430 38 35MB
French, Greek Pages 968 Year 2009
II a ete tire de cet ouvrage : 110 exemplaires sur papier pur fil Lafuma
numerotes de 1
a 110
COLLECTION
DES
UNIVERSITES
DE
FRANCE
publii!e sous le patronage de l'A.SSOGIATION GUILLAUME BUDE
ARISTOTE TOPIQUES TOME I LIV RES
I-IV
TEXTE ETABLI ET TRADUIT
par JACQUES
BRUNSCHWIG
Maitre-assistant
a la
Sorbonne
PARIS SOCIETE D'EDITION « LES BELLES LETTRES » 95, BOULEVARD RASPAIL
1967
TABLE DES MATIERES
Pages INTRODUCTION . . • • • • • • • • • . • . . • . . . • • • • • . . . •
VII
I. Caracteres generau11J des Topiques . . . . . .
vn
II. Structure et contenu de l' ouvrage . . . . . . . •
XVIII
III. L'unite des Topiques . . . . . . . . . . . . . . . . .
LV'I
IV. La date des Topiques et leur place dans l' ceuvre d' Aristote . . . . . . . . . . . . . . . .
LXXXIII
V. Le te11Jte des Topiques . . . . . . . . . . . . . . . . .
crv
VI. Principes de la presente edition . . . . . . . .
cxxxur
ßIBLIOGRAPHIE. . • . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . •
CXLIV
SIGLA
CXLIX
LIVRE I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1
LIVRE II . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . •
34
LIVRE III
•. . •. •••. . . •. •••. . . . . . •. . •. . . . .
61
IV................................
80
LIVRE NoTES
COMPLEMENTAIRES . . . . • • • • • . . . . • • . • •
113
Conformement aux statuts de l'Association GuillaumeBude, ce volume a ete soumis al'approbation de la commission technique qui a charge M. R. Weil d'en faire la revision et d' en surveiller la correction avec M. ]. Brunschwig.
@ Soofete d'Edition LES BELLES LETTRES, Paris, 1967.
INTRODUCTION 1
CARACTERES GENERAUX DES « TOPIQUES » Ce n'est assurement pas sur les Topiques que repose aujourd'hui la gloire d' Aristote. Comme philosophe et comme logicien, il a d'autres titres a notre admiration que ce livre qu'on ne lit plus beaucoup, et qu'on eprouve peu de remords a ne pas lire. Des six traites que les editeurs anciens de son reuvre ont reunis sous le nom collectif d'Organon, parce qu'ils interessaient tous la logique, du moins a leurs yeux, et parce que la tradition aristotelicienne tenait cette discipline pour l'instrument de la science, plutöt que pour une science proprement dite, les Topiques sont certainement le plus longt, et probablement le plus facile2 ; mais ils ne sont ni le plus genial, ni le plus stimulant, ni le plus fäcond, ni m~me le plus lisible. Les ouvrages du Stagirite, il est vrai, ne procurent que rarement des satisfactions d'ordre litteraire, et leur propos n'est pas d'en procurer ; celles de ses reuvres qu'il destinait au public, et dont le style allait lui valoir les eloges de Ciceron3, ne Une ceuvre mineure?
1. 64 pages de l'edition Bekker, contre 46 pour les Premiers Analytiques, 29 pour les Seconds, 20 pour les Refutations sophistiqiies, 15 pour les Categories, 8 pour le De Interpretatione. 2. D'apres Simplicius (in Cat., 7, 16-17), les Topiques sont, avec les JtUteorologiqttes et celles des Constitutions qui sont authentiques, les plus claires des reuVYes didactiques d'Aristote. 3. Cf. par exemple Acad. pr., II, 38, 119 (flumen orationis aureum fundens Aristoteles). Dans ses propres Topiques, qui pretendent reproduire, a l'intention du jurisconsulte Trebatius, le contenu des Topiques aristoteliciens, Ciceron caracterise egalement le style d'Aristote comme (( d'une abondance et meme d'une douceur veritablement incroyables ~ (dicendi quoque incredibili quadam cum copia, tum etiam suavitate) ; mais ce jugement parait avoir une portee generale, et ne pas viser precisement les Topiques, dont Ciceron evoque au contraire la rebutante obscurite (a libris te obscuritas rejecit).
VIII
INTRODUCTION
nous sont parvenues que tres fragmentairement. Les traites que nous possedons n'etaient pas destines, on le sait, a circuler en dehors d'un milieu scolaire assez etroit ; plutOt que des Iivres, au sens que nous donnons a ce mot, ils devaient constituer des instruments de travail et de refürence, ou le maitre puisait la matiere de son enseignement oral et en fixait les lignes essentielles ; de leur cöte, ses auditeurs pouvaient y retrouver, sous une forme en quelque sorte officielle, le squelette des lei;ons dont ils avaient beneficie. Aux yeux d'un lecteur moderne, toutefois, il semble que l'indifference d'Aristote a rendre son texte d'une lecture agreable atteigne dans les Topiques un degre ailleurs inegale. Ses autres ceuvres ne sont pas moins elliptiques ni moins seches; mais SOUS }'aridite de leur forme, elles laissent presque toujours apercevoir le mouvement d'une recherche laborieuse et obstinee. Dans leur quasi-totalite, au contraire, les Topiques offrent l'aspect decourageant d'une mosaique d'elements juxtaposes, independants les uns des autres, tous tailles, a peu de chose pres, sur le meme patron, alignes a la suite comme les fiches d'un interminable fichier. Certes, ce fichier comporte, comme nous le verrons, quelques grandes subdivisions nettement articulees; mais au sein de chacune d'elles, on n'aperi;oit d'abord qu'un monotone inventaire, scande par des particules de coordination tirees d'un maigre repertoire 1, et qui semble n'obeir a aucun principe de classement ni de progression; il commence au hasard et s'interrompt sans raison manifeste; on ne discerne pas ce qui l'a empeche d'etre plus long, ou plus court. Ce mode de composition purement additif ne donne pas plus le sentiment d'une ceuvre qu'un tas de briques celui d'une maison. Encore pourrait-on pardonner aux Topiques leur forme inorganique et fastidieuse, si seulement leur contenu se montrait, par sa portee, sa richesse ou sa profondeur, apte a en racheter les defauts. A premiere lecture au moins, cet espoir ne semble malheureusement pas fonde. Quelle est, en effet, la nature des elements dont les Topiques 1. "E·n, 7t.eyxwv, rnais adopte pour le titre courant l'appellation de livre I (iota). Moins coherente encore est la solution de Ross, qui imprirne en titres courants aotpLcr-rLxwv tJ.euwv sur la page de gauche et I (iota) sur celle de droite. 2. Il en est d'ordre externe, notaIIlIIlent les quelques referenees faites par Aristote lui-merne aux Refutations sous le nom de Topiques: cf. An. Pr„ II, 17, 65 b 16, qui renvoie a Soph. El., 5, 167 b 22 sq„ et De lnt„ 11, 20 b 26, qui renvoie vraisemblablernent a plusieurs passages des Soph. El. (5, 167 b 38 sq.; 6, 169 a 6 sq.; 17, 175 b 39 sq.; 30, 181 a 36 sq.). 3. Cf. Soph. El„ 4, 166 b 14, rappel probable de Top„ I, 9, sous la forme wc; i>L'flP'IJTO':L 1t"p6-repov; 12, 172 b 27, rappel certain de Top„ II, 5, sous la forme xtl6ci1t"ep i1:Mx6'1J 1t"p6-repov. En sens contraire, cependant, on observera, en Soph. El„ 2, 165 b 7 et 10, un renvoi general a Top„ !-VIII, qui adopte les expressions tv hepoLc; et E:v &Mmc;. 4. Cf. Soph. El„ 9, passim; 11, 172 b 5-8; sans compter Rhet„ I, 1, 1355 b 15 sq. 5. Aristote d.ans ce chapitre 34 se propose de recapituler l'ensemble de son travail « depuis le debut » (183 a 34-36). Or i1 est aise de voir que 183 a 37-38 renvoie a la phrase initiale des Topiques (100 a 18· 20), 183 b 5-6 a Top„ 100 a 20-21, 183 b 8-10 a Top„ II-VII; 183 b 10-13 a Top„ VIII ; 183 b 13-15, enfin, rappelle le programme propre des Refutations, deja resume plus en detail au debut du ehapitre (183 a 27-36).
XX
INTRODUCTION
traites, etroitement soudes par les soins de leur propre auteur, n'est-il pas le seul objet qu'il soit permis a l'interprete de placer dans le champ de son regard ? 11 semble cependant legitime de laisser les Refutations i'!. l'ecart d'une presentation generale des Topiques. On peut en effet supposer, sur plus d'un indice, qu' Aristote n'est parvenu que tardivement a la vision unitaire qui vient d'etre decrite. Le plan initial des Topiques ne prevoyait pas l'appendice dont ils ont ete pourvus; dans les huit livres des Topiques traditionnels, on en chercherait en vain l'annoncet, et l'on trouve meme des raisons positives d'estimer qu'Aristote, en les redigeant, n'en avait pas encore con~u le projet2. En reservant le titre de Topiques aux livres consacres a la dialectique, et en isolant sous un titre particulier le livre consacre a la sophistique, la tradition parait dorre avoir ohei a un juste sentiment ; en associant apres coup les deux ouvrages, et en substituant a l'unite originaire du premier la nouvelle unite issue de leur reunion, il n'est pas impossible qu'Aristote ait sensiblement inflechi le sens initial de son entreprise. Si l'on veut essayer de saisir celui-ci, il est par consequent legitime, sur le plan methodologique, de limiter aux huit livres des Topiques traditionnels l'horizon de la recherche. A l'echelle des grandes masses, la structure d'ensemble des Topiques est des Topiques. claire et tres fermement articulee ; cette rigueur forme d'ailleurs un singulier contraste avec
Le pl~n
1. La definition du raisonnement sophistique, au debut du livre I (100 b 23-101 a 4), ne renferme aucun engagement d'etudier pour elle-meme cette forme de raisonnement; elle n'a d'autre fonction que de permettre de preciser, par opposition, la nature du raisonnement dialectique, objet propre des Topiques. En outre, Ies distinctions qu'elle etablit ne correspondent pas a celles sur lesquelles repose Ja stmcture des Refutations ; inversement, Ia classification des arguments que presente Aristote dans le chapitre 2 des Refu· tations n'a pas de parallele exact dans les Topiques. 2. Les Topiques analysent assez frequenunent des procedes d'argumentation expressement qualifies de sophistiques (cf. I, 18, 108 a 26-37; II, 5, 111 b 37-112 a 15); Aristote aurait probablement evite ces digressions s'il avait deja forme Je projet de consacrer une etude particuliere a l'analyse des sophismes.
INTRODUCTION
XXI
le desordre (( rhapsodique » qui regne, au moins a premiere vuet, a l'eehelle du detail. Les grandes lignes de l'ouvrage peuvent se resumer sehematiquement de la fac;:on suivante: Introduction (livre 1).
1. Preliminaires: l'objet du traite et son utilite (eh. 1-3).
II. Elements eonstitutifs de la methode dialeetique (eh. 4-18): A. Les « predieables »: definition, propre, genre et aeeident (eh. 4-9). B. Premisses et problemes dialeetiques (eh. 10-11). C. Les quatre « instruments » dialeetiques (eh. 1318). Topique2 proprement dite (livres II-VII). 1. Topique de l'aeeident (livres II-III): A. Lieux de l'aeeident en general (livre II). B. Lieux du prefärable (livre III, eh. 1-5). C. Lieux de l'aecident partieulier (livre III, eh. 6).
II. Topique du genre (livre IV). III. Topique du propre (livre V) : A. Preliminaires (eh. 1). B. Lieux relatifs a la eorrection «formelle »3 (eh. 23). 1. Certains groupements de Iieux obeissent en effet a un principe deeelable d'ordination ; cf. ci-dessous, p. cxLI, n. 1. 2. On se permettra, dans cette introduction, d'utiliser le mot de • topique », au feminin, pom designer la discipline topique en general, ainsi que les sections particulieres en lcsquelles Aristote l'a decomposee. Le titre des Analytiques, comme celui des Topiques, est au neutre en grec, et au masculin en frangais ; mais, au moins depuis Kant, le mot d'analytique au feminin ne surprend plus personne. 8. Je resume sous les expressions de correction «formelle» et de verite « materielle » la disti...&' e:' c,' !:' r/. Aristote eite lui-meme ees Methodiques dans sa Rhetorique (I, 2, 1356 b 20); que l'objet de ee renvoi soit Top., I, 12, 105 a 16 et VIII, 2, 157 a 18 (cf. aussi VIII, 14, 164 a 12-16), eomme le pense Vahlen, approuve par Bonitz (lndw Aristotelicus, 101 b 39), est possible, mais non eertain:
Aristote vient en effet de se refärer aux Topiques sous leur titre habituel (1356 b 13), et il parait etrange qu'a sept lignes d'intervalle, il puisse designer un meme ouvrage sous deux titres differents. On notera en outre que Simplieius (in Cat_, 65, 2-13), eitant d'ailleurs une phrase des Methodiques qui n'apparait pas dans les Topiques, range le premier de ees ouvrages parmi les ecrits « hypomnematiques », recueils de notes et de materiaux a l'etat brut, sans ordre ni style, alors que les Topiques ont toujours ete eonsideres par les commentateurs aneiens comme un ouvrage « syntagmatique », e'est-a-dire redige et aeheve (cf. Simplieius in Cat., 4, 21-31). L'identite du nombre de livres prete par le catalogue aux Methodiques avee eelui de nos Topiques a naturellement eonstitue un argument en faveur de l'identification des deux ouvrages ; mais elle pourrait peut-etre s'eJ.."Pliquer egalement silesMethodiques avaient ete un recueil d'exemples et d'exerciees completant, livre par livre, l'enseignement des Topiques ; ees exercices auraient ete a la dialeetique ee que sont a la rhetorique les pl)'t'Ope:i'a:t ou diseours d'eeole, dont parle precisement Aristote dans le passage eite de la Rhetorique. l. Ce dont a doute J. Pflug, op. cü. 2. Die Syllogistik des Aristoteles, II, 2, p. 78 sq., n. 3. 3. Cf. V, 2, 130 a 7 (passage dans lequel apparait egalement le mot ne:uoc,, que les Topiques n'utilisent pas ailleurs ; ee passage pourrait done avoir ete surajoute au moment de la redaetion des Rlfutations sophistiques); VI, 2, 139 b 30; 10, 148 b 8; 12, 149 a 37.
INTRODUCTION
LXXV
presence de ce mot signalait les textes posterieurs a la decouverte du syllogisme classique ; l'identite des definitions du syllogisme au debut des Topiques et au debut des Premiers Analytiques paraissait fournir a cette hypothese une confirmation de poids 1 • Pose en ces termes, cependant, le debat risquait de s'engager dans des voies sans issue. En effet, Maier avait rendu solidaires deux hypotheses qui n'entretiennent pas de liaison necessaire: celle selon laquelle les livres peripheriques etaient posterieurs aux livres centraux, et celle selon laquelle la decouverte du syllogisme avait pris place entre la redaction des uns et celle des autres. Contre la double hypothese de Maier, on a pu faire valoir que, d'une part, on ne trouve dans les livres peripheriques aucun emploi du mot de syllogisme qui se refäre avec evidence a la theorie definitive du syllogisme analytique, et que, d'autre part, la pratique des livres centraux n'offre sur ce point pas de discordance notable avec la theorie des livres peripheriques ; les raisonnements qui y sont analyses sont en substance conformes a la definition du « syllogisme » en general, et a celle du « syllogisme » dialectique en particulier, m8me si les caracteres qui assurent cette conformite ne sont pas l'objet d'une description explicite2. Aussi n'est-il pas surprenant qu'une etude consacree au probleme de l'unite des Topiques, et deliberement axee sur la notion de « syllogisme », comme celle d'E. Braun, puisse se conclure sur l'affirmation de l'unite substantielle du traite. Tout au plus pourra-t-on reconnaitre, dans le livre I, les caracteres classiques d'une introduction redigee, comme le sont encore aujourd'hui bien des introductions, posterieurement au corps de l'ouvrage: conscience plus precise des principes generaux qui ont guide le travail 1. Cf. cependant ci-dessus, p. XXXI, n. 1. 2. Ces raisonnements sont des «syllogismes & en ce sens que leur conclusion decoule avec necessite de leurs premisses ; sur le mode d'expression de cette liaison necessaire, cf. ci-dessus, p. x:xx1v, n. l. Ils sont des «syllogismes dialectiques & en ce sens que leurs premisses sont «endoxales », de meme que les lois sur lesquelles repose le lien de necessite qui unit leurs premisses et leur conclusion ; ces lois sont tres frequemment presentees comme etant de notoriete publique, comme l'indique le mot Soxe:'L qui precede leur enonciation.
INTRODUCTION
accompli, insertion de ce travail dans un horizon qui le deborde et le situe, mise en evidence, au moyen d'un vocabulaire technique defini avec soin, des caracteres fondamentaux du sujet traite et des methodes mises en reuvre. L'un des liens les plus solides que l'on puisse apercevoir entre les livres centraux et les livres peripheriques est assurement l'annonce et la justification, presentees dans les seconds, du plan suivi par les premiers. La theorie des predicables fournit ainsi, a l'etude du probleme de l'unite des Topiques, un instrument d'analyse auquel on n'a peut-etre pas prete l'attention necessaire. Cette theorie a-t-elle le meme contenu et le meme sens dans l'expose systematique qu'en donne le livre I et dans la fonction d'impulsion et d'articulation qu'elle remplit dans les livres centraux? Telle est la question qu'il faut poser, en reprenant et en approfondissant les indications donnees plus haut sur la division des predicablesI. On peut distinguer, d'une maniere tres generale, deuxmanieres differentes d'interpreter la division des predes predicables. dicables. La premiere, et la plus simple, est de la considerer comme l'instrument d'une partition de l'ensemble des propositions, c'est-a-dire d'une subdivision de cet ensemble en quatre sous-ensembles, tels que taute proposition doit appartenir a l'un d'entre eux, et ne peut appartenir a plus d'un d'entre eux. Nous appellerons ewclusive cette interpretation du systeme des predicables. La seconde interpretation pourrait au contraire etre dire inclusive ; elle consiste en effet a considerer les predicables comme les proprietes caracteristiques de sous-enscmbles dont les uns sont inclus dans les autres ; dans ce cas, une meme proposition pourra appartenir a plus d'un sous-ensemble, si seulement elle appartient a l'un de ceux qui sont inclus dans un autre. Que la division des predicables soit susceptible d'etre interpretee selon ces deux modeles, c'est ce qui resulte du fait que leur definition utilise des negations, elles-memes susceptibles Double sens de Ja division
I. Cf. ci-dessus, p.
XLV
sq.
INTRODUCTION
LXXVII
d'une double interpretation ; quand on dit, par exemple, que le propre est un predicat coextensif et non essentiel, on peut entendre, soit que tout propre est un predicat non essentiel, soit seulement qu'il n'est pas vrai que tout propre soit un predicat essentiel. Dans le premier cas, un predicat ne recevra le nom de propre que s'il possede les deux notes distinctes de la coextensivite et de l'inessentialite ; dans le second, il le recevra des l'instant qu'il possede l'unique note de la coextensivite, etant entendu que la question de savoir s'il est ou non essentiel reste indeterminee; tout ce qu'on peut dire est qu'il n'est pas certain qu'il le soit. Les memes distinctions peuvent s'appliquer, mutatis rnutandis, a la definition du genre, qui comporte une negation, puisqu'il est un predicat essentiel et non coextensif, et a la definition de l'accident, qui en comporte deux, puisqu'il est un predicat non essen tiel et non coextensif. La portee de cette distinction apparaitra clairement si l'on examine les consequences de l'etablissement d'une proposition liant son sujet et son attribut au titre, par exemple, du propre : dans l'interpretation exclusive du systeme des predicables, cela voudra dire que le predicat etabli comme propre n'est pas la definition de son sujet, puisqu'on ne l'aura etabli comme propre qu'apres s'etre assure qu'il n'etait pas essentiel a son sujet ; dans l'interpretation inclusive, au contraire, cela voudra dire que la question de savoir s'il est ou non la definition de son sujet reste encore indeterminee, et qu'on ne peut exclure ni qu'il le soit (puisqu'il est coextensif a son sujet, comme doit l'etre la definition}, ni qu'il ne le soit pas (puisqu'il n'est pas certain qu'il lui soit essentiel, corn.me doit l'etre egalement la definition). Cela pose, quelle est l'interpretation aristotelicienne du systeme des predicables ? 11 est impossible de repondre a cette question de maniere simple, parce qu'on trouve dans les Topiques aussi bien des textes qui favorisent l'interpretation exclusive que des textes qui favorisent l'interpretation inclusive. Dressons rapidement le tableau de cette repartition. A l'actif de l'interpretation inclusive figurent d'abord tous les textes ou Aristote montre que les lieux des predi-
LXXVIII
INTRODUCTION
cables autres que la definition peuvent etre utilises pour la refutation des definitions (chapitres 1, 6 et VI, 1, seconde partie du chapitre VII, 5). S'il est vrai, en effet, qu'un predicat incapable de satisfaire aux conditions requises pour etre reconnu comme l'accident, le genre ou le propre de son sujet se trouve par la-meme deboute a fortiori de ses pretentions a en etre la definition, on peut en inferer, par une loi de contraposition qui n'est nullement etrangere a la logique des Topiquest, qu'un predicat confirme dans ses pretentions a etre la definition de son sujet doit etre du meme coup considere comme remplissant les conditions requises pour etre reconnu comme l'accident, le genre et le propre de ce sujet ; s'il est vrai, par exemple, qu'un predicat refute au titre du propre, et au moyen des lieux du propre, est par Ja-meme refute au titre de la definition, Oll devra dire qu'un predicat etabli au titre de la definition est par Ja-meme etabli au titre du propre, et inattaquable au regard des lieux du propre. Cela revient a soutenir l'interpretation inclusive du systeme des predicables ; en effet, affirmer que la definition est a fortiori le propre de son sujet, c'est nier tout ensemble l'idee qu'une definition ne peut pas Hre un propre et l'idee qu'un propre ne peut pas etre une definition. Il est plus important encore de remarquer qu'a quelques exceptions pres, sur lesquelles on reviendra, l' ensemble des lieux analyses dans les livres centraux reposent sur l'interpretation inclusive. L'interpretation exclusive rendrait en effet necessaires des procedures plus complexes que celles que decrit Aristote ; par exemple, pour prouver dans cette interpretation qu'un predicat est le propre de son sujet, il faudrait prouver a la fois qu'il lui est coextensif et qu'il ne lui est pas essentiel ; en revanche, pour rejeter l'attribution a un sujet d'un predicat en qualite de propre, on pourrait, au choix, montrer qu'il ne lui est pas coextensif, ou bien qu'il lui est essentiel. Or, reserve faite des exceptions signalees, la topique reelle d'Aristote ne fait pas etat de cette procedure complexe, conjonctive a l'egard des fins d'etablissement et 1. Cf. par exemple, II, 8, 113 b 15 sq.
INTRODUCTION
LXXIX
disjonctive a l'egard des fins de refutation; elle ne se croit pas tenue, par exemple, lorsqu'il s'agit d'etablir une predication acccidentelle, de prouver que le predicat n'est ni coextensif ni essentiel au sujet; il lui suffit de montrer qu'il lui appartient, sans preciser autrement le mode de cette appartenance. Quels sont a present les textes qui s'inscrivent a l'actif de l'interpretation exclusive ? II faut ranger d'abord dans cette categorie les quelques lieux que l'on pourrait appeler lieux de la fausse assignation, et dont le schema commun serait le suivant: si un attribut appartient a son sujet au titre d'un predicable determine, il est par 18.-meme exclu qu'il lui appartienne au titre d'un autre predicable. Ces lieux sont en petit nombre; on n'en trouve pas dans les livres de la definition ; il en existe un au debut des livres de l'accidentl, et un egalement au debut du livre du genre2; cette place ne laisse pas d'etre significative. C'est seulement dans le livre du propre qu'on en rencontre un nombre appreciable3; ce trait s'ajoute a ceux qui donnent a ce livre V une physionomie assez exceptionnelle pour que l'on ait pu mettre son authenticite en doute.
1. II, 2, 109 a 34-b 12 : c'est une faute de donner (explicitement ou implicitement) comme l'accident d'un sujet ce qui en est en realite le genre. 2. IV, 1, 120 b 21-35: c'est une faute de donner comme le genre d'un sujet ce qui en est en realite un accident. II faut toutefois preciser ici que cette faute en est une dans les deux interpretations du systeme des predicables. Mais, dans l'interpretation inclusive, on dira que le predicat propose n'est pas le genre du sujet, mais qu'il en est seulement l'accident ; dans l'interpretation exclusive, on dira qu'il n'en est pas le genre, parce qu'il en est seulement l'accident. La premiere partie du passage cite est en accord avec l'interpretation inclusive: on remarquera en effet qu'Aristote n'y etablit aucun lien de principe a consequence entre le fait que le mouvement est l'accident de l'l\me et le fait qu'il n'en est pas le genre (cf. 120 b 24· 25 : cruµoeorp..oc-.-.a, etc.), ni d'un certain nombre de variantes mineures: presence OU absence du V ephelcystique, crases, elisions, variantes o!i'roo-o!hoo.;, -.otoiho--.moü-.ov, &v-tciv, etc. La forme adoptee dans le texte est en regle generale celle des manuscrits A et B. La traduction d'un texte aristotelicien est par definition la traduction d'un texte extremement connu, plusieurs fois traduit dans la plupart des langues modernes, et abondamment commente. Moins vraie des Topiques que d'autres traites, plus celebres et plus importants, cette assertion reste largement justifiee: le nombre et la qualite des editeurs qui m'ont precede l'atteste. J'ai tire un grand profit de leur travail; mais il m'a en meme temps incite a ne pas me contenter de pourchasser les quelques erreurs qui peuvent subsister dans les versions les plus soigneuses, en les corrigeant au besoin les unes par les autres. Encore que je ne sois pas assure d'avoir toujours atteint ce but, j'en ai egalement assigne d'autres a mon effort. La traduction.
INTRODUCTION
CXXXIX
Il m'a semble vain de vouloir rivaliser de concision et d'ambiguite avec le texte d'Aristote; placer le lecteur de la version frarn;aise devant les problemes m~mes que rencontre celui du texte grec est sans doute une ambition aussi futile qu'irrealisable. Quitte a courir quelques risques, dont le plus dangereux etait de me tromper, et le plus manifeste celui de donner a la traduction un volume typographique tres superieur a celui du texte, j'ai pris le parti de resoudre toutes les ellipses et de dissiper, dans la mesure de mes moyens, toutes les ambiguites. Certaines d'entre elles appartiennent congenitalement au texte grecl; d'autres naissent seulement du decalage qui separe l'expression originale de l'expression fran9aise qui s'en presente apparemment comme l'exact decalque 2 • Je n'aj 1. En voici un exemple, qui se presente tres souvent, notamment dans le livre IV. Aristote emploie les termes -ro y&vo~ ou -ro e:I8o~, avec l'article defini, pour designer deux choses differentes : d'1me part, les termes qui, dans la proposition concrete qu'il s'agit d'etablir ou de refuter, se donnent comme le genre et l'espece l'un de l'autre; d'autre part, les termes qui sont objectivement le genre et l'espece l'un de l'autre. II en resulte parfois des ambiguites dangereuses (cf. par exemple, IV, 2, 122 b 37 sq.). II m'a paru necessaire, dans le texte fran9ais, de renoncer a l'emploi constant de l'article defini, de f~on a obtenir, par le jcu alterne de l'article defini et de l'article indefini, le moyen de dissocier ces deux significations. 2. Comme exemple de cette situation, en voici un qui se presente presque a chaque page des Topiques. La plupart des regles edictees par Aristote consistent a verifier si une proposition, logiquement liee a la proposition discutee, est vraie ou fausse ; la pcrspective dialectique etant le plus souvent celle de la refutation, cette proposition est generalement fausse ; elle represente une erreur qu'il suffit de commettre pour voir compromise la these que l'on soutient. Mais cette erreur peut revetir deux aspects distincts, selon qu'elle consiste a commettre une certaine faute, ou seulement a omettre de satisfaire a une certaine condition. Dans le premier cas, Ia regle s'exprimera comme suit: «Voir si tel etat de choses se trouve realise »; il faut entendre que s'il l'est, le dialecticien dispose du meme coup d'un moyen d'attaquer la these de son adversaire. Dans le second cas, une difficulte de traduction surgit ; la formulation d'Aristote aboutirait en effet, par transposition directe, a l'expression suivante : « Voir si tel etat de choses ne se trouve pas realise » ; expression qui ne saurait convenir, puisque le fran9ais emploie frequemment la negation, dans I'interrogation directe ou indirecte, pour appeler une reponse affirmative. Pour eviter taute equivoque, j'ai pris le parti, au risque de quelque lourdeur, de traduire les formules du premier type par « voir s'il ne se trouve pas que tel etat
CXL
INTRODUCTION
pas juge necessaire de signaler, par des crochets obliques, les additions que comporte la traduction par rapport a la lettre du texte ; elles explicitent a mes yeux une signification virtuellement presente dans le texte. Chaque fois que cet effort d'explicitation appelait un choix entre diverses solutions theoriquement possibles, situation dont les desaccords entre traductions existantes permettent souvent de prendre conscience, j'ai essaye de fonder mon choix sur l'enumeration complete des solutions possibles et sur l'elimination raisonnee de chacune de celles que je n'ai pas retenues. Acceptant d'avance que l'on puisse me reprocher d'avoir explique en meme temps que traduit, je dois quelques eclaircissements sur la methode d'explication que j'ai adoptee. La pensee aristotelicienne a ete recouverte par tant de sediments qu'il est devenu banal, et pour ainsi dire rituel, de la part de ses interpretes, de pretendre n'expliquer Aristote que par lui-meme, Aristotelem ex Aristotele. Mais cette intention, excellente en son principe, ne souleve pas moins de problemes qu'elle ne peut en resoudre : car il reste a determiner, chez Aristote lui-meme, ce qui demande a etre explique, et ce qui est apte a fournir explication. Le rapprochement de deux citations est par lui-meme prive de sens, s'il n'est pas la mise en relation de deux elements dont l'un est demandeur et l'autre fournisseur d'intelligibilite, et s'il ne s'accompagne pas de la verification des titres que possede l'element fournisseur a etre utilise comme tel a l'egard de l'element demandeur. A ce probleme de methode, j'ai tente de repondre, dans toute la mesure du possible, en confiant aux structures d'ensemble la fonction d'expliquer les elements qui les composent. Ce principe d'interpretation est applicable a plusieurs niveaux distincts. Le plus eleve de ceux auxquels il parait legitime de se placer est celui des Topiques eux-memes, consideres dans leur totalite; cette ceuvre presente en effet trop de caracteres originaux, de choses se trouve realise », et les fonnules du second type par ~ voir s'il ne se trouve pas que tel etat de choses ne se trouve pas realise >),
INTRODUCTION
CXLI
par rapport aux autres reuvres d'Aristote, pour que l'on puisse y importer sans precautions des informations puisees ailleurs. Au-dessous de l'unite au moins relative que constitue l'ouvrage dans son ensemble, le lieu constitue une seconde unite naturelle, qui doit posseder sa logique interne et l'imposer a ses elements. Enfin, les divers lieux, qui sont le plus souvent simplement juxtaposes, se groupent parfois selon des principes decelablest, constituant ainsi de nouvelles unites, a un niveau moyen entre les deux precedentes, et qui sont susceptibles de fournir dans certains cas des informations non negligeables. Cet effort pour demander aux ensembles la clef des details comportait egalement des consequences sur le plan du vocabulaire. Dans ce domaine, la tradition a consacre certaines equivalences lexicales auxquelles j'ai parfois cru pouvoir me soustraire: le texte des Topiques, ou le vocabulaire technique de l'aristotelisme ne se presente encore qu'a l'etat naissant, se pr~tait moins que tout autre a l'application mecanique d'un lexique fixe ne varietur. Aux mots d' Aristote, qu'ils fussent concrets ou abstraits, courants ou rares, j'ai cherche a donner tout le sens, et seulement le sens, que leur confürait l'usage qu' Aristote faisait d'eux dans la phrase, le paragraphe, le chapitre, le livre ou ils apparaissaient2. Chaque fois que cette ambition m'a conduit a renoncer a une traduction consacree par l'usage, une note en expose les justifications.
1. Le plus frequent est un principe d'echelonnement, en vertu duquel chaque lieu soumet la proposition discutee a une exigence plus difficile a satisfaire que le lieu qui le precede ; il est donc apte a refuter une proposition qui aurait survecu, si l'on peut dire, a l'application du lieu anterieur. On trouvera un bon exemple de cette gradation dans le passage I, 15, 106 a 36-b 12. 2. Voir en ce sens, a divers titres, Georges Mounin, Les problemes thioriques de la traduct:fon, Paris, Gallimard, 1963; John Lyons, Structural semantics ; an analysis of part of the vocabulary of Plat.o, Oxford, Blackwell, 1963; Kurt Ebbinghaus, Ein formales Modell der Syllogistik des Aristoteles, Göttingen, Vandenhoeck-Ruprecht, 1964, p. s.
CXLII
INTRODUCTION
L'annotation, assez developpee, ne vise pas a procurer un commentaire proprement dit du texte aristotelicien, commentaire qui aurait appele des developpements encore bien plus etendus, par la necessite d'y introduire notamment les nombreuses refärences et comparaisons qu'exigerait une veritable explication du texte, tant a l'egard des autres reuvres du Stagirite qu'a celui des ceuvres de ses contemporains. Il a paru suffisant de se borner aux justifications sur lesquelles reposent les choix et les initiatives qu'ont appeles l'etablissement du texte, son interpretation et sa traduction. [L'annotation.
Plusieurs personnes et plusieurs institutions m'ont aide dans mon travail ; je ne saurais terminer cette introduction sans leur dire ma gratitude. C'est malheureusement par un hommage posthume qu'il me faut commencer. Alphonse Dain m'a encourage a entreprendre cette edition ; sans les l~ons et les conseils de ce maitre incomparable, je n'en aurais pas assume les risques; il m'est amer de penser qu'il n'en aura pas vu l'achevement. Son successeur a l'Ecole des Hautes Etudes, M. Jean Irigoin, m'a fait beneficier de sa science et de sa lucidite pour tout ce qui concerne la description des manuscrits, la presentation de l'apparat critique, le choix des principes d'edition. M. l'abbe Andre Wartelle, le R. P. De Pater, M. Lorenzo Minio-Paluello m'ont genereusement communique, avant publication, le dactylogramme des ouvrages qu'ils ont consacres, l'un aux manuscrits d'Aristote, l'autre a la methodologie des Topiques, le troisieme a la traduction latine de Boece. M. Pierre-Maxime Schuhl a suivi attentivement les etapes de mon travail ; le Centre de recherches sur la pensee antique, qu'il dirige a la Sorbonne dans le cadre, accueillant a l'helleniste, de la Bibliotheque LeonRobin, a stimule mon interet pour la pensee du jeune Aristote. M. Maurice de Gandillac, directeur de la these qu'a ete cette edition, ne m'a menage ni sa confiance ni son attention ; de l'une ou de l'autre, jene saurais dire laquelle m'a le plus encourage. M. Roger Martin m'a aide dans la resolution des difficultes logiques que les Topiques me conduisaient a aborder. M. Raymond \Veil, enfin,
INTRODUCTION
CXLIII
a lu et revise mon travail avec une minutie et un soin sans defaillance; son experience d'helleniste et d'aristotelisant m'a garde de plus d'un piege. Le Centre National de la Recherche Scientifique m'a permis de consacrer a ce travail un temps sans proportion avec ses merites ; a son concours, je dois d'avoir pu consulter sur place la quasitotalite des manuscrits que j'ai utilises. Les bibliotheques que j'ai visitees (a Rome, a Venise, a Bale) m'ont reserve le meilleur accueil ; la Pierpont l\forgan Library, de New York, m'a liberalement autorise a faire etat du manuscrit M, dont eile est depositaire.
BIBLIOGRAPHIE 1. -
EDITIONS.
- Aristotelis Opera. Ed. Academia regia Borussica. T. 1 : Aristoteles graece, ex recognitione Immanuelis Bekkeri. Berlin, 1831. - J. Pacius. Aristotelis Organum. Morgiis, 1584. - Aristotelis Organon graece. Ed. Theod. Waitz. Leipzig, 18441846. - Aristotelis Topica cum libro de Sophisticis Elenchis. E schedis loannis Strache ed. Maximilianus Wallies. Leipzig, Teubner, 1923. - Aristotelis Topica et Sophistici Elenchi. Recensuit brevique adnotatione critica instruxit W. D. Ross. Oxford, Clarendon Press, 1958. II. -
TRADUCTIONS.
- Aristote. Organon. V : les Topiques. Nouvelle traduction et notes par J. Tricot. Paris, Vrin, 1950 (2e ed.). - The Works of Aristotle. Translated into English under the editorsbip of Sir David Ross. Vol. 1: ( ... ) Topica and De Sophisticis Elenchis, by W. A. Pickard-Cambridge. Oxford, Clarendon Press, 1928. - Aristotle. Posterior Analytics, by H. Tredennick ; Topica, by E. S. Forster. Londres, Heinemann, et Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 1960 (Loeb Classical Library). En regard de la traduction est imprime le texte de l'edition Bekker, avec un petit nombre de modifications signalees en note. , - Die Topik des Aristoteles (des Organon vierter Th.eil). Uebersetzt von J. H. von Kil'chmann. Heidelberg, Weiss, 1888. - E. Rolfes. Aristoteles' Topik. Leipzig, 1919. - Aristoteles. Die Lehrschriften herausgegeben, übertragen und in ihrer Entstehung erläutert von P. Gohlke. 2, IV : Topik. Paderborn, Sehöningh, 1952. - Aristotele. Organon. Introduzione, traduzione e note di Giorgio Colli. Einaudi, 1955. III. -
COMMENTAIRES.
- Alexandri Aphrodisiensis in Aristotelis Topicorum libros octo commentaria ed. Maximilianus Wallies (Commentaria in Aristotelem graeca, II, 2). Berlin, Reimer, 1891.
CXLV
BIBLIOGRAPHIE
- J. Pacius. In Porphyrii Isagogen et Aristotelis Organum commentarium. Aureliae Allobrogum, 1605.
Les ed.itions et traductions citees ci-dessus sont annotees plus ou moins abondamment ; les commentaires les plus volumineux se trouvent dans l'edition Waitz et dans la traduction Colli. IV. -
LEB MANUSCRITS ET L'ETABLISSEMENT DU TEXTE,
- Andre Wartelle. Inventaire des manuscrits grecs d'Aristote et de ses commentateurs. Paris, Les Belles-Lettres, 1963. - Elpid.ius Mioni. Aristotelis Codices graeci qui in bibliothecis venetis adservantur. Padoue, Antenore, 1958. - Ad. Torstrik. Die authentica der Berliner Ausgabe des Aristoteles, in Philologus 12 (1857), 494-530. - Theod. Waitz. Varianten zu Aristoteles Organon, in Philologus, 12 (1857), 726-734. - J. Imelmann. Zur Aristoteles' Topik. Wiss. Beil. z. Progr. des J oachimst. Gymn„ 1870. - M. Wallies, Textkritisches zu der aristotelischen Topik und den Sophistischen Widerlegungen, in Philologus, 78 (1922), 301-330.
- Lorenzo Minio-Paluello. The teret of Ariswtle's Topics and Elenchi: The latin tradition, in Class. Quart. N.S., 5 (1955), 108118.
- W. D. Ross. The twt of Aristotle's Topics and Sophistici Elenchi. Melanges de philosophie grecque offerts a Mgr Dies (p. 215-219). Paris, Vrin, 1956. - w.s. MAGUINNESS, Ariswtlc, Topica 107 a 8-10, in Class. Rev„ 60 (1946), 19.
- W.S. MAGUINNEss, Notes on the Class. Rev., 61 (1947), 11-12.
V. -
Topica of Aristotle, in
ÜUVRAGES GENERAUX D'HISTOIRE DE LA LOGIQUE,
- C. Prantl. Geschichte der Logik im Abendlande. Leipzig, Hirzel, 1855-1867 (reimpr. Graz, Akademische Druck- u. Verlagsanstalt, 1955). - E. Kapp. Greek Foundations of traditional Logic. New York, 1942.
- I. M. Bochenski. Ancient formal logic. Amsterdam, NorthHolland Publishing Company, 1951. - I. M. Bochenski. Formale Logik. Fribourg-1\fünich, Alber, 1956. Trad. angl. par Ivo Thomas, A hiswry of formal logic, University of Notre Dame Press, 1961. - W. et M. Kneale. The development of logic. Oxford, Clarendon Press, 1962. VI. -
ÜUVRAGES SUR ARISTOTE INTERESSANT INDIRECTEMENT LA DIALECTIQUE ARISTOTELICIENNE ET LES TOPIQUES.
Tous les Iivres consacres
a Aristote en general (Zeller, Hamelin, 10
CXLVI
BIBLIOGRAPHIE
Ross, Robin, Anan, Moreau, Grenet, etc.) contiennent une etude plus ou moins developpee sur les Topiques. Parmi ceux qui traitent un sujet special, ne se rapportant directement ni a la Iogique ni a la dialectique, mais qui y touchent par un biais quelconque, citons en particulier : - L.-M. Regis. L'opinion selon Aristote. Paris, Vrin ; Ottawa, Institut d'Etudes medievales, 1935. - J.-M. Le Blond. Logique et methode chez Aristote. Etude sur la recherche des principes dans la physique aristotelicienne. Paris, Vrin, 1939. - Harold Cherniss. Aristotle's criticism of Plato and theAcademy, I. Baltimore, Johns Hopkins Press, 1944 (2e ed„ New York, Russen & Russen, 1962). - Suzanne Mansion. Lejugement d'ewistence chez Aristote. LouvainParis, Desclee de Brouwer, 1946. - Ernst Tugendhat. TI KATA TINO~. Eine Untersuchung zu Struktur und Ursprung aristotelischer Grundbegriffe. Fribourg1\'fünich, Alber, 1958. - Leo Lugarini. Aristotele e l'idea della filosofia. Florence, La Nuova Italia, 1961. - Pierre Aubenque. Le probleme de l'itre chez Aristote. Paris, Presses Universitaires de France, 1962. - Wolfgang Wieland. D'ie aristotelische Physik. Untersuchungen über die Grundlegung der Naturwissenschaft und die sprachlichen Bedingungen der Prinzipienforschung bei Aristoteles. Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1962. - Enrico Berti. L'uniti:t del sapere in Aristotele. Padoue, Cedam, 1965. - Mario Mignucci. La teoria aristotelica della scienza. Florence, Sansoni, 1965. VII. -
ÜUVRAGES SUR LA LOGIQUE ARISTOTELICIENNE INTERESSANT PLUS OU MOINS DIRECTEMENT LA DIALECTIQUE ET LEB ToPIQUES.
- Chr. Brandis. Ueber die Reihenfolge der Bücher des Aristotelischen Organons, in Abhandlungen der k. Akad. d. Wiss. zu Berlin, Hist.-philol. KI. (aus Jahre 1833), Berlin, 1835 (p. 249-299). - Heinrich Maier, Die Syllogistik des Aristoteles. Tübingen, Laupp, 1896-1900. - Guido Calogero. I fondamenti della logica aristotelica. Florence, Le Monnier, 1927. - Friedrich Solmsen. Die Entwicklung der aristotelischen Logik und Rhetorik. Berlin, Weidmann, 1929. - E. Kapp. Article Syllogistik in Pauly-Wissowa, Real-Encyclopädie, vol. II, 7, col. 1046-1067 (1931). - J. L. Stocks. The composition of Aristotle's logical works, in Class. Quart„ 27 (1933), 115-124. - P. Gohlke. Die Entstehung der aristotelischen Logik. Berlin, Junker & Dünnhaupt, 1936. - Carlo Augusto Viano. La logica di Aristotele. Turin, Taylor, 1955.
BIBLIOGRAPHIE
CXLVII
- Augustin Mansion. L'origine du syllogisme et la thiorie de la science chez Aristote, in Aristote et les problemes de methode (Commu· nications presentees au 11e Symposium Aristotelicum, Louvain, 1960), Louvain, Publications Universitaires; Paris, Beatrice·Nauwelaerts, 1961.
VIII. -
SUR LA DIALECTIQUE ARISTOTELICIENNE EN GENERAL.
- Charles Thurot. Etudes sur Aristote. Politique, dialectique, rhtftorique. Paris, Durand, 1860. - August Tegge. De vi ac notione dialecticae aristoteleae. Progr. Treptow, 1877. - Jeanne Croissant-Goedert. La dialectique chez Aristote. (Com· munication a la Societe Beige de Philosophie, 12 mai 1951), resume in Rev. intern. de Phiws., 6 (1952), 150·151. - Paul Wilpert. Aristoteles und die Dialektik, in Kant-Studien, 48 (1956·1957), 247-257. - Carlo Augusto Viano. La dialettica in Aristotele, in Riv. di Filos„ 49 (1958), 154-178. - Pierre Aubenque. Science, culture et dialectique chez Aristote. (Communication au Congres de l'Association Guillaume Bude, Lyon, 1958), in Actes du Congres, Paris, Les Belles-Lettres, 1960 (p. 144-149). - Livio Sichirollo. Aristotelica. Urbino, S.T.E.U., 1961. - Livio Sichirollo. Giustificazioni della dialettica in Aristotele (ontologia, storia, politica). Urbino, Argalia, 1963.
IX. -
ÜUVRAGES ET ARTICLES SUR LES TOPIQUES,
- Eugene Thionville. De la thiorie des lieui!J communs dans les Topiques d'Aristote et des principales modijications qu'elle a subies jusqu'a nos jours. Paris, Durand, 1855. - Ernst Harnbruch. Logische Regeln der Platonischen Schule in der Aristotelischen Topik. Wissenschaftliche Beilage zum Jahresbericht des Askanischen Gymnasiums zu Berlin. Berlin, Weidmann, 1904. - Johannes Pflug. De Aristotelis Topicorum libro quinto. Leipzig, Brockhaus, 1908. - Hans von Arnim.Das Ethische in Aristoteles' Topik, in Sitzungsberichte der Akad. d. Wiss. in Wien, Philos.-hist. KI„ t. 205, 4. Vienne, Hölder-Pichler-Tempsky, 1927. - Paul Gohlke. Untersuchungen zur Topik des Aristoteles, in Hermes, 63 (1928), 457-479. - Richard Robinson. Tlte historical background of Aristotle's Top. VIII, in Proc. of the 7th intern. Congress of Philosophy, OxfordLondres, 1931. - Eric Weil. La place de la logique dans la pensee aristotelicienne, in Rev. de Metaph. et de Mor., 56 (1951), 283-315. - W. M. A. Grimaldi. The aristotelian Topics, in Traditio, 14 (1958), 1-16. - Edmund Braun. Zur Einheit der aristotelischen q Topik ». Cologne, 1959.
CXLVill
BIBLIOGRAPHIE
- Otto Bird. The re-discovery of the Topics: Prof. Toulmin's inference-warrants, in Proc. of the Amer. Cathol. Philos. Association, 34 (1960), 200-205.
- Otto Bird. Logical topics: Aristotle to Ockham, in Joum. of the Hist. of Ideas, 23 (1962), 307-323. - Pamela M. Huby. The date of Aristotle's Topics and its treatment of the theory of Ideas, in Class. Quart. N.S., 12 (1962), 72-80. - W.A. De Pater. Les Topiques d'Aristote et la dialectique platonicienne. Methodologie de l.a definition. Fribourg (Suisse), Editions Saint-Paul, 1965 (Etudes Thomistes, vol. X).
X. -
TRAVAUX INEDITS RELATIFS AUX TOPIQUES.
J'ai eu le privilege d'assister au IIIe Symposium Aristotelicum, qui s'est tenu a Oxford en septembre 1963, et qui a ete presque entierement consacre a l'etude des Topiques. Les communications qui y ont ete presentees sont actuellement sous presse (Oxford, Clarendon Press) ; j'ai pu en utiliser Ies copies dactylographiees. Voici la liste de ces communications : - Jacques Brun11chwig. Observations sur les manuscrits parisiens des Topiques. - W. J. Verdenius. Notes on the Topics. - Marion Soreth. Zu Topik E 7, 137 a 8-20. - D. J. Furley. Notes on Topics Z. - Friedrich Solmsen. Dialectic without the Forms. - Paul Moraux. L'entrainement a la dialectique d'apres le s• livre des Topiques. - Gilbert Ryle. Dialectic in the Academy. - Joseph Moreau. Aristote et la dialectique platonicienne. - Kurt von Fritz. Die tmt.yroy~ bei Aristoteles. - Gerard Verbeke. La notion de propriete dans les Topiques. - W. A. De Pater. La fonction de l'instrurnent et du lieu dans les Topiques. - Suzanne Mansion. Notes sur la doctrine des categories dans les Topiques. - Ingemar Düring. Aristotle's use of ewamples in the Topics. - C. J. De Vogel. Aristotle's attitude towards Plato and the theory of the Ideas according to the Topics. - G. E. L. Owen. Dialectic and Eristic in the treatment of the Ideas. - Olof Gigon. Aristoteles, Topik III, 1-3. - E. De Strycker. Concepts-cles et terminologie dans les Topiques B-H. Hiritage de l'Academie et apport personnel d'Aristote. - L. W. Elders. The Topics and the Platonic theory oj principles oj being.
SIGLA
A B V M
Vaticanus Urbinas gr. 35, paulo ante 901. Venetus Marcianus gr. 201, anni 954. Vaticanus Barberinianus gr. 87, saec. X. Neo-Eboracensis Pierpont Morgan Library 758, saec. XI (desunt 100 a 18-115 a 9, 120 a 30 - b 28). Vaticanus gr. 207, saec. XIII. Parisinus Coislinianus 330, saec. XI. Vaticanus gr. 1024, saec. X ex. vel XI in. (desunt 105 a 34106 a 28, 108 a 13-b 7, 110 a 16-b 16, 112 a 22-113 a 13, 119 a 23-120 a 7). Basileensis gr. 54 (F. II. 21), saec. XII. Parisinus gr. 1843, saec. XIII.
P C c
u D
AI•, AIP, All = Alexandri citatio, paraphrasis, lemma (codicum siglis, quibus Wallies usus est, inter uncinos nonnunquam adhibitis ). A, A.,., A' = Boethii translationis exemplar, ecodicibus Oxoniensibus Trin. Coll. 47 (saec. XII ineuntis) et Ball. Coll. 253 (saec. XIII) vel ambobus vel uno vel altero restitutum. edd.
=
recentiorum editorum (Bekker, Waitz, Wallies, Ross) consensus.
TOPIQUES LIVRE I GENERALITES SUR LA METHODE DIALECTIQUE 1 ÜBJET PROPRE DU TRAITE
Le present traitet se propose de trouver une methode qui nous rendra capables de raisonner deductivement2, en prenant appui sur des idees admises3, sur tous les sujets4 qui peuvent se presenter, comme aussi, lorsque nous aurons nous-memes a repondre d'une affirmation5, de ne rien dire qui lui soit contraire. 11 faut donc commencer par dire ce que c'est qu'un raisonnement deductif, et quelles en sont les varietes, pour faire comprendre la nature de la deduction dialectique; c'est en effet cette derniere qui est l'objet des recherches du traite qu'on se propose de composer. . t Un raisonnement deductif est une Le ra1sonnemen f , . t ormule d argumentation dans lad e'd uct"l 1 , sa na ure, t . h 't t , 11
que e, cer a1nes c oses e an posees, une chose distincte de celles qui ont ete posees s'ensuit necessairement, par la vertu meme de ce qui a ete pose6, C'est une demonstration1 lorsque les points de depart de la deduction sont des affirmations vraies et premieres, ou du moins des affirmations telles que la connaissance qu'on en a prend naissance par l'intermediaire de certaines affirmations premieres et vraies ; c'est au contraire une deduction dialectique lorsqu'~l_le prend pour points de depart des idees admises. (Sont vraies et premieres les affirmations qui emportent la conviction, non pour une raison exterieure a elles, mais par elles-memes (devant les premiers principes des connaissances, en effet, il n'est plus legitime de se poser encore la question de leur pourquoi : chacun d'eux, pris en lui-meme, ses especes.
