}. zǝlaf (rabbinique) {ZLF}. zǝlag (rabbinique) {ZLǦ} I. zǝlaḥ/f (rabbinique et syriaque) {ZHQ}. zǝlam (syriaque) {ZHQ}. zǝmam (rabbinique) {ḎMM} I. zǝman (bib.) {ZMN}. zǝmargǝdā (rabbinique) {ZMRD/Ḏ}. zǝnā (syriaque) {ZNY}. zǝnaq (syriaque) {ZNQ} I. zǝnūnīm (rabbinique) {ZNM} I. zǝpar (syriaque) {ZFR} I. zeʕpǝrānā (rabbinique) {ZʕFR(NḺ)}. zāqaq (rabbinique) {ZQQ} I. zeqqā (syriaque) {ZQQ} II. zǝraʕ (rabbinique) {ZRʕ}. zǝraʕ qaṭṭūnā (syriaque) {(B)ZRQṬN}. zǝrab (rabbinique et syriaque) {ZRB}. zǝraq (rabbinique) {Ḏ/ZRQ} et {ZRQ} I.. zērēd (rabbinique) {ZRD} I. zǝrīfūtā (syriaque) {ZRF}. zǝʕūr (syriaque) {ṢĠR} I. zīdū (rabbinique) {ZWD}. ziftā (rabbinique) {ZFT}. zīqā (rabbinique) {ZQQ} II.

1432 | Index des termes par langue

zīq(ā) (rabbinique et syriaque) {ZYQ}. zīr(ā) (rabbinique) {ZYR} I. zirpā (rabbinique) {ZRF}. >zīw(ā)< (rabbinique) {ZYY}. zīwag (syriaque) {Zʔ/YBQ}.

*zīwā zānyā (rabbinique) {ZʔL/N}. zōgā (rabbinique) {ZǦǦ} I. zōnayyā (rabbinique) {ZʔL/N}. zūaḥ (rabbinique) {ZWḤ}. *zūʕān(ā) (syriaque) {ZʕN}. zūfā (syriaque) {ZʔB} et {ZWF} I.

zūgal (syriaque) {ǦZL}. zūnīm (rabbinique) {ZʔL/N}. zūnnārā (syriaque) {ZNR}. >zūwāyā< (syriaque) {ZYY}. zwar (syriaque) {ʔZR}. >zwʕn(ā)< (syriaque) {ZʕN}.

morgil {MRK/QS}. motx et motz {MČWL}. motxil {MRČL}. ozka {WŠK} II. Patxiko {PČK}. piztule {PČN} I. txanka {ZNK}. txanga et txangi {ČNK}. zamar {SMR} VII.

zango {ZNK}. zapaldu et *zapalcaya {ŠFRQL}. zapatu {ṢBṬ(N/R)}. zaplada et zapla-zapla {ČFLṬ}. zimiko {ČMČ}. zurra {S/ṢRYQ}.

aḥǝrrem(ǝn)šaṛ (rifain) {WZĠ}. amaka + imakan {MQQN}. aman / a/isswi ntifiyi/a {TFY}. amǝġriw {TMĠR}. ameqnin (kabyle) {MQL/NN}. amǝqqran {QRN}. amǝzwaru {ZWR} II. ammas (i)mǝqqurǝn {MSMQR}. amummu {MMM}. *amz(g)ad {MZD}. amzur (kabyle et rifain) {MZR}. aṛǝẓ l (kabyle) {RṢṬBL}. argan {ʔRǦN}. arġis {ʔRĠS}. arkas (rifain) et arkasǝn (kabyle) {HRKS}. aṛṛa (kabyle) {ʔRR}. asǝgnǝs {ZĠNZ}. aškd {ŠKD}. atrar {ṮRR}. a/iwurmi {ʔWRMY} . aẓaġar {ZĠR}. aẓiẓun {ZWZN}. az/ẓrud {ʔZRD}. aẓẓaẓ {ʔZZ} II et {ZRM}. ekk (kabyle) {MKN} II.

ǝrwǝl (kabyle) {RWL} II. ġarǝš (rifain) et ġuṛ+ǝk (kabyle) {ĠRŠ}. ḫǝmmǝl (kabyle) {ḪML} II. ibellirej (kabyle) {BLRǦ}. ibuda {BWD/Ḏ/Ḍ/Ḏ̣(Č)}. imlilǝs {ʔMLLS}. išǝnti et tišǝntit {ŠNT} II. issi (kabyle) {SĀS}. iššir {ʔŠR} II. itǝrmimǝm (kabyle) {TRM}. iṭṭǝf {ʔṬF}. izan (kabyle) {ZNN}. magus (rifain) {SMQ}. mǝmma (kabyle) {MMM}. meqqaṛ(+ik) (kabyle) {MKR} II. mmiggir = mmiqqir (kabyle et tachelhit) {MĠL}. mqqar (tachelhit) {MKR} II. mummu (kabyle) {MMM}. myini {MNY} IV. rkǝm {HRKM}. >rrā< et rǝna {ʔRR}. s {ZBZN}. s ugzal {ZĠZL}. sǝkšǝm {DḪL}.

Basque abarka {PRĠ(TYR)}. aga {S/ṢRYQ}. aran {ʔRNYN}. azkon(a) {LṢQN}. balekio {BLQ} II. Enneko {YNQ} II. kapaȓ {QPR}. lakaiña {LQYN}. laurenza {ĠNṢ}.

Berbère abazin {BZN} II et {ZBZN}. abeġwli (kabyle) {BĠL}. abǝrkan {BRKN} II. abǝrqi {BRQ} IV. abuda {BWD/Ḏ/Ḍ/Ḏ̣(Č)}. aḍar (n) yilal {ʔṬRLL/N}. addad {ʔDD} et {DĀD} II. adǝffu(y) {TFḤ}. adǝryas {ʔD/ḎRYS}. adigal {ʔḎQL} II. afalku + ifulka (kabyle) {TFRM}. afǝnniš {FNŠ} I. afrag {ʔFRG}. afǝllus {FLS} III. aġ (rifain) {ZĠY}. agǝllid {GLD}. agǝlmus {QRMS} et {QLMN}. agǝrgit {GRG}. aǧǝrr+ak {ǦRY}. aġlal {ʔĠLL}. agnaw {ǦNW} I. aġrum {ʔQRN} II. aġusǝn (kabyle) {SMQ}. agwmar {ĠMR} II. agzal {GZL}. ahǝrkus (rifain) {HRKS}.

Castillan (et autres dialectes centraux) | 1433

smǝns {ʔSMS}. squrrǝḏ {SĠRD}. tabaqit et tabaqešt (kabyle), ṯabǝqqišṯ (rifain) {BĀQ}. tabazint (kabyle) {ZBZN}. tabġa {ʔBĠ}. tabud/ḏa {BWD/Ḏ/Ḍ/Ḏ̣(Č)}. tagra(t) {TQR}. tagust (kabyle) {SMQ}. tagzalt {GZL}. takkawt {TKT}. takkust {SMQ}. tamǝġra (kabyle) {TMĠR}. tamǝzgida {SǦD} I et {MZD}. tamġur {MĠ}.

ṯamzurṯ (kabyle et rifain) {MZR}. taqǝrrut (kabyle) {TĠRT}. tarǝmmant uʕaddis ≠umǝggiz ≠ t. uḍar {RMN} I. tarhillan {TRHL(L)}. (t)asemmum(t) (kabyle) et >tās.mmā/ūm< {TSM}. ta(w)ṣǝrġint {SRĠN}. tazaġt {ǦḎR} III. tfuri {TFR}. tiḍmǝst {WṬM}. tiġǝnd/ḍ/ţǝst {TĠNDS(T)}. tikiwt {TKT}. timǝṭ {TYMṬ}.

tiqidda {TQD/Ḏ}. tirhǝlǝt {TRHLY(N)}. >tīrrīhla< {TRHL(L)}. tiširrǝt {ṬYŠR}. tissist (kabyle) {SĀS}. tištawǝn {TŠTWN}. tlǝḫša (tš.) {TRḪṢ}. ttǝkkǝs afuhri {BRD} II et {TKSFHR}. ttǝmkina (kabyle) {MKN} II. ukām(ā) {ʔKM}. urkimǝn (ba.) {HRKM}. wǝhṛǝn (kabyle) {WHRN}. zelbeḥ (kabyle) {ZBLḤ}. zzǝnzǝn (kabyle) {ZNN}.

Castillan (et autres dialectes centraux) a la lima, al alimón et alimón {SBKNT}. ababol {ʔNPWR}, {B/PRČL} et {ḤB/PB/PR(Š)}. abacero {ʔD/ḎR} et {ṢḤB}. abraytoz {ʔBRQNṬS}. abrojo {ʔBRWLY}. abubilla {ʔBL}. abuzos {BṮR}. acabado {QḌY}. acamarse {ḌǦʕ}. acederas {ʔČṬL/R}. aceña {RḤW}. achavales (can.) {ŠʕB}. acimut {SMT}. açin {ʔSYS}. adarga {TRS}. adecuja {DQ/KŠ/Ǧ}. aguajaque {W/ʔŠǦ/Q}. aguapié {ʔWP} et {BNČ}. agujeta {GǦT}. ajea yesquera {ʔŠK(YR)}. ajicán {ČQN}. ajuagas {ŠQQ}. alabrita (dialectal) {PLBR(Ḻ)}. alacha/e {LĀČ}. aladroque {ḤṬRČ/L/Š}. álaga {ʔRK} II. alambor {DSTNBK}, {ʔD/ḎR}, {ʔSTNBT/Ḏ}, {ʔŠKRČN/R} et {ḤRBL}.

alargue/iz {ʔRĠS}. alazán {ṢHB}. Albaicín {ḪŠB}. albaire {ḪRṬB}. albar {BʕL} I. albardán {BRD} I. albardín {PPR}. albaroque {ḤWL}. a(l)barqid {BRQ} I. albéitar {BRṬS} et {BYṬR}. alberguería {BRĠ/QR/L}. alborín {ʔRY} et {HRY}. albornía {BRN} II. alboronía {BRN} V. albur {BWR} II. alcamiz (lire altamiz) {MYZ}. alcancía {ǦNZ} et {KNZ}. alcánda/ora {KNDR} II. alc/garaviz {QRBS/Ṣ}. alcatrate {ḪṬR}. alcayata {QYṬ} et {QY(ṬY)R}. Alcázar {BṢR}. alchaz {ḪZČ}. alchiperre {ǦBB} II. alcornoque (pedazo de -) {QŠQ/KL(YR)}. alcotín {QBḌ/Ḏ/Ṭ}. alcribís {QRBS/Ṣ}. aldaca {ṢDQ}. aldaba {ḤRḎ/ḌN(YR)}. alefriz {DMS} II et {SNDS} I.

aletría {ʔṬRY}. alfagara {ḤǦL} II. Alfajarín {ḪŠB}. alfajor {FŠR}. alfaneque {ĠRBL} II et {FNK} II. alfardón {ḤRḎ/ḌN(YR)}. alfarje {FRŠ}. alfatara {ḪṬR}. alfazaque {ḤZQ}. alfombra {ḤNBL}. alforma {ḪFR}. alforra {ḤRR} I. algavaro {ĠWR}. algibebe {ǦBB} II. algoz {ǦǦRM}. alguese {ʔRĠS}. alhavara {ḤWR} II. alholde (navarrais) {ḤWḌ}. aliaga {ʔRǦLQ}. alicates {LQṬ(YR)}. alifara {ḤWL}. alimaña {WʕW ʕ}. alioj {ǦSP}. aljez {ǦṢṢ}. aljofifa {ǦFF}. almacería {MṢR}. almajar/l {ʕǦR}. almarada {MRD} III. almarraja {RŠŠ}. almendruco {ʔRZL}. almería {RʔY} I.

1434 | Index des termes par langue

almez {MYS}. almirante {MLND} I. almirón {(ʔ)MYRN}. almocatracía {ḪṬRF}. almoceda {QSṬ} I. almodrote {ṬRQ}. almojaya {ŠYʕ}. Almozara {SFḤ}. almu(b)tat {BZZ}. alnado {ʔNTNṬ}. alpargata {PRĠ(TYR)}. alpechín {ZNǦL}. alquerque {QRQ} IV. a(l)tabaca {ṬBQ}. altamía {ḤN/LTM}. Alvar Háñez {BRHNS}. alzar {ʔLČMṬRŠ}. amapola {ʔNPWR et {ḤB/PB/PR(Š)}. amor de hortelano / hombre {ḤBB}. amusgar {NŠKR} et {HMŠK}. andar, andor/lina et andorra {ḤNDRN}. andrajo {ḤṬRČ/L/Š}. androsace et androsela {MLḤ} I. aprea {ʔBR} II. ara {ʔR}. arándano {ʔRḎR}. aranzada {RNSD}. arañón {ʔRNYN}. arcazón {ŠQWṢ/S}. archibebe {ǦBB} II. archipín {ʔLČPYN}. argamasa et Argamasilla {L/ʔŠMŠ}. argollas (hacer -) (canarien) {ḤWL}. arienzo {RNSD}. armuelle {ʔRMLŠ}. arracada {RQD}. arrafiz {QRD/Ḏ(Č/L)}. ¡arre! {ʔRR} et {ŠĀ}. arroaz {RʔS}. Arsáto (judéo-castillan) {ʔRSṬ(ṬLS)}. arsolla {ʔRZL}. arveja {ʔRBLYŠ}.

asarabácara {ʔSRN}. aspalto {ʔŠP/BLṬ}. atafea {TFY}. atahorma {TFRM}. atanquía {NQW}. ataviado {ṬBYṬ}. atincar {TNKR}. aulaga {ʔRǦLQ}. ave {BBP}. avucasta {BQSṬ}. azamboa {ʔSTNBT/Ḏ} et {ZNBʕ}. azarja {ṢRǦ}. azotaina {PNČ(YN)}. azúcar {SKR} II. azumbre {SMR} VI. Azuqueca {SWQ} III. babero {BBṬYR}. Baboso (Sancho el -) {BĀB(R/Š)}. bacía {BĀQ}. baciz {ʔSYS}. baladrón {ḤṬRČ/L/Š}. baldrufa {ḪḎRF}. ballueca {BLQ} II. banco {BNK} III. banda {BND} II. barchilla {B/PRČL}. barda(guera) {BRDĠŠ}. barquilla et barquín {BRČN}. barzón {BRZN}. bata {ʕBD}. bayo {PČČ/Q(Ṭ)}. beca {BYK}. Benavides {BBŠ} II. berrocal {BRQL}. beruth {ʔSYS}. bicho {FLČ}. bisán (dial.) {PZČ}. bisutera {BŠTR} II. biza {MSS} IV. biznaga {B/PRČL} et {BSNČ}. blancas {BLNQ}. bocamanga {F(M)W}. bobo {MRDNŠ}. bofe {BFF}. bollo {ḤLN}. bolsón {BRṢN}. boquerón {ḤṬRČ/L/Š}.

bordón {BRḎN(Š)}. borracha {BRNČ}. borraja {BQL}. botor {BṮR}. brafonera {BRFNYR}. brebajo {BYRL}. breca {LBR} II. breva {TYN}. bruneta {BRNT}. buche {PČN} II. Buhón, buhonería et buhonero {ČWṬ}. bujía {BǦY}. caballón {QBḺ(Y)N}. cabaña {QBN}. cabeza {BNTQBT}. cabo {ČNTQPṬ}. cacho {QČP}. cadillo {QṬLŠ}. cafarro {ḪFR}. cagajón {QQYL}. cágalo (andalou) {TĠR} I. cagarse {FSW}. caguyl hallaco {ḪLQ} II et {ṢWL}. calancho {ḪLNǦ}. caldera {ʔBRM}. calças de muger {ǦWRB}. calonge et calongía {QLNǦ}. caloña {FRY} I et {QLNY}. camafeo {QMFY}. camaleón {QMLYN}. cámara et camarera {QMR(R/N)}. canasta {QNČ}. candeal {QNDYL}. capa et capote {KPT}. caparazón {QBRṢN}. capitón {QBṬN}. cara de acelga {FČL}. carabela {QRBL} II. cárabo {QRB} IV. carajo {QRQL} III et {QRYL} I. caramillo {KRML}. cardo arrecife {QRD/Ḏ(Č/L)}. carne en canal {SRB} I. carraca {ḤRK}. carranza {QRNS} II. carrasca {ČRK} et {QRŠQ/KL}.

Castillan (et autres dialectes centraux) | 1435

carro {HDǦ}. caso de letra {ḤḎQ}. castañuelo {QŠṬNLY}. castigar {ʕZR}. Castillo {QŠṬLY}. *çatara {ḪṬR}. cayado {QY(ṬY)R}. cazo et cazuela {QSWL}. cebiche {SKBǦ}. cecina {ČNČQ(Š)}. cejel {ZǦL}. cencerrete (andalou) {ǦLǦL}. cepo {ČPP(Ḻ)}. cerca {SRK}. cermeñas {ČRMṈŠ}. chancla {ČNK}. chanfaina {PNČ(YN)}. chapa {ǦBḤ} et {ČFLṬ}. chapín {ČPN}. chinche et chinchar {ČMČ}. chirivía {ǦRW} I et {QRṢʕN}. chirrido {ČḪD/Ḏ/ḌN}. chocar {ČQČQ}. chocho {ČČʕN}, {ŠŠN} et {ŠWŠ} III. chorro {ČRN}. chotar {ČWṬ}. chuchear {ČWČL}. chulo {ŠWL} II. chupar {ČPḪ}. churrimam/na {ČRMM}. cía {SYY}. cibera {Č/SPYR}. cidra {ʔD/ḎR}. cifra {ṢFR}. cillero {ḪŠB}. clarea {QLRS}. cogedor {ṬRYṬR}. cola {ḎNB}. colación {QWLSYN}. colar {QLR} I. colleja {ḤBḤB}. colmena, colmenar et colmenero {QLMNR}. colorín et siete colores {MQL/NN}. comido {NSY}. comulgar {QMLGR}. con {ŠWLD}.

concejo {QNSČ}. confesión {QNFSR/Y(N)}. consuegra {Q/KNŠQR}. consuelda {ŠWLD}. corcova {QRQB} I. corregidor {ṢḤḤ}. cortapichas (andalou) {SBSPČ}. cortarse {ǦZʕ}. criado et criazón {Q/KRYZ/SN}. criba {QRB} I. cuajada {QLYṬ}. cuaresma {QWRǦ/ZM}. cuartal et cuarto {QWRT(L)}. cuba/o {QWB(L)}. cuchichear {ČWČL}. culebrilla de vidrio {ṬWP(N[R])}. danzar {ṬNǦR} II. dar jabón {QRḎ̣}. dentón {ḎNTL/N}. desollar {ŠLR} I. despejarse {FSḤ}. Dios (está de -) {ʔLH}. doñegal {TYN} et {DNQL}. dos (alzarse en -) {ZWǦ}. droga {ḤṬRČ/L/Š}. ducado {DWQ(D)}. dulzaina {PNČ(YN)}. duque {DWQ(D)}. duraznos {DRZNŠ}. ea {ʔYĀ} II. Ebro {ʔBR} III. embrocar et embrocadura {ǦLS}. empanada {PND}. encina {BLǦ} III. enebro {ʔNBR} I. Enrique {RYK}. ensuciar {QḎR}. envero {BYRN} I. eraqui {ḤǦR}. ermado {HLK}. escaloña {BṢL}. escamonea {SQMNY}. escarín {ʔŠKRY}. escarlata {BLǦ} II. escuero {ʔSKRSL}. escuerzo {ʔŠKRČN/R}.

espada {ḤḎF}. espadaña {ʔŠPṬ(Ḻ)}. espalto {ʔŠP/BLṬ}. espelta {ʔSPLT} I. espina {ʔSB/P/FNḪ} et {ŠWK}. estola {WQY}. faça {FĀṢ}. faron {RML} I. fartal et farte {FRṬN}. f/halda {FLD} et {HLD}. fald/triquera {ǦBR} II et {ḤṬRČ/L/Š}. fama {FĀM}. fallas {FLY} II. falleba {ḪLB}. fanega {FNQ} I. faulas (hacer -) (murcien) {ḤWL}. feo {MRDNŠ}. Fernando {HRND}. fideo(s) {FDWŠ}. flor {ZHR(N)} et {FLRNDL}. follar {WṬʔ}. fraile {ʔRLY(Š)}. francés {FRNǦL}. Francisco {PČK}. franco {FRNǦL}. fricha {ʔFRǦ} II. frío que se mea la perra (un -) {ZMHR}. f(r)uslera {FǦLYR}. fuelle {ʔNFLBY}. funda {FND} II. Gaeta {ĠYT}. gaita {ĠYṬ}. galb/gana {ĠLĠN}. galdrufa {ḪḎRF}. gallega {ǦLQ}. gamella {ĠML}. ganad(er)o {KSB}. gana(s) {ĠNN} I. gancho {ĠNČ}. Ganges {ĠNǦS}. garambaina {PNČ(YN)}. gargamello {ĠRĠMḺ}. garnacha {ĠRNČ}. gayuba {BYNB}. gazpacho {ǦHZ}. gerifalte {ǦRFN}.

1436 | Index des termes par langue

Gerindote {DʔD}. Gil {ǦYL} II. gilí {ḤRR} II et {ZBLḤ}. godo(s) {QWṬ} I. golondrina {ḤNDRN}. gordillo {MRDNŠ}. gorgojo {BRĠLŠ}. g(o)rojo {ʔĠRWY(Š)}. gradual {ʔQRDWL}. grapa {ĠRN} II. gua {ZDW}. guadaña {ĠWḎN}. guedeja {ĠDǦ}. güenza {ĠNṢ}. guijones {ḤLW/Y(L)}. guinda {ĠND}. guisante {PZČ}. gúmena {ǦML/N}. hadrolla {ḤṬRČ/L/Š}. hallulla/o {ḤLN}. hampa {ḤNB}. harbullar {ḤRBL}. hataca {FṬQ}. helecho {FLČ} III. Herr/nando {HRND}. herre que herre {ḤRR} II. hinojo {ʔNLY}. ¡h/jo! {ʔḪ(Ḏ)}. Hornachos {HRNČS}. hórreo {ʔRY} et {HRY}. hovero {ḤBR} I. ido (de la cabeza) {ʔFN}et {ZḤZḤ}. infante {ʔFNT}. inflar {ʔNFLBY}. Íñigo {YNQ} II. jaca {HKK}. jacerina {ǦǦRM}. jacinto {ǦSNT}. jaguarzo {ŠQWṢ/S}. jaharí {TYN}. Jaimito {ČP/BRYN}. jaloque {ŠLQ} II. jalún (judéo-castillan) {ḤLN}. jamete {ŠMD}. jaqueses (sueldos -) {ǦKǦ/Z/Š}. jarear {ŠRḤ}. jaspe {ǦSP}.

Jerónimo {YRNM}. jinete {ĠMR} II. jirón {ǦRN} III. ¡ jodo (petaca) ! {ʔḪ(Ḏ)}. jornal {ǦRNL}. joroba (le salió una -){ḤDB} et {QRQB} I. jorobarse {ḤBD}. jorro {ČRN}. juncia et junza {ǦNS} II. junio {ǦNY} II. justo(s) {ǦŠṬ(Š)}. laurente {LBRL}. lechetrezna {ʔṬRŠ(N)}. lechín {ZNǦL} et {LČN}. leído {NSY}. leme {ḪDM}. Leonora {YNR}. letanía {NTN} II. linjavera {ǦBR} II. lisa (canarien) {ṬWP(N[R])}. llevar la cesta {MSK} I. llevarse un golpe {ḪBṬ}. loba {LPP(N/S)}. loco {ČČʕN}. loco de alegría {ṬRNN}. loma {LPP(N/S)}. López {MRW} I. lución {ṬWP(N[R])}. lugar privilegiado {Ḏ̣HR}. lumbrera {LČR}. mala voce {SWṬ}. mach(uch)o {PČČ/Q(Ṭ)}. maderería {ḪŠB}. madreselva {MṬRŠLB}. magarza {MQRČ(L)}. maguer {MKR} II. majada {MǦD} II. malo {MRDNŠ}. mancera {MNQYR}. Mancha (La-) {NǦW} I. mandamiento {MNDMNT}. mandar al coño de su madre {BḎ̣R}. maniego et manguán (asturien) {MYQN}. mano (levantar / alzar la -, poner la – encima) {ŠMN} I. Manuel {MNWL}.

manzanilla yesquera {ʔŠK(YR)}. mañana {ĠDW}. maravedí {BLNQ} et {MRBD}. marfuz {ČČʕN} et {RFḌ}. marjal {RǦʕ}. maruja {MRŠ} II. mastelero {MŠṬLYR}. matahambre {MTHMR}. matarse {FSW}. mazacrica {MLḤ} I. mazamorra et mazapán {PČ/ŠMṬ}. mearse {FSW}. mechinal {MČNR}. melena {FRNTL} et {LYN}. melgar (canarien) {MLQR}. mentira {KḎB} II. mequetrefre {ḪṬRF}. mezquita {ŠRKYR}. minina {FRḪ}. mirado {NḎ̣R}. misa {MSS} V. mocejón {MŠL}. mohíno {HWN} I. mondongo {FTT}. morcillones {MŠL}. morena {MRN} II. morralla {BRL}. mozo {MČWL}. muesca {WŠK} II. mugrón, murgón et mergón {MRĠN}. Muñoz {MNYS}. nadea {NṬḤ}. naipe(s) {NYPS}. narizotas {NḪR(Ṭ)}. nata {FLRNDL}. nauchel (de nave) {RML} I. naveta {ǦFN} III. nazareno (andalou) {ǦLǦL}. negral et negrillo{TYN}. negrilla {KḤL}. nief de açuz {ʔSYS}. niña del ojo {MMM}. nixa (asturien) {NYŠ}. nonas {NNS}. Noruega {NRWĠ}. nutria {NTR} II. ñadea {NṬḤ}.

Castillan (et autres dialectes centraux) | 1437

obispo {ʔBŠP}. ojalá {ŠYʔ}. olivarda {LBRD}. orate {LWṬR}. orchilla {ʔRČL}. ordeñar las olivas {ḤLB}. orenza {ĠNṢ}. orzuelo {RSL} II. oxalá {ŠYʔ}. oxisacre {ŠRB} I. oxte {ʔČ}. pachucho {PČČ/Q(Ṭ)} paga {PĀĠ}. palabra {PLBR(Ḻ)}. palmito {ǦMR(Ṭ)}. palo {PLBR(Ḻ)}. paloma/o (macho) {PLMBN} et {ḤMM} I. palomita {PLMTČ}. pan de pastor {BRSṬR}. pan y quesillo {PNQ(Y)Ǧ/Š}. panadero {PNṬYR}. panza {BṬN}. papa et papear (andalou) {PP}. pasamano {PŠMN}. peerse {FSW}. pegarse (una enfermedad) {PQṬ} I. pato(j/so) {BṬǦ} et {PṬṬ(N)}. peaz/so (andalou) {ʔḎN} II. pechero {BYṬYR}. pedreñal {BḎRNYL)}. pelota (en -) et pellote {PLṬ} I. pena {PYN}. Pero {FYR}. Pero Háñez {BRHNS}. pertiguero {BRʔ} et {PRTĠR}. pesoto {PŠṬ} II. pestaña {PČN} I. pestillo {PLČ}. *pica coños et picacuellos {MLḤ} I. picota {PQṬ} II. piedra de Baran {BRM} et {ḤǦR}. piedra del suenno {ḤǦR}. pieza {PṢṢ}. pija/o {BLB}. pijota {PŠṬ} I.

pilongas {PṬRWČ}. pinillo {ǦZR} II. pizpita {PZPZ}. plato {PLṬ} IV. pleita {PLḪT}. polla {FRḪ}. pollera {PLṬ} I. polote {PLṬ} I. porcino {TYN}. porrón {PRL/N}. portazgo {BRṬS/Ṣ}. portugalés {PRTĠLŠ}. posadero {ǦLS}. prefacio {PRFS/ṢY}. primicia(s) {PRMSY(S)}. primo≠a {PRM} I. puerto del polvo {ṬRBL} II. puj/xavante {PǦBNṬYR} et {PŠBNT}. pulmón {BFF}. puñaladas (a +) {ḌRB}. quebrar {QRBṬ}. quesad(ill)a {QYǦṬ}. quintería et quintero {L/ʔŠMŠ}. racionero {RSYNR}. rafeca {ḪFR}. raíz {RYS}. ralea {RḤL}. randa {RND} II. rapaz {RPS}. real {RYL} II. redoma {RṬM} I. reinar (canarien) {RNYQ} ou {RYNQ}. remiendo {RMND}. renegado {ČČʕN} et {RFḌ}. reseca {ḤLN}. resma {RZM}. retallar {RTLY}. rincón {RKN}. robadoquín {ʔBRKN}. róbalo {LBRN}. rocín {RSN} III. rodezno {RṬČN}. Rodrigo et Rodriguez {RḎRQ}. rollo {PQṬ} II. rorro {RRR}. Ros {RWS} II. roya {RWY} II.

ruiponce {RW}. sábalo {ŠBL} II. saboga {ŠBQ} II. Sagunto {MNBDR}. salamanquesa et salamanquina, salagartija, salamancresa et salamarquesa (andalou) {ḤBŠ}, {ŠMBRŠ}, {NRQ} et {WZĠ}. salario {ŠLR} II. salema {ḤLM}. salero {ŠLR} II. salobre {ŠLBR}. salsifrasia et sa(l)safrás {ŠḪŠFRĠ}. Sanchuelo {ŠNČL}. sancocho {ČČN}. sarilla et sarrillo {ŠRN}. sauce gatillo {ŠLČ}. sayuelo {TYN}. Segovia {ŠQWB}. segur {ŠQR} II. señorón {ḌYF}. sepan cuantos (la presente oyeren) {SBKNT}. serba {ŠRBŠ} II. serpiente de vidrio {ṬWP(N[R])}. servidor {ŠFRQL}. sesos de chorlito {ŠḤR} II. sidra {SKR} I. silbar {ṬRNN}. Silla del Moro {SRǦ} I. sirga {SRG}. ¡ so ! {ŠĀ}. so/ubeo(s) {ŠBWŠ}. sobrecarga {ŠBRQRQ}. soldada {ŠLD(D)}. solimán {ŠLMN} I. somallar {ŠMLḎ}. somanta {ŠMN} I. sombra {ʔD/ḎR}, {ʔŠKRČN/R} et {ʔMRY}. sombrero et sombrilla {ŠRML} II et {ŠMRRŠ}. sopozar {ṢṢṬ}. sótal/no {ŠWṬR}. sud/tria {ŠṬR} III.

1438 | Index des termes par langue

sueldo {ŠLD(D)}. suplir en la gramática {QDR} I. tabla {ṬBLDŠ} et {ṬBLŠ/Ṭ}. taftaf {ṬFṬF}. tagarnina {TQRNN}. tagarrillo et tagarno {ṬĠR(N)}. tahúlla {ḤWL}. tajador {ṬǦDR}. tajo {ṬLY}. tapia {BĠL} et {ṬPY}. tapón {TPN}. tarabilla {ṬRB}. tarántula {TRNTL}. tarea {ṬRḤ}. tarquín {RKM}. tártago {ṬRṬR/Q}. tasco {ṬŠKL}. teja {TŠŠ}. tejo {ṬYǦ}. tenaz {ḤBS(N)}. terraja {TRŠ} II. teta de vaca {ḌRʕ}. tirarse el moco {NḪW/Y}. toca {ṬWQ} II. tojo {TWY} II. ¡ toma ! {ʔḪ(Ḏ)}. Tomás {ṬWM(Š)}. tontaina {PNČ(YN)}.

tornasol {ǦLNR}. toronjil {TRNǦL/N}. tragacete {GZL}. trajín et trajinar {ǦRY}. tranca {ʔṬRNK}. trasmontaña yerva {ʔRQLY}. tratar {TRṬL}. trechel {ʔṬRČL}. trementina {TRMNTN}. trocatinte {ṬQTNT}. trola {ḤṬRČ/L/Š}. tropezar {ʕṮR}. tudesco {TDŠ}. vaho {BWḪ}. vara {BĀR}. vástago {MČQ}. vega {BYQ}. Vencáliz {QDS} . vencejo {MNSǦ}. venera {BNR}. venta {BNṬ}. ventregada {BNTRQYR}. verdal {BRD/ḎL}. verdolaga {B/PRČL} et {BRDLQŠ}. verdugo et *verduguera {BRDĠŠ}. villar {BLR(Š)}.

volar {ḤNDRN}. xamed {ŠMD}. ya {YĀ} II. Yáñez {YṈS}. yérbode (dialectal) {BRBṬ} yesquero {ʔŠK(YR)} et {ŠKR} II. zabarcera {ṢḤB}. zafío {SFH}. zaguán {ʔSṬWN}. zahón {SWQ} I. zalea {SLḪ}. zambullirse {SĠRD}. zanahoria {ʔSFNR}. zanco {ČNK}. zapatones {ʔMNQ/K(N)}. zaranda {SRND}. zarazas {ṢRʕ}. zarza {ʔRČ}, {ʔŠKRČN/R} et {ʔMRY}. zarzahán {ZRDḪN}. zas {ZZZ}. zascandil {ZWǦ}. *zatara {ḪṬR}. zéjel {ZǦL}. zogoibí {ZĠB}. zurriaga {S/ṢRYQ}.

angevera {ǦBR} II. arça {ʔRČ}. argamussa {RQML}. argelaga {ʔRǦLQ} et {YLQ}. armoll {ʔRMLŠ}. atuell {ʔWL} III. atzanet {ĠMR} II et {MKN} II. azarena {ǦRN} II. bací {BĀQ}. bajoc {PČČ/Q(Ṭ)}. baldritxa {ḤNDRN}. barcella {B/PRČL}. barreja {BRL}. bassetja {SǦǦ}. beurall {BYRL}. bis(sol) {MSS} IV. bossa {PČN} II. botija {BṬZ}.

brandar {ǦRN} II. butxaca {PČN} II et {BLČQ(Š)}. braó {BRFNYR}. brúfol {ʔBRFL}. bugia {BǦY}. cagalló {QQYL}. calafat {Q/K/ǦLFṬ}. cap {BNTQBT} et {ČNTQPṬ}. cap a terra {QBṬYR}. carxena {QRŠ}. cascajo {QSQǦS}. cassola {QSWL}. cep {ČPP(Ḻ)}. colom(a) {PLMBN} et {ḤMM} I. confessió {QNFSR/Y(N)}. costell {PQṬ} II. cubell {QWB(L)}. dansar {ṬNǦR} II

Catalan (a)barriscar {RZQ} I. abegot {PQN}. aguineu {ǦNW} I et {LḪN}. (ai)xareca {ŠRḤ}. (al)abrent {LBRL}. aladroc {ḤṬRČ/L/Š}. alardò {ʕRḌ}. alatxa {LĀČ}. albardí {PPR}. albúrnia {BRN} II. Alcàssar {BṢR}. alefris {SNDS} I. alfarcar {L/ʔŠMŠ}. alficòs {FQS/Ṣ}. algueber {ĠYB(YR)}. almeixia {MŠY} II. alzina {BLǦ} III. almatroc {ṬRQ}.

