Église et pouvoir dans la péninsule Ibérique: Les ordres militaires dans le royaume de Castille (1252-1369) 9788490961193, 9788495555724

La décennie 1250, qui voit la consolidation du processus de reconquête chrétienne, passe souvent pour le début d'un

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Église et pouvoir dans la péninsule Ibérique: Les ordres militaires dans le royaume de Castille (1252-1369)
 9788490961193, 9788495555724

Table of contents :
SOMMAIRE
Préface
Remerciements
Avertissement
Introduction
Première partie. Maintien et mutations : l'image des ordres militaires dans la société castillane
Introduction de la première partie
Les ordres militaires castillans en question ?
I. – Les difficultés du contexte international
II. – Critiques et contestation des ordres militaires
III. – Un courant continu d’exaltation
En marge de l’économie de la grâce
I. – Un instrument de salut en mode mineur
II. – Un décalage par rapport aux attentes nouvelles
III. – En quête de la faveur du public
Le théâtre d’honneur et de chevalerie
I. – Au cœur des préoccupations nobiliaires
II. – Au diapason des usages aristocratiques
III. – À la rencontre des idéaux de la chevalerie
Conclusion
Deuxième partie. Les ordres militaires dans la société castillane : l'adaptation à une conjoncture nouvelle
Introduction de la deuxième partie
La guerre comme devoir
I. – La continuité du combat contre l’Islam
II. — La valeur militaire d’un corps spécialisé
III. – Le prix du service armé
L’argent comme besoin
I. – La prospérité économique en question
II. – La solution du système commanditaire
III. — Le développement d’une économie rentière
La noblesse pour appui
I. – Le développement du recrutement nobiliaire
II. – Une communauté d’intérêts
III. – Une profonde transformation interne
Conclusion
Troisième partie. En quête d'une soumission : le pouvoir royal castillan et les ordres militaires
Introduction de la troisième partie
Une logique seigneuriale
I. – La limitation de l’expansion patrimoniale
II. – La restriction des prérogatives juridictionnelles
III. – Les résistances à l’extension du contrôle royal
Une logique instrumentale
I. – Le choix d’un responsable de confiance
II. – L’association des maîtres au service curial
III. – La liaison à la personne du souverain
Une logique nationale
I. - Un engagement originel à l’échelle de la chrétienté latine
II. – La soumission des ordres hispaniques au modèle territorial
III. – La réduction de l’Hôpital à une logique nationale
Conclusion
Conclusion générale
Sources et bibliographie
Note de l’auteur
Sources
Bibliographie
Annexes
Les statuts santiaguistes de Pelayo Pérez Correa
Résumés, index, tables
Résumé
Resumen
Summary
Table des cartes
Table des figures
Table des généalogies
Table des tableaux
Index

Citation preview

Église et pouvoir dans la péninsule Ibérique Les ordres militaires dans le royaume de Castille (1252-1369)

Philippe Josserand

Éditeur : Casa de Velázquez Année d'édition : 2004 Date de mise en ligne : 3 juin 2017 Collection : Bibliothèque de la Casa de Velázquez ISBN électronique : 9788490961193

http://books.openedition.org Édition imprimée ISBN : 9788495555724 Nombre de pages : XXII-912 Référence électronique JOSSERAND, Philippe. Église et pouvoir dans la péninsule Ibérique : Les ordres militaires dans le royaume de Castille (1252-1369). Nouvelle édition [en ligne]. Madrid : Casa de Velázquez, 2004 (généré le 03 mai 2019). Disponible sur Internet : . ISBN : 9788490961193.

Ce document a été généré automatiquement le 3 mai 2019. Il est issu d'une numérisation par reconnaissance optique de caractères. © Casa de Velázquez, 2004 Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540

1

La décennie 1250, qui voit la consolidation du processus de reconquête chrétienne avec l'intégration de l'Andalousie bétique au royaume de Castille, passe souvent pour le début d'un déclin des ordres militaires, dont la vocation de lutter contre les infidèles aurait dès lors perdu sa raison d'être. Le présent ouvrage remet en question cette idée reçue. Une analyse détaillée des sources, dont certaines restaient inédites, montre qu'après le milieu du XIII e siècle les ordres militaires, alors moins étudiés qu'à leurs débuts, n'entrent nullement en décadence. Leur image auprès des contemporains demeure positive et, si leur profil religieux s'atténue au XIV e siècle, une ouverture croissante aux valeurs chevaleresques les rapproche de la noblesse. Inquiète d'une telle communauté d'intérêts susceptible d'entraver ses prétentions absolutistes, la monarchie castillane réagit en s'efforçant d'utiliser les milices pour affermir son propre pouvoir et les soumet à un patronage de fait qui, tout en pérennisant leur position sociale, les réduit bien avant l'époque des Rois Catholiques à une logique nationale étrangère au principe universel qui était le leur.

PHILIPPE JOSSERAND Ancien membre de l'École Normale Supérieure de Fontenay-Saint-Cloud et de la section scientifique de la Casa de Velázquez, Philippe Josserand est maître de conférences en histoire médiévale à l'Université de Nantes. À partir du cas hispanique, il a consacré l'essentiel de ses recherches aux ordres militaires.

2

SOMMAIRE Préface Robert Durand et Pierre Guichard

Remerciements Avertissement Introduction Sources et problèmes

Première partie. Maintien et mutations : l'image des ordres militaires dans la société castillane Introduction de la première partie Chapitre premier

Les ordres militaires castillans en question ? I. – Les difficultés du contexte international II. – Critiques et contestation des ordres militaires III. – Un courant continu d’exaltation Chapitre II

En marge de l’économie de la grâce La dégradation de l’image religieuse des ordres militaires

I. – Un instrument de salut en mode mineur II. – Un décalage par rapport aux attentes nouvelles III. – En quête de la faveur du public Chapitre III

Le théâtre d’honneur et de chevalerie La valorisation de l’image séculière des ordres militaires

I. – Au cœur des préoccupations nobiliaires II. – Au diapason des usages aristocratiques III. – À la rencontre des idéaux de la chevalerie

Conclusion

Deuxième partie. Les ordres militaires dans la société castillane : l'adaptation à une conjoncture nouvelle Introduction de la deuxième partie Chapitre IV

La guerre comme devoir Pérennité et redéploiement de l’engagement frontalier des ordres militaires

I. – La continuité du combat contre l’Islam II. — La valeur militaire d’un corps spécialisé III. – Le prix du service armé

3

Chapitre V

L’argent comme besoin L’affirmation du profil seigneurial des ordres militaires

I. – La prospérité économique en question II. – La solution du système commanditaire III. — Le développement d’une économie rentière Chapitre VI

La noblesse pour appui Le rapprochement entre les ordres militaires et le groupe social dominant

I. – Le développement du recrutement nobiliaire II. – Une communauté d’intérêts III. – Une profonde transformation interne

Conclusion

Troisième partie. En quête d'une soumission : le pouvoir royal castillan et les ordres militaires Introduction de la troisième partie Chapitre VII

Une logique seigneuriale Le contrôle des bases matérielles des ordres militaires

I. – La limitation de l’expansion patrimoniale II. – La restriction des prérogatives juridictionnelles III. – Les résistances à l’extension du contrôle royal Chapitre VIII

Une logique instrumentale La mise sous tutelle des dignitaires des ordres militaires

I. – Le choix d’un responsable de confiance II. – L’association des maîtres au service curial III. – La liaison à la personne du souverain Chapitre IX

Une logique nationale La réduction des ordres militaires au cadre territorial du royaume

I. - Un engagement originel à l’échelle de la chrétienté latine II. – La soumission des ordres hispaniques au modèle territorial III. – La réduction de l’Hôpital à une logique nationale

4

Conclusion Conclusion générale

Sources et bibliographie Note de l’auteur Sources Bibliographie

Annexes Les statuts santiaguistes de Pelayo Pérez Correa

Résumés, index, tables Résumé Resumen Summary Table des cartes Table des figures Table des généalogies Table des tableaux Index

5

Préface Robert Durand et Pierre Guichard

1

Tous ceux qui ont eu l’opportunité – la chance ? – de lire les trois volumes de la thèse soutenue en 2000 par Philippe Josserand pour l’obtention du doctorat en souhaitaient une rapide publication, tant les apports pour l’histoire des ordres militaires, et plus largement pour l’histoire médiévale ibérique, leur paraissaient fondamentaux. Ils ne peuvent donc désormais que se réjouir de pouvoir partager la lecture de ce remarquable travail avec l’ensemble des médiévistes qui s’intéressent à l’histoire de la péninsule Ibérique.

2

Le pari consistait pour l’auteur à étudier l’histoire des ordres militaires dans le royaume de Castille pour une période quelque peu délaissée par l’historiographie parce que réputée peu documentée et moins intéressante que celles qui l’encadrent : le début du bas Moyen Âge, entre la fin de la grande expansion du XIIIe siècle (l’avènement d’Alphonse X en 1252) et la crise politique du XIVe s. (l’accession au pouvoir des Trastamares en 1569). La masse documentaire consultée (quelque six mille documents, dont beaucoup jusque-là inconnus ou peu utilisés), au terme d’une quête approfondie y compris au-delà des seuls fonds ibériques, offrait pourtant, comme on le constatera, un champ d’analyse intéressant. Certes, tout n’était pas terra incognita, comme en témoignent les quelque mille sept cents références bibliographiques présentées, et d’excellentes recherches sur les Ordres sont actuellement menées par nos collègues espagnols, avec lesquels Philippe Josserand a su entretenir non seulement de fructueux échanges scientifiques, mais aussi une collaboration étroite. Mais en jeune historien maîtrisant parfaitement sa méthode, et profitant pleinement de la disponibilité que lui donnait son détachement à la Casa de Velázquez, il a su efficacement et remarquablement dégager de tous ces apports ce qui pouvait servir de socle à une démarche à la fois analytique et synthétique, afin d’aller plus loin, en procédant à de nouveaux recoupements, en formulant de nouvelles hypothèses, en engageant de nouvelles thématiques, pour aboutir à de nouvelles propositions.

3

La thèse qui sous-tend l’ensemble de l’ouvrage, à contre-courant de l’historiographie traditionnelle, est qu’à la notion de « déclin » des ordres militaires, constamment convoquée pour caractériser la période étudiée, doit être substituée celle de l’adaptation aux évolutions de la société castillane. L’auteur en fait la convaincante démonstration en trois étapes, consacrées respectivement à l’image que les ordres continuent à entretenir

6

dans la société, au rôle qu’ils continuent à y exercer et, enfin, à l’enjeu de pouvoir qu’ils continuent à représenter. 4

L’enquête sur l’image des ordres, objet de la première partie, est à la fois novatrice par ses contenus et exemplaire par son organisation. Elle développe une vaste gamme de thèmes relatifs aux usages, aux mentalités et aux représentations sociales qui n’avaient pratiquement jamais été pris en compte dans ce type d’étude, pour aboutir à la conclusion que l’image des ordres reste toujours globalement bonne, mais que son contenu a évolué par dégradation de la composante religieuse et valorisation de la composante profane, avec alignement sur les modes de vie nobiliaires et les idéaux chevaleresques : plaisirs et jeux (chasse), vêtements (qui cessent de symboliser le renoncement au monde pour suivre les modes circulant dans le siècle), pratiques funéraires (fondations de chapellenies qui rappellent la mémoire des grands de l’ordre). À ces aspects se rattache l’excellente analyse de l’« héroïsation de la figure du maître », qui se conclut par cette constatation : « Ainsi représentés, les ordres militaires suscitent la faveur accrue d’un public noble en quête de modèles, qui projette à travers eux une part essentielle de son idéal chevaleresque. »

5

L’idée centrale de la seconde partie, centrée sur des problèmes mieux connus d’histoire sociale, est que les Ordres, loin de glisser vers un irrémédiable déclin, sont capables d’utiliser les liens renforcés avec l’aristocratie pour consolider leur position au sein de la société castillane. Leur rôle militaire, malgré l’arrêt de la Reconquête, reste important, non seulement à la frontière de l’émirat musulman de Grenade, mais aussi dans les conflits opposant le royaume de Castille aux autres États chrétiens de la Péninsule, Philippe Josserand tente même, avec succès, d’apprécier le potentiel militaire des ordres par des enquêtes très neuves sur les effectifs, l’armement, les modes de combat, la discipline interne ou le coût des opérations. Car la guerre coûte cher– on notera à cet égard l’utilisation assez « moderne » de soldats stipendiés – et cela à un moment où les bases économiques des ordres, tant les biens que les rentes, sont menacées par la crise structurelle des années 1265-1330. Encore fallait-il, là encore, dépasser le constat, analyser les implications (les abus de la noblesse, les résistances des communautés) et présenter les remèdes (les réserves de rentes en faveur du maître, la consolidation du régime commanditaire), autant de thèmes peu abordés pour cette période. C’est ainsi que les ordres parviennent à maintenir leur position au sein de la société castillane, où ils opèrent à armes égales avec la noblesse, au risque cependant d’un recrutement nobiliaire accru, d’un relâchement des vœux monastiques et du renforcement du pouvoir du maître.

6

Mais ce pouvoir des Ordres allait se trouver confronté aux entreprises monarchiques de consolidation du pouvoir royal : c’est l’argument de la troisième partie. Philippe Josserand défend la thèse selon laquelle le contrôle monarchique parvient, au cours du siècle envisagé, à transformer en profondeur l’identité des ordres pour en faire, globalement, un instrument au service d’une « logique nationale ». Cela passe par l’acceptation de la présence du pouvoir royal dans les domaines fiscal et juridictionnel, par l’intervention du roi dans la désignation des maîtres et par l’établissement avec ces derniers de relations de clientèle. Cette politique royale de protection et d’ingérence concourt, comme auparavant au Portugal et en Aragon, à une réduction progressive de l’aire d’intervention des Ordres : même s’ils conservent une certaine activité transnationale, ils sont inéluctablement amenés à confiner leur action aux limites du royaume de Castille.

7

7

On aura compris que l’apport de Philippe Josserand à l’historiographie des ordres militaires est de toute première importance. Il a, certes, comme on l’a dit, bénéficié des excellentes recherches actuellement poursuivies dans la Péninsule (en particulier à l’Universidad Autonoma de Madrid), mais il a su également prendre la distance nécessaire pour développer des points de vue personnels, voire critiques, ou se servir des perspectives plus générales sur la « naissance de l’État moderne » pour écrire une véritable « thèse », travail novateur qui vient éclairer tout un pan de l’histoire médiévale et qui fera certainement date.

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Remerciements

1

Ce livre est le produit d’une thèse de doctorat en histoire soutenue à l’Université de Nantes le 21 janvier 2000 devant un jury composé par les Professeurs Adeline Rucquoi, Robert Durand, Pierre Guichard, Miguel Ángel Ladero Quesada et Jean-Luc Sarrazin. Révisé depuis la soutenance mais conservé dans sa structure, le texte de la version dactylographiée défendue à l’époque constitue la matrice de l’actuel travail, auquel je mets le point final quelque douze ans après avoir pris contact avec le domaine des ordres militaires.

2

Quiconque étudie les ordres militaires dans la péninsule Ibérique contracte, du fait du dynamisme de ce champ historiographique, de multiples dettes. Les miennes sont manifestes dans nombre de notes en bas de page et dans bien des passages de la réflexion. Aussi m’apparaît-il juste d’exprimer ma gratitude aux personnes sans l’appui et le concours desquelles le résultat de ma recherche aurait présenté plus de défauts encore. Qu’elles veuillent bien trouver ici le témoignage d’un remerciement sincère et excuser les nombreuses erreurs qui demeurent et dont la responsabilité m’incombe tout entière.

3

Ma reconnaissance très profonde va tout d’abord aux préfaciers de cet ouvrage, Pierre Guichard et Robert Durand, qui ont l’un et l’autre entouré de leur bienveillance et nourri de leurs encouragements un projet qui, à l’origine, tenait essentiellement du rêve adolescent. Du premier, je tiens à saluer la conviction qu’il a eue d’emblée de l’intérêt d’une réflexion que, sans rien savoir de l’Espagne, je lui présentai au sortir de l’agrégation. Au second, qui a été mon directeur de thèse, il me faut rendre hommage pour avoir suivi pendant cinq ans d’une disponibilité constante chacune des étapes de mon travail de doctorat, auquel il m’a aidé à donner progressivement forme grâce à ses corrections scrupuleuses et à ses conseils empreints de sympathie.

4

Au cours des années écoulées, nombreux sont les historiens qui ont bien voulu s’intéresser à ma recherche, réfléchissant aux problèmes que je leur soumettais voire me fournissant leur appréciation sur un passage que je proposais à leur examen. Parmi eux, trois requièrent une mention toute particulière : le présent ouvrage doit en effet à Miguel Ángel Ladero Quesada, à Jean-Pierre Molénat et à Adeline Rucquoi beaucoup plus qu’ils ne pourraient l’imaginer. À leur exemple, d’autres chercheurs m’ont également prodigué aide et encouragements à différents stades de mon travail. Aussi est-ce pour moi aujourd’hui un plaisir de remercier Françoise Autrand, Daniel Baloup, Carlos Barquero

9

Goñi, Mário Jorge Barroca, Eloy Benito Ruano, Nicole Bériou, Jean-Louis Biget, Pierre Bonneaud, Josef Bonnici, Damien Carraz, Simonetta Cerrini, Pierre-Vincent Claverie, Alain Demurger, Thomas Deswarte, Isabel Cristina Ferreira Fernandes, Alan Forey, MarieClaude Gerbet, Manuel González Jiménez, Patrick Henriet, Zsolt Hunyadi, Jean-Pierre Jardin, Nikolas Jaspert, Marta Lacomba, Jόzsef Laszlovszky, Michel Le Mené, Béatrice Leroy, Anthony Luttrell, Georges Martin, Christine Mazzoli, Denis Menjot, Jésus Molero Garcia, Pierre Monnet, Helen Nicholson, Manuel Nieto Cumplido, Feliciano Novoa Portela, Luís Filipe Oliveira, Bonifacio Palacios Martín, Santiago Palacios Ontalva, José Manuel Rodríguez García, Alejandro Rodríguez de la Peña, Enrique Rodríguez-Picavea Matilla, Jürgen Sarnowsky, Jean-Luc Sarrazin, Philippe Sénac, Joseph Snow, Bernardo Vasconcelos e Sousa, Michelle Szkilnik, John Tolan, Kristjan Toomaspoeg, Pierre Toubert, Enrique Varela Agüí et Luis Rafael Villegas Diaz. 5

Au cours de mes années de recherches, le département d’histoire de l’Université de Nantes et la Casa de Velázquez m’ont tour à tour accueilli en leur sein, permettant à ma réflexion de se développer dans les meilleures conditions. Je suis heureux de témoigner ici ma reconnaissance aux responsables et aux membres du laboratoire de recherches historiques de l’Université de Nantes. Ma dette est grande à l’égard de Jean Canavaggio, directeur de la Casa de Velázquez lorsque j’appartenais à la section scientifique de cet établissement, et de son successeur Gérard Chastagnaret, sous l’autorité et l’impulsion active duquel ce livre est aujourd’hui publié. Ma gratitude s’adresse également à André Bazzana et à Patrice Cressier, qui avant Pierre Moret ont été directeurs des études anciennes et médiévales dans cette institution. Enfin, j’ai plaisir à remercier ici Vincent Lautié, responsable du service des publications, et sa collaboratrice Blanca Naranjo, pour le soin dont ils ont entouré l’édition et la fabrication de ce volume. Grâce à l’attention extrême dont ils ont fait montre et à l’exigence à laquelle ils n’ont eu de cesse de m’inviter, tous deux ont conféré au livre une dimension esthétique qui dépasse de loin celle que mon goût du détail, pourtant réel, aurait été en mesure de lui donner.

6

Ma reconnaissance s’étend aussi aux étudiants nantais et aux collègues madrilènes qui souvent, par une remarque ou une question, m’ont permis de préciser ma pensée. Parmi les seconds, je tiens à saluer quelques relecteurs aussi patients qu’efficaces, François Cadiou, Xavier Dectot, David Hourcade, Frédéric Hurlet, Bénédicte Hurlet-Martineau et Grégoire Salinero, auxquels il convient d’associer les personnes chères qui m’ont aidé dans les ultimes révisions, Michèle et Pierre Fardel, Rosemonde Cormier et Hubert Heulot, Martine Acerra, Florent Cygler, Thierry Piel et Jérôme Wilgaux.

7

Enfin, il est évident que ce travail aurait été bien différent s’il ne m’avait été donné de participer au groupe de recherches travaillant sur les ordres militaires à l’Universidad Autonoma de Madrid et de lier en son sein de solides amitiés. À mes compagnons d’ouvrage pendant trois années et au maître de plusieurs d’entre eux, Carlos de Ayala Martínez, sans la collaboration et l’appui duquel rien n’aurait été possible, je voudrais dire une nouvelle fois merci.

8

Sarzeau, le 5 septembre 2004.

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Avertissement

1

Les sources utilisées dans l’étude sont pour la plupart écrites en latin ou dans les différentes langues vernaculaires qui lui ont succédé en péninsule Ibérique. Les traductions des citations insérées dans le corps du travail me sont personnelles. Elles sont assorties dans tous les cas de la mention du texte original en note infrapaginale. Pour les passages proposés dans l’appareil critique, la graphie du document a été respectée, qu’il s’agisse d’un manuscrit ou d’un acte publié. Dans un cas comme dans l’autre, je me suis toutefois permis d’adapter, le cas échéant, la ponctuation, l’utilisation des majuscules voire, en de rares cas, l’orthographe à un usage contemporain qui en facilite la lecture.

2

La plupart des sigles utilisés se rapportent à des fonds d’archives et aux sections qui les subdivisent : ACA

Arxiu de la Corona d’Aragό (Barcelone)

ACB

Archivo Catedral de Badajoz

ACC

Archivo Catedral de Cόrdoba

ACL

Archivo Catedral de Léόn

ACM

Archivo Catedral de Murcia

ACO

Archivo Catedral de Orense

ACP

Archivo Catedral de Palencia

ACS

Archivo Catedralicio de Salamanca

ACT

Archivo Catedral de Toledo

ACZ

Archivo Catedral de Zamora

ADA

Archivo de los Duques de Alba (Madrid)

ADAst.

Archivo Diocesano de Astorga

11

AGP

Archivo General del Palacio (Madrid)

AGS

Archivo General de Simancas

AHN

Archivo Histórico Nacional (Madrid)

AMASJ

Archivo Municipal de Alcázar de San Juan

AMC

Archivo Monástico de Carrizo

AMM

Archivo Municipal de Murcia

AMS

Archivo Municipal de Sevilla

AMSC

Archivo del Monasterio de San Clemente (Tolède)

AMTDM

Archivo Municipal de Torre de Don Miguel

AMU

Archivo Municipal de Úbeda

AMV

Archivo Monástico de Villamayor de los Montes

ANTT

Arquivo Nacional da Torre do Tombo (Lisbonne)

ARG

Archivo del Reino de Galicia (La Corogne)

ASN

Archivio di Stato (Naples)

ASV

Archivio Segreto Vaticano (Cité du Vatican)

BCC

Biblioteca de la Catedral de Córdoba

BFZ

Biblioteca Francisco de Zabálburu (Madrid)

BME

Biblioteca del Monasterio de El Escorial

BNF

Bibliothèque nationale de France (Paris)

BNM

Biblioteca Nacional (Madrid)

BNV

Bibljoteca Nazzjonali (La Vallette)

BSGP

Bibliothèque Sainte-Geneviève (Paris)

Cart. Real.

Cartas Reaies (ACA et AMM)

HSA

Hispanic Society of America (New York)

Inf. Gabr.

Infante don Gabriel de Borbon (AGP)

LOSJ

Library of the Order of St. John, Clerkenwell (Londres)

Monást.

Monásticos (ACO)

12

OM

Órdenes Militares (AHN)

Reg.

Registro (ACA et ASN)

Reg. Av.

Registri Avignonesi (ASV)

Reg. Suppl. Registri delle Suppliche (ASV)

3

Reg. Vat.

Registri Vaticani (ASV)

RAH

Real Academia de la Historia (Madrid)

RBC

Registri delle Bolle di Cancilleria (BNV)

RCG

Registri dei Capitoli Generali (BNV)

Secr.

Secretaría (Inf. Gabr., AGP)

SO

Scritture Originali (BNV)

TMC

Tumbo del Monasterio de Carracedo

TMS

Tumbo del Monasterio de Sobrado de los Monjes

TMV

Tumbo Viejo de San Pedro de Montes

Trois sigles supplémentaires ont été utilisés ; ils renvoient aux recueils de sources publiés au milieu du XVIIIe siècle pour chacun des trois ordres militaires issus du sol castillan :

BA

BC

BS

4

Bullarium Ordinis militiae de Alcantara, olim sancti Juliani de Pereiro, éd. Ignacio José COTES, Madrid,

ORTEGA Y

1759.

Bullarium Ordinis militiae de Calatrava, éd. Ignacio José ORTEGA Y COTES, Juan Francisco Á LVAREZ DE BAQUEDANO et

Pedro de ORTEGA-ZUÑIGA ARANDA, Madrid, 1761.

Bullarium equestns Ordinis sancti lacobi de Spata, éd. Antonio Francisco

AGUADO DE CÓRDOBA,

Alfonso Antonio ALEMAN Y ROSALES et José LÓPEZ AGURLETA, Madrid, 1719.

Enfin, l’appareil critique imposait de recourir à différentes abréviations. À celles qui sont d’usage courant dans l’édition, j’ai dû en ajouter d’autres, en fonction des nécessités spécifiques de la documentation traitée. Pour alléger, j’ai choisi de les laisser toutes en caractères romains, bien que certaines se réfèrent à des mots étrangers :

an.

année

c.

cantiga

carp.

carpeta

13

exp.

expediente

gav.

gaveta

leg.

legajo

m.

maço

publ.

publié par

str.

strophe (s)

v. (vv.) vers.

14

Introduction Sources et problèmes

1

« Monstrum novum. » Un nouveau monstre dont, à croire Isaac de l’Étoile, quelqu’un aurait dit spirituellement qu’il relevait du cinquième Évangile1 : c’est en ces termes que dans le texte d’un sermon écrit dans les années 1160, à travers lequel il met en garde son auditoire contre les dangers de l’innovation, l’abbé cistercien désigne les ordres militaires, apparus depuis un demi-siècle2.Il dit craindre que la violence dont ceux-ci usaient pour la défense et l’expansion de la foi chrétienne n’autorise en retour « le fils de perdition qui doit venir » à déchaîner sa cruauté contre les hommes3. Dans la mesure où elle met précisément en cause ce qui était leur raison d’être, cette critique compte parmi les plus virulentes qui aient été formulées à l’époque contre ces institutions. Certains auteurs lui ont accordé une attention particulière, au point d’en exagérer la portée4. Isaac de l’Étoile se défend pourtant d’exprimer une condamnation sans appel : « Laudamus autem, sed in hoc non laudamus », écrit-il, reprenant les paroles de saint Paul (I Cor, XI, 22) pour souligner que les ordres militaires n’étaient pas tant blâmables en eux-mêmes que pour les maux qu’ils risquaient d’occasionner à l’avenir car, l’abbé le rappelle, plus d’une fois il s’est avéré que le vice émane de la vertu comme pour mieux l’étouffer5. Rien n’indique que ces formules aient constitué une précaution oratoire, tant il devait être difficile, en ce milieu du XIIe siècle, de porter un jugement négatif sur les ordres militaires qui, forts du soutien apporté par saint Bernard aux Templiers, suscitaient une ferveur considérable à l’échelle de la Chrétienté6. Cent ans après ce sermon d’Isaac de l’Étoile, une large part de cette unanimité avait semble-t-il disparu. Des critiques s’élevaient contre les ordres militaires, dont plusieurs portaient une condamnation sans appel de leur action7. Il convient cependant, comme l’a relevé Helen Nicholson, d’en relativiser l’ampleur longtemps exagérée et de nuancer l’impopularité prêtée aux ordres militaires par les auteurs des siècles passés, instruits de l’échec final de leur projet en Terre sainte, qui fut tout d’abord perçu comme le signe du mécontentement de Dieu à leur égard puis, tout aussi sûrement, comme l’indice d’un déclin, d’une inadéquation croissante avec leur environnement et, pour reprendre une expression rebattue, d’une disparition de leur raison d’être8. ***

15

2

Mis en évidence pour l’Orient latin, un tel schéma a été repris à l’échelle de la péninsule Ibérique, où les études intéressant les ordres militaires, traditionnellement centrées sur leurs faits d’armes, se sont attachées à valoriser la période initiale de leur expansion, au point de convertir l’idée de leur déclin, après l’arrêt de la Reconquête qui suivit la réunion de l’Andalousie bétique et du royaume de Murcie à la Castille, en un topos historiographique dont la répétition tient lieu de démonstration.

3

Aussi outrés qu’ils puissent nous sembler aujourd’hui, les discours qui furent lus le 25 mars 1898 lors de la réception à la Real Academia de la Historia de Francisco de Uhagón, alors responsable du classement de la documentation des ordres militaires en cours de centralisation à l’Archivo Histórico Nacional de Madrid9, rejoignent pleinement cette optique10. Aux propos du nouvel académicien, centrés sur Pedro Girón, maître de Calatrava au milieu du XVe siècle, moins dans une finalité démonstrative que dans l’intention déclarée de ne pas lasser un auditoire que Francisco de Uhagón savait instruit à satiété de la geste épique des milices11, Manuel Danvila, pourtant fin connaisseur de l’ordre de Calatrava12, répond en reprenant le thème du déclin dont le gouvernement de ce dignitaire constituait à ses yeux le paroxysme. Dans cette perspective, il décerne des éloges dithyrambiques au rôle joué par Calatrava, à l’instar des autres ordres militaires, dans l’avancée de la Reconquête comme pour mieux souligner qu’en 1248, une fois Séville tombée, ces milices se situaient à l’« apogée de leur gloire », prêtes en quelque sorte à basculer dans une période de décadence qu’illustra, à partir de la fin du XIIIe siècle, l’étalage des appétits mondains, des querelles intestines et des attitudes de rébellion que l’auteur oppose pratiquement terme à terme au tableau des grandeurs passées13. Il n’est guère besoin d’insister sur le contenu idéologique de pareilles allocutions, d’autant plus manifeste qu’elles ont été prononcées en 1898, au plus fort de la crise de Cuba, dans l’enceinte d’une institution à laquelle ses fondateurs avait assigné le devoir moral de contribuer au développement de l’histoire nationale14.

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Assurément singuliers dans la violence de l’expression, ces discours ne le sont en rien dans le choix de la thématique. Utilisé à profusion au tournant des XIX e et XX e siècles, dans un contexte qui s’attachait à isoler les fondements de la décadence de l’Espagne15, le motif du déclin des ordres militaires et de la disparition précoce de leur état d’esprit originel bénéficie en effet d’une tradition historiographique pluriséculaire. Celle-ci apparaît déjà clairement dans la plus ancienne histoire de Santiago, écrite à la fin du XV e siècle par deux commandeurs de l’Ordre, Pedro de Orozco et Juan de la Parra, à la demande du maître Alonso de Cárdenas16. Ce texte offre du passé de l’institution une lecture morale qui, à un stade de pureté primitive incarné par les premiers supérieurs, décrits jusqu’au huitième comme des compagnons du fondateur, oppose une période de rapprochement avec le siècle, assimilée à une progressive corruption. Il est à mon sens tout à fait significatif que les auteurs lient l’origine de cette évolution négative à l’élection de Martín Barragán laquelle, en 1218, parce que ce nouveau maître ne comptait pas au nombre des fondateurs de Santiago, suscita pour la première fois entre les frères des dissensions dont l’existence est imputée au diable17. Malgré les figures dignes d’éloges de Pelayo Pérez Correa ou de Lorenzo Suárez de Figueroa, l’impression qui domine la narration jusqu’à la fin du XVe siècle est celle d’un profond déclin. Les notices consacrées aux maîtres se font plus succinctes à partir de la fin du XIIIe siècle. Pour plusieurs d’entre eux, tel l’infant Fadrique, il est même dit qu’aucun acte n’a été trouvé dans leur administration qui fut digne d’être consigné18. Ainsi s’impose au lecteur le tableau d’une décadence dont le XVe siècle est considéré comme le paroxysme, de façon à justifier par

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avance les projets de réforme et de retour à l’observance originelle voulus pour l’Ordre par Alonso de Cardenas et les Rois Catholiques19. Initialement appliqué au passé de Santiago, ce cadre explicatif, alors courant dans l’historiographie des institutions religieuses, a par la suite été étendu aux autres ordres militaires par les différentes chroniques écrites à l’époque moderne et par les imitations qu’elles ont engendrées jusque dans la première moitié du XXe siècle. Ainsi fut accréditée auprès du public une lecture manichéenne de l’histoire de ces milices, faite d’un début glorieux suivi d’un long déclin entrecoupé de tentatives de réformes regardées comme autant de retours à des origines mythifiées20. 5

Il est certain qu’aujourd’hui un regard sur le passé des ordres militaires ne saurait adopter la même perspective. Pour avoir évacué les a priori moraux qui sous tendaient l’historiographie traditionnelle, la recherche contemporaine n’en a pas moins repris certains schémas d’analyse de cette dernière. Elle a ainsi fait sienne l’idée du déclin des ordres militaires dans les décennies suivant la prise de Séville, qui ont marqué un ralentissement du processus de Reconquête. Le fait ressort en premier lieu de la lecture des ouvrages généraux. Dans la plupart des histoires d’Espagne, le passé médiéval des ordres militaires est ramené à la seule période de leur fondation et de leur expansion initiale, donnée pour achevée en 1212 après la bataille de Las Navas de Tolosa ou, au mieux, à la suite de l’occupation de l’Andalousie bétique21. Seules les plus complètes abordent l’histoire des Ordres pour la période ultérieure, rapportant alors par le menu leur investissement dans les querelles dynastiques et politiques du royaume de Castille au bas Moyen Âge, avec l’idée sous-jacente qu’ils trahissaient ainsi la mission originelle qui était la leur22. Il s’en faut de beaucoup que le topos du déclin soit mis à contribution uniquement dans les ouvrages de synthèse. Plusieurs spécialistes des ordres militaires s’en sont faits l’écho à l’heure d’évoquer le reflux chrétien en Orient dans la seconde moitié du XIIIe siècle 23 ou, à la même époque, l’essoufflement du processus séculaire de Reconquête dans la péninsule Ibérique24. Derek Lomax lui-même, de son vivant le meilleur connaisseur des Ordres pour l’espace castillan, s’y est référé à de nombreuses reprises25, allant jusqu’à mettre en place, dans le premier bilan historiographique qu’il a écrit sur le thème, une division binaire du passé médiéval de ces institutions, isolant d’un côté les XIIe et XIIIe siècles, considérés grosso modo comme une période d’expansion, et de l’autre les deux siècles suivants, marqués au contraire par l’affaiblissement, le repli et l’immersion croissante dans le jeu politique du royaume26.

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Exprimée le plus souvent avec brutalité, l’idée de la décadence des ordres militaires au cours du Moyen Âge tardif appelle à mon sens une révision profonde. En forçant, voire en faussant l’image des difficultés que ces institutions traversent à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle, elle permet toutefois de souligner que celles-ci sont alors confrontées à une conjoncture tout à fait différente de celle qui avait présidé à leur développement initial. La société castillane est en effet durement éprouvée par la crise à compter des décennies qui suivent la reconquête de l’Andalousie bétique. Il n’est plus possible aujourd’hui, comme l’a fait valoir Teófilo Ruiz, d’établir un lien direct de cause à effet entre le renversement de la conjoncture observé et l’expansion méridionale du royaume27. La conquête chrétienne de Séville en 1248 ne peut être tenue pour l’unique facteur de la crise économique, sociale et institutionnelle qui affecte la Castille dans la plus grande partie du siècle suivant28. Il n’en reste pas moins qu’elle coïncide avec l’apparition dans la Péninsule de difficultés, notamment d’ordre démographique et financier29, sur l’existence desquelles la plupart des auteurs s’accordent sans faire montre

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de la même unanimité à l’heure d’en cerner les raisons30. Il est hors de mon propos de prendre parti dans cette querelle historiographique, dans la mesure où l’étude des ordres militaires au cours du Moyen Âge tardif requiert avant tout de considérer les conséquences plus que les racines d’une crise qui, si elle leur est extérieure dans ses fondements, en vient dès la seconde moitié du XIIIe siècle à affecter les milices très directement, dans leur être même. 7

Apparus dans la péninsule Ibérique au XIIe siècle, les ordres militaires se sont en effet développés à la faveur d’une conjoncture d’expansion. Dès les décennies centrales du siècle, à travers l’engagement du Temple et de l’Hôpital31, puis de façon démultipliée après qu’en 1157 eut été instituée, pour défendre la forteresse de Calatrava, la première institution consacrée à la guerre sainte directement issue du sol hispanique, ils se sont investis dans l’entreprise de Reconquête poursuivie contre l’Islam par les souverains castillans32. Dépositaires par excellence de l’idée de croisade, ils ont constitué l’un des éléments essentiels de l’avancée chrétienne, par-delà même les avatars d’une conjoncture compliquée en 1195 par la défaite d’Alarcos33. Annales et chroniques soulignent volontiers l’importance de leur contribution à l’expansion des royaumes de Léon et de Castille, réunis par Ferdinand III en 1230, insistant sur le volet militaire d’un effort auquel l’historiographie érudite s’est longtemps cantonnée. Dans la péninsule Ibérique de la Reconquête, s’emparer d’un territoire n’était pourtant pas une fin en soi : la difficulté tenait ensuite à la capacité du vainqueur à le contrôler afin de le soumettre à une domination durable. Dans cette optique, les ordres militaires furent massivement employés à partir du règne d’Alphonse VIII, non seulement pour appuyer l’avancée chrétienne, dont les souverains hispaniques tiraient une bonne partie de leur légitimité34, mais plus encore pour implanter dans les espaces conquis de la Meseta méridionale les structures propres au royaume de Castille, dans le cadre d’un projet d’articulation sociale et politique mis en relief par Carlos de Ayala Martínez et ses disciples35.

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À la faveur du processus de Reconquête, les ordres militaires ont ainsi accumulé, au prix de leur activité de combat et de colonisation, une puissance hors du commun à l’échelle du royaume de Castille. Par le biais de donations royales, prises sur l’espace arraché à la domination musulmane et ensuite complétées par les aumônes des fidèles, ils ont rassemblé un patrimoine foncier considérable, situé pour l’essentiel entre Tage et Guadalquivir, dans des régions soumises au pouvoir castillan au cours du siècle précédant la chute de Séville36. S’il n’est pas question de proposer ici une cartographie détaillée de leurs domaines, il importe d’en décrire l’implantation à grands traits37. Concentrées sur la Meseta méridionale et, à un moindre degré, en Andalousie et dans le royaume de Murcie, ces possessions relèvent surtout des ordres de fondation ibérique, en premier lieu de Santiago, dont l’assise territoriale, profondément diversifiée, est la plus importante, mais également de Calatrava et d’Alcántara, dotés respectivement dans la Manche et la Transierra de León, l’actuelle Estrémadure et mieux pourvus que l’Hôpital et le Temple, dont l’emprise en Castille, sans être aussi réduite qu’on a pu le prétendre parfois, n’est en rien comparable à celle dont ces institutions bénéficient dans les royaumes voisins d’Aragon et de Portugal (cartes 1A et 1B, pp. 9 et 10). Ainsi, les ordres militaires ont su tirer profit de l’expansion de la société castillane, dont ils ont été l’instrument, pour édifier une plate-forme seigneuriale d’une puissance et d’une continuité remarquables qui en fait un groupe de pouvoir de première importance au milieu du XIIIe siècle, lorsque, peu après la chute de Séville, se ralentit l’élan de l’entreprise de Reconquête et s’inverse progressivement la conjoncture économique.

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Il n’est guère besoin de développements supplémentaires pour souligner combien l’expansion des ordres militaires dans le royaume de Castille au cours du siècle qui suit leur implantation est tributaire d’un processus général de dilatation qui touche, à l’égal de l’Occident chrétien, l’ensemble des sociétés péninsulaires. Dès lors, la remise en cause de ce mouvement, observable en Espagne dans la seconde moitié du XIIIe siècle, constitue pour ces institutions une inconnue redoutable. Sur ce point, les thèses traditionnelles évoquant la disparition de leur raison d’être ont vu juste. Il me semble cependant qu’elles tombent dans une double erreur à l’heure d’apporter une réponse au problème. D’une part, elles se livrent à une lecture a priori, tirant argument du climat général de crise et des difficultés qui touchent plus spécifiquement l’Orient latin pour appuyer l’idée d’un déclin des ordres militaires qu’elles ne cherchent pas, ou du moins pas suffisamment, à démontrer à partir de la documentation. D’autre part, en donnant de la décadence qu’elles invoquent l’image d’un processus continu, elles sous-estiment, et interdisent même largement de comprendre, les réactions de ces institutions face à une conjoncture défavorable qu’elles ne pouvaient certes totalement maîtriser mais qu’elles tentèrent, tout au long du Moyen Âge tardif, d’infléchir afin de maintenir les positions de pouvoir acquises à la faveur de la Reconquête.

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Face à pareille interprétation, largement dominante dans l’historiographie, mon propos est de mettre en question la réalité du déclin des ordres militaires à partir des années qui, au milieu du XIIIe siècle, marquent le ralentissement du processus de Reconquête. Ne faut-il pas voir derrière la décadence communément admise la marque d’une adaptation de ces institutions à des temps nouveaux, profondément différents de l’époque qui avait vu leur expansion initiale ? Reprise à l’envi, au point d’être transformée en lieu commun, l’idée du déclin n’a pas permis de prendre véritablement en considération cette alternative à l’échelle du royaume de Castille. Jamais, cependant, elle n’a fait l’objet d’une quelconque démonstration38. Rares sont en effet les éléments pouvant suggérer, fut-ce vaguement, que les ordres militaires avaient perdu leur raison d’être après la prise de Séville. Le fait n’est guère surprenant dans la mesure où le statut même de ces milices au sein de la société castillane du Moyen Âge tardif continue de poser problème39. Les mutations qui l’affectèrent après la phase de leur développement initial restent largement méconnues. Il convient donc de s’attacher à faire la lumière sur ce point en établissant, avec le maximum de précision que les sources puissent autoriser, de quelle manière les ordres militaires, formés dans le contexte de la Reconquête, s’insérèrent dans le royaume de Castille quand l’expansion au détriment d’al-Andalus cessa d’en constituer le référent essentiel. Le projet invite à considérer non seulement la réalité sociale et politique, mais encore les représentations que s’en formait l’opinion. Malgré les difficultés qu’il comporte, il est le seul qui puisse déterminer la part de vérité que contient le topos de la décadence des ordres militaires au cours du Moyen Âge tardif.

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CARTE 1A. — Les domaines des ordres militaires dans la Péninsule à la fin du XIII e siècle [Carte corrigée par rapport à l'édition imprimée]

CARTE 1B. — Les domaines des ordres militaires dans la Meseta méridionale à la fin du XIII e siècle [Carte corrigée par rapport à l'édition imprimée]

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Conformément au souhait récemment formulé par Miguel Ángel Ladero Quesada, une telle démarche exige à mon sens d’être conduite selon une perspective qui présente la plus grande ampleur possible40. Pour ce faire, il me semble nécessaire de considérer l’ensemble des ordres militaires présents dans la péninsule Ibérique, en évitant d’en choisir un en particulier, fut-ce Santiago, alors assurément le plus puissant, et de distinguer artificiellement les institutions issues du sol castillan de celles qui sont nées en Terre sainte. De même, il convient d’embrasser de nombreux champs thématiques que trop souvent l’historiographie tend à séparer et dont certains, telles les problématiques conçues en termes d’image, sont encore quasiment inexplorés en Espagne. Eu égard à l’ambition scientifique qui l’anime, un tel projet est uniquement viable dans des limites chronologiques permettant de le circonscrire précisément. Il est impossible de traiter le Moyen Âge tardif dans son ensemble jusqu’au règne des Rois Catholiques, comme je me l’étais proposé par le passé41. Dès lors, il fallait arrêter le choix d’une période d’étude qui ne pouvait obéir totalement aux découpages consacrés par l’historiographie. Élire un point de départ n’était pas difficile, puisque l’avènement d’Alphonse X, en 1252, s’impose comme le moment où coïncident le ralentissement du processus de Reconquête et l’apparition des premiers signes d’une crise appelée à s’approfondir au cours de son règne 42 . Définir un terme en aval fut en revanche moins immédiatement évident. Pourtant, une rupture importante apparaît lors du conflit marquant le gouvernement de Pierre Ier, dans la mesure où lors de son paroxysme, atteint de 1366 à 1369 avec la guerre civile castillane, il traduit, au-delà du strict changement dynastique, une inflexion dans le processus de construction de l’État moderne43, dont le retentissement sur les ordres militaires, bien qu’encore largement méconnu, n’est pas nécessairement moindre que celui occasionné un siècle plus tôt par le relâchement de l’avancée chrétienne contre l’Islam44.

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Ainsi se dégage comme cadre de l’étude une période chronologique d’un peu plus de cent ans, couvrant la seconde moitié du XIIIe siècle et une bonne partie du suivant. Assez limitée, de façon à éviter un excessif foisonnement de la documentation, elle m’est apparue susceptible de mettre en relief des évolutions significatives et d’autant plus intéressantes qu’elle occupe une position centrale, en même temps qu’un vide relatif, à la charnière des deux périodes du Moyen Âge qui ont le plus profité du renouvellement récent des recherches menées sur les ordres militaires. ***

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En un peu plus de trois décennies, l’historiographie des ordres militaires s’est profondément transformée45. Portée par le fait que la connaissance des régions méridionales de la Péninsule dépend en majeure partie des études entreprises sur le sujet 46 , elle a quitté le champ de l’érudition, auquel elle était restée longtemps confinée, pour s’intégrer aux problématiques globales de l’histoire médiévale. Hors d’Espagne, ce renouveau de la recherche n’a pas encore rencontré l’écho qu’il mérite. C’est pouquoi il m’a paru impératif, à l’heure de définir mon projet, de le situer dans l’historiographie récente, c’est-à-dire de le mettre en perspective en le confrontant aux acquis comme aux limites des travaux scientifiques actuels.

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Jusqu’au milieu du XXe siècle, les travaux historiques consacrés aux ordres militaires sont, à de rares exceptions près, demeurés prisonniers d’un modèle narratif défini près de quatre cents ans auparavant par Rades y Andrada47. La chronique que celui-ci écrivit pour Philippe II, administrateur des ordres hispaniques, dont les biens avaient en 1523 été unis

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sur décision du pape à la Couronne d’Espagne, s’est en effet imposée comme la référence de toute étude ultérieure par la qualité et la richesse de son information48. Des précisions, voire des corrections ponctuelles, ont pu lui être apportées par la suite, en particulier grâce au travail d’Alonso de Torres y Tapia, prieur claustral de l’ordre d’Alcántara, aux archives duquel Rades n’avait pu avoir accès49. Il n’en reste pas moins que l’ouvrage a durablement influencé la lecture du passé des ordres militaires : imité tout au long de l’époque moderne, au point d’être parfois littéralement plagié, il a constitué la matrice de la plupart des recherches érudites, incapables jusque dans la première moitié du XXe siècle de se déprendre du modèle chronistique qu’il avait instauré. Après cette date ont encore été publiés des textes qui suivent le genre narratif ancien, tels les travaux de divulgation de Francis Gutton ou des catalogues d’exposition parus à l’occasion du centenaire de la fondation des différents ordres hispaniques50. Il est clair, cependant, que ces contributions se situaient désormais à contre-courant d’une recherche entrée dans une phase de renouvellement qui, pour être tardive, n’en a pas moins été remarquablement rapide. 15

Prenant appui sur les quelques travaux pionniers existants, comme ceux de Julio González, amené par son intérêt pour les monarchies hispaniques à préciser le contexte de la fondation de Calatrava et de Santiago51, un nombre croissant d’auteurs ont à partir des années 1960 cherché contre l’historiographie traditionnelle à aborder le passé des ordres militaires en fonction d’une lecture distincte, attentive en priorité aux documents d’archives52. Développée à partir des régions orientales de la Péninsule par José María Lacarra et Emilio Sáez et relayée en Castille par Eloy Benito Ruano ou José Luis Martín Rodríguez, l’entreprise de renouveau est apparue à ses débuts tributaire des apports de chercheurs étrangers, anglo-saxons pour la plupart, comme Derek Lomax, Joseph O’Callaghan, Anthony Luttrell et Alan Forey53. En liaison avec le développement accéléré des études médiévales en Espagne, cette tâche a été prise en charge pour l’essentiel à partir des années 1970 par des universitaires de la Péninsule. Des équipes de recherche regroupant dans une même structure plusieurs doctorants ont ainsi été créées, à l’exemple de celle qu’a rassemblée Miguel Ángel Ladero Quesada à l’Universidad de La Laguna, puis à l’Universidad Complutense, dans le but d’étudier les domaines seigneuriaux des ordres militaires au XVe siècle. À sa suite, plusieurs autres ont mis à profit ce modèle, dotées souvent d’objectifs plus larges en accord avec l’avancée de la recherche, comme l’attestent les groupes réunis par Luis Rafael Villegas Díaz à Grenade et, plus encore, par Carlos de Ayala Martínez à l’Universidad Autónoma de Madrid, qui au cours des quinze dernières années ont puissamment contribué à diriger un nombre sans cesse croissant de médiévistes vers un terrain en pleine expansion54.

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L’effet du renouveau de l’historiographie des ordres militaires est d’abord frappant sur le plan quantitatif. En à peine plus de vingt-cinq ans, le nombre d’études consacrées à ces institutions a presque triplé par rapport au total de près d’un millier qu’avait pointé Derek Lomax en 1976 dans un premier bilan bibliographique destiné à recenser l’ensemble de la production écrite depuis l’époque moderne55. Ce progrès a grandement profité du développement des relais qui conditionnent la diffusion des travaux scientifiques. Tandis que les revues spécialisées ont offert un large écho aux études intéressant les ordres militaires56, les rencontres organisées sur le thème se sont multipliées, non seulement en Espagne et au Portugal57, mais également en dehors de la péninsule Ibérique, où elles se sont ouvertes de façon croissante à des sujets hispaniques 58 . Aussi spectaculaire que soit cette progression, elle n’épuise pas le renouveau opéré au

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cours des trois dernières décennies. Le développement de l’historiographie a en effet permis de dépasser définitivement la perspective érudite qui jusqu’alors avait prévalu dans l’approche des ordres militaires. Moins attentives aux aspects guerriers de leur action, décrits à l’envi par les chroniques anciennes, les études contemporaines ont cherché à rendre compte du passé de ces institutions en lui restituant l’intégralité de sa dimension historique. Ainsi s’est imposé l’usage de prendre en considération les ordres militaires en fonction d’une réalité plus vaste. Reflétant en priorité une analyse socioéconomique, empruntée aux schémas intellectuels dominants, les travaux récents ont contribué de façon déterminante à donner une place de choix, au sein des études médiévales, aux recherches poursuivies sur des institutions dont Miguel Ángel Ladero Quesada et José Manuel Nieto Soria ont souligné qu’elles se situent très exactement au point de rencontre entre l’Église et la réalité sociale de son temps59. 17

En dépit de leur importance, les progrès des études intéressant les ordres militaires n’ont pu amener l’historiographie à avancer d’un pas égal. En concentrant majoritairement l’intérêt des auteurs sur des questions agraires et d’histoire locale ou régionale, produits d’une influence tardive du modèle des Annales60, les recherches récentes ont concouru à introduire, dans l’approche du passé de ces institutions, un puissant déséquilibre thématique61. Sous le coup de problématiques générales tendant depuis trente ans à réévaluer l’impact du système féodal dans la péninsule Ibérique, les apports les plus novateurs de l’historiographie se sont en effet centrés en priorité sur le profil seigneurial des ordres militaires et sur leur rôle dans l’articulation des domaines soumis à leur juridiction62. Envisagée sous différentes perspectives, la tâche de colonisation qu’assumaient ces derniers, notamment à l’échelle de la Meseta méridionale, a ainsi fait l’objet de très nombreux travaux. Par-delà les seuls aspects de la conquête militaire, la mission impartie aux milices a pris un sens nouveau, rapportée à l’organisation sociale et politique du royaume de Castille dont, pour la monarchie, elles devaient être des agents essentiels au sud du Tage. Il en est résulté une surreprésentation évidente de ces espaces dans la production récente. En apparence géographique, cette disparité cache en fait un déséquilibre thématique qui tend à marginaliser les études qui ne privilégient pas l’angle territorial pour étudier les ordres militaires. Prétendre que de tels travaux ont entièrement disparu serait sans conteste exagéré. Il reste, néanmoins, qu’ils n’ont pas éveillé une attention similaire aux problématiques socio-économiques et qu’en certains cas les voies ouvertes en dehors de la Péninsule au cours des dernières années dans l’approche de ces institutions n’ont rencontré en Espagne que de faibles échos63.

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En marge de ce contraste thématique subsistent d’autres déséquilibres, qui sont autant de traces d’un héritage ancien que l’historiographie récente a pu seulement corriger en partie. Parmi les institutions qui ont acquis en Castille une existence pérenne, les auteurs ont de longue date privilégié celles qui sont nées du sol ibérique. Le nouveau cadre historiographique n’a modifié qu’à la marge cet état de faits. Le poids de Santiago et, à un degré moindre, de Calatrava au sein des publications récentes est resté prépondérant dans la mesure où le nombre de travaux concernant ces deux institutions excède les deux tiers de la production scientifique64. Cette prééminence, qui s’est longtemps exercée aux dépens des autres ordres militaires, ne nuit plus aujourd’hui aussi fortement à ces derniers. Traditionnellement considéré comme déshérité, au point que ce fait était devenu un lieu commun65, l’Hôpital a ainsi bénéficié dans les quinze dernières années d’un renouveau historiographique significatif66. L’importance du prieuré castillan dans la bibliographie globale de l’Ordre, comme dans la production intéressant l’ensemble des

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milices en péninsule Ibérique, s’est accrue de manière non négligeable. Rapportée à Santiago ou même à Calatrava, l’avancée demeure toutefois modeste et ne peut guère être évoquée qu’en termes relatifs, par comparaison avec la situation antérieure67. Pour le Temple et Alcántara, en revanche, les travaux d’intérêt scientifique restent peu nombreux et sont en tant que tels incapables de refléter l’importance réelle qui fut celle de ces ordres, notamment dans le royaume de León. Souffrant de la perte presque complète de leurs archives, les deux institutions sont encore pour l’essentiel tributaires des niveaux de connaissance anciens68. Leur insertion véritable dans les cadres de la recherche récente dépend d’une meilleure prise en compte qui impose, en premier lieu, de mener à bien une collecte systématique des sources disponibles. 19

Le traitement dissemblable des ordres militaires se conjugue, pour chacun d’entre eux, à une inégale répartition des études dans le temps. De très fortes disparités chronologiques perdurent à l’intérieur du Moyen Âge. Dans un bilan historiographique récent, Miguel Á ngel Ladero Quesada insistait, à propos du rapport des milices au pouvoir royal, sur le faible nombre des travaux portant sur un grand XIVe siècle qui irait de la crise dynastique précédant la mort d’Alphonse X à la fin du règne de Jean II69. On pourrait sans mal étendre un tel constat à l’ensemble des champs de la production scientifique intéressant les ordres militaires, dans la mesure où leur histoire a été étudiée de préférence à chacune des extrémités de leur évolution médiévale. Pour l’époque la plus ancienne, correspondant à la phase d’implantation et d’expansion de ces institutions dans la Péninsule, nombreuses sont les contributions, y compris parmi les plus récentes, qui ne dépassent pas la seconde moitié du XIIIe siècle. Ainsi les deux premiers programmes de recherche dirigés par Carlos de Ayala Martínez, malgré un terme originellement fixé en 1350, se sont-ils concentrés en pratique sur le moment de croissance initiale des ordres militaires70, esquissant seulement les mutations qui les affectent à compter des années 127071. Pour le Moyen Âge tardif, étudié à l’initative de Miguel Ángel Ladero Quesada et de ses disciples, l’analyse, bien qu’elle se soit efforcée d’embrasser en totalité les XIV e et XVe siècles, n’a pu être véritablement approfondie avant les années 145072 dans la mesure où elle est en priorité fondée sur l’existence d’une source susceptible de donner lieu à une utilisation comptable, à savoir les livres de visite, dont les plus anciens exemplaires conservés datent du milieu du XVe siècle73.

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Entre ces deux pôles, qui rassemblent l’essentiel des travaux scientifiques, s’étend une période moins bien connue, comprise en gros entre la seconde moitié du XIII e et le milieu du XVe siècle, à l’intérieur de laquelle s’insère celle que j’ai retenue comme cadre chronologique de mon étude. Aujourd’hui elle ne peut plus, comme c’était le cas il y a vingt-cinq ans, passer pour un désert historiographique74. Cependant, la connaissance des ordres militaires pour cette époque demeure faible, par comparaison notamment avec la période de leur expansion originelle. Le fait tient indéniablement à un défaut sensible d’informations sur le contexte dans lequel ils évoluaient désormais. Voilà aujourd’hui plus de trente ans que Jean Gautier-Dalché a appelé à prendre davantage en compte la première moitié du XIVe siècle castillan75. Force est de constater que malgré des analyses pionnières, surtout dues à Salvador de Moxó et à ses élèves, l’importance historique de ce moment ne s’est guère traduite dans la bibliographie76. À cet égard, les ordres militaires n’échappent en rien à la pente générale de l’historiographie. En apparence, certes, le XIVe siècle peut sembler participer pleinement du renouvellement global de leur étude. Au cours des trente-cinq dernières années, en effet, près des deux cinquièmes des travaux portant sur le passé médiéval de ces institutions s’y rapportent, tout au moins en partie.

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Pourtant, si l’on se réfère aux contributions spécifiquement consacrées à la période, le chiffre est beaucoup plus modeste puisqu’il s’élève à peine au dixième du total. En majorité, les analyses envisageant les ordres militaires dans le cadre d’un grand XIVe siècle s’intègrent donc dans des approches d’ampleur plus vaste, couvrant souvent l’ensemble du Moyen Âge, dont elles ne constituent guère qu’un maillon ténu qui, plus d’une fois, se limite à un apport de quelques lignes. 21

Le déficit affectant la période comprise entre la fin du XIIIe s. et la première moitié du XVe siècle n’est pas seulement quantitatif, loin de là. La pénétration des orientations nouvelles adoptées par l’historiographie depuis les années 1970 y est en effet plus réduite que pour les autres époques. Jusqu’à une date récente, en effet, la plupart des contributions consacrées à ce moment présentaient un profil qui par plus d’un trait rappelait les travaux réalisés selon l’optique traditionnelle. Parmi elles, quoique de façon moins absolue que pour les œuvres d’érudition des temps anciens, primaient les études dépeignant les ordres militaires sous l’angle politique, c’est-à-dire, dans la perspective qui restait la leur, dans leur rapport à l’autorité monarchique. Dans ce cadre l’emportaient très largement les analyses ponctuelles, centrées sur un règne77 ou sur un ordre en particulier78, voire sur la figure d’un maître79, dont le propos était essentiellement descriptif. Si, dans plus d’un cas, elles s’avéraient propres à fournir des données importantes sur un point de débat concret80, il n’en reste pas moins qu’elles ne pouvaient offrir de l’insertion des ordres militaires dans la société politique castillane la compréhension globale qu’elle requiert. À cet égard, le panorama s’est sensiblement modifié au cours de la dernière décennie, grâce notamment de la prise à compte des travaux réalisés sur la genèse de l’État moderne, portant en priorité sur une période comprise entre le règne d’Alphonse X et l’avènement des Trastamares81, qui ouvrent la voie à une lecture du passé des milices non plus fermée sur elle-même mais adhérant pleinement aux transformations expérimentées par la société castillane.

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Sans doute le processus historiographique est-il seulement ébauché. Sur l’approche des ordres militaires, tout particulièrement pour la période que j’ai retenue comme cadre chronologique, pèse encore une propension importante à les considérer comme des en soi. En témoigne, en Espagne comme à l’étranger, la tendance unanime des récents travaux de doctorat à concentrer leur attention sur un ordre en particulier ou sur deux tout au plus, sans qu’existent véritablement de perspectives de comparaison avec les institutions voisines, pourtant confrontées à une réalité similaire82. Certes, il ne fait aucun doute que la réalisation de monographies constituait un impératif, eu égard au peu de données disponibles il y a seulement une vingtaine d’années. Leur poids au sein de la production scientifique a cependant donné lieu à une lecture autocentrée de l’histoire des ordres militaires, ouverte pour ainsi dire aux seuls espaces qu’occupent leurs domaines et en tout cas insuffisamment intégrée dans l’évolution de la société castillane83. Un tel travers affecte encore en grande partie les analyses récentes. Il n’en reste pas moins que la conscience qu’en ont la plupart des auteurs progresse. Prenant appui sur les études monographiques antérieures, des contributions novatrices, dont plusieurs sont dues à Carlos de Ayala Martínez, ont récemment illustré l’intérêt de perspectives capables de restituer aux ordres militaires leur pleine importance dans les mutations qui caractérisent le royaume de Castille à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle 84. Une voie a ainsi été ouverte qui aspire à décloisonner l’approche de ces institutions et à l’intégrer pleinement dans le cadre des études médiévales, c’est-à-dire, pour paraphraser

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l’heureuse expression de Francisco Fernández Izquierdo, à dépasser les histoires des Ordres pour mieux considérer les Ordres dans l’histoire85. 23

Mon projet d’appréhender les mutations qui affectent les ordres militaires au tournant des XIIIe et XIVe siècles à la faveur d’une confrontation systématique avec l’évolution de la société castillane n’est donc pas en lui-même original. II s’inscrit dans le contexte d’une historiographie en expansion, dont il est profondément débiteur. Toutefois, en retenant comme cadre la période la plus en marge des progrès actuels, il veut offrir un prolongement de la recherche récente d’autant plus utile à mon sens que l’époque considérée, bien qu’elle reste méconnue, renferme un grand nombre des clés nécessaires pour comprendre la transformation de ces institutions durant le Moyen Âge tardif, trop souvent évacuée derrière l’idée facile d’un déclin. ***

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À plusieurs reprises jusque dans un passé récent, la connaissance moindre des ordres militaires à partir de la deuxième moitié du XIIIe siècle a été imputée à l’état des sources86. Transformée en un véritable topique pour certaines institutions comme l’Hôpital ou Alcántara87, l’affirmation ne saurait être aujourd’hui maintenue. Au cours des dernières années a été mise en lumière l’existence d’une importante documentation sur les ordres militaires entre 1250 et 1370. Sans conteste plus réduite que pour la fin du Moyen Âge, elle ne le cède en rien à celle que l’on conserve pour le premier siècle de l’histoire de ces institutions. Tout aussi riche, elle offre pour seul inconvénient d’être plus dispersée et, à sa différence, encore largement inédite.

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Comme pour le reste de l’époque médiévale, la plupart des sources traitant des ordres militaires aux XIIIe et XIV e siècles sont conservées à Madrid. C’est là, dans les locaux de l’Archivo Histórico Nacional, que furent réunies durant la seconde moitié du XIXe siècle, à l’initiative de l’État espagnol, une bonne part des archives confisquées aux Ordres en vertu des lois d’abolition des biens de mainmorte préparées en 1834 par le gouvernement de Mendizábal88. Le transfert ne fut ni rapide ni systématique, de sorte qu’il fallut attendre près d’un demi-siècle pour que fut mise en place dans le dépôt national une section consacrée aux documents provenant des fonds de chacun des ordres militaires 89. Le noyau de la collection est constitué par les actes de Santiago. Provenant des divers couvents de l’Ordre, ils furent transportés à Madrid à partir de 1866 : commencé avec les fonds de San Marcos de León et de Sancti Spiritus de Salamanque, le transfert prit fin en 1872 avec l’installation de celui d’Uclés, le plus volumineux, conservé à la Real Academia de la Historia depuis son séquestre90. Au cours des décennies suivantes fut peu à peu versée dans cet ensemble initial la documentation des institutions similaires. En février 1896 entrèrent à l’Archivo Histórico Nacional les actes de Montesa91. Un an plus tard, les fonds de l’Hôpital prélevés dans les archives de Santa María de la Horta à Zamora leur étaient annexés après avoir été successivement déposés, depuis leur mise sous séquestre, au ministère de la Justice et à l’Archivo Central General de la Administración que la reine Isabelle II avait créé à Alcalá de Henares92. Au printemps 1899, enfin, les documents de l’ordre de Calatrava furent transportés à Madrid depuis l’Archivo de la Delegación de Hacienda de Ciudad Real, ce qui apporta la touche finale à un programme de centralisation archivistique conçu plusieurs décennies auparavant93.

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Au total, plus de trois mille documents intéressant la période de mon étude se trouvent à l’Archivo Histórico Nacional. La plupart font bien sûr partie de la section consacrée aux

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ordres militaires. Ordonnés en fonction de l’institution dont ils sont issus, ils sont classés dans près de six cents dossiers, désignés sous le nom de carpetas, qui renferment en moyenne une vingtaine de pièces. Il s’en faut de beaucoup que chacun des Ordres soit représenté à part égale dans cet ensemble. Plus de la moitié de la documentation rassemblée dans la section intéresse en effet Santiago, notamment pour les régions relevant de l’ancien prieuré d’Uclés, auxquelles se rapportent trois cent soixante-douze dossiers94. La quasi-totalité du reste est composée par des actes concernant Calatrava et l’Hôpital, car un nombre infime de textes seulement se réfèrent à Alcántara et au prieuré castillan du Temple95. Toutefois, la section consacrée aux ordres militaires n’épuise pas la totalité de la documentation intéressant ces institutions conservée à l’Archivo Histórico Nacional. D’autres séries constitutives du fonds présentent une importance qu’on aurait tort de négliger sous prétexte qu’elles livrent des informations bien évidemment moins nombreuses et plus dispersées. Il s’agit des sections Clero et Osuna, qui abritent respectivement la partie des archives du clergé et de la noblesse centralisée durant le XIX e siècle96. Formées à partir d’autres collections du dépôt, deux séries factices constituent également une source essentielle pour l’étude des ordres militaires : ce sont les sections Sellos et Códices, organisées sur la base de critères de conservation pour accueillir l’une, les documents encore dotés de leur sceau original, et l’autre, certains manuscrits tenus pour particulièrement précieux ou fragiles. Au sein de chacune d’entre elles ont été versées des pièces provenant du fonds des ordres militaires, soit au total près de deux cents documents scellés, intéressant en particulier Santiago, et plusieurs dizaines de volumes, dont quinze à peu près sont antérieurs à la seconde moitié du XIVe siècle, tel le grand cartulaire aragonais de l’Hôpital écrit à la demande de Juan Fernández de Heredia97 . 27

Aux documents d’époque médiévale s’ajoutent nombre de copies réalisées aux XVII e et XVIIIe siècles qui ont sauvé de l’oubli des pièces dont l’original a depuis été perdu. Insérées dans des chroniques ou constituées en collections autonomes, elles sont essentielles pour connaître les ordres militaires, comme Alcantara, dont les fonds d’archives ont été détruits98. Leur utilité ne se réduit toutefois pas à ce seul cas, dans la mesure où plusieurs ouvrages renferment, pour des institutions mieux documentées, des textes dont il n’existe pas d’autre trace99. Or, si ces travaux ont été partiellement publiés, il s’en faut de beaucoup qu’ils l’aient été de façon systématique. Nombreux sont ceux qui restent à l’état manuscrit dans les différents fonds madrilènes. L’Archivo Histórico Nacional en conserve un grand nombre, telles les copies des documents de Calatrava établies dans le troisième quart du XVIIe siècle par frère Antonio de León y Xárava 100, ou les études menées sur le passé médiéval de Santiago par José López Agurleta au début du siècle suivant101. Sur ce point, plusieurs autres fonds madrilènes présentent une importance comparable. Derek Lomax avait déjà signalé que de nombreuses copies étaient conservées à la Real Academia de la Historia ou à la Biblioteca Nacional 102. Pour le premier dépôt, il faut souligner l’intérêt exceptionnel des papiers personnels de Luis de Salazar y Castro, qui renferment plusieurs centaines de documents copiés dans les archives de Calatrava et de Santiago au commencement du XVIIIe siècle 103. Le second possède également de nombreuses copies de documents intéressant les ordres militaires, insérées dans des collections qui leur sont exclusivement consacrées, comme celle qu’a réalisée Andrés Burriel pour les actes du monastère santiaguiste de Santa Eufemia de Cozuelos104 ou, plus souvent, dans des volumes relatifs à d’autres institutions avec lesquelles ces milices étaient en contact105. Moins bien connu, un dernier fonds madrilène mérite de leur être comparé. Il s’agit de l’Archivo General del Palacio Real, où ont été

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découvertes plusieurs dizaines de copies d’actes de l’Hôpital dans la section Infante don Gabriel de Borbón, du nom du prieur de l’Ordre pour lequel elles furent rédigées à la fin du XVIIIe siècle, peu avant que les originaux ne soient détruits lors du sac de Consuegra par les armées napoléoniennes en 1809, au lendemain de la bataille d’Ocaña106. 28

Si elle réunit une grande partie des sources sur les ordres militaires dans le royaume de Castille, la documentation conservée à Madrid est cependant bien loin d’en rendre compte intégralement. Aussi m’est-il apparu qu’il était indispensable d’orienter mon travail de collecte documentaire vers des fonds auxquels les travaux réalisés sur le sujet ne consacrent pas toujours l’attention nécessaire. Hors des limites de la péninsule Ibérique, plusieurs dépôts d’archives présentent en effet des possibilités encore largement inexploitées107. La récente mise au jour d’un manuscrit du XVe siècle, abritant plus de quatre cent trente copies de documents intéressant le prieuré castillan de l’Hôpital entre 1113 et 1454, dans le fonds londonien de la Library of the Order of Saint John suffit à illustrer la fécondité d’une telle recherche108. En dehors d’archives qui conservent une documentation ponctuelle, comme la Bibliothèque Nationale de France ou l’Archivio di Stato de Naples, deux dépôts se distinguent par la masse d’informations qu’ils sont capables d’offrir : l’Archivio Segreto Vaticano et la Bibljoteca Nazzjonali, l’ancienne Royal Library of Malta, abritée dans un palais baroque au cœur de La Vallette. Chacun renferme le fonds d’une institution étroitement liée aux ordres militaires hispaniques, respectivement la papauté et le couvent central de l’Hôpital, transféré à Chypre puis à Rhodes après avoir été chassé de Terre sainte en 1291. On ne saurait dès lors qu’être surpris de l’utilisation dérisoire qui en a été faite en Espagne. À peu d’exceptions, les références à la documentation pontificale sont réduites à des citations de seconde main, fondées sur la base des analyses des Registri Vaticani et Avignonesi publiées à partir de la fin du XIXe siècle à l’initiative de l’École française de Rome. Faute de l’existence d’un travail comparable, il n’est jamais fait mention des documents de Malte dans les travaux sur l’Hôpital en Castille109, alors même qu’Anthony Luttrell en a souligné l’utilité, à partir du second quart du XIVe siècle au moins, pour l’ensemble des territoires riverains de la Méditerranée110.

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À l’échelle de la péninsule Ibérique, plusieurs fonds extérieurs aux ordres militaires conservent également une importante documentation les concernant. Ce sont en premier lieu l’Arxiu de la Corona d’Aragó, à Barcelone, et l’Arquivo Nacional da Torre do Tombo, à Lisbonne, qui abritent notamment dans de volumineux registres les copies d’une bonne partie des actes respectivement issus des chancelleries royales aragonaise et portugaise. Déterminants pour l’étude des ordres militaires dans le cadre de chacun des deux royaumes, comme l’ont montré les travaux réalisés par Regina Sáinz de la Maza Lasoli sur l’implantation santiaguiste en Aragon111, ces fonds présentent un intérêt non négligeable pour la Couronne de Castille dans la mesure où ils projettent un éclairage sans équivalent sur les problèmes territoriaux ou diplomatiques dans lesquels ces institutions sont impliquées112. Il est évidemment regrettable que l’on ne dispose pas pour la Castille de séries comparables d’actes de chancellerie avant l’extrême fin du XVe siècle. L’Archivo General de Simancas, dans lequel elles prennent alors place, comprend une très abondante documentation intéressant les ordres militaires à partir du règne des Rois Catholiques113. Pour la période antérieure, il ne conserve que de rares copies, ordinairement insérées dans des procès du XVIe siècle, dont l’intérêt, bien que nullement négligeable, demeure trop ponctuel pour que l’on puisse espérer y collecter une ample information inédite avant l’époque Trastamare114.

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Il existe enfin un dernier groupe d’archives qui conserve dans la péninsule Ibérique un nombre important de documents intéressant les ordres militaires pour les XIIIe et XIV e siècles. Ce sont les dépôts locaux d’origine cathédrale, municipale, mais également monastique et paroissiale115. Bien souvent, l’historiographie les a laissés de côté, renonçant à les exploiter à des fins scientifiques pour les abandonner aux chantres du campanilisme. Il faut reconnaître que la quantité des fonds provinciaux et les difficultés d’accès qu’ils présentent, notamment en termes d’ouverture, interdisent de songer à en entreprendre l’examen exhaustif116. Aussi brefs qu’ils aient dû être et aléatoires qu’ils puissent paraître, il m’est apparu que procéder à quelques sondages ne serait pas sans intérêt au regard de la possibilité d’intégrer dans une perspective globale des éléments documentaires qui ne le sont que rarement. Pour des raisons d’efficacité, ma recherche s’est circonscrite aux archives municipales et cathédrales. Parmi les premières, Murcie est sans conteste une exception par la masse des informations sur les ordres militaires que renferme son dépôt117. D’autres fonds abritent également certains actes d’intérêt, mais en quantité infiniment moindre, une dizaine tout au plus, comme c’est le cas pour Séville, voire pour des localités plus petites telles qu’Almagro et Alcázar de San Juan, dans la Manche, ou Torre de Don Miguel dans l’actuelle Estrémadure118. L’apport des archives diocésaines est pour sa part bien supérieur119. Depuis au moins vingt ans, celles-ci ont fait l’objet dans toute l’Espagne d’un effort de publication qui doit être salué. Cependant, souvent interrompu avant la fin du XIIIe siècle 120, il requiert pour l’époque suivante d’entreprendre un dépouillement difficile, mais le cas échéant fructueux, comme ce fut le cas pour le fonds de la cathédrale de Cordoue121.

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Indispensables à l’étude des ordres militaires, les sources diplomatiques n’épuisent pas, loin s’en faut, l’ensemble de la documentation médiévale se rapportant à ces institutions. D’autres sont tout aussi essentielles, auxquelles l’historiographie n’a pas toujours prêté l’attention qu’elles méritent. Ainsi, durant les dernières années, les sources normatives produites par les ordres eux-mêmes n’ont pas retenu l’intérêt des chercheurs, sauf les fueros qui en illustrent la dimension seigneuriale 122. Pour le reste, la règle de ces institutions et les statuts qui en adaptent progressivement le cadre normatif ont été si peu utilisés que leur publication, entreprise à la faveur du renouveau historiographique des années 1950, reste en bonne partie inachevée123. Considérées aujourd’hui encore comme péchant par un excès de juridisme, écartées parfois sous le prétexte qu’elles révéleraient une situation pour ainsi dire fictionnelle, ces sources ont souvent été opposées aux actes de la pratique, jugés exempts de pareils travers. Dépourvu de sens, ce choix scientifique a eu pour effet d’accroître, ne serait-ce qu’à titre comparatif, le manque d’informations sur la dimension interne des ordres militaires en approfondissant l’ancien déséquilibre historiographique au profit de leur projection extérieure et notamment de leurs activités économiques124. Aussi m’a-t-il paru essentiel de ne pas éliminer les normes statutaires du champ de l’enquête, et de les confronter aux sources diplomatiques pour tirer le meilleur parti de leurs possibilités largement sous-évaluées. En effet, les prescriptions qu’elles contiennent et, plus encore, l’évolution que l’on peut relever dans leur expression sont autant d’éléments propres à éclairer la dimension interne des ordres militaires et à mettre en relief ses transformations au cours du Moyen Âge tardif.

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De même que les sources normatives, la documentation narrative n’a guère été prise en compte dans l’historiographie récente des ordres militaires. Plusieurs auteurs n’ont pourtant pas manqué de rappeler que les chroniques constituent à partir du XIIIe siècle un matériau indispensable125. Employées comme source exclusive tout au long de l’époque

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moderne par nombre d’érudits attachés à dépeindre les exploits des ordres militaires dans leur lutte contre les musulmans, elles sont de ce fait entachées de suspicion dans l’esprit de plus d’un historien. De là vient que, sans les oublier jamais, plusieurs auteurs les tiennent pour une source tout à fait secondaire dans la perspective d’une étude des ordres militaires126. Il me paraît impossible de souscrire à un tel avis dans la mesure où les chroniques présentent, par-delà l’intérêt illustratif auquel on tend trop souvent à les limiter127, un témoignage privilégié sur le regard porté par le groupe dominant sur la société de son temps128. Elles constituent par la même un élément fondamental pour appréhender le discours et les mentalités politiques, offrant différentes clés pour saisir la manière dont les ordres militaires étaient perçus, voire dont ils se représentèrent dans la péninsule Ibérique aussi bien qu’en dehors de ses frontières129. À ce titre, il faut sans doute prêter attention, plus que Derek Lomax ne voulait l’admettre130, à des textes étrangers au domaine ibérique, tels la chronique de l’abbé Aubry de Trois-Fontaines ou le récit attribué au Templier de Tyr131. Au total, pourtant, les œuvres utiles à mon propos ne sont guère différentes de celles recensées par le grand hispaniste britannique. En trente ans, c’est surtout le regard jeté sur la chronique qui s’est modifié, permettant de saisir les raisons pour lesquelles, à partir du XIVe siècle, les ordres militaires ont fait l’objet d’une attention plus grande dans les sources narratives132. 33

Les chroniques sont bien loin d’être les seuls textes littéraires qu’une étude des Ordres suppose de prendre en compte. Pour définir l’insertion de ces institutions dans la société castillane et cerner l’image que leurs contemporains se formaient d’elles, il faut en effet utiliser un large éventail de sources dont l’historiographie n’a pas l’habitude de tirer profit dans la péninsule Ibérique133. Des écrits doctrinaux, des traités politiques, mais aussi des recueils de miracles mariaux ou de simples satires poétiques sont ainsi susceptibles de renfermer d’utiles éléments d’information sur la perception des ordres militaires à l’intérieur de la société castillane, sur les critiques ou, au contraire, sur les courants de sympathie qu’ils suscitaient en son sein. Cette démarche ne saurait d’ailleurs être limitée aux seules sources textuelles. Aussi ardue que soit la recherche et, surtout, quelque partiels que puissent en paraître les résultats, il m’a semblé indispensable d’orienter l’enquête en direction d’autres types de supports. Dans une analyse conduite en termes d’image, les représentations iconographiques qui mettent en scène les ordres militaires forment naturellement une source privilégiée. Assez peu nombreuses à avoir été conservées, elles couvrent néanmoins un large spectre, depuis les peintures murales d’Alcañiz jusqu’aux précieuses miniatures du Livro de los juegos de ajedrez, dados y tablas ; composé sur ordre d’Alphonse X à l’extrême fin de son règne134. Moins rares, les mentions épigraphiques, connues pour la plupart à travers des relevés réalisés à l’époque moderne 135 , constituent un excellent complément. Situées le plus souvent dans un contexte funéraire, elles offrent une information tout à fait remarquable sur l’image que le défunt désirait laisser à ses contemporains, rappelant parfois comme un titre de gloire certains actes d’une vie dont la mémoire, faute d’une telle source, se serait perdue dans l’oubli qui a englouti tant d’existences136.

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L’état des sources est donc très loin de justifier le peu d’intérêt de l’historiographie pour les ordres militaires au cours du siècle qui suit la reconquête de Séville. Au contraire, on est frappé, pour cette période, par l’importance du matériel disponible dont il convient d’utiliser la profonde diversité. On ne saurait sans risques circonscrire l’enquête aux dépôts d’archives madrilènes, traditionnellement les plus sollicités. S’ils sont absolument essentiels, ils doivent être complétés par la documentation extraite de fonds provinciaux

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ou étrangers moins connus et par le recours à d’autres types de sources qui, par leur nature, permettent d’intégrer pleinement les ordres militaires dans la société castillane, au sein de laquelle ils se sont développés. * 35

Replacer les ordres militaires dans un contexte dont ils furent trop souvent détachés par l’historiographie, qui tend à les considérer en eux-mêmes, telle est à mon sens l’unique voie permettant d’envisager leur histoire après l’arrêt brutal de la Reconquête, au milieu du XIIIe siècle, en des termes plus équilibrés que ceux de déclin, employés à l’ordinaire pour en rendre compte. Pour y parvenir, il est essentiel de faire en premier lieu la part du regard porté sur ces institutions par leurs contemporains en s’attachant à bien mesurer les transformations qu’il subit, sans perdre pour autant son caractère favorable, durant le siècle qui s’ouvre avec l’avènement d’Alphonse X. En effet, c’est seulement une fois cette image précisée que l’on peut évaluer l’adéquation des ordres militaires à la conjoncture nouvelle qui les conduisit, pour répondre à des besoins accrus à partir du milieu du XIII e siècle, à s’ouvrir plus largement sur leur environnement afin d’obtenir les appuis et les revenus leur permettant d’accomplir la mission qui leur était dévolue. À en juger par la réaction de la monarchie castillane, le succès d’une telle adaptation ne fait pas de doute. C’est en effet cette réussite qui explique, nous le verrons dans un dernier temps, que les souverains aient essayé presque sans interruption à partir d’Alphonse X de soumettre les ordres militaires à un rigoureux contrôle afin de les utiliser au service de la construction de l’État royal.

NOTES 1. ISAAC DE L’ÉTOILE, Sermons, t. III, pp. 150-167. 2. L’identité de l’ordre critiqué par Isaac de l’Étoile a provoqué d’abondantes controverses. L’opinion de G. RACITI, « Isaac de l’Étoile et son siècle », qui l’assimile à Calatrava (pp. 20-21), a donné lieu à une critique de J. LECLERCQ, « L’attitude spirituelle de saint Bernard », pp. 216-217, qui incline pour sa part en faveur du Temple. Suivi par J. O’CALLAGHAN, « La vida de las órdenes militares », p. 17, ce dernier avis a été récusé par A.

FOREY,

« The Military Orders and the

Conversion of Muslims », p. 4. Penchant pour Calatrava, l’historien britannique concède toutefois que les mots d’Isaac pourraient en fait constituer une allusion générique aux ordres militaires. C’est à cette opinion, soutenue déjà par P. ZERBI, « La “Militia Christi” per i Cisterciensi », p. 294, que je tends pour ma part à souscrire. 3.

ISAAC DE L’ÉTOILE,

Sermons, t. III, pp. 160-161: «Nonne et ist futuro illi perditionis filio contra

chrtstianos crudelitatis suæ auctoritatem nutriunt? Quomodo et obicietur Christi mansuetudo et patientia et forma prædicandi? Quare non faciet libenter quod factum reperiet licenter ? Quomodo non dicet :Qualia fecit Ecclesia, taha facite illi?» 4. B. KEDAR, Crusade and Mission, pp. 104-106.

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5. ISAAC DE L’ÉTOILE, Sermons, t. III, pp. 160-161: «Nec quia fartasse omnino sint mala quæ agunt, sed quia fore malorum occasiones queunt. Nam, quod miserabile est, fere mala omnia de rebus bonis inoleverunt. Et virtutes vitia nutriunt et ab alumnis suis iam grandiusculis effetatæ absorbentur,» 6. BERNARD DE CLAIRVAUX, Liber ad milites Templi de laude novæ militiæ. 7. Un bref aperçu des critiques dont ces institutions sont l’objet a été offert par J.

PRAWER,

« Military Orders and Crusader Politics ». 8. H. NICHOLSON, Templars, Hospitallers and Teutonic Knights. 9. Présenté rapidement par A. JAVIERRE MUR et C. GUTIÉRREZ DEL ARROYO, Guía de la sección de órdenes militares, pp. 3-5, le processus a été restitué dans sa chronologie par M. J. ÁLVAREZ-COCA GONZÁLEZ, « Fuentes de investigación en las órdenes militares », pp. 39-41 et 44-45. 10. Conformément à la pratique de l’Académie, les discours de F. de UHAGÓN et de M. DANVILA ont été réunis dans un opuscule intitulé Órdenes Militares ; publié la même année à Madrid par les soins de l’institution. 11. Ibid., pp. 11-12. 12. En témoigne la publication d’une étude encore fort utile sur la constitution de la mense magistrale de l’Ordre : M. DANVILA, « Origen de la Mesa Maestral de Calatrava ». 13.

ID.,

Órdenes militares, pp. 122 et 131-132 : «Habían llegado al apogeo de su gloria, y como toda institu

institución humana, tenían que prevaricar, decaer y morir[...] Aconteció esto al finalizar el siglo XIII, y al brillante cuadro de las pasadas grandezas, sustituyeron las discordias en el nombramiento de maestres, y lo que era más grave, la consptración y la rebeldía contra el Rey.» 14. B. PELLISTRANDI, « Histoire et culture politique dans l’Espagne du XIXe siècle », t. II, p. 316. 15. Ibid., t II, pp. 487-489. 16. Non seulement inédite depuis le temps de sa rédaction, mais inconnue des spécialistes euxmêmes, cette histoire, conservée dans un manuscrit unique de la Real Academia de la Historia, a fait l’objet d’une publication il y a quelque trente ans (Primera historia de la orden de Santiago). 17. Ibid, p. 362 : «E como por nuestros pecados la paz, i concordia de los buenos, no pueden luengamente estar en un fer, el diablo, que es su contrario, i amigo de la discordia, aviendo enbidia de la buena, i santa vida que fazian los cavalleros, i fleyres del dicho abito, procura senbrar entrellos zizaña, para los desavenir, i poner en desacuerdo sobre la dicba elecçion.» 18. Ibid., p. 375 : «Porque en su tienpo no se falla en la orden cosa que ayamos de memorar, pasaremos adelante a los otros maestres que despues dél subçedieron en ella. » 19. En atteste, entre autres exemples, l’opinion des Hiéronymites chargés par Isabelle et Ferdinand de la réforme de Santiago entre 1499 et 1501, ainsi que l’a fait valoir S. COUSSEMACKER, « L’ordre de Saint-Jérôme en Espagne », t. II, p. 321. 20. Présentée par D. LOMAX, « La historiografía de las órdenes militares en la Península Ibérica », et Ph.

JOSSERAND,

« Les ordres militaires dans les royaumes de Castiile et de Léon »,

l’historiographie d’époque moderne a récemment été remarquablement décrite par F. FERNÁNDEZ IZQUIERDO,

« De las historias de las órdenes a las órdenes en la historia ».

21. À titre d’exemples, José Luis

MARTÍN RODRÍGUEZ,

La Península Ibérica en la Edad Media, Madrid,

1975 (3e éd. augmentée, Madrid, 1984), pp. 305-306, et Josep M.

SALRACH I MARÉS,

« Feudalismoy

expansión (siglos XI-XIII) », dans Historia de España, Barcelone, 1990, t. III, p. 374. 22. C’est le cas de la prestigieuse Historia de España, dirigée à l’origine par R. MENÉNDEZ PIDAL, pour le volume consacré à La expansión peninsular y mediterránea (c. 1212 - c. 1350). La Corona de Castilla, Madrid, 1962(3e éd. augmentée, Madrid, 1985), t. I, pp. 137-139 et 355-361. 23. Voir à titre d’exemple, A. LUTTRELL, « La Corona de Aragón y las órdenes militares », p. 68, et « Gli Ospitalieri dal continente aile isole », p. 75, où il est dit que « gli ordini militari, avendo perso uomini e risorse, sedi centrali, campo d’azione e ruolo corne difensori della Terra Santa, si trovano a dover fronteggiare una fondamentale crisi materiale e morale. » Ces travaux ont été respectivement rep

32

roduits dans deux recueils d’articles de l’auteur intitulés The Hospitallers in Cyprus, Rhodes, Greece and the West, XII, et The Hospitaller State on Rhodes and the Western Provinces, II. 24. Ainsi, M. RIVERA

GARRETAS,

« Los ritos de iniciación en la orden de Santiago », p. 288, et La

encomienda de Uclés, p. 4 : « El retarda de la actividad reconquistadora que motivaron las victorias de Fernando III en Andalucía puso fin a la canalización hacia la frontera musulmana de la vocación guerrera de la orden, vocación de reconquista que le había dado razón de ser. Estas energías bélicas se canalrzaron, desde fines del siglo XIII, hacia el interior del reino, es decir, hacia la lucha faccional y nobiliaria entre cristianos. Durante el siglo XIV, la orden de Santiago dejó de ser una institución de frontera para convertirse en un grupo nobiliario de estatus dedicado fundamentalmente a lapolítica de corte.. » Tout récemment encore, une affirmation d’une teneur à peu près similaire a été avancée pour les ordres militaires dans leur ensemble par P. M. Pinto COSTA, « A ordem de São João em Portugal », p. 234 : « Com o final da Reconquista, cersava teoricamente a funçâo confiada a estas instituiçoes, p que as podia tornar anacrónicas e mesmo questionar a sua existência. » 25. D. LOMAX, « Algunos estatutos primitivos de Calatrava », p. 490, « Pedro Lôpez de Baeza », p. 156, ou « La reforma de la orden de Alcantara », p. 762. 26. I D., « La historiografía de las órdenes militares en la Península Ibérica », p. 712, et « Las órdenes militares en León », p. 92. Non sans quelque emphase, l’historien britannique a évoqué une « gran crisis que atravesaron las órdenes militares alrededor de 1300 y que dividió su historia medieval en dos etapas muy distintas, con unos cambios traumáticos : la expulsión de Tierra Santa, la disolución del Temple, la fundación de las nuevas órdenes, como las de Montesa, Cristo y São Tiago, cismas en las otras órdenes y su inmersión definitiva en las luchas políticas de los reinos cristianos ». 27. T. Ruiz, « Expansion et changement ».Traduit par la suite en castillan dans ID., Sociedad y poder real en Castilla, l’article, qui connut un grand retentissement, a été repris dans le recueil d’articles de l’auteur intitulé The City and the Realm, VIII. 28. Comme l’ont observé J. MARTÍNEZ MORO, La tierra en la comunidad de Segovia, p. 79, et, de façon plus détaillée, M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, « Del Duero al Guadalquivir », notamment pp. 219-220. 29. Pour Léon tout d’abord, puis à l’échelle générale de la Castille, d’excellents aperçus de la crise ont été proposés par P. LINEHAN, « La iglesia de León a mediados del siglo XIII », pp. 14-19, et Les dames de Zamora, pp. 31-32. 30. Cette question a fait l’objet d’une mise au point de M. Á.

LADERO

Q UESADA, « La Corona de

Castilla : transformaciones y crisis políticas », dans laquelle l’historien espagnol reprend et développe de façon magistrale les arguments qu’il avait avancés dans une contribution précédente, « Aspectos de la política económica de Alfonso X », notamment pp. 70-71. 31. Pour l’Hôpital dont, à la différence du Temple, l’objet initial n’est pas proprement militaire, le fait a été signalé par A.

FOREY,

« The Militarisation of the Hospital », notamment p. 77 pour

l’Espagne, où les interventions armées des frères furent apparemment plus précoces qu’en Terre sainte. Cette contribution a été reprise dans un recueil des principaux articles de l’auteur intitulé Military Orders and Crusades IX. 32.

ID.,

« The Military Orders and the Spanish Reconquest », reproduit dans Military Orders and

Crusades,V. 33. Le fait a été bien souligné pour Calatrava par J. O’CALLAGHAN, « The Order of Calatrava. Years of Crisis and Survival », 34. A. RUCQUOI, « De los reyes que no son taumaturgos », notamment pp. 68-69. 35. Le fait ressort de l’étude de C. de AYALA MARTÍNEZ, « Las órdenes militares y la ocupación del territorio manchego ». À titre d’exemple, pour Calatrava, à cet égard l’institution la mieux connue, voir E. RODRÍGUEZ-PICAVEA

MATILLA,

« Primeras tentativas de jurisdicción territorial de la

monarquía », et Las órdenes militares y la frontera. 36. Pour une vue générale de la question, on se reportera à J. Á.

GARCÍA DE CORTÁZAR

Organización social del espacio en la España medieval, pp. 123-161 et 163-194.

(éd.),

33

37. Un projet de recherche, financé par la Dirección General de Investigaciones Científicas y Técnicas, intitulé « El mapa señorial de las órdenes militares castellano-leonesas. Un ensayo de reconstrucción económica y espacial (1150-1350) », a été mené à l’Universidad Autónoma de Madrid de 1993 à 1997 par Carlos de Ayala Martínez. Il a donné lieu à de très nombreuses contributions, essentiellement sous forme d’articles, mais n’a pu aboutir à une présentation cartographique comparable à celle qu’ont réalisée pour la période moderne C. LÓPEZ GONZÁLEZ, E. POSTIGO CASTELLANOS

et J. I. Ruiz

RODRÍGUEZ,

« Las órdenes militares castellanas en la época

moderna », notamment pp. 317-340. 38. S. MENACHE, « La orden de Calacravay el clero andaluz », p. 635, reprend ainsi l’expression de periódo de decadencia, utilisée par J. M.

MARTÍNEZ VAL,

« La expansión peninsular de la orden de

Calatrava », p. 86, pour les XIVe et XV e siècles, se limitant à lui ajouter des guillemets que rien dans le texte ne vient toutefois justifier. 39. Ainsi l’a récemment mis en évidence M. Á. LADERO QUESADA, « La investigación sobre órdenes militares en la Edad Media hispánica », notamment p. 15. 40. Ibid., p. 31 : « Y todo ello dando preferencia a los proyectos de investigación y edición amplios que son los más valiosos. » C’est par ces mots que l’auteur, au terme d’un bilan historiographique portant sur les travaux récemment consacrés aux ordres militaires en Castille, a clos les perspectives qu’il avait dessinées à l’intention des futurs chercheurs. 41. Tel était le but que je m’étais proposé au terme d’un DEA d’histoire réalisé sous la direction de Pierre Guichard à l’université Lyon II en 1992-1993 et intitulé « Les ordres militaires et le pouvoir. Un état de la question pour les royaumes occidentaux de la péninsule Ibérique (XII e-XVe siècles) », 42. Il convient sur ce point de se reporter à l’étude de C. de AYALA MARTÍNEZ, « La monarquía y las órdenes militares durante el reinado de Alfonso X ». 43. J. VALDEÓN

BARUQUE,

Enrique II de Casttlla : la guerra civil y la consolidación del régimen, ou, plus

récemment, « La victoria de Enrique II : los Trastámaras en el poder ». 44. C’est ainsi que C. de AYALA MARTÍNEZ, « Las órdenes militares ante la guerra civil castellana », p. 38, a pu évoquer il y a peu, à propos de ces institutions, une « conflictiva redistribución de papeles », 45. En témoigne la petite vingtaine de bilans historiographiques parus sur le thème depuis que D. LOMAX

en a proposé le modèle avec son étude intitulée « Las órdenes militares en la Península

Ibérica durante la Edad Media ». Plutôt que de me livrer ici à une énumération fastidieuse, j’ai choisi de les rassembler en tête de l’annexe bibliographique, qu’ils traitent de l’ensemble des ordres militaires ou qu’ils s’intéressent plus spécifiquement à l’un d’entre eux. 46. Cette corrélation a été pour la première fois mise en relief à l’échelle du Portugal par J. MATTOSO,

« Perspectivas actuais da investigação », p. 657 : « Para o Alentejo eAlgarve [...] não se

entrevê nenbum avanço decisivo enquanto não for empreendida uma investigação séria sobre as ordens militares » Le bien-fondé de cette affirmation est illustré par les travaux réalisés par E, RODRÍGUEZPICAVEA MATILLA

sur le Campo de Calatrava à partir de la documentation de l’Ordre, parmi lesquels

se détache sa thèse de doctorat soutenue en 1992 et publiée deux ans plus tard sous le titre La formación del feudalismo en la Meseta meridional castellana. 47. D. LOMAX, « La historiografía de las órdenes militares en la Península Ibérica », pp. 713-714, et Ph. JOSSERAND,

« L’historiographie des ordres militaires dans les royaumes de Castille et de León »,

pp. 11-15. 48. F. de RADES Y ANDRADA, Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara. 49. Achevé en 1622, l’ouvrage n’a été imprimé qu’un siècle et demi plus tard, en 1763, en deux tomes assortis de notes marginales de l’éditeur :A. de Alcántara.

TORRES Y TAPIA,

Crónica de la orden de

34

50. Fidèles à l’historiographie traditionnelle, les ouvrages de F,

GUTTON,

La chevalerie militaire en

Espagne. L’ordre de Calatrava ; L’ordre de Santiago ou de Saint-Jacques de l’Épée, et L’ordre d’Alcántara, s’inscrivent dans une même perspective que les catalogues collectifs d’exposition intitulés La orden de Calatrava. VIII Centenario, Ciudad Real, 1959, et La orden de Santiago y los monarcas españoles en la Edad Media. Catálogo de la exposición, Madrid, 1971. 51. J. GONZÁLEZ GONZÁLEZ, Regesta de Fernando II, et El reino de Castilla en la época de Alfonso VIII, t. I, pp. 570-572 et 591-593. 52. Dans un récent bilan historiographique, M. Á.

LADERO QUESADA,

« La investigación sobre

órdenes militares en la Edad Media hispánica », pp. 10-11, a relevé l’importance de cette rupture en des termes tout à fait similaires. 53. Ainsi l’ont bien mis en lumière C.

RICHMOND,

« Research on the Spanish Military Orders in

Great Britain », et, de manière plus détaillée, P.

BONNEAUD,

« Aportación de la historiografía

extranjera ». 54. Rapide mais pleinement située dans le contexte de la recherche intéressant les ordres militaires, une présentation du groupe de travail de l’Universidad Autónoma de Madrid a récemment été réalisée par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Bienes y rentas de las órdenes militares », pp. 11-12. 55. D. LOMAX, « Las órdenes militares en la Península Ibérica durante la Edad Media ». Sur le sujet, il n’existe pas de bibliographie qui puisse prétendre à l’exhaustivité. Un effort important a néanmoins été réalisé par C. de AYALA

MARTÍNEZ

et al., « Las órdenes militares en la Edad Media

peninsular. Historiografía 1976-1992 », Paru en deux livraisons, dont la première s’attache aux royaumes de León et de Castille alors que la seconde couvre Portugal, Aragon et Navarre, ce travail a tout récemment été prolongé dans une perspective similaire jusqu’en 2003 par C. de AYALA MARTÍNEZ

et C.

BARQUERO GOÑI,

« Historiografía hispánica y órdenes militares en la Edad

Media ». 56. Un pas supplémentaire a été franchi en 1997 avec la parution à Porto de la première revue intégralement consacrée aux ordres militaires, Militarium Ordinum Analecta, dirigée par Luís Adão da Fonseca. Depuis lors, deux autres publications ont investi le même créneau, Sacra Militia. Rivista di storia degli ordini militari, fondée à Pérouse en 2000 à l’initiative de Franco Cardini et Francesco Tommasi, et, en Espagne, la Revista de las Órdenes Militares, dont le premier numéro, patronné par le Real Consejo de las Órdenes Militares, date de 2001. 57. Consacrés à l’ensemble des ordres militaires ou à l’un d’entre eux en particulier, une quinzaine de colloques ont été organisés dans ta péninsule Ibérique depuis le premier congrès itinérant, à l’été 1971, dont les actes, publiés avec quelque dix ans de retard, constituent le onzième volume de l’Anuario de Estudios Medievales, daté de 1981. 58. En témoignent notamment les deux premières conférences sur les ordres militaires, réunies à Saint John’s Gâte à Londres en 1992 et en 1996, dont les actes ont été publiés par Malcolm BARBER (éd.), The Military Orders. Fighting for the Faith and Caring for the Sick, Aldershot, 1994, et Helen NICHOLSON

(éd.), The Military Orders. Warfare and Welfare, Aldershot, 1998. L’ouverture à la

péninsule Ibérique que reflètent ces volumes n’est cependant pas toujours de règle et l’on ne peut que déplorer qu’elle soit absente du colloque, par ailleurs tout à fait remarquable, récemment édité par Zsolt HUNYADI et József LASZLOVSZKY (éd.), The Crusades and the Military Orders. Expanding the Frontiers of Medieval Latin Christianity (Budapest, February 26th-28th, 1999), Budapest, 2001. 59. M. Á LADERO QUESADA et J. M. NIETO SORIA, « Iglesia y sociedad en los siglos XIII al XV »,p. 145. 60. A, RUCQUOI, « Spanish Medieval History and the Annales ». 61. Ainsi l’a fort bien signalé L. BONET DONATO,

GARCÍA-GUIJARRO RAMOS

dans son compte rendu du livre de M.

La orden del Hospital en la Corona de Aragón (Hispania, 55, 1995, pp. 1139-1142),

notamment p. 1139, où il fait valoir précisément que l’ouvrage échappe à ce travers commun.

35

62. Le fait a été observé par C. de AYALA MARTÍNEZ et al., « Las órdenes militares en la Edad Media peninsular. Historiografia 1976-1992. Reinos de Castilla y León », p. 120. 63. En témoigne le champ de la spiritualité approfondi par K.

ELM ,

« Die Spiritualität der

geistlichen Ritterorden des Mittelalters ». Pour l’Espagne, il a uniquement été abordé, sans référence aux travaux allemands, par L. CORRAL

VAL, Los

monjes soldados de la orden de Alcántara en

la Edad Media, dont le propos, certes scientifique, reste étonnamment pénétré du ton hagiographique des travaux anciens. 64. Les études d’E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA, « Catorce años de historiografía sobre la orden de Calatrava », et J.V.

MATELLANES MERCHÁN,

« Historiografía medieval de la orden de Santiago »,

offrent une vision d’ensemble de l’historiographie des deux ordres jusqu’à la fin des années 1980. 65. D. LOMAX, « La historiografía de las órdenes militares en la Península Ibérica », p. 719, et « Las órdenes militares en la Península Ibérica durante la Edad Media », p. 26. 66. Ces avancées ressortent du récent bilan historiographique de C. BARQUERO GOÑI, « La orden del Hospital en España durante la Edad Media ». 67. C. de AYALA MARTÍNEZ, « La investigación sobre la orden de San Juan de Jerusalén en la Corona de Castilla », notamment pp. 21 et 45. 68. Le fait ressort du constat de F. NOVOA PORTELA, « La historiografía sobre la orden de Alcántara en la Edad Media », notamment p. 488, aussi bien que de la rareté des références au prieuré castillan du Temple dans l’excellente synthèse d’A. DEMURGER, Vie et mort de Tordre du Temple. 69. Ainsi l’a fait valoir M. Á. LADERO QUESADA, « La investigación sobre órdenes militares en la Edad Media hispánica », pp. 14-15. 70. Le fait ressort de façon très nette de l’activité des deux programmes triennaux lancés en 1988 et en 1991, intitulés, pour le premier, « Las órdenes militares en la Edad Media del Occidente peninsular, Feudalización de la sociedad y crecimiento económico (1150-1350) » et, pour le second, « El mapa señorial de las órdenes militares castellano-leonesas. Un ensayo de reconstrucción económica y espacial (1150-1350) », À partir de 1996, un troisième projet, appelé pour sa part « Órdenes militares y estructuras sociales (siglos XII-XV) », auquel j’ai eu l’occasion d’être associé, s’est attaché à pallier ce défaut en orientant son travail plus en aval dans la chronologie. 71. Sur les quatre thèses de doctorat jusqu’ici soutenues à l’Universidad Autónoma de Madrid à propos des ordres militaires, seule celle de F. NOVOA PORTELA, « La orden de Alcántara en los siglos XII-XV. Los inicios de la señorialización de Extremadura », a choisi pour terme la date de 1350 retenue à l’origine par le programme de recherche comme aboutissement chronologique. Elle a récemment fait l’objet d’une publication presque intégrale sous le titre La orden de Alcántara y Extremadura. 72. Cette limitation transparaît dans les thèses de doctorat d’E. SOLANO RUIZ, La orden de Calatrava en el siglo XV, de P. PORRAS ARBOLEDAS, La orden de Santiago en el siglo XV, et, malgré un intitulé en apparence étendu aux XIVe et XV e siècles, de D.

RODRÍGUEZ BLANCO,

La orden de Santiago en

Extremadura en la Baja Edad Media. 73. D. LOMAX, « Una visita a San Marcos en León en 1442 », pp. 347-349, publie en annexe de son étude le texte de l’un des plus anciens procès de visite conservés. D’autres, plus tardifs, ont été publiés par M. GARRIDO SANTIAGO, Documentos de la orden de Santiago sobre castillos extremeños. 74. L’expression a été utilisée par D. LOMAX, « Las órdenes militares en León », pp. 85-86 : « Desde mediados del siglo XIII hasta fines del XV se extiende un desierto histortográfico, atravesado una vez por Rades y por Torres y Tapia, pero donde el explorador actual no encuentra más que algunos oasis de erudición local. » 75. J. GAUTIER-DALCHÉ, « L’histoire castillane dans la première moitié du XIV e siècle », repris dans ID., Économie et société dans les pays de la Couronne de Castille, III.

36

76. En témoigne le fait qu’Alphonse XI est le seul des rois castillans du Moyen Âge tardif qui n’ait pas retenu l’attention d’un biographe. Une tentative pour pallier ce manque a été réalisée dans la collection des éditions La Olmeda, consacrée aux rois castillans et léonais, par J. SÁNCHEZ-ARCILLA BERNAL,

Alfonso XI. L’intérêt scientifique de l’ouvrage est cependant réduit dans la mesure où

l’auteur se limite pour l’essentiel à gloser les données de la chronique de Fernán Sánchez de Valladolid. 77. Ainsi, L. V. DÍAZ MARTÍN, « Los maestres de las órdenes militares en el reinado de Pedro I ». Il y a peu, cette perspective a été reprise et approfondie par E. MITRE FERNÁNDEZ, « Los maestres de las órdenes militares castellanas y la “revolución” Trastámara », et C. de

AYALA MARTÍNEZ,

« Las

órdenes militares ante la guerra civil castellana ». 78. À titre d’exemples pour les règnes d’Alphonse XI et de Pierre I er, voir J. O’ CALLAGHAN, « The Masters of Calatrava and the Castilian Civil War », et F. NOVOA PORTELA, « Los maestres de la orden de Alcántara durante los reinados de Alfonso XI y Pedro I ». 79. P. L. PÉREZ DE LOS COBOS, « La conquista de Jumilla por el infonte don Fadrique », et « El infante don Fadrique, maestre de Santiago ». Sur la base de nouveaux documents, le thème a été repris parla suite à l’initiative d’A. ANTOLÍ FERNÁNDEZ, « El infante don Fadrique en Jumilla ». 80. Un excellent exemple en est fourni par l’analyse de L. V. DÍAZ MARTÍN, « La elección de Martín López de Córdoba ». 81. Sur ce thème, trois colloques ont été organisés par A. RUCQUOI (éd.), Génesis médiéval del Estado moderno : Castilla y Navarra (1250-1370),Valladolid, 1987 ; Realidad e imágenes del poder. España a fines de la Edad Media, Valladolid, 1988 ; et Du refus à la révolte : les résistances, Nice, 1991. 82. Un tel défaut, qui n’est pas propre à la péninsule Ibérique, a récemment été relevé pour la Provence et le Languedoc par D. CARRAZ, « Templiers et Hospitaliers en France méridionale », p. 235, dans un commentaire bibliographique se rapportant au livre de D. SELWOOD, Knights of the Cloister. 83. Ainsi l’a bien souligné M, Á.

LADERO QUESADA,

« La investigación sobre órdenes militares en la

Edad Media hispánica », p. 31. 84. La preuve en est apportée en particulier par deux études de C. de AYALA MARTÍNEZ, « La Corona de Castilla y la incorporación de los maestrazgos », et « Las órdenes militares y los procesos de afirmación monárquica ». 85. F. FERNÁNDEZ IZQUIERDO, « De las historias de las órdenes a las órdenes en la historia ». 86. Ainsi l’a fait par exemple D. LOMAX, « Las órdenes militares en León », p. 84. 87. Pour l’Hôpital, tous les spécialistes de l’Ordre sont unanimes sur ce point, depuis J. DELAVILLE LE ROULX,

« Les archives de l’ordre de l’Hôpital », pp. 105-106, jusqu’à A. LUTTRELL, « A Note on the

Archives of the Order of St. John in Spain », p. 184, et D. LOMAX, « Las órdenes militares en la Península Ibérica durante la Edad Media », pp. 22 et 26. 88. D’intéressants éléments de contexte sont fournis par G. RUEDA HERNANZ, La desamortización en España, p. 46. 89. La constitution de la section Órdenes Militares de l’Archivo Histórico National a été restituée par M. J. ÁLVAREZ-COCA GONZÁLEZ, « El Consejo de las Órdenes y el Archivo Histórico Nacional », pp. 1266-1267, et « Fuentes de investigación en las órdenes militares », pp. 39-41 et 44-45. On doit le catalogue imprimé de la section à A. JAVIERRE MUR et C. GUTIÉRREZ DEL ARROYO, Guía de la sección de órdenes militares. Publié sans date mais réalisé dans les années 1950, il nécessiterait une réédition qui prenne en compte les réformes opérées dans le fonds depuis un demi-siècle et indique les cotes avec une plus grande précision. Comme tel, l’ouvrage, complété par d’autres catalogues disponibles dans la salle de lecture de l’Archivo Histórico Nacional, reste pourtant un outil tout à fait essentiel. 90. Le fait est souligné par A. JAVIERRE MUR et C. GUTIÉRREZ. DEL ARROYO, Guía de la sección de órdenes militares, pp. 11 et 19-20.

37

91. Ibid., p. 69. 92. Ce processus de rassemblement a été décrit par C. BARQUERO GOÑI, « Fuentes para el estudio de la orden del Hospital en la Corona de Castilla », p. 49. L’auteur signale à juste titre qu’il ne s’agit pas là de la totalité des archives castillanes de l’institution, puisqu’une partie essentielle fut conservée à Consuegra jusqu’au moment de leur confiscation. 93. Ainsi l’ont mis en relief A. JAVERRE MUR et C. GUTIÉRREZ DEL ARROYO, Guía de la sección de órdenes militares. ; p. 30. Si le transport des archives peut être tenu pour véritablement achevé à la fin du XIXe siècle, l’Archivo Histórico Nacional est pourtant loin de concentrer l’ensemble des fonds des ordres militaires que le législateur avait voulu y rassembler. Les limites de ce processus de centralisation ont été décrites par M. J. ÁLVAREZ-COCA

GONZÁLEZ,

« El Consejo de las Órdenes y el

Archivo Histórico Nacional », pp. 1266-1267. 94. Une description en a été proposée par J. V. MATELLANES MERCHÁN, « Bases para un modelo de análisis de la organización social del espacio en Castilla y Léon », t. I, pp. 74-77. 95. La pauvreté des fonds d’Alcántara et du Temple à l’Archivo Histórico Nacional a été bien soulignée par D. LOMAX, « Las órdenes militares en la Península Ibérica durante la Edad Media », pp. 28 et 60. Pour chacune de ces institutions, on conserve un seul dossier rassemblant, dans le cas d’Alcántara, les rares documents sauvés après la destruction des archives de l’Ordre durant la guerre d’Indépendance (AHN, OM, carp. 477) et, pour le Temple, une trentaine de pièces touchant pour l’essentiel au procès, extraites au XIXe siècle des fonds de la cathédrale de Tolède (AHN, OM, carp. 567), dont plusieurs ont été publiées par A.

JAVIERRE MUR,

« Aportación al estudio del

proceso contra el Temple ». 96. Malgré l’opinion de D,

LOMAX,

« Las órdenes militares en la Península Ibérica » (p. 17), le

bénéfice que l’on peut tirer de la section Clero pour une étude des ordres militaires est manifeste. Celle-ci renferme en effet de très nombreuses pièces les concernant, tant dans les fonds des sièges métropolitains, comme Tolède (AHN, Clero, carp, 3018, doc 17, carp. 3022, doc 10, ou carp. 3026, doc 18), que dans ceux d’évêchés plus modestes, tel Lugo (AHN, Clero, carp. 1329 D, doc 6, carp. 1329 E, doc. 12, carp. 1331 H, doc 31, carp. 1332 B, doc 21), ou de simples monastères comme Aguilar de Campoo (AHN, Clero, carp. 1654, doc I, carp. 1655, doc 15 à 18, carp. 1657, doc. 9, carp. 1661, doc. 16, carp. 1663, doc 10 et 17). La section Osuna pourrait sans doute présenter une utilité presque similaire, mais le transfert de ses fonds à Tolède, où il est prévu de réunir la plupart des dépôts d’archives nobiliaires d’Espagne dans un centre dont la mise en route est aussi lente que conflictuelle, n’en facilite guère pour le moment la consultation. 97. Utilisé déjà par J. DELAVILLE

LE ROULX,

Les Hospitaliers à Rhodes, pp. 135-136, le document a été

présenté par A. JAVIERRE MUR, « El Archivo de San Juan de los Panetes de Zaragoza », pp. 158-159. Dans l’un des six volumes du cartulaire, l’auteur signale l’existence d’un registre d’une vingtaine de feuillets concernant la Castille (AHN, Códice 602, ff os 140r°-164v°). Exceptionnel par l’information qu’il contient, soit plus d’une centaine de documents pour les seules années 1356-1358, le registre prieural castillan de Juan Fernández de Heredia a récemment bénéficié d’une brève description de C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios castellanos a mediados del siglo XIV », qui ne dispense nullement de songer à une édition critique capable de donner la pleine mesure de cette source unique. Une transcription du registre figure dans la version dactylographiée de mon travail de doctorat (PH. JOSSERAND, « Église et pouvoir dans la péninsule Ibérique », t. III, pp. 733-823). 98. Pour le cas d’Alcántara, on ne saurait trop louer la chronique rédigée au début du XVII e siècle, mais publiée pratiquement cent cinquante ans plus tard, par A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, et le recueil de privilèges confectionné par J. ORTEGA militiæ de Alcántara (BA). Comme l’a signalé B.

PALACIOS MARTÍN,

Y COTES,

Bullarium ordinis

« Proyecto Alcántara. Un intento

de reconstrucción de la colección diplomática de la orden », p. 302, ils sont au cœur du programme de reconstitution du fonds d’archives de l’Ordre en cours de réalisation à

38

l’Universidad Complutense de Madrid, auquel j’ai eu l’occasion d’être associé. Publiés en 2000 et 2003 à l’initiative de B. PALACIOS MARTÍN (éd.), Colección diplomática medieval de la orden de Alcántara, les deux premiers volumes de l’entreprise devraient être suivis en 2005 d’un dernier tome, constitué essentiellement d’index, 99. À titre d’exemple, pour Santiago, on peut citer les documents juridiques intégrés à son discours par B. de CHAVES, Apuntamiento legal sobre el dominio solar de Santiago. 100. Connues à l’ordinaire sous le nom de Registro de escrituras de la orden de Calatrava, elles forment au total une série de dix volumes (AHN, OM, libros 1340-1349). 101. Le meilleur exemple en est le volume intitulé Espigas caídas de la orden de Santiago, dans lequel l’auteur, longtemps responsable des archives d’Uclés, aborde, sous forme de vignettes successives, de très nombreux points de l’histoire médiévale de l’institution, citant abondamment les documents originaux à partir desquels il travaille (AHN, Códice 314). 102. D. LOMAX, « Las órdenes militares en la Península Ibérica durante la Edad Media », pp. 18-19. 103. La consultation en est aujourd’hui grandement facilitée par l’existence d’un inventaire, comptant une cinquantaine de volumes, réalisé par A. de VARGAS-ZÚÑIGA et B. CUARTERO Y HUERTA, Í ndice de la Colección de don Luis de Salazar y Castro. 104. BNM, ms. 13063-13065. Ces trois volumes ont été présentés dans la perspective d’une édition à venir par M. Á. ÁLVAREZ CASTRILLO et M. D. GUERRERO LAFUENTE, « Documentación medieval sobre el monasterio de Santa Eufemia », et « El manuscrito 13.065 de ta Biblioteca Nacional ». 105. Plusieurs documents intéressant Santiago et l’Hôpital ont ainsi été consignés dans des collections de textes rassemblées à propos de la cathédrale de Tolède (BNM, ms, 13039 et 13042) ou de la ville de Valladolid (BNM, ms. 11285). 106. Catalogué par A. MUT CALAFELL, Inventario del Archivo del infante don Gabriel de Borbón, ce fonds a été bien décrit par C. BARQUERO

GOÑI,

« Fuentes para el estudio de la orden del Hospital en la

Corona de Castilla », pp. 49 et 51, qui, le premier, en a compris l’importance pour la connaissance du prieuré castillan de l’Hôpital au Moyen Âge. 107. Même inscrite dans un espace politique et géographique donné, une étude des ordres militaires se doit, ne serait-ce qu’en raison de la nature de ces institutions, de dépasser les frontières du territoire analysé pour recourir à des fonds d’archives extérieurs. C’est ce qu’a récemment rappelé K. TOOMASPOEG, Templari e Ospitalieri nella Sicilia medievale, p. 26, qui estime que le cinquième de la documentation intéressant les frères en Sicile est aujourd’hui conservé dans des dépôts extérieurs à l’île. 108. LOSJ, ms. H 211. Correspondant à l’ancien Libro becerro de la orden, perdu après le sac du dépôt d’archives de Consuegra, le manuscrit a été récemment édité à l’initiative de C. de AYALA MARTÍNEZ et al, Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén.

109. Il est ainsi étonnant que C. BARQUERO GOÑI, « Fuentes para el estudio de la orden del Hospital en la Corona de Castilla », pp. 57-58, ne leur consacre aucune attention au moment de faire état des sources servant à l’histoire du prieuré castillan de l’Hôpital en provenance d’institutions extérieures à la péninsule Ibérique. La première étude en Espagne à tenir compte du fonds conservé à La Valette est le travail de M. BONET DONATO, La orden del Hospital en la Corona de Aragón. Elle est à l’heure actuelle la seule à l’avoir fait, mais n’intéresse pas directement l’espace castillan. 110. Faisant largement usage de la documentation maltaise, les articles d’A. LUTTRELL ont été pour la plupart repris dans quatre recueils intitulés respectivement The Hospitallers in Cyprus, Rhodes, Greece and the West ; Latin Greece, the Hospitallers and the Crusades ; The Hospitallers of Rhodes and their Mediterranean World, et The Hospitaller State on Rhodes and its Western Provinces. Une présentation rapide du fonds, dont la difficulté est liée au caractère inédit, comme l’a encore rappelé tout récemmentA.

LUTTRELL,

« The Hospitallers’Early Statutes », p. 10, a été offerte par Th.

VANN,

« Hospitaller Record Keeping », p. 276, qui signale que des microfilms de la plupart des

39

documents médiévaux sont disponibles à la Hill Monastic Manuscript Library de Collegeville (Minnesota). 111. R.

SÁINZ DE LA MAZA LASOLI,

La orden de Santiago en la Corona de Aragón, et La encomienda de

Montalbán bajo Vidal de Villanova. 112. Plusieurs documents du fonds lisboète rapportent ainsi l’intervention d’ordres castillans, tel Alcántara, dans des querelles de frontières (ANTT, gav. 15, maço 23, doc 5). D’autres mentionnent la participation de maîtres castillans dans des négociations diplomatiques, comme en 1263, lorsque les supérieurs de Santiago et du Temple, Pelayo Pérez Correa et Martín Núñez, agissent pour le compte d’Alphonse X dans les tractations engagées avec le Portugal au sujet de Niebla. Le fait a été rapporté par A.

HUARTE Y ECHENIQUE,

« Catálogo de documentes relacionados con la

historia de España », p. 800. 113. D. LOMAX, « Las órdenes militares en la Península Ibérica durante la Edad Media », p. 18. 114. Certains auteurs ont toutefois exhume à Simancas des copies d’actes inédits de la première moitié du XIVe siècle, tels notamment E.

GONZÁLEZ CRESPO,

« Castillos andaluces en época de

AlfonsoXI », pp. 49-50, doc. 2 et 3, et M. RODRIGUEZ LLOPIS, Documentas de los siglos XIV y XV, pp. 9-10 et 16-17, doc. 5 et 10. 115. À titre d’exemple, C. BARQUERO GOÑI, « Fuentes para el estudio de la orden del Hospital en la Corona de Castilla », p. 61, n. 82, signale l’existence d’un fonds susceptible d’intéresser l’Hôpital à l’Archivo Parroquial de San Hipólito de la localité de Támara, située dans la province de Palencia, où est actuellement conservée une documentation d’origine royale couvrant une large période entre les règnes d’Alphonse VII et d’Alphonse XI. D’autres dépôts mériteraient également une mention, notamment en Andalousie, où des actes intéressant respectivement l’Hôpital et Calatrava se rencontrent dans les fonds de San Vicente Mártir de Tocina et de San Juan Bautista de Séville. 116. Les difficultés de consultation de certains fonds, mais également les problèmes pour accéder à des documents qui passent pourtant pour publiés, ont été fort bien illustrés par P.

LINEHAN,

Les

dames de Zamora, pp. 43 et 194, à propos de l’Archivo Catedralicio de Zamora, qui est assurément l’un des plus riches dépôts ecclésiastiques de Castille. 117. La publication des documents murciens du règne d’Alphonse XI à l’initiative de F. de A. VEAS ARTESEROS, Documentos

de Alfonso XI., est récemment venue parachever l’ambitieux projet éditorial

commencé voici quatre décennies par J.

TORRES FONTES,

Documentas de Alfonso X, au nom duquel

reste attaché celui de la Colección de Documentos para la Historia del Reino de Murcia. 118. Les fonds médiévaux de ce dernier dépôt ont été publiés par T. TORRES GONZÁLEZ, Torre de Don Miguel, alors que ceux des premiers restent sauf exceptions inédits. Pour Almagro, on attend pour une date prochaine la parution des actes municipaux antérieurs à la période moderne, dont L.R. VILLEGAS DÍAZ,

« Algo más sobre el mudejarismo manchego », p. 650, n. 37, a annoncé qu’elle sera

prolongée par l’édition des documents médiévaux du fonds de la ville voisine de Bolaños. 119. L’intérêt des archives cathédrales pour l’étude des ordres militaires a récemment encore été signalé par L. CORRAL VAL, Los monjes soldados de la orden de Alcántara en la Edad Media, pp. 39-40, sur la base notamment de l’exemple de Coria, étudié par P.

RUBIO MERINO,

« El obispado de Coria y la

orden de Alcántara ». 120. Ainsi, pour Palencia, la publication des fonds cathédraux s’arrête en 1247, pour Zamora en 1261, pour Cordoue en 1277, pour Salamanque et León en 1300. Pour la période suivante, ils sont au mieux analysés de façon succincte dans des travaux comme ceux de F. MARCOS RODRÍGUEZ, Catálogo de documentos del Archiva catedralicío de Salamanca, d’A.

MATILLA TASCÓN,

Guía inventoria de

los archivos de Zamora, et, pour une date plus récente, de J. A. MARTÍN FUERTES, Colección documental del archivo de la catedral de León, de C. ÁLVAREZ ÁLVAREZ, Colección documental del archivo de la catedral de León, ou de J. C. de LERA MAÍLLO, Catálogo de los documentos médiévales de la catedral de Zamora.

40

121. Responsable du fonds cathédral, M.

NIETO CUMPLIDO,

Corpus Medievale Corduhense, a réalisé un

inventaire en deux volumes de ce dépôt qui couvre jusqu’à l’année 1277, au-delà de laquelle, sous son magistère efficace et bienveillant, force est de recourir aux outils conservés sur place pour avoir accès à la richesse exceptionnelle des archives du diocèse cordouan. 122. Ph JOSSERAND, « Pour une étude systématique », pp. 321 et 325-326. 123. Seules les définitions de Calatrava ont continué dernièrement à faire l’objet d’éditions régulières grâce aux travaux réalisés par J.

O’CALLAGHAN,

« Algunas peticiones de los freires

conventuales de la orden de Calatrava » et « Las definiciones de la orden de Calatrava, 1383-1418 ». Il n’existe rien de comparable pour les autres institutions, pour lesquelles l’analyse de C. de

AYALA MARTÍNEZ,

« La escisión de los Santiaguistas portugueses », qui comprend en

annexe la publication des établissements de Pedro Escacho de 1327, fait véritablement figure d’exception. En effet, les statuts de Pelayo Pérez Correa, de plus d’un demi-siècle antérieurs, transcrits à la fin du présent volume (pp. 835-850), restaient jusqu’ici inédits en dépit de la promesse de les diffuser auprès du public, réalisée voici bientôt trente ans par E.

BENITO RUANO,

« Establecimientos de la orden de Santiago », p. 100. 124. Ph. JOSSERAND, « Pour une étude systématique », p. 326. 125. D. LOMAX, « Las órdenes militares en la Península Ibérica durante la Edad Media », p. 16. 126. Le fait ressort de la présentation des sources nécessaires à l’étude de Santiago et de l’Hôpital, telle que l’ont respectivement conduite J. V.

MATELLANES MERCHÁN,

« Bases para un

modelo de análisis de la organización social del espacio en Castilla y León », t. I, pp. 98-99, et C. BARQUERO GOÑI,

« Fuentes para el estudio de la orden del Hospital en la Corona de Castilla », pp.

61-62. 127. Un exemple de cette attitude est offert par les travaux de C.

BARQUERO GOÑI,

San Juan en Castilla según la cronística medieval », ou encore de C. de

« La orden de

AYALA MARTÍNEZ,

« Las

órdenes militares en la conquista de Sevilla ». 128. B. GUENÉE, Histoire et culture historique dans l’Occident médiéval, a attiré l’attention sur ce point. Un phénomène comparable a été observé à l’échelle de la Castille par M.

GARCIA,

« L’historiographie et les groupes dominants en Castille ». 129. Plusieurs auteurs ont récemment relevé l’intérêt des chroniques dans la perspective d’une étude des mentalités politiques castillanes, tels L.

FUNES,

« Las crónicas como objeto de estudio »

et A. RODRÍGUEZ DE LA PEÑA, « Ideología política y crónicas monásticas ». 130. D. LOMAX, « Las órdenes militares en la Península Ibérica durante la Edad Media », p. 16. 131. Ils ont été édités tous deux à la fin du XIX e siècle sous le nom d’Alberici monachi Trium Fontium Chronicon et de Gestes des Chyprois. 132. Relevé par D. LOMAX, « Las órdenes militares en la Península Ibérica durante la Edad Media », p. 16, et C.

BARQUERO GOÑI,

« La orden de San juan en la cronística médiéval », le fait n’en a pas

pour autant reçu le moindre semblant d’explication de la part de ces auteurs. 133. Pour d’autres espaces, H.

NICHOLSON,

Templars, Hospitallers and Teutonic Knights, a montré le

profit remarquable que l’on pouvait retirer d’une quête orientée dans des directions inaccoutumées. 134. BME, ms. T-I-6. Près d’une demi-douzaine de documents iconographiques provenant de ce manuscrit ont bénéficié de reproductions dans l’ouvrage de G. MENÉNDEZ PIDAL, La España del siglo XIII leída en imágeries. 135. Il convient à ce sujet de signaler la richesse du fonds de la Real Academia de la Historia. Plusieurs manuscrits de la Colección Salazar y Castro renferment des relevés d’inscriptions. Certains constituent même de véritables recueils, notamment d’épitaphes, comme le manuscrit D-56. En nombre moindre, il existe aussi des copies d’inscriptions à l’Archivo Histórico Nacional, où figure celle de l’épitaphe de la sœur de l’Hôpital Urraca Ruiz Cuesta, placée à sa mort en 1323 à

41

la tête des baylies de Burgos et de Logroño. Le texte en a été publié par O. PÉREZ

MONZÔN,

« La

iglesia sanjuanista de San Pedro y San Felices », p. 88. 136. Citons à titre d’exemples les inscriptions funéraires du prieur de l’Hôpital Fernán Pérez Mosejo, et du maître d’Alcántara Ruy Vázquez, publiées par D. AGUIRRE, El gran priorato de San Juan de Jerusalén en Consuegra, p. 187, et par A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. I, pp. 518-519.

42

Première partie. Maintien et mutations : l'image des ordres militaires dans la société castillane

43

Introduction de la première partie

1

Poser le principe de la disparition de la raison d’être des ordres militaires après la prise de Séville, en postulant qu’avec la rupture du processus d’expansion des royaumes chrétiens au détriment de l’Islam s’effaçait l’objet essentiel de leur mission, peut sembler une idée séduisante, voire s’imposer à beaucoup comme une conclusion logique. Il me semble toutefois qu’il faut éviter d’établir entre les deux phénomènes un rapport d’évidence qui nuirait à la compréhension de l’image de ces institutions dans la société castillane en offrant d’elles une lecture dont l’apparente rigueur ne peut pallier l’absence manifeste d’éléments probants. La perception des ordres militaires par les contemporains figure assurément parmi les problèmes les plus difficiles auxquels est confrontée leur historiographie actuelle. Elle a jusqu’à présent bénéficié d’un intérêt réduit en Espagne dans la mesure où les travaux pionniers, développés à partir de la fin des années 1980 par les chercheurs anglo-saxons1 et couronnés par le beau travail d’Helen Nicholson 2, ont exclu la Péninsule de leur champ de préoccupations. Il me paraît cependant indispensable d’entreprendre une telle analyse afin de connaître l’opinion que la société castillane se formait des ordres militaires et, par ce moyen, de déterminer dans quelle mesure les changements qui les affectent en termes d’image au cours des XIIIe et XIV e siècles peuvent être assimilés à une disparition de leur raison d’être. Le fait que cette approche n’ait fait l’objet en Espagne d’aucune véritable tentative de mise en œuvre atteste sa difficulté. Elle suppose en effet, pour aboutir, que l’on prête attention à un vaste ensemble de sources, caractérisé par une grande variété et aussi par le fait que chacune d’entre elles, qu’elles relèvent du domaine de la narration, de la diplomatique ou de l’iconographie, propose à l’analyse un nombre d’informations souvent modeste qu’il convient de systématiser afin de donner sens à l’enquête.

44

NOTES 1. Parmi les premiers travaux portant sur le thème se détachent les analyses d’A.

FOREY,

The

Military Orders, pp. 204-220, et de S. MENACHE, « The Templar Order: a Failed Ideal ? ». 2. H. NICHOLSON, Templars, Hospitallers and Teutonic Knights, p. 7, exclut délibérément l’Espagne du propos de son ouvrage au motif que le sujet aurait déjà été traité dans les contributions d’A. FOREY,

« The Military Orders and the Spanish Reconquest », repris dans

Crusades, V, et de R. I.

BURNS,

ID.,

Military Orders and

The Crusader Kingdom, t. I, pp. 173-196. Il convient néanmoins de

relever que, malgré leur qualité, aucune de ces deux études ne s’est attachée en particulier au problème de l’image des ordres militaires dans les sociétés ibériques.

45

Chapitre premier

Les ordres militaires castillans en question ?

1

Réfléchir à l’image des ordres militaires dans la société castillane suppose au préalable d’évaluer dans quelle mesure leur finalité a fait l’objet d’une contestation ouverte à la faveur des mutations affectant à partir du milieu du XIIIe siècle le combat contre l’Islam. Nombreux restent aujourd’hui les auteurs qui, décrivant ces institutions comme devenues étrangères à leur vocation initiale et à leur environnement social, en concluent qu’elles subirent une brutale désaffection de l’opinion publique. Paradoxalement, les preuves fournies à l’appui d’une telle thèse demeurent extrêmement rares et l’effort pour cerner la perception des ordres militaires qu’avaient les Castillans des XIIIe et XIVe siècles n’a à l’heure actuelle produit que des résultats embryonnaires inaptes à en rendre compte de manière globale1.

I. – Les difficultés du contexte international 2

L’image des ordres militaires en Occident dépendait dans une large mesure d’événements qui leur étaient extérieurs et sur lesquels ils ne disposaient que d’un pouvoir d’action réduit2. L’échec du projet latin en Terre sainte et, à sa suite, le procès intenté contre l’ordre du Temple constituent à cet égard un moment qui plus d’une fois a été jugé traumatique3. Leur retentissement a pourtant été très peu pris en compte à l’échelle de la Castille dans la mesure où, mobilisé dans un processus séculaire de restauratio Hispanæ, le royaume passe trop souvent, aux dires des historiens, pour étranger aux croisades orientales4. Il convient à mon sens de nuancer cette idée si l’on veut être en mesure d’évaluer l’influence des facteurs extrapéninsulaires dans la perception des ordres militaires qui se met en place dans l’opinion castillane à partir du milieu du XIII e siècle.

Les répercussions en Castille des événements de Terre sainte 3

L’intérêt hispanique pour la situation de l’Orient latin au XIIIe siècle reste globalement sous-estimé par l’historiographie. Au cours des dernières décennies ont pourtant été mis

46

au jour plusieurs textes qui attestent de contacts étroits de part et d’autre de la Méditerranée. Le plus intéressant est sans conteste un poème de croisade castillan, ¡Ay Jherusalem! composé de vingt-deux strophes terminées chacune par un refrain qui reprend comme une tragique litanie le nom de la cité sainte5. Formé sur le modèle des Lamentations, il a selon toute vraisemblance été écrit à la suite de la perte de Jérusalem en juillet 1244, en vue d’amener l’auditoire du concile de Lyon à prendre les armes afin de la replacer sous le pouvoir chrétien auquel l’avaient arrachée les Turcs khwarizmiens, dont ce texte stigmatise la férocité6. 4

Il est tout à fait révélateur des a priori de l’historiographie sur l’absence présumée de retentissement des événements de Terre sainte en Castille que plusieurs auteurs se soient employés à isoler le poème de son contexte d’Outre-mer. Ainsi, Juan Victorio et Enzo Franchini, ont l’un et l’autre prétendu que le nom de Jérusalem n’était qu’un simulacre et que le poème visait en réalité à inciter le public à entreprendre une campagne ibérique7. Ces deux auteurs sont en désaccord sur l’objectif militaire dans la mesure où ils ne retiennent pas la même date de composition, le premier inclinant pour la campagne castillane contre Algésiras en 1277, le second pour l’expédition de Salé, antérieure de plus de vingt ans. L’argument qu’ils utilisent pour retirer tout crédit à une opération en Terre sainte leur est cependant commun : il consiste à arguer du fait que cette chanson de croisade représente un cas unique en Castille pour lui contester toute valeur dans un royaume qu’ils considèrent comme tout entier habité par l’idée de Reconquête8.

5

Une telle position m’apparaît néanmoins peu convaincante. Elle se heurte en premier lieu à des obstacles formels dans la mesure où des parentés stylistiques ont été mises en évidence entre le poème castillan et les chansons de croisade conservées pour l’espace français9. Elle fait surtout fort peu de cas de l’existence de contacts entre les États latins d’Orient et le royaume de Castille, qui semblent même s’être renforcés à partir du milieu du XIIIe siècle. Non seulement la lettre du maître de l’Hôpital Guillaume de Châteauneuf aux cardinaux du concile de Lyon, mentionnée dans la première partie du poème, est historiquement attestée10, mais elle n’est pas le seul exemple connu d’une telle correspondance. En 1246, un rapport de ce même dignitaire était adressé au roi de Navarre11 et, en 1254, peu après le départ de saint Louis de Terre sainte, une missive des chevaliers teutoniques priait Alphonse X de prêter son appui à l’Orient latin12. De tels échanges révèlent, en direction de la péninsule Ibérique, une circulation régulière de nouvelles dans laquelle, bien que leur historiographie reste silencieuse sur ce point, les ordres militaires ont joué un rôle tout à fait déterminant13.

6

L’existence de ce courant d’informations répondait à une réelle préoccupation des Castillans pour l’Orient latin. Quelle que fût l’ampleur de leur investissement dans le processus de Reconquête, jamais ils ne furent totalement étrangers aux croisades de Syrie 14. Derek Lomax a souligné avec raison que les événements de Terre sainte sont pratiquement les seuls épisodes contemporains étrangers à la péninsule Ibérique à être mentionnés dans les chroniques castillanes15. De ce point de vue, il n’est pas anodin que l’œuvre la plus ancienne de la littérature vernaculaire en prose soit une description des Lieux saints16. Perceptible dès le XIIe siècle, l’intérêt des Castillans pour Jérusalem et l’Orient latin ne s’est jamais démenti par la suite, comme l’atteste le flux continu des traductions de textes latins ou français élaborés en Syrie17. Au nombre des principales figurent la Conquista de la Tierra Santa de Ultramar, tirée de l’Historia Orientalis de Jacques de Vitry18, les Anales de Tierra Santa, apparentées à la tradition manuscrite française19, ou encore La Gran Conquista de Ultramar, adaptée d’une continuation du livre de Guillaume de

47

Tyr, l’Historia rerum m partibus transmarinis gestarum, elle-même accrue d’interpolations procédant en majorité d’ouvrages poétiques20. 7

L’intérêt castillan pour l’Orient latin est loin d’être demeuré circonscrit à la littérature. Bien que méconnue, la présence de combattants issus de la péninsule Ibérique est attestée en Terre sainte dès l’origine des croisades21. Le flux initial semble même avoir été suffisamment important pour amener Pascal II à interdire le voyage aux chevaliers et aux clercs en provenance d’Espagne, pour éviter de nuire à la continuité de l’effort de Reconquête22. L’interdiction du siège apostolique, en dépit d’un renouvellement périodique, ne fut sans doute pas complètement efficace. En effet, si les Castillans furent moins nombreux que les Navarrais et les Aragonais à quitter leur terre pour l’Orient 23, jamais leur participation aux croisades ne s’est tout à fait tarie. Le cas du comte de Lara, Rodrigo González, promoteur de l’édification du château de Toron, face à Ascalon, est célèbre24. Au XIIIe siècle, d’autres ont suivi son exemple, au sein desquels Fernán Pérez Ponce25, frère du maître de Calatrava Ruy Pérez, qui participa en 1269 au projet de croisade avorté du roi Jacques Ier d’Aragon26.

8

Il serait tout à fait abusif de réduire l’écho que rencontra en Castille la dévotion pour la Terre sainte à la participation individuelle aux combats de quelques éléments privilégiés de la société politique. Le mouvement suscita en effet un courant de ferveur beaucoup plus profond qu’on ne le signale d’ordinaire27. Comme en Navarre, le fait ressort d’aumônes, d’importance parfois minime, consenties par de simples paysans qui évoquent dans leur intention le secours de l’Orient latin ou le maintien des pauvres d’Outre-mer 28. Il est également mis en évidence par des legs, d’un montant plus élevé, qui révèlent la ferveur que des aristocrates tels García Fernández en 1240, mayordomo mayor de la mère de Ferdinand III29, et Martín Alfonso Téllez de Albuquerque, près d’un demi-siècle plus tard30, éprouvaient pour la Terre sainte31. Les rois eux-mêmes manifestèrent un souci similaire comme l’attestent, à la fin du XIIIe siècle, la décision d’Alphonse X de confier son cœur au maître du Temple pour qu’il le fasse enterrer à Jérusalem32 ou les lamentations de son fils à propos de la chute de Saint-Jean d’Acre33.

9

Dans ce courant de dévotion dont les Castillans font montre pour la Terre sainte, les ordres militaires jouent un rôle essentiel que l’historiographie, concentrée sur leur réalité péninsulaire, a très largement sous-estimé34. En raison de leur origine, les milices apparaissent étroitement liées à l’Orient, soit directement, dans le cas du Temple et de l’Hôpital, soit parle biais de ces derniers, qui agirent en Espagne comme des modèles, pour les ordres hispaniques. Il a été suggéré par le passé que les institutions nées dans la Péninsule se seraient inspirées du ribāṭ musulman, dans lequel se rassemblaient de pieux fidèles en vue de combiner pendant une période donnée l’ascèse religieuse et la pratique de la guerre sainte au nom de l’Islam35. Réfutée par plusieurs historiens qui en ont souligné la fragilité documentaire36, la thèse d’un modèle arabe a été reprise il y a trente ans selon une lecture anthropologique, substituant au principe d’une influence directe celui d’un processus d’imitation inconscient qui aurait entraîné une réinvention du ribāṭ en. termes chrétiens sous la forme des ordres militaires37.

10

S’il est difficile d’opposer à un tel schéma l’absence d’éléments probants — dans la mesure où, précisément, le stimulus est présenté comme agissant de façon imperceptible sur le groupe qui le subit —, il ne me semble pas nécessaire de recourir à pareille lecture pour expliquer le développement des ordres militaires. Ainsi que plusieurs auteurs l’ont très justement souligné, leur surgissement doit être saisi dans le contexte chrétien de croisade 38 . Ce n’est pas le lieu ici d’analyser en détail la transformation du rapport de l’Église à la

48

violence armée afin de montrer comment, à partir d’une évolution amorcée au VIIIe siècle, elle a progressivement reconnu à la guerre entreprise pour la défense de la foi un caractère légitime voire sacré39. Il importe surtout pour mon propos de rappeler combien les ordres militaires incarnaient à la perfection la nouvelle idéologie de croisade dans la mesure où, pour reprendre l’argument développé par saint Bernard pour la défense du Temple, le combat contre l’Infidèle était pour eux non seulement leur raison d’être, mais encore un mode de perfectionnement spirituel propre à assurer à chacun de leurs membres le salut éternel40. 11

Identifiés à la Terre sainte et à la lutte continue pour conquérir et défendre des lieux que la Chrétienté estime relever de son domaine naturel, les ordres militaires, où qu’ils soient installés en Occident, sont étroitement liés à l’Orient latin. De ce point de vue, la Castille ne fait en rien exception, quelles que soient les particularités induites par la présence au sud du royaume d’un autre front de belligérance face à l’Islam41. A titre d’exemple, le maître de Calatrava est sollicité par Alexandre IV en 1260 pour lui prêter conseil devant l’irruption des Mongols en Syrie42, puis par Grégoire X en 1272 afin de se rendre au second concile oecuménique de Lyon chargé de remédier à la difficile situation de la Terre sainte 43 . Sans présenter l’ampleur de ceux du Temple ou de l’Hôpital, les contacts des ordres hispaniques avec l’Orient latin ne se limitaient pas à un devoir de conseil. A plusieurs reprises jusqu’au milieu du XIIIe siècle au moins, un engagement militaire leur fut demandé44. L’absence de postérité des projets mis sur pied pour installer Calatrava ou Santiago en Syrie ne doit pas inciter, bien au contraire, à conclure à une déconnexion des ordres militaires à l’égard de la Terre sainte, à laquelle ils restèrent fortement liés, pour l’opinion castillane, jusqu’à la chute de Saint-Jean d’Acre et à l’éviction des Latins d’Orient.

Les projets de réforme des ordres militaires 12

Dans de telles conditions il n’est guère étonnant que l’échec final du projet latin en Terre sainte, consommé dès avant 1291, ait influé dans la péninsule Ibérique, comme dans le reste de l’Occident, sur l’image des ordres militaires. À partir du milieu du XIII e siècle, ces milices sont en effet les principales forces susceptibles de prendre en charge la protection des États croisés, les seules en tout cas qui puissent leur offrir une défense efficace et, plus encore, continue dans un environnement dont l’hostilité se développe à mesure que disparaît l’espoir d’une intervention extérieure45. Placés dans une situation d’infériorité numérique, assaillis de difficultés financières constantes, les ordres militaires sont exonérés par les historiens actuels de toute responsabilité dans la chute des États latins46. Cependant, il n’en allait pas de même à la fin du XIIIe siècle dans l’opinion des contemporains puisque beaucoup de ces derniers cherchèrent dans l’attitude de ces institutions des éléments capables d’expliquer l’échec de la cause chrétienne, qu’ils estimaient avoir été trahie puisqu’elle avait essuyé un châtiment divin aussi terrible que la victoire des armées de l’Islam47.

13

Si les historiens ont reconnu l’impact de l’échec du projet latin en Orient sur la perception des ordres militaires qui se développa dans l’opinion, ils sont toutefois en désaccord quand il s’agit d’en évaluer la portée. Traditionnellement, on fait état d’une baisse de la popularité des milices à la mesure de la disparition de leur raison d’être, que la chute d’Acre est dite avoir précipitée48. Cette position me semble cependant criticable car elle relève d’une lecture téléologique, dans la mesure où la débâcle latine en Terre

49

sainte ne pouvait revêtir pour les contemporains l’aspect définitif que lui connaissent les historiens49. Cette thèse est également fragilisée par l’absence d’un fondement solide. En effet, des dernières recherches menées à l’échelle de l’Occident se dégage l’impression que le discours porté sur les ordres militaires, plus nuancé qu’on ne l’avait affirmé jusquelà50, traduisait encore à la fin du XIIIe siècle un sentiment général de confiance dans leur capacité à mener à bien la mission guerrière qui leur était impartie51. 14

L’attente du public à l’égard des milices s’était cependant profondément transformée. En ce sens, la perte de la Terre sainte, imputée aux déficiences des chrétiens plus qu’à la supériorité musulmane, peccatis nostris exigentibus52, impliquait, quelle que soit la part de responsabilité que les auteurs attribuent aux ordres militaires, une nécessaire reconsidération de leur rôle traditionnel53. Ainsi fut ouvertement posée la question de leur efficacité, à laquelle, au tournant des XIIIe et XIV e siècles, la majorité des écrits traitant des moyens de récupérer la Terre sainte répondaient en préconisant l’union du Temple et de l’Hôpital, lesquels, fondus en un seul ordre, verraient, selon l’avis des commentateurs, leur rivalité supprimée et leur capacité d’action renforcée54. Loin de traduire un souci qui serait purement spéculatif, ces mémoires reflètent la vox communis dont se prévalut le pape Nicolas IV quand il convoqua, dans les mois suivant la fin des États latins, des conciles provinciaux afin de débattre de la reconquête de la Terre sainte et de la fusion des ordres militaires, posée comme son préalable nécessaire55.

15

De façon générale dans l’historiographie espagnole, la réflexion menée à partir de la fin du XIIIe siècle sur l’unification des ordres militaires demeure en grande partie sousestimée. Pourtant, la Castille ne demeura nullement en marge d’un processus mis en oeuvre par la papauté à l’échelle de l’Occident. Ainsi que l’a souligné Alan Forey, les réponses à l’enquête de Nicolas IV, toutes favorables à la fusion, ont uniquement été conservées pour la France, l’Angleterre, l’Empire et l’Italie56. Il serait néanmoins hasardeux d’en conclure que, malgré les recommandations du pape, aucune réflexion n’eut lieu en Espagne. Il existe en effet un exemplaire de la bulle Dura nimis, adressé à l’archevêque de Tolède, lui intimant de réunir ses suffragants pour traiter de l’union du Temple et de l’Hôpital57. Le fait qu’aucune réponse du prélat ne nous soit parvenue a incité Carlos Barquero Goñi à minorer l’impact du projet58. À mon sens, il convient toutefois d’accorder un véritable crédit à ce dernier dans la mesure où il reflète, quand bien même il n’a pas abouti, la présence d’une volonté de réforme des ordres militaires dans la société castillane au cours du dernier tiers du XIIIe siècle.

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Le projet de fusion des deux principaux ordres de Terre sainte, voire de l’ensemble des institutions calquées sur leur modèle, fut en effet amplement discuté au cours du concile de Lyon réuni en 1274 à l’initiative de Grégoire X59. Il visait à leur conférer une plus grande efficacité en vue de permettre à la Chrétienté de défendre ses positions côtières en Terre sainte et de reprendre Jérusalem. L’hostilité de Jacques Ier à sa mise en œuvre est un fait connu60. La présence du souverain aragonais lors des délibérations a toutefois conduit plus d’un historien à envisager sa position comme le reflet d’une politique personnelle, guidée par l’intérêt direct de son seul royaume, alors qu’elle traduisait en fait une décision commune et probablement concertée de l’ensemble des monarques hispaniques 61. C’est du moins ce qui ressort du mémoire écrit quelque trente ans plus tard par le maître du Temple, Jacques de Molay, afin de répondre à la proposition de fusion des ordres militaires, alors reprise par Clément V en des termes assez similaires à ceux qu’avait utilisés son prédécesseur62.

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À l’évidence, la chute de Saint-Jean d’Acre conféra à l’idée d’union des ordres militaires une actualité nouvelle63. De même qu’elle avait contribué à en accroître la nécessité, elle en étendit le principe, au-delà du Temple et de l’Hôpital, à l’ensemble des milices, explicitement citées dorénavant dans la plupart des traités écrits en vue de la récupération de la Terre sainte64. Ainsi, en 1292, dans le plus ancien mémoire qu’il ait rédigé sur ce sujet, Ramon Llull projetait de fondre les ordres hispaniques avec leurs modèles orientaux dans une institution unique qui serait placée sous l’invocation de l’Esprit saint65. Peu après, pendant l’interrègne qui suivit la mort de Nicolas IV66, Charles d’Anjou proposait une solution radicale qui amalgamait non seulement tous les ordres militaires, mais encore plusieurs fondations hospitalières, comme Roncevaux ou Altopascio, et certaines maisons religieuses, par exemple Prémontré et Grandmont 67. Il est cependant difficile de mesurer exactement le retentissement que de tels projets rencontrèrent dans la péninsule Ibérique. Ainsi, malgré l’importance de son œuvre, il ne semble pas que Ramon Llull ait bénéficié en Castille d’un intérêt réel avant le XVe siècle68. Pourtant, l’idée d’une réforme des ordres militaires y circulait indubitablement, portée sans doute par des milieux proches de la papauté qui s’en firent l’écho en particulier au moment du procès du Temple69.

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Quelle que soit l’ampleur de ces projets, il est tout à fait singulier qu’ils ne constituent jamais une remise en cause des ordres militaires, qui restaient dans l’esprit des contemporains les fers de lance de la lutte contre l’Islam. Ainsi que l’a bien montré Helen Nicholson, nul n’évoque leur abolition dans la mesure où leur potentiel guerrier était perçu comme un outil indispensable qu’il fallait seulement réformer afin de le rendre pleinement efficace70. Malgré l’écroulement du projet latin, la Terre sainte restait au début du XIVe siècle, dans les mentalités, une partie de la Chrétienté qu’il convenait, comme au temps d’Urbain II et d’Innocent III, de ramener au pouvoir du Christ71. Il ne semble pas en effet, au vu des analyses les plus récentes, que l’idée de croisade ait fait l’objet du rejet que l’historiographie traditionnelle s’était attachée à décrire à la suite de l’étude de Palmer Throop72. Certes, un peu partout en Occident, s’élevaient des critiques en nombre croissant mais, loin de mettre en cause la légitimité de la reconquête de la Terre sainte, elles cherchaient au contraire à améliorer les aspects pratiques du projet, montrant ainsi qu’au-delà de 1291 ce dernier conservait une réelle popularité73.

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Dans le concert européen, là encore, la Castille ne fait pas exception. Il est d’usage de limiter la préoccupation pour recouvrer la Terre sainte aux espaces français et italiens. Jamais, pourtant, la péninsule Ibérique ne fut étrangère à ce souci74, comme l’atteste un traité appelé De recuperatione Terre sancte, conservé dans un manuscrit français du XIVe siècle75, et dans lequel Joseph Delaville le Roulx voyait la traduction d’un opuscule écrit entre 1324 et 1328 par l’évêque de León García de Ayerbe76. Longtemps acceptée77, une telle attribution est aujourd’hui rejetée, en raison de l’absence d’évidence interne, au profit d’une hypothèse française retenant comme auteur le maître de l’Hôpital Hélion de Villeneuve78. Il n’en demeure pas moins que le traité fait montre d’un intérêt évident pour la Castille, dont le concours est présenté comme essentiel à la réussite du projet de reconquête des Lieux saints79. Le royaume est en premier lieu décrit comme un réservoir de guerriers, formés aux techniques militaires utilisées par les musulmans80, et de chevaux, dont la qualité était alors fameuse dans l’ensemble du Bassin méditerranéen81. Bien plus, il est considéré comme l’une des pièces majeures de l’entreprise et à ce titre son rapprochement avec la France, scellé par le projet d’alliance entre le jeune Alphonse XI et la fille de Louis X, héritière de la Navarre, revêt une importance décisive en vue de

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l’établissement d’une paix durable entre les royaumes chrétiens qui, affirme le texte, est le préalable indispensable à l’union de ces derniers contre l’Islam82. 20

Diffusée à l’échelle de l’Occident, l’interrogation sur les ordres militaires menée dans le cadre d’une réflexion plus globale sur l’idée de croisade n’avait pas pour objet de mettre en cause leur raison d’être. En s’attachant à promouvoir leur réforme, elle était néanmoins susceptible de fragiliser leurs positions acquises et donc, pour partie au moins, de les déstabiliser. En témoigne la réaction violemment hostile de Jacques de Molay au projet de fusion du Temple et de l’Hôpital, dont il chercha à se prémunir en insistant auprès de Clément V sur les dangers dont une pareille nouveauté menacerait les ordres83. Récemment analysée par Carlos de Ayala Martínez84, la révolte des frères de Calatrava, en 1312, contre le maître García López de Padilla relève à mon sens, au moins pour une part, d’un réflexe de défense comparable. Au cours de l’année précédente est en effet attestée une tentative de Jacques II, bénéficiant probablement du soutien du principal dignitaire de l’Ordre85, pour obtenir du pape que les possessions de la commanderie d’Alcañiz soient détachées de leur tronc castillan afin d’être érigées en un prieuré indépendant auquel seraient adjoints les biens aragonais du Temple, une fois prononcée la dissolution de ce dernier86.

Le procès de l’ordre du Temple en Castille 21

Arrêtée le 22 mars 1312 par la lettre apostolique, Vox in excelso audita 87, publiée le 3 avril lors d’une session solennelle du concile de Vienne tenue en présence de Philippe le Bel 88, la suppression de l’ordre du Temple mit un terme à un procès de cinq ans précipité par l’arrestation des Templiers du royaume de France au matin du 13 octobre 1307 89. L’événement fit l’effet d’une commotion que se plurent à souligner la plupart des contemporains. À leur suite, les historiens ont fait état d’un traumatisme propre à conditionner durablement l’image de l’ensemble des ordres militaires90. Il ne fait aucun doute que la remarque présente une parfaite cohérence dans le cas français, mais il convient de prendre garde à une généralisation hâtive au moment de l’appliquer hors des frontières de cet espace, notamment en péninsule Ibérique, où la propagande capétienne n’a pas rencontré le même succès91. Pas plus qu’en Aragon, la procédure à l’encontre de l’Ordre ne semble avoir éveillé d’écho immédiat en Castille92. En 1309, les Templiers y jouissaient encore d’une parfaite liberté, malgré les appels renouvelés du pontife à Ferdinand IV afin qu’il prenne soin de diligenter l’enquête et de s’assurer par la contrainte de la personne des frères93.

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Le retard pris dans l’instruction traduit clairement l’incrédulité de la société politique à l’égard des charges relevées contre les frères de l’Ordre94. En Castille comme dans l’ensemble de la péninsule Ibérique, le procès du Temple obéit fondamentalement à une logique importée. Il est le fait d’une décision politique du roi qui, dans les mois suivant l’arrestation des Templiers en France, saisit, à l’exemple de Jacques II, le parti qu’il peut tirer de la détermination de Philippe le Bel. Il me paraît erroné d’opposer sur ce point l’attitude de Ferdinand IV à celle des autres monarques ibériques au motif que l’héritage castillan du Temple n’aurait pas été recueilli par un ordre national semblable à celui de Montesa en Aragon ou du Christ au Portugal95. La différence est tout au plus question de rythmes et de moyens. Il est en effet vraisemblable que Ferdinand IV, mis en garde, à l’instar des autres rois de la Péninsule, par Édouard II d’Angleterre contre les menées de Philippe le Bel96, a davantage tardé que Jacques II à retirer sa confiance au Temple97.

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Surtout, il semble qu’il ait délégué d’emblée aux souverains des royaumes voisins le pouvoir de régler avec le pape Clément V la dévolution des biens de l’Ordre, se réservant de participer à un front commun hostile à leur transfert à l’Hôpital, sans se mettre jamais en avant dans les tractations engagées au concile de Vienne98. 23

L’attitude de Ferdinand IV à l’égard du patrimoine du Temple au cours du procès me paraît couper court au moindre doute sur sa résolution99. Sa promptitude à s’emparer des possessions de l’Ordre contraste en effet avec son peu d’empressement à en poursuivre les membres, contre lesquels il ne semble avoir agi que contraint et forcé par l’injonction pontificale100. Un tel écart ressort des donations faites par le roi à partir du patrimoine du Temple en faveur d’autres ordres militaires ou de nobles entrés à son service, avant même que n’ait été arrêtée la sentence de dissolution101. En juillet 1308, Santiago est ainsi gratifié du droit de prélever l’impôt appelé luctuosa, en vertu duquel un cheval était dû au Temple lors du décès de tout vassal royal102. Un an plus tard, le château de Capilla était vendu au maître d’Alcántara, assorti d’une garantie l’assurant de ne pas être obligé d’en restituer la propriété au cas où le pape rétablirait le Temple dans la libre jouissance de ses biens103. Dès 1308, Ferdinand IV avait donc tiré parti, à l’instar de Jacques II en Aragon 104, de l’instruction ouverte par Clément V pour procéder à la confiscation des possessions castillanes du Temple, sans tenir compte du séquestre ecclésiastique sous lequel elles avaient été juridiquement placées et qui en confiait l’administration à un groupe de prélats commissionnés parle pape105.

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Obéissant à une logique politique fondamentalement dictée par la volonté du pouvoir royal de tirer profit des biens du Temple, le procès instruit contre l’Ordre en Castille ne se fondait en rien sur un quelconque sentiment d’impopularité106. Il a été allégué lors du procès, notamment dans le plaidoyer présenté au pape par Guillaume de Plaisians, qu’il existait dans la Péninsule une rumeur hostile aux membres de l’Ordre, les accusant de fautes spécifiques, au premier rang desquelles l’apostasie107. Rien de tel pourtant ne ressort des dépositions des Templiers castillans enregistrées lors des interrogatoires de Medina del Campo et d’Orense108. Sommés l’un après l’autre de se prononcer sur la réputation de leur ordre, tous les frères, à l’exemple de Rodrigo Díaz, l’estiment bonum et sanctum109. Ils réfutent les acccusations répandues contre lui, dont ils disent unanimement qu’elles sont un tissu de mensonges110, et leur dénient tout crédit, affirmant, pour plusieurs d’entre eux, qu’elles sont des inventions forgées de toutes pièces, dénuées de racines dans l’opinion castillane, où nulle rumeur infamante n’avait circulé avant que les Templiers ne soient arrêtés en France111.

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Parmi la masse des témoignages recueillis en faveur du Temple, l’unique élément discordant provient de l’enquête menée par l’évêque de Lisbonne parallèlement à l’interrogatoire de Medina del Campo. Elle intéresse quatre témoins extérieurs à l’institution, mais liés à elle par un commerce ancien112. Il est difficile d’accorder foi à leurs déclarations, tant elles semblent outrancières dans leur volonté accusatoire. La plus détaillée est celle d’un certain Rodrigo Rodríguez, serviteur à la cour. Parmi les trois récits qu’il livre aux juges, le premier évoque un livre dont le contenu est décrit comme secret et dangereux, tandis que les deux autres mettent à profit la célébration à huis clos de la profession d’un nouveau frère pour invoquer l’existence de cérémonies ésotériques et inavouables. À l’évidence, il s’agit de charges forgées de toutes pièces, qui correspondent en grande partie à des topiques de l’accusation113. Leur intérêt ne réside pas tant dans leur contenu que dans l’information qu’elles offrent sur la diffusion de rumeurs durant le procès, notamment à la cour de Ferdinand IV, où le témoin dit les avoir

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entendues114, et plus encore sur la tentative de leur conférer vraisemblance et historicité, en utilisant en tant que caution Alphonse X, converti en acteur principal de l’un des récits et présenté comme curieux lui aussi de percer les secrets du Temple115. 26

Ainsi, les bruits répandus contre le Temple peu avant sa chute ne semblent pas fondés sur l’existence d’un sentiment d’hostilité qui serait antérieur au procès. Cela est particulièrement évident si l’on prend en compte le souvenir que l’Ordre a laissé. Lorsqu’il est évoqué dans les années du procès ou dans les décennies qui suivent sa dissolution, surtout à la faveur de la dévolution de ses biens, jamais le Temple ne fait l’objet d’une mention d’opprobre ni même d’un commentaire dépréciatif. L’unique exception est une lettre de l’abbé de Morimond aux frères de Calatrava, rédigée le 7 octobre 1311, dans laquelle l’auteur enjoint aux destinataires, en des termes virulents, de réformer leur conduite afin que cessent les bruits répandus à leur encontre116. Afin d’accroître le poids de ses paroles, il les invite à méditer l’exemple du Temple : Considerad que acaescio a los del Temple muy mas poderosos allende de medida que vosotros, la memoria de aquellos perescio. Il faut relever que l’accusation provient d’un Cistercien français, peu au fait de la réalité castillane et surtout particulièrement exposé à la propagande capétienne. À mon sens, elle ne saurait, à elle seule, prouver à l’égard du Temple une hostilité de l’opinion que ne permet de vérifier aucun autre élément de la documentation.

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Non seulement en Castille la réputation de l’Ordre ne souffrait guère de taches, mais l’innocence de ses membres par rapport aux charges notifiées dans l’acte d’accusation ne fait aucun doute. De ce point de vue, leur réaction face à la nouvelle de l’arrestation ordonnée par le roi de France est identique à celle des frères de Catalogne, avec seulement un léger décalage, dû à la moindre promptitude de Ferdinand IV à profiter de l’occasion. Dans un premier temps, les frères recherchent la protection de personnalités politiques influentes, s’adressant d’abord à María de Molina puis, après que celle-ci eut refusé de se démarquer de la position du roi, à l’infant Felipe, auquel le maître remet en gage plusieurs châteaux de l’Ordre117. Face à l’accroissement du péril, les Templiers se lancent ensuite dans une résistance armée similaire à celle qui eut lieu en Catalogne de janvier 1308 à mars 1309 à partir des forteresses de Miravet, Monzón ou Chalamera118. D’une ampleur et d’une durée plus réduites, l’insurrection des frères de Castille, active surtout durant l’hiver 1308, semble s’être concentrée prioritairement en Estrémadure, autour du château de Fregenal119 ainsi que, surtout et plus longuement, du d’Alcántara 120, bien qu’il soit impossible d’exclure tout à fait d’autres éventuelles escarmouches où la légende le dispute toutefois à l’historicité121.

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Plus encore qu’à travers cette réaction de confiance trahie, l’innocence des Templiers transparaît des déclarations des membres de l’Ordre comme de celles de la majorité des témoins interrogés lors du procès. Les seuls chefs d’accusation que reconnurent les frères apparaissent bénins ou pour le moins communs à d’autres ordres : il s’agit du caractère confidentiel des réceptions, propre à alimenter de nombreux fantasmes, et de la propension à se confesser à des prêtres issus de la même institution. Ce dernier travers pouvait tout aussi bien être reproche aux frères de Calatrava, auxquels Alexandre IV avait accordé cette même liberté122, ou à ceux de Santiago, chez lesquels cette pratique revêtait, en vertu des statuts de 1251, un aspect d’obligation123. Au surplus, il n’offrait chez les Templiers aucun caractère systématique ni même dominant puisqu’une majorité déclarait avoir pour confesseur un clerc séculier ou un religieux mendiant (voir le tableau 1, p. 58)124. Pour le reste, les membres de l’Ordre nièrent en bloc les accusations lancées contre eux125, arguant que certaines, comme la sodomie, étaient contraires à leur règle126,

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et refusant d’accorder crédit aux aveux obtenus de leurs coreligionnaires français, qu’ils dirent avoir été arrachés propter metum tormentorum127. 29

Une telle unanimité des Templiers dans l’affirmation de leur innocence ne pouvait manquer d’inciter les juges à la clémence car, à l’inverse de l’attitude qu’il adopta en France, le pouvoir royal, intéressé surtout par le patrimoine de l’institution, leur laissa toute liberté dans le verdict final. Réuni le 21 octobre 1310, le concile de Salamanque inclina apparemment sans difficulté à reconnaître que l’Ordre en Castille n’était coupable d’aucune des charges portées dans l’acte d’accusation128. TABLEAU I. – Les confesseurs des Templiers castillans en 1310

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Par conséquent, il se prononça pour une entière liberté des personnes, la conditionnant seulement à la confirmation ultérieure de Clément V. Ménagés durant le procès, du fait notamment que jamais, malgré l’injonction de la papauté129, la torture ne semble leur avoir été appliquée — par opposition au cas des frères de Catalogne130 —, les Templiers castillans bénéficièrent donc d’une totale absolution à l’issue de l’enquête. Leur sort après la dissolution de l’Ordre reste largement méconnu131. Les rares éléments susceptibles de l’éclairer laissent penser, comme en Catalogne, à une retraite de la plupart des frères dans des commanderies de l’Hôpital132, dans des abbayes bénédictines ou, à défaut, dans le siècle133 à l’intérieur duquel la papauté les exhorta toutefois à mener, loin du scandale, une existence conforme à la règle qu’ils avaient professée134.

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Si, assurément, la réflexion engagée sur les ordres militaires à l’échelle de la Chrétienté dans la seconde moitié du XIIIe siècle a rencontré en Cas tille plus d’échos qu’on ne l’a dit jusqu’à présent, ni les projets de réforme agités après la perte de la Terre sainte, ni les charges déchaînées à la faveur du procès du Temple n’y provoquèrent une rupture dans la perception que le public avait de ces institutions. Aussi délicat qu’il soit au plan international, le moment est loin de marquer un traumatisme. L’impact des événements

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de Terre sainte en péninsule Ibérique est réel. Il doit toutefois être recadré dans la mesure où, liée à des causes extérieures, l’éviction des Latins d’Orient ne peut en aucun cas être considérée comme étant à la source de la remise en cause, pourtant incessamment invoquée par l’historiographie, du rôle des ordres militaires dans la société castillane au tournant des XIIIe et XIVe siècles.

II. – Critiques et contestation des ordres militaires 32

S’il convient de s’inscrire en faux contre l’idée d’une remise en question radicale des ordres militaires, il n’en est pas moins que circulaient dans le royaume de Cas tille aux XIIIe et XIVe siècles des éléments de critique à leur encontre. Il est cependant très difficile de savoir sur quoi exactement ceux-ci portaient, et plus encore d’en mesurer l’ampleur exacte dans la mesure où jamais l’historiographie ne s’est attachée à les prendre en considération de façon globale, se limitant, en de trop rares occasions, à en signaler la présence dans des oeuvres concrètes sans pousser véritablement l’étude135. Peu importe, à ce stade du travail, que les critiques qui circulaient aient été fondées ou non. L’analyse se situant au plan des représentations, l’essentiel pour l’heure est de mettre en évidence leur répercussion dans la société castillane et d’apprécier leur spécificité, tant au sein des rumeurs agitées contre les milices dans l’Occident latin qu’à l’intérieur de la contestation générale de l’institution ecclésiale qui caractérise la fin du Moyen Âge136.

Une ampleur restreinte 33

L’absence de références historiographiques au sujet des critiques diffusées à l’encontre des ordres militaires n’est pas absolument fortuite. Certes, l’intérêt pour le thème est récent. Pionniers en la matière à l’échelle européenne, les travaux d’Helen Nicholson, s’ils sont connus137, n’ont guère suscité d’émules au sein de la recherche espagnole138. Il n’en reste pas moins qu’une lacune de cet ordre incite à réfléchir sur les sources qui autorisent une enquête. Comme on l’a démontré pour l’Occident139, il n’existe dans la péninsule Ibérique aucune critique systématique qui s’attache à remettre en cause l’action des ordres militaires après la seconde moitié du XIIe siècle, moment où cesse la contestation radicale qui, en dépit de sa marginalité au sein de l’Église, questionnait la justesse de leur vocation pour des raisons de nature religieuse, jugeant le métier des armes incompatible avec le service de Dieu140.

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Présente à l’échelle de l’Occident, où elle est relayée par différents auteurs ecclésiastiques parmi lesquels Gautier Map, proche conseiller d’Henri Plantagenêt141, cette critique n’a pas épargné la Castille bien qu’aucun écrit théorique de portée comparable n’y ait été conservé. Il revient à Carlos de Ayala Martínez de l’avoir mise en évidence à travers la difficile acceptation du modèle d’ordre militaire, issu de la stricte conception bernardine et incarné par Calatrava142. Pas plus qu’en d’autres régions d’Occident143 ce projet, qui portait à son plus haut degré l’identification entre le séculier et le religieux144, ne suscita en Castille un enthousiasme forcené. Il suffit de considérer la lenteur de l’affiliation de Calatrava à l’ordre cistercien, acquise seulement en 1186 et consolidée définitivement au plus tôt dans la décennie 1220, pour prendre la mesure exacte de l’accueil qu’il rencontra 145 . Comparé au succès rencontré dès l’origine par Santiago, le fait est encore plus éclatant, au point que cette dernière institution, par son profil canonial davantage

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sécularisé, pourrait avoir constitué une adaptation stratégique aux résistances de la société castillane à la conception monastique des ordres militaires146. 35

Quelle qu’ait été l’ampleur des réticences initiales de l’opinion, jamais, pas même au moment de leur apparition, la critique visant les ordres militaires n’a fait l’objet en Castille d’un discours théorique. Pour l’évaluer, force est de recourir à des sources extrêmement dispersées dont chacune peut seulement offrir des éléments ponctuels. Rapprochés les uns des autres, ces derniers permettent de mieux définir la contestation des ordres militaires qui émanait de la société castillane ou, du moins, de certains de ses secteurs. De l’enquête ressort d’emblée un double constat : celui, d’une part, du nombre réduit des textes révélant l’existence d’un courant critique — de l’ordre d’une vingtaine tout au plus — et, d’autre part, celui de leur extrême diversité car dans ce corpus, voisinent des poésies de circonstance147 et des passages d’oeuvres littéraires très élaborées148. Dès lors, l’idée d’une critique des ordres militaires dans la société castillane doit à mon sens être nuancée : mieux vaut parler d’une circulation d’opinions ou de représentations défavorables et, le cas échéant, profondément partisanes149, dans la mesure où jamais ces textes ne présentent la cohérence suffisante pour qu’il soit possible de les évoquer comme un tout véritable.

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De façon significative, la plupart des attaques portant atteinte à l’image des ordres militaires dans l’opinion castillane sont moins centrées sur l’institution que sur des figures individuelles la représentant. Il en est ainsi systématiquement des rumeurs hostiles dont se fait écho l’historiographie. Par deux fois, des bruits capables de nuire au prestige de Calatrava sont attestés dans la chronique royale durant le gouvernement contesté de García López de Padilla150. Alimentés par les adversaires de ce dernier, réunis derrière le clavaire Juan Núñez de Prado, ils ne visent en rien l’Ordre dont ils émanent, mais la personne du maître accusé de lâcheté au combat et plus largement de négligence envers les devoirs de sa charge.

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En plusieurs autres cas, où il n’est pas fait allusion à une rumeur, les accusations tendent pareillement à se concentrer sur la figure d’un frère, tel ce Martín Malo, également membre de Calatrava, oublieux de son voeu d’obéissance et dévoré par l’appétit de révolte, qui est présenté sous un jour cruel de déloyauté sans que le crédit de son Ordre en soit pour autant attaqué151.

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À la différence de l’historiographie, diffusée en priorité dans les cercles du pouvoir, la satire poétique a contribué pendant les XIIIe et XIVe siècles à informer une opinion plus large à travers l’œuvre des troubadours et notamment les cantigas de mal dizer 152, dont les populations reprennent les rythmes jusqu’à les fixer par écrit à la fin du Moyen Âge dans des recueils appelés cancioneros. De façon tout aussi absolue que la chronique, la satire privilégie dans sa critique l’angle individuel. En attestent les strophes composées par Pero Méndez da Fonseca contre Pelayo Pérez Correa pour stigmatiser l’irrégularité de son ascension à la dignité de commandeur d’Uclés, peu avant qu’il ne devienne maître de Santiago153. Le poète moque la rapidité d’une telle élévation, qu’il dit acquise du jour au lendemain (du lues ao martes), et insiste sur son aspect singulier par comparai son avec l’état des Treize, qui constituaient la plus haute instance de l’Ordre154. Poussant plus loin sa critique, il met en scène Pelayo Pérez sous un jour démoniaque, le présentant au premier vers sous le nom de « Paio de maas artes », par référence à Pedro de maas artes, expression dont Elisa Ferreira Priegue a très judicieusement signalé qu’elle constitue dans le folklore médiéval portugais une appellation du diable155.

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Il est cependant rare que dans la poésie le personnage figuré présente une historicité aussi marquée. Le plus souvent, la satire se concentre sur des frères dont le seul élément d’identité consiste dans l’appartenance à leur Ordre. Ce cas est illustré par les deux récits des Cantigas de Santa María, composées à l’initiative d’Alphonse X, dans lesquels les frères des ordres militaires sont décrits sous un jour critique. Dans l’un, un membre de l’ordre de Santa María de España — celui-là même que le roi avait institué — est, à l’image de ses compagnons, dépeint comme animé d’une réaction initiale d’incrédulité devant une apparition de la Vierge, dont il refuse d’abord l’ordre avant de se rendre, après une nouvelle manifestation, à l’évidence du miracle156. L’autre récit met en scène deux frères du couvent hospitalier de Moura en route pour le sanctuaire mariai de Terena ; atteints de violents troubles du comportement, ils sont entravés à hauteur du cou afin d’éviter qu’ils ne meurent de ce mal qui les ronge et dont l’auteur, dans le refrain d’invocation à la Vierge, se plaît à relever la couleur infernale157. Dénués d’historicité, sans lien avec la réalité autre que celui de leur ordre, ces frères ont valeur de types plus que d’individualités, au point que leur caractère générique invite à formuler l’hypothèse d’une contestation globale, par leur intermédiaire, de l’institution à laquelle ils appartiennent.

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Sans être fréquentes, les critiques visant les ordres militaires semblent avoir rencontré un écho suffisant pour inquiéter leurs dirigeants et les conduire à se préoccuper de façon croissante, à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle, de l’image des institutions qu’ils gouvernaient. Un tel souci ressort a contrario de la multiplication des mentions de scandale dans les formulaires de la chancellerie pontificale. Des documents toujours plus nombreux font ainsi allusion au scandalum ou à la materia scandali, dont la cause principale tient aux conflits qui divisent les ordres militaires158. Derrière cette rhétorique transparaît une rumeur hostile qui cherche à tirer profit des dissensions mettant aux prises clercs et laïcs au sein d’une même communauté159, du transfert de frères d’une milice à une autre en dépit des prescriptions de la règle160, des rébellions armées contre le maître161 voire des schismes qui, nombreux dans la première moitié du XIVe siècle, étaient aussi préjudiciables à la réputation des ordres qu’à leur unité162.

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Certes, les bulles pontificales recouraient souvent à l’hyperbole, mais il ne me semble pas pour autant possible de réduire à un simple effet de style la crainte bien réelle du scandale présente dans les milices. Celles-ci se souciaient de leur image dans l’opinion, à preuve les premières dispositions normatives dont on conserve une trace écrite, dès le début du XIIIe siècle dans le cas de Calatrava, qui recommandent au maître de veiller en commun avec les anciens de l’Ordre au paiement des salariés propter infamiam devitandam 163 . Cette préoccupation dut cependant rester ténue jusqu’au dernier quart du XIIIe siècle, époque où apparaissent, dans les documents de la pratique, des indices attestant son poids croissant auprès des instances supérieures des ordres. En témoignent, pour l’Hôpital, un accord passé avec Santiago en 1283 pour prévenir la rumeur que risquait d’éveiller le transfert de frères d’une institution à l’autre164, et aussi, quinze ans plus tard, la crise propagée jusqu’aux plus hautes instances de l’Ordre par la rébellion ouverte des frères castillans, connue à l’époque comme 1’« escandle d’Espaigne » et perçue parles membres du couvent à Chypre comme un opprobre éternel pour leur communauté165.

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À partir du XIV e siècle, les ordres militaires sont de plus en plus préoccupés par leur réputation. Ce souci croissant, qui trahit assurément la progression d’éléments critiques au sein de la société castillane166, va jusqu’à influer sur l’attitude quotidienne des frères, comme dans le cas de ce chapelain santiaguiste de Santa Eulalia de Mérida, que

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l’indignation des fidèles contraignit à expulser de son église, malgré le droit d’asile, un domestique qui y avait commis un crime durant une messe d’anniversaire167. Largement diffusée, une telle crainte joua à mon sens un rôle décisif dans l’effort déployé pour régulariser la périodicité des visites. Prévues par la règle168 et attestées depuis la première moitié du XIIIe siècle au moins 169, ces corrections n’atteignent pas le rythme annuel, qui théoriquement devait être le leur, avant la fin du Moyen Âge. Elles bénéficient pourtant d’une attention accrue des autorités supérieures des ordres militaires à compter du milieu du XIIIe siècle170 et gagnent en régularité dans la première moitié du siècle suivant, surtout pour les institutions de filiation cistercienne171, dans ce même souci du pro de la orden qu’évoquait déjà Pelayo Pérez Correa en 1260, lors de la première visite de la commanderie aragonaise de Montalbán172.

Une thématique traditionnelle 43

À coup sûr restreinte, la contestation des ordres militaires dans la société castillane n’est pas négligeable pour autant. Si tant est qu’un échantillon limité puisse autoriser une conclusion de portée générale, il semble qu’elle ait joué de thèmes similaires à ceux qui étaient utilisés dans le reste de l’Occident173. Parmi les griefs dont les sources conservent l’écho, l’un consistait à dénoncer les ordres au motif qu’ils trahissaient leur mission militaire. Trois documents confirment l’existence d’une rumeur allant dans ce sens dans les premières décennies du XIVe siècle. Le premier est la lettre écrite en octobre 1311 par l’abbé de Morimond aux chevaliers de Calatrava : il leur fait part des bruits qui courent sur leur manque d’intérêt pour la défense de la foi et les exhorte à revenir à leur observance originelle174. Plus connus, les deux autres sont des bulles de Jean XXII adressées au légat pontifical en décembre 1320 afin que celui-ci contraignît les ordres militaires castillans à s’investir davantage dans la lutte contre l’Islam : l’une et l’autre rapportent l’existence d’une rumeur défavorable sur leur engagement, dont le retentissement au sein de la société politique détermine le pape à agir175.

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Il convient cependant, à mon sens, de prendre garde à ne pas surévaluer les bruits répandus sur les manquements des ordres militaires à leur vocation combattante dans la mesure où leurs occurrences sont peu fréquentes et me semblent, surtout dans les deux cas exposés, particulièrement intéressées. Ce n’est pas ici le lieu de se prononcer sur le bien-fondé d’une telle critique généralement acceptée par l’historiographie176, mais de souligner combien elle reflète, derrière une apparente objectivité, les intérêts manifestes des autorités dont elle émanait. Il n’est pas dans mon intention de postuler que les bruits dont se prévalaient l’abbé de Morimond et le souverain pontife étaient dépourvus de toute réalité historique. Il me paraît cependant important de souligner, fut-ce seulement à titre d’hypothèse, qu’ils ont pu être artificiellement exagérés afin de donner du poids à des dénonciations dont aucune n’était véritablement anodine.

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Dans le premier cas, l’avertissement lancé aux chevaliers de Calatrava par l’abbé cistercien ne cache pas sa finalité réformatrice que seuls les conflits internes de l’Ordre l’avaient jusqu’alors empêché de mener à bien en personne177. Bien qu’il ne soit pas explicitement exprimé, l’objet de l’injonction pontificale n’en est pas moins clair. En rappelant les ordres militaires castillans à leur mission de défense de la foi, Jean XXII ne cherche pas tant, me semble-t-il, à stigmatiser leur refus de se battre que leur propension croissante à servir les intérêts militaires de la monarchie178. Au plus fort de l’affrontement avec Grenade, accuser les ordres de manquer à leurs devoirs guerriers pourrait apparaître

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comme un non-sens179. De fait, l’intention du pontife me semble autre. Elle ressort d’un mandement adressé en août 1318 à Calatrava dans des termes similaires à ceux qu’il devait étendre en 1320 à l’ensemble des milices180. Le choix de l’institution n’était pas gratuit dans la mesure où son maître, García López de Padilla, s’était chargé en juillet 1316, à la demande de l’infant Pedro tuteur du jeune Alphonse XI, de négocier une trêve avec le sultan nasride181. Pour la papauté, l’enjeu était primordial. Elle devait en effet rappeler aux ordres militaires son autorité largement battue en brèche et, à cette fin, les bruits circulant sur une certaine réticence de ces institutions à combattre l’Islam sont utilisés en guise d’argument supplémentaire, et même probablement exagérés, afin d’amener leurs dignitaires à faire montre de plus de soumission. 46

Liée par Jean XXII à la dénonciation du défaut d’engagement militaire des ordres, l’accusation de s’enrichir indûment est plus largement répandue dans la société castillane 182. Elle reflète une critique courante dans tout l’Occident, où ces institutions sont accusées de gaspiller leurs biens en menant une vie fastueuse183. Sans qu’on puisse relever dans la péninsule Ibérique des accusations comparables à celle de Matthieu Paris, qui arguait que l’on aurait pu entretenir un chevalier en Terre sainte avec le revenu de chacune des commanderies du Temple et de l’Hôpital, dont il évalue respectivement le total à neuf mille et dix-neuf mille184, l’argument y a évidemment été diffusé. De même qu’en France ou en Angleterre, il semble avoir été utilisé en priorité par le clergé, notamment séculier. En atteste un ars dictandi, rédigé au cours du règne de Ferdinand III dans les chancelleries épiscopales de Zamora et de Palencia185, dans lequel un cas d’espèce montre le maître provincial du Temple reprochant à un frère une gestion dispendieuse et oublieuse de la finalité de l’Ordre, car tout entière tournée vers son profit personnel 186.

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Diffusée dans les milieux ecclésiastiques, la critique des richesses acquises par les ordres militaires trouva un écho important dans le reste de la société castillane. Un reflet tardif en est fourni par le chroniqueur sévillan du XVIIe siècle Diego Ortiz de Zúñiga qui relate, au moment de traiter du quartier de la ville sur lequel les ordres exerçaient leur juridiction, les conflits provoqués par les privilèges qu’ils détenaient, notamment en matière fiscale187. Il ne fait pas de doute qu’une réputation de richesse excessive a dû accompagner les ordres militaires dès le Moyen Âge auprès de leurs contemporains. En témoigne en 1328 le projet du comte Alvar Núñez Osorio, le favori du jeune Alphonse XI, prévoyant d’imposer les milices pour pallier les difficultés du trésor royal : face au prieur de l’Hôpital, Fernán Rodríguez de Valbuena, qui s’opposait au principe d’une taxation, le conseiller fit valoir l’origine monarchique des donations consenties à ces institutions, soulignant leur importance et, par là même, le profit que l’on pouvait espérer en retirer 188 .

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Un indice de la diffusion des critiques à l’encontre de la richesse présumée des ordres militaires réside sans conteste dans le soin qu’ils mirent à se prémunir contre elles. À un niveau interne, l’accent est placé, dans différents statuts régissant le fonctionnement de ces institutions, sur la punition des frères qui feraient preuve d’appât du gain. Ainsi, les définitions de Calatrava de 1325 imposent au maître de veiller à l’approvisionnement des châteaux de frontière pour éviter qu’ils ne tombent au pouvoir ennemi por codicia de los freyres189. Au niveau externe, il semble révélateur que les milices aient cherché par avance à se dédouaner de possibles accusations. À cette fin, le maréchal des Teutoniques, conscient de la rumeur circulant contre les ordres, prend soin de préciser dans la lettre qu’il envoyé en 1254 à Alphonse X, à la suite de l’échec du passage de saint Louis en

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Orient, que son institution a dépensé plus que ne l’y autorisaient ses ressources afin de maintenir son honneur et de parer aux calomnies de ses détracteurs190. 49

Au-delà de l’appétit de richesses des ordres militaires, certaines critiques, poussant plus loin la dénonciation, mettent en cause la vocation de leurs frères, à laquelle elles dénient toute sincérité. Plusieurs écrits de l’époque s’accordent à fustiger ce fait comme le pire des péchés que puisse commettre un ecclésiastique. Sur ce point, Martín Pérez, dans son traité de confession écrit en 1318, où il dresse un inventaire des fautes selon l’état du pécheur191, rejoint l’avis que Sanche IV, vingt-cinq ans plus tôt, donnait à son héritier192. Les ordres militaires semblent de la sorte confrontés à une accusation de duplicité mettant en cause la sincérité de leur engagement comme l’illustre, par-delà l’écho générique qu’en propose Martín Pérez193, la critique que l’abbé de Morimond adressait en 1311 aux frères de Calatrava : se faisant l’écho d’une rumeur accusatrice, il leur reprochait de déroger aux obligations de l’Ordre, de ne pas en observer les statuts, c’està-dire, dans sa pensée, de trahir l’esprit de Cîteaux pour revenir aux com modités et à l’oisiveté de l’ancien ordre bénédictin194.

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Rares sont néanmoins les attaques à mettre en cause la vocation des ordres militaires avec une pareille violence. Il n’en est guère qu’une seule qui, dans les écrits castillans de l’époque, présente le même caractère systématique. Il s’agit d’un texte tiré d’un recueil anonyme d’exempla, connu sous le nom de Lïbro de los Gatos, compilé dans la seconde moitié du XIVe siècle à partir des Fabulæ d’Odon de Cheriton, rédigées dans les années 1220-1230195. Parmi la trentaine de récits réunis dans l’œuvre, l’un se rapporte aux Templiers et aux Hospitaliers, décrits dans le bestiaire sous l’apparence d’ânes en raison de la croix de leur habit, identique à celle de l’encolure de l’animal196. Jouant de cette image, l’exemplum les invite à manifester une dévotion véritable en ne se contentant pas de dehors chrétiens, mais en veillant à combattre le péché et, en premier lieu, le désir charnel, sous peine d’être seulement des ânes de l’enfer197.

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Le plus souvent, cependant, les critiques relatives à la vocation des ordres militaires tendent à se concentrer sur un aspect particulier de cette dernière.

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D’aucunes stigmatisent leur appétit mondain : c’est par exemple le cas du Libro de Buen Amor, composé dans les années 1330, dans lequel l’archiprêtre de Hita, Juan Ruiz, illustre l’emprise du plaisir sur la société castillane du temps198. En un passage dans lequel don Carnal, allégorie des tentations de la chair, célèbre son entrée dans une ville qu’il a soustraite au pouvoir de doña Cuaresma, les ordres militaires sont représentés en bonne place des réjouissances organisées pour l’accueillir199. Mettant en cause de façon plus radicale la vocation de ces institutions, une rumeur de l’époque tirait prétexte de l’apostasie de certains frères pour flétrir la réputation de leur ordre200. Attestée là encore a contrario, notamment à travers le souci que manifestait Santiago d’éviter d’y donner prise201, elle semble, sans échapper tout à fait à une influence extérieure202, compter parmi les rares critiques susceptibles d’accréditer une certaine spécificité hispanique, ainsi qu’il ressort, nous l’avons vu, du réquisitoire prononcé par Guillaume de Plaisians contre les Templiers,

Une faible spécificité 53

La similitude thématique entre les critiques adressées aux ordres militaires en Castille et celles circulant à leur encontre dans le reste de l’Occident est à l’évidence l’indice d’une originalité réduite. La raison de cette situation tient pour une part à la dépendance de la

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rumeur castillane par rapport à des sources extérieures. Plusieurs des textes reprenant ponctuellement une accusation contre l’action des ordres militaires constituent en effet des adaptations, voire de simples traductions d’oeuvres écrites dans la perspective des événements de Terre sainte. Il en est ainsi de la version castillane de l’Historia orientalis de Jacques de Vitry comme du texte des Anales de Tierra Santa, en grande partie dérivé d’une rédaction aujourd’hui perdue qui servit également de base à l’un des deux manuscrits français203, ou encore de la narration de La Gran Conqmsta de Ultramar, qui est, parmi les récits castillans des croisades, celui auquel sa diffusion a offert l’influence la plus profonde dans l’opinion péninsulaire. 54

Inévitablement, les critiques visant les ordres militaires dont de telles œuvres se font écho apparaissent dépourvues de racines dans la société castillane. On peut arguer qu’en s’appropriant ces attaques les traducteurs les assumaient, fûtce de manière indirecte, dans la mesure où, à défaut de toujours les approuver, ils ne pouvaient ignorer la portée qu’ils leur conféraient. De fait, certaines accusations semblent avoir bénéficié d’une audience suffisamment large dans la Péninsule pour façonner le jugement de l’opinion et porter atteinte à la réputation des ordres militaires. Il en est ainsi, par exemple, d’un épisode illustrant la rivalité du Temple et de l’Hôpital. En 1242 fut livrée devant Ascalon une bataille au cours de laquelle les Hospitaliers, alliés du sultan du Caire, furent accusés d’avoir pris le parti de ce dernier contre le Temple et les barons de Terre sainte, allant jusqu’à refuser aux chrétiens qu’ils combattaient l’entrée de la cité, où ceux-ci voulaient se réfugier204. Le mode sur lequel La Gran Conquista de Ultramar relate l’événement est intéressant dans la mesure où il invite à penser que ce dernier a pu donner naissance à une rumeur susceptible de modeler le jugement d’un public ibérique205.

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Dans la majorité des cas, néanmoins, les récits castillans des croisades se contentent de reproduire les critiques que leurs modèles avaient déjà lancées contre les ordres militaires. Le résultat en est une diffusion à l’échelle hispanique des accusations formulées contre les ordres sur un plan général, soit que les textes insistent, comme c’est le cas de la traduction de Jacques de Vitry, sur des considérations morales de portée générique206, soit au contraire qu’ils reflètent, telle La Gran Conquista de Ultramar, les principaux topoi qui servaient d’arguments aux critiques dirigées contre les ordres militaires, se concentrant tour à tour sur leur alliance avec les musulmans ou sur leur participation aux conflits entre chrétiens207. Ce qui montre que ces récits se bornaient à reprendre des critiques provenant d’autres sources, c’est leur défaut d’apports propres en la matière208. Parmi les divers événements évoqués, en effet, on n’en trouve qu’un seul qui ne soit pas mentionné dans l’original : il s’agit du siège de Tripoli, entrepris en 1258 contre le prince d’Antioche Bohémond VI par Bertrand de Gibelet et dont les Anales de Tierra Santa attribuent l’initiative au maître de l’Hôpital209.

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Sacrifiant en grande part aux topoi répandus contre les ordres militaires à l’échelle de l’Occident, la plupart des griefs retenus contre eux en Castille tendent à les considérer comme un ensemble global sans prêter attention, là encore, aux particularités de chacun. Certes quelques critiques, nous l’avons vu, visent une institution en particulier, telle la lettre de l’abbé de Morimond appelant en 1311 les chevaliers de Calatrava à se réformer. Certaines milices étaient même conscientes qu’elles pouvaient être l’objet de mises en cause spécifiquement dirigées contre elles. Du moins est-il possible d’interpréter ainsi l’excuse présentée en 1254 à Alphonse X par le maréchal des Teutoniques pour s’exonérer de l’accusation d’avoir manifesté peu d’empressement à aider saint Louis lors de son séjour en Terre sainte. Connaissant la rumeur accusant ses frères de soutenir les intérêts

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impériaux, particulièrement exacerbée après le passage de Frédéric II210, le dignitaire cherche par avance à se prémunir contre elle en excipant de son impartialité, de façon à faire pièce à d’éventuels calomniateurs211. 57

Pour autant, la plupart des attaques, quel que soit le thème sur lequel elles se focalisent, tendent à considérer les ordres militaires de façon globale, en gros, pour reprendre l’expression utilisée par Joshua Prawer qui, le premier, a mis en évidence ce fait à l’échelle internationale212. A mesure que s’est affinée la connaissance des critiques dirigées contre les ordres, le constat a recueilli l’accord de tous les principaux spécialistes 213 . Une fois encore, il n’en va pas différemment pour la Castille que pour le reste de l’Occident L’accusation d’avoir tiré parti de leur faveur pour accumuler des richesses et d’employer celles-ci à mauvais escient, in usos illicitos., selon la formule choisie par Jean XXII dans les deux bulles de 1320, s’étendait dans l’esprit du pontife comme dans celui d’Alvar Núñez Osorio, huit ans plus tard, à la totalité des ordres militaires. Peu importe qu’elle ne concorde pas avec la situation réelle de chacun d’entre eux. À la différence du favori d’Alphonse XI, le pape souligne l’endettement du prieuré castillan de l’Hôpital 214, solidaire des dettes contractées par l’Ordre à l’occasion de la conquête de Rhodes 215, sans d’ailleurs que cela l’empêche de confondre l’institution dans l’impression globale d’aisance qu’il prête à ses homologues.

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En règle générale, on ne relève pas, parmi les griefs retenus contre les ordres militaires, d’accusations pesant seulement sur l’un d’entre eux. En ce sens, le reproche de favoriser les intérêts impériaux, auquel se réfère la lettre adressée par le maréchal des Teutoniques à Alphonse X, constitue une exception. Tout au plus peut-on souligner la tendance des critiques décalquées de modèles étrangers à se concentrer en priorité sur le Temple et l’Hôpital, particulièrement exposés à l’attention de l’opinion internationale, ainsi que l’atteste l’exemplum du Libro de los Gatos, copié pratiquement sans changements du récit des Fabule d’Odon de Cheriton 216. À l’inverse, les griefs qui présentent davantage de fondement dans la tradition hispanique placent sur un pied d’égalité absolu les ordres militaires ibériques et leurs homologues de Terre sainte. Le plus bel exemple est à coup sûr le passage du Libro de Buen Amor où toutes les milices apparaissent réunies dans l’accueil fait à don Carnal, sans que l’on observe entre elles de hiérarchie qui puisse donner prise à une individualisation de la critique.

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Le plus souvent communes à l’ensemble des ordres militaires, les accusations retenues contre eux ne leur sont donc nullement spécifiques217. Il est essentiel, pour apprécier leur statut dans la société castillane, de les considérer en perspective, c’est-à-dire de les rapporter à celles qui frappaient d’autres groupes, notamment au sein de l’institution ecclésiale218. D’une rapide comparaison, il ressort qu’en Castille, comme dans le reste de l’Occident219, rares étaient les rumeurs hostiles qui les visaient spécifiquement. La règle est bien davantage que des accusations identiques soient indistinctement dirigées contre d’autres groupes ecclésiastiques, les ordres monastiques en premier heu. Point n’est besoin de s’étendre. À plusieurs reprises, des moines sont taxés de lubricité, à l’instar de cet abbé venu rejoindre nuitamment l’épouse d’un marchand qu’il sait s’être absenté, mis en scène dans un exemplum du Libro de los engaños, composé à l’initiative du jeune frère d’Alphonse X, l’infant Fadrique220 ; sur d’autres planait un soupçon de fausseté dans la mesure où leur vocation est décriée, à l’image des Bénédictins, accusés parfois de dissimuler sous l’habit religieux un appétit de lucre et de jouissance221.

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Bien plus, différentes critiques frappant les ordres militaires participent en fait de dénonciations beaucoup plus larges, s’étendant le plus souvent à l’ensemble de la société

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ecclésiastique. Tel est le cas des deux plus graves griefs retenus contre eux. Dans la scène du Libro de Buen Amor relatant l’accueil de don Carnal ne figurent pas uniquement les ordres militaires : pour révérer cette allégorie du plaisir charnel s’unissent tous les religieux de la ville, depuis les prêtres et les moines d’ordre ancien, comme les Clunisiens, moqués sous le nom d’orden de Cruzniego, jusqu’aux réformés, nés de Cîteaux, et aux frères mendiants, de tradition pourtant plus récente222. Nul n’échappe donc à la satire, pas plus que dans le Libro de los Gatos, où le récit auquel j’ai fait allusion confond dans la même diatribe contre la fausseté des religieux, à côté des Hospitaliers et des Templiers, les Cisterciens, les Prémontrés ou les Bénédictins, dont il déclare que la condition n’est rien si, au-delà du seul habit, elle ne se double pas d’une véritable inclinaison du cœur 223. 61

Une telle analyse conduit à relativiser les critiques adressées aux ordres militaires et, en tout cas, à les replacer dans la perspective d’une contestation plus large, entraînant à l’échelle de l’institution ecclésiale un appel récurrent à la réforme224. À l’échelle de l’Occident, cette nécessité a été fort bien illustrée par Jean-Charles Payen dans une étude de la satire anticléricale de la seconde moitié du XIIIe siècle. Se fondant sur l’oeuvre flamande de Jacquemart Gielée, Renart le Nouvel., il a souligné que la critique développée par l’auteur contre Templiers et Hospitaliers, à la tête desquels est placé un fils de Renart, Souduians — littéralement « celui qui ruse » — vêtu pour moitié du costume de chacun des deux ordres, n’est que le pendant d’une dénonciation générique et tout aussi véhémente de la société ecclésiale, y compris des ordres mendiants auxquels Renart a donné ses deux aînés, Renardel et Roussel225. Justement reprise par Helen Nicholson, l’idée selon laquelle la critique des ordres militaires doit être entendue comme un appel à une réforme plus vaste de l’Eglise me semble pouvoir s’appliquer parfaitement à la société castillane, sans que l’on puisse d’ailleurs observer, au sein de cette dernière, un effet dramatique comparable à celui qu’a souligné cet auteur pour le reste de l’Occident, où ces institutions semblent avoir été liées de manière beaucoup plus univoque à la Terre sainte 226 .

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Il est donc indéniable que circulaient dans la société castillane certains bruits hostiles aux ordres militaires. En ce sens, la dénégation récemment opposée par José Manuel Rodríguez García me semble largement infondée227. Reste néanmoins qu’il est difficile de parler d’une « critique » dans la mesure où celle-ci était faite d’échos disparates et, le cas échéant, contradictoires. Si peu cohérentes que soient ces accusations, il est certes singulier qu’elles aient conduit les ordres, à partir du milieu du XIIIe siècle, à veiller avec un soin accru à leur image, mais l’on ne peut pour autant considérer ce souci comme l’indice d’une hostilité croissante de l’opinion castillane à leur encontre, car ces griefs présentent une spécificité trop faible par rapport aux rumeurs critiquant les milices sur le plan international et aux appels à une réforme globale de l’Église.

III. – Un courant continu d’exaltation 63

Parallèlement aux rumeurs qui circulaient contre les ordres militaires s’exprime dans la société castillane un profond sentiment de confiance dans leur faculté de mener à bien leur mission de lutte contre l’Islam. Le fait n’est pas original en lui-même, dans la mesure où Alan Forey comme Helen Nicholson ont bien souligné qu’à l’échelle de l’Occident, jusqu’à la fin du XIIIe siècle tout au moins, les critiques adressées aux milices sont équilibrées par un flux continu de louanges228. Pas plus que sa remise en cause ponctuelle, l’exaltation de la mission confiée à ces institutions n’a véritablement suscité l’intérêt de la

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recherche espagnole. Plusieurs passages élogieux ont été relevés à différentes occasions 229 , extraits pour la plupart de bulles pontificales et de diplômes royaux, mais jamais ils n’ont fait l’objet d’une réflexion critique globale s’attachant à évaluer, au-delà des topiques du discours, la répercussion de ces modèles rhétoriques dans la société castillane.

L’incarnation d’une nécessité politique 64

Contrairement à une idée longtemps dominante dans l’historiographie, il a été prouvé qu’à la fin du XIIIe siècle encore la mission des ordres militaires bénéficiait d’une large compréhension dans la société occidentale230. Ainsi, l’image façonnée par ces institutions, qui se présentaient comme indispensables à la réussite de toute initiative de croisade 231, recevait au niveau international l’aval des secteurs qui souhaitaient leur réforme afin de mettre en œuvre une lutte plus efficace contre l’Islam232. Il en était de même en Castille, où leur engagement militaire demeurait perçu comme un élément essentiel de la protection du royaume. Sur ce point, les critiques, nous l’avons vu, sont très rares. Plus encore, émanant de l’autorité pontificale ou, pour Calatrava, de l’abbé de Morimond, elles sont extrêmement partiales dans la mesure où elles ne condamnent pas une quelconque faillite des ordres dans leur mission de combat, mais leur soumission, jugée excessive par la papauté, à la volonté d’un pouvoir monarchique qui les amenait au début du XIVe siècle à faire passer les intérêts castillans avant ceux de la Chrétienté.

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En aucun cas les ordres militaires ne sont envisagés comme un problème dans les traités politiques castillans. Chacun de ces écrits traduit une pleine confiance dans leur mission. En témoigne le plus important d’entre eux, le Libro de los estados, composé autour de 1330 par l’infant Juan Manuel, dont il reflète à la fois l’expérience personnelle et les préoccupations politiques233. Les ordres militaires, appelés órdenes de cavallería, y sont mentionnés avec l’ensemble des corps de l’Église parmi les états dans lesquels l’homme est le plus à même d’assurer son salut234. Bien peu d’éléments ressortent de la description de ces institutions par Juan Manuel, qui consiste en une simple liste. L’intérêt de cette dernière n’est cependant pas négligeable car l’auteur l’introduit par une phrase lapidaire qui vise à mettre en relief la spécificité des milices au sein de l’Église, montrant que leur engagement armé au service de la foi restait pour lui en tout point d’actualité dans la première moitié du XIVe siècle235.

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Connu en Castille dès les premières décennies du XIVe siècle236, le miroir du prince rédigé par Gilles de Rome autour de 1285 pour Philippe IV, jeune héritier de la couronne capétienne, livre une information à peu près similaire. Diffusée au sud des Pyrénées avant même d’être traduite du latin et largement glosée par l’évêque d’Osma, Juan García de Castrojeriz, à l’intention du fils ainé d’Alphonse XI237, l’œuvre s’avère précieuse pour évaluer l’image des ordres militaires dans la société castillane du milieu du XIVe siècle en raison même du traitement qu’elle a subi pour être adaptée en langue castillane. Écrivant autour de 1345, le commentateur s’est en effet appliqué à restituer pleinement les louanges que Gilles de Rome, soixante ans plus tôt, avait décernées aux milices. Reproduit dans sa globalité — jusqu’à conserver la référence au Temple, dissout dans l’intervalle238 —, l’éloge est même développé dans la glose à partir d’une citation de saint Bernard, extraite du De Laude novæ militæ, qui témoigne, un siècle et demi après Martín de León 239, du profond écho que conservait dans la péninsule Ibérique la conception de la chevalerie développée par l’abbé de Clairvaux240.

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Par-delà la littérature politique, la mission des ordres militaires est l’objet d’un éloge fervent de la part du Saint-Siège. La plupart des textes que la chancellerie pontificale leur destine égrènent invariablement les mêmes dithyrambes tendant à exalter la qualité de leur vocation. Ainsi, à trois ans d’intervalle, Innocent IV assimile les membres de Calatrava et de Santiago à des « athlètes de la foi », athletas fortissimos ou fidei spéciales athletas, les premiers lors du renouvellement de leur immunité 241, les seconds à l’occasion d’un privilège concédant une indulgence plénière aux fidèles prêts à s’engager à leurs côtés dans la lutte contre les musulmans242. Une expression similaire est reprise en 1263 par son successeur Urbain IV pour désigner les frères de Santiago dans une bulle excommuniant quiconque attenterait à leurs biens243. Un siècle plus tard, la rhétorique curiale n’avait aucunement varié, ainsi qu’il ressort de l’éloge de la mission des Hospitaliers auquel se livre Innocent VI244.

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Sans doute convenus, peut-être même forcés, ces panégyriques n’en sont pas pour autant dépourvus de fondement. Il ne fait aucun doute qu’ils correspondent pour le Saint-Siège à un sentiment profondément vécu. L’engagement frontalier des ordres militaires contre l’Islam est en effet systématiquement invoqué pour justifier les immunités fiscales qui leur étaient consenties. En témoignent, en 1274, l’exemption des subsides décidés par le concile de Lyon afin de préparer une offensive en Terre sainte, concédée par Grégoire X à Calatrava245, et aussi, quatre ans plus tard, l’insistance de son successeur Nicolas III auprès d’Alphonse X pour qu’il fasse appliquer la même mesure au bénéfice de l’Hôpital 246. Bien plus, l’investissement de Calatrava dans les combats de frontière représente une occupation suffisamment importante aux yeux du pontife pour qu’il dénie à l’abbé général de Cîteaux le pouvoir de contraindre le maître de l’Ordre à assister au chapitre annuel247.

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Le pape, impressionné par la réputation de guerriers expérimentés qui s’attachait aux ordres militaires, leur recommandait les chevaliers poussés par les indulgences de croisade à combattre les musulmans en Espagne248. Plusieurs cas l’attestent dès le milieu du XIIIe siècle. Le plus notable est sans doute celui d’un lignage d’origine germanique étroitement lié à Santiago et dont trois membres sont cités en 1245 lors de la cession à l’Ordre du château d’Elda, situé dans le royaume de Murcie, conquis de fraîche date 249. Arnaud l’Allemand et son fils Henri ratifient l’accord passé à la mort de Guillaume l’Allemand, mort sous l’habit des confrères de Santiago. En échange, l’Ordre leur remet les montures et l’argent nécessaires au second pour rentrer dans son pays250. De tels liens ne sont pas rares. Es se poursuivent au XIVe siècle, entretenus par la papauté, comme le montre une lettre adressée par Jean XXII en 1318 aux supérieurs de Santiago, de Calatrava et de l’Hôpital pour qu’ils traitent avec charité un petit seigneur languedocien, Brémond d’Anduze, qui avec plusieurs compagnons avait fait voeu de s’engager contre Grenade aux côtés de leurs frères251.

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Au sein des instances dirigeantes de la société, une telle louange de l’action des ordres militaires n’est pas l’exclusivité de la papauté. Bien au-delà de l’intégration de l’Andalousie bétique au sein de l’espace castillan, la monarchie s’est faite l’écho d’éloges semblables à l’occasion de la plupart des grâces qu’elle leur accorde. Pour prendre l’exemple de Santiago, il suffit de comparer le protocole de la donation de Benameji et de Vierbén, effectuée en 1254 par Alphonse X252, avec celui de la concession d’Ortejícar, accordée en 1330 par Alphonse XI253, pour noter que le formulaire, s’il s’est assurément étoffé, reflète une louange identique du service armé des ordres militaires. Cependant cet éloge est loin de se réduire à une dimension rhétorique. Le prix que le pouvoir attachait

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au soutien des milices est manifeste. Il est en tout cas suffisamment notoire pour qu’Alphonse XI en fasse usage en 1339 comme argument afin d’obtenir du pape qu’il renonce à convoquer à la Curie le maître de Calatrava, quelle que fût la gravité de ses fautes, tant que dureraient les hostilités sur la frontière grenadine254. 71

Par-delà les formules de chancellerie, la position de l’autorité monarchique par rapport aux ordres militaires révèle une confiance indiscutable en leur mission. Les circonstances entourant la chute du Temple ne peuvent en effet avoir valeur de norme : l’attitude de Ferdinand IV, nous l’avons vu, répond au désir de tirer un profit politique du procès plutôt qu’à une quelconque méfiance à l’égard de l’institution. En règle générale, en effet, le sentiment du pouvoir royal traduit une parfaite compréhension de la finalité et de l’utilité des ordres militaires. Ainsi Alphonse X, désireux de porter sur mer la lutte contre l’Islam pour obtenir le contrôle du détroit de Gibraltar, dont dépendait la sécurité des conquêtes andalouses de son père, songea-t-il d’emblée à eux pour constituer une force navale capable de prévenir une invasion du royaume255 : voulant à l’origine impliquer Santiago dans un service maritime annuel de trois mois256, il opta finalement en 1272 pour la fondation d’un ordre militaire nouveau, Santa María de España, qu’il dota, de manière significative, de quatre couvents répartis sur l’ensemble des côtes du royaume castillan257.

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En dépit de l’échec de ces deux projets, la faveur dont les ordres militaires jouissaient auprès de l’autorité royale semble s’être intégralement maintenue au cours du XIVe siècle, voire au-delà. De nouvelles tentatives de création attestent en effet que les successeurs d’Alphonse X les considéraient eux aussi comme des institutions pleinement efficaces. Dans cette optique, Alphonse XI adresse dès 1327 une requête à Jean XXII afin qu’il l’autorise à fonder, à partir des anciennes possessions castillanes du Temple, un ordre militaire conçu selon le modèle national utilisé dans les royaumes voisins d’Aragon et de Portugal pour instituer Montesa et le Christ258. Faute d’une réponse favorable du pape, hostile à une milice nouvelle qui concurrencerait l’Hôpital259, en théorie investi depuis 1319 des biens du Temple en Castille260, la tentative du roi se solda par un échec. Elle n’en marque pas pour autant la renonciation du pouvoir monarchique à donner naissance à une institution qu’il pût contrôler comme le montrent, sous le règne de Jean I er , la création de l’ordre de San Bartolomé de Tarifa261, voire, au tout début du XVIe siècle, le projet chimérique, esquissé par certains conseillers de Philippe le Beau, de transformer l’ordre hiéronymite en une maîtrise militaire262.

Un motif d’exaltation littéraire 73

Pleinement comprise au faîte de la société politique, la mission des ordres militaires recevait aux XIIIe et XIV e siècles un écho favorable dans la plupart des écrits contemporains. Il n’est que de considérer le genre historiographique, dont on ne saurait exagérer l’impact sur l’opinion, en particulier au niveau des élites nobiliaires263, pour observer que, jusqu’au XIVe siècle au moins, non seulement la mission des ordres reste l’objet d’éloges mais encore que ceux-ci sont considérés comme s’en acquittant au mieux. Il est devenu classique d’insister sur l’association entre ces institutions et la frontière, tant les œuvres d’érudition anciennes ont fait usage de ce topos, non sans parfois le déformer à des fins hagiographiques264. Peut-être n’est-il pas sans intérêt de souligner que cette imbrication étroite est présente dans les premiers textes citant les ordres militaires, comme en témoigne l’éloge célèbre décerné par Jiménez de Rada aux Santiaguistes265, et

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que, si elle laissa place ensuite à des thèmes plus diversifiés, jamais elle ne disparut, nous le verrons, de la littérature historiographique. 74

L’image des maîtres diffusée par la chronique se distingue ainsi par un caractère essentiellement militaire. La frontière est montrée comme l’espace naturel de leur activité, dont la mort au combat représente l’aboutissement logique et, dans une certaine mesure, recherché266. C’est en ces termes qu’à l’occasion de la bataille de Las Navas de Tolosa, Jiménez de Rada décrit le maître du Temple qui s’est éteint feliciter à la suite de la victoire267. Dans les narrations ultérieures, la dimension du martyre n’est jamais aussi manifeste, mais la guerre ne cesse pas pour autant d’être présentée comme un impératif pour les frères des milices. Nombreux sont les maîtres que les chroniques royales disent être morts l’épée au poing, tel Gonzalo Ruiz Girón, vaincu à Moclín en 1280 à la tête d’un puissant contingent de frères de Santiago268, ou Ruy Pérez Ponce, supérieur de Calatrava, abattu quinze ans plus tard pendant une chevauchée dans la région d’Arcos269. Pour eux seuls sont précisées les circonstances particulières de leur fin et, à cet égard, il est significatif que les chroniques omettent de signaler la mort de Pelayo Pérez Correa ou de Vasco Rodríguez, qui sont pourtant des figures de premier ordre, pour relater en revanche, avec un grand luxe de détails, celle du supérieur d’Alcántara Nuño Chamizo, noyé en compagnie de plusieurs frères pendant les opérations du siège d’Algésiras270.

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De même que la strenuitas s’impose comme l’attribut majeur du maître 271, l’incapacité à participer au combat fait figure d’élément discriminant pour l’exercice de sa dignité. Qu’elle résulte d’une faiblesse due à l’âge ou d’un manque de courage, la chronique la présente comme un motif justifiant que l’intéressé renonce à sa charge. Deux exemples illustrent pour les années 1320 l’ancrage profond d’un telle perception. Dans un premier cas, en 1327, la chronique évoque le maître de Santiago García Fernández, sollicitant d’Alphonse XI qu’il le relève de sa charge afin que puisse être élu à sa place un frère plus jeune et mieux apte à le servir à la guerre272. Dans le second, à mon sens plus intéressant encore, transparaît de façon évidente la force qu’avait pour le public castillan l’équation entre le courage physique et la représentation du maître d’un ordre militaire. En 1525, afin d’obtenir du roi sa destitution, plusieurs membres de Calatrava accusèrent le maître de l’Ordre, García López de Padilla, d’avoir quitté le combat et ainsi précipité la défaite de ses troupes lors d’une escarmouche de frontière273. Peu importe l’historicité de l’épisode : l’essentiel tient dans le fait que la lâcheté puisse servir de prétexte et offrir à Alphonse XI une justification suffisante pour mener à bien un objectif médité de longue date par le pouvoir royal, en écartant un contradicteur qui s’opposait à ses intérêts depuis plus d’un quart de siècle274.

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Largement diffusée dans l’historiographie, l’image combattante des ordres militaires s’est également étendue à des genres littéraires a priori moins directement en prise avec l’événement politique. Ainsi les récits de miracle, particulièrement en vogue à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle, développent une image de ces institutions fortement liée à leur mission guerrière. Dans le recueil des Cantigas de Santa María est mise en scène l’intervention de la Vierge en faveur d’une jeune femme et de son enfant alors que menace de s’écrouler la tour dans laquelle ils ont trouvé refuge avec toute la population musulmane de la ville : non seulement les ordres militaires sont décrits comme des protagonistes essentiels du siège, mais ils paraissent avoir eu l’initiative de l’entrée en terre ennemie, à partir d’Uclés et de Calatrava275. Aussi célèbre soit-il, le recueil mariai ne constitue nullement une exception du point de vue de la vision qu’il propose des milices. En atteste la compilation des miracles attribués à l’abbé saint Dominique de Silos rédigée

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à la fin du XIIIe siècle par Pedro Marín276 : inscrits dans la vie de frontière à l’époque de la lutte contre les Mérinides277, les récits qui composent ce texte témoignent de la présence active des ordres militaires, notamment hispaniques, soulignant le rôle joué par ces derniers aussi bien pour la garde des places fortes278 que dans la coordination globale de la défense du royaume279. 77

Vecteur privilégié de la culture orale, la lyrique participe elle aussi à l’exaltation de la mission des ordres militaires. Il n’y a pas lieu d’être surpris que le principal exemple ressorte de la poésie épique. Dépendant pour son information de la chronique royale, le Poema de Alfonso Onceno, composé par Rodrigo Yáñez entre 1344 et 1348, fait de la mission combattante des milices un éloge comparable à celui de son modèle. À la différence de ce dernier, il s’attache cependant à en développer le versant personnel, accentuant notamment le panégyrique du maître de Santiago Alonso Méndez de Guzmán, qui en est sans conteste l’une des figures les mieux traitées dans le texte : magnifié pour la prouesse de ses faits d’armes lors des combats de Tarifa et du Salado280, il acquiert une dimension héroïque à l’occasion de la défense de la forteresse santiaguiste de Siles, qu’il mène à bien malgré l’infériorité numérique de ses forces281. Dans l’éloge, les poésies de circonstance ne sont aucunement en reste comme il ressort encore, à la fin du XVe siècle, d’une composition attribuée à Pedro de Gracia Dei qui, recherchant un objet auquel il puisse mesurer la renommée du lignage de Freyre, dont il est chargé d’écrire la louange, arrête son choix sur la gloire ancestrale des Templiers282.

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Largement mis à contribution, le texte n’est pas l’unique vecteur à travers lequel la mission des ordres militaires fut célébrée en Castille aux XIIIe et XIV e siècles. En effet, l’image fournit également un intéressant support. Cependant, elle a rarement été prise en compte. II est certain que l’analyse iconologique n’a pu être stimulée en Castille par des ensembles picturaux de l’importance de celui d’Alcaَñiz, en Aragon, au sein duquel Calatrava a mis à profit un programme scénique centré sur la conquête de Valence par Jacques Ier afin d’offrir au public, dans un clair but de propagande, une vision favorable de son engagement belliqueux283. Étrangères à cette dimension, d’autres images révèlent la faveur entourant l’investissement armé des ordres militaires. Ainsi, les miniatures (fig. I et 2, p. 85), lorsqu’elles mettent en scène un événement guerrier — généralement le siège d’une ville —, accordent une large place à leurs chevaliers. En témoigne le riche manuscrit florentin des Cantigas de Santa María, qui montre à plusieurs reprises les frères regroupés sous leurs oriflammes dans l’attente du combat284, ainsi qu’une copie de la Gran Conquista de Ultramar, datée du début du XIVe siècle, beaucoup moins enluminée mais où l’une des deux vignettes initiales place au premier plan d’un siège trois chevaliers issus d’un ordre militaire, reconnaissables à leur heaume frappé de la croix285.

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FIG. 1. — Les frères des ordres militaires se préparant au combat contre les musulmans. (Illustration extraite des Cantigas de Santa María, Florence, Biblioteca Nazionale, ms. BR-20, cantiga 205, f° 6r°. Cliché Oronoz.)

FIG. 2. — Les chrétiens donnant l’assaut à un château musulman. (Illustration extraite de la Gran Conquïsta de Ultramar, Madrid, Biblioteca Nacional, ms. 1187, f° 2r°. Cliché Oronoz.) 79

L’éventail des sources faisant l’éloge de l’engagement des ordres militaires contre l’Islam apparaît donc pour les XIIIe et XIV e siècles beaucoup plus large qu’on ne pourrait le penser à lire les commentaires donnant pour acquise la disparition de leur raison d’être aux yeux des contemporains. Le fait ressort d’un exemple qui me semble très intéressant dans la mesure où il révèle, au-delà de la rupture née de la conquête de l’Andalousie, la circulation ininterrompue dans la société castillane d’un discours faisant l’éloge de la

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mission des ordres militaires. Il intéresse un genre littéraire dont on n’attendrait pas a priori qu’il fournisse quelque mention que ce soit au sujet de ces institutions, les arts d’écrire, appelés en latin artes dictandi, importés d’Italie et développés dans la péninsule Ibérique à partir de la fin du XIIe siècle. Reprenant les règles d’usage pour la composition des documents, ils offrent à un public toujours plus sensibilisé à l’écriture un exposé théorique assorti d’exemples, empruntés à la pratique des chancelleries, dans lesquels se reflètent parfois les habitudes du temps286. 80

Il est rare que ces documents aient suscité une curiosité allant au-delà des cercles de diplomatistes. Pourtant, parmi ceux dont on conserve la trace pour l’espace castillan au XIIIe siècle 287, il en est deux capables d’illustrer l’image que se faisaient des ordres militaires leurs contemporains. Le premier est un formulaire épiscopal datant des années 1220, provenant des ateliers de Zamora et de Palencia et qui, malgré une édition récente, reste encore peu connu288. Célèbre en son temps et plus développé, le second constitue un véritable traité de composition rhétorique, rédigé entre 1277 et 1282 par le franciscain Juan Gil de Zamora289. Tous deux se réfèrent aux milices au détour d’un cas d’espèce, l’un en présentant le modèle d’une lettre envoyée par le supérieur provincial castillan du Temple à un commandeur afin de préparer une expédition en al-Andalus290, l’autre en reprenant les exordes de deux bulles pontificales adressées aux maîtres du Temple et de l’Hôpital291. À plus d’un demi-siècle de distance, chacun de ces textes reprend à son compte un même éloge des ordres militaires et traduit la profonde conviction que ceux-ci restaient fidèles à leur raison d’être.

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Malgré son caractère ponctuel, le fait ne me semble pas pour autant anecdotique. Par leur nature même, ces traités comportent d’importants aspects rhétoriques : composés en partie d’après des modèles étrangers, notamment italiens — en particulier dans le cas de l’oeuvre de Juan Gil de Zamora, dédiée à l’évêque de Fiesole Philippe de Pérouse292 —, ils portent la marque d’influences dont certaines sont extérieures à la péninsule Ibérique. On ne saurait toutefois les écarter à ce seul titre car non seulement ils reflètent une situation renvoyant à plusieurs reprises à des référents concrets castillans293, mais encore ils traduisent plus généralement, pour les exemples puisés dans des traditions différentes, la manière dont ils sont réinsérés et finalement assumés dans un contexte hispanique. En ce sens, aucun de ces deux traités ne peut constituer la preuve irréfutable du prix que la société castillane continuait d’attacher aux ordres militaires après la prise de Séville. Leur intérêt se situe ailleurs, me semble-t-il, et tient au fait qu’ils rejoignent et viennent renforcer un courant largement répandu d’éloge des Ordres dont ils illustrent, à l’échelle particulière qui est la leur, l’enracinement profond dans la littérature castillane.

La faveur de l’opinion 82

Si l’examen des écrits castillans des XIIIe et XIV e siècles montre que la raison d’être des ordres militaires y était largement reconnue, il est évidemment plus difficile d’évaluer dans quelle mesure un tel avis rencontrait l’assentiment du plus grand nombre. Pour avancer dans la résolution du problème, il convient tout d’abord de prendre en compte l’effort de propagande déployé par les ordres militaires pour se présenter comme les protecteurs naturels de la communauté chrétienne. Dans cette perspective, les milices tendaient à insister sur le lien qui les rattachait à l’idée de croisade, tel Santiago, qui plusieurs fois au début du XIVe siècle sollicita du pouvoir royal la permission d’user en Castille de la faculté de prédication que lui avait confiée la papauté294. Si les instructions

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envoyées dans les diocèses, pour éviter que personne ne portât atteinte dans ce domaine aux privilèges des ordres militaires, dévoilent peu d’éléments sur le déroulement du prêche, elles ne dissimulent rien du profit financier que les milices comptaient retirer de cette activité295. Aussi peut-on faire valoir, comme indice du succès de la prédication dans l’opinion, le montant considérable des sommes qu’elle permettait de collecter, suffisamment notoire pour qu’Alphonse XI décrète en 1330 la confiscation de la part revenant à Alcántara afin de contraindre le maître de cet ordre à dédommager le couvent des Clarisses d’Astorga pour la perte des terres dont il s’était indûment emparé296. 83

Au-delà de l’impôt de croisade, les ordres militaires poussent l’identification avec la lutte contre l’Islam jusqu’à se proclamer les défenseurs naturels de la frontière, dont la protection est citée comme le premier devoir des maîtres. En atteste la mémoire que ces institutions veulent transmettre de leurs supérieurs. Il est révélateur qu’un éloge posthume du maître de Calatrava Ruy Pérez Ponce297 concoure à l’égal de l’épitaphe de Martín Yáñez de Barbudo, tué au combat en 1394 à la tête des frères d’Alcántara 298, bien que sur un mode distinct, à magnifier leur capacité militaire. Le maître n’était pas seul à être investi d’une telle vertu. Les Ordres cherchaient en effet à se donner une image générique de spécialistes du combat. Le fait transparaît des menaces, évoquant le péril d’une attaque musulmane, qu’un commandeur de l’Hôpital, après avoir perdu en 1292 un procès au sujet d’un ermitage qui l’opposait à l’évêque de Badajoz, adressa à l’auditoire299. Une perspective similaire est présente dans la représentation de Santiago proposée parla première histoire de l’Ordre, qui fait de ce dernier la seule force capable de conserver Mérida au pouvoir chrétien après sa conquête300. Bien que fixée assez tard, il n’est pas exclu que cette tradition ait été développée de façon ancienne par la milice comme un pendant au mythe fondateur de Calatrava, attesté pour sa part dès le XIIIe siècle301.

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Quelle qu’en soit l’ampleur, la valorisation de la dimension belligérante des ordres militaires ne s’arrête pas seulement au discours. Le vêtement des frères, dans sa symbolique, traduisait lui aussi aux yeux du public castillan leur engagement à défendre la foi. Sans chercher à entrer dans les débats au sujet de la croix de leur habit 302, il est important de souligner la valeur de propagande que ce signe possédait. Certes, pour chacun des Ordres, le motif a suivi une longue évolution, tant dans la forme que dans la couleur, et ce n’est qu’à la fin du Moyen Âge qu’il s’est fixé sous l’aspect que l’on lui connaît depuis303. Pourtant, l’assimilation entre l’épée et la croix est un fait bien antérieur. L’allégorie est clairement assumée dans un commentaire écrit dans les années 1330 par un Santiaguiste, Pedro López de Baeza, en vue d’instruire ses frères de la signification de leur vêtement304. Il ne fait guère de doute que les ordres militaires, conscients du retentissement d’une image amplement utilisée à l’époque305, cherchèrent à lui donner une diffusion maximale dans le but de convaincre l’opinion qu’ils conservaient, par-delà l’arrêt de l’avancée conquérante de la première moitié du XIIIe siècle, une fidélité totale à leur raison d’être initiale de lutte au service de la Croix 306.

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Il est naturellement difficile de se prononcer sur le succès rencontré par un tel propos car il existe peu d’indices permettant d’évaluer la réaction de l’opinion, sinon de façon indirecte. Il est pourtant dans cette perspective un groupe de documents présentant un intérêt remarquable. Restés jusqu’ici dans l’oubli, ils se réfèrent à un plaid ouvert en août 1332 entre l’évêque de Cordoue et le maître de Santiago au sujet du château de Lucena, situé au sud du diocèse à proximité de la frontière musulmane307. La querelle portait sur les sommes que l’Eglise de la ville devait à l’Ordre au titre de la surveillance et de l’entretien de la place, que ce dernier avait pris en charge depuis que deux ans

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auparavant, lors de la campagne de Teba, le prélat avait fait valoir auprès du roi le désir de s’en défaire, faute d’être en mesure de la défendre efficacement de la menace musulmane308. Il n’est pas anodin qu’à ce moment l’évêque, en quête d’un recours, se soit tourné vers le maître de Santiago. Les paroles transcrites dans l’acte ne laissent aucun doute sur la confiance qu’il plaçait en Vasco Rodríguez, en qui il voit l’homme de la frontière le plus à même de conserver le château de Lucena au pouvoir chrétien309. 86

Non auia en aquellas comarcas omne que meior lo pudiesse mantener e deffender : il convient évidemment de faire dans l’expression la part de la dimension rhétorique correspondant à l’intérêt immédiat du prélat Même ainsi, la formule mérite considération. La valeur attachée à la protection du maître de Santiago me semble en effet d’autant plus digne d’être notée que la scène implique à titre de témoins plusieurs représentants de la noblesse andalouse, dont la participation aux combats de frontière, essentielle dans la stratégie d’ascension de leurs familles, n’est plus à démontrer310. Il n’est pas indifférent que la capacité militaire de Santiago ait été louée en présence de Diego Alfonso de Tamayo, investi de l’adelantamiento de la frontera, des chefs des lignages Ponce de León et Aguilar311, qui comptaient parmi les principaux d’Andalousie, et de bien d’autres puissants cordouans. Tous étaient des spécialistes avérés de la guerre de frontière, pleinement qualifiés pour reconnaître la valeur des frères de l’Ordre au combat comme leur importance dans le schéma défensif du royaume. Aussi excessive qu’elle puisse nous apparaître, la louange de l’évêque ne semble ni les étonner ni les choquer, car chacun des acteurs de la scène andalouse y souscrit312. Le fait qu’à Lucena la protection de Santiago ait été préférée à celle de l’un des grands lignages de la frontière tient sans doute à des raisons conjoncturelles. Reste que la noblesse reconnaissait qu’elle offrait une garantie en tout point équivalente à la sienne propre.

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Quoique le plus explicite, l’exemple de Lucena n’est pas le seul où les ordres militaires furent tenus pour le recours indispensable face à l’imminence du péril musulman. Dans ce même diocèse de Cordoue, un demi-siècle auparavant, l’évêque et son chapitre avaient cherché à se défaire du château de Tiñosa, dont l’entretien, évalué à quatre mille maravédis, était devenu trop lourd pour leurs finances313. Après un premier essai en ce sens en 1278, apparemment infructueux314, ils obtinrent d’Alphonse X en juin 1280 l’autorisation de le détruire en raison des incursions des Maures de Rute, qui rendaient sa défense toujours plus délicate et augmentaient la probabilité de sa perte315. Il est à mon sens révélateur qu’en novembre, soit trois mois plus tard, le roi se soit ravisé pour en confier la garde, quelle qu’en fut la difficulté, aux frères de Calatrava316. La valeur militaire reconnue aux milices est prouvée par les demandes régulièrement adressées par les autorités municipales des espaces frontaliers pour que des frères soient expédiés sur place afin de parer au danger musulman. Attesté en 1328 dans la région de Cordoue 317, le fait transparaît mieux encore d’une supplique de la cité de Murcie priant en juin 1349 Alphonse XI de ne pas dépêcher dans le diocèse de Jaén le prieur de l’Hôpital, Fernán Pérez de Deza318, qu’il venait d’envoyer dans la ville afin de répondre à une demande de l’oligarchie municipale réclamant un homme puissant, capable de protéger le secteur des incursions nasrides319. Ainsi, contrairement à ce que certains auteurs ont pu avancer récemment320, l’utilité militaire des Ordres restait au milieu du XIVe siècle, voire au-delà 321 , un sentiment largement partagé par les populations chrétiennes322.

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À interroger les sources arabes de la période, il semble que la renommée des ordres militaires ait été suffisante pour trouver quelque écho jusque chez leurs ennemis. L’image de ces institutions auprès des auteurs musulmans demeure un sujet peu connu dont

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l’analyse n’a été menée que de façon partielle323. En aucun cas je n’ai voulu dans les lignes qui suivent pallier un tel manque. Mon analyse a dû s’en tenir à des ambitions plus limitées en raison d’une impossibilité d’accéder à la documentation arabe. Pour partielle qu’elle soit, elle me paraît néanmoins propre à souligner qu’en péninsule Ibérique de même qu’en Terre sainte324, les membres des ordres militaires étaient tenus par les auteurs musulmans pour une catégorie à part au sein des combattants chrétiens325. Le fait est attesté dès la fin du XIIe siècle par deux lettres officielles almohades signalant la présence de frères — appelés afrayr, au prix d’un emprunt lexical — d’abord dans une offensive castillane non datée, lancée conjointement avec les habitants d’Ávila contre Abū Ya‘qūb Yūsuf, puis un peu plus tard, en 1196, dans la garnison de Piedrabuena, contrainte par les musulmans à se soumettre après la bataille d’Alarcos326. À un siècle de distance, deux courriers de la chancellerie azafide de Ceuta font à leur tour usage du même mot, sous une forme plurielle (al-afrayriyyin), pour individualiser les membres des ordres militaires à l’occasion des affrontements nés en 1275 de l’irruption des Mérinides dans la péninsule Ibérique, ce qui montre clairement que les sources musulmanes continuaient, au bénéfice des milices, de pratiquer une distinction parmi les combattants chrétiens327. 89

En plusieurs cas, cette différenciation se double de louanges. Il a été relevé que, parmi les chrétiens, c’est aux guerriers que les sources musulmanes confèrent le plus volontiers une image positive328. Les ordres militaires ne font pas exception à la règle. L’éloge de leur ardeur au combat est présent dans les chroniques, comme le montrent, dans le premier quart du XIVe siècle, les mentions que leur consacrent Ibn ‘Iḏārī et Ibn Abī Zar‘ dans leurs histoires respectives329. Pareille louange n’est en rien cependant particulière à la littérature chronistique. Dans un répertoire de notices géographiques se rapportant à la Péninsule composé au tournant des XIIIe et XIV e siècles, al- Ḥimyarī décrit Salvatierra comme le souci majeur des musulmans demeurés, après Alarcos, maîtres de la Meseta méridionale jusqu’au Tage330. En référence pour sa part à un événement contemporain, une lettre d’un membre de la famille nasride au fils du sultan mérinide, rapportant la conquête d’Alcaudete par les Grenadins en 1300, fait en des termes équivalents l’éloge des défenseurs de la ville, en majorité membres de Calatrava331. Le château y est décrit comme un cauchemar permanent pour les sectateurs de l’Islam332. Audelà de l’outrance rhétorique, s’attachant classiquement à magnifier la victoire nasride, reste l’éloge de la bravoure des frères de Calatrava à laquelle, selon l’auteur, Alcaudete avait dû d’échapper à une première offensive mérinide333.

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L’estime accordée par les auteurs musulmans aux ordres militaires, fondée principalement sur leur vaillance, reçoit un écho dans les sources chrétiennes, où elle se double le plus souvent d’une tonalité de crainte. Le récit du continuateur de Lucas de Túy au XIVe siècle, rapportant que le seul nom de Pelayo Pérez Correa suscitait parmi les musulmans une panique telle que les parents s’en servaient comme d’une menace contre un enfant désobéissant, est difficile à admettre au sens littéral334. Emprunté à une tradition santiaguiste, probablement écrite335, il reflète une exagération évidente. D’autres récits plus rccevables entonnent toutefois un couplet similaire, signalant la haine vouée par le sultan de Grenade au maître de Calatrava Juan González, du fait de ses actions de guerre au service d’Alphonse X336, ou la terreur que semait encore au milieu du XIVe siècle le commandeur santiaguiste de Segura Fernán Ruiz de Tahuste, lors de ses incursions successives en terre ennemie337. Évaluer la véracité de telles assertions est à mon sens un exercice tout aussi impossible que vain dans la mesure où, servant à un

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usage interne, elles n’avaient pas tant pour objet de retranscrire une réalité que de conforter l’opinion castillane dans sa vision positive des ordres militaires 338. 91

Il apparaît ainsi qu’au XIVe siècle encore la société castillane avait en majorité confiance dans la capacité des ordres militaires à s’acquitter de leur mission. De nombreuses sources archivistiques et littéraires présentent ces institutions comme fidèles à leur engagement initial, consacrant énergies et revenus à la défense et à l’expansion de la foi chrétienne. À l’évidence, un tel éloge comporte une part de rhétorique, ne serait-ce que par le caractère convenu, voire itératif, de certains panégyriques. Néanmoins, les réactions de l’opinion, si délicates qu’elles soient à appréhender, confirment dans une large mesure cette idée, offrant des ordres militaires l’image de protecteurs efficaces de la frontière, redoutés de leurs ennemis et, plus encore, considérés comme indispensables à leur sécurité par les populations castillanes. *

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D’une analyse de l’image des ordres militaires, il ressort donc clairement que l’idée d’une désaffection de la société castillane à leur endroit au lendemain de la conquête de l’Andalousie bétique doit être largement nuancée. On ne peut en aucun cas invoquer une remise en cause de ces institutions à l’échelle de la péninsule Ibérique. S’il a eu en Castille, comme dans l’ensemble de l’Occident, un retentissement indéniable, l’échec du projet croisé en Terre sainte ne peut y être tenu pour un traumatisme. Des critiques ont bien sûr circulé contre les ordres militaires, en quantité moins négligeable qu’on ne tend souvent à l’estimer, mais elles sont demeurées pour la plupart ponctuelles et, en tout cas, trop fragmentaires pour donner lieu à un véritable mouvement de contestation de ces institutions, lesquelles recueillaient très largement la faveur et même, à bien des égards, les louanges d’une opinion publique castillane dont rien ne laisse penser qu’elle ait pu, après le ralentissement de la Reconquête observé au milieu du XIIIe siècle, cesser de percevoir et de comprendre leur raison d’être initiale.

NOTES 1. Influencés par les travaux d’Helen Nicholson, C. de torno a la cruzada », et J. M. RODRÍGUEZ

GARCÍA,

AYALA MARTÍNEZ,

« Iglesia y violencia en

« Alfonso X and the Teutonic Order », se sont

récemment essayés à une première tentative pour prendre en considération ce problème, auquel jusqu’alors l’historiographie hispanique des ordres militaires ne s’était nullement intéressée. 2. H. NICHOLSON, Templars, Hospitallers and Teutonic Knights, p. 12. 3. Ainsi l’ont décrit D.

LOMAX,

« Las órdenes militares en León », p. 92, et A.

órdenes militares en la sociedad hispánica », p. 592, repris dans

LUTTRELL,

« Las

ID.,

The Hospitallers of Rhodes and

BRONISCH,

Reconquista und Heiliger Krieg,

their Mediterranean World, XVI. 4. Récemment approfondi dans sa phase de genèse par A.

et Th. DESWARTE, De la destruction à la restauration, le processus de Reconquête, né du haut Moyen Âge, ne doit être pas tenu pour exclusif d’une logique de croisade qui tend à se superposer à lui à

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partir des décennies centrales du XIIe siècle, ainsi que l’a observé Ph.

JOSSERAND ,

« Croisade et

reconquête dans le royaume de Castille », pp. 78 et 81-83. 5. Conservé dans une copie sur papier établie à la charnière des XIV eet XVe siècles et issue de la section Diversos de l’Archivo Histórico National, le texte a été publié par M. del C. PESCADOR DEL HOYO,

« Tres nuevos poemas medievales ». La transcription qu’elle avait alors proposée a fait

l’objet de corrections de la part d’E.

FRANCHINI ,

« Ay, Iherusalem. ¿una canción de cruzada

castellana? », pp. 343-346, qui ont facilité une nouvelle édition de F.

GÓMEZ REDONDO,

Poesía

española, t. I : Edad Media, pp. 165-169. 6. La date de la composition du poème a été amplement débattue dans la mesure où il n’est pas précisé auquel des deux conciles oecuméniques de Lyon il est fait référence. L’hypothèse d’A. DEYERMOND,

« ¡Ay Jherusalem!, estrofa 22 », optant pour l’assemblée de 1245, convoquée à raison de

la chute de Jérusalem, me paraît plus vraisemblable que celle d’E. ASENSIO, « ¡Ay Jherusalem! Planto narrativo del siglo XIII », qui pour sa part incline en faveur de la réunion de 1274, postérieure de trente ans à cet événement. À défaut d’autres éléments, il est toutefois impossible de trancher de façon absolument certaine entre les deux options en présence. 7. J. VICTORIO, «¡Ay Jberusaleml!: la guerra y la literatura», p. 600,et E. FRANCHINI, «Ay, Iherusalem: ¿una canción de cruzada castellana?», p. 347. 8. J. VICTORIO, «¡Ay, Jherusalem!: la guerra y la literatura», p. 599, et E. FRANCHINI, «Ay, Iherusalem : ¿una canción de cruzada castellana? », p. 347 : «¿Qué sentido tiene esta única “canción de cruzada” hispánica que conocemos en un reino de Castilla que jamás participó en una cruzada a Tierra Santa? No hay sino esta respuesta. No tiene ningún sentido si se entiende por “cruzada” la cruzada a Tierra Santa, ya que el interés de Castilla estaba orientado siempre hacia la propia cruzada, a saber la Reconquista.» Dans une volonté similaire de détacher le poème de Terre sainte, mais selon une ligne d’argument distincte, il a été sugggéré, à l’initiative de P. TENA TENA, «Nuevas glosas al poema ¡Ay, Jherusalem!», d’identifier avec la Jérusalem céleste le but proposé au public. 9. M. C. TATO GARCÍA, «En torno al poema ¡Ay Iherusalem!». 10. MATTHIEU PARIS, Chronica Maiora, t. IV, pp. 307-311. 11. J. M. RODRÍGUEZ GARCÍA, «Alfonso X and the Teutonic Order», p. 324. 12. RAH, Col. Salazar, G-49, f° 453r°-v°, publ. J. M.

RODRÍGUEZ GARCÍA

et A.

ECHEVARRÍA ARSUAGA,

«Alfonso X, la orden teutónica y Tierra Santa», pp. 507-509. Dans le corps de l’acte, il est fait référence à d’autres lettres précédemment envoyées au roi de Castille : «Nam ab illo tempore per quinque annos continuos moram facimus cum predicto rege contra hostes ftdei in exercitu christiano ex hoc in tam grave debitum et voraginem usurarum incidimus quod nisi nobis per vestram excelentiam et aliorum Christi fideliun auxilium succuratur bona talia vendere et amittere nos opportet per quorum omissionem ordo noster qui lumen et speculum Christianorum m regno Hierosolimitano usque nunc existit nunquam poterint restaurant. Et non solum nos in tantam necessitatem incidimus ex predictis verum est Templarii et Hospitalarii viri utroque divites et potentes non possunt tertiam vel quartam partem servitii facere quam prius facere potuerunt et nisi essent magni redditus quos habent in diversis mundi partibus vix possent adicere ut resurgerent de puteo debitorum» (ibid p. 508). 13. Ainsi, en 1280, Pons de Brozet, maître du Temple en Provence, dépêché d’Orient par son Ordre, est choisi par Nicolas III pour intéresser Alphonse X au secours de la Terre sainte. Le fait ressort de deux lettres pontificales regestées par J.

GAY,

Les registres de Nicolas III, p. 307, doc.

676-677. Il a été fait référence à cette visite par J. GOÑI GAZTAMBIDE, Historia de la bula de cruzada en España, p. 226, et D. CARRAZ, « Ordres militaires, croisades et sociétés méridionales », t. II, p. 708. À l’échelle de la Chrétienté, plusieurs lettres dans lesquelles de hauts dignitaires du Temple et de l’Hôpital s’efforcent d’intéresser leurs contemporains aux difficultés de l’Orient latin ont été publiées par Ch. KOHLER et Ch.-V. LANGLOIS, « Lettres inédites concernant les croisades ». 14. Brièvement mis en place dans leurs rapports par Ph. JOSSERAND, « Croisade et reconquête dans le royaume de Castille », les deux phénomènes ont récemment fait l’objet d’une approche

76

comparée de J. O’CALLAGHAN, Crusade and Reconquest in Medieval Spain. Il s’en faut cependant de beaucoup que le livre épuise cette question difficile pour laquelle il convient de se référer aux travaux de R.

FLETCHER,

« Reconquest and Crusade in Spain », de J. L.

MARTÍN RODRÍGUEZ,

« Reconquista y cruzada », ou encore de N. JASPERT, « Frühformen der geisdichen Ritterorden und die Kreuzzugsbewegung auf der, Iberischen Halbinsel ». 15. D. LOMAX, La Reconquista, p. 135. Il en est exactement de même pour les annales, à l’image des Anales Toledanos III, p. 177, où est détaillée la prise de Tripoli en 1289, et pour la lyrique, comme l’a bien souligné C. ALVAR, « La cruzada de Jaén y la poesía gallego-portuguesa ». 16. Mise en exergue par D. LOMAX, La Reconquista, p. 135, l’importance de la Fazienda de Ultramar dans la genèse de la prose castillane a été corroborée par la plupart des philologues, à l’instar de H. Ó. BIZZARRI, « La idea de Reconquista », p. 26, même si l’on s’accorde aujourd’hui à dater ce texte du second quart du XIIIe siècle plutôt que du milieu du siècle précédent. 17. Bien que le fait demeure méconnu, il existe dans la péninsule Ibérique d’importants matériaux pour l’étude de la croisade ainsi que l’a noté C. DOMÍNGUEZ, « Repertorio de materiales hispanomedievales para el estudio de las cruzadas », pp. 505-506, n. 1. À cet égard, il n’est peutêtre pas fortuit que, des deux traditions manuscrites du De predicacione crucis composé par le supérieur dominicain Humbert de Romans, l’une soit représentée par un prototype du XV e siècle conservé à Madrid dans le fonds de la Biblioteca Nacional, comme l’a récemment rappelé P. COLE, « Humbert of Romans and the Crusade »,p. 161. 18. BNM, ms. 684, ffos 141r°-201r°. En attente d’édition, le manuscrit a bénéficié des présentations de M. CIOBA, « La Histora Orientalis de Jacques de Vitry en manuscrites castellanos », ou encore d’I. MUÑOZ JIMÉNEZ,

« Una traducción castellana de la Historia Orientalis ».

19. BNM, ms. 10046, publ. A. SÁNCHEZ CANDEIRA, « Las cruzadas en la historiografía española de la época », pp. 338-167. 20. BNM, ms. 1187, publ. La Gran Conquista de Ultramar. Cette œuvre pose cependant un problème chronologique. Attribuée traditionnellement au règne de Sanche IV, elle a été datée de la fin de celui de son prédécesseur par C. GONZÁLEZ, La Tercera Crónica de Alfonso X. 21. Complétée par un travail de M.

TORRES SEVILLA-QUIÑONES DE LEÓN,

« Cruzados y peregrinos

leoneses y castellanos en Tierra Santa », l’étude vieille de près de deux siècles écrite par M. FERNÁNDEZ DE NAVARRETE,

Españoles en las cruzadas, demeure indispensable sur le sujet. Au sein des

combattants originaires des royaumes de León et de Castille, dont une liste très riche a été proposée par N. JASPERT, « Pro nobis, qui pro vobis oramus, orate », pp. 190-193, se détachent les membres du lignage Traba, dont plusieurs représentants éminents ont pris la route de Jérusalem, ainsi que l’ont récemment établi M.

TORRES SEVILLA-QUIÑONES DE LEÓN,

Linajes nobiliarios de León y

Castilla, pp. 325 et 335-336, M. CALLEJA PUERTA, El conde Suero Vermúdez, p. 470, ou bien encore J. L. LÓPEZ SANGIL, La nobleza altomedieval gallega, pp. 44 et 97-98.

22. Le fait est rapporté entre autres par A. SÁNCHEZ CANDEIRA , « Las cruzadas en la historiografía española de la época », p. 329, et N. JASPERT, « Pro nobis, qui pro vobis oramus, orate », p. 190, qui s’attachent à faire valoir l’importance symbolique de Jérusalem, dont M. CALLEJA PUERTA, El conde Suero Vermúdez, pp. 462-463, et P. HENRIET , « L’espace et le temps hispaniques », pp. 109-110, ont opportunément rappelé qu’elle ne jouait pas moins en péninsule Ibérique que dans les autres espaces de l’Occident latin. 23. M. FERNÁNDEZ DE NAVARRETE, Españoles en las cruzadas, pp. 77-86. 24. Chronica Adefonsi Imperatoris, p. 40. Présenté sans être analysé sur la base de la chronique par M. TORRES SEVILLA-QUIÑONES DE LEÓN , Linajes

nobiliarios de León y Castilla, p. 224, l’itinéraire du noble

castillan a été restitué dans son contexte par D. BALOUP, « Reconquête et croisade », pp.461-462, et Ph. JOSSERAND, « Croisade et reconquête dans le royaume de Castille », pp. 82-83.

77

25. M. FERNÁNDEZ DE NAVARRETE, Españoles en las cruzadas, p. 84-85, donne crédit à une tradition qui attribue à ce noble, chargé d’accomplir le vœu de croisade d’Alphonse X, un séjour de vingt ans en Terre sainte de 1255 à 1275.Il est cependant vraisemblable que son engagement ait duré moins longtemps. 26. Prouvée par un document publié par J. CARUANA GÓMEZ

DE BARREDA,

« La orden de Calatrava en

Alcañiz », pp. 161-163, doc. 6, la participation du maître à l’entreprise royale est aussi attestée par JAUME I, Llibre dels Feits, chap. 487, p. 169. Mal connu à l’ordinaire, le projet de croisade aragonaise de 1269 a pourtant été bien mis en valeur par F. CARRERAS I CANDI, « La creuada a Ferra Santa », et C. de AYALA MARTÍNEZ, « Reflexiones en torno a la cruzada aragonesa de 1269 ». 27. Le fait a été mis en relief récemment par J. M. RODRÍGUEZ GARCÍA, « Relaciones cruzadas entre Portugal y Castilla », p. 949. 28. Pour l’Hôpital, le travail de doctorat de C.

BARQUERO GOÑI,

« Los Hospitalarios en Castilla y

León », t. I, pp. 78-81, a confirmé à l’échelle de la Castille un fait observé de très longue date pour le prieuré navarrais par S. GARCÍA LARRAGUETA, « Relaciones comerciales entre Aragón y el Hospital de Acre », p. 513, n, 27. 29. AMV, leg. 7, doc. 13, publ. L.

SERRANO,

« El mayordomo mayor de doña Berenguela », pp.

186-189, et G. MARTÍNEZ DÍEZ et V. GONZÁLEZ SÁNCHEZ, Colección diplomática del monasterio cisterciense de Santa María la Real de Villamayor, pp. 88-90, doc. 50 : « Mando al Ospital de San Joan de Jerusalem quinientos maravedis de que tengan los frayres un caballo en tierra de Ultramar por mi un año, con tal paramtento que si yo por aventura fiçiese esta romeria en mi vida que estos quinientos maravedis no los den. » 30. L. RODRÍGUEZ DE DIEGO, El Tumbo del monasteno de La Espina, pp. 209-214, doc. 17. 31. Leur exemple n’est pas isolé et, peu avant la chute de Saint-Jean d’Acre, bien d’autres acteurs de la société politique prennent encore des dispositions comparables, tel Suero, évêque de Zamora, qui laisse dans son testament mille maravedis « pro servicio et liberacione Terre Sancte Iherosolimitane pro remissione peccatorum meorum et indulgenciis eiusdem terre obtinendis » (P. LINEHAN et J. C.de LERA MAÍLLO, Las postrimerías de un obispo alfonsino, p. 135). 32. Sensible au sort de la Terre sainte, notamment à la fin de son règne, ainsi qu’il ressort de l’analyse de P.

LINEHAN,

« Quedam de quibus dubitans », Alphonse X a pris la décision de faire

enterrer son cœur à Jérusalem sous l’influence possible de sa soeur Eléonore, la mère d’Edouard I er

d’Angleterre, avec qui il s’est entretenu lorsqu’elle est rentrée d’Orient, comme l’a signalé B.

HAMILTON ,

« Eleanor of Castile and the Crusading Movement », pp. 101-102. Quelle qu’ait été la

source de son inspiration, le choix du roi s’exprime avec force dans son testament : ANTT, gav. 16, m. 2, doc. 6, publ. M. GONZÁLEZ

JIMÉNEZ,

Diplomatario andaluz de Alfonso X, p. 559, doc 521 :

« Otrosi mandamos que luego que muriéremos, que nos saquen el coraçón e quel lieuen a la Sancta Tierra de Ultramar e quel sotierren en Jherusalem en Monte Caluar, allí do yazen algunos de nuestros auuelos. E si leuar non lo pudieren, que lo pongan en algún logar ó esté fata que Dios quiera que la tierra se gane e se pueda leuar en saluo. » ; Le désir du souverain ne put cependant être exaucé et son coeur fut finalement enterré avec ses entrailles à Murcie, ainsi que l’a signalé D.

MENJOT,

« Un chrétien qui

meurt toujours », p. 130. La non-réalisation du vœu d’Alphonse X ne doit pas inciter néanmoins à sous-estimer la dévotion des souverains ibériques à l’égard de Jérusalem. Ainsi, à croire A. FERREIRA,

Supplemento historico ou memorias e noticias da ordem dos Templarios, t. I, p. 674, le gendre

du monarque castillan, Denis Ier de Portugal, aurait demandé dans son testament à un chevalier de servir Dieu pendant deux ans en Terre sainte afin de pourvoir au salut de son âme. 33. Castigos e documentos del rey don Sancho, chap. 38, p. 161. 34. Sur ce point, il est possible de se référer aux travaux de K. ELM, « Gli ordini militari. Un ceto di vita religiosa fra universalismo e particolarismo », et de Ph. JOSSERAND, « In servitio Dei et domini regis. Les ordres militaires du royaume de Castille et la défense de la Chrétienté latine ».

78

35. Développée au début du XIX e siècle par J. A.

CONDE,

Historia de la dominación de los Árabes en

España,, t. I, p. 619, cette thèse a été reprise par d’éminents arabisants dont J. OLIVER ASÍN, « Origen árabe de rebato », pp.540-541, et M.

ASÍN PALACIOS,

El Islam cristianizado, p. 138, n. 2. C’est à eux que

l’a empruntée A. CASTRO, La realidad histórica de España, pp. 407-419. 36. Le fait ressort bien des études de J. O’CALLAGHAN, « The Affiliation of the Order of Calatrava », pp. 176-178, reproduit dans LOMAX,

ID.,

The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, I, de D.

La orden de Santiago, pp. 3-4, ou d’A.

FOREY,

« The Emergence of the Military Order », pp.

177-181, repris dans ID., Military Orders and Crusades, I. 37. Cette position a été notamment illustrée par Th.

GLICK

et O. PI-SUNYER, « Acculturation as an

Explanatory Concept in Spanish History », p. 142, et M. RIVERA GARRETAS, « El origen de la idea de orden militar », pp. 87-88. 38. A.

FOREY,

« The Emergence of the Military Order », pp. 182-189, reproduit dans

ID.,

Military

Orders and Crusades, I, et, plus récemment, C. de AYALA MARTÍNEZ, « Iglesia y violencia en torno a la idea de cruzada », ont fait valoir ce point de manière à mon sens très convaincante. 39. Sur ce point, la thèse traditionnelle de C.

ERDMANN,

Die Entstehung des Kreuzzugsgedankens, a

ouvert de nombreux débats. Deux visions différentes ressortent ainsi des lectures de J. SMITH,

RILEY-

The First Crusade and the Idea of Crusading, et J. FLORI, La guerre sainte. La formation de l’idée de

croisade dans l’Occident médiéval. 40. BERNARD DE CLAIRVAUX, Liber ad milites Templi de laude nova militæ, pp. 50-55. 41. Ph. JOSSERAND, « In servitio Dei et domini regis. Les ordres militaires du royaume de Castille et la défense de la Chrétienté latine », pp. 91-92 et 101. 42. AHN, OM, carp. 444, doc. 52, publ. BC, pp. 117-119. 43. AHN, OM, carp. 445, doc. 63, publ. ibid., p. 135. 44. E. BENITO

RUANO,

« La orden de Santiago y la idea de cruzada », a récemment proposé sur ce

point une contribution qui est en quelque sorte la synthèse des différents travaux qu’il a entrepris depuis plus d’un demi-siècle sur un thème dont il demeure aujourd’hui sans conteste l’un des meilleurs connaisseurs. 45. Ainsi l’ont fait valoir en particulier A. DEMURGER, « Templiers et Hospitaliers dans les combats de Terre sainte », et M. BARBER, « Supplying the Crusader States », repris dans

ID.,

Crusaders and

Heretics, XII. 46. A. FOREY, The Military Orders, pp. 213-214, et M.-L.

FAVREAU-LILIE,

«The Military Orders and the

Escape of the Christian Population from the Holy Land». 47. À cet égard, il convient de se référer aux contributions de C. MANETTI, « Come Achab al calar del sole », et d’E. COLI, « Perdità della Terra Santa e abolizione dell’ordine templare ». 48. Ainsi l’a notamment fait valoir à différentes reprises A, LUTTREL L, « La Corona de Aragón y las órdenes militares », p. 68, et « Gli Ospitalieri e l’eredità dei Templari », p. 69, repris dans

ID.,

The

Hospitallers in Cyprus, Rhodes, Greece and the West, XII, et The Hospitallers of Rhodes and their Mediterranean World, III. 49. A. FOREY, The Military Orders, p. 221. 50. La position traditionnelle de l’historiographie tend en effet à exagérer la critique portée à rencontre des ordres militaires en Occident après le premier tiers du XIII e siècle. Elle se reflète en particulier dans l’oeuvre de J.

RILEY-SMITH,

The Knights of St. John in Jerusalem and Cyprus, pp.

385-389, et dans l’étude pionnière de J. PRAWER, « Military Orders and Crusader Politics ». 51. S,

SCHEIN,

«The Image of the Crusader Kingdom of Jerusalem», p. 706, et H.

NICHOLSON,

Templars, Hospitallers and Teutonic Knights, p. 133. 52. Une telle interprétation de l’échec latin a été mise en relief par F.

CARDINI,

ordini militari nel progetto di recuperatione della Terrasanta », notamment p. 138.

« Il ruolo degli

79

53. A. FOREY, « The Military Orders in the Crusading Proposals », pp. 317-318, repris dans

ID.,

Military Orders and Crusades, VIII. 54. De nombreux travaux ont été consacrés à cette littérature parmi lesquels se détachent ceux de L.

THIER,

Kreuzzugsbemühungen unter Papst Clement V, de S.

SCHEIN,

« Fideles Crucis », The Papacy,

the West and the Recovery of the Holy Land, et d’A. LEOPOLD, How to Recover the Holy Land. 55. L’analyse la plus complète de la bulle Dura nimis, adressée parle pape à l’ensemble des diocèses, a été réalisée par S.

SCHEIN,

« Fideles Crucis ». The Papacy, the West and the Recovery of the

Holy Land, pp-74-7556. A.

FOREY,

«The Military Orders in the Crusading Proposals», p. 321, repris dans

ID.,

Military

Orders and Crusades, VIII, 57. AHN, Sellos, caja 72, doc. 4 : « Unde cum fidedignorum pandat assertio quin potius communis uox habeat quod dilectos fratres Hospitalis sancti Johannis et militie Templi Jerosolimitani ad unius ordinis unitatem seu religionis unionem auctoritate apostolica redicamus ut sincerius et uniformis in uinculo caritatis et pacis tendentes ad unum efficacius possint prosequi negotium memoratum super quorum unione hactenus etiam tempore Lugdunensis concilii specialis mentio et collatto facta fuit. » Intitulée par erreur Quia nimis, la bulle a été transcrite dans sa thèse de doctorat inédite par C. BARQUERO

GOÑI,

« Los Hospitalarios en Castilla y León », t. IV, pp. 1695-1696, doc. 575. 58. C. BARQUERO GOÑI, «Los Hospitalarios y el arzobispado de Toledo», p. 182. 59. A. DEMURGER, Vie et mort de l’ordre du Temple, p. 277. 60. Parmi les conditions sur lesquelles, au moment du concile de Lyon, insiste le roi d’Aragon en vue du succès du passage général en Orient, ne figure pas la fusion des ordres militaires, pourtant défendue ardemment parla papauté, ainsi qu’il ressort du texte de

JAUME

I, Llibre dels Feits, chap.

531, p. 181. Profonde, l’hostilité de Jacques Ier à une telle entreprise a été attribuée à la crainte du pouvoir excessif qu’aurait un Ordre unifié à l’intérieur de ses États, aussi bien par A. DEMURGER, Vie et mort de l’ordre du Temple, p. 277, que par J. M. SANS I TRAVÉ, Els Templers catalans, p. 391. 61. Signalé par J,

DELAVILLE LE ROULX,

Les Hospitaliers enTerre sainte et à Chypre, p. 272, le fait ne

semble cependant guère avoir retenu l’attention des historiens. 62. Repris par G. LIZERAND, Le dossier de l’affaire des Templiers, pp. 2 et 4, ce texte a été édité pour la première fois à l’initiative d’É.

BALUZE,

Vitæ paparum Avenionensium, t. III, p. 150 : « Et dictus papa

Gregorius et sanctus Ludovicus voluerunt habere consilium super facto unionis predicte, et eorum intentio erat de omnibus religionibus armorum facere unam. Sed fuit responsum quod reges Y spanie nullatenus consentirent propter tres religiones armorum que sunt in sua patria stabilitate. » 63. Ainsi l’affirme S. SCHEIN, « Fideles Crucis ». The Papacy, the West and the Recovery of the Holy Land, p. 91, qui lie à la politique de Nicolas IV la naissance d’un genre littéraire nouveau : « It will not be an exaggeration to say that his request for advice in tbe absence of a general council stimulated the creation of a new branch of literature, the de recuperatione Terre Sancte memoranda, which since 1291 occupied in terms of bulk an important place in the literary output of the period. » 64. A. FOREY, « The Military Orders in the Crusading Proposals », p. 322, repris dans

ID.,

Military

Orders and Crusades, VIII. 65.

RAMON LLULL,

Quomodo Terra Sancta recuperari potest, p. 96 : «Dominus papa et cardinales faciant

quod fiat unicus ordo de ordine Hospitalis, Templi et Hospitalis Alemanorum, fratrum de Doucles, de Calatrave et iste ordo vocetur ordo de Spiritu Sancto.» 66. La date de 1291, proposée par G. BRATIANU, « Le conseil du roi Charles », pp. 296-297, suivie par A. FOREY, « The Military Orders in the Crusading Proposais », p. 321, repris dans and Crusades, VIII, a été corrigée par S.

SCHEIN,

ID., Military Orders

« Fideles Cructs ». The Papacy, the West and the

Recovery of the Holy Land, p. 108, qui se fonde surl’évidence interne du document pour souligner qu’il dut être pour le moins achevé après la mort du pontife en avril 1292. 67. G. BRATIANU, « Le conseil du roi Charles », p. 356 : « Et conseilloit en tel maniere que lipape fist de la maison del hospital dou temple et des alamans et dou cles et de caletraue et de sainte Antoyne et de la

80

trinite et de le autipas et de ronceaus et premostier et de grant mont feist toute une religion. » Pas plus que J. DELAVILLE

LE ROULX,

La France en Orient au XIV e siècle, p. 17, l’auteur n’identifie derrière ta

graphie fautive du manuscrit le nom d’Uclés, alors couramment employé en Heu et place de Santiago.

68. Ramon Llull a abondamment écrit sur le thème de la croisade. Abordé dans la plupart de ses écrits, ce sujet a bénéficié de plusieurs traités spécifiques, comme le Liber de fine (1305), ou le Liber de acquisitione Terre Sancte (1309), à l’intérieur desquels il revient sur le projet de fusion qu’il avait rédigé quelque quinze ans plus tôt. À cet égard, l’étude de P. DROST BEATTIE, « Pro exaltacione sancte fidei catholice », complète utilement le travail ancien de S. GARCÍAS PALOU, «Ramón Llull y la abolición de los Templarios 69. H. FINKE, Papsttum und Untergang des Templerordens, t. Il, p. 285. 70. H. NICHOLSON, Templars, Hospitallers and Teutonic Knights, p. 135. De façon significative, l’auteur achève son étude par ces mots : « Christendom looked to them to spearhead the recapture of the Holy Land, after undergoing a few fundamental, necessary reforms to render them more efficient. The orders were not so corrupt that they could not be saved. The concept of the military order remained unquestioned and abolition unthinkable ; at least, no one appears to have thought of it. » 71. J. RICHARD, « La croisade, l’évolution des conceptions et des stratégies », p. 24. 72.

P.THROOP,

Criticism of the Crusade. Publiée en 1940, cette thèse a reçu au cours des décennies

suivantes l’appui de médiévistes de renom comme S.

RUNCIMAN,

« The Decline of the Crusade

Idea », ou encore P. TOUBERT, « Les déviations de la croisade au milieu du XIIIe siècle ». 73. Mise en évidence par N. HOUSLEY, The Italian Crusades, et C. TYERMAN, « The Holy Land and the Crusades », la persistance de l’enthousiasme pour l’idée de croisade jusqu’à la fin du XIII e siècle au moins a été fort bien étudiée par E. SIBERRY, Criticism of Crusading, et « Troubadours, Trouvères, Minnesingers and the Crusades », notamment pp. 39-40 et 43. 74. Ce point a été souligné par A. MEYUHAS-GINIO, « Rêves de Croisade contre les Sarrasins », qui s’est faite l’écho de la continuité de cette préoccupation de croisade dans la société castillane jusqu’à la fin du Moyen Âge sur la base d’un traité composé entre 1461 et 1465-par le Franciscain Alonso de Espina et intitulé Fortalicium fidei contra Iudeos, Saracenos aliosque cristiane fidei inimicos, dans les chapitres duquel sont repris certains plans conçus un siècle et demi plus tôt par Ramon Llull. Plus récemment, l’ouvrage a servi de support au travail d’A.

ECHEVARRÍA ARSUAGA ,

The

Fortress of Faith. 75. BSGP, ms. 1654, ffos 151r°-162v°. 76. J. DELAVILLE LE ROULX, La France en Orient au XIVe siècle, p. 79, n. 4 et p. 84. 77. Ch.

KOHLER,

Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, t. II, p. 118, lui a

notamment accordé foi dans sa catalogation du fonds ancien de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, alors qu’il était un bon connaisseur des matériaux textuels de la croisade, sur lesquels il avait travaillé avec Ch.-V. LANGLOIS, « Lettres inédites concernant les croisades ». 78. Ainsi l’a fait valoir Ch. SAMARAN, « Projets français de croisade de Philippe le Bel à Philippe de Valois », dans Histoire littéraire de la France, Paris, 41, 1981, pp. 66-67. Il est à relever toutefois que l’attribution du traité au maître de l’Hôpital ne bénéficie pas davantage d’évidence interne. Elle se fonde sur la présence dans le manuscrit de deux rapports qui sont désignés comme siens (BSGP, ms. 1654, ffos 143r°-v° et 147v°-151r°). 79. Une idée comparable est exprimée au début du XIV e siècle par PIERRE DUBOIS, De recuperatione Terre Sancte, p, 86 : « Sedatio vero guerre jampridem inter beredes regni Castelle mote si in concilio omitteretur, Terre Sancte recuperationem et conservationem posset valde graviter impedire. » 80. BSGP, ms. 1654, f° 154v°:« Encore samble il que ce seroit bon que len preist en la terre despaigne et de gascoigne .iim. hommes darmes ou plus qui courussent sus cheuaus et sceussent aler et retourner aussi comme les sarrazins a lost.»

81

81. BSGP, ms. 1634, f° 133r° La valeur que l’on attachait alors aux chevaux élevés dans la péninsule Ibérique ressort bien d’un acte de Frédéric III de Sicile publié par F.

GIUNTO

et A.

GIUFFREDA, Acta Siculo-Aragonesia, t. II, p. 109, doc. 63.

82. BSGP, ms. 1654, f° 155r° : « Encore deuoit len moult penser auant le passage que bone pais et bon acordement fust conferme entre les princes crestiens, cest assauoir entre le roy de France et celui de Castele et celui Darragon […] et samble que ce puet estre fait par mariage, ne nest nule autre plus legiere ne plus couuenable voie, et porroit len faire mariage entre la fille au roy de Nauarre et lepetit roy Anfoz de Castele car ne porroit estre fait auec nule autre que fille de roy ou de son premier enfant ou de lostel royal de France car les Espaignols nen prendraient nule autre. » 83. E. BALUZE, Vitæ paparum Avenionensium, p. 150 ; « Nunquam vel raro fit novitas que non pariat pericula magna. » 84. C. de AYALA MARTÍNEZ, « Un cuestionario sobre una conspiración ». 85. À plusieurs reprises, le maître apparaît comme le conseiller et l’informateur de Jacques II, comme il ressort d’un acte publié par A. GIMÉNEZ SOLER, Don Juan Manuel, p. 243, doc. 23. 86. J.

ZURITA,

Anales de la Corona de Aragón, t. II, livre 5, chap. 93, p, 748 : « Y porque era ya muy

público que la orden de los Templarios se había de deshacery que sus rentas se aplicarían a la orden del Espital, llevaban instrucción estas embajadores que se suplicase al papa que se instituyese, de las rentas que tenían en sus reinos, un maestrazgo de la orden de Calatrava que tenía origen y dependencia de la orden de Cistel, con que no fuese sujeto ni a corrección ni visitación del maestre ni del convento de Calatrava de Castilla. » Cette référence chronistique tardive est pleinement avalisée par un document publié par H. FINKE, Papsttum und Untergang des Templerordens, t. II, pp. 291-293, doc. 143. 87. A. BENAVIDES, Memorias de don Fernando IV, t. II, pp. 835-841, doc. 571. 88. M. BARBER, The Trial of the Templars, pp. 228-229. 89. Un récit du procès est offert par A. DEMURGER, Vie et mort de l’ordre du Temple, pp. 297-326. 90. Ainsi A.

LUTTRELL,

« Gli Ospitalieri e l’eredità dei Templari », pp. 67-69, repris dans

ID.,

The

Hospitallers of Rhodes and theirMediterranean World, III, estime ainsi que « dopo il 1312 l’immagine pubblica di tutti gli ordini militari fu condizionata pesantemente dall’affare dei Templari». 91. S. MENACHE, « Contemporary Attitudes Concerning theTemplars’Affair », pp. 142-145. 92. Le fait a été mis en relief par tous les auteurs intéressés par le procès castillan depuis JAVIERRE MUR, DÍEZ,

A.

« Aportación al estudio del proceso contra el Temple », pp. 48-49, jusqu’à C. ESTEPA

« La disolución de la orden del Temple », p. 126, G. MARTÍNEZ DÍEZ, Los Templarios en la Corona

de Castilla, pp. 192-194, ou A. DEMURGER, Chevaliers du Christ, p. 224. 93. AHN, OM, carp, 567, doc. 10 et 13. 94. Ce que montrent les offres de protection faites aux membres de l’Ordre jusque dans l’entourage du souverain, en particulier par son jeune frère, l’infant Felipe, auquel le maître Rodrigo Yáñez remet les châteaux de Ponferrada, Alcañices, San Pedro de Latarce et Faro (Crónica del rey don Fernando IV,p. 159). 95. II convient ainsi de nuancer l’opinion d’A. LUTTRELL, « Gli Ospitalieri e l’eredità dei Templari », pp. 83-84, dans la mesure où, comme l’a souligné C. ESTEPA

DÍEZ,

« La disolución de la orden del

Temple », p. 168, la différence de traitement entre la Castille et ses voisins à l’heure de la dévolution des biens du Temple est liée au fait qu’après la mort de Ferdinand IV, au printemps 1312, les tuteurs du jeune Alphonse XI n’ont pas poursuivi les négociations en Avignon, comme il ressort de plusieurs bulles pontificales ultérieures enjoignant aux souverains jusque sous le règne de Pierre Ier de respecter la donation consentie à l’Hôpital en 1319 (ASV, Reg. Vat. 236, ff os 48r °-50r°, publ. J.ZUNZUNEGUI ARAMBURU, Bulas y cartas secretas de Inocencio VI, pp. 58-61, doc. 62). 96. A.

BENAVIDES,

Memorias de don Fernando IV, t. II, pp. 589-590, doc. 396, a publié une lettre du

souverain anglais adressée en ce sens, le 4 décembre 1307, au roi Denis I er de Portugal, dont il a souligné qu’un exemplaire similaire avait été envoyé aux autres monarques hispaniques (ibid., t. II, p. 876).

82

97. Comme l’a signalé H.

PRUTZ,

Entwicklung und Untergang des Tempelherrenordens, p. 348, le

changement d’attitude de Jacques II eut lieu dès le début du mois de décembre 1307. Il est corroboré par les premiers ordres d’arrestation lancés contre les Templiers vatenciens, publiés par H. FINKE, Papsttum und Untergang des Templerordens, t. II, pp. 63-67, doc. 42 et 43. 98. Malgré une faible participation directe des envoyés castillans au concile de Vienne, l’alignement de Ferdinand IV sur les positions de Denis I er et de Jacques II est très clair. Il ressort d’une lettre du roi portugais, envoyée au début de 1310 à la cour de Castille, fondue dans le récit des Crónicas dos sete primeiros reis de Portugal, t. II, p. 73, comme de l’activité des ambassadeurs aragonais au concile dont l’un évoque, dans un rapport rédigé au printemps 1312, le principe d’une position commune entre les souverains ibériques, arrêté lors d’une réunion tenue dans la demeure à Vienne de l’archevêque de Saint-Jacques de Compostelle qui représente sur place Ferdinand IV (H. FINKE, Papsttum und Untergang des Templerordens, t. II, pp. 279-285, doc. 139). 99. C. ESTEPA DÍEZ, «La disolución de la orden del Temple», p. 126. 100. Pour la province ecclésiastique de Tolède, le procès de l’Ordre n’avait pas encore commencé quand se réunit le concile d’Alcála de Henares, le 8 novembre 1309, comme en atteste l’injonction adressée pour l’occasion par le pape à l’archevêque afin d’accélérer les interrogatoires. Les actes du concile provincial ont été publiés par F. FITA

Y COLOMÉ,

Actas inéditas de siete concilios españoles,

pp. 26-46. 101. Un phénomène similaire a été observé en Catalogne par J. M. dels Templers de Miravet, p. 69, et par A.

FOREY,

SANS I TRAVÉ,

El setge al castell

The Fall of the Templars in the Crown of Aragon, p.

11-14. 102. AHN, OM, carp. 5, vol. I, doc. 32, publ. A. BENAVIDES, Memorias de don Fernando IV, t. II, p. 607, doc. 409. 103. AHN, Osuna, leg. 351, doc. 14, publ. BA, pp. 142-145, et A, BENAVIDES, Memorias de don Fernando IV, t. II, pp. 667-668, doc. 452. Il est remarquable que la clause prévoyant une possible restitution soit conditionnée au remboursement par Ferdinand IV du prix de vente de la forteresse, que le maître avait acquise pour la somme de cent trente mille maravédis. 104. T. de MONTAGUT I ESTRAGUÉS, «El reial patrimoni i els béns del Temple». 105. Quoi que les biens templiers de Castille aient été confiés, le 12 août 1308, à l’administration des archevêques de Tolède et de Saint-Jacques de Compostelle et des suffragants de Palencia et de Lisbonne (AHN, OM, carp. 567, doc. 9), ils semblent avoir été victimes d’abus immédiats, comme l’attestent les bulles Deusultionum dominas, en date du 18 octobre 1309 (AHN, OM, carp. 567, doc. 12), et Decet fili carissime, adressée le 25 octobre directement à Ferdinand IV, auquel elle enjoint de porter remède à la situation (AHN, OM, carp. 567, doc. 13, publ. A. JAVIERRE MUR, « Aportación al estudio del proceso contra el Temple », pp. 73-75, doc. 2). 106. ACA, Cancillería, reg. 140, f° 77v° Dans une lettre adressée aux souverains de Castille et de Portugal à la fin du mois de novembre 1307, Jacques II le reconnaît sans détours : « Fazemos vos saber en como avemos entendido el escandalo, que es en Francia cuentra los freyres del Temple, e creemos, que esso mismo que lo ayas vos ya entendido. De la cual cosa nos fazemos mucho maravellados, porque siempre oyemos muy buena fama de los Templeros de nuestra tierra. E avemos visto, que en nuestro tiempo han vivido honestamente e en buena fama e seer cierto, rey, que han fecho mucbos servicios a los nuestros antecessores e a nos assi en ecbar los Moros de la nuestra tierra como en otras maneras […] E creemos, rey, que en la vuestra tierra los dichos freyres assi mismo han sido hombres de buena fama e ban vivido honestament ca nunca end oyemos el contrario, e que ban mucbo servido a los vuestros antecessores e a vos. » Des extraits de la missive ont été publiés par H.

FINKE,

Papsttum und Untergang des

Templerordens, t. 1, pp. 286-287, n. 3. 107. Le réquisitoire du légiste de Philippe le Bel a été publié par G. LIZERAND , Le dossier de l’affaire des Templiers, p. 122 : « Nulli vel pauci, eciam de hiis qui extra regnum Francie habitabant, optulerunt se

83

purgaturos, licet jussus universalis emanaverit ab hac sede, quod omnes tamquam suspecti de heresi capiantur, ymmo multi in regnis Ispantarum commorantes ad Sarracenos se transtulerunt omnino. » 108. La Castille est sans aucun doute la province templière pour laquelle le procès de l’Ordre est le moins bien connu. La mise au point la plus récente, de loin la mieux informée, a été présentée par J.M.SANS

I TRAVÉ,

« L’inedito processo dei Templari in Castiglia », en particulier pp. 234-236.

L’étude appelle toutefois plusieurs précisions. Les interrogatoires dont nous conservons la trace pour la Castille sont au nombre de trois. Un premier fut mené à Medina del Campo par l’archevêque de Saint-Jacques de Compostelle auprès de trente-trois témoins dont trente appartenaient au Temple. Cité pour la première fois par F. RAYNOUARD, Monumens historiques relatifs à la condamnation des chevaliers du Temple, pp. 264-265, et abrité aujourd’hui à l’ASV, Castel Sant’Angelo, Archivum Arcis, arm, D, doc. 220, il a récemment été publié par J. M. SANS I TRAVÉ, « L’inedito processo dei Templari in Castiglia », pp. 249-264. Un second, mené également à Medina del Campo sous l’autorité de l’évèque de Lisbonne, intéresse pour sa part quatre témoins, tous extérieurs à l’Ordre. Il a été édité en partie par Chr. G. von

MURR,

« Anhänge zur Geschichte

der Tempelherren », pp. 134-140, puis, de façon plus complète et plus satisfaisante, par F. FITA COLOMÉ,

Y

Actas inéditas de siete concilias españoles, pp. 90-99. Une dernière série d’interrogatoires,

menée à bien à Orense sous la responsabilité de l’évêque de Lisbonne, a été mentionnée par F. RAYNOUARD,

Monument historiques relatifs à la condamnation des chevaliers du Temple., pp. 265-266,

puis, à partir de la brève notice qu’il propose, par G.MARTÍNEZ Castilla, p. 229, et par J. M.

SANS I TRAVÉ,

DÍEZ,

Los Templarios enta Corona de

« L’inedito processo dei Templari di Castiglia », pp.

235-236. Il intéresserait trente-six témoins dont vingt-huit appartenaient au Temple. De larges extraits des douze dernières dépositions contenues dans ce document, dont il m’a été impossible de découvrir l’original, ont été retranscrits, il y a deux siècles, par Chr. G. von MURR, « Anhänge zur Geschichte der Tempelherren », pp. 140-145, qui échoue cependant à identifier le lieu de la comparution, lisant in civitate Antiensi là où il devait être écrit Auriensi, qui est la forme latine employée pour désigner la cité galicienne d’Orense à laquelle, dans son commentaire, l’érudit allemand n’a pas un seul instant songé. 109. J. M.

SANS I TRAVÉ,

« L’inedito processo dei Templari in Castiglia », p. 249. Il convient de

souligner que, dans l’interrogatoire de Medina del Campo, les dépositions des trois témoins extérieurs à l’Ordre confirment pleinement les dépositions des frères. 110. Ainsi, un sergent du nom de Pedro les qualifie de magnum mendactum ; un autre, appelé García, parle quant à lui de mendacia (ibid., pp. 256 et 257). De façon générale, tous contestent leur valeur, à l’exemple d’un frère dénommé Juan que crédit pro certo non esse vera (ibid., p. 260). 111. Le chevalier Fernán Núñez établit un lien direct entre la diffusion des accusations contre l’Ordre et l’opération de police lancée par le souverain capétien : « Nec scit nec crédit aliquem ex eis culpabtlem nec infamatum in criminibus supradictis nec in aliquo articula, immo nunquam audivit quod aliquis Templarius talia commississet nisi postquam fratres fuerunt capti sub domino regis Francie » (ibid., p. 251). Plusieurs autres témoignages calquent le sien sur ce point (ibid., pp. 252-253). Une relation de cause à effet identique, bien qu’énoncée de façon différente, est établie par un chevalier du nom de Juan, interrogé à Orense : « Post exortum infamiam audisse se dixit multa ineffabilia contra ordinem » (Chr. G. von

MURR,

« Anhänge zur Geschichte der Tempelherren », p.

142). 112. Sous la cote AHN, OM, carp. 567, doc. 29, le document est conservé dans une copie d’époque sur papier, en mauvais état, à partir de laquelle A. JAVIERRE MUR, « Aportación al estudio del proceso contra el Temple », pp. 98-100, doc. 10, a publié l’une des quatre déclarations. Il en existe une copie meilleure du XVIIe siècle (BNM, ms. 13042, ff os 54r°-56r°), utilisée dans leur transcription respective par A. BENAVIDES, Memorias de don Fernando IV, t. I, pp. 634-635, et F. FITA Y COLOMÉ,

Actas inéditas de siete concilios españoles, pp. 90-99. Procédant de l’exemplaire destiné au

84

pontife, une autre copie doit exister à Rome où, à la fin du XVIII e siècle, elle fut mise à profit par Chr. G. von MURR, « Anhänge zur Geschichte derTempelherren », pp. 134-140. 113. Les mêmes accusations de sodomie, d’hérésie et d’idolâtrie furent reprises dans le procès instruit en 1310 par Philippe le Bel contre la mémoire du pape Boniface VIII, dont les actes ont été publiés par J. COSTE, Boniface VIII en procès. L’abus de topiques appartenant aux lieux communs de la procédure judiciaire ne signifie pas que les charges retenues contre les Templiers doivent être tenues en bloc pour fausses puisqu’il a pu bien évidemment exister parmi eux de mauvais sujets, ainsi que l’a rappelé A. DEMURGER, Chevaliers du Christ, p. 225. 114. Le serviteur fait état de sa connaissance de la rumeur en ces termes : « Interrogatus a quo tempore audivit ista, dixit quod a duobus annis citra ab omnibus comuniter in palacio domini regis ubi est domesticus » (A. JAVIERRE MUR, « Aportación al estudio del proceso contra el Temple », p. 99). 115. Il introduit ainsi son troisième récit : « Item dixit que audivit a pluribus in domo domini regis, quod dominus Alfonsus, quondam rex Castelle, ad hoc ut sciret secretum ordinis Templariorum, induxit quendam iuvenem de camara sua adingrediendum ordinem Templi, loquendo cum eo in secreto qualitervolebat quod ingrederetur dictam ordinem sa intentione ut remaneret ibi per unum annum, et quod post modum exiret de ordine ad testificandum eum de secreto et de ingressu sue religionis et que super hoc fecerat sibi iuramentum quod omnia revelaret sibi in secreto. » Au terme de l’expérience, le page est dit préférer mourir plutôt que de révéler les scènes terribles dont il fut le témoin, au point que le roi a grand mal à lui faire avouer les secrets de l’Ordre, en particulier ceux qui entourent la profession, au moment de laquelle les membres seraient amenés à renier le Christ et à cracher sur un crucifix (ibid., p. 99), À ce propos, des dérèglements sont avérés qu’A. DEMURGER, Jacques de Molay, pp. 244-245, taxe de « bizutage initiatique » sur la foi de l’étude de B. FRALE, L’ultima battaglia dei Templari, p. 174. 116. AHN, OM, libro 1349, f° 77r°. 117. Crónica del rey don Fernando IV, p. 159. 118. M. L. LEDESMA RUBIO, Templarios y Hospitalarios en la Corona de Aragón, pp. 227-228, et J.M. SANS I TRAVÉ,El procés dels Templers catalans, pp. 83-90 et 151-152.

119. Le siège de la forteresse templière par les milices urbaines de Séville est confirmé par un privilège du 17 mars 1312, dans lequel Ferdinand IV la restituait à la ville, à laquelle il avait dû l’enlever, en dépit de sa concession initiale, afin de récompenser les services de Gonzalo Sánchez de Troncones lors du siège d’Algésiras. Il rappelle comment « mandamos a vos el concejo de la muy noble cibdat de Sevilla que lo cercaseder el tomasedes por fuerça, et vos ficiestes lo asi et desto diemos vos carta de donacion en como lo toviesedes por vuestro […] parando mientes á la grant costa que vos el dicho concejo fesistes et á los grandes dampnos que recibiestes teniendo hueste sobre este castiello fasta que lo tomastes » (A. BENAVIDES, Memorias de don Fernando IV, t. II, p. 833). La prise de Fregenal dut avoir lieu entre le mois d’août 1308, date à laquelle le maître du Temple s’engage à le remettre au roi, et le 22 septembre 1309, où ce dernier en fit don à Gonzalo Sánchez de Troncones (ibid., t. II, p. 689) 120. Crónica del rey don Fernando IV, p. 160. L’information enregistrée dans la chronique royale a été ensuite amplifiée parF.de RADES Y ANDRADA, Chrónica de las tres órdenes de Sanctiago,,Calatrava y Alcántara, part. III, f° 14r°, et par A. de TORRES

Y TAPIA,

Crónica de la orden de Alcántara, t. I, pp.

476-478. 121. Des affrontements auraient eu lieu à Tábara, Bayuela et Villalba à en croire les notes personnelles d’Esteban de Garibay, chroniqueur de Philippe II, étudiées par C. ESTERA

DÍEZ,

« La

disolución de la orden del Temple en Castilla », p. 126. À défaut d’évidence documentaire, distinguer dans la tradition entre les informations vraisemblables et celles qui relèvent de la légende constitue une gageure. À titre d’exemple dans une littérature abondante, je situerais dans la seconde catégorie le commentaire rapporté pour Jerez de los Caballeros par A. BULLÓN DE MENDOZA,

Las órdenes militares en la reconquista de la provincia de Badajoz, p. 62 : « En cuanto a Jérez, si

85

hemos de creer una antiquísima tradición, resistió desesperadamente hasta que tomada al asalto fueron los últimos Templarios degollados en la hoy llamada Torre Sangriente del arruinado castillo. » 122. AHN, OM, libro 1343, f 162r°-v° publ. BC, p. 117. 123. BNM, ms. 8582, f° 60v°: «Estableçido es que nuestros freyres sean manifestados a los clerigos de nuestra orden e non se manifesten a otro omne nin a descalço nin a predicador fuera por alguna nesçesidad sin liçençia del maestre o del comendadoro del prior.» 124. Les différences par rapport au tableau proposé par J. M. SANS I TRAVÉ, « L’inedito processo dei Templari in Castiglia », pp. 245-247, s’expliquent par l’amalgame opéré par l’auteur entre deux types de réponses. Les premières, synthétisées dans le tableau 1, p. 58, intéressent les pratiques personnelles des frères, les secondes, ce qu’ils estiment être la pratique de l’Ordre en matière de confession. Parmi ces dernières, au nombre de huit, l’idée l’emporte que les Templiers avouaient leurs péchés aussi bien à leurs propres chapelains qu’à des clercs séculiers ou à des religieux mendiants. Appelé à témoigner, Gonzalo Bayo exclut même de se confesser à des frères de l’Ordre, affirmant que « fratres dicti ordinis confitentur peccata sua fratribus minoribus, predicatoribus et aliis presbiteris » (ibid., p. 259). 125. A cet égard, l’unanimité qui se dégage des actes de l’interrogatoire réalisé à Medina del Campo est pleinement corroborée par les fragments de celui d’Orense qui ont été conservés (Chr. G, von

MURR,

« Anhänge zur Geschichte der Tempelherren », pp. 140-145), de même que par la

déclaration du seul frère originaire de Castille interrogé à Chypre. Le témoignage de ce dernier a été publié par K. SCHOTTMÜLLER, Der Untergang des Templerordens, t. II, pp. 357-358, et traduit il y a peu en anglais par A. GILMOUR-BRYSON, The Trial of the Templars in Cyprus, pp. 378-381. 126. M. BARRER, The New Knighthood, p. 227. 127. J. M. SANS I TRAVÉ, «L’inedito processo dei Templari di Castiglia», p. 250. 128. G. D. MANSI, Sacrorum Conciliorum Nova et Amplissima Collectio, t. 25, col. 297-298. De la décision, un commentaire, glosé par G. MARTÍNEZ DÍEZ, Los Templarios en la Corona de Castilla, pp. 241-242, a été réalisé au XVIe siècle par Ambrosio de Morales. Il est conservé aujourd’hui dans un manuscrit de l’auteur, intitulé Summa de Privilegios, sous la cote BNM, ms. 755, ff os 249v°-250v°. 129. Il a été fait mention par F.

RAYNOUARD,

Monumens historiques relatifs à la condamnation des

chevaliers du Temple, pp.165-166, d’une bulle de Clément V adressée le 18 mars 1311 aux princes ibériques et dans laquelle il leur recommandait d’utiliser la torture, comme c’était le cas en France, afin de mieux faire advenir la vérité lors des interrogatoires : « Et de jure videtur quod fratres ipsi, ut clarior et certior eliceretur veritas de prædictis per eos, subici debuerunt quæstionibus et tormentis. » 130. A. MERCATI, «Interrogatorio di Templari a Barcellona». 131. Le seul travail monographique réalisé sur le thème, riche notamment d’informations sur les frères de Catalogne, est une étude ancienne de G. MOLLAT, « Dispersion définitive des Templiers après leur suppression ». Aux éléments qu’elle renferme, il convient d’ajouter les données récemment mises au jour par A. FOREY, The Fall of the Templars in the Crown of Aragon, en particulier pp. 210-250. 132. Pour les royaumes occidentaux de la péninsule Ibérique, je connais uniquement un exemple pour lequel le passage dans l’Hôpital d’un frère du Temple est assuré. Il intéresse Fernão Afonso, fils bâtard du roi de Portugal Alphonse III. D’après J.A. de FIGUEIREDO, Nova historia da militar ordem de Malta, t. II, p. 109, il était un « cavalleiro da ordem do Templo que depois da extinção della aproveitou o indulto pontificio para que os innocentes poderem ficar na do Hospital até ser sepultado na igreja de S. Braz de Lisboa », dont, aux dires du même auteur (ibid., t. II, p. 184, n. 67), un autre enfant illégitime d’Alphonse III, Gil Afonso, pour sa part entré dans l’Hôpital, avait été commandeur. En dépit du peu d’évidence documentaire, l’entrée dans l’Hôpital a dû consumer une pratique courante pour les anciens Templiers, ainsi qu’il ressort d’une bulle du pape Jean XXII, adressée en 1324 aux archevêques et aux évêques des royaumes de Castille, de León et de Portugal, les

86

invitant à veiller au maintien des frères de la milice défunte : ASV, Reg. Vat 77, f° 253v : « Ita tamen quod per prelatos religionum quas dicti fratres quondam Templi duxerint eligendas per singulas domos et loca seu monastena et obedientia eis subiecta taliter diuidantur quod idtra duos fratres in eadem domo uel loco aut monasterio seu obedientia non ponantur domibus dicti ordinis Hospitalis sancti Johannis Jerosolimitani exceptis. » Brièvement mentionné par A. FOREY, The Fall of the Templars in the Crown of Aragon, p. 226, cet acte fait à l’Hôpital une place de choix dans le règlement des questions liées à l’entretien des anciens Templiers. 133. Comme en Catalogne, où certains Templiers sont connus pour être retournés après la dissolution de leur Ordre à des activités séculières et, le cas échéant, militaires, ainsi que l’a relevé

A. FOREY,

The Fall of the Templars in the Crown of Aragon , pp. 221-222, plusieurs frères

originaires des royaumes occidentaux de la Péninsule ont quitté l’habit religieux et retrouvé ainsi une liberté dont ils paraissent avoir joui sans entraves, si l’on s’en tient à l’exemple de Lourenço Fernandes, bien mis en lumière par I. L. Morgado de Sousa e

SILVA

et M. C. Gomes PIMENTA, « As

ordens de Avis e de Cristo na baixa Idade Media », p. 808, n. 11. 134. Le fait ressort d’une bulle de Jean XXII adressée en 1324 au prieur dominicain de Salamanque afin que celui-ci veille à éviter que les dépenses nécessaires à l’entretien des anciens Templiers n’obèrent exagérément les finances de l’Hôpital (ASV, Reg.Vat, 77, ff os 253v°-254r°). 135. Un exemple peut en être fourni par le travail d’E.

FERREIRA PRIEGUE,

« “Chegou Pais de maas

artes…” », fondé sur une cantiga d’escarnho écrite contre le maître de Santiago, Pelayo Pérez Correa. 136. Dans cette optique, une première approche a été proposée par Ph.

JOSSERAND,

« En crise de

raison d’être ? Critiques et contestations des ordres militaires dans le royaume de Castille ». 137. En atteste par exempleL’analyse de C. de AYALA

MARTÍNEZ,

« Igesia y violencia en torno a la

idea de cruzada ». 138. Sur ce point, il n’existe guère pour la Castille que les commentaires rapides de J. M. RODRÍGUEZ GARCÍA,

« Alfonso X and the Teutonic Order », p. 322, et de C. de

AYALA MARTÍNEZ,

« Tópicos y realidades en torno a las órdenes militares », pp. 125-126. 139. H. NICHOLSON, Templars, Hospitallers and Teutonic Knights, p. 7. 140. Pour désigner ces attaques qui accompagnèrent l’apparition des Ordres, C. de MARTÍNEZ,

AYALA

« Iglesia y violencia en torno a la idea de cruzada », pp. 358-361, parle d’une critique

morale pacifiste, par opposition à un discours ultérieur volontiers stratégique qui ne questionna pas tant la violence dans son principe que dans son efficacité pour obtenir la conversion des musulmans. 141. GAUTIER MAP, De nugis curialium, pp. 60-61. La position du curialiste anglais a été étudiée par A. FOREY, The Military Orders, p. 204, et, de manière plus approfondie, par I.

DEUG-SU,

« I nuovi

movimenti religiosi nel De nugis curialium di Walter Map », pp. 554-556 et 560. 142. Ainsi l’a souligné C, de AYALA

MARTÍNEZ,

« Órdenes militares hispánicas : reglas y expansión

geográfica », pp. 63-66, en faisant état de réticences que, récemment encore, F. RUIZ GÓMEZ, « Los hijos de Marta », p. 16, a totalement passées sous silence. 143. Bien relevée par J.

LECLERCQ,

Recueil d’études sur saint Bernard, t, II, p. 89, la profondeur de la

crise qui a affecté les Templiers dans les premières années de leur existence fut telle qu’elle a impliqué, pour pouvoir être surmontée, un engagement total de Bernard de Clairvaux sans lequel la milice eût été incapable de prospérer, ainsi que l’a observé, en évoquant les origines troublées de l’histoire de l’Ordre, A. DEMURGER, Vie et mort de l’ordre du Temple, pp. 44-49. 144. Dans la bulle d’Alexandre III qui, en 1164, confirme la première forma vivendi de l’Ordre, apparaît ainsi l’expression de militibus armis accinti pour désigner les frères (BC, p. 5), 145. À cet égard, les analyses de C. de AYALA MARTÍNEZ, « Órdenes militares castellano-leonesas y benedictinismo cisterciense », et de Ph. JOSSERAND, « D’un couvent l’autre : l’abbaye de Morimond et les ordres militaires hispaniques de filiation cistercienne », complètent utilement le travail

87

classique de J. O’CALLAGHAN, « The Affiliation of the Order of Calatrava », reproduit dans

ID.,

The

Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, I. 146. Ainsi l’a justement fait valoir C. de AYALA MARTÍNEZ, « Órdenes militares hispánicas : reglas y expansión geográfica », p. 65. 147. Pour la poésie castillane, où domine jusqu’au milieu du XIV e siècle l’usage du galaïcoportugais, un recueil très complet a été publié par M. BREA, Lírica profana galego-portuguesa. Pour les chansons écrites en provençal circulant dans la péninsule Ibérique, il convient aujourd’hui encore de se reportera l’édition ancienne de M, MILÀ I FONTANALS, De los trovadores en España. 148. JUAN RUIZ, Libro de Buen Amor, p. 366. 149. Plus que par une réflexion globale, certaines attaques sont en fait motivées par une hostilité toute circonstancielle. Il en est ainsi de la diatribe de Suero, l’évêque de Zamora, contre les Templiers, auxquels l’opposa un long procès à la fin des années 1270 : ACZ, leg. 13, doc. 7 : « Tienen clérigos irregulares que canten enas eglesias que han ellos en nuestro obispado e enganan los pueblos. » Analysé par J. C. de LERA

MAÍLLO,

Catálogo de los documentas médiévales de la catedral de

Zamora, p. 287, doc. 902, le document a été brièvement étudié par P. LINEHAN, « The Economies of Episcopal Politics », dans ID., The Processer of Politics and the Rule of Law, pp. 15-16. 150. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 33 et 43, pp. 195-196 et 200, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 44 et 55, pp. 362-363 et 382. 151. Crónica de la población de Ávila, p. 31 : «Acaesçio una vez que Muño Ravia andava yrado (del rey, e alçose en Peñaflor, e después cogió y por compañero a Martín Malo, que fue freyle de Calatrava e andava desobediente. E ovo de ser que salió Muño Ravia un dia a caça, e a la tornada non le quiso Martín Malo reçevir en la Peña.» 152. À ce sujet, une bibliographie de référence, établie par J.

WRIGHT,

a été publiée dans La

Corónica. A journal of Medieval Spanish Language and Literature, 26, 1998, pp. 91-129. 153. Édité d’abord par M.

RODRIGUES LAPA,

Cantigas d’escarnho e de mal dizer, p. 586, doc. 399, le

poème a été repris dans une transcription passablement corrigée par M.

BREA,

Lírica profana

galego-portuguesa, t. II, pp. 868-869. 154. M. BREA, Lírica profana galego-portuguesa, t. II, p. 868 : « E, u non ouv’esse reguardo / en ne un dos dez e três, / log’ouve mant’e tabardo / e foi comendador d’Ocrês. » Difficile à bien comprendre, l’image signifie que, même lorsqu’il ne jouissait de la protection d’aucun des Treize, le commandeur allait avec cape et manteau. 155. E. FERREIRA PRIEGUE, « “Chegou Pais de maas artes..” », p. 368, se fonde ici sur l’analyse de J. LEITE DE VASCONCELOS,

Contos populares e lendas, t. II, p. 428, qui a affirmé, à partir des récits dont il a

recueilli la tradition, que « a designação Pedro Malas-artes serve popularmente também para o Diabo. E por extensão de sentido aplica-se a pessoas cruéis ». Il n’est pas exclu qu’une telle appellation renvoie à un goût du maître pour les sciences occultes, selon une pratique alors assez répandue, décrite par J. FERREIRO ALEMPARTE, « La escuela de nigromancia de Toledo ». 156.

ALPHONSE

X, Cantigas de Santa María, t. III, c. 299, pp. 94-96. À l’appui d’une édition quelque

peu corrigée, une présentation rapide du miracle a été réalisée par J. HERNÁNDEZ SERNA, « La orden de la Estrella o de Santa María de la España », notamment pp. 230-242. 157.

ALPHONSE

X, Cantigas de Santa María, t. III, c. 275, pp. 43-47 : « A que nos guarda do gran

fog’infernal / sãar-nos pode de gran ravia mortal. » Désignés sous le nom de ravia, les problèmes mentaux des frères ont été rapidement présentés par S. PARKINSON, « Santuarios portugueses en las Cantigas de Santa María », pp. 45-46. 158. Du

CANGE,

Glossarium mediæ et infimæ latinitatis, Graz, 1954, t. VII, p. 333, fait état d’un

glissement sémantique du mot scandalum, du jurgium, c’est-à-dire de la querelle ou de la dispute qu’il désignait à l’origine, vers le sens moderne de « perturbation ». 159. En témoignent pour Santiago deux bulles d’Innocent IV et d’Urbain IV, datées respectivement de mars 1250 et de janvier 1264. Ces actes ont été publiés par A. QUINTANA PRIETO,

88

La documentación pontificia de Inocencio IV, t. II, p. 554, doc. 610, et I.

RODRÍGUEZ DE LAMA,

La

documentación pontificia de Urbano IV, p. 213, doc. 143. 160. Le fait ressort de l’autorisation donnée en 1312 par Bérenger, évêque de Tusculum, à trois frères de Calatrava pour quitter leur Ordre, au sein duquel ils enduraient la persécution du maître, et prendre l’habit d’Alcántara. Bien qu’il accède à leur requête, le prélat ne s’offusque pas moins du scandale occasionné par leur recours : « Non sine dicti ordinis scandalo et vestrorum gravi periculo animarum ad romanam curiam accesistis » (AHN, OM, libro 1345, f° 74r°, publ. BC, p. 166). 161. Par exemple, à la fin du XIII e siècle, la révolte de plusieurs frères de Santiago contre leur maître paraît avoir largement terni la réputation de l’Ordre. C’est du moins ce qui ressort d’une bulle de Boniface VIII datant de 1300, analysée dans G. DIGARD, M. FAUCON et A.THOMAS, Les registres de Boniface VIII, t. II, pp. 542-343, doc. 3334. : « Adhucin sue rebellionis duritia persistentes, obedientiam et reverantiam debitam eidem magistro dampnatis ausibus renuunt exhibere in divine majestatis offensam, predicti ordinis fratrum turbationem et fidelium scandalum plurimodum. » 162. Pour Calatrava, une bulle de Benoît XII, datée d’août 1336, enjoint au chapitre général de Cîteaux de remédier à la division de la milice, qui n’est pas sans « grandia suscitari scandala et pericula » (ASV, Reg. Vat. 131, f° 79v°, publ. J.-M.

VIDAL

et G.

MOLLAT,

Benoît XII. Lettres closes et

patentes, t. II, pp. 277-278, doc. 1035). 163. ANTT, Avis, doc. 94, publ. D. LOMAX, « Algunos estatutos primitivos de Calatrava », p. 493. 164. C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 586-588, doc. 364. 165. Écrite par le couvent en mai 1299, une lettre au maître Guillaume de Villaret en vue de la réunion d’un prochain chapitre général souligne ainsi que ces événements « ne cheront jameis de renembrance de gent ». Selon l’acte publié par J.

DELAVILLE LE ROULX,

Cartulaire général de l’ordre des

Hospitaliers, t. III, p. 773, doc. 4462, le retentissement de l’affaire aurait été considérable : « Douquel chapitre furent rebelles plusors freres de Chastelle, de quoy nasqui l’escandle d’Espaigne, lequel sera en perpetuel diffamation del Hospital car mout en est parlé vilainament par le siegle. » Cette crise n’a cependant pas éveillé l’intérêt des historiens, qui l’ont occultée à l’exception d’A. « Constitutional Conflict and Change in the Hospital of St. John », p. 21, repris dans

ID.,

FOREY,

Military

Ordersand Crusades, X. 166. En 1337, une preuve en est apportée par les établissements de l’Hôpital qui préconisent que « uous prieurs et bailliz per chapitre general soyes diligent et ententif de tenier les et fayre tenir et de enserchar et corregir en tel maniere que deshores en auant les gens ecclesiastiques et seculiers en uous ni en votres subiets non prenent mal exemple ne a notre audience non viegne clamour ni reprehension de uous portemans » (BNV, RCG, vol. 280, f° 40r°). 167. Le fait ressort d’une lettre de l’évêque d’Albano, pénitentiaire de Benoît XII, à l’évêque de Cuenca, lui demandant d’enquêter sur l’irrégularité commise par un certain Lorenzo dont il expose les circonstances en détail : « Et cum propter haec scandalizeruntur multi de populo, qui aderant prædicto anmversario, et dicerent præfato presbytero quod violata erat ecclesia et polluta propter huiusmodi homicidium, dictus presbyter hoc audiens contristatus valde cessavit ab officio et timens quod si prædictus homicida in ecclesia remaneret prædicta, cuius ummunitatem violaverat, maius scandalum fieret in populo et quod finaliter præsidium seu securitatem sut non baberet in ea, tam causa sedandi scandalum quam propter zelum ecclesiæ acceppit eumdem homicidiam per corrigiam qua erat accinctus et usque ad portam ecclesiæ duxit dicens illi hæc verba : non erubuisti faciem Dei et ecclesiam ipsius, vadas, ne remaneas in ecclesia quam tan graviter offendisti » (BS, pp. 304-305). 168. Ainsi pour Santiago, tant dans la règle latine primitive, publiée par J. LECLERCQ, « La vie et la prière des chevaliers de Santiago », p. 354, que dans la version castillane, établie très probablement au milieu du XIIIe siècle, comme l’a bien signalé D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 227.

89

169. Ainsi, en 1210, une visite est attestée à Vilar de Donas en Galice dans un document publié par J. L. NOVO CAZÓN, El priorato santiaguista de Vilar de Donas en la Edad Media, p. 202, doc. 3. 170. Le fait ressort en particulier des statuts de Santiago édictés au cours du magistère de Pelayo Pérez Correa : BNM, ms. 8582, ffos 61r° (1251), 62v° (1252), 66r° (1265) et 63v° (1266). Chacun d’entre eux prend en effet un soin particulier pour désigner les visiteurs, généralement au nombre de deux, chargés d’inspecter les établissements des différentes provinces santiaguistes. 171. Le fait a été signalé par J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », notamment p. 260, repris dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII, et Ph. JOSSERAND , « Pour une étude systématique », pp. 328-329.

172. AHN, OM, carp. 207, doc. 39, publ. R. SÁINZ DE LA MAZA LASOLI, La orden de Santiago en la Corona de Aragón, p. 273, doc. 46, et M. RIVERA GARRETAS, La encomienda de Uclés, p. 419, doc. 212. 173. Récemment, C. de AYALA MARTÍNEZ, « Tópicos y realidades en torno a las órdenes militares », p. 126, s’est lui aussi rangé à cet avis. 174. AHN, OM, libro 1349, f° 77r° : « Diçese de vosotros que […] no faceis cavallerias por el nombre de Christo ». 175. AS V, Reg. Av. 14, ffos 4121° et 497r°, cités par G. MOLLAT, Jean XXII. Lettres communes, t. III, pp. 359-360, doc 14213 et 14215. Les deux actes prennent soin de bien souligner la rumeur qui a porté le fait à la connaissance du pape, « ut accepimus a fidedignis », 176. Sur la foi des documents cités précédemment, elle a été assumée par A. FOREY, « The Military Orders and the Spanish Reconquest », p. 232, repris dans ID., Military Orders and Crusades, V, et par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Tópicos y realidades en torno a las ordenes militares », pp. 136-138. 177. AHN, OM, libre 1349, f° 77r° : « Aparexados by siempre fuemos a vos vissitar personahnente, mas a nos fueron recontadas tantas discordias vuestras que fasta aqut non presumimos a tentar aquello. Empero requerimos a vos querais ganarnos un salvo conduto e stempre seremos aparejado de llegar a vosotros personalmente e facernuestro deber. » 178. La difficulté pour les Ordres à agir de façon équilibrée au service du roi et de Dieu et les craintes du pouvoir pontifical de voir ces institutions se muer en un instrument contrôlé par les souverains ont fait l’objet d’une première approche de Ph. JOSSERAND, « In servitio Dei et domini regis. Les ordres militaires du royaume de Castille et la défense de la Chrétienté latine ». 179. Les années 1319-1320 ont été décrites comme une « etapa de significativas confrontaciones » par J. RODRÍGUEZ

MOLINA,

« La frontera de Granada », p, 508, ce que confirme la Crónica del rey don

Alfonso Xl, chap. 13 et 14, pp. 182-183, avec le récit de la conquête de Tiscar, dans laquelle Calatrava joue un rôle majeur, bien mis en valeur par J. de M.

CARRIAZO Y ARROQUIA,

Colección

diplomática de Quesada, pp. LXX-LXXIII. De cet engagement militaire des frères, contrairement à ce que l’on peut lire, la papauté semble alors avoir eu pleinement conscience, comme le prouvent les exemptions des taxes prélevées au titre de la défense de la frontière qu’elle accorda aux Ordres « que tuvieran ya obligación de prestar ese servicio ». L’expression est empruntée à un document cité par A. GIMÉNEZ

SOLER,

« La expedición a Granada de los infantes don Juan y don

Pedro », p. 16. 180. AHN, OM, libro 1345, ffos 199r-200v°, publ. BC, pp. 177-179. 181. R AH, Col. Salazar, M-6, f° 152r° Dans ce texte adressé de Bexix, le 19 juillet 1316, le tuteur du souverain ordonne à Garcia Lopez de Padilla que « dedes tregua y asegurades por nos y porvos y porvuestra orden a don Ysmael rey de Granada desde martes veint dias de julio de la era desta carta fasta postrimero dia de marzo que sera en la era de 1355 años que son ocho meses ». Par avance, il s’engage à accepter la trêve que le maître de Calatrava aura négociée avec les musulmans grenadins « por carta o por palabras ». Ce document a été brièvement analysé par M.

GARCÍA FERNÁNDEZ,

« Regesto

documentai andaluz de Alfonso XI », p. 9, doc. 30. 182. ASV, Reg. Av. 14, f° 4971° : « Cum fratres militie sancti Jacobi et Calatravensis ac de Alcántara et aliorum militarium ordinum infra tue legationis terminas consistentium copiosas diuisas multosque

90

redditus et prouentus quibus eos non est dubium habundare et quos deberent contra barbaras nationes in usus alto s ut accepimus a fidedignis consumant. » 183. A. FOREY, The Military Orders, pp. 206-207, et H.

NICHOLSON,

Templars, Hospitallers and Teutonic

Knights, p. 132. 184. MATTHIEU PARIS, Chronica Maiora, t. IV, p. 291. 185. A. M. BARRERO GARCÍA, « Un formulario de cancillería episcopal ». 186. Ibid., p. 707 : « Set sicut nuper audivimus relatu plurium affirmari te pravum tu ostendens et prodigum vaccans luxurie bona domus non cessans cotidie in pravis usibus devastare. » 187. D. ORTIZ DE ZÚÑIGA, Anales eclesiasticos y seculares de Sevilla, t. I, pp. 166-167 : « Tenia cada una cierto districto privilegiado que llamaban compás, en que vivían sus familiares y criados ; exentos de todos pechos y gravámenes, exenciones que tal vez el abuso motivó inquiétudes públicas, causa de haberse allanado muchos años después. » 188. Grem Crónica de Alfonso Xl, t. I, chap. 78, pp. 422-423. 189. J. O’CALLAGHAN , « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 273, repris dans

ID.,

The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII. 190. J. M. RODRÍGUEZ

GARCÍA

et A.

ECHEVARRÍA ARSUAGA,

« Alfonso X, la orden teutónica y Tierra

Santa », p. 507. 191. Demeuré longtemps à l’état manuscrit, l’ouvrage, publié récemment, avait fait auparavant l’objet d’une présentation de ses éditeurs. A. GARCÍA RODRÍGUEZ,

Y GARCÍA, B. ALONSO RODRÍGUEZ

et F. CANTELAR

« El Libro de Confesiones de Martín Pérez », y avaient ainsi largement signalé l’intérêt du

traité, qu’avait également perçu D. LOMAX, « Algunos autores religiosos », p. 89. 192. Castigos é documentos del rey don Sancho, chap. 16, p. 125 : « Orden de ser perlado es muy buena é muy provechosa para el cuerpo é para el alma, usando bien della […] é es muy mala émuy dañosa para el que mal usa della. » 193. MARTÍN PÉREZ, Lïbro de confesiones, part. II, chap, 117 et 118, pp. 401-403. 194. AHN, OM, libro 1349, f° 77r.: «O dolor! la vihuela buelta es en luto e aquellos a quien los principes solian honrras son habidos en menos precio. Muchos y sanctos estatutos teneis mas sigun lo que entendemos poco guardais aquellos […] diçese de vosotros que no trabaxais como labradores, no orais como monges, no faceis cavallerias por el nombre de Christo assi que de antigua orden sois.» 195. M.J, LACARRA, Cuento y novela corta en España, pp. 255-257. 196. Libro de los Gatos, pp. 95-96. 197. Ibid, p. 96: «Otrosi los Templeros, del Ospital, los de San Juan, si otra cruz. non han en el coraçon, que se entiende por castigar la carne, e si se non guardan de pecado de la carne, commo de sobervia o de otros pecados, tales commo estos son asnos del infierno.» 198. L’intention de l’auteur a beaucoup été discutée du fait que l’attention qu’il prête à la description de l’art d’aimer, parfois jugée complaisante, a permis d’entretenir des discours ambigus. La finalité morale de l’ouvrage ressort pourtant à mon sens explicitement du texte de son prologue.

JUAN RUIZ,

Libro de Buen Amor, p. 109 : « Fiz esta chica escriptura en memoria de bien, e

confuse este nuevo libro, en que son escriptas algunas maneras e maestrías e sotilezas engañosas del loco amor del mundo que usan algunos para pecar. » 199. Ibid., p. 366: «Orden de Santiago, con la del Ospital, / Calatrava e Alcántara, con la de Buenaval, / abbades beneditos en esta fiesta tal / “Te amorem laudemus” le cantan é non al. » 200. À l’échelle des sociétés chrétiennes ibériques, la peur de l’apostasie qui apparaît à partir du XIIIe siècle a été bien soulignée par J. TOLAN, Les Sarrasins, pp. 258-259. 201. Ainsi, notamment, dans les establecimientos de 1251 (BNM, ms. 8582, ff os 59r° et 61v°). 202. A. FOREY, The Military Orders, pp. 209-210, a souligné les critiques adressées en Occident aux ordres militaires au motif que ces derniers étaient en commerce étroit avec les musulmans et de ce fait auraient manqué d’agressivité à leur égard.

91

203. Le fait a été signalé par A. SÁNCHEZ CANDEIRA, « Las cruzadas en la historiografía española de la época », pp. 331-337. 204. Le récit et la chronologie de l’événement se retrouvent dans l’ouvrage classique de R. GROUSSET, Histoire des Croisades, t. III, pp. 396-397,

205. La Gran Conquista de Ultramar, chap. 532, p. 247 : « E por ende, se daua a entender, assi como oyestes, que los turcos entraron en la tierra por consseio de los freyres del Ospital; 206. BNM, ms. 684, chap. 71, ffos171v°-172r°, 207. La Gran Conquista de Ultramar, chap. 316, p. 162, chap. 427, p. 205 et chap. 495, p. 230. 208. II en existe pourtant dans d’autres domaines dans la mesure où C.

GONZÁLEZ,

La Tercera

Crónica de Alfonso X, p. 23, souligne que la Gran Conquista de Ultramar est une amplification de l’ Eracles, la continuation française poursuivie jusqu’en 1271 de l’ Historia rerum in partibus transmarinis gestarum, interrompue par Guillaume de Tyr en 1183. 209. A. SÁNCHEZ CANDEIRA, «Las cruzadas en la historiografía española de la época», p. 366 : «Anno Domini M° CCLVIII el Ospital cerco a Beymont pricep de Antiocha en su villa, que laman Tripol, por el consseio de sus cavalleros.» 210. D. WOJTECKI, «Der Deutsche Orden unter Friedrich II.». 211. J. M. RODRÍGUEZ

GARCÍA

et A.

ECHEVARRÍA ARSUAGA,

«AlfonsoX, la orden teutónica y Tierra

Santa», p. 507 : «Nos autem cum omni nostra potentia ad ipsum [ regem] accessimus et circa eius obsequium longe plura expendimus quam nobis superarent facultates ut et Deo et ipsi honestius servire possemus ne aliqui calumpniose nobis imponerent quod et melius serviremus si de eius lingua essemus vel sub eo possessiones vel conventus aliquos haberemus.» 212. J. PRAWER, «Military Orders and Crusader Politics», p. 218. 213. Le fait ressort clairement des études d’A. DEMURGER, Vie et mort de l’ordre du Temple, p. 274, et H. NICHOLSON, Templars, Hospitallers and Teutonic Knights, p. 133. 214. ASV, Reg. Av. 14, ff° 428v°-429r°. 215. Ainsi l’a montré A.

LUTTRELL,

«Actividades económicas de los Hospitalarios», p. 179, repris

dans ID., The Hospitallers in Cyprus, Rhodes, Greece and the West, VI. 216. Le texte latin de l’ exemplum étudié a été publié par L.

HERVIEUX,

Les fabulistes latins, pp.

223-224. Déjà dans son édition du Libro de los Gatos, pp. 95-97, Bernard Darbord relevait l’étroite parenté entre le récit castillan et son modèle. Il faut par ailleurs rappeler qu’Odon de Cheriton a vécu en Espagne dans les années 1224-1228, comme l’a souligné A.

FRIEND,

« Master Odo of

Cheriton », pp. 649 et 654-655. 217. Un fait similaire a été observé pour la Provence par D.

CARRAZ,

« Les ordres militaires face

aux crises politico-religieuses de la basse vallée du Rhône », pp. 387-388, et « Ordres militaires, croisades et sentiments politiques chez les troubadours », pp. 998-999. 218. L’utilité de cette démarche a été bien soulignée par A. FOREY, The Military Orders, p. 211. 219. À l’échelle internationale, le fait a été mis en valeur par H.

NICHOLSON,

Templars, Hospitallers

and Teutonic Knights, p. 133. 220. El Libro de los engaños, pp. 63-64. 221. Libro de los Gatos, pp. 85-86 : «Estos asnos son los ombres falsos e perezosos de servira Dios, e toman la ordem de san Benito, mas por estar viçiosos e por que les onrren los ombres que non por servir a Dios. E estos tales a vezes echan bramidos de asnos que entienden quando fablan de luxuria e de otros viçios.» 222. JUAN RUIZ, Libro de Buen Amor, pp. 366-367. 223. Libro de los Gatos, 1984, pp. 95-96. Brocardant à la fois les frères du Temple et les convers de Cîteaux, l’exemplum se termine par ces termes : « Otrosi los que traen grandes barbas, qualesquier barbas que ellos ayan, nunca entraran en parayso si non façen obras que pleguen a Dios, o non façen buena vida entre los ombres. E si por aver gran barba el ombre fuese santo, non avrie en todo el mundo tan santo orne como el cabron. *

92

224. Ainsi l’a souligné P.

CHAUNU,

Le temps des réformes, et Eglise, culture et société. Essais sur la

Réforme et la Contre-Réforme, pp. 19-126. 225. J.-Ch. PAYEN, « La satire anticléricale dans les œuvres françaises », p. 272. 226. H. NICHOLSON, Templars, Hospitallers and Teutonic Kights, pp. 133-134. 227. J, M. RODRÍGUEZ GARCÍA, «Alfonso X and the Teutonic Order», p. 322. 228. A. FOREY, The Military Orders, pp. 211-212, et H.

NICHOLSON,

Templars, Hospitallers and Teutonic

Knights, p. 133. 229. Ainsi l’ont fait, sur la foi d’un panégyrique fameux de Rodrigo Jiménez de Rada, D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 23, et R. I. BURNS, The Crusuder Kingdom of Valencia, t. I, p. 177. 230. A. DEMURGER, « L’aristocrazia laica e gli ordini militari in Francia nel Duecento », p. 66. 231. Ainsi l’affirmait le maître de l’Hôpital Foulques de Villaret dans un mémoire sur la croisade publié par J.

PETIT,

« Mémoire de Foulques de Villaret », p. 607 : « Praeterea opportebit dominum

papam mandare per nuncios suos et litteras regibus et principibus terrenis, quod ipsi non patiantur in dominis suis impendimentum gentibus domorum Templi, Teuthonici et nostre in aliquo irrogari, ad hoc ut queamus extrahere de terris suis arma, peccuniam et alia de bonis nostris que pro pertractu passagii necessaria imminebunt. » 232. Le fait a été signalé par A. FOREY, « The Military Orders in the Crusading Proposais », p. 333, repris dans ID., Military Orders and Crusades,V III. 233. C. ALVAR, Á. GÓMEZ MORENO et F. GÓMEZ REDONDO, La prosa y el teatro en la Edad Media, p. 109. 234.

JUAN MANUEL,

Libro de los Estados, p. 342 : «En quál dellos se puede omne mejor salvar et más sin

peligro». 235. Ibid, p, 342 : «Otrosí, ay órdenes de cavallería, que pueden aver cavallos et armas, et usar dellas en serviçio de Dios et defendimiento de la fe contra los moros et pueden aver proprio en común. Et éstas son en Castiella, onde so natural, la orden de Sanctiago, et de Sant Johan, et de Calatrava, et de Alcántara. Et en Aragón ay otra orden, que fizo el rey don Jaimes, que llaman de Montesa, et en Portogal la orden de Avis, et de Cbristo, et fízola el rey don Dionis, et son tenidos de obedesçer a Calatrava.» 236. Ainsi l’atteste JUAN MANUEL dans un passage du chapitre IV de son Libro Enfenido (p. 139). 237. F. GÓMEZ REDONDO, La prosa del siglo XIV, pp. 46-48. 238. Glosa castellana al Regimiento de príncipes, t. III, p. 366 «La tercera caballería es votiva, en la cual lidian los ommes contra los enemigos de la fe, para la defender de los cuales son los caballeros del Temple o los de las órdenes de la caballería o cualesquier otras que por amor de Dios e con devoción de la fe prometen de lidiar e se ponen contra los enemigos de la fe.» 239. Patrologie Latine, t. 209, pp. 44-45. 240. Glosa castellana al Regimiento de príncipes, t. III, p. 366. Faisant fi du parti pris de littéralité, le glossateur rapporte l’admonestation du prélat aux Templiers en ces termes : « Amigos, seguros id e sin temor ninguno contra los enemigos de la Cruz e así como buenos caballeros vencedlos e echadlos de la tierra, ca muy gloriosos se tornan los vencedores de la batalla. ¡Oh, que bien aventurados murieron los mártires, lidiando por la fe! ¡Oh, qué bien aventurado es cualquier caballero, que así como viste el cuerpo de fierro, así viste su alma de loriga! » L’original latin de ce passage a été publié dans CLAIRVAUX, Liber ad milites Templi de laude novæ militiæ,

BERNARD DE

p. 53,

241. ASV, Reg. Vat. 21, f° 397r°, publ. A. QUINTANA PRIETO, La documentación pontificia de Inocencio IV, t. I, p. 404, doc. 409. 242. BS, p. 181, repris par ibid., t. II, pp. 602-603, doc. 659. 243. BS, p. 200, repris par I. RODRÍGUEZ DE LAMA, La documentación pontificia de Urbano IV, pp. 95-96, doc. 55a. 244. ASV, Reg. Vat. 238,ffos 10r°-11r°, publ. J.

ZUNZUNEGUI ARAMBURU,

Bulas y cartas secretas de

Inocencio VI, pp. 201-202, doc. 191 : « Indesmenter militant et contra Crucis hostes velut athlete strenui iugiter se exponunt, »

93

245. AHN, OM, libro 1344, f° 71r°, publ. BC, pp. 136-137: «Pro christiane fidei tutela, cui perpetuum religionis vestre obsequium dedicastis, in fervore charitatis intrepide ac prudenter exponitis contra infidelium impetus., res et vitam.» 246. J. DELAVILLE

LE ROULX,

Cartulaire général de l’ordre des Hospitaliers, t. III, 1906, pp. 373-375, doc.

3677. 247. AHN, OM, carp. 443, doc. 45, publ. A. QUINTANA PRIETO, La documentación pontificia de Inocencto IV, t. II, p. 506, doc. 539: «Quocirca discretionem tuam rogandam duximus et monendam, per apostolica scripta tibi mandantes quatimus fratres predictos cum, sicut nosti, tint circa defensionem frontarie contra infideles Ispanie occupati, ideoque haberi debeant, in quantum cum Deo potest fieri, ab aliis occupationibus excusari, eos super hoc, contra prefatam consuetudinem, de cetero non molestari, pareces nostras et mandatum taliter admissurus quod devotionem tuam possimus exinde commendare.» 248. Il n’existe pas pour la péninsule Ibérique d’étude comparable à celle entreprise pour la Prusse par W. PARAVICINI, Die Preuβenreise des europäischen Adels. Sans être aussi important que pour le front baltique, un flux de chevaliers des différents royaumes d’Occident s’est pourtant rendu en Espagne pour lutter contre Grenade. En atteste, en 1331, le voeu du comte d’Eu, connétable de France, de prendre part au combat contre les Mérinides après un pèlerinage en Galice (ASV, Reg. Vat 101, ffos 57v°-58r°). 249. AHN, Sellos, carp. 63, doc. 2, publ. J. TORRES FONTES, Documentos del siglo XIII, p. 6, doc 6. 250. Ibid., p. 6, doc 6 : «Reçibiemos el castiello de Ella de don Arnalt el Aleman et de su fiio Enrique por don Guillem el Aleman, que le dio a nuestra orden por su alma et fino nostro frere ; et nos dichos maestre et comendador auiemos a dara don Arnalt et a Enrique tres mil morauedis alfonssis et quatro cauallos et çinco mulas por guisamiento deste Enrique de que ouiese con que se guisar pora ir a so tierra.» 251. ASV, Reg. Av. II, ffos 73v°-74r°. 252. AHN, OM, carp. 71, doc.1, publ. M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz de Alfonso X, p. 121, doc. 122: «Por muchos seruicios que me fizo don Pelay Pérez, maestre de la cauallería de Santiago, e su horden, e sennaladamente por el seruiçio que me fizieron en la conquista del regno de Murçia, e par grant sabor que he de fazerles bien e mercet de leuar la horden adelante.» 253. AHN, OM, carp. 249, doc. 1, publ. E. GONZÁLEZ CRESPO, «Castillos andaluces en época de Alfonso XI», pp. 50-51, doc. 4: «Por ffazer bien e merced a don Vasco Rodrigues, maestre de la orden de cavalleria de Sanctiago, por muchos serviçios e buenos e muy sennalados que el e la su orden ffizieron a los reyes onde yo vengo e ffizieron e ffazen a mi de cada dia e so çierto que ffaran daqui adelante et sennalada mente en esta guerra que yo e con los moros e en ganar la villa de Teba e los castiellos de Cannete e de Pego e de las Cuevas e de Ortexicar que yo agora gane de los dichos moros.» 254. ASV, Reg. Vat. 134, f° IIIr°, publ. J.-M. VIDAL et G. MOLLAT, Benoît XII. Lettres closes et patentes, t. II, pp. 762-763, doc. 2616. 255. Ph. JOSSERAND, «Las órdenes militares y el mar». 256. Daté de 1253, le document duquel ressort un tel projet a été publié par J. Repartimiento de Sevilla, t. II, pp. 172-174, et repris par M,

GONZÁLEZ JIMÉNEZ,

GONZÁLEZ GONZÁLEZ ,

Diplomatario andaluz de

Alfonso X, pp. 33-34, doc. 37. 257. Sur ce point, l’analyse d’A,

RODRÍGUEZ DE LA PEÑA,

« La orden de Santa María de España y la

orden teutónica », peut utilement compléter le tableau classique de J. TORRES FONTES, « La orden de Santa María de España ». 258. Rapporté autrefois par F. PARDO DE TERÁN et J. M. BOVÉR, Memoria en que se manifestan los hechos de la orden de San Juan, p. 61, avec la date erronée de 1325, et par J.MIRET I SANS, Les cases de Templers y Hospitalers en Catalunya, ce projet reste extrêmement mal connu. Les auteurs qui s’y sont récemment référés le datent de 1331, tels A. LUTTRELL, « The Hospitallers of Rhodes : Prospectives, Problems, Possibilities », p. 263, et « Las órdenes militares en la sociedad hispánica », p. 592, reproduits chacun dans

ID.,

Latin Greece, the Hospitallers and the Crusades, I, et The Hospitallers of

Rhodes and their Mediterranean World, XVI, P. LINEHAN, History and the Historians of Medieval Spain, p.

94

578, et A. FOREY, The Fall of the Templars in the Crown of Aragon, p. 195. En réalité pourtant, le projet du roi était de quatre ans antérieur puisque la négative que lui opposa le pape en 1331, à travers la bulle Litteras regias, avait été précédée d’une réponse de teneur équivalente le 28 avril 1327, date où a été fulminée la bulle Inter cetera, sur laquelle, voici quelque quarante ans, l’attention des historiens a été appelée par J. ZUNZUNEGUI ARAMBURU, « La misión del obispo de Senez al reino de Castilla », p. 20. 259. AS V, Reg. Vat. 116, ffos 84v°-85r°: «Nec nidemus etiam quod ordo militaris si crearetur ibidem de nouo adeo regiis existeret opportunitatibus utilis, enim ordo dicti Hospitalis utilior esse possit.» 260. C. BARQUERO

GOÑI,

« El conflicto por los bienes templarios en Castilla », pp. 38-39, et Ph.

JOSSERAND , « Un maître politique : Fernán Rodríguez de Valbuena », p. 1324.

261. ASV, Reg. Vat. 299, f° 49r°, publ. L. SUÁREZ FERNÁNDEZ, Castilla, el Cisma y la crisis conciliar, pp. 171-172, doc. 21. 262. Rapportée par J. de SIGÜENZA, Historia de la orden de San Gerónimo, t. II, p. 87, cette tentative a été étudiée en détail par S. COUSSEMACKER, « L’ordre de Saint-Jérôme en Espagne », t. II, p. 293. 263. Ainsi l’a signalé I.

FERNÁNDEZ-ORDÓÑEZ,

« La historiografía alfonsí y post-alfonsí en sus

textos », pp. 101-102. 264. C. de AYALA MARTÍNEZ, «Las órdenes militares castellano-leonesas y la acción de frontera ». 265.

RODERICUS XIMENII DE RADA,

Historia de rébus Hispanie, livre VII, chap. 27, pp. 249-250 : « In

Vclesio statuit capud ordnis et opus eorum ensis defensionis. PersecutorArabum moratur ibi et incola eius defensor fidei. Vox laudancium auditur ibi et iubilus desiderii ilarescit ibi. Rubet ensis sanguine Arabum et ardet fides caritate mentium. Execratio est cultori demonum et uita honoris credenti m Deum. » 266. Le fait a été souligné par A. GUIANCE, « Morir por la patria, morir por la fc », et Los discursos sobre la muerte en la Castilla medieval, pp. 95-108. 267. RODERICUS XIMENII DE RADA, Historia de rebus Hispanie, livre VIII, chap. 3, p. 262. 268. Crónica del rey don Alfonso décimo, p. 74. 269. Crónica del rey don Fernando IV, p. 101. 270. Crónica del rey don Alfonso XI, p. 376. Le récit a été repris dans les narrations de F. de RADES ANDRADA, Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara,

Y

part. III, f° 24V 0,

et d’A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. II, p, 50. 271. RODERICUS XIMENII DE RADA, Historia de rebus Hispanie, livre VIII, chap. 3, p. 262. 272. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 49, p. 204, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 64, p. 398. 273. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 33, p. 195, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 44, p. 362. 274. Pour le gouvernement conflictuel de García Lópcz de Padilla, il convient de se reporter à l’étude de J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », pp. 256-257, repris dans

ID.,

The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII, que complète utilement le

travail de C. de AYALA MARTÍNEZ, « Un cuestionario sobre una conspiración », pp. 84-86. 275. ALPHONSE X, Cantigas de Santa María, t. II, c. 205, pp. 251-252, vv. 17-19 : « Na fronteira un castelo de mouros mui fort’avia / que combateron crischãos que sayan d’açaria / d’Ucrés e de Calatrava con muita cavalaria ». 276. PEDRO MARÍN, « Los milagros romanzados ». Il existe de cette oeuvre une édition plus récente procurée par K. H. ANTÓN, Los miraculos romançados de Pedro Marín. Diffusée à partir de Silos, elle reste cependant trop peu accessible pour que je m’en sois servi de base. 277. Récemment encore, la qualité documentaire de ce recueil a été mise en exergue par A. GARCÍA DE LA BORBOLLA,

« Santo Domingo de Silos, el santo de la frontera », p. 137, qui a évoqué sa

perfecta contextualización histórica. 278. PEDRO MARÍN, « Los milagros romanzados », pp. 147, 149, 159-160 et 207-208. 279. Ibid., pp. 136-137, 161, 201-202 et 210-211. 280. Poema de Alfonso Onceno, str. 1305 et 1725-1726, pp. 273 et 339-340,

95

281. Ibid., str. 709-734, pp. 175-179, et, plus encore, str. 720-724, pp. 177-178 : « Faziendo cavallería / e a Santiago llamando, / e a los moros aquel día / con su arraz bien lidiando, / el maestre de Santiago / ferió en la espessura, / esforço los fijos dalgo, / puso el cuerpo en aventura, / en los moros bien feriá / el maestre, buen varón, / […] Santiago con su freiría / va faziendo grand mortandad / e el alférez, aquel día / mostrando muy gran bondad. » 282. Le poème a été rapporté par G. ARGOTE DE MOLINA, Nobleza de Andaluzía, p. 222. 283. L’étude la plus complète en a été faite par J.

ROVIRA I PORT

et A.

CASANOVAS I ROMEU,

« El

complejo pictórico del castillo de Alcañiz ». 284. A, GARCÍA

CUADRADO,

Las Cantigas. El códice de Florencia,pp. 140-142, propose des dessins de

deux de ces scènes donc une représentation est offerte dans l’étude de F. CORTI, « Cantiga 205 : las órdenes militares de Santiago y de Calacrava y un folio miniado perdido », pp. 260-261 285. BNM, ms. 1187, P 2r° : récemment fa miniature a été utilisée pour la couverture de l’édition de sa thèse de doctorat par F, GARCÍA FITZ, Castilla y León frente al Islam. 286. Une présentation de ce genre a été offerte par Ch.

FAULHABER,

Latin Rhetorical Theory in

Thirteenth and Fourtemth Century Castile. 287. Comme l’a bien signalé A. M. BARRERO

GARCÍA,

Un formulario de cancillería episcopal », p.

672, n. I, une grande partie de ces textes restent inédits. S’il réduit la portée de la démonstration, ce fait ne lui enlève pas pour autant la capacité illustrative à laquelle elle prétend. 288. Ibid., pp. 696-711. 289. JUAN GIL DE ZAMORA, Dictaminis epithalamium. 290. A. M. BARRERO GARCÍA, « Un formulario de cancillería episcopal », pp. 707-708. 291. JUAN GIL DE ZAMORA , Dictaminis epithalamium, pp. 100-101. 292. Ibid., p. 9. 293. Ainsi, A. M.

BARRERO GARCÍA,

« Un formulario de cancillería episcopal », p. 678, n. 19, pose

l’hypothèse que la campagne à laquelle se réfère le maître provincial du Temple, lorsqu’il évoque son désir d’« ad maurorum confinium circa Pascha nos transire », puisse être celle qui a conduit les troupes chrétiennes appuyées par les ordres militaires à prendre Cáceres en 1222, à laquelle il est fait référence dans le récit de Los Anales Toledanos Iy II, p. 193, 294. BS, pp. 235-236 et 249-250. 295. Ibid., p. 249: «Cada que hy acaescieren los que oviesen de ver este fecho de la cruzada por el maestre sobredicho o por el su procurador, que les fagades aiuntar todos los pueblos, varones e mugeres a vn logar convenible e guisado a oir la predicacion de la cruzada e que les fagades demostrar los testamentos de los finados e darles el traslado dellos, porque ellos puedan saber e recabdar lo que fue mandado e pertenece a la cruzada.» 296. Archivo del Monasterio de Santa Clara de Astorga, Ms. Ricón, t. I, f° 429r°. Le document a été analysé par G. CAVERO

DOMÍNGUEZ,

Catálogo del fonda documentai del monasterio de Santa Clara de

Astorga, p. 40, doc. 46. 297. AHN, OM, carp. 463, doc. 216. Déchiré dans sa partie supérieure, le parchemin original doit être complété par la lecture d’une copie insérée dans des registres du XVII e siècle : AHN, OM, libro 1346, 22r°-23r° : « Veyendo en como el maestre don Rodrigo que Dios perdone fizo muchos bienes en esta orden, poblando en ella muchos lugares e labrando e faciendo muchas fortalezas a servicio de Dios e de nuestro señor el rey e a guarda e a pro e honrra e amparamiento desta tierra. » 298. Le texte en est publié avec de légères variantes de forme par F. de RADES Y ANDRADA, Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara, part. III, P 33v° et G. MOLINA,

ARGOTE DE

Nobleza de Andaluzía, p. 539. Mon choix a consisté à privilégier le plus ancien, ensuite

repris par J. ARIAS

DE QUINTANADUEÑAS,

Antiguedades y santos de Alcántara, f° 140v° : « Aqui iaz. aqvele

que por nevna covsa nvnca ovve pavor en sev coracon. »

96

299. J. SOLANO DE FIGUEROA Y ALTAMIRANO, Historta eclesiástica de la ciudad de Badajoz, part. I, t. III,p. 207 : « Et frei Martin dixo, veedes aquel moro que alli está ainda,el quemara esta eglesia, é la cassa, é lo al que hi es. » 300. Primera historia de la orden de Santiago, pp. 364-363. 301. RODERICUS XIMENII DE RADA, Historia de rebus Hispanie, livre VII, chap. 14, pp. 234-236. 302. Malgré toute une littérature voulant ancrer dans un lointain passé les insignes dont les Ordres ont usé jusqu’à l’époque contemporaine, il importe, lorsque l’on traite du vêtement des frères, de conserver à l’esprit qu’il présentait à l’origine une hétérogénéité que l’on a trop tendance à réduire, comme l’a bien souligné C, de AYALA MARTÍNEZ, Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 383. 303. Sur l’évolution de la croix, déjà dessinée pour Calatrava par J. O’CALLAGHAN, « The Affiliation of the Order of Calatrava », p. 36, reproduit dans ID., The Spannish Military Order of Calatrava and its Affiliates, I, il est essentiel de se reporter à la récente étude de C. de

AYALA MARTÍNEZ,

Las órdenes

hispánicas militares en la Edad Media, pp. 384-387. 304. D. LOMAX, « Pedro López de Baeza », p. 176 : « La espada que es vuestro ábito significa muchas cosas. La primera es la señal de la crut que vos traedes en los pechos, e significa aquella mesma vera cruz en que Jesu Cristo puso las sus espaldas e en que murió por los nuestros pecados lavar, » 305. Ainsi l’atteste JUAN

MANUEL,

Libro de las Armas, p. 124. Il existe de ce traité une traduction

,

française de B. LEROY Des Castillans témoins de leur temps, pp. 38-52. 306. Dans la compilation de la vie et des miracles de saint Jacques qui ouvre, à la fin du XV e siècle, la plus ancienne histoire de Santiago, il est encore rappelé aux frères de la milice qu’en raison de la croix qu’ils portent sur leur habit, « representando aquella verdadera cruz en que nuestro redentor Jesu Christo padesçio por salvacion de todo el linaje umano [… ] han de ofresçer sus personas, sin ningund temor, a martiri o por defension y ensalçamiento de su sante fe, derramando su sangre por ella, cada que se les ofresçiere » (Primera historia de la orden de Santiago, pp. 344-345). 307. Partiellement analysés par M.