1-7. Notes complt!mentaires, p. 113-114.
TOnlK.O.N A'
[looa] I'H .... ~ irpoßeaLsTT\sirpa.y11a.Tela.s 11e808oveöpeivl1.1p-fjs 8uv11ao11e8a. auhli.oyl~eaßa.L irepl. ira.vTos Tou irpoTe9evTos 20 [ irpo~Aij!la.Tos) e€ a,8Q~wv 1 Ka.l. a.1'.JTol.Myov ÖirEXOVTES 11119~ epou 11ev Öireva.vTlov. npwTOV oov P1'JTEoV Tl foTL auhli.oyLO'j.1-0S Ka.l. TLves a.ÜTou füa.opa.l, 8irws X110ft
o 8La.AEKTLKOS auhli.oyL·
u 11os· TouTov yup t 11 Tou 11ev Ka.Ta TTjv irpoKeL 11ev11v irpa.y 11a.-
,
TELG.V. 25
"EO'TL 8-it O'UAAOYLO'!lOS ~6~~- ev it> TEBEVTWV TLVWV ~TE
pov TL TWV KEL!1EvWV e€ &.vciyK11S au11~a.lvu~füu TWV KELj.1.E• VWV, 'Ä'll'08EL€LS j.1.EV OOV EaTLV 1 f>Ta.V e€ aA118wv Ka.l. irpwTWV ~
'9 0 O'U/\/\OYLO'!lO_S fü 1'] EK TOLOUTWV a. OLa.TLVWV 1TpWTWV KQ.L a./\11~ ~ ' , ' ' ' EL"11'1'ev, „~ .1. "' ~ 9 wv T11S 'll'EpL a.uTa.' yvwaews T1''JV a.px11v o~e~t
'\ '\
\
'!!\
,
30 ,-.!~?>s 8e auAAoyLa!lOS
'
c.\
,
,
'
, '\
o e€ ev80~wv au>Ji.oyL~o1.i.evo5, "E~TL
[1 oob] 8e_ ~>..~:fi.11_~~Ka.l. irp.-fiµixTot; om. Al• II i1:!; : ll1' Al• II A6youi; A II 21 oov (A) : µev oov CD 11 23 XIX't'tZ (A) : xixl XIX't'tZ D II 7tpOX&L[LEv'tjV DP• II 26 TL om. Al• 7, 22; at cf. 9, 20 et 13, 13 II 28 1i post 27 &A'tJe&v c II i) om. D•• II & : & T1vix u II 29 e'l:>.'tJcp& TI)v &px.-Jiv Al• II 30-b 18 ~cm St om, D. [100 b] 18 TtZ om. C II &'Mtl. ll1' (A) : &'M' i1:!; Al• II 18-19 IXUTWV (AI• [D] A) : l:ixu•wv VP ctÖTWV ABCcuD•• Al• [AB].
TOPIQUES, I, 1
2
doit etre totalement convaincant); sont des idees admises, en revanche, les opinions partagees par tous les homm.es, ou par presque tous, ou par ceux qui representent l'opinion eclaireel. et pour ces derniers par tous, ou par presque tous, ou par les plus connus et les mieux admis comme autorites. Mais c'est une deduction eristique que celle qui prend pour points de depart des idees qui se presentent comm.e des idees admises, sans en etre reellement, de meme que celle qui, partant d'idees admises ou se presentant comme telles, se presente comme une deduction sans en etre une. II ne faut pas croire, en effet, que tout ce qui se presente comme une idee admise en soit veritablement une ; car les expressions d'idees admises ne manifestent jamais, a toute premiere vue, leur veritable caractere, comme i1 arrive que le fassent les principes des raisonnements eristiques ; au sein de ces raisonnements, en effet, la nature exacte du subterfuge est immediatement et presque toujours evidente pour ceux qui sont capables d'apercevoir aussi les finesses2. Des deux formes ainsi distinguees, on peut designer la premiere comme une deduction eristique3 et comm.e une deduction, et la seconde comme une deduction eristique, mais non comme une deduction, puisqu'elle se presente comme une deduction sans en etre veritablement une. A toutes les varietes de raisonnements deductifs que nous venons d'indiquer, il faut ajouter les paralogismes, qui s'enracinent dans les conditions propres a certaines sciences, comme il arrive qu'on voie en geometrie et dans les disciplines de la meme famille. Ce mode de raisonnement semble bien distinct, en effet, de ceux qui ont ete deja mentionnes : de fait, celui qui raisonne sur une figure fausse ne part ni d'affirmations vraies et premieres, ni d'idees admises (son point de depart ne tombant pas sous la definition donnee de ces dernieres : ce qu'il pose au depart, ce ne sont ni des opinions partagees par tous les hommes, ni par presque tous, ni par ceux qui representent l' opinion eclairee, et pour ces derniers, ni par tous, ni par
1-3. Notes complimentaires, p. 114·116,
2
TOIIIK!lN A'
[100 b]
a.llTl)v Ka.9' ea.uTT)v etva.L 11"LaTTjv ), ev8o€a. 8e TB 8oKOUVTO. 11'aaLV fi To'ls 11'AdO'TOLS fi TOLS aoo'ls, 1wv 1-'T' J ov:t
25 TWV 8e, KO.t Ö e€ Ev80€wv fi a.LVO(.LEvWV ev8o€wv ct>a.LVO!-LEVOS' ou ycl.p 11av TO a.LVO j.1.EVOV ev8o gov Ka.t EaTLV ev8o gov. Ou 9ev ycl.p TWV AeyO(.LEvWV ev86gwv em116AO.LOV
~XEL
11'0.VTEAWS TTjv a.v-
Tacrta.v, ica.86.11ep 11'Ept TBS TWV EpLCTTLKWV Aoywv apxcl.s O'U!-L~E~TJKEV ~XELV' 30
11'0.paxpi)(.LO. ycl.p Ka.l WS e11t TO 11'0AU TOLS
ica.l (.LLKpa cruvopav 8uva.l-'evoLs Ka.Ta811Xos
[ 101 a] ijteu8ous eaTt uaLs.
ev a.uTo'ls Ti Tou
·o 1-LEv oov 11p0Tepos TWV f>119eVTWV
epLaTLKos cruMoyLO'(.LOS KalauMoyLa(.LOS 'Aeyecr9w, b 8eAoL11'0S epLaTLKOS j.LEV auMoytcrµ6s, cruMoyLO'j.1.0S 8' oG, E11'EL8Tj ct>a.tVETO.L µev auMoyttea9a.L, auMoytteTa.L 8' oG. "En 8e 110.pa TOUS etp11µevous ;j,11'0.VTO.S O'UAAOYLCT(.LOUS
li
ot EK TWV 11'ept nva.s emcrTTjj.l.O.S ol1..e(o-ToLsoÜTe To'Ls iv8osoTaToLs },cl.A>..' EK Twv
olKELWV j.LEV TTI E1TLO'Tl]p.n ATJj.Lp.aTWV OUK a>..119wv 8e TOV O'UA15 >..oyLaµov iroLe'LTa.L. T ~ yci.p T) Tci. tjµLKUKALa TrepLypciipew µT) WS 8e'L TJ ypaµµcis TLVC1S ii.yew ......, WS ll.v ax9el11aav Tov ira.pa>..oyLa µov iroLe'LTaL. E'i811 j.LEv oov TWv au>..>..oyLaµwv ws Tuirce vepLAC1bELV ~aTw 20
Tci. etp11µiva. Ka.96>..ou 8' elire'i:v vepl vcivTwv Twv elp11-
j.LEVWV Ka.l Twv j.LETci. Ta.uTa. pTJ91JO"Oj.Livwv ivl ToaoOTov -rjµ'Lv
füwpla9w, fü6n irepl ou8evos 0.UTWV TOV aKpLbT] >..6yov cl.irolloOVa.L vpoa.LpOUj.Le0a., &.>..>..' 80"ov Tuvce vepl a.UTWV ßou>..6p.e9a. füe>..Geiv, '11'0.VTEAWS iKa.vov -rjyouj.LEVOL Ka.Tci. TTJV irpOKELj.LEV'l}V µE9o8ov TO 8uva.a9m yvwpltew oirwaoOv 25
~Ka.aTov
a.uTwv.
II 'Eir6j.Levov 8' ll.v et11 To'Ls elp11µiv0Ls etire'i:v r.pos v6aa.
TE KO.L TLVC1 xpl]aLµos
ii
irpayµa.TELO..
"EaTL 8"1 'll'pos Tpla.,
irpos yuµva.ala.v, 'll'pos Tci.s ivTeuseLs, irpos Tci.s Ka.Tci. cjiL>..oaocf>(a.v imaTl]j.La.s. "OTL j.LEV oov 'll'pos yuµva.ala.v xpfiaLj.LOS, is a.uTwv Ka.Ta.ipa.vES EO'TL' µE9o8ov yci.p
~XOVTES
a0 To0 vpoTe9c!vTos E'TTLXELpe'i:v 8uv11a6j.Le9a.· irpos
pq.ov vepl
8eTci.s ivTeu sus,
füoTL Tci.s Twv iroMwv Ka.TTJpL91lTJ!lEvoL 86sa.s ouK iK Twv &.'A>..oTplwv ö.A>..' EK TWV olKelwv 8oyµ0.Twv o µ1>..fiao µev vpos a.uTous, j.LETO.bLbatovTes 8 TL ll.v µTi Ka.Aws cjia.lvwvTa.L Myew 1] j.LLV' irpos 8e Tas Ka.Ta cji1>..oaocf>la.v iirLaTl] lla.s, 8n 13 pest pr. o\he add. Td: VP AlP 11 post alt. o\he add. „~ P AlP II H post oÜK add. ~~PA II 15 't"~> (A): 't"O P II~ om. Al• 23, 10; at cf. 23, 22 II 17 post l'totEi:'t"ocL add. o ljieul>oypoccpwv CD, ante 7totdw.L Al• II 18 Twv om. C II 6.ic; - 7tEpthoeiv om. A II 7tep1).ocodv {Al• A) : d7tdv u••, cf. AlP 25, 31 II 19 post Twv add. TE Al• [non add. B] II 22 Öcrov Till'tCJ> (A) : 8crov c:>c; 't"Ul'tCJ> VPu D 8crov 't"Ül'tCJ> dm:iv C 11 ocÜ't"wv (A) : ocO't"oÜ D II 24 ol'twcroüv yvwp(~eLv Al• II 26 1>1) : 1>& Al1 A II 29 m:pt (A) : {ll'tep c II 32 oµLA~crocµev C•• 11 33 cpoclvo\l't"OCL AC•• 11 34 5„, (A) : 1>t6't"L uD.
TOPIQUES, I, 2
4
bles de developper une aporie en argumentant dans l'un et l'autre sens, nous serons mieux a meme de discerner, en chaque matiere, le vrai et le faux. Mais on peut encore en attendre un service de plust, qui interesse les notions premieres de chaque science. n est impossible, en effet, d'en dire quoi que ce soit en s'appuyant sur les principes specifiques de la science consideree, puisque precisement les principes sont ce qui est premier au regard de tout le reste; il est donc necessaire, si l'on veut en traiter, d'avoir recours a ce qu'il existe d'idees admises apropos de chacune de ces notions. Cette täche appartient en propre a la seule dialectique2, ou du moins a eile principalement ; de fait, sa vocation examinatrice lui ouvre l'acces des principes de toutes les disciplines. 3 DETERMINATION DU BUT A ATTEINDRE
Nous serons en parfaite possession de la methode quand nous en serons au meme point que pour la rhetorique, la. medecine et les autres techniques de meme type 3 ; on ne peut dire, en effet, que de toute maniere l'orateur va persuader son public, ou le medecin guerir son patient ; mais a condition qu'ils ne negligent aucun des moyens a leur disposition, nous pourrons dire qu'ils possedent adequatement leur science. 4 ELEMENTS FONDAMENTAUX DE LA METHODE
Nous avons d'abord a examiner quels sont les elements constitutifs de notre methode. Si nous pouvions, d'une part saisir le nombre et la nature des objets sur lesquels portent les raisonnements et identifier leurs elements constitutifs, d'autre part trouver les moyens de ne jamais en etre a court4, nous pourrions considerer notre programme comme adequatement rempli. II existe une identite de nombre et de nature entre les elements constitutifs des raisonnements et les objets sur 1-4. Notes cv füon ica.TO. TTjv vGv SLa.lpeaw TETTa.pa. Ta irO.vTa 20
au 11~a.tveL y(vc;a9cu,
Mri8ets S'
fi
'LSLov
~ µ.a.s Üiroi\O.~n
Öpos
11 yevos 11 au l-1~"~T) 1eos.
Myew ws lEKaaTov TouTU>V ica.9'
fi
irpo~i\riµO. EO'TLV, ai\A' ÖTL &.iro
irpo~i\ii 11a.Ta.
ica.l. a.t irpoTn0'€LS ylvovTa.L. ata.-
a.ÜTO Aeyoµevov 11'pOTC.O'LS TOUTWV ica.t Ta
fi
epeL Se To 11'po~i\ri 11 a ica.l. ~ 11'poTa.aLs Tii.> Tpoir· OüTw 1.1.ev ao yap pT)9EvTos, « d.pcl. ye To t~ov iretov Slirouv ÖpLaµ.os eanv av9pwirou; » ica.t « d.pO. ye TO t~ov yevos EO'TL TOU av9pwirou; », 1rpOTC.O'LS ylvETeL ye 15
TO vuv p1')9Ev' ou yap lKavov irpos TO KO.TO.O'KEUttO'C.L TOV opL-
O'l'OV TO 8ei~aL Tmhov 8v. npos l'EVTOL TO civaaKEUUO'O.L aÜTapKES TO
8Ei~aL
8n ou T«UTov.
36 7tpoo);fjµoc'l"oc c•• II µe:Toc:Aocochv P, uerisim. A [transsumpto]: µe:Toc:AocµMvrov ABc µe:Tocoix.Achv C µe:TocoaA:Arov VuD II. 37 't"( yevoi;, 'l"l toLOV u. [102 a] 1 post öv6µocToi; add. ~ llvoµoc &v'l"l A6you Vm• JI 2 yiXp (A) : ae c II 5 opLXOV : opLO''l"LXOV p 6 ante xocA6v fort. add. 'l"O :mte ras. V, coniec. Ross II 7 post 'l"OCU'l"OV add. fo,nv C II 7-8 1) - 'l"OCÖ'l"oV om. V•• II 9 opLcr'l"LXtX ante ras. c 1110 llv'l"OC post µeßooov PCu Al• 54, 23 [codd. fere omnes] post optcrµoi:i; Al• [B] II 14 ye: om. A li 17 post · 'l"OCÖT6v add, fonv uD A•.
II
11
TOPIQUES, I, 5
7
Est un propre ce qui, sans exprimer l'essentiel de l'essence de son sujet, n'appartient pourtant qu'a lui, et peut s'echanger avec lui en position de predicat d'un sujet concret•. Par exemple, etre apte a la lecture et a l'ecriture2 est un propre de l'homme ; de fait si un sujet donne est homme, il est apte a la lecture et a l'ecriture, et s'il est apte a la lecture et a l'ecriture, il est homme. Personne en effet n'appelle propre ce qui peut appartenir a un autre sujet (par exemple dormir, rapporte a l'homme), meme dans les cas ou il se trouve qu'a un moment donne l'attribut en question n'appartient qu'au sujet considere. Si l'on veut, apres tout, appeler propre tel ou tel attribut de ce genre, il faudra en tout cas l'appeler, non point propre tout court, mais propre momentane ou propre relatif; de fait, se trouver du cottf droit s'emploie parfois3 comme un propre momentane, et bipede comme un propre relatif, par exemple s'appliquant a l'homme par rapport au cheval et au chien. Mais il est clair qu'aucun des attributs qui peuvent appartenir a un autre sujet que le leur ne peut s'echanger avec lui en position de predicat : de fait, si un sujet donne dort, cela n'implique pas qu'il soit homme. Le propre.
Est genre un attribut qui appartient en leur essence a plusieurs choses specifiquement differentes. Par attributs appartenant en son essence a leur sujet, entendons les attributs du type de ceux qu'il est pertinent de donner comme reponses a la question: qu'est-ce que c'est que l'etre dont il s'agit? Par exemple, dans le cas de l'homme, a la question : qu'est-ce que c'est que l'etre dont il s'agit? il est pertinent de repondre : un animal. Est egalement de nature generique le probleme de savoir si deux choses appartiennent Le genre.
1-2. Notes cumpUmentaires, p. 122-128.
3. Exceptionnellement, j'adopte ici le texte de C, contre les autres manuscrits qui, avec les editeurs precedents, ajoutent al:aT~ a la fin du premier membre de phrase, et reservent ainsi au second le verbe -ruu&v&~ A&y6µ&Vov. II est prefärable que 1a portee de ce dernier s'etende aux deux membres de phrase, celui qui conceme le propre momentane comme celui qui conceme le propre relatif: ce sont les deux expressions mentionnees qui ~ s'emploient parfois comme des propres 9, aucune des deux n'en e est • un plus que l'autre.
7
TOIIIK!lN A'
"llhov
s·
[102 a]
eaTLV ö 1-LTJ 811>..oi 1-LEv TO Tl .qv etvcn, 1-LOV'l> 8'
u'll"apxu Ka.t &.vTLKa.T11yope'i:Ta.L Tou 'll"pay!-La.Tos. Otov 'lfüov 20
&.v9pw1rou TO ypa.1-Ll-La.nKfls e?va.L 8eKTLKov· et yO.p äv9pw1ros
EaTL, YP0.1-L1-LO.TLKfls 8eKTLKOS ean, KO.L et ypa.""µa.nKflS 8EKTLKOS eanv, äv9pw1rOS EaTLV. Oü9ets yO.p 'l8iov >..EyeL TO ev8ex6µevov äM'l> Ö1rapxcnv, ofov TO Ka.9eu8eLV &.v9pw1r'l>, oü8' Cl.v TUXU Ka.Ta TLVU xp6vov µ6v'l> Ö1rapxov. Et 8' li.pa. TL 25 KQ.L AEyOLTO TWV TOLOUTWV 'lfüov, oüx a'll"A.ws &.MO. 'll"OTE
t\
1rpos TL 'lfüov {>119t\aETa.L' TO 1-LEV yO.p EK Se~Lwv etvm 'll"OTE 'l8Lov, TO Se 8l11"ouv 1rpos TL 'lfüov Tuyx&.veL >..ey61-Levov, otov
T~
&.v9pw1r'l> 'ITpos t'll"'ll"OV KUL KUVa.. UO·n 8€ TWV ev8exo-
µevwv äM'l> Ö1rapxew ou9ev «iVTLKUT1]YOPELTUL 1 8flAOV' oÜ yap
ao O.va.yKa.iov, e'l TL Ka.9eu8ei, äv9pw'lfov e?va.L. revos 8' EaTL TO KUTU 'ITA.dovwv KO.L lha.lf>epovTWV Tct> e'lSu Ev Tii,> Tl eaTL KUT1)yopouµevov. 'Ev Tii,> Tl EaTL Se KClT1)yopeia9a.L TU TOLUUTU >..eyfo9w Öaa. O.pµoTTEL Q'll"08ouva.L epwT1)9EvTU Tl eaTL TO 1rpoKdµevov· Ka.9a1rep E'll"L TOU &.v9pw1rOU 3 5 apµoTTEL,
epWT1]9EvTU Tl eaTL TO 1rpOKelµevov, EL'll"ELV ÖTL
tct>ov. revLKOV 8€ KUL 'll"OTepov Ev Tii,> 0.UTli> YEVEL &Mo ä>..>..'l>
fi
20 ~!votL OSX"t'LK6v (A) : osx"t'LKOv e!vixL C II oeK"t'tK VP II 21-22 >
yeveL Ta.uT' f.aTlv.
' ,1 EO"TLV 8 µ118Ev 1-1Ev ToUTwv EO"TL 5 ()pos iJ-ilTE tfüov iJ-ilTE yevos, uirapXEL 8e T Ka.L µT) uir&.pxELv' O(LOLWS 8e Ka.L TO AEUK6v· TO yap 0.UTO ou9Ev KWAUEL OTE (lEv AEUKOV OTE 8e µT) AEUKOV Etva.L. 10 "EaTL
8e TWV TOU O'U (l,E,11K6TOS opLO'(lWV 0 8euTEpos ßeATLWV'
TOU !J-EV yap irpwTOU p119evTOS civa.yKa.'i:ov,
et (J.EAAEL TLS O'UV-
i]auv, irpoet8eva.L TL E.anv 8pos Ka.l. yevos Ka.l. t8Lov· 8EUTepos a.ÜToTeAT)s
EaTL
wpOs TO yvwpLtELV Tl
Xey6 (J.EVOV Ka.9' a.uT6. npoaKELa9waa.v 8e 15
T~
1TOT'
o
Se
EaTl Tb
O'U (l,E,11 K6TL
Ka.l. a.t 1rpos ä>..>..11>-a. auyKpLO'ELS O'lrWO'OUV a'lrO TOU O'U(l,E-
'1)K6TOS Aey6µeva.L, otov 1r6Tepov TO Ka.Xov
'll
TO au11cl>epov
c ' 1 , J.. " e , f'\. a.LpETWTEpov, KO.L\ 'll'OTEpov 0e Ka.T, a.peT11V 11 0 Ka.T , 0.11'0/\0.U•
II
37 ev om. A II 37-38 Ttbt"t'E:L "t'cj) ybie:L (A) : -rcj) ybie:L 7tt7t't"E:L CuD 38 't"O om. C• 0 II 39 ae: om. p II 't"OGÜ"t'OG om. AB, suppl. B•.
[102 b] 3 't"OGÜ"t'' : 't"Ct OGÖ"t"Ct p II 4 µE:v om. c II 5 post a1; add. ev V II ~ Cu••D II 7-8 l'.m&pxe:w -rwl Tcj) OGÖ"t"ij} : TLvl Tij} ccÖTcj) l'.m&pxe:Lv uD l'.m&pxe:w O"t'Cf>oi3v M xOGl -rcj) OGÖ"t"ij} BC Tij} OGÖTOÜV evl p II 8 pr. KIXl (A) : wi; D 1111 µe:f.AOL cD II 't'L B 11 11-12 cruvotcmv P 11 12 "t"L (A) : -rl 7tO"t"e: VuD II ybio.; KOGl taLoV (A) : tfüov xocl yevoi; c II 14 7tpoO'Ke:l0'6Co> c, corr. c• II ae: om. Pli 15 OGl om. P II &:f.A~).cci; B.
6 pr. xOGl (A) :
TOPIQUES, I, 5
9
et toutes les questions qu'il arrive que l'on pose sur le modele de celles-fä ; de fait, dans toutes les questions de ce type, ce que l'on cherche a determiner, c'est toujours duquel des deux sujets le predicat est a un plus haut degre l'accident. Apres ce que nous avons dit, il est clair que rien n'empeche un accident de devenir un propre momentane et un propre relatif. Etre assis, par exemple, est un accident ; mais quand il y aura quelqu'un qui sera seul assis, ce sera un propre pour ce moment-fä; et s'il y a plus d'une personne assise, ce sera un propre relativement a celles qui ne le sont pas. On le voit, rien n'empeche un accident de devenir un propre relatif et un propre momentane ; mais un propre tout court, jamais. 6 RELATIONS ENTRE LES
« PREDICABLES •
Il ne faut pas manquer de nous rendre compte que tout ce qui concerne le propre, le genre et l'accident peut aussi trouver une application pertinente dans le domaine des definitions. Si nous montrons, en effet, que le contenu d'une definition1 n'appartient pas au seul sujet, comme on le fait pour un propre ; ou que le genre indique dans une definition n'est pas celui du defini; ou encore, que l'un des elements figurant dans une formule definitionnelle n'appartient pas au sujet, ce que justement l'on pourrait dire aussi a propos d'un accident; dans toutes ces hypotheses, nous aurons du meme coup detruit la definition ; en sorte que2, dans le sens que nous avons donne ci-dessus a ce mot, on pourrait qualifier de « definitionnel », d'une certaine maniere, chacun des membres de notre enumeration 3. Ce n'est pourtant pas une raison pour que l'on doive chercher a constituer une methode unique, qui
1-2. Notes compUmentaiTes, p. 123-124. 3. Cette phrase renvoie a 1a definition donnee en 102 a 9-10; eile sera developpee au debut du livre VI (139 a 24 - b 5) et a la fin du livre VII (155 a 7-17). Cf. sur ce point l'IntToduction, p. LXXVn sq., en particulier p. LXXXI, n. 1.
TOIIIKON A'
9
[102 b]
ow i18'lc.w ßlos, Ka.l. e'l TL ähll.o 1Ta.pa.1TA1)alws Tuyx6.veL Tou-
TOLS Aey6 11evov· E1Tl 1T6.vTwv yO.p Twv TOLouTwv 1TOTEPit> 1-LaA2o Aov TO KC.T1)yopou!Levov CFU!L~E~1)KEV ii t'l}T1)CFLS ylveTa.L.AfjAov 8'
E~
C.UTWV ÖTL TO CFU .... ~E~1)KOS ou8ev KWAUEL 'TTOTE Ka.l.
1Tpos TL 'lfüov ylvea9a.L' otov To Ka.81Ja8a.L, au (-L~E~1) KOS öv, cha.v TLS µ.6vos Ka.8fjTa.L, TOTE 'lfüov ECFTUL, (-LTJ (-LOVOU Se Ka.811 µ.Evou irpos Tous !LTJ Ka.81) !LEvous 'lfüov. "ilaTe Ka.l 1Tp6s TL Ka.l. 251TOTE ou9ev KWAUEL TO CFU .... ~E~1)KOS 'lfüov ylvea9m. 'A1TAWS
s· tfüov ou K ECFTC.L. VI MT) Aa.v9a.vh 8' il!Las ÖTL Ta 1Tpos To 'lfüov Ka.l To yEvos Ka.l. To au .... ~e~11 Kos 1TavTa. Ka.l. 1Tpos Taus optaµ.ous O.pµ.6aeL Aeyea9a.L.
Ael~a.vTes
so U1TO TOV optap.ov,
~CF1TEp
yO.p i'STL oü 1-LOV u1Tapxet To
KC.L E1TL TOU t8lou, i] ÖTL oü YEvOS TO
cmo8o8ev EV T~ opLaµ~, i] Ön oüx U1TapxeL TL TWV Ev T~ 'AOy p1)9EvTv, Öirep Ka.l. E1TL TOU auµ~E~1)KOTOS äv p1)9d11, ä.vnp1)KOTES ECF6!Le8a. TOV opLap.6v·
~CFTE
Ka.l. Ka.Tn TOV E(-L1Tpoa-
8ev Ö.'TTo8o9evTa. Aoyov a'TTO.VT' ll.v e'l11 TpO'TTOV TLVG ÖpLKn Tn Ka.T35 1)pL9 p.1) µ.eva.. 'AAA' oü füO. ToilTo µla.v e'TTl. 'TTavTwv Ka.96Xou
18-19 WYX&.ve:t TOUTOLt; : TOUTOLt; w(,(&.ve:t C II 19 -ro Totoihov V•• ut uid. II post -.:ii>v -.:mo6-roov add. -.:ii>v cruyxpt-.:txwv rrpoß'.f..'l)µ&.-.:oov u•, ante ras. B II 20 y(ve:cr6ott V II 20-21 a'ij:t..ov a· il:~ otU't"WV sup. ras. V II 21 post xoo:t..6e:t add. xoc! uD A II 22 /)v D•• II 23 -r6-re: (Ai) : rro-rt V P•• Al• T6-.:e: rroTe P•cuB• A• II µ7) om. C••Dc•u• II 24' µ7) om. DP, suppl. D•, del. A 11 26 fo-rt P II 27-28 t8tov xoc! TO yevot; (A) : y&vot; xoc! [xcxt : rrpot; Kot! uD Al•] -.:b rarnv CPuD Al• II 28 post cruµoe:o'l)xot; add. AE"(6µe:voc VCuDc• Al• 11 29 8e:l~ocv-re:t; y&:p 5-rt (A) : a D, corr. D• II Tb p A: Tij) ABVCcuDP• 1 edd. II 31 '!) - TL ante 30 '1i P II 32 8rre:p {A) : &crrre:p P II xoc! om. c II 33 xoc! om. VPcuD A edd. II 33-35 xoc-r&: - XotT'l)pt6µ'1)µ&voc : &rrotV't"ot atv e:l'I) Ta XotT'l)pt6µ'1)µevot y&v'I) Tp67tOV TLVa OpLXa Xot't"ii: TOV ~µrrpocr6e:v cirro8o6&v-roc A6yov Al• II 34' -rp67tov (A) : :t..6yov P II post -rp67tov del. e:t'I) C ut uid. II 35 xoc66:t..ou om. D, fort. u••.
TOPIQUES, I, 6
10
puisse s'appliquer universellement a eux tous: en effet, outre qu'une teile methode n' est pas facile a trouver, eile serait, a supposer qu'on la trouve, extremement confuse et peu favorable a l'execution du programme qui est le nötre dans ce traite. Si nous donnons au contraire une methode particuliere pour chacun des genres de problemes que nous avons distingues, nous pensons avoir plus de facilite, en nous fondant sur les caracteres propres a chacun d'eux, pour realiser point par point ce programme. n est donc de notre interet de proceder a une division qui est sommaire, comme on l'a dit plus hautt, et si cette division laisse un reste, d'annexer a chacune des sections les questions qui lui sont le plus etroitement apparentees, en les baptisant «definitionnelles » et «generiques ». Les principaux de ces appendices ont d'ailleurs deja ete mentionnes a la suite de chaque section. 7 SENS MULTIPLES
DE LA NOTION D'IDENTITt
Il nous faut, avant toutes choses, exaininer en combien de sens se prend le terme d'identique 2 • On pourrait admettre, a prendre les choses sommairement, que les acceptions du terme d'identique se divisent en trois; de fait, on l'utilise couramment pour designer, soit une identite numerique, soit une identite specifique, soit une identite generique. Sont numeriquement identiques les choses qui, tout en ayant plusieurs noms, ne sont pourtant qu'une seule et meme chose, par exemple pelisse et manteau. Sont specifiquement identiques les choses qui, tout en etant distinctes, sont indiscernables sous le rapport de l'espece, par exemple un homme et un autre homme, un cheval et un autre cheval ; on dit en effet des individus appartenant a une meme espece qu'ils sont specifiquement identiques. Semblablement, sont generiquement identiques les etres qui appartiennent au meme genre, comme le cheval et l'homme. On pourrait estimer cependant que lorsqu'on dit de l'eau qui sort de la meme fontaine qu'elle est toujours la meme, on utilise notre notion en une acception sensiblement differente3 de celles qui ont ete indiquees ; rangeons malgre tout cet emploi dans le meme 1-3. Notes complt!mentaiTes, p. 124.
10
TOITIKON A'
µE9o8ov
~11T11TEoV'
[102 b]
oÜTE yap {>4füov EupELv To\lT' eanv, Ei 9' Eu-
pE8El111 11'0.VTEAws Ö.aa.c!>i]s Ka.t 8Uaxp11aTOS ä.v Ei11 11'pos TtJV 11'p0KEL!J.EV11V 11'pa.yµa.TELO.V. '18la.s s;, Ka.9' ~KO.O'TOV TWV füopLa9evTWV yEvwv Ö.11'0808Ela11s µE968ou
p~ov
eK TWV '!l'epl eKa.a-
[ 103 a] TOV otKdwvi) füE€o8os TOU 11'poKEL!J.EVOU ylvoLT' liv.uilO'TE Tu'll'ie µev, 1opa. Ka.Ta „c, et86s eaTL, Ka.9a.11'ep liv9pw11'os O.v9pw11'ie Ka.l L11'11'0S L11'11'Ol1EV "I '' T~ a..,o uva.1 TTJV LO 'ou a.uTo 18 TWV ica.9' EV d8os 01T(l)O'OUV Aeyo11evwv. MuALO'Ta. 8' op.oll.oyou11evs TO Ev ap1811 TQUTOV ira.pa iril.aL 8oicei Myea8a.1. 2s
E~w9e
8E ica.lTouToÖ.iroS(Soa0a.1irll.eova.xws· icupu:iTa.Ta. JLEv ~ha.v
Ka.l irpwTWS
öv611a.n fi l>p TO TO.UTOV airo8o9fi, K0.-
96.irep t116.TLOV Awir( Ka.l tov iretov 8lirouv av9pwir' 8EUTEpov 8' l>Ta.v Tt'i> t8l 1 ica.9UirepTo EmO'TfiJLTJS 8EKTLKovÖ.v0pwir ica.l To TU cfiuau ä.v cfiep611evov irupl· Tphov 8' 8Ta.v äiro aoT ou au 11(;e(;ri icoTos, otov To ica.9fi11evov1] To 11oua1Kov IwKp6.~ > 911V P II 33 µcil..La"t"' om. A• II 3~ ante erM opLaµlt> A1;yoµevwv, yevos 15 i1 füa.cj>opa äv ELT), E1Tf:L8T) 0 opLa11os EK yevous Ka.t füa.cj>opwv EO'TLV' et Se p.1J TWV EV Tii> opLap.c'i> Aeyo11evwv EO'Tl, Si]Aov ClTL au11eeeT)KOS äv e'l11· TO yap au11~eeT)KOS EAEYETO Cl p.T)Te Öpos p:qTE yevos ....„TE 'Lfüov, uirapxeL Se Tii> 1rpayjJ.a.TL. 38 8'ijA.ov om. A• II •tw'.i-rov : cx.ii-rov c, corr. c• II 39 -ro orn. c. [103 b) 1-2 8ta:tpdcr6w c II 7 yc1p sup. ras. c• 11 m:pl : 7ta:p&. P 11 9 post &vwta:TI)yope:!-ra:L add. -roü 7tp&.yµa:-roc; CuD A! 11 ante ilpoc; add. l) uD II 10 alt. 07Jµa:lve:t : 07Jµa:lvn A, corr. A• 11 -roü-ro yc1p -Yjv t8tov om. C II -Yjv om. uD II µ7) om. C•• 12 &v-rtXCX:TI)yOp'ij-ra:t A, corr. A• 111~ post optcrµ~ add. 'TOÜ U7tOXe:tµevou Al• II A.e:yoµevwv (A) : A.e:yoµevwv i!:cr-rlv V Al• e:!1J C II ante yevoc; add. l) P Al• II 15-16 ~e:t87)-tcr-rtv om. Al• ut uid. II 15 ye:vrov D II 16 i!:cr-rtv om. C 11 i!:cr-rl om. fort. A II 17 8'ij).ov il-rt om. Al• JI 18 yevoc; µ1)-re: t8tov (A) : t8LOv µ1)-re: yevoc; C Al• II post t8tov add. i!:cr-rlv C.
I
TOPIQUES, 1, 9
13
9 CATEGORms ET
« PREDICABLES »
II nous faut a present determinert les categories des predications 2 dans lesquelles entrent les quatre qui ont ete indiquees. Elles sont au nombre de dix : essence, quantite, qualite, relation, lieu, temps, position, etat, action, passion. II faut dire en effet que dans tous les cas, l'accident, le genre, le propre et la definition se rangeront dans l'une de ces predications, attendu que toutes les premisses qui se forment par leur moyen designent soit une essence, soit une qualite, soit une quantite, soit encore l'une des autres predications. Mais il est clair, de par la nature meme des choses, qu'en designant une essence, on designe tantöt une substance, tantöt une qualitea, tantöt encore l'une des autres predications. En effet, quand a propos d'un homme, on dit que c'est la un homme ou un animal, on exprime une essence, et on designe une substance ; quand a propos d'une couleur blanche, on dit que c'est fä du blanc ou une couleur, on exprime une essence, et on designe une qualite. De meme encore, si a propos d'une grandeur d'une coudee, on dit que c'est long d'une coudee ou4 que c'est une grandeur, on exprimera une essence, et on designe une quantite. Et de meme dans les autres cas : chacune de ces predications, lorsqu'elle rapporte une chose a elle-meme ou a son genre, designe une essence; mais lorsqu'elle rapporte l'une a l'autre deux choses differentes, elle designe, non 1. La lei;on 8d 8wplcrcxcr6cxt, donnee par tous les editeurs, ne se trouve dans aucun de nos manuscrits. 2. Je traduis 't"OC y€V1J 't"WV KCX't"'l)yopt&v par categories des prcdications, expression dans laquelle on remarquera que le mot categories traduit y€v7J, et non Kcx't"'l)yoptwv; je l'ai choisi, de prefärence a genre, espece, classe ou type, de maniere a introduire dans la traduction le terme technique de catt!gorie. Ce deplacement~est td'ailleurs a peu pres celui qui, sous l'effet de la doctrine aristotelicienne, a donne au mot catt!gorie, dont le sens premier est predication, le sens second de classe ou espece. Le phenomene s'observe deja dans notre chapitre, oil les ~ categories des predications ~ sont designees sous le nom de KCX't"'i)yop[cx1 (103 b 25, 27, 29, 39). 3-4. Notes complt!mentaires, p. 125.
13 20
TOITIKflN A'
[103 b]
IX MeTa TOLVUV TUUTU 8Ei opLaa.a9a.L Ta yev11 TWV Ka.-
TTJYOPLWV
ev ots
u11'cl.pxouow a.t p118eiaa.i TETTa.pes. "EaTL 8f:
Ta.uTa. Tov &pi9µov 8eKa., TL eO'TL, 11'00"ov, 11'oi6v, 11'pos TL,
11'o0, 1rOTE, Keia9a.L, ExeLv, 1TOLeiv, 1Tci.axeLv. 'Aei. yclp Tb auµ~E~TJKOS
25
Ka.l TO yevos Ka.l TO 'lSiov Kat 0 opiaµos Ev
µi~
TouTwv Twv Ka.T11 yopiwv foTa.i· 11'aaa.i yO.p a.t 8i0. TouTwv 11'poTcl.aeis i] TL eaTLV i] 11'oiov i] 11'oaov i] Twv ä.>.>.wv TLVa KUTTJYOPLWV a11p.a.!vouaLV. ÄfjAov 8'
eg
a.1hwv ÖTL 0 TO TL EO'TL
a11p.a.lvwv oTE p.ev o&alav O"TJP.«lvu, oTE 8e 11'oiov, oTE 8f: Twv ä.>.>.wv TLVa Ka.T11yopiwv. "OTa.v p.f:v yO.p eKKeip.evou ä.v0pw11'ou 30
ct>n To
eKKELp.evov ä.v0pw11'ov etva.i i] ~~ov, Tl eO'TL >.eyei Kat
o&alav O'TJ!-'-«LVEL' ÖTa.V Se xpwp.a.TOS AEUKOU EKKELp.Evou EKKeLp.evov AEUKOV etva.L
i1
c!>n TO
xpwp.a., TL EO'TL Aeyei Ka.l 11'0LOV
O''flp.O.LVEL. 'Oµ.olws 8e Ka.l eO.v 11'1JXUULOU p.eye9ous EKKELµevou
c!>n TO EKKELjlEVOV 11'1Jxua.iov etva.L (i] >µeyE9os, T(EO'TLV epEi Ka.l ss 11'oaov O"TJjl«LvEi. 'Oµolws 8e Ka.l e11'1 Twv ä.>.>.wv•
~Ka.aTov
yO.p TWV TOLOUTWV, ecl.v TE a.ÖTO 11'Epl a.UTOU AEY1JTCU ecl.v TE To yevos 11'Ept TouTou, Tl eaTL a11 µa.lvEL' ÖTa.v 8e 11'Ept hepou, o&
20 3e:! 6plcra.cr6a.t (A) : Btop(crixcr61XL p Be:! Btop(cra.t AlP Btoptcr-reov CuD 3e:! Btoplcra.cr6a.t edd. 11 21 a.! PP• 11 post -rena.pe:i; add. 3ta.cpopa.( PcuD A 1( 22 supra -r( ea·n add. ~'TOL oucr(a. A VPcu• II rtot6v, rtocr6v A 24 optaµ.oi; : 15poi; c II 25 ~O"'Tot.L ante 'TWV transp. c II ~O"'Tt V I .Xrta.aa.L C 11 3LiX ABcu Al•, uar. lect. inter punct. V•• : &rtli VPC A om. D II 26 rtoaov 1) rto1ov VuD II 27 15-rt 6 (A) : 6 yiXp sup. ras. c• 11 28 post v Ka.T11yopLwv.
•nO'TE
• J.1.EV \ OLc noyoL \, / II 'P irepL' tiJV KCU\ E!Jl: 11.i>v, t
[ 104 a] Ta.0Ta. Ka.1 Toaa.0T6. eaTL' irws 8E A11"16i.i.e9a. Ka.t fü' G>v
eÜiropT)aoi.i.ev, J.1.ETa Ta.0Ta. AeKTeov. X
Ka.1 TL 6
npwTOV TOLVUV 8uiJpla9w TL EO'TL irp6TO.O'LS füa.AEKTLKTt irp6~1)J.l.O.
füa.AeKnK6v. Oü y&.p miaa.v irp6Ta.aLv oÜ8E
11'clV irp6~A1)J.l.O. füa.AEKTLKOV 9nfov• ou8ds yelp ä.v irpoTElVELE
voOv EXWV TO i.i.118evt 8oKOUV ou8E irpo~6.AoL TO irCiaL cj>a.vepov [ 1\ To'Ls irAelaToLs]· Tel J.1.EV YelP ouK EXEL &.iropla.v, Tel 8' ou8ds äv 9el11.
„ EaTL 8E irp6TO.O'LS füa.Ae KTL KTt ep WTT)O'LS EV8o €os 10
1\
irCiaLv
1\
To'Ls irAelaTOLS
1\
1\ iriiaw 1\ TOLS irAelaTOLS 1\ To'Ls
To'Ls aocj>o'Ls, Ka.t TOUTOLS
i.i.6.ALO'Ta. yvwplJ.1.0LS 1 J.l.Tt 1l'O.-
p6.8o€os' 9d1) yelp äv ns TO 8oKo0v To'Ls aocj>o'Ls, eelv J.l.Tt EvO.VTLoV TO.LS TWV iroMwv 86€a.Ls
n· Etat 8E irpoTaO'ELS füa.-
AEKTLKa.1 Ka.1 Tel TOLS ev86€oLs 8J.1.0LO., Ka.t T&.va.vTLO. TOLS ~ '8'l: 9 , ..... 80 KOUO' LV EV 0 o:.OLS ELVO.L, KO.T, O.VTL .... 0.0'LV irpoTELVO' i.i.eva., KO.L,„00'0.L 15
86€a.L KO.Tel TEXVO.S ELO'l TelS EUpT)J.1.EvO.S. Et YelP ev8o€ov TO
TTtV a.u~v etva.L Twv eva.vTlwv eirLO"TTJ i.i.11v 1 1ea.t To a.'la911aw TTtV
38 ante 't"L add. 't"O VCuD II a'l)µixEvn A, corr. A•. [104a]1 dcr1 V II Al)ljl6µcllixom. AlP II post Al)lj/6µcllix add. 7tp6't"ixcre:1t; B', post alt. xixt u II 6 7tpoo&Ao1 : 7tpoo&AA01 PD 7tpoMJ.01't"o A II 7 ~ 'l"o!i; 7t:Ae:[cr't"o11.; om. c AlP II pr. „a : 't"O P II 8 post 7tp6Tixmt; add. µE:v CuD, corr. u• II 9 't"OU't"OLt; (A) : 't"OU'l"oov c 't"OLOU'l"OLt; D II 10 post pr. ')) add. 't"o'i:t; c II post yvoopEµoit; add. xixt tv/!6~011.; AlP II 11 „&: l!oxoüv't"ix V II 12 tvixvTEix V II 13 „a (A) : xix„a B „a tv u, corr. u• II 14 xix't"' &.v„Ccpixcriv post 13 „&.vixvT[ix transp. ABVPcuD II 15 '1jUp'1jµEvixt; B II post !vl!o~ov add. e:('1j C II 16-17 't"O ixfo0l)O"LV 't"'l)v IXUTIJV : 'l"O TIJV CtUTIJll etfo0l)O"L\I Al0 70, 31 't"O TIJV etfoß'l)O"LV TIJV CtUTIJV Al 0 71, 9,
12
TOPIQUES, I, 10
15
relevent du meme sens doit aussi se presenter comme une idee admise; de meme, s'il n'existe numeriquement qu'un seul savoir relatif au langage ecritl, il n'existera egalement qu'un seul savoir relatif a la flute, tandis que s'il existe plusieurs savoirs relatifs a l'un, il en existera plusieurs relatifs a l'autre; car tous ces enonces paraissent bien lies par une ressemblance et par une parente. De meme, la mise SOUS forme negative des contraires des idees admises va les faire se presenter comme des idees admises : de fait, si c'est une idee admise qu'il faut bien traiter ses amis, c'en sera une aussi qu'il ne faut pas mal les traiter. Le contraire est ici qu'il faut mal traiter ses amis ; et sa forme negative, qu'il ne faut pas mal les traiter. De la meme maniere, s'il faut bien traiter ses amis, il ne faudra pas bien traiter ses ennemis; il s'agit, ici encore, de la mise sous forme negative du contraire, ce contraire etant ici qu'il faut bien traiter ses ennemis. Et de meme dans les autres cas. Se presentera aussi comme une idee admise egalement, par comparaison avec un enonce donne2, celui qui enonce le contraire a propos du contraire ; par exemple, s'il faut bien traiter ses amis, il faut mal traiter ses ennemis. 11 y a bien quelque apparence de contrariete aussi entre bien traiter ses amis et mal traiter ses ennemis ; mais si tel est veritablement le cas ou non, nous le dirons quand nous traiterons expressement des contraires3. 11 est clair, enfin, que toutes les opinions en accord avec les sciences et techniques sont aussi des premisses dialectiques, car les opinions des personnes qui ont etudie ces matieres ont toutes chances d'etre acceptees, par exemple celles du medecin en matiere 1. La ypixµµix'l"LX~ (cf. 1a note 2 de 1a p. 7). 2. Dans les exemples precedents, Aristote a raisonne de fa9on abstraite : si un enonce est «endoxal », il est logique que le soient aussi ceux qui lui ressemblent, et ceux qui prennent le contre-pied de son contraire ; les exemples ne faisaient que corroborer concretement ces infärences. Dans le cas present, en revanche, la justification theorique est encore incertaine (cf. 80·33); c'est la jWIJtaposition concrete des deux enonces qui fait apparaitre leur solidarite. L'expression ev mxpixoo:>..?j a pour fonction d'indiquer ce changement de methode. Par ailleurs, je maintiens 28 xix(, avec AVcuD, suivis par Waitz, parce que ce xoc( lie le present exemple aux precedents, alors que celui de la ligne 29 lie, au sein de cet exemple, l'enonce derive et l'enonce primitif. . 3. Notes complementaires, p. 126.
15
TOIIIKON A'
[104 a]
a.ö-n)v e!va.L TWV EVO.VTLWV evSo€ov ö.v cj>a.vel11· Ka.t et 11la.v apL9µ~
ypO.JlflO.TLKTJV ELVO.t, Ka.t alJAT]TtKTJV 1-LLO.V, et 8€
1TAelous ypa.1111a.TLK6.s, Ka.t a.uATJnKas 1TAelous' 1T6.vTa. yap 20
öµota. Ka.t auyyevf) Ta.uT' eotKev e!va.t. ·011olws S€ Ka.t Ta
Tois evS6€ots eva.vTia., Ka.T' aVTLcpa.atV 1TpOTEtVOJlEVO., ev8o€a.
s
.1.. ~ ' " l: " 't'a.VELTctL' EL, ya.p EV o!>ov OTL
sEL TOUS \ ~
..1.. ,, ~ 't'LßOUS EU„ 1TOLEW, Kautv TWV EVaVTlwv· TO yap EVctVTLOV EO'Ttv Ön Sei TOUS ex9pous EO 1TOLEiv. ·.nuaOTWS S€ Kal E1TL TWV ä>.A.wv. "EvSo€ov S€ Kal ev 1Tctpa~oA'fj cj>a.veiTat Kal TO evavTlov 1Tept Tou evavTlou• oiov ei Tous cj>lA.ous Sei eo 30
1TOteiv, Kois
i1
ot
5aocf>ol Tois 1ToMois i1 ~KaTEpoL aÜTol fouTois. "EvLa 11ev yap TWV
1Tpo~>..1111aTWV
xpTjaLµov ei.BEVßL µ6vov 1rpos TO
cf>uyeiv, otov 1T6Tepov Ti T)BovTj atpeTov
~fo9aL
il
i1 oü· ~La Be 1rpos TO ei.-
SevaL µ6vov, otov 1T6Tepov 0 K6aµos &ifüos 11 oü. "EvLa Se auTa µev [ Ka9' aÜTa] 1Tpos oU8eTepa TOUTWV, auvepya Se EO'TL 1rp6s 10
TLva Twv ToLouTwv· 1ToMC. yap auTa µev Ka9' a.ÜTa oü ßou-
>..6 µe9a yvwpCtew, ETEpwv S'
~EKa,
81T11>s SLa TOUTll>V äMo
Tl. yvwpLaw11ev. "EaTL 8E 11'po~A.fiµ.a.Ta. Ka.t ~v Eva.vTLoL elal
auMoyLa110C ( lmopiav yap lfrxeL 1T6Tepov ollTws lfrxn 11 oux ollTws, füa TO 1TEpl &µcf>0Tep11>v e!vaLA6yous m9avous ), Kal 1Tepl 15 wv >..6yov µ.Tj lfrxoµ.ev, 8vTwv µ.eya>..wv, X«AE1TOV oi.611evoL e!vaL To füa Tl &1roSoGvaL, otov 1T6TEpov b K6a11os &Cfüos
fi oü•
Kat yap Ta TOLp7Jµoc sup. ras. u II 3 O'uve:pyoüv P II 4 µ718e:'t"tpc.>c; PCu••D Al• bis ( at cf. 75, 25) II 8o~&:~ouow post tvocvT(c.>c; transp. P II 4 ot Ttollot Tote; O'Oqiotc; ~post 5 1) transp. P Al• (at cf. 74, 7 et 75, 26 ), om. c II 5 OCU't"O! om. D II eOCU't"o'ic;: OCU't"OLo'Ls 'll'Epl TTJV 9eaLV n!lcf>La~11Te'Lv fouTois, E11'EL8fi u11"6A11"1ls TLS 11'0.pa8o €os
Ti
1\
Tous 'll'OA-
o'll'oTcipouaoGv
9eaLS EO'TLV. :Ixe-
35 8ov 8e vuv 'll'aVTO. Tn füa.AllKTLKn 1rpo(;ATj j.LO.TO. 9eaELS Ka.>..ouVTO.L. lua.cf>epeTW 8e ll11 8ev o'll'waoGv Aey61levov· ou ycl.p övo~ ßOU/\Oj.LEVOL .,. , „ • , 1 0.1\1\ • .,. '" "LVa. j.LO.T011'0L110'0.L OLEL/\Oj.LEV OUTWS 0.UT0. (>
,.,.
