Catalogue des portraits romains, tome 1. Portraits de la République et d'époque julio-claudienne 9782711820320, 2711820327, 9782711832910, 2711832910

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Catalogue des portraits romains, tome 1. Portraits de la République et d'époque julio-claudienne
 9782711820320, 2711820327, 9782711832910, 2711832910

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Musée du Louvre

Catalogue des portraits romains Tome I

Musée du Louvre Catalogue des portraits romains Tome I

Musée du Louvre

Catalogue des portraits romains Tome I Portraits de la République et d'époque Julio-Claudienne

par Kate de Kersauson Conservateur au département des antiquités grecques et romaines

0 Ministère de la Culture et de la Communication Editions de la Réunion des musées nationaux Paris 1986

En couverture : Portrait de Caligula (n° 84)

ISBN : 2-7118-2.032-7 ® Editions de la Réunion des musées nationaux Paris 1986 10, rue de l'Abbaye, 75006 Paris

Histoire de la collection

Le D épartem ent des A ntiquités grecques et rom aines au Louvre conserve plus de trois cents portraits romains, de marbre le plus souvent, de pierre, parfois de bronze, sculptés en ronde bosse ou en relief. Certains sont entrés dans les collections françaises avant l'ouverture du M useum ; la plupart d'entre eux cependant sont parvenus au M usée du Louvre au XIXe s. L'intérêt pour le portrait n 'a pas dim inué, puisque parm i les plus récentes acquisitions figure un portrait de bronze représentant l'Em pereur Hadrien, qui prouve l'activité du com merce d'A rt et l'intérêt q u 'à cette discipline portent les grands musées. Des collections de l'Ancien Régime proviennent dans ce prem ier volum e un portrait qui appartint à M adam e Adélaïde (n° 17). A paraître dans le second volum e, le portrait d'Hérode Atticus qui figura dans la collection Choiseul puis dans la collection Pourtalès avant d 'en trer au Louvre en 1865. Dans la dernière partie on trouvera l'intéressant portrait de Théodose II, Ma 1036 qui figurait dans les collections royales au XVIIe s. et était alors selon Sauvai l'u n des m arbres les plus adm irés. Certaines pièces, m ajeures proviennent de Versailles : la Messaline (n° 94) qui ornait l'u n des bosquets du Parc, entrée au Louvre à la Révolution, la grande statue de Marcellus (n° 18) achetée par Louis XIV à Rome en 1685, plus connue sous les noms d'Octave ou Germanicus. Un ensem ble de portraits romains fort intéressants provient de la collection Borghèse, achetée en 1808 par Napoléon à son beau-frère Camille Borghèse : les fouilles menées en 1796 et 1797 à Gabies m irent au jo u r les portraits d'Agrippa (n° 22), de Nero Drusus (n° 65), d'Agrippa Postumus (n° 68), de Claude (n° 95). L'intérêt de cette provenance, l'abondance du matériel — une quarantaine d'objets au M usée du Louvre — font regretter que l'on n'ait pas alors procédé à une fouille plus scientifique : il reste ainsi un doute sur la provenance exacte des portraits dits de Corbulon Ma 923 et Ma 925, aux nOT7 et 8 de notre catalogue dont l'u n fut trouvé au Forum, l'autre dans l'édicule consacré aux ancêtres de Domitia. Q uelques statues de grand intérêt font aussi partie de cette collection, l'Auguste signé O phelion Aristonidou (n° 33), u ne grande statue de Livie (n °4 4 ), le Néron enfant (n° 108). En 1815 Louis XVIII rachetait une partie de la collection Albani ; dans ce prem ier ouvrage, on ne trouvera, avec cette origine, que le portrait n° 47 — p eut-être l'u n des Piso — et un portrait de Tibère encore jeu n e d 'u n type peu fréquent qui s'apparente à un groupe de provenance orientale (n° 71 ). La m êm e année — 1815 — des négociations m enées avec Canova laissent que soient m aintenues au Louvre des pièces dont le traité de Tolentino avait permis le transfert de Rome à Paris : c'est le cas de l'Auguste de Velletri (n° 37) qui provient du Vatican, d'u n e autre statue moins illustre représen­ tant le m êm e em pereur plus jeune (n° 35) et du Tibère de Capri (n° 74). En 1863 Napoléon faisait acheter à Nieuverkerke alors Surintendant des Beaux Arts la collection constituée à Rome par le baron Campana : plus de 400 m onum ents de pierre ou de m arbre entrent alors au Louvre ; parmi eux quatre-vingt-onze portraits dont vingt-six sont présentés ici. M alheureuse-

Hïsibïre de la collection

m ent, pour beaucoup d'entre eux, la provenance est ignorée, et lorsqu'elle est donnée, la fantaisie du collectionneur em pêche d'y ajouter bonne foi : en effet il existe des portraits pour lesquels sont données des provenances précises et qui à l'exam en s'avèrent être des oeuvres datables au XIX' s. Parmi les missions exécutées au XIX's., il faut signaler en 1848 la mission Delamare qui nous a valu le beau portrait d'Agrippa en provenance de Philippeville (n° 23), les missions Waille de 1882 et 1895 qui perm ettent l'entrée au Louvre des portraits de Juba I (54) et Juba II (56). Ces apports n'em pêchent pas les achats isolés, souvent d'excellente qualité : en 1890 le portrait de Caligula provenant de Thrace (n° 84), la même année, le portrait de Claude provenant de Thasos (n°90), en 1909, la très belle Agrippine l'A ncienne qui vient d'A thènes (n° 60) et, de m êm e provenance et sans doute de m êm e atelier, en 1950, le portrait de Drusus l'ancien (n° 12). Dans le prochain volum e on trouvera un intéressant portrait d'enfant, sans doute un fils de Marc Aurèle, qui fut égalem ent un des achats les plus prestigieux de J. Charbonneaux. Enfin la collection de Clercq-Boisgelin dont une partie fut généreusem ent donnée au Louvre en 1967 a apporté le portrait de Tortose que l'on trouvera dans le troisième volum e de cette publication. Comparée aux collections d'autres grands musées européens, la collec­ tion du Louvre présente une intéressante diversité : peu riche en portraits républicains, elle est en revanche très abondante en portraits impériaux d'époque julio-claudienne et antonine surtout. La provenance de ces portraits est variée : on trouve dans la collection du Louvre des portraits d'Asie M ineure (la Cilicie, n° 102, Philomelieum, n° 72), de Thrace, de Thasos (n °9 0 ), d'A thènes, de l'Afrique Romaine (n° 54 et suivants), d'Espagne (n° 63), et de la Gaule même. La m ajeure partie d'en tre eux cependant provient de Rome ou de ses environs. La publication, m êm e sommaire de cette collection s'imposait, alors qu'est en cours la publication des Portraits des Musées Capitolins ; les portraits que nous présentons ici sont pour beaucoup inédits. Leur reproduc­ tion, à laquelle a été jointe u ne rapide analyse devrait perm ettre aux chercheurs de ne plus, dans des monographies, ignorer la richesse de notre départem ent. Les deux volum es à venir présenteront, pour le prem ier, les portraits Flaviens et les portraits de la Dynastie A ntonine, pour le second, les troisième et quatrièm e siècles, avec la dynastie des Sévères, les Empereurs soldats, la Tétrarchie et quelques portraits isolés qui sont postérieurs.

Histoire de la collection

Portraits de la République et d'époque Julio-Claudienne

1. Inconnu Br 19 Bronze H. 0,216 m; H. de la tète 0,20 m II manque In iris qui étaient sans doute en matière différente. La tète n t cassée à la base du cou. Provenance : environs de Fiesole Acquisition : 1864 Inventaire . MNE 817 Catalogues : Longpérier 1868 n° 693 ; de RJdder. 1913, n° 19

La tête rigoureusement frontale est dans l'axe du cou. La chevelure est constituée d'une calotte épaisse de mèches rayonnant à partir du vertex et ramenées vers l'arrière, l'avant et les côtés. Sur le front, les mèches chassées à droite vers la droite et à gauche vers la gauche sont nettement séparées les unes des autres de chaque côté d'une échancrure centrale. Le visage est plein, un peu lourd. Il y a deux rides verticales à la base des sourcils. Ceux-ci sont représentés comme une bande en relief comportant des traits ondulés gravés pour indiquer la pilosité ; ils sont assez haut pour ne pas ombrer l'orbite. La paupière supérieure, tracée avec soin dépasse un peu la jonction avec la paupière inférieure ; c'est le trait le plus soigné de cette sculpture, le seul emprunt à l'hellénisme. L'ample plan des joues, un peu mou ne comporte aucune ride d'expression : une simple dépression, à peine esquissée va des narines aux coins de la bouche. Celle-ci souple et bien dessinée est relevée aux extrémités, presque souriante. L'ensemble de la représentation est un peu énigmatique. Ce portrait a sans cesse été rapproché du portrait de Brutus du Palais des Conservateurs, de la tête de Bovianum Vetus du Cabinet des Médailles à la Bibliothèque Nationale, du portrait étrusque de Florence avec lesquels le portrait de Fiesole constitue une série cohérente d'œuvres italiques antérieures au portrait proprement Romain (Kaschnitz-Weinberg, Rom. Min. 41, 1926). On y reconnaît des qualités descriptives bien différentes du vérisme inspiré des portraits funéraires, un goût de la description anecdotique et personnalisée qui n'est pas seul à l'origine du développement des effigies au 1er s. avant notre ère.

Les portraits romains

La tête du Louvre est le plus souvent datée à la fin du ti r s. ou au début du IIe s. avant notre ère (Kaschnitz-Weinberg, op. cit. p. 142 fig. XXL XXII B, West, pl. V, 14 et pl. 21. Schweitzer, p. 56). Une nouvelle comparaison due à B.M. Felletti Maj (/ Rilratti. n° 39) avec la tête en travertin des Thermes la situe dans le « cubisme italique ». Seul Ch. Picard (Rev. El. Lat. 1934. p. 181) la date du commencement du I" s. av. J.C. sur la foi d'une comparaison avec une tête de la Ny Carlsberg (A.B. 1061-1063). Bibliographie . Lehmann, Hanleben. Antike Grossbronzen Ii, p. 26, fig. 5 ; Wes«. Rom. PorträtPlastik. I, p. 21, pl. V, fig. 14 ; Kaschnitz-Weinberg, Röm. Mirt.. 1926, pp. 142, 21 ei 22 : Bianchi-Bandinelli. Studi Etruschi. 11, 1929, p. 697-700 ; Levi, Riv. Ist dArch. eSt. dell'Arte. IV, 1932-1933, p. 111 et 134 ; Ch. Picard, Rev. Et Lat.. 1934. p. 181 ; Hinks, J.R.S., 1939. pp. 88 et 89 ; R.A.. 1947. II, p. 315 : Picard. R E L.. 1938. p. 361 ; Deonna. Genava. XIX, 1941, p. 167, fig. 50 ; Schweitzer. Bildniskunst der Röm. Republik. 194«. p. 56 ; Felletti Maj, I Ritratti. 1953, p. 31 ; Cedema, Arch. Class.. V.2. 1954, p. 197; Richter, J.R.5.. 1955, p. 39; GMA Richter, Andern Italy. 1955, p. 32, fig. 122; Mansuelli, Rev. du Louvre. 1963, p. 125 ; Chevallier-Verel, Encyclop. Photo. HI, p. 116 ; Bieber. AJA. 1967, p. 367, col. 2.

République et époque julio-dauditnne

1 bis.

Inconnu

Portrait de vieillard Terre cuite recouverte d'un engobe blanchâtre, creuse. H. 0.18 m [1 manque tout l'arrière de la tète. Provenance inconnue Acquisition inconnue Inventaire : S 848

La têle est rejetée vers l'arrière. Le front chauve est bombé, le menton saillant. Le cou est strié de sillons presque décoratifs, de chaque côté d'une pomme d'Adam proéminente. Partout la peau adhère étroitement à l'ossature du visage, et les lèvres aux gencives édentées. La paupière supérieure est très mar­ quée, arrondie et courte, le globe oculaire est petit et plat. Les oreilles — la droite seule subsiste — étaient grandes et écar­ tées. Cette tête, d'un réalisme outré, est un portrait funéraire directement issu du masque de cire moulé sur le visage du défunt. La petite taille rend évidente l'appartenance à un laraire. L'âge avancé du modèle rendu avec tant de précisions, l'objectivité de l'image, les caractéristiques précises qui en font un portrait nous éloignent de la petite plastique étrusque funéraire avec laquelle on pourrait être tenté dans un premier temps de faire un rapprochement. Le portrait du Louvre vient sans doute de Rome ou des environs, du Latium peut-être. L'originalité de la représentation nous place aux origines du portrait romain, lorsque la représentation exclusivement réa­ liste et funéraire n'a encore subi aucune influence extérieure. On le comparera de manière intéressante avec le portrait suivant, de peu postérieur, mais visiblement dans la tradition de l'hellénisme étrusque tardif : ces deux portraits n'ont rien en commun, et ce portrait-ci est bien plus à l'origine du portrait romain républicain. On le date du début du 11e s. avant notre ère. Bibliographie . R. Bianchi BandinelU, Rome, le Centre du Pouvoir. Paris, 1969, p. 93. Mg. 101. Exp. L'An de Rome et da Provinces, exp. itinérante, 1970-1972, n°I.

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Les portraits romains

képub lique et époque jufio-claudienne |

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2. Inconnu Cp 4307 Terre cuile H. ani. 0.245 m Une partie du buste est en plitre. La partie externe du sourcil a été arrachée ainsi que La lèvre supérieure. Provenance inconnue Acquisition . 1863, collection Campana. Inventaire : Cp 4307.

C e buste est de petites dimensions. Le cou est tourné vers la droite et la tête légèrement levée. Le regard est tourné vers le haut et la bouche entr'ouverte. Le visage est fermement structuré, quadrangulaire avec des pommettes hautes. Le front haut et bombé est largement dégarni sur les tempes. Au-dessus des oreilles et au centre du front les cheveux sont ramenés vers l'avant en mèches curvilignes. L'arcade sourcilière peu proé­ minente surmonte une orbite creuse qu'elle enveloppe d'un bourrelet légèrement saillant jusqu'à l'angle externe. Le globe oculaire est haut et bombé, la paupière supérieure arquée, la caroncule indiquée. La paupière inférieure délimitée sur la joue par un cerne incurvé est rectiligne et épaisse. Le nez à peine bosselé est dans le prolongement du front. Les oreilles sont grandes avec un pavillon schématisé. Ce portrait est d'un pathétique étonnant : le regard levé et la bouche ouverte s'accompagnent d'une plastique aisée, nulle­ ment linéaire, dans la tradition hellénistique. Le mort — car il s'agit d'un portrait funéraire— est représenté de manière idéale : les traits sont sans doute peu ressemblants. On pense un peu aussi à la plastique étrusque funéraire — peu fidèle elle aussi à la ressemblance— mais plus schématique. Ici. le naturalisme domine. On peut dater ce petit buste de la fin du D' siècle avant notre ère. dans la tradition hellénistique.

Les portraits romains

3. Inconnu Ma 919 Marbre blanc à petits cristaux H. 0,375 m Il manque tout le dessus et l'arrière de la tête faite en plusieurs morceaux. Des coups légers sur les joues et les tempes. Le dessus du nez est brisé. L'oreille droite n'a plus de pavillon, l'oreille gauche est écornée. Provenance : Rome. Acquisition : 1080, vente Hoffman Inventaire : MNC 1004 Catalogues : Héron de Villefosse, 1896 n° 919 ; Michon. 1918. p. 59 ; Michon, 1922, p. 53.

C 'est le portrait saisi sur le vif d'un homme âgé. D'un mouvement très accentué, le personnage tourne la tête vers la droite, ce qui fait ressortir les plis flasques du cou notés avec réalisme. La chevelure imprécise est disposée en mèches courtes enroulées en boucles, parfois forées au trépan, chas­ sées d'arrière en avant. Sur le front haut et bosselé, deux rides profondes sont disposées irrégulièrement. Le jeu expressif inclut aussi les sourcils figurés par un épais bourrelet, relevés en accent circonflexe dégageant à l'angle externe un espace sourcillier concave, puis convexe, bien éclairé. Au contraire, l'angle interne de l'œil, sous l'arcade sourcillière basse, est dans l'ombre. Les globes oculaires sont petits et presque plats, les paupières courtes et épaisses. A l'angle externe, trois rides en patte d'oie sont indiquées. Sous la paupière inférieure, un large ceme dégage la pommette ; sur les joues, des sillons verticaux, deux sur chaque côté, rejoignent les sillons du cou. La mobilité du visage s'exprime aussi dans l'assymétrie des rides qui joignent les narines aux commissures des lèvres. Une zone d'ombre est créée par la bouche édentée aux lèvres rentrées séparées par un profond sillon interlabial. Le colo­ risme de ce portrait est dû à ce jeu mouvant des traits du visage. Aucune idéalisation, mais un réalisme sans pitié tirant sur le pathétique que la vivacité d'expression dote aussi d'un caractère instantané proche des portraits hellénistiques. C'est un travail mobile et inquiet, tout en frémissements de la chair. Sous cette mobilité expressive, il existe une cohérence plasti­ que évidente indiquée par la solide charpente du visage, les maxillaires, les pommettes, le menton large et fort. C'est le portrait d'un citoyen méritant et célèbre, encore actif malgré un âge avancé et qui semble avoir joué un rôle important : cette tête a dû appartenir à une statue honorifique. En 1903, Ravaisson-Mollien propose d'y reconnaître MarcAntoine, en le comparant à un denier d'or de la Bibliothèque Nationale frappé en Italie (B.S.N.A.F., 1903. p. 287-288) ; mais, outre la faible ressemblance, Marc-Antoine meurt à 36 ans, et le portrait du Louvre représente quelqu'un de beau­ coup plus âgé. En 1941, (« Festgabe zür Winckelmansfeier »... Leipzig) B. Schweitzer y reconnaît Aulus Postumius Albinus, après l'avoir comparée à une monnaie émise par son fils adoptif Decimius Postumius Albinus Bruti Filius. L'auteur reprend longuement cette identification dans son ouvrage sur le portrait républicain (1948, pp. 37, 59 ss, fig. 53, 55, 57). Il date alors l'original du portrait du Louvre entre 99 et 89 av. J.C. et propose de dater la copie du Louvre de l'époque de Claude ou des Flaviens. Entre temps F.W. Goethert avait, dans un article paru dans Arch. Am., proposé de la rapprocher de documents de l'époque flavienne ou mieux d'époque Hadrianique : « le document le plus proche serait le type d'un compagnon d'Hadrien, dans le tondo de la chasse au lion sur l'arc de Constantin » (Ch. Pi­ card, Rev. Et. Lat.. 1952, p. 352). Quant aux portraits dans lesquels Schweitzer avait reconnu Spurius Albinus, frère de Postumius, il semble bien qu'on doive plutôt les considérer comme des portraits de la même personne beaucoup plus jeune, comme le portrait de Naples

Les portraits romains

(Vessbergpl. LVII) qui le représente à quarante ans. Les autres portraits, Vatican (Amdt Bruckman, 429-430), Landsowne House (Vessberg 56,2), Musée Torlonia 508, le représentent autour de la cinquantaine. Récemment, le portrait du Louvre a figuré dans l'Exposition de Berlin (Juillet-Septembre 1980. n° 35). Les auteurs du catalogue y considèrent le portrait du Louvre comme une copie du 1“ s. av. J.C. d'un original datable vers 100 av. J.C. La bibliographie qu'ils en donnent (G. Hafner, 1960 ; E. Buschor. 1971) ne fait pas référence à l'ouvrage de Schweitzer et de ses successeurs. Il semble admis désormais que l'on puisse dégager le portrait du Louvre de son identification avec Aulus Postu­ mius Albinus. Il rentre alors à nouveau dans les portraits connus d'inconnus. Bibliographie : Frôhner, Cat. Vente Coll. Hoffman. 28 et 29 mai 1888 rf J51 ; Héron de Villefosse. B.S.N.A.F.. 1808, p. 208 ; Ravaisson-Mollien, B.S.N.A.F.. 1888, p. 290 ; AmdtBmckmann, 1890, n° 427-430 ; Héron de Villefosse. B.S.N.A.F.. 1905. p. 207; Ravaisson-Mollien. B.S.N.A.F.. 1905. pp. 287-280; Rhys-Carpenter. AJA. 31. 1927. p. 167. note 1; Slevcking, Münch. Jahrb.. 12, 19)7-1930, p. 176; E. Poulsen, Syria. XIX, 19)8. p. 359, n° 3 ; Schweitzer, Festgabefür Wincketmannfei'er der Archologischen Seminar des Universität. Leipzig, 1941 ; Vessberg. Studien zur Kunstgesch. der Röm. Rep. 1941. p. 219 seqq. ; MFW Goethert, Arch. Am., 57, 1942, col. 49 sqq ; Bianchi-Bandinelli, Crit. d'Arte. 7. 1942, n" 3 et 4 ; Schmidt, Romerbildnisse von Ausgang des Republik. 10), Winckelmann Programm, 1944 ; Schweitzer, Bilniskunsl der Röm. Republik. 1948, pp. 37, 59,61, 63,01, 138, 144, et pl. 5), 55, 57 ; Ch. Picard, Rev. Et. Lat.. 1952, p. 351 ; Giuliano, Ritratti nel Mus. Prof. Lat.. 1957, p. 4 ; Hafner, Das Bildnis des Q. Ennius. 1968. p. 22, pl. 10 ; Buschor, Das Hellenistiche Bildnis. 1971. p. 83, n° 107 et pl. 44 ; Exp. ■ Bilder von Menschen in der abendlemdischen Kunst ». Berlin, 1980. p. 70, n° 35.

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'RêfrùbliLjûè'èrèpàgué )ùfto~claudienne |

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Marbre blanc à cristaux moyens ; quelques irès rares particules de mica. H. 0,260 m Le nez est arasé. Une profonde fissure autour de la pommette gauche et sur la joue du même côté. Une fente au dépan du sourcil droit rejoint presque une autre fissure qui descend du crâne sur le front. Le pavillon de l'oreille droite a disparu. Provenance inconnue . ramené de la réserve de Compiègne en 1973. Inventaire . MNE 808 Catalogue : suite au cal. Héron de Villefosse, n°4510.

C e portrait appartenait à une grande statue drapée placée dans une niche : le dos n'est pas travaillé, qui présente pour le cou et la nuque un même plan oblique dans le prolongement des épaules. Le cou dont l'arrière n'est pas dégagé est brisé un peu plus haut vers l'avant. Les cheveux détaillés seulement sur le dessus de la tête et les tempes sont rabattus sur le front. Celui-ci, largement échancré est traversé de deux rides horizontales. Deux rides verticales s'élèvent à la naissance du nez. L'arcade sourcilière rectiligne et tombante ombre complètement la cavité orbitale et le globe oculaire. Les paupières, épaisses, sont jointives à l'angle externe. Un large ceme sous la paupière inférieure dégage aussi la pommette, très extérieure. La bouche est mince et rentrée, le menton proéminent et large. L'oreille gauche très frustre se compose d'un sillon profond, en arc de cercle surmonté d'un pavillon décrit sommairement. Le cou est ridé avec au centre sous le menton deux plis de chair verticaux. La description aiguë de ce personnage âgé est typiquement républicaine. Le vérisme de cette effigie un peu dramatisante relève de l'art funéraire.

Les portraits romains

Rêpl&IWètoÇpVijUWio claudienne |

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Marbre blanc à moyens cristaux, quelques points brillants. H. 0.255 m Le nez est refait en plâtre ; plusieurs accidents sur la face ont été rebouchés, de même sur le front et la pommette droite ; les sourcils qui avaient été restaurés sont arasés dans leur partie externe. U manque aussi la partie externe de la paupière supérieure gauche ; la lèvre inférieure est restaurée. Provenance inconnue Acquisition inconnue Inventaire : SMD 156 Catalogue . suite au cat. Héron de Villefosse, Ma 4515.

Les cheveux sont ramenés sur le devant de la tête en mèches incurvées sur un front que dégage haut un début de calvitie. Le visage est quadrangulaire, démaigri entre les pommettes et le maxillaire. Les yeux que devait ombrer fortement la saillie aiguë du bourrelet sourcilier sont éclairés dans l'état actuel, et présentent un globe oculaire petit, plat et allongé entre deux paupières épaisses. La bouche dont la lèvre supérieure a été reprise, a une lèvre inférieure déformée par la restauration. Le menton est large, assez prononcé. Bien que très abimé, ce visage traduit bien encore la tradition italique objective des portraits funéraires proches de l'expressionnisme : la saillie des sourcils s'accompagnait d'une représentation de l'oeil figé entre deux paupières semblables. On peut dater ce portrait de l'époque républicaine.

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RépUbUiftlê 'et ’épbtjUe 'fülio-daudtenne |

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Marbre blanc à grain fin uniforme. H. 0.325 m Il manque un morceau de marbre au pavillon de l'oreille droite ; le nez est refait en ciment. Provenance inconnue Acquisition inconnue Inventaire . MR 564 Caialogue : suite au cat. Héron de Villefosse, n°4509.

L e front et le dessus du crâne sont dégarnis ; sur les côtés de la tête, les cheveux sont rendus par des mèches séparées par des canaux ondulés sur un relief assez épais. A l'arrière de la tête, ils sont traduits en des mèches plus grosses, ramenées vers l'avant. Deux rides transversales barrent le front. L'arcade sourcilière, tombante, crée une zone d'ombre importante audessus de la paupière supérieure ; celle-ci en bourrelet, se prolonge au-delà de la jonction avec la paupière inférieure, rectiligne et gonflée. Le plan des joues, démaigries au-dessus du maxillaire constitue une surface lisse et quadrangulaire dans la vue de profil. La bouche, forée aux angles, est un peu sèche, avec des lèvres plates et sinueuses. Le menton est proéminent, le cou est long : cette tête était destinée à être insérée dans un torse ou une statue drapée. La tristesse qui émane de ce portrait indique qu'il s'agit d'une œuvre destinée à un laraire ou à un caveau familial. L'objectivité de la représentation, les traits un peu secs, la modestie de la figure, se recontrent fréquemment dans le portrait privé de la fin de la République : le travail des yeux autorise une datation du milieu du Ier s. avant notre ère.

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6 bis.

Inconnu Ma 3530

Tête de vieillard Basalte : une veine blanchâtre traverse en biais le front et l'œil droit. H. 0.24 m Le nez et le menton sont arasés ; un éclat manque sur le sillon naso-labial ; à droite de la raie blanchâtre, la surface du basalte est usée et piquetée, aussi la chevelure. Provenance : Egypte, ancienne Collection Nahman Acquisition . 1953 Inventaire : MND 2053 Catalogue : suite au cat. Héron de ViUefossc, n° 3530.

Les cheveux très usés sont travaillés en petites mèches arrondies, mieux différenciées en bordure du front et sur la tempe gauche où ils constituent quelque boucles clairement distinctes. Le front lisse et bombé est peu haut, distingué de la zone oculaire par la protubérance bien marquée des sourcils, abaissés vers la tempe. Deux courtes rides verticales ont été dessinées à la base du nez. Les yeux sont en amande, le globe oculaire est arrondi. L'angle interne en est légèrement fléchi. Ds sont bordés de paupières épaisses ; celle du haut est nettement incurvée tandis que la paupière inférieure est à peine échancrée ; un ceme large et profond la souligne. Le reste de la face accuse davantage l'âge du personnage : les pommettes sont dégagées par un sillon creusé en biais jus­ qu'au tragus. En avant de la pommette, près du nez, deux sillons traversent la joue, séparés par un pli de chair. Une dépression affecte la partie inférieure des joues, juste audessus du maxillaire, bordée par un pli vertical de chaque côté de la bouche et du menton. Au dos subsiste la trace d'un pilier vertical. L'amaigrissement général du visage concerne aussi la zone de la bouche où les lèvres semblent adhérer aux dents : elles sont minces, sinueuses, bien dessinées, encore fermes. Du dessin plastique de ce visage, assez fouillé se dégage une impression de calme due à la sérénité de la zone oculaire, au front bombé sans ride, aux lèvres jointes sans crispation. Le contraste avec la partie inférieure ridée et émaciée est possible chez les populations africaines où les signes de vieillissement apparaissent très tard. Dans les vues de profil et dans la vue de dos apparaît un bandeau semi-circulaire interrompu en son centre par un ornement brisé (fleur de lotus ?), « doublé » d'une couronne bordée de chaque côté par une rangée de feuilles longilines et séparée de la chevelure à l'arrière par un sillon gravé. D'après Ch. Ziegler et M.F. Aubert, Conservateurs au Département des Antiquités Egyptiennes du Louvre, il s'agirait d'une « cou­ ronne de justification », couronne végétale ou florale que l'on trouve sur les momies de Basse Epoque et d'époque Romaine et dont il est fait mention dans le chapitre 19 du livre des Morts. Le rite de justification « n'est pas un rite funéraire comme l'existence du chapitre 19 du livre des Morts et les couronnes de momies pourraient inciter à l'admettre... mais un rite issu de mythes ». (Ph. Derchain, Chroniques d'Egypte, Bruxelles, 1955, p. 225 à 287). Or nous savons par Apulée (Met. XI, 24, 4) que dans l'initiation aux rites osiriaques, le myste porte une couronne de palmes (Derchain. op. cit. p. 240241). S'agirait-il de la couronne d'un prêtre initié ? Le visage est décrit avec exactitude sans souci d'atténuer les signes de l'âge : on parlera néanmoins plus volontiers de naturalisme que de réalisme : un sentiment plastique très fort anime la composition des traits sans en altérer la beauté. Cette représentation des formes, directement issue de l'art grec, constitue à l'époque hellénistique un courant généralement répandu dans le monde méditerranéen. Ce plasticisme aimable se prolonge jusqu'à l'époque romaine, en Egypte surtout où le font survivre les traditions propres au portrait des Ptolémées.

Les portraits romains

D'une datation proche du portrait du Louvre, est, provenant d'Egypte, la tête du Musée de Brooklyn publiée par B. von Bothmer (dans Egyptian Sculpture of the Late Period, New York 1960, pl. 123/124, n° 132, rapprochement déjà signalé par Jean Charbonneaux dans sa publication, cf. Mélanges A. Piganiol, 1966 fig. 10, 11 et 12). L'auteur remarque « le dessin souple et varié des boucles de la chevelure », « le modelé nuancé des joues ». qui trahissent l'apport hellénique. Mais le portrait du Louvre est plus tardif et d'une conception plus franchement dans la tradition grecque. J. Charbonneaux (op. cit., p. 418 et fig. 13) fait un autre rapprochement avec un portrait du Musée d'Athènes moins symétrique, où le natura­ lisme le cède à un réalisme assez accentué. Il existe aussi une parenté certaine entre la tête du Louvre et la tête en basalte de Trieste (Adriani, 1977, pl. 33,1) datée par l'auteur de l'article des années 80-70 av. notre ère. pour laquelle étrangement, on parlerait de vérisme, et qui est plus proche du portrait républicain que la tête achetée par J. Charbonneaux, quoique sa date soit bien antérieure à la conquête de l'Egypte. Enfin il semble que l'on puisse proposer un autre parallèle, qui met en valeur la qualité proprement naturaliste du portrait du Louvre, fort bien définie par J. Charbonneaux. Ce parallèle existe entre le portrait de basalte et le groupe du Latran n° 631 (Giuliano, Ritratti nel Museo Prof. Lat., n° 4, pl. 3), portrait réaliste cette fois aussi, où l'on a une plus grande mobilité des chairs, mais sur un substrat également issu du portrait grec. Bien sûr, l'on voit là clairement que le portrait du Louvre appartient à une tradition égyptisante : il y a dans les plis du visage, autour du nez et de la bouche une régularité un peu fixe qui renoue avec la tradition du portrait pharaonique. On peut proposer, en raison des résonances hellénistiques clairement perceptibles mais aussi de l'accord millénaire, audelà de ces résonances, avec la tradition locale une date des environs du milieu du Ie' s. av. notre ère, date que soutient pleinement l'ambiguïté de la représentation, qui est aussi caractéristique du portrait romain d'Egypte (Cf. Kiss. Etudes sur le Portrait Impérial Romain en Egypte. Varsovie, 1984, p. 24-25). Bibliographie : Charbonneaux, Mélanges Piganiol, Paris, 1966, p. 4 Iss et fig. 10-11 ; Adriani, • Ritratti dell'Egitto Greco-Romano », Rom. Mitt, 1970. p. 72-60 et pl. 36-41,1.

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7. Inconnu Ma 923 Marbre blanc à très petits cristaux et points de mica H. 0.383 m La tête seule est antique, le cou et le buste sont des restaurations Borghèse. La pointe du nez et le pavillon des oreilles sont refaits en marbre. La chevelure est usée sur la partie droite du ciâne au-dessus de l'oreille et sur la tempe du même côté. Il y a des concrétions brunâtres sur les cheveux derrière l'oreille droite. Provenance . forum de Gabies Acquisition : Borghèse 1808 Inventaire : MR 452 Catalogue . Visconti, 1817, n° 342, p. 1)7 ; Clarac, 1820, n° 69}. p. 251 ; Héron de Villefosse. 1896. n°923 ; Michon, 1918, p. 59 ; Michon. 1922, p. 53.

C 'est le portrait d'un homme de quarante-cinq ans à la physionomie ferme et préoccupée, représentant la même personne que le portrait qui suit. Ma 923. retrouvé dans un édicule consacré à Domitia, fille de Corbulon. L'inscription mentionne les statues de Domitia et de Corbulon. Visconti identifia donc le buste comme un portrait de Corbulon (Mon. Gab.. n° 8). La tête Ma 923, actuellement montée sur un buste moderne peut avoir appartenu à une grande statue assise, ce que la position de la tête penchée à droite et tournée vers la gauche ferait penser. Deux autres têtes représentent le même personnage, l'une à l'ancien musée Mussolini (Mustilli. p. 107 n° 9 et pi. LX1I 247-248), l'autre à Leningrad. Le visage d'un réalisme modéré s'accommodait bien de cette première identification : le retour sous l'Empereur Claude a un style rappelant la fin de la République est admis par la plupart des savants. Les sourcils indiqués par un léger relief sur lequel de courtes incisions indiquent la pilosité, soutiennent par un léger froncement les deux rides transversales du front. Le pli de la bouche aux lèvres légèrement serrées est encadré par les sillons symétriques qui joignent les narines aux commissures des lèvres, dotant ainsi le visage de fermeté. Le regard est dirigé vers le bas ce qui donne à la physionomie une ombre de mélancolie. La sculpture est réalisée avec soin : les paupières supérieures dépassent d'un demi centimètre la jonction avec la paupière inférieure. De fines rides en pattes d'oie traduisent le souci de représentation réaliste sans obérer la qualité plastique du modelé. Les cheveux rayonnent à partir du vertex, en mèches souples un peu incurvées qui sur le front s’agencent en un

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système caractérisé : une légère échancrure à gauche s'appuie sur une pince qui bien que fermée fait évidemment référence au groupe fourche-pince des coiffures julio-dudiennes. Ce détail qui peut être considéré pour la date d'exécution de la tête n'est pas indentique sur les autres bustes connus ; plus évidemment marqué sur le buste Ma 925, il n'existe ni sur la tête de Leningrad, ni sur la tête du Capitole. L'identification de Visconti comme un Corbulon fut réfutée en 1944 par Ed. Schmidt (W inckelman Program 103). Il discute d'abord que le buste 925 ait pu de tout temps se trouver dans l'édicule où il fut découvert puisqu'ensuite le sanctuaire fut utilisé pour le culte impérial et qu'on y trouva des bustes de Septime Sévère et de Gela (Louvre Ma 1076 et 1118). De plus, l'inscription mentionne les statues de Domitia et de Corbulon et l'on a que le buste. Bien sûr, il pouvait se trouver à la fois une statue et un buste de Corbulon. c'est là la thèse de Visconti. En fait Schmidt y reconnaît « la vigueur de l'Ancien Art Romain ». Bernoulli, Röm. Ikon.. 1. 173, avait douté de l'identification et souhaitait reconnaître un lettré âgé plutôt qu'un général énergique. V. Poulsen (Intr. Portraits Romains p. 13) fait siennes ces observations et cherche à y reconnaître un Brutus, heureux que l'exemplaire du Musée Mussolini autrefois au Capitole et plus avant au Vatican ait au temps de Winckelman porté ce nom. C'est ce portrait qui est considéré comme la meilleure réplique et la plus proche d’un original peut-être en bronze. Le fait qu'il porte une coiffure dépourvue de ressemblance avec les agencements julio-daudiens ferait reporter l'original aux dernières années de la République, tandis que les portraits du Louvre seraient des répliques d'époque julio-claudiennes de ce portrait d'un inconnu, connu par plusieurs portraits. Bibliographie : Viscomi. Mon. Gab. 1797 n° 6 : Clarac, Mus. de Sculp. 1826-185), pl. 1077, n° 327) ; Bernoulli. Röm. Ikon.. 1882.1, p. 272-27) ; Heckler, Portraits Antiques. 191), p. 321, pl. 199a : Salomon Reinach, G.B.A.. 1902. I, p. 159; F. Poulsen, Rev. Arch.. 19)2. p. 48 ; Schmidt, Winckelmann-Programm. 103, 1944 ; Mustilli, p. 107, n ° 9 ; Mansuclli, Ane Ant. e Mod . 6, 1959, noie 67, p. 146-147; V. Poulsen, Portraits Romains, p. 13 ; Jucker, Apollo, mai 1976, p. 350 à )57, fig. 8-9.

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Marbre blanc à très petits cristaux brillants H. 0,379 m Les pavillons des deux oreilles sont refaits en marbre. Il y a des concrétions sur les cheveux derrière l'oreille droite. Provenance . Gabies, édicule consacré aux ancêtres de Domitia Acquisition collection Borghése 1808 Inventaire : MR 453 Catalogue: Visconti 1817 n ° 3 4 1 ; Clarac 1820 n°696 p. 251 ; Héron de Villefosse, 1896 n° 925 ; Michon, 1918, p. 59 ; Michon. 1922, p. 53.

Le visage est plus long que dans le portrait Ma 923 et les sourcils ne comportent pas de traits gravés indiquant la pilosité. Sur le front, l'agencement des cheveux fait plus nettement référence à l'indice capillaire des Julio-Claudiens avec une échancrure au-dessus de l'angle interne des deux yeux et une pince au milieu du front. Ce portrait plus semblable que Ma 923 au portrait du Capitole s'en éloigne par l'organisation des mèches sur le front. Pour ce buste comme pour la tête précédente on tend à réfuter l'identification comme un portrait de Corbulon (voir notice précédente). Mais si ce portrait dérive du portrait du Musée Mussolini, considéré comme la réplique la plus ancienne d'une grande statue assise, on devra y reconnaître une réplique datant des Julio-Claudiens. Bibliographie : Visconti, Mon. Gab. 1797 n ° 6 ; Clarac. Mm. de Sculpt. 1826-1853. pl. 1077 n° 3274 ; Bernoulli, Räm. Ikon., I. 1882 p. 272-273 ; Amdt-Br., n° 298, p. 16 ; S. Reinach. G.B.A.. 1902, I, p. 159 ; F. Poulsen. Rev. Arch.. 1932, p. 48 ; MustlUi. p. 107, n° 9 ; Schmidt, Winckelmann-Programm, 103, 1944 ; Man sue 11i Arte Anl. < Mod., 6, 1959, note 67. p. 146-147 ; Jucker. Apollo, mai 1976, p. 350 à 357.

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Marbre blanc à grain fin uniforme H. 0,340 m

Très usé, une pièce au sourcil gauche. Je nez comporte une pièce en marbre sur la racine et l'extrémité ; il ne subsiste presque rien de l'oreille droite ; le pavillon de l'oreille gauche est cassé. Provenance inconnue Acquisition inconnue Inventaire : MNE 823 Catalogue: Héron de Villefosse, 1896, n ° 999 ; Michon, 1918, p. 61 ; Michon. 1922, p. 55.

L e dessous du buste est juste dégrossi pour s'insérer dans un hermès. La tête est tournée vers le côté gauche du cou. La chevelure, très usée est rendue en mèches assez longues, soulevées, souplement ondulées et rabattues sur le front. Une mèche centrale a été cassée, les autres sont usées par le ruissellement des eaux. La surface même du visage est usée, surtout la bouche et le nez. Le travail des yeux est encore bien visible : l'arête sourcilière aigue s'efface vers l'extérieur de l'oeil où apparaît sous le sourcil un pli de chair convexe, appuyé sur la paupière supérieure. Celle-ci fine et ourlée dépasse de peu à l'angle externe la paupière inférieure délimitée par un cerne. Le globe oculaire est petit et arrondi, le regard dirigé en face. L'expression restée très vive malgré l'usure rend cette physionomie mutilée très présente. C'est sans doute un portrait destiné à un laraire ou à un caveau familial. Le travail des yeux inviterait à une date proche de la fin de la République.

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Marbre blanc à moyens cristaux brillants H. 0.25 m Une cassure nette sépare la tête du cou ; le buste est moderne ; l'extrémité du nez est refaite en ciment ; le nœud de cheveux est réparé au plitre ; sur l'arrière de la tête les côtes de melon sont interrompues par une surface arasée ; derrière le nœud de cheveux la surface du marbre est juste piquetée. Provenance inconnue Acquisition . 1946 Inventaire : MND 1973 Catalogue . suite au catalogue Héron de Villefosse, n° 3452.

C e doux visage allongé est d'une physionomie originale. La coiffure en côtes de melon se termine sur le sommet du crâne par un nœud de tresses peu habituel, héritage des Aphrodites hellénistiques. Devant chaque oreille, une petite mèche en tire-bouchon. Les sourcils sont indiqués par un étroit relief sans indication de pilosité. Les paupières sont ourlées. La paupière inférieure est très épaisse. Le globe oculaire plat est arrondi vers l'angle externe de l'œil. Peu d'indication sur le large plan des joues, légèrement déprimé à la hauteur des narines et au contraire gonflé près de la lèvre supérieure. Le menton est haut. La physionomie est curieusement fermée malgré le regard dirigé vers la droite. La coiffure en côtes de melon est-elle un héritage de la venue de Cléopâtre à Rome ? Elle nous invite à une datation aux environs de la moitié du 1" s. av. J.-C. Le traitement des yeux supporterait une datation plus basse du dernier quart du 1" s. av. J.-C. Bibliographie : Charfoonneaux. La Sculpture. 1963. p. 141.

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Marbre blanc à pciiis cristaux brillants H. 0.355 m La surface est usée : le nez et la lèvre inférieure ont été refaits en marbre ; les oreilles sont modernes. Provenance inconnue Acquisition inconnue Inventaire : MNE 824 Catalogue : Héron de Villefosse 1896. n° 1001 ; Michon, 1918. p. 62 ; Michon. 1922, p. 55.

C e buste était sans doute destiné à un hermès. C'est le portrait d'un homme âgé. le Iront largement dégarni. Ce qui reste de cheveux ras sur le dessus de la tête et les tempes est indiqué sur un léger relief par de très courtes mèches entre de petites dépressions en forme de canaux. Le personnage a la tête tournée vers la droite comme pour répondre à un appel et entre ses deux lèvres ouvertes s'exhale le souffle de la vie. Sur le front, trois rides horizontales dont la plus basse est rejointe par deux sillons verticaux qui partent de la base du nez. Sous les yeux, une large zone de cernes est déprimée ; deux rides partent des narines pour encadrer la bouche. Les sourcils sont rendus en épaisseur ; à l'angle externe de l'œil le bourrelet sourcilier retombe sur la paupière supérieure. La caroncule est indiquée ; la paupière supérieure, d'un profil arrondi dépasse à peine la jonction avec la paupière inférieure. Des ridules marquent le coin externe de l'œil. C'est un portrait civique décrit avec fermeté et que l’on peut rapprocher du groupe des portraits de Cicéron avec lesquels il a quelques caractéristiques communes. On peut le rapprocher du Cicéron du Capitole, d'époque Augustéenne (Cf. Giuliano. EAA p. 581 ; Schweitzer, pl. 146). C'est le même aspect instantané, le même regard tourné sur le côté. La bouche est également entr'ouverte. Les traits sont prêts à s'animer ; le plasiicisme des joues est d'un modelé réaliste et en même temps mesuré, l'expression est soutenue. Bien qu'en tout cela ce portrait soit typiquement romain, on mesure l'influence hellénistique : la tête fortement tournée vers la droite et le regard du même côté sont directement issus des portraits des diadoques. Nous avons là une copie destinée à un laraire ou à un caveau d'une œuvre civique datable des dernières années de la République, entre 60 et 40 avant notre ère.

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Marbre blanc à patine ocrée et cristaux moyens brillants H. 0.265 m Le nez et le menton sont refaits en marbre ; l'arcade sourcilière gauche est refaite en plâtre ; les oreilles sont mutilées : il y a des traces de coups sur la joue gauche. Provenance inconnue Acquisition inconnue Inventaire : MNE 825 Catalogue : suite au cal. Héron de Villefosse, n° 3453.

La lête appartenait à un buste dont il ne subsiste qu'un morceau de drapé en bas et à gauche du cou. Le portrait d'une représentation simple et vériste semble copié d'une image de cire moulée sur le visage du défunt : caractéristique en est la double dépression dans la partie du front immédiatement supérieure au sinus. La chevelure est indiquée par une surface en épaisseur parcourue d'un réseau serré de traits gravés ménageant de petites surfaces anondies. Le bourrelet sourcilier très bas met dans l'ombre toute la cavité orbitale. La paupière supérieure est prolongée d'un cm environ après la jonction avec la paupière inférieure à l'angle externe de l'oeil, à droite seule­ ment. Le globe oculaire est petit et saillant. Il y a aussi un épais bourrelet issu d'un jeu de rides à la base du nez. Les rides des joues qui partent des narines sont très éloignées des commis­ sures des lèvres ce qui accentue le particularisme de cette figure. La bouche est un peu pincée et légèrement dissymétri­ que. L'ombre profonde due aux sourcils proéminents donnne quelque chose de dramatique à l'expression humble du personnage et au léger bascul de la tête vers la gauche. On notera le traitement surprenant des oreilles dont le cartilage élargi déborde sur les joues. La facture des yeux nous autorise à une datation du temps de la fin de la République. Bibliographie . Charbonneaux. La Sculpture. 1963, p. 141.

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Marbre blanc à patine o a ée avec de très petits cristaux brillants H. 0,280 m L'extrémité du nez est refaite en marbre ; les oreilles sont écornées ; un trou sur la joue gauche a été rebouché au plâtre. Provenance inconnue Acquisition . anden fond Inventaire : MNE 826 Catalogue : suite au cat. Héron de Villefosse n° 3451

Cette tête chauve et souriante est l'étrange portrait d'un homme dont l'expression profondément spirituelle a été admirablement saisie par le sculpteur. Les portraits destinés à des caveaux funéraires ou dans la tradition des portraits d'ancêtres sont le plus souvent tristes et lointains. Quant au courant hellénistique, il a influencé surtout des œuvres destinées à des emplacements publics où ressortait la qualité civique du personnage représenté officiellement. Le globe oculaire arrondi est bordé d'une paupière infé­ rieure épaisse limitée par un cerne profond creusé à la gouge. Les sourcils indiqués par une arête relevée très haut à la partie externe de l'œil, surmontent un pli concave qui reçoit la lumière au même titre que l'œil lui-même. Ainsi configurée, la zone oculaire est très large et participe au plasticisme souriant de la physionomie. Deux rides transversales sur le front appuient le mouvement des sourcils. Une brève dépression encadre les narines. L'absence de sillons latéraux entre les narines et la bouche augmente l'expression de jeunesse de la physionomie. Les lèvres minces et spirituelles sont relevées aux angles en un sourire extrêmement vivant. Ce portrait ressortit du courant italique réaliste différent de celui purement funéraire ; une tête très semblable se trouve à la Glyptothèque Ny-Carlsberg (Cat. 560, V. Poulsen Portraits Romains. n° 26). Vagn Poulsen incline à penser qu'il s'agit du même personnage et date ces portraits de la fin de l'époque républicaine. 11 est curieux de constater que l'arrière de la tête est à peine dégrossi, avec un ressaut derrière l'oreille droite qui pourrait faire croire que la tête a été arrachée à un relief. Mais les deux dernière rangées de mèches, soigneusement indi­ quées rendent cette hypothèse impossible. Bibliographie : Goldschtfder, Roman Portraits. 58 ; V. Poulsen, Portraits Romains. n° 26, p. 58.

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Marbre blanc à petits distaux brillants H. 1.445 m La tête est raccordée à la statue par un collet de plâtre ; le nez et le menton sont refaits en marbre. Provenance inconnue Acquisition . anciens londs Inventaire : MR 203 Catalogue Clarac. 1820. n° 481 (?) ; Héron de Villefosse, 1896, n° 682 ; Michon, 1918. p. 44 ; Michon, 1922, p. 40.

C 'est une statue drapée dans le goût hellénistique inspiré du IV' s. av. J.C. Le geste de la jeune fille soulevant son manteau pour le poser sur l'épaule rappelle le geste inversé de l'Artémis Brauronia de Praxitèle connue aussi par la copie du Louvre. Mais l'étude du drapé (ait appel à un colorisme plus mouve­ menté. En effet, les plis de la tunique, nombreux et fins tombent en stries verticales étroites sauf sur la jambe gauche, avancée qui est moulée par la draperie. Le manteau, en travers de l'abdomen, présente des plis irréguliers et cassés dans un tissu épais, contrastant à la fois avec les cannelures régulières de la tunique, et les plis très lourds qui descendent de l'avantbras gauche. Le rythme ainsi proposé par la draperie soutient la position de la jeune fille : elle se tient sur la jambe droite, l'épaule gauche étant levée du côté où la jambe est fléchie, dans la tradition classique des statues hanchées. Le geste de la main droite qui reprend et soutient le manteau avant la retombée de la draperie sur le bras gauche, crée une zone pittoresque, traitée de manière pyramidale et mouvementée, en contraste avec la jambe moulée du même côté. La coiffure est très particulière : elle comporte trois nœuds de cheveux sur le dessus de la tête, sur l'occiput et bas derrière sur la nuque. Une raie transversale passe d'une oreille à l'autre et divise les cheveux en deux zones. A part quelques petites boucles courtes en accroche-cœur sur le front, les mèches du front sont distinguées des mèches temporales et nouées sur le devant de la tête. S'en séparent les mèches du dessous, qui jointes aux cheveux des tempes sont passées sur les oreilles pour se nouer bas sur la nuque. Lô une raie en oblique de chaque côté d'une raie médiane relève la plus grande masse des cheveux de l'arrière de la tête, en un nœud plus large placé juste sur l'occiput. Le visage est ferme et doux, peu individualisé : les sourcils sont un trait très léger, sans indication de pilosité, au-dessus d'un bourrelet convexe qui s'appuie sur la paupière supé­ rieure. Le globe oculaire est plat, légèrement courbe à la partie externe de l'œil. Autour de la pièce du menton les joues ont été un peu usées, ainsi qu'aux alentours de la bouche doucement modelée. Le regard est abaissé, sans doute un peu triste. Il n'est pas impossible qu'il s'agisse d'une statue funé­ raire représentant les modes hellénistiques, dans l'ambiance de la cour d'Auguste, œuvre d'un sculpteur grec auquel on devrait cette idéalisation tranquille et cette version hellénique des coiffures compliquées de l'époque d'Auguste. Peut-être s'agissait-il d'une jeune grecque vivant en Italie, la date est à fixer au début de l’Empire.

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15. Inconnus Stèle à trois personnages Ma 3493 Marbre blanc patiné gris à grain lin et surface uniforme H. 0.71 m. L. 1.23 m Les nez des trois personnages ont été restaurés ; une fente dans le visage du personnage à gauche. Provenance ; autrefois à Frascati, chez Borghése Acquisition : vente Emile Zola, 1903 Inventaire : MND $94 Catalogue : suite au cat. Héron de Villefossc, n° 3493.

C 'est une stèle funéraire à trois personnages, deux hommes et une femme. Le fond est juste épannelé. Le personnage central est placé en avant des deux autres. Il regarde vers la gauche tandis qu'à ses côtés la femme regarde à droite : ce doit être le couple. Une inscription nomme chacun d'eux : à gauche, Clodius Tertius Medicus, au centre, Clodius Metrodo­ rus Medicus, à droite, Clodia A. Hilara. Quelques maladresses sont à signaler : le personnage central tourné vers la gauche n'a pas d'oreille de ce côté : le personnage gauche a l'oreille gauche sculptée à plat sur le fond même du relief. Les deux hommes sont représentés dans la même pose, le bras pris dans la « toga exigua » dont émerge seule la main droite ; de la main gauche la femme retient son manteau, deux doigts de la main sont repliés. Le dessin de la chevelure n'est indiqué qu'aux contours ; le reste est grossièrement épannelé. De grosses mèches sont ainsi indiquées sur le personnage de gauche. La chevelure de la femme est plus détaillée : un nodus frontal, de larges crans sur les tempes que surmonte une tresse qui devait dans la réalité rejoindre le chignon sur la nuque. Les visages sont traités en larges plans angulaires plus adoucis sur le visage de la femme dont les yeux sont obliques et la bouche dessinée avec moins de sécheresse. Pour le reste on trouve dans les trois visages le même traitement des yeux au globe oculaire saillant et arrondi, bordé de paupières ourlées, la paupière supérieure dépassant légèrement à l'angle externe. Sur les deux visages masculins il y a des rides verticales à la base du nez, perpendiculaires aux sourcils et des sillons partant des narines et encadrant la bouche. Deux traits obliques partent des commissures des lèvres de la femme. L'élément de datation le plus certain, outre le traitement de l'oeil, est la coiffure de la femme : le nodus se retrouve sur les portraits de Livie et d'Octavie au début de l'Empire. Il est bien possible de ce fait que cette stèle travaillée à la manière républicaine doive être datée du début de l'Empire. Zänker (1975, p. 297, fig. 33) rapproche ce relief d'affran­ chis d'un autre au Vatican (Ibidem, fig. 31) et d'un relief du Lalran (Ibidem, fig. 32). L'expressionnisme de ces figures issues d'une réalité observée avec la volonté de faire revivre l'indivi­ dualité du personnage ne se confond cependant avec le vérisme des effigies républicaines. Dans cette volonté de recréer la vie des personnages s'introduit quelque chose de différent qui est l'observation à partir du réel parce que les reliefs furent exécutés du vivant même des personnages représentés et non plus à partir des effigies de cire moulées sur le visage du mort.

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Georges Fabre (Libertus...) pense que Clodius Metrodorus est le patron de Clodia Hilara et que Tertius peut être leur fils, affranchi lui aussi. Il observe dans ce relief la recherche d'un second style plus libre que le premier. U y reconnaît « conti­ nuité dans les mouvements des bras et position des mains, dans la disposition hiérarchique des personnages », • évolu­ tion dans le traitement des draperies et surtout dans le fait que les visages ne sont plus aussi contractés que dans la première manière ». Egalement Clodius Metrodorus « se tourne discrè­ tement vers celle qui, tout en étant son affranchie, pouvait être sa compagne ». Bibliographie : Vessbcrg, Studien zur Kunstgeschichte. 1941, p. 201, pl. 41.2 ; P. Zänker, JDAI. 90. 1975, p. 296, flg. 33 ; G. Fabre, « Ubertus ». p. 14$ et fig. 16.

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Marbre blanc à grain fin avec de nombreux éclats de mica H. 0,41 m Le nez est refait en marbre ; il y a une pièce en marbre à gauche du menton. L'ourlet supérieur des oreilles est refait en plâtre ; le buste est moderne. Provenance inconnue Acquisition . 1888, cession du Musée de Cluny Inventaire : MNC 1102 Catalogue . Héron de Villefosse 1896, n" 1005 ; Michon, 1918, p. 60 ; Michon, 1922, p. 54.

L e visage est plein, fonement charpenté. La peau paraît tirée sur l'ossature du visage. La chevelure est indiquée par de courtes incisions ménageant des zones étroites de faible relief. Le bourrelet sourcilier est proéminent ; l'œil profondément enfoncé reçoit cependant la lumière sur un globe oculaire grand et presque plat. La bouche hermétiquement close ajoute à l'aspect fermé de la physionomie. L'expression lointaine de ce portrait invite aussi à penser à une image funéraire issue du masque de cire. Cependant le globe oculaire presque plat et bien dégagé des paupières pousse à une datation à l'époque d'Auguste. Un portrait très semblable au Musée des Thermes (Felletti Maj, / Ritratli, n° 94) présente aussi une ossature ferme sur laquelle la peau semble tirée. Felletti Maj le date du début de la période augustéenne, compte tenu du fait que le portrait privé garde longtemps ses caractéristiques même au temps de l'Empire. Le portrait du Louvre paraît plus ancien, si l'on considère le masque tiré de la face, et plus récent étant donné la forme des yeux et des paupières nettement inspirée de l'an officiel de l'époque augustéenne.

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Marbre blanc à cristaux moyens brillants H. 0,390 m Le nez et la partie droite du buste sont modernes. Il y a une pièce à gauche sur le buste et une réparation sur le sourcil droit. Provenance inconnue Acquisition : don de Mme Adélaïde Inventaire : MNE 827 Catalogue: Héron de Villefosse 1896, n° 998 ; Michon, 1918, p. 61 ; Michon, 1922, p. 55.

C 'est un portrait d'inconnu aux environs de la cinquantaine. Les cheveux sont représentés en petites mèches rases et ondulées de peu d'épaisseur. Derrière les oreilles, ils sont ramenés vers l'avant. Sur les tempes ils sont de manière inhabituelle chassés vers l'arrière, puis vers l'avant au-dessus de l'oreille. Le bourrelet sourcilier est épais et la pilosité indiquée par des traits gravés ondulés. Sous le sourcil, un pli de chair s'appesantit sur la paupière supérieure. Celle-ci fine et ourlée dépasse à peine la jonction avec la paupière inférieure légèrement échancrée et que souligne le cerne sous l'œil. Le globe oculaire est presque plat. Le visage est dans son ensemble empâté. Le sillon du double menton remonte sur les joues où il rejoint presque les rides qui partent des narines et encadrent la bouche. Le sérieux de la physionomie, un peu lointaine, parle en faveur d'un portrait destiné à un caveau ou à un laraire. On peut le dater du début de l'Empire.

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18. Marcellus Ma 1207 Marbre blanc à distaux moyens brillants H. 1,00 m Très bien conservé : deux doigts du pied droit sont recollés. Les pouces et l'index de la main gauche sont restaurés. La botte crânienne est en deux parties étroitement jointives. Provenance ; avant 1590, villa de Sixte Quint sur l'Esquilin ; puis Palais Montalto Negroni ; vendu en 1604 à Louis XIV et placé dans la Galerie des Glaces ; acquisition du Musée Napoléon. Inventaire . MR 31S Catalogue . Visconti, 1017, n° 354 ; Clarac, 1020, n° 712 ; Frôhner, 1063. n° 104. Héron de Vlilcfosse 1096. n° 1207 ; Michon, 1910, p. 77 ; Michon. 1922, p. 69.

C 'est la statue d'un jeune homme nu. Une draperie posée sur le bras gauche descend jusqu'à terre, et son extrémité repose sur la carapace d'une tortue ponant l'inscription : Le bras droit est levé et plié la main à la hauteur de la tempe droite. Le poids du corps repose sur la jambe gauche. La jambe droite, légèrement avancée est fléchie : les muscles du torse sont ainsi en extension sur le côté droit, plus couns à gauche où l'épaule est plus basse et la jambe poneuse. La tête est inclinée vers l'avant : les cheveux rayonnant à panir du venex sont ramenés en mèches incurvées sur la nuque, les côtés et le front où ils constituent une frange de sept mèches distinctes recourbées vers la gauche. Devant l'oreille, deux mèches sont incurvées vers l'avant. Le visage est ovale ; l'arcade sourcilière ample et linéaire ombre la cavité orbitale et la paupière supérieure à l'angle interne de l'œil ; un sillon sépare le pli sourcilier convexe de la paupière supérieure, très large ; celle-ci est éclairée en sa partie médiane ; la paupière inférieure est fine, le globe oculaire arrondi à l'angle externe ; l'œil est un peu tombant. Le nez dont la base est haute est doté de narines mobiles finement attachées dans une dépression de la joue. Un léger renflement accompagne la lèvre supérieure au-dessus d'un sillon interla­ bial souplement dessiné. Sous la bouche, au-dessus du men­ ton, le marbre est creusé d'une dépression ombrée. Le menton est large et fortement renflé. L'ensemble de ces traits exprime la volonté d'une représentation individuelle, c'est-à-dire d'un portrait. Pourtant le rappel de l'art grec classique est évident : l'œuvre signée par un grec appartenant à une famille de sculpteurs athéniens reproduit un type statuaire classique d'Hermès attesté par quelques répliques dont la plus connue est l'Hermès Ludovisi au Musée des Thermes (Paribeni, 1953, p. 26). Ce n'est pas un hermès Logios au Agoraios, un hermès orateur, mais bien plutôt un hermès Chtonios, conducteur des morts. Par ailleurs la tête baissée, l'expression de tristesse de la physionomie nous rapproche des stèles funéraires attiques. L'étude de Semni Karouzou (1961, p. 94 sqq) de l'Hermès Ludovisi du Musée des Thermes, et l'identification de l'original de ce dernier avec la figure élevée en l'honneur des morts de Chéronée (447 av. J.-C.) confirme le caractère funéraire de la statue du Louvre. Par ailleurs, la récente découverte à Sidé (I. Inan, Three statues foundat Sidé, Antike Kunst 1970. 13) d'une tête et de fragments d'un hermès semblable à l'Hermès Ludovisi, confirme l'authenticité du geste du bras droit res­ tauré par l'Algarde dans la statue du Musée des Thermes. L'auteur va plus loin, et superposant l'image la meilleure de l'Apollon de Cassel — l'exemplaire de Florence au Palazzo Vecchio — avec la tête de l'Hermès de Sidé en attribue l'original à Phidias. L'appellation traditionnelle de Germanicus, dès le XVIe siècle, fit place à celle de César (Ravaisson. Reinach, Rayet, Bernoulli, Rom. Ikon : I, 1882, p. 232), puis d'Octave (Six, Rev. Arch.. 1916, II, p. 257) (Brendel. Röm. Mitt. I, 1935, p. 231, 259) (Charbonneaux. L'art au Siècle d'Auguste p. 50, pl. 59).

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Depuis, L. Fabbrini (Arch. Class., p. 155 sq) y a reconnu Marcellus après que Charbonneaux ait identifié les portraits du Louvre et de la villa Hadriana (Mon. Piot 1960), identifica­ tion reprise par Gôsta Saflund (Opuscula Romana IX. Stoc­ kholm. 1973) et J. Ch. Balty (1977). L'indice capillaire dont on n'avait pas tenu compte est sensiblement le même que sur la tête Ma 3547 du Louvre (Cat. n° 19). L'anoblissement des traits est du à la fois à la présentation classique de la statue et au fait qu'il s'agit d'une statue héroïque et funéraire, d'un portrait « Post mortem ». La tortue, emblème de Vénus, est là pour rappeler la filiation d'Enée dont se réclamait les Jules et donc Auguste et son neveu Marcellus. Marcellus meurt en 23 av. J.-C. La statue élevée en son honneur par l'athénien Cléoménès fut sans doute un des premiers hommages rendus par Auguste à son neveu. La signature de Cléoménès se retrouve plusieurs fois : l'Aphrodite Médicis aux Officies à Florence, l'autel avec le sacrifice d'Iphigénie au même Musée, une statue fragmentaire de Piacenza sont signés Cléoménès. Le Cléoménès de la statue du Louvre appartiendrait à une deuxième génération . après Cléoménès fils d'Apollodoros auteur de l'Aphrodite Médicis. La nouvelle identification de l'Hermès du Louvre comme un Marcellus abaisse la chronologie de Mansuelli (Seuil, des Offices Cat. I p. 73 ; E.A.A. « Kléoménès ») de plus de vingt-cinq ans. Bibliographie : Piganiol de la Force. Description, 1742, tome VIII, p. 07 ; Petil-Radel, 1004, tome IV. p. 49, pl. 21 ; Reinach I - Clarac, Mus. de Sculpt., pl. 310, n° 2314 ; Bernoulli, Röm. Ikon. 1. p. 62, p. 119 n° 3, p. 100 ; pp. 227-233, tig. 33, pl. XXI ; Reinach, C.B.A.. 1902, I, p. 159; Heckler, Portraits Antiques, 1913, p. XXVI, pl. 156b ; J. Six, Rev. Arch.. 1916, II, pp. 257-264, fig. 1-2 ; Ch. Picard, R.E L.. 1929. p. 206; West. Röm. PorträtPlastik. 1933. p. 00, p. 253, note 1, pl. XXL Gg. 04-05 ; Brendel. Novius Mercurius. RÖm. Mitt., 50, 1935, p. 240 sq ; Adriani, Bull. d'Alexandrie. n° 32, 1930, p. 105 ; Charbonneaux. l'Art au SiMe d'Auguste. 1940. p. 50. pl. 59 ; E. Paribeni, Museo Nazionale Romano, 1953, Sculture Greche del VSecolo, pp. 26. 27 ; L. Fabbrini. Arch. Class.. 1961, p. 157 ; S. Karouzou, Ath. Mitt.. 76, 1961, p. 94 sq ; R. Bianchi-Bandinelli, Rome, le Centre du Pouvoir, Paris, 1969, p. 47 fig. 47 ; laie Inan. Antike Kunst, 1970-13 ; B. Andreae, l'Art de l'Antienne Rome. Paris 1973, p, 460 fig. 229 ; Gôsta Saflung, OpRom 9. 1973.1-10 pl. 1-9-10 ; Kiss, Princes Jutio-Claudiens, 1975, p. 25, fig. 3 ; J. Ch. Balty, Antike Kunst. 1977, p. 112, pl. 25, fig. I. pl. 20. fig. 2 ; M. Bieber, Ancient Copies. 1977, p. 41, fig. 74-76 ; Massner. Bildnisanglàchung. 1982, p. 44.

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19. Marcellus Ma 3547 Marbre blanc à moyens cristaux brillants H. 0,320 m La moitié gauche du visage est couverte de concrétions ; U manque l'arête et l'extrémité du nez ; la surface des lèvres est arasée ainsi que la pointe du menton. L'aspect particulier des mèches tombant sur le front, prolongées par d'étroites languettes adhérant à l'épiderme, s'explique par le ruissellement des eaux sur le crâne ; le dessin de la chevelure est effacé ; un trou de mortaise sur l’arrière de la tête est dû à une réutilisation. Provenance inconnue Acquisition : ancien fonds Inventaire ; MND 2108 Catalogue : suite au cat. Héron de Villefosse, 1896, n° 3547.

La tète est légèrement tournée à droite ; si l'aplat vertical à la base du cou à droite n'est pas une cassure — ce que je crois — la tète et le cou étaient destinés à être insérés dans une statue drapée. Coiffée d'arrière en avant, la chevelure est rabattue sur le front en huit mèches divergeant de chaque côté d'une fourchette centrale. Le visage est allongé. La partie inférieure du front, gonflée, ne fait qu'un avec le bourrelet sourcilier : une ride verticale la divise au-dessus de la base du nez. L'orbite, profondément enfoncée permet cependant à la pau­ pière supérieure et au globe oculaire d'être éclairés en leur partie externe. La paupière inférieure gonflée est limitée par un cerne. Deux sillons obliques panent du coin interne de l'œil, parallèles à ceux qui panent des ailes du nez ; les joues sont amaigries, les pommettes et le maxillaire dégagés. Sitôt découverte, en 1957, la tête a été génialement recon­ nue par J. Charbonneaux comme un ponrait de Marcellus {Mon. Piot., 1960) dont l'identification avait fait jusqu'alors l'objet de plusieurs investigations. (Cunius, Röm. Mitl. 54, 1939,p. 131 ; Poulsen, ActaArch., 18, 1947,p. 133 ; Maiuri.Le Arti. 2, 1940 p. 146 ; Maria Sant'Angelo, Boll. d'Arte, 34, 1949 p. 198) dont aucune n'était concluante. C'est en comparant la tête du Louvre à une copie provenant de la Villa Hadriana et en rapprochant le sort d'Aelius César, tôt arraché à l'affection d'Hadrien à celui de Marcellus mort à moins de vingt ans, deux années à peine après son mariage avec Julie que J. Charbonneaux établit l'identification qui a reçu depuis une éclatante confirmation. A ces deux têtes, L. Fabbrini ajoutait bientôt la tête de Florence et celle de l'Agora d'Athènes (1961, p. 155).

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Le visage que soutient une expression énergique et tendue traduit en outre un sentiment pathétique hérité de l'hellé­ nisme et que reflètent l'épaississement du bourrelet frontal, l'orbite profondément enfoncée, la sensibilité qui domine dans la région naso-labiale. L'ossature est d'autant plus apparente que le visage est déjà amaigri par la maladie ; le sérieux de la physionomie s'explique aussi par la permanence dans l'esprit du sculpteur du modèle grec classique : les proportions du visage sont celles d'un type viril du V' s. Il est vraisemblable de ce fait que la statue était de type classique. Il semble aussi que le sculpteur était grec. La datation de l'œuvre pourrait être mise en rapport avec les deux événements importants de la vie de Marcellus : le triomphe qui suit la guerre cantabrique en 26-25 où sont associés pour la première fois Marcellus et Tibère (Dion Cassius 53, 26, 1) et son élévation au pontificat consécutive au retour d'Auguste en 24 et au mariage avec Julie (Dion Cassius 53, 27, cité par J.C. Balty). Pour J.C. Balty cependant, les portraits de Bloomington, (Balty, op. cit.. pl. 25, 3, 26, 3), Florence 14124 (Fabbrini, op. cil., pp. 70-72), Louvre Ma 3547, Tivoli Villa Hadriana 2265 (Balty, pl. 25,4) appartiennent à l'iconographie « post mor­ tem » de Marcellus ; leur lien avec le premier groupe des portraits de Marcellus constitué par le groupe B. de Brendel passe par la statue de Cléoménès « qui conduit à une plus grande idéalisation des traits des derniers portraits » (Balty, p. 115). Bibliographie : Charbonneaux, Mon. Piot. 51, 1960, pp. 53-72, pl. 13, fig 4, 10, 11 ; L. Fabbrini : Arch. Class.. 13. 1961, p. 155, pl. 70, 72 et 112, 115 ; Kiss, Princes Julio-Claudiens. p . 25 ; G . S ä f lu n d , Op. Rom. 9, 1973, 1-18, Lectiones Boethianac ; J. C h . Balty : Antike Kunst. 20, 1977, série 2 ; Massner, Bildnisangleichung. 1982, p. 43, noie 221, n° 2.

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Marbre H. 0.280 m Il manque toute la partie postérieure du crâne qui était tenue par un double goujonnage dont il subsiste les traces. Des concrétions calcaires recouvrent la chevelure à droite, une partie du Iront et ce qui subsiste de l'oeil droit. L'oeil gauche porte des traces de coups, aussi sur le sourcil et sur la paupière supérieure. Le nez qui manquait a été refait en marbre. L’extrémité en est cassée et il est complètement décollé. Il y a un trou dans la joue gauche. Les Iè\res sont usées. Une grande partie du cou subsiste. 11 reste davantage de l'oreille gauche que de l'oreille droite. Provenance inconnue Acquisition : ancien fonds Inventaire : SMD 150 Catalogue : suite au cal. Héron de Villefosse. n°4517.

Les cheveux sont rabattus sur le front en mèches triangulaires distinctes les unes des autres au-dessus de l'œil droit une fourchette plus large. Ils sont tournés vers la droite sur l'ensemble du front et vers la gauche sur les tempes. Devant l'oreille gauche — elle est usée à droite — une longue mèche s'incurve sur la joue. Derrière l'oreille, les cheveux sont ramenés vers l'avant en mèches longues, descendant bas sur le cou, séparées par des traits gravés. Le front est peu haut et droit. Le visage allongé est légèrement élargi à la hauteur du maxillaire. Le sillon interla­ bial est tombant aux angles de la bouche. Ceux-ci sont forés. L'œil gauche qui subsiste seul est ombré par une arcade sourcilière basse arrondie, peu proéminente, très proche de la paupière supérieure épaisse. Le globe oculaire a la forme d'une amande. La paupière inférieure très fine est légèrement incurvée. La structure allongée du visage et le traitement de la joue à droite, légèrement démaigrie sous la pommette, ainsi que l'indice capillaire nous font dater le portrait de bonne qualité malgré l'état de conservation des débuts de l'époque Impé­ riale.

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Marbre blanc patiné bris à gros cristaux brillants H. 0,280 m La tête et le voile sont coupés à ml-hauteur du cou. Le nez est arasé ; sur la joue gauche, il y a quelques traces de coup de pioche, également à la pommette droite. Provenance : Macédoine Acquisition : 1833. Don Despréaux de St-Sauveur Inventaire : LP 215 Catalogue . suite au cat. Héron de Vlllefosse, n° 4307.

Cette tête en haut relief provient sans doute d'un relief à plusieurs personnages ; une partie du fond subsiste, dépassant au-dessus et à droite de la tête : la vue de profil avec le montage montre clairement que la tête était fortement incli­ née vers l'avant. Le voile qu'elle porte et qui recouvre les cheveux aux deux tiers de la tête est sans doute son manteau qui a été ainsi disposé ; les cheveux, plats et ondulés, repré­ sentés par des traits gravés avec peu de relief sont séparés par une raie médiane. Le front partagé en deux par une dépression horizontale est petit et triangulaire. Les yeux sont assymétriques. Les arcades sourcilières assez molles sont séparées de la paupière supérieure par un canal profondément creusé. Les paupières supérieures sont épaisses : elles se prolongent à l'angle externe après la jointure avec la paupière inférieure, renflée par rapport à la joue. Le globe oculaire est plus arrondi à droite qu'à gauche. Les pommettes sont plutôt basses et le bas du visage soutenu par une ossature large sur laquelle les chairs sont très présentes : la bouche, un peu en biais a les lèvres pleines, le menton est fort. Le vaste plan des joues encadrées par la draperie tombant de chaque côté est assymétrique lui aussi. Cette irrégularité de dessin du visage est un élément de réalisme dans une œuvre influencée par la sculpture funéraire grecque à laquelle on doit cette expression un peu distante des yeux largement ouvens sur l'au-delà. Ce relief n'en est pas moins une œuvre romaine que le réalisme de la représentation et le travail des yeux invitent à dater des débuts de l'époque impériale. On peut comparer ce portrait avec le portrait masculin publié par P. Andronikos dans « Portrait de l'ère républicaine au Musée de Thessalonique » (Mon. Piot U, 1960, pp. 37 à 52, pl. Il et fig. 3).

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22. Aßripp a Ma 1208 Marbre blanc à très petits cristaux brillants H. 0.46 m Très bien conservé : l'extrémité du nez et l'oreille gauche sont restaurés, ainsi qu'un morceau de marbre en bas de l'arrondi du buste et au départ de l'épaule gauche. La surlace du marbre a été nettoyée. Provenance Gabies 1792 Acquisition : Collection Borghése 1808 Inventaire ; MR 402 Catalogue : Viscond. 1817. n° 153 ; Clarac, 1820. n° 196 ; Héron de Villefosse, 1896 n° 1208 ; Miction. 1918. p. 77 : Michon. 1922. p. 69

La tête est tournée vers la gauche. Les cheveux, en étoile à partir de l'occiput sont ramenés vers l'avant, dans un certain désordre, en groupes de deux, trois ou quatre mèches incur­ vées. Leur disposition sur le front entre deux échancrures dessine au centre une ligne courbe composée de plusieurs mèches que flanquent à gauche et à droite deux courtes mèches divergentes. Sur les tempes, les cheveux sont alterna­ tivement chassés vers l'arrière et vers l'avant. Le visage est traité avec ampleur : le trait dominant en est l'enfoncement profond des orbites que cache à moitié la retombée oblique du bourrelet sourcilier ; le globe oculaire est ainsi totalement dans l'ombre. Les joues dessinées de manière plastique sont creusées de deux sillons verticaux, derrière la pommette et sous la pommette, ainsi que de deux légères dépressions partant des narines. Le menton est large et rond, la bouche close exprime la détermination. Un sentiment plasti­ que très fort dû à l'élasticité des chairs sur un support osseux peu apparent se dégage de ce visage. L'expression soutenue de la physionomie est une indication à y reconnaître une main hellénique. Dès sa découverte, ce très beau portrait est reconnu comme un portrait de Marcus Vipsanius Agrippa ami et gendre d'Auguste, né en 64-63 et mort en 12 av. J.-C., la resemblance avec les monnaies ne laissant aucun doute sur l'identification (Visconti. Mon. Gab. 1897, n° 2). En un premier temps, J. Charbonneaux y vit un original (Charbonneaux, 1963, p. 131), puis il pensa à une copie du même original que l'Agrippa qui suit Ma 3334 cat. n° 23. Depuis, l'article de Fl. Johansen (Analecta Ist. Danici, VI. 1971) a fait le point sur les portraits d'Agrippa : autour de la tête de Gabies. il regroupe le portrait de Philippeville (Louvre ma 3334) copie d'époque daudienne. le portrait du Palais des conservateurs, copie d'époque augustéenne (Inv. n° 2760) le portrait de Florence aux Offices également d'époque augus­ téenne (Mansuelli n°41, pl. 41 A-B), dérivant tous quatre d'un même original disparu, sans doute en bronze. Le portrait de Gabies fut lui-même daté à des périodes très diverses : L. Curtius en fait une copie daudienne d'un portrait créé en 27 av. J.-C. (Röm. Mitt. 1933, p. 218) qui aurait eu pour modèle l'as du 3' consulat d'Agrippa (B. M. Mattingly, Coins, I, CXXXDI, pl. 26, fig. 7 sq). R. Carpenter le plaça en 12 av. J.-C. après la mort d'Agrippa (Mem Am. Ac., XVIII, 1941. 93). Buschor le date en 30-20 av. J.-C. (D.h.B. 34,61). Enfin Vagn Poulsen mit la sculpture en relation avec le mariage d'Agrippa et de Julie en 21 av. J.-C. (V. Poulsen, Vergil, 1959, 8, Rev. Arch. 1958, p. 273). M. Borda (EAA. 1, p. 158) en fait une réplique d'époque daudienne. Enfin trois variantes de la tête de Gabies peuvent être dtées : la tête de Béziers conservée au Musée St-Raymond à Toulouse (Espérandieu, I, p. 342, 1), l'Agrippa de la NY-Carlsberg (V. Poulsen, Les Portraits Romains 1, n° 7, p. 46) et la tête de Rome au Palais Spada (Helbig, 4, II. n° 2018). Revenant au Portrait de Gabies. Fl. Johansen (op. cit., p. 27) prend parti pour la datation de Buschor, 30-20 av. J.-C. Plus bas dans le texte (op. cit., p. 29) il émet l'opinion que le buste

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de Gabies puisse être la copie d'une de ces grandes statues de bronze créées en Grèce et dont nous avons connaissance grâce aux inscriptions. Il semble que l'on puisse faire une autre suggestion, dans la fourchette des dates proposées par Buschor et admises par Fl. Johansen. Certes le traitement des cheveux en mèches plates et triangulaires du buste de Gabies rappelle le travail du bronze. Or on sait que la statue de Auguste destinée au Panthéon était en bronze, (Dion Cassius 54. I, 1) et vraisemblablement aussi celle d'Agrippa qui lui faisait pen­ dant. L'excellent portrait de Gabies est presque sûrement la copie d'une grande statue dont on n'a reproduit que la tête. La date de 25-24 correspond à l'âge du portrait du Louvre : Agrippa aurait alors la quarantaine. On a aussi cherché à rapprocher le portrait Borghèe de la statue de Venise (Traversari. p. 29 n° 13 et pl. 12) qui fut sans doute créée plus tard entre 16 et 12 avant notre ère. Bibliographie : Visconti, Mon. Gab.. 1797, n° 2 ; Visconti, Mon. Seelli Borghése, 1. II. pl. XXlil, p. 52 ; R. Rochette, Rev. Arch., IX, 1852, p. 175 ; Amdt-Br. n° 295 ; Heclder. Portraits Antiques. 1913. p. 174; Wien. Jahr.. XXlil, 1926, 2, p. 59, Bg. 21 ; L Curtius, Die Antike. 193), p. 253 ; L. Curtius, RÜm. Min., 1933, p. 192, pl. 30, 31 ; Reinhold, Manus Agrippa, 1933, p. 156, C ; Pietrangeli, Iafamiglia di Augusto 1938, p. 21 ; Chevalier-Vérel, Encycl. phot.. 275 D, C ; R. Carpenter, Mem. Amer. Acc. XVIII. 1941. p. 95 ; AJA. 1941, p. 138 ; Ch. Picard. R. E. L . 1941, P. 248; E. H. Swift, AJA. XXV, 1921, p. 353 ; Charbonneaux, l'Art au siècle d'Auguste, 1948, flg. 57 ; Charbonneaux, The Journal of the Walter Art Gallery, Baltimore, XI, 1948, p. 15 ; Felletti Maj. I Ritratti. 1953, pp. 30. 31 ; F. Chamoux, Rev. des Arts. 1958, p. 155, flg. 5 ; V. Poulsen, Vergil. Opus Nobile. 1959, 18 ; Charbonneaux, Mon. Piot. 51,1960, p. 67, flg. 13 et 16 ; V. Poulsen, Les Portraits Romains. 1962,1, p. 46 ; Charbonneaux, la Sculpture. 1963, p. 151 ; F. Braemer, Mélanges Piganiol. I. 1966, 391, note 3, fig. 7 ; V. Poulsen, Rev. Arch.. 1968. p. 273.

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Marbre blanc à petits cristaux ; quelques points de mica H. 0,22 m Il manque le dessus de la tête. Elle était faite en deux parties dont la partie postérieure a disparu ; il manque la pointe du nez ; épaufrures sur les sourdis et le menton. Des restaurations en plâtre ont été ôtées. Provenance . Philippeville (anc. Rusicada) Acquisition ; Mission Delamare, 1848 Inventaire ; LP 3029, MND 21 39 Catalogue : suite au cat. Héron de Villefosse 1896, n° 3554

La tête appanenait sans doute à une statue. Le visage est ample, largement modelé. Deux rides transversales barrent le front ; le bourrelet sourcilier fortement gonflé et tombant met dans l'ombre la paupière supérieure. La paupière inférieure, plus étroite à droite, échancrée en arrondi est distinguée de la joue par un cerne profond. La paupière supérieure dépasse la jonction avec la paupière inférieure de plusieurs millimètres. Deux rides verticales sont creusées dans les joues. Un sillon oblique très court part des ailes du nez. L'implantation des narines est large, la bouche irrégulière a les lèvres plus épaisses sur la droite. Le menton est proéminent. Bien que fragmentaire, ce portrait est très intéressant : il n'a pas été retouché et a conservé l'épiderme original. Les sourcils étaient à l'origine plus saillants. Ce qui reste de la chevelure nous montre un travail fruste surtout à la partie postérieure où les mèches taillées en biseau sont à peine séparées par des traits gravés ; mais elles ont exactement la même disposition que sur le portrait de Gabies. Le visage est plus large aussi et plus plat que sur le portrait qui précède et le modelé est appuyé de manière plus réaliste. L'ensemble de ces remarques a pu faire dater ce portrait de l'époque daudienne : il serait aussi une copie du portrait qui a servi de modèle à la tête de Gabies et qui est peut-être le portrait en bronze qui orna le Panthéon. Les autres répliques du même original sont, Rome Palais des Conservateurs inv. 2760 (Pietrangeli. Mus. Cap.. 113, n°9) et Florence Offices, (Mansuelli, p. 52, notice 41). Bibliographie . Mission Delamare 1848 pi. 33 ; Gsell : Ex. Sc. de l'Algérie, pi. 24 ; Charbonneaux, Mon. Piot. 51, 1960, fig. 15, 18; Charbonneaux, La Sculpture. 1963, p. 151 ; Johansen : Anal. Rom. Ist. Dan.. VI, 1971. p. 27 et n. 54.

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24. Inconnu Ma 1357 Marbre blanc à petits cristaux ri points de mica H. 0,225 m Le nez est refait en marbre ainsi qu'une étroite partie de la joue gauche. Un gros éclat au-dessus du sourcil gauche a été recollé et complété par du plâtre grisâtre. Les paupières de l'œil droit ainsi que le sourcil du même côté sont restaurés en plâtre. U manque un éclat du marbre sur la pommette gauche. Les lèvres, le menton et les oreilles sont restaurés en plâtre. Provenance : île de Ceos Acquisition : 1910 Inventaire : MND 911 Catalogue : Héron de Villefosse, 1896, n° 1357; Michon. 1918, p. 61 ; Michon. 1922, p. 54

Les cheveux travaillés en mèches souples et recourbées sur l'arrière et le desus de la tête, rayonnant à partir du vertex, ont été retravaillés en petites mèches courtes sur le front et les tempes sur une profondeur d'environ 4 cm. Cette réfection de la chevelure — par ailleurs très usée — s'accompagne d'une reprise du front et des tempes plus frustes que l'ensemble de la sculpture. Ainsi la double échancrure du front aurait été substituée à une autre coiffure. Un examen plus approfondi du front et des tempes permet de remarquer — ceci est sensible au toucher — qu'il subsiste dans l'échancrure du front à gauche une zone concave, sans doute ce qui reste d'un accident à cause duquel on aurait repris la surface jusqu'à disparition de cette zone dégradée par un coup. A la même hauteur, dans l'échancrure droite du front il y a un applat presque symétrique de la zone concave. On peut en déduire qu'un accident disgracieux a ainsi été masqué. Cette réfection du devant de la chevelure pouvait passer pour une réutilisation du marbre, mais le plus souvent la réutilisa­ tion du marbre permet de reconnaître un personnage connu. Or. nous ne connaissons pas le personnage représenté. Une autre indication du travail repris sur cette tête en est le retrait du front démaigri par rapport au bourrelet sourcilier. Un trait gravé marque la limite des cheveux. Ont été égale­ ment retravaillées, les tempes et le masseter de chaque côté, où la surface du marbre est plus sèche que sur les joues et au bourrelet sourcilier. La ride transversale au milieu du front marque la limite inférieure de la partie reprise.

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L'arcade sourcilière ample et charnue est dessinée en arc de cercle. La paupière supérieure en bourrelet dépasse de plu­ sieurs mm la jonction avec la paupière inférieure, presque rectiligne. Deux rides en pattes d'oie marquent le coin externe de l'œil. La bouche est petite et précise, le menton, relative­ ment large, est saillant. Derrière les oreilles où la chevelure d'origine est intacte, les cheveux sont ramenés d'arrière en avant selon la mode julioclaudienne. Cette disposition des mèches derrière les oreilles ainsi que la forme du globe oculaire arrondi vers l'extérieur de l'œil nous aide à dater cette tête d'époque julio-daudienne des premières décades du 1" s. de notre ère.

'RêpiibHquè èt fybjiiFjulio'daudienne I

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Marbre à grain [in ei surface uniforme H. 2,04 m Le cou et le bras droit sont modernes ; il y a une pièce au genou et à la cheville gauche ; l anière de la tête est moderne à partir d'une fracture qui passe devant l'oreille gauche et derrière l'oreille droite ; le ne 2. le menton et l'arcade sourcilière gauche sont refaits en marbre. Provenance inconnue Acquisition . Collection Borghèse 1808 Inventaire : MR 242 Catalogue Clarac, 1820, nD465 ; Héron de Villefosse, 1896. n° 1274 ; Michon, 1918. p. 81 ; Michon. 1922, p. 73

C 'est une grande statue nue héroïque. Un manteau, posé sur l'épaule gauche s'enroule autour du bras du même côté et retombe jusqu'à la hauteur du genou. A droite, la jambe porteuse s'appuie jusqu'en haut de la cuisse sur une cuirasse qui sert de support à la statue. C’est une représentation conçue comme un nu classique de l'art grec : l'épaule qui supporte le manteau est plus haute que l'épaule droite et c'est du côté gauche que la jambe est fléchie au genou. A droite, les muscles du thorax sont porteurs eux aussi ; à gauche en revanche, le torse est en extension. L'important collet de marbre qui joint la tête et le torse empêche de considérer comme certaine l'appartenance de la tête au corps. Il est fort possible cependant que la tête ait été trouvée près du corps : les muscles du cou indiquent une forte torsion vers la droite. La surface du visage est usée. Les cheveux rabattus sur le front dans un certain désordre sont échancrés au-dessus des tempes, et les mèches en sont ramenées vers le centre. Le front est traversé de rides horizontales. Les sourcils, en léger surplomb, remontent un peu vers l'angle externe de l'œil, audessus du pli de chair qui s'appuie sur la paupière supérieure. Celle-ci, ronde et épaisse s'effile en se prolongeant à l'angle externe, au-delà de la jonction avec la paupière inférieure, fine et échancrée. Le visage est osseux, avec une expression résolue que soulignent les rides verticales à la base du nez. et la projection du menton vers l'avant. La bouche est close, avec une lèvre inférieure soigneusement modelée et un petit pli énergique aux commissures des lèvres. C'est un portrait réaliste, ayant emprunté à l'âge grec, outre le nu héroïque, la violente torsion du col et les traits audacieux du chef de guerre. La présence de la cuirasse nous confirme qu'il s'agit d'un général victorieux. L'appellation de Jules César (Héron de Villefosse. Michon) ne peut être maintenue, mais il est impossible de trouver une appellation ; le travail des yeux ferait dater cette statue du début du l rl s. de notre ère. Bibliographie . Clarac, Mus. de Sculpt., pl. 310, n ° 2 3 I7 ; Bernoulli, Röm. Ikon. 1. p. 160. 171, 181 ; Besnier, Mon. Piot. 1899, p. 155; Charbonneaux. la Sculpture. 1963, p. 158.

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Marbre blanc à patine ocrée, gros cristaux et nombreux points de mica H. 0,27 m Il manque l'arête et l'extrémité du nez ; un gros éclat sur la joue gauche. La mèche gauche de la fourchette centrale est cassée ainsi que le haut de l'oreille gauche. Des concrétions brunâtres sur la chevelure à l'arriére de la tête. Provenance : Athènes Acquisition : 1950 Inventaire : MND 2015 Catalogue : suite au cat. Héron de VlUefosse, n° 3515

La tête est un peu lourde, taillée avec fermeté. Rien n'inter­ rompt le plan des joues, arrondies de la tempe au menton et dont le volume, important contraste avec la bouche, petite, modelée avec précision, soulignée d'un pli oblique dans chaque angle. Le globe oculaire, un peu plat, est encadré de paupières incurvées épaisses, enveloppées par l'arc des sourcils largement débordant. La chevelure coiffée en mèches rayon­ nantes à partir du vertex, est rabattue en frange sur le front avec une fourchette centrale et sur la gauche, une petite pince. Identifiée par J. Charbonneaux, (Festschrift... Schweitzer, 1954) comme un portrait de Drusus l'Ancien, la tête du Louvre n'a pas retenu l'attention de J. Ch. Balty (Bull, des Mus. 1966-67). Z. Kiss (1975) en fait un Drusus Minor. Il est vrai que si l'œil et la bouche sont bien ceux de Drusus l'Ancien, on est surpris par l'aspect quadrangulaire de la tête, l'absence de modelé des joues. Bn outre, le ciseau qui a taillé le contour aigü des lèvres a parlé un autre langage que celui auquel on doit le magnifique traitement des yeux larges et ombrés. La ressemblance avec le portrait du Vatican, Museo Profano Lateranense 354 (Giuliano, cat. n° 28) est indéniable. D'autres portraits dans lesquels on reconnaît Drusus l'Ancien, présen­ tent comme le portrait du Louvre, un caractère peu habituel : le portrait du Musée Archeol. d'Aquilée. 63. le portrait de Bruxelles A 1158, la tête de Cologne, inv. 668 (voir Balty, Bull, des Mus. Royaux..., 1966-67), mais dans chacune de ces têtes, on retrouve l'effigie du sesterce frappé à Rome entre 41 et 45 ap. J.-C. par l'empereur Claude. Le portrait du Louvre se rangerait dans les effigies « pos­ thumes réalistes » définies par Z. Kiss (1975) avec les portraits d'Aquilée et de Cassel, avec Vatican (Museo Gregorino Pro­ fano 354) Grenoble 588. Selçuk Musée d'Ephèse. Il ne faut pas oublier qu'un sacerdoce fut institué à Athènes à la mort de Drusus l'Ancien et jusqu'à Hadrien. Le portrait d'Athènes peut avoir été érigé peu après la mon de Drusus l'Ancien, entre 9 av. J.-C. et l'ère Chrétienne. Bibliographie. Charbonneaux : Festschrift Zum 60 Gebuntag von B. Schweitzer. 1954, pp. 331-33), pl. 71-72 ; Charbonneaux, la Sculpture. 1963, p. 152 ; Vermeulc. Roman Imperial Art in Greece and Asia Minor. 1968, p. 186 ; Z. Kiss, Prince JuHo-Oaudiens. 1975, p. 100, fig. 316-317 ; Filtschen. Erbach. 1977, p. 45. n. 17t.

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27. Drusus l'Ancien Ma 1027 bis Marbre blanc à grain lin ei surface uniforme H. 0.315 m Le nez, le menton et les sourcils sont restaurés avec des pièces de marbre, également le pavillon des oreilles. Le cou est moderne. Sur le front, à droite, une mèche est arasée ; un éclat dans la chevelure au-dessus de l'oreille droite. La tête a été ôtée à un torse de Diadumène par Jean Charbonneaux. Provenance inconnue Acquisition : 1863, collection Campana. Inventaire : MNE 828 Catalogue . Héron de Villefosse. 1896, n° 1027 ; Michon, 1918, p. 65 ; Michon. 1922. p. 58. devenu 1027 bis après le démontage.

Les cheveux disposés en étoile sur le vertex descendent sur la nuque en deux vagues de mèches curvilignes. Sur le Iront, ils sont rabattus en une frange irrégulière interrompue au-dessus de l'oeil gauche par une petite fourchette. Le front est large. L'arête des sourcils, aigue et presque rectiligne est assez basse pour ombrer la cavité orbitale d'où saillent les paupières supérieures épaisses et de profil arrondi. Le globe oculaire est plat, la paupière inférieure fine et échancrée est soulignée d'un cerne. Deux légères dépressions joignent les narines aux commissures des lèvres. La bouche est étroite, forée aux angles. Le menton est petit et rond. Dans son montage ancien, sur un torse de Diadumène. la tête était considérée comme un Germanicus, hypothèse qui n'a pas été reprise. On a ensuite parlé d’un Auguste Jeune (Reinach IL 2, p. 571, 5) ; Bernoulli le classe parmi les inconnus (Rom. Ikon. IL 1, p. 174, n°23). L'oeuvre, exposée quelque temps salle des Muses, puis retirée de l'exposition a été un peu oubliée. Son mauvais état de conservation explique cette mise à l'écart. Pourtant c'est un travail antique. J. Char­ bonneaux (1963, p. 144) y voit un portrait de Drusus l'Ancien confortant en cela l'hypothèse émise par V. Poulsen en 1960. Zolt Kiss, (1975), réfute cette identification. Pourtant, la ressemblance avec le portrait de Latran (Giuliano, pl. 19, n° 28) est tellement forte que les deux portraits ne peuvent que dériver d'un même original, ce que confirme la similitude absolue de l'indice capillaire de chacun des deux portraits. Mais il est vrai que Z. Kiss (Ibidem. p. 97) ne reconnail pas Drusus l'Ancien dans le portrait cuirassé du Latran.

Les portraits rond iris

La distribution des mèches sur le front présente une fourchette à la racine du sourcil gauche que l'on retrouve aussi aux portraits de Lucius César (F. Chamoux, Mon. Piot. 1950, 44. p. 92) : le portrait de la résidence de Munich par exemple (Kiss, Ibidem, fig. 150, 151 ) que Curtius rapprochait du portrait de Corinthe 135, mais qui aiieurs (E. A. 1002 Arndl) est lui aussi présenté comme un Auguste Jeune. Dans le portrait du Latran et le portrait du Louvre, il semble que le sculpteur ait fait plus largement appel à l'iconographie d'Auguste : le visage est triangulaire et les yeux haut placés. Sans doute est-ce un portrait créé peu de temps après la disparition de Drusus l'Ancien en 9 av. J.-C. Bibliographie : Cal. Campana, cl. Vil, n° 115 ; Reinach. II, 2. p. 571, 5 ; Bernoulli, Rom. Ikon. p. 274. n°23 : Charbonneaux. la Sculpture. 1963, p. 144 : V. Poulsen, Claudische Prinzen. I960, p. 19 ; Kiss, Princes Julio-Claudiens 1975, p. 95 ei fig. 295.

KeF*piiqurn'epo£fUfjurio-aauaienrie

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Marbre à petiis cristaux, nombreux points de mica. H. 0,240 m Le buste est moderne ; le nez et les oreilles sont refaites en marbre : la surface du visage a été reprise à l'époque moderne. Un tenon en plomb à l'arrière du crâne prouve qu'il fut, à l'époque moderne, fixé devant un mur. Provenance : trouvé près du Palatin à Rome. Acquisition : 1863, Collection Campana. Inventaire : MNE 809 Catalogue : suite au cat. Héron de Villefosse, n°4514.

S ur le montage moderne, la tête est légèrement tournée vers la gauche. Disposés en étoile à partir du vertex les cheveux sont rabattus sur le front en mèches caractérisées en un système assez lâche de fourche et de pince : une fourchette ouverte au-dessus de l'œil gauche, une pince au-dessus de l'œil droit. Le front est haut, traversé en son milieu d'une dépression horizontale. L'arête sourcilière basse et aiguë ombre le pli convexe de l'orbite, laissant bien éclairées les paupières supérieures larges et de profil arrondi. Le globe oculaire est arrondi, la paupière inférieure très fine et peu couvrante. Deux légères dépressions sont dessinées entre les ailes du nez et les commissures des lèvres. La bouche peu large, fermement dessinée est légèrement relevée aux commissures des lèvres. Le menton est petit et rond. Plus qu'à Auguste dont il n'a pas les traits— Héron de Villefosse et E. Michon le considèrent comme tel — ce portrait fait penser à Drusus l'Ancien dont il a le visage allongé : une comparaison semble possible avec le Drusus l'Ancien du Latran dont il a les arcades sourcilières aiguës, la bouche aux commissures relevées, le départ du nez plutôt haut (cf. Giuliano n° 18 et pl. 19). mais c'est une copie assez froide reprise de surcroît et qu'il est diffidle de dater. Bibliographie : D'Escamps. 1855, pl. 58 ; Bernoulli, Röm. Ikon.. IL I. p. 37, n° 56.

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29. Inconnu Br 21 Bronze H. 0,22 m. tète :0,10 m L'oreille droite est déchirée ; il manque l'iris dans chacun des deux yeux. Provenance inconnue Acquisition : 1865. ancienne collection Pourtalés. Inventaire : MNE 816 Catalogue ; Longpérier, 1868 n° 638, De Ridder, 1913, n° 21.

La tête est tournée vers la droite et légèrement penchée. Les cheveux, en étoile à 5 branches sur le vertex sont travaillés en mèches ondulées rabattues vers l'arrière, les côtés et l'avant. Sur le Iront elles forment une courte frange régulière, inter­ rompue par une petite fourchette au-dessus de l'angle interne de l'œil gauche. A partir de cette courte séparation, les cheveux sont chassés à droite vers la droite et à gauche vers la gauche. Les arcades sourcilières sont largement décrites, au-delà de l'angle externe de l'œil. L'orbite est dans l'ombre. Les yeux un peu enfoncés, écartés l'un de l'autre sont bordés par des paupières à angle vif, jointives à l'angle externe. Un trou rond devait recevoir un iris en métal, pierre ou pâte de verre. Dans le plan des joues, deux dépressions obliques partent des narines, et encadrent la bouche. Celle-ci s'entr'ouvre en un sillon interlabial rectiligne qui dote ce portrait d'une certaine force attentive. Le travail de la chevelure, coloriste et varié, est dans la tradition des têtes de Fiesole (cat. 1) et de Picenardi (cat. 32) : sur la calotte épaisse les mèches recourbées sont travaillées de manière à procurer contraste et vie au visage aux traits simples. L'identité de ce portrait que l'on appelait Sylla (et signalé ainsi par Bernoulli. 1, 1882, p. 91) — hypothèse déjà mise en doute par De Ridder — est impossible à déterminer. Sa date a oscillé de la République à l'Empire. B. Schweitzer mentionne la tête comme un portrait républicain (1948, p. 67, note 3). et le met à la fin du 1" tiers du 1" s. avant J.C.. Heinz Menzel (Masterbronzes, n° 228, le repousse en raison de l'extraordinaire tension de la représentation, jusqu'à l'épo­

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que de Trajan. Il semble pourtant que l'on puisse dater (West, 1933. p. 144) ce portrait énergique et prenant de la fin de la République ou du début de l'Empire, si l'on en juge par le travail plastique de la chevelure. Bibliographie : Cat. Pourtalés. 683, p. 129 ; Brmoulll. Röm. Ikon. I. p. 91 ; Héron de Villelosse, Mon. Piot. 1895, p. 193 ; West : Rom. Portrat-plastik, 1933, p. 144. fig. 156. pl. 37 ; Schweitzer Die Bildniskunst der Rom Republik. 1948, p. 67 ; D.G. Miltcn-S F Dœringer (Heinz Menzel) : Masterbromes of the Classical world n° 228, p. 236. The Fogg An Museum, 1967. Exp. Coiffures Antiques. Paris, 1982. n° 144.

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Marbre blanc à petits cristaux brillants. H. 0,265 m Le nez est refait en plâtre. Les deux oreilles sont mutilées ; une épaufrure sur le front au-dessus du sourcil gauche et une autre sur la joue droite. Deux mèches cassées au centre du front. Provenance inconnue Acquisition inconnue Inventaire : MNE 829 Catalogue : Héron de Villefosse. 1896, n° 1352 ; Michon, 1918, p. 61 ; Michon, 1922, p. 54.

C e portrait est celui d'un citoyen attentif et avisé dont les traits sont décrits avec sensibilité. Les sourcils sont rendus par un simple renflement au-dessus d'une large cavité orbitale creusée à la racine du nez, avec un pli de chair convexe au coin externe de l'oeil ; le pli recouvre presque complètement la paupière supérieure dont un trait mince délimite l'étroit bourrelet. La paupière inférieure est tendue, i peine arquée ; la caroncule est indiquée. Le globe oculaire, plus arrondi à l'angle externe reçoit en plein une lumière également répartie dans un espace circulaire que délimitent la zone des sourcils et les larges cemes déprimés sous les yeux. Les sillons qui partent des narines sont atténués avant d'arriver à la hauteur des commissures des lèvres. Le jeu coloriste d'ombres légères substitué ici à toute description linéaire s'accommode bien des traits du personnage pour créer un modelé subtil. Les cheveux traités en mèches souples séparées par de petites dépressions creusées au ciseau suivent sur le front une ligne oblique vers la tempe droite tandis que sur la gauche, on trouve, après une petite échancrure au-dessus de l'oeil gauche trois mèches distinctes tournées vers le centre du front. A. Heckler (1938, p. 233, fig. 5-8) connait de ce personnage trois autres portraits : celui de Naples qui serait d'époque augustéenne, celui du Vatican qui serait une réplique d'âge trajanique et celui du Castello de Nemi. La comparaison entre le portrait du Louvre et celui de Naples fait apparaître ce dernier comme plus dramatisant : les joues sont plus creusées, la bouche plus nettement ouverte. Remonté sur un buste moderne le visage est tourné vers la droite ce qui augmente l'effet dramatique ; le mouvement des sourcils est plus vif ; deux rides traversent le front ; la tête paraît plus grande que celle du Louvre ; la caroncule n'est pas indiquée non plus sur le portrait du Vatican : il y a plus de vigueur dans le portrait de Naples, plus de sensibilité dans le portrait du Louvre ; là. la tête était aussi tournée vers la droite comme l'indiquent les deux plis profonds transversaux du cou à droite. La réplique d'âge trajanique au Vatican est d'un autre langage : c'est le retour au linéarisme comme dans le portrait même de l'Empereur ; il s'accompagne d'une expression plus tendue du personnage. La comparaison des profils fait apparaî­ tre identiques les mèches des tempes. Les sillons sur les joues sont plus durs. Pour A. Heckler (1938) la réplique du Louvre très fidèle à l'aspect italique peut être d'exécution flavienne « à cause de la subtilité du modelé, de l'individualité, de la richesse du détail ». L'original devait être exécuté au début de l'Empire. Le cartel « Mécène » que cette tête avait du temps de J. Charbonneaux n'est qu'une hypothèse. Bibliographie : E. Paribeni. II ritratto nell'arte Antica, pi. 101 ; Fr. Poulsen, Rev. Arch., 6e S., 7, 1936. p. 50. fig. 25 ; O. Vessberg, Studien Zur Kemstgesch.. pl 50. 3 ; A. Heckler, Arch. Am ., 1938, p. 233, fig. 5 et 6.

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Marbre blanc à petits cristaux brillants. H. 0,227 m La cassure a préservé une partie du cou à gauche. L'extrémité du nez a été cassée ; la surface du marbre a souffert de quelques coups sur les joues et le menton. Le chignon manque. Provenance inconnue Acquisition : Ancien fonds. Inventaire ; S 5625 Catalogue ; suite du cat. Héron de Villefosse. n° 3445.

C est un charmant portrait de jeune femme : le nodus frontal y est remplacé par une sorte de chou de cheveux aplati sur le front et encadré de bandeaux relevés qui se prolongent par une torsade derrière l'oreille pour rejoindre le chignon. Comme dans les coiffures à nodus frontal — dont celle-ci ne semble qu'une variante — la raie médiane est recouverte par une tresse qui part du front, mais s'arrête au vertex. Sur le front rétréci par le chou de cheveux qui bascule vers l'avant sont figurées quelques petites mèches courtes. Devant l'oreille droite une petite mèche s'incurve vers l'arrière. Sous les sourcils constitués par une arête simple en oblique soutenue par un bourrelet épais, l'orbite est profondément creusée d'un canal large qui sépare nettement le bourrelet sourcilier de la paupière supérieure. Celle-ci large et gonflée se prolonge d'un centimètre après la jonction avec la paupière inférieure. Le globe oculaire est rond, relativement saillant entre des paupières très couvrantes. La bouche bien que mutilée est intacte aux commissures des lèvres, profondément indiquées. Un bref sillon ondulé joint les narines aux angles de la bouche. Le modelé des joues est ferme et juvénile. Jean Charbonneaux (1963) datait cette tête de la fin de la République. Il semble cependant que la coiffure et le traite­ ment de l'oeil très élaboré doivent la faire dater des dernières décennies du 1" s. av. J.C. Bibliographie : Charbonneaux, La Sculpture, 1963. p. 145. Exp. Coiffures antiques, Paris, 1982, n° 118.

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32. Inconnu Br 18 Bronze. H. 0,38 m ; tête 0,205 m Il manque les yeux ; il y a une entaille sur la pommette gauche. Provenance : Capella di Plcenardi, près de Parme. Acquisition : 1895. Inventaire . MNC 2062 Catalogue : De Ridder, 1913. n° 18.

La tête est tournée vers la droite. Les cheveux sont disposés en étoile sur le vertex ; de là ils descendent sur la nuque en rangées de mèches contrastées alternativement chassées sur la droite et sur la gauche. Sur le dessus de la tête leur dessin plus complexe est constitué d'ondes souples plus longues et plus libres jusqu'au front où ils sont rangés en une courte frange de mèches inégales avec deux petites échancrures. Ce traitement coloriste de la chevelure peu visible de face adoucit la vue de profil de sa masse claire et mouvante. De face, domine l'étude un peu sèche des traits : sous un front haut et bosselé, les sourcils constitués de traits gravés en « arêtes de poisson » sont une notation décorative un peu isolée. Leur relief, un bourrelet mince et régulier, met dans l'ombre l'orbite jusqu'aux paupières larges et rubannées. La paupière inférieure est limitée par le ceme qui dégage aussi les pommettes hautes et précises. Le nez grand et fortement busqué a des narines étroites. Deux sillons inégaux descendent vers les commissures des lèvres. La bouche a les lèvres rases et closes. L'ensemble constitue une analyse minutieuse et insis­ tante de la physionomie du personnage. L'originalité de l'atelier se juge à l'absence d'appel au style héllénistique : la force et la précision audacieuse qui dominent doivent se rattacher à ce courant de réalisme qui en Italie précède le vérisme et lui survit. Mansuelli (Rev. du Louvre. 1963) pense à un travail exécuté dans un atelier provincial et rapproche la tête du Louvre du portrait de fillette du Musée de Parme. En réalité, cette tête n'a pas de parallèle exact. Sa qualité très haute incite à une datation au début de l'époque impériale. Le portrait devait être posé sur un hermès. mais il n'y a aucune trace de soudure (Mansuelli, 1963).

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Bibliographie . Lehman-Han leben, II, p. 11, lig. 5 ; Héron de Villelosse. BS.M A.F.. 1901. p. 194-195 ; Ch. Picard, REA. XXXII, 1930, p. 369, nD3 ; West, Rom. Porträt Plastik. 1933, p. 145, p. 257, n*ll. pl. XXXVII n° 157; G. Mansuelli. Rev. du Louvre. 1963,, p, 121*128 ; Massner, Bildnisangleichung. 1982, p. 19, note 111, 20, et pl. 6a ; Exp. Arte e civilta Romano nellltalia Settentrionale delta Republica alla Tetrarchia. I, 1964, n° 368. pl. 107, fig. 206 ; An de Rome et des Provinces. 1972, n° 21.

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32 bis. Octavien Ma 3596 M aître blanc à petits cristaux brillants H. 0,163 m Il manque l'extrémité du nez. Une croûte brunâtre recouvre le visage à droite. Il y a un éclat sur le menton et au pavillon de l'oreille à droite. La chevelure est usée sur le sommet du crâne. La cassure du cou est oblique. Seule subsiste la partie droite du cou. Provenance inconnue Acquisition . Ancien fonds Inventaire : MND 2271 Catalogue . suite au cat. Héron de Villefosse, 1696. n° 3596.

Les cheveux coiffés en une calotte de mèches épaisses rabattues sur l'avant en mèches ondoyantes, fortement contrastées, descendent bas devant les oreilles. Le front et les tempes sont légèrement creusées. L'arête du sourcil, fine au départ du nez se perd dans un bourrelet épais à l'angle externe de l'oeil. Celui-ci est enfoncé dans l'orbite, assombri par le sourcil bordé de paupières épaisses. La paupière inférieure est nettement échancrée. Un cercle large la souligne, qui sépare bien l'œil de la pommette, haute et large, peu distincte de la joue charnue. Dans la vue de profil, le maxillaire nettement séparé du cou est peu saillant. La bouche est petite, sinueuse, avec une lèvre inférieure large, infléchie au centre. Le menton est étroit nettement saillant. Le visage est dans son ensemble étroit et allongé, le front large et plutôt bas, rectangulaire. L'ampleur de la calotte crânienne, le visage ovale et légère­ ment penché sur la gauche ont fait dire à B. Holtzman (1967, p. 81-94) que le sculpteur de cette tête s'était souvenu des critères lysippiques : il est en tout cas hors de doute qu'il s'agit là d'un portrait grec, exécuté dans un marbre grec et par un artiste grec ; la douceur et la plénitude du modelé, son exécution légère, le pathétique discret que confère au visage la bouche entr'ouverte et les orbites délicatement ombrées, ainsi que. en contraste le désordre savant et coloriste de la cheve­ lure sont dans la tradition « romantique » du portrait grec du IVe s. B. Holtzman (1967) reconnaît dans ce portrait une effigie d'Octavien hypothèse reprise par Zolt Kiss dans ses « Princes

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Julio-Claudiens ». Certes l'œuvre est de qualité et c'est sûre­ ment un portrait. Actuellement on tend à contester l'existence de portraits d'Auguste Jeune, avant la bataille d'Actium, et même l'Octavien du type du Vatican est remis en question. Cependant, l'attribution proposée par B. Holtzman est convaincante et nous concluerons avec lui que nous avons sans doute là un portrait d'Octavien exécuté entre 37 et 31 av. notre ère, sans doute cependant en Italie. Mais il nous semble impossible qu'à cette date le portrait puisse provenir d'un haut relief et la légère dissymétrie du visage serait à notre sens plutôt en rapport avec le pathos de la physionomie qu'elle accentue, conférant ainsi à ce travail rapide et brillant la vie intense et un caractère inspiré dans la tradition du portrait grec du IVe s. Bibliographie .B. Holtzman, Rev. Arch., 1967,1. p. 81-94, fig. I à 3 ; Kiss, Princes Julio-Claudiens. 1975, p. 57. tig. 118. Exp. H. Giroux, « Objets d'An Grecs du Louvre *», Québec, 1967.

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33. Auguste Ma 1251 Marbre blanc â grain fin ei surface uniforme. H. 2.085 m Nombreuses restaurations. La tête est reliée au corps par une collerette en plâtre. La calotte est faite séparément, sans doute une réparation antique. Provenance : Monte Porzio. env. de Tusculum Acquisition . 1808. Collection Borghèse Inventaire : MR 328 Catalogue Visconti, 1817, n° 120, p. 47 ; Clarac, 1820. n °1 5 0 ; Héron de Villefosse. 1896, n° 1251 ; Michon, 1918. p. 79 ; Michon, 1922, p. 72.

Il n'est pas certain que la statue signée Ophélion [ils d'Aristonidas et la tête représentant Auguste jeune appartiennent l'une à l'autre. L'ajustement des deux morceaux a nécessité un fort raccord de plâtre. Il serait tentant cependant, après l'identification de Paul Zänker de la tête comme un Auguste jeune du type d'Actium de reconnaître dans cette statue Auguste représenté comme un général victorieux. La tête est petite, et le mouvement des mèches sur le front, assez différent de celui des portraits de la maturité se rap­

proche des portraits que Zänker range autour de celui-ci dans son « Studien zu den Augustus-Ponräts. (p. 24) : les cheveux sont coiffés en mèches courtes et tournées vers une large pince échancrée haut dans la chevelure, au-dessus de l'angle interne de l'œil droit. Cette coiffure est proche dans sa disposition de celle de l'Auguste de Béziers au Musée de Toulouse, de l'Auguste de Pérouse, et d'une tête sur togatus de la collection Albani (cf. Zänker, op. cit., pl. 18, 1-2 et pl. 19, 2) ; mais contrairement à ces têtes sur lesquelles il y a une ouverture en fourchette audessus de la tempe gauche, il n'y a rien de ce genre sur la tête du Louvre. Une autre surprise est constituée par les favoris tombant bas devant l'oreille tout-à-fait inhabituels aux por­ traits d'Auguste chez lequel on trouve à cet endroit une mèche simple recourbée vers l'avant. Dans le visage ardent et maigre, les yeux, un peu rapprochés frappent par leur exécution très soignée : la paupière supérieure dépasse la paupière inférieure à l'angle externe de l'œil de plusieurs mm. Elles sont égale­ ment ourlées autour d'un globe oculaire en légère saillie, plus arrondi dans l'angle externe de l'œil. Le front est lisse, l'arcade sourcilière n'ombre que la partie interne des deux yeux. La saillie des pommettes et le large plan des joues maigres cachent l'angle très net de la mâchoire, bien marqué dans les vues de profil. La bouche est fermée avec un pli énergique. La statue, fortement restaurée est établie sur un rythme polydéléen. l'épaule droite supportant le drapé du manteau levée du côté où la jambe se plie — qui s'accompagne sur le torse d’un étirement du grand droit. Les proportions de l'ensemble ainsi que la légère torsion du corps autour de la jambe d'appui, rappellent l'art lypsippique. Le nom d'Ophelion fils d'Aristonidas apposé sur la cuirasse qui sert de support à la statue n'est connu que par cette signature (E.A.A., Bertoldi, p. 700). Il est fort peu probable qu'Aristonidas ait un rapport avec les sculpteurs rhodiens homonymes. On pense même qu'il n'est pas certain qu'Aristo­ nidas ail été sculpteur. Bibliographie . Reinach I = Clarac, Mus. de Sculpt.. pl. 332, n° 2320 ; Bernoulli. Rom. Ikon.. 1, p. 226; West, Rom Porträt-Plastik. 1933, p. 91, pl, 22, 87 ; Buschor, Das Hellen. Bildnis. 1949, p, 52, 54, 57 ; Hafner, Spälhellen. Bildnis Plastik. 1954, p, 72 ; H.G. Dehler, Untersuchungen zu den männlichen römischen mantelsiatuen. p. 62, fig. 257 ; Charbonneaux, la Sculpture. 1963, p. 142 ; H.G. Niemeyer. Statuarische Darstel­ lung röm. Kaiser (Mon. An. Roman. VII, 1968) ; F. Carinci, Studi Miscelland 20, 1972, p. 31, pl. 39, I ; P. Zänker. Studien zu den Augustus-Ponräts. 1, Der ActiumTypus. Göttingen, 1973, p. 24. n° 14 ; Massner. Bildnisangleichung. 1982, p. 11, noie 55. sur Opheiion . IC. XIV, 1277 ; E. Lcewy, Inschriften griechischen Bildhauer. 1885, p. 4 32 ; ThiemeBaker, XXVI, 26 ; R.E.. 18, 1,632, n° 4 s.v. Ophélion (Lippold) ; E.A.A. V1963. p. 700 (M-E. Bertoldi).

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34. Auguste Ma 2577 Marbre blanc à cristaux moyens et points de mica H. 0.257 m U manque tout l'arrière de la tète derrière l'oreille à gauche, avant l'oreille à droite, ainsi que le cou. La tète était sans doute destinée à une statue. Le nez est cassé sur toute sa longueur, nombreuses épaulrures ponctuelles : le sourcil gauche a été abrasé à l'extérieur. Provenance . Ile de Cos Acquisition : 1083 Inventaire : MNC 407 Catalogue : Héron de Villefosse, 1896, n° 2577 ; Michon, 1918, p. 61 ; Michon. 1922, 1922, p. 54

La tête de Cos, n'a pas toujours été considérée comme une tête d'Auguste. L. Curtius (1939, p. 138) y voyait un portrait de Marcellus. Il s'agit en réalité d'un très beau portrait d'Auguste. Le travail très impressionniste du ciseau privilégie les chairs, ce qui n'arrive pas dans la partie occidentale de l'Empire, où tous les portraits du Prince se sont attachés à faire ressortir l'ossature même du visage d'Auguste. De ce travail en surface résulte une sensibilité extrême particulièrement visible dans les parties molles et la bouche. Deux légères rides transversales barrent le front plus dégagé qu'à l'ordinaire et plus rêveur, sous une rangée de courtes mèches chassées vers la droite et s'incurvant légèrement vers le centre. Au-dessus de l'oeil gauche une fourchette et une tenaille se succèdent. Les sourcils froncés ombrent largement le globe oculaire. Les yeux sont un peu tombants, les paupières échancrées ; le globe oculaire plat est arrondi vers l'angle externe. Le modelé de la bouche close au-dessus d'un menton très rond encore juvé­ nile, s'intégre dans la description des joues d'un dessin doucement conduit en une surface mobile et pleine. Ce portrait grec, distinct du type que l'on reconnaît dans Capitole. Imperatori 2, apporte une image radicalement diffé­ rente des portraits d'Auguste mature, élu et aimé des siens. La largeur du front insiste sur les dons du souverain, les yeux ourlés et la bouche sensible et ferme sur sa maturité. Il n'y a pas de raison de penser que ce n'est pas une création originale, antérieure à Prima Porta : un portrait où la Grèce rendrait hommage à l'ami d'Horace et de Mécène entre 27 et 20 av. J.-C. Bibliographie : West. Rom. Porträt Plastik. 1933. p. 204. pl. LV, n° 230 ; L. Curtius, Rom. Mitt.. 1939, p. 138, fig. 5 ; Buschor, Hell. Bildnis. 1949, 59, 60 ; Hafner, Späthellenische Bildnis Plastik. 1954, p. 18, n° 13, p. 5 : Giuliano Riv. IstArch.. 0, 1959, p. 162,2 ; Charbonneaux, la Sculpture. 1963, p. 148*151 ; Vermeulc, Roman Imperial An in Asia Minor. 1960, p. 381. n° 15 ; Exp. L'art de Rome et les Provinces. 1970*1972. n° 4.

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35. Auguste Ma 1278 Marbre blanc à fins cristaux brillants H. 1.96 m La tète n'appartient pas à la statue à laquelle elle est raccordée par un large collet de plâtre qui remonte sur la nuque et inclut la dernière rangée de mèches. Le nez et le menton sont refaits en plâtre. La lèvre supérieure et la lèvre inférieure sont abimées à gauche. Provenance . Vatican Acquisition . 1815 Inventaire : MR 99 Catalogue : Clarac, 1820, n° 100 ; Héron de Villefosse, 1896, n° 1278 ; Michon, 1918, p. 82 ; Michon, 1922, p. 74.

La toge portée sur une tunique à manches longues est drapée de manière à (aire ressortir l'opposition entre les parties du corps moulées dans la draperie et celles sur lesquelles sont accumulés les plis : on a ainsi la moitié droite du torse moulée par la tunique et la hanche du même côté recouverte par Vima toga que sépare en deux un seul pli important. De l'autre côté, le genou fléchi est aussi apparent sous le drapé de la toge. Contraste avec ces parties l'important drapé du sinus remon­ tant jusque sur l'épaule que rejoint la large zone de l'umbo. L'indice capillaire est ici à peu de choses près celui des portraits Ma 1276 et Ma 1280 : une importante fourchette audessus de la tempe gauche à laquelle succèdent des mèches chassées vers le centre du front, tandis qu'au-dessus de l'œil droit quatre mèches chassées vers la droite ont des extrémités qui se recourbent vers la gauche. Le sérieux de la physionomie contraste avec le style allègre de la chevelure, travaillée en épaisseur sur le devant du front et en mèches courtes et ondoyantes sur la tête ; là, elle rayonne à partir du vertex, travaillée jusque sur le devant où elle est plus colorée, en mèches recourbées profondément incisées. Le visage, bien que mutilé, apparaît assez jeune. Le front est encore sans rides. La comparaison avec d'autres effigies d'Auguste oblige à reconnaître un type à l'écart des grands groupes reconnus. D'après l'âge du modèle il faudrait chercher des comparaisons entre le groupe d'Actium et celui de Prima Porta. L'excellent travail des yeux largement ouverts dont le globe oculaire n'est arrondi qu'à l'angle extérieur de l'œil nous met assez tard dans le premier siècle avant notre ère. On peut

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imaginer un type légèrement antérieur à Prima Porta ou même contemporain mais créé dans une toute autre ambiance que celle de la cour. La détermination du souverain rendue patente par la légère crispation de la bouche est celle de l'homme encore jeune porté vers l'action et que n'assombrit aucun chagrin. Le caractère chatoyant de la chevelure, surtout le groupe de mèches recourbées au centre du front font penser à l'art hellénique, ce que ne dément pas le classicisme de la représentation. Bibliographie : Bouillon, III, pl. 19 ; Clarac. Mus. de Sculpt.. pl. 271, n°2327 ; Bernoulli, Rom. Ikon. II, 1, 1886 p. 36, n° 51 ; E. H. Swih, AJA. XXV, 1921, p. 158 ; Goeihert, MDA!, 54, 1939, p. 215. pl. 50,1 : Charbonneaux, La Sculpture. 1963, pp. 142143.

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36. Auguste Ma 1247 Marbre blanc à cristaux moyanis brillants H. 0,360 m Tête antique sur buste moderne ; en plusieurs morceaux cassés et recollés ; une cassure à la limite de la tête et du cou ; une autre joint la mâchoire à droite à la tempe du même côté. Les oreilles sont complétées en plâtre, le nez aussi. Provenance : Verone, maison Bevilacqua Acquisition : Ancien fonds Inventaire : MR 426 Catalogue . Visconti. 1817, n °2 1 6 ; Clarac, 1820. n° 278 ; Héron de Villefosse, 1896. n° 1247 ; Michon, 1918. p. 79 ; Michon, 1922, p. 71

Bien que couronné de chêne, Auguste apparaît ici plus âgé que dans les autres effigies couronnées de même que l'on rattache le plus souvent à la date où il fut honoré par le sénat d'une couronne civique, en 27 av. J.-C. A cette date se rattachent les portraits de Munich et de Saintes par exemple. Ici. nous avons affaire à un portrait d'un homme d'une cinquantaine d'années comportant certains traits idéalisants, et sûrement postérieures au portrait de Prima Porta dont il est inspiré. Sur le front, d'un dessin un peu sec les mèches de la chevelure ont l'ordonnancement prévu, la fourchette et la pince se succédant au-dessus de l'angle interne de chacun des deux yeux. Comme il est d'usage dans les portraits coiffés de la couronne civique, les cheveux tombent sur le front en grosses mèches bombées chassées vers la gauche au centre et sur la tempe gauche, vers la droite sur la tempe droite. Les sourcils rectilignes ombrent légèrement le globe oculaire, presque plat sauf à l'angle externe où il s'arrondit en pleine lumière. Le modelé des joues ménage entre la pommette et la mâchoire une zone déprimée : le souverain est maigre comme il l'était à l'aube de la vieillesse. C'est en effet après le portrait de Prima Porta que l'on peut dater cette effigie dont d'autres exemples ont certainement été édités depuis 27 av. notre ère. Celle-ci en est la preuve qui représente l'Empereur vers la cinquantaine, dans la tradition des œuvres couronnées réalisées en 27 av. notre ère. Bibliographie : Clarac, Mus. de Sculpt.. pl. 1074 ; Bernoulli. Rim. Ikon, II, 1, p. 37, n° 54 ; E. H. Swift, AJA XXV. 1921, p. 153 ; D. M. Robinson, AJA XXX. 1926, p. 135 ; Dumy, Hist, des Rom.. IB, 686.

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37. Auguste Ma 1212 Marbre blanc à très petits distaux et surface uniforme H. 2,074 m La tête est distincte du corps. L'extrémité du nez est restaurée ainsi que le pavillon des oreilles. Provenance Velletri, puis Palais Giustianini à Venise, et Vatican Acquisition : échangé en 1815 Inventaire : MR 100 Catalogue: Visconti, 1817, n° 89, p. 35 ; Clarac. 1820. n ° 1 1 3 ; Héron de Villefosse, 1896, n° 1212 ; Michon, 1918, p. 77 ; Michon, 1922, p. 69

O n s'accorde en général à distinguer la tête de l'Auguste considérée comme un portrait de l'Empereur dans la quaran­ taine, de la toge amplement drapée dont la datation n'est certainement pas la même. Le montage explique les morceaux de marbre ajoutés dans les plis supérieurs de la draperie. Mais il peut être antique et une statue neuve avoir été fournie pour mettre en valeur une tête d'Auguste même à l'âge hadrianique. époque que certains citent pour la datation de ce togatus sans sinus. La draperie est en effet dans une manière large et souple inspirée de l'hellénisme. Seules les mèches centrales de la coiffure ont ce ressaut volumineux que l'on trouve aux portraits d'Auguste jeune, aussi aux portraits coiffés de la couronne civique, et même à certains togatus voilés (Chiusi. Ancône). Ici, bien que « l'indice capillaire » le plus fréquent soit soigneusement reproduit il s'accompagne d'une chevelure assez plate, à peine dégrossie même sur les tempes tandis qu'à l'arrière de la tête, les mèches sont juste ébauchées. La surface du visage a été reprise, mais en peu d'épaisseur laissant visible la notation de la musculature autour de la bouche et du menton volontaire. La mâchoire est saillante comme la plupart des portraits d'Auguste, accentuant ainsi le caractère volontaire de la représentation. L'arête des sourcils est linéaire ; l'ombre portée très dense mais peu large laisse en pleine lumière le globe oculaire gonflé en sa partie externe souligné d'une paupière supérieure « en ruban », bien éclairée elle aussi. La courbe de la paupière inférieure dégage l'œil très bas. Les joues sont fermes et plates décrites en un seul plan des pommettes â la mâchoire sans autre notation. L'ensemble des

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traits fait penser au portrait de Prima Porta et doit être à peu près de même date. On peut l'intégrer à un groupe compre­ nant : l'Auguste de Chiusi qui bien que voilé est plus proche de l'Auguste de Prima Porta que de celui de la Via Labicana, la tête voilée mise sur une statue à la Villa Borghèse, la tête du Kunsthistorische Museum de Vienne (Felletti Maj, E.A.A.). C'est le point de départ d'une représentation dassicisante de l'Empereur Auguste se caractérisant par « un modelé ferme, des plans larges, l'expression padfiée » (Felletti Maj. Ibidem). Bibliographie . Bernoulli. Rom. Ikon. II, I, 1886, p. 36, n° 53 ; Relnach. Répertoire I, 1097 = Clarac Mus. de Sculpt.. 1826-1853, pl. 2745, n" 2332 ; Heckler, Portraits Antiques. 1913, pl. 164, p. XXVI; K. A. Esdaille, J.R.S. 1911, p. 211 ; E. H. Swift, AJA XXV. 1921, p. 145, n° 1, p. 158 ; Duruy. Hist, des Rom.. IV, p. 90 ; Boli d'Arte. XXVI, 1932, p. 149 sqq ; A. M. Woodward, Popen ofBSR. XI, 1929, p. 76, n° 1 ; S. Slrong, Rome Antique, p. 155 ; Ch. Picard, Manuel. IV 2, IV* s., p. 277, noie ; L. Curtius ; Rôm. Mitt. 50, 1935, p. 281 ; F. W. Goethert, Studien zur Kopien­ forschung. Röm. Mitt.. 1939, p. 217, pl. 51,3; Ch. Picard, Rev. Et. Lat.. 1941. p. 263 ; Chevalier-Vcrcl, Encycl. Photo. III, p. 274, a-b ; Guriigdi, Nero. Budapest, 1977, fig. I.

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Marbre blanc à très petits grains brillants H. 2,255 m La pointe du nez est cassée. Il y a un morceau recollé sur la lèvre supérieure. De nombreuses restaurations en plâtre sur la draperie. Provenance . ■ Mont Viminal • . Rome Acquisition : 186), Collection Campana Inventaire inconnu Catalogue : Héron de Villefosse. 1896. n° 987 ; Michon. 1918. p. 70 ; Michon, 1922, p. 63.

C e togatus de grandes dimensions est vêtu d'une tunique à manches sur lequel il porte la toge dans un agencement classique : un large pan de la draperie, le sinus se déploie sur le devant à la hauteur du genou tandis qu'une partie de la draperie qui descend de l'épaule gauche est basculée sur le drapé oblique en constituant l'umbo. La disposition classique place d'emblée ce togatus dans le premier siècle de notre ère. On peut en effet comparer ce drapé i celui du jeune togatus Ma 1210 (N° de notre catalogue) daté par la tête de Néron. Mais ici la tête et le cou insérés dans la draperie n'appartien­ nent pas à la statue : le style vigoureux de la tête, l'expressionisme traduit par le fort mouvement des sourcils, le réalisme de la représentation ne correspondent pas bien à ce que nous savons de l'An Antique : en effet, l'arcade sourcilière surbais­ sée s'accompagne d'un traitement de la pilosité en traits venicaux incurvés dont il n'existe pas à ma connaissance d'autre exemple. Le traitement de l'œil au globe large et plat s'accompagne d'une paupière supérieure inégale à droite. La disposition des cheveux savamment emmêlés au-dessus du front ajoute au colorisme de la figure, cenainement un ponrait du XIXe s. que J.R. Gaborit date des environs de 1850. Il est évident que l'appellation de Sylla donnée par Descamps en 1855 et reprise par Héron de Villefosse en 1896 n'a pas lieu d'être retenue. Bibliographie : D'Escamps. pl. 54 ; Bernoulli. Röm. Ikon. I, p. 91 ; Reinach. II, 2, p. 599, n° 4 ; E. Michon, Rev. A.A.M. 1931. 60. p. 222 : Lippold. Röm. Min.. 33, 1918, p. 13.

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Les portraits romains

106. « Scipion » Ma 2197 Marbre patiné ocre, à grain fin et surface unie La tête et le cou sont insérés dans le socle. Provenance inconnue Acquisition inconnue Inventaire : MR 646.

D e nombreux bustes d'hommes complètement chauves ont reçu traditionnellement le nom de Scipion. Celui-ci qui n'est signalé ni dans Bernoulli (I, 1) ni dans Héron de Villetosse (comme un Scipion) présente cependant une analogie de traits avec les portraits supposés de Scipion. Ceux-ci ont été séparés d'une série semblable où une cicatrice en (orme de tau grec se trouvait sur le front, dans laquelle on a reconnu des prêtres d'isis. L'absence complète de système pileux met en valeur le visage charnu, la bouche aux lèvres pleines, le menton très accusé. Il y a trois rides sur le front, un double sillon à la naissance du nez deux traits qui joignent les ailes du nez et les commissures des lèvres. Le nez, important, est fortement busqué. Sur l'arcade sourcilière ample les sourcils sont figurés par un trait en relief au-dessus d'un pli qui s'appuie sur la paupière supérieure, épaisse et courte. La paupière inférieure qui recouvre assez haut le globe oculaire est distinguée de la joue par un cerne fortement marqué. Le contour de l'iris et celui de la pupille sont gravés. L'ample plan des joues se raccroche au maxillaire. Tendue vers l'avant, la tête empêche de ce fait la formation d'un double menton. Le regard dirigé en face exprime la perspicacité. L'appellation de Scipion, si elle ne se justifie en rien, s'expliquerait par l'expression intense des bustes analogues à celui-ci. J.R. Gaborit daterait ce portrait du renouveau d'intérêt pour l'archéologie contemporain des Fouilles de Pompéi.

Portraits

107. Inconnu Br 20 Bronze H. 0.3)5 m ; H. de la lête 0.21 m L'iris qui apparaît en bronze sous la cornée en argent était peut-être incrustée d'une autre matière, pâte de verre par exemple ; sur le devant, il manque un morceau de bronze à la base du cou. Provenance inconnue Acquisition : donné au roi en 16)5 par l'Abbé Fauvel, A Versailles sous Louis XV Inventaire .- MR 1702, inv. 619 Catalogue : Longpérier. n° 6)7. De Rldder. 191), n° 20.

C e portrait en bronze d'un homme chauve est saisissant de vérité. L'appellation traditionnelle de Scipion l'Africain n'est plus retenue pour ce genre de portrait. Trois rides transversales traversent le front dont la plus basse est rejointe par deux rides en biais partant de la racine du nez. Le bourrelet sourcilier bien qu’épais n’assombrit pas l'œil recouvert d'une pellicule d'argent qui appelle la lumière. Deux sillons qu'accompagne un pli de chair vont des narines au coin de la bouche. Le bas du visage est un peu fort : des sillons remontent du double menton vers les joues. Sans doute ce portrait était-il posé sur un hermès de pierre. L'absence de toute indication de pilosité a rendu difficile la datation de cette importante série de portraits connus autrefois sous le nom de Scipion l'Africain. Plusieurs d'entre eux portaient des cicatrices en forme de tau grec et on les a identifiés comme des prêtres d'fsis. Ce n'est pas le cas du portrait du Louvre. Par ailleurs la parenté de celle tête avec la tête du Palais Rospigliosi (Bernoulli I pi.2) tient surtout au dessin des rides sur le front, mais il ne s'agit pas du même personnage. L'expressionnisme de la figure doit autant au vérisme républicain qu'au réalisme hellénistique : le traitement de la paupière supérieure allongée et dépassant la paupière infé­ rieure — héritage de l'hellénisme — se retrouve fréquemment dans des portraits de la fin de la République et du début de l'Empire. Pour l'épaisseur des traits on peut rapprocher cette tête du Norbanus Sorex de Pompéi (De Franciscis, Il Ritratto Romano a Pompei, fig. 14), daté par celui-ci des dernières années du I" s. avant J.C. dans un courant de tradition proprement locale. Tout au contraire, le portrait du Louvre appartient à un courant urbain où vérisme et réalisme se sont mêlés pour donner des portraits destinés à des caveaux mais qui ne sont plus à proprement parler des images exclusive­ ment funéraires. On s'accorde désormais pour considérer ce portrait comme un pastiche du XVIIIe s. Bibliographie . Visconti, Not. de 1802. suppi. 217 ; De Riddcr, 1912, n° 20.

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108. Inconnu Marbre blanc à grain Fin uniforme pour la tête, ■ giallostro • pour le buste H. 0,00 m La tète et le buste sont distincts. Un épais collet de marbre les rejoint. Le nez est refait en marbre. La lèvre supérieure, le menton et le sourcil gauche sont complétés en plâtre. Provenance inconnue Acquisition Inventaire : M.R. (non inscrit à l'inventaire MR de 1821. mais clairement lisible sur l'objet) Catalogue . Héron de Villefosse. 1896, n°498 ; Michon, 1918 ; Michon, 1922.

L a tête est légèrement penchée vers la gauche. Les cheveux sont ramenés vers l'avant en mèches longues, fines et lisses, sur le front et les tempes. Un jeu de rides très décoratives ome le front, les joues, les angles du nez et de la bouche, en contraste avec le système pileux très fourni des sourcils. Le plus curieux, pour un portrait qui se voudrait d'époque républicaine est le travail des rides au-dessus de la paupière supérieure, creusées à la gouge, profondes, doublées d'un petit pli sur la paupière supérieure et sur le dessus de la pommette. C'est un travail remarquable de rigueur et de finesse, impossi­ ble à dater cependant dans l'Antiquité Romaine. J.R. Gaborit, auquel nous avons encore fait appel pour ce portrait pense que ce peut être une oeuvre du XVIe s. italien, en imitation de l'Antique.

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Marbre blanc à petits cristaux brillants H. 0.330 m L'extrémité du nez et le menton sont refaits en marbre. Les oreilles sont écornées, le buste est moderne ; la lèvre supérieure a été retravaillée. Provenance inconnue Acquisition : ancien fonds Inventaire : MR 602 Catalogue . Clarac, 1820 n° 382 ; Héron de Villefosse. 1896 n° 988 ; Michon, 1918. p. 61 ; Michon, 1922, p. 55.

H éron de Villefosse dans le catalogue de 1896 définit cette œuvre de manière suivante : « portrait d'un homme imberbe dit Lépide ou Cicéron ». Cette œuvre se situe d'emblée dans le courant vériste républicain teinté d'hellénisme : le jeu incertain et compliqué des rides sur le front bosselé surmonte des sourcils animés d'un mouvement de contraction qui fronce la base du nez. Sur les joues, les rides qui joignent les narines aux commissures des lèvres s'accompagnent d'un épais bourrelet qui borde aussi la dépression des joues parallèles au maxillaire. Les yeux soulignés d'un cerne profond sont rapprochés. Le globe oculaire arrondi est bordé de paupières courtes et épaisses. La bouche présente un profond sillon interlabial et les coins en sont largement forés. Les cheveux, travaillés en épaisseur, ont de courtes mèches incurvées séparés par des canaux faits au ciseau. Leur contraste avec la large calvitie ajoute au colorisme de la représentation. 11 n'y a aucune raison de maintenir l'appellation Lépide ou Cicéron. En revanche, ce portrait rappelle les dernières années de la République. 11 a pu être destiné à une grande statue drapée. Un rapprochement peut être fait avec une tête du Musée des Thermes, Felletti Maj n° 153, d'époque flavienne cette fois ; c'est la même présentation bosselée des rides horizontales sur le front, rappelant les moyens du réalisme de l'époque hellénistique. En raison de ces contradictions il me semble bien qu'il ne peut s'agir que d'une création du début du XIXe siècle.

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Marbre blanc à grain très fin, pas de point de mica H. 1.02 ; H. de la tête 0,65 Le nez a été refait en marbre. Une fissure en forme de croix sur la pommette droite remonte sur la tempe du même côlé. Pravmance inconnue Acquisition : 1852, Coll. Poniatowski Inventaire : MNE 807 Catalogue Héron de Villefosse, 1896, n° 1003 ; Michon. 1918. p. 76 ; Michon, 1922, p. 69.

Comme l'indiquent les plis du cou à droite, la tête était violemment tournée de ce côté. Les cheveux ramenés d'arrière en avant sur un Iront très dégarni sont travaillés en 3 ou 4 mèches regroupées et ondulées. La partie basse du front est traversée de deux rides horizontales. Plus bas, deux groupes de deux rides couronnent les sourcils, interrompues au-dessus du nez par trois rides verticales. Dans leur partie interne les sourcils tombent bas sur l'oeil ombrant le canal creusé entre le pli sourcilier et la paupière supérieure. A l'angle externe, le pli sourcilier est bien dégagé sous le sourcil surhaussé et complè­ tement éclairé. La paupière supérieure est ourlée et de profil arrondi ; la paupière inférieure, fine, dégage bien le globe oculaire large, rond et saillant. Deux rides en oblique issues de la base du nez amorcent les cernes situés sous les yeux. Les pommettes sont lisses et très dégagées. Plus bas sur les joues deux sillons verticaux rejoignent les rides du cou. La bouche aux lèvres minces est entrouverte. Ce portrait d'un réalisme appuyé eut plusieurs identifica­ tions : on le considéra comme un portrait de Mécène lors de l'acquisition et cette identification subsiste (Héron de Villefosse, Michon). Plus tard, il (ut considéré comme un portrait de Vespasien, parce que le réalisme héroïsant pouvait rappeler le retour à l'hellénisme que l'on observe chez les Flaviens. A vrai dire, la parenté avec le Marius et le Sylla de la Glyptothèque de Munich (F. Willemsen, JDAI. 70, 1955 ; Arch. Anz. p. 43-44) ont pu faire penser à une œuvre réalisée au XVII' s. et restaurée au XIX' s. (V. Poulsen, Portraits Romains I, p. 143). Le traitement de l'œil avec un globe oculaire dégagé des paupières et très saillant, la bouche entrouverte font en effet penser à un portrait moderne. Bibliographie . Bernoulli. Röm. Ikon. I. p. 168, 243-244 ei fig. 37 ; Michon. Rev. A.A.M.. 1931, 60, p, 223 ; R. Paribeni. // ritratto nell'arte antica, pl. 153; Schwciizer, Die Bildiskunst der Röm. Rfpublik 1958, p. 37 ; Fr. Willemser, JDAI. 70, 1955, Arch. Anz. p. 43, 44 ; V. Poulsen, Portraits Romains. I960, p. 14 3.

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Marbre à surface grisâtre H. 0,55 m Le pavillon de l'oreille droite est écorné. Provenance inconnue Acquisition inconnue

Inventaire : Catalogue . Héron de Villefosse, 1896. n° 2264 ; Michon, 1918, p. 62 ; Michon, 1922, p. 56

L e trait le plus original de ce portrait en est la représentation des cheveux piquetés sur une surface qui n'a d'épaisseur qu'à l'arrière de la tête où ils descendent sur le cou en une nappe arrondie. Le front est si dégarni qu'en vue frontale les cheveux ne se voient qu'aux tempes. Le départ de l'arcade sourcilière basse et rectiligne ombre l'orbite dans l'angle interne de l'œil ; à l'angle externe la surface aplatie du sourcil est séparée de la paupière supérieure par un mince canal creusé à la gouge. Les paupières sont épaisses et le globe oculaire, en amande, bien dégagé. Deux sillons joignent les commissures des lèvres et les ailes du nez. La bouche aux lèvres bien dessinées est dotée d'un sillon interlabial rectiligne. Le caractère massif de la sculpture, le front un peu trop bombé, les yeux sculptés en amande et surtout le travail curieux de la chevelure attestent qu'il ne s'agit pas d'un portrait romain, mais d'un portrait d'époque napoléonienne, œuvre d'un artiste académique. Selon J.R. Gaborit l'œuvre serait à mettre en rapport avec le premier intérêt manifesté pour le portrait romano-égyptien avec la publication par exemple des Antiques de la Galerie Borghèse.

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H. 0.00 Parfait état de conservation. Trouvé près du Palatin à Rome Acquisition : 1863. Collection Campana Inventaire . SMD 2 Catalogue : Héron de Villelossc. n1' 1249 ; Michon. 1918, p. 79 ; Michon. 1922. p. 72.

La tête moderne est encastrée dans un buste moderne lui aussi. Elle est tournée vers la droite. Les cheveux, longs sur la nuque et ramenés vers l'avant derrière les oreilles sont coiffés en rangées de mèches plates et curvilignes nettement dis­ tinctes les unes des autres et rabattues en frange sur le front avec une fourchette au-dessus de la base du sourcil gauche, une pince au-dessus du sourcil droit. Le visage est traité avec une grande froideur : l'arcade sourcilière basse et tombante, les paupières égales, la légère crispation du masseter, le menton prononcé, rendent bien les traits d'Auguste Jeune, mais dans un type inconnu, qui n'est ni celui des « Octaviens » dérivé du portrait du Vatican, ni celui d'Actium. Sans doute s'agit-il d'une création du XIX' s. comme il en existe plusieurs dans la Collection Campana. J.R. Gaboril est comme moimême frappé par l'absence de style de l'oeuvre ; il la daterait des environs de 1820. Bibliographie : J J . Bernoulli. Rom. Ikon. II. I, p. 37. n° 56 ; D'Escamps. pl. 58 ; West. RÔm. PorträlPlastik. p. I 14, p. 255, n° 10, pl. XXVIII, fig. 112 ; E. Upalus, BCH. 57, 1933, p- 452.

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Busic en marbre gris, tète en marbre blanc à grain Tin H. 0,77 m Parlait état de conservation. Provmance . * Tusculum » Acquisition : 1863, Collection Campana Inventaire : Catalogue : Héron de Villelosse, 1896, n° 1227 ; Michon, 1918, p. 78 ; Michon, 1922, p. 71.

C e buste sur l'épaule gauche duquel est disposé le paluda­ mentum est cuirassé et omé en son centre d'un Gorgonéion. La tête encastrée dans le buste est légèrement tournée vers la droite. Les cheveux, longs sur la nuque sont ramenés sur le front en une frange ondulée séparée au-dessus de l'angle du sourcil droit par une petite fourchette. Le front têtu est limité par des arcades sourcilières aigues, plus hautes sur les tempes. Le nez est droit, la bouche étroite, le menton haut. Les joues et les abords de la bouche sont modelées avec sensibilité et fermeté. L'ensemble est moderne, assez tôt dans le XVIIIr s. d'un atelier romain, selon J.R. Gaborit, à une date pas tellement éloigné sans doute de la présentation du buste Albani au Musée du Capitole. L'original en est en effet le buste n° 11 de la stanza degli Imperatori considéré par Stuart Jones comme un buste Renaissance. L'identification n'est plus actuellement Caligula, mais Agrippa Postumus.

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Marbre à grain (in et surface uniforme H. 0,290 m Le buste et tout l'arriére de la tête sont refaits en plâtre ainsi que les deux boucles anglaises tombant derrière les oreilles. Provenance inconnue Acquisition . 1863, Collection Campana Catalogue Héron de Villefosse, 1896. n° 1086 ; Michon, 1918, p. 81 ; Michon, 1922, p. 73.

Les restaurations en plâtre de la tête ont pu faire croire un temps qu'il y avait au départ un élément antique : mais les crans appliqués de la chevelure, l'arcade sourcilière excessive­ ment aiguë, les paupières et la bouche qui seraient comme refaites à neuf, et surtout l'étrange fait que seuls les globes oculaires n'ont pas été polis excluent toute possibilité qu'il puisse y avoir une partie antique. L'absurdité de cette réalisa­ tion fait désormais croire qu'il s'agit d'un faux grossier fabriqué dans le deuxième tiers du XIXe s.

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115. Portrait d ’homme en chignon MNB 273 Marbre à grain (in H. 0,51 m Une fente pan du maxillaire droit vers la tempe du même côté. U y a une autre fente entre la moustache et l'œil gauche. Le nez est refait en marbre. Provenance inconnue Acquisition cession de la Bibliothèque Mazarine Inventaire . MNB 273.

Le dessous du cou est épannelé et piqueté pour s'insérer dans un buste ou une statue. La tête est légèrement tournée vers la gauche. Les cheveux, en longues mèches lisses et gonflées rayonnent à partir du vertex recouvert par un petit chignon constitué d'une mèche laissée longue. Sur le front, ils consti­ tuent une frange lisse et égale. La nuque est recouverte de mèches descendant bas derrière les oreilles et dans le cou. L'arête des sourcils se fond à l'angle externe dans un pli convexe qui s'appuie sur la paupière supérieure. Celle-ci est large et épaisse tandis que la paupière inférieure est fine et échancrée. La caroncule est indiquée. Le plan des joues est large et sans ride. La moustache, travaillée en mèches épaisses et raides sur une surface en relief est d'un travail différent de la barbe travaillée en mèches vermiculées sur une moindre épaisseur. La bouche au dessin ferme est close. Le visage est froid : une ligne a été tracée au départ des cheveux sur le front, qui sépare aussi de chaque côté les cheveux de la barbe. Sans doute a-t-on voulu représenter un personnage barbare. Mais le caractère académique de la représentation, sa froideur ne correspondent bien à aucune époque de l'Art Romain. Il s'agit sans doute d'un faux fait au début du XIXe s.

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116. Inconnu Ma 1007 Marbre blanc h petits cristaux brillants H. 0,360 m Le nez et le menton sont refaits en marbre ainsi que le haut des oreilles. Le buste, cassé en deux est moderne ; un large collet de plître permet l’insertion de la tête dans le buste. Il est possible que le sillon Interlabial ait été retreusé à l’époque moderne. Provenance inconnue Acquisition : Anden fonds Inventaire : MNE 834 Catalogue : Héron de Vlllefosse, 1896, n° 1007 ; Michon, 1918, p. 61 ; Michon, 1922. p. 55.

C e buste est considéré comme « imitation de l'Antique » par Héron de Villefosse. E. Michon le définit comme « buste de Romain imberbe ». Jean Charbonneaux (La Sculpture, 1963. p. 141) rappelle qu'il passait pour un portrait d'Auguste. C'est un simple particulier. La chevelure est disposée dans un certain désordre, sauf la partie gauche du crâne où les cheveux sont rabattus vers l'avant en vagues successives. Sur le front ils sont disposés en frange inégale, chassés vers la gauche au centre et sur la tempe gauche, vers la droite sur la tempe droite. Les sourcils sont indiqués par un étroit bourrelet saillant décrivant une arête haute en arc de cercle qui n'ombre la cavité orbitale que sur une faible surface à la base du nez. Le reste de la cavité ainsi que les globes oculaires sont éclairés. L'angle interne de l'oeil est foré au trépan. La paupière inférieure, fine, est nettement échancrée. La paupière supérieure, en bourrelet, est courte. Le globe oculaire est presque plat. Le modelé des joues est subtil, développé en douceur autour des pommettes hautes, légère­ ment déprimé à la hauteur des narines, se gonflant près de la bouche. Celle-ci est entrouverte. L'appellation d'Auguste — dont ce personnage n'a pas les traits — se justifiait sans doute par le classicisme de cette figure et son traitement idéal par exemple dans la zone oculaire. Aujourd'hui, ce portrait peut être considéré comme un por­ trait d'inconnu de l'époque moderne. Bibliographie : Charbonneaux, La Sculpture. 1963, p. 141.

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Marbre blanc à cristaux moyens brillants H. 0,670 m Une fente en travers de la poitrine. Une pièce sur le mamelon gauche. Le nez est restauré en marbre. Une patine brunâtre recouvre une partie du cou et de la cuirasse à droite. L'objet a du être exposé en plein air. Provenance inconnue Acquisition . 1863, Collection Campana Inventaire : Catalogue ; Héron de Villefosse, 1896. n° 1237 ; Michon. 1918, p. 79 ; Michon, 1922, p. 71.

La tête et le buste sont d'une seule pièce. La cuirasse è longues épaulières sans décor est ornée en son centre d'un Gorgonéion ailé. Sur l'épaule à gauche est attaché le paludamentum. La tête est légèrement tournée vers la gauche. Les cheveux sont ramenés sur le front et les tempes en une frange de mèches ondulées, sur laquelle s'aperçoit au centre une seconde rangée de mèches rabattues vers l'avant. Le front, large est légèrement bosselé. L'arcade sourcilière aiguë s'abaisse vers les tempes. Les yeux, grands — c'est une caractéristique de Tibère — sont également un peu tombants à l'angle externe. Le reste du visage, solidement charpenté est bien enveloppé de chairs ; le menton est proéminent, la bouche étroite a des lèvres larges et sinueuses. Ce portrait dont la chevelure n'a pas l'ordonnancement classique des portraits de Tibère — avec ce travail de doubles mèches, en profondeur, presque bouclées — est aussi surpre­ nant par l'aspect du visage presque sans âge, avec des traits de la prime jeunesse — la bouche sinueuse, la chevelure abon­ dante — et d'autres qui annoncent l'âge mûr, les yeux tombants, la largeur du masseter. Ce portrait doit être consi­ déré comme un pastiche du XIX' s. J.R. Gaborit pense que l'auteur de ce marbre a vu le Napoléon de Bartolini et le date des années 1810-1820.

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118. Tibère Ma 1241 Buste en albâtre fleuri, tête en marbre blanc à grain fin H. 0.50 m Le nez est cassé aux deux tiers et refait en marbre. Provenance : * environs de Misène » Acquisition 186), Collection Campana Inventaire : Catalogue . Héron de Villefosse, 1896. n° 1241 ; Michon, 1918, p. 79 ; Michon, 1922, p. 71.

La tête et le cou légèrement tournés vers la droite sont insérés dans une draperie en albâtre fleuri dont l'élément métallique de la cuirasse dépassant à droite du paludamentum est représenté en marbre noir. Le visage est plus étroit que dans l'iconographie tradition­ nelle de Tibère, les sourcils plus angulaires, le nez plus busqué : c'est un portrait de l'Empereur dans sa maturité ; le front dégarni aux angles est orné de mèches rabattues vers l'avant et plus longues au centre du front où elles sont rangées en demi-cercle. Le caractère sévère de ce visage, le modelé précis auquel s'est plu le sculpteur dans le traitement des grands yeux arrondis, du menton haut, de la bouche précise, sans sécheresse font penser, comme pour le portrait d'Agrippa Postumus mis en pendant au Département des Objets d'Art. à une copie d'après l'antique, fait dans un atelier romain à la fin du XVII' s. ou au début du XVIII' s.

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119. Claude Ma 1253 Marbre blanc à irès petits cristaux brillants H. 0.385 m Tête et moitié du cou antiques sur buste moderne. Très bien conservé. Une pièce sur la partie gauche du cou. Provenance inconnue Acquisition . Collection Campana. 1863 Inventaire . MNE 838 Catalogue : Héron de Villefosse, 1896, n° 1253 ; Michon, 1918, p. 80 ; Michon, 1922, p. 72

Les cheveux sonl rabattus sur le front en mèches recourbées dessinées avec recherche. L'arcade sourcilière, à peine indi­ quée à la base du nez ne se distingue pas dans la partie externe de l'œil d'une zone subsourcilière charnue dont ne dépasse que le rebord de la paupière supérieure. La caroncule est indiquée. Le nez est large et recourbé. La bouche amène, d'un dessin volontaire est forée aux angles. Le menton est petit, très rond, empâté. Dès la fin de la première année de son règne, Claude apparaît sur les monnaies coiffé de la couronne civique (Mattingly, Coins of lhe Roman Empire in the Br. Mus. pl. 31). Plusieurs portraits ont été groupés par Schweitzer (Rom. Min. 57, 1942, p. 111, n. 1) autour du portrait du Latran provenant de Cervetri (Giuliano. n° 36). Les autres sont la statue de Leptis Magna et une tête de Naples 968 (West, p. 210. pl. LVII, 245). Ce regroupement me paraît ne pas tenir compte d'éléments physionomiques et stylistiques. Certes, il existe entre la tête du Louvre et le portrait du Latran une certaine ressemblance, dans les proportions et l'inclinaison du visage. Mais sur la tête du Louvre, l'expression concentrée qui est celle du portrait du Latran a fait place à une plus grande indifférence : les traits sont plus lourds et le style même de la chevelure dont l'exécution est plus sommaire trahit une réalisation conven­ tionnelle. En effet, la chevelure rabattue en frange longue sur le front comporte une fourchette légèrement décentrée vers la gauche entre deux tenailles situées au-dessus de l'œil droit et au-dessus de l'œil gauche. Le mouvement concerne ici quatre mèches alors que sur la tête du Latran le dessin de la chevelure sur le front est décrit en 8 mèches. De plus à la souplesse d'expression de la tête du Latran s'ajoute une sorte de luminisme des parties hautes du visage, auquel le dessin des mèches sur le front, leur diversité et leur légèreté ne sont pas étrangères. Parce que, sur la tête du Louvre ces mèches sont sculptées avec emphase et nettement détachées du front, le système est plus lourd. Cette lourdeur s'accompagne d'une certaine froideur inconnue de la tête du Latran. Cette froideur est peut-être due en partie au fait que le portrait du Louvre aurait été passé à l'acide à l'époque moderne. De toute façon, on ne peut le considérer comme apparenté au portrait du Latran. C'est une œuvre isolée, assez lourde dont l'original ne fut peut-être pas créé avant la fin du règne de l'Empereur. A.K. Massner qui prépare le « Claude » de la série « Herrschlerbildnis » m'a avertie dans une communication orale de mars 1983 qu'elle tenait ce portrait pour moderne. Bibliographie : Bernoulli, Rom. Ikon II, 1, p. 336, n° 24 ; Schweitzer, Rom. Mitt. 57, 1942, p. 112, n. 1 ; A. Giuliano, Ritratti ntl Mus. Prof. Lai., p, 33 ; K. Fittschcn, Erbach 1977, p. 55, n° 10, p. 57.

Exposition . « Pompéi », Paris, 1973, n° 277.

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120. Néron Ma 1222 Marbre à grain fin, brillant Le nez et le front sont refaits en marbre. Il manque un éclat en surface sur la joue droite. L'arcade sourcilière est fendue à gauche. Provenance inconnue Acquisition 1808, Collection Borghèse Inventaire : MR 572 Catalogue ; Visconti, 1817, n ° 2 2 î ; Clarac, 1820, n° 289 ; Héron de Villefosse. 1896, n° 1222 : Michon, 1918, p. 78 ; Michon, 1922, p. 70

C 'est un portrait cuirassé drapé dans un paludamentum agrafé sur l'épaule droite. La tête est encastrée dans le buste. Le visage allongé, ne ressemble pas à l'iconographie de Néron. Seul le profil semble inspiré des monnaies des années 64-65 (Cf. Sydenham, pl. 40, 13). La chevelure crantée en une rangée de mèches aigues incurvée vers la gauche se dresse en une couronne égale sur le front et les tempes. A l'arrière elle est travaillée en mèches ondulées, basse sur l'arrière du cou, mais dégagée derrière les oreilles. La barbe est rendue de manière analogue en cinq rangées de mèches ondulées, plus frisées sur le cou. La moustache n'est indiquée qu’aux angles de la bouche. Celle-ci est ferme, aux coins tombants. Les yeux étirés vers les tempes sont en forme d'amandes. La caroncule est indiquée. Un sillon creusé dans le marbre sépare la paupière supérieure du bourrelet subsourcilier. L'iris est gravé et la pupille est creusée en lunule dont les pointes sont tournées vers le haut. Pour moi ce portrait qui ne ressemble à Néron que de profil, avec cet étrange traitement de la barbe est moderne. Mais la restauration du front et du nez qui a été faite dans la collection Borghèse semble à J.R. Gaborit impossible dans ladite collec­ tion sans un substrat antique.

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Portraits modernes

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Marbre blanc à lin cristaux pour la tête ; le torse est dans un marbre plus bleuté, à grain fin H. 0.622 m Des restaurations sur le torse à la limite de la draperie. Le nez est refait en marbre. Provenance ; Collections Royales

Acquisition inconnue Inventaire . MR 573 Catalogue : Visconti, 1817, n° 255 ; Clarac. 1820, n° 334 ; Héron de Villefosse, 1896, n° 1225 ; Michon, 1918, p. 78 ; Michon, 1922, p. 70. D u n b u s t e l a r g e m e n t d r a p é d 'u n p a l u d a m e n t u m f r a n g é s 'é l è v e u n c o u p u i s s a n t , u n v i s a g e l a r g e e t g r a s , m a s s i f o ù le m e n t o n p e t i t e t s a i l l a n t , la b o u c h e é t r o i t e e t c h a r n u e n e d é p a s s e n t p a s la l a r g e u r d u n e z . L e s c h e v e u x c r a n t é s r é g u l i è r e ­ m e n t s u r le f r o n t e t le s t e m p e s e n m è c h e s c u r v ilig n e s m a in te n u e s d ro ite s fo r m e n t u n e c o u r o n n e a u - d e s s u s d u fro n t b a s . I ls s o n t p o r t é s l o n g s s u r l e c o u e t r a m e n é s v e r s l e s o r e i l l e s e n m è c h e s b o u c lé e s . L es a r c a d e s s o u r c iliè r e s é p a is s e s e t m o lle s , tra v e rs é e s p a r u n tr a it e n o b liq u e a ig u , o m b r e n t c o m p lè te m e n t l 'œ i l e n a m a n d e d o n t l 'i r i s e s t g r a v é e t la p u p i l l e l a r g e m e n t p e rfo ré e . L ' œ u v r e a é t é f a i t e d 'a p r è s le s m o n n a i e s d e 6 4 - 6 8 (C f. S y d e n h a m n ° 8 2 , p l . 3 9 , 2 5 ) . C 'e s t u n t r a v a i l d e la f i n d u X V IIe s. o u d u d é b u t d u X V I I I e s . , c o m m e le p e n s e J . R . G a b o r i t , s a n s d o u t e u n t r a v a i l i t a l i e n : le t o r s e l a r g e m e n t d é n u d é , l 'a s p e c t d r a m a t i s a n t d e la p h y s i o n o m i e c o n f i r m e n t c e t t e d a t a ­ tio n .

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123. Inconnu Ma 2368 Marbre blanc à gros cristaux brillants. H. 0,248 m Le buste est moderne. L'extrémitÉ du nez est complétée au plâtre. Provenance inconnue Acquisition : Collection Campana 186). Inventaire : MNE 810 Caialoÿte Héron de Villcfossc. 1896, n°2368 ; Michon. 1918, p. 61 ; Michon, 1922, p. 54.

La lête est légèrement tournée vers la droite. Les cheveux portés courts sur la nuque rayonnent à partir du vertex en petites mèches ondulées. Ramenés sur le front, ils sont plus longs sur le dessus de la tête et surtout sur les tempes où les mèches sont soulevées et crantées d'arrière en avant. Cet aspect coloriste de la chevelure contraste avec le front haut et bombé, le plan des joues démaigries sous les pommettes, le pli austère de la bouche. Les arcades sourcilières épaisses et froncées sont traversées d'une petite ride oblique au-dessus du nez. Leur ombre portée sur l'œil assombrit la cavité orbitale dont se dégagent les paupières supérieures épaisses et lisses. La paupière inférieure peu échancrée et peu couvrante s'incurve à l'angle interne pour marquer la caroncule. Le globe oculaire est arrondi. Une dépression peu marquée joint les narines aux commissures des lèvres. Autour de la lèvre inférieure, le relief est renflé. Le mention est large et bien dessiné. Le regard est tourné vers le haut. La froideur, l'absence de style même de l'œuvre dénoncent le faux des années 1840/1850.

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Index nom inum

Lesnumérosrenvoientauxnotices A grippa : 22, 23. A grippa P o stu m u s : 67. 113. A grippine l'A n rie n n e : 60, 61. A grippine la J e u n e : 95, 96. 00. A n to n ia M in o r : A u g u ste : 33. 34, 35. 36. 37, 30. 39, 40, 42,

68,

79,

112. C aius C ésar : 40. C aligula : 83, 04. C lau d e : 87. 88, 8 9, 90, 91, 119. D rusus l'A n cien : 26, 27, 28. D rusus C ésar : 66. D ru su s M in o t : 76, 77, 78. G erm an icu s : 63, 64. E nfan ts : 4 9 . 53, 92. 103. In c o n n u s : 1, Ibis. 2, 3, 4, 5, 6, 6bis, 7, 8, 9, 11, 12, 13, 15, 16, 17, 20. 24, 25. 29, 30, 32, 46. 47. 51, 6 9, 8 5, 86. 93, 98, 106, 107, 108, 109, 111, 115, 116, 122. In c o n n u e s : 10, 14, 21, 31, 50, 52, 62, 81, 82, 93, 98, 103, 114. J u b a 1 : 54. Ju b a II : 55, 56. Ju lie : 97. Livie : 4 1, 43, 44, 45. M arcellus : 18, 19. M écèn e : 110. M essaline : 94. N ero D ru su s : 65. N éron : 99, 100, 101, 102, 120, 121. O ctavien : 32bis. P to lém ée : 57, 58. 59. • Sylla » : 106. T ibère : 70, 71, 72. 73, 74, 75, 117, 118.

242 |

Lesportraitsromains

Table de concordance

N u m éro usu el

N u m éro d u catalogue

N u m éro usuel

N um éro du catalogue

N um éro usuel

N um ér d u caia

CP 4307 S 846 MNB 273 B r 16 B r 19 Br 20 B r 21 Br 2 2-25 Br 28 Br 29 B r 42 Ma 496 M a 652 M a 682 M a 919 M a 923 M a 924 M a 925 M a 987 M a 988 M a 998 M a 999 M a 1001 M a 1003 M a 1005 M a 1007 M a 1027bis M a 1084 M a 1086 M a 1140 M a 1145 M a 1153 M a 1207 M a 1206 M a 1210 M a 1211 M a 1212 M a 1213 M a 1219 M a 1220 M a 1221 M a 1222 M a 1224 M a 1225 M a 1226 M a 1227 M a 1228 M a 1229 M a 1230 M a 1231 M a 1232 M a 1233 M a 1234

2 Ibis 115 32 1 107 29 102 41 42 81 108 46 14 3 7 69 8 105 109 17 9 11 110 16 116 27 82 114 53 92 104 18 22 99 87 37 91 88 47 65 120 94 121 90 113 79 80 97 99 95 43 84

Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma Ma

68 70 117 64 75 77 118 45 71 7) 44 40 86 74 112 33 119 72 83 103 66 61 25 38 35 39 30 24 85 54 56 58 57 106 111 93 122 34 60 63 55 59 51 31 1) 10 12 53 15 67 26 48 101

M a 3530 M a 3547 M a 3554 M a 3555 M a 3656 M a 3696 M a 4127 M a 4506 M a 4507 M a 4509 M a 4510 M a 4511 M a 4512 M a 4514 M a 4515 M a 4516 M a 4517 M a 4518 Ca 2987

6bis 19 23 100 76 32bis 98 50 21 6 4 86 62 28 5 49 20 96 78

1235 1236 1237 1238 1239 1240 1241 1242 1243 1244 1245 1246 1247 1248 1249 1251 1253 1255 1267 1269 1270 1271 1274 1276 1278 1280 1352 1357 1657 1885 1886 1867 1888 2197 2264 2302 2366 2577 3133 3135 3182 3183 3315 3445 3451 3452 3453 3469 3493 3498 3515 3517 3528

24)

Bibliographie et principales abréviations

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Addendum à la Bibliographie

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246

Table des matières

5

Histoire des collections

7

Portraits de la République et d'époque Julio-Claudienne

223

Portraits modernes

242

Index

243

Table de concordance

244

Bibliographie

Photographies : Maurice ChuzeviUe Photogravure : Jacques London Photocomposition : Jacques London Maquette de Jean-Piene Rosier

Achevé d'imprimer en novembre 1986 sur les presses de l'imprimerie Jacques London, Paris Dépôt légal novembre 1986 ISBN 2.7118-2032-7 8040-129