Dictionnaire des ordres religieux et des familles spirituelles 9782854431438, 285443143X

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Dictionnaire des ordres religieux et des familles spirituelles
 9782854431438, 285443143X

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DICTIONNAIRE

DESORDRES RELIGIEUX

C.L.D 42. av. dN PlatanN 37170 CHAMBRAY

DOM GUY-MARIE OURY .

DICTIONNAIRE RELIGIEUX ET DES FAMILLES SPIRITUELLES

C.L.D

cum permissu superiorum

AV ANT-PROPOS L'Eglise a d'abord rendu un culte à ses martyrs, puis aux grands évêques fondateurs d'Eglises ou docteurs de l'Eglise ; après eux, elle a vénéré une multitude innombrable d'ermites, de moines, d'abbés, puis de fondateurs de familles religieuses, au point qu'il ne semble plus y avoir assez de place pour les ldiques et le clergé séculier. Ce faisant cependant, l'Eglise est restée fidèle à une option prise dèa ses premières générations : elle a toujours considéré le martyre comme le sceau de la sainteté authentique et de la plus parfaite identification possible avec le Christ; et lorsque fidéal du martyre riétait pas accessible, elle a entouré de sa vénération les suppléances du martyre : la virginité, r ascèse ; la vie chrétienne a été conçue comme toute entière ordonnée au martyre, et elle a semblé d'autant plus parfaite qu'elle lui a ressemblé davantage. Tous ceux qui ont parlé des premiers moines, qu'ils soient eux-mêmes moines ou étrangers au monachisme, les ont comparés aux martyrs. Aussi fhistoire de la vie religieuse recouvre en grande partie fhistoire de la sainteté dans l'Eglise; de la sainteté manifestée s'entend, celle qui est consacrée officiellement par rEglise quand elle canonise ou proclame bienheureux. La vie religieuse est marquée par la sainteté, même dans ses périodes les plus sombres ; elle se définit en effet par une marche vers la sainteté, un effort permanent vers celle-ci,· et lorsque, par malheur, dans une famille déterminée r effort n'existe plus et que r on doit constater de grosses défaillances, l'institution demeure comme une invitation permanente à la sainteté, une exigence de sainteté et une aide pour recouvrer r orientation première. Les pages sombres dans r histoire de la vie religieuse ne sont que les ombres qui soulignent par contraste la grandeur de r idéal et la sainteté de ceux qui y sont restés fidèles envers et contre tout.

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Un Dictionnaire des famines religieuses est fillustration de cette immense marche vers la sainteté par des milliers et milliers de membres du corps mystique; illustration schématique, laconique dans la sécheresse de ses énumérations, car l'ampleur du sujet a de quoi décourager, mais réelle. Lorsque le Dizionario degli lnstituti di Perfezione qui a commencé à paraître en 1973 aux Edizione Paoline sous la direction d'abord du P. Gue"ino Pellicia, puis du P. Giancarlo Rocca, sera achevé, il comprendra neuf gros volumes et renfermera plus de 18 000 colonnes. Déjà, au début du XVJlr siècle, lorsque la famille parisienne de Helyot avait entrepris son Histoire et costumes des Ordres monastiques, religieux et militaires, et des Congrégations séculières de l'un et l'autre sexe, il n'avait pas fallu moins de huit volumes qui parurent de 1714 à 1719, pour épuiser la matière et l'on sait quels développements nouveaux la vie religieuse a connus depuis. L'entreprise est donc presque désespérée de vouloir présenter en quelques 300 pages un tableau de la vie religieuse dans l'Eglise au moyen d'un ouvrage de simple consultation. Il a donc fallu procéder à des amputations, sous peine de devoir se contenter d'un simple répertoire qui n'apprendrait pratiquement rien à son utilisateur. Les premières limitations de ce petit Dictionnaire seront d'abord celles du temps ; il ne contiendra mention que de familles religieuses actuellement existantes. Fort heureusement pour celles qui ont existé avant 1789 et ne sont plus qu'un souvenir, on dispose maintenant de r ouvrage de Pierre-Roger Gaussin, Les Cohortes du Christ, Les groupements religieux en Europe et hors d'Europe des origines à la fin du xvnt siècle, paru récemment aux Editions d'Ouest-France (1985) ,· c'est un complément indispensable et très suffisant du Dictionnaire que nous publions maintenant. En 240 pages on y trouvera r essentiel de tout ce qui n'est pas dit ici. Les secondes limitations seront ensuite celles de fespace. Le Dictionnaire se limitera à r espace francophone ; essentiellement la France, la Wallonie, la Suisse romande, le Québec ; mais pour la Belgique et le Canada les limites restent assez flottantes, du fait de la situation particulière de ces deux pays. A regret, n'ont pas été inclus dans ce Dictionnaire les autres pays francophones d'Asie, d'Afrique, d'Océanie, d'Amérique cen-

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trak ; il y a de nombreuses Congrégations religieuses locales, trù vivantes, qui auraient constitué un apport trop considérable pour ltre intégrées dans les trois cents pages. Même ainsi la matière restait surabondante et il a fallu de toute nécessité procéder à des regroupements ; pour éviter le caractère artificiel de ceux-ci, ils ont été faits en fonction du titre principal des familles religieuses envisagées : r orientation spirituelle, le patronage, la dévotion majeure font connaître, en effet, mieux que tout autre élément le charisme propre des fondateurs ou des fondatrices, le secret de leur vie. De tels regroupements présentent, évidemment, des inconvénients ; car on risque de ne pas respecter suffisamment f identité de chaque Congrégation, de passer sous silence ses caractères spécifiques ou de la mentionner trop brièvement ; de même les proportions entre les familles religieuses sont mal respectées, car certaines comptent des centaines de membres alors que tf autres ont gardé des dimensions plus modestes. Mais foption était indispensable, étant donné les limites imposées. 11 y a tf autres lacunes ; certaines familles religieuses très méritantes sont, par vocation, attachées à un lieu déterminé et n'ont pas exercé leur influence au-delà tf un cercle délimité ,· il a fallu en omettre plusieurs ; c'est tf ailleurs f une des raisons qui a fait exclure de ce Dictionnaire les Congrégations locales nées dans les nouvelles chrétientés ; tf autres familles religieuses sont actuellement en formation : elles n'ont pas atteint leur plein développement et elles restent difficiles à saisir,· leur statut est celui de Piae Uniones, ce que l'on pourrait traduire par Associations pour la sainteté de vie ; quelquefois même, elle n'ont pas encore reçu ce statut ; dans ces conditions, des omissions sont toujours possibles ; elles sont même inévitables. Le Dictionnaire ne sera pas exhaustif. Le problème est particulièrement délicat pour les Instituts séculiers non encore pleinement reconnus ; leur nature les rend difficiles à saisir et à décrire ; les frontières sont encore imprécises et flottantes. Le nombre tf ailleurs des Instituts séculiers de droit pontifical est réduit. Pour combler les lacunes de ce Dictionnaire (ses silences, plus exactement), il sera nécessaire de se reporter à tfautres répertoires qui seront signalés à f article Instituts séculiers, dans une bibliographie sommaire.

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Pour compenser les lacunes et imperfections, en effet, on s'est efforcé, dans la mesure du possible, de fournir une bibiographie très sommaire sur chaque famille religieuse ou groupes de familles religieuses. On a également introduit un certain nombre de termes. relatifs d la vie religieuse susceptibles d'apporter de meilleurs éléments de compréhension au phénomène " religieux " et d ses composante&. Une dernière remarque: la découverte du numéro de téléphone tlune communauté religieuse dans un Annuaire ou un Bottin est toujours une entreprise difficile; on cherche à « sœurs », à «servantes», d c religieuses », à « communautés », d « couvents ». Quelque chose d'analogue va se produire ici par la force des choses. En règle générale on a essayé de choisir non la titulature officielle, mais le nom le plus courant et le plus populaire. Il y a aussi quelques renvois.

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BIBLIOGRAPHIE

Annuario Pontificio, Città del Vaticano : paraît tous les ans; une section est consacrée aux Instituts Religieux et séculiers et aux Sociétés de vie apostolique, de droit pontifical. C'est le registre officiel des famiUes religieuses de droit pontifical (à l'exclusion de celles qui sont seulement de droit diocésain) ; pour chacune est donné l'effectif, le nombre de maisons, l'adresse de la maison généralice. Les Annuaires ou Répertoires nationaux sont utiles à consulter. Dizionario degli lnstituti di Perfezione, Rome, 7 volumes parus depuis 1973, aux Edizione Paoline. Pierre-Roger GAUSSIN, Les Cohortes du Christ. Les groupements religieux en Europe et hors tl Europe des origines à la fin du XVllr siècle, Rennes, Ouest-France, 1985. Marguerite JEAN, Evolution des Communautés religieuses de femmes au Canada de 1639 à nos jours, Montréal, Fides, 1977.

Histoire des Communautés Religieuses au Québec, Bibliographie, Montréal, Bibliothèque nationale du Québec, 1984. Parmi les grandes collections, il faudrait citer le Dictionnaire t/Histoire et de Géographie ecclésiastique, le Dictionnaire de Spiritualité, Catholicisme, pour les parties déjà publiées de ces collections qui ne sont pas achevées. L'enseignement du Pape Jean-Paul Il aux Religieux et aux Religieuses a été réuni en collection par le P. Beyer avec une synopse (Dépôt : Maison-Mère des Petites Sœurs des Pauvres, la TourSaint-Joseph, Saint-Pern, 35190 Tinteniac, 3 volumes parus).

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INTRODUCTION

LA VIE RELIGIEUSE DANS L'EGLISE

Martyre ·et virginité La perspective en histoire est une acquisition du siècle des lumières et le fruit des premières découvertes archéologiques. Les costumes avec lesquels furent d'abord jouées les grandes tragédies de l'âge classique, celles de Corneille et celles de Racine, étaient des plus fantaisistes, une sorte de projection dans le passé des splendeurs de Versailles. Le temps des peintures de David était encore loin. La représentation qu'on a pu se faire de la vie religieuse aux premiers siècles du christianisme, a revêtu longtemps le même caractère d'anachronisme; elle répondait cependant à une institution fondamentalement exacte : l'Eglise a toujours possédé comme un héritage très cher et une tradition reçue du Seigneur ce qui fait aujourd'hui l'essence de la vie religieuse; elle n'a jamais pu s'en passer ; il le lui fallait pour l'intégrité de son être. Mais la consécration à Dieu par la virginité ou la continence dont saint Paul s'était fait l'apologiste, a d'abord été quelque peu offusquée par un autre type plus parfait de consécration : l'assimilation au Christ souffrant par le martyre. Par dessus tout, l'Eglise

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proclamait son admiration et sa vénération pour « ceux qui sont venus de la grande tribulation et qui ont blanchi leurs robes et qui les ont lavées dans le sang de l'Agneau » (Apoc. 7, 14). Le martyr, mieux qu'aucun autre chrétien est l'imitateur du Christ qu'il a suivi « jusqu'au bout » ; il est rempli de la grâce du Christ; celle-ci l'a pénétré jusqu'aux profondeurs les plus intimes de son être. Ainsi que l'affirme saint Ignace d'Antioche dans sa lettre aux Smymiotes : c Etre près du glaive, c'est être près de Dieu ; être au milieu des bêtes, c'est être avec Dieu, pourvu que ce soit au nom de Jésus-Christ. C'est pour m'associer à sa passion que j'endure tout et c'est lui qui m'en donne la force» (4, 2). Lorsque l'Eglise eut bénéficié de longues années de paix, sans persécutions sanglantes, elle a porté son attention sur d'autres modes de configuration au Christ, sur d'autres trésors qu'elle possédait d~ l'origine. Il y a toujours eu en effet, au sein de la tradition chrétienne, une prédilection pour la chasteté parfaite, la pauvreté, l'ascétisme ; des documents archaïques comme les Actes de Thomas, l'Evangile de Thomas, le Diatessaron révèlent au sein du christianisme primitif un ascétisme très poussé qui ne comporte en luimême aucune dépréciation des valeurs terrestres, du sexe, du corps, de la matière. La même insistance sur la virginité se retrouve identique en substance dans les Actes de Paul, ceux de Pierre, ceux de Jean et tf André : et cette littérature apocryphe, certes, n'est pas d'abord celle d'une secte, d'une tendance; elle représente le catholicisme populaire, vécu, avant toute crise doctrinale et toute condamnationde !'encratisme. A la fin du II" siècle, tout un groupe d'évêques soutenus par leurs fidèles en Grèce et en Asie Mineure sont témoins d'une morale intransigeante qui, au dire de Denys de Corinthe, allait jusqu'à rendre la continence obligatoire pour le chrétien pleinement logique avec son baptême. Dans l'Eglise syrienne, l'ascétisme pré-monastique est très largement répandu et considéré comme une suite normale du baptême. Certes, Origène et saint Cyprien qui ont célébré la virginité, n'ont pas eu la pensée de l'égaler au martyre et de la placer sur le même rang ; mais avec saint Méthode d'Olympe dans 'les dernières années du nt siècle, l'assimilation est faite et devient naturelle :

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Car, dit-il, les vierges ont souffert le martyre, et elle n'ont pas supporté un moment seulement, un court moment, des douleun physiques, mais toute leur vie elles ont souffert et ne se sont pas lassées de soutenir le véritable combat olympique de la pureté • (Le Banquet des Vierges, ID, 3). Ce que Méthode a dit des vierges, d'autres le diront des confesseurs; Suplice Sévère réclame pour l'évêque Martin de Tours la même gloire que les martyrs, seule l'occasion du martyre lui ayant fait défaut : c Si les circonstances n'ont pu lui procurer le martyre, il ne manquera pas cependant de la gloire des martyrs, étant donné que par ses vœux et son courage il aurait pu et voulu être un martyr ••• Sans verser son sang, il a rempli toutes les conditions du martyre. En effet, dans l'espoir de l'éternité, quelles douleun humaines n'a-t-il pas eu à subir ! • (Lettre 2 sur saint Martin). c

Martyre et vie monastique

Ainsi, d'une manière analogue, l'assimilation au martyre sera proposée aux premiers moines comme un idéal. L'entrée de l'Eglise dans une ère de paix et de sécurité fit que l'esprit du martyre se réfugia au sein des communautés d'ascètes ou des groupements de moines dont certaines pratiques ascétiques qui nous semblent étranges et le sont en fait, pourraient être la longue survivance d'un entraînement réel au martyre, sous ses formes très concrètes. Dans la Vie de saint Antoine telle qu'elle nous est racontée par saint Athanase, le combat qui s'identifie à la vie monastique garde pour modèle immédiat le martyre ; il se confond pour ainsi dire avec lui. Il n'a pu subir lui-même le dernier supplice, dit saint Athanase, mais il revint au désert c martyr par la conscience et athlète des combats de la foi •· Car l'asœse, ainsi que l'insinuaient déjà Origène et Q6ment d'Alexandrie, est déjà une sorte de martyre non-sanglant ; elle est préparation au martyre ; lorsque les circonstances font défaut elle en devient la suppléance ; comme le martyre, l'ascèse est en effet un témoignage porté devant l'Eglise, au bénéfice de l'Eglise qui ne peut vivre sans la configuration étroite à la Passion de son Epoux. Le monachisme irlandais systématisera et distinguera la doctrine de l'équivalence; une homélie du vn-sikle l'affirme en ces termes:

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Tel est le martyre blanc: lorsque pour l'amour de Dieu un homme se sépare de tout ce qu'il aime, cependant qu'il souffre par là jeftne et ascèse. Le martyre vert est quand il supporte l'ascèse en pénitence et repentance. Le martyre rouge se trouve dans la soumission à la croix et à la souffrance pour l'amour de Dieu. >. · c

Vers la vie religieuse organisée La vie religieuse, telle que nous la connaissons aujourd'hui, telle qu'elle est décrite par exemple dans le nouveau Code de droit canonique est le fruit d'un développement historique multiforme ; elle n'apparaît pas dès l'origine comme une institution; cela est particulièrement frappant dans le cas des communautés pour lesquelles saint Basile a rédigé son Asceticon. Même les historiens du monachisme qui tentent de saisir le phénomène monastique dans ses premières expressions encore inchoatives et inorganiques ne peuvent remonteravec certitude au-delà des premières années du iv- siècle. Si on la considère sous son aspect institutionnel, la vie religieuse n'est donc pas contemporaine de la naissance de l'Eglise, mais ses composantes ont pratiquement toujours été présentes dans l'Eglise et l'on peut et doit dire que la vie religieuse se situe au cœur même de l'Eglise. Pauvreté, chasteté et obéissance volontairement assumées à l'exemple du Christ pauvre, chaste et obéissant jusqu'à la mort ont en effet un rôle et une fonction spécifique dans l'Eglise. Elles permettent de vivre plus complètement et sans partage l'appartenance à Dieu inaugurée au baptême. A l'intérieur du peuple de Dieu, elles sont une forme de consécration de type charismatique, c'est-àdire fondée sur un don particulier de Dieu regardant le bien-être de toute l'Eglise, grâce à laquelle une réponse est donnée à l'appel du Christ : c Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait > (Mat. 5, 48). Dans la Constitution conciliaire « Lumen gentium >, on lit : c Les conseils évangéliques de la chasteté consacrée à Dieu, de la pauvreté, de l'obéissance, fondés sur les paroles du Seigneur et recommandés par les Apôtres, les Pères, les docteurs et les pasteurs de l'Eglise, sont un don divin que l'Eglise a reçu de son Seigneur et qu'elle conserve toujours avec sa grâce> (art. 43).

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Chastet,, pauvret,, obéissance consacrées

Le premier conseil à qui l'Eglise ait donné une forme institutionnelle sous forme d'un état de vie authentiquement reconnu et sanctionné par son autorité, est celui de la virginité. Il était, du fait de son symbolisme, réservé aux femmes ; la virginité des hommes a la même valeur spirituelle, elle n'a pas la même signification en tant que signe à l'égard du mystère de l'Eglise. Dès les premiers siècles l'Eglise a reconnu l'ordre des vierges, elle l'a protégé, elle en a réglé l'admission. Les premiers textes liturgiques et canoniques sont plus ou moins contemporains des grands traités sur la virginité de l'époque patristique: ceux de saint Grégoire de Nazianze, de saint Grégoire de Nysse, de saint Ambroise, de saint Augustin, de saint Jean Chrysostome. Mais ces traités, comme l'enseignement plus ancien d'Origène, de saint Cyprien, de Méthode d'Olympe, des Epîtres pseudo-Clémentines, montrent à l'évidence que la virginité est non seulement exaltée comme un idéal, mais intégrée comme une institution sur laquelle l'Eglise veille soigneu-

sement. Pour la vie monastique elle-même, les réglementations canoniques suivent de près sa naissance ; le Concile de Gangres de 341 (?) l'a fait d'une manière critique et négative pour des groupements ascétiques quelque peu anarchiques ; les grands Conciles ne tardent pas à intégrer dans la législation de l'Eglise des canons concernant les moines, signe évident de la reconnaissance progressive du fait monastique comme institution. Mais les lois de l'Eglise ne sont là que pour manifester une realité plus profonde. Le juridisme a été dénoncé trop souvent, à tort ou à raison, pour que l'historien ne se laisse pas emprisonner par les formules du droit ; il ne faut voir dans les canons conciliaires que la manifestation, parfois tardive, de l'importance que l'Eglise attache à la consécration à Dieu par l'engagement religieux, même quand elle n'intervient pas pour authentifier directement la démarche. En effet, aujourd'hui, pour s'engager dans la vie religieuse, il est nécessairede s'agréger à une famUle spirituelle reconnue par l'Eglise, dont la règle a été approuvée par l'Eglise ; il faut avoir accompli un noviciat c canonique », conforme au droit général de l'Eglise et au 19

droit particulier de l'institut ; il faut avoir prononcé des vœux temporaires, puis définitifs, en respectant un certain nombre de conditions très précises, définies elles aussi par le droit, sous peine d'invalidité. Rien de tout cela dans les débuts de la vie religieuse. Tel chrétien rompt avec sa vie antérieure, adopte un habit spécifique et un mode de vie particulier, seul ou avec quelques compagnons; l'Eglise semble ne pas intervenir ; il en. est encore comme cela pour saint Benoît au début du vt siècle. En fait, cette non-intervention de l'Eglise est une illusion d'optique, car, dès cette époque, elle rappelle par des canons particuliers qu'elle prend cet engagement au sérieux, que cette c profession> de vie monastique avec ou sans vœux formels est un état de vie public qui occupe une place privilégiée dans sa vie comme société, qu'elle en sanctionne les obligations. Intervention à-posteriori peut-être, mais intervention très réelle et significative. Les éléments de la vie religieuse

Certes, aujourd'hui toutes choses sont plus claires, mieux définies ; mais ce n'est jamais qu'en vertu d'un passage de l'implicite à l'explicite. Si les changements historiques, si l'évolution des institutions ont modifié quelque chose, ce n'est que dans l'ordre de l'accidentel, du superficiel, pourrait-on dire ; l'essentiel demeure ce qu'il était, tel qu'il existait dès l'origine. Depuis longtemps déjà l'Eglise a détaillé ce qu'elle considère comme essentiel pour une vie religieuse qu'elle puisse reconnaître, approuver et authentifier. Selon le document publié en 1983 par la Congrégation pour les religieux et les instituts séculiers, ce sont : L'appel de Dieu. La consécration à Dieu par la profession des conseils évangéliques au moyen de vœux publics. Une forme stable de vie communautaire. Une vie de prière personnelle et communautaire. L'ascèse. Une relation spécifique à l'Eglise. Une formation permanente. Un gouvernement effectif requérant une autorité religieuse fondée sur la foi.

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Pour les Instituts de vie apostolique, il s'y ajoute une prise en charge d'une partie de la mission du Christ dans un apostolat communautaire conforme au charisme spécifique de l'institut et ses vraies traditions. Cette prise en charge est aussi et tout autant le fait des Instituts de vie contemplative qui se consacrent non à une portion déterminée, mais à la totalité de la mission du Christ dans leur prière, leur contemplation, leur ascèse ; ils sont apostoliques, toute action du Christ étant telle puisque leur tâche est de communier étroitement à la vie et à la mort rédemptrice du Christ. Il serait vain évidemment de rechercher dans la Vie des P~res du désert ou des premières communautés semi-cénobitiques la totalité des composantes énumérées plus haut sous la forme spécifique qu'elles revêtent dans l'Eglise d'aujourd'hui. Mais il serait également vain, au nom du charisme originel ou d'un retour aux sources mal compris, de c désorganiser > la vie religieuse, en refusant cette organisation que des siècles de développement et la sagesse de l'Eglise ont apportés .Il est impossible, par exemple, de découvrir aux origines l'existence d'un temps de noviciat spécifique bien déterminé. Il n'apparaît de façon claire et définie en Occident qu'avec la Règle de saint Benoît ; et ce noviciat est fixé à un an. Par la suite, on y a ajouté d'autres périodes de probation, de telle manière que l'accès à la vie religieuse se fait aujourd'hui par étapes successiveset moyennant une série d'engagements progressifs. Une « profession » publique

Le caractère public de la vie religieuse et de ses vœux relève aujourd'hui de l'agrégation à une famille religieuse connue comme telle et approuvée par l'Eglise car il existe une consécration à Dieu par la profession des conseils évangéliques qui n'a pas de caractère public. On peut la vivre solitairement ou au sein d'un Institut séculier selon une forme de vie approuvée par l'Eglise, mais qui, extérieurement, ne se différencie pas de celle des autres chrétiens. Aux origines le caractère public ne se présentait pas de la même façon. Il était manifeste et évident dans le cas des vierges consacrées à Dieu; il l'était beaucoup moins pour le moine qui, de son propre mouvement, adoptait un type de vie particulier.

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Saint Benoît, au vt' siècle, parle de la tonsure et de l'habit ; les anciens récits mettent assez souvent en scène des chrétiens vivant dans le monde et pratiquant la continence et l'ascèse à l'insu de leur entourage immédiat ; les moines proprement dits avaient la surprise de les découvrir soit accidentellement, soit à la suite d'une révélation du Seigneur. Deux types de consécration ont donc coexisté dans l'Eglise dès l'origine de la vie religieuse. On pourrait presque avancer que la vie religieuse proprement dite est née le jour où la consécration à Dieu a pris un caractère public du fait de l'adoption d'un type de vie plus nettement caractérisé, différent de la vie chrétienne commune par une séparation effective du monde, et reconnu comme tel par l'Eglise : évêques aussi bien que fidèles. En étudiant l'enseignement de saint Basile, on voit nettement se dessiner une évolution qui va de groupes d'ascètes, vivant souvent encore dans leur famine, à la formation de fraternités plus organisées, noyaux de futurs monastères. De même en Occident le monachisme martinien est, à bien des égards, difficile à définir, car la frontière entre l'ascétisme, la vie cléricale et la vie monastique est des plus mal tracée. L'observation des conseils évangéliques ne suffit pas à elle seule à constituer la vie religieuse. C'est lorsque la c consécration dans la profession des conseils se présente comme une réponse définitive à Dieu sous la forme d'un engagement public pris devant l'Eglise », qu'il y a vraiment vie religieuse (Document sur la vie religieuse, 1983, N. 8). L'Eglise intervient pour authentifier ce don et recevoir cette consécration ; elle définit le caractère de publicité que la consécration doit recevoir; celle-ci n'est pas la même dans la vie religieuse et dans les Instituts séculiers. Etant donné ce qu'a été sur terre l'enseignement et l'œuvre du Christ, étant donné le contenu de l'Evangile, étant donné l'action permanente du Christ dans le monde racheté et sa présence dans l'Eglise, cette dernière ne semble pas pouvoir exister sans que certains de ses membres pratiquent les conseils évangéliques. C'est la pratique publique des conseils évangéliques qui constitue la vie religieuse, et les conditions du caractère public sont définies par l'Eglise elle-même tant par sa pratique que par sa législation. Mais ce caractère public impose une obligation particulière à ceux qui l'assument : celle du caractère effectif de leur pratique des conseils évangéliques, certes, sans quoi il se produit une intolérable

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distorsion entre C9' qu'ils sont et ce qu'ils prétendent être, entre l'action réelle et la c profession » affichée aux yeux des chrétiens et aux yeux du monde ; celle du caractère public aussi. D'où les garanties dont s'entoure l'Eglise, ses exigences qui peuvent paraître parfois excessives. Elles n'ont d'autre raison d'être que d'assurer, autant qu'il est humainement possible, la réalité, la permanence et le progrès dans la pratique des conseils évangéliques chez ceux qui les ont embrassés publiquement.

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Abbaye Les grands monastères de moines• ou de chanoines réguliers• portent généralement en Occident le nom d'abbaye parce que leur

supérieur est un abbé ou une abbesse ; bien qu'appartenant à divers groupements (Ordre• ou Congrégation•), chaque abbaye a une grande autonomie. Le mot est devenu d'usage courant vers la fin de la période mérovingienne (v1i--vnt s.).

Abbé, abbesse Le mot est d'origine araméenne et signifie littéralement Papa. Dès la première génération monastique, le terme a été utilisé pour désigner ceux des moines qui exerçaient effectivement une paternité spirituelle à l'égard de disciples, qu'ils aient ou non une communauté autour d'eux. En Occident, le terme a été réservé aux chefs de communautés monastiques, et a servi en Gaule mérovingienne à désigner également les chefs de communautés de clercs, même lorsque ceux-ci n'étaient pas moines. Le nom d'abbaye• dérive d'Abbé. L'institution de la commande (usage consistant à «confier> à un prêtre séculier la direction d'une communauté monastique) explique qu'à la fin de l'Ancien Régime en France on a pris l'habitude en s'adressant à tout prêtre de dire : Monsieur l'Abbé. Abbesse est le féminin d'Abbé, mais le terme ne s'est jamais dévalué par l'usage.

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Admission On parlait autrefois d'Entrée en religion; en fait le terme d'entrée en religion a l'inconvénient de placer l'accent uniquement sur la démarche de celui qui sollicite l'entrée; l'admission suppose cette démarche, mais elle montre aussi qu'elle ne suffit pas à elle seule; pour être reçu, il faut être admis. Dans le cérémonial monastique, le candidat, le jour de sa vêture ou prise d'habit, comme le jour de sa profession, se prosterne devant l'abbé et la communauté des frères pour solliciter son admission dans la fraternité monastique. C'est aux supérieurs majeurs qu'appartient le droit d'admettre les candidats qui sollicitent leur entrée dans une famille religieuse. Il y a des conditions préalables à respecter sans lesquelles l'expérience ne peut être tentée ; autrement elle serait hasardeuse. Il faut évidemment que le candidat soit baptisé et confirmé, membre de l'Eglise à part entière ; il faut qu'il ait au moins 17 ans accomplis ; qu'il soit libre de sa personne, donc non marié; qu'il n'appartienne pas à une autre famille religieuse (dans ce cas particulier, il y aurait des démarches spéciales à faire qui relèvent du c passage> d'un Institut à un autre); il faut que sa démarche soit absolument libre; il lui faut de plus une santé suffisante pour assumer le mode de vie de la famine religieuse à laquelle il désire s'agréger, il faut que son tempérament soit susceptible de s'y adapter, il faut enfin la maturité suffisante pour que l'engagement soit vraiment cc qu'il doit être. Voir : Maître des novices, Noviciat, Emplchements.

Adorationperpétuelle Pour ceux qui se sentaient appelés à une vie de prière, l'exemple des Anges, sans cesse présents devant la Majesté divine, et le modèle de liturgie éternelle présenté par les scènes de l' Apocalypse ont toujours été des points de référence. Dans le monachisme primitif, particulièrement le monachisme syrien, la tendance se cristallise dans le messalianisme ; certains croient pouvoir exclure toute autre activité que la prière, ce qui est manifestement une illusion. En Gaule franque l'idéal de prière continue prend corps dans quelques grands monastères sous la forme collective de la laus perennis : des groupes de moines se succédant pour la psalmodie qui, elle, ne

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s'interrompt jamais. L'expérience fut limitée dans l'espace et dans le temps : au IX9siècle, il n'en est pratiquement plus question. L'institution de l'Adoration perpétuelle au xvn• siècle dans certaines fami11P..s religieuses répond aux mêmes préoccupations ; mais il y a un déplacement de la prière générale de louange à l'aspect particulier d'adoration du Saint-Sacrement ,· à la présence permanente du Christ dans son Eucharistie, on veut répondre par une présence permanente de prière et d'adoration silencieuse. Le P. Antoine du Saint-Sacrement Le Quieu, dominicain d'Avignon, fonde en 1659 les Religieuses Adoratrices du Saint-Sacrement et de Notre-Dame; c'est à cet Institut qu'appartenaient les treize religieuses de Bollène guillotinées à Orange en juillet 1794. Catherine de Bar, une Bénédictine, fondera dans le même esprit en 1653 à Paris, au faubourg Saint-Sulpice, les Bénédictines du Saint-Sacrement•. D'autres Congrégations verront le jour au xix- siècle ; l'une des plus célèbres est celle des Sœurs de Picpus•. Les famiUes de ce type sont nombreuses par le monde : en Bretagne, on peut citer les Sœurs de rAdoration perpétuelle du Très Saint-Sacrement de Park ar Roz, au dioscèse de Quimper qui ont sept maisons (Le Rody, 29215 Guipavas) ; en Belgique, les Religieuses de l'Eucharistie de Bruxelles (appelées aussi Sœurs de l'Adoration perpétuelle). Les familles religieuses fondées par saint Pierre-I ulien Eymard (Pères et Sœurs du Saint-Sacrement)• pratiquent aussi l'adoration perpétuelle. On peut rattacher aussi à ce groupe les Sœurs de rAdoration réparatrice•. Voir : Saint-Sacrement, Réparatrices.

AdoraUonRéparatrice(Sœursde I') La Congrégation a été fondée en 1848 par Théodelinde .Dubouché sous la forme d'un Tiers-Ordre• Carmélitain voué à la réparation. Mgr Sibour, archevêque de Paris, en approuvant les Constitutions en fit une Congrégation autonome, qui reçut l'approbation pontificale en 1865. Plusieurs monastères se sont unis à la Congrégation: celui des Réparatrices de Saint-Didier, fondé en 1845, a demcmdé son incorporation en 1909; celui de Saint-Affrique en 1939. Plusieurs fondations ont été réalisées du temps de la fondatrice et après. L'Institut est contemplatif ; il comprend une diuïne de maisons en France et en Angleterre.

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Maison géniralice: 36, rue d'Ulm, 75005 Paris. M. d'Hulst, Vie de la vénirable Marie-Thérèse du Cœur de Juus, Paris, 1871 (rééd. 1935); M. Savigny-Vesco, Sillage de feu. La vénirable Marie-Thérèse du Cœur de Jhw, Théodelinde Dubouché, Paris, 1948; L. de Thioles, De fart de famour. La vénlrable MarieTMrèse du Cœur de Jésus, Paris 1948.

Adoratrices Voir Précieux-Sang, Saint-Sacrement.

Agneau de Dieu (Servanteade I') Congrégation de droit diocésain fondée en 1945 par le P. R. de la Chevasnerie, jésuite (1889-1968), à Brest, avec l'autorisation de Mgr Duparc, évêque de Quimper. L'érection canonique fut accordée en 1967 ; il y a des maisons en France et aux Etats-Unis; les Sœurs s'occupent de l'aide au ministère paroissial, des enfants, des personnes Agées, et vaquent à la prière. Maison géniralice: 47, rue du Vieux-Saint-Maro, 29200 Brest.

Annoncladea Il existe plusieurs Congrégations portant ce nom ; l'Ordre fondé à Bourges en 1500 par Jeanne de France, fille de Louis XI et épouse de Louis d'Orléans (devenu Louis XII, qui fit annuler son mariage) était d'inspiration franciscaine ; il a compté une cinquantaine de maisons, mais a disparu à la Révolution. Il existe, cependant, encore un monastère à Westmalle (Belgique). Les Annonciades Célestes fondées à Gênes en 1602 avec la Règle de saint Augustin par la bienheureuse Marie-Victoire Fomari sont des contemplatives ; le nom de Célestes leur vient de leur manteau de chœur, de couleur bleue; l'Ordre se répandit largement en France, surtout dans l'est, à partir de la Franche-Comté (alors espagnole). Il y a encore quelques monastères, notamment à Langres. La Belgique possède plusieurs Congrégations modernes d'Annonciades ,· celles du Chenois, fondées en 1836 par le curé, l'abbé Wouters, pour l'enseignement et le soin des malades (260, chemin des Postes, Le Chenois, B - 1410 Waterloo, Belgique) ; et celles de Heverlee, fondées en 1907 par le chanoine Temmerman pour

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l'enseignement et les missions (N aamsesteenweg 302, Heverlee, B 3030 Louvain, Belgique). Dans la partie flamande, il y a celles de Berchem (1848) ; celles de Huldenberg (1844); celles de Veltem (1787).

Antonlennea Parmi les moines Orientaux des Eglises unies à Rome, beaucoup portent le nom d'Antoniens (Arméniens, Ethiopiens, Maronites Libanais, Syriens). En Occident, l'Ordre hospitalier de Saint-Antoine est très populaire à partir du XIf siècle; son centre se trouvait à l'abbaye de Saint-Antoine-en-Viennois, lieu de pèlerinage, notamment pour ceux qu'atteignait le c mal des ardents». Les Religieuses Antoniennes du Canada, à Chicoutimi (Sœurs Antoniennes de Marie, Reine du Clergé), se réclament, elles, du patronage de saint Antoine de Padoue ; elles ont été fondées en 1907 pour le service des séminaires et collèges ecclésiastiques ; elles ont aussi des missions aujourd'hui; les sœurs sont plus de 200 (927 est, JacquesCartier, Chicoutimi, Qué., G7H 2A7, Canada).

Arche L'œuvre a été fondée par Jean Vanier, fils du général Vanier, gouverneur du Canada. En 1964, alors qu'il était professeur de philosophie à Toronto, il découvrit le monde des déficients mentaux ; il vint alors en France, acceptant de reprendre un Centre, c Le Val>, qu'il transforma. De son expérience jaillit f Arche. L'œuvre n'est pas une famine religieuse ; elle intègre des chrétiens non-catholiques, des musulmans et des hindoux. Il y a en France neuf foyers ; l'œuvre est répandue en Europe, en Amérique du Nord, en Afrique occidentale, en Inde, en Australie. Maison centrale: L'Arche, Troly-Breuil, 60350 Cuise-la-Motte.

Assomption La fête de I'Assomption apparaît en Occident au Vif siècle et tend rapidement à devenir la grande fête mariale ; la France médiévale a aimé avec prédilection cette solennité et l'iconographie en est très riche aux tympans de cathédrales à Chartres, Senlis, Paris, Reims, Bourges, Rouen, Laon ... Le vœu de Louis XIII en 1637 contribua

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encore à augmenter la dévotion à Marie dans le mys~ de son Assomption. Il existe une quinzaine d'instituts placés sous le patronage de l'Assomption; la plupart sont nés au xix- siècle. Le plus connu est celui des Pères Assomptionistes ou Augustins de r Assomption• du P. d'Alzon; plusieurs Congrégations féminines s'y rattachent à des titres divers. Parmi les autres, signalons les Sœurs de Sainte-Marie de rAssomption de Chamalières au diocèse de Clermont (B.P. 99, 63400 Chamalières); elles sont plus de 200. Les Sœurs de rAssomption de la Sainte Vierge• de Nicolet au Canada (1853), les Filles de Marie de rAssomption à Campbellton au Nouveau Brunswick (Canada), fondées en 1922 (Mont-Maria, 2, rue Arran, Campbellton, N.B., E3N 301, Canada) qui sont plus de 200.

Assomption (Oblates de I') Cette Congrégation se rattache à celle des Augustins de rAssomption; elle a ét6 fondée en 1865 au Vigan (dioscèse de Nîmes), par le P. d'Alzon avec l'aide de Marie Correnson. Le but était de donner des collaboratrices missionnaires aux Pères de l' Assomption dans leur œuvre pour l'unit6 des Eglises. Dès 1868, les religieuses s'implantent en Bulgarie et en d'autres pays d'Orient. Elles font également des fondations dans les pays d'Europe occidentale. Le groupe des Oblates de Paris, sous la direction du P. Picard, coopère étroitement à la naissance de la Bonne-Presse. Aujourd'hui la Congrégation compte 450 membres en sept provinces. Maison glMralice : 203, rue Lecourbe, 75015 Paris. M. de Crisenoy, Les Oblates der Assomption, Paris, 1955.

A880mptlon (Orantes de I') La Congrégation a ét6 fondée en 1896 par Isabelle de ClermontTonnerre et un Père Augustin de l'Assomption, le P. Picard ; la première approbation est venue en 1906. L'Institut est purement contemplatif ; sa seule activit6 apostolique est celle des retraites. Les religieuses sont une centaine. Maison glMralice: Chemin de Noncienne, 78830 Bonnelles.

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Aleomptlon (Petltea Sœurs de I') Les Petites Sœurs de rAssomption ont été fondées par un des premiers compagnons du P. d' Alzon (fondateur des Augustins de rAssomption•), le P. Pemet, avec le concours de Mère Marie de Pages, en 1864. Les sœurs vont soigner à domicile les malades pauvres et aider les fami11esde leurs malades. Elles sont tr~ largement répandues en France, en Europe, en Amérique latine dans les grandes villes et aux Etats-Unis. Cette famine religieuse compte 2 500 membres. Maison généralice: 51, rue Violet, 75015 Paris. M. Humberte, Une vie qui ne meurt pas. Mère Marie de Jésus (1824-1883), cofondatrice des Petites Sœurs derAssomption, Paris, 1954 ; M. Humberte, De la famille humaine à la famille de Dieu, Paris, 1968.

Anomptlon (Aellgleuaea de I') Elles ont été fondées par la bienheureuse Mère Marie-Eugénie de Jésus (Anne Eugénie Milleret de Brou, 1817-1898) et l'abbé Combalot (1797-1873); c'est au sanctuaire de Sainte-Anne d'Auray que l'abbé Combalot eut l'intuition que la Vierge désirait voir le mystère de son Assomption• glorifié par une Congrégation religieuse qui lui serait consacrée ; depuis d'autres Instituts se sont placés sous le patronage de ce mystère. Les Religieuses de rAssomption ont une large part de vie contemplative, s'adonnant à l'Adoration du SaintSacrement• et chantant l'Office; leur activité apostolique est l'éducation des filles ; la Congrégation est largement répandue dans le monde, en Europe, dans les deux Amériques et aux Philippines. Elle compte plus de 1 700 membres. Maison généralice : 17, rue de l'Assomption, 75016 Paris. M.-D. Poinsenet, Feu vert... Au bout d'un siècle : Mère MarieEugénie Milleret de Brou, fondatrice des Sœurs de rAssomption, Paris, 1971 ; J. Lafrance, Un regard tout en Jésus-Christ, Essai sur la spiritualité de Mère Marie-Eugénie, Paris, 1976.

Anomptlon de la Sainte Vierge (Sœura de

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Congrégation de droit pontifical fondée en 1853 à Saint-Grégoire prm de Nicolet au Canada par l'abbé Jean-Marie Harper; l'évêque

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de Trois-Rivières l'approuva en 1856 et le Saint-Siègeen 1923. Le but était l'éducation des enfants pauvres et la formation d'enseignantes. L'Institut ouvrit des maisons aux Etats-Unis pour les Franco-Américains. La Congrégation compte piis de 1 600 religieuses. Maison g,nAralice : 365, rue Mgr Provencher, Nicolet JOG lEO (Canada). G. Lesage, Lu Origines des Sœurs de rAssomption de la SainteVierge, Nicolet, 1957.

AaaomptlonnletN

Voir Augustins de rAssomption.

Augustin(Ordre de saint) Saint Augustin d'Hippone est né à Thagaste en 354 et mort à Hippone en 430. Lorsqu'il rentra d'Italie en Afrique, converti à la vie chrétienne et à la vie ascétique en 388, il réalisa le projet qu'il avait conçu à Cassiciacum avec ses amis, et il fonda un monastme à Thagaste sur la propriété héritée de son ~re. Une fois ordonné prêtre en 391, l'évêque Valerius d'Hippone lui fit don d'un domaine urbain où il construisit un autre monastère, et, lorsqu'il fut élu évêque coadjuteur (395), puis succéda à Valerius (396), il voulut continuer à mener la vie de communauté avec ceux de ses clercs qui l'accepteraient; il fonda ainsi un troisième monastère pour les clercs. Dans les années qui suivirent, il composa une R~gle (qui fut transcrite ensuite en une venion féminine en Afrique entre 411 et 430), destinée d'abord au c monastère du jardin», le monastère des moines laïcs d'Hippone. Cette règle a été adoptée par la suite par de nombreux moines ou religieux qui se sont réclamés de saint Augustin. A cause de la penonnalité de saint Augustin, le Moyen Age y a w, surtout à partir du xf si~le, la règle type pour les clercs attachés à une église, les chanoines•. Nombreux sont les ordres c canoniaux » qui se réclament de la règle de saint Augustin et l'ont pour base de leur législation; c'est à eux que saint Dom.inique, lui-même chanoine régulier, l'emprunta quand il fondera les Frères Prêcheurs. Durant les XIt et XDf si~les furent fondés de nombreux groupe-

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ments d'ermites de saint Augustin. Les papes Innocent IV (1246) et Alexandre IV (1256) unirent ceux d'Italie en un Ordre unique, sur le modèle des Ordres Mendiants• nés au début de ce siècle. Ce fut l'Ordre de saint Augustin qui se répandit partout en Europe occidentale et fut centralisé sur le même modèle que les Franciscains ou Dominicains. Au xiv- siècle, il comptait 30 000 religieux répartis en 2 000 couvents ; il y avait 42 provinces. Luther a été membre de l'Ordre. Parallèlement aux religieux, on voit se développer des communautés fémininP.s, soit indépendantes, soit rattachées aux provinces masculines. Les mouvements de réforme aboutirent à la création de Congrégations à peu près autonomes aux XV- et xvt siècles. L'Ordre masculin compte aujourd'hui une trentaine de provinces, près de 500 maisons et plus de 4 000 membres. Il est représenté en France, en Belgique, en Afrique du Nord et au Canada. Maison généralice: Via del S. Uffizio, 25 - I 00193 Roma. B. van Luyk, Le monde augustinien du xuf au ~ siècle, Assen, 1972.

Augustinsde I'Assomption Cette grande Congrégation dont l'influence est considérable en France (Editions de la Bonne Presse), a été fondée en 1845 par le P. d' Alzon, alors vicaire général de Nîmes (né au Vigan en 1810, puis il était entré au séminaire de Montpellier et avait poursuivi ses études à Rome; ordonné prêtre en 1834, il se mit à la disposition de l'évêque de Nîmes; il était vicaire général à 29 ans. En 1843, il acquit à Nîmes le petit collège de l'Assomption qui devint le berceau de la nouvelle Congrégation dont le but fut de servir l'Eglise spécialement dans le domaine de l'éducation, des missions, de l'activité sociale. En 1850, dans le cadre des nouvelles lois sur l'enseignement, il fut nommé membre du Conseil supérieur de l'instruction publique et fonda la Revue de renseignement chrétien. En 1875, il contribua à la conquête de la liberté de l'enseignement supérieur, universitaire. Les premiers compagnons du P. d' Alzon prononcèrent leurs vœux en 1850; la Congrégation fut approuvée par le Saint-Siège en 1864.

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La nouvelle famille religieuse se développa rapidement ; à partir de 1870, elle s'occupa activement de l'œuvre des pèlerinages nationaux, à Lourdes, Rome, Jérusalem. La Congrégation donna un grand développement à la presse catholique en France. Elle compte aujourd'hui une do\17.Sïnede provinces, elle s'est répandue en Europe, en Amérique du Nord et du Sud et dans de nombreux pays de mission. L'œuvre de la Congrégation dans le domaine de l'œcuménisme et aupœs des chrétiens uniates d'Orient a été et est considérable. Elle compte environ 1 500

membres. Maison glMralice: Via S. Pio V, SS, I - 0016S·Rome. J. Monval, Les Religieux der Assomption, Paris, 1963 ; G. Dupré, Formation et rayonnement d'une personnalitl catholique du XI:Xsiècle: le P. Emmanuel d'Alzon, th~ de doctorat, Aix-en-Provence, 1971 ; A. Cieux, Emmanuel d'Alzon, homme d'Eglise, Saint-Gérard (Belgique), 1961.

Augustines(Sœura) De nombreuses communautés, surtout hospitalières• ou adonnées aux œuvres de la charité, ont adopté dès leur origine ou ont reçu pour norme de vie la Règle de saint Augustin. Ces communautés sont nombreuses à la fin du Moyen Age ; il y eut également des fondations au XVIf siècle, puis au xix- siècle. Plusieurs ont été rattachées explicitement par un lien de dépendance à l'Ordre de saint Augustin• a une époque très ancienne; mais c'est surtout à l'époque contemporaine que cette agrégation s'est effectuée; des conditions précises à cette affiliation ont été établies en 1969. En 1970 a été cr6ée en France une Fédération des Sœurs Augustines. Le nombre des Congrégations agrégées à l'Ordre de saint Augustin oscille autour de la soixantaine. Il ne saurait être question de les mentionner en détail. En Belgique de langue flamande, il existe de très nombreuses petites Congrégations locales, remontant souvent à un Hôtel-Dieu fondé au Moyen Age. Elles portent souvent le nom de Sœurs Noires•. Il y a les Augustines de Harelbeke, celles de Kortrijk, les Augustines Hospitalières d'Aalst, d'Anvers, de Boom, de Bornem, de Bruxelles, etc. L'une des plus importantes Congrégations est celle de Lierre qui

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compte une vingtaine de maisons de 200 professes (Kloosterstraat, 2, B - 2500 Lier, Belgique). Les Sœurs de saint Augustin de Li~ge ont été fondées en 1602 par le prince Ernest de Bavière (5, quai de Coronmeuse, B - 4000 Liège, Belgique). En France, les Augustines de fHôtel-Dieu de Paris ont connu un très grand rayonnement au xVIf siècle ; on leur demanda de restaurer et de créer des Hôtels-Dieu en diverses parties du royaume (66, rue des Plantes, 75014 Paris). Il y a aussi les Augustines de la Charité de Notre-Dame de Montbrison dont l'origine remonte à l'année 1682 (Hôtel-Dieu, 42600 Montbrison). Les Augustines de Notre-Dame de la Consolation de Bordeaux (318, avenue de la Libération, 33110 Le Bouscat) sont de fondation beaucoup plus récente ; elles ont été fondées en 1872 et s'occupent de formation professionnelle de jeunes à la sortie de l'école. Les Augustines Hospitalières de Saint-Joseph ont été fondées en 1644 par M. Bouray, un saint prêtre de Loches ; 86000 la maison-mère est maintenant à Poitiers (1, rue Jean-Ia~, Poitiers). Les Augustines de fHôpital Saint-Gatien de Tours, fondées en 1616 sont unies depuis 1965 aux Augustines de flmmaculée-Conception• de Saint-Amand. Celles de Saint-Louans près de Chinon se sont unies en 1972 aux Augustines du Sacré-Cœur de Marie d'Angers•. Il existe en tout 80 Congrégations féminin~ affilieés à l'Ordre de saint Augustin.

AuguaUnesde l'lmmacul6e-Conceptlon (Rellgleusea) C'est une Congrégation de droit pontifical, née de l'union en l'année 1845 de plusieurs communautés d'Augustines du Nord de la France, dont certaines remontaient très avant dans le Moyen Age. L'initiative de cette union revient à Mgr Giraud, archevêque de Cambrai, qui fut aidé dans cette tâche par Monique Leroy. Les religieuses étaient présentes dans les diocèses de Cambrai, Lille et Soissons, s'occupant du soin des malades, des vieillards et pratiquant la visite des malades à domicile. La Congrégation s'est élargie, accueillant en 1962 les Augustines Hospitaliires d'Ath en Belgique, en 1965 celles de l'H8pital SaintGatien de Tours. Elle comprend maintenant une vingtaine de

maisons.

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Maison généralice : 877, route de Roubaix, 59230 Saint-Amand-lesEaux (France). Il existe à Versailles une Congrégation de même nom (23, rue Edouard-Charton, 78000 Versailles).

Augustinesde Meaux Les origines remontent au Grand-Hôtel de Meaux qui aurait été fondé une première fois au vm-siècle; on sait qu'au x:ot siècle les sœurs pratiquaient la Règle de saint Augustin. Au xvn-siècle, Bossuet réorganisa la maison. Celle-ci traversa la Révolution et fut reconnue ensuite par l'autorité impériale; mais les sœurs durent quitter l'Hôtel-Dieu en 1845 et Mgr Allou leur donna des Constitutions proches de celles des Sœurs de la Présentation de Tours·; dès lors, la communauté se développa en une Congrégation. Plusieurs communautés se sont fusionnées avec elles : les Augustines Hospitalières de Carpentras en 1952, les Célestines de Provins en 1955, les Augustines du Saint Cœur de Marie d'Auxerre en 1956, les Augustines de Notre-Dame du Très Saint-Rosaire de Chambéry en 1970. Les sœurs ont des maisons en France, en Belgique et en Angleterre. Maison généralice : 2, faubourg Saint-Nicolas, 77109 Meaux (France). Ch. Cordonnier, Les Religieuses Augustines de Meaux, Meaux, 1956.

Augustinesdu Précieux-Sang La Congrégation a été fondée par un décret de Mgr Parisis en 1854 pour unir les Augustines enseignantes d'Arras, dont l'origine remontait au x:ut siècle (et qui étaient alors hospitalières), les Augustines de /'Hôpital Saint-Jean d'Arras, fondées en 1564 par essaimage de la communauté de l'Hôtel-Dieu Saint-Julien de Cambrai, les Augustines de /'Hôpital Saint-Louis de Boulogne-sur-Mer, venues aussi de Cambrai, les Augustines de fHôtel-Dieu de Montreuil-sur-Mer, fondées au x:ot siècle, les Augustines de fHospice Saint-Jean de Laventie. Depuis, la Congrégation s'est fusionnée avec les Sœurs de la Providence de Douai, dites du Bon Pasteur (1950), les Augustines du

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Sacré-Cœur d'Abbeville (1954), la Congrégation des Cinq plaies de Notre Seigneur de Lyon (1956), les Franciscaines de Notre-Dame des Anges de Lille (1958) et les Augustines hospitalières de Coutances (1966). La Congrégation fait partie de la Fédération française des Sœurs Augustines (1970); elle a des maisons en France, Belgique, Angleterre, Espagne, Madagascar, la Réunion. Maison généralice: 13, rue Pasteur, 62002 Arras.

Augustlnea du Salnt-Cœur de Marle (Angers) La Congrégation est issue des Augustines desservant l'Hôtel-Dieu de Saumur, venues de Paris au XVIf siècle. Elle fut réorganisée par Mgr Montault des Isles, sous la direction d'Adèle Haïs-Fontaine (Mère Sainte-Victoire) et approuvée en 1835; elle fut agrégée à l'Ordre de Saint-Augustin en 1920. En 1928, elle s'est fusionnée avec les Augustines de Saint-Germain-en-Laye, et en 1972 avec les Augustines Hospitalières de Saint-Louans. Maison généralice: 35, rue de la Madeleine, 49000 Angers. La Congrégation des Augustines du Saint-Cœur de Marie d'Angers, s.l., 1942.

Augustines du Salnt-Cœur de Marle (Paris) Congrégation fondée à Paris en 1827 par Victoire Letellier pour le soin des malades, l'œuvre des retraites, l'enseignement des enfants pauvres. L'histoire en est liée dans les débuts à celle des Augustines du Saint-Cœur de Marie d'Angers : la fondation ayant d'abord été faite par les sœurs venues de Saumur. La Congrégation fait partie depuis 1970 de la Fédération française des Sœurs Augustines. Maison généralice: 29, rue de la Santé, 75013 Paris.

Aumonlers du Travail Ils ont été fondés à Seraing au diocèse de Liège en 1907 par l'abbé Théophile Reyn, avec l'approbation de Mgr Doutreloux. L'approbation du Saint-Siège vint en 1930. L'Institut se compose de prêtres et de laïcs dont l'apostolat s'inspire de l'encyclique Rerum novarum. Actuellement la Congrégation est présente en Belgique, au Zaïre et au Brésil.

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Maison généralice : 17, boulevard Lambermont, 1030 Bruxelles (Belgique).

Auxlllalrea du Clergé De nombreuses Congrégations ont été fondées pour aider le clergé dans son ministère. Pour ne donner que quelques exemples, on peut citer la Congrégation fondée en 1923 à Paray-le-Monial par Madeleine Gallot, Marie-Madeleine de la Croix, qui ont fait des fondations en Afrique et au Brésil (8, rue Jean-Bart, 75006 Paris). Les Auxiliatrices du Clergé ont été fondées en 1919 pour l'assistance au clergé paroissial et approuvées en 1948 ; l'Institut est en relation avec celui des Frires Auxiliaires du Clergé• de l'abbé Dentin (Rogerville, 76700 Harfleur). Les Apostoliques de Marie-Immaculée, fondées à Lyon en 1919 par Marie-Louis Bayle, sont affiliées aux Oblates de Marie-Immaculée• (2, place de Pérollier, 69130 Ecully). Voir Frires Auxiliaires du Clergé•. Au Nouveau-Brunswick au Canada, on trouve les Auxiliaires Franciscaines du Prltre et de rAction catholique, fondées à Bathurst par un Capucin, le P. Pascal Labelle, en 1960. On peut en rapprocher les Communautés de Catéchistes.

Auxlllatrlces des Ames du Purgatoire Cette Congrégation a été fondée à Paris en 1856 par Eugénie Smet (devenue Mère Marie de la Providence, 182S-1871), qui avait pris conseil du curé d'Ars, pour c aider» les Ames des défunts durant cette période de purification qui précède leur admission à la vision face-à-face de Dieu. En 1859, les sœurs adoptèrent la règle de saint Ignace. Durant la vie de la fondatrice, la Congrégation s'implanta en Chine. Le désir de celle-ci était en effet de donner un caractère international et missionnaire à son œuvre. Ce qui a été fait. A la Congrégation est unie la Fraternité séculiire des Auxiliatrices approuvée comme association de perfection en 1922. Les Sœurs du Christ Rédempteur se sont unies à elle en 1970. L'Institut compte une diuine de provinces, est répandue dans le monde entier et compte près de 1 300 religieuses.

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Maison ,,Mralice : 16, rue Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle,75006, Paris. M. Charmot, Lu Auxiliatrlcu du Purgatoire, Lyon, 1956.

Auxlllatrlces de la Charité Elles ont été fondées en 1926 à Montgeron au diocèse de Versailles par le P. Aninn avec la coopération de Thérèse Joly (1879-1956). Mgr Roland-Gosselin érigea l'œuvre en Congrégation en 1932 sous le patronage de sainte Thérèse d'Avila. Le but est l'apostolat en milieu ouvrier. Des fondations ont été faites en Afrique noire. La Congrégation compte plus d'une centaine de membres. Maison généralice: 9, rue Erlanger, 75016 Paris. Les Auxiliatrices de la Charité, Paris, 1947.

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Barnabites Les Clercs Réguliers de la Congrégation de Saint-Paul, fondés à Milan en 1530 par saint Antoine-Marie Zaccaria (t 1539), ont reçu le nom de Barnabites du fait de leur installation dans l'ancien couvent de Saint-Barnabé en 1538 ; Clément VII les approuva en 1533 ; leurs Constitutions, auxquelles travailla saint Charles Borromée, furent approuvées en 1579 par Grégoire XIII. Ils s'implantèrent en France au XVIIe siècle, et s'y adonnèrent principalement aux tâches d'enseignement ; ils avaient aussi des missions en Orient. La Congrégation compte aujourd'hui 450 membres. Les Barnabites avaient ouvert en France, à Gien, en 1874, une école apostolique en vue d'assurer leur recrutement, et un noviciat à Aubigny (1860) ; celui-ci fut transféré à Mouscron en Belgique en 1886. Il y a une province belge. Maison généralice: Via Giacomo Medici, 15, I - 00153 Roma.

Béguines A la fin du m• siècle et au début du xni9 siècle, on voit apparaître dans les Pays-Bas, dans la partie septentrionale de la France, en Rhénanie et en Allemagne du sud, une forme particulière de vie

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religieuse. Des femmes adonnées à la dévotion, vivant en dehors des monastères, trop peu nombreux pour les recevoir, mais souvent en relation avec ceux-ci, se rassemblent en petits groupes pour former des communautés de vie religieuse, au règlement assez souple ; elles ne prononcent pas de vœux. Les chroniqueurs parlent de leur dévotion ardente, de leur dévouement ; mais certains se montrent méfiants à leur égard. Le mouvement eut une ampleur considérable, puisqu'une lettre de Jean XXII à l'évêque de Strasbourg en 1321, estime leur nombre à 200 000 en Allemagne occidentale. Jacques de Vitry a composé au xm• siècle un recueil de Vies des saintes béguines, qui fait connaître quelques-unes des personnalités les plus marquantes. Le phénomène ne s'est pas limité aux régions indiquées plus haut Il y a eu aussi des groupes en Provence. La multiplication des communautés religieuses ou des congrégations hospitalières• a condamné peu à peu le mode de vie des béguines à devenir marginal. Mais au xocsiècle, il y avait encore une douzaine de béguinages actifs en Belgique. Le béguinage de Bruges est particulièrement célèbre. En 1968, on rencontrait encore quelques béguines. G. van Bever, Les Béguinages, Bruxelles, 1943.