NIETO CUMPLIDO,

« Aportación a la historia de Lucena », en

particulier pp. 247-249 et 263-267, ces documents, au nombre d’une quinzaine, sont conservés à Madrid (Archivo Histórico Nacional et Biblioteca Francisco de Zabálburu) ou à Cordoue (Archivo Municipal, Archivo Catedral et Biblioteca Catedral). Pour plus de détails, je me permets de renvoyer à l’étude que j’en ai faite, largement assortie de transcriptions, dans un récent article consacré à la phase d’occupation santiaguiste de Lucena (Ph

JOSSERAND ,

« Lucena : une forteresse

à l’encan », notamment pp. 613-621). 308. AHN, OM, carp. 92, doc. 5, publié dans Ph. JOSSERAND, « Lucena : une forteresse à l’encan », p. 616, doc. 9 : « Quando nuestro ssennor el rrey ffue en Cordoua, a la venida de la cerça de Teba, que ffue en la era de mill e trezientos e ssessenta e ocho annos, que el dicbo obispo que affrontara e pidiera por merçed al rrey mucho affincada mente que tomasse o mandasse tomar el dicho castiello e villa de Luçena, que el tenie, por que dizie que el que lo non podia mantener por la grant guerra affincada que los moros entonçe ffazian. Et por que el dicho castiello e villa estaua tan mal labrado e tan mal rreparado que rrecelaua que ssepodia perder muy de ligero, e que sseria grant desseruiçio de Dios e ssuyo, e que esta affruenta gela ffazie por que, ssy alguna ocasion del castiello e villa conteçiesse e se ouiesse a perder, que el rrey non se tornasse a el. » 309. AHN, OM, carp. 92, doc, 5, publ. ibid., p. 616, doc. 9 : « Ca bien ssabia el por çierto que non auia en aquellas comarcas omne que meior lo pudiesse mantener e deffender et en esto quel ffaria grant ayuda e que el e la ssu eglesia le sserian tenudos siempre por ello. »’ 310. Mise en exergue par M. Á. LADERO COLLANTES DE TERÁN, SÁNCHEZ SAUS,

QUESADA ,

Andalucía en el siglo XV, p. 70 et reprise par A.

« Los señoríos andaluces », cette corrélation a fait l’objet d’une synthèse de R.

« Aristocracia y frontera en la Andalucía medieval ». On peut se référer pour des

exemples lignagers concrets aux travaux de M, C. QUINTANILLA RASO, « Aportación al estudio de la nobleza en la Edad Media : la casa señorial de Benavides », en particulier pp. 171-172, ou d’I. M.

97

NOGALES RIVERA,

« Juan Arias de la Reguera. Un ejemplo de la nobleza de Córdoba en la defensa de

la frontera », notamment p. 351. 311. AHN, OM, carp. 92, doc. 4, publ. Ph. JOSSERAND, « Lucena : une forteresse à l’encan », pp. 614-615, doc. 6. Comme témoins de l’audience inaugurale du plaid, l’acte mentionne Pedro Ponce de Cabrera, identifiable avec Pedro Ponce de León, chef du puissant lignage Ponce de León, issu de Ponce de Cabrera, et deuxième seigneur de Marchena (R. SÁNCHEZ SAUS, Caballería y linaje en la Sevilla medieval, pp. 347-348) et Alfonso Fernández, fils de Fernán Alfonso, alguazil mayor de Cordoue et membre de la famille Aguilar, alors en pleine ascension sur la scène andalouse (M. C. QUINTANILLA RASO, Nobleza y señoríos en el reino de Córdoba. La casa de Aguilar, pp. 34-35).

312. La confiance des élites andalouses dans l’ordre de Santiago ressort remarquablement d’une missive dépêchée par les autorités municipales de Séville à celles de Baeza au moment où, en 1328, le maître Vasco Rodríguez reçoit d’Alphonse XI la charge d’adelantado mayor de la frontera. Méconnu, l’acte a été publié par J. RODRÍGUEZ MOLINA, Colección diplomática de Baeza, t. I, pp. 71-72, doc. 27. Les mots de la lettre ne laissent pas le moindre doute sur le profond respect des populations de la frontière pour le supérieur de Santiago : « Vos dezimos que pues es en merçed a nuestro sennor el rey el bien e la merçed que fizo al dicho maestre, don Vasco Rodriguez, por que el es e por quantos bonos serviçios a fechos a nuestro sennor el rey, e otrossi por quan bona vezindat vos e nos e todos los de esta tierra oviemos de la orden de Santiago, et sennaladamiente despues que el fue maestre, et sabet que por todas estas cosas que dichas son e por que son muy çiertos que sea tal el dicbo maestre que sirviera en este ofiçio a nuestro sennor el rey bien e verdaderamiente e es omne que procurara de guardar e de amparar a vos e a nos e a todos los de esta tierra e a cada uno en su derecho, seyendo nos muy complidos al mandamiento de nuestro sennor el rey, cuyos naturales e so cuya merçed somos, obedeçemos las sus cartas e complimos el su mandamiento e reçibimos al dicho maestre, don Vasco Rodríguez, por adelantado segunt nuestro sennor el rey nos enbio mandar por sus cartas. » Le sentiment que le maître inspire à ses ennemis ne semble en rien différent à en croire une lettre d’Alphonse XI en janvier 1331 à son homologue aragonais lui signifiant que, peu après la conquête de Teba, le sultan de Grenade s’est adressé à Vasco Rodríguez en vue de négocier une trêve (ACA, Cart. Real, de Alfonso IV, doc. 1406, cité par A. GIMÉNEZ SOLER, La Corona de Aragón y Granada, p. 249). 313. L’exemple a été étudié par J. M. NIETO SORIA, « Castillos eclesiásticos en la frontera suroriental castellana a fines del siglo XIII », pp. 45-46. 314. BCC, ms. 125, ffos 31r°-v 0, publ. J. M. NIETO sistema de poder, t. II, pp. 93-94, et M.

SORIA,

Las relaciones monarquía-episcopado como

GONZÁLEZ JIMÉNEZ,

Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp.

459-460, doc. 437. 315. BCC, ms. 125, f° 19r°, publ. J. M. NIETO SORIA, Las relaciones monarquía-episcopado como sistema de poder, t. II, pp. 103-104, et M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 493-494, doc, 466 : «Onde porque yo vi que tan grand damno uime deste logar a la eglesia e al cabildo e a mi tierra, tóuelo por bien e mandéles que quebrantassen el algible e que derribassen e des fiziessen el castiello de suelo,porque después moros non se pudiessen y amparar nin uenga ende danno a la mt tierra.» 316. BCC, ms. 125, f° 31r°, publ. J. M, NIETO SORIA, Las relaciones monarquía-episcopado como sistema de poder, t. II, pp. 106-107, et M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz. de Alfonso X, p. 500, doc. 475 : «Sepades que Domingo Ramiro, vuestro canónigo vino a mi e díxome de commo Melén Rodríguez dixo al maestre de la orden de Calatraua de mi parte que recibiesse el castiello de Tinnosa que me uos diérades.» 317. M. GARCÍA

FERNÁNDEZ,

« Tensiones nobiliarias y gobierno municipal en Córdoba », p. 248. La

demande des autorités cordouanes, préoccupées par la situation de la frontière, ressort de la réponse d’Alphonse XI : « A lo que dezides que por las guerras que auedes que enbiase allá a los de las órdenes, a ésto digo que a pocos días, sy Dios quisiere, libraré estó en que estó, e yo por mi cuerpo quiero yr allá, et si yo tardare algunos días., enbiar uos he aquellas compannas que yo entendiere que uos cunplen para guardarmío seruiçio. »

98

318. AMM, Cart. Real. 1348-1354, f° 8r°, publ. F. de A. VEAS ARTESEROS, Documentos de Alfonso XI, pp. 492-493) doc. 430. 319. AMM, Cart. Real. 1348-1354, ffos 5v°-6r°, publ. ibid, pp. 490-491, doc 428 : «Et a loque dezides si fuere guerra, que por quanto esa tierra esta muy despoblada de gentes por la grant mortandat que y ouo, que vos enbiasemos un ombre poderoso con quien uos atreuiesedes a fazer la guerra et defender la tierra. Sabet que nos enbiamos de Alcaraz, para que esten en Lorca, al prior de Sant Johan et, otrosi, enbiamos mandar al adelantado. » 320. M. GARCÍA FERNÁNDEZ, « Tensiones nobiliarias y gobierno municipal en Córdoba », p. 244, tient les ordres militaires pour des experts de la frontière tout théoriques qui, à l’en croire, « praticaban cierta inhibición defensiva, de la que eran conscientes los propios contemporáneos ». Reprise par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Tópicos y realidades en torno a las órdenes militares », pp. 137-138, une telle position me semble difficilement soutenable au vu de l’analyse des éléments qui offrent d’appréhender le regard jeté par les Castillans du XIVe siècle sur l’engagement militaire des Ordres. 321. Au début du XV e siècle encore, c’est au maître de Calatrava Enrique de Villena que s’adressent les autorités de Cordoue afin de se protéger d’une attaque nasride contre Benameji qui menace la sécurité de la ville du Guadalquivir. Ainsi l’atteste le rapport envoyé par le supérieur au roi Henri III, le 23 mai 1404 ou 1405, dont l’existence ressort du témoignage d’ ENRIQUE DE VILLENA, Obras Completas, t. I, p. 388 : « Me enbiaron una su carta e un traslado de una carta que enbió el alcaide de Benamexí, en el cual se contiene en cómo los moros le conbatieron el castillo dos vezes un día en pos de otro. » 322. Dans ta péninsule Ibérique, le cas n’est pas propre à la Castille. I. L. Morgado de Sousa e SILVA,

« A Ordem de Cristo durante o mestrado de Lopo Dias de Sousa », p. 34, cite un acte du 7

septembre 1331 dans lequel l’évêque de Guarda donne au maître de l’ordre du Christ les rentes de l’église de Santa Maria de Portalegre pour prix de son engagement militaire contre les musulmans de Grenade et sous la condition expresse qu’il le poursuive de façon identique (ANTT, Ordem de Cristo, ms. 234,ffos 98v°-99r°, publ. P. M. Laranjo

COELHO ,

« As ordens de cavalaria no

Alto Alentejo », pp. 47-48, repris dans Monumenta Henriciana, t. I, pp. 167-168, doc. 78). 323. Le seul travail d’ensemble est un article de P. MANGADA CAÑAS, « Las órdenes militares en las fuentes islámicas ». Faute de connaître l’arabe, l’auteur s’en tient aux oeuvres traduites et, en leur sein, essentiellement aux chroniques, négligeant par exemple les lettres conservées pour la période, dont elle ne fait qu’un usage ponctuel. De ce fait, il serait extrêmement souhaitable qu’un arabisant s’intéresse au sujet. 324. À cet égard, il convient de se référer aux travaux de S. HUMPHREYS, art. Dāwiyya et Isbitāriyya, dans l’Encyclopédie de l’Islam. Supplément, livraisons 3 et 4, Paris-Leyde, 1981, pp. 204-206, ou bien d’A. DEMURGER, « Templiers et Hospitaliers dans les combats de Terre sainte », pp. 84-85. 325. Corroborée récemment par J. M.

RODRÍGUEZ GARCÍA ,

« Elyihad : visión y respuesta andalusí a

las campañas cristianas de la época de Alfonso X », pp. 79-80, cette idée est renforcée par une lettre almohade relatant la victoire de Caracuel qui, à une date aussi ancienne que 1173, semble identifier les Santiaguistes comme une composante spécifique des armées castillanes. Je remercie François Clément d’avoir attiré mon attention sur ce document, dont il a fourni un commentaire assorti d’une traduction française dans une étude en cours de publication (F.

CLÉMENT,

« La

rhétorique de l’affrontement dans la correspondance arabo-andalouse aux XII e et XIIIe siècles »). 326. É. LÉVI-PROVENÇAL, Un recueil de lettres officielles almohades, pp. 52 et 67, doc. 25 bis et 35. Il est permis de penser que te terme afrayr indique une conscience de la spécificité des ordres militaires d’autant plus forte qu’il constitue de la part des auteurs musulmans un décalque de la langue romane qui remplace le vocable arabe iḫwān. J e remercie Jean-Pierre Molénat d’avoir bien voulu me faire part de cette précision sémantique dont il m’a été impossible, faute de

99

maîtriser l’arabe, de vérifier dans quelle mesure elle s’appliquait au recueil de correspondance almohade publié par Ahmad Azzaoui. 327. HALAF AL-ĠAFIQī AL-QABTAWRI, Rasā’il diwāniyya min Sabta fī l-‘ahd al- ‘Azafī (éd. M, AL- ḤABīB AL-H īLA), rapporté sur la foi du travail de M. Á, MANZANO RODRÍGUEZ, La intervención de lot benimerines en la Península Ibérica, pp. 41-42 et 51. Une description rapide du contenu de ces lettres a été réalisée en français par leur éditeur, « Quelques lettres de la chancellerie de Ceuta ». 328. C. GRANDA GALLEGO, « Otra imagen del guerrero cristiano », p. 472. 329. Dans les ouvrages d ’IBN ‘Iḏārī, al-Bayān al-Muġrib, comme d’ IBN

ABĪ ZAR‘,

Rawḍ al-Qirṭās, les

références aux membres des ordres militaires, en étroite relation avec la conquête de Salvatierra et la campagne chrétienne de Las Navas de Tolosa qui lui fit suite, ont été analysées par P. MANGADA CAÑAS,

330.

« Las órdenes militares en las fuentes islámicas », pp. 167-169.

AL-ḤIMYARī,

Kitāb ar-Rawḍ al-Micṭār, pp. 226-227 : « Era, en plena llanura, un vigía que se dirigía

hacia el cielo como un estandarte que nos hubiera dominado, un punto negro que se levantaba sobre las llanuras mustdmanas, un observatorio que nos espiaba a escondidas ; este castillo no dejaba punto de reposo a las musulmanes, pues los cristianos habían hecho de él el punto de apoyo de todos sus ataques y lo habían organizado de tal forma que era como la llave de seguridad de sus fortakzas y ciudades. » Bien que l’éloge ne cite pas explicitement les frères en tant que défenseurs de Salvatierra, il ne fait aucun doute qu’il se rapporte à eux dans la mesure où leur occupation de la forteresse à la suite d’Alarcos est attestée par plusieurs sources, parmi lesquelles RODERICUS XIMENII DE RADA, Historia de rebus Hispanie, livre VII, chap. 35, p. 257. 331. Conservé dans le fonds arabe de la bibliothèque monastique de l’Escorial et traduit par M. MARTÍNEZ ANTUÑA,

« Conquista de Quesada y de Alcaudete por Mohámed II de Granada », ce texte a

été utilisé dans son étude de la présence de Calatrava à Alcaudete par E. MATILLA,

RODRÍGUEZ-PICAVEA

« Un ejemplo de aculturación cristiano-feudal en la frontera nazarí », p. 54.

332. M. MARTÍNEZ ANTUÑA, « Conquista de Quesada y Alcaudete por Mohámed II de Granada », p. 389 : « Era Alcaudete, como es sabido, la fortaleza de los cristianos a donde había acudido a fortificarse e la defendía un hombre que hacía fracasar todo intento de arrabatársela. Fué una constante pesadilla en el corazón del Islam, una puerta cerrada entre los musulmanes y las incursiones de sus enemigos. » Les mots soulignés correspondent à un passage dont le traducteur dit ne pas être certain du fait de l’absence de points diacritiques. Cependant, l’idée d’un danger permanent pour les musulmans ressort clairement du texte. Elle est corroborée par une lettre de deux ans postérieure du sultan de Grenade, qui décrit à Jacques II les maux que les frères des Ordres, en dépit de la paix signée avec le royaume d’Aragon, infligent à ses sujets. Publié par Á. MASIÁ DE ROS, Jaume II Aragó, Granada i Maroc, p. 198, le document a été repris par L. RUBIO GARCÍA , Mayoría de edad de don Juan Manuel, pp. 194-197, doc. 91. 333. M. MARTÍNEZ

ANTUÑA,

« Conquista de Quesada y Alcaudete por Mohámed II de Granada», p.

389 : « Fueron a congregarse alli, tiempo ha, bandas de Benimermes y otras mil cabilas, pero en el combate quedó erguida la fortaleza y frustrados sus intentos y ocupó el lugar intermedio entre ellos y la inesperada bravura que desplegaron sus defensores. » Bien que l’identité des défenseurs de la forteresse ne soit pas explicitement précisée dans la traduction de la lettre, il ne fait guère de doute qu’il s’agisse de frères dans la mesure où Alcaudete, donnée par Ferdinand III à Calatrava en 1240, avant même que la place n’ait été prise, était depuis 1258 au moins l’une des principales commandcries de l’Ordre sur la frontière nasride, comme l’a relevé E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA, « Un ejemplo de aculturacion cristiano-feudal en la frontera nazarf », pp. 50 51. Peut-être faut-il voir le commandeur du lieu dans le responsable de la défense militaire que M.

MARTÍNEZ ANTUÑA,

« Conquista de Quesaday Alcaudete por Mohámed II de Granada », p. 389, désigne par le terme de gobernador de la plaza. L’impossibilité de me reporter directement au texte arabe m’interdit toutefois d’avancer quoi que ce soit avec certitude sur ce sujet. 334. Crónica de España por Lucas, obispo de Tuy, chap. 98, p. 438.

100

335. D. LOMAX, « A Lost Medieval Biography ». 336. Crónica del rey don Alfonso décimo, chap. 54, pp. 41-43. 337. G. ARGOTE DE MOLINA, Nobleza de Andaluzía, p. 440. 338. Une preuve de ce que de telles mentions sont prioritairement destinées à un public chrétien réside dans leur développement à l’époque moderne, une fois le péril musulman écarté du sol ibérique. F. de RADES

Y ANDRADA,

Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y

Alcántara, part. II, f° 57v°, relate ainsi la capture du maître de Calatrava Diego García de Padilla, sous le règne de Pierre Ier, en insistant tout particulièrement sur le prix qu’à son sens les musulmans accordaient aux chevaliers des ordres militaires : « Los caualleros moros que prendieron al buen maestre lleuaron le a presentar al rey Bermejo de Granada con grande alarido y regozijo como lo hazian siempre que captiuauan algun cauallero de estas ordenes militares por que tenian contra ellos particular enemistad y muchos moros stendo captiuos afirmaron que entre ellos era mas temido un cauallero de cruz en los pecbos que diez de los otros. »

101

Chapitre II

En marge de l’économie de la grâce La dégradation de l’image religieuse des ordres militaires

1

S’il est vrai que la raison d’être des ordres militaires en Castille demeurait évidente au milieu du XIVe siècle pour une grande partie des contemporains, cela ne signifie pas pour autant que leur image était restée inchangée depuis la prise de Séville. De fait, au cours de ce long siècle, l’évolution de la société a joué sur la perception de l’opinion sans que les milices puissent nécessairement maîtriser les conséquences de ce changement. La transformation du sentiment religieux notamment, à partir du XIIIe siècle, leur a été préjudiciable. Au mieux fondu dans des considérations générales, ce fait n’a guère été relevé, tant l’aura spirituelle des ordres militaires demeure globalement sous-évaluée — au point que revient régulièrement dans l’historiographie une interrogation lancinante sur leur appartenance réelle à l’état ecclésiastique1. Le doute n’a pourtant pas lieu d’être, ces milices relevant notoirement de l’Église, quand bien même leurs membres sont en grande partie des laïcs et que les religieux, en leur sein, sont conduits à prendre part très activement au monde en raison de la spécificité de leurs vœux2. D’ailleurs, au cours des XIIIe et XIVe siècles, jamais le public en Castille ne s’y est trompé. La dimension spirituelle des ordres militaires, leur qualité d’intercesseurs avec l’au-delà sont pour chacun des fidèles une évidence. Toutefois, à partir du milieu du XIIIe siècle, apparaît une mise en cause non du principe, mais de l’efficacité d’une telle médiation, battant en brèche le rayonnement spirituel de ces institutions et, en premier lieu, leur rôle dans l’économie de la grâce.

I. – Un instrument de salut en mode mineur 2

Il n’est pas d’études en Espagne qui aient appréhendé les ordres militaires dans leur dimension de médiateurs religieux3. L’idée d’un déclin de leur rayonnement spirituel après le milieu du XIIIe siècle y est à l’ordinaire admise, sur la foi d’évidences rassemblées au hasard des sources. Bien qu’elle corresponde en gros à la réalité, elle n’en requiert pas moins cependant d’être affinée dans la mesure où elle informe largement la perception que l’opinion castillane se faisait d’institutions peu à peu détachées, à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle, des voies privilégiées d’obtention du salut.

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Une aura spirituelle amoindrie 3

Jusqu’au milieu du XIIIe siècle, le rayonnement spirituel exercé par les ordres militaires sur les populations est un facteur important de la croissance de leur patrimoine. Il est vrai, comme l’avait déjà relevé Clara Estow il y a vingt ans, que l’expansion domaniale des milices doit davantage aux grâces monarchiques et à la concession de terres à conquérir qu’aux donations privées, souvent plus explicitement rattachées à des considérations de piété4. Mais, à décrire les faveurs royales comme le seul fruit d’une volonté politique5, on risque d’occulter le caractère religieux manifeste dans la plupart des actes de chancellerie jusque dans la seconde moitié du XIIIe siècle 6. À l’instar des membres de la noblesse 7, voire de simples paysans préoccupés par leur salut et celui de leurs parents8, les rois ont fait montre d’une confiance manifeste dans la capacité de médiation des ordres militaires avec l’au-delà9. Si les donations qu’ils leur consentent ne peuvent être exactement assimilées aux aumônes des particuliers, il n’en est pas moins acquis qu’elles reflètent, jusqu’au milieu du XIIIe siècle au moins, le sentiment général de dévotion en faveur des milices qui anime la société castillane.

4

De ce point de vue, les décennies centrales du XIIIe siècle représentent une rupture dont il convient, sans en exagérer la brutalité, de souligner l’importance. Rares sont à partir de cette date les donations qui attestent une ferveur véritable. En 1270, un archidiacre de Jaén appelé maître Martín concède à Calatrava plusieurs parcelles situées en dehors de la ville, dont une qu’il a rachetée après qu’elle eut été usurpée à la milice. Les motivations qu’il invoque relèvent toutes de l’ordre spirituel. Conscient que ses œuvres lui seront comptées au jour du Jugement dernier, il dit agir en réparation de ses péchés et de ceux de ses parents afin que Dieu lui inspire un véritable repentir et lui assure une bonne fin10. Il convient néanmoins d’observer qu’une telle déclaration est alors exceptionnelle, tant par sa longueur que par la confiance qu’elle traduit dans la faculté de médiation de Calatrava en vue de garantir le salut de l’âme du donateur.

5

Pour nombre de fidèles, les ordres militaires semblent en effet avoir perdu dans la seconde moitié du XIIIe siècle une part essentielle du prestige spirituel qui leur était reconnu dans la période précédente. S’ils restent des intercesseurs dont la prière est tenue pour efficace11, ainsi qu’en atteste encore au milieu du XIVe siècle l’aumône faite par un couple tolédan à Calatrava12, ils sont de moins en moins sollicités en tant que tels. Les formules consignées dans les sources se limitent généralement à évoquer en termes rapides le salut de l’âme des donateurs et la rémission de leurs péchés13. II est à mon sens révélateur que, passé le milieu du XIIIe siècle, les expressions qui vont au-delà soient rares et que, parmi elles, la plupart ne se rapportent plus directement aux ordres militaires mais à des couvents qui leur sont liés, tels San Audito ou Santa Eufemia de Cozuelos pour Santiago14. Plus significative encore est l’origine royale de la presque totalité de ces donations, dont la formulation répétitive traduit davantage une relation de patronage qu’une authentique piété15.

6

Il ne fait aucun doute que le déclin du rayonnement spirituel des ordres militaires est lié à la valeur moindre que l’opinion castillane attache désormais à la cause du combat contre l’Islam auquel ces derniers sont associés. Bien qu’elle soit comprise, nous l’avons vu, et demeure une source de légitimation, la croisade perd néanmoins son aura de sainteté après la disparition des États latins. Au cours du premier tiers du XIVe siècle, les aumônes en faveur de la Terre sainte tendent à diminuer jusqu’à ne plus intéresser qu’une partie

103

marginale des legs ad succurrendum 16. Plus encore, lorsque Jérusalem est citée dans un testament, tel celui de l’abbé de Santander Nuño Pérez de Monroy, proche de María de Molina, elle l’est davantage à titre de but de pèlerinage que de terre à reconquérir 17. Le même constat ressort d’un examen des sources littéraires, en particulier des itinéraires et des récits de voyages castillans en Terre sainte, qui perdent à partir du second tiers du XIVe siècle toute tonalité martiale jusqu’à occulter sous une géographie purement biblique les lieux de mémoire de l’aventure croisée18. 7

À l’instar des croisades orientales, l’entreprise péninsulaire de Reconquête est désormais investie dans l’opinion hispanique d’une moindre aura spirituelle. On ne peut certes nier que la croyance des fidèles en son caractère sanctifiant perdure encore au milieu du XIVe siècle. Celle-ci transparaît notamment des bulles pontificales offrant une indulgence plénière à qui promettrait d’assister les ordres militaires sur le plan financier, voire s’engagerait à leurs côtés dans la lutte contre l’Islam19, Plusieurs documents issus des chancelleries apostolique et royale soulignent bien la continuité de la prédication de croisade sur la frontière nasride au cours de la première moitié du XIVe siècle 20. Plus rares, certains témoignent même de collectes organisées à l’initiative de Santiago hors des frontières de l’espace ibérique21. Fréquemment renouvelés, ces appels attestent l’écho que continue de susciter le combat contre Grenade auprès des fidèles. Ils n’en posent pas moins problème dans la mesure où leur répétition montre que si la croisade, en raison du danger nasride, conserve en Castille une popularité qu’elle tend à perdre peu à peu dans le reste de l’Occident, elle n’offre plus pour l’opinion au milieu du XIVe siècle la même évidence méritoire qu’un siècle plus tôt. TABLEAU 2. — Nature des legs testamentaires à Léon1

8

Il est de ce point de vue remarquable que les legs au bénéfice de la croisade soient progressivement institutionnalisés au cours des dernières décennies du XIIIe siècle. Sans doute lié à la volonté du roi de contrôler les ressources ecclésiastiques de ses états 22, un impôt du nom de cruzada est créé à la fin du règne d’Alphonse X. Dans le fonds cathédral de León, la première référence se situe en 1280 (voir ci-dessus le tableau 2). Systématisé

104

au début du XIVe siècle, un tel prélèvement ne doit pas tromper. On ne saurait en effet déduire de sa généralisation que la croisade éveille une ferveur spectaculaire au sein de la société castillane. Certes, à partir des années 1310 aucun testament léonais n’omet d’y contribuer, mais le legs traduit en réalité une obligation dont s’acquittent les fidèles pour éviter que les collecteurs, alléguant un oubli, ne contreviennent à leur volonté. Le fait ressort avec force du testament de Teresa Gil qui, donné en 1307, stipule qu’aucun de ses biens meubles et immeubles, répartis entre différentes personnes et institutions, ne pourrait être accaparé par les receveurs de la cruzada en dehors de ceux qui leur étaient explicitement assignés23, évalués à cent maravédis, une somme élevée, bien en accord avec la fortune d’une femme dont la donation est sans commune mesure avec la plupart des legs, qui visent uniquement à satisfaire une obligation d’usage24. 9

Déclinante et sans conteste en partie convenue, la dévotion pour les ordres militaires ne s’est pas pour autant effondrée au XIVe siècle. Les milices demeurent tenues, nous l’avons vu, pour des intercesseurs dont la médiation avec l’au-delà reste opératoire. Le fait se vérifie d’abord pour les frères. Il est difficile d’évaluer vraiment les motivations qui ont pesé sur la décision d’entrer dans un ordre. Dans le cas de nombreux postulants, il est certain qu’ont pu jouer d’autres facteurs que la simple réputation de l’institution25. Pour autant, l’existence de raisons économiques et lignagères n’empêche pas qu’interviennent aussi de réels motifs de piété, nullement perçus comme contradictoires dans le contexte social de l’époque26. En Castille comme dans le reste de l’Occident27, les actes de dédition, qui peuvent éclairer les raisons pour lesquelles le candidat souhaitait entrer dans un ordre, ont rarement été conservés. Néanmoins, sur la dizaine qu’il m’a été possible de rassembler pour la période étudiée, aucun n’omet de mentionner l’intention religieuse du postulant, dans la plupart des cas un homme fait, désireux à travers sa conversion de servir Dieu, à l’instar de Sancho Martínez, ancien écrivain public du souverain à Niebla, admis dans l’ordre de Calatrava lors du chapitre en 131828.

10

Une large partie de l’opinion continuait donc de considérer les ordres militaires comme des institutions susceptibles d’assurer le salut de leurs membres C’est du moins ce que suggère l’absence de réels problèmes de recrutement jusqu’au milieu du XIVe siècle. Il peut apparaître localement que certaines institutions, tel Santiago à Vilar de Donas, aient dû faire face à un relatif fléchissement du nombre des vocations29. Fondées sur des comptages tributaires des hasards de la documentation conservée, ces enquêtes me semblent pour le moins fragiles. Surtout, elles reflètent des situations ponctuelles que ne confirme aucun des indices d’ordre général qui peuvent être utilisés, en premier lieu les actes du procès du Temple, dont Alan Forey a tiré fort intelligemment profit30. D’après l’interrogatoire de Medina del Campo, lors duquel, à défaut de l’âge des témoins, a été systématiquement consignée la durée de leur temps de service, les deux tiers des frères disent avoir été admis dans l’Ordre depuis moins de dix ans, c’est-à-dire au cours de la première décennie du XIVe siècle (tableau 3). Ce résultat doit certes être nuancé car, lors des enquêtes menées à Alcañices et à Alba de Aliste, les Templiers les plus âgés furent interrogés sur place, de sorte qu’ils n’eurent pas à se déplacer à Medina del Campo31. Il n’en reste pas moins qu’il est suffisamment éloquent, en particulier en ce qui concerne les chevaliers, pour infirmer l’idée que l’Ordre aurait connu une crise de recrutement à la veille de sa dissolution.

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TABLEAU 3. —Temps de service des Templiers castillans en 1310 2

11

Une conclusion similaire peut être avancée à propos de l’Hôpital, pour les années centrales du XIVe siècle, bien qu’il importe pour la Castille de prendre en compte une part d’incertitude plus grande que pour d’autres Provinces occidentales, étant donné qu’aucun exemplaire des enquêtes pontificales de 1338 et 1373 n’a été conservé32. Il semble cependant que le prieuré castillan ait échappé à la saignée que ces textes mettent en évidence et dont l’origine pourrait remonter à la fin du XIIIe siècle 33. Il importe de rappeler qu’il existait des variations régionales, parfois fortes, et que les difficultés de recrutement n’étaient pas partout aussi aiguës que dans le prieuré de France34. La Castille fait ainsi figure d’espace de plus faible recul. La multiplication du cumul des commanderies, largement pratiquée sinon habituelle à partir du deuxième quart du XIVe siècle35, semble être davantage liée à une pénurie de ressources qu’à un manque d’hommes36. En effet, les restrictions apportées au recrutement des chevaliers, plus nombreuses à partir du milieu du XIVe siècle 37, visent à éviter, dans la continuité d’une pratique utilisée par le couvent central de l’Ordre38, une dilapidation des richesses, comme l’atteste l’absence de limitations similaires pour les sergents et les chapelains, moins bien dotés et partant moins préjudiciables pour les finances du prieuré39. La diminution de l’aura spirituelle des ordres militaires est certes manifeste, mais elle ne prend en aucun cas l’aspect d’un effondrement propre à mettre en péril leur politique de recrutement.

Le recul des donations pieuses 12

Si elle ne fut pas générale, la perte de confiance dans l’efficacité spirituelle des ordres militaires affecta dans une mesure non négligeable le volume des donations qui leur étaient consenties40. La baisse que l’on observe à un niveau global n’est en rien propre à la Castille. Elle intéresse l’ensemble des régions d’Occident où les aumônes en faveur des ordres militaires tendent à diminuer de manière sensible un siècle après l’implantation des premières maisons, soit, selon les lieux, peu avant le milieu du XIII e siècle ou dans les années immédiatement postérieures41. La chronologie du recul des donations pieuses dans la péninsule Ibérique est similaire. Il n’est pas besoin d’insister sur ce point, que les monographies régionales ou locales consacrées aux ordres militaires ont abondamment souligné. Ainsi, pour Santiago, le patrimoine de la commanderie d’Uclés ou celui des maisons d’Estrémadure est configuré dans ses grandes lignes au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle42. Là comme ailleurs, la phase de croissance domaniale est désormais globalement révolue pour ces institutions, sauf à étendre par des achats ou des échanges les donations qui leur ont été faites au cours du premier siècle de leur implantation43.

106

13

S’il est vain de chercher à quantifier ce recul des aumônes, dont les sources peuvent uniquement fournir une image aléatoire, il convient en revanche de souligner qu’à partir de la fin du XIIIe siècle son ampleur est suffisante pour susciter au sommet des ordres militaires une réelle préoccupation. Le projet de croisade adressé au pape en 1305 par Foulques de Villaret s’en fait lui-même écho44. S’il méconnaît la raison de la baisse des donations pieuses, attribuée à dessein à la malignité des prélats et des laïcs, le texte en souligne à la fois l’importance et le danger pour l’Hôpital, sur un ton voisin de celui qu’adopte la lettre envoyée au maître en 1298 par les frères portugais, inquiets de la situation domaniale du prieuré castillan45. Certes, au tournant du XIIIe siècle, les aumônes n’avaient pas totalement disparu et quelques cas restent attestés, portant sur des surfaces réduites, surtout pour les régions méridionales du royaume, où la présence des ordres militaires était plus récente46. Cependant, leur poids était désormais ténu, pour ne pas dire marginal, comme le montrent l’exemple de la commanderie calatravane de Maqueda 47 et, plus largement, l’élimination de la clause contractuelle qui, au milieu du XIII e siècle encore, interdisait aux paysans ayant pris une terre à cens d’en faire don à une milice qui se serait affranchie du tribut48.

14

De façon croissante à partir des années 1240, puis presque systématique à la fin du siècle, la gratuité que continuent à invoquer certains documents n’est plus guère qu’une apparence. S’il ne fait pas de doute que les considérations religieuses dont ces actes se réclament ont pu jouer pour bien des esprits, il n’en reste pas moins que derrière la piété se cache parfois une intention intéressée. D’aucuns espèrent ajouter au profit spirituel escompté de leur donation un avantage matériel plus immédiat, tel Juan Alfonso de Arenillas, repostero mayor de Sanche IV, qui en 1288 offre à Calatrava ses biens à Écija à condition d’en garder avec sa femme, Inès Álvarez, la jouissance durant leur vie entière 49. Il semble que les donataires aient abandonné ces possessions avant terme car, de leur vivant même50, elles furent en 1291 remises par l’Ordre à Juan Arias de Cuadro et à sa femme, qui les reçurent à titre viager, contre la cession camouflée en aumône d’un domaine de Baena dont ils conservèrent l’usufruit51. De nombreux autres exemples témoignent d’échanges et de ventes opérés sous couvert de donations pieuses, au sujet desquelles il suffit d’observer qu’elles mettaient les ordres, du moins à court terme, en situation de perte pour percevoir que les marques de piété étaient devenues secondaires à la fin du XIIIe siècle52.

15

Parallèlement au recul des donations ad vivum, les ordres militaires sont frappés par un repli des legs ad succurrendum qu’acquittaient les fidèles afin de contribuer à la rémission de leurs péchés. Bien que signalé à diverses reprises, le fait n’a jamais été étudié de façon précise dans ses rythmes et ses modalités. Il existe pourtant, dans certains fonds cathédraux, des séries de testaments qui offrent un volume et une continuité suffisants pour se prêter à l’analyse. À titre d’exemple, sur un total de soixante actes pour le diocèse de León, sans beaucoup d’équivalents dans la péninsule Ibérique avant le milieu du XIVe siècle53, un quart conservent la mémoire de donations faites en faveur des ordres militaires, parmi lesquels l’emportent l’Hôpital et Santiago, bien implantés dans la ville (voir le tableau 2, p. 102). Réduite, surtout si l’on prend en compte la présence à León du couvent de San Marcos, qui le disputait en importance à Uclés au sein de l’ordre de Santiago54, cette proportion atteint le tiers si l’on ajoute aux legs destinés aux milices ceux qui intéressent la Terre sainte55. Même ainsi, la faveur témoignée aux ordres militaires reste dans ce cas modeste et pour tout dire fragile dans la mesure où elle

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présente une répartition chronologique contrastée, déclinant massivement dans le dernier quart du XIIIe siècle pour disparaître dans les décennies suivantes. 16

Il faut toutefois se garder de tirer des conclusions hâtives d’une série dont la représentativité est assez discutable. S’ils ouvrent une possibilité d’enquête inégalée, les testaments des fonds cathédraux offrent de la société castillane un reflet déséquilibré. Dans l’exemple léonais, plus des trois quarts des documents conservés sont l’œuvre de chanoines. Pour le reste, ils sont le fait de laïcs, nobles et citadins, qui expriment, à une exception près, leur désir d’être inhumés dans la cathédrale Santa María de la Régla. Ainsi le clergé séculier, dont on a signalé le faible rôle dans l’expansion patrimoniale des ordres militaires56, apparaît-il surreprésenté. Il est certain qu’à diverses reprises des clercs ont effectué des legs à une milice particulière voire sont entrés dans la familiarité de l’une d’elles, tel un certain Pelayo, lié à la commanderie de La Bañeza et devenu en 1291 confrère d’Alcántara57. De tels cas sont toutefois restés l’exception. Il est donc probable qu’une meilleure prise en compte du monde laïc dans les testaments léonais modifierait le résultat observé. À ce titre, il n’est peut-être pas fortuit que, sur soixante testateurs, le seul qui, en 1251, choisit d’être enterré à San Marcos58, Suero Rodríguez, soit un laïc certainement issu de la petite noblesse au vu des terres qu’il cède à l’Ordre et du titre de miles sous lequel le désigne l’obituaire de la cathédrale lorsqu’il rappelle le service anniversaire que les Santiaguistes étaient chargés de célébrer59.

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Si l’on peut douter que l’échantillon léonais soit assez représentatif pour permettre de juger du volume des legs, l’évolution qu’il dessine n’en est pas moins suffisamment nette pour que l’on puisse la retenir comme l’indice d’un mouvement plus large. Passé les années 1270, les dons en faveur des ordres militaires tendent en effet à diminuer, y compris au sein de la noblesse, qui leur était pourtant en grande partie acquise. À cet égard, il faudrait sans doute prêter une attention plus grande à la chronologie que ne l’a fait Carlos Barquero Goñi pour l’Hôpital60. Une analyse minutieuse montre qu’à partir du milieu du XIIIe siècle le nombre des testaments exprimant le désir d’être inhumé dans une église d’ordre militaire diminue fortement pour disparaître en moins de cinquante ans. Parmi les épitaphes funéraires tolédanes transcrites au XVIIe siècle à l’initiative de Pedro Salazar de Mendoza, aucune n’est postérieure à 1281 pour l’église de l’hôpital de Santiago et une seule touche au XIVe siècle pour l’oratoire que l’Ordre régissait dans le faubourg de la cité61. La volonté de Suero Rodríguez d’être inhumé à San Marcos, ou encore celle du chevalier García Rodríguez, auteur d’un vœu comparable en 1248 lorsqu’il partit rejoindre l’armée castillane au siège de Séville62, illustrent clairement au milieu du XIIIe siècle des pratiques dévotionnelles en passe de devenir minoritaires jusque dans les rangs de la noblesse.

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Un indice de la diminution des legs en faveur des ordres militaires est fourni par l’évolution du traitement des droits de sépulture dans les compositions par lesquelles ces institutions réglaient leurs différends avec les pouvoirs diocésains dans les domaines où se heurtaient leurs deux juridictions63. Publiés dans leur grande majorité, ces documents ont servi de base à de nombreuses études, attentives en priorité aux indications qu’ils offrent sur le peuplement et les ressources économiques d’un territoire64. Par-delà ces seuls aspects, étudier la nature des droits qui sont en jeu et, plus encore, leur évolution serait sans doute du plus haut intérêt. Très tôt, les accords les plus anciens le soulignent, les droits de sépulture ont représenté, pour les ordres militaires comme pour les autorités ecclésiastiques, un enjeu de conflit majeur65. De nombreux documents pourraient être cités, mais aucun ne prévoit dans ses clauses de répartition aussi précise que l’acte conclu

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en 1242 entre l’Hôpital et le clergé de Medina del Campo en vue d’amender un partage précédent66 : non seulement les offrandes y font l’objet d’un intérêt hors pair, conduisant à distinguer parmi les legs en argent reçus par l’Hôpital ceux qui sont explicitement destinés à l’achat d’armes et de chevaux, acquis en indivision à la milice, mais les testateurs eux-mêmes sont classés en cinq groupes selon le degré de proximité qui les unit à l’institution. 19

Bien vite, cependant, un tel souci de la répartition des droits de sépulture cesse de caractériser les compositions entre l’épiscopat et les ordres militaires. À partir de la décennie 1250 pour les évêchés situés au nord du Système Central, un quart de siècle plus tard pour les diocèses méridionaux, ces questions sont en effet évacuées du texte des accords. Au sud du royaume notamment, la rupture est brutale. Au cœur du partage conclu en 1271 entre Santiago et le siège de Carthagène67 ou de celui auquel parviennent, trois ans plus tard, le maître d’Alcantara et l’évêque de Badajoz68, les droits de sépulture ne sont pas cités dans le pacte que signent en 1279 les autorités centrales de Santiago et le chapitre cathédral de Jaén69, pas plus qu’ils ne le sont dans les accords ultérieurs, inquiets surtout des prélèvements paroissiaux70. À la différence de la dîme, dont Miguel Ángel Ladero Quesada a montré l’importance dans les finances des ordres militaires 71, les droits de sépulture avaient dès lors perdu leur caractère originel d’enjeu au point d’être tenus, à partir du troisième quart du XIIIe siècle, pour quantité négligeable et systématiquement passés sous silence, à l’exception d’un cas où ils sont purement et simplement abandonnés par le pouvoir diocésain72.

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Des conflits se produisirent, violents parfois, entre les milices et le pouvoir séculier pour l’attribution des legs testamentaires. Différentes compositions de la première moitié du XIIIe siècle envisagent pareille éventualité en organisant, pour la partie qui s’estime lésée, la possibilité d’un recours judiciaire pour dénoncer l’offrande qu’elle juge être le fruit d’une tromperie73. Plusieurs affaires montrent jusque dans les décennies centrales du XIII e siècle que de telles disputes eurent une existence autre que virtuelle, ainsi que l’atteste en 1257 la lutte difficile opposant l’Hôpital au monastère prémontré d’Aguilar de Campoo au sujet de la dépouille de Ruy Pérez de Villegas74. Il est significatif que ce soit là le dernier cas documenté. Aucun acte ne vient plus ensuite illustrer un conflit intéressant des droits de sépulture où un ordre militaire serait partie prenante. De façon remarquable, lorsque, dans les années 1330, Juan Ruiz critique dans le Libro de Buen Amor la rapacité des ecclésiastiques, toujours prompts à se précipiter au chevet des mourants pour se disputer leurs dernières volontés, les membres des milices sont épargnés 75. C’est aux moines, aux frères mendiants et aux séculiers que s’en prend la satire, comme si l’office les concernait seuls et excluait Santiaguistes ou Hospitaliers, relégués en quelque sorte en marge de l’économie de la grâce.

Le relâchement des liens de confraternité 21

Plus encore qu’à travers les donations pieuses, la dévotion inspirée par les ordres militaires s’exprimait dans la société castillane à travers diverses formes d’association permettant notamment aux laïcs de prendre part à la vie religieuse de ces institutions sans pour autant en être membres. L’importance du phénomène n’a pas échappé aux érudits de la période moderne et tout d’abord à Francisco de Rades, qui souligne les liens de plusieurs personnages essentiels de la société politique avec Santiago ou Calatrava 76. Une première explication en a même été proposée au milieu du XVIIe siècle par

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l’archiviste de Calatrava, Antonio de León, qui note, en marge de sa transcription de l’acte de dédition d’un artisan de Medinaceli, qu’il existe dans le fonds nombre de documents de ce type, consacrant l’entrée dans la familiarité de la milice de fidèles qui abandonnaient une partie de leurs biens, généralement le cinquième, pour se concilier les grâces spirituelles des frères77. Quoique réductrice — elle omet en effet le poids des motivations matérielles visant un profit immédiat78, sur lesquelles les historiens modernes ont insisté avec raison79 —, cette définition n’en constitue pas moins une première approche remarquable d’un phénomène qui, malgré son ampleur, demeure aujourd’hui encore assez mal connu. 22

En effet, la terminologie des actes permet difficilement de différencier les diverses formes d’association80. Habilement, Francesco Tommasi a proposé de distinguer deux catégories parmi les laïcs prenant part à la vie spirituelle des ordres, selon l’étroitesse de leur lien avec l’institution81. Il sépare ainsi ceux qu’il appelle les internes — entrés en familiarité en vertu d’un acte de dédition, défini comme traditio anime et corporis et caractérisé par la combinaison de deux types de donation, l’offrande de la personne et la remise d’un présent82 — des externes, qui bénéficient eux aussi de la protection de l’Ordre mais vivaient hors de ses maisons et n’envisageaient pas la conversion comme éventualité. La distinction aide à mon sens à mieux cerner l’opposition que pose l’historiographie espagnole entre donnés et confrères83. Utilisée en Castille comme facilité de langage dans la mesure où, à la différence de l’Aragon, le premier des deux mots n’y est pas attesté 84, elle recoupe toutefois une frontière réelle dans les sources entre les confrères d’ordre et les confrères de sépulture85, associés à la milice en vertu d’un tien plus lâche qui n’impliquait en rien une future profession86 et dut même, dans un cas, être renouvelé87.

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De telles formes d’association étaient largement répandues dans la société castillane pendant le premier siècle d’existence des ordres militaires, en particulier dans la noblesse, à laquelle les sources sont plus particulièrement sensibles. Le fait n’est guère surprenant. Il traduit la réception favorable de ces institutions à l’échelle de l’aristocratie occidentale88, dont témoigne, au début du XIIIe siècle encore, l’exemple de Guillaume le Maréchal, entré dans la confraternité du Temple alors qu’il combattait en Terre sainte89. Il est difficile d’estimer l’ampleur de la diffusion d’un tel usage. Sa fréquence se déduit cependant de la décision d’Innocent III de le condamner comme relevant d’une conduite simoniaque capable de mettre en péril les privilèges diocésains90. Malgré cela, en Castille comme ailleurs, cette pratique persista largement. Plusieurs documents attestent ainsi du désir de fidèles, en majorité nobles, d’être inhumés dans une église d’ordre militaire, tel Ruy Fernández de Villalobos, qui fait acte de dédition en 1227 en faveur de l’Hôpital 91. À la même époque, les trois comtes de Lara sont décrits comme animés d’une volonté similaire 92 et, à la génération suivante encore, les fils de Ferdinand III témoignent par leurs engagements respectifs de la force de ce courant de dévotion dans les décennies centrales du XIIIe siècle93.

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Il semble cependant que cette période marque précisément l’apogée du mouvement d’association des laïcs aux ordres militaires. À cet égard, l’étude que Carlos Barquero Goñi à consacrée à l’Hôpital castillan confirme le sentiment général qui se dégage des analyses globales plus anciennes effectuées pour Santiago ou pour Calatrava94. Comme en Aragon et en France méridionale95, le rythme des entrées dans la familiarité des ordres s’inverse rapidement durant la seconde moitié du XIIIe siècle. Jamais les mentions de donnés et de confrères ne disparaissent tout à fait de la documentation. On peut en relever plusieurs cas jusqu’au milieu du XXIVe siècle, comme ceux de Lope Rodríguez de Rojas ou de

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Guillem de Rocafull, qui font don de leur personne à Calatrava en 1297 et 1318 respectivement96. Il convient néanmoins de ne pas se méprendre sur leur sens. Plus que d’une pratique amplement diffusée dans la société castillane, ces exemples témoignent désormais de choix individuels : d’une norme, ils en sont venus en moins d’un demi-siècle à constituer l’exception, ainsi que le reflètent les chroniques d’époque moderne qui s’attachent aux ordres militaires97. 25

La célérité du processus mérite à mon avis d’être soulignée. En l’espace de deux générations, le changement est particulièrement brutal. Le fait ressort clairement de l’étude d’une famille de la petite noblesse léonaise, les Morán, étroitement associée à l’Hôpital lorsqu’elle émerge dans la documentation du monastère de Carrizo au cours du premier quart du XIIIe siècle (voir généalogie 1, p. 116). Peu après 1218, Morán Pérez est dit figurer, comme son père avant lui, au nombre des confrères de l’Ordre : avec sa femme, Elvira Arias, issue d’un lignage proche des Froilaz et lui aussi lié à l’Hôpital, dont son frère Pedro Ovárez deviendra grand commandeur98, ils promettent de laisser à leur mort le quart de leurs biens à la milice99. Rien ne prouve cependant qu’ils aient respecté leur engagement : ensevelis tous deux dans la cathédrale d’Astorga100, ils ne semblent pas avoir fait de legs à l’Hôpital, à en juger par le testament souscrit en 1252 par Elvira Arias 101 . Avec la disparition du couple s’interrompt la tradition d’association des deux lignages à l’Hôpital. Leur fils unique, Gonzalo Morán, futur merino mayor de León au début du règne d’Alphonse X102, passe en effet en septembre 1247 pour être confrère du Temple103. Il n’est pas acquis toutefois qu’il ait entretenu ce lien dans la mesure où celui-ci n’est plus mentionné par la suite et où sa motivation est clairement d’obtenir de l’institution le contrôle de la ville de Huerga, selon un procédé similaire à celui dont il devait user en 1280, au soir de sa vie, pour que les frères d’Alcántara lui cèdent leurs terres de Valdesandinas104, sans que joue un quelconque sentiment de piété105.

GÉNÉALOGIE I. — Un lignage de confrères de la noblesse léonaise au XIIIe siècle : les Morán 26

Il est significatif qu’au fil du temps, dans les actes de dédition, l’accent se déplace de raisons essentiellement spirituelles, même si une contrepartie est parfois évoquée, à des considérations auxquelles la dévotion apparaît pratiquement étrangère. À partir de la fin du XIIIe siècle prédominent, parmi les confrères des ordres militaires, les individus que les actes nomment paniaguados afin de rappeler, comme l’a souligné Santos García Larragueta pour le prieuré navarrais de l’Hôpital, qu’ils dépendent dans leur subsistance du pain et de l’eau qu’ils reçoivent de l’institution106. Jusqu’alors, c’étaient surtout les criados qui vivaient ainsi de la merci de l’Ordre 107. Peu à peu, leur position paraît ainsi se

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fondre avec celle des confrères, pour lesquels la garantie d’une sécurité matérielle jouait un rôle toujours plus décisif108. En Castille, contrairement au cas de la Navarre, l’emploi du terme paniaguado demeure jusqu’aux années centrales du XIIIe siècle le monopole de la chancellerie royale109. L’usage courant adopte cependant comme synonyme le mot confreyre, comme l’atteste la dédition d’un couple de petits propriétaires de Pancorbo, Fernán García de Frías et María Díaz, qui semblent en 1305 réduits à un tel état de pauvreté que l’Hôpital s’engage à les aider en accueillant la mère de la consoeur dans l’institution et en leur remettant à titre viager, en plus d’une provision annuelle partiellement exprimée en nature, quatre mille maravédis destinés à acquitter les dettes qu’ils avaient contractées par le passé110. 27

Plus sûrement encore que le recul quantitatif de la pratique d’association à un ordre militaire, le changement de sens de cet acte au seuil du XIVe siècle semble traduire une détérioration de l’image religieuse de ces institutions dans l’opinion. C’est ce que montre l’évolution du lien entre Santiago et le lignage Manuel, issu du plus jeune fils de Ferdinand III111. Au milieu du XIIIe siècle, l’infant Manuel témoigne une piété profonde pour l’Ordre, en faveur duquel il intercède, notamment auprès d’Alexandre IV, en 1260, afin que la milice puisse entretenir à Rome un chevalier qui prenne soin de ses intérêts 112. Une telle dévotion l’amène, selon une pratique que je disais fréquente pour sa génération, à entrer dans la familiarité de l’institution en compagnie de son épouse Constance d’Aragon113 : le 8 janvier 1261, tous deux se déclarent confrères de Santiago et, en tant que tels, promettent de se faire inhumer à Uclés, laissant à l’Ordre vingt-cinq mille maravédis afin de doter quatre chapellenies. Fidèle à son engagement, l’infant décida à sa mort, survenue à Peñafiel en 1283 — à Noël s’il faut en croire son fils114 —, que son corps rejoindrait le couvent castillan de Santiago, révélant toute sa piété pour un ordre dont il avait fait de son vivant comme dans la mort son intercesseur privilégié115.

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À l’instar de son père, Juan Manuel manifeste lui aussi une réelle dévotion pour Santiago. En 1314, présent à Uclés peu après Noël afin de célébrer la mémoire de son progéniteur, il donne à l’Ordre plusieurs maisons situées à Madrid et un village de son terroir 116. Sept ans plus tard, il intervient à son tour auprès du pape afin que celui-ci prête attention à la justification des Santiaguistes dans le différend qui les oppose à l’Hôpital au sujet de la dévolution des biens du Temple en Castille117. Les actes et les écrits de Juan Manuel ne laissent aucun doute sur la valeur que celui-ci accordait aux ordres militaires, qu’il rangeait au nombre des institutions les plus propices à conduire l’homme au salut 118. Parmi les milices, il semble même qu’il éprouvait une considération particulière pour Santiago, dont il affirmait à Jacques II d’Aragon qu’aucune autre forme de vie régulière ne saurait mieux convenir au fils d’un roi119. Dans ces conditions, il me paraît tout à fait significatif que Juan Manuel n’ait pas fait le choix, à la différence de son père, d’entrer dans la confraternité de la milice et qu’il ait même contrevenu au désir de ce dernier, qui voulait fonder a Uclés une nécropole pour son lignage120.

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Le fait est lié à la concurrence des ordres mendiants, plus particulièrement des Dominicains, qui, malgré le penchant de Juan Manuel pour Santiago, l’emportèrent dans son esprit au moment où il élut un médiateur privilégié avec l’au-delà121. Déjà, l’infant Manuel avait manifesté sa dévotion pour les frères prêcheurs en favorisant dans son testament leur couvent de Murcie122. Si Juan Manuel reprend à son compte l’inclination paternelle, c’est toutefois avec une tout autre ampleur123. Le témoignage le plus connu sur la relation de piété qu’il entretient avec les Dominicains se trouve dans le chapitre final du Libro de los estados, d’une longueur inusitée, dans lequel s’exprime pleinement sa

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confiance dans la qualité de l’intercession des Mendiants124. S’il est le plus important, il n’en est pas pour autant le seul, et d’autres preuves de la ferveur de Juan Manuel pour l’institution dominicaine pourraient être trouvées en abondance tant dans ses écrits125 que dans sa pratique, en particulier dans sa décision d’être enterré dans le couvent de l’Ordre qu’il avait fondé en 1320 dans sa ville de Peñafiel126. 30

Bien qu’elle devienne manifeste à partir du milieu du XIIIe siècle, l’érosion de l’image spirituelle des ordres militaires, particulièrement évidente quand on la compare avec la faveur dont à la même époque bénéficient les Mendiants, n’implique aucunement une quelconque négation de leur rôle de médiation127. Pas un instant, les écrits de Juan Manuel le montrent bien, ne fut véritablement mise en doute la faculté des ordres militaires d’intercéder avec l’au-delà. L’interrogation porte plutôt sur l’efficacité de cette médiation, dont la plupart des fidèles considéraient après la seconde moitié du XIII e siècle qu’elle n’était plus suffisante. La transformation qui se produisit alors dans le domaine du sentiment religieux portait en elle une attente approfondie, faite en particulier d’une demande nouvelle en termes de spiritualité. À ce titre, elle appelait d’autres intercesseurs, capables de mener à bien une mission pour laquelle les ordres militaires étaient considérés comme mal adaptés.

II. – Un décalage par rapport aux attentes nouvelles 31

La raison essentielle de l’affaiblissement du rôle des ordres militaires dans l’économie de la grâce réside dans le rapport que leurs membres entretenaient avec la culture. Il ne fait aucun doute que cette relation n’est plus, à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle, celle qu’attendent la plupart des fidèles. Ce n’est pas le fait du hasard si, recommandant à son fils l’ordre des Dominicains, Juan Manuel justifie cette préférence en insistant sur la remarquable préparation culturelle des frères128. Pour réussir la médiation avec l’au-delà, le savoir apparaît de plus en plus comme une condition nécessaire. Une telle évolution n’était nullement favorable aux ordres militaires qui, s’ils ne formaient pas des corporations aussi hostiles à la connaissance que l’historiographie l’affirme encore volontiers, pouvaient difficilement passer pour les dépositaires d’une spiritualité particulièrement recherchée129.

Une ouverture croissante à l’écrit 32

Il est d’usage, lorsque l’on discute du niveau culturel des frères des ordres militaires, de le décrire comme extrêmement bas. Ainsi, Derek Lomax, dans son étude pionnière sur Santiago, présente les membres comme autant d’analphabètes, à l’exception de rares clercs seuls capables de maîtriser la lecture et l’écriture130. De même que les frères des autres ordres militaires, les Santiaguistes sont réputés former un groupe fermé au savoir et même hostile à certaines de ses manifestations et, de ce fait, considéré comme inférieur par le reste de l’état ecclésiastique, qui estime participer d’une vocation plus élevée en termes spirituels131. Malgré son caractère extrême voire exagéré, cette opinion, confortée par l’image classique de frères avant tout soucieux de combattre les musulmans, s’est imposée à la plupart des historiens, qui l’ont reprise sans toujours chercher à la vérifier avec tout le soin nécessaire, si bien qu’elle a fini par se transformer en un lieu commun de la recherche132.

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Quelques auteurs, philologues pour la plupart, se sont insurgés contre cette vision, qu’ils estiment trop réductrice, jusqu’à prétendre l’inverser. Il convient à ce titre de mentionner le crédit accordé par Enrique Gallego Blanco à l’existence supposée, à la fin du XIIIe siècle, d’un studium generale à Uclés, où aurait été instruit, en compagnie de ses frères, Tello Téllez de Meneses, lequel, une fois devenu évêque de Palencia, se serait inspiré de ce modèle pour fonder une institution similaire dans son diocèse133. Plus récemment, il a été suggéré que le Libro de los doze sabios serait en réalité un traité écrit dans les milieux santiaguistes pour contribuer à l’éducation du futur Alphonse X134. Pareilles hypothèses me semblent toutefois difficiles à soutenir : la première, parce qu’elle suit sans la moindre distance une légende créée de toutes pièces au XVIII e siècle en vue de parer Pedro Fernández, le fondateur de Santiago, des vertus nécessaires à sa béatification135 ; la seconde, car elle se fonde, en dépit de son aspect séduisant, sur des bases par trop fragiles en l’état actuel de nos connaissances136.

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Fout effort pour rendre compte avec précision du niveau culturel des frères des ordres militaires bute, comme l’a souligné Alan Forey, sur la difficulté de définir un critère objectif137. Retenue pour l’époque moderne, la capacité à écrire son nom ne peut pas être utilisée pour le Moyen Âge comme l’indice de la possession d’une culture minimale. Il existe bien quelques autographes de frères, notamment pour le début du XIVe siècle 138, mais il est impossible de tirer de leur nombre un quelconque enseignement dans la mesure où, dépourvus de valeur probatoire, ils n’étaient pas requis de manière systématique, à la différence des témoignages ou du seing manuel de l’officier public, employé de façon croissante à partir du milieu du XIIIe siècle139. Force est de s’en remettre aux rares informations, éparses dans les sources, qui soulignent l’inculture des membres des ordres militaires. En 1236, le maître et les frères d’Avis sont ainsi obligés de recourir à leur chapelain d’Évora pour souscrire un document qu’aucun d’eux n’est en mesure de signer140. Près d’un siècle plus tard, le supérieur de Santiago, García Fernández, semble tout aussi inculte, étant incapable de comprendre le latin141 comme d’écrire et, selon toute vraisemblance, de lire le castillan142.

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Il faut cependant, à mon sens, se garder de prendre la partie pour le tout en exagérant la portée de documents isolés qui traduisent une situation extrême. Il est patent, au vu de la documentation conservée, que la familiarité des ordres militaires avec l’écrit progresse à partir du XIIIe siècle 143. Consignés sur parchemin, les actes de donation et les privilèges dont bénéficient ces institutions exigent, en vue d’être opposés à d’éventuels contradicteurs, un soin qui a conduit les frères à développer un système de conservation 144 . Sans présenter encore une élaboration comparable à celle des dépôts de la fin du Moyen Âge, que décrivent les inventaires les plus anciens, des archives furent organisées dans la plupart des milices à partir de la première moitié du XIIIe siècle 145. En 1211 est attestée au couvent santiaguiste d’Uclés l’existence d’un armarium tesauri où était déposée la copie d’un document dénombrant les rentes de l’hôpital de Santa María de las Tiendas 146 . Dans ce lieu, comme à Calatrava, s’était développée une pratique assez courante de dépôt147 qui, dès le milieu du XIII e siècle, paraît suffisamment sûre pour que plusieurs membres du lignage royal y laissent leurs titres personnels, tels Jeanne de Ponthieu, seconde femme de Ferdinand III, ou l’infant Enrique148, issu du premier mariage de ce dernier.

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Il serait erroné de restreindre la circulation de l’écrit à l’intérieur des ordres militaires au cercle étroit de frères en contact direct avec les archives. Pour des raisons d’efficacité judiciaire apparaît en effet à plusieurs reprises dans les sources une clause spécifiant

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qu’un document donné devrait être conservé dans le lieu même auquel il se rapportait. Tel est le cas du partage des rentes de l’hôpital de Santa María de las Tiendas, déjà évoqué, pour lequel l’un des deux exemplaires de la charte-partie est envoyé sur place depuis Uclés. Tel pouvait être également le cas pour des actes dont aucune trace n’est conservée dans les archives centrales, comme cet accord conclu en 1243, à l’initiative du grand commandeur de l’Hôpital, qui régissait l’utilisation des moulins de la baylie d’Olmos par les habitants d’Illescas149. De pareilles pratiques supposent chez les frères chargés de l’administration locale la capacité, sinon de lire les documents, du moins de les comprendre et de les utiliser à bon escient. Bien sûr, il ne faut pas exagérer la complexité de tels actes, ainsi que l’a bien signalé Alan Forey150, mais la fréquence des conflits et des contestations où des frères se trouvent partie prenante atteste qu’au moins un certain nombre d’entre eux disposaient d’aptitudes intellectuelles plus larges que l’historiographie ne l’estime en règle générale151. 37

Il s’en faut de beaucoup que l’usage croissant de l’écrit réponde seulement à des nécessités externes. L’administration des milices, telle qu’elle ressort des statuts conservés, en fait une utilisation courante à partir du milieu du XIIIe siècle. Des visites régulières de chaque commanderie, confiées à deux dignitaires par province, sont ainsi prévues dans la plupart des définitions santiaguistes édictées par Pelayo Pérez Correa, sans que l’on sache, faute d’un procès-verbal, quelle forme prenait la relation152. De la même manière, à compter de 1259, un inventaire écrit est exigé de chaque frère au moment de recevoir et d’abandonner la gestion d’une baylie153. Une pratique similaire semble également avoir eu cours dans les ordres de filiation cistercienne au début du XIVe siècle, où une série suivie de textes normatifs permet de mieux saisir les principes de leur organisation154. Progressivement systématisée, elle se transforme bientôt en une reddition de comptes annuelle destinée à informer le maître des revenus de l’institution qu’il dirigeait155 : l’écrit devient ainsi un élément essentiel, sinon indispensable, du quotidien des ordres militaires156.

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Dicté en priorité par des nécessités administratives, le recours des ordres militaires à l’écrit ne se limitait pas à la gestion de leur patrimoine. Il faut en effet souligner que le livre a connu en leur sein une diffusion supérieure à ce que laissait entendre Derek Lomax sur la foi de l’inventaire du couvent d’Uclés, réalisé en 1860, en application des lois d’abolition des biens de mainmorte157 : à peine une vingtaine des volumes saisis datent du Moyen Âge, dont un seul du XIIe siècle et six du suivant, tous de caractère religieux 158. On ne saurait cependant considérer qu’il s’agit là de la totalité du fonds conventuel, qui devait être d’une tout autre ampleur. Il suffit pour s’en convaincre de rapprocher ce chiffre réduit de la demi-douzaine de livres mentionnés dans l’inventaire du patrimoine de Santa Olalla, une très modeste commanderie de Calatrava dans la Rioja, dont les propriétés et les biens sont décrits avec soin en 1289, lorsque l’Ordre cesse de l’exploiter en faire-valoir direct pour la donner à ferme159. Comme à Uclés, on ne trouve que des ouvrages liturgiques, mais audelà de ce constat, leur présence dans un lieu aussi éloigné du couvent central est un indice intéressant de la diffusion du livre au sein des ordres militaires160.

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Malgré la suprématie absolue des volumes de caractère religieux dans les rares fragments d’inventaires qu’offrent les sources avant le milieu du XVe siècle, rien n’interdit de penser que d’autres ouvrages aient pu circuler concurremment. Il ne m’a pas été donné d’identifier en Castille pour les XIIIe et XIVe siècles l’un de ces storials dont Joaquim Miret i Sans a montré la présence dans certaines commanderies catalanes du Temple à partir des

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inventaires réalisés par Jacques II au moment de la dissolution de l’Ordre161. De pareils volumes n’apparaissent pas dans la documentation castillane avant la fin du Moyen Âge, où, par exemple, cinq livres d’histoire anciens sont gardés dans l’église santiaguiste de Santa María de Mérida162.Il s’en faut alors néanmoins de beaucoup qu’ils traduisent un goût nouveau parmi les membres des ordres militaires, lesquels, s’ils n’ont pas développé une véritable réflexion historiographique avant le XVIe siècle, ainsi que l’a justement observé Derek Lomax163, ont manifesté de longue date une profonde curiosité pour leur propre passé164. 40

L’effort déployé dès le Moyen Âge par les ordres militaires pour rendre compte - de leur histoire, pour en instruire les frères et en jalonner le déroulement de repères chronologiques précis a suscité une littérature dont le caractère fragmentaire ne doit pas occulter l’importance165. Encore largement méconnu, ce discours semble intéresser davantage l’Hôpital et Santiago que les ordres de filiation cistercienne, sans qu’il soit possible d’établir exactement ce qui, dans ce constat, résulte d’une situation de fait ou découle au contraire des lacunes de la documentation166. D’ambition limitée, les travaux historiques produits au sein des milices à partir de la seconde moitié du XIII e siècle offrent souvent un aspect faiblement construit et n’utilisent pas la documentation d’archives. Cependant, qu’il s’agisse de pièces courtes — annales167 et listes de maîtres168 — ou de récits plus fouillés, traitant invariablement de l’origine de l’institution, tel le célèbre Cronicón de Uclés169, ils manifestent l’ouverture à l’écrit des milices, dont certains membres témoignent, à l’aube du XIVe siècle, d’attentes ou même d’aptitudes intellectuelles croissantes.

Le développement d’une culture juridique 41

L’attente culturelle des membres des ordres militaires s’oriente en grande partie vers le champ juridique, conformément à un modèle largement diffusé dans le clergé de l’époque 170 . Jusqu’à la fin du XIIIe siècle, l’investissement des frères dans les procès intéressant leur institution reste très rare. Certes, à plusieurs reprises, pour l’Hôpital et pour Santiago notamment, sont attestés des procureurs issus de l’Ordre, tels Pedro Pérez, grand commandeur de León, qui en 1225 est chargé de protéger les intérêts santiaguistes contre l’évêque de Zamora171, et Armildo García, mandaté huit ans plus tard parle chapitre de l’Hôpital pour entrer en possession de la donation d’une consœur172. La délégation confiée à ces procureurs est cependant limitée dans sa nature aussi bien que dans sa durée : soumise au contrôle rigoureux de l’institution, elle est réalisée ad hoc, c’est-à-dire en vue d’un but préalablement défini173. Privés de continuité dans leur charge et bien souvent d’initiative, ces mandataires sont de simples instruments aux mains de leur ordre plus que des spécialistes du droit dotés d’une véritable formation, comme le montre en plusieurs cas l’intervention d’un juriste à leurs côtés174.

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Jusqu’à la fin du XIIIe siècle, il est impossible aux ordres militaires de se passer, pour la conduite de leurs affaires, du concours d’experts dotés de connaissances juridiques 175. Dans les procès abondent en effet les références à des jurisperiti, qui pour la plupart étaient des clercs formés au droit canon et au droit romain dans les écoles italiennes et en premier lieu à Bologne176. Engagés à l’occasion d’un plaid ou, plus rarement, pour une durée indéterminée, tel Martín Yáñez, chanoine de Lugo, auquel le prieur de Vilar de Donas demanda en 1274 d’être l’avocat du couvent, ils étaient salariés par les institutions qu’ils servaient, ou même, comme dans ce dernier cas, rétribués par la concession d’un

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bénéfice viager177. Fréquemment utilisés en Castille, ces professionnels du droit étaient également chargés d’assurer, le plus souvent en période de crise178, la représentation des ordres militaires auprès de la cour pontificale179, où leur action rejoignait celle des cardinaux protecteurs que chaque institution s’efforçait, à prix d’argent si nécessaire180, de se concilier pour obtenir la faveur du Saint-Siège181. 43

Ce système commence à se modifier très sensiblement dans la seconde moitié du XIII e siècle, notamment dans le cas de Santiago, auquel Innocent IV puis Alexandre IV accordent l’autorisation d’entretenir un frère à la Curie182. L’Ordre, fort de ce privilège, semble avoir cherché à lui donner une dimension statutaire en prévoyant en 1274 d’instituer, tant à Rome qu’auprès du roi, des procureurs appelés à demeurer en poste pendant quatre ans183. Reprise dans les statuts de Juan Osórez en 1310, du moins en ce qui regarde la cour de Castille184, cette disposition n’a très probablement pas produit de façon immédiate l’effet escompté185, car cette même année le maître Diago Muñiz dut mettre en gage quatre châteaux de l’Ordre pour financer l’envoi de procureurs auprès du pontife186. Néanmoins, elle atteste à mon sens la capacité croissante des frères à conduire leurs propres affaires. Le recours à des juristes extérieurs ne disparaît pas pour autant. Couramment utilisé encore par les ordres de filiation cistercienne à la fin du XIII e siècle187, il perd toutefois son caractère de pratique majoritaire pour n’être plus ensuite employé que de manière ponctuelle par l’Hôpital188 ou, très exceptionnellement, par Santiago189.

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À partir des premières années du XIVe siècle se multiplient les références à des procureurs issus des ordres militaires. Le fait ne saurait seul être retenu comme la preuve du progrès de la culture juridique au sein de ces institutions. James Brundage a justement objecté que rares sont les indices d’une préparation intellectuelle des frères avant la seconde moitié du XIVe siècle190. Ceux d’entre eux qui portent un titre universitaire sont en effet l’exception. En cela, les sources castillanes confirment pleinement l’impression globale. L’unique membre d’un ordre qu’il m’ait été possible d’identifier comme magister, c’est-à-dire comme ayant acquis un grade universitaire, est, au milieu du XIIIe siècle, le prieur d’Uclés Pedro Fernández191. Ce titre ne s’est pas répandu dans les ordres militaires avant la toute fin du XIVe siècle. Pour l’Hôpital, Alfonso Martín de Canellas, commandeur de Santa María de la Horta, est en 1392 le premier docteur en droit canon attesté dans le prieuré de Castille192. Le fait ne prouve cependant pas que d’autres avant lui n’aient pas accompli d’études, soit que leur trace ait disparu, soit qu’ils ne les aient pas poursuivies jusqu’au grade suprême.

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La rareté des docteurs ne peut en tout cas être considérée comme l’indice de l’absence de formation juridique des frères des ordres militaires. De nombreux éléments attestent au contraire la compétence aiguë de plusieurs d’entre eux193. À la charnière des XIIIe et XIVe siècles disparaît en effet le principe de la procuration ad hoc. Lorsqu’ils sont conduits par un membre de l’Ordre, les procès le sont désormais par un frère spécialisé dont le champ d’initiative n’est plus restreint à une affaire unique. Des carrières de procureurs se mettent en place, qu’il est possible de suivre sur le long terme, près de dix ans pour Per Aznárez, au service du maître de Santiago Juan Osórez dans la première décennie du XIVe siècle194, voire plus de vingt ans pour Alfonso Gómez, proche collaborateur du supérieur de Calatrava Juan Núñez de Prado195. L’évolution requiert des titulaires une formation juridique solide car, chargés de plusieurs affaires196, ils sont amenés à intervenir devant des cours différentes et à défendre, le cas échéant, les intérêts de leur ordre contre des professionnels du droit expérimentés197.

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Il apparaît donc que les ordres militaires se sont particulièrement préoccupés, à l’instar du clergé de l’époque, de maîtriser le droit, ce qui constituait pour eux la meilleure garantie de conserver leur patrimoine. L’entrée de juristes dans ces institutions eut plus d’impact que ne l’a prétendu Derek Lomax, qui en a fait pour Santiago un simple cas d’école198. L’usage est en effet documenté pour d’autres ordres, notamment chez les Teutoniques à partir de la première moitié du XIVe siècle 199. Il est également attesté en Castille, comme le montre l’exemple d’un habitant de Cordoue, Alfonso Martínez, criado de Calatrava, mandaté en 1338 par le maître pour obtenir des autorités de la ville la copie autorisée d’un privilège royal200 : six ans plus tard, il apparaît dans ce même rôle, paré du titre d’obrero de Calatrava 201, l’une des principales dignités accessibles aux clercs dans le couvent central à l’entretien duquel il est affecté202. Un tel souci du droit est l’indice de la faveur nouvelle accordée aux hommes de science dans les ordres militaires, dont prennent acte les définitions de Calatrava de 1383, qui pour la première fois font du savoir un critère de préséance entre les frères203.

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Le profil de ces juristes appelés à remplir à partir du premier tiers du XIVe siècle un rôle croissant à l’intérieur des milices peut être plus facilement cerné à partir de l’exemple de Pedro López de Baeza. Celui-ci est l’auteur des Dichos de los Santos Padres, un bref traité, destiné à l’instruction des frères de Santiago, où il se présente comme commandeur de Mohernando et de Canena et procureur de l’Ordre à la cour pontificale d’Avignon204. En accord avec le titre qu’il porte, la quasi-totalité des informations réunies à son sujet touche de près à ses activités juridiques. Sa formation en droit nous échappe toutefois et, en l’absence de tout document l’identifiant comme maître, il n’est d’autre solution que de reprendre l’avis de Derek Lomax selon lequel il n’a pas dû recevoir un enseignement universitaire complet205. Pour autant, son savoir juridique paraît solide, comme l’attestent les responsabilités qui lui furent confiées, l’amenant à défendre les intérêts santiaguistes auprès de la papauté206 mais également devant différentes cours souveraines, en particulier au Portugal, où il fut en 1327 chargé par le maître Vasco Rodríguez d’obtenir des frères du prieuré, conformément aux injonctions pontificales, qu’ils renoncent à leur scission et reviennent à l’obédience castillane207.

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Il ne fait à mon sens aucun doute que les connaissances juridiques de Pedro López de Baeza ont servi sa carrière au sein de Santiago. Derek Lomax le laissait déjà entendre, qui le supposait d’origine modeste208. Il faut toutefois nuancer cette affirmation sur la base du témoignage de Gonzalo Argote de Molina, qui dans son nobiliaire reproduit le testament que Pedro López de Baeza, alors commandeur de Bedmar, aurait passé le 9 février 1351, mentionnant son appartenance à un lignage noble de Baeza d’origine basque, les Berrio, dont l’ancêtre éponyme, Ruy Díaz de Berrio, aurait joué un rôle essentiel dans la conquête de la ville un siècle auparavant209, S’il ne faut pas accréditer l’idée d’un homme parti de rien, c’est cependant son talent, plus que sa naissance, qui a dû jouer au moment de lui attacher la faveur des maîtres García Fernández et Vasco Rodríguez, auxquels il se réfère dans la préface de son traité210. Le signe le plus évident de ces bienfaits est l’office de chambrier que Pedro López de Baeza exerce auprès du maître à l’été 1332, lorsqu’il lui faut obtenir que l’evêque de Cordoue indemnise Santiago qui, nous l’avons vu, assume depuis deux ans la défense de Lucena211.

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Mais, plus encore qu’au sein de Santiago, c’est dans la carrière que Pedro López de Baeza entreprit à la Curie avignonnaise que ses aptitudes juridiques durent s’avérer décisives. Cet aspect de son parcours reste méconnu du fait que Derek Lomax ne l’a pas clairement perçu. Ce dernier évoque bien sûr la disparition de Pedro López de Baeza des sources

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castillanes après 1329, en fait de trois ans plus tardive, mais dit ne pas être en mesure de retracer la suite de sa carrière212. Or, il est tout à fait singulier qu’au moment où sa trace s’efface en Castille derrière celle de l’un de ses parents, Juan López de Baeza, atteste à partir de 1331 comme procureur de Santiago213, Pedro soit gratifié par Jean XXII d’une prébende dans l’Église de Jaén en 1332, puis d’une autre, l’année suivante, dans la cathédrale de Cordoue214. Ainsi, au soir de sa vie, il semble avoir réalisé une carrière à la Curie, qui l’amène à devenir le familier de Clément VI à en croire le titre que lui attribue, dans la requête qu’elle lui adresse, Urraca González, une riche habitante de Tolède qui espère obtenir l’appui du procureur de Santiago en vue d’arracher au pape la dispense légale indispensable à son mariage avec Gutierre Fernández de Toledo215.

Une formation spirituelle limitée 50

Il n’est assurément pas possible d’invoquer un même développement pour la culture religieuse des membres des ordres militaires. À l’exception de rares clercs, elle reste, aux XIIIe et XIVe siècles, largement superficielle. La participation des frères à la célébration de l’office est essentielle : les différents statuts qui ont été conservés dénotent, à l’exemple des définitions de Calatrava, le souci constant de s’assurer de la correction des pratiques religieuses de chacun d’entre eux216. Pour autant, il convient de souligner, outre le fait que la répétition des mêmes normes incite à douter qu’elles fussent suivies avec rigueur, que le rôle assigné aux frères qui n’étaient pas clercs dans la vie religieuse des milices, notamment dans ses aspects liturgiques, est envisagé avant tout comme passif 217 De façon significative, la règle de Santiago, aussi bien dans la version latine que dans son extension castillane du milieu du XIIIe siècle, insiste sur l’obligation de faire silence au cours de l’office218. La dimension personnelle de la prière n’est guère plus approfondie : faite quali devotione potuerunt219, elle est pour beaucoup de frères limitée à une simple récitation du Pater noster qui vise à suppléer les exercices spirituels plus complexes exigés des clercs 220.

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Ainsi, pour nombre de frères, l’essentiel de la culture religieuse se bornait à la lecture de la règle et des statuts, presque toujours collective, et aux commentaires qui en découlaient. Dans l’opuscule qu’il destine à ses coreligionnaires, Pedro López de Baeza fait valoir le peu de temps personnel dont ils disposent pour s’instruire, occupés comme ils le sont à servir Dieu par les armes221. C’est sans doute la prise de conscience accrue d’une telle difficulté au début du XIVe siècle qui explique l’injonction, réitérée par de nombreux textes normatifs, de veiller à la bonne diffusion des statuts dans l’Ordre, qu’il soit prévu de les lire lors de la réunion du chapitre annuel222, ou que soit ménagée aux membres la possibilité d’en demander copie223. Le résultat de telles initiatives dut toutefois être limité. Comme l’a souligné Alan Forey, ni la règle ni les statuts n’ont fait l’objet d’une large audience224, ainsi que le prouve le faible nombre d’exemplaires aujourd’hui conservés : trois manuscrits, tous du XIVe siècle, pour le traité de Pedro López de Baeza225, autant pour les dispositions de Pelayo Pérez Correa226, un seul, plus tardif encore, pour les définitions de Calatrava du XIVe siècle227.

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Le défaut de formation religieuse des frères laïques ne doit pas surprendre. Il provient de ce que, pour eux, le service de Dieu revêtait en priorité une autre forme. Ainsi le rappelait Pedro López de Baeza dans les années 1330, lorsqu’il montrait ses frères tout entiers absorbés par la lutte contre l’Islam. Sa description s’inscrit dans une continuité parfaite par rapport à la règle primitive de Santiago : Tota sit omnium intentio ecclesiam Dei defendere, sarracenos impugnare228. Au XIV e siècle, un tel idéal restait vécu dans toute sa

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dimension sanctifiante. C’est ce que confirme un passage de la chronique portugaise d’Alphonse III, écrite à la fin du Moyen Âge à partir d’une tradition santiaguiste plus ancienne229. Au roi qui déplore la perte de plusieurs frères, tués devant Loulé, Pelayo Pérez Correa aurait ainsi répondu : « Seigneur, n’ayez pas de chagrin pour ceux qui sont morts, car ils ont bien fini en accomplissant leur service, et si la perte de chevaliers vous pèse, je peux sur l’heure en faire le même nombre230.» Il est donc clair que, jusqu’à une date tardive, les armes restèrent pour les frères laïques de Santiago, de même que pour ceux des autres ordres militaires, l’instrument naturel du service divin. 53

Il ne fait aucun doute cependant qu’au sein de ces institutions, la formation spirituelle des clercs ait été plus élevée. À cet égard, il convient de nuancer le jugement de Derek Lomax déjà évoqué, selon lequel seule une minorité était en mesure de lire et d’écrire231. Rien ne permet de penser que les religieux aient eu quelque difficulté à assurer le service divin. Parfois utilisés en ce sens, les interrogatoires conduits lors du procès du Temple n’attestent rien de pareil en Castille. La plupart des couvents de clercs possédaient un atelier pour produire et copier des manuscrits. Tel est le cas d’Uclés, où un scriptorium était actif depuis le XIIIe siècle au moins 232. C’est là que fut copiée en 1298 la Vulgate en quatre tomes, assortie des commentaires de saint Isidore, portée dans l’inventaire de 1860 et connue comme la Biblia de Uclés depuis son transfert à la Biblioteca Nacional de Madrid 233 . Il semble même qu’ait été instituée dès cette époque à Calatrava, sous la responsabilité du sacristain, une bibliothèque destinée à accueillir les volumes écrits sur place ou achetés ailleurs234.

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Dépositaires du savoir au sein des ordres militaires, les clercs se voyaient confier les tâches d’enseignement. Celles-ci intéressaient en priorité les recrues, astreintes en règle générale à une période probatoire d’un an235. Le noviciat est une réalité bien attestée dans la majorité des ordres à l’exception du Temple, où la profession était immédiate236, et de l’Hôpital, pour le prieuré castillan duquel l’information fait défaut, mais qui, peut-on penser, suivait probablement le même modèle237 ; en revanche, il est abondamment documenté tant pour les ordres de filiation cistercienne238 que pour Santiago, lequel, en dépit d’une opinion assez répandue239, ne resta pas étranger à cette pratique, comme le montrent plusieurs textes normatifs faisant état de frères occupés à apprendre la règle 240 et, en particulier, un formulaire d’accueil des novices datant de la fin du XIVe siècle241. Il semble même que l’enseignement dispensé par les clercs ne se soit pas limité aux seuls novices. Pour Santiago notamment, la règle fait allusion au devoir d’instruire les enfants des frères jusqu’à l’âge de quinze ans242. Il est toutefois permis, en l’absence de toute référence ultérieure à cette obligation, de douter de son application effective243 et, plus encore, de son extension aux fils de l’aristocratie que certains auteurs continuent à évoquer sur la foi des récits légendaires compilés au XIIIe siècle par José López Agurleta244.

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Si rien n’autorise à douter de la qualité de la formation religieuse des clercs des ordres militaires, apparemment jugée suffisante par Jean XXII qui en 1317 confia à dix frères conventuels de Calatrava l’instruction des membres de la nouvelle milice de Montesa245, il me paraît important d’en bien marquer les limites. Aucun goût particulier ne leur est connu en Castille pour la réflexion théologique ou la philosophie naturelle, alors dominante246. Sur ce point, la situation péninsulaire vérifie pleinement la norme connue à l’échelle du reste de l’Occident247. Il n’est guère qu’une exception qui puisse être invoquée : Hermann l’Allemand, un traducteur d’Aristote ayant probablement exercé à Tolède, vanté pour la qualité de ses travaux par le franciscain Roger Bacon248 et dont Jaime Ferreiro Alemparte a postulé qu’il était un Teutonique venu en Espagne avec le

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maître Hermann von Salza en 1222 ou en 1231 et installé dans la maison de l’Ordre à Higares, proche du Tage, où il aurait écrit ses œuvres249. Il faut toutefois observer que, malgré la certitude qui anime l’historien espagnol, l’appartenance à l’ordre teutonique du religieux, fait en 1266 évêque d’Astorga par Clément IV250, demeure une hypothèse extrêmement discutable251. 56

Celle-ci ne saurait en tout cas, du fait même de son caractère exceptionnel, remettre en cause l’idée communément admise qui veut que les clercs des ordres militaires avaient pour la plupart une formation intellectuelle limitée. Comme l’a signalé Alan Forey, il est difficile de préciser le degré exact de leur culture religieuse tant les sources sont peu loquaces252. Toutefois, ce silence n’est pas total. En effet, les Dichos de los Santos Padres, rédigés par Pedro López de Baeza pour l’instruction des Santiaguistes, comportent des éléments permettant d’évaluer la formation spirituelle de leur auteur, lequel, nous l’avons vu, était à son époque l’un des juristes les plus capables de l’Ordre. Dans la préface de son œuvre, Pedro López de Baeza précise avoir tiré les conseils qu’il donne à ses frères de plusieurs livres écrits par les apôtres, les Pères de l’Église ou par des philosophes de renom253. Une lecture rapide du traité confirme apparemment la multiplicité des sources auxquelles Pedro López de Baeza dit avoir puisé car en l’espace de quelques pages apparaissent soixante-quinze citations, dont plus des trois quarts peuvent être identifiées (voir le tableau 4 ci-dessous). TABLEAU 4. — Sources avouées des Dichos de los Santos Padres

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Il est remarquable qu’au sein des références exploitées par Pedro López de Baeza, aucune des catégories de la culture médiévale ne soit oubliée. Il en résulte un équilibre général qui, derrière le primat de la Bible, représentée notamment par le Livre de la Sagesse et les Évangiles, fait la part belle à Aristote plus qu’aux autres écrivains païens, que le Stagirite éclipse en vertu d’un usage courant dans les œuvres didactiques du Moyen Âge254, et

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davantage encore aux auteurs chrétiens, parmi lesquels, sous couvert d’une plus grande diversité, l’emporte, selon un schéma traditionnel, la génération des premiers Pères de l’Église255. De ce florilège de citations il ressort a priori que l’auteur peut être assimilé par son savoir aux prélats les plus instruits. Il convient cependant de ne pas lui accorder l’entière paternité d’un discours dont Derek Lomax a bien montré, dans son introduction à l’édition du traité256, qu’il était pour l’essentiel calqué sur une œuvre castillane du milieu du XIIIe siècle, les Flores de Filosofía257, qui est en réalité une collection anonyme de sentences d’usage didactique tirées de récits arabes, comme le Libro de los buenos proverbios ou les Bocados de oro258. 58

La dépendance de Pedro López de Baeza par rapport à son modèle est telle qu’il est permis de se demander jusqu’à quel point il maîtrisait les références mises à contribution dans son œuvre. En effet, non seulement l’architecture générale des Dicbos de los Santos Padres est calquée sur celle des Flores de Filosofía, puisque, selon les calculs de Derek Lomax, seuls quatre de leurs trente-trois chapitres sont véritablement originaux, mais encore la plus grande partie des citations du traité santiaguiste provient directement du texte castillan du XIIIe siècle, indépendamment de la source mentionnée par l’auteur 259. Il est possible que Pedro López de Baeza, ainsi que le prétend l’hispaniste britannique, ait voulu par un tel procédé conférer à des proverbes anonymes l’autorité dont ils étaient dépourvus en les rapportant à des textes unanimement estimés260. Il est cependant tout aussi probable qu’aussi savant qu’il ait été par ailleurs, il ait cherché à se prévaloir aux yeux de ses frères d’une culture intellectuelle qu’il ne maîtrisait pas totalement et dont la possession restait alors le monopole d’une minorité, formée pour l’essentiel de clercs, dont les ordres militaires étaient exclus261.

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Il est donc abusif, assurément, de présenter les frères des ordres militaires aux XIII e et XIVe siècles comme analphabètes. Certes ce fut, à n’en pas douter, le cas d’une partie d’entre eux. Il semble cependant que cette fraction, peut-être majoritaire dans un premier temps, se soit peu à peu réduite sous l’effet d’un usage croissant de l’écrit. Une curiosité intellectuelle se fit jour chez un certain nombre de frères, mais, étant orientée vers des fins concrètes plutôt que spirituelles, elle ne pouvait guère répondre aux attentes eschatologiques d’une société castillane désormais incapable de se satisfaire de leur formation religieuse, généralement considérée comme très limitée.

III. – En quête de la faveur du public 60

Face à un tel décalage, les ordres militaires ne sont pas restés aussi passifs qu’on le prétend généralement. Conscients de leur perte de prestige spirituel auprès des fidèles castillans, ils cherchèrent à remédier à une situation dont ils avaient bien vu qu’elle était dangereuse à terme. De même que dans le reste de l’Occident, pour lequel le phénomène a bénéficié d’éclairages récents262, ils mirent en place en Castille une stratégie leur permettant de renforcer leur crédit dans l’opinion, tant par l’éloge de leur vocation ou l’accent placé sur leur dimension charitable que par un effort soutenu pour tirer parti des dévotions majoritaires du public.

L’éloge de la vocation des milices 61

Soucieux de manifester l’excellence de leur vocation, les ordres militaires ont tout d’abord cherché à promouvoir la diffusion de leurs succès en attribuant ceux-ci à la

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volonté de Dieu263. Le fait est bien connu en Terre sainte, où ces institutions sont en large partie responsables du flux continu d’informations envoyées en Occident264 soit sous forme de lettres, dont nous avons vu plusieurs exemples, rapportant le plus souvent une campagne, soit sous celle de relations plus détaillées faisant état de leur investissement sur le long terme265. Des missives similaires ont circulé en Castille, en particulier à l’intention du roi, comme celle qu’envoya Fernán Ruiz de Tahuste, commandeur santiaguiste de Segura, lors du siège d’Algésiras en 1344, pour annoncer à Alphonse XI la victoire qu’il venait de remporter, avec l’aide des milices urbaines de Jaén, sur un détachement nasride266. À en croire Helen Nicholson, de telles lettres, quand bien même elles seraient adressées à un destinataire unique267, tendent fondamentalement à façonner l’opinion dans un sens favorable aux ordres militaires, en frappant au besoin les esprits : c’est ainsi qu’après son succès de Siles, le maître de Santiago joignit au courrier informant le roi les oreilles des ennemis tués lors du combat268. 62

Il est probable qu’au-delà de ces simples relations, les ordres militaires ont cherché à conserver le souvenir de leurs faits d’armes269. Bien qu’il n’en reste plus de trace écrite aujourd’hui, il est permis de penser que les victoires ont dû alimenter les cronicones et les memoriales antiguos dont les historiens de ces institutions rapportent l’existence à l’époque moderne270. Plus d’une fois, en effet, ces textes furent invoqués pour attester la participation militaire des frères à une action dont la chronique n’a pas gardé le souvenir, comme le fit Alonso de Torres y Tapia pour le maître d’Alcántara Fernán Pérez Ponce, en 1292, lors du siège de Tarifa271. L’origine médiévale de tels écrits est vraisemblable dans la mesure où certains durent être utilisés au début du XVe siècle par le chroniqueur cordouan Fernando de Salmerón, comme l’a bien montré Derek Lomax, expliquant ainsi pourquoi plusieurs éléments de son récit ne se rapportent pas à une tradition littéraire connue272, notamment pour des passages intéressant Alcántara ou Santiago, comme celui de la prise de Montiel, située de façon originale en 1229 et liée à un épisode, ignoré des annales et des chroniques, relatant une victoire des frères de cette dernière institution sur un chef musulman du nom de Ventro273.

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À partir de tels éléments, il est délicat d’évaluer avec précision la diffusion de la propagande militaire des ordres en Castille. Un texte peu utilisé permet cependant de lui rendre une ampleur qui, dans le cas de Calatrava, dépassait le cadre ibérique274. Deux passages de la chronique écrite au milieu du XIIIe siècle par le cistercien Aubry, abbé du monastère de Trois-Fontaines près de Châlons, se réfèrent en effet à l’action des frères de la milice dans la conquête de l’Andalousie275. Le premier évoque l’appui qu’ils prêtèrent à l’infant Alonso de Molina lors de la prise de Martos276. Quant au second, beaucoup plus long, il narre sur un ton élogieux leur participation à la campagne de Cordoue277, lors de laquelle, crédités d’un rôle décisif dans les razzias qui préparèrent le siège de la ville, ils passent pour avoir ouvert la voie au succès castillan en investissant les premiers une tour de l’enceinte278. Rien de tel n’est rapporté dans la chronique royale279 et, sans condamner nécessairement la relation faite par Aubry, ainsi que le soulignait déjà Derek Lomax 280, ce décalage illustre parfaitement la portée de la propagande militaire de Calatrava, relayée à travers le chapitre général de Cîteaux en direction d’un public aussi vaste que varié281.

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Il semble bien que la mise en scène des victoires des ordres militaires, même gauchie de façon à présenter celles-ci sous un jour encore plus favorable, ait rapidement été jugée insuffisante pour convaincre l’opinion de l’excellence de leur vocation. Force était, dès lors, de chercher en dehors de l’histoire des instruments susceptibles d’exalter l’institution, en lui découvrant en particulier une origine mythique capable d’effacer dans

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la mémoire collective le faible prestige de sa filiation réelle282. C’est ainsi que, dans la seconde moitié du XIIe siècle283 fut inventée une légende qui faisait remonter l’Hôpital aux temps pré-apostoliques284. Sa diffusion fut rapide car au début du XIVe siècle elle figurait en tête de la plupart des statuts de l’Ordre285. Pour le Temple, un processus similaire développe l’idée d’une filiation cistercienne directe, dont Francesco Tommasi a justement souligné qu’elle avait valeur de mythe286. Il n’est pas sans intérêt de noter que certains contemporains, comme l’Hospitalier Guglielmo de Santo Stefano, ont nettement perçu la raison de cette relecture des origines, dont les milices attendaient qu’elle renforçât leur prestige dans l’opinion et leur valût de copieuses aumônes287. 65

Bien que cet aspect de leur histoire n’ait pas été abordé en Espagne, il ne semble pas que les ordres de Palestine aient agi différemment dans la péninsule Ibérique que dans le reste de l’Europe288. Trois manuscrits castillans révèlent l’existence d’une légende faisant remonter la fondation de l’Hôpital à une initiative de Judas Macchabée, développée par Hyrcan et sanctifiée par la venue du Christ289. Certes, aucun d’eux ne date du Moyen Âge. Le plus ancien appartient à la première moitié du XIVe siècle, mais de l’aveu du copiste qui dit l’avoir établi « segunt la verdat », c’est-à-dire selon d’« antiguas y sacras historias 290 », il est possible de déduire que le texte circulait déjà précédemment sous une version écrite. Pour le Temple, de façon comparable, la thèse d’une filiation cistercienne directe paraît s’être rapidement diffusée dans l’opinion castillane. Elle était en tout cas assimilée au moment du procès, qui, comme l’a montré Francesco Tommasi, constitue la seule véritable occasion de cerner sa répercussion291 : parmi les membres de l’Ordre interrogés à Medina del Campo, tous pratiquement confessent une dévotion pour saint Bernard qu’ils associent à la fondation de la milice et en l’honneur duquel ils portent une cordelette à la taille sous leur habit292.

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Ce souci d’auréoler de mythe leur fondation s’étend également aux ordres péninsulaires. Si les institutions de filiation cistercienne trouvèrent apparemment dans le patronage de saint Bernard une source suffisante de prestige, Santiago tenta en revanche de se créer une origine légendaire remontant au règne de Ramire Ier et liée à la bataille mythique de Clavijo293. Il est difficile de préciser la chronologie exacte de la genèse d’une tradition qui dès le XIVe siècle était si répandue que Rades, en dépit de ses objections, n’a pu la récuser totalement294. De l’aveu même du chroniqueur, la légende se fonde alors sur un long passé 295. On peut en faire remonter la trace jusqu’au tournant des XIVe et XIV e siècles, où elle est attestée par la Tercera Crónica General, pour reprendre le nom dont Menéndez Pidal a désigné la tradition manuscrite utilisée par Ocampo dans son édition de la chronique alphonsine296. Il est évidemment difficile de mesurer la portée réelle du mythe mais, à en juger par l’écho que lui donne Fernando de Salmerón dans son Cronicón Cordubense 297, il n’est pas absurde d’estimer, à la suite de Derek Lomax, qu’au début du XIVe siècle il devait être considéré comme historique par une grande partie de l’opinion castillane298.

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Enfin, dans le souci d’exalter la perfection de leur vocation, les ordres militaires cherchèrent à proposer certains de leurs membres à la dévotion des fidèles. En ce sens, la solution la plus immédiate consistait à obtenir la canonisation ou la béatification de leur fondateur. Bien qu’il fût d’usage fréquent au sein des communautés monastiques à partir de la fin du XIIe siècle, ce recours n’a pas bénéficié, ainsi que l’a montré Helen Nicholson, d’une faveur similaire parmi les ordres militaires299. Là encore, la Castille ne constitue nullement une exception. Malgré l’effort de José López Agurleta pour inscrire dans une filiation séculaire son projet de canonisation de Pedro Fernández, le promoteur de Santiago, aucune tentative en ce sens n’est attestée avant le XVIIIe siècle 300. L’unique

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figure de fondateur à laquelle un culte ait été voué au Moyen Âge est l’abbé Raimundo de Fitero, dont la tombe à Ciruelos était, d’après le témoignage de Rodrigo Jiménez de Rada, le lieu de miracles301. Pourtant, malgré la dévotion qui l’entoure et l’influence cistercienne à laquelle, parmi les ordres militaires, Calatrava est sans conteste le plus sensible, aucun procès ne fut intenté avant l’époque moderne pour obtenir sa béatification302. 68

Plus que la sainteté de leur fondateur, les ordres militaires s’attachèrent à exalter auprès des fidèles celle de leur vocation, qu’ils prétendaient justifiée par Dieu à travers les victoires qu’il leur apportait. Dans ce but, Santiago élabora au milieu du XIIIe siècle un récit aussi fameux que légendaire selon lequel le succès remporté par Pelayo Pérez Correa à Tudía sur les musulmans était dû à l’intercession de la Vierge : en réponse à la prière du maître, le soleil aurait alors interrompu sa course, permettant ainsi aux frères de mener à bien la poursuite de leurs ennemis303. L’exploitation du miracle fut immédiate. Plus que par l’assimilation savante de la figure de Pelayo à Josué, dont il n’existe guère que des preuves tardives304, elle s’opéra grâce à la construction, sur le lieu du combat, d’une église dédiée à Marie305. La réputation du sanctuaire dut très vite se répandre puisque dès le règne d’Alphonse X cinq cantigas de milagros attestent de la ferveur du public castillan 306, l’un des récits évoquant même des pèlerins venant en grand nombre favorier l’Ordre de leurs aumônes307.

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À mon sens, le choix de consacrer à la Vierge le sanctuaire de Tudía n’est pas fortuit. On sait en effet que la dédicace mariale l’emporte à partir du XIIIe siècle dans la plupart des églises situées en terre de frontière308. Symbole d’une volonté de conquête et d’affirmation idéologique face à l’Infidèle309, Marie impose son culte aux dépens des frères martyrs, circonscrits à l’intérieur des Ordres. Si les deux patronages s’unissent dans la titulature de l’église conventuelle de Calatrava310, il est exceptionnel que des chevaliers tués à la guerre soient l’objet d’une dévotion publique311. Ainsi, bien que de nombreux frères morts au combat figurent dans l’obituaire d’Uclés312, seuls six d’entre eux, tués à proximité de Tavira lors de la conquête de l’Algarve, sont vénérés en tant que martyrs par la population313. Le monument élevé à leur mémoire par Pelayo Pérez Correa n’a pas d’équivalent. Le peu de relief accordé au martyre n’est pas propre à la Castille314. Il traduit, me semble-t-il, la réticence des ordres militaires à se laisser représenter uniquement dans leur dimension combattante, à laquelle, de façon significative, étaient étrangers leurs rares membres considérés comme saints, qui tous s’étaient distingués par l’exercice de vertus charitables315.

La promotion d’un profil charitable 70

Bien qu’elle fût encore un outil essentiel, l’éloge de leur vocation combattante, passé le milieu du XIIIe siècle, ne suffit plus aux ordres militaires pour s’assurer la faveur de l’opinion. Il leur fallait donc, pour défendre leur position auprès du public, utiliser des images valorisant un autre volet de leur action. Dans ce but, ils cherchèrent à tirer parti de ce que l’on nomme parfois leur rôle dual, en insistant sur les œuvres de charité qu’ils accomplissaient316. Pour l’Hôpital, dont le nom même traduit la mission qu’il s’était fixée de secourir les malades, cette pratique a valeur de programme à l’échelle de l’Occident 317. Il n’en va pas différemment en Castille, où plusieurs actes de donation se réfèrent à l’assistance aux pauvres d’outre-mer, à l’intention desquels Alphonse X, encore infant, donne en 1246 la terre de Páramo, en Galice318, et Sanche IV confirme les possessions murciennes de la milice, un an à peine avant la chute d’Acre319. Cette tâche charitable

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constituait un élément si important de l’identité de l’Hôpital qu’en dépit des difficultés financières du début du XIVe siècle 320, les définitions édictées en 1344 par Hélion de Villeneuve insistent pour que sa continuité soit assurée321. 71

Bien qu’elle ne constituât pas la raison d’être des milices castillanes, la fonction caritative n’en a pas moins joué en leur sein un rôle important. Ainsi, la règle primitive de Santiago faisait obligation aux membres d’entretenir deux hôpitaux, situés l’un sur la frontière et l’autre près du chemin de Saint-Jacques, auxquels étaient affectés les habits et la literie des frères défunts322. Une telle préoccupation est pleinement confirmée dans les statuts ultérieurs de l’institution, dont plusieurs veillent au bon versement des revenus des infirmeries323. En dépit de la multiplication des hôpitaux à partir de la fin du XIIe siècle, la localisation des premiers établissements est à mon sens significative de la double logique selon laquelle était conçue la mission d’assistance des milices. Liée à la frontière, leur action caritative visait d’abord à soulager les maux des blessés324 et, le cas échéant, à rapatrier les morts pour leur donner une sépulture chrétienne325 ; cependant, placée en même temps en relation étroite avec la pérégrination, elle affirme sa vocation à intéresser chaque fidèle, dont le pèlerin devient alors un archétype326.

72

De ce fait, la dimension charitable de l’activité des ordres militaires représentait pour ces derniers une source considérable de donations. Plusieurs chercheurs ont signalé que certains hôpitaux, tel celui de Villamartín, situé près de Carrión, affecté à l’accueil des lépreux327, constituaient de riches centres d’exploitation328.

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À différentes reprises, ce sont ainsi non seulement les rentes propres de ces hôpitaux 329, mais encore les legs dont les gratifiaient les fidèles qui atteignirent un volume suffisant pour amener les ordres militaires à solliciter la protection spéciale du souverain330. Dans les sources, il est relativement fréquent de rencontrer des mentions de terres cédées aux ordres à la condition qu’un hôpital prenne en charge la célébration d’une messe anniversaire pour le repos de l’âme du légataire331, de même qu’il n’est pas rare, avant la fin du XIIIe siècle tout au moins, que certains donateurs fassent état de leur souhait de voir intégrer leurs biens au patrimoine de la fondation dont ils voulaient s’assurer les prières, déniant par avance à l’ordre intéressé la capacité juridique de les en détacher 332. La formulation de ces restrictions fait clairement apparaître le retentissement idéologique de la fonction caritative assumée par les ordres militaires, dont la mise en scène constituait pour ces derniers un moyen particulièrement efficace de conforter leur image auprès d’un public castillan moins directement sensible à leur dimension militaire 333 .

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En premier lieu, le devoir d’assistance auquel les frères s’obligeaient envers leurs semblables était orienté vers la libération des chrétiens captifs en terre d’Islam334. Cette mission jouissait d’une justification religieuse propre à attirer aux ordres un patronage important, notamment à Santiago, de loin l’institution la plus impliquée dans cette tâche 335 . « Houi fambre e distes me a comer, houi sede diestes me a beuer » (Mt. XXV, 35) ; en se faisant écho des mots adressés aux justes par le Christ, la règle castillane de l’Ordre, rédigée au milieu du XIIIe siècle, assignait pour devoir aux frères d’œuvrer à la libération des prisonniers, assimilés à la figure de l’affamé qui attend d’être rassasié 336. Il est certain qu’un tel rapprochement servait les ordres militaires dans l’opinion. Composé par Pedro Marín, le récit illustrant les miracles opérés par saint Dominique de Silos pour délivrer les chrétiens soumis au joug des musulmans illustre le prestige qui s’attachait encore à cette mission à la fin du XIIIe siècle 337. Il ne fait aucun doute que les ordres militaires y participaient, car le texte les associe à l’action miraculeuse en situant certaines scènes de

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libération dans des forteresses frontalières appartenant à Santiago et, plus encore, à Calatrava338. 75

Il est ainsi probable que plusieurs ordres se sont investis dans la mission de libérer les prisonniers chrétiens retenus en terre d’Islam. Pour aucun d’eux, toutefois, la tâche n’a pris une ampleur similaire à celle qu’elle revêt pour Santiago. À partir des années 1180, la milice s’est en effet attachée à développer un réseau auquel s’intègrent plus d’une demidouzaine de maisons au milieu du XIIIe siècle, en particulier dans la Meseta méridionale339 . Le nombre accru des hôpitaux est l’indice du succès rencontré par Santiago dans la promotion de son action charitable. Il permettait en effet de drainer au profit de l’Ordre des sommes croissantes340, voire de lui attacher des rentes comme celle que lui offrit en 1198 le concejo de Huete au nom de ses membres, qui s’obligeaient chacun à verser aux frères une partie de leurs revenus annuels341. Ainsi Santiago disposait-il des moyens de travailler au rachat des captifs, soit directement, contre une rançon, soit en acquérant des esclaves musulmans qui servaient alors de monnaie d’échange342, comme il est dit dans un accord passé en 1243 avec Calatrava343.

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Il est sûr que, passé le milieu du XIIIe siècle, l’investissement de Santiago dans la libération des captifs tend à se réduire. Il n’est pas pour autant certain que le processus ait présenté le caractère brutal que lui attribue Alan Forey344. La permission d’affecter les rentes de l’hôpital tolédan à des usages différents de ceux pour lesquels il avait été fondé, sollicitée du pape en 1250 par les frères de Santiago345, ne semble pas concluante dans la mesure où elle continuait d’alimenter la controverse avec Rome un demi-siècle plus tard, sans que rien apparemment n’eût été réglé346. On trouve un indice autrement décisif dans l’accusation lancée par les autorités de Moya contre l’Ordre, qui exigeait d’elles une rente destinée au rachat des captifs mais, à les en croire, n’entreprenait aucune véritable initiative en vue de racheter ces derniers347. Bien que rejeté par le roi, en tel grief marque à mon sens une évolution. Tenue pour une action pieuse dans le testament du grand commandeur de León, Alonso Martínez de Olivera348, l’aide aux captifs reste encore, au début du XIVe siècle349 voire au-delà, une tâche importante de Santiago 350. Elle n’en perd pas moins, une fois passé le grand élan de la Reconquête, une bonne part de sa charge symbolique dans l’opinion castillane. Intéressant dès lors surtout les régions proches de Grenade, elle tend à perdre en importance dans la pratique charitable de Santiago, qui s’en décharge sur des acteurs spécialisés à mesure que se déplace la faveur du public 351.

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À partir du XIIIe siècle, c’est le secours aux pauvres, tenus pour l’image vivante du Christ, qui retient en priorité l’attention du public castillan. Sous l’effet de l’essor urbain, qui en accroît la visibilité, et d’un changement des mentalités, favorisant davantage les attitudes de compassion, se développent des pratiques d’assistance destinées à aider les nécessiteux352. À l’instar d’autres institutions, les ordres militaires cherchent à satisfaire l’attente de l’opinion en valorisant, voire en mettant l’accent les oeuvres charitables que leur prescrivait la règle. Ainsi, pour Santiago, la règle castillane, écrite au milieu du XIII e siècle, faisait obligation aux frères de nourrir les pauvres dans la limite des possibilités de la maison353, et non plus seulement lors des trois temps du calendrier liturgique prévus à l’origine354. Il est difficile de saisir en quoi cette pratique consistait dans la mesure où elle n’est jamais explicitée dans les sources355. Force est de s’en remettre au discours général des milices, qui présente l’aumône comme une obligation majeure356, corroboré par les quelques études qui ont pu en restituer l’importance grâce à quelques documents exceptionnels357.

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S’il est impossible d’évaluer l’ampleur de l’action charitable mise en oeuvre par les ordres militaires à l’échelle de chaque commanderie, l’importance de l’effort qu’ils ont déployé en faveur des pèlerins, assimilés à la figure du pauvre358, est manifeste, notamment le long du chemin de Saint-Jacques359. En effet, l’établissement des ordres y a été suffisamment massif pour donner naissance à une tradition historiographique rapportant leur origine péninsulaire aux nécessités de la pérégrination360. Il ne s’agit pas ici d’entrer dans le détail de leur implantation mais d’en souligner la continuité et la manière dont elle intéresse chacun des ordres, bien qu’à des échelles différentes (voir carte 2, p. 154). L’Hôpital est clairement celui qui présente le réseau le plus équilibré, organisé autour des trois pôles de Puente Fitero, Puente Órbigo et Portomarín, dont chacun était situé au franchissement de l’un des cours d’eau dont le Guide du pèlerin dénonce les périls 361. Bien qu’elle soit moins étendue dans le cas de Santiago et du Temple, voire ponctuelle pour les institutions de filiation cistercienne, la présence de l’ensemble des ordres militaires sur le camino francés constitue selon toute apparence un indice très clair de la dimension idéologique de leur projet hospitalier.

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Il n’est pas facile de cerner les aspects concrets de l’assistance qui était apportée aux pèlerins car jamais les sources n’en traitent de façon explicite362. Tout au plus peut-on supposer que les établissements implantés par les ordres militaires le long du chemin de Saint-Jacques comprenaient un dortoir, où les voyageurs pouvaient se reposer des fatigues du trajet, complété, du moins pour les plus importants d’entre eux, par un hôpital semblable à celui de Puente Fitero — dans les murs duquel, en 1255, fut conclu un acte de vente au profit du monastère prémontré d’Aguilar de Campoo — et comme lui desservi par plusieurs frères de l’institution363. Une telle difficulté ne doit pas conduire à sous-estimer l’importance des tâches charitables accomplies par les ordres militaires et l’écho qu’elles rencontraient dans l’opinion. La promotion de ces activités constituait une pièce essentielle de leur stratégie pour se concilier les faveurs du public, comme en témoigne l’appellation emphatique d’« Hôpital des Pauvres » donnée à partir du milieu du XIVe siècle à l’établissement de Puente Órbigo 364, pourtant affecté depuis près de cent cinquante ans à leur service365.

CARTE

2. — L’implantation des ordres militaires le long du chemin de Saint-Jacques

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L’association à des cultes populaires 80

Si elle n’implique pas directement leur qualité, l’association aux dévotions majoritaires des fidèles fut pour les ordres militaires un instrument très efficace pour promouvoir leur spiritualité366.Il est possible qu’ils aient cherché, en particulier pour les institutions implantées en Syrie, à introduire dans l’Occident péninsulaire des cultes d’origine orientale, comme ils l’ont fait dans d’autres espaces européens367. C’est ainsi que les reliques de saint Biaise, évêque de Sébaste martyrisé au début du IVe siècle 368, furent rapportées d’Orient par l’Hôpital. Au Portugal où, comme en Provence369, les Hospitaliers jouèrent un rôle essentiel dans la diffusion du culte de ce saint370, ils lui consacrèrent non seulement un oratoire à l’intérieur du château de Belver371 mais encore leur principal sanctuaire de Lisbonne, qui abritait la tombe d’un fils illégitime d’Alphonse III, Fernão Afonso, mort sous l’habit hospitalier372. Un phénomène comparable peut être observé en péninsule Ibérique autour des reliques de la Vraie Croix, dont les Templiers et les Hospitaliers se sont attachés à promouvoir le culte373. Ensemble, en Castille, ils en donnèrent en effet un fragment à la soeur d’Alphonse VII, l’infante Sancha374. Un tel exemple n’est sans doute pas isolé et le Temple pourrait avoir assumé un rôle majeur dans la vénération du bois précieux de Caravaca375, si l’on admet que cette tradition, déjà très ancrée au milieu du XIVe siècle 376, lorsque Santiago céda aux autorités municipales ses droits sur les legs à l’église de la Vera Cruz377, remonte en fait à une époque antérieure où le lieu relevait du pouvoir de la milice supprimée lors du concile de Vienne378.

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De tels cas restent toutefois très minoritaires. En règle générale, il ne semble pas en effet que les ordres militaires aient travaillé à développer des cultes qui leur fussent propres. Il est difficile de se prononcer avec certitude dans la mesure où l’information sur les dévotions entretenues dans les paroisses de ces institutions reste exceptionnelle avant l’époque où l’on commença à conserver les livres de visite. Dans les dédicaces relevées à la fin du XIVe siècle a pu apparaître une certaine prédilection pour les saints militaires, au premier rang desquels l’apôtre Jacques379. Un phénomène similaire a été souligné pour les siècles antérieurs en d’autres régions de la Chrétienté380. Le fait n’est pas inconnu en Castille, où plusieurs sanctuaires des ordres militaires étaient placés sous le patronage de saint Michel ou de saint Jacques et où différents actes de donation étaient même justifiés par une dévotion particulière pour l’un de ces saints381, en particulier Jacques, mais il me semble trop ponctuel pour accréditer l’idée que ces institutions aient développé dans la Péninsule des cultes spécifiques382.

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Dans la majorité des cas, au contraire, il ressort que ces institutions se sont intégrées dans une géographie cultuelle préexistante dont elles ont cherché à tirer parti en s’associant aux dévotions bénéficiant de la faveur du public383. Cette pratique a été mise en évidence par Francesco Tommasi dans le cas de l’Ombrie, où leTemple fut au cours du troisième quart du XIIIe siècle l’une des principales parties impliquées dans le procès de canonisation intenté en faveur d’un ermite local vénéré par la population sous le nom de San Bevignate384. Il n’existe malheureusement pas pour la Castille de sources susceptibles d’éclairer avec une précision similaire un tel usage avant la fin du Moyen Âge385. À cette époque, la présence à Mérida, dans l’église santiaguiste de Santa Eulalia, du corps de saint Germain, martyrisé à Cadix au XIIIe siècle et très populaire en Estrémadure 386, ou encore la construction dans l’église de Calatrava d’une chapelle abritant les reliques réunies par l’Ordre387, attestent d’une tradition d’association avec des cultes locaux dont il n’est pas

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toujours facile de vérifier l’origine médiévale que lui prêtèrent les chroniqueurs du début de la période moderne388. 83

L’exemple du culte mariai est à peu près le seul pour lequel on puisse étudier en détail l’exploitation qu’en firent les ordres militaires. Leur association à la figure de la Vierge est un fait bien connu à l’échelle de l’Occident389. En Castille, la dédicace mariale l’emporte largement dans l’advocation de leurs églises non seulement pour Calatrava et Alcántara, dont une majorité d’édifices reprend dans la ligne de Cîteaux la titulature du sanctuaire conventuel, mais également pour Santiago ou le Temple390. Pour ce dernier, bien doté dans la partie léonaise de la Meseta septentrionale, une liste des paroisses du diocèse de León, établie au milieu du XIIIe siècle, rapporte qu’il exerce une juridiction complète ou pour le moins partielle sur vingt d’entre elles, dont douze consacrées à Marie, contre deux à saint Michel et une seule à saint Pierre ou à saint Jacques 391. Le fait n’est pas isolé dans la mesure où cette proportion, légèrement supérieure à la moitié, reproduit celle qu’a relevée Javier Castán Lanaspa pour une circonscription plus vaste correspondant à l’actuelle région autonome de Castilla y León392.

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L’importance du lien entre les ordres militaires et le culte mariai est telle qu’en plusieurs régions sa diffusion leur est directement imputée. C’est par exemple le cas d’El Bierzo, où la découverte, au creux du tronc d’un chêne vert, de la Virgen de la Encina, liée à la commanderie de Ponferrada et vénérée dès les années 1220 au moins, est attribuée aux Templiers393. Plusieurs motifs ont été invoqués pour expliquer l’étroitesse d’une telle relation. Certains auteurs, je le disais, se sont plu à insister sur les qualités guerrières d’une Vierge qui se révélerait une auxiliaire privilégiée des ordres militaires dans l’entreprise de Reconquête. D’autres ont soutenu qu’elle incarnait pour les frères une sublimation de l’amour féminin394. S’il ne fait guère de doute que ces facteurs ont pu peser sur la dévotion de ces institutions pour la Vierge, ils ne peuvent cependant, à mon sens, rendre compte dans sa totalité d’une relation qu’il convient d’inscrire dans la dévotion générale de la société castillane pour Marie395.

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C’est ce qu’a très justement rappelé José Sánchez Ferrer en montrant, dans une étude des églises de la commanderie santiaguiste de Socovos, que la fréquente dédicace à la Vierge est, lors de la conquête de la région murcienne, « un signe des temps »396. Largement répandue à partir de la seconde moitié du XIe siècle 397, la dévotion mariale constitue un trait commun à tout l’Occident. Elle revêt en Castille une importance sans précédent au cours du XIIIe siècle : les chrétiens font alors figure de Virgin’s vassals, selon la belle expression d’Angus MacKay, dans la mesure où, de la même façon que le Christ est venu sur terre à travers Marie, c’est par l’intercession de la Vierge qu’ils espèrent accéder au paradis398. Il ne fait aucun doute que les ordres militaires ont eu conscience de la faveur dont jouissait le culte mariai dans la société castillane. À mon sens, c’est même d’abord parce qu’ils le savaient très répandu qu’ils se sont efforcés de s’identifier avec lui, de façon à conforter leur image spirituelle dans l’opinion.

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Un exemple de cette pratique est fourni par le sanctuaire de Santa María de Villasirga, dont la renommée est vantée par les Cantigas composées par Alphonse X en l’honneur de la Vierge399. Bien que l’on ait tenté de la contester sur la base d’arguments stylistiques400, son appartenance au Temple me semble hors de doute puisqu’elle est attestée par différents documents datant du début du XIVe siècle 401. L’implantation de l’Ordre fait en revanche véritablement problème car rien n’assure qu’elle ait été contemporaine de la fondation de l’église, intervenue à la fin du XIIe siècle 402, et qu’un récit de miracle, se référant à l’époque, attribue aux gens du lieu403. Il n’existe en effet aucun élément de

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certitude sur la présence du Temple à Villasirga avant qu’en 1274 l’infant Felipe ne décide de s’y faire inhumer avec sa seconde épouse, Leonor Ruiz de Castro, dans des tombeaux frappés de la croix de l’Ordre (fig. 3 p. 161)404. À cette date, la commanderie apparaît pleinement configurée, comme l’atteste un récit décrivant l’église et les terres alentour comme le patrimoine de la Vierge de Villasirga405. 87

Que le Temple ait fondé l’édifice d’où est issue la commanderie ou bien qu’il en ait, selon toute probabilité, reçu la propriété après coup, il est certain qu’à l’époque de son plus grand rayonnement le sanctuaire mariai se trouvait en sa possession. L’essentiel des témoignages sur la renommée de Villasirga intéresse en effet le règne d’Alphonse X, auquel plusieurs récits se réfèrent explicitement406. Les mentions plus anciennes sont rares407, et aucun des miracles évoqués par les Cantigas n’est rapporté dans le recueil marial composé entre 1246 et 1252 par Gonzalo de Berceo408. C’est à partir du milieu du XIVe siècle, sous l’égide des Templiers, que l’église de Villasirga conquit une réputation dont l’importance n’eut d’égale que la rapide diffusion. Elle s’imposa dès lors comme l’un des principaux lieux de culte mariai péninsulaire409. La renommée que lui valait l’action miraculeuse de la Vierge s’étendait très loin à la faveur du chemin de Saint-Jacques, notamment vers l’est, jusqu’en France voire dans l’Empire, d’où partaient des pèlerinages qui, bien que profitant du flux des fidèles en route vers Compostelle, n’en avaient pas moins une dimension autonome, sinon concurrente410.

FIG. 3. — Tombeau de l’infant Felipe fils de Ferdinand III. Villalcázar de Sirga (Palencia), Santa María la Blanca, (Cliché Oronoz.) 88

Patronnant l’essor du sanctuaire marial de Villasirga, le Temple chercha à en utiliser le renom pour accroître les ressources de la commanderie qui lui était liée, en profitant de sa position sur le camino francés. Il fut longtemps admis que c’est dans ce but que fut détourné le tracé originel de l’itinéraire411, situé plus au nord, à proximité du monastère d’Arconada, édifié au XIe siècle pour les hôtes et les pauvres 412. Une telle hypothèse a pu se trouver battue en brèche413, sans que l’argument utilisé, fondé sur une lecture nouvelle

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de l’acte de fondation de l’hospice, soit suffisamment convaincant pour interdire d’ajouter foi à une modification de tracé dont le parcours offre d’autres exemples 414. Un tel effort pour conférer à Villasirga une centralité supplémentaire sur le chemin de SaintJacques ne doit en aucun cas surprendre. Il cadre parfaitement avec la volonté du Temple de tirer parti de la dévotion mariale des fidèles pour conforter une image religieuse à laquelle les Cantigas font allusion de manière fugace, évoquant les aumônes laissées à l’église comme les bénéfices dérivés de la présence d’un hôpital ou de la célébration d’une foire annuelle au mois d’août415. 89

Dans leur stratégie pour soigner leur image spirituelle, les ordres militaires utilisèrent différents moyens qui n’impliquaient pas tous un même degré d’investissement de leur part. En certains cas, ces institutions se sont contentées de suivre les dévotions majoritaires de l’opinion. Bien que moins volontariste que l’effort produit pour exalter la qualité de leur vocation, ce recours ne fut pas nécessairement moins efficace. Faute de sources appropriées, il est évidemment difficile de déterminer les réactions du public castillan. Tout au plus peut en apparaître ponctuellement l’aspect monétaire. On aurait tort, toutefois, de les réduire à cette dimension dans la mesure où elles ont contribué dans l’opinion à pallier ou, du moins, à tempérer l’effacement de l’aura religieuse des milices. ***

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Passé le milieu du XIIIe siècle, l’atténuation du rayonnement spirituel des ordres militaires est indéniable. Sous l’effet d’un approfondissement de la spiritualité, entraînant des attentes plus complexes que par le passé, surgissent des interrogations nouvelles autour du salut auxquelles, dans leur majorité, les institutions monastiques de type ancien étaient mal préparées à répondre. À cet égard, les ordres militaires ne font nullement exception. Il en résulte un effacement évident de leur rôle dans l’économie de la grâce qui, pour n’être pas aussi absolu qu’on a pu le dire, les situe néanmoins en marge des médiateurs privilégiés du public. Quelle que soit la conscience qu’ils eurent de la perte de leur influence spirituelle, les dispositions qu’ils prirent pour promouvoir la qualité de leur vocation, voire pour participer à des cultes populaires, ne parvinrent pas à inverser la tendance générale. En jouant d’origines mythiques ou du prestige de leurs victoires contre l’Islam, elles purent en revanche aider ces institutions à compenser partiellement celle-ci, en leur permettant de renforcer leur image par des biais extérieurs au fait religieux et correspondant mieux aux traits de mentalité de la Castille du Moyen Âge tardif.

NOTES 1. La récurrence de ce questionnement a été justement signaié par E.

MITRE FERNÁNDEZ,

« La

nobleza y las Cortes de Castilla y León », p. 70. 2. Le fait a été bien rappelé, notamment, par C.de hispánicas : reglas y expansión geográfica ».

AYALA MARTÍNEZ,

« Órdenes militares

132

3. C’est ce qui ressort des bilans historiographiques de Ph. JOSSERAND, « Les ordres militaires dans les royaumes de Castille et de León », p. 43, et de C. de

AYALA MARTÍNEZ

et C.

BARQUERO GOÑI,

« Historiografía hispánica y órdenes militares en la Edad Media », p. 106. 4. C. ESTOW, « The Economic Development of the Order of Calatrava », p. 271. Un tel constat a été largement corroboré par l’étude d’E. RODRÍGUEZ-PICAVEA

MATILLA,

La formación del feudalismo en la

Meseta meridional castellana, pp. 43-47. 5. Analysant la consolidation territoriale de Calatrava au cours du règne d’Alphonse VIII, pas une seule fois E, RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA, « Primeras tentativas de jurisdicción territorial », ne s’est référé aux raisons de piété qui conduisirent le souverain à favoriser l’institution. Cette lacune a été partiellement comblée par Ph. JOSSERAND, « Ordres militaires et légitimité monarchique ». 6. Dès l’origine, l’attrait spirituel exercé par les milices sur les souverains est pourtant indéniable, comme le montre l’exemple de la reine Urraca de León, entrée dans l’ordre de l’Hôpital en 1175 après avoir été séparée de Ferdinand II par le pape, ainsi que l’a souligné J. GONZÁLEZ GONZÁLEZ,

Regesta de Fernando II, p. 112. Devenue professe de l’Ordre, elle figure au

nombre des bienfaiteurs de l’Hôpital dans la prière des malades publiée, d’après deux textes français du XIIIe siècle, par L. LE GRAND, « La prière des malades dans les hôpitaux de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem », p. 336 : « Proés pour dama Urraca d’Espaigna : que Dieu li rende k bien que elle a fait en la sainte maison de l’Hospital. » 7. Ainsi l’a souligné S. BARTON, The Aristocracy in Twelfth-Century León and Castile, pp. 225-302. Dans un long appendice prosopographique consacré aux comtes castillans et léonais, cet auteur met en évidence, sur la base d’une analyse détaillée des donations conservées, le patronage exercé par un grand nombre de ces puissants en faveur des ordres militaires. 8. C. ESTOW, « The Economic Development of the Order of Calatrava », pp. 273-274. 9. Ainsi, même pour l’Hôpital, qui n’a jamais eu avec le pouvoir royal castillan une relation aussi étroite que dans l’exemple aragonais étudié par M. AURELL, « Nécropoles et donats : les comtes de la maison de Barcelone et l’Hôpital », le prieur provincial a exercé en 1158 la charge de capellán mayor de Sanche III, comme l’a signalé

C. BARQUERO GOÑI,

« Los Hospitalarios y la monarquía

castellano leonesa », p. 74. 10. AHN, OM, carp. 459, doc 126 : « E sabiendo que el bien elas obras que el ome faz en este mundo le seguiran e le seran prueua e testimonio como sea judgado ante la faz del sennor de los sennores epoderoso en todo e por todo e en remission de mios peccados e de aquellos que me engendraron e de quantos bienes e merced me ffiçieron e que Dios me aduga a verdadera penitencia de coraçon e a buena fin. » Une copie d’époque moderne permet de pallier les lacunes de l’original, dont l’état de conservation est assez précaire (AHN, OM, libro 1344, f° 62r°). 11. À la fin du XIII e siècle, le fait ressort, à l’échelle individuelle, des dispositions testamentaires d’un habitant de Lora del Río, Lorenzo Pérez Hurtado, confiant dans la médiation de l’Hôpital, comme l’ont bien relevé J. M.

LOZANO NIETO,

« Historia y religiosidad popular en cuatro

testamentos lorenos », pp. 44-45 et 49, et, à sa suite, C.

BARQUERO GOÑI,

« Los Hospitalarios en

Andalucía durante la baja Edad Media », p. 65. Au plan général, il transparaît des projets de réforme des ordres militaires conçus par Ramon Llull, étudiés en particulier par S. GARCÍAS PALOU, « Ramon Llull y la abolición de losTemplarios », p. 127. 12. Ainsi, en 1349 Juan Núñez de Prado et sa femme Urraca Fernández donnent à la milice les biens qu’ils avaient achetés à Mazarabuzac, « por reconocer muchos bienes e muchas ayudas que siempre obiemos e abemos e esperamos aber de la dicha orden de Calatrava e por que los freyles dende sean siempre tenudos de rogar a Dios por nuestras almas » (AHN, OM, libro 1347, f° 102r°-v°). Il est probable que les donateurs se rattachent au lignage Cervatos, d’origine mozarabe, car l’épouse dit être la fille de Fernán Gudiel, considéré comme l’un de ses membres par J.-P. monts de Tolède, pp. 165-166 et 177.

MOLÉNAT,

Campagnes et

133

13. À titre d’exemples peuvent être citées la donation à Calatrava de l’aldea de Plani, effectuée en 1258 par Pelayo Pérez de Asturias (AHN, OM, carp. 459, doc. 112), ou celle réalisée en faveur de l’Hôpital en 1300 par Juan Yáñez, ancien scribe du grand commandeur Fernán Pérez Mosejo, et portant sur tous les biens qu’il possédait à Ortigosilla (C. de

AYALA MARTÍNEZ

et al, Libro de

privilégias de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 655-656. doc. 411). 14. AHN, OM, carp. 94, vol. II, doc. 44, et carp. 327, vol. I, doc. 10. 15. En témoigne par exemple une donation de Sanche IV à Santiago, faite à Séville à l’automne 1285, sur le préambule duquel H. O. BIZZARRI, « Réflexión sobre la empresa cultural del rey don Sancho IV de Castilla »,p. 436, a justement attiré l’attention : « Natural cosa es, que todas las cosas que nacen, que feneçen todas, quanta en la uida deste mundo, ca una a su tiempo sabudo et non finca otra cosa que cabo non aya, si non Dios, que nunca ouo comienço nin aura fin, et, a semeiança dessi, ordeno los angeles et la corte celestial, que como quier que quiso que ouiessen comienço, dio les que non ouiesse cabo nin fin mas que durassen por siempre, que assi como el es, durando sin fin, que assi durasse aquel regno por siempre jamas. Por ende, todo omne que de bona natura es, se deue siempre amenbrar daquel regno a que a de yr et delo que Dios da en este mundo, partir lo con el, en remission de sus pecados, que segunt dizen los santos padres, que la cosa del mundo por que mas gana el omne el regno de Dios, si es faziendo limosna. » 16. À titre d’exemple, sur soixante testaments conservés dans l’Archivo Catedral de León entre 1241 et 1340, cinq rapportent des donations en faveur de la Terre sainte, dont un seulement pour les premières décennies du XIVe siècle. Le rythme du déclin des aumônes est comparable à celui qu’a signalé, pour le cas florentin, S. PIRILLO, « Terra Santa e ordini militari attraverso i testamenti fiorentini », pp. 132-133. Il est plus rapide que celui que J.

CHIFFOLEAU,

La comptabilité de l’au-delà,

pp. 230 et 290-292, a mis en évidence pour Avignon. 17. Publié en appendice du travail ancien de G. VELO

Y NIETO,

« Don Nuño Pérez de Monroy, abad

de Santander », pp. 353-360, le testament du prélat porte le désir suivant : « Otro si mando que vaya por mi un home de pie a mi costa al sepulcro santo de Jérusalen e otro a Santiago de Galicia » (ibid., p. 356). 18. En témoignent deux itinéraires franciscains, datés l’un du milieu du XIV e siècle, l’autre du début du siècle suivant, publiés parle père M. de CASTRO Y CASTRO, « Dos itinerarios de Tierra Santa en los siglos XIV y XV ». Le deuxième récit, plus détaillé, ne fait aucune mention d’une quelconque présence croisée à propos de Saint-Jean d’Acre. La seule information contemporaine qu’il recèle intéresse la destruction de Damas par les forces de Tamerlan en 1400 (ibid, p. 481), À son exemple, les textes d’un genre comparable se limitent pour le Moyen Âge tardif à exposer une simple géographie biblique, comme l’a bien montré N. BARANDA, « La Tribagia y otras peregrinaciones ». 19. BS, p. 140, repris par A.

QUINTANA PRIETO,

La documentación pontificia de Inocencio IV, t. I,

respectivement p. 195, doc. 172 et p. 197, doc 174. 20. Ainsi, le 24 juillet 1316, les tuteurs d’Alphonse XI confirment à Santiago, au nom de l’enfantroi, un privilège de Ferdinand IV datant du 21 septembre 1309 et autorisant l’Ordre à publier dans tout le royaume les indulgences accordées par le pape à qui l’aiderait à combattre l’Islam : « Sepades que por las muy grandes guerras que los rreyes onde yo vengo e yo ouiemos e auemos siempre con los moros dallen mare daquen mar […] los apostoligos de Roma dieron ssus cartas e ssus privillegios al maestre e a los ffreyres de la orden de la cauallerta de Santiago en que otorgan e dan perdon de todos los pecados assi commo a aquellos que uan a soterrar e vissitar la ssanta terra de Jerusallem e el Santo Sepulcro de nuestro Sennor Jesu Christo a todos aquellos que uan con el maestre e con los ffreyres de la caualleria de Santiago a la ffrontera contra los moros con ssus espenssas e aquellos que enbian ornes lidiadores por ssy e aquellos que son enbiados e uan con espenssas agenas aguardare amparar los castillos de la ffrontera e los otros logares para darguerra a los moros e aquellos que enbiaren e dieren sus aueres e ajuda conuenible de los bienes que los Dios quiso dar » (AHN, Sellos, caja 18, doc 3). Àla fin du XIV e siècle encore, des frères restent associés à ces campagnes de prélèvements, tel le commandeur de

134

l’Hôpital de Séville Pedro Sánchez, dont l’activité a été retracée par C .

BARQUERO GOÑI,

« Los

Hospitalarios en Andalucía durante la baja Edad Media »,p. 72. 21. AS V, Reg. Vat 94, f° 97r°-v°. Une lettre de Jean XXII à l’évêque de Sion, datée du 22 novembre 1329, rapporte l’arrestation d’un Santiaguiste appelé Stella de Lucha et de son compagnon, qui avaient détourné à leur profit le produit de la prédication en faveur de l’Ordre dans la haute vallée du Rhône. Au-delà de l’anecdote, l’acte illustre l’existence de collectes jusqu’en des régions très éloignées du front ibérique, ainsi que l’a fait valoir Ph. JOSSERAND, « L’ordre de Santiago en France au MoyenÂge », p. 467. 22. À cet égard, l’analyse récente de P. LINEHAN, « “Quedam de quitus dubitans” », permet de vérifier les éléments qui ressortent du travail de C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Las relaciones de Alfonso X con

la Santa Sede durante el pontificado de Nicolás III ». 23. Conservé dans les Archives du monastère de Sancti Spiritus de Toro, le document a été publié par A. RUCQUOI, « Le testament de doña Teresa Gil », pp. 316-323 : « Et mando a la crusada çient maravedis […] Et esto e todos los otros dineros que yo dexo en este testamento pora dar a pobres o en logares o en perssonas nombradas, quiero e mando que los non puedan aver nin demandarlos los de la crusada salvo aquellos que mando espeçial mente a la crusada » (ibid., pp.319-320). 24. Ainsi, dans la documentation de Leon, hormis deux legs de 1303 et 1309, spécialement destinés à la libération de captifs et d’un montant respectif de cinquante et trois cents maravédis (ACL, Códice 40, ffos 13v°-14r° et ACL, doc. 1654), chacun des quatorze autres porte sur une somme comprise encre un et dix maravédis, dont la valeur était surtout symbolique. 25. Ainsi l’a bien montré A. FOREY, The Military Orders, p. 144 : « In many cases the choice of orderwas no doubt determined not merely by the perceived merits of an institution, but also by personal, family or neighbourhood ties. » Le fait a été récemment confirmé pour la France méridionale par D. SELWOOD, Knights of the Cloister, pp. 137-139. 26. Sur ce point concordent les études d’A. FOREY, « Recruitment to the Military Orders », repris dans

ID,

Military Orders and Crusades, II, et d’A.

BARBERO,

« Motivazioni religiose e motivazioni

utilitarie nel reclutamiento degli ordini monastico-cavallereschi ». 27. A, FOREY, « Recruitment to the Military Orders », p. 162, et The Military Orders, p, 139. 28. AHN, OM, libro 1345, f° 158r°-v°: « Queriendo servir a Dios e catando el tiempo que yo he passado ffasta aqui ofresco mi anima e mi cuerpo a Dios e a Santa María e a la orden de Calatrava. » 29. J. L. NOVO CAZÓN, El priorato santiaguista de Vilar de Donas, pp. 61-63. 30. A. FOREY, « Towards a Profile of the Templars in the Early-Fourteenth Century ». 31. AHN, OM, carp. 567, doc. 16 et 17. Des extraits de ces documents ont été rapportés par F. FITA Y COLOMÉ,

Actas inéditas de siete concilios españoles, pp. 76-90, auxquels n’a rien apporté l’analyse de

G. MARTÍNEZ DÍEZ, Los Templarios en la Corona de Castilla, pp. 217-220. 32. Une bonne idée des possibilités ouvertes par ces enquêtes ressort des présentations comparatives de J. GLÉNISSON, « L’enquête pontificale de 1373 sur les possessions des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem », et d’A. LUTTRELL, « Papauté et Hôpital : l’enquête de 1373 ». 33. J. RILEY-SMITH, The Knights of St. John in Jerusalem and Cyprus, p. 231. 34. N. COULET, « Les effectifs des commanderies du grand-prieuré de Saint-Gilles en 1373 », l’a fort bien mis en évidence en relevant que la baisse des effectifs n’était pas aussi accusée dans le Sud du royaume de France que dans sa partie septentrionale, où elle a été étudiée par A.-M.

LEGRAS,

« Les effectifs de l’ordre des Hospitaliers dans le prieuré de France en 1373 ». 35. À partir d’une information prosopographique, un premier suivi des pratiques de cumul a été effectué par Ph. JOSSERAND, « La figure du commandeur dans les prieurés castillans et léonais du Temple et de l’Hôpital », pp. 155-156. 36. Une explication de même nature a été avancée pour la Provence et le Bas-Rhône, où le phénomène de cumul se manifeste dès l’extrême fin du XIII e siècle, par D. militaires, croisades et sociétés méridionales », t. II, pp. 440-441, n. 154.

CARRAZ,

« Ordres

135

37. Plusieurs exemples en témoignent à partir du milieu du XIV e siècle. Ainsi, le grand commandeur d’Espagne Juan Fernandez de Heredia autorise en 1352 Gonzalo Rodríguez de Montoya, commandeur de Bamba et de Cuenca, à investir deux chevaliers (AHN, Códice 601, f° 142r°), Quatre ans plus tard, pour cette même catégorie, il limite à douze le nombre de postulants susceptibles d’être acceptés dans l’Ordre pour un espace comprenant cette fois, outre le prieuré de Castille, la châtellenie d’Amposta (AHN, Códice 602, f° 3r°). 38. En atteste en mars 1295 une lettre du maître Odon des Pins au prieur de Saint-Gilles, Guillaume de Villaret : « Ideo nollemus quod isto tempore sobtramarinis ad partes istas ueniret aliquis frater noster pretextu alicui mandatas […] exceptis tamen fratribus que sunt de magnapreceptoria Yspanie et de prioratu Anglie in proximo futuro augusto passagio nec non et fratribus pnoratus [Sancti Egidii] septem quibus expresse mandauimus ut in eodem passagio ad partes istas se personaliter transferint et exceptis etiam nuntiis […] de quolibet prioratu cum responsione solita » (BNV, SO, vol. 16, doc. 8). 39. Ainsi, à l’hiver 1369, une lettre est envoyée par Juan Fernández de Heredia à son lieutenant dans le prieuré castillan, Juan Ortiz Calderón, pour « que pueda fazer doze freyres caualleros e freyres sargentes e capellanes los que a el bien visto los sera » (AHN, Códice 603, f° 37V°). 40. Ainsi que l’a souligné H.

NICHOLSON,

Templars, Hospitallers and Teutonic Knights, pp. 8 et 59,

nombreux étaient alors les ordres qui sollicitaient la générosité des fidèles, de sorte que ces derniers pouvaient choisir celui ou ceux qui leur paraissai(en)t le(s) plus approprié(s) pour obtenir leur salut. 41. Le fait a bien été illustré à partir d’une analyse menée pour le comté d’Auxerre par A. DEMURGER, « L’aristocrazia laica e gli ordini militari in Francia nel Duecento », p. 59. 42. M. RIVERA

GARRETAS,

La encomienda de Uclés, pp. 92-93, et D.

RODRÍGUEZ BLANCO,

La orden de

Santiago en Extremadura en la Baja Edad Media, pp. 59-61. 43.

E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA,

La formación del feudalismo en la meseta méridional castellana, pp.

35-43, a mené pour Calatrava une étude des mécanismes d’acquisition patrimoniale. 44. J. PETIT, « Mémoire de Foulques de Villaret », pp. 609-610. 45. Le document a été édité à partir d’un manuscrit d’Ambrosio de Morales, chroniqueur de Philippe II, par A. BENAVIDES, Memorias de don Fernando IV, t. II, pp. 170-171, doc. 123. 46. Ainsi à Cordoue, où, pour le salut de leur âme, un couple de vecinos donne en 1282 à Alcántara le lieu-dit de Genestrosa qu’il possédait sur la frontière portugaise au sud de Ciudad Rodrigo, ainsi que l’a rapporté A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. I, pp. 408-409. 47. À Maqueda, E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA, La villa de Maqueda y su tierra en la Edad Media, p. 30, a seulement dénombré deux donations au cours du XIVe siècle. S’il paraît dérisoire, ce chiffre n’en est pas moins supérieur à celui que l’on observe pour la plupart des commanderies, contraintes, pour celles qui poursuivaient une stratégie d’expansion, de recourir à d’autres instruments comme l’échange et l’achat, à l’exemple de celle de La Barra, étudiée par J. L. NOVO CAZÓN, « La encomienda santiaguista de A Barra en la Edad Media ». 48. AHN, Clero, carp. 918, doc. 4, publ. J. A. FERNÁNDEZ FLÓREZ, Colección diplomática del monasterio de Sahagún, pp. 344-345, doc. 1762 : « E todas estas herdades sobredichas uos damos, que vos non seades poderoso de las uender, nin empenar, nin malmeter, nin de enagenar en otro senorio ninguno. Et si uos entrardes en orden o ffuerdes en Ultramar, que la heredat finque libre e quita al monasterio. » 49. AHN, OM, carp. 460, doc. 145. 50. Juan Alfonso de Arenillas et Inès Álvarez étaient encore en vie sous le règne de Ferdinand IV puisque l’on conserve la confirmation faite par le roi, le I er décembre 1304, d’un contrat du même type qu’ils avaient conclu avec l’Hôpital et au terme duquel l’Ordre recevait la mesa de Belorado en échange de l’abandon de la maison de Sereviña qu’il leur cédait non seulement à titre viager, mais encore pour la durée de la vie de leur fils (AHN, OM, carp. 569, doc. 30, publ. J. DELAVILLE LE ROULX, Cartulaire général de l’ordre des Hospitaliers, t. IV, pp. 99-100, doc. 4675).

136

51. AHN, OM, carp. 461, doc. 151. Intéressée, la décision du couple est exprimée dans des termes qui insistent avant tout sur sa dimension religieuse : « Membrandonos del bien e de la merçed que de la orden de Calatrava rreçibiemos nos e todos los nuestros, e por salvar alma de nuestros padres e de nuestras madres e de nuestros parientes en rremission de nuestros pecados, e sennalada mente por esto que aqui ssera dicho que nos da la orden ssobredicha en Ecija las vinnas que fueron de Juan Alfonso de Arniellas con la torre que en ellas a.» 52. Un exemple de contrat à la rentabilité économique douteuse est fourni, en 1293, par un document intéressant Santiago, dans lequel un couple de la petite noblesse donne à l’Ordre différents biens situés en Vieille-Castille, près de Pampliega. En effet, non seulement les donateurs en conservèrent l’usufruit à titre viager après que la milice les eut occupés un an et un jour, de façon à bien faire valoir son droit de propriété, mais de plus ils reçurent en échange du commandeur d’Aledo diverses terres irriguées situées près de Murcie (AHN, OM, carp. 50, doc. 7, publ. R. MENÉNDEZ PIDAL, Documentos lingüísticos de España, pp. 490-492, doc. 371). 53. Beaucoup plus que le manque de sources, c’est la difficulté de leur exploitation qui fait que fort peu de travaux s’intéressent en Espagne, pour la période antérieure au XV e siècle, aux préférences manifestées par les testateurs au moment de choisir leur sépulture, La région de Murcie constitue l’une des rares exceptions à la règle grâce à l’étude de A.

BEJARANO RUBIO,

El

hombre y la muerte. Los testamentos murcianos bajomedievales, pp. 51-55 et 83-84, laquelle, si elle occulte étonnamment les ordres militaires, semble à travers une telle lacune laisser entendre que leur rôle était devenu finalement assez secondaire au milieu du XIV e siècle, en particulier par rapport aux Mendiants, évidemment beaucoup plus présents. 54. Autrefois siège d’un ordre militaire autonome, qui fut intégré à Santiago à la fin du XII e siècle, comme l’a établi J. L. MARTÍN RODRÍGUEZ, « La orden de San Marcos », le couvent de León conserva un rôle non négligeable dans le cadre de la nouvelle milice, ainsi que l’a signalé D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 60. Peut-être faut-il lier ce phénomène au fait qu’au sein de l’institution « se seguía reconociendo la personalidad del reino de León », comme l’avait déjà signalé l’historien britannique ( ID., « Las órdenes militares en León », pp. 90-91).

55. Ainsi, Pedro Yáñez, archidiacre de León, donne vers 1245, soit peu après la chute de Jérusalem, la somme de vingt marcs d’argent in subsidium Terre Sancte (ACL, Códice 40, f° 48r°-v°, publ. J.M.

RUÍZ ASENCIO,

Colección documental del Archiva de la catedral de León, pp. 131-133, doc.

2072). 56. Le fait a été relevé par A.

DEMURGER,

« L’aristocrazia laica e gli ordini militari in Francia del

Duecento », p. 58. L’équivalent de cette étude n’existe pas pour la Castille. Pour Calatrava, ni C. ESTOW,

« The Economic Development of the Order of Calatrava », pp. 271-274, ni E.

PICAVEA MATILLA,

RODRÍGUEZ-

La formación del feudalismo en la meseta meridional castellana, pp. 43-50, ne

consacrent au clergé séculier un développement spécifique dans leur analyse de la croissance patrimoniale de l’Ordre. Quant à l’Hôpital, s’il a existé avec les séculiers des relations amicales sur lesquelles a insisté C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios en el reino de León », pp. 293-295, les mentions que ce travail réunit sur le rôle de ces derniers dans l’expansion territoriale de la milice sont pour le moins réduites et fragiles. 57. A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t.1, p. 429. 58. ACL, Códice 40, ffos 32v°-33v°, publ. J. M.

RUÍZ ASENCIO,

Colección documental del Archivo de la

catedral de León, pp. 186-189, doc. 2108. 59. Absent du testament, le titre de miles lui est donné dans l’obituaire d’après M. HERRERO JIMÉNEZ , Colección documental del Archivo de la Catedral de León. Obituarios medievales., pp. 254 et 401. 60. C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios y la nobleza castelano-leonesa ». 61. RAH, Col. Salazar, D-56, ffos 98r°-v° et 123v°-124r°. 62. Daté du printemps 1248, le testament a été décrit par R. RODRÍGUEZ, Catálogo de documentos del monasterio de Santa María de Otero de las Dueñas, p. 97, doc. 370.

137

63. Il ne s’agit pas ici pour moi d’entrer dans les raisons de ces conflits, qui tournent autour de l’exemption de la juridiction diocésaine concédée parla papauté aux ordres militaires sur le modèle des Cisterciens. Plusieurs travaux l’ont fait, à l’origine notamment dans le cas tolédan, parmi lesquels se détachent les analyses de D. LOMAX, « El arzobispo don Rodrigo Jiménez de Rada y la orden de SanSantiago», de J. O’CALLAGHAN, « The Order of Calatrava and the Archbishops of Toledo », et de H. GRASSOTTI, « En torno a las primeras tensiones entre las ordenes militares y la Sede toledana ». 64. Mise en place dans les études pionnières citées dans la note précédente, cette orientation est encore perceptible dans des travaux récents comme ceux de J. L. de la

MONTAÑA CONCHIÑA,

« Obispados y órdenes militares. Problemas jurisdiccionales en la Transierra extremeña del siglo XIII », ou de C. de

AYALA MARTÍNEZ,

« La presencia de las órdenes militares en et territorio

conquense ». 65. , deux exemples, dont le plus ancien remonte à 1181, ont été mis en évidence parE. RODRÍGUEZPICAVEA MATILLA,

« Aproximación a la geografía eclesiástica del primitivo arcedianato de

Calatrava », pp. 743-744, et M. ECHÁNIZ

SANS,

« La puebla de Sancti Spiritus de Salamanca », pp.

432-433. 66. ACS, caja 10, doc. 21, publ. J. L. MARTÍN

MARTÍN

et al., Documentas de los archivos catedralicio y

diocesano de Salamanca, pp. 288-290, doc. 203. 67. BS, pp. 211-212. 68. ACB, carp. 2, doc. 2, publ. J. SOLANO DE FIGUEROA Badajoz, part. I, t. III, pp. 111-116, et B.

Y ALTAMIRANO,

PALACIOS MARTÍN

Historia eclesiástica de la ciudadde

(éd.), Colección diplomática medieval de la

orden de Alcántara, t. 1, pp. 216-218, doc. 339. À cette même date, un accord d’une teneur à peu près similaire est conclu entre Santiago et l’archevêque de Séville (AHN, OM, carp. 213, doc. y). 69. BS, pp. 221-223. 70. Il serait fastidieux ici de les énumérer tous. Pour beaucoup, ils ont fait l’objet de mentions dans les contributions de P. RUBIO MERINO, « El obispado de Coria y la orden de Alcántara », et de S. MENACHE, « La orden de Calatrava y el clero andaluz ».

71. M. Á. LADERO QUESADA, « Comentario sobre los señoríos de las órdenes militares de Santiago y Calatrava », pp. 178-179. Récemment encore, évoquant les querelles entre l’Hôpital et les membres du clergé sévillan et cordouan, C.

BARQUERO GOÑI,

« Los Hospitalarios en Andalucía

durante la baja Edad Media », pp. 67-68, a relevé que la dîme, à partir de la fin du XIII e siècle, en constituait la cause majeure sinon même unique. 72. ACZ, leg. 36, doc. 8, publ. G. RAMOS

DE CASTRO,

El arte románico en la provincia de Zamora, pp.

525-527, doc. 23. Il s’agit d’un accord entre le diocèse et l’Hôpital, au sujet de l’église de Santa María de la Horta, où est détaillée la procédure de nomination du desservant mais expédiée en une ligne l’affectation des legs testamentaires : « Et de las mandas de la sobredicha yglesia que sean todas del comendador. » 73. ACS, caja 10, doc. 21, publ. J. L. MARTÍN

MARTÍN

et al., Documentos de los archivos catedralicio y

diocesano de Salamanca, p. 289, doc. 203 :« Et si los clerigos dond fuere el parrochiano y dubdaren que fu fecho por enganno et los clerigos lo pudieren provar con los cabecales, ayan los clerigos y su tercera parte […] Et si por aventura dixieren los del Ospital que por enganno fu fecho pruevenlo los del Ospital assi como dicho es de suso. » 74. AHN, Clero, carp. 1663, doc 17, cité par C.

BARQUERO GOÑI, «

Los Hospitalarios y la nobleza

castellano-leonesa », p. 39. 75.

JUAN RUIZ,

Libro de Buen Amor, p. 213 : «Monges, frailes, clérigos, que aman a Dios servir, / si

varruntan que el rrico está ya por morir, / quando oyen sus dineros que comiençan a rretenir, / quál dellos lo levará comiençan luego a rreñir. / Allí estan esperando quál avrá más rico tuero; / non es merto, ya dizen: “Pater Noster” a mal agüero; / commo los cuervos al asno, quando le desuellan el cuero: / “Cras, cras nós lo avremos, que nuestro es ya por fuero”.»

138

76. F. de RADES Y ANDRADA, Chrónica de las très órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara, a signalé l’association de l’infant Manuel à Santiago (part. I, f° 33r°) et du comte Rodrigo Fernández ou de l’infant Alonso de Molina à Calatrava (part. II, ff os 4IV° et 42r°-v°). 77. AHN, OM, carp. 459, doc. 114. Au bas de sa transcription du document (AHN, OM, libro 1343, ff os

178r°-179r°), le copiste Antonio de León a ajouté de sa main : « Con esta escritura en el n, 18 ay en

legajo otras escrituras de donaciones aunque no declaran los que son ni de donde son los bienes de los donadores. Unas ay de la mitad, otras del quinto ; el qual quinto solian dar como de debido los que se metian por familiares o cofrades de la orden para partecipar de sus sufragios y enterrarse en sus iglesias y estos acian cierta profesion o poco metimiento a la orden de atraerle todo probecho y arredrarle el mal. » Conçus par rapport à la mort, les bénéfices religieux accordés aux familiers consistaient en premier lieu dans l’accueil qui leur était réservé dans les cimetières que les ordres militaires avaient ouverts à côté de nombre de leurs églises. Le fait ressort d’éléments textuels, signalés notamment par O. PÉREZ MONZÓN,

« Arte de la orden de San Juan en la meseta septentrional », pp. 158-159, mais

également de preuves archéologiques comme celles qu’a réunies S. PALACIOS ONTALVA, « La orden de Santiago en la Ribera del Tajo », p. 596, pour la haute vallée du Tage, où des tombes ont été mises au jour près de l’église de Fuentidueña, selon une disposition comparable à celle qu’avait révélée pour Oreja le travail pionnier d’H.

LARRÉN IZQUIERDO,

« El castillo de Orejaysu

encomienda », pp. 114-118. 78. Parmi les avantages matériels dont jouissaient les familiares, il faut distinguer ceux qui provenaient d’une association ipso facto avec l’institution, comme la liberté de pâturage concédée à leur cheptel (AHN, OM, carp. 429, doc. 189, et carp. 430, doc. 199), de ceux qui étaient liés à une situation particulière aménagée juridiquement dans l’acte de dédition, le plus souvent le bénéfice à titre viager d’un domaine de l’Ordre (AHN, OM, carp. 92, doc 2, et carp. 459, doc 109). Spécifiés ou non, les profits matériels étaient semble-t-il assez importants pour amener un confrère de l’Hôpital, au milieu du XIIIe siècle, à se désister, à l’heure de la mort, de son engagement envers la milice au motif que celle-ci n’avait pas, selon lui, rempli les obligations qui étaient les siennes. Signalé par l’enquête royale portugaise de 1258, ce cas très éloquent a été analysé par R. « Châteaux et frontière au Portugal au

XIIIe

DURAND,

siècle », pp. 246 et 250.

79. II faut ainsi distinguer la dédition simple de la dédition rémunérée, comme l’ont montré, sur le plan général, A. DEMURGER, Vie et mort de l’ordre du Temple, p. 94, et, dans un contexte plus proprement ibérique, C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios en el reino de León », pp. 279-281. 80. À cet égard, les remarques de J.

RILEY-SMITH,

The Knights of St. John in Jerusalem and Cyprus, pp.

242-246, à propos de la confusion sémantique des documents de l’Hôpital, peuvent être étendues aux autres ordres militaires, comme l’a justement signalé, à propos desTeutoniques, G. MÜLLER, Die Familiaren des Deutscben Ordens, pp. 32-34. 81. F. TOMMASI, « Uomini e donne negli ordini militari di Terrasanta », notamment pp. 183-186. À cette distinction, L. TACCHELLA, I donati nella storia del ordine di Malta, p. 46, et L. de

ANNA,

« I donati

nell’organizzazione giovannita e melitense », pp. 407-408, ont donné pour l’époque moderne une signification juridique. 82. L’étude classique de J. ORLANDIS, « Traditio anime et corporis », peut être sur ce point utilement complétée par l’analyse d’É. MAGNOU-NORTIER, « Oblature, classe chevaleresque et servage dans les maisons méridionales du Temple ». 83. Pour la partie orientale de l’Espagne, où la pratique est mieux connue, cette opposition sémantique a notamment été employée par S. GARCÍA LARRAGUETA, El gran priorado de Navarra de la orden de San Juan, t. I, p. 242, A. UBIETO ARTETA, El real monasterio de Sigena, p. 97, M. L. LEDESMA RUBIO , La encomienda de Zaragoza de la orden de San Juan, p. 142, et L. PAGAROLAS I SABATÉ, Els Templers de les terres de l’Ebre, t. I, p. 139. En cela, les historiens espagnols reprennent une division, forgée à partir de réalités extérieures à la Péninsule, dont l’importance a été récemment rappelée par A.

139

LUTTRELL,

« A Hospitaller soror at Rhodes », pp. 131-132, et par D.

CARRAZ,

« Ordres militaires,

croisades et sociétés méridionales », t. II, pp. 470-477. 84. Le fait a été signalé par C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios en el reino de León », p. 281. 85. ACS, caja 10, doc 21, publ. J.L. MARTÍN

MARTÍN

et al., Documentos de los archivas catedralicio y

diocesano de Salamanca, pp. 288-290, doc. 203. La différence d’intensité du lien entre les deux groupes et l’Hôpital se traduit au niveau de la disposition des biens des confrères à leur mort : « Et todo omme et toda mulier que fuere nostro confreyre de orden et de sepultura, de quanto mandaren al Ospital non lievan los clerigos end nada. Otrosi, de los que fueren confreyres de sepultura et non de orden lieven los clerigos su tercia parte assi como es dicho de suso de los otros seglares. » 86. Un exemple est même attesté dans la documentation de Sijena, où la profession est explicitement exclue dans le contrat, comme l’a constaté A. UBIETO ARTETA, El real monasterio de Sigena, p. 127, cité ensuite par F. TOMMASI, « Uomini e donne negli ordini militari di Terrasanta », p. 185, n. 26. Il ne m’a pas été donné toutefois de rencontrer de cas similaires dans les sources castillanes. 87. AHN, OM, carp, 459, doc, (14 : «Eyo Domingo Ferez otorgo effago promission a Dios e a mi anima e a uos don Pedro Yuanes, maestre sobredicho, que si ouiere a tomar orden que non tome otra sinon la de Calatraua e por que auiemos fecho otras cartas en el tiempo que era comendador mayor de Calatraua don Lop Yenneguez en pergamino de papel e podriense perder a luengo tiernpo e por que eran de meiorar en las raçones damas las paries desfiziemos las primeras que non valan e mandamos ffazer estas en pergamino de cuero por que ssean mas estables por toda uia.» 88. Le fait été notamment signalé par M.

BARBER,

« The Social Context of the Templars », repris

dans ID., Crusaders and Heretics, VIII. 89. G. DUBY, Guillaume le Maréchal, pp. 19-22. Ayant fait promesse d’entrer dans l’ordre du Temple en 1185, alors qu’il combattait en Orient, il en reçoit l’habit en 1219, sur son lit de mort, au moment de rendre l’âme, des mains de son ami, Aimery de Sainte-Maure, maître du prieuré d’Angleterre. 90. Datée de 1213, cette décision est rapportée par J.

LYNCH,

Simoniacal Entry into Religions Life, pp.

190-192. 91. RAH, Col. Salazar, M-59, ffos 167v°-168r°, publ. C. BARQUERO GOÑI, «Los Hospitalarios en el reino de León», pp. 580-582, doc. 27: «Sciant presentes ac posteri quod ego Rodericus Fernandi de Villaluporum sano animo, et spontanea voluntate, et pro remedio anime mee et parentum meorum in primis do animam meam et corpus meum omnipotenti Deo et fratribus Hospitalis pauperum Ierosolimitanorum, et ita obligo me predictis fratribus quod si voluero accipere ordinem non accipiam nisi suum et non habeam potestatem habendi sepulturam nisi in domo sua.» 92. Rapporté dans la chronique de Rodrigo Jiménez de Rada, ce fait a été repris dans la Crónica general, composée à l’initiative d’Alphonse X : RODERICUS XIMENII DE RADA, Historia de rebus Hispanie, livre IX, chap. 9, pp. 289-290, et Primera Crónica General, t. II, chap. 1033, pp. 717-718. 93. À la dévotion de l’infant Manuel pour Santiago fait écho celle de son aîné Felipe pour le Temple, dont il fut sans doute le confrère, ayant été admis à sa mort à être inhumé dans le sanctuaire de l’Ordre à Villasirga, ainsi que l’a récemment rappelé Ph.

JOSSERAND,

« Le Temple et

le culte marial au long du chemin de Saint-Jacques », p. 318. 94. C.

BARQUERO GOÑI,

« Los Hospitalarios en el reino de León », p. 278, D.

LOMAX,

La orden de

Santiago, p. 39, et E. SOLANO RUIZ, La orden de Calatrava en el siglo XV, p, 135, s’accordent ainsi tous trois pour souligner la baisse des entrées dans la confraternité des ordres militaires après le milieu du XIIIe siècle. 95. Un mouvement semblable a été mis en valeur, pour le premier espace, d’après l’exemple du lignage Luna, et pour le second, en analysant l’évolution de la famille comtale de Provence, par F. de MOXÓ Y MONTOLU, La casa de Luna, pp. 292-294, et M. AURELL, « Nécropoles et donats : les comtes de la maison de Barcelone et l’Hôpital », pp. 22-23. Pour cette dernière région, le fait a été

140

confirmé, sur la base d’une étude plus large de la documentation des milices, par D.

CARRAZ,

« Les

ordres militaires face aux crises politico-religieuses de la basse vallée du Rhône », pp. 380-381, et « Ordres militaires, croisades et sociétés méridionales », t.II, p. 476. 96. AHN, OM, carp. 461, doc. 159 et carp. 463, doc. 207. 97. A. de TORRES

Y TAPIA,

Crónica de la orden de Alcántara. Peu après le milieu du XIII e siècle, les

références à des confrères de l’Ordre disparaissent presque totalement de sa narration. 98. Le milieu familial et la carrière de Pedro Ovárez ont été retracés par Ph. JOSSERAND, « La figure du commandeur dans les prieurés castillans et léonais du Temple et de l’Hôpital », pp. 166 et 178. 99. AMC, doc. 585, publ. M. C. CASADO LOBATO, Colección diplomática del monasterio de Carrizo, t. II, pp. 248-249, doc, 576 : « Fora toda la meatat que damos pro nostras almas et esta meatat que damos pro nostras aimas mandamos la media al Hespital cuius confreyres somos et de la otra media que fica damos la media a Carrizo e la otra media a Sancta María de Astorga uel al Templo uel pro ubi nos quisiermos. » 100. Le lieu de leur inhumation ressort du testament de leur fille, Teresa Morán, souscrit en 1269, et de celui de de leur belle-fille, Elvira Rodríguez, dont les dernières volontés furent enregistrées quatre ans plus tard. Toutes deux demandèrent à être enterrées dans la chapelle du lignage (AMC, doc. 421 et437, publ. ibid., t. II, pp. 66-70 et 84-85, doc. 428 et445). 101. AMC, doc. 281, publ. ibid, t. I, pp. 307-308, doc. 285. 102. C. JULAR PÉREZ-ALFARO, Los adelantados y merinos mayores de León, pp. 175-180. 103. AMC, doc. 242, publ. M. C. CASADO LOBATO, Colección diplomática del monasterio de Carrizo, t. I, pp. 266-267, doc. 245. 104. AMC, doc. 489, publ. ibid, t II, p. 149, doc. 498. 105. Comme ses parents avant lui, Gonzalo Morán choisit d’être enterré dans la cathédrale d’Astorga. C’est du moins ce que l’on peut déduire d’un acte par lequel sa veuve, Elvira Rodríguez, fondait dans le cloître la chapelle de San Pablo, consacrée à la mémoire du lignage. Le document a été publié par G. CAVERO

DOMÍNGUEZ

et E.

MARTÍN LÓPEZ,

Colección documental de la catedral de

Astorga, p. 523, doc. 1412. 106. S. GARCÍA LARRAGUETA, « Cartas de paniaguados ». 107. Ainsi, d’après un acte cité par J.

SOLANO DE FIGUEROA Y ALTAMIRANO,

Historia eclesiástica de la

ciudad de Badajoz, part I, t. III, pp. 94-97, un criado de Santiago, du nom de juan Pérez de Badajoz, reçut en 1269 du chapitre général une terre afin de soulager sa misère et en récompense des services qu’il avait rendus à l’Ordre au cours de la conquête de l’actuelle Estrémadure. 108. Les nobles eux-mêmes n’étaient pas à l’abri de tels besoins. C’est notamment le cas pour les plus petits d’entre eux, tels ce Fernando Gutiérrez de Acebes et son fils au nom identique, à propos desquels C.

ESTEPA DÍEZ,

Las behetrías castellanas,, t. II, p. 69, a justement fait remarquer

qu’ils appartenaient à la strate inférieure d’une aristocratie qui, dans leur cas, ne peut guère être qualifiée autrement que de locale. C’est selon toute vraisemblance la fragilité de la position sociale de ces deux hommes — évidente dans le document établi en 1290 à l’occasion de l’entrée du plus âgé dans l’ordre de l’Hôpital comme frère — qui explique qu’il n’est plus fait référence à leur lignage dans les sources après l’acte de dédition édité par C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilégias de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 641-643, doc. 401. 109. AHN, OM, carp. 429, doc 189, et carp, 450, doc. 199. On ne trouve guère qu’une exception dans la documentation de l’Hôpital, où un couple de paysans galiciens, Pedro Eanes, surnommé Calvo, et son épouse, María Miguéliz, sont dits en 1321 s’être mis au pain et à l’eau de la baylie de Ribadavia, dont le commandeur leur remet à ferme une tenure à Requesende (AHN, OM, carp., 577, doc 3). 110. AHN, OM, carp. 580, doc 18. 111. D. LOMAX, «El padre de don juan Manuel». 112. ASV, Reg, Vat. 25, f° 243v°, publ, I. RODRÍGUEZ DE LAMA, La documentación pontificia de Alejandro IV, p. 438, doc. 465. Ce privilège est accordé à l’institution par le pontife, qui se dit mû par la

141

« devotionis vestre operosa sinceritas et nobilis viri Emmanuelis, germani carissimi in Christo filii nostri, sincera devotio », 113. AHN, OM, carp. 339, doc 13, publ. M. RIVERA GARRETAS, La encomienda de Uclés, pp. 420-422, doc. 213. 114.

JUAN MANUEL,

Obras Completas, t. I, p. 134. Seul le Libro de las armas permet de situer avec

exactitude la mort de l’infant, comme l’avait déjà observé A. GIMÉNEZ

SOLER,

Don Juan Manuel, p.

686. 115. Le lieu d’inhumation de l’infant Manuel est longtemps resté incertain pour l’historiographie, ainsi qu’il ressort d’un passage de D. ORTIZ DE ZÚÑIGA, Anales eclesiásticos y seculares de Sevilla, p. 150, rapportant les doutes entretenus à ce propos par les érudits du XVII e siècle. Toutefois, des annales de la fin du XIIIe siècle, inédites jusqu’à leur transcription par M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ,

« Unos anales del reinado de Alfonso X », p. 480, situent sans conteste son tombeau à Uclés : « Era de mill e trezientos e veite e vn año, finó el ynfante don Manuel en Peñafiel, fijo del rey don Fernando, hermano del rey don Alfonso, e yaze en Uclés. » Elles confirment ainsi les dispositions du testament de l’infant, connu par une copie du début du XVIe siècle publiée par J. TORRES FONTES, « El testamcnto del infante don Manuel », pp. 18-19, et L.

RUBIO GARCÍA,

La minoridad de don Juan Manuel., p. 153,

doc. 8 : « Comiendo mi cuerpo que sea enterrado en Ucles con la infanta donna Constança mi muger, et con nuestro fijo don Alfonso, et que fagan las sepulturas mucho apuestas et muy buenas. Mando y con mio cuerpo a la orden de Santiago çinquenta mill maravedis, et que estos mansessores con el maestre et con elprior de Ucles tomen dellos ueynte mill maravedis por fazer la capiella mayor do es el enterramiento de nuestros cuerpos et que non nos camien de aquel logar. » Cette dernière disposition ne fut toutefois pas respectée puisqu’à une date inconnue, mais certainement assez proche de sa mort, le corps de l’infant Manuel fut transféré à Las Huelgas de Burgos, comme l’ont relevé D. LOMAX, « El padre de don Juan Manuel », et plus récemment L. RUBIO GARCÍA, La minoridad de don Juan Manuel, p. 21, n. 12. 116. AHN, OM, carp. 260, doc. 12, publ. R. MENÉNDEZ

PIDAL,

Documentas lingüísticos de España, pp.

433-434, doc. 324. 117. ASV, Reg. Av. 15, vol. I, ffos 104v°-105r°. La copie, dont l’état de conservation est défectueux, a été analysée par G. MOLLAT, Jean XXII. Lettres communes, t. III, pp. 287-288, doc. 13417. 118.

JUAN MANUEL,

Libro de los estados, p. 342, a évoqué les ordres militaires au nombre des états

dans lesquels « se puede omne mejor salvar e mas sin peligro ». 119. A. GIMÉNEZ SOLER, Don Juan Manuel, p. 419, doc. 257 : «Entre otras cosas que fablamos me dixiestes que era uuestra uoluntadpues el infante Johan vuestro fijo era clerigo de meter uno de los otros uuestros fijos en orden. Et yo dixe uos que pues voluntad vuestra era que tenia que ninguna orden non auie que mas le compliesse que la de Santiago.» 120. La volonté de l’infant Manuel d’ancrer à Uclés la mémoire de son lignage apparaît clairement dans l’acte qui manifeste sa décision d’entrer dans la confraternité de Santiago : AHN, OM, carp. 339, doc. 13, publ. M. RIVERA GARRETAS, La encomienda de Uclés, pp. 420-422, doc. 213 : « Et escogemos sepulturas de nuestros cuerpos e de nuestros fiios e de todo nuestro linage en Uclés ». 121. L’importance des frères mendiants dans les stratégies de salut à compter du XIII e siècle a été amplement étudiée sur un plan général. À titre d’exemple, en Galice, elle a été présentée par E . PORTELA SILVA

et M. del C. PALLARES MÉNDEZ, « Muerte y sociedad en la Galicia médiéval », pp. 27-28,

et « Los espacios de la muerte », p. 32. 122. J.

TORRES FONTES,

« El testamento del infante don Manuel », p. 19, et L.

RUBIO GARCÍA,

La

minoridad de don Juan Manuel, p. 153 : « Otrosi mando que la casa que e comenzada a fazer en Murcia para los predicadores que la acaben et que les den mas dos mill maravedis porque rueguen a Dios por mi alma. » Au printemps 1298, le prieur murcien des Dominicains obtint du roi Jacques II d’Aragon la confirmation de cette clause, afin d’accélérer les travaux de construction du couvent (AMM, Perg. orig., doc 146, publ. J. TORRES FONTES, Documentos del siglo XIII, p. 135, doc, 129).

142

123. Il existe sur ce point une étude ancienne d’Á. BENITO

Y DURÁN,

El infante don Juan Manuel y la

orden de Predicadores. L’auteur tend toutefois à sous-estimer l’originalité de la position de Juan Manuel par rapport à celle de son père, dont il exagère ta dévotion pour les Dominicains et passe sous silence l’entrée dans la confraternité de Santiago. En effet, l’infant Manuel ne compte pas parmi les bienfaiteurs majeurs de l’Ordre, à la différence de son fils, désigné comme « príncipe a quién debió singularísimo amor la orden de Predicadores » par M. J. de MEDRANO, Historia de la Provincia de España de la orden de Predicadores, part. I, vol. II, p. 404. 124.

JUAN MANUEL,

Libro de los estados, p. 382 : « Tengo que ésta es la orden et la regla et religión del

mando más aparejada para se salvar en ella los que la vien mantovieren, et ser más guardados de caer en caso por que puedan perder las almas. » 125. En attestent les conseils que l’infant donne à son héritier dans le Libro Enfenido, pp. 151 et 163, 126. A. GIMÉNEZ SOLER, Don Juan Manuel, p. 695 : « Otrosi acomiendo mi cuerpo que sea enterrado en el monasterio de los frayres Predicadores que yo fiz en Pennafiel, en el mi alcaçar en la eglesia nueua ante el altar mayor. » 127. Si l’on ne peut que partager avec P. LINEHAN, Les dames de Zamora, p. 24, l’idée selon laquelle les Dominicains étaient « spirituellement plus au goût du jour », on ne saurait en revanche admettre la critique implicite que cet auteur fait de Santiago. Selon lui, en effet, ce dernier ordre était seulement capable d’offrir « une vie assez confortable » à une noble dame de Zamora, Elvira Rodríguez, dont l’auteur approuve le choix en faveur des Prêcheurs, qu’il estime nécessairement plus riches du point de vue de la dévotion. 128. Le fait ressort notamment des conseils donnés par l’infant à son fils dans le Libro Enfenido, p. 151 : « Vos mando et vos consejo que siruades et amedes mucbo a las eglesias et a las ordenes et a los perlados, senaladamente la orden de frayres pedricadores ; ca en pedricar et las otras cosas de ordenes, çierto sed que son muy leales et muy catholicos et muy letrados et en orden et estado muy seguro. » 129. Ainsi l’a fait valoir la récente et remarquable synthèse d’A.

FOREY,

« Literacy and Learning in

the Military Orders ». 130. D. LOMAX, La orden de Santiago, pp. 27 et 98. 131. Ce jugement était fort répandu dans le clergé séculier, mais aussi chez les réguliers y compris les Cisterciens, dont relevaient pourtant plusieurs ordres militaires, comme l’ont souligné P. ZERBI, « La “Militia Christi” per i Cisterciensi », et A. FOREY, The Military Orders, pp. 17-18. 132. Ce topique s’est ainsi diffusé tant de façon générale (A.

LUTTRELL,

« The Spiritual Life ofthe

Hospitallers of Rhodes », p. 75), que sur une échelle proprement ibérique (S.

BOISSELLIER,

« Réflexions sur l’idéologie portugaise de la Reconquête », p. 159, ou encore L.

CORRAL VAL,

« Organización y vida religiosa en la orden de Alcántara », p, 96). 133. E. GALLEGO BLANCO, The Rule of the Spanish Military Order of St. James, p. 65, n. 2. Cette hypothèse est tout à fait improbable. Elle ferait d’Uclés non seulement le premier studium generale de la Péninsule, mais encore le troisième à l’échelle de l’Occident, après Bologne et Paris. Il n’est guère besoin d’insister sur l’incongruité d’une telle idée. 134. H, Ó. BIZZARRI, « La idea de Reconquista en el Libro de los doze sabios », pp. 25-29. 135. II ne m’a pas été possible de repérer pour ce récit d’occurrences antérieures à l’étude de J. LÓPEZ AGURLETA,

Vida del venerable fundador de la orden de Santiago, pp. 148-153. Une mise au point

sur la fondation du studïum generale de Palencia, écartant la légende d’une translación de escuelas depuis Uclés, a été récemment réalisée par A.

RUCQUOI,

« La double vie de l’université de

Palencia ». 136. Il semble pour le moins aventureux de conclure de l’envoi de Pelayo Pérez Correa aux côtés du jeune infant Alphonse lors de fa campagne de Murcie, comme l’a fait H. Ó. BIZZARRI, « La idea de Reconquista en el Libro de doze sabios », p. 25, que Ferdinand III désirait confiera Santiago

143

l’éducation de son fils aîné. En effet, aucun document ne permet de prêter au souverain un tel projet Celui-ci dut en revanche exister chez le fiitur Alphonse X, sans que l’on puisse d’ailleurs savoir s’il le mit à exécution, car il promit en septembre 1243 de confier l’éducation de son premier fils au maître de Santiago, selon un document rapporté par A. M. BURRIEL, Memorias para la vida del santo rey don Fernando III, p. 473, 137. A. FOREY, « Literacy and Learning in the Military Orders », p, 194. 138. Par exemple, pour Calatrava, AHN, OM, carp. 461, doc 165, carp. 462, doc. 179, et carp. 463, doc, 205 et 208. 139. Ainsi l’a mis en valeur B. CASADO QUINTANILLA, « La cancillería y las escribanías de la orden de Calatrava », pp. 85-84. 140. C. da Silva TAROUCA, « As origens da ordem dos cavaleiros de Evora », pp. 37-38, cité par S. BOISSELLIER , « Réflexions sur l’idéologie portugaise de la Reconquête », p. 159.

141. AHN, OM, carp. 180, doc. 1 : «Et la qual carta mostrada leyda in publico […] al maestre dixo que non entendia lo que en ella disie por que era fecha en latin e pidio traslado della pora que pudiese aver su acuer do pora entender aquello que en ella disie e fazer aquello que deviesse. Et yo el dicho notario leyla otra vez la dicha carta en romançe por que entendiesse lo que en ella disie.» 142. ACA, Cancillería, reg. 288, ffos 135r°-136r°, publ. R. SÁINZ DE LA MAZA LASOLI, La orden de Santiago en la Corona de Aragón, pp. 400-402, doc. 230 : «E porque nos, el dicho maestre don García Ferrández, non sabiemos screvir, mandamos a Ruy García, serivano público de Alcaras, que pusiesse en las dichas carias nuestro nombre con su mano.» 143. A. FOREY, « Literacy and Learning in the Military Orders », pp. 189-190. 144. Le fait ressort par exemple d’un privilège de Ferdinand IV de 1309, confirmé par Pierre I er lors des Cortes de Valladolid en 1351, en vertu duquel le roi renouvelait au maître de Calatrava une série d’actes dont les originaux s’étaient perdus, au début du XIV e siècle, lors de la révolte du grand commandeur au cours de laquelle les archives avaient brûlé en même temps que les lieux qui les abritaient (AHN, OM, carp. 431, doc. 227, publ. L. V. DÍAZ

MARTÍN,

« Los maestres de las

órdenes militares en el reinado de Pedro I », p. 341, doc. 3). 145. Encore largement méconnu, le système mériterait d’être étudié pour lui-même, ce qui permettrait d’aller au-delà des quelques lignes d’introduction écrites pour chaque institution par A. JAVIERRE

MUR

et C.

GUTIÉRREZ DEL ARROYO,

passages extraits des travaux de M. J.

Guía de la sección de Órdenes Militares, et des brefs

ÁLVAREZ-COCA GONZÁLEZ,

« Fuentes de investigación en las

órdenes militares », pp. 42-43, et « El Consejo de Órdenes y el Archive Histórico Nacional », pp. 1238-1239. 146. AHN, OM, carp. 325, doc. 9, publ. D. LOMAX, La orden de Santiago, pp. 241-243, doc. 11, et M. RIVERA GARRETAS, La encomienda de Uclés,

pp. 280-281, doc. 66: «Ut autem hec institutio firma et stabilis

habeatur et inviolabiliter firmiterque custodiatur, placuit mihi P., priori de Ucles, et omni capitulo clericorum eiusdem loci, eam in scriptis divisis alpbabeto redigi nostroque sigillo muniri, ut pars illius sit in armario tesauri domus Dei de Ucles et pars altera sit in hospitali sepe nominato.» 147. En cela, les ordres militaires s’inscrivent dans un usage largement attesté dans le clergé régulier de l’époque, auquel était confiée la conservation de la plupart des archives nobiliaires, comme l’a récemment fait valoir M.

CALLEJA

PUERTA,

« Archivos dispersos, fuentes

reencontradas », pp. 15-18. 148. Deux documents font foi d’un tel usage puisque vingt-six actes ont été laissés par l’infant dans le couvent de Calatrava et deux par sa belle-mère Jeanne de Ponthieu : AHN, OM, carp. 459, doc. 107, publ. R, TORRES FONTES,

MENÉNDEZ PIDAL,

Documentos lingüísticos de España, pp. 381-382, doc. 282, et J.

Documentos del siglo XIII, pp. 14-15, doc. 16, et AHN, OM, carp. 422, doc. 81, publ. A.

BALLESTEROS-BERETTA,

Sevilla en el siglo XIII, pp. 12-13, doc. 10, et M. GONZÁLEZ

andaluz de Alfonso X, p. 14, doc. 15.

JIMÉNEZ,

Diplomatario

144

149. C.de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, p. 494, doc. 288: «Epor tal que non dubde ninguno, nos frey Riombalt devandicho grand comendador, por avenencia de nos e dellos, fezimos fazer dos cartas partidas por abc e selladas con nuestro sello, de las quales queda la una a ellos e la otra al castillo de Olmos.» 150. A. FOREY, «Literacy and Learning in the Military Orders», pp. 191-192. 151. C’est ce que montre l’exemple du commandeur calatravan de Sabiote, Nuño Gómez, qui en 1328, à la demande du maître, négocie une composition avec les autorités municipales d’Úbeda afin que celles-ci indemnisent l’Ordre pour les biens qui lui ont été volés. De façon significative, son rôle actif dans la négociation se double de la faculté d’œuvrer à la formalisation des décisions, qu’il ratifie de sa main : AMU, caja 4, doc. 9, publ. J.

RODRÍGUEZ MOLINA,

Colección

documental del Archivo Municipal de Úbeda, t. II, pp. 91-94, doc. 32 : « E porque esto sea firme, di uos esta carta seellada con mío seello de çera pendiente e firmada de mi nombre, escripto con la mano, e de los que aquí pusieron sus nombres, que por mi ruego e por mi otorgamiento la firmaron. » 152. BNM, ms. 8582, ffos 61r° (1251), 62v° (1252), 66r° (1265), et 63v° (1266). 153. BNM, ms. 8582, P 64v°: «Que todo freyre quando tornare baylia que escriua commo la toma e quando la dexare que escriua lo que dexo e guarde amos los escritos para quando fuere menester.» 154. Ainsi, pour Calatrava, l’obligation faite aux commandeurs de présenter un inventaire écrit lors du chapitre général ressort des statuts de 1304 publiés par J.

O’CALLAGNAN,

« The Earliest

Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 265, repris dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII. Pour Alcántara, elle est reprise deux ans plus tard sous une forme qui s’étend désormais au départ du commandeur à la guerre : « Otrosi por que los freires de ta dicha orden en todo tiempo son en peligro de las animas por rrason de peleas e batallas que han asi en la frontera commo en otros logares por ende mandamos les por mandamiento en virtud de obediencia e so pena de excomunion que den cada anno segund que es costumbre de la orden al maestre fiel mente inventario de todo lo que ouieren asi de aver monedado commo de todaslas otras cosas que ouieren » (HSA, Ms. HC 380/374, f° 44r° ). Une première version de ces définitions, qui s’interrompt précisément au texte de cet article, a été publiée à partir de deux manuscrits incomplets de la Biblioteca Nacional par Ph.

JOSSERAND,

« Pour une étude systématique », pp. 321-338. Une autre, complète, sur la base du manuscrit que j’ai cité, a pris place dans l’œuvre dirigée par B.

PALACIOS MARTÍN

(éd.), Colección diplomática

medieval de la orden de Alcántara, t. I, pp. 284-288, doc. 434. 155. Le fait ressort des définitions de Calatrava de 1325 publiées par J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 273, repris dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII. 156. En cela, ils ne diffèrent pas des autres institutions régulières étudiées par J.

OBERSTE,

Visitation und Ordensorganisation. 157. D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 98. 158. Une description des volumes du fonds a été proposée par H. Ó

BIZZARRI,

« La idea de

Reconquista en el Libro de los doze sabios », p. 28. 159. I. RODRÍGUEZ

DE LAMA,

Colección diplomática medieval de la Rioja, pp. 402-404, doc. 466 : « E un

missal liçionero dominical, e un breviario, e dos oficieros, e un salterio e un evangelistero ». Du document ayant servi de base à la transcription, conservé à l’Archivo Municipal d’Alfaro, il existe une copie datant du XIIe siècle à l’AHN, OM, libro 1344, f° 112r°. 160. Le fait n’est pas isolé. En 1302, lorsque l’hôpital santiaguiste de Villamartín est concédé à titre viager à la femme de l’infant Enrique, tuteur du jeune Ferdinand IV, figure, parmi les devoirs qui lui incombent, la charge de veiller à la conservation des livres de l’église. Ni le nombre ni le contenu de ces derniers ne sont cependant spécifiés dans le document (AHN, OM, carp. 325, vol. II, doc. 36). 161. J. MIRET I SANS, Les cases de Templers i Hospitalers en Catalunya, pp. 558 et 562. 162. E. MÉNDEZ VENEGAS, « Aportación documental sobre Mérida a finales del siglos XV », p. 21.

145

163. D. LOMAX, « La historiografía de las órdenes militares en la Península Ibérica », pp. 711-712. 164. A.VAUCHEZ, C. CABY et al., L’histoire des moines, chanoines et religieux au Moyen Âge, p. 246, ont fait remarquer que c’est cet intérêt qui a suscité l’essentiel de la production littéraire attribuable aux frères des milices. À ce titre, ceux-ci participent pleinement de la culture laïque de l’époque, dont B.

GUENÉE

E, Histoire et culture historique dans l’Occident médiéval, pp. 318-323, a signalé l’intérêt

croissant pour l’histoire. 165. Un premier examen en a été effectué par Ph.

JOSSERAND,

« Les ordres militaires dans les

royaumes de Castille et de León », pp. 6-10. 166. Intéressant respectivement l’Hôpital et Santiago, les seules études d’importance restent les travaux anciens d’A.

LUTTRELL,

« The Hospital’s Historical Activities », et de D.

LOMAX,

« The

Medieval Predecessors of Rades y Andrada ». 167. Pour Santiago, chez lequel ce genre a été le plus développé, la série la plus ancienne, datant de la fin du XIIIe siècle, a été éditée par D.

LOMAX,

« The Medieval Predecessors of Rades y

Andrada », pp. 89-90. 168. Conservés surtout pour la fin du Moyen Âge, plusieurs de ces catalogues prolongent en fait des listes dont les plus anciennes remontent, pour la Castille, à la première moitié du XIV e siècle. Ainsi, pour Santiago, deux manuscrits de la fin du XVe siècle constituent de très bons exemples du développement d’une telle pratique (HSA, HC 380/434, ffos 29v°-30r°, et HC 371/190, ff os 46r °-50r°). 169. Le texte a été publié par D. LOMAX, « The Order of Santiago and the Kings of Leon », pp. 5-9. 170. J.-Ph. GENET, La mutation de l’éducation et de la culture médiévales, t. I, pp. 134-138. 171. ACZ, leg. 13, doc. 5, publ. J. L. MARTÍN RODRÍGUEZ, Documentos zamoranos, pp. 76-77, doc. 99, 172. ACP, armario 2, leg. 1, doc. 25, publ.T. ABAJO MARTÍN, Documentación de la catedral de Palencia., pp. 334-336, doc. 182. 173. A ce titre, il est à noter que dans les conflits récurrents qui pendant les deux premiers tiers du XIIIe siècle opposèrent les Templiers de la commanderie de San Fiz do Ermo au monastère bénédictin de Ferreira, jamais un même frère ne représenta deux fois les intérêts de son Ordre, ainsi qu’il ressort de l’étude de J. Á.

REY CAIÑA

et C.

RODRÍGUEZ FERNÁNDEZ,

« Benedictinos y

Templarios en Guntín ». 174. Ainsi, en 1238, l’accord négocié entre l’Hôpital et le chapitre de Salamanque au sujet de la possession d’un lieu-dit du finage de la ville est présenté comme le résultat de l’action de quatre frères de l’Ordre dont l’un était explicitement investi, à cette fin, d’une délégation du chapitre général de Fresno el Viejo : « Facta fuit hec compositio […] in claustro ecclesie Sancte Marie salamantine per L Sancii, conmendatorem de Fraxino, et per F Alfonsi, conmendatorem Sancte Marie de Orta zamorensis, et per V. Femandi, conmendatorem de Castro Nuno et per M. Sancii, conmendatorem de Salamanca ad hoc in generali capitulo aput Fraxinum deputatum. » Il est probable, cependant, que la négociation dut en grande partie échapper aux frères. En tête des clercs appelés à témoigner, le document mentionne en effet un certain magister Petrus Arie aduocatus Hospitaliorum (AHN, Clero, carp. 1882, doc. II, publ.J. L.

MARTÍN MARTÍN

el al., Documentos de los archivos catedralicio y diocesano

de Salamanca, pp. 280-282, doc. 197). 175. J. BRUNDAGE, « The Lawyers of the Military Orders ». 176. Ainsi l’a souligné D. LOMAX, La orden de Santiago, pp. 26-27. 177. AHN, OM, carp. 393, doc. 296, publ. J. L.

NOVO CAZÓN,

El priorato santiaguista de Vilar de Donas,

pp. 253-254, doc. 49 : « Damus uobis Martino Iohannis, Lucensi protonotario, in prestimonio ipsam domum nostram quam modo fecimus m Porto Marino que est juxta ipsum pontem, set tali uidelicet pauto quod uos teneatis eam in uita uestra in salario, et quod nos ad presens cooperatis eam de teguhs bonis, et sitis aduocatus noster in pautis nostris, Dans certains cas, la concession pouvait avoir lieu uniquement une fois la tâche accomplie. Ainsi, en 1315, Gonzalo Díaz, acalde de Talavera, reçut-il les possessions de Santiago situées dans cette ville pour la durée de sa vie et de celle de son fils

146

Diego González, en récompense des services qu’il avait rendus à l’Ordre à la Curie pontificale (AHN, Códice 314, f° 79v°). 178. On peut ainsi citer le chanoine de Palencia, Fernando Guillérmez, chargé de protéger les intérêts de Santiago dans sa querelle avec l’archevêque de Tolède et, à ce titre, amené à défendre l’Ordre à la cour pontificale devant le cardinal GilTorres, lequel, comme l’a souligné P. LINEHAN, « La Iglesia de León a mediados del siglo XIII », p. 27, constituait le foco natural des clercs hispaniques à Rome (AHN, OM, carp. 326, doc. 17, cité par D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 28). 179. Étudiée à l’échelle générale par R.

VON HECKEL,

« Das Auskommen der ständigen

Prokuratoren an der päpstlichen Kurie », l’institution des procurateurs généraux a été analysée en détail pour l’ordre teutonique par J.-E. BEUTTEL, Der Generalprokurator des Deutschen Ordens an der römischen Kurie. 180. Ainsi, le cardinal Pietro Colonna, au tout début du XIV e siècle, était rétribué par deux chevaux que le maître de Calatrava s’était engagé à lui faire livrer chaque année (AHN, OM, libro 1345, P 86r°). 181. Pour Alcántara et Calatrava, le cas d’Étienne Langton, plus connu sous le nom de Juan de Toledo, cardinal-prêtre de San Lorenzo in Lucina au cours du pontificat d’Alexandre IV, me semble exemplaire. Il a été analysé en détail par L.

CORRAL VAL,

« La orden de Alcántara y el

papado », pp. 622-623, et Los monjes soldados de la orden de Alcántara en la Edad Media, pp. 129-150. 182. BS, p. 185, repris par A. QUINTANA PRIETO, La documentación pontificia de Inocencio IV, t. II, p. 605, doc. 664, et I. RODRÍGUEZ DE LAMA, La documentación pontificia de Alejandro IV, p. 458, doc, 465. 183. BNM, ms. 8582, f° 46v°. 184. BS, p. 263. 185. Ainsi l’a justement signalé C. de AYALA MARTÍNEZ, « Maestres y maestrazgos en la Corona de Castilla », pp. 364-365. 186. AHN, OM, carp. 293, doc. 5, publ. M. RODRÍGUEZ LLOPIS, Documentos de los siglos XIV y XV, pp. 4-5, doc, 2 : « Porque auia de enbiar sus procuradores a la corte del papa sobre cosas que alla auia de librar que eran pro de la orden que les demando que le fiziesen ayuda para este fecho parque lo el podiese conplir, e que los treze e los otros freyres desta orden veyendo esto que el maestre don Diego Moñiz dezia quel otorgaron e le dieron poder todos acordadamente que el que podiese enpeñar e enpeñase quatro castiellos de la dicha orden para aquel fecho. » Parmi ces châteaux figure la forteresse levantine d’Anna, gagée pour dix-huit mille cinq cents maravédis, dont l’Ordre dut attendre 1315 pour lever l’hypothèque grâce à une somme prêtée par le commandeur de Montalbán, Artal de Huerta (AHN, OM, carp. 99, vol. II, doc. 36). 187. Ainsi, en 1273, les maîtres de Calatrava, d’Alcántara et d’Avis s’accordent pour confier ensemble leur pouvoir de représentation à un juriste italien, Andréa de Serra (AHN, OM, libro 1344, P 68r°). 188. En février 1337, Juan Fernández de Heredia attribue à Fernán Arias, chantre de Mondoñedo, « cient florines de oro que deuio auer en la fiesta de Sant Johan del annyo primero passado por razon de la pension a el deuida de la procuraçion que tiene en la Cort de Roma del dicho priorado nuestro de Castilla » (AHN, Códice 602, f° 146r°). 189. En 1319, García Fernández institue procureur Pay Soga, doyen de la cathédrale de Túy et archidiacre de Trastámara, afin qu’il défende ses intérêts tant contre Denis I er de Portugal, au sujet du schisme des frères de son royaume, que contre l’Hôpital, pour la dévolution des biens du Temple, ou encore contre certains membres de l’Ordre rebelles à son autorité (BS, p. 273). 190. J. BRUNDAGE, « The Lawyers of the Military Orders », pp. 351-352. 191. AHN, OM, carp. 339, doc. 12, publ. M, RIVERA GARRETAS, La encomienda de Uclés, p. 414, doc. 205. Sans douce faut-il meure en relation avec son titre la charge de sous-diacre d’Innocent IV que lui reconnaît le document, alors qu’il réside à la cour pontificale, du fait des difficultés qui l’opposent au maître de son Ordre, Pelayo Pérez Correa. Une telle qualité est elle aussi tout à fait

147

exceptionnelle. Elle n’esc attestée précédemment que pour un frère de l’Hôpital, Gonzalo, mentionné comme familier du pape Innocent III dans la chronique castillane ( RODERICUS XIMENII DE RADA,

Historia de rebus Hispanie, livre IX, chap. 9, p. 290, et Primera Crónica General, t. II, chap.

1033, p. 717) et désigné comme tel dans un document de la cathédrale de Valladolid, publié par M. MAÑUECO VILLALOBOS et J. ZURITA NIETO, Documentos de la iglesia colegial de Santa María la Mayor de Valladolid, t. I, pp. 110-111, doc. 21. 192. BNV, RBC, vol. 326, f 29r°. Le document a été cité par A.

LUTTRELL,

« Fourteenth-Century

Hospitaller Lawyers », p. 455, repris dans ID., The Hospitallers in Cyprus, Rhodes, Greece and the West, XVI. 193. Peut-être est-on fondé à se demander si, de façon ponctuelle, certains frères ne se seraient pas fait une spécialité de leur savoir, tel ce Juan de Alcanadre, ancien Templier qui, quinze ans après la dissolution de l’Ordre, vivait dans la ville aragonaise de Monzón, où il apparaît en tant que procureur de l’église San Juan, comme l’a signalé A. FOREY, The Fall of the Templars in the Crown of Aragon, p. 237. 194. II est demeuré en charge pour le moins entre mars 1301 (BS, pp. 259-260) et juillet 1308 (BNM, ms. 13065, ffos 130v°-131r°). 195. II a assumé cette fonction de décembre 1330 (AHN, OM, carp. 464, doc. 227) jusqu’à mars 1352 au moins (AHN, OM, carp. 432, doc. 231). 196. En 1302, Per Aznárez est amené à suivre depuis Alcácer do Sal, où Juan Osórez l’avait envoyé pour des affaires intéressant le schisme du prieuré portugais de Santiago, le dénouement du procès qu’il avait intenté au nom de l’Ordre à la municipalité de Valladolid afin d’obtenir de celle-ci des indemnités pour l’attaque armée que certains citadins avaient perpétrée l’année précédente contre le maître (F. PINO

REBOLLEDO,

Catálogo de los pergaminos de la Edad Media, pp.

108-110, doc. 22). De l’acte transcrit à partir de l’original de l’Archivo Municipal de Valladolid, il existe une copie à la BNM, ms. 11285, ffos 136r° 137r°. 197. Ainsi notamment devant la cour royale (AHN, OM, libro 1347, ff os 53r°-54v°). 198. D, LOMAX, La orden de Santiago, p. 27, affirmait ainsi à propos des juristes : « Tales clérigos podrían entrar en la orden como verdaderos freiles, aunque es más común encontrarlos como simples familiares. » 199. K. MILITZER, « Die Aufhahme von Ritterbrüdern in den Deutschen Orden », p. 12. 200. AHN, OM, carp. 430, doc. 207. 201. AHN, OM, carp. 422, doc. 77, 78 et 79, et carp. 425, doc. 126 et 127. 202. E. SOLANO

RUIZ, La

orden de Calatrava en el siglo XV, p. 141, et C. de AYALA MARTÍNEZ, Las órdenes

militares hispánicas en la Edad Media, p. 285. 203. J.

O’CALLAGHAN ,

«Las definiciones de la orden de Calatrava», p. 107 : «Item pro futuris

temporibus ordinamus, bonum pacis et ipsius fructus cupientes, quod si plures fratres una die in diversis locis ordinis recepti fuerint, ille vel illi recepti in conventu, aliis extra conventus receptis, in suo ordine preferantur, nisi propter eminentiam nobilitatis seu scientie aut etatis provectissime magister cum talibus aliter duxerit ordinandum.» 204. D. LOMAX, « Pedro López de Baeza ». Une brève introduction au texte du traité rassemble l’essentiel de la biographie de l’auteur. Malgré leur intérêt unique, les Dichos de los Santos Padres n’ont guère retenu l’attention des historiens, comme l’a relevé C. de AYALA MARTÍNEZ, « Maestres y maestrazgos en la Corona de Castilla », p. 373. Il serait pourtant intéressant de les rapprocher d’un texte assez voisin, les Vitæ Patrum, traduites à la demande d’un Templier anglais de la fin du XIIe siècle pour l’instruction des membres de son Ordre et présentées par K. Translations of the Vitæ Patrum ». 205. D. LOMAX, « Pedro López de Baeza », p. 151. 206. BS, p. 298.

SINCLAIR,

« The

148

207. ANTT, gav. 5, maço 2, doc. 6, cité par A.

HUARTE Y ECHENIQUE,

« Catálogo de documentos

relacionados con la historia de España », p. 765. 208. D. LOMAX, « Pedro López de Baeza », p. 151. 209. G. ARGOTE DE MOLINA, Nobleza de Andaluzía, p. 603. Il faut relever que, sans raison apparente, M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ,

« Documentos referentes a Andalucía contenidos en Nobleza de Andaluzía », p.

94, doc. 58, date le testament du 6 février 1359. 210. D. LOMAX, « Pedro López de Baeza », p. 160. Dans les premières pages du traité, l’auteur révèle au lecteur que l’œuvre a uniquement pu être menée à terme « por la gran merçed que Dios e el maestre don Garçi Fernández e el maestre don Vasco Rodríguez et la dicha orden le fizieron ». 211. AHN, OM, carp. 92, doc. 4 et 6, publ. Ph. JOSSERAND, « Lucena : une forteresse à l’encan », pp. 614-615 et 618, doc. 6 et 10. 212. D. LOMAX, « Pedro López de Baeza », pp. 150-151. 213. BNM, ms. 13063, ffos 159°-160r°. Dans un manuscrit tardif, José López Agurleta estime qu’il est le frère de Pedro López de Baeza (AHN, Códice 314, P 53V°). 214. Ces documents ont été analysés par G.

MOLLAT,

Jean XXII. Lettres communes, t. XI, p. 257, doc.

58132, et t. XIII, p. 67, doc. 62211. 215. AMSC, carp. 13, doc. 6. Le document a été succinctement analysé par

C. TORROJA MENÉNDEZ,

Catálogo del archiva del monasterio de San Clemente deToledo, p. 69, doc. 249. 216. Dans chacune de ces séries, le premier article touche au thème religieux et, plus particulièrement, à la célébration régulière de l’office divin : J. O’CALLAGHAN , « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », pp. 262, 268 et 274, repris dans

ID.,

The Spanish Military

Order of Calatrava and its Affiliates, VII. 217. A. FOREY, « Novitiate and Instruction in the Military Orders », p. 6, repris dans

ID.,

Military

Orders and Crusades, III. 218. J. LECLERCQ, « La vie et la prière des chevaliers de Santiago », p. 7, et D.

LOMAX,

La orden de

Santiago, p. 222 : « Silencio tengan en la ecclesia mientre que el seruimiento de Dios se fiziere, pocas cosas de necessidad fablen. » 219. J. LECLERC, « La vie et la prière des chevaliers de Santiago », p. 7. 220. D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 226 : « Quando el freyre transiere deste sieglo al otro, los otros freyres oren por el a Dios III Pater noster e el preste III missas cante por su alma. El que non fuere preste reze I psalterio si lo sopiere, esto sifueren presentes. E los legos que presentes fueren rezen C e L Pater noster. » 221. D. LOMAX, « Pedro López de Baeza », pp. 159-160 : « Parque la noble e honrada cavallería de la borden de Santiago, que continuamente han de fazer en fecho de armas a serviçio de Dios et del apóstol Santiago et del rey e ensalçarniento de la ffe cathólica e non pueden estudiar en libros. » 222. Ainsi, pour les définitions d’Alcántara de 1306 : HSA, Ms. HC 380/374, ff os 44V°-45r°, publ. B. PALACIOS MARTÍN

(éd.), Colección diplomática medieval de la orden de Alcantara, t. I, p. 288, doc. 434 : « E

estas definiciones mandamos al cantor que las lea en cabillo cada dia de sermon para que se ninguno pueda escusar por dezir que las non saben. » 223. Par exemple, pour les établissements de Santiago en 1310 : BS, p. 264 : E que el comendador o freire que quisiere traslado, que lo aya, é de aquello que es ordenado en razon de los pechos a pro de los vasallos, que aya traslado en cada lugar que lo quisiere tomar. » 224. A. FOREY, «Literacy and Learning in the Military Orders», pp. 193-194. 225. D. LOMAX, «Pedro López de Baeza», pp. 157-158. 226. À l’exemplaire madrilène (BNM, ms. 8582, ff os 47v°-67v°), présenté avec soin par E. RUANO,

BENITO

« Establecimientos de la orden de Santiago », pp. 97-98, il convient d’en ajouter deux

autres, ignorés de cet auteur : ANTT, Ordem de Santiago, ms. 140, et HSA, ms. 280/834. 227. J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », pp. 258-259, repris dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII.

149

228. J. LECLERCQ, « La vie et la prière des chevaliers de Santiago », p. 8. 229. Il s’agit d’un texte aujourd’hui perdu, la chronique de Pelayo Pérez Correa, dont l’existence a été révélée par D. LOMAX, « A Lost Medieval Biography », mais dont la date et l’existence même restent encore l’objet de débats. À mon sens, j’aurai l’occasion de le souligner, l’authenticité de ce texte est indéniable, bien qu’il soit impossible de le faire remonter plus haut que le milieu du XIV e siècle. 230. Crónicas dossete primeiros rets de Portugal, t. I, p. 277 : « Senhor, nom tornades nojo pelos que mortos são, pojs bem acabarom em seu seruiçio, e se o auies por serem cavaleyros loguo eu posso fazer outrros tantos. » 231. D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 98. 232. M. RIVERA GARRETAS, « La evolución de las relaciones sociales en Castilla la Nueva », p. 42. 233. D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 98, et M.

« La evolución de las relaciones

RIVERA GARRETAS,

sociales en Castilla la Nueva », p. 42, n. 3. 234. AHN, OM, libro 1343, P 144r°. L’acte est un reçu de l’abbé du monastère cistercien de Gumiel envoyé en 1257 au sacristain de Calatrava, Juan Fernández, pour l’achat de deux volumes comportant les quatre Évangiles et leur glose. Il est remarquable que le document soit adressé à un dignitaire dont on sait parles définitions de 1468 qu’il était le responsable de la bibliothèque (AHN, OM, libro 1270, P 26r°). Il est bien certain toutefois qu’avant cette date aucun document ne corrobore l’existence d’un tel lieu de façon absolue, ainsi que l’a justement signalé B. QUINTANILLA,

CASADO

« La biblioteca del Sacro Convento de Calatrava ».

235. Décrite sur e plan général par A. reproduit dans

ID.,

FOREY,

« Novitiate and Instruction in the Military Orders »,

Military Orders and Crusades, III, ta pratique du noviciat a été identifiée au

Portugal par P. M. Pinto

COSTA

et A. Pestana de

VASCONCELOS,

« Christ, Santiago and Avis : an

Approach to the Rules of the Portuguese Military Orders », p. 253. 236. Chr. G. von MURR, « Anhängezur Geschichte der Tempelherren », pp. 141-142. À l’occasion de la déposition qu’il fit lors de l’interrogatoire d’Orense, le sergent Antonio affirme qu’après avoir été sondé sur les raisons qui l’avaient amené à entrer dans l’Ordre, l’habit lui fut remis directement, sans respecter un délai probatoire : « Tunc praeceptor, aliis fratribus presentibus, inducit eum habitum ordinis et in continenti fecit professionem. » Le fait est confirmé par les dépositions de l’interrogatoire de Medina del Campo publiées par J. M. SANS

I TRAVÉ,

« L’inedito

processo dei Templari in Castiglia », pp. 249-264. 237. A.

FOREY,

« Novitiate and Instruction in the Military Orders », p. 2, repris dans

ID.,

Military

Orders and Crusades, II. 238. Ainsi l’a relevé pour Calatrava J. O’CALLAGHAN, « The Affiliation of the Order of Calatrava », p. 13, repris dans

ID.,

The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, I. Pour Alcántara,

l’évidence ressort des définitions de 1306, qui rappellent l’obligation de la profession solennelle à la fin de l’année marquant le noviciat : HSA, Ms. HC 380/374, F 44F, publ. B. PALACIOS MARTÍN (éd.), Colección diplomática medieval de la orden de Alcántara, t. I, p. 288, doc. 434 : « Otrosi mandamos que todos los freires despues del año de su prouaçion que fagan en las manos del maestre profesion solepne. » 239. D. LOMAX, La orden de Santiago, pp. 85-86, et A.

FOREY,

« Novitiate and Instruction in the

Military Orders », p. 2, repris dans ID., Military Orders and Crusades, II. 240. C’est le cas, en 1274, pour les établissements de Pelayo Pérez Correa (BNM, ms. 8582, f° 45v.) et, en 1310, pour ceux de Juan Osórez (BS, p. 261). 241. ACT, ms. 25-18, ffos Ir°-3v°, cité par A.

GARCÍA Y GARCÍA

et R.

GONZÁLVEZ RUIZ,

Catálogo de los

manuscritos jurídicos medievales de la catedral de Toledo, pp. 104-105. 242. J.

LECLERCQ ,

« La vie et la prière des chevaliers de Santiago », p. 8, et D.

LOMAX,

Santiago, p. 226. 243. A. FOREY, «Novitiate and Instruction in the Military Orders», pp. 2-3. 244. Ainsi l’a fait valoir encore M. RIVERA GARRETAS, La encomienda de Uclés, p. 42.

La orden de

150

245. AHN, OM, libro 733, ffos 52r°-53r°. L’acte a été analysé par E.

DÍAZ

M ANTECA, « Documentes

pontificios de la orden de Montesa », p. 625, doc. 41. 246. L’importance de la philosophie naturelle dans la culture hispanique des XIII e et XIVe siècles a été soulignée par T. CARRERAS I ARNAU, Filosofía cristiana de los siglos XIII y XIV, pp. 101-138. 247. À l’échelle générale, les conclusions d’A.

LUTTRELL,

« Jean and Simon de Hesdin, HospitalIers,

Theologians and Classicists », repris dans ID., The Hospitallers in Cyprus, Rhodes, Greece and tbe West, XVIII, ont été corroborées, sur la base d’un échantillon plus large, par A.

FOREY,

« Literacy and

Learning in the Military Orders », p. 204. 248. ROGER BACON, Opus tertium, chap. 25, pp. 91-92. 249. J. FERREIRO ALEMPARTE, «Hermann el Alemán, traductor del siglo XIII en Toledo», pp. 27-28 et 39-41. 250. Ibid., pp. 25-26. 251. Ainsi l’ont bien souligné A. RODRÍGUEZ DE LA PEÑA, « La orden de Santa María de España y la orden teutónica », p. 244, et, à sa suite, A. FOREY, « Literacy and Learning in the Military Orders », p. 204, n. 112. Envisagée comme probable par M. W. de DIEGO

LOBEJÓN,

El Salterio de Hermann el

Alemán, pp. 38-39, l’identification du clerc à un frère teutonique a été repoussée de manière formelle par R. GONZÁLVEZ RUIZ, Hombres y libros de Toledo, p. 587, n. 10. 252. A. FOREY, «Literacy and Learning in the Military Orders», p. 186. 253. D, LOMAX, «Pedro López de Baeza», p. 159: «Estos treinta e tres capítulos que aquí son escriptos fueron escogidos e sacados de algunos libros de dichos de apóstoles e de confesores et de sanctos padres e de filósofos e de otros sabios.» 254. Tenu pour le philosophe par excellence, le penseur grec du IV e siècle est mentionné dans le texte aussi bien sous son nom d’Aristóteles que sous l’appellation d’el Filósofo : ibid., chap. 11, p. 166, et chap. 17, p. 169. 255. B. GUENÉE, Histoire et culture historique dans l’Occident médiéval, pp. 301-305. 256. D. LOMAX, «Pedro Lopez de Baeza», pp. 151-152. 257. Flores de Filosofía, pp. 1-83258. C. ALVAR, A. GÓMEZ MORENO et F. GÓMEZ REDONDO, La prosa y el teatro en la Edad Media, pp. 94-95 et 98-99. 259. Pour le détail approfondi des renvois, D. LOMAX, « Pedro López de Baeza », pp. 151-152. Pedro López attribue ainsi à saint Bernard une citation selon laquelle « la cobdiçia e la escaseza son fuente de dolor » (ibid., chap. 31, p. 174), qui n’est aucunement de l’abbé cistercien mais provient en réalité d’un emprunt aux Flores de Filosofía, p. 63, où il est dit « la cobdicia e la avaricia son fuentes de dolor ». 260. D. LOMAX, «Pedro López de Baeza», p. 152. 261. À la fin du XIII e siècle, Guglielmo de Santo Stefano se détache, aussi bien à l’intérieur de l’Hôpital que parmi l’ensemble des ordres militaires, comme un personnage singulier par l’étendue de ses domaines d’intérêt, qui le conduisit à entreprendre ou à commanditer plusieurs traductions d’œuvres attribuées à des auteurs classiques, comme l’a signalé A. LUTTRELL, « The Hospitallers’EarlyWritten Records », p. 139, 262. Servies par l’étude pionnière de F. TOMMASI, « L’ordine dei Templari a Perugia », les avancées de la recherche sur ce point ont été superbement synthétisées dans l’étude d’H.

NICHOLSON,

Templars, Hospitaliers and Teutonic Knights, pp. 102-124. Celle-ci n’a pu toutefois éveiller pour ces questions dans la péninsule Ibérique une attention comparable à celle qui leur a été consacrée dans le reste de l’Europe au cours de la dernière décennie. 263. H. NICHOLSON, Templars, Hospitallers and Teutonic Knights, p. 108, a très justement souligné que « their success in battle was seen to depend on the quality of their spirituality ». 264. Une thèse de doctorat a été rédigée sur ce point par B.

COOK,

« The Transmission of

Knowledge about the Holy Land through Europe ». S’il m’a été impossible d’y avoir accès, j’ai

151

toutefois cherché à en tirer parti à travers les références qu’y font H.

NICHOLSON,

Templars,

Hospitallers and Teutonic Knights, p. 166, n. 19, et P.-V. CLAVERIE, « La Cristiandat en mayor peril », p. 84, n. 3. 265. Le plus célèbre de ces récits fut écrit par un Franc d’Orient entre 1261 et 1266. Édité par R. HUYGHENS,

« Un nouveau texte du traité De constructione castri Saphet », il rapporte la

reconstruction du château de Safed à l’initiative de l’ordre du Temple. 266. Le récit succinct de la Crónica de Alfonso XI, chap. 301, p. 366, a été ainsi étendu par G. ARGOTE DE MOLINA, Nobleza de Andaluzía. ; p. 440 : « Y alegres y victoriosos se volvieron a la frontera escribiendo al

rey don Alfonso, que estaba en el cerco de la villa de Algesiras, el buen suceso de esta entrada. » 267. H. NICHOLSON, Templars, Hospitallers and Teutonic Knights, p. 105. 268. Le Poema de Alfonso Onceno, str. 732-734, p. 179, rapporte l’épisode à la gloire du maître Alonso Méndez de Guzmán : « Elas orejas tajaron / a los moros bien sin falla /de aquellos que fallaron / que morieran en batalla. / E al noble rey las dieron, /que estava en Madrid, / e del maestre dexieron / cómo venciera la lid / e matara gran poder. » Cette volonté de frapper le public a été récemment corroborée par M. Á. LADERO QUESADA, « La frontera de Granada », p. 77. 269. AHN, OM, libro 1347, ffos 59r°-63r°. Ainsi, l’accord de 1348, qui mit fin au schisme qui divisait l’ordre de Calatrava depuis plus de vingt ans, stipulait que les frères serviraient le roi d’Aragon dans ses entreprises contre les Maures, comme ils l’avaient fait par le passé lors de la conquête de Valence, de la répression du soulèvement musulman de Murcie ou de la croisade d’Almería en 1309 : « Item que quando el rey de Aragon abra afferes con los moros o en defendimiento de sus regnos que el maestre qui es agora de Calatrava o quales quiera que vinieren en pos de aquesti deban ayudar e servir al sennor rey assi como en el tiempo passado fue acostumbrado que si de la orden de Aragon no auia a sab gente de a caballo que ende fagan venier de castiella assi como ficieron en la conquista de Valencia o de Murcia o en el viaxe de Almeria » (f° 61r°). 270. F. de

RADES Y ANDRADA,

Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y

Alcántara, part. I, ffos 16r°, 17r° et 21r°. 271. A. de

TORRES Y TAPIA,

NOVOA PORTELA,

Crónica de la orden de Alcántara, T. I, p. 433. Le fait a été rappelé par F.

« La orden de Alcántara en Andalucía », p. 25, n. 48.

272. D. LOMAX, «Una nueva obra andaluza : la crónica de Fernando de Salmerón», p. 272, et «El Cronicón Cordubense de Fernando de Salmerón», pp. 599-600 et 602. 273. D. LOMAX, «El Cronicón Cordubense de Fernando de Salmerón», p. 624: « En el anno del Sennor de mill e dozientos e veynte e nueue annos el maestre de la orden de Santiago con sus frayles gano a Montiel e venpo a Ventro en campo. » 274. Seuls pratiquement, D.

LOMAX,

« La conquista de Andaluacía a través de la historiografía

europea de la época », pp. 43-45, et C. de

AYALA MARTÍNEZ,

« Las órdenes militares castellano-

leonesas y la acción de frontera », p. 147, n. 91, ont eu recours à une narration dont ils n’ont guère développé le caractère de propagande, récemment mis en valeur par F. J. HERNÁNDEZ, « La corte de Fernando III y la casa real de Francia », pp. 126-127. 275. Albenci monachi Triumfontium Chromcon. 276. Ibid., p. 926, sub anno 1230 : «Ad generale capitulum Cisterciense huius anni venerunt littere, quod Alfunsus, frater regis Castelle et Toleti Fernandi, in Hispania .xxxii m. Saracennorum interfecit et magnam terram contra eos acquisivit et in castro novo ante Corbubam fratres ordinis de Calatrave collocavit.» 277. Ibid., pp. 939-940, sub anno 1236. 278. Le récit de l’abbé cistercien a été repris par D, LOMAX, « La conquista de Andaluacía a través de la historiografía europea de la época », pp. 43-44. 279. Primera Crónica General, chap. 1046, pp. 729-733, 280. D. LOMAX, « La conquista de Andalucía a través de la historiografía europea de la época », p. 44 : « Sin embargo, me atrevo a sugerir que no debemos despreciar del todo los datos que Alberico nos ofrece sobre la toma de Córdoba. » En dépit de l’avis contraire de C. de AYALA MARTÍNEZ, « Las órdenes

152

militares castellano-leonesas y la acción de frontera », p. 147, F. J.

HERNÁNDEZ,

« La corte de

Fernando III y la casa real de Francia », p. 127, a même été plus loin que l’hispaniste britannique, allant jusqu’à affirmer : « El texto de Aubri sobre el ataque initial de la ciudad parece mas próximo a la materia narrada que las crónicas del Tudense, del Toledano o el mismo cancilier ». 281. Dans la relation de la conquête de Martos, évoquée ci-dessus, est expressément mentionné l’envoi de lettres au chapitre général, selon une pratique dont D. LOMAX, « La conquista de Andalucía a través de la historiografía europea de la época », pp. 38-39, a souligné qu’elle était déjà attestée sous le règne d’Alphonse VIII, en particulier à la suite de Las Navas de Tolosa, 282. Ce fait a été souligné pour les ordres internationaux par

F.TOMMASI,

« Pauperes commilitones

Christi », pp. 470-473, et H. NICHOLSON, Templars, Hospitallers and Teutonic Knights, pp. 112-116. 283. L’origine de cette tradition est difficile à cerner. Elle a été située en 1181-1185 par A, « The Hospitallers’Early Written Records », p. 152, et semble en tout cas antérieure à

LUTTRELL,

1187, comme l’a récemment réaffirmé l’historien britannique, proposant même d’en faire remonter l’apparition aux années centrales du XIVe siècle (A.

LUTTRELL,

« Templari e Ospitalieri :

alcuni confronti », p. 135). 284. Étudiée par S.

SCHEIN,

« The Miracula of the Hospital of St. John and the Carmélite Elianic

Tradition », cette tradition a fait l’objet d’un travail monographique récent d’A.

CALVET,

Les

légendes de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem. 285. Repris par M.-R. BONNET, « La fausse trahison de Girard », ce point avait été bien mis en relief par J. DELAVILLE LE ROULX, « Les statuts de l’ordre de l’Hôpital », pp. 12-13. 286. F.TOMMASI, « Pauperes commilitones Christ : », pp. 472-473. 287.

GUGLIELMO DE SANTO STEFANO,

Comment la sainte maison de l’Hospital de Saint Johan de Jerusalem

commença, chap. 2, p. 424 : « Mais je esme que quaestors por mieaus gaignier troverent celes choses. » Cet avis fut suivi par tous les spécialistes depuis J. DELAVILLE LE ROULX, De prima origine, pp. 44-47 : « Illis insuper temporibus, fieri potuit ut quidam fratres Hospitalis, dum pecuniam a fidelibus petitam colligerent, audientium credulitate abutendo, per plura miraculosa fabulati fuerint, sperantes forsan sese eo copiosiora accepturos esse quo incredibiliora narravissent. » Il a notamment été repris par K. Forged Thirteenth-Century Alms-Raising Letters », pp. 52-76, et H.

BORCHARDT,

NICHOLSON,

« Two

The Templars,

Hospitallers and Teutonic Knights, p. 113, 288. Le texte des Miracles, attribuant les origines de l’Hôpital aux temps pré-apostoliques, figure ainsi dans sa version occitane en tête des statuts navarrais de l’institution de 1314, publiés par R. CIERBIDE MARTINENA, Estatutos antiguos de la orden de San Juan, pp. 77-81. 289. BNM, ms. 728,ffos 28v°-30v° : « Hyrcan ordeno un convento y hospital donde siguiendo la santa intençion del piadoso Makabeo donde continuamente se roguasse por los muertos y debiles y los pelegrinos y dolientes fuessen religiosamente recebidos y curados y nutridos y en poco tiempo durando firmemente la santa fundacion e ordinacion de dicho hospital pervenio asta el tiempo de Christo saluador e redemidor nuestro el qual por nuestro amor seyendo rico se presento pobre y visito […] el dicho Hospital y por su draina clemencia y aziendo muchas obras depietat y milagros » (f° 29r°). Deux autres versions sont conservées dans les ms. 736, ff° 5r°-7r°, et ms. 839, ff os 1r°-3r°. 290. BNM, ms. 728, f°28v°. 291. F. TOMMASI, « Pauperes commilitones Christi », p. 471. 292. À titre d’exemple, le chevalier Alfonso Díaz, répondant à une question des enquêteurs, justifie le port de la cordelette en ces termes : « Dixit quod habet cordulam circa camisam cintam ipse et alïi fratres dtcti ordinis ex precepto sut maioris ad honorem beati Bernardi, ut eis dicitur, qui precepit eis habere istas cordulas et barbas cum fuisset in constitucione sui ordinis per revelacionem beate Marie Virginis. » Sa déposition a été publiée par J. M. SANS

I TRAVÉ,

« L’inedito processo dei Templari in

Castiglia », p. 250. 293. Ce point méconnu a été récemment étudié par Ph. JOSSERAND, « Par-delà l’an mit : le discours des origines dans l’ordre de Santiago au Moyen Âge ».

153

294. C’est ce qu’a justement noté D.

LOMAX,

« La obra histórica de Rades y Andrada », p. IX,

préface à la réédition de l’œuvre de F. de RADES

Y ANDRADA,

Chrónica de las tres órdenes y cavallerías

de Sanctiago, Calatrava y Alcántara. 295. Le fait a été relevé par M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, « Relaciones de las órdenes militares castellanas con la Corona », p. 210. 296. Absente de la Primera Crónica General, la légende est mentionnée dans l’adaptation qu’en a faite Florión de Ocampo pour l’imprimer à Zamora en 1541 sous le nom de Las quatro partes enteras de la Crónica de España que mandó componer el serenissimo rey don Alonso llamado el Sabio (f° 232). 297. D. LOMAX, «El Cronicón Cordubense de Fernando de Salmerón», p. 619: «En el anno del Señor de ochoçientos e treinta e dos años començo la orden de Santiago en el tiempo del rrey Ramiro.» 298. Ibid, p. 601. 299. H. NICHOLSON, Templars, Hospitallers and Teutonic Knights, pp. 118-119. 300. J. LÓPEZ AGURLETA, Vida del venerable fundador de la orden de Santiago. 301.

RODERICUS XIMENII DE RADA,

Historia de rebus Hispanie, livre VII, chap. 14, p. 235 : « Mortuus

autem sepultus est in uilla que Cirolos dicitur prope Toletum, ubi Deus per eum, ut fertur, miracula operatur ». 302. Ainsi l’a souligné J. O’CALLAGHAN, « The Affiliation of the Order of Calatrava », p. 186, n. 2, repris dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, I. 303. Rapporté par les premiers historiens de l’ordre de Santiago, Pedro de Orozco et Juan de la Parra, dans la Primera historia de la orden de Santiago, p. 368, un tel récit a été ensuite repris par F. de RADES

Y ANDRADA,

Chrónica de las très órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara, part.

I, f° 32v°. 304. Les avatars ultérieurs de ce récit sont le sujet du travail d’A. Pestana de

VASCONCELOS,

« Os

santos das ordens militares no Agiologio Lusitano de Jorge Cardoso », pp. 70-71, réalisé sur la base d’un recueil hagiographique publié à Lisbonne au milieu du XVII e siècle. 305. Ainsi l’affirme F.

RADES Y ANDRADA,

Chrónica de las très órdenes y cavallerías de Sanctiago,

Calatrava y Alcántara, part. I, f° 32v°, qui relève qu’elle fut érigée aux frais du maître. Cette datation paraît acceptable au vu de l’analyse architecturale de P.

MOGOLLÓN

monasterio de Tentudía », pp. 170-171, et de l’étude historique de M.

C ANO-CORTÉS, « El

LÓPEZ FERNÁNDEZ,

« La

evolución de la vicaría de Tudía », p. 546. 306.

ALPHONSE

X, Cantigas de Santa María, t. III, c. 325, pp. 152-155, c. 326, pp. 155-157, c. 329, pp.

162-164, c. 344, pp. 196-197, et c. 347, pp. 207-208. 307. III, c. 326, vv. 15-18, p. 156: «A aqueste logar con devoçon / veeny as gentes e son romeus / por servira nobre Madre de Deus / e dan y todos mm grand’ ofreçon.» 308. Ainsi l’a montré A MUNOZ

FERNÁNDEZ,

« Cultos, devociones y advocaciones religiosas en los

orígenes de la organización eclesiástica cordobesa ». Un même constat a été réalisé pour les domaines santiaguistes de l’intérieur du royaume de Murcie par J.

SÁNCHEZ FERRER,

« Estudio

arquitectónico de las iglesias parroquiales de la encomienda santiaguista de Socovos », notamment p. 123. 309. Mis en évidence pour l’ordre teutonique en Prusse par M.

DYGO,

« The Political Role of the

Cult of the Virgin Mary in the Teutonic Prussia », cet aspect a été analysé à l’échelle hispanique par Amy Remensnyder lors d’une communication faite au colloque rassemblé à Madrid en décembre 1998 par C.de AYALA MARTÍNEZ, P.

BURESI

et Ph.

JOSSERAND , Identidad

y representación de la

frontera en la España medieval (siglosXI-XIV), dont on regrette qu’elle n’ait pas donné lieu à un texte écrit. 310. Dans un document de 1313, l’édifice est dédié à Sainte-Marie-des-Martyrs (AHN, OM, libro 1345, ffos 98r°-99v°, publ. C. de AYALA

MARTÍNEZ,

87-89). Malgré les affirmations d’A.

« Un cuestionario sobre una conspiración », pp.

ECHEVARRÍA ARSUAGA,

« La transformación del espacio

islámico », p. 71, ou de J. O’ CALLAGHAN, Reconquest and Crusade in Medieval Spain, p. 200, il n’est pas

154

sûr que le cimetière attenant au sanctuaire, dont la monumentalité véritable date de l’extrême fin du Moyen Age, comme l’a observé M. CORTÉS ARRESE, El espacio de la muerte y el arte de las órdenes militares, p. 141, ait fonctionné comme martyrium dès le début du XIII e siècle. Le fait n’est pas davantage avéré à Alcacer do Sal au Portugal, où la commanderie santiaguiste était également organisée autour d’une église dédiée à Santa Maria dos Mártires, comme l’a signalé M. T. Lopes PEREIRA, Alcácer do Sal na Idade Média, pp. 156-157.

311. Le fait a été récemment vérifié par P. HENRIET, « Y a-t-il une hagiographie de la “Reconquête” hispanique ? », pp. 53 et 58. 312. Ainsi, les frères tués aux sièges de Reina et de Séville, durant les dernières campagnes andalouses de Ferdinand III, sont mentionnés dans la Kalenda de Uclés, publiée dans les Opúsculos castellanos de Ambrosio de Morales, t. II, pp. 22 et 33. 313. Le fait est relaté dans la chronique portugaise d’Alphonse III : Crónica de Cinco Reis de Portugal, t. I, p. 211, et Crónicas dos sete primeiros reis de Portugal, t. I, pp. 267-268 : « E fizieron da mesqujta mor jgreja de Santa Marja, E mandou lo Mestre fazer hum mujmento de pedra, em que pos sete escudos com as vieyras de Santiago, e aly os forom enterrar todos sejs e mercador Garcia Rodrigues com eles. Os nomes dos quaes som estes que se seguem : oprimeyro : D. Ruy Periz, comendador mor E o segundo, Martinho do Vale. E o terçeyro : Durão Vaz. E o quarto : Aluaro Garçia. E o quinto : Estevão Vaz. E o çexto : Bolero de Coya. E o mercador Garçya Rodriguez. Cuyos cuerpos depojs forom avidos em grande reverençia e deuoção como martires, que espargirom seu sangue pora honra de Cbristo. » 314. H. NICHOLSON, Templars, Hospitallers and Teutonic Knights, p. 120. 315. C’est le cas du Portugais Garcia Martins, grand commandeur de l’Hôpital en Espagne au tout début du XIVe siècle, selon L. BAUDOUIN, Les vies des saincts et des sainctes de l’ordre de Sainct-Jean de Jerusalem, pp. 123-131, ou bien J. A. de FIGUEIREDO, Nova história da militar ordem de Malta, t. II, pp. 350-351. Un peu mieux connu, l’exemple de l’infante aragonaise Sancha, fille de Jacques I er, morte enTerre sainte dans l’habit de l’institution, sous lequel elle servait les pauvres et les pèlerins en cachant sa véritable identité, participe d’une même logique. Par l’intermédiaire du Ltbro de las armas, la mémoire de sa réputation de sainteté a été diffiisée par JUAN MANUEL, Obras Completas, t. I, pp. 127-128. Bien qu’A.

LUTTRELL,

« A Hospitaller soror at Rhodes », p. 131, n. 12, doute que

l’hôpital d’Acre dans lequel a servi Sancha renvoie forcément à l’ordre militaire homonyme, j’incline a suivre N. JASPERT, « Heresy and Holiness in a Mediterranean Dynasty », pp. 106-112, qui, dans une étude remarquable de ce cas, lie explicitement l’activité charitable de l’infante et l’habit de l’Hôpital, que cette dernière avait choisi de porter. 316. H. NICHOLSON, Templars, Hospitallers and Teutonic Knights, pp. 120-122. 317. T. MILLER, «The Knights of St. John and the Hospitals of the Latin West», pp. 732-733. 318. L’acte a été édité par J. DELAVILLE LE ROULX, Cartulaire général de l’ordre des Hospitaliers, t. II, pp. 645-646, doc, 2412. 319. R. SERRA

RUIZ,

« La orden de San Juan de Jerusalén en el reino de Murcia », pp. 579-580, et

J.TORRES FONTES, Documentos de Sancho IV, pp. 97-98, doc. 107.

320. Le poids de la conjoncture a été souligné par A. LUTTRELL, « Gli Ospitalieri dal continente alle isole », p. 88, repris dans ID., The Hospitaller State on Rhodes and its Western Provinces, II. 321. BNV, RBC, vol. 280, f° 471r°: « Item establi est et comande en vertu de sancte obedience que les hospitalices soyent mantenues en les plasses acoustumees selonc le pooyr de les maisons. Et si en aucuns leucs ou plusses fussent bayssees que soyent retournees et tenues en si comme antiquement estoyent acustumees selon les facultes de la maison. » 322. J. LECLERCQ, « La vie et la prière des chevaliers de Santiago », p. 7 : « Defunctorum fratrum nettes et letisternia reserutentur et per duo hospitalia domus, quorum unum est in frontera, alterum in strata beati Jacobi iuxta preceptum magistri, uel eius qui uices ipsius tenuerint, diuidantur. » 323. BNM, ms. 8582, f° 47r° : « Otrosi que los comendadores de las enfemerias ayan bien e amplida mente todos los derechos que a las encomiendas pertenesçen con los quales prouean los freyres dolientes de fisicos

155

e de las otras cosas nesçesarias segund la forma de la orden. » Cette clause des statuts de 1274 est reprise de façon presque littérale dans les définirions de 1310 (BS, p. 261), 324. C. de

AYALA MARTÍNEZ,

« Órdenes militares hispánicas : reglas y expansión geográfica », PP.

73-74, a bien montré combien l’usage de soigner les blessés, qui, peut-on supposer, était à l’origine prévu à destination des frères, s’étendit à l’ensemble des combattants des armées chrétiennes. 325. Ainsi, du moins, le grand commandeur de Calatrava, après la défaite castillane de 1275 contre les Mérinides, fut-il envoyé en al-Andalus pour obtenir la restitution du chef et de la main de l’archevêque de Tolède, dont le corps, au lendemain du combat, avait été retrouvé mutilé : Crónica de don Alfonso décimo, chap. 63, p. 51 : « E desque fué el dia esclarecido, don Lope Diaz fué al lugar do mataron al arzobispo, é trujo el cuerpo dél sin cabeza é sin la mano, é los moros levaron el robo que avian tomado. É despues desto, don Gonzalo Romero, comendador mayor de Calatrava, envió demandar a los moros la cabeza é la mano del arzobispo, é dieróngelo é leváronlo con el cuerpo á Toledo á enterrar. » 326. Cette dimension intégratrice a bien été relevée parC. de AYALA MARTÍNEZ, « Órdenes militares hispánicas : reglas y expansión geográfica », p. 73. 327. Mentionné par A. LUTTRELL, « The Hospitallers’Médical Tradition », p. 77, n. 81, comme par A. DEMURGER,

Chevaliers du Christ, p. 152, cet hôpital a été étudié dans ses débuts par S.

BARTON,

The

Aristocracy in the Twelfth-Century Léon and Castile, pp. 199-200, qui publie en annexe de son étude le document par lequel le fondateur, Tello Pérez de Meneses, confie à Santiago la responsabilité de son entretien (ibid., p. 331, doc. 20). 328. Ainsi l’a souligné J.

V. MATELLANES MERCHÁN,

« La hospitalidad en la orden de Santiago : un

proyecto ideológico o económico », pp. 136-139, dans une analyse de portée globale qui s’appuie sur l’étude préalable du patrimoine foncier des hôpitaux santiaguistes de Villamartín et Santa María de las Tiendas (ID., « La hospitalidad en la orden de Santiago : aproximación a sus hospitales y enfermerías en Castilla y León »). 329. Ainsi, pour les rentes des salines de Medinaceli, pour lesquelles les frères de Calatrava sont admis en 1218 à prélever douze charges de sel pour pourvoir aux nécessités de l’infirmerie d’El Collado (AHN, OM, carp. 424, doc. 105, publ. BC, p. 106). 330. AHN, OM, carp. 5, vol. I, doc. 7. Par un privilège spécifique, Alphonse X prend en avril 1277 sous sa protection les legs consentis aux hôpitaux de Santiago, faisant droit aux réclamations du maître Gonzalo Ruiz Girón, qui s’était plaint à lui des obstacles rencontrés par l’Ordre pour entrer en leur possession : « Se nos querello e dize que el e su orden an ospitales en algunos de nuestros logares e que quando algunos omes finan que mandait y de las herdades e de las casa que an por sus almas e que ay algunos en nuestros logares que gelo embargan e el que tiene privilegios del rey don Ferrando e mios en que mandemos que les valiesse. » 331. Rares sont cependant les actes qui détaillent la fondation d’une messe anniversaire avec la même précision que la donation consentie en faveur de Villamartín en 1232 par García Martínez, Alfonso Martínez et leurs épouses respectives : « Firman que canten siempre. v. clerigos e. ii. monazielos en Sancta María de Villa Martin pora sus almas e que fagan cada anno anniuersario pora sus aimas el dia que cada uno delos passaren deste sieglo e el dia del anniuersario de cada uno delos ayan los clerigos .ii. maravedis por pitanza e aquel dia del anniuersario de cada uno delos den a .ii. poures .iiii. maravedis en vesttdo e que ardan siempre .ii. lampadas antel altar de Sancta Maria de dia e de noche de olio doliuas » (AHN, OM, carp. 325, vol. I, doc. 19). 332. Il en était ainsi de l’hôpital santiaguiste de Villamartín en 1289 encore (AHN, OM, carp. 325, vol. II, doc. 35), ou de celui de Puente Fitero, appartenant aux Hospitaliers, en 1293. Dans ce dernier cas, Urraca et Teresa, filles de Juan Díaz de Frómista, remettent à l’Ordre, dont elles prennent l’habit, différents biens de leur patrimoine dispersés dans toute la Meseta septentrionale jusqu’en Galice et dans les Asturies, dont elles interdisent qu’ils soient distraits de l’hôpital de Puente Fitero : « Et todo le damos con vasallos et con conplido sennorio esto et con todo quanto que avemos et aver devemos en todos estos lugares sobredichos et en todas las otras partes por do

156

quier que lo ayamos tan bien en Gallizia como en Asturias […] E esta elimosna damos so tal condicion que sea sienpre de la baylia de la Ponte de Fiteyro » (AHN, OM, carp. 575, doc 39, publ. C.

BARQUERO GOÑI,

« Los Hospitalarios en el reino de León », pp. 626-630, doc 59). 333. Un constat similaire a été établi pour les établissements teutoniques de Rhénanie et des Pays-Bas par K, van EICKELS, « Knightly Hospitallers or Crusading Knights ? ». En insistant sur le caractère construit d’une telle image, il relativise l’idée défendue par H. NEU, « Die Aufnahme des Deutschen Ordens im Rheinland », selon laquelle la fonction charitable aurait été d’emblée essentielle pour attirer le patronage des donateurs. 334. Sur ce point, il existe un travail essentiel d’A.

FOREY,

« The Military Orders and the

Ransoming of Captives from Islam », repris dans ID., Military Orders and Crusades, VI. 335. L’importance du rôle assumé par Santiago est telle que cet ordre est généralement considéré comme le seul avec Montjoie à s’être investi dans le rachat des captifs. Ainsi l’a affirmé A.

FOREY,

« The Military Orders and the Ransoming of Captives from Islam », p. 267, reproduit dans

ID.,

Military Orders and Crusades, VI, dont C. de AYALA MARTÍNEZ, « Órdenes militares hispánicas : reglas y expansión geográfica », p. 74, a suivi l’avis, limitant l’action de Calatrava en la matière à la libération des seuls membres de l’institution. Il convient toutefois de noter que récemment C. de AYALA MARTÍNEZ, Las órdenes mditares hispánicas en la Edad Media,

p. 610, a nuancé ce jugement pour

restituer à Calatrava le rôle qui fut le sien dans la libération des prisonniers chrétiens. 336. D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 214 : « Qui ha mas fambre o mas sed que aquel que es en poder de moros ? » La citation est reprise dans la règle latine du XV e siècle, publiée par E. GALLEGO BLANCO, The Rule of the Spanish Military Order of St. James, p. 96. 337. PEDRO MARÍN, « Los milagros romanzados ». Une étude de ce texte rarement utilisé a été faite par Á, GARCÍA DE LA BORBOLLA, « Santo Domingo de Silos, el santo de la frontera ». 338. Dans la narration des miracles, Calatrava est gratifié d’un rôle supérieur à Santiago. Six épisodes se rattachent à des forteresses qui se trouvaient alors en son pouvoir : PEDRO MARÍN, « Los milagros romanzados », pp. 147 (Priego), 149 (Martos), 160 et 162 (Alcaudete), 208 (Zambra) et 223 (Locubín). 339. La genèse en a été étudiée par A. FOREY, « The Military Orders and the Ransoming of Captives ffom Islam », pp. 268-289, repris dans ID., Military Orders and Crusades, VI. 340. F. Ruiz GÓMEZ, Los orígenes de las órdenes militares y la repoblación de los territorios de la Mancha, p. 284. 341. AHN, OM, carp. 100, vol. II, doc. 5, publ. P.

IRADIEL MURUGARREN,

« Bases económicas del

hospital de Santiago en Cuenca », pp. 218-219, doc. 2. 342. Un document rapporte ainsi qu’en 1234 sept musulmans, évalués à mille deux cents maravédis, s’évadèrent des geôles de l’hôpital santiaguiste de Moya (AHN, OM, carp. 100, vol. II, doc. 18, publ. ibid., pp. 228-229, doc. 19). 343. B C, p. 685 : « E otrosi, quando acaesciere que algun freyle destas ordenes ambas cativare, è en alguna destas ordenes oviere moro cativo, por que lo tengan, que sea este moro dado for este freyle sin contradicho ninguno, por tal moro cativo qual cada uno de las ordenes sería tenida de dar por su freyle. » 344. A. FOREY, « The Military Orders and the Ransoming of Captives from Islam », pp. 272-273, repris dans ID., Military Orders and Crusades, VI. 345. BS, p. 180, repris par A.

QUINTANA PRIETO,

La documentación pontificia de Inocencio IV, t. II, pp.

599-600, doc 655. 346. G. DIGARD, M.

FAUCON,

A.

THOMAS

et R.

FAWTIER,

Les registres de Boniface VIII, t. II, p. 541, doc

3328. 347. AHN, OM, carp. 100, vol. II, doc. 27, publ. P. IRADIEL

MURUGARREN,

« Bases económicas del

hospital de Santiago en Cuenca », p. 236, doc. 30. La lettre d’Alphonse X, sans donner raison aux autorités de Moya dans le conflit qui les oppose aux Santiaguistes, signale en effet, avant d’ordonner une enquête, que « los del pueblo e de las aldeas de vuestra villa nos enbiaron desir que pues

157

no sacavan cativos que tenedes que non avedes vos nin ellos por que los dar e que nos pidien merced que non quisiesemos que los diesedes, e nos tovimos por bien que los non diesedes fasta que nos sopiemos mas del fecho ». 348. Ainsi l’a bien relevé J. repris dans

ID.,

GAUTIER-DALCHE,

« Le testament d’Alonso Martínez de Olivera », p. 8,

Économie et société dans les pays de la Couronne de Castille, XVI, lorsqu’il rapporte la

volonté du dignitaire santiaguiste que soient suspendues au-dessus de l’autel de sainte Claire, dans l’église San Miguel de Palencia, les chemises de plusieurs de ses hommes d’armes faits prisonniers par les musulmans à Tarifa et dont il avait payé la libération. 349. Le fait est attesté par deux privilèges de Ferdinand IV autorisant Santiago à publier en Castille la bulle de croisade accordée par le pape au début du XIV e siècle. Publiés dans BS, pp. 249-250, ils ont été repris par A. BENAVIDES, Memorias de don Fernando IV, t. II, pp. 353-355 et 515, doc 235 et 348. 350. Ce fait a été bien souligné par M. I. MELERO FERNÁNDEZ, « El hospital de Santiago de Toledo a finales del siglo XV », pp. 13-16. 351. Cette mission fut alors assumée parles Mercédaires, étudiés par J.

BRODMAN,

Ransoming

Captives in Crusader Spain. The Order of Merced on tbe Christian-lslamic Frontier, pp. 33-34, et plus encore par les Trinitaires, auxquels le monopole du rachat des captifs fut en théorie conféré par Ferdinand IV en 1304 (M. D. GUERRERO LAFUENTE, « Documentos reaies del Archivo de la Real Chancilleria de Granada », p. 172, doc. 1). À leurs côtés, il n’est pas exclu que les villes des espaces de frontière aient joué localement un rôle majeur, ainsi qu’il ressort, pour Murcie, d’un acte publié par F. de A. VEAS ARTESEROS, Documentas de Alfonso XI, p. 56, doc. 46. 352. M. MOLLAT, Les pauvres au Moyen Âge, a parlé à ce sujet d’une « théologie de la pauvreté ». Il en a bien signalé l’ambiguïté dans la mesure où les pauvres étaient avant tout conçus comme « l’instrument de salut du riche bienfaiteur » (ibid., p. 141). 353. D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 222 : « E los pobres de Christo assi como ermanos sean recebidos e denles las cosas necessarias segund el poder de la meson. » 354. J. LECLERCQ, « La vie et la prière des chevaliers de Santiago », pp. 7-8 : « Ter in anno diministetur generaliter uictus pauperibus pro animabus defunctorum fratrum, scilicet in octaua Pasce, in octaua assumptionis Sancte Marie et in octaua natiuitatis Domini et, si potuerunt, in uestibus iuuent eos. » 355. Il en est ainsi en particulier pour les textes de fondation de messes anniversaires. 356. Ainsi l’affirmait en particulier Jacques de Molay dans le mémoire sur l’union des ordres militaires qu’il rédigea au début du XIVe siècle, à la demande du pape. Le texte en a été publié par É. BALUZE, Vitæ paparum Avenionensium, t. III, p. 151 : « Templarii in omnibus eorum baliviis, ter in septimana, faciunt omnibus recipere volentibus elemosinam generalem et donant continue paupertbus decimam totius panis. » 357. Pour le prieuré de Saint-Gilles, une analyse a été effectuée, à la faveur de l’enquête menée en 1338 surles possessions de l’Hôpital, par C.-F. HOLLARD, « Les Hospitaliers du Sud-Est de la France en 1338 : la vocation de l’Ordre à la mesure des comptes ». Il n’existe pas en Castille de documents permettant de cerner l’activité charitable des Ordres avec une précision comparable. Deux témoignages, extraits des dépositions enregistrées lors de l’interrogatoire de Medina del Campo, révèlent que le Temple ne s’était apparemment pas défait au début du XIV e siècle de l’obligation d’aumône que lui créait la règle : voir J. M. SANS I TRAVÉ, « L’inedito processo dei Templari in Castiglia », pp. 261 et 263. Le deuxième témoignage, produit par un clerc extérieur à l’institution, Juan Yáñez, chapelain du maître Rodrigo Yáñez, est plus particulièrement éloquent en raison de la dimension symbolique qu’il revêt : « Vidit dictum preceptorem maiorem in die Cene Domini annuatim continue abluere pedes XIII pauperibus, et dabat unicuique eorum pannos lineos et seculares et singulos durinos et singulos panes ad honorem Iesu Christi, qui lavavit illa die pedes discipulorum. » Il semble ainsi corroborer l’avis d’A. FOREY, « The Charitable Activities of theTemplars », p. 110, qui

158

indique que pour la Castille, à la différence d’autres espaces, tout porte à croire que l’Ordre a globalement satisfait à ses obligations en matière d’aumône. 358. A l’échelle de la péninsule Ibérique, l’équation entre pauvre et pèlerin a été mise en évidence par J. VALDEÓN BARUQUE, « Problemática para un estudio de los pobres », p. 894. 359. Plusieurs études récentes se sont attachées à en rendre compte, qui toutes cependant présentent un caractère essentiellement descriptif. Parmi elles, il convient de mentionner les travaux de J. V. MATELLANES MERCHÁN et E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA, « Las órdenes militares en las etapas castellanas del Camino de Santiago », et de P. CAUCCI

VON SAUCKEN,

« Gli ordini militari e

ospedalieri sul’Camino de Santiago ». 360. J. L. MARTÍN RODRÍGUEZ, « Orígenes de la orden militar de Santiago », pp. 576-577. 361. C.

BARQUERO GOÑI, «

Saint-Jacques au

XIIe

Les Hospitaliers des royaumes de Castille et de León et le chemin de

siècle ».

362. Sur les aspects concrets du pèlerinage, il reste indispensable de se référer au travail classique de L. VAZQUEZ DE PARGA, J. M. LACARRA DE MIGUEL et J. URÍA RÍU, Las peregrinaciones a Santiago de Compostela. 363. AHN, Clero, carp. 1657, doc. 9, publ. C.

BARQUERO GOÑI,

« Los Hospitalarios en Casrilla y

León », t. IV, pp. 1530-1532, doc. 460. Il est fait mention dans l’acte d’un hôpital et d’une infirmerie desservis chacun par un membre de la commanderie hospitalière. Le document a été replacé rapidement dans son contexte par M. E. GONZÁLEZ DE FAUVE, « Esquema para el estudio de la utilizacion del agua », pp. 127-128, et La orden premonstratense en España, t. 1, pp. 223-224, 364. Plusieurs documents témoignent de ce nom nouveau à partir de 1342 (AHN, Clero, carp. 823, doc. II). L’appellation est notamment confirmée en 1347 (BNV, RBC, vol. 317, ff os 130v°-131r°) et en 1357 (AHN, Códice 602, f°151V°). 365. La date de la fondation de l’hôpital de Puente Órbigo est inconnue. La référence la plus ancienne à une présence des Hospitaliers remonte à 1184 d’après C.

BARQUERO GOÑI,

« Los

Hospitalarios en el reino de León », p. 484. La première attestation de l’hôpital se situe pour sa part en 1199, où apparaît un frère du nom de Lope Núñez, comendator in hospitale Ponte Orbico (AMC, doc.52, publ. M. C.

CASADO LOBATO,

Colección diplomática del monasterio de Carrizo, t. 1, pp.

e

61-62, doc. 54). Dès la fin du XIII siècle, l’Hôpital semble avoir étroitement lié son image à l’établissement charitable qu’un document de 1301, publié par G. CAVERO ÁLVAREZ

DOMÍNGUEZ,

C.

ÁLVAREZ

et J. A. MARTÍN FUERTES, Colección documental del Archivo diocesano de Astorga, p. 294, présente

comme l’espital de Sant Johan de la Pont. 366. H. NICHOLSON, Templars, Hospitallers and Teutonic Knights, pp. 116-120. 367. Ainsi pour saint Varus, soldat chrétien martyrisé au III e siècle, dont le culte fut introduit par les Templiers dans le Montferrat d’après O. MUSSO et F. SANTI, « Un nuovo documento del culto di San Varo e i Templari a Casale Monferrato ». 368. A. TCHOUHADJIAN, Saint Blaise, évêque de Sébaste. Un saint d’Arménie en Occident, pp. 3-5. 369. Plusieurs lieux liés à l’Hôpital y rappellent son culte, comme l’a bien souligné D.

CARRAZ,

« Ordres militaires, croisades et sociétés méridionales », t. II, pp. 468 et 469, n. 265, qui évoque notamment un autel à Grasse, la chapelle haute du clocher de Notre-Dame de Montfrin et certaines reliques abritées dans l’église Saint-Jean à Aix. 370. C’est ainsi qu’en 1256 l’infante Mafalda, fille de Sanche I er, léguait par testament au monastère cistercien d’Arouca, où elle se retira les dernières années de sa vie, plusieurs reliques de saint Blaise « quod dederunt mihi Hospitalarii » (J. A. de FIGUEIREDO, Nova história da militar ordem de Malta, t. II, pp. 27-28). 371. M. BARROCA, « Os castelos das ordens militates em Portugal », p. 539. 372. J. A. de FIGUEIREDO, Nova hutória da militar ordem de Malta, t. II, p. 109. 373. À l’échelle hispanique, le fait ressort de reliquaires comme la croix de Poiares, au Portugal, liée à l’Hôpital, ainsi que l’a souligné M.

BARROCA,

Epigrafia medieval portuguesa, t. I, pp. 721-725,

159

plus que de la Vera Creu d’Anglesola, à l’origine de laquelle il faut sans doute plutôt voir une initiative de l’ordre du Saint-Sépulcre plutôt qu’un projet templier, comme l’a justement relevé N. JASPERT, « Un vestigio desconocido de Tierra Santa », pp. 462-465. 374. Ainsi le signale Lucas de Tuy dans les Miracula sancti Isidori. Le texte est conservé dans le fonds de la Real Colegiata de San Isidoro de León, ms. 63, f° 19r°-v°. Je remercie Patrick Henriet pour avoir attiré mon attention sur le contenu de ce manuscrit, dont il prépare l’édition critique. Bien identifiée par L. GARCÍA CALLÉS, Doña Sancha, hermana del Emperador, p. 61, l’origine de cette relique, arrivée de Terre sainte par l’entremise des ordres militaires, a été mise en lumière par P. HENRIET, « Un exemple de religiosité politique », p. 87.

375. Aucun élément ne permet cependant de l’affirmer avec certitude, ainsi que l’a signalé L. PASCUAL MARTÍNEZ,

« Los Templarios en el reino de Murcia », p. 692.

376. RAH, Col. Salazar, M-6, f° 21r°. 377. AGS, Expedientes de Hacienda, leg. 260, doc. 2, publ. M. RODRÍGUEZ siglos XIV y XV, pp. 16-17, doc. 10, et

J. TORRES FONTES,

LLOPIS,

Documentos de los

« La repoblación de Caravaca en 1354 y el

culto de la Vera Cruz », pp. 96-97. 378. J. TORRES FONTES, « Caravaca en la orden del Temple ». Pour l’Hôpital, en dépit d’incertitudes là encore difficilement réductibles, on peut observer un exemple comparable à Lora del Rio, où la plus ancienne église de la ville, mentionnée en 1280 dans un testament analysé par J. M. NIETO,

LOZANO

« Historia y religiosidad popularen cuatro testamentos loreños », pp. 44-45, était consacrée

à la Sainte Croix, comme l’a signalé J. GONZÁLEZ CARBALLO, La orden de San Juan en Andalucía, p. 221. 379. A. Ruiz MATEOS, « Manifestaciones de la piedad popular en las ermitas emeritenses », p. 990, et J.

SÁNCHEZ FERRER,

« Estudio arquitectónico de las iglesias parroquiales de la encomienda

santiaguista de Socovos », p. 123. 380. Le fait a été notamment mis en relief pour l’espace baltique par E. CHRISTIANSEN, Les croisades nordiques. La Baltique et la frontière catholique, p. 358. 381. Ainsi, pour le Temple, J. CASTÁN LANASPA, Arquitectura templaria castellano-leonesa, p. 32. 382. Bien qu’ils ne soient pas nombreux, plusieurs actes de donation du fonds d’archives de Santiago se réfèrent à une piété particulière du bienfaiteur pour l’apôtre (AHN, OM, carp. 325, vol. II, doc. 27 et 31). 383. Le fait a été vérifié par P. HENRIET, « Y a-t-il une hagiographie de la “Reconquête” ? », p. 59, n. 46, à travers l’étude d’un missel santiaguiste du XVe siècle, originaire d’Uclés et aujourd’hui conservé à la Biblioteca Nacional de Madrid, dans lequel les litanies du Samedi saint semblent très ordinaires. 384. F.

TOMMASI,

« L’ordine dei Templari a Perugia », pp. 9-10 et 49-50, n.5. D’autres exemples,

pour l’Hôpital, ressortent de la récente analyse de C.

DONDI,

« Hospitalier Liturgical

Manuscripts », pp. 226-227, où les frères passent, par exemple, pour s’être associés dans la vallée du Rhin au culte de saint Oswald, un roi de Northumbrie, pour lequel existait une profonde dévotion dans ces régions. 385. Le culte de San Munio, auquel est étroitement associé le monastère galicien de Veiga, passé aux mains de Santiago dès les années 1170, pourrait constituer une exception. Cependant, les conditions dans lesquelles l’Ordre a pu chercher à exploiter la popularité de cet ermite mal connu, tenu pour un saint dans une bonne partie de la Galice, sont très loin d’être bien documentées, comme il ressort de l’étude récente de J. VÁZQUEZ CASTRO, « San Munio de Veiga : un santo gallego en poder de la orden de Santiago ». 386. E. MÉNDEZ VENEGAS, « Aportación documental sobre Mérida a finales del siglo XV », p. 24. 387. Le fait a été analysé par J. ZAPATA ALARCÓN, « El culto a los mártires », pp. 616-617. 388. Ainsi, pour Calatrava, F. de

RADES Y ANDRADA,

Sanctiago, Calatrava y Alcántara, part. II, f° 10r°.

Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de

160

389. Souligné sur un plan général par H. NICHOLSON, Templars, Hospitallers and Teutonic Knights, pp. 116-117,

ID.,

« The Head of St. Euphemia », pp. 109-110, et « The Military Orders and their

Relations with Women », p. 412, le fait a été largement confirmé à l’échelle locale, en Baltique comme en Provence, par D.J. WEISS, « Spiritual Life in theTeutonic Order », pp. 164-167, et par D. CARRAZ,

« Ordres militaires, croisades et sociétés méridionales », t. II, p. 467,

390. O. PÉREZ MONZÓN, « El arte y las órdenes militares », pp. 223-224. 391. J.A. FERNÁNDEZ FLÓREZ, « El Becerro de Presentaciones », pp. 263-567. Un relevé exhaustif des mentions qui y concernent le Temple a été proposé par G.

MARTÍNEZ DÍEZ,

Los Templarios en la

Corona de Castilla, pp. 92-93. 392. J. CASTÁN LANASPA, Arquitectura templaria castellano-leonesa, p. 32, n. 2. 393. P. MARTÍNEZ SOPENA, El Camino de Santiago en Castilla y León, pp. 75 et 103-104. Le lien que l’on observe à Ponferrada entre la Vierge et le chêne vert, qui en vient à lui donner son nom, n’est pas nécessairement original, ainsi qu’il ressort de l’étude récente d’A.

ECHEVARRÍA ARSUAGA,

« La

transformación del espacio islámico », p. 69. La prédilection du Temple pour Marie ne l’est pas davantage, comme l’atteste le rapport des autres Ordres avec la Vierge, dont ils ont en plusieurs cas favorisé le culte, tel l’Hôpital, responsable du développement de la dévotion mariale à Setefilla ainsi que l’a bien établi J. GONZÁLEZ CARBALLO, La orden de San Juan en Andalucía, p. 24. 394. P.

MARTÍNEZ SOPENA,

El Camino de Santiago en Castilla y León, p. 75. Au plan général, une idée

similaire a été reprise, à titre d’hypothèse, par G. PHILIPPART, « Le récit miraculaire mariai dans l’Occident médiéval », pp. 584-585. 395. À l’échelle de l’ensemble de la société hispanique, cette dévotion mariale a bien été mise en évidence par A. RUCQUOI, « Ildefonse de Tolède et son traité sur la virginité de Marie ». 396. J.

SÁNCHEZ FERRER,

« Estudio arquitectonico de las iglesias parroquiales de la encomienda

santiaguista de Socovos », p. 123. 397. G. SIGNORI, « La bienheureuse polysémie. Miracles et pèlerinages à la Vierge », p. 599. 398. A. MACKAY, «The Virgin’s Vassals», p. 53 : «Just as Christ came into the world through Mary, so individual Christians gain access to heaven through the Virgin.» 399. Cette église a fait l’objet d’une étude monographique de Ph.

JOSSERAND,

« Le Temple et le

culte marial au long du chemin de Saint-Jacques ». 400. J. CASTÁN

LANASPA,

« La arquitectura de las ordenes militares en Castilla », p. 151. L’auteur

avait pourtant accepté le caractère templier du sanctuaire dans une précédente étude :

ID.,

Arquitectura templaria castellano-leonesa, pp. 64-68. 401. Ainsi, le 15 mai 1307, la confirmation du fuero templier de Cehegín rapporte la présence de « frey Gómez Patinno, comendador de Sancta María de Villasirga e de Valtadixa » au nombre des témoins (J. TORRES FONTES, Documentos para la historia medieval de Cehegín, p. 99). Trois ans plus tard, lors de la citation à comparaître adressée aux Templiers en vue de l’interrogatoire de Medina del Campo, il est fait mention de « fratri Johanni, fratri Luce,fratri Rodenci, qui consueverunt habitare in bayliua de Santa María de Villasirga » (AHN, OM, carp. 567, doc. 15, publ.

A. JAVIERRE. MUR,

« Aportación al

estudio del proceso contra el Temple », pp. 75-78, doc. 3). 402. Consigné à la faveur d’un procès en 1220, le témoignage d’un Habitant de Villasirga, selon lequel la paroisse de Santa María aurait été peuplée « fere quadraginta annis » (AHN, Clero, carp. 1702, doc. 8, publ. J. PÉREZ CELADA, Docurnentacion del monasterio de San Zoilo de Carrion, t. I p. 159), paraît en parfaite conformité avec la datation de la fin du XII e siècle, avancée parla majorité des historiens de l’art sur la foi de l’appartenance du monument au courant hispano-languedocien, depuis V. LAMPÉREZ y ROMEA, « La iglesia de los Templarios de Villacazar de Sirga », pp. 172-176, jusqu’à J. CASTÂN LANASPA, Arquitectura templaria castellano-leonesa, pp. 64-68. 403.

ALPHONSE

X, Cantigas de Santa María, t. II, p. 302, c. 229, vv. I I-12. Il rapporte en ces termes

l’incursion d’un contingent armé musulman à la solde du roi de Leon Alphonse IX, menaçant en

161

1196 de mettre à bas l’édifice alors en construction : « Eforon aa eigreja/en que lavravan enton// omees muitos da terra/por aver de Deus perdon. » 404. Plusieurs descriptions des tombeaux, agrémentées de photographies, ont été réalisées par A. RUBIO SALÂN,

« Breve noticia de Villalcazar de Sirga », pp. 34-36, J.

sobre Villasirga », pp. 201-203, et S. ANDRÉS

ORDAX,

ANTOLIN FERNÂNDEZ,

« Estudio

Villalcazar de Sirga. Iglesia de Santa María, pp.

38-42. Un travail préalable avait été effectué, pour la sépulture de Leonor, par R. INCLÁN

INCLÁN,

« Sepultura de la infanta dona Leonor, segunda mujer del infante don Felipe », pp. 185-200. 405.

ALPHONSE

X, Cantigas de Santa María, t. II, p. 357, c. 253, vv, 41-44 : « Ali chaman Vi/a-Sirga,/

logarmuy maravilloso,//en que muito bon miragre/semprefaz e saboroso//a Santa Virgen María,/Madré do Rey poderoso ;//e a eygreja é sua/e derredor a erdade. » 406. Ibid, t. II, p. 311, c. 234, v. 16, et p. 335, c. 243, v. 13. 407. Ainsi, l’expression tempo a ja employée pour introduire le récit qui, nous l’avons vu, rapporte l’intervention miraculeuse de la Vierge en faveur de l’église de Villasirga, menacée, aussitôt commencée, d’être détruite par un contingent de mercenaires musulmans, n’est jamais reprise dans le recueil. 408. GONZALO DE BERCEO, Milagros de Nuestra Senora. 409. Comme l’avait établi, il y a plus d’un demi-siècle, L.

HUIDOBRO Y SERNA,

Las peregrinaciones

jacobeas, t. II, p. 524, ce sont quatorze récits de miracle qui, au total, intéressent Villasirga au sein des Cantigas. Le chiffre vaut d’être rappelé car les estimations varient à l’ordinaire entre six et douze, les plus anciennes se limitant à la demi-douzaine (L. MIGUEL

VÁZQUEZ DE PARGA,

J. M.

LACARRA DE

et J. URÍA RÍU, Las peregrinactones a Santiago de Compostela, t. II, pp. 208-212, et A. RUBIO SALÁN,

« Breve noticia de Villalcázar de Sirga », p. 33), quand les plus récentes en dénombrent dix ou douze (J.

ANTOLÍN FERNÁNDEZ,

« Estudio sobre Villasirga », p. 171, E.

GOICOECHEA ARRONDO,

Rutas

jacobeas, p. 107, G. MARTÍNEZ DÍEZ, Los Templarios in la Corona de Castilla, p. 144, ou encore J. CASTÁN LANASPA,

« La arquitectura de las órdenes militares en Castilla », p. 150). Or, par l’espace poétique

qui lui est dédié, le sanctuaire de Villasirga se situe au troisième rang péninsulaire, après El Puerto de Santa María et Salas, loin devant d’autres centres de dévotion appelés pourtant à plus de célébrité par la suite, comme par exemple Montserrat. 410. Ph.

JOSSERAND,

« Le Temple et le culte mariai au long du chemin de Saint-Jacques », pp.

323-326. De façon très significative, on reconnaissait alors à la Vierge de Villasirga la capacité d’intercéder dans des cas où d’autres médiateurs, y compris l’apôtre Jacques lui-même, avaient échoué à apporter aux fidèles l’assistance qu’ils attendaient. Tel est par exemple le cas lors d’un naufrage rapporté par ALPHONSE X, Cantigas de Santa María, t. III, c. 313, p. 127, w. 76-79. 411. L.

VÁZQUEZ DE PARGA,

J. M.

LACARRA DE MIGUEL

et J.

URÍA RÍU,

Las peregrinaciones a Santiago de

Compostela, t. II, p. 212. 412. AHN, Clero, carp. 1700, doc. 6, publ. J. PÉREZ CELADA, Documentos del monasterio de San Zoilo de Carrión, t. I, pp. 3-5. L’auteur a souligné dans la note 2 le caractère erroné de la date de 1047, souvent admise pour la fondation d’un établissement qui compte pourtant parmi les plus anciens hôpitaux attestés sur la route de Compostelle, comme l’a rappelé R. PLÖTZ, « Sanctus etperegrinus, peregrinus et sanctus », p. 100. 413. S. FRANCO LORENZO et G. MARTÍNEZ DÍEZ, De Itero de la Vega a San Nicolas del Real Cammo, pp. 59-60. 414. Ainsi, l’itinéraire de Najera à Burgos, auquel est étroitement lié le nom du saint ermite Domingo de la Calzada, fut préféré dans la deuxième moitié du XI e siècle à une route qui, au sortir de la Navarre, gagnait Briviesca sans traverser la grande cité castillane, comme l’ont établi L. VÁZQUEZ DE PARGA,

J. M. LACARRA DE MIGUEL et J. URÍA RÍU, Las peregrinaciones a Santiago de Compostela,

t. II, p. 162. Ce point a été approfondi par John

TOLAN

dans un article inédit, « Miracles and

Oneupsmanship. Rivalry between Saints along the Camino de Santiago », qu’il écrivit en 1990, alors qu’il enseignait à l’université californienne de Stanford. Je remercie l’auteur de m’en avoir communiqué un exemplaire.

162

415. Le fait ressort de mentions éparses, glanées dans le récit d’ALPHONSE X, Cantigas de Santa María, t. II, p. 280, c, 218, vv. 36-41, et p. 297, c. 227, w. II. Leur interprétation est cependant difficile et récemment A.

FOREY,

« The Charitable Activities of the Templars », pp. 129-130, a

réfuté, à cause de l’absence de preuves absolument décisives, l’idée de l’existence d’un hôpital templier à Villasirga, que j’avais émise et que l’on peut à mon sens maintenir à titre d’hypothèse probable : Ph. JOSSERAND, « Le Temple et le culte mariai au long du chemin de Saint-Jacques », p. 328.

NOTES DE FIN 1. Publiés pour la période antérieure à 1300 dans la Colección Documental del Archivo de la Catedral de León, vol. VIII et IX, uniquement analysés par la suite dans le tome XI mais consultés sur la base des originaux, les testaments conservés dans le fonds cathédral de León constituent un ensemble unique du fait de la présence de soixante pièces d’archives pour le champ chronologique de mon étude. Pour une bonne compréhension du tableau, il convient de signaler qu’en un cas, en 1183, une donation aux ordres militaires recouvre également un legs en faveur de la Terre sainte et en deux autres, cette même année ainsi qu’en 1297, une aumône consentie au nom de la cruzada. 2. Le tableau a été élaboré à partir des Informations extraites des actes de l’interrogatoire de Medina del Campo, transcrit par J. M. Castiglia », pp. 249-264.

SANS I TRAVÉ,

« L’inedito processo dei Templari in

163

Chapitre III

Le théâtre d’honneur et de chevalerie La valorisation de l’image séculière des ordres militaires

1

Bien qu’il s’accélère dans les décennies finales du XIIIe siècle, l’affaiblissement de l’aura spirituelle des ordres militaires n’entraîna pas de rupture dans la considération dont ceux-ci jouissaient dans l’opinion castillane. Le public, nous l’avons vu, continua au-delà de cette date à justifier la raison d’être des milices, soutenant la mission qu’elles remplissaient dans la défense du royaume castillan contre l’Islam. Ce fait, qui n’est paradoxal qu’en apparence, s’explique par l’insistance sur l’image profane des ordres militaires, qui tendit à valoriser leur profil chevaleresque de manière croissante à mesure qu’avançait le Moyen Âge. Un tel regard valut à ces institutions un accueil favorable dans de larges secteurs de la société castillane, en particulier dans la noblesse, car leur représentation cadrait pleinement avec les idéaux du groupe aristocratique dont les membres accordèrent, à partir du milieu du XIIIe siècle, une place centrale au concept d’ honra, qui désigne le rang social hérité des ancêtres ou acquis par l’individu au prix d’une action d’éclat, le plus souvent militaire, propre à lui assurer la gloire1. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner de la faveur dont bénéficiaient les ordres militaires, perçus désormais en fonction d’une image laïcisée qui, en accord avec l’éthique du groupe dominant, les présentait comme des parangons de noblesse situés, pour reprendre l’expression d’André Favyn, l’un des premiers historiens français à s’être intéressés à leur passé médiéval, au faîte du théâtre d’honneur et de chevalerie2.

I. – Au cœur des préoccupations nobiliaires 2

Il est bien connu que les chroniques sont au Moyen Âge des témoins privilégiés du regard porté par le groupe dominant sur la société de son temps3. Bien qu’elles constituent un support essentiel de l’histoire des ordres militaires, jamais elles n’ont été étudiées dans le but de mettre en évidence la perception dont ces institutions faisaient l’objet4. Cette lacune tient en partie à la difficulté de s’appuyer, pour la Castille médiévale, sur des analyses ayant trait aux mentalités de l’époque5. Néanmoins, il n’est pas possible

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d’accepter cette situation comme définitive, car celle-ci interdit de comprendre la faveur dont les ordres militaires jouirent auprès de la noblesse à partir du XIVe siècle.

Une montée en puissance dans la chronique 3

Dans l’historiographie des ordres militaires, il est de règle depuis les origines de recourir aux chroniques. Celles-ci furent utilisées par les érudits curieux du passé des milices bien avant que ceux-ci ne mettent à profit de façon systématique la documentation archivistique6. Sur plusieurs points, en particulier pour la participation de ces institutions aux luttes de la Reconquête, elles restent à l’heure actuelle une source indispensable7. Leur emploi pose cependant un problème de méthode généralement passé sous silence par les historiens, qui tendent trop souvent à les aborder comme de simples réservoirs d’informations événementielles. Il est impératif de s’arrêter sur ce point car, quelle que soit leur richesse documentaire, il faut considérer les chroniques comme un genre littéraire. C’est même là, comme l’a très justement rappelé Inès Fernández-Ordóñez, la clé de leur succès8. En la matière, l’historien se doit donc de prendre en compte dans son analyse l’apport des philologues, indispensable quand il s’agit d’envisager la création écrite dans son contexte de production et de diffusion, c’est-à-dire dans son rapport avec un public dont elle reflète les attentes en même temps qu’elle contribue à les modeler.

4

De ce point de vue, l’histoire des ordres militaires ne fait nullement exception. Elle requiert de tenir compte de la modification des destinataires de la chronique entre les XIIIe et XIV e siècles. Sous le règne de Ferdinand III, durant lequel le projet historiographique royal prend naissance avec la composition, en peu de temps et à des fins ouvertement politiques, du Chronicon Mundi et du De Rebus Hispame 9, le public restait limité aux clercs et aux lettrés de la cour à cause de l’emploi du latin et de l’optique monarchique adoptée par les textes10. L’usage du castillan, imposé par Alphonse X, ouvrit à l’évidence la voie à la diffusion de la chronique auprès des élites peu instruites 11. Il faut cependant se garder ici d’établir ici un lien trop direct de cause à effet car, bien qu’adoptant la langue vernaculaire, l’œuvre du roi n’était guère susceptible d’intéresser la noblesse à une historiographie dont elle accentuait encore le caractère officiel 12. Autorité d’écriture et autorité politique étaient en effet presque confondues dans ce projet d’offrir au royaume un cadre historique capable de garantir son unité politique sous l’égide sans partage de la Couronne13.

5

Contrairement au voeu de son promoteur, l’Estoria de España, on le sait, ne put être achevée14. Le texte publié en 1905 par Ramón Menéndez Pidal sous le nom de Primera Crónica General est très éloigné du modèle originel, en particulier dans sa partie finale, consacrée au règne de Ferdinand III, où, plutôt que d’utiliser les brouillons des scribes de l’atelier royal, il recourt à une tradition tardive, appelée « continuation du Tolédan », qui marque une rupture formelle et conceptuelle qualifiée par Diego Catalán de « révolution historiographique post-alphonsine »15. Achevée dans la décennie 1340, cette version obéit à des canons qui s’écartent du projet initial16 : au parti pris monarchique et à la sécheresse de l’écriture du modèle, les chroniques opposent dans la première moitié du XIVe siècle une vision davantage aristocratique, donnant en exemple la conduite des puissants, dont elles relatent les faits d’armes sur un mode épique qui fait la part belle à la légende17. En leur sein foisonnent les mots d’aventura et de caballería 18, qui rencontraient un écho particulier auprès d’un public noble, à la formation duquel ces récits

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contribuaient de façon déterminante19, occupant le rôle dévolu dans l’espace français à l’épopée20. 6

Il me semble particulièrement instructif de considérer l’évolution du traitement des ordres militaires dans les chroniques à la lumière des mutations de leur lectorat. Un grand nombre de textes du XIIIe siècle n’évoquent pas une seule fois ces institutions. Parmi eux, il n’est guère étonnant de compter des récits qui, par leur structure à la fois ramassée et fragmentaire, s’inscrivent dans la tradition annalistique, tels le Liber regum, composé entre 1194 et 1211, ou le Libro de las Generaciones, qui un demi-siècle plus tard devait utiliser le texte précédent comme source21. On ne saurait cependant imputer ce silence à la seule brièveté des notices car ces dernières, bien qu’évidemment fort concises, ne le sont pourtant pas davantage que celles des Anales toledanos, qui pour leur part mentionnent les Ordres à plusieurs reprises22 et ne semblent pas, bien au contraire, répugner à signaler les actions d’éclat de leurs membres23. Aussi serait-il plus juste d’expliquer l’absence des frères dans la narration par le caractère monarchique de chroniques qui, lorsqu’elles rapportent les succès militaires castillans de la Reconquête, tendent à en attribuer le mérite au seul roi, comme le feront encore, au tournant des XIII e et XIVe siècles, des ouvrages plus élaborés comme le De Preconiis Hippanie 24, composé par Juan Gil de Zamora pour servir à la formation du futur Sanche IV25, ou la Crónica de los estados peninsulares, compilée deux décennies plus tard26.

7

Centrées sur la figure du prince, les chroniques castillanes constituent jusqu’à la fin du XIIIe siècle des gestes royales. Il suffit donc, pour expliquer l’intérêt réduit qu’elles portent aux ordres militaires, de remarquer que la mention fréquente de ces derniers aurait éloigné le chroniqueur de son sujet et que de plus le pouvoir royal se serait vu menacé par l’entrée en scène d’un concurrent susceptible de lui disputer dans le récit le contrôle de la Reconquête27. Il n’est pas étonnant que Lucas de Túy, souvent représenté comme nourri de l’idéologie impériale léonaise28, ne cite les frères de Calatrava qu’en un seul passage de son récit, à l’occasion de l’effort dirigé en 1211 par le sultan almohade contre Salvatierra29, attribuant pour le reste au seul roi l’initiative de la lutte face à l’Islam30. Il est cependant plus singulier que Rodrigo Jiménez de Rada, généralement tenu pour acquis aux idéaux de la féodalité31, adopte une attitude similaire32. Certes, les mentions des ordres militaires lors de la prise d’un château sont chez lui plus nombreuses que chez Lucas de Túy33, mais, chaque fois, il use d’un schéma littéraire qui place sans conteste les milices en position subordonnée dans le récit : c’est le roi qui emporte la forteresse ennemie puis la cède, dans un second temps, à l’institution de son choix, à laquelle il signifie ainsi sa sujétion34.

8

Dans cette perspective, il me semble que le panégyrique consacré par Rodrigo Jiménez de Rada aux frères de Santiago doit lui aussi être rapproché de la louange générale que cet auteur adresse à Alphonse VIII35. L’éloge est célèbre : « Persecutor Arabum moratur ibi et incola eius defensor fidei. Vox laudancium auditur ibi et iubilus desiderii ilarescit ibi. Rubet ensis sanguine Arabum et ardetfides caritate mentium. Execratio est cultori demonum et uita honoris credenti in Deum. »36 En s’appuyant sur ce passage, Derek Lomax et Robert Burns notamment ont pu souligner la faveur dont l’Ordre bénéficiait à l’origine37. Le texte autorise sans aucun doute cette interprétation, mais il convient d’observer que l’éloge de la milice concourait directement à la gloire du roi, ainsi que le souligne le titre du chapitre qui, comme le précédent, exalte les hauts faits d’Alphonse VIII, récent vainqueur de Cuenca38. Le fait est encore plus évident lorsque, peu après, Rodrigo Jiménez de Rada étend la louange aux frères de Calatrava : « Multiplicatio eorum gloria regia et disciplina

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eorum corona principis »39, affirme-t-il, soulignant par la que ces derniers étaient des outils au service du pouvoir dans sa mission de Reconquête, essentielle à sa légitimité40. 9

Un siècle plus tard, le panorama chronistique avait profondément évolué41. Dans l’historiographie post-alphonsine, largement ouverte aux vues de la noblesse, les ordres militaires occupent une place considérable, comme il ressort d’un décompte des mentions de l’Hôpital dans les sources narratives42. Pour cet ordre, les citations antérieures à la fin du XIIIe siècle sont rares. L’allusion la plus ancienne concerne la participation des frères, en 1187, à la défaite franque d’Haṭṭin contre l’armée de Saladin43. La première référence ibérique, extraite du récit de la victoire chrétienne de Las Navas de Tolosa, date de 1212 seulement44. À la pauvreté des narrations anciennes s’oppose la profusion des sources de la première moitié du XIVe siècle. En atteste par exemple la dernière partie de la Primera Crónica General tirée, nous l’avons vu, de la continuation de Rodrigo Jiménez de Rada. À l’instar de celui des autres ordres militaires, le rôle de l’Hôpital dans la conquête y est amplement valorisé au lieu d’être, comme c’était auparavant le cas, occulté systématiquement derrière le caractère monarchique de l’entreprise45.

10

Plus nombreuses, les références chronistiques aux ordres militaires touchent à partir de la première moitié du XIVe siècle des champs plus variés qu’auparavant. Bien qu’elles continuent à enregistrer la participation des frères à la lutte contre l’Islam, elles n’en font plus l’unique sujet de leurs commentaires. Ainsi, une attention plus grande est accordée aux prises de position politiques des Ordres, sur lesquelles Fernán Sánchez de Valladolid, chargé par Alphonse XI d’écrire l’histoire de ses trois prédécesseurs, jette un éclairage d’une précision jusqu’alors inconnue46. En témoigne la chronique d’Alphonse X qui relate avec soin l’attitude des maîtres dans le conflit opposant le roi à la noblesse47, qu’ils épousent la cause du souverain en l’appuyant contre les aristocrates révoltés, comme ils le firent en 1273 à Almagro48, ou qu’ils prennent parti en majorité, à la fin du règne, pour l’infant Sanche entré en rébellion ouverte contre son père avec le soutien des principaux éléments de la société politique49. Un tel point de vue historiographique est tout à fait caractéristique de l’attitude nouvelle propre aux chroniqueurs du XIVe siècle, soucieux de mieux rendre compte des faits des ordres militaires en leur restituant leur dimension pleine et entière.

11

Grâce à cette évolution, ces institutions ont acquis une autonomie qu’elles n’avaient pas jusqu’alors dans la chronistique. Si, tout au long du XIVe siècle, l’historiographie reste marquée par l’influence directe du pouvoir monarchique, qui contrôle en détail la présentation des événements50, les ordres militaires ne sont plus réduits à figurer dans le récit à travers le seul prisme du souverain : intégrés à la narration, justifiés le cas échéant par l’intervention royale, les passages les concernant ne sont plus aussi étroitement tributaires de cette dernière que par le passé. En atteste l’agencement même de la chronique, qui à plusieurs reprises consacre aux ordres militaires un chapitre propre51 ou du moins, en l’absence d’autonomie dans la rubrication, des développements dotés d’une cohérence interne52. De tels éléments ne sont pas à mon sens anodins. Ils témoignent, pour reprendre l’expression de Fernán Sánchez de Valladolid, d’un vif intérêt pour « la estoria destos freyles », désormais tenue pour digne d’être rapportée dans la mesure où elle s’accorde aux préoccupations d’un public noble toujours plus friand d’œuvres historiographiques.

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L’exaltation des prouesses chevaleresques 12

Acteurs majeurs de la chronique à partir de la première moitié du XIVe siècle, les ordres militaires y apparaissent avec un aspect séculier accusé, partageant les attributs et les modèles de comportement de l’élite à laquelle ces récits étaient destinés. Dans le domaine militaire, les frères sont ainsi présentés comme doués d’un goût de la prouesse identique à celui du groupe nobiliaire. De nombreux récits les montrent, à l’instar des chevaliers, soucieux de fazer fazaña, c’est-à-dire de réaliser le fait d’armes qui fonde durablement la renommée d’un combattant parmi ses pairs53. Deux exemples suffisent à montrer que cette préoccupation était capable de l’emporter, lors des combats, sur la conscience du péril et sur le sens tactique le plus élémentaire. Ainsi, par goût de l’exploit, un groupe de chevaliers chrétiens, parmi lesquels plusieurs frères des ordres militaires, choisissent de mourir en combattant une troupe musulmane supérieure en nombre plutôt que d’abandonner l’île sur laquelle Alphonse XI les avait envoyés afin de parachever le blocus de Gibraltar54. C’est cette même volonté d’honneur poussée à l’extrême qui, peu avant la bataille du Salado, fait renoncer l’avant-garde chrétienne, formée en partie de frères, à surprendre nuitamment un détachement mérinide dans son campement, retardant l’attaque jusqu’au lever du jour por que se pudiesen conosçer los que hazian bien 55.

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Pleinement intégrés aux conceptions chevaleresques à partir du deuxième quart du XIVe siècle, les membres des ordres militaires sont présentés à plusieurs reprises dans les chroniques de l’époque comme les auteurs de prouesses dignes d’être consignées. Le récit de la prise de Séville par Ferdinand III, tel que le relate la Primera Crónica General sur la base de la continuation de Rodrigo Jiménez de Rada, en est sans doute le meilleur exemple. Pendant le siège de la cité, les frères sont en effet réputés, à l’image des Santiaguistes conduits par Pelayo Pérez Correa, avoir pris une part tout à fait décisive aux affrontements ainsi qu’aux razzias lancées contre les faubourgs56. À plusieurs reprises, la narration a recours aux topoi de la supériorité numérique de l’ennemi57, voire du danger auquel les frères des milices se trouvent à l’occasion exposés avant de le surmonter finalement58. Par de tels procédés, la chronique cherche à magnifier des comportements épiques proposés à l’admiration du public et susceptibles à ce titre d’être répandus voire, dans le cas de la Primera Crónica General, enrichis par des interpolations qui en accentuent encore le caractère éminemment chevaleresque59.

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Le rôle des ordres militaires dans cette stratégie n’est pas négligeable. Si les frères ne sont pas les seuls combattants à faire l’objet dans la chronique de louanges pour leur vaillance, il convient à mon sens de ne pas en déduire trop hâtivement que l’éloge qui leur est adressé est sans originalité. Ils sont en effet les principaux protagonistes d’un mode d’affrontement spécifique, le combat singulier, qui, bien que faisant dans la chronique l’objet d’une demi-douzaine de mentions seulement avant la fin du XIVe siècle, n’en possède pas moins un fort contenu symbolique puisqu’il met aux prises durant la bataille deux champions de religion opposée. À trois reprises, des membres des ordres militaires assument le défi lancé à l’Islam60. Telles que sont présentées leurs motivations, le souci de la gloire l’emporte de beaucoup sur la quête du martyre. Dans deux cas au moins, ils ont en effet l’honneur d’affronter un adversaire de rang princier61. Bien qu’ils n’aient pas attiré l’intérêt des historiens, il me semble difficile de considérer ces exemples comme purement fortuits : c’est à dessein qu’ils peignent, malgré les réticences du roi, les frères

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des ordres militaires sous un jour chevaleresque que les chroniqueurs savent étranger à l’esprit originel de la règle, davantage enclin à prôner l’effort collectif 62. 15

L’assimilation des ordres militaires à l’aristocratie, postulée parla chronique, ne se limite pas à leur goût commun pour les faits d’armes. Elle intéresse l’ensemble du comportement des frères, dont les récits offrent à partir du deuxième quart du XIVe siècle une vision conçue en termes chevaleresques63. En ce sens, le lignage constitue un élément fondamental pour expliquer leurs actes. Il joue dans la décision d’un groupe de chrétiens, composé en partie de chevaliers de Calatrava, de faire le sacrifice de leur vie pour défendre, nous l’avons vu, une position avancée de l’armée castillane face à Gibraltar dans la mesure où, en combattant jusqu’à la mort, ils manifestent que eran omes de buen lugar 64. Une préoccupation similaire anime le maître Alonso Méndez de Guzmán à la veille de livrer bataille à une armée musulmane venue, lors d’une incursion, mettre le siège devant le château santiaguiste de Siles. Dans la harangue qu’il est censé avoir adressée à ses troupes pour imposer silence à ceux qui lui reprochaient de chercher à attaquer des forces supérieures en nombre, il n’y a place que pour l’honneur du lignage, auquel le maître, en parfait chevalier, dit ne vouloir manquer à aucun prix65.

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La chevalerie comportait des devoirs auxquels les frères des ordres militaires étaient contraints de se conformer dans la mesure où ils partageaient son éthique. En atteste un récit extrait de la chronique du règne de Pierre Ier, écrite par Pedro López de Ayala dans le dernier quart du XIVe siècle, qui repose de l’aveu même de l’auteur sur un témoignage recueilli à l’époque des faits66. Il rapporte un conflit de fidélité dont, en 1354, fut victime Pedro Ruiz de Sandoval, commandeur de Montiel, lors de l’affrontement ouvert entre le roi et son demi-frère Fadrique, maître de Santiago. Le frère refusa de livrer la forteresse à son supérieur, s’étant engagé auprès de Pierre Ier à ne la remettre qu’à son injonction67. Il en confia donc la surveillance à un écuyer avant de se rendre au maître, auquel il avait engagé sa personne lors du serment fait au jour de sa profession68. Le geste vaut autant par son exemplarité que par les réactions qu’il suscita, à en croire Pedro Lépez de Ayala. Chacun s’accorda à en reconnaître la grandeur, tant parmi les contemporains, au premier rang desquels Fadrique, qui prit le commandeur en grâce et l’attacha à son service69, qu’au sein d’une postérité soucieuse non seulement de garder la mémoire de l’événement, mais encore d’en faire un parangon des conduites chevaleresques70.

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Dans la chronique, les valeurs du groupe nobiliaire servent donc d’aune pour juger des actes des frères des ordres militaires. Utilisées pour les louer, voire pour les ériger en modèles, elles permettent aussi d’incriminer leur conduite. Ainsi, lorsque Alonso Méndez de Guzmán s’apprête à attaquer devant Siles une armée nasride supérieure en nombre, les arguments qui lui sont opposés appartiennent au langage de la chevalerie : les objections portent moins sur des considérations tactiques que sur le fait qu’il n’y a aucune honte, pour un maître de Santiago, à refuser le combat devant des troupes plus nombreuses71. De façon significative, la chronique ne concède pas à un frère, lorsqu’il a transgressé l’éthique chevaleresque, d’autre possibilité que de déguiser son forfait en tâchant de préserver un semblant d’honneur. Pour avoir ouvert le château de Segura à Fadrique, en violation de la foi qu’il avait jurée à Pierre Ier, Lope Sánchez de Bendana est obligé, lorsque le roi se présente devant la forteresse, d’apparaître sur le rempart avec une chaîne autour du cou, afin de simuler une contrainte qui puisse lui éviter de perdre la face aux yeux de ses pairs en chevalerie72.

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Ainsi s’amorce, à partir du second quart du XIVe siècle, un mouvement qui tend à assimiler les ordres militaires au groupe nobiliaire, dont les chroniqueurs signalent qu’ils

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partageaient de plus en plus le système de valeurs. Le fait n’a pas jusqu’ici retenu l’attention, faute d’analyses conçues en termes de représentation. Si chacun s’accorde sur l’évolution générale, l’origine de la mutation reste occultée derrière les témoignages plus nombreux de la fin du XVe siècle et de la période moderne. Le goût de l’exploit chevaleresque prend alors dans la chronique une place prépondérante. En témoigne, à titre d’exemple, la tentative d’Alonso Núñez de Castro, au milieu du XVIIe siècle, pour élaborer un récit de Las Navas de Tolosa susceptible de combler les lacunes du texte de Rodrigo Jiménez de Rada lequel, faute de recenser les hauts faits de chacun des participants, ne répondait plus aux attentes du public73. Le résultat de cet effort est une liste des combattants censés avoir fait montre de bravoure, où figurent nombre de frères des ordres militaires, que seul son format de dix pages différencie des chroniques du XIV e siècle. 19

Il est à cet égard remarquable les éloges que l’on trouve dans les récits de la fin du XVe s. et du XVIe siècle proviennent directement des narrations antérieures. Ainsi, dans le panégyrique qu’ils offrent d’Alonso Méndez de Guzmán, les premiers historiens de Santiago reprennent en tout point les informations de la chronique royale. En 1481, Diego Rodríguez de Almela, le plus ancien d’entre eux, se limite même, dans la brève note consacrée aux maîtres au terme d’une œuvre qui n’est pas entièrement centrée sur l’Ordre, à en évoquer la figure à travers la seule victoire de Siles74. Écrivant quelques années plus tard, Pedro de Orozco et Juan de la Parra n’accordent qu’une notice succincte à Alonso Méndez de Guzmán, renvoyant à la chronique du royaume pour plus de détails sur ses actes75. Pour sa part, Francisco de Rades y Andrada propose du maître un portrait plus équilibré, mais entièrement démarqué de la chronique royale, qu’il se limite à gloser en en accentuant le caractère épique76. Ces exemples font bien voir que le profil chevaleresque des membres des ordres militaires, qui apparaît aujourd’hui à l’historien comme un trait spécifique de la fin du Moyen Âge, constitue en fait une réalité antérieure qui trouva alors simplement son plein aboutissement.

20

Les contemporains ont admirablement compris la continuité d’un processus étendu sur plus de deux siècles, comme le montre, à la fin du Moyen Âge voire au début de l’époque moderne, la décision de plusieurs familles nobles de renforcer l’honneur de leur lignage en lui choisissant un ancêtre éponyme, réel ou supposé, parmi les chevaliers des ordres militaires connus pour leurs prouesses, À la fin du XVe siècle, les Sandoval ajoutèrent ainsi à leurs armes deux têtes de porc pour rappeler la mémoire de Pedro Ruiz de Sandoval, surnommé Rostro de puerco en raison de sa laideur 77. Ils cherchaient ainsi à participer plus directement à la gloire d’un frère dont l’attitude, nous l’avons vu, avait puissamment impressionné ses pairs. Un tel exemple n’est pas isolé et de nombreux lignages travaillèrent pour capter, par le biais de l’héraldique, le souvenir d’un ancêtre ayant appartenu à une milice et dont les qualités furent alors mises à contribution pour fonder l’honneur de ses descendants78. Le profil chevaleresque de ces institutions était admiré et reconnu par la majorité des nobles qui n’hésitèrent pas, à partir du XIVe siècle, à tirer profit de leur prestige pour asseoir leur propre réputation.

L’héroïsation de la figure du maître 21

L’assimilation des ordres militaires au système de valeurs nobiliaire bénéficia en premier lieu au maître, dont le statut dans la chronique changea en même temps que celui de l’institution qui lui était soumise. Le dignitaire acquiert à partir du XIVe siècle une

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identité que ne lui reconnaissaient pas les textes plus anciens. Jamais en effet il n’est nommé dans les récits de Lucas de Túy et de Rodrigo Jiménez de Rada, qui l’occultent toujours derrière le groupe des membres de l’institution désignés sous l’appellation collective de fratres ou sous le nom générique de militia 79. L’unique source narrative antérieure au milieu du XIIIe siècle qui individualise les maîtres est la Crónica latina de los reyes de Castilla80. Encore mentionne-t-elle leur fonction et en aucun cas leur nom, à la différence des chroniques du siècle suivant, dans lesquelles les éléments anthroponymiques remplissent un rôle majeur pour désigner les dignitaires. Sans être exclusive puisque, à la marge, demeurent attestées des références à leur seule charge 81, l’appellation lignagère est à partir du second quart du XIVe siècle le mode normal de dénomination des maîtres. 22

L’attitude des supérieurs des ordres militaires, pleinement individualisés, fait désormais l’objet de développements spécifiques. Il est significatif qu’à plusieurs reprises leur comportement soit l’enjeu d’une controverse historiographique. Le meilleur exemple en est la révolte du prieur de l’Hôpital, Fernán Rodríguez de Valbuena, qui en 1328 fut à l’origine de la chute du favori d’Alphonse XI, Alvar Núñez Osorio82. L’affaire constitue, ainsi que l’a signalé Diego Catalán, la différence essentielle dans l’ordonnancement du récit entre la Crónica de Alfonso XI, composée par Fernán Sánchez de Valladolid, et la Gran Crónica, qui s’en inspire un quart de siècle plus tard83. Alors que la première, écrite par un officier curial dévoué à la cause monarchique, lie l’événement à la guerre ouverte menée contre le roi par Juan Manuel, dont elle juge qu’il a poussé le prieur à la rébellion84, la seconde replace l’attitude de Fernán Rodríguez de Valbuena dans un faisceau de causes plus complexe, corroboré par la documentation d’archives85, au sein duquel la volonté du favori de taxer les ordres militaires a joué un rôle déterminant86.

23

Affinée dans son profil, la figure du maître tend à partir du deuxième quart du XIVe siècle à s’identifier dans la chronique à l’institution qu’il dirige. Plusieurs exemples attestent de cette pratique. Ainsi, lors qu’Alphonse XI rassemble au printemps 1333 une armée pour libérer Gibraltar assiégé par les Mérinides, l’ordre qu’il adresse à Santiago, Calatrava et Alcántara est rapporté dans le récit comme s’il intéressait les seuls maîtres 87. Quant à l’Hôpital, il semble avoir été exclu de la convocation dans la mesure où Fernán Rodríguez de Valbuena, gravement malade, était hors d’état de participer à l’expédition88. Cependant — et le fait n’est pas anodin —, les frères de l’Ordre durent en réalité être informés du projet du roi puisque quelques jours après la mort du prieur plusieurs d’entre eux rejoignirent les troupes castillanes à Séville sous la conduite de Ruy Pérez de Bolaños, commandeur de Lora et de Setefilla, nommé lieutenant pour la province89. Dans le récit, cependant, tout se passe comme si, du seul fait de l’indisposition de leur supérieur, les frères de l’Hôpital avaient été tenus à l’écart de la convocation. Selon un procédé de synecdoque désormais habituel dans les chroniques, le maître incarne l’Ordre dans sa totalité, le chef se substitue à la collectivité des membres au regard du public.

24

Il est indubitable que le processus d’affirmation de la figure du maître à l’intérieur des ordres militaires a bénéficié d’une plus grande attention pour l’individu, que souligne le traitement privilégié dont les principaux dignitaires de ces institutions font l’objet à partir du milieu du XIIIe siècle. C’est en effet pendant la décennie 1240 qu’apparaissent dans les diplômes royaux des donations consenties aux ordres militaires à travers l’un de leurs frères distingué pour la qualité de ses services. En 1244, le futur Alphonse X concède ainsi, au nom de l’Hôpital, le château d’Archena à Guillén de Mondragón, commandeur de Consuegra90. Deux ans plus tard, à la suite de la prise de Jaén, son père Ferdinand III fait

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don à Calatrava de plusieurs maisons qu’il remet au commandeur de Martos, Juan Pérez, pour le récompenser de son aide lors de la conquête de la place91. À partir du règne d’Alphonse X, ce type de cessions se multiplie dans les sources, attestant la valeur croissante accordée à l’individu au sein des ordres militaires92. 25

Bénéficiant certes à certains des dignitaires les plus élevés dans la hiérarchie des ordres militaires, cette évolution favorise cependant en premier lieu le maître. À l’intérieur de l’institution qu’il dirige, celui-ci s’impose désormais comme le point de référence fondamental. Il n’est aucunement anodin que les Ordres, lorsqu’ils entreprirent, comme nous l’avons vu, de se représenter leur histoire, aient élu la succession des maîtres comme cadre chronologique pour ordonner les événements intéressant le passé de l’institution tout entière. De façon significative, les premiers témoignages d’une telle pratique se réduisent à de simples listes où n’apparaissent guère que les noms successifs des supérieurs, assortis le cas échéant de la durée de leur magistère93. À partir de la seconde moitié du XIVe siècle, ces documents gagnent en complexité, faisant place au récit, l’espace d’une notice, jusqu’à donner naissance, à la fin du Moyen Âge, aux premières chroniques consacrées aux milices94. La nouveauté historiographique est de taille. Pourtant, la grille de lecture du passé de ces institutions ne s’était pas modifiée en substance. Plus nombreux, mieux reliés entre eux, les événements restaient disposés selon la succession des maîtres, conformément à une pratique perpétuée tout au long de la période moderne et même bien au-delà95.

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Dans les sources extérieures aux ordres militaires, la focalisation sur la figure du maître est comparable. Au XIVe siècle, l’éloge s’est transporté de l’institution vers son chef sans laisser subsister de références au groupe. Le supérieur fait l’objet de louanges en tout point semblables à celles qui sont adressées aux membres de la noblesse dans les portraits qui se développent à partir des décennies centrales du XIVe siècle, notamment dans des poèmes. Quoique dépourvus de l’autonomie générique que leur donne Fernán Pérez de Guzmán96, ils offrent néanmoins de nombreux traits qui préfigurent les semblanzas de la fin du Moyen Âge. Ainsi s’amorce un processus d’héroïsation particulièrement sensible dans le cas d’Alonso Méndez de Guzmán, qui est l’une des figures les mieux traitées du Poema de Alfonso Onceno, tant par le nombre de strophes qui lui sont consacrées que par le caractère systématiquement laudatif de celles-ci97. Le maître y est présenté comme l’archétype du chef parfait, ayant conquis par ses prouesses militaires une réputation éternelle98. À ce portrait il ne manque plus qu’une référence antique établissant une comparaison avec la bravoure des capitaines de la Rome républicaine, pour qu’on puisse l’assimiler à celui que Hernando del Pulgar, à la toute fin du XIVe siècle, brosse de Juan Ramírez de Guzmán, aspirant malheureux à la maîtrise de Calatrava99.

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Au cours des deux derniers siècles du Moyen Âge se répand ainsi une vision héroïque des maîtres des ordres militaires. L’un des vecteurs essentiels en est le romance, qui lui assure une ample diffusion dans l’opinion castillane. Il est remarquable de ce point de vue que parmi les pièces ayant pour thème un événement historique — parmi les romances noticteros, pour reprendre l’expression de Diego Catalán 100 —, plusieurs mettent en scène un maître d’ordre militaire. On en compte trois parmi la petite dizaine de poèmes relatant une anecdote antérieure à l’avènement des Trastamares. La première évoque, en la justifiant, la révolte du prieur de l’Hôpital contre Alvar Núñez Osorio101. Les deux autres illustrent le destin tragique de Fadrique, le demi-frère de Pierre Ier, converti en une figure majeure du romancero et dont sont chantées la liaison supposée avec la jeune reine Blanche de Bourbon, puis la mort à Séville dans un guet-apens tendu par le roi 102.

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Toutefois, ces poèmes n’offrent pas une lecture fidèle de l’événement historique dont ils traitent103. Sans doute peuvent-ils en revanche témoigner de l’intérêt suscité par les maîtres auprès de leurs contemporains, dont on peut penser qu’ils ont été favorablement impressionnés par leur conduite pour l’avoir ensuite illustrée de la sorte. 28

Il se pose cependant un difficile problème touchant à la genèse de poèmes qui, pour la plupart, apparaissent tardivement par écrit dans des recueils de la première moitié du XIVe siècle, appelés silvas ou cancioneros104. Un fossé de près de deux siècles sépare donc l’époque à laquelle les romancer se présentent sous une forme fixée et celle où se situent les plus anciens événements évoqués au cours de la narration. À la suite de Ramón Menéndez Pidal s’est imposée, sur la foi des indices d’une transmission orale contenus dans les textes, l’idée d’une continuité chronologique qui tend à faire remonter le récit à l’époque même de l’anecdote qu’il rapporte105. Encore amplement répandu, ce postulat fait toutefois aujourd’hui l’objet d’une critique radicale qui considère le romance comme une recréation savante, opérée à partir de la chronique et datant dans la plupart des cas du règne des Rois Catholiques ou de Charles Quint106. Cette hypothèse, si elle était corroborée, infirmerait l’idée, longtemps incontestée, qui veut que ces poèmes soient nés d’une réaction de l’opinion castillane à une anecdote contemporaine qui l’aurait profondément impressionnée.

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Pourtant, comme le soulignent ses défenseurs, il convient de prendre garde à ne pas étendre indistinctement cette relecture à chaque composition107. Fernando Gómez Redondo a par exemple fait remarquer que les romances noticieros sont les pièces pour lesquelles il est le moins facile de postuler l’existence d’une discontinuité chronologique 108 . Plusieurs spécialistes ont repris cet avis dans le cas des poèmes intéressant les maîtres des ordres militaires109. Ces textes semblent en effet avoir été élaborés « à chaud », sous le coup l’anecdote qu’ils mettent en scène, bien qu’ils aient fait l’objet d’altérations ultérieures avant d’être fixés par écrit. En témoigne le romance du prieur Fernán Rodríguez, qui s’ouvre sur la figure du favori honni qu’il appelle, selon les traditions manuscrites, Rodrigo ou García de Padilla — contre toute historicité, mais en plein accord avec une interpolation qui fut ajoutée à la narration, dans le contexte des affrontements du règne de Pierre Ier, afin d’accroître le poids des accusations contre le parti de l’amante du roi, María de Padilla110. Pour pouvoir servir ce but, le récit devait à l’évidence jouir d’une tradition bien établie dans l’opinion castillane, ce qui me paraît accréditer l’idée de la simultanéité entre ce romance et l’événement qu’il rapporte. Il ne saurait être question de trancher la controverse à partir d’un seul exemple. Celui-ci peut cependant fournir un indice supplémentaire témoignant qu’au milieu du XIVe siècle circulaient, à propos de certains maîtres, des récits qui en vantaient le profil héroïque111.

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Passé le premier tiers du XIVe siècle, les ordres militaires font très largement partie de l’univers mental de la noblesse. À lire chroniques, poésies de cour ou romances , ces derniers d’inspiration moins élitiste, ils apparaissent sous le jour de corporations porteuses d’une éthique proche de celle de l’aristocratie. De nombreux textes relatent en effet les défis et les prouesses par lesquels les maîtres gagnent honneur et renommée. Contre le caractère religieux de ces milices, c’est désormais leur dimension profane, liée à une assimilation étroite aux valeurs du groupe dominant, qui prévaut dans l’imaginaire de la société castillane. Ainsi représentés, les ordres militaires suscitent la faveur accrue d’un public noble en quête de modèles, qui projette sur eux une partie essentielle de son idéal chevaleresque.

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II. – Au diapason des usages aristocratiques 31

À partir du Moyen Âge tardif, les ordres militaires travaillent à se doter d’une image qui corresponde avec les préoccupations de la noblesse. Leur démarche n’a guère suscité l’intérêt de l’historiographie. Si l’on excepte quelques études consacrées à l’évolution du vêtement des frères112, les contributions qui se sont hasardées à l’illustrer sont très rares. Aucune n’a véritablement tenté d’en prendre la mesure de façon globale. Pourtant, les supports utilisés par les ordres militaires offrent, en raison même de leur variété, un terrain privilégié à l’analyse. Depuis les pratiques de sociabilité jusqu’aux attitudes les plus intimes, ils témoignent de l’effort réalisé par ces institutions pour manifester, à différentes échelles, leur maîtrise des codes de représentation nobiliaires113.

Les plaisirs et les jeux 32

En Castille comme dans le reste de l’Occident, les comportements du groupe dominant sont régis à la fin du Moyen Âge par un système de codes considéré comme la marque d’une éthique spécifique. Ce sont ces manières de chevalerie, qu’un noble doit apprendre dès son plus jeune âge, qui constituent le signe distinctif de son état114. Au premier rang de ces activités figure la chasse, en particulier la fauconnerie, largement pratiquée par les différents membres du lignage royal115 et conçue par la haute noblesse comme une caractéristique essentielle de son identité116. La chasse au vol remplit une fonction majeure dans la sociabilité du groupe dominant, qu’elle alimente à travers les échanges d’oiseaux de proie117. Bien que de telles activités soient à l’origine interdites aux frères des ordres militaires118, ceux-ci semblent s’y être largement adonnés au XIVe siècle, comme en témoigne l’envoi à Juan Manuel, par Fernán Rodríguez de Valbuena, d’un faucon119 appartenant à une espèce appelée nebli, réputée pour l’excellence de ses qualités de chasseur120. Ainsi, malgré les décrets du concile de Latran IV, qui proscrivaient la pratique de la volerie parles religieux121 et furent par la suite repris par plusieurs textes normatifs, en particulier dans le cas des institutions de filiation cistercienne122, les frères des ordres militaires firent très rapidement de la chasse au faucon l’une de leurs principales distractions123.

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Il me paraît difficile dans le cas des ordres militaires de dénier à la volerie son caractère de divertissement aristocratique pour la réduire, comme on l’a fait parfois, à une activité avant tout destinée à satisfaire des nécessités alimentaires124. Les frères la pratiquaient en effet à des fins de loisir évidentes125, comme l’atteste la chronique royale portugaise, compilée au début du XIVe siècle à partir de textes plus anciens ; lorsqu’elle relate la prise de Tavira au début du règne d’Alphonse III. À peine le maître de Santiago a-t-il accordé une trêve à la ville, pour préparer la phase finale de sa conquête, que plusieurs membres de l’Ordre, croyant le danger disparu, décident pour se distraire d’organiser une chasse au faucon qui se révèle fatale en raison d’une embuscade que leur ont tendue les Maures 126. Un tel récit me semble exemplaire. Il reflète un goût très largement répandu dans les ordres militaires, dont les traités cynégétiques de l’époque vantent les domaines pour leur richesse en gibier. En règle générale, ceux-ci abondent en garennes, propices notamment à la capture d’ours et de sangliers127. Fréquentés par les chasses royales, telles par exemple les terres d’Alcántara à Cabeza del Buey128, ils se distinguent, pour certains d’entre eux, par une aptitude particulière pour l’élevage d’oiseaux de proie129.

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À différentes reprises, certains frères font figure de spécialistes de la chasse. Plusieurs sont cités tant par Juan Manuel que par Pedro López de Ayala dans la préface de leurs traités pour leur excellence dans l’art cynégétique et pour l’expérience qu’ils leur ont fait partager, notamment en matière de fauconnerie130. Parmi eux figurent Fernán Gómez de Albornoz, commandeur santiaguiste de Montalbán au milieu du XIVe siècle 131, ou Ramir Lorenzo, clavaire de Calatrava, que chacun de ces écrivains s’accorde à compter parmi les meilleurs chasseurs de son temps132. Pour le second, l’information a un prix d’autant plus important qu’un lien intime l’a uni aux deux auteurs, puisqu’il a été le criado de Juan Manuel, comme le rappelle son épitaphe133, et le partenaire de chasse de Pedro López de Ayala, qui put ainsi à loisir observer ses talents134. Le goût des frères pour la chasse est tel que l’un d’eux, Ruy González de Illescas, commandeur de Santiago, fut nommé fauconnier de Pierre Ier en raison de ses aptitudes particulières dans ce domaine135. Si extrême soit-il, cet exemple est à mon sens un indice très probant de l’inclination que les membres des ordres militaires partagent avec la noblesse pour la chasse.

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De même que la fauconnerie, le jeu est au Moyen Âge tardif un élément essentiel des sociabilités nobiliaires. Quand il requiert des capacités physiques, il est, on l’a vu, un entraînement au combat. De même, quand il fait appel à des aptitudes stratégiques comme dans le cas des échecs, il prépare à l’exercice de responsabilités politiques 136. Pas plus qu’à celui de la chasse les ordres militaires ne sont demeurés étrangers au goût pour les jeux de table dans la Castille des XIIIe et XIV e siècles. Il n’est pas anodin que le seul divertissement prohibé par les statuts soit les dés, jugés malhonnêtes car ils reposent sur un pari où, bien souvent, on risque de l’argent137.

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Aucune interdiction similaire ne pèse sur les échecs, auxquels les frères des ordres militaires semblent s’être adonnés à loisir si l’on en croit l’iconographie du Livro de los juegos de ajedrez, dados y tablas, composé à l’initiative d’Alphonse X à l’extrême fin de son règne138. Parmi les miniatures représentant le roi et les joueurs de son entourage, cinq intéressent des frères d’ordres militaires, dont une, de plus grand format, représente deux Templiers, le manteau frappé de la croix rouge (fig. 4, p. 188), s’affrontant de part et d’autre de l’échiquier139.

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De la même manière, les exercices militaires habituels à la noblesse ont en grande partie retenu la faveur des membres des ordres militaires. Il en est ainsi d’une pratique appelée dans les textes bofordar, à laquelle Juan Manuel attribue un rôle décisif dans la formation des jeunes chevaliers140. Développant l’adresse et la force du cavalier, ce jeu, alors désigné dans les régions d’oïl sous le nom de bohort, consiste à projeter à la volée une lance courte contre un panneau de bois de sorte que celui-ci ne tourne pas sur son axe mais s’abatte sous la violence du coup141. Un cas intéressant montre dans l’iconographie plusieurs frères d’ordres militaires partageant avec des chevaliers laïques ce divertissement nobiliaire. Il s’agit d’un caisson du plafond peint de la cathédrale de Teruel (fig. 5, p. 188), daté de la fin du XIIIe siècle et pour partie conservé dans la collection Plandiura du Museu Nacional de Catalunya, qui représente deux chevaliers de Santiago, reconnaissables à la croix fleurdelisée de couleur rouge du caparaçon de leur cheval, participant à ce jeu avec d’autres aristocrates distingués chacun par les armes de sa maison142.

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Évoquons enfin un dernier exemple de la participation croissante des membres des ordres militaires aux pratiques de sociabilité développées autour des armes par la noblesse. Il s’agit de leur engagement dans les tournois, pourtant interdit avec une extrême rigueur aux religieux : il s’agit là d’un phénomène tardif dont on ne connaît, pour l’époque antérieure à l’avènement des Trastamares, qu’un unique exemple, en liaison là encore

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avec Santiago. Il semble en effet que Pierre Ier, qui désirait éliminer son demi-frère l’infant Fadrique, maître de l’Ordre, ait songé à exécuter son projet au cours d’un tournoi organisé afin de dissimuler le crime. La chronique royale et le romance de la mort du maître s’accordent sur ce point, bien qu’ils diffèrent entre eux sur le lieu et la date de l’événement : la première le situe à Tordesillas en 1356, peu après que le roi eut repris Palenzuela143, le second, en vertu de ce qu’Aurelio González estime un effet d’indépendance de la tradition populaire144, le place à Séville, deux ans plus tard, à la veille de la mort de Fadrique145. On sait que le crime fut finalement exécuté en employant d’autres instruments, mais le fait que le roi ait pensé utiliser un tournoi pour déguiser son forfait me semble un élément permettant de corroborer l’ouverture des ordres militaires, et en premier lieu de Santiago, aux usages aristocratiques146.

FIG. 4. — Deux Templiers jouant aux échecs. (Illustration extraite du Libro de los Juegos de ajedrez, dados y tablas, Biblioteca del Real Monasterio de El Escorial, ms. T-I-6, f° 25. Cliché Oronoz.)

FIG. 5. — Un Santiaguiste s’adonnant à un exercice armé aristocratique. Teruel, cathédrale Santa María de Mediavilla, fresque de la voûte (XIIIe siècle, détail). (Tous droits réservés à la cathédrale de Teruel. Photographie reproduite avec l’aimable autorisation du chapitre de la cathédrale de Teruel.) 39

Au cours du Moyen Âge tardif, les ordres militaires participent largement à la sociabilité nobiliaire. Les contacts avec le siècle sont de règle, quoique les prescriptions normatives édictées jusque dans la première moitié du XIVe siècle cherchent, notamment pour les

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institutions de filiation cistercienne, à les soumettre à l’autorisation du maître147. Plusieurs documents attestent alors de la multiplication des échanges avec l’aristocratie, dont la fréquentation était devenue, notamment pour l’Hôpital et Santiago, une pratique quotidienne. De façon très significative, les restrictions alimentaires édictées en 1337 par le chapitre général de Rhodes prévoyaient pour chaque officier la faculté d’y déroger lorsqu’était présent à sa table quelque ecclésiastique ou laïc de renom148. Le cas n’était pas de pure spéculation. Qu’il suffise, pour l’Hôpital, de rappeler l’accueil que Fernán Rodríguez de Valbuena fit en 1320 à l’archevêque de Compostelle Bérenger de Landorre dans sa résidence de Castronuño149, ou, trente ans plus tard, l’aide qu’Alvar Pérez de Castro vint, dans ce même lieu, demander au prieur Fernán Pérez de Deza, afin de pouvoir échapper à la vindicte du roi Pierre Ier150. 40

Au contact de l’aristocratie, les ordres militaires s’imprégnèrent d’une culture courtoise. Si dans la Péninsule ils n’adoptèrent pas, comme ce fut le cas en d’autres régions d’Occident, le profil littéraire de protecteurs bienveillants des amants151, ils s’ouvrirent, conformément à une tradition enracinée dans l’espace méditerranéen, à la poésie des troubadours, comme l’avaient fait les Templiers et les Hospitaliers de Provence152. Il se peut que certains frères aient composé eux-mêmes des chansons, tel ce Ruy Gómez auteur de deux pièces lyriques dédiées à sa dame, identifié récemment à un frère d’Avis du même nom, connu pour avoir reçu une donation en 1215 de la reine Mafalda153. Le cas dut cependant rester exceptionnel. Pour l’essentiel, les liens entre les milices et les troubadours relevaient du patronage artistique. Il en fut ainsi notamment pour Santiago 154 , auquel furent attachés des poètes de renom tels Fernão Rodrigues Calheiros dans les premières décennies du XIIIe siècle, connu pour avoir laissé une trentaine de pièces 155, ou Gonçalo Eanes do Vinhal, chassé du Portugal après la destitution de Sanche II, proche parent ou même, selon toute vraisemblance, frère de Pelayo Pérez Correa156, qui jouit au cours du magistère de ce dernier d’une faveur considérable157.

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Ainsi se développe dans la seconde moitié du XIIIe siècle, en particulier pour Santiago, un rapport à la culture assez proche du mécénat. Comme dans le cas des grands lignages nobiliaires, il est toutefois difficile de démontrer avant les ultimes décennies du XIVe siècle l’existence d’une telle pratique158. Celle-ci, pour Santiago du moins, apparaît alors clairement documentée. À l’initiative du maître Lorenzo Suárez de Figueroa se constitua une véritable cour, séjournant le plus souvent à Llerena, qui ne le cédait en rien aux autres foyers pré-humanistes de la Péninsule159. Comme la plupart de ces derniers, elle réunissait des intellectuels de haut rang, souvent d’origine juive, tels le médecin Zadique de Uclés, qui à la demande du maître traduisit en 1402 les Dichos de sabios du catalan au castillan160, et des personnages plus troubles, en particulier des astrologues, auxquels il est relaté que le maître, de même que plusieurs de ses pairs, accordait une confiance excessive161. Bien que tardive, cette manifestation n’en reflète pas moins combien les ordres militaires participent, à la fin du Moyen Âge, des sociabilités nobiliaires jusqu’à en adopter tous les rites — du moins pour certains d’entre eux, tel Santiago.

Le vêtement et le paraître 42

Plus encore que les pratiques de sociabilité, le vêtement, comme l’a souligné Michel Pastoureau, avait pour « rôle principal d’indiquer la place d’un individu au sein d’un groupe et la place de ce groupe au sein de la société »162. Il constituait donc un système de signes rigoureux et contraignant que surent très bien utiliser les règles primitives des

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ordres militaires, qui imposaient aux nobles convertis à cette forme nouvelle du service divin d’abandonner leurs usages vestimentaires pour se tenir désormais, à l’instar des Santiaguistes, a fastu secularis pompe 163. Il n’est pas facile de déterminer précisément quel était l’habit originel des frères164. En effet, les textes normatifs évoquent rarement ce sujet. Ils laissent cependant apparaître clairement la volonté de privilégier un modèle opposé à celui qui avait la faveur de l’aristocratie165. Afin de distinguer leur habit du vêtement noble et de le rattacher à la tradition monastique, les ordres militaires jouèrent donc sur la couleur et la coupe des étoffes, prescrivant l’utilisation de tailles amples166 et, plus encore, de tonalités neutres comme le blanc, le noir ou le brun, qui ne supposaient pas de recourir à des teintures ou à des apprêts167. 43

Bien que présentant des traits communs, les vêtements portés par les frères d’un même ordre militaire n’étaient pas tous identiques. Comme dans d’autres groupes, l’habit traduisait au sein de ces institutions les différences statutaires entre les membres, renforçant celles qui relevaient de l’apparence physique. Ainsi, les plus anciens statuts conservés pour Calatrava, qui remontent au début du XIIIe siècle, intiment aux frères d’utiliser une seule coupe de manteau168, distincte de la tunique grossière des convers169, auxquels il était défendu de se tailler la barbe au rasoir et de se couper les cheveux à la moitié de l’oreille comme le faisaient les chevaliers170. L’usage différencié du vêtement selon la catégorie de leurs membres est un élément essentiel de la pratique des ordres militaires. En atteste, à la fin du XIVe siècle, l’illustration d’une cantiga extraite du recueil mariai d’Alphonse X, figurant plusieurs membres de l’ordre de Santa María de España, récemment créé171 : dans chacune des miniatures, les frères, vêtus d’une même cape rouge frappée de l’étoile, symbole de l’institution (fig. 6, p. 194), se distinguent par la taille haute ou basse de leur couvre-chef172, selon qu’il s’agit de chevaliers ou de clercs173.

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Telles qu’elles se présentent à l’origine dans les textes statutaires, les normes vestimentaires visent avant tout à distinguer les frères, en particulier les chevaliers, des membres de la noblesse. À cet égard, les premiers statuts de Calatrava sont révélateurs, car l’une de leurs préoccupations essentielles est d’affirmer l’identité des membres de l’Ordre par rapport aux laïcs : les frères se voyaient interdire les bottes à bout pointu et les capes à manches des aristocrates, sauf lors des expéditions guerrières, où l’usage des secondes était toléré du moment qu’elles adoptaient une forme différente de celles des nobles174. De même, il leur était défendu d’utiliser un chapeau sauf quand ils étaient malades et à condition qu’il fût fait du même tissu que le reste de leur habit 175. Le souci de se distinguer des séculiers traduit bien le désir des frères des ordres militaires de manifester immédiatement au regard du public castillan la spécificité de leur état. L’iconographie (fig. 7, p. 194) en offre la preuve ultime dans la mesure où, quel qu’en soit le support, la forme et la couleur du vêtement constituent, jusqu’à la seconde moitié du XIIIe siècle, une marque d’appartenance à chacune de ces milices tout aussi sûre que la croix stylisée que leurs membres portent au côté176.

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Passé le milieu du XIIIe siècle, cependant, une évolution semble se dessiner : loin de symboliser le renoncement au monde, le vêtement des frères des ordres militaires tend dès lors à suivre les modes circulant dans le siècle177. Bien que générale, cette rupture s’effectue cependant selon un rythme distinct pour chacune des milices. Ainsi Santiago et, à un moindre degré, l’Hôpital connurent une mutation plus rapide que les ordres de filiation cistercienne, demeurés plus proches du modèle monastique. Dans le premier cas, les statuts édictés par Pelayo Pérez Correa soulignent un infléchissement des usages vestimentaires dès le troisième quart du XIIIe siècle. Parmi les sept séries de définitions

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conservées pour son gouvernement, trois s’attachent à limiter les dépenses des membres en matière d’habillement178. Elles déterminent le prix maximal de certaines pièces comme la cape, dont le coût ne devait pas dépasser huit maravédis, et prescrivent l’usage de tissus bon marché, comme les draps d’Arras ou de Valenciennes, alors largement exportés dans la Péninsule179. Il y a lieu cependant de s’interroger sur leur efficacité dans la mesure où, en mars 1310, les statuts promulgués par Juan Osórez font pour la première fois explicitement état de l’existence d’entorses à la règle, donnant six mois aux frères pour mettre leur vêtement en conformité avec la norme admise180.

FIG.6 — Frères de l’ordre de Santa María de España. (Illustration extraire des Cantigas de Santa María, Florence, Biblioteca Nazionale, ms. B-R-20, cantiga 299, f° 100 C. Cliché Oronoz.)

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FIG.7. — Deux frères de Santiago, (Illustration extraire du Libro de los juegos de ajedrez, dados y tablas, Biblioteca des Real Monasterio de El Escorial, ms. T-I-6, f° 271°. Cliché Oronoz.) 46

Il y a près d’un siècle Joaquim Miret i Sans soulignait à propos de l’Hôpital que la répétition des mêmes normes vestimentaires, prohibant le luxe et l’ornement dans l’habillement des frères, traduit au seuil du XIVe siècle une préoccupation accrue pour le paraître181. Si l’on ne peut plus aujourd’hui lire cette évolution dans les termes moraux qu’utilisait l’historien catalan pour flétrir des vanités mondaines, décrites comme l’indice certain de la décadence de l’Ordre, il faut pourtant noter que cet infléchissement souligne une similitude croissante entre les vêtements des Hospitaliers et ceux de la noblesse de leur temps. À ce titre, les statuts promulgués par Hélion de Villeneuve dans le second quart du XIVe siècle sont révélateurs. Les interdictions qu’on y trouve témoignent du fossé qui séparait désormais la pratique des frères des usages originels. Ainsi, il leur est par deux fois défendu, en 1332 puis en 1337, de porter de l’or et de l’argent sur leurs habits182. Dans un tel contexte, on ne saurait soutenir que les références à la « taillie vieille et ancienne de la maison » présentent un sens littéral. Trop d’exceptions les accompagnent, qui prennent acte de la sécularisation croissante du vêtement des Hospitaliers183.

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Pour Santiago comme pour l’Hôpital, la rupture avec la norme vestimentaire prescrite par la règle est acquise durant la première moitié du XIVe siècle. Il ne fait aucun doute qu’elle s’est approfondie par la suite, comme l’a montré María Echániz Sans pour le premier de ces deux ordres184. Plusieurs représentations montrent qu’au XIVe siècle disparaît l’identité visuelle des frères, que rien ne distingue plus des membres de la noblesse, si ce n’est la croix de leur ordre. En atteste le livre de la confrérie de Santiago fondée en 1338 à Burgos, dans lequel furent ajoutés durant les XIVe et XIVe siècles les portraits équestres des fils de l’oligarchie urbaine nouvellement admis en son sein185. Parmi eux figure un commandeur santiaguiste, Juan Martínez de Burgos, mort en 1438, dont l’apparence est tout à fait comparable à celle des chevaliers laïques avec lesquels il partage visiblement un goût accusé pour l’exubérance et la nouveauté186. La rupture avec la norme

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vestimentaire originelle paraît alors consommée. Elle n’en est pas moins un fait ancien, ainsi que le soulignaient dès les années 1480 Pedro de Orozco et Juan de la Parra en vue de dénoncer le relâchement de leurs coreligionnaires187. 48

Bien qu’elle obéisse à une logique comparable, l’évolution vestimentaire des ordres de filiation cistercienne présente toutefois un rythme plus lent. Le retard observé par rapport à Santiago ou à l’Hôpital s’explique par les résistances opposées au changement par les autorités dont dépendaient ces institutions, au premier rang desquelles figure l’abbaye de Morimond188. En 1275, son supérieur obtient de Grégoire X qu’il contraigne les membres de Calatrava à abandonner, sous peine d’excommunication, les nouveautés qu’ils prétendaient introduire dans les pratiques vestimentaires de la milice189. Il se peut que l’intervention pontificale ne se soit pas limitée à Calatrava car, en 1306, les membres d’Alcántara reçurent l’ordre de se conformer aux injonctions du pape et se virent interdire le port de vêtements desordenados, jugés contraires à leur état 190. Défendre la modestie de l’habit des frères constituait le principal souci des autorités cisterciennes en matière de règlements vestimentaires. En attestent les statuts successifs de Calatrava qui, jusqu’à la fin du XIVe siècle, imposent aux membres de l’institution une tenue honnête, considérée d’après l’usage monastique comme la preuve de la sincérité de leur engagement191.

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Quelle que soit l’énergie avec laquelle les autorités de Cîteaux rappelèrent aux frères d’Alcàntara et de Calatrava l’obligation qui était la leur de respecter dans leur habit les mandements originels de la règle, il ne fait aucun doute que le XIVe siècle ouvrit la voie à plus d’une nouveauté vestimentaire. Certes, à la différence de Santiago et de l’Hôpital, il n’est fait aucune allusion explicite à des violations de la norme. Des évolutions se dessinent pourtant, dont témoignent a contrario les ensembles statutaires qui prétendent les corriger. On peut ainsi percevoir, à partir du second quart du XIVe siècle, comme María del Carmen Yáguez Boza l’a bien noté, un relâchement des usages originels 192. À plusieurs reprises l’emploi des matières nobles fait l’objet de limitations sévères 193, tout comme celui des couleurs jugées répréhensibles, dont le spectre tend à s’élargir : au blanc et au rouge, proscrits en 1336 dans les statuts édictés à Alcañiz194, s’ajoutent en 1397 le vert et le jaune195, largement prisés par l’aristocratie et dont l’association était parfois considérée comme le symbole même du désordre196.

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À la fin du XIVe siècle, l’évolution semble avoir pris un caractère inéluctable. Le rapprochement du vêtement des frères des Ordres de filiation cistercienne avec celui de la noblesse constitue désormais un fait acquis. Bien qu’il soit apparu plus tard que chez ceux de Santiago et de l’Hôpital, le phénomène n’en était pas moins arrivé alors à un stade de développement comparable chez les frères d’Alcántara et de Calatrava. À mon sens, il n’est pas anodin qu’au cours des années 1390 les papes aient entériné un processus de sécularisation qu’ils avaient jusqu’alors résolument condamné197. C’est ainsi qu’en 1392, Clément VII autorisa les frères de Calatrava, lorsqu’ils agissaient en dehors du couvent, à utiliser des vêtements de lin198. Cinq ans plus tard, Benoît XIII permettait aux chevaliers de l’Ordre d’abandonner la capuche de leur habit, héritée des pratiques monastiques, pour porter au côté gauche une croix plus conforme aux goûts nobiliaires du temps199. Sanctionnée au plus haut niveau de la hiérarchie, la rupture avec les usages vestimentaires des origines fut telle que, comme dans le cas de Santiago, aucun projet de réforme des Ordres de filiation cistercienne ne devait plus tenter au XIVe siècle de remettre en cause le caractère aristocratique de leur habit200.

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La mémoire et la mort 51

De même que le vetement, les usages funéraires constituent au Moyen Âge un domaine propice à l’affirmation du statut social de l’individu. Comme dans nombre d’autres pays, la mort a fait l’objet en Espagne d’une attention accrue au cours des vingt dernières années201. Les ordres militaires sont toutefois restés en dehors des avancées majeures de la recherche sur le sujet202, II est probable que cette situation est due à la difficulté de réunir l’information203. Isolés et fragmentaires, les éléments iconographiques et épigraphiques ne peuvent, en l’état actuel de la recherche, pallier la rareté des sources écrites. Le défaut de traces intéressant les pratiques funéraires des ordres militaires est tel qu’il est tentant de le lire comme l’indice de l’existence de normes imposant à chaque frère d’être inhumé dans son institution sans relief notable204. Les rares mentions relevées dans la documentation normative me semblent vérifier l’hypothèse, tant à l’échelle internationale, où les frères de l’Hôpital sont obligés en 1278 à être enterrés dans l’habit de l’Ordre205, que sur le plan ibérique, où les statuts de Juan Osórez rappellent en 1310 aux Santiaguistes l’interdiction de choisir leur sépulture hors des lieux consacrés par la tradition206.

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Il est possible que l’absence d’autres références statutaires à la coutume des frères d’être inhumés dans le cimetière de leur ordre procède du fait que celle-ci n’ait pas été enfreinte avant une date tardive207. Jusque dans la seconde moitié du XIIIe siècle, divers documents l’évoquent comme une évidence208. Elle ressort du désir exprimé par certains confrères d’être enterrés dans une institution comme s’ils en étaient membres. En attestent pour Calatrava deux mozarabes tolédans, Fernán Ibáñez et Pedro Sancho, qui demandèrent à être associés aux prières de la milice et inhumés parmi les frères comme l’un d’entre eux 209 , dans le cimetière du couvent central pour le premier et, pour le second, dans le prieuré de Santa Fe, où il demanda que son corps fut placé dans le mur de la chapelle à l’intérieur de laquelle reposaient les membres de l’Ordre210. L’usage est confirmé dans les accords de partage des droits ecclésiastiques, dont on sait qu’ils constituent jusqu’au troisième quart du XIIIe siècle un enjeu entre milices et sièges cathédraux. L’enterrement des frères dans une église de leur institution y est tenu pour une pratique ordinaire211. En un cas, il est même évoqué comme un devoir absolu212.

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À l’instar des frères, les maîtres semblent avoir eu coutume d’élire leur sépulture au sein de la milice qu’ils gouvernaient, comme le montrent les mentions rassemblées dans la narration de Rades pour la période antérieure à l’avènement des Trastamares : à une exception près, tous les maîtres dont le texte indique le lieu d’inhumation sont enterrés dans une église de leur ordre213. Le fait est largement corroboré par la documentation. Dans le cas d’Alcántara, l’acte de déposition du maître Ruy Vázquez atteste, en 1318, la coutume d’ensevelir ses prédécesseurs, de même que les frères morts dans la ville, dans le sanctuaire conventuel de Santa María de Almocobar214. Seuls les membres de l’institution morts dans d’autres lieux soumis à sa juridiction étaient admis à ne pas élire sépulture à Alcántara, sans pouvoir pour autant être enterrés en dehors de l’Ordre215. Aucune dérogation n’était consentie, sauf dans le cas où l’éloignement du lieu du décès interdisait de conserver en état le corps du défunt jusqu’à son transport au couvent216. En atteste l’exception mentionnée par Rades, à laquelle j’ai fait allusion plus haut. Il s’agit du maître Suero Martínez, mort en 1361 à Soria, au service de Pierre Ier contre l’Aragon, et dont le corps dut, en raison de la distance, être inhumé dans une église du faubourg de la ville

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appartenant aux frères de Calatrava, avant d’être par la suite transféré au couvent d’Alcántara217. 54

Malgré une norme égalitaire contrastant nettement avec les rituels de distinction qui s’affirmaient au sein du groupe dominant, il semble que la seconde moitié du XIII e siècle ait vu apparaître dans les ordres militaires un certain nombre de pratiques tendant à une différenciation croissante des usages funéraires. Si la règle de l’enterrement au sein de l’institution n’était pas majoritairement remise en cause, plusieurs solutions permettaient aux dignitaires de manifester leur position privilégiée dans la milice. Il n’est pas exclu que les obsèques des maîtres aient revêtu une solennité particulière, comme le suggère l’emprunt de mille cinq cents sous de Jaca contracté par le commandeur de Montalbán en 1275-auprès des officiers de la municipalité afin de lui permettre de couvrir les frais des funérailles de Pelayo Pérez Correa218. S’il est difficile, faute de données suffisantes, d’alléguer pour les obsèques un rapprochement avec les usages de la noblesse, d’autres pratiques funéraires comme les chapellenies traduisent clairement une telle volonté219. Se multipliant à partir de la fin du XIIIe siècle, elles traduisent le souci des maîtres, voire de certains dignitaires de moindre rang, de rappeler leur mémoire sur un mode lignager. La plus anciennement attestée fut instituée à Uclés en 1290 par Lorenzo Pérez Martel, commandeur de l’hôpital de Cuenca, pour le repos de son âme et de celle de son frère, le maître Gonzalo Pérez220. Bien d’autres devaient la suivre, fondées dans des sanctuaires relevant des milices, comme celle que Fernán Rodríguez de Valbuena établit à Castronuño221, mais également en dehors, à l’image de celle que Pedro Sánchez, commandeur santiaguiste de Baltanás, institua dans les années centrales du XIVe siècle dans l’église San Lorenzo de Burgos222.

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À des fins de distinction similaire se développa à la même époque, parmi les dignitaires, la coutume d’individualiser l’espace de leur sépulture par une épitaphe rappelant les qualités essentielles du défunt. Quelle que soit la longueur de l’inscription, le principe en est toujours semblable. Il vise à faire valoir la personne décédée à l’intention de ses frères et de la postérité. Dans ce but, les épitaphes relatent, à peu d’exceptions près, la position du défunt dans l’Ordre. Tel est par exemple le cas de celle de la commandeur de l’Hôpital Urraca Ruiz Cuesta, morte en 1323, dont la plaque sépulcrale, visible dans l’église de San Pedro et San Felices de Burgos, rappelle l’activité à la tête des baylies de cette ville ou encore de Logroño223. À l’approche du milieu du XIVe siècle, on voit se multiplier les références à des données étrangères à l’institution, destinées à rehausser la figure du défunt224. À force d’insister sur le lignage et les liens de clientèle, l’appartenance à la milice devient seconde, comme il arrive pour Ramir Lorenzo, clavaire de Calatrava, dont l’épitaphe, dans l’église tolédane de Santa Fe, occulte le profil religieux au profit d’une filiation prestigieuse qui le rattache aux Gallinato, distingués lors de la prise de Séville 225, et d’une éducation noble reçue dans la maison de Juan Manuel226.

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Une étape supplémentaire du processus de différenciation des dignitaires fut franchie dans la première moitié du XIVe siècle, lorsque se répandit l’usage d’édifier un tombeau monumental pour marquer le lieu de leur sépulture. Le plus anciennement attesté, conservé au XIIIe siècle dans l’église de Consuegra, est celui de Fernán Pérez Mosejo, prieur de Castille et grand commandeur d’Espagne dans l’ordre de l’Hôpital, mort à la fin du XIIIe siècle227. Dans les décennies suivantes, le modèle fut largement repris, au point de faire figure de règle228. Le plus souvent, le monument est placé dans une chapelle du couvent central, voire dans une église de l’Ordre à l’œuvre de laquelle le défunt a été étroitement associé pendant sa vie229. Qu’il suffise de citer, au début des années 1320, le

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tombeau de Ruy Vázquez, ancien maître d’Alcántara, dans l’église de Santa Ana de Magacela, qu’il avait fait construire après avoir été privé de la dignité suprême et contraint de se retirer dans cette commanderie230. Il est un exemple parmi d’autres d’une pratique calquée sur les usages nobiliaires et dont la diffusion au sein des ordres militaires tend, à partir de la fin du XIVe siècle, à s’étendre du sommet vers la base231. 57

Les pratiques de distinction des frères en matière funéraire ne demeurèrent cependant pas toujours confinées au sein de leurs ordres. Plusieurs membres purent en effet solliciter, à titre individuel, d’être enterrés dans les églises d’une autre institution. Bien que le texte des Partidas ait autorisé les maîtres et les commandeurs à choisir tout sanctuaire du royaume pour lieu de leur sépulture232, les bénéficiaires d’un tel privilège n’en firent pas usage avant une date tardive. Néanmoins, il se peut que certains frères aient invoqué, à titre ponctuel, les suffrages d’autres institutions, à l’image de l’Hospitalier Pedro Miguélez, qui laisse en 1245 une terre à sa belle-soeur et aux enfants de celle-ci, à condition qu’ils la cèdent à leur mort au monastère cistercien d’Osera pour le salut de son âme233. Il ne semble pas que ce geste de dévotion ait impliqué que le défunt fut inhumé en dehors de son ordre. L’usage d’agir de la sorte est postérieur234. Sans doute peuton en situer les débuts dès la première moitié du XIVe siècle, si l’on se fonde sur la disposition d’un confrère de Calatrava, Gonzalo Alfonso de Cervatos, qui, choisissant de se faire enterrer dans le monastère tolédan de San Clemente, prie les moniales d’agir à son égard comme pour un chevalier de l’Ordre235.

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Bien qu’attestée à partir des années 1320, l’inhumation en dehors de la milice concerne un nombre très restreint de membres des ordres militaires. Si elle constituait, sur le modèle nobiliaire, une marque d’affirmation de l’individu, elle restait cependant encore étroitement contrôlée parles autorités de l’institution, comme le montre l’exemple de l’infante Violante, fille naturelle de Sanche IV, qui décida en 1330 d’être enterrée dans le couvent franciscain de Toro236 alors qu’elle était depuis peu commandeur du monastère santiaguiste de Sancti Spiritus de Salamanque237. Son choix procédait clairement du souci de manifester sa condition noble, comme il ressort de l’épitaphe rappelant sa naissance qu’elle pria ses exécuteurs testamentaires de placer sur sa sépulture238 ; il n’en était pas moins soumis à l’autorisation du maître239. Le fait reflète à mon sens le caractère marginal qui s’attachait encore à cette pratique dans la plupart des milices. Les exemples intéressent surtout des personnes tardivement liées avec ces dernières, comme l’infante Violante ou Gonzalo Martínez de Oviedo, favori d’Alphonse XI, élevé sur l’ordre du roi à la maîtrise d’Alcántara et dont la décision d’être enterré dans le couvent franciscain d’Oviedo atteste que ses dévotions étaient en grande partie restées enracinées dans sa ville natale240.

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C’est seulement dans le cas de Santiago que l’on peut observer, dans la première moitié du XIVe siècle, un développement important de l’usage d’élire sépulture en dehors de l’Ordre. La pratique est attestée pour la première fois en 1302 dans le testament d’Alonso Martinez de Olivera, grand commandeur de León241. Sa signification lignagère est tout à fait claire car le dignitaire décida de se faire inhumer dans une chapelle du cloître de la cathédrale de Palencia, qu’il avait fondée et dans laquelle il ordonna de réunir les siens autour de son tombeau et de celui de sa femme242. Il est difficile d’évaluer l’ampleur de la diffusion de cet usage au sein de Santiago243. Les statuts promulgués en 1310 par Juan Osórez, qui, on l’a vu, rappelaient aux frères leur devoir de se faire inhumer dans l’Ordre, peuvent être interprétés comme l’indice d’une fréquence croissante des enterrements réalisés hors de celui-ci. Plusieurs exemples sont en tout cas attestés dans les deux

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premiers tiers du XIVe siècle tant pour des maîtres, comme Alonso Méndez de Guzmán, enseveli aux côtés de ses parents dans l’église du convent franciscain de San Clemente de Séville244, que pour des commandeurs, tel Fernán Ruiz de Tahuste, inhumé dans le sanctuaire paroissial de San Juan de Baeza245. Devenu plus courant à partir de la fin du XIVe siècle 246, l’usage de se faire enterrer en dehors de l’institution est un indice significatif de l’adoption par les ordres militaires, au premier rang desquels Santiago, des pratiques nobiliaires de distinction, qui contrastent avec leur tradition funéraire originelle247. 60

Ainsi, quelle que soit l’échelle retenue, les ordres militaires offrent une image qui s’accorde avec les représentations de la noblesse. Des différences existent, bien sûr, dans le détail. Elles se traduisent à deux niveaux distincts selon le support et l’institution considérés. L’adéquation aux modèles aristocratiques est assurément plus complète pour ce qui intéresse les usages de sociabilité, tournés vers l’extérieur, que pour des pratiques plus intimes, comme le choix de l’habit et surtout de la sépulture, qui touchent à l’essence de l’individu. De même, l’exacerbation du profil séculier des ordres militaires concerne plus directement Santiago que toute autre milice. Elle n’en laisse pas moins de les affecter dans leur ensemble, tendant, à partir du tournant des XIIIe et XIV e siècles, à faire prévaloir en leur sein les codes de représentations de la noblesse.

III. – À la rencontre des idéaux de la chevalerie 61

Loin de rester au niveau des représentations, le rapprochement entre l’image des ordres militaires et celle de la noblesse traduit une communauté d’idéal animée par les mêmes références à la chevalerie. Essentiel pour comprendre la faveur dont ces institutions jouissaient auprès du groupe dominant, un tel sujet est cependant difficile à traiter car il exige une connaissance très approfondie des mentalités nobiliaires, qu’il est impossible de mobiliser en l’état actuel de la recherche248. Ainsi, les développements qui suivent posent plus de questions qu’ils n’apportent de véritables réponses. Conscient du fait, je les ai néanmoins crus nécessaires pour évaluer l’adhésion des ordres militaires, au cours du Moyen Âge tardif, aux idéaux de la chevalerie dont ils ont pu offrir des modèles proposés à la noblesse249.

Un parangon de l’esprit chevaleresque 62

En règle générale, l’historiographie a occulté la dimension chevaleresque des ordres militaires derrière le caractère religieux auquel elle a coutume de ramener leur dénomination d’orden. Sans être complètement erroné, un tel schéma est néanmoins réducteur, enfermant ces institutions dans une définition qui ne présentait pas pour leurs contemporains un sens aussi univoque. Il convient, pour le réviser, d’être attentif au nom que se donnent les ordres militaires dans les documents émanant de leur chancellerie, et aussi à celui que leur attribuent les actes produits par d’autres institutions250. Le caractère des milices a en effet constitué dès l’origine un enjeu essentiel sur lequel se sont affrontés pouvoirs séculiers et ecclésiastiques, au risque parfois d’une rupture — comme dans le cas de Calatrava — entre éléments monastiques et militaires251. Après une période d’hésitations initiales, au cours de laquelle se succédèrent les noms de fratres de caballeros, il semble qu’au début de la dernière décennie du XIIe siècle se soit imposée dans la

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documentation extérieure aux Ordres l’appellation d’orden de caballería, qui plaçait l’accent, dans le cas de Santiago et de Calatrava, sur l’aspect militaire de l’institution252. 63

Les ordres militaires n’utilisèrent pas immédiatement, loin de là, cette nouvelle dénomination dans les documents qu’ils produisaient. Ainsi, pour Calatrava, le premier acte dans lequel un supérieur s’intitule maestre de la caballería de la orden de Calatrava n’est pas antérieur au mois de mars 1252253. Il n’est pas facile de rendre compte du refus de l’institution de se définir en tant qu’orden lorsque l’on sait que depuis le premier quart du XIIIe siècle elle avait recours à l’appellation de caballería 254 Blas Casado Quintanilla et Luis Rafael Villegas Díaz ont expliqué ce point en invoquant la réticence des autorités de l’Ordre à adopter un terme qu’elles jugeaient teinté d’une connotation religieuse excessive255, quoiqu’il ne fut pas utilisé dans ce sens par le pouvoir monarchique quand celui-ci désignait l’institution256. L’argument offre d’autant plus de poids que la querelle qui s’éleva entre éléments militaires et monastiques de l’Ordre au lendemain du décès du fondateur entretint, longtemps après avoir pris fin, la crainte des chevaliers de se voir soumis à l’autorité d’un abbé257. Il me paraît ainsi parfaitement apte à justifier le refus des frères, jusqu’à la moitié du XIIIe siècle, d’employer le mot orden, qui leur semblait par trop nier le profil chevaleresque qu’ils revendiquaient.

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Fait sans doute très significatif, c’est seulement au début des années 1250, lorsque la prééminence de l’élément militaire sur le religieux est un fait acquis, que les Ordres commencent à utiliser pour se désigner dans leur propre documentation le mot d’orden, désormais débarrassé du caractère polémique dont il était porteur au cours de la période précédente. Dès lors, les milices emploient indifféremment les expressions d’orden de caballería et de caballería de la orden, sans que l’une prévale véritablement sur l’autre, car il était désormais hors de question de discuter une prééminence acquise sans contestation possible à l’élément chevaleresque258. Dès lors, les différences de titulature entre les ordres militaires ne sont plus guère marquées que dans les documents émanant d’autres institutions, au premier rang desquelles la monarchie. L’enjeu ne se situe plus sur le plan de leur définition générique des ordres, mais sur celui de leur position les uns par rapport aux autres. Un sondage réalisé à partir des frivilegios rodados émis par la chancellerie en faveur du clergé durant le règne d’Alphonse XI259 permet d’observer que lorsqu’il s’agit de présenter les ordres militaires, on observe, chez le pouvoir souverain de même que dans la société castillane, certaines disparités que l’on ne s’étonnera pas de voir bénéficier à Santiago et, dans une moindre mesure, à Calatrava, qui bénéficiaient tous deux de l’identification la plus complète à la chevalerie (voir ci-dessous le tableau 5). TABLEAU 5. — Titulature des maîtres des différents ordres militaires sous le règne d’Alphonse XI 1

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À partir de la seconde moitié du XIIIe siècle, les ordres militaires témoignent d’une vive conscience de leur statut chevaleresque. Ce fait a été souligné à diverses reprises 260. Il n’en a pas été pour autant approfondi dans la mesure où la documentation offre peu d’éléments permettant d’analyser l’univers mental de ces institutions. Il existe toutefois, comme l’a souligné Luis Rafael Villegas Díaz, une source qui permet de saisir certains de ces traits et de connaître leur évolution : c’est ce qu’il appelle le système correctionnel, c’est-à-dire le régime des pénitences en vigueur au sein d’un Ordre tel qu’il ressort de ses statuts successifs261. Il est souvent fait allusion à un violent relâchement de la discipline dans la première moitié du XIVe siècle 262. Quelques éléments semblent vérifier cette impression, telle la sanction de trois jours pour faute légère infligée en 1338 par l’abbé cistercien de Rueda, à titre de peine supplémentaire, aux frères d’Alcañiz qui ne se seraient pas conformés aux définitions édictées, deux ans plus tôt, par le supérieur du monastère de Morimond263. Sans aucun doute, la sanction paraît excessivement bénigne, voire inadaptée au manquement disciplinaire qu’elle prétend corriger.

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Il faut cependant se garder d’invoquer trop rapidement une hypothétique tendance générale au relâchement des peines. Exagérément simpliste, un tel jugement est impropre à rendre compte de l’évolution du système correctionnel observée à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle. Il me semble que l’esprit s’en est modifié en profondeur, sous l’effet d’une définition ouvertement chevaleresque des ordres militaires. Ainsi, l’importance des châtiments physiques, dérivés de la tradition monastique, tend à décroître. En atteste l’évolution de la discipline — la peine corporelle la plus utilisée à l’origine —, qui consistait, pour le frère coupable d’une faute lourde, à être flagellé en plein chapitre264. Plusieurs indices, intéressant Calatrava et Alcántara, soulignent qu’un certain nombre de membres refusèrent ouvertement de s’y soumettre au début du XIVe siècle265. Dans les décennies suivantes, la prescription de cette peine semble devenir exceptionnelle, au point que, pour Calatrava, elle fut après 1336 uniquement réservée aux frères ayant échangé des mots d’une particulière violence266. Il n’est même pas sûr qu’elle soit restée effectivement appliquée, de sorte que l’on peut penser qu’elle disparut alors des usages des milices de filiation cistercienne, comme elle l’avait fait, un demi-siècle plus tôt, de la pratique de Santiago267.

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Bien qu’il ait abandonné peu à peu les châtiments corporels, le régime correctionnel des ordres militaires n’en perdit pas pour autant sa rigueur. Luis Rafael Villegas Díaz a souligné pour Calatrava que les peines infligées étaient dures du point de vue physique, mais également psychologique et moral268. Il semble même que l’on puisse soutenir le principe, à partir de la fin du XIIIe siècle, d’une évolution du système pénitentiel qui aurait pris en considération l’adoption par les Ordres de l’idéal chevaleresque. Dans ce contexte, les statuts tentèrent de définir des peines humiliantes qui, dans de nombreux cas, recouraient à un déclassement symbolique propre à inciter les fauteurs au repentir. C’est ainsi que la peine consistant à priver le coupable de son cheval et de ses armes — et aussi de sa commanderie, s’il en possédait une — devint un châtiment usuel à la charnière des XIIIe et XIV e siècles. Attestée dès l’origine à Calatrava, mais réservée alors à des cas graves, par exemple aux violences perpétrées contre un membre de l’institution269, elle fut ensuite étendue pour sanctionner des fautes plus bénignes, notamment la mauvaise gestion patrimoniale270. Une telle évolution est la preuve que la peine était jugée capable de faire impression sur des frères préoccupés avant tout de leur honneur et que les statuts, pour leurs manquements principaux, condamnaient à manger par terre, à la vue de tous, ou à être relégués au dernier rang de leurs semblables271.

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L’honneur est, à partir de la fin du XIIIe siècle, une composante essentielle de la mentalité des ordres militaires. En cela, les frères ne se distinguaient guère des membres de la noblesse. C’est ce que montre la réponse adressée en mai 1301 par le maître Juan Osórez au roi d’Aragon Jacques II qui lui avait reproché une incursion dans le royaume de Murcie au cours de laquelle les frères de Santiago, le mois précédent, s’étaient emparés du château de Cieza272. L’argumentation utilisée par le maître pour se disculper d’avoir cherché à nuire aux intérêts aragonais mérite d’être relevée. Juan Osórez invoque le passé santiaguiste de la forteresse et la qualité de l’Ordre qu’il dirige, et dont il souligne la noblesse, pour justifier que celui-ci ne puisse sans déshonneur laisser se perdre le patrimoine qui lui avait été donné273. L’assimilation des milices, sous la plume de leurs maîtres, à des corporations aristocratiques est désormais courante. Elle est l’un des arguments utilisés par les frères portugais de Santiago dans les plaintes qu’ils déposent en 1315 contre l’évêque de Silves274, qui avait répandu en public des calomnies à leur encontre, au mépris de leur condition de filhos d’algo e cavaleiros 275.

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Le sentiment des ordres militaires d’appartenir à la noblesse ressort, à partir du premier quart du XIVe siècle, des actes rapportant l’entrée d’un nouveau membre dans l’institution. Le peu qui nous en est parvenu atteste sans aucune ambiguïté que le postulant, en faisant profession, recherchait désormais l’honneur autant que le salut. Ainsi en 1334, Diego López de Vizcaya remit à Calatrava l’ensemble des terres qu’il possédait à Jaén pour entrer dans l’institution a onrra de su cuerpo e a salvación de su anima 276. À cette date, l’expression était de règle. Elle marque une rupture avec les formules antérieures qui, jusqu’à la fin du XIIIe siècle, invoquaient, lors de la réception d’un membre, les seules raisons spirituelles277, voire, pour l’accueil de confrères d’origine prestigieuse comme l’infant Manuel, associé à Santiago en 1261, l’honneur fait à l’institution qui les recevait278. Le renversement est tel que Juan Manuel, en 1312, ne craignit pas de défendre devant Jacques II, désireux de placer dans un Ordre l’un de ses fils, l’honneur qu’il y aurait pour l’infant à être membre de Santiago, où il pourrait gagner richesses et réputation au point de prendre l’avantage sur tous ses frères hormis l’héritier du trône279.

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Pour l’opinion commune, l’appartenance à un ordre militaire était une source de considération importante à l’échelle sociale. Leurs membres étaient en effet situés au plus haut de la hiérarchie ecclésiastique. En témoigne une chanson profane, écrite à l’initiative d’Alphonse X, qui rapporte, afin de vanter l’étendue des pouvoirs du monarque castillan, qu’il lui appartient de changer une vieille cape en un manteau de prix comme il était arrivé à un roi de Portugal de faire d’un simple clerc un chevalier de l’Hôpital280. Entre les deux termes de ces comparaisons, la distance est présentée comme identique ou, pour mieux dire, incommensurable. Quelle que soit l’exagération que renferme la composition lyrique, elle s’appuie sur un sentiment alors largement répandu dans la société. Les ordres militaires y faisaient figure de corporations hautement honorables et leurs supérieurs étaient perçus comme des parangons de noblesse, selon un schéma qui préfigure les ultimes développements du XIVe siècle 281, époque où les maîtrises comptaient parmi les dignités principales du royaume auxquelles un aristocrate pouvait aspirer282, et où leurs titulaire, tels le maître de Santiago Álvaro de Luna283 et les frères de Calatrava Fernando de Guzmán ou Rodrigo Téllez Girón284, se voyaient régulièrement dédier des traités de chevalerie, voire, comme Pedro Girón, étaient les hôtes des cours européennes les plus fastueuses285.

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Un modèle pour la noblesse castillane 71

À partir du dernier tiers du XIIIe siècle, la diffusion de l’esprit chevaleresque dans les ordres militaires apparaît si large qu’elle invite à poser le problème de l’éventuelle influence des milices sur l’évolution des valeurs du groupe aristocratique. La question peut a priori surprendre. Elle se justifie à mon sens par la transformation que connaît la chevalerie en Castille au cours du siècle qui fait suite au règne d’Alphonse X. À la définition juridique et ouverte proposée dans le recueil des Siete Partidas, qui en développe le profil laïque286, succède dans le deuxième quart du XIVe siècle une conception restreinte à la seule noblesse, valorisant davantage sa dimension religieuse, dans la ligne des modèles internationaux. La rupture n’est toutefois pas complète. Bien qu’elles n’aient pas eu de traduction juridique immédiate, les idées d’AJphonse X sur la chevalerie furent amplement diffusées dans la Péninsule287, suscitant rapidement une traduction portugaise et servant même de modèle à Juan Manuel pour la rédaction de son Libro del cavallero, aujourd’hui perdu288. Elles n’en furent pas moins assez vite abandonnées par l’infant, qui dans ses traités doctrinaux ultérieurs, tels le Libro del caballero et del escudero, composé entre 1326 et 1328, ou le Libro de los estados, achevé en 1330, se fait, à la suite de Ramon Llull, le défenseur d’une conception religieuse de la chevalerie289.

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Reprenant les idées exposées par l’écrivain majorquin dans le Llibre de l’orde de cavalleria, rédigé autour de 1275 — au point que son œuvre a parfois été assimilée à un simple plagiat290 —, Juan Manuel introduit en Castille une vision de la chevalerie qui tend à faire de cette dernière une éthique cléricale. Rompant avec la conception laïque d’Alphonse X, il assume la sacralisation de cet état, que Ramon Llull met en évidence lorsqu’il souligne l’affinité naturelle qui rapproche le clerc du chevalier291. Comme son modèle, l’infant castillan tire parti de l’assimilation de l’épée à la croix pour signifier au chevalier qu’il combat pour le triomphe du Christ et pour l’expansion de la foi292. De même, Juan Manuel conçoit le martyre comme une obligation pour tous les guerriers chrétiens, qui doivent, ainsi que Ramon Llull le leur avait déjà commandé293, se tenir prêts à verser leur sang pour le Christ de la même façon que Celui-ci a répandu le sien pour racheter leurs péchés 294 . Ainsi, une partie essentielle de l’idéologie des ordres militaires est offerte en partage aux chevaliers, dont l’investiture, sans cesser d’être un lien de nature politique, fait désormais figure de sacrement295.

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Il n’est pas facile d’évaluer l’audience de ces thèses présentant la chevalerie comme une éthique cléricale dans l’espace castillan. Malgré son succès international, le traité de Ramon Llull ne semble pas y avoir rencontré un grand écho, sauf de la part de Juan Manuel296. L’œuvre de ce dernier n’a elle-même probablement pas connu une diffusion plus massive auprès de ses contemporains. Cependant, ces arguments sont à mon sens, insuffisants pour prouver que les idées défendues par ces deux auteurs n’eurent aucun retentissement dans la société castillane. Plusieurs témoignages littéraires soulignent en effet que dans le second quart du XIVe siècle la chevalerie concevait le combat contre l’Islam dans une perspective sacrée, propre à garantir le salut à ceux de ses membres qui mourraient en martyrs. En témoigne un passage de la Primera Crónica General, adaptée à l’époque de la continuation de Rodrigo Jiménez de Rada, relatant le siège de Martos, à peine reconquise, par le souverain musulman d’Arjona. Pour aider ses coreligionnaires chrétiens à vaincre la peur que leur inspiraient les forces ennemies supérieures en nombre, l’un des capitaines de la ville leur rappelle le devoir de tout chevalier de

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combattre pour sa foi et l’assurance qui lui est donnée en retour de gagner le paradis s’il meurt au combat297. Une telle assertion peut difficilement se rapporter au second quart du XIIIe siècle, qui est l’époque où le récit se situe. En revanche, elle correspond à l’esprit nobiliaire qui prévalait à la fin du règne d’Alphonse XI et imprégnait, nous l’avons vu, les rédacteurs de la chronique royale. 74

Dans quelle mesure les ordres militaires ont-ils pu servir de modèle à la vision progressivement cléricalisée de la chevalerie que la noblesse développa à partir du second quart du XIVe siècle ? Répondre à cette question représente assurément une gageure. Sans prétendre apporter ici de solutions définitives, il me paraît important de m’inscrire en faux contre une opinion largement répandue qui dénie aux milices toute influence sur le groupe dominant sous prétexte que ce dernier aurait une conception radicalement distincte, voire antagoniste, de la chevalerie, incarnée par les ordres laïques qui se multipliaient alors en Occident à l’initiative princière, tel celui de la Banda, fondé en 1330 par Alphonse XI. Il ne fait aucun doute que les deux institutions sont de nature très différente298. On aurait pourtant tort de les décrire comme antagonistes et d’affirmer, avec Jonathan Boulton, que les ordres de chevalerie princiers naquirent, à l’instar de la Banda, d’un échec des institutions religieuses qu’ils seraient en quelque sorte venus pallier299. Leur développement s’inscrit au contraire dans la continuité de l’imaginaire formé par les ordres militaires, au point que les contemporains, faisant fï de ce qui les séparait, les assimilaient, ainsi que l’a admirablement souligné Jean Flori, « à une sorte de religion laïque300 ».

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L’importance des ordres militaires dans les mentalités nobiliaires au cours du XIVe siècle est un fait à mon sens difficile à nier. L’exemple le plus manifeste en est sans conteste fourni par le testament donné en 1358 par le comte Lope de Luna, l’un des nobles les plus importants de l’entourage du roi d’Aragon Pierre le Cérémonieux301. Le document stipule qu’en cas d’absence de descendance légitime des héritiers du défunt, les domaines qu’il laisse seront destinés à doter un ordre militaire qui devra rassembler cent frères chevaliers et trente clercs sous le patronage de Saint-Georges du comté de Luna302. L’intervention du pape, nécessaire à la confirmation canonique de l’institution, l’exemption sollicitée, sur le modèle de l’Hôpital303, et la soumission au monastère cistercien de Santa María de Veruela, conçue à la manière du droit de visite existant pour Montesa304, témoignent sans ambiguïté de la nature religieuse de l’ordre de chevalerie mis sur pied par Lope de Luna. Les rares historiens qui ont mentionné le projet ont totalement passé cette dimension sous silence305. C’est là pourtant, bien que l’institution soit restée une chimère dans l’esprit du comte, une preuve du rôle que les ordres militaires jouaient dans l’horizon mental de la noblesse.

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S’il paraît avéré que le modèle chevaleresque incarné par les ordres militaires jouissait d’un prestige important dans l’aristocratie, il est plus difficile, faute de sources, de mesurer sa diffusion hors de ce milieu. Celle-ci n’est pourtant pas exclue : il est patent qu’au cours du XIVe siècle les élites urbaines développèrent des confréries, ouvertes aux buenos e fijos de los buenos, qui traduisaient un désir de s’approprier les usages de la chevalerie, qui jusqu’alors étaient restés le monopole des grands lignages nobiliaires306. Les riches miniatures du Libro de la cofradía de caballeros mercaderes de Santiago, fondée à Burgos en 1338, et les actes du Cabildo de Guisados de Caballo, institué à Cuenca peu après, attestent clairement ce fait. Il est difficile d’identifier, sinon ponctuellement, les sources auxquelles l’élite urbaine puisait pour se forger une image chevaleresque. Les ordres militaires en faisaient partie ; du moins peut-on formuler cette hypothèse sur la base de la

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fondation à Jaén, en 1436, par le maître de Calatrava Luis de Guzmán, de la confrérie de San Luis de los Caballeros307. L’exemple, on le voit, est tardif. Il permet de constater que, même s’ils ont pu à l’occasion servir de modèles, les ordres militaires n’ont pas suscité dans le patriciat urbain le même enthousiasme que parmi les grands lignages de l’aristocratie. 77

Parangons des vertus chevaleresques, les ordres militaires se virent régulièrement confier, à partir du milieu du XIIIe siècle, l’éducation du fils aîné du roi. Un tel fait revêt à mon sens une importance bien supérieure à celle qui jusqu’à présent lui a été accordée. Il démontre que la conduite des ordres militaires était perçue comme un modèle de chevalerie digne d’être offert à l’imitation de l’héritier royal pendant son apprentissage. Il est possible que l’origine de cette tradition remonte aux années 1240. Hugo Bizzarri, je le disais, a récemment prétendu que le Libro de los doze sabios serait un miroir du prince, écrit dans le cadre de Santiago pour l’éducation du futur Alphonse X, que Ferdinand III aurait confiée à l’Ordre308. En l’état actuel de la recherche, l’hypothèse reste quelque peu aventurée. Pourtant, le fait que le maître Pelayo Pérez Correa ait accompagné l’infant lors de sa première campagne militaire à Murcie témoigne, comme l’a justement observé l’auteur, du rôle essentiel que le roi entendait donnera Santiago dans la formation chevaleresque de son héritier309. Sans doute est-on fondé à en lire la confirmation dans l’engagement que prit alors l’infant de confier à l’Ordre l’éducation du premier fils à naître de l’union qu’il venait de contracter avec Violante d’Aragon310.

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Rien ne permet toutefois de penser qu’Alphonse X, devenu roi, ait accompli la promesse faite à Santiago. Il faut attendre le règne de Sanche IV pourvoir réapparaître l’usage de confier l’éducation de l’héritier royal au maître d’un ordre militaire. L’usage tendit alors à se transformer en une tradition dans la mesure où, jusqu’à l’avènement de la dynastie Trastamare, il fut fidèlement suivi par chacun des souverains à l’exception de Ferdinand IV, mort en 1312 alors que son successeur était âgé de quelques mois seulement Le premier supérieur ayant reçu le titre d’amo fut le maître de Calatrava Ruy Pérez Ponce, proche collaborateur de Sanche IV, dont il fut le mayordomo mayor 311. En avril 1292, il apparaît investi de l’éducation de son fils312, dont il devait conserver la responsabilité une fois ce dernier monté sur le trône à l’âge de dix ans313. De façon significative, les successeurs du maître dans cette charge appartiennent tous à Santiago. Tel est le cas de Vasco Rodríguez et de Garcí Álvarez de Toledo, respectivement désignés par Alphonse XI et par son fils Pierre Ier comme amo et mayordomo mayor de leur aîné dès le moment de sa naissance314.

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Rares sont les éléments chronistiques qui éclairent les contenus de l’éducation reçue par les héritiers royaux auprès des maîtres des ordres militaires. Il ne fait selon moi aucun doute que les acquisitions intéressent en priorité les manières de chevalerie. À ce titre, le récit des premières années de l’infant João, futur fondateur de la dynastie d’Avis, tel que le rapporte Fernão Lopes dans la chronique du roi Pierre Ier de Portugal, me paraît une source d’informations du plus haut intérêt. Après avoir confié l’enfant, à sa naissance, à un membre de l’oligarchie de Lisbonne, le roi le remit au supérieur de l’ordre du Christ, Nuno Freire de Andrade, afin que celui-ci poursuivît son éducation315. Il n’est pas précisé à quel âge le maître prit en charge l’enfant, mais, à sept ans, lorsque ce dernier reçut la maîtrise d’Avis, il était placé sous son autorité316. Son éducation fut alors confiée aux frères de l’Ordre dont le roi l’avait fait maître afin qu’ils achèvent son instruction chevaleresque317. De tels exemples, sans qu’on ne le sache toujours, durent exercer une profonde influence sur les lignages aristocratiques dont les enfants, à l’instar de Fernán

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Gómez de Albornoz, futur commandeur santiaguiste de Montalbán, furent en grand nombre éduqués au sein d’un ordre militaire318.

Portrait de maître en chevalier parfait 80

Proposés en exemple aux nobles, les maîtres des ordres militaires constituaient dans la société castillane un réfèrent chevaleresque majeur. Aucun d’entre eux, toutefois, n’a bénéficié pour la postérité d’une réputation similaire à celle de Pelayo Pérez Correa, supérieur de Santiago de 1242 à 1275, Il semble que son image ait été prise en charge par l’Ordre, qui mit à profit la participation du maître à la reconquête de l’Andalousie et de l’Algarve pour le présenter sous les traits du chevalier parfait. Il est en effet très probable qu’il ait constitué le sujet d’une chronique. Ainsi du moins l’attestent, comme l’a observé Derek Lomax, les statuts santiaguistes arrêtés en 1440 par l’infant Enrique319. Ceux-ci relatent, « segund en la corónica del dicho maestre se cuenta », que plusieurs commandeurs de l’Ordre, au cours de son magistère, se rebellèrent contre son autorité, refusant de lui restituer les châteaux qui leur avaient été confiés320. Conservée à Uclés au milieu du XVe siècle, cette biographie est actuellement impossible à localiser. Elle n’a pu être découverte dans aucun des fonds qui ont recueilli les archives du couvent santiaguiste, dispersées au cours du XIXe siècle à la suite des lois d’abolition des biens de mainmorte.

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Bien qu’il ne subsiste aujourd’hui aucun manuscrit de la chronique, son contenu peut être apprécié à partir des ouvrages qui, à la fin du Moyen Âge, l’ont utilisée comme source. Ce fait interdit selon moi de réfuter l’existence de cette biographie, comme l’a fait récemment Daniel Rodríguez Blanco, au motif qu’elle est citée une seule fois, et dans des statuts du milieu du XVe siècle 321. Il convient cependant d’observer, ainsi que l’a montré cet auteur, que la chronique ne peut pas revêtir le caractère précoce que Derek Lomax lui attribuait sur la foi des narrations auxquelles il pensait qu’elle avait puisé322. Il est en effet probable que la Primera Crónica General, même dans ses derniers chapitres, n’a jamais employé comme source la chronique qui nous occupe. La version castillane de Lucas de Túy paraît en revanche lui avoir beaucoup emprunté, mais si le corps de ce texte peut remonter à de la fin du XIIIe siècle, en accord avec la datation établie par Paul Högberg323, les neuf chapitres ajoutés à l’original latin, au sein desquels Pelayo Pérez Correa est mentionné, sont pour leur part l’œuvre d’un compilateur anonyme du XVe siècle 324. De fait, la traduction portugaise de la chronique royale alphonsine, qui fut établie au cours de la décennie 1340, ne consacre guère plus au maître de Santiago que quelques lignes dont la matière provient en droite ligne de son modèle castillan325.

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Il me semble donc que l’attribution de la chronique de Pelayo Pérez Correa au règne d’Alphonse XI, proposée par Juan Bautista Avalle-Arce sous le prétexte qu’il s’agit d’une époque où se mêlent ardeur militaire et ferveur historiographique, constitue une datation haute326. Parmi les livres qui emploient ce texte comme source, les plus anciens qu’il soit possible de situer avec certitude remontent en effet au commencement du XVe siècle. Il en est ainsi de la Crónica da Conquista do Algarve, antérieure aux deux versions, datées chacune de 1419, de la chronique d’Alphonse III intégrée au cycle royal portugais, laquelle s’en est très certainement inspirée327. Il ne fait aucun doute que toutes deux ont puisé à des sources autres que la chronique générale. En effet, elles développent longuement l’action de Pelayo Pérez Correa lors de la conquête de l’AIgarve, qu’elles affirment à plusieurs reprises tirer d’un récit écrit328. Compte tenu du rôle majeur qu’elles attribuent au maître et des détails qu’elles rapportent sur ses campagnes, il est plus que probable

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qu’elles se réfèrent à la chronique qui lui était consacrée329. Elles attestent ainsi de la diffusion à l’échelle péninsulaire d’un texte produit, selon toute vraisemblance, au sein de l’ordre de Santiago dans les décennies qui suivent le milieu du XIIe siècle. 83

La chronique de Pelayo Pérez Correa offrait sans nul doute, au vu des textes qui s’en sont inspirés, une vision du maître profondément héroïsée. Jouant d’un topique largement répandu, nous l’avons vu, elle exaltait le courage dont il fit montre dans la lutte contre l’Islam. La version castillane de la chronique de Lucas de Túy le présente dans ses derniers chapitres comme l’acteur principal de la conquête de l’Andalousie. À la tête des frères de son ordre, dont le texte souligne le désir d’affronter les musulmans afin de soulager les chrétiens des maux qu’ils ne cessent d’en recevoir, il est l’objet d’un panégyrique qui en fait l’émule de David330. À plusieurs reprises, lors du siège de Séville, son intervention dans le cours du combat est décrite comme décisive. Guidé par Dieu, il permet à l’armée castillane d’obtenir la victoire, quand bien même, lors d’une sortie des assiégés contre la porte de Jerez, elle menaçait de céder sous le nombre331. Les narrations de la conquête de l’Algarve reprennent des images similaires, louant le courage de Pelayo Pérez Correa et de ses frères, notamment lorsqu’ils sont contraints par les musulmans de Tavira à se replier sur une butte toute proche, appelée depuis Cabeça do Mestre afin de rappeler la résistance héroïque qu’ils opposèrent à des forces très supérieures en nombre332.

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Le courage est loin d’être dans la chronique le seul élément porté au crédit de Pelayo Pérez Correa. Acteur essentiel du combat, il est plusieurs fois dépeint comme celui qui le déclenche. Sur ce point, les récits extraits de la chronique perdue rompent avec la vision de la conquête de l’Andalousie offerte par la Primera Crónica General, qui, quelle que soit la valeur qu’elle attribue au conseil du maître, présenté comme sabidor de guerra, réserve le contrôle stratégique des opérations à Ferdinand III333. Ainsi, le siège de Séville est décrit comme le fruit non seulement des conseils, mais de l’initiative personnelle de Pelayo Pérez Correa. En atteste la réponse que la traduction castillane de la chronique de Lucas de Túy prête au maître, tenu pour être depuis longtemps à l’œuvre lorsque le roi le sonde sur les chances de succès du siège : « Si moi, qui suis un chevalier, je le recherche chaque jour de sorte que pas un Maure n’ose entrer ni sortir de la ville, avec combien plus d’efficacité le fera mon seigneurie roi334 ?». La relation de la conquête de l’Algarve procède selon un schéma exactement similaire et attribue l’initiative de l’offensive contre Séville à Pelayo Pérez Correa et à ses frères335.

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Le maître apparaît ainsi comme le champion de la cause chrétienne. Dans cette perspective, la version castillane de la chronique de Lucas de Túy présente la conquête du royaume de Niebla comme le fruit de la victoire de Pelayo Pérez Correa sur le souverain musulman de ce territoire, à l’issue d’une lutte dont la narration occulte les protagonistes pour figurer les chefs des deux armées s’affrontant seul à seul, selon le schéma classique du défi chevaleresque336. Il est remarquable que dans ce texte comme dans la chronique d’Alphonse III le roi perde pour ainsi dire tout protagonisme au profit du maître qui, s’il est rappelé qu’il agit sur l’ordre du souverain337, est bien le véritable acteur des conquêtes attribuées au souverain dans la Primera Crónica General. De façon significative, dans chacune des œuvres, Ferdinand III aussi bien qu’Alphonse III interviennent tardivement pour parachever les succès remportés par Pelayo Pérez Correa et marquer ainsi l’intégration dans l’espace de leur royaume des territoires conquis sur l’Islam. Quelle que soit la louange que les derniers chapitres réservent au roi338, celle-ci paraît modeste et surtout bien conventionnelle en comparaison de l’aura héroïque qui entoure la figure du maître.

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Sous la plume de l’auteur qui dresse son éloge, Pelayo Pérez Correa revêt les traits du chevalier idéal. Il constitue un modèle proposé à l’admiration et à l’imitation de la noblesse. Dans cette ligne, il est tout à fait révélateur que lui soient attribués certains faits glorieux que la tradition réservait à d’autres personnages. Ainsi, la traduction castillane de la chronique de Lucas de Túy rapporte que le sentiment de crainte qu’il éveillait parmi les musulmans était tel qu’ils avaient coutume de menacer les enfants capricieux en prononçant son nom pour leur imposer silence339. L’anecdote est rapportée sur un mode presque similaire par les auteurs de la Primera Crónica Generale l’occasion du siège de Séville, mais elle y est décrite comme le fait d’un autre chevalier, Melendo Rodríguez Gallinato, qui s’était illustré lors des expéditions lancées contre Morón340. L’attribution de l’épisode à Pelayo Pérez Correa n’est pas anodine. Elle révèle le souci de son thuriféraire de le proposer en modèle sous les traits d’un chevalier parfait rassemblant dans sa personne l’ensemble des vertus que l’opinion castillane reconnaissait à son groupe.

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Au début du XVe siècle, au moment où il devient possible de juger de son résultat, une telle démarche apparaît couronnée de succès. C’est ce que montre l’évolution du récit mettant aux prises plusieurs chevaliers qui, lors du siège de Séville, s’affrontèrent pour savoir lequel d’entre eux méritait d’être reconnu comme le meilleur de l’armée castillane. Au départ, tel qu’il est raconté dans la Primera Crónica General, l’épisode oppose deux chevaliers, Lorenzo Suárez Gallinato et García Pérez de Vargas, qui décident, afin d’éprouver leur valeur, de charger seuls contre un détachement musulman infiniment supérieur en nombre341. Le cadre de la confrontation ne subit pour ainsi dire pas de transformations au cours du Moyen Âge. En revanche, les acteurs changent dans les récits suivants. Juan Manuel, qui fait de cette histoire l’un des exempla du Conde Lucanor, ajoute un troisième chevalier dont il dit avoir oublié le nom342. Il faut attendre le début du XVe siècle pour que ce dernier intervenant soit identifié. Ainsi que l’a démontré Daniel Devoto, la plupart des auteurs arrêtent alors leur choix, à la suite de Fernán Pérez de Guzmán, sur Pelayo Pérez Correa343. Si des traditions concurrentes sont attestées344, aucune n’a toutefois bénéficié d’une faveur similaire à celle comptant le supérieur de Santiago au nombre des meilleurs chevaliers du monde, comme l’illustre l’écho qu’elle reçut, passé le milieu du XIIe siècle, dans le romancero345.

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La valeur reconnue à Pelayo Pérez Correa était telle qu’à la fin du Moyen Âge il fut élevé au rang de modèle idéal du chevalier chrétien. Le fait ressort de la biographie héroïque du marquis de Cadix, Rodrigo Ponce de León, dont les hauts faits sont retracés dans le cadre d’exaltation chevaleresque et religieuse de la guerre de Grenade346. Ses exploits lui valent d’être comparé, dès l’introduction du récit, aux preux qui se sont illustrés dans les combats de la Reconquête. Parmi ces derniers, le chroniqueur choisit les figures du comte Fernán González, du Cid et de Pelayo Pérez Correa dont il souligne le rôle, selon lui hors de pair, dans l’expansion de la foi chrétienne347. À deux reprises, il rappelle les miracles dont le maître bénéficia en particulier grâce à l’intercession mariale, comme lors de la victoire de Tudía348, pour mieux relever le prestige de la tradition dans laquelle se fond Rodrigo Ponce de León lequel bénéficie lui aussi de la protection spéciale de la Vierge 349. Couramment pris comme modèle de référence, Pelayo Pérez Correa devient ainsi à la fin du Moyen Âge un parangon absolu de vertu chevaleresque, susceptible d’être imité parles aristocrates des lignages les plus élevés350.

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Il ne fait aucun doute que les ordres militaires, passé le début du XIVe siècle, se sont massivement ralliés aux idéaux de la chevalerie castillane. Modifiant leur système de valeurs, les milices s’ouvrent à une éthique proche de celle de la noblesse. Il serait

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toutefois erroné de réduire ce fait à un strict rapport d’imitation, car elles n’y ont pas joué le rôle d’un support passif. Elles semblent bien au contraire avoir contribué à donner à la chevalerie castillane, au seuil du Moyen Âge tardif, un profil moins étroitement laïque qu’à l’origine. Sans doute ne fautil pas exagérer leur rôle dans une mutation dont la portée ne remettait pas en cause le statut juridique du groupe. Il convient cependant de souligner, plus qu’on ne l’a fait jusqu’ici, que les ordres militaires incarnent une image du chevalier chrétien suffisamment achevée pour être offerte en modèle à la noblesse castillane au plus haut degré de la société politique. *** 90

Ainsi se trouve valorisée, à partir de la charnière des XIIIe et XIV e siècles, l’image séculière des ordres militaires. Cette évolution leur procura une faveur accrue auprès de la société castillane et notamment du groupe dominant. Il créait en effet une familiarité avec la noblesse attestée par les chroniques qui, progressivement dégagées des canons de l’historiographie alphonsine, tendirent à s’intéresser plus longuement à des institutions dotées de davantage d’autonomie dans le récit. Placés au centre des préoccupations de l’aristocratie, les ordres militaires se fondaient désormais dans les codes de représentation de cette dernière, adoptant ses usages jusque dans les domaines les plus intimes. Des différences existent dans le détail, soulignant en particulier une adhésion plus poussée de Santiago aux pratiques de la noblesse. Elles n’empêchent pas, néanmoins, que l’ensemble des ordres militaires aient tiré parti de l’accent placé sur leur profil séculier pour conforter l’image que se formait d’eux la société castillane, notamment dans ses cercles les plus puissants.

NOTES 1. Le fait a été souligné par M.-Cl. GERBET, Les noblesses espagnoles au Moyen Âge, pp. 213-214, dans un développement reprenant les acquis de sa thèse de doctorat où elle montrait qu’à la fin du Moyen Âge cette notion centrale, « devenue le véritable ciment de la mentalité nobiliaire, n’est pas sans exercer quelque influence sur le reste de la société » ( ID., La noblesse dans le royaume de Castille, p. 122). 2. A. FAVYN, Le théâtre d’honneur et de chevalerie. 3. Ainsi l’a souligné B. GUENÉE, Histoire et culture historique dans l’Occident médiéval. Les acquis de sa démonstration ont été étendus à l’Espagne par M.

GARCIA,

« L’historiographie et les groupes

dominants en Castille » et, par la suite, quelques études ont illustré l’utilité des chroniques pour la connaissance des mentalités politiques en Castille, offrant, en raison de leur caractère novateur, un intérêt méthodologique essentiel. Parmi elles, on peut citer les travaux de L. FUNES, « Las crónicas como objeto de estudio », et d’A.

RODRÍGUEZ DE LA PEÑA,

« Ideología política y

crónicas monásticas ». 4. Le traitement idéologique des ordres militaires dans fa chronique n’a jusqu’à très récemment éveillé aucun intérêt dans l’historiographie. Au mieux, les auteurs ont observé certaines différences de considération en fonction des œuvres qu’ils prennent en compte. Ainsi l’ont fait, à

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une échelle générale, A. FOREY, « The Military Orders and the Spanish Reconquest », pp. 222-223, reproduit dans ID., Military Orders and Crusades, III, ou encore, pour l’Hôpital, C. BARQUERO GOÑI, « La orden de San Juan en Castilla según la cronística medieval ». S’ils soulignent chacun un plus grand nombre de références aux ordres militaires dans les ouvrages tardifs, ni l’un ni l’autre ne tente d’expliquer pareil constat. Afin de pallier une telle lacune, je me suis attaché à explorer ce sujet dans deux études récentes : Ph.

JOSSERAND,

« Enjeux de pouvoir et traitement

historiographique », et « Les ordres militaires dans la chronique castillane à l’époque de Rodrigo Jiménez de Rada ». 5. Selon deux points de vue différents, le retard de l’histoire des mentalités en Espagne jusqu’aux dernières années a été observé par A. RUCQUOI, « Spanish Médiéval History and the Annales », et J. M. NIETO SORIA, « Ideología y poder monárquico en la Península ». 6. D. LOMAX, « La historiografía de las órdenes militares en la Península Ibérica », et Ph. JOSSERAND, « Les ordres militaires dans les royaumes de Castille et de León », pp. 13-14. 7. En témoignent récemment encore les études des dernières campagnes andalouses de Ferdinand III, produites par C. de AYALA

MARTÍNEZ,

« Participación y significación de las órdenes

militares en la conquista de Carmona », et « Las órdenes militares en la conquista de Sevilla ». 8. I. FERNÁNDEZ-ORDÓÑEZ, « La historiografía alfonsí y post-alfonsí en sus textos », p. 101. 9. G. MARTIN, Les juges de Castille, pp. 201-316. 10. ID., Histoires de l’Espagne médiévale, p. 125. 11. Ibid., pp. 133-134. Cette préoccupation est exprimée par les collaborateurs du roi dans le Libro conplido en los indizios de las estrellas (p. 3), et aussi, un peu plus tard, par

JUAN MANUEL

dans son

Libro de la Caza et sa Crónica abreviada (respectivement t. I, p. 519, et t. II, p. 573 de l’édition de J. M. Blecua). 12. G. MARTIN, Histoires de l’Espagne médiévale, p. 133. 13. Ainsi l’ont signalé C. ALVAR, A. GÓMEZ MORENO et F. GÓMEZ REDONDO, La prosa y el teatro en la Edad Media, p. 16. Le dessein monarchique de l’entreprise a bien été mis en valeur par I. ORDÓÑEZ,

FERNÁNDEZ-

Las Estorias de Alfonso el Sabio, pp. 19-45.

14. Le fait a été relevé par D. CATALÁN, « El taller historiográfico alfonsí », repris dans ID., La Estoria de España de Alfonso X. Creación y evolución, p. 47. En 1275, lorsque le projet royal est définitivement abandonné, l’histoire wisigothique est terminée, alors que celle des rois de León est seulement ébauchée, interrompue pendant le règne d’Alphonse II, comme l’ont souligné C. ALVAR, Á. GÓMEZ MORENO

et F. GÓMEZ REDONDO, La prosa y el teatro en la Edad Media, p. 18.

15. D. CATALÁN, « Don Juan Manuel ante el modelo alfonsí », pp. 47-50. 16.

ID.,

« La versión regia de la Crónica général de España de Alfonso X », dans

ID.,

De Alfonso X al

conde de Barcelos, pp. 83-86. 17. Les aspects stylistiques de cette rupture historiographique ont été étudiés par D.

CATALÁN,

« Poesía y novela en la historiografía castellana de los siglos XIII y XIV », et par D. PATTISON, From Legend to Chronicle, pp. 147-149. Ils ont été rappelés brièvement par L. VONES, « Historiographie et politique : l’historiographie castillane aux abords du XIV e siècle », p. 183. 18. Ainsi l’ont montré C. ALVAR, Á. GÓMEZ MORENO et F. GÓMEZ REDONDO, La prosa y el teatro en la Edad Media., p. 23. Relater les caballerías des temps passés devient même à partir de la seconde moitié du XIVe siècle l’objectif fondamental des chroniques, à en croire la préface de AYALA,

PEDRO LÓPEZ DE

Crónica del rey don Pedro, p. 399 : « E por ende fué despues usado é mandado for los príncipes é

reyes que fuesen fechos libros, que son llamados crónicas é estorias, dó se escribiesen las caballertas, é otras qualesquier cosas que los príncipes antiguos ficieron, porque los que despues dellos viniesen, leyéndolas tomasen mejor é mayor esfuerzo de facer bien é de seguardar de facer mal. » 19. JUAN MANUEL, Libro de los estados, p. 198. 20. I. FERNÁNDEZ-ORDÓÑEZ, « La historiografía alfonsí y post-alfonsí en sus textos », p. 101. 21. Liber regum et Libro de las Generaciones.

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22. Los Anales toledanos I et II, pp. 186, 188 et 201-202. 23. lbid., p. 201 : lors de la prise de Trujillo en 1232, le mérite essentiel est attribué aux frères des ordres militaires et aux troupes de l’évêque de Plasencia : « Los freyres de las ordenes e el obispo de Placencia prisieron a Trugiello dia de conversion Sancti Pauli en janero. » 24. JUAN GIL DE ZAMORA, De Preconiis Hispanie, p. 117 : le livre rapporte la conquête de la Transierra de León, l’actuelle Estrémadure, en l’attribuant à Alphonse IX sans même mentionner l’appui que lui avaient prêté les ordres militaires : « Aldefonsus autem rex Legionis filius regis Fernandi, qui obiit Benavente, optinuit Montanges, Emeritam nobilissimam civitatem, Badallocum, Alcántaram atque Cancres. » 25. Ainsi l’a souligné, sur la base du prologue de l’œuvre, G. MARTIN, Histoires de l’Espagne médiévale, pp. 125-126, n. 9. 26. Crónica de los estados peninsulares. 27. Ph. JOSSERAND, « Enjeux de pouvoir et traitement historiographique », p. 189, et « Les ordres militaires dans la chronique castillane », p. 126. Il n’est donc pas besoin de recourir à l’hypothèse d’un rôle prétendument défensif des ordres militaires, développée pour expliquer une situation identique dans les chroniques portugaises par S.

BOISSELLIER,

« Réflexions sur l’idéologie

portugaise de la Reconquête », p. 160. L’idée apparaît au surplus contradictoire dans la mesure où l’auteur lui-même rapporte l’efficacité offensive attribuée aux frères de Santiago, du Temple et de l’Hôpital par un poème anonyme composé par un croisé pour célébrer la conquête d’Alcácer do Sal dans le premier tiers du XIIIe siècle. D’une telle valeur se sont même fait écho des témoins extérieurs à la péninsule Ibérique, ainsi que l’a bien souligné B. MEYER, « El papel de los cruzados alemanes en la reconquista de la Península Ibérica », pp. 51, 56 et 58-60. 28. G. MARTIN, Le sjuges de Castille, p. 258, et « Dans l’atelier des faussaires », pp. 282-283. 29. LUCAS DE TÚY, Chronicon munis, p. 101 : « Venit rex barbarus cum tanta Sarracenorum miltitudine et cum tanto bellico apparatu, quod non posset aliquatenus explicari, et obsedit castrum, quod dicitur Salvatierra. Cumque milites cisterciensis ordinis sarracenis in ipso castro fortiter resistissent, Mauri viriliter accedentes machinis fregerunt murum, multis ex illis occisis. Cepit rex Miramamolinus ipsum castrum et propter hyemen Hispalim reversus est. » 30. À cet égard, la conclusion de l’ouvrage de Lucas de Túy est éloquente, puisqu’elle constitue un éloge sans pareil du roi Ferdinand III, qui venait en 1236 de reprendre Cordoue : « O quam beatus iste rex qui abstulit opprobrium Hispanorum, evertens solium barbarorum et restituent ecclesiœ S. Iacobi apostoli campanas suas cum magno honore, quœ multo tempore fuerant Cordubœ, ob iniuriam et opprobrium nominis Christi. Acquisivit etiam rex Fernandus Turgellum, Sanctam Crucem, Alhange et qœdam alia castra » (ibid., p. 116). 31. H. GRASSOTTI, Las instituciones feudo-vasalláticas en León y Castilla, t. I, pp. 181-182 et t. II, pp. 626-627, et G. MARTIN, Les juges de Castille, pp. 255-258. 32. Il me semble erroné d’opposer à ce sujet leurs positions, comme l’a fait A. RODRÍGUEZ

DE LA

PEÑA, « La cruzada como discurso político en la cronística alfonsí », p. 30.

33.

RODERICUS XIMENII DE RADA,

Historia de rebus Hispanie. Le nombre des mentions s’élève à cinq.

Toutes intéressent des forteresses qui ensuite leur sont concédées : Calatrava, rendue à l’ordre homonyme (livre VIII, chap. 6, p. 265), comme Salvatierra (livre VIII, chap. 13, p. 277), Eznavexore, octroyée à Santiago (livre VIII, chap. 13, p. 277), Alcántara (livre VIII, chap. 13, p. 278) et Martos, enfin, données à Calatrava (livre IX, chap. 12, p. 293). 34. Ainsi l’a souligné Ph. JOSSERAND, « Les ordres militaires dans la chronique castillane », p. 130. Le récit de la conquête de Salvatierra et d’Eznavexore revêt une valeur archétypale : XIMENII DE RADA,

RODERICUS

Historia de rébus Hispanie, livre VIII, chap. 13, p. 277 : « Post hec autem, licet

Christianorum populi essent laboribus et infirmitatibus fatigati, rex tamen nobilis a magnalibus non poterat abstinere ; et congregato exercitu eodem anno, mense februario, castrum Dominarum impugnatum machinis occupauit et restituit, quorum fuerat, fratribus Calatraue. Et inde procedens cepit castrum quod

197

Eznauexore dicitur, et milicie Santi Iacobi dedit illud. » Une même sujétion est marquée dans la Crónica latina de los reyes de Castilla, p. 89, lors de la prise de Baeza, pour laquelle un serment est expressément demandé au maître de Calatrava : « Tradidit statim magistro de Calatrava alcazar de Baeza, ita quod ubi promissa compleret, ipsum alcazar de Baeza magister absque omni calumpnia et contradictione rederet regi nostro. » 35.

PH. JOSSERAND,

« Enjeux de pouvoir et traitement historiographique », p. 190, et « Les ordres

militaires dans la chronique castillane », p. 128. 36. RODERICUS XIMENII DE RADA, Historia de rebus Hispanie, livre VII, chap. 27, pp. 249-250. 37. D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 23, et R. I. BURNS, The Crusader Kingdom of Valencia, t. I, p. 177. 38. RODERICUS XIMENII DE RADA, Historia de rebus Hispanie, livre VII, chap. 26-27, pp. 248-250. Le titre du chapitre où se trouve le passage cité est « Item de magnalibus et piis operibus nobilis Aldefonsi ». Il renvoie ainsi directement au précédent, « De insignis nobilis Aldefonsi et captione Conche ». Le fait est à mon sens d’autant plus à prendre en considération qu’ainsi que l’a fait récemment valoirI FERNANDEZ-ORDOÑEZ,

« La técnica historiográfica del Toledano », pp. 204 et 206-207, la division en

chapitres est essentielle à la structure d’une œuvre dans laquelle Alphonse VIII incarne l’idéal du souverain, comme l’ont signalé A. RODRÍGUEZ DE LA PEÑA, « El paradigma de los reyes sabios en el De rebus Hispanie », pp. 759-760, et A. ARIZALETA, « Ut lector agnosceret », pp. 167-169. 39.

RODERICUS XIMENII DE RADA,

Historia de rebus Hispanie, livre VII, chap. 27, p. 250, Sur la base du

même passage, le fait que derrière l’éloge des milices réside en réalité un laus régis a été récemment corroboré par A.

RODRÍGUEZ DE LA PEÑA,

« La cruzada como discurso político en la

cronística alfonsí », p. 31. 40. Ainsi l’a bien souligné A. RUCQUOI, « De los reyes que no son taumaturgos », pp. 68-69. 41. Ph. JOSSERAND, « Enjeux de pouvoir et traitement historiographique », pp. 190-192. 42. C, BARQUERO GOÑI, « La orden de San juan en Castilla según la cronística medieval ». 43. Crónica latina de los reyes de Castilla, p. 60. 44. RODERICUS XIMENII DE RADA, Historia de rebus Hispanie, livre VIII, chap. 3 et 9, pp. 262 et 270. Ces mentions sont reprises dans la Primera Crónica General, t. II, chap. 1012 et 1018, pp. 691 et 700. 45. Une analyse complète de ces mentions a été réalisée par C. de AYALA MARTÍNE z, « Participación y significación de las órdenes militares en la conquista de Carmona », et « Las órdenes militares en la conquista de Sevilla ». 46. Ainsi l’ont souligné C. ALVAR, Á. GÓMEZ MORENO et F. GÓMEZ REDONDO, La prosa y el teatro en la Edad Media, pp. 42-43. 47. C. de AYALA

MARTÍNEZ,

« La monarquía y las órdenes militares durante el reinado de Alfonso

X ». 48. Crónica del rey don Alfonso décimo, chap. 47, p. 35. 49. Ibid., chap. 76, p. 61. 50. Le fait a été souligné M. GARCIA, « L’historiographie des groupes dominants en Castille », p. 66. 51. Ainsi, dans la Crónica del rey don Alfonso XI, lorsqu’est rapportée la tentative de déposition entreprise en 1328 à l’encontre du prieur de l’Hôpital Fernán Rodríguez de Valbuena, entré en révolte contre le favori d’Alphonse XI, le comte Alvar Núñez Osorio. De façon significative, te chapitre s’achève de la sorte : « Et agora dexa de contar la estoria destos freyles et contará de como el rey envió por la infanta su hermana para la enviar á Portugal et de lo que acaesció sobre esto » (ibid., chap. 67, p. 214). 52. Ainsi, pour le passage relatant la renonciation de García Fernández à la maîtrise de Santiago en 1327 (ibid., chap. 49, p. 204). 53. La volonté des chevaliers de se donner en exemple apparaît, dès l’époque d’Alphonse X, dans le Setenario, loi 108, p. 262 : « Sobressennales son aquellas armaduras que visten los caualleros ssobre todas las otras quando han de lidiar. Et esto es por que ssea cada vno por y connosçido quién es o quién ffaze de bien o de mal. »

198

54. Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 138, p. 48 : « E por fazer fazaña, vendieron sus cuerpos muy marauillosamente, e nenbrando como morian por seruir a Dios e al rey, e oluidauan miedo e perdian duelo de la muerte e defendianse tan estrañamente que los moros eran espantados, e por la bondad que en ellos vieron, ovieron dellos duelo, entendiendo que eran omes de buen lugar e dixeronles que fuesen catiuos del alcayde de la villa, ca bien vian aquello en que los tenian. Y ellos dixeron que nunca Dios lo quisiese, que por miedo de la muerte ellos fuesen catiuos nin fiziesen cosa que les fuese verguença. E començaronse a defender lo mejor que pudieron, de guisa que los moros fueron marauillados, pero a la cima los moros eran tantos que los mataron a todos, faziendo bondad. » 55. Ibid, t. II, chap. 262, p, 277 : « E estos rteos bornes e maestres e caualleros christianos ovieron alli su acuerdo. E algunos dellos dezian que era bien de yr a ferir en la hueste de los moros antes que amanesçiese ; e otros caualleros algunos dixeron que no era bien, mas que dexasen venir el dia e que fuesen a ellos, por que se pudiesen conosçer los que hazian bien. E desque vino la luz del dia, quisieron los christianos llegar a la hueste sin fazer rruydo porque los moros no se aperçibiesen. » 56. Primera Crónica General, t. II, chap. 1086-1088, pp. 753-754. 57. Ibid., t. II, chap. 1098-1099, pp. 757-758. 58. Ainsi, lors du passage de Pelayo Pérez Correa et de ses frères dans le secteur d’Aznalfarache : « Et paso allende de la otra parte so Eznalfarax, a gran peligro de si et de los que con el eran, ca major era el peligro desa parte que de la otra » (Ibid., t. II, chap. 1081, p. 751). On retrouve ce même discours un peu plus tard à propos d’une embuscade tendue aux maîtres d’Alcántara et de Calatrava : « Et los freyres se vieron en grant coyta et fueron muy afrontados, pero esforçandose en Dios et en el rey don Fernando et en ventura buena que los guiaua, començaronlos a ferir tan de rezio que los mouieron et los fizieron boluer espaldas et dexar el canpo » (ibid., t. II, chap. 1085, p. 753). 59. Ainsi l’a relevé F. GARCÍA FITZ, « Las huestes de Fernando III », p. 169, n. 35, sur la base du texte de l’édition de la chronique d’Ocampo, qui reprend, nous l’avons vu, une tradition manuscrite de la fin du XIVe siècle, désignée sous l’appellation de Tercera Crónica General par R. MENÉNDEZ

PIDAL,

Crónicas generales de España, pp. 125-133. 60. Parmi eux figurent le maître de Santiago, Pelayo Pérez Correa, décrit par la Primera Crónica General, t II, chap. 1088, pp. 753-754, ainsi qu’un frère de Calatrava appelé Gonzalo de Mesa et un membre anonyme d’Alcántara, selon les témoignages concordants de la Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 116 et 200, pp. 249 et 301, et de la Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 137 et 263, pp. 43 et 279. 61. Ainsi, c’est à des princes apparentés à la dynastie régnante que s’opposent Pelayo Pérez Correa lors du siège de Séville et le frère d’Alcántara lors de l’invasion mérinide de 1339. Pour ce dernier, le statut de l’adversaire est précisé en ces termes : « E rrecudio ay luego vn cauallero moro, que traya consigo fasta çien caualleros moros, e dezianle Alicaçar, e venia de linage de rreyes, ca era sobrino del rrey Alboaçen e hijo de su hermano » (Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 263, p. 279). 62. Cet esprit originel a bien été décrit par M.

BENNETT,

« La Règle du Temple as a Military

Manual », et « The Myth of the Military Supremacy of Knightly Cavalry ». Pour cette raison, la règle du Temple a été justement dépeinte comme anti-héroïque dans son principe par S. CERRINI, « I Templari : una vita di fratres, ma una regola anti-ascetica, una vita di cavalieri, ma una regola anti-eroica ». 63. Une excellente présentation de l’éthique chevaleresque à la fin du Moyen Âge se trouve dans l’ouvrage classique de M, KEEN, Chivalry. 64. Gran Crónica de Alfonso XI, t II, chap. 138, p. 48. 65. Crönica del rey don Alfonso XI, chap. 198, pp. 298-299, et Gran Crónia de Alfonso XI, t. II, chap. 258, pp. 266-267 : « Dixoles que los otros maestres que fueron de Santiago touieron por derecho de pelear con el poder de los rreyes de Granada, e que su linage del no era menor que el de ninguno de los otros maestres que ay fueran antes, que el por su cuerpo no queria menguar ningima cossa de lo que fizieron los de aquel linage de Guzman donde el venia. » 66. PEDRO LÓPEZ DE AYALA, Crónica del rey don Pedro, an. V, chap. 14, p. 445.

199

67. Ibid., an. II, chap. 2, p. 412. 68. Ibid, an. V, chap. 14, p. 445 : « E por ende, por guardar su omenage, el dicho Pero Ruiz de Sandoval dexó y quien entregase el castillo de Montiel al rey don Pedro, segund dicho avemos, e él por su cuerpo vinose al maestre don Fadrique por quanto era su freyre é caballero de la su orden. » 69. Ainsi accompagne-t-il le maître lors de sa venue à Séville auprès du roi, qui a résolu de le faire mettre à mort : « É entrara con el maestre un caballero de la su orden que decian don Pero Ruiz de Sandoval Rostro de Puerco, que era comendador de Montiel, el que diximos que diera el castillo de Montiel al rey por el omenage que le oviera fecho, é se viniera él para su señor el maestre, é era agora comendador de Mérida, é el rey quisierale matar, é non le falló, é asi escapó aquel dta quel rey le andubo buscando para le matar, é non lo pudo aver » (ibid.an. IX, chap. 3, p. 482). 70. La conduite du frère est érigée en modèle. Tenue pour une fazaña, elle peut servir de fondement à un jugement : « É tovieron todos que ficiera el caballero lo que debiera facer, é aun es fazaña de Castilla que asi se debe facer » (ibid., an. V, chap. 14, p. 445). 71. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 198, pp. 298-299, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 258, pp. 266-267 : « E algunos de los que venian alli con el maestre, veyendo que los moros eran muchos mas que ellos, dixeron al maestre que toviese por bien de escusar aquella pelea, ca non le era mengua en dexar de pelear con poder de vn rrey que tenia muchas mas gentes que no el. » 72.

PEDRO LÓPEZ DE AYALA,

Crónica del rey don Pedro, an. V, chap. 20, p. 448 : « É el dicho don Lope

Sánchez, comendador, le mostró como tenta una cadena á la garganta, la qual le ficiera poner el maestre don Fadrique su maestre é su señor, fiandose dél é andando con él, é le tomara el castillo é se apoderára dél, por lo qual non era él en su poder libre para le acoger en el dicho castillo segund el omenage que le avia fecho, el qual non podia cumplir. E el rey fué muy sañudo veyendo que esta era infinta, é que el comendador don Lope Sanchez.fuera en aquel consejo. » 73. A. NÚÑEZ

DE CASTRO,

Corónica de los señores reyes de Castilla, chap. 20, p. 250 : « Aunque gasta

muchas hojas el arçobispo don Rodrigo en referi los sucessos mas principales de esta batalla, como testigo que fue de vista, dexó algunas particularidades en silencio […]. Lo que mas desean saber los siglos presentes de las guerras passadas son las personas que se señalaron en hazañas por el lustre que se sigue a sus successores y asi no perdonaré trabajo en nombrar los que en esta batalla se esmeraron. » 74.

DIEGO RODRÍGUEZ DE ALMELA,

Compilación de los milagros de Santiago, chap. 22, pp. 53-54. La

narration du siège de Siles et la victoire d’Alonso Méndez de Guzmán sur des troupes très supérieures en nombre occupent entièrement les vingt lignes consacrées au maître dans le récit. 75. Primera historia de la orden de Santiago, p. 375. 76. F. de RADES Y ANDRADA, Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara, part. I, f° 43v°-45r°. 77. B.

MORENO DE VARGAS,

Historia de la ciudad de Mérida, chap. 16, p. 389 : « Y del comendador

descienden en Mérida los Sandovales, linaje muy noble, que por líneas de hembras, está incorporado en otros muchos de esta ciudad, los cuales por el alcuña de Rostro de puerco u Hocico de puerco añadieron a las armas de la banda negra en campo de oro dos cabezas de puercos asidas a la banda. » Le surnom du frère est attesté par PEDRO LÓPEZ DE AYALA, Crónica del rey don Pedro, an. IX, chap. 3, p. 482. 78. Les Villegas comptent parmi les premiers à l’avoir fait, ainsi qu’il ressort d’un acte daté de septembre 1327 dans lequel Lope Ruiz de Villegas associe à ses armes la croix fleurdelisée de Santiago, comme le rapporte J. LÓPEZ AGURLETA, Vida del venerable fundador de la orden de Santiago, p. 89, qui en offre l’explication suivante : « El motivo de usar de la cruz este Villegas parece ser en honra y memoria de su padre, Rodrigo Ruiz de Villegas, que vivía año de 1271 y comendador del mismo Castroverde en el de 1288 con su mugier doña Theresa González, segun otra escritura sin sello del mismo caxon 66. » 79. LUCAS DE TÚY, Cronicon mundi, p. 110, et RODERICUS XIMENII DE RADA, Historia de rebus Hispanie, livre VIII, chap. 6, p. 265, chap. 13, pp. 277-278, et livre IX, chap, 12, p. 293. 80. Crónica latina de los reyes de Castilla, pp. 82, 89 et 108. À titre d’exemple, la dernière référence se rapporte au siège de Trujillo, entrepris dans l’hiver 1233 par les frères de Calatrava avec l’appui

200

des milices de Plasencia : « In yeme memorata in qua dominus noster rex Ferrandus obsedit Ubedam, magister de Calatrava et populus Placenter cum episcopo suo castrum quod dicitur Trugellum obsederunt et ceperunt. » 81. Ainsi, lors d’expéditions militaires, comme dans la Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 6, 8 et 20, pp. 287, 294 et 312. Il est à signaler que cette pratique est absente du récit de PEDRO LÓPEZ DE AYALA, Crónica del rey don Pedro.

82. À cet égard peuvent être consultés les travaux de D.

CATALÁN,

« El buen priori Hernán

Rodríguez », et de Ph. JOSSERAND, « Un maître politique : Fernán Rodríguez de Valbuena ». 83. D. CATALÁN, « La historiografía en verso y en prosa de Alfonso XI », pp. 267-270. 84. Ainsi sont présentées les causes de l’insurrection dans la Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 66, p. 214 : « Este don Joan fijo del infante don Manuel avia grand amistad con don Fernan Rodriguez. prior de Sanct Joan desde el tiempo que este don Joan era tutor deste rey don Alfonso. Et estando el rey en Sevilla desque veno de tomar Olvera, elprior ovo fabla con Pero Rodriguez, un caballero de Zamora, que tenia por el conde Alvar Nunez el alcazar et la villa de Zamora, et con otros algunos caballeros et cibdadanos desta ciudat, que acogiesen y al prior et que non acogiesen al rey, salvo si tirase de la su casa et de la su merced al conde Alvar Nunez. » 85. BNV, SO, vol. 20, doc 5. Le document, en mauvais état de conservation, est une lettre en date du 9 juin 1328 par laquelle le conseil de Zamora demande au maître de l’Hôpital, Hélion de Villeneuve, de ne pas tenir compte de la requête de déposition que lui a adressée Alvar Núñez à l’encontre du prieur. La lettre fait état des contributions démesurées que le favori a imposées à la cité et qu’il prétend alors étendre aux ordres militaires. Une brève analyse du document a été produite par J. DELAVILLE LE ROULX, Les archives, la bibliothèque et le trésor de l’ordre de Saint-Jean-deJérusalem, p. 40, suivie par A ZAMMIT GABARRETTA et J. MIZZI, Catalogue of the Records of the Order of St. John of Jerusalem, t. I, p. 87. Par suite d’une confusion, due à la non-prise en compte de l’ère hispanique, chacun de ces auteurs a cependant daté le document de 1366. 86. Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 78, pp. 422-423. 87. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 105, p. 239, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 126, p. 17 : « El rrey enbio a mandar a Vasco Rodríguez, maestre de Santiago, que era adelantado mayor de la frontera, e a los maestres de las hordenes de Calatrava e d’Alcantara que se fuesen luego para la frontera, e que se ayuntasen con los rricos omes e conçejos que eran en la frontera e que fuesen a desçercar el castillo de Gibraltar que tenian çercado los moros. » 88. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 105, p. 239, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 126, p. 17 : « Et al prior de Sanct Joan non le envió decir desto ninguna cosa por quanto estaba doliente de la dolencia de que finó ». 89. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 113, p. 247, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 134, p. 37. 90. C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 500-501, doc. 294. 91. AHN, OM, carp. 421, doc. 70, publ. J. GONZÁLEZ GONZÁLEZ, Reinado y diplomas de Fernando III, t. III, pp. 309-310, doc. 744 : « Do a uos Johan Pérez, comendador de Martos, en Jahen las casas que fueron del alcayat Auen Margoan, et dolas a uos et a la orden de Calatraua, por seruicio que me fiziestes. » 92. En témoignent, en 1256, Pedro Fernández, commandeur santiaguiste de Segura, dont il est relaté qu’il s’était illustré lors de la prise d’Orihuela dix ans plus tôt (AHN, OM, carp, 317, doc. 1, publ. J. TORRES FONTES, Fueros y privilegios de Alfonso X el Sabio al reino de Murcia, pp. 36-38, doc. 26), et en 1280, Ruy Sánchez, commandeur d’Osuna dans l’ordre de Calatrava (AHN, OM, carp. 425, doc. 124, publ. M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 492-493, doc 464). 93. Ainsi, pour Santiago, HSA, HC 380/434, ffos 29v°-30r°, et HC 371/190, ffos 46r°-50r°. 94. Le fait a été bien montré par D. LOMAX, « The Medieval Predecessors of Rades y Andrada ».

201

95. Ce trait ressort des compositions historiographiques dès les premières histoires de Santiago écrites à la fin du Moyen Âge : DIEGO RODRÍGUEZ DE ALMELA, Compilación de los milagros de Santiago, pp. 52-54, et Primera historia de la orden de Santiago, pp. 356-451. 96.

FERNÁN PÉREZ DE GUZMÁN,

Generaciones y semblanzas. Parmi ses portraits des membres de la

société politique des règnes d’Henri III et de Jean II, trois sont consacrés aux maîtres Gonzalo Núñez de Guzmán, Lorenzo Suárez de Figueroa et Enrique de Villena (ibid., pp. 47-50, 65-66 et 99-102). 97. Ainsi l’a observé Juan Victorio dans son édition du Poema de Alfonso Onceno. À titre d’exemple, près d’une centaine de vers sont consacrés à la seule victoire de Siles, remportée parle maître de Santiago sur les musulmans (ibid., str. 709-734, pp. 175-179). 98. Ibid., str. 709-710, p. 175 : « Un muy noble fijo dalgo,/ muy buen cabdiello en batalla / Don Alfonso fue llamado, / del linaje de Guzman : / deste maestre onrado / ya por stenpre fablarán. » 99. FERNANDO DEL PULGAR, Claros varones de Castilla, p.59: « ¿Cuál de los capitanes romanos pudo pujar al esfuerço de don Juan Ramíres, comendador mayor de Calatraua, de linaje noble de Guzmán ; el cual mostraua tan grand ardideza en las batallas, e tenía tanta destreza en gouernar las armas, que el braço desnudo, el espada en la mano, esforçando los suyos, firiendo los enemigos, venció muchas batallas de moros : e con tanto esfuerço acometía, e con tal perseuerencia duraua en los peligros, que como ageno de todo miedo lo imprimía en los enemigos ? » 100. D. CATALÁN, « El buen prior Hernán Rodríguez », p. 15. 101. Publié ibid., pp. 17-20, le romance du prieur Fernán Rodríguez a été repris par A.

RODRIGUEZ-

MOÑINO, Silva de romances, pp. 322-323.

102. Publiés par A. RODRIGUEZ-MOÑINO, Silva de romances, pp. 166-168 et 306-307, ces romances ont été repris par F. GÓMEZ REDONDO, Poesía española. t. I : Edad Media : juglaría, clerecía y romancero, pp. 654-658. 103. F. MENDOZA DÍAZ-MAROTO, « Las órdenes militares en el romancero ». 104. Ainsi l’a souligné F.

GÓMEZ REDONDO,

Poesía española. t. I : Edad Media : juglaría, clerecía y

romancero, p. 641, dans son introduction à l’étude du romance histórico. 105. D. CATALÁN, « El buen prior Hernán Rodríguez », p. 15. 106. G. MARTIN, Histoires de l’Espagne médiévale, pp. 210-217. 107. Ibid, p. 217. 108. F. GÓMEZ REDONDO, Poesía española. t. I : Edad Media :juglaría, clerecía y romancero, p. 641. 109. Ainsi l’a fait valoir, pour le romance du bon prieur Fernán Rodríguez, A.

DEYERMOND,

La

literatura perdida en la Edad Media castellana, p. 159. Un même constat a été établi pour le cycle de poèmes dédiés à la mémoire de l’infant Fadrique à l’initiative d’A. GONZÁLEZ, « La compiejidad del romance de la Muerte del maestre de Santiago ». 110. Elle correspond ainsi à l’esprit du romancero, hostile à ta maîtresse du roi, à laquelle le romance de la mort de l’infant Fadrique impute la culpabilité de l’assassinat du maître (A. RODRIGUEZ-MOÑINO,

Silva de romances, pp. 167-168), alors que la chronique l’en décharge pour en

incriminer le seul monarque (PEDRO LÔPEZ DE AYALA, Crónica del rey don Pedro, an. IX, chap. 3, p. 482). 111. Le principe est en tout cas acquis au milieu du XIV e siècle, comme l’a justement relevé, dans le cas de l’infant Enrique, maître de Santiago sous le règne de jean II, M. GARCIA, « Pedro de Escavias. Romançe que fizo al señor Ynfante Don Enrique, maestre de Santiago ». 112. M. ECHÁNIZ SANS, « Austeridad versus lujo. El vestidoylos freiles de la orden de Santiago », et M. del C. YÁGUEZ BOZA, « Imagen y signos del caballero calatravo ». 113. Les ordres militaires ne sont pas les seules corporations ecclésiastiques a être influencées parle siècle et bien d’autres, notamment dans le clergé régulier, ont pu l’être également, comme l’a récemment rappelé P. LINEHAN, Les dames de Zamora, pp. 87-88. 114.

JUAN MANUEL,

Libro de los estados. ; pp. 78 et 199 : « Et estas maneras son así commo cavalgar et

bofordar, et fazer de cavallo et con las armas todas las cosas que pertenesçen a la cavallería. Et otrosí son

202

maneras nadar et esgremir et jugar los juegos apuestos et buenos, sin tafurería, que pertenesçen a los cavalleros et caçar et correr monte en la manera que les pertenesçe, et andar lo más apostadamente que pudieren en sus guisamientos et en sus vestiduras. » 115. JUAN MANUEL, Libro de la Caza (p. 560 de l’édition de J. M. Blecua), souligne combien les fils de Ferdinand III furent de remarquables chasseurs, « sennaladamente el rey don Alfonso et don Anrique et don Felipe et don Manuel ». 116. Voir I. BECEIRO

PITA,

« La caza y la alta nobleza bajomedieval en el reino castellano », pp.

77-78. 117. Ainsi, à l’été 1537, entre Juan Manuel et le roi d’Aragon Pierre IV, d’après A.

GIMÉNEZ SOLER ,

Don Juan Manuel pp. 632-633, doc, 551 et 554. 118. Sans doute est-il possible d’entrevoir une évolution pour Santiago au milieu du XIII e siècle puisque les établissements de Montânchez se doivent en 1252 de rappeler l’interdit. BNM, ms. 8582, f° 62v : « Nyngund freyre non sea osado de aver açor primera mente de liçençia del maestre o del comendador mayor del rregno que non sea poderoso de lo dar a ningund omme seglar. » 119. Ainsi le rapporte

JUAN MANUEL

dans son Libro de la Caza (p. 556 de l’édition de J. M. Blecua) :

« Et aun mataua mejor otro nebli quel dio el prior don Fernando Rodrigues ». De la même façon, le grand-maître de Prusse de l’ordre teutonique offrit un faucon noir au conseiller de Charles V, Bureau de la Rivière, selon le témoignage de PEDRO LÓPEZ DE AYALA , Libro de la Caça de los Aves, chap. IV, p. 72 : « E destos assy prietos, vi uno a Mossen Bureo, señior de la Ribera, camarero mayor del rey de Françia, e enbiaragelo en presente el Gran maestre de Pruça. » 120. Signalé par J. CUMMINS dans son édition du traité de PEDRO LÓPEZ DE AYALA, Libro de la Caça de los Aves, p. 209, appendice I, ce fait a été rappelé par D. C. MORALES MUÑIZ, « Las aves cinegéticas en la Castilla medieval », pp. 137 et 148, qui assimile le rapace en question à une variété de faucon pèlerin. 121. G. D. MANSI, Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, t. XXII, col. 1003 : « Venationem et aucupationem universis clericis interdicimus : unde nec canes nec aves ad aucupandum habere praesumant. » 122. Ainsi, les définitions de Calatrava de 1325 limitent l’usage de faucons par les membres de l’Ordre aux seuls frères qui y sont autorisés parle maître. Voir J.

O’CALLAGHAN,

« The Earliest

Difiniciones of the Order of Calatrava », p, 272, repris dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII : « Ni se use de aves, sino aquellos a que el maestre diere licencia ». 123. Un constat similaire a été fait pour l’espace baitique par I. STERNS, « Crime and Punishment among the Teutonic Knights », p. 98. 124. En cela, je m’inscris en faux contre l’affirmation avancée par D. RODRÍGUEZ BLANCO, La orden de Santiago en Extremadura en la Baja Edad Media, p. 265. 125. Dans différents lieux de leurs juridictions, la chasse faisait ainsi l’objet, pour les habitants, de restrictions qui la transformaient en un véritable privilège seigneurial ; c’était par exemple le cas pour les domaines hospitaliers de Lora del Río, sur lesquels a récemment attiré l’attention J. GONZÁLEZ CARBALLO, La orden de San Juan en Andalucía,

p. 205.

126. Crónica de cinco reis de Portugal, pp. 207-208 : « E durando a tregoa por este tempo e saindo os Mouros e Christãos seguros disse o comendador môr aos outras caualetros vamos caçar com nossas aues as antas termo de Tauila que erão dahi très legoas e tomaremos algum prazer. » Le dernier mot est remplacé par solaz dans les Crónicas dos sete primeiros reis de Portugal, t. I, p. 263. 127. En atteste JUAN MANUEL dans son Libro de la Caza (p.578 de l’édition procurée par J. M. Blecua), qui se propose dans une revue des meilleurs territoires de chasse de traiter de « la tierra de la orden de Santiago que ellos llaman de Leon ». Le livre étant incomplet, la description qu’il en a faite demeure inconnue. Elle peut être remplacée par les indications contenues dans une œuvre attribuée à Alphonse XI, le Libro de la Montería. À titre d’exemple y sont recensés, pour la seule commanderie santiaguiste d’Estepa, sept montes distincts riches de sangliers (ibid., pp. 662-663).

203

128. Le Libro de la Momtería relate une chasse à l’ours menée par Alphonse XI en ce lieu (ibid, pp. 614-615). 129. C’était par exemple le cas des terres santiaguistes de Segura, d’après PEDRO

LÓPEZ DE AYALA,

Libro de la Caça de los Aves, chap. 41, p. 184 : « Otros en Castilla crian en muchas comarcas, así como en Ypuzqoa e Alava, Viscaya, Segura que es del horden de Santiago, e Algezira, e destos los mejores que yo vi son los de Algezira. » 130. Lbid., chap. I, p. 60 : « Ca todos estos sopieron e saben mucho en esta arte, e fizieron muchas curas en las aves que son muy çiertas e muy provadas. » 131. Une présentation rapide du personnage et de sa nomination conflictuelle à la tête de la commanderie de Montalban a été réalisée par R.

SAÍNZ DE LA

MAZA

LASOLI,

La encomienda de

Montalbán bajo Vidal de Villanova, pp. 76-78. 132. JUAN MANUEL, Libro de la Caza (p. 527 de l’édition de J. M. Blecua), et PEDRO LÓPEZ DE AYALA, Libro de la Caça de los Aves., chap. I, p. 60. 133. R AH, Col. Salazar, D-56, f° 37r°. 134. PEDRO LÓPEZ DE AYALA, Libro de la Caça de los Aves, chap. 8, p. 101. 135. Ibid., chap. 3 et 29, pp. 72 et 156. Le second passage fait l’éloge de sa capacité à soigner un rapace dont l’aile avait été cassée : « E non dubdes que sy buena diligençia ovieres en lo curar que guaresçera. Et vi un falcon bahary sardo al rey don Pedro, que traya Rui Gomez Dillescas, comendador de Santiago, su falconero, que le quebro el ala cayendo con una grua, e fue despues fiel della, e le vi matar muchas gruas despues, e con tan gran aventaja como primero las matava. » 136. R. EALES, « The Game of Chess : an Aspect of Médiéval Knightly Culture ». 137. À ce titre, ils sont régulièrement condamnés comme, par exemple, dans les définitions de Calatrava de 1325, publiées par J.

O’CALLAGHAN,

« The Earliest Difiniciones of the Order of

Calatrava », p. 271, repris dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII : « E si, por ventura, algun freyre jugare dados, como sea cosa desonesta, si le fuere probado, sea encarcelado por un año. Por dos ultimo. » Une interdiction comparable est reproduite dans les définitions d’Avis de 1342, bien que la peine appliquée aux fauteurs soit limitée à trois mois de pénitence au couvent (A. JAVIERRE MUR, « La orden de Calatrava en Portugal », p. 341). 138. L’unique exemplaire du manuscrit est conservé à la Biblioteca del Monasterio de El Escorial sous la coteT-I-6. Quelques illustrations en sont reproduites dans l’étude de G. MENÉNDEZ PIDAL, La España del siglo XIII leída en imágenes, p. 288. 139. BME, ms.T-I-6, f° 25r°, Des illustrations plus petites représentent deux Hospitaliers, le manteau noir frappé de la croix blanche (f° 25v° ; reproduite en couverture du présent ouvrage), et deux Santiaguistes, la cape blanche ornée d’une croix rouge en forme d’épée (f° 27r° ; fig. 7 p. 194). 140.

JUAN MANUEL,

Libro de los estados, p. 199 : « Otrosí, dévenle mostrar caçar et carrer monte, et

bofordar et armarse, et saber todos los juegos et las cosas que pertenesçen a la cavallería. » 141. Le mot bohordo est défini par le Diccionario de la Lengua Española, Madrid, 1984, p. 201, comme une « lanza corta arrojadiza, de que se usaba en los juegos y fiestas de caballería, y que comúnmente servía para arrojarla contra una armazón de tablas ». La notice précise qu’il vient du mot français bohort, issu du dialecte picard, que j’ai préféré à celui de bébourdis, utilisé par M.-Cl. GERBET, Les noblesses espagnoles au Moyen Âge, p. 216. 142. Une reproduction partielle en a été proposée par G.

MENÉNDEZ PIDAL,

La España del siglo XIII

leída en Imágenes, p. 228. Une autre a récemment servi de couverture à l’ouvrage de C. de

AYALA

MARTÍNEZ, Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media.

143.

PEDRO LÓPEZ DE AYALA,

Crónica del rey don Pedro, an. VII, chap. 4, p. 472 : « E, segund decían

algunos de sus privados despues aquel torneo mandó el rey facer estonce porque tenía fablado que moriese ende don Fadrique, maestre de Santiago, el qual estaba ay, é entrara en aquel torneo ; pero non se pudo

204

facer, ca non les quiso el rey descobrir este secreto á los que entraron en el torneo, que avían de facer esta obra, é por tanto cesó. » 144. A. GONZÁLEZ, « La complejidad del romance de la Muerte del maestre de Santiago », p. 50. 145. F. GÓMEZ REDONDO, Poesía española. t. I : Edad Media :juglaría, clerecía y romancero, p. 656 : « Yo me estava allá en Coimbra, que yo me la ove ganado,/ cuando me vinieron cartas del rey don Pedro, mi hermano,/ que fuesse a ver los torneos que en Sevilla se han armado. » 146. L’assimilation semble complète au début du XIV e siècle, lorsque l’infant Enrique, maître de Santiago, participe à l’un de ces pasos honrosos, en vogue dans l’aristocratie, le Paso de la Fuerte Ventura, célébré à Valladolid en 1428, ainsi que le relève P. BONNEAUD, « Les ordres militaires dans la Couronne d’Aragon au XVe siècle. Mentalités et modes de vie », p. 134. 147. Ainsi en témoignent les statuts de Calatrava de 1304. J.

O’CALLAGHAN,

« The Earliest

Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 264, repris dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII : « Et mandamos que ninguno non vaya, ni enbie carta al rey, ni reyna, ni a otra persona alguna que non sea de la orden, contra el establecimiento de la orden, a menos de licencia del maestre. E el que pasare, que sea en pena de desobediente, e que sea encarcelado, e le quite el habito. » Les mêmes prescriptions, reprises en 1336 (ibid., p. 275), ont été étendues à Alcántara en 1306 ;voir PH. JOSSERAND,

« Pour une étude systématique », p. 335 : « Otrosi mandamos que ninguno no enbie

carta ni vaya al rey ni a reyna ni a personapoderosa contra los establecimientos de la orden salvo si la persona fuere de nuestra orden a menos de licençia del maestre y el que a ello pasare caya en pena de desobediençia y faga la penitencia quel maestre mandarey los ancianos del convento touieren por bien. » 148. BN V, RBC, vol. 280, f° 40r°. Il était ainsi prévu, pour les prieurs et les baillis nommés en chapitre général, que « non uzent en lur mangier ce non de.ii. viandes sauvant ce aucun noble home ecclesiastique o seculier venissent mangier avecques eaux ». Les simples commandeurs avaient moins de latitude car il était arrêté que « non uzent que de une uiande en lur mangier ci ne nestoit par necessite daucun noble estrangier et adoncs en puissent uzer de.ii. ». 149. Hechos de don Berenguel de Landoria, arzobispo de Santiago, pp. 110 et 114. Dans le second texte, il est relevé que « rediit ad Castrum Nunes cum episcopis Samorensi, Cauriensi et domno Roderico Iohannis, tunc electo et confirmato Lucensi, et priore sepe dicto, ubi per multos dies moram traxit, a dicto priore facto et uerbo multipliciter honoratus ; ubi dictum electum Lucensem consecrauit quarta die madii anno Domini millesimo trecentesimo uigesimo ». 150. PEDRO LÓPEZ DE AYALA, Crónica del rey don Pedro, an. IV, chap. 25, p. 437. 151. Ainsi l’a bien signalé, pour des espaces plus septentrionaux, H,

NICHOLSON,

« Knights and

Lovers : the Military Orders in the Romantic Literature of the Thirteenth Century », et Love, War and the Grail. Templars, Hospitallers and Teutonic Knights in Medieval Epic and Romance, pp. 44-64. 152. M. AURELL, La vielle et l’épée : troubadours et politique en Provence au XIII e siècle, pp. 120-121. 153. M, BREA, Lírica profana galego-portuguesa, t. II, p. 931. 154. Malgré cette primauté sont attestés plusieurs troubadours liés à d’autres Ordres, comme Pedro Gómez Barroso, proche de Calatrava, que le maître envoie à Grenade en 1273 négocier au nom du roi le retour à l’obéissance des nobles réfugiés en territoire musulman. Le fait, rapporté par la Crónica del rey don Alfonso décimo, chap. 51, p. 38, a été repris par M.

BREA,

Lírica profana

galego-portuguesa, t. II, p. 848. 155. M. BREA, Lírica profana galego-portuguesa, t. I, pp. 313-328. Il était, selon toute probabilité, le père de Pedro Fernández Calleros, membre de Santiago proche de Pelayo Pérez Correa, lequel en fit son représentant au concile de Lyon en 1243 (R. SÁINZ DE LA MAZA LASOLI, La orden de Santiago en la Corona de Aragón, p. 73) puis, à son retour, lui concéda d’importantes commanderies parmi lesquelles Uclés, Segura et Montalbán. 156. M. BREA, Lírica profana galego-portuguesa, t. I, p. 360. 157. II est possible d’en suivre l’influence jusque dans la dernière année du gouvernement du maître. Il était présent à ses côtés en 1273 à Barcelone, ainsi que l’a souligné A.

BALLESTEROS-

205

BERETTA,

Alfonso X el Sabio, p. 720. Le fait qu’il soit alors appelé Gonzalo Yáñez de Aguilar semble

un argument intéressant en faveur de l’hypothèse qui l’assimile à un frère de Pelayo Pérez Correa, dont la mère appartient au lignage portugais d’Aguiar. 158. Le fait a été justement signalé par H. NADER, The Mendoza Family in the Spanish Renaissance. 159. H. Ó. BIZZARRI, « La idea de Reconquista en el Libro de los Doze Sabios », pp. 27-28. 160. BME, ms. B-IV-19, cité par H. Ó. BIZZARRI, « La idea de Reconquista en el Libro de los Doze Sabios », p. 28. 161. Ainsi l’a relevé FERNÁN PÉREZ DE GUZMÁN, Generaciones y semblanzas, p. 66 : « Guiauase mucho por estrologos ». Ce penchant, alors courant parmi la noblesse, est attesté pour d’autres maîtres de la toute fin du XIVe siècle tels que Martín Yáñez de Barbudo pour Alcántara (PEDRO LÓPEZ DE AYALA, Crónica del rey don Enrique tercero de Castilla êde León, an. IV, chap. X, pp. 222-223) ou Enrique de Villena pour Calatrava (FERNÁN PÉREZ DE GUZMÁN, Generaciones y semblanzas, p. 100). 162. M. PASTOUREAU, Couleurs, images, symboles. Études d’histoire et d’anthropologie, p. 32. 163. L’expression est empruntée à la règle originelle de Santiago publiée par J. LECLERCQ, « La vie et la prière des chevaliers de Santiago », p. 8. 164. II est vraisemblable qu’il ait été plus hétérogène qu’on ne le pense d’ordinaire, comme l’a justement fait valoir C.de AYALA MARTÍNEZ, Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 383. 165. M. ECHÁNIZ SANS, « Austeridad versus lujo, El vestido y los freiles de la orden de Santiago », p. 365. 166. Ainsi, dans le cas de l’Hôpital, les statuts édictés par le chapitre général de Rhodes en 1337 se réfèrent encore aux formes larges comme à la « taillie vieille et ancienne de la maison ». BNV, RBC, vol. 280, f° 40r°. 167. Le fait ressort pour Santiago de la règle primitive, publiée par J. LECLERCQ, « La vie et la prière des chevaliers de Santiago », p. 9 : « Vestes albi, pardi et nigri coloris et pelles habeant ». 168. D.

LOMAX,

« Algunos estatutos primitivos de Calatrava », p. 493 : « In habitu fratrum nulla

diversitas habeatur set mantelli et garnachie unius materie sint. » Assez proche du manteau, la garnache, fréquemment utilisée au XIIIe siècle, est définie par G. MENÉNDEZ PIDAL, La España delsiglo XIIIe leída en imágenes, p. 69, comme une « prenda de abrigo que cubría los otros vestidos ». 169. D, LOMAX, « Algunos estatutos primitivos de Calatrava », p. 493 : « Fratres laici totum caputium super garnachiam ponant. Quicumque uero hoc facere contenpserit deinceps gamachiam non habeat set tunica grossa more conuersorum nostrorum utatur. » 170. Ibid, p. 494 : « Fratres milites singulis mensibus usque ad mediam aurem tandeantur set conuersi de super aurem et nunquam barbas suas cum rasoriis radant, set cum forcipibus pectine superposito aptare studeant. » Le texte a fait l’objet d’un bref commentaire de M. del C. YÁGUEZ BOZA, « Imagen y signo del caballero calatravo », pp. 602-603. 171. Conservé à la Biblioteca Nazionale de Florence, le manuscrit duquel sont extraites ces représentations a été l’objet de plusieurs études de J, HERNÁNDEZ SERNA, « La orden de la Estrella o de Santa María de España en la Cantiga 78 del Códice de la Biblioteca Nacional de Florencia », et Cantigas de Santa María : Códice B-R-20 de Florencia. 172. Cette distinction a été soulignée à l’échelle générale par G. MENÉNDEZ PIDAL, La España del siglo XIII leída en imágenes, pp. 82-86. 173. J. HERNÁNDEZ SERNA, « La orden de la Estrella o de Santa María de España en la Cantiga 78 del Códice de la Biblioteca Nacional de Florencia », p. 167. Cet avis de l’auteur a été avalisé par GARCÍA CUADRADO, Las Cantigas. El Códice de Florencia,

A.

p. 142.

174. D. LOMAX, « Algunos estatutos primitivos de Caiatrava », p. 493 : « Nullus ocias cum rostro accuto et prominenti aut cappam cum manicis nisi atra portum de Urgaz propter arma tenenda, ita ut sit dissimilis capis secularium cum manicis latioribus et curtioribus, ullatenus habere presumat. »

206

175. Ibid., p. 493 : « Nulli fratres liceat uti deinceps pileis quibus seculares utuntur quia nec hoc episcopis ordinis nostri conceditur. Set siquis infirmum caput habuerit per licenciam magistri pileum de pannis quibus utimur habere potuerit. » 176. Ainsi l’attestent les miniatures soignées du Libro de los juegos de ajedrez, dados y tablas, conservées dans BME, ms.T-I-6, ffos 25v° et 27r°, figurant des frères de l’Hôpital et de Santiago (respectivement reproduites en couverture et p. 194), comme le dessin plus grossier d’un chevalierde Calatrava sur la paroi d’une grotte à Cholones, près de Priego. Décrit par M. NIETO CUMPLIDO,

Corpus Medievale Cordubense, t. II, p.43, doc.473, ce dernier a été reproduit par M. PELÁEZ

DEL ROSAL et M. C.QUINTANILLA RASO, Priego de Córdoba en la Baja Edad Media,

p. 63. Dans chacun de ces

exemples, les frères apparaissent vêtus d’amples tuniques, revêtues dans le premier cas de capes rondes, laissant passer leurs bras. 177. Le moment a été clairement identifié par M. ECHÁNIZ SANS, « Austeridad versus lujo. El vestido y los freiles de la orden de Santiago », pp. 367-369. 178. BNM, ms. 8582, ff os 60v° (1251), 65v° (1265) et 47v° (1274). Signalons que M.

ECHÁNIZ SANS,

« Austeridad versus lujo. El vesrido y los freiles de la orden de Santiago », pp. 371-372, date la dernière série de 1249, d’après une indication du manuscrit qui résulte d’une interpolation erronée, comme l’a montré D. LOMAX, La orden de Santiago, pp. 54 et 66. L’historien britannique, sur la base de la liste des frères cités dans les statuts, avait proposé une datation comprise entre 1271 et 1274. Il me semble possible de privilégier cette dernière date, à laquelle un chapitre très largement attesté fut réuni à Mérida. 179. Le fait ressort en particulier des définitions de 1265. BNM, ms. 8582, f° 65v : « Estableçido es que ningund freyrede nuestra orden que non vista sino rras o valençianas o sarga e sant clemente çinco varas a tercia […] e que fagan capas de viii. maravedis ayuso. » Le prix modique de ces tissus en Espagne et au Portugal a été mis en évidence, pour la période immédiatement postérieure à celle que nous étudions, par Ch. VERLINDEN, « Deux pôles de l’expansion de la draperie flamande et brabançonne aux XIVe siècle », pp. 685-687. 180. BS, p. 263 : « Otrosi establecemos que non vistamos sinon blanquetas prietas o blancas e los paños que agora traen que lo trayan hasta Todos Santos primero siguiente e de alli en adelante que los non trayan. » 181.

MIRET I SANS,

Les cases de Templers i Hospitalers en Catalunya, 1910, p. 364 : « La repetició de les

prohibicions d’ornaments y objectes luxosos denoten que existia entre’ls Hospitalers també certa inclinació a la parencería y a les vanitats mundanals. » 182. BNV, RBC, vol. 280, ffos 25r° et 40r°. En 1332, le chapitre statue ainsi que « frere non puisse porter mantel ni reondell ni argent ni chapeyron de nulle color se non noire et qui faudra soit en huitaine » Cinq ans plus tard, en raison du non-respect de cette norme, il est rappelé aux Hospitaliers qu’ils ont obligation de revêtir des formes amples, tombant jusqu’aux chevilles et aux poignets, conformément à « la taillie vieille et ancienne de la maison ». 183. Un bon exemple en est fourni par l’interdiction signifiée en 1335 aux membres de l’Hôpital de porter un tissu d’un coût supérieur à deux florins la canne, sauf s’ils l’avaient reçu en cadeau de parents ou d’amis. BNV, RBC, vol. 280, f° 36r° : « Item est establi que nul frere de nostre religion […] ne face ni porte robbe de necun drap qui coste plus de.ii. florins la canne ce elle ne li fust donnee par aucun parent ou ami et qui faudra seyt en setena et perda la robe. » 184. M. ECHÁNIZ SANS, « Austeridad versus lujo. El vestido y los freiles de la orden de Santiago », pp. 373-375. Cette opinion a été récemment corroborée par C. de

AYALA MARTÍNEZ,

Las órdenes

militares hispánicas en la Edad Media, pp. 387-389. 185. Assorti d’une riche iconographie, il a été édité par F. MENÉNDEZ-PIDAL DE NAVASCUÉS, Caballería medieval burgalesa. El libro de la cofradía de Santiago. 186. Ibid., pp. 38 et 153. Il est ainsi représenté avec un cimier coiffé de longues plumes, tandis qu’un lourd fleuron doré est placé derrière lui sur la croupe du cheval. De tels éléments

207

décoratifs représentent alors des nouveautés à croire la Crónica del condestable don Álvaro de Luna, chap. 53, p. 166. 187. Primera historia de la orden de Santiago, p. 348 : « Los dichos cavalleros han de vestir ropas prietas i pardas i blancas […]. Pero poronrra del abito militar, de largos tiempos acá, acostunbran vestirse los dichos cavalleros de paños finos i de seda negra i pardillo i blanco i morado escuro i de las otras guarniciones i enforros i de colores proybidos por la dicha regla. » 188. J. O’CALLAGHAN, « The Affiliation of the Order of Calatrava », p. 35, repris dans

ID., The

Spanish

Military Order of Calatrava and its Affiliates, I. 189. BC, pp. 137-138 : « Dilectorum filiorum abbatis et conventus Morimondi […] supplicationibus inclinati, umversitatem vestram rogamus et monemus et hortamur attente et per apostolica vobis scripta sub excommunicationis pœna districte mandantes, quatenus aliorum inductionibus vel suggestionibus, habitum vestrum, quem portare consuevistis ab antiquo, sive antiquas et approbatas consuetudines mutare vel dimittere nullatenus presumatis. » 190. HSA, HC 380/374, f° 44v°,publ. B.PALACIOS MARTÍN (éd),Colección diplomática medieval de la orden de Alcántara, t. I, p. 288, doc. 434 : « Otrosi mandamos que ningunos freires de la orden que non trayan faldas nin paños desordenados segund lo ordeno nuestro señor el papa et si los trayeren que los sean tomados. » 191. Sur ce point s’accordent les statuts de 1325 et de 1336, publiés par J. Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », pp. 272 et 280, repris dans

O’CALLAGHAN,

ID., The

« The

Spanish Military

Order of Calatrava and its Affiliates, Londres, 1975, VII, comme ceux de 1383, également transcrits par l’historien américain, « Las definiciones de la orden de Calatrava », p. 108 : « Item, cum habitus dispositio interioris afectus sit […] districte precipimus et mandamus huius ordinis personis universis ne secularibus rostratis notabiliter seu alios habitos et vestimentos in colore seu forma inordinatos utantur, sed antiquam et laudabilem formam teneant » 192. M. del C. YÁGUEZ BOZA, « Imagen y signo del caballero calatravo », p. 611. 193. Ainsi dans les statuts de 1325 édités par J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 272, repris dans ID., The Spanish Milttary Order of Calatrava and its Affiliates, VII. 194. Ibid., p. 280. 195. J. O’CALLAGHAN, « Las definiciones de la orden de Calatrava », p. 113 : « Item mandamos que los freiles no vistan ni traigan paños de colores Colorado amarillo ni verde ni de otra color reprehensible. mas usen de paños honestos e honestas colores segun los estatutos antiguos de la orden e segun las constituciones del papa Benedicto sobre aquesto hechas. » 196. Ainsi l’a souligné M. PASTOUREAU, « Formes et couleurs du désordre rie jaune avec le vert », reproduit dans ID., Figures et couleurs. Étude sur la symbolique et la sensibilité médiévales, pp. 23-34. Il serait souhaitable que des analyses sur le symbolisme des couleurs permettent de vérifier pour la péninsule Ibérique les conclusions de l’historien français. 197. Nombreux sont les papes qui tentèrent de contenir l’évolution, tel Benoît XII, dont la bulle Fulgens sicut Stella, datée du 12 juillet 1335, eut un retentissement rapide sur la réglementation statutaire de Calatrava. Le fait a été signalé par Ph. JOSSERAND, « Pour une étude systématique », p. 329. 198. BC, pp. 223-224. 199. Ibid, pp. 227-228 : « Cum autem sicut eadem petitio subiungebat vos propterea desideritis caputia perpetuo deserere et eorundem capuceorum loco signum crucis […] eiusdem rubei coloris in panno laneo vestimentis vestris superioribus in sinistra parte pectoris affigedum gestere. » 200. Ainsi l’a justement signalé D. LOMAX, « La reforma de la orden de Alcántara », p. 760. Il me paraît tout à fait significatif que certains frères, au début du XV e siècle, aient eu coutume de préférer aux armes de l’Ordre des écus qui leur étaient propres et rappelaient certainement leur lignage d’origine : « Deshonesto es a los religiosos dexar la sennal de su orden y traer otras según sus voluntades, Por ende mandamos que todos los nuestros caualleros y freyles trayan sobresennales de la

208

orden sobre todas las armas que truxeren o a lo menos que las trayan en el lodinel o jaque o sobrevista que truxeren » (ibid., p. 768). 201. L’impulsion scientifique a été donnée par deux colloques rassemblés à Saint-Jacques de Compostelle par Manuel Núñez Rodríguez et Ermelindo Portela Silva en 198b et 1991 et publiés très vite sous un titre identique, La idea y el sentimiento de la muerte en la historia y en el arte de la Edad Media. 202. La première analyse s’efforçant de les inscrire dans ce mouvement a été l’initiative de Miguel Cortés Arrese lors d’un colloque tenu à Ciudad Real en mai 1996. Demeurée inédite puisqu’elle n’a pas été intégrée aux actes, intitulés Las órdenes militares en la Península Ibérica, la communication de l’auteur peut être remplacée par un travail ultérieur qui privilégie cependant les aspects plastiques d’un phénomène dont les implications sociales sont beaucoup plus superficiellement abordées : M. CORTÉS ARRESE, El espacio de la muerte y el arte de las órdenes militares. 203. Une première tentative pour dépasser un pareil constat a été réalisée par C. de MARTÍNEZ

AYALA

et Ph, JOSSERAND, « Vida y eternidad. La actitud de los freiles de las órdenes militares en

Castilla ante el problema de la muerte ». 204. L’usage en est par exemple attesté dans les chapitres cathédraux, à l’image de celui de Lugo, comme l’ont justement souligné E. PORTELA SILVA et M.del C. PALLARES MÉNDEZ, « Los espacios de la muerte », p. 31. 205. J. DELAVILLE LE ROULX, Cartulaire général de l’ordre des Hospitaliers, t. III, p. 370. Un tel fait a été bien souligné par J. SARNOWSKY, « Der Tod des Groβmeisters der Johanniter », p. 206. 206. BS, p. 263 : « Otrosi que los freires que finaren non sean soterrados sinon en los lugares en que se solian enterrar ». Récemment signalé par I. C. Ferreira FERNANDES, O castelo de Palmela do islâmico ao cristão, p. 287, n. 144, un accord inédit de la fin du XII e siècle entre l’évêque de Lisbonne et les autorités de Santiago corrobore l’information qui se déprend des normes statutaires puisqu’il est offert à la milice de construire une église « in suburbio Palmellae ad sepulturam fratrum et hominum suorum ». 207. Ainsi l’ont aussi affirmé A. LUTTRELL, « L’œuvre religieuse des Hospitaliers à Rhodes », p. 107, et, pour la péninsule Ibérique, L. CORRAL VAL, Los monjes soldados de la orden de Alcántara en la Edad Media, p. 301. 208. Le fait se vérifie pour chacune des milices ainsi que le reflète, pour Santiago, l’exemple de Vilar de Donas (M. CORTÉS

ARRESE,

« El espacio de la muerte y la arquitectura de las órdenes

militares, p. 84), pour Calatrava, celui d’Alcañiz (ID., El espacio de la muerte y el arte de las órdenes militares, p. 130), ou, pour l’Hôpital, celui de Castronuño (O.

PÉREZ MONZÓN,

Arte sanjuanista en

Castilla y León, p. 102). 209. Á, GONZÁLEZ

PALENCIA,

Los mozárabes de Toledo en los siglos XII y XIII, t. III, pp. 404-406 et

411-414, doc. 1026 et 1029. 210. E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA, « Encomiendas calatravas situadas en concejos de realengo de la meseta méridional castellana », p. 160. 211. En atteste par exempte l’accord de 1270 entre le maître de Calatrava et l’archevêque de Séville, publié par A. BALLESTEROS-BERETTA, Sevilla en el siglo XIII, pp. 170-172, doc. 163. 212. Le fait ressort d’un accord passé en 1274 entre le maître de Santiago et l’archevêque de Séville. Ibid., pp. 187-189, doc 176 : « Et que puedan recebir a sepultura todos aquellos e aquellas que se quisieren y enterrar, sacado ende de la parrochia de Santa Maria, de la qual de derecho non puede en otro logar escoger sepultura sin licencia, sacado ende ffreyle o conffreyle que se dette enterrar en su orden. » 213. F.de RADES Y ANDRADA, Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara. Il mentionne ainsi dans la première partie, dédiée à Santiago, Pelayo Pérez Correa à Tudía (f° 34r° ), Gonzalo Martel à Uclés (f° 36r°) et García Fernández à Mérida (f° 40v°), dans la seconde consacrée à Calatrava, Diego García de Padilla au couvent central (58v°), et dans la troisième centrée sur Alcántara, Fernán Pérez Gallego (f° 13v°), Suero Pérez Maldonado (f° 17v°), enterrés

209

dans l’église conventuelle, et Fernán Pérez Ponce, inhumé à Morón avant d’être lui aussi ramené à Alcántara (f° 27r°). 214. BC, p. 175 : « Venirent ad ecclesiam Beatœ Mariœ de Almocovar, quœ est in Alcántara, in cujus ecclesia est sepultura magistrorum et fratrum qui decedunt in dicta villa. » 215. Le fait est attesté pour Fernán Pérez Ponce, mort en 1355 à Morón de la Frontera et enterré dans une église de la ville jusqu’à ce que la juridiction de la place soit transférée aux Girón, dans la deuxième moitié du XVe siède, motivant ainsi le transport de son corps au couvent central (D. ORTIZ DE ZÚÑIGA, Anales eclesiásticos y seculares de Sevilla, t. II, p. 140).

216. RAH, Col. Salazar, M-39, ffos 164r°-166v°. Un accord passé au tout début du XIIIe siècle entre le comte Fernán Núñez de Lara et l’Hôpital prévoit que le prieur castillan de l’Ordre devra être enterré dans l’église de l’hôpital de Puente Fitero à condition qu’il s’éteigne dans un lieu suffisamment proche pour que son corps puisse y être transporté sans dommage. Publiée par C. BARQUERO GOÑI,

« Los Hospitalarios en Castilla y León », t.III, pp. 1299-1304, doc. 272, la

composition a bénéficié d’une analyse étendue de l’auteur dans un travail intitulé, « Los Hospitalarios y la nobleza castellano-leonesa », pp. 20-22. 217. La date du rapatriement du corps n’est pas établie avec certitude. Placée en 1582 par A. de TORRES Y TAPIA,

Crónica de la orden de Alcántara, t. II, pp. 89-90, elle a été située bien plus tôt par F.

de RADES Y ANDRADA, Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara, part. III, f° 28v°, qui l’évoque en 1572 comme un fait acquis. 218. Ce prêt est connu grâce au reçu que délivrent les officiers de Montalban au commandeur, lors du remboursement (AHN, OM, carp. 207,doc. 48, publ. R. SÁINZ DE LA MAZA LASOLI , La orden de Santiago en la Corona de Aragón, p. 287, doc. 63 : « Atorgamos ser pagados de vos, don Alfonso Bordallo, comendador de Montálban, de mil et cincoçientos solidos de dineros jaqueses, los quales mil et cincoçientos solidos despendieron en la muert del noble senor mayestro don Pelayo ochoçientos et trenta et cinco solidos de jaqueses. ») Il est possible que cette somme ait couvert l’essentiel des frais occasionnés par la cérémonie d’inhumation si l’on accepte l’hypothèse selon laquelle le maître, mort peu avant le 22 janvier 1275, s’éteignit dans la commanderie de Montalban, comme l’ont avancé A. BONILLA,

« Pelay Pérez Correa, maestre de Santiago », p. 450, ou M.

LÓPEZ FERNÁNDEZ,

GONZÁLEZ

« Sobre la

muerte y enterramientos de un maestre santiaguista », pp. 765-766. Les restes du maître durent ensuite être transportés dans l’hôpital santiaguiste de Talavera où, malgré certaines traditions différentes rapportées notamment par M. T. Lopes PEREIRA, Alcácer do Sal na Idade Média, p. 159, ils sont demeurés dans un monument dont la simplicité ressort clairement d’une visite de 1494, citée par M. LÓPEZ

FERNÁNDEZ,

« Sobre la muerte y enterramientos de un maestre santiaguista »,

pp. 769-770, jusqu’à leur transfert à Tudía au début du XIVe siècle. 219. Pour les lignages de la noblesse urbaine tolédane, la diffusion de cette pratique a été analysée dans un article au titre très suggestif par J.-P. MOLÉNAT, « La volonté de durer : majorais et chapellenies dans la pratique tolédane ». 220. AHN, Códice 314, f° 60v°. 221. L’existence en est connue par plusieurs actes recopiés dans le registre du prieuré castillan de l’Hôpital de 1357 (AHN, OM, Códice 602, ffos 151v°-152r°, 152v°-153r° et 160v°). Dans le premier d’entre eux, en date du 27 octobre 1377, Juan Fernández de Heredia, prieur de Castille, corrobore la nomination au titre de chapelain de Juan Fernández, réalisée à Rhodes par le maître de l’institution : « Confirmamos a uos dicho fray Johan Fernández a todo el tiempo de uestra uida la cappella del lugar nuestro de Castro Nunnyo, la qual hedifico el honrrado religioso don fray Ferrand Rodriguez de Balbona, prior que fue del dicho priorado de Castilla e Leon, con todos los derechos, fruytos, rentas e esdeuenimientos e hormanamientos a la dicha cappella pertenescientes e pertenescer deuientes por qual quier manera o razon. » 222. AHN, OM, carp. 94, vol. II, doc. 65. De façon significative, le commandeur spécifie dans l’acte que la fonction de chapelain devra rester en priorité dans son lignage : « Et el capellan que y ffuere

210

puesto que ssea ffreyre e tenga el abito de la orden de Santiago e ssy ffallaren algun omne de mi linage que quiera sser clerigo e quisier tomar el abito de la dicha orden de Santiago quel den la dicha capellania e que cante cada dia el capellan que y estudiere una missa por las animas de los sobredichos e por la mia e que ssalga cada dia ssobre la fuessa de los sobredichos. » 223. AHN, OM, leg. 7726, n° 1, f° 115r°, publ. O. PÉREZ MONZÓN, « La iglesia sanjuanista de San Pedro y San Felices », p. 88. 224. L’un des plus beaux exemples, conservé au Portugal dans l’église hospitalière de Leça do Balio, est à mon sens l’épitaphe rimée dédiée au prieur Estêvão Vasques Pimentel, mort en 1336, par son successeur, Álvaro González Pereira, pour laquelle on dispose depuis peu d’une excellente étude de M. J. BARROCA, Epigrafia medieval portuguesa, t. II, pp. 1580-1593, doc 588. 225. Primera Crónica General, t. II, chap. 1084, pp. 751-752. Le récit met en scène la conduite héroïque de Lorenzo Sudrez Gallinato, qui est selon toute vraisemblance l’aïeul du clavaire. Il est en effet probable, selon les règles de transmission du nomen paternum, que Lorenzo Suárez soit le père de Fernán Lorenzo Gallinato, mentionné dans l’épitaphe comme étant le père de Ramir Lorenzo. Il n’est pas sans intérêt de signaler qu’en l’espace de deux générations, le schéma de transmission du nom semble s’être modifié dans la famille. Le système du nomen paternum a en effet été abandonné pour une pratique qui maintenait dorénavant le nom de Lorenzo comme un éponyme rappelant l’ancêtre glorieux. 226. RAH, Col. Salazar, D-56, f° 37r° : « Aqui iace frey Ramir Lorenço fijo de Ferran Lorenço Gallinato e clavero que fue de Calatrava e criado de don Juan fijo del infante don Manuel ». L’inscription ne donne pas la date de la mort du défunt. Celle-ci dut survenir alors qu’il occupait l’office de clavaire, c’est-àdire entre septembre 1340, où il est attesté pour la dernière fois en tant que commandeur d’Almodovar (AHN, OM, libro 1346, ffos 120r°-121r°) et le 15 juin 1348, date de la mort de Juan Manuel, telle que l’a établie D. LOMAX, « The Date of D. Juan Manuel’s Death », p. 174, dans ta mesure où, d’après le texte de l’épitaphe, il semble que celle-ci fut rédigée du vivant de l’infant. 227. L’existence en est attestée par D. AGUIRRE, El gram priorato de San Juan de Jerusalén en Consuegra , p. 187, qui en propose la description suivante : « Ay en la iglesia de Santa María de Consuegra una capilla de Nuestra Señora del Rosario que entre ella y el altar mayor al lado del Evangelio media la pared. En su espesor hay un sepulcro que se ve quitando unas tablas del retablo del altar mayor. Dentro está un pellejo de buey embuelto y con muchas ojas de olivo para conservación del cuerpo que guarda. » 228. Amené à occuper les plus hautes fonctions au sein de l’Hôpital en péninsule Ibérique quelque dix ans après la mort de Fernán Pérez Mosejo, avec lequel il avait collaboré, le Portugais Garcia Martins, grand commandeur des cinq royaumes de 1303 à 1306, a lui aussi bénéficié d’un tombeau dans l’église de Leça do Balio, dont une étude a été voici peu proposée par M. J. BARROCA, Epigrafia medieval portuguesa, t. II, pp. 1288-1294, doc. 505. 229. J. SARNOWSKY, « Der Tod des Groβmeisters der Johanniter », p. 207. 230. A. DETORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. I, pp. 518-519. 231. Ainsi, au début du XV e siècle, Alonso de Quito ga, commandeur hospitalier de Portomarin, dédie à sa propre mémoire un tombeau dans l’église de l’hôpital galicien d’Incio. Le monument a été présenté par M. CHAMOSO LAMAS, Escultura funeraria en Galicia, pp. 294-297, comme un sépulcre en marbre de très bonne qualité. Il semble donc ne le céder en rien au tombeau édifié à l’époque pour le maître santiaguiste Lorenzo Suarez de Figueroa dans le couvent de l’Ordre que celui-ci avait a institué à Séville, tombeau dont une description a été fournie par M. Á. LADERO

QUESADA,

Historia de Sevilla. t. II : La ciudad medieval, p. 181. Soulignée par A. LUTTRELL, « The Finances of the Commander in the Hospital », p, 281, la date de 1400, avant laquelle « apart from the tombs of priors, personal burial monuments or tombstones for commanders and ordinary brethren were the exception », me semble pour la Castille également tout à fait pertinente. 232. Las Siete Partidas del rey don Alfonso el Sabio, t. I, part. I, tit. 13, ley II : « Enterrar non deben á otro ninguno dentro en la eglesia sinon á estas personas ciertas que son nombradas en esta ley, asi como los

211

reyes y las reynas et sus fijos et los obispos et los abades et los maestres et los comendadores que son perlados de las Órdenes et de las eglesias conventuales, et los ricos hombres que fiaesen eglesias de nuevo ó monasterios et escogesen en ellas sus sepulturas […] E si algún otro soterrase dentro de la eglesia sinon los que son dichos débelos facer sacar ende el obispo. » Le texte a été étudié par I.

BANGO TORVISO,

« El

espacio para enterramientos privilegiados en la arquitectura médiéval española », p. 113. 233. ACO, Monást., doc 567 et 586, publ. M.

ROMANÍ MARTÍNEZ,

Colección diplómatica do mosteiro

cisterciense de Santa Maria de Oseira, t. I, pp. 530-531 et 533, doc. 568 et 571. 234. En dehors de Santiago, l’acte le plus ancien reflétant explicitement une telle pratique est le testament de Fernando Fernández, commandeur de l’ordre d’Alcántara à La Bañeza, qui demanda en 1311 à être enterré dans la cathédrale d’Astorga. Conservé sous forme de notice, le document, dont l’original a été perdu, a été brièvement analysé par G. CAVERO

DOMÍNGUEZ

et S.

DOMÍNGUEZ

SÁNCHEZ, Colección documental de la catedral de Astorga, t. III, p. 103, doc. 1583.

235. RAH, Col. Salazar, O-6, f° 37r°-v° : « Otrosí mando que me entierren en el monasterio de San Clemente de Toledo y que me den ay una sepultura aquella qual a mi conuiene y que me metan en el auito de la horden de la caualleria de Calatraba y mando al abadesa y conbento del dicho monasterio por la sepoltura que en el dicho monasterio me dieren mill maravedis y que me sotierren asi como soterrarien a un caballero de los de Calatraba. » 236. AHN, OM, carp. 308, doc. 34. En raison du mauvais état de l’original, le document a été publié par M. ECHÁNIZ SANS, El monasterio femenimo de Sancti Spiritus de Salamanca, pp. 94-99, doc 58, sur la base d’une copie de l’époque moderne. 237. AHN, Sellos, caja 51, doc. 5, publ. ibid., pp. 90-91, doc, 55. 238. Ibid., p. 97, doc. 58 : « Otrosi mando que mios terçieros que conpren un ataúd en que mando que me metan e en que me entierren e que le cubran de panno de bruneta con sus çintas e con su pregadura e con las armas de Santiago puestas sobre elpanno del ataúd. E mando que echen sobre la fuesa du me enterraren una piedra que yaga ygual con la terra e enssomo de la piedra que pongan las armas de Santiago figuradas e un petafee en que diga así : aquí yas donna Violante, fija del muy nobre rey don Sancho e de donna María Alfonso sennora que fue de Osero. » 239. Ibid., p. 96, doc 58 : « Et pido por merçet al dicho maestre que me dé liçençia que me enterren en el monesterio de Sant Françisco de Toro du yo tomo la sepultura. » 240. Le lieu de sa sépulture est indiqué par A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t.II, p. 30. Le chroniqueur relève que le maître avait financé la construction de la capilla mayor du couvent. Un élément intéressant sur l’enracinement des dévotions de Gonzalo Martínez de Oviedo dans sa ville natale est fourni par un acte de 1342 par lequel la confrérie urbaine du Roi Chaste achète à un clerc de la cathédrale trois huitièmes d’une maison située près de l’enceinte, pour un prix de cent quinze maravédis payés sur la somme laissée par le maître à l’institution pour la messe anniversaire pour le repos de son âme (S. GARCÍA LARRAGUETA, Catálogo de los pergaminos de la catedral de Oviedo, p. 243, doc. 703). 241. L’acte a été analysé par J.

GAUTIER-DALCHÉ,

Le testament d’Alonso Martínez de Olivera »,

repris dans ID., Économie et société dans les pays de la Couronne de Castille, XVI. 242. A. BENAVIDES, Memorias de don Fernando IV, t. II, pp. 299-300, doc. 207 : « Primeramente mando, que cuando la mia ánima salga de mi cuerpo, sea enterrado y sepultado en la iglesia mayor de San Antolin de esta ciudad de Palencia, en la procesion en la mi capilla, que yo mandé hazer, de San Matia Apóstol, junto con mi muger doña Juana de Guzman […] Item mando que nos fagan dos sepolturas altas y pongan sobre ellas dos escudos y un pendon de nuestras armas. Item mando que entierren en esta mi capilla mis hijos y nietos y los que de mi vernan, si quisieren, y mis criados. » 243. La représentativité du testament d’Alonso Martínez de Olivera, auquel infiniment peu nombreux sont les documents qui peuvent être rapportés, est bien évidemment discutable, mais ainsi que l’a souligné J. GAUTIER-DALCHÉ, « Le testament d’Alonso Martínez de Olivera », p. 21, repris dans

ID.,

Économie et société dans les pays de la Couronne de Castille, XVI, mais elle ne saurait

212

être a priori niée, comme le fait M. CORTÉS ARRESE, El espacio de la muerte y las órdenes militares, pp. 167-169, qui ne s’interroge pas un seul instant sur l’identité santiaguiste du défunt. 244. En témoigne un acte de l’Archivo del Monasterio de San Clemente de Sevitla, regesté par M. BORRERO FERNÁNDEZ,

El archivo del real monasterio de San Clemente, pp. 75-76, doc. 385. Il s’agit d’un

courrier daté du 20 mars 1420, adressé par Jean II à la municipalité de Séville pour lui signifier qu’Isabel Belmaña, veuve d’Alfón Fernández de Fuentes, veinticuatro de la ville, possédait à titre viager une série de terres et un moulin dans le lieu-dit Membrillar, grâce auxquels était payée aux Franciscains la rente affectée à l’entretien du luminaire disposé auprès des monuments de María de Portugal, la trisaïeule du roi, de Pedro Núñez de Guzmán, de sa femme Blanca, et de leur fils Alonso Méndez, supérieur de l’ordre de Santiago. Il convient de relever que la mise en place de la tombe de la reine est postérieure à la mort du maître. La femme d’Alphonse XI, morte en 1357, fut d’abord enterrée à Évora avant que ses restes soient transférés à Séville, sous le règne de Pierre Ier ou d’Henri II, ainsi que l’a signalé D. MENJOT, « Un chrétien qui meurt toujours », p. 129. 245. Le fait est rapporté par G. ARGOTE DE MOLINA, Nobleza de Andaluzía, p. 440 : « Yace sepultado este comendador en la iglesia de San Juan de Baeza en un sepulcro relevado, donde se ven sus armas, que son tres bandas azules en campo de oro. » 246. Bien qu’elle continuât d’intéresser en priorité Santiago, cette pratique s’étendit alors aux autres Ordres, comme le montre pour Calatrava la chapelle, aujourd’hui disparue, fondée par le maître Pedro Muniz de Godoy dans la cathédrale de Cordoue pour recevoir son tombeau. Les témoignages écrits la concernant sont étudiés par M. Á JORDANO

BARBUDO,

Arquitectura medieval

cristiana en Córdoba, p. 163. 247. II est à mon sens révélateur qu’au début du XV e siècle l’évêque de Burgos Juan Fernandez Cabeza de Vaca ait pu transporter le corps de son frère Pedro, maître de Santiago, mort en 1384, dans la nécropole familiale qu’il avait installée dans la chapelle San Juan Bautista du cloître de la cathédrale. Sur le monument du maître, frappé des armes de la famille, figure une épitaphe tout entière centrée sur l’exaltation du lignage. On peut y lire une inscription que j’ai transcrite comme suit : « A qui yaze el muy yllustre senor don Pedro Hernandez Cabeza de Baca, maestre que fue de Santiago del Espada, hermano del reberendisimo sennor don Juan Cabeça de Baca, obispo de Burgos, el qual paso desta vida, reinando en Castilla el muy catholico y esclarecido rey don Juan el segundo deste nombre. Yace tambien con el su hermana Berenguella Cabeça de Baca. » Sans aucune mention de l’épitaphe, le tombeau a été décrit d’une façon strictement formelle par M. J. GÓMEZ

BÁRCENA,

Escultura gótica

funeraria en Burgos, p. 81. 248. Sur ce thème, l’ouvrage de référence demeure celui d’I. BECEIRO PITA et R. CÓRDOBA DE LA LLAVE , Parentesco, poder y mentalidad La nobleza castellana (siglos XII-XV). 249. Le développement qui suit a fait l’objet d’une première approche : Ph .

JOSSERAND,

« Itinéraires d’une rencontre : les ordres militaires et l’idéal chevaleresque dans la Castille du Bas Moyen Âge ». 250. Ce sont ces éléments, appelés dans le langage diplomatique intitulatio et directio, qui, pour l’exemple de Calatrava, ont fait l’objet d’une analyse tout à fait pionnière de B. QUINTANILLA,

CASADO

« Intitulatio y directio en la documentación de Calatrava ».

251. C. de AYALA

MARTINEZ,

« Órdenes militares hispánicas : reglas y expansión geográfica », pp.

63-66, et « Órdenes militares castellano-leonesas y benedictinismo cisterciense », pp. 536-541, a très justement insisté sur ce point. 252. Le fait a été souligné par B. CASADO QUINTANILLA, « Intitulatio y directio en la documentación de Calatrava », pp. 37-40 et 53-54, dont la démonstration a été corroborée par l’analyse de L. R. VILLEGAS DÍAZ,

« Las estructuras de poder en la orden de Calatrava », p. 477, qui fait apparaître une

très légère antériorité de Santiago par rapport à Calatrava.

213

253. AHN, OM, carp. 459, doc. 107, publ. R. MENÉNDEZ PIDAL, Documentos lingüísticos de España, pp. 381-382, doc. 282. 254. B. CASADO QUINTANILLA, « Intitulatio y directio en la documentación de Calatrava », p. 48, et L. R. VILLEGAS DÍAZ,

« Las estructuras de poder en la orden de Calatrava », p. 480, s’accordent ensemble

sur la période où cette dernière désignation fut adoptée par Calatrava. 255. B. CASADO QUINTANILLA, « Intitulatio y directio en la documentación de Calatrava », p. 55, et L. R. VILLEGAS DÍAZ,

« Las estructuras de poder en la orden de Calatrava », p. 481.

256. B. CASADO QUINTANILLA, « Intitulatio y directio en la documentation de Calatrava », p. 39, a très justement fait valoir la polysémie du mot orden. Pour les clercs de l’entourage royal, las palabras orden y milicia tienen un sustrato conceptual que les hace en parte sinónimos ; así, en distintos documentos e idéntica localización, unas veces dicen Calatravensi ordini y otras Calatravensi milicie, como si el notario no encontrara diferencias sustenciales entre una y otra expresión. » Ainsi, les notaires curiaux n’emploient pas le mot orden dans son acception monastique mais, bien au contraire, comme un synonyme de milicia, c’est-à-dire au sens où la chevalerie forme un ordre. 257. J. O’ CALLAGHAN, « The Affiliation of the Order of Calatrava », pp. 186-190, repris dans

ID., The

Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, I. 258. L. R. VILLEGAS DÍAZ, « Las estructuras de poder en la orden de Calatrava », p. 481. 259. Ces documents ont été publiés à l’iniciative d’E.

GONZÁLEZ CRESPO,

Colección documental de

Alfonso XI. Diplomas reaies conservados en el Archivo Histórico National. Sección de Clero. Leur nom de privilegios rodados est dû au fait qu’ils sont ornés dans la partie inférieure d’une roue qui forme le seing du monarque, de part et d’autre de laquelle sont cités les principaux représentants de la société politique : à gauche, sur deux colonnes, nobles et prélats castillans, avec au bas de ces derniers le maître de Calatrava et le prieur de l’Hôpital, et à droite, selon une disposition similaire, les maîtres de Santiago et d’Alcántara, à la suite des ecclésiastiques léonais. 260. II a été souligné en particulier par S. BOISSELLIER, « La vie rurale entre Tage et Guadiana de l’Islam à la Reconquête », t. II, p. 430, comme dans la version publiée de sa thèse de doctorat, Naissance d’une identité portugaise, pp. 394-395. 261. Développé par L. R. VILLEGAS DÍAZ, « La orden de Calatrava. Organización y vida interna », et « De regla a código. Sobre el sistema correccional de la orden de Calatrava », et par L. CORRAL VAL, Los monjes soldados de la orden de Alcántara en la Edad Media, pp. 279-287, ce champ d’analyse a fait l’objet d’un première synthèse à l’initiative de C. de AYALA MARTÍNEZ, Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, pp. 397-401. 262. D. LOMAX, « La historiografia de las órdenes militares en la Península Ibérica », p. 712. 263. J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 281, repris dans

ID.,

The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII : « Encara queremos et mandamos que las difiniciones e ordenanzas feytas por don abbad de Morimont en la vissitacion passada, sean de todos firmemente observadas, ajustado que los que faran contrario, sustengan la pena en otras difiniciones contenida. E tres dias fagan pena de leve culpa. » 264. L. R. VILLEGAS DÍAZ, « La orden de Calatrava, Organización y vida interna », p. 40. 265. Le fait transparaît des statuts de Calatrava de 1304, publiés par J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 263, repris dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII : « Et mandamos a todos los freyres que no sean rebeldes en el capitulo a recebir la disciplina de la orden, ni en otra manera ninguna. E los que lo ficieren, esten tres dias en pan y agua e ligera culpa. E si alguno quisiere ser contumaz, e non se quisiere castigar, mandamos al suscomendador del convento que no sea negligente de cumplir el mandamiento del prior, o de aquel que tuviere su lugar en el convento, en aquello que es de orden. » L’article est repris de façon pratiquement littérale, deux ans plus tard, à l’occasion des plus anciennes définitions d’Alcántara éditées par Ph. JOSSERAND, « Pour une étude systématique », p. 334. Il est révélateur que, dans les deux cas, le refus d’accepter la

214

discipline soit le seul point des statuts pour lequel est prise en compte une éventuelle récidive des frères. 266. J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », pp. 275-276, repris dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII.

267. Les statuts conservés pour le gouvernement de Pelayo Pérez Correa n’évoquent qu’une seule fois l’administration de la discipline à un frère. Prenant place dans la série la plus ancienne, datée de 1251, cette mention concerne le cas où l’un d’entre eux contracterait un mariage sans l’autorisation du maître (BNM, ms. 8582, f° 58r°). 268. L. R. VILLEGAS DÍAZ, « La orden de Calatrava. Organización y vida interna », p. 44. 269. B C, p. 4 : « Qui fratrem suum percusserit, sex mensibus ad arma et equum non accedat, et tribus diebus in terra comedat ». 270. La peine est prescrite, en vertu des statuts de Calatrava de 1304, à l’encontre des frères qui négligeaient de produire un inventaire des biens qui étaient sont confiés ou constituaient des enclos sans l’autorisation des instances de l’Ordre (J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », pp. 265 et 267, reproduit dans

ID.,

The Spanish Military Order of Calatrava and

its Affiliates, VII). Deux ans plus tard, pour Alcántara, elle était appliquée aux frères qui laissaient perdre des biens dont la gestion leur avait été déléguée, comme il ressort des définitions publiées par Ph. JOSSERAND, « Pour une étude systématique », p. 337. 271. Le caractère humiliant de ces peines a été relevé par L. R.

VILLEGAS DÍAZ,

« La orden de

Calatrava. Organización y vida interna », pp. 39 et 42, et « De régla a código. Sobre el sistema correccional de la orden de Calatrava », pp. 257 et 261. 272. Sur le détail des événements, il est indispensable de se reporter à l’analyse de R. SAÍNZ DE LA MAZA LASOLI,

« Los Santiaguistas del reino de Murcia durante la ocupación aragonesa », pp.

285-287. D’après l’auteur, qui se fonde sur une lettre des autorités de Murcie rédigée le lendemain de l’attaque de Cieza pour en informer le souverain aragonais, l’affrontement armé aurait eu lieu le 22 avril (ACA, Cart. Real-Jaime II, caja 7, doc. 1354). 273. ACA, Cart. Real. Jaime II, caja 7, doc. 1351, publ. J. TORRES FONTES, Documentos del siglo XIII, pp. 151-152, doc. 147, R. SAINZ DE LA MAZA LASOLI, La orden de Santiago en la Corona de Aragón, pp. 334-335, doc. 142, et L. RUBIO GARCÍA, Mayoría de edad de don Juan Manuel, pp. 189-190, doc. 85 : « Et, sennor, sea la vuestra merced mandadnos dar et emparar todo lo nuestro, ca mi ll cavalleros, freyres et fijosdalgo qui son en nuestra orden para cada día fueron fechos a serviçio de Dios et de los reyes et a deffendimiento de la Christiandad, si viesen perder las alimosnas que les fisieron los reyes, onde vos venides et do ellos an a guareçer, non podía ser que non punnasen en las deffender. » 274. Un cadre détaillé de cet affrontement a été proposé par M. R. de Sousa

CUNHA,

« A ordem

militar de Santiago das origens a 1327 », pp. 158-161. 275. ANTT, Livro dos Copos, Códice B-50-272, ff os 199v°-202r°. Le dignitaire est accusé d’avoir proféré à [‘encontre des frères « maas pallavras e muitas ameeaças nom fazendo nem dizendo obras de bispo » (200r°). Le fait a été souligné par J. Silva Ferreira

MATA,

« Alguns aspectos da ordem de

Santiago no tempo de D. Dinis », p. 213, et, dans le cadre d’une réflexion plus poussée, par S. BOISSELLIER , Naissance d’une identité portugaise,

p, 394, n. 126.

276. AHN, OM, carp, 464, doc. 230. 277. En témoigne l’entrée de Lope Rodríguez de Rojas dans l’ordre de Calatrava, en 1297, « por Dios et por mi alma et en rremission de mis pecados » (AHN, OM, carp. 461, doc, 159). 278. AHN, OM, carp, 339, doc. 13, publ. M.

RIVERA GARRETAS,

La encomienda de Uclés, pp. 420-422,

doc. 213. L’infant et son épouse, Constance d’Aragon, sont dits entrer dans la confraternité de l’Ordre « a servicio de Dios e de Sancta María e en remissión de nuestros pecados e por onra de la orden de la cavallería de Sant Yago e por grand devoción e grand amor que avemos en ella ». 279. Ainsi ressort-il d’une lettre du prince castillan au roi d’Aragon publiée par A. GIMÉNEZ SOLER, Dm Juan Manuel, p. 419, doc 257 : « Entre otras cosas que fablamos me dixiestes que era vuestra uoluntad

215

pues el infante don Johan vuestro fijo era clerigo de meter uno de los vuestros fijos en orden. Et yo dixe uos que pues uoluntad vuestra era que tenia que ninguna orden non auie que mas le compliesse que la de Santiago […]. Et si vuestra uoluntad es que algum uuestro fijo sea en esta orden, yo uos prometo e uos aseguro que faga en guisa porque ante de muchos dias sea uno de los mas onrrados e mas ricos fijos que uos auedes, don Jayme ayuso que es vuestro fijo primero mayor heredero. » 280.

ALPHONSE

X, Cantigas profanas, pp. 71-72, c. 38 : « Don Vaasco, dizer-vos quer’eu al / daqueste

preito, que eu aprendi : / oí dizer que trajeitou assi / ja ua vez. un rei de Portugal : / ouve un dia de trajeitar sabor/e, por se meter por mais sabedor, / fez Foan cavaletro do Espital » 281. Ainsi, en 1435-, Lors d’une incursion dans la Vega de Grenade, c’est au maître d’Alcántara Gutierre de Sotomayor que fut reconnue la faculté de conférer les honneurs de la chevalerie aux Castillans qui s’étaient illustrés lors du combat. Parmi ces derniers figurait Alonso Martínez de la Torre, dont ta bellefille, quelque cinquante ans plus tard, rappela les faits afin d’obtenir que ses enfants fussent reconnus comme nobles à l’instar de leur aïeul. Le texte de la procédure a été consigné dans un document judiciaire rapporté par M. A. VARONA GARCÍA, Cartas ejecutorias del Archivo de la Real Chancillería de Valladolid, p. 282, doc. 723. Il témoigne de l’importance des ordres militaires et de leurs maîtres dans un rituel essentiel pour la société de frontière qui, jusqu’à la fin du Moyen Âge, s’y donne avoir, comme l’a très justement relevé M. Á. LADERO QUESADA , « La frontera de Granada », p. 98. 282. Le fait ressort au milieu du XVe siècle d’un passage attribué au règne de Pierre I er de la Continuación de la crónica de España del arzobispo don Rodrigo Jiménez de Rada, p. 93 : « Por cobdicia de ser maestre de Santiago, que era e es en los reynos de Castilla la mayor dignitat e de más vasallos e renta que en ella hay, despues de ser rey ó infante heredero. » 283. À l’attention du connétable de Casrille, Diego de Valencia a ainsi traduit du français le traité d’Honoré Bouvet, l’Arbre des batailles, comme le signale). RODRÍGUEZ VELASCO, El debate sobre la caballería en elsiglo XV, p. 47. 284. Ibid, pp. 52 et 410. Le premier de ces deux dignitaires est le destinataire du texte castillan du Tratado de la perfección del triunfo militar, rédigé par Alfonso de Palencia, comme du récit de Pedro Tafur intitulé Las andanças e viajes de un hidalgo español, qui est un vif éloge de la chevalerie. Quant au second, il se vit dédier en 1482 le Tratado de laguerra, écrit par Diego Rodríguez de Almela à partir du Doctrinal de los caballeros d’Alfonso de Cartagena. 285. En 1446, Pedro Girón, depuis peu maître de Calatrava, fut à Bruxelles l’hôte de la cour de Philippe le Bon, qui avait pensé un temps aller lutter contre les Maures de Grenade. Peut-être eston fondé à considérer que ce séjour en terre bourguignonne relevé par J. PAVIOT, Les ducs de Bourgogne, la croisade et l’Orient, p. 115, est à l’origine de la matière du Roman du comte d’Artois, composé en 1467, dédié à Philippe le Bon et qui, comme l’a bien observé H. NICHOLSON, Love, War and the Grail Templars, Hospitallers and Teutonic Knights in Medieval Epic and Romance, p. 91, fait des maîtres de Santiago aussi bien que de Calatrava des parangons de chevalerie proposés à l’imitation de la noblesse occidentale pour laquelle, comme l’a fait justement valoir M. SZKILNIK, « La Reconquête dans le roman médiéval tardif », p. 222, « l’Espagne est une terre héroïque par excellence ». 286. Le fait a été souligné par J. RODRÍGUEZ

VELASCO,

« De oficio a estado. La caballería entre el

Espéculo y las Siete Partidas ». Il vérifie ainsi le caractère essentiellement juridique de la noblesse dans la Castille médiévale, sur lequel a insisté A. RUCQUOI, « Être noble en Espagne aux XIV e-XVe siècles », p. 275. 287. A. GARCÍA Y GARCÍA, « Tradición manuscrita de las Siete Partidas ». 288. Le Libro del cavallero fut selon toute vraisemblance composé en 1325 dans la mesure où, d’après le prologue du Libro de los estados, il fut écrit juste avant ce dernier, dont le commencement est à l’ordinaire situé dans le cours de l’hiver 1326 estados, p. 36).

(JUAN MANUEL,

Libro de los

216

289. J. RODRÍGUEZ VELASCO, « Los mundos modernos de la caballería antigua », p. 8. 290. M. AURELL, « Chevaliers et chevalerie chez Raymond Lulle », p. 145. 291. RAMON LLULL, Libre del orde de cavayleria, f° 10r°-v° : « Molts son los officis que Deus ha donats en est mon a esser seruit per los homens : mas tots los pus nobles, los pus honrats, los pus acostats dos officis que sien en est mon, es offici de clergue et offici de cavayler : e per ayso la major amistat que sia en est mon deueria esser entre clergue e cauayler. » 292. Ibid., f° 23v°, et JUAN MANUEL, Libro de las armas (pp. 124-125-de l’édition de J. M. Blecua) : « La cruz, otrosi, es mas mester que ninguna cosa ; ca qui tal fecho quier acabar, conuiene que sienpre tenga en su coraçon la remembrança del nuestro sennor Ihesu Christo, que por redemir los pecadores non dubdo de tomar muerte en la cruz. Et commo quier que sea muy pequenna comparaçion commo de omne a Dios, pero en quanto el su poder es para acabar esto, deue tener que en ninguna manera por reçelo de la muerte non deue dexar de fazer quanto pudiere en ensalçamiento de la sancta fe catolica. » 293.

RAMON LLULL,

Libre delorde de cavayleria, f° 27r° « Per la fe qui es en los cavaylers ben acostumats

van los cavaylers en la Sancta Terra d’Oltramar en peregrinacio, e fan darmes contra los enemichs de la creu, e son martirs con moren per exalçar la sancta fe catholica. » 294.

JUAN MANUEL,

Libro de los estados, p. 225 : « Et para que nuestro Señor lo quiera oír et conplir,

conviene que los que fueren contra los moros que vayan muy bien confessados et fecho enmienda de sus pecados la más que pudieren, et que pongan en sus coraçones que, pues nuestro señor Jhesu Christo, que fue et es verdadero Dios et verdadero omne, quiso tomar muerte en la cruz por redemir los pecadores, que así van ellos aparejados por reçebir martirio et muerte por defender et ensalçar la santa fe católica, et la reçiben los que son de buena ventura. » 295. J. RODRÍGUEZ VELASCO, « Los mundos modernos de la caballería antigua », p. 8. Dans un travail ancien récemment publié, N. PORRO GIRARDI, La investidura de armas en Castilla, pp. 264-265, insiste sur les obligations du récipiendaire de l’investiture à l’égard de Dieu, sans prendre en considération le caractère contraignant que lui reconnaissent Ramon Llull et Juan Manuel. 296. Dans la diffusion de l’œuvre, présentée par M.

AURELL,

« Chevaliers et chevalerie chez

Raymond Lulle », p. 145, la Castille paraît occuper, en particulier par comparaison à la France, une position assez secondaire. 297. Primera Crónica General, t. II, chap. 1054, p. 738 : « Et los que non podiermos pasar et morieremos oy, saluaremos nuestras almas ety remos a la gloria de parayso, et conpliremos nuestro debdo, aquello que todo fijo dalgo deue conplir. » 298. Ainsi l’ont fait valoir A. LUTTRELL, « La Corona de Aragón y las órdenes militares », p. 75, repris dans

ID.,

The Hospitallers in Cyprus, Rhodes, Greece and the West, XII, et J.

SCUDERI RUGGIERI,

Cavalleria e cortesia nella vita e nella cultura di Spagna, p. 82. 299. J. BOULTON, The Knights of the Crown. The Monarchical Orders of Knighthood in Later Medieval Europe, p. 51, attribue ainsi à la prétendue incurie des ordres militaires hispaniques la fondation d’un ordre laïque de chevalerie lié à la monarchie : « The unreliability of all three Orders in the first five years of his effective reign may well have been one of the principal factors in bis decision of 1330 to found an orderof a new type whose mastership could be annexed directly to the Castillan crown. » 300. J. FLORI, La chevalerie en France au Moyen Âge, p. 120. À l’appui d’une telle thèse, il convient de signaler un élément de grand intérêt relevé par S. CERRINI, « La tradition manuscrite de la règle du Temple. Études pour une nouvelle édition des versions latine et française », p. 209, qui a découvert la présence des statuts de l’ordre de la Toison d’Or à la suite d’un manuscrit de la règle du Temple, assemblé selon toute vraisemblance au XVe siècle et conservé dans les fonds de la British Library. 301. L’acte a été publié en une version légèrement abrégée dans un ouvrage généalogique dont la rédaction, initiée à la fin du XIVe siècle par Pedro Garcés de Cariñena, a été continuée ensuite à la faveur des intérêts lignagers des détenteurs successifs du manuscrit. Dans l’œuvre, qui a fait

217

l’objet d’une édition remarquable, le testament constitue une pièce de très grande importance ( PEDRO GARCÉS DE CARIÑENA, Nobiliario de Aragón, pp. 155-169).

302. Ibid., pp. 161-163 : « Et en caso do conteciese, lo que Dios no mande, que de nos e de los sobreditos fillos nuestros e descendientes d’ellos, e los otros de los quales havemos ordenado, moriésemos sines fillos legitimos, queremos, mandamos e ordenamosa reverencia e honor de nuestro señor Dios e de todos los santos de Dios, en especial del senor san Jorge, que sea ordenada, siquiere instituido por el señor Padre Sancto, orden de cavallería, la qual en el dito casso instituimos e ordenamos e queremos que se nombre e sía aclamado e dito el orden de San Jorge del condado de Luna, en el qual baya cien freires cavalleros et treinta freires misacantanos. » 303. Ibid., p. 163 : « Los quales orden e freires de aquellos e sus vassallos e lugares finquen e sían por ordinación del Santo Padre exemptos según son del orden del Hospital de San Juan de Jerusalem. » 304. Ibid., p. 165. 305. F. de MOXÓ Y MONTOLIU, La casa de Luma, p. 302, n. 318, et R. SAÍNZ DE LA MAZA LASOLI, La orden de San Jorge de Alfama, p. 170. 306. Ce point a été relevé par F. MENÉNDEZ-PIDAL DE NAVASCUÉS, Caballería medieval burgalesa. El libro de la cofradía de Santiago, p. 14. 307. A. ROMERO MARTÍNEZ, « El asociacionismo en el poder », p. 143. 308. H. Ó. BIZZARRI, « La idea de Reconquista en el Libro de los doze sabios », pp. 26-27. 309. Ibid., p. 25. Plusieurs documents corroborent la présence du dignitaire auprès du jeune héritier lors de l’action entreprise contre Murcie à l’été 1243. Une grande partie d’entre eux ont été publiés par J. TORRES FONTES, Documentos del siglo XIII, notamment pp. 2, 3-4 et 4-5, doc. 2, 3 et 4. 310. A. M. BURRIEL, Memorias para la vida del santo rey don Fernando III, p. 473 : « Otorgol é promotol a él que es maestro de la orden, é por el so amor á qualquier otro maestro que despues dél venga en esa su misma orden de Santiago é a toda la orden de so una de dar les que me crien el primero fijo varon queyo oviere en mi mogier la infanta doña Yoles, fija del rey de Aragon. » 311. M. GAIBROIS DE BALLESTEROS, Historia delreinado de Sancho IV de Castilla, t. II, p. 183, a relevé que le maître disposait de l’entière confiance du monarque qui lui a conféré un rôle curial dont aucun de ses prédécesseurs n’avait jamais disposé, ainsi que s’en est fait écho Ph. JOSSERAND, « Les ordres militaires et le service curial dans le royaume de Castille », p. 78. 312. Le plus ancien diplôme portant la mention de Ruy Pérez comme amo del infante don Fernando est à ma connaissance daté du 19 avril 1292 (AHN, OM, libro 1344, f° 170v°). 313. Peu avant sa mort, le maître est mentionné, le 20 janvier 1296, en tant qu’« amo del muy alto senyor don Fernando e su adelantado mayor en toda la frontera » (AHN, OM, carp. 461, doc. 157). 314. Dans les deux cas, la chronique royale rapporte leur nomination. Le premier est cité dans la Crónica de lrey don Alfonso XI, chap. 137, p. 264, et dans la Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 159, p. 93, le second, dans le texte de PEDRO LÓPEZ

DE AYALA,

Crónica del rey don Pedro, an. X, chap. 23, p.

500. 315. FERNÃO LÓPES, Chronique du roi Don Pedro I, chap. I, p. 22 : « E mandou-ho el-rrei criar, enquanto foi pequeno, a Lourenço Martiniz. da Praça, hum dos honrrados cidadãos d’essa cidade, que morava junto com a egreja cathedrall, hu chaman a praça dos Escanos e dépois o deu que o criasse a dom Nuno Freire d’Andrade, meestre da cavalaria da hordem de Christus. » 316. Ibid., chap. 43, p. 238 : « D’este moço deu el-rrei carrego a dom Nuno Freire meestre de Christus, que o criava e tiinha em seu poder, e que criando-o, ell assi seendo em hidade ataa sete anos, veo-sse a finar o meestre d’Avis dom Martim do Avelall. O meestre de Christus, como isto soube, foi-sse logo a el-rrei dom Pedro, que estonce pousava na Chamusca, e pedio-lhe aquell meestrado pera o dito seu filho que levava em sua companha ; e el-rrei foi mui leido do rrequerimento e muito mais ledo de lh’o outorgar. » 317. Ibid., chap. 43, p. 242 : « Foi el levado pera a hordem d’Avis donde era meestre, e alli se crio algums anos, ataa que veo a tempo que começou de florecer em manhas e bondades e autos de cavallaria. »

218

318. En 1320, Garcí Álvarez de Albornoz et son jeune fils Fernán, criado de Santiago, reçoivent du maître García Fernández la concession viagère du château de Huélamo en remerciement d’un prêt de quarante mille maravédis que le premier avait consenti à l’Ordre (BS, p. 285). 319. D. LOMAX, « A Lost Mcdieval Biography », pp. 153-154. 320. AHN, Códice 668, s. f° : « En tiempo del maestre don Pelay Pérez Correa, que Dios aya, nuestra orden e religión padesció muchos dampnos e al dicho maestre vino grand detrimento por los cavalleros de nuestra orden en aquella sazón que eran degran linaje non le querer dar las fortalezas que tenían quando el maestre gelas demandava, e aun al rey don Alfonso, fijo del rey don Fernando, que estonce rregnava, grand deserviçio, segund en la corónica del dicho maestre se cuenta. Por ende siguiendo la vía de nuestros anteçesores, ordenamos e estableçemos e en virtud de obediencia mandamos que todos los freyles e cavalleros que castillos e fortalezas de la dicha nuestra orden tovieren, nos las den cada e quando gelas demandaremos e a los maestres que después de nos vernán. » 321. D. RODRÍGUEZ BLANCO, « Pelay Pérez Correa, entre la historia y la leyenda », pp. 216-217. 322. D. LOMAX, « The Médieval Predecessors of Rades y Andrada », p. 86. Suivie récemment par C. de AYALA

MARTÍNEZ,

« Las órdenes militares en la conquista de Sevilla », p. 173, cette datation

haute, qui placerait la chronique dans la deuxième moitié du XIII e siècle, est impossible pour des raisons stylistiques dans la mesure où ce que l’on en connaît révèle un état de la langue nettement plus tardif. 323. P. HÖGBERG, « La chronique de Lucas de Tuy », p. 407. 324. Le texte castillan a été publié en 1926 sous le titre Crónica de España por Lucas, obispo de Tuy. Les chapitres qui prolongent le texte latin original de 1236 à 1253 se trouvent aux pp. 431-450. 325. Crónica Géral de Espanha de 1344, chap. 527, p. 242. 326. J. B. AVALLE-ARCE, « Sobre una crónica medieval perdida », p. 287. 327. Ainsi l’a démontré A. BRANCO, « O lugardo mestre Paio Correia na história », de façon à mon sens tout à fait concluante. À la suite de ce travail, il ne me semble pas possible d’être aussi virulent dans la réfutation de l’existence d’une chronique de Pelayo Pérez Correa que l’a été D. RODRÍGUEZ

BLANCO, « Pelay Pérez Correa, entre la historia y la lcyenda », qui, curieusement, ne fait

pas une seule fois référence à l’étude du philologue portugais. 328. Le fait ressort de chacune des versions de la chronique : J. P.

MACHADO,

« Crónica da

conquista do Algarve », p. 272, Crónica de anco reis de Portugal, t. I, p. 219, et Crónicas dos sete primeiros reis de Portugal, t. I, p. 279. 329. Ainsi l’ont fait valoir José Mattoso dans sa préface à la réédition du livre d’A. História de Portugal, t. III, p. 587, et J. Romero

MAGALHÃES,

HERCULANO,

« Uma interpretação da Crónica da

conquista do Algarve ». 330. Crónica de España for Lucas, obispo de Tuy, chap. 95, p. 432. 331. Ibid., chap. 98, p. 438 : « Despues vino entre ellos aquel noble cauallero Pelayo Perez Correa con la caualleria de Santiago haziendo grandes estragos de moros y hiriendo cruelmente for mitad de las hazes de acá y de allá, asi como un fuerte leon, a unos matando, a otros derrocando, a otros enpuxando, llamando varonilmente a Dios en su ayuday a Santiago, animando a los christianos a la batalla, porque avia de derribar este dia, con la ayuda de Dios, a los moros. » 332. Crónica de cinco reis de Portugal, t. I, pp. 206-207 :« E de tal guisa cometeraõ o mestre e estes poucos que com elle vinhaõ que por força os fizeraõ recolher a hum monte alto que esta açerca de Tauila a que ora chamaõ a cabeça do mestre e dahi se defendiaõ os christõs muj rijamente e poucos delles vençiaõ mujtos dos Mouros. » Cette même citation est reprise dans la Crónicas dos sete primeiros reis de Portugal, t. I, p. 262. 333. Primera Crónica General, t. II, chap. 1071, p. 747. Le fait a été justement observé par C. de AYALA MARTÍNEZ,

149.

« Participación y significado de las órdenes militares en la conquista de Carmona », p.

219

334. Crónica de España por Lucas, obispo de Tuy, chap. 97, p. 433 : « Si yo, un cauallero, cadaldia lo sigo, asi que non ose salir un moro ni entrar otro en la çibdad, ¿quanto más mi señor el rey ? ». À l’instar de quelques autres, ce passage a été relevé par A. GONZÁLEZ BONILLA, « Pelay Pérez Correa, maestre de Santiago », pp. 420-421, qui se contente toutefois d’une simple paraphrase. 335. Le fait ressort d’un examen de la Crónica de cinco reis de Portugal, t. I, p. 203, et de la Crónicas dos sete primetros reis de Portugal, t. I, p. 254. 336. Crónica de España por Lucas de Tuy, chap. 99, p. 439. 337. Ibid, chap. 99, p. 439. Il est ainsi rapporté que lors de la conquête du royaume musulman de Niebla à son souverain, « enbió el rey Fernando a Pelayo Correa su enemigo, para que pelease atan fuertemente con él fasta que lo vençiese y destruyese su tierra y derrocasse sus castillos por todas quantas maneras pudiesse, el qual non tardó de lo fazer por mandado del rey. » 338. Ibid., chap. 101, p. 445. Ferdinand III est comparé à Josué au terme du récit, au moment de la répartition des terres enlevées aux musulmans. 339. Ibid., chap. 98, p. 438 : « Tanta era su animosidad y deseo de se encruelesçer a los moros que ninguna cosa temía, ante los moros, asi lo temían, que ninguno se osaua para antél, y tanto era con ellos el temor de Pelayo Pérez, que esos moros a sus fijos quando llorauan y a los muchachos, los amansavan diciendo “Guarte de Pelayo Correa” y como los moços estas palabras oyan no llorauan más. » L’anecdote répond à un topique alors amplement répandu parmi les auteurs chrétiens mais aussi musulmans. En atteste l’éloge d’al-Andalus, écrit au début du XIIIe siècle par al- Šaqundi, cité par P. GUICHARD, L’Espagne et la Sicile musulmanes, p. 222 : « Tel est aussi le général Abu ‘Abd Allah ibn Qadis, célèbre par son courage, par les combats qu’il livra aux chrétiens et les dures épreuves qu’il leur fit subir, à tel point qu’il leur inspirait le plus grand effroi et les obligeait à reconnaître son mérite. C’est ainsi que l’un d’eux disait à son cheval, lorsqu’il le menait à boire et que la bête refusait d’avancer : “Qu’as-tu donc ? Aurais-tu aperçu Ibn Qadis dans l’eau ?” Voici un rang bien illustre et une supériorité que les ennemis eux-mêmes ont attestée. » 340. Primera Crónica General, t. II, chap. 1057, p. 740 : « Et tomaron del tan grant miedo los moros que non osaua uno salir nin otro entrar ; et quando algun ninno lloraua, dezienle : “cata Melendo !”, et non osaua mas llorar. Et tanto los apremio con sus correduras, fasta que se dieron por pleytesia al rey don Fernando. » 341. Primera Crónica General, t. II, chap. 1107, p. 760. 342. JUAN MANUEL, El Conde Lucanor, exemple 15, p. 135 : « El sancto e bienaventurado rey don Fernando tenía cercada a Sevilla ; e entre muchos buenos que erany con él, avía y tres cavalleros que tenían for los mejores tres cavalleros d’armas que entonçe avía en el mundo : e dizíam al uno don Lorenço Suárez Gallinato, e al otro don García Périz de Vargas, del otro no me acuerdo el nombre. Eestos tres cavalleros ovieron un día porfía entre sí quál era el mejor cavallero d’armas ». 343. D. DEVOTO, Introducción al estudio de don Juan Manuel, p. 397. 344.

LOPE GARCÍA DE SALAZAR,

Las Bienandanzas eFortunas, t. III, pp. 154-155, identifie le troisième

chevalier à un criado du roi nommé Alfonso Tello, issu d’une famille noble de Biscaye dont il restitue la généalogie. 345. De cette résonance témoigne en particulier El Cancionero de Oñate y Castañeda. Je remercie Michel Garcia, qui a assuré l’édition de l’ouvrage, d’avoir attiré mon attention sur ce recueil constitué pour le chant. 346. Ce point a été souligné par M. Á. LADERO QUESADA, « Réalité et imagination : la perception du monde islamique en Castille », pp. 187-188. 347. Historia de los hechos del Marqués de Cádiz, p. 149 : « Pues agora vengamos á los nobles y virtuosos caballeros, asi como el buen conde Fernand Gonzalez, que fué tan cristianísimo y tan esforzado caballero [… ] ¿Pues qué diremos del santísimo caballero Cid Ruy Diaz, que dejando otros muchos vencimientos que en los moros fizo en su vida, e tovo quince reyesmoros por vasallosl ? […] Otrosy no es de dejar en olvido el bienaventurado maestre de Santiago don Pelaez Correa, que tanto floreció favoreciendo la fé de Jesucristo. »

220

348. Ibid., pp. 149-150 et « 160. Le fait a été rappelé par D. RODRÍGUEZ BLANCO, « Pelay Pérez Correa, entre la historia y la leyenda », p. 219. 349. Historia de los hechos del Marqués de Cádiz, p. 162 : « Y este caballero era muy devoto de Nuestra Señora la Virgen María, ante la cual imagen cada día dos veces facía muy devota oración, pidiéndole por merced le quisiese cumplir aquel deseo que tenía. E un día, estando en esta oración, le apareaó Nuestra Señora la Virgen María visiblemente, e le dijot “Oh buen caballero devoto mío, sepas por cierto que mi amado fijo Jesucristo e yo avemos rescebido tu oración, y por ser fecha tan continua y con tan limpio deseo de corazón, te otorgamos que en todas cuantas batallas de moros te fallares, serás vencedor”. » 350. Un tel fait a été récemment corroboré par M. Á. LADERO QUESADA, « Portugueses en la frontera de Granada », p. 68.

NOTES DE FIN 1. Les légendes tiennent compte du fait que le supérieur de l’Hôpital, à la différence de ses homologues, était appelé prieur et non pas maître. Les différents titres apparaissant au sommet du tableau étaient naturellement suivi s du nom de l’ordre intéressé. L’inégalité des totaux est due à la prise en compte des périodes de vacance qui suivent parfois la mort d’un maître et, en un cas, à un défaut du parchemin qui ne permet pas de lire la qualification attribuée au prieur de l’Hôpital Fernan Rodriguez de Valbuena (E.

GONZÁLEZ CRESPO ,

Colección documental de Alfonso XI. Diplomas

reales conservados en el Archivo Histórico Nacional. Sección de Clero, p. 243, doc. 128).

221

Conclusion

1

Confirmé par de très nombreuses sources, l’attrait que conservaient les ordres militaires, passé le milieu du XIIIe siècle, dans de larges secteurs de l’opinion castillane est un fait trop manifeste pour prêter à discussion. Cette constatation ne doit pas occulter les ignorances et les doutes qui demeurent au terme de l’analyse. Il est en effet difficile, lorsque l’on raisonne en termes de représentations, d’abolir toute marge d’incertitude. Si les supports qui s’offrent à l’étude sont moins pauvres que l’historiographie ne le laisse généralement entendre, leur hétérogénéité est directement responsable d’une information située sur des plans différents qu’il n’est pas toujours possible de connecter entre eux afin de donner sens à l’enquête. Pour important qu’il soit, le faisceau d’éléments éclairant la perception des ordres militaires dans la société castillane ne peut entièrement suppléer au défaut d’un discours construit où ces institutions se donneraient à voir. Il offre cependant une base solide pour réviser certains partis pris tenaces de leur historiographie.

2

Il n’est pas possible de souscrire à l’idée d’une disparition de la raison d’être des ordres militaires après la conquête de l’Andalousie bétique au prétexte que la rupture du processus d’expansion du royaume castillan aux dépens de l’Islam leur aurait ôté l’objet essentiel de leur mission. Si séduisante que puisse paraître une telle thèse, elle ne présente de rigueur qu’en apparence. Il n’existe aucun élément dans la documentation des XIIIe et XIVe siècles qui vérifie l’existence d’une remise en cause des ordres militaires castillans par leurs contemporains. Des critiques circulaient évidemment à leur encontre, alimentées en partie par l’échec du projet latin en Terre sainte, mais elles ne présentaient pas de réelle spécificité par rapport aux attaques qui leur étaient adressées dans le reste de l’Occident ou à celles qui frappaient en Castille les autres corporations religieuses. D’ampleur réduite, elles étaient impuissantes à contrebalancer le courant continu d’exaltation répandu en faveur des ordres militaires dans une opinion qui, massivement, continuait à les percevoir comme un instrument indispensable de la défense du royaume.

3

Si elle conservait un attrait important au regard du public castillan, l’image des ordres militaires n’en était pas pour autant restée immuable. Ainsi, au cours du siècle qui suivit la prise de Séville, se produisit dans l’opinion une dégradation de leur profil religieux qui, du fait d’un décalage croissant avec les attentes spirituelles d’une majorité de fidèles, les plaça en marge de l’économie de la grâce. Cette évolution fut toutefois largement compensée par une valorisation du caractère séculier de ces institutions qui leur permit,

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en abolissant les réticences qui en bridaient jusqu’alors le développement, de renforcer leur image dans la noblesse dont elles épousèrent dès lors à la fois le système de représentation et l’imaginaire social. Ainsi s’imposa dans l’opinion, à partir de la première moitié du XIVe siècle, une vision des ordres militaires en tant que modèle privilégié de l’idéal chevaleresque, appelée à connaître dans l’historiographie une fortune considérable qui se prolongea bien au-delà des deux derniers siècles du Moyen Âge.

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Deuxième partie. Les ordres militaires dans la société castillane : l'adaptation à une conjoncture nouvelle

224

Introduction de la deuxième partie

1

Participant de l’idéal chevaleresque dans la vision de leurs contemporains, les ordres militaires castillans sont étroitement associés, à partir du tournant des XIIIe et XIV e siècles, aux valeurs du groupe nobiliaire. Une telle mutation de l’image de ces institutions impose de vérifier en quoi elle traduit un réel changement de leur rôle dans la société castillane. Quittant le domaine des représentations, l’historien rencontre un champ mieux balisé par la bibliographie, et qui a été l’objet de l’attention prioritaire des chercheurs au cours des trente dernières années1. Au fur et à mesure qu’a progressé la connaissance de l’évolution du passé médiéval de ces institutions, s’est propagée une interprétation postulant, pour reprendre l’expression de Derek Lomax, que celles-ci « sont progressivement tombées après 1275 aux mains de l’aristocratie castillane, qui les a dépouillées de leurs propriétés et les a utilisées dans les guerres civiles, réduisant par là leur capacité militaire contre les musulmans2 ». Il ne fait aucun doute que cette vision contient certains éléments de vérité. Pour autant, elle ne peut pas être acceptée telle quelle. Plusieurs auteurs ont tenté de la nuancer pour en infléchir, le cas échéant, les positions les plus tranchées3. Quelle que soit la portée de ces corrections, celles-ci ne me semblent pas capables de briser la rhétorique ordinaire du déclin qui fait des ordres militaires les victimes de l’arrêt de la dynamique d’expansion chrétienne intervenu à la suite de la conquête de Séville. Pour y parvenir, il faut rendre à ces institutions la qualité d’agents que leur dénie l’historiographie, de façon à pouvoir prendre en compte leur éventuelle capacité de réagir à des évolutions qui peuvent a priori leur apparaître contraires. C’est à cette condition seulement qu’il est possible de comprendre pleinement l’adaptation des ordres militaires à la conjoncture nouvelle dans laquelle entra le royaume de Castille lorsque, dans les premières années du règne d’Alphonse X, se stabilisa le front de la Reconquête.

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NOTES 1. Le fait a été mis en évidence par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media. Aproximación bibliográfica », p. 440, et M. Á.

LADERO QUESADA,

« La investigación

sobre órdenes militares en la Edad Media hispánica », p. 16. 2. D. LOMAX, LA Reconquista, p. 212: «Después de 1275 fueron cayendo, de manera paulatina, en manos de la aristocracia castellana, que las expolió de sus propiedades y las utilizó en las guerras civiles, reduciendo así su capacidad bélica frente a los musulmanes.» 3. Ainsi, pour l'Hôpital, dont l'action militaire a été réévaluée par C. BARQUERO GOÑI, « El carácter militar de la orden de San Juan en Castilla y León ».

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Chapitre IV

La guerre comme devoir Pérennité et redéploiement de l’engagement frontalier des ordres militaires

1

Après l’expansion sans précédent du règne de Ferdinand III, la fixation de la frontière méridionale du royaume de Castille sur une ligne épousant les premiers contreforts de la cordillère Bétique marque un arrêt brutal de l’avancée chrétienne face à l’Islam1. La plupart des analyses intéressant les ordres militaires s’attachent à montrer comment le contexte auquel ces derniers se trouvent alors confrontés porte en lui la disparition brutale de l’engagement armé au service de la foi qui avait constitué leur raison d’être durant le premier siècle de leur existence2. Elles ont ainsi attribué à la conquête de Séville une valeur de rupture symbolique, au risque de masquer la façon dont ces institutions ont fait face à la nouvelle donne militaire et cherché à lui répondre par un redéploiement de leur action sur la frontière.

I. – La continuité du combat contre l’Islam 2

Après la prise de Séville, l’activité guerrière des ordres militaires castillans se serait, selon une idée répandue, détournée de la lutte contre l’Islam, qui en faisait la valeur spirituelle, pour s’exercer sans retenue contre les chrétiens. Les frères sont ainsi décrits comme manquant à leur mission primitive, qu’ils auraient cessé de remplir pour l’utiliser à leur profit. Inspirée de la situation du XVe siècle, une telle vision appelle un réexamen pour la période antérieure dans la mesure où elle surestime l’importance de combats qui certes ont mobilisé les ordres militaires de façon croissante mais ne les ont pour autant jamais tenus éloignés de la frontière de Grenade.

L’apparition de formes de lutte contre les chrétiens 3

L’investissement des ordres militaires castillans dans les luttes politiques du Moyen Âge tardif est un sujet sur lequel l’historiographie s’est étendue à l’envi, au point d’en faire à partir du milieu du XIIIe siècle un trait essentiel des milices 3. Le fait n’est pas dénué de base. Il convient toutefois, pour bien en saisir la portée, de prendre en considération qu’il

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fut monté en épingle, dès la fin du Moyen Âge et parfois jusqu’à une date récente, dans l’intention de stigmatiser la décadence que la plupart des auteurs prêtent aux ordres militaires après la prise de Séville4. Il en est ainsi venu à constituer un topos dont la plus ancienne occurrence se trouve dans l’accusation lancée contre les Templiers d’avoir répandu la guerre parmi les fidèles du Christ au lieu de la poursuivre en son nom contre les ennemis de la foi5. Dimissa Christi militia, munc contra Christi fideles armis nequitie bellum miserabile conferantes : nombreuses, les variations sur le thème ont contribué dès le Moyen Âge à répandre l’idée que l’engagement des ordres militaires dans des conflits les opposant à des chrétiens avait pris une ampleur propre à compromettre leur service contre l’Islam. 4

Certes, il s’agit là d’un topos, mais l’accusation n’en est pas pour autant dépourvue de fondement. La participation des ordres militaires aux affrontements qui déchirent le royaume castillan à compter du dernier tiers du XIIIe siècle est un fait avéré. L’indice le plus ancien de leur engagement dans un conflit politique se rapporte aux troubles qui marquent la fin du règne d’Alphonse X. Manifeste dès la rébellion nobiliaire de 1271, l’hostilité des ordres militaires aux projets de centralisation de la Couronne débouche sur un affrontement violent en 1282, à la faveur de la révolte de l’infant S anche contre son père, dans l’organisation de laquelle le maître de Santiago Pedro Núñez joue un rôle décisif6. À l’évidence, l’épisode marque l’entrée en force des ordres militaires sur la scène politique du royaume. Il ne saurait cependant être retenu comme exemplaire de leur conduite dans la mesure où ces institutions ont conservé, durant les minorités de Ferdinand IV et d’Alphonse XI, un parti de fidélité intéressée à l’égard du pouvoir royal 7 dont seule la guerre civile, déclenchée au cours du règne de Pierre Ier par le soulèvement de larges secteurs de la noblesse soutenant les prétentions d’Henri de Trastamare, a pu les amener à se départir momentanément8.

5

À une moindre échelle, différents conflits, prenant appui sur les querelles internes du royaume, ont opposé les frères d’une même institution avec une fréquence croissante à partir du début du XIVe siècle. Ils sont la conséquence de scissions qui se multiplient au sein des Ordres qu’elles divisent en deux factions attachées chacune à un candidat à la magistrature suprême. Calatrava offre sans conteste l’exemple extrême de tels schismes lors des trois décennies du gouvernement conflictuel de García López de Padilla9. Inauguré en 1297 par une élection contestée10, son magistère constitue une véritable suite d’affrontements dont plusieurs, à l’instar de celui qui oppose jusqu’en 1301 le maître à son rival malheureux, Gutier Pérez, revêtent une dimension armée11. Il ne peut à mon sens être question d’extrapoler car si les scissions, de fait, sont plus nombreuses à partir du XIVe siècle, elles restent relativement limitées dans le temps et, lorsqu’elles durent, prennent plutôt le caractère d’une lutte juridique que d’une guerre ouverte12. Pour la plupart, les actions entreprises par les ordres militaires contre des chrétiens ne visent pas, loin s’en faut, la poursuite de leurs intérêts particuliers.

6

Elles s’opèrent en effet sous l’égide des souverains castillans, qui utilisent le potentiel guerrier de ces institutions contre d’éventuels adversaires, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’espace soumis à leur juridiction. L’origine de l’emploi des ordres militaires dans les conflits opposant les royaumes chrétiens péninsulaires a fait l’objet d’un débat historiographique13. Il n’est pas impossible qu’un tel usage ait été envisagé par certains monarques à l’heure d’accorder leur protection à une institution dont ils désiraient s’attacher les services14. Aucune intervention militaire contre des chrétiens ne peut cependant être attribuée à ces corporations avant le milieu du XIIIe siècle. Il semble donc,

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conformément à l’avis exprimé par Derek Lomax, qu’au cours du premier siècle d’existence des milices les rivalités opposant les différentes monarchies hispaniques au sujet de leur contrôle en soient restées à une querelle pacifique dont l’enjeu, cristallisé autour du lieu d’implantation de leur couvent central, vise à s’assurer de leur concours préférentiel contre l’Islam15. 7

La plus ancienne mention d’une intervention des ordres militaires dans un conflit extérieur intéressant le royaume de Castille se situe en 1246, lorsque le maître d’Alcántara, Pedro Yáñez, accompagne le futur Alphonse X dans une offensive contre le Portugal destinée à rétablir Sanche II sur le trône16. Il convient cependant d’attendre les dernières décennies du XIIIe siècle pour qu’une telle pratique soit plus amplement avérée 17. En ce sens, la guerre entreprise par Sanche IV contre l’Aragon pour trancher la contestation dynastique à laquelle il se heurte paraît constituer un tournant décisif18, dans la mesure où elle manifeste l’implication des ordres militaires dans la cause de la monarchie castillane, indépendamment même de leur mission. Un tel rôle fut étendu à la faveur des troubles de la minorité de Ferdinand IV, durant laquelle les Santiaguistes en particulier, sous la conduite de leur maître Juan Osórez, ont défendu les intérêts du jeune roi, en s’opposant aux troupes portugaises qui l’assiégeaient dans Valladolid19 puis, une fois sa position confortée, en reprenant l’initiative face à l’Aragon qui s’était emparé du royaume de Murcie20.

8

Dans les premières années du XIVe siècle, le principe de l’engagement des ordres militaires contre des chrétiens semble acquis. Son incompatibilité avec la règle n’est guère utilisée que dans un souci tactique. Avancée par le maître de Santiago Juan Osórez en 1300 pour dénoncer l’obligation faite par Jacques II aux frères du royaume de Murcie de participer aux luttes contre la Castille21, elle ne l’empêche en rien, un an plus tard, de lancer ses troupes contre Cieza pour l’enlever à l’Aragon22. D’une façon à mon sens significative, les définitions données par l’abbé de Morimond en 1306 aux frères d’Alcántara leur accordent explicitement la possibilité de mener des guerres sur d’autres fronts que Grenade23. Acquise au plus haut niveau, la tolérance des autorités religieuses ouvre la voie en Castille à la généralisation de l’usage des ordres militaires contre les royaumes voisins, mise en œuvre par Alphonse XI, notamment lors de ses affrontements avec le Portugal24 et, à un degré encore supérieur, par son successeur Pierre Ier, qui en fait un élément essentiel de la machine de guerre qu’il prépare contre l’Aragon afin de lui disputer la suprématie péninsulaire25.

9

Utilisés par les souverains castillans pour faire face aux royaumes voisins, les ordres militaires ont également été employés pour briser les forces qui s’opposent à l’autorité monarchique. À plusieurs reprises, ils sont donc entrés en action contre la noblesse rebelle. Le plus ancien engagement attesté est le siège de Portilla, à l’automne 1288, premier affrontement entre Sanche IV et les partisans des infants de la Cerda emmenés par Diego López de Haro26. Mise en valeur dans la chronique de Rades, qui fait l’éloge de la conduite des Santiaguistes27, la présence de troupes des ordres militaires au côté du roi est vérifiée par une exemption de péage obtenue par le maître de Calatrava Ruy Pérez en faveur de Priego28. D’autres incidents sont signalés l’année suivante sur la frontière aragonaise, lors desquels plusieurs frères de Santiago meurent en défendant les droits du roi29. Plusieurs exemples confirment par la suite l’emploi des ordres militaires contre la noblesse révoltée, tant lors du siège de Paredes de Nava, aux heures incertaines de la minorité de Ferdinand IV30, que durant le règne d’Alphonse XI, notamment face à Juan Manuel31.

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10

Associés, à partir du règne de Sanche IV, à la répression des soulèvements qui se déroulent à l’intérieur du royaume, les ordres militaires sont amenés à intervenir également contre les villes qui s’insurgent contre le monarque. Ils furent ainsi chargés, en 1289, de réduire à l’obéissance la ville de Badajoz, où les Bejaranos, hostiles au conseiller de Sanche IV Alfonso Godínez, s’étaient déclarés partisans des infants de la Cerda après s’être emparés du pouvoir municipal32. La réaction du roi fut aussi rapide que brutale. Il enjoignit aux supérieurs des ordres militaires de mettre le siège devant la cité afin d’obtenir sa reddition33, interdisant, une fois la ville revenue en son pouvoir, de faire quartier aux membres de la faction rebelle34. Pour prix de leur concours à la restauration de l’autorité, les ordres militaires furent récompensés par l’octroi de terres confisquées aux vaincus, à l’image de l’Hôpital qui reçut en 1290 un domaine à Caya, ayant appartenu à une certaine María Domingo, appelée la Bejarana35.

11

Néanmoins, le maintien de l’autorité publique assuré par les ordres militaires n’était pas limité uniquement à la répression d’éventuels soulèvements. Il semble avoir également comporté la mission de surveiller les chemins de la Meseta méridionale, où sévissait un brigandage endémique jusque dans la première moitié du XIVe siècle 36 Il est difficile, en l’absence d’études spécifiques, d’évaluer le danger que représentaient précisément les golfines. Plusieurs témoignages documentaires ne laissent cependant aucun doute sur la gravité des déprédations dont ils se sont rendus coupables37. Dès lors, il me semble intéressant de mettre en relief le fait que Sanche IV a songé un instant à associer les ordres militaires à la lutte contre les brigands avant qu’elle ne soit dévolue aux hermandades urbaines. Ainsi ressort-il d’un privilège d’Alphonse XI, renouvelant en 1343 une concession fiscale octroyée par son grand-père à Calatrava, qui rappelle l’implication de l’Ordre dans le combat contre les golfines à la fin du XIII e siècle, où la sécurité des chemins lui avait été en grande partie confiée pour une région couvrant l’essentiel de la Meseta méridionale depuis les Monts de Tolède, au nord, jusqu’aux cols de la Sierra Morena qui livrent accès au bassin du Guadalquivir38.

Des fers de lance des offensives castillanes 12

Quelle que soit l’ampleur prise à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle par les interventions armées des ordres militaires contre les chrétiens, il est impossible de prétendre que celles-ci ont remplacé la lutte contre l’Islam. Il y a quelque trente ans, Derek Lomax avait jeté les premières bases de la réfutation d’un topos alors entretenu dans tous les manuels d’enseignement en soulignant la continuité de l’engagement des frères contre les musulmans du royaume de Grenade et leurs alliés mérinides39. À sa suite, plusieurs auteurs ont cherché à démontrer à partir des chroniques que la prise de Séville ne constituait en rien une rupture dans l’intervention de ces institutions contre l’Islam40. Récemment, à travers une analyse globale de l’action de frontière des ordres militaires aux XIIIe et XIV e siècles, Carlos de Ayala Martínez a parachevé la révision historiographique entreprise deux décennies plus tôt en systématisant les informations apportées par les chroniques afin de mettre en relief que la participation des milices aux offensives chrétiennes ne souffrait que fort peu d’exceptions41.

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Ce n’est pas ici le lieu de reprendre en détail une démonstration à bien des égards définitive. Il m’a donc semblé préférable, plutôt que d’insister sur la continuité chronologique des éléments chronistiques, d’en dégager certaines constantes. De la prise de Séville à la victoire du Salado, les ordres militaires ont pris part à chacune des

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campagnes conduites par le souverain. En 1309, par exemple, les frères jouent un rôle important dans l’offensive conjointe contre le royaume nasride que préparent l’Aragon et la Castille. Calatrava semble notamment s’y être distingué. À la différence des autres maîtres, dont l’engagement est connu par des récits tardifs42, García López de Padilla, à la tête de quatre cents cavaliers légers, dirige un raid contre les terres d’Andarax43, avant de rejoindre le gros de l’armée castillane devant Algésiras44. L’échec du siège ne remet pas en cause le principe de la participation des ordres militaires aux campagnes dirigées par le roi, comme le manifeste l’utilisation qu’en fait Alphonse XI, au début des années 1330, lorsqu’il cherche à réactiver une politique offensive contre Grenade, notamment lors de la campagne de Teba45. 14

L’importance des ordres militaires dans le schéma monarchique n’est pas uniquement circonscrite aux périodes d’initiative chrétienne. À plusieurs reprises, leur concours s’est avéré déterminant pour résister aux tentatives nasrides pour déséquilibrer le dispositif frontalier, en prenant appui notamment sur les révoltes des communautés musulmanes intégrées au royaume de Castille. L’alerte la plus dangereuse eut lieu lors du soulèvement mudéjar de l’été 1264, qu’Alphonse X ne put étouffer avant deux ans au moins. Point n’est besoin d’insister sur la résistance opposée par les Santiaguistes, restés maîtres des châteaux de la Sierra de Segura dont ils se servent pour entreprendre dès le printemps 1265, avec l’aide des troupes aragonaises, la reconquête des places murciennes initialement perdues46. Pour être moins connue, l’action des autres milices ne semble pas nécessairement avoir été inférieure47. Calatrava, en Andalousie48, et le Temple, à Murcie49, ont également contribué de manière décisive à une réplique castillane, qui révèle leur importance dans le dispositif militaire du royaume.

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Tous les ordres militaires, cela est bien évident, n’ont pas participé à un même degré aux offensives orchestrées par le souverain. Parmi eux, Santiago et Calatrava se sont particulièrement distingués, comme le reconnaît Alphonse X lui-même, qui souligne dans le Setenario l’appui décisif que ces deux milices ont offert à Ferdinand III au cours de la conquête de l’Andalousie et de Murcie50. L’importance de la contribution de ces deux institutions à l’effort de guerre de la monarchie se reflète à travers l’étendue des terres qui leur sont concédées à la faveur des repartimientos réorganisant la propriété foncière à la suite de la victoire chrétienne. Il a été relevé que les ordres militaires en ont été les principaux bénéficiaires51. Parmi eux, Santiago et Calatrava ont obtenu les donadíos mayores les plus étendus. En témoignent le repartimiento de Séville, comme l’a récemment rappelé Carlos de Ayala Martínez52, ou celui de Cordoue, tel qu’il apparaît d’après le Libro de diezmos de donadíos de la cathédrale, rédigé au milieu du XIV e siècle 53, puisque, légèrement mieux pourvu que Calatrava, Santiago reçut 2.160 fanegas de terres arables à proximité de l’ancienne capitale omeyyade, soit deux fois plus qu’Alcántara, quatre fois plus que le Temple et l’Hôpital et près de huit fois plus que l’ordre teutonique54.

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Malgré l’importance inégale de leur contribution respective, l’ensemble des ordres militaires sont étroitement associés au déroulement des campagnes chrétiennes de la Reconquête. L’offensive lancée en 1247 contre Séville par Ferdinand III en fournir un remarquable exemple55. En effet, aux côtés des milices communément appelées hispaniques figurait également chacune des institutions de Terre sainte impliquées dans le combat contre l’Islam andalou. Au Temple et à l’Hôpital, dont l’engagement est attesté lors de campagnes antérieures, s’était joint pour l’occasion un contingent teutonique qui obtint du roi, pour prix de ses services, une donation foncière dans le secteur d’Aznalfarache56. De façon similaire, les Ordres des royaumes voisins étaient eux aussi

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représentés. Du Portugal étaient venus quelques frères d’Avis à la suite au maître Martim Fernandes, auquel Ferdinand III promit en janvier 1248 de donner des maisons à l’intérieur de la ville après que celle-ci aurait été conquise57, tandis que d’Aragon avaient été dépêchés plusieurs chevaliers de la branche calatravane d’Alcañiz, dont la Primera Crónica General fait mention dans le récit des opérations de siège58. 17

Un tel rassemblement est assurément exceptionnel. Il répond, ainsi que l’a souligné Carlos de Ayala Martínez, au désir de Ferdinand III d’obtenir pour son projet de Reconquête une légitimité de croisade que garantit la participation à l’offensive de l’ensemble des ordres militaires59. On aurait tort néanmoins de le tenir pour unique. Il convient en effet à mon sens de réévaluer l’apport de plusieurs institutions qui restent perçues comme marginales sur le front hispanique. Carlos Barquero Goñi a ouvert la voie en défendant le caractère militaire de l’Hôpital traditionnellement dénié à cet Ordre dans la péninsule Ibérique60. Occultée par la chronique mais corroborée par plusieurs documents d’archives, la participation de ses membres à l’action de secours organisée par Sanche IV pour débloquer Jerez, assiégée par les Mérinides à l’été 1285, confirme le bienfondé d’une telle révision61. Le cas de l’Hôpital n’est pas isolé. Il est probable que l’engagement militaire du Temple ait été jusqu’ici sous-évalué. Faute d’une réelle attention historiographique, il est décrit sur la base des chroniques comme relativement marginal62. En révélant la participation de l’Ordre, jusqu’alors ignorée, à la campagne dirigée par Sanche IV contre Tarifa à l’été 1292, les actes de l’interrogatoire de Medina del Campo, récemment publiés par Josep Maria Sans i Travé, invitent pour le moins à reconsidérer la vision traditionnelle63.

18

L’exemple du Temple me paraît illustrer le risque inhérent à une évaluation de la capacité offensive des ordres militaires qui reposerait sur les seules chroniques. Aucune ne fait véritablement état de leur potentiel dans toute sa dimension, quand bien même, nous l’avons vu, toutes témoignent à ces institutions une attention croissante à partir de la fin du XIIIe siècle. La conquête castillane de l’actuelle Estrémadure en offre une illustration remarquable dans la mesure où aucun récit contemporain ne prend en compte l’effort réalisé par les ordres militaires, notamment au sud du Guadiana, pour mener à bien une tâche que la monarchie, alors occupée par d’autres soucis, leur avait déléguée64. Passé sous silence dans les chroniques, le rôle des ordres militaires dans l’avancée chrétienne, et, en premier lieu, celui de Santiago ressort de différents documents de la pratique comme, par exemple, de la donation réalisée en 1269 par Pelayo Pérez Correa en faveur de l’un de ses criados, réduit à la plus extrême misère, qui avait, avec l’aide de son lignage, appuyé la milice dans la conquête des principaux châteaux de la région près d’un demisiècle auparavant65.

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Il arrive ainsi à plusieurs reprises que la chronique, au moment de faire état de la conquête castillane, centre son récit sur l’initiative royale en omettant de citer les ordres militaires ou en les mêlant à une référence générale à la chevalerie chrétienne66. La perspective a amené plus d’un historien, pour avoir considéré l’information fournie par les chroniques comme l’exact reflet des réalités passées, à minorer la participation des ordres militaires aux offensives castillanes des XIIIe et XIV e siècles. Ce défaut est assez répandu pour que Carlos de Ayala Martínez qui, je le disais, a rendu à l’action de frontière de ces institutions sa pleine dimension, lui ait ponctuellement sacrifié. C’est en effet l’absence d’éléments de preuve dans les chroniques qui lui fait mettre en doute la participation des milices à l’offensive castillane de 1327, à la faveur de laquelle le roi Alphonse XI relance une politique d’expansion aux dépens du royaume de Grenade67. Il dit

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ainsi ignorer si Vasco Rodríguez, qui, cette même année, avait remplacé à la tête de Santiago García Fernández, trop âgé pour servir à cheval68, prit part à l’expédition, et ne peut assurer que ses frères aient véritablement répondu au mandement du roi, qui les sommait de mener une guerre cruelle contre les Maures69. 20

Il ne fait pourtant aucun doute que les ordres militaires ont pris part aux opérations de conquête menées par Alphonse XI au cours de l’été 1327. Sur ce point, l’apport des actes de la pratique offre de pallier efficacement l’absence d’informations narratives. Le 18 juillet, la présence du nouveau maître de Santiago, Vasco Rodríguez, au siège d’Ayamonte est attestée par une lettre de procuration envoyée à Pedro López de Baeza pour que celuici oppose une bulle du pape à la volonté de scission qui anime les frères portugais 70. Plusieurs chevaliers de la milice l’accompagnent pour l’occasion, parmi lesquels son neveu, Vasco López, commandeur de Montânchez71 Il ne semble pas que Santiago ait été le seul Ordre associé à l’offensive castillane. Le Ier septembre, en effet, au retour de l’expédition victorieuse d’Olvera, Fernán Rodríguez de Valbuena reçoit à Séville, au nom de l’Hôpital, la confirmation par le roi des biens que possède l’institution en Andalousie 72. De tels éléments pourraient être facilement multipliés à la faveur d’une enquête systématique. En l’état, ils attestent, malgré leur caractère partiel, la continuité de la participation des ordres militaires aux offensives conduites par le roi sur la frontière de Grenade, jusqu’au milieu du XIVe siècle au moins.

Des garants essentiels du dispositif frontalier 21

Quel que soit le rôle qu’elles avaient précédemment joué, les offensives de grande envergure ne constituèrent plus, une fois l’Andalousie bétique incorporée au royaume de Castille, la majorité des actions militaires engagées contre Grenade. En effet, la fixation de la frontière sur les premiers contreforts de la cordillère Bétique entraîna un passage des conflits à une échelle plus localisée73. On aurait tort toutefois de sous-estimer la virulence de ces affrontements. Plusieurs auteurs se sont attachés à souligner que la période comprise entre 1275 et 1350 fut une étape de combats répétés74. Même si toutes les années ne furent pas également marquées par des débordements de violence, on ne saurait pour autant suivre José Rodríguez Molina lorsqu’il cherche à minimiser l’ampleur du péril frontalier75. Ainsi que l’a bien exposé Manuel García Fernández, une trêve locale n’a jamais signifié la paix et, moins encore, l’extinction à l’échelle de toute l’Andalousie des opérations belliqueuses76. Il n’est pas anodin à cet égard que les contemporains, qu’ils soient originaires de la Péninsule77 ou bien étrangers78, perçoivent la frontière comme un espace d’affrontement armé. C’est là un indice probant de la prépondérance de son caractère militaire, passé les vingt années qui suivent la conquête de Séville.

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Prenant conscience, à la suite du soulèvement mudéjar de l’été 1264, de la fragilité de la frontière, Alphonse X semble alors avoir abandonné son projet de s’appuyer sur la population musulmane pour mettre en valeur des régions récemment réunies au royaume de Castille79. Une fois la révolte réprimée, la frontière fut en effet, pour reprendre l’expression de Manuel González Jiménez, l’objet d’un profond remodelage80. Les ordres militaires, qui avaient été tenus éloignés de cette zone — si l’on excepte le secteur de Jaén, conçu d’emblée comme une marche frontalière81 —, furent étroitement impliqués dans cette opération82. De larges donations leur furent consenties afin qu’ils s’intègrent au dispositif de protection du royaume mis en place pour résister au danger mérinide. Calatrava, Santiago et, à un moindre degré, Alcántara en sont les principaux

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bénéficiaires. À travers les concessions d’Osuna83, d’Estepa84 comme de Morón 85, respectivement assorties pour les deux premiers Ordres de différentes villes à conquérir 86 , ils participent à partir des années 1260-1270 de façon décisive au système de défense frontalier87, à l’intérieur duquel leur sont confiés, pour les institutions les plus importantes, près d’une quinzaine de châteaux88. 23

Négligé par la chronique, cet aspect de la lutte contre les musulmans, dans ce que l’on pourrait appeler son quotidien, a rarement été signalé au crédit des ordres militaires. Il en furent pourtant des acteurs majeurs, ainsi qu’il ressort d’une œuvre qui brosse un tableau incomparable des conditions de vie sur la frontière, les Milagros de Santo Domingo, écrits à la fin du XIIIe siècle par un moine de Silos à la gloire de son saint patron, responsable de la libération de près d’une centaine de captifs chrétiens89. Quinze récits au total mettent en scène les ordres militaires, soulignant leur importance dans les offensives entreprises contre l’Islam90 et, plus encore, le rôle essentiel de leurs forteresses dans la défense du royaume. Ainsi, en 1285, lors de l’offensive du sultan mérinide Abū Yūsuf Ya‘qūb ils sont décrits, à l’instar des Calatravans, comme menant à bien des missions de renseignement auprès de l’ennemi91 pour arrêter, en accord avec les cités situées en arrière de la frontière, une stratégie de défense commune92. À coup sûr singulière, cette source n’est pas la seule à refléter l’importance des ordres militaires dans le dispositif castillan puisque la chronique elle-même, en narrant la résistance de Matrera à la révolte des musulmans, fait l’éloge de leur rôle défensif93.

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Impliqués dans la défense de la frontière, les ordres militaires accordent un intérêt extrême à l’entretien de leurs châteaux. En attestent les dispositions statutaires de Calatrava, qui en 1325 obligent les frères à aviser chaque année le maître du volume des réserves disponibles dans les places confiées à leur soin afin d’éviter que l’ennemi ne s’en empare94. Il est même arrêté dans le cas de Santiago un règlement spécial pour les forteresses qui doivent, à la différence des simples commanderies, être remises en personne au supérieur ou à son lieutenant quand le frère auquel elles ont été déléguées est relevé de ses fonctions95. Mieux encore, les châteaux situés sur la frontière sont les seuls pour lesquels les responsables qui en ont la charge sont autorisés à entretenir une garnison excédant les limites définies en 1274 lors du chapitre de Mérida96. Un tel souci n’est aucunement propre aux Santiaguistes et il est sans doute possible d’étendre à l’ensemble des maîtres des ordres militaires la préoccupation dont fait preuve García López de Padilla, lorsque lui est remis en chapitre le château de Matrera après la mort, en 1299, de son commandeur Juan Fernández97.

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Au niveau concret, ce souci se manifeste par les travaux entrepris pour perfectionner le système défensif frontalier. Il n’est pas possible en Castille, faute de documentation 98, d’attribuer aux milices dans le domaine de la poliorcétique le même rôle innovateur qu’en Catalogne99 ou au Portugal 100. Pourtant, les ordres militaires y ont également assumé de lourds travaux afin d’aménager et de compléter un système castrai en grande partie hérité de l’époque islamique101. Les textes littéraires en offrent plusieurs exemples. Le plus notable est celui de la forteresse de Martos, que Rodrigo Jiménez de Rada décrit au moment de la prise de la ville en 1236 comme un castrum nobilissimum102. Près d’un siècle plus tard, la Primera Crónica General note à son tour l’importance de la forteresse almohade, dont elle fait néanmoins valoir qu’elle ne peut pas être comparée à celle qui fut édifiée par la suite, une fois la ville au pouvoir de Calatrava103. Plusieurs autres cas pourraient être cités, à l’image d’Alcaudete dont un écrit nasride souligne, après la conquête de la forteresse par Muhammad II en 1300, la qualité des travaux réalisés par les

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Calatravans104. De telles mentions sont largement corroborées dans la documentation d’archives qui atteste du labeur de fortification pris en charge par Santiago et Calatrava dans les châteaux de Benamejí et de Cabra au cours du règne d’Alphonse XI105. 26

L’entretien des forteresses frontalières constitue l’une des prérogatives majeures du maître. Il me paraît de ce point de vue remarquable que l’investissement réalisé par Gonzalo Martínez de Oviedo dans ce domaine soit le premier argument dont usent les frères d’Alcántara dans la supplique qu’ils adressent en 1338 au chapitre général de Cîteaux afin que soit avalisée l’élection de ce personnage à la magistrature suprême de l’Ordre, malgré l’opposition que pourraient manifester certains détracteurs en arguant de son absence de caractère canonique106. La participation à la mission de défense frontalière impartie aux milices compte ainsi au nombre des vertus essentielles que les maîtres doivent mettre en œuvre. Il semble même que leur action en tant que bâtisseurs soit un topique des panégyriques écrits à la mémoire des dignitaires107, comme le montrent l’inscription autrefois conservée dans l’église de Santa María de Consuegra108 sur le monument édifié pour le grand commandeur de l’Hôpital Fernán Pérez Mosejo, ou encore le portrait élogieux du maître de Santiago Pelayo Pérez Correa que l’on peut lire dans la chronique de cet Ordre rédigée à la fin du XVe siècle par Pedro de Orozco et Juan de la Parra109.

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Fortement impliqués dans la défense du royaume castillan, les maîtres des ordres militaires ont assuré sur la frontière une présence beaucoup plus continue que ne l’affirme en règle générale l’historiographie, qui les décrit à partir de la fin du XIII e siècle comme essentiellement absorbés par des préoccupations politiques110. À la fin du XIVe siècle encore, les statuts de Calatrava édictés par Gonzalo Núñez de Guzmán considèrent la frontière de Grenade comme le lieu naturel de l’action du maître et de son lieutenant, le grand commandeur, tous deux chargés de diriger l’effort de guerre des frères 111. Rien ne prouve qu’une telle conception soit restée purement théorique. Plusieurs exemples démontrent au contraire qu’au XIVe siècle elle correspondait à une pratique ordinaire des maîtres, dont García López de Padilla lui-même s’est acquitté, alors pourtant qu’il fut pourtant démis de ses fonctions en 1325 parce qu’il ne remplissait pas sa mission militaire 112 . Il y a lieu en effet de relativiser le motif allégué pour obtenir sa déposition car par trois fois son activité contre Grenade est invoquée pour justifier le fait qu’il soit dans l’impossibilité d’offrir en 1305 au roi d’Aragon les informations sur la cour castillane que celui-ci sollicitait113, puis, en 1314, de comparaître en personne dans un procès114 qui l’opposait à l’archevêque de Tolède sur la question des procurations de l’archidiaconé de Calatrava et enfin, cinq ans plus tard, de rencontrer Jacques II d’Aragon pour régler avec lui différents détails intéressant l’établissement de l’ordre de Montesa115.

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Dans la première moitié du XIVe siècle, les chapitres généraux, convoqués par le maître, reflètent l’étroite implication de celui-ci dans le dispositif frontalier. En effet, à partir de la fin des années 1320 intervient un changement que l’historiographie, qui n’a guère accordé d’attention à ces délibérations, censées avoir alors presque disparu116, a totalement passé sous silence. Réunies le plus souvent par les ordres militaires dans des villes relevant de leur juridiction, situées à l’origine au nord de la Sierra Morena117, ces assemblées commencent désormais à se tenir dans des cités plus proches de la frontière grenadine, où les maîtres séjournent au moment de la convocation118. L’exemple le plus ancien intéresse Santiago, dont Vasco Rodríguez convoque le chapitre général en juillet 1329 à Úbeda, où il sert Alphonse XI en tant qu’adelantado mayor de la frontera 119. Quatre ans plus tard, ce même maître réunit ses frères à Séville avant de suivre le roi dans

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l’expédition de secours lancée pour aider Gibraltar assiégée par les Mérinides120. Cette évolution ne touche pas seulement Santiago : en septembre 1346, Juan Núñez de Prado rassemble le chapitre de Calatrava à Martos, préférant au couvent central, ordinairement choisi pour l’événement, un château de l’Ordre au contact de la frontière nasride121. 29

Un tel glissement me semble symptomatique de l’implication profonde des maîtres des ordres militaires dans le système défensif du royaume. Certes, il ne saurait suffire à démontrer qu’ils ont passé l’essentiel de leur temps dans les châteaux de la frontière grenadine car il conviendrait pour cela de disposer d’itinéraires dont l’établissement reste aléatoire avant le premier quart du XVe siècle 122. Il me paraît cependant propre à récuser l’idée, amplement colportée dans l’historiographie, selon laquelle les maîtres se seraient désintéressés de la lutte contre l’Islam à partir du tournant des XIIIe et XIV e siècles. Cet argument vient ainsi corroborer l’indice plus connu, mais jamais véritablement systématisé, qu’offre l’association des principaux dignitaires des Ordres aux offices de commandement militaire, soit dans le cadre d’un adelantarmento mayor, à partir de l’extrême fin du XIIIe siècle123, soit dans celui de responsabilités locales, à l’instar du poste de frontero qu’occupent respectivement les supérieurs de l’Hôpital et d’Alcántara, Fernán Pérez de Deza et Fernán Pérez Ponce, dans les secteurs exposés de Jaén et de Morón lors des ultimes offensives d’Alphonse XI124.

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Dans de telles conditions, il est difficile d’accorder foi à la thèse usuelle du déclin de l’action armée des ordres militaires après la conquête de Séville. La réunion de l’Andalousie bétique au royaume de Castille a certes transformé le déroulement de la guerre de frontière, mais elle n’a pas pour autant signifié la disparition du rôle qui a fait l’originalité des milices. Il semblerait même que l’on puisse arguer du contraire car les Ordres, qui continuent d’être associés de façon étroite aux offensives chrétiennes, reçoivent, dans le contexte du nouveau rapport de force établi sur la frontière nasride, une mission essentielle dans la protection du royaume de Castille.

II. — La valeur militaire d’un corps spécialisé 31

Si l’ampleur de la participation des ordres militaires dans le dispositif de frontière castillan ne fait aucun doute, il est assurément plus difficile d’évaluer la place exacte qu’ils y occupent et de dégager leur originalité par rapport aux autres forces qui oeuvrent à leurs côtés à la défense du royaume125. Longtemps exagérée, dans la ligne des chroniques de l’époque moderne, leur valeur tend aujourd’hui à être mise en cause par des études qui, voulant échapper à la tonalité hagiographique adoptée par le passé, fondent l’essentiel de leur démonstration sur des arguments comptables dont le primat peut lui aussi apparaître comme réducteur126.

La question des effectifs 32

Évaluer le rôle des ordres militaires dans le combat contre l’Islam, c’est d’abord, comme l’a souligné Alain Demurger pour la Terre sainte, « se poser la question des effectifs qu’ils peuvent aligner127 ». Sur ce point, il est clairement impossible de parvenir à une conclusion satisfaisante. Les difficultés de traitement des données chiffrées fournies par les sources médiévales sur le nombre des combattants ont été largement relevées128. Pour la péninsule Ibérique plus encore que pour la Palestine, les informations des chroniques sont trop partielles pour permettre d’évaluer exactement les contingents engagés par les

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Ordres sur la frontière. À la rareté des précisions chiffrées s’ajoute la difficulté créée par la confusion en un même ensemble des compagnies mises sur pied par ces institutions et d’autres, d’origine séculière, qui se joignent à elles le temps d’une opération ponctuelle comme en 1246, lors du premier assaut contre Carmona129, ou l’année suivante lors de l’occupation de l’Aljarafe sévillan par le maître de Santiago Pelayo Pérez Correa grâce à une troupe de deux cent quatre-vingts chevaliers répartis, selon la chronique, entre freyres et seglares130. 33

En l’absence de données comptables, les effectifs des ordres militaires ont été surévalués par une historiographie qui durant toute l’époque moderne a été fascinée par leur combat. Les chroniques intéressant ces milices exagèrent leur rôle belliqueux pour l’offrir en modèle à un public sensible à l’idée de guerre sainte. Elles contribuent ainsi à diffuser un topos, repris dans de nombreux travaux, tel le nobiliaire de Gonzalo Argote de Molina où Calatrava est tenu, à l’occasion de la défense de Martos en 1235, pour un appui aussi essentiel à la Chrétienté que l’est l’ordre de Malte dans le contexte de l’après-Lépante que vit l’auteur131. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle encore, Auguste Beaumier, dans sa traduction du Rawḍ al-Qirṭās, ne craint pas de décrire les frères des ordres militaires comme formant l’essentiel de la cavalerie d’élite, estimée à dix mille combattants, dont Alphonse VIII, au dire d’Ibn Abī Zar‘, aurait disposé à la bataille d’Alarcos132. De tels chiffres, qui continuent d’être couramment avancés dans les travaux de divulgation, ne sont absolument pas recevables. En aucun cas, pour la Castille, le nombre des frères ne saurait être évoqué en milliers.

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La présence des ordres militaires dans la péninsule Ibérique, Alan Forey l’a bien montré, ne peut être comparée à celle qui est la leur en Palestine où la défense des États latins, faute d’autorité publique, leur incombe dans une large mesure à partir du XIIIe siècle 133. Les effectifs y sont par conséquent très sensiblement inférieurs. Il appartient à Carlos de Ayala Martínez d’avoir tenté d’en fournir la première estimation quantitative134. S’appuyant sur la modestie des mentions chiffrées rapportées dans les chroniques ou encore sur l’usage d’entretenir deux chevaliers par commanderie, attesté au début du XIV e siècle pour Santiago 135, l’auteur conclut à la faiblesse du nombre des frères, qui ne peut selon lui excéder la centaine pour les Ordres les plus importants au moment de la prise de Séville136. Compte tenu de la nature des sources sur laquelle elle repose, l’estimation peut bien évidemment faire l’objet de critiques137, notamment lorsqu’elle accorde crédit à l’affirmation des chroniques selon laquelle la plupart des frères de Santiago seraient morts à Moclín138, sans percevoir qu’il s’agit là d’un topos employé en d’autres occasions139. Il convient donc de corriger légèrement à la hausse les chiffres avancés par Carlos de Ayala Martínez, mais sans qu’il faille en aucun cas remettre en cause l’enseignement de sa démonstration : du point de vue des effectifs, les ordres militaires sont très largement minoritaires au sein des armées castillanes des XIIIe et XIVe siècles140.

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Bien que les frères forment le seul contingent des ordres militaires dont il soit possible d’offrir une estimation chiffrée, ils ne constituent pas la totalité des forces par lesquelles ces milices concourent à la défense du royaume. Nous avons vu que lors de l’attaque de l’Aljarafe sévillan en 1247, Pelayo Pérez Correa et les membres de Santiago étaient accompagnés d’un certain nombre de chevaliers séculiers. De la même façon, il a récemment été suggéré qu’au sein des « mill cavalleros freyres e fijosdalgo » dont le maître Juan Osórez tire argument auprès de Jacques II en 1301 afin que celui-ci respecte les terres murciennes de Santiago, tenues pour indispensables à l’entretien des membres de l’Ordre141, figurent au côté des frères profès des chevaliers de naissance noble liés à

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l’institution en vertu de différents degrés de confraternité142. Les membres des ordres militaires forment donc seulement une fraction des forces engagées par ces milices contre l’Islam, dont rien ne prouve qu’elle soit la plus nombreuse. 36

Au sein du contingent des frères, les chevaliers consument assurément une élite particulièrement aguerrie au combat. Ils disposent d’un équipement lourd, qualifié alors en Castille d’armement a la guisa, par opposition à l’armement a la jineta, calqué sur le modèle musulman, moins coûteux et beaucoup plus répandu143. Ainsi du moins le prévoient les actes de deux donations accordées par Alphonse X en 1253 à Alcántara et à l’Hôpital pour qu’en échange de biens fonciers situés dans la périphérie de Séville chacun de ces deux Ordres s’engage à tenir prêt un chevalier entièrement équipé144. Il semble que non seulement les frères se soient attachés à servir ainsi, dans la mesure où plusieurs documents se rapportent à l’acquisition d’un armement lourd, en particulier de cottes de mailles145, mais qu’ils aient consumé une part déterminante de la cavalerie castillane équipée a la guisa. Peut-être peut-on en relever un indice dans une miniature de la Gran Conquista de Ultramar datant du début du XIV e siècle, dans laquelle, lors du siège d’une ville musulmane, les seuls chevaliers chrétiens figurés avec un heaume de plaques complet sont les chevaliers des milices, reconnais sables à la croix qui les distingue des autres combattants, munis pour leur part d’un simple casque146.

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À côté des chevaliers les sergents forment l’autre groupe de guerriers issus directement des ordres militaires. Dans la Péninsule, ils ne jouissent pas d’un éclairage documentaire aussi nourri qu’en Terre sainte. Le mot même de sergent y est peu utilisé147. Le plus souvent, les sources emploient plutôt le terme d’es-cudero148. En dépit de ce silence, l’institution ne semble pas avoir été aussi marginale qu’on pourrait le croire à première vue149. On peut lui étendre le constat établi pour les turcoples utilisés par les Ordres en Palestine, dont le poids est largement supérieur à ce que laissent entendre les chroniques 150 . Rien n’oblige en effet à penser que le nombre des sergents en Castille ait été nécessairement négligeable151. Il se pourrait même, si l’on s’en tient aux statuts santiaguistes de 1274, qu’il ait été supérieur à celui des chevaliers dans la mesure où les normes définissant la suite des principaux dignitaires de la milice prévoyaient pour chacun d’eux un nombre au moins égal de sergents152. Aussi ont-ils pu jouer un rôle militaire, rarement illustré dans la chronique153, mais dont tout porte à croire qu’il ne se distinguait guère de celui des chevaliers, dont ils partageaient, tout comme en Terre sainte, l’essentiel de l’armement lourd154.

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À côté des frères des ordres militaires, de nombreux combattants laïques s’intègrent aux troupes levées par ces institutions pour défendre la frontière méridionale du royaume. Les raisons de leur engagement sont très diverses. Certains, obéissant à un mobile spirituel, espèrent que le service armé qu’ils font vœu de prêter contre l’Islam leur vaudra la rémission de leurs péchés. À plusieurs reprises pendant le XIII e siècle, la papauté offre une indulgence plénière à ceux qui promettent de lutter aux côtés des frères de Calatrava et de Santiago155. Au début du XIVe siècle, cette indulgence est même étendue à tous ceux qui financeraient l’envoi dans les places frontalières de combattants, auxquels était garantie une grâce similaire156. Ainsi est attestée en Castille l’existence d’une catégorie de guerriers volontaires servant au côté des frères des ordres militaires, à l’instar des milites ad terminum de Palestine, et dont, comme c’est le cas pour ces derniers, il faut très certainement revoir le nombre à la hausse157 dans la mesure où leur présence dans les sources narratives est abondante tant dans les textes chrétiens, qui la signalent à différentes reprises158, que dans les récits arabes, à l’ordinaire pour tant moins diserts159.

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Parmi les laïcs qui participaient à l’effort militaire des Ordres, les volontaires ne représentaient toutefois qu’une minorité. Le reste des effectifs, dans une proportion écrasante, était en effet constitué de vasallos astreints à un service armé en vertu des devoirs seigneuriaux qui les liaient à l’institution à laquelle ils étaient soumis au niveau juridictionnel160. À l’exemple de celui d’Uclés 161, la plupart des fueros concédés par les milices rappellent jusqu’au milieu du XIVe siècle les modalités qui s’imposent aux dépendants dans le cadre du fonsado, précisant même parfois la nature de l’équipement des combattants162. Il est très difficile d’évaluer l’importance de telles levées. Pourtant, il ne fait aucun doute que celles-ci demeurent fréquentes au début du XIVe siècle où plusieurs documents font état de la collaboration militaire des dépendants, récompensée le cas échéant par la concession d’une immunité comme en 1320 lors d’une attaque du maître d’Alcántara contre Grenade163. D’autres éléments corroborent le prix que les supérieurs des Ordreschent au service de leurs vasallos ; qu’ils essayent de stimuler par des exemptions fiscales164, voire de défendre contre les empiétements de la juridiction royale, de plus en plus soucieuse elle aussi de pouvoir compter sur leur appui 165.

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Quelle qu’ait été l’ampleur de la contribution militaire des dépendants des Ordres, ceux-ci ne pouvaient offrir les troupes spécialisées dont ces institutions avaient besoin afin d’accomplir leur mission efficacement. Pour y parvenir, il semble bien, en dépit des doutes exprimés par Alan Forey166, que les milices aient très vite développé le recours à des soldats stipendiés. Rien n’indique, certes, que les mercenarii cités au début du XIII e siècle dans les statuts de Calatrava aient fourni une quelconque aide militaire167. Mais, au cours des décennies suivantes, plusieurs indices attestent l’existence de mercenaires parmi les contingents des ordres militaires. Les premières mentions se réfèrent à des troupes spécialisées, surtout des arbalétriers168, dont certains, impliqués en 1242 dans une échauffourée avec des gens de l’archevêque de Tolède, étaient même musulmans169. Passé le milieu du XIIIe siècle, le recours au mercenariat semble s’être imposé, malgré les protestations réitérées des chapitres généraux, comme une pratique fréquente des ordres militaires, qui leur permettait de recruter tant les piétons formant au combat le gros de leurs compagnies170, que les alcaides en charge de la défense des châteaux, dont une part importante était étrangère à l’institution171.

L’atout de l’expérience 41

Plus que dans l’ampleur de leurs effectifs, la valeur des ordres militaires réside dans leur expérience de la lutte contre les musulmans. Le fait a été souligné par la plupart des historiens qui se sont occupés de la dimension guerrière de leur mission dans la péninsule Ibérique, sans qu’il ait pour autant bénéficié d’un même intérêt que pour la Palestine172. Le prix attaché au concours des ordres militaires tient en premier lieu à leur réputation de spécialistes du combat. Cette qualité me semble d’autant plus essentielle au milieu du XIIIe siècle que le traité militaire formant le cœur du Libro de los doze sabios 173 insiste sur la nécessité pour le roi de disposer de troupes aguerries dont la qualité prime sur le nombre 174 . En cela, l’oeuvre se fait l’écho d’un sentiment largement répandu175. Il a été suggéré, nous l’avons vu, qu’elle aurait été composée pour l’instruction d’Alphonse X à la requête de Santiago176. En l’absence d’éléments de preuve, ce lien demeure à l’état d’hypothèse. Pour autant, l’accent placé dans le traité sur les corps spécialisés résonne comme un éloge des ordres militaires, qualifiés dans les chroniques de caballeros escogidos 177

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À plusieurs reprises, les membres de ces institutions sont dépeints comme sabidores de guerra178. L’étendue de leur savoir militaire est la raison de leur présence systématique aux assemblées lors desquelles sont discutées, à l’initiative du souverain, les décisions stratégiques et tactiques à mettre en oeuvre dans le cadre de la lutte contre l’Islam. L’importance du conseil de Pelayo Pérez Correa dans les dernières campagnes andalouses de Ferdinand III a été soulignée à l’envi179.

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Le récit élaboré par la Primera Crónica General prête au dignitaire une influence décisive sur le futur Alphonse X, qu’il assiste dans la conquête du royaume de Murcie180, mais également sur son père, dont il obtient qu’il entreprenne sans retard les sièges de Jaén et de Séville, faisant même en ce dernier cas prévaloir son avis contre celui du plus grand nombre181. Le cas de Pelayo Pérez Correa est sans conteste singulier dans la mesure où aucun autre maître n’a pesé avec une telle force sur les choix stratégiques. Tous furent cependant étroitement associés aux décisions de la monarchie depuis que Ferdinand III, lors de la curia de Carrión en 1224, décida de reprendre l’offensive contre l’Islam 182, jusqu’à ce que la victoire de Tarifa, remportée par Alphonse XI, mette le royaume à l’abri des invasions marocaines, concluant près d’un siècle de luttes pour le contrôle du détroit 183.

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Les sollicitations adressées par le pouvoir royal aux ordres militaires ne se limitent pas à leur demander conseil. Il incombait en effet aux milices de prendre une part active à la politique africaine mise en place par Alphonse X au début de son règne184. Dans un contexte où la mer s’imposait comme une nouvelle frontière, essentielle à la sécurité des régions méridionales du royaume, il me semble révélateur de l’estime portée par le roi aux Ordres que ceux-ci aient constitué les premières forces impliquées dans un projet de défense navale cohérent185. Le fait a été décrit à plusieurs reprises186. Dès 1253, l’effort pour obtenir de Santiago l’armement d’une galère devant servir trois mois par an avec un équipage de deux cents hommes187 atteste l’existence d’un dessein monarchique qui devait être consacré, deux décennies plus tard, par la fondation de l’ordre de Santa María de España, exclusivement destiné aux fechos del mar188. L’échec du projet ne mit pas fin à l’association des ordres militaires à la guerre maritime contre les Mérinides. C’est ainsi qu’au XIVe siècle encore, Alphonse XI confia le commandement de la flotte au prieur de l’Hôpital Alfonso Ortiz Calderon189, cherchant à utiliser au bénéfice du royaume l’expérience que ce dignitaire avait acquise lors de son séjour à Rhodes190 où, selon toute vraisemblance, il avait participé à la lutte navale que l’Ordre menait contre les Turcs 191.

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Appréciée par le pouvoir royal, l’expérience guerrière des ordres militaires provenait de leur habitude du combat contre l’Islam acquise à la faveur d’un contact presque quotidien avec les musulmans. Comme Alan Forey l’a relevé, l’opposition entre les deux camps n’interdisait pas qu’une collaboration puisse se développer dans des cas ponctuels comme en 1225, lorsque des troupes de Santiago et de Calatrava aidèrent le souverain maure de Baeza à s’emparer de plusieurs forteresses de son rival sévillan192. Il semble que dans la péninsule Ibérique comme en Palestine, les ordres militaires aient appris au contact des musulmans à contrer voire à utiliser les tactiques de combat de ces derniers193. Le meilleur exemple en est l’usage de la manœuvre appelée al-karr wa-l-farr, connue en Castille sous le nom de torna fuye, qui consistait à provoquer une troupe ennemie, en règle générale supérieure en nombre, par une charge de cavaliers légers ; ceux-ci affectaient ensuite de prendre soudainement la fuite, de façon à attirer leurs poursuivants sur un terrain difficile où les attendait le gros de leur armée placé en embuscade194. Tacticien éprouvé, Juan Manuel considérait ce stratagème comme l’arme la plus redoutable dont

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disposaient les musulmans, lui attribuant la déroute essuyée en 1319 par les tuteurs du jeune Alphonse XI dans la Vega de Grenade195. 46

Ce n’est sans doute pas un hasard si les ordres militaires, d’après le récit du siège de Séville rapporté dans la Primera Crónica General,, étaient les troupes castillanes qui dominaient le mieux la tactique du torna fuye. Leurs supérieurs savaient déceler l’intention de l’ennemi, tel ce prieur de l’Hôpital qui allait mettre fin à une poursuite trop facile lorsque les piétons de sa compagnie le dépassèrent pour donner dans une embuscade, l’obligeant ainsi, afin de leur porter secours, à accepter le combat contre une troupe largement supérieure en nombre196. Ils semblent même avoir maîtrisé un tel stratagème avec une aisance suffisante pour pouvoir le retourner contre les musulmans puisque plusieurs embuscades tendues par les maîtres émanent du récit de la Primera Crónica General, à l’exemple de celle que conduisit Pelayo Pérez Correa pour empêcher une opération de secours de ravitailler Aznalfarache197 et de cette autre qui, quelques jours plus tard, fut emmenée par le supérieur du Temple, Martín Núñez, afin de s’opposer à une sortie des Sévillans198.

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Ces actions révèlent, par-delà l’anecdote, la capacité des ordres militaires à tirer le meilleur profit de l’utilisation de troupes équipées a la jineta. Plus que d’une nouvelle façon de monte, il s’agit là d’une manière distincte de penser l’usage tactique de la cavalerie199. Les Ordres en avaient bien compris le profond intérêt dans le contexte stratégique de la frontière nasride. Plusieurs documents attestent le fait, soit que les frères adoptent la nouvelle pratique de monte, soit — comme ce fut le cas le plus fréquent — qu’ils s’adjoignent le renfort des contingents de jinetes mercenaires, comme le fit en 1309 García López de Padilla200 lors d’une expédition contre Andarax. Il est rare que la chronique accorde un quelconque intérêt à de tels coups de main. L’offensive lancée pendant quatre jours contre Grenade en 1342 par Fernan Ruiz de Tahuste, le grand commandeur santiaguiste de Segura, fait presque figure d’exception car Alphonse XI, bloqué devant l’enceinte d’Algésiras, en escomptait un affaiblissement significatif de la position nasride201. En cela, cet affrontement n’est guère représentatif de la lutte au quotidien de la frontière, faite d’accrochages qui, bien que n’offrant pour ainsi dire jamais une telle importance stratégique, n’en ont pas moins constitué le lot usuel des milices 202.

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En Terre sainte, la valeur militaire reconnue aux Ordres ressort clairement des missions de responsabilité qui leur sont confiées. Certaines charges, comme Alain Demurger l’a bien démontré203, leur incombent d’une façon systématique dont on ne saurait trouver l’exact équivalent dans la péninsule Ibérique204. Là aussi, toutefois, il semble que ces institutions furent également associées à des fonctions requérant une compétence particulière. Plusieurs passages chronistiques les montrent placées à l’arrière-garde ou à l’avant-garde de l’armée castillane, c’est-à-dire à l’endroit précis où Juan Manuel conseille de poster les troupes les plus aguerries205. C’est ainsi qu’en 1333 les membres de Calatrava participèrent à la protection de l’avancée chrétienne vers Gibraltar206 et que, sept ans plus tard, ce furent les Santiaguistes qui ouvrirent la charge, en compagnie de Juan Núñez de Lara, lors de la journée décisive qui vit se dérouler la bataille du Salado207. Il semblerait même, à en croire un accord passé entre la plupart des ordres militaires en 1224, que la conduite de l’arrière-garde et de l’avant-garde ait ordinairement relevé de leur responsabilité lors des campagnes208.

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Si les sources narratives ne permettent pas de vérifier qu’une telle mission ait réellement pesé sur les Ordres aussi régulièrement qu’ils le signifient, elles révèlent en revanche d’autres tâches auxquelles ils semblent avoir été associés de manière plus systématique.

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Ce sont surtout des fonctions logistiques, dont Alain Demurger a bien illustré pour la Palestine à la fois le caractère vital et le danger209. La principale a trait à la protection du bétail et, plus encore, des fourrageurs chargés de collecter l’herbe dont il ne saurait se passer. C’est au cours de l’une de ces expéditions, dont il protégeait le retour au camp, que le supérieur de Santiago Gonzalo Ruiz Girón fut surpris, près de Moclín, par un contingent de cavaliers musulmans qui l’attira dans une embuscade où il trouva la mort avec une cinquantaine de membres de l’Ordre210. Les responsabilités logistiques confiées aux frères ne se limitent pas au ravitaillement Ainsi, lors du siège d’Algésiras, tandis que la garde des moissons est dévolue aux maîtres de Calatrava et d’Alcántara211, le supérieur de Santiago reçoit d’Alphonse XI la tâche de surveiller les engins balistiques dressés contre les murs de la ville212. 50

En plusieurs cas, des missions militaires de la plus haute importance sont confiées aux ordres militaires. L’exemple le plus connu en est la défense de l’Aljarafe, déléguée dès l’origine du siège de Séville à Pelayo Pérez Correa et à ses frères213. Le succès d’une telle entreprise conditionnait totalement celui de l’assaut castillan contre la ville. Situé sur la rive droite du Guadalquivir, sous la menace continue de la forteresse d’Aznalfarache, l’espace dévolu aux Santiaguistes est essentiel pour achever le blocus de Séville en l’isolant de Niebla. Coupés du camp de Tablada, où stationne l’armée de Ferdinand III, installée sur l’autre rive, et exposés à un double danger, les frères sont bien près de céder sous le nombre214. Il n’a tenu qu’à leur attitude héroïque que le siège de Séville puisse continuer et déboucher, un an plus tard, sur la capitulation de la cité215. De telles actions d’éclat ne sont pas rares. Toutes n’ont pas connu, loin de là, le même succès et plusieurs n’ont guère apporté aux frères que les palmes du martyre, à l’instar de l’opération de secours, prise en charge par Calatrava au siège de Gibraltar en 1333, pour ravitailler une île située de l’autre côté du Guadarranque216.

Le gage de l’obéissance 51

L’expérience des ordres militaires, dans le cas de la péninsule Ibérique, se double d’une soumission aux directives du pouvoir royal qui explique en grande partie le prix attaché à leur service. On sait que les milices n’ont jamais bénéficié en Espagne d’une indépendance semblable à celle qu’elles avaient en Palestine et en Baltique217. À diverses reprises pourtant, nous l’avons vu, les Ordres ont été amenés à agir en marge de l’armée royale comme lors de la conquête de l’Estrémadure218. Il semble même que le pouvoir monarchique ait voulu encourager une telle initiative. Plusieurs concessions anticipées délivrées à ces institutions leur font ainsi don de l’ensemble ou d’une partie pour le moins des châteaux qu’elles pourront enlever aux Maures219. D’autres documents leur attribuent une part du butin acquis au cours des expéditions royales ou du prix du rachat des musulmans capturés par leurs soins, dont la moitié est laissée aux frères de Calatrava en vertu d’un privilège d’Alphonse VIII220.

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De telles mesures ne signifient pas que les membres des ordres militaires disposent d’une totale autonomie de combat. Ils ont certes coutume d’agir ensemble et de se prêter mutuellement assistance, comme l’attestent les accords successifs, connus sous le nom d’hermandades, qu’ils passent entre eux dans le premier tiers du XIV e siècle 221. Divers règlements cherchent alors à développer une unité d’action parfaite entre les frères d’un même Ordre aussi bien qu’entre les membres d’entités distinctes222. L’idée d’un front commun semble s’être largement imposée dans la mesure où, au début du XVe siècle

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encore, l’abbé de Morimond rappelle aux frères de Calatrava la nécessité de combattre ensemble sous la bannière de l’Ordre223. Elle n’implique pas toutefois que les milices aient disposé au sein des armées chrétiennes d’une spécificité similaire à celle qui était la leur en Terre sainte. Si elles combattent ensemble à l’ordinaire, elles sont soumises au cours de la bataille à un commandement militaire qui, à Las Navas deTolosa ou au Salado, leur échappe pour être exercé par un proche du roi224. 53

Les ordres militaires font donc l’objet d’un contrôle rigoureux de la part du pouvoir royal. Par nature, ils sont liés au monarque, qu’ils doivent servir en temps de paix et de guerre en vertu d’une obligation, fort bien analysée par Hilda Grassotti225, à laquelle se réfèrent la plupart des donations dont ils bénéficient. Lorsqu’en 1217 Alphonse IX abandonne la forteresse d’Alcantara aux frères de Calatrava, il leur enjoint que semper guerram et pacem de ea quandocumque et quibuscumque mandavero faciaus226 Astreints à entrer en guerre à la requête du souverain, les ordres militaires doivent également respecter, au besoin malgré l’opposition du pape, les trêves conclues avec les musulmans227. Plusieurs plaintes des frères transmises à Rome attestent de l’impossibilité où ils sont de riposter aux attaques ennemies sans l’aval du monarque228. Au milieu du XIIIe siècle, la subordination de l’activité militaire des Ordres à la volonté royale est un fait acquis dont se fait écho le projet de défense de l’Empire latin d’Orient, élaboré par Santiago en 1246, qui impose aux frères, secundum quod consueverint in Yspania, de se plier aux décisions stratégiques de Baudouin II et de prendre en compte l’intérêt de ses États au moment de lancer des chevauchées de leur propre chef229.

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Fidèles à la cause de la monarchie, les ordres militaires se distinguent, aux dires de la plupart des auteurs, par une rapidité de mobilisation qui rend leur concours extrêmement précieux230. Sur la base du récit d’Olivier de Paderborn, Alain Demurger a même relevé l’existence en Terre sainte d’un bataillon d’intervention rapide composé de frères du Temple231. Aucune force comparable n’apparaît dans les chroniques relatives à la péninsule Ibérique, Néanmoins, la promptitude des ordres militaires à équiper leurs contingents constitue l’une de leurs qualités les plus estimées dans un contexte où le roi est presque entièrement démuni de troupes permanentes232. Le fait a été souligné par Alan Forey à partir du récit que Jacques Ier d’Aragon a laissé de l’offensive conduite en 1233 contre Burriana233. À croire la chronique royale, aucun des nobles attendus à Teruel n’était présent au jour fixé pour la revue des troupes. Pour leur part, campant devant Murviedro, l’actuelle Sagonte, les maîtres des ordres militaires avaient alors déjà entrepris de combattre les musulmans de Valence, comme ils le firent savoir au roi en sollicitant des renforts qui leur permissent de faire face à des ennemis bien supérieurs en nombre234.

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Un tel épisode est loin d’être une exception. À plusieurs reprises, en effet, les chroniques castillanes font état de l’intervention des ordres militaires dès l’instant où la campagne chrétienne prend forme. Le siège de Séville en offre sans conteste l’un des exemples les plus notables. Une fois Pelayo Pérez Correa établi sur la rive droite du Guadalquivir, dans le but d’isoler la ville de son environnement en fermant l’accès qui lui restait sur Niebla, Ferdinand III ordonne de creuser un fossé profond autour du camp de Tablada où il s’était récemment installé235. Par ce biais, il cherche à protéger son armée encore peu nombreuse des coups de main des assiégés en attendant qu’elle se renforce des milices urbaines, dont très peu sont arrivées sur place236. Alors que le souverain ne peut compter, un mois après le début du siège de Séville, sur l’ensemble des troupes de son armée, les

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maîtres des ordres militaires se trouvent déjà à ses côtés, manifestant ainsi cette complète disponibilité qui fait leur force237. 56

Alan Forey a soutenu l’hypothèse que, passé les décennies centrales du XIIIe siècle, un tel avantage tend à s’estomper238. Plusieurs éléments induisent selon moi à nuancer cet avis. À deux reprises, en 1285 et en 1333, lors des expéditions de secours lancées pour délivrer jerez puis Gibraltar, menacées l’une après l’autre de tomber sous la coupe mérinide, les milices font partie des premières forces castillanes à répondre à l’appel du roi 239. Dans le second cas, la coordination des opérations de frontière leur est même confiée, en étroite collaboration avec les nobles et les villes d’Andalousie, en attendant la venue d’Alphonse XI240. Il semble donc que les Ordres n’aient rien perdu de leur rapidité à réagir. Pour l’Aragon, les registres de la chancellerie en livrent des preuves qui n’ont pas leur équivalent en Castille, faute d’une source similaire. En cas d’alerte sur la frontière, c’est à eux que le roi fait appel : ainsi, Alphonse IV enjoint en juin 1354 au maître de Montesa de gagner Orihuela pour répondre à la menace nasride, avant de se raviser une semaine plus tard, lorsque cessent les rumeurs d’attaque contre Carthagène et Lorca, mais tout en lui signifiant de continuer à se tenir prêt241.

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Au même titre que leur rapidité à réagir, la continuité de service des ordres militaires représente pour le monarque un atout essentiel que n’offre aucune des forces qu’il peut mobiliser au titre de l’aide vassalique. Francisco García Fitz a bien montré, à propos du règne de Ferdinand III, l’inconvénient que suppose pour l’autorité royale la limitation temporelle du service de la noblesse et de celui des milices urbaines242. Les ordres militaires ne souffrent pas pour leur part d’un tel défaut. Ils sont, comme l’a souligné Eloy Benito Ruano, « le lien entre une action et l’autre, l’élément qui donne sa continuité au mouvement entre la recrudescence intermittente de deux expéditions »243. À ce titre, il n’est guère surprenant que les frères de Calatrava et de Santiago comptent parmi les contingents que Ferdinand III, à la fin de sa première année de campagne en Andalousie, laisse sur la frontière pour défendre les places conquises par les Castillans et tenter d’affaiblir le souverain musulman de Séville, dans la perspective d’une reprise des hostilités au printemps suivant244.

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Une fois encore, le récit du siège de Séville, tel qu’il nous est rapporté par la Primera Crónica General, manifeste bien l’avantage que le roi retire du service armé des ordres militaires, susceptibles d’être requis à discrétion. Pendant l’été 1248, alors que les opérations de siège durent depuis près d’un an, l’archevêque de Saint-Jacques de Compostelle est amené à quitter l’armée castillane. Il semble que la maladie ait joué dans cet abandon un rôle essentiel245. Il n’en reste pas moins que le départ conjoint de ses hommes, dont on sait qu’ils étaient arrivés récemment, incite à penser que le terme ordinaire de leur service, généralement fixé à quarante jours, était échu246. Le fait que Pelayo Pérez Correa soit dépêché avec vingt-cinq de ses frères pour occuper le secteur du mur d’enceinte laissé découvert me paraît particulièrement remarquable247. On a pu s’étonner du très petit nombre de chevaliers qui l’accompagnent pour l’occasion248. Il convient toutefois de rappeler qu’au même moment la plupart des frères sont engagés, sur l’autre rive du Guadalquivir, dans le secteur de l’Aljarafe.

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Pas plus que la promptitude à réagir des ordres militaires, la continuité de leur service ne paraît avoir faibli passé le milieu du XIIIe siècle. Ils restent des outils à la totale disposition du roi, qui peut, à l’instar d’Alphonse IV d’Aragon, les commettre à sa place pour s’acquitter de sa promesse de participer en 1530 à l’offensive préparée par Alphonse XI contre le royaume de Grenade249. En Castille, leur disponibilité n’est aucunement

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moindre. Elle est, nous l’avons vu, clairement prouvée par les différentes responsabilités confiées à leurs maîtres dans la protection de la frontière. Au cours de l’hiver 1337, c’est même le système de défense tout entier qui est dévolu par le roi à la surveillance du supérieur d’Alcantara, Gonzalo Martínez de Oviedo, auquel il ordonne que chacun obéisse comme à lui-même250. La gloire obtenue par le maître dans la lutte contre les Mérinides est sans conteste remarquable. Elle reflète, par-delà la valeur d’un homme unanimement loué par ses contemporains251, la qualité d’institutions qui restent, au milieu du XIVe siècle, des garants essentiels de la stabilité du dispositif frontalier castillan. 60

Le seul nombre ne saurait renseigner sur la valeur militaire des contingents engagés par les Ordres contre les musulmans. Il ne fait aucun doute qu’ils représentent une part réduite des armées castillanes réunies par le souverain. On pourrait en discuter l’importance relative dans la mesure où les travaux les plus récents, attentifs en priorité aux frères, en ont à mon sens exagéré la faiblesse. Il est toutefois plus intéressant d’en relever la qualité et, plus encore, la constante disponibilité, qui font de ces institutions, bien après la prise de Séville, un instrument essentiel dans l’entreprise monarchique de défense de la frontière méridionale du royaume.

III. – Le prix du service armé 61

L’accomplissement de leur mission est d’un coût très élevé pour les ordres militaires. De façon surprenante, l’historiographie récente a pour ainsi dire totalement occulté cette question cruciale252. Du fait qu’elles assument les dépenses induites par la protection de la frontière en priorité à partir de fonds propres, la valeur guerrière de ces institutions se double d’un coût de revient réellement modique dont on est en droit de se demander, quelles que soient les limites du système, s’il n’est pas pour l’autorité monarchique la clé de leur association étroite à la défense du royaume.

Un poste de dépense coûteux 62

Les frais supportés par les ordres militaires pour contribuer à la stabilité du dispositif frontalier castillan restent, en dépit des progrès de l’historiographie, un sujet à peine abordé253. Il est permis de s’en étonner lorsque l’on sait l’ampleur des charges militaires dans les dépenses de la monarchie. La chronique s’en fait l’écho à l’occasion des campagnes de Ferdinand III, rapportant les sommes investies par le trésor royal pour consolider les conquêtes chrétiennes. À en croire son témoignage, l’importance du coût assumé par l’autorité souveraine ne fait aucun doute254. Les quelques documents comptables conservés à partir de la fin du XIIIe siècle viennent corroborer pleinement cette impression. Pour s’en tenir à un seul exemple, analysé par Miguel Ángel Ladero Quesada, sur les neuf millions six cents mille maravédis qui constituent le montant estimatif des recettes royales pour 1315, plus des quatre cinquièmes sont affectés au paiement des tenencias et des sueldos de la noblesse 255. Il est dès lors facile de saisir l’avantage que présente pour le roi un instrument comme les ordres militaires, dont la contribution à l’effort de guerre castillan ne dépend pas directement des ressources du trésor.

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C’est sur leurs fonds propres, en effet, que les ordres militaires financent leurs actions de guerre. La chronique l’atteste en relatant que la conquête de Murcie fut pour Pelayo Pérez Correa une initiative coûteuse256. D’autressources confirment que les frais supportés lors

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d’offensives militaires incombent aux milices. Il en est ainsi, en particulier, de l’équipement des frères et de leurs montures, qu’il repose sur la mense commune, comme à l’origine257, ou qu’il soit financé, comme c’est le cas à partir de la fin du XIIIe siècle, par les ressources propres des commanderies258. Cependant, les dépenses faites en campagne ne sont pas les plus élevées. Le poste principal concerne assurément l’exercice des responsabilités de défense qui sont confiées aux Ordres259. Il implique de financer diverses missions de surveillance, telles les guardas de la tierra réalisées par les habitants de Segura de la Sierra, auxquels Santiago cède à titre d’aide, en 1342, une rente annuelle de cinq cents maravédis260, et plus encore de pourvoir au versement régulier des retenenciac’està-dire des sommes destinées à l’entretien des châteaux de la frontière, dont le montant à l’année, pour chaque forteresse, dépasse en règle générale cinq mille maravédis261. 64

Face à de telles dépenses, les ordres militaires ne peuvent compter sur une aide financière directe de la royauté262. Il est très rare que la documentation relève des paiements consentis par le trésor à leurs principaux officiers. À cet égard, la somme de cent mille maravédis qu’Alonso Martínez de Olivera, grand commandeur de León de l’ordre de Santiago, enjoint en 1302 à ses héritiers de réclamer à Ferdinand IV au titre des deux années passées, constitue un cas exceptionnel263. La nature du service rendu au roi par le dignitaire n’est pas spécifiée. Il est probable cependant qu’elle consiste, à l’exemple des rares situations comparables documentées, non pas en une contribution à l’action militaire de l’Ordre, mais en la prise en charge d’une place fortifiée relevant de la juridiction royale. C’est là, en tout cas, la raison qui, pour la protection des villes de Tarifa et de Lorca, conduisit Sanche IV, puis sa veuve María de Molina au cours de la minorité de Ferdinand IV, à verser des sommes élevées à des dignitaires des ordres militaires 264. En aucun cas, semble-t-il, le pouvoir monarchique n’assume directement le financement de l’entretien des garnisons frontalières des Ordres, considérant que les donations faites à ces institutions devaient suffire à y pourvoir265.

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On ne saurait être surpris que le poids de la défense des places de frontière appartenant aux ordres militaires leur incombe en presque totalité. Il suffit de rappeler l’ampleur de la contribution financière du clergé séculier à l’entreprise de Reconquête, admirablement analysée par Peter Linehan, pour observer combien l’Église castillane a été utilisée par les souverains266. Si le tribut payé par les ordres militaires est différent dans sa nature, il ne l’est en rien du point de vue du volume. Le fait a trop rarement été souligné dans l’historiographie récente qui exagère beaucoup les revenus tirés par les ordres militaires de leurs domaines de frontière267. On peut certes tenir les forteresses pour des centres collecteurs et générateurs de rente à l’échelle des espaces intérieurs du royaume268, mais on ne saurait le faire avec autant de raison pour les régions situées au contact de la cordillère Bétique269. Leur faible niveau démographique, bien illustré dans le cas de la commanderie santiaguiste de Canena270, et leur exposition à un danger permanent autorisent pratiquement à les regarder comme des présides militaires dont la faculté à prendre en charge leur propre défense, très dépendante d’approvisionnements extérieurs, demeure pour ainsi dire anecdotique271.

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Il convient donc, plus qu’on ne l’a fait jusqu’à présent, de mettre en cause la rentabilité de la frontière pour les ordres militaires272. À mon sens, en effet, nombre de leurs forteresses représentaient un coût beaucoup plus qu’un profit dans la mesure où elles ne pouvaient subvenir seules à leurs besoins. Cela est manifeste dans le cas du château de Priego, en faveur duquel le supérieur de Calatrava Juan González obtient de l’infant S anche, peu avant que celui-ci ne devienne roi, une exemption totale de droits de péage pour éviter

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que l’approvisionnement de la place, qui dépend pour une grande part de l’extérieur, notamment en matière de viande, n’occasionne un surcoût pour ses habitants273. Le fait appert plus clairement encore d’un échange territorial que rapporte la chronique d’Alonso de Torres y’Tapia, conclu en 1362 entre Pierre Ier et le maître d’Alcántara Suero Martínez, au terme duquel ce dernier se dessaisit des forteresses de Morón et de Cote au profit de la ville d’Oropesa274. La raison invoquée par le maître, aux dires du chroniqueur, serait que ces châteaux lui sont de poco útil y mucho gasto. Il est difficile, en l’absence du document original, d’évaluer dans quelle mesure un tel sentiment reflète celui du dignitaire. On ne saurait toutefois l’exclure trop vite car dans la décennie suivante, alors que Morón et Cote sont revenues dans la juridiction royale, plusieurs actes d’Henri II insistent sur le poids financier très lourd que représente leur défense pour les habitants 275 . 67

Face au coût qu’impliquait la défense des châteaux de frontière, les ordres militaires n’ont eu d’autre recours que d’organiser à l’échelle de leurs possessions un transfert massif d’argent en direction des régions méridionales276. On peut s’étonner que l’historiographie ait éludé un sujet de cette importance277. Les sources portent une part de responsabilité dans la mesure où, faute de documentation comptable, il est non seulement impossible de quantifier ces flux, mais encore très difficile de percevoir leur existence278. Cette dernière est pourtant manifeste, comme en témoigne un formulaire d’ars dictandi daté de la décennie 1220. Parmi les modèles épistolaires intégrés dans cet opuscule figure une lettre du maître du Temple adressée à un commandeur de l’Ordre lui enjoignant de participer aux frais de la prochaine campagne contre les Maures279. Plusieurs documents illustrent la pratique de transferts d’argent vers la frontière, soit depuis l’arrière-pays immédiat, comme pour l’échange conclu en 1337 entre le maître de Calatrava et Fernán Sánchez de Valladolid280, soit depuis les terres de la Manche, dont en 1314 Diago Muñiz met à profit la relative sécurité afin d’en tirer des revenus pour l’entretien des châteaux santiaguistes en obtenant du roi la création de deux foires annuelles à Corral de Almaguer281.

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Contraints à de lourdes dépenses pour accomplir leur mission de défense de la frontière, les ordres militaires ne sont pas en état de les assumer à partir de leurs seules ressources propres. Ils ont ainsi été conduits à faire appel, notamment pour le maintien de leurs forteresses, à la contribution des fidèles par le biais d’aumônes dont ils obtiennent des autorités ecclésiastiques qu’elles vaillent à leurs auteurs la rémission de leurs péchés. L’usage semble avoir été développé localement, comme en témoigne l’indulgence proclamée en 1265 par l’évêque de Jaén afin de favoriser la croissance de Martos 282, avant d’être étendu à l’ensemble des fortifications frontalières au tournant des XIIIe et XIV e siècles. Le fait ressort de la bulle de croisade concédée par l’autorité pontificale à l’ordre de Santiago, qui prévoit une indulgence plénière pour quiconque prend part financièrement à l’entretien des châteaux de Huéscar, Orce, Castiel, Galera, Benamejí, Estepa,Taibilla, Aledo, Ricote, Pena ou Moratalla283. Il est impossible de connaître l’ampleur des subsides réunis de la sorte, mais l’insistance de Santiago pour que Ferdinand IV soutienne la collecte de son autorité laisse à penser qu’ils ne devaient en aucune façon être négligeables284.

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L’aide que les ordres militaires sollicitaient de la monarchie ne se limitait pas à un appui bienveillant. Plusieurs demandes font état de la cession de droits permettant à ces institutions de mieux couvrir les dépenses qu’elles effectuaient au titre de la défense du royaume. En 1334, Vasco Rodríguez reçoit d’Alphonse XI l’autorisation d’enclore partiellement une terre que Santiago détenait à Guadalcázar, à proximité de Cordoue, afin

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que l’Ordre puisse y élever son propre bétail et cesser ainsi de dépendre, quand il participait aux campagnes menées par le roi contre Grenade, d’achats de viande qui se révélaient coûteux285. La plupart des requêtes exprimées par les milices portent cependant sur l’entretien des forteresses de frontière, qui constituait leur principal poste de dépenses. À cet effet, elles obtinrent de l’autorité monarchique la cession de différents droits, consistant notamment en des impôts sur le bétail transhumant ou en des rentes de nature ecclésiastique286. Quelquefois même ces deux sources se conjuguaient, comme dans le cas d’Osuna en 1264, en raison sans doute de l’importance singulière de ce château où Alphonse X voulait transférer le couvent central de Calatrava287. 70

De telles rentes sont absolument essentielles à l’entretien des forteresses de frontière des ordres militaires. De là vient l’attachement de ces institutions à en assurer la perception régulière en obtenant du pouvoir royal qu’il les aide à lever d’éventuels obstacles. Ainsi, en 1313, le maître García López de Padilla dénonce à Alphonse XI le trafic de mercure réalisé par certains marchands dans les mines d’Almadén au détriment de son Ordre, auquel le monopole d’exploitation permettait d’assurer sa tâche de protection du royaume288. Trente ans plus tard, son successeur à la tête de Calatrava, Juan Núñez de Prado, fait part au roi des répercussions du conflit avec la Mesta sur le service de ses frères victimes d’un grave préjudice289. En plusieurs cas, les milices se plaignent des extensions de la juridiction royale qui portent atteinte à des revenus qui leur sont essentiels à l’exemple de la roda, prélevée par Calatrava sur le cheptel transhumant à Villadiego, supprimée lors qu’Alphonse XI unifie les montazgos du royaume au profit de la Couronne290.

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Dans ce cas comme dans d’autres, l’autorité monarchique cherche par des taxes de substitution ou des exemptions à éviter de pénaliser les ordres militaires dans leur mission déjà délicate d’entretien des forteresses de la frontière méridionale du royaume de Castille291.

Une mission difficile 72

Exposés à une pression musulmane renforcée à partir du dernier quart du XIIIe siècle, les ordres militaires connaissent de profondes difficultés pour assurer le maintien du dispositif frontalier. À différentes reprises, plusieurs secteurs sont soumis à des incursions annuelles, à l’instar des commanderies santiaguistes de l’intérieur du royaume de Murcie au début de la décennie 1330. En novembre 1332, Caravaca est attaquée par un groupe de cavaliers originaires de Vélez qui capturent seize Maures et un important bétail292. En 1333, c’est au tour d’Aledo d’être pillée, tandis que l’année suivante les musulmans portent leur effort sur Pliego d’où ils emportent un riche butin avant d’être surpris au retour par les milices municipales de Murcie293. Dans de telles conditions, il n’est guère besoin d’insister sur la difficulté pour les ordres militaires de défendre leurs châteaux. Objets de fréquentes razzias, plusieurs d’entre eux menacent de passer au pouvoir adverse lorsque les incursions sporadiques des musulmans font place à des offensives de plus grande envergure.

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Le danger permanent qui menaçait les forteresses frontalières des ordres militaires est de manière globale sous-estimé par l’historiographie. L’histoire même de celles-ci est méconnue. L’exemple de Benamejí peut aider à mieux appréhender la grande fragilité de leur position. Le château passe pour être tombé une seule fois au pouvoir ennemi294, La réalité est cependant tout autre : à trois reprises au moins, il est passé aux mains des

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musulmans. Concédée à Santiago au début du règne d’Alphonse X295, la ville est prise d’assaut à l’automne 1277 lors de la seconde expédition ibérique de l’émir mérinide Abū Yūsuf Ya‘qūb296. Restituée à la Castille à la faveur de la trêve conclue en 1286 par Sanche IV297, elle résiste victorieusement à l’offensive de Muḥammad II au début du XIVe siècle, avant de tomber en 1353, peu après que les musulmans eurent conquis Gibraltar298. Repris en 1341 par le maître de Santiago à la suite de la victoire du Salado299 le château est à nouveau enlevé et détruit par les Nasrides en janvier 1343 lors d’une attaque du sultan Yūsuf Ier300, sans que les chrétiens parviennent à le récupérer définitivement avant le règne de Pierre Ier301. 74

Aussi extrême soit-il, l’exemple de Benamejí témoigne bien des difficultés auxquelles sont confrontées les forteresses des ordres militaires à partir de l’offensive mérinide de 1275. À son image, d’autres passèrent aux mains des musulmans, comme Alcaudete, enlevée, nous l’avons vu, en juin 1300 par Muḥammad II ou, un quart de siècle plus tard, Huéscar, Orce, Galera, peut-être même Martos, prises d’assaut durant les dernières offensives du règne d’Ismā‘īl Ier302. Il ne fau drait pas, sur la foi d’un tel constat, exagérer la faiblesse des châteaux des ordres militaires. Elle ne leur est en rien propre. Rachel Arié l’a bien montré en relevant que vingt-deux châteaux castillans au total sont tombés au cours de l’attaque lancée par Muḥammad II en 1295 à la suite de la mort de Sanche IV. Le trouble entraîné par les incursions nasrides paraît alors avoir été tel que pas un chevalier de la frontière ne se rendit aux Cortes convoquées à Valladolid par Maria de Molina303. Plus qu’à une faiblesse qui leur serait uniquement imputable, la difficulté des milices pour entretenir leurs châteaux provient ainsi d’une conjoncture frontalière qui reste fragile jusqu’au milieu du XIVe siècle304.

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Il faut garder à l’esprit la difficulté du contexte pour juger avec équité de l’investissement des ordres militaires dans la protection du royaume. Manuel García Fernández a souligné que le projet de défense frontalier mis en oeuvre par Alphonse XI accordait une place privilégiée aux grands municipes de la vallée du Guadalquivir et aux seigneuries laïques, mettant par là même en cause la position dominante acquise par les ordres militaires dans le dernier tiers du XIIIe siècle 305. 11 n’est pas dans mon intention de nier le bienfondé d’une analyse qu’il convient de distinguer de certaines lectures radicales qui tendent à en déformer le sens. S’il est indéniable que les ordres militaires ont perdu dans la première moitié du XIVe siècle leur situation hégémonique sur la frontière 306, il me paraît tout à fait faux de prétendre que la noblesse laïque s’est substituée à eux en faisant un symbole du remplacement du maître de Calatrava, Ruy Pérez Ponce, par Alonso Pérez de Guzmán en 1292 à la tête de la garnison de Tarifa, récemment reconquise par Sanche IV307.

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Il a été suggéré, pour illustrer le désengagement des ordres militaires de la frontière, que la décision du roi de ne pas leur rendre certaines forteresses tombées aux mains de l’Islam, une fois celles-ci recouvrées par les Castillans, serait une sanction de leur incurie 308 . Plusieurs cas sont en effet documentés dans lesquels un château perdu par un Ordre est intégré, une fois reconquis, au domaine royal, voire remis à un grand municipe de frontière. Le fait ressort d’accords dîmaires, tels ceux passés par le maître de Calatrava, Juan Núñez de Prado, avec l’archevêque de Séville à propos de la place de Matrera, intégrée en 1340 au finage de la cité309, ou avec l’évêque de Jaén au sujet d’Alcaudete, de Priego et de Carcabuey, maintenues sous juridiction royale après avoir été reprises aux musulmans310. L’ampleur de cette pratique ne doit toutefois pas être surestimée dans la mesure où elle concerne seulement une demi-douzaine de châteaux, relevant tous de

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Calatrava, pour l’essentiel dans la période de temps restreinte des dix dernières années du gouvernement d’Alphonse XI311. 77

Dans de telles conditions, cet usage ne peut apparaître comme une sanction à l’encontre des ordres militaires. Il est en effet contrebalancé sur l’ensemble du XIVe siècle par un nombre comparable de donations312, comme celle du château d’Ortejícar, remis à Santiago en 1330, juste après sa conquête313, ou de restitutions, comme celles d’Alcaudete et de Cazalla, qui revinrent à Calatrava au début du règne de Pierre Ier314. Bien plus, les retraits de forteresses ne sont pas uniquement pratiqués au détriment des Ordres. Plusieurs concernent l’Église séculière voire, de façon à mon sens révélatrice, la noblesse laïque, à l’instar du puissant lignage Aguilar, auquel Alphonse XI enlève en 1344, pour le bien du royaume, les châteaux frontaliers d’Aguilar de la Frontera, Monturque et Mordilla315. La référence, alors assez rare, à la Couronne n’est en rien fortuite. C’est en effet au nom d’une politique orientée vers le contrôle des juridictions seigneuriales qu’Alphonse XI, nous y reviendrons, a voulu dans les dernières années de son règne faire valoir une plus grande présence de l’autorité royale sur la frontière, heurtant par la certaines des positions acquises par les ordres militaires, sans qu’il soit question pour autant de sanctionner ces institutions.

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Dans la majorité des cas, les ordres militaires ne semblent pas avoir porté de responsabilité directe dans la perte de leurs forteresses de frontière. Certains frères, on le sait, se sont rendus coupables de trahison, à l’instar de Pero Díaz de Aguayo qui décide en 1333 d’ouvrir aux troupes nasrides le château de Cabra que lui a confié le maître de Calatrava316. Il est extrêmement rare toutefois que le forfait ait été l’oeuvre du commandeur. Plusieurs exemples montrent même qu’il eut souvent lieu à la faveur de son absence, lorsque la place était laissée à l’autorité d’un alcaide qui n’appartenait pas nécessairement à l’Ordre317. Il convient donc de ne pas accorder un crédit excessif à l’accusation d’avoir livré différents châteaux aux musulmans, portée contre le maître de Calatrava García López de Padilla par ses détracteurs regroupés derrière le clavaire Juan Núñez de Prado318. La perte de plusieurs places de frontière est certes confirmée par les statuts édictés par l’abbé de Palazuelos en octobre 1325, à la suite de la victoire des adversaires du maître319, mais il ne fait aucun doute que la responsabilité de García López de Padilla a été volontairement grossie afin d’alimenter l’hostilité à son encontre dans un contexte conflictuel320.

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Il est douteux en effet que la perte des forteresses frontalières puisse être imputée aussi facilement aux membres des ordres militaires. Les circonstances où leur responsabilité directe est engagée relèvent de façon exclusive d’affrontements internes dans lesquels la faction hostile au maître recherche l’appui musulman pour s’emparer du pouvoir. Un tel fait reste exceptionnel en dépit des dissensions qui se font jour au sein des milices à partir de la fin du XIIIe siècle. Plusieurs commandeurs santiaguistes chargés de châteaux frontaliers se sont révoltés, peu avant 1300, contre Juan Osórez, menaçant d’ouvrir ces forteresses aux musulmans si le maître ne leur en accordait pas le bénéfice viager 321. Rien ne dit toutefois qu’ils aient mis leur dessein à exécution. Ceux qui le firent, en revanche, furent les membres de Calatrava dont certains, peu de temps après, à la suite du grand commandeur Gutier Pérez, écarté de la magistrature suprême au profit de García López de Padilla, n’hésitèrent pas à livrer leurs châteaux aux musulmans et à introduire ces derniers au coeur même du Campo, leur permettant ainsi de ravager les places restées fidèles au maître322.

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Il n’est guère besoin d’insister sur la singularité d’un tel événement. Sans donner lieu de la même manière à des actes de trahison, d’autres conflits internes plus circonscrits, centrés sur le paiement des retenencias, ont pu également concourir à un affaiblissement des établissements frontaliers des ordres militaires. Ainsi, la forteresse santiaguiste d’Aledo voit son approvisionnement compromis, au plus fort de la guerre contre Grenade, par le différend qui oppose Vasco Rodríguez au commandeur Alfonso Fernández de Saavedra, auquel le maître enlève en 1532 la rente de trois mille cent maravédis affectée à l’entretien du château pour l’offrir à l’un de ses criados323. Deux ans plus tard, la situation demeure bloquée et les risques que la forteresse tombe aux mains des musulmans sont tels que la municipalité de Murcie prend en charge sur ses ressources propres le ravitaillement d’Aledo324, sollicitant du roi après coup qu’il l’autorise à se rembourser sur la base des revenus de l’Ordre dans le finage urbain325. Dans ce cas précis, le manquement de Santiago est évident. L’exemple est cependant suffisamment singulier pour ne pas, faute de cas semblables attestés, être érigé en une norme qui me semble avoir été établie quelque peu rapidement.

Les limites de l’engagement 81

En règle générale, le facteur explicatif primordial des déficiences observées dans la défense des places frontalières des ordres militaires est de nature financière. Il ressort en effet, ainsi que l’a bien montré Alan Forey, que ces institutions ne disposent plus, à partir de la fin du XIIIe siècle, des ressources qui leur auraient permis de mener à bien leur mission avec de pleines chances de réussite326. Plusieurs châteaux tombent ainsi au pouvoir musulman faute d’avoir été correctement approvisionnés en vivres et en armes327 , comme Benameji, en 1333, que son commandeur Gómez Arias échoue à protéger de l’offensive nasride qui suit la conquête de Gibraltar328. D’autres, s’ils restent sous domination castillane, n’en offrent pas moins d’inquiétants signes de faiblesse, comme les places santiaguistes de Caravaca et de Cehegín qui demeurent, au milieu du XIVe siècle, dans une position particulièrement précaire en dépit des efforts de l’infant Fadrique pour consolider la frontière murcienne329.

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De telles négligences dans l’entretien des forteresses frontalières résultent de charges financières croissantes dont le volume excède, à compter de la fin du XIIIe siècle, les possibilités des ordres militaires. Il revient à Eloy Benito Ruano d’avoir le premier mis l’accent sur la dégradation de la situation financière de Santiago pendant le gouvernement de Pelayo Pérez Correa, durant lequel furent souscrits divers emprunts qui ont très largement obéré la gestion des maîtres suivants330. On aurait tort de sous-estimer l’impact de cet endettement sur l’accomplissement de la mission frontalière des ordres militaires lorsque l’on sait que, pour d’autres institutions, il fut responsable de leur progressif désengagement José Manuel Nieto Soria l’a bien relevé dans le cas du clergé séculier, que des difficultés financières croissantes amènent, dans la plupart des diocèses, à restreindre ses responsabilités militaires et à remettre ses châteaux au roi, voire aux ordres militaires, pour Tiñosa et Lucena, accroissant ainsi d’autant la charge impartie à ces institutions331.

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À l’instar de l’épiscopat, les ordres militaires sont contraints, à partir de la fin du XIII e siècle, de recourir à des sources de financement extérieures pour répondre au coût élevé de leur mission de défense. L’outil le plus fréquent en est le prestimonio, c’est-à-dire la donation viagère d’un domaine de l’institution en échange d’une somme d’argent affectée

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en premier lieu à l’entretien des forteresses de frontière. En attestent, pour Santiago, la concession en 1302 de l’hôpital de Las Tiendas à l’épouse de l’infant Enrique, tuteur de Ferdinand IV, contre quarante mille maravédis332 et celle de la ville de Santiago do Cacém, lors du chapitre général de 1311, à la princesse grecque Vataza Lascaris, en échange de la moitié de cette somme333. Plus rare, le recours à l’emprunt paraît avoir été limité par les milices, dans le souci d’éviter une dépendance excessive envers leurs propres membres, tel García López de Padilla qui avance à Calatrava trois cent cinquante mille maravédis 334, ou à l’égard d’institutions de nature similaire335. À différentes reprises cependant, des prêts en nature, comme des charges de blé livrées à Juan Osórez au cours de son magistère, reflètent l’urgence des besoins auxquels les frères doivent périodiquement faire face336. 84

Rien ne permet d’affirmer que se développe en Castille, passé le milieu du XIII e siècle, la même réticence des membres des ordres militaires à combattre qu’a pu relever Alan Forey dans le royaume voisin d’Aragon, coupé des territoires musulmans après la conquête de Valence337. Il est à mon sens difficile d’en accepter pour preuve les instructions données par Jean XXII en décembre 1320 à son légat afin qu’il enjoigne aux maîtres castillans des ordres militaires de s’investir davantage dans la lutte contre l’Islam en les obligeant, au terme d’un inventaire de leur patrimoine, à maintenir sur la frontière des forces en rapport avec leurs ressources338. Dans l’étude de ce document, l’accent a jusqu’ici été mis sur l’idée d’un manquement des frères à la mission militaire qui constitue leur raison d’être au point que le souci pontifical de leurs revenus, attesté expressément pour l’Hôpital, accablé par les dettes339, et le principe plus général de la proportionnalité entre l’engagement frontalier et les rentes extraites de leurs domaines ont été systématiquement passés sous silence340.

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Or, ainsi qu’il m’a été donné déjà de le signaler, les lettres adressées par le pape au légat doivent être étudiées dans leur contexte. Accuser les ordres militaires de négliger leurs devoirs guerriers dans une période d’affrontement intense avec Grenade me paraît peu crédible341. En leur rappelant qu’ils ont pour mission de défendre la foi, Jean XXII ne cherche pas tant à stigmatiser leur refus de se battre que leur propension à servir les intérêts militaires du souverain castillan avec un zèle qui compromet parfois les objectifs du Saint-Siège342. Il est à cet égard significatif que les lettres de décembre 1320 aient été précédées, deux ans plus tôt, d’un mandement pontifical rédigé en des termes identiques mais adressé uniquement à Calatrava343. Par l’intermédiaire de son maître García López de Padilla, envoyé à Grenade par l’infant Pedro, l’Ordre s’était en effet trouvé impliqué au premier chef dans les trêves conclues en juillet 1316 entre le royaume de Castille et l’émirat de Grenade344. Le rappel des ordres militaires à leur devoir de combattre les Maures ne doit donc pas être lu en termes absolus, mais plutôt comme une injonction à se conformer au sens donné à cette lutte par la papauté345.

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En effet, aucun élément documentaire ne vient confirmer, pour la première moitié du XIV e siècle, les prétendus manquements attribués aux frères des ordres militaires sur la foi des lettres pontificales de décembre 1320. La négligence de leurs devoirs de frontière est un phénomène plus tardif, qui semble s’être développé à partir de la seconde moitié du XIVe siècle, une fois relâchée la pression nasride sur la frontière du royaume de Castille. En septembre 1379, une lettre du maître de Santiago Fernando Osórez rapporte à Vasco Gil, commandeur d’Aledo, une plainte des vecinos du lieu dirigée contre lui pour ne pas avoir protégé et approvisionné comme il le devait une tour de l’enceinte urbaine346. C’est là l’un des premiers exemples de manquement caractérisé relevés dans la documentation.

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Il semble que de pareils cas n’aient pas tardé à se multiplier si l’on en croit les définitions d’Alcántara édictées par l’infant Sancho en 1411, dans lesquelles il est fait état, cette fois au niveau général, de la négligence des frères à s’acquitter de leurs devoirs militaires 347. 87

Il n’est pas possible pour autant d’extrapoler une telle situation à la période antérieure au milieu du XIVe siècle. Les membres des Ordres ont en effet payé plus d’une fois de leur vie la fidélité à leur mission contre l’Islam. Plusieurs maîtres furent tués les armes à la main, tels Gonzalo Ruiz Girón ou Ruy Pérez Ponce, blessés à mort lors des batailles de Moclín en 1280 et d’Iznalloz en 1296348 ; le fait a été très largement commenté dans la plupart des chroniques écrites à l’époque moderne. Moins connu, le tribut acquitté par les frères est tout aussi lourd : ils furent nombreux à périr dans des combats contre l’Islam, en particulier dans la défense des forteresses frontalières. Plusieurs lettres de la chancellerie azafide, composées à l’occasion de la deuxième expédition ibérique du sultan mérinide Abū Yūsuf Ya‘qūb en 1277, relatent la mort au combat de membres des milices, désignés sous le nom d’al-afrayriyyīn349. Elles rapportent ainsi le massacre de quarante d’entre eux en août, lors de la prise de la place hospitalière de Setefilla350, et celui d’un contingent d’effectif indéterminé quand tomba à l’automne la citadelle d’Andújar, malgré des frères appelés en renfort pour la sauver d’une perte imminente351.

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Jusqu’au milieu du XIVe siècle, la frontière représente ainsi pour les frères des ordres militaires un espace de danger étroitement associé à la mort. Le fait ressort notamment des définitions statutaires dont plusieurs prescriptions s’attachent de façon spécifique aux membres qui y sont envoyés, afin d’éviter que ne se perde leur âme exposée à un péril continuel352. Pour le cas d’Alcántara, il est demandé aux frères en 1306, lorsqu’ils s’apprêtent à partir en guerre, de rédiger un inventaire des biens que l’institution leur a confiés afin que, s’ils venaient à mourir au combat, ces derniers ne puissent être enlevés à l’Ordre par suite d’une négligence susceptible de compromettre leur salut353. Une disposition identique est reprise dans les statuts édictés en faveur de Calatrava en 1336 par l’abbé de Morimond354. Pour Santiago, la conscience du risque mortel auquel sont exposés ses membres, lorsqu’ils affrontent les Maures, ressort de l’obligation qui leur était faite alors de communier chaque semaine355. Il ressort ainsi de la documentation statutaire des milices que la mort au combat demeure envisagée au milieu du XIVe siècle encore comme une fin éminemment probable.

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Á cela, il a été objecté que les sources normatives recueillent un sentiment stéréotypé, pour reprendre l’expression de Carlos de Ayala Martínez, et qu’à ce titre il est difficile de percevoir jusqu’où elles expriment les réalités présentes356. Bien que datant de la première moitié du XIVe siècle, elles ne refléteraient donc pas forcément un fait contemporain lorsqu’elles présentent la frontière musulmane comme un espace ordinaire de mort pour les membres des ordres militaires. D’autres sources permettent toutefois de bien faire valoir qu’être tué au combat reste un lot commun pour les frères au milieu du XIVe siècle. Ainsi, en juin 1333, le maître de Santiago Vasco Rodríguez délivre Juan López de Baeza de l’obligation de faire édifier une tour dans le domaine cordouan de Guadalcázar, à il s’était engagé devant l’Ordre sans jamais être en mesure de la réaliser 357. L’acte stipule que cette faveur vaut uniquement dans le cas où le frère mourrait durant l’expédition destinée à dégager Gibraltar de l’étreinte mérinide car, s’il en revenait sain et sauf, il devrait alors accomplir sa promesse dans les termes définis par le serment prêté 358 . Cette disposition n’est pas gratuite. Elle vise à remettre au frère une faute qui pourrait mettre en danger le salut de son âme dans la perspective toujours probable d’une mort au combat.

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Il est difficile de connaître avec précision le coût supporté par les ordres militaires pour la protection du dispositif frontalier castillan. Il ne fait aucun doute pourtant qu’ils y ont investi la majeure partie de leurs ressources jusqu’au milieu du XIVe siècle359. Nombreux sont les membres qui ont payé de leur vie l’engagement de leur institution contre l’Islam. Certains manquements ont bien sûr eu lieu, en quantité peut-être plus élevée que ne le révèlent les sources. Reste que, lorsqu’il nous est offert d’observer une limite à l’investissement des frères, celleci procède plutôt de raisons financières que d’un quelconque refus de se battre. ***

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On ne peut donc affirmer que les ordres militaires aient cessé de combattre passé le milieu du XIIIe siècle. Si leur engagement s’est certes ressenti de la modification des conditions stratégiques de la guerre contre l’Islam, une fois bloquée l’avancée du front de Reconquête, à aucun moment, néanmoins, il ne s’est tari. Le caractère prioritairement défensif que revêt dès lors la lutte contre les musulmans semble même avoir renforcé le poids relatif des ordres militaires sur la frontière castillane à partir de la fin du règne d’Alphonse X. Constituant seulement l’une des pièces du dispositif mis en place par la monarchie pour protéger le flanc méridional du royaume, ces milices n’en forment pas moins un élément essentiel dans la mesure où elles sont détentrices d’une expérience et d’une disponibilité qui rendent leur appui infiniment précieux. À mon sens, pourtant, leur principal atout est ailleurs. Il tient au faible coût qu’elles représentent pour le roi, auquel elles prêtent un service armé financé essentiellement à partir de leurs ressources propres. Fidèles à leur raison d’être originelle, les ordres militaires paient ainsi le prix fort d’un engagement soutenu qui tend, à compter de la seconde moitié du XIIIe siècle, à fragiliser toujours plus l’équilibre d’une économie seigneuriale qui n’a d’autre choix que de rechercher une rentabilité supplémentaire pour éviter la rupture.

NOTES 1. Le fait a été signalé dans de nombreuses histoires générales. M.-Cl.

GERBET, L’Espagne

au Moyen

Âge, pp. 144-148, en a donné au lecteur francophone une vision claire et commode. 2. Ainsi l’ont mis en relief M. RIVERA GARRETAS, La encomienda de Uclés p. 4, ou D. RODRÍGUEZ BLANCO, La orden de Santiago en Extremadura en la Baja Edad Media., pp. 44-45. 3. D. LOMAX, « La historiografía de las órdenes militares en la Península Ibérica », p. 712. 4. De façon significative, lorsque le thème a été récemment abordé par C. de

AYALA MARTÍNEZ , Las

órdenes militares hispánicas en la Edad Media, pp. 488-491, ce sont des chroniques tardives qui lui ont essentiellement servi de fondement, en particulier celle de F. de RADES Y ANDRADA , Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara, dont le peu de fiabilité en la matière est pourtant connu de longue date, notamment grâce à l’étude de D.

LOMAX ,

« The Order of

Santiago and the Kings of León », p. 14, qui a justement souligné que « the rivalry between the kings for influence over the order was already suspected by Rades, but he misunderstood îts intensity and

254

overdramatised it conceiving the Middle Ages in terms of fifteenth-century anarchy and sixteenth-century absolutism ». 5. Ainsi l’a relevé S.

MENACHE,

« The Hospitallers during Clement V’s Pontificate », p. 154, sur la

base de plusieurs lettres publiées dans le Regestum Clementis Papæ V, doc. 5544, 6447 et 7508. 6. Le fait a été justement relevé par C. de AYALA MARTÍNEZ, « La monarquía y las órdenes militares durante el reinado de Alfonso X », pp. 442-445 et 457-464. 7. Ph. JOSSERAND, « Les ordres militaires et le service curial dans le royaume de Castille », p. 79. 8. Telle est la conclusion qui ressort des analyses de L. V. órdenes militares en el reinado de Pedro I », et d’E.

DÍAZ MARTÍN ,

« Los maestres de las

MITRE FERNÁNDEZ,

« Los maestres de las

órdenes militares castellanas y la “revolución” Trastámara ». 9. Un panorama de son gouvernement a été proposé par C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Un cuestionario

sobre una conspiración ». 10. J.

O’CALLAGHAN ,

« The Affiliation of the Order of Calatrava », p. 256, reproduit dans

ID.,

The

Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, I. 11. La gravité des événements est soulignée par l’intervention de contingents musulmans à la solde de Gutier Pérez dans le Campo de Calatrava, où ils se livrèrent à des déprédations, brûlant et dévastant les biens de l’Ordre, qui semble alors avoir perdu plusieurs chartes de privilège. En atteste la demande de renouvellement, adressée en 1309 par le maître à Ferdinand IV et conservée dans une copie obtenue par Calatrava en 1351, lors des Cortes de Valladolid (AHN, OM, carp. 431, doc. 227, publ. L.V. DÍAZ MARTÍN, « Los maestres de las órdenes militares en el reinado de Pedro I », pp. 341-342, doc 3). Il s’avéra même nécessaire de faire appel à des troupes extérieures à l’Ordre pour réprimer la scission, à l’exemple de la milice municipale d’Ubeda, à laquelle le roi pardonna en 1302 les crimes qu’elle avait a pu perpétrer « por que tomaste el castiello de Canena que tenía Gutier Pérez, comendador mayor que era a la sazón de Calatrava que era en mi deservicio » (AMU, caja 4, doc 15, publ. J.

RODRÍGUEZ MOLINA ,

Colección documental del Archivo Municipal de Ubeda, t. II,

pp. 20-21, doc 2). 12. Il en est ainsi de la scission de la branche portugaise de Santiago, séparée progressivement, à partir du dernier tiers du XIIIe siècle, de fait sinon de droit, du tronc castillan. Sur ce point, il convient de se référer à l’étude classique de D. LOMAX, « El rey don Diniz y la orden de Santiago », que complètent utilement les travaux de M. R. de Sousa santiaguista e o mestrado de D, João Osório », et de C. de

CUNHA,

« A quebra da unidade

AYALA MARTÍNEZ,

« La escisión de los

Santiaguistas portugueses ». 13. Présenté par A.

FOREY,

« The Military Orders and the Spanish Reconquest », pp. 216-218, et

repris dans ID., Military Orders and Crusades, V, il a été voici peu synthétisé par C. de MARTÍNEZ, Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media,

pp. 488-493.

14. Ce point a été souligné à plusieurs reprises par J. L.

MARTÍN RODRÍGUEZ,

AYALA

« Orígenes de la orden

militar de Santiago », pp. 584 et 387, et « La monarquía portuguesa y la orden de Santiago », p. 464. Bien que récemment corroborée par C. de AYALA MARTÍNEZ, Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, pp. 488-490, l’idée repose sur des bases fragiles, comme l’a signalé Ph.

JOSSERAND ,

« Ordres militaires et légitimité monarchique en Castille sous le règne d’Alphonse VIII ». Les deux pièces originales sur lesquelles repose une telle thèse posent en effet pour le moins problème. Publié par J. L. MARTÍN RODRÍGUEZ, Orígenes de la orden militar de Santiago, pp. 230-231, doc. 76, l’acte de donation de Monsanto, délivré en 1172 par le souverain portugais, paraît autoriser les Santiaguistes à lutter contre des chrétiens : « Teneat semper illud castellum et non alius commendator alterius terre, et recipiat semper in illud filium meum vel filiam meam reginam domnam Tarasiam si regnum meum tenuerint, et hommes eorum in negociis et guerris suis tam christianorum quam sarracenorum. » Rien ne prouve néanmoins qu’il s’agisse là des troupes du royaume léonais voisin, plutôt que de mercenaires alliés aux Almohades, comme il y en avait alors tant dans le sud-ouest de la Péninsule, comme l’a rappelé P. GUICHARD, L’Espagne et la Sicile musulmanes, pp. 189-190. Par

255

comparaison, le second acte que j’évoquais est encore moins probant. Attestant que les Santiaguistes ont offert à Ferdinand II un cheval de bataille dont le roi s’est servi en 1179 lors de la guerre contre les Portugais, le document ne permet pas de prétendre que les frères ont fait alliance avec le souverain de Leon pour lutter contre le royaume rival, ainsi que l’ont conclu quelque peu rapidement J. L. MARTÍN RODRÍGUEZ, Orígenes de la orden militar de Santiago, pp. 64-65, C. de AYALA MARTÍNEZ, Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 489, ou P.

HENRIET, « Hispania

Sacra. Le discours des clercs et la construction d’une identité chrétienne en péninsule Ibérique », t. II, p. 385. 15. Le fait a été bien signalé, dans le cas de Santiago, par D.

LOMAX,

« Las milicias cisterciences en

el reino de León », p. 32, et La orden de Santiago, p. 29, et, sur un plan plus général, par A. « The Military Orders and the Spanish Reconquest », pp. 217-218, repris dans

ID.,

FOREY,

Military Orders

and Crusades, V. 16. D.

LOMAX,

« Las órdenes militares en León durante la Edad Media », p. 88, a manifesté que

cette occasion « parece ser el primer ejemplo de la participación de freires en una guerra contra cristianos ». 17. H. NICHOLSON, The Knights Templar, p. 169. Évoquant les conflits engagés par les Ordres contre des chrétiens, l’auteur a bien fait valoir que « in the Iberian peninsula this sort of service was becoming increasingly difficult to avoid by the end of the thirteenth century ». 18. Plusieurs chroniqueurs relatent ainsi l’intervention du maître d’Alcántara, Fernán Páez, tels J.

ARIAS DE QUINTANADUEÑAS ,

Antiguedades y santos de Alcántara, f° 136v°, et le prieur claustral

d’Alcántara A, de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. I, p. 427. 19. Édité par A.

BENAVIDES,

Memorias de don Fernando IV, t. II, pp. 171-272, doc. 193, un privilège

royal signale en 1301 l’importance des services rendus au souverain par Juan Osórez, en concédant à ce dernier, à titre viager, la moitié des impôts publics acquittés par les dépendants de l’Ordre. Cette faveur lui est accordée « por muchos servicios que vos don Johan Ossorez, maestre de la cavalleria de la orden de Santiago, nuestro mayordomo mayor, nos feciestes de que reynamos acá é nos faredes daqui adelante, e señalada mente en nuestra criança, é teniendo la nuestra voz muy verdera mente, é tomando muy grand costa, é mucha laceria en nuestro servicio mas que ningunna de las otras órdenes que son en nuestros reynos, é porque vos fuistes meter en Valladolid connusco quando el rey de Portugal é los Aragoneses vinieron à nos á Valladolid é quando el infante don Johan é don Alfonso, fijo del infante don Fernando, tomaron la voz contra nos », 20. Ainsi l’a signalé R. SÁINZ DE LA MAZA LASOLI, « Los Santiaguistas del reino de Murcia durante la ocupación aragonesa », pp. 281-287. 21. AC A, Cancillería, reg. 254, f° 23r°-v°, publ. ibid., p. 296, doc. 3. L’acte a été repris récemment par L. RUBIO GARCÍA, Mayoría de edad de don Juan Manuel, pp. 156-157, doc. 50. 22. AC A, Cancillería, reg. 118, f° 91v°-92r°, publ. J. 150-151, doc. 146,et R.

SÁINZ DE LA MAZA LASOLI ,

TORRES FONTES,

Documentos del siglo XIII, pp.

La orden de Santiago en la Corona de Aragón, p. 334,

doc. 141. 23. HSA, HC 380/374, f° 44r°, publ. B.

PALACIOS MARTÍN

(éd.), Colección diplomática medieval de la

orden de Alcántara, t. I, p. 288, doc. 434 : « Otrosi por que los freires de la dicha orden en todo tiempo son en peligro de las animas porrrason de peleas e batallas que han asi en la frontera commo en otros logares por end mandamos les por mandamiento en virtud de obediencia e so pena de excomunion que den coda anno segund que es costunbre de la orden al maestre fiel mente inventario de todo que ouieren. » Une première version des définitions a été publiée par Ph.

JOSSERAND ,

« Pour une étude

systématique », p. 337, à partir de deux manuscrits incomplets de la Biblioteca Nacional de Madrid qui s’interrompent précisément dans le cours de cet article. 24. Un courrier d’Alphonse IV de Portugal reproche à Alphonse XI d’avoir trahi sa parole et, malgré les garanties qu’il lui avait offertes, d’avoir empêché la venue dans son royaume de Constance Manuel, promise à l’infant Pierre, en dépêchant sur sa route un contingent armé, aux

256

ordres des maîtres d’Alcántara et de Santiago, qui s’est heurté aux forces portugaises (BNM, ms 9472, ffos 86r°-88r°). 25. Un panorama de l’utilisation des ordres militaires par le roi a été dessiné par L. V. DÍAZ MARTÍN , « Los maestres de las órdenes militares en el reinado de Pedro I », et E.

MITRE FERNÁNDEZ,

« Los

maestres de las órdenes militares castellanas y la “revolución” Trastámara », p. 276. Des événements militaires ponctuels, comme la conquête de Jumilla par l’infant Fadrique à la tête de Santiaguistes, ont en outre bénéficié d’une attention monographique due en l’espèce à P. L. PÉREZ DE LOS COBOS ,

« La conquista de Jumilla por el infante don Fadrique, maestre de la orden de

Santiago ». 26. M, GAIBROIS DE BALLESTEROS, Historia del reinado de Sancho IV de Castilla, t. I, pp. 207-209. 27. F. de RADES Y ANDRADA, Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara, part. I, f° 36v°. 28. M. GAIBROIS DE BALLESTEROS, Historia del reinado de Sancho IV de Castilla, t. III, p. 133, doc 219. 29. Ils sont mentionnés dans un récit annalistique, connu depuis que le Père Enrique Flórez en a donné la première édition sous l’intitulé d’Anales Toledanos Terceros : A. FLORIANO CUMBREÑO, « Anales Toledanos III », p. 177 : « Era de .M. et .C. et .XXVII. annos, .XXI. dia andado de agosto, don Diego ermano del conde don Lope senor de Biscaya entra correr Castiella et leuaua gran pressa pora Aragon et salio a el don Rui Paes et otros onbres buenos et ouieron facienda grand et murio en ella Rui Paes et Pedro Gonçaluez Conde mayor comendador de Ucles et Gonçaluo Nunnes et bien .XII. freyres. » 30. Ainsi, le 18 décembre 1296, « en la çerca de Paredes de Nava », Ferdinand IV accorde à la demande de Juan Osórez une exemption au monastère santiaguiste de San Mateos d’Ávila. L’acte est conservé dans une confirmation sollicitée par son successeur Diago Muñiz en 1314 (AHN, OM, carp. 56. doc.5). 31. À deux reprises au moins, les ordres militaires ont combattu le prince castillan ou ses partisans en révolte contre le roi. La première confrontation eut lieu à l’occasion du siège d’Escalona, en juin 1328, auquel participa le maître de Calatrava Juan Núñez de Prado, comme l’attestent deux documents en date du Ier et du 20 juin (AMU, caja 4, doc, 9, publ. J. RODRÍGUEZ MOLINA,

Colección documental del Archiva Municipal de Úbeda, t. II, pp. 89-90, doc. 31, et AHN, OM,

libro 1346, f° 36r°-37r°). Plus violente, la seconde rassembla en 1336 contre l’infant une troupe commandée parles maîtres de Santiago et de Calatrava et comptant quelque mille cavaliers à en croire F. de RADES Y ANDRADA, Chrónica de las órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara, part. I, f° 41v°. Pour prix de son concours, Vasco Rodriguez reçut du roi au nom de Santiago les biens confisqués à Juan Manuel, auquel les frères avaient enlevé la ville de Fuentes. L’acte est justifié de la sorte par Alphonse XI : « Por razon que don Johan, fijo del infante don Manuel, fizo e fiz muchos danos e quemas e muertos de ornes en la nuestra tierra e otros yerros e neçemientos, por ende todo lo que el ha en los nuestros regnos de derecho es nuestro para fazer dello lo que la nuestra merçed fuere et por que vos don Vasco Rodrigues, maestre de la orden de la cavalleria de Sanctiago, ganastes et tomastes el lugar de Fuentes et otros dichos logares del dicho don Johan, faziendo nos en ello muy señalado serviçio, et por muchos serviçios e bonos que los otros maestres de la dicha orden e vos ffeziestes a los rreyes onde nos venimos e ffeziestes a nos en esta guerra que auemos agora con el dicho don Johan e nos ffazedes de cada dia » (AHN, OM, carp. 55, doc 13, publ. BS, p. 306). 32. Le détail de cette rébellion a été présenté par M. GAIBROIS DE BAELESTEROS, Historia del reinado de Sancho IVde Castilla, t. II, pp. 8-14. 33. Crónica del rey don Sancho IV, chap. 6, p. 82 : «É el rey envió luégo mandar á don Rodrigo, maestre de Calatrava, é al maestre de Santiago, é al maestre de Alcántara, é al maestre del Temple, é al prior del Hospital, é á los del reino de Sevilla é de Córdoba, que fuesen á cercar á Badajoz.» 34. Ibid., chap. 6, p. 82: «É dado el castillo, mandó el rey que matasen á todos aquellos que eran del linaje de los Bejaranos é mataron entre ornes é mugeres cuatro mill é más.»

257

35. AHN, OM, carp. 569, doc 25, publ. M. GAIBROIS de BALLESTEROS, Historia del reinado de Sancho IV de Castilla, t. III, pp. 189-190, doc. 300, et C. de

AYALA MARTÍNEZ

et al., Libro de privilegios de la orden de

San Juan de Jerusalén, pp. 634-635, doc 396, La donation faite à l’institution obéit au souci de « fazer bien e merced a don Fernant Perez, grand comendador de la Horden del Hospital de Sant Johan, e a los freires que agora son e seran daqui adelante pora siemprejamas, e por servicio que nos fizieron e fazen » Bien que la nature du service récompensé ne soit pas spécifiée dans l’acte, elle ne fait guère de doute dans la mesure où il est rapporté que la concession a été consentie « por razon que Mari Domingo la sobredicha se alço con los nuestros traidores en el nuestro castiello de Badajoz ». 36. L’existence du brigandage reste largement méconnue, ainsi que l’a signalé L. R.

VILLEGAS DÍAZ,

« La hermandad de Ciudad Real, instrumento de colonización del territorio ». Des éléments utiles ont été recueillis à ce sujet par J, M. SÁNCHEZ BENITO, Colección de documentos de la Santa Hermandad, pp. 9-11. 37. Ainsi, un document concédé en 1338 par Alphonse XI à la Hermandad Vieja de Tolède fait allusion aux conditions de sécurité précaires qui régnaient dans la Meseta méridionale dans la seconde moitié du XIIIe siècle. Conservé à travers la confirmation accordée lors des Cortes de Valladolid, il a été publié par L.

SUÁREZ FERNÁNDEZ,

« Evolución histórica de las hermandades

castellanas », pp. 65-68, doc. II : « Nos fizieron saber que en el tiempo del rey don Alfonso nuestro visabuelo et del rey don Sancho mio avuelo, que Dios perdone, que muchos malos omes et malas compañas que se metien en lot montes et se fizieron golfines et fizieron rey entre si […] llamado Mi Carchena, mataban los ornes, forzaban las mugeres, salteaban et robaban los caminos, quebrantaban et quemaban et robaban las aldeas et los colmeneros, de lo qual los reyes onde nos venimos tomaban mucho deservicio et toda la tierra muy grant daño. » 38. AHN, OM, carp, 430, doc. 211, publ. BC, pp. 201-202 : «Agora don Johan Nunnes, maestre de la dicha orden de Calatraua, dixo nos en como la dicha rolda fue dada a la dicha orden para mantemmiento del castiello de Martos e gela dio el rey don Sancho, nuestro avuelo, por muchos serviçios que la dicha orden ffezieron al dtcbo rey e a los otros onde nos venimos et senalada mente por grant costa que la dicha orden ffezieron en el tiempo que los golhynes andauan en la tierra,poniendo a saluo las requas de los viandantes e de todos los otros que yuan desde Baeça ffasta el puerto de Orgaz.» 39. D. LOMAX, «Las órdenes militares en León», p. 88. 40. Ainsi l’ont mis en valeur, à la fois pour l’Hôpital et Alcántara, C. militar de la orden de San Juan en Castilla y León », pp. 60-64, et F.

BARQUERO GOÑI,

NOVOA PORTELA ,

« El carácter

« La orden de

Alcántara en Andalucía », pp. 23-25. 41. C. de AYALA MARTÍNEZ, « Las órdenes militares castellano-leonesas y la acción de frontera en el siglo XIII », pp. 126-145, et « Órdenes militares y frontera en la Castilla del siglo XIV », pp. 266-282. 42. Ainsi, pour Alcántara, la présence du maître Gonzalo Pérez Maldonado lors du siège d’Algésiras et de la prise de Gibraltar est uniquement rapportée par A. de

TORRES Y TAPIA, Crónica

de la orden de Alcántara, t. I, p. 486. 43. A.

GIMÉNEZ SOLER ,

Don Juan Manuel, p. 363-364, doc, 192, a publié le rapport d’un envoyé de

Jacques II à la cour de Castille, relatant au prince aragonais du raid opéré par le maître : « Maestre de Calatrava a corregut della en la frontera e a feta gran presa larrais dandaras fo a les corts per manament del senyo rey e atresi ha corregut ab .cccc. genets que te ab sie a feta atresi gran presa. » 44. Plusieurs privilèges ont été accordés par Ferdinand IV au maître de Calatrava au cours de l’offensive mise sur pied contre Algésiras : AHN, OM, carp. 427, doc. 171 et 172, carp. 428, doc. 173. Les deux premiers furent donnés « en la çerca de Algesiras ». Le dernier, daté de Séville en février 1310, ne laisse aucun doute sur le concours apporté par le maître pendant le siège dans la mesure où il lui est concédé « por muchos serviçios que me fizo en la çerca que yo fiz de Algezira e me faze ».

258

45. Le fait a été bien relevé par S. de MOXÓ, « Relaciones entre la Corona y las órdenes militares en el reinado de Alfonso XI », pp. 131-132, et E.

GONZÁLEZ CRESPO ,

« Castillos andaluces en época de

Alfonso XI », p. 46. Cette dernière publie en appendice de son étude un document par lequel, le 18 septembre 1330, le roi concède le château d’Ortejícar au supérieur de Santiago « por muchos seruiçios e buenos e muy señalados que el e la su orden fisieron a los reyes onde yo uengo e fisieron e fasen a mi de cada dia, e so çierto que faran daqui adelante, e señaladamente en esta guerra que yo he con los moros, e en ganar la villa de Teba e lot castiellos de Cañete e de Pego e de las Cuevas e de Ortexicar queyo agora gane de lot dichos morot » (AHN, OM, carp. 249, doc. I, publ. ibid., pp. 50-51, doc. 4). 46. Le rôle de Santiago a été bien mis en évidence par J, 1266 por Jaime I de Aragón, pp. 96-97, et par P.

TORRES FONTES, La

GUICHARD, Les

reconquista de Murcia en

Musulmans de Valence et la Reconquête, t

II, pp. 439-440 ; plus récemment, les analyses de ces deux auteurs ont été confirmées par J. V. MATELLANES MERCHÁN , « Las fortalezas de Segura de la Sierra », p. 216, et D. MENJOT, Murcie castillane, t. I, pp. 128-129. Il ressort avec une clarté particulière d’une donation consentie par le maître Pelayo Pérez Correa à Martín Yáñez do Vinhal en 1274 pour prix de son appui au moment de la répression du soulèvement murcien : « Estes logares uos damos por uosso heredamento para todo semper e a uossos successores porque uos por uosos corpo iouuistes na bastida de Segura ata que nossa Ordin guannbon e foste conosco en guaanbar todo los castela du serra de Segura. E ar fostes conosco en acorrer a Lorca en aquel tempo que se perden Murça. E quando Galeyra foy perduda uos por uosso corpo entrastes en Osca e defendestela e os mouros que a non perdemos. E outrossi entrantes en Teyuella quando se perdeu Moratalla e acorrestela e defendestela que a non tomaron os mouros » (AHN, OM, carp. 263, doc. 11, publ. A. MADRID Y MEDINA, « La encomienda de Portugal en tiempos de Pay Pérez Correa », pp. 1189-1195, doc. 3). 47. Une vision globale en a été proposée par C. de

AYALA MARTÍNEZ,

« La monarquía y las órdenes

militares durante el reinado de Alfonso X », pp. 427-428. Il me paraît cependant qu’il serait opportun, par rapport à la position de l’auteur, de réévaluer le rôle du Temple, pratiquement occulté alors qu’il fut sans conteste supérieur à celui de l’Hôpital. 48. AHN, OM, carp. 424, doc. 112, publ. BC, pp. 122-123. Par un privilège daté du 27 octobre 1264, Alphonse X confirme l’ensemble des exemptions dont jouit la milice « por sabor que habemos de facer bien é merced a el e a su orden por servicio que nos fizieron en la guerra que mouio contra nos el rey de Granada ». La participation des frères semble toutefois dépasser cette simple collaboration avec le roi de Castille puisque certains ont oeuvré pour réprimer le soulèvement aux côtés du souverain aragonais. Ainsi du moins paraît en attester l’accord mettant un terme en 1348 à la scission divisant les branches castillane et aragonaise de Calatrava, lorsqu’il relève les services militaires rendus par l’institution aux prédécesseurs de Pierre IV le Cérémonieux « en la conquista de Valencia o de Murcia o en el viaxe de Almeria » ; (AHN, OM, libro 1347, f° 61r°). 49. J,

TORRES FONTES,

Documentos del siglo XIII pp. 26-27, doc, 29, Souligné par L.

« Los Templarios en el reino de Murcia », pp. 688-689, et par G.

PASCUAL MARTÍNEZ ,

MARTÍNEZ DÍEZ, Los

Templarios en la

Corona de Castilla, p. 51, le rôle du Temple dans la répression de la révolte mudéjare a été exalté par Alphonse X lui-même dans le codicille de son testament. ANTT, gav. 16, m. 2, doc. 6, publ. M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ ,

Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 557-564, doc. 521 : « Rogamos a este maestre

que agora es e a los otros maestres que seran daqui adelant en esta orden que trayan todauía ellos mismos por sus cuerpos estas nuestras senalles que los enuiamos, lo uno por ondra de su orden, e lo al porque entiendan quál era nuestra uoltuntad, e que nos fagan este amor sennaladamient por el otro que nos les fiziemos quando ganamos el regno de Murcia que heredamos a esta orden mejor que a todas las otras. » 50.

ALPHONSE

X, Setenario, ley 9, p. 15: «Ayudaron y las órdenes e ssennaladamiente los de Huclés e de

Calatrava». 51. M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, En torno a los orígenes de Andalucía, pp. 32 et 39. 52. C. de AYALA MARTÍNEZ, «Las órdenes militares en la conquista de Sevilla», pp. 168-171.

259

53. M. NIETO CUMPLIDO, « El Libro de diezmos de donadíos de la catedral de Córdoba ». En l’absence du texte original du repartimiento, ce document constitue le meilleur témoin du nouvel ordre foncier imposé à la suite de la conquête dans la région cordouane. 54. Ibid., pp. 158 et 160-161. 55. C. de AYALA MARTÍNEZ, « Las órdenes militares en la conquista de Sevilla », pp. 174 et 188-189, et « Las órdenes militares casteilano-leonesas y la acción de frontera en el siglo XIII », pp. 135-136. 56. Cette donation, publiée par J,

GONZÁLEZ GONZÁLEZ ,

Repartimiento de Sevilla, t. II, p. 41, a été

analysée dans son étude de l’Ordre dans la Péninsule par J. FERREIRO ALEMPARTE, « Asentamiento y extinción de la orden teutónica en España », p. 252. Soulignée encore récemment à l’initiative de K. TOOMASPOEG, Les teutoniques en Sicile, p. 276, n, 6, elle témoigne en dépit de son étendue modeste d’un engagement militaire plus que probable, ainsi que l’a signalé N.

JASPERT,

« Der Deutsche

Orden auf der Iberischen Halbinsel », p. 283. 57. J. GONZÁLEZ GONZÁLEZ, Remado y diplomas de Fernando III, t. III, pp. 319-521, doc 774. Comme l’a souligné C. de AYALA MARTÍNEZ, « Las órdenes militares en la conquista de Sevilla », p. 171, n. 16, il semble que cette cession ait été effective dans la mesure où jusqu’en 1273 l’Ordre possédait dans la ville plusieurs maisons qu’il céda alors à un habitant appelé Nuño González, comme il ressort d’un document de vente édité par M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 31-32, doc 35. 58. Primera Crónica General, t. II, chap. 1085, pp. 752-753 : «Otro dia en seyendo llegado el rey a Tablada et posando y con su hueste, venieron los moros o el maestre de Calatraua et de Alcantara et de Alcanniz posauan, et leuaron ende carneros. Et don Fernando Ordonnez, que a esta sazon era maestre de Calatraua, et los otros dichos maestres con sus freyres et con su companna caualgaron et fueron en pos ellos.» 59. C. de AYALA MARTÍNEZ, « Participación y significado de las órdenes militares en la conquista de Carmona », pp. 168-169,« Fernando III y las órdenes militares », pp. 97-98. 60. Le rôle militaire des Hospitaliers en Espagne a longtemps été sous-évalué. Cette posture traditionnelle, défendue en particulier par S,

GARCÍA LARRAGUETA ,

« La orden de San Juan en la

crisis del imperio hispánico en el siglo XII », et El gran priorado de Navarra de la orden de San Juan de Jerusalén, t. I, pp. 29-30 et 39-41, a été critiquée par M. L. LEDESMA RUBIO, « Notas sobre la actividad militarde los Hospitalarios », et plus récemment, de façon selon moi définitive, par C. GOÑI,

BARQUERO

« El carácter militar de la orden de San Juan en Castilla y León ». Elle n’en a pas moins été

reprise, sous une forme à peine nuancée, par J.

MOLERO GARCÍA ,

« Participación de la orden del

Hospital en el avance de la frontera castellana ». 61. Le 14 août 1285, le prieur de Castille, Fernán Pérez Mosejo, donne à titre viager à Juan Alfonso de Albuquerque et à son épouse la maison de l’Ordre à Cevico de la Torre. Il le fait « con consejo e con otorgamiento de los bonos freyres que fueron ayuntados con nusco en el reyel de çerca Xerez el dia de era desta carta ». Parmi les signataires figurent une dizaine de frères, dont ses lieutenants pourles royaumes de Castille et de León, les commandeurs de Población et de Puente Órbigo (AHN, OM, carp. 575, doc 34, publ. C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios en el reino de León », pp. 612-615 doc. 50). Deux semaines plus tard, de retour à Séville, Sanche IV se réfère dans une sentence intéressant l’Hôpital « a sus freyres que [...] fueron a la hueste de Xerez » (AHN, OM, carp. 578, doc. 13, publ. ibid., pp. 615-617, doc.51). 62. Un tel travers affecte l’ensemble des travaux, y compris l’excellente contribution de C. de AYALA MARTÍNEZ ,

« Las órdenes militares castellano-leonesas y la acción de frontera en el siglo

XIII », 63. J. M. SANS I TRAVÉ, « L’inedito prooesso dei Templari in Castiglia », p. 262. La déposition qui a permis de connaître la participation des frères du Temple à l’entreprise militaire engagée contre Tarifa émane d’un prêtre séculier, Martín Rodríguez, qui servit plusieurs années auprès d’eux : « Interrogatus super articulis sacramenti altaris et aliorum sacramentorum ecclesie, dixit quod multi

260

fratres predicti ordinis servivit, et alii Templarii in agare sarracenorum, ubt iste plene fuerat cum ipsis in ocessione ville de Tarifa, et alii infirmi aliis infirmitatibus, fuerant eidem confessi peccata sua, et multi in hora mortis qui in continenti decesserunt, et multi de manibus istius presbiteri receperunt corpus Christi cum magna reverencia. » 64. Rapporté par A.

BERNAL ESTÉVEZ,

Poblamiento, transformación y organización social del espacio

extremeño, p. 27, ce fait a été bien mis en valeur par S.

PALACIOS ONTALVA

et E.

VARELA AGÜÍ,

« Una

tierra inviable y desierta entre castillos de moros. Las órdenes militares y la Baja Extremadura en el contexto de la toma de Sevilla ». 65. Cet acte, conservé dans l’Archivo Catedral de Badajoz, a été publié par J. ALTAMIRANO , Historia

SOLANO DE FIGUEROA Y

eclesiástica de la ciudad de Badajoz, t. III, pp. 94-97 : « Veiendo é padeçiendo como

el linage de don Juan Perez de Badajoz, nuestro criado, ayudo á ganar Caceres, é Trogielo, é Montancbes, é Merida, é Badajoz, quando era de los moros, é despues manteniendola, é anparandola, pusieron hi los cuerpos, é los aueres, en seruiçio de Dios é del rey é de la orden, é porque el su llinaje sofrió en esta tierra tanto de laçeria, tenemos por bien de no seren exberedados de la orden epor esto estremadamiente [...] damos é otorgamos á vos, é confirmamos á este don Joan Perez el sobredicho un herdamiento en Guadaxira. » 66. De nombreuses chroniques tardives confirment la participation des ordres militaires à l’opération de secours lancée par Sanche IV à l’été 1285 pour délivrer Jerez de l’étreinte mérinide. Elle est même vérifiée, nous l’avons vu, par deux actes de la pratique pour l’exemple de l’Hôpital. Pourtant, aucune des deux chroniques castillanes rapportant l’événement ne les mentionne expressément.

JOFRÉ DE LOAYSA ,

Crónica de los rayes de Castilla, p. 126, occulte leur

présence et la Crónica del rey don Sancho IV, chap. 2, p. 71, les confond au nombre des quatre mille « caballeros escogidos » dont le roi est supposé s’être entouré. 67. Ainsi l’a mis en relief C. de

AYALA MARTÍNEZ,

« Órdenes militares y frontera en la Castilla del

siglo XIV », pp. 268-269 : « Pero nada dicen las crónicas de la efectiva participación de las órdenes en las acciones de conquista de Olvera, Pruna, Torre Alhaquín y Ayamonte. » 68. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 49, p. 204, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 64, p. 398. 69. L’ordre ressort d’un bref adressé le 21 avril 1327 « a todos los freyres et comendadores que sodes en el regno de Murçia ». AMM, Cart. Real. 1314-1344, f° 29v°, publ. F. de A.

VEAS ARTESEROS,

Documentos de Alfonso XI, p. 91, doc. 80 : « Porque vos mando, asy commo de uos fio que uos seades conpanneros del dicho Pedro Lopez et que fagades guerra la mas crua et la mas fuerte que podierdes, et que fagades por el todas las cosas que uos el dexiere de mi parte et que mio seruiçio fueren, asi commo fariades por mi mesmo. » 70. Cette lettre est insérée dans le compte rendu du plaid intenté à l’initiative du procureur du maître devant le roi Alphonse IV, le 10 août 1327. ANTT, gav, 5, m. 2, doc. 6, cité par A,

HUARTE Y

ECHENIQUE, « Catálogo de documentos relacionados con la historia de España », p. 765.

71. M, GARRIDO SANTIAGO, Arquitectura militar de la orden de Santiago en Extremadura, p. 228. 72. D.

CATALÁN ,

« El buen prior Hernan Rodríguez », p. 30, n. 35 bis, signale une copie de l’acte

conservée à la Biblioteca Colombina de Séville, ms. 84-7-34. L’action militaire du prieur, passée sous silence par C.

BARQUERO GOÑI,

« El carácter militar de la orden de San Juan en Castilla y

León », p. 62, a été étudiée par Ph,

JOSSERAND ,

« Un maître politique : Fernán Rodríguez de

Valbuena », pp. 1330-1331. 73. Ainsi que l’a rappelé encore récemment M.

GARCÍA FERNÁNDEZ ,

« La conquista de Sevilla y el

nacimiento de una frontera », p. 221, l’intégration de Séville à la Couronne de Castille marque au sud du royaume la naissance d’une frontière qui, à grands traits, peut être tenue pour stable. 74. Parmi leurs apports se détache l’étude de M. A.

LADERO QUESADA ,

« Sobre la génesis médiéval

de la identidad andaluza », p. 749. 75. Développée une première fois par J. RODRIGUEZ MOLINA, « Relaciones pacíficas en la frontera de Granada con los reinos de Córdoba y Jaén », pp. 87-88, l’argumentation a été reprise par l’auteur

261

sans vrai changement dans une contribution plus récente qui prétend avoir valeur de synthèse, « La frontera de Granada », pp. 508-509. 76. M. GARCÍA FERNÁNDEZ, « En torno a la frontera de Granada a mediados del siglo XIV », p. 78. Cet avis a été corroboré par M. A. LADERO QUESADA , « La frontera de Granada », pp. 54 et 61, qui relève que les trêves avec Grenade ont en Castille jusqu’à la fin du Moyen Âge un caractère temporaire dans une conjoncture générale qui tient fondamentalement de la confrontation. 77. La conception de la frontière comme une terre de péril ressort avec éclat du testament donné par un noble galicien, Pedro Arias de Aldao, lorsqu’il s’apprête en 1347 à partir servir Alphonse XL L’acte est cité par E. PORTELA SILVA et M, del C.

PALLARES MÉNDEZ ,

« Los espacios de la muette »,

p. 29 : « Por quanto estou disposto de me partir con miñas armas e cavalos escudeiros e criados o chamamento do meu rey e señor don Alonso [...]« esta cidade de Toledo a donde quero camiñar como he para des de ali ir no servicio de Deus, primetramente a perseguir os mouros enemigos da nosa santa fe polos muitos males que fan a os christianos amigos de Deus e muitas terras que llas ocupan principalmente por toda parte de Calatraba, Andalucia, Jaen, Murcia. » 78. L, CHARLO BREA, « Edición crítica y traducción anotada de un itinerario en latín del siglo XIII », a publié un itinéraire écrit, lors d’un voyage en Terre sainte en 1273, par deux dignitaires de la cour de Norvège dont l’un connaissait la Péninsule pour avoir fait partie du cortège accompagnant la princesse Christine, promise précédemment à l’infant Felipe. De passage à Cadix, ils donnent de l’Andalousie la description suivante : « De isto loco incipit terra que Betica dicitur secundum antiquos, secundum uero modernos vocatur etiam Frontera, eo quod frons est Christianitatis ibidem contra infidelos, et ibi oporteat dura fronte barbaricis agminibus uiriliter obuiare » ( ibid., p. 74). 79. M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, « Alfonso X y Andalucía », pp. 131-133. 80. ID., «De la expansion a la crisis : la sociedad andaluza entre 1225 y 1350», p. 218. 81. Leur installation y a été étudiée, notamment dans le cas d’Alcaudete, par E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA, « Un ejemplo de aculturación cristiano-feudal en la frontera nazarí ».

82. M. Á.

LADERO QUESADA

et M,

GONZÁLEZ JIMÉNEZ ,

« La población en la frontera de Gibraltary el

repartimiento de Véjer », p. 207, et C. de AYALA MARTÍNEZ, Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, pp. 446-447. 83. AHN, Osuna, leg. 1, doc. 2a, publ. BC, pp. 123-127, repris par M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ , Diplomatario

andaluz de Alfonso X, pp. 323-324, doc. 297. 84. M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz de Alfonso X, p. 362, doc. 332. 85. AHN, Osuna, leg. 81, doc. 2, publ. BA, pp. 113-115, repris par M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ , Diplomatario

andaluz de AlfonsoX, pp. 478-480, doc. 453. 86. Ainsi en alla-t-il pour les villes d’Archidona et d’Antequera, données à Santiago en 1266, et d’Alcalá la Real, abandonnée à Calatrava en 1272 : AHN, OM, carp. 313, doc. 13 et carp. 425, doc. 122, publ. M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 341-343 et 411-412, doc. 314 et 391. 87. Une remarquable étude de détail en a été faite pour la première moitié du XIV e siècle par M . GARCÍA FERNÁNDEZ, El reino de Sevilla en tiempos de Alfonso XI, pp. 41-76.

88. Tel est le cas pour Calatrava et Santiago. Il est en effet possible d’établir la liste des forteresses que ces deux Ordres possédaient sur la frontière à partir, pour Calatrava, de l’accord qui en février 1301 mit fin à la scission entretenue par le grand commandeur Gutier Pérez, et, pour Santiago, d’un privilège de Ferdinand IV autorisant l’Ordre à faire usage de la prédication de croisade pour collecter les fonds nécessaires à l’entretien de ses châteaux. Ces documents ont été publiés par A.

BENAVIDES,

Memorias de don Fernando IV., t. II, pp. 241-242, doc 176, et J.

FONTES, Documentos de Fernando IV, pp. 31-33, doc 25.

TORRES

262

89. L’intérêt de ce récit, rarement mis à profit faute d’une édition critique d’accès commode, a été signalé par M.J. DÍEZ de REVENGA TORRES, « Un ejemplo del arte narrativo en los finales del siglo XIII : Los Milagros de Santo Domingo de Pedro Marin ». 90. Ainsi est rapporté le récit de la libération en 1285 d’un certain Ruy Pérez de Jaén, capturé cinq ans auparavant, « yendo en cavalgada contra Granada, quando fué desvaratado don Gonzalo Rutz, maestre de Uclés » (PEDRO MARÍN, « Los milagros romanzados », p. 163). 91. C’est au cours d’une opération de renseignement, coordonnée par le commandeur de Martos, que fut capturé un certain Juan de Martos. Ibid., pp. 210-211 : « Yendo en cavalgada con Ferrant Yuanes de Marthos, almocaden de Jahen, contra el real de Abiuzaf, que los mandara ir Romero Pérez, comendador de Marthos, que tomassen lengua dellos. Eran 37 christianos. Yendo for el monte de Avençada, fallaronse con el poderde Abiuzaf. Mataron 27 christianos, cativaron los cinco christianos e fue Johan en ellos et levaronle al real de Abiuzaf el sabbado 15 dias despues de Sant Johan era de 1323 annos. » 92. Ainsi, le commandeur de Matrera, Xemen Pérez, envoie à Jerez et à Séville plusieurs courriers afin d’informer ces villes de l’avance mérinide (ibid., pp. 161 et 201-202). Il est intéressant de relever que ce rôle d’information se trouve corroboré par la documentation d’archives, les ordres militaires adressant à l’arrière des renseignements d’intérêt militaire (ACA, Cart. Real., Jaime II, caja 52, doc. 6453, publ. A. LÓPEZ SERRANO, Jaime II, don Juan Manuel y el señorío de Villena, pp. 182-183, doc. 54), mais également diplomatique (ACA, Cancilleria, reg. 239, f° 220r°, cité par A. GIMÉNEZ SOLER ,

« La expedición a Granada de los infantes don Juan y don Pedro en 1319 », p. 6, n.

I). 93. Crónica del rey don Alfonso décimo, chap. 10, p. 9. Dans le texte, le toponyme de Matrera figure de façon erronée sous la forme d’Utrera. Dans son édition récente, M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Crónica de Alfonso X, p. 31, a fait raison de cette confusion trop longtemps entretenue. 94. J. O’CALLAGHAN, «The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava», p. 273, repris dans

ID., The

Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII: «E mandamos al maestre que una vez en el año sepa el estado de todas las sus cassas, en pan e en ganado, e en todas las otras cosas, o por si, o por otro. Otrosi, de los castiellos, como estan de armas e de mantenencias, por que por codicia de los freyres, los logares non se pierdan.» 95. Ainsi l’ont établi les définitions promulguées en 1252 à Montánchez. BNM, ms. 8582, f° 62r° : « Establecido es en el capitulo general que, quando el maestre o el comandador dieren carta algund freyre para algund baylio que tomere en la baylia, que entregue al freyre en la encomienda que touiere, si esta encomienda oviere castillo o oviere alcaçar, que el baylio que touiere la baylia que entregue al freyre que touiere la carta todas las cosas que touiere en la baylia, fueras el castillo que non entregue a menos que se vea con el maestre o con el comendadore el baylio enbie al maestre o al comendador su freyre o omne en que se fie. » 96. BNM, ms. 8582, P 47v°: «Otrosi que todos los otros comendadores traygan consigo un freyle morador a dos omnes de cauallo e çinco omnes de pie pero que en el tienpo de la guerra cada uno ha de yr lo mejor acompañado que pudiere. Otrosi que los freyres que tienen los castillos fronterizos tengan omnes de pie e de cauallo los que menester ouieren e podieren mantener.» 97. AHN, OM, libro 1344, f° 235, publ. C. de

AYALA MARTÍNEZ

et al., «Algunos documentos sobre

órdenes militares y fortalezas», pp. 96-97, doc. 9: «Otorgamos et conosçemos todos en uno que reçibimos de vos Joan Martinez, e de vos Gomez Gonzalez, e de vos Ybañez Martínez, e de vos [...] Domingo el casttello de Matrera que vos teniades por Juan Fernandez, nuestro freyre que Dios perdone, el qual castiello vos manda el dicho Juan Fernandez que vos lo entregasedes al tiempo que dicho de finar. E vos entregastes nos este castiello de Matrera bien e complidamente e damos vos por libres e quitos dello.» 98. M. GARRIDO SANTIAGO, Arquitectura médiéval de la orden de Santiago, pp. 172 et 245, a relevé pour Santiago la difficulté de connaître avec précision le processus de construction des forteresses dont disposait l’institution vu l’absence de sources adéquates avant la deuxième moitié du XIV e siècle, même pour les commanderies les mieux documentées comme Jerez ou Montemolín.

263

99. Ainsi l’a bien manifesté J.

FUGUET I SANS,

« Els castells templers de Gardeny i Miravet i el seu

paper innovador en la poliorcètica i l’arquitectura catalanes del segle XII ». L’auteur soutient que les Templiers se sont livrés à « una incorporació molt primerenca dels moderns sistemes defensius lògics, d’inspiració romano-bizantina, emprats a Orient i Occident » (ibid, p. 371). 100. Le fait ressort bien des récentes études de M. J.

BARROCA ,

« Aordem do Templo e a

arquitectura militar portuguesa do século XII », pp. 185-188 et 195-199, et « Os castelos das ordens militares em Portugal », pp. 537-538. 101. L’origine islamique de la plupart des forteresses des Ordres a été soulignée dans le cas d’Alcántara par A. NAVAREÑO MATEOS, Arquitectura militar de la orden de Alcántara en Extremadura, pp. 241 et 291-292. L’auteur a récemment étendu le constat à l’ensemble des milices implantées en Estrémadure (ID., « Las órdenes militares en Extremadura : arquitectura entre el gótico y el renacimiento », p. 431). 102. RODERICUS XIMENII DE RADA , Historia de rebus Hispanie, livre IX, chap. 12, p. 293. 103. Primera Crónica General, t. II, chap. 1054, p. 738 : « A este tienpo non auie en Martos la fortaleza que agora y a ». Quelques lignes plus bas, le chroniqueur rapporte que la forteresse « era llaue de toda esa tierra ». 104. La traduction de la lettre a été établie par M. MARTÍNEZ ANTUÑA, « Conquista de Quesada y de Alcaudete por Mohámed II de Granada », p. 389 : « Desde que los cristianosse apoderaron de Alcaudete trabajaron incesantemente en su fortificación y en poblarla de personas de su confianza y de sus mujeres. » 105. AHN, OM, carp. 92, doc. 7 et libro 1347, f° 1r°-v°. Ces travaux sont signalés dans M.

GARCÍA

FERNÁNDEZ, « Fortificaciones fronterizas andaluzas en tiempos de Alfonso XI de Castilla », p. 57.

106. L’original latin de la lettre est perdu. Une traduction castillane en a été publiée par M. militante en la campaña de la Iglesia contra la sarracena furia, pp. 464-465. Les

ZAPATER Y LÓPEZ, Císter

frères y font valoir qu’ils tiennent, non seulement pour canonique, mais pour profitable à la milice l’élection du maître « porque el dicho maestre en los ocho meses, que an pasado, desde que fue promovido a la dignidad maestralde su dinero propio, adquirido antes, a gastado, en util de la dicha casa mas de diez mil libras [...] asien defensa, como reparo de las fortalezas y castillos sitos en los confines del reyno de Granada y en reedificar castillos, fortalezas, y otros bienes, que se destruyeron, perdieron y enagenaron en tiempo de otros maestres ». 107. Le fait a été récemment corroboré par C. de AYALA MARTÍNEZ, Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, pp. 575-576. 108. Aujourd’hui disparue, l’inscription a été publiée par D. AGUIRRE, El gran priorado de San Juan de Jerusalén en Consuegra, p. 187. Relevée par M. Mancha, pp. 11 et 40, puis par C.

RUBIO HERGUIDO ,

BARQUERO GOÑI,

Alcázar de San Juan, corazón de La

« Alcázar de San Juan. Orígenes y desarrollo

medieval de una villa de La Mancha », p. 96, une mention épigraphique, encore visible sur le Torreón del Gran Prior à Alcázar de San Juan, corrobore le texte de l’épitaphe en rappelant le rôle tenu par le dignitaire dans l’érection du donjon. Extrêmement rare en Castiile, ce type de document ne permet pas de connaître le travail des maîtres en matière de fortification aussi précisément qu’au Portugal, où il a fourni une base essentielle aux récentes analyses de M. J. BARROCA ,

« D. Dinis e a arquitectura militar portuguesa », p. 812, et « Os castelos das ordens

militares em Portugal », pp. 545-346. 109. Primera historia de la orden de Santiago, pp. 367-368: «Ganó a los dichos moros ynfieles las fortalezas de Montizon, i Yorac, i Segura de la Sierra, con las otras fortalezas del valle, m las quales, i en otras algunas, que antes poseya la dicha orden, labró, i rehedificó en grand cantidat, i las defendió, i sostovo, faciendo dellas grand guerra i daños a los ynfieles, con quien de contino tenia fronteria.» 110. Il semble ainsi que l’image, forgée dans le contexte particulier du XIV e siècle, utilisée comme titre par E.

BENITO RUANO ,

« Los maestres mueren en la cama », ait fait florès pour la période

antérieure. Les plus grands spécialistes y ont eux-mêmes sacrifié depuis D. militares en Léon », p. 92, jusqu’à C. de

AYALA MARTÍNEZ,

LOMAX,

« Las órdenes

Las órdenes militares hispánicas en la Edad

264

Media, p. 455, qui, à partir du début du XIVe siècle, évoque une certaine « inactividad militar » dont, à l’en croire, les frères des Ordres, avec une fréquence croissante, se seraient rendus coupables. 111. J. O’CALLAGHAN, « Las definiciones de la orden de Calatrava », p. 112 : « E los que estuvieren en frontera en guerra, que reciban los sacramentos con el maestre o con el comendador maior en su capilla, o donde el maestre tuviere por bien, so las dichas penas. » 112. Les circonstances de sa déposition ont été relatées par la Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 33 et 43, pp. 195-196 et 200, et la Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 44 et 55, pp. 362-363 et 382. Elles ont récemment fait l’objet d’une étude de C. de AYALA MARTÍNEZ, « Un cuestionario sobre una conspiración », pp. 84-86. 113. A.

GIMÉNEZ SOLER ,

Don Juan Manuel, p. 321, doc. 128 : «E otras nueuas non ay agora que vos

enbiemos desir saluo que se fue luego el rey para Burgos por faser entregar estos lugares dichos al infante don Juan e aun esy e mouieron pleytesia entre don Diago e el rey e non sabemos si se fiso porque basteçiesse los castiellos mientre que la pleytesia andudiesse.» 114. AHN, OM, libro 1345, ffos 110r°-112r°. Son absence lors du procès est expliquée devant la cour par son procureur Alfonso Fernández de la manière suivante : « Como et dicho maestre con sus freyres e con pieza de sus vasallos es ydo en seruicio de Dios e del rey a La Andalucia a la frontera de los moros en defendimento de la cruz e de la Cristiandad e con gran trauaio e en gran peligro. » 115. AHN, OM, carp. 529, doc. 697, publ. H. de SAMPER, Montesa ilustrada, t. I, pp. 54-75, repris par J. VILLARROYA , Real maestrazgo de Montesa,

t. II, pp. 19-22, doc. 6 : « Cum posse nostro, tam equitum quant

peditum, ad Dei servitium extiterimus personaliter in frontaria et existamus in comitatu illustrissimi domini Petri infantis Castelle [....] per tres menses continuos cum eo fuerimus contra sancte et catholice fidei inimicos dimicando in frontaria. » Cet acte est mentionné par A. FOREY, The Fall of the Templars in tbe Crown of Aragon, p. 183, que je remercie d’avoir attiré mon attention sur une pièce que je n’avais pas directement maniée, 116. Ainsi l’affirme dans l’édition récente de sa thèse, soutenue en 1982, P.

PORRAS ARBOLEDAS ,

La

orden de Santiago en el siglo XV, pp. 22 et 146. 117. Ainsi, pour Santiago, Mérida s’impose à compter des dernières années du gouvernement de Pelayo Pérez Correa. Dans le demi-siècle qui suit la première réunion du chapitre dans la ville en 1268 (AHN, OM, carp. 325, vol. II, doc. 32), seules trois assemblées furent tenues ailleurs. Chaque fois, elles furent convoquées à San Marcos de Léon, conformément à une ancienne tradition, en 1275 (AHN, OM, carp. 6, doc. 40), 1277 (RAH, Col. Salazar, M-8, f° 45v°-46r°) et 1288 (AHN, OM, carp. 65, doc. 12). 118. Si elle prête une certaine attention à la périodicité des chapitres, l’étude la plus récente qui leur a été dédiée, réalisée par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Poder y representatividad en tas órdenes militares hispánicas », ne s’intéresse en revanche nullement au lieu de réunion de ces assemblées. 119. AHN, OM, carp. 69, doc. 10. 120. AHN, OM, carp. 92, doc. 7, publ. Ph.

JOSSERAND ,

« Lucena : une forteresse à l’encan », pp.

618-619, doc. II : « Con consseio e con otorgamiento de don Vasco Lopes comendador mayor de Castielle e de don Arias Gomes comendador mayor de León [...] e de los otros ffreyres omes bonos de nuestra orden que connusco ffueron juntados en Seuilla en el nuestro cabildo que y ffiziemos quando estauamos con nuestro ssennor el rrey para yr deçercar a Gibraltar doze dias de junio de la era desta carta. » 121. ANTT, Ordem de Avis, doc. 388 : « Estando en el castiello de Martos, logar de la nuestra orden e nuestro, en la eglesia de Sancta Maria del dicho castiello, lunes quatorze dias del mes de setiembre era de mill e trecientos e ocbenta e quatro annos et seyendo ayuntados nuestro cabildo al signo de la campana. » 122. Un constat similaire a été réalisé pour l’ordre teutonique par C. A.

LÜCKERATH ,

« Hochmeister-Itinerar. Forschungs- und Interpretationsprobleme », pp. 136-137. Partiels, les éléments que l’on peut réunir suggèrent néanmoins une présence des maîtres sur la frontière plus durable que l’historiographie ne le suppose à l’ordinaire. Il en est ainsi y compris pour des

265

dignitaires, tels que le prieur de l’Hôpital Fernán Rodríguez de Valbuena, dont les auteurs les plus enclins à souligner l’engagement militaire des Ordres passent l’action sous silence, comme l’a fait C.

BARQUERO GOÑI,

« Los Hospitalarios en la frontera de Granada entre los siglos XIII e y XV », p.

125, et « Los Hospitalarios en Andalucía durante la Baja Edad Media », p. 74, alors même que ce frère séjourna à Cordoue à l’automne 1330 d’après un document publié par J, C. de

LERA MAÍLLO

et

al., Colección documental del imperial monasterio de Valparaíso, pp. 87-88, doc. 97. 123. Le maître de Calatrava, Ruy Pérez Ponce, est le premier supérieur d’une milice à avoir été nommé, peu avant la mort de Sanche IV, adelantado mayor de la frontera. Encore en charge le 20 janvier 1296 (AHN, OM, carp. 461, doc. 137), il fut tué peu après à la bataille d’Iznalloz, selon le témoignage de la Crónica del rey Fernando IV, chap. 1, p. 101. Cinq ans plus tard, le supérieur de Santiago, Juan Osórez, est placé à la tête de ce même adelantamiento, où il demeure au moins du 27 mars 1300 (BS, pp. 246-247) jusqu’au 27 mai 1301 (R. SÁINZ DE LA MAZA LASOLI, La orden de Santiago en la Corona de Aragón, pp. 334-335, doc. 142). Des détails à ce sujet sont fournis dans l’analyse de Ph. JOSSERAND , « Les ordres militaires et le service curial dans le royaume de Castille », pp. 78-79.

124. AMM, Cart. Real. 1348-1354, f° 8r°,publ. F. de A.

VEAS ARTESEROS,

Documentos de Alfonso XI, pp.

492-493, doc. 430, et A.de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. II, p. 76. 125. Un premier essai en ce sens a été réalisé par Ph. JOSSERAND, « Un corps d’armée spécialisé au service de la Reconquête : tes ordres militaires dans le royaume de Castille », sur lequel se fondent les développements qui suivent. 126. L’étude détaillée d’A. dans

ID.,

FOREY,

« The Military Orders and the Spanish Reconquest », reprise

Military Orders and Crusades, V, constitue une référence fondamentale. Elle a été

prolongée par C. de

AYALA MARTÍNEZ,

« Participación y significado de las órdenes militates en la

conquista de Carmona », Sans mettre en cause la qualité de tels travaux, il me semble possible de leur appliquer la critique adressée par A. DEMURGER, « Templiers et Hospitaliers dans les combats de Terre sainte », pp. 91-92, au travail d’Alan Forey dont il estimait que l’auteur avait raisonné par trop exclusivement à partir des chiffres. Malgré son titre ambitieux, la contribution récente de F. Ruiz GÓMEZ, « La hueste de las órdenes militares », n’apporte rien au débat et se borne à des généralités. 127. A. DEMURGER, « Templiers et Hospitaliers dans les combats de Terre sainte », p. 79. 128. Ainsi l’a bien illustré M. ALVIRA CABRER, « La muerte del enemigo en el Pleno Medievo : cifras e ideologia ». 129. Primera Crónica General, t. II, chap. 1072, p. 747. 130. Ibid, t. II, chap. 1081, pp. 750-751 : « Don Pelay Correa, maestre de la orden de Ucles, con su caualleria, que eran entre freyres et seglares dozientos et ochenta caualleros, fue pasar el rio et paso allende de la otra parte so Eznalfarax, a gran peligro de si et de los que con el eran. » 131. G. ARGOTE DE MOLINA, Nobleza de Andaluzía, p. 237 : « Por ser una de las majores fuerzas en toda la frontera, y en quien los reyes de Granada tenían puestos los ojos, como hoy los tienen los enemigos de la santa fe en los caballeros de la isla de Malta. » 132. A. BEAUMIER, Roudb El-Kartas. Histoire des souverains du Maghreb, p. 319, n. 1 : « L’auteur entend parler ici des chevaliers des ordres religieux de Calatrava, de Saint-Jacques et de Saint-Julien, qui composaient en grande partie la cavalerie d’Alphonse à la bataille d’Alarcos. » 133. A.

FOREY,

« The Military Orders and the Spanish Reconquest », pp. 226-227, repris dans

ID.,

Military Orders and Crusades, V. Une vision générale utile du rôle dévolu aux ordres militaires dans la défense des États latins a été offerte par A.

DEMURGER,

« Templiers et Hospitaliers dans les

combats de Terre sainte », pp. 79-81, et C. MARSHALL, Warfare in the Latin East, pp. 56-67. 134. C. de AYALA MARTÍNEZ,« Participación y significado de las órdenes militares en la conquista de Carmona », pp. 155-161. 135. ID., « La escisión de los Santiaguistas portugueses », pp. 57-60.

266

136.

ID.,

« Participación y signifïcado de las órdenes militares en la conquista de Carmona », pp.

158-161. 137. Ainsi, pour l’Hôpital, C.

BARQUERO GOÑI,« Los

Hospitalarios en el reino de León », p. 408, fait

état d’un nombre de frères supérieur par commanderie. 138. Crónica del rey don Alfonso décimo, chap. 74, p. 58 : « Murieron y todos los mas de los frailes de la orden de Santiago ». Le volume exact des pertes santiaguistes est connu grâce à une mention délivrée par l’obituaire d’Uclés. Il s’élève à cinquante-cinq frères, en plus du maître Gonzalo Ruiz Girón, d’après la transcription faite par Morales dans la deuxième moitié du XVI e siècle et publiée quelque deux cents ans plus tard dans les Opúsculos castellanos de Ambrosio de Morales, t. II, p. 25. Si l’on accepte le texte de la chronique royale dans le sens où l’entendent A. Orders and the Spanish Reconquest », p. 226, repris dans AYALA MARTÍNEZ ,

ID.,

FOREY,

« The Military

Military Orders and Crusades,V, C. de

« Participación y signifïcado de las órdenes militares en la conquista de

Carmona », p. 157, ou encore M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, « El final de la expansion : las órdenes militares en Andalucía », p. 623, il ne fait alors aucun doute que les chevaliers santiaguistes étaient moins d’une centaine à prendre part au combat. Il me semble cependant possible d’interpréter ce passage de façon différente, non plus comme la preuve que moururent à Moclín la moitié des Santiaguistes, mais comme l’indice que les principaux dignitaires de la milice y perdirent la vie. Cette lecture me paraît corroborée parle récit tardif de F. de

RADES Y ANDRADA , Chrónica

de las tres

órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara, part. I, f° 35v°, qui, traitant du magistère de Gonzalo Ruiz Girón, décrit la défaite de Moclín dans les termes suivants : « En su tiempo fueron muchos de los trezes y comendadores referidos en el capitulo ante deste y todos murieron en la refriega donde sa maestre fue herido de muerte. » 139. La même expression a été employée par F. de

RADES Y ANDRADA ,

Chrónica de las tres órdenes y

cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara, part. II, f° 50r°, à l’occasion de la défaite du maître García López de Padilla à Baena en 1325 : « Murieron en ella los mas de los freyles caualleros de esta Orden y otros muchos seglares ». 140. Récemment prédsé par C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Tópicos y realidades en torno a las órdenes

militares », pp. 130-131, ce constat a été corroboré par tous les auteurs qui, à sa suite, ont analysé le sujet, tels que F. GÓMEZ,

GARCÍA FITZ,

« La organización militar en Castilla y León », pp. 91-92, F.

RUIZ

« Los hijos de Marta », p. 39, ou J. O’CALLAGHAN, Reconquest and Crusade in Medieval Spain, p.

128. 141. ACA, Cart. Real., Jaime II, caja 7, doc. 1351. publ. J. TORRES FONTES, Documentos del siglo XIII, pp. 151-152, doc. 147, et R.

SÁINZ DE LA MAZA LASOLI ,

La orden de Santiago en la Corona de Aragón, pp.

334-335, doc. 142 : « Et sennor, sea la vuestra merced mandadnos dar et enparartodo lo nuestro, ca mill cavalleros freyres et fijosdalgo qui son en nuestra orden para cada día fueron fechos a serviçio de Dios et de los reyes et a defendimiento de la christiandad si viesen perder las alimosnas que les fizieron los reyes onde vos venides et do ellos an a guaresçer non podia ser que non punnasen en las defender. » 142. C. de AYALA MARTÍNEZ, « Las órdenes militares en la conquista de Sevilla », p. 175. 143. Cette différence a été bien illustrée par M. Á. LADERO QUESADA , « La organización militar de la Corona de Castilla durante los siglos XIV y XV », p. 212. 144. M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ ,

Diplomatario andaluz, de Alfonso X, pp. 47-48 et 93-95, doc 50 et 90. Les

deux documents reprennent avec quelques différences cette formule : « E mando que por este heredamiento que vos yo do, que me tengades un ome guisado de cavallo e de armas e de fuste e de fierra pora sienpre en Sevilla. » 145. Ainsi, pour Santiago, les statuts édictés à León en 1266 prévoient d’affecter la moitié des revenus des montazgos à l’achat de cottes de maille (BNM, ms. 8582, f° 63r°). 146. BNM, ms. 1187, f° 2r°. Cette miniature a été reproduite en couverture de l’édition de la thèse de doctorat de F. GARCÍA FITZ, Castilla y León frente al Islam.

267

147. Pour l’Hôpital, C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios en el reino de León », p. 408, en a relevé une unique occurrence dans les sources des XIIe et XIII e siècles dans un acte de 1293 établissant qu’un clerc ou un sergent devrait à l’avenir être placé à la tète de la baylie de Puente Fitero (AHN, OM, carp. 373, doc 39). 148. C. de AYALA MARTÍNEZ, «Participación y significado de las órdenes militares en la conquista de Carmona», p. 162, et Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 545. 149. ID., «The Sergents of the Military Order of Santiago»,p. 227: «The profile remains obscured of an institution that was certainly more important that the poor documental trail allows us to trace». 150. Y. HARARI, «The Military Role of the Frankish Turcopoles: a Reassessment». 151. Ainsi, pour l’Hôpital, l’a suggéré à demi-mot C.

BARQUERO GOÑI,

Los caballeros hospitalarios

durante la Edad Media en España., p. 148. On peut donner davantage de force à l’assertion de l’auteur en tirant argument de l’envoi en Italie en 1266 d’un contingent hispanique de dix chevaliers accompagnés de trente-sept sergents. Mis au jour par R. F ILANGIERI (éd.), I Régistri della cancilleria angioina, t. I, p. 50, doc. 95, cet exemple montre que pour l’Hôpital comme, sans doute, pour les autres institutions nées en Terre sainte le ratio entre chevaliers et sergents n’était pas aussi différent en péninsule Ibérique des normes européennes que l’on tend généralement à l’estimer. 152. BNM, ms. 8582, f° 47r°-v°. Les dispositions statutaires arrêtées à Mérida prévoyaient un rapport de un à dix dans le cas du maître, de un à six pour les grands commandeurs, de un à trois pour les prieurs. Seuls les commandeurs n’étaient pas admis à s’entourer d’une suite de plusieurs sergents. Dans te texte, ces frères de moindre rang sont désignés par l’expression escuderos de cavallo, voire dans l’article consacré aux commandeurs par celle d’omes de cavallo, dont C. de AYALA MARTÍNEZ,

« The Sergents of the Military Order of Santiago », p. 229, a bien montré qu’ils

recouvraient en fait une même réalité. 153. Un exemple ressort de la réaction du prieur de l’Hôpital à l’attaque perpétrée par les musulmans de Séville contre le camp de Tablada au début de 1248. Dans la riposte se sont en effet illustrés plusieurs sergents hospitaliers (Primera Crónica General, t. II, chap. 1098-1099, pp. 757-758). 154. C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

«The Sergents of the Military Order of Santiago», pp. 229-230, et C.

MARSHALL, Warfare in the Latin East,

p. 57.

155. En témoignent deux documents publiés dans BC, pp. 55-57, et BS, pp. 181-182, rapportés par F. GARCÍA FITZ, « Las huestes de Fernando III »,p. 171. 156. AHN, Sellos, caja 18, doc 3, publ. A.

BENAVIDES,

Memorias de don Fernando IV, t. II, p. 515, doc.

348 : «É para bastecer é mantener los castiellos de la frontera los apostoligos de Roma dieron sus cartas [...] en que otorgan é dan perdon de todos los pecados, asi como aquellos que van á socorrer é visitar la Santa Tierra de Jerusalen, á todos aquellos que van con el maestre o con los freyres de la cavalleria de Santiago á la frontera, é á aquellos que embian omes lidiadores, é á aquellos que son embiados por espensas agenas,é á aquellos que embiaren é dieren sus averes é ayuda convenible de los bienes que les Dios diere.» 157. Ainsi l’a bien souligné G.

LIGATO,

« Fra ordini cavallereschi e crociatar : milites ad terminum e

confraternitates armate », notamment pp. 665-668. 158. La présence de laïcs combattant avec les frères est ainsi rapportée pour Calatrava par RODERICUS XIMENII DE RADA , PEDRO MARÍN ,

Historia de rebus Hispanie, livre VIII, chap, 14, p. 278, et, plus tard, par

« Los milagros romanzados », pp. 136-137. Il n’est pas exclu que des chroniques

étrangères à la péninsule Ibérique y fassent allusion. Il semble en effet que l’on puisse assimiler à ces volontaires les socios des frères de Calatrava dont l’abbé cistercien Aubry de Trois-Fontaines rapporte la participation au siège de Cordoue en 1236 (Alberici monachi Trium Fontium Cbronicon, p. 939). 159. Elle est évoquée dans une lettre écrite en 1300 parle sultan nasride Muḥammad II à la suite de la prise d’Alcaudete, éditée par M.

MARTÍNEZ ANTUÑA ,

« Conquista de Quesada y de Alcaudete

268

por Mohámed II de Granada », p. 389. IBN AL-JAṬĪB, Al-Lamḥa al-badriyya fī l-dawla al-naṣriyya, p. 50, signale la résistance des habitants d’Alcaudete sans qu’il soit possible, sur la base de son récit, d’être assuré que des volontaires aident les frères pour l’occasion. 160. F.

GARCÍA FITZ,

«Las huestes de Fernando III», pp. 170-171, et C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

«Participación y significado de las órdenes militares en la conquista de Carmona», pp. 164-165. 161. M. RIVERA GARRETAS, La encomienda de Uclés, p. 451, doc. 236: «Toto cavallero que in villa moraret et casa populata tenuerit cum mulier et filios et cavallo de sela tenuerit sine albarda et que lança azulada et scuto et espada et espuelas habuerit, siat escusado de pecto». 162. Le fait ressort par exemple, pour Alcantara, de l’étude récente de F. NOVOA PORTELA, Los fueros de la orden de Alcántara en Extremadura, p. 291. 163. J.

ARIAS DE QUINTANADUEÑAS ,

Antigüedades y santos de Alcántara, ffos 137v°-138r°, rapporte un

privilège, aujourd’hui perdu, concédé par Suero Pérez Maldonado aux vecinos d’Alcántara pour les récompenser des services qu’ils avaient rendus contre les Maures, et leur accordant de ne plus être emprisonnés sinon pour raison avérée. Une telle faveur était peut-être assez rare, mais la raison qui l’avait motivée ne l’était nullement puisque, sixans plus tôt, le maître de Calatrava García López de Padilla avait mené une offensive similaire « con pieza de sus vasallos » (AHN, OM, libro 1345, ffos 110r°-112r°). 164. Ainsi le maître de Santiago Pedro Núñez accorda-t-il en 1281 une franchise aux habitants d’Ocaña « por que el concejo de Ocanna nos mostraren que los caualleros dende non avien las ffranquiçias e las libertades asi como los otros de Estremadura et que por esta razon non nos podien seruir en ffecho de las huestes con tan bonos cauallos e con tantas armas como nos seruirien si las ovieren » (AHN, OM, carp. 243, vol. I, doc. 18, publ. D. GARCÍA LUJÁN ,

LOMAX ,

La orden de Santiago, pp. 275-277, doc. 34). Analysé par J. A.

La encomienda de Ocaña de la orden de Santiago, p. 7, l’exemple ne constitue

aucunement un cas isolé et des exemptions comparables ont été signalées pour Alcántara ou l’Hôpital par F. NOVOA PORTELA, « El proceso de señorialización concejil en el abadengo de la orden de Alcántara », pp. 204-205, et C.

BARQUERO GOÑI,

« Algunos datos sobre la orden del Hospital en

Andalucía », pp. 40-41, notamment pour ce dernier Ordre à Lora del Río, où les membres de la milice urbaine furent dispensés en 1341 du paiement de taxes municipales, comme l’a relevé J. GONZÁLEZ CARBALLO , « Carta puebla de Lora del Río », p. 21.