Égyptien | 1439

droga {ḤṬRČ/L/Š}. escurçó {ʔŠKRČN/R}. espadanya {ʔŠPṬ(Ḻ)}. espasa {ḤḎF}. fadrí {ḤṬRČ/L/Š}. fald/triquera {ḤṬRČ/L/Š}. faneca {FNQ} I. fargalada {L/ʔŠMŠ}. fideu {FDWŠ} et {FṬŠ}. figa {TYN}. forat {FRṬ} II. forforí {FRFL}. fust(et)any {FŠṬL/N}. gaiata {QY(ṬY)R}. gairó {ḪRṬB}. galatxo {ḪLNǦ}. ganes {ĠNN} I. ganivet {ĠNF}. gargamella {ĠRĠMḺ}. gesaran {ǦǦRM}. gorgoto {GRG}. granota {KRN} I. jornal {ǦRNL}. lleterola {LḪTYRWL}. llobarro {LBRN}.

Llopis {MRW} I. llúdri(g)a {NTR} II. marear {DWḪ}. marrucar {B/PWQL}. massamorro et massapà {PČ/ŠMṬ}. mesquita {SǦD} I. olivarda {LBRD}. ombra {ʔMRY}. oreneta {ḤNDRN}. panxa {BṬN}. parrupar {B/PWQL}. pellisa {PLS}. Pere {FYR}. pestanya {PČN} I. pestell {PLČ}. piter {BYṬYR}. pubilla {PPLN}. racó {RKN}. rafalí {RḤL}. ratafia {RFS}. roassa {RʔS}. safanòria {ʔSFNR}. sajolida {ŠRǦN}. salefa {SLḪ}.

salsufragi {ŠḪŠFRĠ}. saranda {SRND}. sàssola {ŠḪŠL}. seitó {ŠṬN}. sequiatge {SQY}. sidra {SKR} I. sucar {ŠKK} II. tafatà {ṬFṬF}. tafulla {ḤWL}. talp de camp {ṬWP(N[R])}. tap {TPN}. tàpera {ṬPRŠ}. tarraxa {TRŠ} II. tascó {ṬŠKL}. tenaç {ḤBS(N)}. teginat et traginada {ǦRY}. tuétano {ṬWṬNL}. ullastre {(ʔ)LBŠTR}. vassall {BŠYLR}. verdel {TYN}. verol {BYRN} I. xafar {ŠFRQL}. xaloc {ŠLQ} II. xanca et xancle {ZNK}. xollar {ŠLR} I.

*kolmēna {QLMNR}. odocos {YḎQ}. pĕttĭa {PṢṢ}. rĭca {RQY} III. *sabauca {ŠBQ} II.

*săbolos {ŠBL} II. taskós {ṬŠKL}. tŭnna {ṬNN} II.

bōrē (copte) {BWR} II. >brkt< {BRK} II. >brt< {BRR} III. >by3< {NḤS} II. ca(a)ce {KʕK}. čane + tōk (copte) {ṢNDQ}. čano (copte) {ḤṬṬ} et {ṢNČ}. čē (copte) {ǦFN} III. cēše (copte) {WZZ}. >ḏbt< {ṬWB} II. >ḏbʔ.t< {TBT} et {ṬBʕ}. >ḏbʔyt< {ǦBB} II.

>dd.t< et >ḏʔḏʔw< {DWD}. >ḏʕm< {ḎHB}. >ḏr-ʕ< {ḎYL}. >dšr.t< {ŠRQ} I. >ḏʔt< {ǦFN} III. >ḏw.t< {ṬWD}. (e)mčōl (copte) {BṢL}. erphei (copte) {RYF}. esēt (copte) {ʔSS}. >gnẖ< {ǦNḤ} I. >ʕgrt< {ʕǦL} I. >gš< {WZZ}.

Celtique *barga {BRĠ}. bekos {PQN}. cŏmbortĭa {QMLČ}. crwth {RWṬ} II. *ganskĭo {ĠNČ}.

Égyptien aberēč (copte) {ʔBRZ}. aca/on (copte) {ṬǦN}. ačolt (copte) {ʕǦL} I. aho (copte) {HRY}. ahor (copte) {ʔRY} et {HRY}. ʕa-ka {ʕKK}. amend e ris (copte) {ʔNDLS}. aršin (copte) {ʕDS}. auaan (copte) {LWN} I. bahmi boti (copte) {BHMT}. bof (copte) {BFF}. bom (copte) {BWM}.

1440 | Index des termes par langue

>ʕ ḥʕ< {HRY}. >ḥbn< {ḤBN}. ḥḏ t3 {ĠDW}. >ḥʔg< {ḤǦǦ} II. >ḥʔḫt< {ḤQQ} II. >ḥḳʔ< {ḤQQ} I. >ẖʕḳ< {ḤLQ} III. >ḥmt< {ḤWT}. >ḫnm.t< {ʔḪLM}. >hn< {HWM}. hōōk (copte) {ḤQQ} II et {WHQ}. >ḥp< et >ḥpʕpʕt< {ḤFʔ}. >ḥq3< {LĀM}. >ḥrj< {ḪRǦ(YR)}. >ḥrj.t< {ḤYR}. >ḥśb< {ḤSB(Š)}. >ḥʔt< {ḤDʔ}. >ḥḳr< {ḤKR}. >ḫnt.t< {ḤNṬ} II. >ḥn.tj< {ḤYN}. *>ḫr mrw< {HRM}. >ẖsj.t< {ḪSS} I. >ḫ3s-t< {ŠYN} II. >ḫtm.t< {ḪTM}. >ḥtp< et hōtp (copte) {TḤF} et {ḤṬṬ}. >ḥtp(y)< {ṬNFS}. >hwn< {ḤWT}. >ḫw.t< {ḤWṬ}. >hwṯn< {ḤWT}. iaro (copte) {NYL} II. >ἰd< {YĀʔ}. >ỉdbw< {ʔWḎM} II. >ỉkn< {ṬǦN}. >ἰḳrw< {QRḌ} II. >ỉnm< {ʔNM} I. >ỉn-t< {SMK} II. >ἰqr< {WQR}. >ἰrt< {ʕYN}. >ἰry< {YRSʕ}. >ἰ(t)r< et *> ἰr n+ ἰrw< {NYL} II. ἰwn {DWY} III. kabai (copte) {ǦʕB}. kake (copte) {KʕK}. k/capiče (copte) {QFZ} II. >kb< {QʕBL}. >ḳ3b< {QBW} II. >ḳʔb< et >ḳʔbt< {KʕB}. >ḳd< {QDR} II.

>ḳdrt< {QṬR}. >ḳʕḥ< {KʕK}. kelōl (copte) {QLL} II. >km< {KWM}. kōb (copte) {KʕB}. >ktt< {KTKT}. laba/oi (copte) et >lby< {LBʔ} II. *>m< {BWM} et {HWM}. ma moone (copte) {MNY} III. >md< {RBʕ}. >mḏḥ< {WŠḤ}. >m3fd.t< {FHD}. >mhr< {MHR} I. >mḫr< {HRY}. >mkr< {KRY} II. *>m+mnywt< {MNY} III. >mnḥwy< {NḤR}. >mny< {MNY} II. močh {MSḤ} II. mo(o)še (copte) {ḤṬṬ} et {MŠY} I. moucč/k (copte) {MZǦ}. >mrḥ< {RMḤ}, {ḌMḪ} et {MRḪ} I. >mry.n< et >mrj ἰmn< {MRYṬ/M}. >mšʕ< {MŠY} I. msah (copte) {BLS} III et {MSḤ} III. >msḥ< {MSḤ} III. mštote (copte) {MŠṬ}. >mšw< {MWS}. >m3.t/ṯt< {MYS}. >3mwlḏ< {HWM}. >myw< {MWY}. na/eu (copte) {NWʔ}. >nb< {ḎHB}. >nbś< {NBQ}. >nḏ< {NDD} II. >ndἰ< {NDW}. >nḫb< {NḪB}. nim (copte) {ʔNM} I. >nkw< {NYK}. noeit (copte) {NDD} II. nōk et noeik (copte) {NYK}. >npš< {NSF}. >nšm.t< {NŠM}. >nṯry< {NṬRN}. >nw< {NWʔ}.

ōrk (copte) {TRK}. ouof (copte) {BFF}. ouōhe (copte) {WHQ}. ouostin = ouosthen (copte) {WSṬ}. p+an {BĀN}. p+apa {B/PĀB/PĀ}. *p+at+šaw (copte) {BŠW}. *p+ehe+mau (copte) {BHM} I. p+elc/čōb (copte) {BLŠN}. pi-msah n+tōou (copte) {WRL}. p/fin (copte) {FʔR}. pi+rōti (copte) {PPR} et {BRD/Ḏ}. pise arō (copte) {PYS/ṢR}. >pnw< {FʔR}. poce {FṢṢ} I. p+ouro (copte) et >pr< {FWL} I. >pr ʕ3< {FRʕN}. >pw rn< {FLN} I. >qmʔ< {ǦYM}. >qmḥw< {QMḤ}. >qrnt< {ĠRL}. >rḫt< {RḤḌ}. >ʕrḳ< {TRK}. >rmmt< {RMN}. >rʔpr< {RYF}. >ʕršn< {ʕDS}. >rw(3bw)< {LBʔ} II. >ʕš3 (m / n) sš< {ʕŠŠ}. ša(a)r (copte) {SʕR} I. šaf (copte) {SWF} II. saht nuǧ (copte) {ṬNZ}. salo (copte) {SLL} II. >sb3< {ŠBB} II. >šbd< et šbōt (copte) {ṮBṬ}. >śbn< et seben (copte) {SBN} I. sē/ene (copte) {ŠNY}. >sft< {SYF} et {ŠFR}. sēfe (copte) {SYF}. >ś/sḫn< {SḪN}. >śḥr< {SḤR}. >śḫw< {SWḤ}. >ś3ḳ< {ŠQQ}. >śḳdj< {QḎ/DF}. šlcom (copte) {SLǦM}. >śʕ(3)m< {ŠMM} I. >śmn< {ṮMN} II. >smty< {ṮMD}.

Éthiopien | 1441

>snt< {SNN} II. >snwpt< {ṢNB}. >śmn< {ṮMN} II. >smty< {ṮMD}. >snt< {SNN} II. >śnj.t< (copte) {ŠNY}. sōk (copte) {ḤṬṬ} et {SWQ} II. šolk (copte) {ŠLQ/K(N)}. sōnt (copte) {SNN} II. šōšen (copte) {SWSN}. >śpt< {ŠFR}. (sr)arooue et soure (copte) {ZʕR} II. >sšn< {SWSN}.

>s3ṯ.w< {ʔSS}. >śwr< {SWR} II. >swrwt< {SLW} II. tarko (copte) {TRK}. >ʔtḫ< {WǦM/N}. >thbw< et >thm< {ṬHW}. >ṯḫś.t< {NḤS} II. t-kounčou (copte) {DQ/KŠ/Ǧ}. tō(ō)be (copte) {ṬBʕ} et {ṬWB} II. tōre (copte) {TWR} II. >3ṯt< {ʔṮṮ}. >tʔw< {DWY} III. >wʕ3< {WʕY}.

>wdḥ< {WDǦ}. >wḏ(.t)< {WṢY}. *>wḥʕ + ẖkr< {WHQ}. >wḥ3t< {LWḤ} II. >ʔwn< {LWN} I. >wq/gp< {WQF}. >wśṯn< {WSṬ}. wōtǝḫ (copte) {WDǦ}. >wʕr< {WRL}. >wśḫtwš3w< {ʕŠW}. xrobi (copte) {ŠQRF}. >zḫn.t< {WĀW}. >zỉn< {ZĀY}.

ʕam {ʕWM}. ʕamämä {ʕMM}. amät {ʔMW}. amaʕut {MʕY}. ʕamd {ʕMD}. ammärä {ʔMR} I. anämä {ʔNM} I. anäqä {ʔNQ}. ʕanäqä {ʕNQ}. ʕanbäsa {ʕDBS} et {LBʔ} II. anbǝʕa {NBʕ}. anǝst {ʔNṮ} et {NSW}. anf {ʔNF}. anqälqälä {QLQL}. anśoṭäṭä {NŠṬ}. anṭolʕa {ṬLʕ}. anṭolälä {ṬWL} I. ʕaqäbä {ʕQB}. ʕaqädä {ʕQD}. aqnǝʕa {QNʕ}. ʕaq(q)ämä {ʕQM}. ʕaqqäṣä {ʕQṢ}. aqzäzä {QZL}. ʕaräb {ʕRB} I. ʕar(ä)bä {ĠRB}. aʕräfä {ʕRF}. ʕarägä {ʕRǦ(N)}. ʕaräkä {ʕRK}. ʕar(ä)qä {ĠRQ}. arbaʕ(tu) {RBʕ}. arḫawä {RḪW}. ʕarqä {ʕRQ} I.

ʕaṣäbä {ĠṢB} et {ĠḌB}. ʕaṣäd {ʕṢD}. ʕaṣäfä {ḌʕF}. asärä {ʔSR} I. ʕaṣärä {ʕṢR}. asäṭä {ŠYṬ} I. asäwä {ʔSW} II. ʕasäyä {ʕSY} et {ĠŠW}. aṣbaʕt {SBʕ}. ʕaśru {ʕŠR}. astäq(ä/a)sämä {QSM} I. ʕatäbä {ʕTB}. ʕaṭäfä {ʕṬF}. ʕaṭänä {ʕṬR} et {ʕṬN}. atäwä {ʔTY}. ʕattämä {ĠTM}. aw {ʔW}. awäffäyä {WFY}. awgäbä {WǦB}. awgäzä {WǦZ}. awḥasä {WḤŠ}. awl {ʔWL} II. awsäbä {WṮB}. awtärä {WTR}. ʕawwar {ʕWR}. ay {ʔY(N)} I. ʕayäwä {ʕWY}. ʕayäyä {ĠWY}. aydaʕ {ŠḪD} et {WDʕ}. ʕayn {ʕYN}. ayyär {ʔYR} II. ʕayyärä {ʕYR} I.

Éthiopien ab {ʔBW}. abäba {ʔBH}. abäba (am.) {HBB}. ʕabäqä {ʕBQ} I. ʕabäṭä {ĠBṬ}. äbäyä {ʔBY}. abdä {ʔBD}. ʕabiyy {ĠBW}. absärä {BŠR} II. ʕabyä {TʕB}. ʕaḍ(ä)ḍä {ʕḌḌ}. adäs (am.) {ʔWS}. ʕadäwä {ʕDW}. ʕadi {ḤTT} et {ʕWD}. adim {ʔDM} II. ʕaḏ̣m {ʕḎ̣M}. adyam {DWM}. af {F(M)W}. ʕafärä {ʕRF}. afʕot {FʕW}. agmärä {ǦMR(Ṭ)}. aḥadu {ʔḤD} et {WḤD}. aḫarä {ʔḪR}. aḫazä {ʔḪ(Ḏ)}. akälä {KYL}. ʕakäwä {ʕKW}. al+ {LĀ}. ʕaläqt {ʕLQ}. ʕaläs {ʕLS}. alla {LĀ}. ʕallägä {ʕLǦ}. ʕallälä {(L)ʕL}.

1442 | Index des termes par langue

azab {ZʔB}. ʕazämä {ʕZM}. ʕazärä {ĠZR}. ʕazzäbä {ʕḎB}. ʕazzäzä {ʕZZ} I. bä {B}. bäʕadä {BʕD}. bäʕal {BʕL} I. bä+bäynä+{BWN} et {BY(N)}. bäḍʕa {BḌʕ}. bädälä {BDL} I. bädän {BDN}. bädärä {BDR}. bäddä {BDD}. bäʔǝdä {BYDM}. bähanä {BHM} I. bä+ḥǝqqu {ḤQQ} I. bählä {BL}. bahnänä {BHM} I. baḥr {BḤR(Q)}. (bä)käḥa {ḤYṮ}. bäkwr {BKR}. bäkäyä {BKY}. bäl {BL}. bälʕa {BLʕ}. bäläs {BLS} II. bällä {BLL} I. bälyä {BLW}. bäqäwä {WBQ}. bäqbäqä {BǦS} et {BQBQ}. bäql {BĠL}. bäqqä {BQY} et {WBQ}. bäqwʕa {BQʕ}. bäqwl {BQL}. bärʕa {BRʕ}. bäräd {BRD} I. baräkä {BRK} I. bäräq {BRWQ}. bäräqä {BRQ} I. bärbärä {BR/LBR/L}. bärbir {BʔR}. bärha {BHR} I. bärrä {BRR} I. bärrǝḥa {BRḤ}. bäṣʕa {BʕḌ}. bäṣäl {BṢL}. bäsälä {BSL} II et {ṬFŠL}. bäṣärä {BṢR} et {BNṢR}. bäṭälä {BṬL}.

bätärä {BTR} I. bäṭäsä {BṬŠ}. bätätä {BTT}. bäzbäzä {BZZ}. bäzḫa {BḎ/ḌḪ}. bǝʕǝr {BʕR}. bǝḥer {BḤR(Q)}. bǝhlä {BHL} I. bǝhmä {BHM}. bǝḥtä {BWḤ}. bǝntä ʕayn {BNY} I. bǝrhan {BRHN}. bǝrk {BRK} I. beṣä {BŠR} I. bǝʔsä {BʔS} et {ḪBṮ}. bēt {BYT}. bǝzr {BḎR} I. boʔa {BWʔ} et {SBY}. boḥa {BWḤ}. ḍäʕanä {Ḏ̣ʕN}. däbälä {DBL} I. däbäqä {DBQ}. ḍäbäṭä {ḌBṬ}. däbäyä {DBY}. ḍāḍe {SWS} I. däfänä {DFN}. ḍäfärä {ḌFR}. däfdäfä {DFF}. ḍägʕa {ḌǦʕ}. ḍägämä {DĠM} II. ḍäḥay {ḌḤW}. dahmämä {DHW(N)}. däkmä {DKM/N}. dälägä {DLǦ}. däläl(l)ä {DLL}. däl(l)äwä {DLW}. däm {DMW}. ḍämädä {ḌMD} et {ḌMR}. ḍämämä {ḌMM}. ḍämärä {ḌMR}. dämäsä {DMṮ}. dämmärä {DMR}. dämus {DMS} I. dänänä {DNʔ}. dänäqä {DNQ} I. dännäsä {DNS} däqäqä {DQQ}. ḍärʕa {ḌRʕ}. ḍär(ä)fä {Ḏ̣RF}.

ḍärärä {ḌRB}. därgä {DRǦ} I. ḍärsä {ḌRS}. däsäsä {DSS} I. däwäl {DWL}. däwe {DWʔ}. dǝb {DBB}. ḍǝbʕ {ḌBʕ}. dǝgdǝg {DǦǦ}. dǝmus {DMS} I. ḍogä {ḌǦǦ}. dor(o)ho {DǦǦ}. ǝbn {ʔBN} II. ǝd {ʔDW} et {YDW}. ǝffo {KYF} I. ǝgale {ʔǦL} I. ǝgr {RǦL}. ǝgwl {ʕǦL} II. ǝḫǝw {ʔḪW}. ǝkl {ʔKL}. ǝlf {ʔLF} et {RBʕ}. ʕǝlgät {ʕLǦ}. ǝllā et ǝllū {(L)(Ḏ)Y}. ǝlla/u(ntu) {ʔHL} et {ḎĀ}. ʕǝlwät {ĠWL}. ǝm {ʔMM}. ǝmǝnnä {MN} II. ǝqwan {ḤQN}. ʕǝrf {ĠRF}. ʕǝruy {ʕRY}. ǝskit {ḪṢW} et {ZBB} II. ʕǝwal {ʕWL} I. ǝwwä {NWH}. ʕǝyyur {ĠYR}. ǝzn {ʔḎN} I. fäʕawä {FĠW}. fädäyä {FDY}. fägʕa {FǦʕ}. fäg(ä)gä {FǦʔ/H}. fägärä {FǦʔ/H} et {FǦR}. fäḥalä {FḤL}. fäh(a)qä {FʔQ}. fäḥasä {FḤŠ}. fäkḥa {FKH/Y}. fäkkärä {FKR}. fälägä {BLǦ} et {FLǦ}. fäläqä {FLQ}. fäläṭä {BRṬL}. fälfälä {FLT}.

Éthiopien | 1443

fälḥa {FLḤ}. fällä {FLL} I. fännä {FNN}. fännäwä {ʔFN}. fäqädä {FQD}. fäqärä {FQR} I. färädä {FRD}. färaḫ {FRḪ}. färäqä {FRQ}. färäs {ḪYL} II et {FRS(N)}. färäsä {BRṮN} et {FRṮ}. färḫ et färḫa {FRḪ}. fäsäwä {FSW}. fäṣṣämä {FṢM}. fätäḥa {FTḤ}. fätälä {FTL}. fätänä {FTN}. fäṭänä {FṬN}. fäṭärä {ḪLQ} I et {FṬR}. fät(ä)wä {FTW} I. fät(t)ätä {FTT}. fäy(y)ätä {FYʔ}. fäzäzä {FZZ}. fǝḥm {FḤM}. fǝrē {FRY} I. fǝsuʕ {FŠĠ}. foḥa {FWḤ}. foqä {FWQ}. fot et fotä {FWT}. ful {FWL} I. gäbʔa {ǦBW}. gäbo {ǦNB}. gäbr {ǦBR} I. gada {ǦDW}. gäddäfä {QḎ/DF}. gäfʔa, gäffä et gaftǝʔa {WǦF}. gähadä {ǦHD}. gähannäm {ǦHNM}. gähǝha {ǦHR}. gäläfä {ǦLF}. gäl(ä)lä {BǦL}. gäläṣä {ǦLṬ}. gäläyä {ǦLB} I et {ǦLW}. gäld {ǦLD}. gällä {ǦLL}. galmi/en {ǦLM}. gämʕa {ǦMḤ} et {ǦMM}. gämäda {ǦMD}. gämäl {ǦML} I.

gänäyä {ǦNY} I. gänäzä {ǦNZ}. ganǝn et gännät {ǦNN}. gäräfä {ǦRF}. gärämä {ǦRM(YR)}. gäräsä {ǦRŠ} I. gäräzä {ǦRD}. gärrä {ǦRR(N)}. gäsäsä {ǦSS}. gäwz {ǦWZ} II. gäyälä {ǦYL} I. gaz(a) {ǦHZ}. gäzʕa {ǦZʕ}. gäzämä {ǦḎB} I. gäzärä {ǦZR} I. gäzzä {ǦḎḎ}. gǝbb {ǦBB} I. gǝbnät {ǦBN}. gedä {ǦHD} et {ǦWD} I. gǝdud {ǦDB}. gǝhdä {ǦHR}. gǝlbab {ǦLB} II. gǝnun {ǦNN}. geśä {ǦYŠ}. gǝzzaʕ {ǦḎʕ} I. gir {ǦYR}. goha {ǦHR} et {ǦḤǦḤ}. goḥa {ǦḤǦḤ}. gor {ǦWR}. gurʕe {ǦRʕ}. gwädʔa {ǦDʕ}. gwähanä {ǦHL} et {ǦHM}. gwäśʕa {ǦŠʔ}. gwäyyä {ǦYʔ}. gwǝrʕe et gwarʕayä {ǦRʕ}. ḥabʔa {ḪBʔ}. häbäbä {HBB}. ḫabäbä {ḪBB}. ḥabäṭä {ḤBṬ}. ḥabäyä {ḤBW}. ḫabäzä {ḪBZ} I. ḥabbäsä {ḤBS(N)}. ḥabl {ḤBL}. häbläyä {HBW}. habo {HBW}. ḥabqäqä {ḤBQ(Ḻ)}. ḥabs {ḤBS(N)}. hadʔa {HDʔ}. ḫaḍäbä {ḪḌB}.

ḫadägä {ḪDǦ}. ḫadärä {ḪDR}. ḥaddis {ḤDṮ}. ḫafärä {ḪFR}. ḥagälä {ḤǦL} II et {ḪǦL} I. hagär {HǦR} I. ḥagäzä {ḤǦZ}. ḥakäkä {ḤKK}. ḥakämä {ḤKM}. ḥaläfä {ḤLF} I. ḫaläfä {ḪLF}. ḥalälä {ḤLL} I. ḥalämä {ḤLM}. ḥalib {ḤLB}. ḫallädä {ḪLD}. ḫalläwä {ḪLW}. ḫalqä {ḪLQ} I. ḥamälä {ḤML}. ḥamäqä {ḤMQ}. ḥamälä {ḤML}. ḥamär {ḤMR(Č)}. ḥammä {ḤMM} I. ḥammäsä {SBḤ} I. ḫams {ḪMS}. ḫanafi {ḤNF}. ḥanäkä {ḤLK}. ḫanäqä {ḪNQ}. ḥanqäqä {ḤNQ}. ḫanzir {ḪNZR}. ḥaqärä {ḤQR}. ḥaql {ḤQL} I. ḥaqwänä {ḤQN}. ḥaräfä {ḤRF}. ḥarämä {ḤRM} et {ḪRM}. ḥar(ä)s {ḤRS} ḥaräsä {ḤRṮ}. ḫaräṣä {ḪRṬ}. ḥaraṣa {ḤRṢ}. ḥarawi {ḤRR} I. ḫar(ä)yä {ḪYR} I. ḥarrä {ḤRR} I. ḫaśʔ/ʕa {ḪŠʕ} et {ḪŠY}. ḥāṣab {ḤṢW}. ḥasäbä {ḤSB(Š)}. ḥaśärä {ḤŠR}. ḥaṣärä {ḤṢR} I. ḫaśäśä {ḤSS} et {ḪṮR}. ḥaṣäṣä {ḤṢṢ}. ḥasäyä {ḤSW}.

1444 | Index des termes par langue

ḫasrä {ḤSR} et {ḪSR}. ḥaṣṣ {ḤṢṢ}. ḥaṣṣä {ḪṢR}. ḥaṣṣin {ḤDD} I. ḫaṭʔa {ḪṬʔ}. ḥaṭäbä {ḤṬB}. ḥawäzä {ḤWZ}. ḥawwäḍ/ṣä {ḤWḌ}. ḥayäṣä {ḤYṢ}. ḥayl {ḪYL} II. ḫaymät {ḪYM}. ḥayq {ḤWQ}. ḥazänä {ḤZN}. ḥazäzä {ḤḎF} et {ḤZZ} I. ḫǝbl {ḪBL}. hǝbo {HBW}. ḥǝbr {ḤBR} I. ḥǝbr(ät) {ḤBR} II. hedä {HWDN}. ḥǝfǝwä ʔǝd {ḤFḎ}. ḥǝg {ḤǦǦ} II. ḥǝḍn {ḤṢN}. ḥǝlq {ḤLQ} I. ḫǝlul {ḪLL}. ḥǝlyät {ḤLW/Y(L)}. ḥǝm {ḤMW/Y}. ḫǝśǝśt {ḪŠŠ}. hǝyyä {ḤYW}. hǝyyätä {HYʔ}. ḫǝwwǝ/ur {ḪWR} I. ḥǝzb {ḤZB}. ḫoḫǝt {ḪWḪ} II. hokä {HYǦ}. ḥolä {ḤWL}. ḥorä {ḤWR} III. ḥosä {ḤWS}. ḫośä {ḤŠW}. ḥōṣen {ḤḌN}. ḫwalläqä {ḪLQ} I. ḫwǝ/älqw {ḤLQ} II. käbäbä {KBB} I. käbätä {KBT}. käbdä {KBD}. käbkäbä {KBKB}. käbrä {KBR} I. kädänä {KDD}. käfänä {KFN}. kahǝn {KHN}. kälʔa {KLʔ} I.

kälb {KLB}. kä+ma {K}. kämmä {BKM}. kännäsä {KNS}. käräyä {KRY} I. kärś {KRŠ} I. kätäbä {KTB}. kättä {BKT}. kedä {KWD} et {KYD}. kǝḥdä {ǦḤD}. kǝhlä {KHL}. kǝlʔe {KLʔ} II. kenǝya {QYN}. kǝnf {ǦFN} II et {KNF}. kǝrm {KRM}. kǝsad {KSD}. kǝtan {KTN}. kokäb {KWKB}. konä {KWN}. kwäḥalä {KḤL}. kwäraʕa {KRʕ}. kwäräbä {KRB} I. kwärha {KRH}. kwärkwär {KRR}. kwäsäyä {KZM}. kwässäyä {KSW}. kwǝḥsä {ǦḤŠ}. kwǝlit {KLW}. kwǝll {KLL} I. lä+ {L} I. läʕalä {ʕLW}. (lä)ʔamä {LMĀ}. läbäd/ṭä {ŠLBṬ} et {LBṬ}. labbawku {LBY} I. läbsä {LBS}. läfäqä {LFQ}. läfäyä {LFY}. läffä {LFF}. lägägä {LǦǦ}. läḥadi {LḤD}. läḥamä {LḤM}. läḥasä {LḤS}. läḥaṣä {LḤḎ̣}. lähayä {LHW}. lahb {LHB}. läḥḥa {LḤḤ} et {LḪḪ}. läkʔa {LKZ}. läkwämä {LKM}. laʕlǝʕa {LĠW}.

lämʕa {LMʕ}. lämädä {TLMḎ} et {LMM} I. lämäṣä {LMY}. lämḥa {LMḤ}. läqämä {LQM}. läqqǝḥa {LQ/KḤ}. lätämä {LTT}. läwäyä {LWY}. läwḥ {LWḤ} I. läwz {LWZ}. lǝbb {LBB}. lǝḥd {LḤD}. lǝḥmä {LḤM}. lǝhsä {LHṮ}. lelit {LYL}. lǝssan {LSN}. lośä {LṮṮ} et {LWṮ}. loṭ {LṬF}. lozä {LWḎ}. mäbällät {RML} II. mädädä {ʔMD} et {MDD} I. mäḍ(ä)ḍä {MḌR}. madrak {DRK} I. maʕǝḍä/ǝd {ʕḌD}. maʕǝssäb {ʕZB}. mäḥanä {MḤN}. mäharä {MHR} I. mäḥaṣ/ḍä = mǝḥṣ/ḍä {MḤḌ} I. mäḥawä {MḤW} et {MHW}. maḫbät {ḪBT}. mahǝw {MHW}. maḫtǝm {ḪTM}. mälʔa {MLʔ}. mälʔak {MLK} II. mälaki {MLK} I. mälälä {MLL} I. mäläsä {MLS}. mälḫa {MLḪ}. mältaḥt {LṮṮ}. *man+ʔi(n)+baʕl+latti {RML} II. mänbär {NBR} II. männänä {MʔN} et {MNN} I. männu {MN} I. mäqdaḥ {QDḤ}. mär(ä)rä {MRR} II. märäsä {MRṮ}. märäṭä {MRD/Ṭ}. märrädä {MRD} I. märsäsä {MSS} I.