Bénédictins Le terme désigne une catégorie de moines dont le mode de vie est déterminé par la Règle de saint Benoît ; cette Règle est l'œuvre d'un abbé de la 1re moitié du vt s., Benoît de Nursie, dont le pape Grégoire le Grand (590-604) a écrit la vie au 2• livre de ses Dialogues. Le mot est inusité au Moyen Age; c'est seulement au xmsiècle, et de façon sporadique, que l'on commence à parler d'un Ordo S. Benedicti pour désigner les moines noirs se réclamant d'une tradition antérieure à la naissance des Ordres nouveaux des xfxn-s. (Camaldoli, V al/ombreuse, Cîteaux, etc). Mais son imprécision reste grande : le qualificatif de bénédictin a été appliqué à certains Ordres nouveaux, comme Tiron ou Fontevraud. Benoît de Nursie a composé sa Règle à l'intention des monastères qu'il avait lui-même fondés dans la vallée de l' Anio autour de Subiaco, au Mont-Cassin, à Terracine, et probablement aussi pour les monastères d'Italie centrale avec lesquels il était · en relations

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d'amitié. Le Mont-Cassin fut détruit par les Lombards en 589; les moines cherchèrent refuge à Rome ; déjà un moine du Mont-Cassin était à la tête du monastère du Latran. Grégoire le Grand a fait l'éloge de la Règle qu'il adroirsiit, mais l'on ne possède pas de preuve rigoureuse qu'il l'ait adoptée pour son monastère de Saint-Andréau-Coelius d'où il tira Augustin de Cantorbery et ses compagnons, les apôtres des Angles et les Saxons de Grande-Bretagne. En Gaule, la présence de la Règle est attestée au début du VIi' s. Vers 620, Donat, évêque de Besançon, l'utilise largement dans sa Règle pour les moniales. En 625-630, Venerandus, fondateur d'Altaripa au diocèse d'Albi, l'impose à son monastère. L'abbé Waldebert de Luxeuil l'adopte en 629 en la fusionnant avec les règlements laissés par le fondateur, l'irlandais Colomban; la c regula mixta • inspirée à la fois de Colomban et de Benoît devient le code de tout le monachisme de la France du Nord (Neustrie et Austrasie) ; certains pays donnent la préférence exclusive à la Règle de saint Benoît (Synode d'Autun de 670). Par le biais des missions franques et anglo-saxonnes, toujours accompagnées de la fondation de monastères, les règles pratiquées, dont celle de saint Benoît, pénètrent en Germanie. Au cours du ~ siècle., l'expansion de la Règle de saint Benoît tend à s'universaliser. Vers le milieu du siècle en effet, les souverains francs de la dynastie fondée par Pépin le Bref entreprennent une œuvre de réforme religieuse avec le concours de saint Boniface (t 755); les usages locaux sont supplantés peu à peu par ceux de Rome. La Règle de saint Benoît, abbé c romain >, patronnée par le pape Grégoire le Grand, devient le code par excellence de la vie monastique ; elle bénéficie du prestige de Rome, siège des Apôtres Pierre et Paul. LE MONAClllSME CAROLINGIEN Le wisigoth Witiza, fondateur d'Aniane, qui prit lui-même par dévotion le nom de Benoît (t 821), s'employa infatigablement à diffuser la Règle ; il travailla de concert avec !'Empereur Louis le Pieux à unifier les observances monastiques dans l'Empire; l'effort aboutit à la décision du Concile monastique d'Aix-la-Chapelle (817) qui imposait aux moines l'alternative : ou bien adoption intégrale et exclusive de la Règle de saint Benoît, ou bien choix de la vie canoniale selon la Règle de saint Augustin. Le décret ne put sans

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doute être appliqué rigoureusement car la pression du pouvoir royal n'était plus aussi forte qu'au· temps de Charlemagne ; toutefois, une orientation définitive est donnée à l'ensemble du monachisme occidental. Pour les détails de la vie concrète, les monastères possédaient des coutumes et usages propres qui furent consignés par écrit (coutumiers) ; ils étaient à l'image de la législation hétérogène contenue dans la c regula mixta > ; Benoît d'Aniane s'efforça d'y introduire une certaine uniformité en s'attachant à ce qu'il estimait conforme à la Règle de saint Benoît. En imposant cette dernière, la législation impériale seconda les efforts du réformateur, également en ce qui concerne les coutumes. LES RESTAURATIONSDU x• SIECLE Les idées de Benoît d'Aniane et les tendances du Concile d'Aix triomphèrent lors des restaurations et des réformes monastiques du ~ s., au lendemain des invasions normandes ; celles-ci avaient accumulé les ruines et provoqué une crise profonde du monachisme, surtout dans les régions occidentales de l'Europe. L'abbaye de Ouny, fondée en Bourgogne en 910 par Bernon de Baume-les-Moines, se modèle sur ce patron et le diffuse dans les monastères qu'elle relève ou qu'elle crée dans la France du sud de la Loire et en Italie ; d'autres centres de réforme prennent une orientation analogue. L'époque où apparaissent les Ordres nouveaux avec leurs tendances à une solitude plus rigoureuse, leur désir d'un style de vie plus simple, plus pauvre, moins centré sur la liturgie et faisant place au travail des mains n'est pas, contrairement à ce que l'on pourrait penser, une période de régression pour c l'ancien monachisme> ; celui-ci continue à se développer. Dans la seconde moitié du xt et au XIf siècle, les anciens monastères créent un impressionnant réseau d'obédiences auxquelles on donne bientôt le nom de prieurés• ; ce sont de petits monastères ruraux (plus rarement urbains) où vivent deux ou trois moines, parfois davantage, assurant la célébration de l'Office divin dans une église (souvent paroissiale). Durant cette même période, les grands monastères organisent leurs dépendances en Ordres•. Ordo• qui a servi à désigner d'abord l'observance en vient à s'appliquer à un groupe de monastères liés

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organiquement et possédant un gouvernement unique. Cluny est l'exemple par excellence à partir du xt s.; mais il y a aussi d'autres groupements : Hirsau en Allemagne, Saint-Victor de Marseille en France méridionale et en Catalogne, Marmoutier ... Quelques monastères obtiennent du Saint-Siège un privilège d' exemption• à partir de l'an mil, ou bien le revendiquent de façon plus ou moins abusive, dans le but d'assurer la liberté de la vie monastique contre les puissances séculières. Dans leur ensemble, les monastères de moines « noirs > demeurent isolés, indépendants, possédant chacun un statut propre qui les place dans une situation juridique diversifiée à l'extrême; ils sont habituellement jaloux de leur autonomie. Le système du Chapitre général et de la visite régulière développé et mis au point principalement par Cîteaux apparaît comme un modèle ; les papes du xnt siècle aspirent à l'étendre, à cause de ses bienfaits et de son efficacité. Innocent m (1198-1216) encourage les réunions périodiques d'abbés et de prieurs ·pour maintenir la discipline et corriger les abus. Le Concile de Latran de 1215 généralise le système par le décret c In singulis regnis > ; Benoît XII par la bulle « Summi Magistri > du 20 juin 1336 crée des provinces bénédictines calquées sur les provinces ecclésiastiques. Le succès de la mesure prise par Benoît XII resta limité ; les efforts aboutirent cependant au début du ~ siècle à la création de quelques unions de monastères, non plus dans le cadre de la province ecclésiastique, mais dans celui des réformes monastiques. Une régénération s'imposait en effet, du fait de la disparition de la ferveur, de la vitalité ou simplement parce que l'observance n'avait pas été restaurée dans un monastère après un cataclysme ; la pratique bénéficiale s'était introduite dans les monastères, au détriment de la pratique de la pauvreté. Le signal du renouveau est donné par l'Allemagne avec la réforme de Kastl en 1381 selon l'esprit clunisien (via Hirsau); 24 monastères de l'Allemagne méridionale l'embrassent. L'abbaye de Sainte-Justine de Padoue en Italie est le berceau d'une réforme inaugurée par Ludovico Barbo (v. 1381-1443); la Congrégation par lui fondée sert de modèle à de nombreuses réformes dans toute l'Europe. Le Concile de Constance fut à l'origine de la réforme et de l'Union de Melle

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proclamée en 1418 ; ses bases sont les usages de Subiaco. Le Concile de Bâle donne naissance à la réforme de Bursfeld, inaugurée à St-Mathias de Trêves en 1421 ; elle s'organisa en Congrégation vers 1440. Dans les autres pays d'Europe les efforts de rénovation sont plus timides et plus précaires. Les réformes du XV-siècle aboutissent ainsi à la création de Congrégations• qui vont englober peu à peu les anciens monastères, en les dotant d'organismes plus ou moins centralisés. Les Congrégations ont permis l'extraordinaire essor du XVIf siècle dont le plus bel exemple en France est la Congrégation de Saint-Maur, célèbre par ses travaux historiques et patrologiques. Lors de la restauration de la vie monastique que la Révolution française et les conquêtes impériales avaient réduite à l'extrême, le même principe des Congrégations fut adopté. Plusieurs Congrégations monastiques sont représentées en France : celle de Solesmes, issue de la restauration entreprise par Dom Guéranger (1805-1875) dans l'ancien prieuré de Solesmes (1833) ; celle de Subiaco, qui groupe en une province les monastères nés de la fondation de l'abbaye de la Pierre-qui-Vire par le P. Muard, en 1850; la Congrégation du Mont-Olivet à laquelle se sont affiliés les monastères issus de celui fondé par le P. Emmanuel au Mesnil-Saint-Loup en 1863. En Belgique sont représentées les Congrégations de l'Annonciation· et de Subiaco. Il y a en tout dans l'Ordre plus d'une vingtaine de Congrégations Fédérées regroupant environ 350 monastères. Il existe également quelques monastères hors-Congrégation, ou des communautés s'inspirant de la Règle de saint Benoît vouées au ministère paroissial ; de même en Suisse et en Belgique. Les Fondations dans le Tiers-monde se sont multipliées depuis 1950. A. Dumas, Des hommes en quite de Dieu, la Règle de saint Benoît, Paris, 1967, rééd. 1982 ; M. Lacan, Saint Benoît et ses fils, Paris, 1961 ; R. Tschudy, Les Bénédictins, adapt. G. Varin, Paris, 1963 ; G.-M. Oury, Ce que croyait Benoît, Paris, 1974; it., Saint Benoît, Patron de l'Europe, Chambray-lès-Tours, 1981 ; Ph. Schmitz, Histoire de rOrdre de saint Benoît, Maredsous, 1942, et ss. ; St Hilpisch, Saint Benoît, Paris, 1960; Cl. Jean-Nesmy, Saint Benoît et la vie monastique, Paris, 1959. Voir Notre-Dame t!Espérance.

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Bénédictines(monlalea) Des communautés de vierges apparaissent à la même époque que les premim-es communautés de moines, mais elles sont plus rares. Dans la vie de saint Benoît, Grégoire le Grand met en scène une sœur de son héros, nommée Scholastique, qui était vierge consacrée et venait le voir chaque année. La règle de saint Benoît fut adoptée aussi par de nombreuses communautés de moniales ; l'évolution est la même, essentiellement, que pour les monastères de moines, à la différence que le monachisme féminin s'est développé surtout à partir du xt si~le et qu'il a connu un autre grand essor au XVIf si~le. Les Ordres masculins ont eu souvent une branche féminine (Cluny par exemple ou Cîteaux•); l'Ordre de Fontevraud, né au début du XU- siècle des prédications de Robert d' Arbrissel, est au contraire un Ordre féminin qui a eu une branche masculine (pour le service des monastères de l'Ordre). Les Congrégations• apparaissent plus tardivement chez les moniales que chez les moines (en France : Congrégation du Calvaire fondée par Antoinette d'Orléans-Longueville, coadjucatrice de Fontevraud, et le P. Ioseph, capucin, en 1617; Congrégation de rAdoration perpétuelle ou Sacramentines, fondée en 1653 à Paris par Catherine de Bar, en religion Mechtilde du Saint-Sacrement). En France, il y a des mon~res de fondation ancienne ou plus récente hors Congrégation, d'autres appartiennent aux deux Congrégations nommées plus haut, d'autres à la Fédération du Cœur Immaculé de Marie, issue du monastère de Pradines, d'autres à la Congrégation de Solesmes, d'autres à la Congrégation de Subiaco. Il y a aussi des moniales de la Congrégation du Mont-Olivet et des moniales Camaldules. Voir la bibliographie de l'article Bénédictins• ; le dernier tome de Histoire de tOrdre de saint Benoit par Ph. Schmidt est consacré aux moniales; voir aussi : G.-M. Oury, Les moniales bénédictines,

Paris, s.d.

B6n6dlctlnes(Sœurs) La condition de moniale• est liée à la vie en clôture•, selon la législation que l'Eglise a précisée peu à peu et a renforcée au Concile de Trente. Le Concile Vatican-II a maintenu la clôture « pour les

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moniales de vie uniquement contemplative > en insistant sur son importance, mais en demandant d'y apporter des aménagements conformes aux nécessités de la vie contemporaine. C'est la raison pour laquelle les Congrégations religieuses qui ne pouvaient l'observer intégralement en raison de circonstances données ou du fait que leur vie comportait une part plus ou moins importante d'activité apostolique, ont choisi un type de vie, régi par la Règle de saint Benoît, mais différent de celui des moniales. La variété est d'ailleurs considérable parmi les Sœurs, et il est impossible de les ramener à un dénominateur commun. Il y a plus de trente Congrégations. Certaines Congrégations ont une vie à peu près identique à celle des moniales, excepté en ce qui concerne la clôture : les Bénédictines de Sainte-Bathilde, par exemple, fondées en 1921 par Marguerite Waddington-Delmas, pour l'implantation monastique dans les pays de mission (7, rue d'lssy, 92170 Vanves) ; ou la fondation parallèle, faite la même année à Bruges par Dom Théodore Nève, des Bénédictines de la Reine des Apôtres (Betanië, Loppem, B - 8021

Zedelgem). Les Bénédictines d'Ermeton en Belgique, fondées par Dom Vandeur, moine de Maredsous, ont une vie de même type ; leur but est d'unir à la vie liturgique contemplative certaines formes d'apostolat liturgique (B - S644 Ermeton-sur-Biert). Les Bénédictines Adoratrices du Sacré-Cœur de Jésus de Montmartre, fondées en 1897 par Adèle Garnier et le P. Balme ont une orientation purement contemplative (33, rue du Chevalier de la Barre, 75018 Paris) ; elles ont donné naissanceà deux Congrégations, l'une française, l'autre anglaise. D'autres Congrégations, au contraire, sont plus nettement orientées vers l'activité apostolique. Les Sœurs Bénédictines, appartenant à de nombreuses Congrégations différentes, sont particulièrement nombreuses aux Etats-Unis. En France et en Belgique, les deux principales Congrégations sont celle de Bénédictines Adoratrices de Bellemagny, fondées en Alsace en 1851 par le P. Louis Faller, qui joignent à l'adoration du Saint-Sacrement l'action sociale et caritative et des activités apostoliques diverses (Liebhartstal Strasse, 51, A - 1160 Wien XVI, Autriche) ; et celle des Servantes des Pauvres, Oblates Régulières de l'Ordre de saint Benoît, fondées en 1873 par Dom Leduc, un moine de Solesmes qui, sous le patronage de sainte

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Françoise Romaine, se consacrent au service des malades qu'elles visitent à domicile (49, rue Parmentier, 49000 Angers). Les Sœurs de l'Hôtel-Dieu de Fécamp ont également la Règle de saint Benoît (Epreville, 76400 Fécamp). En Belgique, les Bénédictines de Sainte-Lioba, fondées à Fribourg-en-Brisgau en 1927, ont un monastère à Namur. Dans la partie flamande, il y a les Bénédictines paroissiales de Bruges, fondées en 1927 par le chanoine R. Hoomaert (Filles de fEglise, Bénédictines Missionnaires des Paroisses) (30 Oud-Begijnhof, B - 8000 Brugge).

Bemardlnea La situation des Bernardinespar rapport à l'Ordre de Oteaux est analogue à celle des Sœurs Bénédictines par rapport à l'Ordre de saint Benoît, avec une gamme identique de formes de vie allant de la vie contemplative des moniales, à l'admission de formes d'activité apostolique assez diversifiées. Les Bernardines de la Divine Providence en Suisse, au diocèse de Sion, sont issues de la fondation faite à Rumilly en Savoie en 1622 par la Mère de Ballon avec l'aide de saint François de Sales; leur vie est celle des moniales, avec une forte empreinte salésienne. Les Bernardines Réparatrices fondées en 1933-1934 par l'abbé d'Orval, Dom Albert van der Cruyssen, ont une vie très proche de la cistercienne traditionnelle (B - 4040 Brialmont, Tilff, Belgique). De même les Bernardines d'Esquermes ont été fondées après la Révolution, par trois moniales cisterciennes du nord de la France, qui reprirent ensemble la vie commune (N.-D. de la Plaine, La Cessoie, 287, avenue de Lattre-de-Tassigny, 59530 Saint-André). La nouvelle Congrégation fut érigée canoniquement en 1827 par l'évêque de Cambrai ; la Règle a été adaptée aux nécessités de l'heure, la Congrégation ayant assumé des œuvres d'éducation. L'Institut a aujourd'hui des maisons au Japon et au Zaïre. En revanche, les Bernardines d'Oudenaarde sont à l'origine des hospitalières• ; mais au XIIf siècle, l'influence cistercienne devint si forte que les sœurs adoptèrent l'esprit de saint Bernard et se mirent sous son patronage. Au XIX9siècle, elles ajoutèrent des formes nouvelles d'apostolat au soin des malades; elles ont des missions au Ruanda (Sint-Walburgakerkhofstraat, 9, B - 9700 Oudenaarde, Belgique).

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Béthanie Le village où Lazare et ses deux sœurs reçurent le Christ a toujours inspiré une grande affection aux âmes ; il évoque les deux aspects complémentaires de la vie religieuse : la contemplation et l'action caritative dans l'intimité du Seigneur. · Plusieurs Congrégations ou familles religieuses portent le nom de Béthanie : les Dominicaines de Béthanie• par exemple. En Hollande, les Dames de Béthanie, fondées en 1919 à Bloemenddal près de Haarlem, ont essaimé en plusieurs pays francophones. Les Sœurs de Béthanie du Sacré-Cœur ont été fondées par une Visitandine française, Marguerite Claret de la Touche, exilée par les lois contre les Congrégations, au diocèse d'Ivrée (1914) (Piazza dell Oratorio, 68/A, I 00187 Roma). Voir Dominicaines, Mission N.-D. de Béthanie; Oblates de Béthanie.

Bétharram (Prêtres du Sacré-Cœur de) Leur fondateur est saint Michel Garicoits qui constitua sa petite société de prêtres en 1835 en adoptant provisoirement la règle des Missionnaires de Hasparren (au diocèse de Bayonne); il la compléta en 1838 avec des emprunts à la Règle des Jésuites•. L'évêque de Bayonne, Mgr Lacroix, y substitua en 1841 des règlements inspirés de ceux de Saint-Sulpice•, qui faisaient du groupe une société de prêtres séculiers. Le fondateur aurait désiré davantage : un véritable Institut religieux; il mourut en 1863 avant de ·voir la réalisation de son rêve. En 1875, il fut possible d'élaborer de nouvelles Constitutions et de les présenter au Saint-Siège. Créé pour les missions les plus difficiles, l'Institut s'implanta en Terre Sainte dès 1875 ; puis, à dater des lois de 1903 contre les Congrégations, fit des fondations en divers pays. Les Pères s'occupent de missions en pays chrétien comme en pays païen, de collèges, de séminaires, de paroisses, de mouvements de jeunes ... Ils sont plus de 380. Maison généralice: Via Angelo Brunetti, 27, I - 00186 Roma. P. Duvignau, La doctrine spirituelle de saint Michel Garico1ts, Paris, 1949; Fr. Veuillot, Les Pritres du Sacré-Cœur de Bétharram, Paris, 1942.

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Bethléem (Fraternité monastiquede) Reconnue canoniquement par l'évêque de Grenoble depuis le début de 1987. La fondatrice, Odile Dupont-Caillard, a reçu une formation religieuse à la vie contemplative chez les Dominicaines de Montpellier peu après la fin de la Deuxième Guerre Mondiale ; mais elle désirait une vie plus solitaire. Avec une compagne, elle commença en 1951 à Chamvres, au diocèse de Sens, sous l'autorité de l'évêque, Mgr Lamy, une fondation vouée à la solitude, à la prière, à la contemplation, proche des origines de la vie monastique dans l'Eglise et se référant à la paternité spirituelle de saint Bruno. De nombreuses fondations ont eu lieu depuis 1970, portant les effectifs des sœurs à 260 en seiu monastères ; les frères ont été fondés en 197 6 ; ils sont actuellement une vingtaine en deux monastères. Frères et sœurs vivent au désert, dans l'adoration de la Sainte Trinité, la célébration et l'adoration de l'Eucharistie, à l'écoute du Cœur du Seigneur parlant par l'Evangile et l'Ecriture ; leur vie comporte une large part de solitude. Maison centrale: Monastère de Bethléem, les Monts-Voiron, 74420 Boëge; à Paris : 18, rue Grégoire-de-Tours, 75006 Paris.

Bethléem(Carmel Apostollquede N.-D. de) Voir Carmélites (Sœurs).

Bon-Pasteurd'Angers Les Sœurs de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur d'Angers sont issues de la fondation faite par saint Jean Eudes au XVIf siècle ; celui-ci avait créé des monastères du Refuge• pour les pénitentes. Sainte Marie de Sainte-Euphrasie Pelletier (1796-1868) fonda, à partir de quelques monastères une Congrégation centralisée pourwe d'un généralat, tout en conservant les traditions de saint Jean Eudes; tous les monastères de saint Jean Eudes n'entrèrent pas dans l'union. La diffusion de la nouvelle Congrégation fut étonnante ; il y a aujourd'hui dans l'Institut presque une cinquantaine de provinces et plus de 8 000 religieuses. Maison généralice : Via Raffaelo Sardiello, 20, I - 00165 Roma. G. Bernoville, Sainte Marie-Euphrasie Pelletier, fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur, Paris,

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1945 ; M.-D. Poinsenet, Rien n'est impossible à rAmour, ParisFribourg, 1968; E. Bruley, Le Bon-Pasteur d'Angers, Paris, 1931. Le patronage du Bon-Pasteur est revendiqué par une dindne de Congrégations par le monde.

Bon-Pasteurde Québec La Congrégation a été fondée en 1850 à Québec pour l'éducation des enfants et l'assistance aux jeunes travailleurs; l'approbation diocésaine fut accordée en 1856. Les premières règles furent préparées par le P. Saché, un jésuite français ; la fondatrice, MarieJosèphe Fitzbach, prononça ses vœux en 1856 et devint Marie du Sacré-Cœur. La Congrégation s'est développée rapidement en Amérique du Nord. Elle a été divisée en provinces en 1932 et, à partir de 1935, ouvrit une mission au Basutoland; depuis elle s'est implantée au Ruanda et en Haïti. La Congrégation compte près de 1 200 religieuses. Maison génlralice : 2250, rue Marie-Fitzbach, Québec GlV 212 (Canada). Mire Marle du Sacré-Cœur (1806-1885), fondatrice du Bon-Pasteur de Québec et ses collaboratrices, par une religieuse de la même

Congrégation, Québec, 1935.

Bon-Sauveur La Congrégation est née de la fusion après le Concile Vatican-II de deux Congrégations, de filiation eudistes, nées en Normandie au début du xvm4' siècle. L'origine se situe à Saint-Lô en 1712 et est due au P. Pierre Hérambourg ; parallèlement naissait à Caen une Congrégation de même type, sous l'influence d'un autre eudiste, le P. Thomas Creully. L'Institut de Caen a été restauré après la Révolution par l'abbé Pierre-François Jamet, béatifié en 1987. Les implantations en pays étranger datent du temps des lois contre les Congrégations en France. Les Filles du Bon-Sauveur sont plus de 300. Elles ont assumé des services divers, en particulier auprès des malades mentaux. Maison génlralice: 93, rue Caponière, 14012 Caen. G.-A. Simon, L'Institut du Bon-Sauveur de Cœn, Caen, 1958.

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Bon-Secoursde Notre-DameAuxlllatrlce(Sœursdu) Congrégation fondée à Paris en 1824 pour le soin des malades à domicile. La Congrégation s'est développée rapidement en Irlande et en Angleterre, puis aux Etats-Unis, puis dans les pays de mission. Elle compte aujourd'hui quatre provinces et plus de 500 religieuses. Maison génlralice : Piazza Cimone, 3, I - 00141 Roma.

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Caillou Blanc La communauté est née en 1952 à Liège, avec la collaboration du chanoine Jacques Leclercq (1891-1971). A la pauvreté franciscaine, la nouvelle famille religieuse unit l'oraison cannélitaine et la pratique de la liturgie monastique. L'orientation est contemplative, mais la vie est séculière, et les membres sont engagés dans le travail professionnel. La communauté a une antenne au Chili. Maison principale : Communauté du Caillou Blanc, 39, rue de la Glandée, B - 4100 Seraing (Belgique). Calvalre Le vocable du Calvaire est porté par plusieurs Congrégations religieuses dans le monde. En 1835, une lyonnaise, Madame Garnier, demeurée veuve à 24 ans après avoir perdu deux enfants, décida de consacrer sa vie aux Incurables ; elle fonda en 1842 un Institut de veuves, désireuses de se donner comme elle, mais sans se lier par des vœux de religion. Après sa mort, des Calvaires furent fondés à Paris (1874), SaintEtienne (1874), Marseille (1881), Bruxelles (1886), Rouen (1891), New York (1899), Bordeaux (1909).

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Silge central: 22, rue Roger-Radisson, 69000 Lyon. 1. Ancelet-Hustache, Les Dames du Calvaire, Paris, 1935. Voir Bénédictines, Notre-Dame du Calvaire.

Camaldules Le nom de cet Ordre est tiré de l'ermitage de Camadoli, au diocèse d'Arezzo en Italie, fondé par saint Romuald vers 1012. La forme de vie est une synthèse entre un minirolUil de vie commune et un érémitisme rigoureux ; par la suite, l'Ordre juxtaposa des monastères cénobitiques. Les Camaldules n'ont pratiquement pas pris pied en France, sauf quelques ermitages au début du XVIt siècle. Les moniales de l'Ordre ont cependant un monastère en France, à la Seyne-sur-Mer en Provence (avenue J.-B. Ivaldi, 83500 La Seyne-

sur-Mer).

Camllllena (Clercs Régulleraserviteursdes maladeeou) Leur fondateur, Cami11ede Lellis, est né dans les Abnizzes en 1550 et mort à Rome en 1614. Un sermon changea sa vie en 1575 : il fit deux essais chez les Franciscains•, mais fut obligé de les quitter à cause d'un mal à la jambe qui l'affecta toute sa vie. Ses souffrances l'inclinèrent à prendre soin de celles des autres, et il se mit au service de l'hôpital Saint-Jacques à Rome. Il vit les lacunes du service hospitalier; sur le conseil de saint Philippe Neri, il fut ordonné prêtre en 1584, puis organisa une Congrégation des prêtres et de frères laïques pour le service des malades. La nouvelle société fut approuvée par le pape Sixte V en 1586. L'Ordre fut longtemps principalement italien ; il est devenu international au XX- siècle, mais il a peu pénétré dans les pays francophones. Maison généralice: Piazza della Maddalene, 53, I - 00186 Roma.

Capucins Tel est leur nom populaire qui vient de leur long capuce ; ils sont si connus par leur surnom qu'il est préférable de traiter d'eux ici, plutôt de que de renvoyer à l'article général concernant les Frères Mineurs•, fils de saint François ; ils sont Franciscains en effet au

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même titre que les Cisterciens sont Bénldictins et pour des raisons analogues. Les Capucins sont nés d'une réforme au sein d'une réforme, celle de !'Observance qui s'était répandue en Italie centrale, en France et en Espagne dès la seconde partie du UV- siècle; elle s'était développée lentement mais finalement de façon assez large. Au début du xvi- siècle, quelques jeunes religieux, Matthieu de Basci, Louis et Raphaël de Fossombrone, amorcent de leur propre chef une nouvelle réforme à qui ils donnent le nom de c Frères Mineurs de la vie érémitique>, insistant donc sur l'aspect de solitude et de séparation du monde ; le peuple les nommera Capucins : Clément VIl les reconnaît comme branche autonome en 1528. Ils deviennent vite très populaires et se développent rapidement : en 1536, ils étaient 500; cinquante ans plus tard, ils sont déjà près de 6 000; en 1574, ils se voient accorder la permission d'établir des provinces hors d'Italie ; c'est alors qu'ils s'implantent en France où le roi Henri m les appelle et les tient en grande vénération. En 1619, ils reçoivent le droit d'avoir un ministre général particulier. Leur rôle a été considérable dans la France du xvn•siècle : missions intérieures, missions extérieures au Brésil, aux Antilles, en Acadie, puis en Louisiane, mais surtout auprès des chrétiens d'Orient. Dans les Pays-Bas espagnols leur rôle ne fut pas moindre ; de là, ils partirent en mission pour le Congo ; Charleville fut le noviciat et la maison centrale pour la province d'Irlande. La reprise après la Révolution se fit lentement en France ; puis ce fut le grand essor des missions dans les diverses parties du monde. Les Capucins aujourd'hui représentent un effectif de plus de 12 000 frères sur quelques 38 000 fils de saint François. A. Rou.etter, W. van Dipk, T. Matura, Un chemin d'Evangile, L'esprit franciscain hier et aujourd'hui, Paris, 1982. !renée d'Aulon, Histoire des Capucins en France, Rome, 1905, (il n'y a pas d'étude d'ensemble récente). Voir Franciscains.

Cannes L'Ordre Carmélitain est né en Terre Sainte sur le Mont-Carmel au temps des Croisades; des ermites latins s'étaient installés au milieu

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du xn• siècle au-dessus d'Acre ; ils apparaissent vers 1156 groupés autour d'un chevalier, probablement un Calabrais, Berthold (t 1198). Le type de vie qu'ils mènent est érémitique : dans la solitude et la pauvreté, le travail manuel et les grandes austérités. Sans doute ont-ils été en contact avec des ermites orientaux. Le patriarche de Jérusalem, Albert de Verceil (1209), les reconnut et composa pour eux, sur la demande de leur c maître » Brocard, une règle brève, équilibrée et discrète, dont le texte est tissé de citations scripturaires. Le pape Grégoire IX, le 6 mars 1229, donna son approbation et prescrivit la pauvreté non seulement pour les frères pris individuellement, mais aussi pour les groupements, les communautés, ce qui montre qu'à cette époque, la solitude primitive avait cédé la place à une vie conventuelle, selon une évolution classique, encouragée alors par l'Eglise. La reconquête islamique occasionna l'émigration des Carmes de Terre Sainte (Carmel, Tyr, Saint-Jean d'Acre) en Occident, sous le supérieur, un anglais, Saint Simon Stock (t 1265), qui fit approuver par le chapitre d' Aylesford une nouvelle adaptation de la Règle aux conditions de la vie en Occident. Innocent IV donna son approbation en 1245, assimilant plus ou moins les Carmes aux Ordres Mendiants•. Le couvent du Mont-Carmel survécut jusqu'en 1291, puis dut à son tour se replier ; mais la province de Terre Sainte eut désormais son siège dans l'île de Chypre. Il est possible que la première fondation dans ce qui sera la France d'aujourd'hui, soit celle de Valenciennes en 1235 ; il est sftr en tout cas que saint Louis obtint en 1254 du prieur de l'Ordre l'envoi de six religieux à Paris. L'implantation en Europe ne fut pas aisée ; la situation entre les Ordres monastiques proprement dits et les nouveaux Ordres Mendiants• ne facilita pas l'expansion; cependant, au début du XIv8 siècle, l'Ordre comptait une centaine de monastères répartis en neuf provinces. Ce n'était encore qu'un modeste résultat si on le compare au succès des Franciscains, mais le XIV8siècle marque pour l'Ordre la période de grande expansion : il y aura 21 provinces à la fin du siècle; le xv8 sera l'époque des mitigations (Eugène IV, 1431) et de la séparation de l'Ordre en deux observances : Conventuels et Observantins ; ce fut aussi le siècle de la fondation des Carmélites, au temps du prieur Jean Soreth : le pape Nicolas V donna son approbation (1451).

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De la réforme tbérésienne du xvi- siècle, si importante pour l'histoire de la spiritualité chrétienne, il sera question plus loin, dans la notice concernant les c déchaussés > et c déchaussées >. Au début du XVIf siècle, divers mouvements de réforme se manifestèrent, comme il y en avait eu dans l'Ordre deux siècles plus tôt. Le plus important est celui de la réforme de la province de Touraine en France. Les Carmes s'engagent également dans l'activité missionnaire. Mais la Révolution française porta un coup sévère à l'Ordre : les 79 couvents de déchaux et les 129 maisons de Grands Carmes de France disparurent. Les Grands Carmes connurent un renouveau au ~ siècle à partir des monastères de Hollande qui s'inspiraient de l'ancienne réforme de Touraine. L'Ordre des Grands Carmes compte 270 maisons groupées en 23 provinces, et 2 000 religieux ; les Carmélites de leur observance ont 60 monastères abritant 900 moniales. Mais ils ne sont pratiquement plus représentés dans les pays francophones. Maison généralice: Via Giovanni Lanza, 138, I - 00184 Roma. Anne-Elisabeth Steimann, La nuit et la flamme, chemins du Carmel, Paris-Fribourg, 1982; François de Sainte-Marie, Les plus vieux textes du Carmel, Paris, 1961.

Carmes déchaux Sainte Thérèse d'Avila, en fondant des maisons réformées de Carmélites•, avait bien l'intention d'étendre sa sollicitude à la branche masculine de son Ordre. Lors de la visite canonique que fit le prieur général en 1567 à Avila, il donna des permissions très étendues pour fonder des monastères de moniales, mais se montra très réservé pour ceux des Carmes ; il permit cependant de créer deux maisons c de Carmes contemplatifs > qui devraient rester « perpétuellement soumises à la province de Castille > ; Thérèse gagna à sa cause le fr. Antoine de Heredia et celui qui allait devenir Jean de la Croix; en 1568, ils ouvrirent un premier couvent dans une pauvreté extrême à Duruelo et firent une nouvelle profession selon la œgle « primitive ». Le prieur général revint un peu sur sa réserve première ; les difficultés furent ·extrêmes pour des raisons multiples : tensions internes dans l'Ordre, et intervention du pouvoir royal, Philippe II ayant

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obtenu de Rome des brefs soumettant les Ordres religieux d'Espagne aux évêques pour l'œuvre de la réforme. A la mort de sainte Thérèse en 1582, il y avait déjà qui.me couvents de déchaux. En 1587, les réformés sont érigés en Congrégation indépendante. Déjà la réforme avait dépassé les limites de l'Espagne et atteint l'Italie. Des novices de divers pays entrèrent dans les noviciats italiens afin de fonder ensuite des maisons dans leurs propres pays, et les Carmes assumèrent des missions au Mexique et en Perse. Pour la France, les Carmes s'établirent d'abord en Avignon, domaine pontifical (1609), puis à Paris en 1611. Au Pays-Bas espagnols, les déchaux s'implantèrent rapidement. A la fin du xvnt siècle, il y avait en France près de 80 couvents de déchaux.· La restauration après la Révolution fut plus lente que pour les Carmélites : Mère Bathilde, prieure de Bordeaux, persuada un carme d'Espagne de venir ouvrir un noviciat en France (1840). Divers couvents furent fondés, dont celui de Paris en 1864. Les Carmes déchaux sont aujourd'hui environ 3 300 religieux répartis en 37 provinces. Maison généralice: Corso d'Italia, 38, I - 00198 Roma. Crisogono de Jesus, Jean de la Croix, sa vie, Paris, 1982; AnneElisabeth Steinmann, Carmel vivant, Paris, 1963 ; Elisée Alford, Les missions des Carmes déchaux, Paris, 1977.

Cannélltea déchaussées La réforme Thérésienne du Carmel est un événement extrêmement important dans l'histoire de la spiritualité chrétienne. Teresa de Ahumada était entrée à vingt ans au Carmel d'Avila, récemment fondé, mais la vie y était conforme aux observances mitigées. En 1562, elle obtient du Saint-Siègel'autorisation de fonder un Carmel conforme à l'idéal premier de l'Ordre, sous la juridiction de l'évêque d'Avila. Elle y organisa la vie conventuelle et écrivit des constitutions. Durant les vingt années qui suivirent, tout en œuvrant également à·la réforme des Carmes, la grande mystique espagnole fonda 17 couvents de Carmélites. Elle mourut à Alba de Torres le 4 octobre 1582. Grlce à l'activité de Jean de Brétigny, les Carmélites espagnoles s'implantèrent en France et aux Pays-Bas où elles allaient connaître

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une diffusion et un développement remarquable. Le Carmel français reçut l'empreinte de Bérulle, et fut soustrait à la juridiction des Carmes déchaux. Des Pays-Bas, les Carmélites passèrent en Pologne. L'Autriche reçut ses premières religieuses d'Italie (où les Pères avaient suscité des monastères réformés) et l'Allemagne des Pays-Bas. La Révolution supprima les maisons et envoya à la mort plusieurs religieuses dont les seize Carmélites de Compiègne qui ont inspiré Bernanos. Mais beaucoup de monastères se regroupèrent spontanément après la tempête. Les fondations se multiplièrent ensuite, portant le nombre des monastères français au chiffre de 120, plus élevé qu'avant la Révolution. Tout le monde connaît les noms de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de sainte Elisabeth de la Trinité, d'Edith Stein. Le Carmel s'implanta dans la plupart des pays d'Europe et d'Amérique et dans de nombreux pays du Tiers Monde. Il y a actuellement plus de 11 000 moniales en 7 60 monastères. Crisogono de Jesus, Vie de sainte Thérèse d'Avila, Paris, 1981 ; Anne-Elisabeth Steinmann, La nuit et la flamme, Chemins du Carmel, Paris, 1982; Joseph Baudry, La Tradition Carmélitaine, coll. c Prières de tous les temps», Chambray-lès-Tours, 1980; François de Sainte-Marie, La Règle du Carmel et son esprit, Paris, 1949.

Carmélltes (Sœurs) Selon le schéma des Ordres Mendiants, le Carmel a adopté la formule des trois Ordres : les religieux, les moniales et le Tiers-Ordre ; parmi les membres de celui-ci, il faut distinguer ceux du TiersOrdre séculier qui vivent dans le monde en s'inspirant de l'idéal et de l'esprit Carmélitain, et ceux du Tiers-Ordre régulier. Il existe en effet de nombreuses Congrégations de religieuses actives qui ont adopté la Règle du Carmel en l'adaptant à leurs nécessités propres et la complétant par des Constitutions. Quelques-unes de ces Congrégations portent le nom de Sœurs Carmélites ; il y a une trentaine de Congrégations de droit pontifical ainsi nommées. Beaucoup unissent l'idéal contemplatif à des activités apostoliques diverses. L'une des plus anciennes famines en France est le Carmel apostolique de Notre-Dame de Bethléem,

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fondé à Nantes en 1852 par l'abbé Gilbert Bauduz, avec l'aide de Marie Gillet; la Congrégation qui a été créée d'abord pour prendre soin des orphelins laissés par l'épidémie de choléra, honore particulièrement l'Enfant-Jésus (2, boulevard du Petit-Port, 44000 Nantes). Les Carmélites missionnaires ont été fondées en 1861 à Minorque par un Carme déchaux, le P. Marie-Joseph Palau y Quer ; elles se sont implantées en France où leur fondateur avait été précédemment exilé ; leur nombre est de plus de 1 800 (Via del Casaletto, 115, I - 00151 Roma). Les Carmélites Apostoliques de Saint-Joseph ont été fondées à Saint-Martin-Belle-Roche près d'Autun par Léontine Jarre en 1872; elles sont environ 300 (71118 Saint-Martin-Belle-Roche). Le Carmel-Zélateur du Sacré-Cœur fondé en 1928 à Amiens, a été transféré en Belgique à Walhain-Saint-Paul (5, rue du Bourgmestre Gilisquet B - 5865 Walhain-Saint-Paul). Les Carmélites des campagnes, fondées à Hautvilliers en Champagne en 1948, sont devenues les Carmélites de r Emmanuel et ont été érigées canoniquement en 1948 ; le but est de créer des fraternités, vivant de la liturgie, de l'oraison et de la parole de Dieu, dont l'apostolat est celui de la présence, des rapports humains et de l'animation des mouvements d'Action catholique (5, rue EdouardPailleron, 75019 Paris). Au Luxembourg, il y a les Sœurs du Tiers-Ordre régulier de NotreDame du Mont-Carmel•, qui sont près de 200.

CatéchistesAuxlllalreades Parol888s Association diocésaine fondée en 1937 au diocèse de Dijon par Mgr Sembel pour l'évangélisation des jeunes, des malades, des pauvres. Siège : 23 bis, rue Maréchal-Franchet-d'Esperey, 21000 Dijon.

CatéchistesMl881onnalrea de Notre-Dame Cette société de vie commune sans vœux a été fondée au diocèse de Clermont-Ferrand en 1932 pour l'évangélisation des campagnes et le soin des malades à domicile. L'érection canonique a été accordée en 1943. Maison principale : « Le Montel >, Busseol, 63270 Vic-le-Comte. Voir : Missionnaires-Catéchistes.

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Céllbat Le célibat est le renoncement à la vie conjugale c à cause du royaume >. Il est arrivé historiquement que deux conjoints aient conçu leur mariage sur le modèle de celui de Joseph et de Marie, dans la chasteté parfaite. Dans l'histoire de la sainteté, il existe plusieurs exemples de cette pratique ; mais elle présentait des dangers contre lesquels, dès le temps de saint Cyprien, les Pères de l'Eglise ont mis en garde, et elle risque de ne pas apporter à l'âme la parfaite liberté que saint Paul a proposée comme idéal (1 Co. 7, 32 s.). Le vœu de chasteté qui est à la base de la vie religieuse implique le renoncement au mariage et à toute affection du genre de l'amour conjugal. Par ce vœu, le religieux voue à Dieu un cœur sans partage. Voir Chasteté. Cénacle (Rellgleuses de Notr•Dame de la Retraite au Cénacle) La Société de Notre-Dame du Cénacle est née auprès du sanctuaire de La Louvesc où repose saint François Régis. L'abbé Terme du diocèse de Viviers s'était vu confier le pèlerinage en 1824 avec mission d'évangéliser les campagnes environnantes. La Congrégation qu'il fonda avec Sainte Thérèse Couderc prit naissance en 1826 ; très vite apparut la nécessité de crééer un cadre pour les retraite des pèlerins. L'Institut se propose d'honorer le recueillement et la prière de Marie en retraite avec les Apôtres en attente de la venue de l'Esprit-Saint à la Pentecôte. De ce fait, la part de vie contemplative est grande dans la Congrégation. Celle-ci compte plus d'un millier de religieuses répandues en de nombreux pays. Maison génlralice : Piazza Madonna del Cenacolo, 15, I - 00136 Roma. · H. Perroy, Une grande humble : Marie-Victoire-Thérise Couderc, fondatrice du Cénacle, Paris, 1941. Cérémonlal Livre qui rassemble les lois et usages liturgiques propres à une famine religieuse et décrit la manière de célébrer l'Office (liturgie eucharistique et liturgie des heures) ainsi que les cérémonies concer-

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nant directement la vie religieuse : réception des novices, profession, rites ultimes de la fin de la vie, prières pour accompagner le religieux à sa dernière demeure.

Chabeull Voir Coopérateurs du Christ-Roi.

Chanoines Aégullers Le qualificatif de chanoine régulier est presque une tautologie : chanoine désigne un clerc qui obéit à une règle (canon), et régulier dérive également de règle (regula). Dès l'apparition du monachisme au iv- siècle, de nombreux évêques moines ou gagnés à l'idéal monastique ont encouragé les clercs de leur cathédrale ou ceux groupés autour d'une église à adopter des éléments de la vie monastique, en particulier certaines formes de vie commune ; saint Eusèbe de Verceil avait agi ainsi; saint Martin avait des clercs menant la vie monastique et adonnés aux tâches apostoliques ; saint Augustin suivit leur exemple. Mais on ne commence vraiment à parler de chanoines de façon courante qu'à partir de la période carolingienne. Saint Chrodegang de Metz demanda aux clercs desservant la cathédrale de Metz et y chantant l'Office divin (Office canonial) d'adopter la pleine vie commune et des règlements adaptés de la Règle de saint Benoît. Les légistes carolingiens encouragèrent cette pratique et, quand ils imposèrent à tous les moines de l'Empire la règle de saint Benoît comme unique norme de vie, avec toutes ses exigences, ils décidèrent que toutes les communautés ou groupements qui ne pourraient s'y soumettre devraient être considérés comme chanoines (et non comme moines) et devraient en prendre le titre officiel. A leur intention, au Concile d'Aix-la-Chapelle de 817, fut établie une règle prescrivant la vie commune (dortoir, table, office choral, cloître), sans imposer la désappropriation individuelle. Beaucoup de monastères canoniaux furent ainsi constitués ou même fondés dans les siècles qui suivirent. La vie y était plus ou moins stricte, mais toujours moins exigeante que la vie monastique proprement dite. Ce qui définit le chanoine, c'est l'appartenance à une église, l'état clérical, la célébration commune de l'Office divin, et certaines formes de vie commune.

Avec la réforme grégorienne, au milieu du xt siècle, furent encouragées l'adoption de la règle de saint Augustin et la pauvreté individuelle effective de chacun des membres de la communauté : à partir de ce moment, on commença à distinguer les chanoines réguliers des chanoines séculiers. Plusieurs groupements naquirent dont certains, après 1100, adoptèrent des formes de vie très austères, sur le modèle de l'Ordre cistercien. Beaucoup de monastères demeurèrent autonomes, adoptant un type d'observances communes; d'autres, au contraire, devinrent des chefs d'ordres : Saint-Victor de Paris, Le V al-des-Ecoliers, Prémontré•, Arrouaise, Saint-Ruf, pour ne citer que les plus connus. Au XVIt siècle, à l'occasion de réformes, beaucoup de monastères indépendants furent groupés en Congrégations•, tandis que des groupements nouveaux apparaissaient. Aujourd'hui, plusieurs famines de chanoines réguliers sont représentées dans les pays francophones et la formule de la c vie canoniale régulière » sert d'idéal à quelques nouvelles communautés en formation (La Cotellerie, Voltri ...). C. Giroud, L'Ordre des chanoines réguliers de S.A. et ses diverses formes de régime interne, Martigny, 1961 ; H. Vissers, Vie canoniale, Bruges, 1958.

Chanoines Régullera du Grand Salnt-Bemarcl Depuisle début du ix- siècle et probablement auparavant, se trouvait à 2 500 m d'altitude, au Mont-Joux, un hôpital-chapelle pour les voyageurs ; il fut établi vers 1OSOpar Bernard, archidiacre d'Aoste ;

les chanoines qui y vivaient observaient la règle d'Aix ; en 12121218, ils adoptèrent la désappropriation individuelle complète. Maison centrale : Prévôté du Grand-Saint-Bernard, CH - 1920 Martigny (Suisse). L. Quaglia, La Maison du Grand-Saint-Bernard des origines aux temps actuels, Fribourg, 1950.

Chanoines Régullera du Latran L'origine est une communauté de chanoines réguliers fondée à l'initiative du pape Pascal II qui fit venir des chanoines de Saint-Fre-

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diano de Lucques (1106) ; cette communauté fut remplacée par des clercs séculiers en 1299 ; mais la famj11e religieuse connut une seconde naissance en 1401-1402 dans le prieuré alors désert de Sainte-Marie de Fregionaia, près de Lucques; plusieurs maisons se groupèrent autour de la nouvelle maison et formèrent une Congrégation en 1421 ; elle connut alors une grande extension, mais ne reprit que très provisoirement possession du Latran, dont elle garda cependant le nom. Elle compte aujourd'hui une cinquantaine de maisons dont l'une en France. Maison généralice : Piazza S. Pietro in Vincoli, 4/ A, I - 00184 Roma. N. Widloecher, La Congregazione dei C.R. Lateranensi, Gubbio, 1929.

Chanoines Régullera de Saint-Maurice d'Agaune Le monastère a été fondé en 51 S par Sigismond, roi des Burgondes ; en 1128, une réforme aboutit à l'adoption de la règle de saint Augustin et du mode de vie des chanoines réguliers. L'apogée de l'abbaye se situe aux XIf et XIIf siècles. Mais la vie commune régulière fut abandonnée après cette période, pour n'être reprise qu'au XVIf siècle. Abbaye Saint-Maurice, CH - 1890 Saint-Maurice (Suisse).

ChanoinesRégullerade la Congrégationde Wlndeshelm Cette communauté issue du mouvement de rénovation religieuse et de pénitence qui s'origine à Gérard Groote (1340-1384), adopta les règles de Saint-Victor de Paris ; la Congrégation fut très marquée par le courant spirituel de la devotio moderna à ses origines : Thomas de Kempis qui écrivit l'imitation de Jésus-Christ était un des membres de la Congrégation. Très affectée par la révolte des Gueux aux Pays-Bas au xvt siècle, la Congrégation s'est éteinte en 1809 par la suppression de la dernière maison ; mais le titre en a été relevé en 1960, moins de cent ans après la mort du dernier membre de la Congrégation. Maison centrale : Abbaye de Champagne-sur-Rhône, 07420 Andance.

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Chanoines Régullera de l'lmmaculée-Conceptlon Fondés à Saint-Claude auprès de la cathédrale par Dom Adrien Gréa en 1871, puis transférés à Saint-Antoine-en-Dauphiné. Les lois contre les Congrégations créèrent une situation difficile, et le pro. gramme du fondateur avait été trop ambitieux et trop rude pour les possibilités moyennes des religieux ; il en resulta une crise interne et une transformation profonde de l'observance. La Congrégation est aujourd'hui présente en France, en Angleterre, en Italie, au Canada et au Pérou. Maison génlralice: Via Federico Torre, 21, I • 001S2 Roma. F. Vernet, Dom Gréa, Paris, 1938.

ChanoinesRégullerade Marle, Mère du Rédempteur (les Petits Frères de Marle, Mère du Rédempteur) Fondés à La Cotellerie (à Bazougers en Mayenne, S3170 Meslay-duMaine) en 1971, ont reçu l'approbation dioscésaine en 1986 comme chanoines réguliers : sous le titre de Marie Mère du Rédempteur. J.-Y. Delort, L'Eglise reconnaît La Cotellerie, Famine chrétienne n° 46S, 11 décembre 1986, p. 13-14.

Chanolne88esRégullères L'histoire des chanoinesses est parall~e à celle des c canonici > ; le nom de chanoin~ (canonissae) est donné à l'époque carolingienne aux religieuses des monastères qui ne suivent pas la règle de saint Benoît, mais des coutumes plus souples, favorisant un certain individualisme et des formes diminuées de vie commune. Lorsque la réforme grégorienne au milieu du xi- siècle eftt suscité des formes « régulières > de vie canoniale selon la Règle de saint Augustin, ce type de vie fut adopté par des monastères de religieuses, généralement adonnées à des tâches hospitalières ; elles y ajoutèrent par la suite l'enseignement. Beaucoup de ces monastàes restèrent longtemps indépendants ; les fédérations sont récentes.

Chanolnes111Régullèrea Hospltallèresde la Miséricorde de Jélus L 'Hôtel-Dieu de Dieppe, fondé à la fin du xm' siècle, a joué un rôle comid6rable au XVlf siècle, surtout dans l'Ouest de la France et au

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Canada ; après avoir adopté de nouvelles constitutions, il aida de nombreuses maisons à se réformer sur son modèle et fit des fondations. Ses constitutions furent rédigées entre 1624 et 1630. Mère Yvonne-Aimée de Jésus (1901-1951) du monastère de Malestroit s'employa à créer une Fédération des monastères issus de Dieppe. Il y a des monastères en France, en Angleterre, en Union Sud-africaine, en Haute-Volta, au Nigéria. La Fédération groupe 750 religieuses. Maison géMralice: B.P. 23, 56140 Malestroit. R. Piacentini, Les Chanoinesses régulières de la Miséricorde de lbiu, Vannes-Malestroit, 1635-1935 (s.l.n.d.).

Chanoinesse• Régullèree Hoapltallèrea de la Miséricorde de Jéaua (Fédération canadienne) En 1639, sur la demande de la duchesse d'Aiguillon, les Hospitaliw de Dieppe firent une fondation à Québec qui est devenu le berceau, au ~ et au XX- siècles, d'une nouvelle expansion en Amérique. Les religieuses sont 550. Maison géMralice : 2295 Chemin Saint-Louis, Québec GIT 1R5 (Canada). Annales de fH8tel-Dieu, 1636-1716, éd. Dom. A. Jamet, Montréal, 1939 ; G.-M. Oury, L'itiMraire mystique de Catherine de SaintÂugustin, Chambray-lès-Tours, 1986.

Chanoln-• Régullèree de la Congrégation de Notre-Dame Elles ont été fondées par saint Pierre Fourier, avec l'aide de la bienheureuse Alix Le aerc (1576-1622) en Lorraine; la Congrégation s'est aussitôt répandue en France, au Luxembourg, en Allemagne, en Savoie, aux Pays-Bas ; elle s'est transformée en un Ordre religieux de vœux solennels. Atteinte par la Révolution, la famille religieuse a connu à nouveau une grande expansion au ~ siècle, puis l'implantation en pays de mission au XX- siècle. Elle est présente aujourd'hui un peu partout dans le monde ; adonnées d'abord à l'enseignement, les religieuses ont élargi leurs formes d'apostolat. Il y a près de 1 000 religieuses.

Maison géMralice : Via della Camilluccia, 567-589, I - 0013S

Roma. H. Derreal, Un missionnaire de la Contre-Réforme, saint Pie"e Fourier, et finmtution de la Congrégation de Notre-Dame, Paris, 196S.

Chanolnea1e1Régullèrea de la Congrégationde Wlndeahelm En Belgique, six maisons comptent près de 130 religieuses.

ChanoinessesRégullèrea du Saint-Sépulcrede Jérusalem L'Ordre du Saint-Sépulcre est un Ordre militaire masculin dont les origines remontent au XIf siècle, mais elles sont très mal connues avant le xm:•siècle. Le premier monastère de religieuses qui forment la branche féminine de l'Ordre apparaît en Bohême au XIIf siècle (vers 1227). Un autre apparaît en &pagne vers 1276; mais la grande expansion de l'Ordre se fit dans les Pays-Bas à partir du monastère fondé en 1480 à Kinrooi et transféré en 1495 à Maaseik. Il y eut au XVIf siècle quelques fondations en France. Aujourd'hui l'Ordre est représenté en Belgique, au Zaïre, au Brésil. Les religieuses sont S00. M. Hereswitha, De Vrouwenkloosters van het Heilig Graf (14801798), Louvain-Anvers, 1941.

Charité (D6riv6 de c caritas > qui est l'équivalent du grec c ag~ > très fréquent dans le Nouveau Testament). Dans l'Evangile de saint Jean, Dieu lui-même est identifié à l'agapi, et le signe de cette agapi est l'envoi de son propre Fils ; cet amour de Dieu fonde l'amour fraternel. Les chrétiens de tout temps ont été justement impressionnés par l'hymne à la charité de saint Paul dans sa première Lettre aux Corinthiens, au chapitre 13 ; c'est l'amour qui confère son authenticité à une existence de foi, qui révèle le véritable caractère chrétien d'une vie. Les moines de Cluny ont donné le nom de La Charité à l'un de leurs plus grands monastàes sur la Loire en Nivernais. Il était naturel que plusieurs familles religieuses ou Institutions revendiquent ce titre dont saint François

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dePauleau début du xvf siècle avait fait la devise de son Ordre 0es Minimes•). La fortune du mot a été considérable au XVIf siècle, lorsque saint Vincent de Paul• eut fondé ses Filles de la Charité qui, sans adopter une vie religieuse proprement dite, et en conservant la condition séculière, se sont mises au service de toute misère à soulager ; de nombreuses Congrégations de Sœurs de Charité sont nées à leur image. Ces nouvelles familles ont adopté des dénominations diverses et se sont placées sous divers patronages ; mais d'aaez nombreuses Congrégations portent le nom de Filles, de Sœurs, de Missionnaires, de Servantes de la Charité .•• Il y a environ quatre-vingts Congrégations de droit pontifical, de par le monde, à revendiquer ce titre. On trouvera ci-dessous la mention des Congrégations les plus importantes représentées dans les pays de langue française ; mais la liste n'est pas exhaustive, tant s'en faut. Il faudrait encore signaler en Belgique les Sœurs de la Charité d'Heule, fondées en 1834 par AgatheRosalie Lagae; c'est une Congrégation importante qui a de nombreuses missions au Transvaal et au Zaïre, et dont l'effectif approche le demi-millier. Les Sœurs de la Charit' de Kortemark ont été fondées en 1849 par M. Louis Hampe et des religieuses de Saint-Vincent-de-Paul. Celles de Roeselare (Roulers) ont été fondées en 1819 au dioscèse de Bruges par l'abbé Bracke et Marthe Dejonckheere. Celles de Wervik remontent au XVIIf siècle (1769-1770). Les Sœurs de la Charité de Notre-Dame de Bonne-Espérance ont été fondées en 1859 par l'abbé François Michez avec l'aide de Marie-Sabine V andermeirsch (41, rue de Buvrinnes, B - 7130 Binche, Belgique). Très nombreuses sont les Sœurs de la Charité de Jésus et de Marie de Gand*, fondées en 1803 (voir plus loin : Lovendegem). Celles de la Charité du Sauveur Ressuscité de St-Niklaas-Waas l'ont été en 1810 au diocèse de Gand par l'abbé Hemelaer et Catherine Tyvaert dans l'esprit des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. Il en est de même comme leur nom même l'indique des Sœurs de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul fondées à Louvain en 1794 par le curé de Saint-Jacques, Jean-Baptiste van Cauwenberghe (St Jacobsplein, 13, B - 3000 Leuven, Belgique). Le Canada francophone possède aussi plusieurs Congrégations de Sœurs de la Charité, toutes créées entre 1845 et 1854 : à Ottawa,

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à Qulbec•, à Saint-Jean au Nouveau-Brunswick, à Halifax en Nouvelle-Ecosse. Les Sœurs Grises• et les Sœurs de la Providence• portent aussi le titre de Sœurs de Charitl. En France, les Sœurs de Nevers•, celles d'Evron• et bien d'autres portent le nom de Sœurs de la Charité, mais elles sont plus connues sous le nom de leur ville. La Charité Notre-Dame de Paris fondées à Paris en 1624 par Simone Gaugain (François de la Croix t 1655) sur le modèle donné par les Frères de Saint-Jean de Dieu•, ont eu des établissements hospitaliers sous l'Ancien Régime dans une douzaine de villes de France. La Charité de Saverne (voir Strasbourg•) a été fondée en 1734. Les Sœurs de Saint-Charles• de Nancy ont aussi dans leur titre celui de Sœurs de la Charité. A Angers, les Sœurs de Sainte-Marie-la-Forit portent le nom de Sœurs de Charité•; les Dames de la Charité de Montpellier ont été fondées en 1895 par l'abbé Charles Emprin. Voir Filles de la Charité,· Saint-Louis; Sainte-Jeanne-Antide Thouret.

Charité de Jésus et de Marle de Lovendegem (Sœurs de la) Zusters van Lie/de van Jes,u en van Maria. La Congrégation a été fondée aux environs de Gand en 1803 pour l'éducation des enfants, le soin des malades ; l'initiateur est le curé de Lovendegem, Pierre Triest, et la réalisatrice Mère Placide (MarieThérèse van der Gauwen) ; la première approbation du Saint-Siège est de 1816. Le développement a été considérable ; il y eut de nombreuses fondations à l'étranger et dans les pays de mission : Angleterre, Hollande, Irlande, Australie, Israël, Zaïre, Ceylan, Inde, Pakistan, Mali, Nouvelle-Guinée. L'Institut compte plus de huit provinces et plus de 1 700 membres. Maison généralice: 25, rue Saint-Bernard, B - 1060 Bruxelles (Belgique). Les Sœurs de la Charité de Jésus et de Marie de Gand, Gand, 1942.

Charité de l'H6tel-Dleu de Saint-Hyacinthe (Sœurs de la) Dites aussi Sœurs de la Charité de fH6tel-Dieu ou Sœurs Grises de Saint-Hyacinthe. Pour fonder l'Hôpital de Saint-Hyacinthe, l'abbé

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Crevier obtint de Mgr Bourget, évêque de Montréal, l'envoi de quatre Sœura Grises• de la bienheureuse Marguerite d'Y ouville. En 1854, par la volonté des Ordinaires loca1ut de Québec, Ottawa, SaintBoniface et Saint-Hyacinthe, furent créées des Congrégations ind6pendantes. Par la suite, les sœurs de Saint-Hyacinthe donnèrent naissance à celles de Nicolet (1885). L'Institut compte trois provinces et plus de 500 religieuses ; il est implanté au Canada, aux Etats-Unis et en Haïti. Maison géMralice: 16470, avenue Bourdager-Sud, Saint-Hyacinthe, 12T 418 Québec, (Canada). A. Guay, Missionnairesde la tendresse, Saint-Hyacinthe, 1980.

CharHé matemelle (Sœura de la) Congrégation fondée à Metz en 1804 par un médecin, Etienne Morlane; Mgr Jauffret l'érigea canoniquement en 1822. Le but était le soin des malades à domicile et l'assistance aux femmes en couches. L'Institut a des maisons au Zaïre. Il compte une centaine de membres. Maison géMralice: 1, rue du Haut-de-Sainte-Croix, 57000 Metz. Les Sœura de la charité maternelle, s.l.n.d.

Charité de Namur (Sœura de la) La Congrégation a été fondée en 1732 par Marie-Martine Rigaux, veuve de Philippe Bourtonbourt, pour le soin des malades à domicile, des pauvres, des personnes âgées. En 1869, les vœux furent introduits et l'Institut devint Congrégation religieuse ; la fsmille religieuse a fait des fondations au Zaïre, en Espagne, en Italie, au Brésil et au Canada; le nombre de religieuses s'élève à près de 400. Maison géMralice: 15, rue du Belvédère, B - 5000 Namur. Id. Van Houtryve, Les Sœurs de la Charité de Namur, Namur, 1939.

Charité de Québec (Sœura de la) Congrégation de droit pontifical, fondée en 1849 à l'initiative de Mgr Turgeon, alors coadjuteur de Québec. La première approbation pontificale fut accordée en 1866 ; le but était l'éducation des enfants pauvres et le soin des orphelins; l'œuvre était séculière depuis sa fondation en 1831 ; Mgr Turgeon fit venir des Sœura Grises• de

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l'Hôpital général de Montréal sous la direction de sœur Marcelle Mallet (1805-1871); de nouvelles Constitutions dressées par le P. Braun, jésuite, furent données aux Sœurs. L'institut est présent en Afrique, en Amérique latine, en Asie et est divisé en sept provinces avec plus de 1 300 religieuses. Maison généralice : 3400, rue d'Estimauville, Québec GlC 3X7 (Canada). Mère Mallet et flnstitut des Sœurs de la Charité de Québec, fondle en 1849, Québec, 1939.

Charité de Strasbourg (Sœura de la) dites Sœura de la Touaaalnt Dites Sœurs de la Toussaint. La Congrégation a été fondée en Alsace par Mgr de Rohan-Soubise en 1734 : les premières religeuses furent formées par les Sœurs de Saint-Paul* de Chartres. La Congrégation a donné naissance à une dizaine de Congrégations qui sont à nouveau fédérées depuis 1971. Les Sœurs de la Toussaint sont près de 400. Maison généralice: 11, rue de la Toussaint, 67000 Strasbourg. L. Lutz, La Congrégation du Sœurs de la Charité de Strasbourg, Strasbourg, 1923.

Charité de Saint-Louis (Sœura de la) La Congrégation a été fondée par Marie-Louise de Lamoignon, veuve de M. Molé de Champlâtreux, à Vannes. Le but était l'éducation des enfants, surtout des plus pauvres, et l'œuvre des retraites spirituelles ; l'approbation pontificale définitive fut accordée en 1840. A partir de 1853, l'Institut a ajouté à ses activités le soin des malades, puis en 1945 les missions. La spiritualité de la Congrégation fait une place d'honneur à la Vierge des Sept-Douleurs. La situation instable des Congrégations devant la législation à la fin du xix- siècle et au début du XX- incita à faire des fondations en Angleterre, au Canada, puis aux Etats-Unis. Après la seconde guerre mondiale, les fondations furent faites aux Antilles, à Madagascar, au Mali et au Pérou. En 1967, l'Institut s'unit à celui des Filles de la Compassion de la Vierge de Saint-Denis. Il y a aujourd'hui plus de sept provinces et plus de 1 100 religieuses. La fondatrice est en instance de béatification.

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Maison géMralice: Via Pecori Giraldi, 4, I - 0013S Roma. Paula Hoesl, Madame Molé de ChampMtreux, (Marie-Louise Elisabeth de Lamoignon), Fondatrice des Sœurs de la Charité de SaintLouu, Paris, 1959.

Charité de Sainte-Marle-la-Forêt (Sœurs de la) Cette Congrégation diocésaine est née à la fin du xvf siècle, comme une extension de !'Hôpital d'Angers ; Mgr Henri Arnauld lui donna en 1679 un premier règlement; les vœux furent introduits en 1838, et Mgr Angebault approuva en 18S6 de nouvelles Constitutions. La source d'inspiration est l'Institut des Sœurs de la Charité de SaintVincent de Paul•, La communauté a environ 400 membres et pos~e des missions en République Centre-africaine. Maison géMralice : Sainte-Marie-la-Forêt, 16, rue Valentin-Haüy, 49000 Angen. Les Sœurs de la Charité de Sainte-Marie-la-Forlt tl Angers, Lyon,

1954.

