Construire dans l existant 9783034615013, 9783764376376

Ungewöhnliche Konzepte für einen innovativen Umgang mit dem Bestand Une ancienne centrale électrique devient un haut l

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Construire dans l existant
 9783034615013, 9783764376376

Table of contents :
Reconversion créative
Reconversions - totalement normal
La verte prairie n'est pas verte
Conservation des constructions modernes classiques
Les Projets
Rénovation urbaine à Salemi Âlvaro Siza Vieira, Porto
Bibliothèque du couvent à Fitero
Centre culturel à Tolède
Musée à Colmenar Viejo
Entrée de boutique à New York
Centre de visiteurs à Criewen
Maison jaune à Flims
Maison d'habitation et atelier à Sent
Centre paroissial à Schwindkirchen
Aménagement de combles à Berlin
Maison d'habitation à Chevannay
Extension d'une maison à Munich
Extension d'une maison à Montrouge
Maison sur le lac de Starnberg
Extension d'une maison à Remscheid
Parasite à Rotterdam
Restaurant à Porto
Salon de thé à Montemor-o-Velho
Logements préfabriqués à Dresde
Ensemble d'habitation à Chur
Centre commercial à Sassuolo
Groupe d'assurances à Munich
Musée Alf Lechner à Ingolstadt
Tate Modern à Londres
Centre culturel et d'affaires à Turin
Architectes
Auteurs
Sources iconographiques

Citation preview

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Construire dans l’existant Reconversion Addition Création Christian Schittich

(Sous la direction de)

Birkhäuser Edition Detail

en ∂ Construire dans l’existant

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Construire dans l’existant Reconversion · Addition · Création Christian Schittich (Sous la direction de)

Edition Detail – Institut für internationale Architektur-Dokumentation GmbH & Co. KG Munich Birkhäuser – Verlag für Architektur Bâle · Boston · Berlin

Directeur de la publication: Christian Schittich Rédaction: Thomas Madlener, Andrea Wiegelmann Collaboratrices pour la rédaction: Christine Fritzenwallner, Julia Liese Dessins: Norbert Graeser, Marion Griese, Olli Klein, Nicola Kollmann, Emese Köszegi, Elli Krammer, Sabine Nowak, Andrea Saiko, Claudia Toepsch PAO: Peter Gensmantel, Andrea Linke, Roswitha Siegler, Simone Soesters Traduction: Xavier Bélorgey Lectorat: André Perret, Ingeborg Seimetz

Cet ouvrage est une coopération des éditions DETAIL – Revue d‘architecture + détails de construction et Birkhäuser – Verlag für Architektur. Information bibliographique de la Bibliothèque Allemande La Bibliothèque Allemande est dépositaire de cette publication dans sa bibliographie nationale; les données bibliographiques détaillées peuvent être consultées sur http://dnb.ddb.de © 2006 Institut für internationale Architektur-Dokumentation GmbH & Co. KG, Boîte postale 33 06 60, D-80066 Munich, www.detail.de et Birkhäuser – Verlag für Architektur, Boîte postale 133, CH-4010 Bâle, Suisse, www.birkhauser.ch Les droits d’auteur de cet ouvrage sont protégés. Ces droits concernent la protection du texte, de l’illustration et de la traduction. Ils portent aussi sur l’interdiction de réédition, de conférence, de reproduction d’illustrations ou de tableaux, d’émissions radiodiffusées, de microfilmage ou de tout autre dérivé de reproduction ainsi que sur l’interdiction de divulgation, même partielle, par procédé informatisé. La reproduction de cet ouvrage, dans son intégralité ou par extraits, est liée, même en cas d’exception et par quelque procédé que ce soit aux dispositions légales établies par la Loi fédérale sur les droits d’auteur. Elle est en principe payante. Toute violation de ces droits sera pénalisée selon les dispositions de la Loi fédérale sur les droits d’auteur.

Imprimé sur papier sans acide, obtenu à partir d’une pâte blanchie sans composé chloré (TCF∞). Imprimé en Allemagne Reproduction: Karl Dörfel Reproduktions-GmbH, Munich Impression et reliure: Kösel GmbH & Co. KG, Altusried-Krugzell

ISBN 10: 3-7643-7637-6 ISBN 13: 978-3-7643-7637-6 987654321

Sommaire

Reconversion créative Christian Schittich Reconversions – totalement normal Johann Jessen et Jochem Schneider La verte prairie n’est pas verte Günther Moewes Conservation des constructions modernes classiques Berthold Burkhardt

Rénovation urbaine à Salemi Álvaro Siza Vieira, Porto Roberto Collovà, Palerme

8 10 22

28

38

Bibliothèque du couvent à Fitero Miguel Alonso del Val et Rufino Hernández Minguillón, Pampelune

42

Centre culturel à Tolède Ignacio Mendaro Corsini, Madrid

48

Musée à Colmenar Viejo Aranguren Gallegos, Madrid

56

Entrée de boutique à New York Future Systems, Londres

60

Centre de visiteurs à Criewen Anderhalten Architekten, Berlin

64

Maison jaune à Flims Valerio Olgiati, Zurich

70

Maison d’habitation et atelier à Sent Rolf Furrer, Bâle Christof Rösch, Sent

74

Centre paroissial à Schwindkirchen arc Architekten, Munich

78

Aménagement de combles à Berlin Rudolf + Sohn Architekten, Munich

82

Maison d’habitation à Chevannay Fabienne Couvert & Guillaume Terver, Paris

86

Extension d’une maison à Munich Lydia Haack + John Höpfner, Munich

90

Extension d’une maison à Montrouge Fabienne Couvert & Guillaume Terver, Paris IN SITU montréal, Montréal

94

Maison sur le lac de Starnberg Fink + Jocher, Munich

98

Extension d’une maison à Remscheid Gerhard Kalhöfer, Stefan Korschildgen, Cologne

104

Parasite à Rotterdam Korteknie & Stuhlmacher, Rotterdam

108

Restaurant à Porto Guilherme Páris Couto, Porto

112

Salon de thé à Montemor-o-Velho João Mendes Ribeiro, Coimbra

116

Logements préfabriqués à Dresde Knerer et Lang, Dresde

120

Ensemble d’habitation à Chur Dieter Jüngling et Andreas Hagmann, Chur

124

Centre commercial à Sassuolo Guido Canali avec Mimma Caldarola, Parme

128

Groupe d’assurances à Munich Baumschlager & Eberle, Vaduz

134

Musée Alf Lechner à Ingolstadt Fischer Architekten, Munich

144

Tate Modern à Londres Herzog & de Meuron, Bâle

150

Centre culturel et d’affaires à Turin Renzo Piano Building Workshop, Gênes

158

Architectes

170

Auteurs

174

Sources iconographiques

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Reconversion créative Christian Schittich

Cela fait longtemps que les préoccupations qui concernent les architectures existantes ne se limitent plus seulement aux questions de la conservation des monuments ou de l’image de la villesmais sont liées à une nécessité autant économique qu’écologique. À l’heure où la situation des matières premières et la problématique de la pollution s’aggravent de façon dramatique et pendant que les chiffres de la démographie sont en recul dans les pays industrialisés, se réapproprier le domaine déjà construit en le réparant et en perpétuant son utilisation, au lieu de sacrifier encore plus de terrains vierges et de consommer toujours plus de ressources semble être une évidence. Les projets de réhabilitation et de reconversion vont être encore plus importants dans un futur proche – leur part dans le volume bâti global atteint déjà aujourd’hui presque 40 % en Europe occidentale. Construire dans l’existant ne consiste donc pas seulement à s’occuper de monuments historiques de qualité, mais aussi de plus en plus, de bâtiments banals comme les architectures industrielles ou les cités de logements de masse d’après-guerre. L’éventail des projets est, en conséquence, très large: de la simple réparation d’un désordre constructif, jusqu’à la remise en état fonctionnelle et esthétique, voire la réhabilitation écologique; de la restauration à l’identique jusqu’à la reconstruction créative. La démarche de l’architecte dépend, à chaque fois, étroitement et de façon décisive, du bâti existant. La réhabilitation du Castelvecchio médiéval de Vérone par Carlo Scarpa (1956–64) a longtemps été considérée comme La référence en matière d’intervention créatrice dans une substance historique d’importance. Les principes mis au point pour ce projet – la dissociation franche entre l’intervention volontaire et l’existant, par l’utilisation de matériaux contrastants – n’ont rien perdu de leur pertinence jusqu’à aujourd’hui et continuent toujours d’inspirer par-ci, par-là des interventions sur des monuments historiques. La rénovation urbaine d’Alvaro Siza à Salemi en Sicile (voir p. 38 f.) ou la reconversion d’une église en centre culturel à Tolède par Ignacio Mendaro Corsini (voir p. 42 f.) s’inscrivent parfaitement dans la tradition de Scarpa, sans le maniérisme des détails. Mais il est beaucoup plus souvent question de projets dans lesquels la limite entre l’existant et la nouvelle intervention a tendance à s’effacer, quand les architectes réinterprètent et complètent le bâti ancien. C’est le cas de deux reconversions grandioses d’architectures industrielles monumentales – celle de l’ancienne Bankside Power Station de Londres pour la

Tate Modern (voir p. 136 f.) et celle des anciennes usines Fiat à Turin (voir p. 144 f.). On pourrait presque décrire l’intervention de Renzo Piano dans l’impressionnante usine du Lingotto comme pragmatique: vu de l’extérieur, le bâtiment ancien semble presque intouché – à part deux nouveaux accents sur le toit – alors qu’à l’intérieur, les passages entre l’ancien et le neuf disparaissent et les détails retenus des aménagements s’intègrent de façon évidente. Par contre, Günther Domenig enfonce, au sens propre, un couteau dans la plaie de l’ancien siège gigantesque du Reichsparteitag de Nuremberg (voir p. 156 f.) et réussit le coup de maître d’utiliser intelligemment, en nouveau centre de documentation, un ouvrage grossier, fortement marqué par l’histoire et conservé justement comme témoin d’une époque chargée historiquement. Alors que dans tous ces exemples la forme et l’apparence du bâti ancien sont largement conservées, il est plutôt question dans les projets de réhabilitation d’immeubles d’habitation, en particulier les cités préfabriquées et stériles de l’ancienne Allemagne de l’Est, d’améliorer non seulement la qualité des logements, mais aussi leur caractère extérieur, comme par exemple par les rajouts de balcons de Knerer et Lang à Dresde (voir p. 106 f.). Pour le siège munichois des assurances Münchener Rück, Baumschlager et Eberle n’utilisent plus que la structure porteuse et parviennent ainsi à recréer un immeuble moderne qui, aussi bien de l’extérieur qu’à l’intérieur, ne présente plus aucune trace de sa vie antérieure. Pendant longtemps les architectes ont considéré les travaux de réhabilitation seulement comme des obligations pénibles, en préférant récolter des lauriers avec leurs bâtiments neufs. C’est particulièrement juste pour les modernes classiques, pour qui l’ancien avait peu de valeur et pour qui l’avant-garde ne pouvait presque exclusivement s’intéresser qu’au neuf. Mais une page est tournée. Les exemples cités plus haut et les autres projets présentés dans cet ouvrage démontrent bien la diversité des projets, les possibilités et les attitudes des interventions construites dans l’existant et soulignent aussi que ce n’est en aucun cas un thème ennuyeux. Au contraire: les démêlés avec les substances bâties existantes, qui induisent pour le concepteur des contraintes incontournables font partie des missions les plus créatives et les plus fascinantes en architecture.

9

Reconversions – totalement normal Johann Jessen et Jochem Schneider

La question de la reconversion est omniprésente. Le surgénérateur de Kalkar, qui n’a jamais fonctionné est transformé en centre de congrès et de spectacles, un transformateur désaffecté à Cologne abrite une galerie, le multiplex, ouvert il y a 5 ans dans la nouvelle gare de Fribourg, abrite des bureaux et un planétarium (ill. 2.19). On pourrait compléter la liste de transformations sans la limiter à des projets extravagants.1 La reconversion touche désormais les architectures quotidiennes et profanes et plus, depuis longtemps, seulement les monuments historiques. En principe tout et n’importe quoi, à un moment donné, est passible de reconversion – il n’y a pas, à priori, d’impossible. Dans ce contexte, les futurs projets, d’urbanisme et d’architecture porteront essentiellement sur le bâti existant de masse. L’évolution urbaine comme modification du bâti La mission de l’architecture et de l’urbanisme sera-t-elle en première ligne d’adapter, de reconvertir ou seulement même de contrôler ce qui est déjà construit? En Allemagne, la proportion des investissements dans l’existant augmente de façon disproportionnée depuis le début des années 70 – avec des hauts et des bas conjoncturels – par rapport à ceux faits dans le neuf. Déjà, au milieu des années 80, plus de la moitié des moyens consacrés à la construction l’étaient dans l’existant. Depuis, la proportion continue d’évoluer dans ce sens. Partout où l’on diagnostique une baisse démographique continue, on a moins besoin de logements neufs, d’écoles maternelles ou primaires mais, par contre, de toujours plus de maisons de retraites ou de foyers médicalisés. Non seulement dans les grandes villes d’Allemagne de l’Est mais aussi dans d’autres régions d’Europe, on envisage la démolition de nombreux logements existants pour contrer la surenchère de l’offre du marché. On peut s’attendre aussi à ce que le tertiaire suive le sort des friches industrielles ou domestiques. La rationalisation devrait s’attaquer en force à ce secteur, tout particulièrement aux banques et aux assurances, en rendant leurs surfaces de bureaux obsolètes. La réorientation sur l’existant – à petite et grande échelle – s’impose aussi comme perspective écologique. Les transformations et reconversions de l’ancien sont aujourd’hui les pivots d’un urbanisme proclamant son rôle de protection des ressources naturelles par l’évolution de la ville de l’intérieur. Cela modifie la perception de l’existant: la ville déjà construite est désormais considérée comme une réserve intermédiaire où se mélangent de grandes quantités de matériaux et d’énergies. En même temps, les schémas habituels de l’évolution urbaine sont tou-

jours à l’∞uvre, inchangés: l’occupation des sols progresse toujours, en Allemagne, à son haut niveau, presque sans baisse, 120 à 130 hectares d’espace vierge sont sacrifiés par jour pour des constructions neuves.2 Il a toujours été question dans la croissance urbaine d’extension, de transformation et de conservation, à des proportions changeantes. Adapter le bâti à de nouvelles conditions constitue – comme alternative à la démolition suivie d’une construction neuve sur une parcelle viabilisée ou sur une surface encore vierge – une composante fixe de l’évolution urbaine. À l’époque pré-industrielle la reconversion de l’existant était autant une nécessité économique qu’une évidence culturelle. Les investissements techniques et temporels, la durée d’exploitation et la valeur du bâti imposaient de construire pour la durée et d’intervenir prudemment sur l’existant. L’offre limitée des matériaux, les transports qui étaient, la plupart du temps, aussi chers que la démolition, faisaient du «recyclage» de lieux, de parties de bâtiments ou des matériaux la règle. En regardant la manière dont l’urbanisme moderne a traité le bâti existant, on est tenté d’interpréter l’époque de déni urbain qui débute au milieu du 19e siècle, comme une phase historique atypique dans le dessein d’une évolution permanente, apparemment illimitée, du bâti existant. La surenchère du neuf était l’expression du progrès et de la prospérité allant de paire avec la négation globale de l’histoire. Cela s’est traduit, du point de vue urbain, par des agrandissements, fondés sur les spéculations accompagnant les hauts et les bas intrépides de l’industrie en expansion du 19e siècle. Les nouveaux comptoirs et les grands magasins remplacent les bâtiments anciens des centres et transforment les agglomérations. Une fois la rénovation urbaine déclarée mission publique, il fallait détruire et reconstruire. L’intérêt pour l’ancien se limitait aux monuments classiques, palais, églises ou châteaux. Rien ne change après la Première Guerre mondiale dans l’incompréhension de l’existant, au contraire, les nouveaux partis urbains, échaffaudés en opposition avec la ville ancienne privilégient largement la destruction de structures urbaines «dépassées». Tendance efficace jusqu’aux années 60 du 20e siècle qui caractérise l’urbanisme de presque toute l’Europe, à peu d’exceptions près. Cela peut expliquer le fait que plus de 70 % du bâti existant en Allemagne a été construit au cours des 5 dernières décennies. Reconversion et réhabilitation étaient considérées en conséquence par les architectes et les urbanistes comme des exceptions négligeables, des projets de second choix. Une évolution urbaine qui exploite et entretient la substance bâtie est liée, depuis peu et étroite11

2.2

2.3

12

ment, au revirement de l’urbanisme, conflictuel, du début des années 70, favorisant la réhabilitation des surfaces comme base d’une rénovation de conservation. La protection des monuments historiques, le respect du paysage urbain et l’amélioration des réseaux dans les secteurs réhabilités constituaient les objectifs de la rénovation des centre-villes historiques et les quartiers résidentiels du 19e siècle, proches de ces centres, leurs sites. Avec l’élargissement aux villages, aux friches industrielles et à celles des voies de circulation, aux cités de banlieues et – depuis les années 90 – aux terrains militaires, construire dans l’existant est considéré comme un apport fondé, autant écologiquement qu’économiquement, dans des stratégies urbaines globales du développement urbain. Une cassure encore plus nette apparaît aujourd’hui face aux villes qui rétrécissent: les cycles de reconversion sont toujours plus courts, il faut désormais considérer les fonctions temporaires comme faisant partie d’une stratégie à long terme mise en place pour l’espace. Le projet de recherche européen «Urban Catalyst» souligne bien qu’il ne s’agit pas que d’une question allemande en mettant à jour les alternances entre le parti urbain et des activités culturelles temporaires, illustrées par exemple à Berlin par la (ré)utilisation temporaire du Palais de la République (ill. 2.9) avant sa démolition. L’adaptabilité constructive de l’existant devient un critère central pour le futur de nos villes et métropoles. Reconversion est synonyme d’apport économique de matériau, de surface et d’énergie et permet, en plus, d’optimiser les infrastructures. C’est même un instrument de marketing dans la définition du profil d’un site. Innovation et existant ne sont plus antagonistes. Il n’y a plus aucun site ou type de bâtiment dont la transformation ou la reconversion ne pourrait, en principe, être envisagée. Toujours plus vite et pour des périodes plus courtes, la production architectonique de masse des cinquante dernières années est prise dans le cycle de la rénovation. À côté des «liftings» des grandes cités de logements, des requalifications de zones industrielles et d’activités, grâce à la venue de sociétés de services, à l’augmentation des potentiels énergétiques, constructifs, techniques ou médiatiques des immeubles de bureaux, le «relaunching» des zones piétonnes et des centres commerciaux ne sont que quelques aspects de cette évolution. Les réhabilitations et reconversions sont encouragées comme des stratégies urbaines extensives et structurantes efficaces. Si elles s’appliquent à long terme aux logements, bureaux et sites industriels construits à la seconde moitié du 20e siècle, c’est dans ces secteurs que l’accent de la recherche architecturale portera. Comment rationaliser les processus de projet et de chantier? Comment organiser des reconversions sur des sites construits quand les surfaces de stockage de matériau font défaut et que des partis logistiques performants sont absolument nécessaires? La reconversion ne touche pas que des architectures en série mais aussi des objets uniques encombrants: bâtiments techniques, usines, grands magasins, gares, laboratoires. On habite d’anciens silos à malte, on plonge dans d’anciennes grottes, on joue au basket dans des églises désaffectées (ill. 2.7) et des expositions sont organisées dans des gasomètres. Même le paysage est intégré dans le processus.3 Le jardin paysagé de l’Emscher Park sur les sites d’anciennes usines métallurgiques et de hauts fourneaux est la meilleure illustration. Il y a beaucoup d’exemples sur d’autres sites industriels lourds ou dans des secteurs miniers. Pour les grandes villes de l’est de l’Alle-

magne qui rétrécissent, les propositions vont si loin que d’anciennes surfaces urbanisées pourraient être réinvesties par le paysage. Les délais d’appels d’offres sont toujours plus courts et les cycles de reconversion dépassent depuis longtemps le rythme des monuments historiques. On adapte déjà des bâtiments des années 60 et 70, modernisés et transformés, à de nouvelles fonctions. Un bâti que la protection des monuments historiques n’a, en général, pas encore pris en compte. Et, comme on agit vite, il est possible que certains témoins de ces époques aient déjà disparu et que l’on regrette ces pertes. Dès la conception et la construction de bâtiments neufs, il faudrait prendre en compte, dans le contexte de l’évolution durable d’un site, ses possibilités de transformation fonctionnelle voire même de reconversion, dans un esprit de «management prospectif de l’existant», pour assurer son intégration dans des cycles les plus fermés possibles. Les investisseurs de projets spécialisés dans le commerce ou les activités devraient pouvoir proposer, dès le permis de construire, des partis fonctionnels alternatifs dans l’éventualité où un projet et son programme prévisionnel ne répondent pas aux attentes du marché. Ce projet devrait pouvoir s’adapter, à un coût justifié, à des programmes commerciaux, de bureaux ou de logements. «Avec la prise en compte du bon choix de construction et de matériaux, on réalise des bâtiments qui produisent moins de déchets à l’issue du chantier, demandent moins d’entretien courant et réagissent flexiblement aux modifications en pouvant être recyclés presque à 100% en fin de cycle de vie.»5 Les coûts de construction mais aussi de recyclage doivent être pris en compte dès les premiers calculs d’investissement, lors des démarches d’obtention du permis de construire. Comme les paramètres qui permettent de prendre

les décisions se déplacent, réhabilitation et reconversion s’avèrent attractives économiquement. Cela conduit vraisemblablement à une polarisation dans le neuf: d’une part des objets avec de courts délais d’amortissement et une durée de vie limitée, d’autre part les investissements à long terme dans lesquels on peut prévoir un jeu pour de nouvelles fonctions, pas encore définies au moment de la conception. Comment envisager une nouvelle utilisation? Dans la reconversion, des glissements s’opèrent, entre l’objet et la fonction: dans le neuf, on conçoit une enveloppe pour un programme donné, dans l’existant, l’enveloppe existe et c’est pour elle qu’il faut mettre au point de nouveaux programmes. Les défis et potentiels du projet auxquels concepteur, architecte et maître d’ouvrage font face dépendent de cette inversion. Comme, en plus des bâtiments historiques précieux ou des raretés protégées, ce sont souvent des bâtiments ordinaires, voire banals, qui sont disponibles, il faut se poser la question de la «programmation» juste – quelles fonctions trouvent leur place dans une enveloppe existante? Il y a trois modèles différents. D’un côté, l’existant mis à nu, qui fait ressortir les caractéristiques constructives et spatiales, se prêtant directement ou indirectement à une fonction culturelle, 2.1 2.2 2.3 2.4

Siège des assurances Münchener Rück, Munich; Baumschlager & Eberle, Vaduz Foyer d’étudiants dans un ancien silo, Oslo (1953), 226 appartements sur 16 étages, plan; HRTB AS Arkitekter MNAL, Oslo Logements dans d’anciens silos à orge et à malte, Copenhague (1957), plan; Vilhelm Lauritzen, Copenhague Piste de skate temporaire dans un ancien hangar d’avion, Eindhoven; Maurer United Architects, Eindhoven. Le hangar retrouve une nouvelle vie, transformé en sculpture praticable.

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13

d’autre part l’existant à conquérir et occuper, qui s’offre souvent à un programme temporaire impossible à réaliser ailleurs et enfin, le bâti recyclé avec un accès direct dans le cycle de la valeur ajoutée du marché immobilier.

2.5

Les espaces en représentation – l’existant exposé Ce dont nous avons le plus l’habitude reste la reconversion, seule solution pour conserver un monument historique en tant que tel. Une nouvelle fonction, en général culturelle, s’impose formellement: les châteaux sont transformés en musées, les casemates en musées de l’armée, les greniers de la dîme en musées municipaux (voir p. 64 ff.; centre de visiteurs à Criewen). Même quand les palais deviennent des salles de concert, les églises des salles municipales ou les greniers à grain des bibliothèques, il s’agit, la plupart du temps, de monuments historiques au sens traditionnel du terme, dont la valeur est aussi peu discutée que la nouvelle fonction. Projets exemplaires, ils jouent un rôle important pour l’identité culturelle et la conscience de l’image d’un lieu. On choisit volontier cette voie de la reconversion qui passe pour une politique urbaine proche de la population. Ces projets aiguisent le profil culturel local et ont, aussi longtemps qu’ils s’avèrent être des attractions touristiques, aussi une justification économique. Par contre, l’utilisation publique de monuments historiques par des instances municipales ou nationales est soumise à des limites précises, liées aux coûts d’investissement et de fonctionnement importants. Un bon créneau pour les pionniers – s’approprier l’existant Le bâti abandonné d’anciens bâtiments industriels ou d’activités, sans intérêt économique et longtemps mésestimé, même du point de vue de l’histoire de la construction, constitue l’autre extrémité du spectre. Il permet ce qui est impossible ailleurs: les grands volumes et les loyers bas autorisent de nouvelles constellations fonctionnelles, des interprétations spatiales volontaires et des expériences de logement inhabituelles. Les artistes ont été les premiers à découvrir les anciennes usines pour en faire de grands ateliers bon marché; mais des initiatives culturelles sont aussi pionnières quand elles s’approprient des substances construites dévalorisées. Ce sont principalement de vieilles usines qui ont compté parmi les lieux dans lesquels on a pu expérimenter de nouvelles formes d’habitat et de vie. De jeunes créateurs d’entreprise se sont appropriés de telles réserves architecturales pour se lancer et prendre leur indépendance, le plus vite et avec le moins d’investissement possible. Les appropriations sont aussi temporaires et informelles – comme quand, par exemple, un skater ou des ravers s’approprient la ville en détournant certains espaces de façon créative. En l’occurrence, la reconversion se fait généralement avec peu de moyens; avec quelques éléments nécessaires comme des rampes et des planches (ill. 2.4). Les questions d’architecture ou de formes sont souvent secondaires, l’important est l’espace lui-même, l’aura de son vide, remplie seulement de sa propre idée. On observe récemment ce phénomène non seulement dans les zones industrielles mais aussi dans les immeubles de bureaux vides. Reconversion comme plus-value – le marché du bâti existant Les bons créneaux, c’est bien connu ne le restent pas longtemps, les appropriations informelles ne sont souvent que des signes avant-coureurs, ou des expériences intermédiaires. Elles ouvrent les perspectives de nouveaux marchés et d’op-

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2.6

tions fonctionnelles lucratives. La reconversion a su s’adapter au marché, l’existant est reconnu pour son importance et pas seulement comme matière d’un capital à budgétiser.6 Les utilisateurs provisoires doivent dégager et chercher ailleurs. Avec ce que l’on pourrait appeler l’embourgeoisement des quartiers réhabilités, les loyers augmentent, les habitants et les structures d’activités changent, le profil spécifique local disparaît souvent. Dorénavant, la reconversion de l’existant est un secteur d’affaires établi pour les agents immobiliers qui profitent des différents styles de vie et de la plus-value qui augmente de l’ancien: les plateaux d’usine deviennent des sièges de sociétés, les casernes des hôtels, les silos des résidences pour personnes âgées. Les formes mises au point au départ hors marché, comme les lofts, constituent depuis longtemps un secteur économique à exploiter, toile de fond de nos catalogues de meubles. Dans les métropoles, la reconversion de plateaux industriels en logements, pour une clientèle au bon pouvoir d’achat, est aujourd’hui un commerce lucratif. Même pour les besoins de surface commerciale ou des sociétés de services, jusque-là toujours assouvis dans le neuf, la reconversion est devenue une option du marché et objet, dans la perspective d’entrepreneurs individuels, d’investissement comparatif. En plus de critères matériels comme les coûts de raccordement limités, les avantages liés au site et les espaces plus grands, des critères immatériels sont toujours plus importants pour prendre les décisions: la signification de l’«histoire» augmente et fait la différence d’un site. Le prestige de l’ancien et de l’authentique dans le dialogue tendu entre ancien et neuf est synonyme d’innovation, de richesse de la découverte, d’ouverture au dialogue et de capacité d’adaptation. D’éventuels désavantages, des compromis dans les programmes ou des standards inférieurs d’équipement sont acceptés en contrepartie. Et, même les risques – la difficulté de prévoir les coûts, les délais ou d’éventuelles contraintes imposées par les monuments historiques, par exemple, n’effraient plus. Rien ne rend plus clair le retour de la pensée novatrice du «nouveau neuf» au «nouveau vieux» ou à l’«ancien neuf» que les créations de nouvelles typologies grâce à la reconversion. On construit des lofts neufs parce qu’autant les propriétaires que les locataires apprécient leurs différentes possibilités fonctionnelles, surtout à une époque où les styles de vie évoluent sans arrêt. Un nouveau type de bureau contemporain, plus communicatif, est apparu à partir du bureau-combiné avec des espaces de communication centraux – nés à cause de la nécessité d’exploiter des bâtiments sans éclairage naturel entièrement traversant. L’expérience d’une grande usine qui devient un musée exceptionnel nous amène à l’idée de construire une grande halle pour un futur musée neuf qui puisse permettre, à l’intérieur, des transformations, des adaptations ou des modifications permanentes. Par contre, une demande, ou un concept fonctionnel adéquat n’existent pas toujours pour tout bâti existant. C’est le cas, entre autres, d’objets spécifiques pour lesquels il est difficile de trouver une nouvelle fonction mais dont la démolition serait très coûteuse – les anciens bunkers par exemple – ou des 2.5 2.6

École d’art dans une ancienne bibliothèque, St. Denis / Paris; façade de Bernard Dufournet et Jacques Moussafir Plan de l’école d’art, niveau supérieur Bâtiments des années 70: de nouvelles structures sont insérées dans les trames constructives rigides. Dans le cas de l’école d’art, ancien et neuf se mélangent.