Éthiopien | 1445

mäṣʔa {MḌ/DY}. mäs(ä)lä {MṮL}. mäs(ä)wä {MSS} II. mäśgärt {SRǦ} III et {ṢRǦ}. mäsḥa {MSḤ} I. mäśkot {ŠKW}. mäṣṣä {MṢṢ}. mäs(sä)kä {MSK} I. mäsyä {MSY}. mätḥa {MTḪ}. mäṭṭäwä {ʕṬW} et {MṬW}. may {MWH} et {MYY}. mäzamurt {ZBR} II. mäzraʕt {ḎRʕ}. meʕa {MYʕ}. mǝdr {MDR}. mǝʔǝt {MʔY}. mǝḥrä {RḤM}. mǝḥram {ḤRB}. mǝhwä {MHW}. mǝkr {MKR} I. mǝkwrab {MKK} I. mǝnt {MĀ}. mǝset {ʔMS}. mǝskin {MSKN}. meṭä {ʔMT} et {MYṬ}. mogäd {MWǦ}. motä {MWT}. mukaf {ʔKF}. muläd {BLD}. +nā {NĀ}. näbäbä {NBʔ}. näbäl {NBL} II. näbäṭä {NBḌ}. näbḥa {NBḤ}. nädʔa {NDD} I. nädäfä {NDF}. näḍ(ä)fä {NḎ̣F}. näday {NDW}. näfäqä {NFQ} I. näfärä {NFR}. näfäyä {NFY}. näfḍ/ṣä {NFḌ}. näfḫa {NFḪ}. näfs {NFS}. nägäbä {NǦB}. nägäd {NǦD}. nägha {NǦM} I. nägśä {NǦŠ}.

nägwʕa {NǦʕ}. näḫaʔ {NḪW/Y}. nähagä {NHǦ}. naḥnǝḥa {NḤNḤ}. näkäbä {NKB} I. näkärä {NKR}. näkäyä {NKY}. nämr {NMR}. näqʕ {NQʕ}. näqäbä {ṮQB} et {NQB}. näqälä {NQL}. näqäsä {NQS} et {NQŠ}. näqha {NQH}. naqqī (syriaque) {NQW}. näqris {NQRZ/S}. näqwärä {NQR}. näqwäṭä {NQṬ}. näśʔa {NŠʔ}. naṣäfä {NṢF}. näśägä {NSǦ}. näsäkä {NSK}. näṣälä {NṢL}. näsäqä {NSQ}. näsäyä {NSY}. näṣäyä {NḌL} et {NḌW}. näṣḥa {NṢḤ}. näṣṣärä {NḎ̣R}. näṭäb/fä {NṬF}. nätäfä {NTF}. naṭran {NṬRN}. näzäfä {NZF}. näzäha {NZH}. näzälä {NZF}. nazärä {NḎR}. näzḥ/ḫ/ʔ/ʕa {NZʕ}. näzḫa {NZĠ} et {NḌḤ}. näzzä {NZF}. nǝʕaṣ {NʕḎ̣}. nǝhkä {NHK} I. nǝhqä {NHQ}. nǝḫrä {NḪR(Ṭ)}. nǝhyä {NHY}. nǝʔsä {ʔNṮ} et {NʕS}. nǝsr {NSR} I. nǝʕul {NʕL}. nǝyaʔ et niʔ{NYʔ}. noḫa {NWḪ}. nomä {NWM}. notǝya {NWT}.

ʕodä {ʕWD}. ʕof {ʕYF}. ʕogä {ʕWǦ}. qäbärä {QBR}. qäbṣä {QBḌ}. qädämä {QDM}. qädäwä {QDW} qäddä {QDD}. qäḥawä {QḤḤ}. qal {QWL} I. qälʕa {QLʕ}. qäläwä {QLW}. qälil {QLL} I. qämḥ {QMḤ}. qämmärä {QMR} I. qämmäṭä {QMṬ} I. qänäṣä {QNṢ}. qanäyä {TQN} et {QNW} I. qä/ǝnnot {QNW} I. qärʕa {ǦRḤ} et {QRʕ}. qär(ä)bä {QRB} I. qäräfä {QRF}. qärämä {QRM} I. qäräyä {QRʔ}, {QRW} et {QRY} I. qärḥa {QRḤ}. qärn {QRN}. qäśäfä {QŠF}. qäśäṭä {QŠṬ}. qäsis {QSS} I. qäśśärä {QŠR} I. qäst {QWS}. qäṭäfä {QṬF}. qätälä {QTL}. qäṭänä {QṬN} I. qeʔa {QYʔ}. qǝddus {QDS} I. qelasin {QLS(N)}. qǝne {QYN}. qǝnum {QWM}. qeṭab {QṬB}. qilanos {QLS(N)}. qobʕ {QBʕ}. qomä {QWM}. qwäläfä {QRF} et {QFL}. q(w)äräṣä {QRḌ} I. qwäṣärä {QSR}. qwǝrr {QRR}. q(w)ǝmal {QML}. qwǝlfät {QLF}.

1446 | Index des termes par langue

qwǝnfǝz {QNFD/ḎṬ/}. qwǝsäyat {Q/KṮʔ}. räʕamä {RĠM}. räbbä {RBB} I. rädʔa {RDʔ}. rädäyä {RḪW}. räfʔa {RFʔ}. räfädä {RFD}. räfäqä {RFQ}. rägʕa {RǦʕ}. rägäbä {RǦB}. rägäfä {RǦF}. rägämä {RǦM}. räḥalä {RḤL}. räkäbä {RKB} I. rämäḍä {RMḌ}. rämäl(ä) {RML} I. rämäyä {RMY}. räqämä {RQM}. räqäyä {RQY} I. räqiq {RQQ}. räṣbä {RḌB}. rässäyä {RSḪ} et {RSL} I. räwäyä {RWY} I. räyämä {RWM} I. räzäbä {RZB}. rǝbaḥ {RBḤ}. rǝgǝb {YMM} II. rǝḥbä {RḤB}. rǝʕdä {RʕD}. rǝḫbä {RĠB}. rǝḥḍä {RḤḌ} et {RŠḤ}. rǝḥqä {RḤQ}. rǝḥsä {RŠḤ}. rǝḫsä {RḪṢ}. rǝmḥ {RMḤ}. rǝʔs {RʔS}. rǝṭbä {RṬB}. rǝʔyä {RʔY} I. rǝʕyä {RʕY}. rodä {RWD}. roṣä {RWḌ}. roḥa {RWḤ}. romman {RMN}. roṣä {RŠW}. säʔabä {ṮʔB}. säʔalä {SʔL}. säʕarä {SʕR} I. saʕat {SWʕ}.

säbʕ {SBʕ}. s/śäbäkä {SBK}. säbärä {ṮBR} et {ŠBR} I. ṣäbärä {ḌBR}. ṣäbḫ {ṢBĠ}. säbl {SBL}. sädädä {SDD} et {ŠDD}. sädälä et sädläwä {SDL}. sädäqä {ŠD/ḎQ}. ṣäday {ḌDD}. sädäyä {SDW}. ṣädfä {ṢDF}. ṣäfʕa {ṢFʕ}. säfänä {SFN}. ṣäfäqä {ṢFQ}. säfärä {SFḤ}. ṣäfṣäfä {ṢFF}. sägädä {SǦD} I. sägälä {ZǦL} et {SǦʕ} I. śägärä {SǦR} I et {ŠǦR}. säḥabä {SḤB}. ṣäḥabä {ṢḤB}. ṣäḥafä {ṢḤF}. säḥagä {SḤǦ}. säḥalä {SḤL}. säḥaṭä {ŠḤṬ}. ṣäḥaw/yä {ṢḤW}. śahbäbä {ŠHB}. ṣaḥl {ṢḤN}. śahr {SHR} et {ŠHR} I. säkʕa {ŠKʕ}. säk(ä)bä) {SKB}. säkäk {SKK} I. śäkärä {ŠKR} I. säkkwäsä {ŠKS}. säkrä {SKR} I. säläbä {SLB}. säläkä {SLK}. sälam {SLM} I. säläqä {SLW} I. śälas(tu) {ṮLṮ}. säläṭä {SLṬ(N)}. ṣäläwä {ṢLY}. sälf {SLF}. sällä {SLL} I. ṣäl(l)älä {ḌLL} et {Ḏ̣LL}. ṣama {ṢMY}. sämʕa {SMʕ}. ṣämʔa {Ḏ̣Mʔ}.

sämäkä {SMK} I. sämärä {SMR} II. sämaṭ {SMṬ}. ṣämätä {ṢMT} I. sämay {SMW}. ṣämmä {ṢMM}. sämmäntu {ṮMN}. ṣänʕa {ṢNʕ}. ṣän(ä)nä {Ḏ̣NN}. sänbät {ḤŠY}. sänuy {ṮQL}. säqälä {ṮQL}. säqäyä {SQY}. śaqäyä {ŠQW}. śaqq {ŠQQ}. säqwärä {SQR}. śärʕa {SRʕ} et {ŠRʕ}. säräbä {SRB} I. śäräbä {ŠRB} I. ṣärabä {ṢRM}. säräfä {SRF}. śäräqä {ŠRQ} I. śäräyä {ŠRH} et {ŠRY}. śārōq {ŠRQ} I. särärä {SRR} I. śarärä {ŠRR} I. śäräṣä {ŠRṢ}. säräyä {ṮRW} et {SRW}. ṣarḫa {ṢRḪ}. śärraḥa {ŠRḤ}. särwe {SRY} I. ṣaʕṣaʕ {ṢʕB}. sätärä {STR} et {ŠTR}. śätärä {ŠṬR} I. śäṭäṭä {ŠṬʔ}. śäṭäyä {ŠḎ̣Y}. śaw(wa)ʕa {ŠYʕ}. ṣäwwänä {ṢWN}. säwwärä {SWR} I. ṣäwwǝʕa {ṢYḤ}. säyǝʔ{SWʔ} et {ŠʔW}. sǝbʕ {SBʕ}. sǝdǝstu {STT} I. ṣǝdq {ṢDQ}. śǝʕǝʕa {Šʕʕ}. śǝʕǝrt {ŠʕR}. ṣǝfḥ {ṢFḤ}. ṣǝfr {Ḏ̣FR} I. sēḥa {SYḤ}.

Éthiopien | 1447

ṣǝḥbä {ṢḤB}. sǝḫnä {SḪN}. śǝḥqä {ḌḤK}. śǝḫṣä {ŠḪṢ}. sǝḥtä {SḤT}. sǝḥwä {ŠḤW}. ṣǝḥw/yä {ṢḤW} et {ḌḤW}. ṣǝluʕ {ṢLʕ}. sǝm {SMY}. śemä {SWM} et {ŠYM}. sǝmaṭ {SMṬ}. sǝmn {ṮMN} I. śenä {MṮN}. ṣǝnf {ṢNF}. sǝnn {SNN} I. ṣǝʕqä {ṢʕQ}. ṣǝʕrä {ṢĠR} I. ṣǝrḥ {ṢRḤ} II. ṣǝrnǝʕt {ḌNN}. ṣǝrur {ṢRR} I. sǝṭḥa {SṬḤ}. sǝwṭ {SWṬ}. ṣiʔat {ḌHW} et {Ḏ̣YY}. śibät {ŠYB}. sobä {TWB}, {TWW}, {ṮMM} et {ṮWB}. ṣobä {ṢWB}. śok {ŠKK} I. soq {SWQ} II. ṣomä {ṢWM}. ṣomaʕt {ṢMʕ}. sor {ṮWR}. śoṭä {ŠYṬ} I. ṣotä {ṢWT}. sum {ṮWM}. täbaräṣä {BRṢ}. ṭäbbä {ṬBB}. tädäḥasä {DḤS/Ṣ}. tädämmä {ḎMM} II. ṭaf wǝʔǝtu {ṬFF}. täfʔa {TFTF} et {ṬFʔ}. täḥabbä {ḤBB}. täḥammä {ḤMʔ}. ṭäḥanä {ṬḤN}. ṭäharä {ṬHR}. ṭaḥl {ṬḤL}. taḥtä {TḤT}. ṭäl(ä)qä {ṬLQ}. täläwä {TLW}.

tälǝfḥä {LḤF} I. ṭäli {ṬLW}. ṭäll {ṬLL(YR}. ṭälsä {ṬLS}. ṭämʕa {ṬMʕ}. tämännayä {MNY} I. tamǝʕǝʕa {MʕD}. tämr {TMR} I. ṭänna {ṬNḪ} et {ṬYN}. ṭaʕot {ṬĠW}. täqäbbälä {QBL} I. täqäyyämä {NQM}. ṭäṛäqä {ṬRQ}. ṭärsä {ḌRS}. täwakkälä {WKL}. täwanäyä {WNY} I. ṭäw(ä)yä {ṬWY}. tawi {TĀʔ}. täyyahi {TYH}. ṭǝb {ṬBW}. tǝffā/ūḥ {TFḤ}. tǝlm {ṮLM}. ṭǝʕmä {ṬʕM}. ṭǝnf {ṬNB}. ṭǝray {ṬRW}. tǝʔrir {ĠRR} I. tǝsʕu {TSʕ}. ṭoqä {ḌYQ}. wä+ {W}. wäḍʔa {WḌʔ}. wäd(ä)qä {WDQ}. wäddä {WDD}. wäḍ(ḍ)äfä {WḌF}. waʕ(ǝ)r {WʕR}. >wäfr< {WFR}. wägʔ/ʕa {WǦʕ} I. wägädä {WǦD}. wägärä {MǦR} et {WǦR}. wähabä {WHB}. wähäbku+kä+hu et wähäb+niy+on {ʔYĀ} I. wäḥayä {WḤY}. wäkʕa {WKʕ}. wäkäbä {WKB}. wälädä {TLD} et {WLD}. wälägä {WLǦ}. wäl(ä)lä {WLH}. wäläqä {WLQ}. wäldä wäld {ḤFḎ}.

wanos {YMM} II. wäqʕa {WQʕ}. wäqäyä et wäqäyat {WQY}. wärädä {WRD} I. wäräsä {WRṮ}. wärq {ḎHB} et {WRQ}. wä(r)räwä {WRY} I. wäṣʔa {HYḌ}. wäsädä {WSD}. wäsän {WṮN}. wäsäqä {WSQ}. wäśärä {NŠR} I. wäṭänä {WṬN}. wäyn {ZQQ} II. wǝʕēla {WʕL}. wǝʔǝtu {HW/Y}. wǝqyät {WQY}. wǝṣǝb {WḎ̣F}. wǝsṭ {WSṬ}. yä+baburu ṭabǝya (am.) {ṬPY}. yäb(b)äbä {WBʔ}. yäbsä {YBS}. yäman {YMN}. yǝʔǝti {HW/Y}. yom {YWM}. zäbäḥa {ḎBḤ}. zäbäñña (am.) {ZBN} I. zäbärä {ZBR} I. zäbäṭä {ṮBṬ}, {ZRBṬN} et {SBṬ} I. zäbzäbä {ḎBḎB}. zäfänä {ZFN}. zäḫarä {ʔḎḪR} et {ZḪR}. zahlälä {ḎHL} et {ZHQ}. zaḥzǝḥa {ZWḤ}. zäkärä {ḎKR}. zäläfä {ZLF}. zälägä {ZLǦ} I. zälälä {ZLL(YR)} et {ZHQ}. zällä {ḎLL} I. zämmärä {ZMR}. zänäb {ḎNB}. zängǝʕa {ZNḪ} et {ŠǦʕ}. zärʕa {ZRʕ}. zäräfä {ZRF}. zäräqä {ZRQ} I. zäräwä {ḎRW} I. zäwd {ZWD}. zäwg {ZWǦ}.

1448 | Index des termes par langue

zäyt {ZYT}. zǝ {(L)(Ḏ)Y}. zǝʔb {ḎʔB}. zǝbl {ZBL}.

zǝmam {ZMM}. zǝmb (am.) {D/ḌBR}. zǝ(ntu) {ḎĀ}. zǝnyät {ZNY}.

zǝq {ZQQ} II. zorä {ZWR} I.

girfalt {ǦRFN}. giron {ǦRN} III. haque {HKK}. jasera/on {ǦǦRM}. là-bas {B}. loup de mer {LBRN}. marécage {MRǦ} II.

mort-aux-vaches {BṬL(Y/N)}. mosquée {ŠRKYR}. myrtille {MRT(N)}. percale {BRKN}. ribaudequin {ʔBRKN}. tête de linotte {ŠḤR} II. versoir {BŠTR}.

fardo {FRḎL}. gaspallo {ǦHZ}. grelo {ĠRL(Š)}.

osga {ḤBŠ}, {ŠMBRŠ}, {NRQ} et {WZĠ}. toxo {TWY} II. xilmendreiro {ǦLWZ}.

haspa (gothique) {ŠPY}. knīf (franc) {ĠNF}. kotta (franc) {QWṬ} II. kuffja (germanique de l’ouest) {QWF} II. marka (gothique) {MRK(Š)}. mast (franc) {MŠṬLYR}. *rukka (gothique) {RKK} II. sparra (germanique) {ŠPR}. spaura (gothique) {ʔŠBR}, {ʔŠPRN} et {ŠBR} III.

sŭppa (germanique) {ŠPP}. *tappa (gothique) {TPN}. targa (germanique) {ṬRĠ}. *taujan (gothique) {ṬBYṬ}. thiudisko (gothique) {TDŠ}. *waithanjan (gothique) {ĠWḎN}. werra (germanique) {ĠRR} II.

ἀγάλλοχον {ʔĠLČN}. ἀγαρικόν {ʔĠRQ(N)}. ἀγήρατον {ʔĠRṬN}. ἀγκυλή {ʔNKLY}.

ἄγκυρα {HǦL}. ἄγριον {ʔQRYN/L(Š)}. ἀγροῖκον {ʔĠRQNT}. ἄγχουσα {ʔNḪS} et {ʔNKS}.

Français bougie {BǦY}. chaise-longue {ʔRK} II. crampe {ĠRN} II. encornet {QRNṬ}. enfler {ʔNFLBY}. deiien {DYN} III. fétu {PČN} I.

Galicien afagar {ḪLQ} II. alcouve {ḤWḌ}. alcume {SMY}. amboa {NBB}.

Gascon barrique {BRML}.

Germanique *alms (gothique) {ʔLM} II. bihordan {BHR} II. brado (franc) {BRFNYR}. falda (franc) {FLD} et {HLD}. *gairo (franc) {ǦRN} III. gaits (gothique) {ĠYṬ}. *ganan {ĠNN} I. geirfalk (scandinave) {ǦRFN}. *hanka (franc) {ʔNKN}. haribaírgo (gothique) {BRĠ/QR/L}.

Grec ἀββᾶ {ʔBṬ(Š)} et {LPṬ}. ἀβρότονον {ʔBRṬN(N)}. ἀδάμας {ʔLMS}. ἀγαθὸς δαίμον {ʔND/ḎRSYN}.

Grec | 1449

ἀδάμας {MĀS}. ἄδιψος {ʔRFLŠ/N}. ἀήρ {ʔYR} II. αἴμα δράκοντος {ʔBRQṬN}. Αἰνείας {ʔNYS}. ἀθανασία {ʔTNS}. αἴγειρος {ʔČR} II. ἀιθιοπικός {ḤǦR}. ἀιθιοπίς {ʔYṮB/FS}. ἀιθυία {ʔṮW}. ἀκακία {(ʔ)QQY}. ἀκάληφη {ʔRTQ(Ḻ)} et {ʔRQ(N)}. ἀκανθὰ Ἀραβική ≠ λευκή ≠ μέλαινα et ἀκάνθιον {ʔQNṮ(YN)}. ἀκόλουθος {ʔQLṬ}. ἄκορον {ʔQRN} I. ἀκτῆ {ʔQṬ}. Ἀλέξανδρος et Ἀλεξάνδρεια {ʔSKNDR}. ἀλήθεια {ḤQQ} I. ἀλθαία {ʔLTY}. ἄλλος {ʔḪRSǦ}. ἁλμυρίς {ŠRML} I et {MRY} II. ἄλυπον {ʔLB/FN}. ἄλυσσον {ʔLSN} et {ḎHB}. ἀμάρακον {ʔMRQN} I. ἀμάραντον {ʔMRNṬN}. ἄμβιξ {ʔNBQ}. ἀμβροσία {ʔMBRS(Y)} et {ʕNBR}. ἀμιράς (bgr.) {MLND} I. ἀμπέλος (ἄγρια ≠ μέλαινα ≠ λευκή) {ʔBḺŠ}, {ʔNBLS} et {BṬN(Y)}. ἀμυγδάλη (γλυκεῖα) {ʔMNDL(Š)}. ἄμυλον {ʔML} IV. ἄμωμον {ḤMM} IV. ἀνάγαλλίς {ʔNĠLS}. ἀνάγυρος {ʔNĠRS}. ἀνάθεμα {ʔNṮM}. ἀνακαρδία (bgr.) {QRD/ḎY}. Ἀνδρέας {ʔNDRŠ}. ἀνδρόσαιμον {ʔNDRS(MN)}. ἀνδρόσακες {ʔNDRṢQS} et {MLḤ} I. ἀνέβασαν {ǦLS}. ἄνηθον {ʔNṬ/T(N)}.

ἀνθυλλίς {ʔNTL(Y)Š}. ἄνισον {ʔBYN} et {ʔNSN}. Ἀντιόχεια {ʔNṬKY}. ἀντίρρινον {ʔNṬRNN}. ἀντιφθορά {ʔNTL}. ἀντιφώνη {ʔNṬFN}. ἄπιος {ʔFYS}. ἀποθήκη {BṬQ(YR)} et {BWṬ}. ἀποκάλυψις {ʔPQLPŠN}. ἅπτω {Q/K/ǦLFṬ}. ἄρακος {ʔRQS}. ἀργεμώνη {ʔRǦM/BN} et {ʔRĠMN}. ἄργυρος {LǦN} I. ἀριθμητική {ʔRTMṬQ}. ἀριστολοχία {ʔRSṬLḪY}. ἄρκευθος {ʔRQNS}. ἄρκτιον {ʔRQṬYN}. Ἀρμενία {ʔRMNY}. ἄρον {ʔRN} II et {ŠRN}. ἀρραβών {ʕRBN}. ἀρρ/σενικόν {ZRNḪ}. ἀρτεμισία {ʔRṬMSY}. ἀρτέμων {ʔRDMN}. ἀρχιδιάκονος {ʔRČDYQN}. ἀρχιεπίσκοπος {ʔRSPŠPQ}. ἀρχιπρεσβύτερ {ʔRČPRŠ(BṬ)R}. ἄρχων {ʔRKN}. ἄσαρον {ʔSRN}. Ἀσία {ʔSY} II. ἀσκληπιάς {ʔSQLB/FYS}. ἀσπάραγος {ʔSBRĠ} et {HLYN}. ἄσπληνον {ʔS/ŠFLNS}. ἄσσιος {ʔSYS}. ἀστὴρ ἀτικός {ʔSṬRṬQS}. ἀστράγαλος {ʔSṬRĠLS}, {PRKYR} et {PRKN}. ἀστρόλαβος {ʔSṬRLB}. ἀστρονομική {ʔSTRLMQ}. ἄσφαλτος {ʔŠP/BLṬ}. ἀφάκη {ʔFQ} II. ἀφάρκη {ʔB/MRQN}. Ἀφρική {ʔFRQ}. ἀχάτης et ἀχῆτoς {BǦ/ZD/Ḏ}. ἀχίλλεα {ʔČL} II. ἀχίλλειος {ʔḪL(Y)S}. ἀψίνθιον {ʔŠNṢ/ṬY} et {ʔFSNTN}. ἄψύκτος {ʔBRQNṬS}.

βάκκαρις {ʔSRN}. βαλανωτή {BLṬ} II. βαλλωτή {BLṬ} III. βαλσαμόν {BLSN}. βασιλική {BṢ/SLQ} et {BŠLQ(YR)}. βασιλικόν {BSLQN}. βασιλίσκη {BŠLŠK}. βαύκαλις {BWQL}. βδέλλιον {BḎLYN}. βήρυλλος {BLR}. βηχίον {BḪYN}. βικία {BČY} et {BYQY}. βίρρος {BRNS}. βολβός {BLBS}. βολίς, -ίδος {BWLS}. βορδών {BRḎWN}. βούβαλος {ʔBRFL}. βούνιον {BNYN}. βούτελος {BṬL(Y/N)}. βρεταννική {BRṬNQ} et {QSṬ} II. βροῦκ/χος {BRK} III. βρυωνία {BRW(Y)N}. βύρσα {PČN} II et {BRŠ} II. βῶκα {BWQ} II. βῶλος {BWL} III. γάζα {ǦHZ}. γάλα + λωτός {ĠLLṬ}. γάλιον {ĠLYN} et {QLYS}. γαμίζω {ǦMZ} II. γένος {ǦNS}. γεντιανή {ǦNSYN}. γεράνιον {ʔĠRWY(Š)} et {ĠRNYN}. γεωγραφία {ǦʕRFY}. γεωμετρική {ǦMṬRQ}. γιγγίδιον {ǦNǦḎYN}. γλήχων {ĠLČN}. γλύφω {ǦLF}. γογγύλη {ĠNĠ/QL}. γοῦρνα {ǦRN} I. γραφεῖον {ĠRFYN}. γύψος {ǦBS/Ṣ(N)}. δᾴδιον {DĀD/Ḏ(N)}. δακρύδιον {LQRḎ}. δάπις {DBŠ} et {ṬNFS}. Δαρδάνια {DRDYR}. δαῦκος {DWQ(S)}.

1450 | Index des termes par langue

δάφνη {DFL}. δαφνοειδές {DFNYDŠ} et {ḎFN(WDS)}. δελφίν {DLFN} II. δεραιοῦχος {DHRḪS}. δημόσιον {DMS} II. διὰ καρύων {DYSRN}. διὰ κωδειῶν {DYQD/Ḏ}. διὰ μόρῶν {DYMRN}. διὰ χυλῶν {DYḪLN}. διάβολος {BLS} III. διάκονος {DYQN(Š/D)}. διάξυλον {DYSS}. διφθέρα {DFTR}. δίψακος {DBSQS}. δορύκνιον {DRQNYN}. δρακοντία {ṬRQNT}. δρακόντιον {DRQNṬN}. δραχμή {DRHM}. δρυοπτερίς {DRBṬRS}. διφρυγής {DFRĠŠ}. δωρακιόν {ḎRQN(N)}. Δωρόθεος {ḌRḎ̣}. ἔβενος {ʔBNS/Z} et {ʔNBČ}. ἔγκαυστος {NQS}. ἐις τὴν πόλιν {HRM}. ἐκκλησία {KN/LS}. ἐλαιόμελι {ʔLWML}. ἐλάτη {ʔLṬ}. ἐλατίνη {ʔLṬN}. ἐλελίσφακος {ʔLLSFQS/N}. ἐλένιον {ʔLNYN}. ἐλέφαντος {PLṬ} III. ἔμπετρον {ʔNPṬRN}. ἐντύβια et ἐντύβιον (bgr.) {ʔNṬBY} et {HNDB}. ἑξάμιτος {ŠMD}. ἐξορκιστής {ʔḪŠRǦŠT/Ṭ}. ἐπίθυμον {(ʔ)FṮMN} et {BNTWM} . ἐπιμήδιον {ʔFMḎYN}. ἐπιπακτίς {ʔFB/FQṬS}. ἐπίσκοπος {SQF} II. ἐπιστόλιον {ʔPŠṬLY}. ἐπιφάνεια {ʔPFNY}. ἐρέβινθος {ʔRBNSŠ/L}. ἔρινος {ʔḪNS}. ἕρπιλος {ʔRFLŠ/N}. ἕρπυλλον {Ṣ/Sʕ/ḤTR}.

ἐσχάρα et ἐσχάρωσις {ḪŠKRŠ}. ἕτερος {ʔḪRSǦ}. εὐαγγέλιον {ʔNǦL}. εὔλαλος {ʔWLLY}. εὔζωμον {ʔRQ(N)}. Εὐκλείδης {ʔQLDS}. ἐυπέταλον {ʔNṬYN}. ἐυφόρβιον {FRBYN}. ἐφιάλτης {TLS}. ἐφόλκιον et ἐφολκόν {FLK} II. ἐχῖνος {ʔČN} I, {ʔḪNS}. ἔχιον {ʔḪYN}. ζάγχη (bgr.) {ČNK}. ζεῦγος {ZWǦ}. ζιζάνια {ZʔL/N}. (ζ/σ)μάραγδος {BRQṮ}. ζυγόν {ZĠN} et {ZWǦ}. Ζώïλος {ŠWYLŠ}. ζωμός {ZMP}. ζωνάριον (bgr.) {ZNR}. ἡγεμών {HǦM}. ἡγουμένη {ǦML/N}. ἡγούμενος {QMS} II. ἡδύοσμον {ʔDYSMN}, {BSNN} et {BŠNY}. ἠλεόν et *ἧλιον {HLYN}. ἡμιονῖτις {ʔMYNṬS}. ἡμιτριταῖος {MṬRṬWS}. ἠρακλεία {ʔRQLY}. ἠράκλειος {HRQLS}. ἠριγέρον {ʔRĠRN}. ἠρύγγιον {ʔḪRḪYN}. Ἡρῴδης {HRDS}. θάλαμος {ṬLM}. θάμνος {ṮMNŠ}. θαψία {Ṯ/T/ṬFSY}. θεοδώρητος {TYḎRṬS}. θεοτόκος {Ṯ/TWṬQŠ/N}. θερμός {TRMDN} et {TRMS}. θήατρον {ṬYṬR}. θηριακή {TRYQ}. θυίτης {ḤǦR}. θυλακῖτις {BLBNT}. θύμον/ς {T/ṮWM(L/N/S)}. θύννος {TNN} II. Θωμᾶς {ṬWM(Š)}. θώραξ {DRQ/K}. Ἰάονες {YWN}. ἴασπις {ǦSP}.

ἰβηρίς {ʔBR} II. ἰδαία ῥίζα {ʔḎYRZ}. ἰδιώτης {ʕḎṬ}. ἱερὰ βοτάνη {ʔYRBṬN}. ἱερὰ λογαδία ou λογαῖα {LWĠḎY}. ἱεράκιον {ʔYRǦ}. Ἱερώνυμος {YRNM}. Ἰνδὸς κόκκος {ḤNDQ}. ἴντυβον/ς {ʔNṬBY} et {HNDB}. Ἰόπη {YĀF}. Ἰορδάνης {ʔRDN} I. ἱππιατρός {BRṬS} et {BYṬR}. ἱππόγλωσσον {ʔPĠLSN}. ἱππόλυτος {ʔPLṬ}. ἱπποφαές {ʔBRQNS} et {ʔPFYS}. ἴρις {ʔRS}. ἰσόπυρον {ʔS/ṢFRN}. ἴτρια {ʔṬRY}. ἰχνεύμονες {NMS} I. Ἰωνάς {YWNS}. κάγκαμον {QNQMN} et {KMKM}. καδμεία {ʔQLMY} et {QDMY}. κάδος {QDS} II. καθέδρα {QṬDR}. καθολικόν {ṬLQN}. καθολικός {ǦṮLQ} et {KṮLQ}. κακαλία {QQLY}. κάκεις {KʕK}. καλαμίνθη {QLMNT}. κάλαμος {QLM} et {QLMS/Š}. καλόπους {QLB} II. καλοπόδιον {QLBǦ}. καλύβη {KLWT}. καμάρα {QNBR}. κάμινος {QMNL} et {KMN} III. κάμμαρος {QMRN} I. κάμπτρ(ι)α (bgr.) et καμπτήρ {QMṬR} II. καμψάνεμα {QMNṢN}. κανδήλα {QNDL} I. κανδηλάπτης {Q/K/ǦLFṬ}. κανδύς {QNDR}. κάννα {QNW} I. κάνναβο/ις {QNB/M}. κανών {QNN} II. κάππαρις {K/QPR}. κάραβος et καράβιον {QRB} IV. κάρδαμον {QRDMN}.

Grec | 1451

κάρδαμον ἄγριον, κύμινον et καρδάμωμον {QRD/Ḏ/ṬMN}. καρδία {BṬN}. κάρπασον {KRF/BS}. καρτόν {QRṬ} III. κάρυον ποντικόν {BNDQ} I. καρυόφυλλον {QRNFL}. Καρχηδὼν ἡ καινή {QRṬǦN}. καρώ {KRWY}. κασσίτερος {QZ/ṢDR}. κάστανον {QSṬL/N(N)}. καστέλλιν {QSṬL}. κάστρα (bgr.) {QṢR} II. κάστωρ et καστόριον {QSṬR(YN)}. κατανάγκη {QṬNNQ}. κατηχούμενος {QṬQ/KMN}. καυκαλίς {QQLS}. κέλευσμα {HYLM}. κενταύρειον (τὸ μέγα / μικρόν) {QNṬRYN}. κεντηνάριον {QNṬR} II. κεραία {QRY} II. κεράμις, -ιδις {QRMD} I. κεράσια {QRS/ṢY} et {KŠKŠ} II. κεράσιον {ČRSY}. κεράτιον {QRṬ} II. κέρκουρος {QRQR} II. κέστρον {QSṬRN}. κῆμος {QMS} III. κηπαία {QYF}. κηρός {QYR}. κηρωτή {QYRṬ}. κηρωτόν {ČRṬ}. κιθάρα {KYṮR}. Κιμωλία {QMLY}. κινάρα {QNR} I. κιννάβαρις {Z/SNǦFR}. κιννύρα {KNR}. κίσηρις {QYŠR}. κίσσος {QSS} II. κίστος {QSTS}. κλείς, -ιδος {QLD}. κλῆρος {QLRQ}. κλῖμα {ʔQLM}. κλινοπόδιον {QLNB/FD/ḎYN}. κλύμενον {QLMNN}. κοιτών {QYṬN}.