Chartreux Le nom de cet Ordre érémitique lui vient du massif de la Chartreuse dans les Alpes où fut créé un premier désert par saint Bruno et quelques compagnons en 1084. Saint Bruno était un noble chanoine de Cologne, devenu écolâtre à Reims ; il partit à la recherche de la solitude et crut d'abord la trouver à ~be-Fontaine près de la fondation de Robert de Molesmes ; puis il partit au diocèse de Grenoble et s'installa dans le massü de la Chartreuse. Les Coutumes furent rédigées par le cinquième prieur de la Chartreuse, Guigues, ven l l 1S-1120. Chacune des cellules d'ermites est incorporée dans un vaste ensemble, symbole de l'union d'une forme de vie érémitique avec des observances monastiques qui assurent le soutien et la persévérance de chacun, et protègent la solitude; l'équilibre est admirablement réalisé entre la vie commune et la vie solitaire ; les fœres laïques jouent un rôle important au service des ermites dont ils partagent la solitude. L'organisation très centralisée qui unit entre elles les maisons de l'Ordre a été approuvée par Innocent II (1133) ; c'est elle qui a contribué à la permanence et à la stabilité de la vie cartusienne à traven les iges. La croissance de l'Ordre

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a été lente, mais sans fléchissement, tout au cours du Moyen Age. A la veille de la Renaissance, il y avait 228 maisons, répandues dans toute l'Europe, sauf en Ecosse, en Irlande, au Portugal, dans les Des Italiennes ; la Pologne ne possédait qu'une Chartreuse. Il y eut encore 18 fondations au xvt siècle et 21 au xvn-siècle. Mais la Réforme protestante avait ruiné près de cinquante maisons ; Joseph Il, la Révolution française, puis Napoléon et ensuite les Révolutions espagnole et portugaise de 1835 eurent presque raison de l'existence de l'Ordre qui ne comptait déjà plus que sept Chartreuses en 181 O. Le XIX9siècle fut une période de renaissance, surtout en France, mais les lois contre les Congrégations supprimèrent 13 maisons qui n'ont pas toutes été rétablies. Un Chartreux : La Grande-Chartreuse,Voiron, 1968. G.-M. Oury, La Tradition cartusienne,« Prières de tous les temps>, Chambray-lès-Tours, 1978.

Chartreualnea(ou moniales Chartreu888) La première maison de l'Ordre de la Chartreuse fondée pour les femmes fut celle de Prébayon en Provence (vers 1140), crée dans le rayonnement du Bienheureux Jean d'Espagne, prieur de la Chartreuse de Montrieux près de Toulon. Le développement fut beaucoup plus réduit que l'Ordre masculin, mais notable cependant au xm-siècle. La Révolution française supprima toutes les maisons de Chartreusines ; mais en 1819 deux religieuses anciennes reprirent ensemble la vie cartusienne à Osier près de Prémol. Il y a aujourd'hui cinq monastères de moniales de l'Ordre des

Chartreux.

Chasteté L'un des trois conseils évangéliques• qui servent de fondement à la vie religieuse. Jésus dans l'Evangile a présenté cet idéal d'abord en sa propre personne, par son exemple, puis, par un enseignement formel aux Apôtres qui s'étonnaient de ses exigences quant à l'indissolubilité du mariage. Jésus a enseigné la valeur du célibat en vue du royaume des cieux (Mt. 19, 12; Le 18, 29) ; il s'agit bien entendu d'un célibat vécu dans la chasteté. Saint Paul a fait

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écho à cet enseignement, montrant combien celui-ci libère en vue de la recherche des choses de Dieu, parce qu'il unifie l'âme et la soustraie à toute division. Mais, dit-il, c'est un don spécial (1 Co.

7, 7). La chasteté que préconise Jésus est une chasteté volontaire, non simplement imposée par les circonstances; et c'est une chasteté qui vise à une mise au service complète et de toute la personne au service du royaume. Le Concile Vatican-Il, dans le décret sur la Vie religieuse, contient un développement sur la chasteté : c La chasteté en vue du royaume des cieux, dont les religieux font profession, doit estimée comme un don précieux de la grâce. Elle libère singulièrement le cœur humain, pour qu'il brOle d'un plus grand amour pour Dieu et pour tous les hommes; c'est pourquoi elle est un signe particulier des biens célestes, ainsi qu'un moyen très efficace pour les religieux de se donner dans la joie au service divin et aux œuvres de l'apostolat. Ils évoquent ainsi aux yeux des fidèles cette admirable union établie par Dieu, destinée à une pleine manifestation dans le siècle futur, par laquelle l'Eglise possède le Christ comme unique Epoux >. Historiquement, la vie religieuse a commencé par la pratique de ce conseil ; les ascètes des deux sexes, vierges et continents, ont vécu dans la chasteté, avant de renoncer aux richesses ou de vivre dans l'obéissance.

etre

Chavagnes(Père de, ou flls de Marle Immaculée) La Congrégation a été fondée au lendemain de la Révolution, en 1800, par le P. Louis-Marie Baudouin; le but était de regrouper les prêtres désireux de se donner à Notre-Seigneur dans la vie religieuse, supprimée par la Révolution, pour un apostolat au service des âmes. c Il faut prendre le xix• siècle comme la Révolution l'a enfanté >, disait-il. La spiritualité était celle de l'Ecole française, avec, au premier plan, la dévotion au mystère de l'Incarnation. Peu à peu les buts apostoliques se sont précisés, la formation chrétienne des jeunes, spécialement de ceux qui se préparaient au sacerdoce, nombreux en cette Vendée où l'Institut avait vu le jour, et l'apostolat missionnaire sous les diverses formes qu'elle pourrait prendre.Les lois contre les Congrégations en 1901 ont occasionné des fonda-

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tions en pays étrangers; à l'époque moderne des roissinns proprement dites ont été ouvertes en Afrique, conformément à une intention bien affirmée du fondateur. Les Pères et Frères sont environ 150 (voir aussi : Ursulines). Maison généralice : Sainte-Marie, B.P. 5, Chavagnes-en-Paillers, 85250 Saint-Fulgent. La Congrégation des Fils de Marie Immaculée, Chavagnes-en-Paillers, 1954.

Christ-Prêtre (Adoratrlcee du) Cette Congrégation a été fondée en 1939 à Lisieux par l'abbé Louis Girard, et en 1941 le groupe s'est transporté au diocèse de Chartres à Mézières-en-Drouais, où elle a été érigée en Congrégation dioscésaine en 1962 : le but est l'assistance aux prêtres dans leur ministère paroissial. Maison principale : 11, Grande-Rue, Mézières-en-Drouais, 28500 Vernouillet.

Christ-Rédempteur de Fougères (Sœura du) Le nom d'origine de la Congrégation était: Adoratrices et Victimes de la Justice de Dieu, ou plus communément Sœurs de Rillé. Elle a été fondée en 1827 à Laignelet au diocèse de Rennes par l'abbé Jean-Baptiste Le Taillandier et Anne-Michelle Boivent, pour l'éducation des jeunes et le soin des malades à domicile. En 1846, les Sœurs ont commencé à s'occuper des jeunes sourds-muets. A la mort du fondateur, l'Institut comptait d6jà 400 sœurs en 80 maisons. Il en compte aujourd'hui près de 900, et il possède d'assez nombreuses maisons en Afrique noire. Maison généralice: 54, rue de Rillé, 35300 Fougères. O. Bernoville, Te"e de Bretagne. Les Sœurs de Rillé, Paris, 1957.

Christ-Roi L 'Encyclique de Pie XI sur la Royauté du Christ et l'établissement de la fête du Christ-Roi le 11 décembre 1925 ont déterminé un très fort courant de dévotion dans l'Eglise, pour affirmer la réalité, l'universalité et la nature authentique du pouvoir que le Verbe Incarné exerce sur les hommes : des églises ont été consacrées

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sous le titre du Christ-Roi, des famUles religieuses sont nées, des hommes et des femmes ont donné leur vie comme martyrs c pour que le Christ règne >, au Mexique, en Espagne ; les soldats du Christ au Mexique ont même reçu par dérision de la part de Jeun adversaires le nom de Cristeros. Parmi les fami1Jes religieuses qui sont nées alors, il y a trois Congrégations italiennes et deux Congrégations allemandes, deux espagnoles. Les Humbles Servantes du Christ-Roi fondées à Caen par Mère Marie-Rose avant 1930 et transférées à Ablon en 1945 s'occupent des jeunes et des malades ainsi que d'aide paroissiale. Au Canada, il y a les Sœurs Missionnaires du Christ-Roi• à Chomedey, près de Montréal. Parmi les Congrégations d'hommes, voir : Coopérateurs du Christ-

Roi•.

Cisterciens Les Cisterciem tirent leur nom du monastère de Cîteaux en Bour-

gogne qui a été le berceau de l'Ordre. Cet Ordre, aujourd'hui, est formé de diverses familles qui tentent de garder les orientations essentielles données au premier monastère. Au début de 1098, saint Robert, fondateur et abbé de Molesmes (au diocèse de Langres), fondait avec une vingtaine de moines un c nouveau monastère > plus pauvre et plus solitaire au lieu de Cîteaux, avec le désir d'y observer la Règle de saint Benoît d'une façon plus étroite qu'ils ne l'avaient fait jusque-là : l'insistance était mise sur la pauvreté, le travail manuel, la solitude, la pénitence. On ne peut parler de c réforme> au sens strict, puisqu'il s'agit d'une fondation, mais c'est une nouvelle manière de vivre la Règle pour répondre aux requêtes spirituelles de l'époque. Robert de Molesmes fut réclamé par les moines qu'il avait laissés derrière lui ( 1099) et laissa la direction du c nouveau monastère > à Aubry ou Albéric qui plaça Cîteaux sous la protection du Saint-Siège, puis élabora les premiers statuts. Mais c'est seulement à partir de 1113, sous son successeur saint Etienne Harding, que les novices commencèrent à affluer, avec l'entrée du jeune saint Bernard et de ses compagnons. Dès lors, les premières fondations apparaissent dans l'Ordre, et l'on élabore une c Charte de Charité>

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pour régler les relations des monastères issus de Cîteaux, avec leurs deux institutions majeures : le Chapitre général regroupant les abbés, et la Visite réguliire contrôlant l'observance des monastères. Les quatre premières c filles» de Cîteaux, La Ferté, Pontigny, Clairvaux et Morimond, devinrent les matrices des diverses c filiations » de l'Ordre et furent appelées à y jouer un rôle prépondérant. A la mort de saint Etienne Harding, en 1134, il y a déjà plus de 70 monastères dans l'Ordre. A la mort de saint Bernard, en 1153, il en aura 338, soit directement fondés par essaimage, soit intégrés par affiliation. La croissance se maintint à un rythme soutenu jusqu'au milieu du xut siècle, puis elle se ralentit. L'implantation est d'abord française (ou plutôt francophone, car les limites du royaume s'arrêtent alors à la Saône et au Rhône)~ puis italienne, germanique, anglo-normande, espagnole, irlandaise. Les pays slaves et baltes, la Terre Sainte, la Grèce seront également atteints. La liturgie et l'art de Cîteaux sont les reflets d'une vie qui se veut dépouillée, attentive à l'essentiel, libérée de tout ce qui entrave l'essor de l'âme vers Dieu. Puisque le monastère doit vivre de son travail, les Cisterciens sont amenés à s'adjoindre des c convers» (c'est-à-dire des laies convertis à la vie religieuse) qui prennent part à la vie monastique, mais sans observer toute la Règle, et qui résident habituellement dans les granges, plus ou moins éloignées du cœur du monastère. Dans le premier siècle de l'Ordre, ils seront très nombreux, souvent plus nombreux que les moines, mais le recrutement diminuera notablement au xut siècle. Le XIf siècle a été la période de pleine efflorescence des auteurs spirituels de l'Ordre ; saint Bernard tend à les éclipser tous, mais ils ont leur place parmi les grands maîtres : Guillaume de SaintThierry (ancien abbé bénédictin), AeJzed de Rievaulx, Isaac de l'Etoile, Amédée de Lausanne et d'autres moins connus. Les évêques tirés de l'Ordre cistercien sont nombreux, durant les deux premiers siècles surtout. L'Ordre fut parfois victime de son sucœs, visant au gigantisme dans les constructions (pour le plus grand bien de l'histoire de l'art), et étendant ses domaines ; la diffusion même de l'Ordre en rendait le contrôle difficile. Au UV- siècle, la vitalité est moindre et l'on

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signale de nombreux fléchissements qui sont aggravés par la peste noire (1346-1352), puis les guerres. Le relèvement s'opéra de façon sporadique, par la création de Congrégations• nationales qui nuirent à la cohésion de l'Ordre. En France, où il y avait près de 240 monastères, la réforme donna lieu à de nombreuses controverses au XVIf siècle. Il en sortit une « Etroite observance » qui regroupa une soixantaine de monastères français ; dans cette Etroite observance l'abbé de Rancé, à la Trappe, et d'autres abbés à Sept-Fons et à Orval, introduisirent une observance plus stricte encore. La Trappe surtout devait exercer une influence considérable en son siècle, puis après la Révolution. La réforme de la Trappe a été fort marquée par le rigorisme de l'époque et par le caractère propre de l'abbé de Rancé, porté facilement aux extr!mcs. Mais la Trappe était solidement établi : c'est le seul établissement monastique qui sortit plus fort qu'il n'était de la tourmente révolutionnaire : un groupe de vingt et un moines s'en allèrent, sous la conduite de Dom de Lestrange, chercher refuge en Suisse en 1791 ; de nombreux moines de diverses observances vinrent les rejoindre ainsi que de nombreux jeunes et les fondations se multiplièrent. Lorsque fut close l'ère napoléonienne, Dom de Lestrange était déjà à la tête d'une nombreuse Congrégation. Les fondations se multiplièrent ensuite. En dehors de l'observance de la Trappe, les mon~res cisterciens subsistants se réorganisent en Europe centrale, en Italie, puis en Espagne. Depuis la fin du XXX-siècle, les diverses observances cisterciennes ont été regroupées en deux famines distinctes : l'Ordre de Cîteaux et les Cisterciens Réformés, ayant chacune un Abbé Général et tenant leurs Chapitres généraux indépendamment. En France et dans les pays francophones, les Cisterciens appartiennent pour la plus grande part à la réforme issue de la Trappe, mais on rencontre aussi d'autres Cisterciens (Lérins, Hauterive, la ValSainte, Rougement). Des Congrégations plus récentes s'inspirent de l'esprit et de la vie cistercienne : Ourscamp par exemple. L. Lekai, Les moines blancs, Paris, 1957 ; Th. Merton, Aux sourcu du silence, Paris, 1954; M. Cocheril, dans Les Ordru religieux,

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la vie et fart, sous la direction de G. Le Bras, Paris, 1979, t. 1, p. 339-561.

Cisterciennes De nombreuses moniales adoptèrent l'esprit et les observances cisterciennes ; la première abbaye fut fondée près de Dijon au Tart, vers 1125; elle essaima. En 1157, il y a des Cisterciennes en Espagne ; les monastères se multiplient en Angleterre, en Italie, en Belgique, puis au xnt siècle dans les pays germaniques. Mais le Chapitre général de Oteaux ne montre aucun empressement à admettre les monastères féminins au sein de l'Ordre; le premier fut celui de Las Huelgas en Espagne, en 1199 ; il y eut d'assez nombreuses incorporations entre 1213 et 1228, à la condition que les monastères adoptent une clôture stricte, puis à nouveau ce fut la réticence. Aussi la plupart des 900 monastères de moniales qui se disaient cisterciennes au xnt siècle, menaient-ils une existence autonome. Les monastères étaient surtout nombreux en Allemagne (plus de 300). Parmi les monastères d'observance cistercienne, des regroupements s'étaient opérés, mais ce n'était pas la règle générale. Alors que le XIt siècle est le siècle de la grande efflorescence de sainteté pour les moines, c'est le xnt qui l'est pour les moniales, principalement dans les Flandres et les pays germaniques. D'une manière générale, le dessin général de l'histoire des moniales est, à partir du xw siècle, le même que celui des moines. Au XVIf siècle, en France, des mouvements importants de réforme se dessinent; mais le plus marquant est celui du monastère de Port-Royal qui occupe une place centrale dans l'histoire du jansénisme. Les observances de la Trappe furent adoptées par les femmes au temps de l'exode de l'abbé de Lestrange en Suisse : le premier monastàre fut formé à Sembrancher dans le Valais, en 1796. Aujourd'hui, les moniales cisterciennes des pays francophones sont principalement des c Trappistines », bien que le nom ne soit plus officiel; il existe d'autres observances, issues de monastères auto-

nomes. Voir Bernardino•. Des Congr6gations modernes ont adopté un type de vie cister-

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cienne moins autère, mais puisent aux m&nes sources spirituelles, comme les Sœurs de Juus crucifié. E. Estienne, Les Trappistines cisterciennes de la stricte observance, Paris, 1937 (aurait besoin d'être mis à jour).

Clarétalns (MissionnairesFIis du CcaurImmaculéede Marle) Saint Antoine-Marie Claret, le fondateur de la Congrégation, est un Catalan ; n6 en 1807, il parcourut en tant que missionnaire apostolique la Catalogne et les Canaries (1840-1849); en 1849, il fonda la Congrégation des Fils du Cœur de Marie (1849), puis fut nommé archevêque de Santiago de Cuba (1850-1857); revenu en Espagne, il fut confesseur de la Reine et poursuivit sa tâche missionnaire, jusqu'à ce que la r République l'exile en France ; il mourut en 1870, au lendemain du Premier Concile du Vatican, à l'abbaye de Fontfroide, au diocèse de Carcassonne. Il fonda 6galement les Religieuses de Marie Immaculée, destinées à l'enseignement. La Congrégation s'est implantée en de nombreux pays, dont les pays francophones, bien qu'elle n'y soit pas très développée. Elle compte environ 2 900 membres. Maison généralice : Via Sacro Cuore di Maria, 5, I - 00197 Roma. F. Husu, Vita di San( Antonio M. Claret, Rome, 1950.

Clarlsses Lorsqu'on parle des Ordres Mendiants•, Dominicains• et Franciscains•, on mentionne g6n6ralement trois Ordres ou cat6gories : le premier Ordre, celui des Frères, le second Ordre, celui des Sœurs, le troisième Ordre, celui des laies associés; c'est là une systématisation qui est apparue avec le temps. Le mouvement franciscain a commenc6 par une fratemit6 de laies, désireux de vivre à la lettre selon l'Evangile dans la pauvret6 et la pénitence. Lorsque sainte Claire voulut embrasser cet idéal, les difficultés surgirent. Elle n'avait que dix-huit ans quand elle fut profondément émue par la prédication de François ; elle le rejoignit à la Portioncule, renonça à tous ses biens et prit l'habit de religieuse. François la confia d'abord aux moniales bén6dictines de Bastia et de Sant' Angelo de Panw, avant de mettre à sa disposition et à

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celle de ses compagnes une petite maison contiguë à l'église de Saint-Damien; elle devint abbesse en 1215 d'une communaut6 vivant selon l'esprit de François, dans la plus complète pauvreté; en 1228, le Pape lui accorda le « privilège de pauvreté», c'est-àdire la permission de vivre uniquement d'aumônes, en renonçant à tous revenus ou autres propriétés communes. A la mort de sainte Claire, en 1253, les Pauvres Dames sont déjà répandues en de nombreux pays, suscitant une efflorescence de sainteté ; la sœur de saint Louis, Isabelle de France (t 1270) partagera la vie des Clarissesà Longchamps sans avoir prononcé de vœux. Sainte Claire fut canonisée deux ans seulement après sa mort par Alexandre IV. Ses filles mènent une vie monastique contemplative, à l'intérieur de leur clôture. Mais le second Ordre fut beaucoup moins important numériquement que le premier, durant les derniers siècles du Moyen Age. Les controverses relatives à la pratique de la pauvreté qui divisèrent l'Ordre eurent leur répercussion chez les moniales, jusqu'à la réforme instaurée au XV- siècle par sainte Colette de Corbie. Aujourd'hui, il y a environ 800 monastères de !'Ordre de sainte Claire, dont plus de 250 dans la seule &pagne ; il y en a une cinquantaine en France, une quarantaine en Belgique-Hollande, et six au Canada. R. Serrou, Les Clarisses : Les Pauvres Dames de sainte Claire tl Assise, Paris, 1960. .

Clercs rtgullera C'est une forme de vie religieuse qui apparaît au xvt siècle dans le contexte des premiers essais de la Réforme catholique (ceux-ci sont contemporains de la Réforme protestante; la Contre-Réforme est venue ensuite, après le Concile de Trente); les clercs qui s'engagent dans cette forme de vie mettent l'accent sur la vie sacer .. dotale conçue comme un élément essentiel de leur vie consacr6e ; ils adoptent la vie religieuse avec les vœux solennels, mais renoncent à l'Office choral qui était jusque-là une composante de la vie consacrée, en vue d'une plus grande disponibilité à toutes les tlches apostoliques. Ils adoptent l'habit des clercs, renonçant à un habit spécifique, tel celui des moines ou des Fm-es Mendiants.

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Les Jésuites repœsentent une forme bien caractérisée de ce type de vie.

Clercsde Salnt-Vlateur Ils ont été fondés par un prêtre, Louis Querbes (1793-1859), desservant la petite paroisse de Vourles en Lyonnais; celui-ci se passionna pour l'œuvre pédagogique, si nécessaire après la Révolution et l'Empire ; il groupa autour de lui quelques jeunes hommes destinés à devenir des auxiliaires du clergé et des maîtres d'école. On lui demanda des instituteurs pour les paroisses voisines; de simple confrérie, le groupement devint Congrégation• religieuse qui grandit vite. Le projet conçu en 1826 fut présenté aux supérieurs ecclésiastiques en 1828 ; mais les difficultés furent multiples ; l'approbation ne fut obtenue que le 3 novembre 1831. A la mort du fondateur, il y avait déjà de nombreux établissements regroupés en quatre obédiences. L'Institut s'implanta très tôt au Canada et aux Etats-Unis. Les lois contre les Congrégations entravèrent considérablement l'action de l'Institut en France; en revanche, il connut à l'étranger de nouveaux développements. Actuellement, la Congrégation est présente en treize pays et compte environ 1 150 religieux dont plus d'un tiers est constitué de prêtres. Maison généralice : Via P. Angelo Paoli, 41, I - 00144 Roma. L. Cristiani, Un A.p6tre de renseignement chrétien, le Pire Louis Querbes, 1793-1859, Paris, 1958 ; A. Séguret, L'Institut des clercs de Saint-Yiateur, Paris, 1927; A. Bernard, Les clercs de SaintYlateur au Canada, 2 vol., Montréal, 1947-1951.

Cl6ture Le berceau de la vie religieuse a été la vie monastique qui comporte, à titre d'élément essentiel, un départ au désert, une recherche de la solitude, l'anachorùe (du grec : anach6rein, dont on a fait anachorites); l'homme prend du recul par rapport à la vie que tous mènent dans le monde, il fait c retraite >, il se recueille, il va à l'écart et se plonge dans le silence pour une rencontre avec Dieu. C'est la raison pour laquelle une forme de clôture sera toujours nécessaire pour créer cet espace de solitude et de silence dont le religieux a besoin. La clôture sera évidemment plus importante

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pour les contemplatifs, mais elle a sa fonction en toute maison religieuse. c Dans toutes les maisons une clôture adaptée au caractm'eet à mïaion de l'institut sera observée selon les dispositions du droit propre, une partie de la maison religieuse étant toujours réservée aux seuls membres.> (Code, can. 667 1 1). La grande clôture des moniales• avec ses signes extérieurs impressionnants dérive historiquement de formes de vie religieuse qui ne sont plus aujourd'hui vécues individuellement : notamment la ,,clusion si populaire du V- au XV- siècles, c'est-à-dire durant dix siècles et plus. Le Concile de Trente universalisa cette forme de clôture pour toutes les religieuses de vœux solennels. Le Concile Vatican-Il a assoupli la législation et demandé une adaptation, en déclarant cependant que « la clôture papale pour les moniales de vie uniquement contemplative (devait être) fermement maintenue», tout en supprimant « les usages périmés» (Décret « Perfectae caritatis », n° 16); les normes d'application soulignaient qu'elle devait être considérée comme c une institution ascétique qui s'accorde partiC11lièrement avec la vocation spéciale des moniales ; elle est en effet un signe, une protection et une forme déterminée de leur retrait du monde.> Mais cette forme n'est pas la seule; les moines qui s'appliquent à la contemplation, ont aussi une clôture concœte et effective ; la discipline y est beaucoup plus stricte que dans les autres fami]]es religieuses ; celle des Chartreux par exemple a de grandes analogies avec la clôture des moniales.

Cœur Voir Sacr,-Cœur, Saint-Cœur ù Marle, Filles du Cœur ù Marle,

etc.

Confrérie Voir Fraternlt,.

Congrégation Le mot latin d6signe l'action de se r6unir en groupe, puis la r6union elle-même ou la société constituée par la r6union. Le terme

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a 6té adopté pour désigner un certain nombre de famines reli-

gieuses, mais tardivement (à la fin du Moyen Age et aux temps modernes). Le terme de c congrégation» revient fréquemment dans la Règle de saint Benoît et dans le vocabulaire monastique, mais pour désigner la communauté ou une réunion de celle-ci. A la fin du Moyen Age, se sont constituées les premières « Congrégations monastiques», c'est-à-dire le rassemblement de monastères avec des organes communs de gouvernement. Le mot a été ensuite adopté par la plupart des familles religieuses qui ne prononçaient pas de c vœux solennels », mais des « vœux simples ». Dans le nouveau Code, le terme n'est utilisé que pour désigner les Congrégations monastiques; toutes les familles religieuses sont placées indistinctement sous la rubrique « Instituts de vie consacrée ».

Congrégationde Notre-Dame Marguerite Bourgeoys, apMS avoir tenté de réaliser à Troyes, avec quelques compagnes, en union avec la .faroUJespirituelle fondée par le saint Lorrain, Pierre Fourier, un type de vie destiné à honorer la c vie voyagère » de la Sainte Vierge, se décida à suivre au Canada, en 1653, Paul Chomedey de Maisonneuve, premier gouverneur de Montréal. Elle s'y employa à la formation et à l'éducation des enfants, revint en France chercher des compagnes et finit par jeter les fondements d'un des premiers Instituts religieux non-cloîtrés, sous le nom de Congrégation Notre-Dame, qui devait fournir les paroisses canadiennes de maitresses d'école. Celle-ci compte aujourd'hui plus de 2 600 religieuses répandues en sept

pays. Maison génAralice: 2330 Ouest, rue Sherbrooke, Montréal (Québec) H3H 108 (Canada). Sœur Sainte-Henriette, et T. Lambert, Histoire de la Congrégation de Notre-Dame, 10 vol. (jusqu'à 1900), Montréal, 1914-1969: Moise Blatrix, Sainte Marguerite Bourgeoys, de Montréal et de Troyes, Chambray-1~-Tours, 1982.

Consécration Le bapt!me est une consécration fondamentale et radicale à Dieu, selon l'enseignement traditionnel de l'Eglise, repris par la Constitu-

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tion c Lumen gentium > de Vatican-Il; la consécration de l'état religieux se situe dans la même ligne : c Pour pouvoir recueillir en plus grande abondance le fruit de la grâce baptismale, (le religieux) veut, par la profession des conseils évangéliques faite dans l'Eglise, se libérer des surcharges qui pourraient le retenir dans sa recherche d'une charité fervente et d'un culte parfait à rendre à Dieu, et il se consacre plus intimement au service divin> (n° 44). Cette consécration est une réponse à un appel divin à une vie de plus grande intimité. c Cette consécration sera d'autant plus parfaite que des liens plus fermes et plus stables reproduisent davantage l'image du Christ uni à l'Eglise son Epouse par un lien indissoluble > (ib.). La consécration religieuse s'enracine donc dans celle du baptême et l'exprime avec plus de plénitude : elle consiste à se dédier entièrement au service de Dieu, en s'engagant à lui par une donation volontaire, de caractère public, et acceptée par l'Eglise (Perfectae • • cantatiB, D0 . S)•

Conaella évangéllquea Jésus a proclamé la béatitude des pauvres; il a invité à assumer une vie pauvre comme un moyen de perfection : c Si tu veux être parfait. .. > (Mt. 19, 21); il affirme que le renoncement radical aux richesses qui n'est pas proposé à tous, mais à ceux qui aspirent à une plus grande conformité avec lui est la voie d'accès au véritable trésor, celui qui se trouve dans les cieux, c'est-à-dire en dehors du monde présent, et la condition d'une liberté particulière permettant de le suivre de manière plus intime et plus totale. Ailleurs, on trouve sur les lèvres du Christ cette affirmation qui est aussi une invitation : c Il y en a qui se sont faits eunuques pour le royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre, comprenne > (Mt. 19, 12); tous ne c comprennent> pas en effet jusqu'à engager totalement leur vie dans cette direction ; pour ce faire, il faut un don particulier de Dieu, un charisme, qui n'est pas octroyé universellement à tous les chrétiens. L'invitation à suivre le Christ implique un troisième engagement encore plus radical: celui de l'obéissance dans l'humilité, conformément à l'enseignement de l'hymne archaïque conservée par l'Epître

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aux Philippiens : c Il s'anéantit lui-même, prenant la condition d'esclave et devenant semblable aux hommes; s'étant comporté comme un homme, il s'hnmiJia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix » (Ph. 2, 6-8). Ces trois conseils ne sont pas les seuls que le Seigneur ait donnés dans son enseignement évangélique, par ses paroles et par ses actes ; ce sont les plus compréhensifs, car ils vont au plus profond de l'existence humaine pour l'engager dans la voie de l'imitation du Christ. On lit dans la Constitution Conciliaire c Lumen gentium », sur l'Eglise, de Vatican-Il : c Les conseils évangéliques de chasteté vouée à Dieu, de pauvreté et d'obéissance, étant fondés sur les paroles et les exemples du Seigneur... constituent un don divin que l'Eglise a reçu de son Seigneur et que, par sa grâce, elle conserve fi~lement. L'autorité de l'Eglise, sous la conduite de l'Esprit-Saint, a veillé elle-même à en fixer la doctrine et régler la pratique, instituant même des formes de vie stables sur la base de ces conseils. » En effet, lorsqu'un état de vie les prend tous les trois pour base et qu'ils font l'objet d'un engagement solennel et public, pris devant l'Eglise et reçu par elle, on peut parler de vie religieuse au sens strict.

ConsUtutlona Ce sont les lois qui r6gissent la vie organique d'une famine religieuse, déterminant son gouvernement et son mode de vie. A l'origine, les Constitutions sont venues s'ajouter à une Règle plus ancienne qui ne déterminait pas le mode de gouvernement d'un groupement de maisons, mais envisageait généralement un seul monastère. Au sens moderne, les Constitutions tiennent souvent lieu de Règle dans les familles religieuses postérieures au xvI' siècle.

Convers Dans le règle de saint Benoît et dans de nombreux documents monastiques, la vie monastique elle-même, en tant que mode de vie spécifique, est désignée sous le nom de c conversatio » l'équivalent latin d'ascèse ; le substantif c convenus • ne s'y trouve pas :

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mais on le rencontre postérieurement pour désigner ceux qui ont adopté une certaine forme de vie monastique. L'institution des convers est née au début du XIf siècle du désir de créer une forme de vie religieuse adaptée aux laïques qui ne pouvaient assumer toutes les charges de la vie monastique : le grand Office choral en particulier. Leur journée de travail était rythmée de courtes réunions de prières. L'institution s'est surtout développée dans les Ordres religieux voués à une ~ grande solitude et au travail manuel, comme les Cisterciens•, les Chartreux•, les Grandmontains*. Les autres familles religieuses ont adopté par la suite cette formule de vie ; elle répond à un besoin, diversement ressenti, qui est d'associer à la vie religieuse de manière plus ou moins étroite des hommes et des femmes de bonne volonté qui ne peuvent assumer, pour des raisons diverses, tous les devoirs qui y sont liés. D'autres formules ont été recherchées : l'histoire monastique et religieuse en offre une gamme impressiPooante.

CoopérateursParoissiauxdu Christ-Roi La Congrégation comporte des Pères et des Frm-es, elle a été fondée en 1928 à Barcelone par le P. François de Paule Vallet y Arnau (t 194 7), pour la prédication des retraites aux hommes adultes, principalement selon les Exercices de saint Ignace ; en 1934, fut ouverte la première maison en France, au diocè.,e de Valence (Chabeuil). Les Pères sont établis en Espagne, en France, en Argentine et en Uruguay. Maison généralice: Via Castel di Leva, 2S0, I 00134 Roma. En 1943, furent fondées les Sœurs coopératives du Christ-Roi. La Congrégation a été érigée en 1968. Elle compte une centaine de

sœurs. Maison généralice : Chemin des Vignières, 26120 Chabeuil.

Cotellerle (Frères de la) Voir Chanoines réguliers de Marle Mire du Rédempteur.

Coutumes Au sens médiéval, la coutume n'est pas seulement une manière de se comporter, mais une .véritable loi, née souvent de maoi~re empi-

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rique, mais qui s'est révélée juste et bénéfique dans la pratique et s'impose de ce fait comme une authentique norme juridique. Les monastères et familles religieuses ont créé ainsi leurs Coutumiers ; la Règle concerne principalement les principes fondamentaux; elle généralise et ne s'occupe de l'organisation de la vie quotidienne que de manière occasionnelle. Les Coutumiers décrivent celle-ci avec plus de détail. Le nouveau Code de droit canonique, sans utiliser le terme, distingue le code fondamental et c les autres œgles établies par l'autorité compétente de l'Institut (qui) doivent être réunies de façon appropriée dans d'autres codes», non soumis à l'approbation de l'Eglise et donc plus aisés à réviser et à mettre à jour périodiquement.

Couvent Le mot dérive du latin c conventus », assemblée, réunion. Il est encore utilisé sous sa forme, plus proche du latin, c convent » pour désigner une communauté (usage monastique); on parlera aussi des c frères mineurs conventuels » pour désigner une branche des Franciscains (ceux qui vivaient de préférence dans les grands monastères, par opposition à ceux qui vivaient dans les ermitages, à l'origine). Dans la langue française courante, on nomme couvent une maison de religieuses ou de religieux vivant en communauté ; pour les moines et moniales, on parlera de monastire.

Crolalers belges C'est en fait un Ordre de chanoines réguliers• qui fut fondé vers 1210 à Clair-Lieu près de Huy en Belgique, par des chanoines qui avaient été croisés en Terre Sainte. L'influence des Dominicains• et les emprunts à leur législation les rapprochèrent des Frires Mendiants• ; ils s'orientèrent vers la prédication populaire, spécialement l'aide aux croisés et pèlerins de Terre Sainte; l'Ordre se répandit surtout aux Pays-Bas et en Allemagne, mais aussi en France et en Angleterre. L'Ordre reprit vie apres 1840 ; il compte aujourd'hui 570 profès. Maison géMralice : Via del Velabro, 19, I - 00186 RomL

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Croix (Sœurs de la) La dévotion de la Croix est aussi vieille que le christianisme, mais elle a revêtu des formes différentes selon les âges chrétiens ; la découverte des reliques de la Sainte Croix au rv-siècle a provoqué un courant très fort de dévotion durant tout le Moyen Age, comme en témoignent les innombrables monastères ou églises dédiés à la Croix. Au ,axe siècle, plusieurs Congrégations se sont placées sous le patronage de la Croix ou de la Sainte-Croix ; les familles religieuses fondées par le P. Basile-Antoine Moreau, fondateur des Pères et des Frères, puis des Sœurs de la Sainte-Croix• par exemple. Saint André- · Hubert Fournet et sainte Jeanne-Elisabeth Bichier des Ages ont fondé les Filles de la Croix de la Puye•. Les Sœurs de la Croix de Chavanod ont été fondées près d'Annecy, en 1838, par Pierre-Marie Mermier et Claudine Echernier pour la formation des jeunes; la Congrégation s'est développée en Savoie, puis dans plusieurs pays de mission ; elle compte puis en ~e, plus de 950 membres (74650 Chavanod). Les Sœurs de la Croix de Saint-Quentin sont entrées dans la Fédération Mysterium Christi• (53, rue du Gouvernement, 02100 SaintQuentin). Les Sœurs de la Croix de Strasbourg ont été fondées en 1848 par Adèle de Glaubnitz pour l'éducation et le soin des orphelins et de la jeunesse abandonnée ; elles ont donné naissance à plusieurs autres Congrégations en Allemagne (Franciscaines de SaintGeorges de Thuine et Franciscaines de la Sainte-Famille de Herford); les Sœurs sont près de 450 (12, rue J.-Knauth, 67000 Strasbourg) (R. Hermann, Madame Adèle de Glaubnit1., Strasbourg, 1965). Les Sœurs de la Croix de Jésus de Ménestruel, au diocèse de Belley, sont enseignantes et hospitalières; leur origine remonte à l'année 1832 et est due à l'initiative de Claude-Marie Bochard et de sa sœur Amélie (Groissiat : 01870 Martignat). A l'étranger, il existe aussi de nombreuses Congrégations sous le vocable de la Croix. Voir Filles de la Croix, Sainte-Croix.

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Divine Providence Voir Providence. Doctrine chrétienne Le nom a été porté et est porté encore par plusieurs Congrégations d'hommes ou de femmes. Deux Congrégations de prêtres ont été fondées sous ce titre en Italie au tournant du xvt et du xvn• siècle, l'une à Rome et l'autre près de Naples; une troisième, plus importante, est née en France en 1592 à l'Isle-sur-Sorgue, près d'Avignon (alors possession du Saint-Siège), à l'initiative du bienheureux César de Bus, qui a eu également un rôle dans l'établissement des Ursulines de Provence. Les trois Congrégations se sont fusionnées. Parmi les Congrégations féminines de droit pontifical, il y en a quatre à porter aujourd'hui le même nom. Celle fondée à Bordeaux en 1815 par l'abbé Soupre, un ancien Carme, et Catherine Grenier, s'est unie en 1971 à la Congrégation de Sainte-Marthe de Périgueux•. Voir Education chrétienne; Instruction chrétienne,· Saint Maur ...

Doctrine chrétienne de N·ancy (Sœurs de la) C'est une des nombreuses Congrégations nées au début du xvrri- siècle pour répondre aux besoins urgents de la formation des jeunes et du

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soin des malades. Le premier nom que donna aux sœurs leur fondateur, M. Jean-Baptiste Vatelot, fut Filles des écoles de charité; le peuple chrétien les nomma les Vatelottes, du nom de leur fondateur : en 1720, la maison-mère fut installée à Toul. Les sœurs étaient 300 au moment de la Révolution. Momentanément dispersées, elles se regroupèrent et furent autorisées par le Premier Consul en 1803. A partir de 1833, l'Institut fit des fondations à l'étranger (Belgique, Luxembourg, Algérie, Maroc ...). Il y a actuellement quatre provinces et environ 1 200 religieuses. Maison généralice: 149, rue Saint-Dizier, 54000 Nancy.

Dominicains(Frères Prêcheurs) Dominique de Caleruega avait reçu son éducation à Palencia en Castille dans la dernière partie du XIf si~le ; il était entré au chapitre cathédral d'Osma, qui formait alors une communauté régulière ; au cours d'un voyage entrepris en 1203 pour accompagner son évêque envoyé en ambassade, il découvrit l'état du Toulousain, ravagé par l'hérésie cathare ; son désir était cependant de se consacrer avec son évêque aux missions païennes dans l'est de l'Europe : le Pape Innocent m orienta l'un et l'autre vers les missions intérieures en Languedoc. Pendant près de dix ans, Dominique demeura presque seul dans cette région, puis quelques hommes se joignirent à lui pour l'œuvre de la prédication : c'est à partir de cette première équipe constituée à Toulouse par mandat de l'évêque pour « extirper les déviations de l'hérésie, chasser les vices, enseigner le symbole de la foi et inculquer aux hommes une saine morale », que se forma l'Ordre des Prêcheurs. A la fin de 1215, Dominique prend la route de Rome pour obtenir du Pape, lors du IV• Concile du Latran, la confirmation de son nouvel Ordre : des prédicateurs, serviteurs de la Parole et vivant totalement la pauvreté évangélique. Il obtient la confirmation désirée le 21 janvier 1217, et tout aussitôt il disperse ses premiers compagnons, loin du champ apostolique dont il continue à s'occuper. Les équipes les plus nombreuses sont envoyées à Paris et à Bologne, les deux premières Universités de l'Europe. La pensée de Dominique est en effet d'atteindre les extrémités du monde et d'y porter la lumière évangélique. Lorsqu'il meurt quatre ans plus tard, vivent déjà dans son rayonnement plusieurs centaines

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de frères prêcheurs, groupés en plus de vingt-cinq couvents répartis en huit provinces ; d'autres ont été envoyés en mission aux païens par groupes de douze, vers le Nord (Pologne et Scandinavie), vers l'Est (Hongrie, sud de l'Ukraine), et vers l'Orient. Dominique était lui-même un chanoine régulier ; dès le début de son apostolat en Languedoc, il avait adapté aux nécessités de la prédication les éléments de l'observance cistercienne susceptibles de l'être. La base de la vie des frères est la Règle de saint Augustin, complétée par des coutumes plus strictes que celles d'Osma : leur modèle sera celles des Prémontrés•, si proches de Cîteaux à tant d'égards, mais repensées en fonction de l'idéal apostolique vécu dans la pauvreté évangélique. Un point sépare les Frères prlcheurs de l'ancienne tradition monastique : ils forment un Ordre• centralisé ; le chapitre général annuel se réserve entièrement le pouvoir législatif, tout en partageant avec le maître général le pouvoir exécutif et judiciaire. Dès 1221, année de la mort de saint Dominique, l'Ordre est donc devenu universel ; il ne cessera de grandir, comptant déjà près de 400 couvents en 1277, et plus de 550 au début du siècle suivant. Il y a peut-être alors 15 000 frères et l'Ordre a pris la direction intellectuelle de l'Eglise latine ; il est présent dans tous les grands centres de la pensée théologique et donne au monde des génies de la taille de saint Albert le Grand et de saint Thomas d'Aquin. Pour la formation des jeunes, il y a quatre studia generalia, à Bologne, Montpellier, Cologne et Oxford, des studia linguarum (Murcie, Tunis), et, au centre, le couvent de Saint-Jacques à Paris. L'Ordre a été chargé par les Papes de la mission doctrinale de l'inquisition, pour dépister l'hérésie et tenter de regagner ses adeptes. Il est présent dans les missions scandinaves, baltiques, orientales, et jusqu'au centre de l'Asie; le contact avec le monde musulman est étroit, et les Dominicains tentent de ramener à l'Eglise les chrétiens d'Orient. Mais le xrv8 amène un fléchissement, du fait des grandes épreuves que traverse la Chrétienté et d'une certaine usure. Les premiers mouvements de réforme se dessinent à partir de 1390; mais l'établissement de Congrégations réformées au cours du XV- siècle, s'il rend compliquée la géographie de !'Ordre, ne porte pas atteinte à son unité, contrairement à ce qui se produira chez les Frères Mineurs.

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Avt,t; la Réforme protestante, à qui l'Ordre donnera quelques recrues, dont Martin Bucer, le centre de gravité se déplace vers les pays latins: mais c'est aussi l'époque de la grande expansion missionnaire en Amérique latine, aux Indes, aux Philippines, en Extrême Orient. Les Dominicains donnent au nouveau monde ses premiers saints et ses premiers martyrs. Les Dominicains de France participent au renouveau catholique du xvn• si~le par ses théologiens, ses auteurs spirituels, ses prédicateurs populaires, ses missionnaires. Au moment de la Révolution, il y a en France 162 couvents répartis en sept provinces et trois congrégations ; il y a environ 1 200 religieux. Tout cela disparaît; les suppressions s'étendent ensuite à de nombreux pays d'Europe, puis d'Amérique latine. Après la chute de Napoléon, les provinces italiennes se reforment ; l'Ordre prend pied en Angleterre et en Amérique du Nord, il se regroupe en Hollande. En France, l'Ordre se relève après la prise d'habit à Rome de l'abbé Lacordaire (1839); il étend de là son influence au Canada, en Belgique et en Allemagne. En Espagne, la persécution avait été plus tardive : en 1834-1837, 220 couvents avaient été fermés et leurs biens confisqués. La restauration se dessine en 1860. L'Ordre exerce une influence sur la pensée catholique sans proportion avec son importance numérique ; l'apostolat est principalement intellectuel : qu'il suffise de mentionner les Editions du Cerf, la Revue thomiste, la Revue biblique, Istina. Les provinces françaises ont compté dans les années 1950-1960 jusqu'à un millier de religieux. Maison généralice : Convento Sancta Sabina, Piazza Pietro d'Illiria, 1, I - 00153 Roma. Guy Bédouelle, Dominique ou la grdce de la Parole, Paris, 1982 ; M.H. Vicaire, Saint Dominique et ses Frères, Evangile ou Croisade, coll. c Chrétiens de tous les temps>, Paris, 1967 ; it., Dominique et ses Prêcheurs, Fribourg-Paris, 1977.

Dominicaines(monlales) Au cours de ses prédications en Languedoc, Dominique a arraché plusieurs jeunes filles à l'hérésie; l'évêque d'Osma les installa dans un monastère à Prouille, non loin de Fanjeaux, citadelle de l'hérésie ; Dominique prit part à cette fondation qui est antérieure à la création de l'Ordre des Prêcheurs (1207); le mode de vie des sœurs

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atre

devait aussi exigeant dans son austérité que celui des communautés de c parfaites » cathares, dont les premières moniales avaient été tirées. Saint Dominique se préoccupera partout où il ira de créer des monastères de sœurs contemplatives décidées à vivre le même idéal que leurs frères. Il ouvre en 1215 une maison à Toulouse pour de pauvres filles converties. En 1218 il donne l'habit, à Madrid, à un groupe de sœurs espagnoles. A Rome, le Pape Honorius m lui confie le soin de rassembler les moniales romaines dispersées aux ·quatre coins de la ville et de leur aménager à Saint-Sixte un couvent où elles mèneraient la vie commune ; cela se fit, non sans difficulté. Le monastère de Sainte-Agnès de Bologne fut érigé en 1223 par Jourdain de Saxe qui succéda à saint Dominique dans la charge de maître général. L'œuvre propre des sœurs au sein de l'Ordre était la participation par la prière silencieuse à l'œuvre de prédication des frères. Elles mènent en effet une vie contemplative qui est celle des moniales. La place des sœurs du second Ordre n'a pas été matériellement aussi importante que celle des frères. Au début du xrv-siècle, il y avait 150 monastères de sœurs, dont seulement une douzaine en France et la région de plus grande densité est la vallée du Rhin. Au xvt siècle, les sœurs s'implanteront sur le continent américain. Aujourd'hui l'Espagne et l'Italie viennent en t!te pour le nombre de monastères; il y en a seiz.een France et environ 220 dans le monde.

Dominicaines(Sœura) Ce n'est pas saint Dominique lui-même qui a créé un troisième Ordre ou Tiers-Ordre à l'intention des laïcs, mais comme tous les Ordres religieux avant lui, l'Ordre dominicain a attiré dans son orbite maints laïcs désireux de participer aux biens spirituels et à la vie de cette grande famUJe. Les groupements laïcs de pénitents, organisés en fraternités• locales qui se multiplièrent en Italie au xnf siècle, s'adressèrent pour leur assistance spirituelle aux nouveaux Ordres mendiants•, Dominicains• et Franciscains. En 1285, le maître général Munio de Zamora proposa aux pénitents noirs de se placer sous la juridiction des autorités de l'Ordre et d'avoir des Frères prêcheurs pour directeurs des fraternités ; leur règle portait : c Qu'ils soient dans le Seigneur des fils singuliers de saint Dominique, au

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plus haut point remplis d'un ùle jaloux et ardent selon leur mode propre pour la vérité catholique. • Ainsi des laies, hommes et femmes, se grou~rent en confréries, milices ou sociétés sous la direction des Frères Prêcheurs. Quelques fraternités adoptèrent même certaines formes de vie commune avec une règle particulière, ce seront les Tiers-Ordres réguliers, nombreux parmi les femmes. Les mantellate de Sienne compteront parmi elles la grande mystique Catherine Benincasa, dite sainte Catherine de Sienne. A l'époque moderne et contemporaine, les Congrégations dominicaines issues du Tiers-Ordre vont se multiplier et s'adonner aux œuvres diverses de charité et d'enseignement. Il y en a aujourd'hui environ 140, particulièrement nombreuses dans les pays anglosaxons, et l'on en compte une cinquantaine qui sont maintenant éteintes par fusion ou d'autre manière. Parmi celles qui existent, il faut mentionner en France la Congrégation de Sainte-Catherine de Sienne d'Albi (26, rue de la République, 81000 Albi), de Marie Immaculée d'Ambert (16, place N.-D. de Layre, 63600 Ambert), les Infirmières catéchistes de SainteCatherine de Sienne d'Auch (10, rue de la Somme, 32000 Auch), les Sœurs du Cœur Immaculée de Marie de Bourg-en-Bresse (8, impasse du Lycée, QlOOOBourg-en-Bresse),les Sœurs de Notre-Dame des Gr4ces de Châtillon-sous-Bagneux (17, rue de la Gare, 92320 Châtillon-sous-Bagneux), les Sœurs de Sainte-Catherine de Ricci de Crépieux, les Sœurs du Verbe Incarné de Dammarie-les-Lys (816, avenue du Général-Leclerc, 77190 Dammarie-les-Lys), les Dominicaines de Béthanie d'Essonnes, les Sœurs de Sainte-Catherine de Sienne d'Etrépagny, les Dominicaines de l'immaculée Conception de Ganges (rue de la Gare, 34190 Ganges), les Dominicaines de Gramond (12760 Gramond), les Dominicaines de la Miséricorde du Puy (27, rue des Farges, 43000 Le Puy), les Sœurs des Saints-Anges de Lille (18, avenue Salomon, 59000 Lille), les Missionnaires des campagnes de Luzarches, les Petites Sœurs Dominicaines du Très Saint-Sacrement de Nîmes, les Missionnaires du Sacré-Cœur, dites c Bérengères • de Paris (8, villa des Otages, 85, rue Haxo, 75020 Paris), les Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire de Monteils (36, rue Taine, 75012 Paris), les Petites Sœurs Dominicaines de Paris, les Sœurs de la Sainte-Famille de Passe-Prest (06570 Saint-Paul), les Saurs de tlmmaculée-Conception de Pompignan (82170 Gri-

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solles), les Sœurs du Saint-Esprit de Pont-Calec-en-Bemé, (N.-D. de Joie, 56240 Plouay), les Sœurs de Notre-Dame du Rosaire de Rettel (54, rue Principale, Rettel, 57480 Sierck-les-Bains), les Sœurs de Notre-Dame de la Délivrande de Saint-Martin-d'Hères (rue AndréChénier, 38402 Saint-Martin-d'Hères), les Dominicaines de SainteMarie des Tourelles (34270 Saint-Matthieu-de-Tréviers), les Dominicaines de fEucharistie de Sens (105, rue Victor-Guichard, 89100 Sens), les Dominicaines enseignantes du Saint-Nom de Toulouse (4, place Perchepinte, 31000 Toulouse), les Dominicaines de la Présentation de Tours, les Petites Dominicaines de fEucharistie de Beaucaire, fondée en 1890 par le P. Couran O.P. En Belgique, il faut signaler les Sœurs de Sainte-Catherine de Sienne de Bruges, les Sœurs de Notre-Dame de Fichermont (21, chemin de la Croix, B-1410 Waterloo), les Sœurs de Notre-Dame du SaintRosaire de Lubbeek, les Dominicaines Missionnaires de Namur. Au Canada, les Missionnaires Adoratrices de Beauport (avenue du Cénacle, Beauport, Québec), les Dominicaines de la Trinité de Montréal. Il existe plusieurs Congrégations dominicaines au Vietnam. On trouvera ci-dessous quelques notices particulières.

Dominicaines de Béthanie Elles ont été fondées à Frasnes-le-Château près de Besançon par le Père Lataste en 1866; l'affiliation à l'Ordre s'est faite en 1888 ; le but spécüique était d'offrir une possibilité de vie religieuse au sein d'une communauté fraternelle à des femmes qui sortaient de prison ou avaient mené une vie irrégulière, sans que soit établie une discrimination entre elles et les vocations c normales » ; la loi est celle du silence sur le passé quel qu'il soit. La Congrégation compte 14 maisons et près de 350 sœurs. Elle a donné naissance à la Congrégation de Béthanie de Venlo, en Hollande. Maison généralice : 91910 Saint-Sulpice-de-Favières. A. Lelong, Les Dominicaines des prisons, Paris, 1947.

Dominicaine• de la Congrégation romaine de Saint-Dominique Cette nouvelle Congrégation, qui compte un millier de membres en plus de 110 maisons, a été formée à Rome en 1959 à la suite de

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l'union de quatre, puis d'autres Congrégations françaises : notamment les Dominicaines du Sacré-Cœur de Jésus de Hardinghen, les Dominicaines du Saint-Rosaire de Sèvres, celles de Clu2lon-sur-Sdone, les Sœurs de Saint-Dominique de Nancy et les Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire et de Saint-Thomas d'Aquin de Bar-le-Duc. La Congrégation est présente en Europe, Amérique, Afrique et Japon. Les activités au service de la foi sont de toute nature. Il existe une Congrégation française de ce nom (Maison-Vatimesnil 27150 Etrepagny). Maison généralice: Via Casia, 1171, I - 00189 Roma.

Dominicaines de l'lmmaculée-Conceptlon de Toulouse Elles ont été fondées en 1866 par le Père Cormier et la Mère Françoise Portalet ; elles sont principalement enseignantes et comptent trois provinces avec des implantations nombreuses en Amérique latine ; il y a près de 500 religieuses. Maison généralice : Pompignan, 82170 Grisolles. Dominicaines Ml881onnalres des Campagnes Elles ont été fondées aux Riceys en Champagne en 1932 par Bernadette Beauté, en religion Mère de Saint-Jean. Le but est l'annonce de l'Evangile au monde rural, principalement dans les régions déchristianisées ; les Sœurs ont fait des fondations en Afrique ; elles sont plus de 400. Maison généralice : 2 bis, rue de l'Abbé-Soret, 95270 Luzarches. Le Père Chauvin et les Dominicaines des Campagnes, Paris, 1959. Dominicaines de la Présentation de Toura Le nom officiel est celui de Sœurs de la Charité, Dominicaines de la Présentation de la Sainte Vierge. La Congrégation a été fondée vers 1696 par Marie Poussepin à Sainville, au diocèse de Chartres dans le cadre du Tiers Ordre Dominicain. En 1813, le siège de la Congrégation fut transféré à Tours, et la Congrégation prit un essor considérable ; à partir de 1867, l'Institut franchit les limites de la France tandis que les liens avec l'Ordre des Frères Prêcheurs se renouaient.

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L'expansion hors de France a commencé par l'Espagne et les pays espagnols du nouveau monde, puis l'Iraq et l'Italie ; les fondations missionnaires ont commencé en 1873 ; elles se sont multipliées. Le nombre des religieuses dépasse 4 000 ; il y a une douzaine de provinces ou de vice-provinces. Secrétariat général: Via Valdieri, 4, I - 00135 Roma. C6cile Jéglot, Les Sœurs de Charité Dominicaines de la Présentation de Tours. Trois siècles d'histoire, Paris, 1951.

Petftea Satu,. Dominicaines(lea) Ont été fondées en 1876 à Beaune par le Père Chocame avec l'aide de Marguerite de Blic, pour le soin des malades pauvres. Elles comptent aujourd'hui plus de 200 membres. Maison généralice : 210 bis, rue Vaugirard, 75015 Paris.

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Education chrétienne Les Sœurs de l'Education chrétienne ont été fondées à Echauffour, dans l'Orne, en 1817 par le curé, l'abbé Louis Lafosse. L'évêque de Sées donna son approbation en 1821. La première supérieure de la communauté fut Marie-Anne Dutertre (1782-1829) ; l'Institut se développa d'abord en Normandie; puis, à la suite des lois laïques de 1901, en Irlande et aux Etats-Unis; il s'est implanté également au Maroc pendant la guerre. Les Sa:urs sont environ 300. Maison généralice : 5 bis, avenue Pasteur, 94100 Saint-Maur-desFossés. Voir Doctrine chrétienne, Instruction chrétienne, Saint Maur ... Emmanuel (Communauté de I'} La communauté est née du mouvement charismatique. Un premier rassemblement avait eu lieu à Vézelay en 1974; en 1975, le berger de la Communauté, après avoir réuni les membres du renouveau à Rome, s'est senti appelé à prendre pour centre Paray-le-Monial; il fut confirmé dans cette option par Marthe Robin. Le premier rassemblement de 1975 y groupait trois cents participants ; le 20 octobre 1985, la Communauté a reçu la charge officielle du pèlerinage où se réunissent maintenant chaque année 15 000 personnes.

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La Communauté est composée de prêtres et de laies ; le charisme est une grâce d'adoration, de compassion et d'évangélisation; au cœur de la Communauté se trouve la Fraternité de Jésus; celle-ci rassemble des fidèles de tous états de vie, désirant se consacrer à Dieu dans une vie de contemplation et d'apostolat, prenant sa source dans !'Eucharistie, la prière, le partage fraternel. Les membres ne s'engagent pas dans une forme de vie religieuse, leur consécration est une offrande de soi-même pour une sainteté de vie ; ils vivent en petites maisonnées, prêtres et laïcs ensemble. Les statuts ont été approuvés le 18 avril 1986 par le Cardinal Lustiger. Siige: Basilique du Sacré-Cœur, 71600 Paray-le-Monial.

Empêchements à l'entrée dans la vie rellgleuae Pour entrer dans la vie religieuse, il faut appartenir à l'Eglise et être libre de sa personne. Il est donc nécessaire d'avoir reçu les sacrements d'initiation : baptême et confirmation; il faut avoir l'âge suffisant, qui est actuellement de 17 ans accomplis, pour le commencement du noviciat proprement dit ; il faut que la démarche soit spontanée, et donc ne soit pas sous l'influence de pressions indues : violence, crainte grave ou dol (on tromperait le candidat volontairement) ; il faut que le candidat soit libre, donc ne soit ni marié (tant que dure son mariage), ni membre d'une autre famille religieuse Oe cas du passage d'une famHJereligieuse à une autre est prévu par le droit, mais fait l'objet d'une réglementation particulière). Enfant-Jéaua La dévotion à !'Enfance de Jésus est étroitement liée au mystère de Noël et de l'Incarnation. Elle a été très populaire dans les milieux mystiques des Pays-Bas et de Rhénanie au xni- siècle et dans les siècles suivants : de nombreux monastères ont pris pour cette raison le nom de Bethléem ou de Nazareth. Les milieux franciscains ont été également très sensibles à cette dévotion ; on connaît grâce aux innombrables statues de style Saint-Sulpice la figure de saint Antoine de Padoue qui bénéficia d'une apparition de l'Enfant-Jésus. En France, au XVIt siècle, la bienheureuse Marguerite du Saint-Sacrement, Carmélite de Beaune et son ami, le baron de Renty, en furent les grands apôtres. Au xvm• siècle, le Minime Jean-Baptiste Avrillon

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en France, saint Alphonse de Liguori, puis au XJX9si~le, le Frère Faber en Angleterre, tous tributaires du courant bérullien ont célébré l'Enfance de Jésus. Le c Bambino » de l'Ara Celi à Rome et l'EnfantJésus de Prague ont été des centres de diffusion de la dévotion. De ce fait, il existe de nombreuses Congrégations de Sœurs de fEnfant-Jésus par le monde (au moins sept Congrégations de droit pontifical) : les Sœurs de fEnfant-Jésus de Chauffailles en France remontent à l'année 1667 et ont été fondées au Puy-en-Velais par Anne-Marie Martel, puis transférées à Chauffailles en 1846, au diocèse d' Autun. Elles sont près de 600 religieuses (Via Anagnina, 175, I - 00046 Grottaferrata (Italie). Les Sœurs de fEnfant-Jésus du Mans ont été fondées en 1835 par l'abbé Joseph Roussel et l'une de ses paroissiennes, Désirée Ruel, à Neufchâtel-en-Saosnois; elles sont une centaine (3, place Langevin, 72000 Le Mans). Les Religieuses de l'Enfant-Jésus de Lille (autrefois Filles de l'Enfant-Jésus) ont été fondées en 1824 pour le service des pauvres et des petits par Nathalie Doignies; elles sont plus de 400 (12, bis rue de Thionville, 59000 Lille). Les Sœurs de l'Enfant-Jésus de Soissons sont plus anciennes, leurs débuts remontent à l'année 1708 à Beaumonten-Braine et sont dfts à l'initiative de Elisabeth de Bovelle, marquise de Genlis (6, rue de Danton, 02200 Soissons). Les Sœurs de L'EnfantJésus de Versailles ont été formées par l'union de trois Congrégations pré-existantes (Le Puy, Versailles, Aurillac); l'Institut compte aujourd'hui quatre provinces et plus de 400 Sœurs (14, rue SaintHonoré, 78000 Versailles). Les Sœurs du Pauvre Enfant-Jésus de Remireront ont été fondées en 1854 à Charmois par Justine de Bonnay. En Belgique, il existe la Congrégation des Sœurs de fEnfant-Jésus de Nivelles, fondée en 1838 par Justine Desbille (1, rue de Sotriamont, B. 1400 Nivelles). Les Dames de Saint-Maur portent aussi le nom officiel de Sœurs de l'instruction charitable du Saint-Enfant-

léslu.

Ermitage Le mot désigne l'habitation d'un ermite ; mais il désigne souvent la chapelle d'un ermite qui ne vit pas seul et a auprès de lui quelques disciples ou un ou deux compagnons ; de la sorte, Ermitage en est venu à désigner un petit monastère, situé dans la solitude, mais où

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peut vivre un groupe de religieux en communauté ; on parlera ainsi des Ermitages franciscains ou carmes; c'est un sens d6rivé.

Ennltes L'érémitisme est une des plus anciennes formes de la vie religieuse; l'ermite tire son nom de l' eremos qui désigne en grec le désert. Saint Jérôme a écrit la Vie du premier ermite, saint Paul de Thèbes, qui aurait vécu au nt siècle ; elle contient de nombreux traits légendaires ; le père des ermites, saint Antoine le Grand (251-356) a eu pour biographe saint Athanase d'Alexandrie, et cette Vie a beaucoup contribué à diffuser dans tout le monde méditerranéen et jusqu'en Occident l'idéal de la vie solitaire, uniquement occupée de Dieu, poursuivant par des moyens radicaux la fin qu'elle se propose : le recueillement intérieur ordonné à la contemplation. La vie érémitique a toujours existé dans l'Eglise, mais elle a connu des périodes d'efflorescence : les premiers siècles monastiques, puis le xt-Xlf siècle, le XVII'. L'Eglise latine a encouragé de préférence les formes de vie érémitiques structurées, s'incarnant sous la forme d'Ordres religieux qui l'institutionnalisent : Chartreux•, Camaldules ... Mais l'érémitisme déborde ce cadre, et le nouveau Code de droit canonique y a consacré un double paragraphe : c Outre les Instituts de vie consacrée, l'Eglise reconnaît la vie érémitique ou anachorétique, par laquelle des fidèles vouent leur vie à la louange de Dieu et au salut du monde par un retrait plus strict du monde, dans le silence de la solitude, dans la prière assidue et la pénitence. c L'ermite est reconnu par le droit comme dédié à Dieu dans la vie consacrée, s'il fait profession publique des trois conseils évangéliques, scellés par un vœu ou par un autre lien sacré entre les mains de l'Evêque diocésain, et s'il garde, sous la conduite de ce dernier, son propre programme de vie » (Canon 603, § 1 et 2). Certains religieux pratiquent également l'érémitisme sous la vigilance de leurs propres supérieurs, sans cesser d'appartenir à leur Ordre ; celui-ci peut prévoir dans sa législation ce type de vocation particulière. Depuis 1950, l'érémitisme s'est à nouveau développé de façon assez spectaculaire; il y a aujourd'hui environ trois cents ermites en France, hommes et femmes.