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2.7

ouvrages chargés d’une fonction fondatrice identitaire dans leur contexte spatial, qui doivent être conservés pour cette raison, comme des gazomètres ou d’autres équipements de production. Il faut alors mettre au point un programme taillé sur mesure pour les bâtiments et leurs sites, permettant de tisser de nouveaux liens entre espace et fonction. On compte parmi les projets de ce type, la reconversion de silos en immeubles d’habitation (ill. 2.2, 2.3), celle d’une cockerie en salle d’exposition ou d’une piscine en bibliothèque. La recherche de partis pour ces ouvrages, massifs et difficiles, s’achève souvent dans des structures fonctionnelles hybrides, des combinaisons impossibles ailleurs. La question de la bonne manière d’aborder les problèmes se pose aussi dans le cas de la surabondance de production de masse existante qui, en tant que «produit en série», ne dispose d’aucune signification architectonique dominante. Ce défi concerne actuellement tout particulièrement, en Allemagne, les villes de l’ancienne RDA. Au regard de l’évolution démographique prévue, la question de l’avenir des bâtiments construits au cours des 5 dernières décennies est fondamentale. L’initiative de la ville de Paris qui reconvertit des immeubles de bureaux, sans intérêt sur le marché – particulièrement des années 60 et 70 – en logements sociaux, est inhabituelle et n’a pas d’équivalent en Allemagne. Cette politique est soutenue depuis 1994 par un programme spécifique et nombreux projets sont achevés.7 La proportion qui augmente de bâti récent à reconvertir s’avère encombrante, par ses techniques de construction spéciales et ses technologies architecturales différenciées, vis-à-vis des nouveaux partis fonctionnels. La question de savoir quel nouveau programme ira le mieux dans une enveloppe existante, sera bientôt non seulement au centre du débat spécialisé mais devrait gagner, en tant que sujet public, le statut de véritable question de société. Partis esthétiques fondamentaux de la reconversion La multiplication des projets de reconversion et les dissonances entre espaces anciens et nouvelles fonctions, inscrites dans la procédure, font perdre leur validité à certains dogmes formels. La formule consacrée «form follows function» est bousculée quand la nouvelle fonction doit se plier aux «dons de l’espace» tout comme «la différence est toujours juste» inspirée et canonisée des travaux de Carlo Scarpa, qui, détachée d’une méthodologie liée à un bâtiment précis, perd son caractère de recette. La superposition de l’existant et d’une nouvelle fonction nécessite des solutions spécifiques dépendant de chaque projet ou programme. Le genius loci fête ainsi, grâce à la reconversion, une nouvelle actualité. Les architectes se réfèrent à l’histoire et la réinterprètent à leur manière. Depuis peu, le nombre d’architectes qui considèrent la reconversion comme un véritable défi architectural augmente. Cela met en lumière l’évolution de leur propre conscience professionnelle et explique aussi l’importance croissante de ce secteur dans la pratique architecturale. Quoiqu’il en soit, la construction neuve est toujours considérée comme la voie royale, permettant à la création de s’exprimer mieux et plus librement. Par contre, le nombre de ceux qui considèrent l’existant comme une surface d’achoppement, au sens dialectique entre conserver et rajouter, croît – parallèlement à la maîtrise acquise lors de la mise en ∞uvre de projets de réhabilitation.

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2.8

L’éventail formel va de la reconstruction à l’identique – malgré la nouvelle fonction – jusqu’au curetage total, soldé par une nouvelle construction, en passant par les imbrications insouciantes du vieux et du neuf (p. 144 ff.). Il peut s’agir de la reconstruction d’une image ayant existé, aujourd’hui détruite, de la conservation de l’existant contemporain, avec le contraste entre ancien et neuf ou bien d’aller jusqu’à une transformation totale. Les stratégies formelles de reconversion découlent de la polarité – tout ou rien – entre ancien et nouveau, elles ont toujours des deux. La valeur accordée à l’ancien et à la signification du neuf dépendent concrètement de chaque programme et situation spécifique, mais surtout de la valeur accordée par l’architecte à l’ouvrage à réhabiliter, au-delà des conditions propres à la conservation des monuments historiques. L’intérêt formel de la reconversion se situe justement dans les interactions des différents niveaux historiques. Le nouveau ne se définit pas de manière autonome ou détachée, mais toujours dans son dialogue avec l’existant. La pratique formelle, dans le cas des transformations de bâtiments, est tout aussi diversifiée que la palette qui s’élargit des reconversions. C’est pour cela que l’on ne peut pas identifier de principes esthétiques univoques. Non seulement on ne peut pas définir des principes génériques pour certains types de projets, qui pourraient laisser croire à des liens entre la nouvelle fonction et un esprit architectural (form follows new function), mais en plus, il est impossible d’appliquer entièrement un parti esthétique sur le bâti existant (form follows the existing). Les formes mixtes et les superpositions sont de règle. Et pourtant, même quand chaque projet particulier est soumis concrètement aux conditions spécifiques du bâti existant, au programme, aux souhaits du maître d’ouvrage et enfin, non les moindres, à ceux de l’architecte, on peut définir trois dispositions de base qui permettent de clarifier différentes approches ou critères de base à l’origine des partis d’interventions architecturaux sur l’existant. La conservation du «tout ancien» – orientation sur l’image originale Le souhait de la conservation et de la protection de bâtiments anciens est le point de départ majeur de nombreux projets de reconversion. Du point de vue esthétique, le lien formel au caractère historique d’un original joue un rôle décisif. Cette conception liée traditionnellement à la protection des monuments historiques recherche en premier lieu une nouvelle fonction pas trop éloignée de la fonction originelle du bâtiment. On se tourne souvent vers des programmes culturels: les châteaux sont transformés presque sans modification en objets de présentation muséographiques du mode de vie de l’aristocratie, les vieilles demeures en bibliothèques. L’intérieur des bâtiments est conservé et rendu public. La conservation de l’authentique est l’objectif de nombreux musées du patrimoine ou de techniques industrielles dans lesquels les bâtiments eux-mêmes sont les pièces les plus importantes de la collection. On confère, dans cette démarche, une valeur de témoignage très importante à l’image historique d’un édifice, 2.7

2.8

Centre culturel et sportif dans une ancienne église conventuelle, Trêves; Alois Peitz, agence d’architecture du diocèse de Trêves; Gottfried Böhm, Cologne; Dieter G. Baumewerd, Munster. L’organisation des espaces de l’église est inchangée et seulement «re-programmée» par de nouveaux ajouts. «Kunstbau» de la Lenbachhaus de Munich; Kiessler + Partner, Munich. L’infrastructure urbaine crée des espaces résiduels – l’intervention est minimale dans l’espace existant: entrée, salle de conférences, vitrine.

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2.9

même si celle-ci ne demeure pas inchangée. Toutes les interventions architecturales se plient au dictat de la plus petite modification et de la plus grande retenue. Elles suivent, du point de vue formel, dans la reconversion conservatoire un modèle de vrai idéal et sont définies par la préservation formelle du «tout ancien». Mais la volonté de préservation du «tout ancien» sert aussi de point de départ à des approches plutôt restauratrices ou conservatrices de projets privilégiant l’atmosphère historique sur l’exigence de «pure» authenticité. Elles se servent d’images historiques établies dans lesquelles l’image de l’apparemment ou du véritablement vieux intéresse davantage que la question de son authenticité. En conséquence, l’enveloppe conservée sert à carrosser un contenu totalement différent, on se raccroche au caractère de l’extérieur qui sert de carte de visite. L’intérieur et l’extérieur sont déconnectés, l’existant est «perfectionné» et il n’est pas rare qu’il apparaisse plus original que l’original. La stratégie de délabrement contrôlé des bâtiments ou des monuments s’oppose à la conception contraire d’authenticité. Là aussi, la procédure esthétique se réfère à un original ou à ce qu’il en reste. Cette stratégie est employée là où il n’y a pas de chance de conservation d’un ouvrage signifiant. C’est ainsi, par exemple, que les anciennes aciéries et usines métallurgiques Völklinger Hütte, classées, dans les sites protégés par le Patrimoine mondial de l’humanité sont exposées depuis quelques années à un processus d’érosion continu. La mise en scène de la disparition et de la finitude de l’objet devient l’expression d’une «sincérité radicale». Les stratégies mises en ∞uvre dans leur lien explicite avec l’original sont aussi diverses que contradictoires. Elles passent de l’intervention strictement conservatrice dans l’existant, à la mise en scène d’une historicité apparente. Elles se rapportent cependant toutes à la représentation esthétique de l’image originelle qui définit, en tant que «tout ancien», l’expression formelle de la reconversion. Couches et fragments: l’idée de la différence Le deuxième groupe de stratégies créatrices développe ses conceptions à partir d’une réflexion première qui part du principe que l’ancien et le neuf peuvent trouver, l’un à coté de l’autre, leur expression dans un bâtiment reconverti et qu’ainsi des couches historiques différentes peuvent être assemblées de façon visible. La conception d’un tout homogène est abandonnée au profit d’un modèle en deux ou plusieurs couches, dans lequel l’espace est reconstitué à partir de différents fragments qui formulent une nouvelle entité seulement dans la perception de l’observateur (p. 68 ff., maison et atelier à Sent). Dans ce cas, le neuf est clairement traité comme un ajout, lisible sans équivoque dans sa propre écriture et fondamentalement différent de l’existant. Une distance est créée qui n’est pas dissonance mais différence. Une tension spatiale, considérée et traitée comme une thématique créatrice, s’établit entre les différentes couches temporelles et formelles. L’écriture singulière de l’architecte se manifeste dans l’interprétation de cette différence et par l’ajout d’une nouvelle épaisseur qui sera d’abord la dernière. L’ancien et le neuf sont, la plupart du temps, traités côte à côte avec la même valeur et la même intensité. C’est ainsi qu’au cours du projet, le bâtiment existant est démonté en différentes périodes temporelles. L’∞uvre de Carlo Scarpa peut être vue, par ses stratégies de composition dans le maniement de l’existant, comme fondatrice d’une manière. Dans aucun autre projet de réhabilitation récent, on ne peut lire aussi bien cet «art du

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2.10

2.11

joint» que dans le Castelvecchio de Vérone (1956–64). Il n’est pas question dans la stratégie de la différence de transformation complète du préexistant. Le bâti donne beaucoup plus lieu à un travail d’interprétation. L’attitude est comparable au principe du collage dans lequel les différents éléments, clairement lisibles, qui ne sont normalement pas représentés dans un contexte commun, contrastent. Le choix des matériaux souligne cette différence: acier, verre et béton s’affirment comme les signes du nouveau en opposition à la maçonnerie, à la pierre ou aux simples enduits. C’est avec ces différenciations que le détail travaillé artisanalement gagne en signification. La reconversion de monuments «inconfortables» est un exercice particulièrement délicat. La stratégie de la différence est traitée de manière exemplaire (p. 156 ff.) dans le projet du centre de documentation, intégré au site du Reichsparteitag de Nuremberg8. Cette attitude est celle que l’on rencontre dans presque tous les projets de réhabilitation, ambitieux architecturalement, des années 80-90, aussi bien limitée à de petites interventions que constitutive, en tant que principe global, d’une intervention d’ensemble et cela, indépendamment de la taille du projet. L’existant en tant que matériau d’un «nouveau tout» Les réévaluations constantes du bâti présentent toujours de nouvelles perspectives d’utilisation de ce qui pouvait être au premier abord considéré sans valeur et apparemment négligeable. On remarque ces dernières années, dans ce contexte, la conservation de bâtiments qu’il aurait été seulement question, jusque-là, de démolir: des constructions fonctionnelles, simples, sans qualité représentative ou valeur de témoignage. Ce sont des décisions totalement pragmatiques, des considérations économiques ou du domaine du droit de la construction, qui conduisent à leur conservation. Dans l’attitude vis-à-vis de l’architecture de masse, située en dehors des catégories qui dépendent de la protection des monuments historiques ou de la culture architecturale, une troisième voie esthético-créatrice se dessine: le bâti est considéré comme un «matériau de construction» librement disponible, modifiable et utilisable directement pour en former un «nouveau tout». La frontière entre l’existant et le rajout est fluide, le seuil entre bâti ancien et nouveau est sans couture – il n’y a pas de joint. L’existant peut être manipulé et interprété généreusement, les réglementations en vigueur réductrices, les obligations ou les «revendications d’authenticité» n’existent pas. L’identité originelle peut rester reconnaissable mais l’objet qui en découle est complètement transformé. Le vieux n’est pas dépassé pour contraster avec le neuf, mais c’est véritablement une incorporation qui s’effectue (cf. le verbe «to merge» dans le débat actuel en langue anglaise). Un «montage» de cette sorte souligne aussi peu le vieux que le neuf, mais porte les deux sans les rendre lisibles en tant que catégorie ou en tant que couche. Le bâtiment reconverti se présente alors comme un tout homogène. Le résultat de 2.9

Ancienne «Chambre du peuple», Palais de la République, Berlin La ruine renaît avec une nouvelle fonction d’espace expérimental Étude d’Urban Catalyst, Berlin. 2.10 Palais Ufa à Fribourg; Harter + Kanzler, Waldkirch/Haslach; Inauguration 1998, fermeture 2001, reconversion 2002 – Les conditions du marché qui changent de plus en plus vite imposent des cycles fonctionnels toujours plus courts. Des bureaux et un planétarium occupent aujourd’hui l’ex-cinéma. 2.11 Galerie dans un transformateur, Cologne; b&k + kniess, Cologne. Transformation – la nouvelle fonction s’adapte à la structure existante.

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2.12

telles mesures créatrices est souvent original, justement parce qu’il n’est pas originel. On met en ∞uvre de plus en plus de partis qui partent de la démolition complète de l’enveloppe: seule la structure porteuse est conservée en tant que trame et complétée si nécessaires, puis recouverte à l’intérieur et à l’extérieur d’une nouvelle peau. De telles reconversions sont rarement reconnaissables et apparaissent comme des bâtiments neufs. En regard du nombre croissant de bâtiments courants qui pourraient être considérés par une reconversion, les stratégies constructives se multiplient. Il est clair, dans la pratique, que la stratégie de la différence a perdu sa domination pour ne devenir qu’une solution parmi d’autres. Dans les partis du «nouveau tout» on voit s’affirmer une démarche esthétique dans laquelle le neuf ne se démarque pas de l’ancien et où des formes hybrides sont mises au point en fonction des projets. L’ancien n’est pas mis en scène comme un socle pour le neuf; on recherche au-delà des catégories du vieux et du neuf un nouveau parti de cohérence formelle. Le rôle de l’architecte – définir le projet et créer Que signifie une reconversion pour le travail de l’architecte? Il est confronté dans la réhabilitation à un type de questions totalement différentes de celles posées dans un projet neuf. En effet, le travail du projet consiste à savoir composer de façon créative avec l’existant. L’image d’ensemble s’élabore à partir de la confrontation de ce qui existe déjà, créer un nouvel objet d’un seul tenant est simplement impossible. Dans ce sens, un bâtiment reconverti est toujours une entité propre, matérielle, temporelle et intrinsèquement multiple, offerte à différentes interprétations; beaucoup d’éléments doivent être repris et intégrés. Cela nécessite beaucoup moins d’invention qu’une certaine sensibilité et de l’interprétation. À partir de là se forme la nouvelle compréhension du bâtiment: les reconversions sont, en tant que telles, des hybrides contradictoires. Elles s’opposent à la compréhension du projet comme un acte individuel de création artistique, à l’idée d’objet entièrement créé, autonome et homogène. Une ∞uvre voit le jour dans l’espace tendu entre ancien et neuf qui n’est pas identifiable, au sens courant, au travail d’une seule personne: elle est due aux écritures différentes de ses nombreux auteurs. Malgré les interactions évidentes, la définition du programme et de l’organisation s’accomplit ici aussi comme un processus consécutif. Il n’est pas rare que cela soit seulement pendant la phase de travail que l’on puisse voir si le programme voulu est réalisable ou s’il a besoin, le cas échéant, d’être adapté. La définition des fonctions dépend directement et obligatoirement de questions d’organisation. Il faut donc faire preuve dans les projets dans l’existant d’une certaine «compétence dispositionnelle» quand des situations clairement définies spatialement sont interprétées volontairement contre leur idée originelle ou leur caractère propre, afin d’ouvrir des possibilités pour leur pérennité. Il s’agit, au-delà de la clarté préalable fixe d’un objet, de savoir découvrir les qualités multiples dans le «dejà achevé» et de leur donner une nouvelle expression sous une nouvelle forme. Cet «art de l’observation» ouvre dans l’ancien, apparement arrêté, une nouvelle lisibilité multiple et ambiguë qui est la seule à pouvoir rendre possible une remise en service créative pour une nouvelle destinée. C’est par ce détournement fonctionnel que «l’heure de naissance» d’un bâtiment s’estompe. Il ne raconte plus une, mais plusieurs histoires et il en apparaît toujours de nouvelles. Le champ de man∞uvre cen-

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tral est situé dans l’intrication entre l’élaboration du projet et son organisation, et c’est là que les architectes pourront jouer un rôle important à l’avenir. Ils ont la possibilité, par leur expérience et leurs dons de concepteur, de mettre au point de nouvelles options fonctionnelles, adaptées à des espaces existants. Ils disposent aussi de la compétence nécessaire pour juger de l’aptitude des bâtis existants. Un secteur de travail s’ouvre dans une zone de tension entre des réalités économiques définies, des qualités spatiales données et différentes possibilités formelles, qui ne devrait pas être abandonné aux «location scouts», promoteurs ou économistes. Les architectes sont concernés dès le départ, avant même que le projet proprement dit ne commence. Concevoir dans l’existant ne s’appuie pas sur de nouvelles constellations et nécessite en conséquence de s’impliquer de façon offensive dans la «phase zéro», pour pouvoir assurer à long terme des investissements. Notes: Cet article reprend une étude effectuée par l’auteur pour la Fondation Wüstenrot; cf. Wüstenrot Stiftung (dir.): Umnutzungen im Bestand. Neue Zwecke für alte Gebäude. Stuttgart/Zurich 2000. Je remercie les architectes Fritz Auer, Giorgio Bottega et Henning Ehrhardt, Peter Cheret, Boris Podrecca et Wolfgang Schwinge pour leur disponibilité au cours d’entretiens autour de leurs projets dans l’existant. De nombreuses remarques ont trouvé leur place dans cet article. 1 2 3 4 5 6 7 8

«Aktuelle Zusammenstellungen von Umnutzungen» in: Powell 1999, Fondation Wüstenrot 2000, Jester/Schneider 2002 Dosch 2002: p. 31 ff. Baumgartner/Biedenkapp 2001 Kohler 1999, Sieverts 2000 Andrä/Schneider 1994: p. 151 Schlote et al. 2000 Fachatte/Jaquand 1997, Lombardini 1997 Ghiringhelli et al. 2001

Bibliographie: 1 Andrä, H.-P.; Schneider, R.: «Recycling am Bau. Ressourcenminimierung bei Abbruch und Umnutzung.» In: Deutsche Bauzeitung 11/1994, p. 144–151 2 Baumgartner, C.; Biedenkapp, A. (dir.): Landschaften aus Menschenhand. Die touristische Nutzung von (Industrie-)Kulturräumen. Munich 2001 3 Dosch, F.; «Auf dem Weg zu einer nachhaltigen Flächennutzung.» In: Informationen zur Raumentwicklung 1/2002, p. 31–45 4 Fachatte, R.; Jaquand, C.: «Die Umwandlungen in Paris – eine Analyse.» In: Bauwelt 31/32/1997, p. 1724–1729 5 Ghiringhelli, C.; Meier, H.-R.; Wohlleben, M.: «Geschichte aufheben. Über das Verändern von Bauten unter dem Aspekt der Sinn-Gewinnung.» In: Die alte Stadt 2/2001, p. 77– 91 6 Hassler, U.; Kohler, N.; Wang, W. (dir.): Umbau. Über die Zukunft des Baubestands. Tubingen/Berlin 1999 7 Kohler, N.: «Modelle und Lebenszyklus des Gebäudebestands.» In: op. cit., p. 24–38 8 Jester, K.; Schneider, E.: Weiterbauen. Erhaltung – Umnutzung – Erweiterung – Neubau. Berlin 2002 9 Lombardini, M.: «Wohnen im Bürohaus. Programm und Finanzierung von Bauvorhaben der RVIP.» In: Bauwelt 31/ 32/1997, p. 1720 –1721 10 Powell, K.: Architecture Reborn. The Conversion and Reconstruction of old Buildings. Londres 1999 11 Schlote, A.; Lederer, M.-M.; Lemke, H.-J. (dir.): Immobilien-Praxis. Spezial. Altimmobilien: Revitalisierung, Umnutzung oder Neubau? Mit Praxisbeispielen. Berlin 2000 12 Wüstenrot Stiftung (dir.): Umnutzungen im Bestand. Neue Zwecke für alte Gebäude. Stuttgart/Zurich 2000 13 Sieverts, T.: Konzepte und Strategien städtebaulicher Revitalisierung und Umnutzung des Gebäudebestands und der brachgefallenen Flächen als Teil einer systematischen Kreislaufwirtschaft. In: op.cit., p. 98 –118 2.12. Palais de Tokyo, Paris; lieu polyvalent d’exposition d’art dans un ancien pavillon de l’Exposition Universelle de 1937 Changer de sens plutôt que réhabiliter: au Palais de Tokyo les espaces intérieurs sont traités comme des espaces publics extérieurs. 2.13 Travailler et habiter dans la laverie de Wollishofen Angélil/Graham/Pfenninger/Scholl Architecture. L’existant comme matériau; le bâti est transformé jusqu’à être méconnaissables.

2.13

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La verte prairie n’est pas verte Günther Moewes

Construire dans un pré est contraire à construire dans l’existant et n’est pas écologique. Les nouvelles zones constructibles augmentent la consommation d’espace vierge, les besoins en transport et l’imperméabilité des sols. Consommer l’espace ne signifie pas seulement mettre en péril la faune préservée, mais surtout détruire les lieux ultimes de repos et de découverte pour les humains et les derniers grands espaces de regénération de la Nature. En plus, construire dans la verte prairie engendre une consommation d’énergie bien plus importante que construire dans l’existant. Construire les espaces vierges fut l’expression urbaine de la société de développement. L’évolution rapide des villes a été la conséquence de la croissance démographique, de la transformation de la société agraire et paysanne en société industrielle et urbaine, de l’augmentation des besoins en volume par habitant. Ces raisons sont aujourd’hui périmées dans les pays industrialisés européens: les chiffres de la population ne sont que difficilement stables, grâce à l’augmentation de l’espérance de vie et à l’immigration. Avec la disparition des fermes familiales on ne peut plus parler d’exode rural. Quant au pouvoir d’achat par tête, il est limité ne serait-ce que par les coûts de chauffage, de nettoyage et d’entretien. Mais surtout, les surfaces abandonnées, les dents creuses, les friches industrielles et les surfaces de conversion dans les secteurs urbains dépassent depuis quelque temps les besoins, pour des décennies, en terrains constructibles. On continue aujourd’hui à lotir des terrains vierges seulement parce que l’économie et la politique des pays industrialisés tentent, malgré les besoins saturés et la baisse démographique, de maintenir la croissance exponentielle des siècles précédents: quand une ville de 100 000 foyers construit, chaque année, 4000 logements de plus, cela ne correspond pas, pour des économistes bornés, à une croissance de 4 % mais à une croissance nulle. Pour eux, c’est la crise. Il y a évolution seulement avec une croissance exponentielle. Les courbes de croissance sont donc horizontales et calmes dans les périodes de nouvelle économie pour atteindre, au contraire, plus tard des pointes presque à la verticale. Nous sommes aujourd’hui dans l’une de ces périodes tardives. Malheureusement, en Allemagne, seules les courbes de biens privés atteignent des pointes avec 7,45 % d’augmentation annuelle correspondant à plus de quatre billions d’euros et avec elles, revers de la médaille, la courbe de la dette publique. En revanche, l’évolution concrète de l’économie recule, conséquence de la saturation des besoins. Cette brèche qui s’aggrave sans cesse caractérise l’écono-

mie et la construction actuelles. Les débordements de la promotion privée gagnent, sans arrêt, toujours plus les paysages. Depuis 1960, la surface urbanisée a augmenté 4 fois plus vite que la population. On construit en Allemagne 130 hectares par jour. L’utilisation des terrains en ville baisse au même rythme. Il reste encore, dans nombreuses grandes villes, d’immenses parcelles inoccupées depuis la Seconde Guerre mondiale, parce que l’augmentation permanente des prix dans le cas d’une réserve de terrain rapporte plus que construire. La proportion de surfaces en friche ou transformées en espaces verts provisoires augmente sans cesse. Existant ou vide? La pression des placements augmente avec les bénéfices privés, mais le chômage augmente avec la récession de la croissance. Les besoins et la production réels s’équilibrent toujours moins bien. Les articles jettables, l’usure programmée, les réparations prévues d’avance à tous les niveaux approvisionnent artificiellement le marché; pour l’industrie du bâtiment, il faut détruire. L’ Allemagne n’a été confrontée que dans les années 50 à la société de consommation. Nous entendions, incrédules et sceptiques, qu’aux États-Unis on ne reprisait plus les chaussettes trouées mais qu’on les jettait, parce que c’était moins cher. Plus tard, l’argument des chaussettes revenait à chaque débat concernant une démolition: il est moins cher de construire neuf que de réhabiliter. Nous ne savions pas encore que notre scepticisme s’appellerait un jour écologie. Rejeter l’existant fait partie de l’idéologie fonctionnaliste. Pour elle, la véritable modernité n’est envisageable qu’en dehors de l’ancien, sur un terrain vierge. Elle est connotée la plupart du temps d’un généreux esprit de rupture et de conquête. En réalité, ce ne sont que les conséquences de la victoire de la pensée unique de l’économie nationale globale jusque-là en vigueur: répartition du travail, séparation des tâches, des fonctions, fonctionnement simpliste du travail dicté de l’extérieur, déplacement de la main-d’∞uvre selon des calculs économiques, caisses autonomes, concurrence ponctuelle et autoreprésentation abstraite. Il n’y avait plus de place pour le respect ou l’intégration sensible dans un bâti pré-existant. Les exemples comme le café de Unie à Rotterdamm de J.J.P. Oud (1924) ou le cinéma Handelsblad-Cineac de Johannes Duikers d’Amsterdam (1934) étaient des exceptions. En réalité nous devrions vivre depuis longtemps dans une société de l’existant. Plus personne ne peut expliquer de façon convaincante pourquoi, vu la baisse démographique continue, malgré 23

3.2

3.3

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l’immigration, on a besoin de nouveaux volumes construits, pourquoi sacrifier les derniers paysages, pourquoi est-il impossible de bien s’installer dans le bâti existant? On construit toujours plus de bâtiments neufs, pas pour répondre à des besoins réels mais pour parer au chômage. On a construit 600 000 logements depuis 1990 dans l’est de l’Allemagne bien qu’à l’époque 400 000 étaient déjà vides. On en compte aujourd’hui 1,3 millions vides, soit 15,8 % de l’existant. On a financé avec des fonds publics, seulement en 2001, 3,1 milliards DM (1,6 milliards d’euros) de logements neufs, par contre, la réhabilitation n’a reçu qu’1,7 milliard DM (870 millions d’euros). Les prêts sont toujours deux fois plus élevés, en Allemagne, pour l’achat de neuf que pour l’ancien.1 On manque, seulement dans quelques grandes villes d’Allemagne de l’Ouest, d’environ 100 000 logements par an, renouvellement nécessaire compris, alors qu’à Kassel ou Hanovre 13 et 8,2 % des logements sont inoccupés. En Allemagne de l’Est, des cités entières sont partiellement ou entièrement détruites. De la même manière, on comptait en 2002 1,7 millions de m2 de bureaux vides. D’après le syndicat des commerçants indépendants il y a environ 40 millions de m2 de surfaces commerciales en trop et selon les chiffres du même syndicat 15 000 commerces ont fermé en 2002. L’ Allemagne compte, avec 105 millions de m2 de surface commerciale, 1,6 fois plus de surface de vente par habitant que le Royaume-Uni, par exemple. L’apothéose négative de cette évolution est illustrée par les centres commerciaux, éloignés des centre-villes. Bien sûr les gens n’achètent pas plus. Leur pouvoir d’achat est, au mieux, le même. Il est seulement retiré des commerces de proximité existants et déplacé dans les champs de betteraves. Le grand capital détruit des affaires moyennes et accule ceux qui étaient autrefois indépendants à travailler comme vendeurs employés mal payés, dans des architectures de discount éclairées et climatisées artificiellement. On ruine ainsi non seulement des existences, mais le bâti existant. Les immeubles anciens abandonnés sont la plupart du temps d’une meilleure architecture et plus solides que les immeubles commerciaux à l’intérieur ou en périphérie des centres urbains, mais ils s’abîment quand même petit à petit. Jusqu’à ce qu’un maire ou la presse locale les stigmatisent comme des tâches honteuses et que personne ne puisse résister à leur destruction. Les promoteurs disparaissent 15 ans après, en facturant à la ville une surface de conversion onéreuse qui doit être réaménagée avec l’argent du contribuable. Et cela, pas à cause d’une raison économique imprévisible mais d’une orientation politique malsaine, créée de toutes pièces et évitable: la dépendance du contribuable force les communes à brader continuellement des paysages intéressants à des contribuables potentiels en dévalorisant systématiquement, en les sous-densifiant, leurs propres centre-villes existants. Construire dans l’existant, à la campagne et dans les villages, est un chapitre particulièrement noir. Au lieu de transformer en logements les grandes fermes abandonnées (ill. 3.3), elles sont frappées de restrictions pour les modifications d’activité qui empêchent tout changement de fonction intéressant. Les villages s’abîment toujours plus et ne servent que de décors de films historiques ou sur l’ancienne RDA. En même temps, les pavillons de ceux qui fuient la ville s’alignent dans les champs, le long des routes. On déclare simplement les terrains agricoles constructibles et on y gagne encore. Partout le même schéma: investir à bon

marché le capital privé dans le paysage et négliger en parallèle l’existant qui a de la valeur.