κοκκία {QWQY}. κολοκασία {QL/RQZ/S/Ṣ}. κολοφωνία (ῥητίνη) {QLFN(Y)}. κόμαρον {QMRN} II. κόμη {QWM(N)}. κονία {MSḤQNY}. κόνυζα {BTR} et {QNZ}. κοπρὸς κυνικός {QLYN}. κοράλλιον {QRL(YN)}. κόρδαξ {QRQ} II. κορίανδρον {QLNTRL}. κορμός {QRM} II. κόστος {QSṬ} II. κότινος {QTNWL} et {QṬNS/N}. κοτυληδών {QṬLDN}. κοῦπα {QWB(L)}. κοῦρμι {QRM} III. κοχλίας {QWQN}. κράμβη {QRNB}, {QNBṬ} et {KRNB}. κραμβίδιον {QNBṬ}. κρανία {QRNY}. κρᾶσις {QYRN}. κραταιόγονος {QRṬĠNS}. κρῆθμον {QRṮMN}. κρηπίς {QRBS/Ṣ}. κροκοδείλεον {QWF} III. κροκόμαγμα {QRQMN}. κύαθος {ČYṬ}. κύανος {ʔWSB/NN}. κύκνος {QQNṢ}. κυνηγία et κυνηγεσία {QNṢ}. κυπάρισσος {ĠBRN}. κύπρος {Q/K/ǦLFṬ}. κῦφι {QWF} III. κωλική {QWLNǦ}. λάβραξ {LBR} II. λαγώπους {LĠB/FN}. λάδανον {LD/ḎN}. λαϊκός {LYQ} II. λα(μ)ψάνη {LBSN}. λάπαθον {LBṢ}. λάριξ {ʔRZ} I. λειμώνιον {LMNYM}. λευκάκανθα {LQQNṮ}. λευκάς {LQS}. λέων {LBʔ} II. Λήμνιος {LMN} I. ληστής {LṢṢ}.

λιβανωτίς {LBNṬS}. λιμήν {MYN}. λίψ, -ιβός {LBČ}. λιτανεία {LṬN} II. λίτρα {RṬL}. λογχῖτις {LNḪṬS}. λοξή {LQṢ}. λυσιμάχειος {LSMḪYS}. λυχνίς {LḪNS}. λωτὸς (ἄγριος) {LṬS} II. μαγγανικός {MNǦNQ}. Μαγδαληνή {MĠ/QDLN}. μαγνῆτις {MĠNṬS}. Μᾶγος {MǦS}. μαθηματική {MṮMṬQ}. μακαρίως {MQRČ(L)}. μακεδονίσιον {MQDNS}. μάλαγμα {LĠMN}. μαλλωτή {MLṬ} I. μανδήλη {MNDL}. μάραγδος {BRQṮ}. μαργαρίτης {MRǦN}. Μαρία {MRY} III. μᾶρον {MRN} IV et {MRW} III. μαστίχη {MṢṬK}. μά/έταξα {MDǦ} et {MṬḪŠḺ}. Ματθαιός {MTWS}. μέγας {MǦṢ}. μελαγχολία {MLḪN} et {MLKL/NY}. μελίζωμον {MLZM}. μελικηρίς {MLKL/NY}. μελίλωτος {MLLṬS }. μελισσόφυλλον {MLSFLN}. μελιτίτης {MLṬṬŠ}. μελῳδία {MLḤ} III et {MLND} II. μεσαραϊκά {MSRQ}. μετώπιον {MṬFYN}. μετροπολίτης {MṬRN} I. μήδιον {MDYN} I. μήκον ἀφρήδης {PPLS/Ṣ}. μήκον ῥοιάς {RWS} I. μῆλον {SML}. μῆον {MW}. Μιαμμουν {MRYṬ/M}. Μιθριδάτης et Μιθριδατικός {MTRDT(Q)}. μίλιον et μίλι {MYL} II. μῖμος {ḤWY} II.

1452 | Index des termes par langue

Μιχαήλ {MČYL}. μόδιος {MDY} II. μολόχη {MLḪ/K}. μοναχός {MNǦ(L)}. μουμία (bgr.) {MWM}. μουσική {MSQ}. μουστάριον (bgr.) {MSṬR}. μυάγρος {MWĠRN}. μυρίκη {BRQ} III, {MRQ} II et {MWRQ} II. μυριόφυλλον {MRYFLN}. μυρρίτης λίθος {MRHṬS}. μύρτος {MRT(N)}. μύστρον {ṢṬL}. μώριον {MRYN}. νάρδινον {NRD(N)}. νάρθηξ {BRTQŠ}. νάρκισσος {NRǦS}. ναύτης {NWT}. Νεῖλος {NYL} II. νέκρωσις {NQRZ/S}. νεόφυτος {NWFṬ}. (ἡ) νῆσος τῆς Ἀτλαντίδος {ʔNDLS}. Νίκαια {NYS}. νίτρον {NṬRN}. νόμος {NMS} II. ξέστης {QSṬ} I. ξηρά {KSR} II. ξιφίον {KSFYN}. ὄβρυζον (bgr.) {ʔBRZ}. οἴδημα {ʔWḎM} I. οἰκονόμος {ʔQ/KNM} et {QWM}. οἰνανθή {ʔLNṮ}. οἰνόμελι {ʔNML}. οἴσυπος {ZWF} II. ὁλόστεον {ʔLSṬYN}. ὄλυρα {ʔLR}. ὁμούσιον {ʔMŠYN}. ὀνοβρυχίς {ʔNBRḪS}. ὄνοσμα {ʔNM} II. ὀνφάκιον {ʔNFQ}. ὀξίνης {ʔḪŠN}. ὀξυάκανθα {ʔŠQ/KṬL/N} et {ʔQSYQNṮS}. ὀξύμελι {ʔQZML}. ὄπιον {ʔFYN}. ὄργανον {ʔRĠN} I et {WRĠN}.

ὀρείχαλκος {ʔBRQNṬS}. ὀρεοσέλινον {ʔWRSLNN}. ὀρθόδοξος {ʔRTDḪŠ}. ὀροβάγχη {ʔRBNǦ/Ḫ}. ὄρυζα {ʔRZ} II. ὄρχις {ʔRḪS} et {RQQS}. ὄσιρις {ʔS/ŠRS/Š}. ὄσμαδας {ʔNM} II. ὀσσίφραγον (bgr.) {ṢFRĠN}. ὀφίτης {ʔWSʕṬS}. παιωνία {FWN}. παλάτιον {BLṬ} IV. παλλακίς {BLQS}. Παμφυλία {PNFLY}. πανακές ἡράκλειον / ἀσκλεπίειον / Χειρώνειον {FNQS}. πανδοκεῖον {FNDQ(YR)}. πανδοῦρα {PNDYR} et {ṬNBR}. παξαμάδιον {PČ/ŠMṬ}. πάππας {B/PĀB/PĀ}. πάπυρος {PPR} et {FFR}. παράδεισος {FRDS}. παράκλητος {BRQLṬ}. παραμονάριος {PRMNR}. παρασκευή {PRŠF}. παροικία {PRQ/K/ǦY}. παρωνυχία {FRNḪY}. πατανή {PṬN} II et {MṬN}. πατριαρχής {P/FṬRYRČ}. πελαργός {BLRǦ}. πεντάφυλλον {BNT/ṬFLN}. πεντεκοστή {PNTQŠTN}. πέπερι {PBR(Ṭ)}. πέπλος {PPLS/Ṣ}. περίζυγα {FRZǦ}. περίζωμα {DMS} II. περιστέριον {FRSṬRYN)} et {QSṬRN}. περίχρισμα {ʔPRŠM}. πετασῖτης {PṬSṬS}. πετραῖος {PṬRYN}. πετροσέλινον {PRŠL/N} et {PṬRSLN/YN}. πευκέδανον {ʔBDLS}. πεύκη {QWF} III. πήγανον {FǦL/N}. πιττάκιον {BṬQ}. πλάγια {ʔPLY}.

πλανητή {PLNṬ}. πλάτανος {FLṬNS}. πλατύς, -εῖα {PLČ} II et {BLṬ} I. ποδάγρα {DQR}. ποιητική {PṬQ}. πολεμώνιον {PLMNYN}. πόλιον {FLYN} II. πολύγαλον {ʔLNṮ} et {FLQNN}. πολυγόνατον {BLĠNṬN} et {BLĠNṬN}. πολυπόδιον {BL/RBḎ} et {ŠǦ/Q/KY}. πολύπους {PLP}. πόρος {FRṢ/S}. πορφύρα {FRFR}. ποτίρριον {PṬRYN}. πραικόκια {BRQQ}. πράσιον {FRSYN}. πράσον κεφαλωτόν {QFLT/Ṭ}. πρεσβύτερος {PRŠBT/ṬR}. πρῖνος {PRNS}. προύνεικος {FRNQ}. πυθώνιον {BYḌMN}. πύξος {BQ/KS}. πυραμίς {HRM}. πύργος {BRǦ} I. πύρεθρον {PRṬR}. πυρῖτης {BRṬS}. ῥαφανίς {RBN(Š/S/Ḻ)}. ῥέδιον {RDN} I. ῥητίνη {RTN(Ǧ)}. ῥητορική {RṬRQ}. ῥοδία ῥίζα {RḎ/DYRZ/Ḏ}. ῾Ρόδος {RWDS}. ῾Ρώμη {RWM} II. σάβανον {SBN} I. σαβοῦρα (bgr.) {SBR} II. σαλαμάνδρα {SMNDL}. σάλος {ŠLQ} II. σάλπιγξ {ṢLPNǦ}. Σαλωμων {ŠLMN} II. Σαμάρεια {SMR} IV. Σάμος {ŠMS} II. σάμψ(ο)υχον {SMSQ}. σανδαράκ/χη {SNDR(S)}. σάνδυξ {SNDQS}. σανίς {ŠNS}. σάπφειρος {ṢFR} II. σάπων (bgr.) {ṢBN(R)}.

Grec | 1453

σαράβαρα {SR/LWL}. σαρκοκόλλα {SRQQLŠ}. σαῦρος {ŠRL}. σέρις {SR/LS}. σέρβουλα (bgr.) {ŠRBL} I. σέσελις {SSL(YS)}. σεῦτλον {ṢWṬL}. σηπία {Š/SBY}. σιδηρῖτις {SNDRṬS}. σιγιλλάτος (bgr.) {ʔŠKRLṬ}. σιγίλλιον (bgr.) {SǦL}. σιδηροῦς {SNDR(S)}. Σικελία {Ṣ/SQL}. σίκερα {SKR} I. σίλουρος {SLR}. σίναπι {ṢNB}. σινδόν {SNDS} I. σίσαρον {SYSRN}. σίσυμβρον et σισύμβριον {SSNBR(YN)} et {SNBR}. σίτλα {S/ṢṬL}. σκαμμωνία {SQMNY}. σκάνδιξ {SQNDQS}. σκέπη {SKF} I. σκηνοπηγία {ŠNFǦ}. σκίλλα {ʔŠQ/KL(Ḻ)}. σκίρρος {SQRS}. σκολόπαξ {ʔSKR/LFČ}. σκολοπένδρα θαλασσία et σκολοπένδριον {(ʔ)SQLFNDRYN}. σκόλυμος {SQLMS}. σκόρδιον {ʔŠKRDY} et {ŠQRDYN}. σκορδόπρασον {SQRDFRSN}. σκορπιοιδές {SQRBYDS} et {SQRDBYN}. σκῦτος {ŠKZ}. σμάραγδος {BRQṮ}, {ZBRǦD} et {ZMRD/Ḏ}. σμῖλαξ {SMLQS}. σμύρνα {SRM(Ṯ)}. σμύρνιον {SMRNYN}. σοφιστής {SFSṬ}. σπάθη {ʔSBṬ}. σπογγία {ʔSFNǦ}. στάχυς {SṬḪS}. σταφυλῖνη ἄγρια {ʔSFNR}. Στέφανος {ʔSTB/FN}.

στοά {ʔSṬWN}. στοιβή {SṬW} II. στύραξ {ʔS/ṢṬRK(Š)}. στοιχάς, -άδος {ʔSṬ/TḪDS}. στοῖχος {ʔSṬQS}. στόλος {ʔSṬL}. στομαχικόν {ʔṢṬMḪQN}. στραγγαλιά {ʔŠTRĠNY}. στρατεία {SRDQ}. στρατήγιον {SRDQ}. στρατιώτης {ʔMYR} et {SṬRṬYṬS}. στρούθιον {SṬRṮYN}. στύλος {ʔSṬWN}. στύπ(π)η {ʔŠT/ṬP(L)}. στύραξ {ʔS/ṢṬRK(Š)}. συλλογή {SLQ} III. σύμβολος {ŠNBL(Š)}. σύμφυτον (πετραῖον) {SMFṬN}. συναγωγή {ŠNĠ}. σύνοδος {ŠNḎ}. σῦριγξ {NSR} II. συρικόν (bgr.) {SLQN}. σφονδύλιον {SFNDLYN}. σχῖνος {ʔŠKN/L}. σχολή {ʔŠKL} II. τάγενον {ṬǦN}. τακαρός {TĠR} I. τάπις {DBŠ} et {ṬNFS}. τάρταρον {ṬRṬR}. ταχύς {DĠS/Ṣ}. ταώς {ṬWS}. τέλεσμα {ṬLSM}. τελλίνη {DLNS} et {ṬLN(S)}. τεύκριον {ṬQRYS}. τεῦτλον {ṢWṬL}. τήγανον {ṬǦN}. τηλέφιον {ṬLFYN}. Τίγρης {TĠR} II. τόνος {ṬWNS}. τοξικόν {ṬḪŠQN}. τόρδιλον {ṬRḎLN}. τράγιον {ṬRĠYN}. τραγοπώγον {ṬRĠBĠN} et {QWM(N)}. τραπέζιον {DRBZN} et {ṬRBZ}. τραῦμα {ʔṬRM}. τρίγλα {Ṭ/TRSTǦ}. τριπόλιον {ṬRFLYN}.

Tρίπολις {ṬRBLS}. τρίφυλλον {ṬRFL(N)}. τρυφερόν {ʔṬRFL}. τρωγλίτης {ṬRĠLDS}. τύμπανον {ṬBL} I. τύφη {ṬYF}. ὑάκινθος {YQT}. ὑδρόμελι {ʔDRML}. ὕλη {HYL} II. ὕμνος {ʔMN} II. ὑπέρικον {ʔFRYQN} et {HYFRQN}. ὑπήκοον {ʔFQYN}. ὑποκιστίς {HBQSṬDS}. ὕσσοπος {ZWF} I. φάγρος {PĠR}. φαλάγγιον {FLNǦYN}. φαληρίς {FLRS}. φανερός et φανός {FNR}. φασκία (bgr.) {FṢQ}. φάττα {PṬṬ(N)}. φθορά {ṬWR} III. Φίλιππος {FLF}. φιλοσοφία {FLSF}. φιλώνειον φάρμακον (τὸ ){FLNY}. φλέγμα {BLĠM}. φλεγμονή {FLĠMN}. φλόμος {FLMS}. φόλλις {FLS} II. φοσσάτον (bgr.) {FSṬ}. φοῦ {FW}. φοῦρνος {FRN(YR)}. φύγεθλα {FWǦṮL}. φῦκος {FQS/Ṣ}. φυλακτήρια {FLQTRY}. φυλλῖτις {FLṬŠ}. φύλλον {FLN} II. φύλον ἀρρενογόνον {ʔRĠNN}. φύτευμα {QṬM} II. χαλκάνθη {QLQṬR} et {QLQNT/D}. χαλκηδών {QLQDN(YN)} et {KRKNDR}. χαλκῖτις {ḪLQTS} et {QLQDS}. χαλκός {Ḥ/ḪL/RQṢ/S}. *χαλκὸς Ἰνδός {ḤNDS}. χαμαιάκτη {ḪMʔQṬ}. χαμαίδρυς *{KMD/ḎRYS}.

1454 | Index des termes par langue

*χαμαὶ+θύος {QNTŠK}. χαμαίκισσος {ḪMQSS}. χαμαιλεύκη {ḪMLQ}. χαμαιλέων et χαμελαία {ʔSD} et {QMLYN}. χαμαίλυκος {ČMLǦ}. χαμαίμηλον {ḪMMLN}. χαμαίπιτυς {KMFṬS}. χαμαισύκη {ḪMSQ}. χαρακτῆρες {QLQṬR}. χαριστίων {QLSṬN}. χάρτης {QRṬS}. χελιδόνιον {ČLD/ḎNY}. χήν {WZZ}. Χία {ḪYY} et {KYY}. χιτών {KTN}.

χλαμύς {QLS(N)} et {QLMS}. χονδρίλη {ḪNDRL}. χόνδρος {Ḫ/KNDRS} et {KNDR} I. χορδή {QRDL/N(YR)}. χόρος {QWR} II. χορτάριον {ḪRṬL}. χρῖσμα {QRŠM}. χριστός {QRŠTN}. χριστόφορος {Q(R)S/ŠTB/FL/R}. χρονική {QRNQ}. χρυσήλεκτρος {ḪRŠ}. χρυσόγονον {ʔLYTRN} et {ḪRSĠNN}. χρυσόκολλα {ḪRSQL}.

χρυσοκόμη {ḪRSQM}. χρυσομυγαλῆ {ḪRSĠNN}. χρυσοποιός {DRSWNQ}. χρυσός {ḪRṢ/S}. χυμεία {KYMY}. χυμός {KMS}. χῶρα {KWR} II. χωρεπίσκοπος {KRFŠQFŠ}. ψαλμιστής {ŠLMŠṬ}. ψαλτήριον {ŠLṬRY(Š)}. ψυχρότροφον {QSṬRN}. ὦ μακάριε {MKR} II. ὠκεανός {QMS} I.

aḥlāmā {ʔḪLM}. ākal{ʔKL}. ʕākar {ʕKR}. ʕakkābīš {ʕNKB}. ʕakkō {ʕKK}. ʕālāh {ʕLW}. ʕālaṣ {ĠLḎ̣}. ʕălāṭāh {ĠLṬ}. ʕălīlāh {ʕLL} I. almānāh {ʔYM} et {RML} II. ʕălūqāh {ʕLQ}. ʕam et ʕām {ʕMM}. āmāh {ʔMW}. āmal {ʔML} I. ʕāmal {ʕML}. ʕămālēq {ʕMLQ}. ʕāmam {ʕMM} et {ĠMM}. āman {ʔMN} I. āmar {ʔMR} I. ʕammūd {ʕMD}. ʕānāf {ʕNF}. ănāfāh {ḤRǦ}. ʕānāh {ʕNW}, {ʕNY} et {ĠNY} II. ʕānān {ʕNN}. ānaq {ʔNQ}. ʕănāq {ʕNQ}. ānaš {ʔNṮ} et {ḤNŠ}. ʕānaš {ʕNT}. ʕānī {ĠNY} I. ānūš {NʕS}.

ʕāqad {ʕQD}. ʕāqāh {ʕWQ}. ʕāqal {ʕQL}. ʕāqar {ʕQR}. ʕāqaš {ʕQṢ}. ʕāqēb {ʕQB}. ʕaqrāb {ʕQRB}. ʕār {ĠYR}. ʕārab {ĠRB}. ʕărābāh {ʕRB} I. ʕāraf {ĠRF}. ʕārak {ʕRK}. ʕărāmāh {ʕRM}. ʕāraq {ʕRQ} I et {ĠRQ}. ʕarʕār {ʕRʕR/L}. ʕāraṣ {ʕRḌ} et {ĠRḌ}. arbaʕ {RBʕ}. arbeh {ʔḎN} II. ʕarbī {ʕRB} I. ări {LBʔ} II. ʕārīf {ʕRF}. arnebet {ʔRNB}. ʕărōʕēr {ʕRʕR/L}. ʕărūgāh {ʕRǦ(N)}. aryē {ʔSD} et {LBʔ} II. āṣ {ʔYḌ}. ʕāš {ŠʕṮ} et {ĠWṮ}. ʕās {ʕSF}. ʕāṣab {ĠṢB} et {ĠḌB}. āsaf {ʔSF}.

Hébreu āb {ʔBW}. ābad {ʔBD}. ābāh {ʔBY}. ʕābāh {TʕB}. ābāq {ʔBQ}. ʕābar {ʕBR}. ʕābaš {ʕBS}. ʕābaṭ {ĠBṬ}. ăbaṭṭiḥīm {BṬḪ((Y)Ḻ)}. ʕăbī {ĠBW}. ābīb {ʔBB}. ābīr {ʔBR} I. abrāhām {ʔBRHM}. ʕādāh {ʕDW}. ādām et ādōm {ʔDM} II. ʕădāšīm {ʕDS}. af {ʔNF} et {F}. āfaq {ʔFQ} I. ʕāfār {ʕFR}. ʕăgābāh {ʕǦB}. ăgāg {ʔǦǦ}. ʕăgālāh {ʕǦL} I. ăgam {ʔǦM}. aggān {ṬǦN}. ʕāgōl {ḌǦR}. ăgōrāh {ʔǦR} I. āḥ {ʔḪW}. aḥar {ʔḪR}. ahărōn {HRN}. āḥaz {ʔḪ(Ḏ)}.

Hébreu | 1455

ʕāśāh {ʕSY} et {ĠŠW}. āšam {ʔṮM}. ʕāšan {ʕṮN}. ʕāśaq {ʕŠQ}. āsar {ʔSR} I. ʕăṣar {ʕṢR}. ʕăṣārāh {ʕNṢR}. ʕāṣēl {ʕṬL} et {ʕ/ʔNṢL}. ăšer {ʔṮR}. āṣīll {ʔṢL}. āsōn {ʔSY} I. ʕăṣūmāh {ʕṢM}. āšyāh {ʔSW} I. ʕāṭaf {ʕṬB} et {ʕṬF}. ātāh {ʔTY}. ʕāṭāh {ʕṬB}, {ʕṬW} et {ĠṬW}. āṭam {ʔṬM}. ʕăṭārāh {ʕṬR}. ʕăṭaš {ʕṬS}. ʕātīq {ʕTQ}. ʕăṭīšāh {ʕṬS}. ʕattūd {ʕTD}. ʕāwāh {ʕHN} et {ĠWY}. āwen {ʔNY} I. ʕawlā {ĠWL}. ʕawwātāh {ʕṮW}. ayil {ʔWL} II. ayin {ʔY(N)} I. ʕayin {ʕYN}. āyōm {ʔYM}. ayyāl {ʔYL}. ʕāzab {ʕḎB} et {ʕZB}. āzal {ʔZL}. āzar {ʔ/YZR}. ʕāzar {ʕḎR} et {ʕZR}. ʕāzaz {ʕZZ} I. bā {BWʔ} et {SBY}. bāʕāh {BĠY}. baʕad {BʕD}. baʕal {BʕL} I. bāʔaš {BʔS} et {ḪBṮ}. bāʕat {BĠT}. bābel {BBL}. bad {BDH}. bādad {BDD}. bādal {BDL} I. bāhal {BHL} I. baheret {BHR} I. bākāh {BKY}.

bal {BL}. bālaʕ {BLʕ}. bālag {BLǦ}. bālāh {BLW}. bālal {BLL} I. bālaq {BLQ} I. bālas {BLS} II. ballāhāh {BLH}. bānāh {BNY} I. baq {WBQ}. bāqaʕ {BQY}. bāqaq et baqbuq {BǦS} et {BQBQ}. bāqār {BQR}. bar {BRR} I et {BRHN}. bār {BRR} II. bārā {BRʔ} et {ḪLQ} I. bārād {BRD} I. bāraḥ {BRḤ}. bāraq {BRQ} I. bārar {BRR} I. barqōnīm {BRWQ}. barzēl {ḤDD} I. bāṣaʕ {BḌʕ}. bāšal {BSL} II et {ṬFŠL}. bāśār {BŠR} I. bāṣar {BṢR}. baṣṣārāh {BNṢR}. bāṭaʔ {BṬʔ}. bātāh {BTT}. bāṭaḥ {BṬḤ}. bāṭal {BṬL}. bātaq {BṮQ}. bātar {BTR} I. bayit {BYT}. bāzāq {BZ/ṢQ}. bāzar {BḎR} I. bāzaz {BZZ}. bǝʔēr {BʔR}. behālāh {BLH}. bǝhēmāh {BHM}. bǝhēmōt {BHMT}. bǝʕīr {BʕR}. bǝkōr {BKR}. ben {BNY} I. bēn {BWN} et {BY(N)}. berek {BRK} I. bǝromīm {BRM}. bēṣāh {BŠR} I.

bǝṣālīm {BṢL}. bǝśorah {BŠR} II. beṭen {BṬN}. bilʕām {BLʕM}. biqʕāh {BQʕ}. biqqēr {FQR} I. biṣṣāh {BḌḌ}. bōhen {BHM} I. bośem {BSM}, {BŠM} III et {BLSN}. bŏṭnīm {BṬM}. būqāh {WBQ}. dābaq {DBQ}. dāʔēb {ʔDB}. dāfaq {DFʕ}. dāg {ḤDǦ}. dāham {DHŠ} et {DHW(N)}. dāk {DYK} I. dākā {DKK(YR)}. dālag {DLǦ}. dālāh {DLW}. dālet {DĀL}. dam {ḎMM} II. dām {DMW}. dammešeq {DMŠQ}. dān {DYN} I. daq {DQQ}. dārak {DRK} I. dāraš {DRS}. dāš {DWS/Ṣ}. dāšēn {DSM}. dāwīd {DʔD}. dǝbārim bǝ+gab {ǦWB(YR)}. dǝbaš {DBS} I. dǝbelāh {DBL} I. deber et dǝbir {D/ḌBR}. dǝbōrāh {D/ḌBR}. dǝlī {DLW}. dǝrōr {DRR}. deše {DṮR}. dērāʔōn {DRʔ}. dǝway {DWʔ}. dǝyū {DWY} III. dimʕāh {DMʕ}. dimyōn {DMY}. dob {DBB}. dŏfī {DFʔ}. dōḫan {DḪN} I. dōr {DHR} et {DWR}.

1456 | Index des termes par langue

dūd {DWD}. dūmiyyāh {DWM}. dūr {TWR} I. ēb {ʔBB}, {ʔBH} et {HBB}. ʕebed {ʕBD}. eben {ʔBN} II. ʕēden {ʕDN}. eder {ʔDR}. ĕdom {ʔDM} I. efʕeh {FʕW}. ēfō {KYF} I ēgel {ʔǦL} I. ʕēgel {ʕǦL} II. ĕgōz {ǦWZ} II. eḥād {WḤD}. ʕekes {ʕKZ/S}. el {ʔLY} I. ēl {ʔLH}. elef ( ʔLF). ʕelem {ĠLM}. ĕliʕ+ezer {ʕZR}. ellē {ḎĀ} et {(L)(Ḏ)Y}. ēlleh {ʔHL}. ĕlōah {ʔLH}. ʕelyon {BʕL} I. ēm {ʔMM}. emeš {ʔMS} et {MSY}. ʕēn gedī {ʕNǦD}. ʕēnāb {ʕNB}. ĕnōš {ʔNS} I. eprōaḥ {FRḪ}. ʕērābōn {ʕRBN}. ereṣ {ʔRḌ}. ʕereš {ʕRŠ}. ʕēṣ {ʕṢW}. eṣbaʕ {SBʕ}. ʕeśeb {ʕŠB}. ešed {ʔSS}. ešek {ḪṢW} et {ZBB} II. eṣel {ʔṢL}. ēšel {ʔṮL}. ʕeṣem {ʕṢM} et ʕaḏ̣m {ʕḎ̣M}. ʕeśer {ʕŠR}. ʕēz {ʕNZ}. ēzōb {ZʔB} et {ZWF} I. gāʔāh {ǦYʔ}. gāʕāh {ǦʕǦʕ}. gāʕal {ǦʕR/L} et {ǦʕM}. gāʕaš {ǦŠʔ}.

gab et gabbaḥat {ǦBH} et {ǦNB}. gābōah {BḤǦ}. gabriʔēl {ǦBRL}. gad {ǦDB}, {ǦDD} et {QDD}. gādaʕ {ǦDʕ}. gādal {ǦDD}. gādēr {ǦDR}. gādōl {ǦDL}. gaḥ {ǦWḤ}. gāḥ {ǦḤǦḤ}. gāhar {ǦHL}. gal {ǦLL}. gālāh {ǦLB} I et {ǦLW}. gālal {BǦL}. gālaš {ǦLS}. galmūd {ǦLMD}. gāmal {ǦML} II. gāmāl {ǦML} I. gāmar {ǦMR(Ṭ)}. gammeʔ {ǦMḤ}. gān {ǦNN}. gānab {ǦNB}. gār {ǦWR}. gāraʕ {ǦRʕ}. gārāb {ǦRB} I. gārad {ǦRD}. gāraf {ǦRF}. gāram {ǦRM(YR)}. gārar {ǦRR(N)}. gārēh {ǦRʔ}. gat {WǦM/N}. gāwaʕ {ǦWʕ}. gāz {ǦZZ} et {ǦWZ} I. gāzāh {ǦZʔ}. gāzal {ǦZL}. gāzām {ǦḎB} I. gāzar {ǦZR} I. gē hinnom {ǦHNM}. geber {ǦBR} I. gǝbīnāh {ǦBN}. gǝdī {ǦDY}. gǝdūdā {ǦDD}. gefen {ǦFN} I. geled {ǦLD}. gǝnībāh {ĠNṢ}. gēr {ǦWR}. gerem {ǦRM(YR)}. gereś {ǦRŠ} I.

gereš {ǦRṮM}. gēw {ǦWW/Y}. gēz {ǦḎḎ}. gǝzaʕ {ǦḎʕ} I et {ǦZʕ}. gīd {ǦHD}. giddēf {QḎ/DF}. gīḥōn {QYḤN}. gīl {ǦYL} I. gilgāl {ǦLǦL} II. gilgēl {ǦLǦL} I. gīmel ou gimmel {ǦYM}. gir {ǦYR}. giššēš {ǦSS}. gōlān {ǦWL}. golyat {ǦLT}. goren {ǦRN} I. gōzal {ǦZL}. gūfāh {ǦʔF} et {ǦWF}. gulgolet {ǦMǦM}. gūr {ǦRW}. gūšāh {ǦṮṮ} I. ḥāb {ḪYB}. hābāh {HYB}. ḥābal {ḪBṬ}. ḥābaq {ḤBQ(Ḻ)}. ḫābaṭ {ḪBṬ}. ḥābar {ḤBR} I. ḥābaš {ḤBS(N)}. ḥābēr {ḤBR} II. ḥăbittim {ḪBT}. ḥad {ḤDD} I. hādaf {HDF}. ḥādāh {ḤDW} I. ḥādal {ḪḎL}. hādar {HDR} I. hādās {ʔWS}. ḥādaš {ḤDṮ}. ḥaf {ḪFF}. ḥāf {ḤFF}. ḥāfā {ḪFY}. hāfak {ʔFK} et {ḤBK}. ḥāfar {ḤFR}. ḥāfaṣ {ḪFḌ}. ḥāfēr {ḪFR}. ḥāfēṣ {ḤFḎ̣}. ḥāfeš {ḤRFŠ}. ḥag {ḤǦǦ} I. ḥāg {ḤǦB}, {ḤǦY} et {ḤWǦ}. hāgāh {HǦW} et {HYǦ}.

Hébreu | 1457

hāgār {HǦR} II. ḥāgar {ḤǦR}. ḥăgāwim {ḤǦW}. hāgīn {HǦN}. ḥākam {ḤKM}. ḥakkāh {ḤKY}. ḥāl {ḤWL} et {ḪYL} I. ḥālā {ḪLW}. ḥālāb {ḤLB}. ḥālaf {ḪLF}. hālak {HLK}. ḥālal {ḤLL} II. ḥālāl {ḤLL} I. ḥālam {ḤLM}. ḥālāq {ḤLQ} III. ḥālaq {ḪLQ} I. ḥālaṣ {ḪLṢ}. ḥālaṭ {ḪLṬ}. haʕălēh {ŠʕR}. hākīl {KYL}. ḥălī {ḤLW/Y(L)}. ḥālil {ḤLL} II. ḥallāh {ḤLN}. hallǝlū yāh {ḤLLY}. hălom {HLM}. hām {HMM} et {HYM}. ḥam {ḤMM} I. ḥām {ḤMW/Y}. hāmāh {HMHM}. ḥāmal {ḤML}. hāmam {HMM} et {HYM}. ḥāmaq {ḤMQ}. ḥāmar {ḪMR}. ḥămarmar {ḤMR(Č)}. ḥāmas {ḤMS}. ḥāmaṣ {ḪMṢ}. ḥāmēṣ {ḪBZ} I. ḥāmeš {ḪMS}. hāmōn {HMHM}. ḥămor {ḤMR(Č)}. ḥāmōṣ {ḤMS/Ṣ}. hămullāh {HML}. ḥānāh {ḤNW}. ḥānak {ḤNK} I. ḥānan {ḤNN} I et {ḪNN}. ḥānaq {ḪNQ}. ḥānaṭ {ḤNṬ} II. ḥānēf {ḤNṮ} et {ḤNF}. hanweh {NWH}.

ḥāqar {ḤQR}. ḥār {ḤRR} I. ḥārad {ḤRD}. hārag {HRǦ}. ḥārak {ḤRK}. ḥāram {ḪRBŠ} et {ḪRM}. ḥāraq {ḤRQ}. hāras {HRZ/S}. ḥāraš {ḤRṮ}. ḥāraṣ {ḤRṢ} et {ḪRṢ}. ḥărašim {ḤRS}. ḥārat {ḪRT}. ḥārēb {ḪRB}. ḥārēš {ḪRS}. ḥargōl {ḤRǦL}. hărīq {RWQ}. ḥāru yošǝbē ereṣ {ḪWR} I. ḥārūṣ {ḤRḌ} et {ḪRṢ/S}. ḥārūz {ḪRZ} I. ḥās {ḤŠY}. ḥāš {ḤSS} et {ḤWS}. ḥāṣab {ḤṢB} et {ĠṢB}. ḥāšab {ḤSB(Š)}. ḥāsad {ḤSD}. ḥāśaf {ḤŠF}. ḥāṣāh {ḪṢW}. ḥāšāh {ḪŠʕ} et {ḪŠY}. ḥāšal {ḤSL}. ḥāsam {ḤSM} I. ḥāšar {ḪṮR}. ḥāṣaṣ {ḤNḎ̣L} et {ḪṢR}. ḥāṣāṣ {ḤṢW}. ḥăšaš {ḤṮṮ}. ḥăšaš {ḤŠŠ}. ḥāṣēb {ḤNḎ̣L}. ḥāsēr {ḤSR} et {ḪSR}. ḥāṣēr {ḤṢR} I. ḥăṣī {ḤṢṢ}. ḥašrāh {ḤŠR}. ḥāṭā {ḪṬʔ}. ḥāṭab {ḤṬB}. ḥāṭaf {ḪṬF}. ḥātam {ḤTM}. ḥāṭam {ḪṬF}. ḥātān {ḪTN}. ḥātar {ḪTR/L}. hāwāh {HWY}. ḥăwaḥim {ḪWḪ} I ḥāwar {ḤWR} II.