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Parmi les groupements de Sœurs Ermites, il faut signaler les Sœur& Ermites de Marie-Immaculée (Val de l'Al~re, 66480 Le Perthus) et les Sœurs Ermites de la Sanctification universelle (5 b, rue Laisette, Ghoy, B - 7863 Lessines, Belgique).

Eudistes Le nom officiel est : Congrégation de Jésus et de Marie; elle a été fondée en 1643 par saint Jean Eudes qui se proposait la formation du clergé dans les Séminaires conformément à l'idéal tridentin, et l'œuvre des missions paroissiales. La fondation de la Congrégation coïncide avec la création du séminaire de Caen ; les premières fondations se situent toutes en Normandie et à Rennes, puis, au xvm• dans un périmètre plus large, mais toujours dans la même partie de la France. En 1790, la société comptait une centaine de prêtres. La Congrégation se reconstitua en 1826 autour de M. Blanchard, ancien supérieur du petit séminaire de Rennes. Sous le Père Le Doré, elle s'implanta au Mexique, en Colombie et au Canada. Les Eudistes forment une Société de prêtres, vivant en communauté, mais ne prononçant pas de vœux de religion ; ils dirigent des maisons de formation pour le clergé et des établissements d'éducation, se livrent au mjnjstère paroissial, et ont des missions en Afrique. La Congrégation compte 500 membres. Maison généralice : Via dei Querceti, I - 00184 Roma. P. Milcent, Un artisan du renouveau chrétien au xvn9 siècle: saint Jean Eudes, préf. de Jacques Le Brun, Paris, Le Cerf, 1985. Voir Saints Cœurs de Jésus et de Marie; Jésus et Marie.

Eucharistie Voir Saint Sacrement; Adoration perpétuelle.

Evron (Satura d') Les Sœurs de la Charité de Notre-Dame d'Evron ont pour première fondatrice en 1682 une veuve du Bas-Maine, Mme Tulard qui, assistée par le curé de La Chapelle-au-Riboul, Pierre Salin, créa un Institut dont les activités et la physionomie rappellent par plus d'un trait les Filles de la Charité de saint Vincent de Paul ; l'ins-

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truction des filles pauvres dans les petites écoles se conjugua, dans l'apostolat des sœurs, avec l'assistance aux malades. C'était une société sans vœu. Après la Révolution, la reconstitution fut désirée par les deux préfets de la Sarthe et de la Mayenne ; le préfet de la Mayenne mit, en 1803, à la disposition des sœurs les bâtiments de l'ancienne abbaye bénédictine de Notre-Dame de l'Epine à Evron. Mgr Bouvier, évêque du Mans, s'employa à transformer l'Association en une véritable Congrégation religieuse; c'est lui qui se chargea de rédiger Constitutions, Règle et Cérémonial ; mais les Constitutions, plusieurs fois modifiées et amendées, ne furent approuvées qu'en 1921. Dès 1838, le nombre des sœurs s'élevait à 840, leur action s'étendait bien au-delà du diocèse. Les lois contre les Congrégations furent à l'origine de fondations en Angleterre et dans l'Ouest canadien. Depuis la Seconde Guerre Mondiale, les sœurs ont des missions en Afrique. En 1957, la Congrégation des Sœurs de la Providence d'Alençon s'est jointe à celle d'Evron. La Congrégation compte une centaine de maisons et près de 600 religieuses. Maison généralice: 8, place de la Basilique, 53600 Evron (France). La Congrégation des Sœurs de la Charité de Notre-Dame d'Evron, Paris, 1933 (s.n.a.) ; sous le même titre, a été publié à Lyon, en 1955, un nouvel ouvrage.

Exclaustratlon Etymologiquement l'exclaustration désigne la sortie du cloître; pour diverses raisons, en effet, il est parfois préférable pour un religieux de vivre quelque temps en dehors de la f ami11ereligieuse à laquelle il appartient, soit pour des raisons personnelles (recherche d'une autre forme de vie religieuse, appel à une autre vocation, temps de réflexion), soit pour des raisons de bien commun qui rejoignent, souvent, les raisons personnelles. Le supérieur d'un Institut (celui qui en assume le gouvernement suprême) peut, avec le consentement de son conseil, concéder à un profès de vœux perpétuels une permission de vivre en dehors des maisons de l'Institut pour trois ans; il y faut, pour cela, des raisons graves. Si l'exclaustration doit se prolonger, il faut recourir au SaintSiège ou à l'évêque (si l'Institut est une Congrégation de droit dio-

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césain). Le Saint-Siège peut imposer cette exclaustration à un religieux sur la demande du supérieur de l'Institut (de même l'évêque pour un Institut diocésain). Pour les moniales, c'est toujours le SaintSiège qui accorde la· permission.

Exemption Dans la mesure où une famine religieuse se trouve implantée en divers diocèses, parfois très éloignés les uns des autres, il est bon qu'elle relève d'une autorité supérieure à celle des évêques locaux; telle est la raison fondamentale de l'exemption ; elle dépendra alors de l'évêque de Rome, agissant par ses organes de gouvernement, car celui-ci a une juridiction universelle sur toute l'Eglise. Dans l'Eglise latine, il n'existe pas d'exemption qui fasse dépendre d'un pouvoir intermédiaire, comme celui des patriarches. Il faut tout de suite préciser que l'exemption porte essentiellement sur le gouvernement interne de la famHJe religieuse ; dans la mesure où ses membres sont mis au service d'un diocèse particulier pour une activité apostolique, ils dépendent, pour cette activité particulière, de l'évêque du lieu. L'exemption comporte des degrés; elle est plus ou moins complète. Son principe est défini dans le nouveau Code de droit canonique : c Pour mieux pourvoir au bien des instituts et aux nécessités de l'apostolat, le Pontife suprême, en raison de sa primauté sur l'Eglise tout entière et en considération de l'utilité commune, peut exempter les instituts de vie consacrée de l'autorité des Ordinaires du lieu et les soumettre à lui seul ou à une autre autorité ecclésiastique :i. (Can. 591).

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Famille de Nazareth C'est un Institut fondé en 1962 pour des laïcs, célibataires ou mariés, dans l'esprit et selon les règles du Père de Foucauld pour une vie de consécration à Dieu. La vie religieuse est menée au sein de la vie professionnelle, sociale et familiale ; l'apostolat orienté vers les besoins des plus déshérités. La France et la Belgique sont les aires principales d'expansion. Les membres sont environ un demimillier. Adresse: 71, rue Frédéric-Mistral, 80000 Amiens. Voir Nazareth. Fidèles Compagnes de Jésus La Congrégation a été fondée à Amiens en 1820 par Mère Madeleine-Victoire de Bengy : l'apostolat premier était celui des écoles, de préférence les écoles gratuites. L'Institut se répandit rapidement ; il est répandu en treize pays et compte environ 550 sœurs. Maison généralice : Stella Maris Convent, North Foreland, Broadstairs (Kent), CT 10 3N5 (Grande-Bretagne). FIiies de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul Pour subvenir aux besoins des pauvres qu'il avait rencontrés partout en France, saint Vincent de Paul avait créé des associations de charité qui connurent un grand développement entre 1617 et 1633 ;

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il se rendit vite compte que ces associations seraient inefficaces et disparaîtraientrapidement sans un contrôle efficace d'une part, et sans le secours de « filles de charité» d'autre part qui consacreraient leur activité entière et leur dévouement au soin des malades. Pour former cette compagnie des « filles », saint Vincent eut pour coopératricesainte Louise de Marillac (1591-1660), une veuve, qu'il forma avec sollicitude. La Compagnie prit naissance dans une petite maison du faubourg Saint-Victor à Paris, le 29 novembre 1633 ; saint Vincent de Paul voulait ses filles libres pour toutes les activités charitables, il leur donna donc l'idéal de religieuses, mais en les exemptant de tout ce qui faisait alors les conditions de vie religieuse : la clôture, le voile, les vœux solennels. Entre 1638 et 1643, neuf maisons de Filles de la Charité furent ouvertes pour les pauvres. Toutes les Congrégations de Sœurs de Charité qui commencent à se multiplier à la fin du xvn-siècle et surtout au xvnt siècle, puis au xix- siècle, prendront pour modèle les Sœurs de Charité de saint Vincent de Paul. L'approbation de la nouvelle forme de vie fut donnée à Rome le 18 janvier 1655 par le cardinal de Retz, qui y était alors réfugié : les sœurs, bien que «séculières» et n'ayant que des vœux privés, étaient placées sous la dépendance étroite du Supérieur des Prêtres de la Mission, à l'instar d'un Ordre religieux. Cette exemption par rapport aux évêques, si surprenante qu'elle soit, fut confirmée par les Souverains Pontifes. La centralisation ainsi réalisée permit l'expansion des Filles de la Charité dans tous les pays. En 1975, les Filles de la Charité de Saint-Vincent étaient près de 35 000. Le maximum absolu se situe en 1960 avec plus de 45 000. Il y a en outre au moins treize Congrégations de droit pontifical indépendantes, mais portant le nom de saint Vincent de Paul (sans compter les autres). La plus importante est celle des Sœurs de S. Jeanne Antide Thouret•. Il y a quatre Congrégations de Saint Vincent de Paul dans la seule Belgique. Maison géMralice: 140, rue du Bac, 75340 Paris. J. Baetman, Les Filles de la Charité, 2 vol., Evreux 1936.

FIiies du Cœur de Marle Contraint de se cacher durant la persécution religieuse de la Terreur, le Pm-e de Oorivière, un ancien Jésuite, a eu pour charisme propre

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de concevoir des formes de vie religieuses clandestines, sans habit ni vie commune, qui anticipent sur les futurs 1nstituts séculiers• ; il fonda deux Congrégations d'un type encore inusité, la Société des Prêtres du Cœur de Jésus et la Société des Filles du Cœur de Marie. Le modèle est la Compagnie de Jésus•; la fondatrice fut Adélaïde Champion de Cicé, une dirigée du Père de Clorivière qui avait rédigé le projet d'une société pieuse dès 1785. Les premières approbations remontent à la fin de l'année 1790, alors que l'Assemblée Constituante supprimait la vie religieuse en France : l'autorisation fut accordée par l'évêque de Saint-Malo, puis par l'archevêque de Paris et d'autres évêques. En 1801, Pie VII donna son approbation verbale, demandant que par prudence les vœux ne fussent émis que pour un an et renouvelés ensuite. Les approbations définitives sont beaucoup plus tardives (1853-1857) et les vœux perpétuels furent accordés en 1868. La diffusion de la nouvelle société se fit d'abord dans les diocèses bretons de Saint-Malo, Rennes et Saint-Brieuc et à Paris; il y avait 260 membres en 1799. La première fondation à l'étranger fut réalisée en Angleterre en 1846 ; viennent ensuite l'Italie et les EtatsUnis. Dans les dernières décennies, la famine religieuse s'implanta en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie. Elle compte aujourd'hui plus de 2 600 religeuses. Maison généralice : 37-39, rue Notre-Dame-des-Champs, 75006

Paris. A. Rayez, Formes modernes de vie consacrée, Adélalde de Cicé et P. de Clorivière, Paris, 1966. Voir Saint-Cœur de Marie.

FIiies de la Croix C'est le nom populaire qui a été donné aux sœurs fondées à Roye pour l'éducation de la jeunesse en 1622 par le curé de la paroisse Saint-Georges, Pierre Guérin, et Marie L'Huillier de Villeneuve. Madame de Villeneuve était une fille spirituelle de saint François de Sales dont elle avait fait la connaissance lors de l'A vent prêché à Paris en 1618 à Saint-André-des-Arts ; elle le consulta sur son désir de se mettre au service spirituel des enfants, pour l'instruction religieuse des filles des classes pauvres. Lorsque la petite communauté fondée à Roye par M. Guérin, au diocèse d'Amiens, entra

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en relation avec Madame de Villeneuve, à l'occasion d'un procès soutenu à Paris, celle-ci étudia le moyen d'établir dans la capitale une œuvre analogue, avec des Constitutions inspirées de celles rédigées par saint François de Sales pour la première forme de sa Visitation. Les premières professions de vœux simples furent émises en 1641 et la rédaction de la Règle terminée en 1646. Les approbations épiscopales et royales suivirent. Après la mort de Madame de Villeneuve en 1648, saint Vincent de Paul et les Lazaristes vinrent seconder la Congrégation qui se développa et fit diverses fondations en France : Limousin, Bretagne. Les Filles de la Croix se répartissent en divers groupements ou Congrégations autonomes, en étroite relation les unes avec les autres. Il y en a trois en France (Lavaur, Le Puy, Paris), une en Belgique (Marchienne-Docherie), une aux Etats-Unis et une en Angleterre. D'autres Congrégations moins proches se rattachent également à cette fondation faite au xvJt siècle par Madame de Villeneuve. Maisons généralices : Couvent de la Croix, 1, rue J ouaygues, 81500 Lavaur; 20, route de Polignac, 43000 Le Puy; 233, rue de Vaugirard, 75015 Paris; 26, rue Favette, B - 6030 MarchienneDocherie (Belgique). A. de Sa.Unis,Madame de Villeneuve, Paris, 1918.

FIiies de la Croix de Liège Il s'agit d'une autre fami11e religieuse fondée à Liège en 1833 par deux sœurs, Ferdinande et Jeanne Haze avec l'aide de M. Jean-Guillaume Habets qui fut chargé de la rédaction des Règles ; le but premier était de créer des écoles gratuites pour enfants pauvres ; il s'est élargi ensuite pour inclure les autres œuvres de charité. De Belgique, la Congrégation a essaimé dès le milieu du xix- siècle en Allemagne, en Inde et en Angleterre. Au XX- siècle, la Congrégation est devenue internationale avec des fondations au Zaïre, en Irlande, en Hollande, en Italie, au Brésil, aux Etats-Unis et à Formose. Elle compte plus de 1 300 membres. Maison généralice: 49, rue Hors-ChAteau. B-4000 Liège (Belgique).

FIiies de la Croix, Salure de Saint-André de La Puye Les origines de cette Congrégation remontent au temps de la Révo-

lution; saint André-Hubert Fournet (1752-1834) était curé de Maillé

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au diocèse de Poitiers ; il groupa cinq jeunes filles au chàteau de Molante en 1806 et leur fit prononcer des vœux en les mettant au service des prêtres pour le ministère auprès des enfants et des malades ; la fondatrice du groupe fut sainte Elisabeth Bichier des Ages (1773-1838). La spiritualité est celle de l'Ecole française, Bérulle, Olier, saint François de Sales. Les sœurs sont hospitalières, enseignantes et missionnaires et la Congrégation est largement répandue en France, en Italie, en Espagne, au Canada et en Argentine, ainsi que dans les chrétientés d'Afrique. Les sœurs sont près de 1200.

Maison génlralice : La Puye, 86260 Saint-Pierre-de-Maillé. J. Saubat, St André-Hubert Fournet, son époque, sa vie, son œuvre, 2 vol., Paris 1924-1925 ; E. Domec, Vie de sainte Jeanne-Elisabeth Bichier des Ages, Paris, 1948. Voir Sainte-Croix.

FIiies de la Divine Providence de Créhen On les a appelées également les Mères des Pauvres. C'est une Congrégation qui a été fondée en 1822 à Créhen par le curé, Guy Homery (1781-1861), pour l'éducation des enfants pauvres et abandonnés et le soin des malades. Par la suite, y furent ajoutés l'œuvre des retraites, l'aide au clergé et l'apostolat en pays de mission. Les Constitutions ont été approuvées une première fois en 1841. Les lois françaises contre les Congrégations religieuses sont à l'origine de fondations en Belgique et aux Pays-Bas puis au Zaïre. L'Institut compte environ 650 religieuses. Maison généralice : Créhen, 22130 Plancoët. L. Louvière, Tel fajonc sous la neige, Chàteaulin, 1954.

FIiies de Jésus Les Congrégations portant le nom de Filles de Jésus sont relativement peu nombreuses, moins d'une dizaine dans le monde ; certaines y ajoutent un qualificatif (Filles de Jésus Sauveur, par exemple, jeune Congrégation diocésaine fondée en 1962 à Papeete dans l'île de Tahiti par Mgr Mazé). La Congrégation la plus importante est celle de Kermaria* (Filles de Jésus de Saint-Joseph). Parmi les Congrégations françaises, il y a eu la pieuse union des

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Filles de Jésus fondée à Limoges en 1882 par Geneviève Nouailhier, mais maintenant éteinte ; il y a la Congrégation des Filles de Jésus de Vaylats, au diocèse de Cahors, fondées en 1820 par l'abbé Jean Liausu, de spiritualité ignatienne (Vaylats, 46230 Lalbenque); il y a aussi les Filles de Jésus de Lavaur, fondées par un prêtre du Rouergue, l'abbé Roucou, curé de Massac (Massac-Séran, 81500 Lavaur).

Flllea de Marle Il y a une quinzaine de Congrégations à porter le titre de Filles de Marie, sans aucun complément; ce sont souvent des Congrégations indigènes fondées dans les pays de mission ; il y en a ainsi au Zaïre, en Ouganda, au Burundi, au Vietnam, à la Réunion, en Tanzanie, au Cameroun. En France, les Filles de Marie de Saint-Marcellin ont été fondées à La Louvesc sous le nom de Sœurs de Sainte-Philomine par le Père Robin, un Jésuite (1796-1874) pour l'assistance aux jeunes travailleurs et le soin des malades ; les religieuses sont 125 (Couvent de Bellevue, B.P. 78, 38160 Saint-Marcellin). En Belgique, les Filles de Marie de Paridaens ont été fondées en 1805 par la Mère Marie-Thérèse de Paridaens; elles s'occupent d'éducation et de missions (Pater Damiaanplein 9, B - 3000 Leuvent, Belgique) ; les Filles de Marie de Pesche l'ont été en 1835 par l'abbé Rousseau (rue Hamia, 1, Pesche, B - 6412 Couvin, Belgique); dans le pays flamand, les Filles de Marie de Willebroek sont plus anciennes, puisqu'elles ont été fondées en 1782 par le curé De Clerck.

FIiies de Marle et de Joseph, dites Dames de Marle La Congrégation a été fondée à Alost, en Belgique, en 1817 par Constance van Combrugghe pour l'éducation des enfants; l'évêque de Gand donna son approbation en 1830; le développement rapide et l'affiliation d'associations d'origines diverses conduisirent à créer bientôt deux branches (1837), selon les activités adoptées. Les Filles de Marie s'implantèrent au~ siècle en Angleterre, puis au XX- aux Etats-Unis, au Burundi, en Ouganda, au Brésil. L'Institut compte 400 religieuses. Maison génlralice: Via Rivarone 100, I - 00166 Roma.

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FIiies de Marle Immaculée Voir Marianistes. FIiies de Notre-Dame L'Ordre a été fondé pour la formation des filles par une nièce de Montaigne, sainte Jeanne de Lestonnac. Paul V l'a approuvé par un bref en 1607 et ra aggrégé à !'Ordre de saint Benoît• en 1608. Pourtant le modèle voulu par la fondatrice est la Compagnie de Jésus•, autant que la vie en clôture, imposée par le Concile de Trente, pourrait le permettre. Au moment de la Révolution française, il comptait 52 monastères; il avait commencé son expansion en terres espagnoles dès 1650 et en Amérique latine dès 1733. Il est représenté aujourd'hui en seize pays et compte plus de 2 500 religieuses. Maison généralice: Via Nomentana, 333, I - 00162 Roma. Françoise Soury-Lavergne, Chemin d'éducation, Chambray-lèsTours, 1985.

FIiies de Notre-Dame des Missions Cette Congrégation est le fruit d'une initiative lyonnaise ; elle a été fondée en 1861 par Adèle-Euphrasie Barbier, en religion Mère Marie du Cœur de Jésus. Celle-ci était d'abord entrée chez les Filles de la Compassion, Servantes du Seigneur, appelées alors Sœurs du Calvaire. Le nouvel Institut qu'elle fonda eut des Constitutions calquées sur celles des Pères Maristes•; l'approbation fut accordée en 1861 par le cardinal de Bonald. Le but spécifique était le travail missionnaire spécialement auprès des enfants et des jeunes filles; les fondations se firent d'abord dans les colonies anglaises, et la maison généralice dut, en 1901, du fait des lois contre les Congrégations, être transférée à Deal en Angleterre ; elle est aujourd'hui à Rome. La Congrégation s'est affiliée en 1888 à l'Ordre de saint Augustin dont la Règle était observée avec des Constitutions complémentaires. L'Institut compte dix provinces et plus de 1 100 religieuses. Maison généralice: Via Ferruccio, 23, I - 00185 Roma.

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FIiies de la Providence Ce titre qui souligne l'esprit de pauvreté et l'abandon à Dieu qui prend soin des siens, a été adopté par plusieurs Instituts religieux : le premier apparaît à Paris au XVII• siècle avec Madame de Pollalion (ou Polaillon); presque contemporaine est la fondation des Filles de la Providence de Charleville (1679), aujourd'hui disparues. On peut citer les Filles de la Providence d' Avesnes, dites Sœurs de sainte Thérèse, fondées en 1817 par Thérèse-Monique Carlin, celles que fonda à Saint-Brieuc Jean-Marie-Robert de Lamennais (La Mennais), frère de Félicité, les Filles de la Providence du SacréCœur de Jésus, dites du Bon Secours, fondées en 1729 à Auneau, au (n. 17). Le nouveau Code de droit canonique fait écho de ces dispositions, en insistant sur le « témoignage de pauvreté > à donner ; l'abandon de l'habit religieux a été souvent accompagné en effet chez les religieux par l'abandon corrélatif d'une forme importante de la pauvreté religieuse. Hospltallères Dès la paix de l'Eglise, les chrétiens ont commencé à créer des établissements hospitaliers pour les pauvres, les pèlerins, les malades,

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les orphelins, et plus tard au temps des Croisades, pour les lépreux ... Au rv-siècle, on connaît la création romaine de Fabiola O'hôpital d'Ostie) et en Cappadoce les Fondations de saint Basile; au,,. siècle, les fondations d'hôpitaux se multiplient. Pour le service de ces maisons, se sont souvent groupées des communautés menant une sorte de vie religieuse ; leur variété est immense et il serait impossible de les ramener à des types bien précis. A partir du XIf siècle, la plupart ont adopté la Règle de saint Augustin. L'Union nationale (française) des Congrégations d'action hospitalière et sociale, créée en 1948, compte plus de 375 Congrégations parmi ses adhérentes. Mais, habituellement, le qualificatif d'Hospitalières n'est pas porté par ces Congrégations qui ont d'autres noms plus spécifiques. Quelques famines religieuses, généralement de fondation ancienne, ont le titre d'Hospitalières.

En France, on connaît les Hospitalières de Sainte-Marthe de Beaune dont les origines remontent à la fondation faite par le chancelier Nicolas Rolin en 1443 (rue de l'Hôtel-Dieu, 21206 Beaune); les Hospitalières, Filles de Notre-Dame des Sept-Douleurs, de Besançon, fondées par celles de Beaune à l'Hôtel-Dieu de Besançon, en 1667 (9, rue de la Basilique-Saint-Ferjeux, 25000 Besançon); les Hospitalières de Lyon, fondées pour le service de l'Hôtel-Dieu en 1665 (136, rue Commandant-Charcot, 69322 Lyon) ; les Hospitalières de Saint-Joseph de La Flèche•, fondées en 1636 par par M. de la Dauversière, qui ont joué un rôle si important dans l'histoire de Montréal au Canada; les Hospitalières de Sainte-Marthe de Paray-leMonial nées au XVIf siècle (71600 Paray-le-Monial); d'autres, comme les Hospitalières de Marie Immaculée de Bourges sont hospitalières enseignantes (fondées en 1826) (7, rue Bourdaloue, 18000 Bourges). En Belgique, on peut mentionner les Hospitalières de Poperinge (1413) ; les Hospitalières du Sacré-Cœur de Bruxelles, celles de Saint-Charles Borromée de Bruxelles. En Suisse, les Hospitalières de Sainte-Marthe de Po"entruy, de Sion et celles de Bourguillon qui se rattachent à celles de Beaune. Au Luxembourg, se trouvent les Hospitalières de Sainte-Elisabeth qui sont Franciscaines•.

Voir Chanoinesses Régulihes.

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Hospltallèreade Saint-Joseph (Rellgleu1ea) La naissance de cette fami11e religieuse est liée, de par la volonté et les intuitions spirituelles de son fondateur, un laie, Jérôme Le Royer de la Dauversière, à la création de la colonie de Ville-Marie (Montréal, Canada). Il a organisé, en communauté sous la direction de la sœur Marie de la Ferre, les Hospitaliires de La Fliche (1636); leur première approbation fut accordée en 1642 ; mais les sœun furent bientôt transformées en religeuses à vœux solennels avec la clôture par la volonté de l'évêque d'Angers (1662). La communauté fit une douzaine de fondations en France, dans l'Ouest, le Centre, et le Midi. Un petit groupe put être envoyé à Montréal (1659) ; celuici a donné naissance à plusieurs groupements au xix- si~le : celles de Bathurst au Nouveau-Brunswick, celles de Kingston en Ontario ; aujourd'hui l'unité des filles de M. de la Dauversière s'est refaite autour de la maison de Montréal. La Congrégation est représentée en France, au Canada, aux Etats-Unis, au Pérou et dans quelques pays du Tiers-Monde. Le nombre des professes est d'environ 750. Maison généralice: 5621, avenue Cantorbury, Montréal, H3T 1S8 (Canada). Y. Estienne, Faire face. Vie de /értJme Le Royer de la Dauversiire, Toulouse, 1971.

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Immaculée-Conception En 1484, fut fondé à Tolède, en Espagne, un Ordre de moniales, affilié à l'Ordre franciscain : l'Ordre de la Conception Immaculée de Notre-Dame dites Conceptionnistes; les moniales ont encore un monastère à Bastogne en Belgique. Depuis la Révolution française, plus de 120 Congrégations ont adopté le titre de l'immaculée Conception ; d'autres se sont mises sous le patronage du Cœur Immaculé de Marie; la proclamation du dogme par Pie IX en 1854 a évidemment donné de l'ampleur à un mouvement qui lui est bien antérieur ; une vingtaine de Tiers-Ordres Réguliers• d'appartenance franciscaine portent le nom de l'immaculée Conception. Les Sœurs de l'immaculée Conception d'Avignon ont été fondées en 1808 à Piolenc par le curé du lieu (25, rue Paul-Saïn, 84000 Avignon) ; celles de Niort ont été fondées en 1849 pour l'instruction et l'éducation des jeunes et la visite des malades à domicile ; elles comptent plus de 240 religieuses (144, avenue de Paris, 79006 Niort); celles de Saint-Méen ont été fondées en 1831 par Pélagie de Maisonneuve sous le nom de Providence• ; elles ont accueilli en 1970 les sœurs de l'immaculée Conception de Buzançais (diocèse

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de Bourges) ; elles sont plus d'un millier (52, rue de Montfort, 35290 Saint-Méen-le-Grand); les Sœurs de l'immaculée Conception de Notre-Dame de Lourdes ont été fondées en 1863 au diocèse de Tarbes, à Lannezan, par Eugénie Ducombs, sous la direction du saint abbé Louis Peydessus ; la Congrégation est devenue internationale et compte plus de 300 religieuses (Via Domineco Tardini, 40, I - 00167 Rome). La Congrégation de l'immaculée du Mont-Carmel a été fondée en 1852 à Châteaubriant, par Jeanne-Françoise Veillet; la maison généralice se trouve à La Haye-Mahéas et la Congrégation compte 150 religieuses (La Haye-Mahéas, 44360 Saint-Etienne-de-Montluc) ; les Sœurs de Notre-Dame de l'immaculée Conception de Briouze ont été fondées au diocèse de Sées, dès avant la Révolution, par JulieVictoire Olivier; elles ont d'abord porté le nom de Sœurs de NotreDame; les sœurs sont plus de 150 (B.P. 13, 61220 Briouz.e). Les Sœurs Bleues• de Castres sont sous le patronage officiel de l'immaculée Conception. On peut ajouter à cette liste les Congrégations placées sous le vocable de Marie Immaculée: il y en a une bonne dizaine. Les Sœurs de Marie Immaculée de Marseille fondées en 1858 par le Père Louis Dassy, Oblat de Marie Immaculée, comptent une centaine de sœurs (8, rue Montée-de-l'Oratoire, 13007 Marseille) ; les Sœurs Hospitaliires et Enseignantes de Marie Immaculée de Bourges sont une quarantaine (7, rue Bourdaloue, 18000 Bourges); les Dames Auxiliatrices de flmmaculée Conception de Paris ont été fondées en 1854 (78, rue La Fontaine, 75016 Paris) ... La Belgique a plusieurs Congrégations de Sœurs de flmmaculéeConception; celles de Heist (1859) et celles de Marke (1836), dans la partie flamande. Au Canada, les Sœurs Missionnaires de l'immaculée-Conception• ont été fondées en 1902 comme première communauté canadienne créée pour les missions étrangères. Les Sœurs Grises• de Pembrooke, en Ontario, se sont placées sous ce patronage; ·de même les Sœurs tk Chari1, de Saint-Jean au Nouveau-Brunswick (1854).

Immaculée Vierge Marle Institut séculier fondé en 1955 à Aalst, au diocèse de Gand sur l'initiative d'un Père Oblat de Marie Immaculée, le Père Joseph

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Roose. Le but est missionnaire et la famine nouvelle s'est implantée en Belgique et au Zaïre. Maison centrale : « Witbuis >, Hundelgemse Steenweg 1, B - 9220 Morelbeke (Belgique).

Infirmières Voir Garde-malades.

Instituts de vie consacrée N'importe quel fidèle peut s'engager personnellement dans la voie des conseils évangéliques et consacrer sa vie personnelle à Dieu ; mais il revient à l'Eglise de régler la pratique des conseils évangéliques par des lois et surtout d'approuver les famines religieuses dans lesquelles ces conseils vont être pratiqués en commun. Ces famines portent le nom très générique d'institut, destiné à recouvrir une très grande variété de types de vie, comportant une part plus ou moins grande de vie commune. A leur naissance, les Instituts sont érigés par les évêques diocésains, sur le territoire de leur juridiction, en vertu d'un décret formel ; ces derniers doivent consulter le Siège Apostolique sur l'opportunité de la fondation. Quand l'Institut a été érigé par le Siège Apostolique ou approuvé par un décret formel de celui-ci, il est dit c de droit diocésain >.

Instituts aécullera Dès le début du XIX4siècle, et même dès la période révolutionnaire en France, sont apparues des associations de fidèles, désireux de se consacrer à Dieu par la pratique des conseils évangéliques, sans costume distinctif et sans vie commune. Le nouveau Code de droit canonique définit ainsi ce type de vie : c L'Institut séculier est un institut de vie consacrée où des fidèles, vivant dans le monde, tendent à la perfection de la charité et s'efforcent de contribuer surtout de l'intérieur à la sanctification du monde> (can. 710). Une section entière du Code (can. 710-730) est consacrée aux Instituts séculiers, alors que le Code de 1917 s'était abstenu intentionnellement d'en

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parler. La multiplication récente des Instituts de ce type rendait nécessaire la mise en place d'une léglislation particulière, celle· des confréries et associations étant insuffisante pour régler les problèmes propres qu'ils posent. Il y a actuellement une dizaine d'instituts séculiers masculins de droit pontifical et une quarantaine pour les femmes ; certains sont mixtes. Dans ce nombre ne sont pas compris les Instituts de droit diocésain et ceux, en formation, qui n'ont pas encore reçu d'approbation. Vers 1975, il y avait, en tout, 20 Instituts français, 2 belges, 6 canadiens, 3

suisses.

1. Beyer, Les Instituts séculiers, Bruges, Desclée de Brouwer, 1954; R. Lemoine, Le droit des religieux. Du Concile de Trente aux Instituts séculiers, Bruges, Desclée de Brouwer, 1956; S. Canals, L'Eglise et les Instituts séculiers, Bruges, Desclée de Brouwer, 1959 ; F. Morlot, Bibliographie sur Instituts séculiers (années 1891-1972), dans Commentorium pro Religiosis, T. 54 (1973), p. 231-297, 354-362.

lnsUtut séculier dominicain de Jésus Crucifié L'initiatrice de cet Institut est Jeanne Leplâtre (1864-1928), qui le fonda à Orléans en 1893 pour vivre dans le monde une consécration à Dieu. Les Constitutions furent rédigées en 1920 par le Père Lemmonyer et approuvées par Monseigneur Touchet en 1923 ; l'Institut fut affilié à l'Ordre dominicain en 1941 ; c'est en 1950 que l'érection en Institut séculier fut décidée; il est présent eil France et en Belgique et compte plus de 200 membres. Maüon centrale:« Bon Accueil>, 122, faubourg Bourgogne, 45000 Orléans.

Instruction chrétienne (Dames de I') de FIOne-lez-Amay L'origine de la Congrégation remonte au temps de l'Empire (1807) à Gand ; les filles de sainte Madeline Sophie Barat établies à Amiens furent appelées à Gand par Monseigneur de Broglie ; supprimée à Gand, la Congrégation connut une nouvelle naissance un peu plus tard ; elle est présente aujourd'hui en Angleterre, au Brésil et au Zaïre; elle compte près de 500 professes. Maison généralice: 39, route de Jehay, B - 4141 Flône-lez-Amay.

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Simenon, La Congrégation des Dames de flnstruction chrétienM, Liège, 1927. Voir Doctrine chrétienne ; Education chrétienne ; Nevers ; SaintMaur ; Saint-Gildas.

Issoudun (Ml881onnalresdu Sacré-Cœur de Jésua) Le jour même de la définition du dogme de l'immaculée-Conception, en 1854, le Père Chevalier fonda à Issoudun (diocèse de Bourges) les Missionnaires du Sacré-Cœur.

En 1859, il entreprit la reconstruction de la première chapelle : celle-ci devint le centre de la dévotion à Notre-Dame du Sacré-Cœur. Les Constitutions élaborées par le fondateur furent approuvées en 1877 par le Saint-Siège. Les persécutions françaises contre les Congrégations, en 1880 et en 1901, assurèrent la diffusion de la nouvelle famitle religieuse hors de France ; le fondateur venait d'accepter l'évangélisation de la Mélanésie et des îles du Pacifique. Le nombre des religieux s'est élevé à 3 000, répartis en plus de 15 provinces ou pro-provinces ; la Congrégation a un caractère international ; elle compte 2 500 membres. Maison généralice : Via Asmara, 11, I 00199 Roma. 1. de Kerck, Les Missionnaires du Sacré-Cœur. Leur Congrégation et leurs missions, Borgerhout, 1934. Voir Filles de Notre-Dame du Sacré-Cœur (à Sacré-Cœur).

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Jérusalem (Frères du Désert et de la VIIIe) Le fondateur, le Père Pierre-Marc Delfieux, a été deux ans ermite au Hoggar peu après les événements de 1968 ; mais il découvrit bientôt que le Désert et sa spiritualité pouvaient être vécus en milieu urbain ; avec un groupe de compagnons, il s'installe en 1975 à Saint-Gervais, à Paris, devenue simple succursale. Les frères vivent de leur travail en ville, travail à mi-temps à cause des exigences de la vie monastique ; ils mettent en commun leurs salaires. Les fins de semaines sont des temps forts de vie spirituelle, avec une part de communauté et de solitude. Le but est de tendre à la conversion renouvelée du cœur et à la prière continuelle. La règle de saint Benoît sert de fondement à la vie. Maison : rue des Barres, 75004 Paris. Jésuites (Compagnie de Jésus) Il n'existe peut-être pas de famille religieuse qui soit entourée de tant de légendes ; aux xvm• et :,ax• siècles, les Jésuites ont été l'objet d'une hostilité persistante et agissante de la part de tous les adversaires de l'Eglise, parce que les Jésuites avaient apporté une contribution spirituelle et intellectuelle à l'Eglise qui l'emportait sur tout

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autre Institut religieux aux temps modernes; à l'époque contemporaine, ils continuent à jouer un grand rôle. Saint Ignace de Loyola (1491-1556) a laissé, en plus de son livre des Exercices spirituels, des Règles de la Compagnie et d'une Correspondance immense, un petit récit autobiographique, connu sous le titre de Récit du pèlerin, un titre que le saint aimait revendiquer. Il n'était pas porté à se raconter, mais il a compris qu'il ne pouvait refuser à ses disciples de révéler de sa vie tout ce qui concernait son œuvre, si étroitement liée à sa personne : ses confidences sous forme orale ont été recueillies avec une scrupuleuse fidélité par les siens ; autobiographie bien rapide pour une vie si remplie, mais sous sa forme dépouillée, ce document exceptionnel révèle les aspects de sa personnalité qui ont été les plus méconnus par la suite de la part des adversaires de la Compagnie de Jésus. Par bien des traits, lgnace est un homme du Moyen Age finissant : un chevalier de Dieu, un ascète, un ermite, un pèlerin prêt aux renoncements les plus radicaux, un homme d'une clarté étonnante, épris de la plus grande gloire de Dieu, de Jésus, de son Créateur et de son Sauveur. Les qualités de Don Quichotte avec le réalisme de Sancho Pança : deux aspects du caractère espagnol, bien qu'il fut un basque d'origine et non un castillan. La première partie de sa vie appartient au monde, celui de la chevalerie finissante ; blessé grièvement au siège de Pampelune en 1521 (il a trente ans), il se convertit entièrement et se fait pèlerin et ermite : il visite le sanctuaire de Montserrat, vit dans une grotte à M~, fait le pèlerinage de Jérusalem. De retour à Barcelone, il s'engage dans une existence très différente de cette première étape ; de février 1524 à mars 1533, pendant neuf années, il se livre aux études littéraires de base, depuis la grammaire jusqu'à la maîtrise-ès-arts. Pour aider les Ames, ainsi qu'il aspire à le faire, il sait qu'il faut être instruit. Les autorités de l'inquisition qui l'ont interrogé plusieurs fois et se sont montrées généralement plus compréhensives qu'on ne le dit, l'ont encouragé dans cette voie. Ses études le conduisent à Paris; il travaillait l'été pour financer ses propres études et aider les plus pauvres que lui. Dès le début de son séjour en France, il conçut le projet de grouper autour de lui quelques compagnons désireux d'une vie plus donnée à Dieu ; les premiers essais ne réussirent pas ; c'est seulement en 1529 qu'il recruta

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de vrais disciples en la personne de François Xavier, un gentilhomme de Navarre et de Pierre Favre, un savoyard, fils de paysan. D'autres se joignirent à eux, espagnols pour la plupart ; ensemble, le 15 aoOt 1534, ils se rendirent à Montmartre au lieu du martyre de saint Denys pour s'engager ensemble à vivre au service de Dieu et à ne pas se séparer. Ils voulaient ensemble passer leur vie à Jérusalem pour convertir les infidèles. En 1537, les Compagnons se retrouvaient à Venise pour tenter de réaliser leur vœu, mais il leur fallait d'abord l'autorisation du Saint-Siège. Paul m accorda la bénédiction au petit groupe ; les circonstances rendirent bientôt impossible tout départ pour Jérusalem. Les Compagnons décidèrent alors de se mettre à la disposition du pape. Ensemble, ils exercèrent leur activité apostolique à Rome sous des formes très diverses. Il fut décidé, à ce moment, que le groupe serait transformé en un Institut religieux durable, et les premiers statuts furent élaborés. En 1539,. Ignace rédigea la Formula lnstituti; après un an et demi de plaidoyer, il réussit à obtenir du pape Paul m la bulle Regimini militantis Ecclesiae, du 27 septembre 1540, qui fonde la Compagnie. François Xavier partit pour les Indes en mission et, en 1541, Ignace fut élu comme premier Préposé général de la Compagnie. En 1548, Paul m approuva les Exercices spirituels: la Compagnie se développa dès lors rapidement ; la province des Indes était créée en 1549, celle du Brésil en 1553, celle de France en 1555. L'année suivante, saint Ignace mourait ; il fut béatifié en 1606 et canonisé en 1622. Jusqu'au milieu du :xvnf siècle, les Jésuites n'ont cessé d'élargir le domaine de leur action : les deux aspects les plus marquants sont la formation d'une élite chrétienne par les Collèges dont la Ratio Studiorum établie par Aquaviva en 1599 fut la charte, puis les missions en Inde, au Japon, en Chine, dans les deux Amériques, sous des formes très souples et originales, allant à la rencontre des civilisations anciennes pour tenter de les pénétrer et de les christianiser. Mais il s'en faut beaucoup que ces deux formes recouvrent le domaine entier de l'action de la Compagnie. Les Jésuites animent tous les aspects de la Réforme catholique que l'on a nommée la Contre-Réforme ; ils aident à la restauration de la vie religieuse et impirent la spiritualité. Leur influence se situe également dans le domaine général de la vie sociale, voire de la vie politique ; la plu-

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part des souverains catholiques d'Europe prennent pour confesseurs et parfois pour conseillers des Jésuites. Du fait de leur influence, de leur caractère international, de leur centralisation, de leurs prises de positions doctrinales, les Jésuites ont suscité une vive opposition à l'intérieur même de l'Eglise, mais surtout au-dehors : coalitions de protestants, de Francs-Maçons, de philosophes déistes, de c libertins », d'athées. Au xvnt siècle, ils deviennent le point de mire des premières entreprises contre l'Eglise ; les persécutions dirigées contre eux commencèrent au Portugal avec le marquis de Pombal, premier ministre du roi Joseph l"' (1759). A la suite d'une campagne menée par les Parlements, le roi Louis XV se vit obligé, en 1762, de supprimer la Compagnie en France ; en Espagne, le ministre Aranda c philosophe » obtint de Charles III un arrêt d'expulsion. Le pape Cément XIV céda aux pressions des souverains catholiques et supprima, le 21 juillet 1773, la Compagnie de Jésus, qui comptait alors environ 23 000 membres, répartis en une quarantaine de provinces. Les missions furent de ce fait désorganisé-es, bien que les Jésuites n'en aient pas eu le monopole. La Compagnie de Jésus se maintint cependant en Prusseet en Russie, Frédéric II et Catherine Il, deux souverains non-catholiques, n'ayant pas autorisé les évêques à transmettre aux Jésuites l'ordre pontifical qui les aurait obligés à fermer leurs Collèges. En 1814, Pie VII publia la bulle Sollicitudo omnium ecclesiarum qui rétablissait la Société après 41 ans d'interruption, durant lesquels la Société s'était maintenue en Silésie et en Russie Blanche, tandis qu'en France et en Italie des associations regroupant d'anciens Jésuites avaient pris la relève (Pères de la foi). La restauration du XIX8siècle fut rapide, mais les persécutions, nombreuses jusqu'en 1920, la plupart du temps accompagnées d'expulsions. Malgré un fléchissement très notable dans les effectifs durant les deux dernières décennies, la Compagnie de Jésus rassemble aujourd'hui 26 000 membres et s'emploie à une multitude de tâches dans l'Eglise. Il y a dans la Compagnie quatre catégories de membres : au centre, les prof ès qui forment le corps central de la Société ; ils ont prononcé, outre les trois vœux de religion, un vœu spécial d'obéissance au pape ; les coadjuteurs spirituels prononcent seulement les trois vœux de

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religion ; les coadjuteurs temporels se voient confier les tâches matérielles et ne reçoivent pas les ordres sacrés ; les scolastiques sont ceux qui, après leur noviciat, se sont engagés à entrer définitivement dans la Compagnie, mais n'ont pas encore été intégrés complètement à celle--ci. A. Guillermou, La vie de saint Ignace de Loyola, Paris, 1956; it., Saint Ignace de Loyola, Autobiographie, Paris, 1962; it., Les Jésuites, coll. c Que sais-je?», Paris, 1963 ; 1. de Guibert, La spiritualité de la Compagnie de Jésus, esquisse historique, Rome, 1953 ; J.-C.-H. Aveling, The Jesuits, New York, 1982.

Jésus Crucifié (Sœurs de) Fondation monastique commencée à Montmartre en 1930 par l'abbé Gaucheron et Suzanne Wrotnoska, sous la règle de saint Benoît, dans la ligne de la spiritualité cistercienne ; mais le type de vie est conçu de telle manière que les personnes de santé fragile puissent mener l'intégrité de la vie monastique. La diffusion a été assez rapide et très diversifiée, puisqu'il y a des maisons en six pays différents. Maison généralice : Prieuré Saint Joseph, 77177 Brou-sur-Chantereine. Jésus Divin Ouvrier Institut séculier fondé à Tours en 1926 par Blanche Poupineau ; il ne comporte qu'une branche féminine ; Marius Gonin a secondé la fondation et s'en est occupé avec sollicitude. C'est en 1959 que cette union est devenue Institut séculier; il est représenté en France, en Belgique et en Angleterre. Direction générale : 18, rue Emile-Zola, 37000 Tours. Jésus-Marle (Rellgleuses de) La Congrégation a été fondée à Lyon en 1818 par aaudine Thévenet avec l'aide d'André Coindre. L'origine de l'œuvre se trouve dans une c providence > créée par Claudine Thévenet sur la paroisse de Saint-Bruno. D'autres Providences furent fondées sur ce modèle pour toutes les nécessités sociales de l'agglomération lyonnaise qui étaientgrandes ; puis l'Institut essaima hors de ville. Il fut approuvé par le Saint-Siège en 1847, acte qui marque le commencement d'une

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grande expansion en Espagne, au Canada, en Angleterre, en Inde, aux Etats-Unis, etc... Aujourd'hui, la Congrégation compte seize provinces et plus de 2 000 religieuses. A. Viatte, Histoire de la Congrégation de Jésus-Marie, Québec, 1952; Monseigneur Christiani, Au service de fenfance. Claudine Thévenet, Paris, 1961.

J6aua et Marle Sous le patronage de Jésus et de Marie sont placés les Eudistes• dont le nom officiel est Société de Jésus et de Marie, mais aussi plusieurs familles religieuses : les Servantes de Jésus-Marie, au Canada (voir Servantes... •), les Oblates de Jésus et de Marie (Congrégation italienne d'Albano); mais aussi la Société des Vierges de /bru et de Marie de Paris qui compte pres de 850 membres. C'est encore le patronage d'un Institut séculier fondé en 1945 par Marcelline Veyrac et approuvé en 1951 par Monseigneur Roland Gosselin, évêque de Versailles, dont le titre est Servantes de JésusMarie (3, rue de -l'Isly, 75008 Paris). C'est aussi celui de la Grande Congrégation des Sœurs de la Charité de Gand. Jésus et Marle (Sœura de la Charité de Gand) Le curé de Lovendegem, Pierre-Joseph Triest, a réuni en 1803 quelques filles pour la formation des enfants et le soin des malades ; l'approbation de la nouvelle Congrégation fut accordée par Pie VIl en 1816. La double inspiration du fondateur fut Cîteaux d'une part et sa tradition monastique et spirituelle, de l'autre les Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul. L'Institut compte aujourd'hui plus de 1 700 sœurs et de nombreuses implantations au Zaïre, aux Indes, à Ceylan. Maison généralice : Sint-Bemardustraat, 25, B - 1060 Bruxelles (Belgique). (S.n.a.), Les Sœurs de la Charité de Jésus et de Marie de Gand, Gand, 1942.

Jésus Réparateur Ce titre, assez rare, est à rapprocher de celui de Jésus Rédempteur• et de celui de Réparatrices•. La Réparation passe par la Rédemp146

tion de Jésus ; les Sœurs de Jésus Réparateur ont été fondées à Lyon en 1915 par Jeanne (Jane) Rousset aidée par le Père Giraud, jésuite; le but est l'enseignement de la doctrine chrétienne et toutes les œuvres de 7.èle. Maison généralice: 28, rue Roger-Radisson, 69005 Lyon.

Jésus Sage888 Le but est la diffusion de la dévotion au Che/ Sacré de Jésus selon les intuitions spirituelles de Thérèse Higginson (t 1905). L'union a été fondée à Cagnotte, au diocèse de Dax, en 1946. Siige : Bethléem-Bellevue, Cagnotte, 40300 Peyrehorade.

Jésus au Temple (Sœurs de) Elles portent aussi le nom de Sœurs Bleues de Vernon; la Congrégation a été fondée à Londres en 1862 par Marie-Madeline Le Febvre (1812-1877) et quelques jeunes du diocèse de Sées, envoyées par l'abbé Roullin, qui s'occupait alors de l'œuvre des étudiants Anglais en France. Le but était de susciter des vocations sacerdotales en Angleterre. En 1892, le siège de la Congrégation s'est transféré à Vernon au diocèse d'Evreux. Les membres de l'Institut sont plus de 200 et ont une trentaine de maisons. Maison généralice : 1, place de la République, 27200 Vernon. P. David, Petite Histoire des Sœurs de Jésus au Temple, Evreux, 1930.

JeunesseLumière Le Mre Daniel-Ange a fondé ce mouvement; il y invite des jeunes de 18 à 28 ans à vivre en communauté durant une année, en se donnant à l'Evangile. La formule de l'engagement temporaire présente des analogies avec les c missions > confiées aux jeunes dans certaines Eglises protestantes, les Mormons par exemple. La première implantation a été faite à Sénez en 1984. J .-Cl. Didelot, Â Séner.. Ceux qui ne peuvent plus se taire, Famille chrétienne, n° 357, 15 novembre 1984, p. 12-14.

Joséphftee La Congrégation a été fondée en 1817 par le chanoine C.-0. Van Crombrugghe qui réunit autour de lui quelques prêtres et clercs

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en vue de s'adonner aux tâches d'enseignement et au ~re pastoral. La Congrégation a des missions. Ils sont environ 150. Maison généralice : Brusselsesteenweg 459, B - 9230 Melle (Belgique).

Kennarla (FIiies de Jésus de saint Joseph) La fondation a été faite au diocèse de Vannes, à Bignan, en 1834 par le curé Yves-Marie Coëffic (1790-1857) avec l'aide de Perrine Samson, pour le soin des enfants, des personnes âgées et des malades de la paroisse ; la première approbation fut donnée par l'évêque en 1841. La jeune Congrégation prit un essor considérable sous le supériorat de Mère Marie de Saint-Charles (Angélique Périgault) qui dura près de quarante ans (après 1846); la maison-mère fut transférée à Locminé en 1860. Les lois de 1901 obligèrent les sœurs à chercher refuge en Belgique, en Angleterre et au Canada, ainsi qu'aux Etats-Unis. A la période contemporaine, des fondations furent faites en Afrique noire, en Amérique latine et aux Antilles. Les sœurs sont près de 2 300. Maison généralice : 14, parc de Montretout, 92210 Saint-Cloud. R. Piacentini, Les Filles de Jésus de Kermania, Bar-le-Duc, 1960.

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La Délivrande (Missionnaires de Notre-Dame de) C'est une petite société de vie commune fondée par le Père Saulet à l'initiative de l'évêque de Bayeux (1823), et dont les premiers membres furent formés par la Mission de France de Lyon, pour les missions paroissiales. Siège : 10, place de la Basilique, 14440 Douvres-la-Délivrande. P. Lepetit, Notre-Dame de la Délivrande, Paris, 1939.

La Plaine (Missionnaires de) La Congrégation a été érigée à Luçon en 1928 par un missionnaire diocésain, l'abbé Martin. Elle s'inspire, dans sa spiritualité, de l'enseigement de sainte Thérèse de Lisieux. Ses membres travaillent aujourd'hui principalement dans les diocèses de Luçon, de La Rochelle, de Bourges et à Madagascar. Maison généralice : B.P. 4, 85400 Chaillé-les-Marais.

La Salette (Missionnaires de) Dans les débuts, cette Congrégation ne fut qu'une Société de Missionnaires diocésains fondée par l'évêque de Grenoble, Monseigneur

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de Bruillard (1852), pour le service du ~erinage de la Salette et l'évangélisation des paroisses du diocèse. La Société devint Congrégation en 1858 et fut approuvée par Rome en 1879. Aujourd'hui, les Pères de la Salette exercent leur apostolat en de nombreux pays d'Europe, dans les deux Amériques et en plusieurs pays du TienMonde. Il y a plus de 850 religieux en une doumjn~ de provinces ou régions. Maison génlralice : Piazza Madonna della Salette, 3, I - 00152 Roma. Les Sœurs de Notre-Dame de la Salette sont nées en 1965 de l'union de plusieurs petites Congrégations ; elles collaborent avec les missionnaires. V. Hostachy, Les Missionnaires de la Salette, Paris, 1930.

La Salle-de-Vihiers

(FIiies de la Charité du Sacré-Cœurde Jésus de) Congrégation fondée en 1823 en Anjou à La Salle-de-Vihiers par l'abbé Catroux et Rose Giet. Comme le nom l'indique, les activités premières ont été celles des Sœurs de Charité, soin des malades et formation des jeunes. La Congrégation s'est développée rapidement d'abord dans l'Ouest de la France, puis, à partir des lois contre les Congrégations (1901), en Belgique, au Canada et aux Etats-Unis. Entre les deux guerres, des fondations ont été faites en Afrique du Sud, puis après la seconde, en Afrique Occidentale, au Brésil, à Tahiti. La Congrégation s'est agrégée en 1964 les Sœurs de SaintFrançois d'Angers, dites des Récollets, puis en 1970 les Sœurs du Sacré-Cœur de Valence. Il y a aujourd'hui environ .1 600 Sœurs en cinq provinces. Maison généralice: La Salle-de-Vihiers, 49210 Vihiers. A. Bachelier, Les Filles de la Charité du Sacré-Cœur, s.1., 1949. Sœur Jeanne-Agnès, L'établissement de la Congrégation des Filles du Sacré-Cœur de Jésus en Amérique (1905-1911), Sherbrooke, 1962.

Laure Le mot n'est pas utilisé dans l'Eglise latine; il désigne souvent un monastère dans l'Eglise grecque : non pas une maison où l'on vit

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une vie intégralement cénobitique, mais plutôt une agglomération monastique de plusieurs cellules dont les habitants obéissent à un supérieur unique, mais en menant une vie tœs autonome, chacun chez soi; il y a un certain nombre d'Offices en commun dans l'oratoire, principalement le samedi et le dimanche. Le mot grec signifie d'abord une cruelle».

lazaristes (Congrégation des Prêtres de la Mission) En 1625 saint Vincent de Paul prêcha une Mission sur les terres de M. de Gondi ; ce qu'il constata alors lui donna l'idée de créer une Compagnie de prêtres pour s'occuper de cet apostolat. Cette même année, les Gondi s'engagèrent à verser une rente pour six prêtres qui, sous la conduite de Vincent, s'adonneraient aux missions des campagnes abandonnées. Les premiers compagnons se joignirent au saint en 1626. L'approbation pontificale fut accordée le 12 janvier 1632. Le fondateur reçut le gouvernement de maisons parisiennes (Bons-Enfants, Saint-Lazare, Saint-Charles) et d'établissements en province. Les règles furent remises aux membres de la Congrégation en 1658. Les confrères prononcèrent des vœux privés de pauvreté, chasteté et obéissance, et un vœu de stabilité, mais Vincent ne voulait pas créer une Congrégation religieuse proprement dite ; son intention était de créer une sorte de Société de vie commune sans vœux publics. Les confrères assumèrent, outre les missions intérieures, l'œuvre des séminaires, ceux-ci étant conçus d'abord comme des maisons de retraite pour une préparation au sacerdoce; ils acceptèrent aussi des missions étrangères. Les Constitutions n'ont pas essentiellement varié depuis les origines ; mais le caractère de cette Société de vie commune est devenu trm international, puisque les Frères de la Mission sont présents en une soixantaine de pays. Depuis sa fondation, elle a donné deux cents martyrs à l'Eglise ; elle compte aujourd'hui environ 4 000 membres. Maison généralice: Via Pomponeo Magno, 21, I 00192 Roma. P. Coste, La Congrégation de la Mission, Paris, 1927; G. Goyau, La Congrégation de la Mission des Lazaristes, Paris, 1928; A. Dodin, Saint Vincent de Paul et la Charité, coll. « Maîtres spirituels », Paris, 1960 (voir bibliogr.). Voir Filles de la Charité; Saint Vincent de Paul.

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Leunls (Société) Le but de cette association, née en 1951 à Montréal, à l'initiative du Père Ludger Brien, jésuite, est d'offrir aux membres des Congrégations mariales qui le désirent, la possibilité de vivre pleinement les conseils évangéliques, au sein même des Congrégations mariales. Les Constitutions ont été approuvées par l'archevêque de Montréal en 1977 ; la société est encore peu nombreuse. Siège : 4100, avenue de Vendôme, Montréal H4A 3Nl.

Lion de Juda et Agneau Immolé La Communauté est issue du mouvement charismatique. Elle a pour fondateur Gérard Croissant et Philippe Madre, et elle a commencé en 1973 à Valence; le fondateur était alors pasteur protestant, mais il ne voyait plus qu'elle était sa place au sein des Eglises réformées ; il devint catholique peu après et prit le nom de frère Ephraïm. En 1975, la Communauté s'installa à Cordes-sur-Ciel dans un ancien monastère. La Communauté est placée sous le patronage de saint Joseph, de saint Séraphim de Sarov et du curé d'Ars; elle s'efforce de vivre chrétiennement les valeurs religieuses héritées du judaïsme; l'orientation est principalement contemplative, mais la Communauté organise chaque année des sessions à Ars qui rassemblent jusqu'à 12 000 personnes; elle a fondé également l'Association « Mère de Miséricorde • pour venir en aide aux femmes en détresse ; depuis 1980, Monseigneur Coffy a reçu l'engagement de 20 moines et de 40 moniales. La Communauté est ouverte aux mariés comme aux célibataires ; elle a dix-huit prieurés en France, au Maroc, au Zaïre, au Liban, à Jérusalem, à Rome. Maison centrale : 81170 Cordes-sur-Ciel. Frère Ephraïm, Une pluie de farrière-saison. Naissance d'une Communauté nouvelle, Paris, Fayard, 1985.

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Madeleines Depuis le xn• siècle, ce nom est donné couramment aux religieuses pénitentes que leur conversion a menées d'une vie de désordre à la consécration religieuse. Déjà Robert d'Arbrissel, fondateur de Fontevraud (t 1117) avait placé sous ce patronage son monastère de pénitentes. Il y a eu à Paris au xvn• siècle le couvent bien connu des Madelonnettes, fondé par Robert de Montry, un marchand de vin, en 1618. Plusieurs Congrégations aujourd'hui portent le nom de Madeleines ou Sœurs Magdelaines ; celles fondées à Montpellier en 1824 se sont unies en 1958 aux Sœurs de Nevers. L'une des catégories des religieuses du Bon-Pasteur de sainte Marie de Sainte-Euphrasie de Pelletier portait le nom de Madeleines.

Maitre des Novices Dans la Règle de saint Benoît, le novice est confié à un ancien qui le forme durant l'année de probation qu'il doit vivre au monastère avant d'être admis à la profession. Des qualités très spéciales de discernement, de sainteté, d'aptitude à « gagner les âmes>, de connaissance de la tradition religieuse sont requises de lui. Le Droit canon demande qu'il ait l'exclusivité de la formation des novices sous l'autorité de ses supérieurs majeurs, qu'il soit bien préparé à

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sa tâche, qu'il n'ait pas d'autre charge qui l'empêche de s'acquitter de celle-ci qui est prioritaire, qu'il soit profès de vœux perpétuels, membre de l'institut. Pour assurer une plus grande liberté des consciences des novices, il n'est pas habituellement leur confesseur s'il est prêtre.

Marianistes ou FIiies de Marle-Immaculée C'est le Père Chaminade qui a créé cette Congrégation à Agen en 1816, avec l'aide d'Adèle de Batz de Trenquelléon. Le Père Chaminade fonda également, à Bordeaux en 1817, les Frères de la Société de Marie : les deux Congrégations sont donc étroitement liées, et la première approbation de Grégoire XVI en 1839 unit les deux Instituts dans le même décret de louange. La Congrégation compte aujourd'hui près de 400 religieuses. Maison généralice : Via E. Jenner, 10, I - 00151 Roma. H. Rousseau, Adèle de Trenquelléon, Fondatrice de flnstitut des Filles de Marie, et son œuvre (1789-1827), Paris, 1921.

Marianistes de Sainte-Croix C'est l'une des Congrégations qui ont été fondées par le Père BasileAntoine Moreau, fondateur des Pères de Sainte-Croix ; l'Institut a commencé au Mans en 1841 ; ses deux objectifs étaient: l'éducation et l'instruction des enfants et le soin des malades à domicile. La cofondatrice est la Mère Marie des Douleurs (Léocadie Gascouin) qui avait été formée à la vie religieuse au Bon-Pasteur du Mans. En 1843, un groupe partit en mission dans l'Indiana (U.S.A.) avec les Pères de Sainte-Croix ; il a donné naissance par la suite à une Congrégation indépendante, les Sœurs de Sainte-Croix. Un autre groupe quitta la France en 1847 pour le Canada et a donné naissance également à une Congrégation indépendante, les Sœurs de Sainte-Croix et des -Sept-Douleurs. La Congrégation comporte cinq provinces et groupe près de 400 religieuses. Maison généralice : 35, chemin de la Solitude, 72000 Le Mans.

Marlcolea Le nom signifie c ceux qui rendent un culte à Marie ». C'est un Carme, le Père Herman de Saint-Norbert, qui est à l'origine des

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famHles religieuses qui portent ce nom : il a fondé le premier groupe sous ce nom à Termonde, en Belgique, en 1663. Il y a aujourd'hui plusieurs Congrégations qui tirent leur origine et leur nom de ce premier groupe : les Maricoles d'Anvers, celles de Bruges, celles de Dienze, celles de Lede, celles de Staden ; plusieurs ont pris le nom plus moderne de Sœurs de Marie.

Marle (Sœura de) C'est le titre le plus simple parmi les innombrables appellations mariales sous le patronage desquelles se sont placées les Congrégations religieuses féminines. Dans les pays francophones, on rencontre les Sœurs de Marie de Braine-L'Alleud, en Belgique, unies aujourd'hui à celles de Pesche (Filles de Marie), celles d'lngelmunster, celles de Landen, celles de Louvain, celles de Pittem, la plus nombreuse (plus de 500 religieuses) (Stationsstraat, 1, B - 8870 Pittem, Belgique). Marle-Auxlllatrlce Les Sœurs de M arie-Auxiliatrice partagent leur patronage avec de nombreuses Congrégations religieuses, en particulier les Salésiennes• ; elles ont été fondées à Toulouse par la Bienheureuse Marie-Thérèse de Soubiran La Louvière (1834-1889) et approuvée en 1867 après cinq années de préparation ; les Constitutions sont inspirées de celles de saint Ignace ; le culte eucharistique a une place centrale, mais il laisse place à un apostolat aux formes variables qu'il est possible d'adapter en fonction des temps et des milieux. Les sœurs s'occupent de catéchèse, d'enseignement, de l'enfance handicapée, du travail dans les foyers de jeunes, d'hôpitaux, de sanatoria, de maisons de retraite... Plusieurs Instituts sont fusionnés avec leur familie religieuse (Sœurs de la Sainte-Famille d'Aurillac, Bon-Pasteur de Draguignan). La Congrégation compte près de 400 religieuses. Maison généralice : 25, rue de Maubeuge, 75009 Paris. P. Monier-Vinant, La Mère Marie-Thérèse de Soubiran, Paris, 1936 ; G. Duhamelet, La Société de Marie Auxiliatrice, Paris, 1942. Marle-Auxlllatrlce (FIiies de) Voir Saluiem.

