Corpus antiphonalium officii [3: Invitatoria et antiphonae]

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Corpus antiphonalium officii [3: Invitatoria et antiphonae]

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CuRA PoNTIFrcrr ATHENAEI SANCTI ANSELMI DE URBE EDITA

SERIES MAIOR

FONTES IX

CORPUS ANTIPHONALIUM OFFICII VOL. III INVITATORIA ET ANTIPHONAE Editio Critica

EDITUM A

RENATO-JOANNE HESBERT MONACHO SOLESMENSI

CASA EDITRICE HERDER - ROMA .1968

IMPRIMATUR

Rotomagi, die 8 J anuarii 1968 Joseph Maria Card. MARTIN Archiepiscopus Rotomagensis

~

©CASA EDITRICE HERDER- ROMA 1968 CHRISTEN TrPOGRAFIA-ÜFFSET - RoMA

Printed in Ita!J

PRÉFACE

Dans la PrÇface du premier volume (pp. XI et xn), on a dit les raisons qui avaient conduit à présenter l'édition des témoins de l'Antiphonaire de l'Office autrement qu'on ne l'avait fait autrefois pour l'Antiphonaire de la Messe: complexité plus grande des formulaires de l'Office, dont maintes pièces - surtout les antiennes et les répons - pouvaient être trop facilement interchangées; contexture assez différente du cursus romain et du cursus monastique, rendant les manuscrits difficilement comparables; enfin inutilité - voire impossibilité pratique - de reproduire jusqu'à douze, treize et quatorze fois le texte intégral de beaucoup d'entre elles. Comme on l'a dit alors, la présente édition, pour être utile et vraiment pratique, devait répondre aux conditions suivantes: permettre tout d'abord de saisir rapidement, en parcourant verticalement chaque colonne, l'architecture propre de chacun des manuscrits retenus: d'une part la série des formulaires qu'il contient; d'autre part, dans chacun d'eux, la série des pièces qui le composent; permettre ensuite la comparaison horizontale de leurs témoignages juxtaposés, l'échelonnement typographique mettant clairement en évidence et les accords et les divergences. C'est pour aboutir à une présentation tout à la fois parlante et condensée qu'on a, dans les deux premiers volumes, réduit chaque pièce à la première ligne de son texte; étant bien entendu d'ailleurs que, dans une seconde phase de l'édition - celle que nous abordons maintenant - chacun des textes serait reproduit, non seulement en son entier, mais d'une manière critique, le texte retenu étant celui qui se dégage de l'ensemble des leçons plus ou moins divergentes des divers témoins, les variantes présentées par chacun d'eux étant soigneusement indiquées dans l'apparatus critique adjoint au texte restitué. Pour présenter aussi commodément que possible ces milliers de textes ainsi restitués, on aurait pu songer à une sorte de dictionnaire, où toutes auraient été simplement rangées dans l'ordre alphabétique. Il a semblé plus judicieux de ne

pas confondre ainsi pêle-mêle des compositions de caractères si différents, mais de les grouper par catégories, selon leurs genres littéraires, liturgiques et musicaux. Dans le présent volume on trouvera donc - pour commencer - le répertoire des INVITATOIRES (pp. 1-20) et puis celui des ANTIENNES (pp. 21-550), l'un et l'autre dans l'ordre alphabétique. Après quoi viendront - dans le volume suivant - les RÉPONS, les VERSETS et les HYMNES; et puis, sous le titre VARIA, l'ensemble des pièces n'ayant pas trouvé place dans les cinq groupes précédents. Pour faciliter les renvois à la présente édition, une numérotation continue a été prévue. Chaque pièce a été dotée d'un numéro de quatre chiffres: à partir de 1001 pour le présent volume, à partir de 6001 pour le suivant. Au seul énoncé d'une référence, on saura donc tout de suite où se reporter: au présent volume, si ce numéro commence par 1, 2, 3, 4 ou 5; au suivant, s'il commence par 6, 7, 8 ou 9. Ajoutons que, dans les cas où un incipit a été seul indiqué, correspondant à une variante initiale d'une pièce donnée intégralement en son lieu, on n'a pas doté cet incipit d'un numéro particulier, mais seulement du numéro précédent, avec l'addition bis, et parfois ter. Ainsi, p. 8 ciaprès, les deux formes Ecce jam venit et Ecce venit jam n'étant que des variantes de l'invitatoire Ecce venit p!enitudo (n. 1073), on s'est contenté d'indiquer ces incipit, avec le renvoi nécessaire, sous les numéros 1070 bis et 1072 bis. Au sujet de chacune de ces pièces, toute une série de questions peuvent se poser, qui doivent trouver ici réponse. Elles se ramènent en somme à trois : 1) Où cette pièce est-elle employée? pour quelles fêtes? dans quels formulaires? 2) Par quels manuscrits? 3) Sous quelle forme textuelle exacte? Comme on le voit, la disposition adoptée dans le présent volume comprend quatre colonnes, dont la dernière a été d'ailleurs divisée en deux par un filet' pointillé, pour bien distinguer les renvois aux deux premiers volumes: cursus romain et cursus monastique.