3.4

Ce n’est pas dans les champs qu’on économise l’énergie Réhabiliter l’existant et une approche écologique de l’urbanisme pourraient créer des emplois et occuper l’industrie du bâtiment pour au moins encore une décennie. À elle seule la réhabilitation du bâti allemand, du point de vue énergétique, nécessiterait, selon les calculs de l’institut allemand d’économie, 340 milliards d’euros. Répartis sur 10 ans, 34 milliards d’euros par an. On a aidé en 2001 les logements neufs avec 1,59 milliards d’euros, la réhabilitation avec 0,87 milliards d’euros. Cela renforce, comme démontré plus haut, en grande partie le nombre de locaux vides. À cela s’ajoutent les aides à l’accession à la propriété pour le neuf et l’ancien. Si l’on concentrait cet argent dans la réhabilitation énergétique du bâti ancien, on mobiliserait sans peine les 31 milliards de fonds privés qui manquent annuellement. On économiserait avec ces 340 milliards d’euros, petit à petit, jusqu’à 75 % de l’énergie des bâtiments, correspondant à environ 24 % des besoins en énergie primaire. Construire dans l’existant signifie donc: économiser l’énergie. Trois types de construction économisent véritablement l’énergie, c’est-à-dire que la consommation est inférieure après l’intervention: la réhabilitation de l’ancien, la construction de remplacement énergétiquement rentable et le remplissage d’une dent creuse. Il s’agit toujours de mesures dans l’existant. Chaque dent creuse gaspille en gros l’équivalent en énergie d’autant d’appartements qu’elle a d’étages. Un appartement mitoyen d’une dent creuse a une surface de perte supplémentaire, par rapport à un appartement situé en intérieur d’îlot, par laquelle il perd autant d’énergie que par les façades avant et arrière du logement, c’est-à-dire environ 50 % des besoins d’un appartement intérieur. Dans le cas d’une dent creuse de 4 étages, cela correspond à 50 % des appartements sur les deux côtés, donc huit logements, soit 100 % de quatre logements. On sous-estime le nombre et l’importance des dents creuses. Dans les quartiers d’ilôts anciens début 20e siècle il n’est pas rare d’atteindre 70 dents creuses par km2, cela signifie que pour une moyenne de 4 étages, on gaspille le chauffage de 280 appartements. Au niveau des 280 pignons à perte non isolés de 280 appartements non isolés, et au niveau des pignons à perte isolés de 280 appartements isolés. Ce n’est pas tout. Les appartements du bâtiment neuf avec lequel on comble la parcelle consommeront moins de chauffage que des appartements comparables dans des immeubles neufs isolés. Les dents creuses ne sont pas seulement des parcelles non loties, elles ne vont pas toujours jusqu’au sol. Un supermarché d’un niveau entre deux immeubles de 5 étages ne gaspille pas seulement le chauffage, mais aussi les m2 des étages qui pourraient être construits au-dessus et qui se retrouvent quelque part dans le paysage à l’entrée de la ville.

3.1 3.2 3.3 3.4

Immeuble d’habitation et commerces dans une dent creuse de 2,56 m de large à Cologne, 1997; Brandlhuber & Kniess, Cologne Lotissement de maisons individuelles à Klipphausen près de Dresde Transformation d’écuries en deux logements individuels, Bergün, Suisse, 1997; Daniele Marques et Bruno Zurkirchen, Lucerne Parasite sur les greniers Las Palmas, Rotterdam, 2001; Korteknie & Stuhlmacher, Rotterdam (p. 108 ff.)

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Jusqu’à maintenant, on empêche volontairement le remplissage des dents creuses sous prétexte de relier des espaces verts, de desservir des intérieurs d’ilôts évidés ou parce que des fenêtres percées illégalement sur les mitoyens, après les guerres, imposent leur nouvelle législation. On oublie, dans ce cas, qu’il est toujours possible de relier sans problème des espaces verts et des cours intérieures en bâtissant les dents creuses et en aménageant des passages à rez-dechaussée, comme cela se faisait dans les années 20. C’est dans la construction des dents creuses que l’on trouve la deuxième source d’économie d’énergie la plus importante dans la réhabilitation, après l’isolation thermique. Combler les dents creuses ne permet pas seulement d’économiser l’énergie mais aussi, souvent, les paysages. La mesure ne se limite pas aux îlots du parcellaire ancien. L’architecture d’aprèsguerre constitue un terrain d’application souvent sous-estimé. Elle représente, elle aussi, du bâti existant et a souvent besoin, maintenant, d’être réhabilitée. En peu d’endroits, les réhabilitations sociales, esthétiques et énergétiques s’harmonisent aussi bien. La plupart du temps, ces bâtiments sont de véritables monuments de surfaces perdues. C’est juste au moment où le problème énergétique atteint une dimension encore inconnue, due à l’augmentation perpétuelle des combustibles fossiles, que les gaspillages d’énergie dans l’architecture atteignent eux aussi une proportion inconnue. On a découvert le principe urbanistique du bâtiment isolé: point, ligne, pyramide et surtout les alignements infinis de maisons individuelles. Là où dans la construction en îlot il n’y avait que deux murs extérieurs, il y en a quatre. Mais on invente surtout la dissociation des fonctions: plus de bâtiments multifonction3.5

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nels agglomérés, mais plutôt un bâtiment isolé pour chaque fonction. Toutes les boutiques, supermarchés, écoles maternelles, concessions automobiles ou bâtiments d’activités qui pourraient facilement être regroupés en immeubles à étages sur des terrains plats, sont dispersés sous forme de bâtiments de plein-pied éparpillés dans le paysage. Les dalles d’étages autrefois énergétiquement neutres deviennent des surfaces de toit immenses, inutilisées mais dispendieuses en énergie. Si l’on considérait ces surfaces comme des parcelles constructibles et si elles étaient bâties, on économiserait pas seulement le paysage mais aussi l’énergie. L’occupation des toits de zones d’activités par des logements serait accompagnée d’autres effets synergétiques: des terrasses généreuses au lieu des petits balcons rapportés, la double utilisation des parkings, la réduction des raccordements etc. Celle-ci n’est envisagée jusqu’à présent que dans des travaux d’étudiant. Il y a peu de projets réalisés, ce potentiel de la réhabilitation est sous-estimé (ill. 3.4, 3.6). Par contre, la situation est meilleure dans les réhabilitations de cités et de leurs immeubles. J’ai travaillé, dès 1986, avec des étudiants sur la proposition d’une réhabilitation énergétique modèle. La grande cité de Scharnhorst à Dortmund, avec ses barres préfabriquées de 4 étages en béton lavé, décrites à l’époque par la presse comme le crime urbanistique des années 60, peut servir d’exemple. Les étudiants ont simplement refermé toutes les parties ouvertes pour former de véritables îlots. Ils ont remarqué, en même temps, que la plupart de ces cités sont en fait des îlots avortés, dans lesquels on a conçu des percements artificiels sous prétexte d’un besoin d’ouverture modernisante en vogue jusque dans

les années 90. Il existe depuis de nombreux exemples réussis de réhabilitation de ce type de cité ainsi aussi que de bâtiments administratifs. Les catalogues de mesures sont toujours les mêmes, ils jouaient déjà un rôle important dans les travaux étudiants de 1986: remplissage des vides ou des angles ouverts, rajout d’un étage léger supplémentaire, d’ossatures pour des balcons devant les façades, de jardins d’hiver ou de fronts vitrés (ill.3.5, p. 106 ff., p. 110 ff.). Combler les vides et surélever les toitures sont des mesures de réhabilitation de l’existant par des constructions neuves. Il y a aussi des mesures de réhabilitation purement énergétiques classées dans l’ordre de leurs potentiels: • isolation (mur extérieurs, fenêtre, toiture) • production d’eau chaude par des collecteurs • vitrage des cours • utilisation passive de l’énergie solaire • production d’électricité par la photovoltaïque L’isolation de bâtiments anciens n’est pas sans problème: comme il faudrait qu’elle se fasse toujours par l’extérieur pour des raisons de physique de la construction, elle détériore l’esthétique des façades historiques, celles des logements ouvriers ou en brique datant du début du 20e siècle Cela n’est pas résolu par l’évolution de nouveaux matériaux. Un autre problème est sous-estimé et ignoré par les manuels: l’isolant offre d’excellentes conditions de vie à toutes sortes de rongeurs. Rats et souris accèdent aux derniers étages et aux toitures où ils sont à l’abri des prédateurs. Cela conduit à l’utilisation de tonnes de substances nocives non recyclables. Une étanchéité complète est la plupart du temps impossible, particulièrement dans les vieux bâtiments. Quant aux couvertures des cours, il est possible, quand la taille de la cour s’y prête, d’économiser environ 20 % de chauffage en limitant les pertes thermiques. C’est une possibilité encore très sous-estimée. De même, on peut aussi envisager des survitrages pouvant être ouverts l’été. La protection thermique temporaire est aussi négligée: les volets coulissants ou battants isolés thermiquement peuvent être fermés la nuit – et cela correspond en hiver à plus de 50 % du temps. Il ne faut pas aborder la construction dans l’existant seulement sous l’angle du problème d’intégration esthétique mais plutôt, plus fortement que maintenant comme une partie de la réhabilitation écologique de la ville à grande échelle. La réhabilitation urbaine écologique ne doit pas seulement économiser le chauffage de façon défensive mais produire aussi de l’énergie solaire de façon offensive, en particulier du courant solaire et de l’eau chaude. Pourquoi le courant solaire devrait-il être produit uniquement dans le paysage, sur des structures compliquées, souvent construites spécialement, alors que des surfaces de bâtiments sont inutilisées en ville? Tous les toits et toutes les façades sud devraient être mis à disposition gratuitement comme surfaces solaires. Pas seulement comme surfaces porteuses de modules appliqués après coup, mais plutôt comme des enveloppes solaires intelligentes, intégrées aussi bien constructivement que formellement ou encore comme des peaux vitrées solaires passives. Construire dans l’existant aurait alors une dimension nouvelle, un caractère high-tech encore jamais vu. Les bâtiments anciens ne seraient plus si différents des bâtiments neufs. Les pauvres cités en béton lavé deviendraient des quartiers modernes de haute technologie. De véritables villes solaires futuristes mais pas dans la verte prairie, dans l’existant.

3.6

Notes: 1 Au moment d’achever cet article, le Bundestag débat de nouvelles réglementations des aides pour l’accession à la propriété et de la prime écologique avec un renforcement éventuel des subventions accordées à l’existant. 3.5 3.6

Réhabilitation d’une cité, Leinefelde/Thuringe, 2000, fermeture d’un angle ouvert; Meyer-Scupin et Petzet, Munich Reconversion d’une usine de savon, Zurich, 1997, programmation mélangeant activités, ateliers et logements; Kaufmann, van der Meer et Partner, Zurich

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Conservation des constructions modernes classiques Berthold Burkhardt

Une série d’ouvrages importants de la période classique du Mouvement Moderne a été remise en état ces dernières années: deux bâtiments des directeurs du Bauhaus, Walter Gropius et Hannes Meyer, à Dessau, la tour Einstein d’Erich Mendelsohn à Potsdam, la villa Lange de Mies van der Rohe à Krefeld, la maison Schminke d’Hans Scharoun à Löbau, en Saxe, et nombreuses cités de Bruno Taut à Berlin et Magdebourg. Quelques autres dans les pays voisins comme la maison Sonneveld de Brinkman et van der Vlugt à Rotterdam pourraient être ajoutés. Ces réhabilitations ont donné un nouvel élan au débat sur les intentions et les influences de l’architecture moderne et sur les méthodes de sa réhabilitation. Des divergences sur l’entretien des monuments historiques ou les différentes technologies de réhabilitation définissent la pratique actuelle de conservation des ouvrages modernes. La reconstruction à l’identique douteuse d’un original putatif, souvent oublié dans son ensemble, s’oppose au maintien et à la restitution d’un bâtiment avec les traces, lisibles, de son histoire. Réhabiliter les bâtiments classiques modernes avec les derniers moyens techniques nie non seulement la signification de l’histoire de la construction mais aussi souvent la question de ce qui est compatible avec un ouvrage considéré comme un tout. Les architectes modernes étaient ouverts à l’expérimentation, autant formelle que constructive, mais il serait rapide de ne considérer leur architecture que sous ses aspects expérimentaux. Otto Haesler à Celle, Bruno Taut à Magdebourg et Berlin avec ses cités de logements modernes et enfin Hans Scharoun avec sa villa Schminke à Löbau n’ont jamais eu l’intention de réaliser «une ∞uvre avec date de péremption». Et ces bâtiments, toujours debout, ont atteint une durée de vie de plus de 70 ans, moins grâce à leur protection que pour leurs qualités fonctionnelles et leur durabilité établies. La conservation des monuments historiques est entrée dans un domaine jusque-là inconnu en s’attachant à l’entretien, à la conservation et parfois à la réhabilitation partielle d’ouvrages modernes classiques. L’utilisation de produits industriels, de méthodes de montage et de fabrication mécaniques et artisanales et leurs conséquences pour la physique de la construction ou thermiques, jusque-là assez mal connues, mettent les architectes du patrimoine devant de nouveaux défis. Des connaissances sur les conceptions historiques de la climatisation et sur les réactions chimiques des matériaux, comme sur les usages fonctionnels des époques passées constituent une base précieuse pour la conservation des monuments. Elles sont aussi essentielles pour les ouvrages qui ne sont pas protégés, mais qui nécessitent d’être réhabili-

tés ou modernisés dans leur fonctionnement ou à la suite d’un désordre. En analysant les aspects historiques, les comportements techniques et fonctionnels, la diversité de leurs conséquences et en exploitant de façon exemplaire ces résultats sur les ouvrages spécifiques, les architectes du patrimoine assurent une tâche essentielle dans la protection du bâti en général. L’architecture moderne en Allemagne, sous la République de Weimar, a croisé les progrès tourmentés de la technique et de l’industrialisation. L’évolution des constructions et des équipements techniques de l’époque – matériaux et produits industriels, les nouvelles énergies comme l’électricité et le gaz et les nouveaux dispositifs de chauffage ou d’égoût – a transformé la ville et la maison en quelques décennies, plus profondément que les changements de styles ou de conceptions architecturaux. Les architectes modernes firent preuve d’une ouverture particulière vis-à-vis des nouveaux matériaux ou méthodes, en pensant qu’ils les aideraient à mettre en ∞uvre leurs idées réformatrices. Dans la pratique, les problèmes inévitables liés à une évolution tourmentée sont encore et toujours visibles au coup par coup et inévitablement sous forme de défauts et de désordres. L’un des architectes du Weißenhof de Stuttgart, à l’époque architecte en chef de la ville de Rotterdam, J.J.P. Oud s’est exprimé de façon critique à ce sujet: «Il est dans l’ensemble faux d’affirmer que la technique est très avancée, c’est le cas pour des petits produits, dans la construction elle s’avère très en retard pour mener à bien ce que nous voulons faire.»1 Les nouveaux systèmes de construction ont quand même permis la réalisation technique du langage architectural cubico-géométrique de Gropius ou Mies van der Rohe tout comme les formes organiques plus libres de Scharoun ou Mendelsohn. Avec des dalles en béton armé ou des poutres en fer – pour la première fois, dans l’histoire de l’architecture, on est parvenu à construire des bâtiments avec des parois autonomes, des surfaces de plancher à grandes portées et des toitures en porte-à-faux. Mies van der Rohe a conçu le Pavillon allemand de l’Exposition universelle de 1929 à Barcelone, admiré par le monde entier, avec des panneaux de mur et des toits plats; Hans Scharoun écrit en 1927 à propos de sa maison au Weißenhof de Stuttgart: «La maison 33 est née du plaisir du jeu avec de nouveaux matériaux et de nouvelles exigences spatiales.»2 La mise en ∞uvre de matériaux nouveaux ou améliorés comme le béton, le fer, le verre, le plastique ou leurs combinaisons n’a pas permis de réaliser seulement de nouvelles 29

4.2

30

formes bâties, mais conduit aussi à des modifications obligées, voire à une nouvelle organisation partielle des conceptions et mises en ∞uvre jusque-là en vigueur. Les métiers artisanaux d’installations techniques de bâtiment (chauffage, sanitaire, électricité) sont réorganisés et les corps de métier traditionnels perdent du personnel qualifié. Ainsi les charpentiers se tournent vers la construction métallique ou de banches pour le béton armé. Des entreprises générales au rayon d’action multi-régional, voire international, voient le jour à côté des artisans traditionnels, pour répondre aux changements structurels et à l’augmentation de la construction aux niveaux communaux, coopératifs ou privés et industriels. En revanche, Gropius formule ses exigences, selon lesquelles, pour lui, l’artisanat doit être la base indispensable de l’industrialisation et de la préfabrication. Il aspirait à une réforme permettant à artisanat et industrie d’être unis pour se développer en commun: «Cela fait partie de l’esprit humain d’améliorer et de raffiner sans cesse son outil de travail pour mécaniser les processus matériels et alléger petit à petit le travail de l’esprit. L’artisanat et l’industrie d’aujourd’hui sont en rapprochement permanent et doivent se nourrir mutuellement pour conférer à l’ouvrage une nouvelle unité donnant à chaque individu l’importance d’un collaborateur au sein d’un ensemble, en lui restituant la volonté spontanée. Dans cette unité de travail, l’artisanat du futur devient le champ d’essai de la production industrielle, son expérimentation spéculative pouvant définir les normes de la réalisation pratique, de la production dans l’industrie.»3 Le rôle d’avant-penseur prévu par Gropius pour l’artisanat s’avère être finalement surtout celui de l’industrie et des ingénieurs, qui trouvent leurs partenaires et leurs champs d’expérimentation chez les architectes innovateurs, les promoteurs et les administrations ouverts. L’optimisation du chantier se fait par la (pré)fabrication rationnelle de produits semi-finis et par l’utilisation de machines de chantier et de méthodes de montage. Les grues, les chaînes et même les machines à enduire déterminent de plus en plus l’image des chantiers. Tout comme les projets et les méthodes de construction évoluent dans la première moitié du 20e siècle, les formations et les métiers d’architectes et d’ingénieurs changent. La spécialisation des différentes tâches augmente. Il n’est plus rare, à la fin des années 20, que les ingénieurs ne participent pas seulement aux ouvrages techniques, mais qu’ils soient aussi les partenaires indispensables des architectes pour tous les projets d’architecture: l’optimisation des matériaux et des systèmes de structures porteuses à grande portée ou les ouvrages de grande hauteur ne pouvant être réalisés qu’avec des calculs de statique imparables et des assemblages constructifs conçus en conséquence. À côté de la conception, de la fabrication et de la mise en ∞uvre, un nouveau secteur se forme et se structure dans la construction, à savoir l’administration d’État de la construction avec ses règlements spécifiques, ses normes, les vérifications et les suivis de chantier qu’elle effectue. La production et les modes de montage ne sont plus liés à aucun style architectural. On peut désormais construire un grand magasin aussi bien dans un style classique qu’avec une structure en fer, comme les grands magasins de Mendelsohn à Wroclaw ou Stuttgart. Mais on peut décrire l’architecture moderne classique comme l’adaptation la plus conséquente de l’industrialisation qui n’est toujours pas, jusqu’à aujourd’hui, achevée. D’un autre côté, ce sont les évolutions des technologies du bâtiment et particulièrement des techniques énergétiques qui

transformeront probablement les maisons du futur autant qu’elles l’ont été il y a 80 ans. La maison flexible, évolutive et adaptée au climat est devenue réalité grâce à l’innovation, à l’artisanat et à l’industrialisation. Par contre, la prévision de nombreux architectes modernes de maisons entièrement fabriquées à la chaîne, comme des voitures, ne s’est pas réalisée et reste, jusqu’à aujourd’hui, une utopie. Réhabilitation et conservation

4.3

La protection et la réhabilitation des ouvrages modernes classés monuments historiques, qui furent à l’époque l’expression de nouveaux partis, réalisés avec des matériaux, des produits industriels et des pièces préfabriquées, constituent pour les architectes, les ingénieurs, les monuments historiques, les restaurateurs et les artisans une mission particulièrement complexe et difficile. Lors de l’observation d’un bâtiment on perçoit essentiellement les plans qui forment les volumes, les surfaces et les espaces. Les éléments comme les murs, les poteaux, les dalles, les toits, les fenêtres, les portes, la technique, les installations ou les aménagements intérieurs sont réalisés à partir de matériaux définis, au-delà de leur forme architecturo-fonctionnelle, de façon très élémentaire par leurs propriétés et leur production, comme par exemple les profils métalliques fins des menuiseries de fenêtre. Les bâtiments peuvent laisser paraître en surface les matériaux avec lesquels ils sont construits – comme la brique dans un mur en maçonnerie apparente – ou bien, ils les dissimulent derrière des habillages en crépi, enduits ou en plaques de différentes matières. La tour Einstein de Mendelsohn montre bien qu’il n’a pas toujours été possible, au début de la période moderne, de mettre en ∞uvre les ouvrages dans le respect de la vérité constructive: les formes bombées sont une construction mixte de maçonnerie et béton armé (ill. 4.2). Pour différencier aujourd’hui la structure porteuse des autres éléments constructifs et pour reconnaître les différents liens mécaniques et physiques, même les experts les plus chevronnés doivent se rapporter aux résultats des analyses constructives, aux recherches des historiens de l’architecture et de la construction ainsi qu’aux recherches de détail effectuées sur le bâtiment et en laboratoire, particulièrement quand tous les matériaux ou systèmes mis en ∞uvre étaient disponibles déjà sous différentes formes depuis la moitié du 19e siècle mais qu’ils avaient disparus ou qu’ils s’étaient développés après de courtes périodes. En plus, la cartographie des désordres et leurs descriptions, comprenant les réparations antérieures, est un autre élément important dans un projet de réhabilitation. Avec cela, les différentes analyses et les causes de désordres sont indispensables et à reconstituer individuellement par rapport • au vieillissement, à la fatigue et à l’usure des matériaux, • à la négligence, au manque d’entretien et de soin, • aux réparations et aux réhabilitations inadaptées, • aux comportements fonctionnels du point de vue climatique, • à l’état des techniques et des normes lors de la construction, • aux erreurs de conception ou de fabrication.

4.1 4.2 4.3

Bâtiments du Bauhaus à Dessau, Walter Gropius (1926) Tour Einstein, Erich Mendelsohn (1921) Agence pour l’emploi, Walter Gropius à Dessau (1929)

31

4.4

4.5

En conséquence, une réhabilitation commence toujours par l’analyse intense de l’existant, du modifié et aussi du perdu. Malgré la démarche la plus soigneuse il n’est pas exclu que d’anciens désordres réapparaissent, même après la réhabilitation: les murs de fondation de bâtiments construits partiellement sur des caves ne peuvent pas être isolés après coup et dans les règles de l’art, des sols en xylolithe fendus ou des profilés rouillés – emmurés ou bétonnés – ne seront pas réhabilités ni durablement ni complètement; le bâtiment demeure «malade chronique». La conservation du plus de substance originale possible d’un monument devrait avoir priorité sur la rénovation totale même si le maître d’ouvrage, la maîtrise d’ouvrage et les monuments historiques doivent trouver ensemble une solution adaptée. Après 50 ou 80 ans, il est inévitable que de nombreux éléments bâtis ou équipements soient usés et irréparables. Dans de nombre d’ouvrages en pierre ou bois il est généralement possible de réparer ou rénover, en fonction du matériau et de l’ouvrage. Par contre, les éléments types comme les menuiseries de fenêtres et leurs ferrures, les systèmes de plafond, les éléments vitrés mais aussi les installations techniques, radiateurs ou revêtements de sol, ne peuvent souvent pas être remplacés. Soit ils ne sont plus disponibles ou ne correspondent plus aux standards et normes actuels; les fabricants n’existent plus, les produits ont évolué et ne sont plus sur le marché pour des raisons techniques ou formelles. Tout particulièrement les équipements techniques comme les tuyauteries, les installations électriques, les chauffages centraux, ce qu’il y a de plus novateur dans les années 20, sont considérés aujourd’hui comme presque irréparables, voire même impossibles à conserver. Les installations pour les médias n’existent absolument pas. Cette problématique constitue pour les architectes, lors de la remise en état d’ouvrages avec des traitements de surfaces de valeur, des problèmes presque insolvables. Depuis quelque temps, des petites entreprises profitent d’ailleurs de cette lacune du marché en proposant des produits en petites séries. C’est presque impossible pour des produits comme les verres armés ou profilés, les menuiseries en fer ou les linoléums dans des couleurs spécifiques qui ne peuvent être fabriqués qu’en série avec un important dispositif industriel. On est alors obligé de se retourner vers des produits neufs formellement et techniquement compatibles. Quelques «classiques» des années 20 et 30 sont toujours sur le marché. On trouve, à côté des poignées de porte de Gropius ou des lampes de Wilhelm Wagenfeld, du linoléum uni marron. Les enduits et peintures sont disponibles, soit dans leur composition historique inchangée, soit remélangés. Une étude de cas: l’Agence pour l’emploi construite en 1929 par Walter Gropius à Dessau L’Agence pour l’emploi de Dessau, dont le programme a été étudié par l’urbaniste de la Ville de Berlin Martin Wagner en 1925, présente pour l’époque une typologie absolument neuve. C’est l’atelier Gropius qui en reçoit la commande à l’issue d’un concours. L’ensemble est constitué d’une rotonde accueillant le public, de l’administration sur deux étages et d’une montée d’escalier qui constitue l’élément visuel central du bâtiment (ill. 4.3). L’ancienne Agence pour l’emploi a été entièrement réhabilitée entre 2000 et 2003, le projet étant commandité par la ville de Dessau.