ḥawwāh {ḤWY} I et III. hāyāh {ʔWY} I et {HWY}. ḥayil {ḪYL} II. ḥayiṣ {ḤYṢ}. ḥayyīm {BBŠ} II. hāzāh {HḎY(N)}. ḥāzāh {ḤḎW}. hăzāmāh {HZM}. ḥāzaq {ḤḎQ} et {ḤZQ}. ḥăzīr {ḪNZR}. ḥăziz {ḤZZ} I. hebel {HBL} I et II. ḥebel {ḤBL}. hēd(ād) {HDD} I. ḥeder {ḪDR}. heḥĕrim {ḤRM}. ḥēk {ḤNK} I. ḥelbǝnāh {ḤLB} et {ḪLBN}. ḥēleb {ḪLB}. ḥeled {ḪLD}. ḥēleq {ḤQL} I et {ḤLQ} II. ḥēlkāh {ḤLK}. ḥemʔāh {ḪMǦ}. ḥemed {ḤMD(Č)}. hēnēṣ {NṢṢ} I et {NḌḌ}. hēmīr {MWR} I. heʕpil {ĠFL}. ḥēq {ḤWQ}. ḥereb {ḤRB}. ḥeres et ḥereś {ḤRŠ} I. hērīʕ {RWʕ}. ḥēṣ(ī) {ḤṢṢ}. heṣīq {ḌYQ}. ḥēṭ {ḤĀʔ}. hibbīṭ {NBṬ} I. ḥīdāh {ḤYD}. ḥiddeqel {DǦL} II. higgārēz {ǦRD/Ḏ}. hikkāh {NKY}. ḥillēl {ḪLL}. hilʕīb {LʕB}. himrīṣ {MRḌ}. ḥippēś {ḪNFS}. hippīl gōrāl {FʔL}. hiqšīaḥ {QSḤ}. hišlīḵ {SLK}. hiṣṣīaʕ {WḌʕ} I. hiṣṣīh {NḌL}. hitlahēm {LHM}.

1458 | Index des termes par langue

hitʔōnēn {ŠNN} I. hitpallēl {FLL} I. hittēl {HTR}. hitrappēq {RFQ}. ḥiṭṭāh {ḤNṬ} I. hityaṣṣēb {WḎ̣B}. ḥōaḥ {ḪWḪ} I. ḥōb {ḤWB}. ḥob et ḥōbēb {ḤBB}. hōbīl {WBL}. hōd {HWD}. ḥoglāh {ḤǦL} I. hōʕīl {WĠL}. ḥōmāh {ḤMW/Y}. ḥomer {ḤMR(Č)}. ḥomeṭ {ḤMṬ}. hōn {HWN} I. ḥor {ʔYR} I. ḥōr{ḤRR} I. ḥōref {ḪRF(N)}. ḥōšek {ḤSK}. ḥōṣen {ḤḌN}. ḥōtam {ḪTM}. ḥōṭer {ḪṬR}. hōy {WY(Ḥ/L)}. ḥūṣ {ḤWḌ}. ḥūṭ {ḪYṬ}. ʕiddīm {ʕDD} I. ʕillēg {ʕLǦ}. illēm {ʔLM} I. im {BLSN}. ʕim {RKM} et {Mʕ}. ʕimmānu ēl {MNWL}. ʔīš nābūb {ǦʔF}. iššāh {ʔNṮ} et {NSW}. iṭṭīm {ʔṬṬ} I. ʕiwwē r {ʕWR}. kāʔab {KʔB}. kabbīr {KBR} I. kābēd {KBD}. kaddūr {ǦNDL} et {KDR} I. kaf et kāfaf {KFF}. kāfāh {KFʔ}. käfälä {KFL}. kāḥal {KḤL}. kālā {KLʔ} I. kānāf {ǦFN} II et {KNF}. kānas {ḪNS} I et {KNS}. kāfaf {ǦFF}.

kāfal {KFL}. kāḥaš {ǦḤŠ}. kāl {KYL}. kānāh {KNY}. kārāh {KRY} I. kārat {KRṮ}. kārēś {KRŠ} I. karpas {KRSF}. kāsaf {ḪS/ṢF}. kāsāh {KSW}. kāsas {KZM}. kaśdīm {QṢDN}. kāšēr {KṮR}. kātab {KTB}. kātat {BKT}. kātēf {KTF}. kāwāh {KWY} I. kāzab {KḎB} I. kebel {KBL} I. kebešā {KBŠ}. keleb {KLB}. kǝ(+mō) {K}. kēn {LKN} II. keraʕ {KRʕ}. kerem {KRM}. kǝrūb {KRB} II. kešef {KŠF}. kǝsīl {KSL}. kīdōn {KYD}. kilʔayim {KLʔ} II. kilyāh {KLW}. kippēr {KFR} I. kirkēr {KRR}. kōbaʕ {QBʕ}. kōfer {Q/K/ǦLFṬ}. kōhēn {KHN}. kōkāb {KWKB}. kōl {KLL} I. kuttōnet {KTN}. lāʕ {LĠW}. lāʕaṭ {LʕQ}. lāʕaz {LĠZ}. lābān {LBN} I. lābēš {LBS}. lāfat {TLF} et {LFT} I. laḥ {LḤḤ} et {LḪḪ}. lahab {LHB}. lahag et lāhāh {LHṮ}. lāḥak et lāḥaš {LḤS} et {LWK}.

lāḥaṣ {LḤḎ̣} et {LḪṢ}. lākad {LKZ}. lāmad {TLMḎ} et {LMM} I. lāmēd {LĀM}. lāqaḥ {LQ/KḤ}. lāqaṭ {LQṬ(YR)}. laʕănāh {LʕN}. lāš {LWṮ}. lāšōn {LSN}. lāṭaš {LṬS} I. lāwāh {LWY}. layil {LYL}. layiš {LYṮ}. lāz {LWḎ}. lāzūt {LZZ}. lǝ+ {L} I. leb {LBB}. lǝbī et lǝbiyyā {LBʔ} II. lǝbū/ōnāh {LBN} I. leḥem {LḤM}. lǝḥī {LḤW}. lǝʔōm {LʔM}. leqeš {LQŠ} II. lešem {LŠM}. lǝṭāʔāh {LṬY}. lēv {ǦʔF}. lihlēah {LHW}. lōṭ {LD/ḎN}, {LṬF} et {LWṬ}. lū {LW}. lūaḥ {LWḤ} I. lūz {LWZ}. mā {MĀ}. mā ze {MYZ}. mad {ʔMD}. māʕad {MʕD}. maʕădān {ʕDN}. māʕak {MʕD} et {MʕK}. maʕăṣād {ʕḌD}. mādad {MDD} I. mādiyyīm {MĀḎ}. madrēgāh {DRǦ} I. madweh {MḎY}. māʔēn {MʔN}. māg {MWǦ}. māgar {MǦR}. māgēn {ǦNN} et {MǦN}. maggāl {NǦL}. māḥā {MḤW}. mahămorāh {HML}.

Hébreu | 1459

māhēr {MHR} I. mākar {KRY} II. mal {MLL} I. malʔāk {MLK} II. mālaq {MLQ} I. malbēn {LBN} II. mālēʔ {MLʔ}. mallāḥ {MLḤ} II. malmā/ēd {LĀM}. malqōaḥ {ḤLQ} I. mamzēr {MḎR}. mānaʕ {MN ʕ}. mānāh {NMW}. māʕōn {MʕN}. māʕōr {ʕWR}. māʕōz {ʕWḎ}. maqqēl {NQL}. mar {MRR} I. mārad {MRD} I. mārāh {MRY} I. māraḥ {MRḪ}. māraq {MRQ} I. mārar {MRR} II. māraṭ {MRD/Ṭ}. māsā {MSS} II. māṣā {MḌ/DY}. māšaḥ {MSḤ} I. māšak {MSK} I. māšāl {MṮL}. māṣaṣ {MṢṢ}. māšaš {MSS} I. masmēr {SMR} I. maṣṣāh {MḌR}. maśśōr {NŠR} I. māṭ {MYṬ}. mātaḥ {MTḪ}. māṭar {MṬR}. maṭʔăṭē {ṬʔṬʔ}. mattat yāhū {MTWS}. mayim {MWH}. māzōn {MZN}. mazzāl {ʔZW} et {NZL}. mēʔāh {MʔY}. mēʕāh {MʕY}. mǝʕārāh {ĠWR}. meged {MǦD} I. mǝkērāh {MKR} I. melek {MLK} I. mēn {MNN} I.

mǝnaqqīt = mǝnaqqiyyāh {NQW}. mǝnī {MNW}. mǝrīʔ {MRʔ}. mǝšīaḥ {MSḤ} I et {MŠY} III. mǝṣiltayim {ṢLṢL}. mǝšuggaʕ {ŠǦʕ}. mēt {MWT}. mǝtallǝʕōt {LṮṮ}. mǝṭīl {MṬL} I. mǝzūzah {ʔZW} et {NZL}. migdal ēl {MĠ/QDLN}. mī {MN} I. mī kā+ʔēl {MČYL} et {MYKʔL}. mikmān {KMN} I. mikmǝtāh {KMT}. millēl {MLL} II. min {MN} II. minḥāh {MNḤ}. miryām {MRY} III. mīṣ ḥālāb {MYS/Ṣ}. miskīn {MSKN}. mispār {SFR} I. mišrāh {ṮRY}. miṣrayim {MṢR}. mizmōr {ZBR} II. mōaḥ {DMĠ} et {MḪḪ}. mōhar {MHR} II. motnayim {MTN}. mōznayim {WZN} I. muzānīm {ZYN}. nāʔ {NYʔ}. nāʕ {ŠNʕ} et {NWʕ}. nāʔāh {HNʔ}. naʕal {NʕL}. nāʕar {NʕR}. naʕăṣūṣ {NʕḎ̣}. nābā {NBʔ}. nābaʕ {NBʕ}. nābaḥ {NBḤ}. nābūb {NBB}. nād {NHD}. nādab {NDB}. nādaf {NDF}. nādāh {NDD} I. nādaḥ {NDḤ}. nādar {NḎR}. nāfāh {NFY}. nāfaḥ {TFḤ} et {NFḪ}.

nāfal {NFL}. nāfaṣ {NFḌ}. nāgaʕ {NǦʕ}. nāgah {NǦM} I. nāgaḥ {NǦḤ}. nāgaś {NǦŠ}. nāgaš {NǦS}. nāgīd {NǦD}. nāḥ {NWḪ}. nāḥā {NḤW}. nāhag {NHǦ}. nāhāh {NHY}. naḥal et naḥălāh {NḪL} II. nāḥal {NḤL} II. nāham {NHM}. nāhaq {NHQ}. nāhār {NHR}. nāḥaṣ {NḪS/Ṣ}. nāḥaš {NḤS}. nāḥēt {NḤT}. nāḥīr {NḪR(Ṭ)}. nākōn {KWN}. nām {NWM}. nāmēr {NMR}. nāqaʕ {NQʕ}. nāqab {ṮQB} et {NQB}. nāqāh {NQW}. nāqam {NQM}. nāqar {NQR}. nāqaš,{NQŠ}. nāśā {NSB} et {NŠʔ}. nāṣ {NḌḌ} et {NHḌ}. nāšab {NSM}. nāšaf {NSF}. nāsaḥ {MSḪ} et {NSḪ}. nāṣāh {NḌW}. nāšāh {NSY}. nāsak {NSḪ} et {NSK}. nāšak {NSK}. nāšal {NSL}. nāšam {NSM}. nāšaq {NSQ}. nāṣar {NḎ̣R}. nāṭ {NWṬ}. nāṭaʕ {NṬW}. nāṭaf {NṬF}. nātaq {NTǦ}. nātar {NTR} I. nāweh {NWH}.

1460 | Index des termes par langue

nāzāh {NZĠ} et {NZW}. nāzal {NZF} et {NZL}. nāzar {NḎR}. nāzol {ZLL(YR)} et {ZHQ}. nǝbūkadr/neṣṣār {BḪTNṢR}. neʕdār {ĠDR} I. nedeh {NDW}. nefeš {NFS}. negeb {NǦB}. neḥǝbā {ḪBʔ}. neḥǝraf {ḤRF}. nǝḥōšet {NḤS} II. nǝmālāh {NML}. nǝquddāh {NQṬ}. nēr {NWR} I. nērd {NRD(N)}. nēṣaḥ {NṢḤ} et {NḌḤ}. nešeq {NSQ}. nēṣer {NḌR}. nešer {NSR} I. neʕtam {ĠTM}. neter {NṬRN}. nīb {NYB}. niddāh {NDW}. nifrād {FRD}. nihēl {NHL}. nikḥad {ǦḤD}. nikkēl {NKL}. niklam {KLM}. niknaʕ {ḪNʕ}. niknas {ḪNS} I. niktām {KTM}. nilbāṭ {LBṬ}. nimlāḥ {MLḪ}. nišqāf {SQF} I. niṣṣāb {NṢB}. niṣṣāl {NṢL}. noah {NWH}. nōaḥ {NWḤ} II. noʕam {NʕM}. nōʔaš {YʔS}. nōb {NYB}. nōf {NWF}. noḥal {WḤL}. nokrī {NKR}. nōqēd {NQḎ}. nōṣāh {NṢW}. +nū {NĀ}. ō {ʔW}.

ʕōd {ʕWD}. ʕōdēd {ĠDD}. ʕōf {ʕYF}. ohel {ʔHL}. ʕōl {ĠLL}. ʕōlāh {ŠʕR}. ʕōlam {ʕLM} et {(L)ʕL}. ʕōlēl {ĠLL}. ōn {ʔWN} I. ŏniyāh {ʔNY} II et {ǦFN} III. oreb {ʔRB}. ʕōrēr {ʕYR} I et {ĠRR} I. ʕorlāh {ĠRL}. ōt {ʔWY} II. ōyēb {ʔWB}. ozen {ʔḎN} I. pāʕāh {FĠW}. pāʕal {FʕL}. pāʕar {FĠR}. pādāh {FDY}. pāgaʕ {BǦǦ} et {FǦʕ}. pāgaʕ/š {FǦʔ/H}. pāḥ {FWḤ}. paḥ(at) {FḪḪ}. pāhaq {FʔQ}. pālag {BLǦ}. pālaḥ {FLḤ}. pānāh {ʔFN}. pāq {FWQ}. pāqad {FQD}. pāqaḥ {FQḤ}. par {FʔR} et {FRQD}. pāraʕ {FRĠ}. pāraḥ {FRḪ}. pāram {FRM} I. pāraq {FRQ}. pāras et pārāš {FRS(N)}. pāraš {FRS}, {FRŠ} et {FSR}. pāraṭ {FRṬ} I. parʕōh {FRʕN}. parʕoš {BRĠṮ}. pas {FSD}. pāṣ {FYḌ}. pāśaʕ {FŠĠ}. pāṣaʕ {FḎ̣ʕ}. pāsaḥ {FSḪ}. pāśāh {FŠW}. pāsal {BSL} I. pāṣam {FṢM}.

pāśaq {FSQ}. pāṣar {FRḌ}. pāšaṭ {BSṬ} I. pātaḥ {FTḤ}. pātal {FTL}. pāṭar et yafṭirū bǝ+śāfāh {BṬR} et {FṬR}. pātat {FTT}. paṭṭīš {FṬS}. paz {FZZ}. pāzar {FḎḎ} I et {FZʕ}. pē {FĀʔ}. pēʔāh {FʔW}. peger {FǦR}. peh {SḤL} et {F(M)W}. peḥām {FḤM}. pelek {FLK} I. pǝlištīm {FLSṬN}. pǝlōnī {FLN} I. peraʕ {FRʕ}. pǝrāzāh {FRZ} I. pere {FRʔ}. perek {FRK}. pereš {BRṮN} et {FRṮ}. pǝrī {FRY} I. pešaʕ {BŠʕ}. pesaḥ {PSKWL} et {FṢḤ} II. pǝṣūaʕ dakkāh {PZW}. peten {FTN}. petī {FTW} I. pikkāh {FKK}. pilleg {FLǦ}. pillegeš {BLQS}. pinnāh {FNN}. pirpēr {FRFR/L}. piṣṣēl {FṢL}. piṭḏāh {PṬḎ} II. pōkeret haṣ+ṣǝbayyim {FKR}. pōl {FWL} I. pōrēr {FRR}. pōṣēṣ {FḌḌ}. pūrāh {FWR} I. qāʔāh {QYʔ}. qābar {QBR}. qābaṣ {QBḌ}. qādar {QḎR}. qādōš {QDS} I. qāfā {QFW}. qal {QLL} I.

Hébreu | 1461

qālaʕ {QLʕ}. qālaf {QRF} et {QLF}. qālāh {QLW}. qām {QWM}. qāmaṣ {QMʕ}. qāmēl {QML}. qāmēṣ {QMṢ} II. qāneh {QNW} I. qar {QRR}. qār {QWR} I. qārā {QRʔ}. qāraʕ {ǦRḤ} et {QRʕ}. qārāh {QRW}. qāraḥ a {QRḤ}. qāram {QRM} I. qāraṣ {QRḌ} I. qārēb {QRB} I. qaṣ {QṢṢ} I. qāṣ {KḎ̣Ḏ̣}. qāṣā {QṢW}. qāṣaʕ {QṢʕ}. qāṣab {QṢB}. qāṣaf {QṢF}. qāšāh {QSW}. qāsam {QSM} I. qāṣar {QṢR} I. qašār {QSR}. qaśqeśet {QŠŠ}. qāṭaf {QṬF}. qāṭal {QTL}. qāṭan {QṬN} I. qaw {QWY}. qayin {QYN} et {HBL} II. qayiṣ {QYḎ̣}. qǝʕārāh {QʕR}. qēbāh {QBW} II. qemaḥ {QMḤ}. qeren {QRN}. qešet {QWS}. qeṭeb {QṬB}. qǝṭōret {QṬR}. qibbēl {QBL} I. qiddēm {QDM}. qilqēl {QLQL}. qīnāh {QYN}. qinʔāh et qinʔat {QNT}. qippōd {QNFD/ḎṬ/}. qippōz {QFZ} I. qiššuʔīm {Q/KṮʔ}.

qōf {QĀF}. qōl {QWL} I. qubbāh {QBB} I. raʕ {RʕW}. rāʕad {RʕB} et {RʕD}. rāʕaf {RʕF}. rāʔāh {RʔY} I et {RʕY}. raʕam {RʕB}. rāʕam {RĠM}. rāʕaṣ {RʕṢ}. rāʕaš {RʕŠ}. rab {RBB} I. rāb {RYB}. rābaʕ {RBʕ}. rābāh {RBW}. rābāṣ {RBḌ}. rād {RWD}. rādaf {RDF}. rādāh {RDʔ} et {RḪW}. rāʕēb {RĠB}. rāfā {RFʔ}. rāfad {RFD}. rāfāh {RFD}. rāfas {RFS}. rāgaʕ {RǦʕ}. rāgam {RǦM}. rāgaš et rāgaz {RTǦ} et {RǦZ}. rāhab {RHB}. rāḥab {RḤB}. rāḥaf {RḪṢ} et {RḪM}. rāḥam {RḤM}. rāḥaq {RḤQ}. rāḥaṣ {RḤḌ} raḥat {RḪW}. rahaṭ {RHḌ/Ṭ/D}. rāḥēl {RḤL}. rak {RKK} I. rākab {RKB} I. rākal {RKL}. rākas {RKZ} I. rām {RWM} I. rāmāh {RMY}. rāmas {RMS} I. rāmaś {RMZ}. rimmāh {RMM}. rānan {RNN}. raq {RQQ}. rāqaʕ {BRQʕ} et {RQʕ}. rāqad {RQD}.

rāqam {RQM}. raqqāḥ {RQʕ}. raṣ {RḌḌ}. rāṣ {RWḌ}. rāṣaʕ {RṢ/Sʕ}. rāṣaf {RṢF}. rāṣāh {RḌW}. rāṣaḥ {RḌḪ}. rāsas {RŠḤ}. rāṣaṣ {RṢṢ} I. rāṭo/ēb {RṬB}. rāwāh {RWY} I. rāzāh {RḎḎ}. rāzan {RZN}. rǝʔēm {BQR} et {RʔM}. refeš {RFṮ}. regel {RǦL}. rēḥayim {RḤW}. rekeb {RKB} II. rēq {ʔRQ} I. rēš {RʔS}. resen {RSN} I. rimmāh {RMM}. rimmōn {RMN}. riṣpāh {RḌF}. riṣṣēd {RṢD}. rišyōn {RSḪ}. rōfēf {RFF}. rōmaḥ {RMḤ}. rōš {RʔS}. rōšēš {RṮṮ}. rōtem {RTM}. rūaḥ {RWḤ}. šāʕ (syriaque) {ŠYʕ}. šāʔab {ṮʔB}. sā ʕad {SʕD}. ṣāʕad {ṢʕD}. sāʕāh {SʕY}. ṣāʕāh {Ṣ/ZĠW}. šāʕāh {SWʕ}. šāʔal {SʔL}. ṣāʕan {Ḏ̣ʕN}. ṣāʕaq {ṢʕQ}. sā ʕar {SʕR} I et II. šaʕar {ṮĠR} et {SʕR} II. ṣaʕăṣūʕīm {ṢWĠ}. šaʕăṭāh {SʕṬ}. šaʕaṭnēz {ṬNZ}. sab {SBB}.

1462 | Index des termes par langue

ṣāb {ḤRḎ/ḌN(YR)} et {ḌBB}. šāb {TWB} et {ṮWB}. śābāʕ {ŠBʕ}. šābāh {SBY}. šābar {ṮBR} et {ŠBR} I. ṣābar {ḌBR}. šābat {ṮBT}. ṣābaṭ {ḌBṬ šabbāt {SBT} I. ṣābōaʕ {ḌBʕ}. ṣad {ṢDʔ}. ṣād {ṢYD}. šad {ŠDD}. ṣadāh {ṢDʔ}. ṣādāh {ḌDD}. šādayim {ṮDY}. ṣāf {ṢWF} et {ṬWF} II. ṣāfad {ṢFD}. ṣāfāh {ṢFW} et {ḌFW}. śāfāh {BṬR} et {ŠFF} II. šāfak {SBK} et {SFK}. šāfal {SFL}. sāfaq {ṢFQ}. śāfaq {ŠFQ}. sāfar {SFR} I. ṣafṣāfāh {ṢF/RṢF}. šāgag et šāgāh {ŠǦW}. sāgar {SǦR} I. ṣaḥ {ṢḤḤ} et {ḌḤW}. šaḥ {ṮḪN}. šāḥ {SYḤ} sāḥab {SḤB}. sāḥaf {SḤǦ} et {SḪF}. ṣāḥāh {ṢḤW}. ṣāhal {ṢHL}. ṣ/śāḥaq {ḌḤK}. sāḥar {SḤR}. ṣaḥar {ṢḤR}. śahăron {SHR} et {ŠHR} I. šaḥaṣ {ŠḪṢ}. šāḥat {SḤT}. sāḥaṭ {SḤǦ}. śāḥaṭ {SḪṬ} et {ŠḤṬ}. śāhēd {ŠHD}. ṣāhōb {ṢHB}. sāʕīf {SʕF} et {ŠʕB}. ṣāʕīf {ḌʕF}. >ṣāʕīranhb< {ʔRNB}. >anḫr< {NḪR(Ṭ)}. >ap< {ʔNF}. >argmn< {ʔRǦWN}. >arṣ< {ʔRḌ}. >aṯt< {ʔNṮ} et {NSW}. >bbaš< {ḪBṮ}. >ʕbd< {ʕBD}. >bġy< {BĠY}. >bhm(t)< {BHM}. >bir< {BʔR}. >biš< {ḪBṮ}. >bkrab< {ʔBW}. >agn< {ṬǦN}. >aḫ< {ʔḪW}. >aḥd< {ʔḤD} et {WḤD}. >aḫr< {ʔḪR}. >aḫd/ḏ< {ʔḪ(Ḏ)}. >amt< {ʔMW}.

1476 | Index des termes par langue

>bky< {BKY}. >bʕlbly< {BLW}. >bnw/y< {BNY} I. >bql< {BQL}. >br< {BRR} I. >brk< {BRK} I. >bʔš< {BʔS}. >bšr< {BŠR} I. >bt< {BYT}. >bṯn< {FTN}. >d< {(L)(Ḏ)Y}. >ʕd< {ḤTT}.>ʕd< {ʕWD}. >ḏ̣by< {Ḏ̣BY}. >dd< {DWD}. >ḏd< {ḎWD}. >dg< {ḤDǦ}. >ḏ̣l< {Ḏ̣LL}. >dm< {DMW} et dam {ḎMM} II. >ʕḏ̣m< {ʕḎ̣M}. >dn< {DNN} I. >ʕdn< {ʕDD} I. >dnt< {DNʔ}. >drš< {DRS}. >ḏ̣u< {Ḏ̣YY}. >ġdd< {ĠDD}. >gdl< {ǦDL}. >gdr< {ǦDR}. >ʕgl< {ʕǦL} II. >ġlm< {ĠLM}. >ǵmʔ< {Ḏ̣Mʔ}. >gr< {ǦWR}. >ġzl< {ĠZL}. >ġzr< {ĠZR}. >ḥbl< {ḤBL}. >ḥdg< {ḤDǦ}. >ḥdr< {ḪDR}. >ḥḏ̣r< {ḤṢR} I et {ḤḎ̣R}. >hdrt< {HDR} I. >ḫdw< {ḤDW} I. >hdy< {HDD} I. >hlk< {HLK}. >hlm< {HLM}. >ḥlqm< {ḤLQ} I. >ḥm< {ḤMM} I. >ḫmš< {ḪMS}. >ḫmt< {ḪYM}. >ḫnq< {ḪNQ}. >ḫnzr< {ḪNZR}.

>ḫrʔ< {ḪRʔ}. >ḫrb< {ḪRB}. >hrgḫrṣ< {ḪRṢ/S} et {ḎHB}. >ḥš< {ḤWS}. >ḥṭb< {ḤṬB}. >ḫṭ< {ḪṬR}. >ḫṯr< {ḪṮR}. >ḫyr< {ḪYR} I. >hwt< {ʔWN} I. >il< {ʔLH}. >ʔirby< {ʔḎN} II. >iṯ< {ḤYṮ}, {LYT} et {LYS} I. >kbd< {KBD}. >kbkb< {KWKB}. >kdd< {KTKT}. >khn< {KHN}. >ʔkl< {ʔKL}. >klat< {KLʔ} II. >klb< {KLB}. >kll< {KLL} I. >klyt< {KLW}. >km< {K}. >kn< {KWN}. >knp< {KNF}. >kpl< {KFL}. >kp(m)< {KFF}. >krm< {KRM}. >kry< {KRY} I. >kst< {KSW}. >ktb< {KTB}. >ktp< {KTF}. >ktt< {NKṮ}. >kṯr< {KṮR}. >l< {LW}. >ʕl< {ʕWL} I. >lb< {LBB}. >lbš< {LBS}. >lbu< et >lbit< {LBʔ} II. >ʕlg< {ʕLǦ}. >lḥk< {LWK}. >lḥm< {LḤM}. >lḥ(t)< {LWḤ} I. >lim< {LʔM}. >ll< {LYL}. >ʕlm< {ʕLM}. >lmd< {LMM} I. >l(n)< {L} I. >ʔlp< ( ʔLF).

>lqḥ< {LQ/KḤ}. >lrmn(m/t)< {RMN}. >lšn< {LSN}. >lṭš< {LṬS} I. >ʕly< {ʕLW}. >ʕm< {ʕMM} et {Mʕ}. >mdd< {MDD} I. >mdw< {DWʔ}. + >mgnm< {MǦN}. >mǵy< {MḌ/DY}. >mḫ< {MḪḪ}. >mhmrt< {HML}. >ʔmr< {ʔMR} I. >mhr< {MHR} II. >mḫṣ< {MḤḌ} I. >mizrtm< {ʔ/YZR}. >mlʔ< {MLʔ}. >mlk< {MLK} I. >mn< {MN} I. >mnḥ< {MNḤ}. >mny< {NMW}. >mpḫm< {NFḪ}. >mqb< {NQB}. >mrʔ< {MRʔ}. >mrḥ< {RMḤ}. >mrqdm< {RQD}. >mrr< {MRR} II. >mrs< {MRṮ}. >mrṣmrṯ< {MRṮ}. >mrym< {RWM} I. >mṣbṭm< {ḌBṬ}. >mʕṣd< {ʕḌD}. >mṣrm< {MṢR}. >mṣrp< {ṢRF}. >mṣṣ< {MṢṢ}. >mṣy< {MḌ/DY}. >mt< {MWT}. >mʔt< {MʔY}. >mtḥ< {MTḪ}. >mṭr< {MṬR}. >my< {MWH}. >mznm< {WZN} I. >ʕn< {ʕYN}. >nblāt< {NBL} II. >ndp< {NDF}. >ndr< {NḎR}. >ndy< {NDD} I et {NDW}. >nhr< {NHR}.

Ougaritique | 1477

>ngh< {NǦM} I. >ngḥ< {NǦḤ}. >ngr< {NǦR} I. >nǵr< {NḎ̣R}. >nǵṣ< {NĠḌ}. >ngš< {NǦŠ}. >nḥl< {NḤL} II. >nḫlm< {NḪL} II. >nḥlt< {NḪL} II. >nhmmt< {NWM}. >nhqt< {NHQ}. >nkr< {NKR}. >nʕm< {NʕM}. >npl< {NFL}. >npr< {NFR}. >npq< {NFQ} I. >npṣ< {NFḌ}. >npš< {NFS}. >nqd< {NQḎ}. >ʔnš< {NʕS} et{ʔNS}. >nšʔ< {NŠʔ}. >nṣb< {NṢB}. >nšq< {NSQ}. >nšr< {NSR} I. >nṣl< {NṢL}. >nṭʕ< {NṬW}. >nṯk< {NSK}. >nwḫ< {NWḪ}. >ʕnw/y< {ʕNY}. >nyr< {NWR} I. >p< {F} et {F(M)W}. >pdy< {FDY}. >pgr< {FǦR}. >pḥl< {FḤL}. >pḥm< {FḤM}. >piʔt< {FʔW}. >plk< {FLK} I. >pnt< {FNN}. >pqd< {FQD}. >pqr yḥd< {FQR} I. >pr< {FRY} I. >prġṯ< {BRĠṮ}. >prq< {FRQ}. >prṣ< {FRḌ}. >ʕpt< {ʕYF}. >ptḥpṭr< {FṬR}. >pty/w< {FTW} I. >qbʕ< {QBʕ}.

>ʕqb< {ʕQB}. >qbr< {QBR}. >qbṣ< {QBḌ}. >qblbl< {QBL} I. >qdm< {QDM}. >qdš< {QDS} I. >ql< {QWL} I. >qlʕ< {QLʕ}. >qlṣ< {QLṢ}. >qlt< {QLL} I. >qmṣ< {QMʕ}. >qr< {QRR}. >qrʔ< {QRʔ}. >qrbqrn< {QRN}. >qrṣ< {QRḌ} I. >qry< {QRY} I. >qṣr npš< {QṢR} I. >qṣ(ṣ)< {QṢṢ} I. >qšt< {QWS}. >qwm< {QWM}. >qyn< {QYN}. >ʕrb< {ĠRB}. >ʕrbn< {RHN} et {ʕRBN}. >ʔrbʕ(t)< {RBʕ}. >ʕrḏ̣< {ĠRḌ}. >rġb< {RĠB}. >rḥ< {RWḤ}. >rḥm< {RḤM} et {RḤW}. >rḫp< {RḪM}. >rḥq< {RḤQ}. >rḥṣ< {RḤḌ}. >rīš< {RʔS}. >rkb< {RKB} I. >rks< {RKZ} I. >ʕrpt< {ʕRF}. >rqḥ< {RQʕ}. >ʕrš< {ʕRŠ}. >rum< {RʔM}. >rwẓ< {RWḌ}. >rʕy< {RʕY}. >ʕṣ< {ʕṢW}. >š< {ŠWH} I. >šbʕ< {SBʕ} et {ŠBʕ}. >šʔb< {ṮʔB}. >sbb< {SBB}. >šblt< {SBL}. >ṣbrt< {ḌBR}. >šbt< {ŠYB}.