v

La p1ece restituée occupant la première colonne, tout à gauche, son affectation - simple ou multiple - est indiquée dans la seconde; dans la troisième a été précisé le numéro des formulaires correspondants de la présente édition; dans la dernière enfin on trouvera les sigles de ceux de nos manuscrits où la pièce en question figure à cette place. Quant aux variantes que peut présenter, par rapport au texte restitué, tel ou tel de ses divers témoins, il suffira de revenir à la première colonne à gauche pour les voir précisées, en petits caractères, dans l'apparatus. Qu'on veuille bien, par exemple, se reporter, page 1 ciaprès, au début de la série des Invitatoires. On pourra tout de suite constater que le premier d'entre eux, Ad Dominum vigiles (n. 1001), est propre à la fête de saint Grégoire, et qu'on le trouve uniquement dans le manuscrit R, au formulaire n. 504. Le second, Adaperiat (n. 1002), est propre aux Dimanches des Machabées (Dimanches d'Octobre); on ne le trouve que dans le manuscrit M, au formulaire n. 137. Le troisième, Adest eia dies (n. 1003), est propre à l'Annonciation; on ne le trouve que dans le manuscrit V, au formulaire n. 51. Si l'on veut bien maintenant se reporter un peu plus loin, à la page 10, on pourra constater, tout semblablement, que l'invitatoire !psi vero (n. 1092) est propre au Dimanche des Rameaux, mais qu'il est unanimement attesté par tous nos manuscrits, et par tous les douze au n. 68. - Que si l'on trouve, avec référence au n. 140, une autre mention du manuscrit C, on pourra - en se reportant au premier volume - se rendre compte qu'il ne s'agit pas là d'une autre affectation, mais d'un renvoi à la Table d'Invitatoires qui, avec quelques autres Tables - antiennes de Benedictus, antiennes de Magnificat- est donnée là par ce manuscrit, et d'ailleurs simplement sous la forme d'un incipit: c'est ce que signifie l'astérisque joint au sigle du manuscrit: C*. Dans le présent volume comme dans les précédents, l'astérisque signale toujours, en effet, un simple incipit. Cette remarque relative aux incipit doit être, dès maintenant, soigneusement notée: non seulement parce qu'elle vaut en soi - si l'on peut dire - pour rendre compte du témoignage réel de chaque manuscrit, mais aussi parce qu'elle a son importance pour la lecture et l'utilisation des apparatus critiques. Lorsque le dit apparatus a été établi, en effet, pour une pièce déterminée à partir d'un texte intégral fourni par chacun de ses témoins, il est clair que l'ensemble bien que différents, cela déjà ne serait vraiment pas banal! Mais comme, dans chaque cas, ce texte soi-disant critique aurait été rétabli à partir des seuls manuscrits donnant chacun des inczpit, l'absence des autres sigles laisserait naturellement l'impression que les manuscrits correspondants ne contiennent pas cette pièce, alors que d'aucuns la contiennent fort bien, mais sous un incipit quelque peu différent. Ce qui ne ferait, on le voit, qu'aggraver la confusion. Voici, par exemple, deux antiennes, Martyres Christi et Martyres sancti, qui ont fait, l'une et l'autre, l'objet d'un relevé de leurs témoins, de leurs affectations, et aussi des variantes: toutes données nécessaires pour dégager un texte critique accompagné d'un apparatus. De la première on avait trois témoins (E, H, R), de la seconde quatre (C, V, D, L), à partir desquels ont été élaborés, aussi objectivement que possible, les textes critiques complétés par un apparatus. Mais voici qu'en les présentant, presque côte-à-côte - les deux pièces ne sont de fait séparées, alphabétiquement, que par une seule antienne, Martyres Domini (n. 3717), - on s'aperçoit que ces deux pièces n'en constituent en fait qu'une seule: une antienne de l'Office propre des saints Crépin et Crépinien, dont l'usage a été généralisé après coup par l'insertion qu'en ont fait divers manuscrits dans le Commun de Plusieurs Martyrs. Sur les sept de nos manuscrits qui en témoignent ici, deux l'indiquent expressément dans l'Office des saints Crépin et Crépinien (C et Y), tous deux avec la leçon sancti, qui est d'ailleurs celle de la Passion à laquelle ce texte est emprunté. Des cinq autres, qui l'indiquent dans les Communs, deux ont aussi la leçon sancti (D et L), les trois autres (E, H, R) lui ayant substitué Christi. Le cas est parfaitement clair. Sur nos douze manuscrits, sept connaissent ce texte, quatre commençant par Martyres sancti, trois par Martyres Christi. Or ce n'est là qu'une seule et même pièce, dont la forme critique est très évidemment Martyres sancti: non pas uniquement en raison de la majorité fragile de quatre contre trois, mais surtout parce que c'est là la leçon concordante des deux témoins de l'Office original, d'accord d'ailleurs avec la Passion. C'eût donc été une erreur de faire figurer cette pièce à deux places différentes, correspondant à chacun des deux incipit; c'eût été une erreur plus grave encore de restituer séparément chacun des deux textes, en se basant séparément sur les deux groupes de manuscrits témoins des deux incipit. En bonne logique, cette pièce ne doit figurer qu'à une seule place, celle que lui assigne son texte critique établi à partir de tous ses témoins, donc sous la forme Martyres sancti. Pour être tout à fait objectif, la forme altérée Martyres Christi a droit aussi à une mention, puisqu'on la trouve dans quelques manuscrits; mais seulement sous la forme d'~~ incipit, à sa place alphabétique, avec renvoi au texte cnt1que.

