1000 Buddhas de Genie
 9781783104642, 1783104643

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1000 Bouddhas de Génie

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ISBN : 978-1-78310-464-2

2

1000 Bouddhas de Génie

Sommaire

LA VIE DE BOUDDHA

8

L’INDE, LE SRI LANKA ET LES PAYS D’ASIE CENTRALE

110

LA THAÏLANDE ET L’ASIE DU SUD-EST

158

LES PAYS HIMALAYENS

298

LA CHINE

354

LA CORÉE ET LE JAPON

456

APPENDICE

513

BIBLIOGRAPHIE

538

INDEX

540

1

1. Bouddha assis sur un autel, date inconnue, non localisé, peinture et bronze doré. 2. Bouddha assis, date inconnue, non localisé, peinture et or. 2

6

3

La Vie de Bouddha La Vie de Gautama, de sa naissance à son rôle de professeur :

Bouddha, naquit. La mère et l’enfant furent ramenés chez

Vers 500 avant J.-C., dans une cité appelée Kapilavastu, située

Cependant, le garçon trouva une nourrice attentionnée dans

sur les rives de la rivière Rohini dans ce qui est aujourd’hui le

la sœur de sa mère, l’autre femme de son père.

Suddhodana, où sept jours plus tard y mourut la mère.

Népal, se trouvait une tribu nommée les Sakyas. La rivière

tranchaient dans le bleu clair du ciel indien. Les Sakyas

Asita, le voyant, rend visite au prince nouveau-né (extrait du Canon pali, le recueil des textes sacrés du bouddhisme theravada) :

avaient pénétré plus à l’est du territoire que toutes les autres

[Date : -80 EB (Ère bouddhiste)]

tribus voisines, mais d’un côté, dans cette même direction, se

Asita le voyant, dans sa méditation de la mi-journée,

trouvait la puissante confédération des Licchavis et la montée

vit les devas du Groupe des Trentes

en puissance du royaume de Magadha, alors que de l’autre,

— exultant, extatiques —

vers l’ouest, s’avançaient les terres les plus sacrées des

vêtus de blanc pur, honorant Indra,

Brahmanes. Leurs plus proches voisins à craindre étaient les

portant des bannières, se réjouissant follement,

sujets du roi de Sravati, le rival du roi de Magadha. C’était

et voyant les devas si joyeux et heureux,

cette rivalité plus que leur propre force qui avait assuré aux

leur ayant présenté ses respects, il dit :

Sakyas une indépendance précaire. Cependant, ils étaient

« Pourquoi la communauté des devas

suffisamment forts pour se protéger eux-mêmes contre les

est-elle si follement exaltée ?

incursions des groupes de nomades venus des collines et

Pourquoi portent-ils des bannières

pour subsister aux querelles qu’ils pouvaient avoir avec les

et les agitent-ils partout ?

clans voisins de même puissance. Ils se nourrissaient grâce à

Même après la guerre contre les Asuras

leurs bétails et à leurs champs de riz. Le ravitaillement en eau

— quand la victoire appartint aux devas,

s’effectuait grâce à la rivière Rohini, sur l’autre rive où

les Asuras vaincus —

vivaient les Koliyans, une tribu amie.

même alors il n’y eut pas une telle excitation.

montait 60 ou 80 kilomètres au nord de leur village dans les saillies de l’imposante Himalaya, dont les pics immenses

Les Sakyas se querellaient parfois avec les Koliyans pour

C’est à se demander quelle est la merveille

la possession de la source d’eau, mais à cette période, les deux

qui a mit tant en joie les devas ?

clans étaient en paix et deux des filles du raja, ou chef, des

Ils crient,

Koliyans étaient les femmes de Suddhodana, le raja des

ils chantent,

Sakyas. L’histoire nous raconte que ces deux femmes n’ont

jouent de la musique,

pas eu d’enfant, un grand malheur en tout temps et en tout

battent des mains,

lieux, mais encore plus à cette époque et dans cette culture où

dansent.

il était coutume de croire que l’existence d’un homme après

Je vous le demande donc, vous qui vivez au sommet du

la mort dépendait des cérémonies réalisées par les siens. Par

Mont Meru.

conséquent, le bonheur fut grand lorsqu’à l’âge de 45 ans,

Je vous en prie, dissipez vite mes doutes, chers messieurs. »

l’aînée des deux sœurs offrit un enfant à Suddhodana. Selon

« Le Bodhisattva, le joyau suprême,

la tradition, elle prit la route avec l’intention de se rendre chez ses parents pour y accoucher, mais c’est sur la route, à l’ombre des nobles arbres d’un agréable bosquet nommé Lumbini, et contre toute attente, que son fils, le futur

3. Tête de Bouddha, date inconnue, pagode Shwedagon, Yangon, Birmanie, or.

9

au voyant du nom d’Asita leur fils, le prince, comme une flèche en or, brunie par le plus habile forgeron dans la gueule de la fournaise, flamboyant de gloire, d’une couleur parfaite. En voyant le prince flamboyer telle une flamme, pur comme le taureau des étoiles qui passe dans le ciel — le soleil brûlant, libéré des nuages de l’automne — il était exultant, empli d’un abondant ravissement. Les devas tinrent dans le ciel un pare-soleil aux nombreux rayons de mille cercles. Des fouets aux poignées d’or ondulaient de haut en bas, mais ceux qui les tenaient ne pouvaient être vus. Le voyant aux cheveux emmêlés appelé Sombre Splendeur,

4

en voyant le garçon, comme un ornement d’or sur la couverture de laine rouge, inégalé,

un pare-soleil tenu au-dessus de la tête,

est né pour le bien-être et le confort

le reçut, heureux et content.

du monde humain,

Et en recevant le taureau des Sakyas,

dans une cité du pays Sakya,

avec envie, le maître des mantras et des signes

Lumbini.

s’exclama d’un esprit confiant :

C’est pour cela que nous sommes tous si follement exaltés.

« Celui-ci est inégalé,

Lui, le plus élevé de tous les êtres,

le plus élevé de la race bipède. »

la personne suprême,

Alors, entrevoyant son propre départ imminent,

un taureau parmi les hommes, le plus éminent des hommes,

lui, dépité versa des larmes.

qui mettra en marche la Roue [du Dharma]

En le voyant pleurer,

dans le bosquet nommé d’après les voyants,

les Sakyas demandèrent :

comme un lion fort et rugissant,

« Mais certes vous ne voyez venir

le conquérant des bêtes. »

aucun danger pour le prince ? »

Ayant entendu ces paroles, Asita descendit rapidement [du ciel] et s’en alla à la demeure de Suddhodana. Là, prenant un siège, il dit aux Sakyas : « Où est le prince ? Moi aussi, je veux le voir. » Les Sakyas montrèrent alors

4. Bouddha Sakyamuni la main droite faisant le geste de l'absence de crainte (abhaya mudra) et la main gauche faisant le geste du don (varada mudra), date inconnue, Chine. 5. Deux Bouddhas, l’un allongé et l’autre assis, date inconnue, pagode Shwedagon, Yangon, Birmanie. 5

10

6

12

— La Vie de Bouddha — En voyant la préoccupation des Sakyas il répliqua « Je n’entrevois pour le prince aucun mal. Il n’y aura pas le moindre danger pour lui. Celui-ci n’est pas de basse naissance : soyez-en assurés. Ce prince touchera l’éveil suprême par lui-même. Lui, voyant la pureté suprême, mettra en marche la Roue du Dharma par sympathie et pour le bien-être du plus grand nombre. Sa vie sainte s’étendra en long et en large. Mais quant à moi, ma vie ici n’en a plus pour longtemps ; ma mort aura lieu bien avant. Je ne pourrai jamais entendre le Dharma de celui-ci au rôle sans égal. C’est pour cela que je suis frappé, affligé et peiné. » [Snp III.11] Comme pour tout homme célèbre dans sa vie d’adulte, de nombreuses histoires furent racontées sur la naissance

7

miraculeuse, la sagesse et les pouvoirs précoces de Gautama. Ces dernières illustrent l’esprit de l’époque dans laquelle il vivait et grandit. Il est probable que les circonstances de sa

conséquent, ces nombreux épithètes sont utilisés pour

naissance ; son statut d’enfant unique né prématurément, suivi

faire référence au Bouddha, l’éveillé. En voici quelques

par la mort de sa mère ; aient ajouté à cette sensation instinctive

exemples, Sakya-sinha, « le lion de la tribu Sakya »,

d’une naissance différente de celle des hommes ordinaires.

Sakya-muni, « le sage des Sakyas », Sugata, « l’heureux »,

Selon la légende, le nom de Siddhârta, qui lui aurait été

Sattha, « le professeur », Jina, « le conquérant », Bhagava,

donné lorsqu’il était enfant, n’est certainement qu’une

« le béni », Loka-natha, « le seigneur du monde »,

invention postérieure, puisqu’il signifie « celui qui a atteint

Sarvajna, « l’omniscient », Dharma-raja, « le roi de la

son objectif ». Cependant, les parents du rang de

vertu », et bien d’autres encore. Ces expressions avaient

Suddhodana n’ont jamais montré une aversion particulière

une réelle signification dans des moments de feu

pour les grands noms, et d’autres Siddhârta sont

poétique, mais leur utilisation constante parmi les

mentionnés dans de nombreuses histoires de l’époque. Ceci

bouddhistes ne sert pas à apporter une vision plus claire

étant dit, son nom de famille devait certainement être

mais plutôt à voiler la personnalité de Gautama et à

Gautama et comme il s’agit du nom couramment utilisé

maintenir son aura mystérieuse.

pour faire référence à lui après sa mort, c’est ce nom qui sera utilisé tout au long de ce livre. Tous les autres noms donnés au fondateur du bouddhisme ne sont pas des noms, mais plutôt des titres. Pour les pieux bouddhistes, il semble irrévérencieux de

6. Maitreya avec Sakyamuni et Prabhutaratna, date inconnue, mur nord de la pièce antérieure de la grotte no°9, Yungang, Chine.

parler de Gautama en utilisant son nom d’humain, par

7. Bouddha assis, date inconnue, grotte de Mogao 254, Dunhuang, Chine.

13

Gautama lui-même fut très tôt considéré comme une personne omnisciente et absolument pure. Sa parfaite sagesse est incarnée dans le titre de Samma-sambouddha, « le Bouddha pur et parfait » trouvé à chaque début de texte pali. À partir de sa parfaite sagesse, selon les croyances bouddhistes, sa pureté ne serait qu’une évidence. De cette supposition, se répandit rapidement l’idée qu’il ne puisse pas être le fruit des hommes ordinaires, qu’il n’avait pas de père terrestre, qu’en réalité il serait descendu lui-même de son trône du ciel directement dans l’utérus de sa mère et qu’il aurait donné, immédiatement après sa naissance, des signes incontestables de son grand caractère et de sa future grandeur. La terre et le ciel s’unirent à sa naissance pour lui rendre hommage, les arbres se penchant au-dessus de sa mère et les anges et les archanges présents pour lui venir en aide. Sa mère était la meilleure et la plus pure des filles nées sur cette terre et son père descendait d’une lignée royale, un 8

prince d’une grande richesse et d’une grande puissance. Ce fut une tâche difficile pour les conteurs de rendre plus grande la renonciation de Gautama et son dédain à enseigner le dharma en comparaison à la splendeur de la position qu’il abandonna et la pauvreté dans laquelle il vécut par la suite. La légende raconte que Gautama se maria très tôt avec sa cousine, la fille du raja de Koli. Cependant, il n’était pas devenu un prince modèle. Selon la grande majorité des récits du sud, les proches de Gautama vinrent en masse se plaindre au raja Suddhodana que son fils, adepte des plaisirs de la maison, négligeait les exercices virils nécessaires à ceux qui un jour devront diriger leur peuple en cas de guerre. Après avoir été informé de ces plaintes, on raconte que Gautama fixa un jour pour prouver ses compétences face à tous les concurrents possibles et en surpassant les meilleurs archers et en montrant sa maîtrise « des douze arts », il retrouva le respect des hommes de son clan.

9

Il s’agit de l’unique récit sur sa jeunesse. Nous n’entendrons plus rien au sujet de Gautama jusqu’à l’âge de 20 ans où il quitta soudainement sa demeure pour se consacrer entièrement à l’étude de la religion et de la philosophie. Selon la légende, une déité lui serait apparue au cours de quatre visions, sous les formes suivantes : un

8. Tête de Bouddha paré, date inconnue, non localisée, bois.

homme courbé sous le poids des années, un homme malade,

9. Tête du Bouddha, date inconnue, Inde, pierre. Musée national, New Delhi.

un cadavre en décomposition et finalement un ermite

10. Buste de Bouddha, date inconnue, Sehhtatgyi, Pyay, Birmanie.

empreint de dignité. Les visions n’apparurent que devant 10

14

11

13

11. Bouddha assis, date inconnue, Chine. 12. Bouddha assis faisant le geste de la sagesse parfaite et du souhait d’apprendre aux autres (vyakhyana mudra), date inconnue, non localisé. 12

13. Bouddha assis, date inconnue, Chine, bronze doré, H. : 17,5 cm.

16

— La Vie de Bouddha — Gautama et son serviteur Channa, qui à chaque fois fut

et m’a donné ce présent », seulement il ne fit plus attention à

inspiré pour interpréter les visions à son maître. Nous

elle et continua son chemin.

trouvons dans cette tradition ancienne une illustration de la

Cette nuit-là, à minuit, il envoya son cocher Channa

cause qui provoqua l’abandon de sa famille et de sa maison.

atteler son cheval et, pendant que l’homme était parti,

Il n’était probablement pas le premier et ne sera pas le

Gautama se rendit sur le seuil de la chambre de sa femme. À

dernier qui, au beau milieu de la prospérité et du confort,

la lueur d’une lampe vacillante, il l’a regarda dormir, entourée

ressent une envie que rien ne peut satisfaire et qui dérobe

de fleurs, une main posée sur la tête de leur enfant. Il aurait

tous les plaisirs relatifs aux richesses terrestres et aux espoirs.

souhaité prendre une dernière fois son fils dans ses bras avant

Cette insatisfaction s’aggrave avec chaque nouvelle preuve

de partir, mais il savait qu’il ne pourrait rien faire sans

de la futilité apparente de la vie et gagne en puissance

réveiller sa femme. Comme si cela pouvait contrarier ses

lorsque, comme cela s’est produit pour Gautama, cela

intentions, la peur de réveiller Yasodhara l’emporta, il se

survient plus par sympathie pour les douleurs d’autrui que

décida à partir à contrecœur, et, uniquement accompagné de

pour les siennes. À la fin, les détails de la vie quotidienne

Channa, il laissa derrière lui la maison de son père, le confort

deviennent insupportables et la quiétude de la vie de

et le pouvoir ainsi que sa jeune femme et son unique enfant. Il

l’ermite, jamais troublé par ces choses ressemblait à un havre

partit dans la nuit pour devenir un pauvre étudiant méprisé et

de paix, où la vie de renoncement et de sérieuse méditation

un voyageur sans maison. Il s’agit de cet évènement qui lui

semblait mener aux solutions des étranges énigmes de la vie.

donna le nom que l’on trouve dans la première œuvre

De tels sentiments devaient être de plus en plus présents à

chinoise sanskrit intitulée « Mahabhinishkramana Sutta » ou

l’esprit de Gautama, lorsque dix ans après son mariage, sa

« Sutra du Grand Renoncement ».

femme portait son unique enfant, prénommé Rahula. La peur semble avoir été la cause immédiate de sa fuite. Selon les

À 29 ans, le jeune prince s’en va dans l’errance (Canon pali) :

anciennes autorités bouddhistes du sud, la naissance de son fils

[Date : -51 EB]

lui fut annoncée dans un jardin sur les berges de la rivière, où

« Avant mon Éveil, lorsque je n’étais encore qu’un

il se rendit après avoir vu la quatrième vision (celle de l’ermite).

Bodhisattva non-éveillé, la pensée me vint que : « La vie

Plutôt que de se réjouir de la naissance de son fils, il déclara

domestique est encombrée, comme une route poussiéreuse.

simplement et calmement « Voici une nouvelle et forte attache

La vie de qui est parti est au grand air. Il n’est pas facile, en

que je dois briser », puis il retourna chez lui triste et pensif.

vivant dans une maison, de mener la vie sainte qui est

Cependant, les villageois furent ravis de la naissance de cet

totalement parfaite, totalement pure, comme un coquillage

enfant, l’unique petit-fils de leur raja. Le retour de Gautama fut

poli. Et si, m’étant rasé les cheveux et la barbe et revêtant la

une véritable fête et il entra à Kapilavatsu au beau milieu de la

robe ocre, je quittais la vie domestique pour la vie d’errant ? »

que cette nouvelle attache ne devienne trop forte à briser

foule joyeuse que formaient les hommes de son clan. Parmi les

« Alors, un peu plus tard, alors que j’étais encore jeune,

chants de triomphe parvenant à ses oreilles, on raconte qu’un

les cheveux de jais, doté de toutes les bénédictions de la

seul parvint à retenir son attention. Une jeune fille, sa cousine,

première jeunesse, et alors que mes parents, le refusant,

chantait cette strophe : « Heureux le père, heureuse la mère,

pleuraient toutes les larmes de leurs corps, je me suis rasé la

heureuse la femme d’un tel enfant et d’un tel mari. » Le mot

tête et la barbe, j’ai revêtu la robe ocre et j’ai quitté la vie

« heureux » possède un double sens, cela signifie également

domestique pour la vie d’errant. »

« affranchi », délivré des chaînes du péché et de la

[MN 36]

transmigration, « sauvé ». Reconnaissant envers celle qui, dans un tel moment, lui rappela ses plus hautes pensées, il enleva

Voici ensuite un autre évènement à raconter, sous la forme

son collier de perles et le lui lança, en disant, « Que ce soit ton

d’une vision qui est supposée avoir eu lieu dans l’esprit de

salaire de professeur. » Elle eut des espoirs chimériques,

Gautama. Mara, l’esprit du Mal, apparut dans le ciel, ordonna

pensant que « le jeune Siddhârta est tombé amoureux de moi

à Gautama d’arrêter son voyage et en échange, lui promit un

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15

16

14. Bouddha debout, date inconnue, Chine, bronze doré, H. : 26,6 cm. 15. Bouddha debout, date inconnue, ancien empire du nord-ouest de l’Inde, pierre. 14

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16. Bouddha Gautama debout, date inconnue, Chine, pierre.

— La Vie de Bouddha —

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17. Amitayus, « Bouddha vie-infinie », un aspect du Bouddha Amitabha, date inconnue, Tibet, bronze doré. 18. Bouddha assis dans l’attitude de délassement royal (lalitâsana), date inconnue, monastère Nanchan-si, Mont Wutai, province du Shanxi, Chine. 19. Bouddha assis sur un trône orné de la roue de la loi et entouré d’adorateurs, date inconnue, non localisé, bronze doré.

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19

ainsi que son cheval, à son cocher, afin qu’il les ramène à Kapilavastu. Channa demanda la permission de rester avec son maître, de devenir un ascète et de continuer à le servir, mais Gautama ne voulut pas en entendre parler, lui déclarant : « Comment mon père et ma famille sauront ce qui est advenu de moi si tu n’y retournes pas et ne leur racontes rien ? » Gautama coupa alors ses longs cheveux, échangea ses vêtements avec un pauvre passant et renvoya à la maison le triste et découragé Channa. Alors, il se pressa vers Rajagriha, pour commencer sa nouvelle vie d’ascète errant et mendiant.

Bouddha discutant avec Mara, la personnification du mal (Canon pali) : À moi — résolu dans l’effort près du fleuve Nerañjara, faisant un grand effort, faisant jhana pour accéder au repos du joug — Namuci (Mara) vint, prononçant des mots de compassion : « Vous êtes blême, maigre. La mort est en votre présence. La mort

21

possède 1 000 parts de vous. royaume universel sur les quatre grands continents. Lorsqu’il

Seule une part

se rendit compte que ses mots n’avaient pas l’effet escompté,

est votre vie.

l’esprit tentateur se consola avec l’espoir qu’il finirait par

Vivez, mon bon monsieur !

vaincre son ennemi, pensant « Tôt ou tard, quelques pensées

La vie vaut mieux.

nocives, malveillantes ou de colère envahiront son esprit.

Vivant,

C’est à ce moment-là que je serai son maître. » Ainsi Mara le

vous pourrez accomplir

suivit comme une ombre, attentif à la moindre faiblesse. Cette

des actes de mérite.

nuit là, Gautama chevaucha de longues heures et ne s’arrêta

Que vous viviez la vie sainte,

que lorsqu’il eut atteint la rive de la rivière Anoma au-delà du

accomplissant le sacrifice du feu,

territoire des Koliyans. Là, il retira ses bijoux et les donna,

vous vaudra tant de mérites. Quel besoin avez-vous de vous efforcer ? Difficile à suivre

20. Bouddha riant, probablement Maitreya, date inconnue, temple Lingyin-si, Hangzhou, province du Zhejiang, Chine, roche. 21. Vairocana, le Bouddha du centre sur un trône en forme de lotus, date inconnue, Hangzhou, Chine. 22. Bouddha debout, date inconnue, Wat Chakrawat, Bangkok, Thaïlande, feuille d’or.

22

— la voie de l’effort — difficile à faire, difficile à soutenir. » En prononçant ces vers, Mara se tenait en présence de l’Éveillé.

— La Vie de Bouddha —

22

23

— La Vie de Bouddha — Et c’est à Mara, parlant ainsi, que le Bienheureux dit ce qui suit : « Parent de l’inattentif, Mauvais, venu ici pour n’importe quel besoin : Je n’ai pas, en fait de mérites, le moindre des besoins. Ceux qui ont des besoins de mérites : c’est à eux que Mara devrait s’adresser. En moi, il n’y a que conviction, austérité, persistance, et discernement. Pourquoi, alors que je suis si résolu, m’enjoins-tu de vivre ? Ce vent pourrait assécher même les rivières. Pourquoi, alors que je suis si résolu, mon sang ne devrait-il pas s’assécher ? À mesure que s’assèche mon sang ma bile et mon flegme. À mesure que disparaissent mes muscles,

24

l’esprit devient plus clair ; l’attention, le discernement et la concentration sont

Gains, Offrandes, Gloire et Statut

plus fermes.

obtenus à tort,

En demeurant ainsi,

et quiconque se louangerait soi-même

accédant à la sensation suprême,

et déprécierait les autres.

l’esprit n’a plus d’intérêt

Cela, Namuci, est ton armée,

pour les plaisirs des sens.

la force commando du Sombre Seigneur.

Vois :

Un couard ne peut les défaire,

la pureté

mais qui les vainc

d’un être !

trouve le Bonheur.

Les Plaisirs des sens représentent ta première armée.

Est-ce que je transporte de l’herbe munja ?

Ta seconde s’appelle le Mécontentement.

Je crache sur ma vie.

Ta troisième, la Faim et la Soif.

La mort au combat vaudrait mieux pour moi

Ta quatrième s’appelle l’Envie insatiable. La cinquième, la Paresse et l’Engourdissement. La sixième s’appelle la Terreur. Ta septième, l’Incertitude. L’Hypocrisie et l’Obstination, ta huitième.

23. Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra), date inconnue, Sagaing, Birmanie. 24. Bouddha assis, date inconnue, provenant des Huit Temples à l’extérieur du col de Gubei, Chengde, Chine.

23

25

que battu,

solitude qu’offre la nature. Gautama se joignit tout d’abord à

de survivre.

l’un de ces professeurs Brahmane, appelé Alara. Cependant, il

Coulant ici, ils n’apparaissent pas,

ne fut pas satisfait du système proposé par ce dernier, il se

certains prêtres et contemplatifs.

tourna donc vers un autre professeur appelé Udraka. Grâce à

Ils ne connaissent pas le chemin

eux, il apprit que la philosophie hindoue devait lui apprendre

par lequel ceux aux bonnes pratiques

ce qu’il y avait à savoir sur ce monde et le prochain.

vont. de tous côtés —

Des passants remarquent sa sereine radiance et sa capacité d’attention (Canon pali) :

les troupes, Mara

En s’en allant,

sur sa monture —

il évita le mal dans son corps.

Je vais au combat.

Abandonnant l’inconduite verbale,

Puissent-ils ne pas me faire bouger

il a purifié son mode de vie.

de

Alors lui, le Bouddha, se rendit à Rajagriha,

ma place.

la forteresse de montagne des Magadhans,

Ton armée,

et partit quêter l’aumône,

que le monde et les devas

doté de toutes les marques les plus éminentes.

ne peuvent surmonter,

Le roi Bimbisara, en son palais le vit,

je l’écraserai par le discernement —

et en le voyant, accompli dans ses marques,

comme un pot non cuit avec une pierre.

dit : « Regardez-le, messieurs.

En rendant ma résolution maîtrisée,

Comme il est beau, imposant et pur !

l’attention bien établie,

Comme il est accompli en comportement !

j’irai de royaume en royaume,

Attentif, ses yeux baissés,

enseigner à de nombreux disciples.

ne regardant pas plus loin devant lui qu’une longueur de

Eux – attentifs, résolus,

charrue,

faisant ce que je leur demande —

comme quelqu’un qui n’est pas de basse lignée :

malgré leurs souhaits iront

Envoyez de suite les messagers royaux

où, étant allés,

pour voir où ce moine ira. »

il n’y a pas de tristesse. »

Eux – les messagers dépêchés —

... Comme il [Mara] était emporté par le chagrin,

le suivirent.

son luth tomba de sous son bras.

« Où va aller ce moine ?

Alors lui, l’esprit découragé,

Où sera sa demeure ? »

aussitôt disparut.

Comme il allait de maison en maison —

[Snp III.2]

bien contenu, sa porte des sens bien gardée,

En voyant sa force sous la bannière

attentif, vigilant —

26

Rajagriha, la capitale de Magadha, était le siège de Bimbisara,

son bol se remplit vite.

l’un des princes les plus puissants à l’est de la vallée du Gange.

Alors lui, le sage, complétant sa tournée d’aumône,

La ville se trouvait dans une vallée agréable, entourée par cinq

quitta la cité, se dirigea vers le Mont Pandava.

collines, dans l’un des contreforts les plus au nord des monts

« C’est là qu’il fera sa demeure. »

Vindhya. Plusieurs ermites s’étaient installés dans des grottes

En le voyant partir pour sa demeure,

situées sur ces versants. Là-bas, ils étaient libres du danger des

trois messagers s’assirent,

districts les plus agités mais suffisamment près de la ville où ils

pendant que l’un deux rentra le dire au roi.

se procuraient leur nourriture, tout en restant entouré par la

« Ce moine, votre majesté,

— La Vie de Bouddha —

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25

25. Bouddha assis, date inconnue, Birmanie, bois doré. 26. Bouddha avec des flammes lui sortant de la tête et des épaules, date inconnue, Bangkok, Thaïlande, or. 27. Buste de Bouddha, date inconnue, pagode Ngarhtatgyi, Yangon, Birmanie.

27

27

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— La Vie de Bouddha — sur les flancs du Pandava, est assis tel un tigre, un taureau et un lion dans un ravin de montagne. » [Snp III.1]

Un roi se demande : « Pourquoi es-tu parti ? » En entendant les paroles du messager, le noble roi guerrier partit directement en voiture royale, pour le Mont Pandava. Allant aussi loin que pouvait aller sa voiture, il descendit, monta à pied, et en arrivant s’assit. S’étant assis là, il échangea des salutations courtoises, puis dit : « Vous êtes jeune, juvénile. dans la fleur de la jeunesse, doté de la stature et du bon teint d’un noble guerrier. Vous auriez l’air glorieux à l’avant-garde d’une armée, équipé d’un escadron d’éléphants. Je vous offre la richesse : profitez-en. Je m’enquiers de votre naissance : informez-moi. » « Droit devant, votre majesté, au pied de l’Himalaya, il y a un pays accompli en énergie et prospérité, habité par les Kosolans : D’un clan solaire, Sakya de naissance. C’est ce lignage que j’ai quitté, mais point en quête de plaisirs des sens. Voyant le danger des plaisirs des sens — et le renoncement comme un repos — Je vais m’efforcer. C’est là que se plaît mon cœur. » [Snp III.1]

28. Tête de Bouddha, date inconnue, temple Swayambhunath, Katmandou, Népal.

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extrêmes dans la tête, comme si un homme fort me serrait un turban de sangles de cuir solide autour de la tête. Je commençais à avoir des douleurs dans la cavité abdominale, comme si un boucher ou son apprenti découpaient la cavité abdominale d’un bœuf. Il y eut un feu extrême dans mon corps, comme si deux hommes forts, saisissant un homme plus faible par les bras, devaient le rôtir et le griller sur une fosse de braises incandescentes. Et, quoique j’avais en moi une persévérance infatigable et affirmais une attention sans faille, mon corps était excité et énervé à cause de l’effort douloureux. Cependant, la sensation de douleur qui surgissait de la sorte n’envahissait pas mon esprit et ne persistait pas. « Des devas, en me voyant, dirent, « Gautama le contemplatif est mort. » D’autres dirent, « Il n’est pas mort, il est mourant. » D’autres encore « Il n’est ni mort ni mourant, c’est un arahant, car c’est ainsi que vivent les arahants. » « Je me suis dit : « Supposons que je devais m’exercer à me passer totalement de nourriture. » Alors des devas vinrent me voir et me dirent, « Cher monsieur, nous vous en prions, ne vous exercez pas à vous passer complètement de

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nourriture. Si vous vous passez complètement de nourriture, nous vous perfuserons une alimentation divine à travers vos

Il pratique des austérités extrêmes dans la forêt :

pores et vous survivrez là-dessus. » Je me suis dit, « Si je

« Je me suis dit : « Supposons que, serrant les dents et

devais prétendre jeûner totalement alors que ces devas me

appuyant ma langue contre mon palais, je devais battre,

perfusent une alimentation divine à travers mes pores, je

contraindre et écraser mon esprit avec ma conscience. » Alors,

mentirais. » Je les ai donc renvoyées, en disant « Suffit ! ».

serrant les dents et appuyant ma langue contre le palais, je

« Je me suis dit : « Supposons que je devais ne prendre

battais, contraignais et écrasais mon esprit avec ma

qu’un peu de nourriture à la fois, seulement une poignée à la

conscience. Comme un homme fort, saisissant un homme plus

fois de soupe de fèves, de soupe aux lentilles, de soupes de

faible par la tête, par la gorge ou les épaules, le battrait, le

vesces ou de soupe de pois. » Je ne pris donc qu’un peu de

contraindrait et l’écraserait, de la même manière, je battais,

nourriture à la fois, seulement une poignée à la fois de soupe

contraignais et écrasais mon esprit avec ma conscience. Ce

de fèves, de soupe aux lentilles, de soupe de vesces ou de

faisant, de la sueur coulait de mes aisselles. Et quoique j’avais

soupe de pois. Mon corps devint extrêmement émacié.

en moi une persévérance infatigable et affirmais une attention

Simplement à manger si peu, mes membres devinrent comme

sans faille, mon corps était excité et énervé à cause de l’effort

les segments jointés d’un pied de vigne ou d’un pied de

douloureux. Cependant, la sensation de douleur qui surgissait

bambou. Mon dos devint comme un sabot de chameau. Mon

de la sorte n’envahissait pas mon esprit et ne persistait pas.

échine ressortit comme un collier de perles. Mes côtes saillirent

« Je me suis dit : « Supposons que je devais me laisser absorber par la transe de l’apnée. » J’arrêtais donc d’inspirer et d’expirer par mon nez et ma bouche. Ce faisant, il y eut un fort rugissement de vents en provenance de mes conduits auditifs, tout comme le fort rugissement de vents en provenance des soufflets d’un forgeron. Je commençais à avoir des douleurs

29. Bouddha assis, date inconnue, crayons de couleur sur papier. 30. Bouddha assis, date inconnue, non localisé.

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— La Vie de Bouddha — comme les chevrons saillants d’une vieille grange en ruines. La lueur de mes yeux eut l’air d’être profondément enfoncée dans mes orbites, aussi profonde qu’est le reflet de l’eau, dans un puit. Mon cuir chevelu se racornit et se flétrit comme une gourde amère verte, se racornit et se flétrit sous la chaleur du vent. La peau de mon ventre se colla tant à mon échine que lorsque je croyais toucher mon ventre, j’attrapais mon échine avec, et quand je croyais toucher mon échine, je saisissais la peau de mon ventre avec. Si j’urinais ou déféquais, je tombais en pleine face sur le champ. Simplement à manger si peu, si je tentais de soulager mon corps en frottant mes membres avec mes mains, les poils – pourris à la racine – tombaient de mon corps comme je frottais, simplement à manger si peu. Les gens en me voyant disaient, « Gautama le contemplatif est noir. » D’autres gens disaient, « Gautama le contemplatif n’est pas noir, il est brun. » D’autres encore, « Gautama le contemplatif n’est ni noir ni brun, il a la peau 32

dorée. » Tant s’était détériorée la couleur claire et brillante de ma peau, simplement à manger si peu. « Je me suis dit : « Quoi qu’aient pu ressentir des prêtres ou des contemplatifs du passé comme sensations douloureuses, tourmentantes, perçantes à cause de leurs efforts, celle-ci est pire. Aucune n’a été plus grande. Quoi que pourront ressentir des prêtres ou des contemplatifs du futur comme sensations douloureuses, tourmentantes, perçantes à cause de leurs efforts, celle-ci est pire. Aucune ne sera plus grande. Quoi que peuvent ressentir des prêtres ou des contemplatifs du présent comme sensations douloureuses, tourmentantes, perçantes à cause de leurs efforts, celle-ci est pire. Aucune n’est plus grande. Mais avec cette pratique des austérités, je n’ai pas atteint le moindre état humain supérieur, aucune distinction dans la connaissance ou la vision qui soit digne des nobles personnes. Pourrait-il y avoir une autre voie vers l’Éveil ? » » [MN 36]

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Il affronte la crainte et la terreur bille en tête : « Je demeurais dans des endroits impressionnants et qui vous font dresser les cheveux sur la tête, comme les sanctuaires des parcs, les sanctuaires des forêts et les sanctuaires dans les arbres. Et pendant que je restais là, un animal sauvage venait,

31. Bouddha sur les marches du Stupa Swayambhunath, date inconnue, vallée de Katmandou, Népal, pierre polychrome.

ou un oiseau faisait tomber une brindille ou le vent faisait

32. Bouddha assis, date inconnue, pagode Shwedagon, Yangon, Birmanie.

frémir les feuilles mortes. La pensée me venait « Est-ce là la

33. Bouddha assis, date inconnue, Taungtoo Zedi, Lac Inle, Birmanie.

33

On peut remarquer que la question des relations entre le bouddhisme et les différents systèmes de philosophie hindoue sont aussi difficiles à expliquer qu’elles sont intéressantes. Il est certain que, longtemps avant l’arrivée de Gautama, les Brahmanes portaient une grande attention aux questions les plus profondes sur l’ontologie et l’éthique, et étaient divisés en deux écoles desquelles Gautama tira de nombreux principes métaphysiques. L’originalité de ses enseignements résultait plus de l’importance qu’il donnait aux entraînements moraux sur les rituels et la pénitence, et aux formes systématisées dans lesquelles il présentait les idées dérivées de précédents penseurs. Comme tous les autres maîtres de pensées, Gautama était une créature de son époque et il ne faut pas croire que sa philosophie était entièrement de sa propre création. Une autorité chinoise donne de longues explications sur les discussions qu’il entretint avec Bhagava, Alara et Udraka, qui sont intéressantes puisqu’elles sont fondées sur la tradition ancienne. L’un des principes les plus fréquemment inculqués par les Brahmanes était la croyance en l’efficacité de la 34

pénitence comme moyen pour obtenir des pouvoirs surhumains et la perspicacité. Après avoir étudié les systèmes peur et la terreur qui viennent ? » Alors je pensais « Pourquoi

d’Alara et d’Udraka, Gautama, n’étant pas satisfait, décida de

est-ce que je me contente d’attendre la peur ? » Et si je

se mettre à part pour voir les progrès qu’il pourrait effectuer

soumettais la peur et la terreur sous quelques états qu’ils

par cette méthode. Il se retira donc dans la jungle d’Uruvela,

viennent ? De sorte que quand la peur et la terreur venaient

près de l’actuel temple du Bouddha Gaya. Il y resta pendant six

alors que j’allais et venais, je ne me levais pas, ni ne m’asseyais

années, accompagné de cinq fidèles disciples, et se livra à la

ou ne me couchais. Je continuais d’aller et venir tant que je

pénitence la plus sévère possible jusqu’à ce qu’il ne soit plus

n’avais pas soumis cette peur et cette terreur. Lorsque la peur

qu’une ombre à force de jeûne et de mortifications. Un tel sang-

et la terreur venaient alors que j’étais debout, je ne marchais

froid a toujours excité la curiosité et l’admiration des hommes

pas, ni ne m’asseyais ou ne me couchais. Je restais debout tant

plus faibles, et il n’est pas étonnant que la popularité de

que je n’avais pas soumis cette peur et cette terreur. Lorsque la

Gautama se soit répandue « comme le son d’une grande cloche

peur et la terreur venaient alors que j’étais assis, je ne me

sonnant dans la voûte céleste. » Si par ces moyens il avait pu

couchais pas, ni ne me levais ou ne marchais. Je restais assis

gagner la certitude et la paix de l’esprit qu’il recherchait, le gain

tant que je n’avais pas soumis cette peur et cette terreur.

aurait peut-être compensé le coût. Mais plus il pensait et plus

Lorsque la peur et la terreur venaient alors que je restais

il s’examinait et se reniait, plus il avait l’impression d’être en

étendu, je ne m’asseyais pas, ni ne me levais ou ne marchais.

proie à la torture mentale la plus terrible que l’on puisse

Je restais étendu tant que je n’avais pas soumis cette peur et

supporter ; la peur que tous ses efforts seraient vains, qu’il

cette terreur.

allait mourir en se trompant et après tous ses efforts fatigants,

[MN 4]

qu’il ne pourrait qu’échouer. Enfin, un jour, alors qu’il marchait lentement, perdu dans ses pensées, il chancela et tomba sur le sol. Certains de ses disciples crurent qu’il était

34. Bouddha assis entouré par plusieurs Bouddhas, date inconnue, Wat Si Phoutthabath, Luang Prabang, Laos. 35. Trio de Bouddhas assis, date inconnue, pagode Shwesigone, Monywa, Birmanie.

mort, mais il se rétablit et, désespéré de ne pas trouver quelques profits d’une telle pénitence, il se remit à manger régulièrement et cessa les mortifications. Alors, au moment où 35

34

36

il avait le plus besoin de sympathie, lorsque sa foi vacillante

d’armes, la grandeur de la tentation voilée par les horreurs de

aurait eu besoin d’être renforcée par la douce confiance et le

la convulsion des pouvoirs de la Nature. « Lorsque le conflit

respect de fidèles disciples, les siens l’abandonnèrent et

débuta entre le Sauveur du monde et le Prince du Mal, un

partirent pour Bénarès (Vârânasî). Pour eux, la conquête

millier de météores tombèrent, des nuages et l’obscurité

mentale devait dominer la déchéance corporelle. Il s’agit-là

apparurent. Même cette terre, avec ses océans et ses

d’un axiome. En arrêtant de faire pénitence il avait perdu leur

montagnes, qui n’est pas consciente, trembla comme un être

estime et ils le laissèrent dans cette douloureuse détresse pour

conscient, comme une jeune mariée arrachée de force à son

supporter seul l’amertume de l’échec.

mari, comme les festons d’une vigne tremblants sous le souffle

S’ensuit alors une seconde lutte dans l’esprit de Gautama,

d’une tornade. L’océan s’éleva sous les vibrations de ce

décrite dans les récits pali et sanskrit avec une profusion

tremblement de terre, les rivières refluèrent vers leurs sources,

d’images poétiques. Chaque évènement de cette crise est

les pics des montagnes imposantes roulèrent suite à

entouré de récits bouddhistes de leur professeur vénéré avec

l’effritement de la terre sur un nombre incalculable d’arbres

les légendes les plus farfelues, dans lesquelles les pensées

sans âge, le rugissement de l’ébranlement devint épouvantable,

traversant l’esprit de Gautama apparaissent sous la forme de

le soleil s’enveloppa lui-même dans une obscurité horrible et

somptueuses descriptions d’anges de la nuit ou de la lumière.

une multitude d’esprits sans tête parcoururent les airs. »

Ils le représentent assis, sublime, calme et serein lors d’attaques violentes faites sur sa personne par un esprit tentateur visible accompagné de ses anges méchants, armés de toutes sortes

36

36. Tête de Bouddha allongé, date inconnue, grottes de Po Win Daung, près de Monywa, Birmanie.

— La Vie de Bouddha —

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Il abandonne ses austérités (Canon pali) :

porridge. » Alors cinq moines m’ayant servi, pensèrent, « Si

« Je pensais : « Je me rappelle qu’une fois, alors que mon père

Gautama, le contemplatif, atteint un état supérieur, il nous le

le Sakya était en train de travailler et que j’étais assis à l’ombre

dira. » Mais quand ils me virent prendre de la nourriture

fraîche d’un pommier rose, alors – tout à fait retiré de la

solide – du riz et du porridge – ils furent dégoûtés et me

sensualité, retiré des qualités mentales malavisées – j’avais

quittèrent, pensant, « Gautama le contemplatif vit dans la

pénétré et j’avais demeuré dans le premier jhana :

luxure. Il a abandonné ses efforts et est en train de retomber

ravissement et plaisirs nés du retrait, accompagnés par la

dans l’abondance. »

pensée dirigée et l’évaluation. Cela pourrait-il être le chemin

« Donc lorsque j’eus pris de la nourriture solide et repris

vers l’Éveil ? Alors en suivant ce souvenir, survint la

des forces, alors – tout à fait retiré de la sensualité, retiré des

réalisation de ce que : « C’est là le chemin de l’Éveil. » Je

qualités mentales malavisées, je pénétrai et demeurai dans

pensais : « Alors pourquoi ai-je peur de ce plaisir qui n’a rien

le premier jhana : ravissement et plaisirs nés du retrait,

à voir avec la sensualité, rien à voir avec les qualités mentales

accompagnés par la pensée dirigée et l’évaluation Mais la

malavisées ? » Je pensais : « Je n’ai plus peur de ce plaisir qui

sensation agréable qui surgissait de la sorte n’envahissait

n’a rien à voir avec la sensualité, rien à voir avec les qualités

pas mon esprit et ne persistait pas. Avec l’apaisement de la

mentales malavisées mais il n’est pas facile de réaliser ce

pensée dirigée et de l’évaluation, je pénétrai et demeurai

plaisir avec un corps aussi extrêmement émacié. Supposons que je devrais prendre de la nourriture solide : du riz et du porridge. » Je pris donc de la nourriture solide : du riz et du

37. Buste de Bouddha, date inconnue, Wat Si Muang, Vientiane, Laos, bronze doré.

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— La Vie de Bouddha —

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38. Bouddha tenant une fleur de lotus, date inconnue, Tibet, cuivre et or, H. : 19 cm. 39. Bouddha assis, date inconnue, non localisé. 40. Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra), date inconnue, non localisé. 41. Bouddha assis, date inconnue, Sri Lanka, bronze doré.

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dans le second jhana : ravissement et plaisirs nés du sang-

Désabusé et insatisfait, Gautama laissa tomber tout ce que la

froid, de l’unification de la conscience exempte de la pensée

plupart des hommes estimaient afin de rechercher la paix par

dirigée et de l’évaluation – l’assurance intérieure. Mais la

des études isolées et un déni de soi. Échouant dans l’atteinte

sensation agréable qui surgissait de la sorte n’envahissait

de son objectif alors qu’il apprenait la sagesse d’autres et en

pas mon esprit et ne persistait pas. Avec l’estompement du

vivant la simple vie d’étudiant, il se consacra à cette intense

ravissement je demeurai dans l’équanimité, attentive et

méditation et pénitence dont tous les philosophes de cette

vigilante, et physiquement sensible au plaisir. Je pénétrai et

époque affirmaient qu’elle élevait les hommes au-dessus des

demeurai dans le troisième jhana, dont les Nobles

dieux. Toujours insatisfait, toujours à la recherche d’une

Personnes déclarent « Sérénité et attention, il s’agit d’une

certitude qui semblait juste à sa portée, il ajouta des vigiles aux

sensation agréable. » Mais la sensation agréable qui

vigiles et des pénitences aux pénitences. Lorsque, selon l’œil

surgissait de la sorte n’envahissait pas mon esprit et ne persistait pas. Avec l’abandon du plaisir et de la douleur – tout comme pour la précédente disparition de l’euphorie et de l’angoisse – je pénétrai et demeurai dans le quatrième jhana : pureté de l’équanimité et de l’attention, ni plaisir ni douleur. Mais la sensation agréable qui surgissait de la sorte n’envahissait pas mon esprit et ne persistait pas. » [MN 36]

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42. Bouddha paré, date inconnue, Xining, province du Qinghai, Chine, moulé à partir de beurre de yack par des moines tibétains au monastère Ta’er-si. 43. Bouddha, date inconnue, monastère de Tikse Gompa, près de Leh, Ladakh, Inde. 44. Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra), date inconnue, Bodh Gaya, état du Bihar, Inde.

— La Vie de Bouddha —

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inquisiteur des autres, il devint plus qu’un saint, son

domestiques et de l’amour, les charmes de la richesse et du

indomptable résolution et sa foi disparurent soudainement et

pouvoir, commençaient à se montrer sous un autre jour et

complètement. Alors, lorsque la sympathie aurait été plus que

luisaient de nouveau avec d’attractives couleurs. Ils étaient à

la bienvenue, ses amis avaient déserté et ses disciples l’avaient

portée de la main, il savait qu’il serait bien accueilli mais

quitté. Juste après, il erra sur les rives du Nairanjara, reçut son

cependant il fut assailli d’un doute : est-ce qu’un retour à la

petit-déjeuner des mains de Sujata, la fille d’un villageois

maison lui apporterait satisfaction ? Est-ce que tout ce travail

voisin et s’assit pour le manger à l’ombre d’un grand arbre

serait perdu ? N’y avait-il pas un sol solide pour le soutenir ?

connu, à partir de cette époque, comme l’arbre sacré de la

Il agonisa dans le doute du petit matin jusqu’au coucher du

Bodhi ou l’arbre de la sagesse. Cette journée, il resta là de

soleil. Mais à la fin de la journée le côté religieux de sa nature

longues heures, débattant avec lui-même sur la suite des

l’emporta, ses doutes s’étaient évanouis. Il était devenu le

évènements. La philosophie dans laquelle il croyait semblait

Bouddha, c’est-à-dire, l’éveillé, il avait trouvé, selon lui, la

être douteuse, la pénitence qu’il avait pratiqué si longtemps

solution du grand mystère de la douleur et il avait appris à la

n’avait apporté aucune certitude, aucune paix, et toutes ses

fois les causes et les remèdes. Il lui semblait avoir gagné un

vieilles tentations revenaient avec une force nouvelle. Pendant

havre de paix qui lui permettait de se reposer enfin sur une

des années il avait regardé tous les biens terrestres avec vanité,

certitude qui ne pourrait jamais être ébranlée.

comme sans valeur et fugaces. Il pensait qu’ils contenaient les germes du mal et devaient inévitablement produire un fruit amer. Mais à présent, à sa foi vacillante, les doux plaisirs

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45. Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra), date inconnue, temple Paya Thonzu, Bagan, Birmanie.

— La Vie de Bouddha —

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Mais la bataille ne fut pas gagnée sans perte. La

Constructeur, tu es repéré !

pénitence et la mortification qu’il avait pendant si longtemps

Tu ne construiras plus de maison.

et avec tant de résolution pratiquées furent essayées dans le

Tous tes chevrons sont cassés,

feu et n’avaient offert que de la déception. À partir de ce jour,

la faîtière est détruite,

il n’a non seulement tiré aucun mérite de ces pratiques mais

retournant vers l’Informe, l’esprit

en plus de cela il trouva toutes les opportunités pour

est arrivé à combattre l’envie.

déclarer que de telles pénitences n’étaient pas bénéfiques,

[Dhp 153-4]

qu’elles représentaient une renonciation plus grande, probablement, pour quelqu’un dans sa position, que ce que

Gautama était arrivé alors à ses conclusions sur la nature de

les bouddhistes nomment le « Grand Renoncement ».

l’homme et du monde qui l’entoure. Il créa un système psychologique et moral auquel il adhéra pendant sa longue

L’Éveil suprême (Canon pali) :

carrière. L’ancien système du sacrifice et de pénitence n’avait

Dans la ronde d’un grand nombre de naissances, j’errais

plus aucun sens comparé à la simplicité et au pouvoir

sans récompense,

apparent de ce nouveau système. Grâce à lui, Gautama

sans repos, à la recherche du constructeur de la maison. La douleur est une naissance

46. Bouddha debout, date inconnue, Ruvanvelisaya Dagoba, Sri Lanka.

perpétuelle.

47. Tête de Bouddha, date inconnue, Sukhothaï, Thaïlande.

43

48

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— La Vie de Bouddha — ressentit de plus en plus intensément l’immensité du gouffre le séparant des croyances des autres. Ce sentiment de solitude totale, dont font souvent l’expérience les grands chefs – surtout dans des moments de grande excitation et de perspicacité – était tombé sur lui avec un telle force qu’il lui sembla impossible d’aller voir ces concitoyens avec une doctrine qui leur semblerait incompréhensible. Ces hommes étaient sujets aux mêmes tentations, comme celles liées au pouvoir, qu’il venait juste d’expérimenter, cependant, il leur manquait le sérieux et la perspicacité qu’il pensait détenir. Comment de tels hommes pouvaient saisir la vérité, à la fois fondamentale et tellement simple, de son système de salut par le sang-froid et l’amour, sans la pratique d’aucun rite, cérémonie, sortilège, pouvoir sacerdotal ou divinité auxquels ils avaient l’habitude de croire ? Qu’une telle pensée soit venue à son esprit était très naturelle, vues les circonstances et ce qui se reflétaient dans les biographies qui lui sont dédiées. La raison pour laquelle elles sont désignées comme le motif de sa détermination

49

finale est digne d’intérêt : il est écrit qu’il s’agissait d’amour et de pitié pour l’humanité. La pensée pour l’humanité, qui lui semblait totalement condamnée et perdue, décida Gautama à proclamer sa doctrine au monde, à n’importe quel prix. Le pieu bouddhiste est constamment reconnaissant que Bouddha, lorsqu’il fut libéré de toutes les souffrances de la vie, ait été motivé par son amour pour l’humanité de vivre dans un monde défini par la douleur d’une existence limitée.

Le Bouddha examine les lois de causes et effets (Canon pali) : Ainsi ai-je entendu une fois le Bienheureux nouvellement Éveillé – qui demeurait à Uruvela sur les rives de la rivière Nerañjara, à l’ombre de l’arbre de la Bodhi, l’arbre de L’Éveil – ; il resta assis à l’ombre de l’arbre de la Bodhi pendant sept jours en une session, sensible à la béatitude de la libération. À la fin des sept jours, après être sorti de cette concentration, dans la troisième veille de la nuit, il porta son

50

attention à la production conditionnée dans un sens comme dans l’autre, comme suit : Lorsque ceci est, cela est.

48. Bouddha d’or de Shweyattaw, date inconnue, Mandalay, Birmanie.

De la naissance de ceci, vient la naissance de cela.

49. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine, date inconnue, non localisé.

Lorsque ceci n’est pas, cela n’est pas.

50. Bouddha debout, date inconnue, monastère Hkinkyiza Kyaung, Sale, Birmanie.

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De la cessation de ceci, vient la cessation de cela. De l’estompement sans reste et de la cessation de cette même ignorance vient la cessation des constructions mentales. De la cessation des constructions mentales, vient la cessation de la conscience. De la cessation de la conscience, vient la cessation du nom et de la forme. De la cessation du nom et de la forme, vient la cessation des six organes des sens. De la cessation des six organes des sens, vient la cessation 54

du contact. De la cessation du contact, vient la cessation de la sensation. De la cessation de la sensation, vient la cessation de l’envie insatiable. De la cessation de l’envie insatiable, vient la cessation de 51. Parinirvâna, date inconnue, pagode Shwekyimyint, Mandalay, Birmanie.

De la cessation de l’attachement à la subsistance, vient la

53. Bouddha assis, date inconnue, Sagaing, Birmanie.

cessation du devenir.

54. Bouddhas assis, date inconnue, Lac Taihu, Wuxi, Chine, argile.

De la cessation du devenir, vient la cessation de la naissance.

55. Bouddhas assis, date inconnue, Wat Chai Watthanaram, Bangkok, Thaïlande, pierre.

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l’attachement à la subsistance.

52. Bouddha assis, date inconnue, Nakhon Pathon Chedi, Thaïlande.

De la cessation de la naissance, de la vieillesse et de la mort, le chagrin, les lamentations, la douleur, la détresse et le

— La Vie de Bouddha —

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désespoir cessent tous.

rives de la rivière Nerañjara, au pied du Banyan des

Telle est la cessation de toute cette masse de souffrance.

Pasteurs de chèvres.

Alors, réalisant la signification de cela, le Bienheureux,

Alors, pendant qu’il était seul et isolé, cet enchaînement

à cette occasion s’exclama :

de pensées surgit dans sa conscience : « On souffre si l’on

Comme les phénomènes deviennent clairs

reste sans révérence ou déférence. Donc dans la dépendance

au Brahmane – ardent, absorbé –

de quel prêtre ou contemplatif puis-je demeurer, pour

il se tient debout, mettant en déroute les troupes de Mara,

l’honorer et le respecter ? »

comme le soleil qui illumine

Alors cette pensée lui vint : « Ce serait dans le but de

le ciel.

parfaire un agrégat imparfait de vertu que je demeurerais

[Ud I.3]

dans la dépendance d’un autre prêtre ou contemplatif, pour l’honorer et le respecter. Cependant, dans ce monde

Le Bouddha se demande, « Qui devrais-je vénérer comme maître ? » :

avec ces devas, Mara et Brahma, dans cette génération avec

Ainsi ai-je entendu une fois le Bienheureux nouvellement éveillé par lui-même – qui demeurait à Uruvela, sur les

50

56. Bouddha assis, date inconnue, pagode Shwesayan, Thaton, Birmanie.

— La Vie de Bouddha — ses prêtres et ses contemplatifs, sa royauté et son petit peuple, je ne vois pas un autre prêtre ou contemplatif qui soit plus accompli dans la vertu que moi, et dans la dépendance de qui je pourrais demeurer, pour l’honorer et le respecter. « Ce serait dans le but de parfaire un agrégat imparfait de la concentration… « Ce serait dans le but de parfaire un agrégat imparfait du discernement… « Ce serait dans le but de parfaire un agrégat imparfait de la libération… « Ce serait dans le but de parfaire un agrégat imparfait de la connaissance et de la vision de la libération que je demeurerai dans la dépendance d’un autre prêtre ou contemplatif, pour l’honorer et le respecter. Cependant, dans ce monde avec ses devas, Mara et Brahma, dans cette génération avec ses prêtres et ses contemplatifs, sa royauté et son petit peuple, je ne vois pas un autre prêtre ou

57

contemplatif qui soit plus accompli dans la connaissance et la vision de la libération que moi, et dans la dépendance de qui je pourrais demeurer, à l’honorer et à le respecter. « Qu’en serait-il si moi je devais demeurer dans la dépendance de ce même Dharma dans lequel j’ai été pleinement éveillé, à l’honorer et le respecter ? » Alors, ayant su avec sa propre conscience l’enchaînement de pensées de la conscience du Bienheureux – tout comme un homme fort pourrait étendre son bras plié ou plier son bras étendu – Brahma Sahampati disparut du monde des Brahmas et réapparut devant le Bienheureux. Arrangeant sa robe par dessus une épaule, il salua le Bienheureux les mains devant le cœur et lui dit : « C’est ainsi, Bienheureux ! C’est ainsi, Bien-Allé ! Ceux qui étaient des arahants, des êtres Éveillés parfaitement par leurs soins, dans le passé — eux, aussi, demeuraient dans la dépendance de ce même Dharma, à l’honorer et à le respecter. Ceux qui seront des arahants, des êtres Éveillés parfaitement par 58

leurs soins, dans l’avenir — eux, aussi, demeureront dans la dépendance de ce même Dharma, à l’honorer et à le respecter. Et que le Bienheureux, qui est à présent l’arahant, l’Éveillé parfaitement par ses soins, demeure dans la dépendance de ce même Dharma, à l’honorer et à le respecter. » [SN VI.2]

57. Bouddha assis, date inconnue, Wat Manorom, Luang Prabang, Laos. 58. Bouddha assis, date inconnue, pagode Shwedagon, Yangon, Birmanie. 59. Bouddha assis drapé de tissus colorés, date inconnue, Col Kunzang La, Spiti, état d’Himachal Pradesh, Inde, bronze doré.

51

60

Il se demande, « Devrais-je enseigner le Dharma aux autres ? » :

production sont difficiles à voir. Cet état, aussi, est dur à

Ainsi ai-je entendu, une fois le Bienheureux nouvellement

l’abandon de toutes acquisitions, la fin de l’envie insatiable,

éveillé par lui-même, qui demeurait à Uruvela, sur les rives

l’impassibilité, la cessation, la Libération. Et si je devais

de la rivière Nerañjara, au pied du Banyan des Pasteurs de

enseigner le Dharma et si d’autres que moi ne comprenaient

chèvres. Alors, pendant qu’il était seul et isolé, cet

pas, cela me serait fatigant et me serait gênant. »

enchaînement de pensées surgit à sa conscience : « Ce

voir : la résolution de toutes les constructions mentales,

Juste alors ces vers, jamais prononcés par le passé,

Dharma que j’ai obtenu est profond, difficile à voir, difficile

jamais entendus auparavant, vinrent au Bienheureux :

à réaliser, paisible, raffiné, hors des limites de la conjoncture,

Assez maintenant avec l’enseignement

subtil à être connu par le sage. Mais cette génération se

de ce que

complaît dans l’attachement, est excité par l’attachement et se réjouit de l’attachement. Pour une génération qui se complait dans l’attachement, est excitée par l’attachement et se réjouit de l’attachement, cette conditionnalité et cette

54

60. Parinirvâna, date inconnue, pagode Chaukhtatgyi, Yangon, Birmanie, plâtre peint.

— La Vie de Bouddha —

61

seulement avec difficulté

Alors Brahma Sahampati, qui connaissait grâce à sa

j’ai atteint.

conscience la ligne de pensée de la conscience du

Ce Dharma n’est pas aisément réalisable

Bienheureux, se dit : « Le monde est perdu ! Le monde est

par ceux qui sont submergés

détruit ! L’esprit du Tathagata, l’Arahant, l’Éveillé

par l’aversion et la passion.

parfaitement par ses soins est plus enclin à rester à l’aise qu’à

Ce qui est abstrus, subtil,

enseigner le Dharma ! » Alors, tout comme un homme fort

profond,

pourrait étendre son bras plié ou plier son bras étendu,

difficile à voir,

Brahma Sahampati disparut du monde de Brahma et

qui va à contre-courant —

réapparut devant le Bienheureux. Arrangeant sa robe par

ceux qui se complaisent dans la passion,

dessus une épaule, il s’agenouilla avec le genou droit sur le

enveloppés dans la masse de l’obscurité, ne pourront le voir. Ainsi pensait le Bienheureux, son esprit plus enclin à rester à l’aise, qu’à enseigner le Dharma.

61. Tête de Bouddha allongé, date inconnue, non localisé.

55

— La Vie de Bouddha — sol, salua le Bienheureux avec les mains sur le cœur et lui dit : « Seigneur, que le Bienheureux enseigne le Dharma ! Que le Bien-allé enseigne le Dharma ! Il y a des êtres avec un peu de poussière dans les yeux qui chutent parce qu’ils n’entendent pas le Dharma. Il y en aura qui comprendront le Dharma. » Alors le Bienheureux, ayant compris l’invitation du Brahma, par compassion pour les êtres, observa le monde avec un œil d’Éveillé. Ce faisant, il vit les êtres qui avaient un peu de poussière dans les yeux et ceux qui en avait beaucoup, ceux qui avaient des facultés affutées et ceux avec de faibles capacités, ceux qui avaient de bons attributs et ceux qui en avaient de mauvais, ceux pour qui il est facile d’enseigner et ceux pour qui cela est difficile, certains d’entre eux voyant disgrâce et dangers dans l’autre monde. Tout comme dans un étang de lotus bleus, rouges ou blancs, il y a des lotus – nés et grandissant dans l’eau – qui peuvent fleurir tout en étant immergés dans l’eau, sans en sortir ; d’autres peuvent rester à la surface de l’eau, alors que d’autres peuvent sortir de l’eau et se tenir debout sans être souillés par l’eau. Là aussi, en

63

observant le monde avec un œil d’Éveillé, le Bienheureux vit les êtres avec un peu de poussière dans les yeux et ceux qui en avaient beaucoup, ceux qui avaient des facultés affutées et

moments de clarté, lorsqu’il eu finalement fait face aux

ceux avec de faibles capacités, ceux qui avaient de bons

profondes réalités ou plutôt aux irréalités de la vie et à un

attributs et ceux qui en avaient de mauvais, ceux pour qui il

sens de l’isolement qui l’avait mené devant cette conscience

est facile d’enseigner et ceux pour qui cela est difficile, certains

de pouvoir et cette ferveur prophétique.

d’entre eux voyant disgrâce et dangers dans l’autre monde.

Au départ, on raconte, qu’il essaya de s’adresser à

Alors Brahma Sahampati, en pensant, « Le Bienheureux

ses anciens maîtres, Alara et Udraka. Apprenant qu’ils

a donné son consentement pour enseigner le Dharma »,

étaient morts, il marcha directement vers Bénarès, où ses

s’inclina devant le Bienheureux et, le contournant par la

anciens disciples habitaient. Sur la route, il rencontra une

droite, disparut aussitôt.

connaissance appelée Upaka, qui lui opposa son premier

[SN VI.1]

refus. Le récit de cette conversation n’est préservé que dans l’une des biographies les moins connues, mais est tellement

Pour ceux qui considèrent Gautama d’une manière un

frappante qu’elle n’a pas besoin d’explication. Le Brahmane,

peu moins mystique, comme un homme de motifs et de

surprit à la vue de l’expression et du maintien de Gautama,

désirs mélangés, il semblerait raisonnable que d’autres

lui demanda : « D’où te vient ta posture si parfaite, ton

considérations moins nobles aient prédominées, peut-être à

expression si belle, ton apparence si paisible ? Quel est ce

demi-inconsciemment, vers la même direction. Le silence

système de religion qui te donne une telle joie et une telle

peut être pris comme une confession d’échec et même à part ce qui s’était passé, il y avait toujours de la douceur dans la déclaration de l’inconnu ou d’être le porteur de bonnes nouvelles. Au moins, il est certain que Gautama, comme Mahomet, avait une croyance immense en lui-même, une confiance qui devait être particulièrement forte en ces

62. Tête du Bouddha Mahamuni, date inconnue, Mawlamyine, Birmanie, bronze doré. 63. Tête de Bouddha, date inconnue, pagode Eindawya, Mandalay, Birmanie, bronze doré.

62

57

paix ? » À cette question, Gautama répondit, en vers, qu’il

de ces derniers, et leur dit qu’ils étaient toujours sur le

avait vaincu toutes les influences, ignorances, erreurs et

chemin de la souffrance, alors que lui avait trouvé le salut

envies insatiables de ce monde.

qui était resté si longtemps caché. Devenu un Bouddha, il

Alors le Brahmane lui demanda où il allait, et en

pouvait leur montrer comment s’échapper des maux de la

apprenant qu’il allait à Bénarès, il lui demanda dans quel

vie. Ils objectèrent à son affirmation avec un point de vue

but il s’y rendait, à cette question, l’« honoré de ce monde »

ascétique hindou : comment son esprit avait-il pu remporter

répondit par ces vers : « Je désire à présent tourner la

la victoire alors que son corps avait cédé ? Gautama répliqua

magnifique roue de la Loi. Dans ce but, je me rends dans la

en expliquant les vérités fondamentales de son système, une

ville Bénarès pour offrir la Lumière à ceux qui sont nimbés

exposition préservée dans le Dhammacakkappavattana

dans l’obscurité, et pour ouvrir la porte de l’Immortalité

Sutta, le Sutra de la fondation du Royaume de la vertu.

aux hommes. »

La plus vieille forme de ce Sutra est en pali et les récits

Après plusieurs interrogations, il informa Upaka qu’il

plus récents sont des versions poétiques de la tradition

avait complètement vaincu les passions du mal et qu’il

ancienne. Les devas – des êtres surnaturels – prêtèrent

s’était débarrassé à tout jamais des vestiges de l’existence,

l’oreille pour entendre le discours jusqu’à ce que le ciel se

qu’il désirait grâce à la lumière de son système religieux

vida, le son de leur approche ressemblait à celui d’une

dispenser la lumière à tous, comme une lampe qui illumine

tempête, jusqu’à la sonnerie d’une trompette céleste où ils

toute une maison.

devinrent aussi immobiles qu’une mer d’huile. La nature

Sur ces paroles, le Brahmane, apparemment incapable

était en mouvement, les éternelles collines, sur lesquelles le

de tolérer de telles prétentions, lui dit sèchement :

monde était construit, bondirent de joie et s’inclinèrent

« Vénérable Gautama, votre chemin est tombé plus loin », se

devant le Professeur, alors que les pouvoirs de l’air

détourna, puis partit dans la direction opposée.

arrangeaient toutes les choses comme elles devaient l’être,

Nous retrouvons cet épisode dans sa forme pali, dans le Vianya Pitaka (« Pitaka » est le terme utilisé pour parler des

des brises légères soufflaient et de délicieuses fleurs emplissaient l’air de leurs senteurs.

canons sacrés bouddhiques). L’expression « tourner la

Selon les textes, « La soirée était comme une belle

magnifique roue de la Loi » signifie, en gros « trouver un

vierge, les étoiles formant les perles autour de son cou, les

royaume de vertu » et l’expression « ouvrir les portes de

nuages noirs, sa chevelure tressée, l’espace profond, sa robe

l’Immortalité aux hommes » n’est pas une expression

flottante. Pour couronne, elle avait le ciel où les anges

bouddhiste mais provient certainement d’une mauvaise

demeuraient, ces trois mondes étant son corps, ses yeux, des

traduction du mot « amata » qui signifie ambroisie ou

fleurs de lotus blanches qui s’ouvraient dans la lune

nectar. Il s’agit d’un nom lié au nirvana, qui représente la

montante et sa voix, le bourdonnement des abeilles. Cette

boisson céleste du sage.

belle vierge était venue pour vénérer le Bouddha et

Non intimidé, le nouveau prophète continua vers

entendre son premier sermon. » Lorsque Gautama parla,

Bénarès et dans la fraîcheur de la soirée, il entra dans le parc

bien qu’il parlait en pali, tous les invités rassemblés eurent

des daims à environ 6 kilomètres au nord de la ville, où ses

l’impression qu’il s’adressait dans son propre langage,

cinq anciens disciples habitaient. En le voyant arriver, ils se

comme le font les animaux, petits ou grands. Il n’y a que très

résolurent à ne pas le reconnaître comme leur maître

peu de longs récits sur ce qui a été exactement prononcé et

puisqu’il avait brisé ses vœux et ils choisirent de s’adresser

ils diffèrent pratiquement tous dans les détails miraculeux

à lui simplement par son nom. Cependant, puisqu’il faisait

et poétiques, mais ils s’accordent tous sur l’ensemble ainsi

parti d’une caste d’origine supérieure, ils lui offrirent un

que sur les arguments de Gautama.

tapis pour qu’il puisse s’asseoir. Ils le respectaient toujours, mais un sentiment fort de devoir les prévenait de le recevoir comme un maître d’autorité puisqu’il était tombé dans l’orthodoxie. Gautama remarqua le changement de manière

58

64. Tête de Bouddha, date inconnue, Wat Yai Chai Mongkhon, Ayutthaya, Thaïlande, bronze doré.

— La Vie de Bouddha —

64

59

[Le noble Sentier Octuple] « Et quel est ce chemin du milieu que le Tathagata a découvert et qui donne la vision, la connaissance et conduit à la paix, à la sagesse, à l’éveil et à la Libération ? C’est le noble Sentier Octuple, à savoir : la vue juste, la pensée juste, la parole juste, l’action juste, le moyen d’existence juste, l’effort juste, l’attention juste, la concentration juste. Ceci est le chemin du milieu que le Tathagata a découvert et qui donne la vision, la connaissance, qui conduit à la paix, à la sagesse, à l’éveil et à la Libération. [Les Quatre Nobles Vérités] « Voici, ô bhikkhus, la Noble Vérité sur la souffrance. La naissance est souffrance, la vieillesse est souffrance, la mort est souffrance, la tristesse, la lamentation, la douleur, la détresse et le désespoir sont souffrance, être uni à ce que l’on n’aime pas est souffrance, être séparé de ce que l’on aime est souffrance, ne pas avoir ce que l’on désire est souffrance. En résumé, les cinq agrégats d’attachement sont souffrance. « Et voici, ô bhikkhus, la Noble Vérité sur la cause de la souffrance. C’est cette soif qui produit la ré-existence et le re-devenir, qui est lié à une avidité passionnée et qui se trouve une nouvelle jouissance tantôt ici, tantôt là, c’est-àdire la soif des plaisirs des sens, la soif du devenir et la soif

65

de la non-existence.

Le Premier Sermon de Bouddha au groupe des cinq ascètes (Canon pali) :

de la souffrance. C’est la cessation complète de cette soif, la

Une fois, le Bienheureux séjournait à Varanasi dans le

délaisser, y renoncer, s’en libérer, s’en détacher.

Pavillon de chasse d’Isipatana. Là, il s’adressa au groupe de cinq moines :

« Et voici, ô bhikkhus, la Noble Vérité sur la cessation

« Et voici, ô bhikkhus, la Noble Vérité sur la manière qui mène à la cessation de la souffrance. C’est le Noble Sentier

« Il est deux extrêmes qui doivent être évités par un

Octuple, à savoir : la vue juste, la pensée juste, la parole

moine. Quels sont-ils ? S’attacher aux plaisirs des sens liés

juste, l’action juste, le moyen d’existence juste, l’effort juste,

aux objets correspondants : ce qui est bas, vulgaire, terrestre,

l’attention juste, la concentration juste.

ignoble, inutile et qui n’engendre que l’auto-affliction : douloureuse, ignoble et inutile. Évitant ces deux extrêmes,

[Quelques devoirs liés aux Quatre Nobles Vérités]

est le chemin du milieu que le Tathagata a découvert et qui

Dans les choses qui n’avaient pas été entendues auparavant,

donne la vision, la connaissance et conduit à la paix, à la

s’élevèrent en moi la vision, la connaissance, la sagesse,

sagesse, à l’éveil et à la Libération.

la science et la lumière. « Ceci est la Noble Vérité sur la souffrance »… « Cette Noble Vérité sur la souffrance doit être

65. Bouddha Gautama assis représentant la neuvième incarnation du dieu créateur hindou, Vishnu, date inconnue, Mandalay, Birmanie, or.

60

comprise »… « Cette Noble Vérité sur la souffrance a été comprise. »

— La Vie de Bouddha —

66

Dans les choses qui n’avaient pas été entendues

sagesse, la science et la lumière. « Ceci est la Noble Vérité

auparavant, s’élevèrent en moi la vision, la connaissance, la

sur le chemin qui conduit à la cessation de la souffrance »…

sagesse, la science et la lumière. « Ceci est la Noble Vérité

« Cette Noble Vérité sur le chemin qui conduit à la cessation

sur la cause de la souffrance »… « Cette Noble Vérité sur la

de la souffrance doit être développée »… « Cette Noble

cause de la souffrance doit être détruite »… « Cette Noble

Vérité sur le chemin qui conduit à la cessation de la

Vérité sur la cause de la souffrance a été détruite. »

souffrance a été développée. »

Dans les choses qui n’avaient pas été entendues auparavant, s’élevèrent en moi la vision, la connaissance, la

[Les douze modalités de la Roue du Dharma]

sagesse, la science et la lumière. « Ceci est la Noble Vérité

« Et bhikkhus, tant que cette connaissance et cette vision,

sur la cessation de la souffrance »… « Cette Noble Vérité sur

sous leurs trois aspects et dans leurs douze modalités des

la cessation de la souffrance doit être expérimentée »…

Quatre Nobles Vérités, n’était pas absolument claire en

« Cette Noble Vérité sur la cessation de la souffrance a été expérimentée. » Dans les choses qui n’avaient pas été entendues auparavant, s’élevèrent en moi la vision, la connaissance, la

66. Bouddha assis, date inconnue, pagode Kyaikbawlaw, Kyaikto, Birmanie, bronze doré.

61

67

moi, je n’ai pas proclamé directement à ce monde

[Le Noble Sangha (Ordre) est né]

avec ses dieux, ses Maras et Brahmas, avec ses

Voici ce que le Bienheureux déclara. Gratifié, le groupe de

contemplatifs et prêtres, ses êtres célestes et humains que

cinq moines but ses paroles. Et pendant que ces explications

j’avais obtenu l’incomparable et suprême connaissance.

étaient données, alors, s’éleva l’œil de la Vérité sans

« Mais bhikkhus, quand cette connaissance et cette

poussière et sans tâche au vénérable Kondañña : Tout ce qui

vision, sous leurs trois aspects et dans leurs douze

est sujet à la création est sujet à la cessation.

modalités des Quatre Nobles Vérités, me devint parfaitement claire, alors seulement je proclamais à ce

[La Roue du Dharma commence à tourner]

monde avec ses dieux, ses Maras et Brahmas, avec ses

Et lorsque le Bienheureux mit en route la Roue du Dharma,

contemplatifs et prêtres, ses êtres célestes et humains que

tous les dieux terrestres se mirent à crier : « À Varanasi, dans

j’avais obtenu l’incomparable et suprême connaissance.

le Pavillon de chasse à Isipatana, le Bienheureux a mis en

La connaissance et la vision s’élevèrent à moi : « Inébranlable est la libération de mon esprit. Ceci est ma dernière naissance. Maintenant, il n’y aura plus d’autre existence. »

62

67. Bouddha assis dans la salle des Bouddhas, date inconnue, Wat Suthat, Bangkok, Thaïlande, bronze doré.

— La Vie de Bouddha —

68

route la Route du Dharma qui ne peut être stoppée par aucun

Alors le Bienheureux s’exclama : « Tu comprends donc

prêtre ou contemplatif, déité, Mara, Dieu ou quiconque de ce

réellement, Kondañña ? Tu comprends donc réellement ? »

monde. » En entendant les cris des divinités de la terre, les

Et c’est ainsi que le vénérable Kondañña devint Añña-

divinités des Quatre Rois Célestes reprirent les cris… puis les

Kondañña ; Kondañña qui sait.

divinités des Trente-trois dieux… les divinités de Yama… les

[SN LVI.11]

divinités de Tusita… les divinités de Nimmanarati… les divinités de Paranimmitavasatti… Enfin, les divinités de

Le Bouddha déclara être arrivé à ces convictions, non pas en

Brahma reprirent le cri : « À Varanasi, dans le Pavillon de

étudiant les Védas (les textes hindous) ni les enseignements

chasse à Isipatana, le Bienheureux a mis en route la Route du

d’autrui, mais par la seule lumière de la raison et de l’intuition.

Dharma qui ne peut être stoppée par aucun prêtre ou

Au départ, ces enseignements étaient difficiles à accepter de la

contemplatif, déité, Mara, Dieu ou quiconque de ce monde. »

part de ses anciens disciples. Cependant, après avoir passé de

À cet instant, le cri parvint directement aux mondes de Brahma. Ces dix-mille mondes frissonnèrent, frémirent et tremblèrent, pendant qu’une grande et incommensurable radiance apparaissait du cosmos, surpassant l’éclat des déités.

68. Trio de Bouddhas assis, date inconnue, Kyaikhami, pagode Yayleh, Kyaikhami, Birmanie.

63

69

69. Bouddha debout, date inconnue, pagode Sule, Yangon, Birmanie, or.

64

— La Vie de Bouddha — longues heures à débattre avec lui, posant leurs questions et écoutant ses réponses, ces hommes devinrent les premiers à reconnaître Gautama dans son nouveau rôle. Kondañña, le plus âgé, prêt à mourir, fut le premier à adhérer ouvertement aux idées de Gautama, mais les autres, après de longues discussions avec le Bouddha, parfois séparément, parfois tous ensembles, acceptèrent rapidement dans son intégralité son plan de salut.

La vie de Gautama au commencement de son ministère public jusqu’à sa mort Ce qui distingue le Bouddha des autres (Canon pali) : Une fois assis, [Moggallana le gardien] dit au vénérable Ananda : « Maître Ananda, y a-t-il un moine qui soit doté de toutes les façons possibles des qualités dont Maître Gautama – digne et parfaitement éveillé – était doté ? » « Non, Brahmane, il n’existe pas de moine qui soit doté de toutes les façons possibles des qualités dont le 70

Bienheureux – digne et parfaitement éveillé – était doté. Car le Bienheureux était le créateur du sentier non suscité, l’engendreur du chemin non engendré, l’exposant du chemin non exposé, le connaisseur du chemin, l’expert par rapport au chemin, l’expert du chemin. Et maintenant ses disciples suivent le sentier et en sont dotés à sa suite. » [MN 108] Gautama demeura ensuite pendant quelque temps dans le bois de Migadaya, enseignant ses nouvelles doctrines. Il les enseignait calmement, et seulement aux personnes venant vers lui, la preuve du gouffre qui le séparait des enseignants professionnels de l’époque. Ses enseignements n’étaient pas simplement un système scholastique, associé comme ceux des brahmanes à une obscurité mystérieuse. Ce n’était pas offert uniquement à la considération de quelques adeptes sélectionnés. Il n’était pas seulement qu’un grand penseur, il possédait également une ardeur prophétique et un zèle missionnaire qui l’incitaient à rendre populaire sa doctrine et à prêcher à tous sans exception, aux hommes et aux

71

femmes, aux riches et aux pauvres, aux ignorants et aux érudits. Par conséquent, ses premiers disciples furent des laïcs et deux des premiers étaient des femmes. Son premier adepte était un jeune homme riche prénommé Yasa, qui

70. Bouddha debout et des gardiens, date inconnue, pagode Kyaikbawlaw, Kyaikto, Birmanie, or.

rejoignit le petit groupe de ses disciples personnels, les

71. L’Assaut de Mâra, date inconnue, Tep Pranam, Siem Reap, Cambodge, pierre.

65

suivants furent le père, la mère et la femme de Yasa, qui choisirent de rester des disciples laïcs. Ce ne fut que bien plus tard que Gautama mit en place un ordre de mendiants. Il estimait que la vie de mendiant était nécessaire pour faciliter les progrès vers la délivrance de cette « soif » qui était la cause de tous les maux. Ce n’était pas pour suggérer que la vie de mendiant était l’unique voix, en effet, il honorait grandement les propriétaires de maison. Un disciple laïc, par conséquent, incapable ou ne souhaitant pas rejeter les liens d’une maison ou d’un travail, pouvait « entrer sur le sentier » et par la rectitude et la gentillesse, s’assurer de conditions d’existence futures plus favorables grâce à la croissance de sa bonté. Il n’y a pas de magie dans un acte extérieur, le salut de chacun consiste et dépend entièrement de la modification et de la croissance de sa propre nature, pour être entraîné par sa propre maîtrise de soi et son assiduité, et par conséquent, un laïc sérieux peut avancer plus loin sur « le sentier » qu’un mendiant qui erre en toute maîtrise et énergie. L’ensemble des enseignements de Gautama représente un système intellectuel et moral de culture par soi, de ceux qui choisissent de mener une vie de mendiant à ceux qui pratiquent les enseignements chez eux, à la maison. Cinq mois après la crise sous l’arbre de la Bodhi et trois mois après l’arrivée de Gautama dans le bois de Migadaya, il appela tous ses disciples, soit soixante personnes à l’époque et les envoya dans différentes directions pour prêcher et enseigner, demandant à Yasa de rester à Bénarès près de ses parents. Le récit birman spécifie qu’à cette occasion, Bouddha fit le discours suivant : « Cher Rahans (moines), je suis libéré des cinq grandes passions qui, comme un immense filet, couvrent les hommes et [les dieux]. Vous aussi, grâce à mes instructions, vous profitez du même glorieux privilège. Maintenant, il nous incombe un grand devoir, de travailler efficacement pour les hommes et [les dieux] et de leur procurer le bienfait inestimable de la délivrance. Afin de garantir le succès efficace d’une telle entreprise, répartissons72

nous et procédons dans des directions opposées, de telle sorte que personne ne suive le même chemin. Allez-y maintenant, et prêchez la Loi la plus excellente, exposant chaque point en conséquence, et déployez-la avec soin et attention dans tous

72. Phra Bot (bannière d’un temple bouddhiste) représentant le Bouddha Sakyamuni accompagné de ses deux disciples, les moines Sariputra et Maudgalyayana, date inconnue, peinture sur tissu, 98 x 270 cm.

66

ses repères et ses particularités. Expliquez le début, le milieu et la fin de la loi à tous les hommes sans exception : utilisez

— La Vie de Bouddha — tous les moyens respectueux pour la rendre publique et mettez-la en plein jour. Maintenant, montrez le chemin menant à la pratique des travaux purs et méritants. Vous rencontrerez, sans aucun doute, un grand nombre de mortels qui ne sont pas encore prêts à se débarrasser de leurs passions, et qui vont profiter de vos sermons pour reconquérir leur liberté jusqu’à présent perdue et se libérer de la servitude des passions. Pour ma part, je vais me diriger vers le village de Sena, situé non loin de la ville isolée d’Uruwela. » Tout au long de sa vie, Gautama eut l’habitude de voyager quasiment pendant toute la belle saison de l’année, enseignant et prêchant à autrui, mais pendant les quatre mois de pluie, de juin à octobre, il restait au même endroit se dévouant plus particulièrement à l’instruction de ses disciples.

Extrait du Canon pali : Ses enseignements, toujours pratiques, incluent des leçons de base sur les bonnes manières : « Et comment un moine a-t-il le sens des réunions ? Voici le cas où un moine se trouve dans une réunion : « Voici une réunion de nobles guerriers, ici, une réunion de prêtres, là, une réunion de maîtres de maisons, là encore, une réunion de contemplatifs. Ici, nous devrions nous approcher d’eux de telle manière, nous tenir debout de telle manière, agir de telle manière, nous asseoir de telle manière, parler de telle manière, garder le silence de telle manière. » S’il ne connaît pas l’attitude à adopter pendant la réunion, on ne dira pas de lui qu’il a le sens des réunions. C’est donc parce qu’il connaît l’attitude à adopter pendant la réunion qu’on dira de lui qu’il a le sens des réunions. C’est quelqu’un qui a le sens du Dharma, un sens de signification, un sens à lui-même, un sens de modération, un sens du temps et un sens des réunions. » [AN VII.64]

… des leçons sur la manière de traiter ses parents : Prendre soin de ses parents, bien traiter sa femme et ses enfants, accomplir des actions justes : 73

Cela est une grande bénédiction. [Sn II.4] Mère et père, compatissants pour leur famille,

73. Bouddha prêchant son Premier Sermon, date inconnue, temple Wat Palelai, Singapour, bois de teck sculpté, peint et doré, 248 x 117 cm.

67

sont appelés Brahma, premiers des enseignants, ceux dignes des dons de leurs enfants. Donc les sages doivent leur rendre hommage, honneur avec de la nourriture et des boissons des vêtements et un couchage huilant et baignant et lavant leurs pieds. Réalisant ces services à leurs parents, les sages sont loués à présent et après la mort se réjouissent au ciel. [Iti 106] 74

… des leçons sur la valeur de la générosité : « Et qu’est-ce que le trésor de générosité ? Nous avons le cas d’un disciple noble, sa conscience lavée des tâches de l’avarice, vivant à la maison, vraiment très généreux, la main tendue, se régalant d’être magnanime, accessible aux requêtes, se régalant d’offrir des aumônes. C’est ce qu’on appelle le trésor de générosité. » [AN VII.6]

… sur la valeur de la vertu : « Et qu’est ce que le trésor de vertu ? Nous avons le cas d’un disciple noble qui s’abstient de prendre la vie, qui s’abstient de voler, qui s’abstient d’un comportement sexuel interdit, qui s’abstient de mentir, qui s’abstient de consommer des substances enivrantes provoquant l’insouciance. C’est ce qu’on appelle, moine, le trésor de vertu. » [AN VII.6]

74. Bouddha assis, date inconnue, Wihan Nam Tam, Wat Phrathat Lampang Luang, Lampang Luang, Thaïlande, bronze doré. 75. Bouddha assis, date inconnue, Wat Na Praman, Ayutthaya, Thaïlande.

75

76. Bouddha Sanar Muni, date inconnue, pagode Kalamyo, Mrauk U, Birmanie, bronze doré. 76

68

77

78

70

— La Vie de Bouddha —

79

… sur les fruits du comportement vertueux :

au vieillissement, recherche le soulagement sans le

Avec l’esprit correctement dirigé,

vieillissement, le repos insurpassé du joug : la libération.

parlant de parole correcte,

Étant sujette à la maladie, réalisant les inconvénients de ce

réalisant des actions correctes avec le corps :

qui est sujet à la maladie, recherche le soulagement sans la

une personne ici

maladie, le repos insurpassé du joug : la libération. Étant

de beaucoup de connaissance,

sujette à la mort, réalisant les inconvénients de ce qui est

un faiseur de mérite

sujet à la mort, recherche le soulagement immortel, le repos

ici dans cette vie si courte,

insurpassé du joug : la libération. Étant sujette à la

à la rupture du corps,

profanation, réalisant les inconvénients de ce qui est sujet à

capable de discernement, réapparait au ciel. [Iti 71]

77. Bouddha Gautama assis en pleine méditation sur un trône en forme de lotus et entouré d’une mandorle enflammée, l’un des emblèmes de son pouvoir spirituel, date inconnue, temple de Yongsu, Suwon, Corée du Sud.

… sur les inconvénients de tous les plaisirs des sens, même célestes :

78. Drapeaux de prière et un parapluie coloré traditionnel, symbole bouddhiste de protection, installés au-dessus d’une figure du Bouddha Gautama allongé au moment du Parinirvâna, date inconnue, Kusinagara, lieu de mort du Bouddha, nord de l’Inde.

« Nous avons le cas d’une personne, sujette au vieillissement, réalisant les inconvénients de ce qui est sujet

79. Bouddha à demi-allongé face à un stupa, date inconnue, Birmanie.

71

80

la profanation, recherche le soulagement sans la profanation,

… et sur les Quatre Nobles Vérités :

le repos insurpassé du joug : la libération. »

« Bhikkhus, c’est par défaut de réalisation, par défaut de

[AN IV.252]

pénétration des Quatre Nobles Vérités que vous et moi avons subi et sommes entrés dans cette longue course de la

… sur la valeur du renoncement :

naissance et de la mort. Quelles sont ces Quatre Nobles

« Ayant aperçu les inconvénients des plaisirs des sens, je

Vérités? Il s’agit de la noble vérité de Dukkha, la noble

poursuivis avec ce thème. Ayant compris la récompense du

vérité de l’origine de Dukkha, la noble vérité de la cessation

renoncement, je me familiarisai avec. Mon cœur bondissait à

de Dukkha et la noble vérité du chemin de la cessation de

l’idée du renoncement, devint confiant, fort et ferme, le

Dukkha. Mais, bhikkhus, maintenant que ces vérités ont été

considérant comme paisible. Alors, tout à fait libre de la

réalisées et pénétrées, trancher est le désir insatiable pour

sensualité, libre des qualités maladroites, j’entrai et demeurai

l’existence, détruite est ce qui mène au renouvellement du

dans le premier jhana : ravissements et plaisirs nés du retrait, accompagnés par la pensée dirigée et l’évaluation. » [AN IX.41]

72

80. Bouddha assis, date inconnue, pagode Shwesigone, Monywa, Birmanie.

— La Vie de Bouddha —

81

devenir et il n’y a plus de nouveau devenir. »

« Je n’ai toujours décrit, hier comme aujourd’hui, que la

[DN 16]

souffrance et la cessation de la souffrance. » [SN XXII.86]

En résumé, le Bouddha enseigne la manière de réaliser le bonheur véritable et durable, le nirvana :

L’importance attachée par la suite à l’adhésion des prochains

« Il existe cette dimension où il n’y a ni terre, ni eau, ni feu,

convertis de Gautama est présenté par le nombre

ni vent, ni dimension de l’infinitude de l’espace, ni

d’évènements miraculeux qui se sont apparemment produits

dimension de l’infinitude de la conscience, ni de dimension

après son passage. De ceci, l’unique base historique possible

de la vacuité, ni de dimension de perception ou de non-

est qu’à Uruwela, vivaient trois frères nommés Kasyapa,

perception, ni ce monde, ni le prochain, ni le soleil, ni la lune.

fidèles du feu et des philosophes ermites, dont la grande

Et là, dis-je, il n’y a ni venue, ni allée, ni immobilisme, ni

réputation d’enseignants avait attiré un nombre considérable

disparition ni naissance : sans position, sans fondation, sans support. Ceci, simplement ceci, est la fin de la souffrance. » [Ud VIII.1]

81. Bouddhas assis, date inconnue, grottes de Po Win Daung, près de Monywa, Birmanie.

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— La Vie de Bouddha — d’étudiants. Après que Gautama soit resté quelques temps avec eux, le plus âgés des frères adopta son système, et prit immédiatement une place importante dans le petit groupe de croyants. Ses frères et leurs étudiants suivirent son exemple, la première série de discours prêchée par Gautama à ses nouveaux disciples est préservée dans les Pitakas sous le titre d’Adittapariyaya Sutta (Sermon de l’incendie). Ce sutra offre un excellent exemple de la méthode si souvent adoptée par Gautama pour créer de nouvelles doctrines en inscrivant un nouveau sens à des cérémonies religieuses de l’époque ou dans les moments de la vie courante. Les nouveaux disciples, qui furent des adorateurs d’Agni, le feu sacré, étaient assis avec Gautama sur le rocher de l’éléphant près de Gaya, surplombant la belle vallée de Rajagriha, lorsqu’un incendie se déclara dans la jungle à l’opposé de la colline. En prenant pour sujet de son texte le feu, le Professeur déclara que tant que les hommes restaient dans l’ignorance, ils étaient consumés par le feu de l’excitation interne produit par des choses externes. Ces choses agissaient sur eux au travers des cinq sens et du cœur (que Gautama considérait comme le sixième organe des sens). L’œil, par exemple, perçoit les objets : de cette perception monte une sensation interne, produisant du plaisir ou de la douleur. Les sensations produites par cette souffrance ou cette joie, nourrissent le feu du désir interne, de la haine, de l’ignorance et les anxiétés de la naissance, du déclin et de la mort. La même chose fut déclarée être le cas avec les sensations produites par chacun des autres sens. Ceux qui suivirent le schéma de Bouddha sur la maîtrise de soi, les quatre étapes du chemin dont la porte est la pureté et le but est l’amour, devinrent des sages. Pour eux, les sensations ne nourrissaient plus le feu interne, puisque le feu du désir, de la haine et de l’ignorance avait cessé de bruler. Ces vrais disciples furent par conséquent libérés de cette soif insatiable qui est la source du mal, et la sagesse qu’ils avaient obtenue les mena à la perfection. Ils étaient délivrés des souffrances qui résulteraient d’une nouvelle naissance. De plus, dans cette naissance actuelle, ils n’auraient plus besoin de guide comme les lois, comme celles des castes, des cérémonies et des sacrifices, puisqu’ils étaient au-dessus de ça. De Gaya, Gautama et ses nouveaux disciples marchèrent vers Rajagriha. La cité était toujours dirigée par Bimbisara, le chef le plus puissant à l’est de la vallée du Gange, dont le 82. Parinirvâna, date inconnue, temple Chayamangkalaram, Malaisie.

royaume de Magadha s’étendait sur environ 160 kilomètres au

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sud du Gange et sur 160 kilomètres à l’est de la rivière Sona.

leur expliqua les quatre Nobles Vérités. À la fin de son sermon,

Gautama et Kasyapa étaient tous les deux connus dans la ville

le raja déclara qu’il était adhérent à ce nouveau système. Le

et lorsque le raja vint accueillir les professeurs, la foule n’était

jour suivant, les habitants, excités par la conversation de

pas certaine de savoir qui était le professeur et qui était le

Kasyapa et de Bimbisara se pressèrent dans le bosquet de

disciple. Ainsi, Gautama demanda à Kasyapa pourquoi il avait

Yashtivana où Gautama se reposait afin de le voir et d’écouter

abandonné le sacrifice pour Agni. Ce dernier comprit le motif

les nouvelles choses qu’il avait à dire. Lorsque Gautama se

de la question et répondit que même si certains prenaient du

rendit à la maison du raja pour recevoir son repas, il fut

plaisir dans la vue, le son, le goût, l’amour sensuel, et d’autres

entouré par une foule enthousiaste. Le raja le reçut avec un

dans le sacrifice, il avait compris que tout cela n’avait aucune

grand respect et, estimant que Yashtivana était trop loin, lui

valeur et avait donc abandonné tout type de sacrifice. Le nirvana était un état de paix inatteignable par les hommes guidés par les sens et la passion, les ruines destructrices de la transmigration, de la naissance, du déclin et de la mort : un état de bonheur qui ne pouvait être atteint que par le développement personnel seul. Alors, Gautama raconta à la foule une histoire sur la vertu de Kasyapa d’une naissance antérieure, et voyant à quel point ils furent impressionnés, il

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83. Bouddha Gautama assis devant un mur contenant des douzaines de niches abritant des petites images de Bouddha, date inconnue, pagode aux mille Bouddhas, monastère du Wat Si Saket, Vientiane, Laos. 84. Caverne des Bouddhas assis, date inconnue, grottes de Po Win Daung, près de Monywa, Birmanie. 85. Bouddhas assis, date inconnue, pagode Shwedagon, Yangon, Birmanie, bronze doré.

— La Vie de Bouddha —

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— La Vie de Bouddha —

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attribua comme résidence le bosquet du bambou (veluvami)

Sa réputation se propage (Canon pali) :

plus proche, qui devint connu comme le lieu où Gautama

« Un moine appelé Gautama, un fils des Sakyas, semble t-il,

passa de nombreuses saisons des pluies et y donna beaucoup

qui a quitté son clan Sakya, a parcouru le pays Kosalan avec

de ses sermons les plus complets.

un grand sangha de bhikkhus et vient d’arriver à Sala. À

Cette fois-là, il y resta pendant deux mois, et pendant ce

présent, une bonne réputation se répand au sujet de Maître

temps, deux ascètes nommés Sariputra et Moggallana

Gautama : « Ce Bienheureux est ainsi car il est un arahant,

rejoignirent le Sangha ou Société, nom donné au petit groupe

qu’il est parfaitement éveillé, parfait en vrai savoir et

de mendiants bouddhistes. La forte position que Gautama

conduite, sublime, connaisseur des mondes, professeur

attribua rapidement à ses nouveaux disciples créa quelques

incomparable des hommes qui peuvent être domptés,

malaises parmi les membres plus anciens du Sangha. Pour

professeur des dieux et des humains, éveillé, béni. Il décrit ce

dissiper la tension, Gautama regroupa ses disciples et s’adressa longuement à eux à propos de la signification requise pour le salut bouddhiste, qu’il résuma par ces vers célèbres : Ne commettre aucune action négative, Cultiver un trésor de vertus,

86. Bouddha faisant le geste de la mise en marche de la roue de la loi (dharmachakra mudra) (style gandharien), date inconnue, Bodh Gaya, lieu de l’éveil du Bouddha, état du Bihar, Inde, pierre.

Dompter cet esprit qui est le nôtre,

87. Bouddha debout, date inconnue, Bagan, Birmanie, or.

Ceci est l’enseignement de tous les bouddhas.

88. Bouddhas, date inconnue, pagode Shwedagon, Yangon, Birmanie.

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monde avec ses dieux, ces Maras, et ses divinités (Brahma),

plus d’autres conversations que celle de Sariputra, de

cette génération avec ses moines et ses brahmanes, avec ses

Moggallana et de leurs élèves. De plus, les membres de la

rois et leurs peuples, qu’il a lui-même réalisé par un savoir

société commencèrent à se plaindre à Gautama que lorsqu’ils

direct. Il enseigne un Dharma qui est bon au début, bon au

venaient mendier leur repas quotidien, ils étaient mal reçus et

milieu et bon à la fin avec une signification et une formulation

ridiculisés, en raison du fait que ce nouvel enseignement

juste, il affirme une vie saine qui est suprêmement parfaite et

dépossédait les maisons de leur support et qu’il dépeuplait et

pure. » Il est bon de voir maintenant de tels arahants. »

ruinait le pays. À ceci, ils ne savaient pas quoi répondre, ce qui

[MN 41]

n’est pas surprenant, puisque cela était malheureusement vrai. Les brahmanes portaient effectivement le célibat en haute

Au même moment, il établissait les premières règles pour

estime mais seulement à un âge jeune ou avancé, et les ascètes,

guider la société, un code simple appelé « Patimokkha » qui

loin de rechercher des imitateurs, ajoutèrent cette pénitence à

signifie « le déchargement », un mot par la suite donné à un

leur célibat en espérant que cela ne serait pas réalisable par des

livre contenant le résumé de plusieurs systèmes complexes de lois, comme celui élaboré à l’époque de la mort de Gautama. Cette réunion de mendiants à laquelle la Société fut en premier incorporée était connue sous le nom de « Savakasanniparta » ou « assemblée de disciples ». L’enthousiasme des disciples semblait retomber encore plus rapidement qu’il n’était venu, puisque nous n’entendrons

80

89. Bouddha assis, date inconnue, Sri Lanka. 90. Bouddha Gautama portant son bol à aumône, date inconnue, Lhassa, Tibet, sculpté et peint sur une falaise. 91. Statue de Bouddha placée devant une représentation peinte, date inconnue, temple Taejo-sa, Corée du Sud, or.

— La Vie de Bouddha —

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hommes ordinaires. Les bouddhistes peignaient dans des

attaques du reste de la population, sa famille à Kapilavastu ne

couleurs éclatantes le contraste entre les souffrances de la vie

demeurait pas ignorante des changements de sa vie.

de ce monde et le calme agréable régnant au sein de l’Ordre,

Suddhodana envoya à son fils un message lui demandant de

et souhaitaient à chacun pour son bien de partager ensemble

venir dans sa ville natale pour voir son père une dernière fois

le salut. La réponse de Gautama, probablement la meilleure

avant que celui-ci ne meure. Gautama partit donc pour

possible, ne contesta pas la charge mais il réaffirma

Kapilavastu et à son arrivée s’arrêta selon son habitude dans

simplement que ce que le peuple appelait ruine, lui l’appelait

un bosquet hors de la ville. Là, son père, ses oncles et de

le bien. Il conseilla à ses disciples de répondre que lui, le

nombreux autres vinrent le voir mais ces derniers ne furent

Bouddha, n’essayait simplement que de répandre la vertu

pas ravis de voir un de leurs membres devenu mendiant.

comme l’avaient fait les précédents Bouddhas, qu’il n’utilisait

Alors qu’il était coutume dans de telles occasions d’offrir aux

pas d’arme excepté la persuasion, il ne gagnait de nouveaux disciples que par la vérité qu’il proclamait uniquement pour le bénéfice de tous. Alors que le nouveau professeur établissait les fondations de son ordre et expérimentait en premier la dévotion puis les

82

92. Bouddha protégé par le nâga Mucilinda, date inconnue, non localisé. 93. Bouddha debout, date inconnue, Katmandou, Népal, pierre peinte.

— La Vie de Bouddha —

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ascètes leur repas quotidien, ils n’en firent rien. Par conséquent, le jour suivant, Gautama, sorti, accompagné de

« Ô, Maharaja, telle est la coutume de notre peuple, répondit-il. »

ses disciples, portant son bol pour mendier son repas. Comme

« Mais nous sommes descendants d’une illustre race de

il s’approchait de la porte de la petite ville, il hésita à se rendre

guerriers, et aucun d’entre nous n’a jamais mendié son pain. »

directement à la demeure du raja, mais pour finir, il décida de

« Toi et ta famille, répondit Gautama, vous pouvez

suivre une règle de l’Ordre selon laquelle un mendiant

affirmer descendre de rois, ma descendance vient des

bouddhiste doit mendier régulièrement de maison en maison.

prophètes anciens et ces derniers, mendiant leur nourriture,

La nouvelle selon laquelle son fils parcourait les rues en

ont toujours vécu de l’aumône. Mais, mon père, lorsqu’un

mendiant, parvint rapidement aux oreilles du raja. Alarmé par

homme trouve un trésor caché, il est de son devoir de

de telles nouvelles, il se leva et sortit rapidement à la recherche

présenter à son père le plus précieux des bijoux » ; et en

de Gautama. Le raja lui dit « Pourquoi, maître, souhaites-tu nous faire honte ? Pourquoi vas-tu mendier de la nourriture ? Penses-tu qu’il est possible de fournir de la nourriture pour

94. Bouddha à quatre têtes, date inconnue, colline Po Fook, Hong Kong.

tant de mendiants ? »

95. Bouddha assis, date inconnue, temple Zhangpei, province du Sichuan, Chine.

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conséquence il informa son père du dogme cardinal de sa

qu’il aurait cette apparence, elle ne put se contenir et tomba sur

doctrine, et ses paroles ont été rapportées sous la forme de

le sol, où elle le tint par les pieds et s’effondra en pleurs.

deux versets dans le Dhammapada :

Ensuite, se rappelant du gouffre infranchissable qu’il y avait

« Lève-toi ; ne sois pas indolent ! Suis une vie normale

entre eux, elle se releva et se tint à ses côtés. Le raja pensa qu’il

et juste ! Celui qui suit la vertu est heureux en ce monde et

était nécessaire de s’excuser de sa part, racontant à Gautama

dans l’autre. Suis une vie normale ! N’en suis pas une qui

qu’elle n’avait cessé de l’aimer, se refusant au confort qu’il

n’est pas juste ! Celui qui suit la vertu est heureux en ce

rejetait, ne prenant qu’un repas par jour et ne dormant plus sur

monde et dans l’autre. »

un lit mais sur un tapis posé sur le sol. Les différents récits nous

Suddhodana ne répondit pas. Prenant le bol à aumônes de

rapportent souvent les pensées du Bouddha en de maintes

son fils, Suddhodana le mena dans sa maison, où les membres

occasions, mais ici, ses pensées ne sont pas décrites, nous

de la famille et les domestiques de la maison vinrent l’honorer.

savons uniquement qu’il lui raconta une histoire, lui montrant

Yasodhara, la femme de Gautama, ne vint pas. « Si je

à quel point sa vertu fut grande dans une naissance

représente la moindre valeur à ses yeux, il viendra de lui-

précédente. Elle devint une sérieuse auditrice de la nouvelle

même [à moi] », avait-elle dit, « Je peux mieux l’accueillir ici. »

doctrine, et quand plus tard, contre son grès, Gautama décida

Gautama remarqua son absence et, accompagné par deux de

de créer un ordre de femmes mendiantes, Yasodhara devint

ses disciples, vint où elle se trouvait. Il avertit ses disciples de

l’une des premières moniales bouddhistes.

ne pas l’empêcher si elle essayait de l’étreindre, même si aucun membre de l’Ordre ne devait toucher ou être touché par une femme. Lorsqu’elle le vit entrer comme un reclus avec ses robes jaunes son crâne rasé, sa barbe rasée, et bien qu’elle savait

84

96. Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra), date inconnue, temple Swayambhunath, Katmandou, Népal, pierre peinte.

— La Vie de Bouddha —

97

Quelques semaines plus tard, Yasodhara vêtit Rahula,

dégrade à l’usage et n’apporte que vexation. Je lui donnerai

son enfant et celui de Gautama, de sa plus belle tenue et lui

la plus noble des richesses que j’ai acquis sous l’arbre de la

dit d’aller voir son père pour lui réclamer son héritage. « Je

Bodhi et j’en ferai l’héritier d’un héritage spirituel. » Ensuite,

ne connais pas de père mais juste le raja », dit l’enfant,

il se tourna vers Sariputra et lui demanda d’admettre

parlant de Suddhodana. « Qui est mon père ? » Yasodhara

Rahula dans l’Ordre, ce qui fut par conséquent fait.

l’emmena à une fenêtre, lui montra le Bouddha et lui dit,

Lorsque Suddhodana apprit ceci, il fut extrêmement

« Ce moine, dont l’apparence est si glorieuse, est ton père et

triste car Nanda, le demi-frère de Gautama, était déjà

il possède une grande fortune, que nous n’avons plus vu

devenu un mendiant, ainsi ses deux fils étaient perdus ainsi

depuis qu’il est parti. Va le voir et demande lui ton dû en lui

que les espoirs terrestres qu’il avait pour eux et maintenant

disant, Je suis ton fils, je dois être le chef du clan et j’attends

son petit-fils lui était arraché. Il partit donc voir le Bouddha

mon héritage. Donne-le-moi ». Rahula partit à la rencontre

et lui demanda d’établir une règle selon laquelle aucun

de Gautama et dit, sans aucune peur et avec beaucoup

enfant ne devait à l’avenir être admit dans l’Ordre sans le

d’affection, « Papa, comme je suis content de me retrouver

consentement de ses parents. Gautama accepta cette requête

près de toi ». Gautama ne répondit pas et termina son repas,

puis après quelques entretiens supplémentaires avec son

se leva et partit pour le bosquet de Nigrodha où il

père, il retourna à Rajagriha.

séjournait. Rahula le suivit et lui réclama son héritage. Le Bouddha restait silencieux mais comme il n’empêchait pas son garçon de réclamer, ses disciples n’interférèrent pas. Lorsqu’ils arrivèrent dans le bosquet de Nigrodha, Gautama pensa, « Cette richesse qu’il souhaite obtenir de son père se

97. Bouddha assis sur les ruines de Wat Sra Sri, date inconnue, ancien Sukhothaï, Thaïlande. 98. Bouddha émacié, jeûnant, date inconnue, Birmanie.

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— La Vie de Bouddha —

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Il voyage énormément, enseignant à des milliers de disciples laïcs (Canon pali) : Une fois, le Seigneur séjournait dans le monastère d’Anathapindaka, au bosquet de Jeta près de la ville de Savatthi. En ce temps-là, le disciple laïc Dhammika et cinq cents autres disciples laïcs s’approchèrent du Seigneur. S’étant approché et ayant salué le Seigneur respectueusement, il s’assit à l’écart sur un côté. S’étant assis là, le disciple laïc Dhammika dit au Seigneur… [Sn II.14]

… de moines : Une fois, le Bienheureux séjournait parmi les Sakyas à Kapilavatsu dans le Grand Bois avec un important sangha constitué d’à peu près 500 bhikkhus, tous arahants… [DN 20]

… de gens de toutes les castes et de toutes les conditions : « Je me rappelle avoir approché plusieurs centaines d’assemblées de nobles… plusieurs centaines d’assemblées

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de brahmanes… plusieurs centaines d’assemblées de maîtres de maison… plusieurs centaines d’assemblées de reclus… » Sur le chemin, il resta quelques temps à Anupiya sur

[MN 12]

les rives de l’Anoma dans un bosquet de mangues près du lieu où il renvoya Channa la nuit du « Grand

… ainsi qu’aux lépreux :

Renoncement ». Pendant ce temps, l’Ordre reçut quelques

Alors le Bienheureux, ayant englobé la conscience de

accessions importantes, principalement de son propre clan

l’assemblée toute entière avec sa conscience, se demanda, « À

et de celui de sa famille, les Koliyans. Parmi eux,

présent, qui est capable ici de comprendre le Dharma ? » Il vit

mentionnons Ananda, Dewadatta, Upali et Anuruddha. Le

Suppabuddha le lépreux assis dans l’assemblée et en le

premier, Ananda, était le cousin de Gautama, et devint l’un

voyant la pensée lui vint, « Cette personne-ci est capable de

de ses amis les plus intimes, selon ce que nous pouvons lire

comprendre le Dharma ». Ainsi, s’adressant à Suppabuddha

dans le récit de la mort du professeur. Dewadatta,

le lépreux, il fit un discours pas-à-pas, c’est-à-dire qu’il parla

également son cousin, devint plus tard un rival et un

de la générosité, de la vertu, du ciel, il expliqua les

opposant, et il est par conséquent représenté comme un

inconvénients, la dégradation et la corruption des plaisirs des

homme faible et dépravé. Le troisième, Upali, était un

sens ainsi que des récompenses de la renonciation. Puis,

barbier par caste et de métier, dont les sentiments religieux

lorsqu’il aperçut que l’esprit de Suppabuddha le lépreux était

profonds et les grands pouvoirs intellectuels ont fait de lui, par la suite, l’un des chefs les plus importants de l’Ordre. Ceci est une preuve flagrante de l’effet produit par l’indifférence de Gautama sur l’importance supposée des castes. Le dernier, Anuruddha, devint le plus grand maître de la métaphysique bouddhiste.

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99. Bouddha riant, date inconnue, salle des 500 arhats du temple des Nuages azurs, Pékin, Chine. 100. Bouddha riant vêtu d’une robe colorée et serrant un chapelet, date inconnue, Chine. Galerie d’art Kwan Hua, Singapour.

— La Vie de Bouddha —

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— La Vie de Bouddha — prêt, malléable, libre de toute entrave, euphorique et brillant, il fit un discours sur le Dharma spécifique aux éveillés, c’està-dire sur la souffrance, son origine, sa cessation et son sentier. De la même manière qu’un tissu propre, exempt de tache, absorberait correctement une teinture, l’œil du Dharma sans poussière et sans tache vint se poser sur Suppabuddha le lépreux qui était assis sur ce même siège, « Tout ce qui est sujet à la création est sujet à la cessation ». [Ud V.3]

… aux intouchables : Dans une famille humble je suis né, pauvre, avec presque pas de nourriture. Mon travail était dégradant : je ramassais les fleurs abîmées et fanées des sanctuaires et les jetais. Les gens me trouvaient dégoutant, me méprisaient, me dénigraient. Rabaissant mon cœur, je faisais preuve d’égard envers certains. Puis, je vis le pleinement éveillé, entouré d’un escadron de moines, le Grand Héros, entra dans la cité

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suprême des Magadhans. Jetant ma perche au sol, je m’approchais de lui pour lui faire révérence.

tout comme lui, le Conquérant, me les avait enseignées.

Lui – l’homme suprême – resta immobile

À la première veille de la nuit,

par sympathie

Je me souvins des mes précédentes vies,

juste

au milieu de la nuit,

pour moi.

je purifiais l’œil divin,

Après avoir rendu hommage

à la fin,

aux pieds du maître,

je brûlais la masse de l’obscurité.

je me tins à côté

Enfin, comme la nuit se terminait

et lui demandai de quitter la vie domestique, à lui

et que le soleil se levait,

suprême parmi tous les êtres vivants.

Indra et Brahma vinrent me rendre hommage,

L’Enseignant compatissant,

les mains paume à paume sur leurs cœurs :

sympathique pour tout le monde dit : « Viens, moine. » Ce fut mon acceptation formelle. Seul, je restai dans le désert, infatigable, je suivais les paroles du Professeur,

101. Bouddha recouvert par la neige, date inconnue, monastère de l’école Shingon sur le mont Koya, préfecture de Wakayama, Japon, pierre. 102. Bouddha riant, date inconnue, mont Wuyi, Fujian, Chine, pierre.

91

« Hommage à toi, ô pur-sang des hommes,

dit : « Il serait bien, vénérable, si le Bienheureux pouvait

« Hommage à toi, ô homme suprême,

m’apprendre le Dharma en bref de telle sorte que, ayant

dont les fermentations sont terminées.

entendu le Dharma de la part du Bienheureux, je puisse

Toi, cher monsieur, tu es digne d’offrande. »

vivre seule, isolée, attentive, fervente et résolue. »

[Thag XII.2]

« Gotami, les qualités [que tu connais] mènent à la passion, non à l’objectivité, à l’enchaînement, non à la liberté, à

… et les êtres célestes :

l’accumulation, non au délestage, à la vanité, non à la modestie,

«… plusieurs centaines d’assemblées des dieux célestes des

au mécontentement, non au contentement, à l’enchevêtrement,

Quatre Grands Rois… plusieurs centaines d’assemblées

non à l’isolement, à la paresse, non à la persévérance stimulée,

des dieux célestes des Trente-trois… plusieurs centaines

à être un poids et non le contraire : tu peux définitivement

d’assemblées d’escorte de Mara… plusieurs centaines

soutenir, « Ceci n’est pas le Dharma, ceci n’est pas le Vinaya,

d’assemblées de Brahmas. Et autrefois, je m’asseyais avec

ceci n’est pas une instruction du Professeur. »

eux, parlais avec eux et avais des conversations avec eux… » [MN 12]

« Pour les qualités [que tu connais] qui mènent à l’objectivité, non à la passion, à la liberté, non à l’enchaînement, au délestage, non à l’accumulation, à la modestie, non à la

Le Bouddha enseigne à sa famille, y compris à son fils Rahula :

vanité, au contentement, non au mécontentement, à l’isolement,

« En renonçant aux cinq plaisirs des sens qui transportent et

paresse, à ne pas être un poids, non le contraire : tu peux

ravissent l’esprit et en quittant la maison par acte de foi,

définitivement soutenir, « Ceci est le Dharma, ceci est le Vinaya,

devient celui qui fait cesser la souffrance !

ceci est une instruction du Professeur. »

non à l’enchevêtrement, à la persévérance stimulée, non à la

« Associe-toi à de bons amis et choisis un logement

Ainsi parla le Bienheureux. Mahapajapati Gotami se

éloigné, isolé, sans bruit. Sois modéré quand tu manges. Les

réjouit des paroles du Bienheureux.

robes, la nourriture provenant de l’aumône, les remèdes et le

[AN VIII.53]

logement ; n’aie pas de désir insatiable pour ces choses, ne sois pas celui qui retourne dans le monde. Pratique la modération

… et il guide son frère, Nanda, jusqu’à l’état d’arahant :

selon la discipline et contrôle les cinq facultés sensorielles.

Une

fois,

le

Bienheureux

séjournait

au

monastère

« Pratique la conscience du corps et développe

d’Anathapindaka, dans le bosquet de Jeta près de la ville de

continuellement l’objectivité (envers lui). Évite la beauté en

Savatthi. En ce temps-là, le Vénérable Nanda, le frère du

rapport à la passion, cultive un esprit concentré et calme par

Bienheureux, fils de sa tante maternelle, dit à un grand

la méditation.

nombre de moines, « Je ne me réjouis pas de mener une vie

« Médite sur le Sans-signe et débarrasse-toi de la tendance à la vanité. En comprenant parfaitement et en détruisant la vanité tu vivras dans la (plus haute) paix. C’est de cette manière que le Seigneur encouragea à de

sainte, mes amis. Je ne peux pas supporter la vie sainte. J’en ai fini avec l’entraînement, je vais retourner à la vie ordinaire. » Alors, un moine rendit visite au Bienheureux. S’étant approché du Bienheureux, il lui rendit hommage puis s’assit

nombreuses reprises le Vénérable Rahula.

sur un côté. S’étant assis là, il dit au Bienheureux :

[Snp II.11]

« Seigneur, le Vénérable Nanda, le frère du Bienheureux, fils de sa tante maternelle, a dit à un grand nombre de moines,

92

… sa belle-mère, Mahapajapati Gotami :

« Je ne me réjouis pas de mener une vie sainte, mes amis. Je

Ainsi ai-je entendu : Une fois le Bienheureux séjournait à

ne peux pas supporter la vie sainte. J’en ai fini avec

Vesali, dans la salle du toit pointu dans la Grande Forêt.

l’entraînement, je vais retourner à la vie ordinaire. »

Un jour, Mahapajapati Gotami rendit visite au

Alors le Bienheureux dit au moine, « Viens, moine. En

Bienheureux. S’étant approché du Bienheureux, elle lui

mon nom, appelle Nanda, en lui disant, « Le Professeur te

rendit hommage puis s’assit sur un côté. S’étant assis là, elle

demande, mon ami. »

— La Vie de Bouddha —

103

« Comme vous voudrez, seigneur », répondit le moine

Alors, prenant le Vénérable Nanda par le bras, comme

et allant voir le Vénérable Nanda, à son arrivée il lui dit, « Le

un homme fort pourrait plier son bras étendu ou étendre

Professeur te demande, mon ami. »

son bras plié, le Bienheureux disparut du bosquet de Jeta et

« Comme tu veux, mon ami », répondit le Vénérable

réapparut parmi les devas du ciel Tavatimsa. En ces temps-

Nanda. Alors, il rendit visite au Bienheureux. S’étant

là, environ 500 nymphes aux pieds de colombe étaient

approché du Bienheureux, il lui rendit hommage puis s’assit

venues servir Sakka, le chef des devas. Et le Bienheureux dit

sur un côté. S’étant assis là, le Bienheureux lui dit, « Est-il

au Vénérable Nanda, « Nanda, vois-tu ces 500 nymphes aux

vrai, Nanda, que tu ais dit à un grand nombre de moines,

pieds de colombe ? »

« Je ne me réjouis pas de mener une vie sainte, mes amis. Je

« Oui seigneur. »

ne peux pas supporter la vie sainte. J’en ai fini avec l’entraînement, je vais retourner à la vie ordinaire ? »

« Que penses-tu, Nanda : Qui est-ce qui est plus belle, plus séduisante et plus charmante, la fille du clan des

« Oui seigneur. »

Sakyas, qui fait envier toute la région, ou ces 500 nymphes

« Mais pourquoi, Nanda, ne te réjouis-tu pas de mener

aux pieds de colombe ? »

une vie sainte ? »

« Seigneur, comparée à ces 500 nymphes aux pieds de

« Seigneur, lorsque j’ai quitté la maison, une fille des

colombe, la fille du clan des Sakyas, qui fait envier toute la

Sakyas, qui fait envier toute la région, m’a regardé, à moitié

région, ne compte pas. Même pas pour une petite fraction. Il n’y

peignée, et m’a dit « Revenez-vite, maître. » Lorsque je repense à ça, je ne me réjouis pas de mener une vie sainte. Je ne peux pas supporter la vie sainte. J’en ai fini avec l’entraînement, je vais retourner à la vie ordinaire. »

103. Bouddha faisant le geste de la mise en marche de la roue de la loi (dharmachakra mudra), entouré de deux Bouddhas assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra), date inconnue, temple de Mahabodhi, Bodh Gaya, Inde.

93

104

105

a pas de comparaison. Les 500 nymphes aux pieds de colombes

sainte pour le bien des nymphes. Le Bienheureux est sa

sont plus belles, plus séduisantes et plus charmantes. »

garantie pour obtenir 500 nymphes aux pieds de colombe. »

« Dans ce cas, réjouis-toi Nanda. Réjouis-toi ! Je suis ta

Alors, le Vénérable Nanda, humilié, honteux et dégouté

garantie pour obtenir 500 nymphes aux pieds de colombe. »

que les moines qui étaient ses amis s’adressent à lui comme

« Si le Bienheureux est ma garantie pour obtenir

à un ouvrier ou un commerçant, s’en alla vivre seul, isolé,

500 nymphes aux pieds de colombe, je vais me réjouir de ma

attentif, fervent et résolu. En très peu de temps, il entra et

vie sainte au service du Bienheureux. »

resta dans le but suprême de la vie sainte pour laquelle les

Alors, prenant le Vénérable Nanda par le bras, comme

hommes du clan vont jusqu’à quitter la maison pour

un homme fort pourrait plier son bras étendu ou étendre

l’errance, sachant et réalisant pour lui-même ici et

son bras plié, le Bienheureux disparu des devas du ciel

maintenant. Il savait : « La naissance est terminée, la vie

Tavatimsa et réapparu dans le bosquet de Jeta. Les moines

sainte accomplie, la tache remplie. Il n’y a rien de plus dans

entendirent, « Ils disent que le Vénérable Nanda, le frère du

ce monde. » Et ainsi, le Vénérable Nanda devint un arahant.

Bienheureux, le fils de sa tante naturelle, mène une vie

[Ud 3.2]

sainte pour le bien des nymphes. Ils disent que le Bienheureux est sa garantie pour obtenir 500 nymphes aux

Un autre évènement de grande importance dans l’histoire de

pieds de colombe. »

l’Ordre fut le schisme créé par le cousin de Gautama,

Alors les moines qui étaient amis avec le Vénérable Nanda lui parlèrent comme s’ils parlaient à un ouvrier ou

94

un vendeur : « Notre ami Nanda est un journalier, dirent-ils.

104. Mayumi Oda, Bouddha, date inconnue, encre sur papier.

Notre ami Nanda est vendeur, dirent-ils. Il mène la vie

105. Mayumi Oda, Bouddha, date inconnue, dessin.

— La Vie de Bouddha — Dewadatta. Il avait été offensé par certains petits abus du peuple de Kosambi lors d’une visite du Bouddha. Dewadatta retourna à Rajagriha où il demeura dans une maison construite pour lui, par le fils du raja Bimbisara, Ajatasatru. Quelques années plus tard, Gautama se rendit à Rajagriha pour passer la saison des pluies à Veluvana Wihara. Dewadatta, se proclamant toujours bouddhiste, demanda la permission de former son propre ordre, avec des règles plus rigoureuses que celles adoptées par Gautama. Gautama refusa et Dewadatta devint déterminé à en finir avec le bouddhisme et à fonder sa propre religion. Peu de temps après, Ajatasatru exécuta Bimbisara, son propre père, un acte dont Dewadatta serait l’instigateur. Après trois tentatives ratées d’assassinat à l’encontre de Gautama, Dewadatta partit solennellement à Veluvana et appela officiellement Gautama à insister sur les règles strictes qu’il recommandait. Les voici : 106

les mendiants devaient vivre à l’air libre, pas trop près des villes ; ils devaient se vêtir avec des chiffons ; ils devaient toujours mendier leur nourriture en faisant du porte à porte

Gautama passa la 44e saison des pluies depuis sa

(ce qui signifie qu’ils ne devaient pas accepter les invitations

bouddhéité à Jetawana Wihara à Sravasti puis retourna au

ou la nourriture envoyée aux Viharas) ; et ils ne devaient pas

Pic du vautour, une grotte sur le flanc de la colline la plus

manger de viande. Gautama répondit que ces préceptes

élevée des cinq collines dominant la belle vallée de

pouvaient être respectés à tout moment, qu’il n’avait aucune

Rajagriha. Ajatasatru avait alors planifié une attaque contre

objection à ce que les membres de l’Ordre adoptent des règles

la confédération des clans Wajjian qui occupait les plaines

plus strictes mais qu’elles n’étaient pas nécessaires et qu’elles

sur la rive nord du Gange. Gautama déclara que tant qu’ils

ne devaient pas être suivies par les plus jeunes et les plus

restaient unis dans la croyance de leurs anciennes coutumes,

fragiles. Pour ce qui était de la nourriture, les membres de

ils seraient capables de conserver leur indépendance. De

l’Ordre pouvaient manger ce qui était de coutume dans le

plus, il rassembla les mendiants et souligna très

pays où ils se trouvaient, tant qu’ils ne mangeaient pas par

sérieusement l’absolue nécessité d’une union, en respect

gourmandise. Il était possible de devenir pur aux pieds d’un

avec les préceptes et les usages de l’Ordre.

arbre ou dans une maison, dans des chiffons ou dans des

Le professeur traversa alors le Gange à l’endroit où

vêtements donnés par des laïcs, en s’abstenant de chair ou

Ajatasatru construisait un fort pour surveiller le clan

pas. Établir une loi uniforme serait une entrave au chemin de

Wajjian. C’était la création d’une ville qui allait rapidement

ceux qui cherchent le nirvana, ce qui serait en contradiction

rivaliser avec Rajagriha, et par la suite devenir la capitale du

au but unique de Gautama. Dewadatta retourna donc dans

royaume élargi de Magadha.

son propre Wihara et fonda un nouvel ordre plus strict qui

Il se rendit à Ambapali, où il fut l’invité d’une

progressivement gagna en effectif et qui était officiellement

courtisane dirigeante de la ville, à la grande colère des

supporté par Ajatasatru. Cependant, Dewadatta ne vécut pas

nobles du clan Wajjian. Ensuite, il continua vers une autre

longtemps et Ajatasatru devint rapidement un sympathisant

ville toute proche où il y passa la 45ème saison des pluies

de Bouddha. Il devint évident que cette sympathie était

pendant laquelle il fut frappé par une maladie grave et

purement stratégique, car l’année avant la mort de Gautama, Ajatasatru prit le contrôle de Sravasti, le quartier général du bouddhisme et détruisit entièrement Kapilavatsu.

106. Bouddha riant, détail d’un parchemin, date inconnue, Chine. Galerie d’art Kwan Hua, Singapour.

95

107

douloureuse et il déclara qu’il ne vivrait plus longtemps.

inférieures) un plat de riz et de jeune porc. On pense qu’il

Une fois cette période passée, il traversa lentement les

s’agit de ce repas qui contribua à la détérioration du Bouddha.

villages de Wesali, rassemblant des membres de l’Ordre et

Dans l’après-midi, il partit pour Kusinagara, une ville à

les encourageant à adhérer à sa doctrine.

environ 200 km au nord-est de Bénarès et à environ 130 km de

« Ô mendiants ! Apprenez, pratiquez, perfectionnez et

Kapilavatsu. Environ au milieu des deux, coule la rivière

diffusez complètement la Loi pensée et révélée à moi,

Kukushta. Avant de l’atteindre, il fut obligé de s’y reposer et,

afin que cette religion (littéralement, cette pureté) perdure

étant assoiffé, il demanda à Ananda de lui apporter de l’eau de

longtemps et soit perpétuée pour le bien et le bonheur

la rivière. Ainsi rafraichit, il fut capable de se baigner dans la

du peuple, par pitié pour le monde, à l’avantage et pour

rivière et de continuer son chemin jusqu’au bosquet en dehors

la prospérité des dieux et des hommes. Aujourd’hui,

de la ville de Kusinagara, où il demeura un certain temps.

malheureusement, ô mendiants, dans quelques temps le

À la rivière, sentant qu’il était mourant et craignant que

Tathagata (celui qui est comme les autres) va mourir. Dans

Chunda le forgeron ne se le reproche ou se le fasse reprocher,

trois mois, le Tathagata va mourir. Mon temps est révolu, ma

il dit à Ananda, « Une fois que je serai parti, dit à Chunda qu’il

vie est terminée. Je vous quitte, je m’en vais, n’ayant compté

recevra lors d’une future naissance une grande récompense

que sur moi-même. Soyez attentifs, ô mendiants, pensifs et

puisque pour m’avoir donné à manger, je vais passer de l’autre

purs ! Soyez tenace, gardez un œil sur vos propres cœurs !

côté. Dis-lui que tu as entendu ceci de ma propre bouche. Il y a

Quiconque adhérant fermement à cette Loi et Discipline, doit

deux cadeaux qui seront bénis par-dessus les autres, celui de

traverser l’océan de la vie et faire cesser la souffrance ! » En atteignant Pava, Gautama reçut du forgeron appelé Chunda (un homme faisant partie autrefois des castes

96

107. Bouddha Gautama entouré d’une roue, dans les rayons de laquelle les adeptes déposent des offrandes sous forme d’argent, date inconnue, Birmanie.

— La Vie de Bouddha —

108

Sujata avant que je n’atteigne la bouddhéité sous l’arbre de la

Comme la nuit tombait, un philosophe brahmane appelé

Bodhi et le cadeau de Chunda avant que je ne passe finalement

Subhadra vint poser quelques questions au Bouddha. Ananda,

de l’autre côté. » Alors qu’ils se trouvaient dans le bosquet, il

ne craignant que cela ne mène à une discussion plus longue

parla longuement et sérieusement avec Ananda de ses

que le maître malade ne pourrait le supporter, ne l’autorisa pas.

funérailles et de certaines règles à faire observer par l’Ordre

Gautama entendit leur discussion et lui dit de laisser Subhadra

après sa mort. À la fin de la conversation Ananda s’effondra et

venir. Le philosophe commença par demander si les six grands

se mit à part pour pleurer. Mais Gautama le remarqua et le

professeurs savaient réellement ce qu’ils prétendaient savoir.

rappela, le réconfortant avec l’espoir du nirvana, lui répétant ce

« Ce n’est pas le moment pour de telles discussions », fut la

qu’il avait si souvent raconté sur l’impermanence de toutes les

réponse. « Écoute-moi et je vais te prêcher ma loi. » Gautama

choses. « Ô ! Ananda, ne te laisse pas troubler, ne pleure pas.

déclara que le salut ne pouvait pas être trouvé dans un système

Est-ce que je ne t’ai pas dit que nous devions nous séparer de

qui ignore la vie vertueuse, les huit étapes du chemin de la

tout de qui nous était cher et tout ce qui était plaisant ? Aucun

sainteté, qui commence dans la pureté et se termine dans

être ne peut dépasser la dissolution inhérente à lui-même, une

l’amour. Par ce discours, on dit que Subhadra se convertit.

telle condition ne peut pas exister. Pendant longtemps,

Peu de temps après, le professeur mourant dit à Ananda,

Ananda, tu as été très proche de moi en bonté d’acte, en

« Tu commences peut-être à penser que « la parole n’est plus

discours et en prévenance. Tu as toujours bien fait : persévère

maintenant que le Professeur est parti » : mais tu ne dois pas

et toi aussi tu devrais te libérer de cette soif de vie, de cette

penser ainsi. Une fois que je serai mort, laisse la loi et les

chaîne d’ignorance. » Se tournant vers le reste de ses disciples, Gautama parla avec eux longuement sur la perspicacité et la bonté d’Ananda.

108. Bouddha assis faisant le geste de l’absence de crainte (abhaya mudra), date inconnue, San Francisco, Californie, bronze.

97

règles de l’Ordre être ton Professeur. » Il lui donna ensuite des instructions sur le mode selon lequel les plus anciens et les plus jeunes membres de l’Ordre devaient s’adresser les uns aux autres. Ensuite, s’adressant à tous les disciples, il demanda si quelqu’un avait des doutes ou des craintes de quelques sortes que ce soit sur la loi, le sentier ou la conduite à respecter, à lui faire parvenir et dont il pouvait dissiper les doutes « que par crainte ils se désolent plus tard de ne pas avoir demandé lorsqu’ils en avaient l’opportunité. » Lorsqu’Ananda exprima son étonnement de ne voir personne venir, Gautama déclara que ceux qui étaient présents et qui avaient été convertis (qui sont entrés dans « le chemin ») ne pourraient pas échouer entièrement, mais était certain qu’ils arriveraient finalement à l’éveil parfait. Après une autre pause il dit, « Maintenant moines, je vous encourage : Toutes les énergies constructrices sont impermanentes. Travaillez efficacement sans relâche. » Ceux furent les derniers mots du Professeur, peu après il tomba inconscient et passa de l’autre côté.

Le Bouddha recommande quatre sites de pèlerinage : « Ananda, il y a quatre lieux qu’une personne pieuse devrait visiter et considérer avec des sentiments de révérence (samvega). Quels sont ces quatre ? « Ici est né le Tathagata » est 109

un lieu qu’une personne pieuse devrait visiter et considérer avec des sentiments de révérence. « Ici, le Tathagata s’est pleinement éveillé dans l’éveil parfait insurpassé », « Ici, le Tathagata a mis en route l’inégalable roue du Dharma », « Ici, le Tathagata était totalement libre et ne restait aucun attachement » est un lieu qu’une personne pieuse devrait visiter et considérer avec des sentiments de révérence. Voici les quatre lieux qu’une personne pieuse devrait visiter et considérer avec des sentiments de révérence. Ils viendront avec piété, Ananda, des moines, des moniales, des disciples laïcs hommes et femmes, en ces lieux où « Ici le Tathagata est né », « Ici le Tathagata s’est pleinement éveillé dans l’éveil parfait

109. Michael Tong, Tête du Bouddha, date inconnue, Socrates Sculpture Park, Queens, New York, acier. 110. Donald L. Sanders, Four Buddha Faces (Quatre visages du Bouddha), date inconnue, aquarelle.

110

111. Trio de Bouddhas en or assis sur des trônes en forme de lotus, date inconnue, temple Sonun-sa près de Kochang, Corée du Sud, or.

111

98

112

112. Bouddha assis, date inconnue, Wat Traimit, Bangkok, Thaïlande, or.

100

— La Vie de Bouddha —

113

113. Bouddha assis, date inconnue, pagode Shwedagon, Yangon, Birmanie, bronze doré.

101

114

102

— La Vie de Bouddha — insurpassé », « Ici, le Tathagata a mis en route la roue du Dharma sans pareille », « Ici, le Tathagata était totalement libre et ne restait aucun attachement ». Et quiconque qui mourra lors de son pèlerinage vers ces lieux avec un esprit brillant et confiant réapparaîtra, lors de l’effondrement de son corps, après la mort, dans une bonne destination, le monde céleste. » [DN 16]

Des milliers de personnes pleurent l’imminent décès du Bouddha : En ce temps là les Mallas de Kusinara s’étaient réunis pour quelques affaires dans leur salle de rassemblement. Le Vénérable Ananda entra dans la salle de rassemblement et annonça à l’assemblée « Ce soir, Vasitthas, au cours de la dernière veille de la nuit, la libération totale du Tathagata va avoir lieu. Approchez-vous, Vasitthas ! Approchez-vous, Vasitthas ! Ne regrettez pas plus tard « La libération totale du Tathagata a eu lieu dans les limites de notre propre ville, mais nous ne sommes pas venu le voir lors de sa dernière heure ! » Lorsqu’ils entendirent le Vénérable Ananda, les Mallas avec leurs fils, leurs filles et leurs femmes furent bouleversés, tristes, l’esprit débordant de peine. Certains pleurèrent, s’arrachèrent les cheveux, ils pleurèrent levant les bras vers le ciel. Comme si 115

leurs pieds avaient été coupés, ils tombèrent et se roulèrent à terre, criant « Le Bienheureux sera totalement libéré bien trop tôt ! Le Bienheureux sera totalement libéré bien trop tôt ! Le

trouve des contemplatifs du premier, du second, du troisième

Possesseur des yeux va disparaître de ce monde bien trop tôt ! »

et du quatrième ordre. Les autres enseignements sont

Les Mallas avec leurs fils, leurs filles et leurs femmes

dépourvus de contemplatifs experts. Et si les moines vivent

furent bouleversés, tristes, l’esprit débordant de peine, et

justement, ce monde ne sera pas dépourvu d’arahants. »

partirent avec le Vénérable Ananda à Upavattana, dans le

[DN 16]

bosquet de sal près de Kusinara. [DN 16]

Les paroles d’adieu du Bouddha : [Date : 1 EB]

Tant que le Noble Octuple Sentier est suivi, il y aura des arahants :

Alors le Bienheureux s’adressa aux moines, « Maintenant

« Dans toute doctrine et discipline où l’on ne trouve pas le

sont impermanentes. Travailler efficacement sans relâche. » Ce

Noble Octuple Sentier, on ne trouve pas de contemplatif du

furent les derniers mots du Tathagata. Puis le Bienheureux

premier, du second, du troisième et du quatrième ordre [entré

entra dans le premier jhana. Sortant de ce dernier, il entra dans

dans le courant, retourné une fois, non-retournant ou arahant].

le second jhana. Sortant de ce dernier, il entra dans le

moines, je vous encourage : Toutes les énergies constructrices

Mais dans toute doctrine et discipline où l’on trouve le Noble Octuple Sentier, on trouve des contemplatifs du premier, du second, du troisième et du quatrième ordre. Le Noble Octuple Sentier est présent dans cette doctrine et discipline, et ainsi l’on

114. Yadana Bouddha accompagné de deux grands pythons, date inconnue, pagode Yadana Labamuni, près de Mandalay, Birmanie. 115. Bouddha assis, date inconnue, Bangkok, Thaïlande, bronze doré.

103

116

troisième… le quatrième jhana… la sphère de l’infinitude de

plutôt que du récit de sa vie. Mais le précédent récit doit

l’espace… la sphère de l’infinitude de la conscience… la sphère

être suffisant pour supprimer au moins une idée fausse

de la vacuité… la sphère de la non perception. Sortant de ceci,

commune : que Gautama était l’ennemi de l’hindouisme et

il entra dans la cessation de la perception et de la sensation.

que la revendication principale de la gratitude de ses

Alors le Bienheureux, sortant de la cessation de la

hommes reposait sur la destruction d’un système d’iniquité,

perception et de la sensation entra dans la sphère de la ni-

d’oppression et de fraude. Ce n’est pas le cas. Gautama naquit,

perception ou de la non-perception. Sortant de cette dernière,

fut élevé, vécut et mourut hindou. Ashoka, le disciple laïc le

il entra dans la sphère de la vacuité… dans la sphère de

plus éminent de Gautama est aujourd’hui souvent considéré

l’infinitude de la conscience… dans la sphère de l’infinitude

plus comme l’empereur bouddhiste philanthrope et juste. Mais

de l’espace… dans le quatrième jhana… le troisième… le

il aimait s’appeler « Ashoka, la joie des dieux ». Bien qu’il fut un

second… le premier jhana. Sortant du premier jhana il entra

bouddhiste sérieux, il est plus exact de l’appeler un hindou de

dans le second… le troisième… le quatrième jhana. Sortant

l’école bouddhiste. Il n’y a que peu de thèmes métaphysiques

du quatrième jhana, il fut immédiatement libéré.

ou psychologiques de Gautama qui ne se retrouvent pas dans

[DN 16]

d’autres systèmes orthodoxes, et une grande partie de son

En conclusion de cette esquisse des récits les plus anciens du bouddhisme et de la vie de Gautama, aucune tentative ne doit être faite pour résumer sa personnalité, de telles opinions étaient sûrement dérivées du récit de ses enseignements

116. Bouddha assis, date inconnue, Wihan Phra Phut, Wat Phrathat Lampang Luang, Lampang Luang, Thaïlande, bronze doré. 117. Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra) devant l’arbre de la Bodhi, date inconnue, pagode Shwedagon, Yangon, Birmanie, bronze doré.

117

104

106

— La Vie de Bouddha — éthique peut être rapprochée des livres hindous anciens ou récents. L’originalité de Gautama repose dans la manière dont il adoptait, élargissait, exaltait et systématisait ce que les autres avaient bien pu dire avant lui. Il portait des principes d’équité et de justice déjà adoptés par la conclusion logique de certains des penseurs hindous les plus éminents. La différence entre lui et les autres professeurs repose principalement dans ses actions sérieuses et son esprit large et philanthropique. Même si ces différences sont probablement plus reconnaissables aujourd’hui qu’à l’époque, il n’était pas dépourvu de soutien et de sympathie parmi les meilleurs brahmanes. Nombreux de ses disciples principaux, nombreux des membres les plus distingués de son ordre étaient des brahmanes : il les a toujours intégrés avec les bouddhistes mendiants comme marque de respect et il utilisait le terme de Brahmane comme un terme honorifique pour les arahants bouddhistes et les saints. Indubitablement, les deux décisions prises par Gautama qui provoquèrent une forte controverse, furent l’abolissement des castes en dehors des limites de l’Ordre et la déclaration selon laquelle la route pour le nirvana était ouverte aussi bien aux intouchables qu’aux bien-nés les plus fiers. De plus, son mépris des rites et sa foi dans la capacité que chaque homme puisse travailler à son propre salut paraissaient, aux groupes les plus conservateurs, comme une doctrine dangereuse. Ni Gautama ni le grand groupe des Brahmanes n’étaient de cet avis. Le bouddhisme ne représente pas l’hindouisme comme une religion dépravée ou oppressante, au contraire, beaucoup de ce qui est beau et noble dans le bouddhisme fut détourné de la tradition hindoue. L’apprentissage complet de Gautama était brahmaniste, il estimait probablement être l’exposant le plus juste de l’esprit, distinct de la lettre de foi ancienne et on peut dire de lui qu’il était peut-être le plus grand, le plus sage et le meilleur des hindous.

Extrait du Canon pali : « Certes le Bienheureux est honorable et parfaitement éveillé par lui-même, accompli en connaissance et en comportement, bien-allé, un connaisseur du monde, un entraîneur sans pareil pour ces personnes qui peuvent être dressées, le Professeur des êtres divins et humains, éveillé, béni. » 118

[AN XI.12]

118. Grande Assemblée de Bouddhas et de Bodhisattvas, saints et protecteurs, date inconnue, Tibet.

107

119

119. Autel bouddhique, date inconnue, non localisé.

120. La Vie de Bouddha représentée en douze scènes séparées, reflétant les douze actions de Bouddha, date inconnue, non localisé. 120

108

L’Inde, le Sri Lanka et les pays d’Asie Centrale

122

122. Le Premier Sermon du Bouddha, IIe siècle, Amarâvatî, Inde, stéatite, H. : 39,5 cm. 121. Le Bodhisattva Avalokiteshvara, fin de la période gupta, fin du VIe siècle, début du VIIe siècle, grotte no 1, Ajanta, Inde.

123

123. L’Assaut de Mâra (école d’Amarâvatî), IIe siècle, Ghantasgâlâ, Inde, calcaire marmoréen, 177 x 94 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

Les Débuts de l’art bouddhique en Inde et l’aniconisme L’art bouddhique en Inde n’apparut pas immédiatement après la mort du Bouddha historique mais fut le fruit de la conversion d’un grand monarque de la dynastie des Maurya, Ashoka, qui régna de 272 à 231 avant JésusChrist. Afin de diffuser le bouddhisme dans son empire, celui-ci fit graver des édits sur des colonnes qui furent édifiées sur tout le territoire, du Bengale à l’Afghanistan et dans les régions plus méridionales de l’Inde. Ces piliers étaient coiffés de chapiteaux sur lesquels on trouve déjà, sculptée, une représentation de la roue de la loi. Parallèlement à l’édification de ces colonnes se développa un important programme iconographique sculpté pour la décoration des stupas. Les sculptures devinrent plus explicites, représentant des épisodes de la vie et des enseignements du Bouddha et prirent la forme de tablettes votives ou de frises. Bien que l’Inde possède une longue tradition sculpturale et une grande maîtrise de l’iconographie, le Bouddha ne fut, à cette époque, jamais représenté sous sa forme humaine mais uniquement par l’intermédiaire de ses symboles, comme la roue du dharma, un trône vide ou encore un stupa. La réticence à réaliser des représentations anthropomorphiques du Bouddha et le développement sophistiqué des symboles aniconiques pour l’éviter (même dans des scènes narratives où d’autres figures humaines apparaissent) semblent être liés à plusieurs déclarations du Bouddha, rapportées dans le Digha Nikaya, lequel désapprouvait les représentations de lui-même après l’extinction de son corps. Il souhaitait mettre l’accent sur ses enseignements et non sur son existence personnelle. Cette tendance persista jusqu’à la fin du IIe siècle après J.-C. dans les zones du Sud de l’Inde, avec l’école d’Amarâvatî.

112

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124. Symboles du Premier Sermon de Bouddha, avec la triple roue centrale, représentation aniconique du Bouddha historique, période kouchane, Ie-IIe siècle, Pakistan (Ancien Gandhara), schiste gris, 23,2 x 19,7 x 4,4 cm. Collection privée.

— L’Inde, le Sri Lanka et les pays d’Asie Centrale —

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125. Empreintes de pas de Bouddha, Ier siècle av. J.-C., grand stupa d’Amarâvatî, Inde, pierre de chaux.

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126. Le Miracle de Shravasti, période kouchane, vers 100 après J.-C., Pakistan (Ancien Gandhara), schiste gris, 23,8 x 29,2 cm. The Cleveland Museum of Art, Cleveland.

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127. Bouddha et Vajrapani, Ier siècle, Gandhara, Pakistan, schiste, H. : 39 cm.

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128. Bouddha méditant, Ier-IIIe siècle, Gandhara, Pakistan, schiste, H. : 45 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

— L’Inde, le Sri Lanka et les pays d’Asie Centrale —

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129. Bouddha méditant, période kouchane, vers les le-IIe siècles, Gandhara, Pakistan, schiste, H. : 32,4 cm.

L’Art Kouchan du Gandhara (Afghanistan et Pakistan) Des représentations anthropomorphiques du Bouddha commencèrent à émerger à partir du Ier siècle après J.-C., au nord de l’Inde. Les deux centres de créations majeurs furent identifiés comme étant le Gandhara, situé à l’emplacement de l’actuel Afghanistan et du NordOuest du Pakistan, et la région de Mathura, dans le nord du Centre de l’Inde. Ces deux régions s’influencèrent fortement car, à l’époque de leur apogée artistique, elles étaient unies politiquement sous la domination kouchane (Ier siècle avant J.-C. – IIIe siècle après J.-C.). La région du Gandhara bénéficia pendant des siècles de l’interaction entre la culture indienne et la culture grecque, présente depuis les conquêtes d’Alexandre le Grand en 332 avant J.-C., et l’établissement successif des royaumes gréco-bactrien et indo-grec, qui conduisirent au développement d’un art gréco-bouddhique. Ainsi, la sculpture du Gandhara témoigne de l’influence artistique grecque, et il fut même suggéré que le concept de l’« homme-dieu » était essentiellement inspiré de la culture mythologique grecque. Sur le plan artistique, on estime que l’école de sculpture du Gandhara influença la représentation du Bouddha avec ses cheveux ondulés, l’habit drapé couvrant les deux épaules, les chaussures et les sandales, les feuilles d’acanthe et d’autres attributs similaires qui peuvent être aperçus sur des sculptures grecques classiques.

130

130. Maitreya, le Bouddha du futur, art du Gandhara, Afghanistan, schiste, 84 x 28 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

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131. Bouddha assis faisant le geste de l’absence de crainte (abhaya mudra), vers l’an 100, région de Mathura, Uttar Pradesh, Inde, grès moucheté, H. : 35,9 cm. 132. Bouddha assis à l’européenne faisant le geste de la mise en marche de la roue de la loi (dharmachakra mudra), IIe siècle, grottes d’Ajanta, état du Maharashtra, Inde, relief sur pierre.

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133. Bouddha Sakyamuni debout, période kouchane, première moitié du IIe siècle, Mathura, Uttar Pradesh, Inde, grès rouge jaspé, H. : 172 cm. Collection privée.

— L’Inde, le Sri Lanka et les pays d’Asie Centrale —

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134. Bouddha assis faisant le geste de l’absence de crainte (abhaya mudra), période kouchane, le-IIe siècle, Katra, Inde, grès rouge de Sikri, H. : 69 cm.

L’Art Kouchan de Mathura (Inde) L’art de Mathura était basé sur une tradition indienne forte. Les sculptures bouddhiques réalisées selon cette tradition étaient généralement trapues et larges d’épaule, présentant des formes simplifiées. Reprenant la figure antique du yogin, l’art de Mathura était plus intéressé par l’idée d’une représentation canonique que par celle d’une représentation naturaliste. Là sont visibles des bouddhas assis sur des trônes aux lions, entourés de serviteurs, drapées d’une fine mousseline ne couvrant que l’épaule gauche et faisant le geste de l’apaisement. Parfois y figurait une roue de dharma dans la paume de la main de Bouddha. Cet art iconique fut caractérisé dès le début par une sorte d’idéalisme réaliste, combinant à la fois des caractéristiques humaines, des proportions, des attitudes et des attributs réalistes, avec les valeurs de la religion. C’est cette représentation du Bouddha, en tant qu’homme et dieu, qui devint le canon iconographique de l’art bouddhique. 135

135. Bouddha debout, IIIe-IVe siècle, Inde, style gandharien, schiste.

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136. Descente du ciel Trayastrimsha, période kouchane, IIIe siècle, Pakistan (Ancien Gandhara), schiste gris et pigments rouges, 55 x 51 cm. Masayuki Kumazawa, Tokyo.

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139. Sermon du Bouddha, IIe-IIIe siècle, Gandhara, Pakistan, schiste, H. : 41 cm.

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137. Tête de Siddhârta émacié, IIIe siècle, Gandhara, Pakistan, schiste gris, H. : 15,6 cm.

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138. Sakyamuni émacié, période kouchane, IIIe siècle, Pakistan (Ancien Gandhara), schiste gris, H. : 52 cm. Collection Bumper Corporation.

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140. Parinirvâna, IIIe siècle, Gandhara, Pakistan, schiste, H. : 27,3 cm.

141. Parinirvâna, période kouchane, IIe-IIIe siècle, Pakistan (Ancien Gandhara), schiste gris, 53 x 48 cm. Victoria and Albert Museum, Londres.

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142. Parinirvâna, IIe-IIIe siècle, Gandhara, Pakistan, schiste bleu-gris, 26,7 x 44,4 cm.

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143. Tête de Bouddha, Ier-IVe siècle, Afghanistan, pierre.

144. Maitreya, le Bouddha du futur, période kouchane, IIIe siècle, Pakistan, pierre.

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145. Trois Scènes de la vie de Bouddha, IIIe siècle, Gandhara, Pakistan, schiste, H. : 23,5 cm.

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146. Buste de Bouddha, IIIe siècle, Nagarjunakonda, Andhra Pradesh, Inde, calcaire, H. : 33 cm.

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148. Bouddha assis, date inconnue, probablement Gandhara, pierre.

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147. Buste de Bouddha, IIIe siècle, Gandhara, Takht-i-Bahi, Pakistan, schiste, H. : 35,5 cm.

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149. Le Premier Sermon, IIe-IIIe siècle, Gandhara, Pakistan, schiste, H. : 26,5 cm.

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150. Bouddha assis sur un trône aux lions, IIe-IIIe siècle, Gandhara, Takht-i-Bahi, Pakistan, schiste, H. : 52 cm.

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Évolution de l’art du Gandhara L’art bouddhique du Gandhara persista pendant plusieurs siècles jusqu’à l’arrivée de l’Islam au VIIe siècle. Cet art est illustré par les gigantesques bouddhas de Bamiyan. D’autres sculptures en stuc, en schiste ou en argile affichent un fort mélange d’art indien post-gupta et d’influence classique hellénistique ou même des origines grécoromaines. Ces aspects peuvent être observés dans la représentation des robes flottantes portées par le Bouddha de quelques œuvres, ainsi que dans les traits du visage de certaines figures.

151. Coupole de Kakrak, art des Hephthalites, vallée de Kakrak, Afghanistan, peinture murale, 100 x 300 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris. 152. Le Bouddha au Grand Miracle (Le Miracle de Shravasti), IIIe-IVe siècle, Kapishâ, monastère de Païtâvâ, Afghanistan, schiste avec traces de dorures, 81 x 45 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris. 153. Siddhârta jeûnant, IIIe-IVe siècle, Gandhara, Pakistan, pierre noire, H. : 84 cm. Musée de Lahore, Lahore. 155

154. Tête de Bouddha, IVe-Ve siècle, Gandhara, Pakistan, stuc, H. : 18 cm. 155. Bouddha debout, IVe-Ve siècle, Gandhara, Pakistan, stuc, H. : 41 cm.

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Les Bouddhas de Bamiyan (Afghanistan) Les Bouddhas de Bamiyan étaient deux statues monumentales de bouddhas debout sculptés dans les parois d’une falaise dans la vallée de Bamiyan, dans la région d’Hazarajat au centre de l’Afghanistan, située à 230 kilomètres au nordouest de Kaboul et à une altitude de 2500 mètres. Construits au VIe siècle, les statues représentaient le mélange de style classique de l’art indo-grec. Les corps furent taillés directement dans la falaise de grès, mais les détails furent modelés dans un mélange de boue et de paille, puis enduits de stuc. Cet enduit, disparu pratiquement partout depuis bien longtemps, fut peint pour améliorer le rendu des visages, des mains et du drapé des robes. Le plus grand était peint en rouge carmin et le plus petit, d’une multitude de couleurs. Les parties inférieures des bras des statues étaient construites à partir du même mélange de boue et de paille, soutenues par des armatures de bois. On pense que les parties supérieures des visages étaient faites de grands masques de bois ou de métal. Les rangées de trous qui peuvent être aperçus sur les photographies représentent des espaces qui contenaient des chevilles de bois servant à stabiliser la couche de stuc. Les statues furent dynamitées et détruites en 2001, par les talibans sur ordre de leur chef, le mollah Mohammed Omar, après que le gouvernement taliban déclara qu’elles représentaient des idoles (ce qui est interdit selon la Charia). L’opinion internationale a fortement condamné la destruction des Bouddhas. Le Japon et la Suisse, parmi d’autres, ont promis de soutenir financièrement la reconstruction des statues. Bamiyan est situé sur la route de la soie, route reliant les marchés de Chine à ceux de l’ouest de l’Asie. Jusqu’au XIe siècle, Bamiyan faisait partie du royaume du Gandhara. Il s’agissait d’un site composé de plusieurs monastères bouddhistes et d’un centre religieux, philosophique et artistique florissant (art indo-grec). Ce fut un site religieux bouddhiste dès le IIe siècle et ce, jusqu’à l’invasion islamique au IXe siècle. Les moines du monastère vivaient comme des ermites dans de petites grottes creusées dans la paroi des falaises de Bamiyan. De nombreux moines embellissaient leurs grottes avec des statuaires religieux et des fresques colorées élaborées. Les deux plus grandes statues représentaient les Bouddhas Vairocana et Sakyamuni debout. Ces statues mesuraient respectivement 55 et 37 mètres. Il s’agit d’exemples de sculptures de Bouddha debout les plus grandes au monde. Ils étaient le point de repère culturel le plus connu de la région et le site fut ajouté par l’UNESCO à la liste du patrimoine mondial ainsi que l’environnement culturel et archéologique restant dans la vallée de Bamiyan. Les statues étaient représentées portant des tuniques helléniques, un écho à la contribution d’Alexandre le Grand au mélange arrivé en Asie centrale près d’un millénaire plus tôt. La plus petite des deux statues fut construite en 507 après J.-C., la plus grande, en 554. On pense que les statues furent construites par les kouchans et les hephtalites (tous deux des peuples indo-européens) lors de l’âge d’or de leurs empires. Le pèlerin bouddhiste chinois Xuanzang traversa cette zone vers 630 et décrivit Bamiyan comme un centre bouddhiste fleurissant « avec plus de dix monastères et plus de mille moines. » Il remarqua également que les deux visages de Bouddha étaient « décorés d’or et de magnifiques bijoux ». Le 8 septembre 2008, des archéologues, effectuant des fouilles sur la légendaire statue de 300 mètres sur le site des Bouddhas déjà dynamités, ont annoncé la découverte d’une statue d’un « Bouddha dormant » de 19 mètres de long. Cette découverte peut confirmer l’allusion de Xuanzang d’un grand Bouddha en position allongé se trouvant dans cette zone, allusion écrite il y a mille quatre cents ans.

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156. Bouddha colossal de Bamyan, Ve-VIe siècle, Bamyan, Afghanistan, grès, H. : 53,3 m. 157. Bouddha debout, IVe-Ve siècle, Gandhara, Pakistan, bronze, H. : 41 cm. 158. Bouddha assis, Ve siècle, Inde.

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L’Art bouddhique de la dynastie Gupta ou l’âge d’or de l’art bouddhique indien L’art bouddhique continua de se développer en Inde pendant plusieurs siècles. Les sculptures en grès rose de Mathura évoluèrent sous la domination de la dynastie Gupta (320-VIIe siècle) pour atteindre un très haut niveau d’exécution et de délicatesse dans le modelage. À partir de cette époque, la représentation du Bouddha devint plus stylisée et idéalisée, évolution faite au détriment d’une représentation naturaliste, accentuant l’importance de la foi et du message bouddhique. L’art de l’école gupta, qui marqua l’apogée de l’art bouddhique en Inde, annonça également le début de son déclin. Le développement du bouddhisme Mahayana ayant accentué les similarités avec l’hindouisme, celui-ci supplanta bientôt le bouddhisme qui, dès lors, allait fortement péricliter en Inde mais se propager dans toute l’Asie du Sud-Est. 161

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159. Tête de Bouddha, période Gupta, Ve siècle, Sarnath, Inde, grès, H. : 26 cm. 160. Tête de Bouddha, Ve-VIe siècle, Mathura, Inde, grès moucheté de rose, H. : 58,5 cm. 161. Tête de Bouddha, vers 430-435, Uttar Pradesh, Mathura, Inde, grès rose, 50 x 30 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris. 162. Bouddha debout, milieu du Ve siècle, Jamalpur, Mathura, Inde, grès, H. : 112 cm. Musée archéologique, Mathura, Inde. 163. Bouddha debout, vers 500, Sarnath, Inde, grès, H. : 39 cm. Musée d’Inde, Calcutta, Inde. 164. Bouddha debout, période Gupta, Ve siècle, Sarnath, Uttar Pradesh, Inde, pierre.

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165. Grotte des mille Bouddhas, période Gupta, Ve siècle, grotte no°2, Ajanta, Maharashtra, Inde.

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166. Bouddha faisant le geste de la mise en marche de la roue de la loi (dharmachakra mudra), période Gupta, Ve siècle, Sarnath, Inde, grès, H. : 160 cm.

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Les Grottes d’Ajanta Situé sur le plateau du Deccan, près de la ville de Jalgaon dans l’état du Maharashtra (nord de l’Inde), le site d’Ajanta est composé de 29 grottes dégagées dans la roche contenant un nombre incroyable de peintures, sculptures et stupa, considérés comme des chefs-d’œuvre de l’art bouddhique. A cette richesse artistique s’ajoute la découverte d’importantes informations historiques concernant des rapports, voire des mariages entre les dynasties Vakataka du Maharashtra et l’empire Gupta hindou du nord-est de l’Inde. Les grottes d’Ajanta ont été découvertes en 1819 et ont depuis subi d’incessantes restaurations. La construction des grottes et la création des décors qui les ornent ont commencé dès le début du IIe siècle av. J.-C. et ont continué jusqu’au VIIe siècle. Ce sont des moines bouddhistes qui ont taillé ces grottes sur la face granitique surplombant la riviere Waghur afin de célébrer le Bouddha Gautama. Chaque grotte se présente comme un chaitya griha, un temple contenant un stupa et souvent une relique du bouddha, ou un centre monastique. Les murs de ces grottes étaient luxueusement décorés de scènes des vies antérieures du Bouddha (telle son incarnation en fleur de lotus ou en éléphant), de sa vie historique et d’exemples de l’histoire mythologique. La représentation de Padmapani qui se trouve dans la grotte n° 1, également connu sous le nom de « porteur de lotus » est particulièrement belle. La figure est représentée entourée de singes vivants mais elle irradie de paix ; et les détails délicats, les couleurs riches et tendres, l’expression d’introspection que prend le Bouddha sont un parfait exemple de l’agilité de ces artistes. Crées à l’aide d’une sorte de peinture à tempera, qui mixe les pigments avec de la colle, ces peintures, une fois appliquées sur le mur étaient enduites avec de l’argile et blanchies à la chaux. La localisation isolée et la nature relativement cachée des grottes allaient de pair avec les vies austères que les moines choisissaient pour eux-mêmes, alors que les décorations élaborées qu’ils créèrent pour leurs murs dénotent d’une influence mahayaniste. La plupart des œuvres créées dans les grottes ont été bien conservées. Le site d’Ajanta est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1983.

167. Parinirvâna, fin du Ve siècle (?), mur gauche de la grotte no 26, Ajanta, Inde, 707 cm. 167

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168. Bouddha debout, vers ler-VIe siècle, Pakistan (Ancien Gandhara), bronze, H. : 33,7 cm. The Metropolitan Museum of Art, New York. 168

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169. Naissance de Bouddha, VIIe siècle, site de Lumbini, Inde, marbre.

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170. Bouddha assis dans l’attitude de délassement royal (lalitâsana), VIIe siècle, vallée du Ghorband, monastère de Fondukistan, niche C, Afghanistan, terre, 51 x 42 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris. 171. Bouddha debout, VIe-VIIe siècle, Fondukistan, Afghanistan (Ancien Gandhara), stuc avec des traces de pigments, H. : 51,5 cm. Art Gallery of New South Wales, Sydney.

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172. Bouddha Sakyamuni, période d’Anuradhapura, IIIe-VIIe siècle, Sri Lanka, bronze, H. : 108 cm.

173. Maitreya, le Bouddha du futur, daté de la seconde période d’Anuradhapura, VIIe-VIIIe siècle, découvert à Tiriyaya, Sri Lanka, pierre.

L’Art bouddhique du Sri Lanka Selon les chroniques traditionnelles du Sri Lanka (telles que le Dipavamsa, le plus vieux récit historique du Sri Lanka), le bouddhisme aurait été introduit au Sri Lanka au IIe siècle avant J.-C. par le vénérable Mahinda, fils de l’empereur Ashoka, lors du règne du roi Devanampiyatissa. À cette époque, un morceau de l’arbre de la Bodhi, l’arbre sous lequel le Bouddha avait atteint l’éveil, fut amené à la capitale, Anuradhapura, et les premiers monastères furent construits avec le soutien du roi sri lankais. Adeptes du bouddhisme theravada, les monarques sri lankais offrirent un soutien politique continu à l’implantation du bouddhisme. Le transfert de la capitale à Polonnaruva (du XIe au XIIIe siècle) donna lieu à de nombreuses commandes religieuses, dont de monumentales représentations du Bouddha sculptées à même la roche. La stabilité du culte, explique le peu de changements de l’art sri lankais. Fortement influencé par l’art gupta et l’art d’Amarâvatî, on retient surtout de cet art sa sobriété alliée à une sérénité qui illustre parfaitement l’aspect contemplatif du bouddhisme. Pendant les périodes de déclin, la ligne monastique sri lankaise fut ravivée grâce aux contacts avec des moines de Birmanie et de Thaïlande. Les périodes d’influence mahayana, ainsi que les négligences en période de la domination coloniale, ont créé de véritables challenges pour l’institution bouddhiste theravada du Sri Lanka, mais les ravivements et les reprises répétées, la plus récentes au XIXe siècle, ont maintenu la tradition theravada vivante depuis presque 2 000 ans.

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174. Bouddha Sakyamuni, période d’Anuradhapura, VIIe-Xe siècle, Sri Lanka, bronze doré, H. : 10,8 cm. Collection de James W. et Marilyn Alsdorf.

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175. Bouddha Sakyamuni debout, période Gupta, fin du VIe siècle, Uttar Pradesh, Inde, alliage de cuivre et couleur, H. : 39,4 cm.

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176. Bouddha debout, VIIe-VIIIe siècle, Nagappattinam, Inde, bronze, H. : 28 cm. Collection de Siddharth Bhansali.

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177. Le Bouddha enfant, vers 800, Cachemire, Inde, laiton incrusté d’argent et de cuivre, 14,6 x 5,1 x 4,4 cm. Los Angeles County Museum of Art, Los Angeles. 178. Amitabha, le Bouddha de l’Ouest, VIIIe siècle, Cachemire, Inde, laiton, H. : 16,5 cm. 179. Maitreya, le Bouddha du futur (style pallava), VIIe-IXe siècle, Madras, Inde, bronze. 180. Bouddha debout (style d’Anuradhapura), 750-850, Sri Lanka, bronze doré.

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181. Bouddha debout, Anuradhapura, Sri Lanka, bronze. Musée national de Bangkok, Bangkok.

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182. Akshobhya, le Bouddha de l’Est, IX siècle, vallée du Swat, province de la frontière du Nord-Ouest, Pakistan, bronze et superposition d’argent et de cuivre, H. : 24,1 cm. The Metropolitan Museum of Art, New York. e

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183. Bouddha Sakyamuni, IXe siècle, Cachemire, Inde, laiton, H. : 11 cm.

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184. Bouddha Sakyamuni, IXe siècle, Inde, bronze, H. : 22,5 cm.

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185. Vairocana, le Bouddha du centre, IXe-début du Xe siècle, Pakistan, bronze avec des incrustations d’argent, H. : 33 cm. The Metropolitan Museum of Art, New York.

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186. Bouddhas assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra), IXe siècle, Nalanda, Bihar, Inde, phyllite, H. : 41 cm.

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187. Stupa votif avec des représentations du Bouddha, IXe siècle, Bodh Gaya, Bihar, Inde, phyllite, H. : 96,8 cm.

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188. Stèle représentant les Huit Grands Miracles de la vie du Bouddha, dynastie Pala, Xe siècle, région de Bodh Gaya, Bihar, Inde, pierre roussâtre, 40 x 25,5 cm. Collection privée.

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190. Maitreya, le Bouddha du futur, Xe-XIe siècle, Cachemire, Inde, bronze doré avec incrustation de cuivre et d’argent, H. : 27,5 cm. Musée Rietberg, Zurich.

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189. Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra), Xe-XIe siècle, Nalanda, Bihar, Inde, phyllite grise, H. : 44,5 cm.

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191. « Phra Sila » image de Bouddha sur une stèle en pierre, dynastie Pala, Xe siècle, Bihar, Inde, pierre, H. : 39 cm.

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192. Bouddha enfant debout, IXe ou Xe siècle, Cachemire, Inde, alliage d’argent, H. : 23,5 cm.

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193. Bouddha marchant, Xe siècle, Cachemire, Inde, laiton avec des incrustations d’argent, 18 x 6,2 x 4,8 cm. National Gallery of Australia, Parkes.

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194. Le Bouddha Sakyamuni la main droite faisant le geste du l’absence de crainte (abhaya mudra) et la main gauche faisant le geste du don (varada mudra), XIe siècle, sud de l’Inde, bronze.

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L’Art bouddhique de la dynastie Pala (Inde) 195. Stèle représentant les Huit Grands Miracles de la vie du Bouddha et la déesse Tara, dynastie Pala, Xe siècle, Bihar, Inde, chlorite noire, 76,2 x 44,5 x 17,8 cm. Collection de James W. et Marilyn Alsdorf. 196. Bouddha faisant le geste de la mise en marche de la roue de la loi (dharmachakra mudra), dynastie Pala, IXe-Xe siècle, Inde, pierre, H. : 33 cm. Collection du Musée et de la galerie d’art de l’université, Université d’Inde. 197. Bouddha Sakyamuni couronné par quatre scènes de sa vie, dynastie Pala, vers la fin du XIe siècle, Bihar, Inde, chlorite gris foncée, 104,1 x 50,8 x 17,8 cm. Asian Art Museum of San Francisco, San Francisco. 198. Parinirvâna, XIIe siècle, sanctuaire de roche du Gal Vihara, Polonnaruwa, Sri Lanka, granit, L. : 14 m.

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L’art de la dynastie Pala (vers 750-XIIe siècle), perpétua la tradition gupta après les attaques des Huns qui divisèrent l’Inde septentrionale en de nombreux royaumes indépendants. Fleuron de l’art bouddhiste médiéval post-gupta, l’art pala produisit des sculptures caractérisées par une précision technique, un étirement des figures et une accentuation de la décoration. Après le XIIe siècle, les attaques musulmanes étouffèrent définitivement le développement de l’art de la pensée bouddhiques en Inde.

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199. Bouddha Gautama assis en méditation (dhyana mudra), XIIe siècle, sanctuaire de roche du Gal Vihara, Polonnaruwa, Sri Lanka, granit.

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Le Complexe du Gal Vihara (Sri Lanka) Le Gal Vihara est un temple bouddhiste taillé dans la roche, situé au nord du Sri Lanka. Il fut construit au XIIe siècle dans le royaume de Polonnaruwa par le roi Parakramabahu le Grand. Les architectes de Parakramabahu laissèrent une inscription sur le sanctuaire pour décrire leur travail. Le temple de Gal Vihara est reconnaissable par ses quatre énormes statues du Bouddha sculpté dans du granite. L’une d’elle est une statue de 14 mètres de long représentant Bouddha allongé, une autre une statue debout de 7 mètres de haut. Gal Vihara comporte également à l’intérieur du sanctuaire une statue debout sur un trône en forme de lotus dont certains disent qu’il s’agit d’une image d’Ananda, le disciple le plus fervent et le préféré du Bouddha Gautama, éploré audessus d’une statue du Bouddha allongé qui vient d’atteindre le nirvana. Cependant, d’autres historiens suggèrent que le personnage debout représente Bouddha et son expression triste serait due à l’usure causée par les éléments.

200. Bouddha debout, XIIe siècle, nord-est de l’Inde, bronze, H. : 21,3 cm.

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201. Bouddha Sakyamuni, XIIe siècle, est de l’Inde, cuivre rouge, H. : 16,5 cm. 202. Les Huit Grands Miracles de la vie du Bouddha, période Pala-Sena, XIIe siècle, est de l’Inde, pierre, H. : 47,5 cm.

203. Maitreya, le Bouddha du futur à quatre bras, milieu du XIIe début du XIIIe siècle, probablement d’Alchi, Inde. 204. Vajradhatu-Vairocana, fin du Xe-début du XIIIe siècle, Nalanda, Inde.

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205. Vairocana, le Bouddha du centre à quatre visages, milieu du XIIe début du XIIIe siècle, Dukhang d'Alchi, Ladakh, Inde, argile.

206. Tête de Maitreya à quatre bras, milieu XIIe début du XIIIe siècle, Mangyu, Dukhang d’Alchi, Ladakh, Inde, argile peinte et doré.

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207. Les Quatre Têtes de Vairocana, milieu XIIe début du XIIIe siècle, salle d’assemblée Sumda, Dukhang d'Alchi, Ladakh, Inde, argile peinte.

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208. Scènes de la vie du Bouddha, feuillet d'un manuscrit Prajnaparamita (détail), vers 1150, Bihar, Inde, aquarelle opaque et encre sur une feuille de palmier. Los Angeles County Museum of Art, Los Angeles.

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209. Bouddha Sakyamuni assis, XVIIIe siècle, Sri Lanka, bronze doré avec des incrustations d’argent, H. : 17,1 cm. 210. Bouddha debout, XVIIIe siècle, Sri Lanka, bronze doré avec des incrustations de pierres, H. : 21,2 cm. 211. Siddhârta méditant sous l’arbre de la Bodhi, vers 1760, grotte no°2, Maharajavihara, Dambulla, Sri Lanka, peinture murale. 212. Solias Mendis, Le Bouddha apprivoisant l’éléphant Nalagiri, 1946, Kelaniya Rajamaha Vihara, district de Gampaha, Sri Lanka, peinture murale.

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213. Tête de Bouddha, XXe siècle, Pakistan, dans le style du Gandhara, alliage de cuivre, H. : 26,5 cm. 214. Bouddha Gautama assis, XXe siècle, Dikwella, Sri Lanka, H. : 50 m. 214

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La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est

Le Bouddhisme en Thaïlande Quasiment toute la population thaïlandaise suit les préceptes du bouddhisme theravada, puisque le bouddhisme thaï s’est intégré aux autres croyances populaires comme les croyances ancestrales, ainsi que des aspects des religions chinoises provenant de la population thaïchinoise. Les temples bouddhistes en Thaïlande sont caractérisés par des stupas dorés. L’architecture bouddhiste en Thaïlande est très similaire à celle d’autres pays du sud-est de l’Asie, comme le Cambodge ou le Laos, avec lesquels la Thaïlande partage un héritage culturel et historique. Trois forces majeures ont influencé le développement du bouddhisme en Thaïlande. L’influence la plus visible est celle de l’école de bouddhisme theravada, importée du Sri Lanka. Bien qu’il existe des variations locales et régionales importantes, l’école theravada offre la plupart des thèmes importants du bouddhisme thaï. Selon la tradition, le pali est la langue utilisée pour pratiquer la religion en Thaïlande. Les écrits sont écrits en pali, en utilisant l’écriture thaï moderne ou les anciennes écritures comme le khom ou le tham. Le pali est également utilisé dans la liturgie religieuse même si peu de thaïlandais comprennent cette langue ancienne. Le Tipitaka en pali est le premier texte religieux de Thaïlande, bien que de nombreux textes locaux fussent écrits pour résumer et simplifier le grand nombre d’enseignements que l’on peut trouver dans le Tipitaka. Le code monastique (Patimokka) suivi par les moines thaïlandais est extrait du texte en pali, ce qui a posé un point de controverse lors des récentes tentatives de réactivation du lignage des bhikkhunis en Thaïlande.

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216. Bouddha debout (style gupta de Sarnath, Uttar Pradesh), Ve-VIe siècle, Wiang Sa, province de Surat Thani, Thaïlande, grès, H. : 7 cm ; L. : 8 cm ; P. : 4 cm. Musée national de Bangkok, Bangkok. 215. Bouddha protégé par le nâga Mucilinda, fin du XIIIe siècle, Preah Khan de Kompong Svay, Cambodge, grès, H. : 114 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

L’Art bouddhique du Vietnam

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217. Bouddha assis, Ve-VIe siècle, royaume du Champa, Vietnam, grès, H. : 46 cm.

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Le bouddhisme fut introduit au Vietnam au Ier siècle après J.-C. À la fin du IIe siècle, le Vietnam développa un important centre bouddhiste, communément connu sous le nom de centre Luy Lâu, aujourd’hui dans la province du nord de Baéc Ninh, à Hanoï. Luy Lâu était la capitale de Giao Chæ (ancien nom du Vietnam), et était un lieu célèbre visité par de nombreux moines missionnaires bouddhistes, pendant leur voyage de l’Inde vers la Chine, qui suivaient la route longeant la mer du souscontinent indien utilisé par les marchands indiens. Plus au sud se trouvait le royaume du Champa qui, bien que peu connu de nos jours, fut aussi puissant et influent que le royaume khmer voisin. Il étendit son influence du IVe au XVIIe siècle et légua un art bouddhique riche et très original. En effet, bien que les influences indiennes ou javanaises se soient faites sentir tout le long de son histoire, l’art du Champa conserva toujours, volontairement semble-t-il, la trace d’un art local, empruntant les traits chams (lèvres épaisses, nez épaté et détails décoratifs très élaborés). L’apogée de l’art du Champa se situe entre le VIIIe et le XIe siècle. Pendant la période médiévale, l’influence de l’art khmer et javanais, suite à différentes invasions, vint adoucir les traits des sculptures chams. Par contre, à partir du XIVe siècle, le style se simplifia et tendit vers un alourdissement des figures, parfois comme à peine ébauchées, signe de la fin d’une ère.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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218. Bouddha, Ve-VIe siècle ou plus tard, Vietnam, bois, H. : 45 cm. Collection privée.

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219. Tête de Bouddha, VIe siècle, Nakhon Pathom, Thaïlande, pierre.

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220. Tête de Bouddha (style khmer), post VIe siècle, Laos, bronze.

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221. Bouddha assis (style khmer), post VIe siècle, Laos, bronze.

222. Bouddha assis (style cham), post VIe siècle, Laos, pierre.

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223. Bouddha protégé par le nâga Mucilinda, vers le VIIe siècle, Wat Prathu Songtham, province d’Ayutthaya, Thaïlande, grès, H. : 122 cm ; L. : 81 cm ; P. : 25 cm. Musée national de Bangkok, Bangkok.

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224. Bouddha debout (style khmer), post VIe siècle, Laos, bronze.

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226. Tablette rituelle, vers le VIIe siècle, Phra Pathom Chedi, Nakhon Pathom, Thaïlande, calcaire, H. : 15 cm ; L. : 21 cm ; P. : 4 cm. Musée national de Bangkok, Bangkok.

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225. Bouddha debout, art préangkorien, VIIe siècle, royaume du Champa, Vietnam, grès, H. : 112 cm.

227. Ratnasambhava, le Bouddha du Sud assis faisant le geste du don (varada mudra), VIIIe-IXe siècle, Borobudur, Java centre, Indonésie, roche volcanique andésite, H. : 133 cm.

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228. Bouddha debout, VIIe siècle, Preah Theat, Cambodge, grès, H. : 90 cm.

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229. Maitreya, le Bouddha du futur debout à deux bras, art préangkorien, vers 700, Thaïlande, bronze, H. : 24,6 cm.

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230. Bouddha Sakyamuni, période Mon-Dvâravatî, VIIIe-IXe siècle, Thaïlande, bronze, H. : 54,6 cm. Collection de James W. et Marilyn Alsdorf.

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231. Bouddha assis faisant le geste de l’enseignement (vitarka mudra) Tham Ruesi, Khao Ngu, province de Ratburi, Thaïlande.

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232. Bouddha assis, VIIIe siècle, Phra Kantharat, Wat Na Phra Men, Ayutthaya, Thaïlande, bronze doré.

233. Bouddha debout, vers le VIIe siècle, Thaïlande, calcaire (?). Musée national de Bangkok, Bangkok.

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L’Art bouddhique d’Indonésie

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Comme le reste du sud-est de l’Asie, l’Indonésie fut fortement influencée par la culture indienne. Les îles de Sumatra et de Java dans l’est de l’Indonésie étaient le siège de l’empire Sri Vijaya (VIIIe-XIIIe siècle après J.-C.), qui utilisait sa puissance maritime pour finalement dominer toute la grande majorité de la péninsule du sud de l’Asie. Sous le règne d’une lignée de dirigeants appelés les Sailendra, l’empire Sri Vijaya adopta les bouddhismes mahayana et vajrayana. Le mouvement de l’empire répandit le style de l’art bouddhique mahayana lors de son expansion dans la péninsule du sud de l’Asie. De nombreuses statues de bodhisattvas de cette période peuvent être trouvées dans la région. Ces pièces ont pour caractéristiques une très grande finesse et une très grande sophistication technique, les figures étant représentées d’une manière incroyablement gracieuse et généralement marquées d’une expression sereine. Java et Sumatra conservent des restes architecturaux très riches et raffinés. Le plus magnifique reste le temple de Borobudur, la plus grande construction bouddhiste au monde, construit entre 780 et 850 après J.-C. Ce temple est inspiré d’un concept bouddhiste de l’univers et représente un mandala qui contient plus de cinq cents images de Bouddha assis. Borobudur peut être vu comme l’illustration à grande échelle des écrits sacrés bouddhistes à travers une longue série de bas-reliefs.

234. Tête de Bouddha, VIIIe siècle, Borobudur, Java centre, Indonésie, andésite, H. : 31,5 cm.

Borobudur (Indonésie) Borobudur est un monument datant du IXe siècle, situé à Magelang, sur l’île de Java, en Indonésie, dédié au bouddhisme mahayana. Le monument est décoré de 2672 panneaux en relief et de 504 statues de Bouddha. On trouve des statues du Bienheureux sur les cinq plateformes carrées (le niveau du Rupadhatu) ainsi que sur la plateforme supérieure (le niveau de l’Arupadhatu). Le nombre de statues diminue au fur et à mesure que rétrécissent les plateformes avant d’atteindre le niveau supérieur. On dénombre 432 statues de Bouddha sur le niveau du Rupadhatu. Sur les trois plateformes circulaires composant le niveau de l’Arupadhatu, les statues de Bouddha sont placées à l’intérieur de dômes, visibles grâce à des perforations dans les structures. Le niveau de l’Arupadhatu compte 72 de ces statues abritées sous un dôme Selon les enseignements du bouddhisme mahayana, il existe cinq points cardinaux – le Nord, l’Est, le Sud, l’Ouest et le Zénith – qui se reflètent dans cinq groupes de signes principaux. Les quatre premiers signes sont aperçues sur les niveaux inférieurs : les bouddhas sont placés en groupes faisant face au nord, à l’est, au sud et à l’ouest et possèdent des caractéristiques créées selon les positions correspondantes. Les statues se trouvant à l’intérieur des 72 dômes sur la plateforme supérieure présentent toutes le même signe, celui du zénith. Depuis 1814, le monument bouddhiste a été préservé grâce à plusieurs projets de restauration, le plus grand entrepris entre 1975 et 1982 par le gouvernement indonésien et l’UNESCO. Une fois la restauration terminée, Borobudur fut ajouté à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Aujourd’hui, il s’agit de l’attraction touristique la plus populaire d’Indonésie. Borobudur est toujours une destination de pèlerinage et les bouddhistes d’Indonésie s’y rassemblent pour fêter le Vesak (fête qui célèbre la vie, l’illumination et la mort de Gautama Bouddha).

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235. Amitabha, le Bouddha de l’Ouest, VIIIe-IXe siècle, Java centre, Indonésie, andésite, H. : 105 cm. Art Gallery of New South Wales, Sydney.

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236. Bouddha Gautama assis, VIIIe-IXe siècle, Borobudur, Java centre, Indonésie, pierre.

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237. Base de roue de la Loi : Premier Sermon du Bouddha (?), VIIe-VIIIe siècle, retrouvée au Wat Sai puis déposée au Phra Pathom Chedi, Thaïlande, calcaire (?). Musée national Phra Pathom, Nakhon Pathom, Thaïlande.

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238. Tablette votive illustrant les Huit Grands Miracles de la vie du Bouddha et les Sept Paliers de l’éveil, VIIe-Xe siècle, Bagan, Birmanie, terracotta, H. : 19,7 cm.

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239. Stèle insérée dans la base du grand Bouddha du Wat Suthat de Bangkok, VIIe-VIIIe siècle, Wat Suthat, Bangkok, Thaïlande, grès, dorure tardive.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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240. Tête de Bouddha, VIIe-VIIIe siècle, Thaïlande, calcaire (?), H. : 32 cm ; P. : 26 cm. Musée national de Bangkok, Bangkok.

241. Tête de Bouddha, VIIe-VIIIe siècle, Nakhon Pathom, Thaïlande, stuc, H. : 27 cm ; L. : 23 cm ; P. : 12 cm. Musée national de Bangkok, Bangkok.

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242. Bouddha en samadhi, VII -VIII siècle, U Thong, province de Suphanburi, Thaïlande, terre cuite polychrome, H. : 45 cm ; L. : 30 cm ; P. : 11 cm. Musée national d’U Thong, Thaïlande. e

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243. Bouddha protégé par le nâga Mucilinda, école de Dvâravatî, VIII -X siècle, province de Prachinburi, Thaïlande, pierre noire, H. : 76,2 cm. e

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244. Plaque composée d’une triade de Bouddhas debout et des gardiens, VIIIe-Xe siècle, Thaïlande, or repoussé, 8,5 x 11 cm.

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245. Bouddha sur Phanasbodi, VIIe-VIIIe siècle, Nakhon Pathom, Thaïlande, pierre calcaire (?). Musée national de Bangkok, Bangkok.

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246. Bouddha sur Phanasbodi, VIIe-VIIIe siècle, provenance inconnue, calcaire (?), H. : 40 cm ; L. : 25 cm ; P. : 13 cm. Musée national Chao Sam Phraya, Ayutthaya, Thaïlande.

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247. Bouddha du Wat Na Phra Men, VIIe-VIIIe siècle, Ayutthaya, Thaïlande, calcaire (?).

L’Art bouddhique du royaume de Dvâravatî (Thaïlande) Du Ier au VIIe siècle, l’art thaïlandais fut influencé par les contacts directs avec les marchands indiens et l’expansion du royaume Môn, puis il fut transformé par l’influence de la tradition gupta. Le royaume de Dvâravatî, correspond à la première grande période du développement de l’art bouddhique thaïlandais. En effet, on considère aujourd’hui que les sculptures du Bouddha du style de Dvâravatî sont les premières représentations purement sud-est asiatiques du Bouddha. Leurs traits, loin des influences guptas, reprennent ceux de l’ethnie Môn, le nez épaté, les yeux et les lèvres bien dessinés, offrant un visage serein empreint de bienveillance. Également caractéristique du style de Dvâravatî était la mudra de la discussion (la vitarka mudra) que l’on retrouve fréquemment sur les représentations de Bouddha, qu’il soit frontal et massif ou alors, selon l’influence gupta des débuts, présentant une triple courbure comme les magnifiques exemples du stupa de Khu Bua. À partir du Xe siècle, le royaume de Dvâravatî fut émietté par l’expansion de l’empire khmer qui, jusqu’à l’établissement du royaume de Sukhothaï, influença l’art bouddhiste thaïlandais. Cependant, l’art de Dvâravatî continua à influencer l’art bouddhique de l’Asie du SudEst et ce jusqu’au XVe siècle.

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248. Bouddha debout, VIIe-VIIIe siècle, Wat Na Phra Men, Ayutthaya, Thaïlande, calcaire (?), H. : 171 cm ; L. : 42 cm ; P. : 33 cm. Musée national de Bangkok, Bangkok.

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249. Bouddha debout faisant le geste de l’enseignement (vitarka mudra) des deux mains, vers le VIIIe siècle, crypte d’un stupa près du Wat Choeng Tha, Nonthaburi, Thaïlande, bronze, H. : 51 cm ; L. : 16 cm ; P. : 15 cm. Musée national de Bangkok, Bangkok.

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250. Bouddha debout faisant le geste de l’enseignement (vitarka mudra) des deux mains, VIIIe siècle, Ban Fai, province de Buriram, Thaïlande, bronze. Musée national de Bangkok, Bangkok.

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251. Bouddha debout faisant le geste de l’enseignement (vitarka mudra) des deux mains, vers le VIIIe siècle, stupa no°11 d’U Thong, province de Suphanburi, Thaïlande, H. : 24,5 cm ; L. : 6 cm ; P. : 8 cm. Musée national d’U Thong, Thaïlande.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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252. Tête de Bouddha, vers le VIIIe siècle, Wat Mahathat, district de Mueang, province de Ratburi, Thaïlande, calcaire (?) laqué et doré, H. : 63 cm ; L. : 38 cm ; P. : 42 cm. Musée national, Ratburi, Thaïlande.

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253. Bouddha maravijaya (Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra)), vers le VIIIe siècle, province de Buriram, Thaïlande, calcaire (?), H. : 84 cm ; L. : 52 cm ; P. : 25 cm. Musée national de Bangkok, Bangkok.

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254. Bouddha assis en méditation (dhyana mudra) sous l’arbre de l’Éveil, entre deux stupa (chedi), vers le VIIIe siècle (?), district de Si Mahosot, province de Prachinburi, Thaïlande, grès, H. : 113 cm ; L. : 75 cm. Musée national, Prachinburi, Thaïlande.

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255. Torse de personnage masculin paré, bodhisattva (?), VIIIe-IXe siècle, stupa no°40, Khu Bua, province de Ratburi, Thaïlande, terre cuite, H. : 104 cm ; L. : 66 cm ; P. : 19 cm. Musée national de Bangkok, Bangkok.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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256. Le Bodhisattva Avalokiteshvara (style de Java centre), VIIIe-IXe siècle, Indonésie, bronze, H. : 35 cm ; L. : 20 cm ; P. : 8 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

257. Bouddha debout (style pala), VIIIe-IXe siècle, Phra Pathom Chedi, Nakhon Pathom, Thaïlande, bronze, H. : 20,3 cm ; L. : 8 cm ; P. : 8 cm. Musée national de Bangkok, Bangkok.

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258. Personnage masculin paré, bodhisattva (?), VIII -IX siècle, stupa n °40, Khu Bua, province de Ratburi, Thaïlande, terre cuite. Musée national de Bangkok, Bangkok. e

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259. Bouddha Sakyamuni debout (style de Dong Duong), IXe-Xe siècle, royaume du Champa, Vietnam, grès, H. : 105 cm.

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260. Bouddha faisant le geste de la mise en marche de la roue de la loi (dharmachakra mudra), entouré par deux Bodhisattvas, Padmapani et Vajrapani, IXe siècle, Chandi Mendut, Java, Indonésie.

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261. Bouddha assis ou Vairocana cosmique, IXe siècle, Java centre, Indonésie, bronze, H. : 11,5 cm.

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262. Bouddha assis, vers le IXe siècle ou plus tard, Wat Phra Men, Nakhon Pathom, Thaïlande, quartzite. Musée national de Bangkok, Bangkok.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

Flux et influences des royaumes bouddhistes en Asie du Sud-Est Du IXe au XIIIe siècle, le sud de l’Asie fut sous l’emprise de nombreux empires puissants qui devinrent extrêmement actifs dans le domaine de l’architecture et de la création artistique bouddhique. L’empire Sri Vijaya au sud et l’empire khmer au nord rivalisaient en influence, mais les deux étaient adeptes du bouddhisme mahayana et leur art représentait le riche panthéon mahayana des bodhisattvas. Le bouddhisme theravada du Canon pali fut introduit dans la région vers le XIIIe siècle en provenance du Sri Lanka et fut adopté par le nouveau royaume ethnique thaï Sukhothaï. Selon le bouddhisme theravada, seuls les moines peuvent atteindre le nirvana, par conséquent la construction de complexes templiers joua un rôle particulièrement important dans l’évolution de l’expression artistique du sud de l’Asie. À partir du XIVe siècle, le facteur principal qui transforma l’environnement religieux fut la diffusion de l’Islam aux zones côtières du sud de l’Asie, envahissant la Malaisie, l’Indonésie et la plupart des îles comme les Philippines. Dans les régions continentales, le bouddhisme theravada continua de s’étendre en Birmanie, au Laos et au Cambodge.

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263. Bouddha assis, VIIIe-IXe siècle, stupa no°3 d’U Thong, province de Suphanburi, Thaïlande, bronze, H. : 49,5 cm ; L. : 18 cm ; P. : 15 cm. Musée national d’U Thong, Thaïlande.

264. Bouddha debout faisant le geste de l’enseignement (vitarka mudra) des deux mains, VIIIe-IXe siècle, crypte du Wat Ratburana, Ayutthaya, Thaïlande, bronze, H. : 33 cm ; L. : 14 cm ; P. : 8 cm. Musée national Chao Sam Phraya, Ayutthaya, Thaïlande.

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266. Stèle représentant le Bouddha et le brahmane Sotthiya, VIIIe-IXe siècle, Mueang Fa Daed Song Yang, province de Kalasin, Thaïlande, grès, H. : 175 cm ; L. : 84 cm ; P. : 29 cm. Musée national de Khon Kaen, Thaïlande.

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265. Bouddha assis, fin du IX siècle, Vietnam, grès, H. : 93 cm. e

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267. Stèle représentant le Bouddha protégé par le nâga Mucilinda, VIIIe-IXe siècle, Mueang Fa Daed Song Yang, province de Kalasin, Thaïlande, grès. Musée national de Khon Kaen, Thaïlande.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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268. Bouddha Sakyamuni, style Dong Duong, IX -X siècle, royaume du Champa, Vietnam, argent sur une armature en bois, H. : 52 cm. e

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269. Bouddha debout, X siècle, Thaïlande, bronze, H. : 31 cm. e

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270. Bouddha assis (style vietnamien), début du Xe siècle, Laos, céramique.

271. Bouddha assis (style vietnamien), début du Xe siècle, Laos, céramique.

L’Art bouddhique du Laos On pense que le bouddhisme theravada atteignit le Laos entre le VIIe et VIIIe siècle après J.-C. grâce au royaume de Dvâravatî. Jusqu’au XIe siècle, le pays resta sous autorité khmer et les œuvres d’art bouddhique qui y furent créées trahissent l’influence artistique de ce royaume, lui aussi d’obédience theravada. Au XIVe siècle fut fondé le royaume de Lan Xang, considéré comme le premier royaume lao. Et c’est à partir de cette époque que l’on rencontra un art proprement laotien qui, malgré les influences nombreuses qu’il put recevoir de tous ses voisins (Cambodge, Vietnam et Thaïlande) proposa une réelle originalité. La caractéristique de ces bouddhas tient au fait que les artistes lao ont cherché, comme les artistes thaïlandais de Sukhothaï en leur temps, à représenter le Bouddha comme il était décrit dans les textes. Ainsi découla une image stylisée du saint homme, image qui mit en avant ses caractères supra-humains. Présentant un visage ovale, un nez de plus en plus busqué, et un lobe d’oreille particulièrement stylisé, ces représentations évoluèrent vers une linéarité où l’image de Bouddha apparaît mince et sinueuse. Plus tard, à partir du XVIIIe siècle, les représentations du Bouddha présentèrent un nouveau hiératisme, presque archaïque. Aujourd’hui, des images du Bouddha sont régulièrement créées, réalisant des expressions laotiennes uniques, comme l’appel de la pluie et des positions typiquement laotiennes comme le Bouddha allongé accueillant la mort, prêt à atteindre le nirvana.

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272. Ratnasambhava, le Bouddha du Sud et sa parèdre Mamaki, Xe-XIe siècle, Java, Indonésie, bronze, H. : 17,5 cm.

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273. Bouddha assis, Xe siècle, Java, Indonésie, bronze, H. : 29,5 cm.

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274. Vairocana, le Bouddha du centre, Xe siècle, Java, Indonésie, bronze, H. : 29 cm. British Museum, Londres.

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275. Tête de Bouddha, style Thap-Mam, XIe-XIIe siècle, royaume du Champa, Vietnam, grès, H. : 23 cm.

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276. Tablette votive inscrite ye dharma (style pala ou art birman de Bagan), vers le XI siècle, grotte de l’Ascète (Tham Ruesi), Khao Ngu, province de Ratburi, Thaïlande, terre cuite, H. : 10,5 cm ; L. : 8 cm ; P. : 1 cm. Musée national, Ratburi, Thaïlande. e

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277. Bouddha Sakyamuni, XI siècle, Birmanie, bronze avec des incrustations d’argent, H. : 47,6 cm. Collection de James W. et Marilyn Alsdorf. e

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278. Bouddha assis (style birman), post XIe siècle, Laos, bronze doré.

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279. Bouddha assis (style birman), post XIe siècle, Laos, bronze.

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280. Bouddha assis, XIe siècle, Java, Indonésie, bronze doré, H. : 30 cm.

281. Bouddha assis (style birman), post XIe siècle, Laos, bronze.

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282. Parinirvâna, vers le XIIe siècle, Angkor Wat, Siem Reap, Cambodge.

283. Bouddha debout, vers le XIIe siècle, Bagan, Birmanie, bois laqué et doré, H. : 9,59 m.

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284. Bouddha debout, XIIe siècle, monastère Yoesoe Kyaung, Sale, Birmanie.

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285. Bouddha debout, vers 1105, pagode Ananda, Bagan, Birmanie, teck doré, H. : 9,5 m.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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286. Bouddha protégé par le nâga Mucilinda, art angkorien, XIe-XIIe siècle, royaume du Champa, Vietnam, grès, H. : 88 cm.

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287. Bouddha assis (style birman), post XIe siècle, Laos, bronze doré.

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288. Bouddha assis, XIIe siècle, Java, Indonésie, bronze, H. : 16,6 cm.

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289. Bouddha Sakyamuni, XIIe siècle, Népal, cuivre rouge, H. : 20,5 cm.

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290. Buste de Bouddha, XIIe siècle, Bagan, Birmanie.

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291. Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra), XIIe siècle, pagode Dhammayangyi, Bagan, Birmanie.

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292. Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra), vers le XIIe siècle, pagode Ananda, Bagan, Birmanie.

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293. Deux Bouddhas assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra), vers le XIIe siècle, pagode Ananda, Bagan, Birmanie.

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294. Buste de Bouddha, vers le XIIe siècle, pagode Ananda, Bagan, Birmanie.

295. Bouddha assis, vers le XIIe siècle, pagode Ananda, Bagan, Birmanie, pierre.

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296. Bouddha assis (style birman), post XIe siècle, Laos, bronze doré.

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297. Bouddha paré, Khmer, style d’Angkor Wat, vers 1100-1175, Cambodge ou Thaïlande, bronze et pierres précieuses, 57,8 x 21 x 12 cm. National Gallery of Australia, Parkes.

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298. Bouddha debout, XIIe siècle, Cambodge.

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299. Bouddha assis, XIIe-XIIIe siècle, Lop Buri, Thaïlande, bronze patiné.

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300. Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra), période de Bagan XIIe siècle, Birmanie, alliage de cuivre, H. : 12 cm. Art Gallery of New South Wales, Sydney.

301. Bouddha debout, XIIe-XIIIe siècle, province de Ratchburi, Thaïlande, bronze doré, H. : 126 cm.

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302. Bouddha assis, XIIe siècle, style d’Angkor Wat, Cambodge, bronze, H. : 33 cm.

303. Bouddha protégé par le nâga Mucilinda, période d’Angkor, début du XIIe siècle, Cambodge, bronze, H. : 58,4 cm. The Cleveland Museum of Art, Cleveland.

L’Art bouddhique du Cambodge Bien qu’on ne possède aucune source concernant l’apparition du bouddhisme au Cambodge, selon la trajectoire de déplacement du bouddhisme en Asie du Sud-Est, il est probable que celui-ci soit arrivé par le Funan (premier royaume sur le territoire géographique cambodgien), vers le Ie-IIIe siècle avant notre ère. Les quelques œuvres bouddhistes que l’ont connaît de cette période khmère pré-angkorienne montraient une forte influence Môn du royaume voisin de Dvâravatî. En 802, Jayavarman II unifia le royaume khmer et fonda sa capitale, Angkor, au nord du lac Tonlé. Jusqu’au règne de Jayavarman VII, cet empire khmer, hindouiste, tolèra le bouddhisme. Les œuvres de cette époque montrent notamment un hiératisme stylisé emprunté à l’art hindou officiel. Cet art, solennel et majestueux se développa parallèlement au culte du roi-dieu, qui imposait l’idéalisation des formes, et ce, malgré la dureté des matériaux utilisés. Si le bouddhisme fut toléré par le royaume khmer, hindouiste, après que les Chams aient saccagé leur capitale, en 1177, les Khmers, de par la décision de leur monarque, Jayavarman VII (1181-1227), connurent l’apogée de leur civilisation sous une nouvelle religion d’état, le bouddhisme mahayana. Abandonnant les canons stylisés des époques hindoues antérieures, les artistes bouddhistes insufflèrent un nouveau naturalisme empreint de sérénité, lequel donna naissance au si caractéristique sourire angkorien. En ce qui concerne les représentations préférées des Khmers, celle du Bouddha protégé par le nâga Mucilinda eut la faveur des artistes, le nâga ayant une importance particulière aux yeux de ce pays où le serpent fait partie du mythe de création du peuple khmer. La fin du règne de Jayavarman VII mena le pays vers le déclin. En 1431, la capitale fut prise par les Siams et le Cambodge fut vassalisé, ce qui mit un terme à l’empire khmer. Plus tard, le développement du bouddhisme theravada, qui finit par devenir majoritaire, ne permit pas à l’art cambodgien, en l’absence d’un réel patronage impérial, de renouer avec le grand art khmer.

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304. Relief d’un Bouddha souriant, IXe-XIIIe siècle, Bayon, Angkor Thom, Cambodge, pierre.

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305. Triade composée de Sakyamuni, d’un Avalokiteshvara à quatre bras et de Prajnaparamita, XIIe-XIIIe siècle, Thaïlande, bronze doré, H. : 22 cm.

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306. Bouddha paré protégé par le nâga Mucilinda, 1150-1175, Angkor, Cambodge, grès, H. : 89,5 cm.

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307. Bouddha protégé par le nâga Mucilinda, XIIIe siècle, Thaïlande, bronze doré, H. : 18,5 cm.

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308. Bouddha protégé par le nâga Mucilinda, XIIIe siècle, Thaïlande ou Cambodge, bronze, H. : 22,9 cm. Collection de James W. et Marilyn Alsdorf.

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309. Bouddha Haripunchai debout, vers 1218, Wat Kukut, Lamphun, nord de la Thaïlande, stuc.

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311. Bouddha Haripunchai debout, début du XIIIe siècle, Wat Kukut, Lamphun, nord de la Thaïlande, stuc.

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310. Tête en pierre d’une image d’un Bouddha d’Haripunchai, début du XIIIe siècle, nord de la Thaïlande, pierre, H. : 20 cm. Musée national, Chiang Maï, Thaïlande.

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312. Bouddha assis, XIIe-XIIIe siècle, Thaïlande, bronze doré, H. : 13,2 cm.

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313. Tête d’une image de Bouddha (?), XIIIe siècle, Wat Mahawan, province de Lamphun, Thaïlande, terre cuite. Musée national Haripunchai, Lamphun, Thaïlande.

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314. Autel bouddhique, style khmer, XIIIe siècle, Thaïlande ou Cambodge, bronze, H. : 49,5 cm. The Metropolitan Museum of Art, New York.

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315. Bouddha paré, XIIIe siècle, Birmanie, bois, H. : 182 cm. Collection de James W. et Marilyn Alsdorf.

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316

316. Bouddha protégé par le nâga Mucilinda, époque du Bayon, XIIIe siècle, Cambodge, bronze.

317

317. L’Éveil du Bouddha Sakyamuni, style U Thong, XIIe-XIVe siècle, Thaïlande, bronze, H. : 103 cm.

200

318

318. Bouddha paré assis (style du Bayon), XIIIe siècle, Thaïlande, bronze, H. : 15,8 cm. Michael Martin Collection.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

319

319. Plaque votive en forme de feuille d’arbre de la Bodhi représentant la scène du miracle de Shravasti, XIIe-XIIIe siècle, Thaïlande, bronze, 10,2 x 7,9 cm. Collection privée.

320

320. Retable représentant Bouddha couronné, style de Lopburi, vers 1250-1299, Thaïlande, bronze, H. : 48,6 cm. National Gallery of Australia, Parkes.

321

321. Bouddha paré, peuple Môn, vers 1200-1292, Haripunchai, Thaïlande, argent repoussé, 58 x 15,5 x 1 cm. National Gallery of Australia, Parkes.

201

322

322. Bouddha assis, vers le XIIIe siècle, Wat Bowonivet, Bangkok, Thaïlande, bronze.

323

323. Bouddha assis, empire Lanna, XIIIe siècle, Wat Phan Tao, Chiang Maï, Thaïlande, bronze doré.

202

324. Bouddhas jumeaux, vers le XIIIe siècle, Wat Bowonivet, Bangkok, Thaïlande, bronze doré.

324

325

325. Tête de Bouddha paré (?), XIIe-XIVe siècle, Thaïlande, bronze. Musée national Haripunchai, Lamphun, Thaïlande.

326

326. Probablement Sakyamuni debout regardant ciels depuis le ciel Tushita, XIVe-XVe siècle, Thaïlande, bronze doré, H. : 16,5 cm.

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327. Bouddha debout ou Hevajra, XIIIe-XIVe siècle, Thaïlande, bronze, H. : 20,8 cm.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

328

328. Bouddha debout, style de Sukhothaï (vers 1240-1438), Wat Chetupon, Sukhothaï, Thaïlande, pierre.

L’Art bouddhique du royaume de Sukhothaï (Thaïlande) Au début du IXe siècle, de nombreuses écoles bouddhistes de Thaïlande furent influencées par deux groupes bouddhistes mahayana : les traditions artistiques khmères du nord et les traditions de Sri Vijaya du sud, qui eurent toutes deux un impact sur l’art religieux thaï de cette époque. L’art bouddhique était alors caractérisé par une exécution fluide et des expressions douces. Le sujet, reflétant l’influence du panthéon mahayana, présentait de multiples représentations de bodhisattvas. Au XIIIe siècle, des immigrés du Sri Lanka et des voyageurs ramenèrent le bouddhisme theravada en Thaïlande environ au même moment que l’établissement du royaume thaï de Sukhothaï (vers 1240-1438). La nouvelle idéologie theravada inspira des images uniques et stylisées dans l’art religieux de la région. Ces représentations du Bouddha du style de Sukhothaï sont les plus connues de l’art thaïlandais. Formes sinueuses et très stylisées, reprenant à la lettre les descriptions du Bouddha données par les textes sacrés, le Bouddha de Sukhothaï possède un nez busqué, des yeux en forme de lotus et des membres sinueux et souples, telles les branches d’un arbre. De la même manière, la fluidité de ces œuvres, qui semblent glisser sur la terre, fut portée à son plus haut niveau d’exécution par l’invention typiquement thaï du Bouddha marchant, qui accentuait le côté sinueux de ce style si délicat. Dans un premier temps sculptant principalement la pierre, les artistes de Sukhothaï allaient préférer le bronze qui permettrait une meilleure exécution des détails.

329

329. Bouddha marchant, style de Sukhothaï, XIVe siècle, Thaïlande, bronze doré, H. : 53,3 cm.

205

330

330. Bouddha assis, XIIIe-XIVe siècle, Wat Sra Sri, Sukhothaï, Thaïlande, pierre.

206

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

331

331. Tête de Bouddha (style d’Ayutthaya), XIVe siècle, Thaïlande, bronze, H. : 28 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

332

332. Bouddha assis (style Lanna), post XIIIe siècle, Laos, bronze.

333

333. Bouddha assis (style Lanna), post XIIIe siècle, Laos, bronze doré.

207

334

334. Fragment d’une image de Bouddha debout, début XIIIe-fin XIVe siècle, Haripunchai, Thaïlande, bronze, H. : 98 cm. Musée national Haripunchai, Lamphun, Thaïlande.

335

335. Bouddha assis (style Lanna), post XIIIe siècle, Laos, bronze.

208

336

336. Bouddha paré (art birman post-Bagan), XIVe siècle, Birmanie, bois laqué et doré, 187 x 50 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

337

337. Bouddha debout probablement Sakyamuni, regardant depuis le ciel Tushita vers l’enfer, XIVe siècle, Thaïlande, bronze doré, H. : 16,8 cm.

338

338. Bouddha debout, XIIIe-XVe siècle, Thaïlande, bronze, H. : 20,8 cm.

209

340

339. Bouddha assis, vers le XIVe siècle, Wat Sen Soukharam, Luang Prabang, Laos, bronze doré.

340. Tête de Bouddha marchant, XIVe siècle, Thaïlande, bronze doré. Musée national de Bangkok, Bangkok.

341

341. Tête de Bouddha, XIVe-XVe siècle, Thaïlande, bronze doré.

212

342

342. Tête de Bouddha, fin du XIVe siècle, Bangkok, Thaïlande, bronze.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

343

343. Bouddha assis, vers le XIVe siècle, Mingla Manaung Zedi, Mrauk U, Birmanie, pierre.

344

345

344. Bouddha debout, vers le XIVe siècle, Wat Sen Soukharam, Luang Prabang, Laos.

345. Bouddha debout et ses disciples, vers 1385, Wat Phra Singh, Chiang Maï, Thaïlande.

213

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

L’Art bouddhique de Birmanie Le bouddhisme semble avoir atteint la Birmanie (Myanmar) au même moment où il atteignait la Thaïlande. Tout d’abord d’obédience Mahayaniste, le bouddhisme birman glisssa lui aussi, à cause de l’influence sri lankaise, vers le bouddhisme theravada qu’il privilégia à partir de la période de Bagan (1044-1287). L’art bouddhique birman, suivant le bouddhisme theravada, ne propose pas une grande variété de figures mais les artistes exécutèrent un très grand nombre d’œuvres qu’ils essaimèrent dans toute l’Asie du Sud-Est. Les croyances birmanes développèrent en effet l’idée que l’on pouvait s’acquérir des mérites en multipliant le nombre d’images de Bouddha produites. C’est ce qui explique aujourd’hui une telle prolifération d’œuvres, ainsi que cet aspect bien spécifique de l’art bouddhique birman qui consistait à accumuler une multitude de bouddhas identiques dans le même temple (dans des niches, ou bien peints par exemple). Deux représentations du Bouddha furent privilégiées en Birmanie. La première, la Bhumisparsamudra, peut être trouvée sur la plupart des œuvres bouddhiques, qu’elle en soit le sujet unique, ou bien le sujet autour duquel était organisé un autre programme. La seconde est une représentation du Bouddha paré, bien que le pays ait été sous obédience theravada. Cependant, il apparaît aujourd’hui que cette intrusion dans le répertoire Mahayaniste ne fut qu’un prétexte pour les artistes en mal de variété. En 1287, les Mongols saccagèrent la cité de Bagan, mettant fin pour un temps à l’empire birman, mais, cela n’eut pas une grande influence sur la création artistique, le bouddhisme restant, encore aujourd’hui, la religion majoritaire du pays.

346. Bouddha assis, vers le XIVe siècle, Yadanar Theinka Paya, Inwa, Birmanie, pierre.

346

347. Bouddha protégé par le nâga Mucilinda, période Bagan, début du XIVe siècle, Birmanie, bois, laque et feuilles d’or, 115 x 47 x 25 cm. National Gallery of Australia, Parkes.

347

215

L’Art bouddhique du royaume d’Ayutthaya (Thaïlande) Pendant la période Ayutthaya (1350-1767), les représentations du Bouddha, redevenues plus réalistes, adoptèrent un style plus exubérant, avec des vêtements extravagants et des bijoux ornementaux. Et, de nombreuses sculptures ou temples thaïs furent soulignés avec des plaquages d’or et des alliages avec des pierres précieuses.

348

348. Bouddha assis (style Lanna), 1358-1456, Laos, bronze.

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349. Bouddha assis (style d’Ayutthaya), post XIVe siècle, Laos, bronze doré.

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350. Bouddha assis (style Lanna), 1358-1456, Laos, bronze.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

351

351. Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra), style U Thong, période Ayutthaya, vers 1350-1399, Thaïlande, bronze, 92 x 56 x 39,5 cm. National Gallery of Australia, Parkes.

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352. Bouddha assis (style de Sukhothaï), 1358-1456, Laos, bronze.

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— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

353

353. Bouddha assis (style khmer), 1358-1456, Laos, bronze.

354

354. Bouddha Sakyamuni, période Sukhothaï, XIVe siècle, Thaïlande, bronze, H. : 28,3 cm. Collection de James W. et Marilyn Alsdorf.

355

355. L’Éveil du Bouddha Sakyamuni, XIe-XVIIIe siècle, nord de la Thaïlande, bronze doré, H. : 41,3 cm.

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— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

357

356. Racine d’un arbre de la Bodhi engloutissant la tête d’une statue de Bouddha, XIVe siècle, Wat Maha That, Ayutthaya, Thaïlande, pierre. 357. Gros Bouddha de Kyaung-pyu, XIVe siècle, Bago, Birmanie, briques et stuc.

Le Wat Mahathat (Thaïlande) Wat Mahathat est un temple iconique renommé, situé à Ayutthaya en Thaïlande. Les experts estiment qu’il a probablement été construit entre 1370 et 1388, lors du règne du roi Boromaraja au début de l’époque Ayutthaya. Le nom du temple signifie « le temple aux grandes reliques », et on affirme qu’il contient des vestiges du grand Bouddha conservés dans ses murs. Le Wat Mahathat est aujourd’hui en ruines, mais il contient toujours de nombreux artefacts bouddhistes. Une chambre au trésor secrète fut découverte en 1956. Elle contenait des bijoux en or et de la vaisselle d’une grande valeur. Il y avait également de nombreux chedis (temples), prangs (tour avec une flèche) dispersés sur le sol, ainsi qu’un chedi octogonal remarquable de style singalais. Le site de Wat Mahathat est marqué par un imposant prang qui se dresse sur les ruines et repose à 46 mètres. Le prang s’effondra sous le règne du roi Rama V (période Ratanakosin ou de Bangkok), ne laissant que les fondations dont les dimensions indiquent cependant que le prang avait des proportions imposantes. Quelques statues de Bouddha se trouvent toujours présentes sur les ruines de Wat Mahathat. La plupart n’ont plus de tête, mais sont toujours vénérées par les habitants et les fidèles errants. Une tête de Bouddha tombée repose sur le sol près du temple. Une autre, illustrée ici, est peut-être l’image du monument la plus répandue puisqu’elle a élu domicile dans les branches d’un banyan. 356

221

358

358. Bouddha assis, début du XVe siècle, Laos, bronze.

359

359. Bouddha assis (style khmer), 1358-1456, Laos, bronze.

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360

360. Bouddha assis (style khmer), 1358-1456, Laos, bronze.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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361. Bouddha assis (style Lanna), 1358-1456, Laos, bronze. 362

362. Bouddha debout (style khmer), 1358-1456, Laos, bronze doré.

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363

364

363. Image de Bouddha de type mélangé, combinant deux styles thaïs du nord, fin du XIVe-début du XVe siècle, Thaïlande du nord, bronze, H. : 100 cm. Musée national Haripunchai, Lamphun, Thaïlande.

366

365

365. L’Éveil du Bouddha Sakyamuni, période Sukhothaï, seconde moitié du XIVe siècle, Thaïlande, bronze, H. : 102 cm.

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364. Buste de Bouddha, style U Thong, dernier quart du XIV siècle, Thaïlande, bronze, H. : 55 cm. Collection MIK. e

366. Bouddha maravijaya (Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra)), fin du XIVe-début du XVe siècle, Wat Chang Kham, Nan, nord de la Thaïlande, bronze, H. : 96 cm.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

367

367. Bouddha assis (influence sri lankaise), 1358-1456, Laos, bronze doré.

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368

368. Le Bouddha d’émeraude, vers le XVe siècle, Wat Phra Kaeo, Grand Palais, Bangkok, jade, H. : 45 cm.

Le Bouddha d’émeraude (Thaïlande) Le Bouddha d’émeraude est le « palladium » de Thaïlande, considéré par de nombreux bouddhistes thaïs comme ancien et essentiel à la préservation du royaume. Il s’agit d’une figurine de Bouddha assis, réalisée en jade verte et vêtue d’or, qui mesure environ 45 cm de haut. Elle est conservée dans la chapelle du Bouddha d’émeraude (Wat Phra Kaew) dans le Grand Palais de Bangkok. Selon la légende entourant le Bouddha d’émeraude, la statue fut réalisée en Inde en 43 avant J.-C. par Nagasena, un sage bouddhiste, dans la ville de Pataliputra (actuelle Patna). La légende raconte que l’image du Bouddha resta à Pataliputra pendant trois cent ans. Lorsqu’une guerre civile éclata en Inde, elle fut mise à l’abri au Sri Lanka. En 457, le roi de Birmanie, Anuruth, envoya un messager à Ceylan, demandant des écrits bouddhiques et le Bouddha d’émeraude afin de promouvoir l’établissement du bouddhisme en Birmanie. Bien que les artefacts requis fussent remis à l’émissaire, le bateau birman fut pris dans une tempête lors du voyage de retour et fut rejeté sur les côtes cambodgiennes, où le Bouddha d’émeraude resta prétendument jusqu’à ce que les forces thaïs envahissent Angkor Wat en 1432. Le Bouddha d’émeraude fut réclamé par Kamphaeng Phet, le royaume du Laos, et finalement par Chiang Rai, où le dirigeant de la ville le dissimula pour le protéger d’une future capture. Des sources historiques plus fiables indiquent que la statue fit surface dans le royaume thaï Lanna du nord, vers 1434. Un conte légendaire de la découverte du Bouddha d’émeraude à Lanna décrit un éclair tombé sur une pagode à Chiang Rai. Après la foudre, la statue du Bouddha devint visible sous du stuc et elle fut déterrée. Bien que le roi Sam Fang Kaen de Lanna voulut ramener la statue dans sa capitale, l’éléphant portant le Bouddha d’émeraude insista trois fois pour aller à Lampang. Ce fut considéré comme un signe divin et le Bouddha d’émeraude resta à Lampang jusqu’à ce qu’il fut finalement déplacé pour Chiang Maï en 1468. Le Bouddha d’émeraude demeura à Chiang Maï jusqu’en 1552, puis il fut amené à Luang Prabang, la capitale du royaume Lao de Lan Xang. Après avoir survécu à plusieurs autres déplacements, suite au changement du contrôle militaire entre les royaumes du sud de l’Asie, cette très belle statue fut déplacée lors d’une fastueuse cérémonie vers son domicile actuel à Wat Phra Kaew, le 22 mars 1784, par le roi Rama Ier de Thaïlande. Il repose aujourd’hui dans le bâtiment principal du temple Ubosoth. Le Bouddha d’émeraude est une simple statue de jaspe, mais la statue est décorée de vêtements en or. Il existe trois différentes tenues d’or, qui sont changées par le roi de Thaïlande lors d’une cérémonie au début de chaque nouvelle saison lunaire. Ces trois tenues en or correspondent aux saisons du pays (chaude, pluvieuse et froide) et les deux tenues qui ne sont pas portées, sont exposées dans le proche pavillon de Regalia, dans la zone des décorations royales et pièces de monnaie thaï du Grand Palais.

226

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

369

369. Bouddha marchant, style de Sukhothaï, 1427, Wat Phaya Phu, Nan, nord de la Thaïlande, bronze.

370

370. Bouddha marchant, période Sukhothaï, style de Sukhothaï, XVe siècle, Thaïlande, bronze, 18,7 x 5,3 x 4,4 cm. National Gallery of Australia, Parkes.

371

371. Bouddha marchant, style de Sukhothaï, 1427, Wat Phra That Chang Kham, Nan, nord de la Thaïlande, bronze, H. : 196 cm.

227

373

372. Bouddha debout, 1427, Wat Chang Kham, Nan, nord de la Thaïlande, bronze, H. : 216 cm. 372

373. Bouddha assis, XVe siècle, Laos.

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— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

374

374. Bouddha assis (style khmer), 1358-1456, Laos, bronze.

376

375

375. Bouddha assis, 1456-1520, Laos, argent.

376. Bouddha assis, 1456-1520, Laos, bronze.

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377

377. Bouddha assis (style d’Ayutthaya), post XIVe siècle, Laos, bronze doré.

230

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

378

378. Bouddha protégé par le nâga Mucilinda, XVe siècle, Thaïlande, bronze doré, H. : 29,5 cm.

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379. Deux des quatre visages du sanctuaire de Bouddha assis, XVe siècle, Kyaikpun Paya, Bago, Birmanie, pierre peinte. 379

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380

381

380. Image de Bouddha « Phra Singh » assis, vers la fin du XVe siècle, nord de la Thaïlande, bronze.

382

382. Bouddha maravijaya (Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra)), fin du XVe siècle, Wat Pa Sang Ngam, Lamphun, nord de la Thaïlande, bronze, H. : 120 cm.

234

381. Image du Bouddha « Phra Phuttha Sihing », fin du XVe siècle, Thaïlande, bronze.

383

383. Bouddha maravijaya (Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra)), fin du XVe-début du XVIe siècle, Wat Phra Singh, Chiang Maï, nord de la Thaïlande, bronze, H. : 67 cm.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

384

385

384. Bouddha maravijaya (Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra)), royaume de Sukhothaï, XVe siècle, nord de la Thaïlande, bronze, H. : 86 cm. Musée national, Wat Boromathat, Chainat, Thaïlande.

386

386. Bouddha assis influencé par le Bouddha d’émeraude et le style Ratanakosin, 1456-1520, Laos, alliage de cuivre, d’étain et d’or.

385. Bouddha maravijaya (Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra)), royaume Lanna, fin du XVe-début du XVIe siècle, nord de la Thaïlande, bronze, H. : 114 cm. Musée national, Chiang Maï, Thaïlande.

387

387. Bouddha maravijaya (Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra)), royaume Lanna, fin du XVe-début du XVIe siècle, nord de la Thaïlande, bronze, H. : 70 cm. Musée national de Bangkok, Bangkok.

235

388

388. Tête de Bouddha, vers le XVe siècle, Phara Ouk, Mrauk U, Birmanie.

389

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389. Bouddha Jinarat, XVIe siècle, Thaïlande, bronze doré.

236

390. Bouddha « Phra Chao Kao Tue » assis, 1510, Wat Suan Dok, Chiang Maï, nord de la Thaïlande, bronze, H. : 600 cm.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

391

391. Tête de Bouddha (art de Lanna), XVe siècle, Thaïlande, bronze, H. : 22 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

392

392. Bouddha debout dans la posture de Pang Haam Samut (pacifiant l’océan), 1456-1520, Laos, argent.

393

393. Bouddha debout, 1465, Wat Chiang Man, Chiang Maï, nord de la Thaïlande, bronze, H. : 176 cm.

237

394

394. Bouddha paré (style d'Ayutthaya) XVe-XVIe siècle, provenance exacte inconnue, bronze, H. : 50 cm ; L. : 25 cm ; P. : 22 cm.

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— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

395

395. Bouddha maravijaya (Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra)), 1520-1777, Laos, bronze doré.

396

396. Phra Setangkha Mani, royaume Lanna, fin du XVe – début du XVIe siècle, Wat Chiang Man, Chiang Maï, Thaïlande, bronze doré, H. : 16,5 cm.

397

397. Bouddha maravijaya (Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra)), royaume Lanna, début du XVIe siècle, Wat Phra Singh, Chiang Rai, nord de la Thaïlande, bronze, H. : 53,4 cm.

398

398. Bouddha maravijaya (Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra)), royaume Lanna, vers 1500, Wat Benchamabophit, Bangkok, Thaïlande, bronze.

239

400

400. Bouddha assis, 1520-1777, Laos, bronze doré. Conservé au Wat Pathumvanaram, Bangkok.

399

399. Bouddha debout, 1520-1777, Laos.

240

401

401. Bouddha assis, 1520-1777, Wat Hoh Phra Kaew, Vientiane, Laos, bronze.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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402. Bouddha assis selon la posture de Pang Picharana Chara Tham (contemplant la vérité de la vieillesse), 1520-1777, Laos, bronze doré.

403

403. Bouddha assis, 1520-1777, Wat Hoh Phra Kaew, Vientiane, Laos, bronze.

404

404. Bouddha debout, 1520-1777, Laos.

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406

405

405. Bouddha assis, 1520-1777, Wat Hoh Phra Kaew, Vientiane, Laos, bronze.

406. Bouddha assis, 1520-1777, Laos, bronze doré.

407

407. Bouddha assis, 1520-1777, Wat Hoh Phra Kaew, Vientiane, Laos, bronze.

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408. Bouddhas assis (style de Sukhothaï), 1520-1777, Laos, argent.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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409. Bouddhas jumeaux (Phra Saen et Phra Sai, en arrière plan), 1520-1777, Laos, bronze.

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410. Phra Sangajjai, disciple du Bouddha, XVIe-XVIIe siècle, Laos.

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— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

411 412

411. Bouddha assis, 1520-1777, Laos, bronze.

412. Bouddha assis, 1535, pagode Shitthaung, Mrauk U, Birmanie.

414

413

413. Bouddha assis, 1520-1777, Laos, bronze.

414. Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra), royaume Lanna, XVIe siècle, Thaïlande, stuc, 52 x 46 cm. Art Gallery of New South Wales, Sydney.

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415

415. Gros Bouddha allongé, XVIIe siècle, Ayutthaya, Thaïlande, briques et stuc.

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— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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416. Bouddha avec le torse et l’avant-bras soutenu par un oreiller, XVIe-XVIIIe siècle, Po Win Taung, Birmanie.

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417. Bouddha avec le torse redressé, XVIe-XVIIIe siècle, Po Win Taung, Birmanie.

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418

418. Bouddha assis, 1560, Wat Phra Keow, Vientiane, Laos, bronze.

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419. Bouddha assis sur un piédestal, 1520-1777, Laos.

248

420. Bouddha assis, 1520-1777, Laos, bronze.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

421

421. Bouddha assis, 1520-1777, Laos, logement du moine du Wat Phia Wath, Vientiane.

422

422. Bouddha assis, 1520-1777, Laos, bronze doré.

423

423. Bouddha debout, 1560, Wat Phra Keow, Vientiane, Laos, bronze.

249

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424

424. Bouddha assis, 1520-1777, Laos, bronze doré.

425. Bouddha assis, 1520-1777, Laos, logement du moine du Wat Phia Wath, Vientiane.

427

426

426. Bouddha assis, 1520-1777, Laos.

250

427. Bouddha assis, 1520-1777, Laos.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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428. Bouddha assis, 1596, Wat Phumin, Nan, Thaïlande.

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429. Tête de Bouddha, XVIIe siècle, Thaïlande, bronze.

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430. Tête de Bouddha avec les yeux très tombants pour souligner la contemplation ou qui regarde vers le bas dans un geste d’humilité, XVIIe siècle, Thaïlande, bronze et patine verte.

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431. Bouddha debout, XVIIe-XVIIIe siècle, Thaïlande, bas-relief en or repoussé, H. : 12,4 cm.

431

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432. Bouddha debout « Incitant sa famille à ne pas se disputer sur l’eau », XVIIe siècle, Ayutthaya, Thaïlande, bronze doré, H. : 73 cm.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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433. Bouddha assis, XVIe-XVIIIe siècle, Po Win Taung, Birmanie.

434. Bouddha assis dans une niche décorée de mosaïques en verre, XVIe-XVIIIe siècle, Po Win Taung, Birmanie.

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435. Bouddha debout, Ve-VIe siècle, Vietnam, bois, H. : 45 cm. Collection privée.

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436. Bouddha assis sous l’arbre de la Bodhi, couronné par une arche de gloire, XVIe-XVIIIe siècle, Po Win Taung, Birmanie.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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437. Parinirvâna, XVIe-XVIIIe siècle, Po Win Taung, Birmanie. 438. Bouddha assis sous l’arbre de la Bodhi, entouré par des disciples et des moines, XVIe-XVIIIe siècle, Po Win Taung, Birmanie. 439. Dipankara et Sumedha, XVIe-XVIIIe siècle, Po Win Taung, Birmanie.

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440. Bouddha entouré par des moines dans un cercle, XVIe-XVIIIe siècle, Po Win Taung, Birmanie.

443. Le Bouddha de la Compassion dans la terre pure du Potala, XIXe siècle, Tibet, pigments sur tissu, 86,7 x 67,9 cm. Rubin Museum of Art, New York.

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441. Bouddha assis, 1668, Laos, bronze. Musée national de Thaïlande, Ubon Ratchathani.

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442. Bouddha (style Nyaung Yan), XVIe-XVIIIe siècle, Po Win Taung, Birmanie, roche volcanique dorée.

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444. Rangées de statues de Bouddha, les bras le long du corps, « appelant la pluie », début du XVIIIe siècle, grottes de Pak Ou, Luang Prabang, Laos.

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445. Parinirvâna, XVIIIe siècle, Wat Phra Chetupon (Wat Pho), Thaïlande, bronze doré, L. : 46 m.

Le Wat Pho (Thaïlande) Le Wat Pho, aussi connu sous le nom de Wat Phra Chetupon ou le temple du Bouddha couché, est un temple bouddhiste du district de Phra Nakhon à Bangkok, en Thaïlande. Il est situé dans le district de Ratanakosin attenant au Grand Palace. Son nom officiel, rarement utilisé car il est trop long, est Wat Phra Chetuphon Vimolmangklararm Rajwaramahaviharn. Wat Pho est l’un des plus grands et des plus anciens sites bouddhistes de Bangkok (avec une superficie de 80000 mètres carré), et est la demeure de plus de mille images de Bouddha ainsi que celle de la plus grande image de Bouddha : le Bouddha allongé (Phra Bouddhasaiyas). Faisant partie de la restauration de Rama III, le Bouddha allongé mesure 46 mètres de long et 15 mètres de haut. Le corps est en plaqué-or, les yeux et la plante des pieds en nacre, et représente les 108 scènes favorables de styles indien et chinois. Le complexe Wat Pho est composé de deux enceintes de murs séparés en deux par le couloir est-ouest de Soi Chtuphon. Le bâtiment au nord comporte le Bouddha allongé et une école de massage. Le bâtiment au sud, Tukgawee, est un monastère bouddhiste avec des moines résidants et une école.

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— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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446. Bouddha entouré par un serpent et assis sous l’arbre de la Bodhi (style Nyaung Yan), XVIe-XVIIIe siècle, Po Win Taung, Birmanie, roche volcanique dorée.

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447. Bouddha protégé par le nâga Mucilinda, vers le XVIIIe siècle, Birmanie, bois doré, H. : 117 cm.

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448. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine, XVIIIe siècle, États de Shan, Birmanie, alliage de cuivre, H. : 26,7 cm.

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Le Bouddha Mahamuni (Birmanie) Le Bouddha Mahamuni (qui signifie littéralement « Le grand sage »), connu également sous le nom de Maha Myat Muni Paya, Rakhine Paya ou Payagyi est un site de pèlerinage bouddhiste important à Mandalay, en Birmanie. On pense qu’il s’agit de l’unique image moulée de Siddhârta Gautama réalisée au cours de sa vie, lorsqu’il se rendit dans le royaume d’Arakan en 554 avant J.-C. Elle fut conservée là jusqu’à ce que le Roi Bodawpaya l’obtienne en 1784 comme butin de guerre. Selon la légende, il l’a transportée à dos d’éléphant vers sa capitale, Amapura, où elle demeura jusqu’à ce qu’elle soit finalement transportée vers un temple à Mandalay. La statue a été moulée en utilisant un alliage de cinq métaux et comporte des incrustations d’or et de pierres précieuses. Elle mesure 4 mètres et est faite de bronze, pesant ainsi 6,5 tonnes. La statue est très bien soignée, des feuilles d’or sont régulièrement appliquées sur le visage du Bouddha Mahamuni qui est lavé chaque matin. Le Bouddha est abrité sous une pagode construite dans les années 1800 et non loin de là se trouve le Musée Mahamuni. Ce dernier expose des œuvres d’art bouddhiques venant de nombreuses régions d’Asie.

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449. Bouddha Mahamuni, 554 avant J.-C., en constante restauration depuis le XVIIIe siècle, Mandalay, Birmanie, alliage de cinq métaux, incrusté d’or.

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450. Rakhine Phar Agri (Bouddha « petit frère de Maha Muni »), XVIIIe siècle, pagode Maha Muni, Dhanyawaddy, Birmanie, bronze doré.

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451. Le Bouddha et son bol à aumône, XVIIIe siècle, Cambodge, bois doré, H. : 28,9 cm.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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452. Images de Bouddha dans une niche disposée sur une scène de théâtre, XVIe-XVIIIe siècle, Po Win Taung, Birmanie.

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453. Bouddha avec le torse redressé dans une niche de mosaïques de verre, XVIe-XVIIIe siècle, Po Win Taung, Birmanie.

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455. Bouddha debout (style Ratanakosin), fin du XVIIIe siècle, Laos, bronze doré.

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454. Bouddha debout, milieu du XVIIIe siècle, Laos.

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456. Bouddha debout, XVIIIe siècle, Thaïlande, bronze, H. : 28,8 cm.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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457. Bouddha assis, milieu du XVIIIe siècle, Laos, bronze.

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458. Bouddha assis, milieu du XVIIIe siècle, Laos, bronze.

459. Bouddha assis, fin du XVIIIe siècle, Laos.

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— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

460. Bouddha Gautama à Samkasya, descendant du ciel par le triple escalier accompagné de Brahma et d’Indra, après avoir pressé sa mère d’adopter la foi bouddhique, XVIIIe siècle, Thaïlande. Musée national de Bangkok, Bangkok. 460

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461. L’Éveil du Bouddha Sakyamuni, vers le XVIIIe siècle, Yangon, Birmanie, bronze, H. : 144,8 cm.

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462. Bouddha assis en méditation, 1778-1827, Laos, alliage d’étain et de plomb.

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463. Bouddha assis, 1778-1827, Laos, alliage de cuivre.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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464. Bouddha assis influencé par le Bouddha d’émeraude et le style Ratanakosin, 1778-1827, Laos, lac (résine) ou bois parfumé plaqué argent.

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465. Bouddha assis (art populaire), post XVIII siècle, Laos, bois. e

466. Bouddha assis, 1778-1827, Laos, bronze doré.

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467. Bouddha assis (style Ratanakosin), fin du XVIIIe siècle, Laos, bronze doré.

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— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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468. Bouddha assis (style cham), 1778-1827, Laos, bronze.

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469. Bouddha assis, 1778-1827, Laos.

470. Bouddha assis, 1778-1827, Laos, bronze.

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— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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471. Parinirvâna, 1778-1827, Laos, bois.

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472. Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra), XVIIIe siècle, Po Win Taung, Birmanie, laque sèche.

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473. Bouddha assis, fin du XVIIIe-début du XIXe siècle, grottes de Pindaya, près de Pindaya, Birmanie, bronze doré.

474. Gros Bouddha, XIXe siècle, près de Mandalay, Birmanie.

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475. Bouddha debout réplique du Phra Band, 1821, Laos, bronze doré. Musée national de Thaïlande, Ubon Ratchathani.

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477. Bouddha assis (art populaire), post XVIIIe siècle, Laos, bois.

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476. Bouddha debout (art populaire), post XVIIIe siècle, Laos, bois.

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478. Bouddha assis (art populaire), post XVIIIe siècle, Laos, bois.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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479. Bouddha debout (art populaire), post XVIII siècle, Laos, bois. e

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481. Bouddha assis (art populaire), post XVIIIe siècle, Laos, bois.

480. Bouddha debout (art populaire), post XVIIIe siècle, Laos, bois.

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482. Bouddha assis (art populaire), post XVIIIe siècle, Laos, bois.

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484. Bouddha assis (art populaire), post XVIIIe siècle, Laos, bois.

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483. Bouddha assis sur un socle (école Champasak), 1827-1893, Laos, bois.

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485. Bouddha assis (art populaire), post XVIIIe siècle, Laos, bois.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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486. Bouddha assis (art populaire), post XVIIIe siècle, Laos, bois.

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487. Bouddha assis (art populaire), post XVIIIe siècle, Laos, bois.

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488. Bouddha assis (art populaire), post XVIIIe siècle, Laos, bois.

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489. Bouddhas (art populaire), post XVIIIe siècle, Laos, bois.

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— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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490. Bouddha assis (art populaire), post XVIIIe siècle, Laos, bois.

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492. Bouddha assis (art populaire), post XVIIIe siècle, Laos, bois.

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491. Bouddha assis (art populaire), post XVIIIe siècle, Laos, bois.

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493. Bouddha assis (art populaire), post XVIIIe siècle, Laos, bois.

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495. Bouddha paré chassant la peur, période Ratanakosin, XIXe-XXe siècle, Bangkok, Thaïlande, bronze doré, H. : 245 cm.

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494. Bouddha Sakyamuni tenant son bol à aumônes, période Ratanakosin, XIXe siècle, Thaïlande, bronze, laque, feuilles d’or, verre coloré, 140 x 40 x 29 cm. National Gallery of Australia, Parkes.

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496. L’Éveil du Bouddha Sakyamuni, XIX siècle, Vietnam, bois doré et peint avec des incrustations de gemmes. e

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

497. Bouddha Sakyamuni dans la forêt de Parileyyaka, période Ratanakosin, 1822-1853, Thaïlande, bronze, laque, feuilles d’or, verre coloré, H. : 155 cm. National Gallery of Australia, Parkes.

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498. Bouddha debout (art populaire), post XVIIIe siècle, Laos, bois.

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499. Bouddha assis, 1871, Laos, bronze doré.

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500. Bouddha paré dans une tenue royale, vers le XIXe siècle, États de Shan, Birmanie, bois doré et laqué avec des incrustations de gemmes et de verre.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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501. Amitabha, le Bouddha de l’Ouest, vers le XIXe siècle, Vietnam, laque dorée avec de la peinture sur bois, H. : 83,8 cm. 502. Bouddha debout (art populaire), post XVIIIe siècle, Laos.

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504. Image de Bouddha assis dans un sanctuaire en bois, 1865, Wat Ming Mueang, Chiang Rai, nord de la Thaïlande, bois doré, H. : 16 cm.

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503. Descente du ciel Trayastrimsha, XIXe siècle, Thaïlande, peinture sur tissu, 243 x 99 cm. British Museum, Londres.

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505. Bouddha assis (art populaire), post XVIIIe siècle, Laos, bois.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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506. Bouddha assis entouré par deux Bouddhas debout faisant le geste de l’absence de crainte (abhaya mudra), XIXe siècle, Wat Sisaket, Vientiane, Laos, bronze doré.

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507. Bouddha assis, 1827-1893, Laos, bronze doré.

508. Bouddha assis (style Ratanakosin), 1827-1893, Laos, bronze.

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509. Le Bouddha rend visite à sa famille à Kapilavastu, XIXe siècle, Birmanie, huile sur toile, 59,7 x 87,6 cm.

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510. Bouddha assis, fin du XIXe siècle, Laos, bronze plaqué argent.

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511. Bouddha assis sur un piédestal, fin du XIXe siècle, Laos, alliage de trois métaux.

— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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512. Bouddha debout, fin du XIXe siècle, Laos.

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513. Bouddha debout, fin du XIXe siècle, Laos.

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514. Bouddha assis, fin du XIXe siècle, Laos, bronze.

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515. Bouddha assis, fin du XIX siècle, Laos, bronze. e

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516. Bouddha assis, fin du XIX siècle, Laos. e

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517. Bouddha paré (style Birman Ava/Lanna), milieu du XIXe-milieu du XXe siècle, Wat Pa Po, nord de la Thaïlande, bronze.

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518. Bouddha Sakyamuni assis en méditation sous l’arbre de la Bodhi, XXe siècle, Vietnam, nacre incrustée de pigments et de laque sur bois, 58,4 x 39,4 cm.

519. Bouddha assis dans la position de Nak Prok (protégé par les sept têtes du nâga), fin du XIXe siècle, Vientiane, Laos, stuc peint.

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— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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520. Phra Buddhajinaraja, 1920, Wat Benjamabopit, Bangkok, Thaïlande, bronze doré.

521. Parinirvâna, XIX -XX siècle, Birmanie, marbre blanc, dorure et peinture, L. : 256 cm. e

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522. Bouddha assis, milieu du XXe siècle, pagode Botataung, Yangon, Birmanie, bronze doré.

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523. Tête de Bouddha, XXe siècle, Yangon, Birmanie, céramique et lumières.

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524. Bouddha assis, milieu du XXe siècle, pagode Botataung, Yangon, Birmanie.

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525. Bouddha assis, XXe siècle, Vietnam.

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526. Bouddha assis, vers le XXe siècle, Wat Jong Kham, Kyaing Tong, Birmanie, bronze doré.

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527. Tête de Bouddha, XXe siècle, pagode Shwemyethman, Shwedaung, Birmanie.

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528. Bouddha doré avec une roue dans la paume de la main, XXe siècle, province de Wat Tham Sua, Krabi, Thaïlande.

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529. Parinirvâna, XXe siècle, Wat Xieng Khwan (Buddha Park), près de Vientiane, Laos, béton, H. : 40 m.

Le Parc du Bouddha (Laos) Le parc du Bouddha, aussi connu sous le nom de Xieng Khuan (il existe d’autres variations orthographiques) est un parc à sculptures situé à 25 kilomètres au sud-ouest de Ventiane, au Laos dans une prairie près de la rivière Mékong. On y fait également parfois référence sous le nom de Wat Xieng Khuan, bien que le parc ne soit pas officiellement un « Wat » puisqu’il ne s’agit pas d’un temple. Xieng Khuan signifie « Ville esprit ». Le parc contient plus de 200 statues hindoues et bouddhistes. Le parc a été construit en 1958 par Luang Pu (« grand-père vénérable ») Bunleua Sulilat. C’était un prêtre chaman qui essaya de créer une nouvelle école intégrant l’hindouisme et le bouddhisme. Après la révolution communiste de 1975, il fut forcé de partir pour la Thaïlande, où il construit un autre parc à sculptures, le Sala Keoku à Nong Khai. Les statues sont en ciment et semblent avoir des siècles, ce qui n’est pas le cas. Elles sont plutôt ornées et parfois étranges dans leur conception. De nombreuses sculptures de Bouddha et de personnages des traditions hindoues peuplent le parc, accompagnées par des sculptures d’hommes, de dieux, d’animaux et de démons. Une des sculptures ressemble à un potiron géant et possède trois étages, chacun représentant l’enfer, la terre et le ciel. Les visiteurs entrent par une porte en forme de bouche d’une tête de démon d’environ 3 mètres (10 pieds) et doivent monter des escaliers de l’enfer vers le ciel. En haut, on trouve un mirador qui offre une vue entière du parc. Cette sculpture particulière, un énorme Bouddha allongé de 40 mètres, est l’une des attractions principales du parc.

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— La Thaïlande et l’Asie du Sud-Est —

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530. Bouddha Gautama assis, XXe siècle, île de Ko Samui, Thaïlande.

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Les Pays himalayens

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L’Art bouddhique du Népal

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531. Amoghasiddhi, le Bouddha du Nord, vers 1200-1250, Tibet central, thang-ka : encre, aquarelle opaque et or sur tissu, 68,8 x 54 cm. The Metropolitan Museum of Art, New York. 532. Maitreya, le Bouddha du futur debout, VIIe-VIIIe siècle, Népal, bronze doré, H. : 38,1 cm. 533. Bouddha Sakyamuni assis, VIIe siècle, Wangdü Phodrang Dzong, Bhoutan, laiton, or froid et pigments, 13,2 x 6,3 x 5 cm. 534. Sukhavati : une interprétation nyingmapa, IXe siècle, Tibet, pigments sur tissu, 87,6 x 57,2 cm. Rubin Museum of Art, New York.

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L’Introduction du bouddhisme chinois au Népal est attribué à Ashoka, au IIIe siècle avant notre ère. C’est à cette époque que les Licchavis, un peuple du Nord de l’Inde s’installa au Népal, apportant avec lui un art bouddhique en formation. L’art bouddhique népalais fut, dès ses débuts, influencé par l’art indien mais il assimila très vite ce dernier à ses traditions locales. Les Newars, minorité installée dans la vallée de Katmandou, furent les artisans qui façonnèrent une production de sculptures bouddhiques d’une grande élégance. Orfèvres délicats, ils usèrent notamment de pierres semi-précieuses pour orner leurs œuvres. La période de plein développement de l’art bouddhique népalais s’échelonne entre le VIIIe et le XIIIe siècle. Par la suite, l’hindouisme devint la religion dominante. Toutefois, la cohabitation du bouddhisme tantrique (ou vajrayana) avec l’hindouisme facilita la création de compositions élaborées, les deux religions possédant un fonds stylistique commun. En effet, le bouddhisme tantrique apparut comme un mouvement de l’est de l’Inde au Ve ou VIe siècle, et de nombreuses pratiques du bouddhisme tantrique sont dérivées du brahmanisme, en particulier, l’usage de mantras, le yoga et la mise au feu des offrandes sacrificielles.

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535. Bouddha lumineux, Xe siècle, Népal, cuivre doré, H. : 16,2 cm. Collection privée.

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536. Bouddha Sakyamuni, XIe siècle, Népal, cuivre rouge, H. : 15,9 cm.

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537. Bouddha Sakyamuni, XIe siècle, Népal, cuivre rouge, H. : 15,5 cm.

— Les Pays himalayens —

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538. Bouddha assis, XIe siècle, Tibet, bronze.

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539. Bouddha paré, XIe siècle, Tibet, laiton, H. : 14,9 cm.

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540. Bouddha Sakyamuni, XIe siècle, ouest du Tibet, cuivre rouge, H. : 17,5 cm.

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543. Amitayus, « Bouddha vie-infinie », un aspect du Bouddha Amitabha, XIe siècle, Népal, laiton doré avec de la pâte d’or froid ciselée et des pigments, H. : 28 cm. Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg.

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542. Bouddha Sakyamuni, XIe siècle, Népal, bronze, H. : 19 cm. 541. Bouddha protégé par le nâga Mucilinda, XIe-XIIe siècle, vallée de Katmandou, Népal, schiste, H. : 44,2 cm. Collection de James W. et Marilyn Alsdorf.

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544. Bouddha assis, vers le XIe siècle, Ladakh, ouest du Tibet, bois avec de l’or et des pigments.

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545. Maitreya, le Bouddha du futur, XIe-XIIe siècle, Tibet, cuivre avec des traces de pigments, H. : 37 cm. 546. Amitayus, « Bouddha vie-infinie », un aspect du Bouddha Amitabha, vers le XIe siècle, Wangdü Phodrang Dzong, Bhoutan, alliage de cuivre, or froid et pigments, 46 x 36 x 21 cm. 547. Bouddha Sakyamuni, milieu du XIe au XIIe siècle, ouest du Tibet, laiton et pigments bleus, scellé avec des reliques à l’intérieur. 548. Vairocana, le Bouddha du centre méditant, fin du Xe-début du XIIIe siècle, Charang, Népal.

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549. Tête du Bouddha Akshobhya, XIIe siècle, Lalung Serkhang, ouest du Tibet, argile peinte.

550. Bouddha assis, XIIe siècle, temple supérieur de Nako, ouest du Tibet, peinture sur du stuc.

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551. Bouddha assis, XIIe siècle, temple supérieur de Nako, ouest du Tibet, argile peinte, H. : 85 cm.

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552. Bouddha assis, XIIe siècle, temple supérieur de Nako, ouest du Tibet, argile peinte, H. : 85 cm.

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553. Akshobhya, le Bouddha de l’Est, fin du XIIe ou début du XIIIe siècle, Tibet central, cuivre doré, H. : 58 cm.

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554. Vairocana, le Bouddha du centre, XIIe siècle, ouest du Tibet, cuivre, H. : 32,5 cm.

555. Bouddha assis faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra), XIIIe siècle, Tibet, cuivre incrusté d’argent et d’or.

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556. Vajrasattva et sa parèdre, 1e moitié du XIIIe siècle, Tibet méridional (?), détrempe sur toile, 59,6 x 51,3 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

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557. Le Bouddha et des scènes de sa vie, XIIe siècle, Tibet central, couleurs sur du tissu en coton, 80 x 59,7 cm.

558. Akshobhya, le Bouddha de l’Est avec une escorte, vers 1200, sud du Tibet central, thang-ka : pigments et or sur du coton, 76,2 x 53,5 cm. Collection de la famille Zimmerman.

559. Maitreya, le Bouddha du futur, seconde partie du XIII siècle, Tibet central, peinture à la détrempe sur tissu, 79,4 x 62,9 cm. Collection privée.

560. Le Bouddha et cinq Tathagatas, début du XIII siècle, Tibet central, thang-ka : peinture à la détrempe sur tissu, 42,9 x 32,7 cm. Collection privée.

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561. Manjusri, le bodhisattva de la Connaissance (?), XIIIe siècle, Népal, cuivre doré et incrusté, 50 x 20,3 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris. 561

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562. Akshobhya, le Bouddha de l’Est, XIIIe siècle, Tibet, bronze, H. : 19 cm.

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563. Amitayus, « Bouddha vie-infinie », un aspect du Bouddha Amitabha assis, portant une couronne en argent, XIIIe siècle, Tibet central, bronze, H. : 23 cm.

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564. Mandala composée d’Amitayus et des huit bodhisattvas, XIIIe-XIVe siècle, Tibet, bronze, H. : 25,1 cm. Collection de Dr. Wesley Halpert et de Carolyn M. Halpert.

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565. Akshobhya, le Bouddha de l’Est, XIIIe siècle, ouest du Tibet, bronze, H. : 34 cm.

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566. Bouddha Sakyamuni, XIIIe siècle, ouest du Tibet, cuivre rouge, H. : 20 cm.

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567. Amoghasiddhi, le Bouddha du Nord, XIVe siècle, Tibet, bronze doré, H. : 31,5 cm. Musée Rietberg, Zurich.

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568. Amitayus, « Bouddha vie-infinie », un aspect du Bouddha Amitabha, XIVe siècle, Népal, cuivre doré incrusté de gemmes, H. : 40 cm.

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569. Ratnasambhava, le Bouddha du Sud, XIVe-XVe siècle, Tibet, bronze avec des incrustations d’argent et de cuivre.

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570. Akshobhya, le Bouddha de l’Est, XIVe siècle, Tibet, bronze doré, H. : 28 cm. Musée Rietberg, Zurich.

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571. Vajradhara, le Bouddha suprême, XIVe siècle, Népal, bronze doré avec des incrustations de pierres colorées, H. : 21,9 cm. Musée Rietberg, Zurich.

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— Les Pays himalayens —

573

572. Vairocana, le Bouddha du centre, XIVe siècle, ouest du Tibet, alliage de cuivre avec des incrustations d’argent et de cuivre, H. : 51 cm. Musée Rietberg, Zurich.

573. Maitreya, le Bouddha du futur, XIVe siècle, Tibet, laiton et un alliage de cuivre, 25,4 x 14,6 x 10,8 cm. Rubin Museum of Art, New York.

574

574. Akshobhya, le Bouddha de l’Est, XIVe siècle, Tibet, bronze, H. : 18,5 cm.

575

575. Amitayus, « Bouddha vie-infinie », un aspect du Bouddha Amitabha, XIVe siècle, Tibet, laiton, H. : 15 cm.

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576

576. Ratnasambhava, le Bouddha du Sud, fin du XIV -début du XV siècle, Tibet central, bronze avec des incrustations d’argent et de cuivre ciselé et pigments, H. : 31,7 cm. Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg. e

e

577. Bouddha Sakyamuni, XV siècle, Tibet, laiton et or, H. : 22 cm. e

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578. Vairocana, le Bouddha du centre, début du XVe siècle, Tibet.

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579. Bouddha Sakyamuni, XVe siècle, Tibet, laiton et or, H. : 28,5 cm.

— Les Pays himalayens —

580

580. Bouddha Sakyamuni, XIVe siècle, Népal, cuivre rouge, H. : 22 cm.

L’Art bouddhique du Tibet Le bouddhisme s’installa tardivement au Tibet. Introduit vers le VIIe siècle, il ne devint religion principale que vers le Xe siècle, alors que le tantrisme devint la forme dominante du bouddhisme dès le début du VIIIe siècle. Là, se développa une branche bien spécifique de la religion : le lamaïsme. Adeptes d’un art religieux complexe et coloré, les artistes tibétains, géographiquement situés au centre de l’Asie, reçurent des influences de l’Inde, du Népal, du Cachemire, de l’Asie centrale et surtout de la Chine. Parmi les nombreuses sculptures, d’une variété et d’une qualité comparables aux chefs-d’œuvre népalais léguées par le Tibet, on peut voir grandir, à partir du XIIIe siècle, l’influence chinoise, laquelle allait devenir, à partir du XVe siècle, de plus en plus évidente. Cependant, la caractéristique majeure du Tibet reste son importante production de peintures. Adeptes d’un bouddhisme ultra complexe, les moines tibétains, auteurs de ces tankas et de ces mandalas ont su puiser dans un répertoire iconographique vaste afin de traiter du Bouddha historique, des bouddhas et des autres personnalités du bouddhisme tantrique mais aussi de réaliser des portraits de lamas.

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581. Bouddha enfant debout, XIVe-XVe siècle, Népal, bronze, H. : 16,5 cm.

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582. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine, XV siècle, Tibet, pigments minéraux sur du coton, 86,4 x 62,2 cm. Rubin Museum of Art, New York. e

583. Vajradhara blanc, fin du XIV -première partie du XV siècle, Tibet central, probablement d’un monastère Kagyu, thang-ka : pigments et or dimensionnés sur du coton, 97,7 x 80 cm. Collection de Shelley et Donald Rubin. e

e

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584. Ratnasambhava, le Bouddha du Sud, seconde moitié du XVe siècle, Tibet central, thang-ka : pigments et or dimensionnés sur du coton, 94,6 x 61,5 cm. Collection de Shelley et Donald Rubin.

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585

585. Bouddha Sakyamuni accompagné de deux disciples et des dix-huit arhats, milieu du XVe siècle, régions centrales du Tibet, gouache sur coton.

— Les Pays himalayens —

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586. Maitreya, le Bouddha du futur, XV siècle, Tibet, cuivre et or, H. : 16 cm. e

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588. Amitabha sur une couronne usée lors d’une cérémonie d’initiation (ou auto-initiation), XVe siècle, Chine ou est du Tibet, pigments sur papier, 17,1 x 12,1 cm. Rubin Museum of Art, New York.

587. Maitreya, le Bouddha du futur, XV siècle, Tibet, cuivre et or, H. : 23 cm. e

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589. Vajradhara, le Bouddha suprême et sa parèdre, 1488, Népal, gouache sur toile, 132 x 79,5 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

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590. Suvikrantasri, XVe siècle, ouest du Tibet, bronze, H. : 15,5 cm.

592

592. Amitabha, le Bouddha de l’Ouest, XVe siècle, Népal, cuivre rouge et or, H. : 19 cm.

322

591. Bouddha Sakyamuni, XVe siècle, Tibet, laiton et or, H. : 16,5 cm.

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593. Bouddha Sakyamuni, XVe siècle, Tibet, cuivre rouge et or, H. : 28 cm.

— Les Pays himalayens —

594

594. Maitreya, le Bouddha du futur, XVe siècle, Tibet.

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— Les Pays himalayens —

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595. Vajradhara, le Bouddha suprême, XV siècle, sud du Tibet, argent et pierres semi-précieuses, H. : 16,5 cm. Collection de James W. et Marilyn Alsdorf. e

596. Bouddha de la victoire, XV siècle, Tibet, cuivre et or, H. : 20 cm. e

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597. Akshobhya, le Bouddha de l’Est, XVe siècle, Tibet, cuivre et or, H. : 16,5 cm.

598. Vajradhara, XVe siècle, Bhoutan, alliage de cuivre doré avec de l’or froid, des pigments et des turquoises, 17 x 13 x 9,5 cm. Musée national du Bhoutan, Paro, Bhoutan.

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599. Bouddha Sakyamuni sur un trône orné de lions, XV siècle, mandorle du XVIe siècle, Gangtey Gönpa, Wangdü Phodrang, Bhoutan, cuivre doré et un alliage mélangé avec des traces d’or froid et de pigments, 32 x 20,5 x 12,8 cm. e

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600. Vajrasattva, XVe-XVIe siècle, Bhoutan, bronze avec de l’or froid et des pigments, 42 x 24,5 x 17,5 cm. Musée national du Bhoutan, Paro, Bhoutan.

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601. Vajrasattva, XVe-XVIe siècle, Dongkarla Künzang Chöling, Paro, Bhoutan, bronze doré avec de l’or froid, des pigments et des gemmes assorties, 62 x 34 x 28 cm.

— Les Pays himalayens —

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602. Akshobhya, le Bouddha de l’Est, XVe-XVIe siècle, Guge, Tibet, bronze doré avec des incrustations d’argent et de cuivre, H. : 29 cm. Musée Rietberg, Zurich.

327

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603. Maitreya dans le paradis Tushita, entouré par les trente-cinq Bouddhas de la purification, XVIe siècle, Tibet central, pigments sur tissu, 69,9 x 54,6 cm. Rubin Museum of Art, New York.

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604. Bouddha Sakyamuni assis sur le trône de diamant, XVIe-XVIIe siècle, Seula Gönpa, Punakha, Bhoutan, alliage de cuivre avec des traces de dorure et de pigments, 47 x 36 x 22 cm.

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605. Bouddha Sakyamuni, XVIIe siècle, Tibet, cuivre rouge, H. : 18 cm.

— Les Pays himalayens —

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606. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine, 1635-1705, Tibet, peinture sur tissu.

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607. Amitayus, « Bouddha vie-infinie », un aspect du Bouddha Amitabha, XVIe siècle, Tibet, cuivre et or, H. : 16,5 cm.

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608. Bouddha Sakyamuni, XVIe siècle, Tibet, laiton, H. : 31 cm.

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609. Bouddha de la victoire, XVIIe siècle, Tibet, cuivre et or, H. : 24 cm.

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611. Bouddha assis, XVIIe siècle, Tibet, laiton et or, H. : 18,5 cm.

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610. Akshobhya, le Bouddha de l’Est, XVIIe siècle, Tibet, bronze.

612. Bouddha de la purification, XVIIe siècle, Tibet, cuivre et or, H. : 19 cm.

— Les Pays himalayens —

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613. Bouddha heureux, XVIIe siècle, Tibet, cuivre et or, H. : 20 cm.

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614. L’Éveil du Bouddha Sakyamuni, 1600-1699, Tibet, bronze doré.

615. Dipankara, le Bouddha du passé, XVIIe siècle, Népal, cuivre doré repoussé, 69,8 x 24,8 cm. Asian Art Museum of San Francisco, San Francisco.

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616. Arbre généalogique de Drukpa Kagyu avec Vajradhara au centre, XVIIe-XVIIIe siècle, Trashigang Gönpa, Thimphu, Bhoutan, alliage de cuivre avec de l’or froid et des pigments, 25,9 x 15,7 x 7,7 cm.

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617. Maitreya, le Bouddha du futur, XVIIIe siècle, Tibet, cuivre et or, H. : 25 cm.

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618. Bouddha militaire, XVIIIe siècle, Tibet, laiton et or, H. : 32,5 cm.

— Les Pays himalayens —

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619. Maitreya, le Bouddha du futur, XVIIe siècle, Phajoding Gönpa, Thimphu, Bhoutan, cuivre doré, or froid, pigments et turquoises, 19 x 10 x 7,8 cm. 620. Maitreya au paradis Tushita, milieu du XVIIe siècle, Tibet central, thang-ka : pigments dimensionnés et or sur du coton, 94,6 x 69,8 cm. Collection de Shelley et Donald Rubin.

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621. Dipankara, le Bouddha du passé, XVIIe-XVIIIe siècle, Népal, bronze doré et peinture, H. : 71 cm.

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— Les Pays himalayens —

L’Art du mandala

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623. Mandala Vajra Akshobhya, XVIIIe siècle, Tibet, pigments sur tissu, 48,3 x 38,1 cm. Rubin Museum of Art, New York. 622. Bouddha Sakyamuni enseignant la sagesse sur la montagne des vautours, XVIIIe siècle, Tibet, pigments sur tissu, 77,5 x 51,4 cm. Rubin Museum of Art, New York.

L’une des créations les plus caractéristiques de l’art bouddhique de cette région est le mandala, un diagramme d’un « temple divin ». Le Kyil Khor (mandala en tibétain) représente, pour le bouddhisme vajrayana, la nature de l’expérience, la complexité de l’illumination et de l’esprit confus. Il se compose généralement d’un cercle entourant un carré, le but de celui-ci est d’aider les adeptes bouddhistes à concentrer leur attention par la méditation et de suivre le chemin vers l’image centrale du Bouddha. Un mandala bouddhiste est considéré comme un « espace sacré », un royaume pur de Bouddha. En visualisant les territoires purs, on apprend à comprendre l’expérience, en elle-même pure, et la demeure de l’illumination. La protection dont nous avons besoin, dans cette visualisation, vient de nos propres esprits autant que des sources externes de confusion. La concentration nécessaire pour créer un mandala sert de refuge à la confusion. Chaque mandala s’accompagne d’une collection de textes instruisant les pratiquants sur la manière dont le mandala doit être dessiné, construit et visualisé et indique les mantras qui doivent être récités lors de l’utilisation rituelle. Même les matériaux utilisés ont une signification : les mandalas sont généralement faits de peinture sur tissu ou de sable coloré. Pour symboliser l’impermanence (un enseignement central du bouddhisme), après des jours ou des semaines de création d’un motif compliqué, le sable est rassemblé et est généralement jeté dans un cours d’eau pour diffuser les bénédictions du mandala. Dans le contexte du chemin bouddhique, le but du mandala est de mettre fin à la souffrance humaine, d’atteindre l’éveil et de montrer une visualisation correcte de la réalité. Un mandala peut également représenter l’univers en entier, qui est traditionnellement représenté par le Mont Meru au centre, entouré par les continents. Une « offrande de mandala » dans le bouddhisme tibétain est une offrande symbolique de l’univers entier. Chaque détail compliqué de ces mandalas est fixé dans la tradition et possède une signification symbolique spécifique, souvent sur plusieurs niveaux.

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624. Bouddha Gautama assis dans une position élevée au dessus du monde, accompagné de ses disciples Sariputra et Maudgalyayana, faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra), XVIIIe siècle, Tibet.

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625. Bouddha Gautama au moment où il renonça à sa vie princière et au monde matériel par la symbolique coupe de ses cheveux, XVIIIe siècle, Tibet.

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626. Bouddha Sakyamuni, XVIIIe siècle, Tibet, cuivre rouge et or, H. : 29 cm. 627. Akshobhya, le Bouddha de l’Est, XVIIIe siècle, Norbugang Zimgong Lhakhang, Punakha, Bhoutan, portion d’un alliage en plaqué argent avec de l'or froid, des pigments et des turquoises, 22 x 13 x 10 cm. 628. Padmasambhava, XVIIIe siècle, Phajoding Gönpa, Thimphu, Bhoutan, alliage de cuivre moulé avec des dorures, de l'or froid, des turquoises et des pigments, 19 x 15,5 x 9,5 cm. 629. Padmasambhava, XVIIIe siècle, Trashigang Gönpa, Thimphu, Bhoutan, alliage de cuivre doré avec de l’or froid, des pigments, des turquoises et du corail, 60 x 43 x 35,5 cm.

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630. Vairocana, le Bouddha du centre, XVIIIe siècle, Norbugang Zimgong Lhakhang, Punakha, Bhoutan, alliage de cuivre doré avec de l’or froid, des pigments et des turquoises, 18,7 x 14,3 x 10 cm.

— Les Pays himalayens —

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L’Art bouddhique du Bhoutan L’histoire et la culture du Bhoutan sont intimement liées avec celles du Tibet et il est difficile de les dissocier de la religion bouddhiste. L’arrivée du bouddhisme au Bhoutan se situe vers le milieu du VIIe siècle, à l’époque de la construction des anciens temples de Jampa Lhakhang et Kyichu Lhakhang. Selon la légende, la foi bouddhiste fut apportée au Bhoutan en l’an 800 par Padmasambhava, un moine bouddhiste indien, considéré comme le second Bouddha dans les régions himalayennes, qui établit l’école Nyingma (souvent appelé la vieille école) du bouddhisme himalayen. Le monastère de Tango, près de Thimphu, la capitale du royaume, fut fondé au XIIe siècle et contient dans ses six temples de précieux exemples de cette esthétique bouddhique bhoutanaise. Parmi ces nombreux trésors se trouve le Jowo Jamba, un représentation de Bouddha en argile recouverte d’or et de joyaux, offerte par la famille royale du Bhoutan. La plupart des images de Bouddha exécutées en bronze ou en cuivre le présentent assis sur un piédestal en forme de fleur de lotus, habillé de capes luxueuses et couvert de pierres précieuses. La sculpture bhoutanaise a reçu des influences tibétaines et népalaises très marquées mais les détails des expressions du visage et l’ornementation permettent d’identifier une sculpture typiquement bhoutanaise. 630

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631. Scènes de la vie de Padmasambhava, XVIIIe siècle, Seula Gönpa, Punakha, Bhoutan, encre et couleurs minérales sur coton, 173 x 111 cm.

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633. Jakata, XVIIIe-XIXe siècle, Phajoding Gönpa, Thimphu, Bhoutan, encre et couleurs minérales sur coton, 174 x 95 cm.

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632. Vajradhara à Akanistha, XVIIIe siècle, Tibet, pigments sur tissu, 66 x 47 cm. Rubin Museum of Art, New York.

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634. Jakata, XVIIIe-XIXe siècle, Phajoding Gönpa, Thimphu, Bhoutan, encre et couleurs minérales sur coton, 174 x 95 cm.

— Les Pays himalayens —

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635. Tsongkhapa émanant du cœur de Maitreya seigneur du Tushita, XVIIIe siècle, Tibet, pigments sur tissu, 47 x 33,7 cm. Collection de Shelley et Donald Rubin.

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636. Maitreya, le Bouddha du futur, début du XIX siècle, sud du Tibet, aquarelle opaque sur coton, 71,1 x 47,6 cm. Norton Simon Museum, Pasadena, Californie. e

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637. Mandala d’Adi-Bouddha, XIX siècle, Tibet, peinture sur toile. Collection privée. e

— Les Pays himalayens —

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638. Bouddha Sakyamuni, XIX siècle, Tibet, pigments sur tissu, 139,7 x 80 cm. Rubin Museum of Art, New York. e

639. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine, style Menri, XIX siècle, Tsang, Tibet, thang-ka : couleurs et or sur du tissu, 69 x 43 cm. Art Gallery of New South Wales, Sydney. e

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— Les Pays himalayens —

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640. Bouddha Sakyamuni avec ses deux disciples Sariputra et Mudgalyayana (provenant d’une série de 11 thang-kas), XIXe siècle, Bouthan, encre et couleurs minérales sur coton, 164 x 105 cm. Tango Buddhist Institute, Thimphu (Bouthan).

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642. Amitabha dans la Terre Pure, seconde moitié du XIXe siècle, probablement Kham, Est du Tibet, thang-ka, pigments et or sur coton 96,4 x 65,4 cm. The Shelley and Donald Rubin Collection.

641. Padmasambhava, lignée de Nyingma, 1800-1899, Tibet, pigments minéraux sur coton, 69 x 48 cm.

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643. Les Douze Actions miraculeuses du Bouddha Sakyamuni, XIXe siècle, Tibet, pigments sur tissu, 77,5 x 53,3 cm. Rubin Museum of Art, New York.

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644. Les Huit Fils : une représentation Nyingma, XIXe siècle, Tibet, pigments sur tissu, 54,6 x 40,6 cm. Rubin Museum of Art, New York. 645. Bouddha Sakyamuni faisant le geste de la prise de la Terre à témoin (bhumisparsha mudra) avec ses deux disciples Sariputra et Mudgalyayana, entourés par quatorze bouddhas tenant leur bol à aumône, XIXe siècle, Tibet. 646. Amitabha Sukhavati et le guru de Gengis Khan : une interprétation sakya, XIXe siècle, Tibet, pigments sur tissu, 63,5 x 49,5 cm. Rubin Museum of Art, New York. 647. Maitreya, le Bouddha du futur, XVIIIe-XIXe siècle, Dhodeydrag Gönpa, Thimphu, Bhoutan, alliage de cuivre avec de l’or froid et des pigments, 14 x 11,7 x 10 cm. 648. Le Bouddha enseignant le Kalachakra, la source des doctrines Shambhala, assis à l’intérieur du stupa « le tas de riz », XIXe siècle, Tibet, pigments sur tissu, 73,3 x 55,2 cm. Rubin Museum of Art, New York.

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649. Bouddha manifeste depuis la Terre Pure du Tushita, XIXe siècle, Tibet, pigments sur tissu, 77,5 x 53,3 cm. Rubin Museum of Art, New York.

— Les Pays himalayens —

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650. Mandala d’Amitayus, XIXe siècle, Tibet, pigments sur tissu, 33 x 29,8 cm. Rubin Museum of Art, New York.

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651. Mandala de Bhaisajyaguru, Bouddha de la médecine, XIXe siècle, Tibet central, pigments sur tissu, 66 x 48,3 cm. Rubin Museum of Art, New York.

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652. Mandala protecteur des cinq Bouddhas, XIXe siècle, Trashichö Dzong, Thimphu, Bhoutan, encre et couleurs minérales sur coton, 141,5 x 105 cm.

— Les Pays himalayens —

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653. Le Mont Meru et l’univers bouddhiste, XIXe siècle, Trongsa Dzong, Trongsa, Bhoutan, encre et couleurs minérales sur coton, 145 x 85 cm.

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654. Attribué à Phurbu Tshering de Chamdo, Descente du ciel Trayastrimsha, XIXe siècle, Kham, est du Tibet, aquarelle opaque et or sur coton, 50,8 x 25 cm. Norton Simon Museum, Pasadena, Californie.

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655. Bouddha Sakyamuni parvenant au Parinirvâna, fin XIXe-XXe siècle, Tibet, gouache sur coton.

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656. Mandala entier, XIXe siècle, Seula Gönpa, Punakha, Bhoutan, encre et couleurs minérales sur coton, 172,8 x 111,2 cm.

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— Les Pays himalayens —

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657. Padmasambhava et ses huit manifestations, XIXe siècle, Phajoding Gönpa, Thimphu, Bhoutan, encre et couleurs minérales sur coton, 148 x 97,5 cm.

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658. L’Éveil du Bouddha Sakyamuni, XIXe siècle, Tibet, argent, H. : 38,1 cm.

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659. Akshobhya, le Bouddha de l'Est, XIXe siècle, Talakha Gönpa, Bhoutan, 16 x 10 cm.

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660. Figure repoussée du Bouddha Sakyamuni, XIXe siècle, Talakha Gönpa, Bhoutan, 38,5 x 28 cm.

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661. Akshobhya, le Bouddha de l’Est, XIXe siècle, Bhoutan, terracotta peinte.

— Les Pays himalayens —

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662. Maitreya, le Bouddha du futur, édifié sous le IXe Panchen Lama, XXe siècle, monastère Tashilhunpo, Tibet, bronze.

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663. Bouddha Sakyamuni et les seize Arhats, XIXe siècle, Norbugang Zimgong Lhakhang, Punakha, Bhoutan, encre et couleurs minérales sur coton, 124 x 61 cm.

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664. Bouddha Sakyamuni et les seize Arhats, XIXe siècle, Dhodeydrag Gönpa, Thimphu, Bhoutan, encre et couleurs minérales sur coton, 130 x 82,5 cm.

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La Chine

Introduction du bouddhisme

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Lorsque l’on évoque le bouddhisme en Chine, on fait référence à plusieurs écoles bouddhistes qui ont prospéré dans ce pays, depuis les temps anciens. Ces écoles intégraient les idées du confucianisme, du taoïsme ainsi que d’autres systèmes philosophiques indigènes afin que ce qui était une religion étrangère (le Bouddhadharma) devint une part naturelle de la civilisation chinoise bien qu’à caractère unique. Le bouddhisme a joué un rôle énorme dans la formation de la mentalité des chinois, affectant l’esthétisme, la politique, la littérature, la philosophie et la médecine. La construction du Báima-Sì (« Temple du Cheval blanc ») par l’empereur Ming (58-75 après J.-C.) de la dynastie Han marqua l’introduction du bouddhisme en Chine. Le temple était situé au sud de l’allée impériale à trois lis de la porte Xiyang. L’Empereur rêva d’un homme doré de seize pieds chinois, l’auréole du soleil et de la lune irradiant sa tête et son cou. Un « dieu doré », qui était connu sous le nom de Bouddha. L’Empereur envoya alors des émissaires dans les régions de l’ouest pour rechercher ce dieu et ainsi acquit des écrits et des images bouddhistes. À cette époque, les écrits étaient transportés en Chine sur le dos de chevaux blancs. C’est pour cela que le nom de Cheval blanc fut choisi pour le temple. L’arrivée de ces émissaires en 67 après J.-C. marqua l’introduction officielle du bouddhisme en Chine. Les historiens s’accordent généralement à dire que la religion avait pénétré les zones au nord de la rivière Huai, vers le milieu du Ier siècle. Liu Ying prince de Chu et frère de l’empereur Ming fut la première personnalité bouddhiste, même s’il existe de nombreuses preuves qui établissent que l’empereur Ming l’était également. La première traduction documentée d’écrits bouddhistes en chinois fut réalisée en 148 après J.-C. avec l’arrivée en Chine du missionnaire parthe An Shih Kao, probablement sur les talons de l’expansion kouchane dans le bassin du Tarim. An Shi Kao fonda les temples bouddhistes de Loyang et organisa la traduction des écrits bouddhistes en chinois, marquant le début de la vague de prosélytisme bouddhiste en Asie centrale qui se poursuivra les siècles suivants. Des traces de l’iconographie bouddhiste peuvent être également aperçues dans les œuvres d’art de l’époque.

— La Chine —

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665. Autel miniature des Bouddhas Sakyamuni et Prabhutaratna, dynastie Wei du Nord, 518, Chine, bronze doré, H. : 26 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris. 666. Le Bouddha assis, méditant sur une corniche de pierre accompagné de figures d’ascètes assis et debout sculptés en profondeur, IIe-IIIe siècle, Chine, schiste gris, H. : 107,5 cm. 667. Bouddha assis, IIe ou IIIe siècle, Chine, bronze doré, H. : 32,8 cm. Arthur M. Sackler Museum of Art, Harvard University Art Museum, Cambridge, Massachusetts. 668. Vairocana accompagné de Candraprabha et de Suryaphrabhasa, 326, Hangzhou, Chine. 669. Bouddha Sakyamuni assis, 338, Chine, bronze doré, H. : 39,3 cm. Asian Art Museum of San Francisco, San Francisco.

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670. Grotte de Mogao, IVe siècle, province du Gansu, Chine.

Les Grottes de Mogao Les Grottes de Mogao (également connues sous le nom des grottes aux mille Bouddhas ou les grottes de Dunhuang) forment un système de 492 temples situé à 25 kilomètres au sud-est du centre de Dunhuang, une oasis stratégiquement située à un carrefour religieux et culturel sur la route de la soie, dans la province de Gansu en Chine. Les grottes contiennent certains des exemples les plus précieux de l’art bouddhique couvrant une période de 1 000 ans. La construction des grottes-sanctuaires bouddhistes débuta en 366 après J.-C. afin de disposer de place pour stocker les écrits et les œuvres d’art. Selon une légende locale, en 366 après J.-C., un moine bouddhiste appelé Lè Zûn eut une vision de mille Bouddhas et demanda la construction des grottes qu’il avait eues en vision. Finalement, le nombre de temples fut supérieur à mille. Les grottes possèdent une signification particulière dans le bouddhisme. Les moines bouddhistes apprécient l’austérité, ils cherchent à se retirer dans des grottes lointaines pour servir leur quête vers l’éveil. Du IVe au XIVe siècle, les moines bouddhistes de Dunhuang récoltèrent des écrits provenant de l’ouest, alors que de nombreux pèlerins de passage dans ces lieux peignaient les murs intérieurs des grottes. Les peintures et l’architecture des grottes étaient une aide à la méditation, des représentations visuelles de la quête vers l’éveil, des procédés mnémoniques et des outils d’apprentissage pour informer les chinois illettrés des croyances et des histoires bouddhistes. Les peintures murales couvrent 42000 mètres carré. Les grottes étaient parfois séparées par une cloison, après le XIe siècle, lorsqu’elles devenaient un lieu de stockage pour des manuscrits sacrés, endommagés et usés et des éléments liés à ces objets. Il a été supposé que cette accumulation de papiers commença une fois que les textes furent imprimés plutôt qu’écrits et les anciens parchemins furent conservés comme reliques. De nos jours, le site est sujet à un projet archéologique en cours. Les grottes de Mogao sont inscrites depuis 1987 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

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— La Chine —

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671. Bouddha assis, période des Seize Royaumes, 304-439, Chine, bronze doré, H. : 15,8 cm.

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673. Bouddha portant une robe à col rond, période des Seize Royaumes, 304-439, Chine, bronze. Musée de Shanghai, Shanghai.

672. Bouddha assis, période des Seize Royaumes, 304-439, Chine, bronze doré, H. : 9 cm.

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674. Bouddha assis sur un trône aux lions, IVe-Ve siècle, Chine, bronze doré, H. : 8 cm. Collection privée.

359

675

675. Bouddha debout, vers 420, Binglingsi, province du Gansu, grotte no°169, Chine, argile peinte, H. : 245 cm.

677

677. Bouddha Sakyamuni assis, dynastie Wei du Nord, datée de 462, découverte à Wangjiaxiang, district de Lianhu, Xian, Chine, grès, H. : 63 cm.

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676

676. Bouddha debout, vers 420, temple de la grotte Bingling, comté de Yongjing, province du Gansu, grotte no 169, niche no°9, Chine, argile et pigments, H. : 105 cm.

678

678. Bouddha assis, vers 476, calcaire. Museum of Fine Arts, Boston.

— La Chine —

679

679. Maitreya, le Bouddha du futur assis les chevilles croisées, dynastie Wei du Nord, datée de 471, découverte dans le comté de Xingping, Shaanxi, Chine, grès, H. : 86 cm. Musée de Beilin, Xian, Chine.

361

680

680. Maitreya, le Bouddha du futur debout, 477, Wutai-shan, Shanxi, Chine, bronze doré, H. : 130 cm. The Metropolitan Museum of Art, New York.

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— La Chine —

681

681. Deux Bouddhas assis, dynastie Wei du Nord, 386-534, Chine, bronze doré, H. : 26 cm.

682

682. Bouddha debout entouré d’une mandorle en forme de flamme, dynastie Wei du Nord, 475, Chine, bronze doré, H. : 35,2 cm. Musée provincial d’Hebei, Shijiazhuang, Chine.

683

683. Bouddha Sakyamuni assis, 480-500, Chine, bronze doré, H. : 28 cm. Collection d’Ogihara Yasunosuke, Kanda, Tokyo.

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684. Bouddha aperçu à travers la fenêtre supérieure d’une grotte, fin du Ve siècle, Yungang, Datong, Shanxi, Chine. 685. Maitreya, le Bouddha du futur les chevilles croisées, fin du Ve siècle, grotte no°7, Yungang, Datong, Shanxi, Chine. 686. Tête de Bouddha paré, fin du Ve siècle, grottes de Yungang, Datong, province du Shanxi, Chine, roche peinte sculptée. 687. Buste de Bouddha, fin du Ve siècle, grottes de Yungang, Datong, Shanxi, Chine. 688. Bouddha debout, dynastie Wei du Nord, vers 490-505, grotte no°26, Yungang, Datong, province du Shanxi, Chine, calcaire gris.

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689. Bouddha assis, fin du Ve siècle, grottes de Yungang, Datong, Shanxi, Chine.

— La Chine —

687

Les Grottes de Yungang Les grottes de Yungang sont une collection d’anciennes grottes-temples bouddhistes près de la ville de Datong, dans la province chinoise de Shanxi. Elles représentent une excellente illustration de l’architecture taillée dans la roche et l’un des sites anciens de sculptures les plus connus de Chine, avec les grottes de Longmen et de Mogao. Le site est situé à environ 16 kilomètres au sud-ouest de Datong, dans la vallée de la rivière Shi Li, en bas des montagnes Wuzhou Shan. Les grottes furent construites de 460 à 525 après J.-C., sous la domination de la dynastie Wei du Nord. Il y a de nombreux exemples remarquables de sculptures chinoises en pierre créées au Ve et au VIe siècle. Dans son ensemble, le site est composé de 252 grottes comprenant plus de 51 000 statues et statuettes de Bouddha. En 2001, les grottes de Yungang furent ajoutées à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. 688

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691. Bouddha entouré d’une mandorle, fin de la dynastie Wei du Nord, 386-534, Chine, calcaire, H. : 121,5 cm.

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690. Bouddha debout, fin de la dynastie Wei du Nord, 386-534, Chine, calcaire, H. : 133 cm.

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692. Tête de Bouddha, dynastie Wei du Nord, 386-534, Chine, pierre dense tirant sur le jaune, H. : 47,5 cm. The Tsui Museum of Art Collection, Hong Kong.

— La Chine —

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693. Bouddha Sakyamuni assis en tailleur sur le Mont Meru, entouré par quatre Bodhisattvas et deux disciples, dynastie Wei du Nord, 386-534, grottes de Pinyang, Longmen, Chine, pierre.

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694. Bouddha debout, avant 494, temple de la grotte de Yungang, près de Datong, province du Shanxi, grotte no°6, Chine, pierre, H. : 305 cm.

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695. Maitreya, le Bouddha du futur assis, dynastie Wei du Nord, vers 470-490, découvert au collège Air Force Communications dans la banlieue ouest de Xian, Chine, grès, H. : 38 cm.

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696. Maitreya, le Bouddha du futur, dynastie Wei du Nord, 485, Chine, bronze doré, H. : 13,7 cm.

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698. Sakyamuni et Prabhutaratna, le Bouddha du passé, dynastie Wei du Nord, daté de 473, Chine, bronze doré, 15,9 x 8,3 cm. Asian Art Museum of San Francisco, San Francisco.

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697. Triade avec Bouddha debout, dynastie Wei du Nord, 386-534, Chine, bronze doré, H. : 24,2 cm.

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699. Bronze en forme de pétale, stèle avec deux Bouddhas identiques connue sous le nom des « deux précieux », dynastie Wei du Nord, 485, Chine, bronze, H. : 14 cm. Musée de Shanghai, Shanghai.

— La Chine —

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700. Bouddha assis, dynastie Wei du Nord, 386-534, village de Shahutuo, district de Yanta, Xian, Chine, grès, H. : 25 cm.

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701. Bouddha Sakyamuni assis, dédié par le clan Hu, dynastie Wei du Nord, datée de 496, village Wahutong, Xian, Chine, grès, H. : 34 cm.

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702. Bouddha assis, dynastie Wei du Nord, 386-534, district de Wangjiaxiang, Lianhu, Xian, Chine, grès, 37,5 x 14 x 13 cm.

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— La Chine —

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L’Art bouddhique sous la dynastie des Wei du Nord

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703. Bouddha debout, dynastie Wei du Nord, 386-534, Chine, bronze doré, H. : 18 cm. Musée de Shanghai, Shanghai. 704. Bouddha debout, dynastie Wei du Nord, 386-534, Chine, bronze doré, H. : 22,3 cm.

C’est sous les Wei du Nord que l’on sculpta les premières images du Bouddha. Installés sur le territoire après la chute de la dynastie des Han, les Wei importèrent le canon gandharien que l’on retrouve sur certaines des plus anciennes sculptures connues de la dynastie. À cette époque, on trouve déjà plusieurs milliers de monastères bouddhiques en Chine. Mais, peu à peu, le style évolua vers une représentation plus typiquement chinoise où la bidimentionalité des sujets sculptés devint le signe distinctif. Et, à la fin du Ve siècle, l’art bouddhique chinois commença à créer ses propres canons. Les Wei furent également les commanditaires des grottes de Yungang et de Longmen. On peut distinguer, entre les deux sites, une évolution dans la manière d’exécuter les corps, plus arrondis, et celle de représenter les drapés qui commencent à exister pour eux-mêmes. Ce décor traduit l’importance de la ligne et le parallélisme évident avec la calligraphie.

705. Deux Bouddhas assis, dynastie Wei du Nord, 503, Chine, bronze doré, H. : 12,3 cm.

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706. Bouddha Sakyamuni assis, dynastie Wei du Nord, datée de 500, village de Liucunbao, district du Weiyang, Xian, Chine, argile avec de nombreux pigments rouges, 72 x 70 x 21 cm.

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707. Stèle représentant Bouddha entouré de deux bodhisattvas ; à la base on peut remarquer un chameau de la Bactriane et une étrange bête, dynastie Wei du Nord, 386-534, Chine, pierre. Musée de Shanghai, Shanghai.

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708. Stèle représentant Bouddha et Vimalakirti discutant ; à la base, on peut remarquer des lions, dynastie Wei du Nord, 386-534, Chine, pierre. Musée de Shanghai, Shanghai.

— La Chine —

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709. Stèle représentant Maitreya assis les chevilles croisées en haut et Sakyamuni assis en bas, dynastie Wei du Nord, vers le début du VIe siècle, Chine, grès, H. : 119 cm. Musée de Beilin, Xian, Chine.

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— La Chine —

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710. Bodhisattva assis dans l’attitude de délassement royal (lalitâsana), époque des Six Dynasties (222-589), début du VIe siècle, grottes de Longmen, Henan, Chine, calcaire, H. : 41 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

711. Retable : Maitreya, le Bouddha du futur, dynastie Wei du Nord, vers 525, province du Hebei, Chine, bronze doré, H. : 59,1 cm. The Metropolitan Museum of Art, New York.

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712. Fragment d’une sculpture taoïste, dynastie Wei du Nord, 386-534, Xian, Chine, grès, H. : 34 cm.

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713. Bouddha assis, dynastie Wei du Nord, vers 521, village Liucunbao, district du Weiyang, Xian, Chine, grès, H. : 25 cm.

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714. Bouddha assis, dynastie Wei du Nord, datée de 525, Chine, grès avec des pigments rouge, noir et blanc, H. : 26,5 cm.

— La Chine —

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715. Stèle de Han Xiaohua, représentant trois Bouddhas, dynastie Wei du Nord, datée de 529, Chine, calcaire, H. : 55 cm.

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— La Chine —

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718. Bouddha Sakyamuni assis, dynastie Wei de l’Ouest, 535-556, Hanzhong, comté du Chenggu, province du Shaanxi, Chine, grès, 49 x 34 x 12 cm.

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717. Stèle bouddhique, dynastie Wei du Nord, vers 525-530, Chine, grès, H. : 143 cm. Art Gallery of New South Wales, Sydney. 716. Bodhisattva (Avalokiteshvara ?), debout sur une fleur de lotus, dynastie Wei de l'Est, 534-540, Chine, calcaire gris, H. : 116 cm ; L. : 40,5 cm ; ép. : 33,5 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

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719. Tête de Bouddha, dynastie Wei de l’Est, 534-550, Chine, calcaire, H. : 22 cm.

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720. Stèle représentant une triade de Sakyamuni, dynastie Wei de l’Est, gravée en 537, Chine, calcaire, H. : 77,5 cm. The Cleveland Museum of Art, Cleveland.

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722. Stèle représentant Bouddha, Avalokiteshvara et Maitreya, dynastie Wei de l’Est, 534-550, Chine, calcaire, 84,5 x 47,7 cm. Musée des civilisations asiatiques, Singapour.

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721. Bouddha debout entouré de deux bodhisattvas, dynastie Wei de l'Est, vers 545, Chine, calcaire gris, H. : 61 cm. Art Gallery of New South Wales, Sydney.

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723. Bouddha Sakyamuni, milieu du VIe siècle, Chine, H. : 164 cm. Museum für Kunsthandwerk, Francfort.

— La Chine —

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724. Triade entourée de mandorles, dynastie Wei de l’Est, 534-550, Chine, calcaire, H. : 134 cm.

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725. Triade avec Bouddha debout, dynastie Qi du Nord, 552, Chine, bronze doré, H. : 20,4 cm.

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726. Bouddha assis, dynastie Wei de l’Est, 534-550, Chine, bronze doré, H. : 13,5 cm.

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727. Bouddha assis, dynastie Qi du Nord, 3e année du Wu-p’ing (570), Chine, bronze doré, H. : 20 cm.

— La Chine —

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728. Bouddha et deux Bodhisattvas, dynastie Zhou du Nord, daté de 567, Bangzi Street, Xian, Chine, marbre, H. : 25 cm.

729

729. Stèle représentant le Bouddha Gautama assis sous l’arbre de la Bodhi à Bodh Gaya, dynastie Qi du Nord, VIe siècle, Lincheng, province du Hebei, Chine, marbre blanc.

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730. Maitreya « pensif » accompagné de deux gardiens, dynastie Qi du Nord, datée de 570, Chine, marbre blanc et mica, H. : 26 cm. Collection de M. et Mme S. L. Fung.

731. Stèle du Bouddha Sakyamuni en pleine prière, dynastie Qi, 479-577, Chine, pierre, H. : 44 cm. Musée de l’Histoire chinoise, Pékin.

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733. Tête de Bouddha, dynastie Qi du Nord, 550-577, Chine, pierre avec traces d’or, H. : 28 cm. Musée de Qingzhou, Qingzhou, Chine.

L’Art bouddhique sous la dynastie des Qi du Nord

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732. Bouddha debout, dynastie Qi du Nord, 550-577, Chine, calcaire, H. : 150 cm.

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La période de règne des Qi du Nord correspond à la fin de la phase de formation de l’art bouddhiste chinois. C’est à partir de cette époque que les artistes commencèrent à délaisser les formes bidimentionnelles au profit de sculptures dorénavant tridimentionnelles, à la suite de l’esthétique indienne. Les têtes de leurs sculptures de forme presque sphérique présente un modelé lisse qui sinise encore une nouvelle influence indienne gupta. Cet art bouddhique des Qi du Nord fait en fait le lien entre un art Wei du Nord, qui sinisa le modelé gandharien, et le futur art des Tang, qui allait tendre vers un modelé sculptural à mi-chemin entre l’art chinois et l’art indien, parfait syncrétisme qui séduirait toute l’Asie.

— La Chine —

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734. Tête de Bouddha, dynastie Qi, VIe siècle, province du Shan Dong, Chine, pierre.

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735. Tête de Bouddha, dynastie Qi du Nord, 550-577, Chine, bronze doré, H. : 9,5 cm. Collection de M. et Mme S. L. Fung.

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736. Fragment d’une tablette murale bouddhiste, dynastie Wei de l’Est, gravée en 536, Chine, pierre noire, 33,6 x 33 cm. Collection du Musée d’art, université chinoise de Hong Kong, Hong Kong.

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737. Stèle bouddhique, dynastie Qi du Nord, Hebei-Shandong, Chine septentrionale, marbre blanc avec des traces de polychromie, H. : 155 cm ; L. : 80 cm ; ép. : 30 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

— La Chine —

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738. Bouddha debout, dynastie Qi du Nord, 550-577, Chine, calcaire et pigments, H. : 121 cm. Musée municipal de Qingzhou, Qingzhou, Chine.

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739. Bouddha assis, dynastie Qi du Nord, 550-577, Chine, calcaire, H. : 64 cm.

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740. Bouddha debout, dynastie Qi du Nord, 550-577, Chine, calcaire, H. : 108 cm.

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741. Bouddha debout, dynastie Qi du Nord, 550-577, Chine, calcaire, H. : 120 cm.

— La Chine —

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743. Tête de Bouddha, dynastie Qi du Nord, 550-577, Chine, calcaire, H. : 27,2 cm.

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742. Bouddha debout, dynastie Qi du Nord, 550-577, Chine, calcaire, H. : 116 cm.

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744. Tête de Bouddha, dynastie Qi du Nord, 550-577, Chine, calcaire, H. : 23,2 cm.

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— La Chine —

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745. Bouddha debout, dynastie Qi du Nord, 550-577, Chine, calcaire, H. : 125 cm. 746. Bouddha debout, dynastie Qi du Nord, 550-577, Chine, calcaire, H. : 125 cm. 747. Bouddha assis, dynastie Qi du Nord, 550-577, Chine, calcaire, H. : 64 cm. 748. Bouddha debout, dynastie Qi du Nord, 550-577, Chine, calcaire, H. : 97 cm.

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— La Chine —

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751. Tête de Bouddha, dynastie Qi du Nord, 550-577, Chine, calcaire avec des traces de pigments, H. : 25 cm. Collection de Frank Wu Ka Lun.

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750. Stèle votive avec Sakyamuni et Prabhutaratna, dynastie Sui, datée de 595, Hebei, Baoding, Chine, marbre couleur roussâtre avec des traces de pigments et de dorure, 83,8 x 52,7 x 24,1 cm. Asian Art Museum of San Francisco, San Francisco. 749. Stèle représentant Bouddha entouré de deux disciples et deux bodhisattvas ; à la base : un chariot sur la gauche, puis deux figures portant une fleur de lotus bénie au centre et un cheval caracolant sur la droite, dynastie Qi du Nord, 550-577, Chine, pierre. Musée de Shanghai, Shanghai.

752

752. Bouddha Sakyamuni assis, dynastie Zhou du Nord, 557-581, Chine, grès, 81 x 78 x 10 cm. Musée de Beilin, Xian, Chine.

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754

754. Deux Bouddhas assis, dynastie Sui, 587, Chine, bronze doré, H. : 16,5 cm.

753

753. Autel regroupant Sakyamuni ou Amitabha et des gardiens, 593, Chine, bronze doré, H. : 78 cm. Museum of Fine Arts, Boston.

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— La Chine —

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755. Stèle en colonne de pierre d’un groupe de bouddhistes, dynastie Qi du Nord, 550-577, Chine, pierre, H. : 105 cm. Musée de Shanghai, Shanghai.

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756. Stèle dragon de Lü (Yuwen) Jianchong, dynastie Zhou du Nord, datée de 574, Zhengkia Chuan, comté de Qin’an, Gansu, Chine, pierre, 111 x 41 x 10 cm. 757. Bouddha Sakyamuni debout, dynastie Zhou du Nord, 557-581, découvert au collège Air Force Communications dans la banlieue ouest de Xian, Chine, calcaire, H. : 33 cm. 758. Bouddha Sakyamuni assis, dynastie Zhou du Nord, 557-581, Wangjiaxiang, district du Lianhu, Xian, Chine, grès, H. : 24 cm. 759. Stèle de Bouddha debout entouré par des donateurs, dynastie Zhou du Nord, 559, Chine, pierre, H. : 64 cm. Musée de Shanghai, Shanghai.

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760. Petit Stupa de style Ashoka, représentant un Bouddha assis (probablement Amitabha) entouré par un bodhisattva debout de chaque côté, dynastie Zhou du Nord, 557-581, Wangjiaxiang, district du Lianhu, Xian, Chine, marbre blanc avec des traces de pigments rouges et noirs et du gesso blanc, 22 x 17,5 x 16 cm.

— La Chine —

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761. Stèle de sept Bouddhas, dynastie Zhou du Nord, 557-581, Wangjiaxiang, district de Lianhu, Xian, Chine, marbre blanc, H. : 24 cm.

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— La Chine —

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762. Tête de Bouddha, dynastie Zhou du Nord, 557-581, Xian, Chine, marbre blanc, H. : 16 cm.

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763. Tête de Bouddha, dynastie Zhou du Nord, 557-581, village de Liucunbao, district du Weiyang, Xian, Chine, calcaire, H. : 17,2 cm.

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764. Tête de Bouddha, dynastie Sui, 581-618, village de Shahutuo, district du Yanta, Xian, Chine, calcaire, H. : 21 cm.

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— La Chine —

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765. Bouddha debout, dynastie Zhou du Nord, 580, Chine, pierre, H. : 56 cm. Musée de Shanghai, Shanghai. 766. Bouddha Sakyamuni assis, dynastie Zhou du Nord, 557-581, partie d’un trésor découvert en 2003 au village Liucunbao, district du Weiyang, Xian, Chine, calcaire et pigments, H. : 33 cm. 767. Bouddha Sakyamuni assis, dynastie Zhou du Nord, 557-581, partie d’un trésor découvert en 2003 au village Liucunbao, district du Weiyang, Xian, Chine, calcaire et pigments, H. : 34 cm. 768. Tablette représentant une triade bouddhiste, dynastie Sui, datée de 585, Chine, marbre blanc, 54,5 x 64 cm. Collection privée. 769. Amitabha, le Bouddha de l’Ouest, dynastie Sui, 585, temple Chongguang, village Hancui, Henan, Chine, marbre, H. : 5,70 m. British Museum, Londres.

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770. Bouddha assis en méditation fin VIe-début VIIe siècle, Kucha, Duldur-Âqur, Xinjiang, Chine septentrionale, bois avec traces de polychromie, H. : 26 cm ; L. : 11 cm ; ép. : 5 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

771. Tête monumentale de bodhisattva VIe-début VIIe siècle, Tumshuq, Toqquz-Saraï (temple B), Xinjiang, Chine occidentale, terre séchée, H. : 36 cm ; L. : 25 cm ; ép. : 18 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

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772. Stèle de Bouddha, dynastie Sui, 581-618, Chine.

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— La Chine —

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773. Sculpture composée d’une triade de Sakyamuni, dynastie Sui, 581-618, Chine, grès, H. : 42 cm. Musée de Beilin, Xian, Chine.

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774. Bouddha Sakyamuni assis, dynastie Sui, vers 590-620, Chine, calcaire, H. : 51,4 cm. The Cleveland Museum of Art, Cleveland.

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— La Chine —

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775. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine, dynastie Sui, 581-618, Chine, bronze doré, H. : 19 cm.

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776. Deux Bouddhas assis, dynastie Sui, 1e année de Jen-shou (601), Chine, bronze doré, H. : 15 cm.

777. Bouddha debout orné de bijoux, dynastie Sui, 581-618, Chine, bronze doré, H. : 29 cm. British Museum, Londres.

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778. Buste de Siddhârta jeune homme avant de devenir ascète, portant des ornements princiers et une coiffure élaborée, VIe-VIIe siècle, Tunshug, Chine, terre cuite. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

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— La Chine —

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779. Bouddha sur un bateau dragon, VIe-VIIe siècle, Kizil, grotte des Musiciens, Chine, mur peint, 45 x 30,7 cm. Collection MIK.

780

780. Bouddha cosmique, vers 700, Kizil, Chine, peinture murale : couleurs sur plâtre, 156,5 x 86 cm. Museum für Indische Kunst, Berlin.

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781. Bouddha assis, dynastie Tang, 618-907, Shanghai, Chine, cuivre et or, 19,4 cm. Musée d’art et d’histoire, Shanghai.

782. Bouddha Sakyamuni, dynastie Tang, 618-907, Chine, marbre blanc avec des traces de polychromie, H. : 76,2 cm.

L’Art bouddhique sous la dynastie Tang Suivant une transition sous la dynastie Sui, la sculpture bouddhique chinoise démontra une préférence pour des expressions réalistes des visages sous la dynastie Tang. L’ouverture des Tang vers l’étranger influença et rétablit les échanges avec l’Inde (de nombreux moines bouddhistes chinois voyagèrent en Inde à cette époque), fit évoluer la sculpture chinoise vers un style plus classique, inspiré par l’art indien de la période gupta. Chan’an (actuelle Xian), la capitale sous la domination Tang devint un important centre du bouddhisme. Sous la forte domination de la dynastie Tang, le bouddhisme se diffusa en Corée et gagna en popularité au Japon. Cependant, vers la fin de la domination de cette dynastie, les influences étrangères devinrent mal perçues en Chine. En 845, l’empereur Tang Wuzong interdit toutes les religions « étrangères », parmi lesquelles le nestorianisme, le zoroastrisme et le bouddhisme, afin de soutenir le taoïsme indigène. Le gouvernement confisqua les biens des bouddhistes qui furent obligés de pratiquer leur foi clandestinement. Malgré cette attaque de l’influence bouddhique sous la dynastie Tang, l’école Chan, à l’origine du bouddhisme Zen japonais, continua de prospérer pendant quelques siècles, surtout sous la domination de la dynastie Song, lorsque les monastères chan étaient considérés comme des centres de culture et d’apprentissage.

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— La Chine —

783

783. Bouddha assis, dynastie Tang, 618-907, Shanghai, Chine, cuivre et or, H. : 18 cm. Musée d’art et d’histoire, Shanghai.

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785. Bouddha Sakyamuni, assis, début de la dynastie Tang (vers 618-649), Chine, bronze doré, H. : 8 cm. Collection de M. et Mme S. L. Fung.

784

784. Maitreya, le Bouddha du futur, dynastie Tang, 618-907, Chine, calcaire, 44 x 22 x 23 cm.

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— La Chine —

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787. Bouddha assis avec des disciples et des donateurs, dynastie Tang, datée de 676-678, village de Laohucheng, comté du Tongguan, Shaanxi, Chine, pierre « fleur jaune », H. : 30 cm.

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786. Sakyamuni debout, VIIe siècle, Dingzhou, Hebei, pierre, H. : 145 cm. Victoria and Albert Museum, Londres.

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788. Stèle représentant Prabhutaratna et Sakyamuni, 657, Chine, pierre, 37,5 x 26,5 cm. Musée du Palais, Pékin.

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789. Bouddha assis, dynastie Tang, vers le VIIe siècle, village Laohucheng, comté du Tongguan, Shaanxi, Chine, pierre « fleur jaune », H. : 14 cm.

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790. Maitreya « Xianheng Yuannian », dynastie Tang, daté de 670, Hancheng, Shaanxi, Chine, grès, H. : 21,5 cm.

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791. Niche représentant Bouddha Amitabha et deux Bodhisattvas guanyins, dynastie Tang, vers la fin du VIIe siècle, Chine, calcaire, H. : 57 cm. Musée de Beilin, Xian, Chine.

792. Amitabha, le Bouddha de l’Ouest debout, dynastie Tang, 618-907, Chine, argile rouge, H. : 8 cm.

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793. Tablettes du Bouddha Amitabha assis dans la Terre Pure, dynastie Tang, 618-907, Chine, argile grise, H. : 6 cm chacune.

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794. Bouddha Sakyamuni assis avec ses disciples et Bodhisattvas, VIIe siècle, grottes de Longmen, Luoyang, province du Henan, Chine, pierre.

Les Grottes de Longmen

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795. Sceau de Bouddha, dynastie Tang, datée de 797, Chine, bronze, diamètre : 18,6 cm. Musée de Beilin, Xian, Chine.

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Les grottes de Longmen (les grottes de la porte du dragon) sont situées à 12 kilomètres au sud de l’actuelle Luoyang dans la province du Henan, en Chine. Les grottes, qui représentent un nombre incroyable de sujets bouddhistes, sont abrités le long de deux montagnes : Xiangshan (à l’est) et Longmenshan (à l’ouest). La rivière Yi coule vers le nord et passe entre les deux. Pour cette raison, la zone est appelée Yique (« La porte de la rivière Yi »). La distance nord-sud couverte par les grottes est d’environ 1 kilomètre. Selon l’Institut de Recherche des grottes de Longmen, il y a 2 345 grottes et niches, 2 800 inscriptions, 43 pagodes et environ 100 000 images bouddhistes présentes sur le site. 30 % des grottes datent de la dynastie Wei du Nord, 60 % de la dynastie Tang et moins de 10 % des grottes pour les autres périodes. Il s’agit de la collection d’art chinois la plus impressionnante dont on dispose sur ces dynasties. Elles datent de 316 à 907 après J.-C., ce qui correspond à l’apogée de la taille de pierre en Chine.

— La Chine —

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796. Bouddha Sakyamuni debout, dynastie Tang, vers le début du VIIIe siècle, village de Shahutuo, district du Yanta, Xian, Chine, marbre blanc, H. : 97 cm.

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798. Bouddha assis, dynastie Tang, 618-907, village de Laohucheng, comté du Tongguan, Shaanxi, Chine, pierre « fleur jaune », H. : 20 cm.

797. Maitreya, le Bouddha du futur, dynastie Tang, datée de 705, Chine, calcaire gris, H. : 82,6 cm.

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799. Tête de Bouddha, dynastie Tang, 618-907, Chine, stuc et pierre, H. : 37 cm. Collection de la galerie d’art et du Musée de l’université, Université de Hong Kong.

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800. Parinirvâna, dynastie Tang, vers 725, Bamiaoxiang, comté d’Anyue, Sichuan, Chine, pierre, H. : 3 m, L. : 23 m (figure principale).

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Le Grand Bouddha de Leshan

801. Amitabha, le Bouddha de l’Ouest assis, 746, Chine, H. : 94 cm. Museum für Ostasiatische Kunst, Berlin. 802. Le Bouddha cosmique, dynastie Tang, vers 725-775, Chine, calcaire gris, 101,2 x 45,7 x 40,6 cm. Asian Art Museum of San Francisco, San Francisco. 803. Plaques de Bouddha assis entouré de stupas, probablement de la dynastie Tang, Chine, argile grise, H. : 4,2 x 4,8 cm. 804. Tablette avec Bouddha assis et des gardiens, dynastie Tang, 618-907, Chine, bronze doré, 9,2 x 7,9 x 1,4 cm. 805. Plaque avec Amitabha et deux Bodhisattvas guanyins, dynastie Tang, datée de 719, comté du Liquan, province du Shaanxi, Chine, marbre, H. : 47 cm.

Le Grand Bouddha de Leshan fut réalisé sous la dynastie Tang (618-907 après J.-C.). Il est taillé dans une falaise qui se trouve à la confluence des rivières Minjiang, Dadu et Qingyu dans la partie sud de la province du Sichuan en Chine, près de la ville de Leshan. La sculpture de pierre fait face au Mont Emei et profite du flux des rivières à ses pieds. La zone touristique du Mont Emei, comprenant la zone touristique du Grand Bouddha de Leshan est répertoriée dans la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1996. Il n’a pas été endommagé par le séisme du Sichuan de 2008. Sa construction démarra en 713 après J.-C., et fut dirigée par un moine chinois appelé Haitong. La légende explique qu’il espérait que ce Bouddha calmerait les eaux turbulentes qui assaillaient les bateaux naviguant sur la rivière. Lorsque les fonds pour le projet furent menacés, il est dit qu’il se creva un œil pour prouver sa piété et sa sincérité. La construction fut terminée par ses disciples quatre-vingt dix ans plus tard. Apparemment, la construction massive demanda de retirer tellement de roches de la falaise (qui furent déposées dans la rivière), que les courants furent effectivement modifiés par la statue, rendant les eaux plus sûres pour le passage des bateaux. Malheureusement, le Bouddha de Leshan est devenu la victime de la pollution émanant du développement de la région. Le gouvernement local a fermé des usines proches de la statue afin de diminuer le taux de produits chimiques dans l’air près du site. Cependant, la statue a le nez noirci et des poussières sur le visage. Le gouvernement a promis de restaurer le site. La statue, de 71 mètres de haut, représente le Bouddha Maitreya les mains reposant sur ses genoux. Ses épaules font 28 mètres de large et le plus petit ongle de pied est suffisamment large pour accueillir une personne assise. Il existe un proverbe local qui dit « La montagne est un Bouddha et le Bouddha est une montagne ». Cela est partiellement dû à la forme de la chaîne de montagne où se situe le Grand Bouddha de Leshan. En effet, on pense qu’elle ressemble à un Bouddha endormi avec le Grand Bouddha de Leshan pour cœur, lorsque l’on la regarde depuis la rivière.

806. Bouddha de Leshan, 713-803, près de Chengdu, Chine.

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811. Deux Jeux de sept Bouddhas assis, dynastie Tang, 618-907, Chine, bronze doré, H. : 16 cm.

807. Autel bouddhique, dynastie Tang, 618-907, Chine, bronze doré, 18,5 x 15,5 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

809. Le Bodhisattva Samantabhadra chevauchant un éléphant, dynastie Tang, 618-907, Chine, bronze doré, H. : 15,9 cm.

808. Bouddha assis, dynastie Tang, 618-907, Chine, bronze doré, H. : 24,5 cm.

810. Bouddha assis, dynastie Tang, 618-907, Chine, bronze doré, H. : 21,6 cm.

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812. Bouddhas assis, IXe siècle, grottes de Bezeklik, temple 19, Chine, fragment d’une peinture murale, 67 x 72 cm. Museum für Indische Kunst, Berlin.

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813. Vénération de Guanyin Secourable aux douleurs (?) ou Le Bouddha cosmique Vairocana, première moitié du IXe siècle, Dunhuang, grottes de Mogao, province du Gansu, Chine septentrionale, encre et couleurs sur soie, 96,8 x 65 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

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814. L’Assaut de Mâra, IX siècle-X siècle, Dunhuang, grottes de Mogao, province du Gansu, Chine septentrionale, encre et couleurs sur soie, 144,4 x 113 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris. e

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815. Bain dans le parc de Lumbini, les premières étapes et les sept trésors du Monarque Universel, dynastie Tang, IXe siècle, Dunhuang, Chine, tenture : encre et couleur sur soie, 65,5 x 19 cm. British Museum, Londres.

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816. Bouddha assis, fin de la dynastie Tang, fin du IXe ou début du Xe siècle, temple Nanchan, mont Wutai, Shanxi, Chine.

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817. Triade avec Bouddha assis, dynastie Tang, 618-907, Chine, bronze doré, H. : 18 cm.

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818. Bouddha assis, dynastie Liao, 907-1125, Chine, bronze doré, H. : 15,8 cm.

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819. Relief de Vairocana le Bouddha du centre, entouré par Wenshu, le bodhisattva de la sagesse, et de Puxian, le bodhisattva de la bienveillance universelle, 1022, Feilai Feng, Hangzhou, Zhejiang, Chine, pierre.

L’Art bouddhique en Chine au second millénaire L’affaiblissement du bouddhisme, à la fin de la dynastie Tang, ne lui permit jamais de retrouver l’essor qui avait été le sien au premier millénaire. Toutefois, face à la montée du confucianisme, le bouddhisme réussit à conserver une bonne assise populaire qui lui permit de rester une religion vivante en Chine. Mais, l’absence de support des classes dirigeantes et la fermeture du pays, à diverses époques de son histoire, empêchèrent les artistes chinois de recevoir l’influence de l’Inde et des pays d’Asie centrale, ce qui eut pour effet d’obliger ces mêmes artistes à chercher leur inspiration dans l’art chinois local. Ainsi, l’utilisation de nouveaux matériaux, comme le bois ou l’argile, donna à certaines sculptures un réalisme encore plus abouti que lors des périodes antérieures, aspect qui allait devenir la caractéristique principale de cet art bouddhique post-Tang. Sous les Liao et sous les Song, on vit encore l’apparition d’œuvres au modelé très délicat, mais l’absence de patronage ne permit jamais aux artistes de ces époques d’offrir au bouddhisme chinois des chefs-d’œuvre dignes de leurs lointains ancêtres.

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821. Tête du Bouddha portant une petite couronne, fin des dynasties Song/début des dynasties Yuan, XIIIe siècle, Chine, bois.

822. Tête d’un Bouddha à cinq visages, dynasties Song-Yuan, XIIe-XIIIe siècle, Chine, pierre, H. : 35 cm. The Tsui Museum of Art Collection, Hong Kong.

820. Bouddha sculpté, Xe-XIVe siècle, Feilai Feng, près du temple Lingyin-si, Hangzhou, province du Zhejiang, Chine, roches sculptées.

Le Temple de Lingyin Le temple de Lingyin est un temple bouddhiste de l’école Chan situé au nord-est de Hangzhou dans la province de Zhejiang en Chine. Le nom du temple signifie littéralement « Temple de la retraite de l’âme ». Il s’agit de l’un des plus grands et des plus riches temples bouddhistes de Chine. Le monastère fut fondé par le moine indien Huili en 328 après J.-C., sous la domination de la dynastie Jin de l’Est. Dès sa construction, Lingyin fut très connu à travers la région de Jiangnan comme un centre bouddhiste important. À son apogée sous la domination du royaume de Wuyue (907-978), le temple était composé de neuf bâtiments à plusieurs étages, de 18 pavillons, de 72 salles et de plus de 1 300 chambres dortoirs, occupés par plus de 3 000 moines. Sous la dynastie Song du Sud, le monastère était considéré comme l’un des dix temples les plus importants de l’école Chan de la région. Malheureusement, sa proéminence et sa réputation ne l’ont pas sauvé des vols et des vandales et il fut reconstruit pas moins de seize fois. Pendant la Révolution culturelle, le temple et le parc n’ont souffert que de quelques dommages de la part de l’Armée rouge. Fort heureusement, la protection du premier ministre Zhou Enlai assura à ce lieu d’échapper à une destruction à grande échelle. Aujourd’hui, le temple est devenu une destination pour les pèlerins et les touristes. Il s’agit de l’un des monastères les plus riches de Chine. Feila Feng, ou littéralement « le pic qui coula ici », également traduit par « le pic volant », se trouve en face du temple. Ce pic est ainsi nommé car il est fait de calcaire qui lui donne un aspect découpé. Ainsi nous avons l’impression qu’il n’appartient pas aux montagnes environnantes. La légende raconte que ce pic proviendrait d’Inde (certaines versions suggèrent qu’il s’agit du pic du vautour, où Bouddha partait méditer) et qu’il s’envola une nuit vers Hangzhou pour démontrer la toute-puissance de la loi bouddhique. Un grand nombre de sculptures parsèment la surface du pic, et de nombreuses autres se trouvent dans les grottes qui le composent. Dans la grotte principale, dédiée au bodhisattva Guanyin, une fissure dans le plafond qui se poursuit jusqu’à la surface permet à une personne debout d’apercevoir quelques rayons du soleil. Ceci est connu sous le nom de « fil du ciel ». 820

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823. Scène du Nirvana, dynastie Song, 960-1279, Baodingshan, Dazu, ville de Chongqing, Sichuan, Chine, H. : 7 m, L. : 31,6 m. 824. Jeune Bouddha se baignant avec des dragons, dynastie Song du Sud, 1127-1279, Baodingshan, Dazu, ville de Chongqing, Sichuan, Chine.

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825. Bouddha assis, dynastie Liao, 907-1125, Chine, bronze doré, H. : 15,4 cm.

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826. Le Bodhisattva Vajrapani, XIe-XIIe siècle, Tibet occidental, Chine, laiton incrusté avec traces de polychromie, H. : 69 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris. 827. Akshobhya, le Bouddha de l’Est assis, XIIe siècle, Musée provincial de Yunnan, Yunnan, or, H. : 8,3 cm. 828. Bouddha Sakyamuni à Vajrasana, fin XIIe-début du XIIIe siècle, Khara Khoto, Asie centrale, thang-ka : gouache sur coton, 80 x 52,5 cm. Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg. 829. Accueil de l’âme d’un homme juste sur le chemin de la Terre Pure d’Amitabha, dynastie Xia de l’Ouest, XIIe-XIIIe siècle, Khara Khoto, état du Tangut, Chine, pigments minéraux sur toile, 142,5 x 94 cm.

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830. Bouddha en médaillon, 1177-1249, mur sud de la salle Liu Benzun, Dazu, Chine.

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832. Bouddha Sakyamuni souriant à Mahakashyapa, transmission par la pensée du Dharma, 1177-1249, à l’est du site, Zizhong, Dazu, Chine, roche sculptée.

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831. Bouddha Sakyamuni, du relief « le Bouddha Sakyamuni rend à ses parents leur bonté par de bons moyens subtils », 1177-1249, Dazu, Chine.

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833. Bouddha Sakyamuni souriant à Mahakashyapa, transmission par la pensée du Dharma, 1177-1249, Yuanjuedong, Dazu, Chine, roche sculptée.

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834. Bouddha et les Huit Protecteurs, 1177-1249, Zhushishan, Dazu, Chine, roche sculptée.

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835. Vairocana, le Bouddha du centre, 1177-1249, temple Mingshan, Dazu, Chine, roche sculptée.

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836. Bouddha dans une niche oblongue du stupa de la mise en route de la Roue du Dharma, 1177-1249, Dazu, Chine, roche sculptée.

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837. La Terre Pure d’Amitabha, XIIe-début du XIVe siècle, Khara Khoto, Asie centrale, parchemin : encres et couleurs sur du lin, 113 x 78 cm. Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg.

838. Figure assise de Bouddha méditant comme un ascète, dynastie Yuan, XIVe siècle, Chine, bois doré et gesso. British Museum, Londres.

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839. Bouddha Sakyamuni assis sur un trône en forme de lotus avec ses deux disciples préférés, Ananda et Kasyapa, à ses côtés, dynastie Yuan, XIVe siècle, Pékin, Chine.

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841. Bouddha debout, dynastie Ming, 1368-1644, Chine, bronze doré, H. : 17 cm.

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840. Bouddha enfant, dynastie Ming, 1368-1644, Chine, bronze doré, H. : 20 cm.

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842. Maitreya, le Bouddha du futur, dynastie Yuan, XIVe siècle, Chine, bronze doré, H. : 69 cm. Art Gallery of New South Wales, Sydney, Australie.

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843. Bouddha enfant, dynastie Ming, 1368-1644, Chine, bronze doré, H. : 18,1 cm.

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844. Bouddha enfant, dynastie Ming, 1368-1644, Chine, bronze doré, H. : 17,1 cm.

845. Bouddha debout (style Udayana), période Yongle, 1403-1424, Chine, bronze doré, H. : 19 cm.

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846. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine, XVe siècle, Chine, cuivre rouge et or, H. : 32 cm.

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847. Bouddha paré, début du XVe siècle, Chine, alliage de cuivre doré avec des pigments, 47 x 33 x 22,9 cm. Newark Museum, Newark, New Jersey.

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848. Bouddha Sakyamuni, XVe siècle, Chine, laiton et or, H. : 19 cm.

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849. Bouddha Sakyamuni, XVIe siècle, Chine, laiton et or, H. : 37 cm.

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850. Bouddha Sakyamuni, XVIe siècle, Chine, laiton et or, H. : 42,5 cm.

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851. Bouddha Sakyamuni assis, dynastie Ming, 1368-1644, Chine, bronze. Musée national, New Delhi.

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852. Bouddha assis, dynastie Ming, 1368-1644, Chine, bronze doré, H. : 43,2 cm. 853. Le Bodhisattva Samantabhadra chevauchant un éléphant, dynastie Ming, 1368-1644, Chine, bronze doré, H. : 17,4 cm. 854. Sanctuaire central de la salle des Grands Héros, dynastie Ming, 1368-1644, Xiaoxitian, Xi Xian, Shanxi, Chine. 852

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855. Bouddha accompagné d’Ananda et de Kasyapa, XVe-XVIIe siècle, broderie sur de la gaze de soie, 79 x 56 cm. Musée des civilisations asiatiques, Singapour.

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— La Chine —

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856. Bouddha enfant, dynastie Ming, 1368-1644, Chine, bronze doré, H. : 26 cm.

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858. Bouddha enfant, dynastie Ming, 1368-1644, Chine, bronze doré, H. : 46,5 cm.

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857. Bouddha enfant, dynastie Ming, 1368-1644, Chine, bronze doré, H. : 20,5 cm.

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859. Bouddha enfant, dynastie Ming, 1368-1644, Chine, bronze doré, H. : 13,7 cm.

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860. Amitayus, « Bouddha vie-infinie », un aspect du Bouddha Amitabha, XVIIe siècle, Chine, cuivre et or, H. : 17,5 cm.

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861. Bouddha Sakyamuni, XVIIe siècle, Mongolie, Chine, laiton et or, H. : 20 cm.

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862. Amitayus, « Bouddha vie-infinie », un aspect du Bouddha Amitabha, XVIIe siècle, Mongolie, Chine, alliage de cuivre doré, 25,4 x 16,5 x 10,8 cm. Rubin Museum of Art, New York.

— La Chine —

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863. Le Bodhisattva Manjusri, bodhisattva de la Connaissance, XVIIIe siècle, Chine, cuivre et laiton dorés en partie polychromes, 15,5 x 10,5 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

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864. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine, XVIIe siècle, Chine, cuivre et peinture dorée, H. : 27,5 cm.

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865. Bouddha Sakyamuni, XVIIIe siècle, Chine, laiton, H. : 15 cm.

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866. Maitreya, le Bouddha du futur avec des enfants, XVIIIe siècle, Chine, corne de rhinocéros, H. : 8,8 cm. Musée de Shanghai, Shanghai.

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867. Bouddha Sakyamuni assis, vers 1700, Chine, bronze, H. : 51 cm. Collection A & J Speelman, Londres.

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868. Bouddha Sakyamuni assis, 1736-1795, Chine, dorure sèche laquée, H. : 78,6 cm. Field Museum, Chicago.

— La Chine —

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869. Bouddha assis, XVIIIe siècle, Chine, bronze doré, H. : 31,2 cm.

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870. Amitayus, « Bouddha vie-infinie », un aspect du Bouddha Amitabha, XVIIIe siècle, Chine, cuivre, H. : 15,5 cm.

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871. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine, XVIIIe siècle, Chine, cuivre rouge, H. : 16 cm.

872. Nagesvara, XVIIIe siècle, Chine, cuivre et or, H. : 24,5 cm.

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873. Le Théâtre pour passer au Parinirvâna, XVIIIe siècle, Mongolie, Chine, pigments sur tissu. Collection de Robert et Lois Baylis. 874. Amitayus, « Bouddha vie-infinie », un aspect du Bouddha Amitabha, dynastie Qing, règne de l’empereur Qianlong, 1736-1795, Chengde, Chine, thang-ka : gouache sur coton, 160 x 90,2 cm. Asian Art Museum of San Francisco, San Francisco. 875. Action miraculeuse numéro neuf : le théâtre de la victoire sur Mara, XVIIIe siècle, Mongolie, Chine, pigments sur tissu, 73 x 49,5 cm. Rubin Museum of Art, New York. 876. Amitabha, le septième Dalaï Lama et les mongols Mandchous, XVIIIe siècle, Mongolie, Chine, pigments sur tissu, 81,3 x 55,9 cm. Rubin Museum of Art, New York. 877. Ding Guanpeng, Bouddhas des trois générations, vers 1740-après 1768, Chine, tenture : encre et couleurs sur soie, 233,7 x 78,8 cm. Asian Art Museum of San Francisco, San Francisco. 878. Les Bouddhas des Cinq Directions et les Trente-cinq Bouddhas de la Confession (détail), 1772, Chine, parchemin enroulé : couleurs et or sur tissu, 137 x 51,5 cm. Musée du Palais, Pékin.

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879. Les Sept Premières Étapes du Bouddha Sakyamuni (Bouddha enfant), dynastie Qing, 1644-1911, Chine, bronze doré, 17,8 x 7,6 x 12,7 cm. Asian Art Museum of San Francisco, San Francisco.

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880. Le Moine Budaï, une incarnation de Maitreya, XXe siècle, Chine, grès vernissé avec de la peinture, H. : 23,8 cm.

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881. Amitayus, « Bouddha vie-infinie », un aspect du Bouddha Amitabha, XIXe siècle, Mongolie, Chine, cuivre et or, H. : 38 cm.

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882. Liu Xiao Xian, Nos Dieux (détail), 2000, Chine/Australie, photographie « de type C », 18 panneaux, 100 x 100 cm (chacun). Art Gallery of New South Wales, Sydney.

— La Chine —

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883. Bouddha assis, terminé le 29 décembre 1993, temple Tian Tan, Hong Kong, bronze, H. : 34 m.

Le Bouddha de Tian Tan Le Bouddha de Tian Tan est une grande statue de Bouddha, terminée en 1993 et située à Ngong Ping sur l’île de Lautau, à Hong Kong. Également connue comme le Grand Bouddha, il s’agit de la plus grande statue de Bouddha assis en bronze et en plein air au monde. La statue est située près du monastère Po Lin et symbolise les relations harmonieuses entre l’homme et la nature, le peuple et la religion. Il s’agit d’un centre majeur du bouddhisme à Hong Kong mais également une attraction touristique populaire. La statue est appelée Bouddha Tian Tan car sa base est un modelé de l’autel du ciel ou du mont terrestre de Tian Tan, le temple du ciel de Pékin. Il s’agit de l’une des cinq plus grandes statues de Chine. La statue est assise sur un trône en forme de lotus en haut d’un autel composé de trois plateformes. Elle est entourée de huit statues de bronze plus petites représentant des dieux ou des immortels. Comme le Daibutsu de Kamakura au Japon, le Bouddha Tian Tan est une image du Bouddha Amitabha. Il mesure 34 mètres et pèse 250 tonnes. On dit qu’il peut être vu depuis Macao par temps clair. Les visiteurs doivent grimpés 268 marches pour atteindre le Bouddha, bien que le site soit également équipé d’une petite route sinueuse pour acheminer les véhicules pour les personnes handicapées. Le Bouddha Tian Tan semble serein et digne, la main droite levée, représentant la suppression de l’affliction et la main gauche reposant sur ses genoux dans la position de don du dhana. Le Bouddha est face au nord, ce qui est une caractéristique unique parmi les grandes statues de Bouddhas qui sont toutes face au sud. De plus, il y a trois étages sous la statue du Bouddha : la salle de l’univers, la salle du mérite bienveillant et la salle du souvenir. L’un des objets les plus renommés à l’intérieur est une relique de Sakyamuni, qui est supposée être ses restes incinérés. On peut observer une énorme cloche gravée avec des images de Bouddhas dans la salle d’exposition. Elle a été conçue pour sonner toutes les sept minutes, soit 108 fois par jour, ce qui représente la libération des 108 formes de vexations humaines. La construction du Bouddha Tian Tan a démarré en 1990 et s’acheva le 29 décembre 1993, date d’anniversaire de Sakyamuni, le Bouddha historique. Le coût pour la construction de ce Bouddha gigantesque est estimé à environ 68 million de dollars. Elle est composée de 202 pièces de bronze et est renforcée à l’intérieur par une structure en acier afin de supporter le poids du bronze et le vent.

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La Corée et le Japon

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Introduction du bouddhisme en Corée Lorsque le bouddhisme fut introduit en Corée depuis la Chine en 372, soit environ 800 ans après la mort de Siddhârta Gautama, le chamanisme était la religion des indigènes. Puisqu’il ne s’agissait pas d’entrer en conflit avec les rites du culte de la nature, le bouddhisme fut autorisé à se mélanger au chamanisme. Ainsi, les montagnes qui étaient le lieu de résidence des esprits avant l’arrivée du bouddhisme devinrent l’emplacement des temples bouddhistes, afin que les adorateurs de la nature puissent rester proches de la nature. Le chamanisme coréen porte en haute estime trois esprits : Sanshin (l’esprit de la montagne), Toksong (le reclus) et Chilsong (l’esprit des sept étoiles, la Grande Ourse). Le bouddhisme coréen accepta et intégra ces trois esprits et, aujourd’hui encore, des sanctuaires sont érigés à côté de nombreux temples bouddhistes. L’esprit de la montagne reçut une reconnaissance particulière afin d’apaiser les esprits (de la montagne) locaux, sur les terres où étaient construits les temples. Ce mélange de bouddhisme et de chamanisme devint le bouddhisme coréen, puisqu’il conservait les thèmes fondamentaux du Bouddha tout en incorporant les croyances anciennes de nombreux coréens. 885

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884. Bouddha assis (Shaka-nyorai ou Yakushi-nyorai ?), Deuxième partie de l’époque Heian (794-1185), première moitié du XIe siècle, Japon, bois, traces de laque et de dorure 140 x 98 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris. 885. Bouddha debout, période des Trois Royaumes, 220-280, Corée, bronze doré, H. : 26,3 cm. 886. Bouddha assis, période des Trois Royaumes, 220-280, Corée, bronze doré, H. : 24,5 cm. 887. Triade de Bouddhas debout, période des Trois Royaumes, fin du VIe siècle, Corée, bronze doré, H. : 10 cm. Musée national de Gyeongju, Gyeongju, Corée du Sud.

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888. Bouddha assis, Paekche, seconde moitié du VIe siècle, site du temple de Kunsu-ri, Puyo, province du Ch’ungch’ong du Sud, Corée, stéatite, H. : 13,5 cm. Musée national de Puyo, Puyo, Corée du Sud. 889. Bodhisattva méditant, Ier-VIIe siècle, Corée, bronze doré, 15 x 5 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris. 890. Bouddha debout, période des Trois Royaumes, début du VIIe siècle, Hoengsong, province du Kang’won, Corée, bronze doré, H. : 29,4 cm. Musée national de Chuncheon, Chuncheon, Corée du Sud. 891. Bouddha debout, Silla, première moitié du VIIe siècle, site du temple de Suksusa Yongp’ung, province de Kyoongsang du nord, Corée, bronze doré, H. : 14,8 cm. Musée national de Gyeongju, Gyeongju, Corée du Sud.

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Introduction du bouddhisme au Japon Le Japon, l’un des pays où le bouddhisme est le plus ancré aujourd’hui, entra en contact avec le bouddhisme au VIe siècle lorsque des moines missionnaires voyageaient sur ces îles avec de nombreux écrits et œuvres d’art. La religion bouddhiste fut adoptée par l’état le siècle suivant. Se trouvant à la fin de la route de la soie, le Japon fut capable de préserver de nombreux aspects du bouddhisme et de nombreuses œuvres d’art qui furent inspirées au moment où le bouddhisme disparaissait d’Inde et était réprimé en Asie centrale et en Chine. L’histoire du bouddhisme au Japon peut être divisée en trois périodes : la période Nara (jusqu’en 784), la période Heian (794-1185) et la période post-Heian (à partir de 1185). Chaque période a vu l’introduction de nouvelles doctrines et des bouleversements dans les écoles existantes.

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892. Bouddha Sakyamuni accompagné d’un gardien Bodhisattva, période Asuka, datée de 628, Horyuji, Nara, Japon, bronze doré, H. : 16,7 cm (figurine centrale), H. : 38,2 cm (mandorle).

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894. Amitabha, le Bouddha de l’Ouest assis, VIe siècle, Japon, marbre.

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893. Bosatu (en sanskrit : Bodhisattva) musicien, époque de Nara (710-194), Japon, laque sèche, H. : 59,5 cm ; L. : 20,2 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

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L’Art bouddhique de la période des trois royaumes (du Ier siècle de notre ère à 668) (Corée) Le premier des trois royaumes de Corée ayant officiellement accueilli le bouddhisme fut le royaume de Goguryeo, en 372 après J.-C. Puis, le royaume de Baekje reconnut officiellement le bouddhisme, en 384, alors que le royaume de Silla, isolé sans accès maritime ou terrestre avec la Chine, n’adopta officiellement le bouddhisme qu’en 535. L’introduction du bouddhisme stimula le besoin des artisans de créer des images à vénérer, des architectes de construire des temples et des auteurs d’écrire des sutras bouddhistes. Tout cela transforma la civilisation coréenne. Le style Wei du Nord influença particulièrement l’art des royaumes de Goguryeo et de Baekje. Les artisans de Baekje transmirent par la suite ce style avec des éléments des dynasties du sud et des éléments coréens différents au Japon. Alors que l’art bouddhique du royaume de Goguryeo exposait une mobilité et une vitalité voisines des prototypes des Wei du Nord, le royaume de Baekje était également en contact rapproché avec les dynasties du sud de la Chine. Ce rapprochement diplomatique est présenté dans la sculpture douce et proportionnée de Baekje, particulièrement grâce au sourire béatifique connu selon les historiens de l’art sous le nom du sourire de Baekje. Le royaume de Silla développa également une tradition artistique bouddhique distincte incarnée par le Bangasayusang, un Maitreya pensif à demi-assis dont le jumeau fabriqué en Corée, le Miroku Bosatsu, fut envoyé au Japon comme cadeau prosélytique et qui demeure aujourd’hui au temple Koryu-ji, au Japon. Le sixième siècle de l’art bouddhique coréen présentait les influences culturelles provenant de Chine et d’Inde, mais commençait à montrer ses propres caractéristiques indigènes. La forme de Maitreya à demi-assis, en particulier, était adapté dans un style coréen très développé. Bien que de nombreux historiens décrivent la Corée comme un simple diffuseur du bouddhisme, les trois royaumes et plus particulièrement Baekje, furent des agents actifs dans l’introduction et la formation de la tradition bouddhiste au Japon en 538 ou 552.

895. Bouddha debout, Silla, première moitié du VIIe siècle, Séoul, Corée, bronze doré, H. : 31 cm. Musée national de Corée, Séoul. 896. Bouddha enfant debout (T’ansaeng-bul), période des Trois Royaumes, première moitié du VIIe siècle, Corée, bronze doré, H. : 15 cm. Musée d’art d’Ho-Am, Yong'in, Corée du Sud. 897. Bouddha enfant debout (T’ansaeng-bul), période des Trois Royaumes, première partie du VIIe siècle, Nonsan, province de Ch’ungch’ong du Sud, Corée, bronze doré, H. : 10,7 cm. Musée national de Gyeongju, Gyeongju, Corée du Sud.

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898. Bouddha debout, Paekche, milieu du VIe siècle, site du temple de Powonsa, Unsan-myon, Sosan-gun, province de Ch’ungch’ong du sud Corée, bronze doré, H. : 9,4 cm. Musée national de Puyo, Puyo, Corée du Sud.

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L’Art bouddhique du royaume de Silla (668-935) (Corée) En 668, le royaume de Silla (668-935) unifia toute la Corée. L’art du début de cette période combinait les styles Silla et Baekje. L’art bouddhique coréen était également influencé par les styles de la nouvelle dynastie Tang comme le démontre un nouveau motif bouddhiste populaire marqué par des sculptures de Bouddha avec un visage entier. La Chine sous la domination Tang servit de carrefour entre l’est, le centre et le sud de l’Asie et l’art bouddhique de cette époque présente un style difficilement classifiable si ce n’est d’international. De plus, l’art bouddhique soutenu par l’état fleurissait à cette époque, l’exemple type étant la grotte de Seokguram.

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899. Tête de Bouddha, dynastie unifiée Silla, seconde moitié du VIIe siècle, Yongjang-gol, Namsan, Gyeongju, Corée, pierre, H. : 50,3 cm. Musée national de Gyeongju, Gyeongju, Corée du Sud. 900. Stèle d’Amitabha, dynastie unifiée Silla, datée selon l’inscription de 673, Corée, pierre, H. : 43 cm. Musée national de Cheongju, Cheongju, Corée du Sud. 901. Bouddha debout, dynastie unifiée Silla, 668-935, Corée, bronze doré, H. : 15,6 cm. 902. Bouddha debout, dynastie unifiée Silla, 668-935, Corée, bronze doré, H. : 17,2 cm. 903. Bouddha debout, dynastie unifiée Silla, 668-935, Corée, bronze doré, H. : 11,5 cm. 904. Bouddha debout, dynastie unifiée Silla, 668-935, Corée, bronze doré, H. : 15,4 cm.

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905. Bouddha assis, période Hakuhô, 645-710, Japon, bronze doré, 18,8 x 11 cm. 906. Bouddha assis les jambes pendantes, dynastie unifiée Silla, fin du VIIe siècle, Séoul, Corée, bronze doré, H. : 13,5 cm. Musée national de Corée, Séoul.

907. Plaque représentant trois Bouddhas, dynastie unifiée Silla, fin du VIIe siècle (vers 680), Corée, bronze doré, H. : 47 cm. Musée national de Gyeongju, Gyeongju, Corée du Sud. 908. Triade de Bouddhas, période Hakuhô, VIIe siècle, Yakushiji, préfecture d’Ishikawa, Japon, bronze doré, H. : 16,7 cm (figure centrale).

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909. Amitabha entouré de deux Bodhisattvas, Avalokiteshvara et Mahasthamaprapta, période Hakuhô/début Nara, VIIe siècle, Japon, bronze doré, H. : 35,7 cm. 910. Akshobhya, le Bouddha de l’Est debout, période Hakuhô, VIIe siècle, Shinnôin, préfecture de Wakayama, Japon, bronze doré, H. : 43 cm. 911. Sakyamuni à la naissance (Tanjo-butsu), période Asuka, VIIe siècle, Shôgenji, préfecture d’Aichi, Japon, bronze doré, H. : 8,2 cm. 912. Sakyamuni à la naissance (Tanjo-butsu), période Hakuhô, VIIe siècle, Japon, bronze, H. : 11,9 cm. Musée national de Nara, Nara, Japon. 913. Bouddha enfant debout, période Hakuhô, 645-710, Japon, bronze doré, H. : 21,1 cm.

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914. La Naissance du Bouddha, VIIIe siècle, Japon, bronze doré. Musée national de Nara, Nara, Japon.

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915. Bangasayusang (Maitreya, le Bouddha du futur), période des Trois Royaumes, VIIe siècle, Corée, bronze doré, H. : 93,5 cm. Musée national de Corée, Séoul.

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916. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine, connu sous le nom de Yakushi Nyorai, 688, monastère Yakushiji, Nara, Japon, bronze, H. : 254,6 cm. 917. Plaque repoussée d’une triade composée d’Amitabha et de moines gardiens dans un sanctuaire miniature, période Hakuhô, VIIe-VIIIe siècle, Horyuji, Nara, Japon, bronze doré et bois peint, plaque : 39 x 32,5 cm.

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918. Bouddha debout, période Hakuhô, 645-710, Japon, bronze doré, H. : 30,8 cm. 919. Bouddha debout, période Hakuhô, 645-710, Japon, bronze doré, H. : 34,3 cm.

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920. Bouddha debout, dynastie unifiée Silla, première partie du VIIIe siècle, Corée, bronze doré, H. : 19,1 cm. Musée national de Gyeongju, Gyeongju, Corée du Sud. 921. Bouddha assis, dynastie unifiée Silla, 668-935, Corée, bronze doré, H. : 15,5 cm. 922. Bouddha debout, dynastie unifiée Silla, 668-935, Corée, bronze doré, H. : 25,4 cm. The Cleveland Museum of Art, Cleveland.

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923. Amitabha, le Bouddha de l’Ouest, période unifiée Silla, 719, Corée, pierre, H. : 2,9 m. 924. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine debout, dynastie unifiée Silla, seconde partie du VIIIe siècle, Corée, bronze doré, H. : 36 cm. Museum of Fine Arts, Boston. 925. Bouddha debout (probablement Sakyamuni), dynastie unifiée Silla, VIIIe-IXe siècle, Corée, bronze doré, H. : 24,8 cm. The Nelson-Atkins Museum of Art, Kansas City, Missouri.

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L’Art bouddhique des périodes Nara et Heian (Japon)

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L’acceptation du bouddhisme au Japon ne fut pas aisée. Il dut, en effet, subir les craintes d’un shintoïsme bien implanté. Cependant, la nature impériale du support du bouddhisme en permit la diffusion sur tout le territoire. Au début des années 711, de nombreux temples et monastères furent construit dans la capitale du Japon, Nara, dont une pagode de cinq étages, appelée la Salle Dorée de Horyuji, et le temple Kofukuji. Le soutien du gouvernement de l’idéologie bouddhiste facilita la création de nombreuses peintures et sculptures. Les influences artistiques indiennes, hellénistes, chinoises et coréennes ainsi combinées créèrent un style artistique unique, caractérisé par la grâce et le réalisme. Mais les influences continentales étaient encore trop fortes pour qu’un véritable style japonais n’émerge. Ainsi, durant cette période, l’art nippon s’illustra par sa ressemblance avec l’art chinois d’après des modèles importés dans un premier temps, ensuite par l’influence immédiate qu’il reçut, influences facilitées par des contacts plus étroits et plus fréquents avec le continent. La production d’œuvres d’art bouddhiques japonaises fut particulièrement performante du VIIIe au XVIe siècle, sous la domination Nara, Heian et Kamakura. C’est à l’époque de Heian qu’un art bouddhiste purement japonais vit son éclosion. Le goût des commanditaires devint plus insulaire et l’on vit apparaître des bouddhas aux corps plus lourds, les vêtements aux plis stylisés avec ce visage si typique du bouddhisme japonais, hermétique et empreint de transe méditative. La représentation d’Amida – réalisée par le sculpteur Josho – abritée dans le Byodo-in près de Kyoto illustre très bien cet art de cour. Cette œuvre est le parfait exemple de l’équilibre entre force et délicatesse, propre au culte du paradis de l’Ouest d’Amitaba.

926. Akshobhya, le Bouddha de l’Est assis, période Nara-Heian, VIIIe-IXe siècle, Saidaiji, Nara, Japon, bois séché puis laqué, feuille d'or, H. : 72,2 cm. 927. Ratnasambhava, le Bouddha du Sud assis, période Nara-Heian, VIIIe-IXe siècle, Saidaiji, Nara, Japon, bois séché puis laqué, feuille d'or, H. : 75 cm.

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928. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine assis, période Nara, 710-794, Japon, bronze, H. : 50,5 cm (avec le socle). Musée national de Nara, Nara, Japon.

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929. Bouddha Sakyamuni, période unifiée Silla, vers 751, Seokguram, Gyeongju, Corée, granit, H. : 3,42 m.

Les Grottes de Seokguram (Corée) La grotte de Seokguram (ou Sokkuram) est un ermitage appartenant au complexe templier Bulguksa du Mont Tohamsan à Gyeongju, en Corée du Sud. En 1995, la grotte et le temple Bulguksa furent ajoutés à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. À l’origine appelée Seokbulsa, la grotte fut construite par Gim Daeseong, qui fut renvoyé de la cour du roi en 742 pour construire le temple. La grotte fut terminée par la cour de Silla en 774, peu de temps après la mort de Gim. La sculpture d’images de Bouddha dans des falaises et des grottes naturelles commença en Inde et se répandit jusqu’en Chine et en Corée. Cependant, comme la géologie de granit dur de Corée rendait la sculpture difficile, Seokguram fut construite artificiellement, de blocs de granit maintenus par des rivets de pierre et sans mortier. L’emplacement de la grotte symbolise le voyage spirituel vers le nirvana. Le pèlerinage bouddhiste démarre à Bulguksa ou au pied du Mont Tohamsan et continue vers Seokguram, dont l’antichambre et le corridor représentent la terre alors que la rotonde et le dôme représentent le ciel. La pièce maîtresse du sanctuaire de granit est une statue de Bouddha assis, qui se trouve dans la chambre principale. Assis sur un piédestal en forme de lotus d’1,34 mètre de haut, la statue imposante de Bouddha mesure 3,50 mètres. Les caractéristiques réalistes de la statue suggèrent qu’il s’agit d’une représentation de Seokgamoni (Sakyamuni), le Bouddha historique. La position des mains témoigne de l’illumination, et l’on peut voir sur son visage l’usnisa, une protubérance ovale sur la tête qui symbolise la sagesse. L’interprétation coréenne de l’œuvre d’art indo-bouddhique est évidente dans les vêtements ; les plis de la robe au dessus des jambes en sont un exemple. Sur le mur du fond de la rotonde, derrière la statue du Bouddha, le contour d’un halo est taillé dans le granit et est décoré de pétales de lotus. À cause des longues périodes de négligences et des rénovations qui en découlent, de nombreuses informations sur la grotte de Seokguram sont discutables : le plan exact de la grotte, les bâtiments à Bulguksa et la forme du ruisseau, aujourd’hui disparu, en face du temple sont des sujets de discorde entre les historiens. Des réparations furent effectuées en 1703 et en 1758 pendant la dynastie Chosôn, mais les dirigeants confucianistes qui suivirent étaient opposés au bouddhisme et la grotte fut sérieusement endommagée à la fin du XIXe siècle. Entre 1913 et 1927, de nombreux efforts pour restaurer la grotte de Seokguram furent entrepris, mais seulement de récentes réparations ont été correctement réalisées. Aujourd’hui, il s’agit d’une attraction touristique importante de la Corée du Sud, l’ermitage reste un important centre de la foi bouddhiste coréenne et un exemple fascinant de l’idéologie dans l’art.

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930. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine debout, dynastie unifiée Silla, milieu du VIIIe siècle, Corée, bronze doré, H. : 16,6 cm. Musée national de Gyeongju, Gyeongju, Corée du Sud.

931. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine debout, période Nara-Heian, VIIIe-IXe siècle, Hannyaji, Nara, Japon, bronze doré, H. : 30,5 cm.

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933. Bouddha debout, dynastie unifiée Silla, 668-935, Corée, bronze doré, H. : 19,1 cm.

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932. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine debout, dynastie unifiée Silla, 668-935, Corée, bronze doré, H. : 12,2 cm.

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934. Bouddha debout, dynastie unifiée Silla, 668-935, Corée, bronze doré, H. : 14 cm.

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935. Bouddha debout, dynastie unifiée Silla, 668-935, Corée, bronze doré, H. : 15,1 cm.

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936. Bouddha debout, dynastie unifiée Silla, 668-935, Corée, bronze doré, H. : 19 cm.

937. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine debout, dynastie unifiée Silla, 668-935, Corée, bronze doré, H. : 14,2 cm.

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938. Bouddha debout, dynastie unifiée Silla, 668-935, Corée, bronze doré, H. : 13,8 cm. 938

939. Bouddha debout, dynastie unifiée Silla, VIIIe siècle, Corée, bronze doré, 47,3 x 32,9 cm. Asian Art Museum of San Francisco, San Francisco.

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940. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine debout, dynastie unifiée Silla, seconde partie du VIIIe siècle, Séoul, Corée, bronze doré, H. : 37 cm. Musée national de Corée, Séoul. 941. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine debout, période unifiée Silla, VIIIe siècle, Corée, bronze doré, H. : 23,5 cm.

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942. Sakyamuni à la naissance (Tanjo-butsu) et le bassin d’ablution, période Nara, 710-794, Tôdai-ji, Nara, Japon, bronze doré, H. : 47,5 cm.

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Daibutsu (Japon) Le Tôdai-ji (qui signifie « Grand temple de l’est »), est un site templier bouddhiste situé dans la ville de Nara, au Japon. La salle du Grand Bouddha, le plus grand bâtiment au monde en bois, abrite une statue gigantesque en bronze du Bouddha Vairocana, connu au Japon sous le nom de Daibutsu. Le temple fait parti de la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO sous « Monuments historiques du Nara ancien » avec sept autres sites comprenant des temples, des sanctuaires ainsi que d’autres lieux intéressants de la ville. Un cerf Sika, messager des dieux selon le shintoïsme, parcourt le sol fièrement. En 743, l’empereur Shomu créa une loi qui déclarait que la population devait être directement impliquée dans la construction de nouveaux temples bouddhistes à travers le Japon. Il croyait qu’une telle piété ne pourrait qu’inspirer Bouddha à protéger son pays des catastrophes. Le maître Gyoki et ses élèves parcoururent les provinces pour obtenir des dons. Selon les récits conservés au Tôdai-ji, plus de 2 600 000 donateurs aidèrent à la construction du grand Bouddha et de sa salle. La statue, qui mesure 16 mètres de haut, fut créée en huit étapes sur trois années, la tête et le cou furent moulés ensemble comme une pièce unique. Après plusieurs incendies et séismes, la construction fut finalement terminée à Nara en 745, et le Bouddha fut terminé en 751. Une année plus tard, en 752, 10 000 personnes assistèrent à la cérémonie de l’ouverture des yeux qui célébrait l’achèvement de la statue. Le prêtre indien Bodhisena réalisa l’ouverture des yeux au nom de l’empereur Shomu.

943. Daibutsu, la Grand Bouddha de Nara (Vairocana), corps de la statue : VIIIe siècle, tête : 1692, temple Tôdai-ji, Nara, Japon, bronze, H. : 16 m. 944. Bouddha debout, dynastie unifiée Silla, 668-935, Corée, bronze doré, H. : 18 cm.

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945. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine debout, dynastie unifiée Silla, 668-935, Corée, bronze doré, H. : 12,4 cm. 946. Bouddha debout, dynastie unifiée Silla, 668-935, Corée, bronze doré, H. : 10,7 cm.

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947. Vairocana, le Bouddha du centre debout, dynastie unifiée Silla, IXe siècle, Corée, bronze doré, H. : 52,8 cm. Musée national de Tokyo, Tokyo.

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948. Bhaisajyaguru, le Bouddha de la médecine debout, dynastie unifiée Silla, 668-935, Corée, bronze doré, H. : 22,3 cm.

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949. Bouddhas assis, IXe siècle, complexe templier Haein près de Taegu, Corée du Sud.

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950. Bouddha debout, fin de la dynastie unifiée Silla – début de la dynastie Koryô, Xe siècle, Corée, bronze doré, H. : 22,1 cm.

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951. Bouddha debout, fin de la dynastie unifiée Silla – début de la dynastie Koryô, Xe siècle, Corée, bronze doré, H. : 17,7 cm.

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952. Bouddha debout, avant 985, temple Seiryoji, Kyoto, Japon, bois, H. : 162,6 cm. 953. Vairocana, le Bouddha du centre, IXe siècle, Corée, pierre. Musée national de Corée, Séoul. 954. Amitabha, le Bouddha de l’Ouest assis, 1053, temple Byodo-in, Uji, près de Kyoto, Japon, bois doré et laqué, H. : 3 m. 955. Vairocana, le Bouddha du centre assis, dynastie unifiée Silla, fin du IXe siècle, Séoul, Corée, fer, H. : 112 cm. Musée national de Corée, Séoul.

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956. Plaque composée d’une triade de Sakyamuni, Xe-XIIe siècle, Japon, bronze doré, L. : 7 cm.

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957. Amitabha, le Bouddha de l’Ouest debout, période Fujiwara, 898-1185, Japon, bronze doré, H. : 21,6 cm.

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958. Bouddha debout, VIIIe-XIIe siècle, Corée, bronze doré, H. : 31,5 cm.

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L’Art bouddhique de la dynastie Koryô (918-1392) (Corée) La chute de la dynastie de Silla et l’établissement de la dynastie Koryô, en 918, marqua le commencement d’un nouveau mouvement de l’art bouddhique coréen. Les rois de la dynastie Koryô aidèrent généreusement l’idéologie bouddhique et participèrent à la multiplication de la production d’œuvres bouddhiques, particulièrement les peintures et les écrits illuminés grâce à l’utilisation d’or et d’encre d’argent. La production de sculptures conservait, elle, un style coréen fidèle à ses premiers canons, les pieds et les mains trop gros et un visage jeune et stylisé, qui répondait bien à ce besoin d’images syncrétiques entre les influences chinoises et un art purement coréen, visant à illustrer la spiritualité plutôt que le naturalisme.

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959. Triade avec Bouddha assis, dynastie Koryô, 918-1392, Corée, bronze doré, H. : 24,3 cm.

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960. Bouddha assis, dynastie Koryô, 918-1392, Corée, bronze doré, H. : 11,3 cm.

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961. Bouddha assis, dynastie Koryô, 918-1392, Corée, bronze doré, H. : 20 cm.

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962. Amitabha, le Bouddha de l’Ouest, période Heian, XI -XII siècle, Japon, bois de muscadier laqué en noir et quelques dorures, H. : 53,5 cm (sans le socle). Art Gallery of New South Wales, Sydney.

963. Bouddha Yakushi (le manusibouddha Bhaisajyaguru), le Bouddha de la médecine, milieu du XIIe siècle, Japon, bronze.

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964. Amitabha, le Bouddha de l’Ouest assis, période Kamakura, XIIIe siècle, Japon, H. : 20,3 cm.

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965. Amida-nyorai, le Bouddha Amitabha formant le geste de la prédication, 2e partie de l’époque de Heian, période Fujiwara, XIe-XIIe siècle, Japon, bois H. : 84 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris.

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966. Daibutsu, le Grand Bouddha de Kamakura (Amitabha), 1252, temple Kotoku-in, Kamakura, Japon, bronze, H. : 11,3 m.

Le Grand Bouddha de Kamakura (Japon) Kotoku-in est un temple bouddhiste de l’école Jodo shu, situé dans la ville de Kamakura, dans la préfecture de Kanagawa au Japon. Le temple est renommé pour sa statue du Grand Bouddha, une statue monumentale de bronze en plein-air du Bouddha Amitabha, une des icônes les plus connues du Japon. La statue mesure 13,35 mètres de haut et pèse approximativement 93 tonnes. On pense que la statue fut fondue en 1252, suivant l’idée du prêtre Joko, qui avait récolté des fonds pour la réaliser. Les sculpteurs se nommaient One-Goroemon et Tanji-Hisatomo. Le grand Bouddha était abrité dans un temple qui fut emporté par un tsunami en 1498. Depuis la statue est restée à l’air libre. Des réparations furent entreprises de 1960 à 1961, lorsque le cou fut renforcé et la statue consolidée pour résister aux séismes. Dans plusieurs vers qui préfacent le début du roman Kim de Rudyard Kipling de 1901, on trouve de nombreuses références à la statue sous le nom du « Bouddha de Kamakura ».

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967. Shaka (Sakyamuni) revenant de la montagne, période Kamakura, vers 1300, Japon, encre sur parchemin, 90,8 x 41,9 cm.

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L’Art bouddhique des périodes Kamakura et Muromachi (1185-1573) (Japon) La période Post-Heian a laissé les plus belles œuvres bouddhistes du Japon. Empreintes d’une grâce sensuelle emprunté à l’art des dynasties Tang et Song de Chine, les œuvres créées par les artistes japonais développèrent une approche artistique figurative extrêmement riche du panthéon des divinités bouddhistes, toujours considérée comme variée, créative et audacieuse. Dans un même temps, l’art zen, qui était apparu au XIIe ou XIIIe siècle, commença à prospérer au Japon, suite à l’introduction de la foi par Dogen et Eisai après leur retour de Chine. L’art zen est généralement caractérisé par des peintures originales (comme le sumi-e) et la poésie (spécialement les haïkus), et s’efforce à exprimer l’essence véritable du monde par des représentations impressionnistes et « non dualistes » sans embellissement. La recherche de l’éveil « sur le moment » permit également le développement d’autres arts dérivatifs importants comme la cérémonie de thé Chanoyu ou l’art floral Ikebana, certaines philosophies considérant presque toutes les activités humaines comme formes d’art ayant un contenu spirituel et esthétique fort, en particulier toutes les activités liées aux techniques de combat (les arts martiaux). Toutefois, à la fin de l’ère Muromachi, le bouddhisme perdit la place prééminente qu’il possédait jusqu’alors auprès des classes dirigeantes et ce faisant, l’émulation artistique dont il faisait l’objet.

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970. Bouddha assis, période Nanbokucho, 1336-1392, Japon, bronze doré, H. : 7,5 cm. 968. Descente de la trinité d'Amida, période Kamakura, début XIVe siècle, Japon, tenture : encre, couleurs et or sur de la soie, 120,4 x 41 cm. Collection privée.

971. Kaikei, Bouddha debout faisant le geste de l’absence de crainte (abhaya mudra), XIIIe siècle, Japon.

969. Amitabha, le Bouddha de l’incommensurable lumière, assis en méditation (dhyana mudra), période Kamakura, 1185-1333, Japon, bois laqué et doré.

972. Amida, période Kamakura, XIIIe siècle, Japon, bois, laque, feuille d’or et pierres précieuses, 91,5 x 39,5 x 39,5 cm. National Gallery of Australia, Parkes.

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973. La Descente du Bouddha Amida et des gardiens, période Nanbokuchô, XIVe siècle, Japon, tenture : couleurs sur de la soie, 83,2 x 38,8 cm. Musée des arts Idemitsu, Tokyo.

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974. Bouddha enfant debout, période Nanbokucho, 1336-1392, Japon, bronze doré, H. : 29,5 cm.

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976. Bouddha enfant debout, période Nanbokucho, 1336-1392, Japon, bronze doré, H. : 17,8 cm.

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975. Bouddha enfant debout, période Nanbokucho, 1336-1392, Japon, bronze doré, H. : 25 cm.

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977. Bouddha enfant debout, période Nanbokucho, 1336-1392, Japon, bronze doré, H. : 12,8 cm.

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978. Amitabha, le Bouddha de l’Ouest debout, période Muromachi, 1336-1573, Japon, bronze doré, H. : 26,8 cm. 979. Bouddha assis, période Muromachi, 1336-1573, Japon, bronze doré, H. : 17 cm. 980. Triade avec Bouddha enfant, dynastie Chosôn, 1392-1897, Corée, bronze doré, H. : 19,2 cm. 981. Bouddha assis, dynastie Chosôn, 1392-1897, Corée, bronze doré, H. : 20,4 cm. 982. Bouddha enfant, dynastie Chosôn, 1392-1897, Corée, bronze doré, H. : 38 cm.

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983. Bouddha assis portant le chapeau à plumes traditionnel d’une personne de haut rang et tenant un éventail, période Muromachi, 1336-1573, Japon, bois peint. Collection privée. 984. Parinirvâna, copie du XIXe siècle d’une peinture du XVe siècle, Japon, peinture sur papier. Collection privée. 985. Mandala du monde de la matrice et du monde de diamant (détails), période Muromachi, XVe-XVIe siècle, Japon, tenture : encre sur soie. National Gallery of Victoria, Melbourne.

986. Descente de Jizô-bosatsu (en sanskrit : Kshitigarbha), époque des Nanbokuchô (1333-1392), fin du XIVe siècle, Japon, couleurs, poudre d’or et feuille d’or sur soie, 85,8 x 36,5 cm. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris. 987. Kanô Masanobu, Hotei, le Bouddha rieur, 1434-1530, Japon, tenture : encre et couleur légère sur papier, 81,5 x 44,8 cm.

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Le Bouddhisme sous la dynastie Chosôn (1392-1910) (Corée) Le bouddhisme en Corée souffrit longuement de l’extrême répression de la dynastie Chosôn, lors des siècles de domination de ce clan. Bien que le bouddhisme profita initialement d’une large approbation en Corée et était soutenu par l’idéologie de l’état lors de l’époque Koryô, la dynastie Chosôn préféra la philosophie néo-confucéenne et réalisa de grands efforts pour détruire les monastères bouddhistes et réduire le nombre d’adeptes. Cependant, après que les moines bouddhistes aient aidé à repousser une invasion japonaise pendant la guerre de sept ans, à la fin du XVIe siècle, la persécution coréenne du bouddhisme et des pratiquants bouddhistes cessa enfin. Toutefois, comme la religion, l’art bouddhique de cette époque, assimilé à de l’art populaire, devint d’une importance mineure, et les formes et la qualité d’exécution montrèrent alors une simplicité sans prétention. Le bouddhisme en Corée resta discret jusqu’à la fin de l’époque Chosôn, lorsque sa position fut renforcée par l’occupation japonaise, qui dura de 1910 à 1945. Après la fin de la seconde guerre mondiale, l’école de bouddhisme coréenne Seon fut de nouveau acceptée.

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988. Bouddha enfant debout, dynastie Chosôn, 1392-1897, Corée, bronze doré, H. : 14,3 cm. 989. Bouddha enfant debout, période Edo, 1603-1868, Japon, bronze doré, H. : 16,5 cm. 990. Bouddha enfant debout, période Edo, 1603-1868, Japon, bronze doré, H. : 14,2 cm. 991. Bouddha assis, date inconnue, non localisé, bronze doré. 992. Bouddha enfant debout, période Edo, 1603-1868, Japon, bronze doré, H. : 17,1 cm. 993. Bouddha enfant debout, période Edo, 1603-1868, Japon, bronze doré, H. : 17 cm.

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994. Bouddha debout, milieu de la période Edo, XVIIIe siècle, Japon, bois laqué recouvert de feuilles d’or. 995. Masatoshi, Netsuke figurant un Bouddha assis, XXe siècle, Japon, ivoire. British Museum, Londres. 996. Bouddha Tejaprabha et l’étoile du Pôle Nord entourés par des figures représentant les neuf planètes et les vingt-huit constellations, période Chosôn, datée entre 1850-1860, Corée, couleurs minérales sur de la soie épaisse, 95 x 101 cm.

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997. Plateau décoré représentant un Bouddha assis sur lequel apparaissent dix squelettes humains dans différentes postures, représentant le destin de ceux qui adhèrent aux valeurs du monde matériel, XVIIIe siècle, Japon. Musée national des Arts asiatiques – Guimet, Paris. 998. Amitabha, le Bouddha de l’Ouest formant un raigo (« le geste de l’accueil »), 1708, Japon, peinture sur papier.

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999. Bouddha Gautama assis à la base de l’arbre de la Bodhi où il a été trouvé en illumination, XXe siècle, extra-muros du temple Chogye-se, Séoul, Corée du Sud.

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1000. Angulimala et le Bouddha, XXe siècle, temple Chogye-se, Séoul, Corée du Sud.

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Appendice

Noms du Bouddha Le Bien-allé (sugato) Le Bienheureux (bhagava) Brandissant le pouvoir Chef de caravane Chef ultime Connaisseur des mondes (lokavidu) Conquérant des bêtes Conquérant invaincu Dissipateur de l'obscurité Donneur d'immortalité Doté de toutes les marques prééminentes Enseignant des êtres divins et humains (sattha deva-manussanam) L'éveillé (bouddha) Grand voyant Incomparable docteur et chirurgien Incomparable guide des égarés (anuttaro purisa-damma-sarathi) Indicateur du chemin Joyau le plus éminent Le meilleur de ceux qui peuvent être dressés Le méritant (arahant) Parent du soleil Parfait en savoir et en conduite (vijja-carana-sampanno) Parfaitement éveillé (samma-sambuddho) Parfaitement mature Le plus éminent de ceux qui peuvent traverser Le plus éminent des auriges Le plus éminent des hommes Premier au monde Sage le plus éminent Suprême parmi ceux qui peuvent être libérés Tathagata (l' « Ainsi-allée » ou l' « Ainsi-venu ») Taureau du clan des Sakyas Taureau parmi les hommes Taureau parmi les voyants Taureau sans égal Le tout-voyant

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Les Mudras

1. Abhaya mudra (protection ou absence de crainte)

2. Anjali mudra (salut ou considération)

3. Varada mudra (réalisation des souhaits, don ou générosité)

4. Vitarka mudra (enseignement ou argumentation)

5. Dharmachakra mudra (mise en marche de la roue de la Loi)

6. Bodhyangi mudra (poing de la sagesse)

7. Dhyana mudra (méditation)

8. Bhumisparsha mudra (prise de la Terre à témoin)

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Glossaire A Adibouddha : Un concept du bouddhisme mahayana d’un Bouddha éternel avec aucun commencement et aucune fin. Il s’est créé lui-même et apparaît à l’origine sous la forme d’une flamme bleue sortant d’un lotus. Avec le temps, ce symbole est devenu celui de l’Adibuddha. Amida Butsu : Terme japonais par lequel les disciples appellent le Bouddha Amitabha. Généralement, ils récitent « la louange au Bouddha Amitabha » c’est-à-dire, le « Namu Amida Butsa », qui peut être raccourci par « Nembutsu ». Amitabha : Amitabha est le Bouddha céleste décrit dans les écrits de l’école bouddhiste mahayana. Il est le Bouddha principal du courant de la Terre Pure, une branche du bouddhisme pratiqué majoritairement dans l’est de l’Asie. Selon ces écrits, Amitabha a des mérites infinis pour avoir réalisé de nombreuses bonnes actions lors de ses nombreuses vies passées en tant que bodhisattva Dharmakara. Le terme « Bouddha Amitabha » peut être traduit par « Lumière infinie parfaitement éveillée ». Il peut être difficile de distinguer Amitabha de Sakyamuni, les deux étant représentés comme possédant tous les attributs d’un Bouddha et sans aucune marque distinctive. Néanmoins, Amitabha peut être souvent distingué grâce à son mudra : il est souvent représenté, lorsqu’il est assis, effectuant le mudra de méditation (les pouces se touchant et les doigts ensemble (comme pour la statue Kamakura d’Amitabha)), alors que le mudra qui touche le sol (main droite vers le sol au-dessus de la jambe droite, paume de la main vers l’intérieur) est réservé à la représentation de Sakyamuni assis et seul. Il peut avoir été également représenté tenant une fleur de lotus dans les mains tout en réalisant le mudra de méditation. Lorsqu’il est debout, Amitabha est souvent représenté avec le bras gauche nu et étendu vers le sol le pouce et l’index se touchant, et la main droite tournée vers l’extérieur, le pouce et l’index se touchant également. Ce mudra signifie que la sagesse (symbolisée par la main levée) est accessible à tous les êtres humains. Lorsqu’il n’est pas représenté seul, Amitabha est souvent accompagné de ses deux assistants : Avalokiteshvara (Guanyin) qui est à sa droite et Mahasthamaprapta (Dà Shì Zhì) à sa gauche. Dans le bouddhisme tibétain, Amitabha est de couleur rouge (le rouge est la couleur de l’amour, de la compassion et de l’énergie émotionnelle). Il est associé à l’Ouest puisqu’il est comparé au soleil couchant. Il est vu comme le pouvoir suprême et l’énergie de la nature, accessible à tous les êtres humains sensibles. 516

Pour cette raison, il est considéré comme l’un des Bouddhas les plus populaires. Son unique emblème est le lotus. Il est donc associé aux attributs du lotus : la douceur, la franchise et la pureté. Ananda : L’un des dix grands disciples du Bouddha Sakyamuni et également son cousin. Il fut le premier à entendre les mots du Bouddha. Comme il avait une excellente mémoire, il mémorisa tous les sermons du Bouddha, qui furent par la suite consignés en sutras. Anatman/anatta : Notion bouddhiste qui, à la différence de l’hindouisme, nie l’existence d’une âme éternelle. À la place, chaque personne est une association de cinq skandas (agrégats), qui s’en vont à la mort de l’individu. « Atta » est l’équivalent du terme pali « atman » et « an » est un terme négatif. Littéralement, le terme signifie « pas d’âme ». Anatta (en sanskrit : anatman) : Non-soi. Une des Trois caractéristiques. Anicca (en sanskrit : anitya) : Impermanence. Une des Trois caractéristiques. Bouddha Amitabha : Nom du bodhisattva qui établit l’école de la Terre Pure du bouddhisme. Le pouvoir qu’il gagna par ses mérites en tant que bodhisattva lui permit de créer la Terre Pure et aujourd’hui il aide les autres à y entrer. Les laïcs peuvent maintenant entrer avec l’aide d’Amitabha. Ils ne doivent pas y aller avec leurs propres pouvoirs. Tout ce qu’ils ont à faire c’est de psalmodier et de croire en l’Amida Butsu. Arhat/arhant/arahat/arahant : Terme utilisé à l’origine dans le bouddhisme theravada pour parler d’une personne qui a atteint le but suprême, l’accomplissement du nirvana. Après la mort, l’arhat n’existe plus. Cela peut être comparé au bouddhisme mahayana, dans lequel le but suprême est de devenir un bodhisattva, quelqu’un qui utilise des pouvoirs pour atteindre l’éveil et aider les autres. Ashoka : Monarque bouddhiste en 300 avant J.-C. et troisième empereur de la dynastie Mauryan. Il unifia une grande partie de l’Inde sous sa direction et encouragea la diffusion du bouddhisme. On raconte que le troisième Concile eut lieu pendant son règne. Ashoka créa le modèle de nombreux autres dirigeants qui souhaitaient gouverner en accord avec la philosophie bouddhiste.

— Glossaire —

Asura : Ce terme est souvent traduit par « ogre » ou « titan ». Il s’agit de l’un des six états de l’existence du samsara (cycle d’existence). Asura est généralement un état positif, provenant d’un bon karma. Selon cette interprétation, les asuras demeurent dans les ciels inférieurs. D’autres estiment que les asuras proviennent d’un mauvais karma. Ils sont perçus comme les ennemies des dieux. Certains types de bouddhisme ignorent cette catégorie et ne comptent que cinq états de l’existence. Avalokiteshvara : Célèbre bodhisattva de la compassion. Il a été réincarné plusieurs fois dans ce monde (en homme et en femme) et donc joue des rôles différents en fonction de la branche de bouddhisme suivie. Premièrement, dans le bouddhisme mahayana, il est considéré comme l’incarnation du Bouddha Amitabha, le fondateur de l’école de la Terre Pure du bouddhisme et il est souvent représenté sur la main droite d’Amitabha. Ainsi, il est disponible pour aider quiconque dans le besoin. Deuxièmement, en Chine, Avalokiteshvara apparaît sous la forme de Kuan Yin, la déesse de la compassion. Dans les croyances populaires, elle protège les gens des catastrophes naturelles. Troisièmement, au Tibet Avalokiteshvara apparaît sous plusieurs formes. Les plus importantes de toutes sont Chenrezig (le partenaire masculin du couple qui donne naissance aux tibétains), la déesse Tara et le Dalaï Lama. Avijja (en sanskrit : avidya) : Ignorance.

B Bhaisajyaguru : Bhaisajyaguru, officiellement Bhaisajyaguruvaidûryaprabha, également connu comme le Maître guérisseur ou le Bouddha de la médecine, est le Bouddha de la guérison. Son nom complet signifie « Maître guérisseur de la lumière du lapis-lazuli ». Dans le bouddhisme mahayana, Bhaisajyaguru représente le côté guérisseur du Bouddha historique Sakyamuni. De nombreux écrits utilisent l’analogie du Bouddha médecin qui guérit la maladie de la souffrance en utilisant comme remède ses enseignements. Bhaisajyaguru est généralement représenté assis, portant les trois robes d’un moine bouddhiste, tenant dans la main gauche un pot de couleur lapis de nectar médicinal, la main droite sur le genou droit, tenant une tige d’arura entre le pouce et l’index. Dans le sutra, il est également défini par son aura d’une couleur lapis-lazuli.

Bhikkhu, bikkhuni : Un moine bouddhiste, une moniale bouddhiste. L’arbre de la Bodhi : Figuier sacré (Ficus religiosa), en dessous duquel le Bouddha aurait atteint l’éveil. Bodhisattva : Dans le bouddhisme mahayana, personne qui a atteint l’éveil mais qui a choisi de rester dans ce monde pour aider ceux qui souffrent, plutôt que de rejoindre le nirvana. Il s’agit de l’idéal du mahayana. La notion de bodhisattva doit être différenciée de celle de l’arhat du bouddhisme theravada. Bouddha : Le fondateur du bouddhisme. Il fut le premier à atteindre l’éveil, puis enseigna aux autres comment faire pour l’atteindre. Son prénom était Siddhârta et son nom de famille Gautama. Il était un membre du clan Sakya, et il donc est appelé Sakyamuni « le sage des Sakyas »). Il est également connu sous le nom de Tathagata, « l’éveillé ». Le bouddhisme mahayana pense qu’il existe cinq Bouddhas qui se sont/vont se manifester sur terre. Le cinquième Bouddha, qui viendra dans le futur, est connu sous le nom de Maitreya. Dans le mahayana, un Bouddha est toute personne qui a atteint l’éveil. Bouddhisme Chan : Nom chinois du bouddhisme zen. Bouddhisme de la Terre Pure : Cette forme de bouddhisme se concentre sur le Bouddha Amitabha et la « Terre Pure » qu’il créa. Il est apparu en Chine au IVe siècle après J.-C. est plus tard au Japon, en Corée et dans d’autres pays. Cette forme de bouddhisme dénombre le plus grand nombre d’adeptes de tous les différents types de bouddhisme. La Terre Pure cible la personne de base dans la reconnaissance que la plupart des gens ne peuvent pas atteindre l’éveil et sont donc condamnés à rester à jamais dans le samsara. Amitabha créa donc une « Terre Pure » à l’ « Ouest », un paradis, où l’on peut se rendre une fois mort. Pour obtenir une entrée, il suffit d’en appeler aux pouvoirs d’Amitabha. Pour ce faire, il faut prononcer une formule comme « Namu Amidha Butsu » (le Nembutsu) qui est la version japonaise de la « louange au Bouddha Amitabha ». Bouddhisme mahayana : Mahayana signifie « le grand radeau » ou « le grand véhicule ». Il s’agit de l’une des trois formes de bouddhisme (les deux autres étant le theravada et le vajrayana) la plus large et la plus influente. Il est pratiqué en Chine, au Japon et en Corée. Il souligne l’idée du bodhisattva plutôt que celui de l’arhat. Le but 517

d’un individu n’est donc pas de passer de ce monde au nirvana, mais d’atteindre l’éveil, avec la sagesse, la compréhension et le pouvoir qui va avec, et de montrer de la compassion en retournant dans ce monde pour aider ceux qui en ont besoin. Le Bouddha Amitabha fit ceci afin de créer le bouddhisme de la Terre Pure. Comparé au theravada, le bouddhisme mahayana se concentre sur l’aide que peuvent apporter les dieux et les bodhisattvas pour aider les gens à s’échapper du samsara. Il y a des descriptions élaborées sur la marche à suivre et souligne les prières et les rituels qui permettent de trouver cette aide. Le zen est une branche du bouddhisme mahayana. Bouddhisme theravada : Littéralement, « le chemin des anciens ». Il s’agit de la branche du bouddhisme la plus ancienne. À la différence du mahayana et du vajrayana, le theravada se concentre sur l’individu par rapport au groupe, estimant que l’individu doit atteindre le nirvana par lui-même. Sa vertu principale est donc la sagesse qui est réalisée par l’arhat qui atteint l’éveil au cours de sa vie et le nirvana après sa mort. Il décourage la spéculation sur la nature du cosmos, l’éveil et le nirvana et se concentre plutôt sur la méditation. Le groupe social principal est donc le Sangha, regroupant les moines et les moniales qui supportent et s’enseignent les aux-uns aux-autres leurs manières de s’efforcer à atteindre l’éveil.

C Champs de Bouddha : Les champs de Bouddha représentent le nombre infini de paradis peuplés par d’innombrables Bouddhas et bodhisattvas. Les champs de Bouddha se trouvent audelà du royaume de samsara. Ceux qui s’y trouvent ont atteint l’éveil mais pas encore le nirvana. Il s’agit de l’endroit où se trouve la Terre Pure d’Amitabha. Chogye (alt. Jogye) : Plus grande école bouddhiste coréenne. Les Cinq Préceptes : Ensemble minimum de règles morales du bouddhisme appliqué par les laïcs et les moines du sangha. Elles interdisent le vol, les pratiques sexuelles impropres (l’adultère pour les laïcs, toute activité sexuelle pour les moines), le meurtre, le mensonge et la tromperie, et la consommation de boissons alcoolisées.

D Dalaï Lama : Le bodhisattva qui est la réincarnation d’Avalokiteshvara, c’est-à-dire, Chenrezig, le bodhisattva de la compassion. 518

Il ne s’agit que du même être qui s’est réincarné quatorze fois en Dalaï Lama. Le Dalaï Lama a toujours été une combinaison entre le chef spirituel et le chef politique du Tibet. L’actuel Dalaï Lama vit en exil au Népal. Il reste un chef spirituel pour son peuple malgré l’oppression du gouvernement chinois. Deva : Littéralement, « le brillant ». Habitant des royaumes célestes. Devadatta : Cousin du Bouddha. Dharma/ Dhamma : Les enseignements du Bouddha. Dharmakaya : Littéralement, le corps de la loi. Selon la pensée mahayana, un aspect de la réalité suprême. Dhyani Bouddhas : Dans l’idéologie bouddhiste vajrayana, les cinq Bouddhas Dhyani (également connu sous le nom des cinq Bouddhas de la sagesse, les cinq grands Bouddhas ou les cinq Jinas), représentent les cinq illustres qualités du Bouddha. Les cinq images du Bienheureux apparaissent régulièrement dans les mandalas vajrayana, des tableaux géométriques ou concentriques représentants le cosmos. L’évolution des cinq Bouddhas de la sagesse correspond à un développement ultérieur, basé sur l’élaboration philosophique des impressions concernant la connaissance du Bouddha, et le concept de la théorie du Trikaya (en sanskrit, Tri signifie « trois » et kaya « corps »), qui identifie trois « corps » spirituels du Bouddha. Les Bouddhas de la sagesse sont tous considérés comme des aspects du dharmakaya ou « réalité-corps », les incarnations du principe de l’éveil. À l’origine, il n’y avait que deux Bouddhas, qui représentaient la sagesse et la compassion : Akshobhya et Amitabha. Plusieurs distinctions amènent à la représentation de la puissance ou de l’activité, et de la beauté ou de richesses spirituelles. Le personnage central se fera appeler Vairocana et apparaît seul sur de nombreuses images de Bouddha. Dipankara : Dipankara est un Bouddha du passé, qui aurait vécu sur terre il y a cent mille ans. Selon les traditions bouddhistes, Dipankara était un Bouddha qui atteignit l’éveil une éternité avant Sakyamuni. Généralement, les bouddhistes croient qu’il y a eu une succession de nombreux Bouddhas dans un passé lointain et que de nombreux autres apparaîtront dans le futur. Dipankara, serait l’un des nombreux Bouddhas du passé, Sakyamuni est le dernier en date et Maitreya sera le prochain.

— Glossaire — Dipankara est généralement représenté comme un Bouddha assis, mais ces représentations en Bouddha debout sont très courantes en Chine, en Thaïlande et au Népal. Il forme avec sa main droite le mudra de protection (abhaya mudra) et il le forme parfois avec les deux mains. Certains disent qu’il était représenté sur l’un des Bouddhas de Bamiyan, détruit par le gouvernement Taliban en Afghanistan, en 2001. Des statues de Dipankara peuvent également être trouvées dans les grottes de Longmen et de Yungang, en Chine. Dipankara est parfois accompagné de deux bodhisattvas, Manjusri et Vajrapani (souvent à Java) ou Avalokiteshvara et Vajrapani (souvent au Sri Lanka) ou encore avec ses deux successeurs, Gautama et Maitreya. Les Dix Préceptes : Il s’agit du code de discipline monastique. Il est constitué des cinq préceptes (interdiction de voler, d’avoir des activités sexuelles, de tuer, de mentir et de boire de l’alcool) qui s’appliquent à tous les bouddhistes ainsi que de cinq autres restrictions désignées spécifiquement pour les membres du sangha. Elles sont : (6) Ne pas se nourrir de la lune au matin. (7) Ne pas se vêtir avec autre chose que la robe du moine. (8) Ne pas participer ou regarder des divertissements publics. (9) Ne pas utiliser de lits en hauteur ou confortables. (10) Ne pas se servir d’argent. Dukkha : La compréhension bouddhiste de la nature de la vie, particulièrement de la vie humaine. Il s’agit de la souffrance, de la tristesse, de la misère et de la mort.

F Foudre : Mot français souvent utilisé pour transcrire le terme sanskrit « vajra » (en tibétain : « dorje », qui est le symbole clé du bouddhisme vajrayana). Ce mot signifie littéralement « foudre diamant ». Il symbolise le caractère indestructible de la vacuité, la vraie nature de toute chose. Les bouddhistes tibétains utilisent une image fabriquée en métal d’un éclair lors de leurs rituels.

H Hinayana : Littéralement « petit véhicule ». Selon certains, ce terme a été inventé par les polémistes mahayana afin de distinguer leur chemin (considéré comme le « grand véhicule » avec une place pour tous) de celui des sarvastivadins (considéré comme le « petite véhicule » qui ne possède qu’une place à la fois). Au fil du temps, il ne fut appliqué qu’à un survivant des « dix-huit écoles » du bouddhisme de sud, le theravada. De nombreux bouddhistes préfèrent utiliser le terme theravada car « Hinayana » possède des connotations négatives.

I/J Impermanence (en sanskrit : anitya, en pali : anicca) : Ce terme fait référence à la notion bouddhiste que toutes les choses de samsara sont impermanentes. Une fois créées, elles déclinent puis meurent. Bien que cela soit particulièrement vrai pour les maladies humaines et la mort, l’idée fait référence à la nature de toute chose. C’est l’une des raisons de la souffrance et elle est considérée comme l’une des trois marques de l’existence. Jatakas : Histoires ou légendes sur la naissance de Bouddha ou sur ses anciennes formes d’existence. Jhana/dhyana : Un jhana est l’un des niveaux les plus élevés de conscience qui peut être atteint grâce à la pratique de samadhi. Il existe quatre jhanas, qui ensemble amènent à l’illumination. Là, le moine possède des pouvoirs surnaturels, voit ses vies antérieures et trouve la sagesse du vrai caractère de la réalité. Jour lunaire : Chaque mois lunaire comporte quatre jours lunaires. Les plus importants sont la nouvelle lune (qui commence le mois) et la pleine lune (au milieu du mois). Ces jours là, le sangha se rassemble pour lire les règles de conduite du moine et chaque moine s’examine pour voir s’il a transgressé l’une de ces règles. Les deux autres jours lunaires se trouvent entre les deux premières, ainsi il y a un jour lunaire tous les sept jours. Les laïcs se rassemblent souvent aux monastères ces jours là pour des activités religieuses.

K G Gautama : Nom de famille de Bouddha. Son prénom était Siddhârta. Guru : Professeur ou guide pour un novice. Il s’agit d’un aspect important du bouddhisme vajrayana.

Kagyu : Ordre du bouddhisme tibétain fondé au XIe siècle par Marpa, Milarepa, Gampopa et leurs disciples. Kapilavatsu : Capitale du royaume Sakya. Le roi de Kapilavatsu était Suddhodana, le père de Sakyamuni. Kapilavatsu se trouve dans l’actuel Népal. 519

Karma/Kamma : Pour le bouddhisme ainsi que pour l’hindouisme, il s’agit de la loi morale de cause et d’effet. Les gens construisent leur karma (bon ou mauvais) en fonction de leurs actions. Cela détermine l’état d’existence dans lequel ils renaîtront. Dans le bouddhisme, toute personne peut renaître dans un ciel ou un enfer, ou en tant qu’être (humain ou animal) dans ce monde. Kassapa (en sanskrit : Kasyapa) : Disciple principal du Bouddha. Koan : Devinette utilisée pour enseigner le bouddhisme zen. Elle ne peut pas être résolue avec la raison mais au contraire elle force l’étudiant à la résoudre par un éclair de perspicacité. Un exemple très connu est la question « Quel est le bruit du battement d’une seule main ? ». Kondañña : Disciple de Bouddha, le premier à s’être converti à ses enseignements. Kuan Yin : Manifestation chinoise d’Avalokiteshvara, le bodhisattva de la compassion. Bien qu’à l’origine il été représenté comme un homme, progressivement il se transforma en femme. Elle apparaît à tous ceux qui ont besoin de son aide, spécialement aux personnes qui sont menacées par l’eau, les démons, l’épée ou le feu. Les femmes sans enfants se tournent vers elle pour obtenir son aide.

L Laïc : Terme français utilisé pour faire référence aux membres d’une religion (dans le bouddhisme, le christianisme, etc.) par opposition aux spécialistes religieux tels que les moines ou les prêtres. Dans le bouddhisme, le contraire de laïc est le sangha. Lama : Selon le vajrayana, le terme signifie maître ou guru. Il est généralement le chef d’un monastère ou peut-être de plusieurs monastères. Certains lamas importants sont considérés être des bodhisattvas comme le Dalaï Lama. Loi de la coproduction conditionnée (Paticcasamuppada) : Elle établit que tous les phénomènes dépendent d’un nombre de facteurs conditionnés. En d’autres termes, une chose existe uniquement si une autre chose existe. Elle possède à condition que les autres possèdent, elle s’éteint à condition que les autres s’éteignent, elle ne possède pas à condition que les autres ne possèdent pas. Loi de la production conditionnée : Doctrine fondamentale du bouddhisme qui établit que tous les phénomènes présents dans l’univers sont conditionnés. Puisque tous les phénomènes proviennent 520

de causes et d’effets complexes, toutes les choses existantes dans l’univers sont interdépendantes. De plus, les phénomènes et les choses sont impermanents (c’est-à-dire qu’ils changent constamment). C’est par cette loi que Sakyamuni fut éveillé lorsque qu’il a atteint l’illumination. Lumbini (parc) : Lieu de naissance du Bouddha Sakyamuni qui se situe entre l’état des Shakyas et celui des Koliyans.

M Mahamaya : Mère de Sakyamuni. C’était une princesse koliyanne mariée à Suddhodana. Elle mourut sept jours après avoir donné naissance à Sakyamuni. Maitreya ou Metteyya : Maitreya (en sanskrit) ou Metteyya (en pali) est, selon la théologie bouddhiste, un futur Bouddha, un bodhisattva qui n’a pas encore atteint l’éveil mais qui est vénéré pratiquement au même niveau qu’un Bouddha. Selon les écrits, Maitreya sera le successeur du Bouddha historique Sakyamuni, le fondateur du bouddhisme. La prophétie de l’arrivée de Maitreya peut être trouvée dans la littérature canonique de toutes les écoles bouddhistes (theravada, mahayana et vajrayana) et est acceptée par beaucoup de bouddhistes comme un état d’un évènement actuel qui aura lieu dans un futur lointain. Maitreya est la plupart du temps représenté assis les deux pieds touchant le sol, ce qui indique qu’il n’a pas encore terminé son ascension vers le trône. Il est habillé avec les vêtements d’un moine ou d’une personnalité royale indienne. Un khata, une écharpe cérémonielle traditionnelle, est toujours attaché autour de la taille comme une ceinture. Dans l’art grécobouddhique de Gandhara, et ce dès les premiers siècles de notre ère, Maitreya est représenté comme un noble originaire d’Asie centrale ou du Nord de l’Inde. L’arrivée de Maitreya se fera lorsque les enseignements du Bouddha Gautama, c’est-à-dire le dharma, ne seront plus enseignés et complètement oubliés. Il fut prédit qu’il atteindrait la Bodhi en sept jours (qui est la période minimale), par la vertu de ses nombreuses vies de préparation de Bouddha. Son arrivée sera également accompagnée par un nombre d’évènements physiques. Par exemple, on prédit une diminution de la taille des océans, lui permettant de les traverser librement. Une fois que Maitreya aura enseigné le « vrai » dharma aux gens, la construction d’un nouveau monde pourra débuter. Son arrivée signifie également la fin du temps du milieu où les hommes résident actuellement, caractérisé comme le point faible de l’existence humaine entre l’époque de Gautama et de Maitreya.

— Glossaire — Mandala : En général, forme d’art basée sur un cercle fermé qui est le symbole de la continuité éternelle. Dans le bouddhisme tantrique (vajrayana), il s’agit d’une peinture ou tapisserie basée sur des cercles concentriques. Dans ces cercles, le Bouddha apparaît généralement avec d’autres déités, des bodhisattvas et d’autres images symboliques. Le mandala sert au moine comme un point de concentration pour la méditation et une représentation symbolique de la réalité de l’identité du samsara et du nirvana. Dans la religion populaire, le mandala est souvent le point central du culte, ou selon une autre interprétation, les Bouddhas et déités représentés sur le mandala deviennent des objets de culte. Manjusri : Bodhisattva de la sagesse (prajna), l’un des deux concepts clés mahayana, l’autre étant la compassion (représentée par Avalokiteshvara). Les deux symboles principaux de Manjusri sont l’épée de savoir et le livre du sutra prajna-paramita. La sagesse disperse la noirceur de l’ignorance. Mantra : Son utilisé comme point de concentration pour la méditation ou le culte. Marques de l’existence : Il existe trois marques de l’existence : la souffrance (dukkha), l’impermanence (anitya) et le « non-soi » (anatman). Méditation : Processus qui permet de connaître profondément son propre esprit. Mérite (punya) : Le mérite correspond essentiellement au « bon karma » et peut être gagné de plusieurs manières. Nombreuses d’entre elles impliquent une interaction entre le sangha et le laïc. Par exemple, lorsqu’un laïc donne de la nourriture à un moine, ils gagnent du mérite. Agir selon des manières morales, enseigner sa croyance, prêcher et psalmodier sont aussi des moyens pour gagner du mérite. Le culte envers le Bouddha peut également apporter du mérite. Cette notion de mérite joue un rôle important dans le bouddhisme theravada. Mont Meru : Selon la cosmologie bouddhiste, il s’agit du centre de l’univers. Mudra : Signes de main symboliques utilisés dans des rituels ou des danses. Le Bouddha est souvent représenté avec les mains réalisant le mudra de la méditation ou le mudra symbolisant l’enseignement. Dans le vajrayana, les signes s’élargissent pour impliquer la totalité du corps et ils permettent à la personne effectuant les signes d’interagir avec les déités tantriques.

Muni : Un sage.

N Nâga : Déité ou type d’entité ou d’être, prenant la forme d’un très grand serpent, que l’on trouve dans l’hindouisme et le bouddhisme. Parmi les nâga notables de la tradition bouddhiste, on trouve Mucilinda (Muchalinda), le protecteur du Bouddha. Nirvana/nibbana : Il s’agit de la cessation de la souffrance, de la libération du karma et par conséquent du passage vers une autre existence. La meilleure manière de penser au nirvana est qu’il s’agit du but ultime du bouddhisme et que l’éveil est l’étape précédente. Ainsi quiconque devient conscient de la nature de la réalité suprême de l’éveil, devient uni à la réalité du nirvana. Le Bouddha, lorsqu’il mourut, passa dans le nirvana, il avait atteint l’éveil au cours de sa vie et l’avait partagé avec l’humanité. Un bodhisattva a atteint l’éveil, mais plutôt que de passer dans le nirvana, choisit de revenir dans ce monde et d’utiliser ses pouvoirs pour aider les gens.

P Pali et Canon pali : Le pali est un dialecte sanskrit et on pense qu’il s’agissait de la langue parlé par le Bouddha. Il s’agit également du langage utilisé par le bouddhisme theravada. Le Canon pali (du theravada) est une collection de textes bouddhistes sacrés écrits dans ce dialecte. On l’appelle également le Tripitaka. Paramita : Il s’agit des six vertus ou « perfections » que le bodhisattva parfait lors de son développement. Elles sont : la générosité, la discipline, la patience, l’énergie, la méditation (jhana) et la sagesse (prajna). Parinirvâna (en pali : parinibbana) : La fin de l’existence physique du Bouddha (c’est-à-dire sa mort). Pitaka : Signifie littéralement en pali « corbeille ». Les trois Pitakas sont les divisions principales du Canon pali : le Sutta Pitaka ou sermons, le Vinaya Pitaka ou règles de l’ordre et l’Abhidhamma Pitaka. Prajna : Ce terme, qui signifie la sagesse, est la sagesse suprême considérée par le bouddhisme mahayana comme extérieure à l’expérience humaine et impossible à transmettre dans un langage de ce monde. L’expérience clé du prajna se trouve dans la vacuité, la vraie nature du cosmos. 521

Production conditionnée : Il y a douze facteurs de la production conditionnée : la mort, la naissance, le désir insatiable, l’ignorance, la conscience, le devenir, le contact, la sensation, les six facultés, la saisie, les actions volitionnelles et les phénomènes mentaux et psychiques. Puja : Un acte de culte ou de dévotion envers un Bouddha ou un bodhisattva. Punya : Mérite. Un acte qui permet d’obtenir un bon karma.

étaient nomades, errant neuf mois de l’année. Lorsque la mousson démarrait en juillet, ils se rassemblaient pour recevoir des enseignements, des instructions, des encouragements et pour méditer. Le bouddhisme theravada, qui est pratiqué dans des zones de mousson, a maintenu la retraite de la saison des pluies même si les moines ont cessé depuis longtemps d’errer. Rinpoché : Terme honorifique qui s’applique aux lamas du bouddhisme vajrayana. Cela signifie littéralement « précieux » et est accordé aux maîtres très estimés pour leur connaissance spirituelle. On pense souvent qu’un Rinpoché est une incarnation d’un lama, d’un guru ou même d’un bodhisattva ou d’un Bouddha.

Q Les Quatre Nobles Vérités : Les déclarations les plus simples de la croyance bouddhiste : 1. Tout n’est que souffrance (dukkha). 2. La souffrance est causée par le désir. 3. Si quelqu’un peut éliminer le désir, alors il peut éliminer la souffrance. 4.Le Noble Sentier Octuple peut éliminer le désir. Éveil : Un terme zen pour l’illumination.

R Raga : L’avidité, la passion, le désir incontrôlé de toute sorte. Rahula : L’un des dix grands disciples de Sakyamuni. Il fut le premier à réaliser des pratiques ésotériques et souhaitant apprendre les instructions de la Loi. Il était également le fils du Bouddha Sakyamuni. Raja : Roi, chef, dirigeant. Rajagaha (en sanskrit : Rajagriha) : Capitale de l’ancien royaume de Magadha en Inde, qui était le centre culturel à l’époque de Sakyamuni. Le premier monastère, appelé le bois de bambous, fut construit par l’ancien Kalanda et le roi Bimbisara de Magadha à Rajagaha. Renaissance : Le corollaire du karma. Doctrine selon laquelle chaque individu nait sur ce monde encore et encore pour hériter des effets de ses actions. En fonction des actions de sa vie, un individu se créé une nouvelle personnalité afin que les résultats de ses actions se réalisent dans une vie future. Renoncement : Attitude de détachement complet par rapport aux expériences du samsara, il n’y a aucun vrai plaisir ou satisfaction à se trouver en son sein. Retraite de la saison des pluies (vassa) : Dans les premiers siècles du bouddhisme, les moines 522

Roue de la vie : En bouddhisme tibétain, plus spécifiquement, la roue de la vie est un symbole constitué de trois cercles concentriques maintenus par Yama, le dieu des enfers. Elle signifie samsara. Le cercle le plus à l’intérieur contient les symboles des trois sources de la souffrance : le cochon (l’ignorance), le serpent (la haine) et le coq (le désir). Le second cercle est divisé en six sections, chacune représentant l’un des six états de l’être humain. Le dernier cercle (à l’extérieur) est divisé en douze sections, chacune représentant l’un des douze facteurs de la production conditionnée (la mort, la naissance, le désir, l’ignorance, la conscience, etc…).

S Sakya, Sakyamuni/Shakyamuni : Sakya est le clan dans lequel Bouddha est né. « Sakyamuni » signifie « le sage des Sakyas », il s’agit du titre donné à Bouddha. Samadhi : Forme de méditation largement pratiquée en bouddhisme theravada dans laquelle l’esprit est concentré sur un objet unique et progressivement se calme jusqu’à ce que l’objet soit connu. Le but ultime de cette méditation est d’entrer dans l’état de samadhi, lorsque la distinction entre l’objet et le méditant disparait, ceci est la réalisation de la non-dualité. Cet état est un pré-requis pour pénétrer les quatre niveaux de jhana et atteindre l’éveil. Samantabhadra : Samantabhadra connu sous le nom de « Seigneur de la vérité », représente la pratique et la méditation de tous les Bouddhas. Avec Sakyamuni et le disciple Manjusri, ils forment la trinité Sakyamuni du bouddhisme mahayana. Il est le patron du sutra du lotus et selon le sutra avatamsaka, il établit les dix grandes voix qui sont les bases du bodhisattva. Samantabhadra est la plupart du temps décrit comme un bodhisattva, bien que certaines traditions du bouddhisme vajrayana le considèrent comme un Bouddha suprême.

— Glossaire — Littéralement, « celui dont la bonté est omniprésente », Samantabhadra représente les idéaux bouddhistes de la loi et de la compassion. Avec Manjusri, il est l’un des trois compagnons de Sakyamuni. Au Japon, ce bodhisattva est souvent vénéré par les écoles Tendai et Shingon et l’école Nichiren le vénère comme le protecteur du sutra du lotus. Certaines écoles Yogacara déclarent qu’il s’agit de Samantabhadra, et non Vairocana, le fondateur du système de yoga mahayana, et le considèrent comme une divinité d’extase religieuse. Ceux qui pratiquent la méditation extatique dans les écoles ésotériques japonaises le considèrent comme l’une des figures clés de leur pratique. À la différence de sa contrepartie plus populaire Manjusri, Samantabhadra n’est représenté que très rarement seul et se trouve généralement dans une trinité à la droite de Sakyamuni, chevauchant un éléphant blanc. Dans ces traditions qui acceptent le sutra avatamsaka comme texte de base, Samantabhadra et Manjusri encadrent le Bouddha Vairocana, le Bouddha central de ce sutra. Connu sous le nom de Puxián en chinois, il est parfois représenté avec des caractéristiques féminines dans l’art chinois, chevauchant un éléphant possédant six paires de défenses tout en tenant un lotus « parasol » et portant les mêmes vêtements et caractéristiques que certaines représentations féminines du bodhisattva Kuan Yin. C’est sous cette apparence que Samantabhadra est vénéré comme le patron des monastères associé au Mont Emei dans l’ouest de la Chine. Samsara : Le cycle continue de mort et de renaissance. Sangha/samgha : Terme général qui fait référence à la communauté des moines (bhikkhus) comme un tout. Sanskrit : Langue parlée en Inde ancienne qui appartient à la classe des langues indo-européennes. Il est utilisé en hindouisme et dans certaines formes de bouddhisme. Sanzen : Il s’agit de la rencontre journalière qui a lieu deux fois par jour entre un étudiant et son maître dans le bouddhisme zen pour discuter des progrès de l’étudiant en matière de méditation. Le but principal est de déterminer si l’étudiant a résolu son koan. S’il n’a pas réussi, la mauvaise réponse est rejetée et le maître doit alors pousser son élève à trouver la solution correcte. Satori : Terme du bouddhisme zen pour parler de l’éveil.

Sentier octuple : Le Noble Sentier Octuple est constitué de huit étapes par lesquelles une personne peut atteindre le nirvana. Il s’agit du chemin par lequel toute personne cesse de désirer et par conséquent de souffrir. Ce chemin mène à une forme de méditation, similaire au raja yoga en hindouisme, qui permet à une personne d’atteindre l’éveil. Ces huit étapes sont : 1) Compréhension juste. 2) Pensée juste. 3) Parole juste. 4) Action juste. 5) Moyens d’existence justes. 6) Effort juste. 7) Attention juste. 8) Concentration juste. Siddhârta : Prénom de Bouddha. Son nom était Gautama. Skandhas : Les cinq éléments d’un être humain qui se rassemblent à la naissance et se séparent à la mort : le corps, les sensations/sens, les perceptions, les habitudes et les tendances et la conscience. Ils sont liés à la notion de « non-soi ». États de l’existence : Il existe six états de l’existence (gati). Les trois plus hauts sont les dieux, les asuras et les êtres humains. Ils résultent d’un bon karma. Les trois autres sont les animaux, les fantômes affamés et les démons (habitants de l’enfer). Ils résultent d’un mauvais karma. Certaines formes de bouddhisme placent l’état d’asuras provenant d’un mauvais karma et d’autres l’ignorent complètement, ne possédant que cinq états d’existence. Stupa : Sanctuaire dans lequel des reliques du Bouddha sont conservées. Le centre est un temple surélevé qui est généralement entouré par une série de terrasses. Sutra/sutta : Texte sacré. Le sutra Pitaka est l’une des trois parties du tripitaka. Il contient les paroles et les enseignements du Bouddha. Les sutras sont les textes fondamentaux du bouddhisme mahayana, c’est ce qui différentie le bouddhisme mahayana du bouddhisme theravada. Sutra du cœur : L’un des sutras centraux du bouddhisme mahayana. Il est particulièrement important en zen pour ses enseignements sur la vacuité. Sutra du lotus : Le sutra du lotus est probablement le texte le plus important du bouddhisme mahayana. Il reprend une leçon donnée par le Bouddha. Il examine toutes les choses qui différencient le bouddhisme mahayana du theravada, comme l’idée du bodhisattva, notamment 523

du bodhisattva Avalokiteshvara, le mérite des gens qui vénèrent le sutra du lotus et la clé du nirvana et de la bouddhéité. Sutra Prajna-Paramita : Ce terme fait référence à une collection de 40 sutras mahayana qui traitent du prajna et de son accomplissement. Il s’agit du centre des écrits et commentaires de Nagarjuna. Le plus connu est le sutra du cœur.

T Tantrisme : Le tantrisme et les idées tantriques commencent avec les notions en accord avec toutes les formes de bouddhisme, l’idée que la réalité suprême est une unité singulière. Le tantrisme, composant clé du vajrayana, dépasse les limites de ces notions dans leur représentation dans le symbole de l’union sexuelle entre l’homme et la femme. Cette union est un symbole de l’identité de la nature multiple de ce monde (maya) représenté par l’homme avec l’unité et la sagesse du cosmos, représenté par la femme. Dans certaines écoles, le symbole de ces rapports sexuel reconstitue une part de la méditation. Tathagata : Terme qui fait référence au Bouddha (Siddhârta) qui signifie « L’éveillé ». Tripitaka (tipitaka) : Les trois écrits sacrés principaux du bouddhisme. Un « pitaka » est une corbeille, ainsi le terme fait référence aux « trois corbeilles ». La première corbeille correspond aux enseignements du Bouddha. La seconde correspond au code disciplinaire du Sangha. La troisième comprend les enseignements particuliers. Les Trois Refuges : également connus sous le nom des trois voix ou des trois joyaux : 1) Je trouve refuge dans le Bouddha. 2) Je trouve refuge dans le Dharma. 3) Je trouve refuge dans le Sangha.

U Upasaka : Un disciple bouddhiste laïc. Forme féminine : Upasika. Upaya : Moyen, outil ou méthode, moyen concret pour parvenir à une fin spirituelle. Uposatha : « Jour d’observance », un jour sacré qui se produit toutes les quinzaines lunaires. Ce jour là, les bouddhistes réaffirment leur pratique du Dharma en termes de préceptes et de méditation. 524

V Vacuité : La vacuité est généralement la description de l’éveil. Pour l’esprit occidental, cette description est souvent difficile à comprendre, puisqu’elle ramène à une idée que ce n’est « rien » et donc semble assez inintéressant. Deux points nous aident à corriger cette vision. Premièrement, la « vacuité » peut être comprise à la manière bouddhiste qui dit que l’ultime vérité est indescriptible à un être humain, de la même manière que les théologiens chrétiens visualisent Dieu au-delà de la tentative de le décrire. Deuxièmement, la « vacuité » ne doit pas être considérée comme un autre lieu. Au contraire, il est identique au monde et à l’univers que les hommes expérimentent dans cette vie. Ainsi, cela ressemble à la notion hindoue que ce monde n’est qu’une simple maya (illusion), prévenant les hommes de voir la vraie unité du cosmos (qui dans l’hindouisme correspond à l’identité d’Atman et Brahman). Ainsi la vacuité et les phénomènes de ce monde sont identiques, ou comme le sutra du cœur l’explique « La vacuité n’est pas autre que la forme et la forme n’est pas autre que la vacuité ». Illumination : Il s’agit de la traduction usuelle du mot sanskrit « bodhi », qui signifie littéralement « éveil ». Elle est atteinte en suivant l’Octuple sentier, et par conséquent représente la liberté de tous les désirs. L’illumination offre à la personne qui l’atteint la sagesse de percevoir la réalité ultime, qui entraîne le pouvoir et l’habilité de travailler pour changer la réalité dans certaines mesures, surtout pour aider les personnes dans le besoin. Par exemple, Amitabha créa la terre de l’Ouest, la Terre Pure, un ciel pour ses disciples. L’illumination est souvent décrite par la vacuité, qui est la dernière étape avant le nirvana. L’atteinte de l’illumination peut être comparée à un trou à travers un mur. Au début, il n’y a qu’un tout petit trou au travers lequel on peut voir brièvement une petite partie de l’autre côté. À la fin, le mur entier est détruit et tout est visible. Vairocana : Le Bouddha Vairocana est une incarnation de l’aspect universel du Bouddha historique Gautama. Dans le bouddhisme sino-japonais, Vairocana est également une incarnation du concept de la vacuité bouddhiste. Dans la conception des cinq Bouddhas de la sagesse du bouddhisme vajrayana, Vairocana se trouve au centre. La statue de Vairocana du temple Tôdai-ji de Nara au Japon est la plus grande image de bronze du Bouddha Vairocana au monde. La plus grande des statues gigantesques détruites à Bamiyan en Afghanistan, représentait également Vairocana.

— Glossaire — La doctrine de Vairocana est largement basée sur les enseignements du sutra mahavairocana et à un degré moindre sur ceux du sutra vajrasekhara. Vairocana était fortement représenté dans l’école chinoise de bouddhisme Hua-Yen mais aussi plus tard dans d’autres écoles, comme les écoles japonaises de bouddhisme Kegon, ésotériques ou Shingon. Dans le cas de l’école Shingon, Vairocana est la figure la plus importante. Dans le bouddhisme sino-japonais, Vairocana fut progressivement supplanté comme un objet de respect par le Bouddha Amitabha, suite à la montée en popularité du bouddhisme de la Terre Pure. Cependant, l’héritage de Vairocana reste incarné dans le temple de Tôdai-ji et dans le bouddhisme Shingon, représenté par une minorité assez importante des bouddhistes japonais. Vajradhara : Vajradhara est le dernier « Bouddha suprême » ou Adi Bouddha, selon les écoles Gelug et Kagyu du bouddhisme tibétain. Vajradhara remplace Samantabhadra, qui reste le Bouddha suprême du Nyingma ou « ancienne école » ainsi que de l’école Sakya. On parle essentiellement de deux équivalents métaphysiques, puisque tous les deux incarnent l’idée de l’accentuation ultime recherchée par les bouddhistes. La réalisation de « l’état de vajradhara » est synonyme de la réalisation complète du nirvana. Même si Vajradhara et Samantabhadra sont similaires à bien des égards, ils sont représentés dans la cosmologie bouddhique tibétaine par une iconographie, des attributs et des apparences différents. Samantabhadra est représenté sans ornement et attribut. À l’inverse, Vajradhara est souvent orné et porte des attributs qui le différentie des autres Bouddhas, il est assis selon la position du lotus, les poignets croisés devant la poitrine. Vajrayana : Puisqu’un « vajra » est un diamant, ce terme signifie « le chemin du diamant ». Il fait également référence à la troisième forme de bouddhisme (après le theravada et le mahayana), fortement pratiqué au Tibet. Il est également connu sous le nom du bouddhisme tantrique. La revendication principale du vajrayana est qu’il permet à une personne d’atteindre le nirvana en une seule vie. Ceci est possible en utilisant tous les pouvoirs d’une personne (y compris celle du corps) pour attendre son but. Vénérable : Titre honorifique de respect pour un moine ou une moniale bouddhiste. Vesak : Selon la tradition bouddhiste, il ne s’agit pas que de la date de naissance de Bouddha mais également de celle de son éveil et de sa mort.

Vihara : Lieu de demeure du Sangha. Une retraite ou un monastère. Un état d’esprit. Vinaya : Discipline monastique dont les règles et les traditions sont comprises dans un texte imprimé de six volumes. Vipassana : Cette forme de méditation est largement pratiquée dans le bouddhisme theravada. Son but est la réalisation des trois marques de l’existence : la souffrance, l’impermanence et le « non-soi ». Elle mène à la réalisation du vrai caractère de la vacuité. Le vipassana et le samadhi sont considérés comme des pré-requis à l’atteinte du nirvana par le bouddhisme theravada.

Y Yab-yum : Dans le bouddhisme vajrayana, il s’agit du symbole de l’union sexuelle entre l’homme et la femme, généralement l’union d’un dieu ou d’un bodhisattva avec son consort, qui représentent l’état complet du cosmos. L’homme représente l’action, généralement celle de la compassion, dans ce monde limité, et la femme représente la sagesse, l’unité de l’infini. L’homme est passif et la femme active. Yana : Terme sanskrit qui signifie « véhicule ». Les différents véhicules correspondent aux différents chemins spirituels qui diffèrent selon l’attitude de base des pratiquants et des moyens pour réaliser des progrès sur ce chemin. Il existe des catégories d’un, de deux, de trois et de cinq véhicules. Yasodhara : La femme de Siddhârta Gautama. Elle devint par la suite une moniale. Yidam : Un bodhisattva ou une autre « déité » assigné à un moine vajrayana par son guru comme guide et protecteur personnel. Une fois établi, ce lien durera jusqu’à la fin de la vie du moine et l’aidera à travailler jusqu’à l’accomplissement de l’éveil.

Z Zazen : En bouddhisme zen, la pratique de méditation de longue durée, généralement avec un groupe dans une salle de réunion. Les moines restent assis pendant de longues périodes dans la position du lotus. Différentes personnes méditeront avec des buts différents, souvent la méditation se concentre sur la résolution d’un koan. 525

Chronologie – de

14,000 av. J.-C. à 0 –

14 000 à 400 avant J.-C. :

Période Jômon au Japon, échanges culturels entre le Japon et la Chine, la Chine conquiert la Corée

Dès le IVe millénaire avant J.-C. :

Les nomades eurasiens domestiquent les chevaux et les chameaux dans les steppes d’Asie Centrale, de Mongolie et de l’Est de l’Europe

Vers 3200-1850 avant J.-C. :

La culture de Longshan se développe en Chine (le long du bassin inférieur et moyen du fleuve Jaune), connue pour sa poterie noire cuite à très haute température et dont la finesse est rendue possible grâce à l’invention du tour

3000 avant J.-C. :

Les peuples de langues sémitiques commencent à disparaître en Asie du Sud-Ouest

Vers 3000-1500 avant J.-C. :

Apogée des cités d’Harappa et de Mohenjo-Daro dans la vallée de l’Indus

IIe millénaire avant J.-C. :

Culture du blé, de l’orge, de légumes de Chine et d’Asie Centrale au Deccan (Inde)

2200-1700 avant J.-C. :

Civilisation de l’Oxus (complexe archéologique de Bactria-Margiana) en Asie Centrale

1600 avant J.-C. :

Premier âge du bronze et début de l’écriture sur les bords du fleuve Jaune sous la dynastie Shang en Chine (1600-1046 avant J.-C.)

Vers 1500 – VIe siècle avant J.-C. :

Période védique : les tribus aryennes diffusent leur culture auprès des civilisations de la vallée de l’Indus et ont un important impact sur l’Hindouisme

1045-256 avant J.-C. :

Dynastie Zhou en Chine

Vers 800 à 500 avant J.-C. :

Composition des Upanishads hindoues

728-559 avant J.-C. :

Premier Empire perse

625-549 avant J.-C. :

Royaume Mède

Vers 563 avant J.-C. :

Naissance de Siddhârta Gautama à Kapilavastu

551 à 479 avant J.-C. :

Vie de Confucius dont la philosophie à influencé la majeure partie de l’Asie

550 avant J.-C. :

Fondation de l’empire perse par Cyrus le Grand (Cyrus II)

VIe-Ve siècle avant J.-C. :

Siddhârta Gautama enseigne le bouddhisme en Inde

Vers 528 avant J.-C. : e

Eveil et premier sermon de Bouddha e

Milieu du VI - milieu du V siècle avant J.-C. : Vie de Lao Zi

526

Vers 483 avant J.-C. :

Gautama Bouddha meurt à Kusinara, en Inde

476-221 avant J.-C. :

Période des Royaumes combattants en Chine : déclin de la dynastie Zhou, passage de l’âge du bronze à l’âge du fer

— Chronologie —

– de

14,000 av. J.-C. à 0 –

Vers 405 avant J.-C. :

Premier concile bouddhique, à Rajagriha (actuelle Rajgir)

Vers 350 avant J.-C. :

Deuxième concile bouddhique, à Vaisali (actuelle Basarh)

327 à 325 avant J.-C. :

Alexandre le Grand envahit le Nord-Ouest de l’Inde

320-185 avant J.-C. :

Empire Maurya en Inde, expansion du bouddhisme

300 avant J.-C.-300 après J.-C. :

Période Yayoi au Japon, progrès technologiques (travail des métaux, culture du riz)

Vers 300 avant J.-C. :

Le bouddhisme arrive en Asie du Sud-Est

Vers 272 avant J.-C. :

L’Empereur Maurya Ashoka monte sur le trône

250 avant J.-C. :

Troisième concile bouddhique (Concile de Pâþaliputra) qui a pour conséquence le Grand Schisme et l’apparition des bouddhismes theravada et mahayana

250-125 avant J.-C. : 247 avant J.-C. :

Royaumes Gréco-Bactrien en Asie Centrale : l’art et la culture bouddhistes prospèrent Mahinda, l’émissaire de l’empereur Indien Ashoka introduit le bouddhisme au Sri Lanka

230 avant J.-C.-220 après J.-C. : 221 avant J.-C. :

Empire Sâtavâhana dans le sud et le centre de l’Inde Unification de la Chine sous le premier empereur Qin Shi Huang, début de la Chine impériale, début de la construction de la Grande Muraille de Chine

206 avant J.-C.-200 après J.-C. :

Dynastie Han : la Chine prospère (agriculture, artisanat, commerce, invention du papier)

200 avant J.-C. à 0 :

Construction du Stupa de Sanci

185-73 avant J.-C. :

Empire Sunga dans le Nord et l’Est de l’Inde

180 avant J.-C.-10 après J.-C. :

Royaume Indo-Grec

Vers 150 avant J.-C. :

Le roi indo-grec Ménandre Ier se convertit au bouddhisme grâce au sage Nagasena, selon le Milindapanha

Ier siècle avant J.-C.-VIIe siècle après J.-C. :

Période des Trois Royaumes de Corée

Ier siècle avant J.-C. :

Le Canon bouddhique theravada (Tripitaka) est terminé au Sri Lanka

527

– de

0 à 500 –

Ier siècle :

Les bouddhistes indiens s’installent en Asie du Sud-Est

150-250 :

Vie de Nagarjuna

Vers 250-538 :

Période Kofun au Japon : introduction des caractères chinois, introduction du bouddhisme

528

250-710 :

Période Yamato au Japon

265-420 :

Dynastie Jin en Chine

IVe siècle :

Apparition du bouddhisme vajrayana

320-VIIe siècle :

Dynastie Gupta en Inde, épanouissement de l’art et de la philosophie bouddhistes

372 :

Des moines chinois introduisent le bouddhisme en Corée

386-535 :

Dynastie Wei du Nord en Chine : unification du nord de la Chine en 439

399-414 :

Le moine bouddhiste chinois Fa-Hsien voyage en Inde

Ve siècle :

Le peuple Hun attaque l’Empire Gupta dans le nord de l’Inde, fin de l’âge d’or

Vers 420 :

Apparition en Chine des écoles Tiantai, Huayan et Jingtu

425 :

Le bouddhisme se propage à Sumatra

— Chronologie —

– de

500 à 700 –

VIe siècle :

La Birmanie adopte le bouddhisme theravada

520 :

Le moine bouddhiste indien Bodhidharma arrive en Chine (fondateur de l’école Chan)

526 :

Fondation de l’école vinaya en Corée

527 :

La Corée accepte le bouddhisme

534-550 :

Dynastie Wei de l’Est en Chine

Vers 538-710 :

Période Asuka au Japon : mutations artistiques, sociales et politiques

552 :

Le bouddhisme atteint le Japon par la Corée

572-621 :

Le Prince Shotoku promeut le bouddhisme au Japon

Vers 589 :

Ecriture des Commentaires bouddhistes chinois

VIIe siècle :

Le bouddhisme mahayana est adopté en Indonésie, richesse de la structure philosophique et sociale du gouvernement Yamato en Chine, calendrier chinois, Confucianisme et Taôisme

600 :

Construction de la première pagode bouddhique en Chine

Vers 600 :

Introduction du bouddhisme au Tibet

618-907 :

Dynastie Tang en Chine, influences économiques et culturelles en Asie du Sud-Est, âge d’or du bouddhisme en Chine

618-650 :

655 :

Vie de Songtsen Gampo, établissement du bouddhisme au Tibet

Le royaume Coréen de Silla s’allie à la dynastie chinoise Tang, puis conquiert les autres royaumes coréens et règne jusqu’au IXe siècle

VIIIe siècle :

Le bouddhisme devient religion d’État du Japon. L’Islam atteint l’Asie Centrale et l’Inde

529

– de VIIIe-Xe siècle :

700 à 1000 –

La dynastie Rashtrakuta, les empires Pala et Pratihara se partagent le pouvoir en Inde, entraînant la stagnation de la culture, de la philosophie et de la structure sociale, ainsi qu’une répression du Bouddhisme

710-794 :

Période de Nara au Japon : essor économique, administratif et culturel (routes, taxes, monnaie)

741 :

L’Empereur japonais ordonne la construction d’un temple bouddhiste dans chaque province

749 :

Vers 760 :

Construction du premier monastère bouddhiste au Tibet (Sam-ye)

Début de la construction de Borobudur, la célèbre structure bouddhiste indonésienne, probablement comme un sanctuaire non bouddhiste. Il est terminé en tant que monument bouddhiste en 830, après cinquante années de travaux

794-1185 :

Période Heian au Japon : Confucianisme, apogée de la cour impériale japonaise et des arts

IXe-XIIIe siècle :

Dynastie Chola dans le sud de l’Inde

836-842 :

Le roi tibétain Langdharma persécute les bouddhistes

845 :

L’Empereur chinois Wuzong réprime le bouddhisme

868 :

Le livre Le Sutra du diamant, devient le premier livre imprimé en Chine

Début du Xe siècle :

La Corée établit une constitution bouddhiste

907-960 :

Période des Cinq dynasties et des Dix Royaumes en Chine, début de la dynastie Tang et fin de la dynastie Song : renversements politiques

918-1392 :

Dynastie Koryô en Corée

960-1279 :

Dynastie Song en Chine, réunification de la Chine

971 :

En Chine les sculpteurs sur bois de Chengdu sculptent la totalité du canon bouddhique pour en faire une impression. Le travail est achevé en 983

991 :

530

Une copie imprimée du canon bouddhique chinois arrive en Corée

— Chronologie —

– de 1010 :

1000 à 1500 –

La Corée commence à graver sa propre édition imprimable du canon bouddhique sur blocs de bois

1073 : XIe siècle :

Fondation du monastère Sakya, une école du bouddhisme mahayana au sud du Tibet Le roi de Birmanie restaure le monachisme du theravada. Le bouddhisme Mahayana refuse

Milieu du XIIe siècle : 1185-1333 :

Le bouddhisme a pratiquement disparu de l’Inde Développement des écoles Rinzai, Soto Zen, Jodo Shu (Terre pure), Jodo Shinshu (Véritable terre pure) et Nichiren, pendant l’époque Kamakura au Japon

XIIIe siècle :

L’Islam s’étend sur l’Asie du Sud-Est, voyage de Marco Polo en Chine

1231-1259 :

Les Mongols envahissent la Corée et détruisent les écrits bouddhiques

Vers 1238 :

Le royaume thaï de Sukhothaï est instauré avec pour religion d’État le bouddhisme theravada

1253 :

Le leader mongol Kublai Khan accepte le bouddhisme tibétain

1333-1568 :

Période Muromachi au Japon

1336/1346-1565 :

Conquête de l’empire Vijayanagara au sud de l’Inde par les généraux musulmans

1347-1527 :

Établissement de l’État musulman du sultanat de Bahmanî en Inde Centrale

1360 :

Le bouddhisme theravada devient la religion d’État en Thaïlande

1368 :

La Chine retrouve son indépendance sous la dynastie Ming

1368-1644 :

Dynastie Ming en Chine

1391-1474 :

Gyalwa Gendun Drubpa est nommé premier Dalaï Lama du Tibet

1392-1897 :

Dynastie Chosôn en Corée

XIVe siècle :

Le bouddhisme theravada est introduit au Laos

XVe siècle :

Le bouddhisme theravada domine au Cambodge

XVe-XVIe siècle :

Établissement de la route des épices en Asie par les navigateurs européens

XVe-XVIIe siècle :

Période Sengoku au Japon : introduction du christianisme

531

– de

1500 à 1800 –

1526-1857 :

Empire musulman Moghol sur le subcontinent indien

Dès 1540 :

Des missionnaires chrétiens arrivent en Inde et dans les autres pays asiatiques

1578 :

Sonam Gyatso est nommé Dalaï Lama par le chef mongol Altan Khan

1592-1598 :

Invasion de la Corée par le Japon

Fin du XVIe siècle :

Les attaques de pirates et l’occupation des pays de la façade ouest entraînent une diminution du commerce maritime dans tout l’Asie de l’Est

1600 :

Établissement de la Compagnie des Indes Occidentales

1602 :

Établissement de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales

1603-1868 :

Période Edo au Japon

1617-1682 :

Vie du cinquième Dalaï Lama et début de la direction du Tibet par les Dalaï Lamas, vie de Bashô ; influence bouddhiste dans l’art du haïku et les autres arts japonais

532

1644-1911 :

Dynastie Qing en Chine

1664 :

Établissement de la Compagnie des Indes Occidentales françaises

XVIIe-XVIIIe siècle :

Renaissance du bouddhisme coréen après l’indépendance

1749 :

Le canon bouddhiste mongol est traduit du tibétain

1763 :

La Grande-Bretagne prend le contrôle de l’Inde

— Chronologie —

– de

1800 à 1900 –

XIXe siècle :

La France s’empare des territoires d’Asie du Sud-Est

1839-1842 – 1856-1860 :

Guerres de l’opium entre la Chine et l’empire britannique, les ports de Chine s’ouvrent aux puissances européennes

1857-1858 :

Révolte des Cipayes : rébellion dans le nord et le centre de l’Inde contre la domination britannique

1861 :

Émancipation des serfs en Chine

1868 :

Le shintoïsme est rétablit comme religion nationale au Japon

1868-1912 :

Période Meiji et Restauration au Japon : ouverture du Japon, modernisation et occidentalisation de la société japonaise, croissance économique rapide

1869-1948 :

Vie de Mahatma Gandhi

1876 :

La reine Victoria devient la première impératrice de l’Inde, colonie de l’Empire Britannique

1887-1954 :

Indochine française

1894-1895 :

Première guerre sino-japonaise, défaite de la Chine

533

– de

1900 à nos jours –

1904-1905 :

Guerre russo-japonaise. Rivalité pour la domination de la Corée et du Manchourie

1910 :

Le Japon annexe la Corée, qui devient une colonie japonaise

1910-1945 :

Réformes du bouddhisme coréen et chinois

1914-1918 :

Première Guerre mondiale

1919 :

Traité de Versailles, le Japon obtient les colonies allemandes en Chine

1935 :

Naissance de Tenzin Gyatso, l’actuel Dalaï Lama

1937-1945 :

Guerres en Asie et dans le Pacifique

1939-1945 :

Seconde Guerre mondiale

1941 :

Attaque sur Pearl Harbor par la marine japonaise

1945 :

Les bombes atomiques tombent sur Hiroshima et Nagasaki. Capitulation du Japon, l’URSS gagne la Corée du Nord, les USA la Corée du Sud Accord de Potsdam entre l’URSS, les USA et la Grande-Bretagne : réduction du territoire japonais Liberté religieuse au Japon, il n’existe plus de religion nationale officielle

1947 :

Indépendance de l’Inde

1948 :

Création de la Corée du Nord communiste (République populaire démocratique de Corée) et de la Corée du Sud (République de Corée)

1949 :

Instauration de la République populaire de Chine par Mao Zedong Bouddhisme interdit par le gouvernement communiste chinois

534

— Chronologie —

– de 1950 :

1900 à nos jours –

Tenzin Gyatso devient le quatorzième Dalaï Lama. La Chine envahit le Tibet et réprime le bouddhisme

1950-1953 :

Guerre de Corée

1951-1952 :

Traité de San Francisco, signé par 49 nations (traité de Paix avec le Japon)

1959 :

Le quatorzième Dalaï Lama doit partir en exil

Années 60/70 :

Ascension économique rapide au japon

1965-1975 :

Guerre du Vietnam

1966 :

Révolution culturelle en Chine

1975-1779 :

Le bouddhisme est réprimé par le gouvernement communiste cambodgien

1976 :

À la mort de Mao, renaissance du bouddhisme en Chine Entrée du Japon au G7

1989 :

Fondation de l’INEB (réseau international des bouddhistes engagés) Le Dalaï Lama reçoit le prix Nobel de la paix pour « son refus d’utiliser la violence pour rendre la liberté à son peuple »

1995 :

Création de l’Association des études bouddhistes du Royaume-Uni

2001 :

Destruction des statues de Bouddha de Bamiyan en Afghanistan par le régime taliban

Juin 2006 :

Hsing Yun, un moine éminent du bouddhisme mahayana taïwanais, connu pour son travail humanitaire et la promotion du bouddhisme humaniste, rencontre le Pape Benoît XVI à Rome

535

Frise chronologique des « sept grandes » religions Mélange des peuples et des dieux aryens et de la vallée de la rivière de l’Indus – Naissance des védas oraux

Upanishads : Concepts du Brahmane, Samsara, Karma, Moksha

Hindouisme

Le prince Siddhârta Gautama naît dans le clan Sakya (Népal/Inde)

Bouddhisme/Les enseignements du Bouddha Le Yi Jing est donnée à Fu His, le premier empereur légendaire de Chine. Il est élaboré par le roi Wen et finalisé par son fils, Tan en 1109 avant J.-C.

Lao Zi écrit le Dao de jing qui s’en débarrassa pour finir ses jours seuls

Taoïsme/Les enseignement de Lao Zi

Confucius rédige les quatre classiques anciens : l’histoire, la poésie, le Yi Jing et les rites

Confucianisme/Les enseignement de Confucius Le Dieu de la Bible hébraïque parla et fit une alliance avec Abram, il devint Abraham, le père des trois religions

L’exode de Moïse : Retour au pays de Canaan

Judaïsme

Christianisme

Islam

2500 536

av. J.-C.

2000

av. J.-C.

1500

av. J.-C.

1000

av. J.-C.

500

av. J.-C.

Bhagavad Gita : Karma yoga Action désintéressée

Le bouddhisme theravada (doctrine des anciens) est consolidé. Le bouddhisme mahayana (le grand véhicule) est divisé

Le courant vajrayana (le véhicule de diamant) disparaît en Inde et prend ses racines au nord dans le bouddhisme tibétain Le bouddhisme traverse la Chine et finalement le Japon par l’intermédiaire du zen (Chan) qui s’est mélangé au taoïsme

Les écrits de Chang Zi deviennent la seconde source la plus importante du taoïsme

Lao Zi est déifié par un décret impérial, le lignage est tracé par l’empereur

Quatre autres classiques : La grande étude, la doctrine de la grande harmone, le Mencieu et les Analectes

Destruction du 2nd temple Diaspora (dispersion) des juifs

Domination romaine

Chute de Jérusalem, fuite vers Babylone

L’esprit sain descend sur Jésus de Nazareth

L’esprit sain descend sur Jésus de Nazareth

Dieu commence à révéler le Qur’an (Coran) à Mahomet qui le reçoit jusqu’à sa mort, 23 ans plus tard

0

Réforme protestante vers 1525

Le Christ est crucifié, les apôtres commencent à diffuser l’Évangile

500

Mahomet s’échappe de Médine – le calendrier islamique commence en 625 après J.-C. Mort de Mahomet en 632 après J.-C. : Schisme entre les shiites et les sunnites

1000

1500

présent 537

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539

Index par musée Allemagne

Corée

Museum für Kunsthandwerk, Francfort . . . . . . . . . . . . . .723

Musée d’art d’Ho-Am, Yong’in . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .896

Museum für Indische Kunst, Berlin . . . . . . . . . . . . .780, 812

Musée national de Cheongju, Cheongju . . . . . . . . . . . . .900

Museum für Ostasiatische Kunst, Berlin . . . . . . . . . . . . .801

Musée national de Chuncheon, Chuncheon . . . . . . . . . .890 Musée national de Corée, Séoul . . . . . . . . . . .895, 906, 915

Australie

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .940, 953, 955

Art Gallery of New South Wales, Sydney . . . .171, 235, 300 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..414, 639, 717 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .721, 842, 882, 962

Musée national de Gyeongju, Gyeongju . . . . .887, 891, 897 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .899, 907, 920, 930 Musée national de Puyo, Puyo . . . . . . . . . . . . . . . .888, 898

National Gallery of Australia, Parkes . . .193, 297, 320, 321 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .347, 351, 370, 494, 497, 972 National Gallery of Victoria, Melbourne . . . . . . . . . . . . .985

États-Unis Arthur M. Sackler Museum of Art, Harvard University Art Museum, Cambridge, Massachusetts . . . . . . . . . . .667

Bhoutan

Asian Art Museum of San Francisco,

Musée national de Bhoutan, Paro . . . . . . . . . . . . . .598, 600 Tango Buddhist Institute, Thimphu . . . . . . . . . . . . . . . . .640

San Francisco . . . . . . . . . . . . . . .197, 615, 669, 698, 750 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .802, 874, 877, 879, 939 Cleveland Museum of Art, Cleveland . . . . . . . . . . .126, 303

Chine

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .720, 774, 922

Collection du musée d’art, Université chinoise de Hong Kong . . . . . . . . . . .736, 799 Musée d’art et d’histoire, Shanghai

. . . . . . . .673, 781, 783

Musée de Beilin, Xian . . . . . . .679, 709, 752, 773, 791, 795 Musée de l’Histoire chinoise, Pékin . . . . . . . . . . . . . . . .731

540

Field Museum, Chicago . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .868 Los Angeles County Museum of Art, Los Angeles . .177, 208 The Metropolitan Museum of Art, New York .168, 182, 185 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .314, 531, 680, 711

Musée du Palais, Pékin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .788, 878

Museum of Fine Arts, Boston . . . . . . . . . . . . .678, 753, 924

Musée de Qingzhou, Qingzhou . . . . . . . . . . . . . . .733, 738

The Nelson-Atkins Museum of Art, Kansas City . . . . . . .925

Musée de Shanghai, Shanghai . . . . . . . .673, 699, 703, 707

Newark Museum, New Jersey

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .847

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .708, 749, 755, 759, 765, 866

Norton Simon Museum, Pasadena, California . . . .636, 654

Musée provincial d’Hebei, Shijiazhuang . . . . . . . . . . . . .682

Rubin Museum of Art, New York . . . . . .443, 534, 573, 582

Musée provincial de Yunnan, Yunnan . . . . . . . . . . . . . . .827

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .588, 603, 622, 623

The Tsui Museum of Art Collection, Hong Kong . . .692, 822

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .632, 638, 643, 644

— Index par musée —

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .646, 648, 649, 650

Russie

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .651, 862, 875, 876

Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg . . . . . . . . . .543, 576 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .828, 837

France Musée national des Arts asiatiques-Guimet, Paris

. . .123, 128, 130, 151, 152

Singapour

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .161, 170, 215, 256, 331, 336, 391

Galerie d’art Kwan Hua . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .100, 106

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .394, 556, 561, 589, 665, 710, 716

Musée des civilisations asiatiques . . . . . . . . . . . . . .722, 855

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .737, 770, 771, 778, 807, 813, 814 . . . . . . . . . . . . . . . .826, 863, 884, 889, 893, 965, 986, 997

Suisse Musée Rietberg, Zurich . . . . .190, 567, 570, 571, 572, 602

Inde Collection du Musée et de la galerie d’art de l’université, Université d’Inde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .196 Musée archéologique, Mathura . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .162 Musée d’Inde, Calcutta . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .163 Musée national, New Delhi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9, 851

Thaïlande Musée national de Bangkok . . . . . . . . . .181, 216, 223, 226 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .233, 240, 241, 245 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .248, 249, 250, 253, 255 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .257, 258, 262, 340, 387, 460

Japon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .136

Musée national Chao Sam Phraya, Ayutthaya . . . .246, 264

Musée des arts Idemitsu, Tokyo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .973

Musée national, Chiang Maï . . . . . . . . . . . . . . . . . .310, 385

Musée national de Nara, Nara . . . . . . . . . . . .912, 914, 928

Musée national Haripunchai,

Masayuki Kumazawa, Tokyo

Musée national de Tokyo, Tokyo . . . . . . . . . . . . . . . . . . .947

Lamphun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .313, 325, 334, 363 Musée national de Khon Kaen . . . . . . . . . . . . . . . .266, 267

Pakistan Musée de Lahore, Lahore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .153

Musée national Phra Pathom, Nakhon Pathom . . . . . . . .237 Musée national, Prachinburi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .254

Royaume-Uni

Musée national, Ratburi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .252, 276

British Museum, Londres . . . . . . . . . . . . . . . .274, 503, 769

Musée national de Thaïlande, Ubon Ratchathani . .441, 475

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .777, 815, 838

Musée national d’U Thong . . . . . . . . . . . . . . .242, 251, 263

Victoria and Albert Museum, Londres

. . . . . . . . . .141, 786

Musée national, Wat Boromathat, Chainat . . . . . . . . . . .384

541

Index par pays Afghanistan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .130, 143, 151, 152

. . . . . . . . . . . . . . .762, 763, 764, 765, 766, 767, 768, 769

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .156, 157, 170, 171

. . . . . . . . . . . . . . .770, 771, 772, 773, 774, 775, 776, 777 . . . . . . . . . . . . . . .778, 779, 780, 781, 782, 783, 784, 785

Australie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .882 Bhoutan . . . . . . . . . . . .533, 546, 598, 599, 600, 601, 604 . . . . . . . . . . . . . . . . . . .616, 619, 627, 628, 629, 630, 631

. . . . . . . . . . . . . . .786, 787, 788, 789, 790, 791, 792, 793 . . . . . . . . . . . . . . .794, 795, 796, 797, 798, 799, 800, 801 . . . . . . . . . . . . . . .802, 803, 804, 805, 806, 807, 808, 809

. . . . . . . . . . . . . . . . . . .633, 634, 640, 647, 652, 653, 656

. . . . . . . . . . . . . . .810, 811, 812, 813, 814, 815, 816, 817

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .657, 659, 660, 661, 663, 664

. . . . . . . . . . . . . . .818, 819, 820, 821, 822, 823, 824, 825 . . . . . . . . . . . . . . .826, 827, 828, 829, 830, 831, 832, 833

Birmanie . . . . .3, 5, 10, 23, 25, 27, 32, 33, 35, 36, 45, 48

. . . . . . . . . . . . . . .834, 835, 836, 837, 838, 839, 840, 841

. . . . . . . . . . . . . .50, 51, 53, 56, 58, 60, 62, 63, 65, 66, 68

. . . . . . . . . . . . . . .842, 843, 844, 845, 846, 847, 848, 849

. . . . . . . . . . . . . .69, 70, 76, 79, 80, 81, 84, 85, 87, 88, 98 . . . . . . . . . . . .107, 113, 114, 117, 238, 277, 283, 284, 285 . . . . . . . . . . .290, 291, 292, 293, 294, 295, 300, 315, 336 . . . . . . . . . . .343, 346, 347, 357, 379, 388, 412, 416, 417 . . . . . . . . . . .433, 434, 436, 437, 438, 439, 440, 442, 446

. . . . . . . . . . . . . . .850, 851, 852, 853, 854, 855, 856, 857 . . . . . . . . . . . . . . .858, 859, 860, 861, 862, 863, 864, 865 . . . . . . . . . . . . . . .866, 867, 868, 869, 870, 871, 872, 873 . . . . . . .874, 875, 876, 877, 878, 879, 880, 881, 882, 883

. . . . . . . . . . .447, 448, 449, 450, 452, 453, 461, 472, 473 . . . . . . . . . . .474, 500, 509, 521, 522, 523, 524, 526, 527

Corée . . . . . . . . . . . .77, 91, 111, 885, 886, 887, 888, 889 . . . . . . . . . . .890, 891, 895, 896, 897, 898, 899, 900, 901

Cambodge . . . . . . . . . . . . . . .71, 215, 228, 282, 297, 298 . . . . . . . . . . . . . . .302, 303, 304, 306, 308, 314, 316, 451 Chine . . . . . . . . . . . .4, 6, 7, 11, 13, 14, 16, 18, 20, 21, 24 . . . . . . . . . . . .42, 54, 94, 95, 99, 100, 102, 106, 588, 665 . . . . . . . . . . . . . . .666, 667, 668, 669, 670, 671, 672, 673

. . . . . . . . . . .902, 903, 904, 906, 907, 915, 920, 921, 922 . . . . . . . . . . .923, 924, 925, 929, 930, 932, 933, 934, 935 . . . . . . . . . . .936, 937, 938, 939, 940, 941, 944, 945, 946 . . . . . . . . . . .947, 948, 949, 950, 951, 953, 955, 958, 959 . . . . . . . . . .960, 961, 980, 981, 982, 988, 996, 999, 1000

. . . . . . . . . . . . . . .674, 675, 676, 677, 678, 679, 680, 681 . . . . . . . . . . . . . . .682, 683, 684, 685, 686, 687, 688, 689

États-Unis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .108, 109

. . . . . . . . . . . . . . .690, 691, 692, 693, 694, 695, 696, 697 . . . . . . . . . . . . . . .698, 699, 700, 701, 702, 703, 704, 705 . . . . . . . . . . . . . . .706, 707, 708, 709, 710, 711, 712, 713 . . . . . . . . . . . . . . .714, 715, 716, 717, 718, 719, 720, 721 . . . . . . . . . . . . . . .722, 723, 724, 725, 726, 727, 728, 729 . . . . . . . . . . . . . . .730, 731, 732, 733, 734, 735, 736, 737

542

Inde . . . . . . . . . . .9, 15, 43, 44, 59, 78, 86, 103, 121, 122 . . . . . . . . . . . . . . .123, 125, 131, 132, 133, 134, 135, 146 . . . . . . . . . . . . . . .158, 159, 160, 161, 162, 163, 164, 165 . . . . . . . . . . . . . . .166, 167, 169, 175, 176, 177, 178, 179

. . . . . . . . . . . . . . .738, 739, 740, 741, 742, 743, 744, 745

. . . . . . . . . . . . . . .183, 184, 186, 187, 188, 189, 190, 191

. . . . . . . . . . . . . . .746, 747, 748, 749, 750, 751, 752, 753

. . . . . . . . . . . . . . .192, 193, 194, 195, 196, 197, 200, 201

. . . . . . . . . . . . . . .754, 755, 756, 757, 758, 759, 760, 761

. . . . . . . . . . . . . . . . . . .202, 203, 204, 205, 206, 207, 208

— Index par pays —

Indonésie . . . . . . . . . . . . . . .227, 234, 235, 236, 256, 260

Singapour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .73

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .261, 272, 273, 274, 280, 288 Sri Lanka . . . . . . . . . .41, 46, 89, 172, 173, 174, 180, 181 Japon . . . . . . . . . . . . . . .101, 884, 892, 893, 894, 905, 908

. . . . . . . . . . . . . . . . . . .198, 199, 209, 210, 211, 212, 214

. . . . . . . . . . . . . . . . . . .909, 910, 911, 912, 913, 914, 916 . . . . . . . . . . . . . . . . . . .917, 918, 919, 926, 927, 928, 931

Thaïlande . . . . .22, 26, 47, 52, 55, 64, 67, 74, 75, 97, 112

. . . . . . . . . . . . . . . . . . .942, 943, 952, 954, 956, 957, 962

. . . . . . . . . . .115, 116, 216, 219, 223, 226, 229, 230, 231

. . . . . . . . . . . . . . . . . . .963, 964, 965, 966, 967, 968, 969

. . . . . . . . . . .232, 233, 237, 239, 240, 241, 242, 243, 244

. . . . . . . . . . . . . . . . . . .970, 971, 972, 973, 974, 975, 976

. . . . . . . . . . .245, 246, 247, 248, 249, 250, 251, 252, 253

. . . . . . . . . . . . . . .977, 978, 979, 983, 984, 985, 986, 987

. . . . . . . . . . .254, 255, 257, 258, 262, 263, 264, 266, 267

. . . . . . . . . . . . . . .989, 990, 992, 993, 994, 995, 997, 998

. . . . . . . . . . .269, 276, 299, 301, 305, 307, 308, 309, 310 . . . . . . . . . . .311, 312, 313, 317, 318, 319, 320, 321, 322

Laos . . . . . . .34, 37, 57, 83, 220, 221, 222, 224, 270, 271

. . . . . . . . . . .323, 324, 325, 326, 327, 328, 329, 330, 331

. . . . . . . . . . .278, 279, 281, 287, 296, 332, 333, 335, 339

. . . . . . . . . . .334, 337, 338, 340, 341, 342, 345, 351, 354

. . . . . . . . . . .344, 348, 349, 350, 352, 353, 358, 359, 360

. . . . . . . . . . .355, 356, 363, 364, 365, 366, 368, 369, 370

. . . . . . . . . . .361, 362, 367, 373, 374, 375, 376, 377, 386

. . . . . . . . . . .371, 372, 378, 380, 381, 382, 383, 384, 385

. . . . . . . . . . .392, 395, 399, 400, 401, 402, 403, 404, 405

. . . . . . . . . . .387, 389, 390, 391, 393, 394, 396, 397, 398

. . . . . . . . . . .406, 407, 408, 409, 410, 411, 413, 418, 419

. . . . . . .414, 415, 428, 429, 430, 431, 432, 445, 456, 460

. . . . . . . . . . .420, 421, 422, 423, 424, 425, 426, 427, 441

. . . . . . . . . . .494, 495, 497, 503, 504, 517, 520, 528, 530

. . . . . . . . . . .444, 454, 455, 457, 458, 459, 462, 463, 464 . . . . . . . . . . .465, 466, 467, 468, 469, 470, 471, 475, 476

Tibet

.17, 38, 90, 118, 443, 531, 534, 538, 539, 540, 544

. . . . . . . . . . .477, 478, 479, 480, 481, 482, 483, 484, 485

. . . . . . .545, 547, 549, 550, 551, 552, 553, 554, 555, 556

. . . . . . . . . . .486, 487, 488, 489, 490, 491, 492, 493, 498

. . . . . . .557, 558, 559, 560, 562, 563, 564, 565, 566, 567

. . . . . . . . . . .499, 502, 505, 506, 507, 508, 510, 511, 512

. . . . . . .569, 570, 572, 573, 574, 575, 576, 577, 578, 579

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .513, 514, 515, 516, 519, 529

. . . . . . .582, 583, 584, 585, 586, 587, 588, 590, 591, 593 . . .594, 595, 596, 597, 602, 603, 605, 606, 607, 608, 609

Malaisie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .82

. . .610, 611, 612, 613, 614, 617, 618, 620, 622, 623, 624 . . .625, 626, 632, 635, 636, 637, 638, 639, 641, 642, 643

Népal . . . . . . . . . .28, 31, 93, 96, 289, 532, 535, 536, 537

. . .644, 645, 646, 648, 649, 650, 651, 654, 655, 658, 662

. . . . . . . . . . . . . . .541, 542, 543, 548, 561, 568, 571, 580 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .581, 589, 592, 615, 621

Vietnam . . . . . . . . . . . . . . . .217, 218, 225, 259, 265, 268 . . . . . . . . . . . . . . . . . . .275, 286, 435, 496, 501, 518, 525

Pakistan . . . . . . . .124, 126, 127, 128, 129, 136, 137, 138 . . . . . . . . . . . . . . .139, 140, 141, 142, 144, 145, 147, 148

Non localisé . . . . . . . . . . . . .1, 2, 8, 12, 19, 29, 30, 39, 40

. . . . . . . . . . .149, 150, 153, 154, 155, 168, 182, 185, 213

. . . . . . . . . . .49, 61, 72, 92, 104, 105, 110, 119, 120, 991 543

« Tous les êtres vivants sont Bouddha et ont en eux sagesse et vertu. » (Bouddha) Bouddha fait partie des personnages sacrés les plus représentés au monde, peut-être plus que ne l’est le Christ, sujet largement traité par les artistes du monde occidental. Vénérée dans tous les pays d’Asie, et même au-delà, son image a été façonnée sur la route de la soie. C’est également là que sont nées grand nombre d’écoles. En effet, la religion bouddhique reconnaît de nombreux bouddhas, suivant ses différents courants : ceux du bouddhisme de la « voie des anciens » (Theravada), du « grand véhicule » (Mahayana) ou encore ceux du bouddhisme tantrique (Vajrayana). Personnage adulé par tous, Bouddha fut représenté de toutes les manières, que ce soit en sculpture, parfois de façon monumentale, tels les bouddhas de Bamiyan aujourd’hui disparus, sur des peintures, mais surtout sur des fresques dans d’innombrables grottes comme celles d’Ajanta en Inde ou de Dunhuang en Chine. S’adressant à tous les passionnés de l’art asiatique, bouddhistes ou encore néophytes, cet ouvrage fascinant permet de découvrir ou redécouvrir Bouddha, son histoire, ses codes mais aussi ses innombrables visages au travers mille représentations sélectionnées parmi les plus belles œuvres conservées dans les plus grands musées du Monde.