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Le gros ∞uvre Bien que béton et béton armé comptent déjà dans les années 20 du siècle dernier parmi les matériaux les plus utilisés et les plus sollicités, on ne les retrouve que rarement en Allemagne utilisés en structure porteuse principale des bâtiments modernes classiques, mais plutôt dans les fondations, dans les murs de cave et partiellement pour des dalles en porte-à-faux ou des volées d’escalier. Les modèles de construction en béton armé connus du Mouvement Moderne sont les bâtiments du Bauhaus de 1926, dont ceux de Gropius, ou la halle d’assemblage de l’usine de chapeaux à Luckenwalde de 1922 par Erich Mendelsohn avec ses portiques en béton armé filigranes. On néglige souvent le fait que la conception et la mise en ∞uvre des structures les plus novatrices en béton armé sont dues à des ingénieurs comme Finsterwalder ou Maillart ou à des entreprises comme Dyckerhoff & Widmann ou Züblin. Dans l’Agence de Dessau, la structure porteuse primaire est en profils de fer partiellement cintrés, l’ossature métallique, calculée et réalisée par l’usine de wagon de Dessau. On obtient ainsi une méthode de construction rapide et économique. Les ouvrages en ossature métallique nécessitent des remplissages ou des habillages pour tous les murs extérieurs et intérieurs ainsi que pour les poteaux. Gropius s’est arrêté pour l’Agence à des maçonneries de briques jaunes apparentes, identiques à celles mises en ∞uvre dans un projet antérieur, l’usine Fagus à Alfeld-an-der-Leine (1911–14). Cette méthode constructive, une ossature d’acier habillée de maçonnerie, à priori juste et judicieuse, présente le risque de corrosion cachée, au cas où un entretien insuffisant permette à l’eau de pluie ou à l’humidité, à la suite de modifications physiques et constructives, d’atteindre le poteau métallique. Des analyses plus précises de la maçonnerie de l’Agence ont montré que les poutres originales peintes avec une peinture au plomb étaient fortement corrodées, à cause de joints de mortier non étanches et de fuites d’eau en toiture. On a relevé aucune trace d’humidité venant de l’intérieur et pénétrant dans les murs, comme il peut s’en créer dans des aménagements ultérieurs de sanitaires ou à cause de fenêtres trop étanches. La mise à nu totale de profils, synonyme de grande perte de substance a pu ainsi être évitée lors des travaux de réhabilitation. Un grand nombre de systèmes de dalles différents – du béton coulé en place jusqu’aux systèmes à poutrelles et hourdis de briques, combinés avec des profils et des armatures métalliques – inondent le marché depuis la fin du 19e siècle. Le système apparu en 1892 dit «Kleinesche Decke», constitué de blocs armés en brique légère, longtemps leader sur le marché, a été mis en ∞uvre dans l’Agence de Dessau. En plus de ses avantages statiques et économiques, il permet d’obtenir une meilleure protection incendie. Au vu des volumes arrondis ou orthogonaux, il ne semblait pas y avoir d’alternative au toit plat pour l’Agence. C’est ainsi que le destin des maisons de maître de Gropius à Dessau lui a été épargné, à savoir le rajout de toits en pente sous le troisième Reich, par souci d’«aryanisation». Une série de trois sheds en treillis métallique assure, sur le toit plat du bâtiment circulaire, avec son évacuation des eaux intérieure, l’éclairage naturel, l’extraction d’air usé et l’apport d’air frais des espaces intérieurs. On a réalisé au cours de la réhabilitation une toiture entièrement neuve avec de la mousse de verre pour l’isolation thermique (ill. 4.5) et rajouté, à l’extérieur du toit plat, une couche d’isolant plus faible pour

conserver le détail historique de l’armature en tôle de la rive du toit dans ses dimensions d’origine.4 De la même manière, le simple vitrage armé des sheds n’est pas modifié, en revanche le plafond lumineux intérieur réalisé en vitrage isolant thermique. Le second ∞uvre À l’époque de la construction de l’Agence tous les enduits, peintures et papiers peints, terrazzo, chapes et sols en xylolithe étaient depuis longtemps produits industriellement et mis en ∞uvre, voire posés, artisanalement sur place; il était, pour cela, courant d’utiliser des machines. Les fenêtres et leurs différents types de profils et d’huisseries spécifiques et les revêtements de sol en terrazzo ou xylolithe qui remplaçaient les planchers de bois dans les espaces intérieurs figurent parmi les éléments caractérisant particulièrement l’Agence. Comme les restaurateurs ne pouvaient pas assurer une restauration exacte et complète de toutes les surfaces, seules les pièces disposant encore d’une base suffisante ont été restaurées à l’identique. Il est par exemple possible de protéger et de conserver pour la postérité tous les éléments originaux avec des papiers peints protecteurs ou des enduits réversibles. Les nécessités élémentaires de la nouvelle architecture, l’apport généreux de lumière et de soleil dans le bâtiment avec la possibilité de protection flexible du soleil, de la chaleur ou du froid, ont conduit à une technologie de fenêtre entièrement nouvelle. L’architecte avait à sa disposition un large éventail de verres, du simple vitrage transparent au verre décoratif moulé dépoli ou traité à l’acide, du verre armé aux briques ou aux pavés de verre permettant à des dalles massives d’être translucides. On trouve dans la rotonde un plafond lumineux en verre prismatique couramment réalisé dans les années 20 et spécialement refait pour l’Agence. Il assure l’éclairage homogène de l’espace intérieur en diffusant la lumière. Un tel verre prismatique n’est plus disponible depuis longtemps sur le marché, mais les vitrages nécessaires à sa reconstruction ont été dénichés, presque par hasard pendant des recherches en Espagne. Plus de 1500 éléments, transformés en éléments composites isolant thermique, sont simplement posés sur une ossature partiellement renforcée en profils T et L (ill. 4.6). Travailler des vitrages prismatiques en fonte de verre et les mettre en ∞uvre, de surcroît en verrière, nécessita une dérogation exceptionnelle. Physique de la construction et climatique Les grandes surfaces vitrées et les fenêtres équipées de simple vitrage sont au moins les premières raisons de réfléchir sur la physique constructive et les comportements climatiques d’un bâtiment. Comme pour la construction et le second ∞uvre, ici aussi un relevé réalisé le plus tôt possible et une analyse approfondie constituent, à la suite des études préliminaires, les fondements du projet de réhabilitation. Dans le cas de l’Agence de Dessau, comme pour la plupart des bâtiments modernes classiques, l’isolation thermique existante ne répond pas aux conditions minimales aujourd’hui, même si l’on peut dire que le parti climatique d’époque était assez concluant. Dans le cadre des améliorations et modifications de l’isolation thermique – dans la mesure où cela peut être obtenu en accord avec la protection historique– il est 4.4 4.5

Réhabilitation de l’Agence pour l’emploi de Dessau: toiture en shed Rive et jonction avec les vitrages des sheds

33

4.6

d’usage d’adapter chauffage, ventilation, sanitaires et les nouvelles fonctions à l’isolation thermique d’origine. Un renversement des points faibles, le remplacement par exemple de fenêtres à simple vitrage, relativement perméable, par du vitrage isolant, sans mesures d’accompagnement, modifie généralement le parti climatique initial. Les conséquences peuvent provoquer des désordres considérables dans et autour du bâtiment. Les lanterneaux et les grandes fenêtres de l’Agence sont réalisés avec des menuiseries en acier sans dissociation thermique, avec des ouvrants de ventilation et des petites rigoles reprenant l’eau de condensation. Pour améliorer l’isolation thermique, augmenter le confort et baisser les coûts d’entretien, on a laissé les vitrages simples originaux en construisant derrière une deuxième façade qui reprend l’idée de la double fenêtre caisson. Le même dispositif est valable pour les fenêtres en bois de la rotonde, rajoutées en 1936. Le soin apporté pour obtenir un système de ventilation et de climatisation fonctionnant est visible dans le réseau de ventilation sous forme de tuyaux, gaines et poteaux creux qui vient soutenir, au moyen d’un ventilateur Junkers et d’ouvrants de ventilation mécaniques, la ventilation naturelle des bâtiments remise en service après la réhabilitation. Les aménagements Le bâtiment et tous ses aménagements étaient conçus et considérés comme un tout, plus qu’aujourd’hui, par les architectes modernes. Ils projetaient les aménagements intérieurs avec les meubles et les éclairages pour des nouvelles formes d’espace et d’utilisation. Les liens entre la pièce, la fonction et la forme sont particulièrement bien illustrés dans l’exemple du placard: les architectes tirent partie de toutes les possibilités des placards comme cloison, séparateur ou intégrés sous un escalier; le placard individuel disparaît, ils l’intègrent dans le bâtiment. Les acquis techniques de l’industrialisation, le chauffage central, l’eau courante chaude et froide, la lumière artificielle, les appareils électriques, une cuisine équipée autant fonctionnellement que techniquement deviennent les éléments incontournables du bâtiment moderne. On fait des essais avec des lumières naturelles ou artificielles, avec un éclairage de l’espace homogène optimalisé ou plutôt par zone. En plus des fabricants, architectes, concepteurs, ingénieurs et pas moins qu’un service entier du Bauhaus de Dessau se sont consacrés à l’élaboration de nouveaux systèmes d’éclairage. La plupart de ces éclairages et de ces lampes ressemblait à des produits de l’industrie mais était réalisés artisanalement, assemblés à partir de produits semifinis comme des tubes métalliques ou des éléments verriers. On trouvait et l’on retrouve dans les circulations de l’Agence de Dessau, des suspensions typiques en forme de boule de verre dépoli. À cause de leur densité lumineuse insuffisante, il a fallu rajouter des projecteurs modernes au-dessus du plafond lumineux. En revanche, les pièces de travail sont équipées d’éclairages horizontaux suspendus. Il est aussi toujours possible pour le visiteur de se rendre compte dans les couloirs, en allumant les seuls éclairages d’origine, de quelle faible quantité de lumière on se contentait il y a seulement 70 ans. Bâtiment en péril et perdus L’Agence pour l’emploi de Walter Gropius à Dessau fut menacée, après 1933, de destruction par les nazis. Finalement, seuls les désastres de la guerre et la pénurie d’espace dominante en ville ont sauvé le bâtiment. Malgré un entretien insuf-

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fisant mais grâce à sa bonne qualité constructive, 90 % du bâtiment sont aujourd’hui conservés en l’état original et abritent à nouveau les services de la voierie de Dessau. Non seulement les visiteurs peuvent y venir faire traiter leurs dossiers mais aussi revivre un petit pan de l’histoire de l’architecture moderne. Il serait faux de penser que des ouvrages de qualité modernes classiques ou d’après-guerre ne sont plus menacés de démolition grâce à la protection des monuments historiques. Des permis de démolir sont déposés pour la tour Faber de 1930 à Magdebourg, l’une des premières construites pour un groupe de presse, pour le siège de Hochtief, à Francfort-sur-le-Main, une ∞uvre majeure d’Egon Eiermann de 1966, pour la cité Blumlägerfeld d’Otto Haesler, achevée en 1930, avec des immeubles importants pour l’existence minimum. D’autres bâtiments, l’Agence d’aide sociale des frères Luckhardt à Munich de 1953–1989 ou encore la tour de refroidissement en structure tendue de Jörg Schlaich à Schmehausen de 1974–1991, sont déjà démolis. Les intérêts commerciaux l’emportent sur les arguments des monuments historiques et sur les raisons publiques de protection d’un patrimoine culturel exemplaire. En d’autres lieux on pense qu’il est possible de reconstituer des bâtiments perdus par des reconstructions qui feraient comme si la destruction n’avait pas eu lieu. Comme les maisons de maître de Gropius à Dessau, l’église universitaire de Leipzig et rien de moins que les châteaux de Potsdam, Berlin ou Braunschweig. On comprend un bâtiment comme faisant partie de notre patrimoine culturel et c’est ainsi qu’une reconstitution de seconde main, avec des matériaux neufs, sans trace ni témoignage de l’histoire ne pourra jamais le remplacer.

Notes: 1 In: Gropius, Walter: «Das flache Dach. Internationale Umfrage über die technische Durchführbarkeit horizontal abgedeckter Dächer und Balkone». In: Bauwelt 9/1926 2 In: Deutscher Werkbund (dir.): Bau und Wohnung. Stuttgart 1927 3 In: Argan, Gulio Carlo: Gropius und das Bauhaus. Hambourg 1962 et: Nerdinger, Winfried: Der Architekt Walter Gropius. Berlin 1996 4 Des panneaux en mousse de verre de 40 mm d’épaisseur ont été posés et collés sur un lit de bitume chaud. Des panneaux de 60 mm d’épaisseur ont été choisis pour les sheds de façon à obtenir une meilleure isolation thermique. Bibliographie: 1 Burkhardt, B. (dir.): Baudenkmale der Moderne, Geschichte einer Instandsetzung: Scharoun, Haus Schminke. Stuttgart 2002 2 Burkhardt, B.; Weber, C.: «Das Arbeitsamtsgebäude von Walter Gropius in Dessau (1929 –1999)». In: Stadtarchiv Dessau (dir.): Dessauer Kalender, 44. Jahrg. Dessau 2000 3 Gebeßler, A. (dir.): Baudenkmale der Moderne, Geschichte einer Instandsetzung: Gropius, Meisterhaus Muche/Schlemmer. Stuttgart 2003 4 Graupner, K.; Lobers, F.: «Bauklimatische Aspekte, Heizungs- und Lüftungskonzept». In: Burkhardt, B. (dir.): Baudenkmal der Moderne, Geschichte einer Instandsetzung: Scharoun, Haus Schminke. Stuttgart 2002 5 Huse, N. (dir.): Baudenkmale der Moderne, Geschichte einer Instandsetzung: Mendelsohn, der Einsteinturm. Stuttgart 2000 6 Kirsch, K.: Werkbund-Ausstellung «Die Wohnung», Stuttgart 1927; Die Weißenhofsiedlung, catalogue. Stuttgart 1992 7 Klapheck, R.: Gussglas. Dusseldorf 1938 8 Pauser, A.: Eisenbeton 1850 –1950. Vienne 1994 9 Rasch, H. et B.: Wie Bauen? 2 volumes. Stuttgart 1927 10 Schulze, K. W.: Der Stahlskelettbau. Stuttgart 1928 11 Siedler, E. J.: Die Lehre vom neuen Bauen. Ein Handbuch der Baustoffe und Bauweisen. Berlin 1932 12 Stephan, R.: Erich Mendelsohn – Dynamics and Function, catalogue d’exposition de l’Institut des relations extérieures de Stuttgart. Stuttgart 1998

4.6 4.7

Coupe sur le plafond lumineux de l’Agence pour l’emploi Les circulations dans la rotonde après la réhabilitation

4.7

Remarque finale Nombreux bâtiments ou cités modernes sont heureusement préservés et fonctionnent encore. L’association internationale DOCOMOMO, à laquelle 35 pays adhèrent, documente les ouvrages de cette époque, débat des questions architecturales qu’ils posent et met au point des solutions techniques pour leur remise en état. Comme jamais dans l’histoire de l’architecture et des techniques il est nécessaire pour les ouvrages modernes – des structures des plus sensibles – avant leur réhabilitation, d’établir une image complète des liens entre architecture, fonction, construction et climat. Les technologies et les approches conceptuelles oubliées fournissent des explications précieuses pour la conception et les habitudes fonctionnelles aujourd’hui. Les bâtiments modernes et leur remise en état sont un enseignement exemplaire pour des méthodes de projet globales et pour des bâtiments neufs, et peuvent être aussi considérés lors des réhabilitations, d’actualité, des bâtiments des 50 dernières années. Projet: Remise en état de l’ancienne Agence pour l’emploi de Dessau; reconversion pour les services de la voierie de la ville de Dessau Maîtrise d’ouvrage: Ville de Dessau, services de l’architecture Architecte: Bauatelier Walter Gropius Dessau/Berlin Année de construction: 1928 –1929, réhabilitation: 2000 –2003 Transformation et réhabilitation, analyses de la substance ancienne: Burkhardt + Schumacher, Architectes et Ingénieurs, Braunschweig Collaborateur: Joachim Tappe Restaurateurs: Restauratorenkollektiv Pröpper + Hänel, Blankenburg Monuments historiques: Untere Denkmalschutzbehörde Dessau, Landesamt für Denkmalpflege Sachsen-Anhalt, Halle/Saale

35

Les Projets

Page 38 Álvaro Siza Vieira, Porto

Rénovation urbaine à Salemi, I

Redéfinition d’un ensemble urbain médiéval

42 M. Alonso del Val et R. Hernández Minguillón, Pampelune

Bibliothèque du couvent, Fitero, E

Réhabilitation d’une bibliothèque de couvent – reconversion en salles d’exposition

48 Ignacio Mendaro Corsini, Madrid

Centre culturel à Tolède, E

Réhabilitation et reconversion d’un couvent baroque

56 Aranguren Gallegos, Madrid

Musée à Colmenar Viejo, E

Transformation d’un chai du 17e siècle

60 Future Systems, Londres

Entrée de boutique à New York, USA

Un entrepôt devient une boutique de mode

64 Anderhalten Architekten, Berlin

Centre de visiteurs à Criewen, D

Réhabilitation et reconversion d’anciennes écuries

70 Valerio Olgiati, Zurich

Maison jaune à Flims, CH

Transformation d’un ancien immeuble d’habitation et de commerce

74

Maison d’habitation et atelier à Sent, CH Transformation des espaces de travail d’une ferme traditionnelle

Rolf Furrer, Bâle

78 arc Architekten, Munich

Centre paroissial à Schwindkirchen, D

«Maison dans la maison» – grange rénovée et bâtiment neuf

82 Rudolf + Sohn, Munich

Aménagement de combles à Berlin, D

Aménagement des combles d’une ancienne usine de cigarettes

86 Couvert & Terver, Paris

Maison d’habitation à Chevannay, F

Agrandissement d’une maison par une extension

90 Haack + Höpfner, Munich

Extension d’une maison à Munich, D

Extension d’une maison des années 50

94 Couvert & Terver, Paris

Extension d’une maison à Montrouge, F

Maison complétée par deux volumes indépendants

98 Fink + Jocher, Munich

Maison sur le lac de Starnberg, D

Agrandissement sur deux niveaux d’une ancienne maison de pêcheur

104 Kalhöfer et Korschildgen, Cologne

Extension d’une maison à Remscheid, D Extension flexible et mobile d’une maison individuelle

108 Korteknie & Stuhlmacher, Rotterdam

Parasite à Rotterdam, NL

Modèle d’appropriation de sites difficilement exploitables

112 Guilherme Páris Couto, Porto

Restaurant à Porto, P

Reconversion d’une ancienne barge de transport de marchandises

116 João Mendes Ribeiro, Coimbra

Salon de thé à Montemor-o-Velho, P

Implantation d’un pavillon dans les ruines d’un château fort

120 Knerer et Lang, Dresde

Logements préfabriqués à Dresden, D

Réhabilitation et valorisation de logements préfabriqués

124 Jüngling et Hagmann, Chur

Ensemble d’habitation à Chur, CH

Restauration et extension d’un ensemble résidentiel des années 40

128 Guido Canali avec Mimma Caldarola, Parme

Centre commercial à Sassuolo, I

Reconversion et curetage d’une ancienne école

134 Baumschlager & Eberle, Vaduz

Groupe d’assurances à Munich, D

Démolition partielle et transformation d’un immeuble de bureaux des années 70

144 Fischer Architekten, Munich

Musée Alf Lechner à Ingolstadt, D

Transformation d’une halle de production des années 50

150 Herzog & de Meuron, Bâle

Tate Modern à Londres, GB

Reconversion d’une ancienne centrale électrique en musée

158 Renzo Piano, Gênes

Centre culturel et d’affaires à Turin, I

Réhabilitation et reconversion d’une usine de voitures classée monument historique

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Rénovation urbaine à Salemi Architectes: Álvaro Siza Vieira, Porto Roberto Collovà, Palerme

La ville de Salemi, fondée par les Arabes à l’ouest de la Sicile, a été en grande partie détruite par un tremblement de terre en 1968. Les architectes sont parvenus à retrouver une nouvelle ordonnance de l’espace urbain public après des années de conflits entre les pouvoirs politiques et l’administration. Les travaux ont commencé en 1982 en différents points du centreville historique. On est parvenu, en créant de nouveaux parcours et de nouvelles liaisons, sous forme d’escaliers ou de passages, à réorganiser les structures urbaines. Le projet des architectes comprend aussi bien les traitements de différents sols neufs que la conception, comme un ensemble formel cohérent, de nouveaux éclairages et de garde-corps. La place principale, au sommet d’une butte, constitue le centre du projet. Elle est entourée d’anciennes fortifications médiévales, d’immeubles d’habitations de deux à trois étages, d’un petit palais et de la cathédrale largement détruite par le tremblement de terre. Celle-ci n’a pas été reconstruite mais plutôt transformée en place publique. C’est donc sur les vestiges de l’église que l’on a choisi de créer le lieu central de la vie de la cité. Les ruines de l’abside referment désormais la place publique comme les décors la scène d’un théâtre. Un sol de pierre blanche – le matériau provient de la ville voisine Trapani – souligne la plateforme surélevée; des blocs de pierre taillés marquent les emplacements des anciennes colonnes dont certaines ont été à nouveau érigées. Prises au c∞ur d’un tout géométrique monumental, elles servent l’une et l’autre, de balises d’orientation.

Plan masse

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échelle 1:2000

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1

2

3

3

4

2 5

6

6

Lampes

échelle 1:10

1 enrobage acier inoxydable du câble électrique 2 platine acier inoxydable 5 mm 3 boîtier acier inoxydable branchement Ø 170 mm 4 tube acier-inox ¡ 60/30 mm 5 diffuseur acrylique Ø 450 mm 6 réflecteur tôle acier inoxydable Ø 450 mm

8

7

Emmarchements

échelle 1:100

7 pierre blanche de Trapani 8 pavés et bandeaux dito 7

40

41

Bibliothèque du couvent à Fitero Architectes: Miguel Alonso del Val et Rufino Hernández Minguillón, Pampelune

Le couvent de Navarra de Fitero a été fondé en 1140 par l’ordre des cisterciens, c’est l’une de leurs premières implantations en Espagne. C’est à cette époque que furent construits l’abbatiale, le chapitre, le dortoir et le réfectoire avec la cuisine. Le cloître, la résidence de l’abbé, l’hôtellerie, la sacristie, la bibliothèque et une chapelle furent rajoutés aux 16e et 17e siècles. Le cloître sur deux niveaux avec ses arcades en croisées d’ogives et ses contreforts extérieurs constitue, du point de vue architectural, l’apothéose du complexe. Le niveau supérieur a été achevé en 1613 et s’inspire, dans la pureté de son esthétique, du style d’«El Escorial». Les travaux de réhabilitation se sont concentrés sur les parties médiévales de l’ancienne cuisine, du réfectoire adjacent et de la bibliothèque située au-dessus. Une toiture en pavillon et en bois a été posée sur les murailles restaurées et complétées de la cuisine et fait référence à l’ancienne coupole. La construction de forme pyramidale s’achève par un lanterneau. C’est ainsi que la lumière naturelle qui pénètre met en avant la géométrie de la charpente. La pièce sert d’accès aux nouvelles salles d’exposition dans lesquelles sont présentées des reliques médiévales de la vie monacale. La pénombre de l’ancien réfectoire est utilisée pour des présentations audiovisuelles. La trame du nouveau plancher est conçue précisément pour les consoles existantes qui lui servent de supports. Les visiteurs atteignent ensuite par un escalier central la bibliothèque baroque du couvent. Les interventions des architectes sont limitées ici, à part d’importants travaux de restauration, à des vitrines d’exposition en verre protégeant des livres baroques, des gravures et quelques habits. Elles sont traitées avec beaucoup de retenue et conçues en bandeau continu le long des murs extérieurs pour ne surtout pas concurrencer avec l’atmosphère de la pièce, dominée par une voûte peinte.

Plan masse Échelle 1:2500 Plans Échelle 1:400 1 2 3 4

abbatiale chapitre dortoir réfectoire médiéval/ exposition 5 bibliothèque/ exposition 6 cuisine/entrée

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9 7 cloître 8 réfectoire baroque 9 siège de l’abbé 10 hôtellerie 11 sacristie 12 chapelle 13 maison de retraite

6 4/5

1 7 12

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2 3 11 13

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a 5

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Coupe horizontale Coupe verticale Échelle 1:20 1 tôle de zinc 1 mm couche séparatrice géotextile panneau MDF 20 mm support en bois incliné isolant thermique polystyrène 60 mm panneau MDF 20 mm 2 vitrage isolant 2 ≈ 4 + vide 6 mm 3 menuiserie tube acier ¡ 30/50 mm 4 profil acier fi 180 mm 5 couverture en tuiles lattes 25/50 mm isolant thermique polystyrène 60 mm volige en pin 20 mm

6 poutre secondaire lamellé-collé 80/130 mm 7 poutre en diagonal lamellé-collé 100/260 mm 8 poutre de rive lamellé-collé 100/400 mm 9 chéneau tôle de zinc 3 mm 10 maçonnerie 11 grès 70 mm 12 chaînage béton armé 13 mur en maçonnerie de grès restauré et complété environ 140 mm 14 plat acier soudé avec platine de tête 12 mm et 15 mm

1

14 2

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2 5 2 6

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ee

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1 suspente du palier barre acier Ø 16 mm 2 marche chêne 30 mm contremarche chêne 25 mm tôle acier peinte 2 mm 3 carrelage 30 mm, mortier 30 mm chape 80 mm sur tôle acier 1,2 mm lattes 20/20 mm, aggloméré 12 mm latte pin ciré 30/30 mm 4 garde-corps verre feuilleté 2≈ 4 mm support EPDM 5 poutre lamellé-collé 760/100 mm 6 limon tôle acier 320/20 mm 7 tube acier ¡ 50/20 mm

8 double paroi en maçonnerie porteuse: brique 175 mm, vide ventilé 300 mm/ ancrage, brique 125 mm, enduite 9 panneau MDF 2≈ 16 mm, entre, tube acier | 30/30 mm 10 projecteur de plafond 11 vitrine verre de sécurité feuilleté 2≈ 4 mm 12 grès 70 mm 13 chainâge béton armé 14 console en grès (existant) avec support: tôle acier 20 mm, EPDM 20 mm 15 double paroi en maçonnerie porteuse: grès 450 mm, vide ventilé 300 mm/ chaînage, grès 450 mm

10

9

8 Détails d’escalier Échelle 1:20 Coupe verticale Échelle 1:50

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3

3

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Centre culturel à Tolède Architecte: Ignacio Mendaro Corsini, Madrid

Plan de situation

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échelle 1:2500

L’ église St Marco est sur les hauteurs de la ville, désaffectée depuis longtemps et isolée dans la parcelle d’un couvent au c∞ur du centre ancien. Un centre d’archives et des salles de séminaires ont été construits sur le site à l’issue d’un concours national, l’église fut, quant à elle, reconvertie en centre culturel. Les vestiges qui témoignent des influences culturelles du christianisme et du judaïsme primitifs autant que de l’Islam, dans l’ancienne ville royale, sont intégrés avec précaution dans le complexe. Le couvent fut fondé en 1220, puis démoli pour être reconstruit au milieu du 16e siècle. L’église qui appartenait à l’ordre des Frères de la Trinité a été construite aux 17–18e siècles comme un sanctuaire typique de son époque, baroque primitif espagnol. Après la sécularisation, le couvent est transformé en place forte militaire et à nouveau détruit en 1960; l’église appartenant, pour quelques années encore, aux Frères de la Trinité. L’ensemble a été repris par l’État en 1980. Après avoir sécurisé les ruines et le terrain, on a restauré l’intérieur de l’église et ses façades, mises à jour par la démolition d’autres parties du couvent. De l’extérieur, le caractère sacré de l’église est conservé, malgré les transformations des façades. La nef centrale est utilisée maintenant en auditorium avec des rangées de sièges fixes; à l’étage, les bas côtés abritent des salles d’exposition. Les archives sont à un niveau au-dessous, devant l’église et permettent d’achever le traitement du site en place publique. Les murs d’enceinte atteignent 10 mètres de hauteur et contribuent, de loin, à faire paraître l’église comme une fortification. La façade aveugle en béton, qui a provoqué des débats passionnés dans la ville plutôt traditionnelle, s’intègre bien dans le site grâce à sa teinte chaude et dorée. Une ouverture haute et large accueille le visiteur dans le centre. Dans la cour, une dalle en béton surplombe les vestiges ro mains et médiévaux et permet de lire les traces du passé. On atteint les archives au niveau de la galerie à partir de laquelle on peut embrasser du regard la salle de lecture en contrebas. La lumière est distribuée avec précision dans l’espace par des lanterneaux et les petites ouvertures de la pièce haute et crée une atmosphère mystique, presque monacale. Les banches d’acier des fenêtres, à l’écriture volontaire, sont conservées en ébrasement. La nouvelle architecture s’intègre dans l’ancien avec précaution et économie de moyens; le choix des matériaux contribue à rendre limpide le contraste entre l’ancien et le neuf.