>ṣd< {ṢYD}. >ṣdq< {ṢDQ}. >sgr< {SǦR} I. >šḫn< {SḪN}. >ṣḥq< {ḌḤK}. >ṣin< {ḌʔN}. >škb< {SKB}. >škn< {SKN} I. >škr< {SKR} I et {ŠKR} I. >šʔl< {SʔL}. >ṣlʕ< {ḌLʕ}. >šlḥ< {SLḤ}. >šlm< {SLM} I. >šm< {SMY}. >šmʕ< {SMʕ}. >šmal< {ŠʔM}. >ṣmd< {ṢMD} I et {ḌMD}. >šmḫ< {ŠMḪ}. >šmn< {SMN}. >šmrm< {SMR} II. >ṣmt< {ṢMT} I. >šm(y)m< {SMW}. >šnt< {SNN} I et {SNH}. >ṣpy< et >mrkbt ṣpyt bḫrṣ< {ṢFḤ}. >špk< {SBK} et {SFK}. >špl< {SFL}. >ṣpr< {ṢFR}. >špš< {ŠMS} I. >ṣpy< {ṢFF}. >šqy< {SQY}. >šʔr< {SʔR}. >ʔsr< {ʔSR} I. >ʕšr< {ʕŠR}. >ʕṣr< {ʕṢFR}. >šrp< {SRF}. >šʔrt< {ŠʕR}. >ṣrt< {ḌRB}. >šṣq< {ḌYQ}. >ssw< {ḪYL} II et {SWS} II. >ṣwm< {ṢWM}. >ṣyḥṭb< {ṬYB}. >ṯbr< {ŠBR} I. >thm< {TYH}. >ṭḥn< {ṬḤN}. >ṭhr< {ṬHR}. >tḥt< {TḤT}. >ṭl< {ṬLL(YR}.

1478 | Index des termes par langue

>tlm< {ṮLM}. >ṯlṯ(t)< {ṮLṮ}. >ṯmn(t)< {ṮMN} I. >ṭʕntnn< {TNN} I. >ṯn(t)< {ṮNY}. >ʕtq< {ʕTQ}. >ṭrd< {ṬRD}. >tšʔ< {TSʕ}. >ṯṯt< {STT} I. >ʔtw< {ʔTY}. *>ṯyn< {MṮN}. >uudmʕt< {DMʕ}. >udn< {ʔḎN} I. >um< {ʔMM}. >uṣbʕ< {SBʕ}. >ušk< {ḪṢW}.

>ú-wa< {HWY}. >uz< {WZZ}. >w+< {W}. >wld< {WLD}. >ʕwr< {ʕWR}. >ʔy< {ʔY(N)} I. >ʔyl< {ʔYL}. >yʕl< {WʕL}. >ybl< {WBL}. >yd< {WDD} et {YDW}. >ydʕ< {ŠḪD} et {WDʕ}. >yḥ< {NḤW}. >yitbd< {ʔBD}. >yld< {WLD}. >ym< {YWM}. >ymn< {YMN}. >yn< {ZQQ} II. >ynq< {NWQ} I.

>yp< {WFY}. >yqr< {WQR}. >yqy< {WQY}. >yʕr< {WʕR}. >yrd< {WRD} I. >yrq< {WRQ}. >yrṯ< {WRṮ}. >yrw< {WRY} I. >yṣʔ< {WḌʔ}. >ysd< {WSD}. >yšn< {WSN}. >yšr< {YSR}. >yṯb< {WṮB}. >ʕz< {ʕZZ} I et {ʕNZ}. >zbln< {ZBL}. >zbr< {ZBR} I. >ẓḥq< {ḌḤK}. >z(y)t< {ZYT}.

*angošt hαr {ʔNǦHR/L}. angust bān (pehlevi) {KSTBN}. ānōš (ī) ādur (pehlevi) {NŠṬ/D/Ḏ̣R}. anzaru(t) {ʔ/ʕNZRT}. arb(a)yαn {ʔRBYN}. ard (pehlevi) {NRD(ŠR)}. arzīz {RṢṢ} II. ārzōg (pehlevi) {ʔRSʕ/ĠN}. αrzowαne {ʔRSʕ/ĠN}. asfore {ʔSFRK}. αsitαn buy {ʔSTNBT/Ḏ}. asmān gūn (pehlevi) {ʔSMNǦN}. asmān+ag (pehlevi) {SMN/Y)}. asmαnguni {ʔSMNǦN}. αsmαni {SMN/Y)}. asp gōš {ʔSFYS/Š}. aspahαni {ʔṢBHN}. aspast (pehlevi) {FṢFṢ}. aṭmαṭ {ʔṬ(M)Ṭ}. awestαd (pehlevi) {ʔSTD/Ḏ}. ay (pehlevi) {ʔY} I. az abar (pehlevi) {ZʔBR}. αzαd {ʔZD}, {ʔSFRK}. ažand gin {ʔZNKN}. bα mošt {BMŠT}.

*bābūnag (pehlevi) et bābune {BBN(Ǧ/Q/K)}. bαd αvarde {BḎ/DWRD}. badisgαn {BD/ḎSQ/KN}. bαdrang buye {BḎRNB/Ǧ(YH)}. bαdruǧ {BḎRǦ}. baġdād (pehlevi) {BĠD/Ḏ/N}. bαhat {BHT}. bahramαn {BHRMN}. bahrαme {BHRMǦ}. bahrαmen {BHRM}. bahš {BHŠ}. baḫt (pehlevi){BḪT} et {WQT}. *βaḫt (iranien oriental) {WQT}. baḫtiyαr {BḪTR}. bakam {BQM}. balādur (pehlevi) {BLḎR}. balile {BLLǦ}. bαlus/š {BLS} IV. bam {BMM}. band (np. et pehlevi) {BND} I. band+ak (np.) {BNDQ} II. bang {BNǦ} I. bapġα {BBĠ}. bar ham {B/MRHM} et {RHM}. *bar nāmag (pehlevi) et barnαme {BRNMǦ}. barsαm {BR/LSM}.

Persian *a pand (pehlevi) {FND} I. *a zang gāh {ZNQ} II. abαr {ʔBR} V. αb riz {ʔBRQ}. abol {BLL} II. abzān (pehlevi) {ʔBZN}. aḏar gun {ʔḎRYN}. αḏaryαs {ʔD/ḎRYS}. āfrīt (pehlevi) {ʕFRT/Ṭ}. afšore et afšurdan (pehlevi) {FŠR}. āhan (pehlevi) et αhan {ŠḎRWN}. ahvαz {HWZ}. a/ekdeš {KDŠ}. aket maket {ʔKTMKT}. almās(t) (pehlevi) {ʔLMS} et {MĀS}. αmole et *āmulag (pehlevi) {MLǦ}. anαr (e) girα {NRKW}. anαr (e) mošk {NRMŠK}. andαm {HNDM}. andar {ʔ/ʕNDRN}. andarzα {KWRN}. anǧare {ʔNǦR}. anǧerak {ʔNǦRK}. angodαn {ʔNǦḎN}.

Persian | 1479

bαrzad {BD/ḎZHR}et {BRZD/Ḏ}. bas {BS(S)}. baspαyak {BSB/FYǦ}. bat{PṬṬ(N)}. bαtengαn {BḎNǦL/N}. bāz (pehlevi) {BʔZ}. bazbαz {BZBʕ} et {BSBS} I. bαzyαr {BYZR}. be žadag (pehlevi) {BǦ/ZD/Ḏ}. behmαn {BHMN}. bēlūr {BLR}. benǧešk zovαn {BNǦŠKRWN}. berang {BRNǦ/Q/K}. bera/enǧ {ʔRZ} II et {BDNǦ}. beranǧ+e kαboli {BDNǦ}. bērōn (pehlevi) {BYRN} II. bessad {BSD}. biǧαd(e){BǦ/ZD/Ḏ}. bimαrestαn {MR/LSTN}. birune {BYRN} II. biš (muš) {BYŠ}. >bisṭām< {BSṬM}. bolbol {BLBL}. bonk {BNK} I. bordan {BRD} II. bošboš {BŠBŠ}. bošnin {BŠNN}. bossad {BSD}. bostαn buy {ʔSTNBT/Ḏ}, {BSTNB(R)} et {ČČʕN}. bōy (pehlevi) {BWW}. brinǰ (pehlevi) {ʔRZ} II. brinǰ e asp (pehlevi) {BR/LNǦSF}. brinǰ mušk (pehlevi) {ʔFRNǦMŠK}. burdan (pehlevi) {BRD} II. bure {BWRQ}. burg (pehlevi) {BRǦ} I. bus {BSS} II. buš {BWŠ} I. bušαd {BŠD}. bute {BWṬ}. buy et buyα {BWW}. buzi {BWS/Ṣ}. *čādur bān (pehlevi) {ŠḎ/ṬRWN}. *čāh+ī+rēz (pehlevi) {Ṣ/SHRǦ}.

č(ah)αr čube et čahār čōb (pehlevi) {Š/SRǦB}. čanαr {ǦNR} et {ṢNR} II. čandal (pehlevi) {ṢNDL} et {ṢYDL}. čanǧ {ZNǦ} I časmak {ǦŠMK}. čašmīzag (pehlevi) {TŠMZǦ}. čatrang (pehlevi) {Š/SṬRNǦ}. čaw(la)gān (pehlevi) {ṢWLǦN}. *čehel gōz bār (pehlevi) {ṢNBR}. čel+ġuze {ǦLWZ}. čīnag {ṢNR} I. *čīnag bār (pehlevi) {ṢNBR}. čini {ṢYN}. čirαγ (pehlevi) {SRǦ} II. čit {ŠYT}. čubak ǦWBK}. dabid {ḎBD}. dαdα {DĀD} I. dαdi {DĀD} III. daftar {DFTR}. dagr zamān / ḫwadāy / zīwišn (pehlevi) {DHR}. dahigān (pehlevi) {DHQN}. dahlīz (pehlevi) {DHLZ/S}. dahmast {DHMST}. *dahnag (pehlevi) et dahne {DHNǦ}. dalaq et dale {DLQ}. dalas {DLQ}. dānag (pehlevi) et dαnaǧ e abrovaǧ {DNǦ}. dānaq (pehlevi) {DNQ} I et II. danbal {ṬNBR}. dand {DND}. danqe {DNQ} I. dar (pehlevi) {DRB} II. dαr {ʔSFNR} II, {DRSWNQ} et {DRĠL}. dαr e čini {DRṢN}. dαr e ġowl {DRĠL} II. *dār+ī šišagān (pehlevi) {DRŠŠʕ/ĠN}. dαr kise {DRKS}. darbαn {DRB} II. darαsaǧ {DRSǦ}. *dard(d)ār (pehlevi) {DRDR/L}.

dārmag (pehlevi) {DRMK}. dārmak {DRM}. darpās (pehlevi) {ṬRS} I. dαru {BRS/ŠYWŠN}. dārūg (pehlevi) {DRǦ} II. darunak {DRNǦ}. darvāz et dārwāzīg (pehlevi) {DRWZ}. darvαz {ṬRWZ}. darvαzi {ṬRS} I. darz {ṬRZ}. dast anbūy(e) {ʔSTNBT/Ḏ}, {DSTNBK} ou {DSNTNBWYH} et {ZNBʕ}. dašt {DŠT}. dastag (pehlevi) {DSTǦ}. dašti {DST}. dastur {DSTR} I. dasture bah {DSTRB}. davα e dam {DWDM}. davas {DWṢ}. dāyag (pehlevi) et dαye {DĀD} III. dēbāg (pehlevi) {DBǦ}. del e duġ {DLDĠ}. dēn (pehlevi) {DYN} II. dēw (pehlevi) et devdαru {DBDR}. dēwān (pehlevi) {DWN} II. dibīr (pehlevi) {DBR}. *dide dαne {DDN}. dide bαn {DDBN}. dig bar dig {DYK} II. *dil afsōs (pehlevi) {DLQ}. dinαruye {DNRWYH}. dize {DYZǦ}. dō bāzā {DBS} II. dō rang (pehlevi) {DRNQ/K}. *dōl (ī) āb (pehlevi) {LWLB/M)}. donbal {DML} I. dordi {DRD}. dows {DWṢ}. drahm (pehlevi) {DRHM}. du berαdarαn {ZMǦ}. du sar {DWS/ ŠR} et {DWṢL}. *dūd ḫān(ag) (pehlevi) et dud ḫαne {DḪN} II. dulαb {LWLB/M)}.

1480 | Index des termes par langue

duš αb {DŠB}. duġ {DWĠ}. dulαb {DWLB/M}. duzd (pehlevi) {DZDQ}. (esfand+e) esfid {ʔSFNR} II. espaġil et espaġun {ʔSFYS/Š}. espandαn {SNSND}. espari {ʔSFRY}. espeḫul {ʔSFYS/Š}. espenāḫ (pehlevi) {ʔSB/P/FNḪ}. ešrαs {ʔŠRS/Z}. esrenǧ {ʔSRNǦ}. eṭrifal {ʔṬRFL}. eyāreǧ (pehlevi) {ʔYRǦ}. falanǧe {FLNǦ}. fanak {FNK} I. fargard (pehlevi) {FQR} II. farzin et ferz {FRZ} II. felfel muye {FLFLMY}. fil guš {FLǦŠ}. finak {FNǦ/K}. fol {FLL} III. fragān (pehlevi) {FQR} II. frasang (pehlevi) {FRSḪ}. frāzen (pehlevi) {FRZ} II. gabr αhang {ǦBLHNK}, {ǦBLNHK} et {ǦLBHNK}. gač (pehlevi) {ǦṢṢ}. gadā (pehlevi) {Q/KDY}. ǧαdi {ǦĀD}. ġαfat {ĠFT/Ṯ}. gāh (pehlevi) {ǦWH}. galuz {ǦLWZ}. ǧam esparam {ǦMSB/FRM}. ganture {QNDR}. ganž (pehlevi) {ǦNZ}, {ḪZN} et {KNZ}. ǧαrgun {ǦRKN}. garmḫαne {TRMDN}. gašt bar gašt {KŠTBRKŠT}. gαv čašm {KWǦŠM}. gαv dαru {KWRN}. gαv zabαn {KWZWN}. gαvar šir {ǦWŠR}. gaw (pehlevi) {ǦḎR} II. *gaw dar (pehlevi) {ǦḎR} II. gāw mēš (pehlevi) {ǦMS}. gaw pās (pehlevi) {QFZ} III.

gāw uzwān (pehlevi) {KWZWN}. gāw zahrag (pehlevi) {ǦWZ} II. gāwars (pehlevi) {ǦWRS/Š}. gazar {ǦZR} II. gāzar {QṢR} III. gazīdag et gazīdan (pehlevi) {ǦZY}. gel {ǦLWZ}. gerač (pehlevi) {ǦṢṢ}. gerger {ǦRǦR} II. gešte {KŠTǦ}. girdag (pehlevi) et girde {ǦRDQ}. gisovαn {ǦYSWN}. gōhr (pehlevi) {ǦWHR}. gol angobin {ǦL(N)ǦBN}. golgolαn {ǦL/NǦL}. gole anαr {ǦLNR}. golnasrin {ǦLNSRN}. *gom bαz {ĠNBZ}. gom lul {QMLL}. gombad {ǦNBD/Ḏ}. gōn (pehlevi) {ǦWN} II, {ĠWN} et {LWN} I. *gōn ī dōs (pehlevi) {Q/KNDS}. gonαh {ǦNḤ} II. (gond e) bidastar {BDSTR}. ǧonǧor {ǦNǦR}. gorg bαz {QRQ} IV. ġoš(a)ne {ĠWŠN}. govαridan et govαriš {ǦRŠ} II. ǧowḫ {ǦWQ}. gowz pupal {KWṮL}. gowzαb {ǦWD/ḎB}. gozαf et ba gozaf {ǦZF}. gōzēnag (pehlevi) {ǦWZNQ}. gōzihr (pehlevi) {ǦWZHR}. ǧuft {ǦFT}. ǧuǧam {ǦWǦM}. gul āb (pehlevi) {ǦLB} III. ǧulaḫ {ǦWLQ} I. ǧule {ǦWLQ} II. gumbad (pehlevi) {QBB} I. gund (pehlevi) {ǦND} I. *gun dαr {ĠNDR}. gura/αb {ǦWRB}. gur geyα {ǦWZ} II. guvαl et *guwāl+ak (pehlevi) {ǦWLQ} I.

guz {ǦWZ} II. ḫafanǧ {ḪFǦ}. hαl {HYL} I. ḫalang/ǧ {ḪL/RNǦ}. halīlag (pehlevi) {HL/RLǦ}. ḫαm {ḪĀM}. hamāg {HMǦ}. ḫamαn {ḪMN} II. ḫamαnαʔi {ḪMN} I. hammistagān (pehlevi) {BR/YZḪ}. hamyαn = (h)αmyαn {HMYN}. ḫān {ḤĀN}. handām (pehlevi) {HNDM}. handāzag (pehlevi) {HNDS}. *ḫand+i rēš (pehlevi) {ḪNDRS}. ḫanǧir {ḪNǦR/L}. ḫar anbāš {ḪRNBŠ}. ḫar bok {ḪRBQ}. ḫar dil (pehlevi) {ḪRDL}. ḫar čōb {ḪRŠF}. ḫar guš {ḪRKŠ}. ḫar lup {ḪR(N)B}. ḫar zahrag {ḪRZHRǦ}. ḫarαšidan {ḪRŠ}. ḫarαt/ṭin {ḪRṬN}. ḫargoš et *ḫar(goš) ī nēk (pehlevi) {ḪRNQ}. ḫaride {ḪRD}. harnove {HRNW}. ḫarze {ḪRZ} II. hašt dahαn {HŠTDHN}. hāwan (pehlevi) {HWN} II. hayl {HYL} I. ḫayšafuǧ {ḪYS/ŠFǦ}. ḫayzurαn dast {ḪZR(N)}. ḫazar {ḪZR}. hazαr čašαn {HZRǦŠN}. ḫazmeyαn {ḤRDMYN}. ḫenǧir {ḪNǦR/L}. *ḫēz e rαn {ḪZR(N)}. hindūgān (pehlevi) {HND}. ḫirbowα {ḪYRBW}. ḫiri {ḪYR/L}. ḫiyār (pehlevi) {ḪYR} II. ḫiyαr (e) čanbar {ŠNBR} I. ḫom αhan {ḪMHN}. *ḫōn uzwān {ḪNZWN}. ḫonyαgar {ḪNKR}.

Persian | 1481

ḫošk angobin {ḪŠKNǦBN}. ḫošk nαn {ḪŠKLN}. ḫošk rēš(e) {ḪŠKRŠ}. ḫoškαr {KŠKR}. ḫulangαn {ḪLNǦN}. *ḫumānā {ḪMN} I. *ḫun (a)nαr {ḪNR}. ḫun e siyαvošαn {ŠYN} III. ḫumb āhan (pehlevi) {ḪMHN}. hurūst (pehlevi) {ḤWR} I. hušk (pehlevi) {ḪŠKRŠ}. ḫwān {ḪNR}. *ḫwān kār (pehlevi) {ḪNKR}. kabαbe ye čini {KBB} II. kabαre et kabārag (pehlevi) {KBR} I. kabikaǧ {KBKǦ}. kabīz (pehlevi) {QFZ} II. kadar {KDR} II. kαd/ḏi {KĀD/Ḏ}. kaf {KĀF}. kaǧ/ž {ḪZZ} et {QZZ}. kaġa/ed/ḏ {KĠD/Ḏ̣}. kāh rubāy (pehlevi) {K/QHRB}. kahyαnα {KHYN}. kαkanǧ {KKNǦ}. kαkol(e) {QQL}. kālbod (pehlevi) {QLB} II. kalikαn {KLKN}. kamα {KMM}. kāmag (pehlevi) {KMḪ}. kamαn et kamān (pehlevi) {ḪMN} II. kamαšir {Q/KMŠR}. kamd et kamidan {KMD}. kαme {KMḪ}. kand {QND} II. kandag = kande et *kandag (pehlevi) {ḪNDQ}. *kande rαh {KNDR} II. kangar {KNǦ/KR}. kangar žad {KNKRZD}. kapαn {QNBN}. kāpūr {KFR} II. karafs {KRF/BS}. kardan {ʕSY}. karg(adān) {KRKDN}. karkarhen {KRK(R)HN}. ka/ermαn {ḤBQ(Ḻ)} et {KRMN}.

karšaf {KRSF}. karsane {KRS(ʔ/ʕ)N}. karvαn {KRWN}. kαšem {KŠM}. kašk αb {KŠKB}. kašk kōl {KŠKL}. kαvol {KWL}. kaž αġand {ǦǦRM}. kelz {KLZ}. kengere {KNKL}. kēr (pehlevi) {KYR}. kerm dāne {KRMDN}. kerm+e αzi {QRMZ}. kermαn {ḤBQ(Ḻ)}. kerpαs {KRSF}. keš {ʔŠ} II et {KŠŠ} I. keše {KŠŠ} II. kešmeš {Q/KŠMŠ}. kešte {KŠTǦ}. kezwαn {KZWN}. kib {KYB}. kise {KYS}. kōb (pehlevi) {QWB}. kondor {ʔRMLṬ}. korraz {QRNS/Ṣ}. kos {MLḤ} I. kōs {KʔS}. koš e malaḫ {KŠM(L)Ḫ}. kōsag (pehlevi) {KSǦ}. košne {KŠNǦ}. kowlam {KWLM}. kōž bartā (zand et pāzand) {K/QZ/SBR}. kūč (pehlevi) {Q/KWŠ}. kuh et kuhin {KWHYN}. kulḫ {KLḪ} II. kurkum (pehlevi) {KRKM}. kurrag {KRǦ} I. *kus mālī+īg (pehlevi) {KŠM(L)Ḫ} et {MLḤ} I. kušαd {KŠD}. kustīg (pehlevi) {KSTǦ}. kuze {KWZ}. laǧ/žvard {LZWRD}. lαh et lα(l)s {LĀZ/S}. laškar {ʕSKR}. lawzēnag (pehlevi) {LWZNQ}. lāž {LĀḎ}. lināǧ {LNǦ}.

limu(n) {LYM}. lubiye/α {LBY} II. lule {LWLB/M)}. mâda (vp.) {MĀḎ}. māh (pehlevi) {MĀH}. mαh mαh {MH}. mαhi zahre {MHZHR}. mαhu(b)dαne {MH(B)DN}. *mālag (pehlevi) et mαle {MYLQ}. mαlidan {MLḤ} I. mαmirαn {MMRN}. mār māhīg {MRMH(Ǧ)}. margu (vp.) {MRǦ} I. *marnik (vp.) {MRḪ} II. marzαn guš {ŠRǦN} et {MRDD/QŠ}. mαš {MĀŠ}. mαst {MST}. mαsure {MṢRQ}. matk {MTK}. mavizak {MYW(B)ZǦ}. may ba ḫuše {MNTǦŠ} et {MYBḪŠ}. may be {MYB}. may dαn {MYDN}. may poḫtag (pehlevi) {MYBḪTǦ}. mαye {MĀY}. mαzaryun {MZRYN}. mehrgαn {MHRǦN}. meyαn {ḤRDMYN}. miš bahαr {MŠBHR}. mōg (pehlevi) {MWQ}. môghu (zand) et moġušα {MǦS}. mohr {MHL}. moql {MQL} II. morαnaye {MRNY}. mordα(r) sang {MRDSNǦ}. mortak {MRTQ/K}. morwārīd (pehlevi) {MRǦN}. mošk tarmašir {MŠKṬRMŠR/Ġ}. mošt {BMŠT}. mōz (pehlevi) {MWZ}. mum {MWM}. muhr (pehlevi) {MHL}. murd esparam {MRDSFRM}.

1482 | Index des termes par langue

mušk (pehlevi) {MSK} I. naft {NFṬ} II. nāfag (pehlevi) et nαfe {NFQ} II. nαġist {NĠŠT}. naḫ {NḪḪ}. nahšal {NHŠL}. namad (pehlevi) {NMṬ}. nāmag (pehlevi) {NMQ}. namak sud et namak sūd (pehlevi) {NMKSD}. nαmak+e ṣini {ʔSYS}. *nαme bαz {NBZ}. namraǧ (Iranien du NordOuest) {NMRQ}. namš {NMŠ}. nαn ḫ[w]αh {NNḪ}. nαrang {N/ʔ/LRNǦ}. nard {NRD(ŠR)}. nargis (pehlevi) {NRǦS}. nasrin {NSRN}. nayrang {NRǦ} II. nαzok et nāzuk (pehlevi) {NZK}. nē bahrag (pehlevi){BHRǦ}. *nē tars (pehlevi) {TRS}. nērang (pehlevi) {NRǦ} II. nešαstaǧ {NŠSTǦ}. nēw-ardaḫšīr (pehlevi) {NRD(ŠR)}. nēzag (pehlevi){NZQ} et {NSǦ}. nil et nīl (pehlevi) {NLǦ} et {NYR/L}. nīlag (pehlevi) {NRǦ} I. nilaǧ {NLǦ}. nīlōpal (pehlevi) {NYR/LFR/L}. nim berešt {NM(B)RŠT}. nime {LMM} I et {NYM}. nišāstag (pehlevi) {NŠSTǦ}. nišu/e {NYŠ}. nōgrōz (pehlevi) et nowruz {NRZ/S}. nowšαdor {NŠṬ/D/Ḏ̣R}. nul et nun {NWL} II. obhol {BHL} II. oše {W/ʔŠǦ/Q}. ošnαn {(ʔ)ŠNN}. ošne {ʔŠN} I. osrob {ʔSRB/F}. ostαd {ʔSTD/Ḏ}. ōstīgān (pehlevi) {SRY} I.

oštor ġαz {ʔŠTRĠZ}. ostovαn(e) et ostun {ʔSṬWN} et {SRY} I. owg {ʔWǦ}. pαd zahr {BD/ḎZHR}. *pα+gel+i {BĠL}. pahlav (pehlevi) et pahlavαn {BHLWN}. pairi daēza (vp.) {FRDS}. palasgi {BLSK}. pālūdag (pehlevi) {FLḎǦ}. palug {PLQ}. panč angošt {FNǦNKS/ŠT}. pānag (pehlevi) {FNQ} I. pānid {FND/Ḏ}. parand {FRND}. pargαle {BRKN}. pa/erαzde {FR/LZDQ}. pârsa (vp.) {FRS(N)}. parseyαn dαru {BRSYN}. parseyαvošαn {BRS/ŠYWŠN}. parwānag (pehlevi) {FRNQ}. pαrzade {BRZD/Ḏ}. pati aḫš (pehlevi) {FTŠ}. payādag (pehlevi) {BYḎ/D/ḌQ}. pengαn {MNQ/ǦN}. pīl (pehlevi){FYL} I. pīl zahrag (pehlevi) {FLZHRǦ}. pīr gēs {BRǦS}. *pir zad {BRZD/Ḏ}. pire {BYR} I. pire (haft) falak {BRǦS}. piruzag (pehlevi) {FYRZ(Ǧ)}. pistag (pehlevi) {FSTQ}. pudine {FḎNǦ}. pupal {FWFL}. purkαr {BRKN} I. qondoz {Q/KNDS}. qoronbαd {QRNB/FD/Ḏ}. rah (pehlevi) {RḪḪ}. ramag (pehlevi) {RMQ}. ramkē (pehlevi) {RMK}. rand {RND} I. rande {RDǦ} et {RNDǦ. rang bαr {ʔNǦBR}. rasan (pehlevi) et rαsan {RSN} I et II. raṣαṣ {RṢṢ} II.

rαsoḫt(e) {RSḪT(Ǧ)}. rate {RTT} II. ratinaǧ {RTN(Ǧ)}. rαvand (e ṣini) {RWND}. rawāč (pehlevi) {RWǦ}. rαza/iqi {RZQ} II. rαzeyαnaǧ {RZYNǦ/Q}. rēš (pehlevi) et *rēš+ag {RŠQ}. rešte {RŠT} I. ribαs {RBS}. *riš e tαn et riš e ḫuk {RŠTN}. riše {RŠQ} et {RYŠ} II. rōb (pehlevi) et roftan {RBB} III. roḫ {RḪḪ}. roqαqes {RQQS}. rōšn (pehlevi) {RWŠN}. rowšan {RWŠN}. rōy nēk {RNQ}. rōy sōḫtag (pehlevi) {RSḪT(Ǧ)}. rōzan (pehlevi) {RWZN}. rōzīg (pehlevi) {RZQ} I. rōztāg (pehlevi) {RZDQ}. rubαh torbak {ZRZRNǦ}. *rudα+k (pehlevi) {RWDQ}. šαb {ŠBB} III. *šab abāg (pehlevi) {ŠBBQ/K}. šab kōr {ŠBKR}. šabag (pehlevi) {S/ZBǦ}. šabi et šabig (pehlevi) {SBĠ}. s/šαbizaǧ/k {ŠBZǦ/K}. šaborġαn {ŠBRQN} II. šαburgαn {ŠBRQN} I. *sabz+ak {ŠBZǦ/K}. saḏαbe barġ {SḎBRĠ}. sαdag et sādag (pehlevi) {S/ŠDQ/K} et {SḎ/DǦ}. šαdαnaǧ {ŠḎ/DN(Ǧ)}. šαdorαn {ŠḎRWN}. šαd(orb/w)αn et šādurwān (pehlevi) {ŠḎ/ṬRWN}. sag pestαn {SBSTN}. sagsanbuye {SNǦ/KSBWYH}. šαh et šāh (pehlevi) {ŠĀH}. šαh αlu {ŠHLǦ/K}. šαh amrud et šāh urmōd (pehlevi) {ŠĀH}. šāh anǧīr (pehlevi) {ŠHNǦR}. šαh bαnak et šāh bānak (pehlevi) {Š(H)BNK}.

Persian | 1483

*šāh burāg āhan (pehlevi) {ŠBRQN} I. šāh dānag {Š(H)D/ḎNǦ/Q}. šαh e barde {BRD} IV et {ŠĀH}. šαh e mαt {ŠHMT}. šāh sprahm (pehlevi) et šαh separam {ŠHS/B/FRM}. šāh tarrag (pehlevi) {ŠHTRǦ}. šαhen et šāh+en (pehlevi) {ŠHN}. šaḫire {ŠḪR}. saḫlαt {ŠǦLṬ}. sahm {SHM}. šahri(va)r et šahrewar (pehlevi) {ŠHR} II. šakari {ʔŠKRY}. šakarine {ŠKZNY}. sakbine {SKBNǦ} et {ŠKBNT}. šalwār (pehlevi) et šalwαr {SR/LWL}. samandur {SMNDR}. samōr (pehlevi) {SMR} V. šanαr {ŠNR} I. šanbalid {ŠNBLD/Ḏ}. sanbuse {SNBSK}. sandαn {SNDLS}. sang (pehlevi) {ṢNǦ} II. sanǧ {ZNǦ} I. šangαr/l {ŠNǦ/KR}. šangarf {Z/SNǦFR}. sangesbuye {SNǦ/KSBWYH}. sapid bα {ʔSFDBǦ}. *sar āb (pehlevi) {SRB} II. sar e sαd {SRSD}. sar muze {ŠRMZ}. sar puš {ŠRBŠ} I et {ṬRBČ}. sar sαm {BR/LSM} et {ŠRS/ŠM}. sarαb {SRB} II. sarand {ǦRN} II et {SRND}. šarbat {ŠRBṮ} et {ŠRPL}. sard (pehlevi) {SRD} II. sard αb {S/ZRDB}. *sarg (pehlevi) {SRǦ} I. sarḫas {SRḪS}. *sarmag (pehlevi) et sarme {SRMǦ/Q}. šašqαqol {ʔŠQQR/L}. sαtel {ŠṬL}. savalαn {SWL}.

šāwāh {SWY}. *se ambūs+ak (pehlevi) {SNBSK}. se bαh {SBT} III. se kuhak {Š/SKH(N)Ǧ}. sebaḫ {SBḪ}. šebram {ŠBRM}. šefše {ŠFŠǦ}. seǧellαṭ {ŠǦLṬ}. sekbα {SKBǦ}. šel {ŠLL} III. šemšαd {ŠMŠD/R}. sēn(ag) (pehlevi) {SYN} II. sendαn {SNDLS}. sendeyαn {SNDYN}. senǧ {ZNǦ} I. sepsαr et *sepas+αr {SMSR}. seriš {ʔŠRS/Z}. seyαhe darun / dαvarαn {SDRWN}. šeyαn {ŠYN} III. sik angubēn (pehlevi) {SKNBN/L}. šimšār (pehlevi) {ŠMŠD/R}. sinα {SYN} II. *sipās+ār (pehlevi) {SMSR}. šīr (pehlevi) {NRD(ŠR)}. šir ḫešt {ŠRḪŠT}. *šir rang {ŠRZQ}. širαz {ŠRZ}. širbaḫšir {ŠRBḪŠR}. šire {ŠRǦ} II. širzaǧ/q {ŠRZQ}. sisabαn {SYSBN}. sisam {SSM}. šiṭaraǧ {ŠṬRǦ}. šiz {ŠYZ}. sizrang {ŠRZQ}. *snāh dān (pehlevi) {SNDLS}. *sōg dānāg (pehlevi) {ŠḎNQ}. *sōg kang (pehlevi) {SKN} III. šok {ŠKK} III. šol {ŠLL} III. šomšir {ŠMŠ(M)R}. sōrag (pehlevi) {ŠWRǦ}. spar gen (pehlevi) {SFRǦL}. spēdag (pehlevi) {ʔSB/FD/ḎǦ} et {ṢBD}. spēdbāg (pehlevi) {ʔSFDBǦ}.

sprahm (pehlevi) {ŠBRM}. spurrīg (pehlevi){ʔSFRK}. srāda/ig (pehlevi) {SRDQ}. srub (pehlevi) {ʔSRB/F}. stabrag (pehlevi) {ʔSTBRQ} et {ZBRǦ}. šudαniq ou sudαniyαt {ŠḎNQ}. *sūlα(ḫ) pαy {SLḤF}. šuniz {ŠNZ}. šure {SWRǦ} et {ŠWRǦ}. surengαn {SRNǦ}. tābag (pehlevi) et tαbe {ṬBQ} II et {ṬBHǦ}. ṭabαhǧe {ṬBHǦ}. tabar gun {ṬBRKN}. tabar zade et tabarzad (pehlevi) {ṬBRZ(D)}. tabarzin {ṬRBZN}. tabαšir {ṬBŠR}. tadru {TDRǦ}. tafte {ṬFṬF}. taġa/ondast {TĠNDS(T)}. tagīg et tagīh (pehlevi) {ṬWQ} I. taḫt(ag) (pehlevi) {TḪT(Ǧ/L/N)} et {ṬḪT}. taka (vp.) {TWǦ}. talḫ čogug {ṬRḪŠN}. tαlis/šαn {ṬLSN}. ṭαlisfar {ṬLŠFR}. tambūr (pehlevi) {ṬNBR}. tα(n)bul {TNBL}. tangαr {TNKR}. tang/kire {ṬNǦR}. tanub {TNB}. tar {ṮRY}. tar anga/obin {TRNǦBN}. tαr puš {ṬRBČ}. ṭαram {ṬRM}. tarαšidan {TRŠ} II. tarkehαr {ṬNǦHR}. tarr (pehlevi) {ṮRY}. tar(r)e (np.) {TRR}et {TRH(L)}. tarsīdan {TRS}. taryαn {TRYL}. tαsme {TWSM/N}. tašt (pehlevi) {ṬSS/T(L)}. tαtαr {ṬṬR}. tatom {TMTM}.

1484 | Index des termes par langue

tayhu {ṬHǦ}. tāzīg (pehlevi), tαzi et basare tαziyαne gereftan {ṬZʕ}. ṭibαz {ṬBR} III. tīhōg (pehlevi) {ṬHǦ}. tobbαn < tan bαn {TBN} II. toranǧ {ʔTR(N)Ǧ}. torbe/od {TRBD/Ḏ}. torongαn {TRNǦL/N}. tors {TRS}. tot(o)m {TMTM}. toz (pehlevi) {TWZ}. tudari (pehlevi et np.) {TḎ/DR(Ǧ)}. tupαl {TBL} II. turk (pehlevi) {TRK} II. tuteya {TWTY}. urwar (pehlevi) {BLḎR}. uš(š)aq {W/ʔŠǦ/Q}. uzumburd (pehlevi) {BRQṮ}. vaǧ {WǦǦ}. vaḫširaq {WḪŠRQ/K}. varṭuri {WRṬR}. vαru {WRY} II. vātrang (pehlevi) {ʔTR(N)Ǧ}. vaš(i {WŠY} II. wadag (pehlevi) {WDK}. wādrang bōyāg (pehlevi) {BḎRNB/Ǧ(YH)}. wahrām (pehlevi) {BRǦS}.

wanafšag (pehlevi) {B/MNFSǦ}. wardā (pehlevi) {WRD} II. war+īzag (pehlevi) {BR/YZḪ}. wars (pehlevi) {WRS}. was (pehlevi) {BS(S)}. waspādag (pehlevi) {BSB/FYǦ}. wassad (pehlevi) {BSD}. wazaġ (pehlevi) {WZĠ}. wičīr (pehlevi) {WZR} II. wiš (mušk) (pehlevi) {BYŠ}. wišādan (pehlevi) {WŠY} III. yαr puz {YRBZ}. yαre {ʔRQ} II. yāsaman (pehlevi) {YSMN}. yašm/p {YŠB/F}. zabar {ZʔBR}. zabar bαdam {ZBRBD}. zabṭāne {ZRBṬN}. zadwαr {Ǧ/ZDWR} et {SṬWL}. zaġbar {ZĠBR}. zahr (pehlevi et np.) {ZHR(N)}. zāk {ZĀǦ}. zamān (pehlevi) {ZMN}. zamčak {ZMǦ}. zαn {ZWN}. zanaqe {ZNQ} II. zanbe {ZNBQ(YRŠ)}. zandīk (pehlevi) {ZNDQ}. zang {ZNǦ} I.

zanǧabil {ZNǦBL}. zangαr {ZNǦR}. zangīg (pehlevi) {ZNǦ} II. zar anbolǧ {ZRNBLǦ}. zar doḫαn {ZRDḪN}. zar e αb {ZRYB}. zar e nαb {ZRNB}. zar gun {ZRQ/KN}. zar nife/α {ZRNF}. zarāvand {ZRWND}. zard (pehlevi) {HRD}. zardak (pehlevi) {ZRD/TQ/K}. zargōn (pehlevi) {ZRǦN}. zarirα {ZRR} III. zarr nēk (pehlevi) {ZRNḪ}. zaytαr {ZYTR}. ze bαd {ZBD} II. zēfān (pehlevi) {ZYF}. zemč {ZMǦ}. zende dαr {ZNṬR}. zenǧ {ZNǦ} I. zere et zere+dαr {ZRD} II. zerešk {ZRŠK}. zibor {ZʔBR}. zinǧafr {Z/SNǦFR}. zire bα {ZYRBǦ}. zīwāg (pehlevi){Zʔ/YBQ}. zolf et zorfin {ZRF(N)}. zoronbαd {ZRNBD}. zrēh (pehlevi) {ZRD} II. zufarα {ZFR} II.

>lbn< {LBN} I. >mlk< {MLK} I. >mlkʔ< {MLQ} III.

>mnḥt< {MNḤ}. >ndr< {NḎR}. >qrt ḥdšt< {QRṬǦN}.

afagar {ḪLQ} II. agrião + agriões {ʔQRYN/L(Š)} et {QRNNŠ}.

água-pé {ʔWP}. alazão {ṢHB}. albardim {PPR}.

Phénicien >ḥn< {ḤNN} I. >h+gdr< {QDS} III. >ktb< {KTB}.

Polonais karazya {KRZ}.

Portugais abegão {PQN}. abobrinha {(ʔ)BBR(Ḻ/N)}. adarço {ḌRS}.

Proto-sémitique | 1485

Alcácer {BṢR}. alcâncara {KNKL}. alcândora {KNDR} II. aldrabão {ḤṬRČ/L/Š}. alfarja/e {FRŠ}. alferga {FRĠ}. alfobre {ḪRṬB}. alfombra {ḤNBL}. algemas {ǦMʕ}. algenibe {ǦNB}. algeroz {ǦRZ}. algibeira {ǦBR} II. aljabebe {ǦBB} II. aljaraz {ǦRS/Ṣ}. aljaroz {ǦRZ}. almacraz {MRD} III. almandra {MṬR}. almanjar(ra) {ǦRR(N)}. almeiro {(ʔ)MYRN}. altaforma {TFRM}. altamia {ḤN/LTM}. alveitar {BYṬR}. andorinha {ḤNDRN}. armole {ʔRMLŠ}. arroaz {RʔS}. artemão {ʔRDMN}. ataca {TKK}. atincal {TNKR}. azinhaga {ZNQ} II. azinheira {BLǦ} III. bacia {BĀQ}. bajoujo {PČČ/Q(Ṭ)}. balegoens, balugãos et balugas {PLQ}. baralha {BRL}. barata {BLT}. beldroega {BRDLQŠ}. bellegins {PLQ}. bofe {BFF}. bucho {PČN} II.

bugia/o {BǦY}. cabeça {BNTQBT}. caçoula {QSWL}. caralho {QRQL} III et {QRYL} I. carranza {QRNS} II. cascalho {QSQǦS}. cenoura {ʔSFNR}. cepo {ČPP(Ḻ)}. ciranda {SRND}. corcova {QRQB} I. coteife {ḪṬF}. cuba {QWB(L)}. droga {ḤṬRČ/L/Š}. empelicado {ZĠB}. enxaravia {ŠRB} I. érvedo {BRBṬ}. ervilha {ʔRBLYŠ}. espada {ḤḎF}. fataca {FṬQ}. fideu {FDWŠ}. fole {ʔNFLBY}. fouveiro {ḤBR} I. frota {FRT} I. gana(s) {ĠNN} I. ginete {ĠMR} II. gragamilho {ĠRĠMḺ}. ja {YĀ} II. jazerina {ǦǦRM}. Joãzinho {ČP/BRYN}. joelho {ʔNLY}. jorro {ČRN}. leme {ḪDM}. lentilhas {ʔNTL(Y)Š}. levar um tapa {ḪBṬ}. lontra {NTR} II. Lópes {MRW} I. louro {LWR}. maçapo {PČ/ŠMṬ}. maçaroca {MṢRQ}. machudo {PČČ/Q(Ṭ)}.

maguer {MKR} II. masamorda {PČ/ŠMṬ}. meleia {LYN}. mergulhia {MRĠN}. mesquita {SǦD} I. muleia {LYN}. muruxa {MRŠ} II. osga {ḤBŠ}, {ŠMBRŠ}, {NRQ} et {WZĠ}. pança {BṬN}. pato {PṬṬ(N)}. papoula {ʔNPWR} et {ḤB/PB/PR(Š)}. pelourinho {PQṬ} II. pestana {PČN} I. pomba/o {PLMBN} et {ḤMM} I. primo≠a {PRM} I. pulmão {BFF}. quebrar {QRBṬ}. redoma {RṬM} I. roselha(- grande) {RŠL}. safio {SFH}. saguão {ʔSṬWN}. saraça {ṢRʕ}. sargaço {ŠQWṢ/S}. sidra {SKR} I. sombra {ʔMRY}. talho {ṬLY}. tamanco {ʔMNQ/K(N)}. tampa {TPN}. tapado {ṬMS}. tarefa {ṬRḤ}. tártago {ṬRṬR/Q}. tasco {ṬŠKL}. tenaz {ḤBS(N)}. toro {TRŠ}. tragazeite {GZL}. tutano {ṬWṬNL}. zarzagania {ZRDḪN}.

*ʕawd {ʕDD} II. *ʕawf(un) ṣappār {ʕṢFR}. *ay(n) {ʔYY}, {ʕY(N)}, {KY} et {KYF} I. *ay(n) galī {ʔǦL} I. ba/i+{BWḤ}.

*bāhin/l {BHM} I. *birk {RKB} II. *bv+yadi-mā {BYDM}. *ḏū {ZYY}. *ḏ/tv {ʔḎ(Ā)}, {KYT} et {M(N)Ḏ}. *ḏv + (wa)hab(a) {ḎHB}.

Proto-sémitique *abn {ḤǦR}. *ʕad {ʕDD} II. *aḫ {ḪBṮ}. *ʕal {RFʕ} et {RKʕ}. *al+lā+marʔ+lah {RML} II. *a(n)f {RʕF}.

1486 | Index des termes par langue

*ha+ {ʔ}, {HĀ}, {Hʔ} et {HL}. *hā {ḤYṮ}, {ḎĀ} et {HLM}. *ha+krā {ḤKR}. *ʔ/han+ {NYL} II. *hā(nā) {HNW}. *ḥay {ḤNŠ}. *hū ≠ *hī {HW/Y}. *hv+ {HNĀ}. *ḥvš+a(n)f {ḤŠF}. *ibn {ḤǦR}. *im/n {ʔḎ(Ā)}. *išk {ḪṢW}. *īṯ {LYT} et {LYS} I.

*kv(+mā) {K}, {KM}, {KY}, {KYT}, {KYF} I et {HNĀ}. *lā {HL}. *lu/ibb {FʔD}. *lv+fī {LFY}. *lv {LW}, {HLM} et {HNĀ}. *+lv+ {(L)(Ḏ)Y} et {HWL} II. *{+vl} {MHL}. *mā {DHŠ}, {KM} et {KY}. *miʔat {RBʕ}. *min {M(N)Ḏ}. {ʔn/m} {ʔN} I et II. *(n)ūr {D/ḌBR}.

*pv {KYF} I. *pū {ḤLF}, {RHF} et {F(M)W}. *ṣappa yad {ṢFD}. *sv+{ǧry} {ZǦR} I. *šinn {SYN} I. *šū ≠ *šī {HW/Y}. *sv+{ǧlw} {ZǦL}. *ʔvn+ {HNĀ}. *walad et *waladt {ḤǦR}. *(y)ad {ʔYD} et {ZHD}. >yrġm il≠ yrġm bʕl< {RĠM}.

*/ÁRČA/ {ʔRČ}. */ÁRČE/ {ʔRŠM(N)S}. */ÁRČE PÚNYO/ {ʔRǦM/BN}. */ÁRČE KAPÉLLO/ {ʔRČQPL}. */ARRAŚ/ {ʔRŠ}. */ARZÓḺA/ {ʔRZL}. */AŚÉNTO/ {ŠND}. */ATABYÁT/ {ṬBYṬ}. */AWRÁT/ {LWṬR}. */BABATÁYR/ {BBṬYR}. */BAǦ+ÓČ/KO/ {PČČ/Q(Ṭ)}. */BARÁḺA/ {BRL}. */BÁRBA DE KONÉḺO ≠ LÉBRE ≠ LÁNČA/ et */BARBÉḺA/ {BRB(Ḻ)}. >barbāllah< {RŠQ}. */BÁRCENA/ {B/PRČL}. */BARČÉLA/ et */BARČÍNA/ {BČL}, {BRČN} et {B/PRČL}. */BÁRGA/ {BRĠ}. */BÁRDA/ {BRḎN(Š)}. */BEḪŠÁTOR/ {BḪŠṬR(YR)}. */BELÉŚA/ {BLŠ} III. */BÉNTE KÁBTA / KABÉCAŚ/ {BNTQBT}. */BENTR+ÁYKA/ et */BENTR+A(Y)K+ÁYRA/ {BNTRQYR}. */BENTÓŚO/ {ʔNŠ} et {MRY} IV. */BERDÁL/ {BRD/ḎL}. */BÉRDE/ {BRDLQŠ}. */BERDÚGOŚ/ {BRDĠŠ}.

*/BERRÚKA/ {BRQ} II. */BEYRÁḺ/ {BYRL}. */BÉYZA BAZÍN/ {BYZBZN}. */BÉYZA(Ś) MÁNO/ {BYZ(Š)MN}. >bīban< {ṢF/RṢF}. >bībar< {TYN}. */BILLÁR/ {BLR(Š)}. */BÍNO/ {BYN} I. */BITRÁYRA/ {PṬRYR}. */BOB+ÓḺO/ {BBLY(R)}. */BÓLA (AD) BÉNTO/ {BLBNT}. */BOḺÁR/ {BLYR}. */BOLČÁQAŚ/ {BLČQ(Š)}. */(B)ÓLMOŚ/ {BLMŠ}. */BÓNA TÚRIKA {BR/LTNQ}. */BOPEČÍNA/ {BPČN}. */BORDÓN/ {BRḎN(Š)}. */BORRÁYK/ {BRQ} V. */BÓY TÁḺA/ {BṬL(Y/N)}. */BRAČÁT/ {PRČṬ}. */BÚČE/ et */BUČÓN/ {PČN} II. >burḏālburtiǧāl< {TYN}. >byṭr< {ŠNT} I. */CÉṈA/ {SĀN}. */ČENIŚ+(Y)ÉḺA/ {ČNŠ(Y)L}. */ČENTI+PÉDEŚ/ {SBSPČ}. */ČÉNTO DÉTOŚ/ {ČNTDṬŠ}. */ČÉNTO NÚDO/ {ČNTNḎ}. */ČÉNTO PÉDEŚ/ {ČNČP(Ḏ/N)S}.

Roman andalou */(A)BOBRINÉLLA/ {(ʔ)BBR(Ḻ/N)}. */ÁBRE WÉḺO/ {ʔBRWLY}. */ABÚČO/ {ʔBČ}. */ABYÁL/ {ḤRRBYL}. */AČETÁL/R/ {ǦṬR}. */AČÚRA/ {ʔČR} I. */AḎAMAṬŪR/ {BŠŠ}. */AḎÚṈE BÚLBAŚ/ {ʔḎN} II. */AGREKÓN/ {ʔĠRQ/KN} et {ĠRĠNT} II. */AGRYÓN/ {ʔQRYN/L(Š)}. */AGRY+ÓNEŚ/ {QRNNŠ}. */(A)KANT+ÓŚKO/ {QNTŠK}. */AKIL+ÁYR/ {ʔQLY}. */AKUČ+(Y)ÉLA/ {ʔQČ(Y)L}. */ÁKWA/ {ʔWQFFR}. */ÁLA DE BÚKTOR ≠ D+ÁKILA ≠ KABRÚNA/ {ʔL} II. */ÁLBA ŚÉRRA/ {PŠR}. */ÁLČA (EM)PÉYN/ {ʔLČPYN}. */ÁLČA MÁṬREŚ/ {ʔLČMṬRŠ}. */ALČA PÉLOŚ/ {ʔLČPLŠ}. */ALMÓḺE/ {ʔRMLŠ}. */AḺ(O)ZÓḺA/ {ʔRZL}. */ÁLT+AMÉNK(O)/ {ʔLTMQ}. */ÁLYO/ {ʔLYL/N}. */AMÉNDOLAŚ/ {ʔMNDL(Š)}. */AMÉNKO/ {ʔMNQ/K(N)}. */AMÓŚK/ {HMŠK}. */AMPÁWR(A)/ {ʔNPWR}. */ARADÁYR/A {ʔRDYR}. */ARBANCOŚ/ {ʔRBNSŠ/L}.

Roman andalou | 1487

*/ČÉP(O) ROY+ÓL/ {ČPRYL}. */ČEPÓḺA DE PÓRKO/, /ČEPOḺÉḺA/ et /ČEPOḺÍN/ {ČPL(Ḻ/N)}. */ČÉRA KRÉMA/ {ČQRM}. */ČÉRBA/ et /ČÉRBUNO/A/ {ČRB}. */ČER(RO) MÁMA/ {ČRMM}. */ČÍČARO/ {ČČR(Š)}. */ČINČÁYRO BOKÚNO/ {ČMČR}. */ČÍNČAPÚṈO/ {ČNČPNY}. */ČINČE/ {SBSPČ}. */ČÍNČE BÁRA/BÉRA/ {ČNČP(Ḏ/N)S} et {ČNČBR}. */ČÍNTA ÁWREA/ {ZNR}. */ČIRR+IT+ÓN/ {ČḪD/Ḏ/ḌN}. */ČÓKA/ {ČQQ}. */ČORT/DÓN/ {ČḪD/Ḏ/ḌN}. */ČUČÁR/ {ČWČL}. */ČÚPA BÁBA/ {ČBB}. */ČUPÁR/ {ČPḪ}. */DAṈÁTO/ {ḌNṬ}. */DÁNĆA/ {DNṢ}. */DARD+ÁYRA/ {DRDYR}. */DÉNTE/ {ḎNTL/N}. >dnqāl< {TYN}. */DÓBLA/ {DBL} II. */DOLÁMNE/ {DML} II. */DÓLČE BÉR(O)/ {ṬRǦBR}. */DOMNEQÁL/ {DNQL}. */DÓŚ/ {DWŠ}. */DURAČN+ÉḺ/ {DRǦNN}. */DURAČNO(Ś)/ {DRZN(Š)} et {ḎRǦN}. */ELIČ+ÁYNO/ {ʔČN} II. */EMPRÉṈA BÉḺAŚ/ {ʔNPRṈBḺŠ}. */EN ŚÓLBEŚ/ {ŠLBŠ}. */ENBÚČ/ {ʔNBČ}. */ENDE+MÓBETE/ {ʔNDMBT}. */ENFÓḺA BÓY(E)/ {ʔNFLBY}. */ENTÉDA/ {ʔNṬ/TḎ̣/Ḏ̣}. */ÉŚKA/ {ʔŠK(YR)}. */EŚKAKÁR/ et */EŚKAK+ÚRA/ {ʔŠQQR}. */EŚKÁYR/ {ŠKR} II. */EŚKOP+ÉḺA/ {ʔŠ/SKPḺ}. */EŚPARAGÉṈO/ {ʔŠPRĠN}.

*/EŚPARTÉṈOŚ/ {PRĠ(TYR)}. */EŚPÁURA/ {ʔŠBR} et {ʔŠPRN}. */EŚPEKTÁKULOŚ/ {ʔSPQTKLŠ}. */EŚPELTÉL/ {ʔŠBRT/ṬL}. */EŚTRÉṈE MEÁTOŚ/ {ʔŠTRNY}. */FAČ+ÁYRA/ {FČR}. */FÁLDA/ {FLD}. */FÁRO/ {FĀR}. */FART+ÓN/ {FRṬN}. /FÁTOŚ ÁLBOŚ/ {FĀṬ}. */FAZ+AYR+ÓLA/ et /FAZ+ÉḺA/ {FZ(R)L(Š)}. */fid+É(Y)O(Ś)/ {FDWŠ}. */FÍKO/ {ʔŠKN/L}. */FÍL(O) BÁN(O)/ {NBL} II. >flyǧ< {ŠNT} I. */(FLÚM) D+ÁURO/ {Ḥ/HDR}. */FÓRCA/ {FRS(YR)}. */FORNÁČO/ {HRNČS}. */FÓŚOŚ/ {FǦǦ} II. */FRÁGAT D+ÓLF/ {ʔFRQDLF}. */FRÁṈE WÉŚOŚ/ {ʔFRṈWŠŠ}. >frāṭ< {TYN}. */FÚMO/ {ʔLF}. */FUŚ+ÉḺ/ {FŠL} II. >fušk< {TYN}. */ǦACTÓN/ {PNTN} et {ǦṢṬN}. */GÁḺO ČÉKO/ {ĠLČQ}. /GÁNA/ {ĠNN}. */GÁNČO/ {QNČL(Ṭ)}. >ġarġalyūn< {BRĠLŠ}. */GARG+AMEN+ÉḺ/A/ {ĠRĠMḺ}. */GARRIT+ÁYRA/ {ĠRṬYR}. */ǦA(Y)TACÓN/ {PNTN} et {ǦṢṬN}. */ǦÍR(O ḎE) BÍMNE/ {ǦRBN}. >ʔǧlǧ< {ŠNT} I. */GÓNCA/ {ĠNṢ}. */GORG+ÁYRA/ {ĠRĠYR}. */GORGÓḺOŚ/ {BRĠLŠ}. */GRÁMA/ {ĠRM} II. */GRÚYA(Ś)/ {ʔĠRWY(Š)}. */ǦÚLYO/{ǦLY}. */INÓḺO/ {ʔNLY}. */KABAḺ+ÓN/ {QBḺ(Y)N}. */KABÉCA/ {BNTQBT}.

*/KABÉCA TÓRDO/TORD+(Y)ÉL/ {QBSṬRḎL}. */KABEC+ÁL/ et */KABEC+ÉḺA/ {QBSL/Ḻ}. */KABEC+ÁTA/ {QBSṬ(Ḻ)}. */KABEC+ÁYRA/ {QBSYR(WL)}. */KABETÓN/ {QBṬN}. */KÁBO (AD) TÉRRA/ {QBṬYR}. */KABRÚNO/ {TRR}. */KÁCA/O/ {QSWL}. */KAK+ÓŚA/ {QQŠ}. */KALABAČ+ÓLA /ou */KALABAČ+WÉLA/ {QLBČL}. */KALAPÁK(O)/ {QLPQ(L)}. */KAḺAT+(Y)ÉḺA/ {QLṬYL}. */KALK+ÁYR/ {ŠFRQL}. */KA(M)BRÓN/ {QB/MRN}. */KANÁŚTA/ {QNČ}. */KANDELAYR+ÓLA/ {QLNDYRL}. */KANNÚD/T/ {QNṬ} II. */KARÁKLO/ {QRQL} III. */KARÁḺ/ {QRYL} I. */KARAM+ÉČ/ {KRǦ} II. */KÁRD(O) ÁWB/ {QRḎB}. */KARKÁḺÁR/ {QRQL} I. */KARKÉYŚA/ {KRKŠ}. */KARLÍNA/ {TQRNN}. */KARNIC+ÁYR(O)/ {QRNṢYR}. */KARPÍTO/ {QRBṬ}. */KÁRR/ {QRŠQ/KL}. */KARTABÓN/ {QRṬBN}. */KAŚ+ÁL/ {QŠR/L}. */KAŚKÁR/ {QŠQR}. */KAŚTAN+WÉLA/ {QŠTNYL}. */KÉŽ/ŚO/ {PNQ(Y)Ǧ/Š}. */KINK(E)+KÁB/ {QNQW}. */KOČÍNA/ {QČN}. */KÓDA (DE) LÓBA/ {QḎLB}. */KÓKA/ {QQF}. */KOL+ÉḺA/ {QLLY}. */KONÉḺO/ {PRR}. */KONFRÁDE(ŚA)/ {Q/KNF(R)ṬR(Š)}. */KONŚOKRA/ {Q/KNŠQR}. /KORDOBÁN/ {ĠRDMZ/N}. */KORON+(W)ÉḺA/ {QRNLY}.

1488 | Index des termes par langue

*/KOTEN+WÉLO/ {QTNWL}. */KREACÓN /{Q/KRYZ/SN}. */KRÉŠE KABÉḺO/ {QRŠQBL}. */KULANTR+(Y/W)ÉLO/ {QLNTRL}. */KULEBR+ÉḺA/ {Q/KLBR(Ḻ)}. */KULI+LÚČE/ {ḤBḤB}, {QRLČ} et {QLLČ}. */LAḪTÁYRA/ {ḤRḎ/ḌN(YR)}. >lanbadār< {TYN}. */LAŚ C+ÉDRAŚ/ {ʔD/ḎR}. */LÁWŚA/ {LWŠ(R)}. */LENTÍḺAŚ/ {ʔNTL(Y)Š}. */LÉYTE/ {ʔLNṮ}. */LÉYTE T(E)REḎNO/A/ {T/ṬRḎ(N)}. */LO MÁŚKLO/ {RMŠKL}. */LO PÉŠE/ {LBS} II. >lṭyl/n< {TYN}. >lūqā< {ŠNT} I. >lwqāḏyh< {ŠNT} I. */MADÁČA/ {MDǦ}. */MAḪŠÉḺA RÚBYA/ {MḤŠL}. */MAKÁR/ {MKR} II. */MÁLBA BÉŚKO/ {MLBBKS}. */MÁṈA DE RETR+ÁYRA/ {MNḎRḎR}. */MAṈ+ÁYRA/ {MNR} I. */MANCÁNÉḺ(A)/ {MNSNL}. */MARÉA/ {RʔY} I. >mark< {ŠNT} I. */MASÚR+IKA/ {MṢRQ}. */MATAḪŠ+YÉḺA/ {MṬḪŠḺ}. */MÁTRE ŚÉLBA/ {MṬRŠLB}. */MATREKÁ/L {MṬRQL}. */MATRÓṈO/ {MṬRN(Y)}. */MAWRÉŚKO/ {ʔNPWR}. */MENTÁŚTRO/ {MNT(R)ŠTR}. */MÉNTEŚ/ {ʔRŠM(N)S}. */MÉRDA/ {MRDFQ}. */MERD+ÁN/ {MRDNŠ}. */MERK+AYR+ÓN/ {MRKLYN}. */MIL KOLORÍN/ {MQL/NN}. */MÓČO/ et */MOČ+WÉL/ {MČWL} et {MWČ}. MOL(L)ÁYRA {ḤRḎ/ḌN(YR)}. */MÓNDA FÓḺE/ {MNDFL}. */MÓNDA PÓNTO/ {MNDBN}. */MONT+ÓZO/ {ʔŠKN/L}.

*/MÓR(E)KA/ {MWRQ} III. */MORK+(ÉḺ+)ÍNA/ {BLṬḺ} II. */MÓŚKA/ et */MOŚK+AR+ÓN/ {MŠKRN}. */MOŚKÉṈO/ {MŠKN}. >mryh< {ŠNT} I. */MÚČČA/ {MŠQ} II. */MÚR ČÉKLO/ {MRČQL}. */MÚR NÉGRO/ {MRNĠR}. */MÚR(O) BÉTER(O)/ {MNBDR}. */NABÉLA/ {NWL} III. */NEGRÉḺ/ {NĠRR/L}. */NEGRÓN/ {NĠRN}. >nġrār< et >nġryl< {TYN}. */NOBÁYḺA/ {NBL} IV. */NÓBLE/ {NWBL}. */NÓRA/ {NWR} III. */ODÓREŚ/ {ʔḎRŠ}. */OLÍA/ {ʔLY} III. */OLIB+ÁRDA/ {LBRD}. */ÓLMOŚ/ {BLMŠ}. */OMBRÍYA/ {ʔMRY}. */ÓNČA/ {ʔLNČ}. */ORCÁL/ {ʔRṢ/SL}. */ÓR(O) ČÉKLO/ {ʔRČQN}. */ORÉČA BELLÍTA/ {ʔRČBLṬ}. */ORÉGANO/ (WERTÁNO) {ʔRĠN} II. */ORÉḺA(Ś) DE FRÁYLE / LÉPRE/ {ʔRLY(Š)}. */ÓŚKA/ {WŠK} II. */PÁČE/ {PČČ}. */PÁLMA+t LÓBO/ {PLM(Š)}. */PÁL(O )/ {BLǦ} III. */PÁL(O) BÓNO/ {PLBN}. */PAN (DE) PAŚTÓR/ {BNBŠTR}. */PANEKÉŽA/ {PNQ(Y)Ǧ/Š}. */PAPÁWR(A)/ {ʔNPWR} et {ḤB/PB/PR(Š)}. */PÁTA/ {PṬN} I. */PÉBRO/ {PBR(Ṭ)}. */PEČÓL/N/ {PČL/N}. */PÉD(E) D+ANÁT(E)/, /P. DE POḺÉḺ(O) / POḺÍN/, /P. DE PORČÉL / PORKÍN/, /P. DE TÓRDO/, /P. DE KOLÓMBO/, /P. DE LÓPO

/ LOPÍNO/, /P. GATÍNO/, /P. (DE) ĠAḺÍNA/ et /P. LEPRÍNO/ {PĀD/Ḏ}, {PČPḺN} et {PLM(Š)}. */PÉD(E) DE LYÓN/ {BḎLYN}. */PELÓTA/ {PLṬ} II. */PELOZYÉLA/ {PLZYL}. */PELÚK/ {PLQ}. */PÉRA/ {PRLYN}. */PER(DI)CÓN/ {PNTN}. */PÉRTIKA/ {BRTQŠ}. */PER+ÓḺO/ {PR(W)L/R}. */PERÓN/ {PLQ}. */PERUČÓN/ {PRČN}. */PER+ÚK/ {PLQ}. */PÉŠE/ {PŠṬ} I. */PEŚTÁṈA/ {PČN} I. */PEŚTÓRGOŚ/ {PŠTRĠŠ}. */PETREQÁYRA/ {PṬRQYR}. */PETRÓČA/ {PṬRWČ}. */PÉYO (DE LÓBO)/ {PYW}. */PEYTÁYR/ {BYṬYR}. */PIKÉRA/ {PKR}. */PÍKO/ {PQQ}. */PIŠÓLA DE RÉY/ {PŠLḎRY}. */PÍŚŚA/ {PŠŠ}. */PLÁČA/ {PLČ} II. */PLÁNTA DE LÓBO/ {PLM(Š)}. */PLÁYA/ {ʔPLY}. */PÓČ(E) PAŚRÍN/ {PČPSRN}. */PÓḺ/ {PLL(Ṭ)}. */POLÉYO (ČERBÚNO ≠ QABRÚNO)/ {PLY}. */PÓḺ(O) MARÍNO/ {BDMNY} */PORKÁYRA/ {PQYR}. */PORKÍNO/ et */PORKÁYRO/ {PRKYR} et {PRKN}. */PORRÁḺA/ {PRR}. */PORRÉḺ(A)/ et /PÓRRO≠A/ {PRL/N}. */PÓTRA/ {PṬR} I. */PUBEḺÍNA/ {PPLN}. */PUǦ+ABÁNṬ/ {PǦBNṬYR}. */PUNČÁYRA/ {PNČYR)}. */PUNT+ÁT+A/ {BNT(T)}. */PÚṈO/ {PNY}. */P(Y)É/ {ZMP}. >qrbālqulaluǧǧah< {ḤBḤB}.

Roman andalou | 1489

*/RÁDIČE/ {RYS}. */RÁŚKO/ {RŠQ/K}. */RÁTA/ {RĀṬ}. */REMÉNDO/ {RMND}. */RE+NEG+ÁR/ {RNYQ} ou {RYNQ}. */RETÁḺA/ {RTLY}. */RET+WÉL/ {RTF/WL}. */RÉY (ḎE) MÓNT/ {RYMNT}. */RÉYO/ {RYY}. */RÓKA/ {RKK} II. */ROKÁTA/ {RKṬ}. */ROŚÉḺA/ {RŠL}. */RÓTA/ {RWṬ} II. */ROTAB+ÉḺ/ {RṬBL}. */ROYÓLA/O/ {RYL} I. */RUB+ÉŚKO/ {RBŠK}. */ROYÓN/ {RYN} I. */RUBYÓL/ {RBYL}. */ŚABÓKA/ {ŠBQ} II. */ŚABÚKO/ {ŠBQ} I. */ŚÁKA BÉNTO/ {ŠKBNT}. */ŚAKWÁRSO/ {ŠQWṢ/S}. */ŚAL(A)TÓN(A)/ > */ŚAWTÓN(A)/ {ŠṬN}. >šālǧuh ġattīnuh< et >šāliǧ< {ṢF/RṢF}. */ŚALMÚYRA/ {ŠRML} I. */ŚANČ+ÓL/ {ŠNČL}. */ŚAPÍTO/ {ŠBṬ} II. */ŚAPONÉḺO/ {ŠPN(Y)R/Ḻ}. */ŚAR+ÉḺO/ et */ŚÁRO/ {ŠRN}. */ŚÁRGO/ {ŠRĠ}. >šarṭal.š< {ŠRTL/N}. */ŚAWŚ+ÁL/ {ŠWŠL}. */ŚAWT+ÁYR/ {ŠṬR} III. >šbštyn< {ŠNT} I. */ŚEǦELLÁT (KRÚČE)/ {ŠǦLṬ}. */ŚÉKA (EN / A) PÉD(E)/ {ŠQ(N)PḎ}. */ŚEKÓBYA/ {ŠQWB}. */ŚEMÉNTE MÓRA/{ŠMNT}. ŚEṈÓR {ŠNYR}. */ŚENTEŚ+ṬÚRA/ {TWŠ}. ŚÉRA {ŠYR(N)}. */ŚERAFÍN/ {ŠRFN}.

ŚÉRBA {ŠRBŠ} II. */ŚÉRRA/ {SRR} III. */ŚERRÁḺA/ et /ŚERRAḺ+ÁYRA/ {ŠRLY} et {ŠLRYR}. */ŚÉTE RADÍČE(Ś)/ {ŠTRḎČ}. */ŚÉTE ŚÁNA(Ḏ)/ {ŠTŠN}. */ŚE(YE)TÍN/ {ŠTN}. */ŚIḺÁR/ {ŠLYR} I. */ŚIMLÉL/ {ŠMLL}. */ŚIMPÍTO/ {ŠBṬ} I. */ŚIŚTRA/ {ŠŠTR} II. */SÓK(O) NÚT(O)/ {ZKNK}. */ŚÓKRO/ et /ŚÓKRA/ {ŠQ/KR}. */ŚOLÁR/ {ŠLR} III. */ŚOLBÉNĆA/ {ŠLBŠ}. */ŚO+MÁNO/ {ŠMN} I. */ŚOMBRÓL/ {ŠRML} II. */ŚÓPA/ {ŠPP}. */ŚOPLÁR/ {ČPḪ}. */ŚOPL+AT+ÁYRAŚ/ {ŠPLṬYRŠ}. */ŚOPOCÁT/ {ṢṢṬ}. */ŚÓRBAŚ/ {ŠRBŠ} I. */ŚOŚÓN/ {ŠŠN}. */ŚORČÍNO/ {ŠRǦN}. >ʔštybn< {ŠNT} I. */ŚÚČE MÉL(E)/ {ŠǦML}. */TÁBLA/ {ṬBLDŠ} et {ṬBLŠ/Ṭ}. */TAGÁRRO/ {ṬĠR(N)}. */TAM(A)RÍČ(E)/ {ṬMRČ}. */TÁPARAŚ/ {ṬPRŠ}. */TAPÓN/ {TPN}. */TÁPYA/ {ṬPY}. */TARÁNTOLA/ {ṬLNṬR}. >ṭarayṭur< {BYZBZN}. */TÁRGA/ {ṬRĠ}. */TEN+ÓN/ {ḤBS(N)}. */TER+KORD+ÓZA/ {TRKRḎZ}. */TÉRNA/ {ṬRN}. */TICÓN/ {ṬSN}. */TOBRAYRÓLA/ {ṬBRYRL}. */TÓČ(A)/ et */TOČ+ÉḺO/ {ṬČL} et {ṬWČ(R/L)}. */TÓFA/ {ṬWB} III.

*/TÓKA/ {ṬWQ} II. */TOMENTÉḺ(O)/ {ṬMNTL}. */TOMYÉḺO/ {ṬMYḺ}. */TORB+ÉḺ/ {ṬRBL} II. */TÓRNA (AD) ŚÓL/ {ṬRNŠL}. */TORNA LÉYTE/ {ṬRNLYT}. */TÓRNA MARÍTOŚ/ {ṬRNMRṬ}. */TÓRNA MÁTRE(Ś)/ {ṬRNMṬR(Š)}. */TÓRREŚ/ {ṬRŠ} III. */TORTOLÁYRA/ {ḤRḎ/ḌN(YR)}. */TÓT+AN/ {ṬWṬNL}. */TÓYO/ {TWY} II. */TRÁB+IKA/ {ʔṬRNK}. */TRÁḺO/ {TRLŠ}. */TRÁNKA/ {ʔṬRNK}. */TREMÉŚ/ {ṬRMǦ/Z/Š}. */TRIḎQÁYRA/ {ʔŠKN/L}. */TRÍNA/ {ṬRN}. */TRÍŚTE/ {Ṭ/TRSTǦ}. */TÚRBA LÓBA/ {ṬRBLB}. >turkuwāṭ< {ŠNT} I. */TWÉYO/ {TWY} II. */UB(R)ÉYRA/ {ʔBR} IV. */ÚBYÉḺA DE TELYÁTO/ {ʔB(Ḻ)}. */UNTÚRA/ {ʔNTR}. */ÚṈA DE GÁTO  KABÁḺO/ {ʔNY} III. */ÚṈA DE POḺÉL/ {PĀD/Ḏ}. >ʔwlālyh< {ŠNT} I. */YA {YĀ}/ II. */YÉRBA D(E) ÉBRO/ {ʔBR} III. */YÉRBA KOL/RAČONÁYRA/ {YRB}. */YERBA+TÓRA/ {TWŠ}. */(YÉRBA) TORTOLÁYRA/ {TRTLYR}. */YERBÁTO/ {BRBṬ}. */YÉRBETO/ {BRBṬ}. */YILÁQA/ {YLQ}. */YIRANTÉḺO/A/ {PLBR(Ḻ)} et {Y/ʔRNT(Y)L}. */YÚLYO/ {WLY} II. >yuštah< {ŠNT} I.

Russe камин {QMNL}. каразея {KRZ}. красивый {ʔDM} II. красный {ʔDM} II. сумашедший {ʔFN} et {ZḤZḤ}.

Sanscrit et dérivés āmalaka {MLǦ}. bhallāta {BLḎR}. bhaηgā {BNǦ} I. bhaṇṭ/ḍākī {BḎNǦL/N}. bilva {BLL} II. čandana {ṢNDL}. čaturaṅga {Š/SṬRNǦ}. čhiṁt (hd.) {ŠYT}. čitraka {ŠṬRǦ}. devadāru {DBDR}. devadhānyā {DBDRY}. dvīpa sukhatara {SQṬR}. elā {HYL} I. harītaka {HL/RLǦ}. jambū(la) {ZNBʕ}. kakkola {QQL}. kampīla {QNBL}. karpāsa {KRSF}. karpūrā {KFR} II. khaḍga(dhenu) {KRKDN}. khaṇḍa {QND} II.

kulañjana {ḪLNǦN}. kušṭha {QSṬ} II. kustumbarī {K/QZ/SBR}. lakkha (pr.) {LKK} I. lākshā {LKK} I. lepana et lip {LBN} I. mañjarī {MRǦN}. marakata {BRQṮ}. mardala {ṬNBR}. mātulaηga {ʔTR(N)Ǧ}. moča {MWZ}. nalada {NRD(N)}. nāraṅga {N/ʔ/LRNǦ}. nīla {NRǦ} I et {NYR/L}. nīlotpala {NYR/LFR/L}. nimbū(ka) {LYM}. phāṇita {FND/Ḏ}. pippalī {PBR(Ṭ)} et {FLFL}. puṭa {FWṬ}. rāǧāvarta {LZWRD}. rākshā {LKK} I.

rátha {RḪḪ}. śakkharā (pr.) {SKR} II. ṡe/ikhara {ŠḪR}. síndhu {SND} II et {SNDS} I. sindūra {SNDR(S)}. śīśam (hd.) {SSM}. śriṅgavera {ZNǦBL}. tālīśa pattra {ṬLŠFR}. tāmbūla {TNBL}. tava-kshīra et *tavarāja {ṬBRZ(D)}. triphala {ʔṬRFL}. trivṛtā {TRBD/Ḏ}. tuttha {TWTY}. tvak kshīrā {ṬBŠR}. vača {WǦǦ}. vi aŋga {BDNǦ} et {BRNǦ/Q/K}. vilva {BLL} II. vrîhí {ʔRZ} II.

Sudarabique épigraphique et himyaritique >bʔbʕbd< {ʕBD}. >bʕd< {BʕD}. >bdlbġl< {BĠL}. >bḥr< {BḤR(Q)}. >bḫrbkr< {BKR}. >bʕlʔbl< {BWL} I. >bll< {BLL} I.

>blṭm mṣʕm< {NṢʕ}. >blwd< {BLD}. >blyt< {BLW}. >bn(m)< et >bny< {BNY} I. >bql< {BQL}. >bqrʕbr< {ʕBR}. >bʔr< {BʔR}. >bʕr< {BʕR}. >brd< {BRD} I. >brk< {BRK} I. >bʔs1< {ḪBṮ}.

>bs2r< {BŠR} I. >ʔbwnbyd< {BYD}. >byt< {BYT}. >(ḏ+)ʕḏr< {ʕḎR}. >ʕd< et >ʕd ḏ/ty< {ḤTT} et {ʕWD}. >ḏbḥ< {ḎBḤ}. >dbl< {DBL} I. >dbs1< {DBS} I. >ʔḏb(t)< {ʕḎB}. >ʕḍd< {ʕṢD}.

Sudarabique épigraphique et himyaritique | 1491

>dfq< {DFʕ}. >ḍfr< {ḌFR}. >ḏhb< {ḎHB}. >ʔḍḥm< {ḌḤW}. >dhr< {DHW(N)}. >ḏ̣hr< {Ḏ̣HR}. >ḏkr< {ḎKR}. >ḏkwn< {ḎKW}. >ḍll< {ḌLL}. >ḏ̣ll< {Ḏ̣LL}. >ḏ̣lm< {ṢNM} et {Ḏ̣LM}. >ḍlʕt< {ḌLʕ}. >dm< {DMW}. >ʕḏ̣m< {ʕḎ̣M}. >ḏ̣mʔ< {Ḏ̣Mʔ}. >ḍmd< {ḌMD}. >ḍmr< {ḌMR}. >dn< {DYN} I. >ḏn< {ḎĀ} et {(L)(Ḏ)Y}. >ḍʔn< {ḌʔN}. >ḏnb< {ḎNB}. >ʔḏn< {ʔḎN} I. >ḍr< {ḌRB}. >drʔ< {DRʔ}. >ḍrʕ< {ḌRʕ}. >drm< {TWR} I. >ʔḍrs< {ḌRS}. >ds3s3< {DSS} I. >ʕdt< {ʕDD} I. >dʕt< {WDʕ}. >dṯm< {DYṮ}. >ʔdw< {ʔDY}. >ʕdw/y< {ʕDW}. >dwlt< {DWL}. >dwr< {DWR}. >ḏwwdt< {ḎWD}. >f< {F} et {F(M)W}. >fdy< {FDY}. >fḫḏ< {FḪḎ}. >fḫr< {FḪR} I. >fʔl< {FʔL}. >fʕl< {FʕL}. >fqd< {FQD}. >fqr< {FQR} I. >frʕ< {FRʕ}. >ʕfr< {ĠFR}. >frdm< {FRD}. >frs1< {ḪYL} II et {FRS(N)}. >frs2t< {FRŠ}.

>fs2ʔm< {FŠW}. >ftḥġbr< {ĠBR} II. >ġbṭ(t)< {ĠBṬ}. >gdd< {ǦDD}. >gḏm< {ǦḎB} I. >ghmy< {ǦHM}. >ġlb< {ĠLB}. >ġll< {ĠLL}. >ġlm< {ĠLM}. >gmʕ< {ǦMʕ}. >gnb< {ǦNB}. >ġnm(t)< {ĠNM}. >gnt< {ǦNY}. >gnzt< {ǦNZ}. >ġrḍ< {ĠRḌ}. >grḥ< {ǦRḤ}. >gwʕ< {ǦWʕ}. >gwd< {ǦWD} I. >gwl< {ǦWL}. >ġy< {ĠWY}. >ġyr< {ĠYR}. >gyr(n)< {ǦYR}. >gys2ġyl< {ĠYḌ}. >gz< {ǦWZ} I. >ʔḫ< {ʔḪW}. >ḥbb< {ḤBB}. >ḫbl< {ḪBL}. >hbrrn< {BRR} I. >ḥbs2y< {ḤBS(N)}. >ḫbṭ< {ḪBṬ}. >ʔḥd< {WḤD}. >ʔḥd< {ʔḤD}. >ʔḫḏ< {ʔḪ(Ḏ)}. >ḫdʕ< {ḪDʕ}. > ʕhd< {ʕHD}. >ḫḍf< {ḪḌB}. >ḫdg< {ḪDǦ}. >hḍgm< {DĠM} II. >ḫdl< {ḪḎL}. >hḏll< {ḎLL} I. >hḏ̣mn< {NḎ̣M}. >ḫdmt< {ḪDM}. >ḫdr< {ḪDR}. >ḥḍr< {ḤḌR}. >ʔhdr< {HDR} I. >hḏ̣rf< {Ḏ̣RF}. >ḥdṯt< {ḤDṮ}.

>hdy< {HDY}. >ḥf< {ḤFF}. >hfʔ< {FYʔ}. >hfʕl< {FʕL}. >hflḥ< {FLḤ}. >ḥfr< {ḤFR}. >ḫfr< {ḪFR}. >hfs1ḥ< {FSḤ}. >hfṭn< {FṬN}. >hg< {HǦW}. >ḥg< {ḤǦǦ} I. >ḥg< {ḤǦǦ} II. >hgd gdyt< {ǦDW}. >hgl< {HYǦ}. >hg-m< {HYǦ}. >hgn< {HǦN}. >hgr< {HǦR} I. >ḥgr< {ḤǦR}. >hġrw< {ĠWR}. >hġṯn< {ĠṮW} et {ĠWṮ}. >ḫḫ< {ḪWḪ} II. >hʔḥr< {ʔḪR}. >hḥrf< {ḤRF}. >hḫw< {ḪWY}. >hḥzn< {ḤZN}. >ḥkm< {ḤKM}. >hkml< {KML}. >ḥlf< {ḤLF} I. >ḫlf< {ḪLB} et {ḪLF}. >hlk< {HLK}. >ʔḥll< {ḤLL} I. >ḫlw/y< {ḪLṢ} et {ḪLW}. >hm< {HMM}. >ḥmd< {ḤMD(Č)}. >hmḏ̣ʔ< {MḌ/DY}. >hmhr< {MHR} II. >ḥml< {ḤML}. >hmr< {HML}. >ḥmr< {ḤMR(Č)}. >hms1< {HMS}. >hms1ḥ< {MSḤ} I. >ḫms1(t)< {ḪMS}. >ḫmʔt< {ḪMǦ}. >(h)mtʕ< {MT(ʕ)}. >ḥmy< {ḤMʔ}. >hʔn< {ʕWN}. >ḥnb< {ḤNB}. >hnbw< {NWB}. >hnf< {NWF}.

1492 | Index des termes par langue

>hnr< {NWR} I. >hnʔt< {HNʔ}. >ḫny< {ḪNW}. >ḥql< {ḤQL} I. >ḥqq< {ḤQQ} I. >ḥr< {ḤRR} I. >hrb< {HRB}. >ḥrb< {ḤRB}. >ḫrf< {ḪRF(N)}. >hrgḫrg< {ḪRǦ(YR)}. >hrm< {HRM}. >ḫrṣ< {ḪRṢ}. >ḥrṣm< {ḤRṢ}. >ḫrṭ< {ḪRṬ}. >hrwy< {RWY} I. >ḫṣb< {ḪṢB} et {ḪḌB}. >hs2bʕ< {ŠBʕ}. >hs2fq< {ŠFQ}. >hṣr< {ṢRR} I. >ḥs1m< {ḤSM} I. >hs1r< {SWR} I. >ḫs3rw< {ḤSR}. >ḫs1s1< {ḪSS} I. >ḥs3s3< {ḤSS} et {ḤŠŠ}. *>ḫs2y< {ḪŠY}. >ḫṭʔ< {ḪṬʔ}. >hṭbw< {ṬYB}. >ḫṭṭ< {ḪṬṬ}. >ḥwb< {ḤWB}. >hwblt< {WBL}. >ḫwd< {HWD}. >hwḍʔwḥwl< {ḤWL}. >hwn< {HWN} I. >ḥwr< et >ḥwr(w)hwṣl< {WṢL}. >hyʔ< {HYʔ}. >ḫyb(t)< {ḪYB}. >hydʕ< {WDʕ}. >ḫyl< {ḪYL} II. >ḫym< {ḪYM}. >ḥyn< {ḤYN}. >ʔḥzb< {ḤZB}.>kbr< {KBR} I. >kbkb< {KWKB}. >kbwdt< {KBD}. >kd< {KWD} et {KYD}. >kfḥ< {KFḤ}. >kfl< {KFL}.

>kfr< {KFR} I. >khl< {KHL}. >kl< {KLL} I. >ʔkl< {ʔKL}. >klm< {KLM}. >kl(ʔ)y< {KLʔ} II. >k(+m)< {K}. >kmt< {KMT}. >knf< {KNF}. >ʕkr< {ʕKR}. >kr< {KRR}. >krʕ< {KRʕ}. >ʕks< {ʕKZ/S}. >ks1d< {KSD}. >ʔks1wt< {KSW}. >kwn< {KWN}. >l< {L} I. >lb< {LBB}. >lbʔ< {LBʔ} II. >ʕlb< {ʕLB}. >lbny< {LBN} I. >lbs1< {LBS}. >ldn< {LD/ḎN} >lfy< {LFY}. >ʔlfʔl(h/m)< {ʔLH}. >ʔlht< {LʕN}. >ʕll< {ʕLL} I. >lly< {LYL}. >lm< {LM}. >lʔm< {LʔM}. >lmd< et >lmm< {LMM} I. >ln< {LMĀ}. >ʔln ≠ ʕlt< {(L)(Ḏ)Y}. >ʔln< {ḎĀ}. >ʔln/t< {ʔHL}. >ʕlny< {ʕLM}. >lqḥ< {LQ/KḤ}. >lqṭ< {LQṬ(YR)}. >ls1n< {LSN}. >lṣq< {LṢQ}. >ʕly< {ʕLW}. >ʕm< {ʕMM} et {Mʕ}. >ʔm< {ʔMM}. >mbs1l< {ṬFŠL}. >mḏ̣ʔ< et >mḍytm< {MḌ/DY}. >mḏb< {ḎWB}. >mdfn< {DFN}. >mḏqn< {ḎQN}.

>mdr< {MDR}. >mdt< {MDD} I. >mflg< {FLǦ}. >mflq< {FLQ}. >mfrs3t< {FRS}. >mġbt< {ĠBB}. >mʔgl< {ʔǦL} I et {ʔǦN}. >mḫḍmḥfn< {ḤFF}. >mḥgl< {ḤǦL} II et {ḪǦL} I. >mḥl< {MḤL}. >mḥrb< {ḤRB}. >mhrt< {MHR} I. >mḥṣn< {ḤṢN}. >mḥqr< {ḤQR}. >mḫtn< {ḪTN}. >mkrb< {MKK} I. >mlʔ< {MLʔ}. >mlk< {MLK} I. >mʕlṣ< {ʕLS}. >mʕmr< {ʕMR}. >mn< {MN} I et {MNN} I. >ʔmn< {ʔMN} I. >mnʕ< {MN ʕ}. >mnfḫt< {NFḪ}. >mnfq< {NFQ} I. >mnhl< {NHL}. >mnhyt< {NHY}. >mnṭft< {NṬF}. >mnql< {NQL}. >mqdḥ< {QDḤ}. >mʕqm< {ʕQM}. >mqs1r< {QSR}. >mqs1m< {QSM} I. >mqṭr< {QṬR}. >mrʔ< et >mrʔt< {MRʔ}. >ʔmr< {ʔMR} I. >mʕrb< {ĠRB}. >mrbḍ< {RBḌ}. >mrḍmrtb< {RTB}. >ms1gd< {SǦD} I. >ms1lt< {SYL} I. >ms1/3nd< {SND} I. >mṣrʕ< {ṢRʕ}. >ms1rt< {SYR} I. >mʔtʔmt< {ʔMW}. >ʕmt< {ʕMM}.

Sudarabique épigraphique et himyaritique | 1493

>mṯl< {MṮL}. >mṭr< {MṬR}. >mṭw< {MṬW}. >mw< {MWH}. >mwḍn< {WṬN}. >mwnn< {MʔN}. >mwt< {MWT}. >mwṭn< {WṬN}. >myqḏ̣< {YQḎ̣}. >myṯ< {MYS}. >mzdwdn< {RWḌ}. >nʕb< {NʕY}. >ʕnb< {ʕNB}. >nbt< {NBT}. >nbṭ< {NBṬ} I. >ndb< {NDB}. >ndf< {NDF}. >nḍḫ< {NZĠ} et {NḌḤ}. >nḏ̣r< {NḎ̣R}. >nḍw< {NḌW}. >ndy< {NDD} I. >ndynnfl< {NFL}. >nfr< {NFR}. >nfs1< {NFS}. >nfṣ< {NFḌ}. >ngs2< et >ngs2yn {NǦŠ}. >ngz< {NǦZ}. >nḥl< {NḤL} II. >nḫl< {NḪL} II. >nhm< {NHM}. >nhr< {NHR}. >nkf< {NKF}. >nkl< {NKL}. >nkr< {NKR}. >nkṯ< {NKṮ}. >nky< {NKY}. >nʕm< {NʕM}. >ʔnmnmr< {NMR}. >nqb< {NQB}. >nqm< {NQM}. >nqr< {NQR}. >ns1ʔ< {NSʔ}. >ns2ʔ< {NŠʔ}. >ʔ(n)s1< {ʔNS} I. >nṣb< {NṢB}. >ns3f< {NSF}. >nṣf< {NṢF}.

>ns3g< {NSǦ}. >nṣḥt< {NṢḤ}. >ns3k< {NSK}. >nṣr< {NṢR} I. >ns1y< {NSY}. >ʕnt< {ʕNW}. >nṭʕ< {NṬW}. >ʔ(n)ṯt< {NSW} et {ʔNṮ}. >nwḫ< {NWḪ}. >nwyn< et >nwytʕnz< {ʕNZ}. >nzʕ< {NZʕ}. >nzl< {NZL}. >ʕqb< {ʕQB}. >qbḍ< {QBḌ}. >qbl< {QBL} I. >ʕqd< {ʕQD}. >qḍb< {QḌB}. >qdm< {QDM}. >qds1< {QDS} I. >qfl< {QFL}. >qlb< {ŠQLB}. >qll< {QLL} I. >qmlt< {QML}. >qmm< {QMM}. >qnʕm< {QNʕ}. >qny< {QNW} I. >qrs3t< {QRŠ}. >qr< {QRY} I. >qrʔ< {QRʔ}. >qrbqrḍ< {QRḌ} I. >qrn< {QRN}. >qs2bm< {QŠB} II. >qs1ḥ< {QSḤ}. >qṣm< {QṢM}. >qṣṣ< {QṢṢ} I. >qtbrn< {QBR}. >qtḍ< {QWḌ}. >qtl< {QTL}. >qṭn< {QṬN} I. >qwl< {QWL} I. >qyḏ̣< {QYḎ̣}. >rb< {RBB} I. >ʕrb< {ʕRB} I. >rʔs< {RʔS}. >rbʕ< {RBʕ}. >rbḥ< {RBḤ}. >ʔrbʕ(t)< {RBʕ}.

>rbw< {RBW}. >rdʔ< {RDʔ}. >ʕrḍ< {ʕRḌ}. >rḍʕ< {RḌḌ}. >rḍw/y< = rḍwn< {RḌW}. >rdy< {RḪW}. >ʕrf< {ĠRF}. >ʔʕrf< {ʕRF}. >rfd< {RFD}. >rgl< {RǦL}. >rġm< {RĠM}. >rḥ< {RWḤ}. >rḥb< {RḤB}. >rḥḍ< {RḤḌ}. >rḥl< {RḤL}. >rḥm< {RḤM}. >rhn< {RHN}. >rḥq< {RḤQ}. >rḥs3< {RŠḤ}. >rkb< {RKB} I. >ʕrm< {ʕRM}. >rml< {RML} I. >rnd< {NRD(N)}. >ʕrq< {ʕRQ} I. >rqd< {RQD}. >rqyw< {RQY} I. >ʔʕrs3< {ĠRS} I. >rs2d< {RŠD}. >rṣd< {RṢD}. >rs1l< {RSL} I. >rs2w< {RSḪ}, {RSL} I et {RŠW}. >rs2y< {RŠʔ} et {RŠW}. >rtḍḥ< {RḌḪ}. >ʕrwr< {ĠRR} I. >rʔ(y)< {RʔY} I. >rym< {RWM} I. >ʕrys2< {ʕRŠ}. >rzʔ< {RZʔ}. >s3ʕʕ< {Šʕʕ}. >s1b< {SBB}. >s2ʕb< {ŠʕB}. >s1bʔ< {SBʔ}. >ʔṣbʕ< {SBʕ}. >ṣbbs1bl< {SNBL}. >s1blt< {SBL}. >s1bq< {SBQ}. >s1bʕ(t)< {SBʕ}. >s1bṭ< {SBṬ} I.

1494 | Index des termes par langue

>ʕs3bt< {ʕŠB}. >ʕṣby< {ʕṢB}. >ʕṣd< {ʕṢD}. >ṣʕd< {ṢʕD}. >ṣdġ< {ṢDĠ}. >s1dl< {SDL}. >ṣdq< {ṢDQ}. >s1dṯt< {STT} I. >s2fʕ< {ŠFʕ}. >s1fh< {SFH}. >s1fḥ< {SFḤ}. >s1fl< {SFL}. >s2ft< {ŠFF} II. >s3gd< {SǦD} I. >ṣḥb< {ṢḤB}. >ṣḥf< {ṢḤḤ}. >ṣḥ(ḥ)< {ṢḤḤ}. >sh1l< {SHL}. >s2hr< {SHR} et {ŠHR} I. >ṣhr< {ṢHR}. >s1ḥt< {SḤT}. >s1ʔl< {SʔL}. >s3lb< {SLB}. >s1lf< {SLF}. >s1lḥ< {SLḤ}. >ṣlḥ< {ṢLḤ}. >s1lm< {SLM} I. >ṣlm< {ṢNM}. >s1m< {SMY}. > s1m hydʕ< {SMDʕ}. >s2ʔm< {ŠʔM}. >s1mʕ< {SMʕ}. >s3mk< {SMK} I. >s2ms1< {ŠMS} I. >s1mt< {WSM}. >s2mt< {ŠMṬ} I. >s1myn< {SMW}. >s3n< {SNN} II. >s2nʔ< {ŠNʕ}. >ṣnʔ< {ṢNʕ}. >s3nd< {SND} I. >s1nt< {WSN}. >s1qf< {SQF} I. >s1qy< {SQY}. >s1r< {SRR} I. >ʕs2r< {ʕŠR}. >s2rʕ< {ŠRʕ}. >s1ʔr< {SʔR}. >s2ʕr< {ŠʕR}.

>ʔs3r< {ʔSR} I. >ṣrb< et >ṣrbt< {ṢRM}. >ṣrf< {ṢRF}. >ṣrḥ< {ṢRḤ} II. >ṣrḫ< {ṢRḪ}. >s2rḥ (b+) ʔls1rq< {SRQ}. >s2rq< {ŠRQ} I. >s1rwyt< {SRY} I. >s2ry< {ŠRH} et et {ŠRY}. >s3ʕt< {SWʕ}. >s1tʔb< {ṮʔB}. >s1tʕḏr< {ʕḎR}. >s1tlqṭ< {LQṬ(YR)}. >s2tr< {ŠTR} et {ŠṬR} I. >sw< (hm.) {TWW}. >s1wʔ< {SWʔ}. >ṣwb< {ṢWB}. >ʔs1wdy< {SWD(N)}. >s1-wḥs3< {WḤŠ}. >s1-wḥy< {WḤY}. >ṣwr< {ṢWR} I. >ʕs1y< {ʕSY} et {ĠŠW}. >s1yb< {SYB}. >ṣ(y)d< {ṢYD}. >s2(y)m< {SWM} et {ŠYM}. >ṣyw< {ḌHW}. >ʕtb< {ʕTB}. >ṭbb< {ṬBB}. >ṭbḫ< {ṬBḪ}. >ṯbr< {ŠBR} I. >tbs2r< {BŠR} II. >tfl< {FLL} I. >tflw< {FLT} et {FLL} I. >tfry< {WFR}. >ṯbt< {ṮBT}. >tfl< {FʔL}. >tgn< {ǦNY}. >ṭḥn< {ṬḤN}. >ṭhr< {ṬHR}. >tḥrb< et >tḥrbt< {ḤRB}. >tḥt< {TḤT}. >ʔtl< {ʕTL}. >tlfṭlm< {ṬWL} I. >ṯlṯ(t)< {ṮLṮ}. >ṭlyn< {ṬLW}. >ṭʔm< {ṬʕM}. >tmhrt< {MHR} II.

>ṯmn(y)(t)< {ṮMN} I. >tmr< {TMR} I. >tnbʔ< {NBʔ}. >tnḥb< {NḤB}. >tnhḍ< {NHḌ}. >ṯn(t)y< {ṮNY}. >tqlt< {QLW}. >ṯʔr< {ṮʔR}. >tʕrb< {ʕRBN}. >ṭrd< {ṬRD}. >ts3nnt< {SNN} II. >ts1ʕ(t)< {TSʕ}. >ts2yn< {ŠYN} I. >ṯw< {TWW}. >ṭwʕ< {ṬWʕ}. >ʔtw< {ʔTY}. >ṯwbnṯ(w)r< {ṮWR}. >twṯb< {WṮB}. >w+< {W}. >ʔw wʕb< {WʕB}. >wʕd< {WʕD}. >wḍʔ< {ʕWḌ} et {WḌʔ}. >wḍʕ< {WḌʕ} I. >ʔwd< {ʔWD}. >wdd< {WDD}. >wʕḏ̣m< {WʕḎ̣}. >wdq< {WDQ}. >ʕwf< et >ʔʕwf< {ʕYF}. >wfy< {WFY}. >whb< {WHB}. >wkbwkl< {WKL}. >wʕl< {WʕL}. >ʔwl< {ʔWL} II. >wʔl hʕnʔl< {LʕN}. >wld< et >wld ngs2yn< {WLD}. >wlyt< {WLY} I. >ʕwm< {ʕWM}. >wrd< {WRD} I. >wrq< {WRQ}. >ʕwrt< {ʕWR}. >wrṯ< {WRṮ}. >wrw< {WRY} I. >ʕws1< {ʕṮW}. >ws3q< {WSQ}. >ws3f< {WḎ̣B}. >ws3l< {WSL}.

Turc | 1495

>ws1ṭ< {WSṬ}. >wṯb< {WṮB}. >ʔwṯr< {WṮR}. >wṯn< {WṮN}. >wṯq< {WṮQ}. >ʔy< {ʔY(N)} I. >ybqyybs1< {YBS}. >yd< {YDW}. >yfd< {FYD}. >yġln< {ĠLL}. >ygwn< {NǦW} II. >yhdʕ< {ŠḪD}.

>yhwfd< {WFD}. >ʔyl< {ʔYL}. >ymn< {YMN}. >ymrn< {MRR} I. >ʕyn< {ʕYN}. >ynḏrn< {NḎR}. >yndynyngs1n< {NǦS}. >yqtrn< {QRW}. >ʕyr< {ʕYR} I. >yrtʕnn< {RʕY}. >yṣmn< {WṢM}. >ʔys2t< {ʕYŠ}.

>ys1tṣyn< {Ḏ̣YY}. >yw(g)rn< {WǦR}. >ywm< {YWM}. >yws1ʕn< {WSʕ}. >ʔzhd< {ZHD}. >zlw< {ZW/YL}. >zm< {ZMM}. >zʕm< {ZʕM}. >ʕzl< {ʕZL}. >zlt< {ZLL(YR)}. >zrftn< {ZRF}. >ʕzt< {ʕZZ} I. >ʔzyy< {ZYY}.

Sudarabique moderne bǝśōl (mehri) {BŠL}. ḫawr (mehri) {ḪWR} I. ḳérɔź (jibli) et ḳǝrūź (mehri) {QRḌ} I. śiqi et śiqí (jibli) {ŠQW}. skárrǝd (mehri) {SĠRD}. zefōn (mehri){ZFN}.

Sumérien babar.ḫi {FRFḪ}. dam-gàr {TǦR}. dar-lugal {DǦǦ}. e-gal {HYKL}. gigursalla {SLL} II.

giš.ùr {ǦSR} II. gu.za {KRS} II. idigna {TĠR} II. lim {ʔLF}. má.laḫ {MLḤ} II.

nam-na(ag)-ga-ru {NǦR} I. sà-am-ru-tum {SMR} I. šakira/á {SKR} III. šurman {SRW(L)}. uz {WZZ}.

ġuzz {ǦǦRM}. altın et altun {LṬN} III. tabya {ṬPY}. tafta {ṬFṬF}. tatar {TRTR}.

tepsi {ṬFŠL}. tomak {ʔLTMQ}. türk {TRK} II.

Tamil arici {ʔRZ} II. toghai {ṬWS}.

Turc bağlı {BĠL}. bey kent {BYKND}. etmek {ʕSY}. falya {FLY} II. fırtına {FRTN}.