165. AHN, OM, libro 1344, f° 244r°-v°. À l’été 1300, Alfonso Díaz, sous-commandeur d’Alcañiz, et Vicente Pérez, procureur du maître, protestèrent au nom du supérieur de Calatrava contre la mobilisation, ordonnée par Jacques II, des vecinos d’Alcañiz dans l’offensive contre Teruel : « Dixieron en nombre e en raçon de la dicha orden que non consentian como fuese la dicha huest en preiudicio e en menguamiento de la senoria de la dicha orden e en cara contra toda igualdad de raçon et asi incontinent protestaron en nombre e en raçon del dicbo señor maestre e de la dicha orden que non consentian en el mandamiento del señor rey ni en la yda que facian los omes de Alcañiz e de sus aldeyas en la dicba huest. » 166. A.

FOREY,

« The Military Orders and the Spanish Reconquest », p. 221, reproduit dans

ID.,

Military Orders and Crusades, V, évoque pour la péninsule Ibérique, à la différence de la Terre sainte, une absence complète de références à des mercenaires dans la documentation des ordres militaires pour les XIIe et XIII e siècles. Cette affirmation a été corrigée par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Participación y significado de las órdenes militares en la conquista de Carmona », pp. 163-164, et Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, pp. 543-544. 167. La mention se trouve dans les plus anciens statuts de l’Ordre publiés par D. LOMAX, « Algunos estatutos primitivos de Calatrava », p. 493 : « Similiter, propter infamiam deuitandam, consulimus ut magister et seniores in commune decernant et prouideant unde mercede mercennariorum suorum quam eis soluere tenentur babere ualeant. » Le texte ne dit rien de l’emploi exact de ces mercenarii. Il apparaît dès lors téméraire, ainsi que l’a justement souligné A.

FOREY,

« The Military Orders and the

Spanish Reconquest », p. 221, repris dans ID, Military Orders and Crusades, V, de leur attribuer une

269

fonction militaire, comme s’y sont essayés D. Calatrava », p. 490, ou C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

LOMAX ,

« Algunos estatutos primitivos de

« Órdenes militares hispanicas : réglas y expansion

geografica », p. 64, et « Participación y significado de las órdenes militares en la conquista de Carmona », p. 163. 168. AHN, OM, carp. 91, doc. 2, publ. E.

BENITO RUANO ,

de Santiago », pp. 30-34, doc. 3, repris dans

ID.,

« Balduino II de Constantinopla y la orden

Estudios Santiaguistas, pp. 54-59, doc. 3. À cette

occasion, deux cents arbalétriers faisaient partie du contingent que le maître de Santiago, Pelayo Pérez Correa, fit serment de mettre à la disposition de l’empereurpourl’aider à affronter ses ennemis. Le chiffre mérite à mon sens d’être souligné bien que le projet n’ait pas pu, nous le verrons, être mené à terme. 169. AHN, Clero, carp. 3020, doc, 8, publ. M.

RIVERA GARRETAS, La

encomienda de Uclés, pp. 387-390,

dot 183. Le texte reproduit la déposition du procureur de Rodrigo Jiménez de Rada devant les juges apostoliques chargés du différend « Et ipsa vero meta invmimus fratres Uclenses qui suam aciem posuerunt contra nos et nostros [...] Alioquin nos et alios ingredientes, cum lanceis, lancearent et lanceis nostra latera perforarent, preterea coquinas quas premiseramus ad parandum nobis prandium eiecerint per violenciam extra metas. Insuper, quod est peius, sarracenos ad interficiendum nos irreverenter et inhumaniter induxerunt, prout nobis a pluribus fidedignis qui eos viderant est relatum, et iam balistas suas ad sagitandum contra nos armaverant sarraceni » (ibid., p. 389). Il est intéressant de relever que, quoique sans véritables preuves, l’emploi de soldats musulmans dans les troupes de l’Ordre a été tenu pour une pratique habituelle par A. YELO

TEMPLADO ,

« Los vasallos mudéjares de la orden de

Santiago en el reino de Murcia », p. 451. 170. II apparaît ainsi que les omes de pie, dont les définitions santiaguistes de 1274 faisaient obligation à chaque dignitaire de s’entourer pour aller au combat, étaient selon toute vraisemblance des mercenaires — à la différence des escuderos de cauallo, dont nous avons vu qu’ils appartenaient à l’Ordre. En effet, dans aucun article il n’est prévu que ces omes de pie puissent être des frères (BNM, ms. 8582, f" 47r°-v°). 171. Un extrait des comptes de Pelayo Pérez Correa avec ses banquiers juifs se réfère en 1272 de façon explicite aux soldes versées au nom du maître à certains alcaides. BS, pp. 212-213 : « Quanto pagastes de las soldatas de los alcaydes deste año. » Il semble que la pratique de confier les forteresses de l’Ordre à des personnes extérieures à l’institution était fréquente si l’on en juge par les protestations élevées en chapitre. En attestent, pour Santiago, les statuts de 1251 (BNM, ms. 8582, f° 58r°), de 1274 (BNM, ms. 8582, f° 46r°) et de 1310 (BS, p. 262), prescrivant, pour ces derniers, « que en Estepa é en todas las otras encomiendas que pongamos freire por comendador é non por alcaide é non pongamos seglar ninguno ». Pour l’Hôpital, on sait qu’au début du XIV e siècle la forteresse de Cervera était même tenue par un alcaide d’origine musulmane dont les vecinos d’Alcázar de San Juan dénoncèrent les abus auprès des autorités centrales de l’Ordre (AMASJ, Perg., I/4, publ. Ph. JOSSERAND , « Ali de Cervera. Un Maure au service de l’Hôpital »). De cet acte existent plusieurs éditions insatisfaisantes, soit qu’elles se fondent sur une copie tardive, comme la transcription de J. M.

MENDOZA GARRIDO

et L.

NAVARRO DE LA TORRE ,

« Unas ordenanzas sobre Alcázar de San Juan a

comienzos del siglo XIV », pp. 189-191, soit qu’elles comportent un grand nombre d’erreurs de lecture, comme c’est le cas des versions de M.

RUBIO HERGUIDO ,

« Leyes y privilegios de Alcázar de

San Juan », pp. 9-14, et d’Á. LIGERO MÓSTOLES, La Mancha de don Quijote, t. I, pp. 81-82. 172. L’apport qualitatif des Ordres a ainsi été bien relevé par A. the Spanish Reconquest », p. 227, repris dans

ID.,

« Las huestes de Fernando III », p. 169, ou C. de

FOREY,

« The Military Orders and

Military Orders and Crusades, V, F.

AYALA MARTÍNEZ ,

GARCÍA FITZ,

« Participación y significado de

las órdenes militares en la conquîsta de Carmona », p. 166. Aucun de ces auteurs ne lui consacre cependant de développements aussi circonstanciés que ne l’a fait pour l’Orient latin A, DEMURGER, « Templiers et Hospitaliers dans les combats de Terre sainte », pp. 84-92. 173. H. Ó. BIZZARRI, «La idea de Reconquista en el Libro de los doze sabios», pp. 20-21.

270

174. Libro de los doze sabios, chap. 29, pp. 100-101 : «E por ende cunple a la tu merçed de levar contigo los que entendieres que son tuyos e deséante bien e amante e aman tu onrra. E de los otros mançebos e valientes omnes que desean alcançar onrra e que presumen de si de la ganar por sus manos, e su codiçia e deseo es fazer fazañas e buenas obras, e detos tales tienes tantos e sábelos buscar, que non dudo que con çinco mill dellos non dieses batalla a todo el mundo en un dia. Que Jullio Çésar, e Alexandre, e Ponpeo, e Aníbal, e los otros conquistadores con esto fezieron tan grandes fechos por tener gentes que curavan de las onrras e de las fazañas, e abor reçían los tesoros, e vençian con çinco mill fasta veynte mill.» 175. L’idée qu’un petit groupe d’hommes vaillants peut s’imposera une troupe largement supérieure en nombre était alors fréquente, comme l’a bien montré John Walsh, à partir d’exemples tirés du Libro de Alexandre et du Libro del caballero Zifar, dans son édition du Libro de los doze sabios, p. 101, n. 2. 176. H. Ó. BIZZARRI, «La idea de Reconquista en el Libro de los doze sabios», pp. 27-28. 177. Crónica del rey don Sancho IV, chap. 2, p. 71. 178. La formule est notamment utilisée dans la Primera Crónica General, t. II, chap. 1071, p. 747. 179. Signalé naguère par D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 14, le fait a été récemment analysé par F.

GARCÍA FITZ,

« Las huestes de Fernando III », p. 169, et « La organización militar en Castilla y

León », p. 95, et par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Participación y significado de las órdenes militares en la conquista de Carmona », p. 149, et Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 438. 180. La conquête de Mula passe ainsi dans la Primera Crónica General, t. II, chap. 1065, p. 744, pour avoir été réalisée par l’infant Alphonse « con conseio et con abiuamiento del maestre don Pelay Correa que punno en lo abiuar en este fecho ». 181. Ibid., t. II, chap. 1071, p. 747: «Mas el maestre de Ucles, don Pelay Correa, et caualleros buenos que auie con el rey sabidores de guerra, conseiaronle que fuese çercar Seuilla [...] Et muchos de los otros que meior era de la correr et de la taiar ante algunas vezes [...] Mas el maestre et algunos caualleros que y auia por fiaron con el rey don Fernando deuendol que el tiempo que pornia en corrimientos et en entradas et la costa que farie en çercar los logares, que meior era ponerlo todo m estando sobrella [... ] que meior era de lo acabar todo por un afan et par un tienpo [...] et a este conseto se acordo el rey don Fernando et todos los otros que con el eran en aquel conseio.» 182. Crónica latina de los reyes de Castilla, p. 82 : «Nec mora commendator Uclensis mittitur adarchiepiscopum Tolletanum et magistrun de Calatrava, qui erant ultra serram, ut omm mora et excusatione postponita personaliter ad regem Carrionem accederent, ubi rex erat celebratum cur iam super hoc facto.» 183. À plusieurs reprises, les maîtres des ordres militaires apparaissent alors dans la chronique associés au conseil du roi (Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 237, p. 260, et chap, 286, pp. 349-350). 184. Étudié par Ch.-E. DUFOURCQ, « Un projet castillan du XIIIe siècle : la “Croisade d’Afrique” », ce projet a fait l’objet d’une excellente présentation de M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ ,

« La idea y práctica de

la cruzada en la España medieval : las cruzadas de Alfonso X », pp. 177-182. 185. En dernier lieu, ce problème a bénéficié d’un intéressant éclairage de J. M.

RODRÍGUEZ GARCÍA ,

« La marina alfonsí al asalto de África ». 186. C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Las órdenes militares castellano-leonesas y la acción de frontera en

el siglo XIII », pp. 140-141, en a récemment proposé une vision de synthèse que prolonge l’étude de Ph. JOSSERAND, « Las órdenes militares y el mar ». 187. Le fait ressort d’un document édité par J. GONZÁLEZ GONZÁLEZ, Repartimiento de Sevilla, t. II, pp. 172-174, et repris par M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 33-34, doc. 37, qui a donné lieu à un rapide commentaire de F. PÉREZ-EMBID, Estudios de historia marítima, p. 98, n. 38. 188. L’expression esc empruntée à un cahier des Cortes rassemblées à Zamora en 1274, publié dans les actes des Cortes de los antiguos reinos de Castilla y de León, t. I, p. 94. L’Ordre, fondé en 1272,

271

a fait l’objet d’une excellente monographie de J.

TORRES FONTES,

« La orden de Santa María de

España ». 189. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 213, p. 309, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 285, p. 326 : « Ayunto quinze galeras e doze naos. Et enbio por gentes para que entrassen m aquellas galeas et en aquellas naos, e fablo con fray Alfonso Ortiz Calderon prior de Sant Joan para que fuesse en ellas por mayoral » Il est à observer que rien n’atteste dans le récit le titre d’amiral que lui a attribué C. FERNÁNDEZ DURO , La marina de Castilla, pp. 333-334.

190. En 1335, lors de sa désignation parle maître Hélion de Villeneuve comme prieur, Alfonso Ortiz Calderón séjournait, selon la chronique, à Rhodes : Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 119, p. 252, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 140, p. 53. Plusieurs documents d’archives corroborent ce fait pour les années qui précèdent : BNV, RBC, vol. 280, ff os 28v° (1332) et 33v° (1335). 191. Plusieurs auteurs ont souligné le développement des activités maritimes de l’Hôpital à partir de la fin du XIIIe siècle, dont atteste la création de la charge d’amiral en 1299, relevée par J. SMITH, The Knights of St. John in Jerusalem and Cyprus,

RILEY-

p. 330, et A. LUTTRELL, « The servitudo marina at

Rhodes », p. 50, reproduit dans ID,, The Hospitallers in Cyprus, Rhodes, Greece and the West, IV. La plus récente mise au point en la matière a été rédigée par A. the Hospitaller Corso at Rhodes », repris dans

ID.,

LUTTRELL,

« The Earliest Documents on

The Hospitaller State on Rhodes and its Western

Provinces, VIII. 192. A.

FOREY,

« The Military Orders and the Spanish Reconquest », p. 227, reproduit dans

ID.,

Military Orders and Crusades, V. L’exemple est rapporté par la Crónica latina de los reyes de Castilla, pp. 86-87 : « Remansit preterea tunc temporis in frontaria illa magister et fratres Calatravensis et comendator et fratres Uclensis et quidam alii nobiles qui omnes dampna multa inferebant sarracenis cum rege Biacie cum iam multi milites qui dicuntur alaraves adherebant. » 193. II semble que les historiens militaires aient accordé une importance exagérée à la tactique fondée sur l’effet de choc de la cavalerie lourde, au point de la tenir parfois pour presque toujours utilisée, comme l’ont prétendu J. F. VERBRUGGEN, De krijgskunst in West-Europa in de Middeleeuwen, et C.

GAIER,

« La valeur militaire des Templiers ». Pour l’Orient latin, cette vision

traditionnelle a été vivement critiquée par J. FRANCE, Victory in the East. 194. Cette tactique a été décrite par J. OLIVER ASÍN, « Origen árabe de rebato », pp. 375-377, comme par F. FRANCO SÁNCHEZ, Vías y defensas andalusíes en la Meseta oriental, p. 109. 195.

JUAN MANUEL,

Libro de lot estados, chap. 77, pp. 228-229 : «Et sobre todas las cosas del mundo,

deven guardar los cbristianos que non dexen ningunos de los suyos andarcon ello a un trebejo que ellos fazen de tornafuy, ca bien cred que quantos a este trebejo se meten con los moros, que son en ellos en grant peligro, et meten a todos los otros a lugar de sermuertos o desbaratados. Et commo quier que esta deven guardar qualesquier christianos, mucho más los que andan armados commo cavalleros. ca si quiera oi dezir que una de las cosas que más enpesçio quando en la Bega murieron el infante don Johan et don Peidro, fue las espolonadas que fizieron algunos, et después tornavan fuyendo al logar do estavan los pendones. Et por ende se deven mucbo desto guardar de lo non fazer sinon commo es dicho.» 196. Primera Crónica General, t. II, chap. 1098, p. 757 : «Los moros desque los vieron asi en pos ellos yr, fueron desenparar las uacas en el oliuar, et començaron de yr fuyendo en manera que yuan uencidos, et un escudero del prior tornose con las vacas por un sendero apartado. Et el prior quisierase tornar, mas uio pasar adelante de su conpanna de pie que se adelantaron, et temiendose que los matarien los moros, fueles pasar adelante, et fue dar en una çelada en que auia ctento et cinquanta caualleros, et de pie grant conpanna.» 197. Ibid, t. II, chap. 1088, pp. 753-754. 198. Ibid., t. II, chap. 1106, pp. 759-760. 199. FRANCO SÁNCHEZ, Vías y defensas andalusíes en la Mancha oriental, p. 115.

272

200. A.

GIMÉNEZ SOLER ,

Don Juan Manuel, pp. 363-364, doc 192. Dans une lettre au roi Jacques II

d’Aragon, un envoyé catalan à la cour de Ferdinand IV rapporte ainsi que le « maestre de Calatraua a corregut della en la frontera e a feta gran presa larrais dandaras fo a les corts per manament del senyor rey e atresi ha corregut ab .cccc. genets que te ab si ». 201. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 301 et 307, pp. 366 et 370. 202. Il est à mon sens révélateur que le testament d’Alonso Martínez de Olivera, grand commandeur de León de l’ordre de Santiago, fait en mai 1302, rapporte un affrontement qui eut lieu près de Tarifa et dont aucune autre source ne garde la mémoire pour le règne de Ferdinand IV. A. BENAVIDES, Memorias de don Fernando IV, t. II, p. 301, doc 207 : « Y por las animas de criados y criadas de doña Juana mi muger, el qual dicho altaryo mandé hacer viniendo de bastecer de Tarifa, por mandado del rey don Fernando mi señior. Acaesció que, estando yo en Tarifa, fueron á tierra de moros .xxii. de á caballo, y diez peones de mis criados á traer algun ganado : llevólos un adalid, mal cristiano, y metiólos en Algezira, do los tomaron presos : y como los moros tomaron sabiduria de ellos, otro dia viniéndome, topé con Andulla y Marin, caudillo de Granada, con ochocientos de á caballo y qumtentos peones y con la ayuda de Dios peleé con él con dosctentos de á caballo y cien peones ; y fueron los moros todos muertos y cautivos, salvo fasta cinquenta que con el caudillo se salvaron. » 203. A. DEMURGER, « Templiers et Hospitaliers dans les combats de Terre sainte », p. 88. 204. C. de AYALA MARTÍNEZ, « Tópicos y realidades en torno a las órdenes militares », p. 133, a pu ainsi évoquer, sans être en mesure d’aller plus loin, « una cualificada especialización en determinadas acciones de riesgo basada en un adiestramiento permanente del que no tenemos pruebas evidentes pero que es preciso suponer ». 205. JUAN MANUEL, Libro de los estados, chap. 70, p. 212 : «Otrosí, deve poner, eso mismo, recabdo en la çaga, et segund do entendiere do es el mayor reçelo, en la delantera o en la çaga, así deve poner y la más gente et mejor, et los más esforçados, et omnes más de vergüença et más sabidores.» 206. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 116, p. 249, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 137, p. 43 : «Otrosí envió decir á los de la costanera, en que venía el maestre de Calatrava [..] que si los moros veniesen á pelear con los de la zaga, que los de aquella costanera saliesen por en derredor del cabezo de aquella Sierra Carbonera e que les tomasen de delantera.» 207. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 251, p. 326, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 324, p. 412. 208. Cet accord étendait au Temple et à l’Hôpital un pacte souscrit en 1221 entre Santiago et Calatrava : AHN, OM, fibro 1342, ffos 84r°-85r°, publ. J. O’

CALLAGHAN ,

« Hermandades between the

Military Orders of Calatrava and Santiago », pp. 617-618 : « Addimus etiam statuendo quod quando isti quatuor ordines uel de illis aliqui fuerint in regum exercitu uel in aliqua caualgada siue exercitum procedendo siue exercitum subsequendo uel in bello etiam de regum beneplacito simul permaneant et consistant. » 209. A. DEMURGER, « Templiers et Hospitaliers dans les combats de Terre sainte », p. 89. 210. Crónica del rey don Alfonso décimo, chap. 74, p. 58 : «En un dia de sábado que era víspera de San Juan, mandó el infante á don Gonzalo Ruiz. Giron, maestre de la caballerta de la órden de Santiago, é á don Gil Gomez de Villalobos, abad que era de Valladolid, é á Ferrand Anriquez, é dióles gran compaña de concejos que fuesen con ellos á guardar los herveros, é á los que ivan por leña é poryerva para el real. É llegaron á un castillo de moros que dicen Moclin, que es a dos leguas de Alcalá, é tornáronse los herveros, puestos en salvo, al real ; é á ellos que se tornaban ya, parescieron cerca del castillo de Moclin cient caballeros de moros, é desque los vido este maestre don Gonzalo Ruiz Giron, commo era ome de grand corazon, non atendió ninguno de los otros, ni aún a la su gente mesma, é fuéselos acometer con muy poca gente, é los moros, desque los vieron, comenzaron de fuir é llevaronle á una celada en que estavan dos mill caballeros de moros.» 211. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 288, p. 358. 212. Ibid., chap. 278, 279 et 304, pp. 35 1-352 et 368.

273

213. Signalé par F.

GARÍIA FITZ,

justement analysé par C. de

« Las huestes de Fernando III », p. 169, n. 34, l’épisode a été très

AYALA MARTÍNEZ ,

« Las órdenes militares en la conquista de Sevilla »,

pp. 172 et 181. 214. Primera Crónica General, t. II, chap. 1081, pp. 750-751 : «Don Pelay Correa, maestrede la orden de Ucles, con su caualleria, que eran entre freyres et seglares dozientos et ochenta caualleros, fue pasar el rio, et paso allende de la otra parte so Eznalfarax, a grant peligro de si et de los que con el eran, ca mayor era el peligro desa parte que de la otra [...] Los moros eran tantos della, lot unos que yazien en Eznalfarax, caualleros grant pieça et de otra gente mucha ademas, los otros que les venien de contra ese Axaraf de muchas partes, que se veyen con ellos en grant coyta, quando con los unos quando con las otros, que nunca uagar auien de folgar.» 215. L’héroïsme des Santiaguistes dans la défense de l’Aljarafe a été souligné, en accord avec la totalité des auteurs, par C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Participación y significado de las órdenes

militares en la conquista de Carmona », p. 166. 216. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 117, pp. 250-251,et Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 138, pp. 47-48.

217. Ainsi l’a observé A. FOREY, « The Military Orders and the Spanish Reconquest », pp. 218-221, reproduit dans ID., Military Orders and Crusades, V. Reprise dans ID., The Military Orders, pp. 50-54, la démonstration de l’historien britannique a été corroborée par A. DEMURGER, Chevaliers du Christ, p. 138. 218. En témoignent les annales tolédanes recueillies par J. PORRES MARTÍN-CLETO (éd.), Los Anales Toledanos I y II, pp. 201-202. Le texte attribue aux Ordres la prise de Trujillo, réalisée en 1232 avec le soutien de l’évêque de Plasencia, comme, deux ans plus tard, la conquête des forteresses de Medellín, Alange et Santa Cruz, que les milices auraient réalisée à partir de leurs seules forces. 219. Au milieu du XIII e siècle, de telles donations sont prédsément encadrées. Si en 1173 Calatrava obtint d’Alphonse VIII un privilège publié par J. GONZÁLEZ GONZÁLEZ, El reino de Casttlla en la época de Alfonso VIII, t. II, pp. 305-307, doc. 183, en vertu duquel le roi lui offrait « omne castellum quod de sarracenis deinceps quolibet modo adquirere potueritis, Alphonse X, près d’un siècle plus tard, ne fut pas aussi généreux, promettant en 1266 à Santiago les dtés nasrides d’Antequera et d’Archidona, une fois conquises et cédant, six ans plus tard, dans les mêmes conditions Alcalá la Real à Calatrava (AHN, OM, carp. 313, doc. 13, et carp. 425, doc. 122, publ. M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 341-343 et 411-412, doc, 314 et 391). 220. J, GONZÁLEZ GONZÁLEZ, El reino de Castilla en la época de Alfonso VIII, t. II, pp. 714-715, doc, 412, rapporté par A. FOREY, « The Military Orders and the Spanish Reconquest », pp. 219-220, repris dans ID., Military Orders and Crusades, V : « De omni mauro qui mil uel ultra mil morabetinos ualuerit et captivus fuerit a uobis uel ab hominibus uestris uel ab aliis quibuslibet caualgatoribus quorum uos duces et cabdellos fueritis, medietatem de cetera in perpetuum babeatis. » 221. Il n’est guère besoin d’insister sur ce point. Une étude remarquable de ces pactes a été proposée par J. O’CALLAGHAN, « Hermandades betwee n the Military Orders of Santiago and Calatrava », pp. 609-618, dont les enseignements essentiels ont été synthétisés par A. FOREY, « The Military Orders and the Spanish Reconquest », pp. 228-229, repris dans ID., Military Orders and Crusades, V. 222. Le principe en est déjà arrêté dans l’accord le plus ancien qui nous est parvenu. Ratifié en 1178 et publié par J. L. MARTÍN RODRÍGUEZ, Orígenes de la orden militar de Santiago,

274

pp. 272-273, doc. 92, et R. HIESTAND, Papsturkunden für Templer undJohanniter, t. II, pp. 425-426, il lie dans une même volonté d’action les supérieurs du Temple, de l’Hôpital et de Santiago. 223. Le texte de cette prescription a été publié par J. O’ CALLAGHAN, « Las definiciones de la orden de Calatrava », p. 117 : « No presuman de ir ni se poner debaxo de la vandera de algun señor temporal, quandoquiera que acaeciere haver guerra en el dicho regno por defension de la iglesia del mismo reyno o de la republica o de otra manera, sino todos los dichos cavalleros, freiles vaian debaxo de la vandera de la orden juntamente st estuviere presente, guardando de contino la unidad de la orden. » 224. Ainsi l’a bien observé C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Las órdenes militares castellano-leonesas y la

acción de frontera en el siglo XIII », pp. 146-147, et « Órdenes militares y frontera en la Castilla del siglo XIV », p. 273. 225. H. GRASSOTTI, « El debery el derecho de hacer guerra y paz en Leon y Castilla ». L’historienne argentine a consacré sur ce problème un développement spécifique aux Ordres :

ID.,

« Facere

guerram et pacem. Un deber del que no estaban exentas las órdenes militares ». 226. J. GONZÁLEZ Alfonso IX, t. II, pp. 453-455, doc. 346. 227. A.

FOREY,

« The Military Orders and the Spanish Reconquest », pp. 220-221, repris dans

ID.,

Military Orders and Crusades, V, et Ph. JOSSERAND, « In servitio Dei et domini regis. Les ordres militaires du royaume de Castille et la défense de la Chrétienté latine », pp. 98-99. 228. À titre d’exemple, on peut citer celle que les frères de Calatrava adressèrent en 1220 à Honorius III, publiée par D. MANSILLA, La documentación pontificia de Honorio III, p. 251, doc. 340. 229. AHN, OM, carp. 91, doc. 2, publ. E. BENITO RUANO, «Balduino II de Constantinopla y la orden de Santiago », pp. 30-34, doc. 3. 230. Ainsi l’ont rappelé pour les Templiers, tant à l’échelle générale qu’à celle de l’ensemble ibérique, A.

DEMURGER,

« Gli ordini religioso-militari e la guerra », p. 55, ou H.

NICHOLSON ,

The

Knights Templar, p. 97, qui souligne que « the Templars performed the same sort of functions in Spain as they did in the Latin East and in Portugal, providing military forces that could be quickly mobilised and were reliable in the field ». 231.

OLIVIER DE PADERBORN ,

Historia Damiatina, p. 232, cité par A.

DEMURGER,

« Templiers et

Hospitaliers dans les combats de Terre sainte », p. 90. 232. F. GARCÍA FITZ, « Las huestes de Fernando III », p. 163, et « La organización militar en Castilla y León », p. 93. 233. A.

FOREY,

« The Military Orders and the Spanish Reconquest », p. 229, reproduit dans

ID.,

Military Orders and Crusades, V. 234. JAUME I, Llibre dels Feits., chap. 154, p. 72, rapporte en ces termes le message des envoyés des maîtres : « Senyor, saluda-us molt lo maestre del Temple, e de l’Espital,, e el comanador d’Alcanís e de Montalbà, e dien que ban estât al Puig de les Pasqües, qui és denant Morvedre per tres milles, e ban estat aquí així com vós las manàs per dos dies, e corregren a vall de Segon, e ara són aquí, e preguen-vos que anets tost, que si no no hi porien romanir, que ells són pocs, e el poder de València es gran. » 235. D’utiles éléments chronologiques sur le déroulement du siège de Séville ont été récemment fournis par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Las órdenes militares en la conquista de Sevilla »,pp. 171-173. 236. Primera Crónica General, t. II, chap. 1083, p. 751 : « Et el reçelando el poder de los moros que era muy grande et la hueste non muy cresçida, ca non le llegaran aun las gentes nin los conceios de las uillas, synon muy pocos [...] mando fazer derredor del logar o posaua grant carcaua. » 237. C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Fortalczas y creación del espacio político », p. 28, et F.

GARCÍA FITZ,

« La organización militar en Castilla y León », p. 91. 238. A.

FOREY,

« The Military Orders and the Spanish Reconquest », p. 229, reproduit dans

Military Orders and Crusades ; V,

ID.,

275

239. Crónica del rey don Sancho IV, chap. 2, p. 71. Leur rapidité de réaction a été ici bien signalée par F. GARCÍA FITZ, « Los acontecimientos politico-militares de la frontera en el último cuarto del siglo XIII », p. 50. 240. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 105, p. 239, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 126, p. 17: «El rey enbio a mandara Vasco Rodriguez maestre de Sanctiago, que era adelantado mayor de la frontera, e a los maestres de las hordenes de Calatraua e d’Alcantara que se fuesen luego para la frontera, e que se ayuntassen con los ricos omes e conçejos que eran en la frontera e que fuesen a desçercar el castillo de Gibraltar que tenian çercado los moros.» 241. ACA, Cancillería, reg. 529, ffos 53v° et 56v°, cités par R.

SÁINZ DE LA MAZA LASOLI ,

«La orden de

Montesa durante el reinado de Alfonso el Benigno. Catálogo de documentos de la cancillería real», p. 90, doc. 249 et 250. 242. F. GARCÍA FITZ, «Las huestes de Fernando III»,pp. 177 et 181-182. 243. E. BENITO RUANO, «España y las Cruzadas», p. 114: «Son el enlace entre acción y acción, el elemento que da continuidad al movimiento entre el recrudecimiento intermitente de dos expediciones.» 244. Crónica latina de los reyes de Castilla, pp. 86-87. 245. Primera Crónica General, t. II, chap. 1117, p. 765: «Contado auemosde commo el arçobispo de Sanctiago, don Johan Arias, adoleçio luego que llego a la çerca de Seuilla. veyendo el rey en commo estaua muy flaco, mandolo tornar para su tierra.» 246. II me paraît difficile, à partir des données de la chronique, de soutenir l’hypothèse, émise dans une récente contribution de C. de AYALA MARTÍNEZ, « Las órdenes militares y la conquista de Sevilla », p. 173, selon laquelle le prélat aurait été victime d’une épidémie qui se serait ensuite propagée très vite parmi ses hommes. Peut-être faut-il mieux voir derrière ce départ précipité un indice supplémentaire de l’effacement progressif des milices urbaines qui, à en croire J. POWERS, A Society Organized for War. The Iberian Municipal Militias in the Central Middle Ages, pp. 76-80, et « The Municipal Militias in the Reconquest of Seville », p. 163, entrèrent au milieu du XIII e siècle dans un « process of atrophy ». 247. Primera Croníca General, II, chap. 1117, p. 765: «Et desque el arçobispo fue ydo de la hueste, vino el maestre don Pelay Correa posar a aquel logar do el posaua, et estido y con veynte et çinco freyres solos, que y estonçe consigo tentie, et non mas, et de otra caualleria poca.» 248. C.de AYALA MARTÍNEZ, « Participación y significado de las órdenes militares en la conquista de Carmona », p. 156. 249. ACA, Cancillería, reg. 541, f° 64V0. Mentionné par F. de

MOXÓ Y MONTOLIU ,

« La relación

epistolar entre Alfonso XI y Alfonso IV en elArchivo de la Corona de Aragon », p. 181, l’acte avait déjà par le passé attiré l’attention de M.

MAHN-LOT,

« Philippe d’Évreux, roi de Navarre, et un

projet de croisade contre le royaume de Grenade », p. 229. 250. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 196, p. 298, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 256, p. 263 : « Pero en tanto que el yua, dexo el rey en la frontera a don Gonçalo Martinez maestre de Alcantara, e dexo con el muchos caualleros de los de la su mesnada, e de los vasallos de sus hijos, anssi que podian ser mas que mill omes a cauallo de buenos caualleros e escuderos ; e mando les que en aquella guerra fiziesen lo que el maestre les mandase, anssi como lo harian por el mesmo. » Ce passage a bénéficié d’un traitement emphatique exaltant la figure du maître dans le Poema de Alfonso Onceno, str. 701-704, p. 174. 251. En atteste notamment une lettre de Benoît XII à Alphonse XI en 1340, tentant d’apaiser la colère du roi, prévenu à l’encontre du maître parla favorite Leonor de Guzmán, en lui rappelant la qualité des services que le dignitaire lui avait toujours fidèlement rendus (ASV, Reg. Vat. 134, ff os

133r°-134r° ; publ. J.-M.

VIDAL

et G.

MOLLAT,

Benoît XII. Lettres closes et patentes, pp. 766-768, doc

2631). 252. Seuls A.

FOREY,

« The Military Orders and the Spanish Reconquest », p. 230, repris dans

Milltary Orders and Crusades, V, et C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

ID.,

« Órdenes militares y frontera en el siglo

276

XIV », p. 285, y ont fait allusion, consacrant quelques lignes à peine à un point dont le second de ces auteurs reconnaît pourtant qu’il constitue « una inagotable fuente de gasto ». 253. À ce panorama très pauvre, le récent ouvrage de C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

Las órdenes militares

bispánicas en la Edad Media, pp. 577-579, a voulu remédier au moins en partie en s’intéressant à un poste de dépenses qui suppose, selon l’auteur, « unos elevadísimos costes económicos ». Ces problèmes ont fait l’objet d’une première réflexion de Ph.

JOSSERAND ,

« En charge de défendre la

frontière : les ordres militaires et le financement des châteaux de la Cordillère bétique ». Les pages suivantes offrent en quelque sorte le développement de ce travail encore inédit. 254. À titre d’exemple, plusieurs envois d’argent sont destinés à Cordoue et aux châteaux qui protègent la ville dans les années qui suivent la conquête. En atteste la Primera Crónica General, t. II, chap. 1052 et 1055, pp. 757 et 739. Le premier passage mentionne l’envoi de vingt-cinq mille maravédis, quand le monarque, peu après la prise de la ville, « oyo nueuas de Cordoua en como estauan coytados de fanbre et que sufrien muy grant lazerio ». Le second relève qu’à la suite de la mon d’Alvar Pérez de Castro, qui détenait la tenencia de la ville, « diol otrosy muy grant auer para esos pobladores de Cordoua mantener et asegar et para partir por los castiellos ». 255. M. A.

LADERO QUESADA ,

« La organización militar de la Corona de Castilla durante los siglos

XIV y XV », p. 207. Une idée similaire a été avancée par M. C,

CASTRILLO LLAMAS ,

« Monarquia y

nobleza en torno a la tenencia de fortalezas en Castilla durante los siglos XIII y XIV », p. 104. 256. À deux reprises, il est fait référence à la « grant costa quefizo » dans le texte de la Primera Crónica General, t. II, chap. 1060 et 1065, pp. 742 et 744. Le coût de ces campagnes est corroboré par plusieurs bulles émises en faveur de Santiago, publiées par A.

QUINTANA PRIETO ,

La docmnentación

pontificia de Inocencio IV, t.I, pp. 226-227 et 232-233, doc. 196 et 201. 257. En 1266 encore, lors du chapitre de León, reste en vigueur le principe en vertu duquel « establesçio el maestre que la meytad de los montadgos de cada regno que les den para conprar lorigas » (BNM, ms. 8582, f° 63r°), 258. La seule exception intéresse les commanderies pauvres pour lesquelles est conservé le principe de l’intervention du maître, comme le reflètent les statuts édictés par Juan Osórez en 1310. BS, p. 261 : « Otrosi quando fueremos en hueste ò en recoa demos ferrero que fierre las bestias de los freires de los conventos è de las valias de las encomiendas pobres è que nos el maestre les demos frenos è albardas è zapatos è bragas è cebada para las bestias è de corner para los omes. » 259. Ainsi l’a justement signalé C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Las fortalezas castellano-leonesas de las

órdenes militares », p. 556. 260. AHN, OM, Archivo Histórico de Toledo, n° 56142, publ. M. RODRÍGUEZ LLOPIS, Documentos de los siglos XIV y XV, pp. 13-14, doc 7: «E por les hazer mas merçed e aviendo voluntad de poblar e de guardar la dicha villa de Segura, veyendo la probeza que han e el afan e costa que hazen las guardas de la tierra, tenemos por bien de les dar cada año en quanto fuere la guerra de los moros para ayuda a las guardas de la tierra quinientos maravedis, e por esta carta mandamos al que oviere de aver e de recabdar las nuestras rentas e derechos en Canpo de Montiel agora e de aqui adelante que den al conçejo de Segura o a quien ellos enbiaren dezir por su carta cada año los dichos quinientos maravedis muy bien pagados por que sean contados dellos.» 261. À titre d’ordre de grandeur, ces rentes s’élevaient pour Santiago à six mille et quatre mille maravédis annuels pour les châteaux d’Aledo et de Cieza en 1298 (AC A, Cancillería, reg. 107, ff os 225v°- 226r°, publ. R. SÁINZ DE LA MAZA LASOLI, La orden de Santiago en la Corona de Aragón, p. 324, doc. 125) et à une même somme de six mille maravédis, à laquelle s’ajoutaient cinquante charges de blé, pour la forteresse de Bullas en 1347 (AHN, OM, carp. 82, doc, 11, publ. J.

TORRES FONTES,

Documentos para la historia de Cehegín, pp. 133-135, doc. 12). A partir de tels chiffres, C. de MARTÍNEZ, Las

AYALA

órdenes militares hispánicas en la Edad Media, pp. 577-579, s’est livré à des calculs qui,

dans les grandes lignes, corroborent cette estimation.

277

262. C. de AYALA MARTÍNEZ, « Órdenes militares y frontera en la Castilla del siglo XIV », p. 288, et « Las fortalezas castellano-leonesas de las ôrdenes militares », p. 557, me semble à ce propos avoir exagéré le concours de monarques, dont il n’a pas craint récemment d’affirmer que « posiblemente en una importante proporción, atendían a los gastos de unos castillos desde los que se les debía obediencia » (ID., Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 581). 263. Son testament a été publié par A.

BENAVIDES,

Memorias de don Fernando IV, t. II, pp. 299-307,

doc. 207 : « Item mando que cobren del rey don Fernando, mi señor, ellibramiento que se me debe de estos dos años passados, cerca de cien mil maravedis. » 264. Le premier cas, souvent cité, est rapporté dans la Crónica del rey don Sancho IV, chap. 9, p. 86. Le deuxième, moins connu, ressort de la Crónica del rey don Fernando IV, chap. 7, p. 118 : « Estando todos en Berlanga, vino y un freyle de Uclés, que decian Lope Ferrandez, que tenía el alcázar de Lorca por don Juan Manuel, que lo tenía por el rey, é dijo á la reina que avia menester para aquel alcázar bastecimiento ; é la reina le dío luego bastecimiento de armas é vianda cuanto ovo menester, é toda su tenencia, é envióle ende luego con todo recabdo. » 265. Le fait ressort de deux donations foncières dans la périphérie de Séville accordées par Alphonse X en 1253 en faveur d’Alcántara et de l’Hôpital. Publiés par M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ ,

Diplomatario andaluz, de Alfonso X, pp. 47-48 et 93-95, doc. 50 et 90, les deux actes reprennent presque exactement la même formule qui lie explicitement la concession foncière à la prestation d’un service militaire : « E mando que por este heredamiento que vos yo do, que me tengades un ome guisado de cavallo e de armas e de fuste e de fierra pora sienpre en Sevilla. » 266. Mis en lumière par P. LINEHAN, The Spanish Church and the Papacy in the Thirteenth Century, en particulier pp. 101-151, et « The Church, the Economy and the Reconquista in Early FourteenthCentury Castile », reproduit dans ID., Past and Present in Medieval Spain, XI, ce fait a été récemment rappelé par N. Housley, « Costing the Crusade : Budgeting for the Crusading Activity », p. 45, 267. Le fait ressort notamment de l’étude de C. de AYALA MARTÍNEZ, « Órdenes militares y frontera en ta Castilla del siglo XIV », pp. 285-289. 268. Ainsi l’ont fait C. de AYALA MARTÍNEZ, « Las fortalezas castellanas de la orden de Calatrava en el siglo XII », pp. 25-30, et « Fortalezas y creación del espacio político », pp. 41-44, ou bien encore E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA , « El campo de Calatrava en la época de Fernando III », p, 358. 269. L’espace de la frontière a durablement conservé un caractère peu anthropisé qui fait que, jusque sur le versant septentrional de la Sierra Morena, on peut observer des formes d’exploitation prioritairement extensives, ainsi que vient opportunément de le rappeler L. R. VILLEGAS DÍAZ ,

« Frontera y actividad cinegética. Una aproximacion a los territorios fronterizos

manchegos », p. 622. 270.

FONTES,

« El señorío y la encomienda de Canena en la Edad Media ». Canena n’est pas une

exception. Le cas de la ville d’Estepa, dépendant elle aussi de Santiago et a priori plus connue, n’est guère différent selon l’étude de R. G. PEINADO SANTAELLA, « Estepa en la Edad Media ». 271. L’expression présides militaires est empruntée à M.

GARCÍA FERNÁNDEZ ,

El reino de Sevilla en

tiempos de Alfonso XI, p. 113 : « A pesar de todo, el poblamiento de la frontera fue una tarea difícil de ercaro atractivo y cuyos resultados finales estuvieron muchas veces amenazados por las razzias granadinas y norteafricanas. En consecuencia, las plazas de frontera soportaron durante el siglo XIV un alarmante subpoblamiento crónico, convertidas prácticamente en auténticos presidios militares. » Parmi d’autres exemples, Cabra vérifie tout à fait l’affirmation de l’auteur : en 1342, Alphonse XI lui accorde une exemption fiscale généralisée « por razon que mandamos a don Juan Nunes, maestre de la orden de la cavalleria de Calatrava, que poblase e ficiese poblar el lugar de Cabra que es de la dicha orden el qual estruyeron los moros e quel dicho maestre dixo nos que se non podia poblar sinon faciendo nos gracias y mercedes a los que hy vinieren a poblar [...] para que la dicha villa se pueda mexor poblar y los vecinos

278

dende sean mas ricos e mas abastados y tengan con que nos servir en la dicha frontera » (AHN, OM, libre 1347, f° ir°-v°). 272. Ainsi l’a récemment fait valoir dans un travail pionnier L. R. VILLEGAS DÍAZ,« Presencia de la orden de Calatrava en Osuna », p. 49. 273. La date exacte du privilège accordé à Juan González n’est pas connue dans la mesure où il nous a été transmis à travers la confirmation obtenue par son successeur, Ruy Pérez Ponce, en octobre 1288. L’acte a été publié par M. GAIBROIS DE BALLESTEROS, Historia delreinado de Sancho IV de Castilla, t. III, p. 133, doc. 219 : « Et otrossí que les quité que non diessen portadgo de ningunas viandas que adoxiessen de ffuera para mantenençia de su villa nin de los ganados que conprassen en las villas o en los otros logares. » 274. A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. II, pp. 88-89. 275. M.

GARCÍA FERNÁNDEZ ,

«La carta puebla del castillo de Cote», et «Morón de la Frontera y

Enrique II. Los privilegios reaies de 1378». 276. Le principe en est clairement souligné dans une lettre de Jacques II d’Aragon adressée en 1298 au maître de Santiago Juan Osórez afin que celui-ci prit en charge l’entretien des forteresses frontalières de la région murcienne, auquel les rentes perçues sur place ne pouvaient nullement suffire : ACA, Cancilleria, reg. 110, f° 33v°, publ. R. SÁINZ DE LA MAZA LASOLI, La orden de Santiago en la Corona de Aragón, pp. 324-323, doc. 126 : « Maestro, ya sabedes de como los castiellos de Ricot et de Alaedo et de otros lugares que son de vuestra orden son edificados et sitiados en el regno de Murcia, los quales por raçón de la guerra que y es entre nos et Castiella ban mester ayuda et socorsso pora la guarda et al retenimiento dellos. Ond como a esto las rendidas de los ditos castiellos non puedan complir menos de ayuda vuestra o de los otros lugares que son de la vuestra orden [...] requerimos et rogamos vos muyto que dedes conseyllo a los ditos castiellos o que mandedes al comendador de Montalbán sobredito que el qyer de conseyllo et ayuda en manera que por defayllimento de guarda et de retenimiento los ditos castiellos non se ayan de perder a vos e a la dita orden. » 277. De façon significative, C.

BARQUERO GOÑI,

« Los Hospitalarios en el reino de León », p.524, se

contente d’affirmer : « El mantenimiento de todo este conjunto defortificaciones debió de significar una cargo bastante considerable para las rentas de la orden de San Juan. » 278. Sur la base des testaments, on ne perçoit guère de ce mouvement que l’envoi d’armes à destination de la frontière. Ainsi, une clause de l’accord passé au début du XIII e siècle entre le comte Fernán Núñez de Lara et l’ordre de l’Hôpital à propos de l’établissement de Puente Fitero, situé sur le chemin de Saint-Jacques, décide que les armes et les chevaux légués à cette fondation charitable seraient envoyés aussitôt àConsuegra (R AH, C ol. Salazar, Al-59, ff os164r°-166v°, cité par C. BARQUERO GOÑI, « Les Hospitaliers des royaumes de Castille et de León et le chemin de SaintJacques », pp. 12-15), 279. A. M,

BARRERO GARCÍA ,

«Un formulario de cancillería episcopal», p. 707 : «Ex religionis tue

constancia confidentes talem domum nostram, in tali diocesi constitutam, sollicitudini tue et tutele quondam dignum duximus committendam, tali forma quo annuatim ad explenda nostra negocia nobis tot nummos transmitteres et eius redditus fideliter ampliares [...] Cum autem ad maurorum confinum circa Pascha proposuerimus nos transscire, cum sine multis denariis nostrum propossitum non possimus deducere ad effectum, a te predictos nummos, cum uc usque nullos persolveris, ad presens volumus postulare.» 280. AHN, OM, carp. 464, doc. 237 bis. L’échange porte sur les domaines de l’Ordre à Olmos, dans la vallée de l’Esgueva, qu’il cédait au proche conseiller d’Alphonse XI contre les terres que celuici possédait à Cordoue. La raison invoquée pour justifier la transaction atteste bien du souci de Calatrava de pouvoir acheminer les rentes de ses possessions vers la frontière. L’acte précise en effet : « Este troco e camio fazemos por que entendemos que es pro de nos e de nuestra orden por que esto que dicho es que la orden a en Olmos es en tal comarca e en tal vezindat que nos desapoderan dello e non podemos dello auer rrenta nin derecho ninguno nin lo podemos apoderar por que fue e es siempre en poder

279

ageno assy que a mas de quarenta annos que nunca la orden ouo nin puede auer ende rrenta nin derecho ninguno. Et quando lo pudiese auer es tan lexos de la nuestra comarca que sseria tan grande la costa que faremos en lo recabdar e en lo traer commo montaria la rrenta dello. Et por que esta dicha beredat que vos nos dades en troco e en cambio es de mayor rrenta que esta que vos damos e en comarca e en vezindat ssegura donde lo nos podemos auer en nuestro podere ssin costa ninguna e do podemos auer todos los fructos e rrentas que rrendiere para la costa que nos e nuestra ordenfazemos e auemos de fazer en la guerra de moros e para ayudar del basteçimiento de los castillos que auemos en la frontera de los moros ». 281. AGS, Registro General del Sello, 111-1484-5, publ. E. GONZÁLEZ CRESPO, «Castillos andaluces en época de Alfonso XI», p. 49, doc. 2: «Que touiese por bien que en el Corral de Almaguer, vasallos de la dicba orden, que pudiesen faser dos ferias cada año, porque es un lugar que yase en buena comarca, e de que la horden reçibe muy grand seruiçio para basteçemiento de los sus castillos que ay en frontera de moros.» 282. AHN, OM, carp. 444, doc. 61. 283. L’original de la bulle est perdu. Le contenu en est connu par le biais de l’ordre d’exécution accordé par Ferdinand IV, à la demande de Santiago, le 1 er juillet 1303. Publié dans BS, pp. 249-250, il a été repris par A.

BENAVIDES,

Memorias de don Fernando IV, t. II, pp. 553-355, doc. 235 :

« Nos mostró privilegios del papa en que él da poder al maestre de Santiago que aya de ver, é de procurar fecho de la cruzada en todos los mios reynos, é que la faga predicar é recabdar todos los derechos que à la cruzada pertenecen daqui adelante, é que pueda encomendar este fecho á quien él toviere por bien para mantenimiento de la frontera é de los castiellos de Huescar, é de Orça, é de Castiel, é de Galera, é de Benamexir, é de Estepa, é de Tayviella, é de Aledo, é de Ricote, é de Peña, é de Moratalla, que son en frontera de moros, que es muy grant seruiçio de Dios, é mio, é amparamiento de la mi tierra. » 284. Deux ans après que le premier ordre d’exécution de la bulle eut été donné, le maître juan Oso rez en sollicitait un nouveau auprès du monarque : AHN, Sellos, caja 18, doc. 3, publ. BS, pp. 250-251, et A. BENAVIDES, Memorías de don Fernando IV, t. II, p. 515, doc. 348. 285. AHN, OM, carp. 92, doc. 8 : « Por que nos dixiestes que quando viniestes a la ffrontera a nuestro sseruiçio que auiedes a conprar e uos costaua mucho de lo vuestro los ganados que auiedes mester para vuestra despesa por rrazon que non auyedes en esta tierra deffesas en que los criar. Por ende mandamos e tenemos por bien que uos e la vuestra orden o el que lo por vos ouyere de veer que defesedes a una parte de la vuestra heredat que uos auedes en Guadalcaçar, termino de Cordoua, ssessenta yugadas de heredat anno e ver, para en que podades criar e traervuestros ganados. » 286. Pour les impôts sur le bétail, on peut mentionner la roda de Villadiego, concédée à Calatrava par Sanche IV pour l’entretien du château de Martos. La donation est consignée dans un document ultérieur d’Alphonse XI (AHN, OM, carp. 430, doc. 211, publ. BC, pp. 201-202 : « Agora don Johan Nunnez, maestre de la dicha orden de Calatrava, dixo nos en como la dicha rolda fue dada a la dicha orden pora mantenimiento del castiello de Martos egela dio el rey don Sancho, nuestro auuelo, por muchos seruiçios que la dicha orden ffizieron al dicho rey »). Pour les revenus ecclésiastiques, on peut évoquer la donation des tercias reaies de la ville de Sabiote, que Ferdinand IV, lorsqu’il les abandonna à Calatrava, affecta expressément à la reconstruction de la forteresse (AHN, OM, libro 1345, f° 63r° : « Que ayan todas las mis tercias que yo he y devo aver en Sauiote que es de la dicha orden asi de pan como de vino e de ganado e demando que las ayan para refaçimiento e para lavor del castiello de Sauiote cadanno daqui adelante en todo tiempo mientras que yo las oviere del papa bien e complidamente » ). 287.

M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ ,

« Osuna en el siglo XIII », a analysé en détail la donation consentie à

Calatrava lors de son établissement à Osuna. Le privilège royal délivré à cette occasion est conservé à l’AHN, OM, carp. 424, doc 114, publ.

ID.,

Diplomatario andaluz de Alfonso X, p. 325, doc.

299 : « Otorgamos al maestre sobredicho e al conuento de Ossuna que ayan daquí adelant por siempre iamás la nuestra tercia de los diezmos que nos auiemos e deuiemos auer en las eglesias de Ossuna e de todo su término, E esto les damos en ayuda pora labrar los muros e las torres e las fortalezas de la villa e del castiello de Osunna. Otrossí damos e otorgamos al maestre e al conuento de Ossuna sobre dichos que todos

280

los ganados que entraren a estremo en término de Ossuna que tomen por montadgo de mille cabeças las dos una vez en el annoporque ayan carne por su conuento. » 288. AHN, OM, carp. 428, doc. 180 : « Garci Lopez, maestre de la orden de la cavalleria de Calatrava, se me querella e dize que ay muchos mercadores que conpran e lieuan azoge a escuso de aquellos que an de veer fecho de los posos del Almaden et por esta razon que pierde e menoscaba mucho de la renta de los posos. Et que non puede conplir la rretenençia de los castillos que son a mantener en frontera de los moros. » E. GONZÁLEZ CRESPO, « Castillos andaluces en época de AlfonsoXI », p. 49, doc. 1, a fourni de ce document une transcription dans laquelle figure par erreur le terme moradores à la place du mot mercadores. Une même plainte avait déjà été élevée par le maître en 1298 auprès de Ferdinand IV. L’acte a été publié par A.

BENAVIDES,

Memorias de don Fernando IV, t. II, pp. 178-179,

doc 128. 289. AHN, OM, carp. 430, doc. 210. 290. AHN, OM, carp, 430, doc. 211, publ. BC, pp. 201-202 : «Al tiempo que nos tomamos por nos todos los montalgos del nuestro señorío, tiramos todas las roldas que se tomaban e acostunbran a tomar en toda la nuestra tierra, et en aquel tiempo el maestre de Calatrava e la su Orden tomaban rolda en el Campo de Calatrava,en el lugar que dicen Villadiego, de todas las ovejas e carneros que por i passan et de esto que habian de cada año una quantia de ovejas e carneros de los que entraban a los estremos et nos tiramos esta rolda, assi como todas las otras roldas, que tomaban en el nuestro señorio et mandamos que non las tomassen.» 291. Il fut ainsi offert à Calatrava de prélever sept cents brebis sur le montazgo royal, à raison de deux bêtes pour mille qui entraient dans le Campo de Calatrava, jusqu’à atteindre le montant fixé. En d’autres cas, ce sont des exemptions fiscales qui venaient aider à l’entretien des places frontalières. En 1349, la provision adressée par Alphonse XI aux collecteurs de la moneda dans le royaume de Murcie prévoyait de façon explicite l’hypothèse où les châteaux santiaguistes ne pourraient l’acquitter. AMM, Cart. Real. 1348-1354, ffos 13r°-14r°, publ. F. de A.

VEAS ARTESEROS,

Documentos de Alfonso XI, pp. 498-501, doc. 436 : « Et si los cogedores de la dicha moneda non pudieren coger la moneda de los lugares de Val de Ricote et Socouos et Veste et Moratalla et Letur et Carauaca et Çebegin et Bullas, lugares que son del maestre de Santiago en el dicho reino, que les descuenten por ello a los dichos cogedores mill marauedis. » 292. Le fait ressort d’une lettre d’Alphonse XI à la ville de Murcie, lui signifiant que la trêve avec les musulmans est rompue. AMM, Cart. Real. 1314-1344, f° 99v°, publ. A.

GIMÉNEZ SOLER ,

Don Juan

Manuel, pp. 596-597, doc. 507, et F. de A. VEAS ARTESEROS, Documentos de Alfonso XI, p. 262, doc. 227 : « Viemos vuestra carta en que nos enbiastes dezir commo cuydando que los moros que guardarian la paz que convusco auian que los moros de Veliz que corrieron a Carauaca entrante este mes de nouiembre que agora paso et que leuaron dende .xvi. moros et pieça de vacas et de yeguas et de otros ganados. » 293. AMM, Cart. Real. 1314-1344, f° 117r°, publ. J. TORRES frontera de Granada», pp. 187-188, et F. de A.

FONTES,

VEAS ARTESEROS,

«Apellido y cabalgada en fa

Documentos de Alfonso XI, pp.

312-313, doc. 270: «Que los ginetes de Velez que corrieron a Pliego, que es de la orden de Santiago, et que leuauan ende pieça de vacas et de bestias et de otro ganado, et que los dichos vuestros vezinos que salieron a las afumadas et que fueron en alcançe en pos de los ginetes mas de quatro leguas et que los desbarataron et les tiraron la presa et en este alcançe que rebentaron .xxv. cauallos a los sus vezinos.» 294. Ainsi l’a par exemple fait valoir I. SANZ SANCHO, Geografía del obispado de Córdoba en la Baja Edad Media, pp. 98-99 : « A finales del siglo XIII se había perdido el territorio de Biervén y quedó en primera linea el castillo de Benamejí, que también se perdió en 1307 y hubo de recuperarse ya definitavemente en 1341. » Son opinion a été corroborée par M .

ROJAS GABRIEL ,

« Guerra de asedio y expugnación

castral en la frontera con Granada », p. 888. 295. AHN, OM, carp. 71, doc 1, publ. M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ ,

Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp.

121-123, doc. 122. La donation fut consentie « por muchos servicios que me fizo don Pelay Pérez,

281

maestre de la cauallería de Sanctiago, e sennaladamiente por el serviçio que me fizieron en la conquista de Murcia ». 296.

IBN ABī ZAR‘ ,

Rawḍ al-Qirṭās, t. II, p. 615. Le fait a été fort bien relevé par M. Á.

MANZANO

RODRÍGUEZ, La intervención de los benimerines en la Península Ibérica, p. 49.

297. M.

NIETO CUMPLTDO ,

Historia de la Iglesia en Córdoba. Reconquista y restauración, p. 114. La

position de l’auteur est corroborée par un document du fonds de la cathédrale, daté de 1289, dans lequel le maître de Calatrava, Ruy Pérez Ponce, ordonne à l’alcalde et à l’aiguacil de Benamejí de respecter la perception de l’almorifazgo (ACC, caja Z, doc. 128). 298. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 121, pp. 253-254, et Gran Crónica de Alfonso XI, t.II, chap. 142, p.56. 299. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 258, p. 334. L’action est menée parle maître de Santiago : « Et envió a don Alfonso Méndez, maestre de Santiago, que cercase el castillo de Benamexil. Et estido y el maestre tres dias, et entregarongelo. » 300. Ibid., chap. 280, p. 353 : « Et en este mes llegó mandado al rey que el rey de Granada fuera á Benamexil, castiello de la orden de Sanctiago, et que lo tomará, et derribólo luego. » 301. PEDRO LÓPEZ DE AYALA , Crónica del rey don Pedro, an. XIII, chap. 2, p. 516 : « El rey don Pedro, dende á pocos dias despues que esta pelea fué, al comienzo de la quaresma entre en el regno de Granada con todo su poder é ganó de ese camino estos logares, Iznaxar, é Cesna, é Sagra, é Benamexir, é dexó en ellos recabdo de gentes é de viandas. » Il n’est pas possible d’exclure totalement que Benameji’ait été conquis par les musulmans, lors de la victoire de Muḥammad VI à Guadix, le 15 janvier 1362. Dans ce cas, il conviendrait d’admettre que la forteresse fut préalablement reprise par les chrétiens entre 1343 et 1361. Une lettre du roi de Castille à son cousin d’Aragon, récemment publiée par L. V. DÍAZ MARTÍN, Colección documentai de Pedro I de Castilla,

t. IV, pp. 96-97, doc 1180, semble confirmer cette

dernière hypothèse. 302. Sur la prise des trois premières forteresses, les sources chrétiennes et musulmanes concordent : Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 55, p. 206, Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 70, p. 407, et IBN AL-JAṬĪB, Al-Lamḥa al-badriyya fī l-dawla al-naṣriyya, p. 90. Pour Martos, en revanche, il y a désaccord : à l’inverse des chroniques royales castillanes, qui évoquent un échec du sultan devant la forteresse, l’auteur grenadin, pour sa part, parle d’un succès nasride. Cette différence de point de vue se reflète dans la bibliographie où, ayant choisi de suivre les textes chrétiens, C. TORRES DELGADO , El antiguo reino nazarí de Granada,

p. 262, s’oppose à R. ARIÉ, L’Espagne musulmane au

temps des Nasrides, p. 98, 303. R. ARIÉ, L’Espagne musulmane au temps des Nasrides, p. 81. 304. Bien que le règne de Pierre I er ait introduit avec Grenade en 1350 un nuevo cltma de paz, comme l’a justement signalé C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Órdenes militares y frontera en el siglo

XIV », p. 276, la violence ne disparut pas pour autant d’un seul coup, les hostilités prenant une forme peutêtre plus larvée mais néanmoins capable d’ébranler le dispositif castillan de frontière, comme l’a récemment fait valoir E.

MOLINA LÓPEZ,

Ibn al-Jatib, pp. 133-134, sur la base de sources

musulmanes trop peu connues des historiens occidentalistes. 305. M. GARCÍA FERNÁNDEZ, El reino de Sevilla en tiempos de Alfonso XL pp. 61 et 190. 306. Ainsi l’a observé dans son étude classique

A. COLLANTES DE TERÁN SÁNCHEZ ,

« Los señoríos

andaluces », pp. 98-99, qui prend cependant soin de souligner que le repli de ces institutions, appelé à s’approfondir singulièrement au XVe-siècle, ne faisait encore que s’esquisser sous les règnes de Sanche IV et de ses deux successeurs. 307. Telle est l’idée défendue en particulier par M.

FERNÁNDEZ GÓMEZ ,

« Alcalá de los Gazules, un

enclave fronterizo del reino de Sevilla en la Baja Edad Media », pp. 202-203, et R.

SÁNCHEZ SAUS,

« Aristocracia y frontera en la Andalucía medieval », pp. 195-196. 308. Ainsi l’a fait valoir C. de siglo XIV », pp. 283-284.

AYALA MARTÍNEZ ,

« Órdenes militares y frontera en la Castilla del

282

309. AHN, OM, carp. 430, doc. 209. La ratification de l’accord par Alphonse XI est exprimée en ces termes : « Por que al tienpo que nos ganamos el lugar de Matrera e la dimos al conçejo de la muy noble cibdat de Seuilla sopiemos que quando el dicho logar de Matrera era de la orden de Calatraua que el maestre de la dicha orden que auia e leuaua las dos partes de todo el diezmo del dicho logar e de ssu termino por compusiçon que era entre el e el arçobispo e el cabildo de la eglesia de la dicha cibdat de Seuilla. Et coma quier que nos diemos el dicho logar al conçeio de la dicha çibdat de Seuilla pero no entendemos tomar a la dicha orden los diezmos que auian al tienpo que el dicho logar era ssuyo et que por dar nos el dicho logar a Seuilla que non pierden el derecho que auian de los dichos diezmos. » 310. Ainsi l’atteste la composition passée en septembre 1344 entre le maître de Calatrava et l’évêque de Jaén à propos des trois places reconquises l’année précédente. AHN, OM, libre 1347, ff os 19r°-20v° : « Por razon que, por la guerra de los moros, se ouieron de perder los lugares de Alcaudete y de Priego y de Carcabuey, logares de la orden de Calatraua, y los cobraron los moros [...] e fue merçed de Dios e la buena ventura del muy noble e muy alto nuestro sennor don Alfonso, rey de Castilla y de Leon, de cobrar los dichos logares de Alcaudete y Priego y Carcabuey. » 311. Au demeurant, rien ne prouve que de telles mesures, contrairement à ce que laisse entendre C. de AYALA MARTÍNEZ, « Órdenes militares y frontera en la Castilla del siglo XIV », p. 283, aient présenté une quelconque efficacité. L’exemple de la forteresse d’Alcaudete tendrait même plutôt à suggérer le contraire. Si, comme l’estime E.

RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

« Un ejemplo de

aculturación cristiano-feudal en la frontera nazarí », p. 55, ce sont effectivement des choix stratégiques qui expliquent qu’Alphonse XI se soit refusé à restituer la place à Calatrava après que celle-ci eut été reconquise en 1312, force est d’observer que, dans ce cas, le souverain dut être pour le moins désappointé. En 1319, en effet, le château est décrit comme un repaire de factieux et de voleurs dans un document publié par J. RODRÍGUEZ MOLINA, Colección diplomática de Baeza, t. I, doc. 18, pp. 49-50, et par M. Á.

MORENO MORENO ,

Las cartas del concejo de Baeza, p. 77, et,

dix ans plus tard, ce sont les murailles même de la ville qui menaçaient ruine, comme le signalait récemment M. GARCÍA FERNÁNDEZ, « Tensiones nobiliarias y gobierno municipal en Córdoba », pp. 243-244. 312. Moindre que ne l’affirme C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Órdenes militares y frontera en la Castilla

del siglo XIV », p. 283, la disproportion me semble même négligeable si l’on ajoute aux concessions de plein droit des donations consenties aux milices pour un temps court qui, comme nous l’avons vu à partir de l’exemple de Lucena, témoignent du dynamisme dont les frères continuaient à faire montre dans la défense de la frontière méridionale du royaume. 313. AHN, OM, carp. 249, doc. 1, publ. E.

GONZÁLEZ CRESPO ,

«Castillos andaluccs en época de

Alfonso XI», pp. 50-51, doc. 4. 314. AHN, OM, carp. 431, doc. 225, et AHN, Osuna, carp. 9, doc. 9, publ. L. V. DÍAZ MARTÍN, Colección documental de Pedro I de Castilla, t. I, p. 115, doc 74, et t. II, pp. 242-247, doc. 501. Le second acte est justifié en ces termes : « Dovos e otorgovos en donaçion acabada e pura e yrreuocable [...] la mi villa e castiello de Casçalla, que es en el arçobispado de Sevilla, cerca de Osuna e de Marchena, la qual fue de la dicha orden. » 315. Ainsi l’a mis en relief E.

GONZÁLEZ CRESPO ,

« Castillos andaluces en época de Alfonso XI », p.

48. Le document, dont l’original est actuellement conservé à l’Archivo Secreto de Toledo, caja 12, leg. 4, doc. 15, comporte une mention à mon sens d’un très grand intérêt : « Los quales lugares cumplia mucho cobrarnos para la Corona de los nuestros regnos, porque destos lugares vino grandes deserviçios a los reyes onde nos venimos et a nos et a la nuestra tierra grand daño » (ibid., p. 55, doc 16). 316. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 110, p. 244, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 131, p. 31 : «Despues que el rrey de Granada partio de Castro e vio que lo non podia tomar, pues que la gente que avia venida de Cordoua estaua dentro e otrosi la tierra era ya apellidada, fue con toda su gente al castillo de Cabra, lugar que era de la borden de Calatraua, e yua por que Pero Diaz de Aguayo, freyle de esta horden e

283

alcayde de aquel castillo de Cabra, le avia enbiado a dezir que se lo entregaria, e los pobladores de este lugar de Cabra no sabian desto ninguna cosa.» 317. Différents exemples en sont rapportés par la chronique. Ils trouvent une confirmation intéressante dans une lettre de Gentilis, cardinal-prêtre de Saint-Martin-des-Monts, écrite en 1303 au nom de Boniface VIII au maître de Calatrava afin que celui-ci reçoive dans l’Ordre, après lui avoirimposé pénitence, un frère coupable d’avoir laissé, en son absence, la garde du château qui lui était confié à un parent qui l’avait livré aux musulmans, parmi lesquels il vivait désormais (AHN, OM, carp. 445, doc 68). 318. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 43, p. 200, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 55, p. 382. 319. J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 271, repris dans

ID.,

The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII : « E como nos ayamos oydo que algunos logares de la orden sean perdidos por mengua de las pertinencias, mandamos al maestre que las retegencias de los castiellos sean dadas a sus tiempos, par que no venga daño a los castiellos, assi como vino fasta agora. » 320. La dimension conflictuelle du magistère de García López de Padilla a été très bien présentée par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Un cuestionario sobre una conspiración ». 321. Ainsi le mentionne une lettre de Boniface VIII à l’archevêque de Tolède publiée dans BS, pp. 244-245 : « Quidem fratres ordinis militiae Santi Iacobi, temerariis ausibus, relaxatis habentis ac spiritu rebellionis assumpto, quaedam castra et loca munita eiusdem ordinis in frontaria Sarracenorum illarum partium existentia proditionaliter occupantes, non solum magistro et aliis fratribus dicti ordinis verum etiam convicinis christianis ipsarum partium, fulti Sarracenorum potentia quos inibi receptarant, guerram durissimam facere praesumabant, et quod gravius est, comminabantur publice castra et loca predicta Sarracenis omnino trader e et prepetuo submittere dommio eorundem, nisi prefatus magister una cum capitula dicti ordinis quasdam domos seu comendas ordinis memorati fratribus ipsis rebellibus concederant ab eis perpetuo retinendas. » 322. AHN, OM, carp. 431, doc. 227, publ. L. V. DÍAZ MARTÍN, «Los maestres de las órdenes militares en el reinado de Pedro I», pp. 340-345, doc. 3. 323. AMM, Cart. Real. 1314-1344, f° 91v°, publ. J. TORRES FONTES, «Los Fajardos en los siglos XIV y XV», pp. 173-174, et F. de A.

VEAS ARTESEROS,

Documentos de Alfonso XI, pp. 239-240, doc. 208 : «Nos

dexieron que Alfonso Ferrandez de Saauedra, comendador de Aledo, que auia por retenençia del dicho castiello, en las rentas que la orden de Santiago ha en la dicha çibdat et en su termino, tres mill et çient maravedis, Et que agora el maestre de Santiago que enbiara rogar a los alcalles que eran a aquella razon que feziesen recudir a Pedro Lopez Fajardo, su criado, con los dichos maravedis et non a otro ninguno.» 324. AMM, Cart. Real. 1314-1344, P 116r°-v°, publ. E.

GONZÁLEZ CRESPO ,

«Diplomas reales del siglo

XIV sobre la reparación de las murallas de Murcia», pp. 117-118, doc. 14, et F. de A. ARTESEROS,

VEAS

Documentos de Alfonso XI, pp. 310-311, doc. 268 : «Et que despues for el afincamiento de la

guerra que los moros fazen et porquel dicho castiello parte termino con los moros, et estaua sin retenençia et a muy grant peligro de se perder et, otrosy porque dize que el dicho comendador les afronto et les dixo en commo los moros que se allegauan para venir sobrel dicho castiello, porque sabian porun omne que saliera dende et de fiera para ellos quel dicho castiello non estaua basteçido nin auia viandas commo conplia. Et quel conçeio, sabiendo deste allegamiento que los moros fazian para venir sobrel dicho castiello, et entendiendo que en se basteçer el dicho castiello que era muy grant nuestro seruiçio et grant pro et guarda de todo este regno [...] que sacaron fiado sobre las dichas rentas de Sant Johan de junio et de Sant Miguel de setienbre primeras que venian, las armas et viandas et las otras cosas que fueron mester para basteçer del dicho castiello.» 325. AMM, Cart. Real. 1314-1344, P 124r°, publ. E. GONZÁLEZ CRESPO, «Diplomas reaies del siglo XIV sobre la reparación de las murallas de Murcia», pp. 118-119, doc. 15, et F. de A. Documentos de Alfonso XI, pp. 339-340, doc. 295.

VEAS ARTESEROS,

284

326. A.

FOREY,

« The Military Orders and the Spanish Reconquest », pp. 232-233, repris dans

ID.,

Military Orders and Crusades, V. Pour le Temple en péninsule Ibérique, cet avis a été corroboré par H.NICHOLSON, The Knights Templar, p.98. 327. De l’existence de tels manquements, il faut toutefois se garder d’extrapoler une norme, comme l’a fait C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Tópicos y realidades en tomo a las órdenes militares », p.

141, dont les positions ont été encore radicalisées par A, DEMURGER, Chevaliers du Christ, p. 140. 328. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 121, pp.253-254, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 142, p.56: «Saco su hueste el rrey de Granada e fue al castillo de Benamexi que era de la horden de Sanctiago e tenia lo por el maestre un cavallero de la orden de Santiago que dezian Gomez Arias, e este Gomez Arias no estaua ay en el castillo, e dexo en el mal rrecaudo ; e luego que ay llego el rrey de Granada conbatiolo e cobrolo luego.» 329. Ainsi l’a montré J. TORRES FONTES, Documentos para la historia medieval de Cehegín, pp. 45-46. La précarité de la situation de ces forteresses ressort d’une lettre de Pierre I er où celui-ci ordonne en 1352 à Fadrique de renforcer leur protection. Ce courrier reflète l’échec des efforts du maître dans les années précédentes pour assurer leur défense et leur repeuplement : « El conçeio de la çibdat de Murçia me enbiaron mostrar su petiçion en como los lugares de Carauaca e de Cehegin que son vuestros e de vuestra orden, que estan derribados eyermos, en tal manera que sy guerra ouiese serian a grand peligro de se perder » (AMM, Cart. Real. 1348-1554, f° 73r°, publ. A. L. MOLINA

MOLINA ,

Documentos de Pedro I, p. 79, doc. 46). 330. En décembre 1287, le maître Pedro Fernandez cède en usufruit à deux juifs de Séville des terres de l’Ordre à Carmona afin qu’ils puissent être remboursés de l’argent emprunté par Pelayo Pérez Correa et par son successeur immédiat, Gonzalo Ruiz Girón, au père de l’un d’entre eux. AHN, OM, carp. 313, doc 18, publ. E. BENITO RUANO, « Deudas y pagos del maestre de Santiago, Pelay Pérez Correa », pp. 36-37, doc 6 : « E esto uos damos porocho mill e trezientos e cinquenta marauedis de que nos diestes uos don Mossé carias del maestre don Pay Correa e del maestre don Gonçalo Ruyz en que se contien en estas cartas que deuien estos marauedis sobredichos a don Abraham, uuestro padre, con los dos rozines que dizie en la una carta. » 331. J. M. NIETO SORIA, « Castillos eclesiásticos de la frontera suroriental castellana a fines del siglo XIII ». L’auteur évoque l’abandon des places de Carchel, Tiñosa et Lubrín, situées respectivement dans les diocèses de Jaén, Cordoue et Carthagène. Il est tout à fait significatif que l’archevêque de Tolède, en dépit de l’étendue de ses ressources, éprouve des difficultés comparables, comme en attestent l’emprunt de II.430 maravédis souscrit en 1295 auprès d’un juif de la ville pour payer les tenencias des places de frontière et la remise au roi, l’année suivante, du château de Baeza que son Église n’était plus en état de défendre (ACT, A.7.G.1.18 et A.7.G.2.19). De ce dernier abandon on peut rapprocher, près de quarante ans plus tard, la cession du château de Lucena que l’évêque de Cordoue est contraint de remettre à l’ordre de Santiago faute d’être capable d’en assumer l’entretien, ainsi que l’ont signalé M.

NIETO CUMPLIDO ,

« Aportación a la historia de Lucena », pp.

247-250, Ph. JOSSERAND, « Lucena : une forteresse à l’encan », pp. 604-605 et 609, ou I. SANZ SANCHO, « Episcopologio médiéval cordobés », p. 50. 332. AHN, OM, carp. 325, vol. II, doc. 36 : «Eeste ospital commo sobredicho es me diestes vos maestre e vuestra orden para en la mi vida por muchos bienes e muchas ayudas que el inffant don Enrrique mio marido e yo ffezimos a vuestra orden e ffaremos mas cabadelante ssi Dios quissiere e ssenalada mientre por quarenta mill maravedtes que yo donna Johana di a uos maestre para labrar los castiellos de vuestra orden que sson en la ffrontera a sserviçio de Dios epara cobrar otras cassas de la orden que eran enagenadas.» 333. ANTT, B-51-275, ffos 94v°-95r° La cession a été brièvement évoquée par M. R. de Sousa CUNHA, A ordem militar de Santiago, p. 155. 334. AHN, OM, carp. 462, doc. 179. Avant d’accéder à la charge suprême, Garda Lopez de Padilla est dit avoir reçu la jouissance viagère des biens de son Ordre en Aragon « seynaladamientre por trezientos e cinquenta uezes mil marauedis quel nos empresto por cosas que autamos muyto menester pora

285

quitar cosas que teniamos enpenadas de nuestra horden e por amantenvmiento e retenençias de los nuestros castiellos ». 335. AHN, OM, libro 1345, f° 152r°-v°. En juin 1317, le maître de Santiago García Fernández signe une reconnaissance de dette l’obligeant à rembourser sous six mois au supérieur de Calatrava, García López de Padilla, dix mille maravédis et une certaine quantité de vêtements, « los quales maravedies e pannos son que nos prestastes por nos fazer amor para esta yda que ymos a la frontera en seruiçio de Dios e del rey ». Faute de quoi, le document spécifie le taux de la pénalité encourue par Santiago dans la mesure où « si a este dicho plaço non vos pagaremos los dichos maravedis e pannos otorgamos de vos les pagar con veynte maravedis coda dia quantas dias passaren del dicho plaço en adelante en nombre de interese e para esto pagar e complir obligamos todos los nuestros bienes e de nuestra orden muebles e rayzes por do quier que los ayamos ». 336. Deux documents au moins en témoignent. En 1307, Teresa Gil décharge Santiago des « dozientas cargas de pan que yo preste a don Johan Osorio, maestre de so orden, de queyo tengo so carta », d’après une clause de son testament publié par A. RUCQUOI, « Le testament de doña Teresa Gil », p. 320. Il se pourrait que la dette contractée par l’Ordre auprès de cette aristocrate ait la même origine que les cent dix charges de blé annuelles que la femme de l’infant Enrique offrit cinq ans plus tôt, en échange de la cession viagère de l’hôpital de Las Tiendas, de remettre à Fernán Ruiz de Saldaña afin de le dédommager d’un prêt que celui-ci avait consenti au maître Juan Osórez (AHN, OM, carp. 325, vol. II, doc 36). 337. A.

FOREY,

« The Military Orders and the Spanish Reconquest », pp. 230-232, repris dans

ID,,

Military Orders and Crusades V. 338. ASV, Reg. Av. 14, f° 412r°, et Reg. Vat, 71, f° 43r°, publ. B.

PALACIOS MARTÍN

(éd.), Colección

diplomática medieval de la orden de Alcántara, t. I, pp. 361-362, doc. 504 : «De redditibus annuis ordinum eorumdem de piano summarie sine strepitu et figura iudicii plena informatione recepta tot equites armis et equis bene munitos de fratribus eorumdem ordinum uel aliis ad hoc sufficientibus in frontaria Sarracenorum in locis uidelicet de quibus magis expedire videris eos iubeas retinere.» 339. ASV, Reg.

AV.

14, ffos 428v°-429r°, et Reg. Vat. 71, ff os 46v°-47r° publ. ibid., t. I, pp. 362-363,

doc. 505. Dans l’estimation des biens de l’Hôpital que le pape charge son légat de pratiquer, il lui enjoint de déduire les responsiones envoyées à Rhodes et les dettes de l’Ordre, c’est-à-dire les frais « que dictus prior tam pro responsione ordinaria conuentui ultramarinis facienda quam pro exoneratione debitorum Hospitalis eiusdem habebit soluere annuatim ». 340. Récemment encore, C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Órdenes militares y frontera en la Castilla del

siglo XIV », pp. 265-266 et 268, s’est inscrit sans autre forme de commentaires dans la continuité de l’analyse produite par A.

FOREY,

« The Military Orders and the Spanish Reconquest », p, 232,

repris dans ID., Military Orders and Crusades, V. 341. Les années 1319-1320 ont été présentées comme « una etapa de significativas confrontaciones » par J. RODRÍGUEZ MOLINA, « La frontera de Granada », p. 508, bien que cet auteur soit, nous l’avons vu, plutôt enclin à minimiser les situations de conflit frontalier. À de tels affrontements, les ordres militaires ont très normalement participé. Les sources narratives l’attestent, telles la Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 13 et 14, pp. 182-184, et la Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 20, pp. 312-313. Les actes de la pratique l’évoquent également (AHN, OM, carp. 529, doc. 697, publ, H. de SAMPER, Montesa ilustrada, t. I, pp. 54-55, et J.

VILLARROYA ,

Real maestrazgo de Montesa, t. II, pp.

19-22, doc, 6). Il ne peut donc être question d’invoquer une quelconque abstention des milices, d’autant moins justifiable à mon sens que le pouvoir pontifical, censé selon bien des auteurs les fustiger, était en réalité conscient de leur engagement militaire, ainsi que l’avait bien senti, il y a de cela un siècle, A.

GIMÉNEZ SOLER,

« La expedición a Granada de los infantes don Juan y don

Pedro », p. 16, lorsqu’il faisait valoir que le roi de Castille avait été prié par Jean XXII de dépêcher sur la frontière « un número determinado de caballeros que no debían ser de las órdenes militares ni de aquellos que tuvieran obligación de prestar este servicto »..

286

342. Ce conflit de loyauté auquel les Ordres furent de plus en plus souvent exposés à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle a été présenté dans ses enjeux par Ph.

JOSSERAND ,

« In servitio Dei et

domini regis. Les ordres militaires du royaume de Castille et la défense de la Chrétienté latine », p. 101. 343. AHN, OM, libro 1345, ffos 199r°-200v°, publ. BC, pp. 177-179. 344. RAH, Col. Salazar, M-6, f° 152r°. Par cette lettre, le tuteur du jeune Alphonse XI ordonne à García López de Padilla que « dedes tregua y asegurades por nos y por vos y por vuestra orden a don Ysmael rey de Granada desde martes veint dias de julio de la era desta carta fasta postrimero de marzco que sera en la era de 1355 años que son ocho meses ». Il s’engage par avance à ratifier la trêve négociée par le maître « por carta o por palabras ». L’acte a été brièvement analysé par M.

GARCIA FERNÁNDEZ,

« Regesto documental andaluz de Alfonso XI », p. 9, doc. 30. 345. Pour la première moitié du XIV e siècle, je ne souscris donc pas à la « sensible desmotivación militar » signalée par C. de

AYALA MARTÍNEZ,

« Tópicos y realidades en torno a las órdenes

militares », p. 137, ou à cette « cierta inhibición defensiva, de la que eran conscientes los propios contemporáneos » évoquée par M.

GARCÍA FERNÁNDEZ,

« Tensiones nobiliarias y gobierno municipal

en Córdoba », p. 244. 346. AHN, OM, Consejo de las Órdenes, leg. 2, s/n., publ. M.

RODRÍGUEZ LLOPIS,

Documentos de los

siglos XIV y XV, pp. 22-23, doc. 15 : « Otrosi, se nosquerellaron que vos el comendador (roto) velar la torre de la calaborra que agora que la non queredes velar, porque vos mandamos que vos o otro qualquier que fuese comendador desa dicha villa que de aqui adelante que veledes e fagades velar la dicha torre de la calaborra e que pongades en ella tal recaudo por que no benga mal ni daño a la villa segun la soltan velar los otros comendadores que fueron de la dicha encomienda en los tienpos pasados fasta aqui, » 347. II leur est ainsi fait obligation de maintenir en bon état armes et chevaux, que certains frères étaient censés avoir laissé perdre ou vendus. D.

LOMAX ,

« La reforma de la orden de

Alcántara », p. 770 : « Non conuiene a los caualleros y religiosos de la orden estar desaperçebidos de armas espirituales para estar firmes en la fe de Iesu Christo y resistir y pelear con el enemigo mortal, más aun estar aperçebidos de cauallos y armas temporales por que quando fueren llamados por nuestro señor el rey o por nos estén aperçebidos y puedan resistir y pelear con moros y enemigos de la fee [...] e algunos que lo deuen assi fazer no an cuydado de tener consigo cauallos e armas las que les cumplen. Por ende establesçiendo mandamos que todos los caualleros y freyles de la dicha orden que de nos y de la dicha orden y de nuestros anteçessores an o tienen casas e encomiendas a lo menos cada uno tenga un cauallo e armas de su cuerpo, non le quitando que si más cauallos e armas a de tener que las tenga, empero este cauallo y armas que lo non pueda vender ni enagenar, e si lo vendiere o trocare o se le muriere sea tenudo de comprar otro hasta dos messes. » 348. Crónica del rey don Alfonso décimo, chap. 74, p. 58, et Crónica del rey don Fernando IV, chap. I, p. 101. La nouvelle de la mort de Ruy Pérez Ponce est rapportée par la chronique royale dans les termes où elle fut annoncée à María de Molina, qui apprit à Ségovie « en cómo el maestre de Calatrava, don Rodrigo, que era amo del rey, su fijo, que era muerto é murió en la frontera, yendo en cabalgada é entrando portierra de moros, é tomó ende muy gran pesar, é porque faria muy gran mengua al rey ». 349.

HALAF AL-ĠAFIQī AL-QABTAWR ī,

Rasā‘il diwāniyya min Sabta f ī l-‘ahd al-‘Azaf ī. Une rapide

description du contenu de ces lettres a été faite en français par M. al-Ḥabīb

AL-HĪLA,

« Quelques

lettres de la chancellerie de Ceuta au temps des Azafides », et plusieurs d’entre elles ont été analysées par M. del C.MOSQUERA MERINO, La señoría de Ceuta en el siglo XIII, pp, 173-219. 350. M. Á.

MANZANO RODRÍGUEZ ,

La intervencíon de los benimerines en la Península Ibérica, pp. 41-42,

propose d’identifier au lieu de Setefilla la q‘ala située entre Lora del Río (Lūra) et Constantina (Qusanṭīna) dont la première lettre HALAF AL-ĠAFIQĪ AL-QABTAWRĪ, Rasā‘il diwāniyya min Sabta fī l-‘ahd al-‘Azafī, pp. 60-63, rapporte la conquête. 351. M. Á. MANZANO RODRÍGUEZ, La intervencíon de los benimerines en la Península Ibérica, p. 51.

287

352. Ainsi l’expriment les statuts d’Alcántara de 1306, publiés par Ph. JOSSERAND, « Pour une étude systématique », p. 337, et B.

PALACIOS MARTÍN

(éd.), Colección documental medieval de la orden de

Alcántara, t. I, p. 288, doc. 434 : « Por que los freyres de la orden en todo tiempo son en peligro de las animas por razon de peleas y batallas que an ansi en la frontera como en otros lugares. » 353. Ph.

JOSSERAND ,

« Pour une étude systématique », pp. 336-337, et B.

PALACIOS MARTÍN

(éd.),

Colección diplomática medieval de la orden de Alcántara, t. I, p. 287, doc. 434 : « Otrosi mandamos que el maestre y todos los freyles por que los btenes de la orden sean guardados y el peligro de las animas esso mismo que quando fueren in obitu mortis o en frontera que hagan inventario de los bienes de la orden que ouieren. » 354. J. O’ CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 278, repris dans

ID.,

The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII : « Item, mandamos que el maestre e todos los freyres, por que los bienes de la orden sean guardados e el peligro de las animas, asi mismo que quando fueren en habito mortis, o en frontera, que fagan enventario de los bienes que tobieren de la orden. » 355. Ainsi l’a justement relevé C, de AYALA MARTÍNEZ, « Las órdenes militares castellano-leonesas y la acción de frontera en el siglo XIII », p. 146, n. 83, sur la base d’une prescription enregistrée par A. RUIZ DE MORALES, La regla y establecimiento de la orden de cavalleria de Santiago, p. 178. Il est intéressant à cet égard de souligner que la communion hebdomadaire n’était pas exigée des frères tenus à l’écart des combats de frontière. À ces derniers, les définitions de Calatrava promulguées en 1304 faisaient simplement obligation de recevoir l’eucharistie trois fois dans l’année. J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 262, repris dans ID ., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII : « Primeramente, mandamos que todos los comendadores e freyres del Campo que vengan a recebir los sacramentos del convento, en las tres pasquas del año, la natividad de Christo, e la pasqua de la resurreccion, i la cinquesima. E el que no viniere, mandamos que no coma carne fasta que aya licencia del prior del convento. » 356. C. de AYALA MARTÍNEZ, « Las órdenes militares castellano-leonesas y la acción de frontera en el siglo XIII », p. 146, n. 83 : « En éste como en tantos aspectos, siendo expresión de realidades presentes, recogen un estereotipado sentir que venía sin duda de atrás. » 357. AHN, OM, carp. 92, doc. 7, publ. Ph.

JOSSERAND ,

« Lucena : une forteresse à l’encan », pp.

618-619, doc. 11 : « Por ffazer bien e merçed a uos Johan Lopes, nuestro criado, e por mucho sseruiçio que ffiziestes a nos e a nuestra orden [...] quitamos uos que non ffagades nin sseades tenudo de ffazer la torre a que ssodes tenudo de ffazer en la nuestra casa de Guadalcaçar, termina de Cordoua, ssegunt la condiçion a que ssodes obligado a nos e a la orden de la ffazer. » 358. AHN, OM, carp. 92, doc. 7, publ. ibld., p. 619, doc. 11 : « Et esta merçed uos ffazemos ssy deste camyno do ydes connusco a deçercar Gibraltar murierdes en qual quier manera. Et ssy uoluntad ffuer de Dios e deste vinierdes biuo que uos el dicho Juan Lopez, que cunplades e ffagades conplir la dicha torre con las condiçiones que a nos e a la orden ssodes obligado commo meior e mas cunplida mente sse contiene en una carta que de uos tenemos ffechada e ffirmada de los escriuanos publicos de Cordoua. » 359. Bien qu’il se soit attaché à la marge à réviser certains éléments du topos voulant que les Ordres, à partir de la première moitié du XIVe siècle, aient pour ainsi dire perdu toute utilité militaire, je ne suis pas sûr que l’on puisse suivre M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, « El final de la expansión : las órdenes militares en Andalucía », p. 626, lorsqu’il écrit, à propos des anciennes forteresses des milices directement prises en charge par l’autorité monarchique : « No estoy seguro de que se debiera sólo al deseo de castigar a las órdenes por la poca atención que prestaban a la defensa de los sectores fronterizos que se les había encomendado, cosa que era, por otra parte, algo absolutamente cierto en términos generales. Se debía mas bien al convencimiento de que la época en que las órdenes mtlitares eran imprescindibles para la defensa de la frontera había pasado. »

288

Chapitre V

L’argent comme besoin L’affirmation du profil seigneurial des ordres militaires

1

La capacité des ordres militaires à retirer l’argent qui leur était nécessaire de l’exploitation de leurs domaines est assurément le champ de l’histoire des milices sur lequel a été recueilli le plus grand nombre d’informations. Le fait tient à la prépondérance des problématiques socio-économiques dans l’historiographie de ces institutions au cours des trois dernières décennies1. Sous l’influence de Carlos de Ayala Martínez et de ses disciples, des progrès considérables ont été réalisés dans la connaissance des modes d’exploitation utilisés par les Ordres pour mettre en valeur les terres qui leur ont été confiées2. Partant du postulat que ces institutions furent les agents de la diffusion du système féodal dans la Meseta méridionale, la plupart de ces travaux ont étudié en détail l’articulation interne de leurs domaines. Il en résulte un tableau très complet de l’activité économique des ordres militaires dont on peut cependant regretter qu’elle soit considérée comme une sorte d’ensoi, qui rencontrerait en soi-même sa propre finalité, indépendamment de la conjoncture. À mon sens, le danger d’une telle méthode pour la connaissance de ces milices est double : elle tend d’une part à exagérer l’impression de leur richesse, avalisée en apparence par des listes de revenus considérables, et risque en même temps d’occulter complètement l’effort d’adaptation aux difficultés du temps qu’elles ont réalisé, à partir de la seconde moitié du XIII e siècle, dans un contexte dont Denis Menjot a fait valoir qu’il constituait, en Castille, moins une époque de récession économique généralisée que le moment d’une « rationalisation de l’économie, imposée ou stimulée par les crises successives3 ».

I. – La prospérité économique en question 2

L’arrêt de la Reconquête consécutif à l’occupation des bassins du Segura et du Guadalquivir correspond à l’échelle de la Castille à un réajustement économique d’une ampleur telle que l’on a prétendu naguère unir les deux phénomènes dans une relation de causalité très étroite4. Les ordres militaires ne furent pas épargnés par le renversement de conjoncture. Ils furent ainsi confrontés, passé les décennies centrales du XIII e siècle, à toute une série de difficultés qui eurent pour effet de remettre en cause la position qu’ils

289

avaient acquise à la faveur de l’avancée chrétienne, jusqu’au cœur de leurs domaines, dont les revenus leur furent disputés avec une véhémence accrue.

Les indices d’une crise 3

Il est malaisé d’évoquer en quelques mots la conjoncture économique dans laquelle évoluèrent les ordres militaires à l’unisson de l’ensemble de la société castillane à partir du règne d’Alphonse X. Il ne fait aucun doute, pour reprendre l’expression de Jean Gautier-Dalché, que les lendemains de la Reconquête furent difficiles, sans qu’il soit possible, en l’absence d’études spécifiques, d’aller au-delà de ce constat 5. La crise castillane du milieu du XIIIe siècle n’est pas facile à caractériser, comme Miguel Ángel Ladero Quesada l’a justement fait valoir en signalant qu’il fallait éviter de l’assimiler à celle qui frappa l’Europe du Nord-Ouest, mais également de lui prêter une singularité excessive en la liant prioritairement à l’expansion méridionale du royaume, laquelle ne peut constituer qu’un facteur explicatif partiel6. Malaisée à appréhender, elle n’est pas moins profonde et, de l’avis même de l’historien espagnol, une récession structurelle entre 1265 et 1330 est incontestable.

4

Elle semble avoir pris naissance dans la difficile conjoncture agraire des années 1255-1262, éclairée par un article stimulant de Santiago Aguadé Nieto, dont on peut regretter le peu d’intérêt qu’il a suscité7. Reprenant les doléances du clergé séculier consignées en 1263, précédemment étudiées par Eloy Benito Ruano et Peter Linehan8, l’auteur leur adjoint de nombreux autres témoignages qui excluent que les famines ou les épidémies dont les évêques se faisaient l’écho s’expliquent uniquement par leur volonté de couper court aux demandes de subsides que leur adressait la papauté afin de porter secours à l’empereur latin de Constantinople, vaincu en 1261 par Michel Paléologue9. Le principe d’une crise agraire ne fait donc aucun doute. Si ses effets sur le long terme restent beaucoup plus incertains, il n’est pas exclu qu’elle ait entraîné un renversement de la conjoncture, accentué au tournant des XIIIe et XIV e siècles par une succession brutale d’accidents pour la plupart climatiques10.

5

Il existe ainsi en Castille, à l’aube du XIVe siècle, des indices très clairs de l’approfondissement d’une crise dont certaines manifestations paraissent extrêmement violentes. La famine de 1301 est supposée, selon la chronique royale, avoir fait périr le quart de la population11. L’état des études démographiques en Espagne ne permet pas de vérifier la justesse d’une estimation qui a néanmoins pu être corroborée localement lors de famines et d’épidémies d’une virulence exceptionnelle qui, si elles n’autorisent nullement à invoquer, même en milieu rural, une récession généralisée, n’en constituent pas moins autant d’accidents qui contribuèrent à retarder durablement la reprise12. Il est facile de comprendre les conséquences que ce contexte de crise économique induisit pour le groupe dominant qui, comme l’a signalé Santiago Aguadé Nieto pour l’exemple des Asturies, se trouva confronté à une concurrence accrue pour le contrôle des rentes paysannes dont dépendait le maintien de sa position sociale13.

6

Il est évident que les revenus ordinaires des ordres militaires étaient affectés par la fragilisation de la conjoncture. Au concile réuni à Lyon en 1274, les Templiers arguèrent d’une succession de mauvaises récoltes et des guerres qui déchiraient une bonne partie de l’Occident pour justifier la diminution des ressources qu’ils pouvaient envoyer en Terre sainte14. La péninsule Ibérique ne fait en rien exception à cet état de faits. La détérioration de la situation financière de Santiago dans les décennies centrales du XIII e siècle est bien

290

connue depuis les travaux d’Eloy Benito Ruano15. L’Ordre fut ainsi tenu, dans des circonstances exceptionnelles, d’emprunter pour pouvoir faire face à ses dépenses, comme lors de l’envoi d’une délégation au concile de Lyon, réuni en 1245 à la suite de la perte de Jérusalem16. Il faut cependant se garder d’établir un lien systématique de cause à effet entre les prêts sollicités par les ordres militaires et l’aggravation des difficultés auxquelles ils étaient confrontés. 7

Plusieurs emprunts furent en effet contractés à court terme. Remboursés dans les délais prévus, ils traduisent un besoin ponctuel, voire un calcul financier, beaucoup plus qu’une situation de pénurie monétaire, telle la créance de mille cinq cents sous de Jaca restituée en 1275 en quelque six mois par le commandeur santiaguiste de Montalbán aux autorités municipales du lieu, qui lui avaient avancé l’argent nécessaire aux obsèques du maître Pelayo Pérez Correa17. Les ordres militaires gardaient au début du XIVe siècle une réelle capacité de mobilisation financière que confirment plusieurs achats coûteux, comme celui du château de Feria, jouxtant les domaines de Santiago, acquis par le maître de l’Ordre Diago Muñiz peu après la dissolution du Temple pour cent mille maravédis 18. Ils furent même, à différentes reprises, les créanciers d’institutions puissantes19, voire d’autres milices20, mais aussi de simples tenanciers auprès desquels le prêt, lorsqu’il ne pouvait être remboursé, constituait pour le seigneur un moyen efficace d’accaparement foncier21.

8

Plusieurs indices laissent pourtant penser que les liquidités dont disposaient les ordres militaires se réduisirent au cours des premières années du XIVe siècle. Ainsi, en 1309, Alcántara fut amené à prêter à la Couronne une importante somme d’argent cinq ans après lui avoir avancé deux cent mille maravédis, gagés sur la ville de Coria, qui ne lui avaient pas été rendus22. L’opération, cette fois, n’était pas sans poser problème puisque le maître dut obtenir de Ferdinand IV l’annulation de la donation viagère des villages de Heliche et Cantullán, consentie précédemment à un couple de juifs, afin de garantir le prêt qu’il était obligé de contracter pour satisfaire l’emprunt royal23. À partir du tournant des XIIIe et XIV e siècles, les mentions de dettes se multiplient dans les sources relatives aux ordres militaires. En 1296, nous l’avons vu, Calatrava reçut de García López de Padilla un prêt de trois cent cinquante mille maravédis en échange de la cession viagère du patrimoine aragonais de l’institution24. Vingt ans plus tard, c’est aux mêmes conditions qu’Artal de Huerta consentit à lever l’hypothèque placée, quatre ans auparavant, sur le château santiaguiste d’Anna afin d’obtenir de pourvoir aux frais des procureurs du maître de l’Ordre au concile de Vienne25.

9

L’accumulation des difficultés a pu entraîner localement l’appauvrissement de certains domaines. Le fait ressort pour Santiago, avant même la fin du XIIIe siècle, de la plainte du prieur de Vilar de Donas, vérifiée par les collecteurs royaux chargés de prélever le droit de gîte en Galice, selon laquelle le monastère, incapable d’assumer sa propre subsistance, ne pouvait payer d’impôt régalien26. D’autres propriétés de l’Ordre connurent au cours des décennies suivantes une situation identique, tel le couvent féminin de Santa Eufemia de Cozuelos. Celui-ci s’était astreint en 1317 à affermer une partie importante de son patrimoine afin de lever l’hypothèque pesant sur la maison de San Cebrián, située près du monastère cistercien de San Andrés de Arroyo27, sans que l’opération ait pu suffire à mettre fin à une crise qui, dix ans plus tard, obligea le maître Vasco Rodriguez à réunir les revenus de l’hôpital de Villamartín à ceux du domaine28. Bien qu’il laisse entrevoir une situation extrême, le cas de Santa Eufemia de Cozuelos ne fut sans doute pas exceptionnel durant la première moitié du XIVe siècle29.

291

10

Une telle situation n’affectait pas seulement les domaines septentrionaux des Ordres, auxquels on estime généralement que ces derniers accordaient moins d’intérêt30. En avril 1342, le maître Alonso Méndez de Guzmán confirma les privilèges de Segura de la Sierra, siège de la grande commanderie de Santiago en Castille, prenant à sa charge, nous l’avons vu, les missions de surveillance du finage en raison de la pauvreté de ses habitants 31. Sans doute serait-il abusif de généraliser de telles difficultés, mais il n’est pas exclu que cellesci aient poussé les ordres militaires à prendre, dès la deuxième moitié du XIII e siècle, des mesures restrictives en matière de recrutement, pour éviter de déséquilibrer leurs finances. Mise en œuvre par Santiago lors du chapitre général de Léon en 1266, une telle pratique s’appliqua en premier lieu les groupes situés à la marge de l’institution, au premier rang desquels figuraient les femmes, dont la présence dans la milice fut rigoureusement contingentée32, avant d’être étendue dans la première moitié du XIVe siècle — du moins pour ce qui est de l’Hôpital, affecté par un endettement très lourd 33 —, à l’ensemble des chevaliers du prieuré castillan34.

11

Il est difficile d’évaluer précisément quelle répercussion les crises qui se succédèrent à partir de la deuxième moitié du XIIIe siècle eurent sur les ordres militaires. Toutefois, leur impact ne fait aucun doute, comme il ressort du témoignage de Juan Manuel qui jugeait opportun, à l’automne 1312, de prévenir le pontife de la gran destruyçion dont souffrait Santiago, pourtant la plus puissante des milices castillanes35. Cette démarche de l’infant était clairement teintée de partialité car il dénonçait la culpabilité du maître Diago Muñiz, dont il appuyait ouvertement les adversaires36. Malgré tout, son rapport n’en demeure pas moins crédible dans la mesure où il est corroboré par les sources santiaguistes parmi lesquelles, nous l’avons vu, différents textes soulignent les besoins d’argent croissants de l’Ordre dans une conjoncture dont les chapitres s’efforçaient de corriger la rigueur37 en opérant une réforme qui autorisait l’institution à remédier au fléchissement de ses revenus désormais exposés à une compétition exacerbée38.

La recrudescence des conflits 12

Relevée à plusieurs reprises, la détérioration de la conjoncture économique a entraîné, à partir de la deuxième moitié du XIIIe siècle, une recrudescence de conflits interprétée comme une réponse du groupe dominant menacé dans ses rentes, voire dans l’exercice de son pouvoir39. Les ordres militaires n’échappèrent bien sûr nullement à une telle logique40 . Plusieurs centaines de documents font état, pour la période comprise entre 1252 et 1369, de la compétition qui les mit alors aux prises avec d’autres institutions seigneuriales. Les conflits constituèrent dès lors le corollaire obligé de leur pratique économique. Ils ne se limitaient plus, comme à l’époque de la genèse des milices, à ces luttes contre l’autorité diocésaine pour le contrôle juridictionnel des paroisses restaurées à la suite de la Reconquête41 dont la dispute entre Santiago et l’archevêque de Tolède, qui devait se poursuivre tout au long du premier XIIIe siècle, représentait l’archétype 42, ni à ces querelles foncières, plus localisées, soutenues contre des communautés monastiques concurrentes43. Plus nombreux et plus amples à la fois, les affrontements gagnèrent en intensité, donnant lieu de façon plus fréquente, à compter de la seconde moitié du XIII e siècle, à des flambées de violence, voire à des affrontements armés entre parties adverses 44 .

13

D’une telle situation, les supérieurs des ordres militaires mesurèrent très tôt le danger qui résultait pour leurs institutions. À l’échelle internationale, les procureurs du Temple

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au concile de Lyon de 1274 firent valoir pour défendre leur milice que les conflits avec les juridictions ecclésiastiques entraînaient plus de pertes que les attaques musulmanes 45. Trente ans plus tard, les maîtres de l’Hôpital et du Temple signalaient, dans les projets de croisade qu’ils envoyèrent au pape, que la contestation accrue dont souffraient leurs milices représentait pour celles-ci une source majeure de préjudices46. La situation n’était pas différente dans la péninsule Ibérique. En témoigne, passé le milieu du XIII e siècle, l’apparition dans les archives des ordres militaires d’actes visant de façon expresse à protéger le patrimoine des milices, non plus sur un plan général, comme s’y efforçaient les bulles depuis l’origine, mais contre des attaques circonstanciées dont les chancelleries pontificale et royale donnent une description détaillée dans des lettres conservatoires adressées, pour les unes, aux autorités diocésaines et, pour les autres, aux représentants locaux de la puissance publique47. 14

Quelque difficulté qu’ait suscitée aux ordres militaires l’augmentation des conflits, il serait abusif de présenter seulement ces institutions comme les victimes des luttes engagées au sein du groupe dominant. Les Ordres sont en effet souvent décrits comme des fauteurs de troubles cherchant, au mépris du droit, à profiter de la fragilité des pouvoirs concurrents, ainsi que le soulignent bien leurs relations avec les autorités diocésaines, dont les doléances reflètent inlassablement la difficulté à obtenir le versement régulier des dîmes48. De nombreux abus sont documentés, dont certains présentent un caractère chronique, comme dans la région de Murcie où, au tournant des XIIIe et XIV e siècles, les commandeurs de Santiago refusèrent, malgré des injonctions répétées, de satisfaire aux prétentions de l’évêque de Carthagène49. S’il constituait la cible principale des ordres militaires, le clergé n’était pas seul à avoir été confronté à leurs exactions, qui s’étendaient également — plusieurs documents en témoignent — aux villes 50 , voire à la petite noblesse rurale51.

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Pour autant, un bilan des abus consignés dans les sources ne laisse aucun doute sur le fait que ceux-ci s’exerçaient en priorité contre les ordres militaires, comme Joseph Delaville le Roulx l’avait relevé au début du XXe siècle pour le prieuré castillan de l’Hôpital 52. Dans un contexte de violences, ces institutions semblent en effet avoir été en position difficile face à la noblesse, qui tendait à systématiser l’usage de la force pour conjurer les premiers signes de la crise53. Il n’est pas un secteur de ce groupe social qui ne se soit livré à des exactions au détriment des ordres militaires. Plusieurs membres du lignage royal se rendirent coupables d’usurpations, tel l’infant Felipe qui s’empara en 1267 de la baylie de Población de Campos, que le pape enjoignit alors à Alphonse X de faire restituer immédiatement à l’Hôpital54. Ni les ricos hombres, ni les hidalgos n’étaient en reste puisque leurs déprédations, bien que plus limitées, n’en contribuaient pas moins à affaiblir ici et là les ordres militaires, comme au monastère santiaguiste de Vilar de Donas en Galice, soumis durant les années 1270 aux violences répétées de Juan Arias de Berbeteros et de ses frères55.

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À l’exemple de la noblesse, plusieurs concejos s’attachèrent, à la faveur du contexte dépressionnaire, à mettre en cause les privilèges des ordres militaires. En plusieurs cas, les revendications urbaines s’accompagnèrent de destructions, comme lors du raid conduit en 1286 par les habitants de Toro contre les implantations hospitalières du Val de Guareña56. Il ne faut pas se tromper sur les réparations ordonnées à cette occasion par le roi dans la mesure où, plus d’une fois, les ordres militaires furent obligés de composer avec la partie adverse malgré une sentence favorable : tel fut le cas de l’Hôpital, contraint d’abandonner en 1347 aux autorités sévillanes, pourtant déboutées en justice, les deux

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tiers des revenus du bac d’Alcolea57. La récurrence des conflits est un élément de manque à gagner essentiel pour les ordres militaires, conduits souvent à abdiquer leurs droits devant la prévalence de situations de fait contraires, comme dut le faire Calatrava dans le conflit qui depuis le règne de Sanche IV l’opposait aux éleveurs de la Mesta et où les frères ne purent trouver de solution que dans le deuxième quart du XIVe siècle, et au prix de concessions importantes58. 17

Les institutions extérieures ne furent pas seules à chercher à usurper les prérogatives des ordres militaires afin de compenser le recul de leurs propres revenus. En effet, les milices les plus faibles furent à partir du milieu du XIIIe siècle en butte à la convoitise de leurs homologues59. Ainsi le Temple dut-il faire face, durant plus de vingt ans, aux prétentions des frères d’Alcantara sur la forteresse de Ronda, située sur le Tage en aval de Talavera, devenue le centre principal de taxation du bétail au passage du fleuve : ils lui en disputaient le contrôle et finirent par l’emporter en 1256, au motif que le château leur avait été donné par Alphonse VIII avant d’être conquis par les Almohades60. S’il détonne à l’époque par sa violence, ce conflit traduit bien, cependant, une situation de concurrence entre les ordres militaires qui s’exacerba dans la deuxième décennie du XIVe siècle lorsque le partage des biens templiers mit aux prises l’Hôpital avec chacun de ses homologues péninsulaires61. Tous les efforts déployés par le prieur Fernán Rodríguez de Valbuena pour faire respecter la dévolution arrêtée par Jean XXII le 14 mars 1319 au bénéfice de l’Hôpital62 ne purent véritablement aboutir en raison d’une conjoncture défavorable à son Ordre, dont les maîtres d’Alcantara et de Santiago surent habilement jouer au bénéfice de leurs propres institutions, en dépit des sentences d’excommunication63.

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Il est difficile de mesurer avec précision les effets de la recrudescence des conflits que l’on observe à partir du milieu du XIIIe siècle. Son coût ne fait néanmoins aucun doute. Il n’est pas un revenu des milices, quelle que soit son importance, qui soit à l’abri des usurpations. Ainsi, à la charnière des XIIIe et XIVe siècle se produisirent, à l’initiative de marchands, qui avaient reçu de Calatrava la licence d’exploiter les mines de mercure d’Almadén, différentes atteintes aux droits de l’institution dont nous avons vu combien ils étaient essentiels à l’approvisionnement des forteresses de frontière64. A de nombreuses reprises, les ordres militaires obtinrent que les auteurs de troubles soient condamnés à réparer le préjudice. Sous le règne d’Alphonse XI, les habitants d’Úbeda furent ainsi contraints par la justice royale de payer, à quatre ans d’intervalle, cinq et huit mille maravédis au titre des violences exercées contre les frères de Calatrava et des ravages perpétrés dans la commanderie de Sabiote65. Cependant, l’issue des démarches judiciaires était loin d’être toujours aussi favorable aux Ordres, qui durent bien souvent, en plus des torts liés aux dommages subis, acquitter des frais de procédure qui ne se limitaient pas aux honoraires du procureur66.

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Au-delà de l’aspect strictement financier, le préjudice infligé aux ordres militaires était aggravé par la réduction de leur domaine sous l’effet d’usurpations violentes. Si l’on en juge notamment d’après l’accroissement du nombre des lettres conservatoires demandées aux chancelleries pontificale et royale, la fréquence de cette pratique aurait augmenté à partir du milieu du XIIIe siècle pour atteindre un apogée au cours du règne d’Alphonse XI. Les ordres militaires ont ainsi subi des pertes dont les textes ne donnent qu’une idée approximative puisque les biens qui leur avaient été arrachés n’ont par la suite plus fait l’objet d’aucune mention dans leurs fonds d’archives, sauf en cas de restitution. À cet égard, la donation pieuse d’une terre usurpée à Calatrava après être restée trois ans en

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son pouvoir, réalisée en 1270 par un archidiacre de Jaén, qui en a racheté au préalable chaque parcelle, est un acte dépourvu d’équivalent67. Faire droit au préjudice occasionné par une usurpation foncière présente à l’ordinaire davantage de difficultés puisque cela suppose un échange, à l’instar de celui conclu en 1337 entre Fernán Sánchez de Valladolid et Calatrava68, voire, en l’absence de compromis à l’amiable, une compensation au terme d’une action judiciaire69. 20

Quelle qu’en fût l’importance, la violence n’était pas le seul biais utilisé pour porter atteinte au patrimoine des ordres militaires. Plusieurs documents témoignent du refus d’ayant-droits de reconnaître le legs testamentaire d’un parent, obligeant ainsi l’institution lésée à engager un procès pour obtenir une cession effective70. Quand celle-ci avait lieu, l’Ordre devait souvent abandonner à la partie adverse une compensation, qui consistait d’ordinaire en une cession viagère des terres sur lesquelles elle avait élevé des prétentions71. Il n’est guère besoin d’insister sur les risques d’une telle pratique, qui entraînait une désagrégation temporaire du patrimoine de la milice sans que l’on pût être assuré, en dépit de toutes les garanties juridiques utilisées72, qu’il serait intégralement reconstitué après la mort du bénéficiaire73. Plusieurs domaines semblent ainsi avoir été perdus par les ordres militaires, telle la maison santiaguiste de Tolmancos, située dans le diocèse de Burgos, qui, laissée en 1288 à titre viager à Berenguela López de Haro au motif qu’elle avait été donnée à l’Ordre par sa tante Sancha Alfonso74, passa à la mort de l’usufruitière au neveu de celle-ci, Juan Alfonso de Haro, que Clément V dénonça en 1312 comme usurpateur, sans obtenir toutefois que les frères puissent recouvrer une propriété dont toute trace disparaît dès lors de leurs archives75.

L’apparition de contestations internes 21

S’ils entraînent le plus grand nombre d’actes de violence, les conflits entre les ordres militaires et les juridictions concurrentes ne sont pas pour autant les seuls qui aient mis en péril l’exercice régulier des prérogatives seigneuriales des milices. Passé le milieu du XIIIe siècle émerge une contestation née des propres dépendants des milices, dont on aurait tort de sous-estimer la portée76. En un cas au moins, elle semble avoir débouché sur des affrontements armés77 A en croire la chronique de Santiago écrite à la fin du XV e siècle par Pedro de Orozco et Juan de la Parra, Ocana aurait tenté durant le gouvernement de Pelayo Pérez Correa de se soustraire au pouvoir de l’Ordre78. Il est dommage que le récit ne signale pas la date exacte de l’acte sur lequel il se fonde79. Néanmoins, l’existence d’une rébellion urbaine ne fait aucun doute dans la mesure où le fuero accordé à la ville en 1251, après que Ferdinand III en eut confirmé la juridiction à Santiago80, fait allusion aux atteintes perpétrées par les vecinos contre la milice 81. Il semble même que la révolte ait donné lieu à de violents débordements contre l’autorité seigneuriale, à en juger par la fermeté de la répression au cours de laquelle un notaire public, coupable d’avoir ouvert aux insurgés une tour de l’enceinte, fut précipité dans le vide du haut de la muraille82.

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Un affrontement de cette intensité constitue à l’évidence un événement tout à fait exceptionnel. Cependant, il peut à mon sens être retenu comme révélateur d’un climat de tension jusqu’alors inconnu entre les ordres militaires et leurs dépendants. Les quelques auteurs qui se sont récemment intéressés au sujet ont bien mis ce fait en lumière en soulignant l’apparition de contestations internes dans les domaines de ces institutions à partir du milieu du XIIIe siècle 83. Sans que l’on connaisse toujours l’origine du litige, les ordres militaires se trouvèrent alors exposés à des revendications croissantes de la part

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de leurs vasallos. Contre l’Hôpital, au cours de la décennie 1280, les habitants de Torrecilla, d’Espinosa de Villagonzalo et de Fresno el Viejo déposèrent, en moins de quatre ans, des plaintes pour la plupart relatives à la pratique seigneuriale de l’Ordre, qu’ils dénonçaient comme abusive84. Certes, l’Ordre était en position de force par rapport à ses dépendants, mais dans un cas, à Espinosa de Villagonzalo, la justice royale arbitra le conflit en faveur de ces derniers85, soulignant clairement qu’à partir des dernières décennies du XIIIe siècle, ils pouvaient espérer contester les prérogatives auparavant indiscutées de l’autorité seigneuriale86. 23

Ce phénomène est à mettre en relation avec la structuration progressive des concejos situés dans les terres des ordres militaires. Dépendant de l’institution seigneuriale, ces concejos développèrent durant la seconde moitié du XIIIe siècle une personnalité juridique qui leur permit d’accroître les compétences qu’ils exerçaient sur leur environnement87. Ils génèrent ainsi des intérêts spécifiques, susceptibles de les opposer au pouvoir tutélaire de l’Ordre selon une logique que Feliciano Novoa Portela a qualifiée, pour le cas d’Alcantara, d’« afirmación del proceso señorializador frente al abadengo88 ». En l’absence d’une documentation d’intérêt local avant la fin du Moyen Âge, cette montée en puissance n’est pas facile à examiner en détail. Rares sont les fonds d’archives qui, tel celui d’Almonacid de Zorita, conservent assez d’actes antérieurs au XIVe siècle pour en permettre l’étude 89. Pour ce lieu exceptionnellement renseigné, inscrit dans la juridiction de Calatrava, les sources révèlent que les autorités municipales tentèrent dans les premières décennies du XIVe siècle de disputer à l’Ordre le contrôle de ressources menacées par les difficultés économiques90, selon un schéma que l’on peut certainement possible d’extrapoler à d’autres situations privées d’un tel éclairage documentaire91.

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La lutte engagée par les dépendants des ordres militaires pour échapper à une pression jugée excessive revêtait en priorité la forme d’actions judiciaires auprès des plus hautes instances seigneuriales, voire, là où le régime en vigueur l’autorisait, devant les tribunaux royaux. Il semble que dans un premier temps la plupart des contestations ayant fourni matière à procès se soient rapportées à des abus caractérisés. Ainsi, en 1261, les habitants de Bolaños élevèrent jusqu’à Alphonse X une plainte contre le commandeur institué par Calatrava, qu’ils accusaient d’empiéter sur leurs droits en prétendant étendre l’assiette de l’impôt à leurs biens-fonds et en retenant pour lui les deux tiers des profits de justice, au mépris de la coutume92. Près d’un demi-siècle plus tard, les dépendants d’Alcázar de San Juan dénonçaient aux autorités castillanes de l’Hôpital les agissements du commandeur du lieu, accusé de forcer leurs demeures, d’introduire dans la ville des jeux de hasard ou de faire commerce des charges publiques93. À mon sens, la gravité des griefs invoqués contre le représentant local de l’Ordre et la satisfaction donnée aux plaignants dans le verdict témoignent que, dans les deux cas, l’action de la communauté fut entreprise en réaction à une violation manifeste du droit94.

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Au début du XIVe siècle, cependant, ce cas n’était plus la norme. Les concejos des ordres militaires, tel celui d’Almonacid de Zorita, étaient dès lors en mesure d’entreprendre, indépendamment des éventuels abus commis, une lutte suivie pour rogner les prérogatives de l’autorité seigneuriale95. En témoigne l’exemple de Peñalver, dont les habitants ne cessèrent de dénoncer la modification de leur fuero, décrétée unilatéralement par l’Hôpital en 127296, réclamant la restauration des droits que l’Ordre leur avait reconnus après la donation d’Alphonse VIII97. Il est impossible de suivre dans le détail le déroulement du combat conduit par les dépendants contre les prétentions seigneuriales des frères. Nous connaissons seulement le résultat final, grâce à la révision

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du fuero accordée en 1334 par le prieur Alfonso Ortiz Calderón à la demande des procureurs du concejo98, dont il satisfaisait la demande en supprimant les exactions banales99 et en renforçant le droit accordé aux habitants de faire appel devant les tribunaux royaux des sentences judiciaires du commandeur100. 26

Un tel recul de l’autorité seigneuriale est sans conteste exceptionnel. Il me semble cependant constituer un indicateur de la pression accrue exercée par les dépendants sur les ordres militaires au début du XIVe siècle. Les conflits tendirent alors à se multiplier, en particulier en matière d’élevage, eu égard à l’enjeu économique représenté par l’activité dans la Meseta méridionale101. En de nombreux cas, les ordres militaires furent amenés à faire droit aux demandes paysannes : ainsi Alcantara se vit-il confronté, à l’aube du XIVe siècle, à des requêtes visant non seulement à protéger le bétail de ses dépendants contre les abus des commandeurs102, mais encore à accroître les libertés de pâturage qui lui étaient garanties103, voire à constituer des défens dans lesquels il bénéficiait de l’exclusivité de la dépaissance104. La situation d’Alcántara ne constituait en rien une exception105 et de nombreux autres conflits, tel celui dont les habitants d’Alcázar de San Juan saisirent en 1333 les autorités castillanes de l’Hôpital106, révèlent que l’élevage constituait le principal enjeu des différends opposant les ordres militaires à leurs dépendants pour le contrôle des revenus provenant de l’exploitation du domaine.

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Bien qu’elles en constituent la partie la plus visible dans les sources, les actions en justice ne sauraient à elles seules rendre compte des contestations dirigées contre les ordres militaires par leurs dépendants. Elles incarnent en effet la dimension collective de ce phénomène et laissent dans l’ombre les manifestations individuelles de rejet de l’autorité seigneuriale dont il est impossible, en l’absence de tout indicateur statistique, de connaître exactement l’ampleur. Plusieurs indices montrent toutefois qu’une telle protestation, loin d’être marginale, dut être suffisamment nourrie pour donner lieu à des courants d’émigration dont les plus anciens, grâce à la conquête des bassins du Guadalquivir et du Segura, entraînèrent certains dépendants à abandonner la Meseta méridionale, encore en cours de repeuplement, pour des régions moins soumises à la pression seigneuriale107. La ponction supportée par les domaines des ordres militaires fut inférieure à celle des terres septentrionales du royaume. Elle n’en fut pas pour autant négligeable ainsi qu’en atteste, selon le livre du repartimiento de Séville, l’implantation de paysans issus de leur juridiction, comme à Alcalá del Río, où plusieurs colons étaient originaires des fiefs santiaguistes d’Uclés et d’Ocaña108.

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À leur exemple, plus d’un dépendant des ordres militaires a dû exprimer son rejet de l’autorité seigneuriale en quittant leurs terres pour les régions de frontière, perçues comme un espace de liberté. Dès 1261, les autorités de Calatrava se faisaient l’écho de cette pratique en rappelant, lors du procès qui les opposait aux habitants de Bolaños, l’obligation pour ceux qui émigraient d’abandonner leurs biens109. Il se peut qu’elles aient ainsi exprimé leur inquiétude face à un flux de départs sans conteste plus important que ne le laissent penser les rares cas explicitement mentionnés dans la documentation, tel celui de Diego Velasco et de son épouse qui, en 1345, quittent Chillón, attirés par les franchises offertes par le roi dans les espaces récemment arrachés au pouvoir nasride 110. De fait, l’inquiétude des Ordres devant un tel phénomène semble avoir été grande au moins à partir du deuxième quart du XIVe siècle, si l’on en juge par les privilèges royaux sollicités par le maître Juan Núñez de Prado qui, pour assurer le peuplement des châteaux frontaliers de Calatrava111, voulait à toute force à empêcher que leurs habitants ne les

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abandonnent au bénéfice des places de realengo, exposées à une moindre pression seigneuriale112. 29

Pour preuve de la réticence des paysans chrétiens à accepter le pouvoir des ordres militaires, on peut invoquer, fut-ce à titre d’hypothèse, la présence sur les terres des milices d’un contingent significatif de dépendants musulmans qui, quoique rarement majoritaires113, sembleraient, malgré une certaine dégradation de leur situation 1114, y avoir été plus nombreux au XIVe siècle que sur les domaines du roi 115. Bien étudiée pour l’intérieur du royaume de Murcie116 où, à la fin du XIIIe siècle déjà, Socovos était présenté par Pedro Marín comme un « castiello de moros117 », cette importante présence démographique musulmane a pu être imputée à l’échec du repeuplement chrétien118. Il n’est pas impossible qu’elle traduise une situation assez fréquente dans les terres des ordres militaires, à l’exception de la frontière andalouse où, pour des raisons de sécurité, les milices avaient adopté dès avant la révolte de 1264, à l’instar de Calatrava, une politique hostile aux musulmans119. Tel est en tout cas l’avis de Luis Rafael Villegas Díaz qui, dans l’attente de recherches plus approfondies, développe sa conviction à partir du cas de Bolaños où en 1388, en plein cœur de la Manche, une aljama est documentée 120. L’hypothèse, si elle se vérifiait, permettrait de mieux rendre compte de la forte présence musulmane relevée à la fin du XVe siècle dans les terres des Ordres et viendrait, à l’appui de l’essor des conflits, renforcer l’idée d’une réticence des paysans chrétiens à accepter la dépendance seigneuriale.

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Il est impossible de mesurer exactement les répercussions du renversement de la conjoncture sur les domaines des ordres militaires. Néanmoins, elles suffirent à mettre en danger, plus qu’on ne le dit à l’ordinaire, la prospérité de leur économie. En atteste dans les sources un faisceau d’indices parmi lesquels jouent, au premier chef, la multiplication des conflits à partir des années centrales du XIIIe siècle et leur fréquent dénouement au préjudice des milices. L’impression de crise économique ne doit sans doute pas être exagérée. Elle dut cependant être assez profondément ressentie pour conduire les ordres militaires à préparer une réponse qui leur permît, en dépit des difficultés, de faire face au mieux à leurs besoins financiers.

II. – La solution du système commanditaire 31

D’une nécessité accrue durant le XIIIe siècle est né le perfectionnement du système d’exploitation adopté par les ordres militaires dans leurs domaines121. Cette affirmation peut paraître surprenante dans la mesure où, traditionnellement, le réseau commanditaire, qui constitue l’aboutissement d’un tel processus, est perçu par l’historiographie comme un élément caractérisant ces institutions dès l’origine. Il importe cependant, pour bien en restituer le sens, de l’appréhender dans une perspective dynamique qui mette l’accent sur le développement progressif d’une systémique hors de laquelle il n’est pas de réseau122. Par ce biais, les ordres militaires ont fait montre, passé le deuxième tiers du XIIIe siècle, d’une adaptation à la conjoncture nouvelle qui les obligeait, à l’instar du groupe dominant, à rationaliser la pression seigneuriale exercée sur leurs dépendants.

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La formation d’un réseau 32

Depuis quelque quinze ans, le système d’exploitation utilisé par les ordres militaires dans leurs domaines au cours du premier siècle de leur existence est au cœur d’un vif débat historiographique123. Jusqu’alors, la commanderie était décrite comme l’instrument naturel de la pratique économique des milices et le moyen infaillible de distinguer cette dernière des usages d’autres fondations monastiques. Selon l’approche classique, exposée il y a près de cinquante ans par Joseph O’Callaghan à propos de Calatrava, elle apparaît comme « un bénéfice consistant en une unité territoriale dont les rentes fournissent les revenus de son détenteur, qui dispose parfois également de la juridiction légale sur les habitants de la région »124. Utilisée ensuite par Derek Lomax pour Santiago125, la définition a été appliquée en l’état à la phase d’expansion première des ordres militaires 126. Bien plus, entendue dans un sens féodal, la commanderie est conçue à l’heure actuelle comme le cœur d’un système que plusieurs auteurs, à l’instar de Enrique Rodríguez-Picavea Matilla pour Calatrava, n’ont pas craint de décrire, dès la fin du XIIe siècle, sous l’aspect d’un véritable réseau127.

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C’est à Luis Rafael Villegas Díaz et à ses élèves que revient le mérite d’avoir opportunément signalé que le principe d’organisation fondé sur un système commanditaire unifié reflète une réalité tardive qu’il est impossible de transposer telle quelle à la phase d’expansion première des ordres militaires128. Il n’est pas sûr, en revanche, que ces auteurs aient fait preuve du même à-propos en voulant ériger le modèle économique cistercien, tel qu’il a été décrit dans sa forme classique par Charles Higounet129, en schéma alternatif pour la période antérieure au milieu du XIIIe siècle 130. Les arguments sémantiques réunis à l’appui d’une telle solution sont pour le moins fragiles : ainsi, censé désigner l’unité basique d’exploitation des ordres militaires, le terme de grange reste pourtant pratiquement absent de leur documentation 131. L’équivalence avec le mot de casa n’est pas davantage probante 132, dans la mesure où ce dernier traduit le terme de maison, employé alors dans tout l’Occident comme synonyme de commanderie133. Limités à Calatrava, les éléments de preuve sur lesquels s’appuient les partisans de l’hypothèse d’un recours des ordres militaires au modèle grangier cistercien me semblent trop faibles pour que l’on puisse prêter plus de crédit à cette dernière qu’à celle de l’existence d’un réseau de commanderies originel, à laquelle ses partisans prétendent précisément l’opposer134.

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Il semble en effet particulièrement difficile, ainsi que l’a souligné Carlos de Ayala Martínez, d’évoquer pour la phase initiale d’expansion des ordres militaires leur organisation économique en termes de système135. Développant une idée avancée par Luis Rafael Villegas Díaz pour Calatrava136, C. de Ayala a clairement relevé que, plutôt que la commanderie, c’est le château qui forme le principal élément de structuration du territoire des milices jusque dans le deuxième quart du XIIIe siècle 137. Ce primat est caractéristique d’une phase que l’on peut considérer comme dominée par une économie de guerre138, et au cours de laquelle la richesse des ordres militaires provenait moins de l’exploitation de leur patrimoine que d’activités de prédation orientées vers la capture de butin et de prisonniers139. Passé le milieu du XIIIe siècle, de telles ressources tendirent, en raison de la stabilisation de la frontière, à disparaître sauf en de rares occasions 140. De là, pour les ordres militaires, afin de satisfaire leurs besoins, cette nécessité de promouvoir

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un système d’exploitation plus direct des domaines fonciers dont ils s’étaient assuré le contrôle141. 35

Dans ce système progressivement mis en place au cours du deuxième tiers du XIII e siècle, la commanderie joue un rôle majeur. Celle-ci est loin de constituer une création ex nihilo. L’institution possédait déjà alors une longue histoire dont, à l’exemple de Carlos de Ayala Martínez, je me suis efforcé récemment de rendre compte142. Dès le début des années 1170 figurent dans les sources des frères parés du nom de commandeur sans que leur soit attribuée en propre la gestion d’un domaine. Qu’ils soient appointés pour une cause déterminée, comme c’est le cas d’Arias Bermudez, « comendator pro Galleciam constituto », chargé en 1174 d’arbitrer un différend entre les Hospitaliers et les Cisterciens d’Osera 143, ou qu’ils jouissent d’une délégation plus vaste, tel Diago Muñoz qui œuvre en 1182 en tant que lieutenant du prieur de l’Hôpital Pedro Arias144, le titre qui leur est accordé est en réalité lié à un événement ponctuel qui leur vaut d’agir en tant que procureurs de leur institution. Bien mieux, il ressort du cas des ordres hispaniques que certains des commandeurs attestés dans les sources étaient même des laïcs auxquels avait été laissé l’usufruit d’une terre sans qu’il leur fût demandé de faire profession145. D’une telle situation, il faut conclure qu’on ne peut dès l’origine attribuer à la commanderie le sens classique qu’elle devait revêtir par la suite.

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Les premiers commandeurs chargés de la gestion d’une unité domaniale apparaissent dans les sources de Santiago et de Calatrava autour de 1180. Avancée par Rades y Andrada 146, la date a été réfutée par Luis Rafael Villegas Diaz au motif que le chroniqueur fonde son affirmation sur le texte du fuero de Zorita, largement interpolé à la fin de la seconde décennie du XIIIe siècle147. Il convient toutefois, Carlos de Ayala Martínez l’a bien souligné 148 , de ne pas accorder trop de foi à une telle critique dans la mesure où plusieurs actes se référant à des commandeurs ancrés dans une géographie concrète corroborent sans aucune ambiguïté une datation précoce149. Même les ordres de Terre sainte, malgré un moindre nombre d’indices, s’inscrivent au prix d’un léger décalage dans la chronologie signalée pour les institutions hispaniques150. À partir des deux dernières décennies du XIIe siècle apparaissent en effet les premières occurrences de commanderies territorialisées, tout d’abord pour l’Hôpital151, puis, quelque quinze ans plus tard, pour le Temple152.

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Il serait cependant abusif de déduire de tels faits l’existence d’un réseau, comme certains historiens s’y sont plu sitôt listées une dizaine de ces références. La faiblesse du nombre des commandeurs, l’absence de continuité de leurs mentions, liée à la fragilité des structures apparues à la fin du XIIe siècle 153, et plus encore le caractère variable des appellations dont les sources font usage pour les désigner154 interdisent à mon sens de donner à cette nouvelle figure toute sa dimension avant le deuxième quart du XIIIe siècle. La commanderie apparaît ainsi dans un premier temps dotée d’une consistance très réduite155. À l’échelle pratique, le fait se déduit de l’intervention continue du maître à l’intérieur de l’espace dévolu en théorie à son représentant local auquel, à plusieurs occasions, il n’est même pas demandé d’assentiment156. Il ressort plus fortement encore au plan normatif où il n’existe aucune référence avant le début du XIIIe siècle à la charge de commandeur puisque l’unique mention qui en est faite, dans les statuts de Calatrava édictés en 1195, se rapporte non pas à un représentant territorial de l’Ordre, mais au lieutenant du maître, appelé plus tard comendador mayor, qualifié en certaines circonstances pour se substituer à lui157.

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L’organisation des commanderies en un réseau structuré n’est donc pas une donnée initiale mais le résultat d’une politique mise en œuvre par les ordres militaires en vue de

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rationaliser le système d’exploitation de leurs domaines. Il est difficile d’en situer la genèse avec exactitude. Carlos de Ayala Martínez a récemment proposé, dans le cas des institutions hispaniques, un intervalle compris entre 1225 et 1275158. La période cadre pleinement avec la phase d’expansion patrimoniale des ordres militaires, dont l’auteur a bien montré qu’elle supposait un effort d’organisation non seulement dans les terres nouvellement acquises mais encore dans les zones d’implantation préalable, comme la Manche, situées dès lors en position de retaguardia159. Sans doute peut-on davantage préciser l’intervalle proposé en tenant le troisième quart du XIIIe siècle pour la période d’émergence véritable d’un réseau. Les preuves invoquées pour l’époque précédente me semblent trop faibles — à l’instar de l’assimilation postulée entre les commanderies et les casas filiales mentionnées dans les bulles pontificales à partir d’Honorius III 160 — pour que l’on puisse placer le développement d’un système commanditaire avant les années centrales du XIIIe siècle, où la nouvelle structure, désormais pleinement consolidée, se substitue, comme dans le cas du prieuré de l’Hôpital161, aux anciennes démarcations régionales héritées de l’organisation originelle. 39

S’il est vrai que chacun des ordres militaires s’attache, dès la seconde moitié du XIII e siècle, à implanter dans ses domaines un réseau commanditaire selon un principe systématique, ils ne suivent pas pour autant tous un schéma directeur identique. Au modèle horizontal des ordres de filiation cistercienne, formé d’un grand nombre de commanderies n’ayant d’autre lien entre elles que leur commune dépendance vis-à-vis du couvent central, répond un modèle hiérarchisé, doté d’un échelon intermédiaire, choisi par Santiago et par les institutions de Terre sainte. L’opposition, observée à l’échelle de la Manche162, peut être élargie à l’ensemble des terres des ordres militaires, comme il ressort de l’étude du Temple et de l’Hôpital. Pour ces milices des commanderies, proches des encomiendas majores de Santiago par leur mode plutôt que par leur échelle de fonctionnement, exerçaient un réel pouvoir régional163. Sensible pour le Temple, en particulier pour la baylie de Faro, dont la prééminence s’étendait à toute la Galice 164, ce schéma est patent dans le cas de l’Hôpital, mieux documenté, où les commanderies de Portomarín, de Puente Órbigo, de Población de Campos, de Consuegra — laquelle était placée à la tête d’un prieuré qui jouissait même d’une autonomie importante dans l’ensemble castillan au début du XIIIe siècle165 — voire de Setefilla étaient investies d’une fonction régionale de commandement qui dépassait largement leur simple ressort 166.

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Quel que soit le modèle retenu, la centralisation du réseau commanditaire était absolument comparable167. Il est même possible d’affirmer qu’elle formait la pierre angulaire d’un système qui, nous l’avons vu, visait avant tout à permettre aux autorités centrales des Ordres de remplir leurs missions militaires. Des commanderies jusqu’aux sièges des milices étaient organisés à cet effet des transferts de numéraire qui, à défaut de documents comptables, restent extrêmement mal connus du fait que les sources les mentionnent seulement lorsqu’un événement imprévu en rompait la régularité. Pour Santiago, par opposition aux autres institutions, de tels flux se développèrent à l’échelle péninsulaire au moins jusque dans le premier quart du XIVe siècle. Ils affectaient bien sûr les domaines castillans, parmi lesquels les commanderies murciennes dont Jacques II assurait en 1301 le maître Juan Osórez qu’elles continueraient, sous la domination aragonaise, à payer les responsiones accoutumées 168, mais ils concernaient également les terres situées hors du royaume, telles les possessions portugaises de l’Ordre dont Denis I er, désireux de renforcer leur autonomie169, se plaignait au pape qu’elles finançaient l’effort de guerre des Santiaguistes castillans contre son royaume170. Dans un cas comme dans

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l’autre, de tels transferts monétaires constituent la manifestation ultime d’un système dont ils attestent l’achèvement au seuil du XIVe siècle.

Une structure hiérarchisée 41

Inscrite dans le cadre d’un réseau, la commanderie laissait à son titulaire une autonomie réduite par rapport aux autorités centrales de l’Ordre, auxquelles il appartenait de superviser l’administration domaniale. Luis Rafael Villegas Díaz et ses élèves l’ont bien souligné171 s’inscrivant en faux contre l’approche féodale qui a conduit certains historiens à exagérer l’indépendance des commandeurs172. Les documents normatifs sont très clairs à ce propos. Pour chacun des Ordres, ils interdisent aux frères chargés de la gestion d’une commanderie d’en aliéner tout ou partie sans l’assentiment explicite du maître. Décrétée en 1265 pour Santiago173, cette mesure apparaît au début du XIVe siècle dans les premiers statuts conservés pour les institutions de filiation cistercienne, assortie de peines de la plus extrême rigueur puisque les éventuels contrevenants étaient menacés non seulement de perdre les dignités dont ils étaient investis, mais encore d’être exclus de la milice, à l’instar des frères rebelles au maître174.

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Jouant du vœu d’obéissance des frères, les instances centrales des ordres militaires s’attachèrent, à partir des années médianes du XIIIe siècle, à forger des outils de contrôle institutionnel de la gestion des commandeurs. De ce point de vue, l’obligation faite à ces derniers d’établir un inventaire précis des biens confiés à leur administration constitue sans conteste le recours le plus répandu. Mentionnée pour la première fois en 1259, à l’occasion des dispositions adoptées par le chapitre santiaguiste de Robredo de Montánchez, une telle pratique était à l’origine imposée aux frères à leur entrée et à leur sortie de charge175. Cinquante ans plus tard, lorsqu’elle est attestée pour les institutions de filiation cistercienne, elle disposait d’une périodicité mieux établie puisqu’à partir de 1304 elle fut requise lors de chaque chapitre général de Calatrava176, et qu’en 1306, pour la première fois, Alcantara l’exigea explicitement de façon annuelle177. Dès lors, l’inventaire demandé aux commandeurs semble avoir adopté définitivement ce rythme, que les autorités supérieures des ordres militaires reprirent comme le plus sûr instrument pour vérifier la gestion domaniale de leurs membres178.

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Il semble toutefois qu’il n’ait pas été jugé suffisant. Dès la première moitié du XIII e siècle, nous l’avons vu, se développa un système de contrôle in situ, fondé sur le principe d’une visite des commanderies qui, sans atteindre la périodicité annuelle de la fin du Moyen Âge, gagna en régularité à partir de 1250179. Il se doublait d’une reddition de comptes que les instances supérieures des ordres militaires pouvaient à tout moment exiger de leurs représentants locaux. Comme elle n’était pas inscrite dans un rythme fixe, comme pour les officiers conventuels180, la pratique était à l’ordinaire passée sous silence. Elle n’en est pas moins avérée, comme il ressort de l’ordre adressé à l’été 1357 par le prieur castillan de l’Hôpital Juan Fernández de Heredia à Juan González Bugía, commandeur de San Juan del Camino, afin que ce dernier répondît en personne, sous deux semaines, de son administration de la baylie de Población de Campos181. À cet égard, il m’apparaît significatif de la vigueur du contrôle central que l’argument d’une mauvaise gestion ait pu être alors employé afin de perdre le commandeur de Benavente auprès de Juan Fernandez de Heredia182 et que, sitôt démontrée la nature mensongère des accusations répandues à l’encontre du détenteur légitime de la baylie, son domaine lui ait été restitué sur l’injonction expresse du prieur183.

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Un tel contrôle de l’autorité centrale s’explique par le fait que la commanderie, comme l’étymologie du mot le rappelle, était conçue comme une délégation de l’administration d’un domaine. Le frère qui en recevait la charge exerçait donc un mandat qui, par essence, était temporaire. La difficulté est de savoir ce que recouvrait exactement ce dernier adjectif. Le cas de l’Hôpital peut aider à évaluer la durée moyenne de l’exercice d’une même charge par un commandeur184. Si la nature fragmentaire de la documentation peut amener à sous-évaluer cette durée185, le danger inverse est tout aussi grand et à mon sens plus pernicieux : il tient à la possibilité, jamais exclue, que soit découvert un document remettant en cause la périodisation proposée et, plus encore, à l’homonymie fréquente qui amène en certains cas à confondre deux personnages distincts. L’exemple d’Alfonso Pérez Orisco, étiqueté par Carlos Barquero Goñi entre 1272 et 1285 en tant que commandeur de Santa Maria de la Horta186, souligne bien ce double danger. Dans cet intervalle de treize ans, ce frère est attesté en tant que commandeur de Portomarín en 1283, puis de Benavente l’année suivante187, sans que l’on puisse seulement tenir pour certain qu’il corresponde en 1285 au titulaire de Santa Maria de la Horta, nommé sans plus de précision Alfonso Pérez, dans la mesure où existent parmi ses contemporains au moins deux homonymes à l’intérieur du prieuré castillan de l’Hôpital 188 .

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Jusqu’à la fin du XIIIe siècle, nombre de mentions prouvant apparemment la permanence d’un commandeur dans une charge plus de dix ans sont en réalité sujettes à caution. S’il est plusieurs cas avérés, la durée moyenne d’exercice se situait, pour l’Hôpital comme pour les autres ordres militaires, autour de trois ans et bien des frères demeurèrent en fonction seulement une dizaine de mois189. Le fait apparaît clairement dans le cas de Puente Órbigo qui, bien qu’il soit atypique en raison de la quantité de données réunies, lesquelles proviennent surtout du fonds monastique de Carrizo, n’en est pas pour autant isolé190. Là, comme à Portomarín ou à Consuegra, plusieurs commandeurs se succédèrent pour des périodes réduites, souvent inférieures à une année (tableau 6, pp. 333-335). À la fin du XIIIe siècle encore, sont mentionnés pour Ledesma, en moins de douze ans, cinq commandeurs différents qui, par deux fois, se suivirent d’une année à l’autre191. Les autres ordres militaires s’inscrivaient dans la même logique de rotation fréquente, à l’instar du Temple, ainsi qu’il ressort de l’étude de la baylie de Ponferrada, la seule pour laquelle puisse être réunie, à défaut de fonds propre, une information suffisamment riche grâce aux archives de San Pedro de Montes, de San Andrés de la Vega de Espinareda ou de Carracedo192 (tableau 7, p. 336).

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Une rotation aussi rapide tenait en priorité au XIIIe siècle au contrôle exercé par le chapitre général sur la désignation des commandeurs193. Aucun acte ne garde trace d’une investiture avant le milieu du XIVe siècle 194, mais il est probable que si, pour chaque institution, l’initiative revenait au supérieur provincial, l’assemblée des frères était cependant fondée à l’encadrer étroitement Le fait ressort des statuts de Santiago édictés à la fin du magistère de Pelayo Pérez Correa195. À mon sens, la pratique de cet Ordre ne diffère en rien de celle de ses homologues. L’Hôpital semble avoir agi de même si l’on accepte l’hypothèse que la désignation de Juan Núñez, commandeur de Consuegra, en tant que lieutenant du grand commandeur d’Espagne pour les prieurés de Castille et de Léon obéissait à l’usage ordinaire196. Opéré en 1269 avec l’accord du chapitre provincial, ce choix me paraît refléter une norme que vient souligner la chronologie d’occupation des commanderies. À plusieurs reprises, en effet, figurent deux titulaires différents pour une seule baylie au cours de la même année197. En un cas, à Mostoles en 1248, l’intervalle

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qui, à la rupture des mois de mai et de juin, sépare les deux mentions est seulement de cinq jours198. Or il s’agit précisément de la période pendant laquelle le chapitre général avait coutume de se rassembler199 et, bien que cette année-là toute trace de sa convocation fasse défaut, le remplacement de Gonzalo Pérez par Juan Pérez Trigo fut très certainement décidé par l’assemblée des frères du prieuré, désireuse de faire valoir son pouvoir de contrôle sur la collation des commanderies. TABLEAU 6. — La rotation des commandeurs de l’Hôpital au XIIIe siècle. A. — Portomarín

B. — Puente Órbigo

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C. — Consuegra

a

a

Il figure dans l’acte de rénovation du fuero de Consuegra en tant que lieutenant du commandeur

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TABLEAU 7. — La rotation des commandeurs du Temple au XIIIe siècle : le cas de Ponferrada

b

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Dans ces conditions, l’affirmation selon laquelle, passé le milieu du XIII e siècle, les commandeurs auraient eu tendance à considérer comme leur bien propre le domaine confié à leur gestion paraît irrecevable200. Transposition manifeste des réalités de la fin du XIVe siècle, l’idée conserve dans l’historiographie une force tout à fait singulière qui fait que certains auteurs, pourtant capables d’en démonter l’origine, n’en ont pas remis en cause la pertinence pour les périodes plus anciennes201. Elle s’est ainsi imposée à Carlos de Ayala Martínez qui, dans sa reconstitution de l’évolution de la commanderie pour les ordres militaires hispaniques, fait état à compter de la fin du XIVe siècle d’une phase de patrimonialisation202. Qu’une telle aspiration ait existé au sein du groupe des commandeurs, cela ne fait pas de doute. Elle provoqua, dès le magistère de Pelayo Pérez Correa, le refus de plusieurs chevaliers santiaguistes de remettre leurs châteaux au maître203 et devait déclencher, au tournant des XIII e et XIV e siècles, une crise d’une gravité exceptionnelle dans l’Ordre dans la mesure où certains frères chargés des forteresses de frontière menacèrent de les ouvrir aux musulmans si Juan Osórez ne leur en reconnaissait pas la possession viagère204. Cependant, il s’en faut de beaucoup qu’une telle revendication ait été satisfaite dès cette époque.

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Si l’issue de cette rébellion reste mal connue, il ne fait aucun doute à mon sens que le maître se refusa au chantage des frères et qu’il parvint finalement à ramener ces derniers à l’obéissance. Dans les statuts édictés en 1310, à l’extrême fin de son magistère, Juan Osorez réaffirma en effet la faculté détenue par le supérieur d’ôter, en accord avec le chapitre, une commanderie à son détenteur205. Il est certes possible d’interpréter ce rappel, à l’instar d’autres dispositions normatives, comme une concession du maître à un

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secteur de l’Ordre désireux de se protéger de l’éventuel arbitraire de son chef206. Il n’en est pas moins vrai que les définitions de Juan Osórez, en réglant la dévolution des commanderies selon l’usage ancien, excluaient que celles-ci puissent faire l’objet d’une quelconque patrimonialisation. Les statuts promulgués pendant les décennies suivantes pour les institutions de filiation cistercienne n’adoptèrent pas une ligne différente. En 1336, à Alcañiz, la concession viagère des commanderies fut prohibée pour la première fois de façon explicite207. Si le fait peut être considéré comme l’indice de la diffusion de cette pratique, il reflète d’abord à mon sens l’hostilité à son endroit des autorités supérieures de Calatrava comme de l’ensemble des ordres militaires208. 49

Les commandeurs jouissant de leur charge à titre viager constituaient l’exception, et non pas la norme, contrairement à ce que l’on a trop souvent avancé. Les cas documentés sont rares. La plupart concernent des membres ayant rendu à leur ordre des services signalés, notamment sur le plan financier, tel Artal de Huerta, commandeur santiaguiste de Montalbán, investi de l’hôpital de Cuenca de 1315 à sa mort209, ou d’anciens maîtres écartés du pouvoir, comme Ruy Vázquez, qui en 1318 obtint Magacela pour s’être désisté de la dignité suprême d’Alcántara210. En dehors de ces cas particuliers, l’usage des concessions viagères est presque inconnu au milieu du XIVe siècle. Aucun cas n’est attesté pour les Ordres de filiation cistercienne avant le début du siècle suivant Pour Santiago, l’exemple de Ruy Chacón, que le maître Fadrique investit en 1347 de la commanderie de Caravaca pour le restant de ses jours211, demeure à mon sens trop isolé pour consumer un indice probant d’une quelconque patrimonialisation212. Quant à l’Hôpital, si une demidouzaine de cas sont effectivement documentés pour le milieu du XIVe siècle213, ils restent toutefois très largement minoritaires par rapport aux exemples de concessions à terme préalablement fixé — entre cinq et dix ans le plus souvent214 — qui permettaient aux autorités supérieures de mieux exercer leur contrôle sur la gestion du domaine215.

Un système flexible 50

Bien que répondant à un schéma hiérarchisé conçu en fonction du sommet, aux besoins financiers duquel il s’agissait de pourvoir, le système commanditaire ne constituait pas une structure étroitement monolithique. Si les « membres », ainsi que les documents appellent à plusieurs reprises les commanderies, étaient certes placés au service du « chef », ce sont eux qui drainaient les ressources vers ce dernier. À ce titre, ils disposaient, sous son contrôle, d’une marge de manœuvre qui leur permettait de s’acquitter au mieux de leur mission. Dans la gestion quotidienne du patrimoine de la commanderie, les décisions revenaient au frère chargé de l’administration du domaine, lequel était assisté d’un chapitre rassemblant à l’échelle locale l’ensemble des membres de l’Ordre vivant sous sa responsabilité216 et dont le rôle, sans commune mesure avec les rares références que l’on en a conservées, est attesté au milieu du XIIIe siècle par différents actes intéressant les baylies hospitalières de Consuegra et de Puente Fitero 217.

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Dans un souci d’efficacité, les autorités centrales des ordres militaires déléguaient à l’échelle locale l’initiative de l’exploitation foncière, se réservant de contrôler ensuite les décisions prises218. Les commandeurs étaient ainsi investis, dans le cadre de la circonscription qui leur était assignée, de la responsabilité des terres cultivées en fairevaloir direct219. De même, ils étaient chargés de retirer un profit maximal de la part du domaine dont la mise en valeur n’était pas assumée par l’Ordre. Sur ce point, ils jouaient un rôle décisif, cherchant à privilégier les modalités du faire-valoir indirect dont ils

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savaient, en fonction de la conjoncture locale, qu’elles étaient susceptibles de procurer les plus grands bénéfices à l’institution seigneuriale. Le fait a été bien relevé dans le cas de la baylie hospitalière de Portomarín220, où les contrats d’affermage, appelés foros en Galice, se substituent à partir de la première moitié du XIVe siècle aux prestimonios, utilisés jusqu’alors par l’Ordre, comme par de nombreux seigneurs ecclésiastiques221, pour acquérir de nouvelles propriétés au prix de la cession, généralement viagère, de l’usufruit d’une partie de leur patrimoine222. 52

Investis d’une responsabilité importante à l’heure de décider des modalités de mise en valeur du domaine, les commandeurs jouaient aussi un rôle non négligeable, bien que moindre évidemment, dans le suivi de l’exploitation. En plusieurs cas, les documents faisant foi des prérogatives des Ordres étaient conservés dans le lieu précis auquel ils se rapportaient. Ainsi en était-il du contrat d’acensement des moulins que l’Hôpital possédait sur le cours de l’Olmos, passé en 1243 en faveur d’un groupe d’habitants d’Illescas, dont l’exemplaire remis à la partie seigneuriale fut déposé dans le château d’Olmos de sorte que le commandeur pût s’assurer du versement du loyer aux termes fixés par l’acte et imposer aux éventuels retardataires les sanctions prévues223. À différentes reprises, les commandeurs furent même chargés de défendre les droits de leur milice sur le plan judiciaire. Tel fut le cas pour les responsables de la baylie hospitalière de Puente Fitero, qui s’opposèrent à partir de 1222 aux Prémontrés d’Aguilar de Campoo dans un long procès pour les moulins du Pisuerga224 qui ne se conclut pas avant 1255, date à laquelle le dignitaire local de l’Ordre admit le droit des moines moyennant une somme de cent cinquante maravédis avec laquelle il acheta une terre dont il fit valoir à l’autorité provinciale, pour obtenir son consentement à la transaction, qu’elle était d’un meilleur rapport225.

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Si, à des fins d’efficacité, les autorités supérieures des milices s’efforcèrent jusqu’au milieu du XIVe siècle de prévenir toute patrimonialisation, elles ne tardèrent pas à s’apercevoir, pour des raisons similaires, du profit que l’intéressement des commandeurs à la gestion de l’unité qui leur était confiée pouvait procurer à l’ensemble de l’institution. En 1275, aussitôt après la mort de Pelayo Pérez Correa, le chapitre santiaguiste de Léon décida, probablement dans le but de remédier à l’arbitraire du maître226, que les frères de l’Ordre qui avaient développé des agglomérations nouvelles sur les terres qui leur avaient été confiées pourraient en garder la disposition jusqu’à la fin de leurs jours227. Il ne s’agissait pas là d’une cession viagère de leur commanderie, mais bien plutôt d’une incitation à mettre celle-ci en valeur pendant les années où ils l’occupaient afin que l’Ordre, après leur mort, pût en retirer un bénéfice. Appliqué au début du XIVe siècle à Alcantara228, puis à l’ensemble des institutions de filiation cistercienne trois décennies plus tard229, ce principe était étendu à chacune des infrastructures — moulins, maisons ou boutiques — que les commandeurs étaient susceptibles de bâtir dans les domaines dont ils avaient reçu la délégation.

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Il semble qu’une telle pratique ait été efficace dans la mesure où, passé les premières années du XIVe siècle, les ordres militaires ne se bornèrent plus à l’employer pour valoriser leur patrimoine, mais cherchèrent également à la mettre au service d’une politique de récupération des terres aliénées230. Dans un contexte dont on connaît la difficulté, les maîtres se firent un devoir de restaurer l’assise foncière d’institutions éprouvées par une série de concessions abusives qui avaient aggravé le mouvement d’usurpations231. À cette fin, ils reprirent le principe d’un intéressement des frères, décidant de leur laisser le bénéfice viager des biens qu’ils pourraient arracher à l’emprise

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des laïcs à leurs frais ou grâce à leur ingéniosité. Mise en place une première fois pour Alcantara en 1306, cette mesure était appelée à faire florès232. Reprise dans les statuts santiaguistes édictés en 1310 par Juan Osórez233, elle s’étendit progressivement, durant le deuxième tiers du XIVe siècle, à l’ensemble des Ordres de la péninsule Ibérique234. 55

Quel que fut l’avantage d’un tel procédé pour l’institution, soulagée d’une part des dépenses que supposaient le recouvrement et la mise en valeur de son domaine, il convient de bien souligner qu’il n’était pas exempt de danger dans la mesure où il tendait précisément à favoriser la patrimonialisation à laquelle les autorités centrales prétendent s’opposer. Pour extrême qu’il soit, l’exemple de Juan González Bugía, commandeur hospitalier de San Juan del Camino, semble révélateur d’un tel risque. Le 19 mai 1357, il obtint, selon toute vraisemblance à titre viager, la baylie de Ciudad Rodrigo qu’il avait en partie arrachée à des usurpateurs235. On peut néanmoins douter de sa volonté de servir l’Ordre lorsque l’on sait que, sommé moins d’un mois plus tard parle prieur castillan Juan Fernandez de Heredia de rendre à Juan Lopez de Torres la commanderie léonaise de Puente Órbigo, dont il s’était emparé par la force236, il fut en même temps convoqué en Avignon pour rendre compte de la gestion de la baylie de Población de Campos que lui avait déléguée son parent, Ruy González Bugía237.

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Malgré les abus favorisés par un tel système, l’intéressement des commandeurs à l’administration du domaine confié à leurs soins constitua un élément décisif pour la réussite des Ordres. Luis Rafael Villegas Díaz a même proposé d’y voir la clé qui permit à ces milices de surmonter une crise à laquelle elles auraient succombé si elles ne s’étaient pas défaites en temps opportun de leurs structures originelles, centralisées à l’excès 238. A l’appui du blocage qu’il invoque pour le début du XIVe siècle, l’auteur relève l’interdiction faite aux commandeurs de Calatrava de développer les défens dans leurs domaines239. La volonté des autorités supérieures des ordres militaires de limiter l’initiative des dignitaires locaux aurait ainsi entraîné une rigidification de l’exploitation foncière240 qui aurait à son tour provoqué un certain abandon des commanderies dont les définitions de Calatrava édictées en 1325 fourniraient le plus parfait exemple puisqu’elles voulaient remédier à une situation présentée comme critique en autorisant les frères de la milice à conserver un pécule, fait pour l’essentiel de biens meubles, qui les incitait à valoriser davantage le patrimoine de l’institution241.

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L’idée, pour séduisante qu’elle puisse paraître, mérite à mon sens certaines corrections. Elle tend en effet à faire accroire que deux phases se seraient succédé dans l’évolution du système commanditaire, l’une marquée par une forte dépendance vis-à-vis des autorités centrales, l’autre par une autonomie des frères chargés de gérer le patrimoine242. Ce faisant, elle méconnaît l’essentiel de la force d’une telle structure, qui résidait dans sa capacité à concilier deux principes qui n’étaient contradictoires qu’en apparence, afin de permettre aux instances supérieures des ordres militaires de tirer profit d’initiatives dont elles auraient été incapables, sinon à grands frais. Ainsi le souligne bien la concession des roues de moulin de Medina, proches de Montemolín, accordée en 1274 par Pelayo Pérez Correa à Gonçalo Eanes do Vinhal afin que celui-ci les mette en situation de produire, dégageant par là même un bénéfice auquel Santiago n’aurait su prétendre d’une autre manière243. A l’instar de cet accord, nombre d’actes cherchèrent à utiliser l’initiative d’un frère au profit de l’institution tout entière.

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Loin de contrarier les intérêts des autorités centrales des ordres militaires, la marge de manœuvre laissée aux commandeurs dans la gestion du domaine dont ils étaient chargés contribua de façon décisive à les conforter. Dans le contexte d’une économie davantage

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monétarisée, marquée après le milieu du XIIIe siècle par le souci croissant des Ordres de percevoir les impôts en numéraire244 et de veiller à la commercialisation de leurs produits, notamment à travers le développement des commanderies urbaines245 et des foires246, la multiplication des initiatives locales permit aux responsables de ces institutions d’améliorer le niveau global des rentes que leur offrait un système fiscal en pleine expansion247. Par le biais du yantar, perçu au titre du droit de gîte, et des autres contributions dont la collecte voire la régulation normative sont attestées à compter de la seconde moitié du XIVe siècle, les autorités centrales des ordres militaires, et en premier lieu les maîtres, tirèrent parti de chaque initiative locale des commandeurs en recueillant une part des bénéfices obtenus, acheminés depuis les « membres » jusqu’au « chef » par le système tributaire instauré à l’échelle des différentes milices248. 59

Appuyé sur un réseau de commanderies configuré dans ses grandes lignes dans la seconde moitié du XIVe siècle, le système développé par les ordres militaires pour faire face aux difficultés de la conjoncture économique leur permit d’intensifier l’exploitation de leur patrimoine, dont provenaient pour l’essentiel, une fois cassés les ressorts de la croissance extensive, les revenus dont ils disposaient. La solution consistant à confier à un frère la gestion d’une unité domaniale sous le contrôle étroit des autorités centrales se révéla d’autant plus appropriée que le recours à l’intéressement, qui fut pratiqué à partir du tournant des XIIIe et XIVe siècles, était le gage de la multiplication d’initiatives qui, dans la plupart des cas, furent profitables aux milices dans leur ensemble.

III. — Le développement d’une économie rentière 60

Sur la base du système commanditaire, les ordres militaires développèrent une économie rentière dont de nombreuses études ont rendu compte au cours des deux dernières décennies. Préoccupés surtout de mettre au jour les modalités d’implantation du féodalisme dans le domaine de ces institutions, les auteurs de ces travaux ont réuni un important matériel documentaire. Quelles que soient les réserves qu’inspirent leurs orientations méthodologiques249, ils ont permis de mieux appréhender les pratiques seigneuriales utilisées par les milices afin d’obtenir le meilleur rapport de terres dont il leur appartenait, une fois consolidée la présence chrétienne, d’assurer l’exploitation et, en premier lieu, le repeuplement250.

Le souci du repeuplement 61

Dans les zones qui leur furent remises par la monarchie castillane, marquées au sud du Tage par la faiblesse des effectifs humains251, les ordres militaires reçurent au lendemain de la conquête une mission de peuplement dont Carlos de Ayala Martinez et Enrique Rodriguez-Picavea Matilla ont observé qu’elle revêtait autant d’importance que leur rôle proprement combattant252. Ils prirent ainsi l’initiative d’un travail de colonisation qu’il est possible de définir comme une véritable politique dans la mesure où les textes qui en réglaient le déroulement révèlent un modèle planifié. C’est ce qui apparaît clairement dans le cas de l’Hôpital qui, entre 1230 et 1248, résolut d’organiser le territoire de Consuegra en offrant une douzaine de chartes de peuplement à des localités auparavant soumises à sa juridiction253. Le cadre juridique adopté pour chacune des villes, décalqué du fuero de Consuegra254, tout comme le schéma de développement urbain, qui suivait partout le modèle d’une rue principale où se pressaient les édifices essentiels255, ne

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laissent pas de doute sur le caractère prémédité d’un projet grâce auquel, en moins de vingt ans, l’institution avait attiré près de mille cinq cents nouveaux colons sur ses terres 256. 62

Reprises par les autres ordres militaires, de telles initiatives contribuèrent, dans les régions où leurs domaines constituaient une masse compacte, à transformer les structures de peuplement préexistantes. Il en fut ainsi en particulier dans la Manche où, comme Jean-Pierre Molénat l’a bien montré, fut mise en place à partir de la seconde moitié du XIVe siècle une politique de regroupement de l’habitat en gros bourgs, ancêtres des agrovilles actuelles, qui reçurent des chartes dites de villazgo qui les dotaient du titre de villa et, par là même, un territoire étendu formé de plusieurs aldeas qui passèrent dès lors sous leur juridiction257. En plusieurs cas, le noyau ancien fut marginalisé et vidé de sa population, ainsi que beaucoup de hameaux du finage, au bénéfice du nouveau centre choisi par l’Ordre. Plusieurs exemples de transfert ont été relevés pour les domaines de Santiago où, dans la région du Tage, Fuentiduena s’imposa aux dépens de l’ancien castrum d’Alarilla, tandis que, plus au sud, Corral de Almaguer, favorisé par le maître Diago Muñiz 258 se substitua au site originel d’Almaguer 259. Ils ne sont cependant nullement propres à cette seule institution260 et d’autres déplacements, comme celui de La Zarza à Peñafiel, voulu en 1323 par l’autorité centrale d’Alcantara261, traduisent le désir commun des ordres militaires de concentrer l’habitat rural à l’intérieur de leurs domaines afin de mieux le contrôler.

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Les moyens dont disposaient les ordres militaires n’étaient pas, et de loin, suffisants pour leur permettre de mener à son terme un processus que Jean-Pierre Molénat n’a pas hésité à rapprocher du modèle latial de 1’incastellamento262. Le plus souvent, un peuplement intercalaire subsistait, dispersé en petits hameaux. Reste que la contrainte seigneuriale fut assez forte pour imposer une hiérarchisation de l’espace fondée sur une dichotomie entre la ville et les aldeas263, Les habitants de ces dernières étaient étroitement soumis à la juridiction urbaine, à l’instar de ceux de Mayorga ou d’Esparragal, auxquels le maître d’Alcántara enjoignit en 1341 de respecter les droits de Valencia de Alcantara, notamment, pour les seconds, en ce qui regardait le commerce du vin264. À plusieurs reprises, bien qu’on ne puisse parler d’un fait systématique265, le pouvoir de la ville sur son finage se traduisit même physiquement par la construction d’une muraille, négociée entre l’Ordre et les autorités municipales, alors même qu’avait disparu toute menace musulmane, comme ce fut le cas dans la Manche à Bolaños, sous le règne d’Alphonse X 266, ou à Manzanares au milieu du XIVe siècle267.

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Afin de mobiliser des effectifs humains suffisants pour mener à bien l’occupation de régions exposées, à partir des décennies centrales du XIIIe siècle, à la concurrence des terres royales de la vallée du Guadalquivir, il fallait mettre en œuvre un système de concessions fiscales susceptibles de s’avérer attractives. Dans ce but, les ordres militaires cherchèrent à capter la faveur monarchique au bénéfice de leurs dépendants. Ils obtinrent ainsi de soustraire leurs hommes aux interdictions ordinaires, comme à Niebla où ces derniers étaient autorisés, à la différence des habitants des grandes villes andalouses, à acheter des terres dans le finage de la cité268. Toutefois, l’essentiel des privilèges délivrés aux Ordres par le pouvoir souverain revêtit la forme d’exemptions. Généralement partielles lorsqu’il fallait empêcher des flux de départs similaires à ceux dont souffrirent en 1316 la communauté juive de Maqueda269 ou, trente ans plus tard, la population maure de Zorita270, relevant toutes deux de Calatrava, ces faveurs pouvaient parfois consister en une suspension totale des ponctions royales pour une période

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déterminée afin d’encourager une entreprise de peuplement développée ex nihilo, comme celle que le maître de Santiago développa en 1318 à Quintanar et Valhermoso271. 65

Au-delà de ces faveurs ponctuelles, les ordres militaires développèrent sur leurs terres une politique systématique de concessions qui leur permit d’attirer et de retenir, au prix de l’abandon de différentes taxes seigneuriales, un nombre suffisant de colons pour espérer en tirer profit272. Bien des documents se rapportent ainsi, à partir de la fin du XIIIe siècle, à la remise aux communautés paysannes de charges d’origine banale prélevées jusqu’alors par les autorités centrales des ordres militaires, soucieuses d’aider à la mise en valeur de leurs terres273. C’est ainsi que le maître d’Alcántara céda en 1340 le contrôle des poids et mesures de Valencia de Alcántara à la municipalité, l’autorisant à user de la rente à son gré274. Le plus souvent, ce furent les fours voire les moulins, comme dans la charte de peuplement accordée en 1327 par le supérieur de Calatrava aux localités sévillanes de Caxar, Villalba et Villadiego275, qui firent l’objet de telles concessions. Convoitée par les communautés, l’autorisation de constituer des défens dans lesquels les paysans puissent entretenir le bétail nécessaire à leur labeur et, le cas échéant, dégager quelques excédents semble avoir lui aussi représenté un instrument privilégié pour les milices dans leur politique de peuplement276.

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Propres à retenir la population sur les terres des ordres militaires, de telles mesures l’étaient assurément moins pour y amener de nouveaux colons. À cette fin, ces institutions mirent en place un système de franchises fiscales qui dispensait tout immigrant, dans les années qui suivaient son installation sur le domaine, de payer l’impôt direct, le plus souvent appelé pecho, perçu sur la base du feu et modulé selon la catégorie sociale des dépendants277. À observer l’allongement sensible de la durée d’exemption à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle, il apparaît que les ordres militaires rencontrèrent des difficultés croissantes pour attirer les paysans sur leurs terres. Ce fut notamment le cas de l’Hôpital278, dont les autorités accordèrent six ans de franchise en 1306 aux colons établis à Villafranca de los Caballeros279, soit deux fois plus que la période prévue par les chartes de peuplement du territoire de Consuegra, concédées quelque soixante ans auparavant280. Le fait n’est pas spécifique à un Ordre en particulier. À la charnière des XIIIe et XIV e siècles, les statuts de Santiago fixaient à dix ans l’exemption fiscale pour les immigrants venant s’établir sur les terres de la milice281. Il semble même que dans la pratique, en raison de la difficulté récurrente d’attirer les paysans, la durée de l’exemption ait été allongée à quinze ans, comme ce fut le cas pour La Puebla de Almoradiel, fondée en 1341 à l’initiative du maître Alonso Méndez de Guzmán282.

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Dans une conjoncture difficile, l’entreprise de peuplement menée par les ordres militaires ne pouvait escompter un succès complet. Il y a bien sûr des exemples de réussite, dont plusieurs sont remarquables, comme Alcazar de San Juan283 où, sur un site d’origine musulmane284 selon toute vraisemblance dépeuplé après la conquête chrétienne 285, l’Hôpital développa dans les années 1240 une agglomération supérieure en taille à la plupart de ses voisines286, promue au rang de villa en vertu d’un privilège de Sanche IV 287 et appelée dès la fin de l’époque médiévale à remplacer Consuegra en tant que pôle organisateur des domaines de l’institution dans la Manche288. Il s’en faut de beaucoup, cependant, que toutes les initiatives des ordres militaires aient connu un pareil succès. À peine avaient-elles été peuplées que plusieurs villes se trouvèrent apparemment dans une situation précaire : tel est le cas de Cilleras, contrainte en raison du manque de céréales de faire appel en 1318 au maître d’Alcantara afin que celui-ci renouvelât l’exemption de droits de péage qui avait été consentie à la ville dix ans plus tôt, lors de la concession de

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son fuero289, tel aussi celui de Villanueva del Ariscal, qui fit l’objet d’un premier essai de valorisation, selon toute vraisemblance au début du XIVe siècle 290, avant que l’échec au moins partiel de cette tentative n’amène Santiago à confier cette tâche à l’amiral Alfonso Jufré Tenorio291. 68

En plusieurs cas, l’entreprise de peuplement menée par les ordres militaires connut un échec manifeste, comme à Castilleja de la Cuesta, cédée par Santiago à Alfonso Jufré Tenorio en même temps que Villanueva del Ariscal dans un but de mise en valeur agricole et présentée en juin 1370 comme vidée de ses habitants, lorsque le maître Gonzalo Mexía décida de reprendre l’initiative à son compte292. Il est tout à fait rare de conserver un tel tableau de l’abandon d’une localité. La situation dut pourtant être relativement courante à en juger par le nombre des lieux dont la seule mention se rapporte à l’époque de leur peuplement, sans que l’on puisse en trouver d’autres par la suite. Il en est ainsi pour divers établissements de l’Aljarafe sévillan, comme Cantullán, Caxar, Villalba ou encore Villadiego, dépendant (sauf le premier) de Calatrava, qui semblent avoir disparu au cours du XIVe siècle 293, mais également pour certaines implantations de la Manche — où le patrimoine des milices était pourtant plus compact — telles les localités de Villacañas de Algodor et de Villaverde pour l’Hôpital294, ou encore celle d’Alhóndiga, dotée en 1268 par Calatrava d’un fuero ambitieux 295 et qui pourtant se réduisait deux siècles plus tard, lorsque le toponyme émerge à nouveau du silence documentaire, à une dehesa relevant du commandeur d’Otos296 et à quelques moulins situés le long du Tage et affectés à la mense magistrale de l’Ordre297.

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On aurait tort toutefois de conclure à un échec des ordres militaires dans le repeuplement de leurs domaines. Des échecs, ils en connurent sans conteste, mais pas nécessairement plus que d’autres seigneurs de la Meseta méridionale, comme la ville de Tolède, dont Jean-Pierre Molénat a bien souligné les difficultés qu’elle rencontra dans sa politique de contrôle de l’im mense finage soumis à sa juridiction298. En plusieurs occasions, les ordres militaires firent même preuve d’un dynamisme bien supérieur à celui d’autres institutions pour ce qui est d’attirer des colons. Un tel fait ressort du procès qui mit aux prises, à la fin du règne d’Alphonse X, la ville de Badajoz avec le Temple et Santiago, qu’elle accusait d’avoir entrepris de repeupler des terres situées au sein de son finage mais dont elle n’avait pu développer l’occupation, le premier à Olivenza et Táliga, le second à Villanueva de los Santos, Solana, Aldea de Don Febrero, Aldea de los Caballeros et El Çaraço (carte 3)299. Peutêtre est-on fondé à voir un signe de la capacité d’initiative des ordres militaires dans le fait qu’ils disposaient d’une force dont les autorités de Badajoz étaient visiblement dépourvues300. Le cas n’est pas isolé et d’autres exemples comme la consolidation de Mures, menée à bien par Santiago dans la première moitié du XIVe siècle aux dépens des localités voisines de Gatos et de Chillas, appartenant au chapitre cathédral de Cordoue301, peuvent inciter, compte tenu du manque d’hommes endémique, à estimer positif le bilan de l’entreprise de repeuplement menée par les ordres militaires dans leurs domaines.

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CARTE 3 — Les entreprises de peuplement des ordres militaires dans les terres de Badajoz (d’après J. L. de la MONTAÑA CONCHIÑA, « Obispados y órdenes militares. Problemas jurisdiccionales en la froncera extremeña del siglo XIII ») [Carte corrigée par rapport à l’édition imprimée]

Les revenus de l’administration des hommes 70

La richesse accumulée par les ordres militaires dépendait en grande partie des hommes et de l’exploitation par ces derniers des terres du domaine. En cela, les milices ne se distinguaient en rien du modèle seigneurial alors dominant. C’est ce qui ressort de nombreuses études menées au plan particulier comme à l’échelle générale302. Elles manifestent très clairement que les pratiques seigneuriales des ordres militaires s’exerçaient à des niveaux différents selon la nature du lien qui unissait les dépendants à l’institution. Les formes de sujétion les plus étroites prenaient place dans ce qu’il est convenu d’appeler la seigneurie domestique, à laquelle était soumise la main-d’œuvre de statut non libre qui travaillait sur la réserve. La tradition historiographique n’a concédé qu’un rôle marginal à ce type de dépendance car elle considère généralement le fairevaloir direct comme un phénomène résiduel à partir du milieu de XIIIe siècle 303. S’il correspond sans conteste à la norme de la fin du Moyen Âge304, un tel constat contraste cependant avec le tableau offert par d’autres régions méditerranéennes pour le XIIIe et le début du XIVe siècle305. Surtout, il est en discordance avec la situation initiale des ordres militaires castillans, auxquels avait été donnée une réserve relativement étendue, pouvant atteindre pour Calatrava quelque quarante bovées autour de chacun des châteaux de l’Ordre306.

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Sans être nombreuses, les mentions de domaines exploités en faire-valoir direct par les ordres militaires sont moins rares que l’on ne s’accorde généralement à le penser 307. Il est sans conteste exceptionnel d’en relever des références aussi explicites que celle qui

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ressort d’une donation réalisée en 1224 en faveur du couvent d’Uclés à la condition que les frères travailleraient l’ensemble des terres qui leur étaient remises et tireraient de la moitié d’entre elles une rente viagère versée à la fille de leur bienfaiteur308. Pour autant, plusieurs documents attestent l’existence de réserves, comme ceux qui ont trait aux accords passés par les ordres militaires avec l’épiscopat afin de répartir les dîmes de leur patrimoine, qui attachent un intérêt particulier aux parties cultivées en faire-valoir direct sur lesquelles, invariablement, les milices exigeaient d’obtenir la reconnaissance d’une exemption totale. Au terme du partage établi en 1245 entre le maître de Calatrava et l’évêque de Baeza, l’Ordre fut ainsi libéré de tout paiement pour les biens du diocèse qu’il exploitait à ses frais309. La situation n’avait nullement varié au début du XIVe siècle, si l’on en juge d’après les compositions négociées avec le siège de Cordoue, bien que désormais le rapport de force, plus équilibré que par le passé, ne permît plus à toutes les milices d’obtenir la satisfaction de leurs revendications310. 72

Pour la plupart, les terres des ordres militaires appartenant à la réserve, où qu’elles se trouvent, étaient exploitées dans le contexte de la seigneurie domestique. Une partie de la main-d’œuvre était ainsi formée de captifs et d’esclaves musulmans. Rares sont les actes qui les mentionnent, vu qu’ils n’étaient pas à proprement parler, comme l’a très justement observé Milagros Rivera Garretas, des sujets de droit311. Les seuls documents qui fassent exception à la règle rapportent un changement de propriétaire, à l’exemple de la vente d’un Maure nommé Hameth, accordée en 1237 par le commandeur santiaguiste de l’hôpital de Villamartín à un musulman de Sahagún, pour cinquante maravédis312. Il semble cependant que le poids de la main-d’œuvre servile ait été plus important que ne le donnent à penser les actes de la pratique313. Des esclaves des deux sexes sont cités, jusque dans la première moitié du XIVe siècle, dans l’ensemble des textes normatifs au nombre des biens dont les commandeurs étaient tenus de fournir l’inventaire314. Ils faisaient partie du patrimoine de la maison315, dont ils assuraient l’exploitation directe, aidés lors des gros travaux du calendrier agricole non seulement par des salariés316, mais aussi par des paysans libres, astreints à certaines corvées, tels les habitants de Zorita tenus de fournir à Calatrava des muletiers lors des expéditions militaires et de mettre à disposition de l’institution cent quinze hommes qui contribuaient chaque année à la moisson des terres de la réserve seigneuriale317.

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À ces derniers correspondait une autre forme de dépendance, la seigneurie foncière, fondée non plus sur le statut des personnes mais sur celui de la terre, pour le domaine utile de laquelle les colons devaient acquitter au maître diverses prestations en reconocimiento de señorío318. Perçues sur la base de l’unité familiale d’exploitation, celles-ci étaient le plus souvent définies dans le cadre collectif d’un fuero ou d’une carta-puebla qui déterminaient le principe de leur répartition entre les différents éléments de la communauté paysanne319. Variant d’un lieu à l’autre dans leur appellation et dans leur montant, ces impositions pouvaient faire l’objet dans la pratique de distinctions infinies en fonction de leur origine320. Toutefois, les prestations en travail connurent, après le milieu du XIIIe siècle, un très net déclin321. Même dans les lieux où les milices s’efforçaient de les préserver, comme le faisait l’Hôpital en Vieille-Castille322, les corvées ne représentaient plus qu’une base de profit tout à fait marginale en comparaison des redevances en nature et en argent, qui intéressaient au premier chef des corporations désormais largement tournées vers le faire-valoir indirect323.

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Bien qu’il constitue le schéma dominant, un tel mode d’exploitation de la terre n’était pas le seul auquel les ordres militaires eurent recours. Très tôt, Clara Estow l’a souligné pour

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Calatrava324, ces institutions confièrent en effet l’initiative de la mise en valeur de leur patrimoine foncier à d’autres agents qu’elles chargeaient, pour une durée variable, d’administrer un domaine. Tel fut le cas de l’Hospital del Rey de Burgos, dont le maître de Calatrava Ruy Pérez délégua pour partie la gestion aussitôt après l’avoir reçue de Sanche IV325. Dans le cadre de cette formule, les Ordres recoururent essentiellement au prestimonio, qui impliquait la concession temporaire, le plus souvent viagère, du domaine utile de la terre326. À l’origine, cette pratique fut utilisée par les ordres militaires, comme par la plupart des seigneurs ecclésiastiques327, dans leur phase d’expansion pour acquérir de nouvelles propriétés dont l’usufruit d’une part du domaine constituait en quelque sorte la rétribution328. À partir de la fin du XIIIe siècle, l’emploi que faisaient ces institutions du prestimonio changea sans que ses modalités juridiques varient en substance. D’un outil destiné à accroître le patrimoine, il se transforma en un instrument commode pour déléguer à d’autres le gros du coût de l’exploitation foncière329 et pour obtenir, le cas échéant, un supplément d’investissement330, voire la remise en état pure et simple de terres que les Ordres n’avaient plus les moyens de faire fructifier 331. 75

Confrontés à des besoins financiers croissants qui revêtaient souvent, nous l’avons vu, un caractère d’urgence, les ordres militaires tendirent à compter du début du XIVe siècle à développer des concessions temporaires qui, si elles ne leur garantissaient pas forcément une valorisation comparable du domaine, leur assurent en revanche un revenu régulier. Le lien d’une telle évolution avec la crise ressort de façon explicite de la licence concédée en 1322 par le pape aux autorités de l’Hôpital afin que celles-ci puissent solder les dettes de l’Ordre qui incombaient au prieuré de Castille en donnant à cens les édifices et les terres de faible rapport332. Dès lors, les contrats d’emphytéose, appelés foros dans les baylies galiciennes, se multiplièrent dans la pratique de l’institution333. Il semble que l’Hôpital ait bientôt été imité par les autres ordres militaires, qui tendirent toujours plus, à partir du deuxième quart du XIVe siècle, à acenser leurs terres voire à les affermer dans un souci évident de rentabilité, conformément à un usage en cours depuis un demi-siècle pour les infrastructures de production334. Tenue pour une solution efficace à la crise335, cette pratique s’imposa à la fin du Moyen Age comme le mode privilégié d’exploitation foncière d’Ordres qui s’affirmaient en Castille336, de même que dans le reste de l’Occident, comme rentiers du sol337.

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Quelle que soit l’ampleur des profits que les ordres militaires tiraient de leur assise foncière, supérieurs à ceux de bien des seigneuries laïques338, la part essentielle de leurs ressources provenait, dès les années centrales du XIIIe siècle, de l’exploitation juridictionnelle de leurs domaines, c’est-à-dire du pouvoir de coercition qu’ils exerçaient sur les hommes qui y vivaient339. Parmi les prérogatives diverses possédées à ce titre par ces institutions, traditionnellement exprimées dans le concept de seigneurie banale, Enrique Rodríguez-Picavea Matilla a pu distinguer trois niveaux, quand bien même, en réalité, ces derniers s’interpénètrent parfois340. Le premier, dont la dimension est pour l’essentiel économique, réunit un ensemble de droits destinés à marquer la sujétion des dépendants. Ce sont en premier lieu les banalités, à savoir les redevances perçues pour l’usage d’instruments de transformation indispensables aux communautés rurales, tels que le four, le moulin ou le pressoir, sur lesquels les ordres militaires avaient à l’origine un monopole presque total341, mais également certains impôts, comme le droit de gîte, à prétention récognitive342. D’un rapport modeste, de tels droits occupaient, à la fin du XIIIe siècle, une place marginale dans les revenus des milices qui n’hésitaient pas, nous l’avons vu, à les affermer aux populations locales.

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Le second niveau, qui pour sa part possède une dimension juridictionnelle clairement affirmée, revêt une importance bien supérieure. L’ensemble des droits qu’il recouvre dérivaient de la cession royale et, le cas échéant, de l’appropriation seigneuriale de prérogatives publiques343. Ils étaient d’abord constitués des profits de justice, dont les ordres militaires cherchaient à récupérer la plus grande partie, parvenant à différentes reprises à en obtenir la totalité, comme l’Hôpital à Cubillas de Duero, après que la ville eut été concédée aux frères en 1281 par Alphonse X344. Un tel cas n’est sans doute pas tout à fait représentatif345, mais le contrôle exercé par les Ordres sur la désignation des officiers de justice346, fréquemment doublé d’un effort pour limiter et même proscrire la faculté d’appel de leurs dépendants auprès des tribunaux royaux347, ne laisse pas de doute sur leur volonté de se réserver des profits copieux. A ces ressources judiciaires s’ajoutaient les taxes sur le transport et la vente des marchandises, prélevées aux nombreux péages détenus par les ordres militaires348 et, à partir de la deuxième moitié du XIII e siècle, à l’occasion des foires dont ils obtiennent du roi la création349, mais aussi les profits tirés de leur participation à certaines rentes royales — comme la capitation des minorités religieuses juives et musulmanes —, ou de différents monopoles, en particulier miniers, rares mais sans conteste particulièrement lucratifs350.

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Il est un dernier niveau de rentes d’origine juridictionnelle dont les ordres militaires tiraient profit en raison de leur dimension religieuse. Il s’agit naturellement de la dîme et des autres droits ecclésiastiques qu’ils étaient autorisés à percevoir sur une grande partie de leur domaine. L’enjeu que ces droits représentaient fut suffisant pour entraîner, jusque dans les décennies centrales du XIIIe siècle, d’âpres conflits entre les ordres militaires et les juridictions diocésaines, soucieuses de rogner leurs exemptions et de les ramèner a la norme commune351. Dans la plupart des cas, il résulta un partage de la dîme et des droits ecclésiastiques qui, en dehors de rares exceptions, laissait les deux tiers des sommes perçues aux mains des frères352. Cette répartition, qui perdurait encore à la fin du Moyen Âge353, constituait pour les ordres militaires, tant en argent qu’en nature, un profit de première importance dont ils jouèrent, ainsi que l’a bien signalé Miguel Angel Ladero Quesada, pour affronter avec plus de succès que bien des seigneuries laïques la diminution de leurs revenus fonciers, sans avoir à chercher, comme ces dernières, à y remédier en s’investissant dans le nouveau système de rentes, fondé notamment sur l’ alcabala, développé par le pouvoir royal à partir de la fin du XIIIe siècle354

Les ressources de l’élevage 79

Ce n’était pas tout pour les ordres militaires de se préoccuper du peuplement de leur domaine et de chercher à tirer le meilleur parti du travail des dépendants qui s’y étaient implantés. C’est ce que soulignait le commandeur santiaguiste Pedro López de Baeza dans l’opuscule qu’il écrivit dans la décennie 1330 pour l’instruction de ses frères, en les invitant à prendre soin du troupeau, qu’il considérait comme consubstantiel à la puissance de l’institution355. Cette importance particulière accordée à l’élevage constitue un trait d’originalité des ordres militaires que Marie-Claude Gerbet a très justement mis en valeur il y a vingt ans, dans une synthèse qui n’a toujours pas été remplacée 356. Il est permis de s’étonner, lorsque l’on en connaît l’importance, que ce thème ait uniquement donné lieu, depuis lors, à des éclairages ponctuels. Aujourd’hui encore, l’activité pastorale des milices est présentée, en vertu d’un topique fort ancien357, comme orientée prioritairement vers l’élevage ovin dès le XIIIe siècle. C’est ce qu’avançait récemment

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Enrique Rodríguez-Picavea Matilla, qui n’a pas craint, dans le cas de Calatrava, de présenter le mouton, notamment pour les terres de la Manche, non seulement comme une base de l’activité économique358, mais encore comme une source de revenus sans pareille359. Cette position ne peut cependant être admise en l’état et il convient de reconsidérer le rapport de cet Ordre avec l’élevage360. 80

Il ne saurait s’agir de dénier aux activités pastorales leur rôle essentiel dans l’économie des ordres militaires. En m’inscrivant contre certains topiques, calqués sur des réalités postérieures361, je souhaiterais bien au contraire contribuer à une meilleure connaissance des pratiques mises en œuvre par ces institutions en matière d’élevage au cours des XIII e et XIVe siècles. Il est patent que les milices se préoccupèrent de développer à l’intérieur de leurs terres une activité pastorale. Ce fait ressort au premier chef de leur effort, sensible pratiquement dès l’origine, pour s’attirer la protection du roi en obtenant pour leur cheptel le droit de paître librement à travers toute la Castille362. Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, alors que se durcissait, nous l’avons vu, la concurrence autour de l’élevage, l’appui de l’autorité royale reste pour les Ordres un soutien dont tous s’attachèrent à tirer parti, tel Santa María de España, qui aussitôt fondé obtint en 1277 d’Alphonse X d’être associé aux privilèges de ses homologues363, tel encore Alcántara qui reçut, à l’avènement de Sanche IV, cette même franchise dont il fut tout de suite fait usage en différents lieux du royaume364.

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La quête d’une exemption pour leur bétail ne saurait à elle seule résumer l’intérêt que les ordres militaires éprouvaient pour l’élevage. Plusieurs documents révèlent une politique active de ces institutions pour encourager dans leurs domaines la croissance des activités pastorales, à l’image des pactes conclus entre elles ou avec les juridictions voisines — au premier rang desquelles la ville de Tolède — et visant à promouvoir un usage commun des terrains de pâture dans lesquels les différents troupeaux étaient admis à dépaissance sans avoir pour autant à verser de droits365. Il ne faut certes pas exagérer la transformation de l’espace encouragée par les ordres militaires afin de développer l’élevage : les dehesas, ces pâturages extensifs plantés de chênes verts et de chênes-lièges, limités par de petits murets et soumis à un défens permanent, ne formaient que l’un des éléments constitutifs d’un paysage dont le pastoralisme n’était pas le seul instrument de mise en valeur 366. Il n’en reste pas moins que les ordres militaires étaient très conscients des perspectives de revenus que leur offrait l’élevage et que, dans un cas au moins, lors de l’accord scellé en 1269 entre Calatrava et Tolède, ils prirent l’initiative de limiter le peuplement de la zone située à la marge de leur domaine, dans le but explicite de préserver ses possibilités d’exploitation pastorale367.

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Forts d’un intérêt ancien et soutenu pour les activités pastorales, les ordres militaires s’imposèrent rapidement parmi les principaux propriétaires de cheptel de la Meseta méridionale368. Aussi développé qu’ait été l’élevage dans leurs domaines, il n’est pas facile d’en connaître précisément les modalités et l’importance369. Il semble avoir été pratiqué dans chacune des commanderies si l’on en croit les définitions statutaires qui, pour la plupart, considèrent ces dernières comme le lieu habituel de stabulation d’un bétail diversifié370. Chevaux, bœufs, vaches, porcs et moutons comptaient au début du XIVe siècle parmi les biens dont les commandeurs des institutions de filiation cistercienne avaient l’obligation de produire un inventaire annuel371. Il ressort même que, dès la seconde moitié du XIIIe siècle, les milices choisirent de confier à un frère spécialisé le soin de certains de leurs troupeaux. La pratique est attestée à partir de 1264 pour Calatrava,

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dans le cas du cheptel bovin372. Dès la décennie suivante, elle était reprise par Santiago, et étendue cette fois à tout le bétail de la milice373. 83

Certes, les mentions d’animaux dans les actes de la pratique sont beaucoup moins fréquentes que l’on ne pourrait s’y attendre374. Leur nombre est néanmoins suffisant pour confirmer l’impression des sources normatives. Plusieurs documents témoignent ainsi, à une échelle concrète, de l’existence de cheptel dans les commanderies des ordres militaires, telle la concession viagère de la forteresse santiaguiste de Paracuellos de Jarama accordée en 1243 par Pelayo Pérez Correa à Gil Gómez en rétribution de son aide lors de la conquête de Murcie375. Rares sont les actes qui offrent plus de détails sur le bétail élevé localement par les milices. Par chance il en existe quelques-uns, parmi lesquels la donation viagère de la maison de Fuente del Emperador, consentie en 1267 par le maître de Calatrava au profit de l’archidiacre tolédan Ruy Martínez de Mosquera, constitue un témoignage particulièrement précieux376. En effet, lors du transfert d’usufruit, coexistaient dans l’établissement de l’Ordre quelque soixante-trois bovins, quarante-cinq porcins, trente-cinq caprins et cent soixante-trois ovins377.

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S’ils révèlent, compte tenu de la superficie modeste du domaine, l’ampleur des activités pastorales des ordres militaires, ces chiffres doivent être considérés avec prudence à l’heure d’évaluer l’importance relative des différents animaux. La domination des ovins n’est qu’apparente car le mot de cabañas, indiquant l’organisation en troupeaux, est réservé dans l’acte aux bovins et aux porcs. L’idée d’un primat incontesté du mouton dès le milieu du XIIIe siècle n’est nullement acceptable 378. On peut s’étonner qu’elle continue de faire florès, lorsque l’on sait que Marie-Claude Gerbet en a de longue date démontré l’absence de fondement en observant que l’orientation ovine suivie par le Temple avant sa dissolution, du moins à l’échelle du royaume d’Aragon, n’était aucunement partagée par les autres milices379. Il semble en effet que Santiago et Calatrava possédaient encore, au milieu du XIVe siècle, un troupeau différencié qui privilégiait le cheptel bovin 380, comme l’attestent les restrictions apportées par Pierre Ier à l’exemption générale dont bénéficiait le bétail de ce dernier Ordre, laquelle fut en 1351 limitée à quinze mille vaches pour huit mille moutons et autant de porcs381, selon une proportion qui, bien que modifiée dans le détail382 ne devait pas s’inverser avant les premières décennies du XV e siècle, sous le règne de Jean II383.

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Maîtres d’importants troupeaux, les ordres militaires s’affirmèrent à compter du milieu du XIIIe siècle comme des rentiers de l’élevage 384, mettant à profit l’étendue et, plus encore, la situation de leurs domaines sur la Meseta méridionale pour prélever sur le bétail étranger des droits de location des dehesas et des taxes pour le passage ou la dépaissance dans les communaux, comme le montazgo, payé au titre de l’autorisation de accordée aux bêtes dans le monte. Il n’est pas facile, en l’absence de documents comptables, d’évaluer les ressources générées par cette activité. Seul l’exemple de Capilla, dont le Temple a fort bien exploité la vocation herbagère, affirmée dès le moment de la donation de Ferdinand III385, peut fournir un élément d’éclairage : en effet, on a conservé les procès-verbaux d’une enquête sur le patrimoine de la commanderie réalisée auprès des habitants du lieu et de ceux de la ville voisine de Puebla de Alcocer à l’occasion du procès intenté contre l’Ordre386. Des déclarations des témoins il ressort que le Temple possédait dans la baylie cinq défens, qui formaient l’essentiel du finage et dont le rapport annuel était estimé à vingt-quatre mille maravédis par les habitants de Puebla de Alcocer et à dix-huit mille par ceux de Capilla, selon toute probabilité désireux de minimiser un montant dont ils étaient principalement redevables387. Dans tous les cas, les sommes ainsi

319

perçues passent pour équivaloir à la totalité des autres droits, parmi lesquels l’emportait le montazgo, qui aurait produit chaque année quatre cents brebis388. 86

Le cas de Capilla est sans aucun doute singulier du fait de l’importance que cette commanderie présentait pour le Temple389. Il n’en demeure pas moins que la location de pâturages constituait pour les ordres militaires une ressource en pleine expansion à partir des dernières décennies du XIIIe siècle. Pour cette époque, il faut toutefois se garder de décrire, selon un stéréotype fréquent, leurs domaines comme affermés en masse aux éleveurs de la Meseta septentrionale en quête d’invernaderos où conduire leur bétail pendant la saison froide390. Cette pratique est certes attestée, mais les documents antérieurs au XVe siècle rassemblés à ce sujet sont très rares — une petite dizaine tout au plus — et concernent en priorité le conflit entre Calatrava et la Mesta391. Les sources disponibles montrent sans ambiguïté que les principaux utilisateurs des dehesa ? des ordres militaires étaient les éleveurs de la Meseta méridionale, en particulier ceux qui relevaient de leur juridiction, auxquels furent cédées, à partir du tournant des XIIIe et XIV e siècles, des surfaces de pâture toujours plus étendues. Qu’il consistât en une redevance en argent392 ou en une rente à part de fruit 393, le profit retiré par les milices fut apparemment assez intéressant pour les inciter à plusieurs reprises, comme à Montánchez, à limiter volontairement à un seul défens les pâturages réservés à leur propre cheptel, de façon à mieux tirer parti de l’activité pastorale de leurs dépendants394.

87

Aux revenus issus de la location des pâtures, les ordres militaires ajoutaient les revenus qu’ils tiraient du bétail amené à traverser leurs domaines, en particulier au titre de la dépaissance. L’importance d’une telle rente ne fait aucun doute, ainsi qu’il ressort des statuts santiaguistes de 1266, qui fixaient que l’armement défensif des frères devrait être financé en totalité sur la base de la moitié des sommes prélevées par l’institution au titre du montazgo395. Pour s’assurer de la collecte de ces droits, les ordres militaires, au premier rang desquels Santiago, mirent en place à l’échelle de la Meseta méridionale un dense réseau de péages qui, de Zafra à Alarcon, embrassait toute l’étendue de leurs domaines 396. La localisation des forteresses aux abords des cañadas fréquentées par les troupeaux était la norme, tant en Estrémadure, le long du Camino de la Plata, que dans la Manche, à la faveur des routes reliant Cuenca et Uclés, au nord, à Montiel et Segura, au sud, dans le cas de Santiago397. La coïncidence est telle qu’elle a récemment amené Carlos de Ayala Martínez à soutenir l’idée que le tracé définitif des voies pastorales résulterait en fait de la volonté des milices d’étendre leur contrôle sur les rentes de l’élevage398. Une telle hypothèse, si elle était confirmée, serait la preuve ultime du caractère essentiel que revêtaient pour les ordres militaires des profits qu’ils n’hésitèrent pas à défendre avec acharnement contre l’effort de la monarchie, accéléré à partir du règne d’Alphonse X, pour les concentrer à son profit399.

88

Dans un cadre où il n’était de richesse que d’hommes, les ordres militaires, poussés par des besoins financiers croissants, s’attachèrent, sur la base du système commanditaire, à attirer sur leurs terres, dès le milieu du XIIIe siècle, des contingents de colons suffisamment nombreux pour en assurer une mise en valeur susceptible d’en accroître la rentabilité. Ils furent ainsi amenés à rationaliser une pression seigneuriale qui, pour des raisons de profit, tenta de conjuguer les recettes liées à l’exploitation foncière du domaine et celles provenant du contrôle juridictionnel de ses habitants. Quel qu’ait été le succès du repeuplement, la fragilité démographique du royaume castillan portait en ellemême les limites d’un modèle dont les ordres militaires entreprirent très tôt de corriger les insuffisances. Aussi mirent-ils en place une économie rentière, fondée en priorité sur

320

les activités pastorales, qui pouvaient leur procurer, en l’absence d’effectifs humains importants, des revenus suffisants pour répondre à leurs besoins. *** 89

Il ne fait aucun doute que les crises qui se succédèrent en Castille à partir de la deuxième moitié du XIIIe siècle ont affecté les possessions des ordres militaires plus profondément que ne le relèvent en règle générale les études centrées sur leur situation économique, lesquelles, surtout préoccupées d’isoler les composantes de ce qu’elles appellent la rente féodale, en donnent une image statique et passablement intemporelle. Au total, plusieurs domaines apparaissent en difficulté, certains disparaissent même, victimes de la multiplication des conflits et des violences. On ne saurait pour autant généraliser ce tableau : ce serait occulter la capacité d’adaptation d’institutions conduites, sous la pression de la conjoncture, à rationaliser leur modèle d’exploitation. A la croissance extensive de la période d’expansion initiale, fondée sur des activités de prédation, succéda un système beaucoup plus intensif, articulé sur la base de la commanderie, qui permettait aux ordres militaires de développer une économie rentière susceptible de leur offrir des ressources suffisantes pour affronter des besoins en constante progression et pour dégager, le cas échéant, des surplus qui suscitèrent, à partir de la fin du XIIIe siècle, une convoitise grandissante parmi les membres du groupe social dominant.

NOTES 1. Ainsi l’ont relevé M. A,

LADERO QUESADA ,

Media hispánica », p. 16, et Ph.

JOSSERAND ,

« La investigación sobre órdenes militares en la Edad

« Les ordres militaires dans les royaumes de Castille et

de León », p. 24. 2. Au cours des années 1990, quatre thèses de doctorat ont été soutenues sur le thème à l’Universidad Autónoma de Madrid sous la direction de Carlos de Ayala Martínez. Chacune d’entre elles intéresse un ordre militaire spécifique : E. Calatrava en los siglos XII y XIII », C. MATELLANES MERCHÁN ,

BARQUERO GOÑI,

RODRIGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

« La orden de

« Los Hospitalarios en Castilla y León » J. V.

« Organización social y económica de la orden de Santiago en la Transierra

castellano-leonesa », et F. NOVOA PORTELA, « La orden de Alcántara en los siglos XII-XIV. Los inicios de la señorialización de Extremadura ».Trois de ces travaux ont fait l’objet d’une publication qui, pour deux d’entre eux, reprend la quasi-totalité du texte de soutenance (E. MATILLA,

La formación del feudalismo en la Meseta meridional castellana, et F.

RODRIGUEZ-PICAVEA

NOVOA PORTELA ,

La orden

de Alcántara y Extremadura) et, pour le troisième, a seulement retenu ce qui se rapportait à l’ancien royaume léonais (C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios en el reino de León »). 3. D. MENJOT, Les Espagnes médiévales, p. 167. 4. L’idée a été en particulier défendue par T.

RUIZ,

« Expansion et changement », repris dans

ID.,

The City and the Realm, VIII. Critiquée — d’une manière qui pourrait paraître exagérée — par J. A. GARCÍA DE CORTÁZAR ,

La sociedad rural en la Espana médiéval, p. 128, au motif qu’elle donne à la

conquête de Séville le sens d’un fatum, notamment cette thèse a été récemment reprise par son auteur qui, plus encore que lorsqu’il l’avait avancée, s’est fait fort d’insister sur les nuances

321

nécessaires. T.

RUIZ,

« La conquista de Sevilla y la sociedad castellana », p. 272 : « Mis palabras en

1979 fueron éstas ; “Ma première proposition est que l’expansion en Andalousie au XIII e siècle fut une cause majeure de la crise économique, sociale et institutionnelle qui affecta la Castille pour la plus grande partie du siècle qui suivit la chute de Séville en 1248”. El énfasis debe ser puesto en “cause majeure” o sea “une cause importante” ; pero, indudablemente, no es la única causa. » 5. D.

MENJOT,

Les Espagnes médiévales, p. 164, l’a bien montré à partir de l’analyse de J.

DALCHÉ, « L’histoire

GAUTIER-

castillane dans la première moitié du XIV e siècle », p. 239, reproduite dans ID.,

Économie et société dans les pays de la Couronne de Castille, III. 6. C’est ce que souligne M. Á.

LADERO QUESADA ,

« La Corona de Castilla : transformaciones y crisis

politicas », pp. 279-280 et 284-289, dans une analyse où il développe les idées qu’il avait avancées au préalable dans un article pionnier : ID., « Aspectos de la política económica de Alfonso X », pp. 70-71. 7. S. AGUADÉ NIETO, « En los origenes de una coyuntura depresiva. La crisis agraria de 1253 a 1262 en la Corona de Castilla ». 8. E.

BENITO RUANO ,

« La Iglesia española ante la caída del Imperio latino », et P.

LINEHAN ,

« The

gravamina of the Castillan Church in 1262-1263 ». Rares sont les diocèses qui, à partir du deuxième tiers du XIIIe siècle, ne connurent pas de problèmes économiques. Les plus puissants eux-mêmes furent touchés, tel l’évêché de León où, comme l’a rappelé P.

LINEHAN ,

« La Iglesia de León a

mediados del siglo XIII », p. 30,» la construcción de la catedral leonesa durante estas años representa una hazaña aún más formidable que su belleza ». 9. S. AGUADÉ NIETO, « En los orígenes de una coyuntura depresiva. La crisis agraria de 1255 a 1262 en la Corona de Castilla », pp. 338-344. 10. Le fait a été bien relevé par M. Á LADERO QUESADA , « La Corona de Castilla : transformaciones y crisis políticas », p. 280. 11. Crónica del rey don Fernando IV, chap. 8, p. 119 : « É este año fué en toda la tierra muy grand fambre, é los omes moríense por las plazas é por las calles de fambre, é fué tan grande la mortandad en la gente, que bien cuidaran que muriera el cuarto de toda la gente de la tierram, é tan grande era la fambre, que comían los ombres pan de grama, é nunca m el tiempo del mundo vió ombre tan grand fambre ni tan grand mortandad. » 12. Sur ce point, D.

MENJOT, Les

Espagnes médiévales, pp. 164-167, a livré une analyse d’une grande

pertinence qui contribue à relativiser certaines des conclusions ordinairement acceptées de J. VALDEÓN BARUQUE , « Reflexiones sobre la crisis bajomedieval en Castilla ». 13. S. AGUADÉ NIETO, « La crisis de la segunda mitad del siglo XIII en Asturias », pp. 381-388. 14. Le texte de défense de l’institution a été publié par P.

AMARGIER,

« La défense du Temple

devant le concile de Lyon en 1274 », en particulier p. 499 : « Item si plures domos et redditus hactenus habuimus ultra mare maiorem partem nostrorum redditum quam fere asimismus, habebamus de cistramarinis redditibus nostrorum domuum parum recipiunt transmarine tam pro malts annatis et umversali sterilitate eorumdem quam pro exiguis nostrarum domuum redditibus pro gtterris fere regnorum omnium excepta regno Francie et hodie regno Anglie. » L’attribution de ce texte reste toutefois problématique car H.

PRUTZ,

Entwicklung und Untergang des Tempelherrenordens, pp.

313-314, le considère comme l’œuvre des Hospitaliers, comme le professeur Alan Forey, qui incline pour l’avis de l’historien allemand, a eu l’amabilité de me le signaler. 15. E. BENITO RUANO, La banca toscana y la orden de Santiago durante el siglo XIII, et « Deudas y pagos del maestre de Santiago, Pelay Pérez Correa », repris dans

ID., Estudios

Santiaguistas, pp. 61-153 et

155-172. 16. AHN, OM, carp. 124, doc. 8, publ. E. BENITO RUANO, La banca toscanay la orden de Santiago durante el siglo XIII, pp. 91-93, et M. RIVERA GARRETAS, La encomienda de Uclés, pp. 408-409, doc. 199. 17. AHN, OM, carp. 207, doc. 48, publ. R. SÁINZ DE LA MAZA LASOLI, La orden de Santiago en la Corona de Aragón, p. 287, doc. 63.

322

18. AHN, OM, carp. 172, doc. 4. 19. AHN, OM carp. 98, doc. 17, publ. M.

RIVERA GARRETAS,

La encomiendade Uclés, pp. 460-461, doc.

238. Un bref de Clément V cherche ainsi en juin 1309 à régler le conflit entraîné par un prêt accordé parle prieur santiaguiste d’Uclés, Yagüe, à l’évêque de Cuenca Lorenzo, que le successeur de ce dernier, Pascasio, s’était dans un premier temps refusé à restituer. 20. AHN, OM, libro 1345, fo 152r°-v°. En juin 1317, nous l’avons vu, le maître de Santiago, Garcia Fernandez, s’engageait à rembourser dans les six mois au supérieur de Calatrava, García López de Padilla, dix mille maravédis et une certaine quantité de vêtements. Un emprunt similaire, portant sur la somme de douze mille maravédis, avait été remboursé à Calatrava en octobre 1316 par son prédécesseur Diago Muñiz (AHN, OM, libro 1345, f° 143r°). 21. AHN, OM, carp. 339, vol. I, doc. 21, publ. M.

RIVERA GARRETAS,

La encomienda de Uclés, pp.

461-462, doc. 239, À l’été 1309, un habitant d’Uclés, du nom de Mateo Pérez, abandonna au prieur du couvent une maison située sur la place de San Andrés ainsi que plusieurs vignes réparties à proximité de la ville, « por preçio nombrado de quatro mil maravédis de la moneda blanca [...] los quales nos reçibiemos de vos e fuemos bien pagados e vos devyemos por cartas de debdos fechas por públicos escrivanos de préstamos que nos fiziestes por nos fazer amor ». 22. A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. I, pp. 473 et 481. 23. Le fait ressort d’un document, inséré dans un acte royal du 6 septembre 1310, tranchant le différend surgi, à cause de cette décision, entre l’Ordre et le couple de juifs spoliés de leurs droits. Transcrit dans BA, p. 146-148, l’acte a été repris il y a peu dans B.

PALACIOS MARTÍN

(éd.), Colección

diplomática medieval de la orden de Alcántara, t. I, pp. 308-310, doc. 459. 24. AHN, OM, carp. 462, doc. 179. 25. BS, pp. 268-269, repris par R.

SÁINZ DE LA MAZA LASOLI ,

La orden de Santiago en la Corona de, pp.

368-369, doc. 192 : « Porque vos don Artal de Huerta, comendador mayor de Montalván, quitastes de lo vuestro el logar de Anna, que es de la dicha orden, el qual don Gonçalo García tenía obligado por dieciocho mill e quinientos sueldos reales de Valencia, el qual dicho logar avían empeñado los procuradores de nos el dicho maestro a pro e a nacessidat de la dicha orden para ir a embiar al concilia que fizo el padre sancto papa Clemente, de buena memoria, como la orden entonce non oviesse dond sacar los dichos dineros sinon avian gran daño de la orden. » 26. AHN, OM, carp. 395, doc 339, publ. J. L. NOVO CAZÓN, El priorato santiaguista de Vilar de Donas, pp. 266-268, doc 61 : « Et nos Pedro Romeu e Pedro Eanes sobredictos fomos ao moesteyro de Villar de Duenas por coller o yantar dy e o prior don Pedro Eanes díssonos que des que o moesteyro fora probrado que nunca derra yantar al rey ca era tan pobre e tan malparado que non auia porque uiuer a terça do ano. E nos soubemos dos omes da terra se o moesteyro uiran en algun tempo dar este yantar sobredicto al rey e achamos por uerdade que nunca o derra e que era tan pobre que o non podia dar » 27. BNM, ms. 13065, ffos 132r°-134r° : « E estos seis mill e seiscientos maravedis que monta en toda esta renta destos seis años recebimos nos las dichas comendadora e conuento [...] que los aviamos menester para pro del dicho monasterio para quitar la nuestra casa de Sant Cibrian que es cerca de Sant Andres de Arroyo ». Il convient de souligner qu’il s’agit bien de lever l’hypothèque (quitar) pesant sur la maison conventuelle et non pas d’effectuer des réparations à l’intérieur de celle-ci (labrar), comme l’ont interprété, dans une analyse erronée, M.

ÁLVAREZ CASTILLO

et M. D.

GUERRERO

LAFUENTE, « El manuscrito 13.065 de la Biblioteca Nacional », pp. 236-237, doc. 58.

28. BNM, ms. 13065, ffos 72r°-74v°, cité ibid, p. 237, doc. 59. Ce document est inséré dans un acte du 19 octobre 1328 par lequel la supérieure de Santa Eufemia de Cozuelos affermait, pour une durée de dix ans, un jardin situé dans la huerta de Carrión et appartenant à l’hôpital de Villamartín. 29. Publié malgré son mauvais état de conservation par I.

ORTIZ DE LEJARAZU SAN JOSÉ ,

« Algunos

documentos inéditos de Pedro I », pp. 236-238, doc. 3, un privilège royal délivré à Calatrava lors de la réunion des Cortes de Valladolid en 1351 témoigne qu’au milieu du XIV e siècle un certain nombre des domaines de l’Ordre situés dans la Meseta septentrionale se trouvaient dans un tel

323

état d’abandon qu’ils ne pouvaient plus contribuer à la fiscalité monarchique parce que « sson yermos e los que moran en los dichos lugares sson pocos e pobres ». 30. Le fait a été justement relevé pour Santiago par J. V.

MATELLANES MERCHÁN ,

« La encomienda

santiaguista de Segura de la Sierra », p. 70. 31. AHN, OM, Archivo Histórico de Toledo, n°56142, publ. M.

RODRÍGUEZ LLOPIS,

Documentos de los

siglos XIV y XV, pp. 13-14, doc. 7. 32. BNM, ms. 8582, f° 63r°-v° : « Establesçido fue que en Santa Eufemia que aya treynta freyras e quatro clerigos e estas que y se son agora aun que sean mas e quando alguna de las que y son finare que non entre otra freyra ninguna fasta que se tornen en treynta [...] Establasçido que en Destriana que estén .xiii. dueñas e en Portugal en Santos .xii. dueñas e en Aragon siete dueñas. » 33. Les difficultés du prieuré ont été étudiées par Ch.

TIPTON,

« The 1330 Chapter General of the

Knights Hospitallers at Montpellier », p. 299. Les dettes qui l’accablaient faisaient écho à celles qui minaient l’Ordre à l’échelle centrale, dont le poids était tel qu’il explique que le chapitre de Rhodes ait pris sur lui en 1335 de décider une réduction de la dépense de l’ensemble des frères, « pour rayson des grans dettes en que nous et notre religion somes entres et pour les grans bezoynes et charges que notre religion a en cestui temps accomplir et supporter » (BNV, RBC, vol. 280, f° 36 r°). 34. Plusieurs exemples témoignent au milieu du XIV e siècle de l’adoption d’une politique restrictive de recrutement dans le prieuré castillan de l’Hôpital. Ainsi Juan Fernández de Heredia donna en 1352 une licence à Gonzalo Rodríguez de Montoya, commandeur de Bamba et de Cuenca, en vue de recruter deux chevaliers (AHN, Códice 601, f° 142r°). Quatre ans plus tard, il fixait le chiffre à douze pour un espace comprenant, en plus du prieuré de Castille, la châtellenie d’Amposta (AHN, Códice 602, f° 3r°). En cela, il s’inscrivait dans une tradition de l’Ordre attestée en Orient depuis les années qui suivirent le départ de Terre sainte (BNV, SO, vol. 16, doc. 8). 35. Le fait est signalé dans une lettre de l’infant au roi d’Aragón, publiée par A. GIMÉNEZ SOLER, Don Juan Manuel, pp. 412-413, doc. 247 : « Fago vos saber que por mucho debdos que yo he con la orden de la caualleria de Santiago, veyendo la gran destruyçion de la dicha orden, la qual ba fecho e fase de cada dia don Diago Monis que es agora della maestre, la mayor partida de los omnes buenos de la dicha orden et yo embiamos a nuestro sennor el Papa a don Per de Coyales, canonigo de Cuenca, vuestro capellan e mio, porquel cuente todo este fecho como paso fata aqui et en lo que agora esta. » 36. Ibid., p. 419, doc. 257. 37. Sans conteste exagérée, la description qui ouvre le texte des statuts de Juan Osórez en 1310 mérite à cet égard d’être citée. BS, p. 261 : « Veyendo en como por las guerras é por las huestes é por muchos otros excessos que acaecen é acaescieron tiempo ha los freires de la Orden é los conventos no son tan bien mantenidos como avian menester, ni los freires de convento non han tan bien paradas las vestiduras, como solian aver, é los comendadores son menguados de los derechos de las encomiendas é de la tierra de la Orden é los vasallos son mas estragados que solian de quanto avian menester. » 38. En 1326, le chapitre de Mérida est ainsi rassemblé « a reparacion, reformacion e emendamiento de la orden » (ACA, Cancillería, reg. 228, f° 136r°, publ. R.

SÁINZ DE LA MAZA ,

La orden de Santiago en la

Corona de Aragón, p. 402, doc. 231). 39. Ainsi l’a bien signalé à l’échelle générale S.

MORETA VELAYOS,

Malkechores-feudales. Violencia,

antagonismosy alianzas de clases en Castilla, pp. 96-97. 40. Le fait a été brièvement mis en relief par C.

BARQUERO GOÑI, « Alcázar

de San Juan. Orígenes y

desarrollo medieval de una villa de La Mancha », p. 100. 41. Avec une grande pertinence, J. L. de la

MONTAÑA CONCHIÑA ,

« Obispados y órdenes militares.

Problemas jurisdiccionales en la Transierra extremeña del siglo XIII », p. 37, a relevé que ces disputes constituent la racine commune des conflits qui ont opposé les milices à l’épiscopat. 42. II n’est pas nécessaire d’insister sur ce conflit, dont les différentes phases ont été bien présentées par D.

LOMAX ,

« El arzobispo don Rodrigo Jiménez de Rada y la orden de Santiago »,

324

avant d’être, pour les premières, étudiées en détail par J. L.

MARTÍN RODRÍGUEZ,

« Derechos

eclesiásticos de la orden de Santiago y distribución de los beneficios économicos ». 43. À titre d’exemple, il est possible de citer les conflits opposant les Templiers de la commanderie de San Fiz do Ermo aux Bénédictins du monastère de Ferreira de Pallares, analysés par J.Á.

REY CAIÑA ,

« Benedictinos y Templarios en Guntín », ou ceux qui mirent aux prises les

Hospitaliers de la baylie de Puente Fitero aux Prémontrés d’Aguilar de Campoo, étudiés en détail par M. E. GONZÁLEZ DE FAUVE, « Esquema para el estudio de la utilización del agua », en particulier pp. 127-129. 44. Exceptionnelles jusqu’au milieu du XIII e siècle, des voies de fait ont pu se produire précédemment, comme dans le contexte de l’affrontement qui, en 1242, amena Santiago à se dresser contre l’archevêque de Tolède pour le contrôle juridictionnel des églises du Campo de Montiel (AHN, Clero, carp. 3020, doc 8, publ. M.

RIVERA GARRETAS,

La encomienda de Uclés., pp.

587-390, doc. 183). Par la suite, elles se firent toutefois beaucoup plus fréquentes, comme l’atteste la querelle opposant les Templiers à l’évêque de Zamora à la fin du règne d’Alphonse X. Renseigné par un document juridique exceptionnel regesté par J. C. de LERA MAÍLLO, Catálogo de los documentos medievales de la catedral de Zamora, pp. 287-288, doc. 902, ce conflit a été bien étudié par Ch.

GARCIA,

« Les entreprises de l’évêque de Zamora, don Suero Pérez », pp. 60-61, et P.

LINEHAN,

« The Economics of Episcopal Politics : the Cautionary Tale of Bishop Suero Pérez de Zamora », pp. 15-16. 45. P.

AMARGIER,

« La défense du Temple devant le concile de Lyon en 1274 », p. 497. Il convient

toutefois de souligner, même si cela ne modifie pas substantiellement notre propos, que le texte, si l’on en croit H.

PRUTZ,

Entwicklung und Untergang des Tempelherrenordens, pp. 313-314, serait

l’œuvre des Hospitaliers et non pas des Templiers. 46. Ces documents ont été publiés par J.

PETIT,

« Mémoire de Foulques de Villaret », et É.

BALUZE,

Vite paparum Avenionensium, t. III, pp. 145-154. De façon significative, le maître du Temple place les violences subies par les deux institutions au premier rang des raisons pouvant inciter à leur union : « Commoda vero vel profectus que de unione cognosco sunt bec. Notorium est quod omnes gentes consueverunt habere multam devotionem adreligiosos. Quod totum videtur esse conversum quia plurimi reperiuntur velle au ferre religiosis quam dare, et quasi omnes libentius acipiunt quam donent eisdem, et multa gravamina continue eis inferimtur per mundum tam a prelatis quam ab aliis viris potentibus et minoribus, sive clericis, sive laicis. Sed si talis unio fiat, religto erit tam fortis et potens quod bene defendet et poterit defendere jura sua a quibuscumque personis » (ibid, p. 153). 47. Un exemple d’intervention monarchique est donné par Alphonse XI qui, à la requête de l’infant Fadrique, maître de Santiago, ordonna en 1346 au merino mayor de Léon et aux autres mérinos du royaume de travailler à la restitution des biens enlevés au monastère de San Marcos (AHN, OM, carp. 375, doc 80). Le plus souvent cependant, les plaintes des dignitaires étaient adressées au pape, qui édictait alors une bulle conservatoire afin de remédier aux abus qui lui étaient signalés. Plusieurs dizaines d’exemplaires de ces documents sont aujourd’hui conservés dans le fonds d’archives des Ordres. Sept de ces bulles furent adressées par Clément V à divers évêques castillans en faveur de Calatrava pour les seules années 1311-1312 (AHN, OM, carp. 445, doc 69 à 76). Retenons uniquement la dernière lettre, envoyée de Vienne le 22 février 1312 à l’évêque de Burgos pour lui demander d’enquêter sur l’usurpation d’une forteresse de l’Ordre située dans son diocèse, dont se serait rendu coupable le seigneur de los Cameros, Juan Alfonso de Haro. 48. Entre ces deux groupes, les conflits furent tels que l’historiographie les a considérés comme l’essentiel de leurs rapports, comme l’a justement observé C. BARQUERO GOÑI, « Relaciones entre la orden del Hospital y los obispos españoles durante la Edad Media », p. 681, dans une analyse qu’il est facile d’extrapoler aux autres ordres militaires.

325

49. A la requête de l’évêque et du chapitre, une première injonction fut adressée aux frères servant dans la région murcienne par Sanche IV en février 1292 (J.

TORRES FONTES,

Documentos de

Sancho IV, p. 120, doc 136). Elle fut suivie un an plus tard d’une deuxième, envoyée pour sa part spécifiquement aux commandeurs de Cieza et de Ricote (ibid., p. 132, doc 150). En 1306, une fois le royaume de Murcie restitué à la Castille, la situation ne semblait pas avoir varié. Une lettre de Ferdinand IV invitait son représentant dans la région à contraindre plusieurs frères, dont le grand commandeur Diago Muñiz, à payer les dîmes de leurs commanderies à l’évêque de Carthagène (ID., Documentos de Fernando IV, p. 71, doc 66). 50. Plusieurs différends sont attestés, dont le plus virulent opposa, à la fin du règne d’Alphonse X, la commanderie templière de Jerez de los Caballeros aux concejos voisins. À l’affrontement avec Badajoz, signalé par E.

RODRÍGUEZ AMAYA ,

« La tierra de Badajoz desde 1230 a 1500 », p. 412, fait

écho le conflit avec Séville mis en lumière, à partir de sources provenant de l’Archivo Municipal de Murcia, par J.D. GONZÁLEZ ARCE, « Cuadernos de ordenanzas y otros documentos sevillanos del reinado de Alfonso el Sabio », p. 121. Tous deux ont été étudiés en détail par F.

GARCÍA FITZ,

« Política international, conflictos jurisdiccionales y construcciones militares a finales del siglo XIII en la Sierra de Aroche », pp. 261-264. Peu après, sur l’autre versant de la Péninsule, une querelle également très longue mit aux prises Santiago avec les autorités urbaines de Murcie, comme l’a bien établi J. CORIA COLINO, Intervención regia en el ámbito municipal. El concejo de Murcia, p. 209. 51. AHN, OM, libro 1346, f° 32r°. En avril 1329, Jean XXII ordonnait à Pedro Garda, chanoine de l’église de Cuenca, d’aider à la libération d’un chevalier du nom de Garcia Romano, dont les parents s’étaient plaints qu’il était abusivement détenu par le maître de Calatrava : « Quod Ihoannes Nunii, Gardas Pétri et Ferdinandus Jhoanni, ordinis militie Calatravensis, dictum laicum ausu temerario capientes ipsum carceri mancipiarunt et ; dum tenerent eurn eidem carceri mancipatum, inhibuerunt ne ei essus et potus aliquatenus largiretur in ipsius laicipreiudicium etgrauamen propterqueprefatus laicus damna grauia et expensas se asserit incurisse. » 52. J. DELAVILLE LE ROULX , Les Hospitaliers à Rhodes, p. 67. 53. Ce point a été très justement mis en relief par I. BECEIRO PITA, « Los dominios de la familia real castellana », p. 101. 54. AHN, OM, carp. 576, doc. 1, publ. J.

DELAVILLE LE ROULX ,

Hospitaliers, t. III, pp. 148-149, doc. 3241. M.

Cartulaire général de l’ordre des

REVUELTA GONZÁLEZ ,

« La bailla de Población de la

orden de San Juan de Jerusalén », pp. 210-211, donne de l’événement une présentation à la fois brève et synthétique. 55. Un document non daté conservé à l’Archivo Diocesano de León, énumérant les méfaits commis par le chevalier contre la communauté monastique, a été publié par J. L.

NOVO CAZÓN ,

El

priorato santiaguista de Vilar de Donas, pp. 257-259, doc. 53. Parmi ces agissements, tes voies de fait ne sont pas absentes : « Outrosi, en outra eugada, firiu un nosso ome dentro enno mosteiro e est ome fugiu a nos e par sabela coreta de nos deule una ferida Johan Arias en a cabeza e britou en ele o cuitelo. » L’essentiel tient pourtant à ces usurpations auxquelles la petite noblesse était toujours prompte à se livrer, comme ce fut le cas après la dissolution de l’ordre du Temple où l’Hôpital, comme l’a très bien rappelé C. BARQUERO GOÑI, « El conflicto porlos bienes templarios », p. 39-42, fut bien en peine de recouvrer le patrimoine de la milice défunte, dont une partie importante avait été aussitôt accaparée par de petits chevaliers, tels Fernando Velasco Pimentel et Martin Alfonso Tizon, auxquels les juges ecclésiastiques s’efforcèrent sans succès de faire observer le droit (ACB, carp. 4, doc 6, publ. F. DURAN CASTELLANO , « Los Templarios en la Baja Extremadura », pp. 143-145, doc. II). 56. La plainte adressée au roi par le prieur Fernán Pérez Mosejo a été publiée par C. de MARTÍNEZ

AYALA

et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 604-606, doc. 377 ; « Et nos,

el prior sobredicho, por nos e por nuestra horden, querellamos que el conçejo de Toro con sus aldeas que

326

fueron con pendon tendudo a La Boveda e a Vayello e a otros nuestros lugares de Val de Garoña, e que nos quemaran e derribaran e estragaran casas nuestras e de nuestros vasallos, e que nos llevaran ende muchos ganados, yeguas, vacas, porcos, ovejas e pan e vino, e que nos derribaran las cuebas e nos bertieran el vino, e que nos troguieran las leguas e que nos tomaran dinero e donas muchas. » 57. Ibid., pp. 667-669, doc. 418. 58. Une douzaine de documents concernent les conflits mettant aux prises la Mesta et Calatrava après le premier accord passé en mai 1287 (AHN, OM, carp, 460, doc. 143). Une solution durable, sinon définitive, fut trouvée grâce à la sentence d’Alphonse XI qui, en 1331, ordonnait que les troupeaux de la Mesta puissent entrer dans la terre de l’Ordre « por sus canadas derechas », conformément aux libertés reconnues à l’institution (AHN, OM, carp. 429, doc. 198). 59. Ce contexte de rivalité souvent exacerbée rend à mon sens théorique, sinon hasardeuse, l’hypothèse d’une mobilité patrimoniale entre Calatrava et Alcántara avancée, sur la base de leur origine commune, par I.

ÁLVAREZ BORGE ,

Poder y relaciones sociales en Castilla en la Edad Media, pp.

223-224. 60. C. ESTEPA DÍEZ, « La disolución de la orden del Temple », pp. 152-153. Dans son étude, l’auteur se fonde sur les notices du plaid figurant dans A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. I, pp. 293-297, 308-309, 333-335 et 348. 61. C.

BARQUERO GOÑI,

« El conflicto por los bienes templarios en Castilla », offre un panorama

intéressant du problème, que ce même auteur s’est récemment efforcé de replacer dans un contexte plus large, englobant l’espace péninsulaire dans sa totalité : ID., « La orden del Hospital y recepción de los bienes templarios en la Península Ibérica ». 62. Ph.

JOSSERAND ,

« Un maître politique : Fernán Rodríguez de Valbuena », pp. 1324-1328, a fait

valoir que l’action politique du prieur fut avant tout motivée par le souci de protéger les intérêts de son Ordre, notamment en ce qui concernait l’administration des anciens biens templiers qui, en Castille, avaient été dévolus à l’Hôpital (AHN, OM, carp. 570, doc. 8, publ. ibid, pp. 1340-1343, doc. 2). 63. Ainsi la sentence d’excommunication lancée en 1323 par Jean XXII contre le maître d’Alcántara Suero Pérez pour avoir refusé de remettre à l’Hôpital les châteaux de Capilla, Garlitos et Almorchón demeurait encore valide en 1335, lorsque Benoît XII donna ordre à l’évêque de Palencia de la suspendre pour que puissent être renouées les négociations sur la restitution de ces forteresses (ASV, Reg. Vat. 120, f° 38r°-v°, publ. J.-M. VIDAL et G. MOLLAT, Benoît XII. Lettres closes et patentes, t. I, pp. 49-51, doc. 187). 64. AHN, OM, carp. 428, doc. 180 et carp. 463, doc 203 et 203 bis. 65. AMU, caja 4, doc. 9 et caja 5, doc. I, publ. J.

RODRÍGUEZ MOLINA ,

Colección documental del Archivo

Municipal de Úbeda, t. II, pp. 91-94 et 123-124, doc. 32 et 44. Daté de 1328, le premier document exprime en ces termes la compensation obtenue par l’Ordre : « Et otrosí, yo, el dicho Nuño Gomes, comendador, otorgo que yo reçebi de uos, el dicho conçeio de Ubeda, çinco mill maravedís desta moneda que agora corre [... ] Estos dichos maravedís reçebí yo de uos en emienda de los daños e menoscabos e de todo lo otro que nos fisiestes quando nos presiestes, que yo e los otros sobredichos que fuemos presos, querellamos de uos que quemos reçebido el día que nos presiestes e después que fuemos fuera de la vuestra presión, teniendo nos presos, seyendo fuera de la presión. Et así por esto como por todo lo otro que querellamos que auiedes fecho e corrido a Sauiote, logar de la dicha orden. » 66. II fallait notamment rémunérer les notaires chargés de rédiger les actes de la sentence. Neuf sous tournois d’argent furent ainsi versés par le procureur de Santiago Pedro López de Baeza au notaire de l’évêque de Preneste, maître Bernard Brun, pour avoir fait écrire quatre cent quarante folios délivrés à l’Ordre en Avignon en juin 1329 (BS, p. 298). 67. AHN, OM, carp. 479, doc. 126, publ. R.

MENÉNDEZ PIDAL,

Documentos lingüísticos de España, pp.

464-465, doc. 350 : « Et do et franqueo por estas mismas rrazones et condiçiones toda la rrenconada que es façal rio, cerf a de los molinos, que fue dada primera mente a la orden et ffueron tenedores la orden mas de

327

tres annos, et despues omnes raffeçes partieron se la commo quisieron, et despues yo conpre por amor de paz todos los quinnones. » 68. AHN, OM, carp. 464, doc. 237 bis. 69. En octobre 1336, Juan Manuel satisfit, en tant qu’adelantado en toda la frontera e en el regno de Murcia, la demande de Sancho Ximénez, commandeur de Porcuna, qui réclamait les moulins de Martos enlevés à Calatrava, quelques années plus tôt, par Juan Pérez Ponce, lequel en conserva cependant la jouissance viagère à l’issue de l’arbitrage (AHN, OM, carp. 464, doc 233). La lecture de l’original, dont la partie inférieure est perdue, doit être complétée par celle d’une copie réalisée dans la seconde moitié du XIIIe siècle (AHN, OM, libro 1346, f° 91r°-v°). 70. Plusieurs exemptes de procès pourraient être mentionnés, tant auprès de juridictions ecclésiastiques — tel le tribunal apostolique, auquel Santiago demanda en 1255 de contraindre Sancho Sánchez de Mazuelos à respecter la donation pieuse consentie par sa femme (AHN, OM, carp. 94, vol. I, doc. 25) — que de la cour royale, dont Calatrava chercha en 1301 à obtenir la reconnaissance d’une aumône réalisée par un confrère de l’institution et retenue par ses exécuteurs testamentaires (AHN, OM, libro 1345, f° 28r°-v°). 71. Tel fut le cas en 1259 lors du conflit entre Alcántara et Diego Sánchez de Funes, adelantado de la frontera, qui affirmait que les biens situés à Heliche que son frère Fernando Sánchez avait donnés à l’Ordre, au moment de sa profession, étaient en réalité indivis. Alphonse X imposa à l’officier de renoncer à ses prétentions en échange de la cession à titre viager des biens qu’il réclamait et de l’ensemble de ceux que l’institution possédait dans le finage de Carmona (A. de TORRES Y TAPIA , Crónica de la orden de Alcántara, t. I, p. 375). 72. Les ordres militaires veillaient tout particulièrement à obtenir que les enfants des usufruitiers renoncent par avance, dans l’acte de cession viagère, aux droits de leurs parents. Cette vigilance constitue l’indice manifeste de l’existence d’abus. A titre d’exemple, Santiago stipulait en 1308, au moment de remettre en prestimonio à Diego Fernández de Orozco et à son épouse Mencía Fernández la maison de Talamanca, que leurs enfants seraient tenus de restituer celle-ci à l’Ordre lors du décès du dernier conjoint vivant. Dans le cas contraire, les bénéficiaires s’engageaient à verser des dédommagements, promettant que « si lo assi non ffiziesemos que los nuestros herederos que diessen a la orden tres mill maravedis de la moneda que entonces andudiere e si lo non ffiziessen assi que pechassen a la orden ssuso dtcha de aquel dia en adelante por quantos dias passasen cinquenta maravedts de la moneda ssuso dicha » (AHN, OM, carp. 94, vol. II, doc. 55). 73. De nombreux actes révèlent que les ordres militaires avaient généralement peine à recouvrer les concessions viagères à la mort de l’usufruitier. Ainsi, l’Hôpital fut contraint en avril 1284 de remettre à titre viager à Fernán Rodríguez, seigneur de Cabrera, la maison de Rubiales en échange de l’abandon des terres de l’institution que ses parents détenaient, « con tal condiçion que vos que nos entreguedes et nos dexedes luego todos los heredamientos que don Rodrigo Rodriguez, vuestro padre, e dona Milia, vuestra madre, tovieron de la orden o los mandaron por Dios et por sus almas a la orden o tenien en qual otra raçon quiero en qualesquier lugares que los toviessen » (AHN, OM, carp. 575, doc 33, publ. C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios en el reino de Léon », pp. 606-609, doc. 47). 74. BNM, ms. 13064, ffos 134r°-135v°. 75. BS, p. 257. 76. Une évolution comparable dans sa chronologie a été soulignée pour le Sud du Portugal, notamment sur les terres de l’ordre d’Avis, par S.

BOISSELLIER ,

« Les revendications paysannes

collectives dans le Midi portugais », pp. 165 et 172-173. 77. Avant le XVe siècle, il est rare que soient mentionnés des cas de violence physique contre les dignitaires. Cependant, C. BARQUERO GOÑI, « Una agresión sufrida por el comendador hospitalario de Aberin », p. 916, a récemment étudié un exemple navarrais remontant à 1331, c’est-à-dire antérieur de près d’un siècle et demi à la révolte de Fuenteovejuna contre le grand commandeur de Calatrava Fernán Gómez de Guzmán, bien analysée par E. CABRERA MUÑOZ et A. MOROS GUERRERO, Fuenteovejuna. La violencia antiseñorial en el siglo XV, notamment pp. 151-153.

328

78. Primera historia de la orden de Santiago, p. 369 : « En su tiempo de este maestre, la villa de Ocaña procuro de se sustraer a la jurediçion i señorio de la orden I él ovo determinaçion en que quedara como oy estan por sus vasallos i de su juresdisçion i señorio. » 79. Ibid., p. 369 : « Fecho en el mes de diziembre, era de mill i dozientos i … ».La narration laisse en blanc la date du document qui aurait permis de dater précisément la révolte. 80. AHN, OM, carp. 243, doc. 13, publ. J. GONZÁLEZ GONZÁLEZ, Reinado y diplomas de Fernando III,, t. III, pp. 385-387, doc. 808. 81. A. M. BURRIEL, Memorias para la vida del santo rey don Fernando III, pp. 528-530. 82. Le fait ressort d’un bref d’Alexandre IV, en date du 18 février 1261, ordonnant à l’évêque de Ségovie d’absoudre Pelayo Pérez Correa, qui in quemdam sibi subditum tabellionem in Ocania tonsuratum capitis sententiam exequi mandaverat ». Selon ce document, cette peine fut infligée au notaire en châtiment de sa trahison, « propter quod fidelitatis et homagii iuramentum prestiterat ordtni supradicto, turrim eiusdem villes intenderet rapere et ad hoc dicta villa hommes inducendo, per quod eidem ordini grave preiudicium generari » (BS, pp. 198-199). 83. Pour Calatrava ou l’Hôpital, le fait a été mis en valeur par E.

RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

formación del feudalismo en la Meseta meridional castellana, pp. 323-327, et C.

BARQUERO GOÑI,

La

« Los

Hospitalarios en el reino de León », pp. 421-423. 84. L’existence de ces conflits ressort des sentences qui prétendaient leur apporter une solution, publiées par C. de

AYALA MARTÍNEZ

et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, pp.

585 et 608-611, doc. 362 et 380, et M.

GAIBROIS DE BALLESTEROS ,

Historia del reinado de Sancho IV de

Castilla, t. III, pp. 47-48, doc. 74. 85. M.

GAIBROIS DE BALLESTEROS ,

Historia del reinado de Sancho IV de Castilla, III, p. 48, doc. 74 :

Pedieron me por merçet que les mandasse tener et guardar el ffuero a que ffueron poblados et al usso en que uisquieron de los tiempos sobredichos aca et yo tengolo por bien, onde vos mando luego vista esta mi carta, que non consintades a los comendadores nin a los ffrayles de la orden del Osspital de Ssant Juan sobredichos que les passen a mas del ffuero de commo ffueron dados a la orden. » 86. Pour Calatrava, un même constat a été fait par E.

RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

La formación del

feudalismo en la Meseta meridional castellana, p. 326, à partir du conflit opposant l’Ordre à Zorita pendant toute la seconde moitié du XIIIe siècle. 87. Ainsi l’a bien relevé D. RODRÍGUEZ BLANCO, « Los concejos de órdenes militares en la Baja Edad Media, Organización y relaciones con el poder ». 88. F.

NOVOA PORTELA ,

« El proceso de señorialización concejil en el abadengo de la orden de

Alcántara », p. 205. 89. Une description des richesses archivistiques du fonds jusqu’au XIX e siècle a été proposée par F.

FERNÁNDEZ IZQUIERDO ,

M.T.

SANTOS CARRASCOSA

et M.A.

YUSTE MARTÍNEZ,

« Catálogo del Archivo

Municipal de Almonacid de Zorita ». 90. F.

FERNÁNDEZ IZQUIERDO ,

« El régimen concejil de Almonacid de Zorita bajo el dominio de la

orden de Calatrava ». 91. C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios en el reino de León », pp. 421-422 : « A partir del siglo XII se comienzan a observar síntomas de malestar y tensión en las relaciones entre la orden de San Juan y sus vasallos. Van haciéndose frecuentes al final de la centuria [...] estando seguramente en relación con los primeras indicios de crisis que se detectan en Castilla y León por aquellas fechas. » 92. AHN, OM, libro 1344, ffos 2r°-3v°. D’après l’acte, le commandeur « quiere que se le den la pecha tan bien por la valia de la heredad como del mueble [...] e quiere llevar las dos tercias de las calonas ». 93. AMASJ, Pergaminos, I/4. Regesté par J.F.

SÁNCHEZ BÓDALO ,

Catálogo del Archivo Histórico

Municipal de Alcázar de San Juan, p. 21, doc. 4, ce document a été publié par Ph.

JOSSERAND ,

« Ali de

Cervera : un Maure au service de l’Hôpital ». Un bref commentaire, reprenant les grandes lignes du texte, en a été fait par C. BARQUERO GOÑI, « Alcázar de San Juan. Orígenes y desarrollo médiéval de una villa de La Mancha », pp. 98-99.

329

94. À Bolaños, l’unique requête dont les habitants furent déboutés touchait leur prétention de percevoir les deux tiers des profits de justice, en vertu de la coutume qui en attribuait un tiers au commandeur, un autre au concejo et le dernier aux alcaldes. La sentence royale autorisa en effet le représentant de l’Ordre à retenir les deux tiers des profits de justice, à condition d’affecter la moitié de cette somme aux dépenses de la construction de l’enceinte « que es pro de todos » (AHN, OM, libro 1344, f° 3r°). 95. F.

FERNÁNDEZ IZQUIERDO ,

« El régimen concejil de Almonacid de Zorita bajo el dominio de la

orden de Calatrava », pp. 401-403. 96. J. M. CALDERÓN ORTEGA, « Ordenanzas municipales de la villa de Peñalver », p. 324. 97. La date de la concession du fuero de Peñalver n’est pas connue. Elle est en tout cas postérieure à la donation de la ville consentie à l’Hôpital, dont le texte a été publié par C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, p. 269, doc. 102. Bien que l’acte soit daté de 1168, la mention de la reine Leonor aux côtés d’Alphonse VIII exclut qu’il puisse en aucun cas être considéré comme antérieur à 1170, comme l’a très justement fait valoir l’éditeur du document. 98. Le texte a été établi à partir d’une copie autorisée de 1490, conservée dans l’Archivo de los Duques de Hijar et publiée par J. M.

CALDERÓN ORTEGA ,

« Ordenanzas municipales de la villa de

Peñalver », pp. 326-327. 99. Ibid., p. 527 : « Que la orden se parta de las ferradas del vino que solían tomar los comendadores, que ge las non tomen de aquí adelante, e que les no tomen ropa para el castillo ni para el palaçio e que se partan de todos los otros malos usas e malas costunbres que fueron fasta aquí que no eran en el fuero. » 100. Ibid., p. 526 : « E los alcaldes que oyan los pleytos e los libren según fuero de Guadalajara, ansy como dicho es, e quando alguno se agraviare del juyzio de los alcaldes ayan el alçada para ante el comendador o para ante aquel que estuviere en su lugar [...] e el juyzio que diere, sy alguna de las partes se agraviare, aya el alçada para Guadalajara e de Guadalajara para ante nuestro senor el rey, el que la pidiere. » Ce faisant, le texte de 1354 développa un principe que la révision de 1272 n’avait pas aboli mais qu’elle avait cherché à restreindre, de façon à conférer à l’Ordre le monopole de la justice d’appel. C. de AVALA MARTÍNEZ

et al., Libro de los privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 566-567, doc. 346 :

« Eferidas e todas caloñas, que se juzguen primeramente por los alcaldes del lugar, que se alçe al comendador que toviere la bailia. Et si del comendador se agraviare, que se alçe al fuero de Cuenca. E todos los pechos e las caloñas que fueren juzgadas, que sean dadas al comendador que toviere la bailia. » 101. Ainsi l’a signalé E.

RODRIGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

« La ganadería en la economía de frontera.

Una aproximación al caso de la Meseta meridional castellana ». 102. Un tel privilège a été obtenu par les habitants d’Alcántara en 1316 et, trois ans plus tard, par ceux de Valencia de Alcántara, à en croire le témoignage d’A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. I, pp. 505-506 et 521. 103. À titre d’exemple, le maître Fernán Pérez donna en 1295 une franchise aux habitants de Torre de Don Miguel pour leur cheptel dans le finage de Santibáñez. Renouvelée par ses successeurs, elle est conservée dans une confirmation de Nuño Chamizo qui date pour sa part d’avril 1342 (AMTDM, Col. diplomatica, perg. 2, publ. T.

TORRES GONZÁLEZ ,

Torre de Don Miguel.

Historia de una villa rural en la Baja Edad Media, p. 262, doc. 2). 104. Ainsi, en janvier 1338, il fut fait grâce aux habitants de Santibáñez, pour leur bétail, du défens de Rina, situé à proximité d’El Toconal. Le fait est signalé par A. de

TORRES Y TAPIA , Crónica

de la orden de Alcántara, t. II, pp. 17-18. 105. Étudiant le cas de La Puebla de Sancho Pérez, où les dépendants de Santiago obtinrent en 1353 de l’infant Fadrique la reconnaissance d’un défens qu’eux seuls pouvaient exploiter, A. BERNAL ESTÉVEZ , « Expansión agraria en la encomienda de Puebla de Sancho Pérez », pp. 968-969, a justement signalé à quel point, au milieu du XIVe siècle « los pueblos buscaron esa garantía de supervivencia por medio del acotamiento de unos espacios normalmente utilizados ya de forma tradicional

330

para su uso, sobre el cual se busca una garantía legal para unos aprovechamientos exclusivos, defendidos de otros pueblos como de otros animales ». 106. Le conflit ressort clairement d’un acte conservé dans une copie du XVIII e siècle (AGP, Inf. Gabr., Anexo, leg. I, doc. 20). Situé par erreur en 1321 par A. MUT CALAFELL, Inventario del Archivo del Infante don Gabriel de Borbón, p. 496, le document est en fait daté du 24 février 1371, ce qui, compte tenu de l’oubli de la mention de l’ère hispanique, équivaut à l’année 1333, où Ruy Pérez de Bolaños, nommé dans l’acte, exerça en tant que lieutenant du maître de l’Ordre après la mon du prieur castillan Fernán Rodríguez de Valbuena. Comme en d’autres cas, le litige était dû aux entraves apportées par les frères aux libertés de pâturage dont jouissaient les habitants d’Alcázar : « El concejo de la villa de Alcazar se querelló ante nos de muchos tuertos y agrabios que recibían de frey Alfonso Fernández, teniente lugar del prior en la baylia de Consuegra, y de frey Gonzalo Gómez, comendador de Peñarroya, sobre razón de los términos que les fueron dados por el gran comendador don frey Hernán Pérez y el prior don frey García Pérez, [...] y dijeron que en estos terminas que les havian dado que les hacian defensa y no dejaban estar alli a sus ganados a pacer las yerbas, ni beber las aguas, ni les dejaban traer leña, ni madera para sus casas, y a los que encontraban paciendo y cortando, los prendaban y prendian, y pidieron que les hiciesemos guardar y tenerlo que siempre huvieron. » 107. J. GONZÁLEZ GONZÁLEZ , Repartimiento de Sevilla, t. I, pp. 318 et 322. 108. Ibid, t. II, pp. 122-126. 109. AHN, OM, libro 1344, f° 2v°. 110. Avant d’abandonner les terres de Calatrava, le couple se défait du moulin qu’il exploitait à Caracuel, renonçant à utiliser aux dépens de l’Ordre les privilèges que lui ouvrait son installation dans les régions situées au contact de la frontière nasride. AHN, OM, libro 1347, f° 501r°-v° : « Renuncio las mercedes e libertades que nuestro señor el rey dio a carta de aqui adelante a los que van a morar e poblar en Algezira o en Alcala la Real o en quales quier villas o castiellos que el gano en la frontera de los moros o ganare de aqui adelante e a los que van a morar e poblar en Cabra e en Luçena o a quales quier otros castiellos o villas o lugares de la mucha honrrada doña Leonor. » 111. En janvier 1342, Alphonse XI accroît les libertés de Cabra, « por razon que mandamos a don Juan Nunes, maestre de la orden de cavalleria de Calatrava, que poblase e ficiesse poblar el lugar de Cabra que es de la dicha orden, el qual estruyeron los moros, e quel dicho maestre dixo nos que se non podia poblar sinon faciendo gracias y mercedes a los que hy vinieren a poblar [...] para que la dicha villa se pueda mexor poblar y los vecinos dende sean mas ricos e mas abastados y tengan con que nos servir en la dicha frontera » (AHN, OM, libro 1347, f° 1r°-v°). 112. En octobre 1344, une lettre d’Alphonse XI aux alcaldes et aux alguaciles des places d’Alcalá la Real, Locubín, Priego, Carcabuey, Rute, Aguilar, Lucena et Cabra, intégrées depuis peu dans le realengo, rapporte une plainte que lui avait transmise le maître de Calatrava et selon laquelle « por las ffranqueças e las merçedes que nos ffaziemos a todos los que han poblar e morar en cada una destas uillas et castiellos que algunas de los ssus vassallos de la ssu orden que morauan en Martos e en ssu termino e en Porcuna e en ssu termino e en Sauiote e en Ossuna et en cada uno de ssus logares de las dichas comiendas que sson ydos e que sse ban morar a estos nuestros logares assy que sse despueblen los dichos ssus logares e castiellos que el a y en la ffrontera çerca de tierra de moros e sse yerma de cada dia ». En conséquence, il enjoint aux officiers « que les non reçibades en mingunos dessos vuestros logares por vezinos nin por moradores nin le dedes cartas de bezindat nin heredamientos a ninguno dellos nin les traslades de los priuilleios de las franqueçias e liberdades que bos auedes » (AHN, OM, carp. 430, doc. 213). 113. Comme l’a récemment souligné A.

FOREY,

« The Military Orders and the Conversion of

Muslims », p. 16, la présence d’une telle communauté était liée au besoin permanent de maind’œuvre des ordres militaires : « Manpower was needed to ensure that lands were worked and in Spain Christian lords were seeking not only to retain existing Muslims tenants but also to attract new ones. » 114. Étudiée en détail pour la Catalogne par P.

ORTEGA PÉREZ,

Musulmanes en Cataluña, p. 183, à

partir de documents relatifs aux commanderies hospitalières d’Ascó et de Miravet, cette

331

détérioration du statut des musulmans au Moyen Âge tardif a été récemment mise en lumière pour les terres des Ordres dans l’actuelle Estrémadure par J. L. de la

MONTAÑA CONCHIÑA ,

La

Extremadura cristiana. Poblamiento, poder y sociedad, p. 456. 115. Le fait a été très justement signalé sur la base de la réalité comptable de la seconde moitié du XVe siècle, dont il n’existe aucun équivalent pour les périodes précédentes, par M.Á.

LADERO

QUESADA ,

ID.,

« Los mudéjares de Castilla en la Baja Edad Media », pp. 269-270, repris dans

Los

mudéjares de Castilla y otros estudios de historia medieval andaluza, pp. 32-34. Des éclairages spécifiques ont été apportés pour Uclés et Montiel par M. GARCÍA-ARENAL, « Dos documentes sobre los moros de Uclés en 1501 », et P. PORRAS ARBOLEDAS, « Moros y crisrianos en Montiel a finales del siglo XV ». 116. À cet égard, l’information a été bien analysée par M.

RODRÍGUEZ LLOPIS, Conflictos

fronterizos y

dependencia señorial : la encomienda santiaguista de Yeste y Taibilla, p. 59, et « Repoblación y organización del espacio en los señorios santiaguistas del reino de Murcia », pp. 9-11. 117. PEDRO MARÍN, « Los milagros romanzados », p. 188, évoque un certain Juan Buhón, qui perdit la liberté alors qu’« yba a comprar grana a Socovos un castiello de moros que era de la orden de Uclés ». 118. D. MENJOT, « Les mudéjares du royaume de Murcie », p. 167. 119. Le fait a été remarquablement mis en lumière dans le cas de Calatrava par L. R. VILLEGAS DÍAZ, « Presencia de la orden de Calatrava en Osuna », pp. 41, n. 7, et 45. 120. ID., « Algo más sobre el mudejarismo manchego », pp. 640 et 644-645, n. 22. 121. Ce lien a été souligné par M.

BARBER,

« Supplying the Crusader States », pp. 315-317, repris

dans ID., Crusaders and Heretics, XII, pour le Temple, qui, éprouvant des difficultés croissantes dans l’Orient latin, a augmenté à partir du deuxième quart du XIII e siècle sa pression sur ses prieurés occidentaux. 122. C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Comendadores y encomiendas. Orígenes y evolución en las órdenes

militares castellano-leonesas de la Edad Media », et Ph.

JOSSERAND ,

« La figure du commandeur

dans les prieurés castillans et léonais du Temple et de l’Hôpital », S’inscrivant dans la perspective de tels travaux, O. PÉREZ MONZÓN, Arte sanjuanista en Castilla y León, p. 20, a récemment présenté le processus, en ce qui concerne l’Hôpital, comme « un desarrollo gradual y prolongado en el tiempo », selon une formule très juste qu’il est parfaitement possible d’étendre aux autres ordres militaires. 123. Le point de départ de la controverse est constitué par l’article stimulant de L. R.

VILLEGAS

DIAZ, « Las estructuras de poder en la orden de Calatrava ».

124. J. O’CALLAGHAN, « The Affiliation of the Order of Calatrava », p. 9, reproduit dans

ID.,

The

Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, I : « The encomienda was a benefice comprising a unit of territory, the rents of which provided the income of the incumbent, who alto sometimes enjoyed legal jurisdiction over the inhabitants of the region. » 125. D. LOMAX, La orden de Santiago, pp. 201-202. 126. C. de AYALA MARTINEZ, Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 327. 127. L’expression red de encomiendas se trouve ainsi au centre de l’analyse développée par E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

« La orden de Calatrava en la Meseta meridional castellana ». Assortie

d’un sens ouvertement féodal, cette même conception a été reprise par l’auteur dans sa thèse de doctorat : ID, La formación del feudalismo en la Meseta méridional castellana, pp. 57-59. 128. L’hypothèse de travail émise par L. R. VILLEGAS DIAZ, « Las estructuras de poder de la orden de Calatrava », p. 494, a été développée par J. M. MENDOZA GARRIDO, « El sistema de encomiendas en la orden de Calatrava ». 129. Ch. HIGOUNET, « Essai sur les granges cisterciennes ». 130. L’idée a été développée par L.

NAVARRO DE LA TORRE ,

« El modelo económico cisterciense y la

orden de Calatrava », et L. R. VILLEGAS DIAZ, « Las encomiendas de la orden de Calatrava : modelo y transformaciones ».

332

131. En dehors de rares bulles pontificales, il n’est possible de l’identifier que dans les premiers statuts de Calatrava, datés du début du XIVe siècle et publiés par D.

LOMAX ,

« Algunos estatutos

primitivos de Calatrava », p. 492, ou dans la donation de Monfragüe, consentie à cette même institution en 1221 par Ferdinand III (J. GONZÁLEZ GONZÁLEZ, Reinado y diplomas de Fernando III, t. II, pp. 160-161, doc. 133). 132. Un tel rapprochement a été proposé par L. R. VILLEGAS DIAZ, « Las encomiendas de la orden de Calatrava : modelo y transformaciones », pp. 132-133, 133. Ainsi l’a bien noté A. FOREY, The Military Orders, p. 112. 134. Même en ce qui concerne Calatrava, on ne saurait souscrire à l’opinion de L. R. VILLEGAS DIAZ, « Las encomiendas de la orden de Calatrava : modelo y transformaciones », p. 134, selon laquelle « todo hace suponer que la gestion économisa de dicba istitución se organizó en un principio según los parámetros del modelo cisterciense ». 135. Voir C. de AYALA MARTINEZ, « Las órdenes militares y la ocupación del territorio manchego », p. 67. 136. L. R. VILLEGAS DIAZ, « Las estructuras de poder de la orden de Calatrava », p. 493. 137. Mis en évidence tout d’abord par C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Las órdenes militares y la

ocupación del territorio manchego », pp. 67-69, cette caractéristique a été étudiée pour l’exemple de Calatrava par E.

RODRIGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

« Calatrava. Una villa en la ffontera castellano-

andalusí del siglo XII », p. 823, et surtout « Fortalezas y organización territorial en el Campo de Calatrava », pp. 625-627. 138. L’expression a été utilisée pour Calatrava par L. R.

VILLEGAS DIAZ ,

« Las ferias del Campo de

Calatrava en la Edad Media », p. 324. 139. Le fait a été mis en évidence par C.

ESTOW ,

« The Economic Development of the Order of

Calatrava ». 140. Si l’on s’en rapporte au témoignage des chroniques, le butin n’aurait désormais plus été que le résultat d’actions ponctuelles au nombre relativement modeste, telles cette offensive menée à la fin du XIIIe siècle par le maître de Calatrava Ruy Pérez et cette autre, lancée un demi-siècle plus tard par le supérieur de Santiago Alonso Méndez de Guzman. La mémoire de ces expéditions a été conservée par F.

CARO DE TORRES,

Alcantara, f° 61r°, et F. de

Historia de las ordenes militares de Santiago, Calatrava y

RADES Y ANDRADA ,

Chrónica de las très ordenes y cavallerias de Sanctiago,

Calatrava y Alcántara, part. I, f° 44r°. 141. L. R. VILLEGAS DIAZ, « Las ferias del Campo de Calatrava en la Edad Media », p. 325. 142. C. de

AYALA MARTINEZ ,

« Comendadores y encomiendas. Orígenes y evolución en las órdenes

militares castellano-leonesas de la Edad Media », et Ph.

JOSSERAND ,

« La figure du commandeur

dans les prieurés castillans et léonais du Temple et de l’Hôpital ». 143. AHN, Códice 15, f° 81r°, publ. M.

ROMANÍ MARTÍNEZ,

A colección diplomática do mosteiro

cisterciense de Santa Maria de Oseira, t. I, pp. 64-66, doc. 53. 144. AHN, OM, carp. 574, doc. 12 et 13, publ. C.

BARQUERO GOÑI,

« Los Hospitalarios en el reino de

León », pp. 550-552 et 552-553, doc. 8 et 9. 145. Mise en avant par L. R. VILLEGAS DIAZ, « Las encomiendas de la orden de Calatrava : modelo y transformaciones », p. 135, l’idée a été approfondie par C. de

AYALA MARTINEZ ,

« Comendadores y

encomiendas. Origenes y evolución de las órdenes militares castellano-leonesas en la Edad Media », p. 102, qui soutient l’hypothèse que, dans un premier temps, la plupart des commandeurs attestés dans la documentation auraient été de « meros prestimoniarios, ajenos en principio a la institución, que quedan al frente de sus propiedades, integradas post mortem en el patrimonio de la orden ». 146. F. de

RADES Y ANDRADA ,

Alcántara, part. II, 18v°-19r°.

Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y

333

147. L. R.

VILLEGAS DIAZ ,

« Las estructuras de poder de la orden de Calatrava », p. 491, n. 67. Ce

document a été publié par J. GONZÁLEZ GONZÁLEZ , El reino de Castilla en la época de Alfonso VIII, t. II, pp. 414-416, doc 339. Récemment, C. de

AYALA MARTINEZ ,

« Comendadores y encomiendas.

Origenes y evolucion de las ordenes militares castellano-leonesas en la Edad Media », p. 105, a mis en doute que l’interpolation du texte s’étende à la liste des commandeurs mentionnés comme témoins. 148. C. de

AYALA MARTINEZ ,

« Comendadores y encomiendas. Origenes y evolucion de las órdenes

militares castellano-leonesas en la Edad Media », pp. 105-106. 149. Ainsi l’a justement relevé E.

RODRIGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

La formaci ón del feudalismo en la

Meseta méridional castellana, pp. 115-116,131-132 et 142, pour les commandeurs d’Ocaña, de Tolède ou de Zorita mentionnés dans les sources dès la fin des années 1170. En avril 1176, les deux premiers dignitaires sont nommés en tant que témoins dans un accord entre le maître de Calatrava et plusieurs particuliers (AHN, OM, carp. 455, doc 16). Pour sa part, le troisième est cité la même année comme garant d’un acte similaire (AHN, OM, libro 1341, f° 49r°). 150. Certes il existe bien, pour le Temple et l’Hôpital, une demi-douzaine de références antérieures, mais il semble qu’elles proviennent d’interpolations tardives. C’est ce qu’a montré, pour les commanderies hospitalières de Salamanque (1173), Población (1157) et Reinoso (1162), C. BARQUERO GOÑI,

« Los Hospitalarios en el reino de León », pp. 393,399 et 401. Le commandeur

templier mentionné pour Ceinos en 1168 constitue un cas plus difficile à expliquer puisqu’il est exclu de mettre en doute la date du diplôme royal regesté par J. Fernando II, p. 401, et publié par M.

LUCAS ALVAREZ ,

GONZALEZ GONZALEZ ,

Regesta de

La documentation del Tumbo A de la Catedral de

Santiago de Compostela, pp. 280-282, doc 116. Sans doute convient-il, cependant, d’identifier ce dignitaire au représentant de l’Ordre à l’échelle du royaume, comme l’a fait G . MARTÍNEZ DÍEZ, Los Templarios en la Corona de Castilla, p. III. 151. Pour l’Hôpital, les plus anciennes commanderies attestées sont Santa María de Toro et La Bóveda en 1184, puis Villamiel en 1185 (C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, p. 326, doc. 147, p. 3 36, doc. 153 et p. 338, doc. 155). 152. Pour le Temple, les premières mentions correspondent à Ponferrada, en 1197, et à Faro, en 1200, d’après des textes publiés par A. QUINTANA PRIETO, Tumbo Viejo de San Pedro de Monter, p. 352, doc. 251, et P.

LOSCERTALES DE GARCIA DE VALDEAVELLANO ,

Monjes., t. I, p. 232, doc. 215. Avant l’extrême fin du

XII e

Tumbo del monasterio de Sobrado de los

siècle, malgré l’existence en certains lieux

de patrimoines importants, rien n’autorise à parler de véritables commanderies même si, à propos de Faro, une telle hypothèse a pu être récemment avancée par C.

PEREIRA MARTINEZ,

Os

Templarios. Ensaios e artigos, p. 38 : « Na altura de 1173, a encomenda debía ser xa de bastante importancia, como para supoñerlle algunha antigüidade maior. » 153. Tel était le cas des commanderies hospitalières situées au sud du Système Central : parmi toutes celles qui sont apparues à la fin du XIIe siècle, seule Consuegra était, semble-t-il, solidement établie, comme l’a souligné E.

RODRIGUEZ-PICAVEA MATILLA,

Las órdenes militares y la

frontera, pp. 56-57, et « Orígenes de la orden del Hospital en el reino de Toledo », pp. 166-168. 154. Pour la commanderie templière de Faro, qui, nous l’avons vu, figure parmi les premières mentionnées dans les sources, Rodrigo Fernandez, mentionné en 1200 comme « comendator in balia de Faro », était tout simplement qualifié, l’année suivante, de « procurator in bailia de Faro rerum Templi » (AHN, OM, carp. 567, doc. 2). 155. C. de

AYALA MARTINEZ,

« Comendadores y encomiendas. Orígenes y evolución de las órdenes

militares castellano-leonesas en la Edad Media », pp. 106-108. 156. En 1181, le maître de Calatrava donna à Tello Pérez différents biens situés dans les commanderies de Ciruelos, Benavente et Ocaña, attestées chacune dans les années qui précèdent, sans que les titulaires de ces dernières n’interviennent en aucune manière (AHN, OM, carp. 435, doc 20). Le document a fait l’objet, du point de vue paléographique, d’une analyse

334

monographique de B.

CASADO QUINTANILLA ,

« Un privilegio rodado expedido por el maestre de

Calatrava ». 157. D. LOMAX, « Algunos estatutos primitivos de Calatrava », p. 491. 158. C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Comendadores y encomiendas. Orígenes y evolución de las órdenes

militares cascellano-leonesas en la Edad Media », pp. 102-103 et 120-121, et « Les commanderies des ordres militaires en Casdlle et León au Moyen Âge », p. 79. 159. ID.,» Comendadores y encomiendas. Origenes y evolución de las órdenes militares castellano-leonesas en la Edad Media », p. 123. 160. L’expression est attestée dans différents privilèges publiés par D.

MANSILLA , La documentación

pontificia de Honorio III, pp. 265-268, doc. 359-362. Proposée par C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Comendadores y encomiendas. Origenes y evolución de las órdenes militares castellanoleonesas en la Edad Media », p. 120, l’équivalence entre ce terme et celui de commanderie est tout à tait discutable car l’expression casas filiales désignait plutôt les Ordres affiliés à Calatrava qui, tels Alcantara et Avis, avaient coutume jusqu’au début du XIVe siècle de recevoir les privilèges pontificaux par l’intermédiaire de l’institution castillane, à laquelle — à l’exception d’Alexandre IV — les papes s’adressaient comme à un chef d’ordre. 161. Ph.

JOSSERAND ,

« La figure du commandeur dans les prieurés castillans et léonais du Temple

et de l’Hôpital », p. 153. Pour l’exemple du Val de Guareña, situé au sud de Toro, sur la rive gauche du Douro, C. BARQUERO GONI, « Los Hospitalarios en el reino de León », pp. 388-389, a bien signalé l’adaptation de l’ancienne démarcation régionale à la norme commanditaire régnant au sein de l’Hôpital dans la seconde moitié du XIIIe siècle. 162. C. de AYALA MARTINEZ, « Las órdenes militares y la ocupación del territorio manchego », p. 83. 163. Ph. JOSSSERAND, « La figure du commandeur dans les prieurés castillans et léonais du Temple et de l’Hôpital », pp. 156-157. 164. Un document de 1241 évoque un certain Pedro, « comendator de Faro et de tota Gallecia » (ACO, Monást., doc. 503, publ. M. ROMANÍ MARTÍNEZ, A colección diplomática do mosteiro cisterciense de Santa Maria de Osetra, t. I, pp. 449-450, doc. 480). De façon remarquable, lors du procès, de très nombreux frères se réfugièrent dans la commanderie de Faro, où ils auraient été au moins trente-trois d’après la citation à comparaître à Medina del Campo que leur adressa l’archevêque de Tolède (AHN, OM, carp. 567, doc. 15, publ. A. JAVIERRE MUR, « Aportación al estudio del proceso contra el Temple », pp. 75-78, doc. 3). Il convient néanmoins, pour bien apprécier un tel nombre, de prendre garde au fait que tous les frères cités en 1310 n’étaient pas des membres de la commanderie, comme l’ont récemment affirmé un peu vite C.

PEREIRA MARTINEZ,

Os Templarios.

Artigos e ensaios, p. 18, et A. ARCAZ POZO, « La orden de San Juan y la monarquía en Galicia », p. 88, et qu’en réalité la plupart d’entre eux avaient cherché refuge à Faro dans l’espoir d’y échapper aux atteintes portées à leur Ordre. 165. C.

BARQUERO GOÑI,

« Los Hospitalarios en Castilla y León », t. II, pp. 722-723, fait référence à

l’existence, dans les deux premières décennies du XIIIe siècle, d’une circonscription autonome de l’Ordre, appelée Citra Serram, placée sous le pouvoir d’un commandeur de la Transierra et détachée, pour partie au moins, du prieuré de Castille. 166. En septembre 1283, la mémoire de l’accord hermandad passé entre l’Hôpital et Santiago à Corral de Almaguer est conservée par un chirographe, dont la moitié remise à Santiago est dite « seellada con el seello del prior sobredicho e del comendador de Consuegra e del comendador de Poblacion e del comendador de Bamba e del comendador de Portomarin e del comendador de Puente d’Orvego e del comendador de Benavente », selon les termes du texte publié par C. de AYALA MARTINEZ et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, p. 588, doc. 364. De la même manière, en 1295, l’apposition du sceau du commandeur de Puente Orbigo est tenue pour la garantie de la valeur d’un acte intéressant le commandeur hospitalier de Ledesma et le chapitre cathédral de

335

Salamanque (AHN, Clero, carp. 1879, doc. 18, publ. J. L.

MARTIN MARTIN

et al., Documentos de los

archivas catedralicio y diocesano de Salamanca, pp. 551-552, doc. 438b). 167. Ainsi l’a justement relevé C. de

AYALA MARTÍNEZ ,» Las

Orden es militares y la ocupación del

territorio manchego », p. 83, ou, de façon plus détaillée, « Comendadores y encomiendas. Orígenes y evolución en las órdenes militares castellano-leonesas de la Edad Media », pp. 103 et 135. 168. ACA, Cancillería, reg. 334, f° 30r°, publ. R,

SÁINZ DE LA MAZA LASOLI ,

« Los Santiaguistas del

reino de Murcia durante la ocupación aragonesa », pp. 296-297, doc. 4 : « Aún vos prometemos que nos vos mandaremos dar luego e responder de todas las rendas del dito logar de Negra e de la vayl de Ricot e tener en patz aquellos logares. » 169. Pour le schisme des frères portugais, il convient de se reporter au travail de D.

LOMAX ,

« El

rey don Diniz y la orden de Santiago », que complètent utilement les études de M. R. de Sousa CUNHA,

« A quebra da unidade santiaguista e o mestrado de D, João Osório », et de C. de

AYALA

MARTINEZ, « La escisión de los Santiaguistas portugueses ».

170. ANTT, gav. 5, maço 4, doc. II, publ. As gavetas da Torre do Tombo, t. II, pp. 409-413 : « Quod in guerris predictis prefatus magister servivit et servire consuevit castellanos contra portugallenses etiam de pecunia et equis extractis et babitis de possessionibus in locis ipsius loci consistentibus in regnis Portugallie et Algrabii supradictis. » 171. Voir l’étude de J. M.

MENDOZA GARRIDO ,

« El sistema de encomiendas en la orden de

Calatrava », p. 328, qui développe une idée de L. R. VILLEGAS DIAZ, « Las estructuras de poder de la orden de Calatrava », p. 495, et « Las transformaciones de la orden de Calatrava a fines del siglo XIV », p. 700. 172. Cette dernière lecture caractérise les analyses d’E.

RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

La formación

del feudalismo en la Meseta meridional castellana, p. 57, qui assimile les commanderies à d’auténticas tenencias feudales, et, bien que de façon plus nuancée, de C. de

AYALA MARTINEZ ,

« Comendadores y

encomiendas. Origenes y évolucion en las ordenes militares castellano-leonesas de la Edad Media », p. (36. Reprises récemment parleurs auteurs (E.

RODRIGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

de la orden de Calatrava durante el reinado de Alfonso X », p. 70, et C. de

« Evolution

AYALA MARTINEZ ,

« Evolution institucional de las órdenes militares durante el reinado de Alfonso X », p. 61), ces positions se sont étendues aux autres ordres militaires ibériques, tels que Montesa (E. GUINOT RODRÍGUEZ,

« Mestre i comanadors : aproximacio al repartiment de poders dins l’orde de Montesa,

p. 546) ou encore Alcántara (F. NOVOA PORTELA, La orden de Alcántara y Extremadura, p. 64). 173. BNM, ms. 8582, f° 65r° : « Establesçido es que freyre ninguno de nuestra Orden que non venda buey nin vacas nin novillos nin ovejas nin cabras nin puercos nin yeguas nin potros ni pan nin cojan pan for pan nin aforren moro nin mora nin arrienden molinos nin formos por dineros sinon fuere trapero a menos de liçençia del maestre o del comendador mayor. » 174. En 1304, les statuts de Calatrava, publiés par J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 266, reproduit dans

ID.,

The Spanish Military Order of Calatrava and its

Affiliates, VII, stipulaient ainsi que « no sea osado ningun freyre de dar bestia, nin moro, nin mora, ni pan, ni ganado, ni lo ose vender, menos de licencia del maestre. E quien esto passare pierda la casa, si la tuviere, i el cavallo, i las armas, e sea echado a la puerta e non sea recivido en la orden fasta que torne el menoscabo que obiere fecho, e que faga satisfacion ordenada ». Deux ans plus tard, une même prescription était reprise dans les définitions d’Alcantara publiées par Ph. étude systématique », p. 336, et B.

PALACIOS MARTIN

JOSSERAND ,

« Pour une

(éd.), Colección diplomática medieval de la órden

de Alcántara, t. I, p. 286, doc. 434. 175. BNM, ms. 8582, f° 64v° : « Establesçido es que todo freyre quando tomare baylia que escriua commo la toma e quando la dexare que escriua lo que dexo e guarde amos los escritos para quando fuere menester. »

336

176. J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », repris dans

ID.,

The

Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, p. 265 : « Et mandamos que los comendadores traigan al capitula escrito de sus casas, e del pan, e del vino, e de los tozinos, e de los ganados, e de las cabanas, e de los percances, si los obieren, e de bueyes, e de moros, e de moras, e de aceyte, e de olivares, e de cuenta como los gastaron. E si de otra manera lo hicieren pierdan las casas que tobieren, e los cavallos, e las armas. » 177. HSA, ms. HC 380/374, f° 44r° : « Otrosi por que los freires de la dicha orden en todo tiempo son en peligro de las animas [... ] mandamos les por mandamiento en virtud de obediencia e so pena de excomunion que den cada anno segund que es costumbre de la orden al maestre fiel mente inventario de todo lo que ouieren au de aver monedado como de todas las otras cosas que ouieren. » Cette citation figure — tronquée — dans la publication du texte de ces statuts faite par Ph. une étude systématique », p. 337, heureusement complétée par celle de B.

JOSSERAND ,

« Pour

PALACIOS MARTÍN

(éd.),

Colección diplomática medieval de la orden de Alcántara, t. I, p. 288, p. 434. 178. Plusieurs statuts ultérieurs des ordres de filiation cistercienne reprennent cette périodicité annuelle, ainsi qu’il ressort des définitions de Calatrava de 1325, publiées par J. O’ CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of thc Order of Calatrava », p. 273, reproduit dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII, ou du projet de réforme de l’infant Sancho pour Alcantara, bien étudié par L.

CORRAL VAL,

Los monjes soldados de la orden de Alcantara en la Edad

Media, pp. 206-207. 179. Pour Santiago, en dépit du rythme annuel spécifié dans la règle, aucune visite n’est rapportée dans la documentation avant celle de Vilar de Donas de 1210, observée par J. L. Novo CAZON ,

El priorato santiaguista de Vilar de Donas, p. 202, doc 3. Passé le milieu du XIII e siècle, la

périodicité se fit apparemment plus régulière, conformément à une tendance générale signalée par J, OBERSTE, Visitation und Ordens organisation, qui ressort clairement des statuts de Pelayo Pérez Correa : BNM, ms. 8582, ffos 61r° (1251), 62v° (1252), 66r° (1265) et 63v° (1266). 180. Pour Alcantara, l’infirmier et le pitancier du couvent devaient rendre des compte mensuels, selon les dispositions statutaires de 1306, publiées par Ph. systématique », p. 333, et B.PALACIOS

MARTIN

JOSSERAND ,

« Pour une étude

(éd.), Colección diplomática medieval de orden de

Alcántara, t. I, p. 285, p. 434. 181. AHN, Codice 602, f° 156r° : « Por tenor de las presentes, uos dezimos e mandamos fuertment e destrecha en uirtut de sancta obediencia que dentro espacio de .xv. dias après la presentacion de las presentes a uos fechas tornedes vuestro camino derecho e uengades personalment dauant la nuestra presencia en Auinyon o en qualquiere otro lugar que nos trobares en las partidas daca mar parellado a dar nos conto o razon de la administration que fiziestes en la baylia de Poblacion del tiempo que la tuuiestes por ffray Ruy Gonzaluez. Bogia. » 182. Le 11 février 1357, le prieur Juan Fernández de Heredia confia à son lieutenant en Castille, Adam Arias de Lemos, la commanderie de Benavente, qu’il enlevait à son titulaire car « por letras vuestras e de otros ffreyres e legos que son tenidos guardar el prouecho de nuestra religion auemos entendido que fray Gomez rige muy mal la baylia de Benavente del dicho nuestro priorado de Castilla de manera que aquella es deuenida por culpa suya e muy gran mingua e destrucçion, may arment que personas seglares sostienen morar en las casas et husar de los bienes de la dicha baylia sin licençia e voluntat nuestra e de nuestra orden » (AHN, Codice 602, f° 143v°). 183. AHN, Codice 602, f° 149v°. 184. Ph.

JOSSERAND ,

« La figure du commandeur dans les prieurés castillans et léonais du Temple

et de l’Hôpital », pp. 158-160. 185. Il est tout à fait certain, comme l’a rappelé C.

BARQUERO GONI,

« Los Hospitalarios en el reino

de León », p. 407, qu’il existe toujours la possibilité qu’un commandeur, documenté pour une date ou une période données, ait en fait exercé la charge pendant une durée plus longue, 186. Ibid., p. 385.

337

187. Le fait ressort de deux actes publiés par J. A.

FERNÁNDEZ FLÓREZ ,

Colección diplomática del

monasterio de Sahagún, p. 444, doc. 1830, et C. de AYALA MARTINEZ et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, p. 589, doc. 365. 188. Pour le dernier tiers du XIIIe siècle sont ainsi attestés Alfonso Pérez Pereira, commandeur de San Juan del Camino au printemps 1272 (C. de

AYALA MARTINEZ

et al., Libro de privilegios de la órden

de San Juan de Jerusalén, p. 568, doc. 347) et Alfonso Pérez Asturiano, titulaire de cette même charge en mai 1284 et mai 1286 (ibid., pp. 589 et 611, doc. 365 et 380). D’autres mentions homonymes m’incitent à estimer probable l’existence, au cours de cette période, d’un quatrième commandeur du même nom. 189. Un constat similaire a été réalisé en Aragon pour le Temple par A.

FOREY, The

Templars in the

Corona de Aragón, p. 266, qui estime que la durée moyenne d’exercice variait entre deux et trois ans. En dehors de la péninsule Ibérique, la situation n’était pas différente si l’on s’en tient aux récentes analyses de K. TOOMASPOEG, Histoire des chevaliers teutoniques, p. 42, et D.

CARRAZ,

« Ordres

militaires, croisades et sociétés méridionales », t. II, p. 432. 190. Extraites pour la plupart de l’Archivo Monástico de Carrizo, ces informations ont été publiées par M. C. CASADO LOBATO , Colección diplomática del monasterio de Carrizo. 191. Extraits des fonds de Salamanque, ces documents ont été publiés par J. L. MARTÍN MARTÍN et al, Documentos de los archivos catedralicio y diocesano de Salamanca, pp. 494, 500, 532-533, 571-572 et 531-532, doc. 397b, 423b, 451b et 438b. 192. Ces trois fonds ont bénéficié des éditions critiques d’A.

QUINTANA PRIETO ,

Tumbo Viejo de San

Pedro de Monter, de M. GÓMEZ BAJO, Documentación medieval del monasterio de San Andrés de la Vega de Espinareda, et de M. MARTÍNEZ MARTÍNEZ, Cartulario de Santa María de Carracedo. 193. Un constat similaire a été établi pour l’exemple des Templiers catalans par J. M. SANS I TRAVÉ, Els Templers catalans, p. 107. 194. Pour l’Hôpital, les plus anciens actes d’investiture conservés figurent dans le registre prieural de Juan Fernandez de Heredia. Le caractère exceptionnel de ce document a été relevé par A. JAVIERRE MUR, « El Archivo de San Juan de los Panetes de Zaragoza », p. 189. Rapidement décrit par C.

BARQUERO GONI,

« Los Hospitalarios castellanos a mediados del siglo XIV segun el

registro prioral de 1357 », le registre a été entièrement transcrit dans la version inédite de la thèse de doctorat de Ph. JOSSERAND, « Église et pouvoir dans la péninsule Ibérique », t. III, pp. 733-823. 195. BNM, ms. 8582, f° 47r° : « Otrosi que las encomiendas que se den por el maestre e de consejo de los treze a aquellos freyres que se uieren en sus almas que las meresçen mejor e esto sea en cabildo general e non en otro lugar. » L’élimination des fautes de la copie est le produit d’une correction réalisée sur la base d’une version portugaise plus fidèle (ANTT, Ordem de Santiago, ms. 140, f° 65v°). 196. AHN, OM, carp, 153, doc. I. 197. Ainsi à Población de Campos en 1233, où sont documentés successivement, le 5 juin, Gutier Pérez (AHN, OM, carp. 575, doc 27bis, publ. C.

BARQUERO GOÑI,» Los

Hospitalarios en el reino de

León », p. 592, doc 34), puis en octobre, à une date indéterminée, Hermildo García, déjà titulaire de la charge quelque quatre ans plus tôt (ACP, armario 2, leg. I, doc. 25, publ. T.

ABAJO MARTÍN ,

Documentación medieval de la catedral de Palencia, p. 336, doc. 182). 198. C. BARQUERO GOÑI, « La orden del Hospital en La Mancha », p. 307. 199. ID., « Los Hospitalarios en el reino de León », p. 362. 200. L’idée a notamment été avancée par D.

LOMAX ,

La orden de Santiago, qui ne craint pas

d’affirmer à la fin de son ouvrage que durant le magistère de Pelayo Pérez Correa, « los comendadores empezaron a considerar sus encomiendas como hacienda propia. Sin duda habían tenido siempre bastante libertad en su gestión económica, pero ahora actuaron mucho más por su cuenta, comprando y vendiendo tierras, trigo y ganado, sin preocuparse del maestre o el capitula general. Cada

338

comendador tendía a formar su encomienda como una unidad económica autárquica, actuando por sus propios intereses, y no necesariamente según los de la orden entera » (ibid, pp. 211-212). 201. R. PEINADO SANTAELLA, « La renta señorial de las órdenes militares de la Corona de Castilla en la Baja Edad Media », p. 414. Il est pour le moins étonnant que l’auteur, après avoir évoqué le terrible tableau brossé par Derek Lomax, dont il dit accepter les conclusions, achève son argumentation par la question suivante : « Acaso no es este el mismo cuadro dibujado por quienes hemos investigado las realidades señoriales vigentes en las órdenes militares durante los últimos años del siglo XV y primeros del XVI ? ». Il ne fait aucun doute que la réponse est positive, mais encore faudrait-il tirer les conclusions d’un tel constat. 202. C. de

AYALA MARTINEZ ,

« Comendadores y encomiendas. Orígenes y evolución en las órdenes

militares castellano-leonesas de la Edad Media », pp. 142-147, et « Les commanderies des ordres militaires en Castille et León au Moyen Âge », pp. 86-88. 203. L’épisode est connu grâce aux statuts de l’infant Enrique de 1440, qui rapportent qu’au temps de Pelayo Pérez Correa, « nuestra orden e religion padeçio muchos daños e al dicho maestre vino grande detrimento por los caballeros de nuestra orden en aquella sazon que eran de gran linaje e non le querien dar las fortalezasque tenian quando el maestre gelas demandava » (BNM, ms. 8582, ff os 135v °-136r°). Il a été souligné par C. de

AYALA MARTINEZ ,

« Las órdenes militares en el siglo XIII

castellano. La consolidación de los maestrazgos », p. 272. 204. BS, pp. 244-245. Une lettre de Boniface VIII, datée de 1299, en informait l’archevêque de Tolède : « Quidem fratres ordinis militie Santi Jacobi, temerariis ausibus, relaxatis habentis ac spiritu rebellionis assumpto, quaedam castra et loca munita eiusdem ordinis in frontaria Sarracenorum illarum partium existentiaa prodittonaliter occupantes, non solum magistro et aliis fratribus dicti ordinis verum ettam convtcinis christianis ipsarum partium, fulti Sarracenorum potentia quos inibi receptarant, guerram durissimam facere praesumabant et, quodgravtus est, comminabantur publice castra et loca predicta Sarracents omnino tradere etperpetuo submittere dominio eorundem, nisi prefatus magister una cum capitula dicti ordinis quasdam domos seu comendas ordinis memorati fratribus ipsis rebellibus concéderant ab eis perpetuo retinendas. » 205. Ibid., p. 261 : « Otrosi por que los freyres ayan mejor sabor de mejorar las encomiendas, é de labrar é criar, establecemos que nos el maestre ni el comendador mayor non tiremos al freire la encomienda sinon segund Dios é orden con conciencia e consejo de los ornes buenos de la orden. » 206. Plusieurs dispositions cherchaient ainsi à assurer les frères de la sécurité de leur personne et de leurs revenus lorsqu’ils étaient chargés d’une commanderie. Ibid., p. 262 : « É que pesquisa cerrada non se faga sobre freires, é que calumnia ni aventura que acaesca en la encomienda, que la dexemos al comendador de la casa, é que nos el maestre ni los comendadores mayores non tomemos ninguna cosa dello. » 207. J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 279, repris dans

ID.,

The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII : « Otrosi mandamos que el maestre non pueda dara ningun freyre cassa por su vida. » 208. En dehors de la péninsule Ibérique, un même constat ressort de l’analyse de K. TOOMASPOEG, Templari e Ospitalieri nella Sicilia medievale, pp. 85-86. 209. BS, pp. 268-269. L’acte a été repris par R.

SAINZ DE LA MAZA LASOLI ,

La orden de Santiago en la

Corona de Aragón, doc. 192, pp. 368-369 : « Por que vos don Artal de Huerta, comendador mayor de Montalván, quitastes de lo vuestro el lugar de Anna que es de la orden, el qual don Gonzalo García tenia obligado por dieciocho mill e quinientos sueldos reales de Valencia, [... ] e por esto e por muchos otro servicios nos, sobredichos maestre, priores et cetera, damos a vos el dicho don Artal de Huerta la comienda del Hospital de Cuenca entregamente con todos sus derechos e sus pertenencias por todos los dias de vuestra vida assi que vos, e quien vos querredes tengades la dicha comienda poderosamente e recibades todas las rentas e derechos. » 210. A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. I, p. 518.

339

211. OM, carp. 82, doc. II, publ. J.TORRES FONTES, Documentos para la historia medieval de Cehegín, pp. 133-135, doc. 12 : « Por razon que vos, mio sennor, don Fadrique, maestre de la orden de la caualleria de Santiago, me fazedes merçed en me dar que tenga de uos pora en todos los dias de mi vida la comienda de Carauaca, con Çehegin et Bullas e la comienda de Carauaca con el castiello de Benayçar et con el alcaria de Prtego. » 212. Sur ce point, je suis en désaccord avec l’idée émise par C. de

AYALA MARTINEZ ,

« Comendadores y encomiendas. Orígenes y evolución en las órdenes militares castellanoleonesas de la Edad Media », p. 145. 213. Ph.

JOSSERAND ,

« La figure du commandeur dans les prieurés castillans et léonais du Temple

et de l’Hôpital », pp. 161-162. On peut évoquer comme exemples Fortún Sánchez Calderón et Gonzalo Rodríguez de Montoya, qui l’un et l’autre moururent en charge, le premier détenant les commanderies de Puente Órbigo et de Santa Maria de la Horta, le second celles de Bamba et de Cuenca (AHN, Codice 602, ffos 143v°,145v° et 160r°). 214. Une dizaine d’exemples sont fournis par le seul registre prieural de Juan Fernandez de Heredia, en particulier pour les concessions à cinq ans (AHN, Codice 602, ff os 148v°-149v°, 149v °,155v°, 165r°, 70v°-71v°, et 71v°). La plupart des commandeurs nommés pour dix ans le furent à l’initiative du maître et du chapitre général de l’Ordre. Citons par exemple Fernán Pérez de Deza, investi en octobre 1335 de la baylie de Portomarin (BNV, RBC, vol. 280, P 35r°) et de Gonzalo Díaz, placé en octobre 1347 à la tête de celles de Salamanque, Ledesma et San Gil de Zamora (BNV, RCG, vol. 317, f° 127r°-v°). 215. Je rejoins ici l’opinion exprimée pour l’Aragon par M. BONET DONATO, La orden del Hospital en la Corona de Aragón, p, 183, contre celle de C.

BARQUERO GOÑI,

« Los Hospitalarios castellanos a

mediados del siglo XIV », pp. 687-688. 216. A. FOREY, The Military Orders, p. 159, a bien montré que, dans l’organigramme institutionnel des ordres militaires, le pouvoir personnel des dignitaires était équilibré à chaque échelon par le chapitre général des frères. L’auteur a repris cette idée dans une récente contribution, en grande partie centrée sur ce thème : ID., « Rank and Authority in the Military Orders ». 217. Pour Consuegra, l’intervention du chapitre des frères de la commanderie est signalée en 1241, lors de la concession du fuero de Temble que ainsi que, deux ans plus tard, quand furent concédés à cens les moulins dépendant du château d’Olmos. Dans le second document, le terme de chapitre est employé de façon exceptionnelle, là où à l’ordinaire est évoqué l’accord de l’ensemble des frères (C. de

AYALA MARTÍNEZ

et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de

Jerusalén, pp. 481-483 et 493-494, doc. 277 et 288). Pour Puente Fitero, la concession de plusieurs moulins sur le Pisuerga au monastère prémontré d’Aguilar de Campoo est accordée en 1255 par le commandeur du lieu « con consejo e con otorgamiento del conuento del mismo logar ». Parmi les cinq frères qui ratifièrent l’acte, le majordome et le cellérier assumaient à l’échelle locale des fonctions d’ordre principalement économique (AHN, Clero, carp. 1657, doc. 9). 218. Le fait ressort très clairement d’un document publié par J. C. de

LERA MAILLO

et al., Colección

documental del imperial monasterio de Valparaíso, pp. 56-57, doc, 52. L’échange conclu par l’Hôpital avec la communauté cistercienne de Valparaiso fut en effet négocié par Fernán Alfonso, commandeur de Santa Maria de la Horta et lieutenant du prieur provincial dans le royaume de León, en collaboration avec les frères qui dépendaient de lui et, en particulier, avec celui qui était chargé du domaine de Gema, sur lequel portait la transaction : « cum fratre Nicolao, procuratore de Xema, et aliis fratribus Hospitalis ». Après que ses modalités eurent été définies à l’échelon local, l’accord fut soumis à l’approbation de l’autorité centrale de l’Ordre, ce qui permit à Fernán Alfonso d’agir, au moment de sa ratification, « cum consilio et voluntate totius capituli nostri Hospitalis ». 219. Il est difficile sur ce point d’évaluer vraiment leur responsabilité dans la mesure où l’exploitation de la réserve, comme l’a relevé E. RODRIGUEZ-PICAVEA MATILLA, La formación del

340

feudalismo en la Meseta meridional castellana, pp. 337-339, constitue un aspect mal connu de l’économie seigneuriale des ordres militaires. 220. C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios en el reino de León », p. 374. 221. Le recours aux prestimomos n’avait en effet rien d’original. Il a été également mis en évidence, dans le cas du monastère cistercien léonais de Moreruela, par I.

ALFONSO ANTON ,

La

colonización cisterciense en la Meseta del Duero, pp. 91-92. 222. Un très bel exemple en est fourni par un acte conservé à l’AHN, Clero, carp. 1329, doc 6, publ. C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios en el reino de León », pp. 583-585, doc. 29, par lequel le commandeur de Portomarín, peu avant 1228, reçut de Nuño Núñez et de son épouse Teresa Muñoz les propriétés que ceux-ci possédaient à Ourol, San Andrés de Ribeira, San Pelayo de Páramo et Vilarmosteiro en échange de la cession viagère de l’exploitation de Santa Colomba à Castro de Páramo, pour laquelle le couple s’engageait à laisser à l’Ordre le tiers des revenus, aussi longtemps qu’il y disposerait de l’usufruit « Et ad obitum vestrum amborum remaneat liberum et quitum Hospitali [...] Et nos Petrus Petri, comendator predictus, et omnis conventus facimus pactum et verbum cum Nunum Nuni et cum uxore sua predicta ad nostrum et suum placitum quod dent Hospitali annuatim terciam partem qui Deus dederit in predicto kasale. » 223. Le document a été publié par C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 493-494, doc. 288 : « Dando al castillo de Olmos en aloxor cada año de cada quartejon .ii. fanegas, una de trigo e otra de cevada [...] e este aloxor deven ellos traer a su Costa al castillo de Olmos el dia de Sant Estevan, otro dia despues del dia de Navidat. E si este dia no fuere traido dende arriba, devenlo dar doblado a la Horden[...] e fezimos fazer dos cartas partidas por a.b.c. [...] de las quales queda la una a ellos e la otra al castillo de Olmos. » 224. Cet affrontement a été bien analysé par M. E. GONZÁLEZ DE FAUVE, « Esquema para el estudio de la utilización del agua », pp. 127-129. 225. AHN, Clero, carp, 1657, doc. 9. 226. Cet élément de contexte a été mis en évidence par D. RODRÍGUEZ BLANCO, La orden de Santiago en Extremadura en la Baja Edad Media, p. 45. 227. BS, p. 220. L’acte a été reproduit par B. de CHAVES, Apuntamiento legal sobre el dominio solar de Santiago, f° 27r° : « Mandamos en este cabildo general, que aora feciemos en León tres dias por andar del mes de abril en la era de esta carta que todos aquellos freyres que fecho auian pueblas de que eran tenedores è las feciessen caladelante que las toviessen por todos los dias de sus vidas. » 228. En attestent les statuts de 1306, publiés par Ph. JOSSERAND, « Pour une étude systématique », p. 337, et B. PALACIOS MARTÍN (éd.), Colección diplomática medieval de la orden de Alcántara, t. I, p. 288, doc. 434 : « Otrosi mandamos que […] si algun freire a su costa o por su saber […] fiziere molinos o ferrerias o tiendas o casas de nuevo de qual quier natura que sean que con consejo del maestre y de los ançianos que lo aya en su vida y des pues de su vida finque livre y quito para la orden. » 229. Des prescriptions similaires ont été relevées pour Calatrava en 1336 et pour Avis en 1342 dans le texte des définitions publiées par J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 279, repris dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII, et par A. JAVIERRE MUR,

« La orden de Calatrava en Portugal », p. 340.

230. A. LUTTRELL, « The Finances of the Commander in the Hospital after 1306 », p. 279. 231. En témoignent les statuts d’Alcántara de 1306, publiés par Ph. systématique », p. 336, et B. PALACIOS

MARTÍN

JOSSERAND,

« Pour une étude

(éd.), Colección diplomática medieval de la orden de

Alcántara, t. I, p. 286, doc. 434, et, avec plus de force encore, les définitions santiaguistes édictées par Juan Osérez en 1310 (BS, p. 262) : « Otrosi revocamos todos los donadios que nos el maestre o otros maestres que fueron ante de nos ficieron sin cabildo general a los seglares assi encomiendas como castillos e casas fuertes e llanas, fornos, prados, pastos o qualesquier otras cosas, que non valan mas e que se tornen a la orden, e nos el maestre daremos nuestras cartas para los que las tienen porque las entreguen, e faremos procuradores que las demanden e que las cobren a nuestra costa. »

341

232. Ph. JOSSERAND, « Pour une étude systématique », p. 337, et B.

PALACIOS MARTÍN

(éd.), Colección

documental medieval de la orden de Alcántara, t. I, p. 288, doc. 434 : « Otrosi mandamos que si alguna heredad de la orden estuviere perdida que el maestre nin los freires non la quieran cobrar o non puedan y algund freire a su costa y por su saber lo cobrare [...] que con consejo del maeste y de los ançianos que lo aya en su vida y despues de su vida finque livre y quito para la orden. » 233. BS, p. 262 : « Empero si oviere algun freire que quiera cobrar a su costa alguna encomienda o casa o bienes de la orden que tengan los seglares que gelo damos para en su vida e que lo demos nuestras cartas para lo cobrar. » 234. J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », pp. 279-280, repris dans ID.,

The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII, et A.

JAVIERRE MUR ,« La

orden de

Calatrava en Portugal », p. 340. 235. AHN, Códice 602, ffos 149v°-150r° : « Como a nos sea dado a entender que uos auedes sacado de poder e manos de seglares una partida de los bienes de la baylia de Villarodrigo, e como los que bien procuran, defienden e adquieren el pro e utilidat de nuestra religion por conservaçion e exalçamiento de aquella sean dignos de remuneraçion, por aquesto [...] vos en la dicha nuestra baylia de Villarodrigo del dicho nuestro priorado de Castilla e de Leon a saberes de lo que de poder de seglares auedes sacado [...] nuestro lugartenient e procurador special e general por tenor de las presentes fazemos e constituymos. » Le document suit en tout point le formulaire ordinaire du registre de Juan Fernández de Heredia, sauf en ce qui concerne la durée de la concession — laquelle n’est pas précisée, ce qui m’incite à supposer qu’il s’agissait d’une concession viagère. 236. AHN, Códice 602, ffos 155v°-156r° : « Sepades ante nos auer parecido el honrado religioso fray Johan Lopez, de Torres, comendador de la Puente de Oruego, e querelando mostro que uos injustament e contra toda razon, menospreciando las cartas e prouissiones nuestras, auedes entrado forçadament e detenedes la dicha baylia de la Puente doruego e muchas uegadas requerido por el non gela auedes querido desenbargar [... ] Por que uos dezimos e mandamos fuertment e destrecha en uirtut de sancta obediencia que, de continent uista la present, rendades e liuredes e rendere liurar fagades al dicho fray Johan Lopez la dicha baylia con todas las rendas e fruytos e esdeuenimientos que de alli han sallido o han podido salir del dia que uos la tenedes forçada e ocupada en aca. » 237. AHN, Códice 602, f° 156r° : « Que dentro de .xv. dias apres la presentacion de las presentes a uos fechas tornedes uestro camino derecho e uengades personalment dauant la nuestra presencia [... ] a dar razon de la admnistracion que feziestes en la baylia de Poblacion del tiempo que la tuviestes. » 238. L. R.

VILLEGAS DÍAZ ,

« Las transformaciones de la orden de Calatrava a fines del siglo XIV »,

pp. 700-701, et « Las encomiendas de la orden de Calatrava : modelo y transformaciones », pp. 138-139. 239. Elle ressort des définitions de 1304, publiées par J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 267, repris dans

ID.,

The Spanish Military Order of Calatrava and its

Affiliates., VII : « Et mandamos a los comendadores que non fagan defessas ningunas en sus casas, sino las que solian ser otorgadas. » 240. L. R. VILLEGAS DÍAZ, « Las transformaciones de la orden de Calatrava a fines del siglo XIV », p. 700, et « Las encomiendas de la orden de Calatrava : modelo y transformaciones », p. 139. 241. J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 271, repris dans

ID.,

The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII : « Ordenamos par razon que avemos oydo muy grandes perdidos por los pegujares en la casa de Calatrava, que los... que los pegujares que fueran antes en la orden, que los ayan en moros, y en ganados, y en todas las otras cosas que se puedan tenere emprear, e los puedan levar de una cassa a otra. » Il convient toutefois d’observer, malgré l’assurance dont fait montre Luis Rafael Villegas Díaz dans son commentaire, que l’extrait cité des statuts, comme l’avait déjà relevé leur éditeur, est loin d’être absolument clair.

342

242. L. R. VILLEGAS DÍAZ, « Las transformaciones de la orden de Calatrava a fines del siglo XIV », p. 700, relève que les commanderies, « desde unos parámetros más centralizados, fueron evolucionando hasta adquirir con el transcurso del tiempo unas mayores cotas de autonomía en la gestión ». 243. AHN, OM, carp. 263, doc, II, publ. Á.

MADRID Y MEDINA,

« La encomienda de Portugal en

tiempos de Pay Pérez Correa », pp. 1189-1195 : « E as azannhas a que uos posestes nome Medina que son en termina de Monte Molin e de Medina, os quaes logares ia antes deramos a uos, que os pobrassedes porque eran hermos e non profeytauan aa orden nen nos, no nos podiamos pobrar sen grande custa e sen grande meoscabo de ordin, que os tenessedes en uossa uida » (ibid., p. 1190). 244. Cette tendance a été justement mise en relief pour Calatrava par E.

RODRÍGUEZ-PICAVEA

MATILLA, La formación del feudalismo en la Meseta meridional castellana, p. 344.

245. Sur ce sujet, à propos duquel L. R. VILLEGAS DÍAZ, « Las encomiendas de la orden de Calatrava : modelo y transformaciones », p. 140, a bien relevé la faiblesse des connaissances actuelles, il n’existe qu’une seule approche systématique, entreprise pour Calatrava par E. RODRIGUEZ-PICAVEA MATILLA,

« Encomiendas calatravas situadas en concejos de realengo de la Meseta meridional

castellana », dont il faut espérer qu’elle puisse être bientôt prolongée dans la perspective ouverte par D. CARRAZ, « Les ordres militaires et la ville : l’exemple des commanderies urbaines de la basse vallée du Rhône ». 246. Ce fait a été bien mis en évidence par L. R. VILLEGAS DÍAZ, « Las ferias del Campo de Calatrava en la Edad Media ». 247. C. de AYALA MARTÍNEZ, « Comendadores y encomiendas. Orígenes y evolución en las órdenes militares castellano-leonesas de la Edad Media », pp. 137-139. 248. À titre d’exemple, la perception du yantar, privative du maître, est signalée la première fois, pour Santiago, dans la révision du fuero d’Ocaña, ratifiée par le maître Pelayo Pérez Correa en 1251 (A. M. BURRIEL , Memorias para la vida del santo rey don Fernando III, pp. 528-550) et, pour Calatrava, dans le fuero de Alhóndiga, daté pour sa part de 1268 (E, de HINOJOSA, Documentos para la historia de las instituciones de León y Castilla, p. 176). Elle est décrite dans les statuts santiaguistes de 1274 comme une pratique désormais parfaitement enracinée (BNM, ms. 8582, f°47v°). 249. À ce sujet, je renvoie à la recension que j’ai réalisée du travail d’E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA , La formación del feudalismo en la Meseta meridional castellana, parue dans Medievalismo. Boletin de la Sociedad Española de Estudios Medievales, 8, 1998, pp. 351-554. Mon avis rejoint en tout point celui qu’a exprimé C.

ESTOW

dans son compte rendu publié dans Speculum, 72, 1997, pp. 559-561,

notamment p. 560 : « The present work is best read as a less ambitions endeavor, as a detailed account of the ways in which the Order of Calatrava acquired and exploited some of its possessions. » 250. Les pages suivantes ont fait l’objet d’une première livraison dans le volume de mélanges offerts à Robert Durand : Ph. JOSSERAND, « Nourrir la guerre. L’exploitation domaniale des ordres militaires en Castille ». 251. À cet égard, l’ouvrage classique de S. de MOXÓ, Repoblación y sociedad en la España cristiana, pp. 240-241, peut être utilement complété par l’analyse de P. GUICHARD et P. BURESI, « L’espace entre Sierra Morena et Manche à l’époque almohade ». 252. Parmi de nombreux travaux, il convient de se reporter en particulier à E. MATILLA,

« Primeras tentativas de jurisdicción territorial », et à C. de

RODRÍGUEZ-PICAVEA

AYALA MARTÍNEZ ,

« Las

órdenes militares y la ocupación del territorio manchego ». 253. Ainsi l’ont bien souligné C. BARQUERO

GOÑI,

« La orden militar del Hospital en La Mancha »,

pp. 309-312, et « La repoblación hospitalaria en la Corona de Castilla », pp. 74-79, et J. GARCÍA ,

MOLERO

« Caminos y poblamiento en el Campo de San Juan », pp. 121-126, et « Espacios y

sociedades. Los primeros tiempos del Hospital en La Mancha », pp. 197-200. 254. Cet aspect a été étudié en détail par P. Campo de la Mancha, pp. 67-87.

GUERRERO VENTAS,

El gran priorato de San Juan en el

343

255. J. C. FERNÁNDEZ-LAYOS

DE MIER,

« Introducción a la repoblación y urbanismo en las villas del

priorato de la orden de San Juan de Jérusalen en Castilla y León », pp. 3-4. 256. Un tel chiffre ressort d’un calcul réalisé à partir des fueros recueillis pour la plupart par C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén.

257. J.-P. MOLÉNAT, « Structures agraires en Nouvelle-Castille ». 258. Placée en 1315 dans l’étude de référence de J.

GONZÁLEZ GONZÁLEZ ,

Repoblación de Castilla la

Nueva, t. I, p. 369, la carta puebla de Corral de Almaguer a été en réalité délivrée par le maître Diago Muñiz en 1312, comme il ressort du privilège publié par J.

ALVARADO PLANAS ,

« Cartas

pueblas de Bujeda, Santa Olalla, Velada, Corral de Almaguer y Puebla de Almoradiel », pp. 631-633, doc. 4 : « Porque el nuestro lugar del Corral de Almaguer sea mejor poblada e los que aora moran e moraren de aqui adelante sean mas guardados e amparados que fueron fasta aqui, e por les fazer mas merced tenemos por bien que sea villa sobre si de aqui adelante. » Deux ans plus tard, le dignitaire obtient des tuteurs du jeune roi Alphonse XI la concession pour la ville de deux foires annuelles (AGS, Registro General del Sello, III-1484-5, publ. E.

GONZÁLEZ CRESPO,

« Castillos andaluces en

época de Alfonso XI », p. 49, doc. 2). 259. II n’est pas besoin ici de développer ces exemples bien étudiés par J.-P.

MOLÉNAT,

« Structures agraires en Nouvelle-Castille », pp. 173-175 et 178-179, et éclairés par des analyses monographiques, comme c’est le cas pour le site déserté d’Alarilla avec les études d’H. LARREN IZQUIERDO,

« Apuntes para el sistema defensivo del Tajo », pp. 92-93, et de D.

URQUIAGA CELA ,

« Las

órdenes militares en el valle medio del Tajo », pp. 207-208. 260. De tels transferts ont eu lieu à l’initiative de l’ensemble des milices, y compris le Temple — pourtant peu étudié dans son profil seigneurial —, si l’on en croit l’hypothèse avancée par J.-P. MOLÉNAT,

« Des fortifications islamiques aux fortifications d’époque chrétienne dans la région de

Tolède », p. 253, selon laquelle ce sont les frères qui, à la fin du XIII e siècle, auraient pris la décision de substituer au château de Montalbán, d’origine probablement islamique, la nouvelle agglomération de La Puebla de Montalbán, située quelque vingt kilomètres plus au nord, sur la rive septentrionale du Tage. 261. Le fait est rapporté dans la chronique d’A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. I, p. 528, comme dans celle de M. ZAPATER Y LÓPEZ, Cister militante en la campaña de la Iglesia contra la sarracena furia, p. 460. 262. J.-P. MOLÉNAT, « Structures agraires en Nouvelle-Castille », p. 173. 263. Le fait a été signalé pour Santiago et Alcántara par J. V. MATELLANES MERCHÁN , « Expansión de un modelo socio-económico : los fueros de la orden de Santiago », p. 198, et F. NOVOA PORTELA, « El proceso de señorialización concejil en el abadengo de la orden de Alcántara », pp. 205-206. 264. A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. II, p. 41, a relevé qu’il fut demandé aux habitants d’Esparragal d’obtempérer aux décisions prises par les autorités municipales de Valencia, « como aldeanos que eran suyos ». 265. Le fait a été justement signalé par j.-P. MOLÉNAT, « Structures agraires en Nouvelle-Castille », p. 172, à l’échelle de la Manche santiaguiste et de la Ribera del Tajo. 266. AHN, OM, libro 1344, f° 2r°. 267. AHN, OM, libro 1347, ffos 130r°-132r°. L’acte relate la requête présentée en octobre 1352 par les procureurs de Manzanares au maître de Calatrava pour que « nos quite e suelte los sus pechos e pedidos por algunos tiempos que el dicho señor maestre e la su orden de nos e de cada uno de nos podrie auere lebar segun que ha de usso e costumbre, para que nos cerquemos e podemos cercar el dicho lugar de Manzanares ». La demande fut satisfaite par Juan Nuñez de Prado, « entendiendo que en cercarse el dicho lugar de Manzanares era seruicio del rey e nuestro e de la nuestra orden e se sigue ende pro e honra al dicho lugar de Manzanares e comunalmente a los nuestros lugares del dicho Campo ». 268. A. ANASAGASTI VALDERRAMA et L. RODRIGUEZ LIÁÑEZ, Niebla en la época de Alfonso X, doc. 3, cité par M. Á. LADERO QUESADA , Niebla, de reino a condado, pp. 20-21 : « En tal manera que non los pueda conprar

344

ninguna orden ni orne que sea heredado en Sevilla nin en Carmona nin en Arcos nin en Moron nin en Cordoba nin en Jahen nin en Ubeda nin en Baeza nin en Andujar nin en todos los terminas de estos lugares sobredichos, nin judio nin moro, salvo ende sinon fuere ome que sea poblador en las villas o en los castillos que son de las ordenes. » 269. AHN, OM, carp. 429, doc. 187. Les dispositions d’Alphonse XI prévoyaient de réduire le montant annuel du pecho exigé des juifs de Maqueda de huit mille à cinq mille maravédis, « para que dicha aljama non se hermase e que los judios que eran ende ydos tornasen y a morar e a pechar los pechos que auian a pechar ». 270. AHN, OM, carp. 431, doc. 216. Alphonse XI autorisa Juan Núñez de Prado, conformément à la requête de celui-ci, de diminuer de moitié l’impôt acquitté par la communauté musulmane de Zorita, dont il admettait que les membres « eran muy pobres e muy estragados et ydos morar ffuera de nuestro rregno por la cabeça grande que tenian de su pecho que eran sseysçientos maravedis ». 271. AHN, OM, carp.75-, doc. 12, publ. P.

IRADIEL MURRUGAREN ,

« Bases económicas del hospital de

Santiago en Cuenca », p. 240, doc. 35 : « Por mucho serviçio e bueno que don García Ferrandes, maestre de la cavallería de la orden de Santiago, el e la su orden fisieron siempre a los reyes ende yo vengo e fasen a mi, et por faser bien e merçed a los tus logares de Quintanal e de Val Fermoso, que agora puebla, tengo por bien e mando que todos los sus vasallos que agora y moran e los que vinieren a morar e poblar de aqui adelante, que non pechen pecho ninguno que sea tan bien servicios commo ayudas e pedidos e fonsadera commo todos los otros pechos e derechos cualesquier que sean en qualquier manera que yo en los dichos logares he o devo aver del dia de que esta carta es fecha fasta en dies annos primeros que vienen, salvo ende moneda forera. » 272. Ainsi l’a récemment rappelé C.

BARQUERO GOÑI,

« Los Hospitalarios en Andalucía durante la

Baja Edad Media », p. 66, notamment à partir du travail monographique réalisé pour Lora del Río par J. GONZÁLEZ CARBALLO , « Carta-puebla de Lora del Río », pp. 20-22. 273. Certains privilèges visaient même explicitement à prévenir le risque de dépeuplement, comme c’est le cas pour l’exemption du droit de gîte concédée en 1341 parle supérieur d’Alcántara aux habitants de Torre de Don Miguel. Publié par T.

TORRES GONZÁLEZ ,

Torre de Don

Miguel. Historia de una villa rural de la Baja Edad Media, p. 291, doc. I, le document fait état d’une décision dictée aux autorités de « porque el dicho lugar se pueble ca se despuebla por los muchos pechos que alcançan e porque más se pueble el dicho lugar de aquí adelante e porque nos querellaron que nunca solían pagar la yantar ». 274. A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. II, p. 40. La concession a été relevée par F.

NOVOA PORTELA ,

La orden de Alcántara y Extremadura, p. 178, mais il convient de corriger la

signification que lui prête l’auteur car, ignorant le sens réel d’almocatería, il en fait de façon tout à fait abusive un toponyme. 275. AHN, OM, libro 1346, f° 36r°-v°, publ. M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ ,

La repoblación de la zona de Sevilla

durante el siglo XIV, pp. 114-115, doc. 5 : « Que tomen los molinos de aceyte que la orden tenía en estos lugares y que se aprobechen dellos. » 276. Le fait ressort clairement de l’exemple d’Alcántara. En 1286, la donation d’une dehesa au concejo de Zalamea faisait suite à la charte de villazgo concédée en 1270 à la communauté afin de dynamiser son peuplement (A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. I, pp. 390-391 et 422). En 1338, les deux mesures coïncidèrent pour Santibáñez puisque le maître Gonzalo Martínez de Oviedo fit don à la ville de la dehesa de Rina en même temps qu’il lui confirmait son fuero, enjoignant aux frères de cesser tout préjudice qui pourrait entraîner le départ des habitants (ibid, II, pp. 17-18). 277. En règle générale, tes milices introduisirent parmi leurs dépendants une hiérarchie sociale tripartite, bien décrite pour l’Hôpital par C. BARQUERO GOÑI, « La orden militar del Hospital en La Mancha », p. 311. Prenant appui sur les chartes de peuplement concédées par l’Ordre entre 1230 et 1248, l’auteur a justement distingué, d’une part, une élite exonérée d’impôt, formée des

345

propriétaires de chevaux et, d’autre part, deux groupes de contribuables devant payer chaque année la moitié ou le quart d’un maravédis selon qu’ils travaillaient la terre avec ou sans l’aide d’animaux. 278. ID., « La repoblación hospitalaria en la Corona de Castilla », p.84. 279. La charte de peuplement de la localité est perdue. La seule référence que l’on en conserve provient de l’enquête générale ordonnée par Philippe II dans son royaume. Ignorée dans l’édition du texte proposée par C. VIÑAS et R. PAZ, Relaciones de los pueblos de España ordenadas por Felipe II, t. II : Reino de Toledo, la charte est conservée dans un manuscrit tardif de l’AGP, Inf, Gabr., Secretaria, leg. 760, doc. 216. Cette copie situe l’initiative du prieur Garcia Pérez — appelé par erreur Juan Pérez — en 1306 et non pas en 1344, contrairement à ce qu’ont affirmé P. GUERRERO VENTAS,

El gran priorado de San Juan en el Campo de la Mancha, p. 94, et J.

GONZÁLEZ GONZÁLEZ ,

Repoblación de Castilla la Nueva, t. I, p. 344, qui tous deux ont suivi la datation fautive donnée au XVIIIe par D.

AGUIRRE,

El priorato de San Juan de Jerusalén en Consuegra, p. 106. Le rapport des

enquêteurs dépêchés par Philippe II justifie en ces termes le nom de la localité : « Esta villa se dice Villafranca, y la razón por que se dijo assí es porque al principio de poblarse han oído decir que se hizo franca por seis años porque se poblase. » 280. C. BARQUERO GOÑI, « La repoblación hospitalaria en la Corona de Castilla », p. 79. Ce délai de trois ans, caractéristique des plus anciennes exemptions, apparaît par exemple dans le privilège accordé en octobre 1241 à Alcazarde San Juan, publié par C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 490-491, doc. 285 : « Fasta tres años passados, que non pechen todo poblador fasta el primero año que tenga casa poblada. » 281. La plus ancienne mention de cette franchise remonte aux définitions de 1274 : BNM, ms. 8582, f° 48v° : « Otrosi que todos los que vinieren de otra tierra a poblar a la tierra de la orden que sean quitos de pecho por diez años e por que podria ser o acaesçer que el maestre non seria en la tierra e los pobladores non podrian aver sus cartas tomenlas del comendador de la casa sin chancelleria e valan fasta que ayanlas del maestre. » Le principe en fut repris dans les statuts de 1310 (BS, p. 262). 282. J.

ALVARADO PLANAS ,

« Cartas pueblas de Bujeda, Santa Olalla, Veleda, Corral de Almaguer y

Puebla de Almoradiel », p. 654, doc. 5 : « E por faser mas bien e mas merceda todos aquellos que de fuera de la nuestra tierra vinieren a poblar e a morar al dicho nuestro lugar de La Puebla de fuera de la nuestra tierra quitamosles de todos los pechos que a nos ovieren a dar del dia que vinieren morar a poblar fasta quince años siguientes de limas e de requas e de pedidos e de todas las otras cosas que a nos e a dicha nuestra orden obieren a dar salvo seis maravedis que nos de cada uno cada año en reconocimiento de señorio, con tal condicion que ayan cada uno casas tejadas e pongan tres aranzadas de vinas en tal manera que a cabo de los tres años sean fechas las casas e puestas las viñas e dende en adelante que las labren fin mal engaño. » 283. Deux analyses monographiques ont été consacrées à la ville par J. M. NAVARRO DE LA TORRE ,

par C.

MENDOZA GARRIDO

et L.

« Unas ordenanzas sobre Alcázar de San Juan a comienzos del siglo XIV », et

BARQUERO GONI,

« Alcázar de San Juan. Orígenes y desarrollo medieval de una villa de La

Mancha ». 284. J.

VALLVÉ BERMEJO ,

La división territorial de la España musulmana, p. 285, a identifié Alcázar de

San Juan à la ville appelée dans les sources littéraires Qaṣr ‘Aṭiyya ou Qaṣr Banī ‘Aṭiyya, capitale de l’iqlīm (district) d’al-Luŷŷ, dans la cora de Tolède. Sa proposition a reçu l’accord de la plupart des spécialistes, comme par exemple P.

GUICHARD

et P.

BURESI,

« L’espace entre Sierra Morena et

Manche à l’époque almohade », p. 132. 285. C.

BARQUERO GOÑI,

« Alcázar de San Juan. Orígenes y desarrollo medieval de una villa de La

Mancha », pp. 94-95. 286. Le fuero concédé par l’Ordre à la localité a été publié par C. de

AYALA MARTÍNEZ,

et al Libro de

privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 490-491, doc. 285. Il prétendait attirer sur place à peu près trois cent soixante-deux chefs de famille, c’est-à-dire sensiblement plus que dans les

346

centres de peuplement voisins que l’Hôpital cherchait alors à développer, comme l’a bien signalé C. BARQUERO GOÑI, « La orden militar del Hospital en la Mancha », p. 310. 287. AMASJ, Perg., I/I, publ. M. RUBIO HERGUIDO, « El escudo de Alcázar », p. 9 : « Tenemos por bien e mandamos que puedan facer de la su aldea de Alcázar, que es en Montearagón, villa sobre si y que aya seña y sello y mercado un día en la semana y que aya aldeas ; las que el gran comendador les diere de la su tierra y término según se lo departieren. » 288. Ainsi l’ont observé D,

AGUIRRE,

El gran priorato de San Juan de Jerusalén en Consuegra, pp. 77 et

129, et M. RUBIO HERGUIDO, Alcázar de San Juan, corazón de La Mancha, pp. 24-30. 289. A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. I, pp. 475 et 521. 290. Le fait a été signalé par M.

GONZALEZ JIMENEZ , La

repoblación de la zona de Sevilla durante el siglo

XIV ; pp. 62-63, à partir du fuero concédé en 1327 par Calatrava aux localités de Caxar, Villalba et Villadiego, dont certains des premiers colons sont présentés comme étant venus de Villanueva. 291. AHN, OM, carp. 87, doc. 4, f° 33 r°, publ. A.

HERRERA GARCÍA ,

« Un señorío santiaguista en la

Edad Media : Villanueva del Ariscal », p. 118, doc. 3. La concession viagère consentie en 1334 à la femme de l’amiral, à la suite de celle qui avait été accordée à son époux, mentionne explicitement l’obligation qui lui était faite de peupler le lieu : « Que me dades para en todos los días de la mi vida los vuestros lugares de Villanueva y Castilleja, que son en el Axarafe, cerca de Sebilla, con todos los pechos e derechos e diezmos que vos e la dicha orden y avedes según los agora tiene el dicho mi marido de vuestra orden, e otorgo e conosco que yo que pueble los vasallos de los dichos lugares y que les non desafuere. » 292. AHN, OM, carp. 87, doc 4, ffos 37-45, publ. M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ ,

La repoblación de la zona de

Sevilla durante el siglo XIV, pp. 145-150, doc. 16 : « Creyendo que la nuestra heredad e lugar que dizen de Castilleja de Santiago, que la dicha horden e nos abemos en el Axarafe desta dicha çiudad, çerca Gines, estaba como agora esta destruyda y despoblada y yerma, en tal manera que la nuestra dicha horden non aviamos dende algun probecho. » 293. Ibid., pp. 61 et 64. La démonstration a été conduite sur la base de l’absence de ces différents lieux du Libro Blanco de la cathédrale de Séville, qui recense en 1411 l’ensemble des paroisses dépendant de l’archidiaconé de la ville primatiale. Le fait que ce document ne cite aucune de ces localités invite en effet à penser qu’elles s’étaient déjà transformées en despoblados à l’époque de sa rédaction. 294. C. BARQUERO GOÑI, « Aportación al estudio de la repoblación sanjuanista en La Mancha : cartas de población de Villacañas de Algodor y de Villaverde », p. 173. 295. E.

RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

« Política foral y mecanismos repobladores en los señoríos

calatravos castellano-manchegos », p. 214. 296. Ainsi l’a fait valoir E. SOLANO RUIZ, La orden de Calatrava en el siglo XV, p. 249. 297. Le fait a été relevé à partir du procès de visite de 1494 par J.-P.

MOLÉNAT, Campagnes

et monts

de Tolède, p. 439. 298. Ibid., pp. 215-248. 299. ACB, Perg., carp. 2, doc. 10, cité par E.

RODRÍGUEZ AMAYA ,

« La tierra de Badajoz desde 1230 a

1500 », p. 407 : « Nos el conceio de Badajoz anduviemos en pleito e en contienda grand tiempo ante don Alfonso, noble rey que fué de Castiella e de León, con las ordenes del Temple e de Uclés por raçon que los comendadores de estas ordenes poblaron de nuevo a Olivençia e a Táliga e a Villanueva e a los Santos e a la aldea de don Febrero e a la Solana e a la aldea de los Caballeros e al Çaraço en logares de nuestro término que nos tomaron por fuerça. » Il faut corriger la transcription du document sur un point, dans la mesure où les toponymes de Villanueva et de Los Santos ne font qu’un en réalité. Il s’agit de Villanueva de los Santos, qui est le nom médiéval de Los Santos de Maimona, comme l’a bien signalé J. L. de la MONTAÑA CONCHIÑA, « Obispados y órdenes militares. Problemas jurisdiccionales en la Transierra extremeña del siglo XIII », p. 45. Sans indication de correction quelconque, le document a été publié récemment par F. J. Extremadura », pp. 134-136, doc. 8.

DURÀN CASTELLANO ,

« Los Templarios en la Baja

347

300. Le fait a été observé par F.

MAZO ROMERO , El

condado de Feria, p. 48, et, plus récemment, par J.

L. de la MONTAÑA CONCHIÑA, La Extremadura cristiana. Poblamiento, poder y sociedad, p. 69. 301. M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, La repoblación de la zona de Sevilla durante el siglo XIV, p. 63. 302. Leur nombre interdit de toutes les mentionner. Il convient cependant de souligner le rôle pionnier des contributions de M. postérieure, de M.

RIVERA GARRETAS,

RODRIGUEZ LLOPIS,

La encomienda de Uclés, et, pour la période

Señorios y feudalismo en el reino de Murcia. Parmi les études

récentes, qui se sont multipliées sur le sujet, la plus aboutie est sans conteste celle d’E. RODRIGUEZPICAVEA MATILLA , La formación del feudalismo en la Meseta meridional castellana.

303. Ainsi l’a avancé pour Calatrava E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA , La formación del feudalismo en la Meseta meridional castellana., pp. 338-339. Sa position a été reprise en l’état par la plupart des historiens, qui l’ont étendue à l’ensemble des milices, à l’exemple de F. NOVOA PORTELA, La orden de Alcántara y Extremadura, p. 238. Travaillant sur l’Hôpital, C.

BARQUERO GOÑI,

« Los Hospitalarios en

el reino de León », p. 4233 est le seul à avoir introduit un léger correctif, que semble vérifier l’étude de la commanderie de Robaina menée par M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ ,

« Sobre la segunda

repoblación de la encomienda sanjuanista de Robaina », pp. 336-337. 304. M. A. LADERO QUESADA , « Comentario sobre los señoríos de las órdenes militares de Santiago y Calatrava », p. 176. 305. Il en est ainsi notamment de la Provence intérieure, au sujet de laquelle G. seigneurie et l’économie paysanne. Alpes du Sud, 1338 », et B.

BEAUCAGE,

DUBY,

« La

« Les Alpes du Sud en

1338 », se sont attachés à mettre en relief la continuité du faire-valoir direct dans les domaines hospitaliers jusque dans le premier tiers du XIVe siècle. 306. En 1214, un mandement d’Alphonse VIII ordonnait aux autorités cathédrales de Tolède de respecter une telle concession. Le document a été publié par J.

GONZÁLEZ GONZÁLEZ ,

El reino de

Castilla en la época de Alfonso VIII, t. III, p. 625, doc. 933 : « Sciatis quod ego cognoui pro bono pacis et pro uestro proficuo quod fratres in omnibus castellis habeant a quadraginta iugatas terre ad anni uicem, et totum aliud donent illis qui populari uoluerint ad quinnonem. » Une brève mention en a été faite par E. RODRIGUEZ-PICAVEA MATILLA,

par E,

CABRERA MUÑOZ,

La formación del feudalismo en la Meseta meridional castellana, p. 203, et

« Sobre los señoríos de las órdenes militares en el reino de Castilla », pp.

62-63. 307. En 1229, la carta puebla accordée par Santiago aux habitants de La Torre de Don Morant — l’actuelle Torrebuceit, près de Cuenca — mentionne l’existence d’une réserve seigneuriale liée à la forteresse. L’acte retranscrit par M.

RIVERA GARRETAS,

155, a été analysé avec soin par C. de

La encomienda de Uclés, pp. 363-364, doc.

AYALA MARTÍNEZ ,

« Fortalezas y creación de espacio

político », p. 31 : « E la orden que aya so castillo con mes casas e sue heredade que es determinada pora su serna e la defesa que es desterminada e sues vinas e sos ortos e sues ferrenes e sos molinos e sues ecclesias e las tiendas e los fornos teieros e los fornos del pan e las calonias e so mercado e las carnicerias e los portatgos segunt el foro de Ucles. » 308. Le texte en a été publié par M.

RIVERA GARRETAS,

La encomienda de Uclés, p. 352, doc. 144 : «

Mando la meatad toda de mi heredat que avía en Sancta María al prior don Gómez e a todos sos clérigos. E metí al prior don Gómez e a don Bartolomé e a frey Domingo de la Forcaiada e saqué a mi [...] E que la otra meatad de su fiia que la lavrassen cada anno e quel diessen un kahiz de trigo e ella visquiesse demientre ella viva fuesse quel prestasse ; e si poraventura ella finasse, que remanesciesse aquella meatad a la orden. » 309. BC, pp. 77-78 : « E el diezmo de la labor de los moros que lo ayan los freyres entregamientre, sin ninguna particion, nin de obispo, nin de arcidiano ; e de sus reias, de sus viñas, de sus huertas, de sus ganados, e de sus labores que ficieren por sus despensas, que no den al obispo o a su vicario ninguna cosa. » Un tel accord a été étudié en détail par E.

RODRIGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

« Un ejemplo de

aculturación cristiano-feudal en la frontera nazarí », p. 56. 310. En août 1305, le maître de Calatrava, García López de Padilla, obtint de l’évêque de Cordoue que les dîmes des terres de l’Ordre dans le diocèse seraient partagées pour moitié entre leurs

348

institutions, sauf pour celles qui étaient en régime d’exploitation directe, « saluo de los frutos que dicha orden ubiere de los heredamientos que labrare con su rexa » (ACC, caja Y, doc. 58). Trois ans plus tard toutefois, l’Hôpital échouait à obtenir de l’évêque un privilège identique (ACC, caja O, doc. 222). 311. M. RIVERA GARRETAS, La encomienda de Uclés, p. 71. 312. AHN, OM, carp. 325, vol. I, doc. 23. 313. C’est du moins ce que l’on peut déduire de l’exemple catalan, pour lequel une documentation plus abondante a permis à J. M.

SANS I TRAVÉ,

« Els Templers, propietaris

d’esclaus », p. 319, de mettre ce fait en évidence avec une précision qu’il serait illusoire d’espérer pour la Castille. 314. Ainsi en était-il en 1304 pour Calatrava, selon les statuts publiés par J. Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 265, repris dans

ID., The

O’CALLAGHAN,

« The

Spanish Military Order of

Calatrava and its Affiliates, VII : « Et mandamos que los comendadores traigan al capitulo escrito de sus casas e del pan e del vino e de los tozinos e de los ganados e de las cabañas e de los percances, si los obieren, e de bueyes e de moros e de moras e de aceyte e de olivares i de cuenta de como los gastaron. » L’inventaire de la maison de Fuente del Emperador, l’un des rares à avoir été conservé, corrobore le texte normatif air lorsqu’en 1267 la propriété est abandonnée à titre viager par le supérieur de l’Ordre à l’archidiacre de Calatrava Ruy Martínez de Mosquera, elle est décrite comme abritant six moros et une mora (AHN, OM, carp. 459, doc. 119). Les problèmes de lecture que pose l’original, en très mauvais état, oblige à se reportera une copie du XVIIe siècle, conservée sous la cote AHN, OM, libro 1344, f° 28r°-v°. 315. En 1306, les frères d’Alcantara chargés d’une commanderie se virent interdire d’en vendre les biens constitutifs, au premier rang desquels figuraient les esclaves. Cette prohibition ressort des statuts publiés par Ph. MARTÍN

JOSSERAND ,

« Pour une étude systématique », p. 336, et par B.

PALACIOS

(éd.), Colección diplomática medieval de la orden de Alcántara, t. I, p. 286, doc. 434 : « Otrosi

mandamos que ningund freire non pueda vender nin dar moro nin mora nin cavallo nin loriga nin ganado nin pan de la casa e el que lo pasare pierda el cavallo e las armas e la casa e sea hechado a la puerta del convento e non sea rreçebido a menos que torne el menoscabo que fizo e faga satisfaçion ordenada. » 316. E.

RODRIGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

La formación del feudalismo en la Meseta meridional castellana, p.

339, a fait valoir que la documentation de Calatrava ne conserve aucune référence à l’emploi de travailleurs salariés. Il me semble cependant qu’il est possible d’en relever une mention à travers ces mercenarii dont parlent les premiers statuts de l’Ordre, publiés par D.

LOMAX,

« Algunos

estatutos primitivos de Calatrava », p. 493 : « Similiter, propter infamiam deuitandam, consulimus ut magister et seniores in commune decernant et prouideant unde mercede mercennariorum suorum quam eis soluere tenentur habere ualeant. » Il est en effet très difficile de les considérer comme des auxiliaires militaires, ainsi que l’a bien relevé A.

FOREY,

« The Military Orders and the Spanish

Reconquest », p. 221, n. 141, repris dans ID., Military Orders and Crusades, V. 317. AHN, OM, carp. 426, doc. 143. 318. Présente dans de nombreux documents, l’expression est employée dans la concession effectuée par Calatrava en 1340 des terres de l’Ordre situées à Almojón, Caxar et Villalba. L’acte prévoit que, passé les sept premières années, les dépendants seraient tenus d’acquitter à la milice, en plus de la dîme, vingt maravédis pour chaque aranzada de vigne qu’ils auraient plantée et le neuvième de leur récolte de céréales, « en reconocimiento de señorío » (AHN, OM, libro 1346, ff os

120r°-121r°).

319. C. BARQUERO GOÑI, « La repoblación hospitalaria en la Corona de Castilla », pp. 78-79 : 320. Ainsi l’a justement signalé pour Calatrava E.

RODRIGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

La formación del

feudalismo en la Meseta meridional castellana, pp. 342-345. 321. Ibid, p. 346. Un tel avis a été récemment corroboré pour Alcántara par F. orden de Alcántara y Extremadura, p. 250.

NOVOA PORTELA ,

La

349

322. J.

CLEMENTE RAMOS ,

« Las serras en el Becerro de las Behetrías », p. 311, estime que, ce faisant,

l’institution allait à contre-courant de l’évolution générale. 323. Cet aspect a été très justement observé, à l’échelle de la commanderie calatravane de Zorita, par F. FERNÁNDEZ IZQUIERDO, « Órdenes militares y régimen señorial : los dominios de Calatrava en tierras de la provincia de Guadalajara », pp. 75-76. 324. C. ESTOW , « The Economic Development of the Order of Calatrava », pp. 278-280. 325. Le fait ressort des plaintes de l’abbesse, qui demanda à Alphonse XI en 1333 de déclarer nulles les concessions opérées par Ruy Pérez lorsque la gestion de l’Hospital del Rey lui avait été confiée. L’acte a été édité par J. PENA PÉREZ, Documentación del monasterio de las Huelgas de Burgos, t. I, pp. 55-59, doc. 27 : « Otrosi que mostraron una carta del rey don Sancho, nuestro avuelo, en que se contenta que el, teniendo que podia poner en el dicho hospital a quien quistese por comendador e aun darle a quien el quisiese para lo procurar e proueer e para des pensar los bienes del dicho hospital, que el sobre dicho rey, nuestro avuelo, que lo dio al maestre de la orden de Calatraua, et el maestre que dio algunas cosas e heredades del dicho hospital a algunos por tiempo çierto e a otros por sus dias. » 326. II convient encore de se reporter ici à l’étude classique de L.

GARCIA DE VALDEAVELLANO ,

« El

prestimonio. Contribución al estudio de las manifestaciones del feudalismo en el reino de León y Castilla en la Edad Media ». 327. Pour le clergé régulier, elle a été étudiée dans le cas du monastère cistercien de Moreruela par I. ALFONSO ANTON, La colonización cistercienseen la Meseta del Duero, pp. 91-92. 328. En plusieurs cas, la terre remise à la milice était même accompagnée d’une somme d’argent, parfois importante, comme en 1285, quand Juan Alfonso de Albuquerque ajouta dix mille maravédis aux neuf exploitations proches de Lemos qu’il abandonnait à l’Hôpital en échange du bénéfice viager de la maison de Cevico de la Torre, située à proximité immédiate de Palencia (AHN, OM, carp. 575, doc. 34, publ, C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios en el reino de León », pp. 612-615, doc. 50). 329. Tel est le cas de la cession viagère des domaines de Villanueva del Ariscal et de Castilleja, réalisée par le maître de Santiago Vasco Rodríguez en faveur de l’amiral Alfonso Jufré Tenorio et de sa femme, dont nous avons vu qu’elle impliquait pour les bénéficiaires de travailler au repeuplement des terres qui leur étaient abandonnées (AHN, OM, carp. 87, doc. 4, ff os 33-34, publ. A. GARCÍA HERRERA, « Un señorío santiaguista en la Edad Media : Villanueva del Ariscal », p. 118, doc. 3). 330. En 1271, pour la première fois, la concession viagère de la maison d’Olmos, décidée par Calatrava en faveur de Joffré de Loaysa, faisait obligation à celui-ci d’investir deux mille maravédis dans l’achat de terrains dans la localité (AHN, OM, libro 1344, f° 63r°). En 1328, l’archidiacre de l’église de Zamora, Diego Arias Maldonado, s’engageait de la même manière à augmenter les possessions dont Santiago lui concédait la jouissance viagère à Ledesma : « Et rreçibolo de uos e de la dicha vuestra orden en tal manera que yo que la tenga en toda mi vida e a mi ffinamiento que uos lo dexo yo livre e quito desembargado a uos e a la vuestra dicha orden con todos los allinamientos e meioras que yo y ffizier. Et demays que alline yo y en esta vuestra dicha herdade una yugada demays de las que agora y estan allinadas. Et que ffaga y un palaçio demays de lo que agora y esta » (AHN, OM, carp. 261, doc. 11). 331. En 1331, la veuve de García Rodríguez de Valcárcel, entrée dans la confraternité de Santiago, faisait ainsi le serment d’entretenir les bâtiments de la maison de Ribera, qui lui avait été donnée à titre viager lors du chapitre général de Mérida réuni en mars : « Et otrossy otorgo que yo que adobe luego las casas de Ribera e las repare muy bien et despues de mis dias que dexe en estas casas sey syuntas de bueyes bien adereçadas et ciento ovejas e çincuenta puercos de çoffurda para vuestra orden » (AHN, OM, carp. 88, vol. II, doc. 38).

350

332. ACL, doc. 11326. Une analyse succincte de l’acte, rapportant certaines des mesures qu’il contient, a été proposée par J. A.

MARTÍN FUERTES,

Colección documental del Archivo de la Catedral de

León, pp. 283-284, doc. 2925. 333. À l’été 1323, par exemple, Fernán Rodríguez de Valbuena acensa en personne les maisons de San Juan Douve et de San Esteban de Briancon, relevant de la baylie de Portomarín, à Miguel Yáñez contre te paiement annuel au commandeur d’une rente de mille maravédis sur laquelle le prieur reçut, lors de la signature du contrat, une avance de cinq ans (AHN, OM, carp. 578, doc. 17). Plusieurs documents d’une teneur similaire ont été conservés pour Portomarín (AHN, OM, carp. 578, doc 14 et 17). 334. Pour Calatrava, l’affermage des mines d’Almadén est bien connu. Bien des auteurs en ont fait état, parmi lesquels C.

ESTOW ,

« The Economic Development of the Order of Calatrava », p.

285. Cette pratique n’était cependant pas spécifique aux mines. Elle était en effet de plus en plus fréquemment usitée pour les moulins (AHN, OM, carp. 464, doc. 239, et carp. 465, doc. 263) ou encore pour les fours, à en juger par l’exemple d’Auñón, où le maître García López de Padilla afferma en 1318 aux habitants du village les installations de Calatrava contre une rente annuelle de six cents maravédis payables en deux termes, à la Saint-Michel de septembre et à Noël (AHN, OM, libro 1346, f° 167r°). 335. C’est ce qu’affirma le commandeur de Cuenca, Diego Fernández Navarro, lors du chapitre général de l’ordre de Santiago en 1383, comme l’a bien relevé P. IRADIEL MURUGARREN, « Bases económicas del hospital de Sandago de Cuenca », pp. 212-213. 336. La transformation a été relevée par exemple pour Sancti Spiritus de Salamanque par M. ECHÁNIZ SANS, Las mujeres de la orden militar de Santiago en la Edad Media, p. 136. 337. Les progrès de l’administration déléguée ont été bien analysés dans le cas de l’Hôpital en Provence par B. BEAUCAGE, « L’effondrement de la gestion du patrimoine de l’Hôpital en France du Sud-Est ». 338. M. Á. LADERO QUESADA , « Comentario sobre los señoríos de las órdenes militares de Santiago y Calatrava », p. 177. 339. Ainsi le rappelait encore récemment C. de

AYALA MARTINEZ , Las

órdenes militares hispánicas en

la Edad Media, pp. 647-646. 340. Mise en place par E.

RODRIGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

La formación del feudalismo en la Meseta

meridional castellana, pp. 342-374, cette classification a été reproduite à des fins de comparaison pour Alcántara par F. NOVOA PORTELA, La orden de Alcántara y Extremadura, pp. 243-276. 341. Dans la plupart des cas, les dispositions des fueros concédés aux localités seigneuriales laissaient le monopole de ces infrastructures à l’Ordre. Il en était ainsi à Miguelturra, d’après la charte de peuplement donnée à la ville en 1230 par Calatrava, publiée par E. de

HINOJOSA ,

Documentos para la historia de las instituciones en León y Castilla, p. 149 : « La orden ha de aver en el logar el cabo del vino e el forno. » Dans quelques occurrences, le monopole était partiel, mais le contrôle de la milice n’en était pas moindre car, si les habitants étaient certes autorisés à construire un four, il leur était interdit, sous peine de le voir détruit, de l’utiliser à des fins autre que privées. Le cas est attesté à Huerta de Valdecarábanos, qui dépendait de Calatrava, comme l’a relevé E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA , La formación del feudalismo en la Meseta meridional castellana, p. 349, ainsi que dans plusieurs localités hospitalières proches de Consuegra, étudiées par C. BARQUERO GOÑI, « La orden militardel Hospital en La Mancha », p. 312.

342. En 1286, l’Hôpital négocia avec les autorités locales de Fresno el Viejo la répartition des redevances auxquelles le droit de gîte ouvrait droit à l’Ordre dans la localité. C. de MARTÍNEZ

AYALA

et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 608-611, doc. 380 : « Otrossi

que el concejo de Fresno Viejo de a yantar al prior de la tierra una vez en año conviene a saber quanto, quatro carneros e trinta gallinas e quatro cabritos, si la tomare en el mes de abril o de mayo, e si en otro

351

tiempo, denlle quatro ansares por los cabritos, e sesenta panes doblenes e un moravedi de la bona moneda en vino e doze eminas de cevada. » 343. Ainsi l’a bien fait valoir E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA , La formación del feudalismo en la Meseta meridional castellana, p. 352. 344. C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 574-575, doc. 353 : « Vos mando que recudades a los freires desta horden sobredicha [...] e rescibades los alcaldes e los merinos que ellos y pusieran e les ayudedes a fazer justicia si menester fuere [...] E por esto tengo por bien e mando que seades quito de todos los pechos, assi como si los a mi diessedes, e penas e amparas e doblos e calomias que en Coviellas e en su termino fueron fechas, todas sean de la horden sobredicha segun se contiene en el privilegio del camio que tienen de mi. » 345. Il se peut que ce cas soit lié au contexte particulier de l’échange qui s’effectua en 1281 entre Alphonse X et l’Hôpital au sujet des forteresses de Serpa, Moura et Mourão, que la cession de Cubillas et d’autres biens situés dans la partie septentrionale du royaume était précisément censée compenser. Ce point a été fort bien étudié par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Alfonso X, el Algarve y Andalucía : el destino de Serpa, Moura et Mourāo ». 346. Ainsi l’a observé E.

RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

La formación del feudalismo en la Meseta

meridional castellana, pp. 317-319. Il n’est cependant pas exclu que dans ce domaine le contrôle seigneurial ait tendu à se relâcher au début du XIVe siècle, comme l’a fait valoir, pour le cas d’Alcántara, F. NOVOA PORTELA, La orden de Alcántara y Extremadura, pp. 263-164. 347. Il est à ce titre très révélateur que le fuero accordé en 1315 par le maître de Santiago à Corral de Almaguer contraignait les habitants à se pourvoir en appel auprès des seuls tribunaux de l’Ordre. Le document a été publié par J.

ALVARADO PLANAS ,» Cartas

pueblas de Bujeda, Santa

Olalla,Veleda, Corral de Almaguer y Puebla de Almoradiel », p. 631, doc 4 : « Mandamos que la alzada de ellos que sean para ante el comendador de la dicha villa del Corral, e las alzadas de las sentencias que el diere que sean para ante el comendador mayor de Castilla, non siendo nos de los mojones adentro, e si alguno se agrabiare del juicio que dicho comendador diere que tome alzada para ante nos el agraviado que nos fueremos de los mojones adentro segund es dicho. * 348. Un aperçu de la densité du réseau des portazgos détenus par Santiago dans la partie castillane de ses domaines a été proposé par C. de

AYALA MARTINEZ ,

« Fortalezas y créacion de

espacio politico », pp. 42-44. 349. Pour Santiago et Calatrava, les plus anciennes furent respectivement créées à Montiel en 1252 et à Almodóvar del Campo en 1260. Pour chacune d’elles, il convient de se référer aux travaux d’A, MADRID Y MEDINA, « Alfonso X el Sabio y la Mancha santiaguista », et de L. R.

VILLEGAS

DÍAZ, « Las ferias del Campo de Calatrava en la Edad Media ».

350. Ce point a été signalé par E.

RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

La formación del feudalismo en la

Meseta meridional castellana, pp. 362-365, qui s’est notamment livré à une étude détaillée de la façon dont Calatrava a patiemment cherché à obtenir la pleine propriété des mines de mercure d’Almadén, que l’Ordre obtint lorsque Sanche IV confirma en 1285 une donation faite en 1281, alors qu’il était encore seulement infant. 351. Privilégiés par l’Historiographie, Comme l’a relevé Ph.

JOSSERAND ,

« Les ordres militaires

dans les royaumes de Castille et de Léon », p. 29, ces heurts ont fait l’objet de très nombreuses études à la suite des travaux pionniers entrepris pour l’archevêché de Tolède par D.

LOMAX ,

« El

arzobispo don Rodrigo Jiménez de Rada y la orden de Santiago », et J. O’ CALLAGHAN, « The Order of Calatrava and the Archbishops of Toledo », reproduit dans

ID.,

The Spanish Military Order of

Calatrava and its Affiliates, VI. 352. Ainsi l’ont observé, pour Calatrava et pour l’Hôpital, E.

RODRIGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

ejemplo de aculturación cristiano-feudal en la frontera nazarí », p. 56, et C. Hospitalarios en el reino de Leon », p. 433.

BARQUERO GOÑI,

« Un « Los

352

353. Le fait ressort des études de M.L. mesa arzobispal, pp. 20-21, et de M.A.

GUADALUPE BERAZA ,

LADERO QUESADA

Diezmos de la sede toledana y rentas de la

et M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ ,

Diezmo eclesiástico y

producción de cereales en el reino de Sevilla, p. 21. 354. M.A. LADERO QUESADA, « Comentario sobre los señoríos de las órdenes militares de Santiago y Calatrava », p. 178. 355. D.

LOMAX ,

« Pedro López de Baeza », pp. 174-175 : « De todos estos males pueden los freires ser

escusados seyendo obedientes a su maestre e verdaderos a su horden et poblando bien los vasallos e desque fueren poblados non los desaforar, e fazerlos que bivan siempre en paz e enderesçando bien las heredades de la horden e non olvidando los ganados por que se grant casa mantiene, e asi serán rricos con la merçet de Dios e de su horden. » 356. M.-Cl. GERBET, « Les ordres militaires et l’élevage dans l’Espagne médiévale », repris dans

ID.,

Nobles et éleveurs en Espagne à la fin du Moyen Âge, X. 357. Entretenue par D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 137, l’idée doit beaucoup au tableau quelque peu simplificateur de Ch.

BISHKO,

« El castellano, hombre de llanura. La explotación ganadera en

el área fronteriza de la Mancha y Extremadura durante la Edad Media ». 358. E.

RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

« Agrarian Structure in the Calatravan Lordships of the

Southern Meseta of Castile », p. 294 : « The central nucleus of the Order’s lands lacked a developed agrarian structure as a result of their geo-strategic position which transformed them an area suitable for the practice of transhumance [...] These circumstances dictated the maintenance of a livestock-oriented economy and the slow progress of agriculture. » 359. Ainsi l’a affirmé E.

RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

La formación del feudalismo en la Meseta

meridional castellana, pp. 176 et 182-185, suivant une hypothèse émise sans réel appui documentaire par R. PASTOR DE TOGNERI, « La lana en Castilla y León antes de la organización de la Mesta », pp. 143 et 170. 360. Ainsi l’a justement relevé L. R.

VILLEGAS DÍAZ ,

« El sector ganadero en el Campo de Calatrava

Una realidad a revisar ? ». 361. De façon très pertinente, D.

RODRÍGUEZ BLANCO ,

La orden de Santiago en Extremadura en la Baja

Edad Media, p. 248, a souligné un recours fréquent aux stéréotypes dans les analyses consacrées à l’élevage médiéval dans la Meseta méridionale. Quelque vingt ans plus tard, le constat reste pleinement d’actualité, comme l’a signalé E.

RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

« La ganadería en la

económia de froncera. Una aproximación al caso de la Meseta meridional castellana », pp. 182-183. 362. Le fait ressort de l’étude d’E.

RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

La formación del feudalismo en la

Meseta meridional castellana, p. 177, qui a bien relevé que les premiers privilèges royaux étendant aux troupeaux des ordres militaires les franchises dont bénéficiaient les bêtes du monarque datent du règne d’Alphonse VIII, respectivement de 1169 et 1170 pour Calatrava et pour l’Hôpital. Ces documents ont tous deux été publiés à l’initiative de J. GONZÁLEZ GONZÁLEZ , El reino de Castilla en la época de Alfonso VIII, t. II, pp. 198-199 et 238-239. 363. AHN, OM, carp. 5, vol. I, doc, 8, publ. R. MENÉNDEZ PIDAL, Documentos lingüísticos de España, pp. 175-176, et J. TORRES FONTES, « La orden de Santa María de España », pp. 815-816, doc. 7. 364. Le texte de ce privilège, en date du 6 octobre 1284, est inséré dans une copie conservée à la BNM, ms. 621, ffos 209r°-212r°, De façon significative, il nous est parvenu dans un traslado demandé en mai 1286 aux autorités urbaines de Coria par le commandeur de Santibáñez, document qui, à son tour, fut produit par un autre frère le mois suivant auprès d’un notaire public de Zamora, chargé lui aussi d’en composer un exemplaire digne de foi dont l’Ordre pût exciper. Publié récemment par B. PALACIOS MARTÍN (éd.), Colección diplomática médiéval de la orden de Alcántara, t. I, pp. 228-230, doc. 361, l’acte a été utilisé à différentes reprises par F.

NOVOA PORTELA ,

La orden de Alcántara y Extremadura, pp. 229 et 255, qui cependant n’en a pas proposé de véritable analyse.

353

365. Ainsi l’a montré E.

RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

La formación del feudalismo en la Meseta

meridional castellana, pp. 178-179, qui a présenté en détail les différents accords passés en ce sens par Calatrava avec les ordres de l’Hôpital et de Santiago, respectivement en 1232 et 1239, puis avec la cité de Tolède en 1269. 366. Ce fait a été souligné par L.R.

VILLEGAS DÍAZ ,

« El sector ganadero en el Campo de Calatrava

¿Una realidad a revisar ? », pp. 639-643, qui a justement signalé le poids que conservèrent des activités comme la chasse ou l’apiculture jusqu’à l’extrême fin du Moyen Âge. Il semble ainsi que l’empire des défens, auquel s’est référé pour la deuxième moitié du XIII e siècle E. PICAVEA MATILLA ,

RODRÍGUEZ

La formación del feudalismo en la Meseta meridional castellana., pp. 186-188,

corresponde en réalité au paysage de la fin du XIVe siècle et, plus encore, du début de la période moderne. 367. Ainsi l’a bien observé J.-P.

MOLÉNAT,

« L’organisation du territoire entre Cordillère Centrale

et Sierra Morena », p. 75, et Campagnes et monts de Tolède, p. 216. 368. M.-Cl. GERBET, Un élevage original au Moyen Âge. La péninsule Ibérique, pp. 95 et 229-230. 369. ID., « Les ordres militaires et l’élevage dans l’Espagne médiévale », p. 97. 370. Le fait a été corroboré par E.

RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

« La ganadería en la economía de

frontera, Una aproximación al caso de la Meseta meridional castellana », p. 192. 371. Cette obligation est pour la première fois consignée dans les définitions de Calatrava de 1304 publiées par J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 265, reproduit dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII : « Que los comendadores traigan al capitulo escrito de sus casas e del pan e del vino e de los tozinos e de los ganados e de las cabañas e de los percances, si los obieren, e de bueyes e de moros e de moras e de aceyte e de los olivares i de cuenta de como los gastaron. E si de otra manera lo hisieren pierdan las casas que tobieren e los cavalos e las armas. » 372. BC, pp. 167-168. Le fait a été signalé par E.

RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

La formación del

feudalismo en la Meseta meridional castellana, p. 166, et par M.-Cl. GERBET, Un élevage original au Moyen Âge. La péninsule Ibérique, pp. 96 et 230. 373. Le fait ressort des statuts santiaguistes de Mérida en 1274 : BNM, ms. 8582, f° 48r° :« Otrosi que en las cabañas de las yeguas e de las vacas e de las ovejas e de los puercos de la orden ayan comendadores freyres que den buena cuenta e verdadera al maestre e a los treze en cabildo general e los potros que Dios ay diere que los den a los freyres e non a otro ninguno e los freyres a quien los dieren que los non den ni vendan mas crienlos et siruan a Dios con ellos e a su orden e los nouillos partanlos por las casas de la orden con que labren e sean dados a los freyres en cabildo general. » L’importance de ce passage a été relevée par J. V.

MATELLANES MERCHÁN ,

« Organización social y económica de la orden de

Santiago en la Transierra castellano-leonesa », t. II, pp. 544-545, ou plus récemment par C. de AYALA MARTÍNEZ,

« Comendadores y encomiendas. Orígenes y evolución de las órdenes militares

castellano-leonesas en la Edad Media », p. 129. 374. La difficulté d’extraire des sources une quelconque information quantitative a été bien observée par E.

RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

« La ganadería en la económia de frontera. Una

aproximación al caso de la Meseta meridional castellana », pp. 190-191. 375. AHN, OM, carp. 260, doc. 9, publ. M. RIVERA GARRETAS, La encomiendade Uclés, p. 401, doc. 193 : « Damos e otorgamos a vos don Gil Gomeç el nuestro castillo que es llamado Paracollos, con la villa e con sus términos, con entradas e con salidas e con aldeas pobradas e por pobrar e con vinnas e con ortos e con moros e con ganados e con ríos e con fontes e con pastos e con montes e con açenias e con molinos e con todos los derechos que nos y avemos e con todas aquellas cosas que y ganarmos en nuestros dias. » 376. L’intérêt exceptionnel de ce document a été bien souligné par L. R.

VILLEGAS DÍAZ ,

« El sector

ganadero de la orden de Calatrava : ¿una realidad a revisar ? », pp. 645-646. 377. AHN, OM, carp. 459, doc. 119. Il convient, pour pallier les lacunes de l’original en très mauvais état, de se référer à une copie rédigée au XVIIe siècle (AHN, OM, libro 1344, f° 28r°-v°).

354

378. Longtemps tenue pour acquise, la prééminence des ovins tend aujourd’hui à être relativisée jusque parmi les auteurs qui s’en étaient faits les défenseurs, tel E.

RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

« La Mesta y la transhumancia en la Castilla medieval », p. 46 : « El ganado ovino fue en el período que nos ocupa el más relevante tanto cuantitativa como cualitativamente. Ahora bien, en determinados ámbitos geográficos y cronológicos, compartió protagonismo con el vacuno, el porcino, el caprino y el caballar. » Encore limitée dans son expression, cette concession, que l’auteur applique néanmoins aux troupeaux de l’ordre de Calatrava, mérite à mon sens d’être formulée avec plus de force. 379. M.-Cl.

GERBET,

« Les ordres militaires et l’élevage dans l’Espagne médiévale », pp. 99-101, et

Un élevage original au Moyen Âge. La péninsule Ibérique, p. 232. 380. Pour Calatrava, un tel fait a été mis en évidence par E. SOLANO RUIZ, La orden de Calatrava en el siglo XV, p.337. 381. AHN, Osuna, carp. 9, doc 2, publ. L.V. DÍAZ MARTÍN, Colección documental de Pedro I de Castilla, t. II, pp. 139-146, doc 407 : « En aquello que la dicha carta dize que todos los ganados de la dicha cabanna fuesen francos e quitos de todo derecho, por quanto por esta generalidat se podrian ayuntar e allegar a la dicha cabanna otras muchas vacas e ganados del mio sennorio por auerlas las dichas franquezas, [...] tengo por bien que aquella generalidat sea entendido de aqui adelante fasta quinze mill vacas, e ocho mill ovejas e ocho mil puercos. » 382. En 1403, Henri III réduisit le privilège accordé par Pierre I er, dont l’institution ne serait plus désormais admise à se prévaloir que pour un total de « doce mil vacas, seis mil puercos y seis mil ovejas » (AHN, OM, carp. 432, doc 238). 383. Une modification du privilège fut introduite en 1429, à l’initiative de Jean II. Elle ne marquait pas seulement une nouvelle restriction car, plus profondément, elle traduisait un changement de composition du cheptel de l’Ordre à l’intérieur duquel, comme l’a remarqué E. SOLANO RUIZ ,

La orden de Calatrava en el siglo XV, p. 337, les ovins l’emportaient pour la première

fois puisque ce sont douze mille moutons et chèvres qui bénéficiaient désormais de l’exemption, contre deux mille porcs et autant de vaches (AGS, Mercedes y Privilegios, leg. 3, doc 54). 384. Ce fait a été observé à l’échelle générale par M.-Cl. GERBET, Un élevage original au Moyen Âge. La péninsule Ibérique, p. 234, et C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media,

pp. 671-673. 385. AHN, Osuna, leg. 351, doc, I, publ. J.

GONZÁLEZ GONZÁLEZ ,

Reinado y diplomas de Fernando III, t.

III, pp. 93-96, doc. 575. 386. AHN, OM, carp. 367, doc. 26 et 27. Les deux documents ont été publiés par A.

JAVIERRE MUR,

« Aportación al estudio del proceso contra el Temple », pp. 86-88 et 88-91, doc. 8 et 9. 387. Il convient de corriger, comme l’a bien fait J. L. de la

MONTAÑA CONCHIÑA ,

La Extremadura

cristiana. Poblamiento, poder y sociedad, p. 222, le montant de vingt-neuf mille maravédis avancé par A. JAVIERRE MUR, « Aportación al estudio del proceso del Temple », p. 59, en veillant à prendre en compte le caractère contradictoire des deux déclarations, sur lequel aucun de ces auteurs ne s’est arrêté. 388. Selon les rapports d’enquête publiés par A. JAVIERRE MUR, « Aportación al estudio del proceso del Temple », pp. 87-88 et 90, les témoins interrogés à Puebla de Alcocer dirent « que de los diezmos e montadgos e portadgos, los otros derechos de pan e de ganados e de colmenas e de la barca e del rio e la corta de los montes, diezmo de los caçadores, de los ballesteros de monte e de los granieros que cogen grano de la tierra e de los pescadores e de los molinos, de las calonnias, los pechos de los vasallos e el derecho de la eglesia que esto non pueden ellos saber cierto quanto rende, mas que segun cuidan que todas estas cosas pueden rentar tanto como las dichas dehesas ». Les habitants de Capilla, qui connaissaient le montant de certains droits pour les avoir acquittés, firent pour leur part valoir « que el montadgo e el diezmo de los ganados de fuera que desmauan en la tierra de Capiella que puede valer cada anno quatrocientas cabeças de ovejas ».

355

389. La place de cette commanderie dans l’organigramme de l’Ordre a été justement restituée par G. MARTÍNEZ DÍEZ, Los Templarios en la Corona de Castilla, pp. 172-176. Non sans exagération, M. J. OTÍN,

LOP

« Un ejemplo del proceso señorializador extremeño : el señorio de Capilla », pp. 211-212, en

a même fait la principale du royaume. 390. Il me semble intéressant à ce sujet d’observer que pour la fin du Moyen Âge, où cette pratique est plus répandue, D. RODRÍGUEZ BLANCO, La orden de Santiago en Extremadura en la Baja Edad Media, p. 258, a souligné que la documentation réunie sur le thème était beaucoup moins importante que l’on n’aurait pu spontanément s’y attendre. 391. AHN, OM, carp. 460, doc. 139 et 143, carp. 462, doc. 186, carp. 463, doc. 206, et carp. 464, doc. 221. Les premiers de ces documents ont été rapportés par E.

RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

La

formación del feudalismo en la Meseta meridional castellana, pp. 184-185. 392. En février 1318, le maître de Calatrava, Garcia López de Padilla, affermait au concejo d’Almodóvar del Campo la dehesa de Villa García, située à proximité de la cañada qui traversait le finage, en échange du versement de cinq mille maravédis annuels (AHN, OM, carp. 463, doc. 205). L’état très défectueux du document original oblige à se reporter à la copie établie dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, conservée sous la cote AHN, OM, libro 1345, f° 164r°-v°. 393. La plupart des redevances à part de fruit s’élevaient à la moitié du croît, à l’instar de celle à laquelle le concejo de Villatobas s’obligea en 1328 envers le maître de Santiago « por la merçed que vos el dicho sennor maestre ffazedes al dicho lugaren rrazon de los dichos terminos de Escorchon, de Montalegre, de Santa Cruz, de Villoria, de Villa Ruvia, que pazcan en ellos con los sus ganados, otorgamos et prometemos de vos dar daqui adelante de cada anno siempre jamas la meytad del diezmo de la criança de todos los ganados que el dicho concejo oviere daqui adelante » (AHN, OM, carp, 243, vol. II, doc. 24). 394. Au début du XIV e siècle, le maître de Santiago Diago Muñiz accorda aux autorités municipales de Montánchez le renouvellement d’un privilège accordé par son prédécesseur Pelayo Pérez Correa, par lequel l’Ordre s’engageait à ne pas exploiter dans le finage d’autre dehesa que celle de Valverde, située aux abords du château. Conservé dans une copie de 1481, à travers laquelle le maître Alonso de Cárdenas en donna une nouvelle confirmation, l’acte, qu’il m’a été impossible d’identifier, est connu par le témoignage de Juan Domingo Quirico, qui l’a utilisé au XVIIe siècle dans son opuscule, Relación de las encomiendas de la orden de Santiago, uniquement conservé sous forme manuscrite (BNM, ms. 946, f° 168r°). 395. BNM, ms. 8582, f° 63r° « Establesçio el maestre que la meytad de los montadgos de cada rregno que les den para conprar lorigas. » 396. Étudié d’abord à l’échelle des possessions santiaguistes de Castille par C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Fortalezas y creación de espacio político », p. 46, le système a été décrit ensuite par l’auteur dans sa logique globale : ID « Comendadores y encomiendas. Orígenes y evolución en las órdenes militares castellano-leonesas de la Edad Media », pp. 141-142. 397. Le fait a été bien signalé par D.

LOMAX ,

La orden de Santiago, p. 137, et M.-Cl.

GERBET,

« Les

ordres militaires et l’élevage dans l’Espagne médiévale », p. 97. 398. Cette hypothèse a été formulée par C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Las órdenes militares y la

ocupación del territorio manchego », p. 95. À une moindre échelle et dans une tout autre finalité, un phénomène de captation de rentes assez comparable a été identifié pour la commanderie templière de Villalcázar de Sirga, qui détourna à son profit, au milieu du XIII e siècle, le tracé du chemin de Saint-Jacques. Le fait a été mis en évidence par Ph. JOSSERAND, « Le Temple et le culte mariai au long du chemin de Saint-Jacques », pp. 326-327. 399. L’impuissance de la monarchie à restreindre la perception des montazgos dans les possessions des milices a été soulignée par M.Á.

LADERO QUESADA ,

fiscalidad y poder real en Castilla,

pp. 126-129. Elle a été récemment confirmée, en ce qui regarde Alcántara, par F. La orden de Alcántara y Extremadura, pp. 257-258.

NOVOA PORTELA ,

356

NOTES DE FIN a. Dépourvue de références, une liste de quinze titulaires, identique à celle-ci dans ses grandes lignes, a été récemment publiée par J.

MOLERO GARCÍA ,

« Espacios y sociedades. Los primeras

tiempos del Hospital en La Mancha », p. 213.

b. Il convient de signaler que d’autres noms de commandeurs ont été apportés pour Ponferrada par A. QUINTANA PRIETO dans une étude publiée en 1950, « Ponferrada en la Antigüedad », reprise dans ID., Temas Bercianos, t. III, pp. 11-24. Plusieurs ont été recopiés, et parfois déformés, dans la seconde édition du travail de J. M. LUENGO Y MARTINEZ, El castillo de Ponferrada y los Templarios ; pp. 74-75. Ces notices présentent trop d’erreurs, en particulier de datation, pour que l’on puisse leur accorder, en l’absence de toute référence documentaire, une véritable crédibilité. Si exhaustive qu’on se soit efforcé de la rendre, la liste produite pour Ponferrada offre donc, à l’instar des précédentes, une relation minimale susceptible par définition de compléments.

357

Chapitre VI

La noblesse pour appui Le rapprochement entre les ordres militaires et le groupe social dominant

1

Au cours des dernières décennies, les rapports entre les ordres militaires et la noblesse aux XIIIe et XIV e siècles sont loin d’avoir suscité le même écho que les questions économiques. Encore sensible, un tel désintérêt s’explique par le fait que ces relations sont d’ordinaire perçues comme allant de soi dans la mesure où, après le milieu du XIII e siècle sinon dès le moment de leur fondation, les milices passent pour avoir fait l’objet d’une domination aristocratique marquée1. L’idée recèle sans doute une part de vérité : on ne comprendrait pas qu’au sein de la société castillane les ordres militaires soient demeurés à l’écart de la noblesse ; mais on ne saurait pour autant les assimiler entièrement à cette dernière. Quelque commode que puisse sembler cette dernière transposition, il est en effet dangereux de projeter la situation de l’extrême fin du Moyen Âge et des débuts de l’époque moderne, dont la connaissance a largement avancé au cours des décennies récentes2, sur la période précédente pour laquelle, faute d’une documentation comparable, rien n’autorise à poser semblable équivalence. Repris à satiété jusque dans les travaux actuels3, ce tableau rapide qui fond en un même ensemble ordres militaires et noblesse est en réalité une entrave à la réflexion : erroné autant que réducteur, il offre des milices l’image d’un support passif exposé à l’appétit du groupe aristocratique, qui met tout son zèle à s’en disputer charges et revenus. Évidemment caricaturale, cette vision n’est pas facile à corriger car, avant la seconde moitié du XIVe siècle, les sources ne proposent sur les relations des ordres militaires avec la noblesse qu’une information de type fragmentaire qui, pour prendre véritablement du sens, exige d’être systématisée le plus possible, en particulier grâce à l’outil prosopographique4.

I. – Le développement du recrutement nobiliaire 2

Abordant les rapports des ordres militaires avec la noblesse, l’historien est aussitôt confronté à la question de leur recrutement5. De l’aveu même de la plupart des auteurs, les sources n’offrent que de très modestes éléments : il est donc surprenant de voir aussi facilement admise l’idée qu’à partir du milieu du XIIIe Siècle, quand ce n’est pas dès le

358

moment de leur fondation, les ordres militaires auraient été la chasse gardée de l’aristocratie6. Impossible à accepter en l’état, ce postulat demande à être révisé afin que soit mieux perçue l’emprise de la noblesse sur ces institutions, laquelle, sans être aussi pesante qu’on la décrit d’ordinaire, se fait toutefois de plus en plus sensible à partir de la seconde moitié du XIIIe Siècle, notamment au sommet de la hiérarchie.

Un problème à reconsidérer 3

L’historiographie admet en général qu’à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle l’entrée dans un ordre militaire7 était très difficile pour qui n’appartenait pas à la noblesse. Ce postulat est passé en article de foi, ce qui ne laisse pas d’étonner quand on sait la fragilité des bases sur lesquelles il repose8. Il se fonde sur un petit nombre de références textuelles – toujours les mêmes – tirées d’une source sans équivalent à l’échelle hispanique, la documentation normative santiaguiste du troisième quart du XIIIe Siècle9. Les définitions de Robredo de Montanchez exigeaient en 1259 des membres auxquels une forteresse était confiée qu’ils soient nobles et au préalable armés chevaliers10. Quinze ans plus tard, les statuts de Mérida renforcèrent l’impact d’une telle restriction en l’étendant à chacun des frères portant l’habit de la milice11. Il peut donc sembler, à première vue, que se soit développée pour Santiago, à partir du milieu du XIIIe siècle 12, une tendance certaine à limiter à la noblesse le recrutement de ses membres, qui aurait rencontré un parallèle en Terre sainte avec les normes promulguées en 1262 pour l’Hôpital par le maître Hugues de Revel13.

4

Mise en relief par la plupart des auteurs14, l’aristocratisation croissante des ordres militaires en Castille est un phénomène plus complexe qu’on ne l’estime généralement 15. À l’échelle internationale, de récentes analyses ont démontré que les données relatives à l’accès aux milices ne traduisait pas de fermeture complète avant une date extrêmement avancée du Moyen Age16. Est-ce à dire que l’Occident péninsulaire ferait exception ? Considérés comme un indice de l’assimilation de Santiago à la noblesse, les statuts édictés lors du magistère de Pelayo Pérez Correa sont le plus souvent considérés comme applicables aux autres Ordres, dépourvus d’une telle documentation jusqu’au XIVe siècle17 . C’est seulement à une date récente que Carlos de Ayala Martínez a observé qu’ils reflétaient davantage la définition théorique d’un idéal social qu’un réel indice de fermeture18. Rien ne permet en effet de postuler que l’accès à Santiago ait été réservé aux membres de la noblesse. Bien au contraire, la version castillane de la règle, rédigée selon Derek Lomax dans les années centrales du XIIIe siècle, prévoyait de manière explicite que l’ensemble des frères prendrait en charge l’éducation des fils de ceux d’entre eux qui ne pourraient y subvenir, autorisant l’enfant, quelle que fut son origine, à professer dans l’Ordre s’il le désirait après son quinzième anniversaire19.

5

Même les définitions édictées par Pelayo Pérez Correa, unanimement décrites comme restrictives, n’interdisaient en rien l’accès de Santiago à un postulant qui ne fût pas noble. Ainsi, en 1251, les plus anciens statuts conservés obligeaient chacun des frères, chevalier ou sergent, à continuer d’exercer dans l’Ordre l’activité qui était la sienne dans le siècle, sous peine des châtiments les plus sévères20, ce qui implique qu’une partie au moins des Santiaguistes, contrairement aux usages aristocratiques, ait eu un métier avant de professer dans l’institution. Renouvelée un quart de siècle plus tard dans les définitions de Mérida21, cette norme se doubla dès lors d’une dis position réglementant l’accès à la milice des candidats d’origine non noble : loin de les exclure, elle autorisait leur réception

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comme sergents, moyennant l’abandon d’une partie de leur patrimoine foncier22. Bien que plusieurs exemples soient attestés à partir de la fin du XIIIe siècle 23, il n’est pas possible, en l’état actuel des sources, de vérifier avec quelle rigueur cette clause fut appliquée. Quoi qu’il en soit, son existence a permis à des individus extérieurs au groupe nobiliaire d’occuper au sein de l’ordre de Santiago pour le moins un rang secondaire jusqu’à ce que des normes statutaires les en excluent explicitement, à la fin du Moyen Âge 24. 6

Il n’est pas sans intérêt de relever que le monopole nobiliaire généralement attribué à Santiago, dont on évoque à l’envi l’exclusivisme, était tout au plus limité, dans la deuxième moitié du XIIIe siècle, au groupe des chevaliers. Un tel fait incite à remettre l’idée selon laquelle les ordres militaires auraient habituellement circonscrit le recrutement de leurs membres à la noblesse, et sans doute est-on d’autant plus fondé à le faire que les milices ne reprirent pas toutes les dispositions restrictives de Santiago. Faute de sources comparables, il n’est pas toujours facile de connaître les pratiques adoptées en la matière par les autres institutions. On a pu ainsi invoquer pour le Temple castillan l’existence de restrictions autorisant les seuls nobles à professer25. Bien qu’elle prétende utiliser comme source l’interrogatoire de Medina del Campo, mené en avril 1310 auprès d’une trentaine de frères, cette affirmation me semble sans fondement : elle provient d’une interprétation erronée d’un document dont on risque de perdre, en le parcourant à la hâte, bien des éléments qu’il est le seul à pouvoir offrir sur les conditions de réception dans un ordre militaire en Castille à la rupture des XIIIe et XIVe siècles26.

7

Pour les Templiers entrés dans l’Ordre à titre de sergents, il ne semble pas, d’après leurs dépositions, qu’une naissance noble ait été requise pour leur admission. Au sein du groupe, aucun des quatorze frères interrogés ne le fut sur sa filiation ou sa parenté lors de sa profession. Ils furent chacun questionnés, selon un modèle dont Alan Forey a souligné l’universalité27, sur d’éventuelles entraves qui les auraient empêchés de bien servir l’ordre auquel ils postulaient. À l’instar du premier d’entre eux, Juan Matias, admis à professer en 1302 dans la commanderie de Jerez de los Caballeros, on leur demanda s’ils étaient de naissance libre. À cette seule restriction intéressant leur statut personnel s’ajoutaient un certain nombre de questions destinées à s’assurer de leur entière disponibilité : les candidats devaient déclarer sous serment s’ils étaient atteints de maladie, engagés auprès d’une femme, d’un créancier ou d’une autre fondation religieuse, voire coupables de simonie ou frappés d’excommunication28. Ces conditions font d’autant plus figure de norme que des formulaires d’admission circulaient vraisemblablement à l’intérieur des ordres militaires29.

8

La situation des frères entrés au Temple comme chevaliers semble avoir été légèrement différente. En certains cas, ils durent fournir la preuve de leur noblesse lors de leur profession. Il ne ressort pas pour autant des interrogatoires des membres castillans de l’Ordre qu’une telle pratique ait été systématique. Ainsi, lorsque Sancho Alfonso, commandeur d’Amoeiro au moment du procès, rejoignit le Temple, aucune question sur sa naissance ne lui fut posée30. Il en alla de même pour Martin Martínez, arrêté à Chypre en mai 1310, quand il fut reçu douze ans auparavant dans le prieuré de Castille31. Comme je l’indiquais plus haut, on ne peut davantage se prévaloir des actes de l’interrogatoire de Medina del Campo pour soutenir que les chevaliers castillans du Temple devaient obligatoirement lors de leur entrée dans l’Ordre faire la preuve de leur origine aristocratique. Plusieurs, comme Alfonso Diáz et Fernan Nunez, furent sondés sur la noblesse de leurs deux parents32, certains, comme Juan Rodriguez ou Rodrigo Fernández,

360

seulement sur celle de leur père33. A d’autres, enfin, à l’instar de Rodrigo Diáz, aucune question ne semble avoir été adressée à ce sujet34. D’une telle diversité il est à mon avis parfaitement exagéré de conclure que la noblesse constituait pour les chevaliers au début du XIVe siècle un prérequis à l’accès aux ordres militaires. Tout au plus peut-on affirmer qu’il existait alors un certain mouvement en ce sens. 9

Faute de sources appropriées, il est impossible de connaître dans le détail les rythmes de cette évolution en Castille. Pour autant, sa direction n’en est pas moins nette. C’est ce qui ressort des registres de l’Hôpital, exceptionnellement préservés pour le gouvernement de Juan Fernández de Heredia35, qui sont les seules bases permettant de cerner avec quelque précision le développement du recrutement nobiliaire au sein des ordres militaires au milieu du XIVe siècle. En mars 1351, pour la première fois en péninsule Ibérique, l’obligation faite aux chevaliers de l’Hôpital d’appartenir au cercle de l’aristocratie fut mentionnée lorsque le maître Déodat de Gozon, désireux de porter remède aux ravages de la peste en Aragon, intima à Juan Fernández de Heredia l’ordre de désigner quinze nouveaux frères dont il devait s’assurer, par opposition aux sergents, qu’ils étaient nés du mariage légitime de parents nobles36. Cinq ans plus tard, l’exigence fut reprise pour le prieuré castillan où Juan Fernández de Heredia, entre-temps investi de son administration, fut invité par le maître Roger des Pins à nommer douze frères dont six devraient être gratifiés du cingulum militie, c’est-à-dire armés chevaliers, à condition d’appartenir effectivement à la noblesse37.

10

A partir du milieu du XIVe siècle, une certaine fermeture se manifesta dans le recrutement de l’Hôpital, dont Anthony Luttrell a amplement contribué à souligner le principe38. Il n’est pas certain, cependant, qu’elle ait été dans la pratique suivie d’effets immédiats. Plusieurs courriers de Juan Fernández de Heredia destinés à ses lieutenants en Castille, leur enjoignant de créer de nouveaux chevaliers, ne spécifient pas d’autres conditions de naissance que la légitimité. Seule une lettre adressée en juin 1357 par le prieur à Rodrigo Alfonso de Logrono précise que les dix frères qu’il lui laissait le choix de recruter devaient justifier au moins du statut d’écuyer39, c’est-à-dire être nobles sans avoir pour autant été armés chevaliers, à l’instar de l’un de ses clients, Ruy Bermudez, qu’il ordonne à son délégué de nommer40. Aucune condition relative à la naissance ne figure dans les autres pouvoirs que Juan Fernández de Heredia donna à ses lieutenants, pas même en 1369, lorsqu’il enjoignit à Juan Ortiz Calderon de désigner douze chevaliers 41 , dans le but explicite de relever un prieuré gravement affecté par la guerre civile42.

11

S’il est vrai que, sur la base de l’exemple de l’Hôpital, le principe d’une restriction au groupe aristocratique du recrutement des ordres militaires semble s’être imposé à partir du milieu du XIVe siècle, il convient cependant de souligner qu’il ne s’agissait pas là d’un changement brutal, mais au contraire du résultat d’une évolution que seule l’inégale répartition chronologique des sources illustrant le phénomène interdit de suivre avec plus de précision. Quel que soit le poids de la tradition historiographique, on ne saurait admettre avant le XIVe siècle l’idée d’une emprise complète de la noblesse sur les ordres militaires. Pour l’époque précédente, la fermeture, si elle était réelle, demeurait relative dans la mesure où elle intéressait le seul groupe des chevaliers. Elle ne concernait ni les clercs, ni les sergents : pas plus pour l’Hôpital que pour le Temple ou Santiago, la documentation ne mentionne à leur sujet le moindre critère de sélection ayant trait à la naissance43. Il semble même que la procédure de leur admission était différente de celle qui était suivie pour les chevaliers car dans la plupart des cas, si l’on en juge d’après les informations fournies par les registres de Juan Fernàndez de Heredia, le nombre de leurs

361

recrues était laissé au libre choix du lieutenant castillan du prieur44, alors que celui des membres de l’élite de l’Ordre était fixé par avance, en raison du coût plus élevé de leur entretien45.

La difficulté d’une pesée globale 12

S’il se dégage peu à peu, à compter du milieu du XIIIe siècle, une tendance chez les ordres militaires visant à favoriser un recrutement aristocratique, la mesure de l’évolution reste extrêmement aléatoire. Il est impossible, sur la base de la documentation disponible, de déterminer l’origine sociale de leurs membres dans la mesure où les indices ordinairement susceptibles d’en rendre compte font complètement défaut. Les éléments qui éclairent l’ascendance des frères sont rares, limités aux dignitaires de haut rang, et ceux qui se réfèrent à la parenté au sens large sont plus exceptionnels encore46. Devant pareil manque, on peut être tenté de chercher un indice du statut social des membres des milices dans l’usage qui est fait du tratamiento pour les désigner. Un tel marqueur a été utilisé en particulier par José Angel García de Cortazar dans son étude pionnière de San Millan de la Cogolla47. Son emploi a depuis été largement critiqué : postuler l’appartenance systématique au groupe nobiliaire de l’ensemble des individus qualifiés dans les sources de domnus ou de don n’est pas une démarche recevable dans la mesure où l’emploi de ces formules n’obéit pas à un critère objectif48. Ainsi le souligne, si besoin était, la documentation des ordres militaires qui montre qu’un frère peut, à deux moments de son existence49 voire dans le cours d’un même document50, bénéficier ou non d’un tel traitement.

13

En l’absence d’un marqueur extérieur fiable, le statut des frères des ordres militaires au sein de leur communauté, comme Alan Forey l’a justement souligné, pourrait valoir comme indice de leur origine sociale51. Pour la Castille, il n’est pas possible de recourir à une telle méthode dans la mesure où, en règle générale, les sources ne font pas état de différences parmi les membres, qu’elles désignent indifféremment par la même appellation de fratres ou de freires 52. Sergents, chevaliers et chapelains y sont attestés comme dans chacune des régions où se sont développés les ordres militaires53 ; cependant, ils sont rarement identifiés comme tels dans les documents. Pour les sergents, le mention présente même un caractère d’exception54. Si plusieurs d’entre eux ont pu être enregistrés dans les sources accompagnés de l’indication de leur rang, tel le Santiaguiste Alfonso Lopez de Aguiar, investi en 1336 de la commanderie galicienne de Quintela55, les chevaliers sont également rares à figurer dans la documentation assortis de leur statut, en vertu d’une pratique qui n’atteint de réelle fréquence que pour le groupe des clercs 56, sans qu’il soit toutefois possible d’en tirer un quelconque profit en vue d’une analyse sociale.

14

Il n’est qu’un seul élément dont on dispose de façon systématique pour les membres des ordres militaires : leur nom, auquel leur identité se réduit dans l’immense majorité des documents conservés. À l’heure actuelle, il n’en a été tiré aucun réel parti. L’anthroponymie n’en est pas moins le seul outil dont on peut espérer raisonnablement qu’il puisse un jour éclairer l’origine sociale des frères d’une lumière nouvelle. Développée de façon récente, cette discipline est difficile à exploiter pour le Moyen Âge tardif, faute d’avoir bénéficié d’approfondissements comparables à ceux qui ont permis d’en faire pour l’époque antérieure un marqueur social à la valeur reconnue57. Le nom n’est pas un objet d’études aisé. Il peut être fortement variable, comme le montre le cas

362

extrême du commandeur hospitalier de Benavente, Gomez Alfonso de Golia, que les quatre documents le concernant mentionnent sous trois appellations différentes, isolant indifféremment soit son seul prénom, soit les deux soit encore les trois éléments qui servent à le désigner58. Le nom peut aussi, j’ai eu l’occasion d’y faire allusion, se révéler trompeur en raison de très fréquentes homonymies. Les difficultés liées à l’étude du nom sont donc considérables59. Si elles doivent assurément inciter à la prudence, elles ne sauraient en aucun cas justifier que cet indice d’une qualité unique demeure plus longtemps en marge de l’histoire des ordres militaires60. 15

Pour tirer de l’anthroponymie des conclusions pleinement assurées, il eût fallu réunir une information prosopographique plus complète qu’il ne m’a été possible de le faire au cours des recherches préparatoires de ce travail. Conscient des limites qui m’étaient imposées, j’ai pris la décision de centrer mon enquête sur un objet précis, renonçant donc à une exhaustivité qui aurait risqué, en démultipliant les délais, de compromettre l’ensemble des résultats. Dans cet esprit, j’ai privilégié deux directions, l’une synchronique et l’autre diachronique, qui se complètent pour donner une vision générale de l’évolution du recrutement des ordres militaires au cours des XIIIe et XIVe siècles. Chacune se fonde sur une liste dont la représentativité ne peut guère être mise en cause vu le nombre des éléments qui y prennent place : la première, extraite de la citation à comparaître adressée par l’archevêque de Tolède aux Templiers lors de leur procès, recense pour l’année 1310 les noms de quatre-vingt-six frères61, la deuxième, qui comprend l’ensemble des membres du prieuré castillan de l’Hôpital dont il m’a été donné d’identifier la trace, intéresse entre 1225 et 1375 un groupe de deux cent quatrevingt-seize individus, évidemment susceptible d’être complété grâce à de nouvelles découvertes documentaires.

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Il m’a déjà été donné en une occasion de faire état de l’intérêt majeur de ces listes pour éclairer l’origine sociale des frères castillans des deux principaux Ordres de Terre sainte 62. Des anthroponymes consignés dans le texte de la citation à comparaître des Templiers à Medina del Campo, l’observateur dégage au premier coup d’œil l’idée d’une prépondérance des formes doubles conçues selon le modèle dominant, mais non exclusif, des nomina paterna, associant au nom de baptême, appelé nombre de pila, un surnom anthroponymique calqué sur le nom individuel du père au génitif (voir le tableau 8, p. 386). En cela, les frères ne se distinguent nullement de la pratique en vigueur dans l’Occident de la Péninsule, où chacune des catégories de la population, à l’exception notable des clercs, utilisait depuis le XIIe siècle en priorité des noms doubles63. Cependant, plus que dans un tel constat, l’intérêt de l’observation se situe dans la présence de plusieurs éléments d’anthroponymie populaire aux marges de l’échantillon. Le fait ressort tout d’abord de l’absence de désignations complexes formées de trois éléments, développées surtout à partir du XIIIe siècle, quoique d’origine antérieure64, et considérées dans la péninsule Ibérique, de même que dans d’autres régions d’Occident, comme étant d’un usage presque spécifique à la noblesse65. Il se déduit également de la présence, dans les appellations des frères, d’un certain nombre de surnoms reprenant des sobriquets, comme Cabeza ou Cortido, en tout point identiques à ceux qui servent alors à identifier les paysans66.

17

Il est évidemment difficile de prétendre tirer des conclusions d’indices dont il n’est guère besoin de souligner la fragilité. Dans le texte de la citation à comparaître à Medina del Campo, l’absence de noms complexes pour désigner les Templiers incite à croire, en raison de son caractère absolu, à un parti pris de l’auteur, voire du rédacteur de l’acte, peu soucieux d’en faire état. Elle ne saurait donc prouver l’inexistence d’une pratique

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anthroponymique dont on connaît par ailleurs, à la fin du XIIIe siècle, divers exemples parmi les membres de l’Ordre67. L’emploi de sobriquets constitue assurément un indice susceptible d’éclairer davantage la condition sociale des Templiers, dans la mesure où il découvre un usage différentiel du nom en fonction de la position hiérarchique des frères. Par sa fréquence, cet élément de surnomination révèle la présence dans l’Ordre d’une anthroponymie de type populaire, qui est toutefois loin d’être également répartie car, si l’on relève un seul exemple d’un commandeur identifié par un sobriquet, les simples frères désignés de la sorte constituent près du cinquième du groupe des porteurs de noms doubles, au sein duquel l’emploi d’un nomen paternum est beaucoup moins répandu que dans le cercle des dignitaires. TABLEAU

18

8. – Les pratiques anthroponymiques des Templiers en 1310

Il est permis, devant l’évidence d’usages anthroponymiques différenciés à l’intérieur du Temple au moment du procès, de s’interroger sur leur lien avec l’emprise exercée par la noblesse sur les ordres militaires. Sans jamais être totale avant la fin du Moyen Age, cette domination connaît un renforcement singulier à partir de la deuxième moitié du XIII e siècle, comme le montre l’analyse des dénominations uti lisées par les membres de l’Hôpital entre 1225 et 1375 (tableau 9). Conformément à une pratique dont nous avons vu l’importance à l’échelle de l’Occident péninsulaire, l’observation révèle pour l’ensemble de la période un primat des formes doubles, approchant les deux tiers de l’échantillon, à l’intérieur desquelles les nominapaterna l’emportent sur les appellations bâties sur un toponyme ou un sobriquet Une fois encore, l’intérêt majeur de l’enquête se situe à ses marges puisque le tiers restant des frères se répartit de façon égale en deux catégories dont les évolutions s’opposent terme à terme. Alors que les noms simples, qui forment près du tiers de l’échantillon initial, tendent à régresser à partir de 1275 et disparaissent pratiquement après 1325, les désignations complexes, formées en quasi-totalité par l’adjonction après le nomenpaternum d’un marqueur lignager, se multiplient au cours du deuxième quart du XIVe siècle, reflétant l’emprise croissante d’une noblesse pour laquelle ce troisième élément de dénomination, repris d’une génération à l’autre, constitue alors un instrument essentiel de conservation de la mémoire familiale68.

364

TABLEAU

9. – Les pratiques anthroponymiques des Hospitaliers (1225-1375)

GÉNÉALOGIE

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2. – Pedro Ovarez, un prieur de l’Hôpital dans l’orbite de la noblesse léonaise

Aussi sensible qu’elle soit, la montée en puissance de l’aristocratie au sein de l’Hôpital ne revêt en rien l’aspect d’une domination sans partage. Des rares données généalogiques qu’il est possible de reconstruire, il ressort en effet que des individus d’extraction modeste purent accéder, jusqu’au milieu du XIIIe siècle, à la dignité de grand commandeur d’Espagne, comme le montrent les exemples de Pedro Ovarez et de Fernan Rodriguez69. Le premier appartenait à une famille liée au puissant lignage des Froilaz70, auquel on a pu estimer, bien qu’aucun document ne l’atteste, qu’il était apparenté71. Il est évident qu’un rapport étroit les unissait, confirmé par le choix d’une sœur de Pedro Ovarez comme troisième abbesse du monastère de Carrizo, institué en 1176 par la comtesse Estefania Froilaz et dont la fille et la nièce avaient précédemment assumé la direction (généalogie 2). Si l’idée d’une parenté ne saurait être écartée, elle n’est

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nullement nécessaire pour expliquer une relation qui peut tout aussi bien ressortir des liens de clientèle, fréquents au sein du groupe social dominant, unissant un lignage de ricos hombres et une famille de moindre extraction, noble ou non, qui se serait élevée dans son ombre72. Quant à Fernan Rodriguez, il était né d’une souche encore plus humble, impossible à situer géographiquement et socialement, dont la fortune tenait tout entière à la position qu’elle avait acquise à la suite de la conquête de Cordoue, qui valut au plus jeune frère du dignitaire d’épouser la fille de l’adalid Pedro Velasco et d’obtenir en 1265, quelque dix ans après la mort de son aîné, le titre envié de caballero73. 20

Il ne semble pas qu’une telle ouverture au sommet de la milice ait perduré longtemps audelà des années centrales du XIIIe siècle. Selon toute vraisemblance, elle s’est réduite au fil des décennies suivantes pour disparaître au début du XIVe siècle, A la différence des grands commandeurs d’Espagne qui l’avaient précédé, Femàn Rodriguez de Valbuena, investi de la dignité de 1318 à 1322 au moins74, était pour sa part issu de la noblesse75. Il ressort même de la bulle de dévolution des biens du Temple concédée à l’Hôpital en 1319 que cette condition de naissance constituait un prérequis à l’exercice de sa charge 76. Il faut toutefois souligner que, bien qu’exerçant une forte influence à l’échelle des prieurés hispaniques77, voire auprès des autorités centrales de Rhodes78, Fernan Rodriguez de Valbuena n’appartenait aucunement à un grand lignage de la noblesse. On peine même à cerner exactement l’origine de sa famille, dont on peut seulement noter qu’elle serait léonaise79 ou, plus vraisemblablement, galicienne80. La modestie de sa filiation est en tout cas confirmée par la chronique qui signale qu’Alvar Nunez Osorio, peu après avoir été fait comte, lui imposa silence lors d’une discussion qui les opposait sur l’idée d’étendre l’impôt aux ordres militaires, en lui déclarant que d’autres, mieux nés, s’étaient ralliés à son avis, stigmatisant ainsi une extraction qu’il jugeait clairement de rang médiocre81.

Une emprise différenciée 21

S’il apparaît clairement que la noblesse, après la seconde moitié du XIII e siècle, accentua son emprise sur les ordres militaires, l’évolution de ce phénomène doit être approfondie et surtout différenciée plus qu’on ne le fait à l’ordinaire. En premier lieu, comme il m’a été donné de le signaler, le primat du groupe social dominant ne se fondait pas sur le nombre. Il est probable que, jusqu’au milieu du XIVe siècle, la plus grande partie des frères n’était pas d’origine noble82. Une telle condition, nous l’avons vu, était tout au plus exigée des seuls chevaliers. A la base de chacun des ordres militaires, clercs et sergents formaient, pour employer l’heureuse expression d’Alain Demurger, le « peuple des frères 83 ». Il n’était nullement exclu qu’ils accèdent à des fonctions de responsabilité, ainsi qu’il ressort de plusieurs actes de l’Hôpital qui envisagent de façon explicite qu’ils puissent exercer la charge de commandeur84. Plusieurs membres parvinrent ainsi à un poste élevé à l’intérieur de leur ordre sans pour autant être de filiation noble. Tel Fut le cas de Yague, prieur d’Uclés dans le dernier quart du XIIIe siècle, dont un frère, selon la documentation, comptait en 1288 au nombre des habitants d’Olmos85, ou encore de Fernando, détenteur en 1296 de l’importante baylie hospitalière de Puente Orbigo, qui avait noué avec un changeur de Salamanque une alliance bien peu conforme aux usages familiaux de la noblesse86.

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Si la plupart des membres des ordres militaires n’étaient pas nés au sein du groupe aristocratique, ceux d’entre eux qui en étaient issus exercèrent, à partir du milieu du XIII e siècle, un poids croissant au sein de ces institutions. Ainsi leur fut désormais réservé le

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commandement des châteaux, investi d’une résonance symbolique particulière87 et dont nous avons vu, dans le cas de l’ordre de Santiago, qu’il était, en vertu des définitions de Pelayo Pérez Correa, l’apanage exclusif de la noblesse88. L’insistance de la législation royale sur la nécessité d’être membre de l’aristocratie pour se voir confier la responsabilité d’une forteresse est bien connue89. Les ordres militaires ne faisaient nullement exception à cet usage. Le rôle essentiel du serment, appelé pleito homenaje, prêté au maître de l’institution par le frère auquel était remis un château requérait, depuis la fin du XIIIe Siècle au moins, que le bénéficiaire de la concession fût d’origine noble90. C’était là, d’après un sentiment alors partagé par tous91, la condition nécessaire pour que la foi jurée exigée des détenteurs de châteaux pût être tenue pour valide92. 23

A l’instar des frères des ordres militaires responsables des châteaux, ceux qui participaient aux côtés du maître au processus décisionnel étaient presque tous issus de l’aristocratie. Le fait ressort très clairement de l’exemple de Santiago où les Treize, qui forment un conseil consultatif doué d’un pouvoir de correction et, le cas échéant, de révocation du supérieur de l’institution93, durent, à partir de 1274 tout au moins, être de naissance noble et légitime94. L’Ordre consacrait ainsi une pratique à laquelle la plupart de ses homologues se rallièrent dans les années suivantes95. En 1325, les définitions de Calatrava interdirent au maître de nommer des frères qui n’étaient pas nés du mariage légitime de parents nobles96. En règle générale, une telle prohibition a été interprétée comme la restriction du recrutement de l’institution aux seuls membres de l’aristocratie 97 . Cette lecture me semble pourtant difficile à accepter dans la mesure où, comme Alan Forey l’a bien montré, il y a quelque vingt ans, dans une analyse qui n’a pas rencontré l’écho qu’elle méritait98, le verbe nombrar utilisé par le texte des statuts ne se rapportait pas d’ordinaire aux frères, mais aux officiers que le maître s’adjoignait et dont il limita progressivement le choix aux nobles, considérés comme doués d’une aptitude particulière aux fonctions de commandement99.

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Si l’on est fondé à invoquer à partir des années centrales du XIIIe siècle une domination croissante de la noblesse sur les ordres militaires, il est plus difficile d’établir à quelle catégorie de ce groupe leurs membres appartenaient100. Faute de données sur l’environnement familial des frères antérieures à la première moitié du XVe siècle, il n’est qu’exceptionnellement possible de les situer dans des généalogies comparables à celles dont on dispose pour la fin du Moyen Age101. On est donc conduit, pour les XIIIe et XIV e siècles, à se contenter, pour le royaume de Castille comme pour d’autres régions occidentales102, d’une appréciation globale qui laisse poindre parmi les frères une domination de la petite noblesse rurale et de la chevalerie urbaine103. Il convient ainsi de s’inscrire en faux contre l’illusion rétrospective d’une emprise des grands lignages, qui en fait ne fut pas acquise avant le milieu du XVe siècle malgré les nombreux efforts déployés à partir de cette date pour faire accroire précisément le contraire104. D’un tel travail de reconstruction du passé, il est inutile de multiplier les exemples. Qu’il suffise, pour illustrer une production dont on peut s’étonner du crédit qui lui est encore accordé, d’évoquer la tentative du père Gandara pour relier les Mexia, l’une des principales lignées santiaguistes de la fin du Moyen Age105, à un rico hombre de la cour d’Alphonse VIII 106, ou l’entreprise de José Lôpez Agurleta pour faire du maître santiaguiste Pedro Nùnez, serviteur puis adversaire d’Alphonse X, un membre de la puissante famille des Froilaz107.

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Malgré les assertions des érudits de l’époque moderne, il apparaît que les aristocrates issus des principaux lignages ne cherchèrent pas à entrer en masse dans les ordres militaires108. En Castille, faute de littérature généalogique, il n’est pas possible d’en

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obtenir de preuve aussi décisive qu’au Portugal, où le livre de lignage de la famille Sousa, récemment analysé par Robert Durand, dénombre seulement quatre frères sur cent quatre-vingt-six descendants masculins d’un même ancêtre, deux pour le Temple et deux pour l’Hôpital109, qui vécurent chacun dans le second tiers du XIIIe siècle, en un temps où la lignée avait beaucoup perdu de sa superbe110. Rien n’empêche toutefois d’étendre les acquis d’une telle démonstration à l’échelle de la Castille111. Le maître de Santiago Gonzalo Ruiz Giron, mort en 1280 à Moclin112, ou encore, un demi-siècle plus tard, G6mez Gonzalez de Manzanedo, commandeur de Montanchez puis responsable de la province santiaguiste de Léon113, forment des exceptions par leur origine illustre. Les autres frères, d’ailleurs fort peu nombreux, que l’on peut rattacher au groupe des ricos hombres provenaient de branches collatérales des grands lignages, tel Alonso Martínez de Olivera, grand commandeur de Léon sous le règne de Ferdinand IV114, ou, à défaut, de familles qui s’illustrèrent au XIIIe siècle à l’occasion des combats contre les musulmans, comme les Guzman et les Ponce de Léon115. 26

La plupart des frères des ordres militaires appartenant à l’aristocratie étaient en réalité d’extraction plus modeste. En l’absence d’une enquête prosopographique étendue à chacune de ces institutions, il est impossible d’identifier avec toute la précision souhaitable les origines lignagères de leurs membres. Pourtant, si l’on se fie aux indices concordants fournis par la documentation, les secteurs inférieurs de la noblesse étaient bien les pourvoyeurs essentiels des ordres militaires116. Deux milieux jouèrent à cet égard un rôle majeur. Il s’agit tout d’abord des lignages ruraux d’origine septentrionale, française en certains cas117 mais le plus souvent navarraise, asturienne et surtout galicienne, à l’exemple des Mexia118, des Saavedra et des Ulloa119, implantés en nombre au sein de Santiago, ou des familles qui leur étaient alliées120. A leurs côtés figuraient les lignées de la noblesse urbaine qui, sans avoir un poids similaire, n’en occupaient pas moins au sein des Ordres une place centrale que le récent travail de Jean-Pierre Molénat a permis de cerner dans le cas tolédan. Placés à la tête de Santiago et du prieuré castillan de l’Hôpital par Pierre Ier, Garci Alvarez de Toledo et Gutierre Gômez de Porres provenaient tous deux d’un patriciat urbain121 auquel il est également permis de rattacher le maître d’Alcantara, Per Alfonso Pantoja (généalogies 3A, 3B et 3C, pp.397-399), voire différents commandeurs de Calatrava proches des Cervatos (généalogie 4, p. 400). S’il bénéficie d’un éclairage singulier, le cas de Tolède ne constute pas pour autant une exception : les exemples de Pedro Lôpez de Baeza et de son frère Juan, issus du lignage Berrio122, dominant à Jaén123, ou celui du commandeur santiaguiste de Baltanas, Pedro Sanchez, allié aux Bonifaz de Burgos124, qui pour leur part étaient en lutte contre le lignage rival des Sarracín pour le contrôle de la ville125, témoignent que cet exemple fait, bien au contraire, figure de norme pour les décennies centrales du XIVe siècle.

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GÉNÉALOGIE 3A. – Des maîtres issus de la noblesse urbaine tolédane : Garci Alvarez de Toledo (d’après J.-P. MOLÉNAT, Campagnes et monts de Tolède, p. 174)

GÉNÉALOGIE 3B. – Des maîtres issus de la noblesse urbaine tolédane : Gutier Gomez de Porres (d’après J.-P. MOLÉNAT, Campagnes et monts de Tolède, p. 369)

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GÉNÉALOGIE 3C. – Des maîtres issus de la noblesse tolédane : Per Alfonso Pantoja (généalogie inédite établie d’après les pp. 64 et 151-152 de son ouvrage Campagnes et monts de Tolède Jean-Pierre Molénat, que je remercie de me l’avoir aimablement communiquée)

GÉNÉALOGIE 4. – Un lignage tolédan pourvoyeur de frères de Calatrava : les Cervatos (d’après J.-P. MOLÉNAT, Campagnes et monts de Tolède, pp. 101 et 177)

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Bien qu’elle se soit renforcée à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle, l’emprise de la petite noblesse sur les ordres militaires n’a cependant pas crû au même rythme pour chacune des milices. Santiago a connu une évolution plus précoce que ses homologues, conformément à sa nature, dont Carlos de Ayala Martínez a bien montré qu’elle différait par son origine du modèle monastique suivi par les ordres de filiation cistercienne 126. Dès le troisième quart du XIIIe siècle, nous l’avons vu, apparaît une volonté d’exclure les membres non nobles des responsabilités de commandement. Sans doute un tel projet n’at-il pas connu d’emblée le succès escompté par ses promoteurs. Il ressort toutefois de la liste des frères réunis en chapitre à Ocana en 1346, à l’initiative des tuteurs de l’infant Fadrique, que l’objectif de Pelayo Pérez Correa était alors parfaitement atteint127. Il

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semble même qu’il était dépassé car la noblesse constituait désormais, pour accéder à un nombre de fonctions toujours croissant, un critère très strict qui excluait les individus qui ne pouvaient prétendre être « de buen lugare de muy limpia sangre », selon une expression documentée pour la première fois en 1355 et qui par la suite devait faire florès128. 28

Par rapport à Santiago, le développement de l’emprise du groupe nobiliaire sur l’Hôpital accuse un retard d’un quart de siècle. Participant au même titre du modèle canonial mais marqué par une moindre empreinte séculière, l’Ordre semble à partir de l’extrême fin du XIIIe siècle avoir orienté son recrutement vers la petite noblesse, qui l’emporta sans doute après la décennie 1320. C’est ce que semblent l’indiquer les mutations affectant les pratiques anthroponymiques des frères où, nous l’avons vu, on remarque une plus grande fréquence des appellations complexes dont l’usage constituait une pratique distinctive de l’aristocratie. On aurait tort de négliger la valeur d’un tel fait car un suivi des familles nobles qui, à partir du milieu du XIVe siècle, s’imposèrent dans la province castillane de l’Hôpital fait apparaître que leur puissance remonte aux années 1320-1330. Il ne peut ici être question d’évoquer en détail le parcours des Sarria, des Bolanos ou des Calderon. Qu’il suffise de développer l’exemple des Bugia, qui acquirent à la suite de Ruy Marrinez, commandeur de Vallejo et de Burgos en 1327, une position de pouvoir dont plusieurs membres du lignage tirèrent ensuite profit pour faire carrière au sommet du prieuré castillan, voire au couvent central de Rhodes (voir tableau 10, p. 402). TABLEAU

10. – L’implantation des Bugia au sein de l’Hôpital

a Il n’est en rien exclu, encore qu’à mon sens peu probable, que Ruy Martínez Bugia corresponde au frère appelé Ruy Martínez cité en tant que commandeur de Vallejo dans un acte du 25 novembre 1305, où il a reçu comme confrères Fernàn García de Frias et son épouse (AHN, OM, carp. 580, doc. 18). b L’acte a été mentionné par A. LUTTRELL, « The Structure of the Aragonese Hospital », p. 328, repris dans ID., The Hospitalier State on Rhodes and its Western Provinces. XIII. c Cette référence a été rapportée dans l’analyse de Ch. TIPTON, « The 1330 Chapter General of the Knights Hospitaliers of Montpellier », p. 307

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Pour les ordres de filiation cistercienne, c’est-à-dire essentiellement pour Calatrava – les informations sur l’origine des frères d’Alcantara étant trop fragmentaires pour refléter une évolution –, l’emprise nobiliaire fut plus lente à se mettre en place. Elle était assurément acquise au milieu du XIVe siècle. La milice, de même que ses homologues, était dirigée par des nobles dont l’un, Juan Nunez de Prado, bien que né d’amours illégitimes, était même de sang royal129. Néanmoins, la présence du groupe aristocratique à l’intérieur de Calatrava n’offre pas le même caractère massif que dans le cas de Santiago. Souvent considérées comme l’indice d’une fermeture, les définitions de 1325, nous l’avons vu, imposaient selon toute vraisemblance d’être noble aux seuls officiers qui entouraient le maître et non à chacun des frères de l’Ordre. Elles marquent donc l’origine, plutôt que l’aboutissement, d’un processus de restriction qui, bien que sensible dans les décennies suivantes, n’en demeura pas moins inabouti jusqu’au début du XVe siècle130.

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Amorcée à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle, l’emprise de la noblesse sur les ordres militaires ne saurait être assimilée à la domination sans partage que l’historiographie dépeint d’ordinaire. Selon les institutions considérées, elle obéissait à des modalités et à des rythmes variés qui obligent à envisager une telle réalité sur le temps long. Acquise au milieu du XIVe siècle, la prépondérance de l’aristocratie n’était pas le fait du nombre, sauf peut-être à Santiago, mais le résultat d’un recrutement différencié qui, depuis près d’un demi-siècle, s’était attaché à réserver aux membres de l’élite sociale l’accès aux charges majeures, favorisant une collusion toujours plus large entre les intérêts du groupe dominant et ceux des ordres militaires.

II. – Une communauté d’intérêts 31

L’intérêt, pour les nobles, d’entrer dans les ordres militaires relève en apparence de l’évidence, notamment pour les plus modestes d’entre eux. S’il n’a pas été vraiment étudié, il semble toutefois aller suffisamment de soi pour que l’on ait évoqué, parmi les premières motivations des postulants, le désir de faire main basse sur les richesses des milices131. Le risque d’une telle interprétation est manifeste : sans même parler de son aspect caricatural, elle tend à évaluer les relations entre la noblesse et les ordres militaires à l’aune des seules usurpations dont, de même que l’ensemble du clergé, ces institutions auraient constitué les victimes préférentielles132. Ce faisant, elle passe totalement sous silence les avantages que les milices pouvaient retirer du poids croissant de l’aristocratie en leur sein et perd de vue la dimension réciproque de l’échange qui est pourtant le fondement des rapports entre la noblesse et l’Église durant le Moyen Âge tardif133.

Le profit de l’individu 32

Bien que les conséquences en demeurent pour l’instant fort mal connues, il est certain que le rapprochement de l’aristocratie et des ordres militaires profitait en premier lieu aux individus recrutés par ces institutions. Pour de nombreux frères issus de familles situées à la marge de la noblesse, professer dans un ordre militaire constituait l’occasion d’accéder à un statut social et économique élevé voire, s’ils parvenaient à la dignité de commandeur, d’obtenir un pouvoir auquel ils n’auraient pu prétendre s’ils étaient restés dans le siècle134 La charge dont de tels dignitaires étaient investis les conduisait, nous l’avons vu, à exercer sur les dépendants de l’Ordre, au sein de la circonscription confiée à

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leurs soins, des prérogatives de nature tributaire et juridictionnelle qui présentaient un caractère manifestement seigneurial. Ce pouvoir, qui distinguait le commandeur du reste des frères, n’était pas restreint aux possibilités d’action qui lui étaient offertes sur l’environnement extérieur135. Il comportait également un volet, souvent occulté dans l’historiographie mais tout aussi essentiel, qui lui conférait une autorité disciplinaire sur les frères vivant à ses côtés136, que les sources, à partir des années centrales du XIIIe siècle, désignent par le terme de compagnons137 et dont il avait mission d’assurer la subsistance matérielle138 aussi bien que le salut spirituel139. 33

La considération sociale dont étaient entourés les frères des ordres militaires, et plus particulièrement les commandeurs, ressort à l’échelle locale du grand nombre de documents où il leur fut demandé de témoigner, par exemple pour garantir un transfert de droits dont ils étaient jugés dignes de conserver la mémoire, tel le Santiaguiste Diego, appelé en avril 1272 par Maria Méndez, veuve de l’infant Martin Alfonso, pour faire foi de la vente de ses propriétés de Betanzos réalisée en faveur d’un négociant de la cité140. Admis à témoigner en des occasions particulièrement solennelles, comme en 1300, lors du serment prêté par les habitants de Palencia à leur évêque141, les frères sont mentionnés parmi les chevaliers les rares fois où l’acte énumère les garants en fonction d’une hiérarchie sociale142. Investis d’un prestige important à l’échelle locale, ils étaient appelés à trancher des conflits qui n’intéressaient leur institution qu’à la marge143 ou même lui étaient étrangers144, développant une fonction d’arbitre qu’ils exerçaient parfois en compagnie des plus hauts personnages du royaume, à l’instar de Fernâo Afonso, le commandeur templier portugais de Soure, chargé en février 1276, avec l’abbé cistercien d’Alcobaça, de régler un litige foncier mettant aux prises la collégiale de Santa Cruz de Coimbra et le monastère de Santa Maria de Seiça145.

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Au-delà de l’échelon local, l’appartenance à un ordre militaire permettait à ses membres de fréquenter les acteurs de la société politique voire, pour ceux qui occupaient le faîte de la hiérarchie, de pénétrer dans la sphère curiale146. Les définitions des institutions de filiation cistercienne édictées au premier tiers du XIVe siècle attestent l’existence de tels usages, qu’elles combattent moins en eux-mêmes que comme source possible d’un relâchement de l’observance147. On ne saurait toutefois parier sur l’efficacité de ce contrôle. En 1337, les statuts du chapitre général de l’Hôpital tenu à Rhodes prenaient acte des liens tissés au sein de la société politique par le prieur et les commandeurs investis parle Couvent et dispensaient ces derniers de certains interdits alimentaires afin qu’ils puissent poursuivre ces fréquentations148. L’Ordre consacrait ainsi une évolution déjà largement entamée qui faisait des frères, à partir d’un certain niveau de responsabilité, les interlocuteurs des puissants. Toute à la gloire de son fondateur, te prieur hospitalier Afonso Pires Farinha149, l’inscription commémorative du monastère portugais de Marmelar en fournit une preuve remarquable à laquelle fait écho la vie de cour de Fernan Rodriguez de Valbuena, hôte fastueux de Bérenger de Landorre, l’archevêque dominicain de Compostelle, et de plusieurs de ses suffragants dans sa résidence de Castronuno150 et compagnon, nous l’avons vu, de l’infant Juan Manuel pour la chasse au faucon151.

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Il n’est pas étonnant, dans ces conditions, que les charges de responsabilité, au premier rang desquelles figuraient les commanderies, aient été âprement disputées au sein des Ordres152. Avant l’extrême fin du Moyen Âge, les affrontements opposant plusieurs frères d’une institution aspirant à la même dignité n’ont guère fait l’objet que d’une attention marginale153. Pourtant, des conflits eurent lieu en grand nombre d’après le registre

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prieural de Juan Fernández de Heredia de 1357, dont le cinquième des quelque cent lettres qu’il contient intéresse des rivalités mettant aux prises les Hospitaliers pour les dignités du prieuré castillan154. Certaines opposaient des frères chapelains, tels Juan Fernández et Francisco, chargés des églises de Castronuno et d’Âlcazar de San Juan155, qui s’affrontèrent à l’été 1358 au sujet d’un accord qu’ils avaient préalablement passé entre eux156. La plupart concernaient toutefois des chevaliers dont plusieurs, comme Fernan García, refusèrent d’obéir à l’injonction de quitter leur poste : commandeur de Portomarin depuis 1351 au moins157, il s’opposa, durant tout le premier semestre 1357, à la provision de la baylie faite par le maître au bénéfice de Rodrigo Alfonso de Logrono, avant de céder lorsque Juan Fernández de Heredia, après une hésitation initiale, nomma ce dernier dans les premiers jours de juin lieutenant du prieuré de Castille158. 36

Loin de se réduire à de simples revendications, ces tensions débouchèrent en plusieurs cas sur des actions de force dont certains frères espéraient qu’elles les aideraient à obtenir ou à pérenniser une position de puissance. Ainsi, à la fin de 1356, les baylies de Ledesma et de Ribadavia, dévolues en droit au commandeur de Villaescusa, Martin Sanchez de Salzedo, échappaient en réalité à son contrôle, étant tenues l’une par Juan Ganso, précepteur de San Gil de Zamora, l’autre par Nuno Gonzalez, qui reçurent tous deux de Juan Fernández de Heredia l’injonction de les restituera leur légitime titulaire 159. A coup sûr, du moins pour Ribadavia, l’usurpation était ancienne puisque le commandeur légal n’avait jamais pu entrer en possession d’une baylie que le maître Déodat de Gozon lui avait remise en 1351, en même temps que Villaescusa160. Pas plus que la décision des autorités de Rhodes, l’ordre de Juan Fernández de Heredia ne fut véritablement suivi d’effet. L’occupation de Ledesma et de Ribadavia se prolongea en effet malgré les mesures prises à la fin de l’année 1356 par le prieur161, contraint, face à leur échec, de les renouveler dès le printemps suivant162. Aussi spectaculaire soit-il, cet affrontement n’est guère qu’un exemple parmi d’autres, car de nombreux frères, à l’instar de Martin Sanchez de Salzedo, furent contraints à partir du milieu du XIVe siècle d’abandonner tout ou partie de leur commanderie à certains de leurs coreligionnaires animés d’un désir de plus en plus aiguisé par l’attrait du profit163.

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Il semble même qu’autour de 1350, en un cas d’une extrême gravité et sans équivalent dans la documentation de l’Hôpital, un litige d’ordre économique ait amené un commandeur à tenter d’assassiner le prieur provincial de Castille. Le 20 avril 1351, Déodat de Gozon enjoignait à deux frères de la langue de Provence de se rendre en Espagne pour enquêter sur les accusations pesant sur le précepteur de Lora del Rio, Nuno Suarez, dénoncé à Rhodes pour avoir attenté, opere diabolico instigante,, à la vie de son supérieur Fernan Pérez de Deza164. On ignore tout du motif exact allégué pour accréditer un tel projet criminel, même s’il semble, d’après l’ordre du maître, qu’il soit lié à une question d’argent qui aurait opposé les deux frères165. Bien que le rapport de la commission d’enquête soit perdu, il ne fait aucun doute que l’accusé fut convaincu de culpabilité puisqu’il mourut à Rhodes, dans la prison du couvent, dans l’année qui suivit l’affaire166. Nuno Suarez est sans conteste un individu hors norme. Ses soucis financiers récurrents sont bien connus167, son appétit immodéré de lucre, qui pour une part en découle, l’est tout autant168. Reste que son cas peut être tenu pour un exemple extrême du profit que les commandeurs, à une échelle plus réduite et surtout par des moyens plus pacifiques, cherchaient à tirer de la charge qui leur était confiée.

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Sans aucun doute, l’opinion était consciente aux XIIIe et XIV e siècles du bénéfice que l’accès à un ordre militaire valait au nouveau profès. Certains l’ont grossi, le tenant pour

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un changement de statut complet, un passage du tout au tout, de manière à flétrir l’intéressement des frères. Une satire fameuse de Jacques de Vitry évoque ainsi un homme qui n’avait pu de sa vie reposer sa tête sur un oreiller mais qui, après avoir rejoint un Ordre, perturbait l’ensemble du couvent par ses plaintes lorsque, les jours de lessive, il était privé d’un tel confort169. Des critiques similaires n’ont pas manqué, nous l’avons vu, d’être répercutées à l’échelle de la péninsule Ibérique, à l’instar de cette cantiga de mal dizer, composée peu avant que Pelayo Pérez Correa ne fut élu à la dignité suprême de Santiago, en vue de stigmatiser l’excessive rapidité du parcours qui l’avait conduit, bien qu’issu d’un lignage de petite noblesse, à occuper dans l’Ordre la charge éminente de commandeur d’Uclés, que l’auteur de la satire jugeait trop honorable pour qu’on la lui confiât170. 39

Il est impossible, faute de connaître avec une précision suffisante l’origine sociale des frères, de vérifier dans quelle mesure l’entrée dans un ordre militaire leur permettait d’atteindre un statut supérieur à celui dont ils bénéficiaient dans le siècle. Il est évident que l’idée d’une transformation brutale, dont certaines critiques se font l’écho, ne peut être acceptée en l’état. Pour autant, la recherche d’avantages matériels ainsi fustigée ne saurait être tenue pour une motivation sans importance171. Conscients d’un tel fait, les ordres militaires s’efforcèrent de décourager les postulants attirés avant tout par la perspective du confort mondain172. C’est ce qu’indiquèrent différents Templiers, tels le sergent Antonio, interrogé à Orense, qui signale qu’avant d’être admis dans l’Ordre, l’officiant présidant la cérémonie lui avait fait montre, conformément aux prescriptions de la règle173, des rigueurs de la vie qu’il s’apprêtait à embrasser, l’invitant à renoncer à sa volonté pour mieux épouser celle de ses supérieurs174.

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Quelles que soient les précautions prises par les milices pour l’éviter, il est certain que la perspective d’une ascension sociale dut pour bien des candidats jouer un rôle moteur au moment de prononcer leurs vœux. Cependant, en raison de la nature des sources, il est difficile de découvrir dans la documentation la preuve de la transformation du statut d’un individu grâce à son entrée dans un ordre militaire. Peut-être est-on fondé à en relever un indice, au milieu du XIVe siècle, dans le mariage du chevalier santiaguiste Vasco Gil, issu d’une famille de la petite aristocratie murcienne, avec Sancha Gonzalez de Heredia, apparentée aux Castaneda et, à travers eux, aux Manuel175, qui constituaient le premier lignage de la région176.

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Il n’existe cependant pas de certitude sauf pour les maîtres que l’on sait être puînés, auxquels le pouvoir qu’ils détenaient dans leur milice ouvrait une position sociale supérieure à celle que leur réservait leur naissance. Élevé à la charge suprême d’Alcantara à la fin du règne d’AlphonseXI, Fernan Pérez Ponce put ainsi rivaliser en termes de pouvoir avec son aîné177. Exceptionnel sans doute par la documentation qui s’y attache, son cas est emblématique du tremplin que constituaient les ordres militaires en matière d’ascension sociale, même s’il est rare, notamment aux échelons inférieurs de la noblesse, de pouvoir le prouver aussi clairement, faute de sources se prêtant sur ce point à l’analyse.

Le bénéfice du groupe familial 42

Indubitablement, le profit obtenu par l’individu admis dans un ordre militaire n’était pas limité à sa seule personne. De nombreux historiens ont insisté sur le fait qu’il était courant, au Moyen Âge, d’utiliser une position de pouvoir personnel pour favoriser les

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membres du groupe familial large178. Les ordres militaires ne font en rien exception à cet usage. Certains auteurs ont même fait état d’un népotisme généralisé au sein de ces institutions179. Toutefois, avant la fin du XIVe siècle, cette pratique n’a été ni analysée dans le détail ni replacée dans un cadre chronologique180 En péninsule Ibérique, plusieurs exemples tirés de l’historiographie moderne attestent son existence dès le milieu du XIII e siècle : pour Calatrava, deux neveux du maître Pedro Yanez sont mentionnés comme frères181 tandis que, peu de temps après, dans le prieuré portugais de l’Hôpital, le frère d’Afonso Pires Farinha et deux petits-neveux de Gonçalo Pires Pereira, grand commandeur d’Espagne, sont réputés être entrés dans l’Ordre à la suite de leurs parents 182 . Si les preuves documentaires de la diffusion du népotisme restent exceptionnelles avant l’extrême fin du XIIIe siècle, cette pratique devait pourtant être déjà répandue, si l’on en croit la déposition de Rodrigo Rodriguez, l’un des rares témoins à charge lors du procès du Temple. D’après lui, les vices de la milice étaient si graves qu’un dignitaire aurait refusé de recevoir un proche pour éviter de l’exposera une infortune semblable à la sienne183. Certes fabriquée de toutes pièces, l’anecdote n’en implique pas moins, pour emporter la conviction des juges, que le népotisme ait été au moment du procès une réalité admise, sinon même fréquente à l’intérieur de l’Ordre. 43

Passé les dernières années du XIIIe siècle, la pratique du népotisme est amplement confirmée à l’échelle de l’ensemble des milices. II me semble ainsi tout à fait remarquable qu’en 1301, lors de l’accord destiné à mettre fin au conflit opposant García Lopez de Padilla à Gutier Pérez pour la maîtrise de Calatrava, figurent parmi les otages échangés par les parties en gage de bonne foi le frère du premier, Pedro García, appelé à remplir dans l’ombre de son aîné les plus hautes dignités de l’Ordre184, ainsi que deux neveux du second, Làzaro et Alvaro Vàzquez, dont il n’est plus fait mention dans les sources, une fois leur oncle déclaré rebelle185. En faisant entre leurs proches dans l’institution dont ils se disputaient la direction, les deux prétendants ont sacrifié à un usage largement répandu au sein des milices. Il ne servirait à rien d’en multiplier les exemples. Bornons-nous à relever les cas de Diago Muniz, de García Femandez et de Vasco Rodriguez, qui se succédèrent à la tête de Santiago au cours du premier tiers du XIVe siècle, chacun étant accompagné dans l’Ordre d’un ou de plusieurs de ses neveux186 voire, pour le dernier, de son propre frère187. Cet usage n’était pas propre aux maîtres et, passé le premier tiers du XIVe siècle, des chevaliers, comme Pedro Sanchez, commandeur santiaguiste de Baltanas 188, voire des clercs, à l’exemple du prieur d’Uclés, Fernàn Rodriguez 189, s’attachèrent également à jouer de leur pouvoir en faveur de leur lignage.

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Profitant de l’entrée de plusieurs de leurs membres dans une institution, certaines familles semblent, à partir du premier quart du XIVe siècle, s’être employées à accroître leurs revenus et leur prestige lignager. Le fait a été remarquablement signalé par Bernardo Vasconcelos e Sousa pour les Pimentéis, dont l’ascension dans la société politique portugaise fut soutenue par l’Hôpital, qui joua de 1306 à 1336, durant le long gouvernement d’Estevâo Vasques, le rôle d’un Ordre de famille190. Il en fut de même, à l’échelle du prieuré castillan, pour les Valbuena, dont plusieurs membres entrèrent dans l’Hôpital à la suite de Fernan Rodriguez qui, élevé à la charge suprême en 1312, mit à profit les vingt années au cours desquelles il dirigea l’administration provinciale pour pousser le népotisme à un degré jamais atteint par ses devanciers (voir tableau II, p. 414) 191. Trois de ses proches au moins professèrent de son vivant au sein de l’institution, dont l’un, Arias Fernández, mena une carrière qui le conduisit à Rhodes, où s’illustra un autre parent du prieur, Mendarias, arrivé au couvent en 1337 et promu dix ans plus tard à la

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dignité de drapier – la plus importante dont pût être revêtu un frère originaire de la péninsule Ibérique192, tout d’abord comme lieutenant de Fernan Pérez de Deza, puis en tant que titulaire à part entière durant près d’une décennie193. TABLEAU

11. – Un exemple de népotisme : le lignage Valbuena

A. BENAVIDES, Memoria, de don Fernando IV, t. II, p. 373, doc. 246. Parmi les documents de la commanderie de Villela et Valdevida recensés dans l’inventaire du dépôt de Santa Maria de la Horta de 1666 figure un acte de partage foncier dont l’index ne relève pas la date, rédigé sur parchemin et souscrit par un certain Pedro Gonzalez de Valbuena, commandeur de San Juan del Camino. La concision de la notice ne permet pas de déterminer s’il s’agit d’une erreur de transcription pour Lope Gonzalez de Valbuena ou d’une référence à un autre membre du lignage lui aussi entré dans l’institution dans le dernier quart du XIVe siècle (AHN, OM, Indice 160, f° 89v°)

a b

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Les bénéfices retirés par le groupe familial de la présence de l’un des siens dans un ordre militaire ne se résumaient pas à la possibilité – si précieuse fut-elle – offerte aux autres membres d’y entrer à sa suite. Il semble en effet que les frères aient eu coutume de dispenser autour d’eux, dans un cercle assez large d’individus auxquels les unissaient des relations teintées de chacune des nuances de l’affection, suffisamment de faveurs pour que déjà s’en soient inquiétés les statuts de Pelayo Pérez Correa, promulgués en 1251 194. Il ne faut pas considérer qu’un tel groupe se restreignait aux parents liés par le sang. La maisonnée constituait un espace bien plus ouvert, admettant en son sein – en particulier celle du maître, de très loin la plus nombreuse – clients, dépendants et nourris, généralement confondus dans les documents sous le nom de criados 195, au bénéfice desquels le dignitaire distribuait quelques cadeaux, le plus souvent sous forme d’aliénations de rentes196, et jouait de son influence197. Participant de la sphère privée, ces pratiques n’ont laissé dans les sources qu’une empreinte marginale198. Elles ont dû néanmoins être largement répandues, à en croire un épisode du romance de l’infant Fadrique racontant la mort, lors du franchissement d’un gué, de l’un des criados du

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maître, dont le texte relate, sans s’en étonner autrement, qu’il détenait l’entière confiance et était, à ce titre, richement récompensé199. 46

Dans le cercle entourant les frères des ordres militaires et, en premier lieu, les dignitaires, les parents jouaient toutefois un rôle primordial. Bien des maîtres s’attachèrent à les favoriser, tel Pelayo Pérez Correa qui, aussitôt parvenu à la dignité suprême de Santiago, joua de son influence pour permettre aux siens de profiter de son nouveau pouvoir. Plusieurs proches l’accompagnaient ainsi au cours de la conquête de Murcie200, dont son frère, Gomez Pérez Correa, qui se vit confier le contrôle de la puissante forteresse de Cieza quand celle-ci passa aux mains des Castillans201. Nombreux sont les parents de Pelayo Pérez Correa qui purent se prévaloir de sa faveur au cours du tiers de siècle durant lequel il resta à la tête de Santiago. Certains obtinrent par son entremise des charges de responsabilité, tel son neveu Pero Martínez dont Alphonse X fit le gardien du vieux château de Cordoue, ce qui lui valut le surnom d’Alcàzar, qui resta ensuite attaché à sa descendance202. D’autres bénéficièrent même, en vertu de leur lien familial avec le maître, de dons en argent, par exemple Teresa Pérez, qui reçut de son oncle et de plusieurs de ses proches, parmi lesquels le commandeur Gonzalo García, la somme de deux mille maravédis à l’occasion de son mariage203.

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Le plus souvent, les faveurs matérielles dispensées par les dignitaires à leurs parents consistaient en des terres prises sur le patrimoine foncier de l’Ordre et dont la jouissance leur était abandonnée à titre viager. Il semble qu’une telle pratique soit apparue dans les années centrales du XIIIe siècle, à en croire un acte de 1259 aux termes duquel Gonzalo Yanez de Novoa reconnaît que plusieurs terres de Galice dont son père, Juan Pérez, lui avait cédé la propriété utile, relevaient en réalité d’Alcantara, qui les avait remises à ce dernier quand son fils, Pedro Yânez, était maître de l’Ordre204. L’usage apparaît en tout cas parfaitement consolidé à la fin du XIIIe siècle, lorsque le maître d’Alcantara Fernân Pérez Gallego accorda en 1297 à son neveu Juan Pérez, qu’il désignait comme son criado, l’enclos d’El Parral dont Gonzalo Pérez Gallego, une fois élu comme successeur de son oncle à la tête de la milice, confirma à son parent la possession, ajoutant un autre défens à la donation initialement reconnue205. Nombreux furent dès lors les supérieurs qui multiplièrent de telles concessions en faveur des membres de leur lignage, tel le maître de Santiago Vasco Rodnguez qui, en 1331, en à peine un mois, abandonna le château d’Azuaga à son frère Gonzalo Rodriguez de Cornado206, puis les terres de l’Ordre situées à Villafâfila et Barruecopardo à sa nièce, Mayor Vazquez, et au mari de cette dernière, Juan Alfonso de Benavides207.

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Désireux de promouvoir leur lignage, les maîtres et les grands dignitaires des ordres militaires ne s’attachèrent pas uniquement à le combler de faveurs quand ils occupaient une position d’autorité. A partir du XIVe siècle, ils se préoccupèrent de façon croissante de lui obtenir un avantage pérenne qui puisse être maintenu au-delà de leur mort, voire malgré leur éventuelle disgrâce. Sans doute le temps n’était pas encore advenu où d’aucuns utiliseraient leur pouvoir pour fonder, à partir du patrimoine foncier de la milice dont ils étaient chargés, une seigneurie laïque au profit de leurs descendants, tels Lorenzo Suârez de Figueroa, qui fut à l’origine des comtes de Feria208, ou plus tard, dans les décennies centrales du XVe siècle, Gutierre de Sotomayor et Pedro Giron, souches des comtes de Belalcazar et des ducs d’Osuna209. La pratique de favoriser de la sorte ses héritiers était cependant connue de longue date. Elle s’était d’abord répandue à Santiago où, à l’exclusion du maître, les principaux dignitaires avaient le droit d’avoir une descendance, que certains d’entre eux voulurent d’ailleurs avantager, à l’instar du grand

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commandeur de Léon Alonso Martínez de Olivera, qui obtint du roi l’autorisation de fonder pour son fils l’un des plus anciens majorats connus210. Au milieu du XIVe siècle, de telles faveurs étaient monnaie courante, comme le montre le cas de Diego Gonzalez de Oviedo, dont la position, malgré la disgrâce de son père accusé de trahison par Alphonse XI – qui pourtant l’avait promu à la tête d’Alcantara –, ne fut pas durablement entamée et lui fut intégralement restituée par Pierre Ier dès l’avènement de ce dernier211. 49

Forts de leur position de puissance, nombre de dignitaires s’employèrent, après le premier tiers du XIVe siècle, à favoriser l’ascension des leurs grâce à une politique d’alliances avec les principales familles du royaume. Ainsi, Vasco Rodriguez utilisa sa charge à la tête de Santiago pour marier sa sœur Teresa Rodriguez à Alonso Lopez de Lemos, héritier de l’un des plus anciens lignages de Galice212, et, nous l’avons vu, pour unir sa nièce à Juan Alfonso de Benavides, certes issu d’une souche moins fameuse mais distingué par le service curial qui l’amena à être repostero mayor d’Alphonse XI et justicia mayor de son fils213. De la même façon, Martin Lopez de Cordoba, qui réunit en sa personne les maîtrises d’Alcantara et de Calatrava, usa du pouvoir qu’il détenait en tant que dépositaire de la confiance de Pierre Ier pour marier sa fille Leonor Lopez à Ruy Gutiérrez de Hinestrosa, unique enfant de Juan Fernândez de Hinestrosa, favori tout-puissant du souverain de 1353 jusqu’à sa mort, six ans plus tard, à la bataille d’Axaviana214. La fortune ainsi obtenue par Leonor Lopez était colossale si l’on en croit les mémoires qu’elle écrivit pendant la minorité de Jean II alors que, veuve de longue date, elle s’était retirée à Cordoue du jour où la reine Catherine de Lancastre, dont elle était la confidente, fut écartée du pouvoir215.

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Après le milieu du XIVe siècle, l’importance des avantages dispensés à ses familiers par un individu entré dans un Ordre participa de façon décisive de l’œuvre de mémoire élaborée par les lignages aristocratiques. Le souvenir de telles largesses pouvait être perpétué de différentes manières. La plus fréquente consistait, pour les descendants d’un maître ou d’un dignitaire ayant joué un rôle crucial dans l’élévation de la famille, à se réclamer de sa filiation en lui prêtant le statut d’ancêtre éponyme : c’est ce que fit, en 1367, en veillant à constituer des arrhes au profit de son épouse, Vasco Rodriguez, né de Fernân Vâzquez de Cornado et petit-fils du supérieur de Santiago dont le nom lui avait été attribué216. L’héraldique pouvait également être convoquée pour servir un tel projet car elle permettait au groupe familial, d’une génération à l’autre, de manifester son lien avec l’Ordre au sein duquel il s’était élevé, comme l’avaient bien saisi les Mexia dont la croix, en forme de fleur de lys, rappelait les armes de Santiago217. Bien qu’on en trouve fort peu d’exemples avant l’extrême fin du Moyen Age, il me semble significatif qu’un dignitaire ait désormais pu constituer jusque dans la mort la référence pour les siens, tel Martin Lopez de Cordoba, dont la fille Leonor Lopez reçut en février 1409 des Dominicains cordouans l’autorisation d’édifier dans le sanctuaire de San Pablo une chapelle funéraire où seraient réunis autour du gisant du maître, frappé de la croix et de la bannière de Calatrava, l’ensemble de ses descendants218.

L’avantage de l’institution 51

L’emprise croissante du groupe nobiliaire sur les ordres militaires était loin de profiter exclusivement aux aristocrates et à leur lignée. Bien que sous-tendue par l’historiographie, cette vision traditionnelle, qui offre des milices l’image de supports passifs exposés après la seconde moitié du XIIIe siècle à la convoitise de la noblesse, doit

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être à mon sens abandonnée car elle ne prend pas en compte la nature réciproque des avantages nés d’une interaction toujours accrue. La documentation montre en effet que les responsables des ordres militaires étaient tout à fait conscients de l’intérêt qu’ils avaient à développer un recrutement aristocratique. C’est ainsi que le maître de l’Hôpital Déodat de Gozon enjoignit en janvier 1347 à Juan Fernández de Heredia de nommer au sein du prieuré de Castille quatre chevaliers issus de la noblesse afin de s’attacher les faveurs des magnats du royaume dont il satisfaisait ainsi la demande, « pro ipsorum captando adiuterio et fauore219 ». On ne saurait exposer avec plus de clarté le profit que les milices espéraient tirer de l’augmentation du nombre des frères nobles, qui étaient considérés, à l’instar de Joâo Rodrigues Pimentel lors de son élection à la tête d’Avis en 1342, comme les plus capables de veiller à la prospérité d’institutions pour la défense desquelles ils pouvaient recourir à leur pouvoir lignager220. 52

Il est rare, toutefois, que les sources précisent la nature exacte de l’avantage que les ordres militaires escomptaient d’une présence nobiliaire renforcée. En 1381, Juan Fernández de Heredia, devenu maître de l’Hôpital, accorda depuis Rhodes à Pedro de Sybilia, commandeur de Robayna, de Cordoue et de Séville, la baylie de Trevejo, usurpée depuis longtemps par des laïcs et qu’il le chargeait de recouvrer grâce à l’argent et aux réseaux dont il disposait221. Si un tel acte est tout à fait singulier, la pratique qu’il reflète n’est pas exceptionnelle pour autant. À la charnière des XIIIe et XIV e siècles, certains documents faisaient déjà mention du bénéfice financier que les Ordres retiraient de l’ouverture à des nobles, tels Artal de Huerta, comme nous l’avons vu, ou encore García Lopez de Padilla, auquel le maître de Calatrava remit à titre viager en 1296 les terres aragonaises de la milice pour le remercier d’un prêt colossal de trois cent cinquante mille maravédis, destinés à couvrir différents besoins, en particulier militaires, qu’il lui eût sans doute été difficile de satisfaire sans une telle aide222.

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Essentiel sur le plan matériel, l’appui des frères d’origine noble comprenait également un ensemble d’éléments plus informels qui consistait à mettre à la disposition des ordres militaires un système complexe d’alliances et de parentés susceptibles d’être activées de l’extérieur au profit de l’institution. Il est dair que les milices étaient parfaitement consdentes de l’importance de tels réseaux, à l’exemple de l’Hôpital, dont le couvent de Chypre soulignait en mars 1299, dans les instructions laissées au maître Guillaume de Villaret en vue de la réunion d’un prochain chapitre, l’action dédsive des amis de la maison dans la défense des intérêts de l’Ordre223. Rien n’était fait, du reste, pour dissuader les Hospitaliers, une fois leur engagement scellé, de conserver des relations avec leurs parents et amis restés en dehors de l’institution, qui ne s’opposait pas à ce que ses membres reçoivent des cadeaux de leurs familiers224 ou même, dès le milieu du XIV e siècle, rendent à ces derniers des visites régulières225. Informels et, à ce titre, rarement enregistrés dans la documentation, ces contacts constituaient pour les ordres militaires un soutien vital dans la mesure où ils créaient en leur faveur un réseau d’obligations 226 susceptible d’inclure les acteurs les plus en vue de la société politique, tel l’archevêque de Tolède Gonzalo Diáz Palomeque, dont le maître de Calatrava obtint en 1299 qu’il sollicitât du pape le renouvellement des indulgences du sanctuaire de Santa Fe, après avoir rappelé au prélat sa dette envers l’Ordre, qui avait admis en son sein plusieurs membres de son lignage et offert une sépulture à ses propres parents227.

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On ne saurait toutefois restreindre l’effort des ordres militaires en direction de l’aristocratie uniquement aux membres qui professent en leur sein. Leur volonté de promouvoir le recrutement nobiliaire s’insérait en effet dans une politique plus large qui

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visait à capter systématiquement les faveurs du groupe dominant. La stratégie la plus volontiers adoptée par les milices passait par des donations foncières à titre viager (prestimomos) qui concernaient en priorité les acteurs de la société politique dont le poids rendait le concours hautement souhaitable. Cette pratique a été soulignée par certains auteurs comme Carlos Barquero Goni ou Enrique Rodriguez-Picavea Matilla qui, dans le droit fil de l’étude menée par Isabel Alfonso Anton sur Moreruela228, tendent cependant à en exagérer la finalité économique en plaçant l’accent essentiellement sur la mise en valeur du domaine229. L’interprétation n’est pas fausse, pourvu que l’on se garde d’en faire l’outil de diffusion de liens de dépendance féodaux auxquels il n’est guère concevable, par exemple, de ramener la relation unissant Calatrava à la reine Violante, pourvue en 1271 de l’usufruit des terres de la milice situées à Moratalaz230. Elle est néanmoins réductrice dans la mesure où l’échange mutuel de services, créé à l’occasion de telles donations viagères, recouvrait des aspects infiniment variés qu’une étude conçue sur la base d’une grille prioritairement économique ne saurait restituer. 55

L’impossibilité de réduire le prestimonio à la seule valorisation du domaine ressort avec clarté du testament donné en 1307 par l’une des représentantes de la haute noblesse péninsulaire, Teresa Gil231. Dans l’acte, celle-ci enjoint à ses héritiers de restituer leurs domaines aux ordres militaires qui tous, en dehors de Calatrava, lui en avaient laissé un en usufruit. Cette seule accumulation dispense d’insister sur l’intérêt manifeste que Teresa Gil trouvait à de telles opérations ; celui des donateurs n’était pas moindre dans la mesure où plusieurs clauses du testament signalent l’obligation pour la bénéficiaire de valoriser les biens qui lui étaient confiés232 voire, dans le cas de la maison du Temple de Zara tan, d’en remettre d’autres à l’institution233. On ne saurait néanmoins limiter à ces seuls aspects le profit escompté par les ordres militaires. En effet, le testament mentionne que Teresa Gil tenait quitte le maître santiaguiste Juan Osôrez d’un prêt deux cents charges de blé qu’elle lui avait probablement consenti en un moment où l’institution devait faire face à une pénurie de ressources234. Le fait n’est pas sans précédents : cinq ans plus tôt, l’engagement pris par Juana Nunez de Lara, épouse de l’infant Enrique, de solder une dette semblable contractée par Santiago auprès de Fernan Ruiz de Saldana révèle, au moment où l’institution lui abandonnait à titre viager l’hôpital de Las Tiendas235, que la contrepartie que les ordres militaires espéraient recevoir des détenteurs de prestimonios consistait en un soutien continu qui dépassait de fort loin la seule amélioration des domaines confiés à leurs soins.

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Il ressort clairement des sources que la faveur, l’appui ou la protection du groupe aristocratique représentaient l’objectif essentiel de la politique de concessions viagères pratiquée par les ordres militaires. Plusieurs donations, par exemple celle du hameau de Manzalvos, consentie en 1288 par l’Hôpital à Juan Fernández de Limia, font état la promesse du bénéficiaire de défendre les intérêts de l’institution, dans la limite de ses moyens236. Loin de prétendre uniquement à un effet incitatif, elles sanctionnaient pour la plupart des rapports établis de longue date avec les ordres militaires. Par de tels biais, les milices cherchaient à récompenser les services qui leur étaient rendus de façon que ceuxci continuent. En 1257, l’Hôpital alla même jusqu’à détacher définitivement de son patrimoine la terre de Villamor de los Escuderos, située près de Fuentesauco, pour remercier l’évêque de Zamora de ses services237. De telles grâces, évoquées à l’ordinaire sous les mots d’amor ou d’ayuda, les textes ne dévoilent rien. L’importance qu’elles revêtaient pour les Ordres ne fait pourtant aucun doute. Deux procès qui opposèrent les milices au clergé séculier permettent a contrario d’en mesurer l’ampleur puisque, par deux

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fois, la partie adverse demanda que les juges soient récusés au motif que le prestimonio dont ils étaient détenteurs risquait de nuire à l’impartialité de leur sentence238 en les incitant à trancher en faveur de l’institution dont ils se trouvaient en quelque sorte les obligés239. 57

Conscients de l’efficacité d’un instrument qui leur permettait de développer leur réseau d’influences, les ordres militaires cherchèrent à l’utiliser de façon systématique auprès des principaux acteurs de la société politique, dont ils espéraient s’assurer la faveur de façon à pouvoir peser sur les décisions du pouvoir royal. Cette manœuvre en direction de la famille régnante s’opéra par le biais des reines et des infants. Parmi ces derniers, plusieurs reçurent d’amples donations foncières de milices dont ils rejoignirent parfois la confraternité, tels l’infant Manuel et son épouse, auxquels en 1261 Santiago concéda en usufruit la place forte de Haro240. Un tel schéma reflète bien les mécanismes ordinairement utilisés par les ordres militaires pour s’attacher la faveur du monde laïque, en particulier dans ses couches supérieures, pour lesquelles FrancescoTommasi a très justement mis en évidence le rôle joué par les femmes et les confrères 241. Après le XIIIe siècle, comme j’ai eu l’occasion de l’analyser en détail, le principe de l’association volontaire des fidèles aux milices perdit beaucoup de sa force et, naturellement, l’effort entrepris par les Ordres en direction de la famille royale s’en ressentit Plusieurs membres de cette dernière bénéficièrent encore de cessions viagères, tels les fils de l’infant Juan, influents sous les règnes de Ferdinand IV et d’Alphonse XI242, ou les bâtards de ce dernier roi, comme le comte de Trastamare, auquel son père convainquit en 1336 le maître de Santiago de laisser les châteaux de Gozon et Sobrescobio243. Le profit retiré par l’institution de tels contrats n’était cependant plus aussi manifeste que par le passé.

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Pour pallier cette perte d’influence, les ordres militaires se sont tournèrent à la fin du XIII e siècle vers le cercle des officiers curiaux, dont Salvador de Moxo a bien mis en lumière la montée en puissance au cours du règne d’Alphonse XI244. L’auteur s’est employé à souligner les liens de ces hommes avec les principaux Ordres, parmi lesquels se distingue Calatrava245 qui, en accordant deux frestimonios au chambrier du roi Fernân Rodriguez Pécha246 et en concluant des échanges avec le chroniqueur Fernan Sanchez de Valladolid 247 et avec Diego Fernândez de Médina 248, très influents à la cour, parvint à tirer parti de l’ascension politique de ces personnages. S’ils connurent un progrès spectaculaire au cours du règne d’Alphonse XI, les contacts entre les ordres militaires et les officiers royaux n’en remontaient pas moins à une période antérieure. Ils semblent exactement contemporains de l’émergence du groupe des fonctionnaires curiaux, dont les milices s’efforcèrent de s’attacher la faveur dès le dernier quart du XIIIe siècle, comme l’attestent les nombreux liens tissés entre l’Hôpital et les hauts dignitaires du palais au cours du règne de Sanche IV249.

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Pareil empressement tend à souligner l’effort des ordres militaires pour éviter de rester en marge des cercles du pouvoir, qui les amena, passé la fin du XIIIe siècle, à rechercher l’appui constant des acteurs essentiels de la société politique. C’est ce qui ressort avec une force particulière des relations que les milices entretenaient avec Alvar Nunez Osorio à qui Alphonse XI, après s’être fait déclarer majeur en juin 1325, confia le gouvernement du royaume. Durant les trois années de pouvoir du favori, les ordres militaires s’efforcèrent de développer leurs contacts avec celui-ci, indépendamment même de désaccords sur son action qui devaient conduire, à l’été 1328, certains de leurs représentants à entrer en rébellion à la suite du prieur de l’Hôpital250. À la demande d’Alphonse XI, Santiago céda ainsi en avril 1326 à Alvar Nunez Osorio, dans l’espoir de se gagner ses bonnes grâces, la

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jouissance viagère de la forteresse de Penausende251. L’année suivante, l’Hôpital et Alcântara procédèrent avec le favori à deux échanges fonciers dont la finalité n’était pas différente252. Le plus ancien révèle explicitement le profit politique escompté par l’institution : la bulle de Jean XXII qui fait état du contrat rappelle, en écho au texte de la supplique envoyée par Fernan Rodriguez de Valbuena au pape afin que ce dernier donnât son aval à l’échange, que le destinataire du transfert est le familier d’Alphonse XI et qu’en raison du pouvoir qu’il exerce sur le roi, il est très important pour l’Hôpital d’obtenir sa faveur afin de recueillir l’héritage du Temple253 qui, en Castille, lui était disputé 254, dût-il pour ce faire lui abandonner la propriété de certains biens de la milice défunte, comme le château de San Pedro de Latarce ou la maison de Villalobos, qui relevaient autrefois de la commanderie de Villalpando255. 60

Certes, un tel document est exceptionnel. Aucun autre document n’évoque en des termes aussi clairs le bénéfice attendu parles ordres militaires de leur effort en direction de la noblesse. Il est toutefois permis de s’étonner, lorsque l’on sait que l’acte était connu de Joseph Delaville le Roulx256, que les historiens continuent en règle générale à présenter les relations entre ces institutions et le groupe social dominant sous un jour unilatéral. Le profit retiré par l’individu qui entrait dans un ordre militaire et celui de son lignage, élevé d’ordinaire à sa suite, ne font aucun doute. Quoique moins flagrant et plus diffus dans la mesure où il reposait pour une bonne part sur une captation de l’influence des puissants, l’avantage que valait à la milice son rapprochement avec les cercles de la noblesse n’en est pas moins évident. Dans un contexte dont il n’est guère besoin de rappeler la difficulté, demeurer en marge des acteurs majeurs de la société politique aurait condamné les ordres militaires à subir passivement une évolution qu’en accueillant des membres de l’aristocratie ils obtenaient au contraire les moyens de contrôler ou, du moins, de moduler, au prix d’un changement de leurs caractères originels.

III. – Une profonde transformation interne 61

Il n’y a guère lieu de s’étonner que l’emprise croissante de la noblesse sur les ordres militaires, passé la deuxième moitié du XIIIe siècle, ait profondément influé sur l’organisation interne d’institutions dont les membres admettaient de moins en moins facilement qu’un fossé trop accusé ne séparât leur mode de vie de celui de leurs parents demeurés dans le siècle. Le modèle monastique, suivi par les milices dans la ligne des schémas bernardins, ne pouvait donc plus s’appliquer avec autant de rigueur qu’au temps de leur développement initial. Il semble, nous l’avons vu, qu’il ait dû être aménagé dès cette première période. Après le milieu du XIIIe siècle, la contestation était cependant d’une tout autre ampleur car elle tendait à mettre en cause un moule dont les traits distinctifs, l’ascèse et l’égalitarisme, furent progressivement tempérés.

Le relâchement des vœux monastiques 62

Caractéristiques du monachisme chrétien, les trois vœux – obéissance, pauvreté et chasteté – auxquels les frères des ordres militaires s’obligeaient au moment de leur profession, indépendamment de leur engagement spécifique de verser leur sang pour la cause du Christ257, connurent à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle une évolution contrastée. L’obéissance devint en effet l’objet d’une insistance dont ne bénéficie aucune des deux autres promesses. Perçue comme la vertu la plus agréable à Dieu, en particulier

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dans la règle castillane de Santiago, qui rappelait autour de 1250 que le Christ accepta la mort pour se conformer à la volonté de Son Père258, elle constituait un devoir dont nul frère ne pouvait s’affranchir sans exposer son âme au péril259. C’est ce qu’illustrent de nombreuses injonctions des maîtres, auxquelles ceux-ci attendaient que leurs subordonnés se plient por virtut de sancta obedienciay tel Juan Osérez lorsqu’il ordonna, à la charnière des XIIIe et XIV e siècles, aux Santiaguistes responsables de la collecte des revenus ecclésiastiques de la milice dans les provinces de Cordoue et de Tolède, de respecter les privilèges du clergé local260. Courantes au XIVe siècle, ces dispositions s’assortissaient de plus en plus souvent de menaces qui, jouant des normes statutaires, visaient à obtenir des frères la fidélité à l’obéissance promise261. 63

Il n’est guère besoin d’insister sur la nécessité d’un tel rappel. A plusieurs reprises eurent lieu des révoltes au cours desquelles les membres d’un ordre militaire ont mirent en question l’autorité du maître. Le fait est attesté pour Santiago dès la seconde moitié du XIIIe siècle où, par deux fois, certains commandants de châteaux de l’institution se rebellèrent, les armes à la main, contre Pelayo Pérez Correa262, puis contre Juan Osorez, refusant de les recevoir en des forteresses dont ils réclamaient, au moins dans le dernier cas, la concession viagère263. Après les dernières années du XIIIe siècle, les révoltes s’étendirent à l’ensemble des ordres militaires, donnant lieu quelquefois, nous l’avons vu, à des affrontements violents. Elles cherchaient en règle générale à obtenir la destitution du maître qui, souvent sacrifié pour préserver l’unité264, parvint en de rares occasions à rester en charge à la faveur d’un spectaculaire revirement de la conjoncture politique265. Violentes, ces rébellions ouvertes s’accompagnèrent même en un cas d’une authentique conjuration qui, en 1311, ne visait pas seulement à priver García Lopez de Padilla de la maîtrise de Calatrava, mais à l’éliminer physiquement266.

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On aurait tort de conclure, sur la base de ces révoltes, à une diminution du prix attaché à l’obéissance au sein des ordres militaires. En cas d’échec de la rébellion, comme durant l’été 1328 face au prieur de l’Hôpital Fernàn Rodriguez de Valbuena, la brutalité de la répression menée contre les fauteurs de troubles montre clairement qu’il n’était pas question de revenir sur l’obéissance totale due au supérieur267. Loin de condamner une telle dureté, les définitions conservées pour les institutions de filiation cistercienne au long de la première moitié du XIVe siècle l’approuvent sans restriction, prévoyant une peine d’incarcération perpétuelle pour les frères qui se révolteraient les armes à la main contre leur maître268. On ne connaît à cette sévérité qu’une exception, lorsqu’en 1325 les statuts de Calatrava, désireux de rétablir la concorde à la suite des luttes fratricides entre García Lopez de Padilla et Juan Nunez de Prado269, commuèrent la sanction en une peine de prison de deux ans suivie de l’expulsion de la milice270.

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Né dans un contexte particulier, un tel assouplissement, sans réel lendemain271, n’indique nullement un relâchement de l’obéissance due au maître272. A en croire le traité rédigé autour de 1330 à l’intention des Santiaguistes par Pedro Lopez de Baeza, celle-ci demeurait la qualité essentielle exigée des frères, qui étaient obligés d’obtempérer quand bien même un ordre leur paraîtrait injuste ou néfaste273.

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En aucun cas, le vœu de pauvreté n’a bénéficié d’une attention comparable à celui d’obéissance au sein des ordres militaires. Il est certain qu’il n’y fut jamais vécu de façon absolue : vivere sine proprio ne signifie pas, Peter Linehan l’a souligné à propos de l’Eglise castillane274, rechercher un dénuement complet, mais simplement rejeter la propriété personnelle275. Dès l’origine, il est donc clairement établi que si les frères ne possédaient rien par eux-mêmes, ils pouvaient en revanche, nous l’avons vu, être chargés par l’Ordre

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de gérer une part de ses richesses, selon une solution fréquemment adoptée dans le monachisme chrétien276. Après le milieu du XIIIe siècle, un tel équilibre tendit pourtant à se modifier277. Si les définitions santiaguistes promulguées à Leon en 1251 prévoyaient les peines les plus sévères, comme l’excommunication et l’anathème, contre les membres qui possédaient des biens personnels278, celles qui furent édictées dans cette même ville un quart de siècle plus tard apparaissent très en retrait : elles autorisaient les frères qui, grâce à leurs ressources, avaient développé des agglomérations nouvelles, à en conserver la jouissance viagère279, selon un principe qui devait être repris au cours du premier quart duXIVe siècle par les institutions de filiation cistercienne280. 67

Il semble ainsi que les frères des ordres militaires obtinrent, dans les dernières années du XIIIe siècle, de préserver, malgré les prescriptions de la règle, un certain contrôle sur leurs biens, en particulier mobiliers. En juin 1279, Alphonse X offrit aux sœurs du couvent santiaguiste de Sancti Spiritus de Salamanque d’emporter avec elles, lors de leur profession, certains éléments de leur patrimoine qu’elles étaient admises à conserver, à l’exception des terres, dont elles devaient se défaire dans un délai d’un an281. Bien qu’adressée à un monastère fondé par la famille régnante et bénéficiant donc de liens privilégiés avec le pouvoir souverain, cette licence constitue le précieux indice d’un relâchement progressif du vœu de pauvreté. Un demi-siècle plus tard, l’évolution semblait en grande partie consommée : certains frères apparaissent dans les sources à la tête de fortunes importantes282, dont ils se servaient pour pratiquer le prêt usuraire au sein même de leur institution283, voire pour acheter à Grenade des objets de luxe, bijoux ou selles ouvragées284. Les textes normatifs paraissent en avoir pris conscience puisque, après 1325, ils n’évoquent plus les biens mobiliers, dont la possession par les frères fut désormais acceptée285, sinon pour rappeler l’interdiction, sous des peines très dures286, de les transmettre, rapportée à son tour à la fin du XIVe siècle287 en raison des dénis qui lui étaient infligés, notamment de la part des Santiaguistes288.

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Les biens meubles ne sont pas, loin de là, les seuls sur lesquels les membres des ordres militaires affirmèrent leur contrôle à partir des dernières décennies du XIIIe siècle. Il ressort en effet de différents documents, malgré la répétition des interdictions statutaires 289, que plusieurs frères avaient gardé, après leur profession, la propriété de biens-fonds qu’ils possédaient dans le siècle. Portant sur des terres héritées de son père dans le finage de Séville, la donation consentie en 1292 par Pedro Rodriguez, frère de Calatrava, au maître de l’institution est le plus ancien indice d’un tel usage puisqu’elle est gagée à la fois sur les biens que le frère conservait en son pouvoir et sur ceux dont il ferait l’acquisition290. Si cette pratique restait alors exceptionnelle, elle tendit à se répandre après les premières décennies du XIVe siècle, en particulier pour Santiago, comme l’atteste la multiplication des actes dans lesquels des frères offraient leurs biens en garantie291 ou us aient de leur aisance financière pour réunir un véritable patrimoine foncier grâce à une ambitieuse politique d’achat292 totalement contradictoire avec un vœu de pauvreté dont la rigueur, à en croire les considérations de Pedro Lopez de Baeza à l’intention de ses coreligionnaires, relevait désormais d’un temps révolu293.

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Autant qu’on puisse en juger d’après la documentation, le vœu de chasteté auquel s’obligeaient les membres des ordres militaires, adapté au modèle conjugal dans le cas particulier de Santiago294, fut mieux respecté que la promesse de pauvreté, du moins jusqu’à la fin du XIVe siècle295. La plupart des transgressions documentées intéressent en effet la fin du Moyen Âge296. Du moins est-ce le cas des plus manifestes qui servent d’habitude à accréditer l’idée d’un relâchement des mœurs sexuelles pour l’ensemble des

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XIVe et XVe siècles297. Qu’il suffise, à titre d’exemple, de citer le comportement luxurieux du supérieur d’Alcantara Gutierre de Sotomayor, qui, d’après son testament, laissa à sa mort en 1453 une quinzaine d’enfants illégitimes298, ou les amours adultères de deux commandeurs cordouans, mis à mort en 1449 par le mari de leur maîtresse dans un accès de jalousie299. Au XIVe siècle, de tels scandales étaient encore inconnus en Castille, même s’il faut bien se garder d’en déduire que le vœu de chasteté y aurait été scrupuleusement respecté300. 70

Dans une étude récente sur Tomar, Manuel Silvio Alves Conde a justement mis en lumière le nombre croissant d’infractions commises en la matière, à partir du second quart du XIV e siècle, par les frères de l’ordre du Christ 301. En Castille, la disparition des actes de chancellerie prive le chercheur, jusqu’à l’époque des Rois Catholiques, de documents comparables aux lettres royales de légitimation adressées en réponse aux suppliques des principaux dignitaires, sur lesquelles l’historien portugais a fondé son analyse. En se fondant sur les mentions de bâtards extraites des archives et des chroniques, il est cependant possible de souscrire à la chronologie proposée et de situer l’amorce d’un relâchement dans les années précédant le milieu du XIVe siècle. Avant cette période, seuls deux maîtres, García Fernândez302 et Gonzalo Martel 303, passent, aux dires de mémorialistes du XVIIe siècle, pour avoir eu des enfants illégitimes. Après les années 1320, leur nombre augmente et l’information devient plus fiable puisque la tradition est dès lors confirmée par la chronique royale, dans le cas du maître d’Alcantara Suero Pérez Maldonado304, voire par des documents d’archives qui se réfèrent explicitement au fils du maître de Santiago Vasco Rodriguez305 ou à celui du supérieur d’Alcantara Fernân Pérez Ponce, dont on conserve notamment copie du testament306.

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Il est difficile de juger de l’attachement au vœu de chasteté des frères à partir d’exemples limités au sommet de la hiérarchie des ordres militaires. La liberté croissante que les dignitaires prenaient avec leur promesse ne reflétait pas forcément le sentiment vécu par la base des milices, où la documentation signale parfois des attitudes de continence volontaire307. Tout au plus traduit-elle une évolution dont les sources normatives, sans témoigner un souci comparable à celui du XVe siècle, tendent à se préoccuper davantage à partir des années 1330, déplaçant leur attention, jusque-là centrée sur les canons de police corporelle308, vers le problème spécifique du concubinage des frères309. Il est possible qu’une telle pratique ait alors tendu à se développer. C’est du moins ce que suggèrent les statuts de l’ordre de Saint-Georges du comté de Luna, projeté, nous l’avons vu, en 1358 par Lope de Luna, qui proposaient que le maître aussi bien que les chevaliers de l’institution soient autorisés à prendre femme, de façon à mener une vie honnête et à échapper au péché de luxure, perçu comme un puissant facteur de perdition310.

Le renforcement des hiérarchies internes 72

De la même façon qu’elle impliquait un assouplissement de la discipline initiale, l’emprise croissante de la noblesse sur les ordres militaires supposait la rupture de l’idéal égalitaire hérité de la tradition monastique. Elle contribuait donc à renforcer d’anciens clivages au sein de leurs membres en même temps qu’elle en développait de nouveaux, qui conférèrent aux milices, après la deuxième moitié du XIIIe siècle, un profil fortement hiérarchisé. Tranchant un conflit ouvert au moment de l’apparition des premiers ordres militaires dans la Péninsule, elle consacrait de façon définitive le primat des laïcs sur les clercs. Le refus des chevaliers de Calatrava de se plier à l’autorité d’un abbé après la mort

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du fondateur, Raymond de Fitero, est un fait connu311 dont Carlos de Ayala Martmez, développant le raisonnement de Joseph O’Callaghan312, a souligné qu’il correspondait à l’émergence d’une structure duale, distincte du projet originel au sens où elle n’impliquait plus une confusion radicale entre les domaines religieux et militaire313. 73

Renforcée au sein de Santiago, la division des membres entre clercs et laïcs ne manqua pas de provoquer aussitôt, notamment à l’initiative des seconds, l’apparition de violents conflits de pouvoir au sein des ordres militaires314.

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L’exemple le plus parfait de ces luttes est sans conteste celui de Santiago où, Milagros Rivera Garretas l’a relevé, elles mirent aux prises clercs et laïcs presque sans interruption au cours des deux premiers tiers du XIIIe siècle 315. A la requête des religieux, chassés du couvent d’Uclés et contraints de trouver refuge à San Pedro de Arlanza316, l’autorité pontificale imposa en 1228 un compromis, préparé par le légat Jean d’Abbeville, qui s’efforçait de maintenir l’équilibre à l’intérieur de la milice entre ses différentes composantes en réaffirmant le pouvoir du prieur sur la communauté des clercs317. Jamais la sentence ne reçut l’agrément des laïcs, dont les abus, notamment en matière de dîmes, se poursuivirent en toute impunité en dépit des condamnations de la papauté318. Le conflit parut même gagner en intensité à la faveur du gouvernement de Pelayo Pérez Correa qui, non content d’interdire en 1250 aux religieux de sortir du couvent319, démit en 1263 de son propre chef le prieur légitime, Gonzalo Pérez, pour le remplacer par une de ses créatures, Yagüe, qu’il imposa à la communauté des clercs malgré les protestations de l’autorité apostolique320.

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Une telle décision consacrait le primat progressivement acquis par les laïcs sur les religieux au sein des ordres militaires au cours des décennies centrales du XIII e siècle. Il est bien évident que les clercs conservaient certaines prérogatives dans le domaine spécifiquement ecclésiastique, en particulier dans les institutions de filiation cistercienne, où ils avaient la préséance sur l’ensemble des laïcs, y compris le maître, lorsqu’ils séjournaient dans un monastère de la maison mère321. Au sein de leur propre institution, les autres frères devaient même parfois leur céder le pas322. Il est pourtant indubitable que la position des clercs, après le milieu du XIIIe siècle, les plaça dans la dépendance des laïcs, notamment pour le paiement de la dîme, qui formait le principal de leurs rentes. À plusieurs reprises, la documentation normative fait obligation aux laïcs, surtout dans le cas de Santiago, de s’acquitter scrupuleusement d’une telle tobligation323. La réalité était cependant tout autre : c’est ce que montrent nombre de bulles pontificales, destinées à satisfaire les suppliques des clercs, qui ordonnaient aux laïcs récalcitrants de remplir leur devoir sous peine d’une excommunication dont la menace répétée, dans les cas de violences, trahit la profonde inefficacité324.

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S’ils constituaient l’élément dominant au sein des ordres militaires, les laïcs étaient bien loin de constituer un ensemble homogène. Leur groupe était en effet dominé par les frères capitulaires, convoqués tous les ans lors de l’assemblée de leur institution et, à cet égard, investis d’un pouvoir de décision engageant leurs coreligionnaires325. Il n’est pas certain que la coutume de réunir annuellement le chapitre ait été suivie à la lettre326. D’un examen minutieux des sources, notamment pour l’Hôpital et Santiago327, l’impression ressort cependant que, jusque dans les dernières années du XIIIe siècle à tout le moins, une telle périodicité fut de règle (tableaux 12 et 13, pp. 439 et 440-441). Les cas du Temple et des institutions de filiation cistercienne ne semblent pas différents, malgré le faible nombre des informations disponibles pour le premier328, et la nature peu explicite de celles qui intéressent les secondes329. En aucun cas ces assemblées ne réunissaient

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l’ensemble des membres d’une milice. Elles en concentraient une minorité, sans conteste importante, de l’ordre d’une cinquantaine330, formée principalement, mais pas exclusivement, de commandeurs331, et appelée à superviser et à contrôler les décisions prises par le maître et son administration332. TABLEAU

12. – Les chapitres généraux de l’Hôpital (1250-1369)

L’information, que je n’ai pas eu l’occasion de vérifier, est extraite du livre récent de J. GONZALEZ CARBALLO, La orden de San Juan en Andalucia, pp. 205 et 243, n. 137, où l’acte est présenté comme le plus ancien du fonds a

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TABLEAU

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13. – Les chapitres généraux de Santiago (1250-1369)

De telles réunions, par la régularité de leur tenue, jouèrent un rôle essentiel dans la configuration d’une élite au sein des ordres militaires, l’amenant progressivement à prendre conscience de sa situation de groupe de pouvoir dominant. Dès la fin du XIII siècle, les frères convoqués au chapitre général tendaient, comme le firent les membres

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de Calatrava réunis à Almagro en 1288 à l’initiative du maître Ruy Pérez Ponce et des grands officiers de l’Ordre, à se considérer comme les dépositaires d’une dignité particulière333. La qualification d’hombres buenos, par laquelle ils furent alors désignés pour la première fois, en constitue un indice manifeste. Appelée à faire florès, elle fut remplacée au milieu du XIVe siècle par celle de freires caballeros, qui désormais ne laissait plus aucun doute sur la fermeture d’un groupe334 au sein duquel, depuis la fin du siècle précédent, les frères tendaient à perpétuer leur pouvoir en passant d’une charge à l’autre sans apparente interruption. Particulièrement convaincant à cet égard est l’exemple du chevalier de l’Hôpital Payo Rodriguez qui, tour à tour et en moins de trente ans, fut commandeur de Quiroga, de Setefilla, de San Miguel del Pino ? de Portomarin, de Puente Ôrbigo, de Poblaciôn, une seconde fois de Puente Orbigo et, enfin, à nouveau de Portomarin (tableau 14, p. 443). Une telle longévité au sommet de l’Ordre, qui le conduisit à assumer la charge des baylies les plus importantes et à occuper en 1284 la lieutenance en Castille du prieur Fernan Pérez Mosejo335, est sans doute exceptionnelle. Elle n’en est pas moins significative de la mainmise croissante exercée, à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle, par un petit nombre de frères sur les charges principales des ordres militaires. 78

Conscients de leur puissance, les frères capitulaires cherchèrent à plusieurs reprises dans la seconde moitié du XIIIe siècle à s’arroger sur les destinées de leur Ordre un contrôle qui priverait le maître du pouvoir effectif336. Carlos de Ayala Martínez, s’appuyant sur la chronique écrite à la fin du Moyen Âge par Pedro de Orozco et Juan de la Parra337, a mis en évidence ce fait pour Santiago, dont les dignitaires majeurs décidèrent, à l’instigation des Treize, de déposer Pelayo Pérez TABLEAU

14. – La carrière de Payo Rodriguez dans l’ordre de l’Hôpital

CHARGE AU SEIN DE L’ORDRE

DATE DE L’ACTE

RÉFÉRENCES DOCUMENTAIRES

Commandeur de Quiroga

3 juin 1237

ACZ, leg. 13, doc. 18.

Commandeur de Setefilla

7 avril 1264

AGP, Inf. Gabr., Anexo, leg. 3.

Commandeur de San Miguel del Pino

8 mai 1272

LOSJ, ms. H 211, f° 347v°.

Commandeur de Porromarín a

18 février 1282 ARG, Colecciones, Doc. tex., perg. 709.

Commandeur de Puente Órbigo

4 mai 1283

AHN, Clero, carp. 920, doc. 3.

Commandeur de Poblacion de Campos 13 mai 1284

LOSJ, ms. H 211, f° 326v°.

Commandeur de Puente Órbigo

6 mai 1286

LOSJ, ms. H 211, f° 196r°.

Commandeur de Portomarin

16 mai 1287

LOSJ, ms. H 211, f° 183v°.

L'acte, qu'il ne m'a pas été donné de consulter, est rapporté par M. del M. GARCÍA MIRAZ, Guia defuentes documentales y bibliograficas sobre las ôrdenes militares en el Archivo del reino de Galicia, p. 17. La qualité de l'analyse permet toutefois de pallier la méconnaissance de l'original. a

79

Correa, redoutant que l’autoritarisme de ce dernier ne nuisît à leur position dans l’Ordre 338. En dépit de l’échec de cette tentative, dénoncée par Innocent IV339, une manœuvre

390

similaire fut entreprise à la faveur de la crise ouverte en 1263 lors de l’affrontement entre clercs et laïcs340. Santiago n’est pas la seule milice au sein de laquelle les frères capitulaires aient cherché à imposer un pouvoir collégial. Par deux fois, en 1238 et en 1250, le chapitre général de l’Hôpital établit aux côtés du prieur une commission de plusieurs frères investis d’une mission de surveillance jusqu’à l’assemblée suivante 341. Reprise ponctuellement dans le dernier quart du XIIIe siècle 342, cette formule atteste clairement, chez les dignitaires de l’Hôpital, une volonté similaire à celle de leurs homologues santiaguistes de soumettre à un contrôle étroit l’autorité du maître. 80

Si de tels projets illustrèrent, à l’échelon de chacun des Ordres, la puissance acquise par les frères capitulaires, leur échec, consommé au tournant des XIIIe et XIV e siècles, n’en souligna pas moins l’impossibilité de mettre en œuvre une solution viable alternative au pouvoir d’un seul individu343. S’il ne détenait pas un pouvoir absolu, au sens où il aurait été délié de tout contrôle, le maître n’en accrut pas moins, progressivement, sa marge de manœuvre par rapport au chapitre. Plusieurs auteurs ont prétendu que ces réunions s’étaient espacées à partir du dernier quart du XIIIe siècle pour disparaître presque complètement dans les premières années du suivant344 Les mentions de chapitres généraux relevées dans les sources montrent que cette idée est erronée345. Tout au plus l’intervalle entre les assemblées s’est-il établi à trois ans en moyenne pour Santiago ou Calatrava et, peut-être, à un peu plus pour l’Hôpital, sur lequel les données sont moins abondantes. Régulièrement convoqué durant la première moitié du XIVe siècle, le chapitre perdit pourtant alors beaucoup de son pouvoir. A partir du gouvernement de Pelayo Pérez Correa346, des décisions importantes furent prises sans qu’il fut avisé, en échange d’une promesse de ratification ultérieure qui se fit avec le temps toujours plus aléatoire347. C’est ce que montre l’exemple du maître de Santiago Vasco Rodrfguez, qui n’obtint pas avant 1331 du chapitre général, alors que deux assemblées s’étaient réunies dans l’intervalle348, la confirmation de la charte de peuplement de Fuentiduena qu’il s’était engagé trois ans plus tôt à faire parvenir aux autorités locales à la prochaine réunion de l’Ordre349.

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Un tel usage eut pour conséquence, passé le dernier quart du XIIIe siècle, de favoriser, en concurrence ouverte avec les frères capitulaires, l’émergence d’un groupe lié à la personne du maître. Il n’est pas facile de déterminer avec exactitude combien de membres il comprenait. En Orient,Jochen Burgtorf évalue l’entourage du maître de l’Hôpital à une quarantaine de frères, une fois que l’Ordre se fut replié à Chypre 350. À croire les définitions santiaguistes arrêtées à Mérida en 1274, une suite d’une telle ampleur n’était pas sans équivalent dans la péninsule Ibérique351. Il importe toutefois de distinguer en son sein les sergents, qui occupaient une position subalterne et font l’objet de rares allusions en dehors de la documentation statutaire352, des compagnons du maître 353 – environ une dizaine – qui accompagnaient celui-ci lors de ses déplacements 354. Dépositaires de sa confiance355, les membres de ce groupe pouvaient être amenés à assumer des offices, comme ceux de chapelain ou de majordome356, dont le caractère originellement domestique bénéficia à compter de la fin du XIIIe siècle d’un plus grand rayonnement à l’échelle de l’Ordre à travers les charges de notaire ou de chancelier357.

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La proximité du maître était un facteur souvent décisif dans l’avancement de la carrière d’un frère. L’appartenance de Fernan Rodriguez de Valbuena au petit cercle entourant en 1294 Diego Gomez de Roa, lieutenant du grand commandeur de l’Hôpital dans les prieurés de Castille et de Leon358, a probablement favorisé l’amorce d’une ascension qui le conduisit en vingt ans au sommet de l’Ordre359. Quant à la réussite de Juan Lopez de

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Torres, un demi-siècle plus tard, elle est explicitement liée à la faveur de Juan Fernández de Heredia, auprès duquel il séjourna en Avignon, participant à son conseil restreint 360. Cette proximité lui valut de remplir plusieurs missions de confiance en Castille, comme la collecte des rentes des baylies prieurales d’Olmos et de Quiroga ou la perception des droits de dépouille de Fortun Sanchez Calderon361, qui furent récompensées par la provision de la riche commanderie de Puente Ôrbigo, demeurée vacante à la mort de ce dernier frère362. N’étant pas toujours formalisées, de telles relations échappent en grande partie à nos sources. Elles n’en sont pas moins tout à fait essentielles dans la mesure où elles configuraient autour du maître une élite de responsables qui se trouvaient en position de force face aux autres membres de l’Ordre, même s’ils n’étaient pas investis d’une dignité particulière363.

L’affirmation du pouvoir du maître 83

Approfondis et, plus encore, redistribués, les clivages internes des ordres militaires reflétaient clairement, passé la seconde moitié du XIIIe siècle, de la position de force acquise par le maître qui représentait désormais, dans la milice qu’il gouvernait, la source de toute puissance. La figure institutionnelle du supérieur se renforça au point d’atteindre, comme Carlos de Ayala Martínez l’a bien montré, une phase de maturité au cours de laquelle elle prit les traits qu’on lui connaît au XVe siècle 364. Elle présente en premier lieu un caractère viager, par opposition à la période précédente durant laquelle, d’après les chroniques anciennes, un grand nombre des maîtres de Santiago et, à un degré moindre, de Calatrava et d’Alcantara avaient terminé leur mandat par une renonciation qui, décrite dans ces textes comme un geste d’humilité365, traduisait en fait la faiblesse de leur position à l’intérieur de l’Ordre366. Les maîtres acquirent ainsi, passé le milieu du XIIIe siècle, une personnalité distincte de celle de l’institution dont ils étaient chargés, ce qui entraîna un accroissement de leur influence extérieure, dont l’indice le plus évident est, au début du règne d’Alphonse X, leur inclusion systématique au nombre des confirmants des privilèges les plus solennels de la chancellerie royale367.

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Un tel renforcement du pouvoir des maîtres des ordres militaires n’aurait pas été possible si ces derniers n’avaient obtenu, à la fin du XIIIe siècle, la fragmentation de la mense commune qui limitait étroitement les ressources de leurs prédécesseurs368. Il est étonnant qu’un phénomène de cette importance demeure relativement méconnu. Le moment même de la formation de la mense magistrale est l’objet de débats. La plupart des auteurs qui se sont attachés à le dater, surtout pour Calatrava, le situent en 1280, en vertu de l’hypothèse lancée il y a plus d’un siècle par Manuel Danvila sur la base de notes laissées par Luis de Salazar y Castro369. Il est néanmoins possible d’estimer que l’institution de la mense magistrale ne fut pas le fruit d’une décision ponctuelle, dont on s’expliquerait mal, dans ce cas, qu’elle n’ait pas laissé la moindre trace documentaire, mais résulta en fait d’une évolution progressive dont on pourrait placer le point de départ dans les années 1250-1260, dont le caractère parfois conflictuel, à l’échelle de chacune des milices ibériques, rencontrerait ainsi un facteur d’explication supplémentaire370.

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Débutant au troisième quart du XIIIe siècle, la mise en place de la mense magistrale constitue un processus étalé sur près d’un siècle. Il ne faut pas imaginer dès l’origine les supérieurs des Ordres conservant la moitié des rentes de leur institution, selon le schéma bien connu pour le XVe siècle371. La proportion qu’ils percevaient alors était sensiblement moindre. En 1274, les statuts santiaguistes de Mérida accordèrent au maître de disposer

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des revenus de cinq commanderies réparties à grands traits dans chaque province hispanique de l’Ordre372. Il ressort toutefois que, passé les années initiales du XIVe siècle, l’assise rentière de la mense magistrale progressa, ainsi qu’en témoigne le nombre croissant des droits rattachés à la personne du maître, notamment en matière d’élevage 373 . Il est significatif que l’expression de mesa maestral., jusque-là utilisée uniquement dans des sources santiaguistes, ait dès lors tendu à se répandre dans la documentation de chacun des autres Ordres374. Bien plus, il n’est pas exclu qu’elle ait déjà commencé à se teinter d’une connotation géographique dont on peut voir la préfiguration dans l’usage que le supérieur de Calatrava García Lopez de Padilla faisait du terme magistrado – qui rapidement se répandit sous la forme maestrazgo – pour désigner la région d’Almagro 375, qui était appelée à occuper à l’échelle de cette institution une place toujours plus importante376. 86

Pourvus d’une base matérielle sans précédent, les maîtres s’employèrent, passé les années centrales du XIIIe siècle, à développer des mécanismes de contrôle qui leur permirent de renforcer leur autorité sur l’institution qu’ils dirigeaient, À cette fin, ils tentèrent d’accroître leur surveillance sur les ressources économiques dont dépendaient les frères. Plusieurs statuts rappellent, à l’instar des définitions santiaguistes de Mérida en 1274, qu’il leur incombait d’assurer directement le maintien des membres de l’Ordre qui n’étaient pas affectés dans une baylie au titre de responsable ou de résident377. Il était bien évidemment plus difficile pour les maîtres de disposer d’une autorité similaire sur ceux de leurs coreligionnaires qui jouissaient des rentes d’une commanderie. La création des bastimientos, au cours des années 1260, leur permit de ne pas en être complètement dépourvus. Elle leur donnait en effet un outil de régulation efficace servant à l’échelle de chaque milice à rassembler des grains378, mais aussi du numéraire379, pour faire face aux besoins urgents d’approvisionnement auxquels ces institutions étaient régulièrement confrontées, en particulier dans les régions frontalières380.

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De la même manière, les maîtres travaillèrent à étendre plus étroitement leur pouvoir sur l’appareil militaire de leur Ordre. Dans ce but, ils s’employèrent à élargir leurs attributions, à l’origine surtout perceptibles à travers la remise d’un équipement à chacun des frères381, vers un contrôle des forteresses dont on sait qu’il représentait un enjeu de première importance. En 1252, lors du chapitre de Montanchez, Pelayo Pérez Correa établit ainsi que le remplacement d’un commandeur chargé d’un château aurait lieu uniquement en présence du maître et de son lieutenant ou, à défaut, par l’intermédiaire d’un homme de confiance du frère appelé à être remplacé, dont on peut penser qu’il était lié par serment à son supérieur382. Cette dernière pratique était en tout cas suffisamment répandue au début du XIVe siècle pour être dénoncée en 1325 par l’abbé de Palazuelos lors de sa visite de Calatrava383. Sa condamnation, formulée au nom de motifs religieux, ne paraît pas avoir porté de fruits. L’hommage s’imposait comme un instrument efficace utilisé par le maître non seulement lors de la remise d’une forteresse 384 mais encore à son entrée en charge, pour s’assurer de l’obéissance des frères 385.

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De pareils mécanismes complétaient les prérogatives en matière de discipline que le maître possédait en tant que supérieur de l’institution386. Sur les questions liées à la conduite religieuse des frères, il disposait en règle générale d’une compétence qu’il partageait avec un certain nombre de ses coreligionnaires réunis en un conseil d’arbitres : les Treize, en ce qui concerne Santiago, ou les anciens, pour les institutions de filiation cistercienne387. Lorsque l’obéissance était en jeu non plus dans le cadre spirituel mais dans un contexte strictement mondain, le pouvoir du supérieur en matière disciplinaire

393

était plus vaste et les arbitres, tout en conservant une certaine capacité de contrôle, étaient davantage soumis à sa volonté qui, par exemple, prévalait s’il s’agissait de briser dans l’Ordre d’éventuels contacts avec le siècle388. C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre la détermination du maître à obtenir que nulle personne extérieure à l’institution, quel que fut son rang, n’interférât dans la désignation des frères, comme en attestent, au cours du XIVe siècle, les réactions hostiles de García Fernândez et de Juan García de Padilla aux provisions faites par le pouvoir apostolique à l’intérieur de Santiago, auxquelles ils tentèrent par tous les moyens de s’opposer389. 89

Détenteurs d’une puissance accrue à l’échelle de leur Ordre, les maîtres s’attachèrent, à partir de l’extrême fin du XIIIe siècle, à développer une image qui reflétât, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’institution, la dimension ouvertement souveraine de leur pouvoir. Pour ce faire, ils recoururent à un vocabulaire dont Carlos de Ayala Martínez a bien montré qu’il reproduisait celui qu’employait au même moment la propagande royale 390. Le maître était tout d’abord tenu pour celui qui dispensait la justice parmi les frères et les dépendants de sa milice : ainsi le nom de Ruy Pérez Ponce est-il rappelé dans le préambule d’une donation viagère réalisée en 1324 en faveur de son petit-neveu, Juan Ponce de Cabrera, par son successeur à la tête de Calatrava, García Lopez de Padilla391. Il passait ensuite pour le protecteur du bien commun, soucieux de la sécurité et de la prospérité de tous ceux qui vivaient sous son autorité, comme il ressort de la concession en 1352 d’une enceinte fortifiée à Manzanares, accordée par le supérieur de Calatrava, Juan Nunez de Prado392. A cette fin, il n’hésitait pas, à différentes occasions, comme à Alcazar de San Juan en 1308, à faire droit aux récriminations des dépendants de l’institution contre les abus commis par les commandeurs, auxquels il imposait d’observer les exigences de la justice dans leur pratique administrative393.

8. – Luis de Guzman, maître de Calatrava. (Illustration extraite de la Bible d’Albe, ms. 399, f° 25V°, Madrid, Archivo de los Duques de Alba. Cliché Oronoz.) FIG.

394

90

Il semble que l’idée d’un maître justicier ait servi de base à une propagande écrite, pour autant qu’on puisse en juger d’après le petit nombre des œuvres produites dans le cadre des ordres militaires qui nous sont parvenues. Du moins Pedro Lopez de Baeza en a-t-il abondamment usé dans le traité qu’il écrivit dans les années 1330 à l’intention de ses coreligionnaires de Santiago394. Le maître y est en effet présenté comme le garant de l’harmonie interne sans laquelle l’institution ne saurait prospérer395. Il est à ce titre dépositaire d’un lot de qualités de nature régalienne parmi lesquelles se détachent une valeur éprouvée au combat, un entendement exercé par la mémoire, une justice fondée sur la mesure, une largesse prompte à exaucer les prières et une noblesse plus attentive à la qualité d’âme des frères qu’au prestige de leur lignée396. Paré de telles vertus, élu de Dieu, qui l’avait placé à la tête de l’institution397, le maître était en droit d’exiger de ses frères une obéissance dont nous avons signalé le caractère absolu, suivant en cela une voie largement ouverte par le pouvoir royal.

91

À partir du milieu du XIVe siècle, le vocabulaire utilisé par les maîtres des ordres militaires pour évoquer leur propre pouvoir se confond pratiquement avec le langage employé par l’autorité royale pour mettre en scène le sien. Un très bel exemple en est offert par la chronique perdue de Pelayo Pérez Correa dont on a vu, sur la base des fragments conservés dans les divers textes qui l’ont exploitée, qu’elle datait selon toute vraisemblance de cette période. La comparaison qu’elle développe entre le roi David de l’Ancien Testament et le supérieur de Santiago, dépeint comme son fidèle imitateur 398, constitue le premier stade d’une assimilation dont le XVe siècle fournit les plus parfaits exemples. Il suffira, pour s’en convaincre, de mentionner la miniature qui ouvre la Bible dite d’Albe (fig. 8 p. 452), où l’on voit le maître de Calatrava Luis de Guzman représenté en majesté, siégeant sur un trône surmonté d’un dais et tenant dans sa main droite une épée qui symbolise le pouvoir souverain399, tandis qu’il reçoit en 1435 l’hommage du texte biblique dont, dix ans auparavant, il avait demandé une traduction castillane au rabbin Moïse Arragel de Guadalajara, protégé de la famille Mendoza400.

92

Ainsi culmina, au cours de la première moitié du XVe siècle, un processus d’affirmation de la figure du maître dont les racines remontent au moins cent cinquante ans en arrière. Dotés d’une individualité accrue à compter du milieu du XIIIe siècle, les supérieurs des ordres militaires renforcèrent leur autorité sur des institutions auxquelles l’emprise nobiliaire contribua à enlever leur coloration monastique, assouplissant peu à peu, à l’exception de l’obéissance, les vœux prononcés par les frères. En même temps qu’elle entraîna un relâchement de l’ascèse, cette évolution approfondit les différences entre les membres des milices, rompant définitivement l’égalitarisme originel au profit d’un groupe restreint, lié à la personne du maître et qui, dans l’ombre de ce dernier, participait d’un pouvoir dont les contrepoids se faisaient toujours plus faibles. ***

93

Passé la seconde moitié du XIIIe siècle, il ressort donc que le principe de l’autorité du maître sur l’Ordre qu’il régit ne souffre plus guère de discussions. Il a pu arriver que l’un ou l’autre des titulaires de la charge soit contesté, mais la pré-éminence de la fonction n’en a pas été remise en cause pour autant. Elle semble même avoir profité du développement de l’emprise de l’aristocratie sur les ordres militaires dans la mesure où cette dernière a renforcé les hiérarchies en leur sein. En s’ouvrant aux membres de la noblesse, notamment aux représentants de ses échelons les plus modestes, qui trouvaient

395

ainsi l’occasion d’une ascension sociale pour eux et pour leur lignage, ces institutions ont su en effet se concilier un appui qui constituait, en particulier pour leurs dignitaires, une source décisive de faveur et d’influences auprès des éléments dominants de la société politique, lesquels ne doivent pas être décrits, selon une image trop souvent répandue dans l’historiographie, comme uniquement préoccupés de faire main basse sur les domaines des milices afin de les exploiter à des fins propres.

NOTES 1. La plupart des auteurs s’accordent pour signaler, à partir du milieu du XIII e siècle au moins, l’emprise totale de la noblesse sur les ordres militaires. À la suite de J. O’ Affiliation of the Order of Calatrava », pp. 12-13, repris dans Calatrava and its Affiliates, I, ou de D.

LOMAX.

ID.,

CALLAGHAN,

« The

The Spanish Military Order of

La orden de Santiago, p. 88, bien des spécialistes ont

repris cette thèse, tels M. RIVERA GARRETAS, « Los ritos de initiación en la orden de Santiago », p. 291, C. LALIENA CORBERA, Sistema social, estructura agraria y organización del poder en el Bajo Aragón, p. 119, ou encore E. RODRIGUEZ

PICAVE AMATILLA ,

« Evolución de la orden de Calatrava durante el

reinado de Alfonso X », p. 76. 2. E. POSTIGO CASTELLANOS, « Caballeros del Rey Catolico.Diseño de una noblezaconfesional ». 3. Devenue un véritable topique, l’image de milices pénétrées par l’aristocratie a été développée hors du champ à proprement parler historique jusque dans les ouvrages d’histoire de l’art et d’archéologie consacrés aux ordres militaires, comme le montrent les études, par ailleurs tout à fait remarquables, d’O. PÉREZ

MONZON ,

Arte sanjuanista en Casttlla y Léon, p. 36, et d’I. C. Ferreira

FERNANDES, O castelo de Palmela do islâmico ao cristão,

p. 212.

4. Plusieurs auteurs, tels C, BARQUERO GOÑI, «Los Hospitalarios en el reino de León», p. 407, M. Á. LADERO QUESADA,

«La investigación sobre órdenes militares en la Edad Media hispanica durante los

últimos decenios», p. 15, ou encore de C. de AYALA MARTÍNEZ et C. BARQUERO GOÑI, «Historiografía hispánica y ordenes militares en la Edad Media», p. 122, ont appelé à mettre en œuvre cette méthode. Cependant, jamais elle n’a été utilisée à l’échelle du patrimoine ibérique des ordres militaires sinon, de façon partielle, par Ph.Joss

ERAND,

« La figure du commandeur dans les

prieurés castillans et léonais du Temple et de l’Hôpital ». 5. Le recrutement des milices a surtout été analysé dans le cas de l’ordre teutonique. Il n’existe pas pour la péninsule Ibérique d’études comparables à celles de M. HELLMANN, « Bemerkungen zur sozialgeschichtlichen Erforschung des Deutschen Ordens », et, plus encore, de D. WOJTECKI, Studien zur Personengeschichte des Deutschen Ordens im 13. Jahrbundert. A défaut, il convient de se reporter à l’excellente approche réalisée pour l’ensemble de la Chrétienté par A. FORE Y, « Recruitment to the Military Orders », repris dans

ID.,

Military Orders and Crusades, II, qui reste sur ce point le

travail de référence. 6. Depuis longtemps tenu pour acquis, le principe d’une emprise originelle de la noblesse sur les ordres militaires a été réaffirmé il y a peu sans véritables nuances par S. BARTON, The Aristocrcay in TwelfthCentury Leon and Casstile, pp. 158-159 : « Of the mm who joined the military orders, our sources tell us remarkably little, but we may be sure that from the outset members of the lay nobility were prominent among their ranks. »

396

7. Exprimée par D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 88, cette opinion a été avalisée par M. GARRETAS, La encomienda de Uclés,

RIVERA

p. 291 : « Parece que hacia finales del siglo XIII se habia hecho muy difí

cil para un pleheyo llegara ser freyle de Santiago. » 8. Il s’en faut de beaucoup que les auteurs qui avancent une telle idée se soient interrogés sur le concept de noblesse que recouvre en Espagne le terme de hidalguía. A la différence du reste de l’Occident, il n’est pas possible de limiter ce groupe aux caballeros ; qui n’en forment qu’une partie. Est noble en Espagne celui qui assiste le monarque dans le gouvernement du royaume. Ainsi l’affirment Las Siete Partidas del rey don Alfonso el Sabio, Madrid, t. II, part. II, rít. 9, ley 6, dans une définition très bien étudiée par A.

RUCQUOI,

« Être noble en Espagne », notamment pp.

276-278. 9. Rattachés au magistère de Pelayo Pérez Correa, ces statuts ont été présentés de façon synthétique par E. BENITO RUANO, « Establecimientos de la orden de Santiago ». 10. BNM, ms. 8582, f° 64v : «Establescido es que ningund freyre que non fuere fidalgo cauallero que non tenga castillo. Establescido es que si algun escudero fidalgo quisiere rresçebir nuestra orden que non gela den a menos que sea ante cauallero.» 11. BNM, ms, 8582, f° 45v° : «Otrosi establesçemos e defendemos que ningundfreyre de la dicha nuestra orden sinon fuere fidalgo e légitimo non pueda averestado de los treze nin pueda tenercastillo e el que lo O viere o tomare sabiendo que non es tal commo dicho es pierda la encomienda e el cauallo e las armas e cosa que el en la dicha orden dixere o fiziere non vala e arrepientase por penitençia de un año [...] Otrosi establesçemos que el maestre ni los comendadores non den el habito de nuestra orden sinon a omne fidalgo e que sea primera mente cauallero asi commo de suso avemos stablesçido. » 12. Le point de départ de ce processus a donné lieu à une controverse qu’il n’est pas difficile de trancher. Plusieurs auteurs évoquent la date de 1249, comme M. RIVERA GARRETAS, La encomienda de Uclés, p. 291, ou encore M.

ECH ÁNIZ SANS,

«Austeridad versus lujo. El vestido y los freires de la

orden de Santiago», p. 368. L’affirmation est liée au fait que les trois manuscrits répertoriés des définitions de 1274 (BNM, ms. 8582,

ANTT,

Ordem de Santiago, ms. 140, et HSA, ms. 280/834)

portent chacun la date de 1249. Il s’agit en fait d’une erreur de transcription imputable à une copie fautive, ainsi que l’a bien observé D. LOMAX, La orden de Santiago, pp. 53-54, sur la base de l’évidence interne de deux des manuscrits connus. L’historien britannique a proposé pour remplacer 1249 un intervalle chronologique compris entre 1271 et 1274, que l’on peut probablement préciser encore en le réduisant à cette dernière année, comme l’a montré C. de AYALA MARTÍNEZ,

« Órdenes militares hispánicas. Reglas y expansión geográfica », p. 68, n. 31. Il

convient toutefois de souligner qu’une telle démonstration n’a pas empêché différents auteurs de continuera situer les statuts de Mérida en 1249, telle I. M. de Carvalho Lago BARBOSA, « A ordem de Santiago em Portugal nos finais da Idade Média », p. 131. 13. Signalé par J. DELAVILLE LE ROULX, Les Hospitaliers enTerre sainte et à Chypre, p. 290, le fait a été rappelé par M. BONET DONATO, La orden del Hospital en la Corona de Aragón, p. 92, n. 33. 14. Invoquée d’abord pour Santiago, la fermeture des milices a été extrapolée à ses homologues, pourtant moins richement documentés, entre autres à Alcántara (L.

CORRAL VAL,

Los monjes

soldados de la orden de Alcántara en la Edad Media, p. 259). 15. Comme l’a bien souligné récemment C. de AYALA MARTÍNEZ, Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 175. 16. Relevé au plan général par A. LUTTRELL, «The Hospitaliers of Rhodes: Prospectives, Problems, Possibilities»,p. 264, repris dans ID., Latin Greece, the Hospitaliers and the Crusades, I, ainsi que par A. FOREY,

« Recruitment to the Military Orders », p. 142, reproduit dans

ID.,

Military Orders and

Crusades, II, le fait a été vérifié localement par de nombreuses études de cas. Les conclusions avancées pourl’ordre teutonique par D.

WOJTECKI,

Studien zur Personengeschichte des Deutschen

Ordens im 13. Jahrhundert, pp. 78-80 et 88-91, ont été ainsi corroborées, notamment pour l’Hôpital en Hongrie, en Provence ou en Catalogne, grâce aux analyses de Z.

HUNYADI,

«The Hungarian

397

Nobility and the Knights of St. John in Hungary», p. 609, de D.

CARRAZ,

«Ordres militaires,

croisades et sociétés méridionales », t. II, p. 435, et de P. BONNEAUD, Leprieuréde Catalogne, le couvent de Rhodes et la Couronne d’Aragon, pp. 157-158. 17. F. NOVOA PORTELA, La orden de Alcantara y Extremadura, pp. 43-44. 18. C. de AYALA MARTÍNEZ, «Órdenes militares hispánicas. Reglas y expansion geogrâfica», p. 69, et Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 174. 19. D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 224 : «Mas el fiio que en la orden nasciere si so padre quisiere sea nodrido en la orden fasta. xv. annos e su part de la heredad sirua a la casa. Mas si la heredad non ouiere, sea nodrido de la communal cosa tro a. xv. annos e si estonze qutsiere remanezer en la orden sea en la prouidentia delmaestro e si non quisier denle aquello quel perteneze. » 20. BNM, ms. 8582, f°56r°-v° : «Establecido es que todo freyre sea tenudo de fazer su menester el por que ante solia beuir al siglo e si por esto acaesçiere que se ensane e que se salga de la orden sea preso e sea metido en fierros e ençimafaganle conplir su menester.» 21. BNM. ms. 8582, f° 46r°. 22. BNM, ms. 8582, ffos 45v°-46r : - Otrosi establesçemos que elmaestre nin los comendadores non den el habita de nuestra orden sinon a omne fidalgo e que seaprimera mente cauallero [...] e si lo dieren a otro denlo commo a siruiente dando de sus heredades a la orden de que la orden se aproueche e otramiente mandamos en virtudde santa obediencia que tal omne non sea acogido. » Ce passage a fait l’objet d’un bref commentaire d’A. FOREY, « Rank and Authority in the Military Orders », p. 302. 23. Il faut observer que la donation consentie à Santiago lors de la profession n’était pas une exclusivité des postulants étrangers à la noblesse. Pour ces derniers, simplement, ce geste était la condition statutaire de leur admission dans l’Ordre. Plusieurs documents l’attestent, telle la donation de tous leurs biens effectuée, pour prix de leur réception, par Fernando Meléndez et son épouse Sancha Gonzalez, de Cordoue. La mémoire de cet acte a été conservée à travers la confirmation que le maître Juan Osorez en demanda à Sanche IV en mars 1295 : «Nos envio dezir que Ferrant Mendez, vezino de Cordoua, et Sancha Gonzalez, su muger, queriendo tomarel abito e entrar en su orden, que querien dar por amor de Dios e por saluamiento de sus aimas todo quanto ello avien en Cordoua a la orden» (AHN, OM, carp. 92, doc 2). 24. Il est possible de suivre M.

RIVERA GARRETAS,

La encomienda de Uclés, p. 292, qui considère la

transformation comme globalement acquise, passé les décennies centrales du XV e siècle, et les milices converties dès lors «en un baluarte de la aristocracia». 25. Ainsi l’a affirmé A. LUTTRELL, « Las órdenes militares en la sociedad hispanica », p. 594, n. 16, repris dans

ID,

The Hospitaliers of Rhodes and theirMediterranean World, XVI. La question n’est pas

abordée dans la synthèse de G. MARTÍNEZ DÍEZ, Los Templarios en la Corona de Castilla. 26. D’après A.

LUTTRELL,

«Las órdenes militares en la sociedad hispánica », p. 594, n. 16, l’idée

d’une restriction du recrutement templier en Castille à l’élément noble aurait été émise par Josep Maria Sans i Travé lors de son allocution au congrès réuni en 1971 sur Las ordenes militares en la Peninsula Ibérica. Absente des actes du colloque, la communication du chercheur catalan, restée un quart de siècle inédite, restreint dans sa version publiée la prohibition invoquée à la seule catégorie des chevaliers : J. M. SANS I TRAVÉ, « L’inedito processo deiTemplari in Castiglia », p. 241 : « Agli aspiranti frati-cavalieri veniva chiesto se fossero figli di cavalière e di domina e nati da legitimo matrimonio.» Même ainsi, nous le verrons, l’opinion peut prêter à discussion. 27. A. FOREY, «Recruitment to the Military Orders», pp. 151-157, repris dans ID., Military Orders and Crusades, II, et The Military Orders, pp. 136-138. 28. La déclaration de Juan Matías sur les conditions de sa réception est ainsi rapportée dans les actes du procès-verbal de l’interrogatoire publié par J. M. SANS

I TRAVÉ,

«L’inedito processo dei

Templari in Castiglia», p. 254 : «Interrogatus de modo sue recepcionis, dixit quod duo de illis fratribus qui erant ibi mterrogaverunt eum si erat uxoratus vel alteri religioni obligatus vel excommunicatus vel obligatus in debitis per que possit ordo gravari, vel si dederat seu promisserat aliquid ad hoc quod

398

reciperetur ad ordtnem et ipse dixit quod non. Eciam mterrogaverunt eum si erat sanus membris vel servus alicuius et ipse dixit quod non.» 29. Ainsi, du moins, le laissent penser les témoignages d’autres frères sergents, comme Pedro de Brives et Pedro, qui ont déclaré que leur réception dans l’Ordre eut heu « premissis quibusdarn interrogacionibus quas specificavit ut supra frater Iohannes Mathie », voire «premissis quibusdarn interrogacionibus quas ei fecerunt recipientes secundum quod debet fieri servientibus» (ibid., pp. 255-256). De fait, les minces fragments de l’interrogatoire d’Orense recueillis par Chr. G. MURR,

VON

« Anhange zur Geschichte derTempelherren », p. 141, ne reflètent pas une réalité

différente. Le sergent Antonio a ainsi déclaré «quod fuerit interrogatus in receptione si erat conjugatus, vel alterius ordinis seu roncinis obligatus velmembro seu membris debilitatus». Son témoignage a été analysé par Ph.

JOSSERAND,

«La figure du commandeur dans les prieurés

castillans et léonais duTemple et de l’Hôpital», p. 167. 30. La déposition du commandeur, enregistrée dans le procès de l’interrogatoire d’Orense, est rapportée dans son intégralité par Chr. G.

VON MURR,

«Anhänge zur Geschichte der

Tempelherren », p. 144 : «Seine Aufnahme sey so geschehen : Es wären vom Präceptor zween Brüderzzu ibm geschickt won/en, die hätten ibm gesagt : Frater meus, st tu vts sustinere asperitates ordinis et non habere proprium et dimittere voluntatem tuam pro voluntate maiorum ordtnis nostri, recipteris ad ordmem nostrum. Et ipse recipiendus respondit : volo. Et tunc dicti fratres reversi sunt ad dictum palatium et praceptor dixit recipiendo, post prestitum et ad Sancta Det Evangelia sacramentum : Tu qui vts intrare ordinem nostrum, contraxisti cum aliqua muliere matrimoniumperverba de presenti, vel es debitis obligatus, vel es debilitatus tn altquo membro tuo, vel fecisti votum intrandi alium ordinem, vel es promotus ad sacros ordines. Qui respondit : non. Tunc dixit preceptor : et nos receptmus te ad ordinem militioe Templi tn nomme Det et beate Matris ejus, et tunc induit eum babitum religionis.» À l’appui d’un tel témoignage, il faut relever que Sancho Alfonso est bien connu par ailleurs puisqu’il est mentionné en compagnie des sergents Antonio et Juan, eux aussi entendus à Orense, parmi les Templiers convoqués en avril 1310 par l’archevêque de Tolède (A. JAVIERRE M UR, « Aportación al estudio del proceso del Temple », pp. 75-78, doc. 3). 31. K. SCHOTTMULLER, Der Unter gangdesTemplerordens, t II, p. 212. D’après l’historien allemand, le mauvais état du manuscrit interdit de déterminer si la réception du chevalier eut lieu à Alcanadre ou à Alconétar. Sur ce point, dans sa récente traduction anglaise des actes du procès chypriote, A.

GILMOUR-BRYSON,

The Trial of the Templars in Cyprus, p. 145, n. 373, n’offre pas

d’élément nouveau. 32. Le témoignage d’AIfonso Diáz a été publié dans l’analyse de J. M.

SANS I TRAVÉ,

« L’inedito

processo dei Templari in Castiglia », p. 250 : «Interrogatus de modo recepctonis sue respondit quod interrogaverunt eum duo de recipientibus si erat alteri religioni obligatus, uxoratus, excommunicatus, in debitis obligatus vel si dederat velpromisserat aliquid pro reciptendo ordmem, et ipse dixit quod non. Eciam interrogaverunt eum si erat sanus membris suis et filius militis et domine et de legitimo matrimomo natus, et ipse dixit quod sic.» 33. Chacun des deux frères a été interrogé pour savoir « st erat films milttts et de légitima matrimonio natus » (ibid., pp. 251-252}. 34. À ce dernier chevalier il fut pas demandé, au sujet de sa naissance, de faire d’autre preuve que celle de sa légitimité (ibid., p. 249). 35. À l’échelle du prieuré de Castille, ces registres consument l’équivalent des buliaires magistraux sur lesquels, récemment encore, T. VANN , « Hospitalier Record Keeping », pp. 276 et 282, s’est efforcée d’appeler l’attention des chercheurs. 36. BN V, RBC, vol. 318, f 95r°, publ. A. LUTTRELL, « Los Hospitalarios en Aragon y la peste negra », p. 511, doc. 3, repris dans ID., The Hospitaliers in Cyprus, Rhodes, Greece, and the West, XIV : « Vestra significatione percepto quod, quia mortalitas preterita maiorem partent fratrum dicte Castellanie rapuit ab hac vita, pro utili regimine ipstus Castellanie fratribus militibus et servientibus indigetis, ne dicta

399

Castellania fratrum carentia incamodi pastiatur alicuius lesionem, vobis tenore presencium faciendi fratres quindectm milites aptos et idoneos et mtegros membrts suis sollempniter, ut est morts, eis prius per vos vel alium militie cingulo insignitis si ex utroque parente nobili fuerint légitimé procréati, necnon fratres servientes quinque aptos et idoneos et membrorum suorum integritatem habentes […] licentiam concedimus et donamus. » 37. AHN, Codice 602, f° 3r°. Le document fait obligation au prieur d’arrêter son choix sur « duodecim fratres sanos tamen et mtegros membris suis quorum sex, si ab utrisqueparentibus nobilibus fuerint légitimeprocreati,per nos uel alium cingulo militie insigurris». 38. A. LUTTRELL, « Hospitalier Life in Aragon », pp. 104 et 115, repris dans

ID.,

The Hospitaliers of

Rhodes and their Mediterranean World, XV. 39. AHN, Codice 602, f° 155v° : «Por tenor de las presentes uosdamos licencia que en lugar nuestro et por nos dedes el habito de nuestra religion efagadesfreyres caualleros a diez escuderos quales uos queredes e enteredes que sean a prouecho e utilidat de nuestra orden.» 40. AHN, Códice 602, f° 155v° : «Por ténor de las presentes vos damos licencia, actoridat, plenero e liure poder que en nombre nuestro e por nos dedes el habito de nuestra orden e fagades freyre cauallero a Ruy Bermudez escudero solepnalmente, segunt las buenas usanças de nuestra religion, empero que sea sano et entrego de sus mienbros e de buena conuersacion.» 41. AHN, Côdice 603, P 142r°. 42. AHN, Côdice 602, P 166r°. Pour l’année 1364, l’unique lettre consignée dans le registre prieural, après que Juan Fernàndez de Heredia eut été dépossédé de la charge de prieur sur l’ordre de Pierre Ier, fait état de l’envoi dans l’île de Rhodes d’Alvar Gonzalez de Sarria, qui avait mission de « recontar al senyor maestre e converti la destruccion e necessidat del dicho priorado ». 43. Pour les clercs, le fait est attesté entre autres exemples parla provision donnée par Juan Fernández de Heredia au mois de février 1357 en faveur de son lieutenant Adam Arias de Lemos : «Por tenor de las presentes uos damos licençia de ffazer en et priorado nuestro de Castilla quatro ffreyres capellanes sanos empero e entregos de sus miembros e sufficientespersonas et aquellos dedes el habita de nuestra orden segunt las buenas husanças de nuestra religion e asignedes estaias en el dicho prtorado alli do a uos meior uisto sera los quales sean proueydos de las cosas necessarias juxta las loables costumbres de nuestra religion.» (AHN, Códice 602, f° 142v°.) 44. AHN, Côdice 603, f° 37v° : «Fue facta carta de licencia a fray Johan Ortiz Calderon, comendador de Bamba e lugar teniente en el priorado de Castiella e de Léon, que pueda fazer.xii.freyres caualleros e freyres sargentes e capellanes los que a el bien vtsto los sera.» Cette différence a fait l’objet d’un bref commentaire de Ph. JOSSERAND, « La figure du commandeur dans les prieurés castillans et léonais du Temple et de l’Hôpital », p. 171, n. 116. 45. En plusieurs cas, le coût de l’entretien d’un chevalier est décrit comme un poids important pour les revenus de la baylie à laquelle il était affecté. Le fait ressort de l’engagement pris en avril 1357 par Juan Fernàndez de Heredia auprès de Nuno Gonzalez, qui avait pris à ferme la commanderie de Ribadavia contre l’engagement formel que » durant el tienpo de las dichas .iiii. annyos freyre cauallero alguno de estaia en la dicha baylia no y sea puesto » (AHN, Códice 602, P 147v°). La nécessité d’une limitation du nombre des chevaliers est exprimée de la même façon pour la branche portugaise de Santiago dans le texte des statuts de 1327, ainsi que l’a mis en évidence C. de AYALA MARTÍNEZ, «La escision de los Santiaguistas portugueses», p. 57. 46. Il est significatif que l’on demeure condamné pour l’ascendance de Pelayo Pérez Correa, assurément te maître le plus célèbre de la période médiévale, à reprendre invariablement les éléments réunis par les chroniqueurs de l’époque moderne, au premier rang desquels F. de Y ANDRADA , Chronica de las très ordenes y cavallerias de Sancttago, Calatravay Alcantara,

et F.

CARO DE TORRES ,

RADES

part. I, f° 30V °,

Historia de las ordenes militares de Santiago, Calatravay Alcantara, f° 18v°. Les

analyses récentes d’A. GONZÁLEZ BONILLA, « Pelay Pérez Correa, maestre de Santiago », pp. 412-413,

400

et de D. RODRIGUEZ BLANCO, « Alfonso X y el maestre de Santiago Pelay Pérez Correa », p. 107, en offrent la preuve criante, qui n’apportent rien de nouveau sur le sujet. 47. J.Á. GARCÍA DE CORTÁZAR, El dominio de San.Millan de la Cogolla. p. 52. 48. Différents auteurs ont souligné la nécessité de le combiner pour le moins avec des éléments offrant une fiabilité plus élevée, à l’instar de T. Ruiz, « Une note sur la vie rurale dans la région d’Aguilar de Campoo », p. 17, de J. PÉREZ CELADA, Documentacion del monasterio de San Zoilo de Carrion, t.I, pp. lxiii-lxiv, ou de R.

DURAND,

« Trois Siècles de dénomination aristocratique portugaise

d’après la littérature généalogique », p. 45, n. 6. À ces constats fondés sur les actes de la pratique, il n’est pas sans intérêt de rapporter l’analyse de M. LACOMBA, « La représentation nobiliaire dans le discours royal », pp. 75-76, qui sur la base du corpus chronistique fait valoir que l’emploi de la particule don tend à partir du règne d’Alphonse X seulement à devenir un marqueur fiable de la condition nobiliaire du personnage au nom duquel elle était accolée. 49. Le fait esc attesté par exemple pour le grand commandeur d’Espagne de l’ordre de l’Hôpital, Gonçalo Pires Pereira. Dénué de ce titre en 1250, alors qu’il était commandeur de Puente Orbigo (C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilégios de la orden de San Juan de Jerusalén, p. 524, doc. 313), il en est paré en 1281 (ibid,pp. 579-581, doc. 357). 50. Ainsi pour le prieur castillan de l’Hôpital, Feman Pérez Mosejo, dans un document de 1286 ( ibid., pp. 608-611, doc. 380). 51. A. FOREY, « Recruitment to che Military Orders », p. 144, repris dans

ID.,

Military Orders and

Crusades, II, et The Military Orders, p. 134. 52. La difficulté de connaître le statut des frères des ordres militaires a été soulignée à l’échelle d’autres régions de l’Occident. Ainsi l’ont fait valoir, pour la Navarre et la Sicile, S. LARRAGUETA,

El gran priorado de Navarra de la orden de San Juan, t.I, pp. 237-238, et K.

GARC ÍA

TOOMASPOEG,

« Les premiers commandeurs de l’ordre teutonique en Sicile », p. 445. 53. Mises en évidence à l’échelle générale pour l’Hôpital par J. RILEY-SMITH, The Knights of St. John in Jérusalem and Cyprus, pp. 233-240, ces distinctions ont été récemment décrites pour le cas ibérique par C. de AYA LA MARTÍNEZ, Las ordenes militares hispanicas en la EdadMedia,pp. 167-173. 54. Pour l’Hôpital aux XIIe et XIIIe Siècles, une seule mention a été signalée par C. BARQUERO

GONI,

« Los Hospitalarios en el reino de Léon », p. 408. Une même rareté a été invoquée pour Santiago par C. de AYALA MARTÍNEZ, « The Sergents of the Military Order of Santiago », p. 227. 55. AHN, OM, carp. 65, vol. II, doc. 21. 56. C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios en el reino de Leon », pp. 409-410. 57. Ce fait a été fort bien relevé par P. MARTÍNEZ SOPENA, « Notas sobre la antroponimia hispanica mediéval », p. 195, dans une analyse faisant état des progrès réalisés par une telle méthode, à partir de la seconde moitié des années 1980, dans le cadre du groupe de travail réuni par Monique Bourin autour de la genèse médiévale de l’anthroponymie moderne, dont les études se sont durant une dizaine d’années étendues à l’ensemble de l’Occident méditerranéen. 58. Dénoncé par Adam Arias de Lemos pour sa prétendue incurie à fa tête de la baylie de Benavente, il est mentionné dans deux lettres du prieur Juan Fernàndez de Heredia en date du II février 1357 – qui le suspendaient de sa charge et l’assignaient à résidence dans l’attente de plus ample information – sous le seul nom de Gomez (AHN, Cridice 602, f 143v°). Dans l’ordre adressé trois mois plus tard par le prieur à son délégué Adam Arias de Lemos afin qu’il fût réintégré dans son administration, les charges réunies contre lui s’étant révélées fausses, le frère est appelé Grimez Alfonso (AHN, Codice 602, f° 149V°). Il existe enfin, dans les archives centrales de l’Hôpital, un dernier document le concernant qui fait état de sa mort, à la suite de laquelle, le 20 février 1358, le maître Roger des Pins donna à Adam Arias de Lemos la baylie de Benavente. Dans cet acte, le commandeur défunt reçoit l’intégralité de son nom, Gomez Alfonso de Golia (BNV, RBC, vol. 316, f° 181r°-v°).

401

59. Pour se prémunir contre elles, il convient de se référer au récent bilan tracé par P. MARTÍNEZ SOPENA,

« La evolucion de la antroponimia de la nobleza castellana entre los siglos XII y XIV ».

60. À plusieurs reprises déjà, j’ai eu l’occasion de lancer un appel pour que le nom soit pris en compte comme un marqueur social utile à une meilleure analyse sociale des milices : Ph. JOSSERAND,

« Les ordres militaires dans les royaumes de Castille et de Leon », p, 41, et « La figure

du commandeur dans les prieurés castillans et léonais du Temple et de l’Hôpital », pp. 167-169. Les résultats obtenus voici peu pour la Provence par D. CARRAZ, « Ordres militaires, croisades et sociétés méridionales », t. II, pp. 415-417, sont un encouragement certain à développer cette grille d’interprétation. 61. AHN, OM, carp.567, doc. 15, publ. A. JAVIERRE

MUR,

«Aportacion al estudio del proceso del

Temple», pp. 75-78, doc. 3. 62. Ph. JOSSERAND, « La figure du commandeur dans les prieurés castillans et léonais du Temple et de l’Hôpital », p. 168. Lors de l’écriture du texte, je n’avais pas encore dépouillé les archives centrales de l’Hôpital situées à Malte. Leur consultation m’a bien sûr conduit à modifier mes premières estimations, en particulier pour les décennies centrales du XIVe siècle, sur lesquelles ce fonds projette un éclairage tout à fait indispensable. Elle n’enapaspour autant remis en cause, comme le lecteur pourra en juger, la plupart des conclusions que j’avais avancées dans ma communication. 63. Le fait a été établi sur le plan général par P. MARTÍNEZ SOPENA, « L’anthroponymie de l’Espagne chrétienne entre le IXe et le XII e siècle ». La spécificité des espaces occidentaux de la Péninsule, restés longtemps fidèles aux nomma paterna, a été bien relevée par plusieurs auteurs dont R. DURAND,

« Le système anthroponymique portugais », pp. 105-106, et « Trois siècles de

dénomination aristocratique portugaise dans la littérature généalogique », p. 46. 64. P. BECK, « Anthroponymie et parenté », p. 375. 65. Avancée par R, FOSSIER, « L’ère féodale », t.I, p. 374, l’Idée a été vérifiée en péninsule Ibérique pour l’époque antérieure au XIIIe Siècle par P. MARTÍNEZ

SOPENA,

« La antroponimia leonesa. Un

estudio del Archivo de la Catedral de Léon », pp. 162 et 172, n. 18, et par J, A. GARCÍA DE CORTAZAR, C. DIEZ HERRERA et E. PENA BOCOS, « Antroponimia y sociedad del Cantabrico al Ebro », p. 228. Elle paraît susceptible d’être étendue à la période postérieure, comme l’a signalé S. BOISSELLIER, « La vie rurale encre Tage et Guadiana de l’Islam à la Reconquête », t. II, p. 423. En l’absence de travaux anthroponymiques pour la Péninsule aux XIVe et XVe siècles, il convient toutefois de garder à pareille affirmation un caractère d’hypothèse, susceptible d’être invalidé par des analyses plus approfondies. 66. A. JAVIERRE MUR, « Aportación al estudio del proceso del Temple », pp. 75-76. 67. En témoigne notamment l’exemple de Joâo Fernandes Cay, créé en 1283 maître du Temple dans les royaumes de Castille, de Léon et de Portugal, ou de Pay Grimez Barreto, tous deux connus pour leur soutien indéfectible à la cause d’Alphonse X dans les derniers mois de son règne. Pour prix de leurs services, ils obtinrent du roi la restitution des places de Jerez de los Caballeros et de Fregenal, confisquées à l’Ordre en raison de l’appui apporté par le lieutenant Grimez Garda à la rébellion de l’infant Sanche contre son père. (ANTT, gav. I, m. 5, doc. 6, publ. M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 539-540, doc. 509.)

68. L’affirmation du lignage noble dans les dernières décennies du XIIIe Siècle a été bien observée par I. BECEIRO PITA, « La conciencia de los antepasados y la gloria del linaje ». Le rôle primordial du nom dans cette stratégie a été relevé par R.

DURAND,

« Surnoms et structures de la famille », p.

416. 69. L’origine sociale de ces deux dignitaires a été étudiée en détail par Ph. JOSSERAND, « La figure du commandeur dans les prieurés castillans et léonais du Temple et de l’Hôpital », p. 166.

402

70. Au sujet du lignage, l’étude classique de S. de Moxo, « De la nobleza vieja a la nobleza nueva », pp. 93-98, peut-être utilement complétée par l’analyse récente de V.Á. ÁLVAREZ PALENZUELA, « La nobleza del reino de Leon en la Alta Edad Media », pp. 277-281. 71. M. C. CASADO LOBATO, Colección documental del monasterio de Carrizo, t.I, p. XXIII. 72. C. JULAR PÉREZ-ALFARO, « Dominios senoriales y relaciones clientelares en Castilla ». 73. J. M. ESCOBAR

CAMACHO,

« Aportación al repartimiento de Córdoba : la orden de San Juan de

Jerusalén y la familia del gran comendador », pp. 165-166. 74. Parallèlement à la charge de prieur de Castille, qu’il exerça de 1312 à 1333, ce dignitaire est attesté en tant que grand commandeur d’Espagne pendant une période minimale de quatre ans, de mars 1318 à janvier 1322 (AHN, OM, carp. 859, doc. 6, et carp. 580, doc 3). Dans le second document, il reçoit en outre le titre de lieutenant du maître de l’Hôpital en Espagne. 75. Ph. JOSS ERAND, « Un maître politique : Fernan Rodríguez de Valbuena », p. 1315. 76. AHN, OM, carp. 570, doc, 8, publ. ibid., pp. 1340-1343, doc 2 : « Cum in pluribus magnis et honorabilibus administrationibus dicti ordinis Hospitalis tibi dudum comissis laudabiliter hactenus studueris te habere, de nobilitate quoque genens et aliis probitatis meritis multipliciter commendaris.» 77. J. MIRET I SANS, Les cases de Templers y Hospitalers en Catalunya, pp. 389-390, a rappelé l’arbitrage confié à l’automne 1319 par le maître Hélion de Villeneuve à Fernan Rodriguez de Valbuena dans le but de mettre fin au différend qui opposait les prieurs d’Aragon et de Catalogne au sujet de la pension versée aux anciens Templiers. 78. AHN, OM, carp. 859, doc. 6. : en mars 1318, le lieutenant du maréchal de l’Hôpital, Guillaume de Savignac, adressa, en accord avec le couvent de Rhodes, une supplique à Jean XXII afin que celui-ci acceptât la nomination de cinq procureurs, au nombre desquels Fernân Rodriguez de Valbuena, chargés de négocier avec les envoyés du pontife la réforme de l’Ordre. Analysé par C. GUTIERREZ DEL ARROYO,

Catálogo de la documentacion navarra de la orden de San Juan en el Archivo Histó

rico Nacional, t.1, p. 109, doc 347, le documenta été publié par Ph.

JOSSERAND,

« Un maître

politique : Fernân Rodriguez de Valbuena », pp. 1337-1340, doc I. Vu l’influence dont le prieur castillan jouissait en 1318 auprès des plus hauts dignitaires de l’Hôpital, on peut penser que ce n’était pas là son premier séjour en Orient. De fait, un acte extrait des registres du notaire génois Lamberto di Sambuceto, sur lequel N. COUREAS, « The Rôle of the Templars and the Hospitaliers in the Movement of Commodities involving Cyprus », pp. 259-260, a attiré l’attention, suggère que son premier voyage pourrait remonter à près de vingt ans plus tôt – c’est-à-dire avant même la conquête de Rhodes – puisqu’à Chypre, le 13 juillet 1301, il aurait donné un reçu à un marchand de Montpellier pour le versement d’une somme de quelque sept cents besants. La seule réserve tient au fait que le formulaire notarial latin évoque le frère sous le simple nom de Fernân Rodriguez, Une homonymie ne peut donc être tout à fait exclue, même si le nombre réduit des frères castillans séjournant en Orient au début du XIVe siècle m’amène à penser qu’il s’agit bien du futur prieur, dont la présence en Castille, avérée dans les années 1290, n’est attestée par aucun document avant le 18 juillet 1303 (Archivo Catedral de Sevilla, leg. 106, doc. 20, cité par I. GONZÁLEZ FERRIN

et J. F.

SAEZ GUILLÉN ,

« Catalogo de documentos relativos al cobro de diezmos de

Lora », p. 22, doc 2). 79. Cette hypothèse a été avancée par Ph. JOSSERAND, « Un maître politique : Fernân Rodrfguez de Valbuena », pp. 1314-1315. Elle repose sur les amitiés dont le prieur disposait à Zamora et qui, dans la seconde minorité d’Alphonse XI, jouèrent un rôle primordial dans le retournement de la ville en faveur de Juan elTuerto et de Juan Manuel avec lesquels le dignitaire s’opposait à l’infant Felipe (Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 128, p. 192, et Gran Crontca de Alfonso XI, t.I, chap. 39, p. 352). Elle s’efforce en même temps d’expliquer la volonté de Fernân Rodrfguez de Valbuena d’être inhumé dans l’église San Juan de Castronuno (AHN, Codice 602, ff os 1471r°, 151iv°-152r°, et 160v°), où se développa par la suite une véritable tradition funéraire, bien mise en valeur par O. PÉREZ MONZON, Elarte sanjuanista en Castilla y Léon,

pp. 102 et 110.

403

80. Récemment, E. PARDO

DE GUEVARA Y VALDÉS,

Los senores de Galicia, t.I, p. 130, n. 271, et p. 149, n.

312, a défendu une hypothèse qui fait de Fernân Rodrfguez de Valbuena le frère du supérieur général des Franciscains, Gonzalo de Balboa. Le prieur de l’Hôpital serait donc un membre du lignage galicien de Valcârcel puisqu’il serait le fils d’Ares Fernández de Balboa et de Leonor de Valcarcel, sœur de Garda Fernândez de Valcârcel, lequel est le premier de la lignée à porter ce nom. Fondée sur différents actes publiés par J. I. FERN ÁNDEZ DE

VIANA Y VIEITES,

« La colección

diplomâtica del monasterio de Santa Maria de Penamayor », thèse de doctorat inédite (SaintJacques de Compostelle, 1971) qu’il ne m’a pas été possible de consulter, cette filiation a été suivie par J.de SALAZAR Y

ACHA,

« Notas para una biografia de Fernân Rodriguez de Valbuena », pp.

254-255. 81. Gran Crónica de Alfonso XI, t.I, chap. 78, p. 422 : « E quando el conde entendio la rrazon que le dezia el prior, fablo contra el muy sanudo e dixole que se callase de aquella rrazon, que otros mejores que el avie en Castilla para lo contradezire que lo consentianpor que entendia que era seruiçio del rey, » L’épisode est laissé en marge de la narration de Fernân Sânchez de Valladolid dans la Crontca del rey don Alfonso XI, pp. 213-214. 82. II convient ici de s’inscrire en faux contre le topique encore repris par J. O’

CALLAGHAN,

« La

vida de las ordenes militares », p. 19. 83. A. DEMURGER, Vie et mort de l’ordre du Temple, p. 89. 84. Le fait ressort notamment de deux documents, respectivement datés de 1293 et 1322, intéressant les baylies de Puente Fitero et de San Lorenzo de Limia (AHN, OM, carp. 575, doc. 39, et carp. 580, doc. 3). Dans le second acte, il est même fait référence comme à « un huso e costumbre de nossa orden » à l’usage d’instituer un sergent ou un clerc en tant que commandeur. Une possibilité similaire était prévue, dans le cas de Santiago, par les définitions de Robredo de Montânchez en 1259 (BNM, ms. 8582, f° 64r°). 85. BNM,ms. 13063, f°155r°. 86. AHN,Clero, carp. 1879, doc 18, publ. J. L. MART ÍN

MARTÍN

et al., Documentacion de los Archivos

Catedralicio y Diocesano de Salamanca, pp. 551-552, doc. 438b. Le témoin d’un acte passé par le dignitaire a été ainsi « Domingo Fernández, que mora ena cal Cabreja, cunnado de fray Fernando, comendador sobredicho, que cunto los morabetinos sobredichos ». 87. Ce point a bénéficié de l’analyse féconde d’E. VARELA AGÜÍ, « La dimesion simbolica del castillo plenomedieval », et La fortaleza médiéval. Simbolismo y poder en la Edad Media, p. 118. 88. BNM, ms. 8382, ffos 45v° et 64v°. 89. Elle ressort des différentes codifications alphonsines, surtout des Siete Partidas del rey don Alfonso el Sabio, part. II, tit. 18, leyes 12-14, pp-160-161, ainsi que l’a justement relevé M. C. CASTRILLO LLAMAS,

« Monarquia y nobleza en torno a la tenencia de fortalezas en Castilla », p. 98.

L’auteur amplifie dans ce travail un point de vue qu’elle avait déjà avancé précédemment : M. C. CASTRILLO LLAMAS

et M.J.

GARC ÍA VERA,

« Nobleza y poder militar en Castilla a fines de fa Edad

Media »,p. 33. 90. La forteresse de Matrera, qui dépendait de Calatrava, est en 1299 la première dont on ait la preuve que son commandeur Juan Fernàndez, mort peu auparavant, la détenait sous serment (AHN, OM, libro 1344, f° 235r°-v°, publ. C. de AYALA

MARTÍNEZ

et al., « Algunos documentes sobre

ordenes militares y fortalezas », pp. 96-97, doc. 9.) 91. Otros ay que porfuerça deuen serfijos dalgo et commo ofiçiales, estos son los acaydes que tienen los castillos. » (JUAN MANUEL, Libro enfenido, p. 170 de l’édition procurée par J. M. Blecua). Lorsqu’il fait état de cette obligation, l’infant la présente comme largement acceptée par ses contemporains. 92. II est révélateur à cet égard qu’en 1330 le commandeur calatravan de Priego Pedro Ruiz ait été obligé de prouver que l’alcaide auquel il avait remis la place en son absence était bien d’origine noble pour pouvoir se dégager de toute responsabilité pour la perte du château, livré aux Nasrides en raison de la trahison de son homme de confiance. Le fait est rapporté dans la

404

Crónica del rey don AlfonsoXI, chap. 94, p. 229, et dans la Gran Crónica de Alfonso XI, t.I, chap. 1l5, pp. 194-195 : «Este Pero Rruiz. andaua pidiendo merçed al rrey que le diese por quito del omenape que fiztera por aquella villa de Priego e por la torre. Eel rrey sobresto ovo su consejo con omes buenos hijos dalgo e con los caualteros de la su corte e fallo que este Pero Rruiz dexara la villa de Priego e el castillo a ome hijo dalgo que lo toviese porel con homenaje, e que pues el lo prouara, que lo deuia dar por quito. E diolo ansi por sentencia.» 93. Relevées par D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 55, les attributions de ce groupe ont été étudiées avec un grand soin par C, de AYALA MARTI’NEZ, «Órdenes militares hispanicas : reglas y expansion geografica», p. 79. 94. BNM, ms. 8582, f° 45v°. 95.

Á

ce sujet, un «cierre oligarquico» a été justement évoqué par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Poder y

representatividad en las ordenes militares hispánicas », pp. 46-47. 96. Ainsi l’a bien souligné J. O’CALLAGHAN, «The Affiliation of the Order of Calatrava», p. 12, et «The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava», p. 270, repris dans

ID.,

The Spanish Military

Order of Calatrava and its Affiliates, I et VII : « Otrosi, viendo ser servicio de la casa de Calatrava, ordenamos que el maestre non nombre a ninguno que non sea légitima o fixo de duena, de cavallero, o de escudero, que cavalleropueda ser.» 97. La plupart des auteurs se sont prononcés en ce sens, à l’instar encore de C. de AYALA MARTÍNEZ, « Ordenes militares hispánicas : reglas y expansion geografica », pp. 68-69, n. 32. 98. A. FOREY, «Recruitment to the Military Orders», pp. 142-143, repris dans

ID.,

Military Orders

andCrusades, II. 99. II est possible sur ce point d’établir un parallèle avec la situation des Teutoniques telle que la décrit K. MILITZER, « Die Aufnahme von Ritterbrüdern in den Deutschen Orden », p. II. 100. Prudemment, les auteurs qui évoquent en termes très vagues ce qu’ils nomment l’aristocratisation des milices se gardent bien d’entrer dans un tel questionnement, tels L. CORRAL VAL,

Los monjes soldados de la orden deAlcantara en la Edad Media, p. 259, ou E.

MATILLA,

RODR ÍGUEZ-PICAVEA

« Evolución de la orden de Calatrava durante el reinado de Alfonso X », p. 76, qui se

limite à signaler que le «proceso de aristocratizacion se refleja también en el origen social de los freires calatravos, que cada vez con mas frecuencia puede relacionarse con destacados linajes». 101. Pour me limiter à l’exemple de Santiago, il est révélateur que les informations prosopographiques rassemblées par P. PORRAS ARBOLEDAS, La orden de Santiago en elstglo xv, pp. 59-64, et par M.

RODR ÍGUEZ LLOPIS ,

Señor íos y feudalismo en elreino deMurcia, pp. 125-138, ne

remontent presque jamais au-delà des premières décennies du XV e siècle. Pour les frères des milices, il est en effet, compte tenu de la documentation disponible, extrêmement aléatoire d’établir des généalogies pour l’époque qui précédé. 102. Le fait ressort en Angleterre, en Provence et, dans les limites de la péninsule Ibérique, en Aragon, comme le signalent les études de H. NICHOLSON, « The Military Orders and the Kings of England », p. 218, de D. CARRAZ, « Ordres militaires, croisades et sociétés méridionales », t. II, pp. 427-428, et d’A. LUTTRELL, «The Hospitaliers of Rhodes: Prospectives, Problems, Possibilities», p. 264, repris dans ID., Latin Greece, the Hospitaliers and the Crusades, I. 103. Pour l’Hôpital, l’idée, avancée par Ph.

JOSSERAND,

« La figure du commandeur dans les

prieurés castillans et léonais du Temple et de l’Hôpital », p. 172, a été récemment avalisée par C. BARQUERO GOÑI, « La orden de San Juan en Castilla y Leon durante la Edad Media », p. 114. 104. De façon significative, les statuts de Santiago promulgués par l’infant Enrique en 1440 rapportent le refus de certains frères de restituer leurs châteaux à Pelayo Pérez Correa, en coulant l’événement dans un vocabulaire contemporain qui ne correspond en rien à celui de la seconde moitié du XIIIe siècle. Les coupables d’un tel acte de désobéissance sont décrits comme des « cavalleros de nuestra orden en aqnella sazàn que eran degran linaje », en vertu d’une

405

représentation tout à fait propre au milieu du XVe siècle. Il existe différentes copies de ces statuts, dont l’une a été employée par D. LOMAX, « A Lost Médiéval Biography », p. 153. 105. P PORRAS ARBOLEDAS, La orden del Santiago en el siglo XV, p. 63. 106. L’ascendance familiale des Mexia, fabriquée de toutes pièces par le père Gandara, a été reprise sans l’expression du moindre doute par J. CRESPO Pozo, Blasones y linajes de Galicia, t. III, p. 301, qui attribue le rôle d’ancêtre éponyme à Gonzalo Diáz Mexía, dont descendrait en droite ligne le maître Gonzalo Mexfa, en poste sous le règne troublé de Pierre I er. 107. Le rattachement lignager du maître de Santiago aux Froilaz a été établi au début du XVIII e siècle par l’archiviste d’Uclés, José Lopez Agurleta, dans un travail demeuré inédit et intitulé Espigas catdas de la orden de Santiago : AHN, Codice 314, f° 96v° : «De su familia no ay cosa fija aunque lo mas probable es auer sido hijo del rico hombre leones y despues trece don Nuno Frôlez y su muger dona Mayor Ferez, bermana de don Alvaro Ferez de Castro.» Aucun élément documentaire ne corrobore cette filiation, à laquelle son inventeur conservait un caractère hypothétique dont se sont progressivement défaits les historiens qui en ont traité au XX e siècle, tels A. BALLESTEROS BERETTA, Alfonso X el Sabio, p. 587, S. de MOXÓ, « De la nobleza vieja a la nobleza nueva », p. 96, ou M. TORRES SEVILLA-QUIÑONES DE LÉON,

«Nobleza asturleonesa en la conquista de Sevilla», p. 905.

108. Un même constat a été établi récemment pour la Provence par D. CARRAZ, « Ordres militaires, croisades et sociétés méridionales », t II, p. 424. 109. Chiffres extraits des généalogies figurant en annexe de R.

DURAND,

« Trois siècles de

dénomination aristocratique portugaise d’après la littérature généalogique », planches VI à X. 110. J. MATTOSO, Ricos-homens, infançoes e cavaleiros, pp. 47-50. 111. La seule exception possible est représentée par les communautés féminines dépendant des milices, sans doute plus perméables à la haute aristocratie, à en croire R. SANCHEZ DOMINGO, Las monjas de la orden militar de Calatrava, p. 75, ou P. LINEHAN, Les dames de Zamora, pp. 88-89. 112. Son inscription au sein du lignage Giron a été dépeinte par S. de Moxo, « De la nobleza vieja a la nobleza nueva », pp. 73 et 75. 113. L’ascendance de ce frère a été décrite par F. de RADES

Y ANDRADA,

Chromai de las très ordnes y

cavallerías de Sanctiago, Calatravay Alcantara, part. I, ffos 40v°-4Ir°. Le témoignage du chroniqueur peut être accepté dans la mesure où il l’appuie sur le texte d’une donation consentie à Santiago en 1326 parla mère du dignitaire Sancha Yanez de Guzman, veuve de Gonzalo Gomez de Manzanedo. Publié à l’initiative de M. ECH ÁNIZ

SANS,

El monasterio femenino de Sancti Spiritus de

Salamanca, pp. 86-87, doc. 52, cet acte de donation pourrait constituerla contrepartie de la profession de Gomez Gonzalez, qui semblerait dater de l’année précédente si l’on en croit un texte endommagé dans sa partie supérieure au terme duquel, en mai 1325, un homme au nom aujourd’hui illisible est entré dans l’ordre de Santiago, en présence de son frère Ruy Gonzalez de Manzanedo (AHN, OM, carp. 16, vol. I, doc. 20). 114. Dans son analyse du testament du frère, J. GAUTIER-DALCHÉ, « Le testament d’Alonso Martínez de Olivera », p. 16, reproduit dans ID., Economie et société dans les pays de la Couronne de Castille, XVI, a bien relevé la position secondaire occupée par le dignitaire au sein du groupe des Meneses dont il était issu, soulignant que si « son lignage était ancien et notoire, il était le cadet d’une branche cadette dont la réussite était relativement récente et s’était affirmée dans un royaume voisin [le Portugal] et non en Castille. » 115. II n’est pas nécessaire de reprendre en détail la pénétration de ces deux lignages au sein des ordres militaires. Plus d’une demi-douzaine de frères peuvent leur être rattachés avec certitude, parmi lesquels trois maîtres, Ruy Pérez Ponce, Alonso Méndez de Guzman et Fernan Pérez Ponce, connus pour s’être trouvés respectivement placés à la tête de Calatrava en 1285, de Santiago en 1338 et d’Alcantara en 1346. Pour plus de détails, il convient de se référer au travail classique de S. de Moxo, « De la nobleza vieja a la nobleza nueva », pp. 112-127, ou à l’étude de R. SÁNCHEZ SAUS, Caballeria y linaje en la Sevilla médiéval, pp. 189-245 et 345-366.

406

116. Le fait ressort clairement du Libro de las Behetrías qui est, pour le milieu du XIV e siècle, le seul document pouvant servir de support à une approche différenciée de la noblesse castillane. Dans son analyse récente, C. ESTEPA DIEZ, Las behetrías castellanas, n’a pas manqué de souligner ce fait, observant que les ordres militaires ont de préférence tissé des liens avec des lignages dont l’assise était extrêmement locale, tels les Padilla, les Quixada ou les Calderon (ibid., t.I, pp. 402-404 et 426-427, et t. II, p. 54). 117. II en est ainsi pour le lignage Martel, dont étaient issus deux des principaux dignitaires de Santiago à la fin du XIIIe siècle, le maître Gonzalo Martel et son fils, Gonzalo Pérez Martel, grand commandeur de Castille. Tous deux se rattachent au même ancêtre éponyme, Pedro Martel, bisaïeul du maître, venu de France pour aider les Aragonais lors de la conquête de Majorque, et à son fils, Federico Martel, doté en Andalousie pour prix de l’aide qu’il apporta à Ferdinand III, comme l’a observé J. SOLANO DE FIGUEROA y ALTAMIRANO Historia y santos de Medellin, pp. 83-84. 118. J. CRESPO POZO, Blasones y linajes de Galicia, t. III, p. 302. 119. La pénétration des Saavedra à l’intérieur de Santiago a été bien mise en évidence par R. NCHEZ SAUS,



Caballeria y linaje en la Sevilla médiéval, pp. 393-416. Celle des Ulloa procède d’une

logique comparable. Prenant appui sur des liens anciens entre Santiago et la famille, dont témoigne en 1266 le testament de Vasco Lôpez de Ulloa, publié par M. J.

V ÁZQUEZ LÓPEZ,

« El

señorio de Monterrei », pp. 212-214, elle se traduit, comme pour les Saavedra, par l’entrée de plusieurs membres du lignage à l’intérieur de l’Ordre pendant le premier tiers du XIV e Siècle, parmi lesquels se distinguent Vasco Pérez de Ulloa, commandeur d’Usagre, son frère Ruy Pérez et Gonzalo Vazquez, commandeur d’Oreja (AHN, Sellos, caja 85, doc. 6, et AHN, OM, carp. 65, doc. 15 et 19). De tels exemples ne sont en aucun cas limitatifs et il serait possible tout aussi bien de tirer argument du cas des Moscoso et des Bendana, étroitement liés à Santiago, sur lesquels a jeté un nouvel éclairage le travail d’E.

PARDO DE GUEVARA Y VALDÉS,

« Parentesco y nepotismo. Los

arzobispos de Santiago y sus vinculos familiares », pp. 80-81 et 114. 120. Parmi les lignées d’origine galicienne alliées aux Ulloa se distinguent les Maldonado, desquels était issu Suero Pérez, maître d’Alcantara, dont la nièce Inès Gonzalez épousa Sancho Sanchez de Ulloa, à en croire les témoignages de F. SANZ, Mémorial de Ulloa, p. 7, ou d’A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcantara, t. I, p. 552.

121. L’appartenance du premier dignitaire à la lignée d’Esteban Illan, promise à un brillant avenir dans la mesure où elle constitue, malgré son origine mozarabe, l’origine des ducs d’Albe, et celle du second au lignage de Gômez Pérez – également puissant au XIV e siècle même s’il n’est pas parvenu durablement à faire souche – ont été magistralement démontrées par J.-P. MOLÉNAT, Campagnes et monts de Tolède, pp. 135-157 et 333-335. 122. L’appartenance de Pedro Lôpez de Baeza au lignage Berrio a été mise en relief par G. DE MOLINA,

ARGOTE

Nobleza de Andaluz ía, sur la base du testament, aujourd’hui perdu, donné par le

commandeur de Bedmar dans lequel, le 9 février 1351, celui-ci se disait fils de Lope Pérez de Berrio, petit-fils de Rodrigo de Berrio et arrière-petit-fils d’un certain Pedro Ruiz de Berrio qu’il comptait au nombre des conquérants de la ville de Baeza. 123. P. PORRAS ARBOLEDAS, « La aristocracia urbana de Jaén bajo los Trastámara ». 124. AHN, OM, carp. 94, vol. II, doc. 65. 125. T. RUIZ, «Two Patritian Families in Late Médiéval Burgos : the Sarracin and the Bonifaz», repris dans ID., The City and the Realm, VI. 126. Le fait a été bien démontré par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Órdenes militares hispanicas : reglas y expansion geografica », pp. 63-63. 127. BS, pp. 311-312. L’essentiel des Treize dtés dans l’acte peuvent être rattachés à des lignages de la noblesse. Plus encore, c’est l’ensemble des frères réunis en chapitre qui se présentent comme nobles en se définissant collectivement en tant que buenos hombres.

407

128. ACA, Cart. Real. Pedro III, caja 44, doc.5451, publ. R. SÁINZ DE LA MAZA LASOLI, La encomienda de Montalban bajo Vidal de Villanova, pp. 231-232, doc. 133. 129. D’après la dispense de légitimité qui lui fut conférée afin de pouvoir entrer dans l’Ordre, il était le fils de l’infante Blanche de Portugal, fille du roi Alphonse III, et d’un chevalier castillan appelé, comme lui-même, Juan Nunez de Prado (AHN, OM, carp. 445, doc. 80). 130. Bien que son analyse n’ait pas rencontré l’écho qu’elle mérite, A. FOREY, « Recruitment to thc Military Orders », p. 143, repris dans

ID.,

Military Orders and Crusades, II, a justement souligné

l’achèvement tardif du processus, bien illustré par les statuts de la fin du XIV e et du début du XVe siècle publiés par J. O’ CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 270, repris dans ID.,The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII, et « Las definiciones de la orden de Calatrava », pp. 120-121. Promulguées à Almagro, les définirions de 1418 me paraissent à ce titre particulièrement révélatrices dans la mesure où elles prescrivent au supérieur de l’Ordre «quod quantumpotuerit [...] nobiliores personas preferat in receptione status militarium». 131. D. LOMAX, La Reconquista, p. 212. 132. Les déprédations des nobles ont été rapportées à l’envi par l’historiographie traditionnelle. A.

LÓPEZ FERREI RO,

Historia de la Iglesia de Santiago de Compostela, t. VI, p. 207, a pu qualifier les

membres du groupe social dominant d’« raves de rapina » en raison des dommages qu’ils infligeaient aux terres de l’Église. Ce point de vue affecte encore largement les travaux récents consacrés aux relations entre les Ordres et la noblesse, qui bien souvent considèrent ces dernières sous l’unique angle du conflit, à l’instar de l’étude d’A. ARCAZ POZO, « Nobleza y órdenes militares en la Galicia bajomedieval ». 133. Ce point a été justement mis en évidence par R. SÁNCHEZ SAUS, Caballería y linaje en la Sevilla médiéval, p. 75. 134. Le fait a été souligné par B. Vasconcelos e SOUSA, « Os Pimentéis. Percursos de uma linhagem da nobreza médiéval portuguesa », t.I, p. 222. 135. Ph. JOSSERAND, « La figure du commandeur dans les prieurés castillans et léonais du Temple et de l’Hôpital », p. 154. 136. Cette prérogative est constamment rappelée dans les provisions de commanderies conservées dans le registre prieural de Juan Fernández de Heredia. Elle est par exemple signalée au nombre des devoirs incombant au commandeur dans les actes d’investiture de Juan Lôpez de Torres et de Lope Sânchez de la Somoza en tant que responsables des baylies de Puente Orbigo et de Santa Magdalena de Zamora au début du mois de juin 1357 :«Et a visitar, corregir, et emendarffreyres, sorores et donados de la dicha baylia e de los miembros de aquella et esguart de ffreyres tener et de uno a otro deuida justiçta mmtstrar in obedientes et rebelles por justiçia de nuestra orden aduzir.» (AHN, Codice 602, ffos 141v° et 143r°). 137. Pour l’Hôpital, le mot apparaît pour la première fois en 1242 dans un acte enregistrant comme témoins plusieurs compagnons du commandeur de Castronuno (ACS, caja 10, doc 21, publ. J. L. MARTÍN MARTÍN et al, Documentes de los archivos catedralicio y diocesano de Salamanca, pp. 288-290, doc. 203). 138. À cette fin, une partie des produits du domaine lui était allouée. Payée à l’origine en nature et appelée ración dans un texte du début du XIIIe siècle publié par C. BARQUERO GOÑI, «Los Hospitalarios en el reino de Léon », pp. 572-574, doc. 24, cette quantité s'est très vraisemblablement transformée en une rente monétaire durant la première moitié du XIV e siècle. En tout cas, la mutation est entérinée en 1558, lorsque Arias Núñez Darnisco intenta un recours devant le prieur hospitalier de Castille contre Sancho Ortiz de Salzedo dont, pendant quatre ans, il avait été le compagnon dans la commanderie de Reinoso, sans que la provisión lui futversée avec la régularité nécessaire (AHN, Codice 602, f° 162v°).

408

139. Ainsi l’a fait valoir L. R. VILLEGAS DÍAZ, «De regla a código. Sobre el sistema correcrional de la orden de Calatrava», pp. 252 et 268-270, qui insiste surtout sur la figure du maître, au nom duquel le commandeur agissait en tant que délégué. 140. AHN, OM, carp. 415, doc. I, publ. M. ECHÁNIZ SANS, El monasterio femenino de Sancti Spiritus de Salamanca, p. 48, doc. 24. 141. Parmi les témoins représentant le groupe ecclésiastique est mentionné Álvaro Gonzalez de Cayan, commandeur de Reinoso, appartenant selon toute vraisemblance à l’ordre de l’Hôpital, d’après la liste publiée par A. BENAVIDES, Memorias de don Fernando IV, t. II, pp. 236-238, doc. 173. Une erreur d’impression de l’ouvrage indique 238 pour la page initiale du document. 142. Le fait ressort en 1241 de la donation de San Pedro de Torrecilla réalisée parles frères Lope Ortiz et Inigo Ortiz de las Cuevas en faveur du monastère de Valvanera. Le texte, publié par F, J. GARCÍA TURZA,

Documentation médiévaldel monasterio de Valvanera, pp. 221-223, doc232, fond parmi

les chevaliers les deux Hospitaliers cités comme témoins, Pedro Dorminguez et Martin Ruiz, commandeur d’Atapuerca. A défaut d’une classification aussi stricte, qui reste exceptionnelle, les frères sont souvent placés en tête des garants appelés à faire foi d’un transfert de droits, comme le révèle une donation faite en 1270 au monastère de Trianos où la liste des témoins, qui comprend plusieurs dizaines de membres, débute par un chanoine d’Uclés, Martin Pérez (AHN, Clero, carp. 983, doc. 20, publ. G. CASTÁN LANASPA et J. CASTÁN LANASPA, Documentas del monasterio de Santa Maria de Trianos, pp. 127-128, doc. 142, et J.de la

FUENTE COBOS,

Coleccion documentai del

monasterio deTrianos, pp. 237-238, doc 167). 143. En 1276, le prieur d’Uclés, Yagüe, et le commandeur santiaguiste de Membriliera, García Pérez, furent désignés comme arbitres dans le conflit opposant le concejo de Membriliera à la fille de Sancho Martínez, Elvira, pour la propriété d’une prise d’eau dans le territoire villageois. (AHN, OM, carp. 338, doc. 23, publ. M. RIVERA GARRETAS, La encomienda de Uclés, pp. 433-434, doc 226.) 144. En 1293, FemandoThemes, commandeur templier de Ponferrada, fut ainsi l’arbitre, avec Esteban Pérez, merino mayor de Leon, et l’abbé du monastère de Villoria, d’une dispute foncière opposant l’évêque d’Astorga à un petit chevalier de son diocèse (BNM, ms. 4357, ff os 22Iv°-222r°, publ. G. CAVERO DOMÍNGUEZ et E. MARTIN LOPEZ, Coleccion documental de la catedral deAstorga, t. II, p. 555 doc. 1467). 145. S.A. GOMES, «AS ordens militares e Coimbra médiéval», pp. 66-68, doc, 14, En tête de la liste des garants de l’accord auquel les arbitres avaient réussi à amener les parties figure un autre membre de la milice du Temple, te frère Rodrigo Navaes, dont on peut penser qu’il avait lui aussi pris part à la négociation dont son supérieur hiérarchique avait été chargé. 146. B. Vasconcelos e SOUSA, «Os Pimentéis. Percursos de uma linhagem da nobreza médiéval portuguesa», t.I, p. 223. 147. Les premiers statuts à évoquer tels contacts sont ceux de Calatrava en 1304, publiés par J. O’ CAL-LAGHAN, «The Earliest Difiniciones oithe Orderof Calatrava», p. 264, repris dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII : «E mandamos que ninguno non vaya, ni enbie carta al rey, ni reyna, ni a otra persona alguna que no sea de 1a orden contra el establecimiento de la orden a menos de licencia del maestre. Et el que lo pasare, que sea en pena de desobediente, e que sea encarcelado, e le quiten el habito.» Cette disposition est reprise presque exactement pour Alcantara en 1306 et Montesa en 1326, comme le montrent les définitions publiées par Ph. JOSSERAND, « Pour une étude systématique », p. 335, et par J. O’CALLAGHAN, «Las definiciones medievales de la orden de Montesa», p. 232. 148. BNV, RCG, vol. 280, f° 40r°. Il est ainsi demandé aux prieurs qu’ils «non uzent en lurmangier ce non de.ii. viandes sauvant ce aucun noble borne ecclésiastique o seculier vinssent mangier avecques eaux». Des commandeurs investis par Rhodes, il est exigé qu’ils «non uzent que de une uiande en lurmangier ci ce nestoit par nécessite daucun estrangieret adoncs en puissent uzer de.ii.».

409

149. Conservée dans l’église du monastère dont le dignitaire est avec Joâo Pires de Aboim le fondateur, l’inscription, aujourd’hui perdue^ a été retranscrite par J. A. de

FIGUEIREDO,

Nova

historiada militar ordem de Malta, t. II, pp. 191-192. A en croire sa lecture, elle s’achevait par des termes rappelant toute l’étendue de l’activité séculière du frère : «Rex Portugalie et rex Castellefecerunt ei multum honorem et alu boni hommes qui noverunt eum et fuit in multis locis extranis et vidit multa et magna et vidit plures hommes bonos qui erant illo tempore tant Christianos quam Maures.» Attentive à ces aspects, une analyse récente en a été fournie par M.J. BARROCA, Epigrafia médiéval portuguesa, t.I, pp. 939-950. 150. Hechos de don Berenguelde Landoria, arzobispo de Santiago, p. 114 : « Rediit adCastrum Numescum episcopis Samorensi, Cauriensi, et domno Roderico lohannis, lune electo et confirmato Lucensi, et priore sepe dtcto [Fernan Rodriguez de Valbuena], ubi per multos dias moram traxit, a dicto priore facto et uerbo multipliciter honora tus, ubi dictum electum Lucensem consecruit quarta die madii anno domini millesimo trecentestmo uigesimo. » 151. JUAN MANUEL, Libro de la caza, p. 556. 152. Ainsi l’a très justement souligné pour l’Aragon du XIV e siècle A. LUTTRELL, « La orden de San Juan y la Corona de Aragôn », p. 19. 153. La seule étude consacrée pour la Castille à ces querelles, celle de J. M.

CALDER ÓN ORTEGA,

« Pugnas nobiliarias para el control de las dignidades de las ordenes militâtes en la Castilla bajomedieval », porte sur le dernier tiers XVe siècle. Pour la période antérieure, on peut seulement glaner des références apparaissant dans les études portant sur un domaine particulier, par exemple celle de J. Silva Ferreira MATA, « O senhorio de Coina no contexto do patrimonio do mosteiro de Santos », qui évoque (p. 132) les affrontements survenus durant les années 1330 entre la communauté féminine santiaguiste de Santos et le commandeur de Sesimbra pour le contrôle de cette seigneurie. 154. Une présentation générale du registre, relevant brièvement ces aspects conflictuels, a été proposée parC. BARQUERO GONI, « Los Hospitalarios castellanos a mediados del siglo XIV », pp. 691-693. 155. Ils furent chacun investis dans ces charges à titre viager, le premier en octobre 1357, le second en mars de l’année suivante (AHN, Codice 602, (ff os et 158v°). 156. AFIN, Côdice 602, f° 160v°. 157. AFIN, OM, carp. 577, doc. 5. 158. Trois documents retracent le déroulement du conflit entre février et juin 1357 (AHN, Códice 602, ffos 146r°-v°, 156r°-v°et 154r°-v°). 159. AHN, Códice 602, f°140r°-v°. Le prieur informa les deux frères que Martin Sanchez de Salzedo s’était plaint auprès de lui de ce que «querellosament mostro que como a elsea proueydo de la dicha baylia de San Nicholas de Ledesma por nuestro sennyor el maestro e conuent de Rodas segunt que por sus cartas, las quales en poder nuestro fueron mostradas, mas largament parece seyer contenido et muchas uegadas requerido uos aquella non le auedes querido render ni librar ante que la tenedes forcada contra los mandamientos del dicho sennyor maestro e conuent e contra Dios». 160. BNV, RBC,vol. 318, f°112r°. 161. Tout à fait conscient de la difficulté d’obtenir que les usurpateurs se dessaisissent de leurplein gré des biens dont ils s’étaient emparés, Juan Fernández de Heredia demanda dans les derniers jours de 1356 à son lieutenant Adam Arias de Lemos d’agir contre eux en enjoignant aux frères et aux dépendants des baylies en litige de leur désobéir (AHN, Codice 602, ff os 140r° et 140v °). 162. AHN, Códice 602, f° 155v°. En juin 1357, Juan Fernández de Heredia adressait à Rodrigo Alfonso de Logrono, le lieutenant qu’il avait nouvellement institué dans le prieuré de Castille, un ordre semblable à celui qu’il avait expédié six mois auparavant à son prédécesseur Adam Arias de Lemos : «Como a uos sea cterto quel sennyor maestre e conuent ayan proueydo a ffray Martin Sanchez, de

410

Salzedo de la baylia de Ribadauia del nuestro priorado de Castilla e de Léon seguntpor las letras del sennyor maestre mas largament aparece seyer contentdo e aquella le ayan tenido e tengan forcadament algunos freyres de nuestra Orden, por aquesto a uos dezimos e mandamos que de continent uista la présent entreguedes effagades entregar la dicha baylta al dicho ffray Martin Sanchez e lo mantengades e defendades en aquella segunt la contenencia e tenor de las letras del dtcho sennyor maestre.» 163. Indifféremment, l’usurpation pouvait porter sur l’ensemble de la commanderie ou sur une fraction des biens qu’elle contenait, comme ces récoltes que Ruy Gonzalez Bugia, précepteur de Santa Magdalena de Zamora, accuse Lope Sanchez de la Somoza, commandeur de Cerecinos, de s’être appropriées dans une grange de son domaine (AHN, Codice 602, ff os 162v°-163r°). 164. BNV, RBC, vol. 318, f° IIIv°. 165. Le fait n’était pas sans antécédents. On connaît ainsi, par les plaintes adressées à Rhodes par Fortun Sanchez Calderon, la concurrence qui l’opposa en 1547 au prieur Ferman Pérez de Deza pour le contrôle des rentes de la commanderie de Puente Orbigo (BNV, RBC, vol. 317, ff os 130v °-131r°). 166. AHN, Codice 601, ff os 126v°-127r° : la nouvelle de sa mort ressort d’une lettre de Juan Fernández de Heredia, datée du 16 mars 1352, demandant au prieur de Castille, Fernan Pérez de Deza, d’envoyer à Rhodes les revenus correspondant au droit de dépouille de Nuno Suarez. Ce transfert d’un frère au siège de l’Ordre poury être incarcéré n’était pas exceptionnel. Réservée aux cas très graves, cette pratique est illustrée, quelque quinze ans plus tard, par l’exemple du prieur de Catalogne, Vital Alquer, condamné au même sort pour des malversations financières, comme l’a établi P. BONNEAUD, Le prieuré de Catalogne, le couvent de Rhodes et la Couronne d’Aragon, p. 173. 167. Commandeur de Setefilla et de Cerecinos, il était en 1349 redevable d’une dette de mille deux cent cinquante florins envers le prieur hospitalier de Navarre, Marquis de Gozon, pour laquelle il chargea un habitant d’Alcazar de San Juan, Ruy Bermudcz, de négocier un nouveau délai de paiement (AHN, OM, carp. 859, doc. 24). Le document a été rapidement évoqué par C. BARQUERO GONI,

« Alcazar de San Juan. Origenes y desarrollo médiéval de una villa de La Mancha »,

p. 98, et La orden de San Juan de Jerusalén en Navarra., pp. 103 et 161. 168. Réduit aux abois du point de vue financier, il intenta en 1347 un procès aux fermiers de la baylie de Vallejo, dont il avait la charge, les accusant du manque à gagner dérivant de la vente – qu’il leur avait lui-même enjoint d’effectuer– de la récolte de grains quelques semaines avant qu’une hausse ne provoque un triplement du prix (BNV, RBC, vol. 317, ff os 127v°-128r°). 169. J.-B. PITRA, Analecta novissima. Specilegii Solesmensis altéra continuatio, t. II, p. 410. 170. E. FERREIRA

PRIEGUE,

«“Chegou Pais de maas artes”...», p. 361 : « É non leeu él nas partes/que

chegase a uu mês,/e do lues ao martes/foi comendador d’Ocrês ». 171. ACA, Templarios, doc. 247. Signalée par A. F OREY, « Letters of Last Two Templar Masters », p. 150, une lettre du maître de la province d’Aragon, Berenguer de Cardona, rapporte qu’il arriva à ce dignitaire, alors qu’il séjournait à Chypre au début du XIV e Siècle, d’être approché par des frères de son Ordre qui lui demandèrent de leur procurer une commanderie dans son prieuré. 172. ID., The Military Orders, p. 142. 173. H. de CURZON, La règle du Temple, chap. 663, p. 340. 174. Sa déposition a été conservée dans l’ouvrage de Chr. G. VON MURR, «Anhänge zur Geschichte derTempelherren», pp. 141-142 :«Interrogatus si volebat Deo servire et asperitates ordinis sustmere, proprium arbitrium subiugare et maioribus ordmis obedire, respondit quod sic. Atque tunc praeceptor aliis fratribus praesentibus inducit eum habitum ordinis, et in continenti fecit professionem.» 175. ACM, leg. 204, doc. I, publ. I. GARCÍA DÍAZ, Documentos del siglo XIV. Archivo Catedral de Murcia, pp. 69-71, doc. 35. De l’acte de vente du château d’Aguaderas, souscrit parle couple à l’automne 1352, il ressort que la place appartenait au patrimoine de la femme de Vasco Gil, Sancha Gonzalez de Heredia. Il lui était échu, par legs et par achat, de Sancho Manuel, fils de l’infant Juan Manuel,

411

et de son épouse Elvira de Castaneda à laquelle semble apparentée la tante de Sancha Gonzalez, qui en fut en tout cas l’héritière. 176. Ainsi, du moins, jusqu’en 1360 selon l’étude d’A. PRETEL MARÍN et de M, RODRÍGUEZ LLOPISS, El senorio de Villena en el siglo XIVe, p. 131. 177. Sur la figure du maître et celle de son aîné Pedro Ponce de Léon, deuxième seigneur de Marchena, il est essentiel de se référer à l’étude de R. SANCHEZ SAUS, Caballeria y linaje en la Sevilla médiéval, pp. 347-348. 178. Le fait a été justement relevé par G. DUBY, Guillaume le Maréchal, pp. 95-96, et à l’échelle de la Péninsule par I. BECETRO

PITA

et R.

CORDOBA DE LA LLAVE,

Parentesco, poder y mentalidad. La nobleza

castellana, siglos XII-XV, pp. 283-284, dont l’étude reste à ce propos l’ouvrage de référence. 179. A.

BARBERO,

« Motivazioni religiose e motivazioni utilitarie nel reclutamiento degli ordini

monastico-cavallereschi », pp. 721-722. 180. Pour l’Hôpital, le premier exemple étudié en détail est celui de Juan Femandez de Hcrcdia, au sujet duquel de nombreuses informations ont été réunies par J.

DELAVILLE LE ROULX,

Les

Hospitaliers à Rhodes, pp. 239-242, et A. LUTTRELL, «Los Hospitalarios en Aragon y la peste negra», pp. 500-502, repris dans ID., The Hospitaliers in Cyprus, Rhodes, Greece and the West, XIV . 181. F. de

RADES Y ANDRADA,

Alcantara, part. II, f°

Chr ónica de las très órdenes y cavallerias de Sanctiago, Calatrava y

45V0.

182. J. A. de FIGUEIREDO, Nova historia da militar ordem de Malta, t. II, pp. 200-201 et 290. Il est intéressant de souligner que ces liens pouvaient parfois se prolonger sur plusieurs générations, comme il ressort de l’exemple de Gonçalo Pires Pereira, dont le neveu Alvar Gonçalves Pereira, une fois devenu prieur, accueillit lui-même dans l’ordre de l’Hôpital un sien neveu, Alvar Gonçalves Camelo, promu à son tour quelques décennies plus tard à la tête de la province portugaise de l’Ordre, comme l’a bien montré M.J. BARROCA, Epigrafia médiévalportuguesa, t. II, pp. 2145-2153. 183. AHN, OM, carp. 567, doc. 29, publ. A. JAVIERRE MUR, «Aportación al estudio del proccso contra el Temple», p. 99, doc. 12 : «Item dixit quod audivit quod cum quidam peterent a quodam commendatore consangutneo suo quod reciperetur in ordine et multum a matre et consanguineis sollicitaretur et rogaretur quod reciperet Ipsum, Dixit quod nullo modo reciperet eum et finaltter, propter nimiam insistentiam, dixit talia verba quod nolebat ex quo ipse fuerat infelix intrando ordinem quod aliquis de genere suo estent tnfeltx sicut ipse fuerat.» 184. Placé en février 1299, lors de la première référence documentaire que l’on conserve à son sujet, à la tête de l’importance commanderie frontalière de Martos (AHN, OM, libro 1345, f° 1 36), Pedro García de Padilla fonda l’ensemble de sa carrière sur la faveur de son frère. Investi de la dignité de clavaire l’année suivante (AHN, OM, carp. 427, doc 155), il la conserva jusqu’au chapitre général d’avril 1303 (AHN, OM, carp. 427, doc 158), à la suite duquel il apparaît dans les sources en qualité de comendador mayor, la seconde dignité de l’Ordre après le maître. Il semble être resté à ce poste sans interruption au moins d’août 1303 (AHN, OM, carp. 437, doc. 139) à novembre 1324 (AHN, OM, carp. 463, doc 216), date à laquelle il en fut relevé alors que García Lopez de Padilla était déchu de la maîtrise de Calatrava. 185. A. BENAVIDES, Memorias de don Fernando IV, t. II, pp. 241-242, doc. 176. 186. Deux neveux du maître Diago Muñiz, Gonzalo Fernández et Gonzalo Yáñez, sont signalés en tant que membres de Santiago en 1312 (BS, pp. 266-267). García Gonzalez, parent de son successeur Garda Femandez, est mentionné en 1320 (AHN, OM, carp. 211, doc. 16, publ. A . FLORIANO CUMBREÑO ,

Documentacion htstorica del Archivo Municipal de Caceres, pp. 66-68, doc 33, à

partir d’une copie tardive où par erreur le frère est appelé Gonzalo Garda). Vasco Rodriguez, enfin, est des trois maîtres celui dont le neveu a fait la plus belle carrière. Commandeur de Montânchez en 1327 (M. GARRIDO SANTIAGO, A rquitectura mtlitar de la orden de Santiago en Extremadura, p. 228), Vasco Lopez devient en 1329 commandeur de Segura de la Sierra, c’est-à-

412

dire grand commandeur de Castille (AHN, OM, carp, 69, doc 10), puis tente en 1338 de succédera son onde, comme l’a établi F. de

RADES Y ANDRADA ,

Chr ónica de las très ordenes y cavallerias de

os

Sanctiago, Calatrava y Alcantara, part. I, ff 42v°-43r°. 187. À de nombreuses reprises, Gonzalo Rodriguez de Cornado accompagne son frère dès avant d’entrer dans l’Ordre, par exemple lorsque le maître, en octobre 1334, reçoit au nom du roi l’hommage des procureurs du monastère bénédictin de Silos (J. A. GARCÍA LUJAN, Codice diplomatico procesal delmonasterio de Santo Domingo de Silos, pp. 122-123, doc. 25). Entré dans la milice du vivant de son frère d’après le témoignage de F. de RADES Y ANDRADA, Chronica de las tres ordenes y cavallerias de Sanctiago, Calatrava y Alcantara, part. I, f° 42r°-v°, sa profession, qui eut lieu entre 1334 et 1338, lui valut d’être immédiatement désigné grand commandeur de Leon et admis parmi les Treize. 188. AHN, OM, carp. 94, vol. II, doc. 65. Dans l’acte de fondation d’une chapellenie à San Lorenzo de Burgos, le commandeur en réserve la charge de desservant à un membre de son lignage, pour peu qu’il s’en trouve un, désireux de revêtir l’habit de Santiago, qualifié pour le faire : «Et el capellan que y fuerepuesto que ssea ffryere e tenga el abito de la orden de Santiago e ssy ffalluren algun omne de mi Image que quiera serclerigo e qutsier tomar el abito de la dicha orden de Santiago quel den la dicha capellania e que cante cada dia el capellan que y estudiere una missa.» 189. Un acte de 1345 rapporte la présence auprès de lui de son neveu, Juan Alfonso (BS, p. 311). 190. B. Vasconcelos e

SOUSA,

«Memória familiare ordens militares», p. 40, et «Entre Portugal e

Castela, Percursos e destino de uma linhagem portuguesa», pp. 1429-1430. 191. Ph. JOSSERAND, « Un maître politique : Fernan Rodriguez de Valbuena », pp. 1315-1316. 192. Ch. TIPTON, «The 1330 Chapter General of the Knights Hospitaliers at Montpellier», p. 296. 193. Ainsi l’a fait valoir Ph. JOSSERAND, « À l’épreuve d’une logique nationale. Le prieuré castillan de l’Hôpital et Rhodes », p. 129. 194. BNM, ms. 8582, ? 57v° : «Establesçido es que ninguna heredad de la orden comendador non la pueda dar por amor a ntngun omne seglar sin liençia del maestre». 195. Le travail de M. del C. Carié, « La sociedad castellana en el siglo xv : los criados », peut être sur ce point complété par l’analyse d’I.

BECEIRO PITA ,

« Criados, oficiales y dientelas senoriales en

Castilla ». 196. En 1348, le maître de l’Hôpital Déodat de Gozon concède à l’un de ses fidèles d’origine navarraise, Pedro de Melgar, la rente des écritures publiques de la commanderie de Poblacion de Campos, vacante à la suite de la mort d’Alfonso Ortiz Calderon (BN V, RBC, vol. 318, f°131r°). 197. En décembre 1349, deux habitants de Coria, Fernan Pérez del Sebo et Gil Blâzqucz, reconnaissaient devoir à l’intervention de l’infant Fadrique, supérieur de Santiago, l’affermage des roues de moulin que leur avait concédé pour vingt ans le maître de Calatrava. Ils signalent dans l’acte que le contrat a été réalisé « por ruego de don Eradique, maestre de la orden de la caualleria de Sant Yago, que uos lo rogo ». Parmi les témoins mentionnés au bas du document figure de manière significative un autre criado du maître, García Ferndndez, fils de Gonzalo Martínez de Guadalalzira (AHN, OM, carp. 465 , doc. 260). 198. On peut toutefois en relever deux exemples à travers des concessions faites par Alphonse XI à des criados des supérieurs de Calatrava et de Santiago. Bénéficiant à un protégé de Juan Nùnez de Prado, la première, datée de 1334, porte sur des étals de boucher à Séville (Archivo Parroquial de San Juan de la Palma, Fabrica, caja II, doc. I, cité par I. Rios COLLANTES DE TERÁN et A. SÁNCHEZ DE MORA,

« Catálogo del Archivo Parroquial de San Juan Bautista de Sevilla », p. 398, doc. 1). La

seconde, de sept ans postérieure, intéresse les salines de Val de Cabezén, laissées au mayordomo mayor de l’infant Fadrique (Instituto Valencia de Don Juan, Documentos medievales, B.3.1). 199. Le poème a été publié par F. GOMEZ REDONDO, Poesia Espanola. t. 1 : Edad Media juglaria, clerecia y romancero, pp. 656-658. L’épisode prend place, comme un signe prémonitoire, sur la route qui conduit le maître à Séville, où il sera assassiné sur l’ordre du roi ; « A la passada de un rio,

413

passandole porelvado,/cayd mi mula conmigo, perd mi punal dorado,/ahogaraseme un page de los mios mas privado ;/criado era de mi sala,y de mimuy regalado » (ibid., p. 656). 200. AHN, Codice 314, f° 91v°. 201. Présent aux côtés du maître depuis février 1243 au moins (AHN, OM, carp. 311, doc. 10, publ. J. TORRES FONTES, Fueros y prtvilegios de Alfonso X el Sabio al reino de Murcia, pp. 2-3, doc. 2), Gomez Pérez Correa apparaît dans les sources à partir de l’été suivant comme chargé de la tenencia de Cieza (AHN, OM, carp. 311, doc. 11, publ. ibid, pp. 4-5, doc 3), dont la forteresse était l’une des bases de l’organisation islamique de la région, d’après J.

NAVARRO PALAZ ÓN,

«La conquista

castellana y sus consecuencias : la despoblacion de Siyasa». 202. D. ORTIZ DE ZÚÑIGA, Anales eclesiástios y seculares de Sevilla, t. I, p. 183. 203. A.

BALLESTEROS-BERETTA,

Sevillaen elsiglo XIII, pp. 177-179, doc. 168. Le fait ressort d’une

donation entre époux, accordée en 1272, dans laquelle Inigo Lopez de Orozco reconnaît avoir reçu de sa femme Teresa Pérez «los dos mil morauedisque yo con ella tomé quando con ella casé, quel dteron en casamiento Teresa Martínez, su senora, et don Pay Correa su tyo, et don Gonçaluo García commendador, et sus tios Pay de Mera et don Estevan de Mera». 204. A, de

TORRES

Y

TAPIA,

Crónica de la ordende Alcantara, t. I, p. 375. Cette cession viagère a dû

avoir lieu avant 1274 car on sait qu’à cette date le maître passa de la charge suprême d’Alain tara à celle de Calatrava, comme l’a rappelé C. de AYALA MARTÍNEZ, « Las ordenes militares en el siglo XIII castellano. La consolidacion de los maestrazgos », p. 273. 205. A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcantara, t. I, pp. 447-448 et 471. Sans conteste significatif, l’exemple révèle une réalité plus vaste que reflète également, au tournant des XIII e et XIVe siècles, la concession d’un défens de Villa Celumbre accordée parle maître de Santiago Juan Osorez au profit de son frère Fernando Osorez, récemment évoquée par A.

BERNAL ESTÉVEZ,

«Mancomunidad y defensa de las tierras de la encomienda de Montemolin en la Baja Edad Media», p. 112. 206. AHN, OM, carp. 57, doc. I. En date du 10 mai, l’acte a été publié par M.

GARRIDO SANTIAGO,

Documentas de la orden de Santiago sobre castillos extremeños, pp. 31-32. 207. Archivo Ducal de Medinaceli, Seccion Historica, leg. 287, doc 11. Daté du 8 juin, le document a été publié par M. C. QUINTANIL LA RASO, « Aportacion al estudio de la nobleza en la Edad Media : la casa senorial de Benavides », pp. 212-213, doc. 4. 208. MAZO ROMERO, El condado de Feria, p. 23. 209. E. CABRERA MUÑOZ, El condado de Belalcazar, et A. VINA BRITO, « Don Pedro Giron y los origenes del senorio de Osuna ». 210.

GAUTIER-DALCHÉ,

« Le testament d’Alonso Martínez de Olivera », pp. 11-12, repris dans

ID.,

Economie et société dans les pays de la Couronne de Castille, XVI. Institué peu avant la mort du grand commandeur de Léon, survenue en 1302, le majorat était prévu pour se transmettre dans la ligne de son fils aîné, Martin Alonso, de mâle en mâle et, à défaut, dans la branche collatérale représentée par le cadet Alonso Martínez et par ses descendants, appelée à se substituer à la première en cas d’extinction de celle-ci. À en juger par la chronologie proposée dans l’étude classique de B. CLAVERO, Mayorazgo, pp. 21-27, qui signale les premières traces de cet usage À la fin du XIIIe siècle, ce majorat serait l’un des plus anciens qui soient documentés. 211. RAH, Col. Salazar, O-16, ffos 99r°-104r°, publ. L. V. DI AZ MARTÍN, Coleccion documentai de Pedro Ide Castilla, t.I, pp. 108-III, doc 68. Le fait a été étudié par C.

JULAR PÉREZ-ALFARO,

Los adelantadosy

mérinos majores de Léon, pp. 311-313. 212. J. CRESPO POZO, Blasones y linajes de Galicia, t. III, p. 164. 213. Les étapes de son parcours curial ont été relevées par J. BENEYTO PÉREZ, El Cardenal Albornoz, p. 160, et L. V. DÍAZ MARTÍN, Los oficiales de Pedro I de Castilla, p. 86. 214. L. V. DIAZ MARTÍN, Los oficiales de Pedro I de Castilla, pp. 116-117.

414

215. R. AYERBE-CHAUX, «Las memorias de dona Leonor Lopez de Cordoba», p. 17 : «Y así me caso mi padre de siete anos con Ruy Gutierrez de Henestrosa, hijo de Juan Ferrandez de Henestrosa, camarero mayor del senor rey don Pedroy su chanziller mayor del sello de la purtdad y mayordomo mayor de la reyna dona Blança su muger, el qual caso con dona Maria de Haro, senora de Haro y de los Cameros ;y a mi marido quedaronle muchos vienes de su padre y muchos lugares.» 216. RAH, Col. Salazar, O-6, f° 128r°-v°. D’une façon comparable, la mémoire lignagère de la famille Chacon remonte à Ruy Chacon, grand commandeur de Castille au début du règne de Pierre Ier, et à son fils, Gonzalo, également Santiaguiste, qui était entré le premier en 1410 dans la ville d’Antequera. Ainsi en témoigne, en 1679, une lettre adressée par Francisco Chacon y Enriquez à son frère Bartolomé Chacon pour lui annoncer que Charles II venait de le créer comte de Villahonda (RAH, Col. Pellicer, vol. 4, ffos 264-269). 217. C’est ce que soulignait, il y a plus de deux cent cinquante ans, J.

L ÓPEZ AGURLETA,

Vida del

venereble fundador de la orden de Santiago, p. 88. Dans sa description de la croix qui orne les armes du lignage galicien, l’auteur affirme que « no es dudable ter la de Santiago, en memoria del maestre don Gonzalo Mexia, que lo fue desde el ano 1358 al de 1370y de otros comendadores majores y menores que bubo sin numero desde don Rodrigo Vanez Mexia, comendador mayor de Castilla, ano de 1320 ». 218. M. Á. JORDANO

BARBUDO,

Arquitectura médiéval cristiana en Cordoba, pp. 65-67, a signalé ce fait

Dans son testament, enregistré le 6 février 1428, Leonor Lopez demande à ses héritiers de placer le sépulcre de son père, alors achevé semble-t-il, dans le chœur de l’église. Il n’est pas sans intérêt d’observer que l’épitaphe qu’elle choisit pour Martin Lopez de Cordoba et le texte des mémoires qu’elle a laissés mentionnent sa seule charge de maître au détriment de toutes les fonctions curiales que celui-ci avait occupées sous Pierre Ier, auquel le lignage était alors sans doute peu désireux de voir lier son ascension. 219. BNV, RBC, vol. 317, f°128v° : «Quod in prioratu predicto ad requisitionem magnatum regni Castelle pro ipsorum captando adiuterio et fauo repossitis quatuor fratres milites facere liberali et annuentes faciendi dictos quatuor fratres milites aptos tamen et idoneos ac integros membris suis solemniter ut est morts, eis prius uos uel alium milicie cingulo decoratis ex utriusque parentibus nobilibus fuennt legitime procreati» 220. Ainsi l’a bien souligné B. Vasconcelos e SOUSA, «Os Pimentéis. Percursos de uma linhagem da nobreza médiéval portuguesa», t.I, p. 263. Depuis lors, l’acte d’investiture du maître a été publié par M. C.Almeida CUNHA, «A eleiçâo domestre de Avis nos séculos xiii-xv», pp. 113-114, doc. 3 «En concordija todos juntamente enlegerom por seu mestre dom freij foham Rodriguiz Pimintel freijre da dicta ordeen d’Avijs que entenderrom que he tal e de tal entender que merece o dtcto stado per manhas e costume eper bem fazer entendendo que Deus recebera del serviço e a cassa d’Avijs bem e ajuda e deffendijmento e emfaramento.» 221. BNV, RBC, vol. 321, f° 139v°. Informé de la qualité de l’administration de Pedro de Sybilia, le maître lui céda à titre viager la «baiuliam de Treuejo prioratus nostri Castelle et Legionis distractam a certis temporibus a domo nostra ocupatam et detentam perseculares quam speramus uestris sumptibus et missionibus solerti vestram industria amicorum et parentum vestrorum fauorem recuperari et reduci ad jus et proprietatem nostre religionis». 222. AHN, OM, carp. 462, doc 179. La concession en faveur de Garca Lopez de Padilla, déddée lors du chapitre général du ; mai 1296, est rapportée dans une copie ultérieure réalisée quelque dix ans plus tard, une fois le frère élevé à la dignité suprême de l’institution. Elle est justifiée «scynaladamente por trezientos e cinquenta uezes mil maravedts quel nos empresto por a cosas que auiamos muyto menesterpora quitar cosas que teniamos enpenadas de nuestra orden epor amantenimiento e retenençias de los nuestros castiellos». 223. BNF, Mss. français 6049, f° 151r°, publ.

DELAVILLE LE ROULX,

Cartulaire général de l’ordre des

Hospitaliers, t. III, p. 770, doc. 4462. 224. BNV, RCG, vol. 280, f° 36r°. Les statuts d’Hélion de Villeneuve édictés à Rhodes en septembre 1335 entérinent cette pratique en accordant aux frères qu’aucun d’eux «ne face ni ne porte robe de

415

necun drap qui caste plus de .ii. florins la canne ce elle ne li fust donnee par aucun parent ou ami sien et qui faudra seyt en setena etperda la robe». 225. Dans les registres prieuraux de Juan Fernández de Heredia, le fait ressort du nombre important des licences sollicitées par des frères pour déroger ponctuellement à l’obligation de stabilité afin de visiter leurs parents. Au nombre d’une quinzaine pour le seul printemps 1552, certaines demandes témoignent de mouvements d’une province à l’autre, comme ce fut le cas pour Juan Decon et Sancho Suarez, tous deux en résidence à Mallén, qui avaient manifesté le désir d’aller d’Aragon en Castille (AHN, Codice 601, ff os 144r° et 164v°). 226. Le fait ressort de l’accord de protection mutuelle conclu en mai 1316 entre le maître de Santiago Diago Muniz et l’archevêque de Tolède Gutierre Gomez, dans lequel entrent les parents et les amis de chacun des deux signataires. AHN, Clero, carp. 3026, doc. 18 : «Prometemos pos esta nuestra carta a buenaffe sin malenganno de nosamar bien e verdera mente el uno al otro e de nos ayudar segund nos conuiene cada uno en su estado contra todos aquellos que contra nos o contra nuestros estados e nuestras onrras vinieren o quissieren venir o contra nuestra eglesia e nuestra orden o contra nuestros vassallos o nuestros parientes o nuestros amigos saluo en todo e por todo sennorio de nuestros sennores el papa e el rrey don Alfonso.» 227. E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA, «Encomiendas calatravas situadas en concejos de realengo de la Meseta méridional castellana», p. 161. 228. I. ALFONSO ANTON, La colonizacion cisterciense en la Meseta del Duero, pp. 90-95. 229. Ainsi l’ont observé C. BARQUERO GONI, « Los Hospitalarios y la nobleza castellanoleonesa », p. 27, et E. RODRIGUEZ-PICAVEA MATILLA, Laformación del feudalismo en la Meseta méridional castellana, pp. 279-284. 230. AHN, OM, libro 1344, P 641r°. Bien qu’il s’inscrive en contradiction avec la ligne générale de sa démonstration, soucieuse avant tout de couler l’administration seigneuriale des ordres militaires dans le schéma d’un ordre féodal auquel la péninsule Ibérique est demeurée largement étrangère, un tel fait a été signalé par E. RODRIGUEZ-PICAVEA MATILLA, La formaciôn delfeudalismo en la Meseta méridional castellana, p. 280. 231. Dans son édition du testament, A. RUCQUOI, « Le testament de doña Teresa Gil », p. 315, émet l’hypothèse qu’elle serait la fille illégitime du favori de Sanche II, Martim Gil de Soverosa, et non pas celle de son frère Alphonse III comme l’historiographie l’affirme d’ordinaire depuis M. GAIBROIS

DE BALLESTEROS, Historia delreinado de Sancho IVde Castilla, t. II, p. 394. S’il n’existe pas en

l’état, en dehors des rares données rapportées dans son testament, d’informations permettant de préciser exactement l’ascendance de Teresa Gil, son appartenance à la plus haute noblesse et sa proximité avec les familles royales castillane et portugaise ne font aucun doute. 232. A. RUCQUOI, « Le testament de dona Teresa Gil », p. 320 : «Mando a los frayres de Alcantara très mill maravedis fora rrefasimiento de la casa de Ciuptat Rrodrigo que yo tove dellos, e mando que les dexen la so casa de Xema endereçada e alinada segund disen las cartas que son ffechas entre mie ellos en esta rraçon. > ; 233. Ibid, p. 320 : « Et mando que dexen mtos testamentarios a losfreyres de la orden del Temple en Çeratan çinco yugos de buey alinnados con todos sos appareiamientos [...] Otrosi mando a los dichos ffreyres del Tenple las mis casas queyo e en Valladolit queyo compre que fueron de Nuno Fernandes de Val de Nebro con so bodega e con so huerta asi como estan endereçadasfor Çeratan que tove dellos.» 234. Ibid., p. 320 : «El mando a los freyres de la orden d’Ucles de que tove Barrueco Pardo tresmillmaravedts en dineros pora endereçarmento de la casa de Barrueco Pardo [...] E quitoles dozientas cargas de pan queyo preste a Johan Osorio, maestro de so orden, de que yo tengo so carta.» 235. AHN, OM, carp, 325, vol. II, doc. 36 : «Commoyo donna Jahana, niuger del muy noble inffant don Enrrique, conosco que rrepbo e tengo de uos don Johan Osores [...] e de vuestra orden el hospital de las Tiendas, que diçen de Bernait Martínez, con todas las cosas que aldicho hospital perteneçen [...] Et otro

416

ssiprometo de uos quitar ssin danno m toda la mi vida de pento e diez cargas de pan que uos maestre e vuestra orden auedes a dara Ffernan Rruyz de Saldanna.» 236. C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilégias de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 619-620, doc. 386 : « E otrosi prometo por esto e por otros amores que rescibi de la borden de ayudare de guardar todas las cosas que la borden a en su derecho en quanto mi poder fuere. » 237. ACZ, leg. 13, doc. 18, publ. C. BARQUERO

GOÑI,

« Los Hospitalarios en el reino de Leôn », pp.

604-605, doc. 45 : « Otorgamos a vos don Suero,por la graçia de Dios obispo de Çamora, toda la heredad que nos avemos en Vtllamayor que es cabo Fuent del Saugo [...] con todos los otros derechos que hy avemos et aver devemos por juro de herdade por stempre jamas, por fazerdes della toda vuestra voluntad assi como de lo vuestro. Et esta damos a vos don Suero, obispo de Çamora el sobredicho, por mucho amor et por mucha aiuda que siemprefiziestes a la orden del Hospital et a nos. » Relevé par Ch. GARCÍA, « Les entreprises de l’évêque de Zamora don Suero Pérez », pp. 52 et 61, l’accord a récemment fait l’objet d’une brève étude dans C, BARQUERO

GONI,

« Relaciones entre la orden del Hospitaly los obispos espanoles

durante la Edad Media », p. 685. 238. ACZ, leg. 33, doc. 4, publ. J. L. MARTIN RODRIGUEZ, Documentoszamoranos, pp. 139-140, doc. 169, et AH N, OM, carp. 570. doc. 4, publ. C. BARQUERO GONI, « Los Hospitalarios en el reino de Leon », pp. 625-626, doc. 58 : « Et in eorum presentiam Martinus Pétri, magister scolarum, respondit quod reverendus pater domnus Petrus Iohannis, episcopus Auriensis, exceptiones contra domnum Aria Pelagii, archidiaconum memoratum, propovi fecerat quod dictus archidiaconus actinebat magno comendatori in linea permalle et erat beneficiato a dicto ordine et erat mm appellatum ad curtam romanam. » 239. Le cas n’était semble-t-il pas très différent pour les confrères, dont D.

CARRAZ,

« Les ordres

militaires et la ville : l’exemple des commanderies urbaines de la basse vallée du Rhône », p. 288, a signalé qu’ils étaient liés aux milices par des obligations réciproques, puisque M. JIMENEZ,

GONZALEZ

« Itinerario de Alfonso X », p. 776, a récemment mis en lumière le fait qu’il leur fut

interdit au milieu du XIIIe siècle de prendre part aux charges municipales, cela pour éviter tout risque de les voir exercer des pressions au bénéfice de l’institution dans laquelle ils avaient fait profession. 240. AHN, OM, carp. 359, doc. 13, publ. M. RIVERA

GARRETAS,

La encomienda de Uclés., pp. 420-422,

doc. 213. Six ans plus tard, Calatrava à son tour abandonnait à titre viager ses terres de Penafiel au magnat et à sa femme (RAH, Col. Salazar, I-40, P 167r°, publ. L. RUBIO GARCÍA, La minoridad de don Juan Manuel, p. 147, doc. I). 241. F. TOMMASI, « Uomini e donne negli ordini militari diTerrasanta », pp. 186 et 200. 242. A une date inconnue, l’aîné, Juan el Tuerto, reçut de l’Hôpital une donation incluant notamment la maison de Villalobos. À défaut du document original, la mémoire du contrat provient de l’inventaire des archives de Santa Maria de la Horta, établi en 1666 (AHN, OM, Indice 160, f° 103r°). Alfonso, le puîné, fut pour sa part gratifié en 1303, en guarda y encomienda, du monastère santiaguiste féminin de Destriana (ACL, doc. 680, publ. J. A. MARTIN

FUERTES,

Coleccion

documentaldel Archivo de la Catedralde Léon, p. 61, doc 2730). 243. AHN, OM, carp. 261, doc. 13, publ. BS, p. 305. Cette donation a fait l’objet d’un commentaire succinct d’E. BENITO RUANO, «La orden de Santiago en Asturias», p. 195. 244. Le fait a été relevé à travers plusieurs études de cas par S. de Moxô, « El patrimonio dominical de un consejero de Alfonso XI », « El auge de la burocracia castellana en la corte de Alfonso XI »,et « Juan Estévez de Castellanos. Elevaciony caida en un consejero regio ». 245. ID., « Relaciones entre la Corona y las ordenes militares en el reinado de Alfonso XI », p. 157. 246. AHN, OM, carp. 464, doc. 235et 237, publ. ID., « El auge de la burocracia castellana en la corte de Alfonso XI », pp. 38-39, doc. 3 et 4. Les biens laissés à Fernan Rodriguez Pecha consistaient en une maison à Azequiella et en une terre à Majanta, situées toutes deux près de Hita, qu’il reconnaît être tenu de remettre à Calatrava à sa mort.

417

247. AHN, OM, carp. 464, doc. 237 bis. L’échange portait sur les domaines de l’Ordre à Olmos, dans la vallée de l’Esgueva, qui furent remis au chroniqueur en échange des terres qu’il détenait à Cordoue. 248. ADA, caja 2, doc. I 1 Mentionné par J. M. CALDERÓN ORTEGA, « Diego Fernández de MéMédina : consejero de Alfonso XI y senor de Bobadilla »,p. 189, l’échange porte sur différentes propriétés de la milice, proches de Medina del Campo, que l’officier obtient en échange de biens situés dans la paroisse sévillane de Santa Lucia. 249. C. BARQUERO

GOÑI,

« Los Hospitalarios y la nobleza castellano-leonesa », p. 35. Les frères de

l’Hôpital n’étaient toutefois pas les seuls à être liés dès la fin du XIII e siècle aux cercles curiaux et Juan Alfonso de Arenillas, qui exerçait la dignité de repostero mayor, a pour sa part privilégié le contact avec Calatrava, ainsi que l’a souligné H. GRASSOTTI, « El repostero en Leon y Castilla », p. 55. 250. L’épisode a été analysé en détail par D. CATALAN, « Un romance historico de Alfonso XI », et Ph. JOSSERAND, « Un maître politique : Fernan Rodriguez de Valbuena ». 251. AHN, OM, carp, 261, doc. 10 : « Por rrazon queyo enbie rrogar por mis cartas a uosdon Garçi Fernandes, maestre de la orden de Sant Yago, […] que diessedes a AluarNunnes Osoryo, mio camarero majore justifia mayor de la mi casa, el vuestro castillo de Pena Gusende, que lo touiesse de vos pora en ssus dias. Et vos, porcomplir mio rruego e otrossi por ayudas que ffizo e ffara Aluar Nunnes a uos e a vuestra orden e sennalada ment porel seruiçio que el a mi ffaze, touiestes por bien del dar el dicbo castiello que lo tenga de uos segund dicho es. » 252. AHN, OM, carp, 570, doc. 9, publ. Ph. JOSSERAND, « Un maître politique : Fernan Rodriguez de Valbuena », pp. 1343-1344, doc. 3, et BA, pp. 160-161, repris dans B. PALACIOS MARTIN (éd.), Coleccion documentai medieval de la orden de Alcântara, t. I, pp. 373-375, doc. 523. 253. AHN, OM, carp. 570, doc. 9 : « Quin immo per talem contractum euidens ipsius Hospitalis utilitas procuratur eoque tibi et prefato Hospitali expedit et utile uidetur, pro récupérations bonorum dicti ordinis quondam Templi in dictis regnis consistentium, dicto Aluaro complacere. » 254. Réservée à une décision ultérieure lors de l’abolition du Temple en 1312, la dévolution des biens castillans de la milice fut assurée le 14 mars 1319 à l’Hôpital par une bulle de Jean XXII (AHN, OM, carp. 570, doc. 8, publ. Ph. JOSSERAND, « Un maître politique : Fernan Rodriguez de Valbuena », pp. 1340-1343, doc. 2). Cependant, la mesure n’était pas facile à appliquer et de nombreuses terres templières restèrent durablement en d’autres mains, ainsi que l’ont observé C. ESTEPA DIEZ,

« La disolution de la orden delTemple », pp. 169-171, et : C. BARQUERO GOÑI, « La orden

del Hospitaly la recepcion de los bienes templarios », pp. 548-549. 255. Il est difficile de savoir si cet échange fut effectivement réalisé. C.

BARQUERO GOÑI,

« El

conflicto por los bienes templarios en Castilla », p. 42, doute qu’il ait réellement été effectué, au vu de la façon dont, l’année suivante, Alvar Nunez Osorio fut chassé du pouvoir à l’occasion de la révolte armée du prieur. Pourtant, parmi les places restées fidèles au comte lors de sa disgrâce figure, dans la version de l’événement rapportée dans le Poema de Alfonso Onceno, str. 308, p. 104, le château de San Pedro de Latarce, ce qui tendrait à suggérer que le contrat était entre-temps entré en vigueur. 256. J. DELAVILLE LE ROULX, Les Hospitaliers à Rhodes, pp. 63-64. S’il se trompe en attribuant au pape Jean XXII la paternité du projet de l’échange, alors que celui-ci s’était borné à réagir à l’initiative de Fernan Rodriguez de Valbuena, l’auteur écrit très justement l’objet de cet accord était de capter la faveur politique du favori d’Alphonse XLI. 257. Pour les Templiers, les modalités de la profession des membres sont rapportées en détail dans les actes de l’interrogatoire de Medina del Campo, publiés par J. M. SANS t TRAVÉ, « L’inedito processo dei Templari in Castiglia », pp. 249-264. Aux enquêteurs qui les questionnaient sur la nature des vœux qu’ils ont prononcés lors de leur réception dans la milice, le chevalierAlfonso Diáz et le sergent Pedro répondirent ainsi : « Post hec fécerunt ipsum turare servare obedienciam suis

418

maioribus et vivere sine proprio et servare castitatem et non exhedare aliquem christianum nec subponere quod exhedaretur in loco ubt ipse haberet posse, et servare bonos usus et bornas consuetudines ordinis et succurrere Terre Sancte pro posse » (ibtd., pp. 250 et 256). 258. D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 221, doc. 1 : « En obediencia guardar quierm merecer la gracia de Aquel que fue obedient al Padre tro a la muert ; ca la uirtud de obediencia mays sea acceptable a nuestro Sennor que sacrificio. » 259. Ainsi l’ont bien fait valoir D. RODRIGUEZ BLANCO, « La organizacion institucional de la orden de Santiago », p. 170, et M. ECHANIZ SANS, Las mujeres de la orden militar de Santiago en la Edad Media, p. 230. 260. ACC, caja Q, doc 74, et A BENAVIDES, Memorias de don Fernando IV, t.II, pp. 444-445, doc 298. 261. AHN, Côdice 602, f 141r°. Le fait ressort du mandement adressé en décembre 1356 parle prieur castillan de l’Hôpital, Juan Fernández de Heredia, à Rodrigo Alfonso de Logrono, commandeur d’Oruna et de Vallejo, et à Gonzalo Rodriguez de Montoya, commandeur de Cuenca et de Bamba, afin qu’ils lui remettent les arriérés des sommes dues pour le fermage des baylies d’Olmos et de Quiroga : « Por que uos dezimos e mandamosfuertment e destrecha en virtut de sancta obediencia que luego en continent vista la present los dichos mill quatrocientos florinos dedes e paguedes en nombre nuestro e pornos a los honrrados Johan Lopez de Torres, de casa del sennyor rey de Castilla, e fray Johan Lopez de Torres, procuradores nuestrosgenerales o a qual quiere dellos. En otra manera si, lo que Dios non mande, esto fer recusades certificamos uos que nos enanteremos contra uos e cada uno de uos porjustiçia de nuestra orden segunt el establimiento de don fray Elion de Villanoua, maestro que fue de nuestra orden, el qual fue facto en Montpesler. » 262. L’événement est rapporté dans les définitions de l’infant Enrique de 1440. AHN, Côdice 668, s. f., cité par D. LOMAX, « A Lost Médiéval Biography », p. 153 : « En tiempo del maestre don Pelayo Pérez, Correa, que Dios aya, nuestra orden e religionpadescio muchos damnos e al dicho maestre vino granddetrimientoporlos cavallerosde nuestra orden en aquella sazon [...] non le quererdar las fortalezas que tem’an quando el maestre gelos demandava. » 263. BS, pp. 244-245. Le fait ressort d’un bref adressé en 1299 par Boniface VIII à l’archevêque de Tolède et lui signalant que « quidam fratres ordinis miiitie Sancti Iacobi, temerariis ausibus, relaxatis habentis ac spiritu rebellionis assumpto, quaedam castra et loca mumta eiusdem ordinis in frontaria Sarracenorum illarum parttum existentia proditionaliter occupantes, non solum magistro et aliss fratribus dicti ordinis verum etiam convicinis christianis ipsorum partium, filti Sarracenorum potentia quos inibi receptarant, guerram durissimam facerepresumabant et quod gravius est commmabantur publice castra el loca predicta Sarracenis omnino traders etperpetuo submittere dominio eorumdem, nisi prefatus magisteruna cum capitula dicti ordinis quosdam domos seu comendas ordinis memorati fratribus ipsis rebellibus concederent ab eis perpetuo retinendas ». 264. Le maître d’Alcan tara Ruy Vâzquez fut ainsi démis de ses fonctions par le maître de Calatrava au début de l’année 1318 pour maintenir l’unité d’une milice dont de nombreux membres s’étaient révoltés contre son autoritarisme jugé excessif (BC, pp. 173-176). 265. L’exemple le plus remarquable est celui de Fernan Rodriguez de Valbuena, dont plusieurs frères de l’Hôpital avaient exige la destitution à l’occasion de sa révolte contre Alvar Nunez Osorio. Le fait est rapporté par la Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 67, p. 214, et par la Cran Crónica de Alfonso XI, t.I, chap. 82, p. 428. Il est confirmé par une lettre des autorités municipales de Zamora, datée du 9 juin 1328, au maître de l’Hôpital, Hélion de Villeneuve, lui demandant de ne pas faire cas des dénonciations envoyées à Rhodes contre le prieur (BN V, SO, vol. 20, doc 5). Il faut signaler que par suite de l’oubli du décompte des trente-huit ans de l’ère hispanique, le document a été daté de 1366 par J. DELAVILLE LE ROULX, Les archives, la bibliothèque et le trésor de Tordre de Saint-Jean de Jérusalem, p. 40, et à sa suite par A. ZAMMIT GABARRETTA et J. MIZZI, Catalogue of the Records of the Order of St. John of Jérusalem, t. I, p. 87. C’est seulement après le succès de la révolte en question qu’il fut demandé aux autorités de Rhodes de conserver sa charge au prieur,

419

ainsi que l’ont fait valoir la Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 72, pp. 217-218, et la Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 93, p. 450. 266. AHN, OM, libro 1345, ffos 98r°-99v°. Ce document a été publié en appendice de l’étude de C.de AYALA MARTI’NEZ,

« Un cuestionario sobre una conspiration », pp. 87-89.

267. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 72, p. 217, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. 1, chap. 93, p. 450 : « Desque elpriorovo las cartas del papa e del maestre en como le otorgaua el prioradgo, enbio gentes a un lugar a do estaua Alvar Nunez de Sarria, que se llamaua prior, e fizolo prender, e a otros freyles de la dicha horden, e dellos mato e dellos encarçelo para siempre, e otros algunos fuyeron del rreyno por su miedo. E quedo elprior don Fernando Rrodriguez, en su prioradgo por toda su vida.» 268. Ainsi l’expriment très bien les statuts de Calatrava de 1304 publiés par J. O’ CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 264, repris dans

ID,

The Spanish Military Order of

Calatrava and its Affiliates, VII : « E si de aqui adelante, algunos freiles se alçaren con moros o con christianos contra la orden que fagan la pena de conspiradores e que sean encarcelados gravemente que nunca salgan ende. » Deux ans plus tard, révolte contre le maître et rébellion contre l’Ordre étaient même totalement assimilées dans les définitions d’Alcantara publiées par Ph JOSSERAND, « Pour une étude syssystématique»,p. 337,et B. PALACIOS MARTIN (éd.), Coleccion diplomâtica médiéval de la orden de Alcantara, 1.I, p. 287, doc. 434 : « Otrosi mandamos que si algund freire se alçare con moros o con christianos o contra el maestre o contra su orden, lo que Dios non quiera, sea en poder de conspiradory sea encarçelado para siempre. » Une phrase semblable est reproduite dans les définitions d’Avis de 1342 (A. JAVIERRE MUR, « La orden de Calatrava en Portugal », p. 340). 269. La rivalité pour le contrôle de l’Ordre a été bien décrite par J. O’ CALLAGHAN, « The Affiliation of the Order of Calatrava », pp. 259-260, repris dans

ID., The

Spanish Military Order of Calatrava and

its Affiliates, I. 270.

ID.,

« The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 264, repris dans

ID.,

The Spanish

Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII : «E si algun freyre se alzare con castiello o con cassa de la orden contra su maestre que sea encarcelado por dos anos, e non sea perdonado, a menos de todo el convento o los mas o los mas ancianos, e sea echado de la casa para siempre.» 271. En 1336, de nouvelles définirions revenaient au principe d’une peine d’emprisonnement à vie pour les rebelles (ibid., p. 279). 272. Le fait a été confirmé par L. CORRAL VAL, LOS monjes soldados de la orden de Alcantara en la Edad Media, pp. 245-246, et par K. TOOMASPOEG, Histoire des chevaliers teutoniques, p. 60. 273. Ce point a été relevé, dans l’introduction au traité qu’il a rédigée, par D.

LOMAX,

« Pedro

Lopez de Baeza », p. 155. De nombreux passages de l’opuscule font en effet de l’obéissance une valeur absolue, par exemple le deuxième chapitre, qui lui est entièrement consacré : La obediencia es la mas noble cosa que ha en el mundo nin que Dios mas amo [...] Et los obedientes btven seguros en su horden e stn bolliçio e non creçe entre ellos cobdiçia ntn enbidia, por que los bienes de su horden sean destruidos, e btven siempre segunt Dios e su horden, e si su maestre algunas cosas faze para enderesçamiento de su horden, non lo deven rreprehender, mas dévense siempre guiar por él. E sabed que en la obediençia se enmiendan las malas voluntades, eguardanse los caminos, e enrnqueçe la tierra, e son honrados los buenos. Ca nunca fue freire que deobedeçiese a su majore a su horden que non oviese malafin » (ibid. 161). 274. P.

LINEHAN,

« The Church, the Economy and the Reconquistain Early Fourteenth-Century

Castile », p. 296, repris dans ID., Past and Présent in Medieval Spain, XI. 275. Plusieurs auteurs ont signalé cette distinction à propos des ordres militaires, à l’instar de D. RODRIGUEZ BLANCO,

« La organizacion institucional de la orden de Santiago », p. 170, et J. BURGTORF,

« The Order of the Hospital’s High Dignitaries and their Claims on the Inheritance of Deceased Brethern », p. 261.

420

276. C’est ainsi que les moines cherchèrent à résoudre l’épineuse contradiction entre pauvreté individuelle et richesse collective, dont le caractère crucial a été très bien souligné par A. VAUCH EZ, La spiritualité du Moyen Age occidental, p. 104. 277. Le fait a été mis en évidence pour Santiago par D. LOMAX, La orden de Santiago, pp. 90-91, et à l’échelle internationale, pour l’ordre teutonique, par I. STERNS, « Crime and Punishment among the Teutonic Knights », p. 93. 278. BNM, ms. 8582, f° 56r° : «Quien touiere propio sea dexcomulgado e anatematizado en la iglesia en dut de Navidad o en dia de Pascua de Resureçion o en la fiesta de Pentecoste ante que comulgue.» 279. Le texte des définitions de Gonzalo Ruiz Giron de 1275 a été publié dans BS, p. 220, et repris par B. de CHAVE s, Apuntamiento légal sobre el dominio solar de Santiago, f° 27r°. 280. En attestent les définitions d’Alcantara de 1306, publiées par Ph. JOSSERAND, « Pour une étude systématique », p. 337, et B. PALACIOS

MART ÍN

(éd.), Coleccion diplomatica médiéval de la orden de

Alcantara, t.I, p. 288, doc, 434 : «Otrosi mandamos que si alguna beredad de la orden estuviere perdida que el maestre nin lot freires non la quieran cobraro non puedan e algund freire a su costa o por su saber lo cobrare o fiziere moltnos o ferrerias o ttendas o casas de nuevo de qual quier natura que sean que con consejo del maestre e de los ançianos que lo aya en su vida e despues de su vida finque livre y quito para la orden.» 281. AHN, OM, carp. 411, doc, 26 bis, publ. M. ECHÂNIZ SANS, El monasterio femenino de Sancti Spiritus de Salamanca, pp. 56-59, doc. 30 : «Tenemospor bien que todas las duenas que entraren en este monasterio que puedan levar consigo todos los bienes que ovieren, tan bien mueble como rayz, pero en tal guisa que los heredamientos que los venden del dia que entraren en la orden fasta un ano e a taies onmes que nos fagan por ellos los fueros e los derechos que debieren.» 282. Un même constat a été fait pour les Hospitaliers aragonais par A. LUTTRELL, « Hospitalier Life in Aragon », p. 109, repris dans ID., The Hospitaliers of Rhodes and their Mediterranean World, XV. 283. AHN, OM, carp. 243, vol. I, doc 19. En novembre 1305, Fernan Fernández, criado du maître de Santiago Juan Osorcz, admettait devoir au futur maître García Fernández, alors commandeur d’Ocana, la somme de mille deux cents maravédis, reconnaissant devant témoins que « estas maravedis dichos vos devo de prestamo que me prestastes por me ffazer placer a tiempo que los auie mucho menester» 284. AHN, OM, carp. 16, vol. II, doc. 44, publ. M. RODRÍGUEZ LLOPIS, Documentos de los siglos XIV y xv, pp. 6-8, doc. 3. Le fait ressort des plaintes adressées en 1331 par deux Santiaguistes, Suer Flores et Gonzalo Yanez, commandeurs de Yeste et de Socovos, aux autorités municipales d’Orihuela, accusées d’avoir capturé deux musulmans résidant à Letur, qu’ils avaient envoyés « por sus mandaderos e con sus cartas a tierra de moros so guarda e defendimiento de buena tregua que es puesta entre nuestro sennorel rey de Castiella e el rey de Granada et otrosi entre la buenapaz que es entre el rey de Castilla e el rey de Aragon,para conprar siellas e joyas para presentar al maestre e para si ». 285. Les statuts de Calatrava de 1325, publiés par J. O’ CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 273, reproduit dans

ID.,

The Spanish Military Order of Calatrava and its

Affiliates, VII, constituent la dernière référence au principe de propriété commune : « E como todas las cosas deben ser comunes, mandamos que ningun comendador non coma vianda apartada en convento». 286. La dureté du châtiment dont était passible le frère qui rédigerait un testament ressort clairement des définitions de Calatrava de 1304 : ibid, pp. 266-267 : «Et mandamos que mngun freyre que non faga testamento. E si lo hiciere e viviere que pierda el caballo e sus armas e la casa e sea echado a la puer ta del conbento. E si muriere que sea desoterrado e non lo sotierren.» Une peine identique était prévue dans les statuts d’Alcantara de 1306 publiés par Ph. systématique », p. 336, et B. PALACIOS

MARTIN

JOSSERAND,

« Pour une étude

(éd.), Coleccion diplomatica medieval de la orden de

Alcantara, t. I, p.286, doc. 434, ou dans ceux d’Avis de 1342, transcrits par A.

JAVIERRE MUR,

«La

orden de Calatrava en Portugal», P. 339. De la même manière, il fut interdit aux frères de

421

l’Hôpital de tester tout au long du XIVe siècle, comme l’a bien signalé J. SARNOWSKY, « DerTod des Grosmeister der Johanniter », p. 209. 287. J. O’ CALLAGHAN, «The Affiliation of the Order of Calatrava», p. 24, reproduit dans

ID.,

The

Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, I. 288. AHN, OM, carp. 99, doc. 37, publ. P. IRADIEL MURUGARREN, « Bases economicas del hospital de Santiago en Cuenca », pp. 240-242, doc. 36. 289. O’ CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones ofthe Order of Calatrava », p. 267, repris dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII. 290. AHN, OM, libro 1344, f° 164v° ; « Otorgo que do en ofrenda e en limosna e en remission de mis pecados a uos don Rui Perez, maestre de la caualleria de Calatraua, e a los freiles de la dicha orden que aora son y seran de aqui adelante para todos tiempos las casas e los olivares e los molinos que yo herede de mi padre en Seuilla e en su terminopor juro de heredat para siempre jamas a vos e a vuestra orden para dare bendere enpenare enagenar e para façer dello et en ello todo aquello que vos quisierdes asi como de lo vuestro mismo [...] e a esto tenere cunplir obligo los btenes queyo he e avre daqui adelante doquier que sean asi muebles como raices e por que esto sea firme e non benga en dubda dobos esta carta seellada con mio seello colgado. » 291. AHN, OM, carp. 69, doc. 10. En 1329, Ruy Pérez, commandeur santiaguiste de La Membrilla del Tocon, recevait ainsi du maître, à titre viager, les maisons que l’Ordre possédait à Jaén, qu’il s’engagea à réparer sous l’obligation de tous ses biens : « Epor todo esto guardar e ffàzer e conplir segunt se sigue obligo todos mis btenes assy muebles como rrayzes los que oy dia he e aure cabadelante por o quier que los yo aya a nos eldicho maestre e ffreyles e a la dicha orden. » Une clause semblable se retrouve en 1357 dans un acte par lequel Bernaldo de la Roca, commandeur du château de Santiago, empruntait mille maravédis au chancelier du maître, Suero Gutiérrez de Labares (RAH, Col, Salazar, M-48, f° 179r°-v°). 292. En témoigne, dans les années 1340, le prieur d’Uclés, Fernân Rodriguez, qui acheta à Ocana, pour six cents maravédis, une maison jouxtant un édifice qu’il avait acquis auparavant (BS, p. 309). 293. D. LOMAX, « Pedro Lopez de Baeza », p. 154, a signalé le peu de cas que l’auteur du traité fait de la pauvreté : s’il ne reprend pas dans le texte l’éloge de la richesse contenu dans son modèle, les Flores de Filosofia, plusieurs passages révèlent toutefois que sa pensée est loin d’être ascétique dans la mesure où il va jusqu’à promettre aux ffères de Santiago, pour récompense de leur bonne conduite, à la fois la fortune dans le siècle et le salut de leur âme. 294. E. SASTRE SÁNCHEZ, « Matrimonio y vida religiosa en la orden de Santiago ». 295. J. SARNOWSKY, « Gender-Aspekte in der Geschichte der geisdichen Ritterorden », p. 171. 296. De la même façon, pour les Teutoniques étudiés par I,

STERNS,

« Crime and Punishment

among the Teutonic Knights », pp. 97-98, l’essentiel des infractions au vœu de chasteté se situent à partir du gouvernement de Konrad von Erlichshausen, au milieu du XIV e siècle. 297. L’idée a été défendue à l’échelle de la péninsule Ibérique par J. O’C ALLAGHAN, « The Affiliation of the Order of Calatrava », p. 25, repris dans

ID.,

The Spanish Military Order of Calatrava and its

Affiliates, I. 298. E. CABRERA MUÑOZ, « Notas sobre la muerte del maestre Gutierre de Sotomayor », p. 185, 299. M. A. JORDANO BARBUDO , Arquitectura médiéval cristiana en Cordoba, p. 114. 300. Pour éviter une telle tentation, il suffit d’évoquer le scandale homosexuel dans lequel, au moment de la conquête de Rhodes, fut impliqué le prieur aragonais de l’Hôpital, accusé d’avoir empêché jusque sur leur lit de mort deux de ses écuyers de se confesser pour éviter qu’ils ne révèlent la nature des relations qu’ils entretenaient avec lui. L’affaire a été relatée par A. LUTTRELL, « Hospitalier Life in Aragon », p. III, reproduit dans ID., The Hospitaliers of Rhodes and their

Mediterranean World, XV, et « Templari e Ospitalieri : alcuni confronti », p. 139. 301. M. S. Alves CONDE, Tomar medieval. o espaça e os homens, pp. 176-178.

422

302. M. ZAPATER Y LÓPEZ, Cister militante en la campana de la Iglesia contra la sarracena furia, p. 455. Le chroniqueur attribue au maître d’Alcantara un bâtard, Alfonso Fernândez Barrantes, qu’il aurait donné en mariage à Aldonza de Pereiro, fille de Garci Fernândez de Pereiro, lui-même neveu de l’un des premiers supérieurs de l’Ordre. L’auteur prétend s’être appuyé, pour établir ces éléments de généalogie, sur des papiers copiés dans un fonds deTrujillo, l’Archivo de los Senores de la Cumbre, inventorié au début du XVIIe siècle. Il ne m’a pas été possible de vérifier ses assertions. 303. J. SOLANO DE FIGUEROA Y Historia eclesiástica de la ciudad de Badajoz, pp. 83-84. Soucieux d’établir la généalogie de Rodrigo Martel, alcaide de la forteresse de Séville et gouverneurde la ville pour l’infant Enrique dans les dernières années du règne de Jean II, le chroniqueur lui attribue comme trisaïeul en ligne paternelle Gonzalo Pérez Martel, grand commandeur de Santiago en Castille, fils de Gonzalo Martel, maître de l’Ordre durant quelques mois en 1287. 304. Gómez Suárez, le fils du maître, aurait été armé chevalier de la main de Juan Alfonso de Albuquerque lors des fêtes qui suivirent le couronnement d’AlphonseXI, à en croire fa Crónica delrey don AlfonsoXI, chap. 101, p. 237, et de la Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 122, p. 514. 305. RAH, Col. Salazar, O-6, f° 128r°-v°. 306. Six documents se rapportent au fils de Fernán Pérez Ponce, appelé Ruy Ponce de Léon. Le plus ancien, daté du 16 avril 1364, consiste en la donation qu’il fit au chapitre cathédral de Leon de terres situées à Villarente qu’il avait reçues du souverain (ACL, doc. 1705, analysé par C. Á LVAREZ ÁLVAREZ, Coleccion documental del Archivo de la Catedral de Leon, p. 30, doc. 3177). Le dernier est son testament, donné en 1406 dans la ville de Vega, dont il était le seigneur en vertu d’un privilège d’Henri II (RAH, Col. Salazar, M-50, ffos 172v°-174v°). 307. En 1258, Rodrigo Peláez et sa femme Elvira Rodríguez professaient dans l’ordre de Santiago. Ils choisirent de se séparer, alors que rien ne les y contraignait, et de promettre une continence absolue (ACZ, leg. 16, vol. II, doc. 37,publ.J. L.

MARTIN RODRIGUEZ,

Documentas zamoranos, pp.

135-136, doc 164). Les circonstances d’une telle profession, dont le mari devait rapidement contester la validité, ont été étudiées en détail par P. LINEHAN, Les dames de Zamora, pp. 23-24. 308. À titre d’exemple, les définitions sanriaguistes édictées en 1265 rappellent aux frères l’interdiction de dormir nus. BNM, ms. 8582, f° 65v° : «Establesçido es quefreyre ninguno non yaga desnudo sin calpas e el que lo fiziere caya en penitençia de quinze viernes.» 309. En 1336, les statuts de Calatrava interdirent à toute « mujer de suspeccion » de séjourner à l’intérieur de l’enceinte du couvent d’Alcaniz, ainsi que l’a signalé J. O’ CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 179, repris dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and ils Affiliates, VII. Pour l’Hôpital, les statuts de 1354, édictés par le maître Pierre de Corneilhan, écartaient de toute responsabilité dans l’institution les frères réputés entretenir à leurs côtés une concubine (BNV, SO, vol. 69, f° 20r°-v°). 310. PEDRO GARCES

DE CARIÑENA,

Nobiliario de Aragon, p. 165 : « Queremos que los ditos maestro e freires

cavalleros, por vivir honestament et evitar vicio de carnalidad, puedan entrar en el dito orden e rescivir el havito de aquel, haviendo mulleres légitimas e puedan cassar si querran, » Une concession similaire peut être observée dans les statuts de l’ordre de la Passion, projeté par Philippe de Mézières à la fin du XIVe siècle, comme l’a bien signalé Ph. CONTAMINE, « La place des femmes dans les deux premières règles de l’ordre de la Passion », p. 81. 311. F. de

RADES Y ANDRADA,

Chr ónica de las très ordenes y cavallerias de Sanctiago, Calatrava y

Alcantara, part. II, ffos 10v°-11r°. 312. Un regard d’ensemble sur l’événement est proposé par J. O’ CALLAGHAN, «The Affiliation of the Order of Calatrava», pp. 187-188, repris dans

ID.,

Tbe Spanish Military Order of Calatrava and its

Affiliates, I. 313. Le fait a été bien souligné par C. de AYALA MARTÍNEZ, «Ordenes militares hispanicas : reglas y expansion geografica», pp. 63-65. L’auteur a récemment développé sa démonstration dans une

423

étude remarquable, largement consacrée au sujet :

ID.,

«Ordenes militares castellano-leonesas y

benedictinismo cisterciense», en particulier pp. 536-541. 314. A. FOREY, «Rank and Authority in the Military Orders», pp. 316-323. 315. M. RIVERA GARRETAS, La encomienda de Uclés, pp. 214-221. 316. AHN, Clero, carp. 368, doc. 17, publ. L. SERRANO, Cartulario de San Pedro de Arlanza, pp. 269-270, doc. 149, et M. RIVERA GARRETAS, La encomienda de Uclés, pp. 361-362, doc. 153. 317. AHN, OM, carp. 8, vol. III, doc. 3, publ. M. RIVERA GARRETAS, La encomienda de Uclés, PP-357-358, doc. 147. 318. AHN, OM, carp. 8, vol. III, doc. 7, publ. ibid., pp. 410-411, doc. 201. 319. AHN, OM, carp. 339, doc. 11, publ, ibid, pp. 412-413, doc. 203, et A.

QUINTANA PRIETO,

La

documentation pontificia de Inocencio IV, t. II, p. 554, doc. 610 : «Cum in Uclensi oppido, in quo prioratus eorum existit, non nisi per unam portam baberi possit introitus et egressus, magister et fratres milites prioratus eiusdem in eadem porta que debet esse commuais sibi prerogativam malitiose vindicat et, pro quibusdam levivus verbis vel causis, que iidem prior et clerici vel ipsorum aliquis babent cum predictis magistro et fratres vel aliquo eorum, ad predictam portam proprios janitores, qui aliquem ex ipsis clericis aut eorum servientibus per eam non permittunt ingredi vel egredi propter quod interdum intereos odia et scandala oriuntur et suscitantur etiam jam sopita.» 320. Le fait a été bien souligné par M. RIVERA GARRETAS, La encomienda de Uclés, pp. 219-220. 321. Publiée par B.

LUCET,

Les codifications cisterciennes de 1237 et 1257, p. 234, la codification

cistercienne de 1257, reprenant un texte de vingt ans antérieur, relève ainsi que «conceditur fratribus de Calatrava ut cum ad domos nostras venerint sint cum monachis nostris in choro, capitulo, refectotio et infirmitorio. In choro vero, magister eorum erit immédiate post sacerdotes. Alii fratres laicipost omnes monachos supra novicios locabantur. Cierici vero eorum secundum tempas suum in ordine inter monachos habebunt locum. In capitulo autan magister eorumpost prioren sedebit. Ceten vero, tam clerici quam laici, in capitulo et in refectorio ordines suos babebunt». 322. En témoignent les définirions de Pelayo Pérez Correa édictées à Robredo de Montanchez en 1259. BNM, ms. 8582, f 64r° : « Establesçido es que si estos freyres cauallerose los clerigos llegaren a la bayha que touiere elfreyre que non fuere cauallero que elfreyre cauallero o clerigo de misa sea comendador en quantoy morare en corner e en beuer e en liçençia. Establesçido es que freyre cauallero o clerigo llegare a la baylia de los caualleros e elfreyre cauallero sea comendador [...] e si fuere clerigo baylio el clerigo sea comendador. » Quelques mots du texte original ont été omis par le copiste. 323. Le fait ressort des définirions édictées à Mérida en 1274 et en 1310 : BNM, ms. 8582, f° 451° : «Otorgamos e stablesçemos que el maestre e los freyles den bien e conplida mente a lospriores de su orden los diezmos de todas las cosas que les Dtos diere e los dichospriores que rreparen las Iglesias de la orden e les den los ornamentos nesçesarios segundla nuestra orden manda.» ; BS, p. 263 : «Otrosi que nos el maestre e los comendador es demos complidamente los diezmos de las labranças e crianças e de todas las otras cosas que ellos an avere les nos dar debemos cada uno al prior de qualquierprioradgo que fuere, porque los priores e los otros clerigos ayan de que se mantengan e con que repartan e enderezen las cosas necessarias para las Iglesias que son tenudos a reparare enderezar.» 324. A titre d’exemple, trois bulles de Jean XXII visaient au printemps 1320 différents commandeurs de Santiago accusés de ne pas faire droit des dîmes au couvent central voire, dans les cas de Diáz Grimez et de Rodrigo Yanez Mexia, responsables d’Uclés et de Segura de la Sierra respectivement, d’avoir attenté en employant la violence aux intérêts des clercs de l’Ordre (BSpp. 278 et 282-283). 325. L’élite des frères participant régulièrement au chapitre général des institutions a récemment retenu l’attention de C. de AYALA MARTÍNEZ, « Podery representividad en las rirdenes militares », pp. 35-38, et Las órdenes militares hispanicas en la Edad Media, pp. 318-321. 326. Arrêtée pour les institutions de Terre sainte, à l’instar de l’Hôpital, comme l’ont relevé J. RILEY-SMITH, The Knigbts of St. John in Jérusalem and Cyprus,

pp. 363-364, ou encore H.

NICHOLSON, The

424

Knights Hospitaller, p. 72, cette périodicité annuelle a été reprise parles milices ibériques comme Santiago, où elle est établie dans la règle castillane du milieu du XIII e siècle, publiée par D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 227. 327. En Castille, il n’existe pas d’autre liste des chapitres convoqués parles milices que celle autrefois établie par D. LOM AX, La orden de Santiago, p. 288, répertoriant les réunions de Santiago entre 1199 et 1275. L’information apportée a été reprise à l’identique par bien des auteurs, à l’instar de M. LOPEZ FERNÁNDEZ, «Sobre la muette y enterramientos de un maestre santiaguista», p. 762, et, lorsqu’elle est complétée, elle ne l’est que très partiellement, comme le révèle l’étude consacrée à Mérida par J. V. MATELLANES

MERCHAN,

«Organizacion socio-economica del espacio

extremeno: las encomiendas santiaguistas de Mérida y Montanchez», pp. 184-185, qui occulte la moitié des réunions tenues après 1275 dans une ville dont J. L. de la

MONTANA CONCHINA,

La

Extremadura cristiana. Poblamiento, podery sociedad, p. 71, a récemment rappelé l’importance à l’échelle de cet Ordre. 328. Bien que la nature fragmentaire des sources templières ne permette pas de réunir plus d’une dizaine de mentions de chapitres généraux, le fait que plusieurs de ces derniers aient été rassemblés à une année d’intervalle, comme en 1254,1255 et 1256, respectivement à Benavente, Alcanices et Mayorga, suggère un rythme régulier. Ces données ont été fournies parG. MARTÍNEZ DÍ EZ, LosTemplarios en la Corona de Castilla,

p. 67. Cette idée d’une périodicité forte est corroborée par

d’autres éléments, extraits de documents inédits qui attestent de convocations de chapitres jusque-là inconnues, comme celle qui eut lieu en 1278 dans la baylie de Jerez de los Caballeros (ACZ, leg. 13, doc. 7, cité par J. C. de LERA MAILLO, Catâlogo de los documentas medievales de la Catedral de Zamora, p. 288, doc. 902). 329. L’ambiguïté des références aux chapitres de Calatrava a été bien soulignée par J. O’ CALLAGHAN ,

« The Affiliation of the Order of Calatrava », p. 19, reproduit dans

ID.,

The Spanish

Military Order ofCalatrava and its Affiliates, I. L’auteur s’est toutefois trompé quand il a affirmé que la plus ancienne référence à un cabildogénéral remontait à 1383, puisqu’il en existe avant cette date une demidouzaine, plus particulièrement dans la première moitié du XIV e siècle, comme en 1331 (AHN, OM, carp. 464, doc. 228), 1337 (AHN, OM, carp. 464, doc, 237 bis) ou 1346 (ANTT, Ordem de Avis, doc. 388). La tenue de telles réunions est sans conteste largement antérieure à l’apparition dans la documentation du terme de cabildo général en remplacement de l’expression todo el convento, qui, citée en 1252 (AHN, OM, carp. 459, doc 107) ou en 1294 (AHN, OM, carp. 426, doc 148), me paraît désigner la même réalité. 330. AHN, OM, libro 1347, ffos 71r°-74r°. Dans un échange réalisé en 1348 entre Calatrava et Femàn Sànchez de Valladolid, le procureur de l’Ordre, Alfonso Gômez, fait valoir l’acte par lequel l’institution lui a délégué le pouvoir d’agir en son nom, qui lui a été décerné, le I er avril de l’année précédente, lors d’une réunion capitulaire tenue à Calatrava en présence de quarante frères censés représenter la plus grande partie de l’assistance. 331. En cela, il convient de s’inscrire en faux contre la restriction aux seuls commandeurs postulée par C. BARQUERO GONI, « Los Hospitalarios en el reino de Leon », p, 363. 332. La mission du chapitre a été fort bien exposée par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Ordenes militares hispanicas : reglas y expansion geografica », pp. 80-81. Dans une ligne similaire, un développement lui a été récemment consacré par J. V. MATELLANES MERCH ÁN, « La estructura de poder en la orden de Santiago », pp. 299-303. 333. AHN, OM, carp. 460, doc. 144. 334. L’expression est employée par Innocent VT en 1354 dans une lettre enjoignant aux archevêques de Saint-Jacques de Compostelle et de Séville de confier à l’infant Fadrique, récemment déclaré majeur, la réalité de la dignité de maître de Santiago, dont il avait été investi alors qu’il était encore enfant (ASV, Reg. Vat. 226, ffos 249v°-250r°, publ. J. TRENCHS ODENA, Diplomatario del cardenal Gilde Albornoz, t. II, pp. 171-173, doc. 187).

425

335. C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilégios de la orden de San Juan de Jerusalén, p. 589, doc. 365. 336. Pareille situation n’était pas spécifique à la péninsule Ibérique. Elle a été analysée pour l’Hôpital en Orient, lors de ta crise des années 1290, par A. FOREY, «Constitutional Conflict and Change in the Hospital of St.John», repris dans ID., Military Orders and Crusades, X. 337. Primera historia de la orden de Santiago, p. 370 : « Un comendador mayar de dicha orden llamado Gonçalo Ruiz Giron, que despues de sus dias subçedio en la dignidat maestral, con otro comendador de Segura de la Sierra, i con los treze de la orden, deziendo ser dilapidador este maestre don Pelay Perez Correa, i que la dignidat maestral no era perpetua, salvo a voluntad de los treze, lo depusieron de maestre, syn lo llamar i oyr, niguardaren ello la forma del derecho segund se re queria.» 338. C, de

AYALA MARTÍNEZ ,« Las

ôrdenes militares en el siglo XIII castellano. La consolidacion de

los maestrazgos », p. 267. 339. BS, p. 167, repris par A.

QUINTANA PRIETO ,

La documentacion pontificia de Inocencio IV, t. I, pp.

283-284, doc. 254, 340. C. de AYALA MARTÍNEZ, « Las ôrdenes militares en el siglo XIII castellano. La consolidaciôn de los maestrazgos », pp. 269-270, 341. Ainsi l’a fait valoir C. BARQUERO GONI,« LOS Hospitalarios en el reino de Leon », p. 363. Le fait ressort de l’achat d’une terre à Villar del Pozo et d’une prise d’eau sur le Guadiana, réalisé en 1250 par Fernan Rodriguez, prieur de Castille et grand commandeur d’Espagne. Le document signale que la transaction a reçu l’aval d’une commission de dix Hospitaliers, dont la liste est précédée d’une mention inéquivoque : «Estas son los freiles de Castilla e de Léon que dexo el cabildo que quanto ellos con nos fiziessen que lo otorgava el cabildo général de Castilla. » L’acte a été publié par C. de AYALA MARTÍNEZ et al,, Libro de losprivilégios de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 323-324, doc. 313.

342. Le fait est notamment vérifié pour les années 1283-1284, au cours desquelles plusieurs décisions du prieur Fernan Pérez Mosejo furent soumises au contrôle d’une commission alors formée de huit membres, choisis à part égale en Léon et en Castille. En attestent les documents publiés par J.A. FERNÁNDEZ FLOREZ, Coleccion diplomâtica del monasterio de Sahagun, pp. 441-444, doc. 1830, ou encore C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, p. 589, doc. 365. De façon claire, ce dernier acte souligne que les frères cités comme témoins ont partagé avec le prieur l’initiative légale de la confirmation du fuero de Penalver puisque la liste de leurs noms est précédée de la mention suivante : « Estas son los freires que la otorgaron e que son ende lestimonio ». 343. Le fait a été corroboré par C. de

AYALA MART ÍNEZ,

Las ordenes militares hispanicas en la Edad

Media, pp. 209-210. 344. Pour Santiago, l’idée exprimée par D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 67, a été ensuite outrée par D. RODR ÍGUEZ

BLANCO,

PORRAS ARBOLEDAS,

La orden de Santiago en Extremadura en la Baja Edad Media, p. 145, et P.

La orden de Santiago en elsiglo XV, p. 146. Pour le premier de ces deux auteurs, il

n’y eut dans l’Ordre au XI Ve siècle qu’un seul chapitre général, celui réuni à Mérida en 1310 à l’initiative de Juan Osorez. Le second porte ce chiffre uniquement à trois, en ajoutant les assemblées de Mérida en 1312 et d’Ubeda en 1329, mais il reste, nous l’avons vu, assez loin de la réalité. 345. A défaut d’être annuelle, la périodicité des chapitres castillans resta régulière jusqu’à une date assez tardive du Moyen Âge, sans présenter toutefois la fréquence des convocations catalanes signalée parP.

BONNEAUD,

Le prieuré de Catalogne,le couvent de Rhodes et la Couronne

d’Aragon,p. 182,qui a pu identifier vingt-sept réunions pour les trente-huit ans où il a suivi l’Hôpital entre 1406 et 1443. 346. Attestée pour la première fois en 1227 (AMV, leg. 3, doc. 9, publ. G. MARTÍNEZ DIEZ et V. GONZÁ LEZ SANCHEZ,

Coleccion diplomâtica del monasterio de Santa Maria la Real de Villamayor, pp. 6o-61, doc.

27), cette pratique fut développée à l’initiative du maître Pelayo Pérez Correa, une fois que celui-

426

ci eut assuré son autorité sur Santiago. Deux documents le soulignent pour les années 1266 et 1267, publiés par J. M, LIZOIAN GARRIDO, Documentation del monasterio de Las Huelgas de Burgos, t. III, pp. 32-33, doc. 550, et par A. BALLESTEROS-BERETTA, Sevilla en el siglo XIII, pp. 163-164, doc. 156. 347. À partir du dernier tiers du XIII e siècle, l’usage s’étendit rapidement à l’ensemble des milices, à l’instar de l’Hôpital (AHN, OM, carp. 575, doc. 34, publ. C.

BARQUERO GONI,

« Los

Hospitaiarios en el reino de Léon », pp. 612-615, doc. 50), ou de Calatrava (AHN, OM, libro 1345, f° 160r°). 348. AHN, OM, carp. 69, doc. 10, et BNM, ms. 13063, f° 176v°. 349. AHN, OM, carp. 86, doc. II, publ. M. RIVERA GARRETAS, La encomienda de Uclés, pp. 464-466, doc. 245. La concession de la charte rapporte clairement la nécessité d’une confirmation ultérieure du chapitre ; « Etprometemos a buenafe, sin mal enganno, de vos conplir todo esto que sobredicho es en toda la nuestra vida e de vos nonyr contra ello. Et otorgamos que al primera cabildo genei’al quefiziermos que vos démos ende nuestra carta seellada con uestro seello et con el seello del cabildo. » 350. J.

BURGTORF,

« Wind Beneath the Wings : Headquarters Officiais in the Hospital and the

Temple from theTwelfth to the Early Fourteenth Centuries », p. 220. 351. BN M, ms. 8382, f° 47r° :«Otrosi que en tienpo que la Orden non oviereguerra con los moros nin el rrey llamare a su seruiçio el maestre traiga diez freyres escuderos de cauallo e treynta onbres de pie e de los ofiçiales que menester ovieren de poner de pie e de cauallo. » 352. Pour l’Hôpital, il n’existe pas de mention d’escuderos del maestre avant 1302, date où deux d’entre eux sont cités en tant que témoins dans un accord conclu entre le maître de l’Ordre et l’évêque de Zamora au sujet de la répartition des droits ecclésiastiques de la cité épiscopale (ACZ, leg. 36, doc. 9). 353. Le terme a été signalé, dans le cas de l’Hôpital, par C. BARQUERO GONI, « Los Hopitalarios en el reino de Léon », p. 411. 354. En octobre 1327, neuf membres de Calatrava séjournaient à Séville aux côtés du maître Juan Nùnez de Prado, cités comme témoins de la charte de peuplement accordée aux hameaux de Caxar, Villalba et Villadiego (AHN, libro 1346, f" 33r°-v°). Cinq ans plus tard, un même nombre de frères accompagnait le maître santiaguiste Vasco Rodriguez alors qu’il résidait à Cabeza la Vaca, au sud de la province de Leôn, à l’occasion de sa querelle avec l’Église de Cordoue (AHN, OM, carp. 92, doc. 5, publ. Ph. JOSSERAND, « Lucena : une forteresse à l’encan », pp. 616-617, doc. 9). 355. A ce titre, les compagnons du maître étaient étroitement associés au processus de décision, ainsi que le souligne l’accord entre l’Hôpital et les autorités urbaines de Séville au sujet des barques franchissant le Guadalquivir, dont le texte a été publié par J. GONZALEZ CARBALLO, Libro de privilégias de la encomienda de Tocina, pp. 71-72, doc. 5. 356. De telles charges sont documentées depuis le deuxième quart du XIII e siècle. En un cas au moins, elles sont assurées par la même personne, un certain Juan, qui exerçait en 1249 les fonctions de chapelain et de majordome auprès du prieur de l’Hôpital Fernan Rodriguez (C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Ltbro deprivilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 516-517, doc. 307).

357. Ala fin du XIII e siècle, différents actes se rapportent à Juan Yanez, notaire du grand commandeur de l’Hôpital en Espagne Fernan Pérez Mosejo (ibid., pp. 647-648 et 655-656, doc. 405 et 411). Plus tardif, l’office de chancelier est d’abord attesté pour Santiago en 1325, au cours du magistère de García Ferndndez (AHN, OM, carp. 16, vol. I, doc. 20). 358. Cité comme témoin de la donation consentie à l’Hôpital du lieu de Penoso, Fernan Rodriguez de Valbuena figure au nombre des compagnons du lieutenant du grand commandeur, investi trois ans plus tard de la charge de prieur de Castille et de Leôn (C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Ltbro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 653-654, doc. 409). 359. Ph. JOSSERAND, « Un maître politique : Fernan Rodriguez de Valbuena », pp. 1316-1317. 360. AHN, Códice 602, f°152r°. Sans qu’il soit fait référence à Juan Lopez de Torres, le long séjour de Juan Fernandez de Heredia à la cour pontificale a fait l’objet d’une analyse très fine d’A.

427

LUTTRELL,

« Juan Fernandez de Heredia at Avignon », reproduit dans

ID., The

Hospitaliers in Cyprus,

Rhodes, Greece and tbe West, XIX. 361. AHN, Códice 602, ffos 141r° et 145V°, 362. AHN, Códice 602, ffos 141v°-142r°. 363. Le fait ressort très bien des actes de l’interrogatoire des Templiers castillans à Medina del Campo publiés par J. M. SANS I TRAVÉ, « L’inedito processo deiTemplari in Castiglia », pp. 249-264. Les responsables de l’instruction questionnèrent sept frères au total, pour la plupart chevaliers, non seulement sur la réputation du maître provincial Rodrigo Yanez mais aussi sur celle de plusieurs de leurs coreligionnaires, parmi les noms desquels reviennent très régulièrement ceux de Lope Peldez, Lope Pérez et Gomez Guerra. Aucun de ces frères ne semble avoir été investi d’une charge quelconque et leur statut, bien spécifique, tenait tout entier à la relation qu’il avaient nouée avec le supérieur de l’Ordre. 364. C. de AYALA

MART ÍNEZ,

« Maestres y maestrazgos en la Corona de Castilla », et Las ordenes

militariss hispanicas en la Edad Media, pp. 209-248. 365. Dans la Primera bistoria de la orden de Santiago, Pedro de Orozco et Juan de la Parra attribuent la renonciation des supérieurs de Santiago à une humilité qui, pour beaucoup, les aurait conduits à imiter l’exemple de Fernân Diáz, le troisième maître de l’Ordre, « que asi mesmo acordo dexar el dicho maestrazgo por no fallar digno para tan gran cargo. E asi donde primero hera servido i obedesçido de sus fleyres subditos torno a obedeçer i servir al subçesor suyo i estar en comunidat i hermandat con Los otros cavalieros i fleyres de su abito » (ibid.p-359). 366. C, de AYALA MARTÍNEZ, « Las ordenes militares en el siglo XIII castellano. La consolidacion de los maestrazgos », pp. 252-255. 367. Ph. JOSSERAND, « Les ordres militaires et le service curial en Castille », p. 77. 368. La dernière mention explicite de la mense commune d’un Ordre intéresse Calatrava. Elle se trouve dans une bulle de 1247 par laquelle Innocent IV étendait sa protection à l’ensemble des biens qui en relevaient, interdisant que leur fût appliqué quelque subside sans l’aval pontifical (BC, p. 86, repris par A. QUINTANA PRIETO, La documentation ponttficia de Inocencio IV, t.I, p. 404, doc. 409). 369. M. DANVILA, « Origen de la mesa maestral de Calatrava », pp. 126-127. Un tel avis a été suivi par L. R. VILLEGAS DÍAZ, « Las estructuras de poder de la orden de Calatrava », pp. 491-494, et par E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA, La formacion del fiudalismo en la Meseta méridional castellana, p. 163.

370. Les difficultés liées à la création de ce nouveau mode de gestion des ressources des milices ont été bien analysées par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Las ordenes militares en el siglo XIII castellano. La consolidacion de los maestrazgos », p. 265. 371. Cette proportion a été relevée notamment par E. SOLANO RUIZ, La orden de Calatrava en el siglo xv, p. 309, sur la base de la documentation comptable disponible pour la seconde moitié du XV e siècle. 372. BNM, ms. 8582, f° 45r° : « Establesçemos que el maestre aya por sus camaras una encomienda en Castilla e otra en el Campo de Montiel e otra en tierra de Léon e otra en Portogal e otra en Aragon e estas dichas encomiendas tengan freyres por el que le den cuenta de las rrentas de ellas. » 373. Ainsi l’a relevé D. RODRÍGUEZ BLANCO, La orden de Santiago en Extrernadura en la Baja Edad Media, p. 251, sur la base de la création par le maître Juan Osorez d’un défens à Montanchez qui en 1304 était le plus étendu de la province santiaguiste de Léon. 374. Pour Calatrava, l’occurrence la plus ancienne date de 1322. Elle correspond à un acte par lequel le maître Garda Lopez de Padilla concédait aux autorités urbaines de Berninches toute liberté pour utiliser le four banal du lieu contre le versement d’un cens annuel de deux cent vingtcinq maravédis à la mesa maestral (AHN, OM, carp. 470, doc 384, cité par E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA,

La formacion del feudalismo en la Meseta méridional castellana, p. 163, et « Evolucion de la

orden de Calatrava durante el reinado de Alfonso X », p. 69, n. 5). Pour Alcantara, elle est

428

postérieure de neuf ans, ainsi qu’il ressort d’un privilège du maître Suero Pérez concédant aux vecinos d’Alcântara le droit de conduire leurs bêtes dans les défens du finage moyennant mille maravédis annuels affectés à la mesa maestral. Mentionné dans les chroniques d’A. de TAFIA,

Crdnica de la orden de Alcantara, t.I, p. 542, et de J.

ARIAS DE QUINTANADUENAS,

santos de Alcantara, P 138V°, ce privilège a été bien analysé par F,

TORRES Y

Antigüedadesy

NOVOA PORTELA,

La orden de

Alcantaray Extrernadura, p. 56, n. 103. 375. Le fait ressort d’une lettre écrite en 1311 pour informer Jacques II d’Aragon de la révolte fomentée en Castille par la noblesse contre le monarque. Elle a été publiée par A. GIMÉNEZ SOLER, Don Juan Manuel, p. 397, doc. 231. A partir du milieu du XIV e siècle, l’habitude d’user du terme de maestrazgo dans un sens géographique se répandit pour Calatrava et s’étendit à d’autres milices, comme par exemple Alcantara : en 1362, il était employé de manière comparable par le maître Suero Martínez (Instituto Valencia de Don Juan, Documentos Medievales, V.5.67). 376. Ainsi l’a récemment mis en valeur L. R. VILLEGAS DÍAZ, Paisaje urbano configuras. Almagro, Edad Media, pp. 34-36. 377. BNM, ms. 8582, f° 45r°-v°. 378. Les définitions santiaguistes de 1265 leur assignent ainsi une fonction de grenier dans l’espoir de prévenir des chertés toujours à redouter. BNM, ms. 8582, f° 65v : Establepdo es que non den pan del bastimento a menos de mandado del maestre e ningund comendador nin otro freyre non sea osado de lo ende sacare otrost que non lo den a casa minguna en quanto andaren çinco fanegas el maravedi. » 379. Les statuts santiaguistes de Mérida en 1274 stipulent explicitement que les bastimientos pourraient être sollicités pour le paiement des soldadas, c’est-à-dire des rentes affectées aux postes militaires et, en particulier, à la défense des forteresses (BNM, ms. 8582, P 46P). 380. Cette réalité n’était nullement propre à Santiago comme l’a souligné E. MATILLA,

RODR ÍGUEZ-PICAVEA

La formation delfeudalismo en la Meseta méridional castellana, p. 166, qui a constaté

l’existence d’un principe similaire pour Calatrava à partir du dernier tiers du XIII e siècle. 381. Les statuts édictés à Léon en 1251 par Pelayo Pérez Correa rappellent la compétence exclusive du maître ou, à défaut, du grand commandeur dans la remise aux frères de leur armement. BNM, ms. 8582, P 60r°-v° : « Establepdo es que tenemos por bien que cauallo o espada o loriga o bay liaplana estas cosas sean dadas por carta del maestre o del comendador quando menester fuere. » 382. BNM, ms. 8582, f° 62r° : « Establesçido es en el capitulo général que quando el maestre o el comendador dieren carta algund freyre para algund baylio que touiere en la baylia que entregue al freyre en la encomienda que touiere, si esta encomtenda oviere castillo o oviere alcaçar que el baylio que touiere la baylia que entregue al freyre que touiere la carta todas las cosas que touiere en la baylia fuera el castillo que non entregue a menas que se vea con el maestre o cm el comendadore el baylio enbie al maestre o al comendador su freyre o omne en que se fie. » 383. J. O’ CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 271, repris dans

ID.,

The Spanish Military Order of Calatrava and ils Affiliates, VII : « Ordenamos que el maestre non tome omenaxe a ningun freyrepor castiello ni por casa mas que la profession sea omenase. E pues que el freyre ofreciere profésion al maestre que lo acoja en todos los castiellos e lugares de la orden t en lo alto t en lo baxo segun debe. » 384. A l’automne 1347, Ruy Chacon, commandeur de Cehegin et Caravaca, s’engageait auprès du maître de Santiago, l’infant Fadrique, en échange d’une retenencia de six mille maravédis, à bâtir une forteresse à Bullas, pour laquelle il faisait serment par avance de lui prêter hommage. AHN, OM, carp. 82, doc, II, publ. J. TORRES FONTES, Murcia médiéval. Testimonio documentai, pp. 166-168, et Do cumentos para la historia de Cehegtn, pp. 133-135, doc. 12 : « Et que esta fortaleza que la de acabada [... | fasta très annosprimeros siguientes en guisa porque a esse plazo si pazes futeren faga a uos el dicho sennor maestre pleito e omenage por ella. »

429

385. Ce fut clairement le cas en octobre 1343, lorsque PerAlfonso Pantoja fut élevé à la magistrature suprême d’Alcantara en remplacement de Nuno Chamizo, mort au service d’Alphonse XI lors du siège d’Algésiras (AHN, OM, carp. 477, doc 7, publ. C. de AYALA MARTÍNEZ et al., « Algunos documentos sobre ordenes militares y fortalezas », pp. 101-102, doc 14). 386. Ce point a fait l’objet d’une récente contribution de L. R. VILLEGAS DIÁZ, « De régla a codigo. Sobre el sistema correccional de la orden de Calatrava ». 387. Ainsi, par exemple, le prévoient les définitions édictées pour Alcantara en 1306, publiées par Ph.

JOSSERAND,

« Pour une étude systématique », p. 337, et B.

PALACIOS MART ÍN

(éd.), Coleccion

documentai médiéval de la orden de Alcantara, t. I, p. 287, doc 434 : « Otrosi mandamos que si el maestre ouiere de corregir algundfreyle por su meresptmiento que sea con acuerdoy consejo de los ançianos de la casa. » A ce groupe, des pages du plus grand intérêt ont été récemment consacrées par C. de AYALA MARTÍNEZ, Las ordenes militares hispanicas en la Edad Media,

pp. 318-321.

388. Le fait ressort des définitions d’Alcantara de 1306, lorsqu’il s’agit de sévir contre un frère qui, sans l’aval du maître, aurait pris contact avec des éléments importants de la société politique du royaume et notamment avec le roi : Ph. JOSSERAND, « Pour une étude systématique », p. 335, et B. PALACIOS MARTÍN (éd.), Coleccion documentai médiéval de la orden de Alcantara, t. I, p. 285, doc 434 : « Otrosi mandamos que ntnguno non enbie carta mn vaya a rey nin a reyna nin a otra persona poderosa contra los establesçimientos de la orden, saluo si ta persona fuere de nuestra orden, a menas de liçençia del maestre, e el que a ello pasare caya en pena de desobediençia e faga lapenitençia que el maestre e los ançianos del convento touieren por bien, e damos al maestre todo nuestro poder cunplido de fazer misericordia e dispensarcon ellos de consejo de los ançianos segun el vtere que cunple. » 389. García Fernàndez obtint en 1326 de l’infante Violante, fille illégitime de Sanche IV, qu’elle cédât la commanderie de Sancti Spiritus de Salamanque, dont jean XXII lui avait fait provision, pour la recevoir de lui selon la forme consacrée canoniquement (M.

ECHÂNIZ SANS,

Elmonasteriofemenino de Sancti Spiritus de Salamanca, pp. 87-89, doc. 54). Quelque trente ans plus tard, Juan García de Padilla ne put, malgré ses efforts, arriver à un résultat comparable, contraint de s’incliner devant la provision de la commanderie de Montalban réalisée par le pape Innocent VI, avec l’appui du roi d’Aragon, en faveur de Feman Gomez de Albornoz (R. SAINZ LASOLI, La encomienda de Montalban bajo Vidal de Villanova,

DE LA MAZA

pp. 73-78).

390. C. de AYALA MARTÍNEZ, « Maestres y maestrazgos en la Corona de Castilla », p. 370. À propos des mécanismes mis en œuvre par la propagande royale en Castille, un tableau commode a été proposé par J. M. NIETO SORIA, Fundamentos ideologicosdel poder real en Castilla. 391. AHN, OM, carp. 463, doc 216. Pour remédier aux lacunes de l’original, dont toute la partie supérieure manque, il convient de se référera la copie établie au milieu du x VII e siècle par Antonio de Leon y Xarava : AHN, OM, libro 1346, ffos 22r°-23r° : « Veyendo en como el maestre don Rodrigo, que Diosperdone, fizo muchos bienes en esta arden poblando en ella muchos lugares e labrando e faciendo muchas fortalezas a seruicio de Dios e de nuestro senor rey e a guarda e a pro e honra e amparamiento desta tierra et otrossi conosciendo muy bien todos en uno e cada uno de nos mucha crianza e merced que fiço el dicho maestre m todos nos.» 392. AHN, OM,libro 1347, ffos 130°-132r° : « Noseldicbo maestre entendiendo que en cercarse el dicho lugar de Manzanares era seruicio del rey e nuestro e de la nuestra orden e se sigue ende pro e honra al dicho lugar de Manzanares e comunalmente a los nuestros lugares del dtcho Campo e por ende nos el dicho maestre, abiendo voluntad de facer bien e merced al dtcho concexo de Manzanares e a vos los dichos procuradores en su nombre, tenemospor bien de vos quitarto dos los nuestros pechos. » 393. Le texte de la sentence rendue par Arias Gutiérrez Quixada en faveur des habitants d’Alcazar de San Juan contre le commandeur de Consuegra, accusé de forcer les maisons des paysans et de leur extorquer indûment l’argent qu’ils avaient chez eux, a été édité par M.

RUBIO HERGUIDO,

« Privilegio otorgado por frey Arias Gutiérrez Quijada », pp. 20-22. Insatisfaisante à bien des

430

égards, la transcription de l’acte a été corrigée par Ph. JOSSERAN D, « Ali de Cervera : un Maure au service de l’Hôpital », sur la base de l’original conservé à l’AMAS J, Perg. I/4. 394. D. LOM AX, « Pedro Lopez de Baeza », p. 168. L’auteur prescrit ainsi au maître que, « si quiere que Dios le ençime bien el estado que Dios les dto en este mundo e en el otro, non consienta que los omnes buenos que biven en la tterra de la orden rreçiban desaguisado de sus comendadores, ca el freire non es de mejor condiçion que el maestre ». 395. Ibid, p. 161 : « El maestre e la hordeny el pueblo son très cosas que valen poco la una sin la otra, asi commo la tienda que ha très cosas en st, mastel e panno e cuerdas, e quando son ayuntadas fazen gran sombra e cunple mucho a los que so ella moran, lo que cada una dellas non faria si fuesen departadas. Et seyendo de una voluntad el mastre e la hordeny elpueblo, faze el maestre justiçia et guarda verdad [...] Por ende es grand carga al maeste mantener bien su horden e sofrir el gran trabajo que ay ay [... ] Et por ende el maestre de-ce mantener su horden et su pueblo con verdat e con justifia piadosa. E si estas cosas bien guardare que dichas son bevira en este mundo muy bonradamente e en el otro bevirâ siempre ante Dios. » 396. Ibid., pp. 163-166. 397. Ibid., p. 160 ; « E a loor e a serviçio deste començamiento de todas las cosas que es Dios fueron estableçidas e dotadas las rreligiones, e este criador de todas las cosas plogo que todas las buenas obras sobre buen fmiento fuesen obradas. E por ende quiso que m cada una religion oviese una cabeça a que todos sus miembros obedesçiesen. » 398. Crónica de Espana por Lucas, obispo de Tuy, chap. 95, p. 452. Dans le panégyrique de Pelayo Pérez Correa, repris sur une chronique écrite à sa gloire dans le cadre de l’institution santiaguiste, il est fait référence au maître comme au « buen arremedrador de David». 399. Ainsi l’a bien souligné B.

PALACIOS MARTÍN ,

« Los simbolos de la soberam’a en la Edad Media

espanola. El simbolismo de la espada ». 400. Conservé dans les archives de la maison d’Albe, le manuscrit a fait l’objet d’une édition ancienne, Biblia traducida del bebreo al castellano porrabi Mosé Arragel de Guadalajara. Sur les circonstances de la traduction, il est primordial de se reporter au travail de Y. BAER, Historia de los judios en la Espana cristiana, pp. 509-510. Une étude détaillée de l’iconographie du volume a été menée par S. FELLOUS, « La Biblia de Alba : une iconographie ambiguë ». Elle prolonge utilement la présentation de J.

YARZA LUACES ,

« La imagen del rey y la imagen del noble en el siglo XV

castellano », pp. 281-282, et étaye les commentaires de C. de maestrazgos en la Corona de Castilla », p. 376.

AYALA MARTÍNEz,

« Maestres y

431

Conclusion

1

Il n’est pas possible de voir dans les ordres militaires, comme on a voulu le laisser entendre dès la fin du Moyen âge, des victimes de la noblesse qui, menacée dans ses revenus, aurait cherché après 1275 à les dépouiller de leurs propriétés et à les utiliser dans des guerres privées en vue de pérenniser sa prépondérance sociale. Un tel schéma n’est pas seulement une simplification facile ; il constitue une interprétation abusive dont on peut s’étonner, à lire les documents, de la fortune historiographique qu’il connaît encore. Certes, les ordres militaires ont été confrontés à nombre de difficultés après l’arrêt de la Reconquête consécutif à l’occupation des bassins du Guadalquivir et du Segura. La nouvelle conjoncture qui se met en place en Castille, passé le deuxième tiers du XIIIe siècle, fragilise le système sur lequel était fondée leur expansion initiale, largement assise sur des activités de prédation. Cette transformation est d’importance, mais le fait ne saurait justifier qu’on l’évoque sous le masque du déclin, au risque d’en fausser complètement la compréhension.

2

Rien n’indique que les ordres militaires aient, après la conquête chrétienne de Séville, cessé d’être fidèles à leur mission belliqueuse contre l’Islam. En aucun cas, on ne peut admettre l’idée que l’arrêt de l’avancée castillane ait provoqué un reflux de leur engagement qui, s’il s’est naturellement ressenti de la modification des conditions de la guerre de frontière, ne s’en est jamais tari pour autant. Il semble même qu’à partir du règne d’Alphonse X, le caractère largement défensif des luttes soutenues contre les musulmans ait renforcé le poids relatif des milices dans le dispositif mis en œuvre par la monarchie pour protéger le flanc méridional du royaume. Un tel effort représente un investissement dont la documentation, à défaut d’éléments comptables, ne peut donner qu’une idée approximative. Son ampleur ne laisse cependant aucun doute au regard de la transformation du système d’exploitation que les ordres militaires, dans l’attente de revenus nouveaux, sont obligés de mettre en œuvre dans leurs domaines, abandonnant le modèle extensif originel pour développer, dans le cadre du réseau commanditaire, des activités au profil ouvertement rentier.

3

Remarquablement adaptée à son objet, une telle adéquation requérait, pour réussir, que les ordres militaires puissent compter sur un ample appui de la noblesse, sans lequel, en raison du poids spécifique de ce groupe dans la société castillane, toute réforme eût été impossible. Elle a donc très logiquement conduit ces institutions, passé le milieu du XIII e siècle, à se rapprocher de l’aristocratie et à lui ouvrir un large accès à leurs charges de

432

responsabilité. Il s’est ainsi produit un renforcement de l’emprise de la noblesse qui, sans provoquer la domination sans partage que l’on invoque souvent, n’en fait pas moins sentir ses effets, après le milieu du XIIIe siècle, à la faveur d’une communauté d’intérêts plus étroite. Une telle alliance permet aux milices d’obtenir du groupe dominant les appuis indispensables à la consolidation de leur position au sein de la société castillane. En retour, elle ménage à ce dernier un potentiel économique et militaire de première importance dans la perspective des luttes qui le mettent aux prises avec la monarchie pour le contrôle des appareils de gouvernement qui se développent à l’échelle du royaume.

433

Troisième partie. En quête d'une soumission : le pouvoir royal castillan et les ordres militaires

434

Introduction de la troisième partie

1

Forts d’un pouvoir en grande partie préservé malgré la crise économique et concentré aux mains des supérieurs et de leur entourage immédiat, les ordres militaires disposent à partir de la deuxième moitié du XIIIe siècle de larges possibilités d’action sur la scène politique castillane. Plusieurs auteurs ont souligné ce fait pour dénoncer le danger qu’il représente pour le pouvoir royal1. Cette menace est d’autant plus simple à comprendre que l’autorité monarchique s’efforce à compter du règne d’Alphonse X de renforcer son assise dans le royaume pour s’imposer aux juridictions concurrentes au bénéfice d’un processus connu dans l’historiographie sous le nom de genèse de l’État moderne2. Mener à bien l’entreprise, on le perçoit facilement, nécessite que le pouvoir royal soumette les ordres militaires à un contrôle étroit qui lui permette de s’assurer de leur concours dans le conflit l’opposant aux éléments privilégiés de la société politique castillane autour d’un appareil administratif en plein développement3. L’enjeu du combat a été tel que les rapports entre la monarchie et les milices ont dès l’origine polarisé l’intérêt des érudits préoccupés par le passé médiéval de ces institutions. Plusieurs, à l’exemple du premier d’entre eux, Francisco de Rades y Andrada, en ont offert une analyse riche en détails 4. Il s’en faut toutefois de beaucoup que leur lecture soit objective : soucieux de se concilier les faveurs du souverain auquel, pour la plupart, ils dédient leur œuvre, ces auteurs font valoir un point de vue régalien au risque d’exagérer la dépendance des ordres militaires, dont ils postulent qu’elle était au Moyen Âge tout aussi stricte que de leur temps. Relayée par l’historiographie positiviste5, cette vision est restée dominante jusqu’à ce que Derek Lomax, à la fin des années 1950, en dénonce l’aspect fortement idéologique6. De nombreux travaux se sont depuis lors attachés à présenter une lecture plus équilibrée du rapport des ordres militaires à l’autorité monarchique. Conçus pour la plupart à partir d’un règne particulier, ils ont échoué cependant à garder l’ampleur de vue des études anciennes pour se limiter à des apports dont l’intérêt bien souvent n’est autre que monographique7. C’est seulement depuis peu que le thème a été repris dans une perspective globale, débarrassée des a priori des érudits de la période moderne 8, en vertu de laquelle il est possible d’analyser l’incorporation des maîtrises des ordres militaires hispaniques à la Couronne de Castille durant le règne des Rois Catholiques non plus seulement comme le point de départ d’un nouveau mode de relations9, mais comme l’aboutissement d’un processus de prise de contrôle amorcé par la monarchie quelque

435

deux siècles auparavant, qui constitue, pour reprendre les termes de Carlos de Ayala Martínez, une « décision annoncée »10.

NOTES 1. Ainsi l’ont relevé S. de MOXÓ, « Relaciones entre la Corona y las órdenes militares en el reinado de Alfonso XI », p. 118, L. V. DÍAZ MARTÍN, « Los maestres de las órdenes militares en el reinado de Pedro I », p. 286, ou M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, « Relaciones de las órdenes militares castellanas con la Corona », p. 217. Un constat tout à fait similaire a été fait pour le Portugal par J.

MATTOSO,

Identificação de um país. Ensaio sobre as origens de Portugal, t. II, p. 183. 2. Bien que critiquée du point de vue terminologique par S. de caracteres del Estado absolutista en Castilla », et P.

DIOS,

« Sobre la génesis y los

FERNÁNDEZ ALBALADEJO,

« Les traditions

nationales d’historiographie de l’État : l’Espagne », l’expression est admise par la plupart des médiévistes en France comme en Espagne, où de très nombreuses études lui ont été consacrées par A. RUCQUOI (éd.), Génesis medieval del Estado moderno : Castilla y Navarra, et Realidad e imágenes del poder. España a fines de la Edad Media, ou M. á.

LADERO QUESADA,

« La genèse de l’État dans les

royaumes hispaniques médiévaux ». 3. On trouvera une vision générale de ces enjeux dans M. á. LADERO QUESADA, « Estado y hacienda en Castilla durante la Baja Edad Media », pp. 21-23. 4. F. de

RADES Y ANDRADA , Chrónica

de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara.

Le caractère fondateur de son œuvre pour l’historiographie des ordres militaires a été rappelé par Ph. JOSSERAND, « Les ordres militaires dans les royaumes de Castille et de León », pp. 11-13. 5. Ainsi en témoigne la contribution de B, de

SALCEDO Y JARAMILLO ,

« Discurso histórico sobre la

soberanía que siempre han ejercido en lo temporal los reyes de España en las cuatro órdenes militares de Santiago, Calatrava, Alcántara y Montesa ». 6. D. LOMAX, « The Order of Santiago and the Kings of León », p. 14 : « This rivalry between the kings for influence over the order was already suspected by Rades y Andrada, but he misunderstood its intensity, and overdramatised it. Conceiving the Middle Ages in terms of fifteenth-century anarchy and sixteenth century absolutism, he was over-ready to believe that the king could interfere in the master’s élection and impose a schismatic anti-master. » 7. En témoignent, pour le règne de Pierre Ier, les contributions de J. O’CALLAGHAN, « The Masters of Calatrava and the Castilian Civil War », ou encore de P. L.

PÉREZ DE LOS COBOS ,

« La conquista de

Jumilla por el infante don Fadrique ». Cette propension à analyser le rapport des ordres militaires avec le pouvoir royal en fonction d’unités de temps extrêmement compartimentées reste une tendance lourde de l’historiographie, comme le manifeste l’étude récente de F. NOVOA PORTELA, « Los maestres de la orden de Alcántara durante los reinados de Alfonso XI y Pedro I ». 8. L. R.

VILLEGAS DÍAZ ,

« Las estructuras de poder de la orden de Calatrava », p. 487, n. 59, faisait

ainsi valoir, il y a moins de quinze ans, que « todavía se encuentra por aclarar y profundizar el tema de las relaciones de la Corona con las órdenes militares ». 9. Telle est la perspective développée par le plus grand nombre des historiens, à l’instar d’A. JAVIERRE MUR, « Fernando el Católico y las órdenes militares españolas », de M. F. LADERO QUESADA , « La integración del maestrazgo de Alcántara a la Corona », et d’E.

POSTIGO CASTELLANOS ,

« El

436

Consejo de las órdenes militares : fundación y reformas de Carlos V », pp. 549-555, et Honor y privilegio en la Corona de Castilla, pp. 21-48. 10. Ainsi l’a caractérisé. C. de maestrazgos », p. 259.

AYALA MARTÍNEZ ,

« La Corona de Castilla y la incorporación de los

437

Chapitre VII

Une logique seigneuriale Le contrôle des bases matérielles des ordres militaires

1

Du point de vue de l’histoire politique, la période comprise entre le règne d’Alphonse X et l’avènement de la dynastie Trastamare représente un moment crucial dans l’affirmation de l’autorité royale en Castille1. Entre l’Espéculo ou les Partidas et l’ordonnance d’Alcalá qui, en 1548, donne à ces dernières force de loi, la monarchie a cherché à imposer une souveraineté par essence exclusive à l’égard de toute juridiction qui, à l’intérieur comme à l’extérieur du royaume, prétendrait s’opposer à la seigneurie naturelle que réclame le roi2. À cette fin, le contrôle des bases matérielles des ordres militaires constitue pour le pouvoir un objectif primordial dont la poursuite n’a été que récemment mise en lumière, sans que les historiens, par-delà les révoltes seigneuriales, en perçoivent encore véritablement la continuité3

I. – La limitation de l’expansion patrimoniale 2

S’assurer du contrôle des ordres militaires impliquait pour le pouvoir royal, vu l’ampleur du domaine accumulé par ces institutions à la faveur de l’avancée castillane, de réguler leur expansion patrimoniale. À cette fin, les monarques tendirent, à partir du milieu du XIIIe siècle, à abandonner la prodigalité de leurs aïeux pour définir une politique qui leur permît à la fois de s’opposer au passage de nouveaux espaces entre les mains des milices et d’obtenir que leur autorité progressât sur les terres qui avaient été distraites du realengo, dont ils cherchèrent à favoriser le retour au domaine public grâce à différents procédés révélant dans leur principe la mise en place d’un programme autoritaire extrêmement résolu.

La mise en œuvre de l’interventionnisme royal 3

Conscient de la menace que les ordres militaires constituaient pour son programme de centralisation, Alphonse X entreprit une politique visant à contrôler l’expansion patrimoniale de ces institutions, qu’il craignait de voir mettre à profit leur puissance foncière pour s’opposer à l’uniformisation des libertés des différentes parties du royaume

438

sous sa seule autorité4. Plusieurs auteurs ont, de ce point de vue, mis l’accent sur la rupture que constituent les décennies centrales du XIIIe siècle, au cours desquelles l’accumulation de patrimoine par les ordres militaires toucha à son terme. Pour l’Hôpital, l’intensité du rythme des donations royales diminua après la décennie 1230 dans les régions situées sur la Meseta septentrionale5. Un quart de siècle plus tard, on observe le même déclin pour les espaces méridionaux de la péninsule Ibérique, où Ferdinand III fut le dernier roi à concéder à la milice des terres en quantité importante6. 4

Rien ne serait néanmoins plus inexact que d’opposer en termes absolus la politique restrictive d’Alphonse X à celle de ses aïeux dont les libéralités, destinées à récompenser les ordres militaires de leur service armé, ne doivent pas occulter le souci de préserver le domaine royal. Dès la fin du XIIe siècle, la législation municipale des régions frontalières traduit un désir de faire obstacle au transfert massif de la propriété des terres de colonisation aux mains du groupe ecclésiastique7. Jouant habilement de l’interdiction de principe faite aux institutions seigneuriales d’acheter des domaines au sein du realengo 8, Ferdinand III maintint l’expansion foncière des milices sous un relatif contrôle puisqu’une licence leur était indispensable avant toute acquisition9. Une telle autorisation constituait pour le roi un outil majeur d’intervention dans le patrimoine des ordres : si, en 1234, il n’accéda pas à la requête de la ville de Huete, qui lui réclamait la saisie des terres du finage relevant de leur juridiction10, il enjoignit deux ans plus tard au maître de Santiago d’abandonner plusieurs propriétés d’Andújar afin qu’elles fussent remises aux colons installés dans la localité récemment conquise11.

5

Cependant, l’intervention de Ferdinand III dans l’expansion patrimoniale des ordres militaires ne se limita pas, loin s’en faut, au seul realengo. En 1231, l’abandon viager de la place santiaguiste de Castrotorafe à ses sœurs Sancha et Dulce, pour prix de leur renoncement au trône d’Alphonse IX, constituait en réalité une confiscation dont les quelques rentes laissées à l’Ordre en guise de compensation ne peuvent masquer la dimension arbitraire12. Si l’on en juge d’après la brutalité de la réaction du pape, qui excommunia le maître de l’institution pour s’être laissé circonvenir par le roi, il peut sembler qu’une telle solution de force ait véritablement constitué un cas exceptionnel 13. Extrême sans conteste, l’attitude adoptée par Ferdinand III à propos de Castrotorafe n’en est pas moins révélatrice d’une politique monarchique autoritaire, développée notamment à la fin de son règne en vue de récupérer des forteresses précédemment aliénées aux milices14, comme Monfragüe, Bélmez, Elda et Cuzna, dont le souverain retrouva le contrôle en 1245 à la faveur d’un échange imposé au maître de Calatrava, auquel fut abandonné le château de Priego qui, étant aux mains des musulmans, restait alors à conquérir15.

6

Ainsi, la politique restrictive mise en œuvre par Alphonse X pour contenir l’expansion patrimoniale des ordres militaires s’intégrait dans un programme dont l’origine remonte pour le moins au règne de son père. Elle ne laisse pas pourtant de présenter une originalité forte dans la mesure où, fondée sur des prétentions théoriques mieux établies, elle visait à systématiser les acquis antérieurs. Plusieurs auteurs, parmi lesquels Carlos de Ayala Martínez se détache pour l’exhaustivité de son apport, se sont attachés à signaler le recul brutal des donations royales consenties aux milices dans les années qui suivirent le milieu du XIIIe siècle 16 Rares sont en effet les forteresses dont la cession peut être attribuée à Alphonse X. On peut tout au plus en dénombrer une douzaine, parmi lesquelles Salvaleon pour Alcántara17, Matrera, Sabiote et Osuna pour Calatrava18, Benamejí et Vierbén pour Santiago19 — en exceptant Antequera et Archidona, données en

439

1266 alors qu’elles étaient encore sous contrôle nasride20 —, et enfin Serpa et Moura pour l’Hôpital21, bien qu’il s’agisse là, selon toute vraisemblance, de la restitution de places antérieurement confisquées par le monarque22. 7

Comparées au volume des concessions faites aux ordres militaires par ses prédécesseurs, les libéralités d’Alphonse X apparaissent donc modestes. En cela, elles s’inscrivent dans une politique limitative observée pour d’autres groupes de pouvoir, à l’instar du clergé séculier23. Comme pour ce dernier, la majorité des donations eut lieu dans les premières années du règne. À sa différence, néanmoins, elles tendirent pour les ordres militaires à se concentrer dans l’espace frontalier directement exposé au danger musulman24. De ce fait, nous l’avons vu, elles représentaient pour les milices préposées à leur défense un poids bien plutôt qu’une source de revenus. À cet égard, l’exemple du château de Tiñosa est très révélateur25. Si Alphonse X en fit don à Calatrava en novembre 128026, après un premier essai infructueux deux ans plus tôt, ce n’était pas à titre de récompense, mais bien au contraire pour que l’Ordre prît en charge son entretien, évalué à près de quatre mille maravédis annuels, dont l’évêque de Cordoue s’était plaint que le chapitre cathédral ne pouvait plus l’assumer27.

8

Il serait donc pour le moins abusif d’interpréter les donations royales faites aux ordres militaires comme les indices systématiques de la libéralité du souverain. De façon significative, la plupart des concessions accordées dans les espaces frontaliers se concentrent dans des régions de montagne plutôt que dans les riches vallées du Segura et du Guadalquivir, remises en priorité aux grands municipes royaux et où Alphonse X paraît s’être attaché à restreindre l’intervention des milices par opposition au modèle de repeuplement mis en place par son père dans le bassin du Guadiana28. Pour parvenir à ses fins, le roi chercha à travers la législation municipale à empêcher l’extension de la juridiction des Ordres au détriment des terres du domaine royal. À Lorca, la capacité d’acquérir des biens-fonds qui appartiendraient aux colons leur fut déniée29. Certes, à diverses reprises, les milices obtinrent l’autorisation de déroger à cette interdiction de principe30, mais de telles licences, limitées dans l’espace31 et plus encore dans leur montant32, traduisent non pas tant la permissivité du roi que les effort toujours plus importants que les institutions seigneuriales devaient déployer pour se dégager d’un cadre normatif désormais caractérisé par une rigueur sans précédent.

9

Renforcée sous le règne d’Alphonse X, la politique restrictive de l’autorité royale à l’égard des ordres militaires ne visait pas seulement à limiter leur expansion patrimoniale. Elle cherchait également à éviter que les assises de leur puissance n’offrent une cohérence territoriale trop accusée. À cette fin, le pouvoir s’efforça de systématiser des mécanismes apparus à titre ponctuel au cours de la première moitié du XIIIe siècle. Il imposa ainsi aux différents ordres militaires des échanges autoritaires qui modifiaient la géographie de leurs domaines en fonction des intérêts de la monarchie. En 1257, Aledo et Totana furent concédées à Santiago en échange des forteresses d’Elda, de Callosa et de Catral, données à l’Ordre après la prise de Murcie33. Quatre ans plus tard, Alcántara fut pareillement obligé de remettre à Alphonse X, pour quelques terres situées dans le Sud de l’Estrémadure, les domaines qu’il lui avait abandonnés, lorsqu’il était infant, en récompense de la participation des frères à la soumission du royaume murcien34. Utilisé tout au long du règne35, un tel procédé atteste clairement l’intensification des interventions autoritaires du pouvoir royal dans le patrimoine des ordres militaires.

10

Ces dernières ne comportaient pas toujours, loin de là, une contrepartie destinée à indemniser la milice du préjudice subi. Près d’une quinzaine de documents reflètent en

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effet l’extension des confiscations, jusqu’alors limitées à des cas tout à fait particuliers. L’usage semble s’être développé dès le début du règne d’Alphonse X. En dehors des châteaux de Moura et de Serpa, dont j’ai signalé que les auteurs s’accordent à penser qu’ils furent enlevés à l’Hôpital en 1253 pour être incorporés à la juridiction de Séville, plusieurs domaines furent arrachés aux Ordres au mépris du droit, telles les vignes de Calatrava à Alfaro, dont le souverain obtint du maître Pedro Yânez qu’il les lui abandonnât pour en faire lui-même don à García Almoravid36, L’exemple le plus remarquable intéresse la cité de Caleruega, acquise en 1258 par Pelayo Pérez Correa 37, sur laquelle Santiago ne put jamais étendre son autorité dans la mesure où Caleruega fut en 1266 donnée par le roi aux religieuses dominicaines de San Esteban de Gormaz38 sans que la milice n’eût d’autre alternative que de se résigner à cette usurpation39. 11

Il ne fait aucun doute que de telles mesures cherchaient à affaiblir les assises matérielles des Ordres, dont la monarchie craignait la puissance. Le fait est particulièrement vrai pour Calatrava dont le patrimoine, au milieu du XIIIe siècle, avait atteint une telle cohésion qu’il était impératif pour le pouvoir royal de le morceler40. Pour ce faire, Alphonse X usa d’un double mécanisme. D’une part, il fonda au cœur de la plate-forme seigneuriale de l’institution une ville royale, l’actuelle Ciudad Real, dont le nom originel de Villa Real révèle bien l’intention qui présida à sa création41. Constituée juridiquement en 1255, l’agglomération, selon toute probabilité ne décolla pas avant les premières années de la décennie suivante42. Le roi décida alors de recourir à une mesure plus radicale encore pour affaiblir les bases matérielles de Calatrava, En décembre 1264, il remit à la milice la forteresse d’Osuna, sur la frontière nasride, en vertu d’une concession qu’il assortit de l’obligation de déplacer son siège conventuel installé dans la Manche43. Sans doute un tel transfert n’entra-t-il jamais entré en vigueur44 ; cependant, envisagée de façon similaire pour Alcántara, à qui la ville de Moron de la Frontera45 fut remise en décembre 1279, cette mesure n’en démontre pas moins clairement l’ampleur de l’intervention à laquelle Alphonse X se proposait de procéder concernant le patrimoine des ordres militaires46.

Les aléas du programme autoritaire 12

II est notoire que le programme d’affirmation de la souveraineté royale mis en œuvre par Alphonse X ne prospéra guère du vivant de son initiateur : soutenu par un ample appareil juridique, il dut, de même que ce dernier, attendre près d’un siècle pour entrer pleinement en vigueur47. De ce fait, les années comprises entre la mort du roi et le gouvernement personnel d’Alphonse XI, considérées comme une simple parenthèse, ont été assimilées à une époque de profond recul de l’autorité monarchique en Castille48. Une telle idée a conduit les historiens à penser que la période n’était guère propice pour que la royauté fît valoir d’autres aspirations que celles de s’attacher l’obédience formelle des ordres militaires en s’assurant leur concours dans les opérations lancées contre les musulmans49. La récente réinterprétation des rapports de pouvoir au sein desquels s’inscrivaient les milices n’a aucunement modifié à cet égard la position traditionnelle de l’historiographie puisque le demi-siècle qui naît dans les luttes des dernières années du règne d’Alphonse X reste conçu comme une rupture dans le processus d’affirmation du contrôle monarchique sur ces institutions50.

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Il est indubitable que les ordres militaires s’attachèrent alors à exercer sur l’autorité royale une pression visant à diminuer le contrôle de leur expansion patrimoniale.

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Confrontés à une profonde contestation, les monarques, au premier rang desquels Sanche IV, porté au pouvoir au terme d’une guerre civile au cours de laquelle les milices ne lui avaient pas ménagé leur appui51, furent contraints de renouer à leur égard avec une politique de concessions, seul moyen de garantir leur concours au milieu des troubles qui sévissaient alors dans le royaume castillan. Plusieurs donations foncières leur furent consenties, alors même que cet usage avait pratiquement disparu dans la dernière décennie du règne d’Alphonse X52. Ainsi, en 1285, Sanche IV concéda au maître de Santiago Pedro Núñez, en remerciement de ses services, Val de Ricote et plusieurs autres lieux situés dans le bassin du Segura qu’il avait fait vœu de lui remettre quatre ans plus tôt, quand il était encore infant53. En 1307, depuis Tordehumos où l’armée royale assiégeait Juan Núñez de Lara54, Ferdinand IV confirma au grand commandeur santiaguiste de Castille Diago Muñiz la cession qu’il lui avait faite de Hechar, l’augmentant, pour prix de sa collaboration militaire, de tout un ensemble de terres et de rentes situées elles aussi à proximité de Murcie55. 14

On a ainsi pu avancer, en se fondant sur la situation andalouse56, que les ordres militaires atteignirent leur plus grande extension patrimoniale dans les décennies suivant la mort d’AlphonseX57. Certes, l’affirmation est exacte mais il faut en saisir le sens précis : elle ne permet nullement de conclure à une augmentation inconsidérée des domaines des milices à la charnière des XIIIe et XIV e siècles. Si quelques donations eurent bien lieu, elles n’avaient cependant rien de comparable avec celles de l’époque d’expansion rapide de la frontière. Comme l’a très bien observé Salvador de Moxó, les concessions foncières étaient presque l’exception parmi les grâces accordées aux ordres militaires par l’autorité royale58. La plupart des faveurs intéressaient désormais des rentes assises sur les revenus de la Couronne, soit que les milices, quand elles les payaient, réussissent à en être exemptées59, soit qu’elles reçoivent l’autorisation de les retenir lorsque ce sont leurs dépendants qui les acquittaient60. Toujours susceptibles d’être révoquées, de telles grâces permettaient au pouvoir royal de se concilier les ordres militaires en satisfaisant leurs revendications sans trop porter atteinte au domaine public.

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Les difficultés que la monarchie dut affronter à partir de la fin du règne d’Alphonse X ne brisèrent pas, loin s’en faut, sa volonté d’imposer un pouvoir fort. Par rapport à la période antérieure, les moyens dont le monarque disposait étaient sans conteste plus réduits. La politique de l’autorité royale n’en fut pas pour autant substantiellement différente ni ses résultats, quoique peu spectaculaires, aussi négligeables que l’historiographie le laisse accroire. L’attitude de Sanche IV envers les ordres militaires en offre un très bon exemple. Elle n’a rien de la libéralité inconsidérée évoquée par de nombreux auteurs 61 sur la base du grand nombre de privilèges conservés dans les archives. Plusieurs documents affectant la forme d’une donation sanctionnaient en réalité un échange. Le fait est patent dès l’époque de la guerre civile, pourtant la plus propice aux cessions gratuites, où différents châteaux firent l’objet de tractations tel Librilla, remis en 1282 à des fidèles de l’infant62 un an à peine après avoir été dévolu à Santiago63. Ainsi transparaît nettement le pouvoir que Sanche IV, avant même d’être reconnu comme roi, prétendait conserver sur le patrimoine foncier d’institutions qu’il obligea, dans un cas au moins, à un échange assorti d’une donation viagère en faveur de l’un de ses vassaux64.

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Affermi sur le trône à la mort de son père, le jeune roi chercha dès lors à reprendre à son compte le programme autoritaire de ce dernier. Pas plus que lui, en effet, il ne semble avoir été disposé à appuyer l’expansion patrimoniale des ordres militaires. Le gros des privilèges qu’il leur délivra est constitué de confirmations des donations effectuées par

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ses prédécesseurs65. Sanche IV paraît même avoir voulu revenir systématiquement sur les grâces qu’il avait accordées aux milices, quand il était infant, en vue de les associer à sa révolte. Ainsi, en 1285, lorsqu’il confirma Val de Ricote au maître de Santiago66, il exclut délibérément Librilla, Calasparra et Alhama, qu’il avait pourtant promis de lui remettre quatre ans plus tôt67. De ces trois châteaux, les deux derniers échappèrent dès lors sans recours au pouvoir de l’Ordre qui, nous l’avons vu, avait déjà perdu la première forteresse en échange de Castel. De la même manière, le souverain ne souffla mot de la donation de Villa Real au moment de reconnaître à Calatrava la concession de la pleine juridiction sur les mines de mercure d’Almadén68, à laquelle, en 1281, alors qu’il était encore infant, il avait pourtant lié cette concession dans le souci d’attirer à lui l’institution69. 17

Cependant, aucun exemple n’éclaire mieux l’étroit contrôle exercé par Sanche IV sur l’expansion patrimoniale des ordres militaires que celui des domaines d’Arcos de la Frontera confisqués à Pedro Martínez de Fe. Donnés à Calatrava en 1282 après que leur détenteur eut été reconnu coupable de trahison70, ils ne firent l’objet d’aucune confirmation dans les mois qui suivirent l’avènement de l’infant. En janvier 1288, le roi en céda la propriété à deux notaires de la chancellerie palatine, Alfonso Pérez et Pedro Sánchez71, auxquels le maître de l’Ordre, l’année suivante, fut obligé de les acheter72. Même ainsi, la milice ne put conserver durablement la possession de ces terres dans la mesure où, malgré l’assurance dont il l’avait gratifiée, Sanche IV les remit en 1290 à l’héritier de Pedro Martínez de Fe, Diego Pérez, récemment rentré en grâce, révoquant toute aliénation antérieure et invitant simplement le bénéficiaire à faire droit à Calatrava en lui offrant une compensation dans la région d’Ayamonte73. Malgré son caractère exceptionnel, l’exemple illustre clairement le contrôle qu’en dépit des difficultés de la conjoncture le pouvoir royal entendait garder sur le patrimoine des ordres militaires.

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Il me paraît difficile, sauf à prendre en compte une telle volonté, d’expliquer les agissements de la monarchie au cours du procès déclenché contre le Temple, dont j’ai eu l’occasion de montrer qu’il répondait en Castille à une logique exogène. Il est en effet injustifié d’opposer l’attitude de Ferdinand IV à celle des autres rois de la péninsule Ibérique au motif qu’une prétendue passivité aurait empêché l’héritage de la milice défunte d’être recueilli comme en Aragon et au Portugal par une institution au caractère national affirmé74. A l’instar de Jacques II ou de Denis Ier, le souverain castillan comprit très vite le profit qu’il pourrait tirer de la détermination de Philippe le Bel à obtenir de la papauté la dissolution du Temple. Dès l’époque moderne, plusieurs chroniqueurs ont signalé le contraste brutal entre la promptitude de Ferdinand IV à s’emparer des possessions de l’Ordre et son faible empressement à en poursuivre les membres comme l’exigeaient les dispositions pontificales75. Le fait, nous l’avons vu, que la monarchie ait disposé de certains biens du Temple avant même la clôture de l’instruction souligne le bien-fondé d’une idée qui aujourd’hui encore demeure insuffisamment diffusée dans l’historiographie76.

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Si la longue minorité d’Alphonse XI, ouverte en septembre 1312 six mois à peine après la dissolution de l’Ordre, empêcha sans doute la monarchie de négocier en Avignon la création d’une institution nationale qui pût en recueillir les dépouilles77, elle n’entama nullement la détermination des tuteurs du jeune roi à garder en leur pouvoir les propriétés de la milice défunte78. Du point de vue juridique, les domaines castillans du Temple furent commis à l’Hôpital en vertu d’une bulle de Jean XXII datée du 14 mars 1319 79 . En dépit d’une action inlassable, Fernán Rodríguez de Valbuena fut très loin de pouvoir les recouvrer tous80. Il est même avéré, comme l’a bien relevé Carlos Estepa Díez81, que

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l’essentiel de l’héritage castillan du Temple lui échappa à l’exception de domaines agricoles d’un intérêt médiocre, telles les commanderies galiciennes, amoindries et symboliquement dépouillées de la forteresse de Faro82, et de biens épars dans la partie méridionale du royaume, comme le cortijo del Temple à Almodóvar del Río, dont le transfert est attesté au milieu du XIVe siècle83. 20

L’appui apporté par le pouvoir royal à Fernán Rodríguez de Valbuena dans sa revendication des dépouilles du Temple était purement de façade. Si la monarchie accéda à la requête du prieur à l’automne 1319 en permettant que la bulle d’union des biens du Temple à l’Hôpital fut traduite en castillan, de façon que l’on pût plus efficacement l’opposer aux contrevenants84, elle ne montra pas le moindre empressement à soutenir en justice les actions entreprises au nom de la milice85. Tout au plus peut-on estimer que la peur des sanctions ecclésiastiques décidées à l’encontre des détenteurs des biens du Temple, considérés comme des usurpateurs par la papauté, conduisit les tuteurs d’Alphonse XI puis le jeune roi, une fois sa majorité proclamée en 1325, à ne pas intégrer au domaine public les possessions de l’Ordre qu’ils avaient utilisées pour rétribuer leurs fidèles. Ils s’en servirent donc, chacun à son tour, pour alimenter des donations dont profitèrent les milices hispaniques86 et, plus encore, la noblesse laïque, à l’instar d’officiers curiaux tels que Juan Alfonso de Benavides, doté des terres du Temple à Salamanque et Villalpando87, ou Diego González de Oviedo, gratifié pour sa part de celles de Mayorga88.

Le triomphe d’une politique restrictive 21

Le projet autoritaire visant les ordres militaires mis en œuvre par Alphonse XI, une fois consolidé son pouvoir personnel en 1325, était donc loin de renouer avec une politique censément oubliée de longue date. S’insérant au contraire dans une continuité largement méconnue, il marquait néanmoins un approfondissement essentiel des orientations fixées durant le règne d’Alphonse X, auxquelles il s’attacha à donner une traduction concrète. Les concessions foncières en faveur des milices furent pour ainsi dire interrompues89 : à peine une demi-douzaine sont attestées au cours du gouvernement d’Alphonse XI et de son fils. Elles sont chacune liées à un contexte tout à fait particulier et rétribuaient un service militaire, contre les chrétiens aussi bien que contre les musulmans, que l’autorité royale estimait digne de récompense. Ainsi le supérieur de Santiago, Vasco Rodríguez, reçut-il Ortejicar en 1330 pour prix de sa participation à la campagne contre la place nasride de Teba90 avant d’être gratifié, six ans plus tard, de Fuentes et d’autres lieux de la Manche orientale confisqués à Juan Manuel, à qui l’Ordre avait de façon décisive contribué à les arracher91.

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La totalité des donations effectuées en faveur des ordres militaires après 1325 se situe aux frontières du royaume, et cette répartition n’a rien de fortuit. Leur finalité n’était pas tant de procurer un revenu à l’institution récipiendaire que de l’associer étroitement à la défense du territoire castillan, notamment face à Grenade. Cet objectif ressort clairement de la cession de la place d’Ortejícar à Santiago et, trois ans plus tard, de celle des châteaux de Pliego et de Cañete à Alcántara92. Dans le premier cas était même prévue une immunité fiscale d’un montant considérable, permettant d’établir cent chefs de famille de manière à garantir la pérennité de la domination chrétienne93. Ce souci, nous l’avons vu, n’était nullement inhabituel chez les monarques castillans, qui à différentes reprises cherchèrent à fournir aux ordres militaires un complément de ressources qui leur permît

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de faire face aux coûts de leur mission, notamment en leur octroyant le droit d’enclore certaines de leurs terres andalouses pour les réserver à l’élevage, par exemple à Guadalcazar pour Santiago94 ou à Nicobar pour Calatrava95. 23

La stricte limitation des concessions foncières aux secteurs frontaliers n’est pas un fait isolé. Elle s’insère dans une politique restrictive de la monarchie qui tenta, à partir du règne d’Alphonse XI, de briser les habitudes de générosité dont les ordres militaires avaient tiré parti pour consolider leur pouvoir. Il est tout à fait remarquable à cet égard que l’effort des rois ait également porté sur les faveurs d’ordre juridictionnel dont leurs ancêtres s’étaient montrés particulièrement prodigues. Ainsi que l’a justement souligné Salvador de Moxó, une rupture profonde se produisit au cours du second quart du XIVe siècle96. Si, contrairement aux donations foncières, les cessions de rentes ne reculèrent pas au point de disparaître, elles n’en tendirent pas moins à se réduire en nombre et, plus encore, en qualité puisqu’elles présentaient désormais un intérêt surtout local, à l’exemple du péage de Mohernando, obtenu en 1328 par Vasco Rodríguez pour Santiago97, ou du droit de gîte acquitté par les commanderies de Maqueda, d’El Collado et de Daimiel, remis peu après au maître de Calatrava pour prix de ses services98.

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Plus encore que celui de ses prédécesseurs, le programme mis en place par Alphonse XI dans le but d’étendre son contrôle sur le patrimoine des ordres militaires allait au-delà de la simple régulation de l’expansion territoriale de ces derniers. Il visait en effet à développer divers mécanismes permettant au pouvoir royal de s’immiscer de façon autoritaire au sein même des domaines de ces institutions. J’ai eu l’occasion de relever, à propos de l’activité guerrière des milices, qu’une petite dizaine de châteaux, appartenant pour la plupart à Calatrava et tombés aux mains des Nasrides lors des attaques de Muḥammad II, au tout début du XIVe siècle, ou des offensives d’Ismā‘il I er et de Muḥammad IV, deux décennies plus tard, furent conservés par l’autorité souveraine une fois reconquis par les armées castillanes. C’est ce que montrent différents accords passés entre le maître Juan Núñez de Prado et les évêques de Cordoue ou de Jaén à propos des dîmes et des droits ecclésiastiques qui formaient l’ultime reliquat de la juridiction naguère détenue par Calatrava sur les places de Matrera, d’Alcaudete, de Priego ou de Carcabuey, soustraites à l’orbite seigneuriale pour être intégrées au domaine royal99.

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À plusieurs reprises dans des études récentes, la décision d’Alphonse XI a été interprétée comme une sanction de l’incurie militaire des Ordres. Différents auteurs, tels Marcos Fernández Gómez et Rafael Sánchez Saus, ont ainsi pu prétendre que l’aristocratie laïque aurait remplacé les milices dans la défense de la frontière100, érigeant en symbole le remplacement du maître de Calatrava Ruy Pérez Ponce par Alonso Pérez de Guzmán en 1292 à la tête de la garnison de Tarifa dans les mois qui suivirent la prise de la place 101. Ce point de vue, je l’ai signalé, a été repris il y a peu par Carlos de Ayala Martínez, qui interprète la décision d’Alphonse XI de réunir les anciennes forteresses de Calatrava au patrimoine royal comme l’illustration de la faillite des ordres militaires dans la protection du système frontalier102. Malgré son apparente logique, l’idée ne mérite pas à mon sens de crédit dans la mesure où elle entre en contradiction avec la réalité de l’investissement militaire de ces institutions, dont la continuité est attestée tant par les chroniques que par la documentation d’archives jusqu’au milieu du XIVe siècle à tout le moins. Il faut donc trouver à la rétention par l’autorité royale de plusieurs châteaux frontaliers une autre raison qu’une prétendue incurie des milices, dont on serait d’ailleurs bien en peine d’expliquer pourquoi elle aurait uniquement affecté Calatrava.

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L’enjeu était selon moi d’ordre fondamentalement juridictionnel. Il n’est pas besoin d’insister sur la volonté d’Alphonse XI d’impulser dans l’espace subbétique un projet d’occupation du sol où les villes royales et les seigneuries de l’aristocratie laïque puissent équilibrer la position dominante acquise par les ordres militaires durant le dernier tiers du XIIIIe siècle 103. De ce remodelage, les milices ne furent pas les seules institutions à sortir quelque peu ébranlées. Il en alla de même pour l’Eglise séculière — pourtant moins puissante —, ainsi que l’a signalé Manuel Nieto Cumplido en rapprochant le cas de la ville de Lucena, relevant de l’évêque de Cordoue, et celui des places de Cabra et de Priego, appartenant à Calatrava, incorporées toutes trois à la Couronne au début de la décennie 1340104. Le motif d’un tel geste est manifeste. Il visait à empêcher que l’un des principaux pouvoirs locaux, au sein desquels Calatrava se détachait dès le troisième quart du XIII e siècle, ne rassemblât un domaine seigneurial trop puissant dans la région située au contact de la frontière nasride105.

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Devenue plus forte au cours du gouvernement d’Alphonse XI, l’intervention royale dans le patrimoine foncier des ordres militaires employa des voies autoritaires dont la panoplie tendit à s’enrichir. Les échanges forcés restaient amplement utilisés, tel celui que le roi obtint de Calatrava en faveur du notaire palatin Gil Fernández, auquel l’Ordre fut invité à remettre le faubourg qu’il détenait autour de l’église San Salvador de Soria en échange de différents biens urbains situés à Écija106. D’autres moyens furent toutefois utilisés, dont la pratique était restée jusque-là étroitement circonscrite, telles les donations viagères auxquelles le roi contraignit les milices au profit de fidèles. Si l’usage en est attesté à deux reprises dans la seconde moitié du XIIIe siècle107, il ne se répandit pas en Castille avant le gouvernement d’Alphonse XI. Aussi convient-il, à mon sens, davantage que dans de lointains précédents, d’en situer l’origine dans une volonté bien arrêtée d’imiter la politique de contrôle patrimonial des milices développée au Portugal par la monarchie à partir du règne de Denis Ier108, au cours duquel les cessions viagères autoritaires prirent une importance déterminante109.

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En reprenant ce mécanisme à son compte, Alphonse XI s’assura un puissant moyen de renforcer son autorité sur les domaines des ordres militaires. Lorsque sa majorité fut proclamée, la plupart des milices furent amenées sur son ordre à donner une partie de leur patrimoine à des serviteurs curiaux, qui en reçurent la jouissance viagère. Il n’est à cet égard pas de meilleur exemple qu’Alvar Núñez Osorio, le tout-puissant conseiller d’Alphonse XI, qui obtint en 1326, à la requête du souverain et pour prix des services qu’il lui avait rendus, le château santiaguiste de Peñausende110 avant d’être, l’année suivante, gratifié d’autres biens pris à l’Hôpital et à Alcántara au terme d’échanges dans lesquels le roi était également partie prenante111. Une telle pratique ne se restreignait pas aux officiers curiaux. Elle s’étendit pendant la décennie 1330 à la nombreuse progéniture du monarque, notamment aux enfants nés de Leonor de Guzmán, parmi lesquels l’infant Henri, futur fondateur de la dynastie Trastamare, reçut à titre viager en 1336 les châteaux asturiens de Gozón et de Sobrescobio112 dont son parent adoptif, Rodrigo Álvarez de Asturias, à qui Santiago les avait précédemment confiés, s’était défait cinq ans plus tôt au moment de mourir113.

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L’utilisation de telles méthodes à l’égard des ordres militaires ne reflète nullement une simple parenthèse autoritaire au sommet du pouvoir. Toutes furent en effet par la suite reprises par les successeurs d’Alphonse XI et en premier lieu par son héritier légitime Pierre Ier, désireux de faire fructifier l’héritage politique paternel. Il faut donc se garder de mal interpréter sa décision de casser, sitôt monté sur le trône, l’échange conclu sous

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les auspices de son père entre Gil de Albornoz et le maître de Santiago, qui laissait plusieurs châteaux de l’Ordre, dont Paracuellos et Mohernando, au pouvoir de l’archevêque de Tolède114. Plutôt que par l’arbitraire de l’intervention royale, la réaction du jeune monarque s’explique par le fait qu’elle profitait à un proche de son père entretemps passé au nombre de ses opposants115. Dès l’été 1351, Pierre Ier usait en effet des mêmes méthodes autoritaires en faveur de ses propres partisans, tel son favori, Juan Alfonso de Albuquerque, auquel, sur la pression du roi, fut remis à titre viager le château santiaguiste de Castrotorafe116. Échanges forcés et confiscations se multipliaient, qui ne laissent pas de doutes sur la légitimité que se reconnaissait désormais l’autorité royale pour intervenir dans la gestion patrimoniale des ordres militaires117. 30

Au milieu du XIVe siècle, le principe d’une régulation par le pouvoir royal de l’expansion domaniale des ordres militaires paraît acquis dans les modalités voulues un siècle auparavant par Alphonse X. Revenant sur la libéralité de ses ancêtres, ce monarque avait été le premier à mettre en place une politique restrictive, limitant l’essentiel des donations aux secteurs frontaliers où, plutôt qu’une source de revenus, elles constituaient un poids pour l’institution récipiendaire. En restant fidèle à une telle politique et, plus encore, en s’attachant peu à peu à la systématiser, l’autorité royale cherche à casser l’extension de la plateforme seigneuriale des milices en s’arrogeant la faculté d’intervenir de manière autoritaire au cœur même de leur patrimoine selon une ligne qui, maintenue malgré les difficultés conjoncturelles, est parvenue à triompher véritablement sans partage dans le deuxième quart du XIVe siècle.

II. – La restriction des prérogatives juridictionnelles 31

Si elle constituait un préalable essentiel à la mise en œuvre d’un contrôle sur les bases matérielles des ordres militaires, la régulation de leur expansion patrimoniale ne pouvait à elle seule permettre au pouvoir royal de manifester dans leurs domaines son droit à exercer la pleine souveraineté. Comme l’a fait valoir Miguel Ángel Ladero Quesada, l’idée émergente d’État supposait une véritable rénovation des relations entre la monarchie et la société politique118. Du fait de la puissance considérable dont ils disposaient à l’intérieur du royaume, les ordres militaires ne pouvaient être laissés en marge d’une pareille recomposition. Aussi furent-ils l’objet, à partir de la deuxième moitié du XIII e Siècle, d’une action résolue du pouvoir royal visant à rogner leurs prérogatives juridictionnelles afin de les soumettre, à l’instar de l’Église séculière, à un patronage de fait.

Les progrès de la fiscalité publique 32

Se plaisant à dépeindre, nous l’avons vu, les ordres militaires sous un jour profondément seigneurialisé, les historiens actuels tendent à méconnaître la portée de la fiscalité publique dans les domaines d’institutions aux mains desquelles ils considèrent que cette dernière avait été en grande partie abandonnée par l’autorité souveraine119. Il est évident qu’à l’origine de leur expansion, les milices ont bénéficié d’exemptions dont certaines revêtaient un caractère total, à l’instar de celle qu’en 1146 Alphonse VII concéda à l’Hôpital120. Cependant, il est permis de douter que ces mesures aient jamais été appliquées en toute rigueur. Plusieurs franchises partielles, comme celles que le pouvoir accorda à l’Hôpital en faveur du couvent sévillan de Saint-Jean d’Acre en 1249 ou de la

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maison de Puente Orbigo en 1257, font en effet penser qu’au XIIIe siècle l’exemption générale ne jouait plus dans l’esprit des rois121. Pour garantir la reconnaissance de leurs privilèges, les milices devaient désormais justifier les droits auxquels elles prétendaient, preuves à l’appui122, sans quoi leur patrimoine était presque immanquablement ravalé à l’usage ordinaire de la Couronne en matière fiscale123. 33

Il semble donc que les domaines des ordres militaires aient été soumis à la plupart des tributs royaux, à tel point qu’à différentes reprises il fut même demandé à leurs dépendants, en dépit du service armé auquel ceux-ci étaient tenus, d’acquitter des impôts liés dans leur fondement, sinon à la participation aux offensives guerrières, du moins à leur préparation124. Les espaces où les ressources de la fiscalité publique étaient entièrement laissées aux milices restaient donc rares. Le cas n’est guère attesté que pour des territoires de colonisation. Encore les privilèges accordés aux ordres dans cette perspective réservaient-ils à l’autorité royale différents tributs, tels la moneda forera, prélevée tous les sept ans contre la promesse de ne pas altérer la monnaie, et le yantar, dû au titre du droit de gîte125. De la première, on ne connaît, comme l’a justement signalé Miguel Ángel Ladero Quesada126, aucune délégation en faveur des ordres militaires, qui étaient astreints à la payer sur l’ensemble de leur territoire127 ; quant au second, il connut à mon avis encore moins d’exemptions que ne l’affirme l’historien espagnol car l’existence d’un droit privatif pour le maître, voire pour son lieutenant, confirmée pour Santiago à partir du milieu du XIIIe siècle128, n’interdisait pas d’effectuer concurremment dans les domaines des milices un prélèvement au profit du pouvoir royal129.

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Il est naturellement difficile de mesurer le poids de la fiscalité royale sur les ordres militaires. Il ne fait aucun doute que plusieurs taxes les affectaient lourdement, notamment à l’échelle locale, par exemple le droit de gîte, dont le maître de Santiago Juan Osorez se plaignait en 1304 à Denis Ier de Portugal qu’il menaçait de réduire à la misère les localités de Cabrela, Alvalade et Panóias130. D’un tel cas, si flagrant soit-il, on ne peut dégager une mesure globale qu’il importe toutefois de ne pas minimiser, en alléguant qu’il constitue une exception, dans la mesure où, plus d’une fois, la fiscalité royale a excédé le cadre légal131. Il est en effet notoire que la monarchie chercha à imposer aux milices des prélèvements indus, comme la décime ecclésiastique, exigée au mépris des privilèges pontificaux par Alphonse X et par Sanche IV, invoquant l’un comme l’autre le péril mérinide132. À une échelle moindre, de fréquents abus étaient commis par la fiscalité publique, qui tentait continûment d’étendre ses prérogatives, quitte à revenir sur d’anciennes exemptions133.

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C’est dans ce cadre d’une pression fiscale accrue de la part de la monarchie qu’il convient de situer les efforts redoublés déployés par les ordres militaires pour obtenir après le milieu du XIIIe siècle la concession de droits royaux. Ignorer cette nécessité conduirait, comme c’est le cas de Carlos Barquero Goñi à propos de l’Hôpital, à dépeindre ce phénomène sous le jour d’une appropriation que l’auteur est bien en peine d’expliquer autrement que par un prétendu désir de puissance134. À l’en croire, le processus trouverait son origine en lui-même, alors qu’il participe en réalité d’une réponse seigneuriale à la politique de renforcement de la fiscalité royale entreprise par Alphonse X. Dans la mesure où un tel phénomène constitue une réaction, il n’y a guère lieu d’être surpris, comme l’est apparemment l’historien espagnol135, qu’il fut inachevé au milieu du XIVe siècle, quand le Becerro de las Behetrías révèle que, pour la Meseta septentrionale, l’Hôpital n’était nulle part en possession de l’ensemble des droits régaliens136.

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S’ils ne purent remettre en cause le projet fiscal de la monarchie, les ordres militaires n’en cherchèrent pas moins à en atténuer le plus possible les effets au sein de leurs domaines. Dans ce but, ils travaillèrent à acquérir une partie des droits qui leur étaient réclamés, afin de couper court au renforcement des ponctions royales sensible à partir du règne d’Alphonse X137. Ils n’hésitèrent pas à sacrifier certains éléments de leur patrimoine foncier, tirant parti le cas échéant d’échanges imposés par la monarchie afin d’obtenir en guise de dédommagement la concession d’impositions régaliennes. Ainsi, en 1281, après dix ans de négociations, l’Hôpital reçut, pour prix de son renoncement aux forteresses frontalières de Serpa, Moura et Mourão, différents tributs (acémilas, martiniegas, voire portazgos) préalablement acquittés au roi par les dépendants de plusieurs domaines septentrionaux de l’Ordre138. Près d’un demi-siècle plus tard, la logique de l’échange conclu entre l’Hôpital et le conseiller d’Alphonse XI Alvar Núñez Osorio n’était pas différente puisque l’acte conduisait l’aristocrate à remettre à l’institution les droits régaliens pesant sur diverses baylies, situées notamment dans la vallée du Douro, qui sont décrits comme plus utiles aux frères que les biens dont ils se défaisaient au profit du favori139.

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Animés d’une véritable volonté politique, les ordres militaires tirèrent parti de l’affaiblissement relatif du pouvoir royal au tournant des XIIIe et XIV e siècles pour satisfaire en partie leurs objectifs. De nombreuses taxes prélevées sur les dépendants des milices furent alors abandonnées par la monarchie en échange d’un appui qui lui était nécessaire pour affirmer son pouvoir. Elles semblent intéresser d’abord les impôts dus au roi par les minorités religieuses, dont Santiago, pour prix de son soutien à la révolte de l’infant Sanche, reçut en 1283 l’intégralité pour les musulmans de ses terres140 avant d’obtenir, durant la minorité d’Alphonse XI, les taxes dont étaient redevables les communautés juives d’Ocaña et d’Uclés141, Rapidement, ces concessions s’étendirent aux tributs prélevés sur les dépendants chrétiens des milices, dont à la fin du XIIIe siècle Alcántara demanda au roi de lui laisser la moitié142, imité presque immédiatement par ses homologues143, tels Santiago et Calatrava, dont les maîtres furent même gratifiés d’un bénéfice viager qui complétait la donation consentie à leur institution en leur abandonnant, à titre personnel, l’intégralité de ces droits144.

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Il ne saurait s’agir de nier l’ampleur des concessions fiscales arrachées par les ordres militaires à l’autorité monarchique à la faveur du contexte politique troublé du début du XIVe siècle. Cependant, il serait abusif de considérer ces abandons comme une rupture du projet développé depuis le règne d’Alphonse X, dont ils traduisent plus exactement le recul momentané. En aucun cas les donations effectuées par le pouvoir royal ne constituent un renoncement. Elles doivent être confirmées à chaque début de règne pour garder leur validité, comme l’est à l’automne 1315, à l’initiative des tuteurs du jeune Alphonse XI, la concession, réalisée treize ans plus tôt, de la moitié des tributs royaux acquittés par les dépendants de Santiago145. Pareille pratique n’est pas strictement formelle. Elle peut offrir l’occasion de rappeler la nature viagère d’une grâce146 voire, une fois l’autorité souveraine rétablie dans son principe, de vérifier l’origine et le bienfondé d’un droit, comme lors des Cortes de Valladolid en 1351, où il est ordonné au procureur de Santiago de prouver par l’usage, à défaut de confirmation établie après la majorité d’Alphonse XI, que l’institution avait coutume de prélever la moitié des impôts royaux à l’intérieur de ses domaines147.

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Une telle pression du pouvoir royal eut pour effet, à l’échelle de chacun des ordres militaires, de renforcer les précautions juridiques dont ils usaient pour garantir la

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continuité de leurs droits. Il est à ce titre révélateur que, passé le premier tiers du XIVe siècle, les sources offrent un nombre très important de traslados, c’est-à-dire de copies de privilèges réalisées sous l’autorité d’un officier public assermenté, seules admises à faire foi en justice à la place du document original. Le 2 mars 1344, Alfonso Martínez, préposé à l’œuvre de Calatrava, demanda ainsi copie à un notaire d’Almagro d’un acte de Ferdinand III portant confirmation des propriétés et des droits de l’Ordre et dont il craignait, devant le présenter au roi, qu’il ne se perdît en chemin148. À peine deux mois plus tard, pour une raison similaire, le dignitaire obtint du même officier public quatre copies en une seule journée149, dont l’une, relative à la donation de Silibar consentie par Alphonse X, fut enrichie en 1350 par un texte qui reprenait la délimitation originelle du finage, établie peu après la cession du domaine, et rappelait l’ensemble des droits abandonnés à la milice à cette occasion150. 40

Cependant, de telles pratiques étaient loin de suffire à prémunir les ordres militaires contre d’éventuelles ingérences de la fiscalité royale, effectuées au mépris des droits qui leur avaient été concédés. En octobre 1318, aux Cortes de Valladolid, les tuteurs du jeune Alphonse XI, alléguant des difficultés financières du royaume, décidèrent ainsi de se réserver près du tiers des impôts versés par les dépendants de Calatrava, alors que le maître de l’Ordre, García López de Padilla, avait obtenu de Ferdinand IV d’en bénéficier à titre viager. Venu devant l’assemblée solliciter la confirmation de cette faveur royale, le procureur du dignitaire, García Romanes, n’eut d’autre choix, sauf à tout perdre, que de se rendre au désir des représentants du roi151. En d’autres cas, l’autorité monarchique ne prit pas la peine de déguiser l’abus derrière un apparent consentement des ordres militaires152 usant de confiscations brutales, à l’exemple de Pierre I er qui, peu de mois après son avènement, retint pour lui les rentes magistrales d’Alcántara afin d’obliger le supérieur de l’institution, Fernán Pérez Ponce, suspecté en raison de sa parenté avec Leonor de Guzmán, à rentrer dans l’obédience royale153.

L’imposition de la justice royale 41

De la même façon, à partir des années centrales du XIIIe siècle, le pouvoir royal, fort d’une souveraineté réaffirmée conférant à son détenteur la mission divine de dispenser la justice sur terre154, chercha à manifester sa supériorité contre chacune des juridictions concurrentes. À ce titre, il travailla à étendre ses prérogatives aux dépens des ordres militaires qui, de droit ou de fait, avaient acquis une large immunité à la faveur de leur expansion foncière155. À plusieurs reprises, l’exclusion de la juridiction royale se fonda sur une assise juridique, comme dans les domaines de l’Hôpital, protégés de l’intervention des agents du palais en vertu d’un privilège d’Alphonse VII156, ou dans les villes santiaguistes dotées du fuero de Sepulveda, où il était licite de mettre à mort en toute impunité l’officier qui pénétrerait dans leur finage au mépris de l’immunité157. Il s’en faut de beaucoup que de telles franchises aient toujours reposé sur des fondements juridiques. Ainsi, pour Calatrava, l’immunité dont l’Ordre bénéficiait dans le Campo était fondée en droit tandis que celle dont il disposait dans les terres de Zorita reposait sur une situation de fait158 qu’il s’attacha à faire perdurer jusqu’au XIVe siècle, en empêchant que les appels ne remontent devant les tribunaux royaux159.

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À cette époque, cependant, l’immunité des ordres militaires était déjà largement écornée 160 . Au cours de la deuxième moitié du XIIIe siècle, l’autorité royale avait en effet accru ses interventions juridictionnelles au sein de leur patrimoine. Elle le fit d’abord à la marge,

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profitant des litiges opposant les ordres aux entités voisines pour affirmer, en vertu d’une ligne d’action inaugurée par Ferdinand III, la légitimité des agents publics à en déterminer l’issue161. En règle générale, les différends portés devant la justice royale intéressent des problèmes de démarcation de finages, à l’instar de ceux qui mirent aux prises, au commencement du règne d’Alphonse X, Calatrava avec la ville de Baena162 ou l’évêché de Cordoue163. D’autres, très ponctuels, sont constitués par des conflits de propriété, en particulier avec des institutions d’Église164, tels le monastère de San Esteban de Ribas de Sil, auquel les frères de Santiago disputent en 1291 des pêcheries installées le long du Minho165, ou, trois ans plus tard, le chapitre cathédral de Salamanque disputant à l’Hôpital quelques moulins situés sur le Tormes au sortir de la cité166. Bien que leur enjeu restât limité au plan local, de tels différends offrirent au pouvoir royal une occasion privilégiée d’écorner l’immunité des ordres militaires en intervenant régulièrement au sein de leur juridiction. 43

Toutefois, la monarchie était loin de se contenter de ces ingérences ponctuelles. En vertu du principe de souveraineté dont elle se réclamait, elle chercha dès le milieu du XIII e siècle à développer l’emprise de la justice royale à l’intérieur du patrimoine des milices 167. Le fait ressort de l’action d’Alphonse X qui, dès le début de son règne, voulut profiter des possibilités d’agir que lui offrait l’espace de la frontière musulmane pour y accroître le pouvoir de ses agents et en particulier celui du premier d’entre eux, l’adelantado mayorde la frontera168 Une telle politique ne resta pas limitée aux confins de l’émirat de Grenade. Les nombreuses plaintes des maîtres des ordres militaires contre les interventions des officiers curiaux laissent au contraire penser que ces dernières s’étaient multipliées dans toute la Castille. La responsabilité du monarque dans cette évolution est évidente. S’il était parfois contraint de faire droit aux protestations qui lui étaient adressées, comme en 1265 où il interdit à ses agents d’entrer dans les domaines de l’Hôpital169, il ne céda toutefois qu’en apparence et des plaintes, pratiquement inchangées, revinrent dans les années suivantes, révélant l’impossibilité pour les ordres militaires de maintenir intégralement leur immunité170.

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Renforcée à la faveur du gouvernement d’Alphonse X, l’intervention de la justice royale dans les domaines des ordres militaires recouvre des réalités très diverses. Elle embrasse en premier lieu ce que les sources nomment les casosde corte, c’est-à-dire les délits les plus graves dont la répression revenait par nature à l’autorité souveraine171. Pas plus que les autres juridictions seigneuriales, les milices ne bénéficièrent à cet égard d’une véritable délégation172. Ainsi, quand Ferdinand III, sous les murs de Séville, confirma l’immunité du faubourg santiaguiste de Zamora, interdisant qu’aucun officier curial ne s’arrogeât le droit d’y rendre la justice, il prit soin d’exclure des attributions des juges de l’Ordre les cas de trahison, d’homicide et de viol173. Une telle réserve était habituelle. Conçue comme une norme à l’échelle du royaume, elle permettait aux représentants de l’autorité royale de connaître des crimes les plus graves là même où leur intervention était absolument prohibée, comme dans la juridiction du monastère santiaguiste de Sancti Spiritus de Salamanque174.

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La justice d’appel constituait un enjeu autrement plus ardu en raison de ses incidences financières175. Certes, elle relevait traditionnellement des prérogatives du pouvoir royal mais elle faisait l’objet, lors des cessions patrimoniales, d’aliénations fréquentes qui en compliquaient l’exercice pour les monarques176. Reprenant un projet timidement esquissé par ses prédécesseurs177, Alphonse X s’attacha à faire du tribunal de la cour l’instance juridique suprême de Castille, le lieu ordinaire des recours pour qui s’estimait lésé par la

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décision de son juge178. Ce faisant, le roi n’hésita pas à mettre tout en œuvre pour casser les immunités dont se prévalaient les ordres militaires au sein de leurs domaines. Il est à cet égard tout à fait révélateur que dans les dernières années de son règne, alors même que la révolte nobiliaire avait ruiné son projet interventionniste179, il ait gardé la volonté de poser la juridiction curiale en instance d’appel dans l’hypothèse d’un manquement des ordres militaires, comme le montrent, pour Santa María de España et Alcántara, les dernières donations consenties à ces deux ordres180. 46

Il est indéniable qu’Alphonse X a cultivé le dessein de pousser plus loin l’ingérence de la justice royale au sein du patrimoine des ordres militaires. Diverses concessions réalisées dans la première partie de son règne reflètent la volonté de ne pas aliéner les attributions juridictionnelles du pouvoir181, voire de favoriser l’intervention des officiers curiaux dans les terres seigneuriales182. Il semble même, à en croire le formulaire employé par la chancellerie du palais, que les prétentions du souverain à se réserver la justice sur les biens-fonds qu’il remettait aux milices se soient en réalité étendues au reste de leurs dépendances. Du moins peut-on le penser si l’on s’arrête à cet argument d’une ancienne appartenance de Ronda au domaine royal qu’Alphonse X invoqua en 1254 pour défendre la compétence de son tribunal dans la solution du conflit qui, de longue date, opposait Alcántara au Temple pour le contrôle de ce secteur du Tage183. Rien n’indique cependant que l’avis du monarque ait prévalu puisque, si l’on ignore l’issue du plaid, une lettre des autorités de Calatrava et de Santiago aux juges apostoliques de Zamora, les priant d’excuser l’absence du maître d’Alcántara, retenu au siège d’Orihuela, révèle qu’en 1256 le procès se poursuivait devant une cour ecclésiastique184.

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Ainsi se révèlent, dès les premières années du gouvernement d’Alphonse X, des résistances dont l’accumulation empêcha finalement l’unification juridique projetée par l’autorité royale, À la fin de son règne et, plus encore, sous celui de ses successeurs immédiats, le mouvement s’amplifia au point d’entraîner un recul des prétentions juridictionnelles de la monarchie, conduite à partager avec les principales forces seigneuriales l’exercice de la justice dans le royaume. Le fait ressort clairement de la confirmation, accordée par Ferdinand IV en octobre 1304, d’une donation réalisée à l’Hôpital par Juan Alfonso de Arenillas en vertu de laquelle ce dernier abandonnait La Mesa de Belorado, qui lui avait été remis par Sanche IV, dont il était repos tero mayor 185, en échange de la jouissance viagère de la maison de Severiña186. À la donation de son père, qui comprenait déjà selon toute vraisemblance des prérogatives juridictionnelles, le roi ajouta une concession complète de la seigneurie, laissant au prieur de l’Ordre la totalité des droits qu’il pourrait détenir sur les dépendants du lieu187.

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Sans aller jusqu’à l’abandon parfois invoqué dans l’historiographie, le recul des prérogatives juridictionnelles du pouvoir royal dans les terres des ordres militaires est sensible au tournant des XIIIe et XIVe siècles. La situation castillane contraste donc avec celle des royaumes voisins, où le roi tendait alors à renforcer sa position au sommet de la pyramide juridique. En Aragon, Jacques Ier autorisa en 1263 les dépendants de la commanderie d’Alcañiz à se pourvoir en appel devant les instances de la Couronne188, inaugurant un processus porté à son apogée par Jacques II189. Au Portugal, il semble que le mouvement fut plus brutal encore190. En 1271, Alphonse III décida que, dans les terres des ordres militaires, quiconque souhaitait contester une sentence de son juge pourrait le faire auprès du maître ou du grand commandeur, son lieutenant, et en seconde instance devant le roi, voire directement auprès de ce dernier si aucun des grands dignitaires de l’institution ne se trouvait alors dans le royaume191. Perfectionné par Denis Ier, ce système

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d’appel judiciaire, imité des codes de lois alphonsins, fournissait au roi de Portugal un moyen d’intervenir dans les domaines des milices qui resta sans équivalent dans le royaume voisin jusque dans le deuxième quart du XIVe siècle192. 49

Il fallut en effet attendre en Castille le règne personnel d’Alphonse XI pour que la justice royale puisse s’imposer aux juridictions des ordres militaires en vertu de principes forgés, nous l’avons vu, dans le troisième quart du XIIIe siècle. En 1337, le roi décida que l’ensemble des procès de plus de mille maravédis où ces institutions pourraient être engagées, qu’il s’agît d’un bien-fonds ou de rentes, seraient évoqués devant le tribunal de la cour193. À première vue, il peut sembler qu’Alphonse XI était parvenu d’un coup à briser cette opposition des milices à l’extension de la justice royale devant laquelle ses prédécesseurs immédiats avaient plié194. Si la décision sanctionne clairement la soumission de la juridiction seigneuriale à la monarchie195, il faut cependant se garder d’en ignorer le caractère négocié. Le privilège d’Alphonse XI déclare en effet que la mesure a été arrêtée en accord avec les maîtres de l’ensemble des ordres, qui ont agi afin d’éviter que leurs institutions demeurent confrontées, à défaut de justice véritable, aux violences qu’elles subissaient depuis la minorité du roi196. Si une telle affirmation ne saurait bien évidemment être prise à la lettre, elle traduit cependant, chez les ordres militaires, un intérêt pour l’appui de la justice royale qui mérite plus d’attention qu’on ne lui en accorde à l’ordinaire197.

L’instauration d’un patronage royal 50

Héritiers de la tradition wisigothique et, selon les termes mêmes du Fuero Juzgo, défenseurs de la foi chrétienne face à la tromperie des juifs et aux mensonges des hérétiques, les souverains castillans se posaient en protecteurs naturels de l’Église à l’échelle du royaume198. Ils revendiquaient à ce titre, sur une institution qu’ils regardaient comme leur, un droit de patronage étendu à l’ensemble de leurs États, pareil à celui que définissaient les Partidas au profit de quiconque fondait une église, en assumait les frais de construction et la dotait d’un domaine pour l’entretien de ses desservants199. Par ce biais, les rois tentaient de renforcer le rapport de protection qui, comme à l’ensemble des établissements ecclésiastiques castillans, les liait aux ordres militaires, auxquels ils étendirent à diverses reprises leur sauvegarde200, déléguant parfois cette mission à d’autres membres de la lignée royale, telle María de Molina, choisie comme garante des intérêts du monastère santiaguiste de Sancti Spiritus de Salamanque en faveur duquel elle obtint, respectivement de son époux et de son fils, la confirmation de l’exemption des droits de péages reconnue à la communauté201, puis une franchise fiscale au profit des dépendants du couvent installés à Villeruela202.

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Dans la deuxième moitié du XIIIe siècle, toutefois, la relation de protection nouée entre la monarchie et les ordres militaires était loin de se limiter à cette seule dimension traditionnelle. Certains indices laissent penser que le pouvoir royal fut alors tenu pour responsable de la création de ces institutions203. Ainsi, lorsqu’il rejoignit en 1254 Calatrava en tant que familier, l’infant Alonso de Molina, frère cadet de Ferdinand III, attribua à Alphonse VIII l’initiative d’avoir fondé la milice204. Peu importe que le rôle qu’il prêtait à son grand-père revienne en réalité à son bisaïeul Sanche III, pendant le règne duquel l’Ordre avait pris forme. L’essentiel tient à la revendication d’une origine royale pour Calatrava, soutenue déjà une décennie auparavant par Rodrigo Jiménez de Rada205. À en juger par l’invitation d’Urbain IV priant Alphonse X de s’employer à obtenir la concorde

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parmi les frères de Santiago, qu’il lui appartiendrait de favoriser206, ou par la commémoration liturgique du souverain léonais Ferdinand II en tant que fondateur de Santiago dans l’obituaire d’Uclés207, il semble même que le pouvoir apostolique et les milices se soient progressivement ralliés, au cours de la seconde moitié du XIII e siècle, à l’idée d’une origine monarchique des ordres militaires. 52

Il fallut néanmoins attendre le premier tiers du XIVe siècle pour que la relation de patronage soit complètement définie. À partir des années 1310, certains documents de chancellerie envoyés aux ordres militaires leur signifient avec insistance qu’ils sont les créations des rois (las fechuras de los reyes) et qu’ils leur doivent à ce titre un service qui a presque valeur de raison d’être208. Attestée au Portugal pour la première fois en 1311209, la formule y est plus anciennement connue qu’en Castille, où elle n’apparaît pas avant la fin de la décennie210. Elle ne tarda pas néanmoins à y être aussi répandue que dans le royaume voisin. Surtout, elle fut rapidement utilisée par les ordres euxmêmes, qui l’as sumèrent sans apparente difficulté : dès 1321 pour Calatrava211, six ans plus tard pour Santiago, dans une lettre adressée par le maître Vasco Rodríguez à Alphonse IV d’Aragon afin d’obtenir que le roi cassât la provision de la commanderie de Montalbán qu’il avait donnée à Vidal de Villanova au mépris total des droits d’un Ordre auquel il était pourtant dit qu’il devait aide et protection dans la mesure où ce sont ses ancêtres qui l’avaient fondé212. Passé le premier tiers du XIVe siècle, mentionner l’origine monarchique des milices était pratiquement devenu un topos de la chancellerie castillane 213. L’idée était en tout cas suffisamment ancrée pour que l’on puisse considérer comme désormais acquis le principe du patronage royal.

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À l’instar de l’épiscopat, bien que sans doute plus tardivement, les ordres ont ressenti la nécessité d’obtenir la protection du pouvoir royal. La diversité voire parfois l’opposition de leurs intérêts économiques n’ont pas empêché qu’à travers le patronage s’établisse une situation d’équilibre214. Pour les milices, le profit découlant d’un appui renforcé de la monarchie est manifeste, notamment au plan judiciaire215. Il n’est pas anodin qu’en 1321, les deux premiers actes conservés dans lesquels Calatrava est désigné par le maître en tant que création royale aient pour objet d’obtenir la restitution de terres usurpées de longue date comme Santa Olalla, enlevée à l’institution par Diego López de Haro pendant les troubles des premières années du règne de Ferdinand IV216, ou Bolaños, aliénée en vertu d’un échange désavantageux conclu au début du XIVe siècle par un antimaître imposé par l’infant Enrique217. Exprimées dans les mêmes termes, de nombreuses autres plaintes suivirent, telle celle que le commandeur de Porcuna déposa en 1326 pour que soient rendues à Calatrava les roues de moulin de Martos usurpées par Juan Ponce de Cabrera218.

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L’appui de la justice royale était d’autant plus salutaire aux ordres militaires que le développement des troubles intérieurs, nous l’avons vu, les exposa au tournant des et XIV e à une flambée de violences. Diverses récriminations reflètent la fragilité d’une situation dont ces institutions exagéraient volontiers le caractère préoccupant en vue d’inciter les autorités à réagir. Ainsi, en octobre 1315, le chapitre de Calatrava dénonça à Valladolid, devant les tuteurs d’Alphonse XI, les usurpations multipliées à l’encontre des possessions de l’Ordre, parfois avec l’assentiment des maîtres précédents219. Cet exemple illustre pour le moins autant les difficultés auxquelles étaient exposés les ordres militaires que leur résolution à les affronter. À cette fin, les milices semblent avoir cherché très rapidement à coordonner leur action en organisant, sur le modèle de l’accord conclu en mai 1313 à Villanueva de la Serena entre les supérieurs de Santiago, Calatrava et Alcántara220, des

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ligues appelées hermandades, étendues, face aux désordres qui se multiplièrent pendant la deuxième phase de la minorité d’Alphonse XI, à des partenaires extérieurs, le plus souvent des villes, notamment en Andalousie221. 55

Passé le premier quart du XIVe siècle, l’appui sensible de la justice royale, encline à protéger les ordres militaires avant même qu’Alphonse XI n’ait décidé que les causes les intéressant seraient tranchées par le tribunal curial, leur permit de consolider une situation fragilisée par trente années de troubles. Rendues en règle générale en leur faveur, les sentences des officiers du roi étaient l’occasion pour les milices de réaffirmer des droits méconnus de longue date contre la noblesse laïque, déboutée d’une partie de ses prétentions, à l’exemple de Fernán Fernández de la Dehesa, contraint de renoncer au profit de Calatrava à la terre de Macarena222, voire contre leurs propres dépendants, face auxquels la monarchie tendait d’ordinaire à défendre le pouvoir seigneurial223 pourvu que ce dernier ne portât pas atteinte aux attributions régaliennes224. Il arriva même, en des cas extrêmes, que la justice royale tranchât au profit des ordres militaires contre tout droit, comme le fit en 1360 l’alcalde mayor de Séville, qui, à la demande du maître de Santiago Garcí Álvarez de Toledo, cassa sans alléguer de motif le contrat que ce dernier avait passé un mois plus tôt avec deux juifs de Llerena afin de leur affermer pour trois ans les rentes des commanderies de Montemolín et Fuente de Cantos225.

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Les ordres militaires étaient loin d’être les seuls bénéficiaires de la relation de patronage à laquelle ils furent progressivement astreints pendant la première moitié du XIVe siècle. S’il manquait à ce rapport d’être défini au plan juridique226, il ne fait pas de doute qu’il ouvrait aux monarques castillans les droits à la fois honorifiques, onéreux et utiles que les Partidas réservaient au patron d’une église 227. Le contrôle des milices offrait aux rois l’occasion d’accroître leur aura guerrière et surtout de la sanctifier en la parant d’une légitimité de croisade dont ces institutions constituaient, à l’échelle de la Chrétienté, les plus fidèles instruments. Ebauché sous le règne de Ferdinand III228, ce processus fut parachevé durant la première moitié du XIVe siècle où, non seulement en Espagne mais aussi aux confins mêmes du monde chrétien, la figure du roi de Castille revêtait les traits du croisé parfait. À l’exaltation de Sanche IV, conquérant de Tarifa en 1292, présenté dans la chronique du Templier de Tyr comme le vengeur de la défaite d’Acre229, fait écho l’éloge d’Alphonse XI, vainqueur des Mérinides, ajouté autour de 1350 en guise d’épilogue à une collection de miracles de saint Jacques écrite en Suède au tournant des XIIIe et XIV e siècles230.

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Bien qu’il procurât un honneur important au souverain, le patronage étendu aux ordres militaires constituait toutefois un droit coûteux dans la mesure où, nous l’avons vu, il obligeait la monarchie à protéger les intérêts économiques de ces institutions, au besoin contre les siens propres quand ils entraient en concurrence. À différentes reprises le roi, à la requête des milices, fut amené à renoncer aux abus les plus flagrants de la fiscalité monarchique, ordonnant à ses collecteurs de se plier au droit. Ainsi, en 1349, l’infant Fadrique obtint de son père que soient restitués à Santiago les tributs prélevés dans ses terres au titre de la fonsadera, dont le souverain déclara l’institution exempte à cause du service militaire auquel elle était astreinte231. Le plus souvent toutefois, le monarque se limita à proposer aux ordres une simple compensation pour l’atteinte à leurs droits qu’impliquait le progrès de la fiscalité royale. En 1343 par exemple, Alphonse XI, une fois arrêtée la décision d’unifier au profit de la Couronne l’ensemble des taxes sur le bétail transhumant232, assigna à Calatrava, en dédommagement de la suppression de la roda que

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la milice percevait à l’entrée des troupeaux dans le Campo, sept cents bêtes parmi celles qui étaient prélevées au titre du montazgo real233. 58

Certes passablement onéreux, le patronage exercé par la monarchie sur les ordres militaires n’entraînait pas uniquement pour celle-ci des servitudes au plan financier : en effet, il procurait au roi un pouvoir sans précédent sur les revenus des ordres, comparable à celui qu’il détenait depuis le milieu du XIIIe siècle sur les ressources de l’épiscopat 234. Le projet d’Alphonse X de conserver une part de la dîme ecclésiastique n’est pas un exemple unique. Repris, nous l’avons vu, par Sanche IV et poursuivi par ses successeurs 235 qui, le cas échéant, chargèrent des frères des milices de procéder à la collecte236, il se doubla à partir du début du XIVe siècle de la perception de servicios extraordinarios dans les périodes de difficultés237. De façon significative, cette politique se conjugua avec une réticence croissante à satisfaire les demandes de la papauté, qui atteignit son point culminant sous le règne de Pierre Ier, qui refusa en 1353 que les milices versent la décime exigée par Innocent VI238 et s’opposa l’année suivante à ce qu’elles acquittent les sommes qui leur étaient réclamées pour l’entretien de l’évêque de Senez au titre de sa légation en Castille 239 .

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Contrôle et patronage réunis dans la main du roi ne sont donc en aucun cas contradictoires. Ce serait se tromper sur la nature des relations entre la monarchie et les ordres militaires que de les opposer, comme a pu le faire María Echániz Sans : la politique du pouvoir royal à l’égard de ces institutions ne présente pas l’ambiguïté que cet auteur lui prête240. Calquée sur celle qui fut instaurée au XIIIe siècle pour l’Église séculière, elle s’attache à leur imposer un respect absolu de la souveraineté royale en veillant à éviter que leurs prérogatives juridictionnelles, placées sous haute surveillance, ne s’exercent aux dépens des intérêts de la monarchie, définis comme supérieurs.

III. – Les résistances à l’extension du contrôle royal 60

Quelques profits que les ordres militaires aient retiré du patronage royal, les progrès du contrôle de la monarchie sur leurs bases territoriales ne furent pas facilement acceptés. Jusqu’au milieu du XIVe siècle ils rencontrèrent des résistances qui, sans avoir éveillé une attention suffisante de la part des historiens, ont été tenues pour une marque de leur hostilité au renforcement du pouvoir royal241. S’il ne faut pas voir dans cette réaction une opposition brutale des ordres militaires au projet monarchique — mais bien plutôt la volonté, commune à l’ensemble de la noblesse castillane, de disputer au roi les profits induits par la genèse de l’État moderne242 —, il n’en reste pas moins que la compétition ainsi ouverte revêtit des formes violentes, À trois reprises entre les règnes d’Alphonse X et de Pierre Ier, les milices entrèrent en révolte ouverte contre le pouvoir royal, s’attachant avec une réussite inégale à promouvoir un modèle d’autorité respectueux de leurs intérêts seigneuriaux.

Le soulèvement final du règne d’Alphonse X 61

En prenant les armes contre Alphonse X au cours de l’hiver 1281-1282, à la faveur de la révolte de son fils le futur Sanche IV243, les ordres militaires rompaient une tradition de plus d’un siècle au cours duquel ils s’étaient systématiquement tenus à l’écart des querelles intestines qui avaient affecté la Castille. Derek Lomax a insisté à juste titre sur la nouveauté du phénomène244. Il a néanmoins eu tort d’en accentuer le caractère radical en

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affirmant qu’il était tout à fait improbable que les ordres militaires aient pris part à la rébellion nobiliaire conduite dix ans plus tôt par l’infant Felipe. En effet, comme plusieurs auteurs l’ont relevé245, il n’y a aucune raison de mettre ainsi en doute le témoignage de la chronique d’Alphonse X, qui fond dans la narration une lettre du roi à son fils aîné, l’infant Fernando de la Cerda, écrite selon toute probablité en juin 1273246, dans laquelle il lui recommande de se méfier des menées des maîtres de Santiago et de Calatrava, qu’il accuse, notamment pour le premier, d’avoir inspiré la révolte de larges secteurs de la noblesse dont les chefs, réfugiés à Grenade, s’opposent aux projets centralisateurs du monarque247. 62

Rares sont les sources qui éclairent le déroulement de la rébellion. Toutefois, d’après les indices qu’il est possible de réunir, il ne fait aucun doute que les ordres militaires, à commencer par Santiago et Calatrava, jouèrent en son sein un rôle moteur, bien que fondamentalement occulte248. S’ils ne prirent pas les armes contre le pouvoir royal, Pelayo Pérez Correa et Juan González se firent les porteparole des intérêts des nobles 249. Ils cherchèrent ainsi à user de leur position au conseil pour amener Alphonse X à satisfaire les demandes des révoltés, obtenant en mars 1273, lors d’une réunion tenue à Almagro, au cœur des domaines de Calatrava, des concessions importantes en faveur de la cause nobiliaire250. Il s’en faut cependant de beaucoup que leur intervention se soit restreinte au cadre arrêté par le monarque. À l’été 1273, devant l’échec des pourparlers entamés par Fernando de la Cerda avec les rebelles, les maîtres de Santiago et de Calatrava prirent l’initiative de lui conseiller une série de compromis tellement préjudiciables aux intérêts royaux que l’infant refusa de les ratifier251, sollicitant l’avis de son père, qui les dénonça comme un acte de trahison252.

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Il est donc manifeste que la plupart des maîtres des ordres militaires s’associaient au refus nobiliaire d’un renforcement de l’autorité souveraine, qu’ils craignaient de voir entamer leurs privilèges253. Cette opposition est à la base du refroidissement de leurs relations avec Alphonse X dans les dix dernières années de son règne254. Elle se traduisit par un rapprochement avec les nobles rebelles, au premier rang desquels figuraient l’infant Felipe et son épouse, Leonor Ruiz de Castro, sans doute alliée au maître de Calatrava Juan González, dont elle fit son exécuteur testamentaire255, choisissant de reposer à San Felices de Amaya, dans un couvent féminin de son ordre256, d’où son corps devait ensuite être enlevé pour être conduit auprès de celui de son mari dans l’église templière de Villasirga257. La relation des ordres militaires avec l’infant Sanche, héritier putatif de la couronne après la mort de son frère aîné en 1275, n’est pas moins intense. Plusieurs des maîtres l’assistèrent dans la défense du royaume contre le péril mérinide 258 et l’un d’entre eux, le supérieur d’Alcántara García Fernández, est même mentionné parmi les membres de son conseil qui furent sollicités en décembre 1278 pour trancher un litige entre l’évêque de Zamora et son chapitre259.

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Il n’est donc pas surprenant que les ordres militaires aient en majorité appuyé l’infant Sanche quand celui-ci décida de fédérer le mécontentement de nombreux secteurs de la société politique en prenant les armes contre son père. Dès le début de la rébellion, le prince était à Jaén aux côtés des maîtres de Santiago et de Calatrava, Pedro Nùñez et Juan González260. Dès lors, il chercha à souligner, dans les documents émanant de sa chancellerie, l’appui que lui offraient les supérieurs des ordres militaires, à l’égal des nobles ou des villes261. À plusieurs reprises il leur délégua des missions de confiance, comme en septembre 1282, à l’heure de quitter Cordoue pour aller attaquer Badajoz, quand il confia son épouse María de Molina aux soins du prieur de l’Hôpital et des maîtres

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d’Alcántara et de Calatrava262. Il lui arriva même de leur ordonner de se battre contre les fidèles de son père, comme ce fut le cas à Mérida où, malgré leur résolution, les frères de Santiago ne purent résister à l’offensive royale263. 65

Il n’est guère besoin de s’appesantir sur le rôle moteur joué par les maîtres des ordres militaires dans la conduite du soulèvement. L’intensité des efforts qu’ils fournirent pour sceller des pactes unissant dans une même volonté de réforme du royaume la noblesse, le clergé et les villes autour de l’infant Sanche est un fait bien connu264. À cet égard, l’activité déployée par le supérieur de Santiago, Pedro Nùñez, est tout à fait considérable. Le 8 juin 1282, il fut choisi pour assurer la garde du privilège général de hermandad dans lequel étaient consignés les objectifs de la révolte265. En trois jours, le mois suivant, du 10 au 12, il assura à l’infant le concours de nombreuses villes, parmi lesquelles Madrid, Tolède et les localités des évêchés d’Osma et de Ségovie266. Le 15, il étendit ces pactes à plusieurs nobles réunis à Valladolid, comme l’infant Juan, Fernán Pérez Ponce ou Ruy Gil de Villalobos267. Le rôle du maître de Santiago dans l’insurrection est tel qu’il a pu en apparaître à Alphonse X, qui confisqua à son ordre la ville de Montemolín, comme le véritable instigateur, celui qui aurait poussé l’infant à fédérer autour de lui le mécontentement du royaume268.

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Essentielle pour la réussite de la révolte, l’intervention de Pedro Núñez ne doit pas occulter celle de ses homologues. À son exemple, le maître de Calatrava, Juan González, souscrivit divers pactes d’alliance, notamment avec les villes de l’évêché de Ségovie 269. Si l’action du prieur de l’Hôpital sur ce plan paraît modeste270, plusieurs confiscations opérées en 1282 par Alphonse X au détriment de sa milice dans les rares terres que le roi pouvait encore atteindre ne laissent pas de doute sur son engagement aux côtés de l’infant Sanche271. Seuls les ordres d’Alcántara et du Temple ne se rallièrent pas de façon unanime au parti des rebelles. Ils ne restèrent cependant pas totalement fidèles à Alphonse X, loin de là. García Fernández changea de parti pendant les deux années que dura le conflit272 : exécuteur testamentaire du roi, qu’il assista durant les derniers mois de sa vie273, il avait amené, lors de l’éclatement de la révolte, les membres d’Alcántara à se déclarer en faveur de Sanche274. Pour le Temple, cette fidélité mitigée se traduisit par un schisme au sein de l’institution puisqu’à la majorité des frères, ralliée à l’infant à la suite du grand commandeur Gómez García, s’opposa à partir de mars 1283 le maître João Fernandes, qui pour sa part prit le parti d’Alphonse X275.

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En apparence, le succès de la rébellion marqua pour les ordres militaires la victoire totale de leurs positions seigneuriales. Une fois Sanche IV proclamé roi après la mort de son père, le 4 avril 1284, les maîtres reçurent la récompense de leur longue fidélité. Tous se trouvèrent confortés à la tête de leur institution. L’appui du roi revêtit une importance toute particulière pour le grand commandeur du Temple, Gómez García, en lutte avec João Fernandes, qui avait reçu l’investiture du couvent d’Orient276. L’absence, jusqu’au printemps 1285, de toute référence au titulaire du prieuré castillan du Temple dans les privilèges solennels de la chancellerie royale révèle, à mon sens, que le schisme perdurait à l’intérieur de l’Ordre. Dès cette époque pourtant, Sanche IV avait pris clairement parti en faveur de Gómez García à qui il remit, en août 1284, la moitié des servicios et de la fonsadera acquittés par ses dépendants 277, avant de lui concéder en décembre, par une mesure alors très rare, les sommes prélevées au titre de la moneda forera dans les domaines templiers d’Aliste et de Tábara278. Il semble que le grand commandeur, fort du soutien du roi, ait pu, après deux ans, évincer son rival puisqu’il figure seul à la tête des

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prieurés castillan et léonais de la milice279, sans la moindre interruption, de mars 1285 à mai 1289 pour le moins280. 68

Renforcés dans le contrôle de leur ordre, les maîtres recouvrèrent également la plupart des terres qui leur avaient été confisquées par Alphonse X pour les châtier de s’être ralliés à son fils. Déjà, les 4 et 13 avril 1282, sur la requête du supérieur de l’Hôpital Fernán Pérez Mosejo, l’infant Sanche avait enjoint aux autorités municipales de Carmona et d’Almodóvar del Río de restituer à l’Ordre les domaines qu’en vertu d’une donation royale celui-ci détenait à l’intérieur de leur finage avant qu’Alphonse X ne s’en emparât au mépris du droit281. L’exemple est loin d’être spécifique et, en raison du nombre des confiscations ordonnées par son père282, Sanche IV fut obligé, une fois monté sur le trône, d’accorder aux ordres militaires la restitution globale de l’ensemble des terres qui leur avaient été arrachées ; ce fut le cas pour Santiago à la faveur d’un privilège adressé le 6 mai 1285 a son maître, le fidèle Pedro Núñez283.

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Cependant, cette décision fut loin d’être appliquée en toute rigueur. C’est ainsi qu’en juin 1286 Sanche IV confirma aux autorités municipales de Cieza la grâce, que leur avait accordée Alphonse X trois ans plus tôt, de ne plus dépendre de Santiago284, leur assurant qu’elles demeureraient à l’intérieur du domaine royal et qu’elles retrouveraient les privilèges dont elles jouissaient avant de passer sous la juridiction seigneuriale285. Ce fait n’est pas anodin. Il cadre parfaitement, nous l’avons vu, avec le désir de Sanche IV de maintenir, en dépit des difficultés de la conjoncture politique, un contrôle étroit sur les ordres militaires. Une fois parvenu au pouvoir, les grâces qu’il dispensa aux milices n’eurent plus rien des libéralités dont il les avait nourries lors de la rébellion armée contre son père286. Le changement est d’importance. Il incite à nuancer la capacité des ordres militaires, aussi bien que de l’ensemble de la noblesse, à contraindre le nouveau souverain à mettre en œuvre le programme seigneurial au nom duquel ils s’étaient révoltés contre un projet centralisateur dont ils n’obtinrent aucunement l’abrogation.

L’insurrection contre Alvar Núñez Osorio 70

Moins d’un demi-siècle plus tard, un second soulèvement plaçait de nouveau les ordres militaires, ou du moins une partie importante d’entre eux, en première ligne des opposants au renforcement de l’autorité monarchique que s’attacha à imposer, sitôt Alphonse XI déclaré majeur en 1525, le favori du roi Alvar Núñez Osorio, créé comte de Lemos, de Sarria et de Trastamare. Consigné dans l’un des plus anciens romances noticieros, le rôle joué par le prieur de l’Hôpital Fernán Rodríguez de Valbuena dans le renversement du favori est un fait connu287. C’est lui en effet qui, fort du concours de nombreux nobles, déclencha au début de 1328 un soulèvement qui, s’étendant à une partie des terres de l’Hôpital, se propagea rapidement à Zamora, Toro et Valladolid, obligeant le roi, alors en lutte contre Juan Manuel, à accorder aux rebelles le renvoi d’Alvar Núñez Osorio288. Si la chronologie de l’insurrection offre peu d’ombres, sa signification est loin de présenter la même clarté dans la mesure où l’action de Fernán Rodríguez de Valbuena reste envisagée sur le mode personnel289, sans relation avec les autres ordres, comme si le prieur, conformément au tableau qu’en a laissé l’historiographie officielle à travers la chronique de Fernán Sánchez de Valladolid, s’était seulement préoccupé de favoriser les intérêts de Juan Manuel, dont les sources le décrivent comme la créature290.

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Il est manifeste qu’une relation étroite unit Fernán Rodríguez de Valbuena aux porteparole de la ligne nobiliaire au cours de la minorité d’Alphonse XI. Le prieur apparaît

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ainsi, après avoir servi l’infant Juan en 1315 dans une mission diplomatique auprès de Jacques II d’Aragon291, au nombre des proches conseillers de son fils Juan el Tuerto, auquel il prêta son concours durant la deuxième phase de la régence, ouverte après 1319, en particulier lors de la crise née de l’insurrection de Zamora en faveur de l’infant Felipe 292. De la même façon, il se lia alors avec Juan Manuel d’une amitié qu’il lui conserva jusqu’à la mort et dont une lettre d’Alphonse IV d’Aragon au magnat castillan souligne la profondeur293. S’il existe dans de tels rapports une dimension personnelle irréductible, il importe à mon avis de bien en distinguer le sens politique, que les textes occultent en partie sous le vocabulaire de l’amitié. Il s’agit en effet d’une alliance objective, née d’intérêts communs, que matérialisent sur le plan symbolique, pour mieux en faire valoir la force, des gestes qui, usant des codes de la sociabilité nobiliaire, semblent au premier abord situer la relation sur un mode individuel294. 72

En jouant d’actes étroitement conformes aux représentations de la noblesse, Fernán Rodríguez de Valbuena sut se concilier l’appui de Juan el Tuerto comme de Juan Manuel et, à travers eux, d’importants cercles de la société politique qui penchèrent en leur faveur pendant la minorité d’Alphonse XI. À plusieurs moments de l’engagement public du prieur, de tels soutiens se révélèrent décisifs, notamment lors de sa révolte contre Alvar Núñez Osorio295. Contesté par une partie des frères de l’Hôpital, destitué à l’initiative du comte296, Fernán Rodríguez de Valbuena se trouva d’abord en position de faiblesse. Il ne fait aucun doute que la rébellion dont il a pris la tête aurait été réduite par la force si elle n’avait pas bénéficié de relais sûrs, non seulement dans le royaume 297 mais également à la cour. L’appui de nombreux conseillers hostiles à la concentration du pouvoir entre les mains du seul favori, parmi lesquels Juan Martínez de Leyva, fut en effet essentiel dans le choix de la date de l’insurrection298. Il le fut encore bien plus lors du dénouement de la crise, car le prieur utilisa ses contacts dans les milieux curiaux pour obtenir le renvoi d’Alvar Núñez Osorio299.

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De tels soutiens il serait erroné de conclure que Fernán Rodríguez a finalement agi en simple factieux, livré à l’un des partis qui se disputaient le pouvoir au sortir de la longue minorité d’Alphonse XI. Au printemps 1528, l’élément qui l’incita à prendre les armes contre Alvar Núñez Osorio tenait à sa volonté de sauvegarder les privilèges fiscaux dont étaient dotés l’Hôpital et, plus largement, les ordres militaires300. Le mobile, passé sous silence dans la relation de Fernán Sánchez de Valladolid, toute dévouée aux intérêts du monarque et soucieuse de décrire l’insurrection du prieur dans l’unique perspective de la révolte de Juan Manuel, est clairement identifié par la Gran Cronica de Alfonso XI, moins étroitement inféodée au pouvoir royal301. Le supérieur de l’Hôpital y est en effet présenté comme un adversaire résolu du projet, conçu par le favori du roi, de supprimer l’exemption des ordres militaires afin de leur demander un tribut destiné à couvrir le coût de la guerre de Grenade302. Prêt à entrer en rébellion, au risque de s’aliéner le souverain, pour défendre les privilèges dont l’institution qu’il gouvernait disposait à l’instar des autres milices hispaniques303, le prieur s’imposa, à l’occasion du soulèvement, comme l’un des principaux tenants d’une conception aristocratique de l’État, qu’il entendait voir respecter les libertés des éléments dominants de la société politique304.

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C’est donc animé d’un projet alternatif au renforcement de l’autorité royale que Fernán Rodríguez de Valbuena, soutenu par une partie des ordres militaires, de la noblesse et des villes, souleva les terres de son prieuré et plusieurs places du bassin du Douro. Malgré son hostilité à la rébellion, le monarque en convint lui-même dans une lettre qu’il adressa en avril 1328, depuis le camp d’Escalona, aux autorités urbaines de Léon, leur intimant

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l’ordre de résister à la propagande déployée par le prieur et ses alliés, qui pour se rallier de nouveaux partisans répandaient des proclamations accusant le pouvoir royal de violer la coutume305. Deux mois plus tard, dans un courrier adressé au maître de l’Hôpital Hélion de Villeneuve, les autorités municipales de Zamora abondaient dans le même sens306. Favorables au prieur, dont elles espéraient empêcher par leur action qu’il ne fut relevé de sa charge, comme l’avait exigé Alvar Nùñez Osorio, elles firent valoir la justesse de sa révolte, insistant à leur tour sur le mobile fiscal puisqu’il s’agissait, à les en croire, de défendre le royaume contre les exactions imposées par le favori, décrit comme un être d’iniquité pour avoir voulu étendre la fiscalité royale aux terres d’Église et, plus particulièrement, aux domaines des ordres militaires307. 75

Ainsi, la rébellion de Fernán Rodríguez ne fut jamais dirigée contre le roi ni même contre l’autorité monarchique, mais contre l’abus qui en était fait et dont le favori est dénoncé comme le seul coupable308. Le prieur s’attache surtout à circonvenir Alvar Núñez Osorio auprès d’AlphonseXI. Il n’a de cesse d’éluder l’affrontement armé, à la différence de son rival qui, au début de la rébellion, sait jouir de la faveur royale. Dans l’action et dans le discours de Fernán Rodríguez, la personne aussi bien que les intérêts du roi sont systématiquement ménagés. Ainsi faut-il comprendre plusieurs de ses gestes lors de l’insurrection de Valladolid, tels que la libération de Leonor, la soeur du monarque retenue dans la citadelle309, le refus d’affronter l’armée d’Alphonse XI malgré l’avis de certains proches310 et, enfin, l’ouverture des portes de la cité, restituée au souverain dès le moment où Alvar Núñez est écarté de la cour311. Ensemble, ils témoignent, au plus fort du soulèvement, du respect de Fernán Rodríguez de Valbuena pour l’autorité royale, qu’il ne cherchait pas à remettre en cause mais au contraire à contrôler pour l’adapter à son projet seigneurial312.

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S’il peut sembler que Fernán Rodríguez soit parvenu à ses fins, sa victoire à la suite de l’insurrection contre Alvar Nùñez Osorio était encore plus fragile que celle qu’avaient remportée les supérieurs des ordres militaires au lendemain du soulèvement dirigé contre Alphonse X. Certes, une fois le favori écarté du pouvoir, Alphonse XI fut contraint de reconnaître la légitimité de la révolte du prieur. À l’été 1328, depuis Zamora, dont les portes lui avaient été ouvertes, le monarque fit part aux autorités urbaines de Murcie des méfaits commis sous son couvert par Alvar Nùñez et les assura de son désir d’y porter remède en convoquant une réunion des Cortes à Burgos313. Un an plus tard, il renouvela les privilèges de la ville de Valladolid et souligna, à la demande de ses procureurs, la qualité des services que les habitants de la ville lui avaient rendus l’année précédente en résistant au favori les armes à la main314. Il les absout même de toute responsabilité dans les dégâts causés au monastère de Las Huelgas, où était enterrée María de Molina, incendié durant les combats315, attribuant le crime à Alvar Núñez Osorio et interdisant qu’il pût en être fait grief aux autorités municipales316.

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Fort de la réussite d’une rébellion dont le bien-fondé était reconnu par le roi, Fernán Rodríguez de Valbuena accéda aux charges les plus élevées de l’administration curiale. Nommé mayordomo mayor au lendemain de l’événement317, il fut admis dans la privanza du roi318, prenant part au conseil319 en compagnie du maître de Santiago Vasco Rodríguez 320, désigné comme adelantado mayor de la frontera 321 pour prix de son appui à la révolte 322. La faveur dont jouissait le prieur ne peut pourtant être comparée à celle du comte avant sa disgrâce : non seulement elle était partagée, et ne pouvait de ce fait lui assurer une emprise aussi forte sur la personne d’Alphonse XI, mais encore elle fut de courte durée car sa sympathie pour les thèses politiques de la noblesse lui aliéna rapidement la

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confiance du roi, qui restait bien décidé à faire prévaloir l’autorité monarchique323. Proche de Juan Manuel, qu’il réussit à soustraire à la vindicte du souverain324 et dont, à l’heure de mourir, il tenta encore d’appuyer les projets en soutenant l’alliance de sa fille avec l’infant Pedro de Portugal325, Fernán Rodríguez de Valbuena était progressivement marginalisé au sein de la cour à partir de 1330. 78

Ainsi éclata l’incapacité du prieur, une fois installé au sommet du pouvoir, à appliquer le projet politique au nom duquel il s’était soulevé. Sans même qu’il soit ici nécessaire d’évoquer une disgrâce sur laquelle nous reviendrons et dont, seule, la mort de Fernán Rodríguez de Valbuena, en mai ou dans les premiers jours de juin 1333326, a empêché qu’elle fut totale, il convient d’observer que dès 1329 apparaissent les premières limites d’une action conçue en faveur de la défense des intérêts seigneuriaux des ordres militaires. Aux Cortes de Madrid, le prieur fut en effet conduit à accepter, à l’instar des autres maîtres, que les dépendants de l’Hôpital soient astreints à l’impôt au sein du domaine royal327. Plus encore, il fut obligé à Valladolid, au printemps 1332, de souscrire avec le maître de Santiago Vasco Rodríguez à un prélèvement extraordinaire de quatre servicios, consenti au roi afin qu’il puisse acquitter les arriérés des soldes de ses vassaux 328 : si les familiers des ordres militaires étaient exemptés d’un tel versement, leurs dépendants, en revanche, étaient contraints de payer leur quote-part, à l’égal de tous les contribuables du royaume, dès lors qu’ils possédaient des biens fonciers ou mobiliers pour une valeur supérieure à soixante maravédis329, en vertu de ce même principe fiscal que défendait Alvar Núñez Osorio lorsque, quatre ans plus tôt, il se heurta au refus violent de Fernán Rodríguez de Valbuena.

Les affrontements de l’époque de la guerre civile 79

Précédant l’avènement des Trastamares, une troisième rébellion des ordres militaires contre l’autorité royale se produisit durant le règne conflictuel de Pierre Ier. Dans le temps comme dans l’espace, cette insurrection présente une ampleur bien supérieure aux deux précédentes puisque, latente depuis l’accession du monarque au trône, elle se propagea à partir de 1354 pour s’étendre alternativement, au cours des quinze dernières années de son gouvernement, à la plupart des régions du royaume. Décrite à plusieurs reprises sur la base de la chronique rédigée à la fin du XIVe siècle par Pedro López de Ayala, la trame du soulèvement est bien connue330. Toutefois sa signification est loin d’avoir fait l’objet d’une analyse aussi minutieuse. Le plus souvent, la confrontation entre les ordres militaires et le pouvoir royal reste conçue en fonction de leur alignement sur le programme nobiliaire331. Or, si la défense de leurs prérogatives seigneuriales constitua jusqu’au milieu du XIVe siècle, pour ces institutions, la cause primordiale de leurs révoltes contre l’autorité souveraine, il n’est pas sûr qu’à partir de cette époque elle ait conservé le même caractère prioritaire.

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Certes, on ne saurait nier que la logique seigneuriale intervienne dans l’opposition des ordres militaires au pouvoir royal, laquelle, pour certains d’entre eux, revêt à partir de 1354 une forme armée. Quand en avril l’infant Enrique, le futur roi Henri II, et son frère Fadrique, le maître de Santiago, chargés par Pierre Ier d’assiéger le château d’Albuquerque, s’allièrent à l’ancien favori Juan Alfonso de Albuquerque pour éliminer du pouvoir les proches de María de Padilla, qui accaparaient alors l’accès au roi, et faire prévaloir un programme nobiliaire conforme à leurs intérêts, ils reçurent des ordres militaires un assez large soutien332. Celui-ci était majoritaire à l’intérieur de Santiago, où

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la position du maître prévalut malgré l’effort de Pierre Ier pour introduire des partisans au nombre desquels Juan García de Padilla, élevé l’année précédente à la dignité de grand commandeur de Castille333 et que les révoltés tentèrent de capturer dès les premiers jours de l’insurrection334 Assurément moindre, il n’était pas négligeable au sein de Calatrava, dont le maître Diego García de Padilla, investi peu auparavant par le roi335, ne put s’assurer l’appui de l’ensemble des frères de l’Ordre puisque plusieurs lui résistaient, réunis dans les forteresses de la frontière nasride autour de Pedro Estébañez Carpenteyro, neveu de son prédécesseur Juan Núñez de Prado336. 81

Cependant, le soutien prodigué aux rebelles par les ordres militaires fut très loin d’être unitaire. Aux premiers signes d’un renforcement de la tension dans le royaume, plusieurs maîtres décidèrent de ne pas prendre parti. Ainsi, le prieur de l’Hôpital Fernán Pérez de Deza refusa à un noble de la cour en butte à la vengeance du roi l’appui qu’il était venu chercher à Castronuño, lui laissant uniquement le temps de quitter la ville avant que n’y entrent ses poursuivants, qui n’obtinrent pas davantage son aide pour l’appréhender337. De façon similaire, et malgré les liens de parenté qui l’unissaient aux révoltés 338, le maître d’Alcántara Fernán Pérez Ponce choisit de demeurer neutre lorsque les infants Enrique et Fadrique se soulevèrent contre Pierre Ier : récemment rentré en grâce auprès du souverain, qui lui avait rendu les châteaux de Moron et de Cote339, il se refusa à entrer dans l’alliance que lui proposent les conjurés, alléguant, pour casser les négociations, l’impossibilité de parvenir à un accord sur les forteresses qu’il devrait leur remettre en garantie340. S’ils marchaient derrière le supérieur de Santiago, les opposants à Pierre I er, privés du soutien de l’Hôpital et d’Alcántara, furent donc réduits à compter au sein des ordres militaires sur le seul appui des secteurs de Calatrava et de Santiago qu’ils contrôlaient, toujours plus réduits au fur et à mesure des scissions suscitées par le roi pour leur faire pièce341.

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Traversés par des clivages politiques, partagés à plusieurs reprises en deux factions ennemies, les ordres militaires étaient loin de former sous le règne de Pierre I er un front de résistance commun, voire seulement cohérent, au programme de renforcement de l’autorité royale conduit par le monarque. Plus d’une fois, au contraire, au sein d’un même ordre les frères s’affrontèrent les armes à la main, les uns combattant dans le parti du roi, les autres dans les rangs de ses adversaires. À l’automne 1355, Juan García de Padilla, promu par Pierre Ier à la tête de Santiago contre Fadrique 342, assiégea ainsi plusieurs châteaux restés fidèles au maître légitime : victorieux en Estrémadure, à Fuente del Maestre et à Llerena343, il s’apprêtait à se retourner contre le couvent central d’Uclés lorsqu’il fut tué dans un affrontement avec des frères de son ordre commandés par le grand commandeur de Castille Gonzalo Mexía344. L’année suivante, ce sont les membres de Calatrava qui se battirent de la sorte devant Toro. Assiégée par le roi, la place avait en effet donné refuge à Pedro Estébañez Carpenteyro, prétendant à la maîtrise de l’Ordre, que son rival Diego García de Padilla, blessé lors de l’assaut, fit exécuter à la faveur de la victoire afin de demeurer seul à la tête de l’institution345.

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Quoique provisoire, l’avantage acquis par Pierre Ier sur ses adversaires n’en était pas moins manifeste après la prise de Toro346. Cependant, il n’entraîna pas un retour à l’unité des ordres militaires. Affaiblie mais en aucun cas éliminée, la fraction hostile au roi s’exila hors du royaume à la suite de l’infant Enrique, en France tout d’abord, pour une période assez courte, puis en Aragon où elle trouva, à l’automne 1356, une base d’action parfaite à la faveur du déclenchement des hostilités avec la Castille347. Pendant plus de dix ans, les luttes internes aux ordres militaires recoupèrent ainsi les affrontements entre les deux

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puissances hispaniques. À différentes reprises, des frères castillans se battirent dans des camps opposés comme en 1365 à Alcublas, où le maître d’Alcántara, Gutier Gómez de Toledo, fut tué lors d’une action lancée pour ravitailler Murviedro, assiégée par des troupes aragonaises auxquelles s’était rallié Pedro Muñiz de Godoy, qui prétendait à la maîtrise de Calatrava contre Diego García de Padilla348. 84

Plusieurs fois même, les combats mirent aux prises les frères d’une même milice. Déclenchée au début de 1366 par l’infant Enrique, qui le 16 mars fut proclamé roi à Calahorra sous le nom d’Henri II349, la guerre civile constituait un cadre idéal pour un tel scénario. Face à face, les monarques disposaient chacun d’ordres militaires à leur solde, qui formaient des structures parallèles prêtes à se battre pour soutenir les droits de leur candidat au trône. À Nájera, lorsque Pierre Ier, en avril 1367, tenta de reprendre le contrôle du royaume, les ordres militaires apparurent divisés350 : dans le camp royal, affecté par la défection de plusieurs maîtres351, figurait Martín López de Córdoba, dont on peut penser qu’il cumulait déjà la dignité suprême d’Alcántara, à laquelle il avait été promu en 1365, avec celle de Calatrava352. Face à lui, au service d’Henri II, combattaient de nombreux frères de ces institutions, dont ses plus proches rivaux, Pedro Muñiz de Godoy, prétendant à la maîtrise de Calatrava, et Mélen Suárez, clavaire d’Alcántara353, à qui le pape Urbain V avait confié la gestion de l’Ordre jusqu’à ce que se fut résorbée la scission qui affectait cette communauté comme les autres milices354.

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Si les ordres militaires se soulevèrent à de nombreuses reprises contre Pierre I er au cours de son règne, jusqu’à fournir en 1369 une aide décisive à Henri II lors de la bataille de Montiel, qui marqua la victoire définitive de ce dernier355, il est très difficile d’isoler dans leur révolte les principes d’action qui, depuis près d’un siècle, avaient guidé leurs rébellions successives contre l’autorité royale. Sans doute, nous l’avons vu, la logique seigneuriale n’était-elle pas absente des motifs qui incitèrent certains dignitaires à prendre parti pour le comte de Trastamare356. À elle seule, cependant, elle est loin de constituer une explication suffisante. En effet, une fois proclamé roi, Henri II n’employa pas des méthodes différentes de celles de son demi-frère dans ses rapports avec les maîtres des milices. Assurément plus souples, elles étaient tout aussi puissamment dictées par l’intérêt de la Couronne avant toute autre considération. C’est pourquoi il n’hésita pas, lorsque Diego García de Padilla, inquiet pour son pouvoir à la tête de Calatrava, s’offrit en 1366 à lui prêter hommage357, à le confirmer dans une dignité qu’il avait pourtant promise à Pedro Muñiz de Godoy358, tenu depuis six ans en Aragon pour le maître légitime de l’institution359.

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Luttant contre Pierre Ier ou bien épousant sa cause, les ordres militaires, sollicités avant tout en raison de leur potentiel, n’avaient pas les moyens de faire valoir des revendications propres. Aussi est-il vain de rechercher en eux-mêmes la raison de leur participation aux luttes internes du royaume : leur engagement, à cette époque, est simplement le reflet de l’affrontement de deux factions irréductibles entre lesquelles se répartissaient les grands dignitaires. Confronté au début de son règne à des institutions toutes dévouées à Leonor de Guzmán, l’ancienne maîtresse de son père360, Pierre Ier s’attacha à les placer progressivement sous son contrôle en favorisant les proches de son chambellan Juan Fernández de Hinestrosa. Ainsi, en 1354, deux des neveux de celui-ci, Diego et Juan García de Padilla, frères de la concubine du roi, furent respectivement promus en 1354 à la tête de Calatrava et de Santiago361. Des parents plus éloignés, tels Diego Gutiérrez de Cevallos, élevé l’année suivante à la dignité principale d’Alcántara362, ou de simples alliés, tel Martín López de Córdoba, qui accorda sa fille Leonor en mariage

464

au fils du chambellan363, bénéficièrent également des faveurs du roi, désireux de placer de la sorte les milices sous sa coupe. 87

Jouant du mécontentement entraîné par la décision de Pierre Ier d’implanter au sommet des ordres militaires une faction dévouée à sa cause, le comte de Trastamare chercha à partir de 1360 à en favoriser une autre, qui lui permît tout aussi sûrement d’obtenir le soutien de ces institutions. À cette fin, il fit appel aux fidèles des anciens maîtres et aux membres de lignages que le roi avait évincés au profit de ses propres créatures. Pour Santiago, il prit ainsi appui sur les familiers de l’ancien grand commandeur de Castille Gonzalo Mexía364, opposés au sein de l’institution aux Chacón365, d’abord protégés par le roi avant de tomber à leur tour en disgrâce366. De la même façon, il concéda la maîtrise de Calatrava à Pedro Muñiz de Godoy, nommé commandeur de Caracuel par Juan Núñez de Prado367, dont il était selon toute vraisemblance le parent368. Entre les mains de l’infant Enrique prenait ainsi forme un appareil militaire qui constituait l’exact pendant de celui que le roi s’était attaché dans les années précédentes. Conçus l’un comme l’autre en vue d’une confrontation armée inéluctable, ils ne dépendaient pas dans leur logique d’antagonisme d’intérêts propres, mais des options politiques choisies par leurs maîtres dans la lutte à mort qui opposait les deux candidats au trône.

88

Si les révoltes conduites par les ordres militaires contre les atteintes portées à leurs prérogatives seigneuriales témoignent de leur capacité à s’opposer à l’extension du contrôle royal sur leurs domaines, la médiocrité des résultats obtenus n’en souligne pas moins les limites d’une telle résistance. Trahie par Sanche IV une fois parvenu au trône, l’insurrection de la fin du règne d’Alphonse X peut encore passer à grands traits pour un demi-succès. Ce n’est pas le cas du soulèvement emmené, un demi-siècle plus tard, par Fernán Rodríguez de Valbuena qui, installé au pouvoir, échoua à appliquer le programme seigneurial pour la défense duquel il fut le dernier des maîtres des ordres militaires à avoir véritablement pris les armes. ***

89

Ce n’est nullement un hasard si, passé le deuxième quart du XIVe siècle, les ordres militaires ne cherchent plus à résister par la force à l’extension des prérogatives de la Couronne sur leurs territoires. Certes, ils continuent à prendre part à de nombreuses révoltes, voire à la guerre civile qui donne le pouvoir à Henri de Trastamare. Leur engagement n’a toutefois plus le même sens que par le passé : il répond à une logique de faction et ne vise aucunement à remettre en cause le contrôle monarchique de leurs bases matérielles dont le principe apparaît acquis au terme d’un processus de plus d’un siècle qui présente davantage de continuité que l’historiographie ne lui en prête d’ordinaire. Bien sûr, les années 1270 marquent pour le pouvoir royal la naissance d’un demi-siècle de difficultés conjoncturelles, face auxquelles il fut obligé d’autoriser les ordres militaires à reprendre leur expansion patrimoniale et, plus encore, à renforcer leurs prérogatives régaliennes. On ne saurait pourtant en aucun cas parler d’un quelconque renoncement au projet politique conçu par Alphonse X, dont on serait bien en peine, sinon, d’expliquer qu’il se soit imposé aux ordres militaires avec une telle rapidité à partir du moment où Alphonse XI, lorsqu’il s’empara personnellement du gouvernement, se donna pour finalité ultime de faire prévaloir une autorité forte dont, par la suite, la monarchie castillane ne devait jamais se voir durablement privée.

465

NOTES 1. De façon significative, la période a été choisie comme cadre chronologique de la première rencontre sur la genèse de l’Etat moderne, dirigée par A. RUCQUO I (éd.), Génesis médiévaldel Estado momoderno : Castilla y Navarra, ou de la synthèse de M. Á.

LADERO QUESADA,

La fiscalidad real en

Castilla, qui systématise différentes études auparavant consacrées par l’auteur à cet outil privilégié de la construction étatique que constitue l’impôt. 2. Espéculo, libro I, tít 1, ley 13, et Las Siete Partidas del rey don Alfonso el Sabio, part. II, tit. 1, ley 5 : « Vicarios de Dios son los reyes cada uno en su regno puestos sobre las gentes para mantenerlas en justicia et en verdad quanto en lo temporal, bien assi como el emperador en su imperio. » 3. S’il a le premier mis en valeur la cohérence de l’action entreprise par la monarchie à l’endroit des ordres militaires à partirdu gouvernement d’Alphonse X, C. de AYALA

MARTÍNEZ,

« La Corona

de Castilla y la incorporation de los maestrazgos », p. 261, et « Las órdenes militares y los procesos de afirmación monárquica », pp. 1280-1287, estime que ce programme fut très largement interrompu entre la mort de son promoteur et les débuts du règne personnel de son arrière-petit-fils Alphonse XI. L’idée a encore été réaffirmée récemment par l’auteur : « Alfonso X, en efecto, había planteado una línea de actuación regia que quedaría interrumpida durante algunos años,pero fue el precedente de una irréversible evolución que Alfonso XI retomaría con vigor. Los cincuenta años que transcurren entre 1275 y 1325[…] no constituy en una etapa ni mucho menos sobresaliente en el proceso castellano de afirmación real […] En realidad, durante este período la autoridad real apenas pudo avanzar en sus designios mediatizadores respecto a las órdenes militares » ( ID., Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 714). 4. ID., Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 710. 5.

ID.,

« La orden militar de San Juan en Castilla y León. Los Hospitalarios al norte del Sistema

Central », p. 21 : « Conforme avanza el siglo XIII, y especialmente a partir de 1230, la plataforma señorial de la orden al norte del Sistema Central deja de recibir aportes en la cuantía y con la tntensidad de etapas anteriores. » 6. C.

BARQUERO GONI,

« Los Hospitalarios y la monarquía castellano-leonesa », p. 87, et « Los

Hospitalarios castellanos durante el reinado de Alfonso X », p. 152. 7. J. BRODMAN, «“Exceptis militibus et sanctis: Restrictions upon Ecclesiastical Ownership of Land in the Forai Legislation of Medieval Castile and Valencia», p. 64. 8. J. CLEMENTE RAMOS, Estructuras señoriales castellano-leonesas. El realengo, pp. 73-77. 9. Un exemple est connu pour Cevico de la Torre, où Ferdinand III accorda en 1221 à Pedro Ovárez, prieur castillan de l’Hôpital, l’autorisation d’acheter aux habitants vingt aranzadas de vignes à proximité de la ville (C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 420-421, doc. 232 : « Concedo itaque quod liceat vobis emere usque ad viginti arancadas vinearum in villa mea Cevico de la Torre et concedo hominibus Cevico quod liceat vendere eas vobis iure hereditario habendas et irrevocabiliter possidendas et hec mee concessionis pagina rata et stabile omni tempore perseveret »). 10. AHN, OM, libro 1342, f° 165r°-v°, publ. J. GONZÁLEZ GONZALEZ, Reinado y diplomas de Fernando III, t. III, p. 53, doc. 538: «Sepades que por ruego de don Ferrand Perez, maestro de Calatrava, e del conuento, doles e otorgoles las casas e la heredat del Quadron e de Anguix, que vos yo mandé al conceio de Obtae que ge lo entrassedes con mio portero porque vos diciedes que non auien omes de orden a auer nenguna heredat en vuestro termina e mandé a vos, conseio de Obtae,firmemente […] que les dedes esta heredat sobredicha e con sus casas e con pan e con vino, si lo dende tomastes, e con quant que dent tomastes.»

466

11. AHN, OM, carp. 69, doc. 3, publ. ibid., t. III, pp. 96-98, doc. 576. 12. A. M. BURRRIEL, Memorias para la vida del santo rey don Fernando III, p. 383. 13. ACZ, leg. 11, vol. II, doc. 9, cité par C. CABEZAS LEFLER, Fuentes documentales para el estudio de la encomtenda de Castrotorafe, pp. 67-68, doc. 44. Les trois ans de conflit qui s’ensuivirent entre le pape et le monarque castillan ont été bien étudiés par D. LOMAX, « The Order of Santiago and the Kings of Leon », pp. 28-31. 14. Cette politique a été mise en évidence par A. RODRÍGUEZ LÓPEZ, La consolidación territorial de la monarquía feudal caslellana. Expansión y fronteras durante el reinado de Fernando III, pp. 304-307. 15. AHN, OM, carp. 421, doc. 69, publ. J. GONZÁLEZ GONZALEZ, Reinado y diplomas de Fernando III, t. III, pp. 290-293, doc. 730. 16. C. de AYALA

MARTÍNEZ,

« La monarquía y las órdenes militares durante el reinado de Alfonso

X », pp. 430-431. Pour l’exemple d’Alcántara, cette démonstration a été récemment corroborée par F. NOVOA PORTELA, La orden de Alcántara y Extremadura, p. 94. 17. BA, pp. 60-62, repris par J. TORRES FONTES, Documentos del siglo XIII, pp. 23-25, doc. 15. 18. Ces privilèges de donation ont été publiés par M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ,

Diplomatario andaluz de

Alfonso X, pp. 198-200, 214-216, et 323-324, doc. 179, 193 et 297. 19. AHN, OM, carp, 71, doc. 1, publ. ibid., pp. 121-123, doc. 122. 20. AHN, OM, carp. 313, doc 13, publ. C. de AYALA MARTÍNEZ, « La orden de Santiago en la evolución política del reinado de Alfonso X », pp. 67-70, doc 4, et M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz, de Alfonso X, pp. 341-343, doc. 314 : Por qualquier manera que nos ganemos por guerra o por paz las uillas e los castiellos que an nombre Antequera e Archidona, que gelos damos agora e gelos entregaremos estonçe con todos sus términos e con todas sus pertenencias quantas an e auer deuen que los ayan libres e quitos. » 21. Évoquée déjà par D. ORTIZ

DE ZÚÑIGA,

Anales eclesiásticos y seculares de Sevilla, t. 1, p. 266, la

donation a été étudiée en détail par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Alfonso X y la orden de San Juan de Jerusalén », pp. 35-40. 22. L’hypothèse émise par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Alfonso X, el Algarve y Andalucía : el destino de Serpa, Moura y Mourão », p. 297, a été suivie par C.

BARQUERO GOÑI,

« Los Hospitalarios y la

monarquía castellano-leonesa », p. 99. 23. Le fait a été noté par J. M. NIETO SORIA, Iglesia y poder real en Castilla. El episcopado, p. 98. 24. C. de AYALA

MARTÍNEZ,

« La monarquía y las órdenes militares durante el reinado de Alfonso

X », pp. 420-423. 25. Il a été étudié en détail par J. M, NIETO SORIA, « Castillos eclesiisticos en la frontera suroriental castellana a fines del siglo XIII », pp. 45-46, et, plus rapidement, par M. NIETO CUMPLIDO, Historia de la Iglesta en Córdoba, t. II, p. 116. 26. BCC, ms. 125, f° 31r°, publ.J. M. NIETO

SORIA,

Las relaciones monarquía-episcopado como sistema de

poder, t. II, pp. 106-107, et M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz de Alfonso X, p.500, doc. 475. 27. BCC, ms. 125, f° 31r°-v°, publ. J. M. NIETO SORIA, Las relaciones monarquía-episcopado como sistema de poder, t. II, pp. 93-94, et M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 459-460, doc. 437 : «Me dixo quanto danno e quanto mal vos viene por el castiello de Tinnosa e que me pidiedes merçed que tomasseyo el castiello de Tinnosa e que lo camiasse con la orden de Calatrava o con quien yo quisiese de guisa que vos quitasse daquella perdida tan granda que me dixo que vos costaba coda anno quatro mill maravedis la tenencia.» 28. Ainsi l’a signalé M. Á. LADERO QUESADA, « La orden de Santiago en Andalucía. Bienes, tentas y vasallos a finales del siglo XV », pp. 332-333, Par la suite, l’idée a été reprise par de très nombreux historiens, tel C. SEGURA GRAÍÑO, « La formación del patrimonio territorial de las órdenes militares en el alto valle del Guadalquivir », pp. 109-110. 29. J. TORRES FONTES, Fueros y privilegios de Alfonso X el Sabio al reino de Murcia, pp. 123-131, doc 114 : «Otrosi mandamos que ninguno de Lorca, quier ome, quier mugier, no pueda dar ni uender ni enagenar su

467

heredat a ninguna orden, segund sobredicho es, mas de su mueble pueda dar quanto quisiere segund es fuero, et la orden que dotra guisa reçibiere la heredat pierdala, et quien la uendiere pierda los morauedis et ayanlos sus parientes los mas cercanos que ouiere» (ibid., p. 127). 30. AHN, OM, libro 1343, ffos 77r°, 129r°-v° et 138r°-v°. 31. En août 1256, Alphonse X accorda ainsi au maître de Calatrava l’autorisation d’acquérir sans la moindre entrave des terres à Silibar, mais sans que cela lui permît de déroger aux restrictions imposées ailleurs (AHN, OM, carp. 424, doc. 107, publ. BC, p. 114, repris par M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ,

Diplomatario andaluz de Alfonso X p. 202, doc. 181). 32. En juin 1257, Alphonse X autorisa Pelayo Pérez Correa, maître de Santiago, à acquérir, où bon lui semblerait et dans la limite de quinze mille maravédis, des terres ne relevant pas de la juridiction royale : AHN, OM, carp. 50, doc 3, publ. J. TORRES FONTES, Fueros y privilegios de Alfonso Xel Sabio al reino de Murcia, pp. 58-59, doc. 41 : « Otorgo que pueda conprar don Pelay Perez, maestre de la orden de la caualleria de Santiago, en Castiella o en Leon o en la Andaluzia heredat para su orden fasta quinze mill marauedis alfonsts. » 33. AHN, OM, carp. 50, doc. 2, publ. ibid., pp. 47-50, doc. 32. 34. A. de TORRES

Y TAPIA,

Crónica de la orden de Alcántara, t. I, p. 378. À en croire le chroniqueur,

l’intention d’Alphonse X ne fait aucun doute puisque le texte rapporte qu’après avoir passé en revue les biens de l’institution dans le royaume de Murcie, le roi « quiso reintegrar aquella corona en todos estos bienes ». 35. Ce que montre, en 1279, 1a cession de Cazalla qui cache en fait un échange : pour prix du château, Calatrava dut en effet remettre au roi la forteresse de Cerraja (AHN, Osuna, leg. 102, doc 1, publ. BC, pp. 143-144, et M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluzde Alfonso X, pp. 480-482, doc. 454). 36. I. RODRÍGUEZ DE LAMA, Colección diplomática medieval de la Rioja, t. IV, pp. 213-214, doc. 231. Dans la sentence royale d’un procès ultérieur mettant aux prises le bénéficiaire de la transaction avec Calatrava, qui détenait d’autres vignes à proximité, il est fait allusion au droit fondé par « las cartas deste donadio que el maestre e el convento dieron a mi que yo di a don Garcia Almoravit ». 37. AHN, OM, carp, 94, doc. 31, publ. E.

MARTÍNEZ,

Colección diplomática de Santo Domingo de

Caleruega, pp. 285-286, doc 219. 38. Ainsi l’ont avancé J. LÓPEZ AGURLTA, Apología de santo Domingo por la orden de Santiago, p. 74, et E. MARTÍNEZ, Colección diplomática de Santo Domingo de Caleruega, p. 286, n. 1.

39. Ce coup de force est rapporté dans la concession viagère consentie en 1269 par Santiago à l’infante Sancha fille d’Alphonse IX, puisque, des terres données à l’institution onze ans plus tôt, l’acte exclut Caleruega, restée hors du contrôle des frères : « Fuera ende Caleruega que tomó el rey e si lapudiereinos bauer que vos entre guemos della un precio de quanta valiera ». (BNM, ms. 13063, ff os 47r °-48r°). Cinq ans plus tard, faute de pouvoir s’assurer du domaine, la milice n’avait d’autre alternative que d’en laisser la propriété à Alphonse X dans des formes légales : « Otorgamos a vos, muy nobre rey don Alffonso […] e a la muy nobre reyna, vuestra mujer, donna Iullant un nuestro lugar que nos avemos que es llamado Caleruega con todas las cosas que nos y avemos. E damos vollo por vuestra eredamiento pora siempre jamas. » (E. MARTÍNEZ, Colección diplomática de Santo Domingo de Caleruega, pp. 324-325, doc 247). Il ne semble pas que, par la suite, la possession de la ville soit revenue à l’institution à un quelconque moment. 40. C. de AYALA

MARTÍNEZ,

« La monarquía y las órdenes militares durante el reinado de Alfonso

X », pp. 436-437. 41. L. R. VILLEGAS DÍAZ, «Las ferias del Campo de Calatrava en la Edad Media», p. 306. 42. Il convient de se référer sur ce point aux études de L. R. VILLEGAS DÍAZ, « Una gran villa e bona. Apostillas sobre la fundación de Ciudad Real », et de F. Ruiz GÓMEZ, « La carta-puebla de Ciudad Real. Comentario histórico-jurídico ».

468

43. AHN, Osuna, leg. I, doc. 2a, publ. BC, pp. 123-125, et M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 323-324, doc. 297 : « E por esta merced que les fazemos el maestre e todos los freyles de la orden sobredicha an de mudar e de tener su conuento en Osuna de aquí, adelante para siempre jamás, así como lo tuvieron fasta aquí en Calatraua la Nueua, e que allí sea su conuento e non en otro lugar. » 44. Voir C. de AYALA

MARTÍNEZ,

« La monarquía y las órdenes militares durante el reinado de

Alfonso X », p. 437, et L. R. VILLEGAS

DÍAZ,

« Presencia de la orden de Calatrava en Osuna », pp.

45-47. 45. AHN, Osuna, leg. 81, doc. 2, publ. BA, pp. 113-115, et M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 478-480, doc. 453 : « Por grant sabor que auemos de fazer bien e merçet a la orden de Alcántara, otorgamos por nos e por nuestros herederos pora siempre a don Garçi Ferrández, maestre della, e a los otros maestres que serán después dél e al conuento dessa misma orden la uilla e el castiello de Morón, a que ponemos nombre Buenauentura, en que tengan el conuento mayor. » 46. Ainsi l’a récemment signalé C. de AYALA

MARTÍNEZ,

Las órdenes militares hispánicas en la Edad

Media, p. 712, qui a bien observé que, ce faisant, le roi « separaba las sedes conventuales de sus grandes plataformas de apoyo territorial intentando evitar una excesiva concentración de poder señorial. » 47. A. GARCÍA Y GARCÍA, « Tradición manuscrita de las Siete Partidas ». 48. C’est ce qu’a notamment souligné C. GONZÁLEZ MÍNGUEZ, Fernando IV de Castilla. La guerra civil y el predommio de la nobleza, dans un travail devenu classique et dont les grandes lignes ont été reprises dans sa biographie du monarque : ID., Fernando IV. Il convient néanmoins de nuancer les conclusions de l’auteur, quelque peu enclin à exagérer la faiblesse du règne. 49. S. de MOXÓ, « Relaciones entre la Corona y las órdenes militares en el reinado de Alfonso XI », p. 122. 50. Ce point de vue a été avancé à plusieurs reprises parC. de AYALA

MARTÍNEZ,

« La Corona de

Castilla y la incorporación de los maestrazgos », p. 261, « Las órdenes militares y los procesos de afirmación monárquica », pp. 1286-1287, et Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 710. 51. Souligné par M. GAIBROIS DE BALLESTEROS, Historia del reinado de Sancho IV de Castilla, t. I, pp. 7-8, ce fait a été étudié en détail par C. de AYALA

MARTÍNEZ,

« La monarquía y las órdenes militares

durante el reinado de Alfonso X », pp. 457-464, et par M. GONZÁLEZ

JIMÉNEZ,

« Relaciones de las

órdenes militares castellanas con la Corona », pp. 417-422. 52. C. de AVALA

MARTÍNEZ,

« La monarquía y las órdenes militares durante et reinado de Alfonso

X », pp. 448-432. 53. AHN, OM, carp. 293, doc. 1 et 2, publ. J. TORRES FONTES, Documentes de Sancho IV, pp. 1-2 et 44-47, doc. 1 et 54. 54. Les circonstances du siège ont été décrites par C. GONZÁLEZ MÍNGUEZ, Fernando IV de Castilla. La guerra civil y el predominio de la nobleza, pp. 247-248, qui signale qu’un détachement santiaguiste participait aux opérations. 55. AHN, OM, carp. 30, doc, 13, publ. J. TORRES FONTES, Documentos de Fernando IV, pp. 78-80, doc 73. 56. A. COLLANTES DE TERÁN SÁNCHEZ, « Los señoríos andaluces », p. 97. 57. M, NIETO SORIA, Sancho IV, p. 224. 58. S. de MOXÓ, « Relaciones entre la Corona y las órdenes militares en el reinado de Alfonso XI », p. 124. 59. Ainsi, peu après l’avènement de Sanche IV, le prieur d’Uclés se vit accorder le privilège d’être exempté de toute taxe au titre du droit de gîte (AHN, OM, carp. I, vol. I, doc 38). 60. Au début du XIV e siècle, les maîtres de Santiago et de Calatrava reçurent le droit de retenir pour leurusage propre la moitié des tributs acquittés au roi parles ressortissants de leurs domaines (AHN, OM, carp. 3, vol. I, doc 19, et carp. 428, doc. 173). Ce faisant, ils obtinrent que fût systématisée à leur profit une faveur dont, comme l’a signalé Ph.

JOSSERAND ,

« Les ordres

militaires et le service curial dans le royaume de Castille », p. 79, le plus ancien bénéficiaire fut le maître d’Alcántara Femân Pérez qui, en 1293, avait été gratifié d’une rente viagère de dix mille

469

maravédis prise sur les revenus publics d’Alcántara, de Valencia et de Salvaleón (BNM, ras. 622, ff os

177v°-178v°, publ. BA, pp. 122-123, et B. PALACIOS MARTÍN (éd.), Colección diplomática medieval de la

orden de Alcántara, t. I, pp. 249-250, doc 386). 61. Entre autres par J. M. NIETO SORIA, Sancho IV, p. 222. En réalité, la faiblesse de l’autorité royale est surtout relative, comme l’a bien vu M. GAIBROIS

DE BALLESTEROS,

Historia del reinado de Sancho IV

de Castilla, t. I, p. 54, qui intitule le troisième chapitre de sa biographie du souverain « En una mano el pan, y en la otra, el palo ». L’idée d’autorité publique n’est pas abandonnée, bien au contraire, comme l’a récemment fait valoir H. Ó. BIZZARRI, « Reflexiones sobre la empresa cultural del rey don Sancho IV de Castilla », pp. 434-435. 62. AHN, OM, carp. 311, doc. 14, publ. J. TORRES FONTES, Documentos de Sancho IV, p. 2, doc. 2 : « Por qué he muy grand uoluntad de creçer vuestra orden, porque vos cunplidamente podades servir a Dios et al rey et a mi uos et los que uinieren despues nos, et porque uos tomé Libriella con su termino e lo di a fijos de Ferrand Uiçent, damos en canbio por el mio castiello a quedizen Castel. » 63. AHN, OM, carp. 293, doc. 1, publ. ibid., pp. 1-2, doc. I. 64. AHN, Clero, carp. 920, doc. 3, publ. J. A. FERNÁNDEZ FLÓREZ, Colección diplómatica del monasterio de Sahagún, pp. 441-444, doc. 1830. En vertu d’un accord conclu « por mandado e por carta del infante don Sancho », le prieur de l’Hôpital Fernán Pérez Mosejo s’obligea, avec l’assentiment de son chapitre, à un échange foncier avec Pedro Pérez de Sahagún et son épouse, auxquels il abandonnait à titre viager les domaines de Gordaliza del Pino, San Martín de la Cueza et Celada, assortis d’une somme de dix mille cinq cents maravédis. 65. Pour l’Hôpital, le fait a été bien mis en lumière par C. BARQUERO

GOÑI,

« Los Hospitalarios y la

monarquía castellano-leonesa », p. 112. 66. AHN, OM, carp. 293, doc. 2, publ. J. TORRES FONTES, Documentos de Sancho IV, pp. 44-47, doc. 54. 67. AHN, OM, carp. 293, doc. I, publ. ibid, pp. 1-2, doc. I. Récemment, M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ,

« Sancho IV, infante », pp. 164-165, a bien relevé que la promesse faite juste avant le déclenchement de la rébellion était « un gesto para ganarse adeptos a su causa ». 68. AHN, OM, carp. 425, doc. 134. Par cette confirmation, fe roi reconnaissait à l’Ordre la possession de la moitié des puits qu’exploitait jusqu’alors l’archevêque de Séville, de telle sorte que « asi finca todo el almaden sobredicho vuestro libre e quito ». 69. AHN, OM, libro 1344, f° 101r° : « Prometo e otorgo que, solo que Dios traiga a tiempo que yo regne, que vos de Villa Real con todos sus terminos e la mitad de los pozos de Almaden del argen vivo que el arzobispo de Sevilla tiene por el rey, todo esto por juro de heredad para siempre jamas para dar e para camiar para facer dello e en ello lo que quisieredes como de lo vuestro mismo e, por que esta sea firme e non venga en dubda, dimos esta carta sellada con mio seello de cera colgada e desque yo regnare dar vos hende mi carta con mio seello de plomo. » 70. AHN, OM, carp. 425, doc. 131, publ. M. I. OSTOLAZA, « La cancilleria del infante don Sancho durante ta rebelion contra su padre Alfonso X el Sabio », p. 316. 71. AHN, OM, carp. 426, doc. 137. 72. AHN, OM, carp. 426, doc. 139. 73. AHN, OM, carp. 426, doc. 141. En vertu de ce privilège royal, Diego Pérez de Fe recevait « todos los heredamientos que Pedro Martinet, de Fe, su padre, auie en Arcos de la Frontera, cerca Yerez, e en todo su termino tan bien porcompras e camios como por donaciones asi casas e vinnas e huertas e oliuares e alcarias e molinos e hornos e acennas e tierras de pan como todas las otras dichas herdades que Pedro Martínez de Fe, su padre, y auie ». La concession lui fut accordée « por razon de la postura que don Ruy Perez, maestre de Calatraua, fizo con uos en fecho de Ayamont e porque es derecbo […] et como quier que auiemos dado estos heredamientos sobredichos a Pero Sanchez e a Alfonso Perez de la mia camara, nuestros escriuanos, e a Rodrigo Arias de Caadro, nuestro uasallo, reuocamos la donaçion que les nos fiziemos et mandamos que non uala en ningun tiempo ».

470

74. Défendue au début du XXe siècle par J. DELAVILLE LE ROULX, Les Hospitaliers à Rhodes, p. 45, l’idée, bien qu’erronée, a reçu l’aval d’A. LUTTRELL, « Gli Ospitalieri e l’eredità dei Templari », pp. 83-84, repris dans ID., The Hospitaliers of Rhodes and their Mediterranean World, III. 75. Suivant l’opinion exprimée par G.

BOSIO,

Dell’istoria della sacra religione et illustrissima militia di

San Giovanni Girosolimitano, R. d’AUBERT DE VERTOT, Histoire des chevaliers hospitaliers de Saint-Jean-deJérusalem, t. I, p. 548, a remarqué à propos du monarque castillan que « quoique dans un concile tenu à Salamanque, les Templiers du pays eussent été déclarés innocents, ce prince ne se fit point scrupule de s’emparer de leurs biens. » 76. De manière exagérée, A. DEMURGER, Chevaliers du Christ, p. 228, lie les usurpations, dont nous avons vu l’ampleur, à un laxisme de l’administration royale, à mon sens nullement évident. 77. Ainsi l’a justement noté C. ESTEPA DÍEZ, « La disolución de la orden del Temple », p. 168. 78. Ce fait n’a pas été suffisamment pris en compte, comme le montrent les travaux de C. BARQUERO GOÑI,

« El conflicto por los bienes templarios en Castilla », pp. 38-39, et « La orden del

Hospital y la recepción de los bienes templarios », pp. 547-548. 79. AHN, OM, carp. 570, doc. 8. 80. Il est possible, ainsi que je l’ai récemment souligné, de rendre compte de l’ensemble de son ac tivité politique en fonction d’un seul objectif : la poursuite de l’héritage templier, dont il s’efforça, après que celui-ci eut été dévolu en droit à l’Hôpital en 1319, d’obtenir le transfert en termes réels (Ph.

JOSSERAND,

« Un maître politique : Fernán Rodríguez de Valbuena », pp.

1324-1328). 81. C. ESTEPA DÍEZ, « La disolución de la orden del Temple », pp. 169-172. 82. Il faut donc nuancer le bilan du profit obtenu par l’Hôpital en Galice par rapport à l’image succincte qu’en propose A. ARCAZ POZO, « Implantación y desarrollo territorial de la orden militar de San Juan de Jerusalén en Galicia », p. 263, qui considère que l’ensemble des propriétés templières dans la région furent remises à la milice. La réalité fut tout autre, comme l’a signalé J. REY SOUTO,

« Los Templarios y el Cabildo de Santiago : a Tenza do Temple », p. 738, qui a relevé

qu’en 1371 Henri II remit au chapitre compostellan des terres de l’ancienne baylie de Faro, alléguant que « tales heredades et rentas et deréchos fueron de la orden del Temple et perteneçen a nos para fazer dellos lo que la nuestra merçed fuere ». 83. Ainsi l’a bien fait valoir M. NIETO

CUMPLIDO,

« El Libro de diezmos de donadíos de la catedral de

Cordoba », pp. 137-138 et 158. 84. AHN, OM, carp, 569, doc, 31, publ. P. RODRÍGUEZ CAMPOMANES, Dissertaciones históricas del orden y cavallería de los Templarios, pp. 234-241. 85. Il me semble, à la différence de C. BARQUERO GOÑI, « El conflicto por los bienes templarios en Castilla », p. 41, que la cause de l’inaction du pouvoir royal ne tient pas tant aux difficultés politiques de l’époque de la minorité d’Alphonse XI qu’à la volonté de la cour de résister à un transfert massif à l’Hôpital des anciens biens du Temple. 86. Pour Alcántara, on peut mentionner la cession de la forteresse d’Almorchón (AHN, OM, carp. 477, doc. y, publ. BA, pp. 163-167) et, pour Santiago, celle des châteaux de Caravaca, Bullas et Cehegin, effectuée par Ferdinand IV et finalement légalisée en 1344 (J. TORRES FONTES, Documentos para la historia medieval de Cehegín, p. 42). 87. Le fait a été souligné par M. C. QUINTANILLA RASO, « Aportación al estudio de la nobleza en la Edad Media : la casa señorial de Benavides », p. 178. 88. La donation d’Alphonse XI est connue à travers la restitution réalisée par Pierre I er, au début de son règne, une fois Diego González de Oviedo sorti de la disgrâce où l’avait plongé la vengeance royale qui en 1339 s’était abattue sur son père, le maître d’Alcántara Gonzalo Martínez de Oviedo. Cette faveur est rapportée dans l’étude de C. merinos majores de León, p. 312.

JULAR PÉREZ-ALFARO,

los adelantados y

471

89. Pour l’Hôpital, le fait a été récemment mis en évidence par C.

BARQUERO GOÑI,

« La orden

militar del Hospital y la monarquía castellana durante la Baja Edad Media », p. 141. 90. AHN, OM, carp. 249, doc I, publ E. GONZÁLEZ CRESPO, « Castillos andaluces en época de Alfonso XI », pp. 50-51, doc 4 : « Por faser bien e merçed a don Vasco Rodrigues, maestre de la orden de la cavalleria de Santiago,por muebos seruiçios e buenos e muy señalados que el e la su orden fisieron a los reyes onde yo uengo e fisieron e fasen a mi de cada dia e so çierto que faran daqui adelante, e señaladamente en esta guerra queyo be con los moros e en ganar la villa de Teba e los castiellos de Cañete e de Pego e de las Cuevas e de Ortexicar, queyo agora gane de los moros, tengo por bien del dar para el e para la dicha su orden el dicho logar de Ortexicar. » 91. AHN, OM, carp. 55, doc. 13, publ. BS, p. 306. La donation est justifiée « por que vos don Vasco Rodrigues, maestre de la orden de la cavalleria de Sanctiago, ganastes et tomastes el lugar de Fuentes et otros dichos logares del dicho don Johan, faziendo nos en ello muy señalado serviçio et por muchos serviçios e buenos que los maestres de la dicha orden e vos ffeziestes a los rreyes onde nos venimos e ffeziestes a nos en esta guerra que auemos agora con el dicho don Johan e nos ffazedes de cada dia. » 92. AHN, OM, carp. 477, doc. 4, publ. BA, pp. 164-165, et B.

PALACIOS MARTÍN

(éd.), Colección

diplomática médiéval de la orden de Alcántara, t. I, pp. 384-386, doc 539. 93. AHN, OM, carp. 249, doc. I ; «Otrosi tengo por bien que çient pobladores que pueblen en el dicho logar de Ortexicar e que sean quitos de todo pecho e de todo pedido e de seruiçio e de seruiçios e de ayudas e de enprestido e de yantar e de asemilas e de moneda forera e de todo tributo que nombre aya de pecho que a mi aurian a dar en cualquier manera.» 94. AHN, OM, carp. 92, doc 8 : «Por que nos dixiestes que quando viniestes a la ffrontera a nuestro seruiçio que auiedes a conprar e uos cottaua mucho de lo vuestro los ganados que auiedes mester para vuestra despesa por rrazon que non auyedes en esta tierra deffesas m que los criar. Por ende mandamos e tenemos por bien que uos e la vuestra orden o el que lo por vos ouyere de ver que defesedes a una parte de la vuestra heredat que uos auedes en Guadalcaçar, termtno de Cordoua, ssessenta yugadas de heredat anno e vez para en que podades criar e traer vuestros ganados.» 95. AHN, OM, libro 1347, f° 116r°-v°. Dans les premiers mois de son règne, Pierre I er accorda ainsi à Juan Núñez de Prado, maître de Calatrava, « que vos e vuestra orden defesedes e ayades por defesa para mantenimiento de vuestros ganados el heredamiento que dicen Nicoba que abedes en termino de Huelva que pertenece a la encomienda de Niebla ». 96. S. de MOXÓ, « Relaciones entre la Corona y las órdenes militares en el reinado de Alfonso XI », p. 143. 97. AHN, OM, carp. 21, doc. 4. Réalisée à l’occasion du siège d’Escalona en 1328, cette donation est connue à travers la confirmation effectuée par Alphonse XI sept ans plus tard. 98. AHN, OM, carp. 430, doc. 203. 99. AHN, OM, carp. 430, doc. 209, et AHN, OM, Iibro 1347, ff os 19r°-20v°. 100. M. FERNÁNDEZ GÓMEZ, « Alcalá de los Gazules, un enclave fronterizo del reino de Sevilla en la Baja Edad Media », pp. 202-203, et R.

SÁNCHEZ SAUS,

« Aristocracia y frontera en la Andalucia

médiéval », pp. 195-196. 101. Crónica del rey don Sancho IV, chap. 10, p. 87. 102. Ainsi l’a signalé C. de AYALA MARTÍNEZ, « Órdenes militares y frontera en la Castilla del siglo XIV », pp. 283-284 et 287. Également reprise par M. GARCÍA

FERNÁNDEZ,

« Tensiones nobiliarias y

gobierno municipal en Córdoba », p. 244, cette idée a été quelque peu relativisée par M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, « El final de la expansión : las órdenes militares en Andalucia », p. 626.

103. Le fait a été très justement souligné par M. GARCÍA FERNÁNDEZ, El reino de Sevilla en tiempos de Alfonso XI, notamment pp. 61 et 190. 104. M. NIETO CUMPLIDO, «Las cartas de fuero y repoblacion de Cabray Lucena». 105. La montée en puissance des milices dans la région après la révolte musulmane de 1264 a été bien présentée par C. de

AYALA MARTÍNEZ,

« La monarquía y las órdenes militares durante el

472

reinado de Alfonso X », pp. 420-421 et 450-451, et M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, « El final de la expansion : las órdenes militares en Andalucia », pp. 621-623. 106. AHN, OM, carp. 430, doc. 208. 107. AHN, OM, libro 1343, P 116r°-v°, et AHN, Clero, carp. 920, doc. 3, publ. J. A. FERNÁNDEZ FLÓREZ, Colección diplomática del monasterio de Sabagún, pp. 441-444, doc. 1830. 108. Ce phénomène a été étudié par J. Silva Ferreira

MATA,

« Alguns aspectos da ordem de

Santiago no tempo de D. Dinis », p. 208, et surtout par M. C.

CUNHA,

« A ordem de Avis e a

monarquía portuguesa até ao final do reinado de D. Dinis »,p. 119. 109. BS, p. 268. Dans une lettre de juillet 1310, insérée dans une copie de 1314, 1e roi Denis I er se portait garant auprès du maître de Santiago Diago Muñiz de l’infante grecque Vataza Lascaris, pour laquelle il avait obtenu la donation viagère de la commanderie de Santiago de Cacém « por razon que dades por noso rogo a donna Vataza, filha da infante de Grecia, en so vida a comenda de Sanctiago de Cacem asi como a tenta don Lourenço Anes, voso freire, pelos marcos e pelas divisiones como a ele trnia ata aqui ». 110. AHN, OM, carp. 261, doc 10 : « Por rrazon queyo enbie rrogar por mis cariasa uos don Garcia Fernandes, maestre de la orden de Sant Yago, e a los otros freyres de la vuestra orden que se ayuntaron con vusco en Merida a cabildo général, en el mes de março que agorapassa de la era desta carta, que diessedes a Aluar Nunnes Osoryo, mio camarero mayor e justiçia mayor de mi casa, el vuestro castillo de Pena Gusende que lo touiesse de uos para en sus dias. Et nos, para complir mio rruego e otrossi por ayudas que ffizo e ffara Aluar Nunnes a uos e a vuestra orden e sennaladamente por el seruiçio que el a mi ffaze, touiestes por bien del dar el dicho castiello que lo tenga de uos segund es dicho. » 111. Les textes de ces deux échanges ont été respectivement publiés par Ph.

JOSSERAND,

maître politique : Fernán Rodríguez de Valbuena », pp. 1345-1344, doc. 3, et par B. MARTÍN

« Un

PALACIOS

(éd.), Colección diplomática médiéval de la orden de Alcántara, t. I, pp. 373-375, doc. 523, sur la

base de BA, pp. 160-161. 112. AHN, OM, carp. 261, doc. 13, publ. BS, p. 305 : « Por que uos don Vasco Rodriguez, por essa misma gracia maestre de la orden de la caualleria de Santiago, amo e mayordomo mayor del infante don Pedro, mio ffijo primera beredero, por nuestro rruego e por nuestro mandado, dades a don Anrique, mio ffîjo, los vuestros castiellos de Goçon e de Sobre Escouio, que vos e vuestra orden avedes en Asturias, los quales tenia de uos e la dicha vuestra orden don Rodrigaluares, que los tenga de uos e de vuestra orden el dicho don Antique, mio ffijo, para en todos los dias de su vida. » 113. Le testament du magnat asturien a été rapporté par E. BENITO RUANO, « La orden de Santiago en Asturias », p. 195, n. 31 : « Otrosi mando a mi finamiento el castillo de Gozón, que lo entreguen al maestre de Uclés o a quien él mandare […] Otrosi mando que el castillo de Sobrescobio e la tierra dende que lo entreguen al maestro de Uclés, cuio es. » 114. AHN, OM, carp. 203, doc. 4, publ. BS, p. 315, et L. V. DÍAZ MARTÍN, Colección documentai de Pedro I de Castilla, t. I, pp. 75-77, doc. 23. 115. L’antagonisme entre Gil de Albornoz et le successeur d’Alphonse XI a été signalé par L. V. DÍAZ MARTÍN,

« El pontificado y Castilla en el marco de las relaciones intemacionales a mediados

del siglo XIV », p. 359, et Los oficiales de Pedro I de Castilla, pp. 140-142. 116. AHN, OM, carp. 88, doc. 44, publ. BS, p. 328, et L. V. DÍAZ MARTÍN, Colección documental de Pedro Ide Castilla, t. I, pp. 156-158, doc. 120 : « Por razon que yo enbie rogar por mi carta a vos, don Fadrique, maestre de la caualleria de la orden de Santiago, e a los otros freyres de la vuestra orden que se ayuntaron convusco en El Cuervo a cabildo general, en el mes de mayo que agora paso de la era desta carta, que diesedes a don Iohan Alfonso de Albuquerque, mio vasallo e mio chançeller mayor, el vuestro castiello de Castrotorafe con su villa e con su termino, que lo touiese de vos para en sus dias. Et vos, por conprir mio ruego, e otrosi por ayudas quel dicho don Iohan Alfonso fizo efara a vos e a la vuestra orden et sennaladamiente por el seruiçio que el a mi faze, touiestes por bien de dar el dicho castiello e villa, que lo tenga de vos, segunt dicho es […] E sobresto el dicho don Iohan Alfonso fizo luego pleito e omenaje al dicho

473

don Bernaldo, vuestro procurador en vuestro nombre, que al tiempo de su finamiento que el que dexe el dicho castiello e la dicha villa. » 117. Ainsi, en 1363, Pierre I er ordonna que les biens de Salamanque confisqués à l’archidiacre de Toro Diego Arias Maldonado soient remis à un juif de la ville, envers lequel le clerc avait contracté diverses dettes. A cette fin, il en déposséda sans aucune contrepartie Diego Rodríguez de Onis, commandeur de l’ordre d’Alcántara, qui les avait acquis du roi en échange d’autres terres de l’institution (ACS, caja 12, leg. 1, doc. 36). Cité par F.

MARCOS RODRÍGUEZ,

Catálogo de

documentos del Archivo Catedralicio de Salamanca, p. 118, doc. 620, ce texte a été récemment publié par L. V. DÍAZ MARTÍN, Colección documental de Pedro I de Castilla, t. TV, pp. 122-123, doc. 1210. 118. M.Á. LADERO QUESADA, « Estado y hacienda en Castilla durante la Baja Edad Media », 119. Le fait ressort, par exemple pour Calatrava, de l’analyse d’E. RODRÍGUEZ-PICAVEA

MATILLA,

La

formación del feudalismo en la Meseta meridional castellana, pp. 352 et 362. 120. Le texte a été publié par J. DELAVILLE LE ROULX, Cartulaire général de l’ordre des Hospitaliers, t. I, pp. 186-187, doc. 247. 121. AGP, Inf. Gabr., Secretaría, leg. 393, et BNM, ms. 20551, f° 169r°. 122. DELAVILLE LE ROULX, Cartulaire général de l’ordre des Hospitaliers, t II, p. 641, doc, 2396. En mars 1246, les Hospitaliers de la commanderie de Portomarín obtinrent de Muño Fernández de Rodeiro, merino mayor en Galicia, qu’il renonçât à entrer dans leurs terres de Gondrame et de Friulfe, après lui avoir présenté en guise d’éléments probatoires ces « cartas domini Ferdinandi regis et domini Adefonsi regis, ejus filii, quod totam vocem regiam et jus regali abebant integre jure hereditario et quod nunquam meirinus regis ibi intraverat ad ullam vocem nec pro collecta nec pro alia demanda ». 123. AMSC, leg. 36, doc. 2. En janvier 1260, Alphonse X remit à l’abbesse du monastère tolédan de San Clemente cent dépendants pour peupler la ville d’Azután. Il lui laissa la totalité des droits hormis ceux du roi, que les colons seraient astreints à payer « como hacen los vasallos de Calatrava e de Uclés ». Analysé brièvement par C.

TORROJA MENÉNDEZ,

Catálogo del Archivo del monasterio de San

Ciemente de Toledo, pp. 213-214, doc. 775, le texte existe également dans une copie d’époque moderne à la BNM, ms. 13045, f° 125v°. 124. Née du devoir de participer aux expéditions royales et transformée en ponction financière, la fonsadera ne semble pas avoir été régulièrement exigée dans les terres des milices. Analysés par M. Á. LADERO QUESADA, Fiscalidady poder real en Castilla, pp. 44-45, les comptes de 1292 n’en font pas mention. Il est ainsi fort probable que, lorsqu’elle fut perçue, elle ait constitué, comme dans les dernières années du règne d’Alphonse XI, un abus évident (BS, pp. 319-320). Il en allait autrement de l’impôt appelé acémilas, qui correspondait aux frais de transport des fournitures indispensables à une offensive royale, souvent prélevé au sein des domaines des ordres, en particulier dans les bassins du Tage et du Guadiana (AHN, Sellos, caja 13, doc. 3). 125. Ces droits ne sont pas cités en 1281 dans l’inventaire des prérogatives abandonnées par le pouvoir royal à Calatrava pour développer La Zarzuela et Villa Gutierre (AHN, OM, carp. 425, doc, 125), pas plus qu’il ne sont énumérés, cinquante ans plus tard, parmi les impôts concédés à Santiago afin de repeupler le château d’Ortejicar (AHN, OM, carp. 249, doc I). La moneda forera est même explicitement exclue de l’exemption de dix ans concédée à Santiago en 1318 en vue de favoriser le peuplement de Quintanar et Valhermoso (AHN, OM, carp. 55, doc 12, publ. P. IRADIEL MURRUGAREN, « Bases económicas del hospital de Santiago en Cuenca », p. 240, doc. 35).

126. M.Á. LADERO QUESADA, Fiscalidad y poder real en Castilla, p. 55. P. PORRAS ARBOLEDAS , Laorden de Santiago en el siglo XV, p. 224, n. 408, a relevé pour sa part un prélèvement effectué par un maître, le Santiaguiste Juan Osórez, qui agit en tant qu’adelantado mayor de Murcie, S’il représente de fait une exception, nous le verrons, cet exemple ne remet nullement en cause la valeur de l’observation générale.

474

127. Elle fut ainsi exigée de Calatrava, au même titre que le droit de gîte, lors des donations de Priego et Alcaudete, effectuées en décembre 1245 (J.

GONZÁLEZ GONZÁLEZ,

Reinado y diplomas de

Fernando III, t III, pp. 290-293 et 293-295, doc. 730 et 731). 128. Le fait ressort de la rénovation du fuero santiaguiste d’Ocaña, réalisée en 1251 à la suite d’un long conflit entre le maître et les habitants de la ville. A. M . BURRIEL, Memorias para la vida del santo rey don Fernando III, p. 529 : « E otorgamos de dara vos el maestre por yantar, o otro maestre de la orden, una vez en el año cien maravedies, y al comendador mayor cineuenta maravedies quando vimeredes a Ocaña y si non vinieren el maestre y el comendadora Ocaña que non seamos tenudos de dargelos. » 129. À titre d’exemple, plusieurs documents font allusion pour la fin du XIII e siècle à la coutume des souverains castillans de percevoir un droit de gîte sur le couvent santiaguiste de San Marcos lorsqu’ils séjournaient dans la ville de Leon (AHN, OM, carp. 375, vol. I, doc 66, et vol. II, doc 71). 130. ANTT, gav. 9, m. 10, doc. 27, f° 3v°. 131. Ainsi l’ont très justement souligné, dans le cas portugais, V. RAU et I. GONÇALVES, « As ordens milicares e a tributação régia em Portugal », p. 98. 132. Analysée par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Las relaciones de Alfonso X con la Santa Sede durante el pontificado de Nicolás III », la crise avec Rome survenue en 1278 à cause des prétentions royales se reproduisit dix ans plus tard, lorsque Sanche IV reprit les exigences de son père (BS, pp. 233-234). 133. A HN, OM, carp. 430, doc. 203. Ainsi, en 1336, fut résolu en faveur de Calatrava un long conflit entre l’autorité royale et le supérieur de l’Ordre, Juan Nùñez de Prado, portant sur l’extension du droit de gîte aux commanderies de Maqueda, d’El Collado, d’Otos, de Daimiel et de Villa Gutierre, qui en étaient exemptes. Toutefois, il ne faut pas se laisser tromper par l’issue de ce procès, dans la mesure où nombre d’autres abus ont pu être commis sans qu’aucune sentence condamnatoire n’en ait conservé la mémoire. 134. C. BARQUERO GOÑI, « The Hospitaliers and the Castillan-Leonese Monarchy : the Concession of Royal Rights », p. 30 : « The pursuit of the exemption from the royal rights on the Hospital’s estates was not desinterested, nor was it directed torwards the greater well-being ofthe Order’s vassals. In fact, it was an integral part of tbe policy developed by the Hospitaliers in Castile and Leon with the aim of completing their power over their possessions and strengthening their exploitation by means of the appropriation of royal revenues in their lands. » 135. Ibid., p. 32. 136. Ainsi l’ont montré S. MORETA

VELAYOS,

« Los dominios de las órdenes militares en Castilla

según el Becerro de las Behetrías », et C. ESTEPA DÍEZ, « La orden de San Juan y el poder regio ». 137. C. BARQUERO

GOÑI,

« Los Hospitalarios en el reino de Léon », pp. 436-437. La chronologie

tardive du processus, dont l’auteur relève qu’il n’y a guère de traces avant le deuxième quart du XIIIe siècle, est liée au développement de la pression fiscale qui se produisit alors, entraînant une réaction seigneuriale qui eût été dénuée de sens un demi-siècle plus tôt. 138. ANTT, gav. 14, m. I, doc. 9, publ. M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ ,

Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp.

502-508, doc 479. Pour une analyse de l’échange, il est indispensable de se reporter au travail de C. de AYALA MARTÍNEZ, « Alfonso X, el Algarve y Andalucía : el destino de Serpa, Moura et Mourão ». 139. AHN, OM, carp. 570, doc. 9, publ. Ph. JOSSERAND, « Un maître politique : Fernán Rodríguez de Valbuena », p. 1344, doc. 3 : « De quibus quidem bonis, idem Aluarus tecum, pro castro Sancti Petri et de aliis possessionibus seu rebus pro domo de Villalobos predictis huiusmodi concambium seu permutationis contractant desiderat celebrare, que quidem iura regalia, nec non possessiones [et re]s utiliora sunt Hospitali et prioratui predictis quam castrum et domus predicta. » 140. AHN, OM, carp, 5, vol. I, doc. 9 : « Pormucho seruiço que me feziestes e fazedes, do a uos e a uestra orden los pechos et los derechos et todas aquellas demandas que yo façia a todos aquellos moros que moran en la tierra de la orden sobredicha, assi de las cabeças como de las otros pechos, et ellos que pechen a nos e

475

nos den todos uestros derechos bien e complidament. » Reconnu roi, Sanche IV confirma deux ans plus tard ce privilège à l’Ordre (AHN, OM, carp. y, vol. I, doc. 10). 141. AHN, OM, carp. 243, vol. I, doc. 21, et AHN, Sellos, caja 5, doc. 8. 142. II semble qu’Alcántara ait été le premier Ordre à recevoir une grâce de cette nature. En avril 1293, Sanche IV donna au maître Fernán Pérez une rente viagère de dix mille maravédis annuels à percevoir sur le produit des impôts acquittés par les dépendants de l’institution (BNM, ms. 622, ffos 177v°-178v°). Confirmée en faveur de ses successeurs (BA, pp. 122-123), cette grâce fut en 1302 transformée en une moitié du servicio real, d’après une information rapportée par A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. I, p. 465.

143. Datée de 1301, la concession à Santiago a été mise au jour par A. BENAVIDES, Memorias de don Fernando IV, t. II, pp. 271-272, doc. 193. Identiques, celles qui furent réalisées en faveur de l’Hôpital et de Calatrava sont légèrement postérieures. Remontant au gouvernement de García Pérez, attesté à la tête du prieuré castillan entre 1302 et 1307, la première est uniquement connue à travers la notice d’un inventaire de la période moderne (AHN, OM, Índice 176, f° 19v°), alors que la seconde, pour sa part, est confirmée en 1315 (AHN, OM, carp. 428, doc. 183), date en réalité de 1309 (BC, pp. 160-163). 144. AHN, OM, carp. 5, vol. I, doc. 19, et AHN, OM, carp. 429, doc. 191. 145. AHN, OM, carp. 5, vol. I, doc. 3. 146. AHN, OM, carp. 428, doc 183. 147. BS, p. 321. 148. AHN, OM, carp. 422, doc. 77. Le document précise ainsi que la copie a été établie « a instançia e requerimento del onrrado e religioso varon frey Alfonso Martine.z, obrero de Calatrava, for que dizie quel cumplie de lo mostrar a nuestro sennor el rey por guarda de la orden de Calatrava e que se reçelava que si el privilegio original alla fuesse que se podie perder por agua o por fuego o por furto o por robo o por otro periglo alguno, de que podie venir grand danno e menoscabo a la dicha orden. » 149. AHN, OM, carp. 422, doc. 78 et 79, et carp. 425, doc. 126 et 127. 150. AHN, OM, carp. 425, doc. 128. La copie est cette fois réalisée « a pedimiento de don frey Lope Ferrandes Dargote, comendador de Almodovar, teniente las vezes del mucho onrrado varon, don Juan Nunes, maestre de Calatrava,por que dizie que la querie enbiar al dicho maestre para que lo mostrare a nuestro sennorel rey e que reçelava de la perder por agua o fuego o fuerça o robo o otro peligro o otra ocasion, de que podia venir ende grant danno a los dichos maestre e orden si asi acaesçiese, » 151. AHN, OM, carp. 429, doc. 191. Écrit au nom du jeune roi, l’acte de confirmation délivré à García López de Padilla rapporte ainsi que « agora yo e los mios tutores non lo pudiemos escusar pora muchas cosas que auiamos mester tomamos uos el un sseruiçio e medio destos çinco sseruicios que me ffueron mandados en las dichas Cortes. Et daqui adelant yo e los mios tutores otorgamos e prometemos de uos non mandar tomar ninguna cosa de los sseruiçios de todos los vuestros uasallos e de la vuestra orden nin de los vuestros pastores en toda la vuestra uida. » 152. Un même phénomène a été observé en Catalogne par P. ORTEGA PÉREZ, « La fiscalidad regia en el señorío templario y hospitalario de Ribera d’Ebrey Terra Alta », pp. 70-71 : « Algunas veces, la orden del Hospital se mostraba renuente a conceder el subsidio y si aceptaba era por la evidente presión que ejercían los círculos de la Corona, aunque en sus manifestaciones utilice otro vocabulario. » 153. Le fait a été rapporté de façon très détaillée par F.

CARO DE TORRES,

Historia de las órdenes

militares de Santiago, Calatrava y Alcántara, f° 66v°. 154. Espéculo, lib. II, tít. I, ley 5 : « Onrrado deue sseer el rrey commo aquél que tiene logar de Nuestro SsennorDios en tierra para ffazer iustiçia en su rregno quanto en el tenporal. » 155. Le fait a été bien signalé par D. RODRÍGUEZ BLANCO, « Los concejos de órdenes militares en la Baja Edad Media. Organización y relaciones con el poder », p. 431. 156. Le texte en a été publié par P. RODRÍGUEZ

CAMPOMANES,

Dissertaciones históricas del orden y

cavallería de los Templarios, pp. 246-247 : « Constituimus et jubemus nullo majorino nec saioni meo non

476

intres pro pecto nec fonsadera nec pro omecido nec pro maneria sed quictum, francum et liberum fiat Deo el Hospitali jam dicto. » L’importance de cette immunité a bien été signalée par C. de

AYALA

MARTÍNEZ, « Orígenes de la orden del Hospital en Castilla y León », pp. 776-777, et, à sa suite, par C. BARQUERO GOÑI,

« Los Hospitalarios en el reino de León », p. 434.

157. R. GIBERT, « Estudio histórico-jurídico », pp. 501-502. 158. Ainsi l’a bien souligné E. RODRÍGUEZ-PICAVEA

MATILLA,

La formación del feudalismo en la Meseta

meridional castellana, pp. 328-329. 159. P. BALLESTEROS SAN-JOSÉ et R. MURILLO MURILLO, Aproximación histórica a la Akarria Baja. Tierras de Zorita y Almoguera, pp. 215-216. 160. C. de AYALA MARTÍNEZ, Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, pp. 653-654. 161. L’intervention accrue des officiers du roi sous le règne de Ferdinand III a été signalée pour l’Hôpital par C.

BARQUERO GOÑI,

« Fernando III y la orden militar del Hospical », pp. 367-368.

L’évolution est tout à fait parallèle à celle qu’a mise en relief pour l’Eglise séculière A. RODRÍGUEZ LÓPEZ,

« La política eclesiástica de la monarquía castellano-leonesa durante el reinado de

Fernando III », p. 43. 162. AHN, OM, carp. 423, doc. 95, publ. A. M.

BURRIEL,

Memorias para la vida del santo rey don

Fernando III, pp. 530-531, et M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 142-143, doc. 134. 163. AHN, OM, carp. 424, doc. 103, publ. M. GONZÁLEZ

JIMÉNEZ,

Diplomatario andaluz de Alfonso X,

pp.169-171, doc. 157 : « Et yo por liurar meior todo el pleito e a maior plazer damas las partes […] mandé a Sandro Martínez de Xodar, mio adelantado, et a Pedro Perez, mio clérigo, arçediano de Arcos, que se aiuntassen […] con las personeros que amas las partes diessedes sobresto a pedgamiento fazer » 164. Moins nombreux, les conflits avec des laïcs existaient également. L’un des plus longs opposa, au tournant des règnes d’Alphonse X et de Sanche IV, les frères de Calatrava à Velasco Velázquez, un juge de la ville d’Ávila (Instituto Valencia de Don Juan, Doc. medievales, V.2.10, V.4.25, 31 et 73). 165. ACO, Monást., doc. 1895, cit. E. DURO PEÑA, « Catálogo de documentos reales del Archivo de la Catedral de Orense », p. 102, doc. 343. 166. AHN, Clero, carp. 1885, doc. 17, publ. J. L. MARTÍN

MARTÍN

et al., Documentos de los archivos

Catedralicio y Diocesano de Salamanca, pp. 538-53 9, doc. 430. 167. Ainsi l’a montré C. de AYALA

MARTÍNEZ,

« La monarquía y las órdenes militares durante el

reinado de Alfonso X », pp. 433-435. 168. Le fait ressort très bien d’une lettre du roi adressée en mars 1254 à l’évêque et aux chanoines de la cathédrale de Cordoue : ACC, caja P, doc. 76, publ. M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ,

Diplomatario andaluz de Alfonso X pp. 126-128, doc. 125 : « Et mando que adelantado ninjuez nin alcalde nin merino nin otro omne ninguno non entre en las uillas nin en las heredades nin en las casas nin en las tiendas nin en ningunas casas de la Eglesia nin de obispo nin de los canonigos […] sacadas ende aquellas cosas que yo mandé fazer por mi carta abierta a mio adelantado mayor de la frontera en las uillas e en los castiellos e en los logares de la eglesia e del obispo e de los canonigos e de las ordenes. » 169. AHN, OM, carp. 569, doc. 35, publ. C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 562-563, doc. 343 : « Eyo tengo por bien e mando que adelantado ni merino no entre en las villas de la horden del Hospital de Sant Juan pora prender ni por recabdar by malfechor miguno ni por fazer justicia e que ellos fagan la justicia en sus villas e lugares asi como fue en tiempo del rey don Alfonso, mio avuelo. » 170. Ainsi, Sanche IV, en 1294, puis Ferdinand IV durent renouveler la grâce accordée à l’Hôpital par Alphonse X, à cause de la répétition d’abus caractérisés. Le premier acte est rapporté dans une confirmation de Jean II, conservée sous la cote AHN, OM, carp. 569, doc 35, et publiée, d’après un double déposé à l’Archivo Julio de Liñán y Naranjo, par J. M. CARMONA DOMÍNGUEZ et A. J. LÓPEZ GUTIÉRREZ,

« La encomienda de Tocina : nuevas aportaciones documentales », pp. 130-150. Quant

477

au second, il est uniquement connu à travers la mention dépourvue de date d’un inventaire d’époque moderne du fonds de Santa María de la Horta (AHN, OM, Índice 176, f° 21r°). 171. A. IGLESIA FERREIRÓS, « Las Cortes de Zamora de 1274 y los casos de corte ». 172. C. de AYALA MARTÍNEZ, Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, pp. 654-656. 173. AHN, OM, carp. 88, doc. 26 : « Que non ayan poderio nin entrada en este auendicho lugar juezes nin merino sinon sobre omne aleuoso o sobre omne que mate a otro o sobre quien forçar mugier. » 174. AHN, OM, carp. 411, doc. 20, publ. M. ECHÁNIZ SANS, El monasterio femenino de Sancti Spiritus de Salamanca, pp. 49-50, doc, 25 : « Emandamos que ningun alcalde ni aportellado no entre y por ninguna cosa sino por aquel que ficiere traición o aleve o fuere forzador de mugeres o matador o ladrón o por las otras cosas que usaron sienpre en tienpo del rey donAlfonso, mio abuelo, e del rey don Fernando, mio padre. » 175. Le fait a été récemment rappelé à l’échelle des domaines navarrais de l’Hôpital par C. BARQUERO GOÑI, La orden de San Juan de Jerusalén en Navarra,

p, 47.

176. Ainsi l’a montré M. Á. PÉREZ DE LA CANAL, « La justicia de la corte en Castilla durante los siglos XIII al XV », pp. 404-406. 177. Ainsi, dans la dernière année de son règne, Alphonse IX avait revendiqué, au moment de concéder à Santiago les villages dépendant de Castrotorafe, sa capacité à exercer la justice en cas de manquement de l’Ordre : « Si forte uos uel uicarius qui ad hoc a uobis fuerit deputatus fueritis negligentes in iusticia facienda » (AHN, OM, carp. 22, doc. 18, publ. J. GONZÁLEZ GONZÁLEZ, Alfonso LX, t. II, pp. 693-695, doc. 597). 178. Espéculo, lib. V, tít. 14, ley 13 : « Agrauiándose alguno del iuyzio quel diere su iudgador, puédese alçar dél a otro que sea su majoral […] Pero si quisiere luego tomar alçada para el rrey ante que pasese por los otros iudgadores dezimos que bien lo puede fazer. E esto es porque el rrey á sennorío sobre todos los otros iudgadores ca son puestos por su mano e puede iudgara ellos, quánto más puede iudgar aquella alçada. » 179. Le fait a été bien souligné par C. de AYALA MARTÍNEZ, « La monarquía y las órdenes militares durante el reinado de Alfonso X », pp. 442-445. 180. En décembre 1279, la donation des châteaux de Medina Sidonia et d’Alcalá de los Gazules à Santa María de España et la cession des forteresses de Morón et de Cote à Alcántara comportaient toutes deux une clause réservant au roi l’exercice de la justice en cas de manquement de la milice (AHN, OM, carp. 222, doc. 4, et AHN, Osuna, leg. 102, doc. 1, publ. M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 475-476 et 480-482, doc. 451 et 453). Les deux donations mentionnent en effet cet exercice au nombre des prérogatives restant acquises au pouvoir royal : « E retenemos otrossí en amos estos logares de suso nombrados moneda e justiçia quando el maestre e la orden no lo y fiziessen e yantar e minera si las y ha o las omere daqui adelante ». 181. L’exercice de la justice était ainsi explicitement interdit à Santiago dans le ressort des forteresses de Benameji et de Vierbén, qui lui furent concédées par Alphonse X en 1254 : AHN, OM, carp. 71, doc. 1, publ, ibid., pp. 121-123, doc. 122 : « Do e otorgo al maestre Pelay Pérez el sobredicho e a todos sus sucessores e a su orden […], pora siempre jamas, Benamexi e Vierbén […] con todos sus derechos, asi como lo deuen auer sacado ende la my justicia e la my moneda, que lo aya en estos dos logares sobredichos, asi como lo he en las otras villas de su orden. » 182. Ainsi, la cession à Santiago du domaine appelé Abeiazat, situé dans la Manche orientale, aussi bien que la donation de la ville de Matrera à Calatrava faisaient obligation au bénéficiaire de recevoir l’officier chargé de l’exercice de la justice. L’une et l’autre furent en effet effectuées à condition que « entre by el mio adelantado pora fazer iusticia, assi cuemo entra m todos los otros logares de la orden ». Les deux actes ont été publiés à l’initiative de C. de AYALA

MARTÍNEZ,

« La orden de

Santiago en la évolución política del reinado de Alfonso X », pp. 63-67, doc. 3, et de M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz de Alfonso X,

pp. 198-200, doc 179.

183. Dans une missive adressée à l’écolâtre de Zamora et à l’archidiacre de Toro, chargés par le pape de régler le litige entre les deux institutions, le roi fit valoir sa revendication en termes

478

brutaux. Le passage a été rapporté dans sa chronique par A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. I, p. 334 : « E vos manda e vos defiendo en este pleyto non vos entrometades, ca yo non quiero, nen tiengo por derecho que los mios regalengos nen los donadios que fueron de mio linage que se judguen por juizo de la Iglesia. Ese lo maestre e lor freyles de Alcantara quisieren facer esta demanda, faganla por ante mi, é yo faré que el maestre é los freyles del Temple le fagan todo derecho .» Le différend entre les deux milices autour de Ronda a été bien présenté par C. ESTEPA DÍEZ, « La disolución de la orden del Temple », pp. 152-153, et par C. de AYALA MARTÍNEZ, Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, pp. 712-713, qui a lui aussi mis en valeur le parti que le roi chercha à en tirer. 184. A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t.I, p. 348. 185. M. GAIBROIS DE BALLESTEROS, Historia del reinado de Sancho IV de Castilla, t. II, p. 253. 186. L’identification du premier toponyme, proche de Burgos, entre les vallées du Tiron et du Retorto, correspondant selon toute vraisemblance au site primitif de Belorado, a été établie par C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios y la nobleza castellano-leonesa », p. 36, n. 164. 187. AHN, OM, carp. 569, doc. 30, publ.J.

DELAVILLE LE ROULX,

Cartulaire général de l’ordre des

Hospitaliers, t. IV, pp. 99-100, doc. 4675 : « Et yo el sobre dicho rey don Ferrando, en uno con la reyna donna Costanza, mi mugier, et por gran devocion que he en la orden, et porque es mi voluntad que los sus bienes sean acreçentados mas coda dia, si yo algun derecho he en la dicha Mesa, tengo por bien que lo aya la orden con todas las libertades e franquezas que a esta Mesa perteneçen […] Et si algunos vinieren a poblar, que sean vasallos de la orden et no de otro ninguno et ayan sobrellos todo complido sennorio. » 188. AHN, OM, libro 1344, f°131-v°. 189. Le fait a été relevé par A. LUTTRELL, « The Aragonese Crown and the Knights Hospitaliers of Rhodes », pp. 3-4 et 7, reproduit dans ID., The Hospitaliers in Cyprus, Rhodes, Greece and the West, XI. Récemment, il a été de nouveau évoqué par l’étude de C. BARQUERO GOÑI, « Actuaciones de Jaime II en las encomiendas hospitalarias de la Castellanía de Amposta ». 190. Une vision très complète en a été offerte par C, de AYALA MARTÍNEZ, « Las órdenes militares y los prooesos de afirmación monárquica », pp. 1289-1290. 191. Portugaliœ Monumenta Historica. Leges et Consuetudines, t. I, pp. 220-221. 192. A. JAVIERRE MUR, «La orden de Calatrava en Portugal». 193. AHN, OM, carp. 430, doc. 204. Le documenta été publié, sur la base de la confirmation donnée par Pierre Ier en 1351, dans BC, pp. 210-212 : « Tenemos por bien que todos los pleytos que las dichas ordenes e cada una de ellas ban o ovieren contra qualquier o qualesquier omens o mugieres de qualquier estado o condicion que sean o contra ellas sobre razon de los bienes raices con las rentas e esquilmos de ellos, que se libren en la nuestra corte et sobre esto mandamos a los alcaldes de la nuestra corte o a qualquier o a qualesquier de ellos […] que libren los dichos pleytos que las dichas órdenes e cada una de ellas ovieren […] Et defendemos firmemente que ninguno ntn ningunos alcaldes nin otros oficiales de nuestro señorio non conoscan de ningunos de los pleytos que las dichas ordenes e cada una de ellas demandaren o otros a ellas e que los embien en la nuestra corte porque se libren aqui como dicho es. Pero si la heredad porque fuesse la demanda valiesse menos de la quantia de mill maravedis aiuso o aquela quien demandiessen las ordenes fuesse tan pobre que non podiesse andara qui a pleyto, tenemos por bien que los tales pleytos como estas sean demandados por su fuero e non por aqui. » 194. En ce sens ont incliné S. de MOXÓ, « Relaciones entre la Corona y las órdenes militares en el reinado de Alfonso XI », p. 140, et, récemment, C. de AYALA MARTÍNEZ, « La Corona de Castilla y la incorporación de los maestrazgos », p. 262. 195. Désormais, heurtant le cas échéant les intérêts des milices, le roi avait toute liberté d’intervenir dans l’administration de la justice de leurs territoires. Pour l’Hôpital, par exemple, il le fit en 1346 à Alcázar de San Juan, défendant les dépendants de l’Ordre contre la hiérarchie dont ils relevaient (AMASJ, Perg., 1/5). Dès lors, en dépit des multiples tentatives de l’institution pour prévenir l’ingérence des tribunaux de la Couronne, récemment étudiées, pour la Castille et l’Aragon, par C. BARQUE GOÑI, « Los Hospitalarios en Andalucía durante la Baja Edad Media », p. 66,

479

et « Catálogo de la documentación medieval de la encomienda hospitalaria de Ambel », p. 203, l’issue finale de ce conflit de juridiction ne faisait plus aucun doute ( ID., Los caballeros hospitalarios durante la Edad Media en España, pp. 202-204). 196. AHN, OM, carp. 430, doc. 204. Le document rapporte que les supérieurs « dixieron que, en el tiempo de la tutoria del rey don Fernando mio padre et despues en tiempo de los nuestros tutores, que les fueron entradas e tomadas muchas heredades e muchos bienes de los quales dichas órdenes auian por mengua de la justicia que se non compila et que agora quando los demandan a aquellos que los tienen que gelo traen a alongamientos de pleitos et por esta razon que an fecho muy grandes costas e grandes despensas e no lo pueden cobrar. » 197. Á preuve, en octobre 1351, lors des Cortes de Valladolid, le maître de Calatrava Juan Núñez de Prado demanda à Pierre Ier de confirmer la décision de son père (AHN, OM, libro 1347, f° 123r°v°). 198. A. RUCQUOI, Histoire médiévale de lapéninsule Ibérique, pp. 361-367. 199. Las Siete Fartidas del rey don Alfonso el Sabio, part. II, tít. 15, ley I : « Patronus en latin tanto quiere decir en romance como padre de carga, ca asi como el padre es cargado de facienda de su filo en crialle et guardalle et buscalle todo el bien que pudiere, asi el que face la eglesia es tenudo de sofrir la carga della, abondándola de todas las cosas que le fueren menester quando la face et amparándola despues que fuere fecha […] et este derecho gana home por tres cosas: la una por el suelo que da en que se faga la eglesia, la secundo por faceria, la tercera porel heredamiento quel da, á que llaman dote, onde vivan los clérigos. » 200. Ainsi, Alphonse X prit en 1255 sous sa protection les possessions et les personnes de l’hôpital santiaguiste de Las Tiendas (AHN, OM, carp. 325, vol. II, doc. 27). 201. AHN, OM, carp. 412, doc. 30, publ. M. ECHÁNIZ SANS, El monasterio fimenino de Sancti Spiritus de Salamanca, pp. 65-66, doc 35. Dans les premières lignes du dispositif du document, il est précisé que Sanche IV agit en vertu des plaintes à l’encontre des collecteurs royaux que lui a rapportées son épouse, très directement intéressée « por que reçebio en su guarda e en su encomienda el monasterio de Sancti Spiritus de Salamanca ». 202. AHN, OM, carp. 412, doc. 33, publ. ibid., pp. 71-72, doc 39. 203. Le fait a été relevé par Ph.

JOSSERAND ,

« Ordres militaires et légitimité monarchique en

Castille sous le règne d’Alphonse VIII ». 204. BC, p. 89 : «Et cum hoc voto et promisione, volo et desidero quod corpus meum in Calatrava et non in alio loco sepeliatur, quia avus meus Alfonsus rex ordinem Calatravœ instituit.» 205. RODERICUS XIMENII DE RADA, Historia de rebus Hispanie, livre VII, chap. 14, pp. 234-236. 206. BS, pp. 204-205. L’acte a été repris par I.

RODRÍGUEZ DE LAMA,

La documentación pontificia de

Urbano IV, pp. 256-257, doc 175 : « Unde cum sicut firmiter speramus credimus, prosperam ipsius ordinis statum affectes, et libenter eius dispendiis studeas obviare, celestudinem regiam rogamus et hortamur attente, quatinus eundem ordinem habens ad Dei reverentiam affectu propitio commendatum, ut semper in ipso bonum pacis et concordiœ vigeat, quantum in te fuerit, regalis providentiœ studium interponas, ita quod exinde merearis prœmium apud Deum, et nomen tuum in gentibus dignis in Domino laudibus extollatur. » 207. Opúsculos castellanos de Ambrosio de Morales, t. II, p. 22 : « .II. kalendas februarii obiit domnus Fernandus borne memoriœ rex Legionensis, fundator ordinis militiœ beati Jacobi. Era 1226 ». 208. Le fait a été récemment corroboré par C. de AYALA MARTÍNEZ, Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, pp. 710 et 715 209. ANTT, Chancelaria D. Dinis, livro 3, f° 74r° : « Porque a ordim de Avis he cousa minha e dos reys que forom ante de mim e que depos mim am de viir pera mandarmos sobre los beens della e sobre las comendas. » C’est en ces termes que Denis Ier justifiait le 14 avril 1311 son intervention dans l’élection du maître d’Avis, qui mettait aux prises les frères de l’Ordre, en désaccord pour la désignation de leur supérieur. À cet égard, il convient de se reporter au beau travail de M. C.

480

CUNHA,

« A ordem de Avis e a monarquía portuguesa até ao final do reinado de D. Dinis », pp.

120-121. 210. Ce décalage a été souligné par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Las órdenes militares y los procesos de afirmación monarquica », p. 1288. L’auteur l’exagère toutefois dans la mesure où il date l’emploi de cette formule par la chancellerie castillane du règne personnel d’Alphonse XI et, plus spécialement, des années 1330 :

ID.,

« La Corona de Castilla y la incorporación de los

maestrazgos », pp. 261-262, et Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 715. 211. AHN, OM, libre 1346, f° 6r°-v°, et AHN, OM, carp. 463, doc. 212. 212. ACA, Cancilleria, reg. 519, f° 27v°, publ. R. SAÍNZ DE LA MAZA LASOLI, La encomienda de Montalbán bajo Vidal de Villanova, pp. 164-165, doc. 29. La lettre de Vasco Rodríguez est seulement connue par la réponse du roi qui, dans la première partie du dispositif, reprend un à un les arguments employés par le maître, faisant ainsi valoir « que nos bien sabíamos que la vuestra orden era fechura de los reyes de Aragón e nuestra por que la heredaran e la mantuvieran e la deffendieran acha agora de lo que havían en nuestro seynnorío ». 213. AHN, OM, carp. 430, doc. 204. Alphonse XI alléguait ainsi en 1337, pour faire valoir la nécessité que les procès intéressant ces institutions soient évoqués devant la cour, « que los reyes onde nos venimos edificaron e dotaron e heredaron a las dichas ordenes del nuestro sennorio por devocion que ovieron en las dichas ordenes, parandomientes que el fecho era bueno, e escondieronles de sus bienes e de sus heredades e por que como esta las dichas ordenesficieron mucho servicio a Dios e a los reyes onde nos venimos e sennaladamente a nos despues que regnamos aca. » 214. Pour l’épiscopat, ce fait a été souligné par J. M.

NIETO SORIA ,

« Le pouvoirroyal et l’épiscopat

en Castille », pp. 381 et 386. 215. De façon similaire, P. ORTEGA PÉREZ, « Aragonesisme i conflicts ordes/vassalls a les comandes templeres i hospitaleres d’Ascó, Horta i Miravet », a signalé pour l’Aragon, à partir des années 1320, un empressement croissant des milices à rechercher la protection de la justice royale. 216. AHN, OM, libro 1346, f° 6r°-v°. La réclamation adressée en avril 1321 par le maître García López de Padilla au nom de l’Ordre fut présentée à Juan Manuel, alors tuteur du jeune roi. Elle signalait au prince que « despues desto murio el rey don Sancho e don Diego, padre deste don Lope, con fuerça e con poder que la tomo por fuerça e como el rey don Fernando fincara de pequeña edad, despues le fuera afrontado que ficiesse sobre esto derecho a las dichas ordenes, que les non pusiera en ello cobro ninguno, que asi fue la orden despojada e desapoderada de la possession de la villa de Santa Olalla e que agora que el pidie por merçed por el dicho don Juan, por el lugar que tiene del rey, que non pussiese perjudicar a la dicha orden a que le cumpliese de derecho por que cobrase la orden la dicha villa de Santa Olalla con sus terminos […] ca era cierto el que don Juan non quirie perjudicar a la orden de Calatrava mas facer la merçed assi como la ficieran los reyes onde el venie ca la orden merçed e fechura era de aquellos onde el vente. » 217. AHN, OM, carp. 463, doc. 212 : « Et por que la dicha orden es ffechura de los reyes onde el vinie e suya del e este maestre ha de guardar el derecho de la dicha orden, vinie antel dicho sennore que disie e protestaua antel a la su merçed por que el derecho de la dicha orden ffuesse guardado. » La présence de déchirures sur l’acte original impose de recourir à la copie d’Antonio de León, établie dans le troisième tiers du à une époque où le document était intact (AHN, OM, libro 1346, f° 10r°-v°). Il y a peu, une présentation succincte de l’échange a été réalisée par E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA, « El Campo de Calatrava en época de Fernando III », p. 373. 218. ACC, caja Y, doc. 70. 219. AHN, OM, carp. 428, doc. 184 :« El conuento de los ffreyles de la caualleria de la orden de Calatraua sse enbiaron querellar a la reyna dona Maria, mi avuela, e al ynfant don Johan e al ynfant don Pedro, mios tios e mios tutores, que ay algunos que los tienen tomadas e forçadas aldeas e lugares e heredades e vinas e casas e otras possessiones que sson de la dicha orden sin rrazon e sin derecho. Et otrossi que algunos de los que tienen las dichas possessiones que disen que las tienen por mandado de los maestres que fueron de la

481

dicha orden fasta aqui que gelas dieron por su vida et que tales donaciones que las non podian dar los maestres sin ssu conseio e ssin su otorgamiento del dicho conuento. » 220. BC, pp. 498-500 : «Otrosi ordenamos y ponemos entre nos que si alguno o algunos de qualquier condicion que sean que quisiere ir e passar contra nos e contra los nuestros freyres e contra las nuestras tierras e contra los nuestros vasallos […] que seamos todos en uno para querellaloy affrentalo e si por la ventura por la nuestra réquisition o por la nuestra affrenta no la quisieren dexar de facer que seamos todos en uno ayuntados con nuestras órdenes e con nuestros parientes e con nuestros amigos para nos defender e nos amparar para demandar el daño y el menoscabo que nos ovieren fecho por qualquter manera que entendamos que el nuestro derecho mas cumplidamente puede ser guardado y defendido.» 221. Ainsi l’a bien souligné S. de

MOXÓ,

« Relaciones de la Corona con las órdenes militares en el

reinado de Alfonso XI », p. 120. 222. AHN, OM, carp. 430, doc. 206. 223. Dans le cas de différends opposant les ordres militaires à leurs dépendants, le roi, nous l’avons vu, pouvait trancher en faveur de ces derniers mais, s’il le fit par exemple pour Alcázar de San Juan en 1346 (AMASJ, Perg., I/5, publ. J. M.

APARICIO ARCE,

« Leyes y privilegios de Alcázar de

San Juan », pp. 9-10), le geste fut apparemment moins fréquent que ne le laisse entendre C. BARQUERO GOÑI,

« Alcázar de San Juan. Orígenes y desarrollo médiéval de una villa de La Mancha »,

p. 100. 224. Tel fut le cas Santiago, au cours du gouvernement de Fadrique, face à Ocaña (AHN, OM, carp. 243, vol. II, doc. 30, publ. BS, pp. 308-309) et à Villanueva de Parga (AHN, OM, carp. 88, doc 43). 225. BS, p. 335. L’assiette du contrat comprenait « todos los diezmos e pechos e derechos e tributos e justicias e aventuras de las comiendas de Montemolín e Fuente de Cantos con todos los otros lugares e quinterias que pertenescen a dichas comiendas assi al dicho maestre don Garci Alvares como a los comendadores e alcaydes ». Conclu le Ier août 1360, le contrat était cassé le 27 du même mois. 226. C. HERMANN, L’Église d’Espagne sous le patronage royal. Essai d’eccléstologie politique, p. 52, a ainsi forgé les termes de quasi-patronage et de crypto-patronage pour mettre en évidence le fait que que la relation, à l’époque moderne encore, n’était pas complètement définie en droit. 227. Las Siete Partidas del rey don Alfonso el Sabio, part. II, tít. 15, ley I : «Otrosi pertenescen al padron tres cosas de su derecho por razon del padronadgo : la una es honra, la otra provecho que debe haber ende, la tercera cuidado et trabaio que ha de sofrir por ella. » 228. C. de AYALA MARTÍNEZ, «Participación y significado de las órdenes militares en la conquista de Carmona», p. 171, et « Fernando III y las órdenes militares », p. 97. 229. TEMPLIER DE TYR, La Geste des Chyprois, p. 828 : « Le roy de venue les desconfy et mist tous a l’espee sans mercy ; car le roy de Castele le fist volontiers pour assuager la pezance de son cuer, qu’il aveit de la perte d’Acre et de la destrucion des povres crestiens de la Surie. » 230. St. Jacob den Störres Saga, pp. 163-178. Cette citation est empruntée à V. ALMAZÁN, Gallœcia Scandinavica. Introducción o estudio das relación galaico-escandinavas durante a Idade Media, p. 286. En annexe, l’auteur a proposé du texte du miracle une traduction en galicien (ibid., p. 293). 231. AHN, OM, carp. 5, vol. I, doc. 44. 232. M. Á. LADERO QUESADA, Fiscalidad y poder real en Castilla, pp. 126-130. 233. AHN, OM, carp. 430, doc. 211, publ. BC, pp. 201-202. 234. J. M. NIETO SORIA, « Le pouvoir royal et l’épiscopat en Castille », pp. 394-396. 235. M. Á. LADERO QUESADA, « La transformación de la fiscalidad regia castellano-leonesa durante la segunda mitad del siglo XIII », p. 365. 236. Ainsi, en 1312, la perception des tercias reales dans le diocèse de Jaén fut confiée à un membre de Santiago, Martín Sánchez, qui semble, d’après les plaintes de l’évêque, avoir quelque peu outrepassé ses droits, comme l’a signalé C.

EISMAN LASAGA,

« Documentos manuscritos e

impresos relativos a Jaén en la Biblioteca del Palacio Real de Madrid », p. 28. 237. AHN, OM, carp. 429, doc. 191.

482

238. AHN, OM, libro 1357, ffos 150r°-154r°. Le document consigne l’appel interjeté parle procureur de Calatrava auprès de l’official de Valence pour dénoncer les prétentions des collecteurs pontificaux. Daté par erreur de 1359, il renferme la copie de plusieurs actes, dont une lettre du roi adressée au maître Juan Núñez de Prado et lui signifiant que « me fue dicho e denunciado que el papa agora nuevament que mandaua por su bulla que paguen las décimas las ordenes de caualleria que son en el mio sennorio e por que esta es cosa nueva, la quai en los tiempos pasados no fue acostumbrada et si asi pasase seria ocasion de se destruir las dichas ordenes, que son fechuras de los reyes onde y o vengo e mia, de lo qual se seguiria a mi muy grand deseruiçio, por esto enbie a mostrar al papa este fecho e explicarle que non queria que esto passe contra las diebas órdenes ni contra el mio seruiçio. » 239. La pétition d’Innocent VI est consignée dans une minute de l’ASV, Reg. Vat. 244, f° 29r°-v°. Le refus du roi de la satisfaire a été signalé dans les études de J. ZUNZUNEGUI ARAMBURU, « La misión del obispo de Senez al reino de Castilla »,et L. V. DÍAZ MARTÍN, « El pontificado y Castilla en el marco de las relaciones internacionales a mediados del siglo XIV ». 240. M. ECHÁNIZ

SANS,

«El monasterio de Sancti Spiritus de Salamanca», p. 64 : «Por último, el

análisis que realicé de las relaciones del monasterio con la monarquía arrojó un balance ambiguo, ya que si por una partefueron relaciones de protección y patronato, por otra se revelaron como de progresivo control debido al intervencionismo regio en la orden de Santiago y en la Iglesia hispánica y sus instituciones religiosas.» 241. Signalé au sujet des révoltes du règne de Pierre Ier par L.V. DÍAZ MARTÍN, « Los maestres de las órdenes militares en el reinado de Pedro I », pp. 304 et 307, cet antagonisme a été également invoqué pour l’époque antérieure par C. de

AYALA MARTÍNEZ,

« La monarquía y las órdenes

militares durante el reinado de Alfonso X », pp. 444-445, et C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios y la monarquía castellano-leonesa », p. 107. 242. Le fait a été relevé par M. Á. LADERO QUESADA, « Estado y hacienda en Castilla durante la Baja Edad Media », p. 37, et « La genèse de l’État dans les royaumes hispaniques médiévaux », p. 12, et par A. RUCQUOI, « La lutte pour le pouvoir en filigrane de l’historiographie trastamariste », p. 143. 243. C’est à A. BALLESTEROS-BERETTA, Alfonso X el Sabio, pp. 953-1057, que l’on doit la description la plus détaillée de la rébellion. 244. D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 31. 245. Par exemple C. de AYALA MARTÍNEZ, « La monarquía y las órdenes militares durante cl reinado de Alfonso X », p. 444, n. 101, et M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ,

« Relaciones de las órdenes militares

castellanas con la Corona », p. 218. 246. A. BALLESTEROS-BERETTA, Alfonso X el Sabio, pp. 651-652 247. Crónica del rey don Alfonso décimo, chap, 52, pp. 38-39 : «É á lo que decides que vos consejaron tos maestres, bien vos devedes guardar de la maestría del maestre de Uclés en creer tal consejo commo este, ca éste es uno de los ornes del mundo que más consejó á estos ricos ornes que ficiesen lo que facen, é mandéle yo que fuese derechamente al reino de Murcia, á do sirviese á mí é á vos, é non lo quiso facer, é fuese para vos por consejar á los ricos ornes esto quefacen, é á vos que ficiésedes aquello que vos daba él por consejo. É demas envió decir al rey de Aragón que se non dejase de venir á las vistas conmigo […] É del maestre de Calatrava vos digo que, commo quier que yo lo amo é lo tengo por ome bueno, sé que es de Lope Diaz por todo su linaje, é aquellos que él más amaba suyos son.» 248. Le fait a été bien mis en évidence par C. de AYALA

MARTÍNEZ,

« La monarquía y las órdenes

militares durante el reinado de Alfonso X », p. 442. 249. Comme l’ont récemment rappelé D, RODRÍGUEZ BLANCO, « Alfonso X y el maestre de Santiago Pelay Pérez Correa », pp. 111-112, et E. RODRIGUEZ-PICAVEA

MATILLA,

« Evolución de la orden de

Calatrava durante el reinado de Alfonso X », p. 79. 250. Le fait a été relevé par C. de AYALA MARTÍNEZ, « La monarquía y las órdenes militares durante el reinado de Alfonso X », pp. 442-443. À cette assemblée, la Crónica del rey don Alfonso décimo, chap. 47, p. 35, rapporte la présence de l’ensemble des supérieurs des milices. Cependant, un

483

privilège royal alors adressé à la cathédrale de Burgos ne cite pas le prieur de l’Hôpital (F.J. PEREDA LLANERA,

Documentación de la catedral de Burgos, 1984, pp. 150-151, doc. 105). Sur cette base,

l’idée que le dignitaire soit venu à Almagro a été contestée par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Alfonso X y la orden de San Juan de Jerusalén », p. 44, dont j’épouse le point de vue malgré la dénégation de C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios y la monarquía castellano-leonesa », p. 106. 251. Crónica del rey don Alfonso décimo, chap. 51, p. 38 : «É el infante don Fernando, desque supo de cómmo el maestre avia firmado aquellos pletios, commo quiera que él toviesse cartas del rey, su padre, para firmar, pero non quiso, é enviólo decir al rey que mandate y lo que toviese por bien.» 252. Ibid., chap. 52, pp. 38-41. 253. L’absolutisme auquel le roi prétend choquait de manière irrémissible les prétentions politiques de la noblesse, comme l’ont établi récemment S. DOUBLEDAY, « Aristocracia y monarquía en los reinos de Castilla y León », pp. 1007 et 1010, et J. ESCALONA

MONGE,

« Los nobles contra su

rey », en particulier pp. 141-154. 254. Ainsi l’ont justement observé C. de AYALA MARTÍNEZ, « La monarquía y las órdenes militares durante el reinado de Alfonso X », pp. 444-445, ou encore M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, « Alfonso X y las órdenes militares. Historia de un desencuentro », pp. 214-215. 255. AHN, OM, carp. 460, doc. 128 : «Et ffago mio mansessor que ffaga complir todo aquesto assi como es escripto en esta carta al maestro de Calatrava. Et mando que el maestre que ffuere de Calatrava que tenga en so poder la villa de Sont Olalla con los vasallos e con todas las rentas e con todos sos terminos fasta que sea complido todo quanto es escripto en esta carta.» 256. Les liens de Leonor Ruiz de Castro avec le sanctuaire calatravan ont été étudiés par C. de AYALA MARTINEZ,

« San Felices de Amaya, monasterio médiéval de la orden de Calatrava », pp.

25-26. 257. Ph.

JOSSERAND,

« LeTemple et le culte mariai au long du chemin de Saint-Jacques », p. 318.

Placé face au tombeau de son mari, le sépulcre de Leonor a été étudié du point de vue iconographique par R. INCLAN INCLÂN, « Sepultura de la infanta dona Leonor, segunda mujer del infante don Felipe ». 258. Ainsi l’a mis en valeur C. de AYALA MARTÍNEZ, « La monarquía y las órdenes militares durante el reinado de Alfonso X », p. 446. 259. Cet acte a été publié par C. FERNÁNDEZ DURO, Memorias históricas de la ciudad de Zamora, t. I, pp. 465-473 : « Ayudo myo consejo con el dean de Sevilla e con el maestre de Alcántara e con Pero Aluarez e con frey Johan Gil, doctor de los freyres descalços de Çamora, e con el abbat de Aruas que fueron ambos tractadores desta auenencia. » (ibid., p. 469). 260. Crónica del rey don Alfonso décimo, chap. 76, p. 61. La date du ralliement des maîtres à Sanche IV a été établie par A. BALLESTEROS-BERETTA, Alfonso X el Sabio, p. 958, qui la place en février 1282 sur ta base d’une restitution de l’itinéraire de l’infant au cours des premiers mois de la révolte. 261. Dans plusieurs actes, l’infant mentionne les maestros de las órdenes, sur le conseil desquels il dit agir, laissant ainsi accroire à un soutien complet de leur part : Á. BARRIOS GARCÍA, Documentación médieval de la catedral de Ávila, p. 95, doc. 106, et Á.

BARRIOS GARCÍA

et A.

MARTÍN EXPÓSITO,

Documentación medieval de los archivos municipales de Béjar y Candelario, p. 42, doc. y. Le second de ces documents, confirmant les privilèges des chevaliers de Béjar, est dit avoir été arrêté par le prince « con los obispos e con ricos omnes e con los maestres de las órdenes e con pieça de omnes huenos de los conçeios ». 262. Crónica del rey don Alfonso décimo, chap. 76, p. 62. Dépourvu de date dans le récit, l’événement a été restitué dans la chronologie de la rébellion par A. BALLESTEROS -BERETTA, Alfonso Xel Sabio, p. 987. 263. Crónica del rey don Alfonso décimo, chap. 77, p. 65. 264. Un panorama très complet en a été proposé par C. de AYALA MARTÍNEZ, « La monarquía y las órdenes militares durante el reinado de Alfonso X », pp. 459-464.

484

265. AHN, OM, carp, 16, vol I, doc. 10, 266. Le fait a été relevé par A. BALLESTEROS-BERETTA, Alfonso Xel Sabio, pp. 984-985. Plusieurs textes sont produits par l’auteur à l’appui de ses dires, sans toutefois qu’il en précise la source. Il m’a été possible d’en identifier certains, par exemple l’accord avec les villes de l’évèché d’Osma (AHN, OM, carp. 249, doc. 5) ou avec celles du diocèse voisin de Ségovie (AHN, OM, carp. 260, doc. 10, publ. M. ASENJO GONZÁLEZ, « Fiscalidad regia y sociedad en los concejos de la Extremadura castellano-oriental durante el reinado de Alfonso X », pp. 83-84). 267. AHN, OM, carp. 16, vol. I, doc. 2, 13 et 14. 268. L’idée a été avancée à titre d’hypothèse par M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, « Relaciones de las órdenes militares con la Corona », p. 221. Elle se fonde sur le texte de la confiscation : AMS, sec. I, carp. I, doc. 18, publ. M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ,

Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 528-529, doc. 501 :

« Eporque la orden nos deuíen seruir con quanto en el mundo ouiesse e nos deseruieron errando contra nos como agora fizieron el maestre don Pero Nunnez, a quí nos fiziemos tantas merçedes e bienes que los no podríemos poner en carta, e los freyres desta orden que se acordaron con él, alçandosenos con la nuestra tierra, e fizieron al nuestro linage que se alçase contra nos pora tollernos nuestro podere nuestro sennorio, no quisiemos que lo nuestro ficasseen ellos, más que tornasse a nos. » 269. Archivo Catedralicio de Segovia, caja 8, doc. 5 : analysé par H.

SANZ Y SANZ,

Catálogo de la

colección diplomática medieval del Archivo Catedralicio de Segovia, p. 50, doc. 171, le document a été publié par L. M.

VILLAR GARCÍA,

Documentacion médiéval de la Catedral de Segovia, pp. 328-330, doc.

205. 270. Le seul accord connu intéressant l’Hôpital lie l’institution à Santiago en septembre 1283 : AGP, Inf. Gabr., Anexo, leg. I, publ. C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 586-588, doc. 364. 271. L’exercice de confiscations à l’encontre de l’Hôpital a été observé à l’échelle de plusieurs domaines andalous par C. BARQUERO GOÑI,« Los Hospitalarios y la monarquía castellano-leonesa », p. 109. 272. Il est donc nécessaire de s’inscrire en faux contre l’opinion des chroniqueurs de l’époque moderne, selon lesquels, contrairement à ses homologues, le maître aurait témoigné au roi une fidélité qu’ils se plaisent à décrire comme inébranlable : voir par exemple F. de RADES Y ANDRADA, Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara, part. III, f° IIr°-V°, et d’A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. I, pp. 409-410. 273. ANTT, gav. 16, m. 2, doc. 6, publ. M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz de Alfonso X, p. 563, doc. 521. 274. Le fait ressort de sa présence au côté de l’infant en septembre 1282, lorsque ce dernier abandonna Cordoue pour contrer l’insurrection légaliste qui s’était produite à Badajoz : Crónica del rey don Alfonso décimo, chap. 76, p. 62. Il ne fait aucun doute que le maître a ensuite rapidement rallié le camp du roi, comme l’a souligné R. J. LÓPEZ

GALLARDO,

« Alfonso X y la orden militar de

Alcántara », p. 199. On ne peut pour autant exclure qu’un tel renversement ait engendré un schisme à l’intérieur de l’Ordre, dans la mesure où, comme l’a très récemment rappelé F. NOVOA PORTELA,

La orden de Alcántara y Extremadura, p. 304, un texte rapporté par A. de

TORRES Y TAPIA ,

Crónica de la orden de Alcántara, t.I, p. 412, évoque Fernán Páez en qualité de maître en mars 1283, lorsque l’infant Sanche lui reconnut la confirmation d’une rente de trois mille huit cents maravédis prélevée sur les revenus de la martiniega de Ciudad Rodrigo. 275. Pour prix de son aide, le souverain rendit à João Fernandes Jerez de los Caballeros et Fregenal de la Sierra, qu’il avait confisqués au Temple pour s’être allié à son fils dès le début du soulèvement. ANTT, gav. I, m, 5, doc. 6, publ. M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 539-540, doc. 509 : « Por que Gómez García, que se llamaua comendador tenente lugar del maestre m las cosas que el Temple auía en Castilla e en Léon, con los freyres dessa ordem en los regnos sobredichos fueron en mío desseruiço com don Sancho, aluoraçando los regnos contra mí e faziéndome guerra de los

485

castillos e de los logares de la orden, por derecho auíe perdido quanto auíe en míos regnos e fincaua en mí por la razon sobredicha […] pero porque don Johan Fernández, teniente lugar del maestre mayor en las cosas que la caualleria del Temple ha en Castilla e en Léon e en Portugal, que a aquella sazón que se los otros contra mí leuantaron non viniera aón d’Ultramar e luego que llegó a mi tierra se trabajó de me seruir quanto pudo […] E me pediron merced que les diesse Xerez Badajoz et el Fregenal e yo tóuelo por bien e do gelos com todos sus terminas. » 276. Comme l’a signalé Ph.

JOSSERAND,

« Entre Orient et Occident : l’ordre du Temple dans le

contexte castillan du règne d’Alphonse X », p. 149. 277. Le fait ressort de l’étude de M.

GAIBROIS DE BALLESTEROS,

Historia del reinado de Sancho IV de

Castilla, t. I, pp. 22 et cliv. 278. Ibid, t. I, p.

CLVII.

Les comptes de Sanche IV renferment ainsi l’ordre de paiement suivant :

« En Segouia xvii. dtas de dezienbre a los ornes que moran en la tierra de la orden del Temple e de la tierra de Aliste et de Tauara que recudiessen a don Gómez Garcia, comendador mayor del Tenple en Castiella e en León, con los maravédis de la moneda forera. » 279. Contraint sans doute à l’exil, Joâo Femandes n’en renonça pas pour autant à toute ambition sur les prieurés occidentaux de la péninsule Ibérique. Chambrier de Boniface VIII à l’été 1296 (ASV, Reg. Vat. 48, ffos 143v°-144r°), comme l’ont récemment montré A. Molay, pp. 136 et 339, et D.

CARRAZ,

DEMURGER,

Jacques de

« Ordres militaires, croisades et sociétés méridionales », t II,

p.455, n. 22, et p. 686, n. 35, le dignitaire templier travaillait alors depuis quelques années à reprendre pied en Castille, mêlant à son combat personnel un engagement en faveur des infants de la Cerda, eux aussi gravement affectés dans leur situation par la prise de pouvoir de Sanche IV (I Registri della cancilleria angioina, t. 38, p. 291, doc 868). 280. Daté du 20 mars 1285, le premier diplôme royal mentionnant Gómez García a été rapporté par M. GAIBROIS DE BALLESTEROS, Historia del reinado de Sancho IV de Castilla, t I, p. 86. Il a été publié par l’auteur dans le troisième volume de son œuvre (ibid., pp. 144-146, doc. 243). Pour le dernier, en date du 13 mai 1289, il convient de se référer au travail d’A.

QUINTANA PRIETO,

« La

documentación médiéval de San Martín de Castañeda », pp. 211-214, doc 2. La première mention de son successeur Gonzalo Yáñez date du 29 octobre 1289, comme l’a relevé M. BALLESTEROS, Historia del reinado de Sancho IV de Castilla,

GAIBROIS DE

t. II, p. 35.

281. C.de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 582-583 et 383-384, doc. 339 et 360. Les deux documents soulignent parles mêmes mots la violence faite à l’Hôpital : « E estos heredamientos sobredichos, que el rey mio padre gelos mandara tomar e que estaban forçados sin razon dellos e sin derecho ». 282. ID., « La monarquía y las órdenes militares durante el reinado de Alfonso X », p. 460, n. 159. 283. AHN, OM, carp. 375, doc. 68. 284. AHN, OM, carp. 90, doc. 3, publ. J. TORRES FONTES, Fueros y privilegios de Alfonso X el Sabio al reino de Murcia, p. 164, doc. 155 : « Por fazer bien et merçed al conceio de Çieza, tan bien a los que agora y son moradores como a los que seran daqui adelante pora siempre iamas, otorgamosles que sean reales et que nunqua sean de la orden de Hucles, como eran fasta aqui, ni dotro sennorio, sino del nuestro et de los que regnaren despues de nos en Castiella et en Leon. Et a un, por les fazer mas bien et merçed, otorgamosles los fueros et lospriuilegios et las franquezas que amen ante que fuessen de la orden sobredicha. » 285. AHN, OM, carp, 90, doc. 3, publ. ID., Documentes de Sancho IV, pp. 58-60, doc. 66. 286. C’est ce qu’a bien signalé C. de

AYALA MARTÍNEZ,

« La monarquía y las órdenes militares

durante el reinado de Alfonso X », pp. 460-461, n. 160, dont l’analyse permet de nuancer utilement la vision de J. M, NIETO SORIA, Sancho IV, p. 222, qui, dans une optique plus traditionnelle, a fait valoir que « da la impresión de que la actitud de las órdenes militares durante la sublevación influyó decisivamente en la actitud del rey hacia ellas durante el conjunto de su reinado si nos atenemos al volumen de mercedes reales recibidas. »

486

287. Bien mis en évidence par D. CATALÁN, « Un romance histórico de Alfonso XI », il a été analysé récemment par Ph. JOSSERAND, « Un maître politique : Fernán Rodríguez de Valbuena ». 288. Une description détaillée de l’insurrection figure dans le travail de D. CATALÁN, « Un romance histórico de Alfonso XI », pp. 31-36, dont les lignes essentielles ont été il y a peu reprises par C. BARQUERO GOÑI,

« Actividades militares de los Hospitalarios castellanos durante los siglos XIV y

XV », p. 175, et J. de

SALAZAR Y ACHA,

« Notas para una biografía de Fernán Rodríguez de

Valbuena », pp. 260-261. 289. Ce défaut caractérise notamment les travaux de S. de MOXÓ, « La sociedad política castellana en la época de Alfonso XI », pp. 252-253, et « Relaciones entre la Corona y las órdenes militares en el reinado de Alfonso XI », p. 130, et ceux, pourtant plus récents, de J. de SALAZAR

Y ACHA,

« Notas

para una biografía de Fernán Rodríguez de Valbuena », pp. 260-261. 290. Ce portrait de Fernán Rodríguez de Valbuena est à plusieurs reprises confirmé par la Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 66, p. 214, chap. 73, p. 218, chap. 77, p. 220, et chap. 97, p. 232. Le prieur y est notamment réputé avoir sauvé la vie du prince castillan en lui dévoilant l’attentat tramé contre lui par le roi (ibid., p. 220). 291. Le fait ressort d’une lettre de Jacques II, mise au jour par A. GIMÉNEZ SOLER, Don Juan Manuel, pp. 465-464, doc. 320. 292. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 28 et 30-31, pp. 192-195, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 39-41, pp. 352-357. En raison d’une lacune dans la narration, cet épisode est mal connu. Sa chronologie même n’est pas exactement établie. Pour plus de détails, il convient de se référer au travail de D. CATALÁN, « La historiografîa en verso y en prosa de Alfonso XI », p. 294, n. 287. 293. A. GIMÉNEZ SOLER, Don Juan Manuel, pp. 572-573, doc. 471. 294. Parmi tes marques d’amitié données à ses alliés par Fernàn Rodríguez de Valbuena, on peut citer la donation viagère de la maison de Villalobos consentie à Juan el Tuerto et à son épouse (AHN, OM, Índice 160, f° 103r°), ainsi que le cadeau fait à Juan Manuel d’un faucon pèlerin qui semble avoir impressionné son destinataire par ses performances cynégétiques

(JUAN MANUEL,

Libro de la caza, p. 556). 295. Ph. JOSSERAND, « Un maître politique : Fernán Rodríguez de Valbuena », pp. 1329-1330. 296. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 67, p. 214, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 82, p. 428. 297. Datée du 20 juillet 1328, une lettre de Juan Manuel au roi Alphonse IV d’Aragon, signalée par A. GIMÉNEZ SOLER, Don Juan Manuel, p. 566, doc. 460, témoigne, en dépit d’une exagération probable, des sympathies dont le soulèvement bénéficiait dans le royaume de Léon : « De las nueuas de aca sabed que los de Çamora e el obispo e el prior de San Johan, por ellos e por todos los del regno de Leon, que fisieron sus posturas segund veredes por este traslado que vos envio. » 298. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 66, p. 214, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 79, p. 424. 299. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 69, p. 216, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 90, pp. 445-446. 300. Le fait a été signalé par C. de AYALA MARTÍNEZ, « La Corona de Castilla y la incorporación de los maestrazgos », p. 261, ou encore J. de SALAZAR

Y ACHA,

« Notas para una biografía de Fernán

Rodríguez de Valbuena », pp. 259-260. 301. Ce point constitue l’une des différences principales entre les deux narrations, comme l’amontré D. CATALAN, « La historiografia en verso y en prosa de Alfonso XI », pp. 267-268, et « El buen prior Hernan Rodríguez. », pp. 30-31. 302. Gran Crónica de Alfonso XI, t I, chap. 78, pp. 422-423 : «E un cauallero bueno que llamauan Fernan Rodriguez de Balbona, prior de la horden de Sanct Johan, quando vio que el fecho ansi ya yua para mal, e que por culpa del rrey non era,fablo con el conde, e dixole que toviese por bien de non querer que las bordenes fuesen metidas a tributo, lo que nunca fueron, e que escusase a tal fecho como este que non era seruiçio de Dios ni del rrey.»

487

303. Il est intéressant d’observer que ce souci de préserver les privilèges fiscaux des ordres militaires n’était nullement particulier à Fernán Rodríguez de Valbuena. Il était partagé par les autres maîtres, ainsi qu’il ressort de la confirmation obtenue en 1327 par le supérieur de Santiago d’une exemption de dîmes au profit de ses dépendants que prétendait annuler le pouvoir royal (AHN, OM, carp. 5, vol. I, doc. 40). 304. Ph. JOSSERAND, « Un maître politique : Fernán Rodríguez de Valbuena », pp. 1328 et 1333. 305. Archivo Municipal de Léon, doc. 79, publ. C. FERNÁNDEZ DURO , Memorias históricas de la ciudad de Zamora, t.I, pp. 539-543. Il est tout à fait significatif que le roi se justifie dans la lettre des accusations lancées par ses détracteurs, en particulier sur le chapitre fiscal : « Otro si me fecieron entender que andan deciendo e enformando a otros que yo que he fecho muchos despechamientos e desafueros en la mi tierra, como quier que algo tomé por los grandes mesteres que habia, non lo pudiendo pensarpor ninguna manera, pero bien se puede saber que lo que yo de la tierra ove que lo despendí mucho a servicio de Dios e a su pro e onrra de mi e de todo el mio señorio, comenzando muy grandes fechos que se tornaron en pro e acrescentamiento de la Corona del regno, e seguiendo la guerra que he comenzado con los moros, de lo qual puedo dar muy buena cuenta a Dios e al mundo, » Ce texte a été publié par J. A. MARTÍN FUERTES,

Colección documental del Archivo Municipal de Léon, pp. 124-127, doc. 87, sans aucune

référence à la précédente édition et, de surcroît, avec une erreur de datation qui le situe en 1327. 306. BNV, SO, vol. 20, doc. 5. Décrit par J, DELAVILLE

LE ROULX,

Les archives, la bibliothèque et le trésor

de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, p. 40, puis par A. ZAMMIT GABARRETTA et J. MIZZI, Catalogue of the Records of the Order of St. John of Jerusalem, t. I, p, 87, cet acte demeure inutilisé, peut-être du fait de la confusion de ces auteurs qui, ignorant qu’il se comprend d’après l’ère hispanique, l’ont situé en 1366, omettant de soustraire trente-huit années au millésime porté sur le parchemin, ce qui leur aurait permis d’obtenir la date réelle. 307. BNV, SO, vol. 20, doc. 5. La lettre mentionne ainsi que « dictus filius iniquitatis, diuino timore postponito, ecclesias, monasterias aliaque pia loca predictorum regnorum et personas ecclesiasticas, tam religiosas quam seculares, seruituti subiecit et eis onera grauia et collectas et talias imposuit et exigit a quaque ecclesia, a quoque monasterio, a quoque hospitali, a quoque preceptore, a quoque priore ordinum unam marcham argenti, centum morabetinum usualis monete, et quatuor duplos auri […] ita quod deterioris conditionis sunt ecclesia, monasteria aliaque pia loca et persone ecclesiastice sub isto iniquo homine qua erant tempore Pharaonis. » 308. Ce schéma a été invoqué en Castille pour la plupart des révoltes nobiliaires du Moyen Âge tardif, comme l’a justement relevé A.

RUCQUOI,

« La lutte pour le pouvoir en filigrane de

l’historiographie trastamariste », p. 143. 309. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 68, p. 215, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 89, p. 442. 310. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 69, p. 216, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 90, p. 445. 311. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 69 et 70, p. 217, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 90 et 91, p. 448 : « Et el conde, si tenia ante grand pesar, ovolo despues mucho mayor et mando a todos los suyos armar et su pendon tendido fuése dende. Et el prior et los de Valledolit, desque lo vieron ir, abrieron las puertas de la villa, et salieron todos al rey a rescebirle con grand alegria. » 312. Ph. JOSSERAND, « Un maître politique : Fernán Rodríguez de Valbuena », p. 1331. 313. AMM, Cart. Real. 1314-1344, f° 36r°-v°, publ. F. de A. VEAS ARTESEROS, Documentas de Alfonso XI, pp. 117-118, doc 113 : « Por algunos mouimientos et bolliçios que recreçieron en Valladolit, oue a deçercar a Escalona et vinme para Valladolit, et porque el conde venia conmigo non me quisieron coger en la villa, et estando en esas huertas los ricos omnes et infançones et caualleros, mios vasallos et mios naturales de Castiella et de Leon, et perlados et los concejos de las mias villas, asy los que con migo eran como los otros que estauan en Valladolit, ayuntaronse et, por muchos agrauios et desafueros que el conde auia fecho et fazia en la mia tierra et por otras cosas muchas que el fazia en la mi casa et en el mio sennorio, que non era mio serutpo, pidieronme merçed et afrontaronme que partiese al conde de mt et que tomase otra manera en

488

la mi fazienda et en el mio conseio porque los mios regnos fuesen mejor regidos et mantenidos que fueron fasta aqui. » 314. F. PINO REBOLLEDO, Catálogo de los pergaminos de la Edad Media, pp. 165-167, doc 32 : «Me diveron que vien savia yo el muy grande e muy señalado servicio e bueno que ellos me fizieron en este año que agorapaso […] que cataren manera verdadera e muy leal en como el traydor Alvar Núñez fuese perdido de la privanza e de la mi casa e la manera fue esta que ordenaron en la dicha villa que guardando el mio señorio que no coxiesen ni rescibiesen al dicho traydor conmigo ni sin mi e aun este mismo acuerdo havian fecho ante los de Zamora e de Toro e de Benavente e de otros lugares delosmios regnos e en este acuerdo hera con ellos don Fernan Rodríguez de Balbona, prior del Ospital de la orden de Sant Johan, e otros caballeros de la mi tierra que havian tomado este voz por me librar de peligro por que no podian baver manera conmigo a me lo mostrar e a me lo dezir en guisa que yo pudiese sabere comprender el mal consejo e engañoso que me el dicho traydor dava, fiando yo del.» 315. L’incendie du couvent a été rapporté par l’infant Juan Manuel dans son Chronicón, publié par A. BENAVIDES, Memorias de don Fernando IV, t.I, p. 679 : « Eodem mense obsedit rex Vallesoleti et incepit debellare villam et incendit monasterium de Olgis, ubi erat sepulta regma domina Maria. » 316. F. PINO REBOLLEDO, Cátalogo de los pergammos de la Edad Media, pp. 163-167, doc, 32 : «E el dicho traydor AlbarNúñez, con el poder que havia, instando a las sus gentes e a las mias tratar e fazer daño en la dicha villa e mandola combattre en el combatimiento la gente del dicho traidorAlbar Núñez entraron por el monasterio de las Huelgas, por que hera logar por do cuidaban poder entrar por y la villa por que estaba un palacio allegado a la çerça de la villa,y fue y puesto fuego en guisa que ardio una gran portada del monasterio […] por ello tengo por vien e mando que les nunca sea fecha demanda por razon del daño que recibio el dicho monasterio en razon delfuego que entonze y fue puesto, como dicho es, por que son ellos sin culpa e por que el seruiçio sobre dicho tan bueno e tan señalado que me ellos fizieron no caya en olbido.» 317. Émise par D.

CATALAN,

« El buen prior Hernán Rodríguez », p. 35, cette hypothèse est

corroborée par la documentation d’archives puisque la première mention du prieur à ce poste remonte au 6 octobre 1328 (AHN, Clero, carp. 1856, doc. 6, publ. E.

GONZÁLEZ CRESPO,

Colección

documental de Alfonso XI. Diplomas reales conservados en el Archivo Histórico Nacional, Sección de Clero, p. 242, doc 127). 318. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 74, p. 219, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 95, p. 456. 319. De nombreux documents relèvent explicitement la participation du prieur au conseil royal, parmi lesquels un acte de l’AMM, Cart, Real. 1314-1344, ff os 84v°-85r°, publ. J. TORRES FONTES, « La ceca murciana en el reinado de Alfonso XI », pp. 309-310, doc I. 320. Plusieurs documents signalent l’assistance du maître au conseil. Deux d’entre eux ont été publiés au sein des Cortes de los antiguos reinos de Léon y de Castilla, t. I, p. 406, et par R. SAINZ DE LA MAZA LASOLI, La encomienda de Montalbán bajo Vidal de Villanova,

p. 173, doc 40.

321. La nomination du maître est rapportée par la Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 70, p. 217, et la Gran Crónica de Alfonso XI, t.I, chap. 91, p. 448. 322. Pour occulte qu’il puisse sembler, son soutien aux insurgés rien fut pas moins primordial, à en juger par une missive de Juan Manuel au roi Alphonse IV d’Aragon publiée par A.

GIMÉNEZ

SOLER, Don Juan Manuel, p. 566, doc. 460.

323. Ph. JOSSERAND, « Un maître politique : Fernán Rodríguez de Valbuena », p. 1332. 324. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 77, p. 220, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 98, p. 460 : «Et porque el rey entendi de algunos sus amigos que le placeria a don Joan desto, envióle su carta et su mensagero con quien le envió decir que non quisiese andar desavenido de la su merced, et que se vente a ver con él, et que faria en manera porque don Joan fuese sin querella del rey, et que le faria merced, et que le daria grand logar en el su regno, asi como era razon que lo oviese. Et antes que este mensagero llegase á don Joan, fuele enviada de casa del rey una carta, et enviógela don Ferrant Rodriguez, prior de Sanct Joan, en que le envió decir, que en esta vista que el rey queria aver con él, que lo coydaba matar. »

489

325. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 97, p. 232, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 118, p, 501. 326. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 113, p. 247, Quand le roi arriva à Séville le 8 juin 1333, rejoint par le gros des troupes des ordres militaires afin de secourir Gibraltar assiégé par les Mérinides, il est relaté que « porque avia pocos dias que finára don Fernan Rodriguez, prior de Sanct Joan, fué y teniente logar de prior don Ruy Perez de Bolaños, comendador de Lora et de Sietefilla ». Une même information est apportée par la Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 134, p. 37, sans qu’elle présente toutefois un degré de précision chronologique comparable. Dès lors, on ne saurait souscrire à l’affirmation de J. de SALAZAR Y ACHA, « Notas para una biografía de Fernán Rodríguez de Valbuena », p. 265, qui, conformément à la datation traditionnelle, place la mort du prieur au mois de septembre 1332. 327. Cortes de los antiguos reinos de León y Castilla, t. I, pp. 428-429. 328. RAH, Col. Salazar, M-128, ffos 303r°-305r°. 329. L’assiette de l’impôt était ainsi définie, R AH, Col. Salazar, M-I28, f° 303v° : « Acordaron de me dar quatro seruicios en lot tus vasallos y que ge lot mandase coger en cada logar en esta guisa, el que obiere quantia de 60 maravedis en muebles y en raices ha de pechar S maravedis, el que hobiere quantia de 120 maravedis ha de pechar 16 maravedis, el que hobiere quantia de 180 maravedis ha de pechar 14 maravedis, el que hobiere quantia de 240 maravedis ha de pechar 32 maravedis. » 330. L’analyse la plus complète de l’insurrection reste l’étude de L. V. DÍAZ MARTÍN, « Los maestres de las órdenes militâtes en el reinado de Pedro I », qu’il convient de compléter, pour les années finales du règne, parla récente approche de C. de AYALA MARTÍNEZ, « Las órdenes militares ante la guerra civil castellana ». 331. L, V. DÍAZ MARTÍN, « Los maestres de las órdenes militares en el reinado de Pedro I », pp. 304 et 307. 332. PEDRO LOPEZ DE AYALA, Crónica del rey don Pedro, an. V, chap. 6 et 7, pp. 442-443. 333. Ibid., an. IV, chap, 27, p. 438. 334. Ibid., an. V, chap. 7, p. 443 : « Prendieron el conde é el maestre à don Juan Garcia, hermano de doña Maria de Padilla, que era comendador mayor de Castilla, que avia el rey don Pedro dejado con ellos por frontero en la frontaria de Albuquerque ». 335. Sur les circonstances de son élection à la tête de la milice, il convient de se reporter aux études de L. V. DÍAZ MARTÍN, « Los maestres de las órdenes militares en el reinado de Pedro I », p. 303, et de J. O’CALLAGHAN, « The Masters of Calatrava and the Castilian Civil War », pp. 356-357. 336. Comme l’a bien montré F. de RADES

Y ANDRADA,

Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de

Sanctiago, Calatrava y Alcántara, part. II, f° 56r°. 337. PEDRO LÓPEZ DE AYALA, Crónica del rey don Pedro, an, IV, chap. 25, p, 437. 338. Il était en effet apparenté à leur mère, Leonor de Guzmán, comme l’a observé L. V. MARTÍN,

DÍAZ

« Los maestres de las érdenes militares en el reinado de Pedro I », pp. 289-290, qui a

signalé combien une telle relation avait joué dans l’hostilité que Pierre I er lui témoigna au début du règne. 339. PEDRO LÓPEZ DE AYALA, Crónica del rey don Pedro, an. IV, chap. 29, p. 439 : « E estonce tornó el rey al dicho maestre de Alcántara los castillos de Moron é Cote, é otros castillos de la orden de Alcántara, los quales tomára luego el regnó, segund dicho avemos, por se non fiar dél, por quanto era pariente de doña Leonor de Guzman, é tornógelos estonce el rey al dicho maestre. » 340. Ibid., an. V, chap. 18, p. 446. 341. Brièvement abordé par L. V.

DÍAZ MARTÍN,

« Los maestres de las órdenes militares en el

reinado de Pedro I », p, 306, ce point a été voici peu approfondi par E. MITRE

FERNÁNDEZ,

maestres de las órdenes militares castellanas y la “revolucion” Trastámara », p. 272. 342. PEDRO LÓPEZ DE AYALA, Crónica del rey don Pedro, an.V, chap. 20, p. 448. 343. AHN, OM, carp. 16, vol. II, doc. 24.

« Los

490

344. PEDRO LÓPEZ DE AYALA, Crónica del rey don Pedro, an. VI, chap. 18, p. 468 : «Otrosi el rey ovo nuevas como don Juan Garcia de Villagera, hermano de doña Maria de Padilla, que el rey avia fecho maestre de Santiago, andaba por la tierra de la orden, é que peleára con don Gonzalo Mexia, comendador mayor de Castilla, é con don Gomez Carrillo, fijo de Rui Diaz Carrillo, entre Tarancon é Uclés, los quales don Gonzalo Mexia e don Gomez Carrillo vencieran é desbarataran al dicho don Juan Garcia maestre é le mataran en la pelea, la qual fué viernes é veinte é siete dias de noviembre dette dicbo año. E ovo el rey por estas nuevas muy gran enojo.» 345. Ibid., an. VII, chap. 2, p. 471 : « E saliendo la reyna doña Maria del castillo, é con ella aquellos caballeros que dicho avemos, llegando á una puente pequeña que está delante de la puerta del alcazar, llegó un escudero que guardaba a don Diego Garcia de Padilla, maestre de Calatrava, que decian Juan Sanchez de Otero, é dió con una maza en la cabeza á don Pero Estebanez Carpentero, que se llamaba maestre de Calatrava, enguisa que le derribó en tierra cerca de la reyna, é matóle luego. » 346. Ainsi l’ont signalé les deux plus récents biographes du roi, L.V. DÍAZ MARTÍN, Pedro I, p. 169, et C. ESTOW, Pedro the Cruel of Castile, p. 153. 347. Le fait a été souligné par J. O’CALLAGHAN, « The Masters of Calatrava and the Castilian Civil War », pp. 359-360. 348. PEDRO LÓPEZ DE AYALA, Crónica del rey don Pedro, an. XV chap. 8, p. 534 : « É estando sobre un logar que dicen Calpe […] llegaron al rey nuevas como don Gutier Gomez de Toledo, maestre de Alcantara, al qual el rey mandara poner recuas de viandas en Monviedro, entrára por poner la recua en el dicho logar de Monviedro, é que salieran á él el conde de Dénia, que fué despues marqués de Villena, é don Pedro Moñiz, de Godoy, que andaba estonce en Aragon, é se llamaba maestre de Calatrava, é el concejo de Valencia, é pelearon con el dicho maestre de Alcantara en an logar que dicen las Alcublas, é que le desbarataron, é le mataron, é le tomaron la recua, é peso mucho dello al rey. » Inscrit par l’auteur de la chronique dans le pénultième chapitre de l’année 1564, le combat a été replacé au début de l’année suivante par L. V. DÍAZ MARTÍN, « Los maestres de las órdenes militares en el reinado de Pedro I », p. 324, et, à sa suite, par F. NOVOA

PORTELA,

« Los maestres de la orden de Alcántara durante los reinados de

Alfonso XI y Pedro I », p.332. 349. L. V. DÍAZ MARTÍN, Pedro I, p. 286, 350. Souligné par F. de RADES

Y ANDRADA,

Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago,

os

Calatrava y Alcántara, part. II, ff 60v°-61r°, et part III, f° 30r°, le fait a été étudié par L. V. MARTÍN,

DÍAZ

« Los maestres de las ôrdenes militares en el reinado de Pedro I », p. 328, et par C. de

AYALA MARTÍNEZ,

« Las órdenes militares ante la guerra civil castellana », pp. 45-48.

351. Pendant les mois qui précédèrent la bataille, Garcí Álvarez de Toledo, supérieur de Santiago, Gómez Pérez de Porres, prieur de l’Hôpital, et même Diego García de Padilla, maître de Calatrava, passèrent au service de l’infant Enrique, comme l’a relevé PEDRO LÓPEZ DE AYALA, Crónica del rey don Pedro, an. XVII, chap. 8, pp. 541-542, créant ainsi un déséquilibre dont s’est bien fait l’écho C. de AYALA MARTÍNEZ,

« Las órdenes militares ante ta guerra civil castellana », p. 48.

352. La date de son élévation à la tête de Calatrava demeure très incertaine. L, V.

DÍAZ MARTÍN,

« La elección de Martin López de Córdoba como maestre de Calatrava », a observé que la date de 1365, tenue pour évidente à la suite de F. de RADES Y ANDRADA, Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara, part. II, f° 59V °, reposait sur un document à la datation erronée. Il a proposé de placer l’élection du maître dans les premiers mois de 1367, sans spécifier si elle aurait eu lieu avant la rencontre de Najera, qui eut lieu le 3 avril. Le plus ancien document faisant mention de Martín López de Córdoba à la tête de Calatrava date du 18 avril (AMM, Cart. Real. 1367-1380, f° 2r°, publ. Á. L. MOLINA MOLINA, « Martín López de Córdoba, maestre de las órdenes de Alcántara y Calatrava y adelantado mayor del reino de Murcia », pp. 102-103, doc. 4). 353. PEDRO LÓPEZ DE AYALA, Crónica del rey don Pedro, an. XVIII, chap. 3, p. 552.

491

354. Comme l’a montré A. L. MOLINA MOLINA, « Martín López de Córdoba, maestre de las órdenes de Alcántara y Calatrava y adelantado mayor del reino de Murcia », p. 94. 355. Le fait a été relevé par L. V.

DÍAZ MARTÍN,

« Los maestres de las órdenes militares en el

reinado de Pedro I », pp. 329-330, et C. de AYALA MARTÍNEZ, « Las órdenes militares ante la guerra civil castellana », pp. 49-51. 356. L’appui fourni au prétendant par la plus grande partie de la noblesse est bien connu. Il a été analysé par J. VALDEÓN BARUQUE, Enrique II de Castilla : la guerra civil y la consolidación del régimen. 357. PEDRO LÓPEZ DE AYALA, Crónica del rey don Pedro, an. XVII, chap. 8, p. 541, 358. F. de

RADES Y ANDRADA,

Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y

Alcántara, part. II, f° 58r° : « Sabidas estas nuevas, el maestre don Diego Garcia de Padilla, mouido con el temor de ser desposseydo violentamente de su maestradgo […] partio de Almagro para Toledo, y llegado […] a la ciudad, beso la mono a don Enrrique y juro que le seria leal vassallo y le seruiria en aquella empresa. El rey don Enrrique, visto lo que el maestre don Diego auia hecho, prometiole que non seria desposseydo de su maestradgo y luego mando a don Pedro Muniz renunciasse en el todo el derecho que dezia tener para ser maestre y asi lo renuncio. » 359. Établi en Aragon, le premier acte connu dans lequel Pedro Muñiz de Godoy revendique le titre de maître de Calatrava date du mois d’avril 1360 (AHN, OM, libro 1347, f° 155r°-v°). 360. Ainsi l’a bien fait valoir L. V. DÍAZ MARTÍN, Los maestres de las órdenes militares durante el reinado de Pedro I », pp. 289-290. 361.

PEDRO LÓPEZ DE AYALA,

Crónica del rey don Pedro, an. V, chap. I, p. 440, et chap. 20, p. 448. Il

semble même, à croire un continuateur anonyme du XVe siècle de l’évêque de Burgos Gonzalo de Hinojosa qui, un siècle plus tôt, avait prolongé la narration de Rodrigo Jiménez de Rada, que le roi ait d’abord songé sans succès à confier à Juan García de Padilla la charge de régir le prieuré castillan de l’Hôpital (Continuación de la crónica de España del arzobispo don Rodrigo Jiménez de Rada, p. 93). 362. PEDRO LOPEZ DE AYALA, Crónica del rey don Pedro, an. VI, chap. 16, pp. 467-468. Á peine le maître était-il élevé à la tête d’Alcántara qu’il fut démis de ses fonctions par le roi, dont il avait suscité la méfiance. C’est à l’occasion de sa destitution que la chronique fait état de son lien de parenté avec Juan Fernandez de Hinestrosa, qui intervint en sa faveur pour lui éviter d’être emprisonné puis l’aida à fuir en Aragon. 363. Cette alliance est mentionnée par les mémoires de Leonor López de Córdoba publiés par R. AYERBE-CHAUX,

« Las memorias de doña Leonor López de Córdoba », p. 17.

364. Présent en Aragon aux côtés d’Henri de Trastamare dès le mois de décembre 1356, il fut choisi en tant que messager pour entretenir le lien avec l’infant Fadrique (ACA, Cancillería, reg. 1543, f° 5v°, publ.J. B. SITGES, Las mujeres del rey don Pedro I de Castilla, p. 66). 365. Plusieurs documents conservent la mémoire d’un procès qui, de 1353 à 1360 au moins, opposa les deux familles pour la possession du domaine de Guadaxira, distrait de la commanderie de Lobón (RAH, Col. Salazar, M-17, ffos 126r°-v° et 219r°-220v°). 366. BS, pp. 333-334. Au début de son règne, Pierre I er semble s’être appuyé sur le grand commandeur de Castille Ruy Chacón, ennemi juré de Gonzalo Mexía, pour annihiler le pouvoir de Fadrique. C’est du moins ce qui apparaît dans un document d’août 1356, où l’évêque de Florence invite les archevêques de Séville et de Tolède à absoudre le commandeur d’Uclés, Sancho Sánchez de Moscoso, du meurtre de Ruy Chacón, décapité à Consuegra après avoir été tiré de force hors de l’église où il avait trouvé refuge. L’acte mentionne en effet la conduite séditieuse de Ruy Chacón à l’encontre de Fadrique : « Scandalum et damnum maximum plurimodum absque eiusdem magistri licentia se quibusdam predicti magistri emulis sociasset, dissensiones et scandala inter dominum Petrum regem Castelle et Legionis illustrem et eumdem magistrum procurando. » Or, quoi qu’en dise le document, rédigé au cours d’une brève phase de réconciliation entre Fadrique et le roi, il est

492

difficile de penser que le grand commandeur de Castille se soit ligué avec les ennemis du maître de son ordre sans avoir reçu au préalable l’approbation du souverain, 367. Comme l’a signalé L. V.

DÍAZ MARTÍN,

« Los maestres de las órdenes militares durante el

reinado de Pedro I », p. 314, reprenant à son compte l’information de F. de

RADES Y ANDRADA,

Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara, part. II, f° 58v°. 368. Cette hypothèse a été émise par J, O’CALLAGHAN, « The Masters of Calatrava and the Castillan Civil War », p. 359. Elle n’est nullement invraisemblable lorsqu’on sait qu’un fils de Pedro Muniz de Godoy prénommé Diego, commandeur de Malagón, fut exécuté à Toro avec le neveu de Juan Núñez de Prado, Pedro Estébañez Carpentcyro, lequel prétendait être le maître légitime de la milice (PEDRO LÓPEZ DE AYALA, Crónica del rey don Pedro, an. VII, chap. 2, pp. 470-471, et F. de RADES Y ANDRADA,

°-59r°).

Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara, part. II, ff os 58v

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Chapitre VIII

Une logique instrumentale La mise sous tutelle des dignitaires des ordres militaires

1

Pour affermir son contrôle des ordres militaires, le pouvoir monarchique s’est efforcé de s’attacher la fidélité des dignitaires placés à leur tête. Sensible dès l’origine, en particulier dans l’association des maîtres à la construction d’un espace politique qu’ils avaient contribué à façonner par la mission de reconquête et de colonisation qui leur avait été impartie1, cet effort déboucha à partir du gouvernement d’Alphonse X sur un véritable projet d’instrumentalisation2. Pour l’autorité royale, le biais le plus sûr était de peser sur la désignation des maîtres des ordres militaires, voire de se réserver, dans la pratique, le monopole de leur nomination. Un tel objectif, primordial pour la monarchie, était difficile à atteindre. Il exigeait que le pouvoir royal disposât d’une force de contrainte dont il s’était parfois trouvé dénué à la charnière des XIIIe et XIV e siècles. Aussi les souverains furent-ils conduits à développer d’autres moyens d’action auxquels l’historiographie, prompte à souligner leur impuissance, n’a pas véritablement prêté attention. En associant les dignitaires des ordres militaires au service curial comme en les insérant dans un réseau de fidélités complexes, la monarchie a d’abord voulu s’assurer leur obéissance avant d’utiliser ces biais, une fois sa puissance rétablie par Alphonse XI, pour parfaire le projet d’instrumentalisation de ces institutions dessiné, près d’un siècle plus tôt, à la suite de l’avènement d’Alphonse X3.

I. – Le choix d’un responsable de confiance 2

Si la désignation des maîtres est l’un des objets auxquels l’historiographie des ordres militaires a traditionnellement prêté une attention privilégiée, son étude est loin pour achevée. Sur la base des chroniques de l’époque moderne, l’intervention monarchique a été perçue dès la période d’émergence des milices comme un facteur de choix décisif. Contre une telle position, de nombreux auteurs ont souligné, à la suite de Derek Lomax, qu’en fait l’ingérence du pouvoir n’est pas antérieure au deuxième quart du XIVe siècle4. Quoique fondée, cette réaction peut toutefois sembler exagérée dans la mesure où Alphonse XI innova moins qu’il ne reprit les prétentions de ses prédécesseurs à désigner les responsables de l’Église castillane5.

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L’affirmation de l’intervention royale 3

L’ingérence du pouvoir monarchique dans le choix des maîtres des ordres militaires a longtemps été tenue pour un usage naturel. Au début du XXe siècle encore, les historiens évoquaient, dès l’époque de l’apparition des milices, une intervention directe des rois plaçant ces institutions entre les mains de dignitaires fidèles6. Pour étayer cette thèse, ils se fondaient sur les récits produits au cours de la période moderne par les chroniqueurs des ordres militaires. Ceux-ci sont nombreux, à l’exemple du plus ancien d’entre eux, Francisco de Rades y Andrada, à se faire l’écho d’élections magistrales dans lesquelles, dès l’origine, les rois auraient joué un rôle actif, tel Ferdinand II qui en 1184, à la mort du fondateur de Santiago Pedro Fernández, aurait contraint les frères léonais à recevoir pour maître Sancho Fernández afin de s’opposer au candidat castillan, Fernando Diaz, jugé trop favorable aux intérêts d’Alphonse VIII7.

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C’est à Derek Lomax qu’il revint de démontrer que de pareilles pressions correspondent en fait à une construction historique qui plaque sur une réalité médiévale un mode de pensée du XVIe siècle 8. À cette époque, en effet, l’ingérence du souverain dans l’élection des maîtres était tenue pour naturelle dans la mesure où elle s’inscrivait dans une tradition d’intervention parfaitement aboutie en un siècle où le pape avait reconnu le roi d’Espagne comme administrateur perpétuel des ordres militaires hispaniques, dont les domaines avaient été réunis en 1523 au patrimoine de la Couronne9. Il n’est cependant pas possible d’accorder foi à un tel témoignage à propos de l’ingérence précoce de l’autorité royale dans la désignation des maîtres. Aucune des tentatives rapportées en ce sens pendant le premier siècle d’existence des ordres militaires n’a pu être confirmée à l’aide des sources et, à l’épreuve de la documentation, les scissions qu’elles auraient censément entraînées se sont révélées être de pures fictions10.

5

Avant le règne d’Alphonse X, la seule élection magistrale susceptible d’avoir été liée à la volonté du roi est celle de Martín Barragán, élevé en 1218 à la charge suprême de Santiago. Selon le récit de Pedro de Orozco et Juan de la Parra, ce personnage aurait en effet été nommé maître à l’initiative de Ferdinand III, dont il était un officier curial, en raison de l’incapacité des frères santiaguistes à s’entendre pour donner un successeur à García González de Araujo11. Il faut cependant considérer cette information avec la plus grande prudence. Rédigée à la requête d’Alonso de Cárdenas, la chronique qui mentionne le fait est postérieure de plus de deux siècles et demi à l’événement relaté. Surtout, elle n’est pas neutre dans la mesure où elle s’attache à dépeindre, sous le poids des interventions extérieures, la décadence de l’Ordre contre laquelle le commanditaire de l’œuvre est dit s’élever afin de rendre à l’institution l’état de pureté originelle12 auquel l’avait soustraite la désignation de Martín Barragán, le premier des maîtres à ne pas compter parmi les compagnons du fondateur et à avoir été élu au terme de dissensions imputées au diable13.

6

Avant le milieu du XIIIe siècle, on ne peut donc considérer la désignation des maîtres par le pouvoir royal comme un instrument destiné à mieux assurer à ce dernier le contrôle des milices qu’ils gouvernent. L’usage se transforma à l’avènement d’Alphonse X, qui s’employa à placer à la tête de chaque institution des responsables à la fidélité largement éprouvée14. L’exemple le plus spectaculaire est sans conteste celui de Pedro Yáñez, qui assumait depuis vingt ans la dignité suprême d’Alcántara quand il fut appelé par le roi, en 1254, à diriger Calatrava15. Le maître était un proche du monarque, au conseil duquel il

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appartenait déjà lorsque ce dernier était infant16. Il l’avait soutenu dans ses entreprises armées, notamment dans la campagne de Murcie, où son engagement fut récompensé par la concession de Salvaleon17, puis, une fois à la tête de Calatrava, par la remise du dixième du quint royal prélevé sur les expéditions en terre d’Islam18. Ainsi se créa entre les deux hommes cette étroite proximité mentionnée par la chancellerie du palais lorsqu’en 1264 la forteresse d’Osuna fut donnée au maître19. 7

Pour placer son candidat à la tête de Calatrava, Alphonse X dut selon toute vraisemblance écarter le titulaire de la charge, Fernán Ordóñez, qui avait pourtant servi Ferdinand III avec zèle au cours de ses campagnes en Andalousie20. Si les chroniques d’époque moderne affirment que Pedro Yáñez fut élevé à la maîtrise de Calatrava à la faveur de la mort de son prédécesseur21, plusieurs éléments permettent cependant d’en douter. En premier lieu, la désignation du nouveau maître s’inscrivait dans un projet royal de regroupement des ordres d’obédience bernardine pour lequel Alphonse X assura au chapitre général de Cîteaux avoir obtenu le désistement de leurs supérieurs22. Ensuite, l’écart minime de quatre jours entre les mentions des deux dignitaires dans les actes de la chancellerie confère à la substitution un caractère brusque et prémédité23. Enfin, une bulle d’Alexandre IV, rappelant en janvier 1256 à l’abbé de Morimond et au maître de Calatrava les conditions d’élection à cette dernière charge, porte à croire que Pedro Yáñez n’offrait pas le profil canonique requis pour une telle promotion24.

8

Bien qu’elle soit l’exemple le plus spectaculaire de l’ingérence d’Alphonse X dans la nomination des maîtres des ordres militaires, la nomination de Pedro Yáñez est loin d’être un cas unique. García Fernandez, qui remplaça Pedro Yáñez à la tête d’Alcántara, est décrit dans les chroniques de l’époque moderne comme un proche conseiller du roi 25. Il n’est nullement impossible qu’il ait dû son élévation à celui-ci. Faute de preuve formelle, sa fidélité — même intéressée — au monarque, qui en fit son exécuteur testamentaire en 1284, au plus fort de la rébellion de l’infant Sanche, peut constituer un indice26. De même, Pedro Núñez était connu pour être un collaborateur étroit d’Alphonse X, qu’il avait servi dans la répression de la révolte mudéjare de Murde, quand lui furent successivement confiées les maîtrises des ordres de Santa María de España et de Santiago 27 . Il ne fait aucun doute qu’un tel parcours lui fut ouvert par l’ample faveur royale dont il disposait jusqu’au moment où il décida de rallier les adversaires du monarque, dont il s’imposa comme l’un des chefs au cours de la guerre civile qui condut le règne d’Alphonse X28.

9

L’ouverture des ordres militaires à des fidèles du roi permit à Alphonse X d’acquérir un poids important dans leur gouvernement Le fait est patent dans le cas de Calatrava, où la docilité de Pedro Yáñez donna au monarque une capacité d’intervention considérable. L’ingérence du roi dans la conduite de l’institution ne fut pas forcément plus forte que pour d’autres milices, où il avait également placé des fidèles aux charges de responsabilité ; elle est simplement mieux connue dans la mesure où la trace en est conservée dans les actes des chapitres généraux de Cîteaux. Il semble ainsi qu’Alphonse X ait cherché, sitôt Pedro Yáñez élevé à la tête de Calatrava, à reprendre le projet de son père visant à rompre la filiation directe de Morimond en encourageant les interventions de l’abbé de San Pedro de Gumiel29. À l’hiver 1255, les prérogatives du monastère langrois firent l’objet d’une nouvelle contestation dont on peut penser qu’elle fut plus durable que ne le laissent accroire les statuts du chapitre général de Cîteaux, qui réaffirment sans ambages les droits de Morimond sur ses filiales30.

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10

De fait, la mise en cause de la filiation établie s’inscrivait dans un vaste et original programme de remodelage des milices d’obédience bernardine. Fort du soutien de Pedro Yáñez, Alphonse X envoya au chapitre général de Cîteaux une demande visant à obtenir la réunion des domaines de Calatrava et de deux de ses filles31. Maintenu dans un certain flou par l’historiographie, réticente à prendre position sur l’identité des deux institutions intéressées32, le projet ne prévoyait selon moi rien de moins que la fusion des ordres d’Avis et d’Alcántara à l’intérieur de Calatrava. Saisi de la requête royale, le chapitre général de Cîteaux refusa de se prononcer sur-le-champ et chargea les abbés de Valbuena et de Bujedo de mener une enquête permettant de connaître l’avis des filiales de Calatrava sur l’union envisagée33. L’absence de suite donnée au projet ne laisse aucun doute sur le verdict de l’institution cistercienne, même si la cause du refus, lié peut-être aux réticences des frères portugais, nous demeure inconnue.

11

Contraint par le chapitre de Cîteaux à abandonner son projet de remodelage des ordres soumis à Calatrava, Alphonse X n’en renonça pas pour autant à l’idée de tirer parti de la présence d’un fidèle à la tête de l’institution pour développer le contrôle royal auquel celle-ci était assujettie. À en croire les protestations du chapitre cistercien réuni en 1260, il semble en effet que le monarque ait obtenu de Pedro Yáñez que des frères de l’Ordre lui remettent les forteresses qu’ils possédaient, s’obligeant le cas échéant par un hommage à les ouvrir au gré du roi34. L’excommunication fut immédiatement décrétée par l’abbé de Morimond contre les coupables35. En retour, le monarque prononça de lourdes peines d’exil ou d’emprisonnement conte les frères réfractaires à l’autorité du maître36. Une situation tendue perdura ainsi quelque temps jusqu’à ce qu’en 1265 la mise à l’écart de Pedro Yáñez, flanqué d’un coadjuteur à l’initiative de ses frères, restituât à Calatrava une partie de son autonomie par rapport au pouvoir séculier sans remettre en cause totalement le principe de l’ingérence royale37.

Le recul des pratiques d’ingérence 12

Il est certain qu’avant Alphonse XI aucun des successeurs d’Alphonse X n’est intervenu autant que ce dernier dans la nomination des maîtres. Si l’on observe, à la charnière des XVIe et XVI e siècles, un recul des pratiques d’ingérence, il apparaît néanmoins que l’historiographie a largement exagéré cette rupture38. Étudiant les élections épiscopales, José Manuel Nieto Soria a observé que l’action de Sanche IV s’inscrivait dans la continuité de celle de son père39 : à sa mort, les Cortes réunies par le jeune Ferdinand IV dénoncèrent les pressions récurrentes exercées par le défunt au cours de son règne40. S’il n’est pas possible d’étendre une affirmation similaire au choix des supérieurs des ordres militaires, nombre d’entre eux constituaient néanmoins des fidèles du pouvoir royal, à l’instar du maître de Calatrava Ruy Pérez Ponce, auquel Sanche IV remit à titre viager l’Hospital del Rey de Burgos41, alors même que plusieurs, tel Gonzalo Martel, passent d’après la tradition recueillie par les chroniqueurs de l’époque moderne pour devoir personnellement leur charge au souverain42.

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Différents indices incitent selon moi à considérer cette information avec un certain intérêt, bien qu’il ne soit pas possible de la vérifier dans les sources. L’exemple du maître de Santiago Diago Muñiz montre qu’au début du XVIe siècle la monarchie n’avait pas renoncé à intervenir dans l’élection des supérieurs des ordres militaires. Proche de Ferdinand IV, qu’il servit en 1307 face à Juan Núñez de Lara au siège de Tordehumos, le dignitaire obtint pour prix de son concours certains biens situés à Murcie43. Trois ans plus

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tard, la faveur royale joua sans aucun doute un rôle déterminant lorsqu’il fut élevé à la tête de Santiago, à la suite du retrait de Juan Osórez. C’est du moins ce qu’invite à penser une lettre écrite en décembre 1312 par Juan Manuel à Jacques II d’Aragon et dans laquelle l’infant, qui avait rassemblé à ses côtés les frères hostiles au maître44, s’ouvrait au souverain aragonais de son projet de mettre à profit la mort de Ferdinand IV pour obtenir du pape la destitution du supérieur santiaguiste, qui était désormais privé de son principal appui45. 14

Il semble donc que l’ingérence monarchique dans le choix des maîtres n’avait pas complètement disparu au début du XIVe siècle. Peut-être est-on fondé à en trouver un indice dans le désir récurrent des supérieurs d’interdire aux frères de leur institution d’entrer en contact avec le souverain ou avec les principaux représentants de la société politique46. Inscrite déjà dans la législation santiaguiste de Pelayo Pérez Correa47, une telle prohibition ressort avec une vigueur largement accrue des définitions de Calatrava édictées en 1304 par l’abbé de Morimond48. À partir de là, elle fut étendue à toutes les milices d’obédience bernardine49. Sans doute est-il révélateur que les seuls statuts à ne pas faire mention de cette interdiction soient ceux que l’abbé de Palazuelos promulgua à l’intention de Calatrava en octobre 1325, quatre mois à peine après que les frères eurent obtenu d’Alphonse XI la destitution de García López de Padilla, à l’issue d’une longue révolte où le pouvoir royal n’était pas resté neutre50.

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Si la monarchie s’efforça d’entretenir le principe d’ingérence dans le choix des maîtres, les moyens lui manquèrent cependant avant le règne d’Alphonse XI pour mener à bien sa politique51, comme le montre l’exemple de García López de Padilla, porté à la tête de Calatrava en 1297 et dont l’autorité royale tarda presque trente ans à obtenir la destitution52. L’hostilité de la cour castillane à son égard avait pourtant été immédiate. Élu dans une phase de tensions avec l’Aragon, ses relations amicales avec Jacques II, qu’il informait dans une correspondance abondante53, lui valurent d’emblée la méfiance des tuteurs de Ferdinand IV54, qui lui suscitèrent un rival en favorisant les prétentions à la maîtrise du grand commandeur de Calatrava Gutier Pérez, contre qui il avait remporté le suffrage des frères55. Ainsi s’ouvrit un conflit armé long de quatre ans, dans lequel le pouvoir royal prit parti contre García López de Padilla56 sans pouvoir toutefois empêcher celui-ci de renforcer sa position, obligeant son adversaire à rechercher des appuis à Grenade57, voire en Aragon auprès de Jacques II, alors désireux de nuire par tous les moyens aux intérêts castillans58.

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Dans de telles conditions, il n’était plus possible pour le pouvoir royal de soutenir encore Gutier Pérez59. Aussi les tuteurs de Ferdinand IV, en février 1301, se rangèrent-ils à la décision de l’abbé de Morimond de reconnaître pour maître García López de Padilla60. Ce dernier était loin, toutefois, de pouvoir jouir en paix de sa victoire. Dès l’été, à l’initiative des infants Enrique et Juan, fut réuni un chapitre général au cours duquel l’abbé de San Pedro de Gumiel, s’arrogeant le droit d’agir en représentant du supérieur de Morimond, déposa le maître et lui substitua Aleman, un frère au prestige incontesté61 qui s’était illustré pendant la révolte mudéjare du règne d’Alphonse X62. Le pouvoir conféré à ce dernier était cependant extrêmement fragile. S’il tenta de le faire valoir en convoquant un chapitre général63, voire en recourant à la titulature inusitée de « maître par la grâce de Dieu64 », il ne parvint pas à étendre son autorité dans l’Ordre. Confronté à l’hostilité de Cîteaux, qui le regardait comme illégitime, il fut contraint de se démettre en février 1302 et de restituer les insignes de la maîtrise à García López de Padilla65, reconnu en mai par la chancellerie royale66.

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Si nul compétiteur ne lui disputait plus désormais la charge suprême de Calatrava, García López de Padilla était loin d’avoir pour autant obtenu un succès complet. Pendant tout le règne de Ferdinand IV, sa proximité avec l’Aragon lui attira une suspicion continue. Si le roi lui confia des missions diplomatiques, comme à l’été 1306, pour préparer une entrevue avec jacques II67, il n’en continua pas moins de protéger à la cour les frères rebelles à l’autorité de leur supérieur68. En 1307, l’abbé de Morimond était contraint de revenir en Castille afin d’enquêter sur la véracité des charges contre le maître adressées au chapitre général de Cîteaux sous le couvert du roi69. Les dénégations de Ferdinand IV pèsent bien peu face aux rumeurs qui l’accusèrent, quatre ans plus tard, d’avoir prêté l’oreille à une conspiration visant à assassiner García López de Padilla70. Le retour en grâce du maître à la mort du roi ne doit pas tromper71. Le pouvoir conservait entière son hostilité à son égard ; il lui manqua seulement, jusqu’en 1325, la force de lui opposer un compétiteur qui permît de l’écarter définitivement72.

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Sans conteste le mieux documenté, l’exemple de Calatrava n’est pas le seul à témoigner d’une tentative malheureuse d’ingérence de l’autorité royale à la charnière des XIIIe et XIVe siècles. La crise qui affecta le prieuré castillan de l’Hôpital à compter de 1297 ne me paraît pas résulter d’une cause très différente. Elle est cependant loin d’avoir bénéficié d’un intérêt identique de la part des historiens. L’épisode reste très mal connu, la plupart des chercheurs qui se sont intéressés à l’Ordre se limitant à reprendre les termes d’une lettre adressée au printemps 1299 par le couvent de Chypre au maître Guillaume de Villaret, qui résidait alors en Provence73. Dans cette missive, les dignitaires rapportaient l’éclatement dans le prieuré de Castille, deux ans plus tôt, d’une révolte d’une gravité telle que le maître avait été obligé de convoquer à Marseille le prieur et les frères rebelles à son autorité74. Sur les raisons d’une telle crise, connue dans le siècle comme l’« escandle d’Espaigne75 », le courrier adressé à Guillaume de Villaret ne dit rien, mais il paraît clair qu’au moment où il fut envoyé, la rébellion, vieille de deux ans déjà, n’était pas considérée comme terminée.

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Il existe un document, insuffisamment exploité, qui attribue une cause à l’effervescence des frères. À l’été 1298, des Hospitaliers portugais, venus à Valladolid avec l’armée d’invasion du roi Denis Ier, signalèrent à Guillaume de Villaret l’état déplorable du prieuré castillan : ils lui signifièrent qu’il en était considéré comme le responsable, pour avoir institué en un bref laps de temps deux prieurs différents76. De fait, dans les actes de la chancellerie royale alternent deux dignitaires, Diego Gómez de Roa, lieutenant du grand commandeur d’Espagne en 129477 avant d’être prieur de Castille en 1297 78, et Vasco Lourenço, prieur une première fois en 129679, puis de 1298 à 129980. Il n’est pas déraisonnable d’estimer que les tuteurs de Ferdinand IV, comme devait le faire Jacques II d’Aragon quelques années plus tard81, avaient cherché à obtenir des autorités centrales de l’Hôpital la nomination d’un fidèle, Diego Gómez de Roa, ancien officier territorial de la monarchie82, entré récemment dans l’Ordre, où il exerçait en tant que commandeur de Portomarín83, pour s’opposer au choix d’un coreligionnaire d’origine portugaise, tenu pour potentiellement hostile84.

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Une telle situation expliquerait la gravité de la scission qui se produisit à l’intérieur du prieuré castillan de l’Hôpital dans les dernières années du XIIIe siècle. A en croire le témoignage des frères du couvent central, la crise présenta un caractère inouï dont ils redoutaient qu’il ne restât dans les mémoires, pour l’opprobre de leur milice85. Elle fut en tout cas considérée comme suffisamment profonde pour justifier, conformément à leur conseil, l’envoi sur place d’un lieutenant du maître86. Ainsi, en 1300, de février à juin pour

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le moins, est attestée la présence à la tête du prieuré castillan d’un certain Jucelme dont l’anthroponyme révèle l’origine languedocienne87. Sept ans plus tard, l’agitation — peutêtre entretenue par la monarchie, qui entre-temps avait cherché à imposer derechef Diego Gómez de Roa88 — demeurait assez vive pour que Foulques de Villaret dépêchât en Castille un autre lieutenant, Arias Gutiérrez Quixada, chargé d’administrer directement le prieuré hospitalier en son nom89. Si l’effort du pouvoir royal pour imposer un prieur à sa solde n’aboutit pas, il fallut toutefois plus de dix ans pour rétablir les mécanismes ordinaires de gestion, que sa tentative d’ingérence avait mis à mal.

La généralisation des désignations autoritaires 21

Une fois pleinement rétablie l’autorité royale, au sortir de la longue minorité d’Alphonse XI, le principe d’ingérence dans le choix des maîtres des ordres militaires se réactiva brusquement90. Le jeune roi reprit en effet la politique d’Alphonse X, dont il chercha à systématiser les acquis en imposant l’intervention du pouvoir dans les élections magistrales91. Pour ce faire, il semble qu’il ait d’abord utilisé les dissensions internes entre les frères pour désigner son candidat, comme il le fit en 1337 en plaçant un collaborateur éprouvé, Gonzalo Martínez de Oviedo, à la tête d’Alcántara92. Cependant, le prétexte d’une scission ne lui était nullement indispensable. Dès l’année suivante, le roi confiait Santiago au frère de sa favorite, Alonso Méndez de Guzmán, alors que dans leur majorité les électeurs s’étaient décidés en faveur du neveu du maître défunt, Vasco López 93. Quant à Pierre Ier, poussant plus loin les pratiques autoritaires de son père 94, il n’hésita pas à susciter des schismes au sein des ordres pour obtenir l’élection d’un candidat de son choix, comme le révèle l’exemple de Juan García de Padilla, porté à la tête de Santiago du vivant de l’infant Fadrique et sommé de combattre ce dernier95.

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Malgré les entraves apportées à partir du règne d’Alphonse XI au libre choix des frères, la désignation des maîtres affectait de se conformer aux exigences canoniques. Les actes d’investiture conservés sont relativement rares, mais ils attestent de façon unanime que l’apparence élective n’était jamais abandonnée. En témoignent les récits des nominations de Gonzalo Martínez de Oviedo ou de Garcí Álvarez de Toledo, élevé à la maîtrise de Santiago en 1359 à l’initiative de Pierre Ier96. Dans les deux cas, la décision est décrite comme le résultat du choix d’un collège de treize frères, qui pour Alcántara — à la différence de Santiago, où ils disposaient de fonctions plus étendues — furent institués pour l’occasion97. Ensemble, ils portèrent leurs suffrages sur le candidat du roi, qui fut aussitôt intronisé comme maître et revêtu des insignes de sa dignité aux accents rituels du Te Deum laudamus 98. Quelles que soient les pressions subies par les frères, dont ils ne pipent mot, chacun des actes d’investiture souligne le respect des coutumes anciennes auxquelles sacrifiait l’élection du maître99.

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L’origine monarchique de la décision ne faisait pourtant aucun doute pour les contemporains. C’est ce qui ressort d’un courrier envoyé en 1327 par Jacques II d’Aragon au supérieur de Santiago Vasco Rodríguez, dans lequel le roi félicite celui-ci de son élection : la désignation y est présentée comme le fruit du bon vouloir combiné d’Alphonse XI et des frères de l’Ordre100, bien que dans ce cas la chronique, à la différence des nominations ultérieures, ne fasse pas état de pressions monarchiques. S’il se peut que le roi ait employé des voies plus subtiles qu’il ne devait le faire par la suite, il n’en est pas moins clair qu’il pesa dans l’élection de Vasco Rodríguez puisqu’il séjournait à Mérida lorsque le chapitre général y investit le maître en remplacement d’un prédécesseur trop

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âgé101. Le pli de l’ingérence royale dans la désignation des supérieurs des ordres militaires ne tarda pas à se généraliser102. Ainsi, c’est tout naturellement que les habitants de Tolède, désireux de protéger les intérêts de Garcí Álvarez de Toledo, s’adressèrent en 1366 à Henri II, entré en triomphateur dans le royaume, pour qu’il lui conservât la maîtrise de Santiago, à laquelle Pierre Ier l’avait promu quelque sept ans auparavant103. 24

Il revenait donc au roi, passé le premier tiers du XIVe siècle, d’imposer à la tête des ordres militaires un responsable de pleine confiance dont il contrôlait à volonté la carrière. Le maître dépendait naturellement de la grâce royale pour les donations qui lui étaient prodiguées, à l’instar de Gonzalo Mexía, qui avait apporté à Henri II le concours de Santiago et que ce dernier récompensa en lui donnant des terres enlevées aux partisans de Pierre Ier104. Cette dépendance était loin de se limiter à ce seul aspect. À partir de la fin du règne d’Alphonse XI et, plus encore, sous celui de son successeur, elle tendit à embrasser des pans entiers de la carrière des supérieurs. La promotion d’un ordre à l’autre, voire le cumul de deux maîtrises étaient le prix de la fidélité105, comme le montre le parcours de Gutier Gómez de Toledo, que Pierre Ier désigna en 1358 comme prieur de l’Hôpital106, puis déplaça à la tête d’Alcántara107 après avoir tenté en vain de l’imposer en tant que commandeur santiaguiste de Montalbán108. Le cursus de Martín López de Córdoba est encore plus éloquent, s’il se peut109 : proche de Pierre Ier, qu’il servit dans différents offices curiaux, il amorça en 1358 une carrière fulgurante qui le conduisit à la fin du règne à cumuler pour la première fois les maîtrises d’Alcántara et de Calatrava 110.

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De même qu’ils les comblaient de faveurs, les rois pouvaient, à partir du règne d’Alphonse XI, obtenir la destitution des maîtres s’ils s’estimaient mal servis par ces derniers. Élu à la charge suprême par les frères de Santiago, Vasco López, soupçonné de tiédeur dans son engagement contre le Portugal, fut, nous l’avons vu, presque aussitôt déposé afin de faire place à Alonso Méndez de Guzmán, apparemment plus enclin à suivre le monarque dans ses entreprises belliqueuses111. La pratique se généralisa au cours du règne de Pierre Ier, durant lequel la majorité des maîtres achevèrent leur mandat de façon brutale112. Le fait de jouir de la confiance du prince ne les protégeait pas d’une éventuelle disgrâce. Ainsi le supérieur de Calatrava Juan Núñez de Prado, chancelier de Cas tille à l’avènement du roi et proche de son favori Juan Alfonso de Albuquerque, vit-il sa position devenir tellement fragile après l’éviction de ce dernier qu’il fut obligé de s’enfuir en Aragon, avant d’être destitué113, puis emprisonné et selon toute probabilité exécuté à l’initiative de son successeur114. L’exemple de Diego Gutiérrez de Cevallos est plus éclairant encore : porté par le roi à la tête d’Alcántara en septembre 1355, il fut presque aussitôt limogé sur la foi d’un simple soupçon, ne devant qu’à l’amitié du favori, Juan Fernández de Hinestrosa, de pouvoir conserver la vie115.

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Il était alors fréquent qu’un maître, une fois destitué, fut exécuté pour traîtrise envers son roi, fut-ce la base de griefs minimes. La peine de mort fut prononcée pour la première fois en 1339 contre Gonzalo Martínez de Oviedo, le supérieur d’Alcántara, dont le passé d’officier curial ne parvint pas à apaiser la colère d’AlphonseXI, qui le fit décapiter après l’avoir contraint à capituler dans le château de Valencia de Alcántara, où il avait tenté de s’abriter de la vindicte royale116. Á l’occasion des troubles du règne de Pierre Ier, la pratique se répandit amplement. L’exécution la plus fameuse est celle de l’infant Fadrique, consommée à Séville à la faveur d’un piège ourdi par le roi au retour d’une offensive victorieuse du maître, sous la conduite duquel les frères de Santiago venaient de prendre jumilla117. Il est certain que le caractère fratricide du crime lui a conféré un aspect exceptionnel, largement exploité par le romancero 118. D’autres furent pourtant

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commis qui s’en inspiraient, y compris contre des fidèles tels que Diego García de Padilla 119. Ils marquaient en dernière instance, au-delà des circonstances troublées propres au règne de Pierre Ier, qu’aucune possibilité d’action ne s’ouvrait aux maîtres des ordres militaires, passé le milieu du XIVe siècle, en dehors du service du roi. 27

Il n’y avait guère de recours possible pour les frères, à partir du règne d’AlphonseXI, face à la mainmise du monarque sur le choix des maîtres. Leurvolonté ne pouvait en effet s’imposer à lui quand il avait fait le choix de briser leur opposition par les armes. Confronté au roi, Gonzalo Martínez de Oviedo, nous l’avons vu, fut amené à céder bien qu’il eût initialement préparé les forteresses de son institution pour une longue lutte120. Quinze ans plus tard, en 1354, Fadrique ne dut qu’à l’existence d’une vive hostilité à Pierre Ier au sein de la société politique castillane d’avoir pu résister à l’assaut des forces royales contre le château de Segura de la Sierra121. Incapable de réduire la place par les armes en dépit de tentatives répétées122, le souverain fut contraint en 1355 de pactiser avec le maître pour que ce dernier retournât à l’obéissance123. Trois ans plus tard, toutefois, l’exécution de l’infant, préméditée de longue date, rappelait qu’il n’était plus possible à un dignitaire de se maintenir à la tête d’un ordre militaire contre la volonté du roi124.

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Face aux progrès de l’ingérence royale, le pouvoir des instances ordinaires religieuses de régulation s’estompa progressivement. Ainsi, le rôle du chapitre général de Cîteaux pour les institutions qui lui étaient affiliées diminua fortement au cours du deuxième quart du XIVe siècle. En 1325, l’assemblée ne pouvait faire face à la déposition de García López de Padilla, le supérieur de Calatrava, qu’Alphonse XI, à peine affranchi de sa tutelle, obtint de l’abbé de Palazuelos125. Si, cassant la sentence, elle restitua au maître sa dignité126, elle ne put conférer à sa décision une traduction concrète. García López fut donc contraint en 1329, après quatre ans de scission, de renoncer définitivement en échange de la cession viagère de la commanderie de Zorita et des biens aragonais de l’Ordre127. Il semble que cette même année un incident ait amené le dignitaire, réfugié à Alcañiz, à reprendre la titulature magistrale128. De nouveau, il reçut le soutien de l’institution cistercienne, dont bénéficia après sa mort, en 1336, le frère élu pour lui succéder129. Ainsi naquit un nouveau schisme qui perdura jusqu’en 1348, sans jamais toutefois ébranler en Castille la situation de Juan Núñez de Prado, auquel Alphonse XI assura tout au long de son règne un appui indéfectible.

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La papauté n’eut pas davantage de succès dans son effort pour s’opposer aux nominations autoritaires auxquelles le roi procédait. La citation à comparaître adressée en 1336 par Benoît XII à Juan Núñez de Prado130, excommunié à cause de son usurpation, resta sans effet131, de même que, trois ans plus tard, la tentative de restituer la dignité suprême de Santiago à Vasco López, tenu pour injustement démis132. Dans ce dernier cas, l’unique résultat de l’intervention pontificale fut d’offrir au maître un sauf-conduit qui lui permit de gagner Avignon en échappant aux envoyés d’Alphonse XI, qui par deux fois tentèrent de l’arrêter133. Toutefois, la papauté est loin d’avoir toujours pu garantir la vie sauve aux maîtres dépouillés de leur dignité. Plusieurs d’entre eux furent en effet exécutés malgré les protestations apostoliques, à commencer par le premier dignitaire qui fit l’objet d’une sentence capitale, Gonzalo Martínez de Oviedo, dont BenoîtXII sollicita la grâce en janvier 1340, ignorant qu’il y avait déjà plusieurs semaines que la justice d’Alphonse XI s’était abattue sur lui134.

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Consacré en droit sous le règne de Jean Ier135, le principe de la nomination des supérieurs des ordres militaires par l’autorité monarchique était acquis dès le milieu du XIVe siècle136

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. Alphonse XI et son héritier Pierre Ier cherchèrent en effet à placer à la tête de chacune de ces institutions des dignitaires bénéficiant de leur confiance. La désignation de ces derniers restait considérée comme le résultat du libre choix des frères, mais dans les faits l’élection cédait la place à la décision du roi, selon une ligne déjà clairement marquée sous le règne d’Alphonse X. S’il fallut à une telle politique presque un siècle pour s’imposer, il ne faut pas en conclure à une carence de l’autorité royale, qui bien au contraire sut forger d’autres moyens de contrôle des maîtres, adaptés à sa capacité d’action, auxquels l’historiographie a trop peu prêté attention.

II. – L’association des maîtres au service curial 31

Dans le cadre du projet monarchique de mise sous tutelle des ordres militaires, la dimension institutionnelle demeure un aspect méconnu. Rares sont les travaux qui se sont attachés à mesurer la place occupée par les maîtres dans le service curial, ne seraitce que de manière partielle, à propos d’un règne déterminé, et plus rares encore ceux qui ont entrepris de la rapporter à la volonté du pouvoir royal d’imposer sa souveraineté aux dépens des autres juridictions137. Il me paraît toutefois difficile, sauf à méconnaître le sens de l’association accrue des ordres militaires aux responsabilités du gouvernement du royaume à partir de la deuxième moitié du XIIIe siècle, d’occulter un processus qui participait pleinement du désir de l’autorité monarchique d’étendre son contrôle aux principaux dignitaires des milices138.

La participation au conseil royal 32

L’affirmation du rôle curial des responsables des ordres militaires à partir du règne d’Alphonse X ne constituait pas en elle-même un fait nouveau. Dès la seconde moitié du XIIe siècle, plusieurs dignitaires jouissant de la confiance du souverain avaient en effet pris une part active à l’administration du royaume. Cette collaboration politique ne doit nullement surprendre dans la mesure où les ordres militaires avaient été impliqués par Ferdinand II aussi bien que par Alphonse VIII dans la mise en place d’un espace politique à la frontière méridionale des royaumes hispaniques139. La tâche qui leur fut confiée, comme nous l’avons vu, était bien loin de se limiter à la simple conquête des territoires placés sous la domination islamique. Il leur incombait ensuite, dans une mesure croissante à partir de la fin du XIIe siècle, d’assurer l’intégration sociale et administrative des espaces nouvellement inclus dans le cadre politique du royaume140.

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Á cette fin, un rôle majeur fut très rapidement confié aux dignitaires des ordres militaires dans le conseil royal141. De façon significative, ils comptent au nombre des premiers auxquels Ferdinand III s’adressa lorsqu’il réunit en 1224 la cour à Carrión de los Condes pour décider de reprendre l’offensive contre les Maures : présent aux côtés du roi lors de la convocation, le grand commandeur d’Uclés fut même dépêché au-delà du Système Central pour avertir l’archevêque de Tolède et le maître de Calatrava, dont l’avis était requis d’urgence142. Un tel conseil constituait un devoir pour les dignitaires des ordres, qui se virent accorder dans les dernières décennies du XIIe siècle la faculté de séjourner à la cour aux frais du monarque, accompagnés par quelques-uns de leurs frères. En 1182, le grand commandeur d’Uclés fut le premier à recevoir une telle grâce143. Six ans plus tard, Alphonse VIII étendit celle-ci au supérieur de Calatrava144 avant qu’Alphonse IX, à une

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date inconnue, ne fasse de façon même en faveur du maître d’Alcántara, qu’il offrit d’accueillir au palais en compagnie de six de ses coreligionnaires145. 34

Le lien des maîtres des institutions de Terre sainte avec le pouvoir n’était guère différent. S’ils ne pouvaient servir aussi étroitement un projet national, plusieurs furent néanmoins de précieux collaborateurs pour l’autorité monarchique146. Le prieur de l’Hôpital, Pedro Arias, fut ainsi un proche conseiller de Ferdinand II147, dont il confirma de nombreux privilèges148 et dont il reçut l’épouse dans sa communauté lorsqu’un décret apostolique obligea celle-ci à se séparer de son mari149. Cinquante ans plus tard, son successeur Pedro Ovárez semble avoir joué un rôle tout aussi important lors des premières années du règne de Ferdinand III. Proche de la reine Bérengère, il fut envoyé en 1220 en mission diplomatique dans l’Empire, accompagné des plus éminentes autorités ecclésiastiques du royaume, afin de négocier le mariage du jeune monarque et de Béatrice de Souabe150.

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Quelles que soient l’ancienneté et l’ampleur des relations tissées sur le plan individuel, la position curiale des ordres militaires ne s’institutionnalisa pas avant le milieu du XIII e siècle. Coïncidant dans le temps, deux éléments à mon sens décisifs soulignent que le rôle des maîtres n’était désormais plus seulement circonstanciel. Le premier est l’assistance régulière de représentants des ordres militaires aux Cortes. Comme il a été démontré de longue date151, et bien que l’idée d’une participation antérieure ne puisse être tout à fait écartée152, c’est lors de l’assemblée réunie à Séville en novembre 1250 que la présence des maîtres est vérifiée pour la première fois153. Par la suite, les délégués des milices sont mentionnés lors de chaque convocation des Cortes, comme à Séville en 1252 et en 1261 ou à Ségovie en 1278154, que le supérieur intervînt seul, avec d’autres représentants de l’institution155, ou encore par l’intermédiaire d’un procureur, comme le fit en 1269 le grand commandeur de l’Hôpital156.

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Un autre fait reflète sans ambiguïté la part croissante prise à partir du début du règne d’Alphonse X par les ordres militaires dans le processus de prise de décision politique. Il s’agit de la mention systématique des supérieurs parmi les confirmants des actes les plus solennels de la chancellerie royale, les privilegios rodados, ainsi appelés parce qu’ils étaient ornés dans leur partie inférieure d’une roue qui formait le seing du roi, de part et d’autre duquel étaient apposés les noms de chacun des éléments essentiels de la société politique 157 . À gauche, en deux colonnes, figurent les nobles et ecclésiastiques castillans avec au bas de ces derniers, à partir de 1252, le maître de Calatrava et, après l’avènement de Sanche IV, le prieur de l’Hôpital ; à droite, selon la même disposition, le maître de Santiago puis, à compter de 1255, les supérieurs d’Alcántara et du Temple ferment la liste des prélats léonais158.

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Ces deux éléments, l’assistance des maîtres des ordres militaires aux Cortes et la présence de leurs noms au bas des privilegios rodados de la chancellerie, signalent que ces dignitaires constituaient à partir du gouvernement d’Alphonse X des pièces indispensables du jeu politique159. Le roi le montre bien en les incluant systématiquement parmi les instances dont il était accoutumé à prendre conseil, par exemple en 1267 et en 1282, lorsqu’il s’attacha à restreindre les abus occasionnés par le droit d’asile dans les sanctuaires 160. Il semble même que les supérieurs des milices aient désormais admis que le service curial figurait au nombre des devoirs auxquels ils étaient tenus161. Du moins est-ce ce qui ressort de la désignation en 1269 d’un lieutenant pour le prieuré castillan de l’Hôpital à l’initiative du grand commandeur d’Espagne, qui lui assigna comme devoir naturel de servir le souverain en assistant aux Cortes et en participant aux noces de son héritier l’infant Fernando de la Cerda162.

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Cependant, malgré le renforcement du rôle curial des ordres militaires, nulle charge dans la gestion centrale ou territoriale du royaume ne fut confiée par Alphonse X à leurs supérieurs163. Conformément à l’usage castillan, ces derniers demeurèrent pour l’essentiel affectés à des commandements militaires circonscrits dans le temps. Ils furent ainsi associés, au début du règne, à la pacification de la zone méridionale du royaume de Séville, située autour d’Arcos et de Jerez, dont Ferdinand III n’était pas parvenu avant sa mort à obtenir la soumission complète164. Le rôle joué par les maîtres fut encore plus considérable lors de la révolte musulmane qui en 1264 secoua l’Andalousie et Murcie. Ils furent en effet les premiers responsables militaires qu’Alphonse X envoya sur place afin de coordonner la résistance castillane, confiant le secteur andalou au maître de Calatrava 165 et la région murcienne au supérieur de Santiago, fort de l’appui des châteaux de la Sierra de Segura demeurés fidèles à l’institution166. Fait significatif, une fois la rébellion écrasée au prix de durs combats, la mission de recevoir la soumission des insurgés leur fut déléguée en large partie par le pouvoir royal167.

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Toutefois, la guerre était loin de constituer l’unique domaine dans lequel les maîtres des ordres militaires prêtaient assistance au monarque. La conduite de missions diplomatiques constituait, nous l’avons vu, un pôle important de leur activité traditionnelle dont Alphonse X sut mieux que ses prédécesseurs tirer parti. En témoigne l’envoi du supérieur de Santiago, Pelayo Pérez Correa, à la cour de Rome en 1258168 puis, cinq ans plus tard, au Portugal pour fixer avec Alphonse III le tracé controversé de la frontière occidentale du royaume de Niebla169. Certes, ce maître constituait une figure d’exception, mais de telles missions ne lui étaient nullement réservées : alors que de simples frères purent ponctuellement en assumer la charge170, d’autres dignitaires en reçurent la responsabilité, à commencer par le supérieur du Temple Martín Núñez, envoyé en 1263 avec Pelayo Pérez Correa à la cour portugaise, ou par Gonzalo Ruiz Girón, successeur de ce dernier à la tête de Santiago, envoyé par Alphonse X en 1280 en Aragon afin de préparer une entrevue avec Pierre III171.

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Associés à l’exercice du pouvoir, les maîtres des milices n’obtinrent en revanche d’Alphonse X aucun office curial. Un tel fait peut sembler paradoxal. Il ne l’est pas si l’on se souvient que le roi, fort de la supériorité de son autorité, s’était attaché, comme nous l’avons vu, à exercer sur les ordres militaires des formes de contrôle beaucoup plus coercitives qui le dispensaient de confier aux maîtres des charges palatines pour s’assurer leur fidélité. L’échec final d’Alphonse X, sous le coup de la révolte nobiliaire qui ruina son projet de centralisation monarchique, amorça cependant un renversement de politique. Durant la guerre civile qui à partir de 1282 l’opposa à son fils, le futur Sanche IV, le roi s’appuya de façon croissante sur les deux seuls maîtres qui épousaient sa cause, João Fernandes pour le Temple172 et pour Alcántara García Fernández — dont il fit son exécuteur testamentaire173 —, tentant de pallier, par l’association des supérieurs des milices à la cour, l’impossibilité de recourir dans une conjoncture difficile aux mécanismes de contrôle qu’il avait jusqu’alors utilisés.

L’accès aux charges de gouvernement 41

C’est à partir des décennies suivant la mort d’Alphonse X que l’évolution commencée dans les troubles des dernières années de son règne put déboucher sur l’accession des maîtres des ordres militaires aux dignités curiales. Correspondant à un recul du pouvoir royal, affaibli par les régences successives, cette période prolongée jusqu’à la majorité

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d’Alphonse XI en 1525 a été traditionnellement perçue comme une tentative d’assaut contre l’autorité publique à laquelle les milices, fortes de leur puissance au sein de la société politique, auraient activement pris part174 Cette vision est sans commune mesure avec la réalité : les efforts de certains maîtres pour mettre à profit la faiblesse de la monarchie visèrent toujours à un objectif déterminé, à savoir l’affaiblissement des cités royales qui faisaient obstacle à leur politique domaniale, telles Badajoz à la fin du XIII e siècle175 ou Ciudad Real au cours de la régence d’Alphonse XI 176. Quoique largement nuancée aujourd’hui, l’idée n’en a pas moins influencé l’historiographie, qui continue à considérer les cinquante ans qui suivirent la crise finale du règne d’Alphonse X comme une interruption dans le processus d’affirmation de la tutelle royale sur les milices 177. Pareil schéma mérite à mon sens d’être reconsidéré. 42

C’est en effet à la faveur des dernières années du règne de Sanche IV, sur lesquelles la maladie jette une ombre, et plus encore durant la minorité de son héritier Ferdinand IV que, pour la première fois, les maîtres des ordres militaires furent élevés aux plus hauts postes de l’administration centrale et territoriale du royaume178. À très peu d’années d’intervalle, les supérieurs de Calatrava et de Santiago, Ruy Pérez Ponce et Juan Osórez, furent promus à l’office curial suprême de mayordomo mayor del rey, en juin 1292 pour le premier179, peu avant qu’il ne prît part à l’opération de secours lancée par Sanche IV pour délivrer Tarifa menacée par les Mérinides180, au cours de la régence de María de Molina pour le second, au plus fort de l’insurrection de larges secteurs de la noblesse contre le roi 181. Par la suite, la carrière curiale de l’un comme de l’autre se doubla de l’exercice de fonctions de responsabilités territoriales qui les conduisirent, dans le cadre d’un adelantamiento mayor, à prendre en charge la défense de la frontière du royaume face aux périls extérieurs182.

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Dans les deux cas et notamment dans le second, où la Castille était exposée à de graves menaces, la proximité des maîtres avec la personne du roi grâce à l’office qu’ils exerçaient constitua un facteur décisif dans la stabilité du pouvoir. Ferdinand IV devait le reconnaître explicitement en donnant à Juan Osórez, en novembre 1301, la moitié des tributs royaux acquittés par les dépendants de sa milice, qu’il lui remit en récompense du soutien offert quatre ans plus tôt, lorsque le roi était assiégé dans Valladolid par une coalition de troupes aragonaises et portugaises à la solde de son rival l’infant Alfonso de la Cerda183. En de pareilles circonstances, l’appui des maîtres des ordres militaires fut un atout précieux pour le monarque, contesté à l’origine jusque dans son droit légitime à régner. Après parfois une hésitation initiale, tous lui furent fidèles, à l’instar de Juan Osorez, sans conteste le plus engagé aux côtés du roi184, qui n’hésita pas à défendre le pouvoir monarchique contre les dangers intérieurs, essuyant la révolte des habitants de Valladolid185, avant de s’attacher à le consolider face a ses ennemis extérieurs, au prix notamment d’une longue lutte contre l’Aragon186.

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Ainsi était posé, à partir de la dernière décennie du XIIIe siècle, le principe d’une pleine participation des supérieurs des ordres militaires à chacun des niveaux de l’administration du royaume. Le paradoxe tient en apparence à ce que ce phénomène eut lieu dans une phase de repli de l’autorité monarchique. De là procède l’idée, longtemps entretenue dans l’historiographie, qui voudrait que les maîtres aient tiré parti de la faiblesse du pouvoir royal pour assouvir leur désir de puissance et de richesse. De fait, la contrepartie financière des services curiaux rendus au roi est indéniable. À la fin du règne de Sanche IV, les grâces accordées par la chancellerie au maître de Calatrava Ruy Pérez Ponce, alors mayordomo mayor del rey, excédaient très largement celles dont bénéficiaient

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ses homologues dépourvus d’offices187. De fortes sommes lui furent versées à plusieurs reprises, comme en septembre 1294 où il perçut dix mille maravédis au titre de l’office exercé durant l’année fiscale écoulée188. 45

À ces versements s’ajoutait la pratique de donner aux maîtres à titre personnel et viager, en vue de garantir leur fidélité, une rente assise sur les tributs royaux des dépendants de leur ordre. Le principe en fut inauguré en 1293 quand Sanche IV attribua au supérieur d’Alcántara Fernán Pérez, pour prix de ses services, dix mille maravédis sur le produit des impôts prélevés par la Couronne dans différents lieux de la juridiction de l’institution189. Confirmée à l’avènement de Ferdinand IV puis reconduite au profit du successeur du bénéficiaire initial190, la faveur fut portée en novembre 1302 à la moitié des tributs royaux versés par les dépendants de l’Ordre191. Cette pratique fut alors étendue à l’ensemble des ordres militaires192 Elle constituait pour les maîtres la source d’un bénéfice d’autant plus important qu’au profit brut s’ajoutait pour le récipiendaire la faculté de tirer parti de l’exemption pour ménager à d’éventuels colons un dégrèvement fiscal susceptible de les attirer sur les terres de leur institution193.

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Le profit matériel que les maîtres des milices retiraient de leur proximité avec le pouvoir royal ne fait aucun doute. Rendre compte de leur accession aux charges curiales en fonction de ce seul critère serait cependant réducteur. Les pactes scellés entre eux par les dignitaires durant la minorité d’Alphonse XI et étendus, le cas échéant, à d’autres responsables de la société politique194 visaient à préparer une réponse concertée aux dérèglements de l’autorité monarchique qui menaçaient leurs intérêts. Jamais en effet de tels accords ne visèrent à exploiter ces faiblesses afin d’en retirer un bénéfice tout à fait aléatoire, comme le montre l’alliance la plus anciennement conclue, qui unit en 1313 les trois supérieurs des ordres hispaniques dans une défense des prérogatives des milices face à la noblesse195. Tous affirmaient ainsi une volonté de respecter l’autorité du roi dont les maîtres, nous l’avons vu, savaient bien qu’elle était nécessaire à l’exercice de leurs privilèges juridictionnels et à la protection des institutions qu’ils gouvernaient et qui étaient les enjeux, plus encore que les actrices, des luttes politiques au sein du royaume 196 .

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C’est à mon sens se méprendre sur la faculté d’initiative de la monarchie et sur son aptitude à faire valoir un principe d’autorité qu’elle s’efforça, nous l’avons vu, de mettre en œuvre jusque dans les périodes de conjoncture troublée que de penser que l’accession des maîtres des ordres militaires aux offices palatins se fit sans son accord, voire contre sa volonté. Bien au contraire, il semble que l’association des dignitaires à la cour ait répondu à un objectif du pouvoir royal qui, au tournant des XIIIe et XIV e siècles, faute d’être en mesure d’utiliser d’autres instruments de contrôle, s’attacha par ce biais à tirer parti de leur position dans la société politique pour renforcer ses propres bases 197. L’appel de María de Molina à Fernán Rodríguez de Valbuena ne laisse pas le moindre doute à ce sujet. Partisan de l’infant Pedro198 mais suffisamment proche de l’infant Juan pour être envoyé en son nom auprès de Jacques II d’Aragon199, le prieur de l’Hôpital fut désigné comme garant des accords de répartition de la tutelle signés à Palazuelos en août 1314 200, avant d’être utilisé, cinq ans plus tard, comme messager pour résoudre les différends entre la régente de Castille et l’archevêque de Compostelle Bérenger de Landorre, récemment investi par le pape201.

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Garants de la stabilité du royaume au cours des minorités, les maîtres des ordres militaires furent appelés, pour plusieurs d’entre eux, à s’opposer les armes à la main aux tentatives de la noblesse pour placer l’autorité souveraine sous sa coupe. Dès la première

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année de la régence d’Alphonse XI, l’hostilité de juan Manuel à l’encontre des supérieurs de Santiago et de Calatrava montre qu’il voyait en eux un obstacle à ses ambitions. Dans le premier cas, il tenta de se défaire du maître en obtenant du pape qu’il fut destitué202 ; dans le second, il s’attacha seulement à le plier à sa volonté en le retenant prisonnier à Villena203 Dans les deux cas, toutefois, Juan Manuel fut contraint de renoncer à ses projets face au soutien que la monarchie apportait à des dignitaires dont le concours lui était nécessaire pour renforcer son pouvoir. À cette fin, elle n’hésita pas à les mobiliser pour entraver les ambitions territoriales du prince, inaugurant une politique qui connut son apogée à la majorité d’Alphonse XI, lorsque le maître de Calatrava Juan Núñez de Prado, après s’être battu au siège d’Escalona, fut chargé de réduire les forteresses fidèles à l’infant204. 49

La stratégie consistant à associer les maîtres des milices aux charges palatines afin de s’assurer leur fidélité n’était toutefois pas sans danger car elle eut pour effet de consolider le pouvoir d’institutions qu’elle visait précisément à contrôler. Le risque étaient que des dignitaires soient tentés d’adopter une politique de bascule de façon à servir au mieux leurs intérêts, à l’exemple du supérieur d’Alcántara Suero Pérez Maldonado lors de la seconde tutelle d’Alphonse XI, qui débuta en 1319, à la mort des infants Pedro et Juan dans la Vega de Grenade. Partisan d’abord de l’oncle du roi, l’infant Felipe, qu’il aida en 1320 à réprimer la révolte de Cordoue en faveur de Juan Manuel 205 il apparaît quatre ans plus tard comme l’un des appuis de celui-ci dans la lutte qu’il menait avec de grands seigneurs andalous contre le premier206. Cet exemple isolé ne saurait remettre en cause les résultats d’une politique d’association systématique des ordres militaires aux charges de gouvernement qui permit à l’autorité monarchique, dans une période où il ne lui était pas toujours possible de jouer d’un pouvoir direct, de préserver un contact étroit avec ces institutions et de s’assurer une subordination pratiquement sans faille de leurs principaux dignitaires.

La transformation en officiers royaux 50

Ayant fait la preuve de son efficacité, le mécanisme d’association des maîtres des ordres militaires à la cour fut approfondi, après la prise personnelle du pouvoir par Alphonse XI, au bénéfice du rétablissement de l’autorité monarchique. Sous le règne de ce monarque comme sous celui de son fils Pierre Ier, la concession d’offices aux dignitaires des Ordres se dessina progressivement comme une règle207. Contrairement à l’époque précédente, la plupart de ces derniers étaient alors investis de charges curiales, dont le profil s’était d’ailleurs singulièrement ouvert puisque les sources mentionnent, à côté de charges de commandement territorial ou militaire semblables aux adelantamientos mayoref 208, des fonctions sans lien avec la vocation des maîtres. Parmi ces dernières figure par exemple la dignité de notario mayor qui, à l’échelle des territoires castillans, fut assumée au printemps 1335 par le supérieur d’Alcántara Suero Pérez Maldonado209, puis, une quinzaine d’années plus tard, au tournant des règnes d’Alphonse XI et de Pierre I er, par Juan Núñez de Prado, le responsable suprême de Calatrava210.

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En même temps que les offices dévolus aux dignitaires des ordres militaires s’ouvraient, les responsables invités à les exercer se diversifièrent largement. Ce ne sont plus seulement les supérieurs de Calatrava et de Santiago mais bien l’ensemble des maîtres des milices qui accédèrent à partir du règne d’Alphonse XI aux charges curiales : Alcántara, grâce à Suero Pérez Maldonado, adelantado mayor de la frontera 211 avant d’être investi

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notario mayor de Castilla, et plus encore l’Hôpital, par le biais de Fernán Rodríguez de Valbuena, n’étaient nullement en reste sur leurs homologues. À partir du gouvernement de Pierre Ier, ce sont même des dignitaires de rang moindre, notamment des commandeurs, qui furent promus à des charges palatines leur procurant un contact étroit avec le roi. Ainsi, dans les années 1360, Juan Tenorio, commandeur santiaguiste d’Estepa, exerçait en tant que repostero mayor 212 tandis qu’un de ses coreligionnaires, Ruy González de Illescas, falconero mayor del rey, était donné en exemple dans le traité cynégétique de Pedro López de Ayala pour sa parfaite connaissance des techniques de chasse et pour sa capacité à soigner les oiseaux blessés213. 52

Couramment associés au service curial, les dignitaires des ordres militaires, passé le premier quart du XIVe siècle, semblent avoir entretenu une proximité très étroite avec le pouvoir. Le processus est tellement accusé qu’il est impossible de nier qu’il réponde à une volonté politique d’Alphonse XI et de son successeur, dont la marque suprême tient à leur décision commune de reprendre un projet d’Alphonse X214 en offrant au maître de Santiago l’éducation du futur héritier : Vasco Rodríguez et Garcí Álvarez de Toledo furent ainsi nommés, le premier par Alphonse XI en 1335 ayo e mayordomo mayor de l’infant Pedro215, et le second par ce dernier, une fois devenu roi, mayordomo de su fijo, l’infant Alfonso, né en 1359 de María de Padilla216. Frustrée dans ce dernier cas par la disparition de l’héritier du trône à l’âge de trois ans217, cette pratique reflétait, à l’échelle d’un office investi d’une connotation fortement personnelle, le rôle croissant des responsables des milices dans l’entourage du roi.

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À partir du deuxième tiers du XIVe siècle, l’autorité souveraine concevait donc selon une logique de service le rôle des dignitaires des ordres militaires218. Il est certain que les offices qui incombaient à ces derniers firent l’objet de fréquentes délégations. Au cours des quatre ans où il exerça la charge de notario mayor de Castilla, Juan Núñez de Prado, supérieur de Calatrava, fut assisté successivement de trois lieutenants dont le dernier, Juan López de Córdoba, confia à son tour l’office à un subordonné219. L’astreinte du maître n’en devint pas négligeable pour autant. Au printemps 1351, pendant toute la période préparatoire des Cortes de Valladolid, il résidait à la cour où il participait régulièrement au conseil du roi220, ratifiant voire dépêchant les convocations à comparaître le 30 juin envoyées aux divers éléments de la société politique221. De telles obligations n’étaient pas sans conséquence dans la mesure où elles tendaient à diluer la spécificité des dignitaires des ordres militaires pour les assimiler toujours plus étroitement au groupe des serviteurs de l’État.

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De ce point de vue, le règne d’Alphonse XI marque une rupture essentielle dont la signification historique n’a pas été pleinement mise en valeur. Pour la première fois, en effet, un officier titulaire à la cour d’une position élevée fut promu grâce à la faveur du roi à la tête d’un ordre militaire dont il n’était pas membre222. Renversant la perspective qui avait amené les maîtres à occuper des offices curiaux, Alphonse XI tira parti du différend opposant en 1337 les frères d’Alcántara pour la succession de Suero Pérez et imposa un candidat, Gonzalo Martínez de Oviedo, qui depuis six ans remplissait au palais la fonction de despensero mayor223. Dès lors fut établi, nous l’avons vu, le précédent qui permit à Pierre Ier d’élever certains hommes de confiance, tel Gutier Gómez de Toledo, d’une dignité curiale à la tête d’un ordre militaire : vassal du roi, ce dernier fut en 1356 chargé de présenter les griefs castillans contre l’Aragon après l’arraisonnement d’un navire génois en aval de Séville, qui avait servi de prétexte au déclenchement des hostilités224, avant d’être porté tour à tour aux dignités de prieur de l’Hôpital et de maître d’Alcántara225,

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qu’il devait bientôt être amené à exercer avec la fonction territoriale de commandement du royaume de Murcie et la responsabilité de l’éducation de l’infant Fernando, fils puîné de Pierre Ier226. 55

Quelle que soit l’ampleur des responsabilités qui leur étaient confiées, de tels hommes se trouvaient placés dans une dépendance si étroite par rapport au roi qu’ils font figure de simples exécutants du projet monarchique de leur maître. De nombreuses missions leur furent en effet confiées, qui les assimilaient aux officiers palatins. Certaines relevaient de leur sphère d’intervention traditionnelle, par exemple les ambassades en Avignon dont Alphonse XI chargea en 1331 Fernán Rodríguez de Valbuena227 et, onze ans plus tard, son successeur à la tête du prieuré castillan de l’Hôpital afin d’obtenir la concession de la décime ecclésiastique nécessaire au financement des efforts militaires déployés contre Grenade228. Passé le premier quart du XIVe siècle, la plupart des tâches assignées aux responsables des ordres militaires supposèrent toutefois un élargissement de leur champ d’action. C’est ce que montre, à vingt-cinq ans d’intervalle, l’envoi des maîtres de Santiago et d’Alcántara pour recevoir au nom d’Alphonse XI puis de son fils le serment des autorités municipales de Santo Domingo de Silos et de Ledesma, qui s’engageaient à reconnaître les droits au trône de leurs héritiers respectifs229.

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Systématisée à l’initiative du pouvoir royal, la participation des maîtres des ordres militaires aux charges palatines eut pour effet d’accroître le contrôle monarchique sur ces institutions. Réduits au rang d’officiers, leurs responsables se trouvaient placés dans l’étroite dépendance du souverain. Le fait ressort clairement, dès les débuts du gouvernement personnel d’Alphonse XI, de l’exemple de Fernán Rodríguez de Valbuena, qui me paraît d’autant plus significatif que le prieur comptait au nombre des figures importantes de l’Hôpital lorsqu’à l’été 1328 il reçut, nous l’avons vu, l’office de mayordomo mayor à la suite de la rébellion contre Alvar Núñez Osorio. En mars 1318, il faisait déjà partie des cinq procureurs envoyés en Avignon par le couvent central afin de négocier avec le pape une réforme de l’Ordre230. L’année suivante, il était choisi pour résoudre le conflit opposant le prieur de Catalogne au châtelain d’Amposta à propos du règlement de la pension des anciens Templiers du royaume d’Aragon231. En octobre 1322, il fut l’un des deux représentants hispaniques de l’institution appelés par le pape à participer au consistoire secret destiné à remplacer Foulques de Villaret, dénoncé par les frères du couvent pour avoir outrepassé ses prérogatives magistrales232.

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Bien que considérable, le prestige acquis par Fernân Rodríguez de Valbuena au sein de son ordre ne lui permit en rien d’infléchir la résolution d’Alphonse XI de limiter son initiative politique. Porté au plus haut après la rébellion dirigée contre Alvar Nuriez Osorio, il fut progressivement écarté, nous l’avons vu, à compter de 1330 en raison de désaccords avec le roi sur la conception même du gouvernement. La fonction suprême de mayordomo mayor lui fut enlevée en avril 1332 au bénéfice de Pedro Fernández de Castro 233 . À titre de compensation, il semble qu’Alphonse XI l’ait nommé merino mayor de Galice 234. De fait, plusieurs actes de la chancellerie le présentent durant l’été comme un agent territorial de la monarchie, défendant les exemptions des monastères de Santa Maria de Ferreira et de San Salvador de Chantada235. Cependant, Fernân Rodríguez n’occupa cette fonction que très peu de temps dans la mesure où, dans les derniers mois de 1332, son absence réitérée des formulaires de confirmation des privilèges solennels de la chancellerie souligne qu’il avait perdu la faveur du roi236. Marginalisé, il ne détenait plus à la cour que la charge de canciller mayor de la reina 237, qui ne lui permit pas de conserver

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une part, même modeste, du rôle politique qui avait été le sien quatre ans plus tôt, au lendemain de la révolte contre Alvar Núñez Osorio238. 58

Il n’est nullement improbable que l’hostilité d’Alphonse XI ait valu à Fernán Rodríguez de Valbuena de perdre au cours des derniers mois de sa vie la direction du prieuré castillan de l’Hôpital. Une tentative préalable avait été faite pour l’écarter au moment du soulèvement de 1328239. Si la chronique stipule que le prieur demeura par la suite revêtu de la dignité jusqu’à sa mort240, plusieurs indices peuvent à mon sens inciter à en douter. En novembre 1332, Hélion de Villeneuve désignait le prieur de Saint-Gilles comme procureur dans les provinces hispaniques de l’Ordre241. Quatre mois plus tard, l’autorité de Fernán Rodríguez de Valbuena était encore plus largement affectée par la nomination d’un lieutenant du maître, Ruy Pérez de Bolaños, qui, avant même de remplacer le prieur à sa mort242, oeuvra à sa guise en Castille, comme lorsqu’il accéda aux doléances des habitants d’Alcázar de San Juan qui s’étaient plaints à lui des exactions commises par les commandeurs de Consuegra243. Ces éléments sont insuffisants pour attester à coup sûr que Fernán Rodríguez de Valbuena fut écarté de la dignité suprême du prieuré au terme de sa vie ; ils soulignent cependant la disgrâce du dignitaire, laissant penser que seule sa mort, en mai ou dans les premiers jours de juin 1333244, empêcha le déclenchement d’un conflit que portait en germe son opposition résolue au programme de renforcement du pouvoir royal entrepris par Alphonse XI245.

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En dépit de leur puissance, les dignitaires des ordres militaires étaient au milieu du XIVe siècle étroitement contrôlés par le roi. Les offices palatins qu’ils avaient été appelés à exercer dans une mesure croissante à partir de la fin du XIIIe siècle les avaient amenés à perdre une très large part de leur spécificité originelle pour se fondre dans le groupe des serviteurs de l’État. En les associant à l’administration curiale, l’autorité royale les avait placés dans une situation de dépendance comparable à celle de la plupart des officiers, tout d’abord afin de s’assurer de leur obéissance dans une conjoncture troublée, puis, une fois son crédit pleinement rétabli, de faire valoir un contrôle accru sur des institutions désormais en grande partie instrumentalisées.

III. – La liaison à la personne du souverain 60

Dans son projet de contrôler les membres des ordres militaires, le pouvoir royal a usé d’un dernier biais en s’attachant à développer un réseau de liens personnels qui lui permît de garantir leur collaboration. Bien que constituant un canal d’intervention non négligeable, un tel moyen n’a guère focalisé l’attention des historiens : réduit d’ordinaire au seul hommage des maîtres, perçu dès l’origine en termes vassaliques, il n’a jamais bénéficié d’une tentative de compréhension globale qui prît en compte la richesse d’un système de relations faisant jouer, depuis les supérieurs jusqu’aux simples frères, des fidélités de nature diverse à chaque échelon de pouvoir des milices.

L’obligation de serment des maîtres 61

Après le début du XIVe siècle, les maîtres des ordres militaires passent aux yeux des chroniqueurs pour être liés au roi par un hommage vassalique. L’originalité du fait a rarement été signalée, car une telle pratique est en règle générale réputée avoir eu cours depuis toujours246. Ainsi Carlos de Ayala Martínez a-t-il avancé que la dépendance des supérieurs à l’égard du souverain se manifestait dans tous les cas de la même façon : selon

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lui, une fois élu, le maître prêtait au roi l’hommage de fidélité qu’il recevait ensuite dans des termes similaires des membres de son ordre247. À l’appui de cette affirmation, l’auteur cite un extrait des définitions de Calatrava édictées par l’abbé de Morimond en 1468, qui l’exprime sans aucune ambiguïté248. Ce texte est cependant très tardif et rien n’autorise à mon sens à transposer deux, voire trois siècles auparavant le schéma qu’il décrit pour la fin du Moyen Âge. 62

Au XVe siècle, l’hommage des maîtres des ordres militaires au roi est une pratique parfaitement attestée249. Sitôt élus, les dignitaires avaient en effet coutume de se rendre auprès du souverain qui, une fois béni l’étendard de l’institution, leur remettait les insignes de leur fonction, comme le fit Jean II en 1432 dans la cathédrale de Ciudad Rodrigo en faveur du supérieur d’Alcántara, Gutierre de Sotomayor250. Ce rituel représentait le moment véritable de l’investiture. C’est ce que souligne Hernando del Pulgar lorsque les Rois Catholiques conférèrent à Alonso de Cardenas les attributs de la maîtrise de Santiago lors des Cortes de Tolède, réunies en 1480 pour recueillir le serment de l’infant Juan comme héritier du trône. Par ce geste, les souverains manifestaient leur consentement à la charge reçue par le dignitaire dans leurs royaumes en même temps qu’ils le faisaient capitaine de l’apôtre Jacques dans la lutte contre les musulmans 251.

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À la fin du XIVe siècle, l’hommage des maîtres est décrit comme un usage ancien. Il était réputé, selon l’expression de Pulgar, être dû selon la « costumbre antigua de España 252 ». Il semble toutefois difficile d’admettre que la pratique date de l’apparition des ordres militaires dans la péninsule Ibérique253. Aucun document ne permet de vérifier cette hypothèse. Seules quelques chroniques d’époque moderne se réfèrent à l’hommage des maîtres comme à une tradition établie de toute ancienneté. Ainsi Alonso deTorres y Tapia rapporte-t-il que García Fernández, élevé en 1254 à la tête de l’ordre d’Alcántara, prit aussitôt le chemin de la cour pour baiser la main du souverain et recevoir de lui la bannière de la milice, comme l’avaient fait avant lui tous ses prédécesseurs254. Une telle notice ne me paraît pas crédible dans la mesure où elle procède de la volonté des auteurs de l’époque moderne de montrer à leur public que le pouvoir du monarque sur les ordres militaires était aussi étendu au Moyen Âge qu’il l’était au moment où ils écrivaient.

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C’est seulement à compter du gouvernement personnel d’Alphonse XI que l’hommage des maîtres des milices est mentionné dans les sources255. Pour Alcántara, la plus ancienne mention remonte à l’automne 1343, lors de l’élection de Per Alfonso Pantoja au siège d’Algésiras : dans une lettre du 26 octobre, le roi informa l’ensemble des commandeurs de la désignation d’un nouveau maître auquel il leur enjoignait de prêter le même hommage de fidélité qu’il avait luimême reçu du dignitaire sitôt élevé à la charge suprême de l’Ordre256. De fait, dans les semaines qui suivirent, les membres de l’institution furent astreints à prêter serment, tel Gómez Yáñez, commandeur de Pliego et de Cañete, auprès duquel le maître délégua son propre frère Fernán Alfonso257. Un tel hommage était alors pleinement entré dans la pratique. Non seulement il fut exigé de chacun des successeurs de Per Alfonso Pantoja258, mais ce dernier le requit, lors de leur investiture, de chacun des commandeurs tenant une forteresse259, en vertu d’une disposition arrêtée par Alphonse XI quelques années plus tôt260.

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Si plusieurs documents mentionnent la prestation d’hommage comme une tradition ancienne261, il me semble toutefois peu vraisembable qu’elle remonte au-delà des premières années du XIVe siècle. La réprobation engendrée par une telle évolution dans les décennies suivantes, en particulier auprès des autorités religieuses, révèle à mon avis qu’elle était assez récente262. En 1325, lors d’une visite à Calatrava, l’abbé de Palazuelos

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stigmatisait le fait que l’obéissance due au maître ait pris parmi les frères une tonalité vassalique263. Près de quarante ans plus tard, les statuts édictés en 1367 par le maître de l’Hôpital Raymond Béranger ne procédaient pas différemment. Afin d’éviter la prolifération des liens personnels à l’intérieur de la milice, ils interdisaient aux frères de faire des « congregacions, conseils ne sacremens d’aliance ou d’emprise ne dommaige à la manière d’Espaigne264 ». L’expression n’est pas neutre : elle souligne clairement que, malgré les réticences des autorités rhodiennes, l’hommage était considéré au milieu du XIVe siècle comme un usage largement répandu dans les prieurés hispaniques265. 66

Dès les décennies précédentes, plusieurs éléments témoignent en effet de sa généralisation. À l’échelle de chacune des milices, la plupart des cessions viagères de forteresses réalisées en faveur de laïcs comportaient pour le récipiendaire l’obligation de promettre de respecter les droits du souverain, que le maître de l’institution s’était préalablement lui-même engagé à préserver. En 1329, García Rodríguez de Valcárcel prêta ainsi au maître de Santiago Vasco Rodríguez le serment de toujours maintenir à la disposition du roi et de son héritier le château de Castrotorafe, dont la milice lui avait fait don pour le restant de ses jours266. Deux ans plus tard, Juan Alfonso de Benavides s’obligeait dans des termes comparables pour les places santiaguistes de Villafáfila et Barruecopardo267. Il n’est plus de concession qui n’implique la prestation d’un serment. De ce point de vue, il est révélateur que l’hommage ne fût pas seulement requis du détenteur de la place mais aussi de l’ensemble de ses habitants, qui étaient astreints, tels ceux d’Almoguera en 1345, à jurer de respecter les droits du roi et de ses successeurs, promettant notamment de leur ouvrir la ville chaque fois qu’ils s’y présenteraient 268.

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En même temps qu’il se développait, l’usage pour les maîtres des ordres de prêter hommage au roi se faisait plus contraignant Passé le premier quart du XIVe siècle, le serment impliqua d’accueillir le souverain dans toutes les forteresses de l’institution, en temps de guerre comme de paix269. AlphonseXI imposa cette obligation en donnant pour prétexte la résistance à laquelle il s’était heurté en 1336, à la mort de García López de Padilla, de la part d’un frère de Calatrava chargé de défendre les intérêts viagers de l’ancien maître dans le château de Zorita270. Pour chacune des donations qui leur furent consenties par la suite, les milices se virent rappeler le devoir d’ouvrir la forteresse au roi, qu’il vînt de jour comme de nuit, en paix ou en colère, accompagné d’une suite réduite ou bien nombreuse. Plusieurs clauses juridiques furent ainsi utilisées pour faire valoir qu’aucune exception ne pouvait être tolérée271. Ce faisant, Alphonse XI généralisait une pratique inaugurée près d’un demi-siècle plus tôt par l’infant Sanche, entré en révolte contre Alphonse X272, afin d’affirmer l’autorité monarchique sur les châteaux du royaume en dépit des concessions auxquelles il avait été contraint au cours des années de conflit pour se concilier le soutien de la noblesse rebelle273.

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En obligeant les maîtres à lui ouvrir leurs forteresses en temps de paix, Alphonse XI élargissait l’engagement auquel ils étaient traditionnellement tenus. En moins de deux décennies, les clauses lui réservant le pouvoir d’intervenir très largement dans les châteaux des milices remplacèrent dans les sources la formule utilisée depuis le règne d’Alphonse IX, qui faisait obligation aux frères de faire la guerre et la paix pour le roi depuis chacune des places qui leur avaient été confiées. Facere guerram et pacem : une telle expression, Hilda Grassotti l’a bien souligné, est si concise qu’il est difficile d’en préciser la teneur274. Il est probable qu’elle imposait d’accueillir le roi dans les châteaux de l’Ordre en temps de guerre et, en période de paix, de respecter les trêves conclues avec les musulmans. En ce sens, elle n’exprimait rien d’autre qu’une des prérogatives essentielles

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des royautés ibériques qu’Alphonse IX, et plusieurs autres monarques à sa suite, s’étaient attachés à consolider en l’explicitant par une clause dans un contexte de difficultés 275. Ainsi mesure-t-on mieux la portée de l’innovation d’Alphonse XI qui, à partir des années 1330, revendiqua un contrôle sur les châteaux des ordres militaires y compris et surtout en temps de paix. 69

La faculté du souverain d’intervenir dans les forteresses du royaume atteignit dès lors un degré inusité. Tenus de lui confier leurs places sur simple requête, les supérieurs des ordres militaires furent contraints de reconnaître au roi le pouvoir de les faire démolir au cas où celui-ci estimerait qu’elles représentaient un point faible, susceptible d’être utile à l’ennemi pour appuyer une offensive en terre castillane. C’est ce que montre, en avril 1337 l’ordre donné par Alphonse XI au maître de Santiago de veiller à l’entretien du château d’Almenara, récemment bâti sur les terres de l’institution : pour convaincre le dignitaire de prendre en charge des dépenses dont nous avons vu le poids, le roi lui promit solennellement qu’il n’ordonnerait en aucun cas la destruction ou la confiscation de la forteresse276. Très peu usitée, cette dérogation révèle que ces prérogatives royales étaient alors parfaitement acceptées. Tous les châteaux du royaume étaient ainsi placés sous l’autorité du souverain, investi d’un droit supérieur conformément à la formule utilisée par Alphonse X dans les Siete Partidas 277, lesquelles, sur ce point comme sur bien d’autres, reçurent en février 1348, dans l’ordonnance d’Alcalá de Henares, la sanction juridique qu’elles attendaient depuis leur rédaction278.

L’affirmation d’un lien direct avec les commandeurs 70

Désireux de doubler l’hommage vassalique imposé aux maîtres des ordres militaires, le pouvoir royal chercha au milieu du XIVe siècle à exercer un contrôle direct sur les commandeurs. Cette politique est l’œuvre de Pierre Ier, qui s’efforça dès le début de son règne de développer un projet inauguré par son père, qui le premier s’était arrogé le droit d’intervenir dans la désignation des dignitaires d’un rang inférieur au maître279. Peu après avoir accordé à l’infant Fadrique la grâce de le placer à la tête de Santiago, Alphonse XI imposa en effet l’un de ses proches, Fernán Rodríguez de Villalobos, au poste de grand commandeur de Léon, lui confiant la conduite de l’institution jusqu’à la majorité de son fils280. Les pressions exercées par le roi sur les dignitaires de la milice dans les dernières années du règne sont difficiles à évaluer. Elles durent cependant être suffisamment importantes pour que les commandeurs santiaguistes puissent, peu après la mort du souverain, se justifier d’avoir consenti à l’usurpation du sceau capitulaire en arguant de leur crainte d’éventuelles représailles281.

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Ces pratiques autoritaires connurent un large essor sous le règne de Pierre Ier. Plusieurs commandeurs furent alors directement nommés par le roi, le plus souvent dans l’intention de leur conférer bientôt après la dignité suprême de l’ordre dont ils venaient de prendre l’habit. Ainsi, Juan García de Padilla, créé à la demande de Pierre I er grand commandeur santiaguiste de Castille, et Suero Muniriez, institué pour sa part clavaire de l’ordre d’Alcántara282, furent élevés tous deux à la maîtrise de leur milice un an seulement après avoir prononcé leurs vœux283. Bien d’autres exemples pourraient être dtés, dont le plus fameux est celui de Martín López de Córdoba. Plusieurs auteurs ont relevé combien la faveur royale influa sur une carrière curiale qui, nous l’avons vu, amena ce personnage à cumuler à l’extrême fin du règne de Pierre Ier les dignités suprêmes d’Alcántara et de Calatrava284. Aucun n’a cependant relevé que la faveur du souverain fut dès l’origine

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décisive, puisque c’est à ce dernier que le dignitaire dut, au début de son parcours, d’avoir été placé à la tête de la commanderie sévillane de l’ordre d’Alcántara285. 72

De la même façon qu’il pouvait influer sur la carrière d’un commandeur, le roi s’arrogea à partir du milieu du XIVe siècle la capacité de faire exécuter un dignitaire dont il estimait que l’action était préjudiciable à ses intérêts. Le récit de Pedro López de Ayala contient de nombreux exemples d’une pratique dont furent notamment victimes le commandeur d’Otos Alfonso Gómez, qui fut longtemps procureur de Calatrava286, assassiné en 1355 avec plusieurs familiers d’Henri de Trastamare287, ou le grand commandeur santiaguiste de Castille Lope Sánchez de Bendaña, dont la tête fut apportée au souverain lors des purges qui suivirent en 1358 le meurtre de Fadrique288. S’il convient de considérer avec précaution le témoignage de Pedro López de Ayala, rédigé quelque trente ans après la mort de Pierre Ier dans l’intention manifeste de légitimer la dynastie des Trastamares et de justifier la trahison de l’auteur289, plusieurs documents d’archives confirment ce recours fréquent à des pratiques violentes et ne laissent subsister aucun doute sur le désir du roi de soumettre à un contrôle total le groupe des commandeurs290.

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Toutefois, ces interventions sont loin d’avoir constitué les seuls mécanismes utilisés par Pierre Ier pour affermir son emprise sur les commandeurs des ordres militaires. Développant les arguments légaux employés par Alphonse XI, le nouveau monarque étendit dès le début de son règne à chacun des commandeurs le devoir imposé aux maîtres de prêter serment au roi. Il créa ainsi à l’intérieur du schéma hiérarchique des milices une rupture dont Carlos de Ayala Martínez, qui l’a qualifiée de puenteo, a très bien mis en relief l’importance291. En interdisant aux commandeurs de chacune de ces institutions de recevoir leur supérieur sans son autorisation expresse, Pierre I er développait en effet le contrôle monarchique selon une double logique dans la mesure où, en même temps qu’il s’attachait le contrôle des forteresses des ordres, il enlevait aux maîtres de ces derniers une bonne part de leur contact direct avec leur base seigneuriale.

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Une telle mesure fut imposée pour la première fois dans le cadre de l’ordre d’Alcántara. Au printemps 1350, à l’avènement de Pierre Ier, l’institution était dirigée par Fernán Pérez Ponce, proche parent de la maîtresse du monarque défunt, Leonor de Guzmán, dont il s’était engagé à protéger les intérêts, à l’instar de nombreux seigneurs andalous292. Jugeant l’attitude du maître séditieuse, le jeune roi décréta le séquestre de l’ensemble de ses revenus afin de l’inciter à négocier293. Quelques semaines suffirent pour que Fernán Pérez Ponce, qui avait initialement songé à s’enfermer dans la place de Morón, décidât devant la fermeté du monarque de se rendre à sa merci dans l’espoir de rentrer en grâce 294. S’il lui accorda son pardon, Pierre Ier imposa cependant au dignitaire de lui remettre l’ensemble des châteaux de son ordre, à l’exception du couvent central, afin de les confier à des frères dont il recevrait directement l’hommage et l’engagement de n’y accueillir personne sauf à son injonction expresse295.

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Bien que la chronique de Pedro López de Ayala n’en conserve pas trace, le projet de Pierre Ier dut être abandonné face au refus de différents frères de se dessaisir en faveur d’une autorité laïque des forteresses qui leur avaient été confiées. À en croire le témoignage de Francisco de Rades y Andrada, l’idée aurait en effet rencontré une vive résistance au sein de l’institution296, dont une partie des membres se seraient opposés à une mesure qui représentait sans conteste une violation patente de la tradition statutaire de l’Ordre297. Si l’ampleur de la réaction des frères reste difficile à apprécier, il ressort manifestement qu’elle suffit à dissuader le monarque, dès 1350, de placer des laïcs à la tête des châteaux d’Alcántara. Il serait toutefois erroné d’en conclure à un recul de Pierre Ier dans la mesure

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où celui-ci obtint probablement, en échange de l’abandon de son projet initial, l’hommage des commandeurs de l’Ordre selon les termes qu’il imposa, quelques mois plus tard, aux Santiaguistes en les astreignant à promettre de ne jamais ouvrir au maître les forteresses de la milice contre l’avis du roi298. 76

Une telle politique, comme l’a signalé Carlos de Ayala Martínez, ne tarda guère à produire des effets tangibles299. De nombreux exemples démontrent, notamment à la faveur des conflits survenus pendant son règne, que Pierre Ier parvint effectivement, en imposant aux commandeurs de lui prêter hommage, à fragiliser le pouvoir des maîtres sur les institutions que ceux-ci dirigeaient. En 1354, alors qu’il tentait de soulever les terres de Santiago, l’infant Fadrique essuya le refus du commandeur de Montiel, Pedro Ruiz de Sandoval, qui ne lui permit pas d’entrer dans une place qu’il avait juré, trois ans plus tôt à Llerena, de conserver au pouvoir du souverain300 Cependant, soucieux de ne pas se manquer à son serment, le chevalier confia la forteresse à un écuyer à qui il fit promettre de ne l’ouvrir qu’au roi, puis, afin de respecter l’engagement qu’il avait pris lors de sa profession, il se livra au supérieur afin que ce dernier disposât de sa personne comme il l’entendait301.

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Il serait assurément erroné de prétendre généraliser l’attitude de Pedro Ruiz de Sandoval à l’ensemble des membres de Santiago, Éconduit devant Montiel, l’infant Fadrique fut contraint de poursuivre son chemin vers le sud, en direction de Segura de la Sierra. À peine était-il arrivé sous les murs de la forteresse que le grand commandeur de Castille, Lope Sánchez de Bendaña, la lui ouvrit, au mépris de l’hommage qu’il avait lui aussi prêté à Pierre Ier302. Bien plus, il poussa le parjure jusqu’à résister les armes à la main aux nombreuses tentatives du roi pour s’emparer de la place, d’abord en personne303, puis par l’entremise de Garcí Fernández de Villodre assisté des milices urbaines d’Andalousie 304. En luttant contre le monarque, le commandeur n’ignorait pas qu’il manquait à l’obligation de sa foi jurée. En témoigne le subterfuge auquel il recourut lorsque Pierre I er se présenta devant Segura : il apparut sur le rempart avec une chaîne de fer autour du cou, afin de simuler une contrainte qui pût lui permettre de conserver auprès de ses pairs quelque semblant d’honneur305.

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L’épisode est à mon sens riche de signification. Il souligne que l’hommage prêté au roi par les commandeurs constituait, quand bien même elle n’était pas respectée, une obligation tenue pour particulièrement contraignante. Sans doute peut-on en découvrir la preuve dans l’appui que Santiago fournit à Pierre Ier jusque dans les ultimes années de son règne, alors même que les principaux dignitaires avaient pris le parti de son demi-frère, à la suite du maître Gonzalo Mexía306. En octobre 1367, le roi put ainsi ordonner sans difficulté apparente l’envoi des pièces nécessaires à l’équipement d’une catapulte dans le château de Segura307. L’année suivante, la fidélité des places d’Uclés et de Mora au souverain légitime contraignit Henri de Trastamare à utiliser la force pour les réduire, pour éviter de laisser subsister des enclaves qui nuiraient à l’établissement de son autorité308. Dans les dernières semaines de son règne, c’est encore à la loyauté du commandeur santiaguiste de Montiel, qui lui ouvrit sa forteresse, que Pierre Ier, réduit aux abois, dut de pouvoir trouver un refuge qui, durant quelques jours, lui permit d’espérer retourner à nouveau une situation qui, cette fois, était définitivement compromise309.

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Le choix de frères castillans 79

Bénéficiant de contacts renforcés tant avec les maîtres qu avec chacun des dignitaires des milices, les rois de Castille cherchèrent, à partir du deuxième quart du XIVe siècle, à s’assurer de la loyauté de l’ensemble des chevaliers. À cette fin, ils s’efforcèrent de contenir l’aire de recrutement des différentes institutions dans les limites de leur juridiction afin que les membres des ordres leur doivent une fidélité naturelle dont Pedro López de Baeza donne l’exemple dans les instructions qu’il écrivit dans les années 1330 pour ses coreligionnaires de Santiago310. Ce faisant, les monarques parachevaient une évolution qui s’était esquissée cent cinquante ans auparavant, au moment même de l’apparition des ordres militaires dans la péninsule Ibérique, pour s’accentuer très vite sans que leurs prédécesseurs soient jamais intervenus. Il n’est en effet que d’observer l’anthroponymie des frères castillans pour se rendre compte que, dès l’origine, ils étaient pour la plupart issus des terres où ils étaient appelés à servir en priorité311. Bien qu’il ait d’emblée présenté un caractère accusé, le recrutement local des frères n’en souffrit pas moins, pendant les deux premiers siècles de l’existence des milices, certaines exceptions qu’il faut prendre garde de ne pas négliger pour saisir pleinement le sens de l’évolution en cours.

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Au niveau international, on sait que les institutions de Terre sainte avaient attiré des frères venus de toute la Chrétienté312. Si ce constat doit être nuancé pour la Péninsule, les prieurés castillans ne dérogent pas tout à fait à la règle. Plusieurs de leurs membres étaient issus de régions situées au nord des Pyrénées, notamment pour l’ordre teutonique dont les premiers frères à s’établir en Castille, à l’occasion des deux séjours d’Hermann von Salza, sont d’origine germanique313 : plutôt que le traducteur Hermann l’Allemand, brillant helléniste mais, nous l’avons vu, chevalier assez improbable314, il convient sans doute de citer cet Arnold qui, venu d’Allemagne315, est le premier frère dont on connaisse le nom pour le bailliage castillan316. Pour le Temple et l’Hôpital, à la différence de l’ordre teutonique, le groupe d’étrangers le plus nombreux était formé de frères originaires de la péninsule Ibérique sans être pour autant issus du royaume de Castille. Le fait ressort de l’interrogatoire des Templiers réalisé lors du procès à Medina del Campo317. Parmi les vingt et un accusés dont on a préservé le témoignage, dix-sept avaient été reçus en Castille, en particulier dans l’ancien royaume de Léon, où tous servaient lors de leur arrestation, mais trois l’avaient été au Portugal et un en Navarre (carte 4p. 570), à la suite d’échanges interprovinciaux qu’il ne faudrait pas ignorer sous prétexte qu’ils seraient minoritaires318.

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S’ils disposèrent d’emblée d’un important recrutement régional, les ordres militaires nés en terre castillane ne s’en efforcèrent pas moins d’attirer des frères issus de régions parfois fort lointaines. Cette pratique n’était pas le monopole des institutions les plus puissantes. Certaines sont réputées, malgré leur existence éphémère, avoir reçu, à l’exemple de Montjoie, des membres étrangers à la péninsule Ibérique, provenant dans ce dernier cas du Brabant et du Montferrat319. Cela conduit à penser qu’un tel usage dut être assez répandu dans les ordres qui, comme Santiago ou Calatrava, bénéficiaient d’une renommée internationale plus assurée320. De fait, en 1250, Pelayo Pérez Correa confia à plusieurs de ses frères une mission de recrutement en terre d’Empire321. Il est difficile de savoir quel en fut le succès dans la mesure où, comme l’a signalé Kristjan Toomaspoeg, les patronymes germaniques n’ont guère été conservés avant l’extrême fin du XIIIe siècle

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dans les sources de l’Europe du Sud, qui leur préfèrent les appellations Teutonicus ou Alemanus322 Ainsi sont désignés dans la documentation certains frères dont le plus célèbre, Aleman, qui s’était opposé au soulèvement mudéjar de 1264, fut, nous l’avons vu, élevé à la dignité suprême de Calatrava dans les premières années du XIVe siècle en opposition à García López de Padilla323.

CARTE 4. – Les lieux de profession des Templiers castillans d’après l’interrogatoire de 1310 82

Bien qu’ils soient numériquement peu significatifs en Castille, les frères des ordres militaires venus d’horizons extérieurs au royaume, voire à la péninsule Ibérique, n’en sont donc pas complètement négligeables. Leur nombre tendit toutefois à décroître à partir de la fin du XIIIe siècle sous l’effet d’un processus de nationalisation qui supposait une adéquation toujours plus parfaite entre les aires de recrutement des milices et l’espace politique soumis à la Couronne. À l’échelle de la Péninsule, la Castille était en queue de mouvement. Ce retard s’explique par le fait que les autres Etats tentaient précisément de s’affranchir de son contrôle, auquel la position de centralité d’Uclés et de Calatrava donnait pour les ordres hispaniques un caractère très contraignant. Le fait est manifeste au Portugal où, sous l’influence de Denis Ier, la branche nationale de Santiago réussit à se libérer de la tutelle du siège castillan324. Sans être aussi brusque, il n’en est pas moins évident en Aragon où, à partir du règne de Jacques II, les monarques insistèrent sur la nécessité de recruter des frères provenant du royaume même325, jusqu’à obtenir, au milieu du XIVe siècle, une très forte autonomie pour les grandes commanderies de Montalbán et d’Alcañiz à l’égard des chefs d’ordre d’Uclés et de Calatrava326.

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Bien que moins ancienne que dans les autres États ibériques, la tendance à limiter sur une base nationale le recrutement des ordres militaires existe aussi dans le royaume de Castille. Elle intéresse tout d’abord les institutions de Terre sainte, où les éléments étrangers étaient au départ les plus nombreux. Passé le troisième quart du XIII e siècle, la primauté portugaise, sensible pour le Temple et à un moindre degré pour l’Hôpital, tend à

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disparaître327. Au sein des deux milices, les dignitaires castillans étaient désormais issus du propre prieuré. Exceptionnelle, l’intervention d’un étranger était liée à des circonstances singulièrement graves, comme celles qui motivèrent, nous l’avons vu, la désignation de João Femandes et de jucelme lors des crises internes qui, en 1283 et en 1300, ébranlèrent respectivement le Temple et l’Hôpital. D’après les rares données disponibles, la province teutonique de Castille ne suivit pas une évolution différente car, après plusieurs responsables allemands, tels Eberhard von Mörsberg et Volmarvon Bernhausen328, elle fut laissée à un frère d’origine castillane, Juan Alfonso de Vezdemarbán, au milieu du XIVe siècle329. 84

À cette époque, la nationalisation du recrutement était encore bien davantage marquée dans les institutions issues du sol castillan, qui jusqu’à la fin du XIII e siècle étaient demeurées assez largement ouvertes aux étrangers, surtout ceux qui provenaient de la péninsule Ibérique. De nombreux Portugais étaient ainsi venus en Castille à la suite de Pelayo Pérez Correa, tels Pedro Fernandes Calheros, procureur du maître au concile de Lyon, tout d’abord gratifié de l’hôpital de Santiago à Tolède puis, à la fin des années 1250, de la commanderie de Montalbán330. Une telle perméabilité fut sans conteste favorisée par l’existence de juridictions transfrontalières. Or, comme l’a bien souligné Carlos de Ayala Martínez, ces dernières tendaient à disparaître à la fin du XIIIe siècle 331. Dès lors, la présence dans les ordres castillans de frères issus d’horizons extérieurs au royaume se réduisit de façon drastique. Elle revêt un caractère d’exception, comme en atteste l’exemple du commandeur de Montalbán Artal de Huerta, promu en juin 1315 à la tête de l’hôpital de Santiago à Cuenca, bien qu’il fut un proche conseiller de Jacques II 332, pour avoir à ses frais levé l’hypothèque qui pesait sur la forteresse d’Anna et financé le séjour du maître à la cour pontificale durant le concile de Vienne333.

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Au milieu du XIVe siècle, la nationalisation du recrutement était à l’échelle des ordres militaires une pratique amplement répandue en Castille. Cependant, elle était plus ou moins avancée selon les milices. Presque complète pour les institutions hispaniques, elle était moins poussée pour l’Hôpital, où elle semble même alors avoir été en recul, car Juan Fernández de Heredia, élevé à la tête du prieuré castillan au printemps 1354334, prenait en priorité appui sur ses coreligionnaires aragonais afin de mieux fier la province à la protection de Rhodes335. Il se peut que le nouveau prieur ait voulu procéder en Castille à une réorganisation sur le modèle de celle qu’il avait effectuée dans la châtellenie d’Amposta quelques années auparavant336. Il est en tout cas certain qu’il tenta dès le début des années 1350, alors même qu’il était uniquement chargé de l’Aragon, de pousser ses fidèles à intervenir dans le prieuré voisin, obtenant que leur fut remise une baylie 337, dans l’attente quelquefois d’un office plus élevé qui lui permit, à travers ses proches, d’influer sur la province castillane avant même qu’elle ne lui fut officiellement confiée 338.

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Il n’est pas difficile de saisir combien une telle politique heurtait les intérêts de la monarchie castillane. Ainsi s’explique-t-on mieux la forte opposition de Pierre I er à la promotion de Juan Fernández de Heredia comme prieur de Castille339. Près de deux années d’intenses tractations diplomatiques furent nécessaires à Innocent VI pour surmonter l’hostilité du roi340. Encore le prieur ne putil prendre personnellement possession de sa charge, qu’il dut exercer par l’entremise d’un lieutenant, Adam Arias de Lemos, dont tout laisse à penser qu’il était un fidèle du monarque341. Cette solution de compromis apparaissait d’emblée condamnée : prenant prétexte des nombreux abus du lieutenant342, le prieur le destitua en juin 1357 au profit d’un frère de sa confiance, Rodrigo Alfonso de Logroño343. Dès lors, l’antagonisme entre le souverain castillan et Juan

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Fernández de Heredia prit un caractère violent. Allié de Pierre IV d’Aragon, le prieur n’hésita pas à soutenir l’offensive lancée contre la Castille en juin 1358 par le comte de Trastamare344. En retour, Pierre Ier le démit de ses fonctions, qu’il confia à un fidèle, Gutier Gómez de Toledo, dont il savait pouvoir escompter un alignement total sur les positions monarchiques345. 87

Dans un contexte de guerre contre l’Aragon, rien ne devait faire obstacle à la loyauté que le roi attendait des frères des ordres militaires. Aussi la nationalisation de leur recrutement s’imposa-t-elle comme un préalable impératif à la fidélité naturelle que l’on exigeait d’eux. Reprise aussitôt écarté Juan Fernández de Heredia, cette politique fut conduite à son terme en quelques mois. Les tenants de l’ancien prieur, au premier rang desquels figurait Rodrigo Alfonso de Logroño, furent obligés de chercher leur salut dans la fuite hors de Castille346. Pour les autres, il n’y avait aucune alternative : réunis derrière Gutier Gómez de Toledo, ils furent à plusieurs reprises utilisés contre l’Aragon, surtout dans la région murcienne347. Dans la chaîne de dépendance a l’intérieur de laquelle ils s’inscrivaient, le lien de naturalité qui les unissait au roi l’emportait surtout autre. Rares sont les exemples qui le montrent mieux que celui de l’Hospitalier aragonais Artal de Luna, mort dans les geôles de Séville après avoir été fait prisonnier par Pierre I er en 1361 à la bataille de Miedes, alors qu’il faisait face, au service de son roi, à une armée castillane dont les effectifs comprenaient plusieurs de ses coreligionnaires348.

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Depuis les frères jusqu’aux maîtres des ordres militaires se mit en œuvre, à partir de la fin du XIIIe siècle, un système complexe de relations visant à les unir directement à la personne du souverain. Il est certain que le pouvoir royal bénéficia en partie d’une évolution qui se jouait en dehors de lui et conduisit chaque institution à adapter son bassin de recrutement aux réalités étatiques dans lesquelles elle s’inscrivait. Il n’en est pas moins évident que la monarchie saisit rapidement le parti qu’elle pourrait tirer d’une tendance qui lui permettait, dans les décennies centrales du XIVe siècle, de présenter à chacun des membres des milices la fidélité au monarque comme le devoir naturel par excellence, sanctionné, pour les frères les mieux placés dans la hiérarchie, par la prestation d’un hommage à la connotation désormais clairement vassalique. ***

89

Ainsi, la mise sous tutelle des dignitaires des ordres militaires était semblet-il acquise au milieu du XIVe siècle. Reprenant un projet caressé par Alphonse X dès les premières années de son règne, Alphonse XI et Pierre Ier disposent à leur libre volonté des principales charges de ces institutions, dont ils font et défont les titulaires, imposant des candidats qu’ils destituent au moindre soupçon. Cette mainmise sur la désignation des supérieurs constituait à l’évidence l’instrument privilégié du contrôle monarchique qui s’exerçait sur les ordres militaires. Cependant, ce contrôle empruntait aussi d’autres voies. En effet, afin de s’assurer la loyauté des dignitaires des milices, l’autorité royale chercha, passé le premier quart du XIVe siècle, à se les attacher en les associant au service curial ou en les intégrant systématiquement à un réseau de fidélités dont elle constituait le sommet. En cela, Alphonse XI ausssi bien que Pierre Ier tirèrent parti de mécanismes développés par leurs prédécesseurs à la charnière des XIIIe et XIV e siècles pour pallier l’impossibilité où ils se trouvaient, face à une conjoncture difficile, de recourir aux méthodes autoritaires inaugurées par Alphonse X. Ils se bornèrent à doter ces moyens d’une force supplémentaire qui leur permettait, dans un contexte plus favorable, de

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procéder à ce que l’on peut considérer comme une véritable instrumentalisation des ordres militaires.

NOTES 1. Le fait a été justement mis en relief par E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA , « Primeras tentativas de jurisdiccion territorial », et Las órdenes militares y la frontera. 2. Rares sont les analyses qui se sont faites l’écho d’un processus sur lequel les seuls travaux à jeter quelque lumière sont les études de C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« La Corona de Castilla y la

incorporación de los maestrazgos », notamment pp. 259-265, et « Las órdenes militares y los procesos de afirmación monárquica », pp. 1281-1288, ou de Ph. JOSSERAND , « Les ordres militaires et le service curial dans le royaume de Castille ». 3. L’importance du tournant esquissé au milieu du XIIIe siècle a récemment été bien mise en évidence par C. de AYALA MARTÍNEZ, Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 710 : « Aunque desde un primer mamento los monarcas tanto leoneses como castellanos no disimularon su permanente inclinación a utilizar las órdenes militares en beneficio de sus proyectos de defensa territorial […] el intervencionismo en sus realidades institucionales, aunque existente, fue más bien limitado y reducido a iniciativas puntuales por lo menos hasta 1250. El problema radica en determinar cuándo exactamente y por qué esas iniciativas puntuales dejaron de ser taies para convertirse en un sistemático y decidido programa de intervención que, afectando a la propia naturaleza de las órdenes, permitiera asegurar de modo permanente su estrecha vinculación a los objectivos esenciales de la monarquía. » 4. D. LOMAX , La orden de Santiago, p. 33. Cette idée a été reprise récemment par I. LAGO

BARBOSA ,

« Mestre o administrador ? A substitução dos Treze pela Coroa na escolha dos mestres », p. 223. 5. La domination royale sur l’Église a été bien mise en lumière par A. RUCQUOI , « De los reyes que no son taumaturgos », p. 75, ou J. TOLAN , » Alphonse X le Sage : roi des trois religions », p. 127. La volonté monarchique d’en désigner les cadres a été soulignée dans le cas de l’épiscopat par J. M. NIETO SORIA , « Le pouvoir royal et l’épiscopat en Castille », pp. 400-402.

6. B. de SALCEDO Y JARMILLO , « Discurso histórico sobre la soberanía que siempre han ejercido en lo temporal los reyes de España en las cuatro órdenes militares de Santiago, Calatrava, Alcántara y Montesa ». 7. F. de RADES Y ANDRADA , Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatravay Alcántara, part I, ffos 16v°-17r°. 8. D. LOMAX, «The Order of Santiago and the Kings of León». 9. Le contexte de production des chroniques modernes a été analysé par L. P.

WRIGHT ,

« The

Military Orders in Sixteenth and Seventeenth Century Spanish Society. The Institurional Embodiment of an Historical Tradition ». 10. D. LOMAX, «The Order of Santiago and the Kings of León», pp. 14, 17 et 22-23. 11. Primera historia de la orden de Santiago, p. 362: «En tal manera que por discordia dellos, el rey Fernando que a la sazon reynava los reinos de Cattilla i de Leon ovo cabsa de se entremeter en la dicha elecçion. E por el desacuerdo grande que fallo entre los dichos caballeros elettores, tovo manera con ellos, que en discordia, oviesen de elegir por maestre a un criado suyo, i portero de la su camara, llamado por nombre Martin Barragan, del qual por los libros i escripturas de la orden no se lee que fuese onbre de mucha suerte, nin de linaje conosçido, ni menos se faze memoria de sus fechos.»

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12. Ainsi l’a bien relevé D. LOMAX, « The Médiéval Predecessors of Rades y Andrada », p. 88. 13. Primera historia de la orden de Santiago, p. 362: «Como por nuestros pecados la paz i la concordia de los buenos no pueden luengamente estar en un ser, el diablo, que es su contrario i amigo de la discordia, aviendo enbidia de la buena i santa vida que fazian los cavalleros i fleyres del dicho abito, procuro senbrar entrellos zizaña, para los desavenir i poner en desacuerdo sobre la dicha elecçion.» 14. Le fait a été bien signalé par C. de AYALA MARTÍNEZ , « Las órdenes militares y los procesos de afirmación monárquica », pp. 1282-1283. 15. Rapportée par F. de RADES

Y ANDRADA ,

Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago,

Calatravay Alcántara, part II, f° 44r°, son élection semble, comme l’a récemment fait valoir C. de AYALA MARTÍNEZ,

Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 3 16, « más movida por el interés

real que for el canónico cumplimiento de la normativa calatrava ». 16. Ainsi, à Zamora, le 15 août 1246, il ratifia la cession de la localité galicienne de Páramo, effectuée par l’infant au bénéfice de l’Hôpital (AHN, OM, carp. 568, doc. 18, publ. J. DELAVILLE

LE

ROULX, Cartulaire général de l’ordre des Hospitaliers, t. II, pp. 645-646, doc. 2412).

17. BA, pp. 60-62, repris par J.

TORRES FONTES ,

Fueras y privilegios de Alfonso X el Sabio al reino de

Murcia, pp. 23-25, doc. 15 : « Por muchos servicios que vos don Pedro Ibañez. maestro de Alcantara e vuestro convento me feciestes, e señaladamiente por el servicio que me feciestes en la conquista del reyno de Murcia, é porque vos fallé siempre por amigo a vos, don Pedro Ibañez e nunca vos de mi desatobiestes por ninguna cosa que acaesciesse, do e otorgo a vos don Pedro Ibañez e a vuestro convento […] el castillo de Salvaleon con su villa. » 18. AHN, OM, carp. 423, doc. 100, publ. BC, pp. 103-105. 19. AHN, Osuna, leg. I, doc 2a, publ. ibid., pp. 123-125, et M. GONZÀLEZ JIMÉNEZ , Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 323-324, doc 297. 20. C. de AYALA MARTÍNEZ , « Las órdenes militares en el siglo XIIIe castellano. La consolidación de los maestrazgos », pp. 249-250, n. 29. 21. L’information rapportée parF.de RADES

Y ANDRADA ,

Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de

Sanctiago, Calatravay Alcántara, part. II, f° 43v°, a été reprise par tous les continuateurs. Elle est même partagée par A. de TORRES

Y TAPIA ,

Crónica de la orden de Alcántara, t. I, p. 335, d’ordinaire

particulièrement bien renseigné et toujours soucieux de contredire son modèle quand il en trouve l’occasion. 22. Le fait ressort des statuts publiés à l’initiative de J.-M. CANIVEZ , Statuta capitulorum generalium ordinis Cisterciensis ; t II, p. 406 : « Cum illustris rex Castelle petierit a capitula generali ut due filie Calatravie, remotis magistrti, subderentur et adunarentur in temporalibus domnui Calatravie ». 23. L’intervalle se restreint aux quelques jours compris entre le 16 et le 20 avril 1254, comme il ressort des documents publiés par M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ ,

Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp.

129-131 et 131-133, doc. 128 et 129. 24. BC, p. 109, et I. RODRÍGUEZ DE LAMA , La documentación pontificia de Alejandro IV, pp. 155-156, doc. 143. Des doutes sur la validité de l’élection de Pedro Yáñez ont été justement avancés par L. R. VILLEGAS DÍAZ ,

de AYALA

Las estructuras de poder de la orden de Calatrava », p. 484, n. 51, ou encore par C.

MARTÍNEZ ,

« Las órdenes militares en el siglo XIII castellano. La consolidación de los

maestrazgos », p. 250, n. 29. 25. F. de RADES Y ANDRADA , Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara, part. III, f° 10v°, et F.

CARO DE TORRES ,

Historia de las órdenes militares de Santiago, Calatrava y

Alcántara, f° 57r°. 26. ANTT, gav. 16, m. 6, doc. 2, publ. M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ , Diplomatario andaluz de Alfonso X, p. 563, doc. 521. 27. Le fait a été justement souligné par J. TORRES FONTES , « La orden de Santa María de España », pp. 805-806, et C. de AYALA MARTÍNEZ, « La monarquía y las órdenes militares durante el reinado de Alfonso X », p. 454.

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28. En octobre 1280, le maître reçut d’Alphonse X, qui le désignait comme « aquel que quero ben e en quefio », l’assurance que les biens usurpés à Santiago en Galice lui seraient restitués, au besoin à l’aide d’une intervention de la justice royale (AHN, OM, carp. 375, doc. 64, publ. J. L. NOVO CAZÓN, El priorato santiaguista de Vilar de Donas, pp. 260-261, doc. 55). Suivant une copie tardive, l’auteur date le document de 1278, sans remarquer que Pedro Núñez n’était pas à l’époque à la tête de Santiago. D’où ma correction, qui s’impose dans la mesure où, après le printemps 1281, le maître, nous l’avons vu, travailla contre le roi, soutenant la révolte de l’infant Sanche. 29. La crise déclenchée par Ferdinand III en 1234 a été fort bien analysée par J. O’ CALLAGHAN, « The Affiliation of the Order of Calatrava », pp. 52-53, reproduit dans Order of Calatrava and its Affiliates, I, et, plus récemment, par C. de

ID.,

The Spanish Military

AYALA MARTÍNEZ ,

« Órdenes

militares castellano-leonesas y benedictinismo cisterciense », pp. 548-550. À cet égard, les éléments réunis par A.

RODRÍGUEZ LÓPEZ ,

« El reino de Castilla y el imperio germánico en la

primera parte del siglo XIII », n’offrent aucune information nouvelle. 30. J-M. CANIVEZ , Statuta capitulorum generalium ordinis Cisterciensis, II, p. 411 ; «Cum filiatio fratrum de Calatrava ad domum Morimundi non solum diuturna temporis prescriptione verum etiam ad petitionem capituli generalis iam apostolica gratia confirmata pleno iura pertinere noscatur, universis abbatibus et personis ordinis distrtctius inhibetur ne per alicuius littere impetrationem seu consilium vel auxilium apponendo aiiquid attentare praesumant, per quod dicte domus Morimundi turbetur possessio ; quod si ausu temerario presumpserint, sciant se sententie conspiratorum subiacere.» 31. La requête du souverain est connue à travers l’examen qu’en fit la plus haute instance de décision cistercienne : « Cum illustris rex Castelle peterit a capitula generali ut due filie Calatravie, remotis ma gistris, subderentur et adunarentur in temporalibus domui Calatravie » (ibid, t. II, p. 406). 32. Ainsi J. O’ CALLAGHAN, « The Affiliation of the Order of Calatrava », p. 44, repris dans

ID.,

The

Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, I, refuse de se prononcer sur le nom des milices en cause dans le projet de fusion. Malgré le pluriel utilisé dans les statuts, C. de AYALA MARTÍNEZ , « Las órdenes militares en el siglo XIII castellano. La consolidación de los maestrazgos », p. 249, n. 29, et p. 258, « Poder y representavidad en las órdenes militares hispánicas », p. 45, et E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

« Evolución de la orden de Calatrava durante el reinado de Alfonso

X », pp. 77-78, ont uniquement évoqué Alcántara, même si le premier de ces deux auteurs semble s’être quelque peu ravisé en relevant récemment que l’idée du souverain intéressait l’ensemble des institutions d’obédience bernardine (C. de AYALA MARTÍNEZ , Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 711). 33. J.-M.

CANIVEZ ,

Statuta capitulorum generalium ordinis Cisterciensis, t. II, p. 406 : «Attendens

capitulum générale quod, prout dicitur, sine preiudicio iuris alieni hoc ad presens non potuit consummari, commititur de Buxeto et de Valle Bona abbatibus ut ad loca personaliter accedentes diligenter inquirant si dicte due filie domus Calatravie et illi quorum interest in hoc voluerunt consentire.» 34. Ibid., t. II, p. 468 : « Cum de facto Calatravie clamor devenerit ad capitulum generale quod magister eiusdem loci castra ad eumdem locum pertinentia alienaverit quadammodo regi Castelle, de eisdem castris homagium faciendo. » Ce passage a été récemment analysé par C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

Las órdenes

militares hispánicas en la Edad Media, pp. 569-570. 35. J.-M.

CANIVEZ ,

Statuta capitulorum generalium ordinis Cisterciensis, t. II, p. 468 : «Et abbas

Morimundi, pater Calatravie, hoc audito, in continenti hanc alienationem revocaverit auctoritate paterna, et insuper excommunicaverit omnes qui huic alienationi de cetero assensum prebuerint, dictam revocationem et excommunicationem approbat et confirmat dictum capitulum générale.» 36. En janvier 1263, Urbain IV intercédait en faveur de quatre frères de Calatrava auprès d’Alphonse X afin que celui-ci leur permît de rentrer en Castille (AHN, OM, carp. 444, doc 57, publ. BC, p. 121). Il est possible que l’un d’eux ait été le grand commandeur de l’Ordre, conformément à l’hypothèse proposée par C. de AYALA

MARTÍNEZ ,

« Las órdenes militares en el

siglo XIII castellano. La consolidación de los maestrazgos », p. 261, n. 58. Quatre ans plus tard,

523

Clément IV fut contraint d’intervenir à nouveau auprès du monarque pour lui demander de relâcher les membres de l’institution encore incarcérés (AHN, OM, carp. 444, doc. 62). 37. L’élévation de Juan González, nommé coadjuteur en 1265, puis maître en 1267, à la mort de Pedro Yáñez, a été étudiée en détail par C. de AYALA MARTÍNEZ , « Las órdenes militares en el siglo XIII castellano. La consolidación de los maestrazgos », pp. 262-263. 38. Le fait ressort des analyses récentes de C.de AYALA MARTÍNEZ, « La Corona y la incorporacion de los maestrazgos », p. 261, et « Las órdenes militares y los procesos de afirmación monárquica », pp. 1286-1287. 39. J. M. NIETO SORIA, Iglesia y poder real en Castilla. El episcopado, pp. 199-200. 40. ACL, doc. 1160 : «Otrosi me mostraron que quando acaesçien electiones de prelados que ffazíen premia a los cabildos en las electiones, en manera que non podíen esleer libéral mientre a aquellos que deuíen segunt derecho e auíen a esleer otros contra sus voluntades e esso mismo les ffazían en el dar de las dignidades e de los otros benefiçios.» 41. A. CASTRO GARRIDO et J. M. LIZOIAN GARRIDO , Documentación del monasterio de Las Huelgas de Burgos, pp. 169-171, doc. 92. 42. F. de RADES Y ANDRADA , Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara, part. I, f° 36r°, a ainsi rapporté que le maître de Santiago « fue electo por maestre siendo de los muy modernos caualleros de la orden, por que lo pidio a los Trezes el rey don Sancho el Brauo, que ya reynaua en Castilla y Leon […] esta election se hizo estando el rey en el conuento de Ucles. » La présence du roi à Uciés n’est pas attestée par les sources en juin 1287, moment où le maître fut élu. On considère cependant qu’il a séjourné à Sigüenza, à moins de cent kilomètres, à la fin du mois d’avril, d’après l’itinéraire élaboré par M. GAIBROIS DE BALLESTEROS , Historia del reinado de Sancho IV de Castilla, t. I, pp. 142-143. 43. AHN, OM, carp. 50, doc. 13, publ. J. TORRES FONTES, Documentos de Fernando IV, pp. 78-80, doc. 73. Souscrit « en el real de sobre la çerca de Oterdefumos », le privilège royal confirmait et étendait une donation consentie précédemment par le monarque à un frère de pleine confiance qui, sous le magistère de Juan Osórez, n’était encore que grand commandeur de Castille. 44. A. GIMÉNEZ SOLER , Don Juan Manuel, pp.412-413, doc. 247 : « Fago vos saber que por muchos debdos que yo be con la orden de la caualleria de Santiago, veyendo gran destruyçion de la dicha orden, la qual ha fecho e fase de cada dia don Diago Monis, que es agora della maestre, la mayor partida de los omnes buenos de la dicha orden e yo enbiamos a nuestro senor el papa a don Per de Coyales, canonigo de Cuenca, vuestro capellano e mio, porquel cuente todo esto fecho, como paso fata aqui et en lo que agora esta. » 45. Ibid., p. 419, doc. 257 : « Agora sennor, sabed que depues que el rey don Ferrando fino que fable en ello con el comendador mayor de Castiella e con el de la tierra de Leon que son aqui conmigo. Ca ante desto non se pudiera faser por cosas que uos non puedo enbiar desir por carta. » En dépit des précautions épistolaires de Juan Manuel, il ressort sans aucune équivoque que Ferdinand IV était opposé au projet de déposition du maître de Santiago. 46. Le fait a été fort justement signalé par C. de AYALA MARTÍNEZ , Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, pp. 364-365. 47. BNM, ms. 8582, f° 56v° : «Ningund freyre non sea osado de rresçebir castillo de mano de rrey nin de otro ninguno sin liçençia del maestre o del comendador mayor nin vaya a mandaderia de rrey nin de rrico omne». 48. J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 264, reproduit dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII : « El mandamos que ninguno non vaya ni embie carta al rey ni a la reyna ni a otra persona alguna que no sea de la orden contra el establecimiento de la orden a menos de licencia del maestre. E el que lo pasare que sea en pena de desobediente e que sea encarcelado e le quiten el habito. » Une injonction similaire est reprise dans les définitions de 1336 ( ibid., p. 275).

524

49. Le fait ressort par exemple pour Alcántara et Montesa des statuts de 1306 et 1326, publiés par Ph.

JOSSERAND ,

« Pour une étude systématique », p. 335, et B.

PALACIOS MARTÍN

(éd.), Colección

diplomática medieval de la orden de Alcántara, t. I, p. 285, doc. 434, et J. O’ CALLAGHAN, « Las definiciones medievales de la orden de Montesa »,p. 232, repris dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, X. 50. J. O’CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 257, reproduit dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII. 51. Ainsi l’a fait valoir Ph.

JOSSERAND ,

« Les ordres militaires et le service curial dans le royaume

de Castille », p. 80. 52. Le gouvernement conflictuel du maître a été étudié par J. O’CALLAGHAN, « The Affiliation of the Order of Calatrava », pp. 256-260, reproduit dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, I, et C. de AYALA MARTÍNEZ, « Un cuestionario sobre una conspiración », pp. 74-83. 53. De nombreuses lettres attestent de la correspondance du maître avec le roi d’Aragon au plus fort de la guerre qui opposait ce dernier à la Castille. Conservées dans les registres de la chancellerie aragonaise, elles ont été pour beaucoup publiées par A. GIMÉNEZ SOLER , Don Juan Manuel, pp. 243, 317-318, 321 et 397, doc, 23, 123, 128 et 231, et complétées, le cas échéant, par L. RUBIO GARCÍA ,

Mayoría de edad de don Juan Manuel, p. 147, doc. 38 : « Al hondrado e amado don fray

García López, maestre mayor de la orden de la caualleria de Calatrava, salut como a aquel que amamos. Recibiemos vuestra carta que agora nos embiastes e entendido diligentment lo que en ella era contenido, respondemos vos que ciertos somos que punyades en seruir nos e que amades nuestro bien e nuestra hondra. L’échange entre tes deux hommes ne s’est pas arrêté à de tels mots. Des présents ont également circulé entre eux, à l’image de cette table d’argent, offerte par le roi avec différents joyaux, mentionnée par un document publié par R. SÁINZ DE LA MAZA LASOLI , El monasterio de Sigena. Catálogo de documentos del Archivo de la Corona de Aragón, t. I, pp. 115-116, doc. 338. 54. Il se pourrait même, à en croire la moderne de F. CARO DE TORRES, Historia de las órdenes militares de Santiago, Calatrava y Alcántara, ff os 63v°-64r°, que le maître ait pris un moment le parti de l’infant Alfonso de la Cerda qui, fort du soutien aragonais, contestait le droit de Ferdinand IV à occuper légitimement le trône de Castille. 55. F. de RADES Y ANDRADA , Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara, part. II, f° 48v°. 56. II est à cet égard significatif qu’à l’été 1297, lors de la première tentative de conciliation entre les deux prétendants, Gutier Pérez ait choisi pour arbitre le maître de Santiago Juan Osórez, « que multa bona et magnant concordiam posset facere inter eos » (AHN, OM, libro 1344, ffos 219r°-222r°), Ce dignitaire figurait en effet parmi les fidèles les plus proches de Ferdinand IV, comme l’a signalé C. GONZÁLEZ MÍNGUEZ , Fernando IV de Castilla. La guerra civil y el predominio de la nobleza, p. 128, n. 23.

57. Le recours de Gutier Pérez à des auxiliaires musulmans ressort d’un pacte de hermandad conclu avec la ville d’Ubeda (AMU, caja 4, doc. 20). Analysé sur le plan diplomatique par Á. RIESCO TERRERO,

« Consideraciones en torno a la tipología documental y validación notarial », pp.

567-570, l’accord a été publié par M. NIETO CUMPLIDO , Orígenes del regionalismo andaluz, pp. 199-201, doc. 27, et J. RODRÍGUEZ MOLINA , Colección documental del Archiva Municipal de Úbeda, t. I, pp. 121-122, doc. 75. Cette alliance militaire avec Grenade fut largement stigmatisée par Garcia López de Padilla, qui exigea, une fois vainqueur, que Ferdinand IV renouvelât certains privilèges « que seperdieron por que ge los destruyeron los moros al tienpo que Gutier Peres de Hynna metio en el Campo de Calatraua » (AHN, OM, carp. 431, doc. 227, publ. L. V. DÍAZ MARTÍN , « Los maestres de las drdenes militares en el reinado de Pedro I », pp. 340-345, doc, 3). 58. En janvier 1301, Gutier Pérez paraît avoir rallié le parti aragonais pour pallier la détérioration de sa situation. C’est du moins ce qui ressort d’une lettre que lui envoya Jacques II, publiée par Á MASÍA DE ROS ,

Relación castellano-aragonesa desde Jaime II a Pedro el Ceremonioso, t. II, p. 45, doc 28 :

« Ferrant Pereç de Toledo nos dixo end como vos puynavedes en servir quando mas pudiesedes al noble rey

525

don Alfonso de Castiella e infant don Ferrando su hermano, caros cormanos nuestros, e plugo nos muyto. End vos rogamos que como la havedes bien començado perseveredes e pugnedes en fazer les serviçio que cierta vos fazemos que d’ellos e de nos end cobraredes buen galardon. E sabet que nos guisaremos en quanto podamos de avervos la encomienda de Alcaniz. » 59. En 1302, il était traité en ennemi parle pouvoir. C’est ce qu’indique le pardon accordé parle roi aux autorités d’Úbeda « por que tomaste el castillo de Canena que tenta Gutier Pérez, comendador mayor que era a esta sazón de Calatrava, que era en mm deservicio » (AMU, caja 4. doc. 15, publ. J. RODRÍGUEZ MOLINA , Colección documental del Archivo Municipal de Ubeda, t. II, pp. 20-21, doc 2).