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Coupe Niveau de la salle Niveau entrée archives Échelle 1:500

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

50

entrée de la salle salle petite salle archives accès cour des archives cour entrée des archives vide sur la salle de lecture administration kiosque

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9

5 8

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6

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Détails de fenêtre Échelle 1:10 Échelle 1:2,5 1 ébrasement de fenêtre tôle acier oxydation naturelle, polie, vernie 10 mm en coffrage perdu 2 barre acier Ø 10 mm 3 plat acier 40/6 mm 4 tube acier | 10/10 mm 5 verre de sécurité feuilleté 12 mm 6 perforation Ø 5 mm pour ventilation 7 joint creux 8 ancre d’acier 9 profil acier } 60 mm 10 réservation Ø 50 mm pour le vibrage du béton

8

9

5

1 2 3 4

6

5

5 1 10 6 8 9 7

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Coupes • Plan échelle 1:100 Coupe sur la passerelle échelle 1:20 1 tube acier ¡ 100/50 mm 2 tôle acier oxydation naturelle, polie, vernie 4 mm 3 isolant mousse dure 100 mm, entre les tubes acier ¡ 100/50 mm 4 tube d’éclairage 5 capotage perforé, amovible 6 parquet 30 mm panneau bois dérivé 30 mm isolant 50 mm, entre les tubes acier | 50/50 mm isolant 80 mm, entre les tubes acier | 80/50 mm tôle acier 4 mm 7 tube acier | 50/50 mm 8 plinthe plat acier

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1 2 3

4

5

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Musée à Colmenar Viejo Architectes: Aranguren Gallegos, Madrid

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En 1722, le curé de Colmenar Viejo, une ville au nord de Madrid, fondait une école de latin. Elle a été construite dans le style traditionnel de la région. Une extension avec un pressoir et une cave pour le stockage du vin a été rajoutée au bâtiment principal. L’ensemble du complexe «Casa del Maestro Almeida» a une très grande valeur historique sur place ce qui a conduit la municipalité madrilène à consulter un architecte pour réhabiliter et reconvertir les anciens celliers vinicoles. Le reste des ouvrages sera restauré ultérieurement. Les celliers sont dorénavant transformés en musée pour expliquer la production traditionnelle du vin. Le bâtiment est en plein centre de la ville, caché derrière l’ancienne école. Les matériaux utilisés, la pierre et l’acier corten pour tous les profilés métalliques, s’intègrent dans le site ancien et permettent à la réhabilitation de passer pratiquement inaperçue au premier coup d’∞il. Ils s’harmonisent avec les matériaux existants tout en s’affirmant comme des éléments nouveaux autonomes par leur mise en forme et le caractère franc de leur mise en ∞uvre. On franchit d’abord, à partir de la rue, un portail pour arriver dans la cour. Le portail est constitué de 4 dalles de béton de tailles différentes serties de cadres d’acier. La cour est pavée de grandes dalles de béton préfabriquées, avec les traces d’armature apparentes, posées librement sur du gravier. Elles pourront être retirées simplement lors de la réhabilitation du bâtiment principal. De grandes tôles métalliques verticales constituent la clôture avec le jardin. On a seulement pu conserver les murs de l’ancienne extension, le toit étant déjà tombé en ruine. Les sols ont été complétés par des dalles de terre cuite, les maçonneries nettoyées, réparées et reconstruites, par endroit surélevées. La face extérieure des murs est habillée de petites dalles de granite grisbeige posées comme des bardeaux. Comme il n’était pas possible d’être sûr que la maçonnerie pourrait supporter la toiture, des poteaux d’acier ont été mis en place dans et devant les murs. Le toit en pente est posé dessus. Sa charpente en poutres lamellé-collées est habillée de bois à l’intérieur; à l’extérieur, des plaques de zinc couleur naturelle avec un revêtement au plomb oxydé constituent la couverture. La lumière naturelle, filtrée par le vitrage industriel des fenêtres en imposte, au-dessus du mur, éclaire la semi-obscurité de la salle d’exposition.

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bb Plan • Coupes

échelle 1:200

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Coupe Échelle 1:20

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cc

1 lés de couverture, tôle de zinc 2 panneau sandwich en panneau bois dérivé, revêtement résine de phenol 18 mm isolant thermique, polystyrène extrudé 40 mm pare-vapeur panneau sandwich en panneau de bois dérivé, revêtement résine de phenol 18 mm 3 tôle acier corten 5 mm 4 tôle acier corten 5 mm

58

5 6 7 8

panneau sandwich en panneau bois dérivé, revêtement résine de phenol pare-vapeur isolant thermique polystyrène extrudé chéneau tôle de zinc double en pente profil acier corten ∑ 200/150/10 mm plat acier corten 20 mm poutre lamellé-collé

100/400 mm 9 profil verrier étanchéité profil silicone 30/3 mm 10 profil acier corten HEB 260 11 profil acier corten ∑ 120/120/12 mm 12 plat acier corten 10 mm 13 tôle acier corten graviers étanchéité de toiture lé de bitume monocouche béton léger en pente

14 15 16 17 18

tôle acier galvanisée 4 mm profil acier HEB 100 isolant mousse dure polyuréthane 50 mm tôle acier corten 5 mm profil acier corten ∑ 200/200 mm tube acier ¡ 20/40 mm linteau béton armé préfabriqué descente d’eau lamelles de ventilation acier corten

Entrée de boutique à New York Architectes: Future Systems, Londres

Chelsea Ouest, autrefois secteur new-yorkais d’entrepôts désaffectés plutôt mal famé, s’est transformé en un quartier à la mode. Les loyers bon marché ont commencé par attirer les artistes, et maintenant c’est tout le quartier avec son atmosphère spécifique qui est devenu le décor adéquat pour de nombreuses galeries, boîtes, restaurants ou boutiques de mode. C’est aussi ce qui a séduit la créatrice japonaise Rei Kawakubo: elle a mis au point, en collaboration avec l’architecte, un nouveau concept pour sa marque «Comme des Garçons». L’objectif était de créer des environnements individuels en différents lieux pour ses vêtements exceptionnels. La boutique se trouve derrière la façade délabrée, en brique rouge du 19e siècle, d’un immeuble existant typique. Aucune vitrine sur la rue pour présenter les vêtements, le magasin est coincé entre deux galeries. Comme l’art qu’elles présentent, les vêtements ne doivent pas être exposés mais plutôt se laisser découvrir. Le parti prévoyait de ne pas toucher la façade ni les enseignes anciennes ou les échelles d’incendie extérieures. Un tunnel asymétrique en aluminium vient se brancher sur l’entrée d’origine, un portail voûté percé dans le mur. Le tunnel permet de franchir le vide entre le bâtiment ancien et le nouvel espace intérieur avec ses murs, traités comme des sculptures, qui enveloppent les vêtements. Comme un sas il transporte le visiteur dans une ambiance calme. La porte d’entrée en verre permet d’avoir un petit aperçu de l’intérieur et clôt le tunnel autoporteur et autorigidifié grâce à la seule épaisseur de ses tôles. Cinq éléments, sans structure secondaire, constituent les sections du tunnel. Les tôles ont été cintrées en Angleterre dans un chantier naval, acheminées par bateau à New York, puis assemblées sur place.

a a

Plan échelle 1:400 Axonométrie du tunnel d’accès

60

61

Coupes échelle 1:20 Coupe échelle 1:100

5 rampe aluminium ép. = 12 mm sur amortisseurs caoutchouc 6 nervure tôle ép. = 6 mm 7 poutre aluminium soudée 15 mm 8 raidisseur tôle aluminium 6 mm 9 platine aluminium 100/100/10 mm avec tige filetée soudée 10 chape flottante lissée, blanche 11 éclairage de sol 12 volet roulant maille acier inoxydable 13 poutre en bois, plâtre cartonné 2≈ 15 mm

1 tôle aluminium 6 mm 2 panneaux aluminium 75/10 mm soudés et vissés sur la tôle aluminium 3 tôle aluminium 12 mm vide ventilé 25 mm étanche plâtre cartonné 15 mm vide ventilé 85 mm maçonnerie 300 mm 4 plancher en profils aluminium extrudés sur couche intermédiaire néoprène 3 mm

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Centre de visiteurs à Criewen Architectes: Anderhalten Architekten, Berlin

Le château de Criewen, dans le Brandebourg, est dans un parc de Peter Joseph Lenné. L’ensemble baroque comprenait, en plus du château et de la maison du régisseur, des dépendances avec une ferme, des écuries et des granges. Lors de sa reconversion en centre de rencontres germano-polonais, l’étable à moutons a été reconvertie pour accueillir des visiteurs. Le bâtiment en briques, construit en 1820, sur un niveau a été surélevé plus tard pour sécher le tabac, désaffecté pendant des décennies il se trouvait finalement en très mauvais état. En conséquence, il a fallu détruire tous les aménagements intérieurs en bois et la charpente pour abriter la nouvelle fonction. Comme l’humidité des maçonneries limitait les performances de la structure, on a rajouté une ossature en acier à 60 cm de l’existant. Les murs humides mis à jour peuvent ainsi continuer de sécher et leur état peut être contrôlé en permanence. Un élément important du projet est l’écran de façade tressé en osier de 45 mètres de long qui sert à la fois de protection contre la pluie et de filtre lumineux. Le matériau qui sert aussi, dans la région, à construire les digues pour l’aménagement des polders de l’Oder s’intègre de façon évidente au nouveau contexte. Trois sas d’entrée, enchâssés dans le bâtiment, conduisent au centre d’information. La surface d’exposition est un plancher en bois flottant sur le sol de l’ancienne étable. Les fines pannes de la charpente sont des lamelles et renforcent la linéarité du bâtiment. Des convecteurs de plafond en acier placés entre elles tempèrent l’espace. De nouvelles fenêtres à vitrage isolant, derrière les lames de bois existantes en façade, sont invisibles de l’extérieur. Les simples vitrages conservés aux fenêtres existantes de l’étable indiquent des faiblesses constructives: quand la condensation apparaît, l’humidité est supprimée par les ventilateurs situés derrière les lamelles.

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Élévation • Plan Échelle 1:500 b

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bb

Coupe de détail Échelle 1:20 Coupe longitudinale Coupe transversale Échelle 1:400

1 constitution de la toiture: tôle de zinc sur lé d’étanchéité bitume volige 28 mm chevron 240/160 mm isolant fibre minérale 160 mm pare-vapeur film polyéthylène contreplaqué hêtre 18 mm 2 panneaux de plafond radiants (chauffage) 3 pannes habillées de contreplaqué 80 mm 4 poutre acier HEA 140 5 profil acier HEA 240 6 profil acier HEA 180 A 7 lamelles de bois (existant) 8 châssis profil acier ∑ 90/90/9 mm 9 plat acier ¡ 50/10 mm 10 panneau tressé de verges 11 caillebottis métallique filant maillage 30/90 mm 12 maçonnerie (existant) 13 poutre secondaire profil acier HEA 200 14 poutre principale profil acier ÅPE 400 15 plancher chêne tendre 135/35 mm 16 constitution du mur du bloc sanitaire: panneau fibres ciment 6 mm sur aggloméré 13 mm isolant thermique fibre minérale 120 mm panneau de particules pressées étanche avec enduit étanche grès cérame sur mortier maigre 11 mm 17 sol du bloc sanitaire: grès cérame sur mortier maigre 11 mm étanchéité panneau bois dérivé 2≈ 25 mm panneau isolant acoustique 10 mm poutre bois 160/120 mm panneau bois dérivé 16 mm sur solives

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Coupe horizontale Coupe verticale Entrée Échelle 1:20

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1 maçonnerie (existant) 2 profil acier } 60/45/5 mm continu 3 madrier chêne blanc, assemblage rainures et languettes 178/26 mm 4 montant de réglage du profil acier fi 30/30/3 mm intégré 5 caillebottis acier, maillage 22,2/66,6 mm sur profils en caoutchouc dur 30/20 mm 6 profil d’étanchéité EPDM 7 tôle acier 3 mm 8 panneau bois dérivé 24 mm 9 profil acier } 60/60/7 mm 10 profil d’étanchéité creux sur tube aluminium ¡ 50/25/3 mm 11 montant de maintien du verre profil acier ¡ 30/15 mm 12 verre trempé 8 mm 13 linteau béton armé 14 béton apparent, surface grattée anti-dérapante 15 plat acier ¡ 6/55 mm 16 évacuation des eaux 17 profil acier | 50/50/4 mm avec brosse d’étanchéité 18 profil acier soudé fi 110/60/8 mm 19 poignée chêne blanc 20/110 mm 20 fixation profil acier ∑ 35/35/3 mm 21 profil acier HEA 240 22 étanchéité en mousse 20 mm 23 mousse polystyrène extrudée

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Maison jaune à Flims Architecte: Valerio Olgiati, Zurich

La maison jaune est maintenant blanche et fait figure de manifeste construit au c∞ur de la station de ski du canton de Graubunden. Elle abritait autrefois une boutique et des appartements, puis est restée vide pendant des dizaines d’années. Le père de l’architecte a fait une importante donation à la ville – une collection de biens culturels provenant de l’agglomération – avec, pour seule condition, la rénovation de la maison jaune et sa transformation en lieu d’exposition. La donation comprenait aussi des impératifs formels pour la réhabilitation: entre autres, l’enduit blanc et la toiture en pierres. L’objectif urbanistique de l’intervention était de créer, grâce au programme culturel, un centre encore inexistant pour le village, autour de la voie principale très empruntée et se contentant, jusque-là, de couper le bourg en deux. L’entrée se fait à l’écart de la rue sur un nouveau parvis à partir duquel un escalier, en béton apparent, vient s’appuyer sur la maison. Le fronton, les moulures et le débord du toit ont été supprimés, la hauteur d’égout relevée, les fenêtres rectangulaires arasées. Des chaînages de béton marquent la rive de toiture et les ébrasements des fenêtres, où ils soulignent par leur légère forme d’entonnoir la puissante épaisseur du mur atteignant désormais 80 cm. Un badigeon de chaux blanc vient désormais homogénéiser les éléments neufs et la substance ancienne en grossière maçonnerie de pierres. À l’intérieur, la maison a été entièrement évidée. Les fenêtres sont au nu du mur, seulement dissociées des nouveaux parements intérieurs par un joint creux. Les planchers neufs sont constitués de poutres en mélèze, posées sur une nouvelle structure en bois, indépendante de l’ancienne. Les salles d’exposition sont marquées par une pile en bois asymétrique dans les pièces qui se tord dans les combles comme l’élément volontairement irrationnel de la partie haute de la toiture en pavillon.

Coupe Rez-de-chaussée 1er niveau Échelle 1:250

1 entrée 2 entrée fauteuils roulants, livraisons 3 exposition, manifestations 4 kitchenette 5 issue de secours

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Coupe verticale Façade Coupe horizontale Porte d’entrée Échelle 1:20

1 maçonnerie pierre existante env. 600 mm isolation thermique 2≈ 30 mm pare vapeur support plancher poteau bois 80/120 mm lattes 60/60 mm panneau d’ébénisterie 19 mm 2 encadrement et auvent, béton in-situ 3 gouttière Ø 80 mm 4 porte d’entrée chêne peint 5 paillasson 6 constitution du toit: dalles pierre de Vals peintes en blanc lattes 30/120 mm contre lattes 80/80 mm sous-couche en lé volige 27 mm chevrons 120/260 mm entre, isolant thermique 260 mm pare-vapeur panneau d’ébénisterie 19 mm perforé 7 tôle perforée 8 étanchéité chéneau film souple 9 bandeau caoutchouc Butyl 10 papier de toiture 11 fixation montant bois avec patte d’acier 12 chaînage et chéneau béton 550 mm arête supérieure en pente, chaulée 13 traverse (existant) 14 remplissage pierre (existant) maçonnerie terre cuite env. 350 mm isolant thermique 2≈ 30 mm pare-vapeur support plancher poteau bois 80/120 mm lattes 60/60 mm panneau d’ébénisterie 19 mm 15 ébrasement béton in-situ rejingot tuyau PVC Ø 20 mm 16 poutre de plancher mélèze en alternance 120/240 mm et 120/210 mm 17 retour chauffage

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Maison d’habitation et atelier à Sent Architectes: Rolf Furrer, Bâle Christof Rösch, Sent

De dehors, la reconversion de cette ferme traditionnelle de Sent, dans le Haut-Engadin, est presque invisible. À l’intérieur, tous les espaces de travail ont été entièrement restructurés. Sur le principe de «la maison dans la maison» un nouveau volume sur deux étages regroupe deux ateliers et des salles de bains. Le maître d’ouvrage, un artiste, et l’architecte ont conçu ensemble la construction, réalisée en grande partie en bois; elle s’insert dans l’existant sur des poteaux d’acier et des voiles de béton ménageant une distance claire avec le mur extérieur. Pour simplifier les transports des matériaux dans la maison, des trémies dans les planchers des ateliers créent un lien du niveau haut jusqu’à la cave. C’est là que se trouvent les réserves et les outils de l’artiste. Un meuble escalier déplaçable relie le niveau d’entrée avec l’atelier de sculpture en contrebas. La transformation sensible d’un ouvrage, utilisé autrefois pour l’agriculture, est un défi du point de vue de la protection du patrimoine qui accompagne la transformation des structures dans de nombreuses régions rurales. La solution constructive choisie ici, plutôt introvertie, permet de conserver le caractère de la maison en offrant l’atmosphère de travail contemplative souhaitée par l’artiste. Ainsi les baies du volume rapporté n’ouvrent pas directement sur des vues, elles se contentent de cadrer, en les rendant picturaux, des extraits des murs anciens de la vieille ferme. L’une des ouvertures donne sur la paroi ajourée en bois sculpté de l’ancienne ferme qui apparaît comme un décor derrière le mur vitré sud de l’atelier. Le soir, la lumière indirecte renforce les effets théâtraux des ombres. La construction autonome neuve traverse en un seul point la façade: un ensemble fenêtre avec loggia, neuf et reconnaissable en tant que tel, s’ouvre à partir de l’atelier dans la petite ruelle derrière la maison. Les lanterneaux neufs de toiture se présentent à l’extérieur comme de discrets panneaux de verre.

Coupe • Plans Échelle 1:400 1 2 3 4 5

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niveau d’entrée vide sur l’atelier de sculpture atelier-logement plancher de bois rajouté plancher massif (existant)

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Coupe Échelle 1:20

4 1 Constitution du plancher: panneau triplis pin 27 mm isolation thermique 250 mm panneau bois dérivé 12 mm lattes 28/50 mm panneau plâtre cartonné 12,5 mm 2 profil acier HEB 220 3 profil bois lamellé-collé 100/250 mm 4 sabot acier avec attache de tirant 5 profil aluminium 30/30 mm 6 vitrage isolant U = 1,1 W/m2K, collé au silicone 7 poteau tube acier Ø 152,4/16 mm 8 profil plat aluminium 6 mm 9 panneau triplis pin 27 mm 10 convecteur 11 éclairage 12 banc en bois servant de garde-corps 13 poutre mélèze (existant)

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Centre paroissial à Schwindkirchen Architectes: arc Architekten, Munich

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30° 20° 10°

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L’ensemble avec l’église, la cure, la maison du sacristain, son étable et une ancienne grange autour d’une cour engazonnée laisse penser, au premier coup d’∞il, que l’ancien centre paroissial de Schwindkirchen n’a pas changé. Ce que les murs de l’ancienne grange cachent n’est dévoilé qu’en été. Toute la vie intérieure est visible quand le portail est grand ouvert et que les fenêtres d’hiver sont retirées des baies. La façade en bois brun-rouge qui apparaît est celle du nouveau centre paroissial de la commune, il est inséré dans l’ancienne enveloppe de la grange. Celle-ci n’ayant aucune valeur architecturale particulière, elle aurait aussi pu être démolie pour construire un bâtiment neuf. Mais les architectes ont préféré conserver l’ensemble architectural dans son intégrité. Comme la surface nécessaire au centre paroissial était inférieure à celle de la grange, on a décidé de la garder comme une enveloppe et de construire une boîte dedans. On obtient ainsi non seulement un jeu spatial exceptionnel et, en plus, les façades existantes ont pu être réhabilitées très simplement en économisant d’abord les isolations complexes de murs, les vitrages isolants tout comme le séchage des vieux murs. Il a aussi été possible de conserver l’ancienne charpente en bois apparente. Pour pouvoir utiliser librement l’espace intérieur, on a supprimé les poteaux intermédiaires en renforçant les poutres en bois avec des pièces métalliques. La structure est tendue au-dessus de la salle paroissiale, quand le soleil brille, sa lumière qui tombe par les éléments vitrés du toit met en scène des jeux d’ombres sur la boîte en bois. Celle-ci contraste, par sa peinture brun foncé, avec les murs badigeonnés de blanc de l’ancienne grange. La boîte a deux étages regroupant une salle, et deux pièces pour l’aumônerie de la jeunesse et divers clubs, elle est construite avec des éléments de mur et de plancher préfabriqués et composites en bois et béton. Le parti énergétique prévoit d’exploiter pour le chauffage les surfaces de toiture de l’étable équipées d’absorbeurs solaires. La terre située sous la boîte conserve la chaleur du soleil qui est redistribuée en hiver, sous forme d’énergie de chauffage, par les murs dans la salle paroissiale et dans l’espace intermédiaire. Cela permet aussi aux murs de la grange de sécher lentement. Quand le portail et les portes coulissantes de la salle paroissiale sont ouvertes en été, les jeux entre extérieur et intérieur s’expriment dans tout leur attrait. La zone intermédiaire devient extérieure au lieu d’intérieure et vice-versa. Elle n’est pas qu’un tampon climatique, elle est aussi à la disposition de la paroisse pour diverses manifestations. Les architectes sont parvenus à conserver aux deux volumes leur identité tout en les imbriquant spatialement l’un dans l’autre.

Parti climatique: Été: accumulation de chaleur Hiver: redistribution de la chaleur Coupes échelle 1:500 Plan échelle 1:500 1 âme thermique 2 réserve périphérique

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isolant salle club cuisine

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Coupes Maison intérieure Échelle 1:20

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2 1 constitution du toit: panneau triplis 30 mm isolant thermique 160 mm habillage 22 mm plâtre cartonné 12,5 mm 2 constitution du plancher: plancher pin, décoloré, blanchi et huilé 40 mm isolant acoustique 50 mm, entre les solives béton armé 100 mm panneau triplis 30 mm, avec enduit hydrophobe plâtre cartonné 12,5 mm 3 constitution du mur: revêtement de planches cloué et peint, avec joints 26/120 mm papier coupe-vent noir isolation thermique 120 mm entre les montants en bois 60/120 mm panneau OSB 22 mm vide pour la tempérisation du mur/ espace technique entre les poteaux 60/70 mm plâtre cartonné 12,5 mm

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3

Aménagement de combles à Berlin Architectes: Rudolf + Sohn Architekten, Munich

L’immeuble de cinq étages a été construit en 1910 en fond de cour d’un îlot typiquement berlinois. Il a servi jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale de fabrique de cigarettes et de grenier à tabac. Diverses activités ont causé, au cours du temps, nombreuses transformations et aménagements. La structure porteuse est une ossature d’acier rivetée. Les remplissages de brique blanche constituent la façade est, visible de la rue; les briques cassées ou manquantes ont été refaites à l’occasion de la réhabilitation. Toutes les autres façades sont enduites, leurs doubles fenêtres en bois ont été restaurées. Lors de la réhabilitation des combles, qui a permis la réalisation d’un étage en mezzanine, les hauteurs d’égout et de faîtage ont été maintenues. Des câbles d’acier remplacent désormais les anciennes poutres en bois. Les portiques existants recouverts d’un enduit de mortier pour la protection incendie ont été dénudés. Deux escaliers de secours permettent de pouvoir se passer d’enduit anti-feu. Une fois reconstruits, les combles se distinguent totalement de l’existant. Alors que la partie basse du toit à la Mansart une structure à montants et traverses, est vitrée avec des profils couvre-joints en aluminium, la partie haute du toit est habillée de tôle de zinc. Une salle de réunion entièrement vitrée, sans menuiserie, flotte dans l’espace. Des portes coulissantes en bois, peint en noir, en définissent l’entrée. La couleur des étagères en médium contraste avec les noir-blanc-gris dominants. Des matériaux nouvellement introduits comme les profils en acier galvanisés ou peints avec des peintures micacées, les caillebottis, les éléments d’éclairage ainsi que les sols en asphalte coulé sont empruntés à l’architecture industrielle. Coupe • Plan

échelle 1: 500

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Coupe verticale Échelle 1:20 Coupe horizontale Échelle 1:5

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7 1 traverse ÅPE 80 et profil intermédiaire en aluminium 2 verre trempé isolant 8 mm + vide 15 mm + verre de sécurité feuilleté 8 mm 3 store, contrepoids 4 couverture, lé à double plis, tôle de zinc de titane 0,7 mm lé de feutre de verre volige 24 mm vide ventilé 60 mm lé de sous-couche et isolant laine minérale 80 mm entre les chevrons en bois 80/140 mm panneau isolant laine minérale 60 mm entre les supports des chevrons 60/120 mm pare-vapeur lé de feutre de verre volige 24 mm vide ventilé 15 mm panneau isolant acoustique laine minérale 20 mm épaisseur de non-tissé plâtre cartonné panneaux perforés 12,5 mm pannes d’acier HEA 120, revêtement peinture micacée 5 asphalte 25 mm 6 profil acier ÅPE 120 7 profil acier } 60 8 verre trempé isolant 8 mm + vide 15 mm + verre de sécurité feuilleté 8 mm 9 mitoyen (existant) 10 ouvrant battant 11 structure acier existante 12 mastic de protection incendie 13 jonction F 90 sur le mur de la cage d’escalier: tôle acier 2 mm panneau anti-feu 2≈ 12,5 mm 14 gouttière Ø 100 mm

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Maison d’habitation à Chevannay Architectes: Fabienne Couvert & Guillaume Terver, Paris

Les murs porteurs de cette grange, construite au début du 19e siècle, séparent le bâtiment en trois grands espaces de 55 m2 chacun. Les architectes ont profité de cette donnée pour organiser le plan en trois parties. La reconversion en maison d’habitation s’est faite en deux phases. C’est d’abord la première partie du bâtiment, abritant désormais les pièces de base qui a été reconvertie avec une chambre, la salle de bains, la cuisine et une grande salle à manger. La zone intermédiaire du bâtiment, l’ancienne aire de battage, a été traitée par les architectes comme un espace de transition pour les périodes de changement de saison. Les portails sur les deux façades en longueur de la grange ont été supprimés pour ouvrir un passage couvert transversal. Un sas habillé de panneaux de contreplaqué, apposé devant la grande baie entièrement vitrée du séjour, marque l’entrée de la maison et agrandit, en même temps, le coin-repas. Des grands vitrages de différentes tailles découpés dans l’avant-corps instaurent des liens visuels entre l’intérieur et l’extérieur. Quelques tuiles de verre réparties irrégulièrement au-dessus du porche permettent de l’éclairer. La troisième partie du bâtiment a aussi été restaurée, après un arrêt des travaux de 4 ans. Elle complète les deux premières parties de deux chambres, d’une salle de bains et d’un grand séjour. Un «passage» au rez-de-chaussée relie les deux parties. Tous les rajouts ont été réalisés en bois ou contreplaqué, dans une écriture analogue à celle du sas. Les surfaces brunes créent un contraste intéressant avec les murs en pierres claires. Toutes les mesures de réhabilitation ont été réalisées dans le respect de l’ancien. L’existant a été conservé le plus possible et complété avec beaucoup de sensibilité par l’architecture contemporaine. b

a a Plans • Coupes Échelle 1:400

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Plan du rez-de-chaussée partiel Échelle 1:200 Coupe horizontale et coupe verticale Échelle 1:20 1 2 3 4 5 6 7

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habillage plâtre cartonné panneau contreplaqué, placage okumé porte remplie de sable, contrepoid pivot de la porte vitrage isolant vue de dessus de la marche en béton constitution du mur: panneau contreplaqué, placage okumé étanchéité isolant entre les montants de l’ossature pare-vapeur baguette en bois clipsée panneau de contreplaqué clipsé, placage okumé sabot de la poutre profil en ∑, fixé à 10 et 12 poutre bois massif verre de sécurité feuilleté 16 mm poutre du toit support de la vitre: planche en bois, vissée sur 12, habillé de plâtre cartonné

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Extension d’une maison à Munich Architectes: Lydia Haack + John Höpfner, Munich

La petite maison des années 50, construite sur un site idyllique au bord d’un lac munichois devait être agrandie. On a pu rajouter un bureau et une salle à manger en transformant le garage existant. Dans son prolongement, une extension légère aérienne et lumineuse donne sur une terrasse recouverte d’une pergola: c’est un lieu de séjour et d’observation parfaitement ensoleillé qui est en plus – la maison étant fortement exposée du côté jardin, à l’ouest, aux bruits de l’autoroute assez proche et à de violents courants d’air – bien protégé du vent et du bruit. L’ossature porteuse de l’extension est constituée de montants en bois lamellé-collé de 76/76 mm et de poutres de 76/120 mm qui sont assemblés avec des lames d’acier inoxydable en croix. La construction est contreventée – en plus de sa fixation sur la maison existante – par des panneaux de médium de 10 mm d’épaisseur. Montés avec un joint creux continu, ils définissent aussi la paroi de l’espace intérieur. La trame constructive est calée sur les murs et les fenêtres de la maison. Grâce à ces rapports et aux liens entre les espaces intérieurs, l’ancien et le nouveau constituent un tout complémentaire. L’extension complète la maison existante, réduite au minimum du point de vue constructif et en même temps accentuée optiquement par ses vitrages sans menuiserie. Elle se prolonge en toiture en se transformant en éclairage zénithal. L’enveloppe est très bien isolée et réalisée pour être particulièrement étanche à l’air. Un placard surmonté d’un vitrage sert de cloison. Les containers insérés entre les poteaux et quelques parois définissent des zones individuelles sans redécouper totalement l’espace. La construction de l’extension a permis de créer au rez-de-chaussée de la maison un espace de séjour généreux et cohérent. Coupes Plan Échelle 1:250 1 2 3 4 5 6

couloir bureau salle à manger terrasse cuisine pièce de séjour

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b Coupe horizontale Coupes verticales Échelle 1:20 Détail d’assemblage poutre/poteau Échelle 1:5

1 poteau lamellé-collé 76/76 mm 2 poutre lamellé-collé 76/200 mm 3 constitution de la toiture: panneau protecteur lé d’étanchéité isolant thermique en pente min. 30 mm panneau lamellé-collé 30 mm isolation thermique 100 mm pare-vapeur étanche à la diffusion panneau MDF 10 mm, joint creux continu 10 mm 4 vitrage isolant: verre trempé 6 mm + vide 12 mm + verre de sécurité feuilleté 8 mm 5 constitution du mur: panneau fibre-ciment 10 mm, peint en blanc étanchéité au vent ouverte à la diffusion isolant thermique 140 mm pare-vapeur étanche à la diffusion panneau MDF 10 mm 6 habillage zinc de titane 7 revêtement du sol de la terrasse: caillebottis acier galvanisé

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Extension d’une maison à Montrouge Architectes: Fabienne Couvert & Guillaume Terver, Paris IN SITU montréal, Montréal

Le terrain planté de noyers et de citronniers d’un paysagiste est situé dans la proche banlieue parisienne, protégé de la rue par une maison ancienne construite en pierres calcaires au début du 20e siècle. L’extension, constituée de deux volumes en bois cubiques, s’oriente sur le jardin protégé. On a fait la différence dans la hiérarchie des pièces entre les espaces privés et demi-privés et ceux qui sont accessibles aux visiteurs. On atteint la pièce de séjour, qui s’ouvre par une grande «vitrine» sur le jardin, par l’entrée située dans l’interstice entre les bâtiments ancien et nouveau. L’atelier est commandé directement par le séjour, comme la salle à manger dans la maison ancienne. Une chambre en mezzanine est audessus de l’atelier; les chambres d’enfant sont à l’étage et dans les combles de la vieille maison. Tous les matériaux de second ∞uvre sont déjà dans la partie ancienne: parquet, carrelages, stucs, escaliers en bois et les radiateurs en fonte. Pour souligner le caractère additif de l’extension, ses deux éléments sont traités de manières distinctes, le premier avec une façade en bois vernie aux joints invisibles alors que, dans l’autre, des baguettes viennent souligner les joints. Les deux parties ont en commun leur structure en ossature en bois et les surfaces foncées de leurs murs et équipements. On retrouve les bois exotiques, comme un leitmotiv, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur; ils assurent la continuité dans la composition et la fluidité dans les suites de pièces. Les grands volets ressemblent à des éléments mobiliers et permettent d’occulter le front vitré du rez-de-chaussée. Ils appartiennent, en position ouverte, au mur extérieur latéral dans lequel ils viennent s’insérer. Des panneaux de bois pivotants qui permettent d’assombrir la partie chambre au-dessus de l’atelier perpétuent cette thématique. Une sorte de pupitre sert ici à la fois de structure secondaire, d’allège et de desserte.

Coupe • Plans Échelle 1:250 1 2 3 4 5 6

salle à manger séjour atelier chambre-galerie chambre d’enfant chambre d’amis

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5 Coupe verticale bb Coupe verticale cc Coupe horizontale sur le mur Atelier/séjour Échelle 1:20

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1 tôle de zinc lé de toiture bitume aggloméré étanche sur supports en bois en pente poutre 250/120 mm, entre, vide ventilé et isolant en mousse dure 100 mm pare-vapeur panneau bois dérivé 20 mm plâtre cartonné 12,5 mm, peint en blanc 2 vitrage isolant fixe dans menuiserie bois 3 volet sur pivot, panneau constitué de contreplaqué acajou résistant à l’eau 19 mm vitrifié avec vernis incolore plastifié

4 traverse de façade sipo 150/100 mm 5 porte-fenêtre, vitrage isolant 6 constitution du mur: contreplaqué acajou étanche 19 mm, vitrifié avec vernis incolore plastifié montant 150/120 mm, entre, vide ventilé et isolant en mousse dure 100 mm pare-vapeur panneaux MDF 19 mm, enduits et peints 7 paillasson 8 panneau contreplaqué sipo 9 partie de mur non ventilée 10 niche permettant de ranger le volet au nu de la façade 11 seuil en béton hydrophobe

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Maison sur le lac de Starnberg Architectes: Fink + Jocher, Munich

Le caractère du bâti sur la rive est du lac de Starnberg est défini par d’anciennes exploitations agricoles ou par des villas, apparues dès la moitié du 19e siècle en raison de la proximité de Munich. Parmi elles, se trouve une ancienne ferme et maison de pêcheur dont la partie d’activité est tombée en ruine et ne peut pas être aménagée en surface d’habitation. À l’occasion de la reconversion la partie avant de l’ensemble a donc été démolie et reconstruite. Les architectes ont alors été confrontés au défi de concevoir une extension clairement contemporaine qui reprenne exactement la forme du bâtiment démoli, en plus de ses matériaux et de ses couleurs. Ils ont remplacé les petites fenêtres encadrées de blanc, avec leurs volets verts, par de grandes fenêtres coulissantes équipées de volets coulissants qui disparaissent entièrement dans le mur, en position ouverte. En fonction de leur position, le caractère de la façade est lisse ou plus accidenté. La qualité des ouvertures s’explique aux visiteurs de l’étage qui profitent de la mise en scène de la vue sur le lac qui semble pénêtrer au c∞ur de la maison. Le toit qui apparaît, de l’extérieur, comme une fine lame légèrement inclinée posée sur la maison, relie la partie neuve avec l’existant. Utilisé jusque-là comme résidence d’été, le bâtiment sert désormais de maison de week-end à plusieurs familles. La répartition des pièces est flexible: trois petites chambres séparées de cloisons coulissantes et une salle de bains sont regroupées au rez-de-chaussée. À l’étage, ce sont deux grandes pièces qui peuvent, au besoin, être dissociées pour former des studios. Vitrées dans les angles, et se prolongeant dans l’escalier, elles éclairent les circulations et s’ouvrent sur la vue du lac. Les parquets en chêne fumé vont bien avec le mobilier foncé, parfois ancien, de l’ancien logis de ferme et contrastent avec les murs blancs de la partie nouvelle.

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Coupe en long Rez-de-chaussée Niveau haut Échelle 1:250

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1 séjour, chambre 2 salle de bains 3 cuisine 4 cellier 5 repas 6 séjour

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3 Coupe verticale sur la façade Échelle 1:20

1 bardeaux bitume polymère lé de bitume soudé volige assemblage rainures et languettes 24 mm chevron 80/180 mm entre isolant thermique laine minérale 180 mm lattes 30/50 mm entre isolant thermique laine minérale 30 mm pare-vapeur contre-lattes 30/50 mm plâtre cartonné 12,5 mm 2 sablière 100/120 mm 3 panneau triplis sous-face lasurée en brun 42 mm 4 tasseau bois 100/120 mm 5 habillage pin rebotté, lasuré en brun 27 mm lattes et contre-lattes en tasseaux 100/120 mm papier coupe-vent panneau OSB 15 mm structure en montants de bois 60/120 mm entre isolant thermique laine minérale 120 mm pare-vapeur panneau OSB 15 mm lattes 40/60 mm entre installations techniques 40 mm plâtre cartonné 2≈ 12,5 mm 6 volet coulissant pin lasuré brun 7 fenêtre coulissante bois avec vitrage isolant 8 chéneau collé au silicone 9 rejingot 10 moustiquaire 11 parquet chêne fumé 22 mm chape chauffante 65 mm couche de séparation isolant acoustique polystyrène 20 mm panneau OSB 25 mm poutre en bois 140/200 entre isolant thermique laine minérale 120 mm rail sur ressort 27 mm plâtre cartonné 12,5 mm 12 parquet chêne fumé 22 mm chape chauffante 65 mm couche de séparation isolant acoustique polystyrène 20 mm isolant thermique polystyrène 80 mm étanchéité dalle béton armé 160 mm couche de propreté 50 mm lit de gravier 200 mm

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Coupe horizontale sur la façade Coupe verticale sur la façade, rive Échelle 1:20

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1 habillage pin raboté, lasuré brun 27 mm lattes et contre-lattes en tasseaux 100/120 mm papier coupe-vent panneau OSB 15 mm structure en montants de bois 60/120 mm entre isolant thermique laine minérale 120 mm pare-vapeur panneau OSB 15 mm lattes 40/60 mm entre installations techniques 40 mm plâtre cartonné 2≈ 12,5 mm 2 moustiquaire 3 rail sur profil ∑ 60/40/5 mm 4 fenêtre coulissante bois avec vitrage isolant 5 rejingot 6 volet coulissant pin lasuré brun 27 mm, sur châssis en profils ∑ 45/30/5 mm 7 existant 8 bardeau bitume polymère lé de bitume soudé volige assemblage rainures et languettes 24 mm chevron 80/180 mm, entre isolant thermique laine minérale 180 mm lattes 30/50 mm entre isolant thermique laine minérale 30 mm pare-vapeur contre-lattes 30/50 mm plâtre cartonné 12,5 mm 9 panneau triplis 42 mm 10 gouttière collée au silicone

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Extension d’une maison à Remscheid Architectes: Gerhard Kalhöfer, Stefan Korschildgen, Cologne

Un grand jardin, utilisé très intensivement, précède la petite maison. Les maîtres d’ouvrage, habitant au rez-de-chaussée, souhaitaient agrandir la surface habitable et renforcer les liens avec le jardin, accessible, jusque-là, seulement par un escalier intérieur et par le sous-sol. Un nouveau volume au fonctionnement flexible a donc été créé, son caractère insolite est souligné par le choix du matériau. La silhouette de l’extension reprend, par contre, exactement celle du premier ajout des années 50. La structure principale est constituée d’une construction d’acier en profilés creux carrés. L’extension est entièrement mobile et se déplace sur des roulements industriels à haute résistance glissant sur des rails en fi: elle est déplacée sur le côté pendant les périodes chaudes de l’année et libère, au même niveau, une plateforme utilisée en terrasse. La surface de plancher est en caillebottis ce qui permet d’éclairer l’espace du dessous. Le garde-corps de la terrasse est facile à démonter pour autoriser de faire coulisser le volume à sa place de départ sans problème. Un escalier étroit conduit de l’étage au jardin entre l’ancienne et la nouvelle extension. La faille de l’escalier est conservée, même en «position d’hiver». L’enveloppe de la nouvelle pièce est en panneaux transparents de PVC ondulés ménageant un vide ventilé, ses murs intérieurs sont conçus comme une ossature en bois avec un habillage de contreplaqué double face. Pour éviter les surchauffes à l’intérieur, le panneau de bois externe est revêtu d’un film réfléchissant renforcé de nylon. Les installations électriques sont apparentes, dans le vide derrière les panneaux ondulés. En cas de reconversion, l’ossature en bois peut facilement être supprimée. Une transformation en serre, par exemple, est réalisable n’importe quand, sans aucune difficulté.

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Plan • Coupe échelle 1:100

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bb Plan • Coupe échelle 1:20 1 constitution du mur: panneau ondulé en PVC dur 76/18 mm profil acier creux horizontal | 50/50/4 mm galvanisé profil acier creux vertical | 70/70/4 mm galvanisé textile réfléchissant 1 mm panneau contreplaqué 10 mm lasuré coupe-vent 0,8 mm hydrophobe structure en cadres de bois isolée 140 mm pare-vapeur polyéthylène 0,2 mm panneau contreplaqué 19 mm lasuré 2 ébrasement, tôle de zinc 0,8 mm 3 dôme zénithal verre acrylique clair 4 verre acrylique dépoli 5 tube d’éclairage 6 fermeture du dôme 7 lé de bitume sablé avec enduit réfléchissant 8 dalle de béton 40 mm sur support en mousse 9 passerelle tôle larmée aluminium 4 mm avec pli relevé latéral 10 caillebottis métallique 30 mm 11 ossature porteuse en profils d’acier creux 150/150 mm 12 roulement à haute résistance glissant dans rail en fi, monté sur profil d’acier creux 150/150/7 1 mm 13 garde-corps en tube rond Ø 38 mm et câbles de nylon

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Parasite à Rotterdam Architectes: Korteknie & Stuhlmacher, Rotterdam

Plan • Coupe Échelle 1:400

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Un objet très singulier occupe le toit d’une gaine d’ascenseur de l’ancien immeuble d’ateliers «Las Palmas», dans le port de Rotterdam. Le bâtiment vert pomme est baptisé «Parasite» et le premier exemplaire réalisé du projet d’architecture hollandais du même nom – un défi visible de loin, malgré sa petite taille, consistant à traiter l’espace urbain de façon plus innovante. Les «Parasites» sont des constructions légères, déplaçables et économiques. Elles sont adaptées à des sites urbains inhabituels, pour la plupart apparemment inconstructibles et en exploitent l’infrastructure existante. Le prototype devait porter un nouvel accent sur le bâtiment ancien, sa construction être économique, réutilisable et écologique. À cela s’ajoutent la capacité porteuse du bâtiment d’accueil, les forces du vent et les coûts de grutage spécifiques dus aux conditions spéciales de la situation en toiture. La construction massive en bois épais répond aux contraintes avec un poids réduit et d’importantes possibilités de préfabrication. Elle assure en plus une grande liberté, autant dans la forme de l’ensemble que dans la répartition des surfaces fermées et des ouvertures. Les panneaux de contreplaqué imprégnés, partiellement peints et colorés ont été réalisés en atelier dans différentes épaisseurs, en fonction de la statique et des diverses conditions d’isolation. Les éléments ont pu être montés in-situ sur la structure d’acier, déjà en place, en quatre jours. Le parasite est ensuite raccordé aux différents réseaux, eau et électricité, de l’immeuble d’accueil avec des raccords flexibles, puis les aménagements intérieurs et les travaux de vitrage sont achevés. Des fenêtres sans menuiserie, certaines avec de grandes vues panoramiques sur le port environnant, d’autres plus petites et orientées sur des points précis, confèrent au logement d’exposition sa profondeur de champ, en opposition complète avec la montée d’escalier sombre par laquelle on y accède. Comme l’immeuble Las Palmas est utilisé par la ville de Rotterdam, capitale de la culture 2001, en centre culturel, il continue d’être le lieu de toutes les manifestations, en particulier de la biennale d’architecture. Passée l’année culturelle, le parasite sert de bureau, d’espace d’expositions et de réunions. Aussi longtemps que l’avenir du gérant de Las Palmas n’est pas défini, il peut rester là.

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Coupe

échelle 1:10

5 contreplaqué, peint 27 mm isolant 95 mm entre les poutres en pin 98/59 mm montant contreplaqué 88 mm collé avec panneau contreplaqué 27 mm 6 support feutre 10 mm 7 profil acier HEA 300, galvanisé 8 réservation pour 7 remplie sur le chantier avec du multiplex peint 12 mm joint silicone sur chant

1 contreplaqué, imprégné 27 mm collé sur des montants contreplaqués 115 mm 2 joint silicone 3 contreplaqué, imprégné 27 mm collé sur des montants contreplaqués 88 mm 4 vitrage isolant flotté 6 mm + vide 10 mm + verre de sécurité feuilleté 8 mm

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Restaurant à Porto Architecte: Guilherme Páris Couto, Porto

La source du Douro jaillit dans les montagnes de l’Espagne du Nord, le fleuve serpente pendant presque 900 km à travers des gorges arides, plus tard dans des paysages de plateaux plus verdoyants, des vignes et des oliveraies, jusqu’à son estuaire dans l’Atlantique près de Porto. Là, on a prévu, par des interventions urbaines à long terme d’améliorer la qualité des rues conduisant à la vieille ville, le long du Douro, et de revitaliser les espaces qui donnent sur son lit. C’est dans cet esprit qu’une ancienne barge de marchandises inutilisée a été transformée, très simplement, en restaurant; maintenue en position par deux mâts d’acier, aux surfaces brutes, ancrés dans le fleuve. Une passerelle assez raide conduit les visiteurs du quai en contrebas vers l’ancienne embarcation. Le côté de l’entrée est entièrement fermé par des parois qui protègent les hôtes de l’agitation des quais. Les trois autres côtés sont entièrement vitrés avec de grands éléments ouvrants sur la vue exceptionnelle dans le lit du fleuve. Les espaces intérieurs et extérieurs se mêlent sans véritable démarcation. Une plate-forme constituée d’une structure d’acier et d’un plancher en bois est installée sur le pont du bateau. Un volume de verre et d’acier abritant la salle à manger est posé dessus, il peut s’ouvrir, par beau temps, et se prolonger sur le pont utilisé alors en terrasse. Le toit en porte-à-faux, juste posé sur la paroi de mur et sur un seul poteau en acier, paraît presque flotter. Les différents matériaux, acier, verre, tôle de cuivre, les panneaux de fibre-ciment combinés avec le kambala foncé sont assemblés avec des détails qui rappellent parfois l’architecture navale. Des escaliers indépendants desservent la cuisine et les sanitaires, situés sous la plate-forme, dans le volume réservé autrefois aux chargements.

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Coupes Plans Échelle 1:200

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kambala 25 mm tube acier ¡ 60/30 mm profil acier ‰ 120 plat acier 70/5 mm plat acier 100/8 mm plat acier 80/8 mm pivot acier inoxydable ouvrant pêne de fermeture porte coulissante vitrage fixe

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tube acier ¡ 40/15 mm profil acier 8/8 mm panneau fibre-ciment 8 mm textile tendu profil acier ‰ 160 profil acier ∑ 50/50/6 mm profil acier ∑ 30/30/5 mm kambala 40 mm panneau fibre-ciment 10 mm montant en bois 60/60 mm tôle de cuivre 0,8 mm

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Salon de thé à Montemor-o-Velho Architecte: João Mendes Ribeiro, Coimbra

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Plan de situation Échelle 1:5000 1 fort 2 église 3 Paço das Infantas avec salon de thé

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La ruine du fort de Montemor-o-Velho est visible de loin, sur une colline de l’arrière-pays portugais. C’est là, au c∞ur des restes des fortifications du Paço das Infantas, le palais princier, qu’a été construit un salon de thé dont la conception suit le parti conséquent de réhabilitation du site. L’intervention sur l’existant est à la fois retenue et remarquable. Retenue parce que l’architecte ne touche pas les anciens murs et conserve tel quel le fort. Remarquable parce que le salon de thé, construit dans les vestiges, contraste par la clarté de sa géométrie et le choix de ses matériaux avec les maçonneries et les irrégularités arides des ruines du château. Des chemins et des escaliers nouveaux ont été créés sur les murs anciens pour relier la nouvelle activité du Paço das Infantas au reste des fortifications; ils conduisent à des points de vue ou à l’église toute proche. Toutes les interventions construites – les escaliers, les bancs et le pavillon lui-même – se distinguent visuellement par leur construction et leurs matériaux de l’existant. La distance constructive est un élément du parti: les effets scénographiques de la ruine sont augmentés par les contrastes soulignés entre ancien et nouveau. La plateforme avec le pavillon a ainsi l’air de flotter sur le terrain. Une structure secondaire en profils d’acier porte la dalle en béton armé en porte-à-faux. La structure du salon de thé est constituée d’une simple ossature d’acier avec quatre poteaux intérieurs qui permettent la composition libre des façades. Leur transparence, jusqu’aux portes sans menuiserie, fait passer au premier plan les éléments dominants du volume: deux plans horizontaux – la plate-forme et le toit plat – reliées par un mur habillé de bois qui sépare la zone de service de la salle. Le motif des surfaces horizontales en porte-à-faux est répété sur le mur sous forme d’un passe-plat traité ici en objet sculptural.

Coupe • Plan Échelle 1:400 4 escalier vers la fortification 5 cave des installations techniques 6 cuisine 7 salon de thé 8 terrasse 9 éclairage 10 banc 11 escalier pour le point de vue 12 chemin de liaison avec l’église

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vitrage isolant 6 mm + 10 mm + 8 mm plâtre cartonné 15 mm éclairage profil acier fi 100 mm profil acier HEB 100 tôle de cuivre 1,2 mm isolant thermique 50 mm panneau contreplaqué 20 mm plat acier cintré 5 mm plat acier 8 mm profil acier ∑ 30/30/3 mm verre de sécurité feuilleté 12 mm contreplaqué bubinga 20 mm profil acier HEB 240 grille de ventilation contreplaqué, placage frêne 10 mm lattes 20 mm lit de mortier 15 mm maçonnerie de briques 110 mm lit de mortier 15 mm dalle de marbre 20 mm 17 contreplaqué frêne 5 mm 18 élément coulissant verre mat 4 mm 19 parquet bois massif bubinga 25 mm lattes 30 mm isolant thermique 40 mm chape 30 mm béton armé 150 mm

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Coupe Échelle 1:10

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Logements préfabriqués à Dresde Architectes: Knerer et Lang, Dresde

On a remplacé après-guerre des parties entières de la ville baroque par des immeubles du «type WBS 70», en plein c∞ur de la Dresde moderne, en face de la vieille ville. Les immeubles de logements sont construits le long des alignements historiques avec des éléments de construction spécialement mis au point. Les allèges de balcon en éléments préfabriqués habillés de mosaïque rouge brune en faisaient partie. Les rez-dechaussée étaient occupés par des boutiques participant à animer la zone piétonne, récemment créée. Au vu du très mauvais état des balcons, le maître d’ouvrage, une société d’habitation municipale de Dresde, s’est décidé à entreprendre une réhabilitation complète des façades avec des balcons et des jardins d’hiver. Après la destruction de la structure des loggias existante, une nouvelle construction en acier a été appliquée en façade; elle est construite comme une étagère pour répondre aux conditions spécifiques de la statique. Elle exploite aussi les points d’appui et de fixation de l’existant. Par mesure d’économie, les architectes ont dû travailler avec le plus possible d’éléments identiques préfabriqués. Tous les planchers des balcons ont été réalisés et mis en ∞uvre comme des caillebottis de 30 cm de hauteur finie. Les profils verticaux encastrés des jardins d’hiver ne sont pas soudés avec le reste de la construction. On parvient à la ventilation optimale des loggias grâce au vitrage à lamelles de grandes dimensions et, en même temps, il est possible de se passer de protection solaire puisque les lamelles inclinées reflètent une partie importante des rayonnements du soleil. Les côtés des boîtes de verre sont réalisés avec des éléments conventionnels de portes entièrement vitrées. Le plancher en bois sur les dalles sandwich constitue un contraste intéressant par rapport à la structure en verre et acier.

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Plan de situation Échelle 1:5000 Plan «type WBS 70», après la réhabilitation des façades Échelle 1:200

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séjour cuisine chambre enfant salle de bains jardin d’hiver balcon

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Plan • Coupe • Élévation Jardin d’hiver et balcon Échelle 1:50

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Coupe horizontale Coupe verticale Détails Échelle 1:10

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poteau 120/120/4 mm profil acier fi 180 profil acier HEA 180 profil acier fi 120 profil acier creux 60/30 mm profil acier 50/50/4 mm avec ouvrant de porte ou menuiserie de fenêtre soudés porte vitrée garde-corps plat acier 50/10 mm lamelles de verre dépolies à hauteur d’allège constitution du sol: planches 100/30 mm lattes 46/26 mm étanchéité panneau sandwich 44 mm aluminium / isolant/ aluminium séparateur en panneau de fibres et ciment 12 mm isolant 120 mm panneau de fibres et ciment 12 mm HEA 120

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Ensemble d’habitation à Chur Architectes: Dieter Jüngling et Andreas Hagmann, Chur

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Le groupe d’habitation «Tivoli» sur la place de la gare de Chur, la capitale du canton de Graubunden, est un ensemble assez anonyme mais très important pour l’urbanisme du quartier assez peu clairement défini. Les 7 immeubles rassemblés en groupes de deux ou trois sont implantés dans l’alignement des rues et évoquent la formation d’un îlot. La conception des appartements, assez petits, ne correspondait plus aux standards et ils devenaient difficiles à louer. C’est ainsi qu’il s’est avéré important d’adapter les logements aux besoins d’aujourd’hui tout autant que de transformer les montées d’escalier pour qu’elles soient conformes aux réglementations actuelles. Vu la position centrale de l’ensemble, il est aussi apparu essentiel d’intégrer des surfaces d’activités et de bureaux et de densifier les fonctions sur le site. C’est ainsi que les ouvrages existants ont été restaurés avec soin. En même temps, les architectes ont complété les trois immeubles indépendants par des extensions nouvelles, en retrait, permettant d’obtenir un véritable ensemble. Ainsi, le nouveau front bâti périphérique définit un jardin intérieur. Des surfaces habitables supplémentaires ont été obtenues grâce aux déplacements des montées d’escalier. Le bâtiment montre aussi son nouveau visage sur la cour; une deuxième épaisseur de façade, des loggias, a été rajoutée devant la façade d’origine. Traitée en vérandas continues, entièrement vitrées, elle ne se contente pas d’agrandir les appartements existants, mais permet en plus, à côté du gain en qualité de vie, d’isoler la façade ancienne par une épaisseur isolante extérieure qui peut aussi être exploitée comme une zone tampon. Le bilan énergétique des volumes compacts est ainsi considérablement amélioré ce qui participe encore à valoriser nettement la substance de cet ensemble ancien.