Cet exemple, donné tout exprès à l'occasion de formes très voisines - le premier mot au moins était ici le même, - permet d'attirer l'attention sur la nécessité de veiller soigneusement à déceler les doublets de ce genre, qui auraient pu passer inaperçus, quand les divergences de textes sont bien plus considérables au début. Voici, à titre d'indication, quelques-unes de ces formes très différentes qui auraient pu, sans une attention suffisante, constituer ainsi toute une série de doublets.

1805 2021 2118 2282 2451 2742 3254 3421 4364 4467 4497 4536 4575 4802 4858 5204

Cinctus Cum palma De resurrectione Dixit autem villicus Dum esset summus Evigila In medio carceris Iste est discipulus Praeses dixit Qui dum in eremum Qui sitit Quidam homo Recipe me Sanctus Valentinus Sedit angelus Tu es discipulus

1227 2115 2751 1319 4467 5417 3733 3050 1752 2456 4913 3133 1230 1667 5028 3051

bis bis bis bis bis bis bis bis bis bis bis bis bis bis bis bis

Accinctus De palma Ex resurrectione Ait villicus Qui dum esset Vigila Medium carceris Hic est discipulus Caesar dixit Dum in eremum Si quis sitit Homo quidam Accipe me Beatus Valentinus Stetit angelus Hic est discipulus

Mais, bien plus importante d'une certaine façon que ces doublets en nombre très limité, il faut signaler la confusion constante provoquée, pour bien des pièces, par le doublet initial Cum-Dum. Un parti a toujours été adopté, pour la présentation de celles qui commençaient par ces mots; mais - on pourra le constater - souvent se manifestent, dans l'apparatus, des témoins de l'autre forme. Parmi les pièces représentées dans l'un ou l'autre de nos manuscrits, il en est qui ne sont indiquées que par leur incipit, et souvent dans un seul manuscrit. Ce sont en général de grandes antiennes affectées à des fonctions spéciales, et appartenant normalement à d'autres livres: Antiphonaires de la Messe ou Processionnaux. Le principe étant que seuls sont présentés ici les textes figurant dans nos douze manuscrits, on eût pu se borner à reproduire simplement pour ces pièces leur inczpit. Il a paru plus judicieux d'en donner le texte intégral, ce qui supposait le recours à d'autres sources. Voici, par exemple, la grande antienne Mulier de sainte Marie-Magdeleine, qu'on trouve assez souvent affectée au Mandatum du Jeudi-Saint. Elle ne figure ici que dans C, et seulement par son incipit. On n'en a pas moins donné le texte intégral, rétabli d'après d'autres manuscrits (n. 3822). Voici, de même, la grande antienne Oportet nos, des Litanies Majeures. Elle n'est aussi indiquée que dans C, par son seul incipit. On l'a aussi restituée en entier d'après d'autres sources (n. 4164). Voici, toujours dans C, au cours de l'Office - très rare de saint Waast, l'antienne Praesulis summi, indiquée toujours par son seul incipit. On a cru bien faire en en donnant le texte intégral, d'après le manuscrit Arras, 734 (n. 4366).