60. AHN, OM, carp. 461, doc 170, publ. A. BENAVIDES , Memorias del rey don Fernando IV, t. II, pp. 241-242, doc 176. 61. AHN, OM, carp. 462, doc. 172. 62. Crónica del rey don Alfonso décimo, chap. 10 et 12, pp. 9 et 10. 63. AHN, OM, carp. 461, doc 168. 64. AHN, OM, carp. 461, doc. 169. Le caractère exceptionnel d’un tel titre a été justement relevé par B. CASADO QUINTANILLA , « Intitulatio y directio en la documentación de Calatrava », p. 42, dans la mesure où l’on sait qu’il se diffusa d’abord au sein de Santiago, où la plus ancienne occurrence ne paraît pas remonter au-delà de 1308 (RAH, Col. Salazar, M-6, f° 22 r°, publ. E. GONZÁLEZ

CRESPO ,

Elevación de un linaje nobiliario castellano de la Baja Edad Media : los Velasco, p. 409, doc. 5). 65. AHN, OM, carp. 462, doc 171. Le dernier jour de février, l’abbé de Béthanie, au nom de celui de Morimond, déclara nulle l’élection d’Aleman dans la mesure où l’abbé de Gumiel « personas seculares et potentes in conuentu et in capitulo visitando introduxit, id est domnum Anricum et domnum Johanem infantes et Alfonsum Petri de Gesina atque alios plurimos et diversos ». De ce fait, « de mandato abbatis Morimundi restituimus predictum domnum Garsiam Lupi in officio magistratus qui antea fuerat. » 66. Il ne laisse pas d’être significatif que l’autorité ait tardé trois mois à avaliser la restitution opérée au bénéfice de García López de Padilla. Le 15 mai 1302,1a chancellerie émettait encore un privilège solennel où Alemán figure avec la qualité de maître de Calatrava (J. GARCÍA BARANDA ,

Y SÁINZ DE

« El monasterio de monjes bernardos de Santa Maria de Rioseco. Cartulario », pp.

668-669. L’acte est daté par erreur « Era de MCC e quarenta años », une centaine supplémentaire devant être ajoutée). 67. A. GIMÉNEZ SOLER , Don Juan Mannuel, pp. 672-673. C’est ce qu’indique un courrier adressé par un envoyé du roi d’Aragon en Castille, Juan del Gay, à son maître, dans lequel il informe ce dernier de la venue prochaine de García López de Padilla : « Ordenaron que las vistas sean al primero dia de agosto e sobre aquesta razon va a vos el maestre de Calatrava. » 68. AHN, OM, libro 1345, f° 53r°, publ. BC, p. 160. 69. J. O’CALLAGHAN, « The Affiliation of the Order of Calatrava », p. 278, reproduit dans

ID.,

The

Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, I. 70. AHN, OM, libro 1347, ffos 98r°-99v°, publ. C, de AYALA

MARTÍNEZ ,

« Un cuesrionario sobre una

conspiración », pp. 87-89. 71. S. de MOXÓ , « Relaciones entre la Corona y las órdenes militares en el reinado de Alfonso XI », pp. 119-120, a très justement insisté sur l’effort du maître pour se rapprocher de l’infant Pedro, frère du roi défunt et gendre de Jacques II d’Aragon. 72. Les circonstances de l’élévation de Juan Núñez de Prado à la tête de Calatrava, après deux années de luttes violentes contre García López de Padilla, ont été étudiées par L. R. VILLEGAS DÍAZ , « Algunos datos acerca de las luchas entre la orden de Calatrava y el concejo de Villa Real en la primera mitad del siglo XIV », pp. 184-188, et « Calatrava y Ciudad Real. Unas notas sobre las relaciones entre ta dudad y la orden », pp. 223-226. L’auteur insiste à juste titre sur le concours prêté par l’infant Felipe, tuteur du jeune Alphonse XI, à Juan Núñez de Prado. 73. Cette méconnaissance affecte les travaux consacrés sur le plan général à l’Hôpital, depuis les études de J. DELAVILLE LE ROULX , Les Hospitaliers en Terre sainte et à Chypre, p. 256, jusqu’aux analyses

526

de J.

RILEY -SMITH,

The Knights of St. John in Jérusalem and Cyprus, pp. 299-300, ou d’A.

« Constitutional Conflict and Change in the Hospital of St. John », p. 21, repris dans

ID.,

FOREY,

Military

Orders and Crusades, X. Il est plus surprenant qu’elle touche de la même façon les travaux, pourtant centrés sur la Castille, de C.

BARQUERO GOÑI ,

« Los Hospitalarios y la monarquia

castellano-leonesa », p. 118, et « Disputas por el priorato del Hospital en Castilla durante los siglos XIVy XV », p. 739. 74. BNF, Mss. français 6049, ff os 150r°-154v°, publ. J. DELAVILLE LE ROULX , Cartulaire général de l’ordre des Hospitaliers, t. III, p. 771, doc. 4462 : « Ne despuis cele assemblée et chapitre n’i a seu noveleté en la meison, qui mot face à conter, sauve discort d’aucuns freres au prioré de Castelle. Lequel discorde, si com les prodeshomes dou covent dient, tout sans chapitre peusiés vous avoir mis en convenable estat, se il vous eust plau. Car puisque vous estes fait venir en vestre presence le prior de Castelle et les autres freres discordans, lequel chose fu bone euvre, vos, sire, peussiés avoir faites justices et punir ceaus que vos trovestes en culpes de tant grant enfamacion, com a esté et est à la maison par eaus. » 75. BNF, Mss. français 6049, f° 153r° 76. A. BENAVIDES , Memorias de don Fernando IV, t. II, pp. 170-171, doc, 123 : « Dolemus etiam quia in partibus istis per majores et meliores, tam per reges quam per alios nobiles et religiosos, dicitur quod vos estis culpa omnium predictorum quia in tam brevi tempore duos creastis priores in pnorato predicto. » 77. Il est attesté comme tel, au moins en mars et en avril, dans deux actes publiés par P. RODRÍGUEZ CAMPOMANES ,

Dissertaciones históricas del orden y cavallería de los Templarios, pp. 247-248,

et C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 253-254, doc. 409. 78. Il est mentionné avec cette qualité entre janvier et mai dans deux documents au moins. Le premier a été cité par E. GONZÁLEZ DÍEZ , Colección diplomática del concejo de Burgos, pp. 249-253, doc. 156 ; quant au second, il est conservé dans les fonds de l’AGP, Inf. Gabr., Anexo, leg, 3, dans une liasse intitulée Manifesto jurídico en que la religión de San Juan defiende su señorío territorial y de solariego en su villa y bailiaje de Lora. 79. Ainsi est-il attesté en juin dans un document publié par J. L.

MARTÍN MARTÍN ,

Documentación

medieval de la Iglesia Catedral de Coria, pp. 74-75, doc. 37. 80. Il est mentionné en tant que tel du 24 février 1298 au 15 avril 1299 pour le moins, d’après deux actes publiés par E. GONZÁLEZ DÍEZ , Colección diplomática del concejo de Burgos, pp. 253-257, doc. 157, et A. FLORIANO CUMBREÑO , Documentación histórica del Archiva Municipal de Cáceres, p. 31, doc. 17. Ces documents ne sont nullement isolés et d’autres, le 11 avril 1299 par exemple, lui attribuent également la qualité de prieur hospitalier de Castille (BFZ, Miró, carp. 2, doc. 14). 81. J. M. SANS I TRAVÉ, Els Templers catalans, p. 201, a relevé que le souverain aragonais a cherché à obtenir en 1307 de Jacques de Molay la dignité de prieur de Catalogne pour son ami proche, Dalmau de Timor. Le fait ressort de la réponse négative du maître adressée à Jacques II, récemment publiée par A. FOREY , « Letters of the Two Last Templar Masters », pp. 166-167, doc. 14. 82. D’après M. GAIBROIS DE BALLESTEROS , Historia del reinado de Sancho IV de Castilla, t. II, pp. 114-115 et. 132-133, il servit pendant le règne de Sanche IV comme adelantado mayor de Galicia à la suite de Juan Alfonso de Albuquerque à partir de 1291. De fait, le 31 décembre 1291, il tranchait un litige entre Santiago et le monastère de San Esteban de Ribas del Sil au sujet de pêcheries situées sur le Minho (E. DURO PEÑA , « Catálogo de documentos reaies del Archivo de la Catedral de Orense », p. 102, doc. 343). 83. II est mentionné avec cette qualité à partir du 30 mai 1293 au moins (AHN, OM, carp. 777, doc. 39, publ. C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios en el reino de León », pp. 626-630, doc. 59). 84. Faute de disposer de l’acte d’investiture de Diego Gómez de Roa, il convient de conserver à cette explication de la crise du prieuré castillan un caractère d’hypothèse. L’acte dut exister jusqu’au XVIIIe siècle dans le fonds de Consuegra puisqu’il est signalé dans un inventaire coté

527

AHN, OM, Índice 175, f° 21, ainsi que l’a souligné P. GUERRERO VENTAS , El priorato de San Juan en el Campo de La Mancha, p. 107, n. 57. 85. BNF, Mss. français 6049, f° 153r° : « Douquel chapitre furent rebelles plusors freres de Chastelle, de quoi nasqui l’escandle d’Espaigne, lequel sera en perpetuel diffamation del Hospital, car mout en est parlé vilanament par le siegle. » 86. BNF, Mss. français 6049, f° 151v° : « Se il y avait besoign d’autre conseill au governement dou prioré, vos peussés mandar en vostre leuc aucun prodome, qui eust vostre pooir, à metre assés bon conseill en tant que fussiés en point de tenir chapitre général […] et de ordener de celui prioré plus plenirement. » Il n’est pas sans intérêt de signaler, à titre comparatif, que pour l’ordre teutonique, K. TOOMASPOEG , « Les premiers commandeurs de l’ordre teutonique en Sicile », p. 453, a souligné que la présence d’un lieutenant du maître était l’indice de troubles d’une gravité très importante dans la région où il était dépêché, à l’intérieur de laquelle il était, en règle générale, chargé de se substituer aux autorités ordinaires. 87. AHN, OM, carp. 427, doc. 173, et A. BENAVIDES, Memorias de don Fernando IV, t II, p. 427, doc. 153. 88. II est à nouveau porté à la tête du prieuré de Castille dans les privilèges solennels de la chancellerie royale du 5 mai 1301 au 27 mai 1302, En témoignent un document publié par E. GONZÁLEZ DÍEZ , Colección diplomática del concejo de Burgos,

pp. 264-268, doc. 162, et un autre conservé

sous la cote AHN, OM, libro 1347, f° 16r°. 89. Il exerça pour le moins du 14 décembre 1307 au 16 juillet 1308 (AHN, OM, carp. 50, doc. 13, et carp. 222, doc. 5). Le premier acte a été publié par J. TORRES FONTES , Documentos de Fernando IV, pp. 78-80, doc 73. Il faut signaler que le lieutenant a selon toute vraisemblance été écarté brutalement et amené à abandonner l’Hôpital, puisqu’il est mentionné de 1313 à 1316 comme clavaire de Calatrava (AHN, OM, libro 1347, ffos 98v°, 130v° et 131r°). Un tel transfert expliquerait la présence dans le fonds de Calatrava de deux documents intéressant le passé hospitalier du dignitaire (AHN, OM, carp. 462, doc. 178 et 191). 90. L’historiographie traditionnelle s’en est amplement faite l’écho, selon une perspective narrative dont participe le récent ouvrage de G. MARTÍNEZ DÍEZ , La cruz y la espada. Vida cotidiana de las órdenes militares españolas, pp. 182-190. 91. Ce projet a été souligné par C. de AYALA MARTÍNEZ, « La Corona de Castilla y la incorporación de los maestrazgos », pp. 262-263. 92. L’élection a été bien étudiée par S. de

MOXÓ,

« Relaciones entre la Coronay las órdenes

militares en el reinado de Alfonso XI », pp. (35-136, et F.

NOVOA PORTELA ,

« Los maestres de la

orden de Alcantara durante los reinados de Alfonso XI y Pedro I », p. 323, La chronique fournit de nombreux éléments sur les fonctions curiales remplies par le maître, qui exerçait depuis près de six ans en tant que despensero mayor del rey : Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 168, p. 288, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 204, p. 180. 93. S. de MOXÓ, « Relaciones entre la Corona y las órdenes militares en el reinado de Alfonso XI », p. 139. 94. Ainsi l’a rappelé, il y a peu, C. de AYALA MARTÍNEZ , « Las órdenes militares ante la guerra civil castellana », p. 43, recensant brièvement les moyens mis en oeuvre par un roi qui, dans sa politique à l’égard des milices, reprit et, en même temps, radicalisa les pratiques développées par son père, comme l’a fort bien fait valoir pour le clergé séculier A. ARRANZ GUZMÁN , « Las elecciones episcopales durante el reinado de Pedro I de Castilla ». 95.

PEDRO LÓPEZ DE AYALA ,

Crónica del rey don Pedro, an. V, chap. 20, p. 448 : « É pelearon los del rey

contra las compañas del maestre de Santiago,pero non pudo cobrar el rey estonce el castillo de Segura, nin la villa, e dexó sus fronteros contra el maestre de Santiago en la comarca en derredor de Segura […] é partió el rey de sobre la villa é castillo de Segura, dó fallára al maestre don Fradrique, e vinó para Ocaña, é fizo ayuntar los caballeros é freyres de la orden de Santiago que eran con él, é mandóles que oviesen por su

528

maestre á don Juan Garcia de Villagera, hermano de doña Maria de Padilla, é asi fué fecho, é de alli adelante se llamaba maestre de Santiago don Juan Garcia. » 96. L’acte d’investiture de ce dernier est consigné dans une copie du XIII e siècle, conservée à l’Archivo de los Duques de Frías, aujourd’hui versé à Tolède dans l’Archivo de la Nobleza, carp. 1252, doc. 5. Il a été brièvement décrit par P. LEÓN TELLO, Inventario del Archivo de los Duques de Frías, t.III, p, 3, doc. 3, alors que le fonds était encore à Madrid, sous l’ancienne cote leg. 508, doc. 3. 97. B C, p. 194 : « Et quia dictum magistratum per resignationem dicti fratris Roderici Petri vacabat ad presens, mandabat et firmiter injungebat illis fratribus, ad quos secundum consuetudines ordinis spectabat nominare et eligere tredecim electores, nominarent tredecim de se ipsis qui de futuri magistri substitutione tractarent et magistrum eligerent secundum ordinis instituta. » Un même fonctionnement est attesté pour Avis (ANTT, Ordem de Avis, doc. 1001, publ. M. C. Almeida e CUNHA , « A eleição do mestre de Avis nos séculos XIII-XV », pp. 113-114, doc 3). 98. BC, pp. 195-196: «Qui ad eligendum magistrum electi fuerant, convenientes in unum, secedentes ad partem, habito inter eos de nova subrogations magistri diligenti colloquio et tractatu, ac cupientes talem eligere qui Dei et domini regis servitio aptus esset et utilitati ordinis fructuosus, in venerabilem et religiosum virum domnum fratrem Gundisalvum Martini, fratrem dicti ordinis Calatrave, direxerant omnes unammiter vota sua […] et ceteri fratres qui erant présentes elevarunt, prout moris est, dictum domnum fratrem Gundisalvum Martini, cantando hymnum Te Deum laudamus, et cantando dictum hymnum fecerunt eum sedere et posuerunt eum in sede magistri.» 99. Une impression similaire se dégage de l’élection de João Rodrigues Pimentel au sommet de l’ordre d’Avis en 1342, analysée par B. Vasconcelos e SOUSA , « Os Pimentéis. Percursos de uma linhagem da nobreza medieval portuguesa », t. II, pp. 262-263, et par M. C. Almeida e CUNHA , « A eleição do mestre do Avis nos séculos XIII-XV », p. 106. 100. ACA, Cancillería, reg. 250, f° 40r°-v°, publ. R.

SÁINZ DE LA MAZA LASOLI ,

La encomienda de

Montalbán bajo Vidal de Villanova, pp. 145-146, doc. 5 : « Nos aduxo la vuestra carta, la qual nos oyemos e entediemos complidament, a la qual vos respondemos que nos plaçe de lo que nos ficiestes saber que Dios e el rey e los homnes buenos de la vuestra orden tovieron por bien de vos dar el estado en que sodes. » 101. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 49, p. 204, et Gran Crónica de Alfonso XI, t.I, chap. 64, p. 398. 102. Le phénomène a été illustré pour la deuxième moitié du XIV e siècle par E. MITRE FERNÁNDEZ , « Los maestres de las ordenes militares castellanas y la “revolución” Trastámara », pp. 266-267. 103. Archivo Municipal de Toledo, cajón 8, leg. I, doc 9, publ. R. IZQUIERDO BENITO , Privilegios reales otorgados a Toledo durante la Edad Media, pp. 178-183, doc. 87. La pétition des habitants de la ville ressort de la réponse du souverain : « Otrosy a lo que nos pidieron por merçed que guardasemos et mantoviesemos al maestre don Garçia Alvarez, et al obispo de Palençia su hermano et a Diego Gomez et a Tel Ferrandes et a Ferrando Alvarez et a Ynnego Lopez de Horosco et a Pero Gonçales de Mendoça et otrosy las donaciones et ofiçios que an, et otrosy que les guardasemos las onrras de sus parientes et de cada uno dellos, a esto respondemos que nos avemos vido et librado con ellos en la manera que cumple a nuestro serviçio et pro et onrra de los sobre dichos. Elle ne put toutefois pleinement aboutir puisqu’en échange d’importantes compensations seigneuriales (BFZ, Altamira, carp. 4, doc. II), Garcí Álvarez de Toledo se vit obligé d’abandonner la maîtrise de Santiago à Gonzalo Mexía, comme l’a récemment rappelé C. de AYALA MARTÍNEZ , « Las órdenes militares ante la guerra civil castellana », pp. 45-46, à partir de la narration de PEDRO LÓPEZ de AYALA, Crónica del rey don Pedro, an. XVII, chap. 8, p. 742 : « É por quanto venia con el rey don Enrique don Gonzalo Mexia que se llamaba maestre de Santiago […] fue tratado que don Garci Alvarez, de Toledo, que eso mesmo se llamaba maestre de Santiago, dexase el maestrazgo al dicho don Gonzalo Mexia, é que el rey don Enrique diese á don Garcí Alvarez por juro de heredad á Val de Corneja é Oropesa, é cinquenta mil maravedis en tierra. » 104. Archivo del Monasterio de San Clemente de Sevilla, caja A, doc 274, analysé par M. BORRERO FERNÁNDEZ,

El Archivo del Real Monasterio de San Clemente de Sevilla, p. 60, p. 291. Consistant en des

vergers d’oliviers de l’Aljarafe sévillan, différents biens confisqués à Alfonso Fernández furent

529

remis en 1366 au maître de Santiago, qui en offrit une partie à son grand chancelier Juan González, lequel, en janvier de l’année suivante, les vendit au monastère de San Clemente. A l’inverse, les biens appartenant à un maître déchu pouvaient être séquestrés par le roi, comme le furent certaines des maisons de Gonzalo Martínez de Oviedo dans sa ville natale lorsqu’il fut tombé en disgrâce (M. P. VILLA GONZALEZ -RÍO, Catálogo-inventario del Archivo Municipal de la ciudad de Oviedo, t. II, p. 541). 105. Ainsi l’a justement relevé J. O’CALLAGHAN, « The Masters of Calatrava and the Castillan Civil War », p. 373. 106.

PEDRO LÓPEZ

de AYALA , Crónica del rey don Pedro, an. IX, chap. 8, p. 485 : « En este tiempo, antes

que el rey partiese de Valladolid, mandó a los freyres de Sant Juan que oviesen por su prior á Gutier Gómez de Toledo, e así se fizo. » 107. L.V. DÍAZ MARTÍN, «Los maestres de las ordenes militares en el reinado de Pedro I», p. 324. 108. En mai 1355, le souverain castillan avait demandé à Pierre IV d’Aragon d’accepter la provision de la commanderie de Montalbán, vacante à la suite du décès de Fernán Ruiz de Tahuste, en faveur de son protégé (ACA, Cart. Real. Pedro III, caja 44, doc 5447, publ. R. SÁINZ DE LA MAZA LASOLI, La

encomienda de Montalbán bajo Vidal de Villanova, p. 251, doc. 132). La proposition se

heurta cependant au refus du roi aragonais. 109. Présenté par Á. L. MOLINA MOLINA , « Don Martín López de Córdoba, maestre de las órdenes de Alcantara y Calatrava y adelantado mayor del reino de Murcia », le parcours du maître a été repris par H. GRASSOTTI , « El repostero en León y Castilla », pp. 69-71, ou encore par F. PORTELA,

NOVOA

« Los maestres de la orden de Alcántara durante los reinados de Alfonso XI y Pedro I »,

pp. 332-333. 110. La date de l’accession du maître d’Alcantara au poste suprême de Calatrava est controversée. Il semble, comme l’a démontré L. V. DÍAZ MARTÍN , « La elección de Martín López de Córdoba », qu’elle ne soit pas antérieure à 1367. 111. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 189 et 192, pp. 294-296, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 249 et 272, pp. 251 et 255-256. 112. Le fait a été justement relevé par E. MITRE FERNÁNDEZ , « Los maestres de las órdenes militares castellanas y la “revolución” Trastámara », p. 267. Se livrant à un rapide calcul, l’auteur relève que la pratique concerne plus de la moitié des dignitaires du règne de Pierre I er. 113. PEDRO LÓPEZ de AYALA, Crónica del rey don Pedro, an. V, chap. I, p. 440 : « É eso mesmo acaescio que don Johan Nuñez, maestre de Calatrava, este dicho año con gran miedo que ovo del rey fuese á una tierra que los maestres de Calatrava tienen m Aragon, que dicen la encomienda de Alcañiz, é estovo en Aragon algunos dias apartados del rey, pero despues, enviando el rey á él sus cartas é sus mandamientos asegurandole, se tornó el dicho maestre para Castilla é llego á un logar de la orden que dicen Almagro […] É otro dia llegó el rey, é el maestre salió a él, é fue luego preso, é depuesto é desapoderado del maestrazgo de Calatrava. E el rey mandó a los freyres de Calatrava que oviesen por maestre a don Diego Garcia de Padilla, é non esperó que los freyres oviesen otro consejo sobre ello, salvo que quiso que en todas lasguisas se ficiese asi. » 114. Ibid., an. V, chap. 2, pp. 440-441. 115. Ce magistère de quelques semaines a été présenté par L. V. DÍAZ MARTÍN, « Los maestres de las ordenes militares en el reinado de Pedro I », pp. 310-311, et F. NOVOA PORTELA , « Los maestres de la orden de Alcántara durante los reinados de Alfonso XI y Pedro I », p. 330. 116. L’épisode a été dépeint abondamment dans la chronique royale : Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 201-205, pp. 302-305, et Grán Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 267-271, pp. 291-300. Il a été synthétisé sur cette base par S. de MOXÓ, « Relaciones entre la Corona y las órdenes militares en el reinado de Alfonso XI », pp. 137-139, et par F.

NOVOA PORTELA ,

« Los maestres de la orden de

Alcántara durante los reinados de Alfonso XI y Pedro I », pp. 325-327.

530

117. Nombre d’auteurs, à l’image de J. ZUNZUNEGUI ARAMBURU , « El infante don Fadrique, maestre de la orden de Santiago », ou de P. L. PÉREZ

DE LOS COBOS ,

« El infante don Fadrique, maestre de

Santiago », se sont attachés à gloser le récit proposé par PEDRO LÓPEZ DE AYALA , Crónica del rey don Pedro, an. IX, chap. 3, pp. 481-483. 118. A. GONZÁLEZ, « La complejidad del romance de la Muerte del maestre de Santiago », p. 54. 119. F. de

RADES Y ANDRADA ,

Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y

Alcántara, part. II, f° 58 v°, a relaté qu’il mourut en 1368, destitué de sa charge et prisonnier dans la forteresse d’Alcala de Guadaira, dans des conditions qui ne sont pas sans rappeler celles qu’il avait luimême infligées à son prédécesseur, Juan Núñez de Prado. 120. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 201, p. 302, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 267, p. 292 : « E las cartas enbiadas, tomo omenaje del alcayde e de otros omes que dexo en el castiello de Moron que non acogiesen al rrey en el castiello nin a otro por el, e partio luego de aquel lugar e fuesse a los castiellos de Magazela e de Bienquerençia, e tomo homenaje a los alcaydes e a las otras gentes que ay dexo segund que lo tomo a los de Moron, e dende fue a los castiellos que a en la frontera de Portugal la orden de Alcantara. » 121. PEDRO LÓPEZ DE AYALA , Crónica del rey don Pedro, an. V, chap. 20, p. 448, 122. ADA, El Carpio, caja 80, doc. 8. Au début de 1356 encore, le roi ordonna aux cités d’Andalousie de prêter leur concours à Garcí Fernández de Villodre afin de conquérir Segura de la Sierra. L’acte a été analysé par E. CRUCES BLANCO , « Catálogo de documentos sobre Andalucía en el Archivo de la Casa Ducal de Alba », p. 275, doc. 136. 123. PEDRO LÓPEZ DE AYALA , Crónica del rey don Pedro, an. VI, chap. 18, p. 468. 124. Ainsi l’a souligné, à propos de l’exécution de Gonzalo Martínez de Oviedo, P. MARTÍNEZ , « La historia como vehículo político : la figura real en la Crónica de Alfonso XI », p. 223. 125. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 43, p. 200, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 55, p. 382 : « Et el rey mandó al clavero é a los freyles que avian fincado en Valledolit é á los abades de la orden del Cistel que eran y venidos sobre esto que feciesen otro maestre. » 126. Le fait a été mis en valeur par J. O’CALLAGHAN, « The Affiliation ofthe Order of Calatrava », p. 260, repris dans ID., The Spanish Military Order of Calatrava and ils Affiliates, I. 127. AHN, OM, carp. 464, doc. 224. 128. Ainsi, le 14 décembre 1329, Garcia López de Padilla s’intitulait à nouveau maître de Calatrava dans un privilège concédé à la ville d’Alcañiz (AHN, OM, carp. 464, doc. 225). 129. J. O’CALLAGHAN, « The Affiliation of the Order of Calatrava », pp. 261-263, repris dans

ID., The

Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, I. 130. ASV, Reg. Av. 49, f° 97r°-v°. Le document a été analysé par J.-M.

VIDAL ,

Benoît XII. Lettres

communes, t.I, p. 342, doc. 3805. 131. Demeuré sans effet, l’ordre fut réitéré deux ans plus tard, assorti de la convocation du compétiteur de Juan Núñez, Alfonso Pérez, lequel protestait depuis Alcañiz qu’il était le véritable maître de Calatrava depuis la mort de García López de Padilla (ibid., t. II, p, 110, doc. 6350). 132. Ibid., t. II, p. 209, doc. 7440. 133. AS V, Reg. Av. 33, f° 195v°, cit. ibid., t. II, p. 211, doc. 7437. À la requête du pape, l’évêque de Pampelune fut invité à lui faciliter la traversée du royaume de Navarre « ut ad Sedem Apostolicam, omni impedimento sublato, libere venire permittat, ipsi de securo conductu providendo donec transierit per regnum Navarre et ad locum pervenerit tutum, ubi non habeat manus insequentium ab Alfonso rege Castelle, qui Alphonsum Menendi laicum defacto promovit in magisterio memorati, emissorum, a quibus jam bis diro carceri mancipatus fuit. » 134. ASV, Reg. Vau 134, ffos 133r°-134r° publ. J.-M. VIDAL et G. MOLLAT , Benoît XII. Lettres closes et patentes, t.I, pp. 766-768, doc. 2631.

531

135. Le fait a été justement relevé par L. SUÁREZ FERNÁNDEZ , Castilla, el cisma y la crisis conciliar, p. 16, sur la foi d’une bulle du pape Clément VII, datée de 1384, publiée en annexe de son étude ( ibid., pp. 163-163, doc. 14). 136. Ainsi l’a rappelé il y a peu V.Á. ÁLVAREZ PALENZUELA , « Enrique, infante de Aragon, maestre de Santiago », p. 39, n. 9, qui a signalé que Jean II, au début du XV e siècle, avait utilisé l’exemple de l’infant Fadrique en guise de précédent pour appuyer auprès de la papauté une requête visant à obtenir pour la Couronne de Castille le droit perpétuel d’instituer les supérieurs des ordres militaires, dont certains rois, tel Jean Ier, avaient été gratifiés à titre uniquement personnel. 137. Ce défaut affecte autant les études sur les ordres militaires que les analyses sur l’administration du royaume, qui citent certains maîtres, à titre d’exemples, mais sans jamais proposer une recension complète de ceux qui remplirent un office curial ; tel est ainsi le cas de la contribution de R. PÉREZ -BUSTAMANTE, El gobierno y la administración territorial de Castilla. Il y a peu, C. de AYALA MARTÍNEZ , « La Corona de Castilla y la incorporación de los maestrazgos », p. 262, s’est efforcé de pallier un tel travers en consacrant un paragraphe au lien des supérieurs des ordres militaires avec la cour. 138. Une telle perspective a été esquissée par S. de

MOXÓ ,

« Relaciones entre la Corona y las

órdenes militares en el reinado de Alfonso XI », p. 130, qui remanque qu’Alphonse XI voulait, en confiant l’éducation de son héritier au supérieur de Santiago Vasco Rodríguez, «encuadrar a las dignidades de las órdenes en el círculo cortesano para mantener un mayor contacto y alejar veleidades de insumición ». La porte était ainsi ouverte à une analyse du rôle curial des milices conçue en termes politiques, à laquelle je me suis essayé dans une contribution dont les pages qui suivent veulent en quelque sorte offrir le prolongement actualisé : Ph. JOSSERAND , « Les ordres militaires et le service curial dans le royaume de Castille ». 139. Le fait a été bien relevé par E. RODRÍGUEZ -PICAVEA MATILLA, « Frontera, soberanía territorial y órdenes militares en la Península Ibérica », et Las órdenes militares y la frontera. 140. Le phénomène a été admirablement étudié à l’échelle de la Manche par C. de AYALA MARTÍNEZ , « Las órdenes militares y la ocupacion del territorio manchego ». 141. Le maître de Santiago et le prieur de l’Hôpital figuraient ainsi au premier rang des dignitaires de la curia régis qui en février 1216 reçurent le serment du comte Álvaro Núñez de Lara, tuteur du jeune roi Henri Ier, de ne plus lever de dîmes sans la licence correspondante (ACT, Z.3.D.1.12, analysé par F.J. HERNÁNDEZ, Los cartularios de Toledo, p. 331, doc. 368). 142. Crónica latina de los reyes de Castilla, p. 82 : « Nec mora commendator Uclensis mittitur ad archiepiscopum Tolletanum et magistrum de Calatrava, qui erant ultra serram, ut omni mora et excusatione postponita personaliter ad regem Carrionem accederent, ubi rex erat celebraturus curiam super hoc facto. » 143. Le privilège d’Alphonse VIII est connu à travers une confirmation de Ferdinand III de 1223, éditée par A. M. BURRIEL, Memorias para la vtda del santo rey don Fernando III, pp. 341-342. 144. La grâce est conservée dans une confirmation d’AlphonseX donnée à l’Ordre en 1254 (AHN, OM, libro 1343, ffos 87r°-9or°). 145. « Concedo et do ego similiter quod dictus magister de Alcantara habeat de domo regia quandocumques uenerit pro suis et ordinis sui negotiis expediendis sibi et sex fratribus portionem ». L’acte d’Alphonse IX est connu à travers une confirmation de Ferdinand III de 1240, qui ne précise pas la date de la faveur initiale (BA, p. 29, repris par J. GONZÁLEZ GONZÁLEZ , Reinado y diplomas de Fernando III, t. III, pp. 205-206, doc 664). 146. Ainsi l’a fait valoir Ph. JOSSERAND , « Les ordres militaires et le service curial dans le royaume de Castille », p. 76, soulignant un fait connu pourd’autres espaces de l’Occident chrétien, à l’instar de l’Angleterre, récemment étudiée par H. NICHOLSON , « The Military Orders and the Kings of England in the Twelfth and Thirteenth Centuries », pp. 209-211.

532

147. Le fait a été justement signalé par S. GARCÍA LARRAGUETA , « La orden de San Juan en la crisis del imperio hispánico del siglo XII », pp. 499-500, qui a fait valoir que cette proximité avec le prince mena le dignitaire en 1177 jusqu’à Londres, comme l’a récemment rappelé E. RODRÍGUEZ PICAVEA MATILLA , « Orígenes de la orden del Hospital en el reino de Toledo », p. 155.

148. C. BARQUERO GOÑI, «Los Hospitalarios y la monarquia castellano-leonesa», p. 66. 149. J. GONZÁLEZ GONZÁLEZ , Regesta de Fernando II, p. 112. 150. Le fait ressort de chacune des chroniques de l’époque : Crónica latina de los reyes de Casttlla, p. 34, RODERICUS XIMENII DE RADA , Historia de rebus Hispanie, lib. IX, chap. 10, p. 290, et Primera Crónica General, t. II, chap. 1034, p. 718. À la différence des deux autres, la première source fait aussi référence à la présence dans l’ambassade de García González, le maître de Santiago. D. LOMAX , La orden de Santiago, p. 32, et, récemment encore, A.

RODRÍGUEZ LÓPEZ ,

« El reino de Castilla y el

Imperio germánico en la primera mitad del siglo XIII », p. 614, ont accepté le principe d’une participation de ce dignitaire aux côtés du prieur de l’Hôpital. Il convient toutefois de demeurer prudent, eu égard à cette contradiction entre les sources narratives qu’a bien rappelée B. MEYER , « Dynastische Verbindungen zwischen Kastilien und dem Reich zur Zeit der Staufer », p. 79, n. 44. 151. Le fait a été mis en relief dès 1897 par l’historien russe W. PISKORSKI, Las Cortes de Castilla en el período de tránsito de la Edad Media a la Moderna, p. 30. Il a été depuis corroboré par les travaux d’E. PROCTER,

Curia and Cortes in Medieval León and Castile, p. 158, et de J. O’ CALLAGHAN, The Cortes of

Castile-León, pp. 48-49. 152. C’est du moins ce qu’estime, contre l’avis des historiens cités en note précédente, E, RODRÍGUEZ- PICAVEA MATILLA ,

« Las órdenes militares y las Cortes de Castilla », pp. 224-227.

Cependant, les arguments de l’auteur me semblent davantage se référera la participation des maîtres au conseil royal qu’à leur assistance aux Cortes, qui, en l’état de la recherche, demeure avant 1250 purement hypothétique. 153. Les quatre cuadernos conservés, adressés respectivement aux villes de Ségovie, Uceda, Cuenca et Alcaraz, signalent l’assistance de tous les maîtres, hormis le supérieur d’Alcántara. Parmi ces documents, le dernier a fait l’objet de l’édition la plus satisfaisante dans le travail d’E. PROCTER,

Curia and Cortes in Medieval León and Castile, pp. 271-273, doc. 3. Par ailleurs, une missive

du grand commandeur de l’Hôpital en Espagne, datée du 11 novembre 1250, signale au commandeur de Consuegra les décisions des Cortes dont il a été témoin (C. de AYALA MARTÍNEZ et al., Libro de privilegios de la orden de San Juan de Jerusalén, pp. 524-525, doc 314), manifestant clairement une présence bien observée par C. BARQUERO GOÑI, « Fernando III y la orden militar del Hospital », p. 372. 154. J. O’CALLAGHAN, The Cortes of Castile-Leon, p. 49, n. 17. 155. E. PROCTER, Curia and Cortes in Medieval León and Castile, p. 158, a rapporté que les mesures arrêtées lors des Cortes de Burgos en 1264 furent adoptées « con consejo de los maestres e de los otros omes de orden ». 156. AHN, OM, carp. 163, doc. 1. 157. Le fait a été brièvement signalé par C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Las órdenes militares y los

procesos de afirmación monárquica », pp. 1283-1284, et Las órdenes militares hispanicas en la Edad Media, p. 569. 158. Ainsi l’a observé Ph. JOSSERAND , « Les ordres militaires et le service curial dans le royaume de Castille », p. 77, n. 13. 159. Le fait ressort du manuscrit enluminé du Libro de los juegos de ajedrez, dados y tablas (BME, ms. T-I-6), qui, comme l’a souligné H. NICHOLSON , The Knights Templar, p. 100, met en scène des frères des ordres militaires en train de jouer aux échecs, relevant ainsi qu’à l’instar des Templiers « they were a common sight at the Castillan court ». 160. AMU, caja 1, doc.5, publ. M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ , Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 359-361 et 530-531, doc. 330 et 502 : «E nos sobresto ouiemos nuestro acuerdo e nuestro conçeio con los nuestros

533

hermanos e nuestros fijos e con el arçobispo de Seudla e con los obispos e con los maestres e los otros omnes buenos de las ordenes que y eran, e con nuestros ricos omnes e nuestros fijosdalgo e con omnes buenos de nuestra casa e de nuestros conçejos que y eran con nusco, e catamos carrera que tolliéssemos esta osadía e este enfoto a las malos e que fuessen refrenados de non fezer nin cometer malos fechos e los buenos fuessen seguros e uiuiessen en paz.» 161. À partir du règne d’Alphonse X, la participation des maîtres aux Cortes fut de règle, y compris au cours des périodes de troubles, comme il ressort en 1300 des Cortes de Valladolid et, huit ans plus tard, de celles de Burgos, bien étudiées par J. O’ CALLAGHAN, « Las Cortes de Fernando IV : cuadernos inéditos de Valladolid y Burgos », pp. 2-3, repris dans

ID.,

Alfonso X, the Cortes, and

Government of Medieval Spain, XIII. 162. AHN, OM, carp. 153, doc. I: «Nos frey Gonsalvo Pedriz Perreira, gran comendador das cousas do Hespital en Espana, a todos los comendadores e a todos los freyres que son no priorado de Castela e de Leon que esta carta vieren e leer ouviren, enviamos saude en nosso Senor Ihesu Christo. Facemos vos saber que nos somos de muytos negocios de nossa ordin muy trabalado en tal maneyra que nos non podemos a todos los feytos persoalmente recudir por toda Hespana e specialmente no priorado de Castela e de Leon en que avemos muyto defazer […] Por la qual cousa nos, con nossos freyres en cabidoo, vimos por ben de establezeremos un freyre religioso e sagaz e honesto en todo o priorado de Castela e de Leon por façer mais compridamente servizo a nosso senor el rey en sas Cortes e en vodas de seu filo don Fernando e outrossi en todo los feytos que perteençen a nossa ordin.» 163. À l’époque, le fait était pourtant courant en Occident, comme l’a souligné M. L. BULST-THIELE , « Templer in königlichen und papstlichen Diensten », dans une étude dont les conclusions ont été il y a peu vérifiées pour la Sicile par K. TOOMASPOEG , Templari e Ospitalieri nella Sicilia medievale, pp. 71-72. 164. C. de AYALA MARTÍNEZ , « La monarquía y las órdenes militares durante el reinado de Alfonso X », p. 425. 165. L’épisode de la résistance du commandeur de Matrera est célèbre. Il est narré sur un mode héroïque par la Crónica del rey don Alfonso décimo, chap. 10-12, pp. 9-10. Le récit situe l’événement à Utrera en 1262. Les corrections de temps et de lieu ont été apportées par R. SÁNCHEZ SAUS , « Las órdenes militares en la provincia de Cádiz », p. 52, et, plus récemment, par M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ , Crónica de Alfonso X, p. x. 166. Le rôle de Santiago a été souligné par J. Jaime I de Aragón, pp. 96-97, et P.

GUICHARD ,

TORRES FONTES ,

La reconquista de Murcia en 1266 por

Les Musulmans de Valence et la Reconquête, t. II, pp.

439-440. 167. Ainsi l’a fait valoir C. de AYALA MARTÍNEZ , « La monarquía y las órdenes militares durante el reinado de Alfonso X », p, 430, 168. ANTT, Chancelaria de Afonso III, livro 3, f° 13r°. 169. A. HUARTE Y ECHENIQUE , « Catálogo de documentos relacionados con la historia de España », p. 800. Sur la base du récit du marquis de GONZÁLEZ JIMÉNEZ , « Itinerario

MONDÉJAR ,

Memorias del rey don Alfonso, pp. 75-76, M.

de Alfonso X, rey de Castilla y León, 1252-1257 », p. 762, a daté cette

mission de 1253, sans tenir compte de l’avertissement d’A. BALLESTEROS-BERETTA , Alfonso X el Sabio, p. 76, qui, signalant que le séjour au Portugal a pu avoir lieu seulement entre 1258 et 1265, a accepté pour probable la correction qui le place en 1263. 170. En 1276,un frère de Calatrava Juan Martín, passe ainsi pour avoir été membre d’une ambassade envoyée par Alphonse X en Italie auprès des cours pontificale et angevine. I Registri della cancilleria angioina, t.16, p. 167, doc 558 : « Re Carlò I fa lettere commendatizie ai suoi amici e fedeli per Giovanni, vescovo di Cadice, Pelagio Pietro, arcidiano della chiesa di Astorga, e Giovanni Martino, dell’ordine di Calatrava, nunzi del re di Castiglia spediti al pontifice e che ora fanno ritorno in patria ». 171. ACA, Cancillería, reg. 47, f° 93r°-v°. La mission du maître a été signalée par A. BALLESTEROS BERETTA, Alfonso X el Sabio, pp. 879-880.

534

172. ANTT, gav. I, m. 5, doc. 6, publ. M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ , Diplomatario andaluz de Alfonso X, p. 540, doc. 509. 173. ANTT, gav. 16, m. 2, doc 6, publ. ibid., p. 563, doc 521. 174. M.

DANVILA

notamment a repris de point de vue traditionnel dans sa réponse au discours

présenté par F. de UHAGÓN lors de son entrée à la Real Academia de la Historia en mars 1898. Le texte de l’intervention a été publié dans un opuscule intitulé Órdenes militares, pp. 131-132. 175. J. L. de la MONTAÑA CONCHIÑA , « Obispados y órdenes militares. Problemas jurisdiccionales en la Transierra extremena del siglo XIII », p. 45. 176. L. R. VILLEGAS

DÍAZ ,

«Algunos datos acerca de las luchas entre la orden de Calatrava y el

concejo de Villa Real en la primera mitad del siglo XIV», p. 184. 177. Ainsi l’a encore signalé C. de AYALA MARTÍNEZ , « La Corona de Castilla y la incorporación de los maestrazgos », p. 257, « Las órdenes militares y los procesos de afirmación monárquica », pp. 1286-1287, et Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, pp. 714-715. 178. Le fait a été mis en lumière par Ph. JOSSERAND , « Les ordres militaires et le service curial dans le royaume de Castille », pp. 78-79. 179. Le premier document où te maître de Calatrava est mentionné comme tel est l’acte de vente du château aragonais de Montoro, passé le 15 juin 1292 aux abords de Tarifa (AHN, OM, carp. 461, doc. 152). Il est antérieur d’un an au plus ancien texte mentionné par M. GAIBROIS DE BALLESTEROS , Historia del reinado de Sancho IV de Castilla, t. II, p. 219. 180. Crónica del rey don Sancho IV, chap. 9, pp. 85-86. 181. Le supérieur de Santiago occupa la dignité pour le moins du 24 novembre 1298 (F. PEÑA PÉREZ , Documentación del monasteno de San Juan de Burgos, p. 179, doc 115) au 15 janvier 1302 (AHN, Sellos, caja 13, doc. 6). Il fut peu après remplacé par le seigneur de Biscaye Juan Núñez de Lara, dans la mesure ou le roi lui offrait le 6 février une compensation por rrazon del mio mayordomadgo que vos de mi teniedes que yo agora di a don Johan Nunez (AHN, OM, carp. 5, vol. I, doc 19), ainsi que l’a justement rapporté C. GONZÁLEZ MÍNGUEZ , Fernando IV de Castilla. La guerra civil y el predominio de la nobleza, pp. 128-129, n. 23. Peut-être la cour de Castille avait-elle pensé retirer préalablement à Juan Osórez son office. C’est en tout cas ce qui ressort d’une lettre du 31 juillet 1300, envoyée au roi Jacques II d’Aragon par son conseiller Bernalt de Sarriá, publiée par L. RUBIO GARCÍA Mayoría de edad de don Juan Manuel, p. 151-153, doc. 44 : « Lo mettre d’Ucles era vengut a Munteyl e anassen en la froncera e per tot ço e entes que la reyna la toyl la maiordomia e es romas a Munteyl que no va en la frontera si que la maior partida de la companya se es ja partida. » Néanmoins, quand bien même il serait avéré, un tel projet n’a pas dû être mis à exécution. 182. Ainsi Ruy Pérez Ponce exerçait-il l’office d’adelantado mayor de la frontera en janvier 1296 (AHN, OM, carp. 461, doc. 157), peu avant de mourir à la bataille d’Iznalloz (Crónica del rey don Fernando IV, chap. I, p. 101). Pour sa part, Juan Osórez fut investi de l’adelantamiento de Andalucía alors même qu’il était mayordomo mayor del rey (A.

BENAVIDES ,

Memorias de don Fernando IV, t II,

pp.207-208, doc. 152), avant que ne lui fût confié, en février 1305, l’adelantamiento mayor del reino de Murcia (J.TORRES FONTES, Documentos de Fernando IV, pp. 35 et 52, doc. 28 et 47). 183. Le document a été publié par A. BENAVIDES , Memorias de don Fernando IV, t II, pp. 271-272, doc. 193 : « Por muchos servicios que vos don Johan Ossorez, maestre de la cavalleria de la orden de Santiago, nuestro mayordomo mayor, nos ficiestes de que reynamos acá é nos faredes daqui adelante, é señaladamente en nuestra criança, é teniendo la nuestra voz muy verderamente […] é porque vos fautes meter en Valladolid conusco quando el rey de Portugal é los Aragoneses vinieron á nos á Valladolid é quando el infante don Johan é don Alfonso, fijo del infante don Fernando, tomaron la voz contra nos. » 184. Ainsi le signalait Ferdinand IV dans l’acte précédemment cité, qui décrit Juan Osórez « tomando muy gran costa é mucha laceria en nuestro servicio mas que ninguna de las otras órdenes que son en nuestro reyno ». Ce faisant, le roi passait sous silence l’hésitation du maître, qui paraît

535

d’abord avoir suivi un parti contraire dans les premiers mois du règne, à en croire la Crónica del rey don Fernando IV, chap. 2, p. 103. 185. BNM, ms. 11285, ff os 138r°-139v° : le 4 août 1303, les autorités urbaines de Valladolid étaient sommées parle procureur du maître de Santiago d’acquitter l’amende de douze mille maravédis à laquelle elles avaient été condamnées « por razon de armas e plata e otras cosas quel dicho maestre e su gente freyles e seglares dicen que perdieron el dia quel dicho maestre decia que vos el dicho concejo fuerades contra el a los palazios de nuestro señor el rey que son a la Madalena y en Valladolid. » Le texte a été publié sur la base de l’original conservé à l’Archivo Municipal de Valladolid par F. REBOLLEDO , Catálogo de los pergaminos de la Edad Media,

PINO

pp. 108-110, doc. 22.

186. Ce point a bénéficié d’une étude tout à fait remarquable de R. SÁINZ DE LA MAZA LASOLI , « Los Santiaguistas del reino de Murcia durante la ocupación aragonesa ». 187. Un manuscrit des dépenses de la chancellerie castillane a été exceptionnellement conservé pour les dernières années du règne de Sanche IV (AHN, Códice 985). La publication ancienne de M. GAIBROIS

DE BALLESTEROS ,

Historia del reinado de Sancho IV, t.I, pp. iii-ccii, a été corrigée par A.

LÓPEZ DAPENA , Cuentas y gastos del rey don Sancho el Bravo.

188. A. LÓPEZ DAPENA , Cuentasy pagos del rey don Sancho el Bravo, p. 630. Assise sur les revenus de la fonsadera des évêchés d’Osma et de Sigüenza, la somme lui fut payée « poral mayordomazgo del rey et poral corner del rey » entre le 1er août 1293 et le 31 juillet 1294. 189. BNM, ms. 622, ffos 177v°-178v°, publ. BA, p. 122, et B.

PALACIOS MARTÍN

(éd.), Colección

diplomática medieval de la orden de Alcántara, t. I, pp. 249-250, doc. 386 : « Damoslle que tenga de nos, cada año, en todo sus días, en las diezmas de Alcantara e de Valencia e de Salvaleon e de los otros logares de la tierra de la orden, onde las debemos haber, diez mill maravedis de la moneda de la guerra e mandamos a qualesquier que ayan de recaudar por nos las diezmas de estos lugares en renta o en fieldad, qual recudan con estos maravedis bien y fielmante en manera qual non mingue ende ninguna cosa e que a otro non sean y puestos maravedis algunos ni los aya y por carta que aya de nos, fasta que el maestre sea pagado destos maravedis sobredichos. » Il est à relever que dans la seconde transcription a été portée par erreur la somme de mille maravédis au lieu de dix mille. 190. BNM, ms. 622, ffos 177r°-179v°, publ. BA, pp. 122-123, et B.

PALACIOS MARTÍN

(éd.), Colección

diplomática medieval de la orden de Alcántara, t.I, pp. 255-256 et 258-259, doc. 394 et 401. 191. Le fait a été rapporté par A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. I, p. 465. 192. Signalée par A.

BENAVIDES ,

Memorias de don Fernando IV, t. II, pp. 271-272, doc. 193, la

concession faite à Santiago, date de novembre 1301. Dans les années suivantes, d’autres furent effectuées, de façon comparable, au bénéfice de l’Hôpital (AHN, OM, Índice 176, f° 19v°) ou de Calatrava (BC, pp. 160-163). 193. Ainsi l’a justement mis en valeur M. A. LADERO QUESADA , Fiscalidad y poder real en Castilla., pp. 269-270. 194. Plusieurs pactes avaient été passés entre les ordres militaires et des seigneuries ecclésiastiques, tel l’accord conclu en 1316 entre le maître de Santiago et l’archevêque de Tolède (AHN, Clero, carp. 3026, doc. 18), ou des cités royales, comme celles dAndalousie, avec lesquelles le supérieur de Calatrava a faisait cause commune trois ans plus tard (AHN, OM, libro 1345, ff os 186r°-188r°). 195. BC, pp. 498-500, et BA. pp. 606-608. 196. L’accord amical de mai 1316, scellé entre le maître de Santiago et l’archevêque de Tolède, prévoyait explicitement de respecter les droits d’Alphonse XI : AHN, Clero, carp. 3026, doc 18 : « Prometemos por esta nuestra carta a buena ffe sin mal enganno de nos amar bien e verdera mente el uno al otro e de nos ayudar segund nos conuiene cada uno en su estado contra todos aquellos que contra nos o contra nuestros estados o nuestras onrras vinieren o quissieren venir o contra nuestra eglesia o nuestra orden o contra nuestros vassallos o nuestros parientes o nuestros amigos, saluo en todo e por todo sennorio

536

de nuestro sennor el rrey don Alfonso el qual entendemos guardar en todo e por todo e de non venir contra el por nos nin por otro en ninguna manera. » 197. Ainsi, la stratégie du pouvoir royal visant à impliquer les maîtres des milices dans le service curial allait bien au-delà de ce que prétend J. de SALAZAR Y ACHA , La casa del rey de Castilla y León en la Edad Media, p. 184, qui se borne à signaler que « el rey se mueve, en estos casos, por su afecto al favorecido y por la lealtad de éste a su persona, más que por cualquier otra circunstancia. » 198. D. CATALÁN, « El buen prior Hernán Rodríguez », p. 23, n. 15. 199. Le fait ressort d’un document publié par A. GIMÉNEZ SOLER , Don Juan Manuel, pp. 463-464, doc. 320. 200. F.J. PEREDA LLANERA, Documentación de la Catedral de Burgos, pp. 323-326, doc 473. 201. Hecbos de don Berenguelde Landoria, arzobispo de Santiago, p. 108 : «Ibidem, assistentibus sibi episcopis Salamantino et Cauriensi predicto, recepit dicte domne regine sollempnes nuncios, semel scilicet episcopum Burgensem ac uice alia priorem Hospitalis, ut ad eam accederet emendam de illatis sibi iniuriis recepturus.» 202. A. GIMÉNEZ SOLER , Don Juan Manuel, pp. 412-413, doc 247. Le fait ressort d’une missive adressée par Juan Manuel à Jacques II en octobre 1312 : « Por muchos debdos que yo he con la orden de la caualleria de Santiago, veyendo la gran destruyçion de la dicha orden la qual ha fecho e fase de cada dia don Diago Moniz, que es agora della maestre, la mayor partida de los omnes buenos de la dicha orden et yo enbiamos a nuestro sennor el papa a don Per de Coyalet, canonigo de Cuenca, vuestro capellano e mio, porquel cuente todo este fecho como paso fata aqui et en lo que agora esta. » 203. Ibid., p. 442, doc 288. L’emprisonnement du maître eut lieu à la fin du mois de février 1314. Il est relaté par Juan Manuel à Jacques II dans une lettre datée du Ier mars : « Et porque otras vegadas non me touo algunas posturas que eran entre mi et el, detouelo agora conmigo fata que me de buen recabdo que me cumpla lo que me ha de cumplir ». 204. Deux documents soulignent sa présence sous les murs d’Escalona les I er et 20 juin 1328 : AMU, caja 4,doc 9, publ, J. RODRÍGUEZ MOLINA , Colección documental del Archivo Municipal de Ubeda, t. II, pp. 89-90, doc. 31, et AHN, OM, libro 1346, ff os 36r°-37r°. 205. Le fait ressort d’un privilège concédé par l’infant Felipe en décembre 1320 à la ville d’Arjona pour prix du soutien qu’elle lui avait apporté, dans la répression de la révolte cordouanc, en compagnie de différents nobles parmi lesquels est cité le maître d’Alcántara (J. RODRÍGUEZ MOLINA, Colección documental del Archivo Municipal de Ubeda, t. II, pp. 72-73, doc. 25). 206. Archivo Municipal de Carmona,Tumbo de los Reyes Católicos, f° 72r°-v° Cet acte a été analysé par M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ , Catálogo de la documentación del Archivo Municipal de Carmona, p. 12, doc. 14. Il s’agit d’un privilège en date de décembre 1324 aux termes duquel Alphonse XI restituait aux autorités municipales de Carmona le cortijo de Pero Mingo, occupé d’abord par Santiago, puis par les milices urbaines de Séville, lorsque se soulevèrent contre l’infant Felipe, tuteur du roi, de nombreux nobles parmi lesquels figurait le maître d’Alcántara. 207. Le fait a été récemment corroboré par C. BARQUERO GOÑI , La orden de San Juan de Jerusalén en Navarra, p. 104. 208. De façon significative, seules ces fonctions ont été prises en compte par l’historiographie, comme le montre le travail de C. de AYALA MARTÍNEZ , « La Corona de Castilla y la incorporación de los maestrazgos », p. 262. Or, si elles furent souvent exercées par les maîtres, tel le Santiaguiste Vasco Rodríguez, bien étudié par J. M.

ORTUÑO SÁNCHEZ -PEDREÑO,

El adelantado de la Corona de

Castilla., pp. 39 et 56, il s’en faut de beaucoup qu’elles constituent les seuls offices qui leur aient été confiés. 209. En attestent deux actes datés du 11 avril et du 8 mai 1335 (AHN, Clero, carp, 1219, doc. 20, cit. L. SÁNCHEZ BELDA , Documentos reales de la Edad Media referentes a Galicia., p. 455, doc. 1075, et AHN, Clero, carp. 1896, doc. 8, publ. E. GONZÁLEZ CRESPO , Colección documental de Alfonso XI. Diplomas reales conservados en el Archivo Histórico Nacional, sección de Clero, p. 400, doc, 230). Un tel fait, passé

537

sous silence par F. NOVOA PORTELA , La orden de Alcántara y Extremadura, p. 307, a été relevé par E. GONZÁLEZ CRESPO ,

« Organización de la cancillería castellana en la primera mitad del siglo XIV », p.

464, et, plus récemment, par Ph.

JOSSERAND ,

« Les ordres militaires et le service curial dans le

royaume de Castille », p. 81, n. 32. 210. L. V. DÍAZ MARTÍN, Los oficiales de Pedro I de Castilla, pp. 93-94. 211. A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. I, p. 528. 212. F. de

RADES Y ANDRADA ,

Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y

Alcántara, part. I, f° 51r°. Connu par une source tardive, l’officier n’a pas été mentionné dans l’étude d’H. GRASSOTTI, « El repostero mayor en León y Castilla ». 213. PEDRO LÓPEZ DE AYALA, Libro de la caça de los aves., chap. 29, p. 156 : « E non dubdes que sy buena diligençia ovieres en lo curar que guaresçera. E vi un falcon bahary sardo al rey don Pedro, que traya Rui Gonçales Dillescas, comendador de Santiago, su falconero, que le quebro el ala cayendo con una grua, e fue despues fiel della, e le vi matar muchas gruas despues, e con tan gran aventa ja como primero las matava. » 214. A. M. BURRIEL, Memorias para la vida del santo rey don Fernando III, p. 473. 215. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 137, p. 264, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 159, p. 93. 216. PEDRO LÓPEZ DE AYALA , Crónica del rey don Pedro, an.X, chap, 23, p. 500 : « É tornóse para Sevilla é fizo el rey maestre de Santiago á don Garci Alvarez de Toledo, é dióle el mayordomazgo mayor de su fijo don Alfonso, que estonce le nasciera de doña Maria de Padilla ». 217. Ibid, an XIII, chap. 14, p. 524. 218. Ph. JOSSERAND, « Les ordres militaires et le service curial dans le royaume de Castille », p. 81. 219. L. V. DÍAZ MARTÍN, Los oficiales de Pedro Ide Castilla, p. 94. 220. Le 12 mai, il comptait au nombre des quelques signataires qui ratifièrent le mandement adressé par le roi aux autorités urbaines de Tordesillas afin qu’elles désignent deux procureurs aux Cortes. L’acte a été publié par J. CASTRO TOLEDO , Colección documental de Tordesillas, p. 64, doc. 74. 221. Ainsi, par exemple, pour la convocation adressée le 15 avril à l’abbé du monastère bénédictin de Sahagtin (AHN, Sellos, caja 17, doc. 12, cité par L. V. DÍAZ MARTÍN , « Los maestres de las órdenes militares en el reinado de Pedro I », p. 296, n. 21). 222. C’est uniquement à une date récente que C. de AYALA MARTÍNEZ , « La Corona de Castilla y la incorporación de los maestrazgos », p. 262, et Ph. JOSSERAND , « Les ordres militaires et le service curial dans le royaume de Castille », p. 82, ont mis en évidence l’importance historique d’un phénomène que S. de MOXÓ , « Relaciones entre la Corona y las órdenes militares en el reinado de Alfonso XI », pp. 135-136, avait signalé, mais sans en reconnaître la valeur. 223. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 168, p. 288, et Cran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 204, p. 180 : « Porque estonce avia en casa del rey un su ome que dician Gonzalo Martinez de Oviedo, despensero de su casa, et era ome que fasta en aquel tiempo le avia muy bien servido, el rey, por esto, teniendose por encargado de su servicio et por darle ende galardon grand et bueno, seyendo el rey en Cáceres, fizo que el abad de Marimonte et don Joan Nuñez, maestre de Calatrava, que estaba y, et los freyres de Alcántara, que eran y, que freyrasen á aquel Gonzalo Martinez et que le diesen el maestradgo de Alcántara. Et ellos ficteronlo así, et fué maestre et entregaronle todos los castiellos de la orden. » La rapidité de l’élévation du nouveau maître a été fort bien rappelée par F. NOVOA PORTELA , « Algunas consideraciones sobre los maestres alcantarinos desde el nacimiento de la orden hasta 1350 », pp. 1073 et 1078, et par C. de AYALA MARTÍNEZ, Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 571. 224. PEDRO LÓPEZ DE AYALA, Crónica del rey don Pedro, an.VII, chap. 7,pp. 473-474. 225. Ainsi l’a bien montré L. V. DÍAZ MARTÍN , « Los maestres de las ordenes militares en el reinado de Pedro I », pp. 317 et 324.

538

226. Deux documents en témoignent en 1363 (AHN, Clero, carp. 394, doc Y et 6, publ. L. V. DÍAZ MARTÍN, Los

oficiales de Pedro I de Castilla, pp. 119-124, doc. 8, et M. F. CERRO HERRANZ , Documentación

del monasterio de Guadalupe, p. 78, doc. 72). 227. ACL, doc. 11325, cit. J. A. MARTÍN FUERTES, Colección documental del Archivo de la Catedral de León, p. 355, doc. 2988. Avant lui, son homologue portugais, Estêvão Vasques Pimentel, avait de la même façon conduit plusieurs ambassades en Avignon pour le roi Denis I er au cours des pontificats de Clément V et Jean XXII, ainsi que le rappelle son épitaphe dans l’église de Leça do Bailio, récemment analysée par M. J. BARROCA, Epigrafia medieval portuguesa, t. II, p. 1591, doc. 588. 228. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 273 et 303, pp. 347 et 367-368. Récemment rappelée par C. BARQUERO GOÑI,

« La orden del Hospital y la monarquía castellana durante la Baja Edad Media »,

pp. 146-147, la mission confiée à Alfonso Ortiz Calderón a fait l’objet d’une étude monographique de L. SERRANO, « Alfonso XI y el papa Clemente VI durante el cerco de Algeciras ». 229. Ces actes ont été publiés respectivement par J. A. GARCÍA LUJÁN , Códice diplomático procesal del monasterio de Santo Domingo de Silos, pp. 122-123, doc. 25, et par A. MONSALVO ANTÓN ,

MARTÍN EXPÓSITO

et J.M.

Documentación medieval del Archivo Municipal de Ledesma, pp. 101-102, doc. 45. Le

premier des deux documents signale ainsi qu’en 1334 « los dichos Martín Martínez et Iohan Pérez, en boz e por nombre del conçeio de Santo Domingo de Silos, por el poder de la dicha personería e por sí mismos, reçibieron por su sennor natural al infante don Pedro e fezieron pleito e omenage en mano del maestre de Santiago que lo recibió dellos por el dicho infante e para él, que después de días de nuestro sennor el rey que el dicho conçeio de Santo Domingo e estos dichos personeros que reçiban e ayan por su rey e por su sennor al dicho infante. » 230. AHN, OM, carp. 859, doc. 6. Brièvement analysé par C. GUTIÉRREZ

DEL ARROYO ,

Catálogo de la

documentación navarra de la orden de San Juan de Jerusalén en el Archivo Histórico Nacional, t. I, p. 109, doc. 347, cet acte a été publié par Ph.

JOSSERAND ,

« Un maître politique : Fernán Rodríguez de

Valbuena », pp. 1337-1340, doc. I. 231. Ainsi l’a rapporté J.

MIRET I SANS,

Las cases de Templers y Hospitalers en Catalunya, pp. 389-390,

sur la base d’une sentence émise par le prieur castillan à Gardeny en novembre 1319. 232. J. A. de FIGUEIREDO , Nova história da militar ordem de Malta, t. II, pp. 372-373. Récemment, cette assemblée a été mentionnée par B. Vasconcelos e

SOUSA ,

« Os Pimentéis. Percursos de uma

linhagem da nobreza médiéval portuguesa », p. 247, en raison de la présence aux côtés de Fernán Rodríguez de Valbuena du prieur portugais Estêvão Vasques Pimentel. 233. Les dernières références au prieur en tant que mayordomo mayor del rey datent du début du mois d’avril ; du Ier, dans un document de l’Archivo Catedral de Logroño édité par E, SÁÍNZ RIPA , Colección diplomática de las colegiatas de Albelda y Logroño, p. 211, doc, 140, du 2, dans un acte de l’Archivo Provincial de Álava publié par E. IÑURRIETA

AMBROSIO ,

Cartulario real de la provincia de

Álava, p. 7, doc. 4, et même du 8, à en croire un texte de l’Archivo Municipal de Cuenca mis au jour par F. A.

CHACÓN GÓMEZ -MONEDERO ,

Colección diplomática del concejo de Cuenca, p. 175, doc. 57.

Ainsi, on ne peut accepter la date du 13 mars, proposée il y a peu par J. de SALAZAR Y ACHA , « Notas para una biografîa de Fernán Rodríguez de Valbuena », p. 265, comme dernière mention connue du prieur en tant que mayordomo mayor del rey. 234. La référence la plus ancienne au prieur dans l’office remonte au 27 mai 1332 (AHN, Clero, carp, 1033, doc 13, publ. E. GONZÁLEZ CRESPO , Colección documental de Alfonso XI. Diplomas reales conservados en el Archivo Histórico Nacional, sección de Clero, pp. 343-346, doc. 199). 235. Ces interventions remontent au Ier et 2 août 1332 (AHN, Sellos, caja 20, doc. y, et AHN, Clero, carp. 1069, doc. 5, publ. ibid., pp. 352-353 et 353-355, doc. 201 et 202). 236. Le dernier document évoquant Fernán Rodríguez, de Valbuena en tant que merino mayor delice date de septembre 1332, sans que l’on puisse hélas en préciser le jour en raison d’une lacune affectant l’original (AHN, Clero, carp. 1580, doc. 7, publ. ibid, p. 364, doc. 209). Le 1 er octobre 1332, pour la première fois, le prieur est absent d’un privilège solennel émis par la

539

chancellerie royale au bénéfice de San Isidoro de León, édité par S.

DOMÍNGUEZ SÁNCHEZ ,

« Patrimonio documental de San Isidoro de León (siglo XIV) », t I, pp. 196-199, doc. 99. L’absence du prieur hospitalier dans les documents de la chancellerie tendit dès lors à se généraliser, comme en témoigne un texte de l’Archivo Catedralicio de Santo Domingo de la Calzada en date du 16 décembre 1332, publié par C.

LÓPEZ DE SILANES

et E.

SÁINZ RIPA ,

Colección diplomática

calceatense. Archivo Catedral, pp. 139-141, doc. 86. 237. La continuité du prieur dans l’office est attestée par la Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 97, p. 232, et parla Gran Crónica de Alfonso XI, t, I, chap. 118, p. 501. De fait, il semble l’avoir occupé pour le moins depuis le Ier octobre 1330, d’après un acte de l’Archivo Histórico Provincial de Zamora publié par J. C. de LERA MAÍLLO et al, Colección diplomática del imperial monasterio de Valparaíso, pp. 87-88, doc 97. 238. Ph. JOSSERAND, « Un maître politique : Fernán Rodríguez de Valbuena », pp. 1333 et 1336. 239. Elle est rapportée dans une lettre en date du 9 juin 1328, adressée parles autorités municipales de Zamora au maître de l’Ordre Hélion de Villeneuve, qu’elles imploraient de ne pas prendre en compte les accusations lancées contre le prieur (BNV, SO, vol. 20, doc, y). Décrit par J. DELAVILLE LE ROULX , Les archives, la bibliothèque et le trésor de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, p. 40, puis par A. ZAMMIT GABARRETTA et J. MIZZI, Catalogue of the Records of the Order of St. John of Jerusalem, t. I, p-87, le document est resté inutilisé, en raison peut-être de la confusion de ces auteurs qui, ignorant qu’il était daté selon le calendrier hispanique, l’ont rapporté à l’année 1366. 240. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 72, p. 218, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. I, chap. 93, p. 450 : « E desque el prior ovo las carias del papa e del maestre en como le otorgaua el prioradgo, enbio gentes a un lugar a do estaua Alvar Nuñez de Sarria, que se llamaua prior, e fizolo prender e a otros freyres de la dicha orden, e dellos mato e dellos encarçelo para siempre, e otros algunos fuyeron del reyno por su miedo. E quedo el prior don Fernando Rodriguez en su prioradgo por toda su vida. » 241. AHN, OM, carp. 879, doc. 9. Le document a été mentionné par S. GARCÍA

LARRAGUETA ,

« La

orden de San Juan de Jerusalén en Navarra. Siglo XIV », p. 115. 242. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 113, p. 247, et Gran Crónica de Alfonso XI, t II, chap. 134, p. 37. 243. AGP, Inf. Gab., Anexo, leg. I, doc. 20. Daté par erreur de février 1371, cet acte doit être situé en 1333 en raison de l’oubli de l’ère hispanique dans la copie d’époque moderne. Dans l’inventaire qu’il a tait du dépôt madrilène, A. MUT CALAFELL , Inventario del Archivo del infante don Gabriel de Borbón, p. 496, situe le document en 1321 par suite d’une erreur de lecture. 244. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 113, p. 247. Lorsque le roi arriva à Séville, le 8 juin, pour porter secours à Gibraltar, il est rapporté que « porque avia pocos dias que finára don Fernán Rodríguez, prior de Sanct Joan, fué y tenient logar de prior don Ruy Pérez de Bolaños, comendador de Lora e de Siete-filla ». Cette même information a été reprise dans la Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 134, p. 37, sans pour autant présenter une précision chronologique comparable. Ensemble, ces témoignages permettent toutefois d’invalider l’hypothèse de J. de SALAZAR

Y ACHA ,

« Notas para

una biografia de Fernán Rodríguez de Valbuena », p. 265, qui a proposé de situer la mort du prieur en septembre 1332 ou bien, peu après, dans les semaines suivant immédiatement son éviction de l’office de mayordomo mayor del rey. 245. Ainsi l’a montré Ph. JOSSERAND , « Un maître politique : Fernán Rodríguez de Valbuena », pp. 1333-1334. Évoqué à mots couverts par J. de SALAZAR Y ACHA , « Notas para una biografía de Fernán Rodríguez de Valbuena », p. 265, un tel différend a été entièrement occulté par C. BARQUERO GOÑI , « La orden del Hospital y la monarquia castellana durante la Baja Edad Media », p. 147. 246. Défendue par les représentants de l’historiographie traditionnelle, tel B. de JARAMILLO ,

SALCEDO Y

« Discurso sobre la soberanía que siempre han ejercido en lo temporal los reyes de

España en las cuatro órdenes de Santiago, Calatrava, Alcántara y Montesa », p. 81, cette position est aujourd’hui encore largement partagée puisque C, de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Participacion y

540

significado de las órdenes militares en la conquista de Carmona », p. 169, a pu souligner qu’un tel serment, parce qu’il comportait une dimension personnelle, l’emportait sur la reconnaissance prêtée au roi au moment de son avènement, dont J. M. NIETO SORIA, Iglesia y poder real en Castilla. El episcopado, pp. 149-150, a pourtant montré qu’elle s’imposait indistinctement à l’ensemble des éléments de la société politique. 247. Ainsi l’a notamment avancé C. de AYALA MARTÍNEZ , « Órdenes militares hispánicas : reglas y expansión geográfica », p. 77, 248. Ce statut a été publié par J. O’CALLAGHAN, « Difiniciones of the Order of Calatrava enacted by Abbot William II of Morimond », p. 258, repris dans

ID., The

Spanish Mihtary Order of Calatrava and

its Affiliates, IX : « Tenebunturque omnes milites, per se vel per suos procuratores, cum ipso domno magistro novo electo ire ad dominum regem ad faciendum omagium modo et forma consuetis, tenebuntur etiam ipsi omnes comendatores, milites et fratres et al. quicumque subiecti dicti ordinis faciendum omagium dicto domino magistro novo electo. » 249. Le fait a été justement relevé par L. R. VILLEGAS DÍAZ , « Las estructuras de poder de la orden de Calatrava », p. 486. 250. Cortes de los antiguos reinos de Castilla y León, t. II, p. 490. Le fait a été bien rappelé par J. M. NIETO SORIA , Ceremoniasde la realeza. Propaganda y legitimación en la Castilla Trastámara, p. 89.

251. HERNANDO DEL PULGAR, Crónica de los señores reyes católicos don Fernando é doña Isabel de Castilla y de Aragón, p. 355 : « El maestre de Santiago suplicó al rey é à la reyna que le entregasen los pendones é las insignias del maestradgo de Santiago porque en el acto se muestra el consentimiento que los reyes dan á los maestres para que hayan aquella dignidad en sus reynos é ansimesmo porque en aquella entrega se da á entender que le facen capitan é alférez del apóstol Santiago, patron de las Españas, para la guerra contra los moros, enemigos de nuestra santa fé. » Ce passage a été mis en relief par B. LEROY , « L’avènement royal en Castille du XIIIe au XVe siècle », pp. 491-492. 252. HERNANDO DEL PULGAR, Crónica de los señores reyes católicos don Fernando é doña Isabel de Castilla y de Aragón, p, 355 : « Por quanto la costumbre antigua de España es que los reyes de Castilla entreguen de su mano por acto solemne los pendones del maestradgo de Santiago á los que son electos por maestres ». 253. Le fait est pourtant tenu pour acquis par C. de AYALA MARTÍNEZ , « La Corona de Castilla y la incorporación de los maestrazgos », p. 259, et « Las órdenes militares y los procesos de afirmación monárquica », pp. 1283-1284, ou par L. CORRAL

VAL ,

Los monjes soldados de la orden de

Alcántara en la Edad Media, pp. 170 et 187-188. 254. A. de TORRES Y TAPIA , Crónica de la orden de Alcántara, t. I, p. 341 : « Luego como tomó la posesion, le fué a besar la mano y á recibr el pendon de su orden y ofrecerse de nuevo á su real servicio como lo habian hecho sus antecesores. » Développant le propos de C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Participación y

signifîcado de las órdenes militares en la conquista de Carmona », p. 169, n. 75, L. CORRAL VAL , Los monjes soldados de la orden de Alcántara en la Edad Media, p. 188, n. 38, a relevé il y a peu que « Torres y Tapia es muy escrupuloso al señalar al comienzo de cada maestrazgo, siempre y sin omisión, el homenaje del maestre alcantarino al rey correspondiente ». Le fait est réel, mais il n’y a pas lieu pour autant de faire crédit à un auteur qui, écrivant dans la première moitié du XII e siècle, avait des raisons tout autres qu’historiques pour mettre en évidence le pouvoir du roi sur les milices. 255. Sans doute l’évolution castillane s’intègre-t-elle dans un mouvement plus vaste, dans la mesure où, en Sicile, c’est également à partir du milieu du XIV e siècle que le commandeur de la Magione, qui était à Palerme le représentant suprême de l’ordre teutonique dans l’île, devint le fidèle du souverain, comme l’a récemment souligné K. TOMMASPOEG , Les Teutoniques en Sicile, pp. 429-430. 256. AHN, OM, carp. 477, doc. 7, publ. C. de AYALA

MARTÍNEZ

et al., « Algunos documentos sobre

órdenes militares y fortalezas », pp. 101-102, doc 14 : « Por que los maestres de la orden de Alcantara nos suelen e deuen fazer pleito e omenage por las villas e lugares e castillos e fortalezas que la dicha orden a en los nuestros regnos e nos lo tenia fecho el dicho don Nunno Chamiço, el dicho Per Alfonso maestre fizo

541

nos aqui pleito e omenage por las villas e lugares e castillos e fortalezas de la dicha orden […] e mandamos le que tome este pleito e omenage de cada uno de vos e de todos los que de aqui adelante ouieren a tener del algunas villas e lugares e castillos e fortalezas de la dicha orden. » 257. AHN, OM, carp. 477, doc. 7, publ. ibid., pp. 102-103, doc. 17. 258. Ainsi l’a souligné A. de

TORRES Y TAPIA ,

Crónica de la orden de Alcántara, t. II, p. 65, pour le

maître Fernân Pérez Ponce, porté à la tête de la milice en février 1346. L’information est avalisée par l’extrait d’un inventaire de l’époque moderne faisant allusion à l’acte d’investiture du dignitaire, qui est hélas aujourd’hui perdu (AHN, OM, Índice 64, f° 58r°). 259. Le 18 avril 1345, le maître donna l’ordre de remettre la forteresse d’Almorchon au commandeur de Benquerencia Lorenzo Pérez, à condition que celui-ci prêtât hommage de fidélité au procureur qu’il lui adressait, Diego Alfonso de Hermosilla, commandeur de Morón et de Cote. Aujourd’hui perdu, l’acte est connu à travers le témoignage d’A. de TORRES Y TAPIA, Crónica de la orden de Alcántara, t. II, p. 62. 260. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 177, p. 287, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 203, p. 178 : « E por lo que fizo el freyre de Calatrava que estaua en el castillo de Çorita, el rrey tomo omenaje de los maestres de Santiago, e de Calatrava, e de Alcantara e del prior de San Joan que lo acogiesen en los castillos de las hordenes cada que alli llegase, e que tomasen omenaje a los que los tuviesen ansi. » 261. AHN, OM, carp. 477, doc. 7. Évoquant le serment prêté à Alphonse XI par Per Alfonso Pantoja lorsqu’il fut nommé à la tête de l’ordre d’Alcántara, le document, nous l’avons vu, rapporte que l’usage remontait pour le moins à l’époque de son prédécesseur, Nuño Chamizo, qui passait pour s’être acquitté d’un hommage similaire lors de son élection. 262. Bien analysées par C. de AYALA MARTÍNEZ , « Las fortalezas castellano-leonesas de las órdenes militares », p. 553, et Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 769, les protestations du chapitre général de Cîteaux de 1260, connues à travers les statuts publiés parJ.-M. CANIVEZ, Statuta capitulorum generalium ordinis Cisterciensis, t. II, p. 468, relèvent d’un autre ordre dans la mesure où elles visaient à réagir contre l’hommage illicite prêté par le maître de Calatrava Pedro Yáñez à Alphonse X au titre des forteresses de la milice dont il avait abandonné le contrôle au monarque. 263. J. O’ CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p, 271, repris dans

ID.,

The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII : « Ordenamos que el maestre non tome omenaxe a ningun freyre por castiello, ni por casa, mas que la profesion sea omenaxe. E pues que el freyre ofreciere profesion al maestre que lo acoja en todos los castiellos e lugares de la orden i en lo alto i en lo baxo segun debe. » 264. BNF, Mss. français 1080, f° 50v°. 265. Ainsi l’a relevé J. DELAVILLE LE ROULX , Les Hospitaliers à Rhodes, pp. 162-163. 266. AHN, OM, carp, 88, vol. II, doc. 35 : « Et otrosy yo, el dicho Garçia Rodriguez, prometo por el pleito e el omenage que vos tengo ffecho que non venga del dicho alcaçar e villa daño a nuestro señor el rrey don Alfonso o a ssu fijo heredero que aya de reynar e que acoja en este dicho alcaçare villa de Castrotorafe a él e a su heredero e a uos, el dicho maestre, cada que y llegaredes. » 267. AMU, caja 5, doc. 3, publ.J. RODRÍGUEZ

MOLINA ,

Colección documental del Archivo Municipal de

Úbeda, t. II, pp. 115-117, doc. 42. 268. peu après avoir remis la ville au supérieur de Calatrava en échange de Cabra, Alphonse XI obtint des habitants du lieu « quefagades pleyto e omenage […] e le seades mandados al dicho maestre e a los maestres que despues del vinieren en todas cassas assi commo façen vasallos a senor, salvo el nuestro senorio real et que nosfagades de esa villa e castiello guerra epaz e que nos acojades en ellayrado e pagado a nos e a los reyes que regnaren despues de nos » (AHN, OM, libro 1347, ffos 32r°-34v°). 269. La rupture que l’époque du gouvernement personnel d’Alphonse XI constitue de ce point de vue a été récemment mise en évidencepar C. de AYALA MARTÍNEZ , Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 572, qui, bien qu’enclin a évoquer la pratique de l’hommage pour des dates très

542

hautes, a justement relevé qu’avant cette période « estaba claro que elmodelo de control real sobre las fortalezas de órdenes militares no acababa de tomar forma ». 270. Crónica del rey dom Alfonso XI, chap. 176, p. 287, et Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 202, pp. 176-177. 271. Elles ont été bien analysées par H. GRASSOTTI, « Iratus aut paccatus. Una clausula decisiva para el ejercicio de la regia potestad en León y Castitla ». 272. La plus ancienne donation d’une forteresse faisant état de clauses restrictives tient à la promesse faite par l’infant Sanche au maître de Santiago Pedro Núñez de lui donner, une fois monté sur le trône, les châteaux de Val de Ricote, Calasparra, Librilla et Alhama : AHN, OM, carp. 293, doc. I, publ. J.

TORRES FONTES,

Documentos de Sancho IV, pp. 1-2, doc. I : « E uos que me coiades

yrado et pagado cada que yo quissiere a mi et a los que yo mandare en estos castellos sobredichos et que me fagades dellos guerra et paz uos et los que fueren despues de uos en esta orden et qualesquier otros que los ouiessen a mi et a los que de mi vinieren. » 273. H. GRASSOTTI, « Iratus aut paccatus. Una cláusula decisiva para el ejercicio de la regia potestad en León y Castilla », pp. 84-85. 274. ID., « Facere guerram et pacem. Un deber del que no estaban exentas las órdenes militares », en particulier p. 79. 275. Ibid, pp. 76-77. L’ancienneté de l’obligation faite à chacun de répondre à la convocation royale au combat a été admirablement mise en évidence par C. SÁNCHEZ-ALBORNOZ , « El ejército y la guerra en el reino asturleonés », et par A. RUCQUOI, « De los reyes que no son taumaturgos ». 276. BS, p. 307 : «Para que lo labredes e ficiessedes labrar asseguramos a vos el dicho maestre que vos non tomemos nin demandemos tomar nin derribar el dicho castiello e tenemos por bien que lo ayades vos e la dicha orden para siempre e que vos nunca sea tirado por ninguna causa ni por ninguna razon.» 277. Las Siete Partidas del rey don Alfonso el Sabio, part. II, tít. 18, ley 2. 278. Ainsi l’a bien signalé M. C. CASTRILLO LLAMAS , « Monarquía y nobleza en torno a la tenencia de fortalezas en Castilla », p. 98, sur la foi de la trentième loi du titre premier de l’ordonnance délivrée par Alphonse XI : « Nos, por les dar lugar que vivan en paz é en sosiego, […] tovimos por bien de asegurarnos todas las casas fuertes é los castiellos que han todos los perlados, é ricos omes, é ordenes, é fijosdalgo, é otros cualesquier […] e tomamos lo en nuestro segurimiento é en nuestra guarda. » 279. Certes, à partir la première moitié du XIII e siècle on trouve de façon ponctuelle des tentatives de l’autorité royale pour interférer dans la sphère d’action des commandeurs, comme l’a relevé il y a peu C. de AYALA MARTÍNEZ , « Fernando III y las órdenes militares », pp. 93-94, mais il ne semble pas que celles-ci aient concerné la nomination des dignitaires avant le milieu du siècle suivant. 280. Ainsi l’ont souligné S. de MOXÓ , « La sociedad politica castellana en la época de Alfonso XI », p. 235, et C. JULAR PÉREZ-ALFARO, Los adelantados y merinos majores de León, p. 280. 281. BS, pp. 317-318. 282. PEDRO LÓPEZ DE AYALA , Crónica del rey don Pedro, an. IV, chap. 27, p. 438, et F. de CARO Y TORRES , Historia de las órdenes militares de Santiago, Calatrava y Alcántara, f° 68r°, ont fait valoir que leur nomination devait tout au désir du monarque. 283. Leur promotion à la dignité suprême a été signalée par

PEDRO LÓPEZ DE AYALA ,

Crónica del rey

don Pedro, an. V, chap. 20, p. 448, et an. VI, chap. 16, p. 468. 284. Ainsi l’ont observé A. L. MOLINA MOLINA , « Martín López de Córdoba, maestre de las órdenes de Alcántara y Calatrava y adelantado mayor del reino de Murcia », et L. V. DÍAZ

MARTÍN ,

« Los

maestres de las órdenes militares en el reinado de Pedro I », pp. 325 et 328. 285. Le fait a été rapporté dans les mémoires écrits à la charnière des XIV e et XV e siècles par la fille de Martín López. Ils ont été publiés par R. AYERBE-CHAUX , « Las memorias de doña Leonor López de Córdoba », p. 16 : « Soy fija del dicho maestre, que fué de Calatrava, en el tiempo del señor rey don Pedro,y el dicho señor rey le hiso merced de darle la encomienda de Alcantara, que es en la ciudad de

543

Sevilla, y luego le hizo maestre de Alcantara y a la postre de Calatrava. » Victime d’une confusion dont l’origine tient certainement à une copie fautive, L. V. DÍAZ MARTÍN , « Los maestres de las órdenes militares en el reinado de Pedro I », p. 328, a attribué à Calatrava la commanderie sévillane dirigée par le maître à l’origine de sa carrière dans les ordres militaires. 286. Proche collaborateur de Juan Núñez de Prado, à qui le roi avait brutalement retiré sa faveur, ainsi que l’a relevé J. O’CALLAGHAN, « The Masters of Calatrava and the Castilian Civil War », pp. 356-357, ce frère a exercé comme procureur de son ordre pendant quelque vingt ans, entre décembre 1330 (AHN, OM, carp. 464, doc. 227) et mars 1352 (AHN, OM, carp. 432, doc. 231). 287. PEDRO LÓPEZ DE AYALA , Crónica del rey don Pedro, an. VI, chap. 9, pp. 463-464 : «El rey don Pedro desque sopo como el conde don Enrique, é el maestre don Fadrique, é los que con ellos eran, avian robado todo el rastro que venia en pos dél, volvió á la puente de Sant Martin, e salió fuera de la cibdad de Toledo por pelear con ellos […] E mató el rey estonce en Toledo á Ferrand Sanchez de Rojas é á Alfonso Gomez, comendador de Otos de la orden de Calatrava, é algunos otros de quien dirémos adelante.» 288. Ibid., an. IX, chap. 7, p. 485 : « É el rey tornose para Burgos, é estovo y unos ocho dias, é alli le traxeron las cabezas de caballeros que mandára matar estonee por el regno, los quales eran estos : la cabeza de don Lope Sanchez de Bendaña, comendador mayor de Castilla, el qual diximos que tenta á Segura quando el rey llegó alli, que estaba y el maestre de Santiago don Fadrique. » 289. Ce point a notamment été mis en relief par L. V. DÍAZ MARTÍN , Itinerario de Pedro I de Castilla, p. 10, et par R. GHASSEMI, « La crueldadde los vencidos », p. 20. 290. BS, pp. 333-334. L’un des exemples les plus frappants est l’assassinat de Ruy Chacón, préalablement dépossédé de sa charge de grand commandeur de Castille au profit d’une créature du roi, Juan Garda de Padilla. Il fut commis devant l’église de Consuegra, où le frère avait trouvé refuge et dont on le rira de force pour le décapiter. Les circonstances de ce meurtre sont connues grâce à une lettre du pénitentiaire du pape aux archevêques de Tolède et de Séville et aux évêques de Cordoue et de Cuenca, les priant d’absoudre le commandeur d’Uclés, Sancho Sánchez de Moscoso, « propter Roderici Chacon extractionem ab ecclesia et mortis inflictionem ». 291. Ainsi l’a fait valoir C. de AYALA

MARTÍNEZ ,

« La Corona de Castilla y la incorporación de los

maestrazgos », p. 264, et « Las órdenes militares ante la guerra civil castellana », pp. 41-42. 292.

PEDRO LÓPEZ DE AYALA ,

Crónica del rey don Pedro, an. I, chap. 3, p. 405. Un tel lien a été très

souligné par L. V. DÍAZ MARTÍN , « Los maestres de las órdenes militares en el reinado de Pedro I », pp. 289-290. 293. Ce point a été mis en relief par divers chroniqueurs de l’époque moderne, parmi lesquels F. de RADES Y ANDRADA , Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara, part. III, ffos 26v°-27r°, ou encore F,

CARO DE TORRES ,

Historia de las cuatro órdenes militares de Santiago,

Calatrava, Alcóntara y Montera, f° 66v°. 294. F. de

RADES Y ANDRADA ,

Chrónica de las tres órdenes y cavallerías de Sanctiago, Calatrava y

Alcántara, part. III, f° 27r° : « Viendo el dicho maestre que el rey auia tomado su negocia de la manera dicha, acordo boluer a su seruicio y presentarse en su corte, poniendo su estado y vida a merced suya,y hazer todo lo que lo mandasse. » 295. PEDRO LÓPEZ DE AYALA , Crónica del rey don Pedro, an. I, chap. 10, p. 408 : « Empero el rey ordenó é mandó que los castillos de la orden de Alcántara los toviessen caballeros de la orden por él, é le ficiesen pleyto por ellos, é non los entregasen, nin acogiesen en ellos al maestre de Alcántara sin su mandamiento. » L’exception consentie pour le couvent d’Alcántara ressort du récit de F. de

RADES Y ANDRADA ,

Chrónica de las tres órdenesy cavallerías de Sanctiago, Calatrava y Alcántara, part. III, f° 27r°. 296. F. de

RADES Y ANDRADA ,

Chrónica de las tres órdenesy cavallerías de Sanctiago, Calatrava y

Alcántara, part III, P 27r° : « Luego, en execucion desto, el rey mando desembargar los fructos y rentas del maestradgo y el maestre dio sus cartas y mandamientos para todos los freyles caualleros de su orden que tenian castillos o fortalezas, que luego las entregassen coda una a la persona que para ello fuesse nombrada

544

por el señor rey, Algunos de los freyles pusieron resistencia y contradiction en esto por ser cosa nueua en su orden y contra los statutos de ella. » 297. En 1306, les statuts de l’Ordre faisaient clairement obligation au maître d’attribuer les commanderies selon les mérites de chacun de ses frères, ainsi qu’il ressort du texte publié par Ph. JOSSERAND ,

« Pour une étude systématique », p. 336, et par B.

PALACIOS MARTÍN

(éd.), Colección

diplomática medieval de la orden de Alcántara, t. I, p. 287, doc, 434 : « Otrosi mandamos que el maestre non de las casas a vanderia mas que tema a Dios e a su anima e les parla segun viere el meresçimiento de cada uno ». Une telle norme ne constitue pas une exception. Elle s’inscrit bien au contraire dans la tradition réglementaire des milices d’obédience bernardine, comme en atteste son insertion dans les définitions de Calatrava en 1536 et d’Avis en 1342, publiées respectivement parj. O’ CALLAGHAN, « The Earliest Difiniciones of the Order of Calatrava », p. 277, reproduit dans Military Order of Calatrava and its Affiliates, VII, et

A. JAVIERRE MUR ,

ID.,

The Spanish

« La orden de Calatrava en

Portugal », p. 339. 298. PEDRO LÓPEZ DE AYALA , Crónica del rey don Pedro, an. II, chap. 2, p. 412 : « E los freyles de la orden de Santiago, que eran comendadores é tenian castillos é fortalezas de la orden, ficieron alli pleyto é omenage al rey por ellos, que non acogerian en ellos al maestre don Fadrique sin especial mandado del rey, é en todas las otras cosas el rey les mandó que sirviesen al maestre como debian servir a su maestre é a su señor. » Ce fait a été bien relevé par H. GRASSOTTI , « Iratus aut paccatus. Una clausula decisiva para el ejercicio de la regia potestad en León y Castilla », pp. 96-97, n. 104. 299. C. de AYALA MARTÍNEZ , « La Corona de Castilla y la incorporación de los maestrazgos », p. 265, et Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 734. 300. PEDRO LÓPEZ DE AYALA , an. V, chap. 14, p. 445 : « É el maestre llegára estonce á Montiel, que es un castillo de la orden muy bueno, é Pero Ruiz de Sandoval, comendador de Montiel, non lo quisó acoger en él, diciendo que tenia fecho pleyto é omenage por el castillo al rey […] ca ansi lo ficieron todos los caballeros de la orden de Santiago por los castillos de la orden que tenian, quando el rey llegé a Llerena el segundo año que régno segund avemos contado. » 301. Ibid, an. V, chap. 14, p. 445 : « Por ende por guardar su omenage el dicho Pero Ruiz. de Sandoval dexó a quien entregase el castillo de Montiel al señor rey don Pedro, segund dicho avemos, é él por su cuerpo vinose al maestre don Fadrique, por quanto era su freyle é caballero de la su orden. » 302. Ibid., an, V, chap. 14, p. 443. 303. Ibid., an. V, chap. 20, p, 448 : « É pelearon los del rey con las compañas del maestre de Santiago en las barreras, pero non pudo cobrar el rey estonce el castillo de Segura nin la villa, é dexó sus fronteros contra el maestre de Santiago en la comarca en derredor de Segura, é tornóse para Castilla. » 304. ADA, El Carpio, caja 80, doc. 8. 305. PEDRO LÓPEZ DE AYALA , Crónica del rey don Pedro, an. V, chap. 20, p. 448 : « É quando el rey llegó á Segura demandó á don Lope Sanchez de Bendaña, comendador que y estaba en el castillo, que le diese aquel castillo de Segura, é le acogiese en él, segund el omenage que le tenia fecho por el dicho castillo. É el dicho don Lope Sanchez, comendador, le mostró como tenia una cadena á la garganta, la qual le ficiera poner el maestre don Fadrique, su maestre é su señor, fiandose dél, é andando con él, é le tomara el castillo, é se apoderára dél, por lo qual non era él en su poder libre para le acoger en el dicho castillo segund el omenage que le avia fecho, el qual non podia complir, É el rey fué muy sañudo veyendo que esto era infinta, é que el comendador don Lope Sanchez fuera en aquel consejo. » 306. L’appui des principaux responsables de la milice à Henri de Trastamare, dans l’entourage duquel il faut citer, outre la présence du supérieur, celle des grands commandeurs de Castille et de León, Pedro Ruiz de Sandoval et Fernando Osórez, a été souligné par L. V. DÍAZ MARTÍN , « Los maestres de las órdenes militares en el reinado de Pedro I », p. 327, et, plus précisément encore, par C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Las órdenes militares ante la guerra civil castellana », p. 47.

Cependant, je ne partage pas l’avis de ce dernier auteur lorsqu’il affirme que, même après le

545

succès de Pierre Ier à Najera en avril 1367, Santiago et ses homologues semblaient « totalmente perdidas para la causa petrista » (ibid., pp. 48-49). Ce constat néglige, pour cette première milice du moins, la réaction des frères, bien différente en certains cas de celle des grands dignitaires. 307. Á. L. MOLINA MOLINA, Documentos de Pedro I 221, doc. 171. 308. PEDRO LÓPEZ DE AYALA , Crónica del rey don Pedro, an. XIX, chap. 2, p. 581. 309. Ibid., an. XX, chap. 6, p. 590 : « É los del rey don Enrique los unos siguieron á los moros, é alcanzaron é mataron dellos, é los otros se detuvieron peleando con los del rey don Pedro, fasta que él se encerró en el castillo de Montiel, que estaba alli cerca, é algunos de los suyos con él. » 310. D. LOMAX , « Pedro López de Baeza », p. 160 : « E por ende quiso Dios que en coda una rreligión oviese una cabeça a que todos sus miembros obedesçen. Et pues en la orden del bienaventurado apóstol Santiago es puesto el maestre por governador e mayor de todos, menester es, puesto que sean muchos, que él e su orden al serviçio de Dios e de su rrey sean una cosa et asi el maestre avrá ayuda de su orden e la orden avrán esfuerço de su maestre. » En introduction, l’historien britannique insiste très justement sur le caractère monarchique du traité (ibid., p. 153). 311. A. FOREY , « Recruitment to the Military Orders », p. 40, repris dans

ID.,

Military Orders and

Crusades, II. Un fait identique a été vérifié à l’échelle catalane par J. M. SANS I TRAVÉ , Els Templers catalans, p. 131. 312. Le fait a été relevé par A. FOREY, The Mtlitary Orders, p. 133. 313. Ainsi l’a bien mis en valeur J. FERREIRO

ALEMPARTE ,

« Asentamiento y extinción de la orden

teutónica en España », pp. 240 et 249. 314. Des doutes sur son appartenance à l’Ordre ont été élevés par A.

RODRÍGUEZ DE LA PEÑA ,

orden de Santa María de España y la orden teutónica », p. 244, et, à sa suite, par A.

« La

FOREY ,

« Literacy and Learning in the Military Orders », p. 204, n. 112, qu’il est indispensable de prendre en compte au moment de lire l’étude consacrée à ce grand intellectuel par J. FERREIRO ALEMPARTE , « Hermann el Aleman, traductor del siglo XIII en Toledo », pp. 27-28 et 39-41. 315. L’origine de ce frère a été formellement identifiée par N.

JASPERT,

« Der Deutsche Orden auf

der Iberischen Halbinsel », p, 289, n. 47 : « Um wenn es sich beim preceptor Arnaldus handelte, ist nicht zu ermitteln : man kann aber mit Sicherheit davon ausgehen, daβ er kein Kastilier war. » 316. ACZ, Tumbo Negro, ffos 136v°-137r°, cité par C. M.

REGLERO DE LA FUENTE ,

Los señoríos de los

Montes de Terrozos, p. 205, n. 44. 317. Les actes de l’enquête ont été publiés par J. M. SANS I TRAVÉ, « L’inedito processo dei Templari in Castiglia », pp. 249-264. 318. Leur relative rareté a été relevée par A. FOREY , « Towards a Profile of theTemplars in the Early Fourteenth Century », p. 203. Certains de ces transferts présentaient un caractère international, tel celui du commandeur de la maison de Ruou, dans le diocèse de Fréjus, qui déclara au moment de son interrogatoire avoir été admis au Portugal dans la baylie de Castelo Branco. Signalé par H. FINKE, Papsttum und Untergang des Templerordens., t. II, p. 352, doc 156, ce cas a été récemment étudié par D. CARRAZ , « Ordres militaires, croisades et sociétés méridionales », t. II, p. 433. D’après l’auteur, ce fiére aurait même quelques années plus tôt exercé l’office de commandeur de Pouille (ibid,, p. 432, n. 120), 319. A. FOREY , « The Order of Mountjoy », pp. 254-257, reproduit dans

ID.,

Military Orders and

Crusades, XI. 320. Ces ordres ont été évoqués dans diverses chroniques du nord de l’Europe, tels la Chronica regia Coloniensis ou le Chronicon Alberici monachi Trium Fontium, ainsi que l’a observé D.

LOMAX ,

La

orden de Santiago, p. 86, et « La conquista de Andalucía a través de la historiografía europea de la época », pp. 43-44, signalant justement—encore qu’insuffisamment à mon sens — cet écho international qu’ils rencontrèrent dans la Chrétienté et sur lequel sont récemment revenus Ph. JOSSERAND ,

« L’ordre de Santiago en France », p. 465, et F.J. HERNÁNDEZ, « La corte de Fernando III y

la casa real de Franda », pp. 126-127.

546

321. AHN, OM, carp. 9, vol. I, doc. 16, publ. BS, p. 178. Il est probable que la milice mit surpied des campagnes similaires en direction du royaume de France qui, si elles n’ont laissé aucune trace dans les sources, ont dû toutefois s’avérer suffisamment efficaces pour drainer au sud des Pyrénées des frères, tel Martín Gascón, grand commandeur de Portugal en 1310 (ibid., p. 260), mais également des colons, ainsi que Fa relevé Ph. JOSSERAND, « L’ordre de Santiago en France », p. 466. 322. K. TOOMASPOEG, « Les premiers commandeurs de l’ordre teutonique en Sicile », p. 455. 323. D. LOMAX , La orden de Santiago, p. 86, n. 5, a également rapporté la mention d’un Santiaguiste d’origine germanique, Guillén el Alemán, attesté peu avant 1245 (AHN, Sellos, caja 63, doc. 2, publ. J.

TORRES FONTES,

Documentos del siglo XIII, p. 6, doc. 6). Il convient toutefois de rejeter cette

identification, reprise récemment par J. M.

RODRÍGUEZ GARCÍA ,

« El internacionalismo de las

órdenes “hispanas” en el siglo XIII », p. 236, car Guillén était en réalité, nous l’avons vu, un confrère de Santiago qui, au moment de mourir, choisit de prendre l’habit de la milice. 324. Cette scission a été bien présentée par D,

LOMAX ,

« El rey don Diniz y la orden de Santiago »,

et, plus récemment, par M. R. de Sousa CUNHA , « A quebra da unidade santiaguista e o mestrado de D. João Osório ». 325. Cette exigence ressort à diverses reprises des échanges épistolaires entre Jacques II et les Templiers de son royaume lors du procès (H. FINKE, Papsttum und Untergang des Templerordens, t. II, pp. 71, 233 et 267, doc. 48, 125 et 134). À cet égard, l’argument employé par Ramon de Sa Guardia, commandeur de Masdeu, pour dissuader le souverain aragonais d’imiter Philippe le Bel mérite d’être relevé. Il repose en effet sur une distinction d’origine entre les Templiers aragonais et leurs coreligionnaires français : « Et si tant es que aquest anantament, que ses feyt per lo senyor rey de França contra los frares del Temple, vulats vos senyor segir, devrien regardar que nos no som daquela condicio que aquels son. Car nos tots som vostres naturals, et aquels son de diverses nacions et de diverses lenguatyes » (ibid,, t. II, p. 71). 326. Ainsi l’ont bien signalé R. SÁINZ

DE LA MAZA LASOLI ,

La encomienda de Montalbán bajo Vidal de

Villanova, p. 23, et C. LALIENA CORBERA , Sistema social estructura agraria y organización del poder en el Bajo Aragón en la Edad Media, p. 122. 327. Pour le Temple, la domination portugaise au milieu du XIII e siècle a été mise en relief par C. de AYALA MARTÍNEZ , « Frontera castellano-portuguesay órdenes militares », p. 67. Pour l’Hôpital, où elle est plus ténue, elle ressort en 1269 de la désignation d’un lieutenant chargé d’administrer le prieuré castillan au nom du grand commandeur d’Espagne Gonçalo Pires Pereira, lequel, originaire du Portugal, avait un intérêt plus direct pour son royaume natal (AHN, OM, carp. 153, doc. I). 328. Tirées de sources allemandes par K. FORSTREUTER , Der Deutsche Orden am Mittelmeer, pp. 94-95, ces données ont été reproduites par J. FERREIRO ALEMPARTE, « Asentamiento y extinción de la orden teutonica en España », pp. 253-254, et E. FERNÁNDEZ -PRIETO, « Una encomienda de la orden de los caballeros teutónicos en el ámbito castellano-leonés », p. 381, avant d’être présentées de façon plus circonstanciée par N. JASPERT, « Der Deutsche Orden.auf der Iberischen Halbinsel », p. 289. De souche lorraine pour le premier, souabe pour le second, ainsi quel’a signalé W. PARAVICINI , Die Preuβenreisen des europäischen Adels, t. I, p. 110, ces deux hauts dignitaires ne sont certainement pas les seuls frères d’origine germanique à avoir exercé un office dans le bailliage teutonique de Castille. L’intuition, exprimée récemment par K. MILITZER , Von Akkon zur Marienburg, p. 400, est pleinement vérifiée si l’on prend en considération l’existence en 1239 d’un frère dénommé Arnold, dont nous avons vu qu’il était sans doute lui aussi originaire des terres de l’Empire. 329. ADA, Higares, caja I, doc 15. Mentionné comme responsable de la province, il céda en 1355 k domaine teutonique de Higares à l’ancien chancelier du sceau du secret, Alfonso Ruiz, pour un prix de vingt-cinq mille maravédis, en vertu d’un pouvoir qu’il avait reçu en Prusse, vingt ans plus tôt, du grand-maître de l’Ordre Luder von Braunschweig, ainsi que l’ont établi J. FERREIRO

547

ALEMPARTE,

« Asentamiento y extincion de la orden teutónica en España », pp. 254-256, et N.

JASPERT, « Der Deutsche Orden auf der Iberischen Halbinsel », p. 290, n. 54.

330. R. SÁINZ DE LA MAZA LASOLI, La orden de Santiago en la Corona de Aragón, p. 73. 331. C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Frontera castellano-portuguesay órdenes militares », pp. 79-80. Se

fondant sur l’exemple d’Alcántara, l’auteur a fait valoir que les deux principales propriétés de l’Ordre au Portugal, Valhelhas et Penamacor, cessèrent de former des commanderies à partir des années 1270. 332. R. SÁINZ DE LA MAZA LASOLI, La orden de Santiago en la Corona de Aragón, p. 99. 333. BS, pp. 268-269. 334. ASV, Reg. Van 236, ffos 230v°-231r°, publ. J.

ZUNZUNEGUI ARAMBURU ,

Bulas y cartas secretas de

Inocencio VI, pp. 63-64, doc. 64. 335. Cette préoccupation s’inscrit dans un contexte mis en valeur par M. GERVERS , « Pro defensione Terre Sancte », dont M. BONET

DONATO ,

La orden del Hospital en la Corona de Aragón, pp. 81-83, a

justement signalé qu’il n’était nullement étranger à la péninsule Ibérique. 336. Ainsi l’a relevé A. LUTTRELL , « The Structure of the Aragonese Hospital », p, 321, repris dans ID., The Hospitalier State on Rhodes and its Western Provinces, XIII.

337. Ainsi, Fernán González de Mena, commandeur de Ricla en Aragon (AHN, Códice 600, ff os 25r° et 55v°), reçut la charge de la baylie d’Olmos en septembre 1351 (AHN, Códice 601, f° 58v°), à son retour de Rhodes où il avait été envoyé par Juan Fernández de Heredia pour réclamer au maître le droit de dépouille de Nuño Suárez, mort dans l’île peu auparavant (AHN, Códice 600, f° 99r°). 338. Originaire d’Aragon, où il détenait la baylie d’Ascó, García González Bugía reçut à l’été 1347 la commanderie de Población de Campos (BNV, RBC, vol. 317, f° 110r°-v°) avant d’être désigné en tant que lieutenant du maître en Castille, très peu de temps sans doute après que le prieuré eut été enlevé à Fernan Pérez de Deza, ainsi que le rapporte un document de 1357 par lequel Juan Fernández de Heredia validait différents aspects de son administration (AHN, Codice 602, f° 157v° ). 339. Elle a été brièvement décrite parC. BARQUERO GOÑI, « Disputas por el priorato del Hospital en Castilla durante los siglos XIV y XV », p. 541. 340. Le travail diplomatique pontifical ressort de nombreux documents publiés par J. ZUNZUNEGUI ARAMBURU ,

Bulas y cartas secretas de Inocencio VI, pp. 204-205,209-211 et 219, doc. 193, 200 et 208,

qui tous visent à fléchir un monarque dont le projet initial était apparemment de nommer à la tête du prieuré castillan un familier, Juan Garda de Padilla, le futur maître de Santiago, si l’on en croit une tradition chronistique de la seconde moitié du XVe siècle, la Continuación de la Crónica de España del arzobispo Rodrigo Jiménez de Rada, p. 93. 341. Il est révélateur que les actes de la chancellerie royale dtent Adam Arias comme lieutenant à partir de juillet 1355, soit presque un an avant de reconnaître Juan Fernández de Heredia en tant que prieur de Castille, ainsi que le souligne un document publié par P. FERNÁNDEZ

MARTÍN ,

« El

último señor de las behetrías en Campos », p. 228. 342. Juan Fernández reprocha ainsi à Adam Arias d’avoir diffamé Gómez Alfonso en vue de lui retirer l’administration de la baylie de Benavente (AHN, Codice 602, f° 149v°), d’avoir par la suite usurpé la commanderie de Puente Órbigo à son détenteur (AHN, Códice 602, f° 150v°) et, pis encore, d’être à l’origine d’un projet de chapitre général au printemps 1357, dont le prieur ne voulait à aucun prix (AHN, Cridice 602, f° 147v°). 343. AHN, Códice 602, ffos 156v°-157v°. À propos de ce frère, d’intéressants éléments ont été apportés récemment par C. BARQUERO GOÑI , La orden de San Juan de Jerusalén en Navarra, p. 196, qui permettent de compléter les informations réunies il y a un siècle par N.

HERGUETA ,

« Rodrigo

Alfonso y sus hijos Juan de Cardona, arzobispo de Arles, Alfonso de Robles, obispo de Ciudad Rodrigo, y Rodrigo Alfonso, comendador de la orden de San Juan en Navarrete, Vallejo e Irunia ».

548

344. C.

BARQUERO GOÑI,

« Disputas porel priorato del Hospital en Castilla durante los siglos XIV y

XV », p. 542. 345. PEDRO LÓPEZ DE AYALA , Crónica del rey don Pedro, an. IX, chap. 8, p. 485 : « En este tiempo, antes que el rey partiese de Valladolid, mandó á los freyres de Sant Juan que oviesen por su prior á Gutier Gomez de Toledo. » 346. BNV, RBC, vol. 316, f° 177r°. Convoqué par Urbain V en avril 1365 à une assemblée des hauts dignitaires de l’Hôpital réunie pour essayer de trouver une réponse au péril turc, il apparaît alors réintégré dans sa baylie de Portomarín, comme l’a signalé J. DELAVILLE LE ROULX , « Bulle de convocation d’une assemblée des Hospitaliers à Carpentras », pp. 76 et 78-79. Il est néanmoins permis de penser que son retour en grâce auprès du roi fut seulement partiel dans la mesure où, jusqu’en 1369, la papauté ne reconnut pas d’autre prieur castillan que Juan Fernández de Heredia, ainsi que l’a souligné A. LUTTRELL , « Juan Fernández, de Heredia at Avignon », p. 312, reproduit dans ID., The Hospitaliers in Cyprus, Rhodes, Greece and the West, XIX. 347. L. V. DÍAZ MARTÍN , «Los maestres de las órdenes militares en el reinado de Pedro I», pp. 317 et 320. 348. Le fait est rapporté par PEDRO GARCÉS DE CARIÑENA , Nobiliario de Aragón, p. 89. Il a été mis en relief à partir d’une autre source par A. LUTTRELL , « Hospitalier Life in Aragon », p. 102, repris dans

ID.,

The Hospitaliers of Rhodes and theirMediterranean World, XV, qui prétend que Pierre I er,

après l’avoir capturé, le fit exécuter. Il ne m’a pas été possible d’identifier et donc de vérifier la source utilisée par l’historien britannique.

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Chapitre IX

Une logique nationale La réduction des ordres militaires au cadre territorial du royaume

1

Contrôlés dans leur expansion patrimoniale et soumis à des maîtres dont le pouvoir royal cherchait à s’attacher à tout prix la loyauté, les ordres militaires implantés en territoire castillan tendirent, passé le milieu du XIIIe siècle, à renforcer leur caractère hispanique au point de presque renoncer à tout investissement en dehors des frontières du royaume. L’affirmation peut a priori surprendre dans la mesure où, depuis le milieu du XIXe siècle, l’historiographie espagnole considère qu’ils sont dotés d’une vocation péninsulaire qui leur serait en quelque sorte naturelle. Les milices ont ainsi été décrites comme les fers de lance de la Reconquête, les instruments de prédilection d’un projet national dans lequel, sous la férule des rois de Castille, est censée s’être forgée l’identité de l’Espagne tout entière1. Ce schéma a fait l’objet d’une sévère critique dans la deuxième moitié du XXe siècle : pas plus que le modèle de nation qu’il sous-tend, la conception des ordres militaires dont il est porteur ne peut selon moi être maintenue en l’état. Cette dernière n’en continue pas moins d’influencer l’historiographie actuelle, qui défend la dimension prioritairement hispanique d’institutions parmi lesquelles sont valorisées celles qui, nées du sol castillan, peuvent être rapportées à l’initiative royale2. Au projet national des auteurs du siècle passé, la recherche contemporaine a substitué un dessein monarchique, manifeste dès les règnes d’Alphonse VIII et de Ferdinand II, dont les ordres militaires auraient constitué une pièce centrale non plus tant dans la conquête que dans l’intégration sociopolitique des territoires réunis aux royaumes de Castille et de León au cours des opérations guerrières3. L’idée est importante pour peu que l’on évite de la caricaturer en faisant de ces institutions un simple outil de colonisation entre les mains de la monarchie. Elle a récemment conduit Carlos de Ayala Martínez, dans une synthèse stimulante, à présenter Santiago, Calatrava et Alcántara comme des ordres territoriaux, par opposition au Temple ou à l’Hôpital, dépeints comme universels, et à des ordres plus tardifs, qualifiés de nationaux, apparus à la fin du XIIIe siècle en liaison étroite avec la genèse de l’État moderne4. Il n’est pas dans mon propos de nier le bien-fondé de cette partition, mais bien au contraire d’en discuter les critères afin de vérifier si elle implique, comme on l’entend d’ordinaire5, une différence de nature ou bien si elle provient plus exactement, ainsi que l’historien espagnol l’a avancé, d’une évolution au fil du temps du concept d’ordre militaire6. Pour cela, il m’a paru nécessaire de prendre en considération

550

l’action de chacune des milices à partir de leur fondation ou, du moins, de leur implantation dans la péninsule Ibérique. Nombre de documents rapportent dans la seconde moitié du XIIe siècle que les ordres militaires combattaient en Castille in servitio Dei et domini regis : sous cette forme ou celle d’un équivalent voisin, l’expression est employée par la chancellerie palatine pour qualifier la raison d’être de ces institutions dans les donations foncières dont elle les gratifiait. Reprise par les milices pour désigner la mission qui leur était impartie, elle a été largement mise à profit par les historiens qui, depuis l’époque moderne, se sont intéressés à leur passé. Cependant, elle ne laisse pas de poser problème dans la mesure où elle renferme un élément de contradiction qui est en règle générale occulté7. Était-il possible pour les ordres militaires, dans le royaume de Castille, de servir à la fois Dieu et le monarque ? Et tout d’abord qu’entend-on dans la documentation par service de Dieu ? Considérée comme un effet d’emphase rhétorique, la formule n’a pas fait l’objet d’une attention particulière. Elle me semble pourtant mériter davantage d’égards. Par sa présence, elle manifeste la dépendance des ordres militaires, en Castille comme ailleurs, par rapport au Saint-Siège, qui était dans la société médiévale la première instance qualifiée pour définir en quoi consistait le service de Dieu. Le pape était en effet le juge suprême des intérêts de l’Église et, à ce titre, il lui revenait de déterminer quelle direction il fallait suivre dans la défense et l’expansion de la foi chrétienne que les milices se faisaient le devoir de servir8. Dès lors se posait pour chacune de ces institutions, à l’échelle des royaumes de Castille et de León, l’épineux problème de concilier les intérêts de la papauté et ceux de monarques désireux d’affirmer avec d’autant plus de force leur indépendance temporelle qu’ils pouvaient arguer d’une tradition séculaire de lutte contre l’Islam9.

I. - Un engagement originel à l’échelle de la chrétienté latine 2

Peu après leur implantation dans les royaumes de León et de Castille, pour les institutions nées en Terre sainte, ou dès le moment de leur fondation, pour celles qui étaient issues du sol ibérique, les ordres militaires assumèrent une tâche importante dans la défense de la Chrétienté et dans l’expansion de la foi. Il ressort avec évidence que ce service armé fut toujours dirigé d’abord contre l’Islam en al-Andalus10. Pour autant, cette restriction géographique ne semble pas aussi liée à leur vocation qu’on le considère habituellement, tant il est vrai que, jusque dans la seconde moitié du XIIIe siècle au moins, les ordres militaires implantés dans les royaumes de Castille et de León furent engagés sur des fronts étrangers à la péninsule Ibérique à l’initiative de la papauté, désireuse de totalement contrôler l’entreprise de guerre sainte.

Au service des ambitions pontificales 3

Hormis Eloy Benito Ruano, rares sont les historiens à s’être intéressés aux engagements extrapéninsulaires des ordres militaires établis en Castille11. Sans doute ce manque d’intérêt s’explique-t-il par la faible influence généralement reconnue à la papauté dans la péninsule Ibérique, où elle est rarement perçue comme capable de créer un contrepoids sérieux au pouvoir royal12. Une telle vision demande selon moi à être nuancée, ainsi qu’il ressort des efforts déployés par Rome à partir du tournant des XI e et XIIe siècles pour adapter aux canons de là guerre sainte la lutte menée contre l’Islam

551

péninsulaire, c’est-à-dire pour changer la Reconquête en une croisade au plein sens du terme13. Bien qu’elle fasse du combat contre les musulmans en Espagne un antécédent de l’expédition lancée en Orient par Urbain II, jamais l’historiographie traditionnelle de la croisade, dominée dans les années 1930 par Carl Erdmann, n’a consenti à situer les deux entreprises sur le même plan14. En réaction, plusieurs auteurs espagnols, comme Eloy Benito Ruano ou José Goñi Gaztambide, désireux de ne pas laisser leur patrie en marge de l’Occident, se sont attachés à montrer que la Reconquête constituait l’avatar local d’une mission commune à la Chrétienté15, dont elle aurait offert, selon les mots de Ramón Menéndez Pidal, le modèle, par la suite servilement imité en Terre sainte16. 4

Reprise jusqu’à une date très récente17, l’idée d’une dette des expéditions orientales à l’égard de la Reconquête est aujourd’hui fortement critiquée. À partir de la fin des années 1960, des voix en nombre croissant se sont en effet élevées contre la définition de la croisade donnée par Carl Erdmann, qui tendait à envisager comme telle toute guerre considérée comme un acte de dévotion, voire simplement liée à un motif de nature religieuse18. Dès lors, la plupart des historiens se sont refusés à considérer la croisade comme le prolongement oriental d’une guerre sainte dont les premiers avatars auraient été dirigés contre les païens et les musulmans d’Occident19. Au contraire, ils ont tendu à mettre l’accent sur les éléments qui font de l’expédition prêchée à Clermont un moment singulier, une innovation radicale par rapport aux entreprises qui l’avaient précédée et que l’on avait coutume jusque là de tenir pour des coups d’essai20. Centrée sur Jérusalem, la croisade se définit comme un pèlerinage armé, assorti des privilèges spirituels associés aux pratiques pénitentielles21. Là réside précisément la clé du succès d’un mouvement distinct dans son essence de la guerre sainte qui continuait à l’époque à être menée en parallèle sur d’autres fronts comme la péninsule Ibérique22.

5

Ainsi n’est-il plus possible d’assimiler entièrement Reconquête et croisade, comme ce fut le cas naguère. Quoique caduques, les thèses défendues par Eloy Benito Ruano ou José Goñi Gaztambide ne méritent pas le dédain dont elles font parfois l’objet dans l’historiographie récente. À défaut de démontrer que la lutte contre l’Islam péninsulaire prit dès l’origine les caractères d’une véritable croisade, les arguments réunis par ces auteurs soulignent pour le moins que la considération dont elle était entourée tendit à se modifier largement à partir de la fin du XIe siècle 23. Favorisée par la papauté, qui encourageait la venue de guerriers étrangers dans la péninsule Ibérique24, l’identification de la Reconquête à une guerre sainte en accord avec la vision romaine est une rupture d’autant plus importante qu’il faut la dégager de la prétendue continuité dans laquelle les historiens espagnols ont longtemps cherché à l’enfermer afin de lui attribuer cette qualité depuis les origines. Il n’est pas exclu que ce changement marque un tournant dans la perception du danger militaire chrétien développée par les auteurs musulmans25. Il est en tout cas certain qu’il opérait, dans les royaumes septentrionaux de l’Espagne, une modification du regard porté sur la lutte séculaire contre l’Islam26.

6

Pour les chrétiens du Nord de la péninsule Ibérique, la valeur donnée à la lutte contre les musulmans, telle que les sources la reflètent entre le IXe s. et le début du XII e siècle, s’inscrivait dans le prolongement de la conception de la guerre que les Wisigoths avaient développée après leur conversion au catholicisme27. L’affrontement était donc regardé comme un combat de Dieu dans lequel le souverain ainsi que son armée œuvraient contre leurs ennemis en tant qu’instruments de la volonté du Créateur, comme l’avaient fait les rois de l’Ancien Testament placés à la tête du peuple hébreu. Dans un tel schéma, c’est Dieu qui s’impose comme le véritable meneur de la guerre, Celui qui décide de la victoire,

552

récompense d’une fidélité sans faille, et tout aussi bien de la défaite, qui vient sanctionner le péché28. En ce sens, la Reconquête peut être considérée comme une guerre sainte : pugna Dei, voire bellum Deo auctore, elle témoigne, pour les historiens qui, à l’instar d’Alexander Bronisch, ont étudié récemment le phénomène, d’une espérance de salut collective puisqu’elle était regardée comme la source d’une grâce diffuse, possédée en propre par les chrétiens du Nord de la péninsule Ibérique sur la base de leur alliance avec Dieu29. 7

Amplement prédominante encore au début du XIIe siècle, cette conception de la guerre sainte diffère radicalement de celle que nourrissait le siège apostolique depuis que les papes, sous le pontificat de Jean VIII au milieu du IXe siècle 30, avaient promis la vie éternelle aux guerriers francs qui mourraient en les aidant à protéger Rome face à la menace sarrasine31. Pour la papauté, comme l’a souligné avec justesse Jean Flori, « la guerre ne serait pas sainte parce que l’ennemi est infidèle, mais à l’inverse elle serait en soi considérée comme sainte par le fait même qu’elle est prêchée par le pape, menée sur son ordre avec l’intention de défendre les intérêts du Saint-Siège32. » Selon une telle conception, la lutte soutenue contre les musulmans en péninsule Ibérique pouvait être tenue pour juste puisqu’elle était assimilée à une reconquête, à la récupération de terres saisies en dépit du droit, dont saint Augustin avait, dès le début du Ve siècle, indiqué qu’il était licite aux chrétiens de chercher à les recouvrer par la force33. Elle ne saurait en revanche être déclarée sainte avant qu’Alexandre II, dans son désir de promouvoir une campagne que l’on assimilait naguère à l’expédition contre Barbastro34, n’accordât aux guerriers partant en Espagne la rémission de leurs péchés et la levée des pénitences auxquelles ils étaient astreints pour prix de leurs fautes35.

8

En faisant de la Reconquête une guerre sainte, les pontifes de la fin du XIe siècle cherchaient, comme l’a bien souligné Jean Flori, à tirer parti de la lutte contre les musulmans pour placer l’Église d’Espagne dans l’orbite de Rome, voire pour soulever des prétentions sur des terres que plusieurs d’entre eux estimaient ressortir du droit de saint Pierre36. Jouant à partir d’Urbain II de la concession d’indulgences considérant sur un pied d’égalité juridique Reconquête et croisade37, la papauté s’efforça d’affirmer dans la péninsule Ibérique une domination qu’elle voulait sans partage à l’intérieur du monde latin38. À cette fin, Rome chercha à y imposer sa propre conception de la guerre sainte développant, dans la parfaite continuité de la croisade, l’idée que lutter contre les musulmans permettait de sauver son âme, non plus parce que l’entreprise, à l’exemple de la Reconquête, participait d’une œuvre collective de salut, mais en tant qu’elle était associée à l’échelle individuelle à des privilèges issus du registre du pèlerinage 39. Ainsi fut mise en œuvre en Espagne, à partir des premières années du XIIe siècle, une cléricalisation des pratiques de salut qui ouvrait la voie au renforcement de l’influence pontificale40.

9

Si la papauté pesa d’un poids nouveau dans la péninsule Ibérique à partir du début du XII e siècle, elle ne put y imposer de façon immédiate sa conception de la guerre sainte. Avant le Moyen Âge tardif, rares sont en effet dans la chronique les parallèles entre croisade et Reconquête41. Il serait erroné d’en conclure que le discours pontifical n’avait pas pénétré dans la société hispanique. Si plusieurs décennies lui furent assurément nécessaires pour imprégner les esprits, certains indices attestent de sa diffusion à une date précoce. Ainsi, dans son histoire du siège de Compostelle, Diego Gelmírez transcrit une lettre qu’il écrivit en 1125, à l’époque de sa légation dans les provinces métropolitaines de Braga et de Mérida, pour inciter, dans toute la péninsule Ibérique, des combattants à prendre les

553

armes au nom du Christ afin d’ouvrir en al-Ândalus une route menant à Jérusalem42. La protection ecclésiastique sous laquelle le prélat plaçait les biens des guerriers pendant la durée de leur engagement et l’indulgence plénière dont il étendait la portée a ceux qui, faute de participer à l’expédition, équipaient un homme à leurs frais ressortissaient des pratiques ordinaires de la croisade43. À en juger par le soin apporté par Diego Gelmírez à la diffusion de la lettre, dont il ordonna qu’elle fut envoyée aux plus hauts représentants de la société politique et largement expliquée au peuple à l’occasion des prêches, il semble que le discours, si nouveau qu’il pût alors apparaître en péninsule Ibérique, soit rapidement devenu familier à la plupart des auditeurs amenés à l’entendre44. 10

Il n’est toutefois pas facile d’en mesurer la vitesse de propagation. Rédigée dans les années 1150, la Chronica Adefonsi Imperatoris représente à cet égard un jalon tout à fait fondamental. À l’instar du récit de la conquête de Lisbonne, écrit à la même époque par un prêtre de l’expédition anglo-normande qui, en 1147, prit la ville45, ce texte, dont Daniel Baloup a récemment proposé une remarquable interprétation46, montre que la croisade n’avait pas totalement abandonné, au milieu du XIIe siècle, les attitudes traditionnelles entretenues en Castille face à la guerre47. Il dénote en même temps les insuffisances du modèle pénitentiel contenu dans l’idéal de Reconquête : la lutte qui, dans la péninsule Ibérique, ne se proposait pas de libérer un lieu saint n’avait pas valeur de pèlerinage48. À partir du milieu du XIIe siècle, un tel trait tendit, à être perçu comme un manque, ainsi qu’il ressort du récit de la Chronica Adefonsi Imperatoris qui se fait l’écho du désir de deux nobles, Rodrigo González de Lara et Muño Alfonso, de partir pour Jérusalem où ils espéraient obtenir la rémission de leurs péchés, dont ils ne pensaient pas pouvoir effacer la souillure en Castille49. Dans les deux cas, et notamment dans le premier, où le vœu put être accompli, la valeur rédemptrice dévolue à la pérégrination armée est évidente50. Elle souligne la pénétration dans les royaumes hispaniques de l’idéal de croisade, qui se superposa au cours du XIIe siècle au modèle préexistant de Reconquête 51 pour triompher pleinement dans la première moitié du siècle suivant, où le souverain lui-même devait prendre les traits du parfait croisé52.

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Près de cent ans furent donc nécessaires pour que l’autorité romaine parvienne à faire valoir dans la péninsule Ibérique sa conception de la guerre sainte. Encore dut-elle, pour imposer cette dernière, à rechercher l’appui des rois de Castille, qui à partir de Ferdinand III virent tout le profit qu’ils pouvaient en retirer pour renforcer leur prestige en Occident53. C’est dire combien furent puissantes les résistances qui furent opposées à Rome sur la base de l’ancien modèle pénitentiel hispanique. Dans une telle lutte, le pape chercha, pour soutenir ses ambitions, à s’appuyer sur les ordres militaires, qui en termes de droit canon lui étaient soumis54. À l’échelle de la Chrétienté, on a pu voir dans l’apparition des milices une réaction de Rome visant à remédier au développement séparé de la croisade et de la chevalerie55, ou un palliatif à la sécularisation grandissante de l’entreprise guerrière en Terre sainte56. Dans la péninsule Ibérique, comme sur chacun des autres fronts où les milices étaient impliquées, il leur fut demandé de servir de relais aux prétentions politiques de la papauté57. Ainsi, quand, dans l’Occident mobilisé afin de financer la cinquième croisade, lancée par le quatrième concile de Latran, la mission de collecter les taxes exceptionnelles prélevées pour l’occasion échut en grande partie aux Templiers et aux Hospitaliers58, la péninsule Ibérique ne fit nullement exception puisqu’en Aragon ou en Castille, de même que dans l’ensemble de la Chrétienté, des frères comptèrent au nombre des premiers responsables de la perception du vingtième accordé en 1215 sur les biens ecclésiastiques59.

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La solidarité des ordres internationaux avec la Terre sainte 12

Soucieux de s’insérer dans les desseins de la papauté, les ordres militaires établis dans les royaumes de León et de Castille s’engagèrent dès l’origine dans des entreprises dont l’horizon excédait largement celui de la péninsule Ibérique. Le fait ressort en premier lieu de l’étude du Temple et de l’Hôpital qui, en vertu de leur lien intrinsèque avec l’idée de croisade60, mobilisèrent une partie de leurs ressources en Occident au bénéfice de l’Orient latin61. Pour les XIIe et XIIIe siècles, les relations des prieurés castillans et léonais avec les autorités centrales des Ordres, installées en Terre sainte puis à Chypre, demeurent globalement considérées comme marginales62. Il ne fait aucun doute qu’elles offrent un caractère plus lâche que pour l’espace français. Elles existaient pourtant et tendirent même à s’intensifier, au risque de susciter une flambée de critiques63. À partir du second tiers du XIIIe siècle, les requêtes des milices en Terre sainte se firent plus pressantes 64 : leur besoin d’argent était permanent dans la mesure où la protection des États latins, dont elles constituaient désormais les principaux défenseurs65, dépendait de l’aide extérieure, ainsi que l’exposèrent en 1274 les envoyés du Temple au concile de Lyon66.

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Ces containtes financières amenèrent les organes centraux du Temple et de l’Hôpital à multiplier leurs interventions au sein de la province castillane67. Visant à faciliter les transferts d’argent en direction de l’Orient, celles-ci touchaient en premier lieu la gestion domaniale des prieurés. Ainsi en atteste, pour l’Hôpital, l’envoi de procureurs désignés par le maître Nicolas Lorgne pour définir directement avec Alphonse X les termes de la cession des places de Serpa, Moura et Mourão, convoitées par le roi en raison de leur situation frontalière68 : après dix ans de difficiles tractations, les forteresses lui furent abandonnées en échange d’un vaste ensemble de droits publics intéressant différentes baylies de la vallée du Douro69. Pour le Temple, on ne peut apparemment relever aucune initiative de portée similaire. La création, peu après le milieu du XIIIe siècle, de la dignité de visiteur général d’Espagne est toutefois révélatrice des ambitions du maître de l’Ordre 70. C’est en effet au nom de ce dernier que l’un de ces officiers, Berenguer de Cardona, prit en 1300 l’initiative de réunir à Zamora un chapitre provincial qui lui permît de mieux connaître l’état des ressources du prieuré castillan71.

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Renforcées après le milieu du XIIIe siècle, les interventions des maîtres du Temple et de l’Hôpital s’étendirent très vite à la nomination des prieurs provinciaux, dont ils tentèrent d’assurer ainsi la totale collaboration avec les autorités centrales72. En 1283, probablement à l’initiative de Guillaume de Beaujeu, João Fernandes fut investi en tant que supérieur du Temple dans les royaumes de Castille, de León et de Portugal, alors qu’il séjournait en Terre sainte73. Quinze ans plus tard, on reprochait au maître de l’Hôpital, Guillaume de Villaret, d’avoir en peu de mois désigné deux prieurs différents74. Ainsi l’élection des responsables provinciaux semble-t-elle avoir échappé au chapitre général, qui la contrôlait jusqu’alors, pour dépendre du seul maître75, en vertu d’une évolution dont le profil reflète la volonté des ordres militaires, face aux difficultés de l’Orient latin, de mobiliser en Castille, comme dans chacune des régions d’Occident, une part croissante des ressources de leurs domaines.

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En règle générale, les sommes et les produits expédiés en Orient, désignés dans la documentation sous le concept générique de responsiones, représentaient le tiers des rentes de chaque baylie76. À défaut de sources appropriées, il n’est pas permis de vérifier la justesse d’une telle proportion dans le cas castillan77. Le royaume menant sur sa

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frontière méridionale engagé des opérations militaires contre l’Islam, il est probable que le montant des transferts réalisés en direction de la Terre sainte y était plus réduit 78. Rien n’autorise néanmoins à l’estimer négligeable. Plusieurs documents attestent, pour le Temple comme pour l’Hôpital, l’existence d’envois en Orient dès la fin du XIIe siècle. Peu avant 1210, Fernán Nùñez de Lara s’accordait avec le chapitre provincial de l’Hôpital pour régler le fonctionnement de l’hospice de Puente Fitero, auquel il reconnaissait un cens annuel de dix maravédis donné par son père en faveur des pauvres d’Outremer79. 16

Soixante ans plus tard, quand l’infant Felipe s’empara de la commanderie hospitalière de Población, les protestations élevées par l’Ordre, transmises par le pape à Alphonse X, insistèrent sur le préjudice causé à la défense de la Terre sainte80.

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À cette époque, les envois réalisés par le Temple et l’Hôpital de Castille en direction de l’Orient latin avaient très vraisemblablement un caractère régulier. C’est du moins ce que laisse supposer la concession du monopole du commerce avec l’Outremer accordée en 1271 à Carthagène et Alicante81, dont le texte présente les deux institutions comme les principaux promoteurs des passages à destination de la Terre sainte82. Cependant, les ports de Castille étaient loin d’absorber tout le trafic pris en charge par les Templiers et les Hospitaliers du royaume83. On sait que ces derniers utilisèrent aussi des villes du Sud de la France84, en particulier Marseille, d’où le maître provincial du Temple partit pour Chypre en 130585, et plus fréquemment sans doute des ports catalans comme Barcelone, où embarquèrent en avril 1286 trente chevaux provenant de Castille pour l’acheminement desquels Alphonse III d’Aragon conféra aux autorités de la milice le droit de traverser son royaume86.

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Cet envoi comprenait aussi, à côté des chevaux, des mules, des harnais, de la viande séchée et d’autres victuailles. Comme la plupart des autres, il paraît avoir été réalisé entièrement en nature, dans le but de pallier les carences croissantes des États latins 87. Au nombre des besoins cruciaux de la Terre sainte figuraient les chevaux, pour lesquels les prieurés castillans du Temple et de l’Hôpital étaient largement sollicités88 en raison de la renommée attachée aux montures élevées sur leur sol89. Parallèlement à de tels envois sont attestés des transferts de numéraire. S’ils sont plus rarement consignés dans les sources, il ne fait aucun doute qu’ils constituaient un usage répandu, comme il ressort de la promesse faite par le maître de l’Hôpital à Arias Gutiérrez Quixada, qui lui consentit en 1305 un prêt important, de ne pas exiger d’impôt pendant quinze ans des commanderies que ce dernier contrôlait90. Aussi est-on fondé à accepter la mention chronistique du Templier de Tyr qui décrit Guillaume de Beaujeu, à la veille d’être promu à la tête de son ordre, parcourant plusieurs provinces d’Occident, parmi lesquelles l’Espagne, afin de recueillir des fonds pour défendre la Terre sainte91.

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Appuyer les États latins, c’était non seulement leur faire parvenir des ressources et de l’argent, mais aussi leur envoyer des combattants pour faire face à l’Islam. La contribution castillane à ces contingents est généralement tenue pour faible, en particulier celle du Temple et de l’Hôpital, sur laquelle les sources restent muettes 92. À l’évidence, cette dernière était très inférieure à celle que fournissaient les prieurés aragonais de ces deux milices. Plusieurs récits écrits en Orient mentionnent, à l’instar de la chronique du Templier de Tyr, la participation de frères catalans à la protection de la Terre sainte. En 1289 les Templiers Pere de Moncada et Guillem de Cardona mouraient en défendant Tripoli tandis que plusieurs de leurs coreligionnaires, parmi lesquels Hug d’Empúries, étaient faits prisonniers93. À leurs côtés combattaient probablement des membres du prieuré castillan de l’Ordre. En tout cas, le fait est avéré pour les années

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suivantes, lorsqu’Alfonso Pérez et Vasco Pérez Fajardo rejoignirent dans les geôles égyptiennes des frères originaires de Catalogne94, dont plusieurs, à l’instar de Dalmau de Rocabertí, détenu depuis la chute d’Acre, titrent maintenus en détention plus de vingtcinq ans avant d’être autorisés à retrouver la péninsule Ibérique, une fois l’ordre du Temple dissous95. 20

S’il est impossible d’assimiler l’investissement aragonais en Orient à celui des prieurés occidentaux de la péninsule Ibérique96, il me semble néanmoins erroné de tenir le second pour marginal97. Plusieurs documents soulignent en effet la présence du maître provincial castillan du Temple en Orient. En 1232, Esteban de Belmonte réunit le chapitre annuel à Mayorga à la veille de partir pour la Terre sainte98. João Fernandes, en 1283, au moment de recevoir la charge du prieuré99, et en 1305 Rodrigo Yáñez, dont la présence à Marseille est rapportée lors de l’interrogatoire mené à Chypre cinq ans plus tard par un frère qu’il avait investi lors de son passage100, sont également réputés avoir séjourné en Orient Pour l’Hôpital, l’évidence documentaire est plus faible. Il me semble pourtant possible de déduire de l’expérience d’Afonso Pires Farinha, prieur de Portugal, passé à trois reprises en Terre sainte101, ou de la menace adressée en 1277 à Alvar Peláez pour avoir refusé de répondre à la convocation du maître102, que l’usage de l’Hôpital en la matière n’était guère différent de celui du Temple103.

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Lors de chaque passage en Orient, les maîtres castillans étaient accompagnés de plusieurs frères de leur prieuré dont certains restaient ensuite sur place, à l’instar de Martín Martínez, interrogé à Chypre en 1310, qui déclara être arrivé dans l’île cinq ans plus tôt dans la suite de Rodrigo Yáñez104, Une enquête systématique, effectuée à partir des données anthroponymiques dans ce qui reste aujourd’hui des archives centrales des institutions nées en Terre sainte105, pourrait malgré sa difficulté fournir, à partir du milieu du XIIIe siècle, des preuves convaincantes d’une présence non négligeable des Templiers et des Hospitaliers castillans dans les États croisés106. Faute de l’avoir réalisée, il me faut ici en rester aux indices que livrent les mentions d’un certain Fernando Español 107 , précepteur du Temple d’Antioche en 1249, ou de son coreligionnaire Gonzalo Martín, treize ans plus tard commandeur de la maison d’Acre108. Comme tels, cependant, ces éléments sont suffisants pour invalider l’image ordinairement colportée de Templiers et d’Hospitaliers castillans uniquement soucieux de la dimension hispanique de leur lutte au service de la foi chrétienne contre l’Islam.

L’engagement extrapéninsulaire des ordres nés du sol castillan 22

À la manière des institutions de Terre sainte, les ordres militaires issus des royaumes de Castille et de León dans la seconde moitié du XIIe siècle prirent une part active à la défense de la Chrétienté latine sur chacun des fronts où existait une menace impliquant, au regard de Rome, de la défendre109. Pas plus que pour les contingents hispaniques du Temple et de l’Hôpital, le combat hors de la péninsule Ibérique n’est la principale mission qui leur fut confiée. Il n’en était pas moins essentiel dans la mesure où il traduisait dans les faits le principe universel en fonction duquel les milices nées du sol hispanique étaient conçues par le pouvoir apostolique110. En dépit des travaux d’Eloy Benito Ruano, qui le premier a attiré l’attention sur cet aspect de leur activité, celui-ci reste méconnu et plus encore mal expliqué, victime d’une idée tenace qui, en raison du rôle joué par la monarchie dans la fondation et le développement tant de Calatrava que de Santiago111,

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voit en ceux-ci dès l’origine des ordres proprement castillans, voire nationaux, pour reprendre un terme en vogue dans l’historiographie112. 23

Il me semble au contraire qu’il est important d’inscrire l’activité des ordres issus du sol ibérique dans la logique de croisade définie par la papauté à l’échelle de l’ensemble de la Chrétienté latine. Aux yeux des pontifes, la péninsule Ibérique et la Terre sainte apparaissaient, nous l’avons vu, comme deux théâtres de lutte contre l’Islam spirituellement équivalents et où le combat pouvait être mené avec l’égale certitude de sauver son âme, comme Honorius III le rappela en étendant l’indulgence plénière offerte pour affronter les musulmans en Orient à chacun des fidèles qui faisait vœu de s’engager à défendre les forteresses de Calatrava113. Une telle logique interdisait par essence d’assigner à l’intervention des ordres militaires une restriction géographique en fonction de leur origine. C’est pourquoi, au début du XIIIe siècle, Innocent III put enjoindre en 1205 à Santiago et à Calatrava, empêchés de combattre en Castille en raison de la trêve conclue par Alphonse VIII, de porter leur effort en Aragon114 puis, l’année suivante, de partir combattre en Orient puisque Pierre II s’était à son tour rallié à la suspension des hostilités contre les Almohades115.

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D’emblée, les ordres militaires nés du sol castillan ont assuré leur mission de lutter contre l’Islam sans restriction géographique particulière, comme le prouve le serment que les frères de la milice d’Ávila, intéressés jusque-là par la seule dimension ibérique de l’affrontement, prêtèrent en 1172 lors de leur incorporation à Santiago, jurant de suivre le maître au Maroc puis à Jérusalem, une fois la Péninsule délivrée du joug musulman116. Pour José Luis Martín Rodríguez, la mention du Maroc avant celle de Jérusalem démontre le caractère national de l’Ordre dans la mesure où elle refléterait la volonté d’abattre en premier lieu la source du danger principal pour les royaumes hispaniques117. Cet argument me paraît irrecevable. Mieux vaut, pour rendre compte des objectifs que Santiago se fixait dans le document, s’en tenir à la simple logique géographique118. Jérusalem était en effet le but ultime où les frères s’engageaient à se rendre après avoir soumis le Maroc selon un itinéraire de croisade dessiné, nous l’avons vu, cinquante ans auparavant par Diego Gelmírez et appelé pour plusieurs siècles à mobiliser les espoirs de la Chrétienté119.

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Conformément à ces aspirations, les ordres militaires issus du sol castillan furent placés, tout au long de leur premier siècle d’existence, au cœur de projets romains visant à les installer en Terre sainte120. La plus ancienne de ces tentatives, conçue à la fin des années 1170, touche une institution au rayonnement limité, l’ordre de Montjoie, fondé à peine quelques années plus tôt par le comte de Sarria, Rodrigo Álvarez121 : des terres lui furent concédées dans le royaume de Jérusalem, dont la jeune milice tira même son nom, emprunté à la petite colline du haut de laquelle les pèlerins étaient censés embrasser la Ville sainte d’un premier regard122. En 1180, une mission similaire, intéressant la principauté d’Antioche, fut offerte à Pedro Fernández, le fondateur de Santiago123. Pour chacun de ces projets, la résolution de la papauté fut tout à fait essentielle. Il est en effet peu probable que des institutions récentes et encore mal assurées aient à elles seules pu obtenir le crédit suffisant pour s’établir en Orient. En dépit des assertions des thuriféraires de Pedro Fernández124, il est clair que la concession faite à son ordre par Bohémond III devait davantage au conseil du patriarche d’Antioche et au désir de Rome qu’au prestige personnel du maître125.

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Si ces premières tentatives d’implantation en Terre sainte échouèrent apparemment, la papauté n’en abandonna pas pour autant le désir d’inscrire dans les faits le modèle

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universel selon lequel elle concevait, à l’égal de leurs homologues, les ordres militaires issus des royaumes de Castille et de León. Durant le deuxième tiers du XIII e siècle furent ainsi développés deux projets successifs destinés à établir les institutions hispaniques dans un secteur particulièrement vulnérable des États latins, la principauté d’Antioche, réduite depuis la mort de Bohémond III à un mince espace côtier exposé à la pression ayyubide126. En mars 1234, Grégoire IX enjoignit au patriarche d’Antioche d’assigner un domaine aux frères de Calatrava, qu’il présentait comme soucieux de lutter également contre l’Islam en Orient127. Quelque quinze ans plus tard, sous le pontificat d’Innocent IV, dont l’accord fut sollicité pour le projet, c’est cette fois le prince d’Antioche Bohémond V qui invitait le maître de Santiago Pelayo Pérez Correa à s’implanter dans ses États pour tenter de redresser une situation gravement détériorée après l’échec chrétien de La Forbie128. 27

À l’instar des précédents, ces projets ne débouchèrent probablement pas sur les résultats escomptés. Cependant, la papauté était loin d’avoir renoncé à obtenir des ordres militaires nés du sol castillan une aide aux États croisés de Terre sainte. L’appui demandé ne consistait pas uniquement en un soutien militaire. Il comprenait aussi un effort de ravitaillement auquel, dans le monopole du trafic avec l’Outremer accordé en 1271 à Carthagène et Alicante, il est rapporté que plusieurs ordres prirent part aux côtés du Temple et de l’Hôpital129. Plus largement, il supposait que les maîtres des institutions nées des royaumes de Castille et de León conseillent le pape pour les affaires intéressant la Chrétienté. Le rôle de Pelayo Pérez Correa lors du concile de Lyon, rassemblé par Innocent IV en 1245 sitôt connue la chute de Jérusalem, est resté célèbre130. Il n’est pas pour autant exceptionnel, comme le montrent les sollicitations adressées par le pape dans les décennies suivantes au supérieur de Calatrava afin que celui-ci lui donne son avis sur l’attitude à adopter face à l’invasion mongole131, ou sur la stratégie à employer pour contrer l’offensive mamelouke en Terre sainte132.

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Malgré tout le désir de la papauté d’impliquer dans l’Orient latin les ordres militaires issus des royaumes de Castille et de Leó, on ne saurait ramener à ce seul théâtre l’action menée par ces milices hors de la péninsule Ibérique. Aujourd’hui, la Terre sainte n’est plus considérée comme pour l’unique espace qui aux XIIe et XIII e siècles fut ouvert à la croisade133. À mesure qu’elle se développait, celle-ci tendit à s’étendre, sous l’influence de Rome, à des formes de lutte menées aux confins de la Chrétienté contre les païens, mais aussi en son sein contre les schismatiques, les hérétiques et, plus largement, les adversaires politiques du siège apostolique134. Sur chacun de ces fronts, la papauté s’attacha à engager les milices nées du sol castillan135. Ainsi, dans l’espace baltique, est attestée la présence de chevaliers de Calatrava, réunis sous l’autorité d’un supérieur du nom de Florencius, mentionnés comme témoins de deux donations, réalisées l’une en 1224, en faveur du monastère cistercien d’Oliva136, l’autre six ans plus tard, au profit des Teutoniques137. Les frères auraient implanté un couvent à Tymau, près de Mewe138, l’actuelle Gniew, sur la rive gauche de la Vistule, aux confins des espaces contrôlés par les Prusses, et semblent avoir été associés à la lutte contre ces derniers139.

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Face aux Grecs orthodoxes, Innocent IV semble avoir, lors du concile de Lyon en 1245, caressé l’idée d’intéresser le maître de Santiago Pelayo Pérez Correa à la défense de l’Empire latin de Constantinople140. Contrôlant à grand mal les alentours de sa capitale, le titulaire de cette Couronne fragile, Baudouin de Flandres, en fut réduit après 1235 à courir l’Occident pour tenter de pallier la menace conjuguée des Bulgares et des Byzantins141. Aussi s’efforça-t-il sans délai d’obtenir le soutien d’un ordre puissant qui,

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sous le couvert du pape, prît l’engagement d’établir, après deux ans de service, un couvent où il entretiendrait autant de chevaliers, d’arbalétriers et de sergents d’armes que le lui permettraient les terres accordées dans l’Empire latin142. Malgré les promesses de l’empereur, qui donna à la milice la ville de Visói et le château de Médes en Thrace 143, le projet n’aboutit pas144. Il n’en marque pas moins la volonté du pontife, placé au centre des négociations145, d’implanter sous son contrôle Santiago sur un nouveau théâtre d’opérations146. 30

La papauté semble avoir eu plus de succès dans la lutte contre les hérétiques et les chrétiens excommuniés. Alan Forey a justement relevé que le combat — politique dans son essence — conduit principalement en Languedoc et en Italie reposait bien plus sur des confréries dominicaines, créées à cet effet147, que sur les ordres militaires, intéressés seulement à la marge148. Si mince que soit la tâche impartie à ces derniers, il est à mon sens significatif que Santiago et Calatrava aient l’un et l’autre été invités à participer au combat Il se pourrait ainsi que le premier ordre ait été engagé dans le Midi français puisqu’en 1231, peu après la mort de son protecteur Amaury de Montfort, s’unit à lui la milice de la Foi de Jésus-Christ, fondée une décennie plus tôt pour extirper l’hérésie cathare149. Il est en revanche certain que l’institution, à l’instar des Hospitaliers et des Templiers150, fut impliquée par Innocent IV en 1252 en Italie méridionale151, dans un désir de lutter contre les Staufen152, face auxquels Calatrava, largement doté dans les Pouilles à partir du pontificat de Grégoire IX153, fourni lui aussi un appui militaire au siège apostolique154.

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Souvent occultée par l’historiographie, l’intervention hors de la péninsule Ibérique des ordres militaires nés au XIIe siècle dans les royaumes de León et de Castille ne peut en aucun cas être tenue pour négligeable. Naturellement modeste en comparaison du rôle qu’ils jouèrent dans la lutte contre l’Islam en al-Andalus, leur engagement sur chacun des fronts de croisade ouverts de la Terre sainte à la Baltique ou à l’Italie méridionale démontre que le principe d’universalité, constitutif de la définition de ces institutions, pensées en droit canon comme identiques155, recevait aux XIIe et XIII e siècles une traduction concrète inspirée par l’autorité apostolique, désireuse de mettre à profit l’efficacité de ces instruments pour les vouer au service de Dieu, entendu comme la défense des intérêts de l’Église romaine.

II. – La soumission des ordres hispaniques au modèle territorial 32

Il y a loin, néanmoins, entre le désir pontifical de soumettre les ordres militaires issus du sol castillan et la réalité. En soulignant le caractère ibérique de ces institutions, qu’ils opposent très volontiers au Temple ou à Hôpital, la plupart des auteurs, s’ils en méconnaissent la signification canonique, mettent en évidence un état de faits difficilement contestable156. De façon croissante à mesure que se perfectionnait l’appareil d’autorité dont ils disposaient157, les rois de Castille se sont attachés à faire prévaloir une conception des ordres militaires définie selon un modèle territorial, capable de concurrencer dans la pratique le principe universel défendu par la papauté et de placer les institutions nées de leurs États au service du prince, réputé être leur seigneur naturel.

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L’hostilité monarchique aux investissements lointains 33

On aura remarqué que j’ai fréquemment employé les mots projets et tentatives pour qualifier le désir pontifical d’impliquer Santiago et Calatrava en Orient. De fait, il est clair que plusieurs de ces entreprises demeurèrent sans résultats, comme par exemple l’appel qu’en septembre 1180 le prince d’Antioche Bohémond III lança au fondateur de Santiago Pedro Fernández pour que celui-ci s’installât dans ses États. En effet, rien n’indique que les différents châteaux cédés à ce dernier, parmi lesquels figuraient Abu-Qubais et Biskisrail, situés au contact des territoires ismaéliens et alaouites, furent véritablement occupés. Il faut donc admettre qu’après un an, conformément au texte de l’accord158, les forteresses revinrent au prince, qui par la suite put en disposer à son gré159. À l’évidence, Pedro Fernández ne put accomplir son vœu de s’établir en Terre sainte. C’est ce que montre une tradition ancienne, recueillie au XVIIIe siècle par son premier hagiographe et selon laquelle le dignitaire aurait réalisé ce vœu quelque vingt-cinq ans seulement après sa mort, en compagnie de certains de ses frères morts martyrs au combat, auxquels un miracle permit d’être amenés sur les Lieux saints avant de gagner l’au-delà160.

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Plusieurs auteurs, parmi lesquels Eloy Benito Ruano, ont fait valoir, pour expliquer les échecs des projets d’installation orientale des ordres militaires nés du sol castillan, l’hostilité violente de la monarchie à une stratégie qui risquait de compromettre la lutte entreprise en péninsule Ibérique contre le pouvoir almohade. Une telle causalité est séduisante. Elle peut passer pour d’autant plus naturelle qu’en certaines occasions apparaît une coïncidence de dates entre l’abandon d’un projet en Terre sainte et le déclenchement d’une offensive de grande envergure en al-Andalus. Ainsi, en 1234, l’échec de la tentative de Grégoire IX pour installer Calatrava dans la principauté d’Antioche a été attribué à la mobilisation de l’Ordre dans la campagne lancée en même temps par Ferdinand III contre Cordoue161. De fait, nous l’avons vu, l’importance de la contribution des frères à l’offensive qui, deux ans plus tard, parvint à s’emparer de la place du Guadalquivir est indéniable : leur rôle était même considéré pour déterminant par l’abbé cistercien Aubry, supérieur du monastère champenois de Trois-Fontaines, qui leur attribue dans sa chronique le mérite essentiel de la victoire pour avoir les premiers enlevé une tour de l’enceinte162.

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Est-on fondé à aller au-delà d’un simple rapprochement chronologique et à observer derrière l’échec de l’installation de Calatrava dans la principauté d’Antioche la main de Ferdinand III, désireux de ne pas disperser les troupes de l’Ordre à l’approche de son offensive contre la vallée du Guadalquivir ? Pas plus que pour les projets précédents, cette explication n’est confirmée par le moindre document. Ce silence ne saurait bien sûr signifier que l’hostilité du monarque ne joua pas un rôle dans la faillite de l’entreprise. Pour autant, il n’est pas nécessaire d’en faire un facteur explicatif aussi systématique que le présente l’historiographie163. D’autres causes peuvent rendre compte de l’abandon des projets pontificaux en Terre sainte, ainsi que l’a bien souligné Alan Forey pour l’ordre de Montjoie au cours de la décennie 1180, en mettant en évidence la division de l’institution sur l’opportunité d’une telle action ou, à un moindre degré, les difficultés de la situation en Orient164. Aussi, jusqu’au milieu du XIIIe siècle, la réticence des souverains castillans à un investissement extrapéninsulaire des ordres militaires nés de leur royaume constituet-elle, si tant est qu’elle fut déjà arrivée à sa pleine expression, uniquement un facteur parmi d’autres de l’échec des projets lointains conçus par ces institutions165.

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Il faut attendre les années 1240 pour trouver dans les sources les premières manifestations claires d’une hostilité royale à l’intervention des ordres militaires nés du sol castillan en dehors des limites péninsulaires166. D’emblée, toutefois, la réaction du pouvoir apparaît suffisamment vive pour avoir donné un coup d’arrêt aux entreprises qui ne s’en seraient pas strictement tenues à ses exigences. C’est ce que montrent les tractations qui entourèrent la préparation de l’expédition de secours projetée par Santiago dans l’Empire latin de Constantinople. Avant même que l’engagement final fut ratifié, l’infant Alphonse, présent avec Ferdinand III au siège de Jaén, exprima en mai 1246 l’intention d’en restreindre la portée. Tenu de se prononcer sur l’accord négocié lors du concile de Lyon sous les auspices du pape, il en accepta le principe tout en insistant sur son caractère exceptionnel167, fixant au contingent santiaguiste appelé à prendre la mer un plafond de cinquante frères et de cent chevaux168, très en retrait par rapport au projet pontifical qui portait sur un ensemble de trois cents chevaliers, cent arbalétriers et mille sergents d’armes169.

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Trois mois plus tard, cependant, le contrat signé à Valladolid entre le maître de Santiago et l’empereur latin de Constantinople passait outre aux limitations apportées par le futur Alphonse X. Comme l’a signalé Eloy Benito Ruano, ce document reprenait, pour ainsi dire, la teneur de l’accord conclu entre les deux partenaires en présence d’Innocent IV lors du concile de Lyon170. Comme dans la convention initiale, Pelayo Pérez Correa s’engageait à passer en Orient en compagnie de trois cents chevaliers munis chacun de deux montures, qui tous, il est vrai, n’étaient pas membres de l’institution171. Sur certains points, le contrat final semble même avoir dépassé les dispositions de l’accord précédent. Ainsi, ce ne sont plus cent arbalétriers, mais deux cents, dont la moitié servant à cheval, que le maître de Santiago promit de fournir » l’Empereur172. Dans de telles conditions, il n’est guère difficile de deviner l’hostilité du pouvoir royal à un pacte arrêté contre sa volonté.

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Aussi l’autorité royale intervint-elle — pour la première fois, selon toute vraisemblance — afin d’empêcher que le contrat signé à Valladolid ne fut mis à exécution. Comme l’a justement montré Eloy Benito Ruano, aucun document du fonds santiaguiste ne fait par la suite référence au projet : tout porte à croire que la milice n’occupa jamais les places qui lui avaient été cédées en Thrace173. L’insolvabilité de l’empereur, à laquelle l’historien espagnol recourt pour expliquer l’échec final de l’entreprise, n’est qu’un faux-semblant. Elle était sans conteste réelle et fut même invoquée en 1247 par Innocent IV pour expliquer les retards apportés à l’exécution du projet174. Elle ne fut cependant qu’un simple prétexte destiné à occulter la raison essentielle de l’abandon du projet, à savoir l’opposition du pouvoir royal castillan à un transport de troupes jugé à la fois excessif et inopportun à la veille de l’attaque contre Séville. Telle est, à la fin du XVe siècle, l’explication que Pedro de Orozco et Juan de la Parra fournirent dans la plus ancienne chronique de l’Ordre, faisant très clairement état de l’interdition signifiée par Ferdinand III à Pelayo Pérez Correa de prendre part à l’entreprise patronnée par la papauté175.

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À partir du milieu du XIIIe siècle s’instaura, sur les mouvements extérieurs des ordres militaires, un contrôle monarchique qui ne pesait pas seulement sur les institutions nées en Castille176. La preuve en est offerte par les tractations qui en 1269 entourèrent la préparation de la croisade projetée par Jacques Ier d’Aragon pour secourir l’Orient latin, gravement affaibli l’année précédente par la chute d’Antioche177. En effet, la plupart des maîtres firent part au souverain aragonais de leur volonté de prendre part à l’expédition, tel Pelayo Pérez Correa, qui lui promit l’appui d’une centaine de chevaliers178. Certains, à son exemple, ne dépassèrent pas le stade de l’intention, mais d’autres s’embarquèrent

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effectivement aux côtés de Jacques Ier, tel le commandeur d’Alcañiz Ruy Pérez Ponce179, et le supérieur hispanique de l’Hôpital Gonçalo Pires Pereira. À l’instar de ce dernier, tous durent toutefois demander d’abord à Alphonse X l’autorisation de prendre la mer et de distraire dans les domaines castillans de leur institution les éléments nécessaires à l’expédition projetée en Terre sainte180. 40

Pour les ordres militaires, l’assentiment du roi s’impose donc comme le préalable nécessaire à tout envoi destiné à l’Orient181. Le fait se devine à l’échelle de la Castille, où le monopole du trafic avec l’Outremer, concédé en 1271 à Alicante et Carthagène, permit au pouvoir de mieux contrôler les exportations182. Il est encore davantage perceptible en Aragon, où pareille prérogative fut utilisée à partir des années 1280 pour limiter, le cas échéant, les expédition de vivres et de matériels vers la Terre sainte. Ainsi, pour l’année 1290, Alphonse III interdit aux Templiers d’équiper plus d’un bâtiment à destination d’Acre183. Comme l’a bien signalé Alan Forey, une telle mesure doit être comprise dans un contexte de guerre qui interdisait au roi de fournir à la Terre sainte l’appui qu’exigeait sa situation désespérée184. Elle créa toutefois un précédent dont se prévalut Jacques II, au tout début du XIVe siècle, pour enjoindre au pape d’interdire aux Templiers et aux Hospitaliers aragonais d’approvisionner Chypre à partir des domaines de ses États 185, alléguant, comme le fit un envoyé catalan présent au concile de Vienne, que ces domaines leur avaient été remis expressément pour lutter contre les musulmans d’al-Andalus186.

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Les souverains hispaniques éprouvaient à l’égard d’un engagement extrapéninsulaire des ordres militaires une réticence telle qu’elle suffit à expliquer leur hostilité profonde au projet d’amalgamer le Temple et l’Hôpital, voire l’ensemble des institutions créées sur le modèle de ces deux institutions. Discuté, nous l’avons vu, pour la première fois en 1274 lors du concile de Lyon et repris par la suite régulièrement, un tel plan visait à accroître l’efficacité des milices armées pour permettre à la Chrétienté de recouvrer Jérusalem et l’ensemble de la Terre sainte187. Dirigé en priorité vers l’Orient, il ne put obtenir le consentement des souverains ibériques, dont il heurtait les intérêts188. La présence de Jacques Ier d’Aragon lors des délibérations du concile de Lyon a cependant conduit plus d’un auteur à considérer le refus de la fusion des ordres militaires comme la marque d’une politique orientée en fonction des seuls intérêts aragonais, alors qu’il traduit en fait une décision commune et, selon toute vraisemblance, concertée à l’échelle de l’ensemble péninsulaire189. Le fait ressort du mémoire rédigé trente ans plus tard par le maître du Temple Jacques de Molay, qui, interrogé par le pape sur l’utilité d’une fusion des milices, lui rappela l’opposition de chacun des souverains hispaniques, dont ce projet, comme lors du concile de Lyon, risquait de choquer les ambitions nationales190.

La restriction au champ péninsulaire 42

Évidente à partir du milieu du XIIIe siècle, la volonté royale d’imposer une logique territoriale aux ordres militaires nés du sol castillan portait en elle la diminution voire, en plusieurs cas, l’abandon de leurs positions en dehors de la Péninsule. Ainsi sur certains fronts, où ils étaient parfois engagés de fraîche date, leur présence connut-elle un recul brutal. Le fait transparaît en premier lieu en Baltique où, comme l’a montré Romuald Frydrychowicz, aucun document postérieur à 1230 ne mentionne une présence des frères de Calatrava191. Le territoire de Tymau, où ils avaient installé leur couvent, apparaît dans les années suivantes partagé entre les ducs de Poméranie et les évêques de Cujavie, avant de passer sous le contrôle des Teutoniques192. À l’appui de l’hypothèse d’un départ rapide

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on peut invoquer la chronique de Peter von Dusburg car le chantre de l’ordre teutonique ne cite pas les frères de Calatrava dans la narration de la victoire de Sorge remportée en 1233 aux abords de Tymau sur les Pomésaniens, et pas davantage l’année suivante, à l’occasion de l’incendie du monastère pomérélien d’Oliva, perpétré par ces derniers pour châtier le duc Svantopolk d’avoir aidé les chrétiens lors de la bataille193. 43

Partis de Poméranie selon toute probabilité juste après 1230, les chevaliers de Calatrava ne disparurent cependant pas aussitôt du théâtre baltique. Il paraît en effet vraisemblable qu’ils abandonnèrent Tymau pour répondre à l’appel de Conrad de Mazovie qui cherchait, à l’instar de nombreux princes d’Europe orientale, à impliquer les ordres militaires dans la défense de ses États contre les païens194. Faute de pouvoir parvenir à un accord avec les institutions de Terre sainte, ce potentat tenta d’abord d’instituer un ordre à Dobrin195 avant d’installer en 1237 à Drohiczyn, dans la vallée du Bug, une nouvelle communauté où les chevaliers de Calatrava auraient rejoint les frères de la première fondation refusant de rallier les Teutoniques196. Cependant, le principe d’une permanence de l’institution castillane dans la région baltique ne semble pas avoir fait l’unanimité197. Ce dernier point étant invérifiable, soulignons simplement que l’installation de Calatrava en Mazovie — si elle eut effectivement lieu — fut de courte durée puisqu’en 1245, lors du chapitre général de Cîteaux, le duc de Pologne réclama, sans succès semble-t-il, qu’on lui envoyât un contingent de frères pour protéger la frontière orientale de son territoire198.

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La participation de Santiago dans le Midi de la France à la lutte contre l’hérésie— si l’on devait en admettre l’hypothèse199 — ne fut guère plus durable. Amalgamée à l’Ordre en 1231, la milice de la Foi et de la Paix perdit tant de sa force originelle que ses membres, exposés à une grave pénurie, durent solliciter en 1261 leur intégration au monastère cistercien de Feuillant200. Il se peut qu’un telle requête, comme Derek Lomax l’a prétendu, ait causé la colère d’Urbain IV201. Il est sûr en tout cas que son successeur Clément IV tenta de s’y opposer en obligeant l’archevêque d’Auch à restaurer la communauté dans son autonomie202 À cette fin, le prélat acquit en 1268 l’hôpital santiaguiste de Pont d’Artigues qu’il céda à l’institution, à la tête de laquelle il plaça son neveu203. Il semble cependant que cette tentative resta sans lendemain. Grégoire X l’interrompit en 1273 : la confrérie fut supprimée et ses biens, reversés pour partie à l’ordre de Santiago, perdirent toute vocation à soutenir une entreprise militaire dans le Midi de la France204.

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Ce n’est guère qu’en Italie du Sud que l’établissement sur un théâtre de croisade des ordres militaires nés du sol castillan peut être qualifié de durable205. Selon la tradition rapportée par Cesira Raimondi, les frères de Calatrava auraient en 1294 quitté le monastère de San Michèle in Orsara, où ils s’étaient installés un demi-siècle plus tôt, appelés par leurs coreligionnaires pour combattre l’Islam en al-Andalus206. La date coïncide avec celle des projets de donation viagère et d’échange que l’Ordre forma au tournant des XIIIe et XIVe siècles pour tirer parti de ses terres apuliennes. Il semble que la milice ait initialement pensé en 1295 en abandonner la jouissance à l’archevêque de Trani 207 . Cinq ans plus tard, San Michèle in Orsara fut l’objet d’un échange avec le roi de Castille Ferdinand IV qui acquit le couvent pour sa mère María de Molina, moyennant la remise de San Esteban del Puerto208. Pas plus que dans le cas précédent, néanmoins, il ne semble que la transaction ait abouti. Aussi une donation viagère fut-elle consentie en 1304 à un fils de Jacques II, toujours désireux de développer les positions aragonaises dans le bassin central de la Méditerranée209.

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Pour sa part, Santiago demeura plus longtemps en Italie méridionale. En Pouilles comme en Sicile, les couvents de Sancti Spiritrus de Maitin et de Santa María de Lentini

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apparaissent assez largement documentés tout au long du XIVe siècle 210. L’exemple du second montre toutefois qu’il ne faut pas surestimer leur dépendance par rapport au siège castillan. L’autonomie dont ils bénéficiaient leur permettait notamment de désigner leur propre responsable. C’est ainsi qu’en août 1317, lorsque Federico Mustaccio fut porté à la tête de la communauté de Lentini, la seule intervention du maître de Santiago se réduisit à confirmer son élection211. Une telle situation était probablement assortie d’une très large indépendance financière. Celle-ci était-elle totale, comme l’écrivait Denis I er de Portugal dans un mémoire qu’il adressa au pape cette même année pour obtenir la reconnaissance en droit de la scission du rameau portugais de Santiago ? Rien n’est moins sûr, car le but du roi était de souligner, au prix de nombreuses exagérations, les abus commis par les autorités castillanes de l’Ordre dans son royaume, où il voulait que la milice pût bénéficier d’un statut d’autonomie au moins équivalent à celui dont elle disposait dans les terres de Sicile212. 47

Si les ordres militaires nés du royaume de Castille maintinrent plusieurs établissements en Italie méridionale jusqu’au début du XIVe siècle voire au-delà, il est certain que ces derniers ne participaient plus en rien de la logique de croisade qui avait présidé à leur installation. Leur finalité était désormais de fournir des surplus susceptibles d’être envoyés en Castille, notamment pour Calatrava, où la donation viagère de San Michèle in Orsara au fils de Jacques II fait état de l’existence de responsiones, c’est-à-dire d’un impôt versé aux autorités centrales de l’Ordre213. Il n’est pas sûr, cependant, que ce soit là le principal bénéfice que les milices retiraient de leurs domaines lointains214. Tout aussi essentiels, sinon davantage, me semblent les relais internationaux que ces installations offraient à la prédication. Cette dernière activité était elle aussi susceptible de procurer aux ordres de copieux profits, comme l’atteste en 1329 le mandat d’amener transmis par Jean XXII à l’évêque de Sion contre un confrère de Santiago coupable d’avoir contrefait des lettres pontificales dont il s’était servi dans la vallée du Rhône pour extorquer des aumônes à la population en prêchant la guerre contre Grenade215. Au-delà de l’anecdote, le fait met en évidence la fonction financière assignée au XIVe siècle par la milice à ses possessions lointaines.

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À l’extérieur de la péninsule Ibérique, rares sont donc les positions de frontière des ordres militaires issus du sol castillan qui subsistèrent après la seconde moitié du XIII e siècle. Toute trace de leur existence n’a pas pour autant disparu216. Plusieurs auteurs, tel Joseph O’Callaghan, ont fait valoir que les actes de la chancellerie pontificale livrent des allusions ponctuelles à des implantations de Calatrava en Europe orientale jusqu’au début du XIVe siècle 217. Néanmoins, ils ont toujours présenté ce fait sur un mode hypothétique qui a disparu quand Ana Rodríguez López s’est emparée de l’information218. En effet, on ne saurait accepter sans critique interne préalable les données offertes par les registres vaticans219. Deux actes de Benoît XI en administrent la preuve. En février 1304, à quelques jours d’intervalle, le pape recommanda deux de ses légats au clergé des régions où il les envoyait : l’un était dépêché en Europe orientale, l’autre dans les Îles Britanniques220. Dans les deux cas, les Calatravans figurent parmi les prélats dont le pontife sollicite la bienveillance. Or si les frères, nous l’avons vu, se sont établis en Pologne, rien en revanche n’incite à estimer qu’ils aient franchi la Manche. L’erreur d’un scribe est d’autant plus vraisemblable que, dans l’acte adressé au clergé insulaire, seul le protocole cite les Calatravans221, absents ensuite du dispositif, où sont pourtant détaillées les institutions astreintes à verser leur obole au légat.

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Passé le milieu du XIIIe siècle, les ordres militaires nés du royaume de Castille se sont donc progressivement recentrés sur leur dimension hispanique au point que le 16 mars 1312, pour la première fois, Clément V concédait que Santiago et Calatrava ne constituaient pas des institutions universelles, no son ordens generals per lo mon, selon les termes rapportés le lendemain à Jacques II par les représentants qu’il avait envoyés au concile de Vienne222. Il convient évidemment de replacer les paroles du pape dans leur contexte. Elles tentaient avant tout de préserver les chances d’un transfert à l’Hôpital des possessions péninsulaires du Temple. Le 11 mars, les délégués aragonais et portugais avaient en effet signifié à Clément V l’opposition des souverains ibériques à une telle solution223. Sentant le pape enclin à s’y rallier sous l’influence française, ils sollicitèrent de lui, cinq jours plus tard, une seconde audience afin de lui exposer les projets alternatifs envisagés par leurs maîtres224, parmi lesquels figuraient la création d’un nouvel ordre ou la réunion des biens templiers au temporel de Santiago et de Calatrava. Clément V, qui n’en voulait à aucun prix225, les rejeta en arguant que les deux milices étaient beaucoup trop étroitement liées à un cadre national pour prendre en charge les objectifs de l’institution défunte, en particulier la reconquête de la Terre sainte226.

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Indubitablement, dans l’esprit de Clément V la reconnaissance du caractère national des ordres militaires nés du royaume de Castille répondait d’abord à des considérations tactiques. Elle n’en montre pas moins que l’évolution entamée peu avant le milieu du XIII e siècle avait amplement érodé le principe d’identité et d’universalité des milices en vertu duquel l’autorité apostolique avait envisagé les institutions péninsulaires depuis leur fondation. À l’évidence, la papauté n’avait plus au début du XIVe siècle les moyens politiques d’imposer ses critères. Force lui était donc d’admettre le caractère prioritairement castillan de Santiago et de Calatrava et même d’accepter que celui-ci se renforçât grâce aux projets d’échange échafaudés tout au long de la deuxième moitié du XIVe siècle dans l’entourage de Juan Fernández de Heredia pour obtenir que ces institutions remettent à l’Hôpital leurs commanderies aragonaises de Montalbán et Alcañiz moyennant l’abandon des anciennes propriétés templières de Castille227. Il n’était plus question désormais pour Santiago et Calatrava de s’engager au loin. Leur horizon de combat était circonscrit à la frontière nasride et quand en 1480, lors des Cortes de Tolède, les Rois Catholiques, à la veille de préparer une expédition armée contre les Turcs, rappelèrent le fait à Alonso de Cárdenas, désireux de leur offrir ses services, ils ne firent que suivre la ligne définie par leurs ancêtres quelque deux siècles auparavant228.

La création d’un ordre national 51

Dans la définition du modèle territorial qui s’imposa aux ordres militaires à partir du XIVe siècle, le règne d’Alphonse X forme une étape décisive. Ce monarque est en effet le premier à avoir fondé en Castille une milice dépourvue dans son principe de toute référence à la Chrétienté, l’ordre de Santa María de España229. Créée pour les fechos del mar, l’institution comprenait dans son dessein primitif quatre couvents, placés chacun à la tête d’une province maritime et répartis également sur l’ensemble des côtes castillanes : Carthagène, le principal, sur la Méditerranée, Saint-Sébastien au fond du golfe de Gascogne, La Corogne sur le littoral atlantique et El Puerto de Santa María à proximité du détroit de Gibraltar230. Le nom de l’Ordre et celui du siège qui en abritait les organes centraux, Santa María la Real, dans le royaume de Murcie231, ne laissent aucun doute sur les intentions d’Alphonse X : il s’agissait pour le souverain de fonder une

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institution inscrite dans le cadre territorial de ses Etats et de ce fait placée sous l’entière dépendance de la monarchie castillane232. 52

L’originalité de Santa María de España dans le contexte castillan a amené il y a peu Alejandro Rodríguez de la Peña à estimer qu’Alphonse X se serait inspiré de la tentative faite par Frédéric II dans la première moitié du XIIIe siècle, en particulier lors du magistère d’Hermann von Salza, afin d’instrumentaliser l’ordre teutonique et de le transformer en un Hausorden, c’est-à-dire en une milice soumise à la dynastie souabe 233. Selon cet auteur, c’est ce qui filtre d’une lettre, adressée au roi par Grégoire X le 23 octobre 1272, qui constitue selon toute vraisemblance une réponse à la demande de confirmation de l’Ordre créé peu de temps auparavant234. Il est en effet significatif que le pontife, pour justifier son refus de reconnaître une milice exempte dans son principe de tout contrôle apostolique, utilise, en référence à l’ordre teutonique, l’exemple d’une confrérie fondée par des nobles allemands et que ses débuts vertueux n’avait pas empêchée d’agir très vite au préjudice de ses promoteurs235. L’argument est habile car il permettait au pape de faire valoir à Alphonse X qu’il prenait en compte dans sa décision les dangers qui pourraient affecter le royaume de Castille236, alors qu’il cherchait en réalité à garantir la soumission des ordres militaires au pouvoir romain.

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Conscient des faibles chances que la papauté satisfasse sa requête et décidé à passer outre à un probable refus, Alphonse X chercha, alors même qu’il négociait à Rome, à obtenir du chapitre général de Cîteaux une reconnaissance canonique de Santa María de España. Le 23 janvier 1273, à Santo Domingo de la Calzada, il fit publier à l’intention de ses sujets la lettre qu’il avait reçue de l’abbé de Cîteaux, l’informant qu’à sa demande expresse, lors de la dernière assemblée de l’Ordre, l’institution nouvellement créée avait été admise au sein de la congrégation ad modum Calatrava et placée dans la filiation du monastère de Grandselve237. L’ampleur du succès diplomatique du roi n’a pas été suffisamment prise en compte. L’aval de Cîteaux permit en effet à Alphonse X de renforcer l’institution en dépit de l’hostilité continue de la papauté et de lui procurer, notamment après 1275, lorsque le chapitre général eut permis à la communauté d’élire son propre supérieur238, l’autonomie lui offrant de satisfaire les finalités nationales qu’elle avait mission d’assumer.

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Le lien intrinsèque de Santa María de España avec le pouvoir monarchique est attesté par l’identité des responsables à qui le roi confia la direction de l’institution. Le premier n’est autre que son fils cadet, le futur Sanche IV, qui est mentionné au cours de l’hiver 1272, alors qu’il rendait la justice en Galice, sous le titre d’alférez. de Santa María et almirat della su cofradia en España239. Il a selon toute vraisemblance conservé cette dignité jusqu’à ce que le contentieux avec son père, surgi à raison de la crise successorale ouverte par la mort de l’infant Fernando de la Cerda en 1275, n’imposât un changement à la tête de l’Ordre 240. Le choix du souverain se porta alors sur l’un de ses collaborateurs fidèles, Pedro Núñez, grand commandeur santiaguiste de Castille, qui l’avait notamment servi lors de l’écrasement de la rébellion musulmane de Murcie241. En poste lors des Cortes de Burgos en mai 1277242, il reçut le titre de maître car, contrairement à l’infant Sanche, il était membre d’un ordre qu’il s’appliqua, jusqu’à son union avec Santiago, à engager dans les directions voulues par la monarchie.

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Appelé à opérer sur mer, Santa María de España reçut d’Alphonse X pour principale mission d’enlever aux musulmans le contrôle du détroit de Gibraltar243. Un tel dessein n’était pas neuf dans l’esprit du roi. Dès le début de son règne, il avait cherché à impliquer Santiago dans un service maritime en lui imposant d’équiper une galère trois mois dans l’année244. L’opération avait dû cependant être abandonnée très vite car elle requérait un

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investissement supérieur à celui que le roi était alors disposé à consentir. En créant Santa María de España, Alphonse X paraît cette fois s’être donné les moyens d’un programme naval ambitieux. Les revenus qu’il mit à la disposition de l’Ordre étaient considérables. En 1274, lors des Cortes de Zamora, il lui accorda, pour chaque procès plaidé dans le royaume, le tiers de la part des amendes perçues par le trésor public245, avant de lui céder l’Hospital del Rey de Burgos, au bétail duquel il octroya en 1276 l’exemption de tout tribut 246. En quelques années fut ainsi créée une flotte capable d’imposer un blocus à Algésiras tout un hiver247, avant d’être détruite en 1279 par les Mérinides, qui lui infligèrent une défaite à laquelle peu de navires réchappèrent248. 56

La vocation navale de Santa María de España ne résista pas à cet échec, qui compromettait l’ensemble de la politique maritime d’Alphonse X. Le roi ne cessa pas pour autant d’utiliser l’institution. Bien au contraire, la menace musulmane sur la basse vallée du Guadalquivir devenant plus pressante, l’Ordre fut sommé d’opérer un redéploiement sur la frontière terrestre du royaume de Séville. Le 10 décembre 1279, à la veille de la concession aux ordres d’Alcantara et de Calatrava des forteresses de Morón et de Cazalla 249 , Santa María de España obtint la place de Medina Sidonia et le château assez proche d’Alcalá Sidonia, l’actuel Alcalá de los Gazules250. Comme pour les autres institutions de filiation cistercienne, la donation royale fut consentie à la milice à la condition qu’elle déplaçât son couvent central dans le nouvel établissement, de façon à mieux s’impliquer dans la protection du royaume251. De la lutte en haute mer à la défense de la frontière nasride, la tâche impartie à la fondation d’Alphonse X s’était modifiée de façon radicale sans que variât, en revanche, sa subordination à l’autorité royale, dont elle servait fidèlement les desseins nationaux.

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Cependant, cette transformation ne fut pas sans conséquences. Dans le désastre naval d’Algésiras, Santa María de España avait perdu une partie essentielle de son identité. La milice s’était dès lors rapprochée des autres ordres militaires, comme l’a fait valoir Carlos de Ayala Martínez252, au point qu’elle put être amalgamée à Santiago au lendemain de la défaite de Moclín253. La plupart des historiens s’accordent pour admettre que plus de la moitié des Santiaguistes auraient été tués derrière leur maître Gonzalo Ruiz Girón dans l’embuscade où ils tombèrent en terre nasride254. J’ai eu l’occasion de signaler qu’il s’agit là sans doute d’une exagération fondée sur une lecture erronée de la chronique. Il n’en demeure pas moins que, d’après l’obituaire d’Uclés255, cinquante-cinq frères suivirent leur supérieur dans la mort. Ces pertes sans précédent furent estimées suffisamment graves pour qu’Alphonse X, dans les semaines qui suivirent le désastre, décidât d’unir l’ordre de Santa María de España à Santiago.

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Ce faisant, le souverain mettait fin à une expérience dans laquelle il avait placé à l’origine beaucoup d’espoirs. Au total, cet ordre de création royale avait vécu seulement huit ans. Il ne me semble pas pour autant que l’on puisse tenir l’existence éphémère de l’institution pour l’indice de l’échec du concept d’ordre territorial qu’Alphonse X défendit tout au long de son règne. Bien au contraire, la fusion manifeste que l’idée s’étendait aussi, dans l’esprit du roi, à Santiago et à chacune des milices installées dans le royaume de Castille 256 . Il n’est pas indifférent que le monarque, tirant parti de l’acéphalie de l’ordre de Santiago par suite de la mort du maître Gonzalo Ruiz Giron, ait nommé Pedro Núñez à sa tête 257. En décidant de confier l’institution au supérieur de Santa María de España, Alphonse X signalait fermement qu’il ne renonçait pas aux objectifs originels de la milice navale, auxquels, bien au contraire, il comptait désormais soumettre la totalité des ordres militaires possessionnés dans son royaume258.

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Toutefois, le contexte troublé de la fin du règne d’Alphonse X, encore aggravé à la charnière des XIIIe et XIV e siècles, était loin d’être propice à la victoire de cette conception monarchique des ordres militaires. Pedro Núñez lui-même, en prenant parti pour l’infant Sanche — dont il anima, nous l’avons vu, la révolte contre Alphonse X —, trompa la confiance royale. Pourtant, malgré les difficultés considérables auxquelles le pouvoir monarchique fut alors confronté, la volonté des souverains castillans de traiter les ordres militaires selon une logique nationale demeura inchangée. De même qu’en Aragon et au Portugal, elle s’imposa peu à peu à l’autorité pontificale à partir des premières décennies du XIVe siècle 259. C’est en effet dans une optique strictement territoriale qu’Alphonse XI, au début de son règne personnel, demanda au pape de consacrer les anciens biens du Temple en Castille à créer un ordre militaire sur le modèle de Montesa et du Christ260. Le refus brutal de Jean XXII ne doit pas induire à penser à un échec de la stratégie du roi261. Pas plus que la dénégation de Grégoire X à confirmer Santa María de España il ne constituait une victoire du siège apostolique et, s’il fut finalement entériné par Alphonse XI262, c’est parce que l’ensemble des milices issues de son royaume avaient alors acquis un profil national.

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Passé le premier tiers du XIVe siècle, Santiago aussi bien que Calatrava avaient indéniablement cessé de fonctionner selon une optique universelle. Leur sphère d’action s’était pour l’essentiel réduite à la péninsule Ibérique. En dehors, dans les rares régions où ces ordres maintenaient une présence territoriale, leur rôle armé avait entièrement disparu. Désormais, leur engagement sur la frontière de Grenade ne souffrait plus de concurrence. Ainsi triomphait la logique nationale dont la monarchie castillane s’était faite l’apôtre à partir du milieu du XIIIe siècle, ruinant progressivement la volonté de la papauté d’impliquer, à l’imitation du Temple et de l’Hôpital, les institutions issues du royaume dans la défense de la Chrétienté latine et des intérêts de l’Église romaine.

III. – La réduction de l’Hôpital à une logique nationale 61

À partir du règne d’Alphonse XI, la pression de l’autorité monarchique sur les ordres militaires devint telle que même l’Hôpital ne put rester en marge de la logique territoriale imposée à ses homologues. Né en Terre sainte, établi par la suite en Espagne, l’Ordre avait pourtant jusqu’alors réussi à concilier sa participation à la Reconquête avec un soutien actif aux États latins de Méditerranée orientale. L’équilibre commença à se détériorer au début du XIVe siècle. Alors que le danger turc augmentait, suscitant un renforcement de la centralisation à l’échelle de l’Ordre, les liens du prieuré castillan avec le couvent de Rhodes se relâchèrent, contrairement à ceux d’autres provinces, sous l’effet de l’opposition tenace des monarques castillans à l’usage des ressources de leur royaume sur des théâtres d’opération263.

À l’épreuve de la centralisation rhodienne 62

Passé le milieu du XIIIe siècle, nous l’avons vu, les nécessités des ordres militaires en Orient se multiplièrent dans la mesure où la protection des États croisés contre l’offensive des Mamelouks leur incombait en presque totalité. L’éviction des Latins de Terre sainte ne modifia en rien la situation. Dûment réformés et, le cas échéant, réunis à la faveur des projets échafaudés en vue de recouvrer Jérusalem, les ordres militaires restaient considérés comme les principales forces aptes à réaliser un tel objectif264. Fragilisés par le

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procès du Temple malgré l’appui de la papauté265, ils devaient démontrer à l’opinion occidentale qu’ils luttaient au service de la Chrétienté. Les Teutoniques concentrèrent donc leurs efforts contre les païens de Lituanie tandis que l’Hôpital s’établissait à Rhodes, dont il acheva la conquête en 1310266. L’île offrait aux chevaliers une base remarquable pour redéployer leur mission en Méditerranée orientale. Proche de la côte turque mais en même temps facile à défendre contre un adversaire à la faible puissance navale267, elle constituait un relais obligé pour chaque tentative chrétienne de reprendre l’offensive face à l’Islam et confortait aux yeux du public la vocation de la milice268. 63

L’Hôpital n’exploita pas Rhodes comme une base coloniale, à la façon dont Vénitiens et Génois utilisaient la Crète ou Chio. Loin de dégager de l’île un réel profit, l’Ordre dut au contraire, pour s’y maintenir, organiser un flux régulier d’hommes et de capitaux provenant essentiellement de ses possessions d’Occident269. Il est certain que celles-ci furent loin de pouvoir toujours suffire. L’Hôpital fut donc obligé de recourir à l’emprunt, en particulier au début de son installation à Rhodes, afin de mener à bien la conquête de l’île270. Les dettes accumulées étaient telles que le pape fut amené en 1319 à déposer le maître Foulques de Villaret, qui en dépit de ses succès militaires avait mis l’institution dans une situation difficile271. Pour faire face aux remboursements et asseoir en même temps son contrôle sur Rhodes, l’Hôpital fut contraint de renforcer la centralisation interne. Si la France méridionale et l’Italie demeurèrent les provinces prioritairement mises à contribution, il n’y eut plus, à partir du début du XIVe siècle, de prieuré qui fît exception272. Les exigences du couvent central résonnaient jusqu’aux ultimes confins des terres habitées, pour reprendre les mots employés en 1347 par le maître au moment de rappeler à leur devoir les dignitaires Scandinaves de l’Ordre273.

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Cette nécessité accrue poussa les instances centrales de l’Hôpital à associer davantage le prieuré castillan à la lutte livrée en Méditerranée orientale. Ce dernier, à partir de l’extrême fin du XIIIe siècle, fut astreint à fournir des hommes en quantité plus importante274. Fait révélateur, les mesures prises par le maître en 1295 afin de limiter par souci d’économie le nombre des frères séjournant à Chypre ne le concernaient en rien : ni pour l’Angleterre ni pour la péninsule Ibérique le contingent hospitalier présent dans l’île n’était plafonné275. De la même manière, le couvent central s’efforça d’étendre pleinement à la Castille le principe de solidarité financière défini à l’échelle de l’Ordre. Plusieurs documents témoignent que le prieuré castillan contribua à apurer la dette de l’institution. En décembre 1320, Jean XXII excepta les sommes envoyées à Rhodes — à titre de remboursement pour certaines — des revenus qu’il demandait au légat d’estimer afin de pouvoir en vérifier l’utilisation276. Deux ans plus tard, il permit au supérieur de l’Hôpital, conformément aux décisions arrêtées par le chapitre général, de procéder en Castille à la cession emphytéotique ou à la vente des édifices et terres les moins rentables afin de faire face aux dettes et aux nécessités économiques auxquelles l’Ordre se trouvait confronté de façon aiguë en Méditerranée orientale277.

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Comme dans chacun des autres prieurés, les autorités de Rhodes disposaient en Castille d’un appareil administratif, qui se perfectionna rapidement à partir du début du XIVe siècle278 Leur objectif était d’imposer une fiscalité à laquelle aucun territoire de l’Ordre ne pût se soustraire. Elles recouraient pour ce faire aux prélèvements les plus variés, mêlant aux impôts traditionnels des profits nouveaux279. Le système fiscal de l’Hôpital reposait, nous l’avons vu, sur les responsiones qui drainaient vers l’Orient une partie des rentes de chaque baylie. En 1330, les premiers statuts édictés par Hélion de Villeneuve leur témoignaient un intérêt particulier. Afin de remédier aux manquements passés, il lut

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demandé aux prieurs et aux baillis capitulaires créés à Rhodes de préparer leur envoi chaque année en fin d’été, sauf cas de force majeure, qu’ils devaient dans un délai d’un mois exposer au couvent280. L’obligation n’était pas seulement théorique et, à plusieurs reprises, ces prescriptions permirent en Castille de rappeler des frères à leur devoir 281, voire d’admonester un prieur réticent à livrer aux autorités centrales la part des rentes qui leur revenait282. 66

À cet impôt annuel, qui affectait l’ensemble des domaines de l’Ordre, s’ajoutaient divers prélèvements irréguliers dans leur principe. Avant que ne prît fin la présence latine en Terre sainte, les autorités supérieures de l’Hôpital avaient inauguré la pratique de retenir les armes et l’équipement militaire des frères défunts283. S’il garda en castillan son nom originel d’arnés, ce droit de dépouille s’étendit rapidement au numéraire et aux effets de valeur se trouvant en possession du défunt284. Au milieu du XIVe siècle, il pouvait porter sur des fortes sommes : ainsi, ce ne sont pas moins de deux mille doubles d’or que Juan Fernández de Heredia enjoignit en 1356 à son lieutenant d’expédier à Rhodes au titre de la dépouille de Fernán Fernández de Sarria, après en avoir déduit les dettes que le commandeur avait contractées envers lui-même285. En 1344, alléguant le coût d’entretien de la flotte, le chapitre général de l’Hôpital étendit cette pratique au prélèvement d’un droit de vacance286, dont plusieurs documents attestent dans les années suivantes qu’il fut perçu en Castille sur les rentes des baylies dépourvues de titulaire287. D’autres contributions affectèrent à titre exceptionnel le prieuré, en particulier lors du passage du maître à Rhodes, pour lequel, comme en 1356, il était d’usage que la Castille participât aux frais288.

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S’ils en constituaient sans conteste l’essentiel, les impôts n’épuisaient pas l’ensemble des ressources prélevées par les autorités de Rhodes sur les domaines castillans de l’Hôpital. Parmi les sommes envoyées en Orient figurait chaque année le produit des chambres magistrales, ces commanderies du prieuré laissées à titre personnel au maître qui investissait, pour en coordonner l’exploitation, un lieutenant chargé de lui adresser les excédents de son administration289. Apparues en Castille au début du XIVe siècle, ces unités font l’objet de références nombreuses dans la documentation rhodienne à partir de la décennie 1340290. Plusieurs reçus délivrés par le maître Déodat de Gozon à Juan Fernández de Heredia indiquent ainsi que les chambres magistrales de Quiroga et d’Olmos permirent, au titre des exercices fiscaux de 1347 et 1350, d’envoyer quatre cents florins d’or en Orient291. Il semble que ces revenus aient été assez réguliers pour figurer, à l’instar des responsiones et des droits de dépouille, au nombre des rentes dont le maître Roger des Pins chargea en juin 1359 ses collecteurs dans le prieuré de Castille d’obtenir le recouvrement à raison de l’année fiscale écoulée292.

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Pour garantir la participation du prieuré castillan à la lutte contre les Turcs, les autorités centrales de l’Hôpital tentèrent, à partir du début du XIVe siècle, de soumettre ses responsables à un contrôle croissant. Fréquente, nous l’avons vu, dès la seconde moitié du XIIIe siècle, leur intervention dans l’élection du prieur provincial devint alors systématique293. En atteste, aux dires même de la chronique royale, l’investiture d’Alfonso Ortiz Calderón, nommé par le maître en 1333, peu après la mort de Fernán Rodríguez de Valbuena294. Confirmé dans cette charge pour cinq ans par le couvent lors du chapitre général de 1335, le dignitaire était astreint à envoyer à Rhodes la somme de deux mille florins d’or295. Le lien ainsi établi n’est pas fortuit. Mis en œuvre de façon récurrente, il visait, en Castille comme dans les autres prieurés296, à garantir que les supérieurs provinciaux, une fois institués, n’oublient pas leurs obligations à l’égard de Rhodes,

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assurant leur envoi annuel sous peine d’être suspendus de leur charge297 et satisfaisant, tous les cinq ans, au passage auquel ils étaient tenus, comme le leur rappelèrent les statuts édictés en 1344 par le chapitre général298. 69

À l’instar du supérieur, plusieurs commandeurs furent à l’échelon du prieuré de Castille directement choisis par les autorités rhodiennes, désireuses de multiplier les relais susceptibles de faire respecter leurs décisions dans la province299. L’origine d’une telle pratique semble remonter pour le moins au début du XIVe siècle. Ainsi, en octobre 1305, Arias Gutiérrez Quixada détenait les commanderies de Bamba et de San Miguel del Pino dont le maître Foulques de Villaret, auquel il avait accordé un prêt de cinq cents marcs d’argent, le dispensa de payer les responsiones pendant quinze ans 300. Toutefois, la coutume d’investir des commandeurs depuis Rhodes ne se développa pas en Castille avant le milieu du XIVe siècle, en liaison avec l’effort entrepris par les autorités supérieures de l’Hôpital pour s’assurer une meilleure solidarité financière du prieuré. En 1347, la collation des baylies de Salamanque, de Ledesma et de San Gil de Zamora fut accordée pour dix ans à Gonzalo Díaz à condition que le bénéficiaire affectât une partie de leurs rentes à l’équipement de la flotte, dont le maître souligne les besoins301 comme il devait le faire encore, dix ans plus tard, à l’heure de concéder, grevée des mêmes obligations, la commanderie de Portomarín à Rodrigo Alfonso de Logroño302.

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La désignation dans le prieuré de Castille de responsables qui leur soient acquis représente seulement une partie des efforts déployés par les autorités de Rhodes pour associer pleinement la province aux missions de l’Hôpital. En effet, il importait au moins autant de pouvoir surveiller leur gestion une fois en charge. À cette fin, le couvent central dépêchait en Castille des visiteurs généraux303 et, dans le domaine financier, des collecteurs des responsiones, le plus souvent étrangers au prieuré, comme le chevalier navarrais Juan de Liñán en 1346 ou, cinq ans plus tard, le châtelain d’Amposta Juan Fernández de Heredia304. Leur travail n’était pas facile dans la mesure où ils se heurtaient régulièrement au pouvoir royal qui en un cas, en Aragon en 1330, obligea même l’envoyé de l’Hôpital à quitter la péninsule Ibérique305. Vu l’ampleur des obstacles auxquels elles se heurtaient, on peut penser que les autorités de la milice tentèrent de mobiliser un réseau d’informateurs plus informel à l’intérieur duquel prendraient place les frères qui sollicitaient de partir en pèlerinage à Compostelle306. Rien ne permet cependant de l’assurer tout à fait, bien que l’on puisse penser qu’à leur retour à Rhodes, après avoir longuement cheminé en Castille, ces religieux pouvaient fournir au couvent central des informations sur un prieuré qui tendait de plus en plus à échapper à son emprise.

La faiblesse des apports de combattants 71

Le renforcement des prétentions des instances centrales de l’Hôpital contrariait radicalement, on le comprend sans peine, le projet monarchique de territorialisation des ordres militaires307. Neutraliser les effets de cette tentative, en restreignant la portée des transferts opérés au profit de Rhodes, devint donc pour les souverains de Castille une priorité majeure. La réponse du pouvoir monarchique s’articula dans deux directions. Tout d’abord, les souverains castillans cherchèrent à contrôler au sortir du royaume le passage d’hommes et, plus encore, de fonds à destination de la Méditerranée orientale. Il n’est nullement exclu que la volonté royale de limiter l’envoi de frères de l’Hôpital en dehors de la Péninsule soit apparue en Castille dans les dernières années de la présence latine en Terre sainte. Ainsi du moins peut-on interpréter l’appui fourni par Alphonse X

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au prieur Alvar Peláez, dont nous avons vu qu’il avait refusé en août 1277 d’obtempérer à la convocation du maître en Orient. Non seulement aucune sanction ne fut prononcée à l’encontre du dignitaire mais, deux ans plus tard, le roi intervint en personne pour obtenir de Pierre III d’Aragon la restitution d’un esclave musulman de l’Ordre capturé en territoire valencien et dont ce dernier monarque se serait indûment emparé en prétextant la désobéissance du frère castillan308. 72

Ce n’était là toutefois qu’un préambule. À partir du règne d’Alphonse XI, le contrôle monarchique pesant sur les mouvements des frères de l’Hôpital prit un caractère beaucoup plus accusé. Les Hospitaliers pouvaient ainsi être rappelés en Castille pendant qu’ils résidaient en Orient, comme ce fut le cas du commandeur de Lora Rodrigo Pérez, sommé en octobre 1337 de revenir dans sa baylie à la veille du déclenchement d’une importante campagne sur la frontière nasride309. À plusieurs reprises, les frères castillans se virent même interdire de quitter le royaume. En 1345, Clément VI, malgré toute sa détermination, échoua à obtenir leur participation à une offensive projetée en mer Égée310 : c’est en vain que le pape, en mai, invita Alphonse XI à leur permettre de s’embarquer 311 et qu’il demanda, cinq mois plus tard, en raison de l’enlisement de la situation, aux évêques de Zamora, de Salamanque et de Sigüenza de relayer sa requête auprès du roi 312. Du moins est-ce ce qui ressort d’une supplique adressée à Clément VI en décembre 1345 par le prieur portugais Alvar Gonçalves, qui implorait le pontife de convaincre les souverains ibériques d’autoriser l’Hôpital à faire sortir de leurs royaumes hommes et subsides à destination de Rhodes313.

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Sans doute une telle interdiction constitue-t-elle une mesure extrême : de fait, on n’en rencontre pas vraiment d’autre exemple dans la documentation castillane314. Elle n’en montre pas moins toute la puissance du contrôle que l’autorité royale avait réussi à imposer aux Hospitaliers dans leurs mouvements hors du royaume. Ainsi, en 1365, lorsque Urbain V convoqua à Carpentras une assemblée des principaux dignitaires de l’Ordre pour mettre en œuvre une ligue contre les Turcs, il dut demander à Pierre Ier d’accorder au prieur la permission de participer à la délibération en compagnie de quatre de ses subordonnés315. Dix ans plus tard, son successeur Grégoire XI sollicitait en des termes similaires l’autorisation d’Henri II, afin que vingt-deux chevaliers du prieuré castillan, accompagnés par autant d’écuyers, puissent gagner Rhodes où. se préparait une offensive en Asie Mineure dont le pape voulait qu’elle réunît près d’un millier d’Hospitaliers316. Il n’y avait aucune expédition de quelque envergure qui ne nécessitât l’agrément du roi de Castille, lequel avait ainsi la possibilité de réguler tout à loisir l’engagement des frères en dehors du royaume.

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Jamais le but du pouvoir royal ne fut d’interdire durablement aux frères du prieuré castillan de l’Hôpital de participer, à l’instar de leurs coreligionnaires, à la lutte contre les Turcs en Méditerranée orientale. Il consistait uniquement à s’assurer que leur engagement ne portait pas préjudice aux intérêts du royaume. Il était ainsi de tradition que plusieurs frères castillans soient périodiquement appelés à passer à Rhodes, comme le rappelait au printemps 1351 le maître Déodat de Gozon, demandant à Fernán Pérez de Deza, conformément aux usages de son prieuré, de lui dépêcher quatre frères figurant parmi les cent qu’au total il convoquait dans l’île317. Il est difficile de savoir si cette proportion est représentative mais, en l’absence de séries aisées à interpréter, le rapport d’un pour vingt-cinq fournit un ordre de grandeur acceptable des effectifs castillans prenant part à la défense de Rhodes. Ceux-ci, compris entre deux et six frères dans les

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différentes dispositions statutaires arrêtées à l’initiative d’Hélion de Villeneuve318, équivalaient d’ordinaire à un peu moins du vingtième des effectifs mobilisés dans l’île. 75

À quelques reprises, les sources mentionnent des chiffres supérieurs, parfois considérables, notamment lors du passage prévu en 1375 par Grégoire XI contre les Turcs 319. À lui seul, nous l’avons vu, le prieuré castillan aurait été astreint à fournir vingt-deux chevaliers et autant d’écuyers. Sur la base des résultats de l’enquête générale menée en 1375 sur les biens de l’Hôpital, Anthony Luttrell a justement relevé que, pour la France et l’Angleterre, le projet du pape était complètement irréaliste320. À l’échelle de la Castille, le même constat peut être fait321, bien que l’absence de procès-verbal écrit en réponse à l’enquête apostolique empêche d’y mesurer aussi précisément le décalage322. La crise économique dut être moins violemment ressentie en Castille que dans le Nord de la France323. Pour autant, passé le milieu du XIVe siècle, la diminution des effectifs y est également sensible, comme le montrent les statuts du chapitre général de 1383, qui déplorent que l’ordonnance prise dix ans plus tôt sur l’interdiction du cumul des commanderies soit demeurée lettre morte en raison du petit nombre des frères du prieuré324. Imaginer que le prieuré castillan de l’Hôpital fût en état d’envoyer à Rhodes quarante frères, tant chevaliers que sergents d’armes, était une parfaite utopie qui ne peut résister à l’analyse des possibilités réelles de la province.

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On ne saurait se montrer trop prudent en cherchant à évaluer le nombre des Hospitaliers castillans effectivement partis pour Rhodes lors des passages périodiquement organisés à l’initiative des instances centrales de l’Ordre. D’ordinaire, la seule information fournie par les sources concerne le total des frères appelés du prieuré. Rien ne prouve que par la suite ceux-ci aient pris la mer. Bien au contraire, l’unique liste nominative mise au jour dans les archives de La Vallette inciterait plutôt à en douter. Le 12 juin 1356, le maître Roger des Pins invitait six chevaliers castillans à passer à Rhodes : Rodrigo Alfonso de Logroño, Fernán García, Alvar González de Sarria, Gonzalo Rodríguez de Montoya, Juan Alfonso de Cedrón et Arias Díaz de Valbuena disposaient pour partir un délai d’un an à compter du mois en cours325. Or, la présence en Castille de quatre pour le moins des six frères appelés est attestée en décembre 1356 ou, au plus tard, durant le premier semestre de l’année suivante326. Leur passage, si tant est qu’il a eu lieu, n’a donc pas duré plus de quelques mois. Seuls deux frères dans le groupe sont susceptibles d’avoir séjourné à Rhodes plus longtemps : Alvar González de Sarria, dépêché huit ans plus tard auprès du couvent par Juan Fernández de Heredia, vraisemblablement soucieux de profiter de son expérience327, et Juan Alfonso de Cedron, auquel en 1366 les instances centrales remirent pour prix de ses services la baylie de Ribadavia328. Rien ne permet toutefois d’affirmer, même pour ces deux frères, qu’ils ont réellement obéi à l’ordre de Roger des Pins, qui dut de toute façon rester pour largement inaccompli.

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Quel qu’ait été le désir des instances centrales de l’Hôpital d’obtenir que les frères du prieuré castillan assistent Rhodes, jamais la présence de ces derniers dans l’île ne fut massive. Plus encore que les Catalans et les Aragonais, ils formèrent jusqu’à la fin du XIVe siècle une communauté réduite329. Cela n’empêcha nullement plusieurs d’entre eux de réalisera Rhodes de belles carrières330. Ce fut notamment le cas de Macías Pérez. Présent sur l’île en 1318, où il assistait à une réunion du couvent visant à obtenir du pape l’éviction de Foulques de Villaret331, il entreprit d’y servir à titre permanent en 1337 lorsqu’il y retourna, chargé de la commanderie de Puente Fitero332, après un séjour de quelques années en Castille333. À sa mort, en 1347, sa réussite dans l’Ordre est clairement soulignée par les baylies de Villafilar, Bamba et Villaescusa dont il avait dans l’intervalle

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été pourvu par le couvent central334. Dans cette dernière commanderie lui succéda Mendarias de Valbuena, venu en 1337 dans l’île335, dont le succès est encore plus éclatant puisqu’aux baylies de Fresno et de Paradinas, qu’il détenait à cette date336, il ajouta la dignité de drapier de l’Ordre, d’abord comme lieutenant de Fernán Pérez de Deza, puis de plein droit pendant près d’une décennie337. 78

De telles réussites ne doivent pas cacher que le nombre des frères castillans présents à Rhodes ne dépassa jamais la dizaine au cours du XIVe siècle. Encore faut-il relever que parmi eux, Anthony Luttrell l’a bien souligné pour l’Aragon, tous n’étaient pas obligatoirement venus dans l’île pour combattre338. Plusieurs avaient été envoyés par le prieur pour débattre avec les autorités centrales de l’Hôpital de quelque affaire relative à la province castillane. C’est par exemple le cas d’un certain Suero qui en 1303, alors que le siège de l’Ordre était encore établi à Chypre, mourut à Nicosie où il résidait en qualité de délégué du prieur García Pérez339, et, soixante ans plus tard, d’Alvar González de Sarria, dépêché à Rhodes par Juan Fernández de Heredia afin de dénoncer aux autorités centrales la gestion du supérieur désigné par Pierre Ier340. À titre exceptionnel, certains frères ont pu être mandés au couvent pour être corrigés voire, le cas échéant, incarcérés à l’exemple du commandeur de Lora del Río, Nuño Suárez, mort en 1352 dans la prison de Rhodes341, où il était entré peu avant pour avoir, selon toute vraisemblance, essayé d’attenter à la vie du prieur de Castille342.

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Pour les chevaliers de l’Hôpital qui s’engageaient contre les Turcs, le séjour à Rhodes était souvent perçu comme une période transitoire, nécessaire à l’avancement de leur carrière dans l’Ordre. La critique que leur a adressée Philippe de Mézières à la fin du XIVe siècle, les accusant de songer seulement, pendant leur service, à retourner au plus vite en Occident dotés d’un riche bénéfice, est restée célèbre343. Telle quelle, elle est exagérée par sa globalité, mais n’est pas pour autant infondée. Conscientes des risques de dérive, les autorités supérieures de l’Hôpital cherchèrent dès le milieu du XIVe siècle à s’assurer que l’avancement des frères était effectivement lié à leur engagement contre les Turcs, exigeant cinq années de séjour à Rhodes comme condition pour la remise d’un prieuré ou d’une baylie décernée à l’initiative du chapitre de l’Ordre344. Élevés successivement à la tête de la province castillane, Alfonso Ortiz Calderón345, Fernán Pérez de Deza346 et, plus tard, Pedro Díaz347 avaient tous servi au couvent central de Rhodes avant d’être investis de la responsabilité du prieuré. Loin s’en faut, toutefois, qu’une fois nommés ils aient agi dans le sens des intérêts de l’Ordre et se soient appliqués à envoyer en Orient les sommes qui leur étaient réclamées.

L’effondrement des envois de numéraire 80

Si l’autorité royale castillane se montra clairement hostile à l’engagement des membres de l’Hôpital contre les Turcs, son opposition à l’exportation de numéraire fut encore bien davantage marquée. Les documents comptables faisant défaut jusqu’à la fin du XIVe siècle 348 , il n’est pas facile d’apprécier le volume des fonds adressés à Rhodes à partir des prieurés d’Occident349. Il faut se contenter d’éléments indirects qui tous signalent l’ampleur des transferts monétaires ainsi opérés350. La Castille ne demeura pas en marge de ces envois. Plusieurs sont attestés alors même que l’Hôpital n’avait pas fini d’étendre son contrôle militaire à Rhodes. En 1308, un chargement de biens provenant des prieurés castillans et portugais fut écoulé à Barcelone en vue d’expédier le produit de la vente en Orient351. L’année suivante, à l’initiative de l’autorité pontificale, fut perçu dans la

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province ecclésiastique de Tolède un impôt qui s’ajouta aux sommes annuelles envoyées par le prieur castillan aux autorités centrales de l’Hôpital, alors confrontées à d’importantes dépenses pour assurer la pacification de Rhodes352. 81

Passé la fin du XIIIe siècle, le renforcement du besoin d’argent des ordres militaires en Orient amenèrent la plupart des monarchies d’Occident à envisager avec une hostilité accrue les exportations de fonds, voire à tenter de leur faire obstacle, comme le déplorait le maître de l’Hôpital Foulques de Villaret dans le mémoire qu’il adressa à Clément V à propos de la croisade353. La conquête de Rhodes acheva d’aliéner à l’Hôpital la faveur des monarques hispaniques qui considéraient, à l’instar du roi d’Aragon, que le projet servait davantage l’Ordre que la Chrétienté354. Refusant, malgré l’insistance du pape, de financer une campagne qu’il estimait préjudiciable à ses États355, Jacques II défendit aux Hospitaliers de son royaume de participer à l’offensive ou d’y investir les revenus du prieuré aragonais356. Si l’interdiction fut rapidement levée, elle n’en fut pas moins périodiquement reprise comme en 1331, lors qu’Alphonse IV somma les commandeurs de l’Hôpital de déposer les subsides destinés à Rhodes dans le couvent franciscain de Lérida afin qu’il pût en disposer à sa guise357. Ainsi se manifesta en Aragon, passé le premier quart du XIVe siècle, une réticence croissante du monarque à permettre que du numéraire fût exporté hors de ses territoires dans une finalité qui échappait à un principe strictement national.

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Faute de registres de chancellerie, il est impossible de déterminer de façon aussi précise quelle fut la réaction de l’autorité royale castillane. À partir du règne personnel d’Alphonse XI, toutefois, elle ne fut apparemment pas très différente. Passé la fin des années 1330 apparaissent dans la documentation de l’Hôpital les premiers indices d’un affaiblissement de la solidarité financière de la province. À l’été 1340, lors du chapitre général, le supérieur castillan Alfonso Ortiz Calderón, institué cinq ans auparavant par le couvent, fut suspendu pour ne pas avoir acquitté les responsiones dues aux autorités de Rhodes358. Bien que l’on ne puisse le vérifier, il ne serait nullement surprenant que derrière pareil manquement se dissimulât la volonté d’Alphonse XI, désireux, nous l’avons vu, de mobiliser tant les effectifs que les revenus des milices dans l’offensive qui le mettait alors aux prises avec les Mérinides359. Six ans plus tard, en tout cas, la responsabilité du souverain est clairement établie dans le séquestre du montant correspondant au droit de dépouille du prieur de Castille, mort dans l’intervalle, qu’il refusa d’abandonner au couvent de Rhodes en dépit des appels réitérés de la papauté360.

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À partir du milieu du XIVe siècle, les envois de numéraire en Orient effectués depuis le prieuré castillan pâtissent de l’opposition résolue de l’autorité royale. S’ils ne disparaissent pas, ils tendent néanmoins à se réduire sensiblement361. Ainsi, en 1351, fut expédiée pour l’ensemble des provinces péninsulaires de l’Hôpital, à l’initiative du châtelain d’Amposta Juan Fernández de Heredia, une somme de 3.306 florins d’or dont 856 étaient versés par la Castille, soit davantage que les 300 fournis par le Portugal mais bien moins que les 2.150 envoyés par l’Aragon362. En apparence, le montant perçu n’était pas négligeable. Il faut toutefois souligner que cet envoi, qui comprenait le loyer des baylies vacantes de Villaescusa et de Villafilar, le droit de dépouille du défunt Macías Pérez et les revenus des chambres magistrales du prieuré, provenait seulement de sources secondaires dans la fiscalité de l’Hôpital. Il n’englobait pas les responsiones de l’année en cours, ni les arriérés de celles que depuis près de deux ans le supérieur Fernán Pérez de Deza s’était refusé à satisfaire363. Les sommes remises en 1351 à Juan Fernández de Heredia étaient donc loin d’apurer toutes les dettes de la province castillane. De fait, le

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châtelain d’Amposta rappela au prieur, au printemps 1352, qu’il devait au couvent, à des titres divers, quelque sept mille florins d’or, soit plus de huit fois la somme dont il s’était acquitté l’année précédente364. 84

Il est évident que ces retards de paiement jouèrent un rôle déterminant dans l’éviction de Fernán Pérez de Deza de son office de prieur365. Sommé par les autorités de Rhodes de se retirer dans la commanderie de Puente Órbigo366, il fut remplacé à la tête de la province castillane par Juan Fernández de Heredia367, auquel le couvent ordonna de redresser la mauvaise gestion de son prédécesseur en adressant des envois réguliers en Méditerranée orientale368. Sitôt désigné, le nouveau prieur s’employa ardemment à la tâche, cherchant à obtenir le paiement des droits dus à Rhodes, telle la dépouille de Fernán Fernández de Sarria369, et enjoignant aux commandeurs d’honorer leurs obligations sous peine d’être privés de leur fonction370. S’étant attiré, nous l’avons vu, une profonde hostilité de la part de Pierre Ier, le dignitaire n’eut pas le loisir de voir fructifier son entreprise. Les mêmes ordres furent répétés plusieurs fois sans bénéficier pour autant d’une meilleure application371. Les contributions à destination de l’Orient demeurèrent payées de façon irrégulière, comme en atteste le service accordé au pape par le chapitre général de l’Hôpital en 1356 en vue de combattre les Turcs, dont le prieuré de Castille, quelque deux ans plus tard, n’avait pas toujours livré sa quotepart, qui dans l’intervalle avait plus que doublé en raison des intérêts accumulés, sanctionnant un retard de paiement désormais devenu structurel372.

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Désireuses de porter remède à la situation, les autorités centrales de l’Ordre décidèrent en juin 1359 d’investir en Castille deux collecteurs dépendant directement de Rhodes373. Leur choix se porta sur deux frères du prieuré, Felipe de Rico et Simón Pérez, commandeurs de Séville et de Robayna respectivement, qui furent chargés de prélever le montant total des droits afférents au couvent374. Neuf mois plus tard, en mars 1360, ils furent brusquement écartés au profit de deux responsables d’origine étrangère, Roger de Montait, prieur de Catalogne, et Etienne de Montaigu, prieur d’Auvergne, nommés par le maître visiteurs généraux en Occident375. Est-on fondé à interpréter le remplacement presque immédiat des frères castillans comme la sanction de leur incapacité à appliquer au sein du prieuré les principes de la fiscalité rhodienne ? Peut-on penser, en ce cas, que leurs successeurs se montrèrent plus efficaces ? S’il n’est pas possible de répondre à ces questions avec certitude, on peut légitimement douter que les délégués institués par le maître aient permis d’améliorer la situation quand on sait qu’en 1365 les supérieurs de Castille et de Portugal furent une nouvelle fois dénoncés par Rhodes en raison des impayés accumulés par leurs prieurés, qui s’élevaient pour cette dernière circonscription à quelque onze mille florins sur douze ans376.

86

À partir des années 1360, la contribution financière du prieuré castillan à la défense de la Méditerranée orientale était pratiquement tarie. Ainsi en témoignent les comptes dont, pour l’exercice 1373-1374, les archives centrales de l’Hôpital gardent la mémoire377. Dans le rapport qu’il adressa au maître Robert de Juilly, Juan Fernández de Heredia, responsable de la collecte en Occident378, signale crûment que la province hospitalière de Castille n’avait effectué aucun versement au cours de la période. « De la même façon [écrit-il,] je n’ai rien reçu du prieuré de Castille pour la contribution dudit prieuré l’année susdite, pas plus que pour la taille, pour les arriérés, pour les dépouilles et pour les vacances379. » Avec l’Angleterre et le Portugal, la Castille était la seul prieuré occidental de l’Hôpital à n’avoir rien acquitté durant les années 1373-1375. Le constat est encore plus accusé par comparaison aux revenus provenant de Catalogne et d’Aragon, respectivement

577

1.0071 et 4.660 florins, qui situent les deux provinces au troisième et au cinquième rang des contributeurs, isolées l’une de l’autre par l’Auvergne et cédant aux seuls prieurés de France et de Saint-Gilles, mais aussi par rapport aux sommes versées par la Navarre, estimées à plus de mille cinq cents florins en deux ans380. 87

Bien qu’apparemment extrême, cette situation n’était cependant pas exceptionnelle. Au cours de la décennie 1570, l’exportation de numéraire à destination de Rhodes se réduisit en Castille à un phénomène marginal. Les sources mentionnent un seul envoi à destination de Rhodes, effectué en 1378 et d’un montant de deux mille cinq cents florins 381. La responsabilité de cette défaillance fut alors attribuée au prieur Lope Sanchez de la Somoza382. Sommé en 1375 par Grégoire XI de s’acquitter des sommes qu’il devait aux instances centrales de l’Hôpital383 le dignitaire fut excommunié à la fin de l’année et dépouillé de son office au profit du commandeur de Fresno el Viejo, Rodrigo Gómez, auquel les frères castillans reçurent l’ordre d’obéir384. Écarté du gouvernement du prieuré, Lope Sánchez de la Somoza semble avoir finalement fléchi et s’être rendu au couvent de Rhodes, où il se reconnut débiteur à hauteur de dix mille florins en échange de la restitution de sa charge385. Faute d’avoir honoré un paiement initial de trois mille cinq cents florins à l’hiver 1380, il fut à nouveau excommunié et cette fois définitivement privé de la direction du prieuré de Castille, que Juan Fernández de Heredia, devenu maître de l’Ordre, confia l’année suivante à un frère ayant longtemps servi à ses côtés, Pedro Díaz, dont il espérait une meilleure collaboration386.

88

Le mauvaise grâce de Lope Sánchez de la Somoza à s’acquitter du tribut de son prieuré aux autorités centrales de l’Hôpital ne fait à mon avis guère de doute. Le fait qu’il ait reconnu sa dette uniquement après avoir été privé de sa charge le prouve de façon évidente. Cependant, il ne saurait être tenu pour seul responsable de l’effondrement des envois de numéraire destinés à Rhodes. Les principaux dignitaires de la milice en étaient conscients, tel Juan Fernández de Heredia qui, lorsqu’il fit désigna Pedro Díaz à la tête du prieuré de Castille, lui représenta que participer à la défense de Rhodes constituait le premier des devoirs d’un frère de l’Hôpital387. Il n’est pas possible de savoir si le nouveau prieur aurait été capable de changer la situation dans la mesure où, à peine quatre ans plus tard, il fut tué lors de la bataille d’Aljubarrota, en défendant le droit de Jean I er à la couronne de Portugal388. Ni lui ni ses successeurs ne purent, en tout cas, échapper à l’emprise monarchique ni resserrer avec Rhodes des liens devenus si ténus qu’en 1400, au retour d’une visite en Castille, le prieur de Catalogne signalait aux autorités centrales de l’Hôpital que la somme qu’il avait prélevée était si dérisoire qu’elle n’avait même pas suffi à le rembourser de sa dépense389.

89

Passé le milieu du XIVe siècle, le vainqueur de la confrontation qui dans le royaume de Castille opposait le pouvoir royal aux autorités centrales de l’Hôpital pour le contrôle du prieuré de l’Ordre ne fait aucun doute. À l’égal de ses homologues nées du sol hispanique, l’institution fut en effet exposée à une pression monarchique croissante qui la réduisit à une logique territoriale à laquelle elle était étrangère dans son principe390. Aussi les liens de la province castillane avec Rhodes se relâchèrent-ils après le deuxième quart du XIVe siècle. Rares étaient désormais les frères originaires du prieuré qui réalisaient l’essentiel de leur carrière dans l’île et bien plus rares encore les fonds qui y étaient envoyés, car hommes et ressources furent utilisés en priorité par le pouvoir royal dans la péninsule Ibérique à des fins toujours plus étroitement nationales à mesure qu’approchait la fin du Moyen Âge391.

578

*** 90

Bien qu’il soit évident à partir du règne d’Alphonse XI, le caractère national des ordres militaires dans le royaume castillan ne résulte pas de quelque essence, mais bel et bien d’une évolution historique qui s’étend sur les deux premiers siècles de leur existence en péninsule Ibérique. C’est ce que reflète leur engagement hors des limites de celle-ci, qui, plus que par l’ampleur des contingents qu’il mit en œuvre, frappe par la diversité des fronts sur lesquels il se déploya et par la continuité des initiatives qu’il supposait, tout au moins jusque dans la deuxième moitié du XIIIe siècle. Évoquer Santiago ou Calatrava comme des institutions nationales dans leur principe, parler des prieurés castillans du Temple et de l’Hôpital comme s’ils étaient dépourvus de tout lien avec le couvent central établi en Orient reviendrait dès lors à méconnaître cette logique universelle en vertu de laquelle les ordres militaires étaient conçus par l’autorité pontificale et tenus d’intervenir pour défendre les intérêts de cette dernière à l’échelle de la Chrétienté tout entière. Plus encore, pour reprendre les mots de Carlos de Ayala Martínez que je relevais au début du présent chapitre, cela interdirait de saisir l’évolution chronologique qui, dans le royaume de Castille, sous le coup d’un pouvoir royal animé d’une volonté étatique forte, conduisit à une territorialisation progressive de ces milices, précoce par rapport au reste de l’Occident.

NOTES 1. C’est l’idée exprimée par le discours de réception à la Real Academia de la Historia prononcé en mars 1898 par F. de UHAGÓN et par la réponse qui lui fut alors adressée par M, DANVILA . Les deux textes ont été réunis dans un opuscule intitulé Órdenes mtlttares ; voir notamment pp. 8, 123 et 127-128. 2. Le rôle militaire de l’Hôpital dans la péninsule Ibérique a ainsi longtemps été sous-évalué. Défendue notamment par S. GARCÍA

LARRAGUETA ,

« La orden de San Juan en la crisis del imperio

hispánico del siglo XII », et El gran priorado de Navarra de la orden de San Juan de Jerusalén, t I, pp. 29-30 et 39-41, cette thèse traditionnelle a été critiquée par M. L. LEDESMA RUBIO , « Notas sobre la actividad militar de los Hospitalarios », et C. BARQUERO

GOÑI,

« El carácter militar de la orden de

San Juan en Castilla y León ». Elle n’en a pas moins été reprise récemment, sous une forme à peine nuancée, à l’initiative dej.

MOLERO GARCÍA ,

« Participación de la orden del Hospital en el

avance de la frontera castellana (1144-1224) ». Méconnu, l’apport à la Reconquête du Temple et de l’ordre teutonique, donc la fortune historiograhique est moindre que celle de l’Hôpital, reste pour sa part regardé comme négligeable en dépit d’éléments documentaires qui, nous l’avons vu, permettent de le réévaluer d’une manière qui n’est pas uniquement anecdotique. 3. Ainsi l’a notamment mis en évidence E.

RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA ,

« Primeras tentativas de

jurisdicción territorial », et Las órdenes militares y la frontera. 4. C. de AYALA MARTÍNEZ, Las órdenes militares en la Edad Media, pp. 8-16. Une telle classification a été reprise par l’historien espagnol dans l’ouvrage de référence qu’il a dernièrement publié sur le thème (ID., Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, pp. 21-22 et 61-63).

579

5. Nombreux sont les travaux qui reflètent cette conception. Parmi ceux qui sont considérés comme des références, on peut signaler l’étude de J, GONZÁLEZ

GONZÁLEZ ,

Reinado y diplomas de

Fernando III, t.I, pp. 178-197, qui isole les ordres militaires dits nationaux du Temple et de l’Hôpital, et la contribution de M.

GONZÁLEZ JIMÉNEZ ,

« Relaciones de las órdenes militares

castellanas con la Corona », qui d’emblée situe l’action de ces derniers hors de son propos. 6. C. de AYALA MARTÍNEZ , Las órdenes militares en la Edad Media, p. 8, a évoqué pour la typologie qu’il a bâtie des « modelas que obedecen a una evolución en el concepto de orden militar, una evolución fundamentalmente cronológica ». 7. S.

BOISSELLIER ,

« Réflexions sur l’idéologie portugaise de la Reconquête », p. 158, est l’un des

rares auteurs à avoir noté l’ambiguïté de la formule à l’échelle de la péninsule Ibérique. Elle a pourtant été observée sur le plan international jusque pour une institution comme l’ordre teutonique, longtemps considéré comme ayant un profil uniquement germanique, ainsi que l’a signalé U.

ARNOLD ,

« Die Deutsche Orden zwischen Kaiser und Papst », p. 57, sur la base d’une

lettre adressée par le maître Hermann von Salza à Frédéric II, lors de son couronnement comme roi de Jérusalem en 1229, qui commence par ces mots : « Nos vero, sicut ille qui honorem Ecclesie et Imperii diliget et utriusque exaltationi intendit. » 8. Le fait transparaît très nettement de là synthèse de L. GARCÍA-GUIJARRO RAMOS , Papado, cruzadas y órdenes militares. 9. Une première approche de la question a été présentée par Ph.

JOSSERAND ,

« In servitio Dei et

domini regis. Les ordres militaires du royaume de Castille et la défense de fa Chrétienté latine ». Inspirées de ce premier texte, les pages qui suivent se proposent d’en donner une version à la fois plus approfondie et pleinement actualisée. 10. Une vision de synthèse de leur engagement a été proposée par A. FOREY, « The Military Orders and the Spanish Reconquest », repris dans ID., Military Orders and Crusades, V. 11. Une vue d’ensemble de ses différentes contributions, auxquelles j’aurai l’occasion de me référer plus en détail dans le corps de ce chapitre, a été présentée par E. BENITO RUANO , « La orden de Santiago y la idea de Cruzada ». Plus récemment, pour les milices issues du sol castillan, le problème a été repris sur la base des éléments traditionnels par J. M.

RODRÍGUEZ GARCÍA ,

internacionalismo de las órdenes “hispanas” en el siglo XIII », et A. MÛR

I RAURELL ,

« El

« Relaciones

europeas de las órdenes militares hispánicas durante el siglo XIII ». 12. Ainsi l’a encore affirmé J. L. MARTÍN RODRÍGUEZ, « Reconquista y cruzada », p. 229. 13. La plupart des historiens ont insisté sur la difficulté de caractériser le mouvement séculaire connu sous le nom de Reconquête. Ainsi l’ont fait notamment D. LOMAX , La Reconquista, pp. 10-11, et M. J. RECUERO

ASTRAY ,

Orígenes de la Reconquista en el Occidente peninsular, p. 66. Cependant, les

auteurs s’attachent d’ordinaire aujourd’hui à bien différencier ce phénomène de celui de croisade, comme l’a rappelé B. Vasconcelos e SOUSA , « A Reconquista portuguesa nos séculos XII y XIII », p. 256, en soulignant que Reconquista e idéal de cruzada são dois elementos disintos que só em determinadas circunstancias se associaram. ». Les rapports réels entre ces deux mouvements restent à étudier, comme l’a bien observé dans un bilan historiographique récent J. M. RODRÍGUEZ GARCÍA , « Historiografía de las cruzadas », p. 358, et, si différents éléments se dégagent des contributions de N.

JASPERT,

« Frühformen der geistlichen Ritterorden und die Kreuzzugsbewegung auf der

Iberischen Halbinsel », ou de Ph. JOSSERAND , « Croisade et Reconquête dans le royaume de Castille au XIIe siècle », on ne dispose d’aucune réflexion générale approfondie, étant donné que l’ouvrage récent de J.O’CALLAGHAN, Reconquest and Crusade in Médiéval Spain, malgré son titre prometteur, présente un questionnement extrêmement daté et relativement superficiel. 14. De nombreux historiens, depuis C. ERDMANN , The Origin of the Idea of Crusade, p. 124, jusqu’à J. PRAWER,

Histoire du royaume latin de Jérusalem, p. 167, ont parlé de « croisades d’Espagne » afin de

désigner la Reconquête. L’expression ne doit cependant pas abuser. Les guillemets qu’ils lui attribuent soulignent clairement la hiérarchie qu’ils établissent entre les deux phénomènes.

580

15. E. BENITO RUANO , « España y las cruzadas », pp. 100-102, et J. GOÑI GAZTAMBIDE , Historia de la bula de cruzada, pp. 12-13. 16. R. MENÉNDEZ PIDAL, La España del Cid, t. II, p. 578. 17. Illustrée par R. FLETCHER , « Reconquest and Crusade in Spain », pp. 42-43, et M. JIMÉNEZ,

GONZÁLEZ

« La idea y practica de la cruzada en la España medieval », p. 173, et « ¿Re-conquista ? Un

estado de la cuestión », p. 171, cette vision a été caricaturée par G. RAYNAUD , « La lutte chrétienne contre le pouvoir musulman en Occident ou l’origine ibérique de la croisade d’Orient ». Présentée en des termes moins outrés, elle reste largement dominante en Espagne où, dans une synthèse peu au fait des apports de l’historiographie récente, s’en sont réclamés E. MITRE FERNÁNDEZ et M. ALVIRA CABRER , « Ideología y guerra en los reinos de la España medieval », pp. 303-304.

18. Ainsi l’a relevé J. RILEY-SMITU, « Erdmann and the Historiography of the Crusades », p. 17. 19. Cette évolution a été observée par J. FLORI , « Croisade et chevalerie. Convergence idéologique ou rupture ? », p. 160. 20. La spécificité de la croisade a été affirmée de façon radicale par M.

BULL ,

« Origins », pp.

16-17 : « Terminology of the crusade is often applied incurrately to all the occasions in the decades before 1095 when Christians and Muslims found themselves coming to blows. An idea which underpins the imprecise usage is that the First Crusade was the last in and the culmination of a series of wars in the eleventh century which had been crusading in character, effectively “trial runs” which had introduced Europeans to the essential features of the crusade. This is an untenable view. There is plenty of evidence to suggest that people regarded Pope Urban II’s crusade appeal of 1095-96 as something of a shock to the communal system : it was felt to be effective precisely because it was différent from anything attempted before. » 21. La croisade a été ainsi analysée par des spécialistes éminents comme H. E. MAYER , Geschichte der Kreuzzüge, ou H. E.J. COWDREY , « Pope Urban II’s Praching the First Crusades », repris dans Popes, Monks and Crusaders, XVI. Cette définition a été approfondie par J. Crusade and the Idea of Crusading, pp. 14-17, et M.

BULL ,

RILEY -SMITH,

ID.,

The First

Knightly Piety and Lay Response to the First

Crusade. En France, elle a été partiellement acceptée par J. FLORI , « Réforme, reconquista, croisade. L’idée de reconquête dans la correspondance pontificale d’Alexandre II à Urbain II », p. 318, et, sans la moindre réserve, par A. DEMURGER, La croisade au Moyen Âge, pp. 20-21. 22. Ph. JOSSERAND, « Croisade et Reconquête dans le royaume de Castille au XII e siècle », p. 77. 23. Ainsi l’ont établi avec justesse E. BENITO

RUANO ,

« España y las cruzadas », pp. 111-112, et J.

GOÑI GAZTAMBIDE , Historia de la bula de cruzada, pp. 60-61.

24. Ébauché dans la seconde moitié du XIe siècle, ce phénomène, observé par M. DEFOURNEAUX , Les Français en Espagne aux XIe et XIIe siècles, est surtout sensible dans un premier temps en Aragon, où il a été présenté par C. LAUENA CORBERA , « Larga stipendia et optima prœdia ». Par la suite, il n’a cessé de se développer, intéressant des combattants venus d’horizons de plus en plus lointains, comme les Allemands, dont l’investissement, important en particulier au Portugal, a été étudié par B. MEYER,

« El papel de los cruzados alemanes en la reconquista de la Peninsula Ibérica », ou les

Frisons dont l’engagement, également dans le Sud-Ouest de la Péninsule, a été analysé par H. BRASSAT, Die Teilnahme der Friesen an der Kreuzzügen ultra mare vornehmlich im 12. Jahrhundert,

et J. A.

MOL, « Frisian Fighters and the Crusades », pp. 93-95.

25. Ainsi l’a relevé M. MARÍN , « Crusaders in the Muslim West : the View of Arab Writers », p. 100, en se fondant notamment sur le récit par Ibn Ḥayyān de la prise de Barbastro. Cet avis a été corroboré par l’analyse de B. MÜNZEL , Feinde, Nachbarn, Bundnispartner, qui souligne que la conscience d’un danger militaire chrétien ne s’imposa pas dans l’opinion d’al-Andalus avant l’extrême fin du XIe siècle. 26. Des historiens de plus en plus nombreux l’ont mis en valeur au cours des dernières années, situant l’amorce de cette rupture dès la fin du XIe siècle, comme l’ont fait R.

PLÖTZ ,

« Sanctus et

581

peregrinus, peregrinus et sanctus », p. 97, et M. CALLEJA PUERTA , El conde Suero Vermúdez, su parentela y su entorno social, p. 470, ou, de façon à mon sens plus conforme à la réalité hispanique, dans la première moitié du XIIe siècle, comme l’ont avancé M. A. RODRÍGUEZ DE LA PEÑA , « La cruzada como discurso político en la cronística alfonsí », p. 25, N. JASPERT , Die Kreuzzüge, pp. 113-115, ou bien encore P. HENRIET , « Un bouleversement culturel. Rôle et sens de la présence cléricale française dans la péninsule Ibérique », p. 75. 27. Ainsi l’a démontré A. BRONISCH , Reconquista und Heiliger Krieg, p. 364, dans une étude dont les conclusions ont été sur ce point corroborées par Th. DESWARTE, De la destruction à la restauration. 28. Dans ses conclusions, A. BRONISCH , Reconquista und Heiliger Krieg, p. 363, rejoint l’opinion de D. BALOUP, « La croyance au purgatoire en Vieille-Castille », L I, pp. 42 et 57.

29. A. BRONISCH , Reconquista und Heiliger Krieg, pp. 363 et 369 : « Auch der eigentliche Kampf gegen die Sarazenen wurde nach alttestamentlichen Vorbildern begriffen, und zwar jetzt in allen seinen Elementen als pugna Dei und bellum Deo auctore. Entsprechend einer zuvor dargelegten Definition des Begriffs “Heiliger Krieg” konnte die Reconquista deshalb als Heiliger Krieg gekennzeichnet werden. » 30. L’importance de ce pontificat dans l’évolution du regard porté par l’Église sur la guerre a été mise en évidence dans un article ancien, mais toujours très utile, de F. ENGREEN , « Pope John the Eighth and the Arabs ». 31. Le fait a été relevé par J,

FLORI ,

« Guerre sainte et rétributions spirituelles dans la seconde

moitié du XIe siècle », p. 629. 32. ID., « L’Église et la guerre sainte de la “paix de Dieu” à la “croisade” », p. 458. 33. Le fait ressort des études classiques de R. H. W.

REGOUT ,

La doctrine de la guerre juste de saint

Augustin à nos jours, et de F. H. RUSSEL, The Just War in the Middle Ages. 34. Longtemps acceptée sans discussion, cette identification traditionnelle a été récusée parA. FERREIRO, « The Siege of Barbastro, 1064-1065 : a Reassessment ».

35. Le texte pontifical a été publié par S. LŒWENFELD , Epistolœ pontificum romanorum ineditœ, p. 43, doc. 82 « Eos qui in Ispaniam proficisci destinarunt paternitate karitate hortamur ut, que divinitus admoniti cogitaverunt ad effectum perducere, summa cum sollicitudine procurent ; qui tuxta qualitatem peccaminum suorum unusquisque suo episcopo vel spirituali patri confiteatur, eisque, ne diabolus accusare de inpenitentia possit, modus penitentie imponatur. Nos vero auctoritate sanctorum apostolorum Petri et Pauli et penitentiam eis levamus et remissionem peccatorum facimus, oratione prosequente. » Il a été longtemps interprété comme une indulgence offerte à des guerriers partant lutter contre l’Islam en péninsule Ibérique, ainsi que l’a fait G. PETTI BALBI , « Lotte antisaracene e militia Christi in ambito iberico ». Cette thèse a été récusée par M. BULL , Knightly Piety and Lay Response to the First Crusade. pp. 72-75, qui considère l’acte comme une simple levée de pénitence à l’intention de pèlerins. Si J. FLORI, « Réforme, reconquista, croisade. L’idée de reconquête dans la correspondance pontificale d’Alexandre II à Urbain II », pp. 319-321, accepte le premier point de la critique, renonçant à parler d’indulgence, il maintient cependant, à mon sens à juste titre, que le document intéresse bien des guerriers en partance pour l’Espagne. 36. J.

FLORI ,

« L’Église et la guerre sainte de la “paix de Dieu” à la “croisade” », pp. 458-459, et

« Guerre sainte et rétributions spirituelles dans la deuxième moitié du XI e siècle », p. 633. 37. Observé de longue date par E. BENITO RUANO , « España y las cruzadas », pp. 111-113, et J. GOÑI GAZTAMBIDE,

Historia de la bula de cruzada, pp. 60-61, et récemment encore rappelé par D.

SMITH ,

« “Soli Hispani” ? Innocent III and Las Navas de Tolosa », p. 497, ce fait a été étudié par J.

FLORI,

« L’Église et la guerre sainte de la “paix de Dieu” à la “croisade” », qui a démontré que seule une telle équivalence peut expliquer que les papes aient pu déconseiller, puis interdire le départ de chevaliers hispaniques pour la croisade, la guerre que ceux-ci menaient en péninsule Ibérique contre les musulmans d’al-Andalus étant à leurs yeux tout aussi sacrée et méritoire. 38. À cet égard, il est fondamental de se reporter aux travaux de W. ULLMANN, A Short History of the Papacy in the Middle Ages, et de C. MORRIS, The Papal Monarchy.

582

39. L’évolution a été bien relevée par A.

BRONISCH ,

Reconquista und Heiliger Krieg, p. 365 : « Dieses

Verständnis vom Kampf gegen die Sarazenen auf der Iberischen Halbinsel hat als Weiterentwicklung der westgotischen Deutung des Krieges die Jahrhunderte überdauert. Wesentliche Änderungen und Ergänzungen zu dieser Form des Heiligen Krieges, beispielweise die Möglichkeit, als Individuum durch den Kampf gegen die Sarazenen geistltche und weltliche Privilegien zu erwerben, ergoben sich erst im Gefolge der Kreuzzugbewegung, von der spanischen christlichen Reiche ab dem beginnenden 12. Jahrhundert erfaβt wurden. » 40. D. BALOUP, « La croyance au purgatoire en Vieille-Castille », t. I, p. 71. 41.

PEDRO DE VALENCIA ,

Crónica, pp. 107-108. À la charnière des XIV e et XV e siècles, le moine de

Nájera, qui est responsable de la trame du récit, dresse un parallèle saisissant entre les sièges de Huesca et d’Antioche, dont la simultanéité est sanctionnée par l’apparition aux combattants aragonais de saint Georges, flanqué d’un chevalier allemand qui guerroyait alors en Terre sainte : « Y como este cathólico rey estoviesse peleando con los moros el mismo día que los christianos ganaron la ciudad de Antiochía con favor del bienaventurado san Jorge apareció el dicho mártir en el real del rey don Pedro encima de un caballo […] e iba delante los christianos acaudillando y ordenando la gente e abriendo e haciendo carrera, dando tan grandes golpes a los moros que ninguno hería que no cayesse luego muerto. Y porque el milagro fuesse más manifiesto traía consigo en las ancas delcaballo un cavallero alemán que se halló en la hueste de los christianos de Antioquía. » 42. Le document est intégré à l’Historia Compostelana, lib. II, chap. 78, pp. 379 : « Abicientes itaque opera tenebrarum et inportabile diaboli iugum iustitie operibus instudeamus et arma lucis iuxta apostoli munitionem unanimiter induamur et, quemadmodum milites Christi, fideles Sancte Ecclesie filii iter Iherosolimitanum multo labore et multi sanguinis effusione aperuerunt, ita et nos Christi milites efficiamur et, eius hostibus debellatis pessimis Sarracenis, iter, quod per Hispanie partes breuius et multo minus laboriosum est, ad idem Domini sepulchrum ipsius subueniente gratia aperiamus. » L’originalité du point de vue de l’archevêque, qui était le premier à décrire l’Espagne comme le plus court chemin pour accéder à Jérusalem, a été très justement observée par J. RILEY-SMITH, The First Crusaders, pp. 79-80, et, par la suite, par B. HAMILTON , « Eleanor of Castile and the Crusading Movement », p. 92, et P. HENRIET,

« Hispania Sacra. Le discours des clercs et la construction d’une identité chrétienne en

péninsule Ibérique », t. I, p. 337, qui, les uns et les autres, prolongent la remarquable analyse de M. VILLEY, La croisade. Essai sur la formation d’une théorie juridique, p. 199. 43. Historia Compostelana, lib. II, chap. 78, pp. 379-380. 44. Ibid., lib. II, chap. 78, p. 378 : « Cuiusmodi etiam cartam de illa plenaria absolutione ad reges et comites ceterosque principes, ad milites quoque et pedites direxit, ut uisa plenaria absolutione in supradictam expeditionem ad Dei obsequium et suorum peccatorum remissionem libentius et deuotius irent. Archiepiscopis quoque et episcopis atque abbatibus ceterisque Sancte Ecclesie prepositis hanc cartam omni populo predicare, laudare et exponere et eos ad supradictam expeditionem omnibus modis animare precepit. » 45. Ce bref récit a été publié sous le titre De expugnatione Lyxbonensis. L’auteur en a été identifié par H. LIVERMORE, « The Conquest of Lisbonand its Author ». 46. D. BALOUP, « Reconquête et croisade dans la Chronica Adefonsi Imperatoris ». 47. Récemment corroboré par J. PHILIPPS , « Ideas of Crusade and Holy War in the De expugnatione Lyxbonensi », le fait a été justement relevé par Chr.

TYERMAN,

The Invention of the Crusades, pp.

16-18. L’auteur souligne avec beaucoup de justesse que « in its lack of clarity and definition, the De Expugnatione shows how the activity of crusading could not, and cannot, be dissociated from pre-existing and concurrent attitudes to legitimate war ». Il ajoute ensuite que « how crusading, as a distinct attitude to war, at least by the time the text was written (probably in mid-century), had failed to alter patterns of military endeavour, even when that endeavor was part of a crusade ». Ce faisant, l’historien britannique cherche à défendre l’idée qu’il n’y aurait pas de croisade au plein sens du mot avant la fin du XII e siècle, tirant parti de l’imprécision des définitions rencontrées dans les sources. Exposée dans un

583

travail polémique par Chr. TYERMAN , « Were There any Crusades in the Twelfth Century ? », cette thèse a été récusée par différents auteurs, comme J.

RILEY -SMITH,

« Erdmann and the

Historiography of the Crusades », p. 18, sans qu’ils mettent en cause la pertinence de l’analyse menée autour du De expugnatione Lyxbonensi. 48. Ainsi l’a justement souligné D. BALOUP , « La croyance au purgatoire en Vieille-Castille », t.I, p. 59. 49. Ce désir est particulièrement patent pour le second, coupable d’avoir mis à mort sa fille pour s’être laissé séduire par un prétendant : Chronica Adefonsi Imperatoris, p. 145 : « Minio Adefonsi planxit hoc pecatum cunctis diebus vitœ suœ et voluit peregrinare in Hierusalem ». 50. Conformément à la tradition de croisade, le récit insiste, à l’heure de se faire l’écho de l’intention de Rodrigo González de Lara, sur la dimension pénitentielle de son vœu (ibid., pp. 40 et 98) : « Peregre profectus est Hierosolymis, et ibi commisit multa bella Sarracenis fecitque quoddam castellum valde fortissimum a facie Ascaloniae, quod dicitur Toron, et munivit eum valde militibus et peditibus et escis, tradens illud militibus Templi […] His ita peractis, consul Rodericus peregrinus factus est, et abiit trans mare in Hierolimis causa orationis, sicut supertus scripsimus. » 51. Le fait a été clairement souligné par A. DEMURGER, La croisade au Moyen Âge, p. 65. 52. Ainsi l’a bien signalé J. RILEY-SMITH, Les croisades, p. 191. 53. Le fait a été relevé par J. M. RODRÍGUEZ GARCÍA , « Fernando III y sus campañas en el contexto cruzado europeo, 1217-1252 », p. 209, et « Idea and Reality of Crusade in Alfonso’s X Reign Castile and León », pp. 80-81. Il a été récemment approfondi par C. de AYALA MARTÍNEZ , « Fernando III y las órdenes militares », p. 97, aux yeux duquel « es como si Fernando III quittera recubrir la vieja pretensión hegemónica de la idea imperial leonesa mediante el moderno barniz del liderazgo cruzado ». 54. Ainsi l’a rappelé tout à fait opportunément K.

ELM ,

« Gli ordini militari. Un ceto di vita

religiosa fra universalismo e particolarismo », p. 16, dans l’argument duquel je me suis déjà inscrit par le passé (Ph. JOSSERAND, « In servitio Dei et domini regis. Les ordres militaires du royaume de Castille et la défense de la Chrétienté latine », p. 101). 55. Une telle hypothèse a été avancée par J.

FLORI ,

« Croisade et chevalerie. Convergence

idéologique ou rupture ? », p. 176, n. 73. 56. L’évolution a été mise en évidence par Chr.

LIBERTINI,

« Practical Crusading :

theTransformation of Crusading Practice ». 57. Émise déjà par H.

PRUTZ ,

Entwicklung und Untergang des Tempelherrenordens, et Die geistlichen

Ritterorden, l’idée que les milices constituaient le bras armé du pouvoir pontifical dans sa prétention à la Weltherrschaft a été justement relativisée par R.

HIESTAND ,

« Some Reflections on

the Impact of the Papacy on the Crusader States and the Military Orders », pp. 14-15. Une telle correction n’enlève rien au fait que la papauté a cherché à utiliser ces institutions comme un outil d’influence. Ainsi l’ont bien mis en lumière H. NICHOLSON , The Knights Templar, p. 98, et J. DÍAZ IBÁÑEZ,

« El pontificado y los reinos peninsulares durante la Edad Media », p. 487, pour lequel les

ordres militaires représentent un « ámbito de proyección del intervencionismo pontificio sobre la Iglesia hispana ». Le fait a été relevé, en particulier pour Santiago, par Kl. HERBERS, « Las órdenes militares clazo espiritual entre Tierra Santa, Roma y la Península Ibérica ? El ejemplo de la orden de Santiago », P. BURESI , « Nommer, penser les frontières en Espagne aux XIe-XIIIe siècles », p. 68, ou P. HENRIET , « Hispania Sacra. Le discours des clercs et la construction d’une identité chrétienne en péninsule Ibérique », t. I, p. 349. 58. J. POWELL, Anatomy ofa Crusade, pp. 92-93. 59. Ainsi l’ont mis en relief P. FREEDMAN , « Two Letters of Pope Honorius III on the Collection of Ecclesiastical Revenues in Spain », reproduit dans ID., Church, Law and Society in Catalonia, VI, ou A. RODRÍGUEZ LÓPEZ ,

La consolidación territorial de la monarquía feudal castellana. Expansion y fronteras

durante el reinado de Fernando III, pp. 22 et 104.

584

60. Permanents, les contacts entre les deux extrémités de la Méditerranée s’effectuaient en grande partie par l’intermédiaire des Templiers et les Hospitaliers, qui se sont toujours attachés à préserver un lien, comme l’ont récemment rappelé P. V. CLAVERIE , « La contribution des Templiers de Catalogne à la défense de la Syrie franque », p. 176, n. 17, et A. DEMURGER , Chevaliers du Christ, p. 138. A plusieurs reprises, ce sont des frères de ces deux Ordres qui furent choisis pour intéresser la Castille au secours des États latins, tel Pons de Brozet, maître du Temple en Provence, dépêché en 1280 auprès du roi Alphonse X, comme le montrent deux documents publiés par J.

GAY ,

Les registres de Nicolas III, p. 307, doc. 676 et 677. Ce rôle n’était pas

exclusivement réservé aux seuls membres du Temple et de l’Hôpital, comme il ressort d’une lettre que le maréchal de l’ordre teutonique avait adressée au monarque castillan quelque vingtcinq ans plus tôt, publiée dans une étude de J. M, RODRÍGUEZ

GARCÍA

et A.

ECHEVARRÍA ARSUAGA ,

« Alfonso X, la orden teutónica y Tierra Santa », pp. 507-509. 61. Le système d’approvisionnement des milices a été magistralement étudié par J.

RILEY -SMITH,

The Knights of St. John in Jerusalem and Cyprus, pp. 344-346 et 440-443. La position de D. M. METCALF , « The Templars as Bankers and MonetaryTransferers between West and East », qui estime que le Temple était autosuffisant en Terre sainte, a été très largement rejetée, comme l’a rappelé voici peu D. SELWOOD, Knights of the Cloister, p. 169. 62. Émise encore récemment par C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Fernando III y las órdenes militares »,

pp. 83-85, cette idée a été défendue pour l’Hôpital par C. BARQUERO GOÑI , « Los Hospitalarios en el reino de León », p. 350, et, pour le Temple, par G. MARTÍNEZ

DÍEZ ,

Los Templarios en la Corona de

Castilla, p. 61, qui dénie toute importance à l’échelon central de l’institution au motif que jamais le maître n’aurait franchi les Pyrénées. Cette position est irrecevable puisqu’A FOREY, The Templars in the Corona de Aragón, p. 329, a signalé la venue en Aragon de Guillaume de Beaujeu en 1275 et celle de Jacques de Molay en 1294. Sans doute ce dernier dignitaire ne se rendit-il pas en Castille à cette occasion (ID., « Letters of the Last Two Templar Masters », p. 156), mais il avait sans conteste songé à le faire en 1307, le déclenchement du procès contre l’Ordre l’en empêchant finalement, comme l’a fait valoir A. DEMURGER, Jacques de Molay, p. 214. 63. Ce point a été observé par G. LIGATO, « Fra ordini cavallereschi e crociata : milites ad terminum e confraternitataes armate », p. 676, n. 43. 64. M. BARBER , « Supplying the Crusader States », pp. 314-317, reproduit dans

ID.,

Crusaders and

Heretics, XII. 65. Relevé par A. DEMURGER , Vie et mort de l’ordre du Temple, p. 231, le fait a été repris récemment par P.-V. CLAVERIE, « L’ordre du Temple au cœur d’une crise politique majeure », p. 496. 66. Le rapport que les procureurs de l’Ordre ont remis au pontife a été publié par P.

AMARGIER ,

« La défense du Temple devant le concile de Lyon », pp. 495-502. Il n’est néanmoins pas exclu que le texte intéresse en fait l’Hôpital, comme l’avait précédemment établi H. PRUTZ , Entwicklung und Untergang des Tempelherrenordens, pp. 313-314. Je remercie Alan Forey de m’avoir signalé la possibilité de cette attribution alternative. 67. PH.

JOSSERAND,

« Entre Orient et Occident : l’ordre du Temple dans le contexte castillan du

règne d’Alphonse X », pp. 134-135. 68. ANTT, gav. 14, m. I, doc. 9, publ. M. GONZÁLEZ

JIMÉNEZ ,

Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp.

502-508, doc. 479. 69. Conclu en 1281, l’échange a été analysé en détail par C. de Algarve y Andalucía », et, à sa suite, par C. BARQUERO

GOÑI ,

AYALA MARTÍNEZ ,

« Alfonso X, el

« The Hospitaliers and the Castilian-

Leonese Monarchy : the Concession of Royal Rights ». 70. L’apparition de cette charge a été signalée par A. FOREY, The Templars in the Corona de Aragón, p. 329. Le premier titulaire en aurait été en 1266 le prieur de Castilie, Lope Sânchez, mentionné dans un acte rapporté par J. MIRET I SANS, Itinerari de Jaume I « el Conqueridor », p. 385. 71. ACA, Templarios, doc. 322, cité par A. FOREY, The Templars in the Corona de Aragón, p. 330.

585

72. Ainsi l’a souligné pour l’Hôpital, à l’échelle générale, J. RILEY -SMITH, The Knights of St. John in Jerusalem and Cyprus, p. 360. 73. ANTT, gav. I, m. 5, doc. 6, publ. M. GONZÁLEZ

JIMÉNEZ ,

Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp.

539-540, doc. 509 : « A aquella sazón que se los otros se levantaron non viniera aón d’Ultramar e luego que llegó a mi tierra se trabajó de me seruir quanto pudo ». 74. Le fait ressort d’un document publié par A. BENAVIDES , Memorias del rey don Fernando IV, t. II, p. 170, doc. 123 : « Dicitur quod vos estis culpa ómnium predictorum, quia in tam brevi tempore duos creastis priores in prioratu predicto ». 75. Pour l’Hôpital, dont la situation ne diffère en rien de celle du Temple, mais est simplement mieux documentée, le fait a été bien mis en valeur par C. BARQUERO GOÑI , « Los Hospitalarios en el reino de León », p. 357. 76. Démonté par J.

RILEY -SMITH,

The Knights of St. John in Jerusalem and Cyprus , pp. 344-346 et

440-443, ce mécanisme vaut pour l’ensemble des ordres militaires internationaux, ainsi que l’a rappelé récemment J. M. RODRÍGUEZ GARCÍA, « Alfonso X and theTeutonicOrder », p. 325. 77. Mise en évidence par C. BARQUERO GOÑI , « La orden de San Juan en Castilla y León durante la Edad Media », pp. 118-119, cette situation n’est pas propre à la Castille, Il en va de même en Aragon et en Navarre aux dires de M. BONET DONATO , La orden del Hospital en la Corona de Aragón, pp. 42-43, et S. GARCÍA LARRAGUETA , El gran priorado de Navarra de la orden de San Juan, t. I, pp. 230 et 247, voire, en dehors de la péninsule Ibérique, dans la Provence étudiée par D. CARRAZ , « Les ordres militaires et la ville : l’exemple des commanderies urbaines de la basse vallée du Rhône », p. 285. 78. La norme théorique du tiers des revenus de chaque baylie n’a dû être atteinte qu’exceptionnellement en péninsule Ibérique. C’est du moins ce que conduit à penser le cas aragonais, pour lequel A. FOREY , The Templars in the Corona de Aragón, p. 323, fait état pourle début du XIVe siècle de la proportion d’un dizième sur la base de l’existence d’un frère appelé decimarius ou delmer, chargé d’organiser le transport des rentes tirées du prieuré à la maison centrale du Temple à Chypre. L’idée a recueilli l’assentiment de J. M. SANS I TRAVÉ, Els Templers catalans, p. 222. 79. RAH, Col. Salazar, M-59, ffos 164r°-166v°, publ. C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios en el reino de León », pp. 574-577, doc. 25 : « E assi como mio padre el conde Nunno establescio en una su carta del donamiento de dar dtez maravedis en cada anno a los pobres de Ultramar, yo conde don Ferrando con mi mugier, la condessa donna Maior, establescemos de dar a esos mismos pobres cada un anno dtez maravedis. » 80. AHN, OM, carp. 576, doc. I, publ. J.

DELAVILLE LE ROULX ,

Cartulaire général de l’ordre des

Hospitaliers, t. III, pp. 148-149, doc. 3241. Le document a fait l’objet d’un rapide commentaire de M. REVUELTA GONZÁLEZ , « La bailía de Población de la orden de San Juan de Jerusalén », p. 211.

81. L’acte a été récemment considéré dans son contexte méditerranéen par P.

IRADIEL

MURUGARREN , « Fernando III y el Mediterráneo », p. 171.

82. J. TORRES

FONTES ,

Fueros y privilegios de Alfonso Xel Sabio al reino de Murcia, p.

III,

doc. 100 : « Et

porque es mas açerca et mas endreçado el passage por Ultramar por estos puertos de Alicant et de Cartagenta a todos los omnes de mis reynos et de mio sennorio que allá quisieren passar, tengo por bien et mando que las ordenes del Ospital et del Temple et las otras ordenes et los grandes ornes et los mercaderos de mi tierra que quisieren passar a Oltramar, que non fagan el passage por otros lugares sinon por los puertos de Alicant et Cartagenta. » 83. Entretenant une liaison régulière avec Rhodes à partir du milieu du XIV e siècle, comme l’a récemment signalé C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios en Andalucía en la Baja Edad Media », p. 72, Séville était, un siècle plus tôt, beaucoup moins concernée par les relations avec l’Orient latin. 84. Le fait a été mis en relief par S. GARCÍA LARRAGUETA , « Relaciones comerciales entre Aragón y el Hospital de Acre », p. 514. 85. Ce voyage ressort de l’interrogatoire de Chypre, dont le texte a été publié par K. SCHOTTMÜLLER, Der Untergang des Templerordens, t. II, p. 208.

586

86. ACA, Cancillería, reg. 66, ffos 57v°-58r°, cit. A. FOREY , The Templars in the Corona de Aragón, pp. 324 et 326-327. 87. En Aragon, le même constat a été dressé par S. GARCÍA LARRAGUETA , « Relaciones comerciales entre Aragón y el Hospital de Acre », p. 514, et A. FOREY , The Templars in the Corona de Aragón, p. 324. 88. La relative rareté des mentions d’envois de chevaux à destination de l’Orient ne doit pas conduire à minimiser un tel usage. Cette pauvreté documentaire n’est en effet pas propre à la Castille et affecte de la même manière des espaces pourtant intimement liés à la Terre sainte, comme l’a justement souligné D. SELWOOD , Knights of the Cloister, p. 174, pour la Provence et le Languedoc. Ce manque pourrait certainement être compensé en exploitant, de façon beaucoup plus systématique que je n’ai pu le faire, l’Archivio di Stato de Naples. Dans ses fonds, à l’intérieur des registres angevins, plusieurs traces d’envois de chevaux depuis l’Espagne ont été retrouvéesr par J. PRYOR , « In subsidium Terre Sancte. Exports of Foodstuffs and War Materials from the Kingdom of Sicily ». Parmi de tels transferts, plusieurs furent effectués par les ordres militaires, auxquels leurs privilèges fiscaux dans le royaume de Naples permettaient de rassembler à Messine ou dans les ports apuliens des marchandises provenant de régions plus occidentales afin de les acheminer en Orient. Cette pratique a été bien soulignée par K. Ospitalieri nella Sicilia medievale, pp. 72-73, ou par N.

HOUSLEY ,

TOOMASPOEG ,

Templari e

« I registri angioini ricostruiti e le

crociate », pp. 146-147, pour lequel « gli ordini militari, che erano esenti del pagamento del ius exiture, dominavano le esportazioni commerciali, usando d regno come un punto di raccolta per i cargo provenienti da altrove all’ovest ». Dans ces mouvements, les envois de chevaux occupent une place importante. En 1271, les Hospitaliers passent pour en avoir réalisé un depuis l’Espagne vers Messine et Acre (ASN, Cancilleria, reg. 10, f° 81r°, cit. I Registri della cancilleria angioina, t.VI, p. 175, et K. TOOMASPOEG , « Le ravitaillement de la Terre sainte », p. 151), trente ans avant que le monastère de

San Miguel de Burgo, dans le diocèse de Zamora, ne fût réuni au patrimoine de l’Ordre à l’initiative de Boniface VIII afin de permettre à la milice de mieux nourrir les montures destinées à l’Orient (ASV, Reg. Vat, f° 150v°, publ. J.

DELAVILLE LE ROULX ,

Cartulaire général de l’ordre des

Hospitaliers, t. III, pp. 801-802, doc 4497). 89. La réputation d’excellence des chevaux castillans a été bien relevée par Y.

RENOUARD ,

« Un

sujet de recherches : l’exportation de chevaux de la péninsule Ibérique en France et en Angleterre », pp. 571-572, et R. DAVIS, « The Warhorses of the Normans », p. 73. 90. AHN, OM, carp. 462, doc. 178. Le reçu délivré au commandeur par le maître Foulques de Villaret rappelle que « confitemur recepisse a carissimo nobis in Christo fratre Aria Guterii Quixada, preceptore de nostris baiuliis de Bamba et de Sancto Michele del Pino, quingentas marchas boni et fini argenti ad pondus Castelle quas nobis inprutauit pro magnis et arduis negociis nostre domus pro quibus [… ] pro decem annis non teneatur dare responsiones de nostra camera de Ulmis et de istis baiulis pro quindecim priori uel magno preceptori nec alteri nostrum locum tenenti. » 91. TEMPLIER DE TYR, Les Gestes des Chyprois, pp. 201-202 : « Fu fait maistre Guillaume de Biaujeu, quy fu moult gentil home, parent dou roy de France […] et quant il fu fait maistre il estoit en Poille comandour, et demoura Outremer. ii. ans, visita toutes les maysons dou Temple au royaume de France, d’Engleterre et d’Espaigne et amasa grant trezor et vint à Acre. » 92. Ainsi les frères castillans ne sont-ils jamais mentionnés dans l’étude classique de M. FERNÁNDEZ DE NAVARRETE ,

Espagñoles en las cruzadas, qui malgré ses lacunes n’a toujours pas été

véritablement remplacée. 93.

TEMPLIER DE TYR,

Les Gestes des Chyprois, p. 237 : « Et mourut en la bataille frere Piere de Moncade,

coumandeur don Temple, et Guilerme de Cardone, frere dou Temple, et fu pris viffrere Reddecuer et frere Huguet, fis dou comte d’Enpures, frere dou Temple, et meymes furent mort et pris aucuns freres de l’Ospitau de Saint Johan. »

587

94. Prisonnier des Mamelouks depuis 1305 au moins (A. S. ATIYA , Egypt and Aragon. Embassies and Diplomatic Correspondence, p, 27), Vasco Pérez Fajardo l’était encore en août 1318, à la différence de son coreligionnaire dont on ignore le sort, comme il ressort d’un document aragonais publié par Á. MASIÁ DE ROS , La Corona de Aragón y los Estados del norte de África, p. 313, doc. 41 : « En aquest cas los misatges demanen que almenys lo solda vulla absolve e deliurar tots aquels que son en so poder dels regnes e de les terres del rey d’Arago, e encara almenys tres qui no son de la sua terra, ço es asaber Bertran de la Popia e Felip de Menalef de Xipre e Vasco Fagardo d’Ortiguera, qui fo templer, e Gorart de la Perosa, qui fo templer, per los quals alcuns amics lurs qui an servit al rey d’Arago li ha suplicat quen degues pregar lo solda. » Il appartient à P.-V. CLAVERIE , « La contribution des Templiers de Catalogne à la défense de la Syrie franque », p. 189, d’avoir le premier identifié le frère emprisonné au Vasco Pérez détenu en 1307 et de lui avoir reconnu une origine castillane qu’on ne saurait en revanche, malgré l’avis de l’auteur, attribuer à son compagnon d’infortune, évoqué dans l’acte. 95. La captivité de ces frères a été analysée par A.

FOREY ,

« The Military Orders and the

Ransoming of Captives from Islam », pp. 262-264, repris dans ID., Military Orders and Crusades, VI. À sa suite, elle a fait l’objet d’une étude rapide de J. M. SANS I TRAVÉ , Els Templers catalans, p. 228, et d’une approche plus circonstanciée de P.-V.

CLAVERIE ,

« Le statut des Templiers capturés en

Orient durant les croisades », pp. 509-511. 96. L’importance des Templiers aragonais en Orient ressort des actes de l’interrogatoire mené à Chypre en 1310, publiés par K. SCHOTTMÜLLER , Der Untergang des Templerordens, t. II, pp. 143-400. Leur groupe représentait en effet sur l’île la deuxième communauté par le nombre, comme l’ont bien observé A. FOREY, The Templars in the Corona de Aragón, p. 327, ou J. M. SANS I TRAVÉ, Els Templers catalans, pp. 227-228. 97. De fait, P.-V.

CLAVERIE ,

« La cristiandat en mayor peril », p. 97, n. 40, et « La contribution des

Templiers de Catalogne à la défense de la Syrie franque », pp. 189-190, a mis en valeur la présence de Vasco Fernandes, maître provincial du Temple au Portugal, aux côtés de Jacques de Molay à Chypre en 1300. Pour l’Hôpital, six ans plus tard, l’hospitalier du couvent n’était autre que Vasco Martins, portugais d’origine, bien identifié par A. LUTTRELL , « The Hospitaliers in Cyprus », p. 160, n. 30, repris dans ID., The Hospitaliers of Rhodes and their Mediterranean World, IX. Le séjour du frère en Orient a pu se combiner à celui de Fernán Rodríguez de Valbuena, que l’on peut vraisemblablement identifier à Chypre en 1301 sur la foi d’un document génois rapporté par N. COUREAS,

« The Role of theTemplars and the Hospitaliers in the Movement of Commodities

involving Cyprus », pp. 259-260. 98. ACO, Monásticos, doc 328, publ. M.

ROMANÍ MARTÍNEZ ,

Colección diplomática do mosteiro

cisterciense de Santa Maria de Oseira, t. I, pp. 335-337, doc. 349. Depuis l’Occident péninsulaire, le dignitaire n’était pas le premier à agir de la sorte, comme le montre l’exemple de Gualdim Pais, attesté quelque cinq ans en Orient au lendemain de la Seconde Croisade, ainsi que l’a signalé M. J. BARROCA , « A ordem doTemplo e a arquitectura militar portuguesa do século XII », p. 176.

99. ANTT, gav. I, m. 5, doc. 6, publ. M. GONZÁLEZ

JIMÉNEZ ,

Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp.

539-540, doc. 509. Il n’est pas anodin que dans son second testament, écrit dans les premiers jours de 1284, Alphonse X confie au maître du Temple le soin de transporter son coeur en Terre sainte pour le faire enterrer à Jérusalem (ANTT, gav. 16, m. 2, doc. 6, publ. ibid., p. 559, doc. 521). 100. K. SCHOTTÜMULLER , Die Untergang des Templerordens, t. II, p. 208, relève ainsi la déposition du sergent provençal Bertrand de Brandisio, interrogé le 21 mai 1310 à Chypre, où il résidait : « Interrogatus quis ipsum recepit in fratrem dicti ordinis Templi, dixit quod quidam, qui erat preceptor in Spania et in Castella, cuius nomen non cognovit. Interrogatus ubi eum recepit, dixit in Marsilia, in domo dicti ordinis. Interrogatus quantum est quod fuit recetus, dixit quod in festo sancte Marie de mense augusti proxime futuro erunt quinque anni. Interrogatus qui fuerunt presentes in dicta receptione, dixit quod frater Martinus Yspannus, frater Ferrans, miles, et dominus Vital, tunc prior domus dicti ordinis in Marsilia, et alii plures de dicto ordine. » Traduit en anglais par A.

GILMOUR -BRYSON,

The Trial of the Templars in

588

Cyprus, pp. 138-139, l’extrait témoignant du passage du maître a été brièvement signalé par D. CARRAZ, « Ordres militaires, croisades et sociétés méridionales », t. II, p. 712, n. 166.

101. Transcrite une première fois par J. A. de FIGUEIREDO , Nova história da militar ordem de Malta, t. II, pp. 190-192, et corrigée par M.J.

BARROCA ,

Epigrafia medieval portuguesa, t. I, pp. 939-950,

l’inscription commémorant la fin des travaux du monastère de Marmelar rappelle que son fondateur, le prieur hospitalier Afonso Pires Farinha, « transivit Ultramare.iii. vicibus ». 102. ACA, Cancillería, reg. 40, f° Ir°. Dans une lettre adressée au prieur en date du 4 août, dont une copie fut envoyée à Alphonse X, Pierre III d’Aragon fait état de la rumeur évoquant la désobéissance du frère castillan : « Quia nobis relatum extitit per fide dignos quod vos, vocatus et citatus per magistrum Hospitalis ut transferratis ad partes ultramarinas, transferre noluistis nec administratione dicti prioratus iuxta mandatum dicti magistri cessare volutstis. » 103. À l’échelle globale, J. RILEY -SMITH, The Knights of St. John in Jerusalem and Cyprus, p. 361, a fait valoir l’obligation d’un passage tous les cinq ans qui incombait à l’ensemble des prieurs provinciaux de l’Hôpital. 104. K. SCHOTTMÜLLER, Die Untergang des Templerordens., t, II, pp. 208 et 212. 105. En l’absence des archives centrales du Temple, en grande partie disparues, comme l’a bien signalé R. HIESTAND, « Zum Problem des Templerzentralarchivs », il conviendrait de dépouiller, en plus des sources hospitalières, un très grand nombre de fonds, notamment italiens et catalans. 106. Récemment, A. DEMURGER , Jacques de Molay, p. 230, a relevé la présence à Chypre à la fin de l’année 1304 d’un frère castillan appelé Domingo, jusqu’alors inconnu des historiens, qui semble avoir été assez bien placé pour être envoyé par Jacques de Molay comme messager en Catalogne afin de prévenir les frères du prieuré des changements intervenus aux différents niveaux de l’administration de la milice. Le fait ressort d’une lettre d’un coreligionnaire, Pere de Castelló, conservée dans le fonds de l’Arxiu de la Corona d’Aragó et publiée de façon partielle par H. FINKE , « Nachträge und Ergänzungen zu den Acta Aragonensia », pp. 445-446, doc. 9. 107. Il est mentionné sous le nom latinisé de Ferrandus Spagnolus par M.-L.

BULST -THIELE,

Sacrœ

Domus Militiœ Templi Hierosolymitani magistri. Untersuchungen zur Geschichte des Templerordens, p. 231. 108. En mai et juillet 1262, il figure comme témoin dans deux documents originaux conservés dans les archives de l’Hôpital à Malte (BNV, SO, vol. 18, doc. 2 et 4). Doté de la même dignité, il est cité par M.-L. BULST -THIELE, Sacrœ Domus Militiœ Templi Hierosolymitani magistri. Untersuchungen zur Geschichte des Templerordens, p. 257, dans un acte de décembre de la même année. 109. Mise en évidence par Ph. JOSSERAND , « In servitio Dei et domini regis. Les ordres militaires du royaume de Castille et la défense de la Chrétienté latine », pp. 96 et 101, la vocation universelle des milices traditionnellement appelées hispaniques a été confirmée par J. M. RODRÍGUEZ GARCÍA , « El internacionalismo de las órdenes “hispanas” en el siglo XIII », et A.

MUR I RAURELL ,

« Relaciones europeas de las ordenes militares hispánicas en el siglo XIII », et reconnue, au moins au plan théorique, par C. de AYALA MARTÍNEZ, Las órdenes militares hispánicas en la EdadMedia, p.529. 110. Ainsi l’a bien rappelé K.

ELM ,

« Gli ordini militari. Un ceto di vita religiosa fra universalismo

e parricolarismo », pp. 16-17, sur 1a base d’une argumentation canonique. Mon seul point de désaccord avec l’historien allemand tient au fait qu’il tend à surestimer le degré d’acceptation d’une telle idée dans l’historiographie ibérique. S’il met en avant, à juste titre, les travaux déjà anciens d’Eloy Benito Ruano, il en exagère l’influence sur les études qui par la suite se sont proposé de saisir les ordres militaires dans le contexte hispanique. 111. L’importance respective de Sanche III et de Ferdinand II dans la création de chaque institution a été relevée par J. GONZÁLEZ GONZÁLEZ , El reino de Castilla en la época de Alfonso VIII, t. I, p.572, et par D. LOMAX, « The Order of Santiago and the Kings of León », p. 10. 112. Répandue dans l’historiographie ibérique, comme le reflètent les articles récents de M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ ,

« Relaciones de las órdenes militares castellanas con la Corona », pp. 211-212,

589

ou de M. A. Ro DRÍGUEZ DE LA PEÑA , « Las órdenes militares como instrumentos de la monarquía », pp. 511-513, cette tendance s’est en grande partie imposée aux chercheurs étrangers qui s’intéressent aux ordres militaires sans pour autant être spécialistes de la péninsule Ibérique. Ainsi en témoigne l’exemple de D. SELWOOD , Knights of the Cloister, p. 40, qui s’étonne de la présence à Marseille d’une maison de Santiago dans la mesure où, pour lui, l’Ordre, hispanique par essence, est supposé être resté confiné au sud des Pyrénées. 113. E. BENITO RUANO, «España y las cruzadas», p. 117. 114. Patrologia latina, t. 217, col. 666-667. 115. AHN, OM, carp. 440, doc. 10, publ. BC, pp. 39-40 : « Cum autem príncipes predicte provincie nunc treguas ad invicem habeant cum paganis et idem milites conflictum armorum adversus eosdem paganos propter treguas datas nequeant exercere, prefati abbas et conventus ipsos milites in Terre Sancte subsidium […] destinare proponunt ut eorum accessus eidem terre fructum pariat oportunum et sicut ibidem morando ordinem suum tamquam fructifere vites hinc inde suos palmites protendentes ad honorem Domini valeant propagare. ». Cet acte a fait l’objet d’une analyse d’E.

BENITO RUANO ,

« Las órdenes

militares españolas y la idea de cruzada », p. 10. 116. BS, pp. 8-9 : «Si, quod accidat, Sarracenis ab Yspanie partibus citra mare propulsis, in terra de Marrocos magister et capitulum ire propusuerit, eos adiuvare sicut fratres non desistant. Similiter et si necesse fuerit in Iherusalem.» 117. Ainsi l’a mis en relief J. L. MARTÍN RODRÍGUEZ , « Orígenes de la orden militar de Santiago », pp. 577-578, et Orígenes de la orden militarde Santiago, p. 30, en particulier n. 38. Jérusalem n’est à ses yeux qu’un horizon symbolique, comme l’a encore récemment fait valoir P. HENRIET , « L’espace et le temps hispaniques vus et construits par les clercs », p. 110. 118. Cette lecture a été suggérée par D. LOMAX, « The Order of Santiago and the Kings of León », p. 12, et La orden de Santiago, p. 20. 119. Ramon Llull l’a notamment repris, au début su XIV e siècle, dans le Liber de acquisitione Terre Sancte, comme l’a souligné A.

FOREY ,

« The Military Orders in the Crusading Proposals », p. 322,

repris dans ID., Military Orders and Crusades, VIII. 120. Incomplet, un aperçu rapide de ces projets a été proposé par J. L.

MARTÍN RODRÍGUEZ ,

« Órdenes militares en la Península Ibérica », pp. 563-565, dans une optique récemment développée à l’initiative d’A.

MUR I RAURELL ,

« Relaciones europeas de las órdenes militares

hispánicas durante el siglo XIII », qui, elle aussi, échoue à construire une synthèse exhaustive. 121. Sur cet ordre, longtemps méconnu, il existe aujourd’hui une remarquable monographie d’A. FOREY, « The Order of Mountjoy », repris dans ID., Military Orders and Crusades, XI.

122. Ibid., p. 253. 123. Découvert par C.

CAHEN ,

La Syrie du Nord à l’époque des croisades et de la principauté franque

d’Antioche, t.I, pp. 507-509, qui l’a présenté à tort comme « la seule tentative qui ait été faite pour introduire en Syrie un ordre militaire espagnol », le projet a fait l’objet d’une étude monographique d’E. BENITO RUANO, « Santiago, Calatrava y Antioquía », pp. 549-558. 124. Ainsi, le plus ancien d’entre eux, J. LÓPEZ AGURLETA, Vida del venerable fundador de la orden de Santiago, pp. 54-55, tire prétexte du silence documentaire qui entoure Pedro Fernandez entre 1152 et 1165 pour présenter comme avérée sa présence en Terre sainte, où il se serait distingué au point d’être ensuite rappelé : « Tenemos de aquí por donde entender que el no hallarle en España es porque militaba en Palestina, y allí se dio a conocery se hizo desear, puesto que de allí le llamaron luego. » Fragile, ce lien de causalité n’est soutenu par aucun élément documentaire. 125. La donation publiée dans BS, p. 22, et, selon des critères plus satisfaisants, par E.

BENITO

RUANO, « Santiago, Calatrava y Antioquía », pp. 550-551, fait état d’une décision prise par le prince

« consilio et uoluntate domini piissimi patris nostri Aimerici patriarche ». 126. E. BENITO RUANO, « Santiago, Calatrava y Antioquía », p. 559.

590

127. BC, p. 67, repris par E.

BENITO RUANO ,

« Santiago, Calatrava y Antioquía », p. 559 : « Cum

Calatrauenses fratres Cisterciensis ordinis qui nequaquam pretiosiorem se ipsis uitam propriam facientes et pro Deo exercituum agonizare parati, de ipsius gratia per Ispaniam multiplicati sunt hactenus et bone opinionis odorem longe per uite meritum effundentes flores et fructus proferunt gratiarum firmum gerant, Deo locum in quo mansione parata et fratribus collocatis manum fidelis populi roborent et dilatent gloriam christiani nommis in confusionem barbare nationis, nos, fauore debito pium eorum in hac parte desiderium prosequentes, fraternitatem tuam rogamus, monemus et hortamur […] auctoritate nostra locum ad hoc ei sprouideas oportunum. » 128. Oublié de l’historiographie, ce projet est rapporté par les chroniqueurs Juan de la Parra et Pedro de Orozco qui, dans les années 1480, écrivirent la plus ancienne histoire de Santiago qui soit connue, sur la base de pièces authentiques alors conservées au couvent d’Uclés. Primera historia de la orden de Santiago, p. 369 : « Asy mesmo el principe de Antiochia enbio rogar i requerir a este buen maestre, que le fuese ayudar contra los dichos moros, en la guerra que con ellos tenia en aquellas partes de Iherusalen ofresçiendole por ello grandes dones, para el i la dicha orden, por su carta seellada en plomo, por seguridat de lo qual, le enbio una bulla plomada del papa Ynoçencio quarto, que entonçes presidia en la Yglesia de Dios, las quales escrituras oy dia pareçen i se fallaran en los cofres del dicho convento de Uclés. » Il ressort du texte que l’authenticité des actes invoqués peut difficilement être mise en doute. Le problème tient plutôt à leur datation, très probablement établie par les chroniqueurs à partir du seul nom du pontife. On ne peut donc totalement exclure que la pièce de référence corresponde en réalité au document adressé, nous l’avons vu, en 1180 à Pedro Fernández puisqu’un antipape appelé Innocent est alors attesté en opposition à Alexandre III. Bien que l’hypothèse d’une confusion ne puisse être écartée, je la considère pour ma part comme peu vraisemblable, et comme insuffisante pour réfuter l’idée d’un second projet santiaguiste à Antioche. 129. Le privilège a été publié par J. TORRES FONTES , Fueros y privilegios de Alfonso Xel Sabio al reino de Murcia, p. III, doc 100. 130. D. LOMAX, La orden de Santiago, pp. 20-21. 131. AHN, OM, carp. 444, doc. 52, publ. BC, pp. 117-119. 132. AHN, OM, carp. 445, doc. 63, publ. BC, p. 135. Dans ce dernier cas, la présence personnelle du maître au concile de Lyon, que le pape Grégoire X s’apprêtait en 1273 à réunir, est même explicitement exigée : « Cum ea que instanti concilia quod ad Terre Sancte subsidium aliaque pia ac Deo accepta opera efficacius promovenda induximus, stcut nostri tractanda imminent, intendamus exacte deliberationis examine prevenire tuamque in illorum discussione reputemus presentiam opportunam, devotioni tue presentium auctoritate mandamus quatenus tempus prefixum eidem concilio congregando preveniens, quanto celarius, commode poteris personaliter ad presentiam nostram accedas, ut circunspectionis tue sulti concilio in premissis consultius procedere valeamus. » 133. Ce point est au cceur du débat historiographique qui oppose les chercheurs sur la définition même de la croisade. L’enjeu des discussions a été clairement résumé par J. RILEY -SMITH, « The Crusading Movement and Historians », pp. 8-10, qui a mis en relief l’acceptation croissante rencontrée par la position pluraliste, ouverte à une compréhension globale du processus, dont il est l’un des principaux partisans. 134. Cette conception ouverte a notamment été illustrée par N. HOUSLEY, The Italian Crusades. Dans un article qui a marqué l’historiographie, P. EDBURY , « Crusades againt Christians : their Origins and Early Development », a défini la croisade de 1208 contre les Albigeois comme la première à avoir été lancée contre des chrétiens, considérant que l’expédition pontificale en Sicile esquissée quelque dix ans plus tôt contre Markward von Anweiler, malgré l’avis d’E. KENNAN , « Innocent III and the First Political Crusade », peut difficilement être tenue pour telle puisque, comme l’a affirmé D. ABULAFIA , « The Kingdom of Sicily and the Origins of the Political Crusades », p. 70,

591

repris dans

ID.,

Mediterranean Encounters, Economic, Religions, Political (1100-1550), XI, « the crusade

against Markward, if it ever even existed, had no progeny ». 135. Ph. JOSSERAND, « In servitio Dei et domini regis. Les ordres militaires du royaume de Castille et la défense de la Chrétienté latine », pp. 99-100. 136. L’acte a été publié par M. PERLBACH, Pommerelisches Urkundenbuch, t.I, p. 24, doc. 28. 137. Ibid., t. I, p. 37, doc. 43. Comme le précédent, ce document a été récemment repris par J.M. RODRÍGUEZ GARCÍA ,

« El internacionalismo de las órdenes militares “hispanas” en el siglo XIII », pp.

242-243. 138. Sur ce point, les seules études de première main datent de la fin du XIX e siècle. Elles sont dues à Fr. WINTER , Die Zisterzienser des Nordöstlichen Deutschlands, t. III, pp. 356-357, et, plus encore, à R. FRYDRYCHOWICZ , « Der Ritterorden von Calatrava in Tymau bei Mewe », dans les analyses duquel ont puisé J. FERREIRO

ALEMPARTE ,

« Asentamiento y extincion de la orden teutonica en

España », pp. 241-243, ec « España y Alemania en la Edad Media », p. 541, ou A. RODRÍGUEZ LÓPEZ , « El reino de Castilla y el Imperio germánico en la primera mitad del siglo XIII », pp. 619-620. Souvent présentée comme la contrepartie de l’établissement desTeutoniques à La Mota de los Caballeros au prix d’un lien dont N. JASPERT , « Der Deutsche Orden auf der Iberischen Halbinsel », p. 282, n. 24, a fait valoir le caractère improbable, parfois ravalée au contraire au rang de chimère, l’implantation des frères de Calatrava en Baltique a reçu hors de la péninsule Ibérique l’aval de spécialistes de renom tels que W. PARAVICINI , Die Preuβenreisen des europaïscken Adels, t. I, p. 109, n. 431, L.

PÓSÁN ,

« Prussian Missions and the Invitation of the Teutonic Order into

Kulmerland », p. 435, ou encore M. STARNAWSKA , « Military Orders and the Beginning of Crusades in Prussia », p. 422. K. BRUSKI, Ziemie nad dolnạ Wierzyçạ od XIII do poczạtku XV wieku, pp. 44-46, lui a même consacré des pages originales dont, pour des raisons linguistiques, il m’a été impossible de prendre connaissance. 139. De leur action militaire ne subsiste aucune trace du fait du peu de documentation conservée, ainsi que l’a relevé R. FRYDRYCHOWICZ , « Der Ritterorden von Calatrava in Tymau bei Mewe », pp. 319-320. Pour autant, dans un contexte militaire dont la fragilité a été bien soulignée par S. GOUGUENHEIM , « L’ordre teutonique en Prusse au XIIIe

siècle », p. 100, plusieurs frères de Calatrava

compteraient au nombre des fideles peregrini mentionnés dans la chronique d’Oliva, lors d’une offensive lancée en 1231 contre les païens. C’est du moins l’hypothèse esquissée par J. FERREIRO ALEMPARTE, « Asentamiento y extinción de la orden teutónica en España », p. 243.

140. Ce point a été mis en lumière par E. BENITO RUANO , Balduino II de Constantinopla y la orden de Santiago ». Un aperçu de son travail a été présenté par J. LONGNON , « L’empereur Baudouin II et l’ordre de Saint-Jacques », et par R. L. WOLFF , « Mortgage and Redemption of an Emperor’s Son », pp. 82-84. 141. E. BENITO RUANO, « Balduino II de Constantinopla y la orden de Santiago », pp. 7-8. 142. AHN, OM, carp. 91, doc. 2, publ. ibid, p. 31, doc, 3 : « Post predictum uero biennium, debemus ibidem habere et tenere perpetuo conuentum nostri ordinis in quo tenebimus milites, balistarios et seruientes bona fide secundum possibilitatem et quantitatem bonorum, possessionum et redditum que habuerimus in Imperio Romanie, ad arbitrium domni pape et Ecclesie romane. » 143. Édité dans BS, p. 168, l’acte a été repris par E. BENITO RUANO, « Balduino II de Constantinopla y la orden de Santiago », p. 29, doc I. 144. E. BENITO RUANO, «Balduino II de Constantinopla y la orden de Santiago», pp. 27-28. 145. II me paraît à cet égard significatif que le premier contact entre l’empereur et Pelayo Pérez Correa ait eu lieu en présence d’Innocent IV et que l’accord final ait été réalisé « de voluntate et assensu domini pape » (ibid., pp. 29 et 34, doc. I et 3). 146. Peut-être est-on fondé à voir un avatar de ce projet dans la proposition de Ramon Llull d’établir les ordres militaires in frontaria Grece ; voir RAMON infideles, p. 100.

LLULL ,

Tractatus de modo convertendi

592

147. Au sujet de ces milices, il est essentiel de se reporter aux travaux anciens de G.-G. MEERSSMAN , « Études sur les anciennes confréries dominicaines. Les milices de Jésus-Christ », ou, pour l’Italie, à l’analyse plus récente de N. HOUSLEY , « Politics and Heresy in Italy : Anti-Heretical Cru sades, Orders and Confratemities ». 148. Ainsi l’a mis en relief A. FOREY, « The Military Orders and the Holy War against Christians », pp. 9-12, repris dans

ID.,

Military Orders and Grusades ; VII, Les conclusions de l’historien

britannique ont été confirmées pour le Midi de la France par D. SELWOOD , Knights of the Chister, pp. 43-46, et D. CARRAZ, « Les ordres militaires face aux crises politico-religieuses de la basse vallée du Rhône », p, 390. 149. Cette idée a été défendue par G.-G.

MEERSSMAN ,

« Études sur les anciennes confréries

dominicaines. Les milices de Jésus-Christ », pp. 288-289. Reprise sans difficulté par D. LOMAX , La orden de Santiago, p. 21, ou G.

MERLO ,

« Militia Christi come impegno anriereticale », pp. 374-375,

cette position a été sévèrement critiquée par A. FOREY , « The Military Orders and the Holy War against Christians », pp. 6-7, repris dans

ID.,

Military Orders and Crusades, VII, selon qui l’acte de

fusion avec Santiago souscrit par le pape en 1231 ne concernait pas la milice de la Foi deJésusChrist, connue pour son investissement armé contre l’hérésie, mais la milice de la Foi et de la Paix, qui à la différence de sa rivale s’était engagée au service de Dieu à travers la parole. Si l’on ne peut que donner raison à l’historien britannique sur la confusion d’identité longuement entretenue entre les deux milices, on ne saurait néanmoins exdure que la confrérie de la Foi et de la Paix, unie à Santiago en 1231 avant de s’intégrer trente ans plus tard à la communauté distercienne de Feuillant, ait ponctuellement assumé un engagement armé au sujet duquel ses statuts, publiés par M. BRANET , « L’ordre de Saint-Jacques de la Foi et de la Paix », p. 99, montrent une véritable ambiguïté (Ph. JOSSERAND, « L’ordre de Santiago en France »,pp. 460-461). 150. Dirigée contre les héritiers de Frédéric II, l’alliance du Temple et de l’Hôpital avec la papauté dans les terres d’Italie méridionale a été observée notamment par N. HOUSLEY , The Italian Crusades, p. 63, et K. TOOMASPOEG, Templari e Ospitalieri nella Sicilia medievale, pp. 70-72. Elle a conduit certains frères à affronter militairement les armées gibelines. Parmi eux figuraient des Castillans, non seulement pour l’Hôpital (G. del GIUDICE , Codice diplomatico de Carlo I e II d’Angò, t. I, p. 237) mais aussi, probablement, pour le Temple (I Registri della cancilleria angioina, t. VII, p. 274, doc. 27). 151. Ainsi l’ont signalé A. JAVIERRE MUR , « Un contacto de la orden de Santiago con la Puglia en el tiempo de Currado de Soavia », et, plus récemment, Ph. JOSSERAND , « In servitio Dei et domini regis. Les ordres militaires du royaume de Castille et la défense de la Chrétienté latine », p. 100. 152. A. JAVIERRE MUR , « Un contacto de la orden de Santiago con la Puglia en el tiempo de Currado de Soavia », p. 93, a avancé que la donation à Santiago de l’église de Sancti Spiritus de Maitin, dans le diocèse de Salpe, faite en 1252, répondait à un désir pontifical d’amener l’Ordre à secourir laTerre sainte après l’échec de l’expédition de saint Louis. Cette hypothèse ne me paraît guère recevable. Les documents publiés par l’auteur invitent eux-mêmes à chercher une cause différente au geste d’Innocent IV. L’acte de donation, souscrit par le légat pontifical, fait ainsi obligation aux officiers du royaume de Sicile de remectre l’église de Sancti Spiritus au représentant du maître de Santiago « non obstante si collata fueri talicui per quondam Fredericum principem Romanorum aut officiales ipsius », Il semble cependant que l’injonction, à en juger par sa réitération, ne put être concrètement obéie avant 1266. Il est probable que la victoire du parti angevin permit alors de passer outre à l’hostilité des Staufen à l’implantation dans les Pouilles des Santiaguistes, qu’ils regardaient apparemment comme des ennemis. 153. Daté de 1229, l’acte de donation du monastère d’Orsara à Calatrava a été publié par D. VENTOLA,

Documenti vaticani relativi alla Puglia, t. I, p. 149, doc. 171. Signalé par J,-M.

MARTÍN ,

La

Pouille du VIe au XII e siècle , p. 673, n. 781, il a été considéré dans la perspective d’une vision d’ensemble du développement de l’Ordre dans les Pouilles par R. Orsara. Un capitolo dei rapporti pugliesi-iberici nei secoli XII-XIII ».

HIESTAND,

« San Michèle in

593

154. Liée sans doute à une perspective orientale, comme l’a rappelé A. MUR I RAURELL, « Relaciones europeas de las ordenes militares hispdnicas durante el siglo XIII », pp. 201 et 203, l’implantation de Calatrava dans les Pouilles a très vite permis au pouvoir pontifical d’associer les frères à la lutte contre Frédéric II et ses héritiers, ainsi que l’a récemment relevé C. RAIMONDI , « Sulle tracce dei cavalieri di Calatrava », pp. 215-216. 155. Ainsi l’a bien rappelé K. ELM , « Gli ordini militari. Un ceto di vita religiosa fra universalismo e particolarismo », p. 16 : « Tanto in Spagna che in territorio baltico non rappresentò alcuna diffcoltà l’assorbimiento di piccoli ordini da parte di altri maggtort e l’idea dell’unificazione degli ordini militari, il che dal punto de vista canonico suppone l’identità degli ordines militares. » 156. C. de AYALA MARTÍNEZ, Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, pp. 21-22 et 529. 157. Il est essentiel, comme l’a bien souligné D. LOMAX , « The Order of Santiago and the Kings of León », de prendre pleinement en compte l’aspect progressif du contrôle monarchique des milices dont une présentation synthétique a été offerte par C. de AYALA MARTÍNEZ , « Las órdenes militares y los procesos de afirmación monárquica ». 158. BNM, ms. 20600, f° 18r°-v°, publ. E. BENITO RUANO , « Santiago, Calatrava y Antioquía », p. 551 : « Hoc totum donauimus Petro predicto militie beati Jacobi uenerabili magistri et sacro eiusdem religionis conuentui […] tali conditione quod si a presenti mense septembri usque ad annum unum cum tanta manu fratrum suorum militum uenerint ut terram sibi a nobis concessam, cum Dei adiutorio et nostro, possint conquirere habeant in feodum et hereditatem iure perpetuo. Quod si termino prefixo minime uenerint, in nostro arbitrio erit uel eam nobis retinere uel donare quibus nobis placuerit. » 159. Ibid., pp. 557-558. La forteresse de Biskisrail, la Vetula des Francs, fut ainsi concédée quelques années plus tard aux Hospitaliers, que Bohémond III avait déjà tenté d’intéresser à sa défense avant de la proposer aux Santiaguistes. 160. J. LÓPEZ AGURLETA, Vida del venerable fundador de la orden de Santiago, pp. 154-156. 161. E. BENITO RUANO, « Santiago, Calatrava y Antioquía », p. 560. 162. Alberici monachi Trium Fontium Chronicon, pp. 939-940. Mise en évidence par D.

LOMAX ,

« La

conquista de Andalucía a través de la historiografía europea de la época », pp. 45 et 48-49, la valeur de ce texte a été récemment rappelée par F.J. HERNÁNDEZ , « La corte de Fernando III y la casa real de Francia », pp. 126-127. 163. Récemment, la posture traditionnelle a été nuancée par C. de AYALA MARTÍNEZ , « Fernando III y las órdenes militares », pp. 98-100. 164. A. FOREY , « The Order of Mountjoy », pp. 255-257, reproduit dans

ID.,

Military Orders and

Crusades, XI. 165. Ainsi l’a observé C. de AYALA

MARTÍNEZ ,

« Fernando III y las órdenes militares », p. 99, qui

néanmoins a très justement fait valoir que « la actitudde Fernando III no iba a facilitar la proliferación de este tipo de manifestaciones tnternaaonalistas de las órdenes peninsulares ». 166. ID., Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 529. 167. AHN, OM, carp. 91, doc. 5, publ. E. BENITO RUANO , « Balduino II de Constantinopla y ta orden de Santiago », p. 30, doc 2 : « Et hanc gratiam, tantum ista uice et isto procinctu, facimus et uolumus quod ista gratia ex hoc ulterius non extenditur. » 168. AHN, OM, carp. 91, doc 5, publ. ibid., p. 30, doc 2 : « Dilectioni uestre esse notum quod nos, ad preces sanctissimi patris domni pape et karisimi affinis nostri Balduini imperatoris Constantinopli, licentiam uobis magistro damus eundi personaliter in subsidium Imperii Romanie. Ita quod de regnis nostri possitis ducere in predictum subsidium quinquaginta fratres milites et centum dextrarios tantum et non plures. » 169. Édité dans BS, p. 168, l’acte a été repris par E. BENITO RUANO, « Balduino II de Constantinopla y la orden de Santiago », p. 29, doc. I : « Super succursu ipsius Imperii sit tractatum fuerit coram nobis quod tu magister cum trecentis militibus, centum balistariis ac mille servientibus bene armatis Constantinopolim vadas […] cum eisdem per biennium moraturus. »

594

170. Mis en évidence par Ph.

JOSSERAND ,

« In servitio Dei et domim regis. Les ordres militaires du

royaume de Castille et la défense de la Chrétienté latine », p. 102, le fait avait été relevé au préalable par E. BENITO RUANO, « Balduino II de Constantinopla y la orden de Santiago », p. 26. 171. C’est là l’unique concession faite par le maître aux restrictions décidées par l’infant Alphonse. Un défaut du parchemin interdit de connaître le nombre exact de Santiaguistes que le projet final comptait mobiliser : AHN, OM, carp. 91, doc 2, publ. E. BENITO RUANO , « Balduino II de Constantinopla y la orden de Santiago », p. 31, doc. 3 : « Nos magister ibimus Constantinopolim et ducemur nobiscum trecentos milites nobiles quorum […] erunt de ordine nostro, alii secularer tamen nobiles ». Selon toute vraisemblance, la lacune est ancienne car elle affecte les transcriptions du XVIIIe siècle, publiées dans BS, pp. 168-170, et, quelques décennies plus tard, dans le travail d’A. M. BURRIEL, Memorias para la vida del santo rey don Fernando III, pp. 489-491. 172. AHN, OM, carp. 91, doc. 2, publ. E. BENITO RUANO , « Balduino II de Constantinopla y la orden de Santiago », p. 31, doc. 3 : « Item ducemus ducentos balistarios quorum centum erunt equites et centum pedites boni et probi. » 173. Ibid., pp. 27-28. D’autres auteurs, par la suite, ont fait état de l’échec de ce projet, parmi lesquels R

LOCK,

« The Military Orders in Mainland Greece », p. 337, selon lequel, au risque de

quelque extrapolation, « it does show a disinclination on the part of the orders to become involved militarily in the Aegean in the mid-thirteenth century ». 174. AHN, OM, carp, 91, doc. 6, publ. E. BENITO RUANO , « Balduino II de Constantinopla y la orden de Santiago », pp. 37-36, doc 7 : « Predictus Imperator non erat paratus eis pecuniam assignare, contractas ille non potuit hac uice compleri, sed promittit se ita facturum quod per totum proximo uenturum mensem augusti habebit ex toto. » 175. Primera historia de la orden de Santiago, p. 369 : « El maestre, queriendo poner en obra su partida en prosecuçion del négocia, fue ynpedido por el dicho señor don Ferrando, que non le dio lugara ello, por nesçesidat de la guerra que, en aquellos tienpos, tenia con los moros de las partes de Africa. » 176. La valeur de cette rupture a été récemment confirmée par C. de AYALA MARTÍNEZ , Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 529. 177. L’expédition a été analysée en détail par F. CARRERAS I CANDI , « La creuada a Terra Santa », et C. de AYALA MARTÍNEZ, « Reflexiones en torno a la cruzada de 1269 ». 178.

JAUME

I, Llibre dels Feits, chap. 480, p. 168 : « Ealtre dia passam per Uclés, que ens convidà lo

maestre, e al dia que partim d’ací proferí’ns lo maestre que iria ab nós ab cent cavallers, e nós dixem-li que els li graïem molt. » 179. La présence du dignitaire de Calatrava au cours de l’expédition est rapportée parle roi Jacques Ier (ibid., chap. 487, p. 169), Elle est confirmée par un document dans lequel le souverain aragonais autorisait Ruy Pérez Ponce à conserver la moitié du monedaje qu’il devait percevoir « racione expensarum quas fecistis in passagio ultra mare in quo vos nobiscum ibatis ». Souscrit au retour de l’expédition, cet acte, dépourvu de date, a été publié par J. CARUANA

GÓMEZ DE BARREDA ,

« La

orden de Calatrava en Alcañiz », pp. 161-163, doc 6. 180. JAUME I, Llibre dels Feits, chap. 477-478, p. 167 : « E acostàs a nós lo maestre de l’Espital que havia nom frare Gonçalo Perero e era de Portugal […] e dix-nos que molt havíem bon cor e bona voluntat quan volíem servir a Déus, e dix-nos que ell havia gran volentat que ens servís ab tot ço que ell pogués haver de l’Espital en los cinc regnes d’Espanya, e nós que ho dixéssem al ret de Castella que volgués que ell anàs ab nós e que el ret li lleixàs traure de sa terra, de ço que l’Espital havia, ço que ell hauria mester, é nós dixem que li graïem molt la profirença que el nos feïa […] e sobre açò enviam al rei […] e dixem-li : “Rei, lo comanador nos ha profert sa ajuda que ens farà en aquest anada ab què vós li digats e li manets que us plaurà de l’ajuda que ell nos farà”. E sempre lo rei de Castella fizo-lo clamar, e vino el comanador e dixo-li denant nós : “Comanador, muit nos plaç d’ajuda e de servicio que vós fagades al ret d’Aragó, tanto e más que si a nós lo fiziessedes e esto vos mandamos que vos lo fagadef.”

595

181. Pour autant, il me paraît quelque peu exagéré d’écrire à propos du règne d’Alphonse X, comme l’a fait C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios castellanos durante el reinado de Alfonso X », p. 161, que « los envíos de ayuda a Oriente por parte de los Hospitalarios castellanos dependían del permiso del monarca ». C’est là confondre à mon sens le désir éventuel du roi et la réalité des faits. 182. J TORRES FONTES, Fueros y privilegios de Alfonso Xel Sabio al reino de Murcia, p. III, doc. 100. 183. ACA, Cancillería, reg. 81, f° 81r°-v°. 184. A. FOREY , The Templars in the Corona de Aragón, p. 326, s’est fondé sur un texte publié par H. FINKE, Acta Aragonensia, t. III, pp. 8-9, doc. 5, à l’intérieur duquel le souverain fait part au maître du

Temple du besoin qu’il aurait du matériel ordinairement acheminé en Orient. 185. H. FINKE, Acta Aragonensia, t. I, p. 158, doc. 108. 186. ID., Papsttum und Untergang des Templerordens, t. II, pp. 230-238, doc. 125 : « Les dits bens foren donats per les predecessors del señor rey al orde del Temple a defensio de la Esgleya occidental e a offensio e a impugnacio dels sarrahins Despanya » 187. A. FOREY , « The Military Orders in the Crusading Proposais », pp. 321-323, repris dans

ID.,

Military Orders and Crusades, VIII. 188. Dès le début du XX e siècle, le fait a été signalé par J,

DELAVILLE LE ROULX ,

Les Hospitaliers en

Terre sainte et à Chypre, p. 272. 189. Seul parmi les monarques ibériques de l’époque, Jacques I er assista aux délibérations du concile de Lyon, selon le témoignage qu’il fournit lui-même de la réunion (Llibre dels Feits, chap. 531, p. 181). 190. Le mémoire du maître a été publié par É. BALUZE , Vitœ paparum Avenionensium, t. III, p. 150 : « Dictus papa Gregorius et sanctus Ludovicus voluerunt habuere consilium super facto unionis predite et eorum intentio erat de omnibus religionibus armorum facere unam. Sed fuit responsum quod reges Yspanie nullatenus consentirent propter tres religiones armorum que sunt in sua patria stabilitate. Quare deliberatum fuit pro meliori quod unaqueque religio resideret in statu suo. » 191. Bien souligné par R. FRYDRYCHOWICZ , « Der Ritterorden von Calatrava in Tymau bei Mewe », p. 319, un tel constat a été récemment encore corroboré par M. STARNAWSKA , « Military Orders and the Beginning of Crusades in Prussia », p. 423, bien qu’une présence éventuelle jusqu’en 1245 ait été suggérée par J. M. RODRÍGUEZ GARCÍA , « El internacionalismo de las órdenes “hispanas” en el siglo XIII », p. 233, sans que l’auteur apporte de documents à l’appui de son hypothèse. 192. R. FRYDRYCHOWICZ, «Der Ritterorden von Calatrava in Tymau bei Mewe», p. 319. 193. Ibid., pp. 319-320. 194. K. BORCHARDT, «Military Orders in East Central Europe», p. 252. 195. Ainsi l’a bien relevé Z.

NOWAK ,

« Milites Christi de Prussia : Der Orden von Dobrin und seine

Stellung in die preufiische Mission ». 196. H. QUANDT, Baltische Studien, p. 120. 197. Elle a été en particulier dénoncée par R. FRYDRYCHOWICZ , « Der Ritterorden von Calatrava in Tymau bei Mewe », p. 319. 198. Le fait a été rapporté par J. M. CANIVEZ , Statuta capitulorum generalium ordinis Cisterciensis, t. II, pp. 296-297 : « Negotium pro quo petunt duces Polonie de mittendo ad partes suas conventum de Calatravia committitur abbati Morimundi in plenaria potesta ». 199. Elle a été récusée, nous l’avons vu, par différents auteurs dont A.

FOREY ,

« The Military

Orders and the Holy Waragainst Christians », pp. 6-7, repris dans ID., Military Orders and Crusadesf, VII. 200. G.-G.

MEERSSMAN ,

« Études sur les anciennes confréries dominicaines. Les milices de

JésusChrist », p. 289, et Ph. JOSSERAND, « L’ordre de Santiago en France », p. 461. 201. D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 21. 202. Ainsi l’a signalé dans un travail monographique M. BRANET , « L’ordre de Saint-Jacques de la Foi et de la Paix », pp. 101-102.

596

203. Ibid., p. 102. 204. Ce fait a été relevé par E. BENITO RUANO , « La orden de Santiago en Francia », pp. 17 et 47-48, et Ph. JOSSERAND , « In servitio Dei et domini regis. Les ordres militaires du royaume de Castille et la défense de la Chrétienté latine », p. 103. 205. On ne saurait toutefois souscrire à l’affirmation d’A, MUR I RAURELL , « Relaciones europeas de las órdenes militares hispánicas durante el siglo XIII », p. 230, qui évoque « la consistente presencia de las órdenes de Santiago y Calatrava en Italia a fines del siglo XIII ». 206. C. RAIMONDI, «Sulle tracce dei cavalieri di Calatrava», pp. 217-218. 207. AS V, Reg. Vat. 47, f° 171r°. L’acte, analysé par G. DIGARD , M. FAUCON et A. THOMAS, Les registres de Boniface VIII, t. I, p. 241, doc. 696, a été publiée à l’initiative de D,

VENTOLA ,

Documenti vaticani

relativi alla Puglia, t. II, pp. 3-4, doc I. 208. BC, pp. 154-156. À cet acte s’est référé R. HIESTAND , « San Michele in Orsara. Un capitolo dei rapporti pugliesi-iberici », p. 79, qui, du fait d’une erreur de datation provenant de la non-prise en compte de l’ère hispanique, l’a situé en 1338, augmentant d’autant la durée de la présence de Calatrava dans les terres apuliennes. 209. ACA, Cancillería, reg. 235, f° 60r°-v°, publ. P. PICATOSTE NAVARRO , « Intereses transalpinos de Jaime II en época de la conquista del reino de Murcia. La donación de los Calatravos al infante Juan en 1304 », pp. 463-464. 210. Ainsi l’avaient déjà signalé D. LOMAX , La orden de Santiago, p. 21, et A.

JAVIERRE MUR ,

« Un

contacto de la orden de Santiago con la Puglia en tiempo de Currado de Soavia », p. 93. 211. BS, pp. 274-275, L’acte rapporte la nomination d’un procureur envoyé en Castille « ad petendum ab eodem domino magistro confirmationem electionis in prœceptorem eiusdem sacra domus Sanctœ Maria […] nobilis et religiosi domini Frederici Mustacii militis electi in prœceptorem ». 212. ANTT, gav. 5, m.4, doc. II, publ. As gavetas da Torre do Tombo, t. II, pp. 409-413, doc. 901 : « Item quod commendatores et fratres locorum seu domorum dicti ordinis Sancti Jacobi in regnis Sicile et Aragonie perceperunt integre et percipere consueverunt omnes fructus, redditus et proventus provenientes ex locis seu domibus predictis et ipsos ussus et altos prout ets placuit expenderunt nec de ipso magistro generali dicti ordinis aliquod responderunt nec respondent nec dant sed de ipsis libere disponunt. » 213. ACA, Cancillería, reg. 235, f° 60r°. 214. L’avertissement lancé par E. BENITO RUANO , « La orden de Santiago en Francis », p. 29, mérite d’être pris en compte, bien que je me refuse pour ma part à dénier toute importance aux contributions directes acquittées aux chefs d’ordre par les établissements implantés hors de la péninsule Ibérique (Ph. JOSSERAND, « L’ordre de Santiago en France », pp. 466-467). 215. ASV, Reg. Vat. 94, f° 97r°-v° : « Significasti nobis quod quosdam maledictionis alumpnos, unum videlicet vocatum Stellam de Lucba confratrem ordinis militie Sancti Jacobi de Ispania et alium eius socium, cuius nomen te asseris ignorare, portantes quasdam litteras bullatas sub nostro nomine fabricatas, quas ex earum inspectione habuisti vehementer de falcitate suspectas, cum quibus iidem Stella et socius, sub questus nomine predicando, utebuntur a populis pecunias extorquere. » Cet acte a été brièvement analysé par G. MOLLAT, Jean XXII. Lettres communes, t. IX, p. 421, doc, 50714. 216. Ph. JOSSSERAND , « Inservitio Dei et domini regis. Les ordres militaires du royaume de Castille et la défense de la Chrétienté latine », pp. 103-104. 217. Ainsi, J. O’ CALLAGHAN, « The Affiliation of the Order of Cîteaux », p. 44, n. 3, repris dans

ID.,

The Spanish Military Order of Calatrava and its Affiliates, I, relève à titre d’exemple une bulle de Boniface VIII de 1297, publiée à l’initiative de J. DELAVILLE LE ROULX , Cartulaire général de l’ordre des Hospitaliers, t.III, p. 711, doc. 4368, qui mentionne apparemment la présence de Calatrava en Bohême. 218. A. RODRÍGUEZ

LÓPEZ ,

La consolidación territorial de la monarquía feudal castellana. Expansión y

fronteras durante el reinado de Fernando III, p. 120.

597

219. À cet égard, il convient d’être prudent par rapport à l’utilisation qu’en ont faite J. M. RODRÍGUEZ GARCÍA ,

« El internacionalismo de las órdenes militares “hispanas” en el siglo XIII e »,

pp. 234-235, ou encore A. MUR I RAURELL, « Relaciones europeas de las órdenes militares hispánicas durante el siglo XIII », p. 225, selon qui, au tout début du XIV e siècle, « la orden de Calatrava aparece citada en Bohemia, Hungría, ducado de Polonia, marquesado de Moravia y en Inglaterra, Gales, Escocia, Irlandia, además de en Toscana, Romaña y Marca Trevisana, de lo que tenemos noticia a través del Registro Vaticano número 51 ». 220. ASV, Reg. Vat. 51, ff os 208v° et 216v°, publ. Ch. GRANDJEAN , Les registres de Benoît XI, pp. 705 et 752-753, doc. 1162 et 1220. 221. ASV, Reg. Vat 51, f° 216v° : « Necnon magistris et preceptoribus militie Templi et Hospitalis Sancti Johannis Jerosolimitani et beate Marie Theutonicorum et Calatravensis per partes Anglie, Wallie, Scotie et Ybernie constitutis. » 222. H. FINKE, Papsttum und Untergang des Templerordens, t. II, p. 285, doc. 139. 223. Ibid., t. II, pp. 282-283, doc. 139 : « Fom en consistori dissapte prop passat, que hom comptava.v. idus marcii, e proposam largament del dret dels princeps Despanya sobre aquest fet […] e fo la nostra conclusio que, qual que ordonament se fees dels dits bens, se agues a fer de vostre espress consentiment e no en altre manera [… ] E quant al fet del Espital specificarn mes los missatgers del rey de Portugal que nos, cor dixeren que no era raho quels bens aquests fossen applicats al Espital e quel rey de Portugal no hi consintria. » 224. Ibid., t. II, p. 284, doc. 139 : « É diguemli quens oyr sobre aquest fet que voliem mes specificar vostre enteniment, senyor, e dir mes sobre la raho que ja haviem proposada altra vegada. » 225. Lors de la première audience, les envoyés aragonais passèrent d’ailleurs sous silence le projet de Jacques II intéressant Santiago, auquel ils savaient que la Curie pontificale était hostile. Ibid., t. II, p. 283, doc. 139 : « Del orde Ducles nons en calia parlar que ja sabiem que nols hi anave lur cor ». 226. Ibid., t. II, p. 285, doc. 139 : « E dix que ell veya que applicar aquests bens a orde novellament faedor, per ço que los bens del Temple son ara mal menats, ne a la Terra Santa, ne a vos, senyor, ne a altra cosa daquest gran temps non seria fet servey […] aytambe applicar los a Ucles o a Calatrava, com no son ordens generals per lo mon, non porien accorer a profitar los bens en les altres parts on no son poblats, mas que al Espital, si eren applicats,per ço cor han per tots lochs on lo Temple havia, serien mils procurats. » 227. Ces projets ont été étudiés par A. LUTTRELL , « La Corona de Aragón y las órdenes militares », pp. 73-74, et « Gli Ospedalieri e un progetto per la Sardegna », pp. 504 et 507, repris dans

ID., The

Hospitallers in Cyprus, Rhodes, Greece and the West, XII, et The Hospitaller State on Rhodes and its Western Provinces, XVI. 228. HERNANDO DEL PULGAR, Crónica de los señores reyes católicos don Fernando é doña Isabel de Castilla y de Aragón, p. 377 : « É. suplicóles que les diesen licencia para que él con toda la orden de la caballería de Santiago fuese á la tierra de moros, á les facer guerra que era obligado de facer, porque sirviese á Dios é a ellos, é cumphese los estatutos de su orden. El rey é la reyna le dixeron que su suplicacion era de catholico christiano é que ellos ansimesmo estaban en propósito de dar orden en la guerra contra los moros, pero que agora estaban occupados en mander facer armada contra los Turcos. Aquella expedida, luego entederian en su suplicacion, é le llamarian para lo que de cerca de aquella guerra se debia facer. » 229. Plusieurs travaux monographiques ont été consacrés à l’institution. Écrit en 1806, mais publié au début du XXe siècle seulement, le discours de réception à la Real Academia de la Historia de J. PÉREZ VILLAMIL , « Origen e instituto de la orden de Santa María de España », ou l’étude de J. MENÉNDEZ PIDAL , « Noticias acerca de la orden de Santa María de España », réclament aujourd’hui d’être repris à la lumière de l’analyse de J. TORRES FONTES , « La orden de Santa María de España », qui demeure la référence la plus sûre à propos de la milice alphonsine. 230. J. TORRES

FONTES ,

« La orden de Santa María de España », p. 801, et Ph.

órdenes militares y el mar en el contexte de la batalla del Estrecho ».

JOSSERAND ,

« Las

598

231. J.-M. CANIVEZ , Statuta capitulorum generalium ordinis Cisterciensis, t. III, p. 75 : « Qui vocatur abbatia Santa Maria regalis Murtiœ ». 232. Ainsi l’a bien mis en évidence C. de AYALA MARTÍNEZ , « La monarquía y las órdenes militares durante el reinado de Alfonso X », p. 453. 233. A. RODRÍGUEZ DE LA PEÑA , « Las órdenes militares como instrumentes de la monarquía ». On ne peut toutefois manquer de souligner davantage que ne le fait l’auteur que, si l’intention frédéricienne était bien réelle, sa traduction resta décevante. Il n’est en effet plus possible aujourd’hui de considérer l’ordre teutonique au XIIIe siècle comme une institution dynastique au sens où l’ont fait E. KANTOROWICZ , Kaiser Friedrich der Zweite, p. 84, ou I. MATISON , « Zum politischen Aspekt der Goldener Bulle von Rimini », p. 53. Les critiques apportées à ce propos par U. ARNOLD , « Der Deutsche Orden zwischen Kaiser und Papst », pp. 60-61, ou par H. CLEVE , « Kaiser Friedrich II. und die Ritterorden », pp. 63 et 73, me semblent absolument décisives. 234. J. GUIRAUD , Les registres de Grégoire X, p. 75, doc 201. Signalé auparavant par A. BERETTA,

BALLESTEROS -

Alfonso Xel Sabio, pp. 708-709, ce document a fait l’objet d’un commentaire très complet

de la part d’A. RODRÍGUEZ DE LA PEÑA , « La orden de Santa María de España y la orden teutónica », pp. 237-239. 235. J. GUIRAUD , Les registres de Grégoire X, p. 75, doc. 201 : « Pene omnium communi judicio manifesti comperimus eas, ut sepius et quasi ubilibet, exitus difficiles habuise, humilitatem in suis pretendisse primordiis, et in fine tumultosa scandala genuisse, frequenter in illorum redundasse pernicium, qui multis estudiis illas evexerant, finaliter autem in exitrialis conspirationis detestabile propositum mutavisse, ac ideo sedem apostolicam cuidam simili confratrie, per catholicos reges et principes in favorem ecclesiastica libertatis piis studis in Alemannie partibus inchoata, non solumpetitum denegasse favorem, verum etiam illius progresibus utiliter obstitisse. » 236. Ibid., p. 75, doc. 201 : « In premisso quoque confratrie consortio tuo specialiter et regni tui periculo, sicut in oculi nostripupilla tactum contrarium formidari, a finali petitionum ipsarum expeditions tandem cessare providemus, donec ac tuam notitiam quid in talibus ipsius Sedis experientia sentiat perducamus. » 237. J. TORRES FONTES , « La orden de Santa María de España », pp. 811-813, doc. 3 : « Nos igitur ex devotione tanto principis tam inmensa et ordinatione tam sancta spirituali jucunditate laetantes ac exulatantes in Domino precibusque ipsius domini regis predictis benigno concurrentes assensu eosdem per singula ad gratiam exauditionis accepimus gratiose predictum monasterium Cartagenie cum omnibus suis membris habitis et habendis nostro incorporavimus ordini personasque eorum religiosas ad nostri ordinis recepimus unitatem. Idemque monasterium Cartagenie abbati ac monasterio Grandis Sylve tamquam propriam filiam duximus submittendum ad ipso regendum sub obedientiefiliali. » 238. Ibid., pp. 813-814, doc. 4 : « Fratribus loci de Cartagenia concedimus in posterum facultatem liberam eligendi abbatem et abbati Grandis Sylve predicto suisque successoribus paternitatem et posteritatem plenariam confirmandi. » 239. Archivo Catedral de Santiago, Tumbo B, f° 281r°-v°, et AHN, Clero, carp. 1451, doc 19, publ. ibid., pp. 810 et 810-811, doc 1 et 2. 240. Ainsi l’a faitvaloir C. de AYALA

MARTÍNEZ ,

« La monarquía y las órdenes militares durante el

reinado de Alfonso X », p. 454. 241. J- TORRES FONTES, «La orden de Santa María de España», pp. 805-806. 242. Ibid., p. 805. 243. Ph. JOSSERAND, « Las ordenes militares y el mar en el contexto de la batalla del Estrecho ». 244. Le contrat est inséré dans l’acte du repartimiento de Séville, publié par J. GONZÁLEZ GONZÁLEZ , Repartimiento de Sevilla, t. II, pp. 172-174, et par M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ , Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 33-34, doc. 37 : « E el pleito es éste : recevimos de vos una galen aparejada de remos e de velas e de todas aquellas cosas que obiere menester, é avemos de tener en ella dozientos homes, é destos docientos homes los treinta armados de fierro, é diez ballesteros armados de fojas de fierro con veinte ballestas, é los otros homes que fincaren que los tengamos armados de escudos e de capillos de fierro así como es costume

599

de los galeotes, é que vos fagamos serviçio con esta galea e con estos homes, así como sobredicho es, tres meses al anno, a doquier que vos mandáredes por mar, a nuestra costa é a nuestra misión. » 245. J. TORRES FONTES, «La orden de Santa María de España», p. 804. 246. Ibid., pp. 814-815, doc. 6 :« Sepades que estos ganados que los omnes lieuan que esta mi carta traen son del Ospital del Emperador que es en Burgos, que yo di al monasterio de la cauallería de Sancta Maria de Cartagena de la orden del Çistel et tengo por bien que estos ganados anden saluos et seguros por todas las partes de mios regnos et pascan las yeruas et beuan las aguas assi como los mios mismos. » 247. Crónica del rey don Alfonso décimo, chap. 69, pp. 53-54 : « En esto laflota partió de Sevilla, en este mes de otubre, é todas aquellas gentes que mandó ir con ella, é fueron al Estrecho é cercaron a Algecira por la mar, é guardaron por luengo tienpo que non pasára ningund navío de allen mar aquende. » 248. Ibid., chap. 72, pp. 55-57. 249. AHN, Osuna, leg. 81, doc. 2et leg. 102, doc. 1, publ. M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ , Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 478-480 et 480-482, doc. 453 et 454. 250. AHN, OM, carp. 222, doc 4, publ. J. TORRES FONTES , « La orden de Santa María de España », pp. 817-819, doc 10, et M. GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Diplomatario andaluz de Alfonso X, pp. 475-476, doc 451. 251. AHN, OM, carp. 222, doc 4 : « Por grand sabor que auemos de fazer bien e merçed a la orden de Sancta Maria d’Espanna, que nos estableçiemos a seruiçio de Dios e a loor de la Virgen sancta Maria, su madre, damos e otorgamos […] a don Pedro Nunnez, maestre della e a los otros maestres que seran despues del, e al conuento dessa misma orden, la villa e el castiello de Medina Sidonia, a que nos ponemos nombre Estrella, en que tengan el conuento mayor que esta orden ha de tener en esta frontera del regno de Seuilla. » 252. C. de AYALA MARTÍNEZ , « La monarquía y las órdenes militares durante el reinado de Alfonso X », p. 453. Privée de son objectif naval initial, l’institution, à en croire l’auteur, « fue evolucionando hasta convertirse en una orden militar más ». 253. J. TORRES FONTES, « La orden de Santa María de España », p. 809. 254. Ainsi l’ont fait A. FOREY , « The Military Orders and the Spanish Reconquest », p. 226, repris dans

ID.,

Military Orders and Crusades, V, et C. de

AYALA MARTÍNEZ ,

« Participación y significado de

las órdenes militares en la conquista de Carmona », p. 157. 255. La transcription de l’obituaire, établie dans la seconde moitié du XVI e siècle parle chroniqueur de Philippe II Ambrosio de Morales, a été éditée deux cents ans plus tard dans les Opúsculos castellanos de Ambrosio de Morales, t II, p. 25. 256. Susceptible de servir de base à un raisonnement analogique, un élément de grand intérêt ressort de l’étude d’A, reprise dans

ID.,

LUTTRELL ,

« The Aragonese Crown and the Knights of Rhodes », p. 18,

The Hospitaliers in Cyprus, Rhodes, Greece and the West, XI, qui analyse un projet

élaboré dans les années centrales du XIVe siècle par le roi d’Aragon Pierre IV, désireux de réunir à l’Hôpital l’ordre de Montesa, fondé quelque trois décennies plus tôt par Jacques II afin d’empêcher que les biens aragonais du t emple ne soient dévolus à la milice rhodienne. D’une telle perspective de fusion, nul ne déduirait que Montesa avait perdu dans l’esprit de Pierre IV son caractère national ; au contraire, c’est parce que l’Hôpital, nous le verrons, avait acquis cette dernière dimension en Aragon au cours des années 1340 qu’un tel plan, auparavant dépourvu de tout e chance de réussite, devenait précisément envisageable. 257. D’après les listes de maîtres transmises depuis le XV e siècle, Pedro Núñez aurait été porté à la tête de la milice en juillet 1280. La date précise est invérifiable en l’état, mais il ne fait pas de doute que ce dignitaire succéda à Gonzalo Ruiz Girón, à la place duquel il est attesté le 24 avril 1281, quand le roi remit à Santiago le château de Cieza (AHN, OM, carp. 90, doc. 2, publ. J. TORRES FONTES, Fueros y privilegios de Alfonso Xel Sabio al reino de Murcia, pp. 158-160, doc 151).

258. Ph. JOSSERAND, « In servitto Dei et domini regis. Les ordres militaires du royaume de Castille et la défense de la Chrétienté latine », p. 105.

600

259. Ainsi l’ont bien observé A. LUTTRELL , « La Corona de Aragón y las órdenes militares », p. 69, repris dans ID., The Hospitaliers in Cyprus, Rhodes, Greece and the West, XII ou D.

LOMAX ,

« El rey don

Diniz y la orden de Santiago », p. 487. 260. Méconnu, le projet a été signalé par A. LUTTRELL , « The Hospitaliers of Rhodes : Prospectives, Problems, Possibilities », p. 263, et « Las órdenes militares en la sociedad hispánica », p. 592, repris dans ID., Latin Greece, the Hospitaliers and the Crusades, I, et The Hospitaliers of Rhodes and their Mediterranean World, XVI, P, LINEHAN , History and the Historians of Medieval Spain, p. 578, et A. FOREY , The Fall of the Templars in the Crown of Aragon, p. 195. Situé en 1331 parles trois historiens britanniques, il semble qu’il ait été en réalité échafaudé quelque quatre ans plus tôt, à en croire une lettre pontificale découverte par J. ZUNZUNEGUI ARAMBURU , « La misión del obispo de Senez al reino de Casrilla », p. 20, n. 43 bis. 261. ASV, Reg.Vat. 116, ffos 84v°-85r° : « Nec uidemus etiam quod ordo militant si crearetur ibidem de nouo adeo regiis existeret opportunitatibus utilis, enim ordo dicti Hospitalis utilior esse possit. » 262. L’acceptation par le souverain du refus pontifical ne fut pas immédiate. Ce point a été mis en valeur par J. ZUNZUNEGUI ARAMBURU , « La misión del obispo de Senez al reino de Castilla », p. 20, à l’avis duquel je ne saurais toutefois entièrement me ranger car, lorsqu’il souligne qu’après 1331, « no quedaba otro remedio que someterse y ejecutar la orden pontificia », il me paraît sous-estimer la force du contrôle exercé parle roi sur les milices de ses États (Ph. JOSSERAND , « In servitio Dei et domini regis. Les ordres militaires du royaume de Castille et la défense de la Chrétienté latine », p. 105). 263. Contrairement à l’opinion récemment exprimée C. BARQUERO GOÑI , Los cabalieros hospitalarios durante la Edad Media en España, p. 129, A.

FOREY ,

« Towards a Profile of the Templars », p. 204, a

relevé avec beaucoup de justesse que les tendances centrifuges perceptibles à l’échelle des prieurés occidentaux de la péninsule Ibérique étaient davantage dues à l’action des rois qu’à celle des frères. À ces questions, il m’a été donné de consacrer récemment un travail dont la matière constitue la matrice des paragraphes qui suivent (Ph.

JOSSERAND ,

« À l’épreuve d’une logique

nationale : le prieuré castillan de l’Hôpital et Rhodes au XIV e siècle »). 264. Ainsi l’a observé A. FOREY , « The Military Orders in the Crusading Proposals », p. 333, repris dans ID., Military Orders and Crusades, VIII. 265. Ce soutien a été bien mis en évidence par S, MENACHE , « The Hospitaliers during Clément V’s Pontificale », et A. LUTTRELL, « The Hospitaliers and the Papacy ». 266. A. LUTTRELL , « Gli Ospitalieri dal continente alle isole », en particulier p. 83, repris dans

ID.,

The Hospitalier State on Rhodes and its Western Provinces, II. 267. ID., « The Military and Naval Organization of the Hospitaliers », et « The Earliest Documents of the Hospitalier Corso at Rhodes », reproduits dans

ID.,

The Hospitaliers of Rhodes and their

Mediterranean World, XIX, et The Hospitalier State on Rhodes and its Western Provinces, VIII. 268. ID., « Papauté et Hôpital : l’enquête de 1373 », p. 10. 269. ID., « Rhodes : base militaire, colonie, métropole de 1306 à 1440 », p. 237, reproduit dans

ID.,

The Hospitalier State on Rhodes and its Western Provinces, VII. 270.

ID.,

« Gli Ospitalieri dal continente aile isole », p. 88, repris dans

ID.,

The Hospitalier State on

Rhodes andits Western Provinces, II. 271. BNF, Mss. français 1978, f° 170r° : « Et apres de ce le dit pape casse celuy maistre por les grans et folles espenses que il fasoit. Et a cellut tens la maison fu trouee en detes de.viij c millia.vj c lxvj florins de or. Apres le dit papa comande as proudeshomes freres qui estoient a celui tens a Auignon que eaus deusent eslire maistre et eaus fistent maistre Elion de Uillanoua. » Le texte a été retranscrit par A.

LUTTRELL ,

« Notes on Foulques de Villaret, master of the Hospital », p. 82, reproduit dans ID., The Hospitaliers of Rhodes and their Mediterranean World, IV.

601

272. A. LUTTRELL , « Actividades economicas de los Hospitalarios », p. 176, et « The Hospitaliers of Rhodes : Prospectives, Problems, Possibilities », pp. 256-257, repris dans

ID.,

The Hospitaliers in

Cyprus, Rhodes, Greece and the West, VII, et Latin Greece, the Hospitaliers and the Crusades, I. 273. La lettre de Déodat de Gozon est rapportée par R.

D’AUBERT DE VERTOT ,

Histoire des chevaliers

hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, t. II, pp. 571-572. 274. Un parallèle intéressant peut être établi avec la situation du Temple castillan récemment analysée par Ph.

JOSSERAND ,

« Entre Orient et Occident : l’ordre du Temple dans le contexte

castillan du règne d’Alphonse X », pp. 133-140. 275. BNV, SO, vol. 16, doc, 8. C’est ce que précisait le maître Odon des Pins dans une lettre au prieur de Saint-Gilles Guillaume de Villaret : « Ideo nollemus quod isto tempore subtramarinis ad partes istas ueniret aliquis frater noster pretextu alicui mandatus […] exceptis tamen fratribus que sunt de magna preceptoria Y spanie et de prioratu Anglie in proximo futuro augusti passagio nec non et fratribus.vii. quibus expresse mandauimus ut in eodem passagio adpartes istas se personaliter transferint et exceptis etiam nuntiis de quolibet prioratu cum responstone solita. » 276. ASV, Reg. Av. 14, ffos 428v°-429r°. Il lui ordonnait de retirer du montant final de l’estimation les dépenses « que dictus prior tam pro responsione ordinaria conuentui ultramarino facienda quam pro exoneratione debitorum Hospitalis eiusdem habebit soluere annuatim ». L’acte, sous une cote erronée, a été analysé de manière succincte par G. MOLLAT, Jean XXII. Lettres communes, t. III, pp. 359-360, doc. 14214, et publié par B. PALACIOS MARTÍN (éd.), Colección diplomática médiéval de la orden de Alcántara, t.I, pp. 362-363, doc. 505. 277. ACL, doc. 11326. Le document a été analysé par J. A. MARTÍN FUERTES , Colección documental del Archivo de la Catedral de León, pp. 283-284, doc. 2925. 278. Ainsi l’a mis en évidence pour l’Aragon M. BONET DONATO , La orden del Hospital en la Corona de Aragón, pp. 81-83. Récemment, les acquis de son analyse ont été validés à l’échelle de la péninsule Ibérique tout entière par C. BARQUERO

GOÑI ,

Los caballeros hospitalarios durante la Edad Media en

España., pp. 126-129. 279. Un résumé des différents concepts de la fiscalité de l’Ordre a été présenté par A. « The Hospitaliers’Western Accounts », pp. 4-5, repris dans

ID.,

LUTTRELL ,

The Hospitalier State on Rhodes and

its Western Provinces, XI, et par S. FIORINI et A. LUTTRELL , « The Italian Hospitaliers at Rhodes », p. 214. 280. BNV, RCG, vol. 280, f° 9r°-v° : « Establi est pour les grans damages qui sont avenus au temps passe a notre religion, pour les mals paiemans de responsions que chascun priour ou baillis par chapitre general doient mander leurs responsions, chascun au outra mer, au maestre et au couvent ala sainte croys de setembre si come est acostume ou deça la mer le maistre ou son lieutenant comandera ceest assavor au plus tart a la mie aost et qui faudra de paier si come est dessus dit dés adonc se tiegne pour rapelles et doye prendre son chamin de dans un moys pour aler ala presance du maestre et du convent a montrer sescuze et soit fait deh rayson segont les ordenances de la mayson. » Le document a été publié, avec quelques erreurs, par Ch. TIPTON, « The 1330 Chapter General of the Knights Hospitaliers at Montpellier », pp. 304-305 281. Códice 602, f° 155r°. 282. AHN, Códice 600, ffos 97r°-98r°, En octobre 1350, Juan Fernández de Heredia ordonna au nom du maître au prieur de Castille, Fernán Pérez de Deza, de réparer conformément aux statuts de Montpellier la désobéissance « en que sodes encorrido porno pagar ni venir a fazer vuestra excusatio ». 283. Du moins est-ce l’opinion de M. BONET DONATO , La orden del Hospital en la Corona de Aragón, p. 158. Le plus ancien statut que l’auteur invoque à l’appui de son affirmation remonte cependant à la période où l’institution était établie à Chypre. 284. AHN, Códice 602, f° 145v°. Le 6 février 1357 Juan Fernández de Heredia enjoignait ainsi à chacun des frères du prieuré de Castille de remettre à son lieutenant l’ensemble des biens qui avaient appartenu au défunt commandeur de Puente Órbigo et de Santa María de la Horta : « Por

602

aquesto a uos a a cada uno de uos dezimos e mandamos fuertment […] que cauallos, mulas e quales quier bestias, siellas, armas., ropas, joyas, pan, vino, dineros e quales quiere otras cosas que tengades en poder uestro o de otri de uoluntat uestra, los quales fueron del dicho ffray Fortun Sanchez, aquellos de continent uista la present non fiquedes, dedes e liuredes desenbargadament al dicho ffray Johan Lopez o a qui el querra en nombre suyo e por el e no a otra persona alguna. » De ce document, retranscrit par Ph. JOSSERAND ,

« Église et pouvoir dans la péninsule Ibérique », t. III, pp. 753-754, il ressort clairement

que le droit de dépouille en Castille, à la différence de l’Aragon, ne s’était pas toujours transformé en un versement monétaire. 285. AHN, Códice 602, f° 141r°-v°, publ, ibid, t. III, pp. 741-742 : « Cierto es uos auer recibido del arnes de ffrey Ferrand Ferrandez de Sarria dos mill doblas doro e mas e otras dtuersas cosas que han del arnes segunt que por el inuentario fecho del dicho arnes mas largament puede pareçer. Et en las dichas doblas eran nouecientos florines las quales el dicho ffray Ferrand Ferrandez a nos hera tenido dar del arrendamiento de la baylia de Cayroga del tiempo que la touo. Et el remanient de las dichas doblas con las otras cosas del armes fincaua e es todo del senny or maestro e conuent. » 286. BNV, RCG, vol. 280, f° 49r : « Fu ordene per le maistre e prodes homes du conuent que les priores et baillies qui vaqueroyent fassent retenus per troys ans a la main dou maistre e dou conuent et car en autre maniéere les dits gualees et charges non pooyrons sustenir ni supportier. » 287. AHN, Códice 599, f° 52r°-v°, et Códice 602, ff os 2v°-3r°. 288. Le fait est consigné dans l’ordre de payer adressé aux commandeurs de Castille par Juan Fernández de Heredia : « Por parte del honrado religioso fray Rodrigo Alfonso, nos e dado a entender quel sennyor maestro manda por su carta que uos otros le pagodes las expensas que fizo en el pasage que ultimament fizo en Rodas. Por que uos dezimos e mandamos que les dichas expensas distribuyades entre uos e aquellas pagades al dicho fray Rodrigo Alfonso o a qui el querra en nombre suyo e por el cerca la continencia e tenor de la carta del dicho sennyor maestre e conuent. » (AHN, Códice 602, f° 155r°, publ. Ph. JOSSERAND, « Église et pouvoir dans la péninsule Ibérique », t. III, pp. 782-783). 289. La définition des camere magistrales a été donnée par J. RILEY -SMITH, The Knights of St. John in Jerusalem and Cyprus, pp. 351-352. 290. À peine traitées par C.

BARQUERO GOÑI ,

« Los Hospitalarios casteUanos a mediados del siglo

XIV », qui dans une récente synthèse ne leur accorde qu’une fugace mention ( ID., Los caballeros hospitalarios durante la Edad Media en España, p. 143), elles montrent la nécessité impérative, pour qui s’intéresse à l’Hôpital, de prendre en compte les archives maltaises. Signalée récemment pour la Hongrie par Z.

HUNYADI

, « Milites Christi in the Medieval Kingdom of Hungary : a

Historiographical Overview », p. 55, l’utilité d’une telle démarche ne saurait être moindre s’agissant de la Castille. 291. BNV, RBC, vol 317, f° 114r°, et vol, 318, f° 91r°. Dans son travail sur l’Aragon, M. DONATO ,

BONET

La orden del Hospital en la Corona de Aragón, p. 172, a cité le premier de ces deux actes, en

écorchant le nom des chambres magistrales castillanes. 292. BNV, SO, vol. 16, doc 37. 293. L’évolution a été signalée par C. BARQUERO GOÑI ,» Los Hospitalarios en el reino de León », p. 357, et « Disputas por el priorato del Hospital en Castilla durante los siglos XIV y XV », pp. 349-350, ou encore Ph. JOSSERAND , « Un maître politique : Fernán Rodríguez de Valbuena », pp. 1317-1318. 294. Crónica del rey don Alfonso XI, chap. 119, p. 252 : « Et en este tiempo veno al realdon frey Alfonso Ortiz Calderon, prior de la orden de Sant Joan, que avia morado en Rodas fasta entonce, et traxo el prioradgo de Castiella ede Leon, por que gelo dió su maestre, » Une mention très similaire est rapportée dans la Gran Crónica de Alfonso XI, t. II, chap. 140, p. 53. 295. BNV, RBC, vol. 280, f° 33v°. Le prieur est confirmé selon le procès de délibération « ad quinque annos sub responsione duorum milium florinum ».

603

296. Dès la première moitié du XIVe siècle, il est ainsi attesté à Chypre, d’après A. LUTTRELL , « The Hospitaliers in Cyprus after 1386 », pp. 126-127, repris dans

ID., The

Hospitalier State on Rhodes and

its Western Provinces, V. 297. La sanction est exprimée dans les statuts de 1340 (BNV, RBC, vol. 280, f° 44) : « Item recorde est que li priours ans quels en cestuy chapistre seront dones prioures que non ont paye en termement leur responsions ou subuencions ou autres debtes ou eussent fait debtes aucuns en leurs prioures, que les letres de la concession de leurs prioures non leur soient rendues fin atant que yl ayent en termement satisfayt. » 298. BNV, RBC, vol, 280, f° 48r° : « Item, parce que les priors et baillis per chapitre general de un grant temps enssa ne sont este rapelles ni ont fait leur passatges, est establi que de an en an oper chapitre o sur annee per les grans necessites que nostre religion a en les parties de sa mer, les quales ni encores les autres besoignes de la mer sens luer presence non pooyent dessa estre ben ordonees soyent rapelles. iiii. o.v. priors o baillis per chapitre general o plus o menys, se lont que au maistre avec le conseilh des prodes homes dou conuent sera avist fin a tant que tous les pnors et baillis per chapitre général unefoys soyent repelles et venus avecques leur passatge en la presence dou maistre e dou conuent. Et que en apres que chascun aura fait une foys son passatge chascun prioro bailli per chapitre general per son torn soit repelles et tenus de venre de sa mer avecque son passage de.v. en.v. anys se lont les anciens usatges et coutumes de nostre maison. » 299. Présenté au plan général par J. RILEY -SMITH, The Knights of St. John in Jérusalem and Cyprus, pp. 349-352, ce fait a été signalé à l’échelle hispanique par C. BARQUERO GOÑI , « Los Hospitalarios en el reino de León », p. 351, qui désigne le bénéfice dont de tels dignitaires sont investis par le terme d’encomienda de gracia. 300. AHN, OM, carp. 462, doc. 178. 301. BNV, RBC, vol. 317, f° 127r°-v°. 302. AHN, Códice 602, f° 156r°-v°, publ. Ph.

JOSSERAND ,

« Église et pouvoir dans la péninsule

Ibérique », t. III, p. 788. 303. Leur rôle a été analysé à l’échelle de la péninsule Ibérique par M. BONET DONATO , La orden del Hospital en la Corona de Aragón, pp. 152-153, qui rapporte leur intervention aux ambitions du maître comme l’a fait, pour le Temple, Ph.

JOSSERAND ,

« Entre Orient et Occident : l’ordre du

Temple dans le contexte castillan du règne d’Alphonse X », pp. 134-135. 304. BNV, RBC, vol. 317, f° 99r°, et vol. 318, f° 91r°. Il faut relever que dans le dernier document Juan Fernández de Heredia exerce, dans le cadre de la péninsule Ibérique, les fonctions de collecteur des responsiones et de visiteur général de l’Ordre. 305. L’épisode a été bien souligné par M. SÁNCHEZ MARTÍNEZ , « Las órdenes militares en la cruzada granadina de Alfonso el Benigno », p. 38. Il avait été précédemment signalé par A. LUTTRELL, « The Aragonese Crown and the Knights Hospitaliers of Rhodes », p. 7, repris dans ID., The Hospitaliers in Cyprus, Rhodes, Greece and the West, XI. 306. Plusieurs exemples d’Hospitaliers ayant demandé l’autorisation de se rendre en Galice au milieu du XIVe siècle, tel le commandeur d’Arles Raymond Cay, ont été relevés par A. LUTTRELL , « The Hospitaliers of Rhodes between Tuscany and Jerusalem », p. 132, reproduit dans

ID.,

The

Hospitalier State on Rhodes andits Western Provinces, XVII. Ce mouvement s’inscrit dans le cadre général d’un pèlerinage qui à l’époque était devenu un phénomène de masse, comme l’a récemment rappelé R. PLÖTZ, « Spanien und das Sacro Imperio : die Pilgerfahrten nach Santiago de Compostela », pp.350-351. 307. Souligné pour l’Aragon par A. LUTTRELL, « The Aragonese Crown and the Knights Hospitaliers of Rhodes », repris dans

ID.,

The Hospitaliers in Cyprus, Rhodes, Greece and the West, XI, ce fait a été

récemment rappelé par M. BONET

DONATO ,

« Estructura gubernativa y fiscalidad en la orden del

Hospital en la Corona de Aragón », pp. 48-49, et corroboré pour le Portugal par P. M. Pinto COSTA , « A ordem de São João em Portugal », p. 236.

604

308. ACA, Cancillería, reg. 47, f° 86v°. Il semble cependant, au vu de la réponse de Pierre III, que la requête d’Alphonse X n’ait pas eu le succès espéré : « Recepimus litteras vuestras per quas nos rogastis ut reddi facemus priori domorum Hospitalis in Castella et Legione Assam Abenadris, […] non tamen nos denegavimus priori predicto restituere ratione dicti sarraceni illud quod debemus, set si magister Hospitalis scripsat nobis quod quicquid ratione dictt sarraceni dare debemus, daremus castellano Emposte et non ipsi priori quia reputabat eum irregularem et inobedicentem. » 309. ASV, Reg. Vat. 132, f° 93v°. Analysé brièvement par J.-M. VIDAL et G. MOLLAT, Benoît XII. Lettres closes et patentes, t. II, pp. 447-448, doc. 1544, ce document a été rapporté par C. BARQUERO GOÑI, « El carácter militar de la orden de San Juan en Castilla y León », p. 73, « Algunos datos sobre la orden del Hospital en Andalucía », p. 43, n. 75, et « Fortalezas hospitalarias en Castilla y León », p. 206. 310. En Aragon, le pape n’essuya pas un refus très différent, comme l’a relevé A. LUTTRELL , « The Aragonese Crown and the Knights Hospitaliers of Rhodes », p. 17, ou « La Corona de Aragón y la Greda catalana », p. 238, repris dans ID., The Hospitaliers in Cyprus, Rhodes, Greece and the West, XI, et Latin Greece, the Hospitaliers and the Crusades, XI. 311. AS V, Reg. Vat. 139, f° 2r°. Le texte a été analysé par E. DÉPREZ et G. MOLLAT , Clément VI. Lettres closes, patentes et curiales, p. 84, doc. 671. 312. ASV, Reg. Vat. 139, f° 135v°, cit, ibid, p. 101, doc. 803. 313. ASV, Reg. Suppl. 10, ffos 146v°-147r°, publ.A. Domingues de

SOUSA COSTA ,

Monumenta

Portugaliœ Vaticana, t. I, pp. 135-137, doc. 80. À cet acte, il a été fait brièvement allusion sur la foi d’une source différente par P. M. Pinto COSTA, « A ordem de São João em Portugal », p. 236. 314. II semble que de pareilles interdictions aient été plus répandues en Aragon, en particulier sous le règne de Pierre IV, pendant lequel, à plusieurs reprises, l’opposition du roi empêcha des frères de prendre la mer à destination de l’Orient méditerranéen. Ce fait a été récemment relevé par R. IORIO, L’inchiesta di papa Gregorio XI sugli Ospidalieri délla diocesi di Trani, p. 27. 315. Ainsi l’a mis en évidence J.

DELAVILLE LE ROULX ,

« Bulle de convocation d’une assemblée des

Hospitaliers à Carpentras », pp. 75-76. 316. ASV, Reg. Vat. 244, f° 75r°-v° L’acte a été analysé par G. MOLLAT , Lettres secrètes et curiales du pape Grégoire XI, p. 170, doc. 364. 317. BNV, RBC, Vol. 318, f°

IIIr° :

« Quod fratres quattuor vestri prioratus y doneos et suficientes

quattuor in dicto passagio collocetis et istorum trasferre initatis cum equis et armis sufictentiis prout acthenus in similibus est fieri consuetum. » 318. Ces chiffres ressortent des statuts des différents chapitres généraux de l’Hôpital au cours du second quart du XIVe siècle : BNV, RBC, vol. 280. ff os 27r°-28v° (1332), 33r°-v° (1335), 40v°-42v° (1337), 45r° (1340), et 50r°-51v° (1344). Seule la première assemblée tenue en 1330, dont les délibérations ont été publiées à l’initiative de Ch.

TIPTON ,

« The 1330 Chapter General of the

Knights Hospitaliers at Montpellier », pp. 301-308, ne porte aucune mention de l’envoi de frères castillans en Orient. 319. A. LUTTRELL , « Gregory XI and the Turks », repris dans ID., Latin Greece, the Hospitaliers and the Crusades, XV. 320. ID., « Papauté et Hôpital : l’enquête de 1373 », pp. 26 et 40-41. 321. Pas plus que pour d’autres régions d’Occident on ne saurait tenir pour vraisemblables les chiffres que le pape avançait pour la Castille, auxquels, récemment encore, a souscrit C. BARQUERO GOÑI, « Actividades militares de los Hospitalarios castellanos en los siglos XIV Yy XV », p. 180.

322. J.

GLÉNISSON ,

« L’enquête pontificale de 1373 sur les possessions des Hospitaliers de Saint-

Jean de Jérusalem », p. 85. 323. Il en existe cependant des indices manifestes. Le 25 juin 1364, Juan Fernández de Heredia accordait à Alvar González de Sarria une licence « para que fueda yr en Rodas for recontar at senyor maestre e conuent la destrucción y necetidat del dicho priorado * (AHN, Codice 602, f° 166r°). L’expression est éloquente, même s’il faut la replacer dans le contexte de la rivalité qui opposait

605

le dignitaire aragonais au prieur institué en Castille par Pierre I er, bien présenté par C. BARQUERO GOÑI, « Disputas por el priorato del Hospital en Castilla durante los siglos XIV y XV », pp. 541-543.

324. J. DELAVILLE LE ROULX , Les Hospitaliers à Rhodes, p. 216. 325. BNV, RBC, vol. 316, f° 177r°. La liste portée parle document pour le prieuré de Castille est la suivante : « De prioratu predicto Castelle et Legionis in ipso passagio cum equis et arnis sufficientibus ueniant et transferent fratres sex, videlicet fratres Rodericus Alfonsi de Logronno de Portu Marino, Ferdinandus Garsie de Conchis et de Medina, Aluarus Gundissalui de Ribadauia, Gundissalus Roderici de Montoya de Bamba et de Pennaluer, Didacus Alfonsi de Mayorga et Arias Didaci de Leone et de Ciuitate domus eisdem preceptores. » 326. II s’agit tout d’abord de Rodrigo Alfonso de Logroño, commandeur de Vallejo et d’Oruña, et de Gonzalo Rodríguez de Montoya, commandeur de Cuenca et de Bamba, cités le 28 décembre 1336 dans un différend portant sur l’affermage des chambres prieurales d’Olmos et de Quiroga (AHN, Codice 602, f° 141r°). Le 24 février 1357, Fernán García était cité en tant que commandeur de Portomarin (AHN, Codice 602, f° 146r°) et le 12 juin 1357, Arias Díaz de Valbuena était pour sa part censé occuper la baylie de León (AHN, Códice 602, f° 151r°). 327. AHN, Codice 602, f°166F. 328. BNV, RBC,vol. 319, f° 308v°. 329. Le fait a été signalé par A. LUTTRELL , « Aragonesesy catalanes en Rodas », reproduit dans

ID.,

Tbe Hospitaliers in Cyprus, Rhodes, Greece andthe West, XIII. 330. Menées d’abord au couvent de Rhodes, les carrières orientales des frères de Castille ne s’y limitaient pas nécessairement. Ainsi, avant d’être drapier de l’Ordre en 1330 (Ch.

TIPTON,

« The

1330 Chapter General of the Knights Hospitaliers at Montpellier », p. 301), Amaldo de Olmos fut prieur de Messine pendant quatre ans (K. TOOMASPOEG , Templari e Ospidalieri nella Sicilia medievale, pp. 190-191), et Pedro Ortiz de Salzedo, une génération plus tard, fut à son départ de Rhodes affecté à Cos et en Eubée, puis en Hongrie, où, comme A. LUTTRELL , « The Hospitaliers in Hungary before 1418 », p. 274, l’a signalé récemment, il obtint en 1365 l’office de prieur (BNV, RCG, vol. 319, f° 322v°, publ. Z. HUNYADI, « Hospitaliers in the Medieval Kingdom of Hungary », pp. 347-348, doc. 45). 331. AHN, OM, carp. 859, doc. 6. Le texte, analysé par C.

GUTIÉRREZ DEL ARROYO ,

Catálogo de la

documentación navarra de la orden de San Juan de Jerusalén, t. I, p. 109, doc. 347, a été publié par Ph. JOSSERAND , « Un maître politique : Fernán Rodríguez de Valbuena », pp. 1337-1340, doc. I.

332. BNV, RCG, vol. 280, ffos 41r° et 42r°. Lors du chapitre général de 1337 sont en effet convoqués à Rhodes « de prioratu Castelle et Legionis frater Macias Petri, preceptor de Tonte Fiterio, frater Petrus Ferdinandi de Dantalha, preceptor Sancte Marte de Orta ». Demeuré à Rhodes, Macías Pérez est cité lors des chapitres suivants de 1340 et 1344 (BNV, RCG, vol. 280, ff os 45v° et 51r°). 333. AHN, OM, carp. 580, doc. 15. Le 22 décembre 1325, il participait, en compagnie de deux autres frères de l’Hôpital, à la commission d’enquête instituée par le prieur Fernán Rodríguez de Valbuena afin de vérifier auprès des habitants de Cañada le montant des rentes produites par les biens détenus dans la localité par Teresa López, avec laquelle l’Ordre projetait de procéder à un échange. 334. BNV, RBC, vol. 317, ffos 128v°-129r°, 129r°-v°, et 130r°-v°. 335. BNV, BCG, vol. 280, f° 41v°. 336. BNV, RBC, vol. 317, f° 130v°. 337. La charge lui fut dévolue en propre une fois Fernán Pérez de Deza nommé à la tète du prieuré de Castille, soit pour le moins entre 1350 (AHN, Códice 600, f°

IIIv°)

et le 28 juin 1358

(AHN, Códice 602, f° 163v°). Un aperçu de la carrière du frère a été proposé déjà par Ph. JOSSERAND , « In servitio Dei et domini regis. Les ordres militaires du royaume de Castille et la défense de la chrétienté latine », p. 108, n. 116.

606

338. A. LUTTRELL , « The Aragonese Crown and the Knights Hospitaliers of Rhodes », pp. 17-18, et « Hospitalier Life in Aragon », p. 113, repris dans

ID.,

The Hospitaliers in Cyprus, Rhodes, Greece and

the West, XI, et The Hospitallers of Rhodes and theirMediterranean World, XV. 339. BNF, Mss. français 6049, f° 204v°, publ. J.

DELAVILLE LE ROULX ,

Cartulaire général de l’ordre des

Hospitaliers, t. IV, p. 70, doc. 4621. À la mort de Suero, son armement fit l’objet d’une dispute entre le maréchal du couvent et un frère castillan, Sancho García, qui les revendiquait au nom du prieur et dont on ne sait pas s’il était arrivé à Chypre pour l’occasion ou s’il résidait déjà dans l’île. Le travail de J. BURGTORF , « The Order of the Hospital’s High Dignitaires and their Claim on the Inheritance of Deceased Brethern », pp. 255-265, aide utilement à replacer la querelle dans son contexte. 340. AHN, Códice 602, f° 166r°, Le contexte de schisme à l’intérieur du prieuré de Castille à la fin du règne de Pierre Ier a été présenté sur un plan général par J. M. CACHO

BLECUA ,

El gran maestre

Juan Fernández, de Heredia, p. 35, et, plus en détail, par C. BARQUERO GOÑI , « Disputas por el priorato del Hospital en Castilla durante los siglos XIV y XV », pp. 541-543. 341. La nouvelle de la mort de Nuño Suárez ressort d’une lettre de Juan Fernández de Heredia, datée du 16 mars 1352, enjoignant au supérieur castillan Fernán Pérez de Deza d’envoyer à Rhodes les sommes correspondant au droit de dépouille du frère (AHN, Codice 601, ff os 126v°-127r °). 342. BN V, RBC, vol. 318, f° IIIr°. 343.

PHILIPPE DE MÉZIÈRES,

Le songe du vieil pèlerin, t. I, pp. 258-260 : « Ilz viennent la d’Occident et

demeurent quatre ans ou cincq, pour empetrer ung bon prioré ou commanderie es parties d’Occident Et quant ilz en ont la possession, de retourner en Roddes ne m’en parle nulz homs. C’est une moquerie ou grant derision. » 344. Ainsi l’affirment les statuts de 1344 (BNV, RCG, vol. 280, f° 48v°) : « Est establi que nessun frere non puisse estre prior ni bailliper chapitre general si il nait este XX. ans frere en la religion dels quals ait demoure au mems.v. ans au conuent de sa mer pour aprendre sa religion et de voyr et oyr les bons usatges et coustumes de la maison sauve ceaus qui per le temps passe sont este fays per necessite priors e baillis per chapitre général. » 345. Il résidait à Rhodes en 1332 (BNV, RCG, vol. 280, f° 28v°), avant d’être nommé prieur au décès de Fernan Rodriguez de Valbuena et confirmé dans le poste en 1335 (BNV, RCG, vol. 280, f° 33v°). 346. Il exerça comme drapier de l’Ordre à partir de 1332 en remplacement d’Arnaldo de Olmos, cité lors du chapitre de 1330 (BNV, RCG, vol. 280, f° 2r°, publ. Ch.

TIPTON ,

« The 1330 Chapter

General of the Knights Hospitaliers at Montpellier », p. 301). À partir de cette date, il est mentionné comme titulaire de l’office lors de chacun des chapitres généraux (BNV, RCG, vol. 280, ffos 22r°, 33r°, 39r°, et 46r°) jusqu’en 1347 où, du fait de sa désignation en tant que prieur de Castille, apparaît Mendarias de Valbuena avec le titre de lieutenant (BNV, RBC, vol. 317, f° 130v°). 347. Ainsi l’a signalé C. BARQUERO GOÑI , « Disputas porel priorato del Hospital en Castilla durante los siglos XIV y XV », p. 544, qui appelle le prieur Pedro de Ibies. 348. Rares sont les comptes conservés avant les années 1370, comme l’a relevé A. LUTTRELL , « The Hospitaliers’Western Accounts », pp. 2-3, repris dans

ID.,

The Hospitalier State on Rhodes and its

Western Provinces, XI, dont l’avis a été corroboré par Th. VANN, « A Fourteenth-Century Hospitalier Account Book from Hispania ». 349. Ainsi l’ont bien souligné A. LUTTRELL , « The Hospitaliers of Rhodes : Prospectives, Problems, Possibilities », p. 252, reproduit dans BONNEAUD ,

ID.,

Latin Greece, the Hospitaliers and the Crusades, I, ou P.

Le prieuré de Catalogne, le couvent de Rhodes et la Couronne d’Aragon, p. 93. Pourtant, J.

MIRET I SANS, Les cases de Templers i Hospitalers en Calalunya,

p. 397, au début du XX e siècle, a évoqué

un document des archives du prieuré de Catalogne, aujourd’hui introuvable, qui fournirait pour les années 1320 une information détaillée sur les rentes provenant des commanderies des deux provinces orientales de l’Hôpital en péninsule Ibérique.

607

350. Le fait a notamment été mis en relief par A. LUTTRELL , « Hospitalier Life in Aragon », p. 113, repris dans ID., The Hospitaliers of Rhodes and their Mediterranean World, XV. 351. La transaction est rapportée par A. GARCÍA Y SANZ et M. T. FERRER I MALLOL, Assegurances i canvis marítims medievals a Barcelona, t. Il, pp. 336-341. 352. ACT, Z.2.A.4.25. L’acte a été brièvement évoqué par C. BARQUERO GOÑI, « Los Hospitalarios y el arzobispado de Toledo », p. 182. 353. J.

PETIT ,

« Mémoire de Foulques de Villaret sur la croisade », p. 607 : « Preterea opportebit

dominun papam mandare per nuncios suos et litteras regibus et principibus terrenis quod ipsi non patiantur in dominiis suis impendimentum gentibus domorum Templi, Teuthonicorum et nostre in aliquo irrogari ad hoc ut nos queamus extrahere de terris suis arma, peccuniam et alia de bonis nostris que pro pertractu passagii necessaria imminebunt. » 354. B. KEDAR et S. SCHEIN , « Un projet de “passage particulier” proposé par l’ordre de l’Hôpital », p. 218. 355. Ainsi l’a mis en évidence N. HOUSLEY, The Avignon Papacy and the Crusades, pp. 53-54. 356.

ID.,

« Pope Clement V and the Crusade of 1309-1310 », p. 34. Ce faisant, le roi systématisait

une interdiction à laquelle il avait déjà recouru ponctuellement au cours de son règne (C. MONTERDE ALBIAC

et M. de los D. CABANES PECOURT , « Aragón en las cartas reaies de Jaime II », pp.

524-525, doc. 10 et 15). 357. ACA, Cancillería, reg. 541, f° 183r°, cit. M. SÁNCHEZ

MARTÍNEZ ,

« Las órdenes militares en la

cruzada granadina de Alfonso el Benigno », p. 41. 358. BNV, RCG, vol. 280, f° 45r° : « Item recorde est que le prioure de Castella est mis a terme mais dhuy quant a ores non se fait aucune prouizion ni ordenascion de luy pour la defaute de paiement de responsions selonc que hom dit. » 359. La préoccupation du roi pour la frontière bétique a été soulignée par S. de

MOXÓ ,

« Relaciones entre la Coronay las órdenes militares en el reinado de Alfonso XI », et, pour le cas plus particulier de l’Hôpital, par C. BARQUERO GOÑI , « Los Hospitalarios en la frontera de Granada entre los siglos XIII y XV », pp. 121-122 et 125. 360. ASV, Reg. Vat 139, ff os 126r° et 259v°. Ces deux textes ont été analysés par E. MOLLAT, Clément VI. Lettres closes, patentes et curiales,

DÉPREZ

et G.

pp. 99-100 et 124, doc. 789 et 970.

361. À cet égard, il n’est pas possible de souscrire au jugement général de C. de AYALA MARTÍNEZ , « La orden de San Juan en la Península Ibérica durante el maestrazgo de Juan Fernández de Heredia », pp. 124-125, qui, sans recourir à la documentation maltaise, a signalé pour la seconde moitié du XIVe siècle que « todo apunta a algo mas que una regularización en alza del trasvase de rentas hispánicas hacia la sede conventual de Rodas ». 362. BNV, RBC, vol. 318, f° 91r°. 363. L’absence de paiements du prieur castillan semble remonter pour le moins à 1349. En effet, le 17 mai 1350, Juan Fernández de Heredia ordonnait à Fernán Pérez de Deza de lui remettre les sommes dues par son prieuré afin qu’il les fasse envoyer au couvent (AHN, Códice 600, ff os 47v °-48r°). L’injonction fut répétée le 3 juin et, cette fois, assortie d’une référence explicite aux revenus attachés aux commanderies vacantes de Villafilar, Villaescusa et Bamba (AHN, Códice 600, f° 64r°). Elle fut reprise derechef le 1er octobre, sous la menace des sanctions arrêtées en 1330 lors du chapitre général de Montpellier, « por no pagar ni venir a fazer vuestra escusatio » (AHN, Códice 600, ffos 97r°-98r°). 364. AHN, Códice 601, ffos 126v°-127v°. Les dettes du prieuré castillan se répartissaient de la sorte : deux mille florins de responsiones pour l’exercice fiscal 1349, assortis de cinq cents florins au titre de quart de responsiones, et quatre mille florins pour les exercices 1350 et 1351. À cela s’ajoutaient cent florins d’arriérés pour l’exercice 1347, les produits des commanderies de Villafilar, Villaescusa et Bamba, soit au total trois cent cinquante florins, dont soixante-douze

608

furent acquittés à Valence dans l’envoi de 1351, et d’autres droits de vacances et de dépouilles dont le montant n’est pas spécifié. 365. Le fait a cependant été totalement passé sous silence par C. BARQUERO GOÑI , « Disputas por el priorato del Hospital en Castilla en los siglos XIV y XV », pp. 540-541. 366. A H N, Códice 602, f° 161r° : en juin 1358, Juan Fernández de Heredia rapportait à son lieutenant Rodrigo Alfonso de Logroño que « por el sennyor maestre et conuent fue ordinado que, por razon de cierta quantia de pecunya que nos damos e somos tenido de dar en coda un annyo al bonrado e religioso fray Ferrand Perez de Deça, prior qui fue de Castilla e de Leon, para ayuda e sostenimiento de su vida, nos tomasemos a nuestra mano una baylia, la qual nos entiendessemos que fuere suficient pora nos en el dicho priorado con la qual pudiesemos suportar la dicha ayuda. » Il lui donna par conséquent l’ordre de veiller à ce que Juan López de Torres, qu’il avait chargé d’apurer cette dette, fut effectivement pourvu de la baylie de Puente Órbigo, qui lui avait été attribuée. 367. Sollicitée du maître par Innocent VI le 27 mars 1354 (ASV, Instr. Miscellanea, doc. 1973, cit. M. MILIAN BOIX , « El fondo “Instrumenta Miscellanea” del Archivo Vaticano », p. 578, doc. 167), la nomination de Juan Fernández de Heredia à la tête du prieuré de Castille fut effective en droit à peu près un an plus tard, comme l’a récemment rappelé M. CORTÉS ARRESE , El espacio de la muerte y el arte de las órdenes militares, p. 73. 368. AHN, Códice 602, f° 3r°-v°. 369. AHN, Códice 602, f° 141r°-v°. Il ordonnait ainsi en décembre 1358 à Rodrigo Alfonso de Logroño de lui remettre la somme due aux autorités de Rhodes, de laquelle il chercha à retrancher le montant des dettes que le défunt avait contractées envers lui : « Cierto es uos auer recebido del arnes de ffray Ferrand Fernandez de Sarria dos mill doblas doro e mas e otras diuersas cosas que han del arnes segunt que por el inuentario fecho del dicho arnes mas largament puede pareçer. En las dichas doblas eran nouocientos florines, los quales el dicho ffray Ferrand Fernandez a nos hera tenido dar del arrendamiento de la baylia de Cayroga del tiempo que la touo. Et el remanient de las dichas doblas con las otras cosas del arnes fincaua e es todo del senyor maestre e conuent. Porque uos dezimos e mandamos fuertment e destrecha en virtut de sancta obediençia que luego en continent vista la present, assin los dichos nouocientos florines que pertenescen a nos como el residuo de las dichas doblas en semble con las otras cosas que son del dicho arnes, los quales pertenescen al dicbo nuestro senyor maestre e conuent, dedes e liuredes por nos e en nombre nuestro e po rel dicho señor maestre e conuent a los honrrados Johan Lopez de Torres, de casa del senyor rey, effray Johan Lopez de Torres, nuestros procuradores generales. » 370. AHN, Códice 602, f° 155r°. 371. Un an jour pour jour après avoir été émise, le 12 juin 1357, l’injonction faite aux commandeurs du prieuré d’acquitter régulièrement à Rhodes les contributions qu’ils devaient au titre de leur charge fut renouvelée, peu avant que Juan Fernández de Heredia ne fut à l’été 1358 remplacé en tant que prieur de Castille par une créature du souverain (AHN, Códice 602, f° 159r°). 372. AHN, Códice 602, f° 164r°. En juin 1358, Juan Fernández de Heredia enjoignait à son lieutenant de contraindre les commandeurs castillans à verser leur part assortie des intérêts afférents : « Non dubdamos uos auer entendido en como dos annyos ha pasados quando fue por los procuradores del senyor maestre e conuent e por todos los priores de nuestra orden de las partidas daca mar en la ciudat de Auinyon celebrada general senblea, en la qual fue ordenado de fazer serutcio por toda la religion a nuestro senyor el papa, el qual seruicio fuere taxado e partido pro rata por todos los priorados e toca a la part del dicho priorado de Castilla e de Leon de principal trezientos e sexanta e nueue florines de oro, de los quales montan los usuras en.ii. anyos e.iii. meses que son pasados del dia que fue fecha la paga de aquellos en aca, a razon de.iiii. florines al mes por centenar,.ccccxui. florines que son en suma entre principal e usuras entro al present dia.dcclxxxii. florines. » 373. Cette décision découlait des dispositions arrêtées par le chapitre général l’année précédente. Étudiées au plan général par J. DELAVILLE LE ROULX , Les Hospitaliers à Rhodes, p. 136, et J. SARNOWSKY , « The Rights of the Treasury », 270, elles ont été replacées dans un cadre ibérique par C. BARQUERO

609

GOÑI,

Los caballeros hospitalarios durante la Edad Media en España, p. 177, et par P.

BONNEAUD ,

Le

prieuré de Catalogne, le couvent de Rhodes et la Couronne d’Aragon, pp. 82 et 186. 374. BNV, SO, vol. 16, doc. 37. 375. BNV, SO, vol. 16, doc. 38. Ils sont, dans l’acte, désignés comme suit : « Rogerius de Monte Alto domus eiusdem magnum preceptorem et priorem Catalonie locum nostrumque tenentem et uisitatorem ultramarinis partibus generalem et Stephanus de Monte Acuto eiusdem priorem Aluerne, uisitatores generales ad partes predictas constitutos ». 376. BNV, RBC, vol. 319, f° 156-v° : le prieur portugais, Alvar Gonçalves, fut sommé en ces termes par le maître de l’Hôpital Roger des Pins : « ad annos duodecim pro omnibus dictis arreragiis per nos debitis usque ad festum Natiuitatis sancti Johannis Baptiste anni Domini millesimi trecentesimi sexagestmi quarti inclusiue solueritis procuratori nosro in ciutate Ulixbonensis undecim milia florines ». 377. Ils ont été présentés en détail par A. LUTTRELL , « The Hospitallers’Western Accounts, repris dans ID., The Hospitaller State on Rhodes and its Western Provinces, XI, et, de façon plus rapide, par S. FIORINI

et A. LUTTRELL, « The Italian Hospitaliers at Rhodes », pp. 212-213.

378. Comme l’a bien relevé A. LUTTRELL , « The Hospitaliers’Western Accounts », p. 3, repris dans ID., The Hospitaller State on Rhodes and its Western Provinces,

XI, il a été fait generalis negotiorum gestor

par le couvent en octobre 1374, avec tout pouvoir sur la collecte des responsiones. 379. BNV, SO, vol. 16, doc. 52, publ. ibid., pp. 10-21, et plus particulièrement p. 12 : « Item recebio del dicho priorado de Castella per responsio del dicho priorado del anyo suso dicho nichil. Item por tallya del dicho priorado nichil. Item por arrerages nichil. Item por mortuoris nichil. Item por vagantes nichil. » Les corrections que j’ai apportées dans l’extrait qui précède traduisent seulement des différences de lecture mineures. 380. Ibid., pp. 8-9. Les mêmes données ont été reprises parla suite par A.

LUTTRELL

et S.

FIORINI ,

« The Italian Hospitaliers at Rhodes », pp. 212-213. 381. BNV, SO, vol. 48, f° 35v°. 382. C’est ce qu’affirme clairement Juan Fernández de Heredia dans le document comptable qu’il adressa en 1375 au maître Robert de Juilly. BNV, SO, vol. 16, doc. 52 : « Castilla non ha pagado res despues que esti prior tiene el priorado ». 383. ASV, Reg. Vat. 271, ff os 84v°-85r° Le document a été analysé par G. MOLLAT , Lettres secrètes et curiales du pape Grégoire XI, p. 172, doc. 3654. 384. AHN, OM, carp. 598, doc 96. 385. À cet égard, le travail classique de J. DELAVILLE LE ROULX , Les Hospitaliers à Rhodes, pp. 195-196, peut être utilement complété par l’analyse de C. BARQUERO

GOÑI ,

« Disputas por el priorato del

Hospital durante los siglos XIV y XV », pp. 543-544. 386. BNV, RBC, vol. 321, ffos 137v°-138r°. Daté du 5 juillet 1381, le procès-verbal de nomination de Pedro Dfaz comme prieur signale la disponibilité de la charge, « vacante per privationem et destitutionem légitime facte de religioso in Christo nobis carissimo fratre Luppi Sancii de la Somoza et ad nostram disposicionem propterea deuolutam ». 387. BNV, RBC, vol. 321, f° 138v°. 388. PEDRO LÓPEZ DE AYALA , Crónica del rey don Juan I, an. VII, chap, 15, p. 105. 389. ACA, Gran Priorado de Cataluña, armario 53, leg. I, ffos 4r°-5v°. Le document a été rapporté par A. LUTTRELL, « Papauté et Hôpital : l’enquête de 1373 », p. 35. 390. En Aragon, A. LUTTRELL , « La Corona de Aragón y las ordenes militares », p. 73, repris dans ID ., The Hospitaliers in Cyprus, Rhodes, Greece and the West, XII, a observé pour le XIV e siècle une évolution comparable, affirmant que « el Hospital llegó a ser casi una orden national ». Dans une étude récente tout d’abord publiée en catalan dans L’Avenç, A. LUTTRELL , « The Hospitaller Priory of Cataluña in the Fourteenth Century », p. 9, dans

ID.,

The Hospitaller State on Rhodes and ils

Western Provinces, XVI, a renchéri sur l’idée, signalant pour la Catalogne une « quasi-nationalization of the priory ».

610

391. Ainsi l’a souligné C. BARQUERO GOÑI, « Disputas porel priorato del Hospital en Castilla durante los siglos XIV y XV », pp. 546-556, dans une analyse menée à partir des seuls fonds documentaires hispaniques et à laquelle les archives centrales de l’Ordre confèrent un poids encore accru.

611

Conclusion

1

Accru en Castille au milieu du XIIIe siècle, le contrôle monarchique pesant sur les ordres militaires est parvenu en moins d’un siècle à transformer en profondeur l’identité de ces institutions. Progressivement coupées de l’orbite apostolique, celles-ci sont situées de façon toujours plus étroite au service du pouvoir royal, qui tend à partir du règne d’Alphonse X à vouloir s’imposer aux autres juridictions. En cela, les ordres militaires ne font aucunement exception. À l’égal de ceux des principaux seigneurs du royaume, leurs domaines sont en effet soumis en matière de justice et de fiscalité à des interventions de l’autorité publique beaucoup plus régulières que l’historiographie n’en fait en règle générale mention. Les ordres militaires ont certes pu reprendre de manière ponctuelle l’expansion territoriale de leur premier siècle d’existence, voire développer leurs prérogatives juridictionnelles lors des minorités et des conflits qui se succèdent à partir du dernier quart du XIIIe siècle. Pour autant, jamais la monarchie n’a renoncé au critère d’autorité, mis en place par Alphonse X, qui lui offre peu à peu d’imposer à ces institutions un véritable patronage de fait.

2

Pour s’assurer le contrôle des ordres militaires, les souverains ont cherché à partir du milieu du XIIIe siècle à instituer à leur tête des responsables qui leur soient dévoués. Le poids qu’ils ont ainsi acquis est tel qu’Alphonse X put dans les premières années de son règne planifier une refonte des milices de filiation cistercienne à l’échelle de toute la péninsule Ibérique. Certes, l’échec d’une telle tentative souligne qu’elle était par son ampleur manifestement prématurée. Nonobstant, aucun des successeurs du roi ne s’est éloigné de cette ligne autoritaire. Sans disposer des mêmes moyens, ils se sont efforcés chacun de s’attacher par des biais de contrôle indirect la fidélité des dignitaires situés à la tête des milices jusqu’à ce qu’Alphonse XI, dans le deuxième quart du XIVe siècle, soit en mesure de rendre au projet monarchique toute sa force. Dès lors, il n’est plus aucune possibilité d’agir pour les responsables des ordres militaires en dehors du service du souverain. S’ils prennent part aux querelles internes qui déchirent le royaume et, le cas échéant, appuient un prétendant contre le monarque légitime, jamais ils ne mettent en cause le principe du pouvoir royal, dont ils sont désormais de vigilants défenseurs, à l’instar des officiers dans le groupe desquels ils tendent de plus en plus à se fondre.

3

Il serait toutefois abusif de croire que le contrôle monarchique s’est imposé aux ordres militaires contre la volonté de leurs dignitaires. Ceux-ci conservent en effet une place essentielle dans la société politique du royaume. Ils la renforcent même après le premier

612

tiers du XIVe siècle à la faveur d’un lien direct avec le roi qui leur ouvre des charges curiales aussi prestigieuses que lucratives. Ainsi participent-ils pleinement des rentes et du surcroît de pouvoir induits par la genèse de l’Etat moderne pour les cercles qui lui sont associés. Confortés par l’appui du monarque dans la domination qu’ils exercent sur leur institution, protégés dans des prérogatives seigneuriales sur lesquelles la crise économique laissait planer une ombre, les maîtres des ordres militaires ont rapidement saisi le profit auquel ils pouvaient prétendre en acceptant de se plier de bonne grâce à la tutelle monarchique. Aucune insurrection ne cherche à remettre celle-ci en cause après les premières années du gouvernement personnel d’Alphonse XI. Il est manifeste que les ordres militaires ont laissé dans l’opération une partie de leur identité. Il ne l’est pas moins toutefois qu’ils ont su à ce prix s’adapter à un contexte extrêmement différent de celui qui, deux siècles plus tôt, les avait vus naître.

613

Conclusion générale

1

Il est de rigueur au terme d’une étude d’en synthétiser les acquis essentiels en quelques pages. En accord avec un usage relativement courant, le bilan de l’analyse pourrait s’exprimer par un rappel des conclusions partielles auxquelles je suis parvenu à l’issue de chaque étape de la réflexion, je ne procéderai pourtant pas de la sorte, non seulement pour éviter de fastidieuses et inutiles répétitions mais surtout pour éviter d’accuser davantage les impressions qui pourraient naître d’une lecture rapide se fondant sur une présentation par trop schématique des réalités. Il m’est apparu plus intéressant de reconstituer la chronologie des évolutions mises au jour, que tend parfois à gommer la démarche suivie, pour mieux relever le processus d’adaptation des ordres militaires à la conjoncture nouvelle inaugurée en Castille dans le troisième quart du XIIIe siècle, auquel l’historiographie récente, incapable de se défaire tout à fait de la vieille idée d’un déclin des milices, n’est pas parvenue a faire droit1.

2

La plupart des auteurs ont traditionnellement insisté sur la disparition de la raison d’être des ordres militaires à laquelle aurait abouti l’occupation de l’Andalousie bétique et du royaume de Murcie qui clôt la phase dynamique de la Reconquête. Il est probable que les critiques émanant de la société castillane contre ces institutions se sont alors multipliées. Leur thématique reste néanmoins traditionnelle. Surtout, elles ne présentent pas de véritable spécificité par rapport à la contestation qui s’attachait à d’autres ordres religieux voire à l’Église tout entière2. L’arrêt de la Reconquête n’a pas suscité la mise en cause ordinairement alléguée des milices, qui demeuraient largement appréciées de leurs contemporains et jugées indispensables à la continuation victorieuse de la lutte contre l’Islam. Il a en revanche amené d’autres difficultés, notamment sur le plan économique, dans la mesure où, mettant fin à l’expansion du royaume castillan, il a conduit les membres du groupe privilégié à tirer l’essentiel de leurs revenus de terres dont les profits sont compromis dès la fin des années 1250 par la succession des crises agraires. Dès lors s’ouvre parmi les puissants une compétition accrue pour le contrôle de ressources globalement plus rares. Exposés à des contestations croissantes, les ordres militaires ne sont nullement épargnés par ce phénomène. Pour en restreindre les effets, ils s’attachent à mettre en place une exploitation intensive de leur patrimoine dans le cadre du système commanditaire, lequel ne parvient pas véritablement à maturité avant le troisième quart du XIIIe siècle 3. Ils atteignent si bien leur but que, dès les ultimes années du règne d’Alphonse X, leurs intérêts épousent ceux de la noblesse, dont ils appuient l’essentiel des

614

revendications jusqu’à s’opposer aux projets centralisateurs du roi et à prendre les armes contre lui pour participer de façon décisive au succès du mouvement de réaction seigneuriale conduit par l’infant Sanche avant son accession au trône. 3

À l’occasion des troubles marquant la fin du règne d’Alphonse X s’ouvre une période de quelque cinquante ans au cours de laquelle l’autorité royale a connu de graves difficultés même si elle n’a pas renoncé, comme on le dit souvent, à s’imposer aux autres juridictions. En un temps où plusieurs monarques castillans sont confrontés à l’agitation nobiliaire ou même contestés dans leur droit à régner, les ordres militaires prennent conscience du poids qu’ils détiennent dans la société politique. Réunis en des ligues où ils se promettent assistance contre d’éventuels contradicteurs, ils ont cherché à exploiter la situation en monnayant leur appui au pouvoir royal. S’ils ont pu tarder en différents cas à soutenir l’autorité légitime, jamais ils n’ont été — comme c’était alors une pratique ordinaire — jusqu’à la remettre en cause. Il ne fait pas de doute que cette fidélité est en partie au moins intéressée. Soumis aux pressions d’une noblesse dont les plus hauts lignages ambitionnent désormais leurs principales dignités, confrontés dans leur patrimoine à sa concurrence voire à ses exactions, les ordres militaires semblent avoir rapidement saisi qu’un affaiblissement excessif de la monarchie ne les servirait nullement. Aussi, les uns après les autres, les responsables de ces institutions, issus en majorité de familles de la petite noblesse, cherchent à se rapprocher du roi en intégrant son service et même sa vassalité. Fondée sur une alliance d’intérêts, cette évolution me semble perceptible dès la dernière décennie du XIIIe siècle. Accentuée vraisemblablement à la faveur de la dissolution du Temple, qui a pu engendrer parmi les maîtres un besoin croissant de protection, elle est en tout cas manifeste, bien qu’elle ne concerne pas tous les ordres militaires au même degré, lorsqu’Alphonse XI, en 1325, écarte du pouvoir ses tuteurs pour se charger lui-même du gouvernement du royaume.

4

Pleinement conscient du pouvoir que détiennent les ordres militaires dans la société castillane du XIVe siècle, le jeune roi s’applique dès les premières années de son règne personnel à les soumettre à la volonté politique de la monarchie. Définissant un programme d’instrumentalisation fidèlement poursuivi après sa mort par son fils Pierre I er , il revient sur les concessions offertes aux milices au cours du premier siècle de leur histoire pour s’assurer un contrôle de leurs bases seigneuriales, dont il entend placer les ressources au service du royaume. À cette fin, il intervient systématiquement dans la désignation de leurs principaux responsables afin d’imposer des dignitaires à la loyauté éprouvée, dont il exige une collaboration totale, semblable à celle qu’il requiert des officiers de la Couronne. En quelque vingt ans s’impose aux ordres militaires une logique nationale à laquelle Alphonse X, en dépit de ses efforts réitérés, avait échoué à les réduire. Sans doute des révoltes ont-elles eu lieu pendant les règnes d’Alphonse XI et de son fils, comme sous celui de leur illustre prédécesseur. Elles n’ont pu néanmoins venir à bout de la volonté des souverains car, contrairement à ce qui s’était produit à la fin du XIIIe siècle, les ordres militaires, ou du moins l’étroit cercle des dignitaires qui en régissent le destin, ont désormais intérêt au projet royal. En acceptant d’œuvrer dans une logique nationale au service du pouvoir monarchique, ces institutions abandonnent toute velléité de jouer un rôle politique et, plus encore, renoncent à une partie essentielle de leur identité, définie jusque-là dans l’espace de la Chrétienté latine. Elles gagnent en revanche une protection très efficace puisque le patronage royal leur garantit dans une phase de troubles la conservation et même le renforcement des privilèges économiques et sociaux qu’elles ont obtenus au bénéfice de la Reconquête. Tacite, l’accord n’est pas sans

615

rappeler le pacte souscrit un siècle plus tard entre les Rois Catholiques et la haute noblesse qui obtiendra, elle aussi, de conforter sa puissance économique au prix de son renoncement à un rôle politique actif4. Ce faisant, les ordres militaires démontrent que, loin d’entrer dans un processus irrépressible de déclin à partir des premières décennies du XIVe siècle, ils ont fort bien su s’adapter à un contexte très différent de celui qui les avait vus naître, pérennisant ainsi le pouvoir social qu’ils avaient accumulé au cours de leur développement initial dans l’espace ibérique. 5

Pour les ordres militaires en Castille, la nationalisation a été le prix à payer à l’autorité royale pour garantir leur adaptation aux réalités nouvelles qui s’imposaient au tournant des XIIIe et XIV e siècles. On ne saurait exagérer la portée d’un tel phénomène, tant il constitue un aspect majeur de l’histoire des milices à la fin du Moyen Age. Dans toute la péninsule Ibérique, les frontières des différents prieurés tendent à épouser avec toujours plus de précision celles des royaumes. L’adéquation est presque parfaite pour les institutions issues du sol ibérique, pour lesquelles il n’est plus envisageable que les domaines d’un ordre militaire dans un État relèvent d’une juridiction sise dans un territoire voisin, comme c’était encore le cas dans la seconde moitié du XIIIe siècle pour nombre de villages portugais qui, à l’exemple de Montouto ou Moimenta, dépendaient de Santiago5. Il n’en va pas différemment pour l’Hôpital, en dépit des efforts des autorités centrales de Rhodes pour préserver le caractère international de l’Ordre. Appartenant en théorie au prieuré navarrais, la baylie double de Santa Catalina à Saint-Sébastien et de San Juan de Arramel à Tolosa est en 1478 usurpée de longue date par un religieux originaire de Castille6. Aux Hospitaliers de Navarre, qui essayent d’en obtenir la restitution, leurs coreligionnaires castillans opposent que la commanderie ne peut leur échoir puisqu’elle est située à l’intérieur d’un espace qui, depuis le début du XIIIe siècle, a échappé au petit royaume pyrénéen. Appelé en dernière instance à trancher le conflit, le grand maître de l’institution Pierre d’Aubusson donne raison aux frères de Navarre auxquels il offre de remettre la baylie en litige7. S’ils échouent à emporter la décision de justice, les arguments réunis par les Castillans au cours du procès n’en reflètent pas moins l’évolution consommée au cours des deux derniers siècles du Moyen Âge. La pratique incline d’ailleurs clairement en faveur des frères du prieuré le plus puissant puisqu’il ne semble pas, à en juger par la documentation conservée, que la commanderie ait été réellement restituée aux Navarrais par leurs coreligionnaires, qui eurent beau jeu d’abriter l’usurpation dont ils s’étaient rendus coupables derrière une logique nationale à laquelle les ordres militaires participaient alors pleinement.

NOTES 1. Cédant encore très fréquemment à la rhétorique de la décadence, l’historiographie des ordres militaires demeure confrontée à ce que C. de AYALA

MARTÍNEZ ,

« Bienes y rentas de las órdenes

militares », pp. 11-12, a récemment identifié comme « el problema del siglo XIV », appelant les chercheurs à mieux comprendre « las claves de esa centuria, y en relación a ellas la evolución de las órdenes militares en un momento en que se producen sus más hondas transformaciones », 2. ID., « Tópicos y realidades en torno a las órdenes militares », pp. 125-126.

616

3. Au modèle par trop précoce conçu par E. RODRÍGUEZ-PICAVEA MATILLA , « La orden de Calatrava en la Meseta méridional castellana », repris, agrémenté d’un sens ouvertement féodal, dans sa thèse de doctorat (ID., La formación del feudalismo en la Meseta meridional castellana., pp. 57-5-9), il convient, nous l’avons vu, d’apporter quelques correctifs, comme l’a bien fait valoir C. de AYALA MARTÍNEZ,

« Comendadores y encomiendas. Orígenes y evolución en las órdenes militares

castellano-teonesas de la Edad Media ». 4. Ainsi l’a fait valoir L. SUÁREZ FERNÁNDEZ , « Las bases del reinado », dans R. MENÉNDEZ PIDAL (éd.), Historia de España. La España de los Reyes Católicos, Madrid, 17-1, 1969, pp. 30-31. 5. Le fait ressort avec une clarté toute particulière de l’enquête générale portugaise de 1258, publiée dans les Portugaliœ Monumenta Historica. Inquisitiones, t. I, pp. 1335 et 1341. Il a été souligné par A.-G. LECONTE , « La société rurale dans le Trás-os-Montes au milieu du XIII e siècle », pp. 53-54. D’autres exemples plus méridionaux, tels que Valhelhas et Penamacor, contrôlés par l’ordre d’Alcántara jusqu’à l’extrême fin du XIIIe siècle au moins, ont été mis en relief par C. de AYALA MARTÍNEZ, « Frontera castellano-portuguesa y órdenes militares », pp. 79-80.

6. AHN, OM, carp. 904, doc. 12. Cet acte a été analysé par C.

GUTIÉRREZ DEL ARROYO ,

Catálogo de la

documentación navarra de la orden de San Juan de Jerusalén en el Archivo Histórico Nacional, t. II, p. 248, doc. 3420. 7. Un rapide résumé du procès livré à Rhodes a été présenté par C. BARQUERO GOÑI,« Las relaciones entre Rodas y los Hospitalarios navarros durante el siglo XV »,pp. 183-184. Il a été récemment repris par l’auteur dans un développement davantage circonstancié ( ID., La orden de San Juan de Jerusalén en Navarra, pp. 101-102).

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Sources et bibliographie

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Note de l’auteur

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Dans les pages qui suivent ont été rassemblés les matériaux sur lesquels s’est fondée mon étude. Pour les sources comme pour la bibliographie, j’ai fait en sorte, à peu d’exceptions, de ne mentionner que les références citées en note et donc directement utiles à l’élaboration de mon travail. Un tel choix explique l’absence, qui pourrait paraître étonnante, de certains manuels, d’ouvrages généraux ou d’instruments de travail auxquels je me suis référé plus d’une fois et sans lesquels, bien évidemment, il serait tout à fait impossible d’acquérir une vision complète de la péninsule Ibérique au Moyen Âge.

2

Pour les sources, j’ai isolé, en vertu d’une distinction classique, celles qui sont inédites et celles qui ont été imprimées. Des premières, aussi riches que dispersées, je me suis efforcé d’offrir une présentation commode en classant selon un critère géographique les principaux fonds d’archives consultés. Pour les secondes, j’ai introduit dans un souci de clarté une césure quelque peu artificielle entre sources narratives et diplomatiques alors même que, tout au long de l’analyse, j’ai cherché à les utiliser ensemble, c’est-à-dire sans établir entre elles a priori de hiérarchies. Les distinguer est cependant à mon sens l’unique manière d’en rendre compte avec une clarté suffisante.

3

Pour la bibliographie, je n’ai pas jugé utile de recourir à un critère thématique pour la subdiviser en différentes unités. C’était en effet le plus sûr moyen de désorienter le lecteur en introduisant un élément de hiérarchie qui finalement, me semble-t-il, relève souvent de décisions contestables sinon arbitraires. J’ai seulement détaché de la liste alphabétique des ouvrages consultés les bilans historio graphiques consacrés aux ordres militaires dans la péninsule Ibérique en les ordonnant selon la chronologie de leur parution. Munis d’importants appendices bibliographiques, notamment pour les études de Derek Lomax et de Carlos de Ayala Martínez, ils fourniront au lecteur intéressé par le thème un éventail de références propre à compléter celles que j’ai réunies dans cette annexe.

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Sources

I. – Sources manuscrites Fonds madrilènes a) Archivo Histórico Nacional (AHN) L’essentiel de la documentation des ordres militaires réunie à l’Archivo Histórico Nacional est conservée dans la section qui leur consacrée1. Cette dernière n’en concentre cependant pas l’intégralité dans la mesure où existent des pièces intéressant ces institutions dans les fonds du clergé et de la noblesse, respectivement Clero et Osuna, et, en quantité plus importante, dans deux sections factices, Códices ẹt Sellos, créées à partir des fonds d’autres départements pour abriter les principaux manuscrits et les parchemins munis de leurs sceaux originaux. Sección de Órdenes Militares (OM) Cette section constitue bien évidemment le fonds essentiel de mon étude. La documentation des ordres militaires s’y présente sous trois formes différentes, des actes originaux, en premier lieu, rassemblés dans des carpetas qui en abritent chacune près d’une vingtaine, des copies d’époque moderne, ensuite, regroupées dans des libros, enfin, pour les documents perdus, de simples notices d’inventaire, réalisées entre le XIVe et le XIXe siècle et consignées dans des índices. A. Les actes originaux — En fonction des Ordres pris en considération, la quantité de documents originaux conservés est extrêmement variable. Pour ma seule période d’étude, la section renferme près d’un millier de parchemins pour Santiago contre une vingtaine à peine pour le Temple et moins encore pour Alcántara. Aussi m’a-t-il semblé nécessaire de présenter les originaux par Ordre, d’autant que les critères de classification retenus varient considérablement d’une institution à l’autre : Alcántara. — Il ne subsiste qu’un seul dossier renfermant de façon exclusive des actes royaux (carp. 477). Calatrava. — Pour l’institution coexistent des actes d’origine royale (carp. 421-432), ecclésiastique (carp. 443-447) et privée (carp. 459-465). Ce fonds est après celui de Santiago le deuxième en importance. Hôpital. — Pour cet Ordre, le critère d’archivage est quelque peu différent. À côté des actes royaux (carp. 568 et 569) et ecclésiastiques (carp. 570), les documents privés sont divisés selon une

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logique géographique en fonction de la baylie à laquelle ils sont liés (carp. 575-578 et 580). Aux parchemins concernant directement la province de Castille, il faut en ajouter d’autres, extraits des fonds plus riches d’Aragon et de Navarre, susceptibles d’intéresser aussi le théâtre de mon étude (carp. 585-590, 595-598, 859, 869 et 904). Santiago. — La documentation de l’Ordre rassemblée dans la section procède de la réunion de trois fonds qui, s’ils appartiennent chacun à l’institution, sont restés séparés jusqu’à leur transfert à Madrid à la fin du XIXe siècle : 1. Uclés. — De très loin le plus important en volume, ce fonds est organisé en fonction d’une double classification héritée de critères archivistiques définis au XVIII e siècle dans le cadre de l’institution santiaguiste : ◦ Les vingt premiers dossiers, constitués en priorité de documents royaux, obéissent à un classement thématique. En leur sein, une attention plus particulière a été prêtée aux carp. 2, 5, 8, 12, 15, 16 et 17. Suivent une trentaine de dossiers vides ménagés au XVIII e siècle en prévision d’une extension du fonds ; ◦ L’ensemble des autres dossiers, de 48 à 368, répond à un critère de classement géographique dans la mesure où chacun correspond à une commanderie en suivant l’ordre alphabétique. Au sein de cette masse ont été dépouillées les carp. 50, 52, 55, 56, 57, 58, 65, 69, 70, 71, 82, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94, 98, 99, 100, 101, 124, 153, 180, 198, 207, 208, 211, 213, 214, 217, 219, 220, 222, 243, 249, 260, 261, 263, 293, 308, 311, 313, 315, 323, 325, 326, 327, 328, 338, 339, 363, 364 et 365. 2. San Marcos de León. — Constituant le deuxième en volume, il est formé d’actes royaux (carp. 372-375), ecclésiastiques (carp. 378) et privés (carp. 391-398). 3. Sancti Spiritus de Salamanque. — Regroupant les documents concernant cette communauté féminine, il est formé de parchemins de provenance royale (carp. 411-413), ecclésiastique (carp. 415) et privée (carp. 421).

Temple. — Il subsiste pour l’institution un seul dossier dont le contenu est pour l’essentiel fait de documents ecclésiastiques se rapportant à l’interrogatoire des frères castillans conduit en avril 1310 à Medina del Campo (carp. 567). B. Les copies d’époque moderne — Elles intéressent de façon presque exclusive Calatrava, dont une partie importante des archives a été copiée dans le troisième quart du XVII e siècle par un frère de l’Ordre, Antonio de León y Xárava. D’une fiabilité remarquable, les copies se répartissent par ordre chronologique en neuf volumes. Un dizième renferme un index qui est aujourd’hui, du fait des critères retenus, à peu près inutilisable : Libros 1341 à 1350. — Dans plusieurs études, ces volumes, numérotés de un à dix, sont appelés Registros de escrituras de la orden de Calatrava. Une conversion facile à opérer permet de retrouver les cotes exactes du fonds. C. Les notices d’inventaires. — Sur les quelque deux cents inventaires abrités au sein de la section, près d’une quinzaine au total m’ont été utiles : Alcántara : índices 64 et 65 ; Calatrava : índices 56 et 185 ; Hôpital : índices 121, 122, 160, 175 et 176 ; Santiago : índices 162, 163, 164 et 181. Sección de Clero Parmi les quelque trois mille dossiers qui composent le fonds du clergé, seuls une vingtaine intéressent directement ma perspective. Les références en sont données à continuation par carpeta, conformément au nom qui leur est attribué : carpetas 918, 920, 1033, 1069, 1219, 1329, 1331, 1332, 1451, 1654, 1655, 1657, 1663, 1689, 1879, 1882, 1885, 1896, 3018, 3020, 3022 et 3026.

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Sección de Osuna Déplacé voici peu à Tolède, où seront bientôt réunies les archives de la noblesse de toute la Couronne castillane2, ce fonds est aujourd’hui d’un accès difficile pour le public. De ce fait, je n’ai pu compléter comme je l’aurais désiré les dépouillements lacunaires que j’avais entrepris avant que la documentation ne quitte Madrid : legajos 1, 9,11, 21, 81, 102 et 351. Sección de Sellos Près d’une centaine d’actes pour ma seule période, intéressant en particulier Santiago, sont regroupés dans cette section factice. Nombre d’entre eux restent encore inédits. J’ai donné ciaprès les référence des caisses à l’intérieur desquelles ils sont rangés. Elles abritent chacune près de vingt documents dont la consultation se fait aujourd’hui par le biais de microfilms : cajas 2, 5, 6, 9, 12, 13, 14, 18, 20, 21, 51, 52, 55, 58, 63, 65, 70, 72, 73, 76, 77 et 85. Sección de Códices Plusieurs volumes présentent un caractère essentiel, à commencer par les registres des actes capitulaires du prieuré aragonais de l’Hôpital, conservés à partir de 1339, au sein desquels nombre de documents intéressent la Castille. D’autres méritent également d’être mentionnés, bien que leur intérêt, dans la perspective de mon étude, soit plus restreint, voire uniquement circonstanciel : ms. 15, 45, 230, 236, 314, 316, 599, 600, 601, 602, 603, 648, 649, 650, 651, 652, 653, 668, 930, 940, 987, 1045 et 1046. b) Biblioteca Nacional (BNM) Riche d’œuvres littéraires dont plusieurs restent encore inédites, le fonds ancien de la Biblioteca Nacional de Madrid conserve un grand nombre de volumes qui offrent un caractère essentiel pour l’étude, qu’ils se rapportent directement aux ordres militaires, ou qu’ils intéressent des institutions en relation étroite avec ces derniers. Constitués entre le XIII e et le XVIII e siècle, ce sont pour la plupart des copies dont le prix tient à la disparition fréquente des documents originaux : ms. 406, 430, 621, 622, 627, 684, 728, 736, 755, 833, 838, 839, 869, 931, 946, 985, 1187, 2431, 2693, 4357, 5645, 5988, 8582, 8598, 8701, 9472, 10046, 11285, 13063, 13064, 13065, 20551 et 20600. c) Real Academia de la Historia (RAH) A l’intérieur du fonds de la Real Academia de la Historia, la plupart des actes intéressant les ordres militaires castillans sont conservés dans la collection don Luis de Salazar y Castro 3. Ce sont dans leur intégralité des copies, réalisées à la charnière des XVII e et XIII e siècles, dont l’un des intérêts majeurs réside dans la profonde variété des sources dont elles sont extraites, parmi lesquelles les archives des Ordres, en particulier celles de Calatrava, dont Salazar y Castro était chevalier, occupent une place essentielle : ms. A-2, D-6, D-9, D-16, D-59, I-5, I-19, I-38, I-39, I-40, I-41, I-42, M-5, M-6, M-8, M-17, M-20, M-48, M-50, M-59, M-128, M-130, O-3, O-6, O-16, O-20, O-24 et T-9.

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d) Archivo General del Palacio (AGP) Peu connu des médiévistes, l’Archivo General del Palacio constitue pour l’Hôpital à l’échelle péninsulaire le second fonds en importance après l’Archivo Histórico Nacional. Il comprend en effet, dans la section Infante don Gabriel de Borbón, un nombre non négligeable de documents, en majorité des copies d’époque moderne, provenant du dépôt de Consuegra et des archives personnelles des prieurs transportées à Madrid à la fin du XVIII e siècle. Parmi les sous-sections qu’il renferme, trois ont été consultées, dont les deux premières sont d’un intérêt majeur : Secretaría : leg. 393, 564, 586, 760, 765 et 766. Anexo : leg. 1, 2,3 et 7. Contaduría : leg. 146 et 519. e) Archivo de los Duques de Alba (ADA) Les documents utiles à l’étude dans les collections privées de la famille d’Albe sont rares. Quelques pièces isolées se révèlent pourtant d’un grand intérêt pour les dernières décennies de la période abordée : El Carpio : caja 80. Higares : cajas 1 et 2. f) Biblioteca Francisco de Zabálburu (BFZ) Ce fonds privé, remarquablement catalogué, comprend différents documents intéressant les ordres militaires en liaison notamment avec la frontière méridionale du royaume de Castille, dans les collections Altamira (carp. 3, 5, 6,12 et 13) et Miró (carp. 2 et 5). g) Instituto Valencia de Don Juan Parmi les documents médiévaux du fonds, dont quelques-uns seulement ont été publiés, plusieurs intéressent les ordres militaires, notamment dans les sections A, B et V. h) Biblioteca del Monasterio de El Escorial (BME) Rares sont les manuscrits du fonds monastique de l’Escorial qui offrent quelque intérêt dans la perspective d’une analyse des ordres militaires castillans. Il existe néanmoins plusieurs exceptions notables : ms. B-IV-7 et B-IV-19 (copies de documents santiaguistes) ; ras. T-I-6 (manuscrit enluminé du Livro de los juegos de ajedrez, dados y tablas, rédigé à la fin du règne d’Alphonse X, intéressant pour sa riche iconographie où sont représentés différents frères, Templiers, Hospitaliers ou encore Santiaguistes).

Fonds péninsulaires a) Archives centrales Arxiu de la Corona d’Aragó [Barcelone] (ACA) Faute d’avoir disposé du temps suffisant dans les Archives de la Couronne d’Aragon, j’ai dû me contenter de travailler dans les registres de chancellerie, pour le dépouillement desquels j’ai en grande partie suivi les indications rencontrées dans la bibliographie, notamment dans les

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ouvrages de Regina Sainz de la Maza Lasoli, de son vivant sans conteste l’une des meilleurs spécialistes de la documentation se rapportant aux ordres militaires réunie dans ce dépôt : Cancillería Real. — Reg. 40, 41, 47, 66, 81, 107, 110, 118, 140, 228, 235, 250, 254, 288, 334, 519, 529 et 541. Arquivo Nacional da Torre do Tombo [Lisbonne] (ANTT) Disposant de plus de temps qu’à Barcelone, j’ai pu mener à bien à Lisbonne un dépouillement assez complet de l’importante documentation intéressant les ordres militaires castillans, tant dans les documents royaux que dans les fonds privés, au premier rang desquels figurent évidemment ceux des Ordres portugais : Les documents royaux. — Ils sont tirés en premier lieu des gavetas, c’est-à-dire d’un ensemble de vingt-trois tiroirs, divisés en maços ; d’importance inégale, qui ne paraissent obéir à aucun critère logique de classification : gaveta 1 (m. 5 et 6), gav. 4 (m. 1), gav. 5 (m. 2 et 4), gav. 7 (m. 5), gav. 9 (m. 10), gav. 12 (m. 11), gav. 14 (m. 1), gav. 15 (m. 1 et 23), gav. 16 (m. 2 et 6), gav. 17 (m. 1, 6 et 9), gav. 18 (m. 4, 5 et 6) et gav. 20 (m. 14). — Ils proviennent également des livres de chancellerie, que je me suis limité à consulter pour les règnes d’Alphonse III et de Denis Ier, soit trois registres pour le premier des deux souverains et cinq pour le second. Les documents privés. — Les parchemins originaux du fonds des ordres militaires ont été il y a peu reclassés de façon individuelle. Les documents consultés correspondent, pour Avis, aux anciens maços 1 à 10 et, pour Santiago, aux anciens maços 1 et 2. — Aux originaux s’ajoutent un grand nombre de manuscrits d’intérêt majeur, en particulier pour Santiago. Parfois appelés Livros de Santiago, ils ont fait l’objet d’un nouveau catalogage (le segment B-50 a été ajouté devant leur ancienne cote). Parmi les nombreux volumes du fonds, j’ai consulté les mss. 131, 132, 140, 141 (aussi appelé Livro das Tavoas Ferradas), 272 (plus connu sous le nom de Livro dos Copos) et 275. b) Archives cathédrales L’obligation de rentabilité dans mon activité de dépouillement m’a incité à me limiter à un faible nombre de dépôts dont la publication des fonds n’a pas encore été entreprise ou, du moins, terminée pour l’ensemble de la période étudiée : Archivo Catedral de Badajoz (ACB) Sección Pergaminos, carp. 2 et 4. Archivo Catedral de Córdora (ACC) Cajas B, N, O, P, Q, Y et Z. Archivo Catedral de León (ACL) Doc. 680, 1160, 1654, 1705, 11325 et 11326. Códice 140. Archivo Catedral de Toledo (ACT) Doc. A.7.G.1.18, A.7.G.2.19, X.9.E.1.4, Z.2.A.4.25 et Z.3.D.1.12. Códice 25-18. Archivo Catedral de Zamora (ACZ) Legajos 13, 15, 16, 33 et 36.

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Tumbo Blanco et Tumbo Negro. c) Archives locales Le souci d’efficacité dans mon travail de dépouillement s’est avéré plus préjudiciable encore à la consultation des archives locales dispersées dans la totalité de la péninsule Ibérique. Concentrés sur les dépôts municipaux4, de brefs sondages dans les fonds de Ciudad Real, d’Alcázar de San Juan et de Cordoue m’ont confirmé que rares sont les pièces susceptibles d’intéresser mon sujet à y être abritées avant la deuxième moitié du XIVe siècle. Par leur richesse, les archives municipales de Murcie, publiées grâce au labeur déployé par Juan Torres Fontes et ses disciples, forment une exception dont il convient de se féliciter qu’elle ait donné lieu à un projet d’édition d’aussi grande qualité.

Fonds extrapéninsulaires a) Bibljoteca Nazzjonali [La Vallette] (BNV) Des quinze sections, nommées classificazioni, qui forment les archives de l’Hôpital à la Bibljoteca Nazzjonali, seules trois se réfèrent à la période chronologique de mon étude. Pour chacune d’elles, j’ai consulté un nombre variable de volumes dont les références sont données en italien, qui est la langue dans laquelle le fonds a été organisé au XVIII e siècle et reste aujourd’hui catalogué : Classificazione prima. — Scritture originali (SO). Vol. 16 à 22, 48, 64 et 69. Classificazione quarta. — Registri dei Capitoli Generali (RCG). Vol. 80 (statuts des chapitres généraux convoqués par Hélion de Villeneuve en 1330, 1332, 1335, 1337, 1340 et 1344). Classificazione quinta. — Registri delle Bolle di Cancilleria (RBC). Vol. 316 (registre de Roger des Pins, 1356-1358), 317-318 (registres de Déodat de Gozon, 1347 et 1351), 319 (registre de Roger des Pins, 1365), 320 (registre de Robert de Juilly, 1374) et 321 (registre de Juan Fernandez de Heredia, 1381-1382). b) Archivio Segreto Vaticano [Cité du Vatican] (ASV) En raison du manque de temps, l’essentiel de mon travail d’archives dans la Cité du Vatican s’est concentré sur le dépouillement des Registres Vaticans, dont les copies ont été, le cas échéant, comparées de façon systématique à celles que renferment les Registres Avignonnais. Je n’ai pu sinon opérer que de brefs sondages dans les autres fonds, comme les Registres des Suppliques, et vérifier quelques originaux d’un intérêt exceptionnel, en particulier le procès-verbal de l’interrogatoire des Templiers castillans réalisé à Medina del Campo en avril 1310 (Castel Sant’Angelo, Archivum Arcis, Armarium D, doc. 220) : Registri Vaticani. — Reg. Vat. 14, 21, 25, 47, 48, 49, 51, 70, 76, 77, 94, 101, 114, 116, 120, 131, 132, 134, 139, 226, 236, 238, 244, 271 et 299. Registri Avignonesi. - Reg. Av. 10, 11, 12, 13, 14, 15, 17, 20, 21, 23, 24, 25, 35, 40, 49 et 53 c) Archivio di Stato di Napoli [Naples] (ASN) En grande partie détruites par les bombardements de 1943, les archives angevines de Naples, patiemment reconstruites après la guerre par Riccardo Filangieri et ses disciples, offrent pour l’étude des ordres militaires dans la péninsule Ibérique quelques documents de grand intérêt :

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Reg. Angioini. — 10, 21 et 59. d) Autres fonds extrapéninsulaires Après la découverte du Becerro de Consuegra dans les collections de la Library of the Order of Saint John, installée à Londres au siège de l’ancien prieuré anglais de Clerkenwell, il peut paraître surprenant de devoir insister sur l’utilité des fonds extrapéninsulaires pour l’étude des ordres militaires castillans. Ils demeurent pourtant rarement pris en compte. Sans que la liste puisse prétendre à quelque exhaustivité, il m’a été donné d’en consulter plusieurs, soit directement pour les archives parisiennes, soit à partir de microfilms pour le dépôt de l’Hispanic Society of America. La faible connaissance de ces fonds en Espagne m’a incité à spécifier davantage que pour d’autres, plus fréquemment utilisés, la nature de la documentation qu’ils renferment sur le thème de l’étude. Bibliothèque Nationale De France [Paris] (Bnf) Ms. latin 15450 (manuscrit du XIVe siècle, contenant une copie du traité de Ramon Llull, De acquisitione Terre Sancte, aux folios 544v°-547r°). Ms. français 1080, 1978 et 6049 (manuscrits du XIV e siècle, intéressant l’Hôpital dont ils abritent différentes séries de définitions ainsi que, pour deux d’entre eux, le texte des Miracles, retraçant les origines légendaires de l’institution). Bibliothèque Sainte-Geneviève [Paris] (BSGP) Ms. 1654 (manuscrit abritant de nombreux matériaux en rapport avec la croisade, parmi lesquels deux traités sans doute rédigés par le maître de l’Hôpital, Hélion de Villeneuve, dont l’un fut attribué à l’évêque de Léon, Garcia de Ayerbe). Hispanic Society of America [New York] (HSA) Ms. HC 371/190, HC 380/374, HC 380/377 et HC 380/434. Datés du XV e siècle, chacun de ces manuscrits contient de riches matériaux sur les Ordres castillans, parmi lesquels plusieurs séries de définitions dont les plus anciennes remontent pour Santiago au dernier tiers du XIII e siècle, et, pour les milices de filiation cistercienne, aux premières décennies du siècle suivant.

II. – Sources imprimées Sources narratives et juridiques Alberici monachi Trium Fontium Chronicon, dans Paul

SCHEFFER -BOICHORST

(éd.), Hanovre, coll.

Monumenta Germanise Historica (23), 1874, pp. 631-950. ALPHONSE

X, Espéculo, éd. Gonzalo MARTÍNEZ DÍEZ et Manuel Ruiz ASENCIO, Ávila, 1985.

— Cantigas de Santa María, éd. Walter METTMANN, Madrid, 1986-1989 (3 vol.). — Cantigas profanas, éd. Juan PAREDES NÚÑEZ, Grenade, 1988. — Setenario, éd. Kenneth VANDERFORD, Barcelone, 1984. Analecta novissima. Specilegn Solesmensis altéra continuatio, éd. Jean-Baptiste PITRA , Paris, 1885-1888 (2 vol.). Anales Toledanos I et II, dans Julio PORRES MARTÍN-CLETO, Los Anales Toledanos I y II, Tolède, 1993.

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Anales Toledanos III, dans Antonio

FLORIANO CUMBREÑO ,

« Anales Toledanos III », Cuadernos de

Historia de España, 43-44, 1967, pp. 154-187. BERNARD DE CLAIRVAUX ,

Liber ad Milites Templi de laude novœ militiœ ; éd. Pierre-Yves ÉMERY , Paris,

coll. « Sources chrétiennes » (367), 1990, pp. 48-133. Cancionero de Oñate y Castaneda, El–, éd. Dorothy SEVERIN et Michel GARCÍA, Madison, 1990. Cantigas d’escarnho e de mal dizer dos cancioneros medievais galego-portugueses, éd. Manuel RODRÍGUES LAPA, Coïmbre, 1965.

Castigos e documentos del rey don Sancho, éd. Cayetano

ROSELL ,

Madrid, Biblioteca de Autores

Españoles (51), 1952, pp. 79-228. Chronica Adefonsi Imperatoris, éd. Luis SÁNCHEZ BELDA, Madrid, 1950. Chronica regia Coloniensis, éd. Georgius WAITZ, Hanovre, 1880. Crónica del muy alto y muy católico rey don Alfonso el onceno, dans Crónica del muy alto y muy católico rey don Alfonso el onceno, t. I de Crónicas de los reyes de España desde Alfonso el Sabio hasta los reyes católicos don Fernando e doña Isabel, éd. Cayetano

ROSELL ,

Madrid, Biblioteca de Autores Españoles

(66), 1953 (3 vol.), pp. 171-392. Crónica del rey don Alfonso X, dans Crónica del muy alto y muy católico rey don Alfonso el onceno, t. I de Crónicas de los reyes de España desde Alfonso el Sabio hasta los reyes católicos don Fernando e doña Isabel, éd. Cayetano ROSELL, Madrid, Biblioteca de Autores Españoles (66), 1953 (3 vol.), pp. 1-66. Crónica del rey don Fernando IV, dans Crónica del muy alto y muy católico rey don Alfonso el onceno, t. I de Crónicas de los reyes de España desde Alfonso el Sabio hasta los reyes católicos don Fernando e doña Isabel, éd. Cayetano ROSELL, Madrid, Biblioteca de Autores Españoles (66), 1953 (3 vol.), pp. 91-170. Crónica del rey don Sancho el Bravo, dans Crónica del muy alto y muy católico rey don Alfonso el onceno, t. I de Crónicas de los reyes de España desde Alfonso el Sabio hasta los reyes católicos don Fernando e doña Isabel, éd. Cayetano ROSELL, Madrid, Biblioteca de Autores Españoles (66), 1953 (3 vol.), pp. 67-90. Continuación de la Crónica de España del arzobispo don Rodrigo Jiménez de Rada, éd. Marqués de la FUENSANTA DEL VALLE ,

dans Colección de Documentos Inéditos para la Historia de España (CODOIN), [113

vol.], 1842-1895, Madrid, 106 (1893), pp. 1-141. Cortes de los antiguos reinos de Léon y Castilla, Madrid, 1861-1903 (6 vol.). Crónica da conquista do Algarve, dans José Pedro MACHADO, « Crónica da Conquista do Algarve. Texto de 1792 », Anais do Município de Faro, 8, 1978. Crónica de Alfonso X, éd. Manuel GONZÁLEZ JIMÉNEZ, Madrid, 1998. Crónica de cinco reis de Portugal, éd. Artur de Magalhães BASTO, Porto, 1945 (2 vol.). Crónica de la población de Ávila, éd. Amparo HERNÁNDEZ SEGURA, Valence, 1966. Crónica de los estados peninsulares, éd. Antonio UBIETO ARTETA, Grenade, 1955. Crónica del condestable don Álvaro de Luna, éd. Juan de Mata CARRIAZO Y ARROQUIA , Madrid, 1940. Crónica geral de Espanha de 1344, éd. Luís Filipe Lindley CINTRA, Lisbonne, 1990 (2 vol.). Crónica latina de los reyes de Castilla, éd. María Desamparados CABANES PPecourt, Valence, 1964. Crônicas dos sete primeiros reis de Portugal, éd. Carlos da Silva TAROUCA, Lisbonne, 1953 (3 vol.). De expugnatione Lyxbonensis, éd. et trad. anglaise de Charles Wendell DAVID, New York, 1947. DIEGO RODRÍGUEZ DE ALMELA ,

Compilación de los milagros de Santiago, éd. Juan TORRES FONTES , Murcie,

1946. ENRIQUE DE VILLENA , Obras Completas, éd. Pedro CÁTEDRA , Madrid, 1994 (2 vol.).

Fabulistes latins. Études de Cheriton et ses dérivés, Les –, éd. Léopold HERVIEUX, Paris, 1896.

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NOTES 1. Il existe un inventaire de la section réalisé au début des années 1950 par deux des archivistes responsables du dépôt, Aurea Javierre Mur et Consuelo Gutiérrez del Arroyo. Ancien, il demeure cependant très utile. 2. À titre d’exemple, les archives des ducs de Frías ont été versées dans le dépôt nobiliaire tolédan. Recataloguées, plusieurs des pièces qu’elles renferment intéressent les ordres militaires, notamment dans les carp. 664. et 1252. 3. L’apport quantitatif des autres collections est négligeable. À peine peut-on relever dans le fonds Pellicery Tovar un mémoire de la fin du XVIIe siècle sur les origines du lignage Chacón, fortement lié à Santiago à partir du milieu du XIVe siècle, et, dans le fonds Bauer y Landauer, une dizaine de documents intéressant l’Hôpital, parmi lesquels trois originaux, antérieurs à la période de l’étude, signalés par C. BARQUERO GOÑI, «

Fuentes para el estudio de la orden del Hospital en la Corona de Castilla », p. 61.

4. En dehors de ces fonds, quelques dépôts paroissiaux peuvent se révéler ponctuellement utiles pour mon étude à l’instar de celui de Támara, en Vieille-Castille, signalé par C. BARQUERO GOÑI , « Fuentes para el estudio de la orden del Hospital en la Corona de Castilla », p. 61, ou de ceux de San Vicente Mártir de Tocina et de San Juan Baurista de Séville, en Andalousie, récemment mis en relief par J. M. CARMONA DOMÍNGUEZ,

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735

Annexes

736

Les statuts santiaguistes de Pelayo Pérez Correa

1

Utilisés pour la première fois en 1965 par Derek Lomax1, les statuts de Santiago promulgués par Pelayo Pérez Correa restent aujourd’hui inédits malgré l’engagement ancien pris par Éloy Benito Ruano de les publier2. Bien connus de la plupart des spécialistes3, ils sont conservés dans un manuscrit unique de la Biblioteca Nacional de Madrid, classé sous le titre de Papeles variados de la orden de Santiago, qui abrite au total neuf séries de statuts dont sept, attribuables à Pelayo Pérez Correa, peuvent être datées du troisième quart du XIIIe siècle4. Le recueil fut achevé en 1503 à Estremera, ville située sur leTage en amont de Tolède, par un certain Pedro de Encinas sur qui il a jusqu’à présent été impossible de recueillir le moindre élément d’information5.

2

Comme l’a remarqué Eloy Benito Ruano, il semble exclu que le copiste ait travaillé à partir d’originaux des statuts6. Son texte recèle en effet de fréquentes confusions de graphie et de sens dont il n’est pas possible, faute de connaître la filiation du manuscrit, de savoir si elles doivent être imputées au scribe ou bien à son modèle. Plus grave, il comporte de nombreuses erreurs de datation qui ont entraîné de fausses attributions, comme celle des statuts de León de 1251 au premier maître de l’institution Pedro Fernández, qui en réalité mourut plus d’un demi-siècle auparavant7. À partir des mentions des frères enregistrés dans les différents statuts en tant que témoins qu’il a rapportées aux documents d’archives de Santiago, Derek Lomax a proposé il y a bientôt quarante ans une chronologie rigoureuse8, à laquelle il n’est guère possible d’ajouter qu’une simple correction de détail9.

3

Inconnus des spécialistes de l’histoire de Santiago, deux autres manuscrits illustrent la pratique normative de Pelayo Pérez Correa10. Conservés à l’Arquivo Nacional da Torre do Tombo et à la Hispanic Society of America, ils ne renferment pas, à la différence de l’exemplaire madrilène, un ensemble de sept statuts promulgués à l’initiative du maître, mais une série unique, circonscrite aux définitions du chapitre de Mérida de 1274. Reproduisant la même erreur de datation, ils appartiennent probablement à une tradition manuscrite semblable à celle du recueil de Pedro de Encinas, fondée sur une copie fautive de l’original, laquelle aujourd’hui encore demeure inconnue. Pour cette raison, ils présentent un intérêt considérable dans la mesure où, établies à la fin du XVe siècle, ces deux versions présentent une fiabilité plus grande que le manuscrit de la Biblioteca

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Nacional de Madrid. Restreintes à une seule série de définitions, elles ne peuvent toutefois en aucun cas remplacer ce dernier. C’est pourquoi j’ai choisi de conserver l’exemplaire madrilène comme base de l’édition des statuts de Pelayo Pérez Correa, en donnant en note, pour ceux de 1274, les variantes et les modifications apparaissant dans les deux autres copies. [1251], LEÓN. B- BNM, ms. 8582, ffos 56r°-61v°. Cit. D. LOMAX, La orden de Santiago, pp. 54 et 288, et E. BENITO RUANO, « Establecimientos de la orden de Santiago en el siglo XIII », pp. 179-181. [E] stablesçimientos fechos en Leon por el primera maestre, don Pero Fernandez, en la era de mill e dozientos e diez e nueve años 11. Los quales son estas que se siguen. [1] [Q]ue el freyle quando saliere de la encomienda non lieue ende otra cosa sinon sus paños de vestir e de yazer e sus bestias e lo al que el maestre o el comendador del rregno le mandare fazer. [2] [E]stablesçido es que todo freyre sea tenido de non aver propio e todos ende sean amonestados. [3] [T]odo freyre que sin liçençia leuare alguna cosa de la baylia que se pare a lo que mandare la orden. [4] [O]trosi quien touiere propio sea dexcomulgado e anatematizado 12 en la iglesia en dia de Nauidad o en dia de Pascua de Resureçion o en la fiesta de Pentecoste ante que comulgue e maldiganlos con candelas ençendidas e despues amatenlas en el agua. [5] [E]stablescido es que todo freyre sea tenudo de fazer su menester el por que ante solia beuir al siglo e si por esto acaesçiere que se ensañe e que se salga de la orden sea preso e sea metido en fierros e ençima faganle conplir su menester que el comendador mayor so cuyo poder fuere13 e el freyre que [56v°] quisiere ser negligente a esto prenda penitençia de quinze viennes e ençima faganle conplir su menester. [6] [E]stablesçido es que ningund comendador non de liçençia a quien yr quisiere de vn lugar a otro si non señalare tienpo a que venga e si non viniere a aquel tienpo e non mostrare cosa rrazonable verdadera que le den pena de vn año. [7] [N]ingund freyre non sea osado de rresçebir castillo de mano de rrey nin de otro ninguno sin liçençia del maestre o del comendador mayor nin vaya a mandaderia de rrey nin de rrico omne. [8] [O]trosi ninguno non faga fiadura sinon por su freyre o por su omne, todavia tal sea la fiadura que non torne en perdida de la orden. [9] [E]stablesçido es que ningund freyre non tenga heredad en baylia de ningund seglar sin liçençia del maestre o del comendador mayor. [10] [E]stablesçido es que ninguna heredad de que sea dada en nuestra orden a espitales, pobres o catiuos sacar de tierra de moros non sea dada a ningund omne seglar sin liçençia del maestre. [11] [E]stablesçido es que si alguna vegilia de las que avemos ayunar viniere en domingo el sabado antes la ayunen. [12] [57r°] [E]stablesçido es que ningund freyre non aya poder de hazer nin de rreçebir muger por freyra sin liçençia del maestre o del comendador mayor e el freyre que la fiziere denle peñia de vn año e la freyra que fiziere sea echada de la orden. Pero esta sea a prouidençia del maestre o del comendador mayor. [13] [T]odos los freyres, si fueren conbidados de los freyres o de ynfançones o de arçobispos o de obispos o de los prelados del Tenple o de los del Ospital o de los de Calatraua, que los dias que ovieren de comer carne coman lo que les dieren vna vez en el dia. [14] [E]stablesçemos que las heredades que agora an los monesterios de las dueñas que nin maestre nin comendador non las den a ningund omne en prestado. [15] [E]stablesçido es que ningund freyre que saliere de la orden que si por aventura viniere a peñia ante que lo rresçiban entregue quanto leuo a la orden en ante. [16] [E]stablesçido es que ningund freyre non sea osado de vender pan nin de lo enprestar nin de dar sin liçençia del maestre o del comendador.

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[17] [E]stablesçemos que los comendadores de los rregnos que traigan dos escuderos e dos azemilas con sus omnes e sendos vasos de plata e dos taças e por todo esto si menester fuere a los mayordomos destos comendadores [57v°] sean dos escuderos con sendas bestias e ningund otro baylio nin otro freyle del convento que non traygan azemilas sin liçençia del maestre o del comendador. El freyre que la truxere sin liçençia pierda el azemila e tome por ella quinze viernes. [18] [E]stablesçido es que el freyre que fiziere apellaçion sobre disçiplina de la orden denle penitençia de vn año e su apelaçion non le vala. [19] [E]stablesçido es que ningund freyre que en culpa yaziere non se pueda alçar a juizio del maestre nin del comendador nin del cabildo general, mas do fiziere la falta y faga la emienda. [20] [E]stablesçido es que ninguna heredad de la orden comendador non la pueda dar por amora ningun omne seglar sin liçençia del maestre. [21] [E]stablesçido es que los freyres que quando entraren a las oras o al comero a cabildo que lieuen los mantos acostunbrados, sinon que cayan en penitençia de quinze viernes. [22] [[E]stablesçido es que ningund castillo de la orden nin maestre nin comendador nin otro freyre ninguno non aya poder de lo dar enprestado nin de otra guisa a ningund omne seglar. [23] [58r°] [T]odo freyre que casare en la orden sin liçençia del maestre vaya a Roma sin abito con letras del maestre de su fecho e si el papa le mandare estar con su mujer e sin su mujer e le mandare rreçebir en la orden saluo la disçiplina porque se fue casar sin liçençia aya penitençia de tress años. [24] [T]oda freyra que saliere fuera de la orden e casare fuera de la orden en este comedio si le finare el marido sea rresçebida a su penitençia quando ella viniere que le den penitençia de vn año. [25] [T]odos los baylos trayan sendos escuderos e dos rrapazes e los priores mantenganse commo los comendadores mayores e estos stablesçimientos ansy los vsen los clerigos commo los caualleros. [26] [E]stablesçido es que coberturas ayan de lo que quisteren de sus señales de .viii. morabetinos ayuso con su señal. iii. morabetinos non las conpre por mas morabetinos sin liçençia del maestre o del comendador e los freyres 14 entre si sus armas tanbien quando quisieren e den sus donas todavia con liçençia del maestre o del comendador mayor. [27] [N]yngund freyre nin comendador non sea osado de dar ningun potro a ningund omne seglar menas de aver el potro tres años sy todavia fuere de dar nin lo pueda vender menos de liçençia. [28] [58v°] [E]stablesçido es que la seña de Santiago que ningund comendador de los rregnos que la non lieuen sino en hueste del rrey e el maestre lieuela do el touiere por bien. [29] [E]stablesçido es que quando avinier que alguna heredad de la orden que el maestre o el comendador con algund cabildo de los rregnos dieren heredad a algund cauallero o seglar enprestamo que ante sea puesto e firmado con aquel que rresçibiere el heredamiento que sea thenudo dar conplidamente el diezmo al prior del rregno do fuere. [30] [E]stablescido es en el cabildo general que todo freyre, sy quier baylio si quier de conuento qual quier de los rregnos que comendador mayor non sea, e vinier alguna baylia, si quier villa si quier castillo, este freyre que es huesped no salga de la villa o del castillo al menos de liçençia del comendador que fuere del lugar, e quando se oviere a yr despidase e vaya adobar su mandado e la penitençia sea de quinze viernes. [31] [L]a raçion de Santa Maria Salue Regina sea dicha por toda la orden a maytines e a biesperas sinon en las fiestas prinçipales asy de Santa Maria commo de las otras fiestas. [32] [E]stablesçido es que los freyres que estan con los baylios por las baylias que quando en cabalgada fueren sy [59r°] al baylio o al freyre mataren cauallo e perdieren lorigas o otras bestias si los cauallos o las lorigas o las otras bestias echaren que aquel heredamiento non sea metido en otra cosa sinon en aquello que se perdio en cauallos o en lorigas o en bestias e el freyre que lo fiziere non prenda por ello penitençia de vn año conplido. [33] [E]stablesçido es que ningund comendador ni otro freyre ninguno non fagan pegujares a sus criados nin a sus omnes en la heredad de la orden nin en otra heredad. [34] [O]trosi el freyre baylio e otro que dineros de a su omne que conpre pan e non este en el alhori con lo de la orden.

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[35] [E]stablesçido es en el capitulo general en Leon que todo freyre que por sus pecados fuere a moros e sy tomare moro que lo confunda Dios por su plazer e nunca sea rresçebido en la orden fasta que vaya al apostolico con carta del maestre de todo su fecho e si el apostolico lo mandare rresçebir salua disçiplina sea rresçebido con penitençia de tress años. [36] [E]stablesçido es que si por los rregnos acaesçiere algund buen pleyto por la orden con cauallero e con algund e con algunos omnes seglares que el maestre con el comendador o con los treze que fueren del rregno e con su convento que lo firmen o quel non podran aver fasta el cabildo e esto ast se use en vn rregno commo en otro. [37] [59v°] [E]stablesçido es que ningund freyre que quisiere calçar calças con abanpies que las calçe. [38] [Q]ue ningund freyre non sea osado de yazer sin calças ni vaya a venias con calças de abanpiei e la penitençia sea de quinze viernes. [39] [E]stablesçido es que ningund freyre non trayga vaso de plata sinon con liçençia del maestre o del comendador e el que lo trayere sin liçençia pierda la vasa e prenda quinze viernes por el. [40] [E]stablesçido es que si cauallero o otro omne alguno fuere rrebtado e quisiere nuestra orden non sea rresçebido en ella fasta que se vaya a saluar de aquello porque es rrebtado e si a la entrada de la orden lo negare e despues le fuere prouado que lo echen de la orden. [41] [E]stablesçido es que en Ucles e en Segura e en Sant Marcos e en Montanches e en Merula15 e en Aragon que sea tenida e vsada la rregla e el preuilegio e los stableçimientos asi commo es dado e otorgado del apostolico e si algunos destos comendadores de nuestra orden e los priores non lo touteren o non lo fizieren tener que el rrebtador que purgue por penitençia de quinze viernes por premia. [42] [60r°] [E]stableçido es que ningund freyre nin ningund clerigo non sea osado de traer rregla sin liçençia del maestre o del comendador e la peñia que sea de vn año que la rregla derecha del apostolico aquella es dada. [43] [E]stablesçido es que las vestiduras todas de nuestra orden que tienen por del maestre quanto en visitaçion que en quantas cosas visitaren que asi de pan commo de vino commo de dineros commo de ganados e de otras cosas quando visitaren segund las cosas que fallaren sepan si ovier en los priores sus diezmos todo conplido e si algunas cosas fallaren de que non ovieren su diezmo todo conplido, mandamos a los visitadores que ante que se ende partan de la casa que fagan entrega al prior de su diezmo e si el comendador de la casa lo non quisiere fazer por los visitadores que tienen el poder del maestre ayan poder de lo demandar e yr luego al convento de la provinçia do fuere e faganlo prender pena de vn año. E los visitadores que en esto quisieren ser négligentes e non lo quisieren conplir que ellos ayan la penitençia que el comendador de la casa deve aver e uno de los visitadores de cada vn rregno de los rregnos vengan sienpre a cabildo general con toda su visitaçion. El maestre sea thenudo de fazer estas cuentas de los visitadores en cabildo general. [44] [E]stablesçido es que tenemos por bien que cauallo o espada o loriga o baylia plana estas cosas sean dadas por carta del maestre o del comendador quando menester [60v°] fuere e mandamos que los freyres que vistan estanfortes e rras e valençianas e frisa e sarga çinco varas e dende asuso mantos e garnanchas e sayas e pellotes e calças de blanqueta de […] 16 o otro paño que vala tanto e capas de .viii. morabetinos ayuso e ninguno non faga mas de vna vez en el año paños e peñas que sean desta natura que los prendan e non los vistan sin liçençia del maestre o del comendador. [45] [E]stablesçido es que los baylios e los otros freyres conventuales vistan 17 sus escuderos de estanfortes viados o de valançianas zurunes e sayas e garnanchas[e] puedan meter peña branquetocha e calcen calças de Estanforte o de Santedomer. [46] [E]stablesçido es por el rrey don Sancho segundo, rrey de Portogal, que cada ano en todos los rregnos que fagan aniuersario en todos los conuentos por el todos los freyres e sean thenudos de dezir tress misas todos los años por su alma en la quaresma por la merçed e el heredamiento que fizo en la orden en Portugal. [47] [E]stablesçido es que nuestros freyres sean manifestados a los clerigos de nuestra orden e non se manifiesten a otro omne nin a descalço nin a predicador fuera par alguna nesçesidads in liçençia del maestre o del comendador o del prior e la penitençia sea de quinze viernes.

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[48] [E]stablesçido es por mandamiento del apostolico que [61r°] comamos pitança en casa los dias que ovieremos a comer carne e al lunes a yantar e a çena e dezimos que esta pitança e esta çena o casa que si fuer en Castilla de Putela alla e en Leon de Alconetara alla e Aragon del Rio de las Truchas alla e en Portugal de la Enega alla. [49] [E]stablesçido es que de los treze sean de Castilla don Pero Ferrandes Calleros, comendador de Toledo, e don Rodriguienegas e don Fernan Rodriguez, comendador de Seuilla, e don Gil Remis, comendador de Oreja, e en Leon, don Martyn Lopez, comendador de Montanches, o quien fuere en su lugar, e don Lorenço Melendez e don Diego Ferrandes e don Guillen Yvañez e don Rui Ferrandes Marques, [e] en Portugal don Gonçalo Paez, o quien fuere en su lugar, e don Martyn Vazques, e en Aragon don Garçia Garçes o quien fuere en su lugar. [50] [E]stablesçido es que sean visitadores en Castilla Gonçalo Dias e Garçialuarez e vn clerigo para el hospital, e en Leon don Diego Ferrandes e Juan Ferrandes e vn clerigo para el ospital, e en Galizia don Lorençio Melendez. e don Pay Pays e vn clerigo de Villar de Donas, e en Portugal don Fernand Yañes e Miguel Yañez e vn clerigo, [e] en Aragon Pero Çenbrano e don Martines el clerigo e estos visitadores que son puestos en el cabildo general non sean mudados syno por grand nesçesidad. [51] [E]stablesçido es que ningund freyre non sea osado de vender buey de arada a menos 18 que sea tan viejo que non are [61v°] o que sea descornado o que aya otra ocasion e si este a tal vendiere que meta los dineros con otros e conpre otro buey bueno en su lugar[e] ningund freyre non venda vaca nin la de a menos de liçençia del maestre o del comendador. [52] [E]stablesçido es que ningund prior non sea osado de establecer nin de mudar costunbre de las oras asi commo las ovimos todavia acostunbradas que por toda la orden asi las digan asi los freyres commo todos los otros. [53] [E]stablesçido es que el freyre que saliere por los moros del castillo quier con sogas quier con escaleras si despues viniera su penitençia que lo rresciban e que le den penitençia de doss años e si saliere por la puerta que le den penitençia de vn año. 1252. MONTÁNCHEZ. B - BNM, ms. 8582, f° 62r°-v°. Cit. D. LOMAX, La orden de Santiago, pp. 54 et 288, et E. BENITO RUANO, « Establecimientos de la orden de Santiago en el siglo XIII », pp. 179-181. [E]stablesçimientos fechos en Montanches por el maestre […]19 e los treze en la era de mill e dozientos e noventa años. [I] [E]stablesçido es en el capitula general que quando el maestre o el comendador dteren carta algund freyre para algund baylio que toutere en la baylia que entregue al freyre en la encomienda que touiere si esta encomienda oviere castillo o oviere alcaçar que el baylio que touiere la baylia que entregue al freyre que touiere la carta todas las cosas que touiere en la baylia, fueras el castillo que non entregue a menos que se vea con el maestre o con el comendador, e el baylio enbie al maestre o al comendador su freyre o omne en que se fie. [2] [E]stablesçido es que deste cabildo fasta otro cabildo que ningunos freyres non sean osados de traer nin de fazer mantos con peñas, pero los mantos que agora traen con peñas que los non pierdan e que los vistan. [3] [E]stablesçido es que ningund comendador de los rregnos non den liçençia de casamiento a ningund freyre nin freyra, sinon tan sola mente del maestre. [4] [E]stablesçido es que todos los treze sean en Aragon don Rodrigo Yañes, comendador de Aragon, e en Castilla, don Pero Ferrandes, comendador de Ucles, don Fernan Rodriguez, comendador Duesca, don [62V°] Mendañez, comendador del Ospital, e don Gil Ruiz, comendador de Oreja, e don Gil Gomez, e en Leon, don Martin Lopez, comendador de Alfange, e don Lorenço Mendez e don Diego Ferrandes e don Juan de Çamara e don Ruy Ferrandes Marques, e en Portugal don Gonçalo Perez e don Martyn Vazques. [5] [E]stablesçido es que sean visitadores en Castilla e en Aragon don Martin Vazques e don Diego Ferrandes, visitadores en Leon e en Portugal don Gonçalo Gutierres e Pedro Abrana. [6] [N]yngund freyre non sea osado de aver açorprimera mente de liçençia del maestre o del comendador mayor del rregno, que non sea poderoso de lo dar a ningund omne seglar. 1259, FÉVRIER, 13. ROBREDO DE MONTÁNCHEZ. B- BNM, ms. 8582, ffos 64r°-65r°

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Cit. D. LOMAX, La orden de Santiago, pp. 54 et 288, et E. BENITO RUANO, « Establecimiencos de la orden de Santiago en el siglo XIII », pp. 179-181. [E]stos son los stablesçimientos que pusieron en el cabildo que fizieron en el Robredo de Montanches el maestre […]20 e los .xiii. por mandado del apostolico e del rrey de Castilla e por rruego de los otros freyres, jueves .xiii. dias de febrero en la era de mill e dozientos e noventa e siete años. [1] [E]stablesçido es que ningund freyre cauallero o clerigo de misa que no tenga venera en el abito nin armas ni ninguna cosa de lo sobredicho. [2] [E]stablesçido es que en capitula e en proçision en la yglesia y en misa que esten sienpre los freyres caualleros e los clerigos de misa ante los otros freyres. [3] [E]stablesçido es que si estos freyres caualleros e los clerigos llegaren a la baylia que touiere el freyre que non fuere cauallero que el freyre cauallero o clerigo de misa sea comendador en quanto y morare en comer e en beuere en liçençia. [4] [E]stablesçido es que freyre cauallero o clerigo llegare a la baylia de los caualleros e el freyre cauallero sea comendador e si21 fuere clerigo baylio el clerigo sea comendador. [5] [E]stablesçido es que los freyres caualleros o clerigos tengan capitula a los otros freyres do acaesçiere. [6] [E]stablesçido es que el freyre desque rresçibiere el [64V°] abito si non casare fasta çinco años que dende adelante non case e los freyres casados e las freyras casadas quando biudaren casen quando quiseren con licençia e estas freyres que agora son puedan casar deste dia a cinco años e dende adelante non. [7] [E]stablesçido es que esto tan bien sea en las dueñas commo en los caualleros e tan bien en las dueñas casadas commo en las por casar e tan bien en los abitos commo en las otras cosas sobredichas e tan bien en los conventos de las dueñas commo de los caualleros. [8] [E]stablescido es que ningund freyre que non fuere fidalgo cauallero que non tenga castillo. [9] [E]stablesçido es que si algun escudero fidalgo quisiere rresçebir nuestra orden que non gela den a menos que sea ante cauallero. [10] [E] los comendadores e los priores que non tolleren luego las veneras a los que las non an de traer que se rrepientan por penitençia de vn año. [11] [E]stablesçido es que todo freyre quando tomare baylia que escriua commo la toma e quando la dexare que escriua lo que dexo e guarde amos los escritos para quando fuere menester. [12] [E]stablesçido es que cada vn freyre diga tress misas por el rrey don Fernando de Castilla e otras tantas por el rrey don Sancho de Portugal. [13] [65r°] [E]stablesçido es que cada vn freyre diga cada dia vn pater noster por el rrey don Alfonso que agora es. [14] [E]stablesçido es que todo freyre siquier vno siquier dos diga la bendiçion de la mesa conplida mente la penitençia sea de quinze viernes. 1265, MARS, 24. CABAR22. B- BNM, ms. 8582, ffos 65r°-66r°. Cit. D. LOMAX, La orden de Santiago, pp. 54 et 288, et E. BENITO RUANO, « Establecimientos de la orden de Santiago en el siglo XIII », pp. 179-181. [E]stos son los stableçimientos que establesçio el maestre […] 23 e los .xiii. e los priores quando fizieron el cabillo en Cabar, martes .xxiiii. dias andados del mess de março en la era de mill e trezientos e tres años. [1] [E]stablesçido es que fagan el cabildo en Sant Marcos de Leon desde Omnium Sanctorum que viene en vn año. [2] [E]stablesçido es que freyre ninguno de nuestra orden que non venda buey nin vacas nin novillos nin ovejas nin cabras nin puercos nin yeguas nin potros ni pan, nin cojan pan por pan, nin aforren moro nin mora, nin arrienden molinos nin fornos por dineros sinon fuere trapero, a menos de liçençia del maestre o del comendador mayor, e las açenas e los molinos que se adoben por sy. [3] [E]stablesçido es que ningund maestre nin comendador nin otro freyle de nuestra orden que non pueda dar heredad de nuestra orden nin pagarla nin venderla a menos de cabildo general, esto sea del maestre fasta el cabildo primero.

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[4] [65v°] [E]stablesçido es que non den pan del bastimento a menos de mandado del maestre e ningund comendador nin otro freyre non sea osado de lo ende sacar e otrosi que non lo den a casa ninguna en quanto andaren çinco fanegas a maraved. [5] [E]stablesçido es que den al vestuario dos maravedis de cada baylia de la orden por los cueros de los bueyes que se mueren asi en Castilla commo en Leon e asi en Portugal commo en Aragon e quantos maravedis sean pagados por Sant Miguel e el freyre que los non diere que lieue penitencia de quinze viennes e pague los maravedis. [6] [E]stablesçido es que ningund freyre de nuestra orden que non vista sino rras o valençianas o sarga e sant clemente çinco varas a .iii. e dende asuso saya e calças de blanqueta de camuna e vnas peñas por el año para el manto e garnancha e sobre capas que las traygan pero si quisiere con capirotes asi en la iglesia commo en el cabildo e sean de sayal blanco o de pardo o de sarga e que fagan capas de .viii. maravedis ayuso e que coman con ellos quando fuere y el maestre e les duren dos años. [7] [E]stablesçido es que traya[n] azemilas aquellos comendadores que mandamos en el otro cabildo que les traxesen e non las trayan sin liçençia del maestre o del comendador mayor e si las traxeren sin liçençia tomengelas e denle penitençia de quinze viernes. Otrosi asi sean de los vasos. [8] [E]stablesçido es que freyre ninguno non yaga desnudo sin calças e el que lo fiziere caya en penitençia de quinze viernes. [9] [66r°] [E]stablesçido es de los treze que son por comiendas don Pero Martinez, comendador de Segura, e don Pero Gutierres, comendador de Alfame 24, e don Julian Ramondo, de Mertola, e don Gonçalo Ruiz, comendador de Cuenca, e don Pero Ferrandes Caleros, comendador de Monfernando, e don Garci Ferez, comendador de Santa Cruz, e don Gil Diaz, comendador del Ospital de Toledo,e don Juan Ferrandes, de Çamora e don Nuño Perez, comendador de Castrotorafe. [10] [E]stablesçido es quales son por comiendas 25 e don Pero Ponz e por don Martin Lopez e por don Lorenço Mendez e por don Diego Martines, comendador de Montiel, e Alfonso Bordallo, sos comendador de Segura, e don Pero Martinez, comendador de Estremera, e don Esteuan Fernandez, sos comendador de Mertola. [11] [E]stablesçido es los que son visitadores en Castilla don Pero Esteuanez e don Diego Aluarez, e en Leon don Juan Ferrandes e don Diego Ferrandes, e el prior don Gomez Yañes en Portugal, e en Aragon don Pero Çebriañes e don Rodrigo de Rufas, e en Galizia el prior de Villar de Donas e don Ruy Bermudez, prior de Sant Monio de Vega. [1266], OCTOBRE, 18. LEÓN. B- BNM, ms. 8582, ffos 62v°-63v°. Cit. D. LOMAX, La orden de Santiago, pp. 54 et 288, et E. BENITO RUANO, « Establecimientos de la orden de Santiago en el siglo XIII », pp. 179-181. [E]stablesçimientos fechos en Leon por el maestre […]26 dia de Sant Lucas diez y ocho dias del mes de otubre en la era de mill e dozientos e quatro annos 27 los quales son estos que se siguen. [1] [E]stablesçido fue que en cabildo general que […]28 [63r°] Phelipi e Jacobi que vienen por mayo e si cayer en dia de pescado que la vigilia que la ayunen e si no non e por las ledanias ayunen el miercoles e el viernes e el lunes. [2] [E]stablesçido fue que en Santa Eufemia que aya treynta freyras e quatro clerigos e estas que y se son agora avn que sean mas e quando alguna de las que y son finare que non entre otra freyra ninguna fasta que se tornen en treynta e otrosi que ayan dos clerigos de misa freyres e tres freyres otros para sus lauores sin el comendador. [3] [E]stablesçido es que el Ospital de Las Tiendas de Villa Martyn 29 que los comendadores que y fueren que den el terçio del pan e del vino en saluo para los pobres a los de Las Tiendas e el portadgo de Castro Muça para rropa e treynta carneros e diez puercos e treynta quesos e el terçio de la lana en saluo e dimosle este basteçimiento para el ospital e para la iglesia que den a don Bernaldo çeuada para su rroçin e el terçio de la manteca. [4] [E]stablesçido es que los comendadores e priores de los rregnos que adugan la rremenbrança de todos los freyres que finaren al cabillo general cada vno de su rregno. [5] [E]stablesçio el maestre que la meytad de los montadgos de cada rregno que les den para conprar lorigas.

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[6] [E]stablesçidos son los freyres que an de coger estos dineros del montadgo para conprar lorigas, en Castilla el comendador de Dos Barrios e en Leon el comendador de [63v°] Merida e en Portugal el comendador de Palmela, e mandamos a los freyres que cogeren los montadgos que quando fueren cogidos e allegados que enbien por estos freyres sobre dichos que an de tomar la meytad leal mente destos montadgos para meter en lorigas, sacados los diezmos de las iglesias de todo el montadgo. E del montadgo saquen çient carneros para costas e misiones de cada rregno e si mas misiones y oviere cunplanlo los comendadores. [7] [E]stablesçido es que todos los baylios que tienen las baylias de la orden mayores que cunplan cada vno dellos loriga de cuerpo e de cauallo e brafoneras e el que no quisiere fazer de la bestia mayor del cauallo afuera que oviere el vaso de plata a los freyres sobre dichos que an de sacar esta meytad de los montadgos. [8] [E]stablescido es que ningund freyre non enbie carta a su freyre nin a seglar nin la tome pero si la tomare non la abra menos de liçençia del maestre o del comendador o del prior e la penitençia sea de quinze viernes. [9] [E]stablescido es que sean visitadores en Castilla Diego Aluarez e Ferna[n]d Gutierres, e en Leon don Juan Ferrandes e don Diego Ferrandes, e en Portugal don Martyn Vazques e don Thome, e en Galizia don Pero Ferrandes Marquez e don Pay Paiz, e en Aragon don Matheus e Pero Çenbrano. [10] [E]stablesçido es que en Destriana que estén .xiii. 30 dueñas e en Portugal en Santos .xii. dueñas e en Aragon stete dueñas. [1274]. MÉRIDA. B - BNM, ms. 8582, ffos 44v°-48v°. C - ANTT, Ordem de Santiago, ms. 140, ffos 63v°-67v°. D - HSA, ms. 380/434, ffos 1r°-6v°. Cit. D. LOMAX, La orden de Santiago, pp. 54 et 288, et E. BENITO RUANO, « Establecimientos de la orden de Santiago en el siglo XIII », pp. 179-181. [E]stablesçimientos fechos en cabillo general fecho en Merida seyendo maestre don Pelay Peres Correa en la era de mill e dozientos e ochenta e stete años 31. [E]stos son los stablescimientos que fueron fechos e otorgados en el cabildo general que fue fecho e çelebrado en Merida en la era de mill e dozientos e ochenta e siete años 32, seyendo maestre don Pelay Perez Correa e el prior de Sant Marcos, don Juan Martinez, e el prior de Ucles, don frey Yague, e comendador mayor de Leon, don Gonçalo Ruys Giron, e comendador mayor de Castilla, don Pero Nuñez, [45r°] e el comendador mayor de Aragon, don Garci Gomez, e el comendador mayor de Portogal, don Esteuan Fernandez, e los treze del rreyno de Leon, Pero Nuñez, comendador de Merida, e Fernand Perez, comendador Destepa, e Apariçio Annayz, comendador de Monte Molin, e del rreyno de Castilla, Pero Fernandez Taleyros 33, comendador de Monte Fernando, e don Nuño Perez, comendador de Toledo, e don Garçi Perez, comendador de Ucles, e Alfonso Bordallo, comendador de Caçen 34. [1] [N]os don Pelay Perez, por la gracia de Dios maestre de la caualleria de Santiago, con consejo e otorgamiento de los priores e comendadores majores e de los treze e de los otros omnes buenos freyres caualleros35 de la dicha orden, conosçemos e otorgamos e stablesçemos que el maestre e los freyles den bien e conplida mente a los priores de su orden los diezmos de todas las cosas que les Dios diere e los dichos priores que rreparen las iglesias de la orden e les den los ornamentos nesçesarios segund la nuestra orden manda. [2] [O]trosy stablesçemos que el maestre aya por sus camaras vn[a] encomienda en Castilla e otra en el Canpo de Montiel e otra en tierra de Leon e otra en Portogal e otra en Aragon e estas dichas encomiendas tengan freyres por el que le den cuenta de las rrentas de ellas e que prouean a los freyres de los conventos36 que les el maestre diere por moradores e los ommes de los dichos [45v°] freyres que estouieren en penitençia que aprendan la rregla 37 e que todas las otras encomiendas con los derechos que le pertenesçen sean dadas a los freyres de la dicha orden e non a seglares38 que les sean tomadas e dadas a los dichos freyles. [3] [O]trosi establesçemos que si algund omne fidalgo viniere pedir el abito de la nuestra orden e quisiere ser nuestro freyre no sea asi rresçebido nin le sea dado el dicho abito de ser primera mente cauallero. [4] [O]trosi establesçemos e defendemos que ningund freyre de la dicha nuestra orden sinon fuere fidalgo e legitimo non pueda aver estado de los treze nin pueda tener castillo e el que lo

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oviere o tomare sabiendo que non es tal commo dicho es pierda la encomienda e el cauallo e las armas e qual cosa que el en la dicha orden dixere o fiziere non vala e arrepientase por penitençia de vn año. [5] [O]trosi establesçemos que el sello del cabildo lo tenga vno de los treze que ellos touieren por bien e non el maestre. [6] [O]trosi establesçemos que el maestre non pueda acusar nin prender freyre sinon commo manda la rregla. [7] [O]trosi establesçemos que el maestre ni los comendadores 39 non den el 40 habito de nuestra orden sinon a omne fidalgo e que sea primera mente cauallero, asi commo de suso avemos stablesçido, e si lo dieren a otro denlo commo a siruiente, dando de sus heredades a la orden de que la orden se aproueche, e otramiente [46r°] mandamos en virtud de santa obediençia que tal omne non sea acogido e si fuera acogido si non commo dicho avemos seale tirado el abito e sea echado de nuestra orden. [8] [O]trosi. stablesçemos que el maestre non sea poderoso al freyle cauallo nin mula nin armas de gelo quitar syno para el rrey e para su cuerpo quando fuere en guerra e despues que saliere de la guerra que las dichas cosas que las den al freyre que fueren tomadas. [9] [O]trosi las dichas cosas e otras semejantes puedan tomar al freyle para conprar pan sin la casa de la orden fallesçiere en las yeguas de la orden todavia dando cauallo al dicho freyre con que sirua a Dios e a su orden. [10] [O]trosi stablesçemos que ningun castillo de la orden nin maestre nin comendador mayor nin otro freyre ninguno non aya poder de lo dar en ninguna guisa a ningun omne seglar. [11] [O]trosi stablesçemos que todo freyre sea tenudo de fazer su menester el por que antes solia beuir en el siglo e sy por esto se ensañare e saliere de la orden sea preso e metido en fierros e todavia faga su menester. [12] [O]trosi establesçemos que las calongias e el pie de altar e los fornos e las quartas e las fanegas e los molinos e las açeñas sean de los comendadores de las casas 41 e los comendadores del pie de altar den de comer al clerigo e la soldada dengela del bestimento. [13] [46v°] [O]trosi establesçemos que algund omne fidalgo seyendo rreptado quisiere rresçebir nuestra orden que non sea ay rresçebido fasta que se salue de aquello que es rrebtado e sy a la entrada de la orden lo negare e despues le fuere provado echenlo fuera de la orden. [14] [O]trosi que en cada cabildo general que se fiziere que sean elegidos vesitadores e 42 freyres caualleros e clerigos que bien e fiel mente visiten toda la orden, asi en lo spiritual commo en lo tenporal, e que fagan emendar lo que juren43 lo que por ellos se pueda e deua emendare las otras cosas que fallaren que se deuen emendar e las traigan al cabildo general para que por el maestre e por la orden sean emendadas segund Dios e orden. [15] [O]trosi que sean puestos procuradores en la corte de Roma e en las casas de los rrey es tales que bien e fiel mente guarden el serviçio de la orden e denle 44 el seruiçio de la orden e denles sendas encomiendas e señales çiertos derechos en las otras encomiendas donde cada vn año ayan su pension comunal45 e seales pagada e enbiada a çierto tienpo e por omnes del maestre por que ellos non se partan de las dichas cortes nin del seruiçio de la orden e desde que cada vno destos procuradores siruiere quatro años el maestre e la orden faganle merçed segund sus meresçimientos y pongan y otros asi que el trabajo de la orden se parta comunnal mente entre los freyres. [16] [47r°] [O]trosi que las encomiendas que se den por el maestre e de consejo de los treze e aquellos freyres que se dieren46 en sus almas que las meresçen mejor e esta sea en cabildo general e non en otro lugar e por que los freyres ayan mayor voluntad de rreparar las cosas de la orden que las encomiendas non les sean tomadas sino por sus meresçimientos en cabildo general e de consejo de los treze e de la mayor parte del cabildo. [17] Otrosi que los comendadores de las enfermerias ayan bien e conplida mente todos los derechos que a las encomiendas pertenesçen con las quales prouean los freyres dolientes de fisicos e de las otras cosas nesçesarias segund la forma de la orden 47 commo en las huestes commo en todos los otros logares que les menester sea e seruiçio de Dios e de su orden.

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[18] [O]trosi que en tiempo que la orden non oviere guerra con los moros nin el rrey llamare a su seruiçio el maestre traiga consigo diez freyres escuderos de cauallo e treynta onbres de pie e los ofiçiales que menester ovieren de poner de pie e de cauallo 48. [19] [O]trosi los priores traiga cada vno consigo tres freyres clerigos e tres escuderos de cauallo e dos49 omnes de pie e de ofiçiales commo dicho es. [20] [O]trosi que los comendadores mayores cada vno traiga consigo vn capellan e quatro freyres de convent[o]50 e seys escuderos de cauallo e quinze omnes de pie e de ofiçiales commo dicho es. [21] [47v°] [O]trosi que todos los otros comendadores traygan consigo vn freyle morador e dos omnes de cauallo e çinco omnes de pie pero que en el tienpo de la guerra cada vno ha de yr lo mejor aconpañado que pudiere. [22] [O]trosi que los freyres que tienen los castillos fronteros tengan omnes de pie e de cauallo los que menester ovieren e podieren mantener. Pero si algund comendador oviere mas menester de pie que de cauallo para el seruiçio de su orden puedan los traer todavia de liçençia del maestre. [23] [O]trosi en todos los castillos fronteros esten freyles por comendadores e non por alcaydes. [24] [O]trosi que el maestre de a los freyles del convento cauallo 51 e armas quando menester las ovieren para seruiçio de Dios e de su orden e todas las otras cosas que menester fueren para esto e que les de otrosi cada año para su vestuario a cada vno veynte e quatro varas de valençina o valençin o de arris52 e que ayan el dicho vestuario de aqui adelante cada fiesta de Sont Miguel de setienbre e de vestir de su paño 53 cada año por la dicha fiesta segund la prouidençia del maestre. [25] [O]trosi todos los freyres coman con el maestre en quanto con el fueren e non den los bienes de la orden en conbites nin en vanidades. Pero los comendadores mayores coman en sus posadas e otros caualleros de liçençia del maestre. [26] [O]trosi que el maestre nin los comendadores majores non coman en las encomiendas sino vna vez en el año e non mas nin con mas gentes que las que deue de tener segun el nuestro ordenamiento e sy vianda54 o presentes sobraren finqum al comendador de la casa. [27] [48r°] [O]trosi que en las cabañas de las yeguas e de las vacas e de las ovejas e de los puercos de la orden ayan comendadores freyres que den buena cuenta e verdadera al maestre e a los treze en el cabildo general e los potros que Dios ay diere que los den a los freyres e non a otro ninguno e los freyres a quien los dieren que los non den ni vendan mas crienlos e siruan a Dios con ellos e a su orden e los nouillos partanlos por las casas de la orden con que labren e sean dados a los freyres en cabildo general de cada año por la fiesta de Todos Santos. [28] [O]trosi que la cama e los paños que fincaren sean dados a los hospitales de la orden para el seruiçio de los pobres e todo lo al finque a la encomienda, afuera los cauallos e las armas de los finados, que finquen para los comendadores mayores. [29] [O]trosi que los comendadores mayores no vendan los cauallos ni las armas de los freyres que finaren nin las dar si dar quisieren sinon a los freyres de la dicha nuestra orden con que siruan a Dios e a la dicha orden nin los freyres a quien las dieren non las vendan nin las den sinon de liçençia de su maestre. [30] [O]trosi que ningund comendador non venda nin de yegua nin vaca nin oveja nin cabra nin puerca, sy no la diere a freyre o si la diere para la encomienda 55. [31] [O]trosi que el maestre ni los comendadores mayores non tomen a los otros commdadores las caualgadas ni las aventuras que les acaescieren en las sus encomiendas mas que ellos las ayan seyendo juzgadas [48v°] primera mente por los juezes hordinarios e si las de otra manera leuare pierdanlas los dichos comendadores e ayalas el maestre seyendo juzgadas primera mente asy commo dicho. [32] [O]trosi que todos los que vinieren de otra tierra a poblar a la tierra de la orden que sean quitos de pecho por diez años e por que podria ser o acaesçer que el maestre non seria en la tierra e los pobladores non podrian aver sus cartas tomenlas del comendador de la casa sin chancelleria e valan fasta que ayanlas del maestre. [33] [O]trosi si algund comendador tomare algund vasallo de la orden alguna cosa de lo que oviere sin gelo mercar paguegelo de la primera rrenta que el dicho vasallo oviere a dar al

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dicho comendador e si el dicho comendador non oviere rrentas en la encomienda de que pague de por lo que conprare al dicho vasallo prenda o dinero e si asi non lo fiziere pague doblado lo que tomo al vasallo e pague vna yantar al comendador mayor con la gente que deue traer segund [dicho] es. [34] [O]trosi que ningund freyre ni pariente nin criado del maestre nin de comendador nin de freyre nin de judio nin de moro56 non coja nin rrecabe los derechos del maestre mas por mandado del maestre o de aquellos a quien el diere el poder cojan dos onbres buenos e rraigados que den buena cuenta e verdadera al maestre o aquellos que por el ovieren poder de poner estos cogedores segund dicho es. 31 MARS 1275, MÉRIDA. BNM, ms. 8582, ffos 66v°-67v°. Cit. D. LOMAX, La orden de Santiago, pp. 54 et 288, et E. Benito RUANO, « Establecimientos de la orden de Santiago en el siglo XIII », pp. 179-181. [E]sta es la rremenbrança e el confirmamiento que fue fecho en cabildo en Merida el domingo postrimero de março en la era de mill e trezientos e treze. Este confirmamiento fue fecho e otorgado por mandado del cabildo general e de los comendadores mayores de los rregnos e de los priores e de los treze. [1] [P]rimera mente que el sello de cabildo que lo tengan los treze e non el maestre e tenemos por bien que fagan cada año cabildo commo dize en la declaraçion e en el preuillejo e tenemos por bien que quando el maestre viniere a cabildo venga ante la cruz e ponga su sello en las manos de los treze. E otrosi que pongan visitadores en cabildo general que visiten cada año e el maestre e los comendadores mayores e los priores en tenporal e spiritual asi commo a todos los otros freyres e tenemos por bien que la enfermeria e el vestuario e el conuento sean bien parados de guisa que los freyres ayan lo que ovieren menestere si non ovieren rrentas que los puedan conplir que el maestre e los comendadores caten rrentas que los abonden e non sean poderosos de les tomar ende nada despues que fueren las rrentas puestas por suyas. [2] [O]trosi que los bastimentos sean comendados que den visitadores e non lo arrienden a omne del mundo. [3] [T]enemos por bien que los fornos e el pie de altar [67r°] e las quartas e las fanegas e los molinos e las açeñas sean de los comendadores de las casas e los comendadores del pie del altar den de comer al clerigo e la soldada dengela del bastimento. [4] [O]trosi el maestre que non sea poderoso de tomar al freyre cauallo nin mula nin armas sino para el rrey o para su cuerpo quando fuere en guerra e despues que saliere de la guerra que lo den a freyre o por mengua de pan o por yeguas. [5] [T]enemos por bien que ninguna rrenta que sea de la orden non la arrienden a los judios saluo los portadgos. [6] [T]enemos por bien que si alguno de los treze fiziere cosa por que pierda el abito quando cobrare el abito cobre su dignidad e si non lo acogeren los otros sus conpañeros por cosa que non deue ser su conpanero. [7] [O]trosi el maestre non sea poderoso de acusar nin de prender freyre sinon commo manda el preuillejo e la rregla. [8] [T]enemos por bien que los priores que ayan su diezmo asy commo manda el preuillejo e la rregla e sean leydos e despues asi commo manda la rregla e el preuillejo. [9] [O]trosi que vsen de los ospitales que aquellas cosas para que fueren dados que el maestre non sea poderoso de dar nin de prestar los ospitales commo ome seglar que sea. [10] [N]os el cabildo general rrogamos e mandamos quanto podemos rrogar e mandar a los comendadores mayores e a los priores e a los treze que pongan y el sello de [67v°] cabildo e los suyos todos e juren aguardar todo esto e que fagan jurar al maestre que primera fuere que ponga y su sello. [E]ste confirmamiento fue fecho e otorgado en Merida, asi commo de suso es dicho, por el maestre […]57 seyendo comendador mayor de Leon, Goncalo Ruiz, e don Pero Nuñez, comendador mayor de Castilla, e don Esteuan Ferrandes, comendador mayor de Portugal, e don Gara Gomez, comendador mayor de Aragon, e don Juan Martines, prior de Sant Marcos, e don fray Yague, prior de Ucles, e los treze en Leon, Fernan Perez, comendador Destepa, Apariçio Anaries, comendador de Montemolin, Pay Nuñez, comendador de Merida, e de

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Castilla, don Pero Ferrandes Caleros, comendador de Monfernando, don Yñigo Perez, comendador de Cuenca, Alfonso Bordalo, sos comendador de Segura, e en Portugal, don Juan Raymon, comendador de Santiago de Cogen 58. [11] [O]trosi establesçemos e defendemos que ningund freyre sinon fuere fidalgo e legitimo que non pueda aver el estado de los treze nin pueda aver castillo e el que lo tomare pierda la comienda e el castillo e el cauallo e las armas e rrepientase por penitençia de vn año.

NOTES 1. D. LOMAX, La orden de Santiago, pp. 53-54. 2. Découvreur des statuts de l’aveu même de Derek Lomax (ibid., p. 53, n. 12), l’historien espagnol paraît s’être dès cette époque engagé à les éditer. Il confirma en tout cas cette promesse dans la présentation détaillée qu’il a faite du document au milieu des années 1970 : E. BENITO RUANO, « Establecimientos de la orden de Santiago durante el maestrazgo de don Pelayo Pérez Correa », p. 100. Il est regrettable qu’il ne lui ait pas été donné d’accomplir cette tâche, dont l’intérêt fait que j’ai pris sur moi de l’entreprendre. Qu’Eloy Benito Ruano, pour l’autorisation qu’il m’a accordée, et Carlos de Ayala Martínez, pour son aide toujours précieuse, soient l’un et l’autre chaleureusement remerciés. 3. Depuis quelque vingt ans, ils ont ainsi été cités dans les travaux de D. RODRÍGUEZ BLANCO, « La organización institucional de la orden de Santiago en la Edad Media », d’A. Orders, ou de C. de

AYALA MARTÍNEZ,

FOREY,

The Military

« Órdenes militares hispánicas : reglas y expansión

geográfica », et Las órdenes militares hispánicas en la Edad Media. 4. BNM, ms. 8582, ffos 47v°-67v°. Les dates données dans le manuscrit ne sont pas toutes recevables comme telles. Certaines, que j’ai placées entre crochets, constituent des restitutions de mon fait. 5. BNM, ms. 8582, f° 242r° : « Acabose este libro de esreuir en el mes de março año del nascimiento del nuestro saluador Ihesu Christo de mill e quinientos e tress años. Escriuiolo Pedro de Enzinas en la villa de Estremera. » 6. E. BENITO

RUANO,

« Establecimientos de la orden de Santiago durante el maestrazgo de don

Pelayo Pérez Correa », p. 98. 7. BNM, ms. 8582, f° 56r°. Le copiste leur donne en effet la date de 1219 de l’ère hispanique, soit l’année 1181, quelque onze ans après la fondation de l’Ordre, là où il était probablement écrit à l’origine 1289 de l’ère hispanique, c’est-à-dire 1251 de l’ère chrétienne. 8. D. LOMAX, La orden de Santiago, pp. 53-54. 9. Dans la publication des statuts, j’ai fidèlement suivi la chronologie établie par l’historien britannique. La seule modification intéresse les statuts de Mérida, pour lesquels Derek Lomax en était resté à un intervalle allant de 1271 à 1274. Il me paraît en effet possible, au vu des itères capitulaires portés comme témoins, de trancher en faveur de l’année qui ferme cet arc chronologique, comme l’a proposé il y a dix ans C. de

AYALA MARTÍNEZ,

« Órdenes militares

hispánicas : reglas y expansión geográfica », p. 68, n. 31. Toutefois, la force de son argumentation n’empêche en rien quelques auteurs de continuer, en particulier pour les statuts de Mérida, à retenir la date donnée par le manuscrit de Pedro de Encinas ; voir M. ECHÁNIZ SANS, « Austeridad versus lujo. El vestido y los freires de la orden de Santiago », p. 368, ou I. LAGO BARBOSA, « A ordem de Santiago em Portugal nos finais da Idade Média », p. 131.

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10. ANTT, Ordem de Santiago, ms. 140, ff os 63v°-67v° et HSA, ms. 380/434, ff os Ir°-6v°. Au premier des deux manuscrits, seul D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 53, n. 13, a fait une rapide allusion, le second restant pour sa part inexploité en dehors de quelques mentions dans le travail de M. ECHÁNIZ SANZ ,

« Austeridad versus lujo. El vestido de los freiles de la orden de Santiago », pp. 368

et 371, qui ne parvient pas à le dater correctement. 11. Erronée, la date a été rectifiée par D. LOMAX, La orden de Santiago, p. 54. 12. Le mot figure au-dessus de la ligne, tracé par une autre main, et remplace avn martirizado, inscrit à l’origine de façon fautive par Pedro de Encinas. 13. Ce verbe est répété deux fois dans le texte du manuscrit 14. Selon toute vraisemblance, un verbe a ici été oublié dans la copie. 15. Merula : erreur de transcription pour Mérida. 16. Un mot a été omis dans la transcription, qui laisse à cet endroit un espace blanc. 17. II convient de corriger ici le terme vistas, porté par erreur par le copiste. 18. Oublié dans un premier temps, le mot a été ajouté au bas de la ligne de la main même du copiste. 19. Dans la transcription, un espace blanc a été réservé pour accueillir par la suite le nom du maître. 20. Ici encore, un espace blanc a été ménagé dans la transcription pour le nom du maître. 21. Le mot, de la même main, a été ajouté au-dessus de la ligne. 22. Le lieu où furent promulgués ces statuts reste indéterminé, comme il ressort du récent travail de C. de AYALA

MARTÍNEZ,

Las ordenes militares hispánicas en la Edad Media, p. 158, bien qu’une

hypothèse ait été avancée par M. LÓPEZ

FERNÁNDEZ,

« La orden de Santiago y el maestre Pelay

Pérez Correa », p. 458, qui propose de l’identifier à Corral Rubio, entre Baeza et Vilches, au franchissement du Guadalimar. 23. Dans la transcription, un espace blanc a été réservé pour accueillir par la suite le nom du maître. 24. En réalité, ce dignitaire est titulaire de la baylie d’Alange dans l’actuelle Estrémadure. 25. Il s’agit ici sans doute des enmiendas, c’est-à-dire des frères désignés comme éventuels substituts des Treize lors du chapitre. L’erreur du copiste interdit de bien comprendre le mécanisme de remplacement prévu. 26. Dans la transcription, un espace blanc a été réservé pour accueillir par la suite le nom du maître. 27. La date portée dans la copie, antérieure à la fondation de Santiago, est bien évidemment erronée et il convient de lui ajouter un siècle pour retrouver l’année où ces statuts ont été promulgués. 28. Une ligne a selon toute vraisemblance été oubliée par le copiste à la jonction des deux folios. On ne saurait en effet expliquer autrement, alors que le texte ne présente aucune rupture formelle, l’absence totale de lien entre les deux membres de la phrase. 29. II est probable que le copiste ait ici oublié une liaison car, si Santa Maria de Las Tiendas et Villamartin sont deux hôpitaux proches, situés chacun sur le chemin de Saint-Jacques à proximité de Carrion de los Condes, ils rien forment pas moins des établissements différents, comme il ressort du travail de J.V.

MATELLANES MERCHÁN ,

« Posesiones de la orden de Santiago en

Palencia », p. 460. 30. À la suite du chiffre apparaît raturée la mention fre, sans doute le début du terme frey ras, auquel le copiste a finalement préféré le vocable de dueñas. 31. Absent de C, ce paragraphe est aussi mentionné par D : « Estableçimientos fechos en cabtldo general fecho en Merida seyendo maestre don Pai Perez Correa en la hera de mill e dozientos e ochenta e siete años. »

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32. Portée sur la copie madrilène et apparemment corroborée par les deux autres manuscrits, la date de 1249 a été rectifiée par D.

LOMAX ,

La orden de Santiago, p. 54, au profit d’un intervalle

compris entre 1271 et 1274, que je me suis contenté d’affiner quelque peu, suivant C. de MARTÍNEZ,

AYALA

« Órdenes militares hispánicas : reglas y expansion geografica », p. 68, n. 31, et

« Órdenes militares hispánicas en la Edad Media », p. 158, n. 27, contre M,

LÓPEZ FERNÁNDEZ ,

« La

orden de Santiago y el maestre Pelay Pérez Correa », pp. 453-455, qui pour sa part opte pour 1271. 33. Conformément au texte des autres chapitres, C donne comme graphie Caleros (64r°). 34. Corrompue dans B pour la partie finale, la liste des Treize ressort de C : E dom Garçia Ferez, comendador de Conca, e dom Nuno Paez, comendador de Hucles, e Alffonso Bordallo, socomendador de Segura, e do regno de Portugal, don Johan Reymon, comendador de Santiago de Caçem » (64r°). Il est à relever que sur le manuscrit B, une main tardive a raturé Caçen et corrigé en Mérida. 35. C mentionne ici « clerigos e cavaleyros » (64r°). 36. C porte de façon plus appropriée « do conuento » (64r°). 37. Incompréhensible faute d’être entière, cette partie de la phrase doit être lue à la lumière de C : « e os homes e as bestas dos dictos fretres e as bestas dos freires que esteuerem em peedença e as bestas e os homes dos freires que aprendem a rregla » (64r°-v°). 38. C ajoute ici : « e sse algumas som dadas alguns sagraaes » (64v°). 39. C précise ici majores (64v°). 40. B répète l’article de part et d’autre de la rupture de ligne. 41. B double la première syllabe du mot à l’endroit de la rupture de ligne. 42. C ne mentionne pas cette liaison qui procède très certainement d’une lecture fautive (65v°). 43. II faut ici corriger le texte de B sur ta base de C : « o que uirem que por elles se possa e deua emenemendar » (65v°). 44. C omet ce bref passage qui semble une répétition : « e dem Ihes senhas cormendas » (65v°). 45. C propose une version différente de ce passage qui, dans B, semble dépourvu de sens : « ca syn elhes dirreitos çertos em as outras comendas onde cada huun aia sua peinsom conuinhauil » (65v°). 46. C corrige ici : « a aquelles freires que uirem em suas almas » (65v°). 47. C offre ici de réparer un oubli de B : « assy na terra da ordem come em as ostes » (66r°). 48. C offre une version différente de la liste : « o mestre tragua consigo dez freires do conuento e dous capellaaes e.xx. escudeiros de cauallo e .xxx. homes de pee e os offiçiaaes que mester ouuer de pee e de cauallo » (66r°). 49. C propose un chiffre supérieur : « e dez homes de pee e offiçiaaes como dicto he » (66 r°). 50. Par erreur le copiste du manuscrit B a placé la lettre a à la fin du mot. 51. C mentionne ici le pluriel : cauallos (66v°). 52. C donne une version différente de la provision des frères : « e que lhes de cada ano para sua uistiaria a cada huun veint uaras de branqueta » (66v°). 53. C mentionne ici : « e de uistir para seus homes » (66v°). 54. À partir de là dans le manuscrit B la dernière partie de l’article est inscrite en bas de la page, comme s’il s’était agi pour le copiste de pallier un oubli originel. 55. C offre de corriger le passage de B dénué de sens : « e sse a outro derperda a comenda » (67r°). 56. C offre de la liste en supprimant la répétition du de une version différente : « que nenhuun freire nem parente nem criado do mestre nem comendador nem freire nem judeu nem mouro » (67v°). 57. Dans la transcription, un espace blanc a été réservé pour accueillir par la suite le nom du maître. 58. A l’évidence, il s’agit d’une transcription erronée pour Santiago de Cacém.

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Résumés, index, tables

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Résumé

1

À partir du milieu des années 1970, l’historiographie des ordres militaires dans la péninsule Ibérique s’est développée à un tel rythme que les mille références alors réunies par l’hispaniste britannique Derek W. Lomax, de son vivant le meilleur spécialiste du sujet, pourraient facilement être multipliées par deux aujourd’hui. Malgré leur importance, les avancées de la recherche intéressant les ordres militaires en Espagne et au Portugal n’ont pu amener l’historiographie à progresser d’un pas égal. Notamment, les auteurs se sont principalement intéressés aux deux temps de la chronologie correspondant aux extrémités du passé médiéval de ces institutions, laissant subsister entre ces bornes un intervalle largement méconnu de près de deux siècles, ce qui interdit d’appréhender dans sa continuité l’histoire des ordres militaires. C’est à cette époque, restée au cours des dernières années en marge des développements de la recherche, qu’est consacré le présent ouvrage, qui étudie le siècle et demi qui fait suite à la consolidation des ordres militaires en Castille lors de l’accélération du processus de reconquête chrétienne, généralement considéré comme terminé peu après la moitié du XIIIe siècle avec l’annexion des riches terres des bassins du Segura et du Guadalquivir. Commence alors, pour les ordres militaires, une période envisagée d’ordinaire comme une déclin dans la mesure où, privés du contexte historique qui avait justifié leur implantation et leur développement dans la Péninsule, ils sont supposés avoir perdu ce qui constituait leur raison d’être. Calqué sur un modèle explicatif très longtemps accepté à l’échelle de la Chrétienté latine, un tel schéma forme en Espagne un véritable topos historiographique dont la répétition pure et simple, tant dans les manuels que dans les ouvrages spécialisés, tient lieu de démonstration.

2

Souvent exposée, aujourd’hui encore, sans grandes nuances, l’idée de la décadence des ordres militaires au cours du Moyen Âge tardif doit sans doute être largement révisée. En forçant, voire en faussant l’image des difficultés que les Ordres traversèrent à partir du milieu du XIIIe siècle, elle souligne bien, cependant, que ces institutions furent alors confrontées à une conjoncture profondément différente de celle qu’elles avaient connue lors de leur expansion initiale. Il est évident que la croissance originelle des ordres militaires en Castille au cours du siècle qui suivit leur implantation est tributaire d’un processus général de dilatation qui toucha, à l’instar de l’Occident chrétien, la totalité des sociétés péninsulaires. Dès lors, la remise en cause de ce mouvement, perceptible au plan hispanique dans la seconde moitié du XIIIe siècle, constituait pour ces institutions une

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inconnue redoutable. En cela, les théories traditionnelles évoquant la perte de leur raison d’être ont vu juste. Il semble cependant qu’elles tombent dans une double erreur quand il s’agit d’apporter une réponse au problème. D’une part, elles se livrent à une lecture a priori, tirant argument du climat global de crise et des difficultés particulières des forces chrétiennes en Terre sainte pour faire valoir l’idée d’un déclin des ordres militaires, qu’elles ne cherchent pas, ou du moins pas suffisamment, à vérifier à partir de la documentation conservée. D’autre part, en donnant de cette décadence supposée l’image d’un processus continu et, pourrait-on presque dire, nécessaire, elles sous-évaluent et interdisent même en partie de percevoir les réactions adoptées par ces institutions face à une conjoncture défavorable qu’elles ne pouvaient certes totalement maîtriser, mais qu’elles cherchèrent tout au long du Moyen Âge tardif à infléchir afin de pouvoir préserver une position de pouvoir acquise dans la société castillane à la faveur de leur participation à la Reconquête. 3

Aussi ne faudrait-il pas plutôt discerner, sous l’apparence de cette décadence communément admise, la marque d’une adaptation des ordres militaires à des temps nouveaux, très différents de ceux qui avaient présidé à leur développement initial ? Reprise au point d’être changée en lieu commun, l’idée d’un déclin de ces institutions n’a jamais permis de prendre véritablement en considération l’alternative et de connaître leur statut au sein de la société castillane du Moyen Âge tardif, dont la Reconquête avait cessé de constituer le réfèrent majeur. Pour y parvenir, il convient d’envisager non seulement la réalité sociale et politique, mais encore les représentations que s’en formaient les contemporains. Ce n’est qu’à ce prix qu’il est possible de déterminer quelle part de vérité contient le lieu commun de la décadence des ordres militaires après les décennies centrales du XIIIe siècle. Après cette date, la faible connaissance que l’on a de ces institutions était encore récemment attribuée à l’état des sources. Pour mener à bien la présente étude, il était donc nécessaire de rassembler un échantillonnage varié et abondant de celles-ci. La rareté documentaire habituellement invoquée, qui pour l’Hôpital ou Alcántara constitue même aujourd’hui un véritable lieu commun, doit semble-t-il être comprise en termes relatifs. Sans conteste moins disertes que pour la fin du Moyen Âge, les sources intéressant les ordres militaires entre 1250 et 1370 ne le cèdent en rien à celles que l’on conserve pour la phase d’établissement de ces institutions. Tout aussi riches, elles ont seulement l’inconvénient, pour la partie archivistique, d’être beaucoup plus dispersées et, à leur différence, amplement inédites. Une telle difficulté est en large partie compensée par une facilité supérieure, passé le milieu du XIII e siècle, pour recourir à d’autres types de sources, en priorité narratives, rarement utilisées pour l’étude des ordres militaires bien qu’elles permettent mieux que d’autres, du fait de leur nature, de replacer pleinement ces institutions dans le contexte de la société castillane où elles se développèrent.

4

Poser le problème du déclin des ordres militaires suppose tout d’abord de préciser leur image dans l’opinion afin de savoir si leurs contemporains ont réellement éprouvé le sentiment que les milices étaient entrées en décadence. Tel est l’objet de la première partie du présent livre. L’approche de cette question est rendue difficile par l’hétérogénéité des supports offerts à l’analyse. Elle permet néanmoins de réviser certains partis pris tenaces de l’historiographie, et fait en particulier apparaître qu’il n’est pas possible d’accepter l’idée d’une disparition de la raison d’être des ordres militaires après la prise de Séville sous prétexte que la rupture du processus d’expansion du royaume de Castille aux dépens de l’Islam aurait prétendument mis un terme à leur mission guerrière.

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En effet, cette thèse est rigoureuse en apparence seulement. II n’existe pas dans la documentation des XIIIe et XIVe siècles d’éléments traduisant une quelconque remise en cause de l’image des ordres militaires, pas même lors du procès de l’ordre du Temple en 1310, pourtant présenté par de nombreux chercheurs comme un traumatisme à l’échelle de la Chrétienté. Bien sûr, des critiques circulaient en Castille contre ces institutions, alimentées en partie par l’échec latin en Terre sainte. Cependant, limitées et plus encore dénuées de véritable spécificité, elles sont sans commune mesure avec le courant de louanges qui continue au XIVe siècle à exalter les ordres militaires comme défenseurs privilégiés de la frontière castillane. L’image de ces institutions, bien qu’elle ait conservé tout son son attrait dans l’opinion, n’en est pas pour autant restée immuable. Passé le milieu du XIIIe siècle se produit en effet une dégradation de leur profil religieux, sensible à travers la diminution du nombre des donations et le relâchement des liens confraternels, qui, du fait d’un déphasage croissant avec les attentes spirituelles des fidèles, les situe en marge de l’économie de la grâce. Ce fait est néanmoins compensé dans une ample mesure par l’accent placé parallèlement sur le caractère profane des ordres militaires qui leur permet, en abolissant les réticences qui en brimaient jusque-là le développement, de renforcer leur attrait dans l’aristocratie castillane, dont elles épousèrent dès lors les codes de représentation et l’imaginaire social, puisqu’à partir de la première moitié du XIVe siècle s’impose dans l’opinion une perception des ordres militaires en tant que vecteurs et modèles de l’idéal chevaleresque, appelée à se répandre bien au-delà du Moyen Âge. 5

Une fois mise en évidence cette transformation de l’image des ordres militaires, il fallait vérifier dans quelle mesure celle-ci reflétait un réel changement du rôle dévolu à ces institutions dans la société castillane, question qui fait l’objet de la seconde partie de l’ouvrage. Quittant le champ des représentations, l’historien rencontre un terrain mieux balisé par la bibliographie et qui a été l’objet de l’intérêt prioritaire des chercheurs au cours des vingt-cinq dernières années. En règle générale, l’historiographie affirme que les ordres militaires seraient tombés après 1275 aux mains de la noblesse, qui les aurait dépouillés de leurs terres et les aurait employés dans des guerres civiles, réduisant d’autant leur engagement guerrier contre l’Islam. Une telle lecture n’est pas seulement une simplification outrancière : elle constitue aussi une interprétation erronée dont on peut s’étonner, quand on consulte les documents, qu’elle ait encore la faveur de nombreux historiens. Il est indéniable que les ordres militaires ont été confrontés à de nombreuses difficultés après la conquête de l’Andalousie bétique. Le contexte de crise qui se dessine alors à l’échelle du royaume fragilise le système sur lequel était fondée l’expansion initiale de ces institutions, laquelle dépendait largement de leurs activités militaires. Le changement est d’importance. Il ne s’agit pas de le nier mais, si on l’interprète en termes de déclin, on risque de ne pas le comprendre et d’occulter l’effort mis en œuvre par les ordres militaires pour s’adapter à la nouvelle conjoncture. Rien ne permet en effet de penser que ces institutions aient, après la prise de Séville, cessé d’être fidèles à leur mission guerrière contre l’Islam. La rupture de l’avance castillane n’a pas entraîné un reflux de leur engagement qui, s’il s’est bien sûr ressenti de la modification du caractère de la guerre de frontière, semble s’être renforcé à la faveur de l’adoption d’une stratégie défensive. L’investissement militaire des Ordres fut tel que ces derniers, sans cesse en quête de revenus nouveaux, furent obligés à partir du milieu du XIIIe siècle d’entreprendre une profonde transformation du système d’exploitation de leurs domaines, passant d’un modèle initial extensif à des activités conçues dans un souci de rentabilité et dans le cadre, désormais généralisé, de la commanderie. Parfaitement

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adaptée à son objet, cette mutation supposait pour réussir que les ordres militaires se rapprochent de la noblesse, sans le concours de laquelle une telle réforme aurait avorté. Le premier indice de cette nouvelle proximité se traduit par un poids accru du recrutement nobiliaire qui, s’il n’est jamais exclusif avant la fin du XIVe siècle, signale une fusion d’intérêts toujours plus étroite entre les ordres militaires et l’aristocratie, fusion qui offrait aux premiers de consolider leur pouvoir dans la société castillane en échange d’un appui marqué au groupe dominant dans son ambition de contrôler l’Etat naissant. 6

Ainsi les ordres militaires disposèrent-ils, à partir de la seconde moitié du XIII e siècle, de possibilités d’action accrues sur la scène politique castillane, ce qui qui les amena à se heurter au roi, soucieux d’imposer son pouvoir à chacune des juridictions à la faveur d’un processus désormais connu comme la genèse de l’État moderne. C’est à ces relations, qui depuis le XVIe siècle ont concentré l’essentiel de l’intérêt accordé par l’historiographie aux ordres militaires pour le Moyen Âge tardif, qu’est consacrée la troisième partie du présent livre, laquelle tente, s’opposant sur ce point à la plupart des auteurs, d’expliquer la réunion des maîtrises des milices hispaniques à la couronne d’Espagne, opérée sous le règne de Charles Quint, non plus comme l’origine d’un rapport nouveau mais bien plutôt comme l’aboutissement d’un processus d’intervention amorcé par la monarchie plus de deux siècles auparavant. Accru en Castille à partir du milieu du XIIIe siècle, le contrôle royal sur les ordres militaires est en effet parvenu, en moins d’un siècle, à transformer en profondeur ces institutions. Peu à peu coupées de l’orbite pontificale, celles-ci sont placées de façon toujours plus étroite au service des monarques qui tendent, à partir du règne d’Alphonse X, à soumettre leurs domaines, du point de vue de la justice et de la fiscalité, à des interventions plus régulières que l’historiographie ne le considère généralement, accordant trop d’importance à une conjoncture politique mouvementée qui ne doit pas pour autant occulter la mise en œuvre d’un véritable patronage de fait. Pour s’assurer du contrôle des ordres militaires, les souverains s’efforcèrent même, à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle, de placer à leur tête des dignitaires qui leur soient entièrement acquis. Il ne faudrait cependant pas croire que le contrôle royal s’imposa aux dépens de ces derniers : en effet, non seulement ceux-ci conservèrent leur rôle dans la société politique castillane, mais tendirent même à l’accroître à la faveur d’un lien direct avec le roi, qui leur donnait accès à des offices aussi prestigieux que lucratifs. Confortés par la grâce du souverain dans le contrôle qu’ils exerçaient sur leur institution, protégés dans leurs prérogatives seigneuriales sur lesquelles la crise économique avait projeté une ombre, les maîtres des ordres militaires saisirent très vite le profit qu’il y aurait pour eux à se plier à une tutelle monarchique que, de façon significative, aucune insurrection ne chercha à remettre en cause après les premières années du règne personnel d’Alphonse XI.

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Il est indéniable que les ordres militaires perdirent dans cette transformation une part essentielle de leur identité. Il ne l’est pas moins, cependant, que cet abandon leur permit de se fondre pleinement dans un contexte profondément distinct de celui qui, deux siècles auparavant, les avait vus naître. Plutôt que d’un déclin — terme repris à l’envi par l’historiographie —, il conviendrait de parler d’une adaptation, mot qui correspond mieux à l’évolution des ordres militaires au sein du royaume de Castille après les décennies centrales du XIIIe siècle.

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Resumen

1

La historiografía de las órdenes militares en la Península Ibérica se ha desarrollado de tal modo desde mediados de los años setenta que las mil referencias reunidas por el hispanista británico Derek W. Lomax, en su tiempo el mayor especialista sobre el tema, podrían fácilmente duplicarse en la actualidad. A pesar de su importancia, los avances de la investigación sobre las órdenes militares en España y Portugal no han conseguido que la historiografía avance al mismo ritmo. Los investigadores se han interesado principalmente por los dos puntos extremos de la cronología del pasado medieval de dichas instituciones, abandonando entre ambos límites un intervalo considerablemente desconocido de casi dos siglos que impide aprehender en su continuidad la historia de las órdenes militares. A esta época, marginada de la investigación durante los últimos años, esá consagrada la presente obra, que estudia el siglo y medio que transcurre desde la consolidación de las órdenes militares en Castilla en el momento de mayor impulso del proceso de reconquista cristiana que generalmente se considera terminada poco después de mediados del siglo XIII con la anexión de las fértiles tierras de la cuenca del Segura y del Guadalquivir. Habitualmente se considera que las órdenes militares inician entonces un periodo de declive, en la medida en que, privadas del contexto histórico que había justificado su implantación y su desarrollo en la Península, se supone que han perdido su razón de ser. Este esquema, calcado de un modelo explicativo aceptado durante mucho tiempo a escala de la cristiandad latina, constituye en España un verdadero topos historiográfico cuya repetición pura y simple, tanto en manuales como en obras especializadas, ha llegado a hacer las veces de demostración.

2

La idea de la decadencia de las órdenes militares a lo largo de la Baja Edad Media, expuesta a menudo aún hoy sin demasiados matices, merece, sin duda, una profunda revisión, Aun cuando fuerce, o incluso falsee, la imagen de las dificultades que atravesaron desde mediados del siglo XIII, la idea tiene, sin embargo, la virtud de resaltar que las órdenes se vieron enfrentadas entonces a una coyuntura profundamente diferente de la que había presidido su expansión inicial. Es evidente que el crecimiento original de las órdenes militares en Castilla a lo largo del siglo siguiente al de su implantación es tributario de un proceso general de expansión que afectó, a semejanza del Occidente cristiano, a todas las sociedades peninsulares. Su cuestionamiento, perceptible en el ámbito hispánico en la segunda mitad del siglo XIII, constituía pues para las órdenes una incógnita temible. En este aspecto, las teorías tradicionales que han aducido la pérdida de

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su razón de ser no iban desencaminadas, pero parece que incurren en un doble error cuando se trata de dar una respuesta al problema. Por un lado, hacen una lectura a priori, tomando argumentos del clima global de crisis y de las dificultades particulares de las fuerzas cristianas en Tierra Santa para resaltar la idea de un declive de las órdenes militares que no intentan, o al menos no lo suficiente, verificar con la documentación conservada. Por otro lado, al dar la imagen de un proceso continuo y, casi podríamos decir, necesario, de su supuesta decadencia, devalúan y llegan en parte a impedir que se perciban las reacciones de las órdenes ante una coyuntura desfavorable que sin duda no podían controlar totalmente pero sobre la que intentaron influir a lo largo de la Baja Edad Media para preservar su posición de poder en la sociedad castellana adquirido gracias a su participación en la Reconquista. 3

¿No sería pues más exacto discernir, bajo la apariencia de esa decadencia comúnmente aceptada, el signo de una adaptación de las órdenes militares a los nuevos tiempos, bien diferentes de los que habían presidido su desarrollo inicial? Repetida hasta el tópico, la idea de la decadencia de las órdenes militares ha impedido tomar seriamente en consideración esa posibilidad y conocer su estatus en el seno de la sociedad castellana de la Baja Edad Media, donde la Reconquista había dejado de constituir el referente primordial. Para hacerlo así conviene considerar no sólo la realidad política y social, sino también las representaciones que de ella se formaban los contemporáneos. Sólo así será posible determinar qué grado de verdad se esconde bajo el tópico de la decadencia de las órdenes militares desde mediados del siglo XIII. No hace mucho que, todavía, se atribuía el escaso conocimiento que tenemos de las órdenes militares con posterioridad a esa fecha al estado de las fuentes. Para llevar a cabo este estudio era pues necesario reunir un corpus variado y abundante de éstas. La penuria documental que habitualmente se invoca (respecto a las órdenes del Hospital o de Alcántara constituye todavía hoy un auténtico lugar común) debe entenderse en términos relativos. Sin duda menos elocuentes que para finales de la Edad Media, las fuentes sobre las órdenes militares entre 1250 y 1370 no ceden en nada a las conservadas para su fase de implantación. Igualmente ricas, su único inconveniente consiste en estar mucho más dispersas desde el punto de vista archivístico y, a diferencia de aquéllas, permanecer en su mayor parte inéditas. Esta dificultad se ve compensada en buena medida por la mayor facilidad para recurrir a partir de mediados del siglo XIII a otros tipos de fuentes, principalmente narrativas, rara vez utilizadas para el estudio de las órdenes militares a pesar de que por su propia naturaleza permiten, en mayor medida que otras, situarlas de lleno en el contexto de la sociedad castellana en el que se desarrollaron.

4

Plantear el problema del declive de las órdenes militares supone, en primer lugar, determinar su imagen en la opinión pública con el fin de saber si sus contemporáneos tuvieron realmente el sentimiento de que habían entra do en decadencia, y ese es el objeto de la primera parte de esta obra. El estudio de esta cuestión no ha podido abordarse sin dificultades a causa de la heterogeneidad de los elementos que analizar, pero ha permitido revisar algunos persistentes prejuicios de la historiografía y especialmente poner de manifiesto la imposibilidad de aceptar la idea de la desaparición de la razón de ser de las órdenes militares tras la toma de Sevilla con el pretexto de que la ruptura del proceso de expansión del reino de Castilla a expensas del Islam habría supuestamente acabado con su misión guerrera. Esta tesis es, en efecto, rigurosa sólo en apariencia. No existe en la documentación de los siglo XIII y XIV elementos que impliquen algún tipo de cuestionamiento de la imagen de las órdenes militares, ni siquiera durante

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el proceso a la orden del Temple en 1310, presentado por numerosos investigadores como un trauma a escala de la Cristiandad. Por supuesto, circulaban en Castilla críticas contra las órdenes militares, alimentadas en parte por el fracaso latino en Tierra Santa, pero eran limitadas y, sobre todo, carentes de auténtica especificidad, y no pueden compararse con la corriente de alabanzas que en el siglo XIV continua exaltando las órdenes militares como defensoras privilegiadas de la frontera castellana. Naturalmente, la imagen de las órdenes, aun habiendo conservado todo su atractivo en la opinión pública, no se mantuvo inalterable. Desde mediados del siglo XIII se produce, en efecto, una degradación de su perfil religioso, perceptible a través de la disminución del número de donaciones y el relajamiento de los vínculos confraternales que, debido a un creciente desfase respecto a las expectativas espirituales de lo fieles, las sitúa al margen de la economía de la gracia. Este hecho se ve compensado en gran parte, sin embargo, por la paralela acentuación del carácter profano de las órdenes militares, que les permite, salvando las reticencias que hasta entonces frenaban su desarrollo, acrecentar su atractivo entre la aristocracia castellana, cuyos códigos de representación e imaginario social adoptaron desde entonces, ya que apartir de la primera mitad del siglo XIV se impone en la opinión pública una percepción de las órdenes militares como vectores y modelos del ideal caballeresco que perdurará más allá de la Edad Media. 5

Una vez evidenciada esta transformación de la imagen de las órdenes militares, la segunda parte de esta obra pretende verificar en qué medida ésta reflejaba un auténtico cambio del papel otorgado a dichas intituciones en la sociedad castellana. Fuera ya del campo de las representaciones, el historiador encuentra un terreno mejor balizado por la bibliografía y que ha sido, durante los últimos veinticinco años, tema de interés prioritario para los investigadores. En general, la historiografía sostiene que desde 1275 las órdenes militares habrían caído en manos de la nobleza, que les habría despojado de sus tierras y las habría utilizado para sus guerras civiles, reduciendo con ello su compromiso bélico contra el Islam. Tal lectura no sólo constituye una simplificación desmedida: es una interpretación errónea que, aunque resulte sorprendente cuando consultamos los documentos, goza del favor de numerosos historiadores. Es indiscutible que las órdenes militares se enfrentaron a numerosas dificultades tras la conquista de la Andalucía bética. El contexto de crisis que se dibuja entonces a escala de todo el reino debilita el sistema sobre el que se había asentado la expansión inicial de las órdenes, dependiente en gran medida de sus actividades militares. El cambio es importante. No se trata de negarlo pero, si lo interpretamos en términos de declive, nos arriegamos a no comprenderlo y a ocultar el esfuerzo realizado por las órdenes para adaptarse a la nueva coyuntura. Nada autoriza a pensar, en efecto, que tras la toma de Sevilla abandonaran las órdenes su misión guerrera contra el Islam. El cese del avance castellano no entrañó un desistimiento de su compromiso que, aunque evidentemente se resintió por el cambio de naturaleza de la guerra de frontera, parece más bien haberse reforzado por la adopción de una estrategia defensiva. La inversión militar de las órdenes fue tan considerable que en su permanente búsqueda de nuevos ingresos se vieron obligadas desde mediados del siglo XIII a emprender una profunda transformación del sistema de explotación de sus dominios, pasando de un modelo inicial extensivo a actividades orientadas por criterios de rentabilidad y en el marco, generalizado desde entonces, de la encomienda. Esta mutación, perfectamente adaptada a su objeto, requería para tener éxito que las órdenes militares se acercasen a la nobleza, sin cuyo apoyo habría fracasado. El primer indicio de esta nueva proximidad se percibe en el aumento del reclutamiento nobiliario (no fue exclusivo antes de finales del siglo XIV) que revela una intimidad de intereses cada vez

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más estrecha entre las órdenes militares y la aristocracia, fusión de intereses que permitía a aquéllas consolidar su poder en la sociedad castellana a cambio de un apoyo mis acentuado al grupo dominante en su ambiciones de control del Estado naciente. 6

Así, las órdenes militares dispusieron a partir de la segunda mitad del siglo XIII de más posibilidades de acción en la escena política castellana, lo que les condujo a chocar con el rey, deseoso de imponer su poder a cada una de las jurisdicciones a favor de un proceso conocido desde entonces como la génesis del Estado moderno. La tercera parte de la presente obra esta dedicada a esas relaciones, que desde el siglo XIV han monopolizado el interés de la historiografía por las órdenes militares en la Baja Edad Media. Oponiéndose en este punto a la mayoría de los autores, se intenta explicar aquí la integración de los maestrazgos de las milicias hispánicas en la corona española realizada bajo el reinado de Carlos V no ya como el origen de una relación nueva, sino más bien como el desenlace de un proceso de intervención iniciado por la monarquía dos siglos antes. El control real sobre las órdenes militares, acrecentado en Castilla a partir de mediados del siglo XIII, llegó en menos de un siglo a transformar en profundidad dichas instituciones. Alejándose poco a poco de la órbita pontifical, las órdenes se fueron poniendo de forma cada vez más estrecha al servicio de los monarcas que, a partir del reinado de Alfonso X, tienden a someter sus dominios (desde el punto de vista de la justicia y la fiscalidad) a intervenciones más sistemáticas de lo que generalmente reconoce la historiografía, que otorga demasiada importancia a una coyuntura política agitada que no debiera, sin embargo, ocultar la creación de un verdadero patrocinio de facto. A partir de la segunda mitad del siglo XIII los soberanos se esforzaron en situar a la cabeza de las órdenes militares, para asegurarse su control, a dignatarios de su absoluta confianza; pero no se debe pensar que el control real se impuso en detrimento de éstos, que no sólo mantuvieron su papel en la sociedad política castellana, sino que tendieron incluso a acrecentarlo gracias a su vínculo directo con el rey que les permitía acceder a cargos tan prestigiosos como lucrativos. Confortados por la gracia del soberano en el control que ejercían sobre la institución, protegidos en sus prerrogativas señoriales sobre las que la crisis económica había proyectado alguna sombra, los grandes maestres de las órdenes militares vieron rápidamente el provecho que podían sacar si se plegaban a una tutela real que, significativamente, ninguna insurrección intentó cuestionar pasados los primeros años del reinado personal de Alfonso XI.

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Es innegable que las órdenes militares perdieron en esta transformación una parte esencial de su identidad. Pero no es menos cierto que dicho abandono les permitió fundirse plenamente en un contexto profundamente distinto del que las había visto nacer dos siglos antes. Más que de un declive —término utilizado insistentemente por la historiografía— convendría hablar de una adaptación, término que se adecúa mejor a la evolución de las órdenes militares en el reino de Castilla a partir de los decenios centrales del siglo XIII.

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Summary

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Since the 1970s, the historiography of the military orders in the Iberian Peninsula has developed at such a rate that the thousand references then gathered by the British Hispanist Derek W. Lomax, in his lifetime the best specialist on the subject, could easily be double that today. Despite their importance, the advances in research concerning the military orders in Spain and Portugal have not succeeded in drawing the historiography along at the same pace. Above all, authors are mainly interested in the two chronological periods coming at the beginning and the end of the mediaeval history of these institutions, leaving a largely little-known interval of almost two centuries in between, so that it is not possible to grasp the history of the military orders as a continuous process. It is that period, left out of the mainstream of research in the last few years, that this book addresses in a study of the century and a half that followed the consolidation of the military orders in Castile as the pace of the Christian reconquest picked up. It is generally considered to have ended shortly after the mid-13th century with the annexation of rich lands in the Segura and Guadalquivir basins. This marked the beginning of a period which is generally regarded as one of decline for the military orders inasmuch as, with the passing of the historical context that had justified their implantation and their growth in the Peninsula, they are supposed to have lost whatever it was constituted their raison d’être. Reproducing an explanatory model long accepted for Latin Christendom as a whole, such a schema applied to Spain is very much a historiographic cliché which has been accepted as demonstrated by dint of simple repetition in both general and specialised works.

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Still expounded today without any major qualifications, the notion of the decadence of the military orders in the course of the Late Middle Ages undoubtedly requires comprehensive reviewing. In twisting, not to say falsifying the picture of the difficulties undergone by the Orders starting in the mid-13th century, it nonetheless correctly highlights the fact that these institutions then faced an entirely different conjuncture from that which had prevailed at the time of their initial expansion. Clearly the original growth of the military orders in Castile in the course of the century following their implantation was part of a general process of expansion which, as in the rest of the Christian West, affected all Peninsular societies. That being so, the questioning to which that movement was perceptibly subjected in the second half of the thirteenth century must have been a source of serious uncertainty for these institutions. In that respect the

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traditional theories evoking the loss of their raison d’être are not wrong. However, they would appear to fall into a double error as regards the answer to the question. firstly, they indulge in an a priori reading, citing the global climate of crisis and the particular difficulties besetting the Christian forces in the Holy Land in support of the notion of a decline of the military orders which they fail to substantiate, or to do so adequately, on the basis of the surviving documentation. Secondly, in treating such supposed decadence as a continuous, one might almost say necessary process, they underrate, and even partially conceal from view, the ways in which these institutions reacted to an unfavourable conjuncture —a conjuncture that they were surely powerless fully to control but which they strove throughout the Late Middle Ages to turn around in order to preserve the position of power that they had achieved in Castilian society thanks to their part in the Reconquest. 3

Also, behind the generally-accepted appearance of decadence, would it not be more perceptive to discern signs of adaptation by the military orders to new times, very different from those that had prevailed in their early years of development? Laboured to the point of becoming a commonplace, the notion that these institutions were in decline has always prevented any consideration of the alternative or any investigation of their situation within Late Mediaeval Castilian society, in which the Reconquest had ceased to be the chief point of reference. To do these things one needs to envisage not only the social and political reality but also the way in which contemporaries pictured it. Only in that way is it possible to determine how much truth there is in the accepted notion of the decadence of the military orders following the middle decades of the 13th century. Until recently, the scant knowledge we have of the orders after that time was still attributed to the state of the sources. In order to approach this study properly, it was therefore necessary to gather a varied and abundant sampling of these sources. It would appear, however, that the commonly-bruited scarcity of documentary sources, which in the case of the orders of the Hospital or Alcántara is still a commonplace today, ought to be understood in a relative sense. While indubitably less plentiful than at the end of the Middle Ages, the sources concerning the military orders between 1250 and 1370 are in no way inferior to those extant for the period in which the orders became established. Equal as they are in wealth, their only drawback from an archivist’s point of view is that they are much more scattered and, unlike the latter, largely unedited. This difficulty is offset in large part by the greater availability of other types of source from the second half of the 13th century on. Largely narrative, these are rarely used in the study of the military orders despite the fact that their nature makes them better suited than other sources as a means of placing these institutions properly in the context of the Castilian society in which they grew up.

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To address the problem of the decline of the military orders, we must first determine how they were viewed, in order to ascertain whether their contemporaries really had the impression that they had gone into decline. That is the object of the first part of the book. The question is not an easy one to tackle due to the heterogeneousness of the sources available for analysis. It does however give us the chance to review certain persistent biases in the historiography, and in particular it suggests that we should not accept the idea that the military orders ceased to have a raison d’être after the fall of Seville on the basis of the supposition that the interruption of the process of expansion of the kingdom of Castile at the expense of Islam marked the end of their mission as warriors. And indeed this thesis is consistent only in appearance. There is nothing in the 13th- and 14th-

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century documentation to suggest in any way that the image of the military orders was called into question, even at the time of the trial of the Knights Templars in 1310, which numerous researchers have nonetheless presented as an event that shook ail of Christendom. To be sure, criticisms of the orders circulated in Castile, fuelled in part by the failure of Latin arms to make headway in the Holy Land; but limited as they were, and moreover unspecific, they do not bear comparison with the stream of praise which continued in the 14th century to exalt the military orders as vaunted defenders of the Castillan frontier. Although it retained all its attraction to public opinion, the image of the orders nevertheless did not remain immutable. In the second half of the 13th century, their religious stature began to decline, a development borne out by shrinking numbers of donations and a relaxing of the bonds of brotherhood; and as they increasingly fell short of the spiritual expectations of the faithful, they lost place in the divine economy. However, this was offset to a great extent by the simultaneous accentuation of the profane side of the orders; by sweeping aside the reservations that had hitherto hampered such a development, this enabled them to attract the Castilian aristocracy, whose codes of behaviour and social imagery they henceforth espoused —so that from the first half of the 14th century on, the general perception of the military orders conformed to models of the chivalric ideal, an image that held well beyond the close of the Middle Ages. 5

Having established this transformation in the image of the military orders, the next step was to ascertain to what extent it reflected a real change in the role attaching to these institutions in Castilian society. That is the question addressed in the second part of the book. Outside the sphere of perceived images, the historical ground is much better marked out by the literature and has been thoroughly investigated in the last twenty-five years. As a general rule, the historiography sustains that after 1275 the military orders fell into the hands of the nobility, who despoiled them of their lands and utilised them in their civil wars, with a concomitant weakening of their dedication to combating Islam. Such a reading is not only an extreme simplification —it is also so wide of the mark that one is hard put, in light of the documents, to understand why it should still hold favour with numerous historians. That the military orders were beset by numerous difficulties following the conquest of Baetic Andalusia is undeniable. The situation of general crisis then affecting the entire kingdom sapped the strength of the system on which the initial expansion of these institutions was founded, which in turn depended largely on their military activities. The change is an important one, and there is no denying its existence; but if one interprets it in terms of decline, one is liable not to understand and one may fail to perceive the effort made by the military orders to adapt to the new circumstances. In fact there is nothing to suggest that following the fall of Seville the orders broke faith with their mission to combat Islam. The breakdown of the Castilian advance wrought no reversal of their commitment; it was assuredly affected by the change in the character of the frontier war, but it seems to have been strengthened by the adoption of a defensive strategy. The military outlay of the Orders was such that, constantly in search of new sources of revenue, from the mid-13th century on they were forced to undertake a profound reorganisation of the system of exploitation of their domains, moving from their original extensive model to activities specifically for profit, within the framework — which became generalised there after— of the encomienda. While perfectly adapted to its purpose, for this mutation to be successful the military orders had to relate closely to the nobility, without whose assistance such a reform would have failed. The first sign of this new proximity was an increase in the relative weight of recruitment among the nobility,

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which although never exclusive before the end of the 14th century, did signal an even closer merging of interests between the military orders and the aristocracy. By means of this merger, the orders Consolidated their power in Castilian society in exchange for outright support from the dominant social group in its drive to control the nascent State. 6

Thus, from the second half of the 13th century on, the military orders enhanced their scope of action on the Castilian political stage. This brought them into collision with the monarchy, which was anxious to impose its power on all areas of jurisdiction in a process that came to be known as the birth of the modem State. It is these relations, which from the 16th century on have attracted most historiographic interest in the military orders of the late Middle Ages, that the third part of the book addresses. Here, taking the opposite view from most other historians, the author attempts to explain the cleaving of the masters of the Spanish militias to the Spanish Crown in the reign of Charles the fifth not as marking the genesis of a new relationship but rather as the culmination of a process of intervention embarked on by the monarchy two hundred years earlier. Growing from the mid-13th century in Castile, royal control over the military orders effected a profound transformation in them in less than a century. Gradually edged out of the papal orbit, the orders became still more closely bound to the service of the monarchy, which, starting in the reign of Alfonso X, sought to exercise judicial and fiscal control over their domains. The interventions whereby the monarchs pursued this objective were more regular than the literature has generally allowed, tending to overstate the importance of a time of political turbulence which nonetheless ought not to blind us to the forging of a veritable relationship of de facto patronage. Indeed, in order to assure control over the military orders, starting in the second half of the 13th century the sovereigns sought to place at their heads dignitaries who were entirely in thrall to them. This does not necessarily mean that royal control was imposed to the detriment of the orders: in fact, not only did they retain their role in Castilian political society, but they actually tended to grow thanks to their direct link with the king, who became their passport to prestigious and lucrative offices. Comfortable by the sovereign’s grace in the control they exercised over their institutions, and shielded in their lordly prerogatives at a time when these were threatened by economic crisis, the masters of the military orders were quick to grasp the benefits that bowing to kingly tutelage brought them —and significantly enough, no insurrection challenged that tutelage after the early years of the personal reign of Alfonso XI.

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In this transformation the military orders undeniably lost an essential part of their identity. It is equally true, nonetheless, that this change enabled them to adapt fully to a profoundly different context from that which had seen their genesis two hundred years earlier. Rather than a decline —a term imposed by historiographic inertia— It would be more appropriate to speak of an adjustment, a word that more aptly describes the evolution of the military orders in the kingdom of Castile after the middle decades of the 13th century.

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Table des cartes

1

CARTE 1A. — Les domaines des ordres militaires dans la Péninsule à la fin du XIII e siècle 9

2

CARTE 1B. — Les domaines des ordres militaires dans la Meseta méridionale à la fin du XIII e

siècle 10 3

CARTE 2. — L’implantation des ordres militaires le long du chemin de Saint-Jacques 154

4

CARTE

3 — Les entreprises de peuplement des ordres militaires dans les terres de Badajoz

355 5

CARTE 4. — Les lieux de profession des Templiers castillans d’après l’interrogatoire de 1310

576

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Table des figures

1

FIG. 1. — Les frères des ordres militaires se préparant au combat contre les musulmans 85

2

FIG. 2. — Les chrétiens donnant l’assaut à un château musulman 85

3

FIG. 3. —Tombeau de l’infant Felipe fils de Ferdinand III 161

4

FIG. 4. — Deux Templiers jouant aux échecs 188

5

FIG. 5. — Un Santiaguiste s’adonnant à un exercice armé aristocratique 188

6

FIG. 6. — Frères de l’ordre de Santa María de España 194

7

FIG. 7. — Deux frères de Santiago 194

8

FIG. 8. — Luis de Guzmán, maître de Calatrava 452

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Table des généalogies

1

GÉNÉALOGIE

1. — Un lignage de confrères de la noblesse léonaise au XIII e siècle : les Morán

116 2

GÉNÉALOGIE

2. — Pedro Ovárez, un prieur de l’Hôpital dans l’orbite de la noblesse léonaise

388 3

GÉNÉALOGIE

3 A. — Des maîtres issus de la noblesse urbaine tolédane : Garcí Álvarez de

Toledo 397 4

GÉNÉALOGIE

3 B. — Des maîtres issus de la noblesse urbaine tolédane : Gutier Gómez de

Porres 398 5

GÉNÉALOGIE 3C. — Des maîtres issus de la noblesse tolédane : Per Alfonso Pantoja 399

6

GÉNÉALOGIE

4. — Un lignage tolédan pourvoyeur de frères de Calatrava : les Cervatos 400

766

Table des tableaux

1

TABLEAU

1. — Les confesseurs des Templiers castillans en 1310 58

2

TABLEAU

2. — Nature des legs testamentaires à León 102

3

TABLEAU

3. —Temps de service des Templiers castillans en 1310 104

4

TABLEAU

4. — Sources avouées des Dichos de los Santos Padres 138

5

TABLEAU 5. — Titulature des maîtres des différents ordres militaires sous le règne d’Alphonse XI 209

6

TABLEAU

6. — La rotation des commandeurs de l’Hôpital au XIIIe siècle 333-335

7

TABLEAU

7. — La rotation des commandeurs du Temple au XIIIe siècle : le cas de Ponferrada

336 8

TABLEAU

8. — Les pratiques anthroponymiques des Templiers en 1310 386

9

TABLEAU

9. — Les pratiques anthroponymiques des Hospitaliers (1225-1375) 387

10

TABLEAU

10. — L’implantation des Bugía au sein de l’Hôpital 402

11

TABLEAU

11 — Un exemple de népotisme : le lignage Valbuena 414

12

TABLEAU

12. — Les chapitres généraux de l’Hôpital (1250-1369) 439

13

TABLEAU

13. — Les chapitres généraux de Santiago (1250-1369) 440-441

14

TABLEAU

14. — La carrière de Payo Rodríguez dans l’ordre de l’Hôpital 443

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Index

L’appartenance des membres des ordres militaires est précisée par différents sigles apparaissant après leur nom ; (A) :Alcántara ; (Av) : Avis ; (C) : Calatrava ; (Chr) : ordre du Christ ; (H) : ordre de l’Hôpital ; (S) : Santiago ; (T) : Temple ; (Te) : ordre de Sainte-Marie des Teutoniques. Les toponymes figurant entre parenthèses après le nom d’une collectivité religieuse indiquent son lieu d’implantation. Cortes et synodes castillans sont indexés sous le nom de la ville où ils ont eu lieu. ABU YŪSUF YA‘QŪB

: voir MÉRINIDES.

Abu YA‘QŪB YŪSUF : voir ALMOHADES. Abeiazat : 491 (n. 182). Abu-Qubais : 609. ADAM ARIAS DE LEMOS

(H) : 330 (n. 182), 381 (n. 43), 384 (n. 58), 408 (n. 161 et 162) ; 580 (et n.

341 et 342). AFONSO PIRES FARINHA

(H) : 406 (et n. 149), 411, 600 (et n. 101).

Aguaderas : 410 (n. 175). AGUIAR, lignage - : 190 (n. 157).

Aguilar de Campoo : 22 (n. 96), 111, 155, 306 (n. 43), 340 (n. 217), 341. Aguilar de la Frontera : 287, 319 (n. 112). AGUILAR, lignage – : 90 (et n. 311), 287. AIMERY DE SAINTE-MAURE

: 114 (n. 89).

Al-Andalus : II, 86, 148 (n. 325), 585, 588 (n. 25), 590 (n. 37), 591,609, 610, 617. AL-ḤIMYARĪ : voir ḤIMYARI, AL-.

Al-ŠAQUNDĪ : voir ŠAQUNDĪ, AL-. Alange : 269 (n. 218). Alarcón : 371. Alarcos : 7, 93, 94 (et n. 330), 256. Alarilla : 348 (et n. 259). Alba de Aliste : 104. Albano : 66 (n. 167).

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ALBE, ducs d’– ; 396 (n. 121).

Albigeois : 606 (n. 134). Albuquerque : 515. Alcácer do Sal : 131 (n. 196), 146 (n. 310), 169 (n. 27). Alcála de Guadaira : 541 (n. 119). Alcála de Henares : 52 (n. 100), 568. Alcála de los Gazules : 491 (n. 180), 624. Alcála del Río : 318. Alcála la Real : 248 (n. 86), 269 (n. 219), 319 (n. 112). Alcanadre : 379 (n. 31). Alcántara : 56, 170 (n. 33), 200 (et n. 213 et 215), 261 (n. 163), 271, 317 (n. 102), 448 (n. 374), 571 (et n. 295). Alcántara, ordre d’– : 7, 16-17, 20, 22 (et n. 95), 23 (n. 98), 26 (n. 112), 28 (n. 136), 64 (n. 160), 66, 82, 88, 106 (n. 46), 109, 110, 117, 125 (et n. 154), 127, 129 (et n. 181 et 187), 134 (n. 222), 136 (n. 238), 141, 144, 153, 158, 173 (n. 58), 174 (n. 60 et 61), 179, 185, 189 (et n. 147), 191 (n. 161), 193, 196-197, 200 (et n. 213), 203, 204 (n. 234), 205, 208 (n. 259), 209, 210 (n. 265), 211 (n. 270), 213 (n. 281), 236, 237 (et n. 18), 238 (n. 24), 240 (n. 40), 241 (n. 42), 243, 248, 250 (n. 101), 251, 254, 258, 260 (n. 162), 261 (et n. 164), 268, 274, 277 (n. 265), 279, 293, 294-295 (et n. 352), 303 (et n. 23), 310 (et n. 59), 311 (et n. 63), 312 (n-71), 315, 317 326 (et n. 160), 328 (n. 172), 329 (et n. 174), 330 (n. 178 et 180), 338, 339, 342, 343 (et n. 231), 348 (et n. 263), 350 (et n. 273 et 276), 353, 358 (n. 315), 359 (n. 321), 362 (n. 340), 363 (n. 346), 365, 366 (n. 364), 367, 371 (n. 399), 375 (n. 14), 395 (n. 115), 396 (et n. 120), 401, 403, 406 (et n. 147), 411, 416 (et n. 204), 417, 418, 425, 428 (n. 264), 429 (et n. 268), 431 (n. 280), 432 (n. 286), 433, 434 (et n. 302), 447, 448 (n. 374), 449 (n. 375), 450 (et n. 384 et 387), 451 (n. 388, 466 (et n. 16), 468, 469, 471 (n. 60), 475 (et n. 86 et 88), 476, 480, 481 (n. 117), 486 (et n. 142), 487, 491 (et n. 180), 492, 498, 503, 504, 505, 506 (n. 274), 516, 517, 518, 519, 520 (et n. 362), 526, 527, 528 (et n. 32), 531 (et n. 49), 537, 538, 540 (et n. 110), 541, 545, 547 (et n. 153), 550, 553, 555 (et n. 205 et 206), 556, 558, 559, 563, 564, 565 (et n. 258 et 261), 569, 571 (et n. 297), 572, 579 (n-331), 584, 624, 654 (n. 5). Alcañices : 51 (n. 94), 104, 438 (n. 328). Alcañiz : 30, 50, 84, 197, 199 (n. 208), 210, 244, 261 (n. 165), 493, 542 (et n. 128), 543 (n. 131), 578, 613, 620. Alcaraz : 547 (n. 153). Alcaudete : 94 (et n. 331), 95 (n. 333), 150 (n. 338), 248 (n. 81), 251, 260 (n. 159), 284, 285 (n. 311), 286, 287, 478, 483 (n. 127). Alcázar de San Juan : 27, 251 (n. 108), 262 (n. 171), 316, 317, 318 (n. 105), 351 (n. 280), 352, 407, 453 (et n. 393), 494 (n. 195), 498 (n. 223), 561. Alcobaça : 406. Alcolea : 310. Alconétar : 379 (n. 31). Alcublas : 517. Aldea de Don Febrero : 354. Aldea de los Caballeros : 354.

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Aldonza de Pereiro : 434 (n. 302). Aledo : 107 (n. 52), 277 (n. 261), 281, 283,288, 289, 293, 468. ALEMÁN

(C) : 533 (et n. 65 et 66), 577.

ALEXANDRE

II, ALEXANDRE III et ALEXANDRE IV : voir Papauté.

Alfaro : 468. ALFONSO BORDALLO

(S) : 302.

ALFONSO DE CARTAGENA

: 213 (n. 284).

ALFONSO DE LA CERDA,

l’infant — : voir CERDA, Infants de la –.

ALFONSO DE PALENCIA

: 213 (n. 284).

ALFONSO DÍAZ

(C) : 261 (n. 165).

ALFONSO DÍAZ

(T) : 143 (n. 288), 379 (et n. 32), 427 (n. 257).

ALFONSO FERNÁNDEZ

: 90 (n. 311), 539 (n. 104).

ALFONSO FERNÁNDEZ

(C) ; 253 (n. 114).

ALFONSO FERNÁNDEZ BARRANTES

: 434 (n. 302).

ALFONSO FERNÁNDEZ DE SAAVEDRA ALFONSO GODÍNEZ ALFONSO GÓMEZ

(S) : 289.

: 239.

(C) : 130, 438 (n. 330), 569, 570 (n. 286).

ALFONSO JUFRÉ TENORIO

: 353, 360 (n. 329).

ALFONSO LÓPEZ DE AGUIAR

(S) : 383.

ALFONSO MARTÍN DE CANELLAS ALFONSO MARTÍNEZ

(H) : 130.

(C) : 131, 486, 487.

ALFONSO ORTIZ CALDERÓN

(H) : 265 (et n. 190), 316, 415 (n. 196), 559 (et n. 228), 631 (et n.

295), 639, 641. ALFONSO PÉREZ

: 473.

ALFONSO PÉREZ

(C) :543 (et n. 131).

ALFONSO PÉREZ

(T) : 599.

ALFONSO PÉREZ ASTURIANO ALFONSO PÉREZ ORISCO

(H) : 331.

ALFONSO PÉREZ PEREIRA ALFONSO RUIZ

(H) : 331 (n. 188).

: 578 (n. 329).

ALFONSO TELLO ALFONSO,

(H) : 331 (n. 188).

: 224 (n. 345).

frère puîné de Juan el Tuerto et fils de l’infant Juan fils d’Alphonse X : 424 (et n.

242). ALFONSO, l’infant -, fils de Pierre Ier de Castille et de María de Padilla : 557.

Algarve : 146, 220, 221, 222. Algésiras : 39, 56 (n. 119), 82, 140, 241 (et n. 42 et 44), 267, 268, 450 (n. 384), 565, 623, 624. Alhama : 473, 567 (n. 272). Alhóndiga : 346 (n. 248), 353. Alicante : 597, 605, 614.

770

Aliste : 506. Aljarafe : 256, 257, 269 (n. 215), 268, 274, 353, 539 (n. 104). Allemagne et Allemands : 575, 577 (n. 323), 578 (n. 328), 588 (n. 24), 591 (n. 41). Almadén : 282, 311, 361 (n. 334), 363 (n. 350), 473. Almagro : 27 (et n. 118), 172, 403 (n. 130), 442, 449,487, 502 (et n. 250). Almaguer : 348. Almenara : 568. Almería : 141 (n. 269). Almodóvar : 202 (n. 226). Almodóvar del Campo : 363 (n. 349), 370 (n. 392). Almodóvar del Río : 475, 507. Almoguera : 566. : 93 (et n. 325 et 326), 169, 236 (n. 14), 251, 310, 602, 610. ABŪ YA‘QŪB YŪSUF : 93.

ALMOHADES

Almojón : 359 (n. 318). Almonacid de Zorita : 315, 316. Almorchón : 311 (n. 63), 475 (n. 86), 565 (n. 259). ALONSO DE CÁRDENAS ALONSO DE ESPINA

(S) : 3, 4, 370 (n. 394), 525, 563, 620.

: 49 (n. 74).

l’infant –, fils d’Alphonse IX et de Bérengère de Castille et frère puîné de Ferdinand III de Castille et León : 112 (n. 76), 142, 495. ALONSO DE MOLINA,

ALONSO DE QUIROGA

(H) : 203 (n. 231).

ALONSO LÔPEZ DE LEMOS ALONSO MARTÍNEZ

: 418.

: 417 (n. 210).

ALONSO MARTÍNEZ DE LA TORRE ALONSO MARTÍNEZ DE OLIVERA

1213 (n. 281).

(S) : 151 (et n. 348), 205 (et n. 243), 267 (n. 202), 277, 395 (et n.

114), 417 (et n. 210). (S) : 84, 141 (et n. 268), 175, 176, 177 (n. 74), 181, 205 (et n. 244), 284 (et n. 299), 304, 323 (n, 140), 352, 395 (n. 115), 537, 540.

ALONSO MÉNDEZ DE GUZMÁN

ALONSO PÉREZ DE GUZMÁN

: 285, 478.

ALPHONSE III et ALPHONSE IV, rois d’Aragon : voir Aragon et Aragonais.

VII, ALPHONSE VIII, ALPHONSE IX, Castille et Léon, souverains d’–.

ALPHONSE

ALPHONSE I er ENRIQUEZ, ALPHONSE

III et

ALPHONSE

Portugais. Altopascio : 48. Alvalade : 484. ALVAR GONÇALVES

ALPHONSE

(H) : 635, 644 (n. 376).

ALVAR GONÇALVES CAMELO

: 411 (n. 182),

ALVAR GONÇALVES PEREIRA

(H) : 411 (n. 182).

X et

ALPHONSE

XI : voir Asturies,

IV, rois de Portugal : voir Portugal et

771

ALVAR GONZÁLEZ DE SARRIA

(H) : 381 (n. 42), 636 (n. 323), 637, 639.

: 69, 73, 172 (n. 51), 178, 179 (et n. 85), 181, 390, 425-426 (et n. 255 et 256), 428 (n. 265), 479, 485, 508-515, 559, 560, 561.

ALVAR NÚÑEZ OSORIO

ALVAR PELÁEZ

(H) : 600 (et n. 102), 634.

ALVAR PÉREZ DE CASTRO ÁLVARO DE LUNA

: 190, 275 (n. 254).

(S) : 213 (et n. 283).

ÁLVARO GONZÁLEZ DE CAYAN ÁLVARO GONZÁLEZ PEREIRA ÁLVARO NÚÑEZ DE LARA ÁLVARO VÁZQUEZ

(H) : 405, (n. 141).

(H) : 202 (n. 224).

: 545 (n. 141).

: 412.

AMAURY DE MONTFORT

: 607.

Amoeiro : 378. Amposta : 305 (n. 34), 560, 579. Andalousie : 2, 4, 6, 7, 79, 86, 91, 96, 142, 166 (n. 7), 220, 221, 222, 227, 242, 243, 246, 247 (et n. 78), 254, 272, 273, 300, 318, 320, 349, 464, 471, 477, 498, 505 (n. 271), 526, 542 (n. 122), 548, 553 (n. 194), 555, 571, 573, 651. Andarax : 241, 267. Andrea de Serra : 129 (n. 187). Andújar : 294, 465. Anglesola : 156 (n. 373). Angleterre : 68, 114 (n. 89), 393 (n. 102), 546 (n. 146), 619, 628, 636, 645. HENRI II [r. 1154-1189] : 61. ÉLÉONORE DE CASTILLE [?-1290], fille de Ferdinand III de Castille et de Jeanne de Ponthieu et épouse d’Henri III d’Angleterre : 42 (n. 32). ÉDOUARD II [r. 1307-1327] : 51, 52 (n. 96). Anna : 129 (n. 186), 303, 579. Antequera : 248 (n. 86), 269 (n. 219), 418 (n. 216), 466. Antioche et principauté d’Antioche : 591 (n. 41), 601, 603, 604, 605 (n. 128), 609, 610, 613. BOHÉMOND III [r. 1163-1201] : 604 (et n. 125), 609, 610 (et n. 159). BOHÉMOND V [r. 1233-1251] : 604. BOHÉMOND VI : 72. ANTONIO

(T) : 136 (n. 236), 378 (et n. 29 et 30), 410.

Aragon et Aragonais : 8, 14 (n. 55), 41,50, 51, 52 (n. 98), 81, 84, 94 (n. 332), 99 (n. 9), 105 (n. 37), 111 (n. 315), 113 (et n. 83), 115, 130 (n. 193), 141 (n. 269), 200, 211, 237, 238, 241, 242, 244, 273, 291 (et n. 334), 303, 328,331 (n. 189), 339 (n. 215), 368, 380, 389 (n. 77), 393 (n. 102), 407 (n. 152), 410 (n. 171), 421 (n. 225), 431 (n. 282), 433 (n. 300), 474, 493, 494 (n. 195), 497 (n. 215), 517, 518, 519 (n. 359), 520 (n. 362 et 364), 532 (et n. 53, 54 et 58), 533, 540, 542, 549, 551 (et n. 179), 552, 558, 560, 577-578 (et n. 325), 579 (et n. 331 et 338), 581, 588 (n. 24), 593, 591 (n. 41), 594 (n. 62), 596 (n. 77 et 78), 597 (n. 87), 599 (et n. 96), 602, 614, 619, 625 (et n. 256), 630 (n. 284), 631 (n. 291), 633 (et n. 307), 634 (n. 310), 635 (n. 314), 636 (n. 323), 637,638, 640 (n. 349), 641, 642, 645, 646 (n. 390) ; voir aussi Catalogne et Catalans. PIERRE II, roi d’Aragon, fils d’Alphonse II et de Sancha de Castille [r. 1196-1213] : 602.

772

JACQUES I er,

roi d’Aragon et de Majorque, fils du précédent et de Marie de Montpellier [r. 1213-1276] : 41, 47, 84, 242 (n. 48), 271, 493, 613 (et n. 179), 614, 615 (n. 189). PIERRE III, roi d’Aragon, fils du précédent et de Violante de Hongrie [r. 1276-1285] : 549, 600 (n. 102), 634 (et n. 308). ALPHONSE III, roi d’Aragon, fils du précédent et de Constance de Sicile [r. 1285-1291] : 597, 614 (et n. 184). JACQUES II, frère puîné d’Alphonse III [r. 1291-1327] : 50 (et n. 85), 51, 52 (et n. 97 et 98), 53, 94 (n. 332), 119, 126, 120 (n. 122), 211 (et n. 272), 212 (et n. 279), 237, 241 (n. 43), 252, 253, 257, 261 (n. 165), 267 (n. 200), 279 (n. 276), 305 (n. 35), 328, 449 (n. 375), 474, 493, 509, 530, 532 (et n.53 et 58), 534 (et n. 67 et 71), 535 (et n. 81), 538, 551 (n. 181), 554, 555 (n. 202 et 203), 577 (et n. 325), 579, 614, 617, 619, 625 (n. 256), 641. ALPHONSE IV, roi d’Aragon, fils du précédent et de Blanche d’Anjou [r. 1327-1336] : 91 (n. 312), 273, 274, 496 (et n. 212), 509, 510 (n, 297), 641, 513 (n. 322). PIERRE IV, roi d’Aragon, fils du précédent et de Teresa de Entenza [r. 1336-1387] : 184 (n. 117), 216, 242 (n. 48), 284 (n. 301), 451 (n. 389), 540 (n. 108), 580, 625 (n. 256), 635 (n. 314). Araviana : 418. Archena : 180. Archidona : 248 (n. 86), 269 (n. 219), 466. Archivio di Stato (Naples) : 25. Archivio Segreto Vaticano : 25. Archivo General de Simancas : 26 (et n. 114). Archivo General del Palacio Real (Madrid) : 24. Archivo Histórico Nacional (Madrid) : 2, 21 (et n. 89), 22 (et n. 93 et 95), 23,28 (n. 135). Arconada : 162. Arcos de la Frontera : 82,473, 548. ARIAS BERMÚDEZ

(H) : 323.

ARIAS DÍAZ DE VALBUENA

(H) : 637 (et n. 326).

ARIAS FERNÁNDEZ DE VALBUENA ARIAS GUTIÉRREZ QUIXADA ARIAS NÚÑEZ DARNISCO

(H) : 413.

(H/C) : 453 (n. 393), 536, 537 (n. 89), 598 (et n. 90), 632.

(H) : 405 (n. 138).

ARISTOTE : 137, 138 (et n. 254).

Arjona : 215, 555 (n. 205). Arles : 633 (n. 306). ARMILDO GARCÍA

(H) : 127.

ARNALDO DE OLMOS

(H) : 637 (n. 330), 639 (n. 346).

ARNAUD L’ALLEMAND ARNOLD

: 79.

(Te) : 575 (et n. 315), 578 (n. 328).

Arouca : 156 (n. 370). Arquivo Nacional da Torre do Tombo (Lisbonne) : 25, 26 (n. 112). Arras : 195. ARTAL DE HUERTA ARTAL DE LUNA

(S) : 129 (n. 186), 303, 339, 420, 579.

(H) : 581.

773

Arxiu de la Corona d’Aragó (Barcelone) : 25. Ascalon : 72. Ascó : 579 (n. 338). Astorga : 88, 115, 117 (n. 105), 137, 204 (n. 234), 406 (n. 144). Asturies et Asturiens : 149 (n. 332), 302, 396, 480. Asturies, Castille et León, souverains d’–. RAMIRE Ier, roi des Asturies [r.842-850] :144. ALPHONSE VII, roi de León et Castille [r. 1126-1157] : 394, 482, 488. SANCHE III, roi de Castille [r. 1157-1158], fils du précédent : 99 (n. 9), 495, 602 (n. 111). ALPHONSE VIII, roi de Castille [r. : 1158-1214], fils du précédent : 7, 98 (n. 5), 142 (n. 281), 170, 256, 269 (n. 219), 270, 310, 316 (n. 97), 356 (n. 306), 365 (n. 362), 495, 524, 545 (et n. 143), 584, 602. LEONOR PLANTAGENÊT, épouse du précédent [r. 1170-1214] : 316 (n. 97). HENRI Ier, roi de Castille [r. 1214-1217], fils des précédents : 545 (n. 141). MAFALDA, l’infante –, fille de Sanche Ier de Portugal et épouse du précédent [r. 1215-1217] : 156 (n. 370), 190. FERDINAND II, roi de León [r. 1157-1188], fils d’Alphonse VII : 98 (n. 6), 236 (n. 14), 495, 524, 545, 546, 584, 602 (n. 111). URRACA LÓPEZ, épouse du précédent : 98 (n, 6), 546. ALPHONSE IX, roi de León [r. 1188-1230], fils des précédents : 160 (n. 403), 169 (n. 24), 271, 465, 491 (n. 177), 545 (et n. 145), 567. BÉRENGÈRE DE CASTILLE, fille d’Alphonse VIII de Castille, épouse du précédent [r 1197-1204 ; 1217] : 546. FERDINAND III, roi de Castille et León [r. 1217-1252 ; 1230-1252], fils des précédents : 7, 95 (n. 333), 114, 122 (n. 136), 146 (n. 312), 166 (n. 7), 167, 169 (n. 30), 173, 180, 184 (n. 115), 218, 222, 223 (et n. 338), 243, 244, 263, 264, 269, 272, 273, 275, 314, 322 (n. 131), 369, 464-465 (et n. 9), 466, 467, 487, 488 (et n. 161), 490, 499, 525, 526, 528 (et n. 29), 545 (et n. 143 et 145), 546, 548, 593, 610, 611, 613. BÉATRICE DE SOUABE, épouse du précédent [r. 1220-1235] : 546. JEANNE DE PONTHIEU, seconde épouse du précédent [r. 1237-1252] : 124 (et n. 148). ALPHONSE X, roi de Castille et León [r. 1252-1284], fils de Ferdinand III et de Béatrice de Souabe : 11, 17, 19, 26 (n. 112), 30, 31, 39 (et n. 12 et 13), 41 (n. 20 et 25), 42 (et n. 32), 55, 64, 69, 73, 74, 79, 80, 91, 92, 95, 102, 122 (et n. 136), 146, 147, 149 (n. 330), 151 (et n. 347), 159, 160, 167, 170 (n. 38), 171-172 (et n. 53), 180, 187, 192, 213, 214, 218 (et n. 309), 232, 234, 236, 242 (et n. 48 et 49), 243, 248, 258, 263, 264 (et n. 171), 269 (n. 219), 277 (n. 265), 282, 284, 296, 300, 307 (n. 44), 308 (n. 50), 309, 312 (n. 71), 316, 349, 354, 362 (et n. 345), 365, 371, 382 (n. 48), 386 (n. 67), 394, 416, 431, 447, 461, 463 (et n. 3), 464, 466-468 (et n, 31, 32 et 34), 468-470 (et n-39), 471, 472, 476, 481, 482 (n-123), 484 (et n. 132), 485, 487, 489-490 (et n. 168, 170 et 181), 491-492 (et n. 183), 495 (et n. 200), 500, 501-508 (et n. 253, 274 et 275), 512, 521, 522, 523, 525, 526-529 (et n. 16, 28, 31, 32 et 36), 530, 537, 544, 545 (n. 144), 547, 548 (et n. 161), 549 (et n. 170), 550, 557, 564, 565 (n. 262), 567, 568, 582, 594 (n. 60), 595, 597, 600 (n. 99 et 102), 611, 612 (et n. 171), 613, 614 (n. 181), 620, 621, 622, 623, 624, 625 (et n. 257), 634 (et n. 308), 649, 652, 653. VIOLANTE D’ARAGON, fille de Jacques I er d’Aragon et épouse du précédent [r. 1252-1284] : 218, 421. SANCHE IV, roi de Castille et León [r. 1284-1295], fils des précédents : 41 (n. 20), 70, 100 (n.

774

15), 147, 169, 172, 218 (et n. 311), 234, 237, 238, 239, 240, 244 (et n. 61), 245 (et n. 66), 254 (n. 123), 277, 279, 281 (n. 286), 284, 285 (et n. 306), 308 (n. 49 et 56), 310, 352, 359, 363 (n. 350), 365, 377 (n. 23), 386 (n. 67), 425, 451 (n. 389), 470, 471 (et n. 59), 472-473 (et n. 61 et 68), 484 (et n. 132) 484 (n. 132), 485 (et n. 140), 486 (n. 142), 490 (n. 170), 492, 495 (et n. 201), 499, 500, 501, 503, 504 (et n. 260 et 261), 505 (et n. 274), 506 (et n. 274, 275 et 278), 507 (et n. 279), 508, 521, 527 (et n. 28), 530, 536 (n. 82), 547, 550, 551, 552 (et n. 187), 553, 567 (et n. 272), 622, 623, 625, 652. MARÍA DE MOLINA, fille de l’infant Alfonso de Molina et épouse du précédent [ r. 1284-1295] :56, 100, 277, 294 (n. 348), 495 (et n. 201), 504, 513, 551, 554, 617. FERDINAND IV, roi de Castille et León [r. 842-850], fils des précédents : 51 (et n. 94 et 95), 52 (et n. 98 et 103), 55, 56 (et n. 119), 80, 101 (n. 20), 107 (n, 50), 123 (n. 144), 126 (n. 160), 151 (n. 349), 152 (n, 351), 218, 234, 235 (n. 11), 237, 238 (et n. 30), 241 (n. 44), 248 (n. 88), 267 (n. 200), 277, 281 (et n. 283 et 284), 282 (n. 286 et 288), 285 (n. 306), 303, 308 (n. 49), 395, 417, 424, 471, 474 (et n. 75), 475 (n. 86), 487, 490 (n. 170), 492, 495, 497, 530 (et n. 43), 531 (et n. 45), 532 (et n. 54, 56 et 57), 533 (et n. 59), 534 (et n. 71), 535, 550, 551 (et n.181), 552 (n. 184), 553, 617. ALPHONSE XI, roi de Castille et León [r. 1312-1350], fils du précédent et de Constance, fille de Denis Ier de Portugal : 18 (n. 76), 19 (n. 78), 49, 51 (n. 95), 68, 69, 73, 77, 80, 81 (et n. 258), 83, 88, 91 (n. 312), 92 (et n. 317), 101 (n. 20), 140, 141, 171, 173, 178, 179, 185 (n. 127 et 128), 205, 208, 216, 219, 221, 234, 238 (et n. 24), 239 (n, 31), 240 (et n. 37), 241 (et n. 45), 246, 247 (n. 77), 251, 253, 254, 264, 265, 267, 268, 272, 274 (et n. 251), 278 (n. 270), 281 (et n. 286), 282, 283 (n. 291 et 292), 285 (et n. 306, 309 et 311), 286, 287, 292 (n. 341), 307 (n. 47), 310 (n. 58), 311, 312, 319 (n. 111 et 112), 348 (n. 258), 349 (n. 269 et 270), 359 (n. 325), 411, 415 (n-198), 417, 418, 424, 425, 426, 434 (n. 304), 450 (n. 384), 463 (n. 3), 470, 474, 475 (et n. 85 et 88), 476, 477-480 (et n. 97), 483 (n. 124), 485, 486, 487 (et n. 151) 487 (n. 151), 493-494, 496 (n. 210 et 213), 497, 498, 499, 508, 509 (et n. 290), 510, 511 (et n. 305), 512, 513, 514 (n. 326), 522, 523, 524, 529, 531, 534 (n. 72), 537 (et n. 94), 538, 540, 541, 542, 543, 544 (n. 138), 550, 553, 554 (et n. 196), 555 (et n. 206), 556, 557, 558, 559, 560, 561, 562 (et n-244), 564 (et n. 255), 565 (et n. 261), 566 (n. 268), 567-568 (et n. 269), 568-569 (et n. 278), 570, 571, 582, 625-626 (et n. 262), 634, 641 (et n. 359), 647, 649, 650, 653. MARIE, fille d’Alphonse IV de Portugal et épouse du précédent [r. 1328-1350] : 205 (n. 244), 206 (n. 244). PIERRE Ier, roi de Castille [r. 1350-1369], fils des précédents : 11, 19 (n. 78), 51 (n, 95), 123 (n. 144), 175 (et n. 69), 176, 181, 182, 186, 187, 189, 190, 200, 206 (n. 244), 213 (n. 282), 219, 235, 238 (et n. 25), 279, 284 (et n. 301), 285 (n. 304), 287, 290 (n. 329), 368 (et n. 382), 381 (n. 42), 394 (n. 106), 396, 415 (n. 199), 417, 418,419 (n. 218), 475 (n. 88), 476, 477 (n. 95), 480-481 (et n, 115 et 117), 486, 487, 493 (n. 193), 494 (n. 197), 500 (et n. 239), 501 (et n. 241), 515, 516 (et n. 338), 517 (et n. 346), 518, 519, 520 (et n. 361 et 366), 521 (n. 366), 534 (n. 71), 537 (et n. 94), 538, 539, 540 (et n. 1108 et 112), 541, 542 (et n. 122), 543, 544 (n. 138), 554, 555, 556, 557, 558, 559, 568-572 (et n. 282 et 286), 573 (et n, 306), 574, 580 (et n. 340), 581 (et n. 348), 582, 635, 636 (n. 323), 639 (et n. 340), 643, 653. BLANCHE DE BOURBON, épouse du précédent [r. 1353-1361] : 181. HENRI II, comte de Trastamare puis roi de Castille [r. 1369-1379], fils naturel d’Alphonse XI et de Leonor de Guzman et demi-frère du précédent : 206 (n. 244), 235, 279, 424, 434 (n-306), 475 (n. 82), 480, 515, 516, 517, 518 (et n. 351), 519 (et n. 356), 520-521 (et n. 364), 539, 570, 573 (et n. 306), 580, 635. JEAN I er, roi de Castille [r. 1379-1390], fils du précédent et de Juana, fille de Juan Manuel :

775

81, 543 (et n. 136). HENRI III, roi de Castille [r. 1390-1406], fils du précédent et de Leonor, fille de Pierre IV d’Aragon : 92 (n. 321), 368 (n. 382). CATHERINE DE LANCASTRE, épouse du précédent [r. 1390-1406] : 418. JEAN II, roi de Castille [r. 1406-1434], fils des précédents : 17, 183 (n. 111), 205 (n. 244), 368 (et n. 383), 418, 490 (n. 170), 543 (n. 136), 563. ROIS CATHOLIQUES, les – (FERDINAND V D’ARAGON [r. 1474-1516] et ISABELLE I re DE CASTILLE [r. 1474-1504]) : 4 (et n. 19), 11, 182, 433, 462, 563, 620, 653. PHILIPPE LE BEAU, souverain des Pays-Bas [r. 1482-1506] et roi de Castille [r. 1504-1506] : 81. AUBRY DE TROIS-FONTAINES

129, 142 (n. 278), 260 (n. 158), 610.

Auch : 616. Auñón : 361 (n. 334). Auvergne : 644, 645. Avignon : 100 (n. 16), 132, 133, 311 (n. 66), 344, 446, 474, 543, 559 (et n. 227). Ávila : 93, 238 (n. 30), 489 (n. 164). Ávila, la milice d’– : 603. Avis, ordre d’- : 123, 129 (et n. 187), 186 (n. 137), 190, 219, 243, 244 (n. 57), 313 (n-76), 326 (n. 160), 342 (n. 229), 343, 419, 429 (n. 268), 432 (n. 286), 496 (n. 209), 526, 528, 538 (n. 97 et 99), 572 (n. 297). Ayamonte : 246, 473. AYYUBIDES : 604.

Azequiella : 425 (n. 246), Aznalfarache : 173 (n. 58), 243, 266, 269. Azuaga : 417. Azutan : 482 (n. 123). Badajoz : 88, 110, 239, 308 (n. 50), 354, 355, 504, 505 (n. 274), 550. Baena : 107, 257 (n. 139), 489. Baeza : 91 (n. 312), 132, 170 (n, 34), 206, 265, 290 (n. 331), 357, 396 (n. 122). Baltanás : 201, 413. Baltique : 157 (n. 380), 158 (n. 389), 185 (n. 123), 269, 606 (et n. 138), 609, 615-616, 627, 628. Bamba : 105 (n. 37), 305 (n. 34)305 (n. 34), 339 (n. 213), 428 (n. 261), 632, 637 (n. 326), 638, 641 (n. 363 et 364). Banda, Tordre de la – : 216. Bañeza, La : 109, 204 (n. 234). Barbastro : 588 (n. 25), 589. Barruecopardo : 417, 566. BAUDOUIN DE FLANDRES (BAUDOIN Ier) et BAUDOIN

II, empereurs latins de Constantinople : voir

Constantinople, empire latin de -. Bayuela : 56 (n, 121). BÉATRICE DE SOUABE

: voir Asturies, Castille et León, souverains d’-,

Bedmar : 132, 396 (n. 122). Béjar : 504 (n. 261).

776

BEJARANO, lignage – : 239. BELALCÁZAR, comtes de – : 417.

Bélmez : 465, Belorado : 107 (n. 50), 492 (n. 186). Belver : 156. Benamejí : 80, 92 (n. 321), 284 (n. 297 et 301), 251, 281, 283-284, 289, 466, 490 (n. 181). Benavente : 325 (n. 156), 330 (et n. 182), 331, 383, 384 (n. 58), 438 (n. 328), 580 (n. 342). BENDAÑA, lignage – : 396 (n. 119).

Bénédictins : 59, 70, 74, 75, 306 (n. 43). BENOÎT XI, BENOÎT XII, BENOÎT XIII (PEDRO DE LUNA) : voir Papauté.

Benquerencia : 565 (n. 259). : 190, 407, 554.

BÉRENGER DE LANDORRE

BÉRENGER, évêque de Tusculum : 64 (n. 160). BÉRENGÈRE DE CASTILLE

: voir Asturies, Castille et León, souverains d’–.

BERENGUELA LÓPEZ DE HARO BERENGUER DE CARDONA BERNALDO DE LA ROCA BERNALT DE SARRIÁ BERNARD BRUN

: 313.

(T) : 410 (n. 171), 595.

(S) : 432 (n. 291).

: 551 (n. 181).

: 311 (n. 66).

BERNARD DE CLAIRVAUX,

saint – : 2, 44, 61 (n. 143), 78, 139 (n. 259), 144.

Berninches : 448 (n. 374). BERRIO, lignage – : 132, 396 (et n. 122). BERTRAND DE BRANDISIO BERTRAND DE GIBELET

(T) : 600 (n. 100).

: 72.

Betanzos : 405. Béthanie : 533 (n. 65). BEVIGNATE, saint - : 157.

Biblioteca Nacional (Madrid) : 24. Bibliothèque Nationale de France : 25. Bibljoteca Nazzjonali (La Valette) : 25 (et n. 109). Bierzo, El : 158. Biskisrail : 609, 610 (n. 159). BLAISE, saint – : 155, 156 (et n. 370). BLANCA, épouse de Pedro Núñez de Guzmán : 205 (n. 244). BLANCHE DE BOURBON

: voir Asturies, Castille et León, souverains d’-.

BLANCHE DE PORTUGAL, l’infante –, fille d’Alphonse III de Portugal : 403 (n. 129).

Bohême : 618 (n. 217). BOHÉMOND III, BOHÉMOND V et principauté d’Antioche.

BOHÉMOND

VI, princes d’Antioche : voir Antioche et

777

Bolaños de Calatrava : 27 (n. 118), 320, 349. Bolaños de Campos : 316 (n. 94), 318, 497. BOLAÑOS, lignage – : 401.

Bologne : 122 (n. 133), 128. BONIFACE VIII : voir Papauté. BONIFAZ, lignage – : 396.

Bóveda, La : 325 (n. 151). Brabant : 575. Braga : 591. BRÉMOND D’ANDUZE

: 79.

Briviesca : 162 (n. 414). Bruxelles : 213 (n. 285). BUGÍA, lignage – : 401, 402.

Bujedo : 529. Bullas : 277 (n. 261) : 450 (n. 384) : 475 (n. 86). BUREAU DE LA RIVIÈRE

: 184 (n. 119).

Burgos : 28 (n. 135), 162 (n. 414), 201, 202, 206 (n. 247), 217, 308 (n. 47), 359, 396, 401, 413 (n. 188), 502 (n. 250), 512, 530, 547 (n. 155), 548 (n. 161), 623. Burriana : 271. Byzantins : 607. Cabeça do Mestre : 222. Cabeza del Buey : 185. Cabeza la Vaca : 445 (n. 354). Cabra : 251, 278 (n. 270), 287, 319 (n. 111 et 112), 479, 566 (n, 268). Cabrela : 484. Cáceres : 87 (n. 293). Cadix : 247 (n. 78). Calahorra : 518. Calasparra : 473, 567 (n, 272). Calatrava, ordre de – : 1 (n. 2), 3 (et n. 12), 6, (et n. 35), 12 (n. 46), 13, 16, 21-22, 23, 24, 26 (n, 115), 28 (n. 123), 41, 44, 47, 50, 55, 57, 61 (et n. 144), 62, 63, 64 (n. 160), 65 (et n. 162), 66, 67, 68 (et n. 179), 69, 70, 73, 77, 78, 79, 80, 82, 83, 84, 88, 92 (et n. 321), 94 (et n. 331), 95 (et n. 333), 95 (n. 338), 98 (n. 5), 99, 100 (n. 13), 103, 106, 107, 110 (n. 65), 112 (et n. 76), 115, 122 (n. 138), 123 (n. 144), 124 (n. 151), 125 (et n. 154 et 155), 126, 127, 129 (et n. 181 et 187), 131, 133, 134, 135 (n. 234), 136 (et n. 238), 137, 141 (n. 269), 142, 144, 145, 148 (n. 325), 149 (n. 329), 150 (et n, 335 et 338), 151, 153, 158 (et n. 388), 169, 170 (n, 33 et 34), 171, 173 (n. 58), 174 (et n. 60), 178 (n. 80), 179, 180 (et n. 92), 181, 185 (et n. 122), 186 (et n. 137), 189 (et n. 147), 190 (n. 154), 191 (n. 161), 192-193 (et n. 176), 196-198 (et n. 197), 199 (et n. 208 et 211), 200 (et n. 213), 202, 204, 206 (n. 246), 207-208 (et n. 250, 252, 254 et 259), 209, 210-211 (et n. 265 et 270), 212 (et n. 277), 213, 214 (n. 285), 217, 218, 235 (et n. 11), 238, 239 (n. 31), 240, 241 (et n. 44), 242 (et n. 48), 243, 248 (et n. 86 et 88), 249, 251, 252, 254 (et n. 123), 256, 259, 260 (n. 158), 261 (et n. 163, 165 et 167), 265, 267, 268 (et n. 208), 269 (et n. 219) 269 (n.

778

219), 270, 271 (et n. 228), 273, 279, 280 (et n. 280), 281 (n. 286), 282 (et n. 286 et 287), 283 (n. 291), 284 (n. 297), 285 (et n. 311), 286, 287 (et n. 317), 288, 291 (et n. 335), 293, 294 (n. 355), 295, 303 (et n. 20), 304 (n. 29), 308 (n. 47 et 51), 310 (et n. 58 et 59), 311 (et n. 65), 312 (et n. 69 et 70), 313 (n. 77), 314 (n. 83), 315 (et n. 86), 316, 318, 319 (et n. 110 et 112), 320 (et n. 119), 321, 322 (et n. 131 et 134), 323 (n. 137, 138 et 140), 324 (et n. 149), 325 (et n. 156), 326, 329 (et n. 174), 330 (n. 178), 337, 338, 342 (et n. 229), 343, 344, 345 (n. 2444 et 245), 346 (n. 248), 349 (n. 267), 350, 353 (et n. 290), 356 (et n. 303), 357 (et n. 310), 358 (et n. 314 et 316), 359 (et n. 318, 320 et 323), 360 (n. 330), 361 (n. 334), 362 (n. 341), 363 (et n. 349 et 350), 364-365 (et n. 352 et 362), 366 (et n. 365), 367 (et n. 371), 368 (et n. 378, 380 et 382), 369 (n. 383), 370 (et n. 392), 392 (et n. 90 et 92), 393, 395 (n-115), 395, 400, 401, 403 (n. 129 et 130), 406 (et n. 147), 411, 412 (et n 184), 415 (n. 197 et 198), 416 (n. 204), 418, 419, 420, 421, 422, 424 (et n. 240), 425 (n. 246-249), 428 (n. 264), 429 (et a 268 et n. 269), 432 (et n. 285 et n. 286), 435 (et n. 309), 436, 438 (et n. 329 et n. 330), 442, 444, 445 (n. 347 et 354), 447 (et n. 368), 448 (et n. 374), 449 (n. 375 et 380), 450, 451, 453, 454, 465, 466, 467 (n. 31), 468 (et n. 35 et 36), 469, 471 (n. 60), 473 (et n. 68), 477 (et n. 95), 478, 479, 482 (n. 119), 483 (n. 125 et 127), 484 (n. 133), 486 (et n. 143), 487, 488, 489 (et n. 164), 491 (n. 182), 492, 494 (n. 197), 495, 496, 497 (et n. 216), 498, 500, 502, 503, 504, 505, 516, 517, 518 (et n. 537 et 352), 519 (et n. 359), 520, 521 (n. 368), 526-527, 528-529 (et n. 36),530, 531-533 (et n. 66), 534 (n. 72), 537 (n. 89), 540 (et n. 110), 542 (et n. 128), 543 (n. 131), 545 (et n. 144), 547, 548, 549 (n. 170), 551 (et n. 179), 552, 553 (n. 192 et 194), 554, 555, 556, 557, 563, 565 (n. 262), 566 (n. 268), 567, 569 (et n. 285), 570 (et n. 286), 572 (n. 297), 575 (et n. 320), 577, 584, 602, 604, 605, 606 (et n. 138 et 139), 607, 608 (et n. 153 et 154), 609, 610, 613 (n. 179), 615, 616-617 (et n. 208), 618 (et n. 217), 619, 620, 624, 626, 647. Calatrava ; 6, 124 (et n 148), 131, 135, 146, 157, 170 (n. 33), 199, 200 (n. 213), 253, 358 (n. 314), 438 (n. 330), 450, 566, 577, 578. CALDERÓN, lignage – : 401 : 395 (n. 116).

Caleruega : 468-469 (et n. 39). Callosa : 468. Camino de la Plata : 371. Campo de Calatrava : 12 (n. 46), 235 (n. 11), 283 (n. 291), 288, 488, 500. Campo de Montiel : 307 (n. 44). Canena : 131, 278 (et n. 269). Cantullán : 303, 353. Cañada : 638 (n. 333). Canete : 476, 565. Capilla : 52, 311 (n. 63), 369 (et n. 388), 370. Çaraço, El : 354. Caracuel : 93 (n. 325), 319 (n. 110), 521. Caravaca : 156, 283, 290 (et n. 329), 339, 450 (n-384), 475 (n. 86). Carcabuey : 286, 319 (n. 112), 478. Carchel : 290 (n. 331). Carmona : 256, 290 (n. 330), 312 (n. 71), 507, 555 (n. 206). Carpentras ; 635. Carracedo : 332.

779

Carrión de los Condes : 304 (n. 28), 545. Carrizo : 115, 332, 389. Carthagène : 110, 273, 308 (et n. 49), 597, 605, 614, 621. CASTAÑEDA, lignage – : 410.

Castelo Branco : 575 (n. 318). Castiel : 281. Castilleja de la Cuesta : 353, 360 (n. 329). Castronuño : 190, 199 (n. 208), 201, 390 (n. 79), 405 (n. 137), 407, 516. Castrotorafe : 465, 481, 491 (n. 177), 566. Catalogne et Catalans ; 52 (n. 101), 56, 59 (et n. 131 et 133), 126, 250, 319 (n. 114), 358 (n. 313), 376 (n. 16), 389 (n. 77), 409 (n. 166), 444 (n. 345), 487 (n. 152), 535 (n. 81), 560, 574 (n. 311), 597, 599, 601 (n. 106) 601 (n. 106), 637, 640 (n. 349), 644, 645, 646 (et n. 390). CATHERINE DE LANCASTRE

: voir Asturies, Castille et León, souverains d’–.

Catral : 468. Caxar : 350, 353 (et n. 290), 359 (n. 318), 445 (n. 354). Caya : 239. Cazalla : 287, 468 (n. 35), 624. Cehegín : 159 (n. 401), 290 (et n. 329), 450 (n. 384), 475 (n. 86). Ceinos : 324 (n. 150). Celada : 472 (n. 64). CERDA,

les infants de la –, fils de l’infant Fernando de la Cerda : 238, 239, 507 (n. 279). : 532 (n. 54), 551.

ALFONSO DE LA CERDA

Cerecinos : 408 (n. 163), 409 (n. 167). Cerraja : 468 (n. 35). CERVATOS, lignage – : 99 (n. 12), 396, 400.

Cervera : 262 (n. 171). Cevico de la Torre : 244 (n. 61), 360 (n. 328), 465 (n. 9). CHACÔN, lignage – : 418 (n. 216), 520 (et n. 365).

Chantada : 560. CHARLES II D’ANJOU CHARLES QUINT

: voir Naples et royaume de Naples.

: 182.

Chillas : 354. Chillón : 318. Cholones : 193 (n. 176). Christ, ordre du - : 51, 81, 92 (n. 322), 219, 433, 626. CHRISTINE DE NORVÈGE, première épouse de l’infant Felipe frère d’Alphonse X : 247 (n. 78).

Chypre : 57 (n. 125), 65, 379, 390 (n. 78), 410 (n. 171), 420, 445, 534, 594, 596 (n. 78), 597 (et n. 85), 599 (n. 96 et 97), 600 (et n. 97 et 100), 601 (n. 106), 614, 628, 630 (n. 283), 632 (n. 296), 638 (et n. 339). CID CAMPEADOR, Rodrigo Díaz de Vivar, dit El - : 225.

780

Cieza : 211 (et n. 272), 237, 277 (n. 261), 308 (n. 49), 416 (et n. 201) 416 (n. 201), 507-508, 627 (n. 257). Cilleros : 353. Ciruelos : 145, 325 (n. 156). Cîteaux et Cisterciens ; 65 (n. 162), 70, 75 (et n. 223), 79, 121 (n. 131), 142, 143, 144, 158, 197, 251 323, 341 (n. 221), 360 (n. 327), 526, 528 (et n. 31), 529, 533, 534, 542, 543, 565 (n. 262), 616, 622. Ciudad Real : 469, 473, 550. Ciudad Rodrigo : 343, 506 (n. 274), 563. Clavijo : 144. CLÉMENT IV, CLÉMENT

V, CLÉMENT VI et CLÉMENT VII : voir Papauté.

Clermont : 587. Coina : 407 (n. 153). Collado, El : 149 (n. 329), 477, 484 (n. 133). Compostelle : voir Saint-Jacques de Compostelle. Conciles œcuméniques. Latran IV [1215] : 184, 593. Lyon I [1247] : 38 (n. 6), 39, 190 (n. 155), 302, 579, 605, 607, 611, 612. Lyon II [1274] : 38 (n. 6), 44, 46, 78, 302, 307. Vienne [1311-1312] : 50, 52 (et n. 98), 303, 579, 595, 605 (n. 132), 614, 615 (et n. 189), 619. CONRAD DE MAZOVIE

: 615.

épouse de l’infant Manuel fils de Ferdinand III et de Béatrice de Souabe et frère puîné d’Alphonse X : 11, 212 (n. 278). CONSTANCE D’ARAGON,

Constantinople, empire latin de - : 271, 301, 607, 611. BAUDOUIN DE FLANDRES (BAUDOUIN Ier) [r. 1204-1206] : 607 (et n. 145), 612. BAUDOUIN II [r. 1228-1261] : 262 (n. 168), 271. CONSTANZA MANUEL, fille de Juan Manuel : 238 (n. 24), 514.

Consuegra : 21 (n. 92), 24, 25 (n. 108), 180, 202, 251, 280 (n. 278), 325 (n. 153), 327, 332, 335, 340 (et n. 217), 347, 351, 352, 362 (n. 341), 453 (n. 393), 520 (n. 366), 547 (n. 153), 561, 570 (n. 290). Cordillère Bétique : 233, 247, 278. Cordoue : 27 (n. 120 et 121), 89, 91, 92 (et n. 317 et 321), 106 (n. 46), 111 (n. 71), 131, 132, 133, 142, 169 (n. 30), 206 (n. 246), 243 (et n, 53), 254 (n. 122), 260 (n. 158), 275 (n. 254), 280 (n. 280), 281, 290 (n. 331), 354, 357 (et n. 310), 377 (n. 23), 389, 416, 418, 419, 420, 425 (n. 247), 427, 433, 445 (n. 354), 467,478,479 (et n. 168), 489, 504, 505 (n. 274), 555 (et n. 205), 610. Coria : 27 (n. 119), 303, 365 (n. 364), 415 (n. 197). Corogne, La : 621. Corral de Almaguer : 280, 348 (et n. 258), 363 (n. 347). Cote : 279, p. 491 (n. 180), 516, 565 (n. 259). Cubillas de Duero : 362 (et n. 345).

781

Cuenca : 66 (n. 167), 105 (n. 37), 170, 201, 217, 303 (n. 19), 305 (n. 34), 339 (et n. 213), 361 (n. 335), 371, 428 (n. 261), 547 (n. 153), 579, 637 (n. 326). Cuzna : 465. Daimiel : 477, 484 (n. 133). (T) : 599.

DALMAU DE ROCABERTÍ DALMAU DE TIMOR

(Te) : 535 (n. 81).

Damas : 101 (n. 18). DAVID, le roi – : 454. DENIS Ier DE PORTUGAL DÉODAT DE GOZON

: voir Portugal et Portugais.

(H) : 380, 408, 409, 415 (n. 196), 419, 628 (n. 273), 631, 635.

Destriana : 424 (n. 242). (S) : 129, 238 (n. 30), 280, 303 (et n. 20), 305, 308 (n. 49), 348 (n. 258), 363 (n. 347), 370 (n. 394), 348, 412 (et n. 186), 421 (n. 226), 471, 479 (n. 109), 530-531 (et n. 43 et 45), 553 (n-194), 554-555 (et n. 196), 579.

DIAGO MUNIZ

DIAGO MUÑOZ DÍAZ GÓMEZ DIEGO

(H) : 323.

(S) : 437 (n. 324).

(S) : 405. (A) : 565 (n. 259).

DIEGO ALFONSO DE HERMOSILLA DIEGO ALFONSO DE TAMAYO DIEGO ARIAS MALDONADO : DIEGO DE VALENCIA

: 90.

360 (n. 330), 481 (n. 117).

: 213 (n. 283).

DIEGO FERNÁNDEZ DE MEDINA

: 425.

DIEGO FERNÁNDEZ DE OROZCO

: 313 (n. 72).

DIEGO FERNÁNDEZ NAVARRO DIEGO GARCÍA DE PADILLA

(S) : 361 (n. 335).

(C) : 95 (n. 338), 200 (n. 213), 516, 517, 518 (et n. 351), 519, 520, 541

(et n. 119). DIEGO GELMÍREZ

: 591 (et n. 42), 603.

DIEGO GÓMEZ DE ROA DIEGO GONZÁLEZ

(H) : 446 (et n. 358), 535, 536 (et n. 82 et 84).

: 128 (n. 177).

DIEGO GONZÁLEZ DE OVIEDO

: 417, 475 (et n. 88).

DIEGO GUTIÉRREZ DE CEVALLOS DIEGO LÓPEZ DE HARO

(A) : 520 (et n. 362), 541.

: 238, 497.

DIEGO LÓPEZ DE SAN ZOIL

: 420.

DIEGO LÓPEZ DE VIZCAYA

(C) : 212.

DIEGO MUÑIZ DE GODOY DIEGO PÉREZ DE FE

; 521 (n. 368).

: 473 (et n. 73).

DIEGO RODRÍGUEZ DE ALMELA

: 177, 213 (n. 284).

DIEGO RODRÍGUEZ DE ONIS

(A) : 481 (n. 117).

DIEGO SÁNCHEZ DE FUNES

: 312 (n. 71).

782

DIEGO VELASCO

: 318.

Dobrin, ordre de – : 615. DOMINGO

(T) : 601 (n. 106).

DOMINGO DE LA CALZADA,

saint – : 162 (n. 414).

Dominicains et Dominicaines : 119, 120 (et n. 123 et 127), 121, 419, 469, 607. DOMINIQUE DE SILOS, saint – : 83,150.

Drohiczyn : 615. DULCE, l’infante –, fille d’Alphonse IX roi de León et de l’infante Thérèse de Portugal : 465. EBERHARD VON MÖRSBERG

(Te) 578.

Écija : 107, 479. ÉDOUARD

II D’ANGLETERRE : voir Angleterre.

Elda : 79, 465, 468. ÉLÉONORE DE CASTILLE ELVIRA ARIAS

: voir Angleterre.

: 115,117.

ELVIRA DE CASTAÑEDA

: 410 (n. 175).

ELVIRA RODRÍGUEZ : 115 (n. 100), 117 (n. 105).

(S) : 120 (n. 127), 434 (n. 307).

ELVIRA RODRÍGUEZ

ELVIRA, fille de Sancho Martínez : 405 (n. 143).

Empire latin de Constantinople : voir Constantinople. ENRIQUE DE VILLENA

(C) : 92 (n. 321), 191 (n. 161).

l’infant -, fils de Ferdinand III et Béatrice de Souabe et frère puîné d’Alphonse X : 124 (et n. 148), 126 (n. 160), 422, 497, 533

ENRIQUE,

l’infant – (S), fils de Ferdinand Ier d’Aragon : 183 (n. 111), 189 (n. 146), 220, 337 (n. 203), 394 (n. 104), 428 (n. 262). ENRIQUE,

Escalona : 238 (n. 31), 477 (n. 97), 511, 555 (et n. 204). Esparragal : 348, 349 (n. 264). Espinosa de Villagonzalo : 314-315. ESTEBAN DE BELMONTE

(T) : 600.

ESTEBAN ILLÁN

: 396 (n. 121).

ESTEBAN PÉREZ

: 406 (n. 144).

ESTEFANÍA FROILAZ

: 389.

Estepa : 185 (n. 127), 248, 278 (n. 269), 281, 556. ESTÊVÁO VASQUES PIMENTEL

(H) : 202 (n. 224), 413, 559 (n. 227), 560 (n. 232).

Estrémadure : 7, 56, 106, 117 (n. 107), 157, 169 (n. 24), 245, 250 (n. 101), 269, 319 (n. 114), 371, 468, 517. ÉTIENNE DE MONTAIGU ÉTIENNE LANGTON

(H) : 644.

: voir JUAN DE TOLEDO.

EU, le comte d’–, connétable de France : 79 (n. 248).

783

Europe orientale : 606, 607, 615, 616, 618, 619. Hongrie : 376 (n. 16), 631 (n. 290), 637 (n. 330). Prusse : 146 (n. 309), 184 (n. 119), 578 (n. 329). Évora : 123, 206 (n. 244). Eznavexore : 170 (n. 33 et 34). l’infant – (S), fils naturel d’Alphonse XI de Castille et de Leonor de Guzmán et frère d’Henri II de Castille : 4, 175, 176, 181, 182 (n. 109), 183 (n. 110), 187-189, 238 (n. 25), 290 (et n. 329), 307 (n. 47), 317 (n. 105), 339, 401, 415 (et n. 197, 198 et 199), 442 (n. 334), 450 (n. 384), 480, 498 (n. 224), 499, 515, 516, 517, 520 (n. 364 et 366), 521 (n. 366), 537, 541, 542, 543 (n. 136), 568, 569, 570, 572-573. FADRIQUE,

FADRIQUE,

l’infant -, fils de Ferdinand III et Béatrice de Souabe et frère puîné d’Alphonse

X : 74. Faro : 51 (n. 94), 325 (n. 152), 325 (n. 154), 327 (et n. 164), 475 (et n. 82). FEDERICO MARTEL

: 396 (n. 117).

FEDERICO MUSTACCIO

(S) : 617.

(H) : 644.

FELIPE DE RICO

l’infant -, fils de Ferdinand III et Béatrice de Souabe et frère puîné d’Alphonse X : 114 (n. 93), 160, 247 (n. 78), 309, 502, 503 (et n. 257), 597.

FELIPE,

l’infant -, fils de Sanche IV et de María de Molina et frère puîné de Ferdinand IV : 51 (n. 94), 56, 390 (n. 79), 509, 534 (n. 72), 555 (et n. 205 et 206).

FELIPE,

II, roi de León, FERDINAND III, roi de Castille et Léon, Castille : voir Asturies, Castille et León, souverains d’-. FERDINAND

Feria : 302. FERIA, comtes de – : 417. FERNÁN ALFONSO

(H) : 340 (n. 218).

FERNÁN ALFONSO, frère de Per Alfonso Pantoja (A) : 565. FERNÁN ARIAS FERNÁN DÍAZ

: 129 (n. 188).

(S) : 447 (n. 365).

FERNÁN FERNÁNDEZ

: 431 (n. 283).

FERNÁN FERNÁNDEZ DE LA DEHESA FERNÁN FERNÁNDEZ DE SARRIA FERNÁN GARCÍA

: 498.

(H) : 630, 643 (et n. 369).

(H) : 407, 637 (et n. 326).

FERNÁN GARCÍA DE FRÍAS

: 118.

FERNÁN GÓMEZ DE ALBORNOZ

(S) : 186, 219 (et n. 318), 451 (n. 389).

FERNÁN GÓMEZ DE GUZMÁN

(C) : 313 (n. 77).

FERNÁN GONZÁLEZ DE MENA

(H) : 579 (n. 331).

FERNÁN GONZÁLEZ, le comte – : 225. FERNÁN GUDIEL

: 99 (n. 12).

FERNÁN IBÁÑEZ

: 199.

FERNÁN LORENZO GALLINATO FERNÁN NÚÑEZ

: 202 (n. 225).

(T) : 54 (n. 111), 379.

FERDINAND

IV, roi de

784

FERNÁN NUÑEZ DE LARA FERNÁN ORDÓÑEZ FERNÁN PÁEZ

: 280 (n. 278), 596.

(C) : 357,465, 526.

(A) : 237 (n. 18), 506 (n. 274).

FERNÁN PÉREZ

(A) : 317 (n. 103), 471 (n. 60), 486 (n. 142), 553.

FERNÁN PÉREZ DE DEZA (H) : 92, 190, 254, 339 (n. 214), 409 (et n, 166), 413, 516, 580 (n. 338), 629 (n. 282), 635,638 (et n. 337), 639 (et n. 341), 641 (n. 363), 642 - 643. FERNÁN PÉREZ DE GUZMÁN

: 181, 224.

FERNÁN PÉREZ DEL SEBO

: 415 (n. 197).

FERNÁN PÉREZ GALLEGO

(A) : 200 (n. 213), 416.

FERNÁN PÉREZ MOSEJO (H) : 28 (n. 136), 100 (n. 13), 202, 203 (n. 228), 244 (n. 61), 252, 308 (n. 56), 382 (n. 30), 442,444 (n. 342), 472 (n. 357 et 64), 504, 505, 507. FERNÁN PÉREZ PONCE

: 41,505.

(A) : 141, 200 (n. 213 et 215), 254, 395 (n. 115), 411 (et n. 177), 434 (et n. 306), 487, 516, 565 (n. 258), 571. FERNÁN PÉREZ PONCE

FERNÁN RODRÍGUEZ

: 313 (n. 73).

FERNÁN RODRÍGUEZ

(H) : 389,443 (n. 341), 446 (n. 336).

FERNÁN RODRÍGUEZ

(S) : 413, 433 (n. 292),

(H) : 172 (n. 51), 178-179, 181, 182 (et n. 109), 184, 190, 201, 246, 254 (n. 122), 310 (et n. 62), 318 (n. 105), 361 (n. 333), 389-390 (et n. 74, 77, 78, 79 et 80), 407, 413, 425, 426 (et n. 255 et 256), 428 (n. 265), 429, 446 (et n. 358), 474, 475, 508-515 (et n. 290, 294, 303, 317, 319 et 326), 521, 554, 556, 559-562 (et n. 231, 232, 236, 237 et 239), 599 (n. 97), 629, 631, 638 (n. 333), 639 (n. 345).

FERNÁN RODRÍGUEZ DE VALBUENA

FERNÁN RODRÍGUEZ DE VILLALOBOS FERNÁN RODRÍGUEZ PÉCHA

(S) : 569

: 424 (et n. 246).

FERNÁN RUIZ DE SALDAÑA

: 291 (n, 336), 422.

FERNÁN RUIZ DE TAHUSTE

(S) : 95, 140, 205, 267, 540 (n. 108).

FERNÁN SÁNCHEZ DE VALLADOLID

: 18 (n. 76), 171, 172, 178, 280 (et n. 280), 312, 390 (n. 81),

425, 438 (n. 330), 509, 510. FERNÁN VÁZQUEZ DE CORNADO FERNANDO

: 418.

(H) : 391. (C) : 213 (et n, 284).

FERNANDO DE GUZMÁN

FERNANDO DE LA CERDA ,

l’infant -, fils aîné d’Alphonse X et de Violante d’Aragon : 502, 503,

548, 623. FERNANDO DE SALMERÓN FERNANDO DÍAZ

: 141, 144.

(S) : 524.

FERNANDO ESPAÑOL

(T) : 601.

FERNANDO FERNÁNDEZ

(A) : 204 (n. 234).

FERNANDO GUILLÉRMEZ

: 128 (n. 178).

FERNANDO GUTIÉRREZ DE ACEBES

(H) : 117 (n. 108).

FERNANDO GUTIÉRREZ DE ACEBES,

fils du précédent : 117 (n. 108).

785

FERNANDO MELÉNDEZ

: 377 (n. 23).

FERNANDO OSÓREZ : 416 (n. 205). FERNANDO OSÓREZ

(S) : 293, 573 (n. 306).

FERNANDO SÁNCHEZ DE FUNES FERNANDO THEMES

(A) : 312 (n. 71).

(T) : 406 (n. 144).

FERNANDO VELASCO PIMENTEL

: 308 (n. 55).

FERNANDO, l’infant -, fils de Pierre Ier de Castille : 558. FERNÃO AFONSO FERNÃO LOPES

(T/H), fils naturel dAlphonse III de Portugal : 59 (n. 132), 156, 406.

: 219.

FERNÃO RODRIGUES CALHEIROS FERREIRA DE PALLARES

: 190.

: 127 (n. 173), 306 (n. 43), 560.

Feuillant : 608 (n. 149), 616. Florence : 520 (n. 366). FLORENCIUS (C) : 606.

Foi de Jésus-Christ, milice de la - : 608 (et n. 149). Foi et de la Paix, milice de la - : 608 (n. 149), 616. Forbie, La : 604. FORTÚN SÁNCHEZ CALDERÓN FOULQUES DE VILLARET

(H) : 339 (n. 213), 446.

(H) : 76 (n. 231), 106, 536, 560, 598 (et n. 90), 628, 632, 638, 640.

France, royaume de - : 49, 50, 51, 54, 57, 59 (n. 129), 68, 105 (et n. 34), 161, 168, 395, 517, 577 (n. 321), 594, 628, 636, 645. LOUIS IX (SAINT LOUIS) [r. 1226-1270] : 39, 69, 73, 608 (n, 152). PHILIPPE IV [r. 1285-1314] : 50, 51, 52, 54 (n. 111 et 113), 56, 77, 474, 577 (n. 325). LOUIS X, fils du précédent [r. 1314-1316] : 50. Franciscains : 390 (n. 80). FRANCISCO FRÉDÉRIC

(H) : 407.

II, empereur germanique [r. 1212-1250] : 73, 585 (n. 7), 608 (n. 150 et 154), 621 (et

n. 233). FRÉDÉRIC III, roi de Sicile : voir Sicile.

Fregenal de la Sierra : 56 (et n. 119), 386 (n. 67), 506 (n. 275). Fresno : 638. Fresno el Viejo : 128 (n. 174), 314, 362 (n. 342), 645. FREYRE, lignage - : 84.

Friulfe : 482 (n. 122). FROILAZ, lignage - : 115, 389, 394 (et n. 107).

Fuente de Cantos : 498. Fuente del Emperador : 358 (n. 314), 367. Fuente del Maestre : 517. Fuenteovejuna ; 313 (n. 77). Fuentes : 239 (n, 31), 476.

786

Fuentidueña : 112 (n. 77), 348, 445. Galera : 281, 284. Galice : 79 (n. 248), 119 (n. 121), 147, 149 (n. 332), 157 (n. 385), 304, 327, 341, 361, 390, 396 (et n. 120), 416, 418, 475 (et n. 82), 527 (n. 28), 560 (et n. 236), 622, 633 (n. 306). GALLINATO, lignage - : 202. GARCÍ ÁLVAREZ DE ALBORNOZ GARCÍ ALVAREZ DE TOLEDO

: 219 (n. 318).

(S) : 219 (et n. 314), 396 (et n. 121), 397, 498, 518 (n. 351), 538 (et n.

96), 539 (et n. 103), 557. GARCÍ FERNÁNDEZ DE PEREIRO

: 434 (n. 302).

GARCÍ FERNÁNDEZ DE VILLODRE GARCÍA

: 542 (n. 122), 573.

(T) : 54 (n. 110).

GARCÍA ALMORAVID

: 468 (et n. 36).

: 49.

GARCÍA DE AYERBE

GARCÍA FERNÁNDEZ, mayordomo mayor de la reine Bérengère de Castille : 42. GARCÍA FERNÁNDEZ, fils de Gonzalo Martínez de Guadalalzira : 415 (n. 197). GARCÍA FERNÁNDEZ

(A) : 434 (et n. 302), 492, 503, 504, 505 (et n. 272 et 274), 527, 550, 564.

(S) : 83, 123, 129 (n. 189), 132, 172 (n. 52), 200 (n. 213), 219 (n, 318), 246, 291 (n. 335), 303 (n. 20), 350, 412 (et n. 186), 431 (n. 283), 451 (et n. 389), 539.

GARCÍA FERNÁNDEZ

GARCÍA FERNÁNDEZ DE VALCÁRCEL GARCÍA GONZÁLEZ

: 390 (n. 80).

(S) : 412 (n. 186) : 546 (n. 150).

GARCÍA GONZÁLEZ BUGÍA

(H) : 579-580 (n. 338).

GARCÍA GONZÁLEZ DE ARAUJO

(S) : 525.

(C) : 50 (et n. 85), 62, 68 (et n. 181), 83 (et n. 274), 129 (n. 180), 131, 235 (et n. 11), 241, 250, 252, 257 (n. 139), 261 (n. 163 et 165), 267, 282 (et n. 288), 287 (n. 317), 288 (et n. 320), 291 (et n. 334 et 335), 293 (et n. 344), 303 (et n. 20), 357 (n. 310), 361 (n. 334), 370 (n. 392), 412 (et n. 184), 420 (et n. 222), 421, 428 (n. 264), 429, 448 (et n. 374), 451, 487 (et n. 151), 497 (et n. 216), 531-534 (et n. 52, 53, 54, 57, 66, 67, 71 et 72), 542-543 (et n. 128 et 131), 553 (n. 194), 554, 555 (et n. 203), 567, 577.

GARCÍA LÓPEZ DE PADILLA

(H) : 147 (n. 315), 203 (n. 228).

GARCÍA MARTINS GARCÍA PÉREZ

(H) : 351 (n. 279), 486 (n. 143), 638.

GARCÍA PÉREZ

(S) : 40y (n. 143).

GARCÍA PÉREZ DE VARGAS GARCÍA RODRÍGUEZ

(S) ; 224.

: 109.

GARCÍA RODRÍGUEZ DE VALCÁRCEL GARCÍA ROMANES GARCÍA ROMANO

(C) : 487.

: 308 (n. 51).

Gardeny : 560 (n. 231). Garlitos : 311 (n. 63). Gatos : 354. GAUTIER MAP

: 61 (et n. 141).

: 360 (n. 331), 566.

787

Gema : 340 (n. 218). Génois : 627. GENTILIS, le cardinal - : 287 (n. 317). GEORGES, saint - : 591 (n. 41). GERMAIN, saint - : 157.

Gibraltar : 80, 173, 174, 179, 241 (n. 42), 253, 267, 269, 272, 284, 290, 296, 514 (n. 326), 562 (n. 244), 621, 623. GIL AFONSO

(H), fils naturel d’Alphonse III de Portugal : 59 (n. 132). : 415 (n. 197).

GIL BLÁZQUEZ

GIL DE ALBORNOZ

: 479.

GIL FERNÁNDEZ GIL GÓMEZ

: 480 (et n. 115).

: 367.

GIL TORRES, le cardinal - : 128 (n. 178). GILLES DE ROME

: 77, 78.

GIRÓN, lignage - : 395 (n. 112). GÓMEZ ALFONSO DE GOLIA GÓMEZ ARIAS

(H) : 330, 383, 384 (n. 58), 580 (n. 342).

(S) : 289. (T) : 386 (n. 67), 506-507 (et n. 280).

GÓMEZ GARCÍA

GÓMEZ GONZÁLEZ DE MANZANEDO GÓMEZ GUERRA GÓMEZ PÉREZ

(S) : 395 (et n. 113).

(T) : 446 (n. 363).

: 396 (n. 121).

GÓMEZ PÉREZ CORREA

: 416 (et n, 201).

GÓMEZ PÉREZ DE PORRES

: 434 (n. 304).

GÓMEZ SUÁREZ GÓMEZ YÁÑEZ

(H) : 518 (n. 351), 639.

(A) : 565.

GONÇALO EANES DO VINHAL GONÇALO PIRES PEREIRA

(S) : 190 (et n. 157), 345

(H) : 382 (n. 49), 411 (et n. 182), 578 (n. 327), 613.

Gondrame : 482 (n. 122). GONZALO

(H) : 130 (n. 191).

GONZALO ALFONSO GONZALO BAYO

de CERVATOS (A) : 204.

(T) ; 57 (n. 124).

GONZALO CHACÓN

: 418 (n. 216).

GONZALO DE BALBOA

: 390 (n. 80).

GONZALO DE BERCEO

: 160.

GONZALO DE HINOJOSA : GONZALO DE MESA

520 (n. 361).

(C) : 174 (n. 60).

GONZALO DÍAZ

: 128 (n. 177).

GONZALO DÍAZ

(H) : 339 (n. 214), 632.

GONZALO DÍAZ MEXÍA

: 394 (n. 106).

788

GONZALO DÍAZ PALOMEQUE GONZALO FERNÁNDEZ

: 421.

(S) : 412 (n. 186).

(S) ; 416.

GONZALO GARCÍA

GONZALO GÓMEZ DE MANZANEDO

: 395 (n. 113).

GONZALO MARTEL

(S) : 395 (n. 117), 434 (n. 303), 530 (et n. 42).

GONZALO MARTÍN

(T) : 601.

GONZALO MARTÍNEZ DE GUADALALZIRA

: 415 (n. 197).

(A) : 204, 205 (n. 240), 251 (et n. 106), 274 (et n. 250 et 251), 351 (n. 276), 417, 475 (n. 88), 537, 538, 539 (n. 104), 541, 542 (et n. 124), 543, 558 (et n. 223). GONZALO MARTÍNEZ DE OVIEDO

GONZALO MEXÍA

(S) : 353, 394 (n. 106), 517, 520 (et n. 366), 539 (et n. 103 et 104), 573 (et n.

306). GONZALO MORÁN, fils de Morán Pérez et d’Elvira Arias : 117 (et n. 105). GONZALO NÚÑEZ DE GUZMÁN

(C) : 252.

GONZALO PÉREZ

(A) : 52 (et n. 103), 303.

GONZALO PÉREZ

(H) : 337.

GONZALO PÉREZ

(S) : 436.

GONZALO PÉREZ GALLEGO

(A) : 416.

GONZALO PÉREZ MALDONADO GONZALO PÉREZ MARTEL

(A) : 241 (n. 42).

(S) : 200 (n. 213), 201, 395 (n. 117), 434 (n. 303).

GONZALO RODRÍGUEZ DE CORNADO

(S) : 413 (n. 187), 417.

GONZALO RODRÍGUEZ DE MONTOYA

(H) : 105 (n. 37), 305 (n-34), 339 (n. 213), 428 (n. 261), 637

(et n. 326). GONZALO ROMERO

(C) : 148 (n. 325).

(S) : 82, 149 (n. 330), 257 (n. 138), 268, 290 (n. 330), 294, 394, 431 (n. 279), 549 (et n. 171), 624, 625 (et n. 257). GONZALO RUIZ GIRÓN

GONZALO SÁNCHEZ DE TRONCONES GONZALO VÁZQUEZ DE ULLOA

: 56 (n. 119).

(S) : 396 (n. 119).

GONZALO YÁÑEZ

(S) : 412 (n. 186), 431 (n. 284).

GONZALO YÁÑEZ

(T) : 507 (n. 280).

GONZALO YÁÑEZ DE NOVOA

: 416.

Gordaliza del Pino : 472 (n. 64). Gozón : 424, 480. Grandmont : 48. Grandselve : 622. GRÉGOIRE IX, GRÉGOIRE

X et GRÉGOIRE XI : voir Papauté.

Grenade et royaume de - : 68, 79 (et n. 248), 80, 92 (et n. 322), 94, 95 (et n. 333), 101, 140, 152, 176, 190 (n, 154), 213 (n. 281), 213 (n. 285), 224, 233, 237, 240, 241, 246, 247 (et n. 76), 251, 252, 253, 254, 255, 261 266, 267, 273, 274, 281, 284, 285 (et n. 304), 287, 288, 289, 292, 293, 319 (et n. 110), 392 (n. 92), 431, 466, 469, 476, 477, 479, 489, 502, 510, 516, 532 (et n. 57), 555, 559, 618, 624, 634.

789

MUHAMMAD

II [r. 1273-1302] : 94 (n, 332), 251, 260 (n. 159), 284, 285, 477.

ISMĀ‘ĪL Ier [r. 1314-1325] : 284, 477.

IV [r. 1325-1333] : 91 (n. 312), 477. YŪSUF I [r. 1333-1354] : 284. MUḤAMMAD VI [r. 1360-1362] : 284 (n. 301), 285 (n.302). MUḤAMMAD er

Guadalcázar : 281, 295, 477. Guadalquivir : 445 (n. 355), 467, 624. Guadaxira : 520 (n. 365). Guadiana : 467, 483 (n. 124). Guadix : 284 (n. 301). GUALDIM PAIS

(T) : 600 (n. 98).

Guarda : 92 (n. 322). GUGLIELMO

de Santo Stefano (H) : 139 (n. 261), 143.

GUILLAUME DE BEAUJEU

(T) : 594 (n. 62), 595, 598, 614 (n. 184).

GUILLAUME DE CHÂTEAUNEUF

(H) : 39.

GUILLAUME DE PLAISIANS

: 53, 71.

GUILLAUME DE SAVIGNAC

(H) : 390 (n. 78).

GUILLAUME DE TYR

: 41, 72 (n. 208).

GUILLAUME DE VILLARET

(H) : 65 (n. 165), 105 (n. 38), 420, 534-535, 536, 596, 628 (n. 275).

GUILLAUME L’ALLEMAND

(S) : 79, 577 (n. 323).

GUILLAUME LE MARÉCHAL

: 114.

GUILLEM DE CARDONA

(T) 1599.

GUILLEM DE ROCAFULL

: 115.

GUILLÉN DE MONDRAGÓN GUILLÉN EL ALEMÁN

(H) : 180.

(S) : voir GUILLAUME L’ALLEMAND.

Gumiel : 135 (n. 234), 533 (n. 65). GUTIER GÓMEZ DE TOLEDO

(H/A) : 517, 540 (et n. 108), 558, 580, 581.

(C) : 123 (n. 144), 235 (et n. 11), 248 (n. 88), 288, 412, 532 (et n. 56, 57 et 58), 533 (et n. 59). GUTIER PÉREZ

GUTIER PÉREZ (H) : 337 (n. 197). GUTIERRE DE SOTOMAYOR

(A) : 213 (n. 281), 417, 433, 563.

GUTIERRE FERNÁNDEZ DE TOLEDO GUTIERRE GÓMEZ

: 133.

: 421 (n. 226).

GUTIERRE GÓMEZ DE PORRES GUZMÁN, lignage - : 395.

Haṭṭin : 171. Hameth : 358. Haro : 424. Hechar : 471. Heliche : 303, 312 (n. 71).

(H) : 396 (et n. 121), 398.

790

(H) : 49 (et n. 78), 147, 179 (n. 85), 195, 265 (n. 190), 389 (n. 77), 420 (n. 224), 428 (n. 265), 511, 561 (et n. 239), 629, 631, 636. HÉLION DE VILLENEUVE

HENRI II D’ANGLETERRE

: voir Angleterre.

HENRI Ier, HENRI II et HENRI III DE CASTILLE HENRI L’ALLEMAND

: 79.

HERMANN L’ALLEMAND HERMANN VON SALZA HERMILDO GARCÍA

: voir Asturies, León et Castille, souverains d’-.

: 137, 574.

(Te) : 137, 574, 585(n. 7), 621.

(H) : 337 (n. 197).

HERNANDO DEL PULGAR

: 181, 563, 564.

Hiéronymites : 4 (n. 19), 81. Higares : 137, 578 (n. 329). ḤIMYARĪ, AL- : 94. Hita : 425 (n. 246). HONORÉ BOUVET

: 213 (n. 283).

HONORIUS III : voir Papauté.

Hôpital, ordre de l’- : 6 (et n. 31), 7, 16, 20 (et n. 87), 21, 22, 23, 24 (et n. 105 et 106), 25 (et n. 109), 26 (n. 115), 28 (n. 126, 135 et 136), 39,40 (n. 13), 42 (n. 27), 43, 44, 46, 47, 49 (et n. 78), 50, 52, 59 (et n. 132 et 134), 64, 65 (et n. 166), 68, 70,72, 74, 75,78,79, 81, 87, 88, 92, 98 (n. 6), 99 (n. 9 et 11), 100 (n. 13), 101 (n. 20), 104-105 (et n. 37), 106, 107 (n. 50), 108 (et n, 56), 109, 110, 111 (et n. 71 et 72), 112 (n. 78), 113 (n, 80 et 85), 114, 115, 117 (et n. 108), 118 (et n. 109), 119, 124, 127 (et n. 166), 128 (n. 174), 129 (et n. 189), 130 (et n. 191), 136, 139 (n. 261), 143 (et n. 288), 147 (et n. 315), 149 (n. 332), 153, 155-156 (et n. 365, 369, 373 et 378), 157 (n. 384), 158 (n. 393), 166 (n. 4), 169 (n. 27), 171, 172 (n. 51), 178, 179 (et n. 85), 180, 181, 185 (n. 125), 187 (n. 139), 189, 190, 192 (n, 166), 193 (et n. 176), 195 (et n, 182 et 183), 196, 197, 199 (et n. 208), 200 (n. 216), 202, 203 (et n. 228 et 231), 204, 208 (n. 259), 209, 213, 217, 231 (n. 3), 239 (et n. 35), 240 (n. 40), 242 (n. 47), 243, 244 (et n. 60 et 61), 245 (n. 66), 246, 252, 254 (et n. 122), 256, 257 (n. 137), 258 (et n. 147), 259 (n. 151 et 153), 261 (n. 164), 262 (n. 171), 265 (et n. 191), 266, 268 (n. 208), 270 (n. 222), 277 (n. 265), 280 (n. 278), 292 (et n. 339), 294, 302 (n. 14), 305 (et n. 33 et 34), 306 (n. 43), 307 (et n. 45), 308 (n. 55), 309, 310-311 (et n. 62 et 63), 314-315 (et n. 73 et 83), 316 (et n. 97), 317 (n. 100), 318 (et n. 105), 319 (n. 114), 321 (n. 122), 323, 324 (n. 150), 325 (et n. 151 et 153), 326 (et n. 161), 327 (et n. 165 et 166), 330, 331-332 (et n. 194), 333-335, 339, 340 (et n. 218), 341-342, 343, 347, 351 (et n. 277), 352 (et n. 286), 353, 356 (n. 303 et 305), 357 (n. 310), 359, 360 (n. 328), 361 (et n. 337), 362 (et n. 342 et 345), 364 (n 352), 365 (n. 362), 366 (n. 365), 375, 376 (n. 16), 379-381, 382 (n. 49 et 50), 383 (et n. 53 et 54), 384 (et n. 58), 387-390 (et n. 74 et 78), 391, 393 (n-103), 394, 396, 401, 402, 405 (n. 138, 141 et 142), 406-409 (et n. 167), 411 (et n. 180 et 182), 413, 415 (n. 196), 419, 420, 423, 424 (n. 242), 425 (et n. 249), 426 (n. 254), 428 (n. 261 et 265), 429, 431 (n. 282), 432 (n. 286), 433 (n. 300), 435 (n. 309), 437 (n. 326), 438, 439, 442 (et n. 336), 443-444 (et n. 341 et 345), 445 (et n. 347, 352, 353 et 355), 446 (et n. 356, 357 et 358), 464, 465 (n. 9), 466, 468, 472 (n. 64 et 65), 474 (et n. 80), 475 (et n. 82 et 85), 476 (n. 89), 480, 482 (et n. 122), 484, 485, 486 (n. 143), 488 (et n. 161), 489, 490 (et n. 170 et 175), 492, 494 (n. 195), 502 (n. 250), 504, 505 (et n. 270 et 271), 507 (et n. 281) 508, 509, 510, 511, 514, 516, 518 (n. 351), 520 (n. 361, 526 (n. 16), 534-537 (et n. 73, 80 et 89), 540, 545 (n. 141), 546 (et n. 150), 547 (et n. 153), 548, 553 (n. 192), 554,556, 558, 559, 560, 561 (et n. 239), 566, 575, 578

791

(et n. 327), 579, 581 (et n. 346), 583 (n. 2), 584 (et n. 5), 593, 594 (et n. 60 et 62), 595 (et n. 72), 596 (et n. 75), 597, 598 (et n. 88), 599 (n. 97), 600 (et n. 101 et 103), 601 (et n. 105 et 108), 605, 608 (et n. 150), 609, 610 (n. 159), 613, 614, 615, 619, 620, 625 (n. 256), 626-647 (et n. 279, 290, 306, 333, 346, 349, 359, 376 et 391), 654 ; voir aussi Rhodes. Hospital del Rey (Burgos) : 530, 359 (n. 325). Huélamo : 219 (n. 318). Huerga : 117. Huerta de Valdecarábanos : 362 (n. 341). Huesca : 591 (n. 41). Huéscar : 281, 284. Huete : 151, 465. HUG D’EMPÚRIES (T) : 599. HUGUES DE REVEL

(H) : 375.

HUMBERT DE ROMANS HYRCAN

: 40 (n. 17).

: 143.

IBN ABĪ ZAR‘ : 94, 256. IBN ḤAYYĀN

: 588 (n. 25).

IBN ‘IḎĀRĪ : 94.

IIIescas : 124, 341. Incio : 203 (n. 231). INÉS ÁLVAREZ

: 107 (et n. 50).

INÉS GONZÁLEZ INNOCENT

: 396 (n. 120).

III, INNOCENT IV, INNOCENT VI et INNOCENT (antipape) : voir Papauté.

ÍÑIGO LÓPEZ DE OROZCO : 416 (n, 203). ÍÑIGO ORTIZ DE LAS CUEVAS : 405 (n. 142). ISAAC DE L’ÉTOILE : 1-2 (et n. 2). ISABEL BELMAÑA : 205 (n. 244). ISM‘ĪL Ier : voir Grenade et royaume de Grenade.

Italie : 86, 259 (n. 151), 607 (et n. 147), 608 (et n. 150), 609, 616-618, 628 ; voir aussi Pouilles. Iznalloz : 254 (n, 123), 294, 551 (n. 182). JACQUEMART GIELÉE

: 75.

JACQUES, saint - : 89 (n. 306), 157 (et n. 381), 158, 161 (n. 410), 499.

(T) : 47, 50, 152 (n. 356), 307 (n. 46), 535 (n. 81), 594 (n. 62), 599 (n. 97), 601 (n. 106), 615 (et n. 190).

JACQUES DE MOLAY

JACQUES DE VITRY

: 40, 71, 72, 409.

JACQUES Ier ET JACQUES

II d’ARAGON : voir Aragon et Aragonais.

Jaén : 92, 99, 110, 133, 140, 180, 212, 217, 248, 254, 264,281, 285 (n. 310), 286, 312, 396, 432 (n. 291), 478, 500 (n. 236), 504, 611. JAUFRÉ DE PIERREVERT JEAN D’ABBEVILLE

(T) : 575 (n. 318).

: 436.

792

JEAN Ier et JEAN

II DE CASTILLE : voir Asturies, Castille et León, souverains d’-.

JEAN Ier DE PORTUGAL JEAN

: voir Portugal et Portugais.

VIII et JEAN XXII : voir Papauté.

JEANNE DE PONTHIEU

: voir Asturies, Castille et León, souverains d’-,

Jerez de la Frontera : 244, 245 (n. 66), 249 (n. 92), 250 (n. 98), 272, 548. Jerez de los Caballeros : 56 (n. 121), 308 (n. 50), 378, 386 (n. 67), 438 (n. 328), 506 (n. 275). Jérusalem : voir Terre sainte. JOÃO FERNANDE

s (T) : 386 (n. 67), 506 (et n. 275), 507 (et n. 279), 550, 578, 595, 600.

JOÃO PIRES DE ABOIM

: 406 (n. 149).

JOÃO RODRIGUES PIMENTEL

(Av.) ; 419 (et n. 220), 538 (n. 99).

: 360 (n. 330).

JOFRÉ DE LOAYSA

JOSUÉ : 145, 223 (n. 338). JUAN

(H) : 446 (n. 356).

JUAN

(T) : 54 (n. 110), 379 (n. 30).

JUAN

(T)* : 54 (n. 111).

JUAN ALFONSO

(S) : 413 (n. 189).

JUAN ALFONSO DE ALBUODERQUE, adelantado mayor sous le règne de Sanche IV de Castille : 244 (n. 61), 360 (n. 328), 434 (n. 304), 536 (n. 82).

favori de Pierre Ier de Castille : 481, 515, 540.

JUAN ALFONSO DE ALBUQUERQUE, JUAN ALFONSO DE ARENILLAS

: 107 (et n. 50), 425 (n. 249), 492.

JUAN ALFONSO DE BENAVIDES

: 417, 418, 475, 566.

JUAN ALFONSO DE CEDRÓN JUAN ALFONSO DE HARO

(H) : 637.

: 308 (n. 47), 313.

JUAN ALFONSO DE VEZDEMARBÁN JUAN ARIAS DE BERBETEROS JUAN ARIAS DE CUADRO JUAN DE ALCANADRE JUAN DE LA PARRA

(Te) : 578.

: 309.

: 107 (et n. 51).

(T) : 130 (n. 193).

(S) : 3, 145 (n. 303), 177, 196, 252, 314, 442, 447 (n. 365), 525, 604 (n. 128),

613. JUAN DE LIÑÁN

(H) : 633. : 249 (n. 91).

JUAN DE MARTOS

JUAN DE TOLEDO, le cardinal - (Étienne Langton) : 129 (n. 181). JUAN DECÓN

(H) : 421 (n. 225).

JUAN DEL GAY

: 534 (n. 67).

JUAN EL TUERTO,

fils de l’infant Juan et petit-fils d’Alphonse X : 390 (n. 79), 424 (et n. 242),

509 (et n. 294). JUAN FERNÁNDEZ

(C) : 135 (n. 234), 250, 392 (n. 90).

JUAN FERNÁNDEZ

(H) : 201 (n. 221), 407.

JUAN FERNÁNDEZ CABEZA DE VACA

: 206 (n. 247).

793

(FI) : 23, 105 (n. 37 et 39), 129 (n. 188), 330 (et n. 182), 332 (n. 194), 319 (n. 214), 343 (et n. 235), 379, 380-381 (et n. 42,43 et 45), 384 (n. 58), 404 (n. 136), 407,408 (et n. 159,161 et 162), 409 (n. 166), 411 (n. 180), 419, 420 (et n. 221), 421 (n. 225), 428 (n. 261), 446 (et n. 360), 579-580 (et n. 331, 338, 341 et 342), 581 (et n. 346), 620, 629 (n, 282), 630 (et n. 284 et 288), 631, 633 (et n. 304), 636 (n. 323), 637, 639 (et n. 341), 641 (n. 363 et 366), 642, 643 (et n. 367, 371 et 372), 645 (et n. 382), 646.

JUAN FERNÁNDEZ DE HEREDIA

JUAN FERNÁNDEZ DE HINESTROSA JUAN FERNÁNDEZ DE LIMIA JUAN GANSO

: 418, 520 (et n. 362), 541.

1423.

(H) : 408 (et n. 159).

JUAN GARCÍA DE CASTROJERIZ

: 77.

(S) : 451 (et n. 389), 515, 517, 520 (et n. 361), 537, 569, 570 (n. 290),

JUAN GARCÍA DE PADILLA

580 (n. 340). JUAN GIL DE ZAMORA JUAN GONZÁLEZ

: 86, 87, 169.

(C) : 95, 190 (n. 154), 279 (et n-273), 502, 503, 504, 505, 529 (n. 37), 605 (n.

132). JUAN GONZÁLEZ

(S) : 539 (n. 104). (H) : 330, 343.

JUAN GONZÁLEZ BUGÍA JUAN LÓPEZ DE BAEZA

(S) : 132 (n. 204), 133, 295, 396.

JUAN LÓPEZ DE CÓRDOBA

(C) : 557.

(H) : 343, 404 (n. 136), 446 (et n. 360), 643 (n. 366).

JUAN LÓPEZ DE TORRES

fils de l’infant Manuel, frère d’Alphonse X, et de Béatrice de Savoie : 77, 119,120 (et n. 123 et 125), 121 (et n. 128), 178, 184 (et n. 117), 186, 187, 202 (et n. 226), 212 (et n. 279), 214-215 (et n. 295), 224, 238 (et n. 31), 239 (n, 31), 266, 267, 305 (n, 35), 312 (n. 69), 390 (n. 79), 392 (n. 91), 407, 410 (n. 175), 476, 497 (n. 216), 508, 509 (et n. 290 et 294), 510 (et n. 297), 513 (n. 315 et 322), 514, 530-531 (et n. 45), 554-555 (et n. 202 et 203).

JUAN MANUEL,

JUAN MARTÍN

(C) : 549 (n. 170).

JUAN MARTÍNEZ DE BURGOS JUAN MARTÍNEZ DE LEYVA JUAN MATÍAS JUAN NÚÑEZ

(S) : 196 (et n. 186).

: 510.

(T) : 378 (et n. 28).

(H) : 332.

JUAN NÚÑEZ DE LARA

: 268, 471, 530, 551 (n. 181). : 99 (n. 12).

JUAN NÚÑEZ DE PRADO

(C) : 62, 80, 124 (n. 151), 239 (n. 31), 253, 280, 282, 285 (n. 310), 286, 287, 288, 308 (n. 51), 319 (et n. 112), 349 (n. 267 et 270), 350, 403 (et n. 129), 415 (n. 197 et 198), 429, 445 (n. 354), 453, 477 (et n. 95), 478, 484 (n. 133), 494 (n. 197),500 (n. 238), 516, 521 (et n. 368), 534 (n. 72), 540, 541 (n. 119), 543 (et n. 131), 555, 556, 557, 566 (n. 268), 570 (n. 286). JUAN NÚÑEZ DE PRADO

JUAN NÚÑEZ DE PRADO, JUAN ORTIZ CALDERÓN

père du précédent : 403 (n. 129).

(H) : 105 (n. 39), 381.

(S) : 129, 130, 131 (n. 196), 136 (n. 240), 195,199, 205, 211-212, 237 (et n, 19), 238 (n. 30), 254 (n. 123), 257, 276 (n. 258), 279 (n. 276), 281 (n. 284), 288, 291 (et n. 336), 306 (n-37), 328, 338, 343 (et n. 231), 377 (n. 23), 416 (n. 205), 422, 427, 428, 431 (n. 283), 444 (n.

JUAN OSÓREZ

794

344), 448 (n. 373), 483 (n. 126), 484, 530 (et n. 43), 532 (n. 56), 551 (et n. 181 et 182), 552 (et n. 184 et 185). JUAN PÉREZ

(C) : 180.

JUAN PÉREZ DE BADAJOZ

(S) : 117 (n. 107).

JUAN PÉREZ PONCE

: 312 (n. 69).

JUAN PÉREZ TRIGO

(H) : 337.

JUAN PÉREZ, neveu de Fernán Pérez Gallego : 416. JUAN PÉREZ, père de Gonzálo Yáñez de Novoa : 416. JUAN PONCE DE CABRERA

: 451, 497.

JUAN RAMÍREZ DE GUZHÁN JUAN RODRÍGUEZ

(C) : 181.

(T) : 379 (et n. 33).

JUAN RUIZ, archiprêtre de Hita : 71, 111. JUAN TENORIO JUAN YÁÑEZ

(S) : 556, 557 (n. 212).

: 100 (n. 13), 153 (n. 357), 446 (n. 357).

JUAN, l’infant -, fils d’Alphonse X et de Violante d’Aragon : 266, 424, 486, 487, 505, 509, 533,

554, 555. JUAN, l’infant -, fils de Jacques II d’Aragon et de Blanche d’Anjou : 617, 618. JUAN, l’infant -, fils des Rois Catholiques : 563.

épouse de l’infant Enrique fils de Ferdinand III et frère puîné d’Alphonse X : 126 (n. 160), 291 (et n. 336), 422.

JUANA NÚÑEZ DE LARA,

JUCELME (H) :536, 578. JUDAS MACCHABÉE

: 143.

Jumilla : 238 (n. 25), 541. KONRAD VON ERLICHSHAUSEN LAMBERTO DI SAMBUCETO

(Te) : 433 (n. 296).

: 390 (n. 78).

Languedoc : 19 (n, 82), 103 (n. 25), 152 (n. 357), 536, 597 (et n. 88), 607 (et n. 148), 616, 645 ; voir aussi Montpellier. LARA, comtes de - : 114.

Las Huelgas, le monastère de - (Burgos) : 119 (n. 115). Las Huelgas, le monastère de - (Valladolid) : 513. LÁZARO VÁZQUEZ

: 412.

Leça do Balio : 202 (n. 224), 203 (n. 228), 559 (n. 227). Ledesma : 327 (n. 166), 332, 339 (n. 214), 360 (n. 330), 408 (et n. 161), 559, 632. Lemos : 360 (n. 328). Lentini : 617. León : 21,27 (n, 120), 102, 103 (n. 24), 108-109 (et n. 53 et 55), 116, 158, 253 (n-117), 258 (n. 145), 276 (n. 257), 301 (n. 8), 305, 307 (n. 47), 342, 388, 430, 434 (n. 306), 449 (n. 381), 483 (n. 129), 511, 561 (n. 236), 637 (n. 326). LEONOR DE GUZMÁN,

571.

favorite d’Alphonse XI : 274 (n. 251), 480, 487, 516 (n. 338), 519, 537,

795

LEONOR LÓPEZ DE CÓRDOBA

: 418, 419 (et n. 218), 520 (et n. 363), 569 (n. 285).

LEONOR RUIZ DE CASTRO, seconde épouse de l’infant Felipe frère d’Alphonse X : 160 (et n. 404), 503 (et n. 256 et 257).

: voir Asturies, Castille et León, souverains d’-.

LEONOR PLANTAGENÊT

LEONOR, l’infante-, fille de Ferdinand IV et sœur d’Alphonse XI : 512.

Lérida : 641. Letur : 431 (n. 284). Library of the Order of Saint John : 25. Librilla : 472, 473, 567 (n. 272). Lisbonne : 53 (n. 105 et 108), 54 (et n. 108), 156, 199 (n. 206), 219, 591. Llerena : 191, 498, 517, 572. Lobón : 520 (n. 365). Locubín : 150 (n. 338), 319 (n. 112). Logroño : 28 (n. 135), 202. Londres : 546 (n. 147). LOPE DE LUNA LOPE NÚÑEZ LOPE ORTIZ

(H) : 155 (n. 365).

: 405 (n. 142).

LOPE PELÁEZ LOPE PÉREZ

: 216, 217,435.

(T) : 446 (n. 363).

(T) : 446 (n. 363).

LOPE PÉREZ DE BERRIO

: 396 (n. 122).

LOPE RODRÍGUEZ DE ROJAS LOPE RUIZ DE VILLEGAS LOPE SÁNCHEZ

(C) : 115, 212 (n. 277).

: 177 (n. 78).

: 595 (n. 70).

LOPE SÁNCHEZ DE BENDAÑA

(S) : 176, 570, 573.

LOPE SÁNCHEZ DE LA SOMOZA

(H) : 404 (n. 136), 408 (n. 163), 645-646.

Lora : 179. Lora del Río : 156 (n. 378), 185 (n. 125), 261 (n. 164), 350 (n. 272), 409, 634, 639. Lorca : 273, 277, 467. LORENZO

(S) : 66 (n. 167).

LORENZO PÉREZ

(A) : 565 (n. 259).

LORENZO PÉREZ HURTADO LORENZO PÉREZ MARTEL

: 99 (n. 11).

(H) : 201.

LORENZO SUÁREZ DE FIGUEROA LORENZO SUÁREZ GALLINATO

(S) : 4, 191, 203 (n. 231), 417.

(S) : 202 (n. 225), 224.

Lorraine : 578 (n. 328). Louis IX (SAINT LOUIS) et LOUIS X : voir France, royaume de -. Loulé : 135. LOURENÇO FERNANDES

(T) :59 (n, 133).

796

Lubrín : 290 (n. 331). LUCAS DE TÚY

: 95, 156 (n. 374), 169 (et n. 30), 170, 178, 220, 221, 222, 223.

Lucena : 89-90 (et n. 307), 91, 132, 285 (n. 312), 290 (et n. 330, 319 (n. 112), 478. LUDER VON BRAUNSCHWEIG

(Te) : 578 (n. 329).

Lugo : 22 (n. 96), 128, 199 (n. 204). LUIS DE GUZMÁN

(C) : 217, 454.

LUNA, lignage - : 115 (n, 95).

Macarena : 498. MACÍAS PÉREZ

(H) : 638 (et n. 332), 642.

Madrid : 119, 504, 514. MAFALDA DE PORTUGAL,

épouse d’Henri I er de Castille : voir Asturies, Castille et León,

souverains d’-. Magacela : 203, 339. Maitin : 608 (n. 152), 617. Majanta : 425 (n. 246). Malagón : 521 (n. 368). MALDONADO, lignage - : 396 (n. 120).

Mallén : 421 (n. 225). Mamelouks : 599 (n. 94), 605, 627. Manche : 7, 280, 320, 326, 347, 349 (et n. 265), 352, 353, 364, 371, 476, 545(n. 140). Manuel, l’infant - fils de Ferdinand III et de Béatrice de Savoie : 112 (n. 76), 114 (n. 93), 118 (et n. 114 et 115), 119 (et n. 115 et 120), 120 (n. 123), 212 (et n. 278), 424 (et n. 240). MANUEL, lignage - : 118-120, 410.

Manzalvos : 423. Manzanares : 349 (et n. 267), 453. Maqueda : 106, 349 (et n. 269), 477, 484 (n. 133). MARÍA DE MOLINA

:voir Asturies, Castille et León, souverains d’-.

MARÍA DE PADILLA, favorite de Pierre Ier : 182, 183 (n. 110), 515, 520. MARÍA DÍAZ

: 118.

MARÍA DOMINGO MARÍA MÉNDEZ

: 405.

MARÍA MIGUÉLIZ MARIE,

: 239. ; 118 (n. 109).

la Vierge - : 64, 83, 145, 146, 158-159 (et n. 393 et 395), 160 (n. 407), 161 (et n. 410),

225. MARIE DE PORTUGAL, épouse d’Alphonse XI : voir Asturies, Castille et León, souverains d’-. MARKWARD VON ANWEILER

: 606 (n. 134).

Marmelar : 406 (n. 149), 407, 600 (n. 101). Maroc : 603. MARQUIS DE GOZON

(H) : 409 (n. 167).

Marseille : 535, 597, 600, 602 (n. 112).

797

MARTEL, lignage - : 395-396 (n. 117). MARTIM FERNANDES

(AV.) : 243.

MARTIM GIL DE SOVEROSA :

422 (n. 231).

MARTÍN ALFONSO TÉLLEZ DE ALBUQUERQUE MARTIN ALFONSO TIZÓN

: 42.

: 308 (n. 55).

MARTÍN ALFONSO, l’infant -, fils naturel d’Alphonse X : 405. MARTÍN ALONSO DE OLIVERA

: 417 (n. 210).

(S) : 3, 525.

MARTÍN BARRAGÁN MARTÍN DE LÉÓN

: 78.

MARTÍN GASCÓN

(S) : 577 (n. 321).

MARTÍN LÓPEZ DE CÓRDOBA

(A/C) : 418, 419 (et n. 218), 518 (et n. 352), 520, 540 (et n. 109 et

110), 569 (et n. 285). MARTÍN MALO

: 63.

MARTÍN MARTÍNEZ

(T) : 379, 600.

MARTÍN NÚÑEZ (T) : 26 (n. 112), 266, 549. MARTÍN PÉREZ : 70. MARTÍN PÉREZ (S) : 405 (n. 142). MARTÍN RODRÍGUEZ

: 245 (n. 63).

MARTÍN RUIZ (H) : 405 (n. 142). MARTÍN SÁNCHEZ

(S) :500 (n. 236).

MARTÍN SÂNCHEZ DE SALZEDO MARTÍN YÁÑEZ

(H) : 408 (et n. 159).

: 128.

MARTÍN YÁÑEZ DE BARRUDO MARTÍN YÁÑEZ DO VINHAL

(A) ; 88, 191 (n. 161).

: 242 (n. 46).

MARTÍN, archidiacre de Jaén : 99.

Martos : 142 (et n. 281), 150 (n. 338), 170 (n. 33), 180, 215, 249 (n. 91), 250, 254, 256, 281 (et n. 286), 284 (et n. 302), 285 (n. 302), 312 (n. 69), 412 (n. 184), 497. Masdeu : 577 (n. 325). Matrera : 249 (et n. 92), 250, 286, 392 (n. 90), 466, 478, 491 (n. 182), 549 (n. 165). MATTHIEU PARIS : 68. MAYOR VÁZQUEZ

: 417, 418.

Mayorga : 438 (et n. 328), 475, 600. Mazarabuzac : 99 (n. 12). Medellín : 269 (n. 218). Médes : 607. Medina de las Torres : 345. Medina del Campo : 53 (et n. 108), 54 (et n. 109), 57 (n. 125), 104, 110, 136 (n. 236), 144, 153 (n. 357). 159 (n. 401), 245, 327 (n. 164), 377, 379, 385, 425 (n. 248), 427 (n. 257), 446 (n. 363), 575. Medina Sidonia : 491 (n. 180), 624.

798

Medinaceli : 112, 149 (n. 329). MÉLEN SÚÁREZ

: 5I9.

MELENDO RODRÍGUEZ GALLINATO

(S) : 223.

Membrilla del Tocón, La : 432 (n. 291). Membrillera ; 405 (n. 143). MENCÍA FERNÁNDEZ

: 313 (n. 72).

MENDARIAS DE VALBUENA

(H) : 413, 638 (et n. 337), 639 (n. 346).

Mendiants, ordres - : 75, 108 (n. 53), 111, 119 (et n. 121), 120. MENDOZA, lignage - : 454. MENESES, lignage - : 395 (n. 114).

Mercédaires : 152 (n. 351). Mérida : 88, 126, 157, 193 (n. 178), 200 (n. 213), 250, 253 (n. 117), 305 (n. 38), 360 (n. 331), 367 (n. 373), 375 (et n. 13), 376,437 (n. 323), 438 (n. 327), 444 (n. 344), 445, 448, 449 (et n. 379), 504, 539, 591. MÉRINIDES :

79 (n. 248), 83, 93, 94, 148 (n. 325), 173, 174 (n. 61), 179, 240, 244, 245 (n. 66), 248, 249 (et n. 92), 253, 265, 272, 274, 284, 294, 296, 484, 499, 503, 514 (n. 326), 551, 623, 641. ABŪ YŪSUF YA‘QŪB, quatrième sultan mérinide [r. 1258-1286] : 249, 284, 294.

Mesa de Belorado, La : 492. Meseta méridionale : 7, 10, 15, 150, 239, 240 (et n. 37), 299, 317, 318, 354, 365 (n. 361), 366, 369, 370, 371, 464. Meseta septentrionale : 149 (n. 332), 158, 304 (et n. 29), 359, 370, 464, 484, 485, 511, 595. Messine : 598 (n. 88), 637 (n. 330). Mesta : 282,310 (et n. 58), 370. MEXÍA, lignage - : 394 (et n. 106), 396 ,418, 419 (n. 217), 520 (n. 365). MICHEL PALÉOLOGUE

: 301.

MICHEL, saint - : 157, 158.

Miedes : 581. MIGUEL YÁÑEZ

: 361 (n, 333).

Miguelturra : 362 (n. 341). Minho : 489, 536 (n. 82). Moclín : 82, 257 (et n. 138), 268, 294, 395, 624. Mohernando : 131, 477, 480. Moimenta : 654. MOÏSE ARRAGEL DE GUADALAJARA

: 434.

Mondoñedo : 129 (n. 188). Monfragüe : 322 (n. 131), 465. Mongols : 44, 605. Monsanto : 236 (n. 14). Montalbán : 66, 129 (n. 186), 186 (et n. 131), 190 (n. 155), 201 (et n. 218), 219, 302, 339, 348 (n. 260), 451 (n. 389), 496, 540 (et n. 108), 578, 579, 620.

799

Montánchez : 184 (n. 118), 246, 250 (n. 95), 370 (et n. 394), 395, 412 (n. 186), 448 (n. 373), 450. Montemolín : 250 (n. 98), 345, 498, 505. Montesa, ordre de - : 21, 51, 81, 137, 217, 253, 273, 328 (n. 172), 406 (et n. 147), 531 (et n. 49), 625 (n. 256), 626. Montferrat : 155 (n. 367), 56. Montiel : 141, 175, 320 (n. 115), 363 (n. 349), 371, 519, 572, 574 Montilla : 287. Montjoie, ordre de - : 150 (n. 335), 575, 603 (et n. 121), 611. Montoro : 551 (n. 179). Montouto : 654. Montpellier : 629 (n. 282), 641 (n. 363). Montserrat, 161 (n. 409). Monturque : 287. Monzón : 130 (n. 193). Mora ; 573. MORÁN PÉREZ

: 115.

MORÁN, lignage - : 115, 116, 117 (n. 105).

Moratalaz : 421. Moratalla : 281. Moreruela : 341 (n. 221), 360 (n. 327), 421. Morimond : 55, 67, 70, 73, 77,196, 210, 237, 270, 295, 527, 528, 529, 531, 533 (et n. 65), 534, 563. Morón de la Frontera : 200 (n. 213 et 215), 248, 254, 279, 469, 491 (n.180), 565 (n. 259), 571, 624. Moscoso, lignage - : 396 (n. 119). Móstoles : 337. Mota de los Caballeros, La : 606 (n. 138). Moura : 64, 362 (n, 345), 466, 468, 485, 595. Mourão : 362 (n. 345), 485, 595. Moya : 151 (et n. 342 et 347). MUḤAMMAD

II, MUḤAMMAD IV et MUḤAMMAD VI : voir Grenade et royaume de Grenade.

Mula : 264 (n. 171). Munio, San - : 157 (n. 385). Muño Alfonso : 592 (et n. 49). MUÑO FERNÁNDEZ DE RODEIRO:482 (n. 122).

Murcie et royaume de Murcie : 2, 7, 27 (et n. 117), 42 (n. 32), 92, 107 (n. 52), 108 (n. 53), 120, 122 (n. 136), 141 (n. 269), 147, 152 (n. 351), 211 (et n. 272), 218 (et n. 309), 237, 242 (et n. 46 et 49), 243, 257, 264, 276, 279 (n. 276), 283 (et n. 291 et 292), 289, 300, 308 (et n. 49 et 50), 318, 320, 328, 367, 410, 416, 468 (et n. 34), 471, 512, 526, 527, 548, 549, 558, 581, 621, 623, 651.

800

Mures : 354. Murviedro : 271, 518. Nájera : 162 (n. 414), 518 (et n. 352), 573 (n. 306), 591 (n. 41). Naples et royaume de Naples : 47, 549 (n. 170), 598 (n. 88). Nasrides : voir Grenade et royaume de Grenade. Navarre et Navarrais : 14 (n. 55), 39, 41, 42 (et n. 28), 50, 113 (n. 83), 117, 143 (n. 288), 162 (n. 414), 313 (n. 77), 383 (n. 52), 396, 409 (n. 167), 490 (n. 175), 543 (n. 133), 575, 596 (n.77), 633, 645, 654. Navas de Tolosa, Las : 4, 82, 94 (n. 329), 142 (n. 281), 171, 176, 270. Nicobar : 477. NICOLAS III et NICOLAS NICOLAS LORGNE

IV : voir Papauté.

(H) :595.

Nicosie : 638. Niebla : 26 (n. 112), 103, 222, 223 (n. 337), 269, 272, 349, 549. Norvège : 247 (n. 78). NUÑO FREIRE DE ANDRADE NUÑO CHAMIZO NUÑO GÓMEZ

(Ch.) : 219.

(A) : 82, 317 (n. 103), 348, 350 (et n. 273), 450 (n. 384), 565 (n. 261).

(C) : 124 (n. 151).

NUÑO GONZÁLEZ

(H) : 381 (n. 45), 408 (et n. 159).

NUÑO NÚÑEZ : 341 (n. 222). NUÑO PÉREZ DE MONROY NUÑO SUÁREZ

: 100 (et n. 17).

(H) : 409 (et n. 166 et 168), 579 (n. 331), 639 (et n. 341).

Ocaña : 261 (n. 164), 314, 318, 324 (n. 149), 325 (n. 156), 401, 346 (n. 248), 431 (n, 283), 433 (n. 292), 483 (n. 128), 485,498 (n. 224). ODON DE CHERITON ODON DES PINS

: 70,74.

(H) : 105 (n. 38), 628 (n. 275).

Oliva : 606 (et n. 139), 615. Olivenza : 354. OLIVIER DE PADERBORN

: 271.

Olmos : 124, 280 (n. 280), 340 (n. 217), 341, 360 (n. 330), 391, 425 (n. 247), 428 (n. 261), 446, 579 (n. 331), 631, 637 (n. 326). Olvera : 246. Ombrie : 157. Orce : 281, 284. Oreja : 112 (n. 77), 396 (n. 119). Orense : 53, 54 (n. 108 et 111), 57 (n. 125), 136 (n. 236), 378 (n. 29), 379 (n. 30), 410. Orient méditerranéen : 594, 595, 596, 597 (et n. 83 et 88), 598 (et n. 88), 599 (et n. 96), 600 (et n. 98), 601, 602, 604, 605, 609, 611, 612, 613, 614 (et n. 184), 626, 627, 628, 629, 631, 634, 635 (et n. 314), 636 (n. 318), 637 (et n. 330), 640, 642, 643, 644, 647 ; voir aussi Chypre, Rhodes, Terre sainte. Orihuela : 180 (n. 92), 273, 431 (n. 284), 492.

801

Oropesa : 279. Orsara : 608 (n. 153), 616, 617, 618. Ortejícar : 80, 241 (n. 45), 287, 476, 483 (n. 125). Ortigosilia : 100 (n. 13). Oruña : 428 (n. 261), 637 (n. 326). Osera : 204,323. Osma : 504 (et n. 266), 552 (n, 188), Osuna : 180 (n. 92), 248, 282 (et n. 287), 466,469, 526. OSUNA, ducs d’- : 417. OSWALD, saint - : 157 (n. 384).

Otos : 354, 484 (n. 133), 569. Outremer : voir Orient méditerranéen. Oviedo : 205 (et n. 240), 539 (n. 104). PADILLA, lignage - : 395 (n. 116).

Palazuelos : 288, 450, 531, 542, 554, 566. Palencia : 27 (n. 120), 53 (n. 105), 69, 86, 122 (et n. 135), 128 (n. 178), 151 (n. 348), 205, 405. Palenzuela : 189. Palerme : 564 (n. 255). Pampelune : 543 (n. 133). Pampliega : 107 (n. 52). Pancorbo : 118. Panóias : 484. Papauté : 128 (et n. 178), 129, 130 (n. 191), 271, 549 (n. 170), 586,589-590, 593, 601, 604, 606, 608 (n. 154), 609, 622, 625-626. JEAN VIII [r. 872-882] : 589. ALEXANDRE II [r. 1061-1073] : 589. URBAIN II [r. 1088-1099] : 48, 586, 590. PASCAL II [r. 1099-1118] : 41. ALEXANDRE III [r. 1159-1181] : 61 (n. 144), 605 (n. 128). [INNOCENT III] (LANDO FRANGIPANE DI SEZZE ) [r. 1179-1180] : 605 (n. 128). INNOCENT III (LOTARIO DI SEGNI) [r. 1198-1216] : 48, 114, 130 (n. 191), 602. HONORIUS III [r. 1216-1227] : 271 (n. 228), 326, 602. GRÉGOIRE IX [r. 1227-1241] : 604, 608, 610. INNOCENT IV [r. 1243-1254] : 64 (n. 159), 78, 129, 130 (n. 191), 443, 447 (n. 368), 604, 605, 607 (et n. 145), 608 (et n. 152), 611, 612. ALEXANDRE IV [r. 1254-1261] : 44, 57, 118 (et n. 112), 129, 314 (n. 82), 326 (n. 160), 527. URBAIN IV [r. 1261-1264] : 64 (n. 159), 78, 495, 529 (n. 36), 616. CLÉMENT IV [r. 1265-1268] : 137, 309, 529 (n. 36), 597, 616. GRÉGOIRE X [r. 1271-1276] : 44, 46, 47, 79, 196, 605 (n. 132), 616, 621-622, 626. NICOLAS III [r. 1277-1280] : 39 (n. 13), 79. NICOLAS IV [r. 1288-1292] : 46 (et n. 55), 47 (et n. 63). Boniface VIII [r. 1294-1303] : 54 (n. 113), 65 (n. 161), 287 (n. 317), 288 (n. 321), 338 (n. 204),

802

428 (n. 263), 507 (n. 279), 598 (n. 88), 618 (n. 217). BENOÎT XI [r. 1303-1304] : 619. CLÉMENT V [r. 1305-1314] : 47, 50, 51, 52 (et n. 100), 53, 59 (et n. 129), 303 (n. 19), 308 (n. 47), 313, 559 (n. 227), 615, 619-620, 640. JEAN XXII [r. 1316-1334] : 59 (n. 132 et 134), 67 (et n. 175), 68, 73, 79, 81 (et n. 258), 101 (n. 21), 137, 292-293 (et n. 341), 305, 308 (n. 51), 310, 311 (n. 63), 360, 390 (n. 78), 426 (et n. 254 et 256), 437 (n. 324), 451 (n. 389), 474, 559 (et n. 227), 618, 626, 628. BENOÎT XII [r. 1334-1342] : 65 (n. 162), 198 (n. 197), 274 (n. 251), 311 (n. 63), 543 (et n. 133). CLÉMENT VI [r. 1342-1352] : 133, 634-635. INNOCENT VI [r. 1352-1362] : 78, 442 (n. 334), 451 (n, 389), 500 (et n. 239), 580, 643 (n. 367). URBAIN V [r. 1362-1370] : 519, 581 (n. 346), 635. GrégoireXI [r. 1370-1378] : 635, 636 (et n. 321), 645. [CLÉMENT VII] (ROBERT DE GENÈVE) [r. 1378-1394] : 198, 543 (n-135). [BENOÎT XIII] (PEDRO DE LUNA) [r. 1394-1422] : 198. Paracuellos de Jarama : 367, 480. Paradinas : 638. Paramo : 147, 526 (n. 16). Paredes de Nava : 238. Paris : 122 (n. 133). Parral, El : 416. PASCAL II : voir Papauté.

Passion, ordre de la - : 435 (n. 310). PAY GÓMEZ BARRETO PAY SOGA

(T) : 386 (n. 67).

: 129 (n. 189).

PAYO RODRÍGUEZ

(H) : 442, 443.

Pays-Bas : 149 (n. 333). PEDRO

(T) : 54 (n. 110), 327 (n. 164), 378 (n. 29), 427 (n. 257).

PEDRO ARIAS

(H) : 323, 546 (et n. 147).

PEDRO ARIAS DE ALDAO PEDRO DE BRIVES

: 247 (n. 77).

(T) : 378 (n. 29).

PEDRO DE GRACIA DEI

: 84.

PEDRO DE MELGAR

: 415 (n. 196).

PEDRO DE OROZCO

(S) : 3, 145 (n. 303), 177, 196, 252, 442, 447 (n. 365), 525, 604 (n.128), 613.

PEDRO DE SYBILIA

(H) : 420 (et n. 221).

PEDRO DÍAZ

(H) : 639, 646 (et n. 386).

PEDRO DOMÍNGUEZ PEDRO EANES

(H) ; 405 (n. 142).

: 118 (n. 109).

PEDRO ESCACHO

(S) : 28 (n. 123).

PEDRO ESTÉBAÑEZ CARPENTEYRO PEDRO FERNÁNDES CALHEROS PEDRO FERNÁNDEZ

(C) : 516, 517, 521 (n. 368).

(S) : 578.

(S) : 130 (et n. 191), 180 (n. 92), 290 (n. 330).

803

(S), fondateur de l’ordre de Santiago : 122, 145, 524, 525, 603, 604 (et n. 124), 605 (n. 128), 609, 610. PEDRO FERNÁNDEZ

PEDRO FERNÁNDEZ CABEZA DE VACA PEDRO FERNÁNDEZ CALLEROS

(S) : 206 (n. 247).

: 190 (n. 155).

PEDRO FERNÁNDEZ DE CASTRO :560. PEDRO GARCÉS DE CARIÑENA

: 217 (n. 301).

: 308 (n. 51).

PEDRO GARCÍA

PEDRO GARCÍA DE PADILLA

(C) : 412 (et n. 184).

(C) : 3, 213 (et n. 285), 417.

PEDRO GIRÓN

PEDRO GÓMEZ BARROSO

: 190 (n, 154).

PEDRO LÓPEZ DE AYALA

: 175, 186, 515, 557, 569, 571.

PEDRO LÓPEZ DE BAEZA (S) : 89, 131-133 (et n. 204), 134-135, 137-139 (et n. 259), 246, 311 (n. 66), 364, 396 (et n. 122), 430, 433, 453 (et n. 394), 574. PEDRO MARÍN

: 83,150, 320.

PEDRO MARTEL

: 396 (n. 117).

PEDRO MARTÍNEZ DE FE PEDRO MIGUÉLEZ

: 473.

(H) : 204.

PEDRO MUÑIZ DE GODOY

(C) : 206 (n. 246), 518, 519 (et n. 359), 520, 521 (n. 368).

(S) : 261 (n. 164), 234, 394 (et n. 107), 471, 504-505, 507, 527 (n. 28), 567 (n. 272), 623, 625 (et n. 257). PEDRO NÚÑEZ

PEDRO NÚÑEZ DE GUZMÁN PEDRO ORTIZ DE SALZEDO PEDRO OVÁREZ PEDRO PÉREZ

: 205 (n. 244).

(H) : 637 (n. 330).

(H) : 115 (et n. 98), 388, 389, 465 (n. 9), 546 (et n. 150).

(S) : 127.

PEDRO PÉREZ DE SAHAGÚN PEDRO PONCE DE LEÓN PEDRO RODRÍGUEZ

: 472 (n. 64).

: 90 (n. 311), 411 (et n. 177).

(C) : 432.

PEDRO RUIZ (C) : 392 (n. 92). PEDRO RUIZ DE BERRIO

: 396 (n. 122).

PEDRO RUIZ DE SANDOVAL

(S) : 175 (et n. 70), 177, 572, 573 (n. 306).

PEDRO SÁNCHEZ

: 473,

PEDRO SÁNCHEZ

(H) : 101 (n, 20).

PEDRO SÁNCHEZ

(S) : 201 (et n. 222), 396, 413.

PEDRO SANCHO PEDRO TAFUR

: 199.

; 213 (n. 284).

PEDRO VELASCO PEDRO YÁÑEZ

: 389.

: 108 (n. 55).

PEDRO YÁÑEZ (A/C) : 236, 411, 416 (et n. 204), 467 (n. 31), 468, 526-527 (et n. 24), 528, 529 (et n. 37), 548, 565 (n. 262).

804

PEDRO, l’infant - fils de Sanche IV et de Maria de Molina : 68, 266, 293 (et n. 344). PEDRO, l’infant-, fils d’Alphonse XI et de Marie de Portugal : voir Pierre I er de Castitle. PELAYO

(A) : 109.

(S) : 4, 26 (n. 112), 28 (n. 123), 60 (n. 135), 63 (et n. 155), 66 (et n. 170), 82, 95,122 (n. 136), 125, 130 (n. 191), 134, 135 (et n. 229), 136 (n. 240), 145 (et n. 305), 147, 173 (et n. 58), 174 (n. 60 et 61), 185, 190 (et n. 155 et 157), 193-195, 200 (n. 213), 201 (et n. 218), 210 (n. 267), 218 (et n. 309), 219-225 (et n. 327), 242 (n. 46), 245, 252, 253 (n. 117), 256, 257, 262 (n. 168 et 171), 263-264, 266, 268, 272, 273, 276, 290 (et n. 330), 302, 314 (et n. 82), 330 (n. 179), 332, 337 (et n. 200 et 203), 342, 345, 346 (n. 248), 367, 370 (n. 394), 375 (n. 9), 376, 382 (n. 46), 391, 394 (n-104), 401, 409, 415, 416 (et n. 201), 428, 436, 437 (n. 322), 442-444 (et n. 346), 449 (n. 381), 450, 454 (et n. 398), 467 (n. 32), 468, 502-503, 531, 549, 575, 578, 604, 605, 607 (et n. 145), 612 (et n. 171), 613.

PELAYO PÉREZ CORREA

Penamacor : 579 (n. 331), 654 (n. 5). Peña : 281. Peñafiel : 118, 120, 348, 424 (n. 240). Peñalver : 316 (et n. 97), 444 (n. 342). Peñausende ; 425, 480. Peñoso : 446 (n. 358). (A) : 396, 399, 450 (n. 384), 565 (et n. 259 et 261).

PER ALFONSO PANTOJA PER AZNÁREZ

(S) : 130, 131 (n. 196), 552 (n. 185).

PERE DE CASTELLÓ

(T) : 601 (n. 106).

PERE DE MONCADA

(T) : 599.

PERO DÍAZ DE AGUAYO

(C) : 287.

PERO MARTÍNEZ DE ALCÁZAR PERO MÉNDEZ DA FONSECA PETER VON DUSBURG

: 63.

: 615,

PHILIPPE DE MÉZIÈRES PHILIPPE DE PÉROUSE

: 416.

: 435 (n. 310), 639.

: 87.

PHILIPPE III LE BON, duc de Bourgogne : 213 (n. 285), 214 (n. 285). PHILIPPE IV, roi de France : voir France, royaume de-. PHILIPPE LE BEAU

: voir Asturies, León et Castille, souverains d’-.

PHILIPPE LE BEL : voir Philippe IV, roi de France.

Piedrabuena : 93. PIERRE D’AUBUSSON

(H) : 654.

PIERRE DE CORNEILHAN

(H) : 435 (n. 309).

PIERRE Ier DE CASTILLE

: voir Asturies, León et Castille, souverains d’-.

er

PIERRE I DE PORTUGAL

: voir Portugal et Portugais.

PIERRE II, PIERRE III et PIERRE IV D’ARAGON

: voir Aragon et Aragonais.

PIERRE, saint - : 158. PIETRO COLONNA, le cardinal- : 129 (n. 180).

805

PIMENTEL, lignage - : 413.

Plani : 100 (n. 13). Plasencia : 168 (n, 23), 178 (n. 80), 269 (n. 218). Pliego : 283, 476, 565. Población de Campos : 244 (n. 61), 309, 324 (n. 150), 327, 330, 337 (n. 197), 344, 415 (n. 196), 442, 579 (n. 338), 597. Poiares : 156 (n. 373). Ponce de Cabrera : 90 (n. 311). PONCE DE LEÓN , lignage - : 90 (et n. 311), 395.

Ponferrada : 51 (n. 94), 158 (et n. 393), 325 (n. 152), 332, 336, 406 (n. 144). PONS DE BROZET

(T) : 39 (n. 13), 594 (n, 60).

Pont d’Artigues : 616. Porcuna : 312 (n. 69), 497. Portalegre : 92 (n. 322). Portilla : 238. Portomarín : 153, 203 (n. 231), 327, 331, 332, 333, 339 (n. 214), 341 (et n. 222), 361 (n. 333), 407, 442, 482 (n. 122), 536, 581 (n. 346), 632, 637 (n. 326). Portugal et Portugais : 8, 12 (n. 46), 14 (n. 55), 26 (n. 112), 51, 81, 106, 112 (n. 78), 131 (n. 196), 132, 146 (n. 310), 147 (n. 315), 155, 156 (n. 373), 169 (n. 27), 195 (n. 179), 202 (n. 224), 203 (n. 228), 212, 213, 220, 235 (n. 12), 236 (et n. 14), 236 (n. 14), 237, 238 (et n. 24) 238 (n. 24), 243, 250, 252 (n, 108) 252 (n. 108), 313 (n. 76), 328 (et n. 169), 381 (n. 45), 394, 406, 407, 411 (et n. 182), 413, 434, 461 (n. 1), 474, 479, 484 (n. 131), 493, 496, 529, 535, 536, 540, 549 (et n-169), 551, 559 (n. 227), 575 (et n. 318), 577 (et n. 321), 578-579 (et n. 327 et 331), 588 (n. 24), 595, 599 (n. 97), 600, 617, 619, 625, 633 (n. 307), 635, 640, 642, 644 (et n. 376), 645, 654 (et n. 5) ; voir aussi Algarve et Lisbonne. ALPHONSE Ier ENRIQUEZ [r. 1143-1185] : 236 (n. 14). SANCHE II [r. 1233-1248] : 190, 236, 422 (n. 231). ALPHONSE III [r. 1248-1279], frère du précédent : 59 (n. 132), 135, 185, 221, 223, 403 (n. 129), 422 (n. 231), 493, 549. DENIS Ier [r. 1279-1325], fils du précédent : 42 (n. 32), 52 (n. 96 et 98), 129 (n. 189), 328, 474, 479 (et n. 109), 484, 493, 496 (n. 209), 535, 559 (n-227), 577, 617. ALPHONSE IV [r. 1325-1357], fils du précédent : 238 (n. 24), 246 (n. 70). PIERRE I er [r. 1357-1367], fils du précédent et de l’infante Béatrice fille de Sanche IV de Castille : 219, 238 (n. 24), 514. JEAN Ier [r. 1385-1433], fils du précédent : 219, 646. Pouilles : 575 (n. 318), 598 (n. 88), 608 (et n. 152, 153 et 154), 617 (et n. 208). Prémontrés : 48, 75, 306 (n. 43), 340 (n. 217), 341. Priego : 150 (n. 338), 238, 279, 286, 319 (n. 112), 392 (n. 92), 465, 478, 479, 483 (n. 127). Provence : 19 (n. 82), 105 (n. 36), 115 (et n. 95), 155, 158 (n. 389), 190, 331 (n. 189), 356 (n. 305), 361 (n. 337), 376 (n. 16), 384 (n. 60), 393 (n. 102), 394 (n. 108), 409, 534, 594 (n. 60), 596 (n. 77), 597 (et n. 88), 600 (n. 100) ; voir aussi Marseille. Puebla de Alcocer : 369 (et n. 388). Puebla de Almoradiel, La : 352.

806

Puebla de Montalban, La : 348 (n. 260). Puebla de Sancho Pérez, La : 317 (n. 105). Puente Fitero : 149 (n. 332), 153, 155, 200 (n. 216), 258 (n. 147), 280 (n. 278), 306 (n. 43), 340 (et n. 217), 341, 391 (n. 84), 596, 638. Puente Orbigo : 153, 155 (et n. 365), 244 (n. 61), 327 (et n. 166), 331, 334, 339 (n. 213), 343-344, 382 (n. 49), 391, 404 (n. 136), 442, 446, 482, 580 (n. 342), 630 (n. 284), 642, 643 (n. 366). Puerto de Santa María, El : 161 (n. 409), 621. Quintanar : 350, 483 (n. 125). Quintela : 383. Quiroga : 428 (n. 261), 442, 446, 631, 637 (n. 326). QUIXADA, lignage - : 395 (n. 116).

: 145.

RAIMUNDO DE FITERO RAMIR LORENZO

(C) : 186, 202 (et n. 225 et n. 226).

RAMIRE Ier, roi des Asturies : voirAsturies, Castille et Léon, souverains d’-. RAMON DE SA GUARDIA RAMON LLULL

(T) : 577 (n. 325).

: 47, 48 (et n. 68), 49 (n. 74), 99 (n. 11), 214, 215 (et n. 295), 603 (n. 119), 607 (n.

146). RAYMOND BÉRANGER RAYMOND CAY

(H) : 566.

(H) : 633 (n. 306).

RAYMOND DE FITERO

: 435.

Real Academia de la Historia : 2,3, 24, 28 (n. 135). Reina : 146 (n. 312). Reinoso : 324 (n. 150), 405 (n. 138 et 141). Requesende : 118 (n. 109). Rhénanie : 149 (n. 333), 157 (n. 384). Rhodes : 73, 189, 265 (et n. 190), 292 (n. 339), 305 (n. 33), 381 (n. 42), 390 (et n, 78), 401, 406, 408, 409 (et n. 166), 413, 420 (et n. 224), 428 (n. 265), 433 (n. 300), 566, 579 (et n. 331), 597 (n. 83), 627-628, 629, 630, 631, 632, 633, 634, 635, 636, 637 (et n. 330), 638 (et n. 332), 639 (et n. 341 et 345), 640, 641, 642, 643 (et n. 369 et 371), 644, 645, 646, 654 (et n. 7). Ribadavia : 118 (n. 109), 381 (n. 45), 408 (et n. 161), 637. Ribas del Sil : 536 (n. 82). Ribera : 360 (n. 331). Ricla : 579 (n. 331). Ricote : 281, 308 (n. 49). Robaina : 356 (n. 303). Robayna : 420, 644. ROBERT DE JOILLY

(H) : 644, 645-(n. 382).

ROBREDO DE MONTÁNCHEZ

(S) : 329, 375, 391 (n. 84), 437 (n. 322).

RODRIGO ALFONSO DE LOGROÑO (H) : 380, 407, 408 (n. 162), 428 (n. 261), 580 (et n. 343), 581, 632, 637 (et n. 326), 641 (n. 366).

807

RODRIGO ÁLVAREZ

(Mj) : 603.

RODRIGO ÁLVAREZ DE ASTURIAS :480 (et n. 113). RODRIGO DE BERRIO RODRIGO DÍAZ

: 396 (n. 122).

(T) : 54, 379 (et n. 34).

RODRIGO FERNÁNDEZ

: 112 (n. 76).

RODRIGO FERNÁNDEZ

(T) : 323 (n. 154), 379 (et n. 33).

(H) : 645.

RODRIGO GÓMEZ

RODRIGO GONZÁLEZ DE LARA

: 41 (et n. 24), 592 (et n. 50).

: 76 (n. 229), 82, 114 (n. 92), 145, 167, 169-171, 173, 176, 178, 215, 250, 262 (n. 169), 495, 520 (n. 361).

RODRIGO JIMÉNEZ DE RADA

RODRIGO MARTEL

: 434 (n. 303).

RODRIGO NAVÃES

(T) : 406 (n. 145).

RODRIGO PELÁEZ

(S) : 434 (n. 307).

(H) : 634.

RODRIGO PÉREZ

RODRIGO PONCE DE LEÓN RODRIGO RODRÍGUEZ

: 54, 412. (C) : 213 (et n. 284).

RODRIGO TÉLLEZ GIRÓN RODRIGO YÁÑEZ

(T) : 31 (n. 94), 84, 153 (n. 357), 446 (n. 363), 597, 600 (et n. 100), 601.

RODRIGO YÁÑEZ MEXIA ROGER BACON

: 224, 225.

(S) : 437 (n. 324).

: 137.

ROGER DE MONTALT ROGER DES PINS

(H) : 644.

(H) : 380, 384 (n. 58), 631, 637, 644 (n. 376).

ROIS CATHOLIQUES

: voir Asturies, Castille et León, souverains d’-.

Rome : voir Papauté. ROMERO PÉREZ

(C) : 249 (n. 91).

Roncevaux : 48. Ronda : 310, 492 (et n. 183). Rubiales : 313 (n. 73). Rueda : 209. Ruou : 575 (n. 318). Rute : 91, 319 (n. 112). RUY BERMÚDEZ

: 409 (n. 167).

RUY BERMÚDEZ

(H) : 380.

RUY CHACÓN

(S) ; 339, 418 (n. 216), 450 (n. 384), 520 (n. 366), 521 (n. 366), 570 (n. 290).

RUY DÍAZ DE BERRIO

: 132.

RUY FERNÁNDEZ DE VILLALOBOS RUY GIL DE VILLALOBOS

: 114.

505.

RUY GÓMEZ (AV.) : 190. RUY GONZÁLEZ BUGÍA

(H) : 344, 408 (n. 163).

808

RUY GONZÁLEZ DE ILLESCAS

(S) : 186, 557.

RUY GONZÁLEZ DE MANZANEDO

; 395 (n. 113).

RUY GUTIÉRREZ DE HINESTROSA

: 418, 520.

RUY MARTÍNEZ BUGÍA

(H) : 401.

RUY MARTÍNEZ DE MOSQUERA

: 358 (n. 314), 367.

RUY PÉREZ (S) : 432 (n. 291). RUY PÉREZ DE BOLAÑOS RUY PÉREZ DE JAÉN

(H) : 179, 318 (n. 105), 561.

: 249 (n. 90).

RUY PÉREZ DE ULLOA

(S) : 396 (n. 119).

RUY PÉREZ DE VILLEGAS

: 111.

(C) : 41 (et n. 26), 82, 88, 218 (et n. 311 et 312), 219 (n. 313), 238, 254 (n. 123), 279 (n. 273), 284 (n. 297), 285, 294 (et n. 348), 323 (n. 140), 359 (et n. 325), 395 (n. 115), 442, 451, 473, 478, 530, 551 (et n. 179 et 182), 552, 613 (et n. 179).

RUY PÉREZ PONCE

RUY PONCE DE LEÓN

: 434 (n. 306).

RUY SÁNCHEZ

(C) : 180 (n. 92).

RUY VÁZQUEZ

(A) : 28 (n. 136), 200, 203, 339, 428 (n. 264).

SAAVEDRA, lignage - ; 396 (et n. 119).

Sabiote : 124 (n. 151), 282 (n. 286), 311, 466. Safed : 140 (n. 265). Sahagún : 358, 558 (n. 221). Saint-Empire : 161, 577, 578 (n. 328). Saint-Gilles : 561. Saint-Jacques de Compostelle : 52 (n. 98), 53 (n. 105 et 108), 161, 273, 554, 591, 633. Chemin de Saint-Jacques : 148, 153, 161, 162 (et n. 412), 280 (n. 278), 371 (n. 398). Saint-Jean d’Acre : 42 (et n. 31), 44, 45, 47,101 (n. 18), 147 (et n. 315), 499, 598 (n. 88), 599, 601, 614. Saint-Sébastien : 621, 654. Saint-Sépulcre, l’ordre du - : 156 (n. 373). Sainte-Marie des Teutoniques, ordre de - : 47, 69, 73 74, 113 (n. 80), 128 (n. 179), 131, 137, 146 (n. 309), 149 (n. 333), 184 (n. 119), 243 (et n. 56), 254 (n. 122), 374 (n. 5), 376 (n. 16), 430 (n. 277), 433 (n. 296), 536 (n. 86), 564 (n. 255), 574, 575 (n. 314), 578 (et n. 328 et 329), 584 (n. 2), 584-585 (n. 7), 594 (n. 60), 606 (et n. 138), 615, 616, 621 (et n. 233), 627. SALADIN

; 171.

Salado : 84, 173, 241, 268, 270, 284. Salamanque : 27 (n. 120), 57, 128 (n. 174), 324 (n. 150), 327 (n. 166), 332 (n. 191), 339 (n. 214), 391, 475, 481 (n. 117), 489, 632, 634. Salas : 161 (n. 409). Salé : 39. Salvaleón : 466, 471 (n. 60), 526. Salvatierra : 94 (et n. 329 et n. 330), 169, 170 (n. 33 et 34). San Andrés (La Vega de Espinareda) : 332.

809

San Audito (Cozuelos) : 100. San Bartolomé de Tarifa, ordre de - : 81. San Clemente (Tolède) : 204, 482 (n. 123), 539 (n. 104). San Esteban de Briancon : 361 (n. 333). San Esteban de Gormaz : 469. San Esteban (Ribas de Sil) : 489. San Esteban del Puerto : 617. San Felices (Amaya) : 503 (et n. 256). San Fiz do Ermo : 127 (n. 173), 306 (n. 43). San Gil de Zamora : 339 (n. 214), 408, 632. San Isidore (León) : 561 (n. 236). San Jorge de Luna, l’ordre de - : 217, 435. San Juan del Camino : 330, 331 (n. 188), 343. San Juan Douve : 361 (n. 333). San Lorenzo de Limia : 391 (n. 84). San Luis de los Caballeros, la confrérie de - : 217. San Marcos (León) ; 21, 108 (et n. 53), 109, 307 (n. 47), 483 (n. 129). San Martin de la Cueza : 472 (n. 64). San Miguel (Burgo) : 598 (n. 88). San Miguel del Pino : 442, 632. San Millán de la Cogolla : 382. San Pedro de Arlanza : 436. San Pedro (Gumiel) : 528, 533. San Pedro de Latarce : 51 (n. 94), 426 (et n. 255). San Pedro de Montes : 332. San Pedro de Torrecilla : 405 (n. 142). SANCHA ALFONSO

: 313.

SANCHA GONZÁLEZ

: 377 (n. 23).

SANCHA GONZÁLEZ DE HEREDIA SANCHA YÁÑEZ DE GUZMÁN

: 410 (et n. 175).

: 395 (n. 113).

SANCHA, l’infante -, fille d’Alphonse IX, roi de León : 465, 469 (n. 39). SANCHA, l’infante - (H), fille de Jacques Ier d’Aragon : 147 (n. 315).

l’infante -, fille d’Urraca, reine de Castille et León, et du comte Raimundo de Borgona et sœur d’Alphonse VII : 156. SANCHA,

SANCHE II DE PORTUGAL

: voir Portugal et Portugais.

SANCHE III et SANCHE IV DE CASTILLE SANCHO ALFONSO

(T) : 378-379 (et n. 30).

SANCHO FERNÁNDEZ SANCHO GARCÍA

: voir Asturies, Castille et León, souverains d’-.

(S) : 524.

(H) : 638 (n. 339).

SANCHO MANUEL, fils de Juan Manuel : 410 (n. 175).

810

SANCHO MARTÍNEZ

(C) ; 103.

SANCHO ORTIZ DE SALZEDO

(H) : 405 (n. 138).

SANCHO SÁNCHEZ DE MAZUELOS SANCHO SÁNCHEZ DE MOSCOSO SANCHO SÁNCHEZ DE ULLOA SANCHO SUÁREZ

: 312 (n. 70).

(S) : 520 (n. 366), 570 (n. 290).

: 396 (n. 120),

(H) : 421 (n. 225).

SANCHO XIMÉNEZ

(C) : 312 (n. 69).

l’infant - (A), fils de Ferdinand I er d’Aragon et de Léonor d’Albuquerque et frère d’Alphonse V d’Aragon : 293, 330 (n. 178).

SANCHO,

Sancti Spiritus (Salamanque) : 21, 204, 361 (n. 336), 431, 451 (n. 389), 490, 495. SANDOVAL, lignage - : 177.

Santa Cruz : 269 (n. 218). Santa Cruz (Coimbra) : 406. Santa Eufemia (Cozuelos) : 24, 100, 304 (et n. 28). Santa Fe : 421. Santa Magdalena de Zamora : 404 (n. 136), 408 (n. 163). Santa María de España, ordre de - : 64, 80, 192, 265 (et n. 188), 365, 491 (et n. 180), 527, 621-625 (et n. 229 et 252). Santa María de la Horta (Zamora) : 21,130, 331, 339 (n. 213), 340 (n. 218), 630 (n. 284). Santa María de la Regla (Léon) : 108. Santa María (Las Tiendas) : 124, 148 (n. 318). Santa María de Seiça : 406. Santa María la Real : 621. Santa Olalla : 126, 497. Santiago, ordre de - : 3, 4 (et n. 19), 7, 11, 13,16, 21, 22, 23 (et n. 99), 24 (et n. 101 et 105), 26 (n. 112), 28 (n. 123 et 126), 44, 47 (et n. 67), 52, 57, 61, 63, 64 (n. 159), 65 (et n. 161), 66 (et n. 168 et 170), 71, 78, 79, 80, 82, 83, 84, 87, 88, 89, 90, 91 (et n. 312), 93 (n. 325), 95, 100 (et n. 15), 101 (et n. 20 et 21), 104, 106, 107 (n. 52), 108, 109, 110 (et n. 65 et 68), 112 (et n. 76), 114 (et n. 93), 117 (n. 107), 118, 119 (et n. 120), 120 (n. 123 et 127), 121, 122 (et n. 136), 123, 125, 126 (et n. 160), 127 (et n. 166 et 167), 128 (n. 177 et 178), 129 (et n, 186 et 189), 130, 131 (et n. 196), 132, 133, 134 (n. 223), 135, 136, 137, 141, 144, 145 (et n. 303), 146 (n. 308 et 310), 148 (et n. 327), 149 (n. 330 et 332), 150 (et n. 335 et 338), 151-152 (et n. 347), 153, 157 (et n. 383 et 385), 158, 159, 169 (n. 27), 170 (n. 33), 172 (n. 52), 173, 174 (n. 60), 175, 176, 177 (et n. 78), 179, 180 (n. 92), 181 (n. 97), 183 (n. 111), 184 (n. 118), 185 (et n. 127 et 129), 186,187 (et n. 139), 189 (et n. 146), 190 (et n. 155), 191 (et n. 163), 192 (n. 167), 193 (et n. 176), 195, 196, 197, 198, 199 (et n. 206, 208 et 212), 200 (n. 213 et 216), 201 (et n. 218), 203 (n. 231), 204 (et n. 234), 205-206 (et n. 243, 244 et 246 et 247), 207 (et n. 252), 208 (et n. 259), 209, 210, 211, 212, 213, 214 (n. 285), 218, 219, 220, 221, 226, 234, 236 (n. 14 et 15), 237 (et n. 19), 238 (et n. 24, 25 et 30), 239 (n. 31), 241 (n. 45), 242 (et n. 46), 243, 245, 246, 248 (et n. 86 et 88), 249, 250 (et n. 98), 251, 252, 253 (et n. 117), 254 (n. 123), 256, 257 (et n. 138), 258 (n, 145), 259, 261 (n. 164), 262 (n. 168, 169 et 171), 263, 264, 265, 267 (et n. 202), 268 (et n. 208), 269 (et n. 215 et 219), 270 (n. 222), 271, 273, 274, 276 (et n. 256), 277 (et n. 261), 278 (et n. 269), 279 (n. 276), 280, 281 (et n. 283), 283 (et n. 291), 284, 287, 288, 289, 290 (et n. 330 et 331), 291 (et n.

811

335 et 336), 293, 295, 302, 303 (et n. 19 et 20), 304, 305, 306, 307 (n. 44 et 47), 308 (et n. 50), 309, 311 (et n. 66), 312 (n. 70), 313-314 (et n. 72), 317 (n. 105), 318, 321, 323 (n. 140), 324, 326, 327 (n. 166), 328 (et n. 169), 329, 330 (n. 179), 332, 337-338, 339, 342, 343 (et n. 231), 345, 346 (n. 248), 348 (et n. 263), 349 (n-265), 350, 351, 353, 354, 357 (n 307), 358, 360 (n. 329, 330 et 331), 361 (n. 335), 363 (n. 347 et 349), 364, 366 (n. 365), 367 (et n. 373), 368, 370 (n. 393 et 394), 371 (et n. 396), 375-377 (et n. 14 et 23), 381 (et n. 45), 383 (et n. 54), 391 (et n. 84), 392, 393 (n. 101), 394 (et n. 104 et 107), 395 (n. 113), 395 (n. 115 et 117), 396 (eet n. 119), 401, 403, 405 (et n. 143), 407 (n. 153), 410, 412-413 (et n. 186, 187 et 188), 415-416 (et n. 197,198 et 205) 417, 418 (et n. 216), 419, 421 (n. 226), 422, 424 (et n. 242), 425, 427, 428, 430 (et n. 277), 432, 431 (n. 283 et 284), 432 (n. 291), 433 (et n. 293), 434 (et n. 303 et 307), 435 (n. 308), 436,437 (et n. 324 et 326), 438 (et n, 327), 440-444 (et n. 334, 344 et 346), 445 (et n. 354), 446 (n. 357), 447 (et n. 365), 448 (et n. 373), 449 (et n. 378, 379 et 380), 450 (et n. 384), 451, 453, 454 (et n. 398), 465, 466, 467 (n. 32), 468, 469 (n. 39), 471 (et n. 54 et 60), 472-473, 475 (et n. 86), 476, 477, 479 (et n. 109), 480, 481, 483 (n. 125, 126, 128 et 129), 484, 485 (n. 140), 486 (et n. 143), 488, 489, 490, 491 (n. 177, 181 et 182), 492, 495 (et n. 200), 496, 498 (et n. 224), 499, 500 (n. 236),502, 504, 505 (et n. 270), 507, 510 (n. 303), 513, 514, 515, 516, 517, 518 (n. 351), 520, 524, 525, 527 (et n, 28), 530 (et n. 42), 531 (et n. 45), 532 (n. 56), 533 (n. 64), 536 (n. 82), 537, 538, 539 (et n. 103 et 104), 540, 541, 543, 544 (n. 138), 545 (n, 141), 546 (n. 150), 549 (et n. 166), 551 (et n. 181), 552 (n. 185), 553 (n. 192 et 194), 554 (et n. 196), 555 (n. 206), 556 (et n. 208), 557, 559, 566, 567 (n. 272), 568, 569, 570, 572, 573 (et n. 306), 574, 575 (et n, 320), 577 (et n. 321 et 323), 579, 580 (n. 340), 584, 593 (n. 57),602 (et n. 112), 603, 604 (et n. 128), 607, 608 (et n. 149 et n. 152), 609, 610 (n, 159), 611, 612 (et n. 171), 613, 616, 617, 619, 620, 623, 624, 625 (et n. 257), 626, 647, 654. Santiago : 432 (n. 291). Santiago do Cacém : 291, 479 (n. 109). Santibáñez : 317 (n. 104), 351 (n. 276), 365 (n. 364). Santo Domingo de la Calzada : 622. Santo Domingo de Silos : 559. Santos : 407 (n. 153). ŠAQUNDĪ, AL- : 223 (n. 339). SARRACÍN, lignage - : 401. SARRIA, lignage - : 401.

Ségovie : 504 (et n. 266), 505, 547 (et n. 153). Segura : 95, 140, 176, 180 (n. 92), 185 (n. 129), 190 (n. 155), 267, 371, 467, 471. Segura de la Sierra : 242, 276, 304, 412 (n. 186), 437 (n. 324), 542 (et n. 122), 572, 573. Senez : 500. Sep–lveda : 488. Sereviña : 107 (n. 50). Serpa : 362 (n. 345), 466, 468, 485, 595. Sesimbra : 407 (n. 153). Setefilla : 158 (n. 393), 179, 294 (et n. 350), 327, 409 (n. 167), 442. Severiña : 492. Séville : 3, 4, 6, 8, 26 (n. 115), 27, 30, 56 (n. 119), 69, 87, 91 (n. 312), 97, 101 (n. 20), 109, 110 (n. 68), 111 (n. 71), 146 (n. 312), 173, 174 (n. 61), 175 (n. 69), 179, 181, 189, 199 (n. 211 et

812

212), 202, 203 (n. 231), 205 (et n. 244), 206 (n. 244), 221, 222, 223, 224, 231, 233, 234, 240, 241, 243, 244 (et n. 57), 246, 247 (n. 73), 248, 249 (n. 92), 253, 257, 258, 259 (n. 153), 264, 265, 266, 268-269, 272, 273-274, 275, 277 (n-265), 286, 290 (n. 330), 300.(n. 4), 308 (n. 50), 318, 353 (n. 293), 415 (n. 198 et 199), 420, 425 (n. 248), 432, 434 (n. 303), 445 (n. 354 et 355), 468, 473 (n. 68), 482, 490, 498, 514 (n. 326), 520 (n. 366), 541, 547, 548, 555 (n. 206), 558, 562 (n. 244), 569 (et n. 285), 581, 597 (n. 83), 613, 624, 644 ; Sicile : 25 (n. 107), 331 (n. 189), 338 (n. 208), 383 (n. 52), 548 (n. 163), 564 (n. 255), 606 (n. 134), 608 (n. 152), 617. FRÉDÉRIC III, roi de Sicile [r. 1355-1377] : 49 (n. 81).

Sierra de Segura, la : 549. Sierra Morena : 278 (n. 269). Sigiienza : 530 (n. 42), 552 (n. 188), 634. Sijena : 113 (n. 86). Siles : 84, 141, 175, 176, 177 (et n. 74), 181 (n. 97). Silibar : 467 (n. 31), 487. Silos : 249, 413 (n. 187). Silves : 212. SIMÓN PÉREZ

(H) : 644.

Sion : 101 (n. 21), 618. Sobrescobio : 424, 480. Socovos : 159, 320, 431 (n. 284). Solana : 354. Sorge : 615. Soria : 200, 479. Souabe : 578 (n. 328). Soure : 406. SOUSA, lignage - : 394. STAUFEN, la dynastie des - : 608 (et n. 152 et 154), 621. STELLA DE LUCHA

: 101 (n. 21).

Suède : 499. SUER FLORES

(S) : 431 (n. 284).

SUERO (H) : 638 (et n. 339). SUERO GUTIÉRREZ DE LABARES SUERO MARTÍNEZ

(S) : 432 (n. 291).

(A) : 200, 279, 449 (n. 375), 569.

(A) : 200 (n. 213), 261 (et n. 163), 311 (n. 63), 353, 396 (n. 120), 434 (et n. 304), 448 (n. 374) 555 (n. 205 et 206), 556, 558.

SUERO PÉREZ

SUERO PÉREZ MALDONADO SUERO RODRÍGUEZ

(A) : voir SUERO PÉREZ.

: 109.

SUERO, évèque de Zamora : 42 (n. 31), 62 (n. 149), 423.

Svantopolk : 615. Tábara 156 (n. 121), 506.

813

Tablada : 259 (n, 153), 269, 272. Tage : 112 (n. 77), 310, 347, 349 (n. 265), 483 (n. 124), 492. Taibilla : 281. Talamanca : 313 (n. 72). Talavera : 128 (n. 177), 201 (n. 218). Táliga : 354. Támara : 26 (n. 115). TAMERLAN

: 101 (n. 18).

Tarifa : 84, 141, 151 (n. 348), 245 (et n. 63), 264, 267 (n. 202), 277, 285, 478, 499, 551 (et n. 179). Tavira : 146,185, 222. Teba : 90, 91 (n. 312), 241, 476. TELLO PÉREZ

: 325 (n. 156).

TELLO PÉREZ DE MENESES

: 148 (n. 327).

TELLO TÉLLEZ DE MENESES

: 122.

Tembleque : 340 (n. 217). Temple, ordre du - : 1 (n. 2), 6 (et n. 31), 7, 16-17, 22 (et n. 95), 26 (n. 112), 37, 39 (n. 13), 40 (n. 13), 42, 43, 44, 46, 47, 48, 50-60 (et n. 95), 61 (n. 143), 62 (n. 149), 68, 69, 70, 71, 72, 74, 75 (et n. 223), 78 (et n. 240), 80, 81, 82, 84, 86, 87 (et n. 293), 104, 114 (et n. 89 et 93), 117, 119, 126, 127 (n. 173), 129 (n. 189), 130 (n. 193), 132 (n. 204), 135, 136 (et n. 236), 140 (n. 265), 143, 144, 153 (et n. 357), 155 (n. 367), 156 (et n. 373), 157 (et n. 381), 158 (et n. 391 et 393), 159 (et n. 401), 160, 162, 169 (n. 27), 187, 190, 216 (n. 300), 234, 242 (et n. 47 et 49), 243, 244, 245 (et n. 63), 250 (n. 99), 259 (n. 151), 266, 268 (n. 208), 270 (n. 222), 271 (et n. 229), 280, 289 (n. 326), 302 (et n. 14), 303, 306 (n, 43), 307 (et n. 44, 45et 46), 308 (n. 50 et 55), 310 (et n. 62), 320 (n. 121), 324 (n. 150), 325 (et n. 152 et 154), 327 (et n. 164), 331 (n. 189), 332, 336, 348 (n. 260), 354, 368, 369, 370 (et n. 389), 371 (n. 398), 377-379 (et n. 26 et 29), 381, 384, 385-386 (et n. 67), 389 (et n. 77), 394, 406 (et n. 144 et 145), 410 (et n. 171), 412, 422, 426 (et n. 254), 427 (n. 257), 438, 446 (n. 363), 474-475 (et n. 80, 82 et 85), 492, 503, 505, 506-507 (et n. 275 et 279), 547 (et n. 159), 549, 550, 560, 575, 576, 577 (n-325), 578 (et n. 327), 583 (n. 2), 584 (et n. 5), 593, 594 (et n. 60, 61 et 62), 595, 596 (et n. 75 et 78), 597, 598, 599 (et n. 96 et 97), 600 (et n. 99), 601 (et n. 105 et 106), 605, 608 (et n. 150), 609, 614 (et n. 184), 615, 619, 620, 625 (n. 256), 626, 627, 633 (n. 303), 647, 652. TEMPLIER DE TYR

: 29, 499, 598, 599.

Terena : 64. TERESA GIL : 102, 291 (n. 336), 422 (et n. 231). TERESA LÓPEZ

: 638 (n, 333).

TERESA MORÁN

: 115 (n. 100).

TERESA MUÑOZ

: 341 (n. 222).

TERESA PÉREZ

: 416 (et n. 203).

TERESA RODRÍGUEZ

: 418.

Terre sainte : 2, 5, 6 (n. 31), 8, 11 ,37, 38-44, 44-46, 47, 48, 49, 60, 69, 71, 72, 73, 74, 75, 79, 93, 96,100 (et n. 16), 101, 108, 114 (et n. 89), 140, 147 (et n. 315), 156 (n. 374), 227, 243, 247

814

(n. 78), 255, 256, 258, 259, 260, 261 (n. 166), 263, 265 (et n. 193), 267, 268, 269, 270, 271, 302, 320 (n. 121), 375, 442 (n-336), 585, 586 ,591 (n. 41), 593, 594 (et n. 60 et 61), 595, 596, 597 (et n. 88), 598, 599, 600 (et n. 99), 602, 603, 604 (et n. 124), 605, 608 (n, 152), 609, 610, 611, 613, 614, 620, 626, 627, 630, 634. Jérusalem : 38 (et n. 6), 39 (n. 8), 40, 41 (n. 22), 42 (et n. 32), 46, 49, 100, 108 (n. 55), 302, 585 (n. 7), 587, 591 (et n. 42), 600 (n. 99), 603 (et n. 117), 605, 610, 614, 627. Teruel : 187, 261 (n. 165), 271. Teutonique, ordre - : voir Sainte-Marie des Teutoniques. Thrace : 607, 612. Tiendas, Las ; 291 (et n. 336), 422, 495 (n. 200). Tiñosa : 91, 290 (et n. 331), 466-467. Tiscar : 68 (n. 179). Tocina : 26 (n, 115). Toison d’Or, ordre de la - : 216 (n. 300). Tolède : 22 (n. 96), 24 (n, 105), 46, 52 (n. 100), 53 (n. 105), 109, 128 (n. 178), 133, 137, 148 (n. 325), 151, 199, 102, 204, 240 (n. 37), 253, 262, 288 (n. 321), 290 (n. 331), 306, 307 (n. 44), 324 (n. 149), 354, 356 (n. 306), 363 (n. 351), 366 (et n. 365), 396, 397-400, 421 (et n. 226), 427, 428 (n. 263), 480, 482 (n. 123), 504, 520 (n. 366), 539 (et n. 103 et 104), 545, 553 (n. 194), 554 (n. 196), 563. 579, 620, 640. Tolmancos : 313. Tolosa : 654. Tomar : 433. Tordehumos : 471, 530. Tordesillas : 189, 557 (n. 220). Tormes : 489. Toro : 204, 309, 325 (n. 151), 492 (n. 183), 508, 517, 521 (n. 368). Toron des Chevaliers : 41. Torre de Don Miguel : 27 (et n. 118), 317 (n. 103), 350 (n. 273). Torre de Don Morant, La : 357 (n. 307). Torrecilla : 314. Totana : 468. TRABA, lignage - : 41 (n. 21).

Trani : 617. la dynastie des - : 19, 181, 187, 200, 218, 463, 480, 515, 570 ; voir aussi Asturies, Castille et León, souverains d’-. TRASTAMARES,

Trevejo : 420. Trianos : 405 (n. 142). Trinitaires : 152 (n. 351). Tripoli : 40 (n. 15), 72, 599. Trujillo : 168 (n, 23), 178 (n. 80), 269 (n. 218). Tudía : 145, 146, 201 (n. 218), 200 (n. 213), 225.

815

Turcs : 38, 265, 581 (n. 346), 620, 631, 635, 636, 639, 640, 643. Túy : 129 (n. 189). Tymau : 606, 615. Úbeda : 124 (n. 151), 235 (n. 11), 253, 311, 444 (n. 344), 532 (n. 57), 533 (n. 59). Uceda : 547 (n. 153). Uclés : 21, 24 (n, 101), 63, 83, 106, 108, 118 (et n. 115), 119 (et n. 120), 122 (et n. 133), 123, 124, 125,126, 130, 135, 146, 157 (n. 383), 190 (n. 155), 200 (n. 213), 201, 220, 257 (n. 138), 260, 303 (n. 19), 318, 320 (n. 115), 357, 371, 391, 405 (n. 142 et 143), 410, 413, 433 (n. 292), 436, 437 (n. 324), 471 (n. 59), 485, 495, 517, 520 (n. 366), 530 (n. 42), 545, 570 (n. 290), 573, 577, 578, 604 (n. 128), 625. Ulloa, lignage - : 396 (et n. 119 et 120). URBAIN

II, URBAIN IV et URBAIN V : voir Papauté.

URRACA FERNÁNDEZ URRACA GONZÁLEZ URRACA LÓPEZ,

: 99 (n. 12).

: 133.

épouse de Ferdinand II de León : voir Asturies, Casille et León, souverains

d’-. URRACA RUÍZ CUESTA

(H) : 28 (n. 135), 202.

Usagre : 396 (n. 119). Utrera : 249 (n. 93), 549 (n. 165). Val de Cabezón : 415 (n. 198). Val de Guareña : 309, 326 (n. 161). Val de Ricote : 471, 472, 567 (n. 272). Valbuena : 414, 529. VALBUENA, lignage - : 413. VALCÂRCEL, lignage - : 390 (n. 80).

Valdesandinas : 117, Valence et royaume de Valence : 84, 141 (n. 269), 272, 292, 500 (n. 238), 634, 641 (n. 364). Valencia de Alcántara : 317 (n. 102), 348, 349 (n. 264), 350, 471 (n. 60), 541. Valenciennes : 195. Valhelhas : 579 (n. 331), 654 (n. 5). Valhermoso : 350, 483 (n. 125). Valladolid : 24 (n. 105), 123 (n. 144), 131 (n. 196), 189 (n. 146), 237, 285, 304 (n. 29), 486, 487, 494 (n. 197), 497, 505, 508, 512-513, 514, 535, 548 (n. 161), 551, 552 (et n. 185), 557, 612. Vallejo : 401, 409 (n. 168), 428 (n. 261), 637 (n. 326). Valparaíso : 340 (n. 218). Valvanera : 405 (n. 142). Varus : 155 (n. 367). VASCO FERNANDES VASCO GIL

(T) 1599 (n. 97).

(S) : 293, 410 (et n. 175).

VASCO LÓPEZ

(S) : 246, 412 (n. 186), 537, 540, 543.

816

VASCO LÓPEZ DE ULLOA VASCO LOURENÇO VASCO MARTIN

: 396 (n. 119).

(H) 535.

S (H) : 599 (n. 97).

VASCO PÉREZ DE ULLOA VASCO PÉREZ FAJARDO

(S) : 396 (n. 119).

(T) : 599 (et n. 94).

(S) : 82, 90, 91 (n. 312), 132, 204, 219 (et n. 314), 241 (n. 45), 246 (et n. 70), 239 (n. 31), 253, 281, 288, 295, 360 (n. 329), 370 (n. 393), 412 (et n. 186), 413 (n. 187), 417, 418, 424, 432 (n. 291), 434, 445 (et n. 354), 476, 477, 496 (et n. 212), 510 (n. 303), 513 (et n. 320, 321 et 322) 514, 537, 538, 539, 544 (n. 138), 556 (n. 208), 557, 566, 568. VASCO RODRÍGUEZ

VATAZA LASCARIS

: 291, 479 (n. 109).

Vega : 434 (n. 306). Veiga : 157 (n. 385). VELASCO VELÁZQUEZ

: 489 (n. 164).

Vélez : 283. Vénitiens : 627. Veruela : 217. VLCENTE PÉREZ

(C) : 261 (n. 165).

VIDAL DE VILLANOVA

(S) : 496.

Vierbén : 80, 466, 490 (n. 181). Vilar de Donas :66 (n. 169), 104, 128, 199 (n. 208), 104 , 309, 330 (n. 179). Villa Celumbre : 416 (n. 205). Villa Gurierre : 483 (n. 125), 484 (n. 133). Villa Real : voir Ciudad Real. Villacañas de Algodor : 353. Villadiego : 281 (n. 286), 282, 350, 353 (et n. 290), 445 (n. 354). Villaescusa : 408, 638, 641 (n. 363 et 364), 642. Villafáfila : 417, 566. Villafilar : 638, 641 (n. 363 et 364), 642. Villafranca de los Caballeros : 351. Villalba : 56 (n. 121), 350, 353 (et n. 290), 359 (n. 318), 445 (n. 354). Villalobos : 426, 424 (n. 242), 509 (n. 294). Villalpando : 426, 475. Villamartín : 126 (n. 160), 148 (et n. 328), 149 (n. 331 et 332), 304 (n. 28), 358. Villamiel : 325 (n. 151). Villamor de los Escuderos : 423. Villanueva de la Serena : 498. Villanueva de los Santos : 354 (et n. 299). Villanueva de Parga : 498 (n. 224). Villanueva del Ariscal : 353 (et n. 290), 360 (n. 329). Villar del Pozo : 443 (n. 341).

817

Villarente : 434 (n. 306). Villasirga : 114 (n. 93), 159-162 (et n. 402, 407, 409, 410 et 415), 371 (n. 398), 503. Villatobas : 370 (n. 393). Villaverde : 353. VILLEGAS, lignage - : 177 (n. 78).

Villena : 555. Villeruela : 495. Villoria : 406 (n. 144). VIOLANTE D’ARAGON

: voir Asturies, Castille et León, souverains d’-.

VIOLANTE SÁNCHEZ (S), fille naturelle de Sanche IV de Castille et de María Alfonso de Ucero : 204, 451 (n. 389).

Visói : 607. Vistule : 606. VITAL ALQUER

(H) : 409 (n. 166).

VOLMAR VON BERNHAUSEN

(Te) : 578.

Wamba : voir Bamba. Wisigoths : 588. XEMEN PÉREZ

(C) : 249 (n. 92).

YAGÜE (S) : 303 (n. 19), 391, 405 (n. 143), 436.

Yeste : 431 (n. 284). YŪSUF Ier : voir Grenade et royaume de Grenade. ZADIQUE DE UCLÉS

: 191.

Zafra : 371. Zalamea : 350 (n, 276). Zambra : 150 (n. 338). Zamora : 26 (n. 116), 27 (n. 120), 69, 86, 120 (n. 127), 127, 179 (n. 85), 265 (n. 188), 307 (n. 44), 365 (n. 364), 390 (n. 79), 423, 428 (n. 265), 445 (n-352), 490, 492 (et n, 183), 503, 508, 509, 511, 512, 526 (n. 16), 561 (n. 239), 595, 623, 634. Zaratán : 422. Zarza, La : 348. Zarzuela, La : 483 (n. 125). Zorita : 315 (n. 86), 324, 349 (et n. 270), 358, 359 (n. 323), 542, 567.