Plan masse A existant B neuf

échelle 1:2000

Plan avant les transformations Plans après les transformations Échelle 1:500

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séjour chambre cuisine bureau loggia banc

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Tour d’escalier côté cour Loggias en avancée côté cour Coupes verticales Coupes horizontales Échelle 1:20

1 tube acier | 120/120 mm 2 lamelle de verre trempé 10 mm avec fixation ponctuelle plat acier 115/50/5 mm 3 tube acier ¡ 160/120 mm 4 tube acier | 100/100 mm, habillage tôle aluminium 2 mm 5 élément coulissant verre trempé 10 mm dans rail aluminium 6 panneau de particules liées au ciment 16 mm isolant thermique 140 mm contreplaqué 12 mm 7 panneau de particules, liées au ciment 16 mm tube acier ¡ 120/60 mm isolant thermique 80 mm maçonnerie 350 – 410 mm (existant) enduit 15 mm 8 porte avec doublage en panneau de particules liées au ciment 16 mm 9 profil acier fi 140/60 mm 10 couverture à joints debout tôle de cuivre lé de bitume soudé panneau triplis 27 mm poutres en bois 100/80 mm panneau de particules liées au ciment 16 mm 11 tôle profilée pliée 5 –7 mm châssis profil acier ∑ 100/50 mm tube acier ¡ 180/100 mm vide isolé 30 mm panneau de particules liées au ciment 16 mm 12 habillage tôle acier 2 mm recouvert de plastique liquide bac acier 30 mm châssis profil acier ∑ 30/30 mm tube acier ¡ 160/80 mm 13 parquet chêne 13 mm feutre 2 mm et panneau acoustique 16 mm 14 constitution du sol (existant): parquet hêtre 9 mm planches sapin 21 mm poutre en bois 120/220 mm avec remplissage 100 mm sol intermédiaire sapin 21 mm panneau plâtré 24 mm, enduit plâtré 28 mm 15 chape béton dur 30 mm béton armé 250 mm 16 volet battant avec châssis sapin 32/48 mm, remplissage contreplaqué revêtu de résine de phénol 12 mm 17 fenêtre en bois sapin 65 mm avec vitrage isolant 18 garde-corps en plat acier 50/15 mm et tube rond Ø 15 mm 19 élément coulissant verre trempé 10 mm dans rail aluminium 20 contreplaqué 12 mm tube acier ¡ 120/60 mm isolant thermique 80 mm maçonnerie 350 – 410 mm (existant) enduit 15 mm 21 contreplaqué 12 mm isolant thermique 140 mm panneau de particules liées au ciment 16 mm 22 contreplaqué 15 mm sur coffrage 24 mm poutre en bois 80/171 mm avec profil acier Å 120 mm lattes 80/30 mm, isolant thermique 30 mm contreplaqué perforé 12 mm 23 tôle acier pliée 6 mm 24 soubassement béton armé poli

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Centre commercial à Sassuolo Architectes: Guido Canali avec Mimma Caldarola, Parme

La petite ville italienne de Sassuolo a été, depuis la fin du 16e siècle, la résidence secondaire des princes d’Este. C’est ce qui explique la présence de bâtiments et de places particulièrement généreux. Une école a été construite à la fin du siècle dernier sur une parcelle caractéristique de cet urbanisme monumental. La surface au sol du bâtiment, devenu délabré, doit être réutilisée dans le cadre de la réhabilitation du centreville. Les architectes ont conservé des tronçons de la façade sur rue, de 110 mètres de long, en insérant, entre, des éléments vitrés de la hauteur du bâtiment qui permettent d’ouvrir des vues et des accès sur la vie intérieure du nouvel îlot. Une galerie couverte, l’axe principal, suit désormais parallèlement la façade fragmentée et les pièces de 5 mètres de profondeur construites derrière elle. Quatre autres passages perpendiculaires, avec des cours intérieures plantées, entre de nouveaux bâtiments abritant des boutiques, des bureaux et une annexe de l’hôtel de ville situé tout près, viennent compléter le dispositif. Les parcours sont dans les axes des façades de verre rajoutées, ils traversent l’îlot et se prolongent au-delà, en ville. Aux étages, tout le système de cheminement est complété par des balcons et des passerelles. Ils sont suspendus à des poutres d’acier qui servent aussi de structure porteuse pour les couvertures en verre. Un profil d’acier extérieur continu, au niveau de l’attique, relie les différents corps de bâtiment en soulignant la hauteur d’égout qui est la même pour les anciennes façades et pour les nouveaux éléments construits. De la même façon les matériaux utilisés – la brique, l’acier et le verre – font référence à ceux de l’architecture historique.

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Coupes Plan du rez-de-chaussée Échelle 1:1000 1 2 3 4 5 6

façade historique entrée passage principal cour intérieure plantée extension de la mairie entrée de garage

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1 Coupe verticale Coupes horizontales Échelle 1:20 1 2 3 4 5 6 7 8

verre isolant de sécurité feuilleté profil acier fi 200/600/20 mm dispositif de tension acier inox suspente barre acier Ø 35 mm plat acier ¡ 80/15 mm pierre 30 mm plat acier ¡ 200/25 mm profil acier fi 100/200/15 mm

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Immeuble d’un groupe d’assurances à Munich Architectes: Baumschlager & Eberle, Vaduz

Plan de situation

échelle 1:4000

1 siège dans l’immeuble de 1913 2 immeuble de bureaux de 1973, reconversion et agrandissement 2002

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Le jour, les écailles en verre de la façade ont des reflets verts et réfléchissent le siège de la Münchener Rückversicherung situé en face. Le groupe d’assurances est installé depuis 1913 à Munich-Schwabing, sa maison mère est aujourd’hui classée monument historique. Les immeubles Gründerzeit ou construits autour de 1900 caractérisent le quartier; la plupart sont détachés et leurs cours s’ouvrent sur les rues. Maintenant un bâtiment apparement neuf s’est glissé entre les immeubles voisins aux riches façades de stuc. Celui qui n’en connaît pas l’histoire soupçonnera difficilement qu’il s’agit en fait d’un immeuble réhabilité, typique des années 70, construit peu de temps avant la crise pétrolière. À l’époque, on se souciait peu des aspects écologiques et urbains. Conçu par les architectes munichois Maurer, Denk und Mauder et partner pour la Rückversicherung il devait être, à l’origine, loué. Mais on s’est rendu compte, pendant le chantier, que les bureaux du siège, situé en face, étaient saturés. Le maître d’ouvrage décida donc d’utiliser le nouveau bâtiment pour son compte. Une passerelle en aluminium, franchissant la rue, permettait de passer d’un bâtiment à l’autre. L’immeuble de 5 étages était construit partiellement sur des piles en rez-de-chaussée et sa longue façade, avec son caractère spécifique en dalles de béton lavé, dénotait dans le voisinage. Début 1998, 25 ans plus tard, il est apparu nécessaire de reconsidérer entièrement les conditions de travail et les standards environnementaux. Les circulations et les bureaux, longs et sombres, étaient le résultat d’une conception d’espaces fonctionnelle et économique en surface mais ne présentaient plus un environnement de travail contemporain. Les assurances décidèrent d’en entreprendre la réhabilitation, le complexe n’étant, de plus, absolument plus rentable et trop coûteux, en comparaison aux normes actuelles. Le projet de Baumschlager et Eberle a été le plus convaincant parmi ceux des 10 équipes invitées au concours; une faille dans le bâti en longueur créait une rupture en adaptant les proportions du complexe à celles des immeubles du quartier. C’était aussi un projet de «recyclage de gros ∞uvre» exemplaire, une alternative à la démolition suivie d’une construction neuve. Plus de 50% de la masse construite existante a été réutilisée, en particulier la structure et les sous-sols. Les dalles ont été sciées et la zone médiane sombre de la barre en longueur sur trois travées, est transformée en cour intérieure, en L et ouverte. Les anciennes dalles de béton sont réutilisées comme masse thermique, intégrées dans le nouveau parti technique et climatique. On a construit sur le chantier un bâtiment témoin, à titre expérimental, pour effectuer des essais qui ont permis d’optimiser pendant un an toutes les solutions constructives envisagées. En comparaison avec

Coupe échelle 1:1000 Plan avant les transformations Rez-de-chaussée Étage courant Combles échelle 1:1500

autrefois, le bâtiment ne consomme plus qu’un quart de l’énergie. Deux édicules, d’écriture plus organique, remplacent l’étage le plus haut. Ils sont presque invisibles de la rue, légèrement en retrait sur le toit-terrasse accessible et partiellement planté; ils abritent des salles de conférence et les bureaux du directoire qui donnent sur le Jardin Anglais. Alors que les rues semblent le plus souvent désertes, les passages souterrains entre les différents bâtiments sont très animés. Un tunnel a été creusé pour conduire vers le siège et remplace la passerelle en aluminium démolie. Les passages aménagés avec des installations lumineuses de James Turrell ou Keith Sonnier desservent les différents bâtiments des assurances répartis dans tout le quartier. Une barre de deux étages a été construite derrière les bureaux, elle abrite les services postaux, l’économat et le service des livraisons. Un ouvrage en L a été rajouté au sud et vient souligner le traitement d’angle. La profondeur du bâtiment est augmentée d’un quart par l’extension de la structure porteuse. La trame – exactement 1,87 m dans la largeur – n’a pas pu être modifiée, par contre la qualité de travail dans les bureaux individuels est nettement améliorée: des vues vers l’extérieur ou sur la cour intérieure, plantée de mousse, créent une atmosphère agréable; avec la partition translucide côté couloir et l’augmentation à 80% du taux de transparence des façades, l’éclairage naturel est renforcé. La double façade de verre constitue un élément du parti d’économie d’énergie. Les bandeaux en rehaut des allèges qui font partie de la composition horizontale des façades portent aussi la peau extérieure en panneaux de verre de sécurité feuilleté fixes et légèrement inclinés. La façade intérieure en verre et aluminium est triplement isolée et peut être ouverte individuellement grâce à un système motorisé. Tout comme pour la conception des tunnels, des artistes ont été impliqués dès le départ dans la rénovation: dans le hall d’entrée une niche de 90 cm s’ouvre toutes les heures et présente, sur des écrans le reste du temps cachés, des images de la nature. Les motifs décoratifs des murs des montées d’escalier font oublier l’étroitesse de l’espace. Olafur Eliasson a conçu un mur de mousse vertical pour l’entrée et intégré des bandes lumineuses verticales dans les chants des vitrages de façade. L’électricité nécessaire à cet effet est produite par des panneaux photovoltaïques installés sur le toit. Les matériaux utilisés, aluminium, acier inox, verre, érable et dolomite définissent chacun une partie du bâtiment. L’entrée et la salle polyvalente sont entièrement habillées de parquet d’érable et scintillent dans des tonalités rouges brunes. On retrouve la même essence dehors: la cour est plantée d’un bosquet d’érables américains. Leurs feuilles jaunissent dès la fin de l’été et transportent les employés dans l’«été indien». 136

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entrée hall d’entrée cour intérieure directoire salle du conseil

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2 Coupe verticale

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échelle 1:20

1 toiture du directoire: substrat et plantations 80 mm feutre protecteur protection contre les racines étanchéité lé de bitume, amélioré au plastique isolant thermique PUR 140 mm pare-vapeur bac acier 35 mm en pente avec tôle de compensation poutre alvéolée 390 mm plafond suspendu 95 mm 2 tôle aluminium 3 mm anodisée rouge noir avec revêtement antivibrations 3 vitrage isolant 6 + vide 12 + 6 + vide 12 + 6 mm 4 poteau tube acier, Ø 168,3/6,3 mm 5 verre trempé 15 mm

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6 gravier en alternance avec dalles de pierre, grès de Bärlach 60 mm substrat spécial 140 mm lit caoutchouc recyclé 15 mm protection contre les racines étanchéité lé de bitume, amélioré au plastique isolant thermique PUR 140 mm pare-vapeur béton en pente 90 mm 7 allège verre feuilleté 21 mm, main-courante acier inox 8 pierre dolomite «Anröchter» 600/175 mm avec chacune 2 ancres acier inox Ø 76/5 mm collées 9 verre feuilleté, 2≈ 12 mm 10 protection solaire textile 11 dissociation thermique

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4 renfort élément de façade 1 sols des bureaux: tube acier galvanisé parquet industriel, 120/80/4 mm avec chacun érable canadien massif 8 mm 2 ancres enduit anhydrite 58 mm plat acier 40 mm chauff./refroidissement dans 5 pierre dolomite «Anröchter» panneaux à tétons 30 mm 30 mm isolant acoustique 20 mm 6 élément de façade aluminium vide du plancheranodisé rouge noir panneau porteur 22 mm vitrage isolant 6 + vide 12 + 6 vide 167 mm avec + vide 12 + 6 mm isolant 50 mm 7 vitrage 6 + vide 14 + 6 mm dalle béton armé 230 mm 8 verre feuilleté 2≈ 12mm TVG, enduite (existant) élément d’angle 15 + 12 mm 2 boîtier arrivée d’air frais 9 bandeau lumineux d’espace 3 pierre dolomite «Anröchter» humide 600/175 mm avec chacune 10 soubassement dolomite 2 ancres en acier inox, «Anröchter» 40 mm collées Ø 76/5 mm

1 mur du couloir: plaquettes d’érable canadien sur contreplaqué bouleau 15 mm perforé Ø 4 mm feutre de protection structure porteuse 40/20 mm entre, laine de roche 20 mm cloison en plâtre cartonné des deux côtés 2≈ 12,5 mm, entre, laine de roche 50 mm 2 plafond du couloir: plaquettes d’érable canadien sur contreplaqué bouleau 15 mm perforé Ø 4 mm feutre de protection ossature en bois 60/60 mm entre, laine de roche 60 mm 3 tube d’éclairage 4 cloison tôle acier 5 sortie d’air

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sprinkler ouverture de révision lampe avec extrait d’air intégré cloison vitrée 6 + vide 88 + 8 mm sol du couloir: parquet industriel érable canadien 8 mm chape anhydrite 58 mm système de dalles de chauffage et refroidissement (côté façade) 30 mm sur couche séparatrice isolant acoustique 20 mm plot porteur de dallettes 22 mm vide 167 mm isolant laine de roche 50 mm dalle béton armé 230 mm (existant) 11 bloc isolant contrecollé sur deux faces à du plâtre cartonné

Coupe horizontale Coupe verticale façade Coupe verticale couloir Échelle 1:20

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Coupe sur le hall d’entrée

échelle 1:50

1 tuff recouvert de mousse étanchéité, isolant thermique, pare-vapeur dalle béton 230 mm (existant) lattis porteur avec isolant acoustique habillage parquet industriel avec microperforation 2 lanterneau 10 + vide 13 + 6 + vide 13 + 16 mm 3 cloisonnement étanche continu sur 3 côtés 4 plafond lumineux film plastique tendu 5 volet roulant coupe-feu 6 allège verre feuilleté de sécurité 20 mm 7 parquet industriel sur élément acoustique, bois dérivé 20 mm, laine minérale 30 mm, film PE structure porteuse 60/80 mm mur plâtre cartonné F 30 placard habillé de parquet industriel 8 rideau coupe-feu 72 mm

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Musée Alf Lechner à Ingolstadt Architectes: Fischer Architekten, Munich

Dès le parvis en gravier, qui précède l’ancien bâtiment industriel, une statue attend le visiteur. La halle des années 50, couverte en shed, est toute proche de la vieille ville et était dans un piteux état. Elle faisait partie d’un grand site industriel et a servi à la production de voitures et de motos, puis de garage, cantine, réserve de costumes et salle de répétition. Après avoir été reprise par une fondation culturelle, elle a été transformée par les architectes avec des moyens assez simples en un musée élégant. Elle abrite désormais dans ses espaces clairement définis les créations en acier du sculpteur Alf Lechner et constitue un écrin incomparable pour son ∞uvre. Les fonctions qui se sont succédées à l’intérieur expliquent les nombreux aménagements. Il a donc déjà fallu retrouver le gros ∞uvre originel. 1000 m2 de surface d’exposition ont été créés au rez-de-chaussée pour accueillir les sculptures monumentales et environ 800 m2 à l’étage pour les petites sculptures et les dessins, avec des services. Le visiteur est directement plongé dans la collection en entrant dans le musée au nord, par son entrée en acier. De ce côté le musée s’ouvre comme une vitrine, par un avant corps d’environ 2 mètres de profondeur qui remplace la façade fermée et permet de découvrir l’exposition. L’escalier d’apparat, prévu par l’architecte dans cet espace vitré embrassant les deux niveaux, n’a pas pu être réalisé par manque de moyens financiers. La distribution est donc invisible, dans une cage d’escalier intérieure. Le bâtiment existant est habillé sur trois faces d’une «robe neuve» en aluminium: un revêtement de façade mat, argenté et brillant au calepinage de joints rivetés des plus précis. Les arêtes des panneaux sandwich en aluminium sont particulièrement acérées aux angles du bâtiment. Le vide ventilé de 25 cm situé à l’arrière reprend aussi les gouttières existantes de la toiture en shed. Alors que les portes et portails nécessaires sont encore reconnaissables, au nu de la peau d’aluminium, grâce au dessin de leurs joints, toutes les ouvertures de ventilation ou les fenêtres des pièces secondaires sont dissimulées derrière une tôle d’aluminium perforée – rien ne vient troubler l’expression du matériau et la clarté du volume. Les tuyaux de chauffage intégrés en soubassement de la façade, dans les façades en verre et acier, dans le sol et dans la structure intérieure en béton armé assurent le chauffage des éléments. Une isolation extérieure des murs d’enveloppe a été évitée, en accord avec l’administration de la construction. Les couvertures et les vitrages des sheds ont été rénovés et équipés d’isolant thermique. Les dents de scie des sheds, dépassant au-dessus des longues façades latérales, soulignent la figure dominante du volume construit. 144

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sculptures monumentales livraisons réserves petites sculptures/dessins administration atelier

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Coupe verticale Mur extérieur Échelle 1:10 1 2 3 4 5

étanchéité du shed lé de plastique gouttière existante panneau sandwich aluminium profil aluminium extrudé profil intermédiaire aluminium, extrudé 6 profil } aluminium 7 fenêtre fermée (existant) 8 chauffage tube cuivre Ø 18/1 mm

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Détails Échelle 1:10

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1 lé de plastique étanchéité du shed 2 tôle de jonction 3 vitrage isolant: flotté 8 mm + vide 12 mm + 3≈ feutre diffuseur + feuilleté de sécurité 8 mm avec film PVB translucide 4 tôle aluminium 2 mm 5 vitrage isolant: flotté 8 mm + vide 12 mm + feuilleté de sécurité 8 mm 6 profil acier ∑ 80/8 mm 7 profil acier ÅPE 120 8 vitrage isolant: flotté 8 mm + vide 16 mm + flotté 8 mm 9 couvre-joint aluminium 10 chauffage, tube cuivre Ø 18/1 mm 11 profil acier ÅPE 160 12 profil acier ∑ 200/100/10 mm 13 isolant laine minérale 60 mm 14 profil aluminium extrudé 15 panneau sandwich aluminium 16 profil T aluminium

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Tate Modern à Londres Architectes: Herzog & de Meuron, Bâle

De l’extérieur, la gigantesque usine en briques a peu changé. À part les flots de visiteurs qui traversent chaque jour la Tamise pour atteindre l’imposant bâtiment, seule la boîte en verre posée sur le toit indique sa nouvelle fonction. Elle rayonne dans la nuit londonienne alors que pendant la journée, elle sert à l’éclairage des salles d’exposition situées dessous et informe les visiteurs, avec son lettrage visible de loin, du programme des expositions du musée. L’ancienne centrale électrique a été construite entre 1947 et 1963 sur les plans de Giles Gilbert Scott, connu aussi pour les cabines téléphoniques rouges londoniennes, comme l’une des plus grandes centrales d’Angleterre. Construite au c∞ur de Southwark, un quartier pauvre de Londres, industrie et logement étaient étroitement liés. La cheminée qui a pollué pendant des années l’air du centre-ville ne devait pas dépasser le dôme de St Paul situé sur l’autre rive du fleuve. À cause de la situation centrale de la cheminée de 93 mètres de haut – du point de vue fonctionnel ni sa forme, ni sa position ne sont explicables – celle-ci constitue un véritable élément de composition vertical. C’est ainsi que le colosse de brique, clairement structuré, parvient à instaurer un dialogue avec la coupole centrale de la cathédrale. Le bâtiment était organisé en trois bandes parallèles, du côté de la Tamise la chaudière centrale, au centre les grandes turbines et du côté sud le dispositif de traitement dans lequel se trouvent toujours aujourd’hui les transformateurs qui alimentaient Londres en courant. Treize ans après la fermeture de la centrale électrique en 1981 un concours a été lancé pour la transformation du bâtiment industriel en Tate Modern, un quatrième site muséographique après la Tate Britain, la Tate Liverpool et la Tate St Ives. Herzog & de Meuron ont gagné le concours et le nouveau musée a été inauguré en 2000 après trois ans de chantier. Bien que l’intérieur ait presque entièrement été évidé, les architectes ont conservé le caractère et les particularités spécifiques du bâtiment tout comme son organisation tripartite. Le parallélépipède de verre aux reflets verts contraste avec l’existant et ses ouvertures traitées en fentes verticales, et définit une position architecturale claire et conséquente. Une large rampe raide se creuse déjà en dehors du bâtiment et fait de la façade ouest celle de l’entrée principale. Elle ouvre dans l’ancienne halle des turbines qui traverse les 160 m de long du bâtiment, avec 30 m de large, et sert de halle d’entrée et de surface d’exposition pour des ∞uvres exceptionnelles. Une seule passerelle centrale vient interrompre cette pièce exceptionnelle. Elle est constituée d’un reste de l’ancienne dalle qui recouvrait à l’origine toute la longueur du bâtiment. La passerelle dessert les autres niveaux d’exposition regroupés dans 150

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Coupes • Plans Échelle 1:2000 1 entrée ouest avec rampe 2 halle d’entrée (ancienne halle des turbines) 3 librairie 4 pédagogie du musée 5 information et tickets 6 citernes (hors service) 7 passerelle 8 café 9 auditorium et salles de séminaire 10 réserves 11 transformateurs 12 galeries

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l’ancienne halle des chaudières en la reliant avec la partie sud qui devrait être aménagée ultérieurement. De ce côté, la façade est opaque, entre les éléments de la structure rivetés, alors que de l’autre côté les espaces d’exposition donnent sur l’intérieur de la halle par de grandes «baywindows». Celles-ci ressemblent à des volumes lumineux, interrompent les piles d’acier et présentent les visiteurs du musée flânant pendant la visite comme dans une vitrine. Deux anciennes grues de montage sont réutilisées pour transporter des ∞uvres lourdes dans les espaces d’exposition adjacents. Les 14 000 m2 de surface d’exposition sont organisés sur 3 niveaux de galerie et adaptés individuellement dans leurs dimensions et leurs proportions aux ∞uvres exposées. Les ∞uvres sont de la période entre 1900 et aujourd’hui et réparties en 4 secteurs à thème: paysages, natures mortes, nu et histoire; une présentation plutôt inhabituelle organisée ni chronologiquement ni par époques stylistiques. Les expositions temporaires complètent l’offre diversifiée du musée. La lumière naturelle éclaire les intérieurs par d’immenses fenêtres. Des bandeaux lumineux intégrés dans les plafonds en plâtre cartonné, qui ne se distinguent pas dans leur traitement ou dans leur intensité lumineuse des lanterneaux du troisième niveau, viennent compléter l’éclairage. Des chapes de ciment grises et brillantes sont remplacées dans les salles d’exposition par du parquet de chêne avec des grilles en fonte pour les apports d’air. Le couronnement de verre situé au-dessus des galeries, abrite, en plus de la technique, un restaurant avec vue sur la ligne de toits du paysage londonien. On peut en profiter à partir de là, après la visite du musée, pour porter son regard de l’autre côté, sur la city, au-delà du pont du Millénium sur la cathédrale St Paul.

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maçonnerie (existant) fenêtre acier (existant) tôle acier pliée 3 mm tôle acier pliée 2 mm caillebottis acier panneau de tôle d’acier isolé 45 mm dormant et ouvrant de fenêtre acier vitrage isolant G30, 24 mm plâtre cartonné G30 profil acier ‰ 150 maçonnerie suspendue 100 mm tôle aluminium pliée 2 mm profil acier fi 50/50/4 mm profil acier | 60/50/3 mm profil acier | 40/40/3 mm plafond suspendu tôle acier verre isolant 32 mm, 2≈ feuilleté de sécurité convecteur profil acier ¡ 100/50/3 mm soudé sur plat acier ¡ 250/10 mm 20 rigole préfabriquée avec grille acier

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Balcon halle des turbines Échelle 1:50 Détail échelle 1:10

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1 verre feuilleté de sécurité 22 mm, face extérieure sablée face intérieure revêtement opalin résine époxy 2 élément coulissant verre feuilleté de sécurité 13 mm face extérieure sablée 3 tube aluminium Ø 68 mm 4 plat acier ¡ 12 mm 5 tube lumineux 6 profil acier ‰ 310 mm 7 tube acier | 80/80/6 mm 8 tube acier | 50/50/6 mm avec plat acier ¡ 130/10 mm soudé 9 pièce acier fraisée 75/50/46 mm 10 tube acier | 200/100/5 mm 11 panneau aluminium 45 mm 12 caillebottis 13 tube chauffant 14 montant de garde-corps tube acier Ø 60 mm 15 main-courante tube acier Ø 60 mm 16 constitution du sol: chêne non traité 12 mm panneau contreplaqué 18 mm chape ciment 50 mm dalle filigrane 110 mm

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Centre culturel et d’affaires à Turin Architectes: Renzo Piano Building Workshop, Gênes

Le Lingotto est l’un des symboles de Turin. Immense centre Fiat, construit au début des années 20 dans la capitale du Piémont, il a été le symbole de la modernisation de l’Italie et tenu longtemps pour l’une des plus grandes usines de voitures d’Europe. Aujourd’hui le Lingotto, traduit mot à mot «bloc», abrite les fonctions les plus diverses. Des boutiques, des bureaux, des restaurants, les salles de cours d’une université, des cinémas et des halls d’exposition ou encore un hôtel, pour ne donner qu’un aperçu des offres. Il apparaît donc, petite ville dans la ville, autant comme un centre culturel, commercial, d’enseignement ou de conférences. Un grand auditorium de 26 ≈ 60 mètres est enterré latéralement à 16 m de profondeur pour des raisons de place. Il est utilisé en salle de conférences ou de concert, et propose 4 variantes comprenant entre 495 et 2090 places assises. Giovanni Agnelli a fondé en 1899 à Turin la «Fabbrica Italiana Automobili Torino». Le directoire décide en 1915 la construction de la nouvelle usine et en confie la conception et la réalisation à l’ingénieur Giacomo Mattè Trucco. Le bloc principal constitué de deux bâtiments parallèles de 500 mètres de long et 24 de large, reliés par 5 ouvrages transversaux qui regroupent les monte-charge approvisionnant en permanence la chaîne de production verticale, fut achevé en 1921. Le bâtiment en béton armé s’inspirait du modèle américain, en référence aux théories de Frederick Winslow Taylor sur la répartition productive du travail, basée sur la chaîne de production et l’organisation verticale. Le schéma fonctionnel définissait, en plus de la structure du bâtiment, la composition de ses façades dans lesquelles des fenêtres à hauteur de pièce garantissaient le meilleur éclairage. La fabrication des véhicules se faisait par étages, du bas vers le haut. Les ingénieurs pouvaient tester les prototypes – en tout 80 modèles différents – sur le parcours de compétition d’un kilomètre situé en toiture. Le circuit test, créé spécialement, est unique et constitue aujourd’hui encore l’image de marque du Lingotto. L’usine a été inaugurée officiellement en 1926 après la réalisation des côtés étroits au nord et au sud abritant les rampes de montée et descente pour les nouvelles voitures. Fiat a produit ses véhicules pendant plus de 50 ans dans ce bâtiment monumental. Pendant cette période furent construits d’autres centres de production, encore plus grands pour la société Fiat qui décentralisa une grande partie de la production sur ces autres sites. Le Lingotto cessa la production deux années après le marasme conjoncturel de 1980. Renzo Piano remporte le concours international pour la transformation du puissant monument industriel et met au point la 158

Plan de situation

échelle 1:10 000

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Coupe • Plan de toitures

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échelle 1:4000

reconversion et la restructuration du complexe. Celles-ci s’effectuent en trois phases indépendantes les unes des autres entre 1991 et 2002, chacune des phases étant fonctionnelle après son achèvement. L’objectif fondateur de la réhabilitation consistait à rendre à nouveau visible la structure originelle des années vingt. Tous les éléments construits ou rajoutés plus tard furent démolis. Si les dimensions des poteaux ne sont pas suffisantes pour la nouvelle fonction, ceux-ci sont remplacés par des nouveaux ou renforcés par un enrobage en béton. Alors que les façades demeurent inchangées, de nouveaux équipements en toiture définissent le nouveau caractère de l’ensemble. La demi-sphère en verre de la salle de conférences vient compléter un héliport, puis en 2002, en face, le «Scrigno» – un petit musée qui trône au-dessus de la ville comme un «coffre au trésor». Son contenu est un cadeau de Giovanni Agnelli, le petit-fils du fondateur de Fiat. Il a fait une donation à la ville de 25 œuvres d’art de sa collection privée – en créant avec la pinacothèque l’un des monuments des plus significatifs flottant au-dessus des toits de Turin. De l’extérieur, la forme particulière du musée et son enveloppe aveugle font penser à un équipement technique. La construction d’acier évoque aussi une carrosserie en instaurant ainsi un lien avec l’ancienne production automobile. Le toit avec son débord très important rappelle la toiture mise au point par l’architecte, près de Bâle, pour la fondation Beyeler. Sa sous-face est constituée de panneaux de verre de 2,12 x 4,50 mètres. La partie supérieure, décrite par Piano lui-même comme «le tapis volant» est constituée d’environ 1800 lamelles de verre inclinées, mises en place dans une structure d’acier couvrant sur une surface de plus de 50 x 20 mètres. La construction doit faire écran à la lumière du soleil en assurant un éclairage optimal. Les œuvres d’art, entre autres des peintures de Matisse, Picasso ou Renoir sont accrochées sur des cimaises disposées librement dans l’espace. Les côtés longs restent vides. La pinacothèque constitue le prolongement des espaces d’exposition de l’intérieur, dans la partie sud du bâtiment. Un escalier d’acier distribue à l’intérieur les 6 niveaux d’exposition du musée ainsi que deux ascenseurs panoramiques, visibles à l’extérieur sur les côtés de la pinacothèque.