22 ~ (A) : xctl P, fort. V•• II 15v (A) : 7t"iiv C, corr. 0 II xote&m:p : &am:p PCuD II 23 ivcxvr(cx "ext:.; 06~cx1.; om. C II 24 post e:\hi0e:.; add. ta..Lv VuD A II A6yov ante „ext:.; transp. uD II tvixv·dCilv Pacius : tvotvrlov codd. Al 0 A 11 26 µouaLxov yocp : "ov µouaLxov C II 27-28 oox'ii ABC A, corr. A• II 28 ,..(> (A) : "ov A, corr. A• II post ~Xe:Lv add. m0otv6v VPcu• II 31-32 xcxl i) 0foLt; 1t"p6oA'l)(.LIX (A) : "L 1t"p60A'l)(.LIX XIX! ii 0fo1.; c 11 33 cmonpCilaoüv u 11 34 \m6A'l)\ji(.; - fo·dv (A) : 1t"ttpi:Xoo~o.; u7t6A'IJ~L.oyLaµ.wv foTl TETTa.pa., TO 11'pOT6.0'ELS >..a.~el:v, 8euTEpov 8e 1l'OO'a.xws AEYETa.L 8uva.a9m füe>..el:v, TPLTov
TclS
ev
µ.ev
[EKO.O'TOV]
~ha.cf>opcl.s
eÖpel:v,
25 TETapTOV 8e "' TOU oµ.olou O'KEVLS· "EaTL 8e Tp611'0V nvcl. ~an
a.uTwv 11'oLijaa.L 11'p6Ta.aw, otov 8n a.tpeT6v To 1]8u
ft
To Ka.Aov
ft
To au µ.cf>epov, Ka.l 8n Sta.cf>epet a.fo-9T)aLs ~maT"1-
11"1S T~ Ttiv µ.ev a11'o~a.AOVTL 8uva.TOV etva.t 11'6.Atv Aa.~el:v, 30
Ttiv 8' 0.8uva.Tov, Ka.l 8n oµ.olws
ua.v Ka.l To eueKnKov 11'pos
~XEL
eue~la.v.
TO uytELVOV 11'pos uyl-
"Ean 8' 1] µ.ev 11'pWTT)
11'p6Ta.O'LS a11'0 TOU 11'0AAa.xws Aeyoµ.evou, "' Se 8euTepa. a1l'O ~ 8ta.'t'opwv, ,1,. ~ TWV T)• 8'E TPLTT) 0.11'0 TWV Oj.LOLWV. I
'
XIV T cl.s µ.ev oöv 11'poT6.0'ELS
\
,..
lt
~KXEKTEoV
I
oaa.xws 8Lwpla9T)
ft TUS 11'6.vTwv 86~a.s 11'poXELPLt6µ.evov ft Tas TWV 11'AELO'TWV ft TclS TWV aocf>wv, Ka.l TOUTWV ft 11'6.VTWV ft Twv 11'AELO'TWV ft TWV yvwpLj.LWT6.Twv, 11"1 ~va.VTla.s Ta.is 35 11'epl 11'poT6.aews,
[ 105 b] cJ>a.tvoµ.Eva.Ls, Ka.l 8aa.t 86~a.t KO.TU TEXVT)V etalv. b.el:
se:
21 8qJp~a0c.> VP al. transl. II 22 eürcop~aCilµ€'1 C A 11 auA'>..oyLcrµ&v (AlP Al• in An. Pr. 333, 3 A) : au:>..Aoymµ&v xod 't'rov bm.ywy&v C 11 e:tal u 11 23 't'O om. Al• in An. Pr. II post 8E: add. -ro PC AIP 11 ltxixcr't'ov post 24 :>..eye:'t'IXL transp. C, damn. Brunschwig II 24 post -rpl-rov add. -ro uD II 25 't'p6rcov -rLviX post 26 -rou't'c.>J transp. u AlP 27 7tOL'ijalXL post 7tp6't'1XaLV transp. C A 11 post Ö-rL add. -ro Al• 29 tX7tOOIXA6vn (A) : &7tooixA6v-rix CD Al• [B] &7tooixA:>..6v'TIX Al• [ADP] II 29 8uvixTov et 30 &8uvix-rov mut. P II mx:>..w om. C II 30 post 8' add. ocfo6l)OLV Al• II 31 e:Öe:x't'oÜv V II 34-106 a 28 TiXc; xpüiµix deficit c 11 35 7tpo-rcX:cre:wv V 11 7tpoxe:LpL~6µ€'.lov : 7tpO;(ELpL~6µ€'1 }oL•[ V 7tpO;(e:Lpt~oµ&v A II 37 yvwpLµc.>-rtpCilv V•• 11 µ~ (µ~ TiXc; iam coni. Waitz) Brunschwig : 1) T!Xc; ABCu••D AlP 1'j xixl -riXc; VPuP• A. (105 b] 1 -rt)'.vl)v (A) : 't't;(vlXc; BC Al• [B] T!Xc; -rt)'.vixc; Al• [cett. codd.].
II
TOPIQUES, I, 14
20
proposer le contraire des evidences communest, mis sous forme negative, COIDIDe Oll l'a dit plus haut2. 11 n'est pas moins utile de forger soi-meme des premisses, en rassemblant non seulement celles qui sont effectivement des idees admises, mais aussi celles qui leur ressemblent, par exemple, que les contraires relevent du meme sens, puisqu'ils relevent du meme savoir ; et encore, que la vue s'effectue par reception de quelque chose en nous, non par emission de quelque chose hors de nous3, puisque c'est ainsi qu'operent les autres sens: de fait, l'oui'e s'effectue par reception de quelque chose en nous, non par emission de quelque chose hors de nous, le gout pareillement, et de meme les autres. En outre, on peut poser comme un principe et comme une these admise tout ce qui a premiere vue se verifie dans la totalite ou la quasi-totalite des cas; car les interlocuteurs accordent une premisse lorsqu'ils ne voient pas dans quel cas elle ne se verifie pas. 11 faut encore recueillir des premisses dans les livres4, et dresser des tableauxs pour chaque categorie de sujets, avec des tetes de rubriques separees, par exemple «le bien », ou «l' animal », «bien » devant etre entendu dans toute son ampleur6, en commern;ant par l'essence. On indiquera en marge, a chaque fois, le nom des tenants de ces opinions7, notant par exemple que c'est Empedocle qui dit que les elements des corps sont au nombre de quatre ; car une chose a toutes chances d'etre acceptee quand c'est quelqu'un de celebre qui l'a dite. 11 existe, a prendre les choses sommairement, trois sortes de premisses et de problemes. Parmi les premisses, 1. Je supprime &va6~mc; avec P, contre les autres manuscrits qui ont accueilli ce mot,glose tres probable de cpocLvoµevocLc; (cf.105b 1). Le cpocLV6µevov ~v8o~ov est tout autre chose (cf. 100 b 24 sq.). 2. Cf. 104 a 18-14 et 20-33. 3. 11 est assez curieux de noter que cette theorie passive de la vision est donnee par l'auteur de la Vita Marciana (37 Düring) comme l'un des deux apports d'Aristote a la cpucrLol.oy(oc, l'autre etant la theorie de la quintessence. 4-6. Notes complimentaires, p. 131. 7. Malgre l'ambiguite de la formule, le contexte manifeste clairement que 7tcxpcxcrl)µdve:crßcxL porte sur bc!Xcr-.cuv et non sur M~cxc; : ce que l'on doit inscrire«dans la marge~, c'est le nom des tenants de teile ou teile opinion, non point cette opinion elle-meme.
20
TOIIIKON A'
[105 b]
11'POTELVUV Ka.i. TclS EVO.VTLO.S Ta.is cj>mvo µ.evms[ ev86 goLs] KaT' avTlaow, Ka.0a11'ep e'CpTJTaL 11'p6Tepov. Xf>'lluLµ.ov Se Kat To voLeiv
,, ev '""''"' ', '" ''-\.' auTas T~ EK/\Eyuv llTJ µ.ovov Tas ouuasi•'s'1: EV 050US a/\/\a 5 Kat TclS öµ.olas TaUTa.LS, otov ÖTL TWV evavTlwv Ti auTTj aXu0TJO'LS (Kal. yd.p TJ EmuT1']µ.T)) 1 Kal. ÖTL Öpwµ.ev eia8ex6µ.e• vol TL, ouK eKveµ.11'oVTES' Kai. y«lp e11't TWV ä.Mwv atu01'juewv oÜTws· aKouoµ.ev Te yap etu8ex6µ.evol TL, ouK eKveµ.11'ovTes, Kat yeu6µ.e0a wuaUTWS' öµ.olws 8e Kat E1Tl. TWV io 0.1\/\WV, """
"E TL OO'a „ E'•ITL' 11'0.VTWV TJ TWV ~ 11'/\ELO'TWV ..1'l'aWETO.L, /\T)• 1
"
"
1
1
"
'lrTEoV WS apxiJv Kai. 8oKOUO'O.V 0euw· TL0EaO'L yap ot µ.Tj auvopwVTES evl. TtVOS oux oÜTws. 'E icAeyew 8e XPTJ Kat EK TWV yeypaµ.µ.evwv A6ywv, Tas 8e füaypacj>«ls voLeiu0aL 11'ept EKttO'TOU yevous U1TOTL0EvTas xwpls, otov 11'Epi. aya.0ou
Tl 11'Ept
15 t11ue TWV uwµ.6.Twv uToLxeia dvaL' 0el11 yap ä.v TLS TO i'.m6 TLVOS eipTJj-LEVOV ev86gou. "EuTL 8' ws 20
TU11'~
vepLAa.(;eiv TWV vpoTttuewv Kat TWV
11'po(;>.11µ.6.Twv µ.epTJ Tpla. At 1-1-ev y«lp
~0LKa.t
11'poTaueLs et-
2 xocl om. PuD II !vo6~oL.as voL'l'JTEov, otov ön Twv ä.vnKEL!lEvwv
Ti
a.ÜTTJ EmaTTJllTJ•
et9' ÖTL TWV Eva.VTLwv 1EL 'f'Cilvn µev EVa.VTLOV TO I
uµ~M.
\
ßa.pu, I
EV OYK'tJ 8'E TO\ '
"
b:f}Aov oov i>TL TO eva.VTlov Tii> o€e'L 1Tohll.a.xws >..e-
15 YETa.L. Et Se TOUTO, Ka.t TO o€u· Ka.9' EKnTEpov yap EKElvwv ETEpov liaTa.L TO eva.vTlov. Ou yC..p TO a.UTO 0 €u Tii> Ka.l. Tii> ßa.pe'L liaTO.L eva.vTlov·
EKO.TEP~
Se TO
o~u
uµ~AEL
eva.vTLov.
na.>..Lv Tii> ßa.pe'L EV cl>wvfi µev TO 0€0 eva.vTCov, EV lSyK'tJ Se To 1ov· waTe 1To>..>..a.xws To ßa.pu MyETa.L, e1TeLST) 1auSv,
J J. 8' ou 8EV, 11 EL apa, „ J... J. EV 't'wvu TO\ aoµ't'ov, KU eU1TEp TLVES 't'acn t
A
I
"
,
I
I
I
ao11c!>Tiv cj>wvi)v O.vcl. 11eaov etvm· ~a9' 011wvuµov TO AEUKOV, 0110LWS 8e KUL TO 11eXav.
.
uva.'
1011foov, TWV 8e ev, Ka9a1Tep E1TL TOU AEUKOU Kal. 11eAavos· E1TL µev yO.p Twv xpw 11 aTwv iroAXa Ta &.va. µfoov, eirl. 8e Tijs ..1..
AI 't'WVT)S ev, To ao11't'ov. A
tl
n6.ALV
\
~vl TOÜ
tca.Ts Ö.vTlcf>a.aLV Ö.VTLKELiLEvou aK01TEiV
et
1TAeovaxws AeyeTaL' et yap TouTo 1TAeovaxws AeyeTm, 1 8e 11"1 evepye'Lv Tfi l>ljteL TO evepye'Lv.
"ETL e1Tl. Twv KaTcl. aTep11ow 1.eyETa:L u II 31 8txdooc; : 8txa:toov ABVPcDu• A, corr. c• II ante 8txa:tov add. TO D JI 32 e:t om. PCu, suppl. u• 11 pr. TO : yocp D, om. C II 33 post pr. xa:l. add. xa:T&: Tov v6µov D post bµo(ooc; add. 8e CuD II 34 xa:l. d (A) : d xa:l. Cd uD xa:l. P•• II pr. 'lf:Ae:ova:xwc; : 7tAe:ova:xwi; :>.eye:TOl:L PD A 7f:OAA01:Xwr;, :>.&ye:Ta:t u II oytmwi; : oyte:tvov p II 35 p7J61Jcre:TOl:t om. c II e:t om. PuD II post oyLe:tvov add. :>.tyETOl:L CuD A, µev :>.tye:Ta:t P II 38 a:ÖTo om. A. [107 a] 1 &n:' a:uToü (A) : Toü a:UToü P &.7':o ..-ouTou C II 2 post '/f:TWOta.Lpouµevou yO.p Tou t8(ou Tov a.ÜTov Aoyov 8ei Aelire0'9a.L. TouTo 8' oü O'U .... ~a.lveL eirl TWV öµwvuµwv, otov [ 107 b] eirl TWV vuv etpTJf1WWV' TO µev yO.p ~O'TO.L awµa. TOLOV8E
xpwµa. ~xov, TO Se cj>wvT) eui\Koos. 'Acl>mpe9arTOS oov TOU
22 'fl sup. ras. V II h€pou.; post Myou.; transp. V II 23 pr. TO om. Pc II alt. TO om. VPcuD II 24 post leywµ.ev add. o\iv u•• post x6pcxxcx add. xcxt VuD II xcxt om. C II 24-25 1t"ot6\I -rl om. Al• 25 cxU'l"O\I : CXU'l"O uD 11 m:pt : TOÜ Al• II 26 TOV : cxu-.o\I A 11 27 post A€ywµ.e:\I add. e:!vcxL VC II qicxµ.ev cxuTov (A) : cxuT6\I qicxµ.ev u cxuTo\I qicxcrlv V II 28 xcxTiX om. u II 28-29 xcxt - cxuTwv recte om. P : hab. cett. codd. A II 29 (m' &AATJACX : fmcxM~AW\I uD II 30-31 Al:ywµ.EV P II 32 elt"t ToÜ 1t"poxe:tµ.€vou d VC•• Al• : d TOÜ 1t"poxe:1µ.€vou ABPcu D A elt"L TOÜ 1t"poxe:tµ.evou C•• II 36 -.o elt"l om. PuD II 37 &x (A) : tlt"L f>rt. c, corr. c 2 , om. Al•. [107 b] 2 oov (A): 3~uD.
II
TOPIQUES, 1, 15
28
substance et son, Ie residu n'est pas identique ici et fä; mais justement il aurait dil l'etre, si le terme clair avait ete employe ici et la en un sens univoque. Mais il arrive souvent que l'equivoque se maintienne insidieusement jusque dans ces definitions elles-memes ; aussi faut-il soumettre a leur tour les definitions a examen. Par exemple, si l'adversaire appelle tfquilibre 1 ce qui indique et procure la sante, il ne faut pas abandonner Ia partie, mais au contraire examiner ce qu'il entend par tfquilibrtf dans chaque cas, et voir si ce n'est pas, dans l'un, ce qui, quantita.tivement 2 , est apte a procurer la sante, et dans l'autre, ce qui, qualitativement, est apte a indiquer quel est l'etat du sujet. Voir aussi s'il ne se trouve pas que les expressions etudiees sont, faute de commune mesure, refractaires a toute mise en relation d'inegalite ou d'egalite, comme le sont son clair et manteau clair, saveur aigre3 et son aigre ; de fait, ce sont fä des choses que l'on ne dit ni egalement claires ou egalement aigres, ni plus claire ou plus aigre l'une que l'autre. Clair et aigre sont par consequent des termes equivoques. Quand il y a univocite, en effet, il y a toujours Commune mesure; de fait, c'est a des degres soit egaux, soit inegaux, qu'un attribut univoque va se dire de ses sujets. Puisque par ailleurs des genres distincts et sans relation de subordination l'un avec l'autre ont des differences specifiquement distinctes elles aussi (par exemple animal et savoir, dont les differences sont effectivement distinctes), regarder s'il ne se trouve pas que les etres designes par un meme nom constituent des differences pour des genres distincts et sans relation de subordination l'un avec Notes complementaires, p. 134. 2. Il convient ici, malgre Bekker et Ross, de conserver le -roo-oü-rov des principaux manuscrits, et de ne pas le changer en -roiou-rov. L'equivoque ici degagee setrouve contenuedansleseul moto-uµµ~-rpw~ (cf. la note precedente); or on voit mal quelle autre equivoque ce mot pourrait receler par lui-meme que celle d'un sens quantitatif et d'un sens qualitatif. On observera, au surplus, que si l'on devait lire -rotoü-rov dans les deux cas distingues en 107 b 11 et 12, on s'expliquerait mal l'emploi de deux correlatifs diffärents, OOO"'t"E et o!ov. 3. Notes complementaires, p. 134. 1.
28
TOIIIKQN A'
[107 b]
awµ.wvfjs ou TO.UTOV EV EICO.Tepce TO AEL11'6~V
JIEVOV' eBEL Be ye, eiirep auvwvuµ.ov &
TO AEUICOV TO ecf>'
EK..ey6µ.evov. no>..Aa.KLS .Be ica.t Ev a.uTOLS TOLS >..6yoLS >..a.v9&.vEL 11'..ou9o0v TO öµ.wvuµ.ov' BLo KO.L eirt TWV >..6ywv O'KE11'TEoV. Otov e6.v TLS TO O'T)!l-0.VTLKOV KO.L 11'0LT)TLKOV uyLela.s TO au ....!J.ETpws EXOV [ irpos uyleLa.v] if>ft etva.L, ou IC 10
airocna.TEoV
aAA'
emaiceirTeov TL To au µ.µ.eTpws ica.9' eic6.Tepov e'{pT) icev, otov et
TO µ.ev TO TOO'OUTOV etva.L WO'TE 11'0LELV uylELnv, TO Be TO TOLOUTOV oTov O'T)!l-0.LVELV 11'0LO. TLS "En el µ.T]
auµ.~AT)TB
Ti
e€Ls.
ica.Tn TO
µ.a>..>..ov
fi
oµ.olws,
otov >..eu icT] cl>wvi) ica.t >..eu icov {µ.6.nov, ica.t o €us xu µ.os ica.t 15
o€eia. cl>wvT)• TO.UTO. yßp oü9' öµ.olws AeyETa.L AEUICB fi o€en,
oihe µ.a>..>..ov 96.Tepov. .naO' öµ.wvuµ.ov TO AEUKOV ica.t TO o€u. 0
To yßp auvwvuµ.ov 11'clV Ta.L
fi
auµ.~AT)T6v·
fi
yßp oµ.olws pT)OT)ae-
µ.Ci.Mov 96.Tepov •
• Eird Be TWV ETEpwv yevwv ica.t µ.T] uir' Ci.AAT)AO. ETE20
pa.L Tct> e'lBEL ica.t a.t BLncl>opa.l, otov topa.l ), O'IC011'ELV et Ta U11'0 TO a.UTO ilvo µ.a. hepwv yevwv ica.t µ.fi uir' äMT)Aa. BLa.if>opnl
3 €v om. u II lt ye: om. C II 8 post XIXl add. -ro C Al• 11 9 7tpot; Üy[eaa.'I non legisse uid. Al, del. Brunschwig I/ wvfjs Til> ö€efo etva.t, ö11olws Se Ka.t ÖyKos 8yKou. "flaTe 25 ÖJlWVUJlOV TO ö€o· hepwv yap yevwv Ka.t oüx U11' äAAT)Aa. 1
füa.cJ>opa.l elaw. na.Aw et a.ÜTWV
TWV U1TO TO
a.ÜTO Övo11a.
~Tepa.L
a.l
füa.cJ>opa.l, otov XPWJlO.TOS Tou TE eirt TWV aw11aTWV Kat Tou ev Tois 11e>.eaw· Tou 11 ev yap eirt Twv aw11aTwv füa.KptnKov 30 Ka.t auyKpLTtKov 81jtews, Tou S' eirt Twv JlEAwv oüx a.[ a.ÜTa.t füa.cJ>opa.l. "flaTe ö11wvu11ov To xpw11a.· Twv yap a.üTwv a.l a.ÖTO.L füa.cJ>opa.L,
"En eird TO etSos oöSevos eaTt Sia.cJ>opcl., aKoireiv Twv uiro To a.ÖTo övo11a. et To 11ev e?Sos eaTL To Se Sia.opcl.· 35 otov TO AEuKov TO JlEv e11't Tou aw11a.Tos etSos xpw11a.Tos, To S' e11't Tfjs cJ>wvfjs füa.cJ>opcl.· füa.cJ>epeL yap cf>wvfi cJ>wvfjs Til> AEUKTJ etva.i. XVI nept JlEv oov TOU iroAAa.xws Sia TOOTWV Ka.t TWV TOLOU-
TWV O'KE11'TEOV.
T as Se füa.cJ>opas Ev a.ÖTois TE Tois YEvEO'L [ 108 a] irpos äAAT)Aa. 0ewpT)Tfov, otov TLvL SLa.cJ>epeL füKa.ioauvT)
23 ante v'ij~ add.1- ~ P 11 24 &cm om. P•• II 25-26 hepc.>v dow fort. delenda 1 25 yiXp om. c, suppl. c• II 26 Ea't"L D 29 -roü (A) : -ro u•• II 29-30 uuyxpmxov xal 8Locxpmxov Afp 11 31 8Loccpopoc( om. uD II post a.u-rwv add. yevwv c• II 33 post 8Loccpopci add. o yiXp &v6pc.>7to~ xa.l. o ßoü~ oux [ oöx : oö8..voTW\ITIX&.1toxpw6µ€\IO\I C Al• 11 25 iXv cpdvoi-ro : &.vixcpix[voi-ro P II 29 µ~ om. u II -ro ixö-ro (A) : -roü-ro CuD II i:ov A6yov post 7tot'ij-rixi transp. u II 7tot'ij't'IXL C••D•• II 30 7t1XpoU..oyl~e:cr81XL C II 32 post 7ttX\ITCt>\I add. &.e:i VA II 36 &AÄCt>t;; (A): &AÄot;; D &AÄCJ> u, corr. u• II 38 n om. P Al. [108 b] 1 fonv post b..ou a~LOUflEV E1Tayew' ou yO.p p~SLOV eaTLV emi.yeLV
11-ii et-
86TO.S Tn ÖtJ-OLa. npos Se TOUS e€ uiro9eaews au>..AoyLaj.1.0US, füoTL ~8o€6v EUTLV, lf>s 1TOTE ecj>' evos TWV oµ.oiwv ~XEL, OUTWS Kal eirl TWV AOL1TWV. "llaTe irpos
ö TL äv aUTWV EU1TOpWj.1.EV
15 8La.Myea9m, irpofüo flOAoy11ao 1.1-e9a., WS 1TOTE eirl TOUTWV ~XEL, 't S'E EKELVO ' ""' OUTW KaL E1TL TOU 1TpOKELj.1.EVOU EXELV, ''s EL~aVTES KaL\ fl
\
'
\
"'
I
::JI
TO 1'1'pOKeiµ.evov E~ uiro9foews 8eSELX0TES ea61.1-e9a• uiro9e,
u
,,
,
„
f'
,,,
...
fl-EVOL ya.p, WS 1TOTE E1TL TOUTWV EXEL 1 OUTW KO.L E1TL TOU irpo KEL• µevou ~XELV, TT)v airoSEL€LV 1TE1T0Ltl µ.e9a. npos Se Tfiv TWV 20 opLa11wvair6SoaLV,8LoTL
Suv0.11evotauvopav TL ev eKaaTie TO.U-
TOV, ou K a irop{iao j.1.EV ds TL 8ei yevos OpL~O j.1.EVOUS TO irpo KEL j.1.E• vov TL9EvaL' TWV yO.p KOLVWV TO 116.>..LaTa ev T~ Ti EaTL KO.TT)yopouµevov yevosävELT)· 'Oµ.oiws Se KalEv Tois iroM füeaTwaL
4-5 Tiji; oöaloci; post 5 ex&a·rnu transp. uD II 6 Xö.>pl~e:w (A): yvoop(11 7 ~ -'t"e:suppl. c• 11 a uerbo 't"ou.;rursus adest c ll 9 pr. 1'pÖi; - optcrµwv om. uerisim, u•• II cb6aoatv post optcrµwv transp. AI• II 10 ante &7'1 add. xoct cuP• II 14. e:?mopoüµe:v u•• II 15 1'pocratoµoAOY"Jcr6µe:f.loc u II &i; 7'0'Te: : &cr7te:p uD A II 'TOUTWV (Ä) : OCU't"WV uD II 16 a~ (A) : yd:p c II alt. xoci om. c, suppl. c• 1117-18 U1'0't"tf.leµe:vot D II 18 tXE:L om. C II 19 7tmot-fiµe:f.loc (A) : 7tE:7tOL1)(.LEvOL fo6µe:f.loc C II 20 at6·n (A) : 0Tepwv yevos TL9eaO'Lv. Ta JJ.Ev oov 5pyava. 8L' wv ot O'UAAoyLO'Jlot TauT'
~O'TLv•
ol Se T6iroL irpos olls XPTJO'Lp.a. Tel .Xex9evTa. o!Se ELO'(v.
24 xp~cnµ.ov P 11 2s y(f.A-fiVfJ post 6(1.AiXcrGTI transp. u 11 26 post cS·n add. wc; c 11 alt. K(f.l om. c 1128 8e(~oµ.EV p II 86~0µ.ev post &MoTp(wi; transp. C II 29 ol om. A 1 33 A&x6m(f.: ltpoe~p'l)µ.tv(f. AlP A 11 da(v om. D.
TOPIQUES LIVRE II LIEUX DE L'ACCIDENT 1 REMARQUES PRELIMINAIRES
Les problemes se divisent en problemes universels et problemes particulierst. Exemples de problemes universels: tout plaisir est un bien, aucun plaisir n'est un bien. Exemples de problemes particuliers : quelque plaisir est un bien, quelque plaisir n'est pas un bien. Mais les procedes qui permettent d'etablir ou de refuter universellement sont applicables indiffäremment aux deux types de problemes, puisque, si nous montrons que le predicat appartient a tous, nous aurons montre du meme coup qu'il appartient a l'un quelconque ; de la meme maniere, si nous montrons qu'il n'appartient a aucun, nous aurons montre du meme coup qu'il n'appartient pas a tous2. Il convient donc de commencer par les procedes qui permettent de refuter universellement, d'abord parce que les procedes de ce type sont applicables indifferemment aux problemes universels et aux problemes particuliers, ensuite parce que, les theses que l'on met en discussion etant plus souvent affirmatives que negatives, les dialecticiens ont plus ordinairement pour tache d'effectuer des refutations. Disons aussi qu'il est tres difficultueux d'inverser la formulation qui correspond proprement a l'assignation d'un accident3, puisque c'est seulement dans le cas des accidents qu'une affirmation peut etre vraie sous un certain rapport seulement, et non pas universellement : de fait, a partir de la definition, du propre et du genre, l'inversion est necessairement valide. Par exemple, s'il appartient a quelque sujet d'etre un animal terrestre bipede, il sera vrai de dire, en inversant, que ce sujet 1-3. Notes complementaires, p. 138-139.
TOn!KnN B'
I "Ean 8e Twv 'll"po(;ATJ µ6.Twv Tel µev Ka96>..ou Tel 8' e'll"l as µepous. Ka96Xou µev oov otov ön 'll"aaa Ti8ovT) &. ya9ov Kat ÖTL
oö8eµla Tj8ovil &.ya96v· Eirl µepous 8e otov CITL
~O"TL
TLS Tj8ovT)
[ 109 a] &.ya9ov Kat fon TLS T)8ovil oÖK &.ya96v. "EaTL 8e 'll"pos &.µoTepa Ta YEvTJ Twv 'll"po(;ATJf.1.clTWV :Kowa Ta Ka96Xou KC1TC10'KEUC10'TLKel Kctl aVctO'KEUctO'TLKcl'
8el~ctVTES
yap ÖTL 1TctV-
TL U1Tapxet, Kctl CITL TLVl U1TclPXEL 8e8ELXOTES eaoµe9a· oµolws s 8e Käv ön oö8evl u11"apxeL
8el~wµev,
Kal ÖTL oö 1TctVTl u1Tap-
XEL 8e8ELXOTES eaoµe9a. npwTOV oöv 1TEpl TWV Kct96>..ou &.vaaKeuaaTLKwv PTJTEoV 8t6. TE To Kowa etvaL Ta ToLauTa 1rpos Tel Ka96>..ou Kal Ta e1Tl µepous, Kal füel To µaMov TelS 9E..euK xpwµa.n e?va.L,
• Ev8exeTa.L µev oov Ka.l KO.Ta TTjv ovoµa.ala.v füop(aa.L TOV n9e[ 109b) µevov, otov ÖTL auµgeg1)KE TU füKa.toauvn npETU etva.L'
TroMaKLS 8e Ka.l µl] Stop(aa.vTL Ka.T0.811>..ov ÖT1 To yevos
ws
auµgegT)KOS a1To8e8wKEV, otov EL TLS TTjv AEUKOTT)TO. KEXPW• ' " a 90.L ..1. 't'1JO'ELEV 1)
' T1JV
ßa.' 8LO'LV
~ 9a.L. 'A1T' ou' 8evos ' ya.p ' ye' KLVELO'
5 vous 1Ta.pwvuµws .q Ka.T11yop(a. Ka.Ta Tou et8ous MyeTa.t, &.>..>..a. 'TTciVTa. auvwvuµws Ta yev11 TWV et8wv K0.T1)yopeLTaL' Ka.l yap TOÜvoµa. Ka.l TOV X6yov em8exeTUL TOV TWV yevwv Ta EL81).
·o
oov Kexpwaµevov EL1TUS TO AEUKOV OUTE WS yevos a'TTo8e8wKev, E1Tet8Tj 1Ta.pwvuµws ELP1JKEV, oi'.J9' 10
ws
tfüov
11
ws
Öptaµ6v· ö
yap Öptaµos Ka.l TO t8Lov ou8evl äM Ö1Tcipxe1, KexpwaTO.L
8e TroMa Ka.l Twv ll.Mwv, otov ~u>..ov l\.(9os äv0pwTros tmros. AilAov oov OTL WS auµgeg1)KOS n1To8l8waLV. "AMos To em~AE1Te1v ots ÖTrcipxew
11
1Taa1v
11
µ118evl
e'{pTJTUL. IKO'TTELV 8e Ka.T' eL811 Ka.l ....ri ev TOLS a1Telpo1s· ö8 15 yap µa>..>..ov Ka.l
ev D\6.TToaLv .q aKeijlLs. Ae'i: 8e aKo1Te'i:v Ka.l
äpxea9a.L n'TTO TWV 1TpwTwv, eh' ecpe~i]s ~WS TWV nTOµwv.
.... , , ' ' \ , , „..... „ O'PLOV EL, TWV O.VTLKELfLEVWV T1)V UUTT)V E1TLO'T1)J.LT)V E't'TJO"EV ELVUL 1 , EL' " "" , TL KUL,TWV _EVUVTLWV , , KUL'"" , O'KE"ITTEOV TWV vpos TWV KO.Ta.'O"TE-
37 et 38 xpd>µocTL (A) : xpwµoc -rl c, corr. c• II 37 post dvoc~ add, &.Met yevoi; D. [109 b] 2 post xoc-roco71'Aov add. &cmv D II 4 xe:im~creoc~ V II 6 cruvCilVUfl.Cil add. TE: VCD II 16 tcpe:;~i; om. A.
'I
TOPIQUES, II, 2
37
1a possession, et les termes contradictoirest, Si la situation n'est pas encore claire a ce niveau, il faut diviser a leur tour ces termes, jusqu'a atteindre les especes indivisibles: on regardera comment il en va des choses justes et des choses injustes, du double et de la moitie, de la cecite et de la vue, de l'etre et du non-etre2. Car si l'on montre, sur un de ces cas, que les deux termes ne relevent pas du meme savoir, l'on aura du meme coup refute la these en cause. On procedera de fac;on analogue dans le cas d'une universelle negative. Le present lieu est a double usage, destructif et constructif: car s'il se revele, chaque fois que l'on produit de nouvelles divisions, que l'attribution est exacte dans tous les cas, ou dans un grand nombre de cas, on peut exiger de l'adversaire qu'il l'accorde sous sa forme universelle, ou qu'il produise lui-meme une contre-instance en montant dans quel cas il n'en est pas ainsi: s'il n'adopte aucun de ces partis, il fera figure d'extravagant par son refus . . Autre lieu : remplacer par leurs definitions tant l'accident que son sujet, soit en substituant a chacun des deux la sienne, soit en ne le faisant que pour l'un des deux, et voir ensuite s'il ne se trouve pas que ces definitions devoilent l'inexactitude de quelque assertion dont la these initiale presupposait la verite3, Par exemple, si l'adversaire soutient qu'on peut leser un dieu, demander: qu'est-ce que Ieser quelqu'un? Si c'est lui nuire volontairement, il est clair qu'un dieu ne saurait etre lese, puisqu'on ne peut en rien lui nuire. Si l'adversaire soutient que l'homme de valeur4 est envieux, demander .: qu'est-ce qu'un envieux, et qu'est-ce que l'envie? Si l'envie est nn sentiment de douleur eprouve a la vue du bonheur de quelqu'un d'honorable, il est clair que l'homme de valeur ne connait pas l'envie: car il ne vaudrait plus rien. Et s'il soutient que l'homme enclin a l'indignation est envieux, demander :
1. Cette division quadripartite des &vnxdµeva; est classique (cf. Cat., 10, 11b17 sq.; Mitaph., I, 4, 1055 a 38 sq.,'et 7, 1057 a 33 sq.); les Topiques en font souvent usage : cf. 113 b 15 - 114 a 25, 135 b 7 • 136 a 13.
TOIIIKflN B'
37
[109 b]
p11aw ioTepwv Ka0'
~K6.Tepov
-l] Tou hEpou, eha.
OKO'll'ELV e'l TL µ.Tj aA110es EV 1'0LS 11.6yoLS WS aA110es etA1)1rTO.Lo OtOV EL• EOTL " eEOV ' a.•sLKELV ~ 1 TL' TO' a. •sLKELV ~ j EL• ya.p ' TO'
ß'\1\0.'ll'TELV '
~Koualws, 8ijAov ws OUK ~CiTL 0eov &.füKe'La0a.L' oü yap ev8exe1'a.L
35 ßAa'!TTea0aL Tov 9e6v. Ka.t
et
fj>9ovepos ö a1Tou8a.'Los, TLS ö
..1.9 \ ' , • ..1.9, • ' • ..1.9, • \ '\ , ' \ 't' ovepos Ka.L TLS 0 't" ovos ; EL ya.p 0 't" ovos EUTL /\U1T1) E1TL fj>a.woJ.Levn eu1Tpa.yl~ TWV emeLKWV TLvos, 8ijAov ÖTL Ö 01Tou8a'Los ou fj>9ovep6s· fj>a.uAos yap ä.v et11. Ka.l et ö VEJ.LEOT)TL-
20 x&v (A) : xetl A, corr. A• II 7tif'Atv post 1'etÜ1'et tra.nsp. P II 1'etÖi:iX C II 21-22 1'0Ü 8txodou xetl &.3lxou A II 21 post xetl add . ...-&v C II 22 (bis) et 23 ~: d V II 23 xetl: ~CA II post Mv add. µev Al• II &m8e:tx61i D 11 24 &v11p7Jx6i:e:c; fo6µe:6et (A) : &vflp7JTett D 11 Ttp6o'A7Jµet (A) : 1tpoxe:l1J.e:vov V II 25 1'.miXpxe:t P, corr. P• II ...-p61toc; P II ante Ttpoc; add. xetl VD 11 26 &vetO'Xe:uiX~e:w xetl xetTOCO'Xe:uif~e:w AB Al• : inu. ord. cett. A II 27 Ttpocrevfyxetmv c, ante ras. u II post ETtL add. 1'WV P II xetl om. P II 29 ELV . 'V ' \ ßOU/\O \.' 11eaaaL KClL\,ClVClaKEUClaClL. 11ev yap 80
VOL
8el~o11ev
Ön 0aTepov U1TapxE1, eav 111' ä11w 8uvw-
111:9a · uvaaKeuatovTi:s 8e ÖTL oux u1Tapxe1 9aTEpov 8el~o µev, eav 111' n1111> 8uvw11eOa. n.>...qv uvaaKeuatovn 11ev ou8ev 81Ei eg 6110AoyCa.s 8LaAeyi:a0aL1 oih' 1Et 1TClVTi oih' et 11118evi U1TapxeLV etp1]TClL" EaV yap 8elgll>l1EV Ön oux U1Tap35 XEL ÖTieouv, uvnp11KoTES Eao111:8a TO 1TClVTi u1Tcipxew' 0110C11>s 8e KCl.v evi 8elg11>µev U1Tapxov, uva1pi]ao11ev TO 11118evi \mcl.pxew. KaTClaKeu6.toua1 8e 1Tpo810110.Aoy11TeoV Ön, et OT 't"pLyÖ>v (A): 't"Cj> Cu, corr. u• 't"OU't" B ut uid., corr. B• II 25 s:!vccL - Ö't"L om. C, suppl. C•m• II Mo C IJ 26 iv8&x"1)'t"CCL AB, corr. A3 II 27 e!vccL om. C II 29 post Mv add. µe:v C II anteÖcrlX add. de; C II 30 µ6v1X C II 32 iv8&x"1)'t"CCL AB, corr. A• 11 1t"ccpcc:A."1)7l"'t"EoV AB, fort. C••, corr. A• 33 Ö't"ccv {A) : &v Al• :A.fyij't"ccL BV 35 't"Wv om. Al• II 1t"poc; : 7l"p0 cu•• II 35-36 't"O 't"EAOes ica.t nvTl Tfjs 'Tl'OAU10 11'pa.yµ.oaUvT)s tj qaAo11'pa.yl-'oauvT)' yvwptµ.wTepou yup yt· vol-'evou Tou pT)0evTos eüemxupT)TOTepa. t] 0eaLs. "Ean Se ica.t
o To'Tl'os 11'pos
ooTos
äl-'c!>w icoLv6s, ica.t 11'pos To Ka.Ta.aiceuO.-
tuv ica.t &.va.aicEuatew. npos Se TO Sd€a.t TU €va.vT(a. TA 11 post 'Twv add. tv 't'oi:c; C II 9 &.xr:no&c; A, corr. A• II 10 -rljv q:>tAoltpocyµocrÖv7JV. PCDA•c• II 10-11 ye:voµevou C 1111 post 6i!:crtc; add. tcrT[v CD, ante 6i!:crtc; A1 JI 12 xocl om. P II 12-13 xoc't'occrxe:u&~e:tv xocl &.voccrxe:u&~e:tv : xoc't'occrxe:uoc~e:tv xocl ltpoc; 't'o &.voccrxe:u&~e:tv VD A &voccrxe:ua~ yevEL' €t yap eaTLv äv9pw11os a1iou8a'Los, Kat tc'iJov eO"TL 0"11ou8a.'i:ov. npos 8e TO civaaKeuateLV ö f.LEV 'lTPOTepos aATJ9ils, ö 8e 30
liaTEpos "1eu8ils' Öaa yO.p Tc'iJ yeveL oux U1iclpxeL, ou8e T9e(pea9aL i\ y(yvea9cu
i\ 8aa.
ä.AAa. Kwfiaews etÖTJ'
27 Ö7t&pXEL om. cu II &:v&yx'l) D 11 28 Ea'tW om. A, fort. P JI xcd om. V II 29-30 ile Öcr-rEpo.; ABV• 1cu : ile:ünpoeLV
ß '\.
f
OU/\Ofl-EV~,
t '1 TLVOS OVTOS TO 1TpOKELfJ-EVOV EO'TQL I
"
\
20 ( eO.v yO.p EKEivo 8ELx0fi uirapxov, Kat 1'0 'll'pOKelp.evov 8e8eiy1-LEVOV foTai ), aVQO'KEUabELV 8e ßouA01-LEV~, Tl EO'TLV et TO '11'poKelp.ev6v EO'TLV ( eO.v yO.p 8el€wp.ev TO aK6Aou0ov Tit> 'll'pOKELp.Ev~
P.TJ öv, 6.vup11K6TES e t
"
356,va.yKa.fov. 'Ava.yKa.iov µev oov ÖTa.v, Ö.pv11aa.µevou Tou Ö.'ll'oKpwoµevou TWV 1Tpos TTJV 9eaw TL xr11alµwv, 1Tpos TOUTO TOUS Aoyous 1Totf\Ta.L, Tuyxcl.vn Se TouTo Twv TotouTwv l>v 1Tpos ö Eo1TopEiv eanv emxELPTJl1clTv. 'Oµolws Se Ka.l ÖTa.v, Ö.'ll'a.ywyT]v [ 112a]1Tpos TL 8La Tou KEtµevou 1Toi11aaµEvos, ö.vmpEiv emxu-
pfi• TouTou yap ö.va.LpE9evTos tca.l To 1TpoKElµEVov Ö.vmpEiTa.t. t1>a.woµEvov 8' ö.va.yKa.iov, a.lv11Tm µev xp1\aLµov tca.l ot~ ~ 9'EO'EWS, 11"1' ~u 8'E, 1Tpos ' 0„ yLyvovTa.L , ~, " KELOV TTJS OL• /\OYOL, ELTE
5 Ö.pVTJO'O.j.1.EVOU TOU TOV Aoyov 01TEXOVTOS, EiTE Ö.'!l'a.ywyfls evSo~ou Sta Tf\S 9eaEWS 1Tpos 0.UTO YLVO j.1.EVTJS, ö.va.LpELV emxupol11
27 post ~W Xf>110'Lf10S
o T01TOS·
"En To emxeLpeiv f1ETa.cj>epovTa. T0Üvo11a. Ka.Ta Tov .Aoyov, ws f16.ALaTa.1Tpoaf)Kov EKAa.f1(;6.vew 11 ws KEiTm ToÜvof1a., otov eüijluxov ....~ TOV O.v8peiov, Ka.96.1Tep vuv KEiTa.L, nAAa TOV 35
e3
T~v o/ux~v
11'L~ovTa.'
lfxovTa., Ka.0c'.mep Ka.i. eüe/\mv Tov &.ya.90. E.A-
Of10(ws Se KO.L eö8a.lf10VO. o3 äv ö 8a.Cf1WV
n0'1TOU-
Sa.ios, Ka.06.1Tep =:ev0Kp6.n1s cj>'l')ai.v eö8a.Cf1ova. etva.1 Tov o/ux~v ~xovTa.
T~v
a1TouSa.la.v· TO.UTTJV yap EKaaTou etvm 8a.C1:1ova..
[112b] 'E1Tei Se TWV 1Tpa.y1:16.Twv Ta 1:1ev es O.v6.yKT)S EaTC, Ta 8' WS E1TL TO 1TOAO, Ta 8' 01TOTep' ~Tuxev, eav TO ES O.v6.yKTJS ws e1Ti. To 11'0AU Te0fi
(11 a.ÖTO t]
11 To ws e1Tl To 1ToM es O.vuyKTJS
TO eva.vTfov Tit> WS E11'l TO 1TOAO ), O.ei. SC8waL T01TOV
5 E1TLXELp1]1:1a.Tos. , EO.v yap TO es &.v6.yK'l')S ws E1TL TO 1TOAU Te9fi, Sf).Aov ön oö 1Ta.vTC 4>11a1v u1T6.pxew, u1T6.pxovTos 1Ta.vTC, C:iaTE r111rtpT1)KEV' e'l TE TO WS hri. TO 1TOAU .Aeyo1:1evov ES
25 ante TIJ\I add. 'Pi CD II pr. et alt. TI]v om. CD II 28 ll·n ou~ ömip:x,e:L post 29 fo6µe:6oc transp. PD JI 29 ömipx.'1J AB, fort. D•• II 30 oüv orn. P II 32 xoc't'iX (Al•): &7tl AVPuB• A II 33 µaALa't'oc (A) : µ&Mov CD AlP II 7tpoa'ijxauAous TOOS U1TOKA'l]pous ecf>TJO'EV etva.L 11ti 8Loplaa.s, WS e€ ä.v6.yKT)S etpT}20
KoTos a.uToO 8La.Xeyea0nL. "E·n Ka.t et UUTO
a.ÜT~ auµ~e~T)KOS
e011Kev 6>s
~Tepov
8La TO ~Tepov e?va.L lSvoµa., Ka06.irep npo8LKOS 8LnpeLTO Tas
\ ELS , xapav ' KCLL' TEP'fLV , ,1. KCLL' EU'l'pOO'UVTJV' , J.. , .... \ TJ• 8OVCLS TCLUTU ya.p 116.vTCLTOU C1ÖTo0, Tilsit8ov1ls, ovoµa.T6. EaTLV. Et OOVTLS TO xnl25 pew
T~
eucf>pn(ve0'9CLL cj>i]O"eL O'U µ~e~TJ KEVC1L, a.uTO ä.v
a.ÜT~
cj>al11 au µ~e~TJ KevaL. µev E''ti:ICLVII 'E 1TU' 8'E TC1' EVUVTLU ' ' O'U 111T/\EKETUL "' ' CL/\/\T)/\OLS '"" '"
8 lcp7Jcre: om. k II y&p om. k1I II q>'l)aLV : q:>~ae:1 P ~q>'l)ae: A 9 8e om. u ll 10 &d (A) : -ro C II 11 e:t om. D, suppl. D• 11 alt. ⁣ om. k II ot om. u II 12 post &v6pc.moL del. 6-7 litt. C 11 &a-r' : ⁣ P 11 13 pr. e:t - e:tp'l)KEV om. u•• JI post dp'l)XEV add. e:!vocL CD II 15 (m6-re:pov D 11 16 post 7J add. wc; u II 18 et 19-20 dp'l)x6-roc; post ocu-roü transp. VA II 21 xocl. e:l: e:l xocl. PD e:l u II OCU't'(j'l : 't'O p II 23-24 TOCÜ't'OC y&:p 7t'OCV't'OC (A) : 7t'OCV't'OC y&:p 't'OCÜ't'OC u 11 24 ov6µoc-r6c; u II 24-25 't'O xocEpm 't'lAous Ka.KWS
Ka.l. TOUS
Ex9pous
Ka.KWS ).
[ 113a]At µ.ev oov 11'pWTa.L SUo f>119eiam auµ.11'AOKa.l. oü 'll'OLOUaLv • ' T'O ya.p ' TOUS ' ..!.'\. ~ T). II faut observer .qwl}.:,co qu'Afe"l;; e ne mentionne aucun manuscrit portant T seul, comme ltffqnt J.>res~e tous les nötres. Sur les conclusions a tirer de ces faits re.·fa·i·.1.·cv..,e~n,.a l'histoire du texte et a son etablissement, cf. IntTOduct~Q}1. p, ~fXV et suiv.
TOIIIKQN B'
50
i\oLirel iravTa. TETTa.pa. voLei
~a.VTlwaw.
[113 a]
Tb yelp Tous cj>O..ous
ioeo iroLeiv Ti!> Tous cj>(i\ous Ka.Kws eva.v„(ov· ö.vo TE yelp ~a.vTlou ~0ous
eaTL, Ka.l. To i-tEV a.tpeTov To 8E cj>euKTov. '!laa.uTws 8E
Ka.l. evl. Twv äA>..wv· Ka.9' eKaaTttV yelp autuy(a.v To i-tEV a.tpeTov To 8E cj>euKTov, Ka.l To i-tev e"ll'mKous i]Oous To 8e cj>a.u11.ou. ä1)11.ov oov eK TWV elp11µ.hiwv OTL Ti't> a.1hi"t> v11.dova. 15
, na.
~a.v-
' TOUS ' 'l'L/\OUS .!.'~ ~ O'Ul:loO.LVEL YLVEO' 0a.L' T'l'~ ya.p EU• 'ITOLELV KO.L' p
'
,
TO TOUS ex9pous EO 'ITOLEiv EVO.VTLOV KO.L TO TOUS cj>O..ous KO.KWS, l>i-tolws 8E Ka.l. Twv äUwv eKaaT'l' Tov a.uTov Tpoirov emaKoirouaL 8uo Tel eva.vT(a. cj>a.vTiaeTa.L. Aa.i-t(;avELv oöv Twv eva.vTlwv ÖiroTEpov Cl.v
nirpos TT)v 0eaw XPTJO'Lj.1.0V.
20
~O'TL
"ETL el
TL
~a.VTLOV
Ti't> O'Ul:l(;E(;ttKOTL, aKoireiv el
umipXEL ~irep TO au 11-(;e(;11 KOS E'tpttTO.L uirapXELV' el YelP TOUTO Ö'll'apxEL, eKeivo ouK äv u'!l'apxot" li.8uva.Tov YelP Tel ~a.vTle1 ä.11-a. Ti't> a.1hit> u'!l'apxew.
9 7ttXV't"IX post 'l"tTt" em9u 1-LTJTLK eanv Ti LXla.,
[ 11 Sb] 8ei•
OUK liv
~1TOLTO
µ'Laos öpyu. 'Oµolws Se Ka.l el. TO em0u JLTJTL-
KOV ayvoe'i:v ETJaEV' er11 ycl.p liv Kal emaTTtJLTJS 8eKTLKOV, et5 1TEp Ka.l ayvola.s· 81Tep ou 8oKEL, TO em0UJLTJTLKOV 8EKTLKOV e?vm emaTTtjJ.1JS· 'Ava.aKeuatovTL µev oov Ka.0a1TEp etpTJTO.L XP1)aTeov. Ka.TaaKeucitovTL 8e, 8n JLEV U1TapxeL TO au iige~TJ KOS, ou xpi\aLµos
b T01TOS' 8TL 8' ev8exeTa.L U1Tapxew,
25 u7t&pxm (A) : cruµooo:lve:w u II post 25-26 e:!voo:L add. xoo:t P II 26 n om. u 11 oo:u'Toc A•• II 27 yocp: 8e c Al II post ljpe:µe:iv add. xoo:t xLve:fo6o:L B• 11 28 V07J'TO:L (A) : cixLV7J'TOL xd V07J'TO:L Cu V07J'TO:L xo:t cixlv7J'TOL D /1 29-30 civocy>r.7J u II 30 7tocno: (A) : llnoo: CuD II 31 8Ld: sup. ras. V 1 32 ev om. c II 33 'TL om. c, suppl. c• II post cr>(Ol't"e:i:V add. 8e:'L V•c• II 34 8e:LX'TL)(OV u II 'TOÜ : 'TO c, corr. c• II 35-36 foe:a6o:L opJii ~q>7JOE:\I (A) : opJii ~1't"e:a60':L ~q>7JOE:V V ~q>7JOE:V opJii ~1't"E:CJ60:L u. [113 b] 1-2 post 6uµoe:L8e:~ add. ii rLALO': BCuc• II 2 &A:>..' om. p 6uµ7JnxcT> A, corr. A• IJ tCJ'TLV om. Cu ante µfooc; add. 'TO BCu ante opJii add. tjj u II 5 xo:t om. D A 8-9 ll'TL - J(pljmµoc; om. c.
13
II
TOPIQUES, II, 7
52
lui appartenir. En effet, si nous montrons qu'un sujet n'est pas susceptible de recevoir le contraire d'un accident, nous aurons montre du meme coup que cet accident ne lui appartient pas et ne peut pas lui appartenir ; mais si no.us montrons qu'il possede ce contraire ou qu'il est susceptible de recevoir ce contraire, nous n'aurons pas encore montre que l'accident lui appartient egalement : la seule chose que nous aurons montree, c'est qu'il peut lui appartenir. 8 AUTRES LIEUX, FONDES SUR LES QUATRE FORMES D'OPPOSITION
Par ailleurs, puisqu'il existe quatre types d'oppositiont, examiner les termes contradictoires, en les attachant l'un a l'autre en ordre croise 2 , et ce, pour detruire une proposition comme pour en etablir une ; on fera admettre la necessite de ce croisement par voie d'induction3. Si par exemple l'homme est animal, ce qui n'est pas animal n'est pas homme; et de meme dans les autres cas. Dans le domaine qui nous occupe, en effet, la consecution se fait en ordre croise: komme implique animal, mais ce n'est pas non-homme qui implique non-animal, c'est a !'inverse non-animal qui implique non-homme. On doit donc poser qu'il en va de meme dans tous les cas : par exemple, si ce qui est beau est plaisant, ce qui n'est pas plaisant n'est pas beau; et si cette derniere assertion est fausse, la premiere l'est egalement. En vertu de la meme formule, si ce qui n'est pas plaisant n'est pas beau, ce qui est beau est plaisant4, On voit donc bien qu'on peut utiliser dans les deux sens la consecution des termes contradictoires, operee en ordre croise. Contradiction.
Examiner aussi les contraires, pour voir si le contraire de l'un des termes implique bien celui de l'autre, soit en ordre parallele, soit en ordre croise ; et ce, pour detruire une proposition comme pour en etablir une ; ici encore, faire admettre par voie inductive la legitimite de ce type d'inference 5 • Contrariete.
1-5. Notes complbnentaires, p. 149-150.
TOilIKüN B'
52
[113 b]
xpl\aLj.tOS· .liel€a.vTES j.tEv yO.p ÖTL ou SeKTLKOV TOU EVO.VTloU, 8e108ELXOTES EO'O j.tE9a. ÖTLOi'.JTe U1TapxeLTO IJ'U .... ~E~T) KOS o11T' evSeXETO.L U1Tap€m· eO.v SE 8el€w11ev TL 1'.mapxeL TO EVO.VTlov
t\
8TL 8eKnKov Tou eva.VTlou eaTlv, oüSemi> SeSELXOTES eao µe9a. C>n Ka.i. TO IJ'U .... ~E~T) KOS U1TapxeL, O.M' C>n evSEXETG.i U1TapxELv, e1Tt ToaouTov 116vov Se8eLy11evov foTa.L. 15 VIII 'E1TEt S'
a.~
Ö.vTL9EaeLS TETTa.pes, aKo1Te'i:v E1TL µEv Twv
' "-' ' ' ... EK ' TTJS ~ ' ... 9'11aews, KaL\ avaLpouvTL • ~ a.vn'l'a.aewv a.Va1TO./\LV aKO/\OU Ka.t KO.TO.IJ'KeuC..tovTL, Aa .... ~aVELV S' e€ E1Ta.ywy1Js. Otov et 0 äv9pw1Tos tov, To i.tTi tov oÜK äv9pw1Tos· e1Tt Twv äMwv. 'EvTau9a. ycl.p &.va1Ta.ALv
Ti
oµolws
Se Ka.t
Ö.KoAou811aLs' Tit>
20 11ev yO.p O.v9pw1Tlti To tov e1TeTm, Tit> Se 11"1 &.v9pwir To 11Ti tii>ov oü, O.'A'A' O.va1TaALv T4> 11Ti t To ouK äv9pw1Tos. 'E1Tt 1TaVTU>V oüv TO TOLOUTOV 0.€LWTEoV' otov et TO KC.Aov i18U, KC.L TO i.tti i1Su oü KO.AOV' et Se 11ti TOUTO, ouS' EKe'i:vo. '011olws Se KC.L et TO 11ti i1Su oü KO.AOV, TO KO.AOV 25
' 1Tpos
.risu . .lii]'A.ov oüv
C>n
„ .J.. a.VTLaTpe'l'eL ' '..I.. TJ KaTa. TT)V aVTL'l'O.IJ'LV '.J.. , '\. '9 TJO'LS a.µ'l'w O.KO/\OU 41
\
'
'
a.VG1Ta.A LV y LVO µEVT). ,Eirl SE TWv ~va.vTlwv aK011'eiv et „~ Eva.vTl~ „;, EvavTLov e1TeTa.L, t] e1Tl TauTcl. t] O.va1Ta.Aw, 1 BVPCuD A edd. II 35 post o!ov add. d C II i) om. Cu II 36 ante wxxe;~(q: add. xctt P 11 xctxe~lq: corr. C•. [114 a] 1 post &.xo)..ou8-tiv Ka.l. E'lrL TWV 'lrTWO'ECa>V, KO.L O.va.tpouvTa. Ka.l.
KO.TO.O'KEUU~OVTa..
/\eyeTa.t 8e O'UO'TOLXO. µev Ta TOt•
a8e otov Ta 8lKa.ta. Ka.l. ö 8lKO.LOS TU 8tKa.toauvn. Ka.l. Ta O.v8pefo Ka.l. ö O.v8pe'Los TU ä.v8pd~.' 0 µolws Se Ka.l. Ta votT)TtKa Ka.l. 30Tacj>uAO.KTtKaO'UO'TOLXO. eKelvieoü EO'TL 'lrOLT)TtKa -11 cj>uAa.KTL· KU, otov Ta uymva uytdfl- Ka.l. Ta eÜEKTLKa
eue~lfl-'
TOV a.UTOV
8e TPO'ITOV Ka.l. evl. TWV äXXwv. IuaTotxa. µev oov Ta TOta.iha. e'LwOe XeyeaOa.t, 'ITTwaets 8e otov To 8tKa.lws Ka.l. &.v8pelws
H "t'OU't'CUV : "t'OU"t'Otc; D, u ut uid„ corr. u• ll 15 7tOAAIX7tAOCcrtov om. A, suppl. A• II "t"pt"t"l)µoptov sup. ras. V II 16-17 Mye:"t'ixt - 7tOMOO"'t''l)µ6ptov om. c 11 19 8pctcrtc; : ll\jitc; C II 20 &vctyxctiov CuD II 22 ye: om. Cu II lj ivcr"t"ctcrtc; ante 8opwv 1 "t"O E:voi.v"t"lov PD II 16 post pr. et alt. xoi.t add. -.&v c.
8~
56
TOPIQUES, II, 9
refuter une proposition comme pour en etablir une. En effet, ce dont l'apparition est un bien est lui-meme un bien (et de ce qui est un bien, l'apparition est elle-meme bonne); en revanche, ce dont l'apparition est un mal est lui-meme un mal•. Dans le cas de la disparition, il faut inverser : en effet, ce dont la disparition est un bien est lui-meme un mal, et ce dont la disparition est un malest lui-meme un bien. Meme formule encore avec les agents producteurs et destructeurs : ce dont l'agent producteur est un bien est lui-meme un bien, ce dont l'agent destructeur est un bien est lui-meme un mal. 10 AUTRES LIEUX, FONDES
SUR LA
NOTION DE
DEGRE
EGAL
OU
INEGAL
Et encore, examiner les termes semblables, pour voir s'ils se comportent bien semblablement; par exemple, si un savoir peut a lui seul porter sur plusieurs objets, il en va de meme pour une opinion ; et si posseder la vue c'est voir, posseder l'ouie c'est entendre. Et de meme dans les autres cas, cas de similitude reelle ou de siinilitude couramment admise. Ce lieu est a double usage : car s'il en va de telle maniere dans l'un des cas semblables, il en va egalement ainsi dans les autres, et s'il n'en va pas de telle maniere dans l'un de ces cas, il n'en va pas davantage ainsi dans les autres. Examiner aussi, s'il s'agit initialement d'un objet unique, s'il en va encore de meme avec des objets multiples2; car il arrive qu'une discordance se manifeste ainsi. Par exemple, si savoir une chose c'est l'avoir presente a l'esprit, savoir plusieurs choses, ce devrait etre avoir plusieurs choses presentes a. l'esprit; mais ce second enonce est faux, puisque, s'il est possible de savoir plusieurs choses, il ne l'est pas d'avoir plusieurs
1·2. Notes complementaires, p. 152.
TOilIKON B'
56
cl>9ap1'LICWV, ICC1L ä.vaLpOUVTL ica.t
[114 b)
Ka.Ta.O'Keua~ovn.
•nv yap a.t
yeveaets 1'WV ä.ya.9wv, Ka.L auTa ä.ya.9a ( ica.t et a.u1'0. ö.yaGa, Ka.L at yev€aets )· et 20
8e a.t yeveaets 1'WV
Ka.KWV, Ka.L a.UTa
1'WV KC1KWV. 'E1TL 8e TWV cp0opwv Ö.va1Ta.AtV' et yO.p a.t cj>9opat
TWV ö.ya9wv, a.uTa 1'WV Ka.Kwv, et 8' a.t cj>9opat TWV Ka.Kwv, a.uTa Twv ö.ya.9wv.
·o 8' auTos A.6yos
Ka.t e1Tl 1TOtTJ1'ticwv Kat
cj>9a.pTtKwv· c!>v 1.1.ev yO.p Ta 1TOL1]TtKa &.ya.&a, icat a.u„a. Twv ö.ya.9wv, ifiv 8e „a. cj>&a.pTtKa ö.ya.9a, a.ü„a. Twv Ka.Kwv. 25
X naA.tv E1TL TWV 01.1.olwv et 01.1.olws exei· ofov et E1TL0''"1J.L11
11la. 1TAet6vwv, Ka.L 86 ~a., Ka.L et TO
~hjnv
'.exew opO.v, Ka.L 1'0
ö.1e0Tiv exELv ö.1eouetv. '0110Lws 8e Ka.t E1TL 1'wv äMwv, 1ea.t E11'l 1'WV l>vTwv 1eat Twv 801'
~vos
1wvei. Otov et TO E11'LO'T0.0'9a.t 8ta.voeia9a.t, 1ea.t TO 11'oAA0. E11'LO'Ta.a9a.t 11'0AA0. 8ta.voeia9a.t' TOUTO 8' OUK ä.A.119€s· E11'LO'Ta.a9a.t !'EV yO.p ev8€xeTa.t 11'0AAa, 8ta.voei·
17 &va:tpoüv"a: xa:l xa:„a:axe:u&.~ov"a: D•• II 18 alt. xa:l - clya:6&. om. C II 19-20 d-xa:xwv om. VPcDA1, non legisse uid. AlP II 19 d SE: : xa:l wv Cu A• 11 20 post xa:xwv add. xod e! a:1h&: -rwv xa:xwv, xa:l a:l yevfoe:t~ "wv xa:xwv W allies II ante d del. wv uel "wv D 11 22 post t7tl add. -r:wv VD Al• 11 post xa:l add, i7tl "wv V Al• 11 23 post fyct6&. add. ~v Al 0 11 24 a:1h&: : "a:ihct P II 26 alt. "o om. c•• II 2 7 &.xo6e:w : &xoi}v D II alt. t7t1 orn. CuD ll 28 post xctl add, E7t!A II 28 o "67to~ post 28-29 &µ.>..ov Ka.t f\TTov.
Ei.at Se ToiroL [ Tou
µa>.Aov] TEaaa.pes' ets µev EL aKoAou9ei TO µa>..Aov T4> µaMov, otov ei. fiSov!-i aya.96v, Ka.t
Ti
µiiMov fiSovfi µa>..-
[ 115a] AOV aya.96v, Ka.t ei.Toa8LKELV KO.Kov, Ka.tTo µii>..AovaSL-
KELV µiiMov Ka.Kov. Xpfiaiµos Se irpos äµcf>w b Toiros· ei. µev yap aKoAou9ei TTI TOU U1TOKELµevou em86aEL Ti TOU auµ~E~11 KOTOS
eirrnoO'LS, Ka.9cmep e'lp11Ta.L, Sl]>..ov ÖTL O'U µ~e~11-
5 KEV' ei. Se µ1] aKOAou9ei, ou
auµ~e~11Kev.
TouTo S' eira.ywy'fi
>..11irTeov. "ÄÄJl.os evos irept SUo >..eyoµevou, ei. ~
KOS uirapxeiv µfi uirapxEL, ouS' ei.KOS uirupxeiv uirupxeL, Ka.t ~vos 10
ou'
~
~
µii>..Aov ei.~
1\TTov, Ka.t ei.
1\TTOV
µa.A>..ov. na.>..w Suoiv 1TEpt
>..eyoµevwv, ei. TO µiiMov uirapxeiv SoKOUV µfi uirupxei,
sE' TO' ..!.•1TTov, 11" EL, TO' .3:.•1TTOV sOKOUV " " uira.pxELv uira.pxei, c
,
c
'
KO.L\
To µiiMov. "ETL Suo'Lv 11'ept SUo >..eyoµevwv, ei. To 9a.Tepce µaMov uirupxeLV 8oKOUV µfi uirupxeL, ouSe TO AOL1TOV AOL1Tc{l,
Ti
ei. TO 1\TTOV 8oKOUV Tc{>
~Tepce
T~
uirupxew U11'UPXEL,
1ea.t TO AoLirov Tc{> >..om4J. 35 oov : 8E: P'A II 37 post pr. xixt add. -roü D II -rp67toL u•• II '1'67tOL Wallies : T67toL TOÜ µii/J,.ov BVPD 'l'OÜ µii:A:Aov '1'67toL A A -r67toL µiX:tJ,.ov c T67tOL 'l'OÜ µiX:tJ,.ov xixt ijnov Cu II 38 TO µiXIJ,.ov 'l'cjl : 'l'cjl µiX:tJ,.ov TO u II 39 d: ii p II cl:yix66v - fi8ov~ om. c, suppl. eo. [115 a] 1 ante cl:yix66v del. 3-4 litt. C II 2 8E: (A) : 8' ouv ABV II 5 cl:xo:Aou6jj A, corr. A• 11 ou : oöaE: P II t7tixyc.>yjj (A) : t~ tr.1Xywyijc; D II 6 &Moc; om. V 11 8uoi:v Cu II 7 µ~ : oöx c II umxpxe:L : ÜTC.Xpxn A, corr. A• 11 XIXl (A) : 7) D II e:! om. u II 9 &voc; : hie incipit M II post -ro add. eix„€p B II uTC.Xpxe:L : uTC.XpxTI fort. C, corr. C• II 10 7) -1jnov om. A, suppl. A• (1 7) d : x1Xt d c d 8E: CuDA• AIP Ä II 11 post fo add. 8E: P II 8uo : 8uo!v Ccu II :Ae:yoµevoLV u II TO : Tcjl fort. c, corr. c• II 12 ÜTC.Xpxe:L : ÜTC post uTC.Xpxe:w transp. Cu II uTC.Xpx.e:w om. c.
TOPIQUES, II, 10
58
Prendre egalement appui sur les appartenances a egal degre (reelles ou reputees telles), et ce de trois manieres, comme nous le disions dans le cas du plus 1, dans le cas des trois Iieux mentionnes en dernier. Premier cas, un attribut unique appartient ou est repute appartenir a egal degre a deux sujets: s'il n'appartient pas a l'un, il n'appartient pas non plus a l'autre ; et s'il appartient a l'un, il appartient aussi a l'autre. Deuxieme cas, deux attributs appartiennent a egal degre a un meme sujet : si l'un ne lui appartient pas, l'autre non plus; si l'un lui appartient, l'autre aussi. Meme maniere de faire, enfin, dans le cas Oll deux attributs appartiennent a egal degre a deux sujets: si l'un des attributs n'appartient pas a son sujet, l'autre n'appartient pas non plus au sien; si l'un appartient a son sujet, l'autre appartient aussi au sien. 11 AUTRES LIEUX
Telles sont donc toutes les manieres d'utiliser dans l'argumentation la consideration du plus, du moins et de l' egal degre. Prendre egalement appui sur l'addition: si une chose, en s'ajoutant a une autre, la rend bonne ou blanche, de non blanche ou de non bonne qu'elle etait primitivement, la chose ajoutee sera blanche ou bonne, telle precisement qu'elle rend le tout. De plus, si une chose, en s'ajoutant a une autre deja en possession d'une certaine propriete, intensifie en elle cette propriete, elle en sera elle-meme dotee. Et de meme dans les autres cas. Ce Iieu n'est pas utilisable en toute circonstance, mais seulement lorsqu'un accroissement de degre est susceptible de se produire. Le present lieu ne peut servir a une refutation2; car si, en 1. Ross a corrige en tx le premier bd de la ligne 16, mais cette correction n'est pas indispensable : "t'OÜ µoci-Aov ne depend pas d'un cnw7te:i:v sous-entendu, mais plutöt de l).eye:"t'o. Reste que la succession des deux E:7tl est assez choquante ; peut-etre devrait-on considerer t7ti "t'oü µoc:A:Aov comme une glose interpolee. 2. Notes complementaires, p. 153.
58 15
TOIIIKON B'
"ETL EK TOU öµo(ws U'ITBPXELV
(115 a]
Ti
8oiceiv u1rapxeLV TpL·
xws, ica.0a1rep e'lrl. Tou µCi.Mov E'ITL Twv llaTepov f>110evTwv TpLwv To'lrwv t>..eyeTo. Ehe yC..p ev TL 8ual.v öµo(ws l'.11rapxeL
Ti
8oKeL Ü1rapxELv, et T
ETEPlt'• et 8€ 0a.TEP u1rapxeL, Ka.l. Tii> Aom· e'lTe 8Uo T· 25
XI 'E K µev ' ouv „ TOU~ µa./\/\OV ~~~ ' ' Ka.L'3:•1TTOV KO.L' TOU~ oµoLWS T0-
0'0.UTO.XWS ev8exeTO.L E'ITLXELpe'Lv. "En 8' eic Tfjs 1rpoa9eaews,
fi AeUKOV !LTt fi äya.9ov, To 1rpoaTe9Ev eaTa.L AeuKov fi
eC..v ETepov 1rpos ETEpov 1rp00'TE9ev 11'0L'fi äya.9ov öv -rrpoTepov AeuKov
äya.9ov, OLOV1rep Ka.l. TO 8Aov 1rOLe'L. "En et 1rpos TO U'lrap30
xov 1rpoaTe0ev TL µCi.Mov -rroLe'L TOLouTov otov Ü1rfjpxe 1 Ka.l.
a.uTo EaTa.L ToiouTov. 'Oµo(ws 8€ Ka.l. e'lrl. TWV äMwv. XpiiaLµos 8e ouK ev Ö.'lra.O'LV ö TO'lros, äM' ev ots TTtV Tou µCi.Mov Ü11'Epox.ftv auµ~a.(veL y(vea9a.L. OOTOS 8€ 0 T01TOS OUK aVTLO'TpE-
16 pr. eitt (A) : cXltO AlP ex Ross II 18 post'?) add. e:t c II l'.m&:pxe:L: ör.ci:pxYJ A, corr. A• 8oxd üit&pxew uc• II 18-19 oö8e - Üitcipxe:L om. c, suppl. c""• JI 19 d 8E: {A) : xcd d C 11 6&-repov u• II ömxp~e:L C II 20 post pr. d add. 8e P II ür.&pxn A, corr. A• II 20-21 e:t )..oir.611 om. u, suppl. u• 11 21 -rijl :Aomijl u• 11 22 post 8ucrt11 add. -rLcrL\I Cu II -rijl e-repcr -ro fo:po\I M II 22-23 ÜitcipxYJ A, corr. A• II 23-24 e:t - :Aomij> om. M 11 25 post pr. xcxl add. -rou C 11 26 8' om. Cu II 27 itotd A, corr. A• II 28 &:ycx6011 ~ :Ae:ux611 Cu Al• II 28-29 -ro - &:ycx6611 om. B II 28-29 &:ycx6011 ~ :Ae:ux611 AlP 11 29 0!611r.e:p : o!ov c xcxt -roLou-rov o!6vite:p C II 30 itpocr-re:6'ii P II 33 -rp6r.oc; P,
TOPIQUES, II, 11
59
s'ajoutant a une autre, une chose ne Ia rend pas bonne, cela ne prouve encore pas qu'elle ne soit pas bonne ellememe; de fait, le bon s'ajoutant au mauvais ne rend pas le tout necessairement bon, pas plus que le blanc ajoute au noir1• Et encore, si un predicat se dit, affecte de plus ou de moins, d'un sujet, il lui appartient absolument parlant; car de ce qui n'est pas bon ou de ce qui n'est pas blanc, on ne dira pas non plus qu'il est plus ou moins bon, ou plus ou moins blanc ; d'une chose qui est mauvaise, de fait, on dira, non point qu'elle est plus ou moins bonne qu'une autre, mais qu'elle est plus ou moins mauvaise. Le present lieu ne peut, lui non plus, servir a une refutation: car beaucoup des predicats qui ne peuvent etre affectes de plus appartiennent, absolument parlant, a leur sujet; de fait, un sujet ne re~oit pas le predicat homme affecte de plus ou de moins, il n'en est pas moins homme pour autant. Il faut examiner de la meme maniere si l'attribution est correcte sous un certain rapport, a un certain moment, en un certain endroit; car si un predicat est possible sous un certain rapport, il est possible absolument parlant; de meme s'il l'est a un certain moment ou en un certain endroit. De fait, ce qui est impossible absolument parlant n'est possible ni sous un certain rapport, ni en un certain endroit, ni a un certain moment2. Objection : sous un certain rapport, il existe des gens qui par nature sont vertueux, par exemple liberaux ou temperants ; mais absolument parlant il n'existe pas de gens qui par nature soient vertueux3. De meme, il est possible que pour un temps donne une chose perissable ne perisse pas, mais il
1. L'expression est fortement elliptique; mais la conjecture de W allies, qui voudrait lire oöl>E: J.e:uxov -ro J.e:uxov µ5:J.0t.vt, ne parait pas indispensable. Elle n'explicite d'ailleurs qu'une partie de ce qu'il faut sous-entendre. 2-3. Notes complimentaires, p. 153.
TOIIIK11N B'
59
[115 a]
cj>i:L 'll'pos To ci.va.crKwa~i:w. Et yO.p 11Ti 'll'oLi:'i: To '11'pocrTL9e-
ss !1EVOV O.ya.96v, ouSE'll'W SfjA.ov d O.UTO 11Ti O.ya.96v· TO yO.p [115b]O.ya.9ov Ka.K '11'p0..w E~ TL 11aMov Ka.l. -fjTTOV AEYET«L,
Ka.l.
Cl.'ll'AWS
U'll'CtPXEL' TO y.lp 11TJ Bv O.ya.9ov i] AEUKOV ouSe 11aMov i] 5
-fjTTOV &.ya.9ov i] AEUKOV pT)91}crETO.L' TO yO.p KO.KOV ou8i:vos
11nMov i] -fjTTov ci.ya.&ov ci.MO. 11aMov Ka.Kov i] -fjTTov pTJIU v•19a.pflva.L. Tov a.u• T0Y 8E
Tp61TOV
20 XPf10'9a.t, otov
KCLI.
ev
1rOU
~va
8Lo.lTn
Tois voO'w8EO'L T61Tots, lm>..ws 8' oü O'U jl•
cf>epu. "ETt 8e Too 1-LEv oü 8uva.Tov
11Ev au11ci>Epet. TOLa.UTn
~va.
ll6vov 8uva.Tov Etva.t, cm>..ws Se
p.6vov Etvat. Tov a.uTov 8e Tpo11'ov 1epEL Ö11'0U äv ti>O'LV' 11'0.VTOV TOU... .3:.•1TTOV TOLOUTOU. E/\OLTO 0' 't'poI
15
VLjJ.OS 11 0 Ö.ya.9os lJ.yfip 11 0 VOjJ.OS 0 op9os 11 o{ a11ou8a.foL
11ept
~KO.aTa.
a.lpooµ.evoL
nTOLOUTOL etaw [.q ot EV EKaaTleTa.L. h.ei s· äyew 1Tpos 8 TL äv xp~aLJ.LOV TO {>11• '\ - j.1.EV ' ßE/\TLOV I'\ • , , "E an 0'" 0.1T/\WS 911ao1.1.evov. KO.L' a.tpETWTEpov TO' Ka.Ta TTJV ßeATLW E1TtaTTJJ.1.11V1 TLVL Se TO Ka.TO. TTJV otKela.v. "EvetTa. Se To 81Tep To8e TL ToG 1.1.Ti ev yevet, otov 1] 8tKa.toauv11 Tou 8tKa.lou· To 1.1.ev yO.p ev yevet [ Tii> ci.ya.0ii>], To S' 25 oii, Ka.l. TO 1.1.ev 81Tep ä.ya.9ov, TO
s· oii.
Ou8ev yO.p 'AeyeTa.t
81Tep Ta yevos 8 1.1.Ti Tuyxavet ev Tii> yevet öv· otov Kos äv9pw1Tos ouK
~aTtv
o Aeu·
8irep xpw1.1.a.. '01.1.olws Se Ketl. e1Tl. TWV
ä'A'Awv. Kal. TO St' CtUTO et1peTov TOU St' ETepov atpeTou a1pETWTE•
ao pov, otov To Öytalvetv ToG yu1.1.vatea8a.t' To p.ev yO.p St' auTo atpeTov, To Se St' lhepov. Ka.l. To Ka.0' a.ÖTo ToG KetTO. au1.1.~e~11Kos,
otov TO TOUS cf>l'Aous 8tKa.lous etva.L TOU TOUS ex0pous.
T 0 J.LEV yO.p Ka.0' O.UTO et1peTov, TO Se KCtTa au .... ~e~11 KOS' TO yap TOUS ex 0pous 8tKetLoUS eTvetL KetTO. au .... ~E~TJ KOS a.lpou" „, 111.1.a.s • - ß'\/\0.1TTWaLV. , "EaTL 8,e TOUTO ' ' J.LE 0a., 01TWS j.l.TJOEV TctUTO
35
Tii> irpo TOuTou, Sta.epet Se Tii>
Tpo1T~'
Ta 1.1.ev ya.p Tous cf>l-
'Aous 8tKa.lous etva.t St' a.OTo a.1pou11e9a, Ka.l. et 1.1.118ev "11.1.iv
18 & (A) : 7) A•• 7) & BM, ante ras. c II 7t/..douc; : 7t/..e:foTot uD T&v om. uD II 7) mxvTe:c; om. P II post pr. 7) add. ot .M••, 7) & ol C 1\ &mbnc; uel & 7t&.vTe:c; ante ras. V, fort. ante ras. M II ö/..wc; (A : &7t/..&c; c II 18-19 o! 7t/..e:louc; om. P 11 20 ecp(E:VTcxt P II 7l om. M••u II 21 µev om. c II 23 post TL add. Clv CDA• II 24 T &ycx6c7> : TO &ycxEJov u••, damn. Brunschwig II 25 eu1 !>ov a.v J
To 10
I
~Aa.TTov
1:
I
I
...
Ö.KoAou0ei Ka.Kov, To09' a.tpeTwTepov· l>vTwv yC..p
O.µ.oTepwv a.tpeTWV ou8Ev KWAUEL 8uaxepes TL ira.peirea9a.t.
Atxws 8' O.iro ToO eirea0a.t fi aKe~ts' Ka.t yC..p irpoTepov Ka.t ÜaTepov eireTa.t1 otov T!i' µ.a.v06.vovTL To µ.ev O.yvoe'i:v irpoTepov, TO 8' E1TLO'Ta.a9a.L ÜaTepov. BE>..Ttov 8' ws eirt To iroM To ÜaTe· pov eiroµ.evov. l\a.µ.~6.veLV oov TWV eiroµevwv 01TOTEpov Cl.v
fi
15 xp{iaLµ.ov. "ETL Ta 1TAELW O.ya.90. TWV EAa.TTovwv,
71 airAws
-11
lha.v Tel eTepa. Ev TOLS hepOLS evuirnpxn. Td EAnTTW EV TOLS 1TAdoatv. ("EvaTa.ats 1 e'i'. irou 96.Tepov 9a.Tepou xnpw' ou8Ev yC..p
38 ante tcrxf>o~ add. uy1e:lix~ xixl VM A.
[117 aJ 6 auv&µe:eix P 11 7 i:o : i:ov P 11 &.7to (A) : i7tt c 11 s-9 iXv - ix!pe:i:chi:e:pov om. B, suppl. ß2m• 11 s a· om. D, suppl. D• II xo:x& ante TI transp. Al• 11 14 oov om. B l 16 alt. l'j om. u •• ll 17 pr. ev om. AVuD, eras. M II evu7t&pxe:1 p II eA&novoc uD.
TOPIQUES, III, 2
66
fin : les deux prises ensemble ne sont alors en rien prefä· rables a l'nne des deux seulement ; par exemple, la somme de la guerison et de la sante n'est pas prefärable a la sante, puisque nous ne souhaitons la guerison qu' en vue de la sante. De plust, rien n'empeche qu'une somme de choses qui ne sont pas toutes des biens2 ne soit prefärable a nne somme de biens ; par exemple, la somme du bonheur et d'nn terme qui n'est pas Wl bien est prefärable a la somme de la justice et du courage). Les memes choses aussi sont prefärables jointes au plaisir, plutöt que sans plaisir ; et les memes choses sont prefärables sans douleur, plutöt que jointes a Ia douleur. De plus, il y a pour chaque chose nn moment determine ou elle a le plus de prix, c'est a ce moment-Ia qu'elle est prefärable; par exemple, vivre a l'abri de la souffrance est prefärable pendant la vieillesse, plutöt que pendant la jeunesse: car c'est pendant la vieillesse que cela a le plus de prix. Pour la meme raison, la sagesse est preferable pendant la vieillesse ; car personne ne tient a voir des jeunes gens aux postes de commande, et c'est parce qu'on les estime depourvus de sagesse. Situation inverse pour le courage, puisque c'est pendant la jeunesse que le deploiement du courage est le plus necessaire. Meme situation pour la temperance, puisque les jeunes sont, plus que les vieux, en proie aux desirs. Ce qui est plus utile en toute ou presque toute occasion est prefärable ; par exemple, la justice, la temperance, sont prefürables au courage : car les premieres sont toujours utiles, le dernier ne l'est qu'en certaines occasions. Et si, de deux choses, l'une est teile que, si tous la possedaient, l'autre deviendrait inutile, alors que l'autre est telle que, meme si tous la possedaient, nous aurions encore besoin de la premiere, c'est la premiere qui est prefärable; tel est par exemple le cas pour la justice et le courage : de fait, si tout le monde etait juste, le Courage n'aurait 1. Cette phrase constitue une nouvelle exception ä. la regle posee au debut du paragraphe. Si l'on ouvre une parenthese a la ligne 18, i1 faut donc, selon la suggestion de Verdenius, la refermer a la ligne 23, et non a la ligne 21, comme l'a fait Ross. 2. Notes complt!mentaires, p. 157.
66
[117 a]
TOIIIK.QN I''
a.lpeTWTepa. Tel Ö.jl4'W TOU ev6s, ofov TO uyuitea9..o TL ö µfi lianv aya9ov 8tKaLOO'UV1]S Kai av8pela.s.) Ka.1 TO.ÖTa µe9' fi8ovfjs µa.>..>..ov
Ti
ä.veu
25
AU1T1]S·
fi8ovfjs.
Kai eKa.aTov €v
Ka.t
TO.ÖTa
f.1ET 1
aAU1TtO.S
Ti
f..LETcl
Ka.Lpiti jlELtov SUva.Ta.L, Ev TOUT'tl Ka.L
a.lpETWTEpov, ofov TO aAU1TWS EV Titi yl]pq. i.i.O.Mov Ti Ev TTI veoTTJTL' µe'itov yap €v Titi yl]pq. Suva.Tm. Ka.Ta Ta.ÖTa Se i..fi
fi
TO eva.v-
O.UTO a.ipeTWTepov. 'E '11'L\ S'e TWV yeveaewv
, .L , TLOV ..,euKTOTepa.,
>
'
~
,
A
'
'.1. ) ' - '\ „ yap \ 0.L. /\TjyELS '\ '·'· KO.L\ a.L yeKa.L TWV /\Tjyewv a.V0.'11'W\LV' wv \
A
'\
C
VEO'ELS a.lpeTwTepai, Kai. aÜTa a.tpeTwTepa. 10
"AJ\Aos TO'ITOS, TO eyyuTepov Taya.9oG ßEATLOV Kat a.t-
pETWTEpov· Ka.l. TO ÖµoioTepov Taya9it>, otov
Ti
8LKaLoauv11
!:> ' KctL\ TO\ T~ ßE/\TLOVL „ ' 0.UTWV , OjlOLOTEpov, KO. 9'a.'11'Ep TOV \ ULKO.LOU. ' ..!. „ ' TLVES\ A„LO.VTO. TOU •o!:>oUO'O'eWS yctO'L\ ßE/\TLW A
A
•
'
A
ö µoioTepos Tli.' 'AxiMel.. (" EvaTa.ais TouTou 3Tt oü Ka.>..118es' oü15
Sev ycip KWAUEL 1-LTJ
n ßEATLO'TOS
ö , AxiMeus, TO.UTU
öµoioTepov e!vai Tov AfovTa., Tou ~Tepou ävTos µ€v O.ya9oG µfi öµolou Se, IK011"el.v Se Ka.l. et E'11'L Ta yeXoioTepa e~11 3µoLos, Ka.9lnrep ö 11"l911Kos Tit> &.v9pw'11'~, ToG t'l1''11'ou µfi ävTos öµolou• oü yO.p Ka"Aft.iov ö '11'L91lKOS, ÖjJ-OLOTEpov Shit> O.v9pwir~.)
na.-
[117 b] 4 xal TW'I &vavTlwv post 3 ci"IToooAoov legisse uid. Al 11 6 ehe : d uD A oiJ C II ~ : xal uD A1 ~7'ep M• 11 7 cpeux-c6-cepov VCuD II 8-9 pr. al - yevfoe1c; (A): al ye:vfoe1c; Te: xal al :Afi c• II 13 ße:ATlova M II ·nvec; om. M II 14 ante Tcj> add. ~v C IJ 15 ~ (A) : ~ AB, corr. A•B• ~ C, fort. D•• II 17 oµ.olou {Al•) : oµmwc;; p A, M••D•• ut uid. II xod e:! : d X om. CM•• II 19 X'I VMPCcuD A II oµm6npoc;; uD A.
?
TOPIQUES, III, 2
68
termes de reference: si une chose ressemble davantage au meilleur de ces deux termes, et l'autre au pire, celle qui ressemble davantage au meilleur doit etre aussi la meilleure. (Ici encore, objection possible: car rien n'empeche que l'une des choses ne ressemble que mediocrement au meilleur des termes de refärence, tandis que l'autre ressemble beaucoup au pire : par exemple, si Ajax ressemble mediocrement a Achille, et Ulysse beaucoup a Nestor. Objection analogue si l'une des choses ressemble en pire au meilleur des termes de refärence, alors que l'autre ressemble en mieux au pire, comme c'est le cas pour le cheval a l'egard de l'ane et pour le singe a l'egard de l'homme). Autre lieu : ce qui a plus grande apparence est preferable a ce qui l'a moindre, et ce qui est plus difficile a ce qui l'est moins: car notre joie est plus grande a posseder des biens qu'il est impossible d'acquerir facilement. Ce qui nous appartient davantage en propre est preferable a ce qui est plus commun. Et ce que nous avons a un moindre degre en commun avec des gens sans valeur est prefärabie1. En outre, si absolument parlant ceci est meilleur que cela, le meilleur des elements de ceci est meilleur que le meilleur des elements de cela : par exemple, si l'homme est meilleur que le cheval, le meilleur des hommes est meilleur que le meilleur des chevaux. Et si le meilleur des elements de ceci est meilleur que le meilleur des elements de cela, absolument parlant ceci est meilleur que cela : par exemple, si le meilleur des hommes est meilleur que le meilleur des chevaux, absolument parlant l'homme est meilleur que le cheval.
I. Notes complementaiTes,
p. 158-159.
68
TOIIIK.ON I''
„ ' '
[117 b]
" ßE/\TLOVL \. , TO' 8'ET~" XELpOVL , • , Of.LOLO"' " a.v " ßn " ßE/\TLOVL „ , O!J-OLOTEpov. • , ("E XEL 8'E Tepov, ELTJ IU\TLOV TO, T~ 20
" 1 EL, TO' !J-EV ' /\LV E1TL 8 UOLV
T~
ica.l. ToGTo evaTaaLv' oÜ8Ev yap icwAUeL To 11ev Ti;i ße°ATlovL TJPE!J-0. 8110LOV ELVa.L, TO OE T0 xelpovL acj>68pa., ofov ei. 0 !J-EV Afos Ti;i 'AxLAAe'L fipeµa., b 8' '08uaaeus TQ NeaTopL 25 acj>68pa. Ka.l. ei. TO 11EV
TQ ße°ATlovL E1TL
Ta
xelpw
8µoLOV ei11, TO Se T0 xelpovL E1TL Ta ßeATlw, ica0a1TEp L1l'1TOS äv~ ica.l. 1Tl91] KOS ö.v0pw1T~.)
"A\./\/\OS, \. , .i. , „ , 1 ICO.L' TO, xa.• TO' E1Thy0.VECJ'TEpOV TOU" 1'JTTOV TOLOUTOU Ae1TwTepov· 11a"A>..ov yap ö.ya.1Tw11ev exovTes ä. 11"1 EaTL pff· ao Slws >..a.~€'Lv. Ka.l. TO i.8La.lT€pov ToG icoLvoTepou. Ka.l TO To'Ls ICO.ICOLS Ö.KOLVWV1]TOTEpov [· a.ipETWTepov yap et> 11118E11la. 8uaxep€LCL Ö.KoAou0e'L
fi ce Ö.icoAou0e'L].
"ETL €L' 0.1l'/\WS ' \. " TOUTO " TOUTOU ' Twv ev TouT~ ße°ATtov ToG
ßE/\TLOV, '\.
ICCLL' TO'
ßE/\TLO'TOV '\.
ev Ti;i eTep~ ߀ATlaTou· otov Ei. ßV..-
asnov äv0pw1Tos 'L1T1Tou, Ka.l ö ßeATLaTos äv0pw1Tos ToG ße°ATlaTou 'L1T1TOU ße°ATlwv. Ka.l ei. To ße°ATtaTovToG ßeATLaTou ße"Anov, ica.l U1TAWS TOuTo TouTou ße"Anov' oiov ei. ö ße°ATtaTos äv0pw1l'OS ToG ße°ATlaTou L1T1TOU ߀ATLwv, ica.l. a1TAws äv0p1TOS 'L1T1l'OU ße°ATlwv.
20 Sue:tv cD••, fort. C•• II 21 E!'l) &v ße):nov (A) : Et-1i, ße):nov C cxipe:-rC::.-re:pov e:'i'l) &v uD II 23 aqi63pcx sup. ras. C II d om. cu II 24 post i)peµcx add. 8µ010~ u•• 11 ö om. c 11 25 post ße:A-rlovL add. öµowv AVuD II 26 öµotov e:'l'l) om. MA II 26-2? t7rnov c II 28 &A'Ao~ om. A II 29-30p~S1ovcA11 30 antepr. xcx! add. öµolw~ SE: VPCuD II 31-32 cdpe:-rC::.-re:pov - alt. &xo'Aou!le:~ legisse non uid. Al, damn. Brunschwig II 31 cji : 8 B 11 32 ~ c]i &xo'Aou!le:~ om. u D, suppl. u•m• 11 32 0 : 8 B 11 33 &:7t'Aw~ om. Mc A, suppl. c', post ße'Anov 1\1• 11 post ße/..-rwv add. xcxt -rb ßz'A-rtov sed punct. not. C II 34 pr. tv sup. ras. D• II 34-35 ße:'A-rlwv VMPuD A, corr. D• II 36 post alt. xcd add. -rö VM II 37 d om. A II 38 post xcxt add. o VMD•• II post &v!lpw7to~ add. -roü &:7t'A&~ VM A II 39 ße'A-rtov c.
a·
TOPIQUES, III, 2
69
En outre, ce dont il est possible de faire profiter ses amis est prefärable a ce dont il est impossible de les faire profiter. Et de deux choses, celle qu'a l'egard d'un ami nous aimons mieux faire que l'autre est prefärable a celle qu'a l'egard du premier venu nous aimons mieux faire que l'autre; par exemple, agir avec justice et rendre des services sont prefärables a en avoir l'air; car a un ami nous aimons mieux rendre des services qu'en avoir l'air, tandis qu'au premier venu, c'est !'inverse. Ce qui est du superflut est meilleur que le strict necessaire, parfois aussi il lui est prefärable ; de fait, bien vivre est meilleur que vivre ; or bien vivre est2 du superflu, alors que vivre meme est de l'ordre du strict necessaire. Parfois, notons-le, les choses meilleures ne sont pas en meme temps les choses preferables; de fait, il n'est pas necessairement vrai que si une chose est meilleure, eile soit en meme temps prefärable ; toujours est-il que philosopher est meilleur que gagner de l'argent, mais ce n'est pas ce qui est prefärable pour qui manque du necessaire. Il y a superflu des que, disposant du strict necessaire, on se procure3 en sus d'autres choses qui ont une valeur. On peut sans doute dire, en gros, que le strict necessaire est prefärable, et que ce qui est du superflu est meilleur. Ce qu'il n'est pas possible de se procurer aupres d'autrui4 est prefärable a ce qu'il est possible de se procurer aussi aupres d'autrui: c'est ce qui fait que la justice est prefärable au courage. Et si ceci sans cela est souhaitable, tandis que cela sans ceci ne l'est pas, ceci est prefärable a cela: par exemple, une capacite sans sagesse n'est pas souhaitable, tandis qu'une sagesse sans capacite est souhaitable. Et si de deux choses, nous disons ne pas
ex
1. L'opposition entre -riX m:ptoucrlcx\; et -riX &vcx)'K.cx!cx correspond a peu pres, pour le contenu, a celle du superflu et du (strict) nfoessaire; mais on notera la difference des valeurs qui s'attachent a ces termes en grec et en franQais. Le mot de superflu a une nuance pejorative : ce qui est superflu est inutile et superfetatoire. Au contraire, comme la suite du texte s'efforce de l'expliquer, les choses ex m:ptoucrlcx\; ont un prix particulier : en elles-memes, elles ont plus de valeur que le strict necessaire. 2-4. Notes complimrmtaires, p. 159.
69
TOIIIK!1N
[ 118a]
"ETL
µt]. Ka.t
r'
[118 a]
&v liaTL Tous cpLXous µETa.axe'i:v, a.lpeTWTepa.
a 1rpos:TOV
cpLXov 1Tpii~a.L µiiMov ßou.AOµe8a.
fi G>v Ti a
1rpos Tov TuxovTa., Ta.0Ta. a.tpeTWTepa., oiov To 8LKa.t01Tpa.ye'i:v KO.l eo 1TOLeiv µiiMov fi TO 8oKe'i:v' TOUS YelP cl>LXous eo 1TOLeLV 5 ßouXoµe8a. µiiMov fi 8oKe'Lv, Tous 8e Tux6vTa.s ä.vaiTa.Xw. Ka.t Tel eK 1repLouaLa.s Twv ä.va.yKa.Lwv ßeATLw, evfoTe 8e KO.l a.tpeTWTepa.' ße11.TLOV YelP TOU tflv TO eo tflv, TO 8e eo tflv eanv eK 1TepLouaLa.s, a.ÜTo 8e To tflv ä.va.yKa.'i:ov. 'EvLoTe 8e Tel ßeATLW oüxt Ka.t a.tpeTWTepa.· ou yelp et ßeXTLw, ä.va.y10
Ka.iov Ka.t a.tpeTWTepa.' TO yoOv cpLXoaocpe'i:v ßEATLOV TOU XPfJ-
µa.TLtea9a.L, &XX' oux a.tpeTWTepov T..Aou iroplaa.a9a.L
1Ta.p' äXXou, otov 'll'E1TOV9ev
il
Ti 8
EaTL
tca.1
8LK0.LOO'UV1] 1rpos TftV ä.v8pda.v.
Ka.t et To8e µev äveu To08e a.tpeT6v, T68e 8e äveu Tou8e µt]· otov 8Uva.µLS livEu cj>povt]aews oüx a.lpETov, cppov11aLs 8' äveu 2o
8uvaµEws a.tpeTov. Ka.l 8uo'Lv et 80.Tepov ä.pvouµe9a., tva. To
[118 a] 1 ~O"t'O(L A 11 2 1tpii~aL µillov ßou/..6µe:6a (Al•) : µiil..Aov ßouA6µe:6a VMC Al• [D] A ßout..6µe:6a 1tpii~ue'Ls etvat
80~WtJ-EV.
"ETL ou„ TU~ 25
•
• .• 1TTOV eirtTt!J-T)Teov ' •
a11'ouau~
~
«> .i. ~ ~ oua'f'opouat, TOUTO
atpeTwTepov. Kat oi'i TU O.iroualq. µT) Suacj>opoOvn 116.>..>..ov Eirt-
TLIJ-T)TEov, TOUTO aipeTwTEpov. III "En Twv uiro To aÖTo etSos To :fxov Ti}v oLKelav 0.pETT)v
„ „ J.,. S' EXOVTWV ' , "'\ '\ exov. ,1 TOU"" µT)' exovT05• a11'f'w TO' 1-1-a/V\OV "ETt et TO 11ev 1TOtEL O.ya9ov EKe'Lvo av irapft, TO Se 30
µT) 11'ou:'L, To irotoOv a.tpeTwTepov, Ka96.irep Kat 9ep IJ-OTepov TO
9epµa'Lvov TOU 1-1"1· Et S' ä11cj>w irote'L, TO µ6.Mov irotoOv· i] et • • 9'ov, OtOV „ Et' TO' µev' TT)V ' TO' ßn E/\TLOV Kat' KUptTepov 1TOtet~ aya. vuxTiv TO Se TO awµa. "ETt O.iro TWV 1TTWO'EWV Ka.t TWV xpl]aewv Ka.t TWV irp&.35
~EWV
Ka.t TWV :fpywv. Kat TaUTO. 8e ä.ir' EKeLVWV' aKOAOU-
9e'L yap O.Ml]>..ots. Otov et To: 8tKa.lws a.tpeTwTepov Tou ä.v8pelws, Ka.t
Ti
8tKatoaUVT) Tijs O.v8pela.s a.tpeTwTepov· Ka.t et
Ti
8tKatoauvT) Tijs O.v8pdas a.tpeTwTepov, Ka.t To 8tKa.lws Tou O.v8pdw5. napairAT)O'LWS Se Ka.t eirt TWV ä>..>..wv. [ 118b] "ETt e'l Ttvos ToO a.ÖToO To µ€v µe'LtovO.ya.&OveuTt To 8€
22 ixtpouµcllix B•• ut uid. II 22-23 dvixt 86~ooµe:v (A) : 1l6~ooµe:'I Ö7t&pxe:w uD II 25 ante xcd add. &.'AAd: Al• II l>uaqiopoüv-rt (Al•): l>ucrqiopoücrt VC AlP Al II 26 ante -roü-ro add. xixl Al• II 28 post ~xov-roi; add. oc!pe:-r6m:pov CM 9 II 29 txe:i:vo - 7tctp'ij (A) : -rov ~xov-roc uD II 30 7tot'(i AB••, corr. A• II -ro 7tOtoüv (A) : -r 7totoÜVTt B II xc.:t om. uD II 6e:pµov C II 31 postµ~ add. 6e:pµoclvov-ro.; uD II 33 post cr&µa: add. kt ou ~ &.xp6nii; xa:l -ro e:u ix!pe:-rc!i-re:pov, xixl a:iho ixtpe:-rc!i-re:pov· ~xe:t cse: ~VO'TIXO'LV V II Mo post ~--t add. l>e c A II 37 oc!pe:-rc!i-re:pov om. C II 37-38 alt. xixl - octpe:-rc!i-re:pov om. AMc, suppl. M•c• [ix!pe:-rc!i-re:pov om. c•] II 38 -ro : -roü P II -roü : xocl P. [ 118 b J 1 -roü om. M, suppl. M•. 19
TOPIQUES, III, 3
71
un moindre bien, la premiere est prefärable. S'il y a deux termes de refärence, est prefärable celle qui surpasse le plus grand des deuxt. Mais pour le cas ou deux choses sont toutes deux: prefärables a une meme troisieme, celle qui lui est prefärable a un plus haut degre est prefärable a celle qui l'est a un moindre degre. En outre, si l'exces d'une chose est prefärable a l'exces d'une autre la premiere est elle-meme prefärable a la seconde : tel est le cas de l'amitie a l'egard de la richesse, puisqu'un exces d'arnis est prefärable a un exces de richesse. Et ce que l'on aime mieux: se devoir a soi-meme est prefärable a ce que l'on aime mieux devoir a quelqu'un d'autre, par exemple les amis aux richesses. Prendre egalement appui sur l'addition, en regardant, lorsqu'on ajoute les deux: choses comparees 2 a une meme troisieme, laquelle donne le tout prefärable. Mais il faut se garder d'alleguer ici des cas ou le terme commun utilise comme instrument l'une des choses qu'on lui ajoute, ou coopere avec elle d'une maniere ou d'une autre, sans utiliser l'autre comme instrument ni cooperer avec elle: par exemple, on ne comparera pas la scie et la faux en les joignant a l'art du charpentier; car s'il est vrai qu'en combinaison3 la scie est prefärable, absolument parlant elle ne l'est pas. Derechef, une chose est prefärable a une autre si, ajoutee au plus petit de deux termes de refärence4, elle donne un tout plus grand que l'autre ajoutee au plus grand. On utilisera la soustraction de fa..la.s u'!Tep-
t;o>..Tj Ti]S TWV xp11µuTwv. Ka.t oü µa>..Aov äv ~OLTO a.öTOS 0.UTl>..ous TWV xp11µc'.t.Twv. lo
"ETt eK Ti]S 11'poa9€aews, et TttJ a.uTw 'll'OLe'i:, To µaMov 'll'OLoOv ToLoGTo.
[119a)1 &.XA~/..ru; B, cut uid., corr. c• II 3 µ6vovpost Be:! transp. D 11 lio-5 xocl - oclpETcii"t"e:pov om. P II 5 alt. xocl om. C 11 7 yttp : Be AlP A II 8 l} : '!1:rtEp MD•• II post 't"o add. ye: V II 9-10 /..fyoµi;v &.yoc6ov sup. ras. A• II 10 AEyoµi;v BD•• II oclpE"t"6v sup. ras. c II 11 tO''t"LV om. MA II 12 8' om. D, suppl. D• II -rouc; om. Ac, fort. M•• ll 13 -roü om. Al• II p.d~ovoc; : l)novoc; sup. ras. c, corr. c• II post µd~ovoc; add. xoct ö:t..cuc; -rwv tv O"Uyxplcre:L V 11 :rtpoc; : :rtEpt P ll 15 µoc/../..ov ante H-15 xoc66/..ou transp. PCD, om. AlP II :rtocpillcfocrov-rocc; PCD II 17 alt. :rtmd : :rtoL7j A, corr. A• 11 17 l} : ev D, om. McA•• Al• A, eras. c II 17-18 l} &v U:rttXPX1l damn. Waitz II 18 alt. :rtOLd: :rtOLTI A, corr. A• II 19 post 't'OLOÜ-ro add. µiXAov Al•.
er
TOPIQUES, III, 5
74
En outre, si une chose est plus telle, une autre moins telle qu'un meme terme de reference; ou encore (avecdeux termes de refärence) si l'une est plus telle qu'un terme lui-meme tel, l'autre plus teile qu'un terme lui-meme non tel 1, il est clair que c'est la premiere qui' est plus teile. On peut aussi, en utilisant l'addition, voir si l'addition des deux choses comparees a une memetroisiemedonne un tout plus tel dans un cas que dans l'autre ; ou encore, avec deux termes de refärence, si l'addition de l'une au moins tel donne un tout plus tel que celle de l'autre au plus tel. Et de meme en utilisant la soustraction : ce dont la soustraction laisse un reste moins tel est lui-meme plus tel. Et ce qui est moins mele du contraire est plus tel : par exemple, ce qui est moins mele de sombre est plus clair. Et encore, independamment des lieux indiques ci-dessus : est plus tel ce qui admet davantage la definition propre du terme en cause ; par exemple, si clair se definit comme couleur dissociatrice du corps optique, est plus clair ce qui est davantage 2 couleur dissociatrice du corps optique. 6 LIEUX DE L'ACCIDENT PARTICULIER
Si le probleme est pose sous forme particuliere et non universelle, les premiers3 des lieux mentionnes, lieux universels tant constructifs que destructifs, sont tous utilisables. De fait, en refutant ou en etablissant une universelle, nous demontrons du meme coup la particuliere: car si l'attribut appartient a tous, il appartient aussi a l'un quelconque, et s'il n'appartient a aucun, il n'appartient pas non plus a l'un quelconque. Mais les lieux les plus pratiques, les plus facilement applicables aux deux types de problemes, sont ceux qui se fondent sur les opposes, les coordonnes et les inflexions. L'assentiment general s'attache en effet au meme degre a l'affirmation
1-3. Notes compUmentaires, p. 161-162.
74
TOIIIKQN
r'
[119 a]
20 "ETL et Tou a.lJTou Tivos To µev µa.Mov To
8e jjTTov TOL8e ILTJ TOLOU-
ouTo' Ka.t el TO µev TOLOUTOU µfi.AAOV TOLOUTO, TO
TOU, 8t]A.ov ÖTL To 1TpwTov ii-B.XXov ToiouTo. "ETL EK Tfjs 1Tp00'0foews, el Tit> a.uTq> 1TpoaTi0iii-evov To öXov µB..XXov 1Toie'i: ToiouTo, '11 el Tit> jjTTov TOLOUT 1TpoaTL0eµevov To öA.ov µ8.AA.ov 251TOLELTOLOUTO •• 0 ii-olws 8e KClLEK Tfjs &.a.ipfoews· 00 yO.p cia.ipe0evTOS To A.emoii-evov fiTTov ToiouTo, a.uTo ...,a.AA.ov ToiouTo. Ka.l Ta To'i:s eva.VTlois &.1.uyeaTepa. µaAA.ov Toiai:!Ta., o!ov A.euKoTepov TO Tlf!ews.
VI "Av 8' eirl µepous Ka.l µT) Ka.96A.ou To irp6~A.11µa. Te9ft, 1TpWTOL µev ot ei.p11 ii-evoL Ka.96A.ou KO.TO.O'KEUClO'TLKOL Ti clVClO'KEU0.0'TLKoho1TOL11'nVTES XPilaLµoL. Ka.96A.ou yap&.va.ipouVTes '11 Ka.s5 TClO' KEUn~OVTES KO.L E11'L µepous 8dKVU µev·
et yap 11'ClVTl uirO.p-
xeL, KO.L TLvl, KClL ei. µ118evl, ou8e TLVl. MO.ALO'TO. 8' E1l'LKO.LpoL KO.L KOWOL TWV T01TWV or T' EK TWV clVTLKELfJ.EVWV KO.L TWV O'UO'TOLXWV Ka.l TWV 1TTWO'EWV. •oµ.olws yO.p ev8o€ov TO cl~LW-
21 µiillov post µev transp. Al• II 21-22 -rotouTou Al• [P] Bonitz : Toioi3-rov Al• [AD] -roLou-rou Totoü-rov ABMPCcu A -rotou-rou µ&llov -rotoÜTO\I VD II 22 post itp&-rov add. p7]6E:v Al• II 23-120 a 7 e:t hllexeTc.:i deficit c II 23 -ro c.:uTo B II 2t.-25 1) - Tornü-ro om. P II 2t, -r0 (A) : -ro ABM, corr. A• II ToLou-rci> (A) : Towü-ro B II 28 itpoeLp7]µtvc.: V II 31 Aeux6-repov - ilYiewi; om. P II Ö om. VCD µ&llov xpooµa : TO µ&llov xpwµa c xpooµa -ro µ&A°AO\I VD AlP A 33 1tpOOTO\I MPCuD A edd. II 33-3!, 1) &vaO"Y.euc.:crnxol. om. M••u 3t, -r6itoL om. M•cu A II itchnei; post xp1JcriµoL transp. PD II 35 post xo:l. add. -roc C II 37 -rwv -r6muv: -r6itot DA II 38-39 post &~L6:H!IXL add. ilTL VD.
l
TOPIQUES, III, 6
75
si tout plaisir est un bien, toute douleur aussi est un mal et a l'affirmation si quelque plaisir est un bien, quelque douleur aussi est un mall. De meme, si quelque sens n'est pas capacite, quelque privation de sens n'est pas non plus incapacite2. Et si quelque contenu de pensee est contenu de connaissance, quelque pensee aussi est connaissance3 • Et encore, si quelque chose faite d'infuste maniere est un bien, quelque chose injuste aussi est un bien4. Et si quelque chose faite de plaisante maniere est a rejeter, quelque plaisir est a rejeters. Selon le meme raisonnement, si quelque chose plaisante est bienfaisante, quelque plaisir est un bien6. On raisonnera de meme dans le cas des agents destructeurs, des apparitions et des disparitions. Si en effet quelque agent destructeur du plaisir ou du savoir est un bien, quelque plaisir ou quelque savoir doit etre un mal. De meme, si quelque disparition de savoir est un bien, ou quelque apparition de savoir un mal, quelque savoir sera un mal; par exemple, si l'oubli de ce qu'on a fait de vil est un bien, ou son souvenir un mal, le savoir de ce qu'on a fait de vil doit etre un mal. Et de meme dans les autres cas : a toutes ces formules derivees, en · effet, l'assentiment general s'attache au meme degre qu'a celles dont elles derivent7.
1. Premier Iieu des opposes : les contraires. 2. Second Iieu des opposes : les opposes selon la possession et la privation. 3. Troisieme lieu des opposes : les relatifs. 4.5, Notes complimentaires, p. 162·163. 6. Lieu des coordonnes. A la ligne 8, je prefäre la lectio difficilior ciyot66v, qu'Alexandre a certainement lue, mais que les manuscrits qui la portent n'avaient aucune raison d'empru.nter a son coro..mentaire, malgre ce que dit Wallies, Praefatio, p. xv. La correction Wq>e),Lµov etait facile ; C Ja presente SOUS la forme non integree
&q>e1'.1µoi;.
7. La traduction explicite le sens de cette remarque: la relation d'egalite instituee par 16 oµo[c.>i; s'etablit non entre l'antecedent et le consequent des implications qui viennent d'etre enoncees, mais entre ces implications elles-memes, dont les membres sont des particulieres, et les implications de meme type entre propositions universelles. Cf. 119 a 38 sq.
75
TOIIIK!lN
acu,
et 'T!'Ciaa.
r'
[119 a]
fiSovfi O.ya.86v, Ka.l. Au'Tl'11v 'T!'uaa.v dva.i Ka.K6v,
[ 119b] T ELTLS fiSovlpl.ya.96v, Ka.l.M'T1'11V e?va.lTLva. Ka.1oTepa., eK Se ToG .qTTov Ka.Ta.aKeuateLv p.ovov, ä.va.aKeu6.tew Se 01'. Et yO.p b p.o(ws 8Uva.p.ls TLs ä.ya.9ov Ka.l. 2s
eaTL Se TLS 8Uva.µLs ä.ya.96v, Ka.l.
µ.la. Suva.µ.Ls, ouS' 9ov -11
E1TLO'T~1-LTJ1
E1TLO'T~tJ.TJ·
eirLaT~ 11-11 eaTlv·
emaT~ 1.1.11 1
et Se µ.11Se-
Et S' .qTTOV Suva.µ.ls TLS ä.ya.-
EO'TL Se TLS 8Uva.µ.LS aya.96v, Ka.l.
E1TLO'T~i-LTJ'
et Se µ.11Se1-1(a. 8Uva.µ.LS ä.ya.9ov, OUK ä.vayKT) Ka.l. E1TLO'T~tJ.TJV 1.1.118e1-1la.v etva.L ä.ya.96v. ll.fiA.ov oov Cln Ka.Ta.uKeuC.tew µ.ovov 30
EK TOU -i)TTOV EO'TLV.
Ou
µ.ovov S' eg äA.A.ou YEvOUS EO'TLV ä.va.uKeuatELv, aMO.
Ka.l. EK TOU 0.UTOU, Aa.µ~aVOVTL TO µ.aALoTepou u II µ6vov om. Mu A II 25 fo·n D•• II ·nc; post Mvocµtc; transp. u II fo·rtv om. A II 25-27 e:! - alt. &mcrTI)µ'I) om. A< II 27 'l) : 7\rtep V II 30 &x -roi3 ~-r-rov om. Mu, suppl. M•u• II 31-32 ytvouc; -xoct
sup. ras. D II 32 AocµMvonoc VCuD II ofov : (mofov A II 33 emcrTI)µ'I) post -rtc; transp. VPD II post Ö-rt add. ij VCD II 34 e7te:t81} MC II oö8' 1i : oö M, corr. M• II 35 tX~LWO'OCV't'OCn d'exprimer les propositions particulieres, cf. 109 a 3 sq. et la note ad locum. 2. Notes complimentaires, p. 163-164.
77
TOIIIK!'lN
r'
(119 b]
oov Ö1T6.pxew Twl. iceiTa.L, SeticTfov ÖTL oöx Ö'lTapxeL Twl· ö.icoAou9t}aeL yd.p 8ui TTiv ömS9eow To µT)Sevl. Ö1Tapxew. Et 8e [ l 20a] 1wl. 11Ti umipxov KEiTa.L, SeLKTfov Ön O'TrapxeL TLVl' Ka.l.
yO.p o~Tws Ö.icoAou9t}aeLTo 'Traaw ÖTl'apxetv ..li.fjAov 8' eaTl.v ÖTL o ÖTl'oTt9eµevos Tl'oLei To
'Trpo~>..1111a.
Ka.96Aou, e'll'l. µ.epous Te9ev·
TOV yO.p ETl'L µepous oµoAoyouvTa. Ka.06Aou ö.sioi 0 µoAoyeiv, 6
ETl'ELSt}, et €vl, Ka.l. 'Traaw oµolws ö.sioi OTl'apxew. 'A5Lopla1'ou µev oov CivTos Tou
aKeuC..~eiv Ev8EXETO.L 1_ofov
Tl'po~>..t}µa.Tos
µ.ova.xws ö.va.-
et TLVa ecj>T)O'EV TjSo~V Ö.ya.9ov dva.iil
11Ti ö.ya.9ov 1-.Ao Tl'poaStwpLaev. Et µ.ev yd.p TLVd. Ecj>T)O'EV 10
Tj8o~v
Ö.ya.9ov dva.L 1 8eLKTfov 1:Ö'l'lj u ~ au~ A II 31 oux emcr'l'"fiµ1) om. c II 32 xal om. c II emo:l..bte:tv sup. ras. A II 34 ~'l't : ecr't't A, corr. A• 11 Oti>:tpoÜvTi>:c; C 11 35 xaßarce:p e:'tpl)Ti>:t : xaßcx rcpodpl)Ti>:t A II rcp6Te:pov ante e:tpl)TotL transp. u A II 36 rcpocre:veyxi>:vn Cu.
II
20
TOPIQUES, III, 6
79
cas permet d'exiger de l'adversaire qu'il accorde la proposition universelle, ou qu'il produise lui-m~me une contreinstance en montrant dans quel cas il n'en est pas ainsi. De plus, dans les cas ou il est possible de diviser l'accident, soit specifiquement, soit numeriquement, il faut examiner s'il ne se trouve pas que le sujet ne possede aucun des attributs issus de cette division ; on prouvera par exemple que le temps ne se meut pas, et qu'il n'est pas un mouvement, en enumerant toutes les especes du mouvement : si en effet le temps ne se laisse attribuer aucune d'entre elles, il est clair qu'il ne se meut pas et qu'il n'est pas un mouvement. On prouverait de la ml!me maniere que l'ame n'est pas un nombre, en s'appuyant sur la division de tous les nombres en impairs ou pairs: en effet, si l'ame n'est ni quelque chose d'impair ni quelque chose de pair, il est clair qu'elle n'est pas un nombre. Tels sont donc les moyens et types de procedes par lesquels on peut traiter les problemes concernant l'accident.
79
TOIIIKON I''
li.~LWTEoV
Ka.9oAOU oµoAoyeiv
[120 a]
Ti cl>epew EVO'Taaw E'ITL TLvos oöx Ti li.pL9µ ~hoplaaL TO auµ-
oÜTws. "ETL ecl>' &v EO'TLV Ti e'CSeL ~E~TJ KOS,
O'KE'ITTEoV ei. 11118ev TOUTWV U1T6.pxu, otov Cin 0 xpo-
[l 20b] vosoö KLVEiTm oüS' eaTL KlV1JO"LS 1 Ka.Ta.pL9fl1)0'ctµevovm)aa. e'l811 KLVTJO'EWS" ei. yap 1111Sev TOUTWV U1T6.pxeL Tl{> xpovce,
Si]Xov CiTL oö KLVEiTa.L ouS' EO'TL KLV1)0'LS. 'Oµ.olws Se Kat ÖTL
Ti
1'1Uxit oUK li.pLOµos, füeAO!lEVOV ÖTL 'ITTL OU K UpL9 flOS• npos j.tEv
o~v
TO
O'Ujl~E~1)KOS
füa TWV TOLOUTWY Ka.t oü-
TWS E1TtXELP1JTEoV.
38 post oÖTwc; add. ~xew C II 39 i'.m&pxm P. [120 b] 1 X()('t"oi:pL6µ7Jcroi:µbiouc; D II 2 1'.m&pxot CD II 3 alt. 11„, om. P II 8 l:YX.ELP7J't"tov PD II post l:mxeLp7J't"Eov add. 12 µe„iX- yevoc; A, 12-13 [LE't"iX - E7tLO"XE7t't"to'I c.
TOPIQUES LIVRE IV LIEUX DU GENRE 1
Lrnux
11 convient a present d'examiner ce qui concerne le genre et le propre. Ces derniers sont des elements constitutifs de ce qui concerne les definitions ; mais il est rare que les praticiens de la dialectique les prennent en euxmemes comme objets de leurs investigationst, Si donc quelque objet s'est vu attribuer un genre, regarder d'abord tous les objets de la meme famille2 que l'objet en question, pour voir s'il ne s'en trouve pas auquel ce genre ne s'attribue pas; un procede analogue a ete decrit dans le cas de l'accident3. Par exemple, si le bien a ete pose comme le genre du plaisir, voir s'il ne se trouve pas un plaisir qui ne soit pas bon : car si tel est le cas, il est clair que le bien n'est pas le genre du plaisir, puisque le genre s'attribue a tout ce qui se range saus une meme espece. Voir apres cela s'il ne se trouve pas que Je « genre »4, loin d'etre un attribut appartenant a l'essence de son sujet, lui appartient a titre d'accident, a la maniere dont blanc s'attribue a la neige, ou spontanement mobile a l'ame: car la neige n'est pas essentiellement du blanc, et c'est pourquoi blanc n'est pas le genre de la neige; ni l'ame, essentiellement un mobile, mais c'est pour elle un accident de se mouvoir, comme c'en est souvent un pour l'animal de marcher et d'etre en marche5 • De plus, mobile parait bien exprimer, non pas l'essence d'une chose, mais une action qu'elle exerce ou qu'elle subit; de meme pour blanc, qui manifeste, non pas l'essence de la neige, mais une qualification qu'elle possede. Aucun de ces deux termes, en consequence, n'est un attribut appartenant a l'essence de son sujet6. 1-6. Notes complementaires, p. 164-165.
TOmKnN /i'
I METa Se Ta.üTa. iri:pl. Twv irpos To yevos 1..ex9evTt 1
e~
Ttvos
11~
KUTf)yopEiTa.t, Ka.96.irep E1TL TOÜ O'U ....ei:e"l KOTOS, otov, et Ti)S T)Sovi)s TÖ.ya.9ov yevos KEiTat,
et TtS 1}8ov1) 1-LTJ &.ya96v· d
yO.p TouTo, Si]>..ov 8Tt oü yevos „&.ya9ov Ti)s 1}8ovi]s· „c, yap 20
yevos 1 yeve'
µETexew To yevos. "Opos Se Tou flETexew To Ein8exea9a.L Tov Tou µETexoµevou Myov •.6.fj>..ov oov lhL Tel µev d811 µeTEXeLTwv yevwv, Tel Se yev11 TWV etSwv oll· TO flEY YelP d8os em8exeTQ.L Tov Tou yevous >..oyov, To Se yevos Tov Tou etSous oll. IKe1T15 TEoY oov et 11eTEXEL 11 ev8exETa.L jlETEXELV TOU etSous TO lmo8o 9ev yevos, o!ov e'l TLS TOU ÖVTOS 11 TOU EVOS yevos n&.1To80(11· O'U
flbTJCTETQ.L yap flETexew TO yevos TOU et8ous· KO.Ta 1TaYTWY
yap Twv övTwv To öv Ka.t To
~v
Ka.T11yope'i:Ta.L, waTe Ka.t ö >..6-
yos a.uTwv. 20
"ETL et Ka.Ta TLVOS TO a1To8o9ev etSos C.>..119eueTa.L, TO
Se yevos ....,;. otov et TO öv
fi
TO E1TLCTT'l}TOV TOU So€a.CTTOU yevos
Te9el11. Ka.Ta yap Tou flTt ÖvTos To 8o€a.cTTov Ka.T11yop119TjaeTa.L ( 1TOAAcl YelP TWY flTt ÖYTWV So €a.aT6. )• ÖTL Se TO öv
11
TO em-
O'T'l}TOV ou Ka.T11yope'i:Ta.L KO.Tel Tou fllt ÖvTos, 8fj>..ov. ilaT'ou ye0
25vos To övou8e To emaT'l}Tov Tou So €a.aTou' Ka.9' wv yap To et8os Ka.T'l}yope'i:Ta.L, Ka.t To yevos Sei: Ka.T11yopei:a9a.L. na.>..w et 1-1118evos TWY etSwv ev8exeTa.L µeTexeLV TO TE9ev ev Topcl.
TOU
yEvous
MyETa.L. 15
'Opav 8e KO.L e'l TLVOS TWV a8La.opwv e'l8eL 11Ti
~O'TL
TO
ElpT)µ.evov yevos T] µ.T) SO~a.L äv, KO.Ta.aKeucitovn Se, et ~O"TL ' T O.UTOV ' ' ya.p ' 11'0.VTWV ' . . a.'8 La.'l'opwv ..._, "8 eL yevos· ' " ouv "' TLVOS· TWV EL a.v Evos 8eLx0ft, SfjXov 8TL vcivTwv, icliv hros µ.tj, SfjXov 8n oö8evos, otov et TLS aToµ.ous n0eµ.evos ypa.µ.µ.O.s TO a8La.lpETOV ye20
vos aÖTwV t}aeLEV e!vaL' TWV ytl.p 8Lalpeaw exouawv ypa.µ.-
µ.wv oöic
~O'TL
TO etpT)µ.evov yevos, a8Laopwv oöawv KQTO. TO
et8os' aSLciopoL ytl.p ciMt}Xa.Ls Ka.Ttl. TO d8os a.t eu0e'La.L ypa.µ. µ.a.l. vuacn. II IK01TELV 8e ica.l. e'l TL li.Mo yevos EO'TL TOU avo8o9evTOS
25 etSous, () lltJTE vepLEXEL TO avo8o0ev yevos µ.tj0' U11'' EKELVO eaTw, otov e'l TLS TTJS BLKa.LoauvT)s TTJ" e1l'LO"TtJ1L1JV 0el1J yevos' ~O"TL ycip ica.l.
Ti cipeTT) yevos,
ica.l. oöShepov Twv yevwv Ta AoLvov
11'EpLexu. "llaT' ou 1< liv et"l 801pov11aiv emaTT) µ.11v e!vm. Et 8' oov TLS auyxwpol11 TO >.eyoµevov &.>.118€s e!vm, O.A>-0. To • • „~ ~ ~ • ' TO.UTO . ' o.µ.'t'w „ ..!.. yLyvea ' 9aL Ta.' Tau~ o.uTou • ~ ye uir C1/\/\T)/\C1 11" uiro
35
y€v11 Twv &.vo.yKo.lwv
8o~eLev
äv elvm, Ko.0a'Tl'ep Ko.l. e11"l. TTJS
apET"ls Ko.l TtlS E'lrLO"TTJfL11S O"Ujl~O.LVEL' liµw yO.p U'rl'O TO o.ÜTo yevos eaTlv· tKaTepov yO.p o.uTwv
~~LS
Ko.l. 8La0eals €anv.
IKE'lrTEoV oov et µ118hepov uirapxEL T.w et fLETEXE~ TO yevos TOU e'C8ous,
11
O.UTO
11
TWV eiravw TL yevwv· ou8evos
yCi.p TWv Ö1To t M01 II 35 ye post 34 &.:t..M transp. B 11 post '>CXU'>O add. yevoi; VD II ocµt : '>tvoi; P II 9 -.iilv 1'mox&-rw post -.o ETtavw transp. Vu.
TOPIQUES, IV, 2
86
maniere d'utiliser ce point de vue pour refuter une proposition. Si l'on veut en etablir une, un premier cas est celui ou l'adversaire accorde que le terme enonce comme Ie genre appartient a l'espece, mais conteste que ce soit a titre de genre qu'il lui appartient ; il suffit alors de montrer que l'un quelconque des genres superieurs est un attribut de l'espece en son essence: car si l'un d'entre eu:x: est un attribut essentiel, tous les autres, tant superieurs qu'infärieurs a lui, du moment qu'ils sont bien des attributs1, seront des attributs essentiels; d'ou suit que le terme donne comme le genre est lui aussi un attribut essentiel. Qu'il suffise que l'un des genres soit un attribut essentiel pour que tous les autres2, du moment qu'ils sont bien des attributs, soient eu:x: aussi des attributs essentiels, on le fera admettre par induction. En revanche, si la contestation porte sur la pure et simple appartenance a l'espece du terme donne comme son genre, il ne suffit plus de montrer que l'un des genres superieurs est un attribut appartenant a l'espece en son essence ; par exemple3 , si l'on propose4 transport comme le genre de la marche, il ne suffit pas de montrer que5 la marche est un changement pour montrer qu'elle est un transport, attendu qu'il existe encore d'autres formes de changement; il faut montrer en outre que la marche ne participe d'aucune des especes issues de la meme division que le transport6 : ce qui participe d'un genre doit en effet participer aussi de l'une des especes issues de sa premiere division. Si donc la marche ne participe, ni de l'accroissement, ni de la diminution, ni des autres formes de changement, il est 1. II semble inutile d'ajouter ici 't"OÜ e:t3ouc; («de l'espece »), comme le font ABCc, suivis par les editeurs precedents. Cf. 122 a 18. 2. A la suite d'une erreur de Bekker, les editions donnent ici 7ttXV't"ot TiX ;\om&, texte qui ne figure dans aucun manuscrit. 3. Cf. ci-dessus, 121 a 30 sq., et la note I de la p. 83. Le transport (rpop&) est le changement de lieu ou mouvement local; il est l'une des especes de la x:(vl]mc;, changement en generaL 4. ABCcu• sont seuls a donner au verbe a7t€3CJlx:e: un sujet, nc;; mais l'expression de ce sujet n'est pas indispensable, d'autant moins que TL
TL
eaTL
Ka.TT1YDPT19fiaeTa.L' {i,aTE Ka.t TO Ö.iro8o9€v yevos EV T TL eaTL Ka.TTIYope'LTa.L. "OTL 8' evos ev T TL eaTL KO.T'l'}yopou 1.1.evou ircl.vTa. Ka.t Tel Aomcl., ävirep Ka.TTlyopfjTa.t, ev T Tl eaTL KO.T'l'}yop'l'}9T)aeTa.t, fü' eira.ywyfjs AT11TTEoV. Et 8' U1TAWS uircl.pxeLV ö.1.1.20 tj>La~TITELTa.L To Ö."i1'o8o9ev yevos, ouK &.iroxPTI To 8e'Lga.t Twv eircl.vw TL yevwv Ev T Tl EaTL TOU e~8ous KO.TT1YOPOUf.LEVOV. Otov et TTJS ßa.Slaews yevos &.ire8wKe TTJV tj>opcl.v, ouic &.iroxp1'J To 8e'L~m füoTt KLV'l'}aLs eanv
Ti ßcl.füats irpos To 8e'Lga.t füoTL cj>opcl.
eaTLV, E1Tet81] Ka.l äMa.L KLvTJaELS etalv, ö.Mu irpoa8ELKTEOV 25 lhL ou8evos f.LETEXEL Ti ßcl.füaLs TWV KO.TU TT]v UUTTJV füa.lpeaLV TU cj>op(!.'
ö.vcl.yK'I'}
yup To Tou yevous
Twv et8wv TLvos f.LETexew Twv Ka.Tel TTJV irpWT'l'}V 8La.lpeaLV. Et oov
Ti
ß6.8Lats f.LTJT a.u g.qaews f.LTJTE 1.1.uwaews f.Li}Te Twv liA0
11 µl:v post uri;ocpxew transp. P 11 12 yb.iouc; c 11 uri;ocpxov c 11 'n post 13 tri;ocvw transp. VCD \1 14 post Eo--rt add. 't'oÜ e::'i&ouc; C II 15 post U7t0XOC'r(J) add. yevY) c 1 wvri;ep uar. lect, A• 11 XIXTYJYOPe!-ro:L A, corr. A• II post XIXTY)yop'ij't'oct add. -roü et8ouc; ABCc edd. /1 17 ri;ocv-roc post 18 xoci transp. MPD, post 18 ÄOL7tocV II 18 &vm:p A) : &7tep u wvri;ep Al• II xo:TY)yope!-roct u Al• II 19 Ä1)7tTEoV (A): p1)6~cre't'IXL C II 22 post d add. 't'tt; ABCcu• edd. II cX7to8€8wxe:: BCc 11 cpopocv : 8ta;cpop&v A, corr. A• II -ro om, D II 23 pr. 8t6't'L : 5't'L VC cuDM• 1 A II alt. 8L6-rt : 5't'L VPCcuDM•• A II 24 tcr't'LV om. A• 11 7tpocr8eLx-reov : 7tpo3e::Lx't'fov u ri;pocra;7to3e::Lx't'EoV V 11 26 't"/j cpop(f (Alv): 't"/j 3toccpopi'f fort. A d µ~ Tijc; [Tijc; om. c•] qiopii.c; MPCuA•B•c• A edd. 't"/j cpopi'f e! µ-Ji Tijc; cpopii.c; VD II 27 -rwoc; om. c II d : ~ fort. ante ras. B II 28 µ~-r' a;u~~crewc; om. k II 28-29 &Ai.wv om. C, suppl. C'.
21
87
TOPIQUES, IV, 2
clair qu'elle doit participer du transport; '.d'ou suit que transport doit etre le genre de la marche. Et encore, examiner les objets auxquels s'attribue comme genre le terme pose comme l'espece, pour voir si le terme donne comme son genre est bien un attribut essentiel de ces objets, pour lesquels precisement l'espece est un tel attribut; et l'on fera la meme recherche pour tous les termes superieurs au genre. Si en effet on releve quelque part une discordance, il est clair que le terme donne comme le genre ne l'est pas: car s'il l'etait, tant les termes superieurs a lui que lui-meme seraient tous des attributs appartenant en leur essence aux objets pour lesquels precisement l'espece est un tel attribut. Lors donc qu'on veut refuter une proposition, le cas utile est celui ou le genre n'est pas un attribut appartenant en leur essence aux objets pour lesquels l'espece en est un; mais lorsqu'on veut en etablir une, le cas utile est celui ou il est bien un attribut leur appartenant en leur essence. Il en resultera, en effet, que le genre comme l'espece seront des attributs appartenant en son essence au meme objet, de sorte que ce meme objet se trouvera subordonne a deux genres. Ces genres sont donc necessairement subordonnes l'un a l'autret. 11 suffit alors de montrer que le terme que nous voulons etablir comme le genre n'est pas subordonne a l'espece pour qu'on voie clairement que c'est l'espece qui doit lui etre subordonnee; et l'on se trouvera ainsi avoir demontre que c'est bien lui le genre. Regarder egalement les definitions des genres, pour voir si elles sont bien applicables, tant au terme donne comme l'espece qu'a ceux qui participent de cette espece: car les definitions des genres doivent s'attribuer a l'espece
1. Cf. 121 b 29-30, et l'lntroduction, p.
LVII,
n. 4.
87
TOITIK.QN Ä. 1
[122 a]
Awv KLVtjaewv f.LETEXEL 1 Sf]Xov ÖTL TTJS cj>opas ll.v µeTEXOL' so C,cn' e'LT) a.v yevos
na.xw
Ti cj>opu Tf]s
ßa.8laews.
ecJ>' Giv TO et8os TO Te9ev ti>s yevos
K..118Es, 81]>..ov· ou8e1-1la. yap 8La.cl>opa a"liia.lveL Tl eaTLV ö.Ma iia.Mov iroL6v TL, Ka.9a11"ep To 'll"Etov Ka.t To 8{11"ouv. Ka.t et TTJV 8La.opav ets To yEvos
~911Kev,
otov TO 'll"E-
PLTTov 811"ep apL9ii6v· 8La.opa yap apL9fLOU TO 11"EPLTT6v, OUK 20
Ti füa.opa TOU y~ous. nav fLETEXOV TOU y~ous 11 et8os 11 ii.Toii6v eanv, 'r1 8e 8La.-
e!86s eanv' ou8e 8oKEL fLETEXELV
yap TO
opao1lTe et8os oÜTE Ci.To1.1.6v eaTw· 8i)Aov oöv 8TLOU fLETEXEL TOU y~ous
'r1 füa.op&.. "ilaT' ou8e TO 'll"EPLTTOV d8os liv e'l11 [&.Ma
8La.op&.], E'll"EL8Tj oö fLETEXEL Tou 25
"ETL et To
811"ep auvoxT]v
11
y~os
TTJV
y~ous.
ets TO et8os 1.1.L~LV
~911Kev,
811"ep Kpa.aw,
11
otov TTJV li"1w WS n>..aTWV Öp{-
teTa.L opav TTjv Ka.Ta T611"ov Klv11aLv. Ou yap ö.va.yKa.'Lov TTJV
li"1w auVOXTJV etva.L1 aAA' avn'll"a.ALV TTJV auvoxT]v n"1Lv" 00
10 7tOU om. c II 11 ll't"t om. A, corr. A•, sup. ras. C II 12 &.:n:oM8co)(Ell BVCcD 11 13 yb.loc; post 6eoü transp. C 11 H post µ/;11 add. Ecm c II 15 ~µ&pTIJ't"ctt CcD AIP II 16 ante 't"( add. 't"O c II 17 't"t om. Al• ante pr. 't"O add. )(ctl C IJ alt. 't"O om. Be II 8litoUll : 't"ii't"pE7t:OUll D 18 post 8tctqiopocv add. coc; d8oc; Cc••V• 1 Al•, post yevoc; D•, post ~61J)(EV M• 11 de; 't"O : &c; D, corr. D• II E'.61JXEV : 't"e61JXEV c 't"e6Et)(EV Co II 19 ante m'ix add. xctl Vu A II 20 oö81; 8oxd {A) : oö 8oxd 81; cD Al• II µe't"exew ante 8oxei: transp. B, corr. B• 11 21-22 ~ ECl"'t"tV om. Cu A, suppl. u•m• JJ 22 ouv om. D JJ ll't"t : wc; u 23 8tctqi6opiX D•• II 23-24 illoc 8tctqiop& damn. Brunschwig 11 24 post yevouc; add. ~ 8tctqiopiX VD II 25 et 28 (bis} cro11ctljiw PCcDM'uP• AlP II 28 post Tijv add. a611ctljit11 D••.
II
TOPIQUES, IV, 2
89
contact: car il n'est pas vrai que les choses qui se touchent soient toujours en continuite, ce sont celles qui sont en continuite qui se touchent. Il en va de meme dans les autres exemples: il n'est pas vrai que tout melange soit une mixture (un melange de solides n'est pas une mixture), ni que tout changement de lieu soit un transport : car la marche n' est pas consideree comme un transport, ce mott s'appliquant plutöt aux deplacements involontaires d'un lieu a un autre, comme sont ceux des objets inanimes. Il est clair aussi que, dans les cas cites, l'espece a une extension plus grande que le genre, alors que c'est !'inverse qui devrait avoir lieu. Et encore, voir s'il ne se trouve pas que l'adversaire a mis une difference dans l'espece qu'elle determine, disant par exemple que l'immortel est essentiellement un dieu - il en resultera en effet que son « espece » aura une extension egale ou superieure a celle de son (1 genre », puisqu'une diffärence a toujours une extension egale ou superieure a celle de l'espece qu'elle determine 2 - ; ou encore, qu'il a mis un genre dans une de ses differences, disant par exemple que la couleur est essentiellement quelque chose de compresseur, ou le nombre, essentiellement quelque chose d'impair ; ou meme, qu'il a donne un genre comme etant une difference - car on peut meme s'attendre a voir mettre en jeu des theses de ce type, qui donneraient _par exemple le melange comme difference a la mixture, ou le changement de lieu au transport3. Il faut traiter tous les problemes de ce type par les memes procedes; les lieux indiques ont en effet un principe commun, a savoir que le genre doit avoir plus d'extension que la diffärence, et ne pas participer de la difference ; or les formes de propositions indiquees ci-dessus ne peuvent
1. Le sujet de 84 Mye:'t"oe~ est evidemment iJ qiopa, bien que le sujet de la phrase precedente soit iJ ß&8uric;. Les manuscrits BCcDV• le precisent explicitement ; mais la lectio difficilior est celle qui ne comporte pas cette precision. 2. Notes complementaires, p. 167-168. 8. Cf. ci-dessus, 122 b 25 sq., et la note 8 de 1a p. 88.
89
[122 b]
TOIIIK!lN A'
yap 11'8.v TO G1TTOJ1EVOV O'UVEXETO.t, aMa. TO O'UVEXOJ1EVOV 30
ii1TTETat. '011olws 8e Ka.l E1TL TWV AOL1TWV' oÜTE yap
Ti
11i€ts
(Ti yap TWV €11pwv 11i€ts OUK foTL Kp8.0'LS) oli9' T01TOV J1ETCl~OATJ 11'8.0'a. cj>opci.. Ti yap ß6.8tuts ou
ii1Ta.O'a. Kp8.uts
Ti
KO.Ta
.1.. ' 9 ' E1TL • ' 8OKU~ 'l'opa. ELVClL' O'XE 8'OV ya.p
~ ' , , TWV ClKOUO'LWS TO•
1Tov EK To1Tou 11 eTa.~a.MovTwv >.EyeTa.t, Ka.9&.1Tep e1Ti Twv a"1us5 xwv uu 11~a.(vet. Äi}Aov 8' ÖTL Ka.l E1Tl 1TAEoY Myna.t TO et8os TOU YEvOUS EY TOLS cmo8o9etO'L, 8eov dVCt1TClALV y(veu9m. n&.>.tv et Ttiv füa.cj>opav ets TO et8os
~9T]KEV,
oiov TO
a&a.va.TOV Ö1TEp 9eov. Iu11~ijO'ETC.L yap E1T' foT)s -i1 E1Tl 1TAEtOV TO et8os AEyeuOa.t. &.el yap
Ti
füa.cj>opa E1T' ru11s -i1
E1Tl
[l23a] 1TAeiov Tou e'l8ous AEYETa.t. "ETt et TO yevos ets ~v füa.cj>opci.v, oiov TO XPWJ1Cl Ö1TEp uuyKpLTLKOV -i1 TOV npt911ov Ö1Tep 1TEpLTTOV. Ka.l et TO YEvOS ti>s 8ta.cj>opav el1TEV' eyxwpei y&.p TLva. Ka.l. TOLC.UTT]V Ko11lua.t Ofow, otov Kpauews T1Jv p.i€w füa.6.1.. ' 11 " 'l'opas .1.. ~ 'l'opav
' ' TT]V KO.Ta' T01TOV
P "' ' J1ETC.~0/\T]V.
I KE1TTEOV ' 8'E1TC.V'
TU TQ TOLC.UTC. 8ta TWV 0.UTWY' E1TiKOLVWVOUO'L yap ol T01TOL' E1TL 1TAEov TE yap To yEvos Tfjs 8ta.cj>op8.s 8ei MyeuOa.t Kal
111'
J1ETEXELV Tfjs füa.cj>opas, ofhw 8' U1To8o9evTOS ou8ETEpov TWV et-
29 &rtocv C II iXrtT6µevov : auvocrtT6µevov P AIP II 30 auvcbtTe:Toct P AlP II Äom&v (A) : IDrov MPCD II 31 oö6' (A) : ou8' ABVCu II 32 µe:TocooJ..-lj sup. ras. u II 33 8oxe:i: post qiopoc transp. MPD II ante qiopoc add. ii ante ras. V 1/ post yocp add. ij qiopoc BCcDV• II 34 post J..eye:Tocl add. iJ qiop& V• 1 35 xocl ante ÖT1 transp. MPD, om. c 11 36 post 8fov add. oi'.iv c 11 ylve:cr6oc1 : Äeye:cr6oc1 c II 37 rtaÄw om. c, suppl. c• II 38 fo"ljc; ( AlP) : foov VMPuD forov fort. A II 39123 a 1 To - rtÄe:fov om. P II 39 tO'"f/c; : foov VMCuD focuv fort, A. [123 a] 1-2 post 81ocqiop&v add. e611xev CcuP•B•M• II 4 xoµ(croccr6oc1 C 11 ante xp&cre:roc; add. T~c; Ce II 5 qiop&c; : 8LocuO'EL TO et8os Ka.t
15 0'uva.va.Lpei TO yEvos' 8oKe'i: yO.p TO EVO.VTLOV. "ETL et ev8exeTa.L 6.iroALire'i:v To el.pTJJIEvOV yevos TO KLVEL0'9a.L
1\
1\
TT)v 8La.4>op0.v, otov o/ux.Jiv
86sa.v TO nA118es Ka.t ljfeu8os, OUK av e'l11 TWV
etpTJJIEVWV ou8ETepov yevos ou8e 8La.4>opn' 8oKEL yO.p TO yevos
.... • ira.pa.KOßOU .,. 9ELV, ~ " a.v " Ka.L• 11• 8La.'l'opa. EWS 20 III IKoireiv 8e Ka.t et To vos EvO.VTLoU T~ yeveL
1\
~ ~·
TO' Et"oos.
ev T~ yEveL 1Tov 11ev Et ev T0 a.uT0 YEvEL Kat TO
Eva.vT~ov,
111J ÖvTos Eva.vTLou T{fl yEveL· 8ei yap T d8e:L BVMcuA TI 'l'LVL ['t'LVL 7i PP•] evixv'l'!ov TO e:!8o~ PP•D e;'('Y) TO e:I8o~ evixvTlov TLV! C II fon 8e sup. ras. c• II 2 post µev del. 2-3 litt. D II 2-3 xixt TO evixvTlov : xixt 'l'OV &vixn!ov ante ras. C TOC tvixvT!rx u 11 3 post yeve:1 add. TLvo~ w~ Tij> xpwµaTL V 4 yeve:L post e:!vixL transp. C II TI post µ118€11 transp. CA, post e:vav·tfov MPD, corr. P• II 5 tv om. c 11 post EVIXVT(CJl add. EcrT!v c, yeve:L ecrT( cD 11 6 &vocyx11 - e:!vixL (A) : 'l'OC yiXp tvrxvTla &v Tor~ &vavT(oL~ yeve:crL cD II e:!vaL om. P••, post €vixv1fov suppl. P•• IJ 7 TL ante 6-7 EvlXVTLov transp. C, om. u••D II post iil yEvet., O'Koireiv
µ..] JLOVOV et TO EvC.VTLoV EV T~ a.UT~ yevEL, &.AA.d. Ka.l. TO 25 a.va. JLEaOV' EV
iti
ycl.p Ta. äKpa., Ka.l. Ta. avO. µeaov, otov
E1fL AEUKOU Ka.l. JLEAa.vos· TO yap xpwµa. yevos TOUTlalV TE Ka.l. TWV avcl. JLEO'OV xp1a1µaTlalV l1.1raVTlalV. ("EvaTO.O'LS C>TL Ev8eia. Ka.l. u1rep~oX1J ev T~ a.ÜT~ yeveL -
Ti
JLEV
ev T~ Ka.K~ yap
10 't'OO't''!> PCc 11 11 &.yoc6oü - xocxoü (A) : xttxoü xoct 't'OÜ &.yo:6oü C II 12 ocÖ't'rov (A) : o:Ö't'o cD 1/ post yevoc;; add. ta't'L P II ~'t'L : e:!'t'o: VA II post e:t add. e:t'IJ cDM• l 13 -.wt om. C II yevoc;; - e:!8oc;; (A): e:!8oc;; xo:t 't'O yevoc;; c II fo't'1 't'L post 15 pr. e:!8wv transp. P // 15 pr. xo:t - ye:v&v om. P II 18 ~ e:! (A) : e:! P ~L e:! u ~'t'L ~ D µev 't'L (A) : µev't'oL BMCcD II 20 post 1'.ncoxe:Cµe:vov add. xoc't'il xo:'t'iicpocow M II 21 't'O oµolooc;; post &.µcpo!v transp. p II ante &.µcpo!v add. t7t' cD II 22 ante alt. xo:t add. 't'e: M II 23 't'il : 't'O VcuDA2 A 't'L P II post 'li add. 't'L PCcD AIP II 2~ ante xo:t add. e:! C alt. 't'&. : 't'O VMCuDB• Afc A 11 &.viX om. VMu 11 26 y&.p om, P -.e: om. c, ante 't'OU't'oov transp. P II 27 µecroov ante ras. A II post ~va't'oca1c;; add. -.ou't'ou CcD II 28 post xo:t add. ~ MCcD.
1125
TOPIQUES, IV, 3
93
- dans le genre mal l'un et l'autre - alors que la juste mesure, qui est le moyen terme entre eux, n'est pas dans le genre mal, mais dans le genre bien). Voir egalement s'il ne se trouve pas que le « genre » a un contraire et que l'« espece » n'en a pas : car si un genre a un contraire, son espece aussi, comme dans le cas de qualite et defaut, fustice et infusticet. Et de m~me dans les autres cas, c'est une loi qui devrait a l'examen s'imposer comme evidente2. (Objection, dans le cas de la sante et de la maladie: absolument parlant, la sante est le contraire de la maladie, mais une maladie particuliere3 comme la fievre, l'ophtalmie et chacune des autres, ne possede pas de contraire). Tels sont donc, lorsqu'on veut refuter une proposition, les divers points de vue a adopter : il est clair, en effet, que si les situations decrites ne se realisent pas, le terme donne comme le genre ne l'est pas. Si maintenant l'on veut etablir une proposition, il y a ici trois procedes: le premier est de voir si le contraire4 appartient bien au genre indique, lorsque ce genre ne possede pas de contraire : car si ce contraire appartient a ce genre, il est clair que l'espece qui est en cause en fait autant. Voir ensuite si le moyen terme se trouve bien dans le genre indique : car la ou est le moyen terme, la aussi sont les extr~mes. Et encore, si le genre possede un contraire, voir si le contraire de l'espece appartient bien au contraire du genre: car si tel est bien le cas, il est clair que l'espece qui est en cau.se appartient au.ssi au genre qui est en cause.
1. Notes complimentaires, p. 169. 2. Je supprime, avec VMPuDA, les mots -rb TotoiiTov. 3. Les mots e:!8oc;; e:r8e:L apres €vcxv-rlov, complement conforme au sens, mais qui n'en constitue pas moins la lectio facilior. Cf. d'ailleurs 123 b 2-3 et 24.
93
'TOIIIKON !::..'
(123 b]
ä11tj>w- To 8e fJ-ETpiov &.va. fJ-Eo-ov Sv TOuTwv ouK ev Tii> Ka.Kii> 30 &.M' Ev Tii> &.ya.8ii>.) IKO'll'ElV 8e Ka.l
et TO f1Ev yevos eva.v-
TCov nvl, To 8e et8os 11118evt Et yap To yevos eva.VTCov Tivt, Ka.l TO et8os, Ka.90.'ll'ep cipeTT) Ka.l KO.KLC. Ka.l 8iKa.ioauv11 Ka.l &.8iK(a.. 'Oµotws 8e Ka.l e'll'l Twv äXXwv aKo'll'ouvn cl>a.vepov liv 86~eiev
etva.L. ("EvaTO.O'LS hrl Tf\S uyie(a.s Ka.l v6aou• a'll'AWS v6a~
35 11ev yap uyleta
EVCl.VTlov, tj 8e TLS v6aos [ et8os
Sv v6aou] ou8evl evavTlov, oiov ö 'll'UPETOS Kal tj olj>9a.Xµ.La. KO.l TWV ll.Mwv EKO.O'Tov.} [l
24a] •AvcupouvTt J!EV ouv Toaa.uTa.xws emaKE'll'Tfov· d yap
11"1 u11'0.pxet Ta etp1111eva, 8i]Xov ÖT' ou yevos To ci11'o8o9ev. KaTO.O'Keua~OVTL
8e Tf>LXWS" 'll'f>WTOV 11ev et TO evavTCov
EV T EVO.VTL!t>" a.v ya.p
ÖTL Kal To 11'pOKEL!1EVov ev
,
T'i>
... ,
3.. LI•
.... \. UfJ/\OV ~
11'f>OKEL!1EV!t>•
29 xoexc'j> {A) : oe1hcj> VPC II 30 't"O µev : µev -ro o 't"o P -ro µ~ u 11 32 post e:taoc; add. ta'n C, fo't"oeL cD II post xcx8&rre:p add. xoel D II 3 2-3 3 &:pe:TI) - &aixloc (Al» A) : &:pe:TI) xa;x[q, xcd a1xcxtoauv71 &füxtq, ABV c &:pe:-rijc; xcxl xa;x(a;c; xocl a1xa;waUV'l)c; xoct &:8ix(occ; c II 34 post e:!va;L add. 't"O Tmo\i't"ov ABCc edd. II post ~Va't"ocaic; add. 't"OU't"OU cD /1 post xa;l add. 't"'ijc; VPu II 35 post ytl:p add. rriiaa; AB II E\la;v't" a; Pu Al•(ADP] A II Ti (A) : e:[ BcD, fort. M, corr. M•c• II 35-36 e:Laoc; - v6aou om. V [e:!aoc; V•• ut glossa] II 36 8v : ouaa; CM• II t\IOGV't"loe p 11 Yi om. c II post alt. xa;l add. d n V. [12"' a] 1 post ouv add. ~M't'OV D II 2 urr&pxn AC, corr. A•ca II post a'ijA.ov add. a· A•• II 3 post tva;v't'lov add. 't"ij> e:tae:L ABPCcV•M• edd. II 6 e:! om. c, suppl. c• II pr. 't"O : 't"&: u»• II post yeve:1 add. µ-IJ ClvToc; Elloev't'[ou „c;:. yeve:i d P II 't"O (A) : 't"tl: fMCuD II 7 n om, cu II 8 -r om. M, suppl. M•.
TOPIQUES, IV, 3
94
Et encore, voir les infle:xions et coordonnesi, pour voir s'ils s'enchainent de la meme fa8a.pTL1ewv tiiaa.uTws, Ka.l. i'll'l. Twv 8uv6.µ.ewv
Ka.l. xpfiaewv, Ka.l. 9elpea9a.L 8La.Mea9m• 1aaewv O'KO'ITeiv civ6.va.ALV, '!Tep E'!Tl. TOU
O'Ufl~E~11K6TOS
eAeyETo' otov
et
ica.96.-
TO 1'J8u Ö'ITep
29 post 8w:Me:cr6cct add. xccl ij q>6op~ 8t&;\umc; fort. Al• 11 ye:VV'l)Ttxov APCu Al• [B] II 30 ante TO add. xc:d VCcD Al• A yewrimc; P IJ 31 post alt. xcct add. TW\I C II 33 1J om. A II ante pr. -ro add. xocl c II 35 e:rBe:~ : yeve:t P II 37 pr. ~ (A) : e:t BP II alt. ~ : e:t P II 38 e:t om. P II 39 8' d : 37) P II d post xcct transp. D II 39-b 1 yeve:t - d8e:t : dfü:t xoct Tij> yeve:t P. [12~ b] 1 ante crTepl)cnc; add. ij VD, ante ras. c II 3-ft ante xcc-rcccrxe:ua~ovn add. xccl c II 6 d om. A, suppl. A• II ante alt. ij add. xal cD II post ccfo6l)cr~c; add. -rtc; ABCcD edd.
TOPIQUES, IV, 4
96
bon, ce qui n'est pas bon n'est pas plaisant• ; il est impossible, en effet, si vraiment bon est le genre de plaisant, qu'il existe une chose non bonne qui soit plaisante : car ce qui ne se laisse pas attribuer un genre ne se laisse attribuer aucune de ses especes non plus. Si maintenant l'on veut etablir une proposition, on menera l'examen de fai;on analogue: si ce qui n'est pas bon n'est pas plaisant, en effet, ce qui est plaisant est bon, et par suite, bon est le genre de plaisant. Lorsque 1'« espece » est relative a quelque chose, examiner si le « genre » est bien relatif lui aussi a quelque chose : car si une espece est un relatif, son genre aussi en est un, comme dans le cas de double et de multiple, termes qui sont l'un et l'autre des relatifs. En revanche, si le «gerne» est un relatif, il n'est pas necessairement vrai que l'« espece » en soit aussi un : de fait, le savoir est un relatif, mais savoir lire et ecrire n'en est pas un (peut-etre que meme la loi enoncee la premiere risque de ne pas Hre consideree comme vraie: en effet, une qualite est essentiellement quelque chose de beau et de bon ; or une qualite est un relatif, alors que bon et beau sont, non des relatifs, mais des qualifications). Et encore, voir s'il ne se trouve pas que l'« espece » n'a pas le meme correlat quand elle est prise en ellememe et quand elle est prise selon son genre ; par exemple, si l'on dit du double qu'il est le double de sa moitie, on doit dire aussi qu'il est le multiple2 de sa moitie ; sinon, multiple ne saurait etre le genre de double. Voir encore s'il ne se trouve pas que l'« espece » n'a pas le meme correlat quand elle est prise selon son « gerne »
1·2. Notes complementaires, p. 170.
96 g
[124 b]
TOIIIKflN A'
lo &.ya.9ov, To
µT) cl.ya.9ovoux i)8U· cl.8Uva.Tovycl.p, i;'C1Tep To cl.ya.-
9ov yevos ToG i)8fos, i;tva.( n µ:1) O.ya.9ov i)8U· iSv ycip To yEvos 11Ti KO.TTJYOf>€LTa.l, ou8e TWV i;t8wv ou8Ev. Ka.t
KO.TO.O'K€Ua~ovn
8€ waa.uTws a1emTfov· "t yap To µfi O.ya.9ov oüx 1)8u, To i)8u cl.ya.9ov,
~O'T€
15
n 1Tpos TL To
'Eciv 8'
yevos TO aya.9ov TOU i)8€os. d8os, a1eo1Ti;iv d 1ea.t To yEvos
1Tpos TL' i;t yap To d8os Twv 1Tpos Tl, Ka.t To yEvos, 1ea.9cl.1T€p e1Tl. Tou Bl1TAa.a(ou 1ea.l. 1ToAAa.1TAa.alou· €1eaT1;pov yap Twv 1Tpos TL. Et 8e TO yevos TWV 1Tpos n, OUK O.vcl.yKT) KO.L TO d8os·
ij µevycip E1TLO'Ttl 11TJ TWV 1Tpos n, ij 8e ypa.µ.µ.a.nKfi oll.(" H ou8e 20 TO 1Tf>OT€pov p1J9Ev &.>..119ss Civ 86~ELEV' ij yap ap€TTJ 31T€f> KO.• Mv KO.L 31T€f> cl.ya.9ov, KO.L ij µ.ev apETTJ TWV 1Tf>OS Tl, TO 8' cl.ya.9ov Ka.l. To 1ea.Mv ou Twv 1Tpos TL a.>..>..a. 1TotO..) na.>..w i;t l:'TJ 1Tf>OS TO.UTO AEY€TO.l TO i;t8os Ka.8' O.UTO 1'€ 1ea.l. Ka.Tcl. To yevos· otov d To fü1TAaaLov ij µ(ai;os 'Aeyi;25
Ta.L 8L1TAaalov, 1ea.l. [ To] 1ToAAa.1T'A6.atov ijµ.(ai;os 8i;'i: >..Eye-
a9a.L. Et 8e µfi, OUK Civ EL1) TO 1rOAA0.1TAa.O'LOV yevos TOU fü1TAa.alou.
9-10 post pr. ciyix66v add. fo-rt, xixl CcD II µ~ : oöx D II post Tiliu add. e:t yd:p µl) oÖTroc; ~xot [!!xe:t uV•M•], dl) /J.v -rt xixl [xocl del. c] oöx &.yix6ov 7)36 [Tjliu oöx &.yix66v C••uDM•] ABCcuDV•M• edd. (contra AIP A) II y&.p (Al• A): M CDA•P" 1111 e:!voc(postTjM transp. Al• 1112 XOCTl)YOP,ljTOCt AP, corr. A• II oihe: V II oöliev : ecrTt c II 13 1'0 µl) sup. ras. A• 1114 post yevoc; add. fon cD II 16 -rwv om. M II 1617 post X1X6cbte:p add. XIX! M 11 17 post XIX! add. -roü c II 18 -rwv om. Al• 11 20 post li6~e:tev add. e:!\11Xt C 11 20-21 XIXAOV - &.y1X66\I : &.y1X6ov XIX1 15n-e:p xaJ...6v MCcD A 11 22 XIX! : ~ M 11 23 TtXÖTo (A) : IXÖ-ro c II 24 pr. -ro om. c, suppl. c• 11 25 TO damn. Bonitz 11 lie:r post 25-26 :>..eye:cr6.xt transp. M II 28 alt. TO om. c.
TOPIQUES, IV, 4
97
et quand eile est prise selon chacun des genres de ce genre. Si en effet le double est un multiple de sa moitie, on devra dire aussi qu'il est une quantite superieure a cette moitie, et d'une fa~on generale, quand on le prendra selon chacun des genres superieurs, il devra toujours avoir sa moitie pour correlat. (Objection: une espece n'a pas necessairement le meme correlat quand elle est prise en elle-meme et quand elle est prise selon son genre : de fait, la connaissance se dit par relation a son contenu, mais elle est un etat et une disposition, non de son contenu, mais de I'ame). Et encore, voir si le « genre » et l'« espece » gouvernent bien la meme inflexion, comme a quelque chose, ou de quelque chose, ou autant d'autres qu'il y en a. L'inflexion que gouverne une espece doit en effet etre aussi celle que gouverne son genre, comme dans le cas du double et de ses genres superposes: de fait, c'est de quelque chose que se disent aussi bien double que multiple. De meme dans le cas du savoir: c'est de quelque chose que se disent aussi bien le savoir lui-meme que ses genres, comme la disposition et l'etat. (Objection: dans certains cas il n'en est pas ainsi : de fait, ditf erent et contraire se disent de quelque chose 1, mais autre, qui est leur genre, se dit, non pas de quelque chose, mais que quelque chose ; on dit en effet autre que quelque chose). Et encore, voir s'il ne se trouve pas que le « genre » et 1'« espece ». tout en gouvernant bien la meme inflexion dans leur correlat, ne le font plus une fois remplaces par leurs inverses, comme le font double et multiple ; de fait, chacun de ces termes se dit de quelque chose, aussi bien en lui-meme qu'apres inversion, puisque c'est egalement de quelque chose que se disent aussi bien moitie que sousmultiple. De meme encore dans le cas de la connaissance et de la representation : de fait, elles-memes2 se disent de quelque chose, et elles conservent cette similitude en 1. La traduction d'un passage aussi etroitement lie aux particularites syntaxiques de la langue grecque ne peut etre qu'approximative. On me permettra d'ecrire que contraire se construit avec la preposition de, en considerant que si ce n'est pas vrai de l'adjectif contraire, ce l'est du substantif contraire. 2. Notes complt!mentaires, p. 171.
97
TOIIIKON 11'
[124 b]
Ka.TQ. 'll'clVTO. Tel TOU YEVOUS YEvT)• Et yelp TO 8mA.6.aLOV ..]...,(30
"''\. \. , , ' ' , ' , c A.J.. O'EOS 'ITOl\/\0.11'1\0.aLOV ean, KO.L' U'll'Epexov T)!llO'EOs p1)v•1aE-
Ta.i, Ka.t &.,,.xeis Ka.Tel 'll'clvTa. Tel e,,.&.vw yEv11 'll'pos To iJ ..,iuu p1)0T)ueTa.i. ("EvuTa.uis 8Ti OUK civ6.yK1) Ka.9' a.uTo Ka.t KO.Tel TO yEvos 1Tpos Ta.uTo AEyea0a.L' ..] yelp e1TiO'TTJ!l11 emuT1)T00 AEyel: 8 E' KO.l' 8 LU, 9EO'LS OUK ' E1TlaT1)TOU ' ~ 0.1\/\0. ' \. \. ' .1. ~ ) T0.1 1 "E~LS 't'UXT)S• 35
n&.A.w et WO"O.UTWS AEYETO.L TO YEVOS Ka.t TO et8os
KO.Ta TUS 1TTWO"ELS, otov et Twt -11 TWOS -11 oua.xws ll.Mws. 'fis yelp To EL8os, Ka.t To yEvos, Ka.96.,,.Ep e,,.t ToO fü1TAa.ulou Ka.t Twv e,,.&.vw· Twos yap Ka.t To 1>i,,.A.a.u1ov Ka.t To ,,.oA.A.a.,,.A.O.uLov. ·o..,olws
8e
Ka.l. e,,.t Ti]s emuT1]..,11s· Tivos yelp
[ l 25a] Ka.t a.u"i Ka.t TU YEVT), ofov i1 TE fü6.0EO"tS Ka.t
Ti egis. ("Ev-
O'TO.O"tS 8TL evia.xoO oux OÜTWS' TO ...EV yap füO.cl>opov KO.t TO eva.vT(ov Tw(, TO 8' ETEpov, yEvos ov TOUTWV, ou 1wl. ciMel TLvos· ETEpov ya.p TWOS l\EYETO.L. '
5
ltl
,
'\. ,
)
na.xw Et o ...olws Tel '11'p6s TL KO.Tel TelS 'll'TWO'ELS AE-
y6 ...Eva.
..,.q
ö..,o(ws civTtaTpEci>EL, Ka.96.'ll'Ep E'll'l ToO fü,,.Xa.a(ou
Ka.t TOU 'll'oMa.,,.A.a.alou. 'EK6.Tepov ycip TOUTV Twos Ka.t a.uTo Ka.t KUTel TTJV civTLaTpocl>T]v AEyETO.L' TWOS yelp 1Ca.t TO
iJ 1nau
Ka.t To ,,.oMouTTJ!l6piov. 'fiaa.uTws 8e Ka.t e'll't Ti]s emuTTJ!l11S 10
1 .1. " ' \. '„I„ ' ' ya.p ' ' 1 KO.L' 0.VTLO'TpE'l'EL ' KO.L' TT)S U'll'Ol\T)'f'EWS" O.UTO.L TWOS
29 't'O om. ABMPu, suppl. B•M• [I 30 ante 'l!OAAIX'l!Äcfat6v add. xixl MC, xoct 't'O VB• 11 ta't'L (A) : w!cre:o~ V 11 post xixl add. TO VCcDM", xix-riX 't'o B•C• II 31 /1.voo cD II 33 ocö-ro Vc, corr. c• II 35 e:t om. k II 36 post /1.lloo~ add. Mye:'t'oct cD II 37 -roü om. P. [125 a] 1 ocßTI] BVPCu II 2 ~tix MC II 8tixi:pepov C IJ 5 d om. k II -riX om. MP II 't'cX~ om. P II 5-6 :Ae:yoµevix~ Aa• II 6 OCV't'tO"t'pei:p'fl A, corr. A• II 8 pr. xoct om. MCc IJ 10 post pr. xoct add. bd Ce II ixö-rixl Bonitz : ixi5't'oct codd. 11 post IXU't'IXl add. Te: BVPCcuD A.
TOPIQUES, IV, 4
98
s'inversantI, puisque2 contenu de connaissance et contenu de representation se disent tous deux pour quelque chose3. Si donc, pour certains termes, la similitude ne se conserve pas dans l'inversion, il est clair que l'un ne saurait etre le genre de l'autre. Et encore, voir s'il ne se trouve pas que 1'« espece >) et le « genre » n'ont pas le meme nombre de correlats. 11 est admis, en effet, que chacun d'eux possede des correlats identiques en nature et en nombre ; tel est le cas pour don et prestation", puisqu'on dit don de quelque chose a quelqu'un5, et prestation de quelque chose a quelqu'un; et prestation est le genre de don, puisqu'un don est une prestation que l'on n'a pas a rendre. Dans certains cas, pourtant, l'egalite du nombre des correlats n'est pas realisee : le double est double de quelque chose, alors que quantite superieure et quantite majeure se disent a quelque chose de quelque chose : en effet, toute quantite superieure et toute quantite majeure sont superieures de quelque chose et superieures aquelque chose. D'ou suit que les termes ci-dessus ne sont pas genres du double, puisqu'ils n'ont pas le meme nombre de correlats que leur « espece » ; ou alors il n'est pas universellement vrai qu'une espece et son genre possedent le m~me nombre de correlats. Voir encore si le correlat6 du «genre » est bien le genre du correlat de 1'« espece »; par exemple, si multiple est le genre du double, sous-multiple sera celui de la moitie ; le correlat d'un genre doit etre en effet le genre du correlat de son espece. Si donc l'on posait que la connaissance est essentiellement une sensation, il faudrait aussi que le contenu de l'une rot essentiellement un contenu de l'autre. Or il n'en est rien: il est faux que tout contenu de connaissance soit le contenu d'une sensation, puisqu'il en est certains qui sont les contenus d'une intellection7. D'ou 1. Copistes et editeurs ont resolu diversement le probleme de la ponctuation de cette phrase. II parait cependant certain qu'il faut une ponctuation forte apres 11 oµolroi; : les emplois du verbe cx.vncr"t'pt!:rpet aux lignes 6 et 12 montrent en effet que le sujet de ce verbe est toujours le couple des termes primitifs ; il n'est donc pas possible de faire de "t'O ertWTI)"t'O\I XIXl "t'O U7tOA'IJ7t"t'6v le sujet de 10 cX\l"t'LO""t'ptEL 1 8fj>..ov 8n OU yevog 8UTEpov 8a.Tepou. na.>..w et p.fi 'll'pos taa. TO et8os ica.t TO yevos >..eyETa.L. 1s 'Op.olws yap ica.t taa.xws ~iccl.Tepov 8oicei >..eyea9m, ica.80.'ll'ep e'll'l Tfjs Swpeus ica.t Tfjs S6aews· 11 TE yap Swpea TLvos Twt >..EyeTa.,, ica.t vos Tfjs Swpe&s· EvLWV S' ou 20
Ti
Ti
S6aLs TLvos TLvl·
~aTL
Se
Ti
S6aLs ye-
yap SwpEtt S6aLs eaTlv ava.11"6S0Tog. 'E'll''
aup.~a.LVEL
'll'pos 'laa. >..Eyi!a9a.L' TO p.ev yap SL-
11'>..uaLov Twos SL'll'XuaLov, To S' u'll'Epexov ica.t To p.eitov TL-
vos TLVL' 'll'nv yap To u'll'epexov ica.t To µeitov TLvt u'll'epexeL ica.t TLVOS U'll'EPEXEL. "!laT' ou yev11 TU etp11µeva. TOU SL'll'AO.afou, e'll'eLSf) ou 1rpos 'laa.
T~
E'lSEL >..eyeTa.L'
ft oö
ica.96>..ou ä>..11-
0es To 1rpos taa. To etSos ica.t To yevos >..eyEa8a.L. 2s
'Opav Se icat Et Tou avTLICeLµevou To avTLicdµevov yevos·
otov et Tou SL'll'>..a.a(ou TO 11"0>..>..a.11">..uaLov, ica.t Tou
Ti µ(aeos
To
1ToMoaTTJf16pLov• Sei yap To avTLKElµEvov Tou avTLKELflevou yevos Etva.L. Et oöv TLS 9ELTJ Tfiv emaTfiflTJV 8'11'Ep ata911aw, SETjaeL ica.t To E'll'LaTTJTOV 811"ep a.ta911Tov etva.L. Oö ic ~aTL Se· oö yap 1Tnv ao To e'll'LaTTJTOV a.ta911T6v· ica.t yap Twv VOTJTWv
~La. e1naTTJTU.
11 y.Xp om. ABVMPCuD A II 12 µ'1] : oöx V II &v-.ta-.peqin A, corr. A2 II 14 post 'Caoc add. xoci C II e:!aoi;; - yevoi;; (A) : yevoi;; xocl TO e:!aoi;; cDMP• II 15 y.Xp: ae: VA II 16 Te: orn. VPu II post TLVOai;; McD 11 25 d : di;; ante ras. u eitl. c hL fort. DP• II 26 d (A) : e:'CTJ M•• d yevai;; d7J. MP• II post ita'AAocitMawv add. e:'CTJ C, ~ c, d V II post xocl. add. d M II 27 -..X &vTLxe:lµe:voc V II 28 °''Ca67JaLi;; P II 29 Öite:p om. c•• II itiiv om. A.
TOPIQUES, IV, 4
99
suit que contenu sensible n'est pas le genre du contenu de connaissance; et s'il ne l'est pas, sensation n'est pas davantage celui de la connaissance. Puisque par ailleurs l'on peut distinguer trois groupes parmi les relatifs - ceux d'abord qui ont necessairement pour lieu de residence ou d'attache les termes par relation auxquels, en l'occurrence, ils se trouvent dits (par exemple, une compositiont, un etat, un equilibre, toutes choses qui ne peuvent resider ailleurs que dans les termes par relation auxquels ils sont dits) ; ceux ensuite qui ne resident pas necessairement dans les termes par relation auxquels, en l'occurrence, ils sont dits, mais qui peuvent le faire (par exemple une connaissance, si son contenu est l'äme : de fait, rien n'empeche que ce soit d'elle-meme que l'äme possede la connaissance, mais ce n'est pas une necessite, puisqu'il est egalement possible pour une connaissance2 d'avoir pour lieu de residence autre chose que son propre contenu) ; ceux enfin qui ne peuvent absolument pas resider dans les termes par relation auxquels, en l'occurrence, ils se trouvent dits (par exemple, un contraire ne peut resider dans son contraire, ni une connaissance dans son contenu, a moins que ce contenu ne se trouve etre l'äme ou l'homme) - il faut examiner la situation sous l'angle de cette division3, lorsque l'adversaire donne comme le genre d'un terme appartenant a l'une de ces categories un terme appartenant a une autre ; tel est le cas, par exemple, s'il a dit que le souvenir est la persistance d'une connaissance : en effet, toute persistance a pour lieu de residence ou d'attache la chose meme qui persiste; d'ou suit que la persistance d'une connaissance reside dans cette connaissance. Le souvenir residera donc dans la connaissance, puisqu'il est la persistance de cette connaissance. Or cela ne se peut, puisque taut souvenir
1-2. Notes complimentaires, p. 172. 3. Lxorci::rv etant regulierement employe avec d, et non avec Mv, il faut probablement interpreter ici ce verbe en un sens absolu (cf. 123 b 1). La correction adoptee par Forster, sur la suggestion de Maguinness (Mv ·rn; di; y€voi; 6'ii Ta TOLOÜTov, i::!i; Ta µ~ TOLOÜTov), est ingenieuse, mais ne semble pas s'imposer.
99
TOIIIK!lN A'
[125 a]
"!lcn' ou yevos To ata911Tov ToO emO'T'l)ToO. Et 8e To0To p.il, ou8' CLL0'91JO'LS E1TLO'Tii P.1JS· 'Eiret 8e Twv irp6s TL >.eyop.evwv Ta p.ev
ev ern
e~
ä.vcl.yKT)S Tov
uiroAa.1-1~0.vovTa.
Ka.t maTeoew,
[ 126a] eir' foov Ti U1TOA11ijtLS Ka.tt] irlaTLS p119fiaETa.L, WO'T' ou8' av
o{hws e'{11 yevos· eirt 1TAEoV yap 8e'L Myea9a.L TO yevos.
·o pa.v
8'E KClL' EL' EV " TLVL T em9u!J.t')TLK0 1
32 7tp6-re:pov PC II 33 ywoµl:v7J11aLiios 8' o To1Tos Kat 1Tp6s TÖ au 1-1~e~11 Kos· ev Tq> auT0 15 yap TÖ O'Uti~E~t]KÖS Kal ~ ov 811'ep ata9t]TOV
11 bpaTOV el'.pt]TaL. KaTO. TL yap ata8t]TOV 11 opaTOV
TÖ ta.ull.a. 1TpciaaEw. "fiaT' [ 126b] oöSevos äv E'l11 lj!eKTOU yevos t) 8Uva.}lLS. Et Se JlTt• O'U .... p , ~ ·'· ~ • ' 9 " , , a1')0'ETO.L TWV 'l'EICTWV TL 0.LflETOV ELVO.L' EO'TaL ya.p TLS 8UV0.1-'LS
lj1€1CTTt• Ka.l
e'{
TL Twv St' a.uTo Ttµ.lwv i] a.tpeTwv Ets 8Uva.l'LV
5 il TO Suva.TOV 11 TO 1TOL1')TLKOV e0111eev· 1Taaa. yap 8Uva.l'LS tca.l
11 To 1TOL1')TLKov St' &11.11.o a.tpeTov. TL TWV ~V 8Uo YEvEO'LV 11 1TAdoatv Els 96.T€pov e811-
11'av TO Suva.Tov
"H
€~
IC€V. "EvLa. yap ou1e eaTtv €ts
ev yevos
0e'Lva.t, ofov Tov c1>eva.1ea.
tca.l TOV StcigoAOV' oÖTE yap ö 1Tpoa.tpou f.LEVOS ci.Suva.TwV Se, o1l0' ö Suvaµ.€vos l'ii 11'poa.tpouµ.evos Se, Stcl.goll.os 11 c!>eva.f, ......... „ ..1.. „ ".nO'T, ou. eET€0V , US, „EV YEVOS , ........ 0.1\1\ 0 a.l''l'W TO.UTopd.v WS
ava1TO.ALV TO iiev yevos WS föa.opd.v Ti)v 8€
y~os
a1T08L8oa.ow, otov Ti)v EK1TAT)gLV
U'll'Ep~o-
15 Xi)v 9a.u iia.cnoTT)TOS Ka.l. Ti)v irlanv aij>o8poTT)TO. u1ToAi1o/ews.
01he yap..]
U1TEp~oXT)
oü9'..] act>oSpoTT)S
y~os,
aAAa 8La.4>opa'
8oKEL yap..] EK1TAT)gLS 9a.uiia.aLOTT)S e!va.t uvep~aAXouaa. KO.L A. 8 , , Ka.L, T) 1TLUTLS U1TOl\T)'f'LS a'Yo pa. ' WUTE yevos T) ea.uiia.aLOTT)S t
,
(:
, '\.
r
„,.
..] U1TOAT)"1ts' ..] 8'
tl
uvep~oXT)
,
(:
KO.L ..] act>o8poTT)S 8ta.4>opcl.].
20 "En e! TLS Ti)v U'll"Ep~oXT)v KO.L act>o8poTT)TU WS yev11
avo8w-
aEL, Ta li"1uxa. maTeuac;L Ka.l. EKirAa.yilaeTa.t. • H yO.p €Kcl.o8poTT)S Ka.l.
u1Tep~oXt1J
1Tapeanv EKELVo-
8poTT)S KO.L U1Tep~oXill· Et oov..] EK1TAT)gLS uvep~oXil EaTL 9a.uµa.atOTT)TOS, mlpEaTO.L TTI 9a.uµa.aLOTT)TL..] EK1TAT)gLS, wa9' ..] 25 9a.uiia.atoTT)S eKvXa.yilaeTa.t. 'Oµolws 8e Ka.l. 1) 1TtaTLS va.pEaTa.t TTI U1TOA..J"1eL, e!1Tep a4>o8poTT)S uvoXi1"1ews EUTLV, WUTE..] U1TOAT)"1ts 'll"LUTEUUEL. "ETL
auµ~..JaeTUL
atj>o8poTT)TU atj>o8pav XEyetv Ka.l.
Titi oÜTWS avo8L86vn
u1Tep~oXT)v u1Tep~cl.XXouaa.v.
"Ean yap vlans atj>o8pcl.· et oov ii vlans atj>o8poTT)S eaTl, atj>oso 8pDTT)S äv e'l11 aij>o8pcl.. '0 iiolws 8€ KO.L EK1TAT) gLS EaTLV u1Tep~c1XXouaa.'
et oov ..] EK1TAT)gLS U1Tep~oXi1 fonv, u1Tep~oXT) äv
H &.n:ollLMacrw [&.n:ol)(l)cucrL C) ante 13 't"fiv transp. CcD Al•, post H llLctTtj Al• II tmcrTI)"O\I (A) : tmcr-rijµov VMCDB• Al• (I ante x[v"l)crtc; add. -iJ VPCcD Al• II 34 tv[o"e 8e (A) : ht e:vlon D II &µccp"&voucrt M Al• II post xcct add. o! MucP• II yE:vo..ov Ön
iruvTwv äv e'i'.11 yevos, eireL8ii Ka.T11yope'LTa.L auTwv· Ka.T• ou30 8evos yap TO yevos &.>..>..' "ilaTe Ka.l To
11
KO.Ta TWV et8wv Ka.T11yope'LTm.
ev ei8os äv e'i'.11 Tou ÖvTos.
Iuµ,a.lveL oov Ka.Ta
iruvTwv ciiv To yevos Ka.T11yope'LTa.L Ka.l To et8os Ka.T11yope'La9a.L, eireL8"1 To Sv Ka.t To ev Ka.Ta iruvTwv O.ir>..ws Ka.T11yopeiTa.L, 8eov eir' EAa.TTOV TO et8os Ka.T11yopefo9a.L. Et 8E TO 35 ira.aw E1TO µevov füa.cj>opAv elire, 8fjAov ÖTL eir' 'Laov
11
eirt
ir>..eov Ti 8La.cj>opA Tou yevous f>119fiaeTa.L' d µEv yap Ka.t To yevos TWV Tr0.0'LV eiroµevwv, ev· 'i'.aov' et 8E µ,; irO.aw
~'ll"ETO.L
To yevos, evl ir>..Eov Ti 8La.cj>opA >..EyoLT' äv a.ÜTou.
' U'll"OKELJ.LEV'tl ' ' ' 80 9'EV yevos ' "' Tct>~ EL"8 EL TO' a.vo /\E[ 127b] "E TL EL' EV yeTa.L, Ka.96.vep TO AEUKOV eirt TfjS XLOVOS, WO'TE 8fjAov ÖTL ouK äv e'i'.11 yevos· Ka.9' öiroKELJ.LEvOu yAp Tou e'L8ous µovov To yevos >..eyeTa.L. li
IKove'Lv 8E Ka.l 11t µii auvwvuµov To yevos Tii.> e'i'.8eL'
Ka.TA vcl.vTwv yAp Twv et8wv auvwvuµws To yevos Ka.T11yope'LTa.L. "ETL ÖTa.v ÖvTos Ka.i Tii.> e'i'.8eL Ka.i Tii.> yeveL eva.vTlou To
26 ante yevos add. 7) V II 28 &.7tellwxe:: &.7tollellwxe:VCcD &:m:llwxixµe:v MPu A \1 29 ante yevo.; add. -ro D II 31 d'I] om. P II 32 dllos : yevos C 1 33 ante pr. -ro add. xix( CcD II oc7tA.w.; om. c II 34 llfov : lle:'t ll~ VMPu A II 35 foov : fowv P tcnis AlP II 37 tcnia.lv11Ta.t ToO 11'i'.8ous ev T TL eun Ka.T11yopouµ.eva., µT) 8iwp1uTa.1 8e ll-118'
~xoµ11V
11t'IT11'Lv
9 6'ij : !lcJn V i;e:6'ij cD 1110 y&:p (A) : 8& D II i;o : .,; C•• II &7t&l u II 11 Kocl i;o : i;o 8& C 111-12 Kocl - ßshlovt om. VMPuD A II 13 post oc1hoü add. st8ouc; ABCcM• AlP edd. II 14 post µ1) add. de; ABCu A II 18 µev om. P II d : e:tc; ante ras. C II 21 ).€ye:'t'ocL : tvllt:Ke:'t'OCL P 11 22 8tKoct6npoc; (A) : µocMov 8lxocwc; C 8(Kocwc; µocMov cD 11 23 i;o µocMOV post pr. 8exe:'TOCL transp. CcD 11 OCÖ't'o (A) : 'TOÜ'TO C II 27 8n om. D II post T67toc; add. oÜToc; CA 11 28 wv (Al• A) : 8crwv CcD 11 7tAe:lc.> post i:pocEve:'TOCL transp. C 11 29 KOC'T'f)yopoüµe:vov P II ante µ1) add. xocl ABCcuM•, d MP A, Kocl d D II 8& om. ABMP CcuD A.
TOPIQUES, IV, 6
109
ni que nous puissions dire, lequel d'entre eux est le genre. Par exemple, pour la colere, il est admis que douleur et representationt sont des attributs qui lui appartiennent en son essence : un homme en colere eprouve en effet une douleur, et il a la representation d'un affront dont il est l'objet. Meme type d'examen a propos de l'espece, par comparaison avec un autre terme: si l'on trouve un terme ayant plus ou autant de titres a faire partie du terme donne comme le genre, et qui n'en fait pas partie, il est clair que le terme donne comme l'espece ne saurait davantage faire partie de ce genre. Tels sont donc, quand il s'agit de detruire une proposition, les usages a faire de ce moyen. Mais quand il s'agit d'en etablir une, le fait que le terme donne comme le genre et son espece admettent tous deux le plus ne justifie pas l'application du lieu: car rien n'empeche que tous deux ne l'admettent, et que neanmoins aucun des deux ne soit le genre de l'autre; de fait, beau et blanc l'admettent2, et aucun des deux n'est le genre de l'autre. En revanche, la comparaison des genres entre eux et des especes entre elles est utilisable ; par exemple, si tel terme et tel autre ont les memes titres a etre genres du sujet en cause, si l'un est genre, l'autre aussi. De la meme maniere, si celui qui a moins de titres l'est, celui qui en a le plus l'est aussi; par exemple, si capacite a plus de titres que qualite a etre le genre de la maitrise de soi, et si qualite est son genre, capacite l' est aussi. Le meme raisonnement peut s'appliquer au cas de l'espece: quand tel terme et tel autre ont les memes titres a etre especes du genre en cause, si l'un est une espece, l'autre l'est aussi; et si celui qui a le moins de titres a faire valoir est une espece, celui qui en a le plus l'est aussi.
1. ABCcDV•u•,
suivis par les editeurs precedents lisent apres 30-31 Ö7t6Ä71tjlL yevet, 8fiAov 3n oü8e TO a'Tl'o-
äv ev Ti?> yevet.
•Ava.tpouvTt ii.ev oöv Ka.90.'Tl'ep e'ipT)Ta.t XPlJO"Teov. Ka.Ta.O"KeuO.tovn 8e, et µev em8exeTa.t TO µO.Mov TO TE a'Tl'o[ l 28a] 8o9ev yevos Ka.l TO etSos, oü xpiiutµos OTO'Tl'OS' oü8ev
yap KWAUEL aµtj>oTepwv em8exo µevwv 1-'TJ dva.L 90.Tepov 9a.TEpou yevos· TO TE yG.p Ka.Aov Ka.t TO AEU KOV em8exETa.t, Ka.t oü8eTepov oü8eTepou yevos. 5
c
H 8e TWV yevwv
Ka.t TWV
et8wv 11'pos Ö.AAT)Aa. auyKptO'LS xpiiutµos· otov et OJLOLWS To8e
Ka.l To8e yevos, et 90.Tepov yevos, Ka.l 90.Tepov. 'Oµolws Se Ka.l et TO
~TTov,
µnAAov TJ 8uva.µtS
Ka.l TO µnAAov· otov et TTJS eyKpa.TELO.S
fi
TJ apETTJ yevos, TJ 8' apETTJ yevos, KO.L
Ti Mva.µLs. Tu 8' a.ÜTG. Kat E'Tl'L TOU e'i8ous ci.p}loO"et Mye10
a9a.L' et yap oµolws To8e KO.L To8e TOU 11'poKetµevou d8os,
et 90.Tepov etlios, Ka.l TO AoL'Tl'ov' Ka.t et TO tlTTOV SoKouv et80s EO'Tt, Ka.l To µO.Mov.
30 pr. xoct om. cD
II
31 ante EV add. o>.tyrop(oc.; ABCcDV•u•
II xocTI)yopefo6oc~ post 8oxd transp. CcD II 32 ante y!Xp add. 't"E B edd. II o om. P 11 33-34 cruyxp(vono.; V II 34 iloxd P II 36 ante dilo.; add. llAro.ov - Ae:uxov (A) : Ae:uxov xat 't"o xa).ov cD II post l:mMxe:'t"oc~ add. 't"O µii>.Aov ABVCcD AIP A 4 oöilt't"e:pov oulle:'t"tpou : oM' ~'t"e:pov [oMtTe:pov P] hfpou PD II 4-5 ye:vwv - eta&v (A) : e!il&v xocl 't"WV yev&v MPC AIP 11 8 ii il' (A) : d il' C et iJ PC2c•• iJ fort. c•• d il' iJ DB• II 9 /)' post ocu•iX transp. V 11 10 d8ou.; PD.
rn
TOPIQUES, IV, 6
110
De plus, pour etablir une proposition, il faut voir si le genre est bien, pour les divers termes dont il a ete donne comme le genre, un attribut leur appartenant en leur essence, ceci lorsqu'on a indique comme espece, non pas un terme unique, mais plusieurs termes differents les uns des autres ; car il est clair qu'il sera bien leur genre. Et si l'on a indique comme espece un terme unique, voir si le genre s'attribue bien aux autres especest ; car on se retrouvera ainsi dans le cas ou il s'attribue a plusieurs termes differents les uns des autres. Puisque par ailleurs certains admettent qu'une difference est elle aussi un attribut des especes en leur essence, Oll Se servira, pour separer le genre d'avec la diffärence, des principes fondamentaux indiques plus haut: d'abord, que le genre a une extension plus grande que la difference; ensuite, que lorsqu'on demande quelle est l'essence d'une chose, le genre est une reponse plus pertinente a donner que la difference (en disant que l'homme est un animal, on exprime mieux l'essence de l'homme qu'en disant qu'il est terrestre); enfin, qu'une difference exprime toujours la qualification d'un genre, tandis qu'un genre n'exprime pas celle d'une difference : qui dit terrestre, en effet, dit animal qualifii d'une certaine fa9on; mais qui dit animal ne dit pas terrestre qualifii d'une certaine fa9on. Telles sont donc les manieres de separer la difference d'avec le genre. Puisque d'autre part il est admis que, si musicien est, en tant que musicien, savant, la musique
l. Notes complementaires,
p. 176.
110
TOIIIKON !:i.'
[128 a]
"ETL 1Tpos TO ICO.TO.alCEuatew alCE1TTEoV et ica.6'
~V
Ö.1TE-
S6611 TO yEvos, EV T
> n 'est identique a « que ce soit ceci plus cela » selon aucun des modes qui ont ete indiques. 14
Derechef, si l'on a dit qu'un tout est la composition de ces choses-fä, par exemple qu 'un animal est la composition d'une äme et d'un corps, examiner d'abord s'il ne se trouve pas que l'on a omis de dire quelle sorte de composition, par exemple si, en definissant la chair ou l' os, on a dit seulement que c 'est une composition de feu, de terre et d'air. En effet, il ne suffit pas de dire « composition » ; il faut preciser en outre de quelle sorte c'en est une ; car ce n' est pas quand ces elements se composent de n'importe quelle fa\:on qu'il apparait de la chair : quand ils se composent de teile fa\:on c 'est de la chair qui apparait, et de teile autre fa\:OO c'est de l'os. D'ailleurs, il semble bien qu'aucune des choses qui viennent d'etre mentionnees ne soit le moins du monde identique a une composition ; car a toute composition est contraire une dissolution, alors que rien n'est contraire a aucune des choses mentionnees 2• En outre, s'il est semblablement plausible que tout compose soit une composition, ou qu' aucun n' en soit une, et si chaque animal est un compose sans etre une composition, alors aucun des autres composes ne saurait etre une composition. 1-2 Voir Notes, p. 252.
85
TOIIIKQN Z'
[151 a]
"EvLa 8e TWV OÜTWS c1.1ro8i801LEvWV ou8a!-'WS inro T~V ELpTt!1EVfJV 1TL1TTEL 8iatpEaLV, olov EL ~ opy~ AU1TfJ µe&' U1TOA~iltews Tou 0A1ywpeia8a1. "On yap 8ia T~v u1TOAfJ"11v T~v TOLauTfJV ~ AU1TfJ YLVETQL, TOUTO ßouAETQL 8fJAOUV' TO 8e 8iu T08e ytvea&at n ouK ean TauTo T~ 1LETU TOuTou To8' eiva1 KaT' ou8eva TWV ELPfJ!-'EVWV Tp01TWV. nuALV ei T~V TOUTWV auv8EaLV dpfJKE TO ÖAov, ofov Ti]S +uxi]s KQL TOU awµaTOS auv&emv t~ov, 1TPWTOV 1LEV aKo1TElV EL "'~ ELPTtKE 1TOLQ auv&eaLs, Ka8U1Tep Ei aupKa opLtoµevos ~ OOTOUV T~V 'TTUpos KQL yi]s KQL aepos Ei'TTE auv8EaLV. Ou yup ci'TTOXP'l TO auv8ea1v EL1TElV, CLAAQ KQL 1TOLQ TLS 1Tpoa, ou, yap , 01TWOOUV ( ,. aUVTE8'EVTWV TOUTWV , \ c , 8LOplaTEOV' aap!:> YLVETQL, aA>..' OUTCi>aL µev aUVTE8evTWV aup€, OUTWOL 8' OaTOUV. "EoLKE 8' ou8' EtVQl TO 1TapU1TQV auv8foe1 TQUTOV ou8eTEpov TWV ELP"!JlEvWV' auv8EaEl µev yap 1TU..>..wv ou8ev TWV auv&hwv auv8EaLS av ELTt·
14 ö:noätooµtvrov ABCM AlP edd. : -oeoo- DuV Al1 II 15 nin-cet ABCuVM : 1tlO''CEt D II post A.Uitrt add. fon DuVM A Ö:itooo0n c II 16-17 uit6Art'l'lV -cT]v wtaU'tTtV ABCuVM : 't. 't. u. D t. wcralitrtv u. Ale 1117 oijA.ovoi5v (sie) B II -c6oi; ABu edd. : wuw CDVM II 18 wü-cov A2uVM II µ1m'l - dvm ABCuVM: -c6oi; µi:-ca wi5oi; DA II 19 -cp6itrov ABCDV A: -cp6itov uM II 20 -cij ; T OlOUTOS 8' 0 T~s lj1Ux~s öpos, et eanv oua(a emaT~µ?Js 8eKnK~· oµo(ws yap Kai ciyvo(as eaTl. 8eKnK~. ll.e'i Se Kai eav µ~ 1Tpos ö'Aov exu ns emxelpEtV TOV opLaµov füa TO µ~ yvwpLµov eivaL TO ö'Aov, 1Tpos TWV µepwv Tl emxeLpe'iv, eav TI yvWpljlOV Kai µ~ KaAWS cl'!ToSeSoµevov cl>aLVtjTal' TOU yap µepous civaLpE9EvTOS Kai 0 1TclS opLaµos civalpElTal. "OaOL T' ciaaci>els TWV opLO'j.lWV, ouvfüop9waavTa Kai O'UO'X'l'JllaTLO'aVTa 1Tpos TO 8tjAOUV Tl Kai EXELV emxeip11µa oÜTS emaKo'ITe'iv· civayKa'iov yap Tit> ci'!ToKpwoµev't' ~ Sexeo9aL TO EKAaµßavoµevov U'ITO TOU epTWVTOS ~ auTOV füaaacl>i)aaL TL '!TOTE TuyxaveL TO. 811'Aouµevov u'!To Tou Myou. "En Ka.90.'!Tep Ev Tais EKKAfJO'LalS voµov Etw9aow foeLO'cfiEpELV, ~ ..lti., ' ,... '" Kav tl9ß\, El\TlWV 0',E'ITElO''l'epoµevos, ava.LpOUO'l TOV eµ1Tp00' 9ev, oÜTW Kai E'ITl TWV opLoµwv 'ITOlfJTEoV Kai auTOV Oploµov hepov OtO'TEoV' eav yap ci>aLVfJTal ßeATLWV Kai µci'A'Aov 811'Awv TO 32 6µoicoi; d V II ev ABCDM : ev u om. V II ttvt ABCDVM : tt u II 33 oöx &ptcr1:at ABDuVM A : ouK fowt C II 34 nA.eioui; toii autoii cruµßficretat 6ptcrµoui; : cr. t. a. n. 6. Ale II ti ABCuVM A : tii; D II ti yap µiiA.A.ov codd. edd. : oööi;v yap µiiAA.ov 11 en' tcrT]
Quand on se demande si c' est la meme chose ou autre chose, au niveau du principal des modes du meme qui ont ete mentionnes (on l' a dit 1' sont la meme chose dans le sens principal les choses qui sont une numeriquement), mener l' examen a partir des inflexions, des coordonnes et des opposes. Si en effet la justice est la meme chose que le courage, le juste est la meme chose que le courageux, et « justement » la meme chose que « courageusement ». De meme encore dans le cas des opposes : en effet, si telles choses sont la meme chose, leurs opposes sont la meme chose, selon n'importe laquelle des oppositions qui ont ete dites 2 : peu importe en effet que l' on prenne ceci ou cela comme oppose3 , du moment que c 'est le meme. Derechef, partir des agents producteurs et destructeurs, des processus d' apparition et de disparition, et de fa~on generale de tout ce qui a une relation semblable avec chacune des choses considerees ; car toutes les choses qui sont la meme chose prises tout court4, leurs processus d'apparition et de disparition aussi sont la meme chose, ainsi que leurs agents producteurs et destructeurs. Examiner aussi, quand l 'une de deux choses est dite etre la plus ceci ou cela de certaines choses5 , si c'est bien de CeS memes choses et SOUS le meme rapport que l' autre 1-5 Voir Notes, p. 253.
TOnlKilN H'
noTEpov 8€ TO.UTOV ~ ETEpov KO.TQ TOV KUplWTO.TOV TWV lSlb < 9' ' "" Tp01T!&JV E/\EYETO QE ~\ P11 EVT!&JV 1TEp1\ TO.UTOU KUpLWTO.TO. TO.UTOV TO T~ cipt9µ~ ev) aKOTTeiv EK Te TWV TTTwaewv Ka.l Twv au- 30 aToixwv Ka.l Twv civnKetµevwv. El yap ~ 8tKmom}v11 Ta.uTov TU civ8pe1q., Ka.l o füKmoc; T~ civ8peL KO.L TO 8tKa.iwc; T~ civ8peiwc;. 'Oµoiwc; 8€ Ka.l fol Twv civTtKe1µevwv· el yap Tn8e Ta.uTn, Ka.l Ta civnKeiµeva. TouTots Ta.uTa Ka.9' 0TT01a.vouv Twv Xeyoµevwv civn9eaewv· ou8ev yap 8ta.cj>epe1 TO TOUTO ~ TOUTO 35 clVTIKELµevov Xa.ßeiv, E1TEL8~ TO.UTOV EaTLV. na.x1v EK TWV 1TOL11TIKWV Ka.l cj>9a.pnKwv Ka.l yeveaewv Ka.l cj>9opwv Ka.l ÖAwc; Twv 152a oµoiwc; EXOVT!&JV 1Tpoc; EKnTepov· Öaa. yap CLTTAW'i TO.UTn, KO.L a.t yeveae1c; a.uTwv Ka.l a.t cj>9opa.l O.L a.uTa.l KO.L Ta TT0111T1Ka KO.L cj>9a.pnKn. IKoTTeiv 8€ Ka.l G>v 90.TEpov µnA1aTa. MyeTa.1 0T1ouv, el 5 Ka.l 90.TEpov Twv a.uTwv TouTwv Ka.Ta To a.uTo µ0.AiaTa. XeyeI
('\. I
1
'
\
15lb28 os om. Ne II i:ov ABCDVM : i:&v u II Kllptclltatov ABC DuM : -tata V II 29 taötoü ABCDV edd. : wü atnoü u i:oü taÖtoÜ M II tp6mov AB : -n:ov CDuVM A II post tp6n:cov add. prp:fov C vüv Prttfov V II 30 1:0 om. c•c II tcp om. CP' II post .Xwv Twv ToLouTwv. ~EL 8' EKclTEpov Ev ap18µ ELVO.I TO Aeyoµevov µeyiaTOV 11 a.iPETWTO.TOV' ei 8€ µ~, ouK earnL 8e8eLyµevov ön TO.uTov. Ou yO.p tiva.yKa.iov, ei av8pE10TO.TOI TWV 'EXX~vwv ne>.01TOVV~a101 KO.L Aa.Ke8a.Lµov101, TOUS 0.UTOUS ElVO.L neA01TOVVTjQLOUS Aa.KE8a.1µovlo1s, E1TEL8~ oux Els ap18µ neA01TOVV~a1os ou8€ Aa.KE8a.1µov1os, ti>.Aa. 1TEpLexea8a.1 µ€v Tov (Tepov u1To Tou eTepou ava.yKa.lov, Ka.9ci1Tep oi Aa.Ke8mµov101 U1TO TWV neA01TOVVTjalwv, ei 8€ ....~. auµß~aETO.L aAA~AWV ELV0.1 ßeATLOUS, eO.v µ~ 1TEp1exwvTa.1 oi lhepo1 U1TO TWV eTepwv. i\va.yKa.iov yO.p TOUS neA01TOVVTjaloUS ßeATLOUS ELVO.I TWV Aa.Ke8a.1µovlwv, EL1TEp µ~ 1TEp1exovTa.1 ol hepo1 u1To Twv hepwv· 1TclVTwv yO.p Twv \ " e1a1 ' ßE/\TIOUS. \ ' 'Oµ01ws ' OE i;,' KO.I ' TOUS ' AO.Keoa.1µov1ous i;, ' ' ' /\011TWV a.va.yKTj ßehlous dva.1 TWV neA01TOVVTjQLWV' KO.L yO.p OOTOI 1TclVTWV TWV Ao11Twv eia1 ßeATtous. "ilaTe aAA~Awv ßeATtous ylvovTa.1. ~i]Aov ouv Ön EV ap18µ 8el ELVa.L TO ßeXnaTOV KO.L µey1aTOV Xeyoµevov, EL l:LEAAEI ÖTL TO.UTOV a1To8etKVua8m. ~10 KO.L :::evoKpclTTjS OUK a1T08EtKVUaLV' ou yO.p els ap18µ 0 eu8a.ll:L"'V ou8' 0 a1Tou8a.ios ßlos, waT' OUK ava.yKO.LOV TOV 0.UTOV ei9 alt. b om. C II 10 post pr. Kai add. to DuVM II alt. Kai om. D II II ll ABC: Kai DVM A il Kai u II 12 Ei - wöt6v om. M suppl. M 1 II Eo-tat ABCDVM: fon u II ÖEOEtyµevov ABCuVM: -µevoepet) TO jlEV hepov &vatpeiTaL auTWV, TO 8' ETEpov oü. "naT' ou Ta.hov. Ka9o>..ou 8' dTre'iv eK Twv oTrwaouv EKaTepou KQTT]yopouiievwv Kat ci>v TaUTQ KaTT]yopelTQL O'KOTl'ElV El Tl'OU 8iacl>wvei· oaa ycip 9aTepou KQTT]yope'iTa1, Kat 9aTepou KQTT]yopeia9a1 8e'i, Kat ci>v 90.TEpov KaTT]yope'iTa1, Kat 90.TEpov KQTT]yopeia8m 8e'i. nEn E1TEt 1TOAAaxws TaUTOV AeyETa1, O'KOTl'ElV et KQt Ka9' hepov nva TP01TOV TaUTQ EO'TLV' Tel YelP e18e1 ~ yevet TauTci [~ OUK clVclYKTJ] OUK ev8exeTa1 ap19iiit> TaUTel eiva1' emaKoTrouiiev 8e TroTepov oÜTws TauTci ~ oux oÜTws. ~"' \
\
tt
, '
?
15 ou - lie om. DA 1116 tautov ABCuVM edd.: taötu DA II 17 cnconi;iv ABDuVM edd. : cncEittfov C II 18 Ei Kai fort. c•c II 1819 post ömip~ut add. A..ov Ön OUK äv EL1] optaµos 0 ci1To8o9eis Myos. Twv 8€ 153a KO.TaO"KEUO.O"TlKWV T01TWV ou8etS XP~atµos 1TpOS Öpov· OU yap ci1Toxp11 8ei~a.t Ta.uTov To Ö1To Tov Myov Ka.t ToÜvoµa. 1Tpos TO KO.TO.aKeuaaa.t Ön optaµos, ciXXO. KO.l TQ äXXa. 1TtlVTO. 8ei EXELV Ta 1Ta.p11yyeXµeva. TOV optaµov. 5 1'vaipeiv µev oov Öpov oÜTws Ka.t 8ic1 TouTwv ciei 1TELpa.Teov. 'Eav 8€ Ka.Ta.aKeuatetv ßouXwµe9a., 1TpwTov µev et8eva.t 8ei füon ou8eis ~ oXlyoL TWV füa.Xeyoµevwv Öpov auXXoyltovTa.t, '\. \. \ , , ' ' . . \. ß' 0./\/\0. 1TO.VTES a.px11v TO TOLOUTO /\O.fL avouatv, OLOV Ol TE 1TEpt yewµnpla.v KO.l cipL9µous KO.l TQS äXXa.s TQS TOLO.UTaS µa.- 10 9~aets. Eie' ön fü' ciKptßela.s µev äXX11s EaTL 1Tpa.yµa.nla.s
m
"?
(1
'
36 post oÖv add. 'tou V II npoc; ABCuVM : de; D II ante 'tClU'tOV add. i:o A2DuVM II 37 npoc; ABCuVM: alc; D II ante 'tClui:ov add. i:o A2DuVM Ross II 'taui:ov ABCuM : i:aui:o DV II 39 ante övoµa de!. quattuor uel quinque litt. C. 153al ön C'"' II 2 KU'tUCTKEUUCHtKOOV : crKauacrnKrov yac II npoc; ABCuVM : de; D II 4-5 a'J..:J. . a - 6ptcrµ6v om. C II 4-5 oci m'ivi:a DuVM A II 6 oihroc; ABD edd. : oüi:ro CuVM II 8 8t6n AB Verd. : ön CDuVM edd. II öprov A2° II 9 ante apxi\v add. roc; V II i:ot0\5i:o ABCu : -'tov DVM edd. II 10 ante cipt0µoilc; add. i:oilc; D II 11 ön om.D.
TOPIQUES, VII, 3
93
et comment il faut definir ; mais pour le moment, la mesure qui suffit a nos besoins presents ne se monte donc qu'a dire seulement qu'il est possible d'obtenir par raisonnement deductif une formule definitionnelle, autrement dit l'essentiel de l'essence. En effet, si la definition, c 'est la formule qui exprime l' essentiel de l' essence de la chose, c'est-a-dire s'il faut que les predicats contenus dans la definition soient les seuls a etre prediques de la chose a titre essentiel, et si se prediquent a titre essentiel les genres et les differences, alors il est clair que si l' on posait que seulement ces termes-fä sont prediques de la chose a titre essentiel, la formule qui contiendrait ces termes serait necessairement la definition 1 ; car il n'est pas possible qu'une autre formule soit la definition, du moment que rien d' autre ne se predique de la chose a titre essentiel. Qu'il y ait place pour une deduction de la definition, voifä donc qui est evident. A partir de quelles premisses il faut l'etablir, on l'a precise ailleurs avec plus d'exactitude2 ; mais pour ce qui concerne la presente methode, les memes lieux sont utilisables. 11 faut en effet examiner le cas des contraires et celui des autres opposes, en faisant porter l' examen sur les formules prises tout entieres aussi bien que partie par partie ; si en effet la formule opposee est la definition de la chose opposee, la formule enoncee est necessairement la definition de la chose proposee. Mais
1-2 Voir Notes, p. 257.
TOIIIKnNH'
93
[153 a]
ci:rro8ouv..>..wv TWV uvnKeLµevwv, Kai ö>..ous Tous >..oyous Kai K«Ta 11epos emaK01TOUVTU" EL yap ö UVTLKelµevos TOU UVTLKELl'EVOU, KUL TOV ELp1]µEvov TOU trpOKELJlEvOU uvnyK1] eivaL. 'Etrel 8e TWV evavTlwv tr>..elous auµn>..oKal, A1]1TTEoV TWV eva.vTlwv Ötrolou I
I
\
I
C
12 ditoSoiivai - it&~ om. C suppl. C 2 II 13 rocrte om. CpcDV A II 14 öptcrµoii ABCDM edd. : öptcrµov Vu A öpov [öpou Wal.] Al0 II toii BCDuVM Al0 : to A II 15 öpo~ ABC edd. : Öptcrµo~ DuVM II Ahyo~ om. uM 11 to ABCuVM : tcp D 1116 ante alt. f.v add. JCai u 111718 JCUtT]yopei'tm ABCDVM: JC!ltl]yopoiivte~ u 1117-18 JCatT]yopeitm - 19-20 JCUtT]yopeicr0at om. M suppl. M2 II 18 post fon [post di~ AJ add. toii itpayµato~ A2DV A II 19 taiita om. C suppl. C 2 II post taiita add. CDV A Wal. Ross II µ6vov codd. A Bk. Wz : µ6va Wal. Ross II post µ6vov del. quinque litt. C II toii itpayµato~ f.v tcp ti f.crn A II 19-20 JCUtT]yopeicr0m ABuM Bk. Wz : JCUtT]yopeitm DV A Wal. Ross JCUtljyopEicr0m SEi C adn. uide II 20 A.6yo~ ante taiita transp. A II ä.v om. u II 21 post öpov add. toii itpayµato~ C 2DV A II 23 yevfo0m ABDuVM : yivecr0ai CAI°{P) II 23-24 cpavep6v JCatacrJCeua;ew non legisse uid. AJP (504.12-14) adn. uide II 24 post µev add. oüv u II 25 itpo1CetµEVTJV BCDuVM : JCet- A II 28 el AC DuVM: e'ite B II yap ö A 2ras II 29 tov - etvai ABDuVM: ö elpTJµ€vo~ toii elpT]µ€vou f,~ dvayJCT]~ lfotm C II dvm om. A"0 II f.itei : f.iti c•c II 30 Öitoiou AßCP 0DVMP0 : Ö1toio~ u fort. C 00M 00 •
a
15
20
25
30
TOPIQUES, VII, 3
94
puisque les contraires se combinent de plusieurs fa((ons 1, il faut prendre, parrni les choses contraires, celle, quelle qu' elle soit, dont la formule definitionnelle contraire est la plus manifeste2 • Pour les formules tout entieres, il faut donc mener l 'examen comme on vient de le dire ; partie par partie, voici maintenant comment. Tout d'abord, s'assurer que le genre indique est correctement indique. En effet, si le contraire du defini est dans le genre contraire, et si la chose en discussion n' est pas dans le meme gerne, il est clair qu'elle devrait etre dans le gerne contraire, puisqu'il est necessaire que les contraires soient dans le meme gerne ou dans des gernes contraires3 • Quant aux differences, nous estimons que les differences contraires se prediquent des choses contraires, comme de clair et de sombre ; car l'un est dissociateur, et l'autre compresseur du corps optique4 • De sorte que si les differences contraires se prediquent de la chose qui est contraire, les differences indiquees devraient se prediquer de la chose proposee ; et somme toute, puisque le genre et les differences ont ete donnees correctement, il est clair que ce que l' on a donne devrait bien etre la formule definitionnelle. Ou alors 5 : il n'est pas necessaire que les differences contraires se prediquent de choses contraires, a moins que ces choses contraires ne soient dans le meme genre6 ; mais pour celles dont les gernes sont contraires, en revanche, rien n 'empeche que la meme difference ne se dise de toutes les deux, comme dans le cas de la justice et de l'injustice ; car l'une est une excellence, l' autre un defaut de l' äme, de sorte que la difference « de l'äme » se dit dans les deux cas, puisque aussi bien il existe excellence et defaut du corps. Du moins, en tout cas, ceci est-il vrai : des contraires, les diffärences sont soit contraires soit les memes. Si donc la diffärence contraire se predique de la chose contraire, mais non de celle qui est en discussion, il est clair que la difference initialement mentionnee devrait se prediquer de celle-ci. Pour le dire d'une fa((on generale7 , puisque la for1-7 Voir Notes, p. 259.
94
TOITIKQN H'
n
[153 a]
ä.v jlMIO'TQ cj>avepos b EvQVTios opiaµos. 0>..ous µev oov TOUS Myous KQßcl'ITEp Elp1]TQI aKE'ITTEoV, KQTQ j1EpOS 8' W8E. npWTOV j1Ev oov ÖTL TO cl'IT08o8ev yevos op8fus cl'1To8i80Ta1. Ei yap TO evQVTiov ev T evavTi~, To 8e 'ITpoKeiµevov µt) eaTLv ev T auT, 8~>..ov ÖTL EV Tel> EVClVTL~ ä.v EL1J, ene18t) civayK1] TQ EVClVTia 35 ev T auTcl> ~ ev To'Ls evavTiois yevea1v eiva1. Kat Tas 81acj>opelS 8e Tas evavTias Twv evavTiwv c1€1ouµev KaT11yope'La8a1, Ka8a'ITep >..euKou Kal µe>..avos· To µev yap füaKpmKov To 8e auyKp1T1Kov öljiews. "IlaT' ei Tou evavTiou ai evavTia1 KaT153b 11yopouvTa1, TOU 'ITpoKe1µevou ai a'1To808eiaa1 K«T1]yopoivT' ä.v, waT' E'ITEL KClL TO yevos KQL QL füacj>opat op8fus ci'1To8e8ovTa1, 8~>..ov Ön opiaµos ä.v EL1J b ci'1To808eis. "H OUK avayKalov TWV EVQVTt(l)V TQS EVClVTias füacj>opas KQT1]yopeia8a1, av µt) EV 5 T QuT yeve1 Tel EVClVTtCl, wv 8e Tel yev11 EVClVTtQ, ou8ev KwMe1 TtJV QUTtJV füacj>opav KClT' aµcj>oiv >..eyea8a1, oiov KaTa füKa1oauv11s Kal ci81Kias· To µev YelP cipETt) To 8e KaKia ljiux~s, waTe TO +ux~s 81acj>opel ev ciiicj>o'Lv >..EyeTai, ene18t) KQL ..11 &es, öTt Twv evavTiwv ~ evavTiai ~ at auTai. füacj>opai eia1v. Ei oov Tou evavTiou ~ evavTia KQT1]yopeiTa1, TOUTOU 8e µ~, 8~>..ov ÖTL ~ eip1Jl-'Ev1J TOUTOU av KQTT}YOPOLTO. Ka&o>..ou 8' El'ITElV, E'ITEL b bpiaiios eanv EK yevous KCll füa0
n
31 äv om. C II µalcto"'tu ante b transp. M II opai ~ evavTlal TWv evavTtwv ~ at auTal KaTriyopouvTa1, 81JXov Ön TOU 1TpOKElJlEVOU ~TOl TO UUTO YEVOS av KUTTJYOPOlTO ÖtTep Kai ' , """'- \ evavnal, , , TJ" atTacral tr TOU. . evavnou, al( 8'e 8la..,opal T)„ nves, 20 \. ' al( auTal· ' , TJ" ava1TUl\lV , , \. al( µev \ 8la..,opa1 .1. ' m' al' 8'e l\Ol1Tal , ' ' 8' , , , " „ . . . , , \ \ , auTaL Ta e yevri evavna · TJ aµ..,w evavna, Km Ta yevri Kai at 8iacl>opaL J\µc!>oTepa yap TUUTa OUK ev8ExeTßl' et 8e µ~, 0 UUTOS opicrµos TWV EVUVTLWV EcrTUl. nEn EK TWV 1TTWC7EWV KUL TWV C7UC7TOLXWV' avnyKT) yap 25 aKOAou8eiv TQ YEVTJ TOlS yevecrl KUL TOUS Öpous TOLS Öpols. Oiov et ~ x~eri EcrTiv a1ToßoX~ emcrT~JlTJS, Kai TO emXav8nvecr8a1 atToßnAAElV E1TlC7T~JlTJV EcrTUL Kai TO emXeX1Jcr8a1 atToßeßXriKEvaL emcrT~JlTJV. 'Evos oov 01TOlOUOUV TWV etpTJJlEVWV oµoXoyri8EVTOS avnyKT) Kai TQ AOl1TQ oµo>..oyeicr8al. 'Oµotws 8e KUL 30 EL ~ cl>8opa fücl.XucrlS oucrtas, Kai TO cl>8etpecr8a1 8iaMecr8a1 oucrtav Kai TO c1>8apnKWS 8iaXunKWS, et TE TO c1>8apnKov ' OUC7lUS, ' ' ' ' 8lßl\UC7lS '' ' ' 'O JlOlWS ' 8'E 8 lßl\UTLKOV Km' Tl' .1.9 'I' opa OUC7lUS. Kai e1Ti Twv ä.XXwv. ~ncr8' evos otTolououv Xric1>8evTos Kai Ta AOl1TQ 1TUVTU oµoXoyeiTal. 35
15 pr. ö post evavtiou transp. DuVM II TI post iiv transp. DuVM A II 15-16 TI - (jlllVEpoc; om. c suppl. C2 II 16 'tO ulras II 'tO evavtiov ABCDuM A : ta evavtia V II ante ev add. il V Alc(BD) Ross II 17 aöt(l> u 1ras II alt. il AB Ale Bk. Wz SW : il al DuVM Ross al C II 18 t&v evavtirov ante 17 alt. il transp. Ale II al om. c•eo fort. M•e II 1mtT]yopoiivtm om. Ale II 20 iiimcrm AB edd. : näcrm CDu VM II 23 ante yap add. µf:v c•eouVM II taöta AVM A edd.: taiita BC Du II post taöta add. dvm C 1DuVM A edd. 1125 EK codd. edd. : Kai ano Ale II post Kai add. EK C ano Ale II 26 post ofov del. quattuor uel quinque litt. V II 29 t&v ElpT]µevrov om. M II 29-30 öµoA.oyT]0Evt0c; - A.oma om. C suppl. C2 II 31 .a. Ei ycip TO uymvov 1TOL1]TLKOV uytelas, Kll.L TO EUEKTLKOV 1TOL1]TLKOV , t:' n '..!.'\ ' , 8ou. ~ ·o µotll>S , EUE!)LClS eaTClL Kat' TO' ll>'l'E/\tµov 1TOL1]TLKOV aya ycip EKaaTOV TWV eip11µevwv irpos TO OLKELOV TEAOS €xu, WaT' 154a ei EvOS QUTWV 0 optaµ6s EaTL TO 1TOL1JTLKOV eivat TOU TEAous, KQL TWV Aomwv EKnaTOU OOTOS av El'I} optaµ6s. nEn EK TOU µO.>.>.ov Kai. TOU oµo(ws, baaxws evSexeTQt KaTaaKeuO.aat SUo irpos Suo auyKp(vovTa. Oiov ei µO.>.>.ov 5 öSe TouSe 11 öSe TouSe optaµ6s, b Se ~TTOV optaµ6s, Kai 0 µO.>.>.ov. Kat. ei oµo(ws öSe TouSe Kai. öSe TOuSe, ei 0 ETepos TOU hepou, KQL 0 Aomos TOU Aomou. 'Evos S' optaµou irpos Suo auyKptvoµevou 11 Suo optaµwv irpos Eva, ouSev xp~atµos ~ EK TOu µO.>.>.ov fir(aKEljits' oün ycip €va Suoiv oÜTe SUo Tou auTou 10 Öpous SuvaTOV eanv eivat. Eial Se KQL E1TLKQtpOTaTOL TWV T01Tll>V oi TE vuv eip11µeVOL Kai. oi EK TWV auaTO(xwv Kai oi EK TWV 1TTwaewv. l!uo Kai Sei µaALUTQ KaTEXELV KQl irpoxeipous EXELV TOUTOUS' xp11a1µwTQTOL ycip irpos ir>.eiaTa. Kai Twv ä.>.>.wv Se Tous µO.>.taTa 1s KOLVOUS' OOTOL ycip evepyOTQTOL TWV Aomwv, oiov TOT, emß>.e1TELV eirl Ta Ka.9' EKaaTa Kai Eirl Twv eiSwv aKoireiv ei
36 Kai om. C II ö' om. u. 154a2 ö om. CDuVM II 3 oi'.ii:oc; ACuVM edd. : aÖ'roc; B oüi:coc; D A II ante öptcrµ6c; add. ö V II 4 post !:n add. ö' C II post Kai add. eK DVM II alt. i:oü om. u II post öµoicoc; add. Kai D 1 Al1 II öcraxooc; ABDuVM : itocr- C Al°(N) II eKötxemt Ne II 5 itpoc; ABCuVM: de; D II cruyKpivovi:a ABCDM edd. : -i:at uV II 6 il ööe i:oüöe om. D suppl. D 1 II pr. Öptcrµ6c; ante il transp. C II post alt. öptcrµ6c; add. Eo-nv A II 9 llva ABDu Bk. Wz SW A : llv CVM Ross II 10 öuoiv ACDuVM : öueiv B II 12 Kai om. uM Al 1(AB) del. Wal. Ross II 13 ol om. B 11 iti:rocrecov . „ crucri:oixcov DuVM A II alt. ol eK ABD A : SK CVM om. u Ale Wal. Ross 1114 öei: lliJ A"c II 16 i:' om. Al' 1117 post Kai add. i:o Ale SW Ross II i:&v dö&v ABCu A edd. : i:iJv löaav DVM.
TOPIQUES, VII, 4-5
97
exemple, regarder les individus, et, du cöte des especes, examiner si la formule leur est applicable, puisque l' espece est synonyme'. Un procede de ce type est utile aussi contre ceux qui posent l'existence des idees, comme on l'a dit ci-dessus2 • En outre, voir s'il ne se trouve pas que l'on a utilise un nom en un sens metaphorique, ou qu'on l'a predique de lui-meme comme s'il etait autre ; et aussi, s'il ne se trouve pas que, parmi les lieux, il y en a encore quelque autre qui soit d'application commune et efficace3 .
5
Qu'il soit plus difficile d'etablir que de refuter une definition, ce que l'on va dire apres cela va le rendre evident. En effet, apercevoir soi-meme et obtenir de ceux que l' on questionne les premisses du type pertinent, ce n' est pas chose commode : a savoir' que parmi les elements qui figurent dans la formule qui a ete donnee, l'un est genre, et l' autre difference, et que c 'est essentiellement que se prediquent ce genre et ces differences ; or, sans ces premisses, il est impossible d'arriver a une formule definitionnelle par un raisonnement deductif. En effet, s'il y a encore certaines autres choses qui se prediquent essentiellement de la chose a definir, on ne voit pas clairement si c 'est la formule qui a ete enoncee ou une autre qui est sa formule definitionnelle, puisqu 'une formule definitionnelle est la formule qui signifie l 'essentiel de l'essence5• La chose est claire aussi a partir des considerations que voici. 11 est plus facile d'aboutir a une seule conclusion qu'a plusieurs. Or, pour detruire une definition, il suffit d' argumenter contre un seul point : car si nous en refutons un seul, quel qu'il soit, nous aurons detruit la definition. En revanche, pour en etablir une, il 1-5 Voir Notes, p. 260.
97
TOIIIKnN H'
[154 a]
•..i.. , "', , i;,• , i;,• e't'a.pµOTTEL 0, l\Oyos, eneLO'l auvwvuµov TO, ELOOS. "EO'TL oe XP~OLf.1.0V TO TOLOUTOV npos TOUS n8eµevous t8eas eiva.L, Ka.8anep npoTEpov etpriTaL. "En et µeTa+epwv eipriKe TOÜvoµa ~ auTo llUTou KllT'lYOP'lKev ws hepov. Ka.l. et ns liAAos KOLvos , .... , , ,[ , , ] Ka.L evepyos TWV Tonwv ean TOUT't' XP'laTEov . ~on 8e XllAenwTEpov KaTllaKeuate1v ~ civaaKeuatew Öpov, EK Twv µeTcl. TauTa pri8riaoµevwv +a.vepov. Kai ycl.p t8elv auTov Kai Aaßelv napcl. TWV EpTwµevwv TclS TOLO.UTO.S npoTaaeLs ouK euneTes, ofov Ön TWv t:v T~ cino8o8evn My"! To µev yevos To 8e füacJiopc1, Kill. ön t:v T~ TL t:aTL To yevos KllL ll{ füll+oplll KllT'lyopouvTaL' äveu 8e TouTwv ci8uvaTov opLaµou yevea81lL O'UAAoyLaµov. Et yap TLVa Kill. tlAAa EV T~ TL €an Tou npayµaTos KllT'lyopelTllL, ä8riAov noTepov o pri8els ~ ETEpos llUTOU opiaµos EO'TLV, E1TEL8~ opiaµos EO'TL Myos b To TL ~v efva.L ariµa.Lvwv. '1i]Aov 8e Kill EK Twv8e. 'P~ov ycip ev auµnepavaa8aL ~ noAM. '.Avaipouvn µev ouv cinoxpri npos ev füaAeyi]vll1' ev ycl.p ono1ovouv civllaKeuaaavTes civnpri, > 8a. TOV \ opov· KllTllO'KEUll!:!OVTI fff KOTES eaoµe oe 1TO.VTll llva.yK'l auµß1ßc1te1v Ön unapxu Tel EV T~ ÖP"!· "En KllTll~i;,,
\
20
\
I
tt
~\
I
)
I
18 cruvrovuµoc; Ne II post döoc; [ante to A] add. fottv CDuVM A II 19 xpi]mµov to t0toi3t0v [-"CO B] AB edd. : XPiJavepov EK Twv elp11µ.evwv· ws yap e'ITt To 15 'ITOAU EV O'U!l'ITAOKfJ TO lfüov Q1T081801al, wa1' civaaKeuO.tew µev EaTlV ~V clVEAOVTa, KaTaO'KEuatovn 8e O.vcl.yKTj 'ITCtVTa O'UAAoyltea&m, axe8ov 8e Kat Tel AOl'ITCt 'ITQVTa, Öaa 1Tpos
wv
wv
37 olcrtfov ABCDV : ic:n:fov u. 154bl ante Kaniropeicr0m coni. Km:T]yopehm Ross II ante i;ov add. Kai B2 V 112 npor; ABCuV : eir; D II post dvncnptcpew add. Ka0' oil i;ov Myov Kai 1:0i5voµa A2CDuV A II 3 dvamceuusovn codd. : -'ta Ale edd. errore ut uidetur II OÖKE'tl AB edd. : oÖK CDuV Ale A II 8d~m i;o om. CDV A 114 i;rov om. u 115 en Ei AB: Et 'tE CDuV A edd. II Kai om. u II 6 ante i:ni add. Kai DV A II 7 dvamceuusovn ABC A edd. : -usov'ta u Ale -ucrm DV II 7-8 Ka0' chv 1:0i5voµa Ka'tTJyopei:i;m 6 Myor; oö Km:T]yopehm prop. Wz [p. 510] coni. SW: Ka'ta nvor; &v 't. K. 6 A. oö K. ABu Bk. Wz Ka't' ouoevor; &v 't. K. Kai [Kai om. AYPDA] 6 'A,. K. AYPCDV AlP A Ross II 9 ante oÖK de!. duas uel tres litt. C 11 npor; i;o 8ei:~m codd. A Bk. Wz SW : i;o 8. prop. Wz maluerit Wal. npor; i;o dvamceuucrm i;o 8. coll. 102al5 prop. Str. npocr8ei:~m coni. Ross II 10 pr. Kai;riyopei:mt : -pfji;m A'e II ante 1:0üvoµa add. ouo!> CV II 11 i;cp ABCuV: i;o D II 14 i\ ABCuV : finep D II 15 oöv om. u II 16 dno8t8oi;m : -8€8oi;m u•e II 17 Ka'tCLcrKeu 8e, KQL OUTWS O.vEOKEUaaµevov YlVETQL, Ka8aTrep EnL TOU optaµou XEyETat)' Tl'Epl Se Tou yevous, ön KaTaaKeuatew µev O.vayKtJ µovaxws TravTI Sd€avTa uTrapxe1v, civaaKeuatovn Se Bixws· Kai yc1p ei µ11Sevt KQL ei TIVl Se8ELKTQl µ~ UTl'apxov, avuptJTQL TO EV apxl\· "En KaTa.aKeuatovn µev ouK aTroXP'l ön uTrapxe1 Sei:€at, a>.Xa KQL füon WS yevos llTl'clPXEL SeLKTEoV' civaOKEUatovn S' tKavov To Sei:€a1 µ~ uTrapxov ~ nv1 ~ TravTL "Eo1Ke S', waTrep Kai ev Tois äXX01s TO 8ialj>8ei:pa1 TOU Tro1Tjaa1 p~ov, oÜTWS Kai ETl'L TOUTWV TO avaaKeuaaa1 TOU KQTQOKEUQOQI, 'ETrl Se Tou auµßeßYJKOTOS TO µev Ka86Xou p~ov O.vaaKeuateiv ~ KaTaaKeuatuv· KaTaaKeuatovn µev yc1p Se1KTEoV Ön Tl'QVTl, O.vaaKeuatovn S' aTrOXPTJ EVL Sei:€a1 µ~ uTrapxov. To S' eTrl µepous O.vaTraX1v p~ov Ka.TaaKeuc1aa1 ~ O.vaaKEUclOQl' KQTQOKEuatovn µev yap aTrOXPTJ Sei-
19 npoc; om. c•c II n: BCDuV : ye A II 20 'tel> : 'to o•c A II 21 dvaOl(Eu-.X' Ti 8ei~QVTQ Ön oux unapxe1. 01 µev ouv T01TOL 8i' ciiv eunop~aoµev npos EKQOTQ TWV npoßA?JjlnTWV E1TLXELpEtV axe80v iKQVWS E~fJpL8j1fJVTQL, 0
23 ö' ABCuVM : ,· D II 24 post itof.J„&v add. dvm AfP II post itoA.6 add. dvm DuVM A crnvicr Al' 'tOOV A II 14 Käv A1B 1 edd. : äv sras äv Kai A2CDuV.
TOPIQUES, VIll, 1
103
Pour ce qui est des lieux, on a donc dit ci-dessus a partir d 'ou il faut les prendre. Il convient maintenant de parler de l'ordre et de la maniere de formuler les questions, en distinguant combien de types de premisses il faut obtenir, en plus de celles qui sont necessaires (sont dites necessaires celles par le biais desquelles se fait la deduction). Celles que l'on se fait accorder en plus de ces dernieres sont de quatre types, a savoir : pour les besoins d'une induction afin de se faire donner une universelle 1 ; ou pour amplifier la discussion2 ; ou pour camoufler la conclusion3 ; ou pour rendre plus claire l'argumentation4 • En dehors de celles-fä, il ne faut se faire accorder aucune premisse : c'est par leur moyen seulement qu'il convient d'essayer de developper et de formuler ses questions. Celles qui servent au camouflage ont, a vrai dire, une finalite polemique ; mais puisque la partie dont nous traitons ici est tout entiere a l' adresse de l 'autre, il est necessaire d'en faire egalement usage 5 • Pour ce qui est donc des premisses necessaires, par le biais desquelles se fait la deduction, il ne faut pas les proposer elles-memes d'entree de jeu : il faut s'en ecarter et les prendre d'aussi haut que possible, par exemple en posant, non que les contraires relevent d'une meme science, si c'est fä ce qu'on veut se faire accorder, mais que ce sont les opposes ; car une fois qu 'on se sera fait accorder ce point, on en deduira que les contraires relevent aussi d'une meme science, puisque les contraires sont des opposes6• Si maintenant on ne vous l'accorde pas, il convient de l'obtenir par le biais d'une induction, en proposant des premisses tirees de contraires particuliers. En effet, c'est soit au moyen d'une deduction, soit au moyen d'une induction qu'il faut se faire accorder les premisses necessaires7 , ou encore les unes par induction et les autres par deduction ; quant a celles qui sont par
1-7 Voir Notes, p. 264.
TOTIIKnN@'
103
[155 b]
~ ' ~ ~ /\Qjl ~ ß'QVELV, ELPTJTQL " ' ' j!EV ' ouv Tous TO'ITOUS on9 EV uEL 1TpOTEpov. nEpl Tcl€EWS 8e KQl TOU EPWTTJJlaTLGQL AEKTEoV füEAOJlEvov TQS trpOTclGELS, ÖaaL ATJ1TTEaL trapa TclS avayKQLQS' avayKQlQL 8e AEYOVTQL fü' wv 0 auAAOYLGJlOS yivETQL. Ai ~' , /\Qjl \. ßQVOJ!EVQL , ' OE trapa\ TQUTQS TETTQPES ELGLV' TJ yap E1Taywy~s xapLV TOU 8o0~VQL TO KaOoXou, ~ ELS ÖyKOV TOU Myou, ~ 1Tpos KpuljtLV TOU GUjltrEpclO'jlQTOS, ~ trpos TO aaeaTepov ELVQL TOV Myov. napa 8e TQUTQS ou8Ej!LQV ATJ1TTEoV trpoTQaLV, clAAa füa TOUTWV aü€ELV KQL EPWTTJjlQTL~ELV 1TELpaTEoV. Eiai 8' QL trpos KpuljtLV aywvos xapiv· clAA' E1TEL8~ 1TclGQ ~ TOLQUTTJ trpayµaTELQ 1Tpos ETEpov EaTLV, avayKTJ KQL TQUTQLS XP~a0aL. Tas J!EV ouv avayKaias, fü' wv 0 auAAOYLGJlOS, OUK eu0us QUTaS trpOTQTEoV 1 clAA' cl1TOGTQTEoV Ön clVWTclTW, ofov Jl~ TWV EVQVTLWV a€LOUVTa T~V QIJT~V E1TLO'T~j!TJV, äv TOUTO ßoUATJTO.L Xaßeiv, aXXa Twv avTLKELJ!Evwv· TE0eVTos yap TouTou Kai Ön TWV evavTtwv ~ auT~ auXXoyLeiTaL, E1TEL8~ avnKELJ!EVa Ta evavTta. ~Av 8e ll~ nOlj, fü' e1Taywy~s ATJ1TTEov trpoTELvovTa eTri Twv KaTa J!Epos EvavTiwv. ~H yap füa auXXoyLaJlou ~ fü' foaywy~s TQS avayKQLQS ATJTl'TEoV, ~ TQS j!EV E1Taywyu Tas 8e auXXoyLaJl~, öaaL 8e Xiav trpoaveis ELaL, 1
,
"
,
20
'
sras
18 Epffi'l:T\µa·ticrm II 20 Ae'}'OV'l:Ul codd. : elcrtv Al' (in An. Pr. 333.6) II 21 post Elcrtv add. f\youv i:focrupES 8eL epll>TclV TOV i.ia1a füa Tou >.ex8ev1os Efl1Tpoa9ev Tpo1Tou· µovou yap TOU eaxaTOU f>ri9evTOS O'Ufl1TEpclO'flC1TOS ä8ri>.ov 1TWS auµßa10
38 aln:a~ ABDuVM : ta\Jta~ C II a811A6tep6v ABCDuM : ii811A6v V II juxta a811A6tep6v add. e~BXetat t0i3 dU' dito8'fi 0 opiaiios, WS ou TO Ka8oAou auyxwpouvTEs, ofov El Sfo1 Aaßeiv Ön 0 opyitoµi:vos opeyETaL nµwplas [SiO. cj>awoµev11v 0A1ywplav], A1Jcj>8EL1J S' ~ opy~ ÖpE€Ls ElVQI niiwplas S10. cj>a1voµev11v 0A1ywplav· St]Aov yO.p Ön TOUTOU A1Jcj>8evTOS exo1f1EV ä.v Ka86Xou ö Trpoa1pouiiE8a. Tols S' eTr' auTwv TrpoTElvoua1 'I. 'I., • , ' TOV ' QTl'OKpLVOJlEVOV , , sLQ' TO' Tl'O/\/\QKLS QVQVEUELV auiißQLVEL iiuAAOV exuv ETI'' QUTOU T~V EvO'Taa1v, ofov Ön 0 opy1toiii:vos OUK opeyna1 TlflWplas· TOLS yO.p yovEUO'LV opy1to11E8a iiev, OUK opeyoµE8a Se nµwplas. "laws f1EV oov oux LKQV~ ~ evO'TQO'LS' Trap' evlwv yO.p iKa~ n11wpla TO AuTrt]aat 11ovov KQL I
I
o
18 tivrov ABCDVM A : tivoavepov eiva1 TO au1.1.ß11ao1.1.evov, i8evTOs TouTou eiATJrrTaL 1V ~ • ~ ' 9e11>pl]TIKO.I' [a.1' oe ~· KO.I' OTI E'll'llJT'l]µWv a.1' µev ßE/\TIOVll>V, ') • ~· , T~ , , „ 1Tpa.KTIKO.I a.1 oe 1TOll]TIKO.I. ll>V ya.p TOIOUTll>V EKO.IJTOV auvE'll'IKOIJµel µev Tov Myov, ouK O.va.yKa.la. 8e pt]8~va.1 'll'pos To auµ'll'epa.aµa.. Eis 8e aa.cj>~ve1a.v '11'a.pa.8elyµa.1a. Ka.I 'll'a.pa.ßoMs oia1eov, 'll'a.pa.8e(yµa.1a. 8e oiKeta. KO.L eg iiiv l'.aµev, oia. "Oµl]pos, µ~ oia. Xo1plXos· oü1ws yap i:iv aa.cj>ea1epov el'.lJ To 'll'pon:1voµevov. Xpt]111fov 8' ev T~ 8ia.Xeye118a.1 T~ µev auXXoy111µ~ 'll'pos Tous 8ia.XeKnKous µciXXov ~ 'll'pos Tous 'll'OAAous, TTI 8' e'll'a.ywyn Touva.v1lov 'll'pos Tous 'll'oAXous µciXXov· el'.plJ1ai 8' u'll'ep Tou1ou Ka.i '11'po1epov. "Ean 8e fo' evlwv µev e'll'ayov1a. 8uva.TOV ep11>1~11a.1 TO Ka.96Xou, E'll'' EvLll>V 8' ou p~Siov 8ia TO
4-5 npocrn0evn:c; ABu edd. : n0ev·n:c; CDV A II 5 npote1v6µevu : -µe0u Ne II 8 önoi6v ABCuV : noi6v D II 9 pr. i] om. D 1 II alt. tel>: t6 fort. C 1 II 10-11 ul 8E: npmmxui om. C cf. VI 6, 145al5-18 et adn. ibi II 11 w106trov : w10i5wv A 1 II 11-12 cruvemxocrµei : -1coµei Ai II 12 npoc; ABDuV : eic; C II 16 XotpiA.oc; ABCu edd. : Xe1piA.oc; D XoiptAAoc; V Chaerillus A II oütcoc; ABV : ofrtco CDu edd. II liv post crmpecrtepov transp. C II 20 e'lprp:m 8' D'"' II 21 wfrtou ABC Wz SW Ross : -tcov DuV A Bk. II fon ABDuV : en C II 22 eprotficrm ABCuV : enepco- D II 22-23 Bta t6 µi] xeicr0m ABDuV : 8tuxeicr0m C.
5
10
15
20
TOPIQUES, VIII, 2
109
tion ; mais dans d'autres cas, ce n'est pas facile, parce qu'il n'existe pas de mot etabli qui soit commun a tous les cas semblables ; quand il faut se faire accorder l'universelle, on dit alors : « il en va ainsi dans tous les cas de ce type ». Mais ce qui campte au nombre des choses les plus difficiles, c'est de determiner justement ceci : lesquels des cas produits sont « de ce type », et lesquels non. C 'est bien pourquoi, souvent, on se beme mutuellement dans les discussions, les uns soutenant que sont semblables des choses qui ne le sont pas en realite, les autres pretendant, pour les besoins de la contestation, que des choses en fait semblables ne sont pas semblables. C'est pourquoi il faut essayer, pour couvrir « tous les cas de ce type »,de forger soi-meme des mots, de fa~on qu'il ne soit loisible ni au repondant de contester en pretendant que ce qu'on avance dans la conclusion 1 ne se dit pas de fa~on semblable dans tous les cas, ni au questionneur de chercher chicane en pretendant que cela se dit de fa~on semblable, puisque beaucoup des choses qui ne se disent pas de fa~on semblable ont l'air de se dire de fa~on semblable2 • Lorsqu'on a fait une induction a partir d'une multitude de cas et qu'on ne vous accorde pas l'universelle, il est alors legitime de reclamer une objection. Mais si l'on n'a pas dit soi-meme dans quels cas il en est ainsi, il n'est pas legitime de reclamer qu'on vous dise dans quels cas il n'en est pas ainsi ; il faut en effet commencer par effectuer l'induction, et alors seulement reclamer une objection. 11 faut aussi demander que les objections ne portent pas sur un cas propose lui-meme comme premisse3 , sauf s'il n'y a qu 'un seul cas de cette espece, comme pour « la dyade est le seul des pairs qui soit premier » 4 ; il faut en effet que celui qui eleve une objection la fasse porter sur un autre cas, ou qu'il dise que le cas qu'il cite est seul de son espece. Contre ceux5 qui avancent, pour refuser une universelle, une objection tiree non de la chose meme, mais d'un homonyme, en disant par exemple que quelqu'un 1-5 Voir Notes, p. 269.
TOIIIK.QN@'
109
[157 a]
a.xx·
"'~ KEia8naiv· TOUTO Se füopianL TWV xnAE1TlllTclTlllV EaTLV, onoin TWV npoci>epo- 25 µevwv TOLC1UTC1 KC1l 1f0lC1 oü. Knl. 1TC1pa TOUTO 1TOAAclKLS aAA~\. , ' \.., ' i ' l\OUS nnpnKpOUOVTC1L KC1TC1' TOUS l\Oyous, OLc 11ev 'fC141KOVTES Of.lOLC1 eivnL Ta 11~ ÖVTC1 öµotn, Ol S' O.µci>taßTJTOUVTES Ta öµoLC1 "'~ ElVC1L ö1101n. A10 1TE1pC1TEoV E1fl 1fclVTlllV TWV TOIOUTlllV ovoµnT01TOLElV C1UTOV1 01TlllS 11~TE T~ 0.110KpLVOf.lEV't' eglj 0.114'La- 30 ßTJTEiv WS oux Of.lOLS TO emcj>epoµevov AEyETnL, f.l~TE T~ epTWVTL auKocj>nvTEiv WS Of.lOLlllS Aeyoµevou, E1TELS~ 1fOAAcl Twv oux oµoiws Xeyoµevv oµoiws 4'niveTn1 Xeyea8nL. uoTnv S' e11cJ.yovTOS enl. 1TOAAWV "'~ S1S~ TO Kn8oXou, TOTE 8LKn1ov 0.11nLTeiv evaTnaLv. M~ et11ovTn nuTov e111. TL- 35 vv OÜTS, ou 8LKC1LOV a1TC1LTELV E1Tl TLVV oux OUTS' Sei yap E1fC1YOVTC11rpOTEpov OUTS TT)V EV41TC141LV C11TC1LTELV. !ILlllTEOV TE Tas EV41Tcl41ELS "'~ e11' C1UTOU TOU 11pOTELVOf.lEvOU cj>epe1v, eav "'~ Ev µovov TI TO TOLOUTOV, KC18cl11Ep ~ Suas TWV apTLV µovos O.p18µos 11pwTOS' Sei yap TOV Evl41Tclf.lEVOV e+· hepou T~V Ev157b aTC141LV cj>epELv, ~ AeyELv Ön TOUTO 11ovov TOIOUTO. npos Se TOUS ev1aTn11evous T~ Kn8oXou, µ~ €v nuT~ Se T~v evaTna1v cl>epovTns Ev T~ Of.lll>VUfl'l'· ofov Ön EXOL ä.v TLS TO 11~ nutl
s·
,
I
f
tl
\
JI
1
"'
'A~
I
a.xx·
24 to om. A II 25 ecrtiv om. Bk. errore ut uid. II 26 noia ABCDV Bk. Wz SW : önoia u Ross II 28 dcrqncrßT1toi3vu: ~ evarnats, To Xomov, oiov ei 8taµevovTos Tou 15 ' , ß'ß\ ' E1TL- 25 atpe9evTos yap ev ~ evaTaats, civayKaa9~aeTat n9evat füa 6 post XPffiµu add. To µi] tuuwu V II oöv om. C II 8 86~i:t evcnfivm ABCuVM A : OO~EtE ] ouSev füa.cj>epeL oÜTWS ~ EKEivws O'UAAoyiaua8aL, füa.Xeyoµevl{> Se 1Tpos äXXov ou XP1JaTfov Tel> fücl. Tou cl.SuvaTou auXXoyLaµct>. 'Äveu µev ycl.p Tou ciSuvaTou auXXoyLonµev't> OUK EaTLV ciµcj>Loß11Teiv· ÖTO.V Se TO cl.Suva.TOV auXXoyiat]Ta.ves ljleuSos öv, OUK ciSuva.TOV cj>110LV ei158a vm, WaT' ou yiveTUL 1'0LS ep'!'WaLV ö ßouAOVTQL. Aei Se 1TpOTeiVELV Öaa. E1Ti 1TOAAWV µev OÜTWS EXEL, evaTQaLs Se ~ öXws µ~ EaTLV ~ µ~ E1TL1TOA~S ~ TO auvLSeiv· µ~ SuvaµevoL ycl.p auvopnv ecj>' ci>v oux OÜTWS, WS ciX118es ov TL- 5 ~
I
,
I
'
t1
tl
8Ea.aw. Ou Sei Se 1'0 auµ1Tepa.aµ11 epWT1JjlO. 1TOLELV' et Se µ~, clVllVEUallVTOS ou SoKEL yeyovEvllL auXXoyLaµos. noAAclKLS ycl.p 28 ou µTj EXTI AB edd. : ovx E~Et CDuVM A II 29 UA.TJ0eiepOVTOS cipvouvTQt, KQl TOUTO 1TOlOUVT€S ou SoKouatv e>..eyxea9at TOLS 11~ auvopwaiv Ön au11ßaive1 EK TWV Te9eVTwv. "OTav ouv 1111Se cl>itaas au11ßaive1v epWTTtarl· 0 S' cipv118u, 1TQVTEAWS ou SoKEl yeyovevat au>..>..oy1a11os. Ou SoKei Se 1Tciv To Ka9o>..ou füa>..eKnK~ 1TpoTaais eivai, ofov Tl eanv äv9pw1TOS ; ~ 1TOaaxws AEyETQL TciyaOOv ; EaTl yap 1Tp0Taa1s füaXeKnK~ 1Tpos ~v eanv ci1T0Kpivaa8a1 vai ~ oü· 1Tpos Se Tas ELP'JflEvQS OUK EaTLV. A10 ou 8iaAEKTLKcl ean Ta TOlQUTQ TWV epWT1Jl1clTWV, äv 11~ QUTOS füop(aas ~ S1eM11evos EL1TU, ofov clpa ye TO ciya9ov oÜTWS ~ oÜTWS AEyETQl ; 1Tpos yap Ta ToiauTa {>~füa ~ ci1T0Kp1a1s ~ KaTacj>itaavn ~ ci1Tocl>itaavn. A10 1TEtpaTeov oÜTw 1Tp0Te(ve1v Tas To1auTas TWv 1TpoTaaewv. '1'11a Se Kai füKa1ov fows 1Tap' eKeivou ~1JTEiv 1Toaaxws >..eyeTa1 To ciya9ov, ÖTav auTou Sia1pou11evou Kai 1TpoTeivovTos 1111Sa11ws auyxwpt\. "OaTLS S' EVQ Myov 1TOAUV xpovov EpWT~, KQKWS 1Tuv9c1VETQl. Ei 11ev yap ci1T0Kp1vo11evou TOU epwTw11evou [To EpWTW11evov], s11>..ov Ön 1TOAAa epWTTtl1QTQ EpWT~ ~ 1TOAAclKlS TQUTcl, waTE ~ ciSo>..eaxei ~ OUK €xe1 au>..>..oy1a11ov ( E~ OALywv yap 1TclS au>..>..oy1a11os)· d Se 11~ ci1T0Kp1vo11evou, Ön ouK E1TLTLl1~• ~ cicj>LaTQTQL,
11 ön A (ut uid.) BD A Wz Wal. : ö n CuV Bk. Ross II 16 O:itoKpivacr0m ACDV AJ< edd. : -ecr0at Bu 1117 alt. oö ABCDu A: oööi; V II 18-19 /he)..oµevo~ t\ lhopiua~ Ale II 19 pr. oütco~ ABCV edd. : t\ oütco~ DA om. u II 20 post t0tai5ta add. trov epconwutcov V II 21 post toiauta~ quattuor fere uerba excidisse uidentur C II 24 uuyxcopt\ AB edd. : -xcop'fiun CDuV A 1125 A.6yov ABCD2uV A : xpovov 0 1 uuf...A.oytcrµov czmg ex AJP II 26 Ö:itoKptvoµtvou ABCuV : -Kptvuµtvou D II t0i5 äpcotcoµtvou ABDV A Ale : om. Cu II 26-27 post epcotcoµtvou add. to epco'tloµevov ABCV edd. tÜ Tjpro•11µtvov u om. D Ale A II 28 tUÖ'ta A2CDuV A edd.: tui5tu A1B II pr. t\ om. C II 29 O:itoKptvoµtvou ABCuV A : -Kptvuµtvou D II ön codd. : aµuptuvet ön AJP Öta ti coni. Forster II 30 t\ codd. : KUt Ale.
10
15
20
25
30
TOPIQUES, VIII, 3
113
3
Ce sont les memes hypotheses qu'il est a la fois difficile d'attaquer et facile de soutenir. Sont telles, a la fois, les choses qui sont par nature premieres, ou demieres. Celles qui sont premieres 1, en effet, ont besoin d'une definition ; celles qui sont dernieres sont atteintes a travers un grand nombre d'etapes, lorsqu'on veut poser une serie continue de premisses en partant des choses premieres ; autrement, les arguments d'attaque ont un air sophistique, car il est impossible de demontrer veritablement quelque chose si I' on ne part pas des principes propres et si l'on ne progresse pas de fai;on bien enchainee jusqu'aux choses demieres. Or, pour ce qui est des definitions, les repondants n'estiment pas utile qu'on en donne, et si le questionneur en donne, ils n'y pretent pas attention ; pourtant, qualld Oll Il' a pas eclairci Ce que pellt biell etre la chose en discussion, il n'est pas facile de mener l'attaque. C'est lii. ce qui arrive surtout a propos des principes, car le reste se prouve gräce a eux, alors qu'oll lle peut les prouver eux-memes gräce a d'autres choses : il est necessaire de faire connaitre chacull d'eux au moyell d'une formule definitionnelle2 • Sont egalemellt difficiles a attaquer les choses qui sont trop proches du principe, car Oll lle peut pas se procurer ell abondance des argumellts colltre elles, du fait qu'il n'y a qu'un petit nombre d'intermediaires entre la chose a prouver3 et le principe, intermediaires dont on doit se servir pour prouver ce qui vient apres eux. Mais parmi les definitions, les plus difficiles de toutes a attaquer sollt celles qui font usage de mots tels que tout d'abord on lle voit pas bien s'ils se disent d'une seule ou de plusieurs fai;olls, et qu'en outre Oll lle sait meme pas si celui qui propose la definition les emploie au sells propre ou en Ull 1-3 Voir Notes, p. 274.
113
TOIIIK!1N0'
[158 a]
"Ean 8' E1TIXELPELV TE xa.AE1TOV KO.L U1TEXEIV j>~81ov TelS a.uTelS u1To8eaE1s. "Ean 8e Toia.uTa. Tn TE cpuau 1TpwTa. Ka.i Tel eaxa.Ta.. Tel µev yelp 1TpWTO. Öpou 8ELTO.I, Tel 8' EaXO.TO. füel 1TOAAWV 1TEpa.lvETO.I ßouAoµev'tl To auvExes Aa.µßO.vuv ci1To TWv 1TpwTwv, ~ aocp1aµa.Tw811 cpa.lvETa.1 Tel E1T1XE1p~- 35 µa.Ta.' ci8Uva.Tov yelp U1T08Eiga.I n µ~ cipgO.µEvov U1TO TWV OLKELWV cipxwv KO.L O'UVELpa.vTa. µexp1 TWV eaxnTCa>V. 'Opltea8a.1 flEV OOV OÜT' cig10UO'IV OL Q1TOKp1VOflEVOI OÜT', Üv 0 epc.>TWV oplt11Ta.1, 1Tpoaexoua1v' µ~ yevoµevou 8e cj>a.vepou TL 1TOT' EO'TL TO 1TpOKELtJEVOV, ou j>~8iov emxupeiv. MnAIO'TO. 8e TO TOIOUTOV 1TEpi 158b \ a.pxa.s , \ auµ ßO.IVEL. ' TO.' µev' ya.p ' 0./\/\0. "\ \ 010. ~ ' TOUTWV ' oEl~ ' TO.S KVUTa.L, TO.UTO. 8' OUK ev8exeTO.I 81' hepwv, UAA' civa.yKa.iov op1aµcl> TWV TOIOUTWV EKO.O'TOV yvwplte1v. "EaTI 8e 8uaE1TIXELP1JTO. KO.L Tel Ma.v eyyus TtlS cipx1Js• 5 ou YelP ev8exETa.1 1TOAAOUS 1Tpos 0.UTel Myous 1TOplaa.a8a.1, OALywv ÖvTc.>v TWV civel µeaov a.uTou TE Ka.I TtlS cipx1]s, fü' add. Cpc II 16 post µi:v add. OIJV U.
TOPIQUES,
vm, 4-5
116
sujet de la reponse, maintenant, il faut d' abord preciser quelle est la täche de celui qui repond correctement, comme celle de celui qui interroge correctement. L'affaire du questionneur est de conduire la discussion de fa
Puisque les choses sont mal determinees pour ceux qui discutent afin de s' exercer et de mettre al' epreuve (en effet, les buts ne sont pas les memes pour ceux qui enseignent ou etudient et pour ceux qui se livrent a une joute agonistique, ni pour ces demiers et pour ceux qui s 'entretiennent les uns avec les autres a des fms de recherche ; en effet, l 'etudiant doit toujours poser ce qui lui semble vrai, car ne serait-ce qu'entreprendre d'enseigner le faux, personne ne le fait ; en revanche, entre jouteurs agonistiques, le questionneur doit paraitre actif par tous les moyens, et le repondant doit paraitre ne rien subir ; mais dans les rencontres dialectiques, pour ceux qui discutent non pour l' emporter dans une joute agonistique, mais ades fins de rnise aI 'epreuve et de recherche, on n'a pas encore clairement articule le but que doit viser le repondant, quelles sortes de choses il doit accorder et lesquelles non, pour defendre correctement [ou incorrectement]2 sa these) ; puisque donc nous n'avons rien Ia-dessus qui nous ait ete transrnis par d'autres, essayons d'en dire quelque chose nous-meme3 • 1-3 Voir Notes, p. 278.
TOIIIKQN 0'
116
[159 a]
aTeov TL eanv €pyov Tou KaAws a1T0Kp1voµevou, Ka8cnrep Tou KaAws epWTWVTOS. "Ean Se TOU µev EpWTWVTOS TO oÜTWS E1Tayayelv TOV Myov waTe 1To11]aa1 TOV ci1T0Kp1v6µevov Ta ciSo~o rnrn Aeyew TWV füa T~V 8ea1v civayKa(wv, TOU S' a1TOKpLvoµevou TO µ~ Si' auTov cj>aivea8a1 auµßaivew TO ciSUvaTov ~ l: , \. \ ' oLQ ~ ' ' 8'ea1v· eTepa ( , yap ' „LC1WS aµap' 11 TO 1Tapaoo!:>ov, Q/\/\Q TTJV TLQ To 8ea8a1 1TpwTov ö µ~ Sei Kai To 8eµevov µ~ cj>uM~a1 KQTQ TP01TOV. 'E1Tei S' fonv cifü6p1aTa Tols yuµvaaias Kal. 1Teipas eveKa ' ~ ' ' ( ' , ' '!:'. '!:'.' TOUS /\Oyous 1TOLOUjlEVOLS ou, yap OL' QUTOL O'K01TOL' TOLS OLoQC1KOUC1LV ~ µav80.vouaL KO.L Tols ciywv1toµevo1s, ouSe TOUTOLS TE KQl Tols füaTpißouaL µET' aAAT)Awv O'Keitiews xupiv· T~ µev yap µav80.vovTL 8ETEoV ciel. TQ SoKOUVTa' KO.l yap ouS' emxe1pel "1euSos ouSeis füSO.aKeLV' TWV S' ciywvitoµevwv TOV µev epwTWVTa cj>aivea8a( TL Sei 1TOLelv 1TUVTWS, TOV S' a1T0Kp1v6µevov µ11Sev cj>aivea8a1 1Taaxe1v· ev Se Tals füaAeKTLKals auv6So1s TOLS µ~ ciywvos xupiv aAAcl 1TELpas KQl O'KE"1ews TOUS Myous 1To1ouµevo1s ou füT)p8pwTai 1TW Tivos Sei aToxutea8a1 Tov a1ToKp1v6µevov Kai Ö1To1a füS6va1 Kai 1Tola µT), 1Tpos TO KaAws [~ µ~ KaAws] cj>uAUTTeLV T~V 8ea1v)- E1TeL ouv ouSev €xoµev 1TapaSeSoµevov u1T' liAAwv, auTOL n 1Te1pa8wµev et1Telv. 11
'
20
,
18 µsv ABCDV A: KuA.&c; u II 18-19 änuyuyEiv ABCDu: änayi:iv V Al1 II 19 noif\crut ABCDu : noiEiv V Ale II 19-20 uöo~6'ta'ta ABCDpcuV A : äv- o•c II 21 UU'tOV ABcPCDuV A : UU'tO c•c II 22 'tO om. CDV II 25 fonv : fon nva prop. Ross II wie; ABCuV A : 'tiic; D II Kai ni:ipac; eveKa ABDuV A : evi:xi:v K. n. C II 26 ot'J yap ol ABCu V A : ol yap D II post wie; add. 't!: DuV A II 27 11 AB edd. : Kai CDuV A II pr. KUi om. A"cB II 35 Öitoiu AB Bk. Wz : noi:u CDuV AfP SW Ross II xuA.&c; A : K. 11 µfi DuV K. 11 µfi KuA.&c; ABC edd. II 3637 napuöi:öoµ&vov ABCuV A : -µ&vrov D II 37 n om. C II ni:ipa0&µi:v ABDuV A: -pucr0&µi:v C.
25
30
35
TOPIQUES, VIII, 5
117
Necessairement1, le repandant, en sautenant la discussian, a pase une these qui est sait confarme, sait cantraire a des idees admises2, sait ni l'un ni l'autre, et qui leur est en autre canfarme au cantraire sait absalument, sait d'une maniere detenninee, par exemple paur tel individu determine, sait lui-meme, sait un autre 3• 11 imparte peu4, d'ailleurs, de quelle fa~an elle leur est canfarme au cantraire ; car la maniere carrecte de repandre et d'accarder [au de ne pas accarder] ce qu 'an vaus demande sera la meme. Lars danc que, paur cammencer5, la these est cantraire a des idees admises, necessairement la canclusian leur devient canfanne, et inversement ; car c'est taujaurs l' appase de la these que le questianneur cherche a canclure. Mais si la these pasee ne leur est ni cantraire ni canfarme, la canclusian aussi sera telle. Puisque6 celui qui raisanne carrectement demantre le paint qu'il s'est assigne a partir de premisses plus canfarmes a des idees admises et mieux cannues, il est clair7 que, larsque la these pasee leur est cantraire absalument, le repandant ne dait accarder ni ce qui ne le parait absalument pas, ni ce qui le parait, mais mains que la canclusian. En effet, larsque la these est cantraire a des idees admises, la canclusian leur est canfarme, de sarte que les premisses daivent tautes leur etre canformes, et plus canfannes que la canclusian visee, si l' an veut que ce sait par des chases mieux cannues que ce qui est mains cannu sait atteint ; de sarte que, si l'une des questians pasees n'est pas telle, le repandant ne dait pas l'accarder. Si maintenant8 la these est canfarme absalument a des idees admises, il est evident que la canclusian leur est cantraire absalument. 11 faut danc accarder taut ce qui parait leur etre canforme, et, parmi ce qui ne parait pas l'etre, taut ce qui est mains
1-8 Voir Notes, p. 280.
TOIUKQN0'
117
[159 a]
ÄvayKTJ 8~ Tov ci'IToKpwoµevov imexeiv Myov 8eµevov ~TOI Ev8o€ov ~ Ö.8o€ov 8fo1v ~ 11TJ8ETEpov, Kai. ~TOL a'ITAWS fl,8o€ov ~ Ö.8o€ov ~ wp1oµevws, ofov T ~ Ö.AAepe1 8' ou8ev O'ITWOOUV ev80€ou ~ a.sogou OÜOTJS' 0 yap aUTOS TPO'ITOS EOTaL TOU KaAws a1TOKpivea8a1 Kai. 8ouva1 ~ µ~ 8ouva1 TO Ep11>TTJ8Ev. 1'80€ou µev oöv OUOTJS Tljs 8eoews ev8o€ov avayKTJ , ~ ' t o~· aoo~ov· „~ t TO ouµtTepaoµa y1vea8a1, evoo~ou TO yap avTLKEL- 5 µevov ciel. TU 8foe1 0 epc.>TWV OUj-L1TEpaivETa1. Ei 8€ j-L~T· ä.8o€ov l'~T· fl,8o€ov TO Kei11evov, Kai. TO auµtTepaoµa EaTaL TOLOuTov. 'E1TEl 8' 0 KQAWS OUAAoy1to11evos €€ ev8o€oTEpwv KaL yvwp111111' ~ ' ..... ' WS • aoo~ou , ~ 't µev ' ov" TEpwv TO1 1Tp0 ß\/\Tf 81EV a',ITOOELKVUOL, 'l'avepov TOS a'ITAWS TOU KELµevou ou 8oTEoV T Q1TOKp1vo11EV oü8' ö µ~ 10 8oKEL a'ITAWS, oü8' ö 8oKEL µev ~TTOV 8€ TOU au111Tep0.011aTOS 8oKei. 1'80€ou yap oÜOTJs Tljs 8foews fl,8o€ov TO au111Tepaa11a, WOTE 8ei Ta Aaµßavo11eva ev8o€a 1TavT' eiva1 KQL µO.X>.ov Ev8o€a Tou 1Tp0Ke1µevou, ei µe>.Xe1 füa Twv yvwp111111Tepwv TO ~TTov yvwp111ov 1Tepaivea8a1. "noT' et n 11~ ToiouTov ean TWV 15 epc.>Tll>!lEvll>V, ou 8ETEoV Tel> Q'ITOKpLVOj-LEV ABDuV A : fou'Ci!> C II il iiA.A.cp om. A II 3 wü ABCP0 DuV A : 'CO c•c II ditoKpivecr0at AB DuAle Bk. Wz : -vacr0at CV SW Ross II alt. ooüvm ApcCDuV A : lito6vat A8°B II 4 oÖv ACDuV edd. : yap A om. B II oi5cr11c; "Ciic; 0foecoc; ABC A edd. : 'Ciic; 0. oÜCJ11..ov OTI 1Tpos
' EKeLVOU ' , OLQVOLQV ~ , , ß\' , EKQaTQ tr , ' TT)V Q'ITO /\e'ITOVTQ 0ETEOV KQL\ apVT)TEOV. A ' ' ( "I , \ \ ' ~ 't • , O' LlLO KQL 01 KOj.LL!)OVTeS Q/\/\OTPLO.S oo~as, OLOV aya ov KQL' 30 Ko.Kov eiv.118k ÜoTEpov yap füa.ipouµevou ä811Aov EL Ka.I ev O.pxn ouvewpa. TO O.µcj>lßoAov. 'Eav 8e fl~ npo't8u TO O.µcj>lßoAov aAA' ELS 80.Tepov ß>.Eijla.s Bn, PTJTEoV npos TOV E'Tl'L 8cmpov 30 liyoVTa. Ön OUK ELS TOUTO ß>.Enwv e8WKO. aAA' ELS 8clTepov a.uTWV' nAeiovwv yap ÖvTwv Twv uno TO.UTov övoµa. ~ Myov pq.füa. ~ O.µcj>ioß~TTJOLS. 'Eav 8e KO.L oa.cj>es TI KO.L cinAouv TO epWTWflEVOV, ~ va.I ~ oü cl'Tl'OKpLTEoV.
u
u
17 ucruq>roavm µl\ ABDuV AlP A : µl] q>avm C II 23 spro-r110ev-rueiv, IwKpclTt] 8e Ka.8~a8m· auµßa.ive1 ycl.p EK TOUTWv IwKpclTt] ypcl.cf>eLV. Ävmpe8evTos ouv TOu IwKpclT1'] Ka.8~a8a1 ou8ev µ.ci>.>.ov AEAUTaL b Myos· KO.LTOL +eu8os TO a~iwµa.. 1TpoemxeLp~O'O.VTO.' E~
14 urcs:;v:tv ABCDupcV : urcc'tpl(Etv u•c II ufrt(f> ABC•cDuV : foui:Cf> CP' II öei ABCDV : öiJ u II 15 rcpOEYJ(Etpficravi:a Bc•couv Bk. Wz : rcpocrf:'yJ(Et- AV1 rcpoErctJ(Et- cPc AfP SW Ross tmJ(EtAfP(ß) A II 17 ö' om. cac II 18 ÜÖO~ov fort. c• II 8txroc; ABV Ale : TCAEOVUJ(cOc; Cu A om. D II 20 sA.Ecr0ut cras II post ön add. El c ft Du V II 21 i:dyu06v ABV edd. : dyu06v CDu II 22 UTCEJ(OµEvov ABu fort. c : UTCEJ(OV'l:U C 1DV edd. II 23 öcrot A1 II 24 1:0 om. Aac II dVEAWV ABCu edd. : dvutp&v DV II 25 EJ(Ot ABCDV : EJ(Et u II 26 tc'tv nc; A.c'tßn AB edd. : E'i nc; A.c'tßot CDuV II 27 LroKpc'tn1 A''BCu V edd. : -'tTjV ApcD (et sim. 28 bis) II 29 IJIEUÖoc; ABCuV : IJIEUÖsc; D. 0
TOPIQUES, VIII, 10
123
supprime est faux. Mais ce n' est pas de lui que provient la faussete de l'argwnent ; en effet, s'il se trouve que quelqu'un est assis mais n'ecrit pas, la meme solution ne s'ajustera plus a un tel cas 1• De sorte que ce n'est pas cette premisse qu'il faut detruire, mais la prernisse « celui qui est assis ecrit » ; car il est faux que tout homme assis ecrive. La Solution est donc acquise, assurement, si l' on detruit la prernisse d' oll provient la faussete ; mais l' on connait la solution quand on sait que c'est de cette premisse que provient la faussete de l'argument2 , comme dans le cas des pseudographies3 . Car il ne suffit pas de presenter une objection, meme si ce que l' on detruit ainsi est faux ; il faut encore demontrer pourquoi4 c 'est faux ; de cette fa~on, en effet, on verrait clairement si celui qui presente l' objection prevoit les choses ou non. Il y a quatre fa~ons d 'empecher un argument d' aboutir a Sa conclusion : OU bien en detruisant la prernisse d' Oll provient la faussete 5 , ou bien en presentant une objection dirigee contre le questionneur (souvent, en effet, l'on n'a pas effectue la moindre solution, et cependant l'interrogateur est incapable de poursuivre plus avant) 6 . En troisieme lieu, on peut faire objection aux questions qui ont ete posees ; i1 pourrait se faire, en effet, qu'a partir des questions posees, l'on n'arrive pas a ce que l'on veut, parce que les questions ont ete mal posees, alors que si l'on ajoutait quelque chose, on arriverait a la conclusion. Si donc le questionneur ne peut plus avancer, l'objection viserait le questionneur ; mais s'il le peut, elle vise les questions posees. La quatrieme et la pire des objections est celle qui consiste a jouer la montre7 : certains, en effet, soulevent des objections telles que, pour les discuter, il faudrait plus de temps qu'il n'en est imparti a l'entretien en cours. Les objections, comme nous l'avons dit, se font donc de quatre manieres ; mais seule la premiere de celles qui 1-7 Voir Notes, p. 288.
TOIIIKnN0'
123
[160 b]
'A"A"A' ou m1pel TOuTo b Myos ijleu8~s· äv yap ns TUX'!] Ka.9- 30 11ev 11~ ypacj>wv 8e, ouKETI e1Ti Toll ToLouTou ~ a.u~ MaLs cip11oaEl. "fiaTE ou TOuTo civmpeTfov, ci"AM TO Tov Ka.9~11e vov ypacj>Elv· ou YelP 1Tcis b Ka.9~ 11 evos ypacj>El. Ae"AuKe 11ev oov 1TclVTS b cive"Awv 1Ta.p' ö y(veTa.L To ijleu8os, of8e 8e T~v AUO'LV b eiSws ÖTL 1Ta.pa TOUTO b Myos, Ka.9a1Tep E1TL TWV 35 ijleuSoypa.cj>ou11€vwv. Ou yelp cl1TOXP11 TO EvO'T~Va.L, ouS' äv ijleuSos TO civmpou11evov, ci"AM KO.L füon ijleu8os cl1T08ELKTEoV' oihw YelP äv et11 cj>a.vepov 1TOTepov 1Tpoopwv TL ~ oü 1TOLeiTa.L T~V EvO'TO.O'LV. »Ean Se "Aoyov Kw"Auam auµ1TEpava.a9m TETpa.xws. ~H 161a YelP civeAOvTa. 1Ta.p' ö YLVETa.L TO ijleu8os, ~ 1Tpos TOV epTWVTO. EvO'Ta.O'LV EL1TOVTa.' 1TOAAclKLS yap ouSe AEAUKE, b 11wTOL 1Tuv&a.v611evos ou Suva.Ta.L tToppwTepw 1Tpoa.ya.yeiv. T phov 8e 1Tpos Tel ~pwT1111€va. · auµßa.l11 yelp äv eK 11ev Twv ~pwT1111e- 5 vwv 11~ y(vea9a.L ö ßou"AemL füel TO Ka.Kws ~pwT~a&m, 1TpoaTE9evTos Se TLVOS ytvea9a.L TO O'Ul11Tepa.a11a.. Ei µev oov 1111KETL Suva.Ta.L 1TpoayElv b epWTWV, 1Tpos TOV epwTWVTa. et11 äv ~ evaTa.aLs, Ei Se SUva.Ta.L, 1Tpos Tel ~pwT1111eva.. T eTapTT) 8e KO.L XELptO'TT) TWV EvO'TclO'EWV ~ 1Tpos TOV xpovov· EvLOL YelP TOL- 10 a.uTa. EVLO'TO.VTO.L 1TpOS a SLa.Aex&~va.L 1TAELOVOS EO'TL xpovou ~ T~S 1Ta.pOUO'T)S füa.TpLß~s · Ai 11ev oov EVO'TclO'ELS, Ka.9a1Tep efoa.µev, TETpa.xws y(VOVTO.L' MaLs S' eaTi Twv eip1111evwv ~ 1TpWTT) 11ovov, a.i Se ~11evos
n
30 7tapu Bras II i;u;rn C'"' II 32 i;o orn. D II 37 fö6n codd. edd. : föu i;i AJ< II Ö.7toÖ&tKi;fov codd. edd. : öoi;fov A II 38 7tpoopiöv n AB CuV : 7tpot6vn D. 16lal cruµ7t&pavacr0ut ABCuV : -m;paivrn0ut D II 2 i;ov B 1 II 3 oufü; A.&A.uKEV ABC Bk. Wz sw : ou MA.UKE µev C 1DuV Ross 1134 µevwt codd. edd. : ö A II 4 7tpoayayEiv AB edd. : 7tpoaye1v C DuV II 5 post fiproi;T]µeva add. A.&yetv DV II cruµßaiTJ ABCD edd. : cruµßaiv&t u -vot V II 6 ßo6A.ei;m ABCV 1 edd. : ßouA.6µe0a DuV A II KaKroc; : µiJ eö A II 6-7 7tpocrn:0evwc; ABCDV : 7tpo- u II 8 7tpoc; ApcB Al0 A edd. : El 7tpoc; A"0 elc; CDuV II 9 ö6vai;ut ABCDu: -TJ't!ll V II 11 ii codd. Bk. Wz SW : secl. Ross II 13 e'l7taµ&v ApcB edd. : -oµ&v A"CCDuV 11 't&'tpaxroc; ABCDu: öixroc; V 1114 µ6vov ABCuV: µ6VT] D.
o
TOPIQUES, Vill, 10-11
124
ont ete indiquees est une veritable Solution ; les autres sont plutöt des sortes d'empechements, d'entraves aux conclusions. 11
On peut critiquer 1 un argument au niveau de l'argument lui-meme, et aussi quand il est mis en forme de questions ; ce n'est pas la meme critique. Souvent, en effet, c 'est celui qui est interroge qui est responsable de ce que l'argument n'a pas ete correctement mene, parce qu'il n'accorde pas les premisses a partir desquelles Oll aurait pu discuter correctement sa these ; c'est qu'il ne 20depend pas de l'un des interlocuteurs seulement que leur tfiche commune2 soit correctement accomplie. II est donc necessaire, parfois, de s'attaquer acelui qui parle, et non a sa these, lorsque le repondant guette obstinement tout ce qui est contraire a la position du questionneur, en y mettant quelque insolence en outre. Ces chipoteurs donnent donc aux entretiens un caractere agonistique, et non dialectique. En outre, puisque les arguments de ce type 3 ont pour fins l'exercice et la mise a l'epreuve, mais non l'enseignement, il est clair qu'il faut y deduire non seulement le vrai, mais aussi le faux, et qu'il ne faut pas toujours y proceder au moyen de premisses vraies, mais aussi, parfois, au moyen de premisses fausses ; souvent, en effet, la these qui a ete posee etant vraie, le dialecticien est dans la necessite de la detruire, de sorte qu 'il lui faut presenter des premisses fausses 4 . Parfois aussi, quand la these qui a ete posee est fausse, il faut la detruire au moyen de premisses fausses 5 ; car rien n'empeche que tel individu croie des choses qui ne sont pas, plutöt que ce qui est vrai ; de sorte que si l'argument procede a partir de premisses qu'il admet, il sera per1-5 Voir Notes, p. 290.
124
TOITIK!1N0'
[161 a]
Xoma.L KwMous TLVES KO.L e111Tofüo110L TWV O'Ul11TEpa.011aTWV. 'EmTLl11JO'lS 8e Myou Ka.T' auTov TE Tov Xoyov Ka.L ÖTa.V epWTclTO.l oux ~ 0.UT~. noXMKlS YelP TOU 11~ Ka.Xws 8mXex8al TOV Myov 0 epwn;,11evos O.lTLOS 8lel TO 11~ ouyxwpeiv e~ li>v ~V füa.Xex81}va.l Ka.Xws 1Tpos T~V 8eolv· ou yap EoTLV E1TL 8a.TEP 11ovov TO Ka.Xws emTEXeo81}vm TO KOlVOV €pyov. Äva.yKa.iov oov evioTe 1Tpos Tov XeyovTa. Ka.L 11~ 1Tpos T~V 8EolV E1TLXElpELV, ÖTO.V 0 Q1TOKplV011EVOS TQVQVTlO. Til> EpwTWVTL 1Ta.pa.TTIP'fi 1TpooE1T1JpEa~wv. lluoKoXa.ivovTES oov ciywvlO'TLKelS KO.L ou füaXEKTLKas 1TOlOUVTQl Tas füa.Tplßas. "En 8' E1Tel yu11va.oia.s KO.L 1TElpa.s xapw ciXX, ou fü8a.oKa.Xla.s Ol TOlOUTOl Twv Mywv, 81}Xov ws ou 116vov TaX118TJ ouXXoyloTeov ciXXO. KO.l ljteu8os, ou8e fü' ciX118wv UEL ciXX' EVlOTE KQL ljteu8wv· 1ToXMKlS yelp ciX118ous Te8evTos civa.lpeiv civayK1J Tov füa.Xey611evov, woTE 1TpoTa.Teov Tel ljteu81}. 'EvioTe 8e Ka.t ljteu8ous TE8EVTOS civmpeTEOV Siel ljteu8wv· ou8ev YelP KWMEl Twi 8oKeiv Tel 11~ ÖvTa. 11iiXXov Twv ciX118wv, woT' eK TWV EKElV'tJ 8oKouvTwv Tou Myou ywoµevou µciXXov eoTal 1TE1TEloµevos
15 i:&v cruµm;pacrµai:cov codd. A edd. : i:oü cruµnepacrµai:oi; Ale 1116 8€ ABCuPcy edd. : 8€ i:oü Dom. u•c II A6you ABDuV edd. : A6y([l c•c AJP prop. sw coll. 161bl9, 38 i:ifi A6y([l CP' II Kai:' aöi:6v AB edd. : Ka0' aui:6v CDuV II 17 tpcoi:iitat ABCDV : am:pco- u II 18 otetA.EX0at ABCDV : 8t&AEYX0at u II 22 aitoKptv6µevoi; AßCPc DuV : -vaµevoi; c•c II 23 napai:rtpfl ABCuV : -pd D II itpocrrnrtpea~cov ABCpcDuV : itpocrem- c•c II post oöv add. tvioi:e APCV II 24 i:ai; om. D II 24-25 l:n 8' tnd ABCDu : tnei. V II 25 post 8toaCJKaA.iai; add. xaptv C A II 27 aei. om. C2u II 28 ante IJIEUooov add. 8ta V II 29 npoi:ai:fov NcBCDV edd. : -i:ai:i:fov AP'u II 30 yap om. A•c.
oe
15
20
25
30
TOPIQUES, VIII, 11
125
suade plutöt qu'aide 1• Mais si l'on veut produire ce changement de far,,:on correcte, il faut le produire de far,,:on dialectique, et non eristique, de meme que le geometre doit proceder de far,,:on geometrique, que ce qu'il conclut soit faux ou vrai ; quant a savoir les caracteres qui sont ceux des deductions dialectiques, on les a dits precedemment2 • Mais puisque c'est un mauvais cooperateur que celui qui entrave la tiiche commune, il est clair que c'est aussi le cas dans le domaine particulier de la discussion. La aussi, en effet, il y a un objectif commun3 , sauf pour ceux qui en font une joute agonistique. Pour ces demiers, il n'est pas possible d'atteindre tous deux le meme but, car il est impossible que plus d'un soit victorieux. Peu importe si c'est la far,,:on de repondre ou celle d'interroger qui produit cet effet, car celui qui interroge de far,,:on eristique dialogue mal, aussi bien que celui qui, dans ses reponses, refuse d' accorder ce qui est evident et de renvoyer ce que le questionneur peut bien vouloir obtenir en reponse a son interrogation4 . 11 est donc clair, apartir de ce qui a ete dit, qu'il ne faut pas porter une critique semblable contre l'argument pris en lui-meme et contre le questionneur : car rien n'empeche que l'argument soit mauvais, mais que le questionneur ait discute aussi bien qu'il etait possible avec le repondant. Avec les chipoteurs, en effet, il n'est sans doute pas possible de rendre d'emblee les deductions telles que l'on voudrait qu'elles fussent, mais seulement telles qu'il est possible qu'elles soient5 • Puisque l' on ne peut pas preciser quand les gens contrarient leurs positions initiales et quand ils les conservent (souvent, en effet, se parlant aeux-memes, ils disent des choses qui se contrarient, et ce qu'ils ont d'abord refuse, ils le donnent plus tard ; c'est pourquoi, lorsqu' on les interroge, ce sont les contraires aussi bien que leur position initiale qu'ils donnent souvent comme reponse6), il est inevitable que les discussions tombent a 1-6 Voir Notes, p. 291.
125
TOIIIKilNE>'
[161 a]
~
wcj>EAT)µevos. ÄEi 8e TOY KCl.AWS µETa.ß1ßO.tovTa. 8ia.AEKTLKWS 1mpe9evTwv Ttvwv· evioTe YelP 'TTAeiw Aaµßcivoua1 TWV ci.vayKaiwv, waTe ou T TauT' Efva.1 yivETm o auAAoy1aµos. vEn 30 ei e€ ci.80€0Tepwv Kal ~TTOV 'TTLO'TWV TOU O'UIJ'TTEpciaµaTOS, ~ ei €€ ci.X118wv aAAci 'TTAeiovos epyou 8eoµevwv a'1To8ei€a1 TOU 1TpoßA~µa.TOS.
Ou Sei 8e 'TTaVTWV TWV 1TpoßX11µaTWV oµoiws ci.€1ouv TOUS auAAoy1aµous ev80€ous efvaL Ka.l m9a.volis' cj>uaeL YelP EU- 35 9Us U'TTapxu Tel µev p~w Tel 8e xa.AE'TTWTepa TWV ~1]TOU-
17 oÖv om. V II ro~ ABCD edd. : ön Vom. u II 19 'tcf> A6y41 ACP' DuV edd. : A6y41 c•c 'A6yrov B an recte ? II 20 spro'troµevrov AB edd. : Tjpron1- CDuV II µTj codd. edd. : µl]81':v Al' II 20-21 'tO npo'ti:91':v ABDV A edd. : npo~ 'tO 'tE91':v Cu II 21 ante \jlEU8rov add. i1 DuV A II 21-22 ö:naV't(J)V ABCDu : trov itaVt(J)V V II 22 EV codd. : E..>..wv TI p~Siov f:vSOgwv O'Ujl1TEpavao80.1 Ko.i ci>..118wv. El11 S' ä.v 1TOTE Myos Ko.i O'Ujl1TE1TEpo.01-1evos ll~ O'Ujl1TE1TEpo.01-1evou XEipwv, ÖTO.V ö jlEV f:g EU~9wv O'Ujl1TEpo.lv11To.1 jl~ ' TOU" 1Tp0ß\' ~ l:O' 1TpOO'O l:O' ' " TOIOUTOU /\11jl0.TOS OVTOS, 0' OE E11TO.L TOLOUTlalV 0. EO'TLV evSogo. KO.l ci>..118~, KO.i jl~ EV TOLS 1Tpoo>..o.1-1ßo.vo1-1eVOLS TI ö Myos. To'is Se Siel. ljiEuSwv ci>..118es ou1-11TEpo.Lvo1-1evoLs ou SiKo.Lov €mn1-1uv· ljiEuSos 1-1ev ycl.p aEi civciyK11 Sia ljiEuSous ou>..>..oyl~Eo9m, TO 8' ci>..118es fon Ko.i Siel. ljiEuSwv 1TOTE ou>..>..oyi~E0'80.1. Cl>o.vEpov S' eK Twv Ävo.XuTLKwv. "Ornv S' cl1T0Sug1s T1vos Ö Eip111-1evos Myos, El Ti EoTLV ä>..>..o 1Tpos TO O'Ujl'ITEpO.O'jlO. 1-111So.1-1ws exov, OUK EoTO.L , ' \ \ ' ~ l:O' ..!.. ' '..!.. " TO.L, 1TEpL' EKELVOU O'U/\/\OYLO'jlOS" O.V OE 't'o.LV11TO.L, O'O't'LO'jlO. EO' ouK cim)SELgLs. ["Eon Se 4>LX0064>111-10. 1-1ev ou>..>..oy101-1os a'!ToSELKTLKOS, €mxEip11µ0. Se ou>..>..oy101-1os Sio.XEKTLKOS, oo4>LO'j.10. Se ou>..>..oyLO'j.IOS epLO'TLKOS, cl1Top11µ0. Se ou>..>..oyLO'j.IOS Sio.XEKTLKOS civn4>aO'ElalS.] Ei S' eg ciµ4>0Tep1a1v TL SoKOUVTlalV SELX8Ei11, j.I~ OjlOLlalS Se SoKOUVTlalV, ouSev KlalMEL TO 8ux9ev µu>..>..ov EKO.Tepou So'
\
'
I
\
\
Cl
40 162a
,
5
10
u
37 evoexeim ABCDV : -rrm1 u II 39 a\:n:6v ABCDV : af:rt6 u. 162a2 Ö'tav ABDV A edd. : ön Cu II 3 TI om. Cu II 4 A.6yo~ post Kai transp. D II 6 ä om. c•e II 7-8 rrpocrA.aµßavoµsvm~ ABCDpc A edd. : rrpo- uV II 8-9 cruµrrepmvoµsvo1~ A"eBC edd. : -rrepaivoumv ApcDuV II 9 ou om. Ne codd. nonnulli test. Al II yap dei om. C II 10 'lf&UÖOÜ~ ABDV A Bk. Wz : 'lfEUo&v Cu AlP SW Ross II 11 rro-rn post fon [l. 10] transp. V II cruA.A.oyi~ecr0at AB edd. : -cracr0m CDu V II 12 ante Et add. t\ A II 14 rrepi codd. : rrapa Bk. errore ut uid. II ~Keivou ACDVu : -vou~ B II 15 ante ouK fort. add. Kai Ale II fon 18 dv'tl.'19wv ci1To8u~is eanv' 8ei yup TWV KEL11EY(a)V Tl 11~ elvm 11'.'19es au111Tepaivo1To 8tu ljleu8wv Kai Xiav euf]Owv, 11'0>.>. äv El'J xeipwv ljleu8os au>.>.oy1to11evwv· e'l'I 8' liv To1ouTos Kai ljleu8os au1111'Epa1vo11evos· waTE ~\ • 1TpV 11EV a8o~WV 8e, cJ>auXos' ei 8e Kßl ljleu8~ Kßl >.lav ä.8o~a, 8~>.ov Ön cJ>au>.os ~ cL'll'Xws ~ TOU 1TpnYl1aivovTat TO ev cipxii 'll'Evrnxws. avepwTaTa 11ev Kai 1TpwTov, ei ns auTo TO 8eiKvua9m 8eov aiTfiau. T OUTO 8' e'll'' ßUTOU 11ev ou i>48tov >.av9clve1v, ev 8e TOLS auvwvu11ms Kßl EV ÖaOLS TO Övo11a Kßl 0 Myos TO ßUTO
19 cino8cx6µE0a APeCDuV Ale A edd. : civi:cx6µE0a A"eB II ÖOKOUV't:COV cras II 20 post i:&v des. uetus manus V II ~i:epcov om. u AlP II 23 noA.A. EXELV m11s TauTas 1Tpos ciAA~Aas.
8e
npos yu11vaalav Kai 11eAET1JV TWV TOLOUTWV Mywv 1TpWTOV 11ev civnaTpecjmv e91tea9mxp~ TOUS Myous· OÜTWS YelP 30 1Tpos TE TO Aeyo11evov EU1TOpWTEpov E~Of.LEV Kai ev OALYOLS \\ ' E\>E1TLO"T1)0'011E 't ' 9a /\Oyous. \' T'0 yap ' aVTLO"TPE'l'ELV ' '.!.. ' ' TO' 11"0/\/\0US EO"TL 11ETaAaßovTa TO O'Ul11TEpaa11a f.LETel TWV AOL1TWV epWT1Jl1clTWV civeAeiv ev TWV 8o9evTwv· civayK1J ycl.p, EI To au111TEpaa11a 11~ ean, 11lav nvel civaLpeia9aL TWV 1TpOTclO"EWv, Ei- 35 1TEp 1TaO"WV TE9ELO'WV civayK1) ~V TO O'Ul11TEpaa11a eivaL. npos Ö.1Taacl.v TE 9eaLv, Kai Ön oÜTWS Kai ÖTL oux oÜTws, TO E1TL, I ( I ' \. I I XELP1Jl1a O"KE1TTEOV, Kai' EUpOVTa T1)V /\UO"LV EU'9'US 'f~1)T1)TEOV' oÜTWS YelP ö.11a au11ß~O'ETaL 1Tpos TE TO epWTQV Kai 1Tpos TO
22 KUV ABDu : Kai c II &i'. om. cac II µit om. D II 23 /caßot BCD A1°(P) edd. : /caßn Au Alc(AD) II 25 post wo coni. 'tO SW Ross II 27 post 'ti\> add. yup Cu II 30 t6i~acr0m XPTt ABC A edd. : XPTt te. D XPTtV te. u II OÜ'trouci, luta., To 8Uva.a8a1 rUlLAOUVTES 15 "' J.. l(QL\ f.LLC70UVTES TO\ 11'poa.,.epOf.LEVOV EU rtoroxi: et dTtooi:ooµevov dans celui de l'exemple - ces termes sont en effet caracteristiques des mouvements dialectiques accomplis par le repondant, comme l'a etabli de fa~on decisive Reinhardt, p. 63-67) ; l'entreprise du questionneur serait alors, paradoxalement, de montrer que Je propre propose par le repondant satisfaisait au critere du xaA.roi; mis en reuvre dans Je Iieu (ce qui s'exprime dans Ja formuJe stereotypee ecr'tat yup KaA.roi; Ka'tu 'toÜ'to KEiµi:vov 'tO i'.Otov). Cette structuration du debat dialectique, Oll Je questionneur argumente en faveur de la these choisie par le repondant, brouille la repartition normalement antagonique des röles entre les deux partenaires ; Reinhardt, p. 71, y voit l'indice de l'intervention du reviseur du livre V. Pour rediger Ja partie constructive du lieu, celui-ci se serait contente de transposer de fa~on purement mecanique Ja partie destructive de ce meme Iieu. Notons tout de meme qu'il a ete assez intelligent pour introduire la precision Ka'tu 'tOii1:0 dans Ja redaction de cette partie constructive : il a compris que, s'il est vrai que pour montrer que le propre n'a pas ete donne KaA.roi;, il suffisait de montrer qu'il ne satisfaisait pas l'un quelconque des criteres du KaA.roi;, il n'en reste pas moins qu'en montrant qu'un propre satisfait tel critere du KaA.roi;, on montre seulement qu'il a ete donne KaA.roi; sous le rapport de ce critere, ce qui ne l'empecherait pas d'etre incorrectement donne sous Je rapport de quelque autre des criteres du KaA.roi;. Les caracteristiques de ce premier lieu du chapitre 2 font de lui un exemple du « Iieu de type 1 » de Reinhardt (p. 69-72) ; ils se retrouvent dans tous ceux qui le suivent, jusqu'a la fin du chapitre 3. 5. Les lignes 129b24-26, qu'il convient sans doute de mettre entre parentheses, introduisent une distinction inedite, dans Je contexte, entre
NOTES DES PP. 5-7
145
les propres correctement formules sous tel rapport seulement (KaA.roc; Kata toiito µ6vov) et les propres correctement formules purement et simplement, c 'est-a-dire sans doute sous tous rapports (äxA.roc; KaA.roc;). Cette distinction ne trouve d'echo qu'en 4, 132a24-26, ou il est precise que « les Iieux qui etablissent purement et simplement que Je propre a ete pose correctement seront les memes que ceux qui produisent un propre comme tel » (ol aötoi ecrovtat wie; i'.Owv öA.roc; xotoiicrtv). La distinction nouvelle brouille donc celle qui separait propres correctement formules (KaA.roc;) et propres comme tels (öA.roc;) ; en outre, eile ne correspond pas au contenu des chapitres 2-3, puisque tous les Iieux du KaA.roc; qui y sont examines, dans leur usage constructif, etablissent uniquement, du moins d'apres ce que dit Je texte, des propres correctement formules sous tel rapport particulier (Kata toiito). Pour ces deux raisons au moins, I' authenticite de Ja distinction ici presentee peut etre suspectee (Reinhardt, p. 123-125 l'attribue au reviseur du Iivre V).
Page6 1. L'addition de Kai yvroptµmtEpov apres lita yvroptµroteprov, bien que solidement attestee (ABDuV A edd.), est sans doute une glose destinee a faire echo a Ja distinction qui precede (cf. I 29b5 t6 µtv KtA., 13 t6 öi; KtA., 14-17 ), mais eile est inutile : lita yvroptµroteprov couvre en effet chacun des deux modes precedemment distingues (cf. 129b23 et 28). 2. Ce passage contient, dans un contexte relatif a Ja pluralite des significations, deux termes rarement employes, surtout Je premier, dans les Topiques (abstraction faite des Soph. EI.) : eA.syxoc; et cruA.A.oytcrµ6 ». Page 39 1. Ce lieu (138b27-139a8), particulierement difficile, a ete rarement etudie dans le detail par les commentateurs modernes, a l'exception de Verdenius 1968 ; les anciens (Alexandre, Pacius) ont ete nettement plus attentifs. Reinhardt, p. 9 et 72-75 (cf. plus haut, n. 4 de la p. 16) se contente, sans en donner d'analyse specifique, de le rattacher au « type 2 », ce qui signifie qu 'il juge impossible de donner une lecture coherente de ses divers elements, et qu'il y decele l'intervention du reviseur dans la partie constructive ; on dirait que ce reviseur, sentant l'ecurie, accefäre en approchant de la fin du livre V. Nous essaierons au contraire de freiner, et de lire, au prix de longueurs volontairement assumees, les sections les plus obscures du texte a la turniere de celles qui sont, au moins relativement, les plus claires. En l' occurrence, la partie destructive (138b27-37) est plus claire que la partie constructive (139al-8), et, au sein de la partie destructive, l'exemple (138b30-37) est plus clair que la directive initiale (138b27-30).
NOTES DE LA P. 39
201
2. La description abstraite de l'usage destructif du lieu (138b2730) comporte plusieurs obscurites. Premiere question : qu'est-ce que donner un propre « en puissance », « par la puissance » (öuvaµet, 'tft öuvaµi::t) ? D'apres les exemples qui suivent, c'est un propre (ou un pretendu propre) qui contient soit un adjectif verbal a suffixe en -'t6i;, comme dvanvi::ucr't6i;, « respirable », soit meme l'adjectif öuva'tÖV, « capable », « susceptible », comme öuva'tov na0eiv il notftcrat, « capable de patir ou d' agir », et qui a donc pour caracteristique de contenir un indicateur modal de possibilite ; d'apres l'explication foumie en 138b31-32, il y a equivalence definitionnelle entre « respirable » et « susceptible d'etre respire » ou « de type a etre respire » ('totoi'iwv ofov dvanveia0at). On pourrait se demander, a ce propos, si Ja refärence a une puissance passive est ici pertinente, autrement dit si Je rejet d'un propre du type « respirable » est peu ou prou conditionne par le caractere passif de la puissance qu'il designe ; contentons-nous, pour l'instant, de poser la question. On remarquera aussi qu'un « propre öuvaµet » n'est pas un predicat susceptible de devenir un propre (comme un tas de briques est une maison en puissance), mais un propre qui consiste a etre susceptible de devenir ceci ou cela. 3. Deuxieme question : qu'est-ce que donner un propre npoc; µTj öv, « en le rapportant a ce qui n'existe pas » ? L'expression ne recevra quelque intelligibilite que grace a l 'exemple donne dans !es lignes qui suivent ; on y reviendra. Notons des maintenant Je Kai qui precede npoi; µTj öv en 138b28 comme en b32 : le propre rejete a ete donne « aussi » en le rapportant a ce qui n' existe pas, ce qui signifie sans doute qu'il a ete donne a lafois en Je rapportant a ce qui existe et en Je rapportant a ce qui n'existe pas. Cela pennet au moins de comprendre pourquoi l'usage constructif admettra comme propres (139a2) ceux qui sont donnes « soit en les rapportant a ce qui existe (i\ npoc; öv) soit en les rapportant a ce qui n'existe pas (i\ npoc; µTj öv) », c'est-a-dire dans !es cas restant possibles apres l'exclusion du precedent. 4. Troisieme question : quelle est la valeur du genitif absolu µTj fvöexoµ!':vrii; 'tftpocruv11) comme harmonie ou accord (cruµq>oovia), cf. Plat. Rep. IV 430e, ps.-Plat. Def 41 le. Ce n'est pas la seule occasion Oll Aristote reproche a Platon de parler par metaphores ( « poetiques », Metaph. A 9, 99la22). Ce meme exemple est utilise dans un lieu du gerne critiquant l'emploi d'une metaphore (IV 3, 123a33-37). 8. Sur cette regle concemant Jes rapports entre Jes gemes multiples d'une meme espece, voir IV 2, 12lb24-30. On peut noter que la rectification apportee en 121b30-122a2 n'est pas prise en compte dans le present passage.
Page44 1. Sur ce type de critique, cf. 10, 148b16-22. 2. Ces composes etranges (que nous traduisons en nous inspirant des traductions latines adoptees par Boece) ne se trouvent pas dans les reuvres de Platon. La plupart des commentateurs pensent qu'il s'agit de l'auteur de comedies, homonyme du philosophe ; d'autres admettent qu' Aristote puisse se refärer a des poemes de jeunesse de Platon. On pourrait egalement penser a une comedie Oll Platon Je philosophe aurait ete toume en ridicule pour sa manie des definitions (dans la veine du celebre fragment d'Epicrate, cite par Athenee II 590-E), ce qui supposerait chez Aristote un assez fort degre d' agressivire ; mais Ja metaphore et l'homonymie sont des points sensibles dans le debat qu'il mene avec Platon. La question des allusions d' Aristote a un Platon qui semble ne pas etre le philosophe (ici comme en Rhet. I 15, 1376al0) reste en tout cas fort obscure. 3. Le ms A, corrobore dans une certaine mesure par Je commentaire d'Alexandre, nous parait conserver en 140a6-7 une le~on tres ancienne et tres probablement correcte ; oüte Kata µei:mpopav e'ip11i:at au lieu de OÜtf: KUta µetaq>opaV OÜtf: KUptOOopuv). L'addition de oüte Kupiooi;, teile qu' on la lit deja dans la traduction de Boece, puis dans tous les autres
NOTES DE LA P. 44
211
mss et dans !es editions modernes, ne semble pas justifiee, puisque la question de savoir si la definition proposee prend ou non le terme definissant au sens propre reste ouverte : cf. 140al3-16 (El µev Kupiroc; ... El of: µ~ Kupiroc;). II serait donc anormal de preciser des le debut, par oün; Kllpiroc;, qu'elle ne Je prend pas au sens propre. 4. Selon Düring in Owen ed., p. 226, cette definition de la loi pourrait etre une citation d'Alcidamas (cf. Rhet. ill 3, 1406bll, mais ce rapprochement n'est guere probant par lui-meme). 5. Sur la valeur cognitive reconnue dans une certaine mesure (nroc;, 140a9) par Aristote a Ja metaphore, au moins en domaine rhetorique (Rhet. m 2-6, 10-11) et poetique (Poet. 21), sinon dialectique et scientifique (139b32-140a2, An. Post. II 13, 97b37), il existe une immense litterature, a laquelle on ne peut que renvoyer ici. 6. 11 sembJe que Je maintien de la Jei;:on Kupiroc; dro0a en 140a13 (AB, cf. Ai avec Kai Ot1t00t dans f =Marc. app. gr. IV.5, ou bien 'tcp evuopq:> sans Kai 'tcp Oinofü dans V). Dans ces conditions, les solutions !es plus extremes sont probablement les plus raisonnables : tout garder (Bekk.er, StracheWallies, Falcon) ou tout enlever (Düring, Aristotle's De partibus animalium. Critical and Literary Commentary, 1943, ad loc., que nous suivons ). Sur le fond, il parait assez difficile de defendre la premiere option ; la seconde, en revanche, permet une reconstitution assez plausible de l'histoire du texte. Notons que ce texte, meme ainsi abrege, passe avec succes le premier test : « terrestre » et « aile » sont bien des differences coordonnees d' « animal » ; rien n'indique que Ja division doive etre exhaustive. Remarquons aussi que Ja definition d'une espece d'animal comme « animal impair » passerait egalement le test : « impair» a un d.vnfünpTJµtvov, qui est « pair ». 3. Le texte de ce second test est particulierement elliptique. En 143b2-3, !es variantes nous incitent a rejeter l'insertion flottante de !' article f], et nous gardons !' accentuation qui donne a ecrn Ja meme valeur existentielle que dans son occurrence symetrique en 143a34. Son sujet, ici, est exprime de favon plus concise et plus obscure qu'en 34-35. On ne peut guere traduire ce sujet, ö.vnfünpTJµEVTJ Oimpopa, autrement que par « une difference coordonnee » ; mais l' accent porte sur Je prernier mot, et Je sens releverait plutöt d 'une paraphrase comme « un terme A coordonne, en qualite de difference, np6c; ti moc; l:xetv) ; rnais Ja presence ici de önep constitue une lectio difftcilior. La clause introduite par eni:tllft n'est pas tautologique, bien que to dvm soit rnoins technique que ft oi'Jofo, et np6c; ti nromv6µEvov. Sur ce passage, voir aussi Owen, art. cit. ci-dessus, n. 3 de la p. 57, pp. 118-119.
Page 70 1. On peut hesiter sur Je genre de i:xovwc;, masculin (cf. 147a15 ö ou neutre (cf. 18 to tmm:ftµov). La traduction s'efforce de rester neutre. 2. II est difficile de comprendre pourquoi la tradition dominante omet !es deux occurrences de l'article t6 a la ligne 147a25, et non celles qui leur correspondent aux lignes 26-27. Nous respectons l'anomalie. ~o6µEvoc;)
Page 71 1. Supposons, pour prendre un exemple, que « producteur de bien » ait ete donne comme definition de l'agreable. La critique passerait par !es etapes suivantes, que distingue la phrase d 'Aristote : ni « producteur de mal » ni « destructeur de bien » ne sont contraires a l'agreable (il y a des choses agreables qui Je sont) ; donc, ni « producteur de mal » ni « destructeur de bien » ne sont la definition du desagreable ; donc, « producteur de bien » n'est pas la definition de l' agreable. 2. On peut remarquer qu'Aristote considere ici les termes qui se disent par privation (Kata crteprim.v A.ey6µEva) comme une espece particuliere de contraires (tvavi:ia), alors qu'en general il divise le genre des opposes (dvttKEiµeva) en quatre especes, !es contradictoires, !es contraires, !es relatifs et !es opposes selon 1a privation et la
242
NOTES DES PP. 71-73
possession (dans les Topiques meme, cf. par exemple II 3, 109bl7, et les chapitres II 8 et V 6). Cet usage plus large de la notion de crt€pl]cr1.1; repose sur le fait que son correlat n 'est pas seulement la possession (f:~tapµaKa pour obtenir des resultats opposes, ou de q>apµaKa opposes pour obtenir un meme resultat, offre au dialecticien un reservoir de schemas particulierement adaptables a ses propres fins. Page 83
1. Si l'on veut que la rectification de b15-18 corresponde bien a ce qu'elle rectifie, a savoir b14-15, il faut admettre que bl6 dya0u se borne a designer un cas particulier de Ja situation qu 'Aristote a en vue, et dont la description complete serait« bonnes (ou mauvaises) ». Du meme coup, a la ligne b 17, dya06v resurnerait plus fortement encore une situation dont Ja description compJete serait « meilleur que Je composant relativement pire et pire que Je composant relativement meilleur ». 2. Troisieme et dernier des cas distingues au debut du chapitre 13 ; Aristote Va d' ailleurs Je reduire a J'un Oll a J' autre des cas precedents. Ceux-ci ayant donne occasion a J'expose de lieux qui sont tous refutatifs, on peut sans difficulte traduire Je npor; txai:epov w(mov de 150b32 par « contre chacune d'elles », alors que dans d'autres contextes, pour traduire np6r; suivi d'un accusatif, on peut parfois hesiter entre « contre » et « envers ». On pourrait meme s 'aventurer a dire que cette arnbigui:te est consubstantielle aJa theorie et a Ja pratique aristoteliciennes de la dialectique, officiellement non agonistiques (cf. Je livre VIII), mais episodiquement infideles a ce prograrnrne. Page 84
1. Ce paragraphe, que nous delirnitons typographiquement, est de nouveau construit a Ja fai;:on d 'une « batterie de tests », de plus en plus serres. 2. Aristote se contente de prendre ici un exemple : Jes elements de Ja forrnule « ceci plus cela » auraient pu passer Je test precedent en
252
NOTES DES PP. 84-87
satisfaisant quelque autre des fai,:ons dont se dit « ceci plus cela ». Le lecteur est cense completer par lui-meme. 3. Ici encore, Aristote s'exprime de fai,:on elliptique : le cas en question se prete encore a la refutation, parce que les deux elements de la formule « audace plus pensee droite » peuvent bien se rnpporter a un correlat identique (les questions de medecine), sans cependant que ce correlat soit le correlat pertinent en l'occurrence (cf. 15lal 1 oihi: npoi; i:uöi:ov i:o i:ux6v). 4. On relevera cette nuance, qui n'est pas sans signification pour l 'histoire du concept commun de courage. Cf. naturellement Platon, Laches 19Ic-e.
Page 85 1. Sur les difficultes d 'une definition de la coli':re, en fonction des deux composantes qu' Aristote y distingue, l'une affective (la douleur) et l'autre cognitive (la representation du mepris dont on est l'objet), et de la relation causale qui les unit, voir N 5, 125b29 ss., 126a6 ss. ; N 6, 127b30 ss. Ces deux composantes restent caracreristiques de la definition « dialectique » de la colere, qu 'Aristote compare avec sa definition « physique » (integrant les manifestations corporelles) au debut du De Anima (1 l, 403a29 ss.). On se reportera sur ce point au commentaire magistral de P. Aubenque, « Sur la definition aristotelicienne de la colere », Revue philosophique de la France et de l'Etranger, 1957. 2. L' argument joue sur l' opposition entre cruv0i:crti; (processus de composition) et cruv0swv (chose resultant de ce processus). Ce qui lui donne un tour quelque peu sophistique est que cruv0i:crti; peut signifier non seulement le processus, mais aussi son resultat. Page 87 1. 11 ne faut pas surestimer la rigueur de Ja directive ici donnee par Aristote : Ja contrainte qu'il impose au questionneur n'a pas a etre comprise comme tres forte (n'entreprenez de refuter une definition que si vous etes en possession de la definition exacte et unique du definiendum) ; eile peut au contraire etre consideree comme assez faible (vous ne pouvez rejeter la definition proposee que si vous etes en position de lui opposer une formule manifestement plus satisfaisante, meme si elle ne peut pretendre qu'a etre une meilleure approximation du « paradigme » qui reste l'horizon peut-etre inatteignable, au moins provisoirement, de Ja recherche de Ja definition). L'interessante comparaison avec la situation legislative (sur le probli':me general de l'abrogation des lois, cf. Brunschwig, « Du mouvement et de l'immobilite de la loi »,Revue internationale de Philosophie, 34, 1980, 512540), l'usage du verbe töumcuA.iu, µu0rimt;), lajoute ou combat (dyrov), Ja recherche ou examen (crKEljftt;) ; mais ces divers objectifs sont regroupes par paires, afin de mettre en lumiere leurs traits comrnuns et leurs differences. Au total, Ja conclusion d' Aristote est que Ja täche du repondant est deja bien determinee, au moins par l'usage et la logique de la situation, dans deux des cas distingues, qui sont les plus extremes : lorsqu'il est un etudiant participant a un entretien didactique, il doit toujours accorder ce qui lui parait vrai, parce que personne n'entreprend d'enseigner Je faux, ni donc de proposer a l'eieve des premisses dont celui-ci devrait se mefier (159a28-30 ; s'il est vrai que le repondant d'un dialogue socratique doit toujours « dire ce qu'il pense », comrne le souligne G. Vlastos, Socrates - Iranist and Moral Philosopher, 1991, p. 111 = Socrate-lronie et philosophie morale, 1994, p. 157, Aristote classerait un tel dialogue, sous ce rapport, comme appartenant au type « didactique ») ; au contraire, lorsque le repondant participe a une joute agonistique, il doit ne rien paraitre subir (159a30-32), c 'est-a-dire n' accorder que les premisses qui lui suffisent pour defendre sa these avec coherence (cf. n. 1 ci-dessus). En revanche, les regles que doit suivre le repondant n'ont pas encore ete deterrninees dans les cas restants, et la täche que s 'assigne Aristote est precisement de combler cette lacune. Une difficulte de ce passage est que les cas restants semblent etre decrits de plusieurs fa\:ons differentes : !' exercice et Ja mise a I'epreuve (159a25), la recherche (159a28), Ja mise a l'epreuve et Ja recherche (159a33). II parait cependant possible de les reduire a deux cas fondamentaux : d'une part le pur exercice de gymnastique intellectuelle, et d'autre part la dialectique « serieuse », qui peut prendre, selon l 'occasion et la posture modeste ou pretentieuse de l'interlocuteur, l'aspect d'une recherche en comrnun ou celui d'une mise a l'epreuve des opinions du repondant. Cf., pour une analyse plus detaillee de ce passage, Ja discussion entre R. Bolton, « Tue epistemo-
280
NOTES DES PP. 116-117
logical basis of Aristotelian dialectic », et J. Brunschwig, « Remarques sur la communication de Robert Bolton », in D. Devereux et P. Pellegrin edd., Biologie, logique et metaphysique chez Aristote, 1990.
Page 117 1. Smith remarque avec juste raison qu'a partir d'ici le point de vue d'Aristote sur la nature de la täche du questionneur (dont dependent necessairement les instructions qu'il donne ici au repondant) a change par rapport a celui qu'il exposait dans le chapitre 4. En 4, 159a18-20, la täche du questionneur etait de « conduire la discussion de ra„on a faire dire au repondant celles des consequences necessaires de sa these qui sont les plus opposees aux idees admises » ; maintenant, eile est de construire, avec !es premisses que Je repondant lui accorde, un raisonnement deductif dont Ja conclusion sera la contradictoire de Ja these soutenue par Je repondant. Alors que Ja premiere täche peut etre decrite comme une refutation par l'absurde de la these du repondant, Ja seconde peut etre decrite comme une refutation directe de cette meme these (cf. la definition generale de Ja refutation, eA.eyxoc;, comme un « raisonnement deductif conduisant a Ja contradiction d'une conclusion donnee », Soph. EI. 1, 165a2-3). Selon la premiere description, observe Smith, le questionneur utilise la these du repondant comme une premisse, dont i1 cherche a deduire des consequences paradoxales, mais sans viser a deduire teile consequence determinee ; selon la seconde description, en revanche, il doit fixer a son raisonnement une conclusion determinee, mais il ne peut utiliser la these du repondant comme premisse. 2. Pour des raisons de coherence, il a paru prefärable de conserver, dans ce volume, Ja traduction adoptee dans le volume I pour Je termeclef d'i:vlio~a, « idees admises ». Ce n'est pas qu'elle soit sans defaut ; de plus, entre temps, d'autres traductions ont ete proposees, en particulier « reputable opinions », cf. J. Barnes, « Aristotle and the Methods of Ethics »,Revue Internationale de Philosophie, 34 (1980) 490-511, traduction reprise par Je meme auteur dans sa revision de la ROTA 1984. En outre, l'interpretation proposee dans l'Introduction du volume I a ete critiquee avec des arguments non negligeables (notamment dans une etude de Paolo Fait, « Endoxa e consenso : per Ja distinzione dei due concetti in Aristotele », Annali dell'lstituto ltaliano per gli Studi Storici 15, 1998, 15-48). J'aurais aujourd'hui tendance a prefärer une traduction comme « idees autorisees », ou « idees qui font autorite » ; mais jene crois pas indispensable de m'ecarter ici de Ja traduction precedemment adoptee, qui me parait capturer de ra„on assez satisfaisante la definition disjonctive des evlio~a donnee par Aristote lui-meme en I 1, 100 b 21-23 (jene vois pas de bonne raison de ne pas la considerer comme une definition). Notamment, « idees admises » a un avantage, celui d'etre une expression incomplete :
NOTES DE LA P. 117
281
admises, mais par qui ? Par tous, ou par presque tous, etc. Dans les notes, en revanche, j'utiliserai librement les neologismes « endoxal », « adoxal » et meme « endoxalite ». 3. Aristote introduit ici une distinction dont il n'avait pas ete question au Livre 1 : certains enonces sont i:vöo~a (ou liöo~a) absolument parlant (1btA.&c;) ; d'autres ne Je sont que de fa~on determinee (ci:>ptcrµsvroc;), par exemple pour tel individu (sans doute aussi pour tel type d'individus, par exemple ceux dont !es opinions sont censees faire autorite : !es hommes, !es vieux, !es Grecs, etc.). Mais Je silence du Livre 1 sur ce point n'est pas incompatible avec cette distinction : en effet, on y lisait (entre autres definitions preliminaires, cf. 100a21-24) une definition disjonctive des i:vöo~a (100b21-23 : « !es choses qui paraissent etre Je cas (a) soit a tout le monde, (b) soit a presque tout Je monde, (c) soit aux gens competents, et parmi ces demiers (cl) soit a tous, (c2) soit a presque tous, (c3) soit a ceux qui sont les plus connus et font Je plus autorite » ). Cette definition disjonctive permet de considerer (a), ainsi tres probablement que (b), comme des i:vöo~a ö.1tA.&c;, et (c) comme des i:vöo~a ci:>ptaµsvroc;. Deux remarques peuvent justifier cette interpretation, ou ecarter des objections contre eile. D'abord, dans toute Ja section 159b4-25, ou il est expressement question des seuls i:vöo~a et liöo~a ö.1tA.&c; (cf. Ja phrase conclusive de b23-25), l'adverbe ö.1tA.&c; est Je plus souvent sous-entendu (seules exceptions : blO, 11, 16, 17) : SVOO~OV tout Court signifie SVÖO~OV Ö.!tAWc; (expression qui d'ailleurs signifie precisement « i:vöo~ov tout court » ). Ensuite, !es singuliers de 159bl, 26-27, 29 ne font pas obstacle aux pluriels de 100b22-23 : Aristote cite au moins une fois un i:vöo~ov fonde sur J.'autorite du seul Empedocle (1 14, 105bl6-18). Quanta !'alternative il al:mp il liA.A.Ql (159bl), eile couvre deux cas possibles de l' svöo~ov/liöo~ov tq>öi 'ttvt : la premisse peut etre teile pour Je locuteur lui-meme dans son röle de repondant (aöt(il, cf. 159b25-26 µit ö.1tA.&c;. „dA.A.a tc\> Ö.!tOKptvoµtvqi) ou pour un autre que lui (liA.A.qi), auquel il l'emprunte, par exemple une autorite comme Empedocle. 4. Cette phrase est un peu surprenante : a quoi bon introduire une distinction dont la signification n'est pas facile a saisir, si c'est pour dire qu 'elle n 'entraine aucune difference dans !es instructions que l' on donne au repondant ? En fait, on va le voir, ces instructions sont bei et bien differenciees, mais sur la base d'un principe ( « celui qui raisonne correctement demontre Je point qu'il s'est assigne a partir de premisses plus conformes aux idees admises et mieux connues », 159b8-9) qui, au niveau d'abstraction approprie, reste identique a lui-meme a travers ses diverses applications. - Ici (159b3) comme en 159a36, le jeu des variantes semble permettre de considerer il µit lhö6vat / öouvat comme une glose. 5. Dans ce passage assez elliptique, il faut d'abord comprendre que, par « these » (0tcrtc;), Aristote entend ici Ja position adoptee par le repondant sur Je prob!eme mis en discussion (a la difference de Ja defi-
282
NOTES DU P. 117
nition « officielle » de ce mot, 1 11, 104bl9-20, mais conformement a l'usage generalement suivi ailleurs par Aristote), et par « conclusion » (cruµm;pacrµa) Ja conclusion que le questionneur cherche a deduire a partir de premisses que Je repondant lui accorde, conclusion qui pourtant est Ja contradictoire de Ja these dont ce demier s'etait fait Je champion (cf. Jan. 3 ci-dessus). Une combinatoire simple pennet de decrire !es differents rapports d' endoxalite entre Ja these et Ja conclusion : si Ja these est adoxale, Ja conclusion est endoxale, et inversement ; si Ja these n'est ni adoxale ni endoxale, Ja conclusion a Je meme caractere. Plusieurs consequences assez irnportantes suivent de cette remarque d'apparence tres simple. (i) Deux propositions ne peuvent avoir la meme valeur d'endoxalite (en l'occurrence, neutre) que si elles ne sont toutes deux ni adoxales ni endoxales ; dans !es autres cas de figure, elles ont necessairement une valeur d'endoxalite opposee : Ja contradictoire d'un i!v8ol;ov est un ü8ol;ov, et inversement. (ii) Corollaire : il ne peut y avoir de contradiction entre deux i!v8ol;a, du moins dans les Topiques (j 'ai eu l' occasion de presenter cette these « paradoxale » dans Brunschwig, art. cit. ci-dessus, n. 3 de Ja p. 116, et encore (avec quelques arguments supplementaires qui repondent par anticipation a quelques objections de J.-B. Gourinat, « Dialogo y dialectica en los 'Topicos' y las 'Refutaciones sofisticas' de Aristoteles », Anuario Filosojico XXXV/2, 2002) dans Brunschwig, « Dialectique et philosophie chez Aristote, a nouveau », in N. L. Cordero (ed.), Ontologie et dialogue - Hommage a Pierre Aubenque, 2000. (iii) Comme les lignes 159b4-7 ne font aucune allusion a la distinction entre a1tA.Ö>ptcrµf;vro