vii

Il arrive aussi que quelques-unes de ces antiennes, affectées à quelque fonction spéciale, figurent bien dans nos manuscrits, mais attestées par un seul d'entre eux. On aurait pu, là encore, reproduire purement et simplement ce texte unique. Et c'est ce qu'on a souvent fait (nn. 1431, 1437, 2032, 2453, 5153). Mais il est parfois apparu que ce texte unique s'écartait, sur un point ou un autre, de l'ensemble des autres sources connues. On a cru bon, le cas échéant, de le signaler (nn. 1784, 1976, 2042, 4090, 4117, 4569), en fournissant même parfois quelques explications sur ces divergences (nn. 1772, 4569). Le recours à d'autres sources a, d'autres fois, permis de compléter un mot manquant (nn. 2332, 4226, 4252), ou de corriger une forme inexacte (n. 2984). SYNTAXE

De ce point de vue de la restitution critique, une remarque importante doit être faite, pour couper court à tout malentendu ultérieur. Il existe une syntaxe latine, clairement élaborée, partout enseignée, et considérée comme seule régulière. Mais en a-t-il toujours été ainsi? Bien imprudent ~ ou inexpérimenté ~ qui oserait l'affirmer. Nos manuscrits, pour ne parler que d'eux, témoignent souvent du contraire. Voici, par exemple, la préposition in. Tout le monde a appris que, s'il y avait mouvement, elle gouvernait l'accusatif, l'ablatif s'il n'y avait pas mouvement. Règle bien claire, dont l'application n'en est pas moins parfois délicate. Mais voyons nos manuscrits. Pour peu qu'on veuille bien parcourir le présent volume, en fixant son attention sur les apparatus, on s'apercevra vite du flou qui s'y manifeste: maintes fois on trouvera l'accusatif, avec un ou plusieurs témoins de l'ablatif, ou bien l'inverse. C'est là monnaie courante, témoignant des tiraillements de la tradition sur ce point. Pour bien fixer les idées, au moins sur ce point particulier ~ les cas gouvernés par cette préposition in, ~ on va donner, déclinaison par déclinaison, toute une série d'exemples empruntés au présent volume, où la dualité est flagrante. Pour la clarté de la présentation typographique ~ et uniquement pour cette raison ~ on notera toujours entre parenthèses la terminaison de l'accusatif. Voici donc tout d'abord, pour la première déclinaison, une dizaine d'exemples de cette dualité: 3483 3883 4231 4583 4835

in in in in in

Galilaea(m) terra(m) aqua(m) via(m) Galilaea(m)

5081 5126 5271 5371

in in in in

Galilaea(m) substantia(m) Galilaea(m) prima(m) Sabbati

On pourra, si on le désire, se reporter à chacune de ces pièces pour juger, et du contexte, et du cas qui serait aujourd'hui régulièrement employé, et du témoignage des différents manuscrits. Ce n'est pas ici le lieu de développer cette question: il suffisait d'attirer l'attention. Et comme c'est la multiplicité des cas qui permet de dégager les lois, nous nous bornerons à attirer l'attention sur ce fait que quatre fois, dans cette brève liste, on retrouve le mot Galilaea, avec la dualité >.

viii

Voici maintenant, pour la seconde déclinaison, une série toute semblable, et non moins éloquente: 2926 3089 3234 3384 3534 3881 4333 4368

in mundo(um) in templo(um) in... olei dolio(um) in templo(um) in perpetuo(um) in paradiso(um) in monumento(um) in Philistaeo(um)

4492 4551 4653 4962 5138 5139 5191 5275

in in in in in in in in

inferno(um) illo(um) Christo(um) tabernaculo(um) profundo(um) judicio(um) camino(um) sabbato(um)

Pour la troisième déclinaison, un relevé analogue permet des conclusions toutes semblables: 1238 2091 2425 3028 3162 3261 3297

in in in in in in in

remissione(m) remissione(m) longitudine(m) carcere(m) plebe(m) odore(m) latitudine(m)

3758 3790 4107 4368 5167 5222 5327

in in in in in in in

carcere(m) carcere(m) laude(m) funda et lapide(m) morte(m) damnatione(m) unitate(m)