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Coupe sur l’auditorium Échelle 1:750 Élévation mur de côté avec les éléments acoustiques Échelle 1:100 Détail d’un panneau acoustique Échelle 1:10

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1 panneau acoustique MDF plaqué de bois sur ses deux faces 2 console fonte peinte 3 contrefiche réglable acier peint 4 habillage bois plaqué 5 montant du garde-corps acier peint 6 revêtement de sol en moquette

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support aggloméré dalle béton armé platine d’ancrage acier peint élément d’ancrage ajustable rail pour les éléments acoustiques acier peint 12 plafond suspendu plâtre cartonné

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Pinacothèque Plan • Coupe Échelle 1:400 Axonométrie Structure porteuse primaire

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Coupe de détail sur la pinacothèque Échelle 1:50

1 profil acier 100/200 mm peint, constitué de plats acier 18 mm 2 élément de contreventement fonte d’acier, sablée, peinte 3 pièce de maintien d’une lamelle pièce en fonte d’acier inoxydable polie 4 lamelle verre composite blanc 2≈ 6 mm, laminé avec un film PVB blanc laiteux, maintenue par un profil en acier inoxydable, partiellement cintré 5 chéneau cuivre 6 verre isolant feuilleté de sécurité 2≈ 12 mm verre trempé blanc + vide 18 mm

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+ feuilleté 6 + 8 mm trempé blanc, collé au silicone lamelle aluminium orientable tube d’éclairage gaine d’air usé châssis aluminium 9000/1970 mm, tendu sur les 2 faces de textile mur extérieur tôle acier peinte 12 mm nervure de renfort plastique renforcé de fibre de verre 4 mm plâtre cartonné 2≈ 13 mm isolant laine de roche 150 mm plâtre cartonné 2≈ 13 mm

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gaine d’air usé 100 mm isolant laine de roche 50 mm plâtre cartonné 2≈ 13 mm plastique renforcé de fibre de verre 4 mm plâtre cartonné 2≈ 13 mm parquet chêne 25 mm panneau de fibres tendre 20 mm panneau fibre-ciment 50 mm grille de sol chêne gaine d’air frais béton 150 mm sur bac acier isolant acoustique 120 mm dispositif pour tendre les tirants

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Architectes

Rénovation urbaine à Salemi

Centre culturel à Tolède

Maître d’ouvrage: Évêché de Mazara del Vallo, Italie Architectes: Álvaro Siza Vieira, Porto Roberto Collovà, Palerme Collaborateurs: Oreste Marrone, Viviana Trapani, Ettore Tocco, Giambruno Ruggieri, Francesca Tramonte, Ketti Muscarella, Marco Ciaccio, Guiseppe Malventano, Alba Lo Sardo, Renato Viviano Architectes, Allessandro D’Amico, Pierangelo Traballi, Angela Argento, Melchiorre Armata Ingénieur structure (cathédrale): Sergio De Cola, Palerme Année de construction: 1999

Maître d’ouvrage: Ville de Tolède Architecte: Ignacio Mendaro Corsini, Madrid Collaborateurs: José Ignacio Montes Herraiz, Vicente Gonzalez Laguillo, Mariano Martín Suivi du chantier: Jesús Higueras Diez, Juan Valverde, David Rodriguez Ingénieur structure: Julio Garcia Maroto Année de construction: 1999 Ignacio Mendaro Corsini Né en 1946 à Marquina; 1976 –96 professeur à l’Université de Madrid. [email protected]

Álvaro Siza Vieira Né en 1933 à Matoshinhos, Portugal; agence à Porto; 1966 – 69 enseigne à l’Université de Porto; depuis 1976 professeur à l’Université de Porto. www.alvarosiza.com

Bibliothèque du couvent à Fitero

Musée à Colmenar Viejo

Maître d’ouvrage: Commune de Fitero Architectes: Miguel A. Alomso del Val, Rufino J. Hernandez Minguillón, Pampelune Collaborateurs: Eduardo Arilla Álvarez, María José Prieto Rodríguez, Victor Hernández Barricarte, Patricia Sánchez Delgado, Joaquín Aliaga Montes Ingénieur structure: Susana Iturralde Mendive (AH&), Holtza Année de construction: 2001

Maître d’ouvrage: Commune de Colmenar Viejo Architectes: María José Aranguren Lopez, José González Gallegos, Madrid Collaborateurs: Juan González Arce, Ignacio Gonzalo Rosado, Luis Burriel Bielza, Pablo Fernández Lewicki, José Antonio Tallón Iglesias Ingénieur structure: Ceider S. A. Année de construction: 1998

Miguel A. Alomso del Val Études d’architecture à l’Université de Navarre et à la Columbia University de New York; enseigne à l’Université de Navarre et à l’université de Madrid; agence avec Rufino J. Hernandez Minguillón depuis 1989. Rufino J. Hernandez Minguillón Études d’architecture à l’Université de Navarre; enseigne à l’Université basque; agence avec Miguel A. Alomso del Val depuis 1989. www.ahasociados.com

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María José Aranguren López Née en 1958 à Madrid; enseigne depuis 1984. José González Gallegos Né en 1958 à Guadalajara, Espagne; enseigne depuis 1984. www. arangurengallegos.com

Entrée de boutique à New York

Maison jaune à Flims

Centre paroissial à Schwindkirchen

Maison d’habitation à Chevannay

Maître d’ouvrage: Comme des Garçons Architectes: Future Systems, Londres Jan Kaplicky, Amanda Levete Ingénieur structure: Ove Arup & Partners, Londres Année de construction: 1998

Maître d’ouvrage: Municipalité de Flims Architecte: Valerio Olgiati, Zurich Collaborateurs: Iris Dätwyler, Pascal Flammer, Karen Wassung, Raphael Zuber Suivi du chantier: Archobau, Chur Peter Diggelmann, Walter Carigiet Ingénieur structure: Conzett, Bronzini, Gartmann, Chur Année de construction: 1999

Maître d’ouvrage: Fondation de la paroisse catholique Mariä Himmelfahrt, Schwindkirchen Maîtrise d’ouvrage associée: Services d’architecture diocésains, Munich/Freising Architectes: arc Architekten, Munich / Bad Birnbach; Horst Biesterfeld, Manfred Brennecke, Christof Illig, Thomas Richter Collaboratrices: Ursula Reiter, Anke Pfeffer Ingénieur structure: Seeberger, Friedl und Partner, Pfarrkirchen/Munich Année de construction: 2001

Maître d’ouvrage: Privé Architectes: Fabienne Couvert & Guillaume Terver; Xavier Beddock (phase 1) Collaborateurs (phase 2): Cristina Ayesa Ruiz, Julia Turpin, Marie Bouté Année de construction: 1997 (phase 1), 2002 (phase 2)

Jan Kaplicky Né en 1937 à Prague; 1969 –79 collaborateur entre autres de Richard Rogers, Renzo Piano et Foster Associates; fonde en 1979 son agence Future Systems à Londres. Amanda Levete Née en 1955 à Bridgend, Royaume -Uni; 1982– 89 collaboratrice entre autres de Richard Rogers; depuis 1989, associée à Future Systems.

Valerio Olgiati Né en 1958 à Chur; fonde son agence en 1988; 1993 – 96 associé de Frank Escher à Los Angeles; professeur invité à l’ETH Zurich et à l’AA London; depuis 2002 professeur à l’Accademia di architettura de Mendrisio.

www.future-systems.com

www.olgiati.net

Horst Biesterfeld Né en 1940 à Cologne; partenaire d’arc depuis 1973. Manfred Brennecke Né en 1943 à Vienne; partenaire d’arc depuis 1973. Christof Illig Né en 1961 à Gießen; partenaire d’arc depuis 1994.

Fabienne Couvert 1990 diplôme à l’École d’Architecture de Grenoble; 1994– 95 séjour à Rome; agence avec Guillaume Terver depuis 1996. Guillaume Terver 1993 diplômé de l’École Supérieure d’Arts Graphiques et d’Architecture Intérieure de Paris; agence avec Fabienne Couvert depuis 1996; depuis 2003 enseigne à l’École Supérieure d’Arts Graphiques et d’Architecture Intérieure de Paris. www.couverterver-architectes.com

Thomas Richter Né en 1941 à Munich; partenaire d’arc depuis 1973. www.arcArchitekten.de

Centre de visiteurs à Criewen

Maison d’habitation et atelier à Sent

Aménagement de combles à Berlin

Extension d’une maison à Munich

Maître d’ouvrage: Land du Brandebourg Architectes: Anderhalten Architekten, Berlin Claus Anderhalten Collaborateurs: Christiane Giesenhagen, Sandra Lorenz, Michael Schröder, Henning von Wedemeyer Suivi du chantier: Hubertus Schwabe Maîtrise d’œuvre associée: Landesbauamt Strausberg Physique de la construction: Ingenieurbüro Rahn, Berlin Ingénieur structure: AIP Ingenieurgesellschaft, Schöneiche Année de construction: 2000

Maître d’ouvrage: Privé Architectes: Rolf Furrer, Bâle Christof Rösch, Sent Collaborateurs: Simon Hartmann, Andreas Hunkeler Ingénieur structure: Andreas Zachmann, Bâle Année de construction: 2000

Maître d’ouvrage: Schmitt Stumpf Frühauf und Partner, Munich Architectes: Rudolf + Sohn Architekten, Munich Manfred Rudolf, Christine Sohn Ingénieur structure: Schmitt Stumpf Frühauf und Partner, Munich Année de construction: 1997

Maître d’ouvrage: Privé Architectes: Lydia Haack + John Höpfner Architekten, Munich Ingénieur structure: Timotheus Brengelmann, Munich Année de construction: 1999

Rolf Furrer Né en 1955 à Bâle, Suisse; fonde sa propre agence à Bâle en 1982; collaborations depuis 2000 avec Christof Rösch.

Manfred Rudolf Né en 1958; 1986 – 94 collaborateur dans diverses agences d’architecture; 1994 – 95 assistant à la TU Munich; agence avec Christine Sohn depuis 1994.

Claus Anderhalten Né en 1962 à Cologne; collaborateur dans l’agence de Peter Kulka; fonde en 1993 l’agence Anderhalten Architekten à Berlin.

Christof Rösch Né en 1958 à Baden, Suisse; sculpteur et plasticien; enseigne à la Höhere Schule für Gestaltung de Bâle; collaborations depuis 2000 avec Rolf Furrer.

Lydia Haack Née en 1965 à Hof; agence avec John Höpfner depuis 1996. John Höpfner Né en 1963 à Munich; agence avec Lydia Haack depuis 1996. www.haackhoepfner.com

Christine Sohn Née en 1964; 1990–94 collaboratrice dans diverses agences d’architecture; agence avec Manfred Rudolf depuis 1994; depuis 2002 collaboratrice scientifique à la TU Munich.

[email protected] www.anderhalten.de

[email protected]

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Extension d’une maison à Montrouge

Extension d’une maison à Remscheid

Restaurant à Porto

Logements préfabriqués à Dresde

Maître d’ouvrage: Privé Architectes: Fabienne Couvert & Guillaume Terver, Paris Projet avec: IN SITU montréal, Montréal Collaborateurs: Marianne Bär, Aude Moynot, Martin Otto Ingénieur structure: Fabienne Couvert & Guillaume Terver Architectes Année de construction: 1999

Maître d’ouvrage: Privé Architectes: Gerhard Kalhöfer, Stefan Korschildgen, Cologne Collaborateur: Andreas Hack Ingénieur structure: Thomas Hoffmann, Cologne Année de construction: 1997

Maître d’ouvrage: Alves, Costa, Reis, L.D.A. Architecte: Guilherme Páris Couto, Porto Ingénieur structure: António José Costa Leite, Porto Année de construction: 1997

Maître d’ouvrage: Wohnbau NordWest GmbH, Dresde Architectes: Architekturbüro Knerer & Lang, Dresde Thomas Knerer, Eva Maria Lang Collaborateurs: Sandra Kavelly, Frank Käpplinger, Christiane Butt Ingénieur structure: Ingenieurbüro Jenewein, Dresde Ingenieurbüro Dietrich, Dresde Année de construction: 1996 –2001

Fabienne Couvert Travaille depuis 1996 avec Guillaume Terver; fonde sa propre agence en 2000. Guillaume Terver Travaille depuis 1996 avec Fabienne Couvert; fonde sa propre agence en 2000.

Gerhard Kalhöfer Né en 1962; enseigne dans différentes écoles supérieures; depuis 1989 professeur à la FH Mainz.

Guilherme Páris Couto Né en 1964; 1993–99 collaborateur de l’agence Álvaro Siza Vieira; depuis 1997 associé de Magalhães Carneiro Gabinete. [email protected]

Thomas Knerer Né en 1963 à Garmisch-Partenkirchen; fonde son agence en 1993 avec Eva Maria Lang; depuis 1999 professeur de construction à la Westsächsische Hochschule de Zwickau.

Stefan Korschildgen Né en 1962; enseigne dans différentes écoles supérieures; depuis 2001 professeur à la FH Dusseldorf. www.kalhoefer-korschildgen.de

Eva Maria Lang Née en 1964 à Munich; fonde son agence en 1993 avec Thomas Knerer; enseigne dans diverses écoles depuis 1994, entre autre professeur invitée à la TU Dresde.

www.couverterver-architectes.com

www.knererlang.de

Maison sur le lac de Starnberg

Parasite à Rotterdam

Salon de thé à Montemor-oVelho

Ensemble d’habitation à Chur

Maître d’ouvrage: Privé Architectes: Fink + Jocher, Munich Dietrich Fink, Thomas Jocher Management du projet: Bettina Görgner Suivi du chantier: Fink + Jocher avec Christof Wallner, Munich Ingénieur structure: Joachim Eiermann, Munich Année de construction: 2000

Maître d’ouvrage: Fondation Parasite Foundation en collaboration avec la fondation Rotterdam 2001 Architectes: Korteknie Stuhlmacher Architekten, Rotterdam Rien Korteknie, Mechthild Stuhlmacher Collaboratrices: Iris Pennock, Marijn Mees Ingénieur structure: Ingenieurbüro ARIN, Breda Ingenieurbüro Maderholz, Donaueschingen Merk Holzbau, Aichach Année de construction: 2001

Maîtres d’ouvrage: Instituto Português do Património Arquitectónico, Câmara Municipal de Montemor-o-Velho Architecte: João Mendes Ribeiro Collaborateurs: Carlos Antunes, Cidália Silva, Desirée Pedro, José António Bandeirinha, Manuela Nogueira, Pedro Grandão Ingénieur structure: Raimundo Mendes da Silva Année de construction: 2000

Maître d’ouvrage: Helvetia-Patria Versicherungsgesellschaft, St-Gall Architectes: Dieter Jüngling und Andreas Hagmann, Chur Ingénieur structure: Georg Liesch AG, Chur Année de construction: 2000

Dietmar Fink Né en 1958 à Burgau; 1987– 88 agence avec Karlheinz Brombeiß et Nikolaus Harder; depuis 1991 agence avec Thomas Jocher; depuis 1999 professeur à la TU Berlin. Thomas Jocher Né en 1952 à Benediktbeuern; depuis 1991 agence avec Dietrich Fink; depuis 1997 professeur à l’Université de Stuttgart. www.fink-jocher.de

Rien Korteknie Né en 1961 à Kortgene; depuis 1997 collaborateur indépendant de Mechthild Stuhlmacher; depuis 1997 professeur invité à la TU de Delft; fonde en 2001 sa propre agence Korteknie Stuhlmacher Architekten. Mechthild Stuhlmacher Née en 1963 à Tbingen; architecte libérale depuis 1997, journaliste et commissaire d’exposition; enseigne à la TU Delft depuis 1997; fonde l’agence Korteknie Stuhlmacher Architekten en 2001. www.ksar.nl www.parasites.nl

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João Mendes Ribeiro Études à l’Université de Porto; 1989 –1991 enseigne à l’Université de Porto, depuis 1991 à l’Université de Coimbra; nombreux prix et publications internationaux. [email protected]

Dieter Jüngling Né en 1957 à Bâle; collaborateur des agences Herzog & de Meuron et Peter Zumthor; depuis 1990 agence d’architecture avec Andreas Hagmann. Andreas Hagmann Né en 1959 à Lucerne; collaborateur de Peter Zumthor; depuis 1990 agence d’architecture avec Dieter Jüngling; depuis 1999 enseigne à la Hochschule für Wirtschaft und Technik de Chur. [email protected]

Centre commercial à Sassuolo

Musée Alf Lechner à Ingolstadt

Centre culturel et d’affaires à Turin

Maître d’ouvrage: Commune de Sassuolo Architectes: Guido Canali avec Mimma Caldarola, Parme Ingénieur structure: Mario Milazzo, Carpi Année de construction: 1996

Maître d’ouvrage: Ville d’Ingolstadt, Fondation musée Alf Lechner Architectes: Fischer Architekten, Munich Florian Fischer Collaborateurs: Ralf Emmerling, Sieglinde Neyer Ingénieur structure: Muck Ingenieure, Ingolstadt Année de construction: 2000

Maîtres d’ouvrage: Lingotto S.p.A. et Palazzo Grassi Architectes: Renzo Piano Building Workshop, Gênes Renzo Piano Chef de projet: M. van der Staay Collaborateurs: A. Belvedere, K. van Casteren, D. Dorell, F. Florena, B. Plattner, A. Alborghetti, M. Parravicini, A. H. Temenides, C. Colson, Y. Kyrkos, O. Aubert Ingénieur structure: Fiat engineering (structure primaire), RFR (charpente) Année de construction: 2002

Guido Canali Né en 1935 à Parme; architecte depuis 1962; professeur aux universités de Parme, Venise et Ferrare. Mimma Caldarola Née en 1962 à Bari; agence avec Guido Canali depuis 1989.

Florian Fischer Né en 1965 à Munich; création de l’agence en 1997 avec Erhard Fischer; professeur invité depuis 2003 à l’Université de Hanovre; depuis 2003 Florian Fischer Architekten.

[email protected] www.fischer-architekten.com

Renzo Piano Né en 1937 à Gênes; entre 1971–77 agence avec Richard Rogers, 1977– 93 agence avec Peter Rice; depuis 1993 Renzo Piano Building Workshop avec des bureaux à Gênes et Paris. www.rpbw.com

Groupe d’assurances à Munich

Tate Modern à Londres

Maître d’ouvrage: Münchener Rückversicherungsgesellschaft Architectes: Baumschlager & Eberle, Vaduz Carlo Baumschlager, Dietmar Eberle Chef de projet: Eckehart Loidolt, Christian Tabernigg Collaborateurs: M. Sofia, E. Hasler, A. Monauni, M. Fisler, B. Demmel, D. Weber Suivi du chantier: BIP Beratende Ingenieure, Munich Ingénieur structure: FSIT Friedrich Straß, Munich Conception des façades: Wörner + Partner, Darmstadt Paysagiste: KVP Vogt Landschaftsarchitekten, Zurich Année de construction: 2002

Maître d’ouvrage: Tate Gallery Architectes: Herzog & de Meuron, Bâle Jacques Herzog, Pierre de Meuron, Harry Gugger, Christine Binswanger Chef de projet: Michael Casey Suivi du chantier: Sheppard Robson + Partners, Londres Ingénieur structure: Ove Arup und Partner, Londres Architectes d’intérieur: Herzog & de Meuron avec Office for design, Londres Paysagiste: Herzog & de Meuron avec Kienast Vogt + Partner, Zurich Année de construction: 1999

Carlo Baumschlager Né en 1956; agence en partenariat avec Dietmar Eberle depuis 1985; enseigne depuis 1985. Dietmar Eberle Né en 1952; agence en partenariat avec Carlo Baumschlager depuis 1985; enseigne depuis 1983; professeur depuis 1999 à l’ETH Zurich.

Jacques Herzog Né en 1950 à Bâle, Suisse; agence avec Pierre de Meuron depuis 1978; depuis 1999 professeur à l’ETH-Studios, Bâle. Pierre de Meuron Né en 1950 à Bâle, Suisse; agence avec Jacques Herzog depuis 1978; depuis 1999 professeur à l’ETHStudios, Bâle. [email protected]

[email protected]

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Auteurs

Christian Schittich (directeur de la publication) Né en 1956 Études d’architecture à l’Université Technique de Munich; suivies de 7 années de travail en agence, auteur de nombreuses publications; entre en 1991 au sein de la rédaction de DETAIL, en est l’un des rédacteurs permanents depuis 1992, et depuis 1998 rédacteur en chef; auteur et éditeur de nombreux ouvrages ou articles spécialisés en architecture.

Berthold Burkhardt Né en 1941 Formations d’architecte et d’ingénieur à Stuttgart et Berlin; collaborateur de Frei Otto à partir de 1966; professeur à l’institut d’ingéniérie et de structures de l’Université Technique de Braunschweig depuis 1984; domaines de recherche et enseignement: ingéniérie et structures, construction légère, histoire de la construction, conservation et protection des monuments; agence d’architecture et cabinet d’ingéniérie avec Martin Schumacher à Braunschweig; publications sur les réhabilitations de bâtiments modernes, histoire de l’architecture légère.

Johann Jessen Né en 1949 Études d’architecture et d’urbanisme à l’École Supérieure Technique de Darmstadt; professeur; chaire de connaissances fondamentales en urbanisme et aménagement du territoire à l’institut d’urbanisme de l’Université de Stuttgart; spécialités: recherches sur la ville et l’aménagement du territoire, conception et conseil; nombreuses publications sur l’évolution urbaine, l’urbanisme et l’aménagement du territoire.

Günter Moewes Né en 1935 Professeur (emérite), chaire de projet et construction de la section architecture à l’École Supérieure de Dortmund; spécialités: architecture écologique, influences réciproques économiearchitecture; nombreuses publications.

Jochem Schneider Né en 1964 Architecte et urbaniste; 1994–1999 collaborateur scientifique à l’institut «de fondements de l’architecture moderne et projet» de l’Université de Stuttgart; recherches: espace public, reconversion et évolution urbaines; depuis 1999 «raumbureau» à Stuttgart, projets d’urbanisme, de recherches et communication. 174

Sources iconographiques

Les auteurs et l’éditeur remercient tous ceux qui ont contribué à l’élaboration de cet ouvrage par le prêt de documents graphiques, les permissions de reproduction ou par tout autre renseignement. Tous les dessins ont été spécialement réalisés pour cette publication. Les photos dont les auteurs ne sont pas spécifiquement mentionnés proviennent des archives des architectes ou de celles de la revue Detail. Malgré des recherches intensives, certaines photographies ou illustrations n’ont pas pu être attribuées à leurs auteurs respectifs dont les droits demeurent cependant protégés. Nous les prions de prendre contact avec nous.

Photographes, archives et agences: • Archives Autounion, Ingolstadt: p. 144 • Archives Lingotto, Turin: p. 158 –160 • Bauhaus-Archiv Berlin; Theiss, Dessau: p. 31 • Bonfig, Peter, Munich: p. 79 – 81 • Borges de Araujo, Nuno, Braga: p. 112 –115 • Bousema, Anne, Rotterdam: p. 108 –111 • Bruchhaus/Lachenmann, Munich: p. 135, 138 • Cano, Enrico, Côme: p. 162 –163, 166 –167, 169 • Casals, Lluís, Barcelone: p. 48–55 • Castagna, Francesco, Trévise: p. 131 • Christillin, Cristiano, Turin: p. 164–165 • Collovà, Roberto, Palerme: p. 38 – 41 • Cutillas, José Manuel, Barañain: p. 42 – 47 • Davies, Richard, Londres: p. 61, 63 • Delhaste, Théo, Courbevoie: p. 86 – 89 • Deutsche Foamglas GmbH; Vogt; Dirk, Haan: p. 32 • Engels, Hans, Munich: p. 28 • Feiner, Ralph, Malans: p. 126 • Fessy, George, Paris: p. 14 • Heinrich, Michael, Munich: p. 99 –103, 145 –149 • Hinrichs, Johann, Munich: p. 90 – 93

• Hofmann, Patrick, Bülach: p. 27 • Hueber, Eduard, New York: p. 137, 141, 142 –143 • Huthmacher, Werner/artur, Cologne: p. 65, 67– 69 • Kaltenbach, Frank, Munich: p. 10, 25, 139 –140 • Kerez, Christian; Olgiati, Valerio, Zurich: p. 70 – 73 • Landecy, Jean-Michel, Genève: p. 154 • Lange, Jörg, Wuppertal: p. 104 –107 • Lewis, Xavier, Paris: p. 97 • Malagamba, Duccio, Barcelone: p. 8 • Martinez, Ignacio, Lustenau: p. 24 bas • Muciaccia, Alberto, Rome: p. 133 • Müller, Stefan, Berlin: p. 82 – 84 • Naas & Bisig, Bâle: p. 74 –77 • Pradel, David, Paris: p. 20 • Prokschi, Werner, Munich: p. 26 • Reisch, Michael, Dusseldorf: p. 19 bas gauche • Reuss, Wolfgang, Berlin: p. 30 • Richters, Christian, Munster: p.155 droite haut • Roth, Lukas, Cologne: p. 22 • Ruemenapf, Jan, Karlsruhe: p. 19 haut gauche • Schenk & Campell, Lüen: p. 125 • Schittich, Christian, Munich: p. 36, 54, 153, 157 bas droite, 161 • Secly, Vaclav, Milan: p. 129 • Shinkenshiku-sha, Tokyo: p. 152 milieu gauche, 155 bas droite, 156 • Spiluttini, Margherita, Vienne: p. 152 bas gauche • Stadtbild; Petras, Christoph, Angermunde: p. 18 • Ville de Dessau, Untere Denkmalschutzbehörde; Peter Kühn, Dessau: p. 35 • Städtische Galerie im Lenbachhaus, Munich: p. 17 • Steiner, Petra, Berlin: p. 120 –123 • Suzuki, Hisao, Barcelone: p. 57–59 • Tate Photography; Leith, Markus, Londres 2002: p. 150 –151 • Trapp, Tobias, Oldenbourg: p. 16 • van Viegen, Maarten, Maastricht: p. 13 • Wicky, Gaston, Zurich: p. 21 • Wirtgen, Steffen, Radebeul: p. 24 haut

Livres et revues: • Bauwelt 31/32, 1997, p. 1761: p. 12, 2.3 • Byggekunst 2, 2002, p. 35: p. 12, 2.2

Clichés en noir et blanc, introduction des articles et des rubriques: • p. 8; hôtel dans l’ancien couvent Santa Maria do Bouro, Braga, Portugal; Eduardo Souto de Moura avec Humberto Vieira, Porto • p. 10; bureaux de la Münchener Rück, Munich; Baumschlager + Eberle, Vaduz • p. 22; immeuble d’habitation et d’activité à Cologne; Brandlhuber & Kniess, Cologne • p. 28; Bauhaus à Dessau; Walter Gropius • p. 36; centre commercial et culturel dans l’ancienne usine Fiat Lingotto, Turin; Renzo Piano Building Workshop, Gênes

Photographie de la jaquette: Cour intérieure du British Museum à Londres Architectes: Foster and Partners, Londres Photo: Christian Schittich

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