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Marle Immaculée Le patronage est à rapprocher de celui de l'immaculée-Conception, l'une des grandes dévotions du XIX8siècle, mais il est plus compréhensif, car il célèbre la pureté intégrale de Marie durant toute son existence et non seulement plutôt qu'au moment de sa conception. Le patronage de Marie Immaculée a été adopté de préférence au XX- siècle dans de nombreuses Congrégations locales nées dans les pays de mission ; il est porté en France cependant par une Congrégation du XIX8siècle (1858), fondé par un Oblat de Marie Immaculée : les Sœurs de Marie Immaculée de Marseille (8, rue Montéede-l'Oratoire, 13007 Marseille) et par une Congrégation polonaise de la même époque. Marte-Joseph L'union dans un patronage unique de Marie et de Joseph appartient au même courant de dévotion que le patronage de la Sainte-FamiUe•. En Belgique, on peut relever l'existence des Sœurs de Marie-Joseph de Geraardsbergen au diocèse de Gand ; en France, les Saurs de Marie-Joseph et de la Miséricorde, dont la maison généralice se trouve au Dorat en Limousin, forment une fami11equi a pour origine deux Congrégations unies en 1971 : les Sœurs de la Miséricorde de Bordeaux et les Saurs des Prisons du Dorat, nées à Lyon au temps de la Révolution. Il y a environ 170 sœurs. Maison généralice: 5, rue de la Psalette, 87210 Le Dorat. Catherine de Prémont, L'Evangile dans les Prisons, Fami11e chrétienne n° 436, 22 mai 1986, p. 6-10. Marle Réparatrice L'Institut a été fondé par Emilie d'Oultremont, baronne d'Hooghvorst (1818-1878) en 1857 à Strasbourg, une veuve, mère de quatre enfants, qui désirait se vouer à la Réparation et avait un grand attrait. pour le Saint-Sacrement et la Sainte Vierge; les sœurs sont contemplatives, mais elles assument des œuvres d'apostolat et des mimons. La Congrégation est très importante; elle compte plus de 120 maisons et 1 600 religieuses. Maison généralice: Via dei Lucchesi, 3, I - 00187 Roma. P. Suau, La Mère de Jésus, Emilie d'Oultremont, baronne tlHoogh-

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vorst, Tournai, 1930 ; Renée Zeller, La Société de Marie-Réparatrice et sa Fondatrice, Paris, 1936. Voir : Réparatrices.

Marle Réconclllatrlce Il n'existe qu'une Congrégation de ce nom. Elle est le correspondant féminin des Religieux de Saint-Vincent-de-Paul•. Elle a été fondée à Paris en 1921 par le Père Charles Rollin et approuvée en 1930 par Monseigneur Nègre, archevêque de Tours. Maison généralice: 11, rue des Boudaisières, 37210 Rochecorbon. Marle-Thérèse (Sœurs de Marle-Thérèse, Servantes de Jésus-Christ) La Congrégation a été fondée en 1815 à Bordeaux par Marie-Sophie Brochet de la Rochetière, à la suggestion de l'abbé Lespiaut, pour l'éducation des jeunes ; Monseigneur de Cheverus donna son approbation en 1834 ; la base de la règle de l'Institut est celle de saint Augustin ; les dévotions majeures sont le Sacré-Cœur et la Vierge des Sept-Douleurs. Maison généralice : 59, Montée-du-Chemin-Neuf, 69005 Lyon. Maristes (Pères, Société de Marle) La Société a été fondée à Lyon en juillet 1816 par le Père JeanClaude Colin (1790-1875); dès 1822, elle obtint de Pie VII un bref laudatif; l'approbation fut accordée par Grégoire XVI en 1836, et le nouvel Institut se vit confier tout de suite les missions d'Océanie ; le Père Colin fut élu premier supérieur général. C'est au sein de la Société que naquit l'Institut des Petits Frères de Marie du Père Champagnat (Frères Maristes•) et que le Père Eymard eut l'intuition de sa nouvelle Congrégation des Pères du Très-SaintSacrement•. Le saint curé d'Ars fut reçu dans le Tiers-Ordre en 1846. Les Pères s'occupent de missions dans les campagnes et les pays de mission et ils ont des établissements d'éducation. Il sont plus de 1 900. Maison généralice : Villa S. Maria, Via Alessandri Poerio, 63, I 00152 Roma. G. Goyau, Le Vénérable Père Colin, Paris, 1910; Voisine, La spiritualité Mariste, Paris, 1941. 157

Maristes (Frères)-

(Petits Frères de Marle)

Ils ont été fondés par le bienheureux Marcellin Champagnat (17891840), compagnon du Père Colin. L'œuvre des Frères enseignants commença en 1817 à La Valla (Loire). Le but proposé aux Frères par le fondateur était de se mettre au service des âmes d'enfants, en servant Jésus qui revit en elles. Le Père Champagnat présente des analogies avec le curé d'Ars dans sa façon d'envisager sa propre mission. La dévotion à Marie, Reine de la Congrégation, est au oœur de la spiritualité des Frères qui vivent la vie de Bethléem et demeurent proches du Calvaire. L'Institut a compté jusqu'à 10 000 membres en 1965, année de sa plus grande expansion. Il en compte encore près de 7 000 en 67 pays au service d'un demi-million de jeunes. Maison généralice: Piazzale Marcellino Champagnat, 2, I - 00144 Roma. S.n.a., Histoire de flnstitut des Petits Frères de Marie, Rome, 1947; I. Thiry, Vie du bienheureux Marcellin Champagnat, Bruxelles, 1968.

Mercédalrea (Ordre de la Merci) Le nom complet de la famine religieuse est : Ordre de la Bienheureuse Vierge Marie de la Merci pour la Rédemption des captifs; ce titre correspond à une tâche bien précise, restée actuelle dans l'Eglise jusqu'à l'aube de l'époque contemporaine : le rachat des esclaves chrétiens que les Musulmans, surtout ceux d'Afrique du Nord, ne cessaient de faire, soit par leurs incursions dans les terres chrétiennes, soit en capturant des navires de commerce en Méditerranée. L'Ordre fut fondé en 1218 à Barcelone par saint Pierre Nolasque, secondé par le général des Dominicains, Raymond de Penafort, qui assura la rédaction des Règles. Les principales aires de diffusion furent les pays méditerranéens ; les M ercédaires avaient aussi une maison à Paris ; à partir du xvt siècle, ils prirent part au travail des missions en Amérique latine. C'est vers 1700 que l'Ordre connut sa plus grande expansion avec 5 200 membres répartis en une vingtaine de provinces. Aujourd'hui, il y a huit provinces et plus de 700 religieux. Ils n'ont pas de maison en France. Mais

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il existe les Sœurs de Notre-Dame de la Merci• qui se rattachent à l'Ordre (5, rue de l'Aigle-d'Or, 13100 Aix-en-Province). Maison g,néralice: Via di Torre Gaia, 120, I - 00133 Roma.

Mère de Dieu (Congrégation de la) Le patronage de la Theotokos, la Mire de Dieu, traditionnel en Orient comme en Occident depuis la définition du Concile d'Ephèse de 431, est revendiqué par quelques Congrégations religieuses. L'une des plus anciennes de France est celle qui a été fondée en 1648 par M. Olier et Madeleine Leschassier sur la paroisse Saint-Sulpice, pour s'occuper des orphelins. Maison généralice : 14, rue de Calais, 75009 Paris. Minimes du Salnt-Cœur de Marle L'Ordre des Minimes a été fondé au Plessis-lès-Tours à la fin du XV-siècle, par saint François de Paule qui avait auparavant groupé quelques ermites en Calabre à Cosenza ; l'Ordre a compté jusqu'à 450 maisons et 14 000 religieux, mais il n'est plus représenté en France ; en revanche, on y trouve une Congrégation féminine qui a adopté le même nom, par le même souci d'humilité; cette famille religieuse a été fondée en 1844 à Cruéjouls au diocèse de Rodez par Julie Chauchard (t 1872), pour l'éducation et l'instruction des enfants et le soin des malades à domicile. La nouvelle famille religieuse fut agrégée aux s,nédictines du Saint-Sacrement. La Congrégation compte environ 300 sœurs. Maison généralice : 17, boulevard d'&tourmel, 12000 Rodez. P. Poupon, Fondatrice malgré elle, Julie Chauchard, Lyon, 1959. Miséricorde Sous ce nom on rencontre dans les pays anglophones (Sisters of Mercy) un nombre considérable de Congrégations toutes issues de l'Institut fondé en Irlande à Dublin en 1827 par Catherine Mc Auley: la Maison de la Mis,ricorde, House of Merey. Des Maiions de la Miséricorde avaient été fondées de la même manière en France précédemment et avaient donné naissance à des Congrégations religieuses vouées aux œuvres de charité. Les Sœurs de la Mis,ricorde de Billom ont été fondées en 1806 au diocèse de Clermont-Ferrand : leurs origines remontent aux années de la Révolution 159

(31, avenue d'Italie, 63000 Clermont-Ferrand); de même à Bordeaux en 1801, Marie-Charlotte de Lamourous, encouragée par son directeur, le Père Chaminade, jette les bases d'une Congrégation de Sœurs de la Miséricorde (aujourd'hui unie aux Sœurs de Marie-Joseph du Dorat); la Miséricorde de Caen est plus tardive (1843); celle de Moissac a obtenu l'approbation pontificale dès 1824 (20, rue du Pont, 82200 Moissac); celle de Sées, fondée en 1822 par le chanoine Jean-Jacques Bazin, est largement répandue et compte près de 500 religieuses (60, rue d'Argentré, 61500 Sées). En Belgique, il y a la Miséricorde de Liège qui a pris corps en 1844 ; et celle de Renaix, fondée au diocèse de Gand en 1845, qui compte plus de 400 religieuses. La Miséricorde de Montréal a été fondée au Canada en 1848 par Monseigneur Bourget et Rosalie J etté ; elle compte environ 300 religieuses (avenue de la Miséricorde, 12435 Montréal, Québec, H4J 2G3, Canada).

Mlsalon Voir Lazaristes. Mlsalona Africaines de Lyon Le 8 décembre 1856, Monseigneur de Marion-Brésillac, ancien vicaire apostolique en Inde, fonda à Lyon le Séminaire des Missions Africaines; dès 1858, il reçut en charge l'évangélisation du SierraLeone, il s'embarqua en 1859, mais il mourut après quelques semaines d'apostolat avec tous ses compagnons. Le second fondateur du Séminaire, le Père Planque, réussit à reconstituer son œuvre et put en 1860 envoyer un nouveau contingent de missionnaires sur la Côte des Esclaves. Les Missions en Afrique noire se sont ensuite développées; la première approbation par le Saint-Siège fut accordée en 1890 et l'approbation définitive en 1900. La Société compte près de 1 400 membres. Siège : Via della Nocetta, 111, I - 00164 Roma. L. Le Gallen, Vie abrégée de Monseigneur de Marion, comte de Brésillac, Lyon, 1927.

Mlsalona étrangères La Société des Missions étrangères a été fondée essentiellement pour fournir des Evêques, au titre de Vicaires Apostoliques (c'est-à-dire

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représentants directs du pape), aux Missions d'Extrême-Orient, particulièrement celles du Tonkin et des régions voisines de Chine et de la péninsule indochinoise, et pour donner à ceux-ci des collaborateurs en la personne de prêtres, destinés à encadrer un clergé autonome qu'il s'agissait de susciter. L'œuvre de pénétration missionnaire dans les terres nouvelles avait été confiée, aux XV- et :xvi- siècles, à l'époque des grandes découvertes, aux souverains d'Espagne et du Portugal ; mais elle apparaissait et était, de ce fait, trop liée à des intérêts politiques. Pour retrouver son indépendance, le Saint-Siège se tourna vers la France, non encore engagée dans la compétition coloniale en Extrême-Orient, et décida de confier à un groupe de jeunes prêtres fervents les territoires non encore touchés par la pénétration européenne. La Société n'a pas un fondateur unique, mais un groupe, une Association d'Amis, animé par le Père Bagot de la Compagnie de Jésus. Après bien des efforts et des tâtonnements, dus à la pluralité des tendances et des opinions au sein de la Curie romaine, l'Institut naquit en 1659, autour des deux premiers Vicaires Apostoliques nommés pour la Chine et l'Indochine Oe troisième mourut) : François Pallu (t 1684) et Pierre Lambert de la Motte (t 1679) ; une maison parisienne, le Séminaire, fut créée à Paris en 1663 sous la direction de Vincent de Meur. Pierre Lambert de la Motte aurait voulu faire de la société une sorte d'Ordre religieux; il se heurta à l'opposition de Rome et de ses confrères de Paris : le but proposé excluait cette formule. En 1664, le Séminaire fut constitué comme Société de droit pontifical, formée de prêtres séculiers, ne prononçant pas de vœux et de coadjuteurs. Pendant deux ans, la Société fut une fédération de Missions avec une maison centrale à Paris, le Séminaire. L'organisation centralisée ne date que de 1874 : le Supérieur du Séminaire assisté du Conseil des Directeurs du Séminaire fut alors investi d'une certaine autorité sur l'ensemble de la Société. L'institution d'un supérieur général date de 1922 (Monseigneur de Guébriant et ses pouvoirs ont été précisés en 1950). Sur le mod~e des Missions étrangires de Paris, se sont fondées d'autres Sociétés; la première fut le Séminaire de Québec de Monseigneur de Laval, l'un des c amis » qui se destinait aux missions d'Extrême-Orient, mais qui fut choisi à la même époque comme

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Vicaire apostolique pour la Nouvelle--France(Canada). Au ~ et au XX- sont nées la Société des Pères de Scheut•, en Belgique, les Phu des Missions Africaines de Lyon, en France, les Pères de Maryknoll, aux Etats-Unis, la Société des Missions étrangères de Québec (Canada), la Société de saint Patrick (Irlande) et maint.es autres. D est difficile de mesurer l'importance qu'a eue la Société dans la vie de l'Eglise asiatique ; elle compte de très nombreux martyrs, et elle a entretenu en France l'esprit missionnaire. Les membres de la Société sont pr~ de 600 aujourd'hui, répartis dans les pays d'Extrême--Orlent ouverts au catholicisme, ainsi qu'en Nouvelle-Calédonie, à Madagascar et au Brésil. Siège : 6, rue du Regard, 7 5006 Paris. L. Baudiment, François Pallu, principal, fondateur de la Société du Missions étrangères, Paris, 1934 ; G.-M. Oury, Monseigneur Françou Pallu ou les Missions étrangères en Asie au XVlr siècle, Paris, 1985; A. Launay, Histoire généra/,e de la Société des Missions étrangères, Paris, 1984; A. Sève, Missionnaires en Asie, Paris, 1981.

Ml•lons étrangères (Sœura des) La fondatrice est une Argentine, Maria Dolores Salazar de Fraser : la Congrégation naquit en 1930, à la suite d'une résolution prise à l'assemblée générale de la Société des Missions étrangères de Paris; elle fut érigée canoniquement en 1933. Le but est d'aider les Pères des Missions étrangères dans leur travail apostolique en pays de mission. Les Sœurs sont une centaine et œuvrent en de nombreux pays. . Maisont générallce: Notre-Dame de la Motte, 31600 Muret. Missions étrangères de Québec Le Canada francophone, en particulier la province de Québec, a connu au xix- siècle une croiaance chrétienne exceptionnelle ; il participa très largement aux entreprises missionnaires, mais avant la Première Guerre Mondiale, ce fut toujours au sein d'organismes ou de Congrégations extérieures à lui. En 1920, Monseigneur de Gu6briant, premier Supérieur général des Miaions étrangères de Paris, songea à fonder au Québec une succursale de la Société parisienne. 162

Le 21 janvier 1921, fut érigé à Québec un siège central de l'Union missionnaire du clergé. La Société québecoise des Missions étrangères, née en 1921 (2 février), prit en charge dès 1925 des missions en Mandchourie. Après la guerre, les Pères s'implantèrent au Japon, aux Philippines, au Pérou, au Chili, en Argentine et dans d'autres pays d'Amérique latine. Ils sont environ 275. Siège : 60, rue Desnoyers, Pont-Viau, Ville de Laval (Québec), Canada. L. Groulx, Le Canada français missionnaire, Montréal, 1962.

Mission Notre-Dame de Béthanie Cet Institut séculier a pris naissance en 1948 ; il est spirituellement rattaché à la Congrégation des Dominicaines de Béthanie•. Le but est de glorifier Dieu dans son amour rédempteur et de porter c le message de l'amour miséricordieux» à celles qui vivent dans le péché ou sont victimes de conditions dégradantes. Il y a des membres en France, en Suisse, en Belgique, en Allemagne et aux Etats-Unis. Siège de r Association : Association Sève, 9, rue César-Franck, B.P. 103, 75015 Paris.

Mission ouvrière saints Pierre et Paul C'est une Société de vie commune sans vœux, fondé par le Père Loew; les origines en remontent aux années 1953-1954; l'association fut érigée en 1956 par Monseigneur de Provenchères, archevêque d'Aix-en-Provence, pour l'action apostolique en milieu ouvrier. En 1968, le centre de formation fut installé à Fribourg où le Père Loew et le Père Voillaume ouvrirent l'Ecole de la fol. Tous les membres de la mission ouvrière doivent travailler ; ils vivent en petits groupes missionnaires, prêtres et laïcs ensemble, implantés dans les quartiers ouvriers. La mission est présente en France, en Suisse, au Brésil, au Canada, au Japon, en Italie et dans divers pays du Tiers-Monde. Maison centrale : Grand'Fontaine 33 CH - 1700 Fribourg (Suisse). E. Poulat, Naissance des pritres ouvriers, Tournai, 1965.

Missionnaires Voir Garaison, Issoudun, La Délivrande, La Salette, Montfortains, Pères Blancs, Scheut, Sainte-Famille.

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Ml881onnalres des Campagnes (Frères et Sœurs) La Congrégation des Frères Missionnaires des Campagnes a été fondée en 1943 à La Houssaye-en-Brie par le Père Epagneul et quelques jeunes, pour vivre en commun la vie religieuse apostolique en milieu rural et travailler à la christianisation et à l'évangélisation des campagnes ; la Congrégation a été érigée canoniquement en 1949. Il y a aujourd'hui 22 communautés regroupant 120 frères dont la moitié a reçu un ministère de prêtre ou diacre. Parallèlement, a été fondée en 1947 à La Houssaye-en-Brie également, autour de Ghislaine Aube, la communauté des Sœurs des Campagnes qui s'est ensuite transportée à Lumigny. La seconde Congrégation a été érigée en 1962; il y a maintenant 15 communautés regroupant 80 sœurs. Maisons généralices: Frères: Prieuré, La Houssaye-en-Brie,77610 Fontenay-Trésigny; Sœurs : Prieuré, Lombreuil, 45700 Villemnadeur.

Ml881onnalres de la Charité C'est la Congrégation qui a été fondée en 1950 à Calcutta par Mère Teresa; l'approbation pontificale a été accordée le 1· février 1965. Mère Teresa appartenait à l'Institut des Sœurs de Lorette; elle créa cette nouvelle famille religieuse avec l'appui de l'archevêque, pour subvenir aux immenses besoins des nécessiteux. L'Institut se développa rapidement ; il commença à essaimer en dehors de l'Inde à partir de 1965. En 1963, le Frère Andrew, un Australien, fonda les Frères Missionnaires de la Charité pour le service de toutes les formes de pauvreté. Il y a actuellement 300 maisons dont la moitié en Inde ; le nombre de Sœurs professes dépasse 2 000 (une vingtaine de Françaises); les frères sont 500. Maison généralice: 54 A, Acharya Iagadish Ch. Bose Road, 70016 Calcutta (Inde). En France: Sœurs: 10, rue Saint-Bon, 75004 Paris; Frères: 15, rue Philippe-de-Girard, 75010 Paris. R. Serrou, Teresa of Calcutta, A Pictorial Biography, New York, 1980.

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Ml881onnalresCatéchistes du Sacré-Cœur

Le nom originel était Petites Servantes du Sacré-Cœur, Mission-

naires Catéchistes des Noirs d'Afrique. Cette Congrégation a été fondée en 1922 à Menton par le Supérieur général de la Société des Missions Africaines, Jean Chabert, avec l'aide d'Alice Munet. La première mission fut ouverte au Ghana en 1926 ; le nombre des maisons est maintenant d'une vingtaine. Maison généralice : 4, rue G.-Rongier, 69370 Saint-Didier-auMont-d'Or.

Ml881onnalresdu Christ-Jésus On les appelles les X avérines ,· elles ont été fondées à Marseille en 1925 par Claire Monestès pour ramener à la foi catholique ceux qui s'en étaient éloignés. Les activités sont très variées : infirmières, docteurs, assistantes sociales, enseignantes, catéchistes... L'érection en Congrégation a été obtenue en 1963 du cardinal Feltin. Il y a des maisons en Côte d'Ivoire. Maison généralice: 33, rue Tournefort, 75005 Paris.

Ml881onnalresdu Christ-Roi Elles ont été fondées en 1928 au diocèse de Gaspé (Canada, province de Québec) par Monseigneur Ross, l'évêque, et Marie-Flore Giroux pour l'apostolat dans les pays de mission. L'inspiration se trouve dans l'Encyclique Quas Primas sur le Christ-Roi. La première mission fut ouverte au Japon en 1933; il y a maintenant des missions également au Zaïre et en Haïti. Maison généralice : 4730 Ouest boulevard Lévesque, Chomedey, Québec, H7W 254 (Canada).

Ml881onnalresde l'immaculée-Conception La Congrégation a été fondée en 1902 à Montréal par Délia Tetrault; l'approbation pontificale a été obtenue en 1925. Le but est l'évangélisation des non-chrétiens et le retour à la foi des peuples qui ont été christianisés, mais qui se sont écartés de la foi. Avant 1948, l'Institut s'était implanté dans les pays d'Extrême-Orient et il avait aidé à la formation de plusieurs jeunes Congrégations religieuses en Chine ; depuis que la Chine est fermée à l'apostolat, l'œuvre missionnaire a été reprise en d'autres pays: Extrême-Orient,

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Amérique latine, Caraïbes, Afrique méridionale. Il y a une diuine de provinces et plus de 900 membres. Maison généralice : 121, avenue Maplewood, Montréal, Québec, H2V 2M2 (Canada). Pauline Longtin, Fondement de resprit missionnaire chez Délia Tétreault, Montréal, 1983.

Ml881onnalrea de Notre-Dame des Anges Cette Congrégation est affiliée à l'Ordre des Frères Mineurs ; elle a été fondée en 1919 à Lennoxville au diocèse de Sherbrooke (Québec, Canada) pour l'apostolat missionnaire par Anne-Marie Gervais; le but principal était la formation de religieuses indigènes et de catéchistes. La fondatrice avait elle-même une expérience missionnaire en Chine où elle avait fait partie des Missionnaires de l'immaculéeConception de Montréal. L'Institut est implanté au Japon, en Polynésie francophone et en Afrique ; il compte environ 200 religieuses. Maison généralice: 323, rue Queen, Lennoxville (Québec), JIM 1K8 (Canada). E. Gervais, Les Sœurs missionnaires Notre-Dame des Anges de Sherbrooke, Sherbrooke, 1963.

Ml881onnalres de Notre-Dame des Ap6tres La fondation remonte à 1876, elle est liée à l'histoire de la Société des Missions africaines de Lyon; l'initiative en revient à Augustin Planque et à Monseigneur de Marion-Bresillac; l'approbation fut donnée en 1881 par !'Ordinaire de Grenoble. Les sœurs se proposent toute sorte d'activités apostoliques en pays de missions : enseignement, catéchèse, œuvres sociales, dispensaires, œuvres paroissiales, avec le but spécial de promouvoir la condition de la femme. La Congrégation s'est rapidement implantée en France, en Irlande, en Hollande et en Italie. Dans les pays de mission, elle a donné naissance à de nombreuses Congrégations locales. L'Institut compte environ 1 200 membres. Maison généralice : Via Picco dei Tre Signori, 7, I - 00164 Roma. G. Goyau, Un institut féminin missionnaire. Les Sœurs de NotreDame des Ap6tres, Paris, 1936.

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Mlulonnalrea Oblatesdu Sacré-Cœuret de Marle-Immaculée Plies ont été fondées par un Oblat de Marie-Immaculée, Monseigneur Langevin, à Saint-Boniface au Manitoba (Canada) en 1902 pour l'enseignement et la formation chrétienne des jeunes. Il y a plus de 200 religieuses. Maison généralice : 601, rue Aulneau, Saint-Boniface (Manitoba), R2H 3B4 (Canada). Voir Oblats t:k Marie-lmmaculle.

Mlulonnalrea de la Royautéde Notre-SeigneurJésus-Christ Sous ce nom existent trois Instituts séculiers• fondés par le Pm Gemelli, Franciscain; le premier remonte à l'année 1919, il est f~minio (approbation définitive en 1953); le second, masculin; le troisième sacerdotal, fondé plus tardivement en 1953. La spiritualité en est franciscaine. Il n'y a pas d'œuvre spécifique en-dehors de l'apostolat chrétien sous toutes ses formes, dans tous les milieux, et principalement par l'exercice de la profession de chacun des membres. Les maisons de l'Institut sont des Oasis. La diffusion est aujourd'hui mondiale ; les membres sont plus de 4 000. Siige central: Via Madonna del Riposo, 75, I - 00165 Roma. A. Barelli, La" Nostra" storia. L'lnstituto secolare t:klle Missionarle t:klla Regalita dl Nostro Signore, Milan, 1972.

Mlulonnalrea du Saint-Esprit La Congrégation est née en 1921 à Farschwiller à l'initiative d'Eugénie Caps, conseillée par le Supérieur général des Pères du SaintEsprit, Monseigneur Alexandre Le Roy. Le but a d'abord été de prendre la relève des sœurs missionnaires allemandes au Cameroun renvoyées dans leur pays après le traité de Versailles. Par la suite, les sœurs ont assumé des missions aux Antilles et à Madagascar. L'Institut est implanté en France, en Hollande, au Portugal et au Canada. Les sœurs sont plus de 425. Maison glnéralice : 16, rue de Billancourt, 92100 Boulogne-sur-

Seigne. Voir Spiritains. 167

Ml881onnalreade Saint-Françoisde Sales d'Annecy La Société a été fondée à Annecy en 1838 par le Père Pierre-Marie Mermier, avec l'approbation de son évêque (Annecy) pour les mis-

sions paroissiales ; la première approbation diocésaine fut obtenue en 1838 et, dès 1843, Grégoire XVI accordait celle du Saint-Siège. Les deux buts de l'Institut sont la prédication de missions et de retraites et l'enseignement des jeunes; le service des paroisses et l'animation des mouvements d' Action catholique s'y ajoutent. La spiritualité s'appuie sur l'enseignement de saint François de Sales. La Congrégation est implantée aux U.S.A., en Inde, outre les pays proches de la France. Il y a cinq provinces et environ 500 membres. Maison généralice : chemin de Proupeine, 74000 Annecy. J. Rey, Les Missionnaires de Saint-François de Sales tl Annecy, Annecy, 1956. Voir Saint-François de Sales; Oblats de Saint-François de Sales.

Ml881onnalres de Sainte-Thérèseà l'Enfant-Jésus La Congrégation qui compte des prêtres et des laïcs a été fondée en

1948 par l'abbé Gabriel Martin pour rechristianisation de la France et les missions en pays infidèles. L'érection canonique fut accordée par Monseigneur Mégnin, évêque d'Angoulême. Maison mère: Bassac, 16120 Châteauneuf-sur-Charente.

Ml881onnalresdu Seigneur L'ancien nom de cet Institut séculier•, déjà ancien, était celui de Catéchistes Servantes de Jésus; c'est Monseigneur d'Hulst qui est à son origine en 1894, à une heure où les lois laïques allaient rendre difficile l'apostolat des Congrégations religieuses; le but était d'aider le clergé dans sa tâche d'évangélisation. La formation au noviciat est fondée sur la spiritualité ignatienne. L'érection canonique fut accordée en 1952. Direction générale: 19, rue de Varenne, 75007 Paris.

Mlulonnalres de la Société de Marle La Congrégation a été fondée pour aider les Pires Maristes• dans leurs missions d'Océanie ; dès 1845, Françoise Perroton, de Lyon, se rendait à Wallis en Océanie ; le recrutement fut difficile. L'institu-

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tion canonique intervint seulement en 1881 et un noviciat fut alors ouvert à Saint-Brieuc, destiné ensuite à être transféré à Sainte-Foyles-Lyon. Aujourd'hui, la Congrégation est présente dans les cinq continents : elle a donné naissance à plusieurs Congrégations indigènes et compte 750 membres. Maison généralice: Via Cassia, 1243, I - 00189 Roma. S.-M. Joal, Les Sœurs Missionnaires de la Société de Marie, Lyon, 1963.

Moine Monachos est un mot du grec chrétien qui semble être la traduction d'un mot d'origine syrienne ihidaya, désignant celui qui vit seul, parce qu'il n'a pas de femme auprès de lui, l'ascète qui vit purement et chastement, qui garde la virginité ou qui, ayant été marié, renonce à la vie conjugale pour vivre dans la sainteté ; le mot grec apparait dm le If siècle ; une définition se trouve dans une sentence attribuée à Macaire (rv9 s.) : c Le moine est appelé moine parce que, jour et nuit, il converse avec Dieu et il se représente seulement les choses de Dieu, n'ayant rien sur la terre. » Le terme est donc appliqué de préférence aux religieux qui mènent la vie contemplative : Ermites•, Bénédictins•, Cisterciens•, Chartreux•, Carmes•. On l'étend parfois aux membres de tous les anciens Ordres : Ordre de saint Augustin et Frères Mendiants.

Monastère A strictement parler, le mot de c monastère», dérivé de moine, ne s'applique qu'aux maisons religieuses qui abritent des moines ; en fait son extension est plus large, et on l'emploie assez fréquemment pour désigner des maisons d'autres religieux; mais monastère suppose toujours la présence d'une communauté, donc d'un groupe de religieux vivant en commun.

Monlale C'est le f~minin de moine; comme le terme de c moine», il s'applique aux religieuses de vie contemplative ; on le réserve à celles qui sont cloîtrées ; alors qu'à strictement parler les Franciscains• et les Dominicains• ne sont pas des moines, mais des Frères mendiants, leur second Ordre : Dominicaines• cloîtrées et Clarisses•

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sont des moniales au sens plein du terme ; de même les Visitandines• sont des moniales.

Montfortaln• Le nom officiel est celui de Missionnaires de la Société de Marie, mais ils portent aussi le nom de leur fondateur, saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Celui-ci naquit à Montfort en Bretagne, en 1673. Ordonné prêtre en 1700, il désirait partir pour les missions à l'étranger, notamment au Canada; son directeur l'orienta vers les missions de l'intérieur. Il les pratiqua dans l'Ouest de façon intensive et mourut, épuisé, en 1716 à l'âge de 43 ans à Saint-Laurentsur-Sèvre. Dès le début de son action, il avait à la pensée la fondation d'une communauté de pritres missionnaires qui poursuivraient son action apostolique. Le petit noyau de la future société se réunit autour de lui dans les dernières années de sa vie ; pour eux, il rédigea des règles. Il voulait fonder une compagnie de prêtres missionnaires qui ne soient que cela, c sur la trace des pauvres Apôtres >, à l'exclusion de toute autre forme d'activité apostolique. Aujourd'hui, la Société est représentée dans une trentaine de pays et compte près de 1 400 membres. Maison généralice: Viale dei Montfortani, 41, I - 00135 Roma. Histoire de la Compagnie de Marie, Saint-Laurent-sur-Sivre, 1931 ; J.-M. Hupperts, Saint-Louis-Marie Grignion de Montfort, Vie d doctrine, Bruges, 1961.

Mysterlum Christi (Sœursdu Christ - Union MysterlumChristi) C'est une fédération constituée en 1967 et approuvée par le SaintSiège en 1969 ; elle regroupe sept Congrégations plus anciennes. Les Sœurs de la Nativité de Notre Seigneur, fondées à Valence en 1813, les Sœurs de la Croix de Saint-Quentin, fondées en 1627 à Roye par Pierre Guérin, les Filles de la Croix de Paris, dont l'origine est identique, celles du Puy qui en étaient issues également et celles de M archienne-Docherie en Belgique, ainsi que les Sœurs de la Providence de Corenc, fondées au diocèse de Grenoble en 1824, et enfin les Humbles Servantes du Christ-Roi d'Ablon, fondées un peu avant 1930. Maison généralice: 44, rue des Volontaires, 75015 Paris.

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Namur (Sœurs de Notre-Dame de) Elles ont été fondées à Amiens au lendemain de la Révolution, le 2 février 1804 par la bienheureuse Julie Billart ( 1751-1816) et François Blin de Bourdon (1756-1838) qui se consacraient déjà auparavant à l'éducation des jeunes. D'Amiens, le groupe dut émigrer d'abord à Gand puis à Namur où il s'installa définitivement en 1809. Les sœurs se proposent d'imiter Notre-Dame dans son humilité, son obéissance et sa charité. L'Institut s'est développé en Belgique et aux Etats-Unis ; il a donné naissance à d'autres Congrégations comme celle des Sœurs de Notre-Dame d'Amersfoort en Hollande ou celle des Sœurs de Notre-Dame de Coesfeld en Allemagne. Il s'est implanté aussi en Grande-Bretagne, au Zaïre, en Afrique du Sud. Les Sœurs sont près de 3 200. Maison généralice : Via Monte Altissimo, 23, I - 00141 Roma. La Congrégation n'est pas la même que celle des Sœurs de SainteMarie de Namur fondées en 1819 par Jérôme Minsart (22, rue du Président, B - 5000 Namur, Belgique).

Nativité de la Sainte-Vierge Le mystère de la Nativité de la Vierge a fait l'objet d'une fête liturgique dans l'Eglise d'Orient dès la fin du vt siècle ; un siècle plus

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tard, la célébration a été adoptée en Occident. Mais le patronage, fréquent pour les Eglises (que l'on pense à tous les pèlerinages à c Notre-Dame de septembre » ), est rare pour les Congrégations religieuses. En France, les Sœurs de la Nativité de la Sainte-Vierge ont été fondées en 1818 à Saint-Germain-en-Laye par Annette Périer, guidée par l'abbé Pourchon, vicaire; la Congrégation s'est unie en 1955 aux Sœurs de Notre-Dame de Namur•.

Nazareth Le nom de la petite ville de Palestine où se sont déroulés la scène de l' Annonciation et le mystère de l'Incarnation, puis la vie cachée de Jésus, au sein de la Sainte Famille, a été adopté par de nombreux monastères, particulièrement dans les Flandres à partir du xm• siècle (mais aussi ailleurs). Plusieurs Congrégations religieuses se sont placées ensuite sous le patronage de Nazareth ; on en trouve en Italie, en Amérique latine, dan les pays de mission, en Allemagne. En France, il y a les Religieuses de Nazareth de Montmirail, fondées en 1825 par Pierre Roger avec le concours de la duchesse de Doudeauville et Elisabeth Rollat ; elles œuvrent aujourd'hui en France, en Italie et dans les pays du Proche-Orient. Elles sont près de 250. Maison généralice : Via Aristofane 41, 1 - 00125 (Acilia) Roma. R. Zeller, Les Dames de Nazareth, Paris, 1944. En Belgique, les Petites Sœurs de Nazareth forment une Fraternité fondée en 1966 dans l'esprit du Père de Foucauld (Cederstraat, 59, B - 9000 Gent, Belgique). Voir : Famille de Nazareth.

Nevers (Sœursde la Charité et de l'lnatructlonchrétienne de) La Congrégation a été fondée en 1680 à Saint-Saulge, en Nivernais, par un moine, Dom Jean-Baptiste de Laveyne, pour le soin des malades et l'éducation des enfants. Les premières religieuses furent formées à l'hôpital de Nevers et émirent leur profession en 1683. La première règle fut approuvée en 1700 par Monseigneur Vallot. L'Institut se réorganisa après la Révolution et se développa considérablement au XIX9siècle. Bernadette Soubirous y entra et y mourut en 1879 sous le nom de Sœur Marie-Bernard.

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L'Institut compte près d'un millier de religieuses. Maison généralice : 34, rue Saint-Gildard, 58000 Nevers. M. Bouix, Coup tf œil historique sur la Congrégation des Sœurs de la Charité et de flnstruction chrétienne, Nevers, 1871 ; on pourra voir aussi les travaux du P. Ravier sur sainte Bernadette.

Niederbronn(Sœurade ou du Très Saint-Sauveur) La Congrégation de Niederbronn qui a porté d'abord le nom de Congrégation des Filles du Divin Rédempteur, a été fondée en 1849 par Elisabeth Eppinger (1814-1867) ; celle-ci avait tenté d'entrer en 1848 chez les Sœurs de la Divine Providence de Ribeauvillé; le but de sa fondation était d'assister les malades pauvres et les pauvres en général en rendant un culte particulier au SacréCœur de Jésus et au saint Cœur de Marie, sous l'invocation de saint Alphonse de Liguori et de sainte Thérèse ; l'influence rédemptoristine se conjugue avec l'influence carmélitaine ; la fondatrice était une mystique, dirigée par l'évêque de Strasbourg lui-même, Monseigneur Raess. La Congrégation a connu un essor remarquable ; elle est présente en de nombreux pays et s'emploie dans les pays de mission. Les sœurs sont 3 700. Maison généralice : Oberbronn, 67110 Niederbronn-les-Bains. L. Cristiani, L'Extatique de Niederbronn, Paris, 1958; A. Richomme, Mère Alphonse-Marie, Paris, 1963.

Notre-Dame Le patronage marial est revendiqué par de nombreuses Congrégations sans référence à un mystère particulier ; parmi celles-ci plusieurs portent le nom de Notre-Dame : les Sœurs tf Amersfoort en Hollande, les Sœurs de Chambriac en France, fondées à Usson-enForez en 1732 ; les Sœurs de Notre-Dame de Chartres, aujourd'hui unies aux Sœurs de Notre-Dame de flmmaculée-Conception de Briouze (fondées au diocèse de Séez en 1822 pour l'éducation des enfants); les Sœurs de Notre-Dame de Clermont, unies en 1928 à celles de Fourvière); les Sœurs de Notre-Dame de Digne, formées en 1969 par l'union de deux Congrégations locales ; les Sœurs tl Eygurande, unies aujourd'hui à celles du Sacré-Cœur de Marie; celles de Saint-Erme unies à la Providence de la Pommeraye• en 1961.

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Au Canada, il y a les Sœurs de Notre-Dame de Chicoutimi, Institut s6culier fondé en 1946, et surtout la grande Congrégation de Notre-Dame. La Belgique a les Sœurs de Notre-Dame de Comines, unies depuis 1954 aux Sœurs de Saint-Charles Borromée; celles de Westrozebeke qui font partie depuis 1957 de la Fédération de la Reine des Ap8tres (voir Maricoles). La plus grande Congrégation est celle des Sœurs de Notre-Dame de Namur•.

Notre-Dame d'Afrique La Congrégation, fondée à Oran en 1890, est maintenant transférée à Toulouse (24, rue des Amidonniers, 31000 Toulouse).

Notre-Dame des Anges Il y a eu deux Congrégations en France sous ce nom ; les Sœurs de Notre-Dame des Anges de Paris, fondées en 1854, qui se sont unies en 1966 aux Dominicaines de la Présentation de Tours• ; et les Sœurs de Notre-Dame des Anges d'AngouMme, dites Sœurs de Puypéroux, unies aux Sœurs de la Sainte-Fami Ile de Bordeaux depuis 1966. En Belgique, les Petites Sœurs de Notre-Dame des Anges ont été fondées en 1928, à Liège (chaussée Vandervelde, Glain 4301 Liège, Belgique). Le titre rappelle la petite église de la Portioncule, chère à saint François d'Assise. Voir Missionnaires de Notre-Dame des Anges.

Notre-Dame Auxlllatrlce Plusieurs Congrégations portent le nom de Marie-Auxiliatrice ; d'autres celui de Notre-Dame Auxiliatrice : par exemple les Sœurs Garde-Malades de Montpellier fondées en 1845, et celles de Rouyn au Canada fondées après la Première Guerre Mondiale dans le nouveau diocèse de Mont-Laurier (1921). Voir Marie-Auxiliatrice; Bon-Secours.

Notre-Dame du Bon-Conaell La dévotion à Notre-Dame du Bon-Conseil s'est développée autour de l'icône de Genazzano (25 kilomètres au sud-est de Rome), vénérée depuis le milieu du XV- si~le en ce lieu. Elle a d'abord été italienne, puis est devenue internationale au xvuf si~le avec la

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diffusion de la Confrérie. Lorsque Monseigneur Labrecque devint év&Jue de Chicoutimi dans la province de Québec en 1892, il créa pour l'enseignement dans les paroisses rurales l'Institut des Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil qui débuta en 1894; il compte aujourd'hui près de 350 religieuses (700, rue Racine, Chicoutimi, Québec, G7H 1V2, Canada); les Sœurs de Notre-Dame du BonConseil de Montréal ont été fondées par Mère Marie Gérin-Lajoie pour l'apostolat social féminin; elles sont au nombre de 150 (665 est Boulevard Gouin, Montréal, Québec, H2C 1A5, Canada). Il existe aussi une Congrégation sous ce nom en Ouganda.

Notre-Dama du Bon-Secours Il y a cinq familles religieuses à porter le nom de Notre-Dame du Bon-Secours, qu'il faut rapprocher du titre de Marie Auxiliatrice ou de Marie Secours des chrétiens. Il existe en France un certain nombre de pèlerinages sous ce nom qui remontent à une haute époque, par exemple Notre-Dame de Bon-Secours à Guingamp, fondée en 1360 par Charles de Blois, le saint duc; à Nancy, NotreDame du Bon-Secours, dite aussi Notre-Dame de Montaigu, a pour origine une chapelle bâtie en 1476 par René d'Anjou ; Notre-Dame de Bon-Secours de Feuquières (Oise) remonte à la fin du xnt siècle et est l'expression de la gratitude du peuple fidèle pour avoir été délivrée d'une épidémie de peste; le pèlerinage de Notre-Dame de Bon-Secours à Rouen a une origine antérieure au xnt siècle. Parmi les Congrégations qui ont choisi ce patronage, il y a les Sœurs de . Notre-Dame du Bon-Secours de Charly (Aisne), fondées en 1829 et unies depuis 1957 aux Saurs de fEnfant-Jésus• de Soissons; les Sœurs de Notre-Dame du Bon-Secours de Clermont-Ferrand, fondées en 1822 et unies en 1955 aux Saurs de la Miséricorde de Sées; celles de Lyon, fondées en 1835 (3, rue Sainte-Hélène, 69002 Lyon); et celles de Troyes, fondées en 1840 par l'abbé Sébastien Millet; elles sont pœsde 275 sœun (11, rue du Cloître Saint-Etienne, 10000 Troyes). Notre-Dama du Calvalra Le but du fondateur, Pierre Bonhomme, en 1833, était de subvenir aux besoins paroissiaux en particulier pour l'éducation des jeunes et l'assistance aux malades à domicile. La règle primitive qu'il a 175

donnée aux Sœurs est une adaptation de celle des lésuitu. La Congrégation a aujourd'hui deux provinces (France et Brésil) et une sous-province en Argentine. Elle compte environ 300 religieuses. Maison généralice: 33, avenue Louis-Mazet, 46500 Gramat.

Notre-Dame de Charité du Refuge C'est le nom de l'Ordre religieux féminin fondé en 1651 par saint Jean Eudes, sous l'autorité de l'évêque de Bayeux, qui fut approuvé par le pape Alexandre VII en 1666. La première maison fut ouverte à Caen dès 1641 à l'intention des jeunes et des femmes qui avaient vécu en état de péché ; la base de la vie religieuse est la Règle de saint Augustin. Pour former les premières religieuses, le Père Eudes obtint le concours de quelques Visitandines, notamment de la Mère Françoise-Marguerite Patin. La diffusion de l'Ordre avant la Révolution se fit dans les provinces de l'Ouest; l'essor reprit lentement d'abord après le Concordat; après le milieu du siècle, la cadence devint plus rapide : l'Ordre ayant fait alors ses premières fondations à l'étranger. Depuis le Concile, l'orientation est plus franchement apostolique. L'Institut compte un millier de religieuses regroupées par pays ou régions. La Congrégation du Bon-Pasteur d'Angers• est issue du Refuge. Maison généralice : 3, rue de la Source, Longpont-sur-Orge, 91130 Montlhéry. J.-M. Ory, Les originu de Notre-Dame de Charité, Abbeville, 1981 ; G. Goyau, Trois siècles au service des 4mes, Paris 1942; P. Milcent, Un artisan du renouveau chrétien au XVIr siècle, saint Jean Eudes, Paris, 1985.

Notre-Dame de Charité Sous le patronage choisi par saint Jean Eudes, sont nées également plusieurs Congrégations : celle de Bayeux, pour l'éducation des enfants pauvres (le siège est à Saint-Vigor-le-Grand), celle de Rouen, pour le soin de l'Hôpital-Général de Rouen, celle de Lisieux, dans le même but.

Notre-Dame de la Compaaalon La dévotion à Notre-Dame de Pitié, Notre-Dame recevant son Fils que l'on a descendu de la Croix, s'est développée considérablement

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à la fin du Moyen Age comme en témoignent le grand nombre des représentations de la Piéta de cette époque. Au xix- si~le, plusieurs Congrégations se sont placées sous la protection de Notre-Dame de la Compassion : les sœurs de Marseille, fondées en 1843 par le Père Barthès, un jésuite (36, allée de la Compassion, 13012 Marseille); les sœurs de Toulouse, fondées par le chanoine Garrigou et Jeanne-Marie Desclaux, qui sont aujourd'hui près de 500 (2, rue Déville, 31000 Toulouse); les sœurs de Villersexel dont l'origine remonte au XVIIf si~le, et qui sont aujourd'hui 250 (Hermitage, 70110 Villersexel).

Notre-Dame des Douleurs (FIiies de) Cette Congrégation a été fondée en 1866 à Tarbes par Madame Marie Saint-Frai, devenue Mère Jean-Baptiste. La première approbation fut donnée par Monseigneur Laurence en 1869 ; Monseigneur Ribes rédigea les Constitutions. Les Sœurs s'occupent des vieillards pauvres, des abandonnés, des malades, et se font apôtres de la dévotion à Notre-Dame des Douleurs. Elles sont environ 150 en six pays (dont le Proche-Orient). Maison généralice: 2, rue Marie-Saint-Frai, 65000 Tarbes. A la dévotion de Notre-Dame des Douleurs, il faut rattacher celle de Notre-Dame de la Croix : c'est le titre des Sœurs de Saint-Marcellin qui sont une centaine (Murinais, 38160 Saint-Marcellin). Voir Croix ; Sainte-Croix.

Notre-Dame d'Espérance Cette famHle monastique sous la Règle de saint Benoît, s'inspirant de l'esprit du Père Charles de Foucauld, a été fondée en 1967 par Dom Guilluy, de l'abbaye de Wisques; son but est de permettre à des malades et handicapés de vivre la vie monastique. Il y a six maisons. Maison principale: Croixrault, 80290 Poix-de-Picardie.

Notre-Dame de la Fldéllté Congrégation fondée en 1831 à la Délivrande par Mademoiselle Le Forestier d'Osseville pour l'enseignement et les œuvres (14440 Douvres-la-Délivrande).

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Notre-Dame de la Joie Institut séculier fondé au dioœse de Tournai en 1965 par ArmilleMarie Museur ; il est composé principalement de malades et d'handicapés; d'autres groupes s'y rattachent: Notre-Dame de la Sérénité, Notre-Dame du Sourire, Notre-Dame de la Confiance. L'Institut est implanté en France, en Belgique et en Afrique francophone. Siige : 22, rue Saint-Pierre, B - 6554 La Buissi~ (Belgique).

Notre-Dame de la Merci Il existe plusieurs Congrégations portant ce titre ; en France, les Sœurs de Notre-Dame de la Merci ont été fondées par Elisabeth Bacq, avec l'aide de Monseigneur Lavigerie. En 1884, celle-ci fit une fondation en Afrique et obtint l'agrégation aux Pires de la Merci (Mercédaires*) en 1887. Aujourd'hui, l'Institut compte environ 500 membres et est présent en France, en Belgique, en Italie, en Algérie, aux Etats-Unis, au Chili, en Israël et en Inde. Maison généralice: Via Ostriana, 22, I - 00199 Roma. P. Thône, La vie et fœuvre de mire Thérùe de Jésus, fondatrice des Sœurs de Notre-Dame de la Merci, Avignon, 1954. Notre-Dame de la Miséricorde Plusieurs Congrégations de religieuses ont porté ce nom. H. Bremond a fait connaître la fondation faite sous ce nom en Provence par le Père Yvan et Marie-Madeleine Martin. Parmi les Congrégations actuellement existantes, il y a les Sœurs de Notre-Dame de la Miséricorde de Laval, fondées en 1818 par Thérèse Rondeau (27, rue du Paradis, S3017 Laval), et les Sœurs du même nom de Maines, en Belgique, fondées en 1844 par Victor Scheppers. Notre-Dame de la Mlaérlcorde (Frères de) L'Institut a été fondé à Malines en 1839 par Monseigneur Sheppers, pour s'occuper des jeunes détenus et tenter leur réhabilitation. L'Institut fut amené trm vite à s'implanter dans la Rome pontificale où Pie IX réserva aux Frères le meilleur accueil. Par la suite, les activités apostoliques ont été élargies. La Congrégation compte près de 250 membres. Maison généralice : Via Bogliasco, 34, I - 00163 Roma. 178

Notre-Dame du Mont-Cannai La relation au Tiers-Ordre Carmélitain• est évidente chez les Congrégations portant ce titre; celle d'Avranches a été fondée en 1702 pour l'instruction des enfants et le service des malades ; elle a près de 200 membres (9, rue Brémesnil, 50300 Avranches); celle de Lacombe en Louisiane est née à Tours en 1824, son histoire est liée aux origines de la Communauté de Saint-Martin de Bourgueil; celle de Luxembourg a été approuvée pour la première fois en 1872 ; elle compte près de 200 religieuses (32, rue Sainte-Zithe, Luxembourg, Grand-Duché). Le grand Ordre militaire dit de Saint-Lazare portait le nom de Notre-Dame du Mont-Carmel. Voir Carma.

Notre-Dame de l'Offrande C'est le nom d'un Institut séculier f~minin né de c Fraternité catholique des malades et handicapés » fondée en 1945 par Monseigneur Henri François; Notre-Dame de l'Offrande est née à Verdun en 1953 et approuvée comme Institut séculier en 1976. Siège : Notre-Dame de l'Offrande, 49, rue Saint-Sauveur, 55100 Verdun.

Notre-Dame du Perpétuel-Secours L'icône byzantine qui porte ce nom est probablement du xm• siècle ; elle a été apportée à Rome au XV-siècle par un marchand et léguée par lui à l'église de Saint-Matthieu, une église desservie par les Ermites de saint Augustin• ; l'église fut détruite en 1812 et l'icône disparut; mais elle fut retrouvée providentiellement vers 1864 et exposée à Sainte-Marie in Posterula, puis transférée en 1865 à l'église Saint-Alphonse. La dévotion fut ensuite largement diffusée par les Rédemptoristes. Il existe plusieurs Congrégations religieuses sous ce titre ; celle des Sœurs de Courtrai a fusionné avec les Sœurs de Notre-Dame du Bon-Secours•; celle de Saint-Damien de Bellechasse, au Canada, a été fondée en 1892 pour l'éducation des enfants, le soin des vieillards et des orphelins ; elle compte près de 700 membres (155 Commerciale Saint-Damien-de-Bellechasse, Québec, GOR 2YO); d'autres Congrégations existent en Amérique latine ou dans les pays de miuion.

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Notre-Dame Reine du Clergé (Servantea de) Congrégation de droit diocésain, fondée en 1929 au diocèse de Rimouski (Lac-au-Saumon) par l'abbé Alexandre Bouillon et MarieAnne Ouellet; l'approbation a été accordée par Monseigneur Courchesne en 1936 ; le but est le service des prêtres et des personnes âgées. La Congrégation a des maisons aux Etats-Unis. Maison généralice : Lac-au-Saumon, Province de Québec (Canada). Jeanne Roy, Il veut que je marche: Marie-Anne Ouellet, 1871-1966, Lac-au-Saumon, 1968 ; it., Un pauvre de Yahveh, Alexandre Bouillon, 1873-1942, Lac-au-Saumon, 1953.

Notre-Dame du Sacré-Cœur La dévotion à Notre-Dame du Sacré-Cœur est née à Issoudun en 1859 autour de la basilique construite par le Père Chevalier, fondateur des Missionnaires du Sacré-Cœur de Jésus (Issoudun). Plusieurs Congrégations ont adopté ce titre : les Sœurs de Moncton, au Nouveau-Brunswick (Canada), fondées en 1924 par Suzanne Cyr (plus de 300 membres); les Sœurs de Montmartre ont fusionné avec les Franciscaines de Seillon en 1966 ; il y a aussi des Congrégations en Allemagne et en Italie. Voir Sacré-Cœur.

Notre-Dame du Saint-Rosaire La fête de Notre-Dame du Rosaire a été créée par le pape Grégoire XIII en 1573 en action de grâces pour la victoire navale de Lépante. Elle est devenue universelle en 1716 à la suite de la victoire de Corfou. Il y a plusieurs Congrégations sous ce titre : celles des Sœurs de Pont-de-Beauvoisin, fondées en 1832 au diocèse de Grenoble, elles sont 150 (couvent du Saint-Rosaire, 38480 Pont-deBeauvoisin); celles de Rimouski, fondées en Gaspésie (Canada) en 1875, qui compte près de 700 membres (375, rue Lasalle, Rimouski (Québec) G5L 3V6).

Notre-Dame du Sourire C'est le nom d'une Congrégation en formation, fondée en 1954 à Montréal par Sœur Rose-Aimée Lajoie, en s'inspirant de la spiritualité de Saint-Thérèse de l'Enfant-Jésus ; elles sont contemplatives.

Notre-Dame du Travall C'est un Institut séculier féminin fondé en 1917 pour l'extension du règne de Dieu dans le monde par l'apostolat social; les origines en remontent à l'année 1900; l'initiatrice en est Madame Rochebillard, sous la direction d'un Jésuite, le Père Eymieu. La source d'inspiration est !'Encyclique Rerum Novarum. La spiritualité est ignatienne. L'Institut compte plus de 100 membres en divers pays. Siège : Association c Développement et Promotion >, 31, rue de Constantinople, 75008 Paris. Notre-Dame de VIe Cet Institut séculier tire son nom de son lieu d'origine: Notre-Damede-Vie près de Vénasque; son fondateur est un Carme, le Père Eugène de l'Enfant-Jésus. En 1929, il vit venir à lui au Petit-Castelet, près de Tarascon, un groupe de professeurs désireux d'avancer dans la voie de la prière; l'initiation qu'il leur donna a fait l'objet d'un livre : Je veux voir Dieu; en 1932, le groupe s'installa à Notre-Dame-de-Vie avec la permission de l'archevêque d'Avignon. En 1937, le Saint-Siège en fait une Fraternité spéciale du TiersOrdre Carmélitain•. Il fut approuvé comme 1nstitut séculier en 1948 ; sa branche féminine est répandue partout dans le monde ; il y a aussi une branche sacerdotale et une branche masculine. Les membres sont ou nombre de 500. Siège: Notre-Dame de Vie, Vénasque, 84210 Pernes-les-Fontaines. R. Règue, Père Marie-Eugène de rEnfant-/ésus, maître spirituel pour notre temps, Vénasque, 1978. Novice Avant d'être admis à prononcer ses vœux ou ses promesses et d'être agrégé à la Fami11ereligieuse, le candidat, à la vie consacrée, passe par divers temps de probation ; celui qui précède immédiatement le premier engagement est appelé noviciat. Il s'agit pour lui de faire l'expérience du genre de vie de l'Institut, de s'imprégner de son esprit et de montrer concrètement qu'il est capable de faire par la suite un bon religieux. Le novice est placé sous la conduite d'un maître éprouvé, appelé maître des novices• (ou directeur de formation). Le temps de noviciat est consacré au plein discernement 181

de la vocation et à la préparation de l'avenir. Ce sont d'abord les novices eux-mêmes qui sont responsables de leur formation; ils se mettent en mesure de répondre à leur vocation et de prouver que celle-ci est authentique.

Noviciat Le noviciat, comme temps de préparation et de formation, n'est pas apparu dès l'origine de la vie religieuse; c'est la Règle de saint Benoit qui, la première, en fait une institution; elle en fixe la durée à un an : ce qui est devenu par la suite le droit commun ; mais on demande souvent aujourd'hui deux ans dans le droit particulier des Instituts. Le noviciat se fait dans une maison particulière ou maison de formation, ou au sein d'un groupe particulier, placé sous la direction du maître des novices•. Le temps des douze mois requis par le droit commun porte sur la période de formation dans la maison même de noviciat; il peut y avoir, outre ce temps, des stages dans d'autres maisons de l'Institut. Mais une absence de trois mois, continus ou non, rendrait invalide le noviciat. Le temps de noviciat est réservé à la préparation directe à la vie religieuse par la prière, la méditation, l'enseignement, l'étude; il exclut donc les autres formes d'études ou les emplois ne contribuant pas directement à cette formation. A la fin du noviciat, le candidat est admis à la profession ou renvoyé ; dans le cas où un doute subsiste, le noviciat peut être prolongé, mais non au-delà de six mois.

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Obéissance Selon l'enseignement de Vatican II, «Parla profession d'obéissance, les religieux font l'offrande totale de leur volonté personnelle, comme un sacrifice d'eux-mêmes à Dieu, et par là ils s'unissent plus fermement et plus sûrement à la divine volonté de salut » (Perf. carit. 14). A l'image du Christ, obéissant au Père jusqu'à la mort sur la Croix, les religieux se font obéissants et s'engagent à l'être par un vœu particulier. Cette obéissance a pour but de les affranchir d'euxmêmes et de leur égoïsme et de les rendre parfaitement disponibles à Dieu, dociles à l'Esprit-Saint et libres toujours de lui répondre sans hésitation. Elle est elle-même un fruit de l'Esprit-Saint. Comme elle assimile le religieux au Christ et au mystère de sa mort et de sa croix, elle a une relation immédiate au salut du monde; par elle, le religieux participe à l'œuvre de rédemption et à l'expansion victorieuse du royaume de Dieu. Ceux qui se consacrent entièrement à Dieu s'engagent à mettre tout leur être à la disposition de Dieu, en toute occasion où se manifeste sa volonté; l'obéissance est une forme indispensable de l'amour filial vis-à-vis du Père.

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L'obéissance requiert une application de toutes c les ressources de l'intelligence et de la volonté, les dons de la nature et de la grâce, à l'exécution des ordres et à l'accomplissement des tâches confiées». Elle ne diminue pas la personne; elle l'élève à un plus haut degré de liberté; les renoncements qu'elle comporte permettent un dépassement qui dilate l'esprit et le cœur et épanouit l'amour authentique de Dieu qui est sa fin. c Le conseil évangélique d'obéissance, assumé en esprit de foi et d'amour à la suite du Christ obéissant jusqu'à la mort, oblige à la soumission de la volonté aux supérieurs légitimes qui tiennent la place de Dieu, lorsqu'ils commandent suivant leurs propres constitutions» (Code de droit canonique, can. 601). Chaque fami11ereligieuse a sa manière propre d'envisager l'obéissance et de la spécifier, mais l'obéissance comme telle est une composante essentielle de la vie religieuse. Un des premiers témoignages d'un vœu• formel d'obéissance est donné par Sulpice Sévère dans ses Dialogues sur saint Martin (Dial. 1, 19).

Oblat Le terme a d'abord été appliqué aux enfants que leurs parents offraient aux monastères ; un chapitre leur est consacré dans la Règle de saint Benoît. ms le vit siècle, divers documents mentionnent la présence de séculiers dans les monastères, qui partagent à des degrés divers la vie des moines et portent même fréquemment l'habit, mais sans se lier par la profession monastique. A partir du xi- siècle, le nom d'Oblat est donné non seulement aux enfants, mais aussi à des adultes qui font don de leurs biens à un monastère (en tout et en partie) et prononcent entre les mains de l'abbé une promesse d'obéissance. Aujourd'hui, certaines Congrégations religieuses portent le nom d'Oblats, parce qu'il « s'offrent » à Dieu ou à Dieu par Notre-Dame, ou par un saint dont ils ont adopté le patronage. Dans les monastères, il y a aussi des religieux qui portent le nom d'Oblats parce qu'ils partagent la vie des moines sans se lier par une profession• proprement dite ; ce sont les Oblats réguliers. D'autres Ordres• ou Congrégations• ont des Oblats vivant dans le monde, ou Oblats séculiers, qui présentent quelque analogie avec les membres des Tiers-Ordres• Franciscain•, Dominicain•, Carmélitain• •.•

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Oblats et Oblataa Bénédictins Il existe en France et dans les pays francophones plusieurs Congrégations vivant selon la Règle de saint Benoît, mais ne sont ni moines ni moniales, bien que leurs membres prononcent des vœux perpétuels, proprement religieux. Il y a la Congrégation des Servantes des Pauvres d'Angers•,· les Oblates bénédictines de saint Jean, fondées à Albi en 1886 par l'abbé Colombier; les Oblates séculières de Saint-Benoît des Thibaudières (Charente) mènent une vie contemplative en commun, mais en-dehors de toute forme canonique reconnue ; aux Oblates d'Albi correspond une Congrégation cléricale de droit diocésain, fondée en 1918.

Oblataa de Béthanie Elles ont été fondées par l'abbé Prévost pour l'aide aux prêtres en difficulté, avec l'aide de la Fraternité sacerdotale. La fondation remonte à 1901, mais ne fut approuvée par !'Ordinaire qu'en 1939 et érigée en Congrégation diocésaine. Le principal apostolat est la prière d'adoration devant le Saint-Sacrement pour la sanctification des prêtres. Il y a plus de cent membres en cinq pays. Maison généralice : 981, avenue Murray, Québec, GlS 3B4 (Canada). Voir Béthanie.

Oblataa du Cœur de Jésua La fondation a été faite à Montluçon en 1874 par Louise-Thérèse de Montaignac de Chauvence et approuvée par Rome en 1881. Les activités sont multiples : éducation des jeunes, enseignement religieux, assistance aux jeunes travailleurs, dispensaires, travaux pour les églises pauvres ... La Congrégation s'est développée en France, au Portugal, en Belgique, en Amérique Centrale, aux U.S.A., en Pologne et en Afrique. Elle compte près de 400 membres. Maison généralice : 8, rue de la Croix-Verte, B.P. 64, 03104 Moulins. Voir Sacré-Cœur.

Oblataa da l'Eucharlstla Il existe plusieurs Congrégations sous ce nom dont les Oblates fondées à Saint-Germain-en-Laye en 1932 par Marie-Madeleine de

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Maury ; elles sont contemplatives ; l'Institut compte plus de soixante membres. Maison : 18 bis, boulevard Richelieu, 92500 Rueil-Malmaison. Voir Saint-Sacrement.

Oblates marlales La fondation remonte à l'année 1949; elle est due au Pm Balastrier, religieux de Saint-Vincent-de-Paul. Les buts apostoliques sont diversifiés : formation des jeunes, institutions parascolaires, œuvre caritative, prière pour les prêtres ; c foyers marials >. Il y a trois catégories de membres : les orantes, les résidentes, les séculières. Maison centrale : 9, rue du Docteur-Plichon, 94000 Créteil.

Oblates de Saint-Françoisde Sales Cette Congrégation enseignante, qui se propose aussi de veiller à la protection des jeunes travailleurs, a été fondée en 1866 à Troyes par le chapelain de la Visitation, l'abbé Louis Brisson, avec l'aide de Léonie Aviat. L'approbation pontificale est venue en 1872. Aujourd'hui, l'Institut est présent en Europe occidentale, aux U.S.A., en Amérique latine, en Afrique du sud. Il compte près de 500 membres. Maison généralice: 10, rue des Terrasses, 10000 Troyes. Voir Oblats de Saint-François de Sales.

Oblates de Sainte-Thérèsede l'Enfant-Jésus C'est le Père Martin qui a fondé cette Congrégation eu Vendée en 1924, à Chaillé-les-Marais, avec l'aide de Béatrice Douillard. L'approbation pontificale a été accordée en 1965. Le but est de vivre de l'esprit de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, au service du pèlerinage de Lisieux, des prêtres et des séminaires, dans l'aide paroissiale et missionnaire. L'Institut a fait des fondations en Afrique; il compte plus de 300 religeuses. Maison généralice: 14, rue Bicoquet, 14000 Caen.

Oblats de Marle-Immaculéeou Ml8SlonnalreaOblats Ils ont été fondés en Provence en janvier 1806 par le bienheureux Eugène de Mazenod (1782-1861) pour les mïsùons

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populaires; aussi, se sont-ils voués à l'évangélisation des pauvres, soit en pays déjà chrétiens, soit en pays de mission. Dès les origines, ils ont pris en charge de nombreux pèlerinages à NotreDame : en France, L'Osier, Lumières, Bon-Secoun, Sion, Talence, Benoîte-Vaux, Neuvizy, Peygaude, Cotignac. Après bien des difficultés et des tracasseries, dues à la situation française, la Congrégation a été approuvée par Léon XIlI le 17 février 1826. En 1841, Monseigneur Bourget, évêque de Montréal passant à Marseille, demanda à l'évêque, Monseigneur de Maze.. nod, quelques-uns de ses religieux pour son diocèse. Ce fut le commencement d'un grand développement de la Congrégation, et de son épopée missionnaire, puisque dès 1845, les Oblats sont présents dans l'Ouest Canadien à Saint-Boniface. En 1849, de France, ils partent pour le Texas; ils sont en Afrique l'année suivante. La Congrégation comptait 1 500 membres en 1900 ; elle avait doublé en nombre vingt-cinq ans plus tard ; elle a compté jusqu'à 7 630 membres en 1966 (dont 5 360 prêtres). Le fléchissement a été sensible depuis, mais les Oblats sont encore près de 6000. Maison généralice : Via Aurelia, 290, I - 00165 Roma. F. Veuillot, Les Oblats de Marie-Immaculée, Paris, 1946. Il y a eu deux Congrégation d'Oblates de Marie-Immaculée, l'une fondée à Notre-Dame de l'Osier par un Père Oblat en 1838, aujourd'hui unie à la Congrégation de la Sainte-Famille de Bordeaux; et une Congrégation marseillaise approuvée par Monseigneur de Mazenod en 1852 (5, traverse Antoine-Pons, 13004 Marseille). Voir Missionnaires Oblates du Sacré-Cœur et de Marie-Immaculée.

Oblats de Saint-François de Sales La Congrégation a été fondée en 1871 à Troyes par l'abbé Brisson, à la suggestion de la vénérable Mère Marie-Françoise Chappuis, pour répondre à un désir non réalisé de saint François de Sales de fonder une société de prêtres vivant du même esprit que la Visitation. L'Institut se diffusa d'abord en France, puis en Grèce à partir de 1889 ; il avait dès 1884 accepté d'assumer un travail missionnaire en Afrique du Sud; l'implantation en Amérique du Nord et en Amérique du Sud date des mêmes années. Les Oblats ont mainte-

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nant une soixantaine de maisons et comptent pres d'un millier de membres. Maison généralice: Via Dandolo, 49, I - 001S3 Roma. P. Dufour, Les Oblats de saint François de Sales, Paris, 1933. Voir Saint-François de Sales; Oblates de Saint-François de Sales; Missionnaires de Saint-François de Sales.

Oblats de la Vierge Marle La Congrégation a été fondée en 1816 à Carignano, près de Turin, par le Père Lanteri. Dès 1837, les Pères ont accepté de participer aux missions de Birmanie : la Congrégation était principalement italienne : elle a pris récemment une dimension internationale ; son développement actuel est assez remarquable. Maison généralice : Clivo Argentario, 1, I - 00186 Roma. Oeuvre de Saint-Paul Congrégation religieuse fondée à Fribourg, en Suisse, pour l'apostolat de la presse, en 1873, par le chanoine Schorderet; l'érection canonique date seulement de 1931. Maison généralice : 38, avenue de Pérolles, CH - 1700 Fribourg (Suisse). Oeuvre Saint-Pierre Canisius C'est une Congrégation assez semblable à l'Œuvre Saint-Paul, suscitée aussi à Fribourg en 1898 pour le même type d'apostolat, par le chanoine Kleiser, mais orienté plutôt vers la langue allemande. Maison généralice : 6, rue Jolimont, CH - 1701 Fribourg (Suisse). Opus Del La société sacerdotale de la Sainte-Croix et Opus Dei a été fondée à Madrid, le 2 octobre 1928 par José-Maria Escriva de Balaguer (t 1975), dont le procès de béatification est en cours. C'est aussi le premier Institut séculier de droit pontifical à avoir été approuvé en 1947, juste après la promulgation de la Constitution apostolique qui leur donnait un statut dans l'Eglise. Le but est de propager l'esprit chrétien et évangélique dans toutes les classes de la société 188

civile, spécialement dans les classes dirigeantes et les intellectuels, au-delà même des frontières visibles de l'Eglise. C'est une des grandes réalisations ecclésiales de l'époque contemporaine ; l'institution qui compte plusieurs cercles concentriques, groupe aujourd'hui plus de 70 000 membres dont 1 200 sont prêtres, et il est implanté dans tous les pays. Le nombre des ordinations annuelles atteint 70, et l'Institut compte environ 400 séminaristes. Tous les membres de l'Institut, prêtres ou laïques, reçoivent une formation philosophique et théologique approfondie, en continuant à exercer leur profession. Siige : Viale Bruno Buozzi, 73, I - 00197 Roma. J.-J. Thierry, L'Opus Dei, mythe et réalité, Paris, 1973 ; Fr. Gondrand, Au pas de Dieu, Jose-Maria Escriva de Balaguer, fondateur de rOpus Dei, Paris, 1982; D. Le Tourneau, L'Opus Dei, coll. c Que sais-je? >, Paris, P.U.F., 1984.

Oratoire L'Oratoire est la première des Sociétés de Vie commune sacerdotale, sans vœux, fondée par saint Philippe de Neri à Rome et institué par une bulle de Grégoire XIlI en 1575. Les origines en remontent au moins à l'année 1564 : le grand moyen d'apostolat pour la sanctification du clergé et du peuple romain est alors constitué par des réunions originales, comprenant prédications, prières, musique, chants, l' c Oratorio > ; le groupe des prêtres qui l'animent garde le nom d'Oratoire ; à partir de 1564, ceux-ci vivent en commun, mais sans prononcer de vœux. Des fondations sont faites à Naples, à Milan, en Italie, en Provence, qui conservent leur pleine autonomie. L'Oratoire de France est né à l'initiative de Pierre de Bérulle, qui songeait dès 1601 à la création d'une Société de prêtres qui annonceraient c à toute la terre les desseins de Jésus-Christ>. Le premier noyau se réunit à Paris en 1611 autour de lui ; mais le véritable organisateur de la Congrégation fut le Père de Condren qui rédigea les Constitutions. Comme dans l'Oratoire de saint Philippe de Neri, il n'y a pas de vœux ; il y a une année de noviciat ; l'incorporation à la société se fait après trois années de ministère sacerdotal. La nouvelle Société se développa considérablement au xvif siècle ; elle compta 7 50 membres en 78 maisons : elle assuma des fonctions

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d'enseignement, de prédication, des missions, l'animation de pèlerinages. Dissous à la Révolution, après avoir donné des gages importants au Jansénisme, puis au philosophisme, et même fourni des cadres à la Révolution, l'Oratoire fut relevé en 1852 par les Pères Pétetot et Gratry. Il compte aujourd'hui une centaine de membres

en France. Maison généralice: 15, rue de Vaugirard, 75006 Paris. M. Leherpeur, L'Oratoire de France, Paris, 1926; A. George, L'Oratoire, Paris, 1928; P. Cochais, Bérulle et fEcole française, Paris, 1963.

Ordre Le mot a connu une longue évolution avant d'en venir à une famine religieuse ; l'idée première est celle de c disposition ordonnée » ; saint Benoît, dans sa Règle, utilise le mot pour parler de la place et du rang des moines dans la communauté; le terme a servi aussi très tôt à désigner la manière de célébrer la liturgie.

Ordo Ordo a ensuite désigné une façon de vivre, un type d'existence;

.on a parlé des c trois Ordres » dans la société féodale : les c priants », les c combattants», les c travaillants >, qui se sont survécus dans les trois ordres de la société d' Ancien Régime : clergé, noblesse, tiers-état. Dans la vie religieuse, ordo a désigné le mode de vie, les coutumes et règles suivies par un monastère ou un groupe de monastères; puis il en est venu à désigner l'ensemble des monas~ qui se conformaient au même type de vie, et dans la mesure où ces monastères étaient unis par des institutions communes de gouvernement, ordo a désigné la famine religieuse ainsi constituée. On l'a réservé à un certain nombre de famines religieuses plus anciennes, généralement antérieures au Concile de Trente, celles nées depuis ayant reçu de préférence le nom de Congrégations•.

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Pain de VIe En 1976, deux jeunes ménages convertis s'engagent dans une forme de vie religieuse, menée en fraternité, d'abord à Evreux, puis à L'Aigle, et enfin à Sommervieu dans l'ancien séminaire où Monseigneur Badré, évêque de Bayeux, les accueillit. La vie est marquée par la pauvreté et la chasteté, soit dans la vie familiale, soit dans le célibat ; l'accent est mis sur l'adoration, la conversion, l'attention aux petits et aux marginaux. A côté des fraternités (Sommervieu, Lisieux, Plemet, Paris), il y a les Compagnons et la Communauté du Sang der Alliance. Maison centrale: 21, rue Saint-Pierre, Sommervieu, 14400 Bayeux. J.-C. Didelot, Ils fondent le Pain de Vie, Famille chrétienne, n° 369, 7 février 1985, p. 25-27. Paramé (Sœurs des Saints Cœurs de Jésus et de Marle de) Leur fondatrice, Amélie Fristel (1798-1866) fut membre du TiersOrdre Eudiste•, et c'est avec d'autres Tertiaires qu'elle ouvrit une maison de Providence• et un bureau de charité ; pendant près de vingt-cinq ans, la Société du Cœur de la Mère Admirable servit de berceau à l'œuvre, avant la fondation de la Congrégation proprement dite en 1853. La famille religieuse s'est implantée aux Pays-Bas et au Canada. Elle compte plus de 500 religieuses.

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Maison gh1'ralice : No~Dame

des Chênes, B.P. 28, 35404

Param.6. A. Leroy, Mère Amélie Fristel, Paris, 1967. Voir Saints-Cœurs de Jlsus et de Marie.

Paulonlstea La vie de Paul Francisco Danei, devenu Paul de Croix (t 1775), présente, en plein XVIIf si~le, des ressemblances avec celle de saint François d'Assise ; il fonda les c clercs déchaux de la Très Sainte Croix et de la Passion», sur le mont Argentario en Toscane, plà d'Orbetello (1737) ; la R~gle fut approuvée en 1741 ; les freres s'engagent à propager la dévotion à la Passion du Christ. Leur apostolat est celui des missions populaires et des retraites. Le fondateur créa aussi des Moniales Passionistes avec Marie-Agnès Grazi; le premier monastère est celui de Cometo di Tarquinia au dioœse de Viterbe (1759). Au début du xix- si~le, les Passionistes n'ont pas encore dépassé de beaucoup la centaine, mais ils se sont ensuite développés considérablement au cours du xix- si~le ; ils ont encore triplé en nombre au XX-si~le et atteint le nombre de près de 4 000 en 1970; depuis, le fléchissement de l'effectif s'est fait sentir. Ils sont répartis en plus de 20 provinces. Les moniales ont quelques monastères en pays francophones. Maison glnéralice : Piazza santi Giovanni e Paolo, 13, I - 00184 Roma. S. Breton, Mystique de la Passion. Etude sur la doctrine spirituelle de saint Paul de la Croix, Tournai, 1962.

Pauvrat6 Il existe dans l'Evangile un épisode très significatif où Jésus invite un jeune homme riche, désireux d'une vie plus parfaite, à abandonner tous ses biens et à le suivre (Mt. 19, 21) ; les Apôtres qui n'étaient pas riches avaient fait de même, comme en témoigne saint Pierre (Mc. 10, 28) ; le Christ lui-même a mené une vie pauvre sur terre, aussi bien à Nazareth que dans son ministère de trois années. La pauvreté volontaire se justifie par le désir de suivre le Christ et de s'attacher uniquement à lui, de partager la condition de celui qui c de riche qu'il était s'est fait pauvre pour nous, afin de nous enrichir par sa pauvreté » (2 Co. 8, 9).

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Le renoncement aux biens terrestres a pour but de libérer le religieux de toute attache qui l'empêche de faire de Dieu son unique préoccupation, c'est pourquoi le type de pauvreté qu'il recherchera ne sera pas nécessairement la pauvreté matérielle absolue, le dénuement, la misère, mais celle qui le détache le plus des biens matériels et l'attache le plus à Dieu. La pauvreté a été conçue de façon assez différente selon les famiUes religieuses, les époques, et le charisme propre de chaque fondateur, conduit par l'Esprit de Dieu : mise en commun des biens, désappropriation personnelle totale, partage de la condition des pauvres, mendicité, renoncement même à la sollicitation d'aumônes, travail des mains, etc. Le Code de droit canonique, écho des décrets conciliaires de Vatican-Il, se contente de rappeler que c le conseil évangélique de pauvreté... comporte, en plus d'une vie pauvre en fait et en esprit, laborieuse et sobre, étrang~re aux richesses de la terre, la dépendance et la limitation dans l'usage et la disposition des biens selon le droit propre de chaque Institut >.

Pauvres Servantes, Pauvres Sœura, Pauvres FIiies Le titre officiel des Clarisses• est celui de Pauvres Dames de sainte Claire, mettant l'accent à la fois sur la pauvreté et sur l'humilité; de nombreuses famines religieuses ont adopté le titre de Pauvres ; mais elles n'ont pas nécessairement de lien avec la fami11eFranciscaine•. Parmi elles, ont peut citer en France les Pauvres Filles de Jésus, fondées à Massac au dioœse d'Albi en 1857 par l'abbé Siméon Roucou, curé du lieu ; le chapitre général de 1981 a supprimé le titre de c pauvre>. La Congrégation compte environ 250 religieuses et a de nombreuses missions (Massac, Séran, 81500 Lavaur). En Belgique, il y a les Pauvres Sœurs de Moru, issues d'un antique béguinage au xiv- si~le, et fondées en 1350 par Béatrice Dupons (rue de Bertaimont, 24, B - 7000 Mons, Belgique).

P6nltentaa De nombreux monastm'es ont été créés d~ le Moyen Age pour les femmes repentantes aprm une vie de désordre ou de simples écarts. Robert d'Abrissel, à Fontevraud, créa le monast~ de Sainte-Mariede Filles-Dieu, dont la Madeleine à leur intention. Les monas~

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trace demeure dans les villes anciennes sous la forme de noms de rues, ont été souvent des monastères de Pénitentes. Au XVIf siècle,

dans le sillage de saint Jean Eudes furent créés des Refuges•. Mais toutes les Congrégations de Pénitentes ne sont pas nécessairement nées de cette manière. Saint François d'Assise a prêché la Pénitence, et d'autres après lui. Les Pénitentes Hospitalières de Opbrakel, au diocèse de Gand en Belgique, sont d'inspiration franciscaine. De mame les Pénitentes Récollettes de Limbourg sont issues d'un mouvement de réforme franciscain qui se développa dans les Pays-Bas et les pays voisins au XVIf siècle, jusqu'à compter une quarantaine de

maisons.

Pères Blanca(Sociétédes Mlaslonnalread'Afrique) La grande famillf! des missionnaires d'Afrique, dits Pères Blancs, a été fondée en 1868 à Alger par Monseigneur Lavigerie qui en était alors archevêque, et qui venait d'être nommé délégué apostolique pour le Sahara et le Soudan. Les premiers postulants revêtirent l'habit blanc le 2 février 1869 dans la basilique de Notre-Dame. d'Afrique. Les Pères Jésuites furent chargés de la première formation des missionnaires. Le but était l'établissement du christianisme sur le continent africain. Six ans après sa fondation, la Société comptait déjà une centaine de membres et avait commencé à évangéliser le Sahara et la Kabylie. L'échec des missions en pays musulman incita la Société à pénétrer dans les pays qui s'ouvraient à l'apostolat, et d'abord l'Afrique de la région des Grands Lacs. La famine religieuse compte près de 3 000 membres. Maison géniralice: Via Aurelia, 269, I - 00165 Roma. J. Perraudin, Lavigerie, ses principes missionnaires, Fribourg, 1941.

Petits Frères de la Croix Ils ont été fondés à Québec en 1980 avec l'approbation du cardinal Roy ; l'inspiration est la spiritualité du Père Charles de Foucauld. La vie est monastique, centrée sur !'Eucharistie, célébrée et adorée. Le but est de fonder de petites fraternités vivant très unies dans le silence et la solitude, spécialement dans les pays où le monachisme bouddhique est en honneur.

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Maison: 4980 Lionel Groulx, Saint-Augustin de Desmaures, Québec, G3A 1V3 (Canada).

Petits Frères de Jéaua Voir Fraternltû de Charles de Foucauld.

Petits Frères des Pauvres L'Association a été fond6e à Paris en 1946 par Armand Marquiset et érig6e canoniquement en 1957; le but est de s'occuper du service des vieillards à domicile ; les frères prennent un engagement de tout abandonner pour servir les pauvres pendant deux ans, et cette promesse était renouvelable. A l'origine, l'orientation vers un Institut séculier semblait évidente; depuis Vatican-II, la décision a été prise de rester dans la condition laïque. Les petits fr~res se sont implantés d'abord en Europe et en Amérique. Siège central : 33, avenue Parmentier, 75011 Paris. Armand Marquiset a fondé ensuite les Frères des Hommes en 1965 pour l'aide au Tiers-Monde, puis les Frères du Ciel et de la Te"e, en 1970, pour porter secours aux isolés et lutter contre les formes de dépressions nées de la solitude dans les Sociétés industrielles. Avant les Petits Frères des Pauvres, il avait été à l'origine de nombreuses œuvres : « Pour que l'Esprit vive», les c Amis de la Banlieue», C

1939-Servir>.

P. de Sagaun, Une vie, une vocation Jamaissatisfaites, Famille chrétienne, n °191, 10 septembre 1981, p. 16-18 ; n° 192, 17 septembre 1981, p. 28-30.

Petltea Sœura De m!me que saint François d'Assise avait appelé ses disciples les frères mineurs >, les « moindres frères >, beaucoup de fami11('1.8 religieuses ont adopté un diminutif analogue ; Saint François de Paule avait fait de ses religieux des « minimes >, les « très petits >. On connaît les Petites Sœurs de rAssomption• ou les Petites Sœurs de Jlsus (Fraternitls du Père de Foucauld); il existe des Congrégations Dominicaines• et Franciscaines• qui se font appeler « Petites Sœurs » ; mais il y a aussi dans les pays de langue française : les Petites Saurs Infirmières des campagnes, fondées en 1856 à c

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Loubeyrat, au diocèse de Clermont-Ferrand (63410 Loubeyrat); les Petites Sœurs des Malades de Mauriac dans le Cantal, fondées en 1864 (Saint-Jean-Baptiste-des-Vaysses, 15200 Mauriac); les Petites Sœurs de Notre-Dame de Saint-Jean de Bournay, au diocèse de Grenoble dont les origines remontent à 1840 (38440 Saint-Jean-deBournay) ; les Petites Sœurs de l'Ouvrier, fondées en 1880 à Grenoble par le Père Jules Sambin (40, rue de Romainville, 93100 Montreuil) ; les Petites Sœurs de la Sainte-Enfance, fondées en 1844 au Val-de-Gier (diocèse de Lyon) par l'abbé Etienne Bedoin (12, rue Commandant-Charcot, 69005 Lyon) ; les Petites Sœurs de la Sainte Vierge, fondées à Paris en 1943 dans un but contemplatif (85, rue des Saints-Pères, 75006 Paris). Au Canada, il y a les Petites Sœurs de Notre-Dame-du-Sourire, fondées en 1951 par le Père Leblanc, franciscain (1369 Redpath Grescent, Montréal, H3G lAl); les Petites Sœurs de la SainteFamille de Sherbrooke•, fondées en 1880. En Belgique, on rencontre les Sœurs des Petits, fondées à Anvers en 1910 par Madame Adeline van de Werve. De nombreuses Congrégations indigènes portent le nom de Petites

Sœurs. Petites Sœura de Marle, Mère du Rédempteur C'est une Congrégation en formation qui n'est encore qu'une c pieuse union», érigée par le cardinal Saliège à Toulouse en 1954; la fondatrice est Marie Nault ; la vie comporte une large part de contemplation, mais elle est également ordonnée à l'aide paroissiale, au soin des malades et des personnes âgées. Maison généralice : S3390 Saint-Aignan-sur-Roë. R. Régamey, Ce que sont les Petites Sœurs de Marie, Mère du Rédempteur, (s.l., 1976). Voir Chanoines Réguliers de Marie, Mère du Rédempteur.

Petites Sœura des Maternités cathollquea La Congrégation a été fondée à Bourgoin-Jallieu par Marie-Louise Lantelme (Mère Marie Jean-Baptiste), et approuvée en 1954 par l'évêque de Grenoble. Le but est l'assistance aux jeunes mères et le relèvement chrétien des familles. Les origines de la fondation remon-

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tent à 1930 ; mais ce type d'action apostolique et le caractère des soins donnés n'ont pas permis l'approbation en Institut religieux à une date antérieure. En 1982, la Congrégation est devenue de droit pontifical. Maison généralice: 98-100, rue de la Libération 38304 BourgoinJallieu. Catherine de Prémont, Chez les Petites Sœurs, Servantes de la Vie, Famine chrétienne, 440, 19 juin 1986, p. 6-11.

Petites Sœurs des Pauvres La Congrégation a été fondée en 1839 à Saint-Servan par la bienheureuse Jeanne Jugan pour le service et l'hébergement des pauvres; l'évêque de Rennes accorda son approbation en 1852, Rome en 1854. La première règle s'inspire de celle du Tiers-Ordre des Eudistes•. Le développement fut rapide et, dès 1864, le cardinal Wiseman invitait les Petites Sœurs à s'installer en Angleterre où elles donnèrent naissance aux Pauvres Sœurs de Nazareth. Lorsque mourut la fondatrice en 1879, il y avait déjà 177 missions en Europe, Amérique du Nord et Afrique. L'expansion continua ensuite. En 1915, la Congrégation comptait 5 900 religeuses. Il y en a aujourd'hui environ 4 500 en 22 provinces, qui sont établies en trente pays. Maison généralice : La Tour Saint-Joseph, Saint-Pern, 35190 Tinteniac. O. Petit de la Villéon, La Congrégation des Petites Sœurs des Pauvres, Paris, 1956; P. Milcent, Jeanne Jugan, humble pour aimer, Paris, 1978. Picpus (Pères de, Société des prêtres du Sacré-Cœur de Jésus) Il faut remonter aux années de la Révolution, juste après la Terreur, en 1797, pour découvrir l'origine de la Congrégation des Pères da Sacrés-Cœurs, dits Pères de Picpus, fondée par le Père Coudrin ; en fait, dès avant la Terreur, le fondateur avait posé les fondements de sa Société (1792). L'Association fut placée sous le patronage de saint François Régis ; le Père Coudrin prononça ses premiers vœux en 1800 ; tandis que le fondateur accepte de se rendre à

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Mende pour accompagner Monseigneur Chabot dans son diocèse, les premières fondations sont réalisées à Cahors et à Laval, puis à Paris, rue de Picpus. L'approbation romaine fut accordée en 1817. Dès 1825, le Saint-Siège confia à la nouvelle famine religieuse l'évangélisation des îles Hawaii dans le Pacifique, puis d'autres îles s'ouvrirent à l'évangélisation. Au XX- siècle, les missions s'étendirent en Indonésie, en Norvège, au Zaïre, au 1apon. La Congrégation a accepté dès ses débuts des tâches d'enseignement : elle a ouvert des collèges en France, en Belgique, en Espagne, en Amérique du Sud ; elle prit en charge aussi des Séminaires. La Congrégation est devenue internationale ; elle compte près de 1 500 membres. Maison généralice : Via Rivarone, 85, I - 00166 Roma. A. Lestra, Les secrets du clergé clandestin, le Pire Coudrin, fondateur de Picpus, Lyon, 1952 (les deux autres tomes ont été publiés à Rome en 1966 et 1968); 1. Gonzalez -1. Médard, Quelques traits de la physionomie spirituelle du bon Pire et t:k la Communauté primitive, Rome, 1970. Voir Sacré-Cœur.

Picpus (Sœurs de) La rue de Picpus à Paris a donné son nom à plusieurs Congrégations religieuses sous l'Ancien Régime et depuis. Les Sœurs des SacrésCœurs de Jésus et de Marie et de f Adoration perpétuelle ont été fondées à Poitiers en 1797 par Henriette Aymer de la Chevalerie (1767-1834), aidée par le célèbre abbé Coudrin, fondateur de la Congrégation d'hommes qui porta le même titre et le même nom populaire. La vie religieuse se développe autour de l'Adoration perpétuelle du Cœur de 1ésus dans le Saint-Sacrement, en union avec le Cœur Immaculée de Marie, et l'adoration se veut réparatrice. Les religieuses s'occupent d'œuvres apostoliques dont la formation des jeunes est l'une des plus importantes. La Congrégation est aujourd'hui représentée en Europe, en Amérique (Nord et Sud) et dans divers pays de mission. Elle groupe plus de 1 200 religieuses. · Maison généralice: Via Aurelia, 145, Scala C, int. 10-14, I - 00165 Roma. 198

Fœre Trochu, Henriette Aymer de la Chevalerie, Paris, 19S0; J. Christophe, Mon Dieu, me voilà, Paris, 1967. Voir Adoration perpltuelk.

Postulat Le verbe latin c postulo » signifie c demander, présenter une requête » ; le postulat est au premier temps de probation dans la vie religieuse, avant le noviciat•, où le candidat demande son admission ; le terme ne figure pas dans le Nouveau Code de droit canonique. Le postulat est en fait un doublet du noviciat et est apparu dans certaines familles religieuses au xvm• siècle, lorsque des lois civiles ont fixé l'âge de la profession plus tardivement que ne le faisait le droit canonique : pour étendre la durée du noviciat en conséquence, a été créé le postulat.

Prado L'association a été fondée à Lyon en 1860 par le bienheureux Antoine Chevrier, récemment béatifié par le pape Jean-Paul II lors de son voyage à Lyon (octobre 1986). Pour les enfants pauvres qui n'avaient pu faire leur première communion, il fonda la Providence du Prado, du nom d'une ancienne salle de bal qu'il avait louée. L'œuvre sacerdotale qui se développa autour, fondée sur la pauvreté, aboutit à la création d'une association de prêtres séculiers missionnaires des pauvres, pour les paroisses pauvres. En 1959, l'association est devenue Institut slculier; il s'est considérablement développé depuis la Deuxième Guerre Mondiale ; il compte aujourd'hui environ 900 membres : on les trouve en France, en Suisse, en Belgique, en Italie et au Proche-Orient. Siige central : 13, rue du Père-Chevrier, 69007 Lyon. A. Ancel, Le prltre. La spiritualitl apostolique du Pire Chevrier, Paris, 1982. La Société des Sœurs du Prado a la même origine : le PmeChevrier, la fonda en 1860 avec l'aide de Sœur Marie et de Sœur Amélie; l'œuvre devint société de vie commune en 1925 ; elle s'affilia à l'Ordre des Frires Mineurs en 1930. Les professes sont environ au nombre de 200 ; elles ont des missions en Afrique du Nord, en Inde, au Chili, en Corée.

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Siige central: B.P. 2, Lyon-Villette, 69395 Lyon Cedex 3. Voir Providence.

Précieux-Sang (RellgleuaeaAdoratricesdu Très Précieux Sang de N.S.J.C. de l'Union de Saint-Hyacinthe) Cette Congrégation est le premier Institut de vie contemplative qui soit apparu au Canada, à une époque où il n'y avait pas encore eu de fondation de ce type; elle a été fondée en 1861 à Saint-Hyacinthe par Aurélie Caouette, et approuvée définitivement par le Saint-Siège en 1889. Durant les longues années de son supériorat, Mère Aurélie fonda dix monastères au Canada, aux Etats-Unis et à Cuba; depuis, il y a eu également des fondations en Chine, en Italie et au I apon. Les monas~res de langue française se sont unis en 1945 pour former la Congrégation de Saint-Hyacinthe,· ceux de langue anglaise l'ont fait de leur côté en 1949 autour du monas~re de London en Ontario. Maison généralice : 2520, rue Girouard, Saint-Hyacinthe (Québec), 12S 7B8, Canada. Dom Gérard Mercier, Aurélie Caouette, femme au charisme bouleversant, Montréal, 1982-1985, 5 volumes (édition abrégée, 1985). En Belgique, se trouve une maison des Adoratrices du Sang du Christ, fondée en Italie par la bienheureuse Maria De Mattias (1834).

Prémontrés Cet Ordre de chanoines réguliers tire son nom de l'abbaye de Prémontré, chef d'Ordre, de la même manière que Cîteaux• tire son nom de l'abbaye où l'Ordre cistercien a pris naissance. L'abbaye de Prémontré est proche de Laon ; mais l'Ordre a couvert toute l'Europe. Le fondateur, Norbert de Xanten (v. 1080-1134), appartenait à une famine apparentée à celle de l'Empereur germanique ; il entra au chapitre de Xanten ; en 1115, se situe sa conversion à une vie plus fervente ; il reçut la prêtrise, vendit ses biens et alla rencontrer le pape Gélase Il, alors à l'abbaye de Saint-Gilles dans le sud de la France. Il en reçut les pouvoirs de prêcheur itinérant, et il se mit à enseigner l'Evangile dans le nord de la France, attirant

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des foules à sa suite. Pour ses convertis, Norbert fonda un monastère à Prémontré, dans une vallée sauvage, et leur donna la Rigle de saint Augustin avec les usages monastiques austères de Cîteaux; il leur donna aussi l'habit blanc. Mais, étant chanoines réguliers•, leur vie comportait l'exercice de la prédication et du ministère pastoral. Les Prémontrés reçurent une approbation de leur genre de vie en 1126 ; à cette date, Norbert fut nommé archevêque de Magdebourg, ce qui détermina l'extension considérable de l'Ordre en Europe centrale. Il devait y mourir huit ans plus tard. A l'image des Cisterciens, les Prémontrés ont choisi pour leurs monastères des sites sauvages et solitaires, et ont dédié leurs églises à Notre-Dame. Ils adoptèrent aussi l'institution du chapitre général annuel; pour les travaux manuels, ils s'adjoignirent des laïcs c convertis », les convers•, qui, dans les premiers temps de l'Ordre, furent nombreux. Ils créèrent aussi des monastères de moniales•, menant la vie purement contemplative. La vie adoptée par saint Dominique, pour lui et ses compagnons, est proche de celle des Prémontrés, avec deux éléments nouveaux : la mobilité (les religieux ne sont plus attachés à une abbaye, mais ils peuvent être envoyés n'importe où dans les couvents selon les nécessités apostoliques) ; la pauvreté, Dominique ayant adopté quelque chose de l'idéal des Mendiants•. L'Ordre a connu un grand développement ; du vivant même du fondateur, furent fondés 35 monastères; un siècle après la fondation de Prémontré, il y en avait 600 ; les régions où l'implantation fut la plus forte sont la France, la Germanie, l'Angleterre, la Hongrie; les pays méditerranéens furent moins touchés par l'expansion ; il y eut pourtant une quarantaine de monastères dans la péninsule ibérique. L'évolution est parallèle à celle des Ordres monastiques; elle présente des analogies avec celle de Cîteaux ; le xvt siècle vit la création d'une Congrégation autonome en Espagne. Au xvn• siècle, Servais de Lairuelz (1560-1631) inaugura une réforme féconde, celle de l'antique observance. Le Joséphisme en Autriche-Hongrie, la Révolution en France furent fatals à l'Ordre. Celui-ci connut une reprise cependant au XIX9siècle, notamment en Belgique et en Autriche-Hongrie; mais la France qui avait compté sur son territoire jusqu'à 135 monastères, le quart de l'Ordre, concentrés surtout dans le Nord, l'Est et la Normandie, avec un groupe en Aquitaine,

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ne compte aujourd'hui que deux abbayes et quelques maisons. Les Prémontrés sont environ 1 500 religieux. Les moniales sont beaucoup moins nombreuses. E. Maire, Saint-Norbert, Paris, 1932; F. Petit, L'ordre de Pr,montrl, Paris, 1927 ; it., Norbert et fOrigine des Prémontrés, Paris, 1981 ; E. Delcambre, Servais de Lairuel1. et la réforme de Prémontré, Rome, 1964; F. Petit, La spiritualité de fOrdre de Prémontré aux Xlr et Xllr siicles, Paris, 1947.

Présentation de Marle Ce mystère a été vénéré de préférence aux autres au :xvif si~le par tous ceux qui s'inspiraient de l'Ecole française de spiritualité ; la Présentation de Marie au Temple est le jour de sa consécration à Dieu, de l'offrande de sa virginité ; c'est en ce jour que les prêtres et religieux se replacent dans l'esprit de leur première consécration en renouvelant leurs vœux. Il y a plus de trente Congrégations qui ont adopté ce titre, dont dix-huit qui sont issues de la fondation faite à Cork, en Irlande, en 177 S par N ano N agie ; elles sont implantées dans tous les pays anglophones. En France, il faut citer en premier lieu les Dominicaines de la Présentation• fondées par Marie Pousse-pin; les sœurs de la Présentation de Marie, fondées en 1796, pendant la Révolution à Thueyts•, au diocèse de Viviers, par la bienheureuse Marie Rivier, et qui sont largement répandues au Canada; les sœurs de la Présentation de Marie de Chatel-Cousance, fondées au dioc~ de Saint-Claude en 1828 par l'abbé Perrey (Chatel-Cousance, 39190 Beaufort); les sœurs de la Présentation de Notre-Dame de Castres, fondées en 1760 par Monseigneur Barral avec l'aide de sœur Félicité et aujourd'hui unies à celles de Thueyts. En Belgique, il y a les sœurs de la Présentation de Notre-Dame fondées en 1723 à Beveren-Waas au diocèse de Gand par AnneFrançois Piers, et celles de Sint-Niklaas-Waes, fondées à Kokkelbeek en 1830.

Présentation de Marle (Sœurs de la) La bienheureuse Marie Rivier née à Montpezat en 1768, dans les Hautes-Cévennes, avait été él~ve des Sœurs de Notre-Dame à Pradelles (Haute-Loire), mais n'avait pas été admise dans la commu-

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nauté à cause de sa santé; décidée à se consacrer à l'éducation et à devenir religieuse, elle ouvrit en pleine Révolution une maison à Thueyts (1796). En 1801, elle obtint l'approbation épiscopale; les premières règles furent composées en 1802. Dès 1853, la Congrégation fut sollicitée pour une fondation au Canada ; elle se trouvait déjà implantée en Suisse depuis 1811. Les implantations à l'étranger se multiplièrent à l'occasion des lois françaises sur l'enseignement des Congréganistes. L'Institut compte 2 600 membres. Maison généralice : Viale Pio XI, 29, I - 00040 Castelgandolfo (Italie).

Préaentatlon de Broons (FIiies de Sainte-Marle de la) Le curé de Broons, au diocèse de Saint-Brieuc, l'abbé Joachim Fleury, fonda cette Congrégation en 1826 dans sa paroisse, avec l'aide de deux sœurs, Louise et Laurence Lemarchand. Les Constitutions furent vite approuvées : les buts étaient l'éducation chrétienne, le soin des malades et des personnes âgées, l'aide aux prêtres. Les lois Jules Ferry sur l'enseignement en 1886 entraînèrent la fermeture de nombreuses écoles, et les lois sur les Congrégations eurent p,ur conséquence un exode en Belgique, Hollande et aux Etats-Unis. La Congrégation compte près de 600 membres. Maison généralice : rue de la Barrière, 22250 Broons. (S.n.a.), Congrégation des Filles de Sainte-Marie de la Pré&entation, Paris, 1931.

Prêtres (Associations de) A côté des formes diverses de vie religeuse, des Sociétu de vie commune,•, des Instituts séculiers•, il existe des associations de prêtres dont le but est l'entraide spirituelle ; elles sont nombreuses et le droit de l'Eglise les recommande : c Les clercs séculiers attacheront de l'importance aux associations qui, ayant des statuts approuvés par l'autorité compétente, au moyen d'un programme de vie approprié et reconnu comme il convient, ainsi que par l'aide fraternelle, stimulent leur sainteté dans l'exercice du ministère et contribuent à l'union des clecs entre eux et avec leur évêque propre > (Canon 278-2). Les Pritres de Saint-François de Sales ont été ainsi fondés par l'abbé Chaumont à la fin du XXX-siècle. L'Association

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Caritas Chriti a été fondée en 1959 par le Père Perrin, Dominicain ; elle est devenue internationale et regroupe plus de 700 prêtres (21, rue de l'Opéra, 13100 Aix-en-Provence); les Prêtres du Sacré-Cœur, dits du Bon Pasteur forment une Association de prêtres diocésains de Marseille, qui remonte à l'année 1732 (17, place du ColonelEdon, 13006 Marseille); une autre Association beaucoup plus importante porte le même nom ; il s'agit en fait d'un Institut séculier, érigé en 1952 (mais fondé en 1883) : ce sont les Prêtres ouvriers diocésains du Sacré-Cœur de Jésus (Via della Cava Aurelia, 145, int. 10, I - 00165 Roma); l'Institut des Prêtres du Cœur de Jésus•, fondé en 1791 par le Père de Clorivière, restauré en 1918 et approuvé en 1952, est aussi un Institut séculier (202, avenue du Maine, 75014 Paris); un autre Institut séculier porte un nom très proche: les Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus (fondés en 1950, approuvés en 1978 ; Via S. Alessandro, 13, I - 20066 Melzo, Italie). Parmi les Associations post-conciliaires, signalons Fidélité et ouverture (81 bis, avenue de Blois, 36000 Châteauroux).

Prieur Dans les grands monastères de moines ou abbayes, le prieur est l'aide de l'Abbé•, son second; dans les maisons qui portent le nom de prieuré•, il est supérieur local ; on utilise dans de nombreux Ordres• et Congrégations•, généralement de fondation ancienne (ou au contraire de création récente, XX- siècle), le terme de prieur pour désigner le supérieur local, même si la maison n'est pas un prieuré.

Prieuré Le nom de prieuré s'applique à de nombreuses maisons monastiques (ou parfois religieuses) dont le supérieur porte le nom de prieur•, de prieure s'il s'agit d'un monastère féminin. Un prieuré est généralement une maison dépendante dont l'autonomie est rarement aussi grande que celle des abbayes. Beaucoup de maisons, bien qu'ayant à leur tête un prieur ou prieure portent seulement le nom de couvent.

Profe88lon Au sens latin du terme, profession signifie c déclaration, manifestation de sa pensée », et principalement une déclaration publique et officielle. On comprend pourquoi le mot en est venu à désigner

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dans le vocabulaire religieux l'entrée solennelle, l'engagement dans un état de vie qui est celui des conseils évangéliques•, par l'émission des vœux• ; déclaration publique faite devant l'Eglise de la volonté de s'engager. De l'adoption volontaire d'un état de vie par un acte solennel, le mot en est venu à désigner l'état de vie lui-même, et c'est pourquoi on parle de profession pour désigner le métier, l'emploi, mais c'est un sens dérivé. Par la profession religieuse, on s'engage donc devant l'Eglise à pratiquer les conseils évangéliques ; l'Eglise, par son ministère, consacre ceux qui s'engagent ainsi envers Dieu; et en vertu de la profession au sein d'une fami11e religieuse déterminée, on en devient membre et on y est incorporé. L'engagement définitif est nécessairement préparé par une initiation ou probation (postulat• et noviciat•), et l'Eglise n'accepte plus d'engagement définitif qui n'ait été précédé d'un engagement temporaire pour trois ans ou davantage (mais pas plus de six ans). Pour une profession valide, il faut un noviciat sérieux et juridiquement valide, il faut avoir l'âge requis (18 ans accomplis pour la première profession; vingt-et-un pour la profession perpétuelle) ; il faut aussi que la famille religieuse ait accepté le nouveau membre, en la personne du supérieur compétent, assisté de son conseil (ou de tout le chapitre) ; il faut qu'elle soit libre ; il faut enfin qu'elle ait été prononcée entre les mains du supérieur légitime ou de son délégué. La profession perpétuelle doit avoir été précédée d'un temps de profession temporaire (minimum de trois ans).

Profès On désigne sous ce nom les membres d'une famille religieuse qui ont prononcé leur profession, temporaire ou perpétuelle.

Providence Au xvn• siècle, les grands apôtres de l'abandon à la Providence sont les Jésuites disciples du Père Lallemant, notamment le Père Surin ; au xvm• siècle, c'est le Père de Caussade. Mais la Providence de Dieu ne dispense pas l'homme d'agir, en particulier en faveur des plus pauvres. La disproportion entre les besoins à soulager et les moyens dont on dispose, n'est pas une raison de découragement : le recours, au contraire, est dans la Providence de Dieu, la foi qui permet de déplacer les montagnes.

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Ceux qui se sont faits les instruments de la Providence de Dieu pour les démunis ne peuvent eux-mêmes entreprendre et soutenir leur effort que moyennant une grande foi et un abandon total à la Providence divine. C'est pourquoi tant de famUles religieuses, principalement au début du xix- siècle où tout était à refaire après la destruction des institutions charitables de l'Eglise par la Révolution, ont pris le nom de « Providence ». Au lieu de compter sur une « fondation», comme les anciennes institutions charitables (attribution de fonds, d'un budget fixe), on comptait principalement sur la Providence. La France post-révolutionnaire ne possède évidemment pas l'exclusivité de ce mouvement spirituel d'assistance aux pauvres. Il existe une trentaine de Congrégations de droit pontifical, parfois ~ importantes numériquement, qui portent le nom de « Providence» ; leur origine est des plus variée. La Providence tf Alençon est l'une des premim-es, ayant été fondée en 1640; elle s'est unie en 19S8 à la Congrégation de la Charité de Notre-Dame tlEvron•. La Providence de Chartres date aussi des années de l'Ancien Régime ; elle a reçu son premier règlement en 16S2; elle s'est unie en 195S à celle de la Pommeraye•. La Providence de Corenc, fondée à Grenoble en 1824, s'est unie en 1976 à sept autres Congrégations pour former les Sœurs du Christ•. La Providence tfEvreux remonte à l'année 1702; elle a été fondée à Caê!rpar l'abbé Jean-Baptiste Duvivier, puis reprise en mains en 1724 par un Eudiste, M. Bertrand James. La Providence de Gap dérive de celle de Portieux, fondée par le bienheureux Jean-Martin Moye; elle s'est incorporée en 1960 la Providence tl Annonay (qui remontait à 1813-1814) ; l'Institut est maintenant international et compte près d'un millier de sœurs (22, boulevard Charles-de-Gaulle, 0S000 Gap). La Providence de Langres a été fondée au lendemain de la Révolution en 1802 par l'abbé Edme Leclerc et Jeanne Roger (8, rue ChampbrOlard, S2200 Langres). La Providence de la Pommeraye, en Anjou, a été fondée en 1816 par Marie Moreau : elle s'est unie en 19S2 la Providence de Laon, en 1955 celle de Chartres, en 1961 la Congrégation de Notre-Dame de Saint-Erme; elle compte près de 650 religieuses (40, rue de la Loire, 49620 La Pommeraye). La Providence de Lisieux est une œuvre datant de l'Ancien Régime ; elle a été fondée en 1683 par le Vicaire général Pierre Lange (17, chemin de Rocques, 14000 Lisieux). Plusieurs petites famines

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religieuses s'y sont unies depuis 1961. La Providence de Mende a été fondée en 1820 par Rose Bourillon et Victoire Bergounhe (8, rue de la Chicanette, 48000 Mende). Celle de Portieux date du xvnf siècle, ayant été fondée en 1762 en Lorraine par le bienheureux Jean-Martin Moye : à la suite de circonstances historiques, l'Institut a donné naissance à cinq Congrégations différentes : la Divine Providence de Saint-Jean de Bassel• en France, celle de San Antonio aux Etats-Unis (Texas); celle de Gap, celle de Portieux, et la Congrégation de la Providence et de l'immaculée-Conception de Champion en Belgique. Le fondateur devait entrer ensuite aux Missions étrangères et partir pour la Chine. La Providence de Portieux compte à elle seule plus de 1 000 religieuses (103, rue de Talant, 21000 Dijon). La Providence de Ruillé-sur-Loir, au diocèse du Mans doit son origine à l'abbé Dujarié; ses origines remontent à l'année 1806. Elle compte environ 700 membres (rue de l' AbbéDujarié, 72340 Ruillé-sur-Loir) ; elle a donné naissance à la Providence de Sainte-Marie-des-Bois dans l'Indiana aux Etats-Unis (1840), aujourd'hui plus importante que celle de Ruillé. La Providence de Sées remonte aux premières années du xvnf siècle et est due à l'initiative d'un prêtre, Julien Lefebvre, et de Marguerite Guérin (27, rue Lontreuil, 61500 Sées). Celle de Sens, née en 1822, est maintenant unie aux Sœurs de la Charité et de flnstruction chrétienne de Nevers•. La Providence de Troyes date de 1848 ; elle a été fondée par l'abbé Nicolas Boigegrain, curé de Pargues. La règle s'inspire de celle de Portieux (21, rue des Terrasses, 10000 Troyes). La Providence de Saint-André a été créée en 1806 à Hottviller, au diocèse de Metz par l'abbé Antoine Gapp (2, rue Saint-André, 57157 Marly). Citons encore les Filles de Sainte-Marie de la Providence de Saintes (1, esplanade du Capitole, 17100 Saintes). En Belgique, la Providence de Gosselies en Hainaut a été fondée en 1688 par le curé Jean de Herbet. Les Sœurs de la Providence et de Notre-Dame des Sept-Douleurs de Sant-Maria-Oudenhove au diocèse de Gand ont été fondées en 1839 par Madame MarieBernard de Brandt. Les Sœurs de la Providence et de flmmaculéeConception de Champion-les-Namur, issues de la Providence de Portieux, comptent environ 950 membres. Il faut encore mentionner les Filles de la Providence : celles fondées à Charleville au XVIt siècle n'existent plus; celles de Saint-Brieuc

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ont à l'origine l'abbé Jean-Marie de la Mennais, le frère de Félicité; elles ont été fondées en 1818 pour le soin des malades et l'éducation des jeunes (11, boulevard Léon-Révillon, 94470 Boissy-Saint-Léger); celles de Chartres sont plus connues sous le nom de Bon-Secours (Filles de la Providence du Sacré-Cœur de Jésus, dites du Bonsecours) ; elles ont été fondées en 1729 à Auneau par l'abbé Cassegrain et Nicole Liot (11, rue Saint-Maurice, 28000 Chartres). Au Canada, la famine religieuse fondée à Montréal par Emilie Gamelin porte le nom de Sœurs de la Charité de la Providence (cf. infra).

Providence de Montréal (Sœurs de la, FIiies de la Charité, Servantes des Pauvres) La Congrégation a été fondée à Montréal par Monseigneur Bourget qui l'approuva et l'érigea en 1844, avec l'aide de Madame Gamelin, une veuve, qui avait pris l'initiative de recueillir chez elle des nécessiteux et soignait les malades à domicile, dès le temps de Monseigneur Lartigue (premier évêque de Montréal). Monseigneur Bourget aurait voulu affilier l'hospice aux Filles de la Charité de saint Vincent de Paul, mais pour y parvenir il dut créer une Congrégation propre, confiant la formation de celle-ci et sa direction au chanoine Prince. L'Institut se développa rapidement et donna naissance à une nouvelle Congrégation de même nature qu'elle au Chili (1868-1880); les Sœurs eurent à faire maintes fondations dans l'Ouest américain et canadien dès l'ouverture de ces régions à la colonisation. L'Institut est aujourd'hui implanté au Canada, aux Etats-Unis et en Amérique latine ; il compte plus de 3 000 religieuses. Maison généralice: 120S5, rue Grenet, Montréal. Marie-Antoinette, L'Institut de la Providence : Histoire des Filles de la Charité, Servantes des Pauvres dites Sœurs de la Providence, Montréal, 192S-1940 (6 vol.); E. Nadeau, La Femme au cœur altentif, Mère Gamelin, Montréal, 1960; lœne Richer, Un Cœur qui bal: Itinéraire de Mère Gamelin, Montréal, 1978. Voir Sœurs Grises.

Providence de Rlbeauvlllé (Sœura de la Divine) Cette Congrégation a été fondée à Molsheim, en Alsace, par l'abbé Louis Kremp. Mais l'approbation des premières constitutions ne fut

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accord6e par l'évêque de Strasbourg qu'après la Révolution, en 1812. Depuis 1954, les sœun ont ajouté à leun activités un apostolat missionnaire en Afrique et en Amérique latine. L'Institut compte près de 1 200 professes. Maison généralice : 11, rue de Genève, 67000 Strasbourg. P. Lorson, Les Sœurs de Ribeauvillé, Paris, 1946.

Providence de Saint-Jean de Ba8981 (Sœura de la Divine) Elles ont été fondées pour l'éducation des jeunes et le soin des malades par le bienheureux Jean-Martin Moye, ancien missionnaire en Chine, après 1762. Dès avant la Révolution, elles se sont répandues dans toute la Lorraine. En 1866, Monseigneur Dubuis, évêque de Galveston, les appela au Texas ; elles se sont établies ensuite en Belgique, au Kentucky, puis plus récemment en Belgique et en Allemagne, ainsi qu'à Madagascar. L'Institut compte cinq provinces et plus de 1 300 religieuses. Maison généralice: Saint-Jean de Bassel, 57930 Fénétrange. G. Tavard, Lorsque Dieu fait tout. La doctrine spirituelle du bienheureux Jean-Martin Moye, Paris, 1984.

Province Les premiers groupements religieux au sein du monachisme se présentent soit comme de simples fédérations de mon~res indépendants, mais ayant une observance (ordo)• identique, soit comme l'extension d'une maison unique aux dimensions d'un domaine dispersé, les moines étant tous profès de la maison centrale et tous membres de la communauté indivise (Ordre de Cluny). Oteaux• introduira ou popularisera une nouvelle forme de groupement : les monastères ont une observance identique, ils sont autonomes, mais l'abbé du monastère, qui en a fondé un autre, exerce sur lui une autorité ; tous les monastères étant en définitive regroupés dans les filiations des quatre premières fondations de Oteaux. Les Ordres Mendiants• qui sont centralisés et dont les membres appartiennent à l'Ordre et non à un monastère déterminé, étant mobiles par vocation, regroupent leun maisons en c provinces », obéissant à un supérieur à qui l'on donnera bientôt le nom de provincial. Les

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familles religieuses plus récentes ont souvent adopté cette formule, permettant de décentraliser un corps trop vaste et trop dispersédans l'espace. Dans le nouveau Code tù droit canonique on lit : c L'union de plusieurs maisons qui constitue une partie immédiate du même Institut sous un même supérieur et est érigée canoniquement par l'autorité légitime est appelée province. Le Modérateur suprême a pouvoir sur toutes les provinces, les maisons et les membres de l'Institut, qu'il exercera selon le droit propre; les autres supérieurs possàdent ce pouvoir dans les limites de leur charge » (canons 621622).

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Recluses Missionnaires La fondation a été faite en 1943 par Rita Renaud et Jeannette Roy, au Canada ; elle s'inspire de l'exemple d'une recluse célèbre de l'époque coloniale, Jeanne Le Ber (1662-1714); le groupe a été fondé dans l'Alberta, mais il s'est installé ensuite dans l'île de Montréal en 1950. L'approbation fut accordée en 1951 ; l'érection canonique en 1953. La vie est principalement contemplative, avec un prolongement possible dans l'érémitisme. Maison généralice: 12.050 est, boulevard Gouin, Montréal (Québec), HIC 1B8, Canada. L.-P. Desrosiers, Dans le nid d'aiglons, la colombe. Vie de Jeanne Le Ber, la recluse, Montréal-Paris, 1963.

Rédemptoristes Le fondateur de la Congrégation du Très Saint Rédempteur est l'un des saints les plus marquants du xvni- siècle, saint Alphonse de Liguori (1696-1787) ; ayant abandonné une carrière d'avocat qui s'annonçait très brillante, il demanda l'ordination sacerdotale et entreprit des missions, à la manière de saint Vincent de Paul, autour de Naples. Puis en 1732, il organisa à la Scala un groupe de prêtres,

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présentant des analogies avec les Lazaristes• ou Pr8tres de la Mission. Ce fut le commencement de la Congrégation du Très Saint Rédempteur, vouée à la prédication populaire; c'est essentiellement une société missionnaire « s'efforçant d'imiter les vertus et les exemples de Jésus-Christ, Le Rédempteur, en se consacrant spécialement à la prédication de la Parole de Dieu aux pauvres ». Les membres de la Société prononcent des vœux et s'engagent à refuser toute dignité ecclésiastique. Mais saint Alphonse de Liguori fut contraint luimême d'accepter en 1762 l'évêché de Sainte-Agathe des Goths. L'approbation pontificale fut accordée en 1750 et le supérieur général fixa bientôt le lieu de sa résidence à Rome. L'enseignement moral des Rédemptoristes va directement à l'opposé du rigorisme, spécialement du rigorisme janséniste, et l'introduction de la théologie morale de saint Alphonse en France au ~ siècle devait constituer une sorte de révolution pastorale, de grande importance. En 1785, saint Clément-Marie Hofbauer introduisit les Rédemptoristes à Vienne, puis en Pologne ; la Congrégation se répandit rapidement en Allemagne du sud puis en Suisse ; en 1820, on les trouve en Alsace, en 1833 en Belgique, puis en Hollande. En 1832, ils fondent aux Etats-Unis. La diffusion de la Congrégation en France date du milieu du ~ siècle. Ils sont aujourd'hui plus de 6 500. Maison généralice : Via Merulana, 31, I - 00100 Roma. Théodule Rey-Mermet, Le saint du siicle des lumières, Alfonso de Liguori (1696-1787), Paris, 1982; M. de Meulemeester, Histoire Sommaire de la Congrégation du Très Saint Rédempteur, Louvain, 1950.

Refuge Voir Notre-Dame de Charité du Refuge Règle Le sens technique de Règle s'est précisé après les premières générations qui ont vécu l'expérience de la vie religieuse. La règle a d'abord désigné l'autorité de l'abbé lui-même; vivre sous la règle, c'était obéir à un abbé, dépositaire de la tradition, expression vivante de celle-ci. La règle a d'abord été également cette tradition de vie commune, implantée dans l'Eglise, et que l'on faisait remonter

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aux Apôtres ; c'était la tradition elle-même qui ne peut être dissociée de la Sainte Ecriture. Le terme de règle a désigné ensuite le texte écrit, propre à une époque et à un lieu ou à un groupement déterminé : une cristallisation de la tradition et du charisme du fondateur, qui concrétise la règle universelle, en tenant compte des conditions particulières à telle ou telle communauté ou groupe de communautés; c'est un miroir de la tradition vivante. Le sens technique est définitivement acquis au milieu du V- siècle. Désormais, toute fami11ereligieuse aura sa règle écrite, du moins en principe. Les premières règles de Cassien étaient appelées Institutions cénobitiques. Les Règles de saint Basile sont surtout des réponses apportées à des problèmes particuliers à partir de l'Evangile. La Règle de saint Augustin et la Règle de saint Benoît ont servi de base à la législation religieuse d'Occident. Souvent, d'autres nonnes ont été ajoutées pour préciser la règle et l'adapter aux nécessités d'une nouvelle époque ou de groupements particuliers : on les a d'abord nommées Coutumes•, puis quand elles ont pris une forme plus juridique Constitutions•. Dans le nouveau Code de droit canonique, le mot de règle n'est pas employé au singulier : on y parle du c Code fondamental ou constitutions >. c Pour protéger plus fidèlement la vocation propre de chaque institut, le code fondamental ou constitutions de chaque institut doit contenir, outre les points à sauvegarder (pensée et but du fondateur, esprit de l'institut, traditions propres) les règles fondamentales de gouvernement de l'Institut et de la discipline des membres, de leur incorporation et de leur formation, ainsi que de l'objet propre des liens sacrés> (can. S87-1). La règle doit recevoir l'approbation de l'autorité compétente de l'Eglise; après quoi, toute modification doit passer par la même autorité.

Renvoi Lors de son entrée dans la vie religieuse, le candidat sollicite son

admission au sein d'une famine; elle lui est accordée comme une faveur. Mais, après sa profession, il peut se conduire d'une façon telle que sa présence devient dommageable pour la famille qui l'a accueilli, et pour lui-même. Aussi, est-il prévu une procédure de renvoi. Elle peut être inscrite dans le droit particulier. Dans le

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droit général de l'Eglise, une disposition est prévue : c A la demande du Modérateur suprême Oe supérieur général), avec le consentement de son conseil, l'exclaustration peut être imposée par le Saint-Siège à un membre appartenant à un Institut de droit diocésain, pour des causes graves, tout en observant l'équité et la charité> (canon 686 1 3). Mais l'exclaustré continue à appartenir à sa famille religieuse, il n'est pas renvoyé réellement, même si l'exclaustration lui a été imposée. Le renvoi est une exclusion définitive. Il est entraîné « ipso facto>, sans procédure spéciale pour deux raisons : l'abandon de la foi catholique, le fait de contracter un mariage ou de tenter de le faire (même une union civile). Dans le cas d'autres fautes, une procédure sera nécessaire. Il peut s'agir de fautes très graves contre le le droit commun ou contre la chasteté vouée par le religieux. Il peut aussi s'agir d'autres fautes, comme la négligence habituelle des obligations de la vie consacrée, des violations répétées des liens sacrés, la désobéissance obstinée aux prescriptions légitimes des supérieurs en matière grave, un grave scandale causé par le comportement du religieux, la défense ou la diffusion de doctrines condamnées par l'Eglise; l'adhésion publique à des idéologies infectées de matérialisme ou d'athéisme, la désertion de fait. Il faut que ces causes soient manüestes et juridiquement prouvées (canon 696).

Réparatrices Lorsque quelque tort a été fait à quelqu'un, une réparation est nécessaire en justice; c'est une loi des relations mutuelles à laquelle personne ne peut échapper. Dans son application à Dieu, il faut évidemment faire jouer l'analogie, mais certaines âmes ont ressenti très fort le besoin de réparation dans la mesure où elles se sentaient solidaires de la famille humaine en proportion de leur amour pour Dieu. D'où la multiplication des familles religieuses vouées à la Réparation ; les premières sont apparues après les terribles sacrilèges commis par les troupes protestantes lors de la guerre de Trente Ans en Lorraine (Bénédictines du Saint-Sacrement•); le plus grand nombre après la crise de la Révolution française : les huits premiers Instituts naissent en France entre 1799 et 1857 ; l'Italie entre ensuite dans le mouvement, puis l'Espagne et d'autres contrées. Les famill~

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religieuses vouées à la Réparation prennent le nom de Réparatrlcu, Victimes, Consolatrices, Adoratrices•. La première en date à la fin de la Révolution est la Congrégation des Réparatrices du Sacré-Cœur de Jésus, fondées à Bordeaux en 1799 sous le nom de Dames de la réunion du Sacré-Cœur de Jésus par Marie-Eulalie Fatin. Depuis 1903, la Congrégation est principalement espagnole. Les Réparatrices du Tris Saint et lmmacuU Cœur de Marie ont été fondées en 1843 à Saint-Dié par Julie Garein (Godoncourt, 88410 Monthureux-sur-Saône). En 1848, apparaissent les Sœurs de f A.doration Réparatrice•. En 1857, la Société de Marie Réparatrice. En 1869, les Réparatrices de Notre-Dame de la Salette, aujourd'hui unies à la Congrégation des Missionnaires de Notre-Dame de la Salette•. En 1898, naissent, à l'initiative de Françoise Bonjean à Versailles, les Réparatrices du Sacré-Cœur, vouées au soin de l'enfance et de la jeunesse pauvre et abandonnée; elles sont unies maintenant aux Petites Servantes du Sacré-Cœur de Nancy. On peut rapprocher de ces familles religieuses la Société de Jésus-Réparateur de Lyon qui compte plus de 200 membres (28, rue Roger-Radisson, 69005 Lyon). Le Canada a les Filles Réparatrices du Divin-Cœur, fondées en 1929 par Marie-Jeanne Lafortune pour les œuvres paroissiales et missionnaires (1989 est, rue Sherbrooke, Montr6al, Québec, Canada). M. Denis, La spiritualité victimale en France, Rome, 1981.

Résurrection (Fratemfté Notre-Dame de la) Cette union fondée en 1943 par le Père Caffarel à l'occasion d'une retraite, a porté plusieurs noms; d'abord La Cordée Notre-Dame, puis Regina Viduarum. Elle est ouverte aux veuves qui désirent se donner à Dieu, dans l'esprit de l'institution bien connue des veuves de l'Eglise primitive. La vie de consécration commence par un vœu de chasteté. L'archevêque de Paris a accordé l'érection canonique en 1964. Siige central : Entraide des veuves, 5, hameau Bérenger,75016

Paris. Résurrection (Fratemfté de la) Cette union destinée aux hommes a été fond6e en 1977 et érig6e canoniquement par l'évêque de Tulle en 1981. L'institution est

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parallèle à la précédente, mais elle s'adresse aux veufs; la structure est un peu différente, car il y a deux catégories de membres, ceux qui continuent à vivre leur vie professionnelle, et ceux qui adoptent la vie commune selon un type monastique ; la règle s'inspire de celle de saint Benoît. Les Frères ont des Fraternités à Flins (Yvelines), Tarascon (Bouches-du-Rhône), Montabo-Plage (Guyane) et Avignon où se trouve le noviciat. Siège: Centre Saint-Joseph, 16, avenue Martelange, 84000 Avignon.

Retraite Les familles de ce nom ont été formées pour favoriser les retraites fermées ; les maisons de retraite sont apparues en Bretagne dans la seconde moitié du XVIt siècle, pour compléter le travail des missions dont Michel Le Nobletz avait été le grand artisan. En 1660, le Père Huby, disciple du Père Louis Lallemant, crée les retraites d'hommes où affluent prêtres et laïcs. Dix ans plus tard, le bienheureux Julien Maunoir les institue à Quimper. L'institution de retraites pour les femmes ne se fit pas aussi aisément ; la grande initiatrice est Mademoiselle de Francheville : la première retraite de Vannes fut fondée en 1674. Celle de Rennes suivit en 1678, et Quimper en même temps. A partir de la Bretagne, l'Institution se développa. L'œuvre interrompue par la Révolution fut reprise en 1805 (après une tentative au cours même de celle-ci en 1796) : la maison de Quimper rouvrit, et les dames adoptèrent le nom nouveau de Filles du Sacré-Cœur de Jésus. Vinrent ensuite Redon (1820) et Angers (1826) sous le nom de Société de Marie; pour la première fois furent adoptés les vœux de religion. Au cours du xix- siècle, les Congrégations de la Retraite élargirent leur champ d'action, y ajoutant l'éducation des jeunes. Durant le XDt" siècle, il y a eu cinq groupements de la Retraite : celui de Quimper, celui de Redon-Angers, celui de Lannion-Vannes, celui de Boulogne-Bruges, celui de Rennes. Le mouvement, vers l'unité, a abouti en 1966 à la création de la Retraite de SaintGermain-en-Laye; mais d'autres Congrégations se sont formées parallèlement. La Retraite de Saint-Germain-en-Laye (union) compte une soixante de maisons et plus de 500 membres. La Retraite de Rennes est devenue la Fraternité Notre-Dame. Les Sœurs de la Retraite

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chrétienne ont été fondées en 1789 aux Fontenelles au diocèse de Besançon par le Père Receveur. Elles comptent 150 membres en France, en Suisse, en Angleterre, en Irlande et au Bénin. Maisons généralices : 16, avenue du Belvédère, 78100 SaintGermain-en-Laye, et 35, avenue Montjoux,. 25000 Besançon. A. Crosnier, Les Maison, de retraite avant et apris la Révolution française. Une dame de la Retraite de Quimper, martyre sous la Terreur, Victoire Conan de Saint-Luc, Paris, 1919.

RIiié (Sœurs de) Voir Christ-Rédempteur.

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Sacré-Cœur La dévotion au Sacré-Cœur n'est pas apparue subitepient dans l'Eglise ; elle est le fruit d'un long et lent développement qui prend sa racine dans la méditation de la Passion du Christ, particulièrement vive dans les derniers siècles du Moyen Age ; la dévotion aux Cinq plaies est l'une des formes que celle-ci a pris au XIV' et au XV-siècles ; parmi les plaies du Seigneur, l'attention s'est portée sur la plaie du côté et sur le cœur transpercé. Dès le xnf siècle, les expressions de tendresse des âmes contemplatives pour ces marques d'amour du Verbe Incarné se sont multipliées, spécialement dans les Pays-Bas et en Allemagne, mais aussi dans l'Italie franciscaine. Les auteun spirituels de la Renaissance en Espagne, en Italie et en Flandre traitent souvent du Sacré-Cœur, et le premier Office votif fut publié en 1545 par un ami de sainte Thérèse d'Avila. Le xvn-siècle français, néanmoins, marque un tournant avec la dévotion au Cœur de Jésus et de Marie, inaugurée par les disciples de saint Jean Eudes dès 1643, et les révélations de sainte MargueriteMarie Alacoque à Paray-le-Monial, au monastère de la Visitation, où la fête liturgique du Sacré-Cœur de Jésus est célébrée en 1685; à partir de 1693, naissent des Confréries du Sacré-Cœur. La nouvelle

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dévotion se heurta à l'opposition des Jansénistes; néanmoins, elle continua à se répandre et, après 176S, la plupart des évêques français ont instauré la fête dans leurs diocèses. La dévotion au SacréCœur fut la grande dévotion des catholiques fidèles durant la Révolution et l'image du Sacré-Cœur a servi de signe de ralliement aux paysans de l'Ouest soulevés pour défendre leur liberté religieuse. Auui, le :xix- siècle fut-il une période d'efflorescence de la dévotion, et la multiplication des Instituts religieux créés pour répondre à un besoin de l'Eglise après la grande destruction révolutionnaire des anciens Ordres, aida à la diffusion de celle-ci ; innombrables ceux et celles qui se sont placés sous le patronage du Sacré-Cœur : telles les fondations du Père Varin, du Père Coudrin, de sainte MadeleineSophie Barat, pour ne citer que les plus connues. Le mouvement se poursuivit ensuite durant un siècle et demi. Avec des variantes de nom, il y a environ 1SO famUJes religieuses de droit pontifical ou de droit diocésain qui se réclament de la protection du SacréCœur et l'ont mis en évidence dans leur titre. On trouvera plus loin quelques notices. Plusieurs Congrégations se réclament à la fois des Saints Cœurs de Jésus et de Marie, (ou des Sacrés-Cœurs), se situant ainsi de façon plus ou moins directe dans la lignée de saint Jean Eudes. Parmi les Congrégations placées seulement sous le vocable du SacréCœur de Jésus, l'une des plus anciennes semble être celle du SacréCœur de Coutances, fondée dès 1674 avec le concours des Eudistes; peu après vient la Congrégation fondée à Ernemont, au diocèse de Rouen, par Mère Marie de Jésus et le baron d'Ememont en 1690; congrégation enseignante qui s'est développée de façon notable avant la Révolution et s'est regroupée ensuite (7, rue d'Ememont, 76000 Rouen). Les Filles de la Charité de la Salle-de-Vihiers• portent le nom du Sacré-Cœur. De même les Filles de la Charité de Valence, dont le titre est identique. Les Sœurs de rAdoration du Sacré-Cœur de Jésus ont été fondées à Lyon en 1820 par Madame Chouuy de Grandpré (Via della Pineta Sachetti, 231, I - 00168 Rome). D faut mentionner aussi les Filles du Sacré-Cœur de Bourg-de-Péage, les Servantes du Sacré-Cœur de Jésus fondées en 1867 par Oliva Uhlrich au diocèse de Strasbourg (136, rue Robert-Schuman, ScyCh87.Clles,S7160 Moulins-les-Metz); les Religieuses du Cœur de

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Jésus de Draveil ont été fondées en 1857 (28, rue de Mainville, 91210 Draveil). Les Petites Servantes du Sacré-Cœur ou Missionnaires Catéchistes des Noirs d'Afrique ont été fondées en 1922 à Menton par Alice Munet, pour aider les Pères des Missions Africaines de Lyon dans leurs missions (4, rue G.-Rongier, 69370 SaintDidier-au-Mont-d'Or). Les deux Congrégations les plus nombreuses sont les Servantes du Sacré-Cœur de Jésus de Versailles (près de 450 membres; 109, avenue du Palais, 78000 Versailles), et les Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus dont la maison généralice est à Paris (8, Villa des Otages, 85, rue Haxo, 75200 Paris; près d'un millier de membres). Les Filles du Cœur de Jésus de Tours se sont fusionnées en 1965 avec les Sœurs de la Sainte-Famille de Bordeaux•. Les Oblates du Cœur de Jésus de Montluçon ont été fondées en 1846 par Louise-Thérèse de Montaignac (4, rue de la Croix-Verte, 03104 Montluçon). En Belgique, les Filles du Sacré-Cœur de Jésus de Mons sont unies depuis 1955 aux Filles de Marie de Louvain; les Sœurs des SacrésCœurs de Virginal ont été fondées à Nivelles en 1837 par la Mère Sophie Crousse (Centre 15, Virginal-Samme B - 1450 Ittre, Belgique). Les Filles du Cœur de Jésus de Berchem sont contemplatives et réparatrices (Via dei Villini, 34, I - 00161 Roma). Les Recollectines du Sacré-Cœur ont été fondées en 1648 par Mère Jeanne de Jésus à Gand. La maison-mère est aujourd'hui en Allemagne. Au Canada, on peut signaler les Filles Réparatrices du Divin Cœur fondées à Montréal en 1929 par le chanoine Bourassa, curé de la paroisse du Sacré-Cœur et qui seront approuvées en 1944; elles sont marquées par leur appartenance au Tiers-Ordre franciscain. Signalons aussi la Congrégation des Sœurs de la Sainte-Famille du Sacré-Cœur, fondée en 1889 par le Père Rabussiers et Mère MarieIgnace Melin (Via della Vigne Nuove, 459, I - 00139 Roma).

Sacré-Cœur (Dames du) Sainte Madeleine-Sophie Barat est née à Joigny en 1779 ; elle avait donc dix ans quand commença la Révolution ; elle rêva de vie Carmélitaine à une époque où il n'y en avait plus officiellement en France. Mais à l'appel du supérieur des Pères du Sacré-Cœur,

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le Père Varin, qui devait travailler à la restauration de la Compagnie de Jésus• en France, elle vint enseigner à Amiens (1800-1801) et devint la supérieure d'une petite communauté sous le patronage du Sacré-Cœur. Au cours de sa vie, elle devait établir sa nouvelle société en do117.epays d'Europe et d'Amérique. Les règles composées par elle et le Père Varin furent adoptées en 1815. L'approbation de Léon XII fut accordée en 1826; dès 1818, la bienheureuse Philippine Duchesne avait fait une fondation en Louisiane. La Congrégation ou Société du Sacré-Cœur prévoit une part de vie contemplative; l'action principale porte sur l'éducation des filles, spécialement celles appartenant aux cadres sociaux, mais les religieuses s'occupent aussi d'enseignement élémentaire dans les écoles paroissiales, de retraites, de missions, d'apostolat social et paroissial. La spiritualité est marquée profondément par celle de la compagnie de Jésus. La Congrégation compte aujourd'hui près de 400 maisons et plus de 5 200 religieuses. Maison généralice : Via Adolfo Gandiglio 27, I - 00151 Roma. 1. de Charry, Sainte Madeleine-Sophie Barat, Service d'Eglise, Paris, 1965; M.-T. Virnot, Le charisme de sainte Madeleine-Sophie, 2 vol., s.l., 1975.

Sacré-Cœur (FIiies de Notr•Dame du) La fondation a été faite en 1874 pour aider les Pères du SacréCœur d'lssoudun•, fondés par le Père Chevalier. La Congrégation a pris sa forme définitive en 1882 sous l'impulsion de Mère Marie Hartzer ; les sœurs aident les Pères dans leurs missions d'Océanie et du Pacifique, pour les écoles, les orphelinats, les hôpitaux. Les religieuses sont plus de 1 800. · Maison généralice: Via del Casale S. Pio V, 37, I - 00165 Roma.

Sacré-Cœur (Petites Servantes du) La fondation a été faite au diocèse de Moulins en 1917 par Monseigneur Hippolyte de la Celle et Anne Rodier. Le premier groupe s'est formé à Clermont-Ferrand, en préparant les enfants à la première Communion ; les buts sont l'apostolat paroissial, la formation et l'éducation des jeunes, l'assistance aux personnes Agées... Maison généralice: 1, rue des Glacis, 54042 Nancy.

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Sacréa-Ccaura (Rellgleuaes de la Salnt•Unlon des) Cette Congrégation qui a porté anciennement le nom de Dames de la Sainte Union aux Sacrés-Cœurs (en référence à la dévotion de saint Jean Eudes), a été fondée à Douai en 1828 par l'abbé Debrabant ; les œuvres sont l'enseignement et les missions ; la maison-mm est aujourd'hui à Tournai. L'effectif dépasse 900. Maison généralice : Viale Aurelio Saffi, 28, I - 001S2 Roma.

Sacré-CCllur de Marle, Vlerg•lmmaculée (Institut du) La fondation a été faite à Béziers en 1849 par le Pm Gailhac (18021890) et la Mère Saint-Jean (1809-1869). La Congrégation, aujourd'hui largement répandue dans le monde (principalement dans l'Europe de l'Ouest et les deux Am.étiques), s'adonne aux œuvres d'enseignement et d'éducation ; elle se consacre aussi à l'œuvre des retraites et à la promotion de l'adoration eucharistique. Les religieuses sont plus de 1 400. Maison généralice: Via di Villa Lauchli, 180, I - 00191 Roma. F. Le Ray, Au service des dmes un Ap6tre. Le Pire Jean Gailhac, Paris, 1939; H. Margaret, Gailhac of Beziers, New York, 1946.

Saint-André (Rellgleuaes de) La Congrégation remonte au XIIf siècle, ayant été fondée à Tournai vers 1231 ; aujourd'hui, les sœurs se consacrent à l'enseignement de la foi, aux retraites, à l'enseignement et aux services sociaux. Elles sont un peu plus de 200. Maison g,néralice : 4, chaussée de Tournai, Ramegnies-Chin, B 7721 Tournai (Belgique).

Saint-André Voir Filla de la Croix.

Salnt•Anne La dévotion à sainte Anne a pris un grand développement en Occident au XIt siècle, en relation avec l'essor que connaît alors le culte

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de Notre-Dame; à cause d'elle, on porte une plus grande attention à ses parents, qui sont les grands-parents de l'Enfant-Jésus. Les Croisades et la dévotion des Eglises d'Orient ont contribué à populariser le culte dans les pays latins. En Bretagne, l'initiative d'un paysan, Yves Nicolazic, de faire bâtir la chapelle Sainte-Anne à Auray aprè., la découverte de la statue de la bonne Mère le 7 mars 1625, donna une grande impulsion au culte en Bretagne. La dévotion à sainte Anne passa en Nouvelle-France où fut bâtie en 1658 une chapelle votive à Beaupré, qui est devenu le plus grand centre de pèlerinage d'Amérique du Nord. Plusieurs Congrégations se sont placées sous le vocable de SainteAnne. La grande Congrégation espagnole des Sœurs de Sainte-Anne, dont la maison-mère est à Saragosse, compte prè., de 3 000 sœurs. De même, les Filles de Sainte-Anne, dont le centre est à Rome, ont plus de 2 500 membres. Les Sœurs de Sainte-Anne de Montréal ont été fondées par Marie-Esther Blondin, institutrice à Vaudreuil en 1848 pour les écoles des paroisses. Les sœurs sont aujourd'hui prè., de 1 500. Maison glnlralice: 1950, rue Provost, Lachine (Québec), H8S IP7 Canada. Sœur Marie-Jean de Pathmos, Les Sœurs de Sainte-Anne, un siicle d'histoire, Lachine, 1950.

Salnt-Baelle (Prêtres de) La Congrégation a été fondée en 1822 à Annonay au diocèse de Viviers. par l'abbé Joseph Bouvier-Lapierre et neuf compagnons. Le but était l'éducation et la prédication; l'influence de l'Oratoire• français d'avant la Révolution y est très apparente. L'approbation pontificale fut accordée en 1837 et prit un caractère définitif en 1863. En 1850, les Pères furent appelés à Toronto au Canada, alors territoire missionnaire; en 1883, ils s'implantèrent en Angleterre. En 1903, les lois françaises portèrent un coup sévère aux Basiliens français. ~ 1922, les deux-tiers des membres étaient américains et canadiens. Deux Instituts autonomes furent alors créés qui se réunifi~nt en 1955. Actuellement, la grande activité est l'éducation supérieure, en Amérique du Nord, et l'apostolat paroissial. Il y a plus de 400 membres.

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Maison glnéralice: 20 Humewood Drive, Toronto (Ontario) M6C 2W2 (Canada). Ch. Roume, Origine et formation de la communautl du Prltres de Saint-Basile, Privas, 1965; J. Hanrahan, The Basilian Fathers, Toronto, 1973.

Salnt-Charlee (Satura de la Charité de Saint-Charles de Nancy) La maison de la Charité est née à Nancy en 1652 d'un legs; en 1663, les sœurs qui la desservaient adoptèrent la règle composée par saint François de Sales pour les religieuses de la Visitation•, mais ne prononcèrent pas de vœux ; les constitutions sont dues à l'abbé prémontré d'Etival, leur directeur; elles furent approuvées en 1679. Les vœux furent institués au début du xvnf siècle. Au XXX-siècle, le développement fut considérable en Allemagne, Bohême, Autriche, Pologne ; une Fédération des Congrégations issues de celle de Nancy fut instituée en 1970; la Congrégation de Nancy compte environ 500 religieuses. Maison généralice: 58, rue des Ouatre-EgUses~ 54000 Nancy. Histoire de la Congrlgation des Sœurs de Charitl de Saint-Charles, 5 vol., Nancy, 1898, et Bar-le-Duc, 1951-19S2 (pour les deux derniers tomes). On peut également mentionner les Sœurs de Saint-Charles d'Angers fondées en 1714 par Mlle Anne Jalot (28, boulevard Clemenceau, 49000 Angers); les Sœurs de Saint-Charles Borromée de Dottignies en Belgique, fondées en 1723 par le curé, M. Lemaire, et Mademoiselle Catherine-Françoise Montignier ; les Sœurs de Saint-Charles de Lyon (Via Prataporci, 16, I - 00044 Frascati, Italie).

Sainte-Chrétienne (Satura de, FIiies de la Sainte-Enfance de Jésus et de Marle) La Congrégation a été fondée à Metz au temps de l'Empire, en 1807, par Madame Méjan~ (Anne-Victoire Tailleur), à la suggestion de l'évêque, pour l'instruction et l'éducation des jeunes et le soin des malades. La première fondation à l'étranger se fit en Autriche en 1854 au lieu d'exil du Comte de Chambord, Frohsdorf. Les maisons de Lorraine restée française eurent à souffrir des lois contre les

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Congrégations religieuses, ce qui amena la fondation de nouvelles maisons en Belgique, Angleterre, Etats-Unis et Canada. L'Institut compte aujourd'hui près de 500 religieuses. Maison généralice: 60, rue Dupont-des-Loges, 57000 Metz. Une forme de vie religieuse, la Congrégation de Sainte-Chrétienne, Metz, 1936. Voir Sainte-Enfance.

Saints Cœura de Jésus et de Marle Dès la fondation de la Congrégation des Eudistes lors de la création du Séminaire de Caen en 1643, les nouveaux frères prirent l'habitude de réciter en commun la belle prière composée par Jean Eudes, le fondateur, au Cœur très aimant de Jésus et de Marie, unis en une étroite communion d'amour; saint Jean Eudes obtint aussi en 167 4 des brefs établissant dans les six séminaires de sa Compagnie une Confrérie du Cœur de Jésus et de Marie. Dans la pensée de saint Jean Eudes, les deux dévotions sont étroitement liées ; il parle de Cœur au singulier. Les Congrégations, qui à l'exemple des Sœurs de Picpus ont choisi de se placer sous le patronage des deux Cœurs de Jésus et de Marie, les c saints Cœurs », sont nombreuses. L'une des plus importantes est celle de Paramé• en Bretagne ; il y a aussi la Congrégation des Filles des saints Cœurs de Jésus et de Marie de Saint-Quay-Portrieux, née également en Bretagne, fondée par Marie-Thérèse Auffray en 1821 (7, rue Jeanne-d'Arc, 22410 Saint-Quay-Portrieux); les Filles des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie d'Amiens se sont unies en 1952 aux Sœurs du Patronage de Saint-Joseph; les Sœurs du Cœur de Jésus et de Marie ont été créées en 1949 par l'Union de deux Congrégations, les Sœurs de Tournon et celles de Privas (3, rue du Mail, 07000 Tournon). Voir Sacré-Cœur.

Saint Cœur de Marle La dévotion au Cœur de Marie a connu un développement parallèle à celle au Cœur de Jésus ; les premières traces apparaissent dans les œuvres des mystiques du XIf siècle et dans l'œuvre de deux grandes moniales saxonnes du xnf siècle : sainte Mechtilde et sainte

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Gertrude. A la fin du Moyen Age, il semble connaître une certaine éclipse, mais il réapparaît au xvt siècle chez le Chartreux Lansperge, le Bénédictin Louis de Blois, le Dominicain Louis de Grenade. Le Traité de rAmour de Dieu de saint François .de Sales est dédié au « Cœur très aimable de la Bien-Aimée de Jésus». L'instauration d'un culte public est due à saint Jean Eudes (16011680). En 1648, lors de la Mission prêchée à Autun, il fait célébrer pour la première fois la Messe et l'Office qu'ils venaient de composer et d'imprimer. Comme une quinzaine d'évêques recommandèrent cet Office votif, le culte du Saint-Cœur de Marie se développa d'une manière officielle. En 1672, la fête du Cœur de Marie était répandue largement en France, spécialement au sein des famUles religieuses. Au xvnt siècle, le grand apôtre du culte est un jésuite, le Père de Gallifet. Au xix- siècle, le mouvement de dévotion est allé s'amplifiant; des Congrégations religieuses se sont fondées sous le patronage du Cœur de Marie : le Père de Clorivière, le Père Coudrin, le Père Libermann, saint Antoine Claret placent leurs fondations sous la protection du Saint-Cœur de Marie. Souvent, la dévotion conjuguée aux saints Cœurs de Jésus et de Marie• l'emporte, mais il y a un certain nombre de familles religieuses qui se réclament seulement du Saint-Cœur de Marie. En France, on peut citer par exemple les Filles du SaintCœur de Marie de La Flèche, fondées en 1806 par Françoise Jamin; les Filles du Cœur de Marie de Baugé en Anjou avaient été fondées en 1784 par Anne de la Girouardière (8, rue de la Girouardière, 49150 Baugé; elles allient la vie d'adoration et la vie hospitalière; les Filles du Cœur Immaculé de Marie de Rennes sont encore plus anciennes; leur fondation remonte à 1673 (La Guilmarais, 35500 Vitré); les Filles du Cœur Immaculé de Marie de Saint-Loup-surAujon au diocèse de Langres sont unies maintenant aux Filles de la Sagesse•,· les Filles du Cœur Miséricordieux de Marie, fondées à Paris en 1861 par l'abbé Amédée Ferrand de Missol, pour prendre soin des filles-mères, ont maintenant leur maison généralice en Colombie. Les Sœurs Minimes de Rodez• portent le nom du SaintCœur de Marie. De même les Petites Auxiliaires du Cœur Immaculé de Marie, fondées à Lyon en 1910 par le chanoine Papon (1, rue Sœur-Bouvier, 69005 Lyon). Les Servantes du Saint-Cœur de Marie ont été fondées à Paris en 1860 par le Père François de la Place;

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elles sont 900 dans le monde (U.S.A., Canada, Argentine, Cameroun, Cuba) ; les Sœurs du Bon-Pasteur de Québec• sont sous le patronage du Saint-Cœur de Marie. En Belgique, citons les Sœurs du Saint-Cœur de Marie de Hannut, celles de La Hulpe, les Missionnaires du Cœur Immaculé de Marie de Heverlee. Voir Filles du Cœur de Marie.

Sainte-Croix Durant le temps où il était professeur au s6minaire du Mans, l'abbé Basile Moreau conçut l'idée d'une société de prêtres-auxiliaires qui se voueraient aux missions paroissiales. Il réunit autour de lui quelques compagnons en 1833 et, comme il dit prendre en charge deux ans plus tard la petite Congrégation des Frères de Saint-Joseph de Ruillé-sur-Loir, fondée par l'abbé Dujarié, il les unit à sa famHte religieuse ; en 1841, il donna l'habit aux premières religieuses, troisième branche de l'Institut en formation. Les approbations furent accordées par Rome en 1855. Dès 1839, des Frères enseignants avaient été demandés pour l'Indiana ; l'année suivante, la même demande vint d'Algérie ; ce fut le signe d'une diffusion de la Congrégation au nouveau monde. Le premier contingent partit pour l'Amérique en 1841 sous la direction du Père Sorin et s'installa à Notre-Dame dans l'Indiana, posant les fondements de la grande Université Notre-Dame. Les Sœurs rejoignirent en 1843. En 1847, Pères, Frères et Sœurs prennent pied au Canada ; puis en 1852, les religieuses sont demandées au Bengale. La croissance rapide entraîna des difficultés financières, et lorsque le Père Moreau dut démissionner en 1866, son successeur le Père Sorin opta pour transférer le centre de la Congrégation en Amérique. Rome imposa l'indépendance aux Sœurs qui reçurent leur approbation en 1867. La Congrégation des Pères et Frères de Sainte-Croix compte plus de 2 000 religieux, dont un millier de frères ; parmi eux, le frère André Bessette, récemment béatifié, est le fondateur de l'Oratoire Saint-Joseph à Montréal, l'un des grands pèlerinages d'Amérique. Maison généralice: Via Framura, 85, I - 00168 Roma. T. Catta, Le T.R.P. Basile-Antoine Moreau (1799-1873) et les ori-

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ginu de la Congrégation de Sainte-Croix, Paris-Montréal, 19501955; Ch. Lemarié, Le Pire Edouard Sorin (1814-1893), dans Impacts, Revue de fUniversité catholique de fOuest, 1978, n° 2-3.

Sainte-Croix et des Sept-Douleurs (Sœurs de) La Congrégation est issue des fondations faites par le Père Moreau ; les sœurs canadiennes sont devenues indépendantes en 1883. Leur principale tâche est l'enseignement ; les sœurs ont atteint quelque temps l'effectif de 2 000 membres (1973); elles sont encore 1 700. Maison géMralice: 905, rue Saint-Antoine, Saint-Laurent, Montréal H4L 4Al. A. Giroux, Les Sœurs de Sainte-Croix dans fOuest canadien, Montréal, 1973. Sainte-Croix de Jérusalem Le fondateur en est le P. Jacques Sévin, jésuite, qui, ayant consacré sa vie au mouvement scout, en vint à concevoir dès 1931 une communauté religieuse de scouts et guides de France. Le projet prit corps le 15 janvier 1944 avec un groupe de quatre cheftaines. La Congrégation fut érigée en 1963. La spiritualité est celle de saint Ignace, centrée sur la Personne et l'Evangile de Jésus; elle se conjugue avec celle de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus. Les sœurs sont contemplatives et apostoliques et se consacrent aux jeunes. Il y a actuellement six maisons en France, dont une communauté contemplative et un prieuré à Ein-Karem en Israël. Maison géMralice : Sainte-Croix de Jérusalem, Le Prieuré, 60820 Boran-sur-Oise. G. Tisserand, Le Pire Jacques Sévin, fondateur, Paris, 1965 ; Aux sources du scoutisme et de la Sainte-Croix de Jérusalem, le Pire Jacques Sévin, Boran-sur-Oise, 1986. Sainte-Enfance de Marle C'est un titre assezrare. Il est porté en France par une Congrégation fondée en 1823 à Dommartin-la-Chaussée par l'abbé Claude Daunot pour le soin des malades (87, avenue du Général-Leclerc, 54000 Nancy). Saint-Esprit Voir Spiritains.

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Saint-Esprit (FIiies du) La Congrégation a été fondée en 1706 à Plérin p~ de Saint-Brieuc par Messire Jean Leuduger et sa cousine Marie Balavenne; la première tâche fut l'ouverture d'une petite école dans l'un des hameaux de la vaste paroisse ; les deux premières sœurs se disaient Tertiaires du Divin Amour. M. René-Jean Allenou de la Ville-Agevin, qui devait partir pour le Canada, aida le petit groupe à se développer : sous sa direction, les sœurs réalisèrent les premières fondations dans les diocèses voisins ou proches; l'érection canonique fut accordée en 1733 : la Congrégation portait alors le titre de Filles du SaintEsprit. Les sœurs sont devenues avec le temps enseignantes, hospitalières et missionnaires. Elles sont plus de 2 250, en de nombreux pays. Maison généralice: 20, rue des Capucins, boîte postale 563, 22010 Saint-Brieuc. A. de la Villerabel, Dom Jean Leuduger, fondateur de la Congrégation des Filles du Saint-Esprit, Saint-Brieuc, 1924 (2• éd.). Salnte-Famllle Le développement de la dévotion à saint Joseph et à !'Enfance de Jésus au :xvn•siècle devait amener l'apparition d'une dévotion à la Sainte-Famille considérée dans son unité. La spiritualité de l'Ecole française en a assuré la promotion, mais d'autres pays catholiques que la France ont apporté leur contribution dès cette époque. La Nouvelle-France semble avoir été la première Eglise où la dévotion ait été directement et positivement ordonnée à l'œuvre de la sanctification des familles chrétiennes. Au XIr' siècle, plusieurs Congrégations religieuses se sont mises sous le patronage de la Sainte Fami11e; la Congrégation de la Sainte-Famille de Bordeaux a été fondée en 1820 par l'abbé Noailles et s'est développée en donnant naissance à diverses branches ordonnées chacune à des tâches apostoliques spécifiques et portant des noms différents. La Congrégation compte plus de 3 500 membres (Via dei Casali Santovetti, 58, I - 00165 Roma). Mais il y a plus d'une vingtaine d'autres Congrégations de droit pontifical qui sont placées sous le patronage de la Sainte-FamilJe. Parmi elles on peut énumérer dans les régions francophones : les Petites Saurs de la Sainte-Famille de Sherbrooke

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au Canada (province de Québec), qui ont compté jusqu'à un millier de membres (Mont Sainte-FamUJe, 1820 Ouest rue Galt, Sherbrooke, Québec, JlK IH9); les Religieuses de la Sainte-Famille d'Helmet en Belgique, dont la maison-mère est à Bruxelles (5, rue Chaumontel, B - 1030 Bruxelles) et celles d'Ypres; les Saurs de la Sainte-Famille d'Amiens, qui sont près de 300 (24, rue Charles-de-Foucauld, 80040 Amiens); les Saurs de la Sainte-Famille de la Délivrande en Normandie, dont le berceau se troupe auprès du grand sanctuaire marial du diocèse de Bayeux (14440 Douvres-la-Délivrande) ; les Saurs de la Sainte-Famille de Villefranche-de-Rouergue, qui dépassent aussi le millier (30, rue Borier, 12200 Villefranche-de-Rouergue) ; les Saurs de la Sainte-Famille de Sées ont été fondées en 1805 par Marie-Thérèse Raguenel, avec l'aide d'un Eudiste, M. Villeroy. Les Frères de la Sainte-Famille ont été fondés en 1824 au diocèse de Saint-Claude par Gabriel Taboureau ; la première tentative n'ayant pas réussi, le fondateur vint au diocèse de Belley où l'Institut se développa. La maison généralice est à Rome et la Congrégation compte plus de 400 membres (Viale Aurelio Saffi, 24, I 00152 Roma).

Salnte-Famllle (Ml88lonnalres de la) C'est un Père de la Salette, le Père Jean-Baptiste Berthier (18401908) qui a fondé les Missionnaires de la Sainte-Famine; la fondation commença en 1895 lorsque quelques prêtres commencèrent à se grouper pour s'occuper des vocations tardives. Les trois premiers prêtres furent ordonnés en 1905. La Congrégation est missionnaire; elle s'emploie à promouvoir une pastorale des vocations, soutenue par une pastorale de la famille ; il y a des maisons dans les principaux pays d'Europe, aux Etats-Unis et en Amérique latine, ainsi qu'en plusieurs pays de mission. Les membres sont plus d'un millier. Maison généralice : Via di Villa Troili, 5 6, I - 00163 Roma.

Saint-François de Sales L'esprit et la doctrine de saint François de Sales ont imprégné maintes famines religieuses qui se réclament de lui et de son héritage spirituel. Au premier rang se trouve évidemment la Visitation SainteMarie• qu'il a fondée. Mais il est remarquable que sa famine se soit

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accrue considérablement au XVII• siècle, puis au ~ siècle, de manière à former à travers le monde une grande nébuleuse, comparable par son importance et son rayonnement à la famille bénédictine, augustinienne, franciscaine ou dominicaine. Chez les hommes, il y a les Missionnaires de saint François de Sales• et les Oblats de saint François de Sales•, puis les Salésiens• de Don Bosco, grand admirateur du saint ; il y a aussi les Prêtres de SaintFrançois de Sales et les Fils de Saint-François de Sales. Chez les femmes, les Sœurs de Saint-Joseph•, si nombreuses dans leurs différentes Congrégations, se rattachent à saint François de Sales dès le Grand Siècle ; les Sœurs de la Croix de Chavanod lui doivent également leur esprit. Les Filles de la Charité• de saint Vincent de Paul répondent à une intuition et un désir de saint François de Sales ; leur postérité et leurs imitatrices sont innombrables par le monde ; les Sœurs de la Charité de Sainte-/ eanneAntide Thouret• sont du nombre. Il faut mentionner aussi les Bernardines• de la Mère de Ballon. Les Filles de Marie-Auxiliatrice de Don Bosco sont Salésiennes comme leurs Frères. L'une des familles salésiennes particulièrement importante, après elles, est celle des Filles de saint François de Sales• de Madame Carré de Malberg. Maintes autres familles religieuses de moindre importance sont également salésiennes ; par exemple, les Salésiennes de la Visitation de Leuz.e-en-Hainaut (2, rue d'Ath, 7900 Leuz.e, Belgique).

Saint-GIidas(Sœursde l'lnstructlonChrétienne,dites de) La naissance de la Congrégation est liée à celle des Frères de flnstruction chrétienne• et également à celle des Frères de Saint-Gabriel• puisque le fondateur est le Père Gabriel Deshayes, que nous trouvons à l'origine des deux autres familles religieuses; celui-ci commença l'œuvre de l'éducation des filles en 1807, avec l'aide de Michelle Guillaume. Les sœurs prononcèrent les premiers vœux en 1820, et dans les années suivantes les évêques d'Angers, de Rennes puis de Nantes donnèrent leur approbation. La Congrégation compte près d'un millier de membres. Maison généralice : 44530 Saint-Gildas-des-Bois. F. Bandu : Les origines de la Congrégation des Saurs de flnstruction chrétienne de Saint-Gildas-du-Bois, Vannes, 1948.

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Saint-Jean (Communauté de) Fondée par le Père Marie-Dominique Philippe qui avait dirigé avec le Père Loew à Fribourg, en Suisse, fEcole de la foi. Le statut d'abord adopté pour cette nouvelle fami1le religieuse fut celui d'Oblats de l'Abbaye de Urins. La vie est de type monastique : les Petits Gris vivent en communautés, selon une formule qui rappelle quelque peu celle des chanoines réguliers : vie apostolique basée sur la prière et la communion fraternelle. L'érection canonique en Institut diocésain date du 16 juillet 1986 ; le groupe compte main~ tenant 250 frères ; la première implantation apostolique se fit à Cotignac (Var) ; il y a également des sœurs contemplatives, une vingtaine (chiffres de 1986). Maison centrale: Saint-Jodard, 42590 Neulise.

Saint-Jean de Dieu (Frères Hoapltallera de) Le « mendiant de Grenade >, un ancien soldat portugais converti après une vie aventureuse, Jean Ciudad, qui prit le nom de Jean de Dieu, est à l'origine de cet Ordre Hospitalier de frères qui fut fondé en 1537 : il se mit au service des pauvres et des malades. Pie V donna aux frères la Règle de saint Augustin (1572) : leur habit est très semblable à celui des Bénédictins. Ils furent extrêmement populaires en Italie où on les nomma les Fate bene fratelli. A dater de 1608, il y eut deux Congrégation distinctes, celle d'Espagne et celle d'Italie. A la fin de l'Ancien Régime, l'Ordre comptait près de 3 000 religieux au service de 280 hôpitaux. En France, ils étaient un peu plus de 300 avec une trentaine de maisons hospitalières. Comme à d'autres, la Révolution et ses conséquences en Europe furent une lourde épreuve, qui fit tomber à mille le nombre des religieux et les fit disparaître des pays francophones. Ils se sont relevés peu à peu. Dans de nombreux pays, ils ont également des œuvres d'enseignement. En France, ils soignent en particulier les aliénés mentaux. Maison généralice : Ospedale Fatebenefratelli, Isola Tiberina, I 00186 Roma. G. Antropius, La spiritualité de fOrdre hospitalier de saint Jean de Dieu, Paris, 1950.

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Sainte-Jeanne d'Arc La béatification, puis la canonisation, de sainte Jeanne d'Arc (1920) a provoqué une poussée extraordinaire de la dévotion à la Pucelle d'Orléans, souvent fortement marquée par le nationalisme. Sa statue se voit partout dans les églises. En Nouvelle-Angleterre, une Congrégations de Sœurs franco-américaine prends corps vers 1917 à Worcester (Mass.). L'opposition de l'évêque de Springfield oblige à chercher un diocèse hospitalier ; le fondateur, le Père Staub, Assomptioniste français, s'adresse à l'évêque de Québec; mais Rome refuse l'appellation de c victimes du Sacré-Cœur > et ne veut pas de la dépendance des Augustins de rAssomption• ; les Sœurs de sainte Jeanne d'Arc naissent dont à Québec (1681, chemin Saint-Louis). Yvon Le Floc'h, Origine de la Congrégation des sœurs de sainte Jeanne d'Arc, Québec, 1964. L'Institut Jeanne d'Arc d'Ottawa, fondé par Monseigneur Brunet, évêque de Mont-Laurier, a été créé pour la protection de la jeune fille avec l'aide d'une Dominicaine française exilée. Il fut érigé en 1919.

Salnte-Jeanne-Antlde Thouret (Sœurs de la Charité de) La Congrégation a été fondée à Besançon dans les dernières années de la Révolution, en 1799, par sainte Jeanne-Antide Thouret (17651826), pour la formation des jeunes et le soin des malades ; l'approbation pontificale fut accordée en 1819 ; deux Congrégations, l'une française, l'autre italienne naquirent de l'Institut par sécession en 1821, mais les deux groupements purent refaire leur unité en 1954, puis réaliser des fondations dans le Tiers-Monde. L'Institut compte plus de 5 700 religieuses dans les quatre continents. Maison généralice: Via S. Maria in Cosmedin, 5, I - 00153 Roma. F. Trochu, Sainte Jeanne-Antide Thouret, Lyon, 1933 ; Ouffet, L'esprit apostolique de sainte Jea,ine-Antide, Besançon, 1968.

Saint-Joseph Le culte liturgique de saint Joseph a pris origine dans un écrit apocryphe du V--vi-siècle, conservé en grec, sous le nom d'Histoire de

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Joseph de Bordeaux; mais le culte de saint Joseph ne commença à se développer en Occident qu'à la fin du Moyen Age, grâce aux prédications de saint Vincent Ferrier et de saint Bernardin de Sienne, des écrits de sainte Brigitte de Suède, et, en France, du chancelier Jean Gerson qui en fut un grand dévôt. Au xvt" siècle, saint Ignace de Loyola fit beaucoup pour populariser le culte, et sainte Thérèse d'Avila considérait le saint comme son principal protecteur. Le déve-loppement de la dévotion en France, au XVIf siècle, est donc dQ surtout à l'influence du Carmel* et des Jésuites*. Il existe près d'une cinquantaine de fami11esreligieuses de droit pontifical placées sous le patronage de saint Joseph (certaines font l'objet d'une notice particulière en raison de leur importance); le nombre est encore plus élevé si l'on tient compte des Congrégations diocésaines et des Instituts qui ont aujourd'hui disparu. La fami11ela plus nombreuse est celle qui est issue de la fondation du Père Médaille vers 1650 : les Sœurs de saint Joseph du Puy; parmi les grands Instituts, il faut aussi mentionner les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny et les Sœurs de Saint-Joseph de l'Apparition. La Congrégation des Sœurs du Patronage de Saint-Joseph d'Avranches forme une grande famille internationale de près de 500 membres (Via 1° Maggio 9, I 00013 Lupara di Mentana). La Congrégation des Sœurs de SaintJoseph de Bordeaux comptent près de 200 membres (17, rue du Hâ, 33077 Bordeaux). De France, la dévotion à saint Joseph est passée en Nouvelle-France où sont nées entre autres, au xix- siècle, les Petites Filles de saint Joseph fondées en 1857 pour le service des communautés sacerdotales, l'aide aux séminaires et aux missions ( 17.151 Ouest, boulevard Gouin, Pierrefonds, H9J 1A5) ; les Sœurs de Saint-Joseph de SaintV allier tirent leur origine des Sœurs du Puy ; leur maison-mère se trouve aujourd'hui à Québec (1345, rue de Montmorency, Québec, G 1S 2G7) ; les Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe ont été fondées en 1877 par l'évêque, le bienheureux Louis-Zéphirin Moreau, pour l'instruction des enfants et le soin des malades ; elles sont près de 800 (805, avenue Raymond, Saint-Hyacinthe, J2S 5T9) ; les Petites Missionnaires de Saint-Joseph ont été fondées plus récemment, en 1925 au Manitoba, à Otterburne. La famille religieuse la plus anciennement installée au Canada, sous le patronage de SaintJoseph, est celle des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph*.

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En Belgique, les Sœurs de Saint-Joseph de Bruges sont issues de l'Institut des Filles de Marie et de Joseph, fondé à Alost, en 1817, par le chanoine C. Van Crombrugghe; celles de Sint-Kruiz-Winkel l'ont été en 1842 par l'abbé Imshoot, curé, et Mademoiselle Goossens. Les Filles de Saint-Joseph de Blégny ont été fondées en 1865 par l'abbé Lemaire et Mademoiselle Oury; celles de Templeneuve l'ont été en 1855 par le chanoine Martin. En France, il faut encore signaler l'importante Congrégation des Sœurs de Saint-Joseph de Tarbes (Couvent Saint-Joseph, Cantaous, 65150 Saint-Laurent-de-Nesle), et la petite Congrégation des Sœurs de Saint-Joseph, filles de Marie conçue sans péché au diocèse de Rodez (La Basse-Vors, 12430 Villefranche-de-Panat); ainsi que les Petites Sœurs de Saint-Joseph de Montgay, fondées à OuJUos au diocèse de Lyon en 1844.

Saint-Joseph (Sœura de) L'initiative en revient à un Jésuite, le Père Jean-Pierre Médaille (t 1669) qui fut encouragé dans sa création par l'évêque du Puy, Henri de Maupas (1641-1661); la première forme de l'Institut du Puy, en 1651, est assez proche de celle des Instituts séculiers ; le but était de travailler à l'instruction des jeunes filles, à l'éducation des orphelins, à la visite des hôpitaux et des malades ainsi que des fami1Jes pauvres. Dès 1648, le petit groupe en formation avait pris en charge un hôpital-orphelinat au Puy. De proche en proche, cette formule de vie religieuse se répandit dans les diocèses voisins puis dans tout le midi de la France. Il y eut Clermont-Ferrand (10, rue du Bon-Pasteur, 63000 Clermont-Ferrand). Sur le modèle de la Congrégation du Puy, se formèrent dès 1651 les Sœurs de SaintJoseph de Lyon (qui comptent aujourd'hui environ 1 300 religieuses) (26, rue des Chartreux, 69001 Lyon); Lyon donna naissance en 1673 à celle de Bourg qui se développa considérablement au XXX- siècle, après la reprise de la Révolution (il fallut une nouvelle fondation de Lyon en 1819); (28, avenue Alphonse-Baudin, 01000 Bourg-en-Bresse); les Sœurs de Bourg, qui étaient déjà 1 500 au milieu du siècle, firent de nombreuses fondations aux Etats-Unis et donnèrent ainsi naissance à de nouvelles Congrégations. Lyon donna également naissance aux

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Sœurs de Saint-Joseph de Chambéry après la Révolution en 1812 (Via Calandrelli, 7, I - 00153 Roma), qui se sont ensuite répandues au Danemark et dans les pays scandinaves, en Amérique latine et aux Etats-Unis dès la deuxième moitié du xix- siècle (elles sont aujourd'hui 3 200 religieuses). Celle d'Annecy compte aujourd'hui plus de 700 religieuses (10, place au Bois, 74000 Annecy). La Congrégation fondée à Saint-Vallier en 1683, restée d'abord unie à celle du Puy, elles transférèrent leur siège à Québec en 1903 du fait des lois françaises contre les Congrégations (elles sont 400). La fondation dite du Bon-Pasteur, faite en 1723, est issue de Lyon ; elle a traversé les siècles et compte aujourd'hui environ 350 religieuses. M. Nepper, Jean-Pierre Médaille, qui est-ce?, Le Puy, 1963 ; id., Aux origines des Filles de Saint-Joseph, Caluire, 1969.

Saint-Joseph de I'ApparlUon (Sœurs de) Elles ont été fondées en France, à Gaillac (f arn) par sainte Emilie de Vialar en 1830 pour toutes les nécessités apostoliques ; l'Institut se développa rapidement et reçut l'approbation du Saint-Siège en 1862. Les sœurs firent de nombreuses fondations en Angleterre, dans ses anciennes colonies et aux Etats-Unis dès la seconde partie du xix- siècle. Elles comptent aujourd'hui 1 300 religeuses. Maison généralice : 90, avenue Foch, 94120 Fontenay-sous-BoisCréteil. A. Richomme, Emilie de Vialar, Paris, 1961 ; P. Hoesl, A pleines voiles, Paris, 1963.

Saint-Joseph de Cluny La fondation fut faite durant les dernières années de la Révolution, en 1798, à Seurre en Bourgogne, par la bienheureuse Anne-Marie Javouhey, avec l'aide d'un Trappiste : le but était l'instruction des enfants, le soin des malades, la prise en charge des orphelins ; en 1804, passant à Seurre, en route pour Paris, Pie VII reçut les premières sœurs et les bénit ; la première profession se fit en 1809. Comme le noviciat fut établi à Cuny, les religieuses furent connues sous le nom de Sœurs de Saint-Joseph de Cluny. Dès 1816, les sœurs furent requisespour le travail en pays de mission, en Afrique ;

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depuis, elles n'ont cessé de participer aux missions partout où l'on en créait de nouvelles. C'est la grande Congrégation féminine missionnaire au xix- siècle. Elles sont 3 500 sœurs répandues de par le monde. Maison géMralice: 21, rue Méchain, 75014 Paris. A. Merlaud, Anne-Marie Javouhey, Audace et génie, Paris, 1976. Voir Filles de Saint-] oseph.

Saint-Louis Voir Charité de Saint-Louis.

Sainte-Marle Parmi les Instituts religieux qui se sont placés sous le patronage de Notre-Dame, beaucoup se réfèrent à la Vierge sous son simple nom de Marie, qui est le vocable le plus traditionnel : sainte Marie, les autres qualificatifs étant venus postérieurement s'y ajouter. Il y a les Sœurs de Marie, les Sœurs de Sainte-Marie, les Sœurs de Marie Notre-Dame, les Dames de Marie, les Dames de Sainte-Marie, les Filles de Marie, les Filles de Sainte-Marie, la Société de Marie, les Servantes de Marie. Parmi tant d'autres, mentionnons, en France, les Servantes de Marie d'Anglet, au diocèse de Bayonne, les Filles de Marie de SaintM arcellin, au diocèse de Grenoble, les Sœurs de Sainte-Marie de Paris, parmi les familles les plus importantes. En Belgique, il y a les Sœurs de Sainte-Marie de Namur, les Dames de Marie fondées à Alost en 1817, et devenues Congrégation internationale, les Filles de Marie de Paridaens, celles de Pesche. Les Servantes de Marie d'Anglet (Notre-Dame du Refuge, 64000 Anglet) sont près de 600 religieuses. Les Filles de Marie de Saint-Marcellin (Couvent de Bellevue, 38160 Saint-Marcellin) comptent environ 125 sœurs. Les Sœurs de Sainte-Marie de Paris (91, rue Notre-Dame des Champs, 75006 Paris) sont une centaine. Voir Marie, Maricoles, Maristes ...

Sainte-Marthe Dans les commentaires de la scène de Béthanie, sainte Marthe a été présentée comme le modèle de la vie active qui se met humblement

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au service du Seigneur ; aussi, de nombreuses Congrégations, spécialement celles qui ont été fondées pour venir matériellement en aide au clergé, ont été placées sous le patronage de sainte Marthe. Parmi les Congrégations de droit pontifical, il y en a cinq ; en France, il faut mentionner les Sœurs de Sainte-Marthe de Périgueux qui comptent plus de 500 religieuses (2, place de la Cité, 24000 Périgueux) trois Congrégations canadiennes sont sous ce patronage, les Saurs de Sainte-Marthe tl Antigonish en Nouvelle-Ecosse, fondées en 1897 par Monseigneur Cameron; celles de Charlottown dans l'ile du Prince-Edouard, fondées par les premières en 1916 ; les Saurs de Sainte-Marthe de Saint-Hyacinthe, issues de la communauté des Sœurs Grises de fHôtel-Dieu de Montréal (1883).

Saint-Martin Le grand moine-évêque du IV' siècle, apôtre dans les campagnes de de la Gaule, a été le titulaire de nombreux monastères. Pr~ de 4 000 églises paroissiales lui sont dédiées dans les limites de la France actuelle. Parmi les familles religieuses qui se sont placées sous son patronage, il y a la Communauté de Saint-Martin de Bourgueil, au diocèse de Tours (Sœurs), née sous la monarchie de Juillet. Les frères de la Communauté de Saint-Martin, née à Voltri (diocèse de Gênes) en 1976, ont en charge des paroisses dans le diocèse de Toulon (Saint-Raphaël) ; leur type de vie se rapproche de celui des chanoines réguliers. Les Frires Missionnaires des Campagnes se sont placés sous la protection de Saint-Martin.

Saint-Maur (Damee de) Le religieux Minime, Nicolas Barré, est à l'origine de· plusieurs familles religieuses qu'il a fondées ou aidées dans leur premier développement, en particulier des Frires des Ecoles chrétiennes• de saint Jean-Baptiste de la Salle. Il a fondé, à Rouen en 1662-1666, une communauté de religieuses vouées à l'enseignement, les Sœurs de flnstruction charitable de l'Enfant-Jésus, avec l'aide de Madame de Maillefer. Les fondations se multiplièrent; la maison de Paris fut fondée en 1675 rue Saint-Maur, d'où le nom que prirent les parisiennes de Dames de Saint-Maur. Les c maîtresses charitables» ne prononçaient pas vœux; et c'est

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comme communauté séculière qu'elles reçurent l'approbation de l'archevêque de Paris en 1732. Le fondateur des Sœurs charitables de l'Enfant-Jésus avait conçu, en effet, une Congrégation centralisée, ne pratiquant pas la clôture, mais dont les maisons auraient un gouvernement autonome comme celui des monastères ; sur le plan de l'enseignement, c'était un peu ce que Vincent de Paul avait réalisé pour les œuvres de charité. La maison de Paris devait servir de maison de formation pour les futures maîtresses ; les religieuses vivaient en commun et se rendaient dans les écoles de quartier. Lorsque Madame de Maintenon voulut fonder la maison de Saint-Cyr, elle fit d'abord appel aux c Sœurs Barré». Le Sœurs ne se limitèrent pas à l'enseignement élémentaire, elles s'ouvrirent aussi à l'enseignement technique et professionnel; au moment de la Révolution, il y avait une centaine de maisons en France et plus de 20 000 élèves. Après la Révolution, qui avait fermé tous les établissements, les Dames de Saint-Maur se regroupèrent; mais l'autorisation romaine ne fut demandée qu'en 1866. La Congrégation s'implanta au Japon dès 1872 ; elle est aujourd'hui internationale et compte environ 1 500 religieuses. Maison généralice: 8, rue de !'Abbé-Grégoire, 75006 Paris. P. de Grèi.es, Histoire de flnstitut de Saint-Maur, Paris, 1894.

Saints-Noms de Jésus et de Marle (Satura du) Elles ont été fondées par la bienheureuse Mère Marie-Rose à Longueil, dans la province de Québec au Canada, en 1843 ; en 1860, la maison-mère s'est établie à Montréal ; le but était l'éducation des filles : la Congrégation s'est largement répandue au Canada, en Amérique, au Japon, au Basutoland. Ses effectifs dépassent 3 000 membres. Maison généralice : 187, chemin de Cap-Saint-Jacques, Pierrefonds 940 (Québec), H9K 1C6 (Canada). Germaine Duval, Par le chemin du Roi, une femme est venue, MarieRose Durocher, 1811-1849, Montréal, 1982; Mère Véronique du Crucüix, Histoire de la Congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, Montréal, 1930. 239

Saint-Paul (FIiies de) Elles ont été fondées à Alba en 1929 par Don Alberione, autour de la Pieuse Société de saint Paul et de son école typographique. L'approbation pontificale date de 1943. L'apostolat est celui de la Presse, puis des autres moyens de communication. A Rome, l'activité de la Congrégation a pour centre les maisons d'Alba et de Rome, avec les entreprises d'édition, mais elle s'orienta aussi vers le soin des malades. A partir de 1948, la Congrégation étendit son influence en Amérique latine, au Japon, puis peu à peu dans la plupart des pays du monde. L'Institut comporte plus de dix provinces et de 2 600 membres. Maison généralice : Via S. Giovanni Eudes, 25, I - 00163 Roma.

Saint-Paul (Société de) Don Alberione demanda, pour la première fois en 1921, l'approbation de la branche masculine de la Société de Saint-Paul dont les origines se confondent avec l'œuvre groupée autour de la Gazetta d'Alba, dès avant la Première Guerre Mondiale. La Société finit par comporter une branche sacerdotale, une branche féminine, des adoratrices du Saint-Sacrement et des coopérateurs de la Bonne Presse. L'implantation en France remonte à l'année 1932, au Canada en 1946, en Suisse (même année), au Zaïre en 1957 ... La Congrégation compte aujourd'hui huit provinces et un certain nombre de régions. Il y a environ 1 200 membres, prêtres disciples et frères laies. Maison généralice: Via della Fanella, 39, I - 00148 Roma.

Saint-Paul de Chartres (Sœura de) La Congrégation a été fondée en 1695 à Leverville-la-Chenard par le curé, Louis Chauvet, sur le type des Sœurs de Charité, avec des buts analogues ; en 1700, Monseigneur Godet des Marais en transférait le siège à Chartres et plaçait les Sœurs sous le patronage de Saint-Paul ; en plus de l'instruction des petits enfants, les sœurs assumèrent des tâches hospitalières ; il y eut une maison fondée à Cayenne dès 1727, mais la Congrégation resta essentiellement beauceronne jusqu'à la Révolution, avec quelques antennes coloniales

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(De-Bourbon, 1770; De de France, 1775). Regroupées en 1803 sous le nom de Saint-Maurice (un faubourg de Chartres), les sœurs furent associées aux entreprises missionnaires en raison de leur expérience ancienne. Les fondations se multiplièrent dans le monde entier. Il y a aujourd'hui une quinzaine de provinces et près de 4 000 religieuses. Maison généralice : Via della Vignaccia, 193, I - 00163 Roma. R. Gobillot, Les Sœurs de Saint-Paul de Chartres, Paris, 1938; A. Bernard, Les Saurs de Saint-Paul de Chartres dans le monde, Québec, 1957.

Saint-Sacrement (Pères du) Le fondateur des Pères du Saint-Sacrement, saint Pierre-Julien Eymard, est originaire du Dauphiné ; il fit un premier essai chez les Oblats de Marie Immaculée•, interrompu pour raison de santé; devenu prêtre diocésain, il entra chez les Maristes• en 1839; au contact de l'œuvre de l'Adoration nocturne, il découvre sa propre mismon: prêcher et faire adorer Jésus dans son Sacrement d'amour. Il crut d'abord pouvoir réaliser sa vocation particulière au sein de la famHle Mariste où le Père Colin voulait créer des maisons contemplatives, mais l'entreprise tourna court. La fondation de la première maison des Pères du Saint-Sacrement se fit à Paris en 1856 sousl'autorité de Monseigneur Sibour ; mais le Père Eymard mourut en 1868 avant d'avoir mis la dernière main à son œuvre. La vie des Pères du Très-Saint-Sacrement comporte une part d'adoration du Saint-Sacrement, une vie fraternelle et toutes les formes d'apostolat, particulièrement la catéchèse, dans le but de glorifier l'Eucharistie. La première fondation, en Amérique, fut faite en 1890. L'histoire des Pères du Saint-Sacrement est liée étroitement à celle des Congrès eucharistiques internationaux. Les Pères du SaintSacrement ont aujourd'hui plus de 110 maisons et comptent plus de 1 300 membres. · Maison généralice: Via G.-B. de Rossi, 46, I - 00161 Roma. R. Labigne, Saint Pien-e-JulienEymard, r homme tfun unique amour, Paris, 1962 ; Une réponse à la présence. La vie et r œuvre de saint Pierre-Julien Eymard, Paris, 1962; G. Oury et B. Andry, Les Congrù eucharistiques, Lille 1818 - Lourdes 1981, Solesmes, 1980.

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Saint-Sacrement (Servantea du Très-) La Congrégation a été fondée par saint Pierre-Julien Eymard avec l'aide de Marguerite Guillot, comme répondant à la Société des Pères du Très-Saint-Sacrement dont il était le créateur. Mais c'est une Congrégation de vie contemplative, vouée à l'adoration perpétuelle du Saint-Sacrement. L'origine première est parisienne : en 1858, Monseigneur Morlot donna son approbation pour un petit groupe de femmes qui se consacrent à l'enseignement du catéchisme aux enfants pauvres, à la préparation à la première communion, tout en vaquant à la contemplation de l'Eucharistie. En 1864, a lieu le transfert à Angers où la Congrégation prend les traits définitüs qui vont la caractériser : vie de contemplation avec un apostolat limité à l'œuvre de retraites. Les Constitutions rédigées par le Père Eymard furent approuvées par Léon XIII en 1885. Des fondations ont été faites en de nombreux pays, et réparties en diverses provinces. Il y a environ 350 religieuses en une dizaine de pays différents. Maison généralice: Via F1aminia, 53, I - 00067 Roma. F. Trochu, Le bienheureux Pierre-Julien Eymard, Paris, 1949; H. Evers, Mère Marguerite du Saint-Sacrement, Marguerite Guillot, fondatrice de la Congrégation des Servantes du Très-Saint-Sacrement, Paris, 1947.

Saint-Sacrement (Sœurs du) L'adoration du Saint-Sacrement, son culte furent l'une des préoccupations majeures de la Contre-Réforme, face aux Protestants qui niaient la présence réelle permanente dans le sacrement de l'Eucharistie. L'évêque de Langres, Sébastien Zamet, de concert avec l'abbesse de Port-Royal, Angélique Arnauld, tenta de créer un Institut où l'adoration du Saint-Sacrement serait à l'honneur; l'expérience dura cinq ans (1633-1638) et ne fut pas heureuse. Le monas~re, fondé à Paris par Port-Royal, fut placé sous le patronage du Saint-Sacrement. D'autres familles religieuses naquirent à la même époque; plusieurs se sont perpétuées. L'Institut des Prêtres du SaintSacrement, fondé par l'évêque de Bethléem (l'évêché de Bethléem en Terre Sainte avait été transféré dans un faubourg de Clamecy), Monseigneur d'Authier de Sisgaud (1609-1667); les Dominicaines 242

du Saint-Sacrement, dites Sacramentines du dominicain Antoine Le Quieu (1601-1676); la Congrégation fondée par sainte Jeanne Chézal de Matel, sous le patronage du Verbe de Dieu et du SaintSacrement• ; les Bénédictines du Saint-Sacrement• fondées à Paris en 1652 par Mère Mechtilde (Catherine de Bar); les Sœurs du Très Saint-Sacrement et de la Charité de Bourges, fondées en 1671 par l'abbé Antoine Moreau, curé de Montoire-sur-le-Loir (52, route de Saint-Michel, 18000 Bourges). Le xvnf siècle a laissé plusieurs fami11esreligieuses de ce type. Le XIX8siècle surtout. Il y a en tout une vingtaine de Congrégations du Saint-Sacrement ou d' Adoratrices du Saint-Sacrement. En France, on peut citer les Sœurs du Très Saint-Sacrement d'Autun (40, quai Jean-Jacques Rousseau, 69350 La Mulatière), les Religieuses du Saint-Sacrement de Valence qui sont plus de 400 (113, avenue Victor-Hugo, 26000 Valence), et les Servant6s du Très SaintSacrement, fondées par saint Pierre-Julien Eymard à Paris, en 1858, avec l'aide de Marguerite Guillot (Via Aurelia, 145, I - 00165 Roma); ainsi que les Servantes de Jésus dans le Très-SaintSacrement de Toulouse (31, rue de la Dalbade, 31000 Toulouse). Les Religieuses de fEucharistie ont été fondées en 1856 par Anne Meeûs (26, avenue L. Wiener, B - 1170 Watermael, Belgique). Les Gardiennes Adoratrices de rEucharistie ont été fondées à Orléans en 1853 par Monseigneur Dupanloup et Marie-Louise Paris (Mère Thérèse de la Croix) (20, rue Saint-Marc, 45000 Orléans). Les Oblates de la Très Sainte Eucharistie l'ont été en 1935 à Neuilly par Mademoiselle Martin (Mère Marie de Jésus) avec l'aide du Père Lebreton et de Monseigneur Bressoles (71, rue Perronet, 92200 Neuilly-sur-Seine). Les Servantes de Jésus dans le Très Saint-Sacrement ont été fondées à Toulouse, en 1857, par Mademoiselle Guibert ; la structure est faite de plusieurs cercles concentriques avec, outre les membres des communautés, ceux qui vivent en-dehors avec des vœux semipublics et les membres affiliés. La maison généralice est 31, rue de la Dalbade, 31000 Toulouse. Les Ancelles rurales du Saint-Sacrement ont été fondées pour l'apostolat rural par Marie-Noémie Duchâtellier (1862-1941) et érigées en 1949 (La Grand-Maison, Leigné-les-Bois, 86450 Pleumartin).

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Saint-Sauveur Le vocable de Saint-Sauveur pour désigner le Christ est l'un des plus traditionnels. Jusqu'à la reconstruction de la basilique du Latran, à Rome, après un tremblement de terre, par le pape Serge m (904911 ), celle-ci a porté le titre du Très-Saint-Sauveur. Au XIf siècle, avec les Croisades, la dévotion au Saint-Sauveur a pris un nouvel eswr. En France seulement, il y a plus de cinquante villages ou villes, quelquefois antérieurs à cette époque, qui portent le nom de Saint-Sauve ou de Saint-Sauveur. Mais le titre n'est pas très répandu parmi les Instituts religieux. Il y a la famine des Chanoines réguliers de Saint-Sauveur du Latran• qui tirent leur nom de la basilique romaine. L'Ordre, fondé par sainte Brigitte de Suède après 1346, était placé sous le vocable du Sauveur. Au xix- siècle, sont nées, en Alsace, les Sœurs du TrùSaint-Sauveur de Niederbronn• ; il y a une Congrégation sous ce nom en Tchécoslovaquie. Il existe trois Congrégations placées sous le titre du Divin Sauveur (Italie, Autriche, Argentine). En France, il y a les Sœurs du Sauveur et de la Sainte-Vierge au diocèse de Lille (19, rue Anne-Joseph-Du-Bourg, 59650 Villeneuve-d'Ascq). Au Canada, on peut mentionner les Sœurs du Sauveur, fondées à Saint-Boniface, au Manitoba, en 1895, issues du monastère Lyonnais des Chanoinesses des Cinq Plaies du Sauveur.

Saint-Sauveur-le-Vicomte (ou Sœura de Sainte Marle-Madelelne Postel) Le nom primitif de la Congrégation était Sœurs des Ecoles chrétiennes et de la Miséricorde; elles ont été fondées à Saint-Sauveurle-Vicomte en Cotentin par Julie Postel, en religion Mère MarieMadeleine; dès l'âge de 18 ans, celle-ci avait ouvert une école gratuite pour les enfants et un ouvroir pour les femmes ; son but était non seulement de former et d'éduquer, mais d'apprendre à gouverner une faroUie. Après la Révolution, devenue Tertiaire franciscaine, elle continua son œuvre avec des compagnes et finit par fonder une Congrégation à Cherbourg en 1807, avec l'aide de l'abbé Cabart. En 1832, celle-ci acquit les ruines de l'abbaye Saint-Sauveur-leVicomte que la fondatrice restaura. En 1837, elle adopta les Consti-

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tutions des Frères des Ecoles chrétiennes• pour sa famille religieuse, qui compte aujourd'hui près de 700 sœurs. Maison généralice : Abbaye, Sœurs de Sainte-Marie-Madeleine Postel, 50390 Saint-Sauveur-le-Vicomte. J. Gautier, La véritable vie hérolque de sainte Marie-Madeleine Postel, Coutances, 1971.

Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus (Servantes de) L'œuvre des orphelins d'Auteuil n'ayant pas les religieuses nécessaires pour pourvoir aux besoins des enfants, le Père Duval créa en 1945 un Institut, placé sous la protection spirituelle du Carmel de Lisieux, pour subvenir à cette carence. Maison centrale: 40, rue de la Fontaine, 75016 Paris. Voir Missionnaires de Sainte-Thérèse de rEnfant-Jésus. Saint-Thomas de VIiieneuve (Sœura de) Le patronage de saint Thomas de Villeneuve, ermite de saint Augustin (1488-1555), a connu au XVII8siècle, après sa canonisation en 1658, une popularité presque comparable à celle de saint Charles Borromée dans la spiritualité de la Contre-Réforme; ceci explique pourquoi les sœurs séculières, fondées à Lamballe au diocèse de Saint-Brieuc en 1659 (l'année d'après la canonisation), par le Père Ange Le Proust, un Augustin, l'ont choisi pour protecteur. L'Institut, voué à la charité et au soin des hôpitaux, se répandit en Bretagne, puis dans les provinces voisines, et établit sa maison-mère à Paris en 1692, rue de Sèvres. Elles assumèrent des œuvres d'enseignement et s'occupèrent de «refuges» pour les filles repenties. Les religieuses étaient non-cloîtrées, mais faisaient une part à la vie contemplative. Peu avant la Révolution, elles s'implantèrent en Provence, donnant naissance à une Congrégation autonome. Les sœurs sont actuellement plus de 350. Maison généralice : S2, boulevard d'Argenson, 92200 Neuilly-surSeine. Sainte-Vierge C'est le titre le plus populaire pour désigner la Mère de Dieu. Il met en valeur l'une de ses prérogatives essentielles, reconnue depuis

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toujours par les chrétiens : sa virginité. Le titre se retrouve dans le nom de plusieurs famUJes religieuses, seul ou en relation avec d'autres : Oblats de la Vierge Marie•, Sœurs der Assomption de la Vierge Marie... Il y a, au Ruanda, une Congrégation diocésaine de Filles de la Sainte-Vierge. Les Filles de la Sainte-Vierge th Poitiers ont été fondées en 1835 par l'abbé Adolphe-Henri Gaillard pour l'éducation des enfants pauvres et le soin des malades (Salvert, 86440 Migné-Auxences). Les Petites Sœurs de la Vierge Marie, fondées à Lyon en 1860, sont unies depuis 1967 aux Filles du Cœur de Marie•.

Saint-Vincent de Paul (Rellgleux de) Ils ont été fondés à Paris en mars 1845 pour l'apostolat en faveur de la classe ouvrière par le Père Le Prévost. Celui-ci était un ami du Père Ozanam et l'un des premiers ouvriers des Conférences de saint Vincent de Paul. Pour s'occuper de toutes les œuvres qu'il créa avec ses compagnons, il fut amené à créer une nouvelle Congrégation ; les premières ordinations eurent lieu à la Noël 1860. L'Institut fut approuvé par Rome en 1869 et 1874. La Congrégation compte près de 275 membres. Maison généralice: Via Palestro, 26, I - 00185 Roma. P. Bea, La rivoluzione piu vera. Vita di Jean-Uon Le Prévost, 1803-1874, Milan, 1974. Voir Marie Réconciliatrice•.

Saint-Vincent de Paul Voir Filles de la Charité. Saléslena Saint Jean Bosco (1815-1888), le grand apôtre de la jeunesse dans la banlieue de Turin, fut amené en 1854 à créer une Congrégation pour s'occuper des garçons abandonnés qu'il avait d'abord regroupés en patronages, puis hébergés. S'étant, depuis les origines, inspiré de l'exemple et de l'enseignement de saint François de Sales, il mit sa famine religieuse sous le patronage de l'évêque de Genève et adopta le nom de Salésiens. De ·Turin, les fils de Don Bosco se

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répandirent dans le monde entier, créant des établissements d'éducation, des hôpitaux, prenant en charge des missions. Parallèlement, Don Bosco créa, pour les filles, une Congrégation parallèle avec l'aide de sainte Marie Mazzarello : les Filles de Marie-Auxiliatrice, dont la diffusion fut très rapide également. Ce qui caractérise l'éducation salésienne, c'est la volonté de prévenir plutôt que de réprimer, la douceur, l'exemple, la présence proche. En fait, Don Bosco s'est montré un innovateur en de très nombreux domaines. Dès 1877, la Société s'était implantée en Argentine, puis ce furent la France, l'Espagne, le Brésil, l'Autriche, les autres pays d'Europe, la Terre Sainte et bientôt le monde entier. Les Salésiens sont près de 17 000 et tiennent 1 500 établissements. Les Sœurs de Marie-Auxiliatrice sont aussi nombreuses, sinon plus. Maisons généralices: Salésiens, Via della Pisana, 1111, I - 00163 Roma; Salésiennes ou Filles de Marie-Auxiliatrice, Via dell' Ateneo Salesiano, 81, I - 00139 Roma. A. Auffray, Un grand éducateur: le bienheureux Don Bosco, Lyon, 1929. Dans l'orbite de la famille de Don Bosco, se situent plusieurs Congrégations de Sœurs Salésiennes; il y en a au moins deux en Italie et une en Espagne ; en France, il y a la grande Congrégation des Saur, SalésiennesMissionnairesde Marie-Immaculéede Groslay, au diocèse de Pontoise, qui sont 900 (25, rue de Montmorency, 95410 Groslay). Voir Saint-Françoisde Sales.

Scheut (Ml881onnalreade) (Congrégationdu Cœur Immaculé de Marle) La Congrégation a été fondée pour les missions, à Scheut, plà de Bruxelles, par le Père Théophie Verbist (1823-1868), en 1862, sous l'autorité du cardinal Sterkx, archevêque de Malines. La Congrégation comprend des Pères et des Frères ; elle compte aujourd'hui une vingtaine de provinces. Le premier champ d'apostolat fut la Mongolie ; il y avait près de 250 missionnaires de Scheut en Chine, en 1948, au moment de la Révolution ; le Zaïre a été ensuite un champ d'apostolat privilégié, puis le Cameroun, les Philippines,

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l'Indonésie, Haïti, divers pays d'Amérique latine, le 1apon. La Congrégation compte plus de 1 500 membres. Maison généralice: Via S. Giovanni Eudes, 95, I - 00163 Roma. V. Rondelez, Scheut, Congrégation missionnaire. Ses origines et ses débuts, Bruxelles, 1961 ; O. Degrijse, Le Centenaire de Scheut. Bruxelles, 1962.

Sécularlaatlon On pourait traduire le mot par : c retour aux conditions de la vie séculière » ; dans le nouveau Code, le mot n'est employé qu'une fois ; mais il existe une section entière sur la c sortie de l'Institut ». Pour une raison de bien particulier ou de bien général, il peut être préférable de permettre à un profès de vœux perpétuels de vivre hors de son Institut. La permission est soit temporaire (pour trois ans), soit définitive. La première étape est appelée Exclaustration• ; la seconde est la sortie définitive de l'Institut• et ne peut être accordée, dans les Instituts de droit pontifical, que par le Saint-Siège. c Un profès de vœux perpétuels ne demandera un indult de sortie que pour de très graves raisons, à peser devant le Seigneur ... L'indult de sortie, légitimement accordé et notifié au membre, comporte de plein droit la dispense des vœux ainsi que de toutes les obligations issues de la profession, à moins que, au moment de la notification, l'indult n'ait été refusé par le membre lui-même» (canons 691-692). Si le profès est clerc ou prêtre, la sortie de la vie religeuse n'entraîne pas celle de l'état clérical. Il reste clerc et prêtre et doit donc trouver un évêque qui accepte de le recevoir, au moins à l'essai, dans le clergé de son diocèse.

Sept-Douleurs (Notre-Dame des) La dévotion aux Douleurs de la Vierge auprès de la Croix est liée, en Occident, à la dévotion aux Joies de Notre-Dame; elle s'est d'abord développée en Rhénanie; c'est là que fut instituée la première fête liturgique de la Compassion de Notre-Dame lors d'un synode de la province ecclésiastique de Cologne en 1423. Les Confréries en l'honneur de la Vierge des Sept-Douleurs se sont multipliées en Flandre. Mais la dévotion se répandit rapidement dans tout l'Occident latin.

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Il existe de nombreuses Congrégations qui ont pris le titre de la Vierge des Douleurs ou de la Vierge de Compassion. En France, on rencontre les Sœurs de Notre-Dame de la Compassion de Marseille; à Toulouse, les Sœurs de Notre-Dame de la Compassion qui forment une Congrégation nombreuse; de même, à Villersexel (voir NotreDame de la Compassion•); au diocèse de Tarbes, il y a les Filles de Notre-Dame des Douleurs (2, rue Marie-Saint-Frai, 65000 Tarbes). En Belgique, on rencontre plusieurs Congrégations diocésaines de Sœurs de Notre-Dame des Sept-Douleurs ; celle fondée à RhodeSaint-Genèse, en 1847 au diocèse de Malines (B - 1640 RhodeSaint-Genèse, Belgique); celle de Steenhuffel, fondée en 1853 avec l'aide de religieuses de Rhode; celle de Ruiselede, beaucoup plus ancienne, issue d'une communauté sans vœux qui existait depuis 1688; la Congrégation compte plus de 200 membres et a des missions au Zaïre (Bruggestraat, 27, B - 8080 Ruiselede, Belgique). Les Sœurs M arianites de Sainte-Croix• portent également le titre des Sept-Douleurs. Voir Notre-Dame de la Compassion; Notre-Dame du Calvaire.

Servantes de Jésus-Marle de Hull La fondation est due à un prêtre lorrain, l'abbé Alexis-Louis Mangin, originaire de Rambervillers, passé au Canada en 1885 après avoir fait la connaissance du fameux curé Labelle. Il devint curé de Masson près de Hull et créa une communauté de femmes, destinée à prier pour le clergé (1895). Le premier noyau fut formé de membres du Tiers-Ordre de saint François. L'érection canonique fut accordée en 1904 : la communauté s'orienta vers la vie contemplative. D'autres monastères furent créés ; ils sont sept aujourd'hui. Maison généralice : 210, avenue Laurier, Hull (Québec), Canada. H. Legros, Alexis-Louis Mangin, prltre fondateur des Servantes de Jésus-Marie, Hull, 1954; Paul-Henri Barabé, Une pierre d'angle : Mère Marie-Zita de Jésus, fondatrice des Servantes de Jésus-Marie, 1865-1903, Ottawa, 1945.

Servantes de Marle d'Anglet Congrégation de droit pontifical, fondée en 1842 au dioœse de Bayonne par l'abbé Cestac, avec l'aide de sœur Elisa (t 1849), 249

pour les petites filles abandonnées. L'Institut fut reconnu en 1842. L'Institut a vu s'élargir progressivement le champ de son apostolat; il joignit les écoles au soin des orphelines, et l'œuvre des repenties. Marqué par l'idéal cistercien, qu'il admirait beaucoup, le fondateur créa en 1851 une branche contemplative de son Institut, désirée par plusieurs jeunes repenties qui aspiraient à la vie religieuse, ce furent les Bernardines ou Silencieuses de Marie. La Congrégation se répandit en France et en Espagne dès avant la mort du fondateur (t 1868) dont le procès de béatification est introduit ; à ce moment, elle comptait 150 maisons, 900 professes, 50 Bernardines et 200 Pénitentes. Les effectifs sont moins importants aujourd'hui (près de 600), mais l'implantation s'est faite en de nombreux autres pays : Belgique, Argentine, Italie, Maroc, Côte d'Ivoire ... En 1972, les Sœurs de Sainte-Agnès d'Arras se sont jointes à l'Institut. Maison généralice: Notre-Dame du Refuge, 64600 Anglet. A. Etcheverry, Un précurseur de faction sociale, le vénérable LouisEdouard Cestac, Toulouse, 1929; S. Cita Malard, Prisons du ciel, Paris, 1957.

Servantes des Pauvres de Jeanne Delanoue La Congrégation a été fondée à Saumur, en 1709, auprès du pèlerinage de Notre-Dame des Ardilliers par sainte Jeanne Delanoue pour le service des plus déshérités. La règle a été approuvée la même année par Monseigneur Poncet de la Rivière, évêque d'Angers ; le nom primitif était Sœurs de Sainte-Anne de la Providence de Saumur. La Congrégation s'est beaucoup développée au xix- siècle; elle s'est occupée d'écoles, de soins des malades à domicile, d'hôpitaux, de maisons pour les vieillards et de toute autre forme d'assistance. Elle est implantée en France et à Madagascar et compte près de 400 religeuses. Maison généralice : 3, rue de la Sénatorerie, 49210 Saint-HilaireSaint-Florent. La Mère des pauvres, Jeanne Delanoue, 1666-1736, Texte du manuscrit de Marie Laigle, lntrod. G. Blond, Saint-Hilaire-SaintFlorent, 1968 ; Jean Nicodème, Quand souffle fesprit, Itinéraire

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spirituel de Jeanne Delanoue, Saint-Hilaire-Saint-Florent, 1970; R. Darricau, B. Peyrous, I. de Viguerie, Sainte Jeanne Delanoue, Servante des Pauvres, Chambray-lès-Tours, 1982.

Servantes des Pauvres Voir Bénédictines. Servantes du Sacré-Cœur Congrégation de droit pontifical, fondée à Paris en 1866, par l'abbé Victor Braun (1825-1882) qui obtint l'approbation de l'évêque de Versailles; l'approbation pontificale date de 1899. Le but était l'assistance des jeunes alsaciens-lorrains, de langue allemande, venus travailler dans ragglomération parisienne. Le premier berceau de l'œuvre a été un cercle ouvrier pour lequel l'abbé Braun avait besoin d'aide : il groupa donc quelques-unes de ses dirigées. Les objectifs s'élargirent ensuite : assistance aux jeunes, soin des orphelins, des malades. La spiritualité est celle de saint François de Sales que l'abbé Braun a donné pour père à l'Institut. En mars 197 4, la Congrégation s'est unie les Consolatrices du Caur de Jésus de Boussu-les-Mons (Belgique); elle compte près de 450 membres. Maison généralice: 109, avenue de Paris, 78000 Versailles. E. Thévenot, Histoire de la Congrégation des Saurs Servantes du Sacré-Cœur de Jésus, Versailles, 1917. Voir Sacré-Cœur.

Servantes du Salnt-Cœur de Marle Congrégation fondée à Paris en 1860 par un sulpicien, François Delaplace, avec l'aide de Jeanne-Marie Moysan, devenue M~re Marie du Très-Saint-Sacrement. Le but était la formation des jeunes et l'assistance des malades et des vieillards. Le Cardinal Richard donna son approbation aux constitutions en 1899. Les sœurs s'établirent aux Etats-Unis dès 1889, puis au Canada en 1892. Les lois françaises contre les Congrégations, en 1903, déplaœrent le si~ge de la Congrégation qui est maintenant implantée surtout en Amérique du Nord et en Amérique latine. Celle-ci compte cinq provinces et près d'un millier de religieuses.

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Maison généralice : 4565, avenue Miller, Montréal, H3W 2E4 (Canada). Sœur Saint-Théodore, Chronologie de la Congrégation des Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie, Beauport, 1956. Voir Saint-Cœur de Marie.

Servltes L'origine de l'Ordre est connue par une chronique composée au début du XIv9siècle par Pierre de Todi, général de l'Ordre. Cette famUJe religieuse, spécialement consacrée à Notre-Dame, est formée de « serviteurs de la Vierge >. Les premiers membres furent sept marchands florentins qui se firent ermites vers 1230 ; entre 1234 et 1241, ils s'établirent sur le Monte Senario, à une quin1.aine de kilomètres de la ville : le chef du groupe était saint Alexis Falconieri. Dans les années qui suivirent, les ermites adoptèrent la Règle de saint Augustin (1245) et un mode de vie qui rappelle celui des Carmes et des Ordres Mendiants• ; en effet, leur vie comportait une part de contemplation et une part d'apostolat. Les fondations se multiplièrent en Italie, puis en Allemagne du sud et de l'ouest, en Bohême, en Hongrie, en Pologne ; on les trouve aussi en Espagne. Innocent VIII, en 1487, assimila, en tout, la famine religieuse à un Ordre Mendiant. Avant la grande peste du milieu du XIv9siècle, les Servîtes ont été jusqu'à 10 000. En France, leur diffusion s'est limitée à la Provence, et à une maison d'études à Paris, qui disparut rapidement. Au xix- siècle, ils se sont implantés solidement en Belgique et en 1912 au Canada. Actuellement, les Servîtes comptent 1 200 membres répartis en 235 maisons. Maison généralice: Piazza S. Marcello al Corso, 5, I - 00187 Roma. Le Tiers-Ordre régulier a été fondé par sainte Julienne Falconieri, nièce d'un des fondateurs (Via Ferrucio, 23, I - 00185 Roma). Il y a une province en France (30, rue de Montmorency, 95410 Groslay). Une petite Congrégation belge porte le même nom.

Serviteurs de Jésus et de Marle Cette petite communauté a été fondée par le saint curé de La Courneuve, le Père Lamy (1853-1931), et a repris vie après échec (1941);

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la formule est celle d'une vie apostolique, mais selon la forme des anciens Ordres monastiques ; l'inspiration est ici cistercienne ; les premiers frères ont été formés, en effet, dans une abbaye cistercienne : louange de Dieu, communion fraternelle et travail évangélique sont les trois composantes de l'idéal; les frères s'occupent de retraites, de pèlerinages, d'aide aux paroisses, de catéchèse, d'animation spirituelle de groupes. Maison: Abbaye d'Ourscamp, 60138 Chiry-Ourscamp. Thierry de Roucy, Au devant du nom: Approches de Jean-Edouard Lamy, Abbaye d'Ourscamp, 1981.

Sion (Prltrea et Rellgleuaea de Notre-Dame de) La conversion miraculeuse du juif Alphonse Ratisbonne à Rome, le 20 janvier 1842, est à l'origine de cette Congrégation qui s'est vouée à la conversion du peuple d'Israël. Elle fut formée par son frère, le Père Théodore, converti avant lui en vue de donner une éducation chrétienne aux enfants des Juifs convertis, mais elle a, par la suite, élargi son activité à toutes les formes d'éducation féminine tant dans le Proche-Orient qu'en Europe et en Amérique. La prière pour Israël tient une large place dans la spiritualité de cette famine religieuse qui compte pœs de 1 300 religieuses. La Congrégation des Pères est postérieure ; elle ne prit un développement réel qu'en 1894, alors que le fondateur était mort (1884). Maison généralice: 61, rue Notre-Dame-des-Champs, 75006 Paris. Marguerite Aron, Pritres et religieuses de Notre-Dame de Sion, Paris, 1936 ; Jean Guitton, La conversion de Ratisbonne, Paris, 1964.

Sociétés de vie commune Ce nouveau type de vie, intermédiaire entre la vie religieuse et la vie séculière, a été inauguré au xvt siècle par saint Philippe Néri, lorsqu'il a fondé les Oratoriens•. Les Ordres• et les Congrégations• antérieures exigeaient de leurs membres qu'il s'engagent par des vœux • qui en faisaient des religieux au sens plein. Les prêtres et clercs de l'Oratoire se réunissent en communautés, mais sans sortir de la condition séculière. De nombreux groupement imiteront ce

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type nouveau, sans vœux publics. Les Lazaristes•, les Eudistes•, les

Prêtres de Saint-Sulpice•, les Prêtres des Missions étrangères• seront conçus sur ce modèle.

Sœurs Blanches (Sœurs Mlulonnalres de Notre-Dame d'Afrique) Elles ont été fondées par le cardinal Lavigerie : les premières candidates vinrent de Bretagne à l'appel de l'archevêque d'Alger et abordèrent en Afrique le 8 septembre 1869. La Congrégation connut des heures difficiles et, en 1885, fut sur le point d'être dissoute, l'évêque craignant de ne plus pouvoir la soutenir ; Mère Marie Salomé la confia alors à la Sainte Vierge. A partir de 1894, les Sœurs furent envoyées en Afrique Centrale ; elles se sont implantées presque partout où œuvraient les Pères Blancs. La Congrégation s'est employée à susciter, partout où cela était possible, des Congrégations de religieuses indigènes ; elles en ont créé plus d'une vingtaine. Les Sœurs Blanches sont plus de 1 700. Maison généralice: Villa Vecchia, I - 00044 Frascati (Italie). Voir Pères Blancs.

Sœurs Bleues de Castres (Satura de Notre-Dame de l'lmmacul6e-Conceptlon, dites) Elles ont été fondées en 1836 à Castres, au diocèse d'Albi, par Emilie de Villeneuve pour l'éducation des jeunes, le soin des orphelins, des malades, et l'aide paroissiale. L'approbation pontificale fut accordée en 1852. En 1848, pour répondre à une requête du P. Libermann, les Sœurs Bleues acceptèrent de travailler dans les missions des Pères Spiritains en Afrique, comme le faisaient les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny. Il y a aujourd'hui sept provinces (France, Espagne, Afrique et Amérique Latine) et 850 religieuses. Maison généralice : Via V. Viara de Ricci, 24, I - 00168 Roma. G. Duhamelet, Les Sœurs Bleues de Castres, Paris, 1934; it. Du bleu sur le monde, Castres, 1963.

Sœurs du Christ Voir Mysterium Christi.

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Sœurs GrlDe nombreuses Congrégations d'origine médiévale implantées dans les Pays-Bas, c'est-à-dire la Hollande et la Belgique, ainsi que dans la France du Nord, ont reçu le nom de Sœurs Grises à cause de leur habit; ce sont généralement des Hospitalières; le gris est une couleur qui a été adoptée par de nombreuses Tertiaires francisctJines régulières. En Belgique, il y a les Sœurs Grises d'Aarschot, celles de Hasselt, celles de Zoutleeuw, celles de Roeselare, celles d'Etterbeek, celles de Velzeke.

Sœura Grl-

de la Charité de l'H6pltal G,.1 de Montréal

Cette Congrégation, qui a donné naissance à une constellation de Congrégations (voir Sœurs Grises• ou Charité•), a été fondée à Montréal en 1738 par la bienheureuse Marguerite d'Youville (17011771), d'abord pour s'occuper des pensionnaires de l'H6pital général; elles ont assumé ensuite toutes sortes d'œuvres caritatives. La grande période d'extension de la Congrégation commence en 1840 au Québec et dans les communautés francophones du Canada, puis aux Etats-Unis ; dans la période récente, l'Institut s'est implanté dans quelques pays du tiers-monde. Il compte environ 1 300 religieuses, réparties en sept provinces. Les Sœurs Grises de Sainte-Hyacinthe (Québec) sont les premières à avoir été fondées par celles de Montréal comme Congrégation indépendante. La fondation fut réalisée en 1840 par décret de Mgr Bourget, récemment promu évêque de Montréal. Vint ensuite la fondation des Sœurs Grises d'Ottawa•, puis celles de Québec (voir Charité*). Maison généralice: 138, rue Saint-Pierre, Québec, H2Y 2L7 (Qué.), Canada. Estelle Mitchell, L'Essor apostolique : Sœurs de la Charité de Montréal, « Sœurs Grises•, 1877-1910, Montréal, 1981. Albertine Ferland-Angers, Mère d'Youville, Montréal, 1945.

Sœura Grld'Ottawa (Sœura de la Charité d'Ottawa, dHes Sœura Grises de la Croix) Congrégation de droit pontifical, fondée en 1845 par Elisabeth Bruyère, qui appartenait à la Congrégation des Sœurs Grises de Montréal. Ottowa s'appelait alors Bytown. Le but est la formation de

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la jeunesse, le soin des pauvres et des malades. A la requête de Mgr Phelan, coadjuteur de Kingston (Ontario), inspiré par le Père Pierre-Adrien Telmon O.M.I., quatre sœurs furent appelées de Montréal. La nouvelle Congrégation fut érigée en 1845, puis passa deux ans plus tard sous la juridiction du titulaire de l'évêché créé à Bytown (Ottawa, Mgr Bruno Guigues O.M.I). L'approbation définitive du Saint-Siège date de 1889 ; les Constitutions avaient été modifiées et adaptées en 1856 par le Père Pierre Aubert O.M.I. La Congrégation a de nombreuses missions à la Baie James, au Lesoto, au Malawi, en Zambie, au Transval, au Brésil, en Haïti et au Japon. Elle compte près de 1 300 religieuses. Maison généralice : 9, rue Bruyère, Ottawa KIN 5C9 (Ontario, Canada). Sœur Paul-Emile, Mère Elisabeth Bruyère et son œuvre (1845-1876), Ottawa, 1945; it., Les Sœurs Grises de la Croix (1876-1967). Ottawa, 1967 ; s.n.a., Mère d'Youville chez ses filles d'Ottawa, Ottawa, 1959 ; s.n.a., Esquisses biographiques de la b. mère d'Youville et de la mère Bruyère, Ottawa, 1969. Satura Noires Beaucoup de Religieuses Hospitalières• fondées au Moyen Age dans les Flandres avec la Règle de saint Augustin• ont été appelées par le peuple Sœurs Noires à cause de la couleur de leur habit. Il n'y en a pas moins de treize dans la partie flamande de la Belgique ; celles d'Aalst (1474) ; celles d'Ypres (XIV' siècle) ; celles d'Anvers (1345); celles de Bruges (1361) ; celles de Bruxelles (1355) ; celles de Dendermonde (transférées d'Oudenarde où elles ont été fondées en 1442); celles de Gand (xnf siècle); celles de Lierre (1459). Deux datent de l'époque classique : celles de Rupelmonde (1664) et celles de Saint-Nicolas (1710; elles portent le nom de Sœurs Noires de Saint Philippe Néri, ce qui indique une autre origine). Deux enfin sont du XIX8siècle ; celles d'Asse (fondées en 1822 par un Prémontré de l'abbaye de Grimbergen); celles de Saint-Trond (fondées en 1842). Spiritains Les Spiritains tirent leur nom du Séminaire du Saint-Esprit, fondé à Paris par un jeune Rennais, Claud~François Poullart des Places

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(1679-1709) ; cette maison avait pour but la formation au sacerdoce de jeunes pauvres; Claude-François Poullart des Places était un ami et ancien condisciple de saint Louis-Marie Grignion de Montfort. La fondation (1703) insiste sur l'aspect de pauvreté et la dévotion à la Vierge conçue sans péché. Le but était de préparer des prêtres pour les ministères pauvres dont personne ne voulait, c les postes les plus humbles >, aussi le Séminaire fut-il chargé de pourvoir au clergé des colonies françaises. Cependant, la Révolution lui porta un coup très rude. La Congrégation déclina donc jusqu'en 1848 ; elle fut alors rénovée par l'incorporation de la nouvelle Sociétédes Missionnaires du Saint-Cœur de Marie. Cette nouvelle famine doit son origine à un juif, fils de rabbin, qui s'est converti au christianisme et a reçu le baptême en 1826, Jacob Libermann : il était entré à Saint-Sulpice, mais, du fait de crises d'épilepsie, l'accès au sarcerdoce lui semblait interdit. Ses incertitudes sur sa voie furent levées par la rencontre qu'il fit de quelques jeunes, aupres de Notre-Dame des Victoires, et la création avec eux de l'Œuvre des Noirs. Puis ce fut l'accès à la prêtrise et la fondation des Missionnaires du Très-Saint-Cœur de Marie. L'union avec le Séminaire du Saint-Esprit, pourvu de toutes les approbations romaines en 1848, infusa un sang nouveau à l'ancienne Congrégation qui prit le nom de Prltres du Saint-Esprit et du Cœur Immaculé de Marie ; les membres étaient alors au nombre de 7 5 ; ils doublèrent en cinq ans, puis se multiplièrent jusqu'à atteindre l'effectif de 2 000 religieux. Ils sont aujourd'hui plus de 3 800. Les premiers membres de la société du Père Libermann étaient partis en 1843 pour l'Afrique ; six sur sept y lai~rent leur vie ; mais les missions ont continué, non seulement en Afrique Occidentale, puis Centrale, mais aussi à Madagascar, au Brésil ... Maison généralice: Clivo di Cinna, 195, I - 00136 Roma. L. Liagre, Les étapes tlun curieux itinéraire spirituel : le Vénérable Père Libermann, r homme, la doctrine, Paris, 1948 ; M. Briault, La reprise des missions tl Afrique au XIX- siècle : le Vénérable Père Libermann, Paris, 1946.

Sulplclens La Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice a pour initiateur M. Olier (t 1657) ; curé de Saint-Sulpice et fondateur du Séminaire

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du même nom à Paris, en 1641. Cette maison devint vite un Séminaire modèle et M. Olier fut sollicité de collaborer à des créations semblables à Nantes, Viviers, Le Puy, Clermont. La Compagnie fut approuvée en 1654, comme Société de prêtres, sans vœux, mais menant la vie commune. L'ébauche des Constitutions, laissée par M. Olier après sa mort, fut mise en forme par M. Tronson. En 1657, les Sulpiciens prirent en charge la colonie de Montréal, au Canada, et en devinrent seigneurs ; de ce fait, ils furent impliqués dans le travail missionnaire. A la fin du xvnf si~le, Saint-Sulpice qui avait été mêlé à la fondation d'un très grand nombre de séminaires français en dirigeaient une trentaine, autant que les Lazaristes et deux fois plus que les Eudistes. La Compagnie eut ses martyrs pendant la Révolution, mais a donné surtout la personnalité qui domine l'époque: M. Emery; durant ces années, Saint-Sulpice s'implante aux Etats-Unis et joue un rôle primordial dans la formation de l'Eglise américaine à laquelle il a fourni nombre de ses premiers évêques. L'approbation comme c Congrégation » fut accordée seulement en 1863 par Pie IX ; elle consacrait la grande liberté de fonctionnement qui existait dès les origines. Aujourd'hui, la Congrégation est centralisée à l'instar d'un Ordre religieux ; elle est divisée en provinces ; le Supérieur est élu par le Chapitre général. Les membres sont près de 550. Maison centrale: 6, rue du Regard, 75341 Paris. M. Dupuy, Se laisser à fEsprit. Itinéraire spirituel de Jean-Jacques Olier, Paris, 1982.

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Taizé (Frères de) La communauté comporte des Frères catholiques et non-catholiques, mais elle est d'origine protestante et de vocation œcuménique. Dès 1940, Frère Roger s'était installé à Taizé avec le désir d'y réunir une communauté de vie évangélique et d'y réaliser « une parabole de communion ». Deux premiers compagnons se joignirent à lui en 1942. A Pâques 1949, les sept premiers Frères s'engagèrent définitivement à mener la vie commune dans le célibat et la mise en commun des biens. La communauté compte aujourd'hui 80 Frères qui ne résident pas tous à Taizé, car il y a de petites fraternités en diverses parties du monde ; ils y travaillent parmi les plus pauvres. Les Frères gagnent leur vie par leur propre travail, n'acceptant pas d'aumônes. La grande église de la Réconciliation a été construite en 1962 ; elle est le centre de la prière pour l'Unité et sert de point de ralliement pour les grands rassemblements de jeunes chaque année. Les Frères sont aidés pour l'accueil par des communautés catholiques, en particulier les sœurs établies dans le village voisin d'Ameugny. Maison: Communauté, Taizé, 71460 Saint-Gengoux-le-National.

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Théophanie La Communauté a été fondée en 1972 dans l'ancienne abbaye de Lagrasse, au diocèse de Carcassonne. Elle comporte des ménages et des célibataires pratiquant la communauté des biens ; plusieurs de ces derniers sont engagés dans la vie monastique à Saint-Jean-auDésert, en Palestine, de rite catholique melkite ; les Offices sont de rite byzantin. Il y a une centaine de membres. Il y a des communautés à Saint-Guilhem-le-Désert, Montpellier, Tourcoing, Bruxelles ... Maison centrale : Abbaye de Lagrasse, 11220 Lagrasse.

Tiers-Ordre Le Tiers-Ordre est une création des Frères Mendiants•, mais il existait auparavant des institutions analogues dans les Ordres plus anciens. L'idée directrice est de faire partager aux laïques, demeurant dans la vie séculière, certains bénéfices de la vie religieuse et de les aider à vivre en communion avec les religieux, des mêmes richesses spirituelles et du même courant spirituel qui les inspirent. L'organisation en c troisième Ordre» (le premier étant l'ordre des Frères, le second celui des Sœurs) date de la fin du xm• siècle. Les membres du Tiers-Ordre se regroupent en fraternités•, animées par un religieux de l'Ordre. Les deux grands Tiers-Ordres sont ceux des Franciscains• et des Dominicains• ; le Tiers-Ordre Carmélitain est postérieur. D'autres famines religieuses adopteront la formule en l'adaptant.

Timon-David (Pères de, ou Congrégationdu Sacré-Cœurde Jésus) Joseph Timon-David est un prêtre de Marseille qui se forma à l'apostolat auprès des jeunes à l'école de l'abbé Jullien, au sein de l'œuvre créée par l'abbé Jean-Joseph Allemand. Il se consacra particulièrement aux classes populaires ; quand il mourut, en 1891, il avait aidé environ 12 000 jeunes ouvriers; la Congrégation qu'il fonda en 1852 fut approuvée par Rome en 1861 ; elle poursuit son œuvre, surtout dans la région marseillaise et le sud de la France, mais il y a aussi des maisons en Bretagne, en Belgique, en Espagne et à Rome. Les Pères sont environ 70.

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Maison génlralice : 20, rue de la Bibliothèque, 13001 Marseille. R. Sauvagnac, La pédagogie du Père Timon-David, Nature et surnaturel dans féducation chrétienne, Marseille, 1953.

Tinchebray (Prêtres de Sainte-Marle de) La Congrégation a été fondée en 1851 pour les missions paroissiales et la formation des jeunes; elle a reçu l'approbation romaine en 1898. Maison génlralice: Sainte-Marie, 61800 Tinchebray.

Torfou (Flllea de Sainte-Marle de) C'est le curé de Torfou, au diocèse d'Angers, l'abbé Charles Foyer, qui fonda en 1823 cette communauté dans sa paroisse, en l'affiliant au Tiers-Ordre du Carmel• ; l'Institut fut érigé en 1836 et se développa d'abord à l'intérieur du diocèse d'Angers; en 1957, des missions furent ouvertes en Afrique Noire (Haute-Volta). La Congrégation, bien que diocésaine, compte pres de 600 membres ; elle en a eu jusqu'à 900. Maison généralice : Communauté Sainte-Marie, 3, rue CharlesFoyer, 49660 Torfou. (S.n.a.), Histoire de la Congrégation des Filles de Sainte-Marie de Torfou, 2 vol., Paris, 1986.

Travallleu-

mlaalonnalrea de Marle Immaculée

Cette association, fondée en France en 1950, n'est pas destinée à devenir un Institut de perfection, mais les membres peuvent s'engager par une consécration perpétuelle ; ils se mettent au service des missions : dans le domaine de la santé, de l'éducation, de l'assistance scientifique, etc. Siège central : L 'Eau-Vive sur la route, Banneux-Notre-Dame, B 4960 Sprimont.

Trinitaires Saint Jean de Matha, un provençal (t 1214), fonda cet Ordre en 1198 autour d'un ermitage de la forêt de Cerfroid, au diocèse de Meaux, en l'honneur de la Tres Sainte Trinité, pour le rachat des

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esclaves chrétiens, réduits en captivité par les Musulmans en Espagne et dans tout le Bassin de la Méditerranée. L'Ordre reçut la Rigle de saint Augustin. Les frères portèrent aussi le nom de Mathurins, du nom de leur couvent parisien et celui de Frères Rouges, à cause de la croix qu'ils portaient; les maisons étaient généralement petites : un ministre et six compagnons, trois prêtres et trois frères. Au XV- siècle, il y eut jusqu'à 800 maisons de ce type, regroupées en treize provinces. L'œuvre des Frères fut trà1 efficace. Ils connurent au xvi• divers mouvements de réforme. L'Ordre comporta également des moniales. La Révolution désorganisa l'Ordre en France et dans les pays envahis par les armées révolutionnaires. Actuellement, les Pères ont adapté leur apostolat aux nouveaux besoins de l'Eglise, en fonction de leur idéal primitif ; ils possèdent des missions. Leurs maisons sont au nombre de 70 environ, et ils sont près de 600. Maison généralice : Via del Quirinale, 23, I - 00187 Roma. J.-M. Prat, Histoire de saint Jean de Matha et de saint Félix de Valois, Paris, 1946 ; P. Deslandres, L'Ordre des Trinitaires, Toulouse, 1903.

Trinitaires de Valence (Satura) La Congrégation se rattache à la grande famille Trinitaire : elle compte plus de 500 membres. Elle a été fondée en 1660 par M. de Marange. Maison généralice: 64, rue des Plantes, 75014 Paris.

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Ursulines Les Ursulines tirent leur nom, non point de la fondatrice de leur famille religieuse, sainte Angèle Mérici, mais du patronage sous lequel elle a placé sa Compagnie : sainte Ursule et les Onze mille Vierges, vénérées à Cologne, très populaires à la fin du Moyen Age. L'iconographie en était extrêmement riche : on compte environ vingt-cinq ensembles de scènes décrivant les épisodes de la légende du xv• au xvi• siècle. Angèle Mérici est née dans la seconde moitié du xv8 siècle à Dezenzano, non loin du lac de Garde (1470-1475) ; venue à Brescia, elle en anima les œuvres d'apostolat. A partir de 1525, la pensée que ses œuvres pourraient lui survivre en une sorte d'institut commença à s'imposer à elle : en 1530, une douzaine de jeunes filles sont groupées autour d'elle ; cinq ans plus tard, le petit groupe, qui a plus que doublé, s'unit en une association dont les membres s'engagent à la chasteté et au service du prochain ; les compagnes vivent leur prière et leur apostolat dans le monde, au sein de leurs familles. A la mort de la fondatrice, le 27 janvier 1540, les Associées sont une centaine; l'approbation épiscopale de leur règlement avait été accordée en 1536; l'approbation pontificale le sera en 1544 par Paul m.

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Sur le mod~e de la Compagnie de Brescia, saint Charles Borromée fonda une Compagnie à Milan, leur donnant une nouvelle règle ; il fonda aussi plusieurs maisons de vie commune à Milan où les c Congrégées » vivaient ensemble sans vœux ni clôture, sous l'autorité épiscopale. L'Institut nouveau s'implanta en France (sud-est) où l'on trouve des Ursulines vivant dans leur famine dès 1576; le premier groupe c congrégé » est celui de l'Isle-sur-Sorgue, au Comtat Venaissin, en 1594. A côté des Ursulines vivant dans leur fami11e,à la manière des membres de l'Institut séculier, de nombreuses maisons de vie commune se fondent. Mais un mouvement s'esquissa qui allait tramformer beaucoup de ces communautés ou Congrégations autonomes en monastères réguliers à partir de 1612 ; cela commença à Paris : pour être admises à prononcer des vœux solennels, les religieuses, en accord avec leurs supérieurs ecclésiastiques, adoptèrent les règles établies par le Concile de Trente pour la clôture, l'Office, les observances monastiques. Ainsi de nombreuses Congrégations françaises se muèrent-elles en un Ordre religieux proprement dit, et, sous cette forme, se répandirent à l'étranger, alors que la plupart des groupements italiens restaient fidèles aux formules primitives. A la fin du xvm• siècle, l'Ordre comptait en France 10 000 moniales et 350 monastères. Après la Révolution, des communautés se reformèrent, puis fondèrent à l'étranger (Etats-Unis, Ouest canadien, Grèce). De nouvelles Congrégations apparurent d'un type un peu différent, du fait de l'abandon de la clôture et des observances proprement monastiques. Les Ursulines de Chavaignes-en-Paillier sont ainsi fondées au lendemain de la Révolution par un saint prêtre, le Père Baudoin, avec l'aide d'une ancienne Hospitalière de La Rochelle; en 1822, les sœurs prirent le nom d'Ursulines de Jésus (un millier de religieuses) (voir Chavaignes). Celles de Troyes sont antérieures à la Révolution (1757). Les Ursulines de Jésus et de Marie, fondées en 1806 à Malet dans le Rouergue par deux religieuses de l'ancien couvent de Mende, s'inspirent davantage du grand Ordre. Les Ursulines du Sacré-Cœur de Jésus, fondées à Pons au diocèse de La Rochelle, s'occupent des pauvres et des malades, puis de l'instruction des enfants ; il y eut d'autres Congrégations.

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La plupart des monastères du grand Ordre sont entrés à la fin du XIX9siècle dans l'Union romaine qui a pris peu à peu l'aspect d'un Ordre centralisé, divisé en provinces (1900). Les monastères canadiens de langue française, issus de la fondation faite à Québec en 1639 par la bienheureuse Marie de l'Incarnation, ont formé l'Union canadienne (700 religieuses). La fami11eUrsuline regroupe aujourd'hui environ 16 000 religieuses, appartenant à des formes de vie religieuse fort différenciées. Les Ursulines de l'Union romaine y comptent pour 4 500 religieuses. La Compagnie de Saint-Ursule de Dôle, fondée par Anne de Xaintonges au XVIf siècle avec des règles inspirées de celle de la Compagnie de Jésus•, n'a jamais adopté les observances monastiques. Il y a environ 800 religieuses qui se rattachent à cette souche en Suisseet en Allemagne ; en France, elles forment une fédération de 200 religieuses avec deux centres principaux : la Franche-Comté et la Touraine. Les Ursulines de Tildonk, en Belgique, fondées au XXX-siècle, ont au contraire une parenté étroite avec le Grand Ordre. Maisons généralices : Union romaine, Via Nomentana, 236, I 00162 Rome; Union canadienne, 1358, rue de Montmorency, Québec GIS 208 (Canada); Ursulines de Jésus, 85250 Chavaignesen-Paillier; Ursulines de fUnion Sainte Angèle Mérici, Malet, SaintCome-d'Olt, 12500 Espalion; Ursulines d'Anne de Saintonge, 14, rue Mont-Roland, 39104 Dole et 32, rue de la Mésangerie, 37100 Tours ; Ursulines de Tildonk, Kruineikestraat 5, B - 2991 TildonkHaacht (Belgique). T. Ledochoswka, Angèle Mérici et la Compagnie de Saint-Ursule, Rome-Milan, 1967 (2 vol.); M. Aron, Les Ursulines, Paris, 1937; M. de Chantal Gueudré, Histoire de fOrdre de Sainte-Ursule en France, Paris 1957-1964 (3 vol.).

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Verbe Incarné et Saint-Sacrement (Sœurs du - et du) Jeanne Chézard de Matel, la fondatrice de la Congrégation du Verbe Incarné et du Très-Saint-Sacrement, est née à Roanne en 1596 ; elle devait mourir à Paris en 1670 ; en 1627, elle avait obtenu de Monseigneur Miron, archevêque de Lyon, la permission de fonder une Congrégation, mais Monseigneur de Richelieu, son successeur, lui refusa l'érection canonique; le premier monastère s'ouvrit à Avignon en 1639 ; la fondatrice désirait fonder cinq monastères en l'honneur des cinq plaies du Sauveur. Il y a aujourd'hui quatre Congrégations aux Etats-Unis et au Mexique qui sont issues de sa fondation avignonaise. Après la Révolution, la Congrégation se reforma au monastère d'Azérables et recommença à grandir. En 1852, le premier évêque du Texas, Monseigneur Odin, obtint l'envoi d'un petit contingent de religieuses pour Brownsville, qui est à l'origine de la diffusion au Nouveau Monde. Les sœurs sont contemplatives et enseignantes. L. Cristiani, Etude historico-critique de Jeanne de Mate/, 3 vol., Paris, 1930. 266

Virginité Sous ce nom est désigné, dans la tradition chrétienne dès les origines, un état de vie dans le célibat volontaire, qui n'a pas été précédé par le mariage ou par une vie irrégulière. C'est un charisme propre au Nouveau Testament. Le terme ne s'applique directement et proprement qu'aux femmes. Les vierges sont l'image de l'Eglise et la virginité figure l'état de résurrection. Les Pères ont célébré la beauté de la continence absolue ; on possède des éloges aux vierges de Tertullien, de Clément d'Alexandrie, d'Origène, de saint Cyprien et surtout de Méthode d'Olympe, avant les grands traités des Pères du iv- siècle (notamment saint Ambroise). A partir du iv- siècle, l'Eglise a conféré une bénédiction liturgique solennelle aux femmes qui consacraient à Dieu leur virginité (après une période de probation parfois très longue); cette liturgie, très significative, exalte la virginité consacrée, conçue comme un mariage spirituel avec le Christ, qui fait de la vierge une image vivante de l'Eglise. Les principaux traités sur la virginité sont ceux de saint Athanase, de Basile d' Ancyre, de saint Grégoire de Nysse, de saint Jean Chrysostome, d'Evagre le Pontique, de saint Ambroise, de saint Augustin; saint Jérôme a défendu très vigoureusement la virginité dans ses traités Contre Helvidius et Contre Jovinien; il s'en est fait l'apôtre dans ses Lettres.

VisitationSainte-Marle La Visitation a pour créateurs saint François de Sales et sainte Jeanne-Françoise de Chantal; le premier monastère a été fondé à Annecy, le 6 juin 1610 ; dans la pensée de François de Sales, les sœurs devaient pouvoir accueillir toutes les filles qui n'avaient pas une santé suffisante pour assumer l'observance des grands ordres monastiques; il leur donne le Petit Office de Notre-Dame; des sorties étaient prévues pour la visite des malades ; inversement, le fondateur désirait que les maisons de la Visitation accueillent, pour des temps de retraite, des personnes de l'extérieur; mais la vie était essentiellement contemplative. Sous l'influence de l'archevêque de Lyon, Monseigneur de Marquemont, saint François fut amené à infléchir le projet primitif et à faire de la Visitation un Ordre

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rigoureusement cloîtré, en accord avec la législation du Concile de Trente concernant les moniales. L'Ordre fut approuvé en 1626 et à la mort de sainte Jeanne de Chantal il comptait déjà près d'une centaine de maisons, unies par un même esprit et pratiquant les mêmes règles, mais sous la juridiction des évêques respectifs et sans gouvernement central. La diffusion fut considérable au cours du XVIf siècle en France, en Italie, en Belgique et en Allemagne ; à la fin du siècle, il y avait 200 monastères abritant 7 000 religieuses. C'est au sein de la Visitation que vécut sainte Marguerite-Marie Alacoque (t 1690) dont les révélations ont eu une importance décisive dans la croissance de la dévotion au Sacré-Cœur dans les temps modernes. La Révolution ferma de nombreux monastères dont un certain nombre se regroupèrent après les années troublées ; puis l'Ordre s'implanta en de nombreux pays nouveaux. Actuellement, les Visitandines comptent 190 monastères et environ 6 500 religieuses. L'intuition première de saint François de Sales avait été modifiée. En 1671, fut créée, à Gand, une Congrégation non-cloîtrée, NotreDame de la Visitation, incluant l'assistance aux pauvres. Elle compte aujourd'hui 250 membres (Gentstraat, 3, B - Gent, SaintAmands-Berg). E.-J. Lajeunie, Saint François de Sales, 2 vol., Paris, 1966; M. Marduel, L'dme ardente de sainte Chantal, Paris, 1955; A. de la Gorce, Sainte Chantal, Tours, 1961 ; M. Georges-Thomas, Sainte Chantal et la spiritualité salésienne, Paris, 1963.

Vocation La vocation est l'appel que Dieu fait entendre. Il invite tous les hommes au salut ; mais il appelle aussi certains individus, les investissant d'une mission précise (prophètes, apôtres). Il y a un appel à la voie des conseils évangéliques, qui se greffe sur la vocation chrétienne. Cet appel prend souvent une forme concrète, du fait de la coïncidence de l'appel intérieur avec le charisme propre d'une famUle religieuse déterminée. Le noviciat• et la période de probation va permettre de discerner si la vocation personnelle coïncide réellement avec la vocation de la famiJle religieuse et si celui qui se sent appelé possède ce qui lui est nécessaire pour répondre à sa

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vocation et s'il est fidèle à celle-ci. Il arrive qu'il n'ait pas ce qui lui serait nécessaire pour répondre à sa vocation, c'est le signe qu'il se méprend sur le caractère de celle-ci : elle se situe ailleurs.

Veaux Il existe des vœux particuliers, ceux par lesquels on s'engage à accomplir pour Dieu des actes de carac~re religieux (aller en pèlerinage à Rome ou à Jérusalem). Les vœux de religion ont une portée beaucoup plus grande, ils engagent la vie entière dans une direction déterminée; les trois grandes tendances de l'existence humaine sont prises en charge par les vœux de pauvreté•, de chasteté• et d'obéissance•. Les vœux de religion assument la vie entière et la réorientent : c Ces dons, réponse au don de Dieu, sont la triple expression du même oui à l'unique relation établie par la consécration totale de la personne • (Document relatif à renseignement de rEglise sur la vie religieuse, préparé par la Sacrée Congrégation pour les Religieux, 1983, p. 14). Les vœux ont chacun un objet spécifique (pauvreté, chasteté, obéissance ; certaines familles religieuses ajoutent des vœux complémentaires : stabilité, obéissance au pape, éducation, mission...); mais les trois vœux restent fondamentaux et compréhensifs. La Rigle• et les Constitutions• décrivent le contenu des vœux de façon claire et obvie, indiquant la façon dont seront vécues les valeurs fondamentales de la vie religieuse, dans chaque {amille particulière. On a distingué des vœux selon leur degré de publicité, selon la reconnaissance qu'en fait l'Eglise, selon les conséquences qu'ils entraînent pour celui qui les a prononcés. c Le vœu est public, s'il est reçu au nom de l'Eglise par un supérieur légitime ; sinon, il est privé ; le vœu est solennel s'il est reconnu comme tel par l'Eglise ; sinon, il est simple • (Code de droit canonique, can. 1192). Les vœux de religion sont perpétuels ou temporaires, selon les conditions posées par l'Eglise et les ~gles de l'Institut; quand il sont temporaires, ils peuvent être à renouveler à leur échéance.

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INDEX DES MOTS

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A Abbaye Abbé, Abbesse Admission Adoration Perpétuelle Adoration Réparatrice Adoratrices Agneau de Dieu Annonciades Antoniennes Arche Assomption Assomption (Oblates de l') Assomption (Orantes de l') Assomption (Petites Sœurs de l') Assomption (Religieuses de l') Assomption (Sœurs de l') Augustin (Ordre de saint) Augustins de l' Assomption Augustines (Sœurs) Augustines de l'immaculéeConception (Religieuses) Augustines de Meaux Augustines du Précieux-Sang Augustines du Sacré-Cœur de Marie (Angen) (Paris)

Aumônien du Travail Auxiliaires du Clergé Auxiliatrices des Ames du Purgatoire Auxiliatrices de la Charité

B Barnabites Béguines Bénédictins Bénédictines (Moniales) Bénédictines (Sœurs) Bernardines Béthanie Bétharram (Prêtres du Sacré-Cœur de) Bethléem Bon-Pasteur d'Angen Bon-Pasteur de Québec Bon-Sauveur Bon-Sauveur de Notre-Dame Auxiliatrice

C Caillou Blanc Calvaire

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Camaldules Cami11iens Capucins Carmes Carmes déchaux Carmélites déchaussées Carmélites (Sœurs) Catéchistes Auxiliaires des Paroisses Catéchistes Missionnaires de Notre-Dame Célibat Cénacle Cérémonial Chabeuil Chanoines Réguliers - du Grand Saint-Bernard - du Latran - de Saint-Maurice d'Agaune - de Windesheim - de l'immaculée-Conception - de Marie, Mère du Rédempteur Chanoinesses Régulières - de la Miséricorde de Jésus - (Fédération canadienne) - du St-Sépulchre de Jérusalem - de la Congrégation de Notre-Dame - de Windesheim Charité Charité de Jésus et de Marie de Lovendegem Charité de l'Hôtel-Dieu · de Saint-Hyacinthe Charité Maternelle Charité de Namur Charité de Québec

Charité de Strasbourg (Sœurs de la Toussaint) Charité de Saint-Louis Charité de Sainte-Marie-la-Forêt Chartreux Chartreusines Chasteté Chavagnes Christ-Prêtre Christ-Rédempteur de Fougères Christ-Roi Cisterciens Cisterciennes Oarétains Oarisses aercs Séculiers Clercs de Saint-Vicateur Oôture Cœur Confrérie Congrégation Congrégation de Notre-Dame Consécration Conseils Evangéliques Constitutions Convers Coopérateurs Paroissiaux du Christ-Roi Coutumes Couvent Croisiers belges Croix

D Divine Providence Doctrine Chrétienne Doctrine Chrétienne de Nancy

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Dominicains Dominicaines (Moniales) Dominicaines· (Sœurs) Dominicaines de Béthanie - de la Congrégation romaine de Saint-Dominique - de l'immaculée-Conception de Toulouse - Missionnaires des Campagnes - de la Présentation de Tours - (Petites Sœurs)

B Education chrétienne Emmanuel Empêchements à l'entrée dans la vie religieuse Enfant-Jésus Ermitage Ermites Eudistes Eucharistie Evron Exclaustration Exemption

F Famine de Nazareth Fi~les Compagnes de Jésus Filles de la Charité de Saint-Vincent de Paul Filles du Cœur de Marie Filles de la Croix - de Li~ge - Sœurs de Saint-Andr6 Filles de la Divine Providence

Filles de Jésus Filles de Marie Filles de Marie et de Joseph Filles de Marie Immaculée Filles de Notre-Dame Filles de Notre-Dame des Missions Filles de la Providence Filles du Sacré-Cœur Filles du Saint-Cœur de Marie Filles des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie Filles de la Sagesse Filles de Saint-François de Sales Filles de Saint-Joseph Fils de la Charité Focolari Foyers de Charité Franciscains Franciscaines Fraternité Fraternités de Charles de Foucauld Fraternité sacerdotale Fraternité de la Vierge des Pauvres Frères Auxiliaires du Clergé Frères de la Charité Frères de la Doctrine chrétienne Frères des Ecoles chrétiennes Frères Mendiants Frères de Notre-Dame de Lourdes Frères de Ploërmel Frères de la Sainte-Famine Frères de Saint-Gabriel Frères du Sacré-Cœur de Lyon Frères Xavériens de Bruges

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G Garaison (Pères de) Garde-Malades Grandmont H Habit Hospitalières Hospitalières de Saint-Joseph

I Immaculée-Conception Immaculée Vierge Marie Instituts de vie consacrée Instituts séculiers Institut séculier dominicain de Jésus Crucifié Instruction chrétienne Issoudun (Missionnaires du Sacré-Cœur) J

Jérusalem Jésuites Jésus Crucifié Jésus Divin Ouvrier Jésus-Marie Jésus et Marie - (Sœurs de la Charité de Gand) Jésus Réparateur Jésus Sagesse Jésus au Temple Jeunesse-Lumière Joséphites

K Kermaria L La Délivrande (Missionnaires de Notre-Dame) La Plaine (Missionnaires de) La Salette (Missionnaires de) La Salle-de-Vihiers Laure Lazaristes Leunis Lion de Juda

M Madeleines Maître des Novices Marianistes, Filles de Marie-Immaculée Marianistes de Sainte-Croix Maricoles Marie Marie-Auxiliatrice Marie Immaculée Marie-Joseph Marie Réparatrice Marie Réconciliatrice Marie-Thérèse Maristes Mercédaires Mère de Dieu Minimes du Saint-Cœur de Marie Miséricorde Mission Missions Africaines de Lyon 276

Missions étrangères de Paris Missions étrangères (Sœurs) Missions étrangères de Québec Mission Notre-Dame de Béthanie Mission ouvrière saints Pierre et Paul Missionnaires Missionnaires des Campagnes (Frères et Sœurs) Missionnaires de la Charité Missionnaires Catéchistes du Sacré-Cœur Missionnaires du Christ-Jésus Missionnaires du Christ-Roi Missionnaires de l'immaculée-Conception Missionnaires de Notre-Dame des Anges Missionnaires de Notre-Dame des Apôtres Missionnaires Oblates du Sacré-Cœur et de Marie-Immaculée Missionnaires de la Royauté de Notre-Seigneur Missionnaires du Saint-Esprit Missionnaires de Saint-François de Sales d'Annecy Missionnaires de Sainte-Thérœe de l'Enfant-Jésus Missionnaires du Seigneur Missionnaires de la Société de Marie Moine Monastère Moniale Montfortains Mysterium Christi

N Namur (Sœurs de Notre-Dame de) Nativité de la Sainte-Vierge Nazareth Nevers (Sœurs de la Charité et de l'instruction chrétienne de) Niederbronn (Sœurs du Très-Saint-Sauveur) Notre-Dame Notre-Dame d'Afrique Notre-Dame des Anges Notre-Dame Auxiliatrice Notre-Dame du Bon-Conseil Notre-Dame du Bon-Secours Notre-Dame du Calvaire Notre-Dame de Charité du Refuge Notre-Dame de Charité Notre-Dame de la Compassion Notre-Dame des Douleurs Notre-Dame d'Espérance Notre-Dame de la Fidélité Notre-Dame de la Joie Notre-Dame de la Merci Notre-Dame de la Miséricorde Notre-Dame de la Miséricorde (Frères de) Notre-Dame du Mont-Carmel Notre-Dame de l'Offrande Notre-Dame du Perpétuel Secours Notre-Dame Reine du Clergé Notre-Dame du Sacré-Cœur Notre-Dame du Saint-Rosaire Notre-Dame du Travail

277

Notre-Dame de Vie Novice Noviciat 0

Obéissance Oblat Oblats et Oblates bénédictines Oblates de Béthanie Oblates du Cœur de Jésus Oblates de !'Eucharistie Oblates mariales Oblates de Saint-François de Sales Oblates de Sainte-Théœse de l'Enfant-Jésus Oblats de Marie-Immaculée Oblats de Saint-François de Sales Oblats de la Vierge Marie Œuvre de Saint-Paul Œuvre Saint-Pierre Canisius Opus Dei Oratoire Ordre Ordo

p Pain de Vie Paramé Passionnistes Pauvreté Pauvres Servantes, Pauvres Sœurs, Pauvres Filles Pénitentes

Pères Blancs Petits Fœres de la Croix Petits Frères de Jésus Petits Frères des Pauvres Petites Sœurs Petites Sœurs de Marie, Mère du Rédempteur Petites Sœurs des Maternités catholiques Petites Sœurs des Pauvres Picpus (Pères de) Picpus (Sœurs de) Postulat Prado Précieux-Sang Prémontrés Présentation de Marie - (Sœurs de la) - de Broons Prêtres (Associations de) Prieur Prieuré Profession Profès Providence Providence de Montréal - de Ribeauvillé - de Saint-Jean de Bassel Province

R Recluses Missionnaires Rédemptoristes Refuge

Règle Renvoi Réparatrices

278

Résurrection (Notre-Dame de la) Résurrection (Fraternité de la) Retraite Rillé

s Sacré-Cœur Sacré-Cœur (Dames du) - (Filles de Notre-Dame du) - (Petites Servantes du) Sacrés-Cœurs (Religieuses de la Sainte-Union des) Sacré-Cœur de Marie, Vierge-Immaculée Saint-André Sainte-Anne Saint-Basile Saint-Charles Sainte-Chrétienne Saints Cœurs de Jésus et de Marie Saint Cœur de Marie Sainte-Croix Sainte-Croix et Sept-Douleun Sainte-Croix de Jérusalem Sainte-Enfance de Marie Saint-Esprit Sainte-Famine - (Missionnaires de la) Saint-François de Sales Saint-Gildas Saint-Jean Saint-Jean de Dieu Sainte-Jeanne d'Arc Sainte-J eanne-Antide Thouret Saint-Joseph Saint-Joseph de Cluny

Sainte-Marie Sainte-Marthe Saint-Martin Saint-Maur Saints-Noms de Jésus et de Marie Saint-Paul (Filles de) - (Société de) Saint-Paul de Chartres Saint-Sacrement (Pères) - (Servantes du Très-) - (Sœurs du) Saint-Sauveur Saint-Sauveur-le-Vicomte Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus Saint-Thomas de Villeneuve Sainte-Vierge Saint-Vincent de Paul (Religieux de) Salésiens Scheut Sécularisation Sept-Douleurs. Servantes de Jésus-Marie Servantes de Marie d'Anglet Servantes des Pauvres de Jeanne Delanoue Servantes des Pauvres Servantes du Sacré-Cœur Servantes du Saint-Cœur de Marie Servîtes Serviteurs de Jésus et de Marie Sion Sociétés de vie commune Sœurs Blanches · Sœurs Bleues de Castres Sœurs du Christ Sœurs Grises

279

Sœurs Grises de la Charité de Montréal Sœurs Grises de la Charité d'Ottawa Sœurs Noires Spiritains Sulpiciens

Travailleuses mismonnaires de Marie Immaculée Trinitaires Trinitaires de Valence

u Ursulines

T Tail.é Théophanie Tiers-Ordre Timon-David Tinchebray Torfou

V Verbe Incarné Virginité Visitation Sainte--Marie Vocation Vœux

280

TABLE DES MATlERES

Avant-Propos

9

Bibliographie

13

Introduction

15

DICTIONNAIRE

25

Indexdes mots

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ACHM D'IMPRIMER LE 2 MARS 1988 SUR LES PRESSES DES ÉDITIONS C.L.D. TIRAGE LIMITÉ A 2100 EXEMPLAIRES TOUS NUMÉROTÉS CONSTITUANT L'ÉDITION ORIGINALE

lmprlm6 en France C Edition• C.L.D. 42 av. dei Platanes - 37170 Chambray-lt1-Tour1 D6p0t légal mare 1988 N• d'imprimeur 8801-972• N• d'6dlteur 307 ISBN 2-85443-143-X