Comme tout-à-l'heure pour Galilaea(m), nous trouvons ici une série de carcere(m), témoignant d'une réelle persistance dans la dualité. Même dualité persistante pour in mari(re), aux numéros. 2221, 4686, 4956, ou, au pluriel, pour in pedibus (pedes), au numéro 2280. La même observation vaut, bien entendu, pour la quatrième déclinaison: (n. 2840) in sinu(m); (n. 4083) in adventu(m); (n. 4489) in apostulatu(m); et aussi (nn. 4666, 5515) in domo(um). Ce qu'on vient de noter à propos de in, il serait fastidieux de le répéter à propos des autres prépositions: une dualité toute semblable se manifeste dans leur traitement: avec ab, par exemple: (n. 3429) ab adolescentia(m) sua(m); (n. 4313) ab episcopatu(m); avec per: (n. 2498) per angelo(um); avec sicut: (n. 4428) sicut propheta(m); (n. 4441) sicut pluvia(m); avec sine: (n. 3877) sine dolore(m). Une remarque du même ordre doit être faite poùr les cas gouvernés par certains verbes. Voici au moins quelques exemples: 1426 decoravit me corona(m) 1657 Domino(um) deprecabat(ur) 1826 clarifica ... claritate(m) 2268 circumda tibi(te) 4074 gaudere Martino(um) 4124 crediderit Christo(um) Domino(um) 4467 Romano(um) monacho(um) obviavit On trouve même plusieurs fois, à côté de la leçon traditionnelle Domum tuam, DominfJ,>''8ecet sanctitudo (n. 2425), la variante Domui tuae. L'un/des doublets qui apparaît assez souvent est celui qui est commandé par le verbe induere: 1359 stola(m) gloriae induit 1904 induere fortitudine(m) 5034 stola(m) jucunditatis induit

Mais le verbe pour lequel cette dualité se manifeste de beaucoup le plus fréquemment est certainement benedicere. Ne serait-ce que pour le seul complément Domino(um), on pourrait déjà citer une longue liste: nn. 1682, 1692, 1699, 3230, 3700, 3717, 3960, 4675, etc. Tout semblablement les manuscrits sont divisés aux numéros: 1701, Benedicite Deo(um) nostro(um); 1764, Benedicite nomini(nomen); 4651, ut benedicas puero(um), etc. Il est bien clair que, dans une édition destinée à l'usage pratique, il faudrait uniformiser les partis en s'appuyant sur des règles précises. Il n'était pas nécessaire ici de le faire: au stade de présentation de la tradition où nous sommes, on ne s'étonnera donc pas que, pour telle pièce où tous les manuscrits donnent l'accusatif, l'accusatif ait été retenu, l'ablatif au contraire si tous les témoins sont d'accord sur lui. C'est seulement en cas de division dans les témoignages qu'un parti aura dû être pris, les leçons divergentes étant signalées dans l'apparatus. Il n'en faudra pas moins être très attentif, quand le témoignage de l'ensemble des manuscrits suggérera qu'il y a une difficulté. Voici, par exemple, deux antiennes assez semblables, dont le sort risquerait d'être réglé un peu vite: 2094. Dabo in Sion salutem (tous) et in Jerusalem gloria(m) mea(m). 4302. Ponam in Sion salutem (tous) et in Jerusalem gloria(m) mea(m). Quand on constate que, pour chacune d'elles, attestées par l'ensemble de nos manuscrits, l'accusatif salutem est constant - et ne saurait donc être mis en doute, - on est évidemment tenté d'adopter aussi l'accusatif pour gloriam meam. Le fait pourtant que gloria mea est attesté six fois sur douze pour la première, six fois sur onze pour la seconde (les manuscrits D et S ne la donnent pas, mais on la trouve deux fois dans L avec des leçons divergentes) invite à réfléchir, et d'autant plus que gloria paraît plus anormal. Ne serait-ce pas là la leçon authentique mais difficile, tout spontanément corrigée, ici et là, en une forme plus facile? Il suffit de réfléchir un instant pour se rendre compte que ce n'est pas du tout impossible. Avec l'accusatif gloriam, le texte voudrait dire: ; avec l'ablatif: . La première interprétation est, de fait, tentante, et l'on sent combien, par son parallélisme même, elle est biblique. Mais, d'autre part, quand on sait aussi ce que c'est, dans la langage biblique, que , quand on sait ce que c'est pour saint Paul que : son propre Fils - qui cum sit splendor gloriae et figura substantiae dus (Heb., I, 3); - quand on sait ce que c'est aussi pour la liturgie que -Hymne Splendor paternae gloriae; - on n'a plus aucun mal à admettre l'ablatif gloria, le texte controversé signifiant alors: